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Full text of "Histoire naturelle des mammifères [microforme] : avec l'indication de leurs moeurs et de leurs rapports avec les arts, le commerce et l'agriculture"

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Photograptiic 

Sciences 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  145S0 

(7116)  872-4303 


m 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICIVIH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


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Technical  and  Bibliographie  Notes/Notes  techniques  et  bibliographiques 


The  Institute  has  attempted  to  obtain  the  best 
original  copy  available  for  filming.  Features  of  this 
copy  which  may  be  bibliographically  unique, 
which  may  alter  any  of  the  images  in  the 
reproduction,  or  which  may  significantly  change 
the  usual  method  of  filming,  are  checked  below. 


□    Coloured  cowers/ 
Couverture  de  couleur 


r~n    Covers  damaged/ 


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D 


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Couverture  endommagée 

Covers  restored  and/or  laminated/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 

Covar  title  missing/ 

Le  titre  de  couverture  manque 

Coloured  maps/ 

Cartes  géographiques  en  couleur 

Colourbd  ink  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 

Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 

Bound  with  other  matériel/ 
Relié  avec  d'autres  documents 

Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  interior  maryin/ 

La  re  iiure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distorsion  le  long  de  la  marge  inférieure 

Blank  leaves  added  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 


Th 
to 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  fiimage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


I — I   Coloured  pages/ 


0 


Pages  de  couleur 

Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 


□    Pages  restored  and/or  laminated/ 
Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

0    Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

□Pages  detached/ 
Pages  détachées 

QShowthrough/ 
Transparence 

□    Quality  of  print  varies/ 
Qualité  inégale  de  l'impression 

□    Includss  supplementary  matériel/ 
Comprend  du  matériel  supêiémentaire 


□    Only  édition  available/ 
Seule  édition  disponible 


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Pages  wholly  or  partiaily  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


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Commentaires  supplémentaires: 


This  item  is  filmed  at  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 


10X 

14X 

18X 

22X 

26X 

30X 

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12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


Th«  copy  film«d  h«r«  has  bsan  raproduced  thanks 
to  tha  .janaroaity  of  : 

Seminary  of  Québec 
Library 

Tha  imagaa  appaaring  hara  ara  tha  baat  quality 
posaibla  conaidaring  tha  condition  and  lagibility 
of  tha  originai  copy  and  in  Icaaping  with  tha 
filming  contract  spacificationa. 


Original  copiaa  in  printad  papar  eovara  ara  filmad 
baginning  with  tha  front  covar  and  anding  on 
tha  laat  paga  with  a  printad  or  illuatratad  impraa- 
sion,  or  tha  baclc  covar  whan  appropriata.  AU 
othar  originai  copiaa  ara  filmad  baginning  on  tha 
first  paga  with  a  printad  or  illuatratad  impraa- 
sion.  and  anding  on  tha  laat  paga  with  a  printad 
or  illuatratad  Impraaaion. 


L'axamptiiira  filmé  fut  reproduit  grflca  à  la 
généroaité  da: 

Séminaire  du  Québec 
Bibliothèque 

Laa  imagaa  suivantaa  ont  été  raproduitaa  avac  la 
plua  grand  aoin,  compta  tanu  da  la  condition  at 
da  la  nattaté  da  l'axampiaira  filmé,  at  an 
conformité  avac  laa  conditiona  du  contrat  da 
filmaga. 

Laa  axamplairaa  originaux  dont  la  couvartura  en 
papiar  aat  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  la  premier  plat  at  en  termina  nt  soit  par  la 
dernière  paga  qui  comporte  une  empreinte 
d'impreaaion  ou  d'illuatration.  soit  par  la  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  laa  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  an  commençant  par  la 
première  paga  qui  comporta  une  empreinte 
d'impreasion  ou  d'illuatration  et  en  terminant  par 
la  dernière  paga  qui  comporta  une  telle 
empreinte. 


The  laat  recorded  frama  on  each  microficha 
shail  contain  tha  symbol  — ^(meaning  "CON- 
TINUED").  or  tha  symbol  V  (maaning  "END"), 
whichaver  appliaa. 

Mapa,  plataa,  charta.  etc.,  may  ba  filmad  at 
différent  réduction  ratioa.  Thoae  too  large  to  be 
entireiy  included  in  one  expoaura  are  fiimed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  f ramas  aa 
required.  TH  i  foilowing  diagrama  illustrata  the 
method: 


Un  dea  symboiaa  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
caa:  le  symbole  —^  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 

Les  cartea.  planchas,  tableaux,  etc.,  peuvent  âtre 
filmée  à  dea  taux  da  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  âtre 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
da  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  en  baa,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthodo. 


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HISTOIRE    NATURELLE 


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MAMMIFÈRES 


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AVEC    l'iNDICATIOX    DE     LF.lIlS    MOEURS, 


ET  DE   LEUHS  RAPPORTS  AVEC  KES  ARTS.   IJi  COMMERCE   ET  l/AG  KICULTUIt  E 


M.   Paul  GERVAIS 


FHOKESSKLR    1)E   ZOOLOGIE   ET    D'ANATOWIE   COMPARÉE 

*    H    Hi:iITK    t)F.8   SC[E>(CFS    UE    MU>TMtlLlbH. 


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<;AllNIVOm'S,  PROKOSCIDIENS,  JIMENTÉS,  BISULUUES,  ÉDENTÉS,  MAHSUPiAliX, 
MO.\OTIU>MES,  PIIOUUES,  SrRÉNfDES  ET  CÉTACÉS. 


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L.   CURMEK 

RLK   HICHKLIKli,    17    (\l  piiemu,; 

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le  propriét.ire-Wn  ur  se  réserva  le  drgil  de  traduaion  et  de  reproduction  mine  parUeile  t:;  France  ou  à  rétrancer, 


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ORDRES 

FAMILLES,  GENRES  et  ESPÈCES 


nu   L\  r.LASSK 


DES  MAMMIFERES 


ORDRE  DES  CARNIVORES 

Animaux  mammifère,  pourvus  de  quatre  extrémités  om,uiculées 
l>ropres  a  la  locomotion  ordinaire;  n'ayant  pas  le  pouce  opposable 
m,v  autres  doigts;  armés  de  trois  sortes  de  dents  ainsi  réparties  ii 
cl,u,ue  mâchoire  :  trois  paires  d:incisives,  une  paire  de  canines  et  un 
nombre  variable  de  molaires;  celles-ci  diversifvrmes ,  souvent  tran- 
chantes,  et  subdivisibles  en  fauss^s-molaires,  carnassières  et  arrière- 
molaires.  Le  cerveau  est  toujours  pourvu  de  circonvolution  à  la 
surface  Oe  ses  hémisphères  t  le  reste  de  rorgnmsntion:  appm^cil  rei^ro- 


1 


2  OIIIHIK    IIKS   (;\lt\|\,HIKS. 

(lucteui-,  naiiil  inlcslinal,  sqnolello,  eh-.,  est  ofab/i  sur  If  mèim 
modèle  que  chez  A)urs,  le  CliicMi,  le  Chat,  In  roiiinc.  U  pimenta 
est  znntu're  comme  chez  eii.r. 

La  taille  des  Carnivores,  rom parée  à  celle  des  autres  Mammi- 
fères, est,  en  f/ènéral,  mai/enno,  mais  il  y  a  parmi  eux  certaines 
espèces  plus  tjrandes  que  les  autres,  comme  le  \Àm,  le  Tigro,  etc.,  et 
d'autres  plus  petites,  comme  la  Belette  et  certaines  Mangoustes.  Ces 
Mainmifères  se  tumrrissent  principalement   de  rhnir  et  de  samji  ce 
sont  par  excellence  des  Animaux  de  proie,  quoique  plusieurs  d'entre 
eux  mêlent  à  l'occasion  des  suhstances  véqétales  aux  princijies  ani- 
inau.r  qui  font  leur  mmrritare  de  prédilection.   Ils  sont  nonthreur 
en  espèces  et  répandus  sur  toute  la  surface  de  l'ancien  et  du  nouveau 
continent;  il  //  en  a  aussi  à  Madaqascar,    mais   ils  y  sont  moins 
variés  qu  ailleurs.  On  ne  les  rencontre  pas  dans  F  Australie,  oit  des 
Carnassiers  appartenant  à  la  sous-classe  des  Marsupiaux  sont  charf/és 
de  la  même  fonction  destructrice.  Les  Carnivores  sont,  de  tous  les 
Quadrupèdes,  ceux  qui  sont  le  mieux  armés  :  leurs  fortes  canines, 
leurs  (p'iffes  acérées  et  souvent  rétract  des,  les  rendent   redoutaljles 
à  toute  la  création,  et  leur  fonction  principale  dans  riuirnumie  géné- 
rale des  êtres  est  incontcstablcutent  d'apporter,  par  le  carnage,  un 
obstacle  à  la  trop  (jrande  nndtiplieation  des  espèces  herbivores. 

On  peut  diviser  les  Carnivores  en  six  fanulles;  chacune  d'elles 
a  eu  des  représentants  da/ts  plusieurs  (tes  faunes  qui  o?it  précédé 
celles  qui  habitent  maintenant  le  globe. 

Les  Mainniilc'ivs  dont  nous  avons  pai'li'  (l;ni.;  le  proniior  volume  de  cet  oiivrag(!  onl 
|»ii  ôlro  ivparlis  aisément  en  plusieurs  ordres  distincts  ;  mais  ces  ordres,  an  nondjrc  de 
(piatre,  onl  entre  eu\  certains  caractères  communs  (pii  devaient  les  faire  rap|)roclier  les 
nns  des  antres;  aussi  les  avons -nous  considérés  connne  formant  une  première  ^n-andc 
division  de  la  premii're  sous-class(>  des  Manmiifèi'cs.  Ce  son!  les  l>rimales,  que  divers 
auteurs  nonniient  aussi  Uiiadr(unanes,  les  Chéiroptères,  les  Insectivores  et  les  l{onj,',nrs. 
Il  en  est  (piesliou  dans  l'Introduction  (1),  sous  la  dénomination  commune  de  Mannîiifères 
disco-placenlaires.  Leur  régime  est  assez  varialde;  ils  ont  différents  modes  de  locomolion 
à  la  surface  du  sol,  et  l'on  reconnaît,  dans  leurs  mœurs  comme  dans  leur  organisation, 
des  particularités  secondaires  (pii  rendent  leur  classilication  assez  facile. 

Auctni  de  ces  jjremiers  Mannnifèrcs  n'est  franchement  carnassier,  comme  ceux  qui  vont 
faire  l'ol),jct  de  ce  chapitre,  et  nous  ne  retrouverons  dans  les  antres  sous-classes  de  Mam- 
mifères que  ((uehpies  Marsupiaux  seulement  aussi  enclins  (|ue  ces  derniers  au  meurtre  ei 
à  ladéprédalion.  Les  Marsupiaux  Carnassiers  .sont  les  plus  redoutahles  de  tous  les  Mammi- 

(I)  Tome  1,  page  xxi. 


(MIDIIK    l»KS   CAHMNOIIKS. 


3 


ftresdiicoiiiiiieiiiiuislrulifii,  ooiiime  les  Carnivores  le  soiil  de  leur  côlt"  iiarnii 

fsiM'cos  (le  Maiiiiiiil'i'ivs  moiiodt 

•lin 


IHIIIlill'CIIM'» 


<|iii  |)cii|)U'iil  l'aiicion  cl  If  iioiivi-aii  conliiiciit, 


•■'t'sl-à- 


cs  (l('u\  AiiuTiqucs,  aussi  Iticii  (|iic  riMin)|H',  l'Asio,   l'Alri(|iio  vl  |iliisir'iiis  do  leurs 
y  a  aussi  dos  Carnivores  parmi  les  Animaux  de  Madagascar,  celle  lerre  si  singniii  re 


Iles,  il 


par  ses  productions  nalnrelle 
diir 


cl  (pu  nous  oui  lourni  des  IMiuiales  et  des  Insectivores  si 


dill'érenls  de  ceux  de  l'Alri(pie  ou  de  l'Asie 
Les  Carnassiers  proprement  dits  sont  plus  particidièrenicnl  appelés  Caniimes.  Comme 

maux  se  distinguent 
:ms  leur  mode 


on  l'a  vu  par  la  délinitiou  (pie  nous  en  avons  donnt'c  plus  haut,  ces  An 

des  autres  par  un  certain  nombre  de  caraelères  importants,  el  ils  onl  aussi  d 


de  placentalioii  une  disposititm  (pu  leur  esl  propre.  {Voir  1.  I,  | 
du  Chien.)  Nous  iiiontr(!rons  en  traitant  des  Maunnilëres  à  saliots 


).  XXI,  la  ligure  du  plaecnUi 
(pie  ceux-ci  sont  ('gaiement 


caracl('ris('s  par  une  forme  spé'ciaie  du  |)laceiila,  et  (pi'à  cet  (-gard  ils  conslitnenl  une  troi- 
sième grande  cat(:'gorie  parmi  les  Mammitères  inonodel|»lies  (pii  onl  |tlusieurs  sortes  de  dents. 
Les  Carnivores,  tels  (|ue  nous  les  (h'Iinissons,  (!'taie!it  déjà  considérés  par  Linné  comme 
devant  lormcr  nu  ordre  à  |>art,  (pi'il  appelait  en  latin  fV/vc,  c'est-à-dire  l.ètes  léroces. 
C'(>st,  en  effet,  parmi  les  Carnivores  (pie  se  placent  le  Lion,  le  Tigre,  la  l'anthère,  les 
Hyènes,  le  Loii|i,  U\  (Jlouton,  l'Ours  el  lanl  d'autres  espèces,  les  unes  à  peu  près  de  même 
force,  les  autres  beaucoup  plus  faibles,  mais  non  moins  sanguinaires.  Celles-ci  ont  des 
instincts  également  meurtriers  el  ne  sont  intérieures  aux  pivcédentes  que  parce  (pi'elles 
altarpicnl  des  Animaux  moins  forts  et  moins  capables  de  résistance.  Comme  on  l'a  souvent 
répété,  les  Carnivores  onl  pour  foncliou  i)rincipale  de  s'opposer  à  la  trop  grande  multi|)lica- 
tion  des  espèces  herbivores,  el  ils  oxécnlenl  celle  sorte  de  pondérutiri  dans  la  classe  des 
Oiseaux  aussi  bien  (pie  dans  celle  à  hupielle  ils  ap|iarlienneiit.  Ce  sont  des  Animaux  de 
cirnage,  et  le  nom  de  Carnivores,  ([u'on  leur  donne  spécialement,  exprime  parfaitement 
cette  disposition,  puis(pie  c'iisl  pour  obtenir  la  chair  el  le  sang  nécessaires  à  leur  alinienta- 
lioii  (pi'ils  poursuivent  et  mettent  à  mort  la  plupart  des  autres  Vertébrés. 


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4  onnuK  DRS  cAnMvonKs. 

Si  l'ordre  dts  Priniiilts  iiinilc  iri^hv  éliulié  .ivcc  soin  à  caiisp  dos  nombroiix  nipporls 
il'orp;;iiiisalioii  (|iii  riiUaclu'iU  ses  |»riiici|ial('s  ospi-ccs  à  rilonimc  liiHiièiiii',  l'ciiscinhlc  des 
Carnivores  n'est  pas  moins  digne  de  notre  attention.  C'est  parmi  les  nond)renses  espiws 
de  eelltM'at«'gorie  (|tic  l'Homme  Iroiive  ses  plus  redoiitaldes  ennemis,  soil  (in'ils  l'atluipienl 
IM'rsonnellement,  soit  qu'ils  impiiètent  ses  Animaux  doinesti(|Mes.  Dans  eerlaines  contrées 
de  l'Anieri(pie,  les  Carnivores  sont  eneore  aussi  nombreux  (pie  redoiitahles,  et  en  A('ri(|ue 
ou  dans  l'Imle,  il  y  en  a  UK^me  de  plus  dangereux.  M.  Sykes,  ollieier  anglais  et  savant  natu- 
raliste, rapporte  (pie  dans  le  Decean,  l'une  des  |)rovinees  indiennes,  on  a  liuî  pendant  les 
anntîes  iHi'Kà  182i),  (piatre  cent  soixanle-dou/e  l'anlliiires;  cl,  dans  un  district  seulement, 
mille  (rente-deux  Tigres  royaux.  Compaivs  aux  espèces  asiati(pies  et  al'ricaines,  nos  grands 
carnivores  de  l'Kiirope  n'occupent  plus  (pie  le  second  ou  le  troisièim;  rang,  yiiant  aux 
espèces  plus  petites,  mais  plus  variées,  (pie  l'on  observe  dans  les  deux  continents,  elles 
seraient  peu  nuisibles  si  le  nombre  des  individus  dans  cbacune  d'elles  et  la  divcrsiti'  des 
ruses  (pi'elles  mettent  en  prati(pie  ue  leur  assurait  une  s('curité  plus  complète,  à  beaucoup 
pri's,  (pie  celle  dont  jouissent  encore  les  grandes  espèces  dans  bis  lieux  les  plus  sauvages. 
l'ar  une  singiilarilc'  remanpiable,  cet  ordre  des  Carnivores  dont  les  espèces  nous  causent  de 
si  grands  dommages  et  (pii  comprend  la  plupart  des  Animaux  féroces,  nous  a  fourni  un 
serviteur  aussi  intelligent  (pie  dévoiu',  (pii  se  monire,  sur  tous  les  points  du  globe,  notre  plus 
puissant  auxiliaire  et  notre  compagnon  le  plus  affectueux.  Lo.  Cliien  (lomesti(pie  est  certaine- 
ment le  plus  implacable  adversaire  de  tous  ces  tyrans  du  règne  Animal  (|tii  composent  av(>c 
lui  l'ordre  des  Mammifères  carnivores,  et,  en  UK-mc  temps  (lu'il  concourt  de  la  manif're  la 
plus  active  à  l'éloigiienient  ou  à  ran('aiitissement  des  espèces  uiiisibles,  il  retient  sous  notre 
domination  les  Animaux  domestiques  dont  nous  tirons  le  meilleur  parti,  tels  que  les  Bo'iifs 
ou  les  Moulons. 

G.  Cuvier,  de  Wainville  et,  à  leur  exemjde,  la  plupart  des  zoologistes  font  des  Carni- 
vores une  simple  division  du  grand  ordre  des  Carnassiers  dans  le(piel  ils  placent  aussi  les 
Cbeiropières,  les  Insectivores  et  les  Plio(pies^l);  mais,  à  part  leur  régime  également  animal, 
il  y  a  entre  ces  diverses  sortes  de  Quadrupèdes  trop  de  différences  imporlantes  pour  ipie 
l'on  persiste  à  les  rapprocber.  Les  Clieiroptères  et  les  insectivores  sont  de  la  même  série 
(|ue  les  Primates  et  les  Uongeiirs,  et  ils  se  nourrissent  (essentiellement  d'Insectes,  comme  le 
font  qiiebpies  Animaux  du  |)remier  groupe.  Uiiaiit  aux  Pboipies,  ils  s'éloignent  à  la  fois  des 
Carnivores  par  leur  forme  générale,  par  leur  cerveau,  |)ar  leurs  organes  de  reproduction  et 
par  l'uniformité  de  leurs  dents  molaires,  et  les  afiinités  (pic  les  Loutres  ont  avec  eux,  ne 
justifient  pas  leur  classement  parmi  les  Carnivores.  Ainsi  les  Carnivores  forment  parmi'  les 
Monodelpbes  bétérodontes  un  groupe  parfaitement  distinct  de  tous  les  autres,  et  les  cspl'ces 
que  ce  groupe  comprend  ont  à  la  surface  du  globe  une  fonction  bien  déterminée.  Ce  sont 
les  mieux  armés  de  tous  les  Animaux;  leurs  instincts  les  portent  au  meurtre  comme  moyen 
d'alimentation,  et,  comme  ils  varient  leurs  atta(pics  suivant  leur  propre  force,  il  est  peu 
de  Mammifères  ou  d'Oiseaux  qui  n'aient  (pielqii'im  d'entre  eux  pour  enm^nii.  F.o  Tigre  attaque 
l'Homme  et  les  plus  grands  Quadnipi'des;  le  Cbat  poursuit  les  petits  Mammilï'ivs  ou  les 
Oiseaux,  et  toutes  les  autres  espèces  de  ce  grand  genre  des  Félisqiii  soni  iiilernK'diaires,  pour 
la  force,  au  Cbat  domestique  et  au  Tigre,  poursuivent  elles-mêm(>s  des  Aniiniiiix  d'un  volinne 
proportionné  au  leur,  étoiles  les  égorgent  avec  une  égale  facilité.  Il  en  est  ainsi  des  autres 
Carnivores,  et,  en  particulier,  des  Muslélidés.  Copondani  la-aucoup  de  ces  Animaux  associent 


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(I)  Voir  tomo  I,  \i:\fe-.  xiii  p(  xiv. 


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l)t:NT»   ht,    l'.Mus   „,i!(É  (,,,M.c..  ..iMMlu.,,.-,  :|/1  ,1,.  „r..n,l. 


oiihiii';  iiKs  (;\n\ivonKs,  ^ 

'■'  l't  'li.iir  (riiniivs  siilisliiiices,  li-s  imcs  <rorigi.i,.  ;iniiiiiil.>  d  i./oi.rs,  comiiir  \vs  h-M.lons, 
It's  os,  l.-sd'iils,  de,  d  (l'iMilivs  imii  iizot('".'s,comiii.'  lit  Kr.iisscoii  l*>  iiiiH.  Uiicl<|iid()is  n.dii.' 
ils  s.-  iHlMlh-nl  sur  hs  In.iis  d  sur  les  la.iiM's,  d,  ,|;,„s  .v  n.s,  ils  iiM-rilnit  i,  io„s  ÔRiinK 
li>  «l.'iKMiiiii.Ui.Mi  (rOw«,>o/v*-  |.;.r  la,|udlc  on  les  .l.'.^ig,,,'  suuv.-iil,  ni;.is  ^jms  l.s  sd.nvr  pour 
cela  (les  anli'cs  ««'mvs  du  inOuit;  oidrc. 

Les  (lents  des  Carnivores,  el 
|iarli(;ulii!renient  leurs  dénis  mo- 
laires, |)r(''senlenl  des  disposi- 
tions >|i|)ro|>ri(k's  à  cliacnn  (l(! 

ces  n'-f^inies ,  et  les  CJials  et  les 

Ours,  (jui  eoiistiluent  les  deux 

lernies  exln-nies  de  la  st-rie  de 

ces  Maniniilï'res  au  point  de  vue 

du  mode  d'alinienlalion ,   sont 

aussi  l(!s  plus  dirii'rents  entre  eux 

|»ar  la  disposition  de  leurs  dents 

niolain^s. 
Dans  tous  les  Animaux  de  cet 

ordre  il  y  a  toujours  trois  sortes 

de  dents  :  des  incisives,  des  ea- 

nines  et  des  molaires. 

Les  n,cisices  sont  au  non.l.re  de  trois  paires  à  cl.a.pn-  mâchoire;  ..Iles  s.u.i  à  peu  près 
ert,(.  es  et  la  pa.re  (>xterne  est  sensihlen.ent  la  plus  tbrte.  Hans  les  Martes  et  genr  '  oN 

b  pane  u.tern.e.i,aur  des  incisives  intérieures  est  insénk-  un  peu  en  arrière  des^leux^u^!- 

dU,  .nan.,ue  mé.ne  dans  la  Loutre  n.arine;  d'où  il  résulte  Ip.e  la  mâelioire  i      i    '     ; 

r;:: :::•  r  ""^  ''-'  '-'''  •''"'^'^'-^'  '^"""^  ""'"  >  -  «  --'^  •-  •«  ••-  ••- 

ÇlKuiue  n|àcl.oire  a  une  paire  de  canines  ;  ees  dents  sont  coni, s ,  plus  ou  moins  acérées 

ns  sadianles  „ue  les  autres,  très-propres  à  percer  ou  à  déchirer,  e  le  plus  souv        1 1: 

d  :r:  :itf  ï:"'" '""  """""'"^  "'•'"^-  '^"  "^^ — vuigiren.:;!  ' 

,1       û     !  ,  '""''"•"'''  '"'"  """"""^''^'^  """^  ''«^  '""^"""'•'^.  ^""  ''vnnt  des  autre 

1    t     upportees  par  le  mén.e  os,  et  un  petit  espace  vide  laissé  entre  elles  et  la  pa  e 

n   ce  les  I    la  mael,o„-e  supérieure.  Dans  les  Machairodes,  ,p,l  sont  de  grandes  espèce 

ru.;'l;:  V.  (v'"'""  "■"""■^^  '"■""^■■'"^"^  "^^  ""-'--  •"-  "-  -^  - 

R  I  i  n  """■''  '"""''  ^'  ^■'""•'^  •'•^  '"''^i'^^^  l"'01"-'^  '•'  ''">'<"ienne  faune  du 

Brésd   que   e  Bla.nvdie  a  décrite  sous  le  non.  de  Smilodon,  n'avaient  pas  n.oins  ,  le 
decnnetres  dans  leiu'  partie  coronale. 
Les  molaires  i\o.  Carnivores  varient  notablement  pour  le  nond.rc  et  ,,lus  encore  pour  h 
me    suivant  les  espèces  et  les  genres  ;  aussi  peut-on  eu  tirer  d'exce  ents  c2t 
lest  de  toute  unpor.anee  de  les  étudier  avec  soin.  Elles  sont  toujours  diversiform     en, 
les    et  ion  pd.  ,  comme  le  faisait  Frédéric  Cuvier,  les  diviser  en  trois  catégories 
em,  res   dont  le  nond>re  varie  de  une  à  „ua,re,  sont  dites  «.«,.-,no/«/,vs ;  el      son 

è?e       ;  T'         '  f  '"''"'"'"'  '^"'*^'"'-'"'  ""  ^"'""'^  ''  ^^^  oo„.plieation  .le  la    ,   ^ 
.n.ere  a  la  dern.ere.  Apn.  ..||..s  vient  une  ,Ien,  plus  n.enrtrière,  e,  en  général  aussi 


l'un  vol 


ww  plus  considéralile  .pie  celle 


s  .pu  la  suivent.  Dans  la  màcl 


loire  inférieure  du 


,-v^. 


f! 


IIïÈSE     riClIKTKF, 

IV'liti'  (iiljcrculciis.'  et  ciirnnssuTC  siii«Ticuri', 
(jriinikMir  niitiiri'llo. 


f.'iirniissirii'  infc'iicuiT. 
«ninil.  n.it, 


«  OHDRE   DES  CAHMVOHKS. 

Cliat  elle  est  placée  la  dernière,  c'est-à-dire  la  troisièii.e;  chez  le  Cliien,  le  Loup  ei  le 
Renard  ,  e  est  la  cinquiènic  on  ranlépénultièn.e  ;  dans  le  Putois ,  elle  n'est  ,p.e  la  .piairiènie . 
attendu  rp.  d  n  y  a  .pie  trois  avant -molaires  au  lieu  de  .piatre,  et  elle  se  trouve  l'avanl- 
dernierc.  Su|)érieiu-enient,  elle  devient  la  troisième,  c'est-à-dire  la 
pénultième  dans  les  Chats  et  les  Hyènes;  la  (pialrième  chez  le  Chien 
el  autres  genres  cpà  l'avoisineiit  ; 
e;'e  est  la  troisième  dans  le  l>nlois. 
Conirairement  à  ce  (pie  nous  avons 
vu  i)our  les  canines,  cette  dent  est 
croisée  en  arrière  et  non  en  avant  par 
sa  corrcspondanle  inférieure.  F.  Cu- 
vier  lui  a  donné  le  nom  de  carnas- 
sière. 

Assez  petite  chez  les  Ours,  qui  sont 
omnivores,  elle  est  très-forte,  Iran- 

;;!"!;  dizr '""•'•'?  "  '""' '^  """  '"  ■"  """'"  ''^^^  ^^  ^"^  ^.^'..7;.;..  des 

r    ■  ul     V    'T'r  ^  '"""'  i'"e'''nédi:.ires,  ehez  les  Martes,  chez  les  Chiens, 

I    m  ;       f       r '■         '"  ""'"'  '''''  '''  ""'''''■  '°"  """^"•«"^*^  '-«^'^  ■"-  0"  "-i" 

u    ni    "n .      ,"""'■""  "";  '■   ?'"""'^""'  '"'  "'^'""^  ^''«""^  '""-"  ^•"='«"»  <^'^  ^""-"'vores 

I     nu     on,  s ,  e  nonnner.  L'élude  nnnnlieuse  de  cette  dent  a  Iburm  de  Irès-hous  résul- 

i.its  pour  la  c.  »ssdication  des  genres  et  pour  leur  diagnose 

Les  Carnivores  connus  dans  la  nature  actuelle  n'ont  jan.ais  .p.'une  se.de  paire  de  vérital.les 

^^^^^  carnassières  à  cluKpic  mâchoire; 

"    ""  111!) is  on  en  voit  trois  chez  les  Hyé- 

nodons  et  chez  quchpies  autres 
genres  (pu  ont  a|)parlenu  aux 
premières  faunes  de  la  période 
tertiaire.  Sous  ce  rapport,  c<'s 
anciens  Carnivores  resseuddaieut 
noiahlement  aux  Marsupiaux  au- 
straliens, dont  ils  avaient  le  n''- 
.  gime.  Les  llvénodons  et  les  l»ié- 

ro. Ions  .|ui   eur  ressemhiaieut  heauconi»  étaient,  à  cette  épo.p.e  reculée,  les  plus  r...Ioutal.les 
(te  tons  les  Maunnneies  carnivores  (pii  peuplaient  nos  contrées. 

C'est  chez  les  l-élis  (pie  la  même  dent,  |)rincipalement  celle  de  la  mâchoire  inférieure 
est  le  plus  IranchenuMit  carnassière;  elle  se  compose  alors  de  deux  tranchants  siuressifs- 
chez  les  Ch.ens  elle  a,  de  plus,  une  partie  tuberculeuse;  d'autres  lois,  et  en  particulier 

,."'  ''.''■■""-'«"I Viverridés,  s.   partie  antérieure  est  formée  de  trois  pointes  (p.i  sont 

dis|.os..es  eu  îriangle.  Son  talon  s'élargit  encore  et  ses  pointes  s'affaissent  chez  les  .-pèces 
les  plus  omnivores,  ' 

En  arrière  de  la  dent  carnassière  sont  plac('es  les  molain-  de  la  troisième  sorte  ou  les 
tuberculeuses.  Celles-ci  doivent  loin-  nom  à   la  fornie  hahituellen-eul  émoussée  de  leur 

couronne  ;  elles  sont  surtout  dévelopiMics  chez  les  Animaux  omnivores.  Les  Ours  ( nt 

deux  pau-es  tres-grosscs  à  eliarpu-  mâchoire,  tandis  (pu'  les  l'élis  n'en  ont  .ju'à  la  Uiàchoiro 
supérieure  el  seulement  une  paire.  Il  y  en  a  une  paire  en  has  comme  en  haut  ehez  le  j'uiois 
f't  deux  rhe.-  h  i,hip.(ri  des  espèce.,  de  la  même  lamille  .pie  le  Chien.  Oan.  plusieurs  genre. 


Mu;iini„F.   iMKuitrni:   u' Il  M:;.NonoN   uf,,:,,  i  .  kuik   kn    \,,n 
(ir.<|ir;'s  JIM.  (!.■  r-(irieii  cl  dp  I,iii/iT},   tji  ,1..  Enin.l 


IliMST   ET   i)r\T5   ru:    l'iiotiii.F,    1,2  cl.>  iinm.l.  n.n' 


OHDRE   DES  CARNIVORES.  7 

omnivores  de  la  famille  des  Viverridés,  il 
y  a  aussi  deux  paires  de  tuberculeuses  supé- 
rieurement, mais  il  n'y  en  a  qu'iuic  à  la 
mâchoire  inférieure,  et  la  carnassière  qui 
la  précède ,  au  lieu  d'être  mi-partie  Carni- 
vore, mi-partie  omnivore  ,  comme  dans  les 
Chiens,  est  tout  aussi  tuberculeuse  qu'elle, 
ou  peu  s'en  faut. 

Les  Protèles  diffèrent  des  autres  Carni- 
vores par  la  forme  singulière  de  leurs  dents 
molairt's,  qui  senddent  frappées  d'un  arrêt 
de  développement,  et  sont  réduites  à  de 

simples  rudiments  presque  inutiles  dans  l'acte  de  la  mastication. 
I.es  Carnivores  adultes  ont  donc  constamment  trois  sortes  de  dents  (des  incisives,  des 

canines  et  des  molaires),  et  leurs  molaires  sont  elles-mêmes  de  trois  catégories  dilfére'ntes, 

sauf  chez  les  Protèles  où  elles  restent  atrophiées. 
La  première  dentition  (li  de  tous  ces  Animaux  est  établie  d'après  les  mêmes  règles  et  elle 

peut  être  iiidiquée  i)ar  la  formule  suivante  : 

f  ii:eisives,  {  canines,  f  molaires  (dont  ^  avant-molaircs,  |  carnassière  et  1  arrière - 
molaire).  " 

Les  Félis  seuls  n'ont  (pi'une  paire  d'avant -molaires  inférieures  au  lieu  de  deux  pendant 
leur  jeune  âge. 

Ces  .iôt,.,iis,  quoique  un  peu  minutieux,  étaient  indispensables;  ils  nous  pe™w..,.nnt 
dadieurs  d'abréger  notablement  ce  que  nous  aurons  à  dire  sur  le  même  sujet  à  propos  de 
duKpic  genre.  1    1   - 

De  DIainvilie  et  M.  Owcn  ont  donné  ime  autre  classification  des  dents  des  Carnivores  • 
mais  celle  de  F.  Cuvier,  que  nous  venons  d'exposer,  nous  a  i)aru  préférable,  parce  qu'elle 
rend  plus  (■.cile  et  plus  claire  la  description  des  principales  particularités  <Ie  ces  organe. 
Les  variations  présentées  par  la  c^irnassière  sont  les  plus  importantes;  celles  de  la  formé 
et  du  nond)re  des  fausses  molaires  ou  des  tuberculeuses  coïncident  en  général  avec  des 
ddierences  n.oindres  dans  les  autres  parties,  et  elles  semblent,  jusqu'à  un  certain  point,  se 
lepeter  dans  la  sene  des  genres  propres  à  chacune  des  familles  dont  cet  ordre  est  composé 

Les  Carnivores,  h  quelque  division  <|u'ils  appartiennent,  ont  le  condvie  de  la  mâchoire 
transversal ,  et  la  gorge  glénoïdale  qui  le  reçoit  ne  lui  permet  (|u'un  mouvement  de  demi- 
rota  lon  sur  son  axe.  Dans  le  Blaireau ,  ce  condyle  est  si  bien  retenu  par  la  cavité  glé- 
no.do  formant  un  peu  plus  d'une  demi-circonférence,  qu'il  s'v  maintient  même  après  la 
disparition  dos  ligaments,  e»  .,ue  la  mâchoire  inférieure  reste  habitnellenient  suspendue  au 
crmie  .'ipres  (p.  on  a  réduit  l'un  et  l'autre  à  leurs  parties  S(p.elettiques 

Les  mouvements  ,kK  Animaux  de  cet  ordre  sont,  en  général,  souples  et  faciles,  et  le  phN 
souvent  .s  ont  de  1:.  vivacité.  La  plupart  des  Carnivores  atta:;:.ent  avec  énergie  :  embus  ués 
<nsqur!.i,îorot:aitc  obscure,  ils  attendent  patiemment  leur  proie  jus.p.'à  ce  qu'ils  l'aient 
.'  "  '•>  portée.  Alors  ils  s  élancent,  et  souvent  un  seul  bond  leur  suffit  pour  l'atteindre  Leur 


ui„i,i,u„  Ut  ln,l  une  ten.te  ,,l«s  lonc.'.e  (|u',\  celles  do  la  seconde  dentition. 


Cfll 

li 


de 
de 


8  OUDRE   DUS  CARNIVOMFS. 

colonne  vertébrale  est  (lexible  et  bien  musclée;  elle  se  termine  par  »me  queue  liabitnellenient 
allongée  ([u'ils  font  onduler  et  qui  traduit  par  ses  mouvements  divers  la  variété  des  passions 
qui  les  animent.  Les  espèces  de  la  famille  des  Ours  sont  les  seules  (pii  aient  la  queue  rudi- 
men  taire. 

Le  corps  des  Carnivores  est  rarement  trapu,  comme  on  le  voit  chez  les  Ours;  dans  d'autres 
espèces,  il  est  assez  allongé  pour  qu'on  ait  donné  aux  Animaux  qui  présentent  ce  caractère 
le  nom  de  Vermiformes.  Tels  sont  les  Belettes,  les  Fouines,  beaucoup  d'autres  Mustélidés, 
e!  les  Cenettes,  etc.,  (|ui  appartiennent  à  la  catégorie  des  Viverridés. 

Leurs  membres  sont  |)res(pie  toujours  bien  dégagés,  et  les  doigts  (pu  les  terminent,  liabi- 
tnellenient séparés  les  ims  des  autres,  ont  des  ongles  |)lus  ou  moins  forts,  analogues  l  ceux 
des  Ours,  des  Chiens  ou  des  Chats,  et  (pie  l'on  désigne  par  le  nom  de  i/riffes.  Ces  griffes 
sont  souvent  enchâssées  par  leur  base  dans  une  esi)èee  de  gorge  osseuse  forni(''e  par  la 
phalange  ongii(>ale,  et,  au  lieu  d'être  simplement  voùlé.'s  ou  allongées,  ell(>s  sont  parfois 
Irès-compriniées  et  très-arquées.  C'est  ce  que  l'on  voit  en  particulier  chez  les  l'élis,  oii 
elles  sont  plus  redoutabh^s  (pie  chez  les  autres,  bans  ce  cas,  elles  sont  en  même  temps 
rétractih's,  ce  ipii  tient  à  la  disposition  parliculière  de  la  phalange.  Celle-ci  a  la  forme  d'un 
eaimclion  ipii  peut  basculer  sur  la  phalange  précédente,  et  elle  est  maintenue  dans  une 
position  redressée  tant  (pie  le  muscle  llécbisseiir  qui  envoie  un  tendon  à  sa  partie  inférieure 
ne  la  sollicite  pas  à  s'abaisser.  Dans  le  |ireniier  cas,  la  griffe  est  redressée  et  sa  pointe  ne 
touche  pas  le  sol;  c'est  alors  (pie  le  Chat  fait,  comme  mi  le  dit,  patte  de  velours.  Dans  le 
second  cas,  elle  se  porte  en  avant  et  s'abaisse,  ce  (|iii  lui  permet  d'agir  à  la  volonté  do 
l'Animal,  soit  en  s'enfoneant  dans  la  peau  ou  même  dans  les  chairs,  soit  en  les  sillonnant, 
eoinine  cela  a  lien  dans  l'acte  d'cgratigner.  Tons  les  Félis,  sauf  le  Ciu'pard,  ont  les  ongles 
franchement  rétractiles.  Ceux  de  ccilaines  espèces  de  la  lamille  des  Civettes  (pii  jouissent 
de  cette  propriété,  mais  à  un  moindre  degré,  sont  dits  semi-réiractiles.  Dans  les  Hyènes,  les 
Chiens,  les  Ours,  etc.,  les  griffes  ne  sont  pas  du  tout  rétractiles.  Jamais  le  jiouee  des  Carni- 
vores n'est  o|)posable  aux  autres  doigts,  soit  en  arrière,  soit  en  avant,  et  quehpiefois  il 
manque  ou  n'est  plus  représenté  (printérieuremeni  et  par  un  faible  rudiment.  Aucun  Carnivore 
n'a  moins  de  (piatre  doigts  évidents  à  chaque  patte,  et  il  en  est  un  assez  grand  nombre  ipii 
en  ont  cinq,  soit  en  arrière,  soit  en  avant,  soit  même  aux  quatre  iialtes  à  la  fois.  On  tire  de 
là  (pielques  caractères  pour  rétablissement  des  groupes  secondaires  dans  chaque  famille. 
La  manière  dont  la  patte  porte  sur  le  sol  mérite  aussi  d'être  examinée.  Certains  Carnivoi'cs 
sont  entièrement  plautigmdes,  c'est-à-din;  (lu'ils  ai)piiieiit  non-seulement  la  face  inférieure 
de  leurs  doigts,  mais  encore  celle  de  leurs  os  niétacarpiens  et  de  leur  carpe  pour  les  pieds 
de  devant,  et  celle  de  leurs  os  métatarsiens  ainsi  que  de  leur  tarse  pour  les  pieds  de  derrière. 
Les  Ours  et  (piehpies  autres  sont  pins  particulièrement  dans  ce  pn>inicr  cas;  au  contraire,  les 
Chiens,  les  Chats,  etc.,  ont  la  iiltis  grande  partie  de  leurs  pieds  redressés,  et  ce  n'est  (pie 
pnrl'eMrémité  de  leurs  doigts  ipi'ils  K.uebent  la  terre:  on  les  apiielle  iVKjitujrades.  Plusieurs 
auteurs  ont  vu  dans  ces  deux  dispositions  des  caractères  à  l'aide  (les(piels  ils  ont  divisés  les 
CarnivoiTs  en  deux  grands  groupes;  mais  il  (>sl  bien  certain  qu'une  même  famille  naturelle 
peut  renfermer  à  la  fois  des  espèces  plantigrades  et  des  espèces  digitigrades  ainsi  (pie 
d'aiilres  intermédiaires  aux  premières  et  aux  secondes  sous  le  même  rapport. 

L'astragale,  qui  est  un  des  os  du  tarse,  a  une  forme  assez  analogue  à  celle  (pie  nous 
lui  avons  vue  chez  les  Mammifères  des  premiers  ordres;  il  représente  une  demi-poulie  à  large 
gorge  dans  son  articulation  avec  le  tibia,  et  il  esl  subaitlati  en  dessous  et  en  avant;  il 
porte  sur  le  scaplioïde  au  inoycM  d'une  large  apophyse. 


onnnK  des  (;\ij\'tvoiin:s.  q 

Looan.0  n'a  p.rs  .Vos  inlennô.liairo;  \,  rmlius  et  le  ci.l.itus  sont  toujours  séparés  l'un  de 
';;.  •'l  '  ;'"  rsi  ,\,  nmm  <!.,  (ii.i.,  H  ,in  péroné,  quoique  celui-d  soit  plus  faible  et  plus  serré 
conlu  k  t.bia  .lans  rerlains  génies,  par  .xenq.ie  les  Clm-ns,  que.lans  eertains  autres.  La  tète 
su|)crieure  du  radius  permet  dos  niouvenienls  assez  Caeiles  de  pronation 
et  de  supination.  La  partie  inférieure  de  l'Iunnérus  est  large  :  on  v  dis- 
li'igii.'le|)lussonvonl  un  trou  sns-eondjlien;  cei)endant  elle  en  manque 
dans  eertanis  genres,  et  dans  d'autres  on  a  constaté  la  présence  d'une 
l>erloration  de  la  fosse  oléerànienne ,  eoninie  dans  les  Chiens  et  les 
lIv(Mies.  Le  Télagon  présente  ces  deux  eaiactères  réunis.  On  ne  voit 
tM  I  un  m  l'autre  à  l'Iuunérus  des  Ours,  quoi(pie  cependant  l'Ours  des 
(>onhllières  ait  un  irou  snscondylien ,  comme  la  plupart  des  Muslé- 
luleset  dos  Viverridés,  et  comme  tous  les  Félis.  Aucun  Carnivore 
"a  la  clavicule  entièrement  développée,  mais  on  trouve  chez  plusieurs 
•'•'litre  eux,  en  parlic(dier  chez  les  Chiens  et  mieux  encore  chez  les 
Clials,  un  rudiment  de  cet  os;  les  Ours  et  beaucoup  d'autres  n'en 
liresenlent  aucune  tiace. 

Les  Carnivores  ont  des  habitiules  fort  différentes  les  mis  des  an- 
Ires  mais  Ils  sont  tous  pins  ou  moins  intelligents;  aussi  leur  cerveau 
est-Il  assez  dévelom-é  et  a-t-il  des  circonvolutions  très-prononcées  à 
la  surface  de  ses  héinisi)hères.  On  ne  connaît  aucune  espèce  de  cet 
ordre  qui  soit  dépourvue  de  circonvolu- 
lions;  cependant  la  disposition  et  le 
nombre  de  ces  replis  ne  sont  pas  les 
mêmes  dans  tous  les  groupes ,  et  dans 
certains  genres  de  la  même  famille  ils 
présentent  aussi  des  particularités  diffé- 
rentielles, (pioique  clia(pie  groniie  iirin- 
eipal  ait  des  caractères  ijui  lui  sont  réel- 
lement particuliers. 

Le  pelage  des  Carnivores  est  souvent 
reinanpiable  par  son  élégance,  et,  dans 
l)eaucoiip  de  cas,  il  est  en  même  l(>nips 

très-fonrni,  extrêmement  doux  an  toucher  et  irès-chand.  C'est  ce  qui  a  snrlont  lieu  che. 
l<-s  es,.eces  propres  aux  régions  froides  ou  élevées,  ou  bien  enco  e  chez  X  1 

asiatiques.  Cependant  la  ..urriire  de  tous  les  Carnivores  d':!  ill  l'g        ^^^^C 
mont  recherchée.  Dans  le  genre  Loutre,  la  pins  pi^Vieuse  de  toutes  isi  celh-  d        rf 

2 


CM>\mr   ,M-   CiiiKN   iiOMEsrrijrii,  Krnn.l,  iw!. 


1 

i     ( 


^0  ORDUK   DKS   f:\n\FVOnES. 

rf^rlicrchés.  Dans  les  F(^lis,  k  pelage  est  en  général  pins  conrt  et  moins  fourni,  mais  il  est 
bien  plus  graeieux,  et  la  robe  de  ces  beaux  et  teiribles  Animaux  est  l'un  des  plus  beaux 
ornements  de  nos  habitations  lors(iirelle  a  été  babilemenl  |)réparée.  Le  Lion,  au  pelage  fauve 
pâle  et  à  la  belle  crinière  ;  le  Ti-ie ,  harré  de  noir  sur  du  fauve  brillant;  la  Panlbèrc  à  la 
robe  mouchetée;  le  Jaguar,  dont  les  taches  sont  en  rose  sur  un  fond  d'un  beau  liuve  nous 
donnent  des  fourrures  encore  plus  recherchées. 

Les  nombreuses  espèces  de  l'ordre  des  Carnivores  se  laissent  assez  aisément  répartir  entre 
plusieurs  groupes  principaux  (pie  nons  considérerons  comme  autant  de  familles  à  part. 
Uiielques-unes  de  celles-ci  pourront  elles-mêmes  être  subdivisées  en  tribus.  Ces  familles  sont 
celles  des  Vrsidés,  comprenant  les  Ours;  des  Virerridéx,  dont  la  Civette  (Viverra)  est 
l'une  des  espèces  principales;  des  Canidés,  ayant  pour  type  le  Chien  domeslicpie  ;  des  Félidés, 
dont  les  Chats  ou  les  Félis  font  partie;  des  Ilycnidés,  aiix.piels  nous  associerons  provisoi- 
rement le  Protèle,  et  des  Mustviidés,  comprenant  la  Belette  ou  le  Mustek  des  anciens,  ainsi 
(pie  les  Animaux  (pii  ont  les  mêmes  caractères  généraux. 

Les  Carnivores  sont  nombreux  en  espèces  et  leurs  familles  ont  des  représentants  en  Amé- 
ri(pie  aussi  bien  (pie  dans  les  diverses  parties  de  l'ancien  (,'ontinent.  Quelques-uns,  comme 
les  Ours  et  les  Mustélidés ,  abondent  surtout  dans  les  régions  boréak's;  d'autres,  comme  les 
Viverridés,  qui  se  partagent  en  Viverrins  et  en  Mangoustes,  sont  plus  nombreux  dans  les 
régions  chaudes.  Ces  dernières  ajjparliennent  surtout  à  l'Afriiiue,  à  l'hide  et  à  Madagascar. 
La  n'-parlilion  géographique  des  Félidés  et  des  Canidés  est  plus  uniforme,  et  il  y  a  même 
en  Australie  des  Chiens  sauvages  que  plusieurs  auteurs  considèrent  connut!  autochtones. 
L'Europe  a  nourri  autrefois  des  Carnivores  bien  plus  grands  (pie  ceux  qu'on  y  chasse 
aujourd'hui,  et  sans  parler  des  espèces  pour  la  plupart  assez  bizarres  (pi'elle  a  possédées 
pendant  la  période  tertiaire,  elle  a  compté  au  nombre  de  ses  habitants  des  Ours  bien  plus  gros 
que  ceux  d'aujourd'hui,  un  très-grand  Félis  comparable  au  Lion  sous  plusieurs  rapp()rts, 
une  Panthère  et  des  Hyènes  de  plusieurs  sortes. 


FAMILLE  DKs  UHSIDÉS 

Los  espèces  d'Ours  sont  peu  nombreuses,  et  on  peut  ou  pnri.'v  sous  une  mAmo  iJi-nomina- 
tiou  générique.  Ces  Animaux  ont  à  chaipic  mûclioiro  d(;ux  paires  de  grosses  (i(>iits  tubercu- 
leuses en  arrit'ro  le  leurs  donts  carnassi(''re.>  ; 
leurs  pieds  sont  plantigrades  et  leur  queue  est 
rudiinentau'o.  Tous  sont  omnivores. 

(lENRK  Oins  {Crsus,  Linné).  L'on- 
.  semble  des  es|)èccs  aux()uelles  nous  laisse- 
rons iii  cette  dénomination,  a  été  sulxlivisé 
en  genres  distincts  par  les  naturalistes  mo- 
dernes. Cependant ,  malgré  les  caractères 
.secondaires  qui  les  séparent  entre  eux,  ces 
Animaux  en  présentent  plusieurs  autres  (jui 
leur  sont  communs  et  qu'on  no  rencontre 
point  ailleurs.  Leur  corps  est  lourd,  toujours 
■ilus  ou  moins  trapu  et  recouvert  d'une  four- 
rure épaiss(i-à  peu  près  unicolore.  Ils  u'ont  ''^"'  "  '''''' ("•".l'f'l.'jiIlrA'lior  "''"'"'  ""' 


FAMfLLK    DES   l  HSIDÉS.  (1 

f|u'un  faible  iiidinioiit  de  <|uoue,  et  leurs  pieds,  (jui  suiil  planligrades,  ont  chacun  ciiui  doigts 
bien  distincts;  c((s  doigts  sont  armés  d'ongles  puissants,  mais  non  rélractiles.  Les  oreilles 
sont  médiocres  et  velues;  la  langue  est  douce  et  les  yeux  sont  petits.  Quant  à  leur  système 
dentaire,  il  est  établi  sur  un  modèle  assez  particulier. 

Indépendamment  des  incisives  et  des  canines,  ici  en  même  nombre  que  clie/  les  autres 
Carnivores,  les  Ours  ont  six  paires  do  molaires  supérieures  et  sept  inférieures.  Ces  dents 
sont  ainsi  disposées,  f  paires  do  fausses  molaires  qui  sont  caduques  soit  en  partie,  soit 
même  en  totalité  dans  certaines  espèces;  |  carnassières,  de  forme  très-différente  à  l'une  et  à 
l'autre  mâchoire,  et  5  grandes  arrière-molaires,  à  couronne  tuberculeuse  et  de  forme  carrée 
suburrondie  ou  ovalaire,  L'Ours  malais  n'a  (jue  i  molaires,  iiarce  qu'il  a  moins  de  fausses 
molaires  ipu!  les  autres. 

Tous  les  Ours  ont  le  régime  omnivore;  leur  intestin  manque  île  cœcum.  Ce  sont  des  Ani- 
maux intelligents,  mais  qui  sont  défiants  et  qui  aiment  la  solitude.  Ils  prennent  rang  parmi 
les  Carnassiers  les  plus  dangereux.  Doux  de  leurs  espèces,  l'Ours  blanc  et  l'Ours  féroce 
ne  le  cèdent  point  au  Lion  et  au  Tigre  pour  les  dimensions  ;  elles  ont  pourtant  des  Jiabi- 
tudes  moins  sanguinaires.  D'autres,  ([uoiquo  moins  fortes,  sont  encore  assez  vigoureuses 
et  toujours  assez  cruelles  pour  (]ue  l'Homme  les  redoute;  tels  sont  en  particulier  nos  Ours 
européens.  Une  troisième  catégorie  de  ces  Animaux  conifirond  des  espèces  qui  se  rapprocheut 
davantage  du  Blaireau  ou  du  Glouton  par  leur  volume  et  même  par  leurs  habitudes. 

Tous  les  Ours ,  à  quoique  espèce  (lu'iis  appartiennent ,  sont  rectierchés  pour  leur  fourriu-e, 
et  leur  cliair  est  bonne  à  manger;  aussi  leur  fait-on  partout  une  chasse  active,  dont  les 
procédés  varient  suivant  les  lieux  et  les  espèces.  A  l'état  do  captivité,  ils  sont  susceptibles  de 
ipieliiuc  éducation,  et  les  montreurs  d'Animaux  les  recherchent  préférablement  à  tous  les 
autres  (juadrupèdes  du  même  ordi'e. 

Les  Ours  ont  six  mamelles,  deux  paires  ventrales  et  une  pectorale.  Leurs  femelles  ont  plu- 
sieurs petits  à  chaque  portée.  Ceux-ci  sont  aveugles  en  venant  au  monde,  et  leurs  poils  sont 
si  courts  ipie  leur  cor|)s  paraît  entièrement  nu.  Comme  ils  ont  en  même  temps  les  formes 
assez  lourdes,  ils  man(pient  de  la  grAce  qui  distinguo  la  plupart  des  Carnivores  naissants;  ' 
l'-ependant  ils  ne  sont  pas  difformes  comme  on  le  su|ii)0se  généralement,  et,  si  leur  mère  les 
lèche,  c'est  pour  les  nettoyer,  mais  pt»int  du  tout  pour  les  modeler,  comme  on  le  <lit. 

Il  y  a  des  espèces  de  ce  groupe  en  Europe,  en  Asie  et  dans  les  deux  Améri(|ues.  Elles 
habitent  .le  [.référence  les  endroits  froids,  et  dans  les  régions  inlertropicales  on  les  "trouve 
surtout  dans  les  lieux  élevés;  elles  paraissent  assez  nombreuses,  sans  l'être  autant  que  celles 
de  |.res(iue  toutes  les  autres  familles  de  Carnivores,  et  il  en  est  plusieurs  <iui  se  laissent 
bien  nettement  caractériser  :  c'est  pour  elles  <iu'on  a  (îlabli  des  genres  particuliers.  D'autres 
sont  moins  certaines,  ou  du  moins  plus  rapprochées  les  unes  des  autres,  et  il  n'est  pas  du 
tout  démontré  que  l'on  doive  acce[)ter  toutes  celles  (jui  ont  été  proposées  par  les  zoologistes. 

Il  a  exislt-  plus  anciennement  certaines  espèces  du  même  genre  dont  les  races  sont  aujour- 
d'hui anéanties;  tels  sont  entre  autres  le  petit  Ours  des  alluvions  ponceuses  de  la  Limagne 
{Ursiis  amrnoisia) ,  et  les  Ours,  au  contraire  plus  grands  .pie  ceux  d'à  présent,  .lontles 

ossements  sont  ensevelis  en  si  grande  abondance  tlans 
..^  beaucoup  de  cavernes  :  en  Angleterre ,  en  Belgi.|ue , 

•""  Fi'aiice  ,  en  Allemagne  et  en  Italie.  Ces  derniers, 
liarmi  lesquels  certains  auteurs  croient  aussi  devoir 
établir  plusieurs  espèces,  répondent  à  Vi'rsiis  spchnis 
de-l]iinnenba.?h.  Ils  ont  été  très -communs  dans  les 
Cévennes  et  dans  le  Jura. 

C'est  en  ;  ■•  .-uprès  deij,0«t^^'il  faut  classer  les 
Animaux 
lo-;ijU('l> 


Il 


12 


OUDRE   DES  CAUMVOnKS. 


qui  s'y  rapporlnnt  l'^aliiient  les  |)lus  grands  Ours  on  dimonsions,  mais  eilos  avaient  la  deinioro 
molaire  supérieure  iimins  ionyuo  (luo  la  leur,  et  leur  carnassière  d((  la  nit^nie  inAclioire  était 
plus  forte,  trilobée  à  son  bord  externe  et  |)ourvue  d'un  fort  talon  interne.  Les  lljéiiarctos  ne 
ïont  encore  connus  (pio  dans  les  terrains  miocènes  et  pliocènes ,  et  leurs  espèces  appar- 
tiennent par  conséiiuent  à  des  faunes  antérieures  à  celles  dont  les  véritables  Ours  font 
partie. 

Nous  no  décrirons  ici  (luc  les  (ispèccs  actuellement  existantes  de  la  famille  dos  Irsidés;  et 
comme  nous  l'avons  di'Jà  dit,  nous  les  laisserons  toutes  dans  le  même  geru'o,  (juelle'(|U(' 
soit  la  valeur  des  caractères  Kénériques  qui  distinguent  plusieurs  d'entre  elles.  11  nous  a  paru 
suffisant  d'indi(pier  à  l'occasion  ces  caractères  et  de  rap|)eler  en  synonymie  le  nom  dos  cou|)os 
génériques  dont  ils  Justilient  l'établissement. 

1 .  Les  0 1  II  s  européens  et  les  es|)èces  exotiipies  (pii  s'en  rapprochent  le  plus  perdent  de  bonne 
lieuro  une  ou  plusieurs  de  leurs  petites  avant-molaires ,  ce  (pii  laisse  un  espace  vide  plus  nu 
moii\s  considérable  au  commencement  de  la  série  de  leurs  molaires.  Chez  [ilusieurs  cependant 
la  première  paire  d(.'  fausses  molaires  subsiste  et  elle  reste  applicjuée  sur  la  base  postérieure 
des  canines.  Ce  premier  groupe  répond  à  deux  dos  genres  établis  jiur  M.  Cray. 

Ours  féroce  {Ursm  ferox).  On  trouve  dans  une  grande  partie  de  l'Amérique  seplen- 
Irionale,  depuis  les  régions  du  Nord  jusqu'en  Californie,  une  espèce  d'Ours  bien  certainement 
différente  des  Ours  ordinaires  de  ce  continent,  dits  Ours  noirs,  et  (lui,  tout  en  si;  rajiprocliant 
à  certains  égards  dos  Ours  (européens,  paraît  devoir  en  ôtre  également  séparée.  Les  Ours  de 
cette  espèce  sont  plus  forts  (|ue  les  nôtres;  ils  ont  aussi  les  mteurs  plus  cruelles  et  leur 
nourriture  consiste  [dus  habituellement  en  Animaux,  ipi'ils  atta(|uent  de  vive  force.  Ils  com- 
battent souvent  les  Uisons  avec  avantage  et,  dans  certains  cas,  ils  se  jettent  sur  l'IIommo 
lui-même, 


U    l 


.*' 


"ir.s   fênrcr.    l;iA  rti-  jr.ir.rt 


IM.AIII. 


ml  la  (lerniore 
iiiAclioiro  l'tiiit 

lyiîlUUCtOS  lU) 

ipiiccs  ii|)|)i)r- 
!cs  Ours  font 

5  Ui'siilés  ;  et , 
0,  quelle  que 
I  nous  (I  [lani 
m  dos  coupes 

(lent  do  bonne 
!  vide  plus  ou 
urs  cependant 
0  poslérieuro 

ri(|uo  seplon- 
ccrlnincuienl 
'  rii|iprocJiant 
Les  Ours  do 
lelles  ol  leur 
ircc.  Ils  coni- 
sur  rilommo 


k 


^%. 


12 


Oni)HK   DKS  CAUMVOnKS. 


(|ui  s'.v  rnpporlont  ('wilnidiil  les  plus  grands  Ours  en  dinioiisinns 


molaire  supérieure  moins  longue  quo  la  leur,  et  le 

plus  forte,  trilobée 

sont  encore  eonnu! 

tiennent   par  const 

partie. 

Nous  ne  di-criror 
comme  nous  i'avo 
soit  la  valeur  des  c 
snflisant  d'indiipier 
génériiiues  dont  ils 

1 .  Les  0 1  II  s  eu 
heure  une  ou  plus 
moins  considérabk 
la  première  |)nir(s  ( 
des  canines.  Ce  [n 

Or  us  FÉiiocE 
Irionale ,  depuis  le 
différente  des  Ours 
à  certains  égards 
cette  espèce  sont 
nourriture  consist 
battent  souvent  l( 
lui-même, 


mais  elles  avaient  la  deriiièro 


ur  carnassière  de  la  même  niAcl 


lonx'  était 


'i       ' 


âf' 


aient  la  (icriiirro 
K'  niAclioiro  tUiiit 


l'I.  AMI. 


il   i 


t  f 


KAMILM-;  DKs  I  nsii)i:;s. 


Imv  pcluRP  est  011  nùum\  Kris  ou  gris  hniii,  loii" 


forts  ;  leur  imiso/m  osl  un  peu  uIIoukô  ;  lour  cnii 


•'t  liioii  l'oiinii;  leurs  miirIos  sont 


l'on  voit  dans  les  Our 


le  et  leur  ileotil 


13 

tres- 


iiiM  ijiflerent  (leu  ilt 


ee  ijuo 


M  .  ^""*  "'"'"f"-*''"*;  •""pendant,  sous  ce  rapport  «l  sous  plusieurs  (mires    e«s 

Onrs  sont  auss,  de  tous  ceux  .,ui  vivent  à  présent,  les  plus  voisins, 'par  leurs  c'd^^^^^^^^^ 
m.  >m.,ues  et  par  la  ta.lle,  des  grands  Ours  fossiles  .lans  les  eaverne^    eependan  ,n 

an>n  on,l.e  co.n„,e  la  plupart  de  ces  derniers;  et.  sous  co  rapport  encore,  ils  r  s  ! 
I  lr*nl  plus  p  u  .culierement  a  ceux  que  (;.  Cuvier  nommait  Arcloïdes.  Leur  taille  n'est  pas  noa 
plus  tout  h  fait  égale  à  ,!ello  de  (-es  Animaux  ' 

(Jn  ..k  dans  leur  Voya,,,'  nu  Mmouri.  Ord  les  a  appelés  Ours  hovrihU-s.  Smith  e    Wilson  en 

ccml,(').  M.  (.ray  en  fait  le  type  de  son  genre  Dnni«  -   v    "« 

Il  existe  au  Kamiel.atka  .les  Ours  fort  seml.lahl,..;  à  c<.ux  dm.t  nous  parlons  ici    et  il  v  m 

.e  „>^me  au  Japon;  peut-Atre  sonl-ils  .le  la  m.'.me  esp.'.ce.  Ils  devieinen     ■    lement  tn' 

forK  I  ans  ..ertaines  contnîes  montagneuses  du  Japon,  ils  atla,,uent  les"     ufs       s"  r^  ei 

\>m\\  i(  s  (?ngHUsser  :  on  les  mang.!  ensuit.'. 

L'Ot^ns  o'EunoPK  {Ursus  arclos,  Linné)  est  trop  connu  et  il  a  été  trop  bien  .lécrit  par 
B  ff.  n  pour  que  nous  insistions  sur  son  histoire.  On  sait  .,ue  c'est  un  Animal  so    a^ 
vit  .lans  les  ho,s    principalement  .lans  les  pays  .le  montagne,  et  .,ui  se  iZ         |   ,    lu 
mauvais,,  saison  dans  .les  cav..rn.«  où  il  tombe  dans  une  ..pè^e  .1,.  somm  ^^tl    r    ^   h 

l'ris  j.,.une    il  appren.l  facilement  à  exécuter  certains  tours;  aussi  le  mo„tre-t-on  .lans  les 

que  1.M,  Rlient  captifs  dans  des  fosses,  comme  cela  a  lieu  .lans  la  plupart  .l,.s  -^an.les 
ménageries,  y  prospèrent  et  s'y  multiplient.  Leur  inlelligenco  est  assez  fi.e  p     r    l 'i      ,    '. 
prennent    .  rapp.,r.s  .pie  le  public  cherche  à  établir  avec  eux  et,  .lans  la  c  Zi.     .  o|       ; 

-Ile  .les  ours  noir  "     'l l^     ^   K  a  ,  .^IT'o"     '""'";  ^'"^  "'  """^  ""'"'^•^  ""^ 
des  Alp,.s  et  des  Pvrén.Vs  C. ,1   'i     '  "    '     ^ ^ ^'  '"  '  '""'  ''"''  '"""^  ''"^'■'"'•^^  '••^"'""^ 


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14 


(HihMK  i)i:s  (;ahm\()I«ks. 


-! 


H1 
\ 

i 

1 

■ 

OH'cniios,  (liiiis  It'N  CoiiiirrcH  et  iiillciirH.  Il  u'.v  a  «lu-ro  pliH  irmi  s\ir\(<  «m'iln  mil  ilispnni 
liiiiis  les  V(is«f,s,  cl  li'iir  iprôsciicc,  à  une  i''|io(|iie  assez  |ieu  reeiilée,  ilaiis  les  (léveiiiies,  (de, 
(!sl  nlteslt'-e  par  ceilaiiis  déliris  hieii  cerlaiiieriieiil  ilijféreiils  de  eeiix  rlu  u;raii(|  Ours  des 
cavernes,  <|u'ils  ont  laissés  dans  lo  sol  de  plusieurs  localilés. 

On  cDUsIale  aussi  (|u'il  y  a  eu  en  .\n«le|erre  des  Ours  seiidilal)les  à  ceux  <|ui  peupleuleiirore 
Hetuellenïeiit  les  grandes  iMontaKiies  et  lieauioup  de  finèb  du  eitnliueiil;  mais  depuis  assez 
iiiuKleuips  il  n'y  eu  a  plus  dans  co  pays.  Toutefois,  leur  ileslrut;liou  ne  piu'alt  pas  (Mro  antérieure 
à  la  fdhilalidii  de  l'I  iiiversité  d'Oxford  (I),  et  de  lllaiiiville  nicoule  à  eet  é;.'ard  la  cmUiiiiie. 
assez  bizarre  d'iiilleiu's,  ipii  se  serait  enuservéo  à  Oxford  niènii',  et  (pii  consiste  à  porter 
processionnellenieiil  dans  les  rues,  lo  jour  de  Noël,  uno  télo  «l'Ours  couronnée.  D'après 
HIaiiiville,  on  attriliue  cet  usajro  à  ce  ipriin  professeur  de  celle  célèlire  I  niversilé  ipii  se  pro- 
nieii.iil  ilans  la  l'orèl  de  Sollowiier,  en  lisant  Arisjole,  fut  altinpié  par  un  Ours,  et  (pi'il  (uil 
le  courage  île  l'alteiidn!  <le  pied  ferino  pour  lui  enfoncer  le  volume  dans  la  «ueule  en  lui 
criant  ;  Mttnijc ,  c'eut  du  gn-v  1 

l/rrHKH  priscvH  des  paléonlolo^isles ,  dont  les  ossements  se  remonlrenl  dans  ijuelipies  lieux 
oii  il  n'y  a  plus  maintenant  d'Ours  vivants,  parait  n'être  (|u'une  simple!  race,  et  l'avis  de 
pHisipie  tous  les  auteurs  osl  que  l'on  doit  le  rapporter  à  l'espèce  des  irsits  antoa.  Mais  ou  sait 
aussi  (puî  ces  derniers  préseiiti'iil  des  dilïéreiices  suivant  les  localités  oii  on  les  oliserve.  deux 
des  \sturies  et  des  Pyrénées  [l'inus  pijriiKiiciia,  V.  (luv.)  (/7.  A///)  sont  |)lutùl  ;j;ris  ipie  liruiis, 
et,  dans  le  jeune  A^c,  ils  n'ont  pas  le  collier  lilanc  ipii  dislinmie  les.  (htm  bniiis  dva  Alpcn;  ils 
sont  <'ii  même  lemps  plus  petits.  Il  n'y  a  pas  non  plus  de  collier  cliez  les  Ours  de  .\or\vé;,T, 
auxipiels  F.  Olivier  adonné  le  uiiimy l  mus iiurwi-fjiciis ;  mais  ( cite  nianpie  reparaît  et  persiste 
pendant  toute  la  vie  dans  l'Ours  do  Sibérie  {imus  collnvin,  V.  Ofl^.),  oii  elle  a  mémo  un 
développement  l)icii  plus  coiisidénilile  ipie  dans  les  races  oii  rv  collier  constitue  une  livrée 
disliiK.'tive  ;  le,->  naturalistes  du  Nord  séparent  "iicore  une  autre  race  ou  espèce  smis  le  nom 
d'Ours  fourmillier  (/  mus  foriiikuriiis ,  Kversinann)  ;  enfin  les  Ours  de  Hiissie  et  de  l'clo^'iie. 
(|Uoii|ue  moins  diflerents  de  ceux  des  Aljies,  paraissent  former  aussi  une  catégorie  à  part. 
Ils  sont  en  ijéiiéral  plus  forts  ijue  les  autres  et  leur  longueur  peut  dépasser  I  inèire  et  demi. 


•  M 


,,•'-?■  I'-^'  •   '.V-     ■■  'îi.i-i"" 


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Ol»;.   BiHS    IH  .     Si  l'I-,     I  l'i  il''      l.illl 


'1!   l.a  rOllil:itioll   (11!   !'l"|)|vi'lvilr   li'Os 


l'on  le 


.l'i'll.    :MIN    )II'I'IH1ITI>-  ;imii-fi   llll    '.UllMl'Ui' 


is  oui  iliHpnrit 
venues,  etc. , 
lui  ()u)>  tk's 

•U|ileiiti'iienie 
(le|iiiis  lissez 
'tre  anlériourc 
I  lo  e.oiiliiiiie, 
iisle  ù  piirlei' 
unie.  I)'(i|)rés 
té  ijiii  se  pro- 
,  el  iju'il  eut 
;;iienle  cm  lui 

piel(|Uos  lioux 
,  el  l'iivis  (11! 
.  Mais  ou  sait 
nliserve.  (!enx 
ris  (pi(>  lii'uiis, 
(tua  Alpes;  ib 
i  (le  .\()i'\N('Ke, 
(lît  el  |iei'sis|e 
e  il  niérric  un 
ne  une  livrée 
siius  It;  iiiiiii 

lie   l»i>l()^'Ue, 

'j^diie  à  pari, 
lélre  el  demi. 


llli'  siCi'lf. 


Variété  de  Sibérie. 


I    I 


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FAMILLR  DES  IRSIDUS. 


15 


D'aprtjs  M.  Xorinanii,  les  Ours  du  Caucase  soiil  bruns,  mais  plus  petits  iine  ceux  de  la  Fin- 
iando  et  des  autres  pays  du  Nord. 

Différents  auteurs  voient  là  autant  d'espèces  à  part;  mais  si  l'on  cherciie  dans  rosti5olog:ie 
ou  dans  la  dentition  de  ces  \nimaux  des  iiaraclères  certains  pour  isoler  nettement  ces  [)ré- 
tendues  espèces  les  unes  dos  autres,  on  éprouve  un  véritable  embarras,  et  ici,  comme  dans 
tant  d'autres  cas  en  zoologie,  il  de^■ient  diflicilo  do  décider  si  l'on  a  affaire  à  des  espèces 
véritables  ou  simplement  à  des  races  distinctes,  dont  ni  l'influence  de  l'Homme  ni  celle  du 
climat  ne  peuvent  pourtant  nous  expliquer  la  formation.  Nous  nous  bornerons  donc  à  con- 
stater les  faits,  et,  jusqu'à  ce  que  la  question  soit  mieux  élucidée,  nous  laisserons  de  côté 
les  discussions  théori((ues  auxquelles  les  observations  analogues  ont  si  souvent  donné  lieu. 
(".es  di\ers  Ours  se  ressemblent  d'ailhnirs  entre  eux  bien  plus  qu'ils  ne  ressemblent  à  ceux 
que  nous  en  séparons  comme  espèces  véritables.  [Is  vivent  aussi  dans  des  conditions  plus 
semblables,  et  leurs  habitudes  ne  permettent  pas  non  plus  do  les  séparer  nettement  les  uns 
des  /lutres. 

In  autre  point  reste  à  éclaircir.  Ya-t-il  des  Oui.-  e^  Af.iquo,  et  sont-ils  de  la  même  espèce 
que  vrrsm  mrtos?  C'est  une  question  à  laiiuelle  il  est  encore  difficile  de  répondre  avec  préci- 
sion. Quelques  auicurs  en  ont  signalé  en  Nubie  et  en  Abyssinie,  mais  aucun  des  voyageurs 
(lui  ont  récemment  parcouru  ces  deux  pays  ne  les  y  a  vus,  et  tous  s'accordent  à  nier  qu'il 
y  en  ait  réellement.  De  leur  côté,  Sliaw  et  Poiret  font  mention  d'Animaux  de  co  genre 
dans  les  montagnes  de  l'Atlas;  et  malgré  cela,  depuis  oientôt  vingt-cin(|  ans  (pie  le  nord 
de  i'Afri(iue  est  occupé  par  les  Fran(,'ais,  pas  un  de  ces  Carnivores  n'a  été  obsf^rvé  sur  aucun 
des  points  visités  par  nos  troupes,  (it  on  n'en  a  pas  vu  davantage  ailleurs,  dans  le  Maroc, 
par  exemple,  ou  dans  les  Étals  de  Tunis  et  do  Tripoli.  On  est  donc  conduit  à  douter  qu'il  y  en 
ait  réellement  dans  la  région  barbaresque,  (|uoique  l'abb('  Poiret  dise  dans  son  livre  sur  la 
ll(5gence  d'Alger  : 

^  «  Le  elimat  brôlant  de  l'Afrique  ne  convient  pas  à  l'Ours,  qui  ne  se  plaît  qu'au  milieu  des 
neiges  et  des  glaces.  Cependant ,  comme  le  mont  Atlas  s'élève  très-baut  dans  le  royaume 
d'Alger  vers  celui  du  Maroc,  et  (jue  plusieurs  montagnes  sont  couvertes  d'une  neige  pres(iuo 
continuelle,  les  Ours  bruns  y  liabitent.  [Is  sont  tr(\s-carnassiers.  Quehiuefois  ils  descendent 
dans  les  plaines.  Pendant  mon  séjour  chez  Alij-Boi/,  à  la  Masoule,  un  \rabe  rapporta  lu  peau 
d'un  Ours  ([u'il  avait  tué  à  la  chasse.  L'opinion  que  l'Ours  lance  des  pierres,  (luand  il  est 
[joursuivi,  est  admise  chez  les  Arabes  comme  parmi  les  peuples  de  l'Kurope.  llet  Arabe  me 
montra  une  blessure  qu'il  avait  reçue  à  la  jambe,  étant  poursuivi ,  disait-il ,  à  coups  do  pierre 
par  l'Ours  dont  il  rapportait  la  dépouillo.  Ce  rap[.ort  ne  me  convainquit  point,  étant  InVs- 
possible  <|ue  ce  chasseur,  poursuivi  par  l'Ours,  ait  fra|)pé  le  pied  contre  ([uelque  [.ierre,  et  so 
soit  blessé  en  fuyant  un  ennemi  trop  à  craindre  pour  laisser  de  sang-froid  le  chasseur  (pii 
l'attaque.  »  (Poiret,  Voyage  en  narbario,  partie  I.  p.  238;  1789.) 
Au  contraire,  la  présence  des  Ours  en  Syrie  est  un  fait  incontestable. 
L'Orus  ni:  Sviuk  [IJrsus  Syrinciis  d'IIemprich  et  Ebrenberg)  habite  le  mont  Liban,  et 
(V's  naluralist(!s,  qui  l'ont  d('nommé  et  décrit,  font  justement  reniar(|uer  (lu'il  est  connu 
(i(>l>uis  bieiL  longtemps,  puis(pril  en  est  question  dans  la  Uihie.  David,  dans  le  Livre  dos  Itois, 
dit  (lue,  lorsqu'il  gardait  les  troupeaux  de  son  père,  il  tuait  les  Ours  et  h^s  Lions  (pii  v(^naienî 
pour  enlever  les  brebis;  et  il  est  ('gaiement  rapporté,  à  propos  du  prophète  tUsvK,  (lue  non 
loni  de  Jérusalem,  dans  les  montagnes  de  la  Palestine,  et  près  d(>  Bethléem,  deux  Ours  se 
jetèrent  sur  une  troupe  d'enfimts  (jui  les  avaient  insultés,  et  qu'ils  n'en  dévorèrent  pas  moins 
de  iiuarante-deiix. 

L'Ours  du  Liban  est  un  peu  inférieur  en  taille  à  celui  des  Asturies,  mais  il  est  d'une  teinte 
pncore  plus  pAle;  sous  ce  rapport,  on  pourrait  le  mettre  an  nombre  des  Ours  blancs  terrestres 
.io»t  les  auteurs  ont  pari.-.  Sa  couleur  est  cendrée,  un  peu  nuancée  de  cannelle;  ses  oreilles 
s  élèvent  noloblement  au-dessus  des  poils  ik  sa  tète;  le  dessous  de  son  corps  est  plus  clair 


Il 


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^^>  oiinnu  i)i:s  (:\ii\i\(Hti:s. 

i|Ufi  lo.lossiis.  Coït."  ospnv,'  a  et,;.  (|ii(.!.ni(.f„is  umonét,  on  Kurop.'.  nous  l'nvons  viio  vivante 
dans  le  Jardin  /()()lo;i:i(|no  de  Londres  et  à  Paris. 

On  a  (|iiel,|ne  inc.Mlilude  au  sujet  des  Ours  blancs  terrestres  dont  les  anciens  ont  parlé,  et 
co  ipie  liul'l'on  dit  des  mêmes  Animaux  no  s'est  pas  entièrement  vérilîé. 

Arislote  rappelait  que  de  son  temps  on  en  si-nalait  dans  la  Mysie,  qui  répond  à  l'Anatolie 
actuelle  et  n'est  pas  trés-éloignée  do  la  Sjrie. 


lll  us    liH    Svuii;.    I/J)  il,.  ..-ivii'l, 

Hnffon  a  consi.léré  ,|ue  l<>s  Ours  t)lancs  terrestres  sont  d'une  espèce  diflerenle  de  toutes 
l.'s  autres.  „0n  les  trouve,  dit-il,  dans  la  (irand..  Tartarie,  en  Moscovie,  en  l.ithuanie  et 
dans  les  autres  provinces  ,|u  Nord...  P.,urlant  les  dernières  ohsorvations  des  naturalistes  ont 
lad  von-.)ue  si  certains  Ours  de  ces  contrées  sont  moins  foncés  .,uo  les  autres  en  couleur, 
-t  que  SI  parmi  eux,  comme  parmi  ceux  .les  espèces  aujourd'hui  reconnues,  il  se  rencontre 

même  des  individus  accidentelle ,iit  affectés  d'alhinisme,  on  ne  doit  pas  v  voir  une  espèce 

réellement  .listincte.  La  même  variation  s'observe  chez  l'Ours  du  Tliibet,  <lont  M.  de  Siebold 
a  vu  au  .rapon  un  individu  ton!  à  fait  albinos;  elle  peut  se  |.résenter  aussi  chez  les  Ours  «lui 
liMlMlent  I..S  montajïnes  .1..  r^urope  occidentale.  Ainsi  M.  le  profc-sseur  lia/.in,  .le  la  Fa.'iilté- 
des  s.'iences  de  JJordeaux,  a  décrit ,  dans  les  Ados  de  la  Socléh:  lAnuéoHUv  do  la  même  ville, 
un  Ours  pivsque  albinos,  qui  a  été  tué  en  1811  dans  les  monta-nes  .jui  avoisment  Bagnères 
de  Ludion.  Disons  cependant  (pnl  existe  dans  les  monl^  Ilimalavas,  et  par  conséquent  à  [.eu 
de  distance  do  la  Tartarie,  .,ue  Buffoii  cite  parmi  les  pays  où  Ton  rencontre  des  Ours  blancs 
l.'iTestres,  des  Ours  de  couleur  assez  pAle  et  (pie  M.  Ilorslield  les  a  décrits  comme  étant 
d  nue  espèce  a  part,  à  la.pielle  il  a  im,)osé  le  nom  d'Ouns  isabkllk  {Vrsus  isalwllinus). 
La  Société  zoologKjue  de  Londres  en  a  possédé  un  exemplaire  en  18.19.  Cette  observation 
nderessante  justifie  donc,  on  partie,  l'indicution  reproduito  par  lîuffoii. 

2.  Dans  les  espèces  (pii  suivent,  les  fausses  molaires  sont  persistantes. 

L'Oi  Ms  or  TiMiu  T  {rrmis  Thibelmius,  V.  Cuv.)  est  noir,  avec  un.,  tache  blanche  en  Y 
pla.MM"  sur  !.•  haut  .le  la  poilrin.s  1..  menton  el  la  fac.^  interne  .les  bras  étant  .1..  coul.uir 
blan.-!i.>;  s;,  f,„r-  est  [tins  elaiiv  ipie  l.>  reste  y\M  son  c..ip>.  Il  iiabi(<>  principalement  la  cliaine 


FVMILLE   DES    I  nsiDÉS. 


wons  viK;  vivante 
.'ions  oui  parlé ,  ot 
poiul  à  l'yVnatolie 


17 


;M  dos  monts  Ilinialnjus,  mais  on  lo  trouve  aussi  dans  les  îles  du  Japon.  Si  l'on  exce[)tc  l'Ours 
■^  isal)elle,  c'est  l'ospùco  asiatii|uo  (pii  se  rapproche  le  plus  des  Ours  d'Kurope  par  la  taille  et 
■;;|-  par  les  caractères  zoolofïiipies. 

■■  l.'Oi  ns  i)'A.MKnii.)i;K  {('mis  Amcricaiiiis ,  Pallas)  est  noir,  sauf  sur  lo  museau,  (|ui  est 

fauve;  il  se  distingue  aussi  des  Ours  européens  par  (pieUpies  détails  de  la  forme  de  ses  pieds 
et  de  sa  tête;  sa  taille  no  dépasse  guère  celle  de  la  variété  dite  des  Asturies.  L'Ours  d'Amé- 
rique, aussi  appelé  Ours  noir,  liahile  livs  fonMs  d'une  grande  [)arlie  de  l'Ani('ri(pie  seiitentrio- 
uali';  il  so  nourrit  surtout  de  fruits,  de  glands,  de  racines,  d'oiseaux,  d'œufs  et  de  n)iel  :  il 
attaipie  parfois  les  autres  (juadrupèdes.  Ou  conserve  sa  cliair  pour  la  nuniger;  sa  graisse  est 
emplovi'e  à  plusieurs  usages,  et  sa  fourrure  est  préférée  à  celle  des  Ours  ordinaires  de  l'Asie 
et  de  riîuroiJe.  Eu  1798  ,  le  Canada  a  fourni  scnl  2,100  peaux  d<!  cette  espèce. 


ïérenlo  de  toutes 
,  en  Litliuanie  et 
s  naturalistes  ont 
Jtres  en  couleur, 
S  il  se  rencontre 
V  voir  une  espèce 
)nt  M.  de  Sieliold 
chez  les  Ours  ipii 
in,  de  la  Kaculti' 
rie  la  mémo  ville, 
)isinent  Bagnères 
conséquent  à  |ieu 
des  Ours  blancs 
■ils  comme  étant 
>'siis  isaboUinns), 
letle  observation 


lie  blanche  en  Y 
étant  de  couleur 
lemenl  la  cliahK; 


Oins  D'AiiÉnioir,   1/21  d'  uninl. 

3.  L'espèce  dont  nous  allons  |iaiier  malutcnanl  a  les  membres  plus  élevés  et  la  lèt(î  [.lus 
allongée  (pie  les  autres.  C'est  le  type  du  genre  Tll  M,  viiCTOS  de  M.  Cray. 

Oiiis  nr.ANc  {Imin  inariliinm,  Linné).  Cette  grande  et  curieuse  espèce  a  le  pelage 
très-fourni,  entièrement  iilanc  ou  i,lanc  JaunAlre.  Sa  gueule  est  noire  intérieurement,  et  ses 
yeux  sont  d'une  teinte  foncée.  Elle  est  élevée  sur  jambes,  et  a  les  pieds  robustes;  son  corps 
est  allongé,  surtout  en  avant,  et  sa  tète,  (pii  est  [.lus  (ine  (pie  celle  des  autres  Ours,  est 
proportionnellement  plus  étroite  et  plus  longue;  la  manière  dont  elle  est  support(-e  par  le  cou 
est  également  assez  particulière,  et  les  mouvements  continuels  de  balauc(!ment  (pie  l'animal 
Un  fait  subir  ajoutent  encore  à  son  aspect  singulier.  L'Ours  blanc,  qu'on  nomme  aussi  Ours 
polmrv  et  vumlunc ,  est  essentiellement  aquati^pie;  il  habite  les  régions  du  p(Me  arcti(pi(-,  Ou 
!(•  voit  au  nord  de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  l'Amérique,  soit  sur  les  C(jtes,  dans  ces  tristes 
régions,  soit  sur  les  glaces  llottanles.  Il  se  nourrit  do  l>lio(pies,  do  Poissons  et  de  (piel(|ues 
autres  sortes  d-Aniniaux  marins;  il  atlaiiue  même  les  jeunes  Haleines.  Quebpies  individus, 
transportes  par  les  gIa(;ons,  viennent  échouer  sur  les  eûtes  do  l'LsIande  et  de  la  Norwégo;  il 
parait  moine  (pi'ils  traversent  nccidcntollomout  le  détroit  (l(i  Bering,  et  qu'on  on  a  vu  jusque 
'Inns  1  archipel  du  Japon.  D'après  Ao<  documents  recnoillis  p.ir  M.  do  Siebold ,  il  m  aurait  été 
ainsi  pendant  l'aninje  1«9(). 

Il*-'  PAimr.  q 


18 


OUDHK   DKS  (".AHMVOUKS. 


Ia's  Oins  liliiiics  iici|iiiùn'iit  de  ^liiiido  iliniciisidiis.  Cfiliiins  iinlividiis  n'ont  |i,is  niniiis  du 
doux  niotics  di'  lonuui'in-.  Co  sont  d,'s  \niniiinx  I'diI  rcilonlalilcs,  siirionl  ponr  les  [m'UIus 
cnilian^alinns;  nniis,  en  coniiH'iisjition ,  (in  peut  ni.nijfcr  li'nr  rluiir,  l't  Icnr  iicni  donnn  une 
cvccllonlo  ftJininiv.  Los  cin'.iclrrcs  <\w'  nous  Icnr  avons  fiitribni's  pins  liant,  et  ipicNpu's 
antres  tirés  de  la  forme  de  lenr  crAnu  iiui  est  nolalileinLMit  alloiip',  ainsi  (pie  (1(;  U'.m  dentition 
où  la  deuxième  pairo  de  fausses  molaires  est  caduiiue,  justifient  la  distinetion  t;(Mi(!ri(ine  dont 
ils  ont  été  l'objet. 


-— .—-«n»-. 


Oi  Ils   111  t\r.   IITi  il  ■  Ki-nni', 

Les  Oms  Mancs  ne  passent  pas  loule  l'aniuV  à  la  mer;  en  été,  ils  vieinieiit  à  terre,  si! 
répaiidciil  dans  les  liois,  et  mt'^leiil  alois  des  substances  vt'w'tales  à  leur  alinieiitalion.  Ce  no 
sont  pas  (les  Animaux  très-rourascux  ;  et  s'ils  atta(pieid  l'honmie,  ils  aliaiidoiinent  bietd('it  !(! 
eondial  lorsqu'ils  sont  blessés.  Onand  les  neiy:es  ont  recouvert  le  sol,  ils  retournent  à  l'Occ-an 
ennnenant  ;»vec  eux  leurs  petits,  et  ils  se  réunissent  alors  en  nombre  plus  ou  moins  consi- 
diM^able.  Ce  sont  les  seuls  Animaux  du  inèinn  ^ironpe  cbez  lesipiels  on  remar(|ue  des  dispo- 
sitions pour  la  sociabilité.  On  en  voit  (jueltpiefois  dans  nos  ménajîeries,  mais  le  plus  souvent 
ils  y  souffrent  de  la  ebaleiu',  et  on  ne  les  conserve  ipi'en  les  miHtant  auprès  d'un  bassin, 
ou  en  leur  jetant  jilusieurs  fois  par  jour  di's  seaux  d'eau  sm-  le  corps.  Leur  appiu'ence  liale- 
tanle  et  les  mouveiuuuts  de  balancement  (pi'ils  font  ex('cut(;r  à  lenr  tèt(!  et  à  tout  leur  train 
de  devant  les  rendent  fort  sin^'uliers. 

■1.  Le  izcnre  Pn()<;ilii.i  s  maïKjne  de  la  paire  inlermiMliaire  des  incisives  sujx'Tieures; 
il  ne  compi'end  aussi  ipi'uiie  espè('e  : 

Oiiis  joN(;i.i:i  li  (Iraus  hibiatun ,  lilaiiiv.  i.  Il  est  facile  de  l(>  reconnaître  à  son  pela;,'e 
long,  noir  et  luisant,  diHeloppé  en  forts  liou(piets  sur  l(;s  on.'illes;  à  ses  ongles  fort  grands; 
à  sa  face  allongée;  à  son  nez  proéminent  et  à  ses  If'vres  longues  et  UKdiiUts.  Sa  pairie  est  l'Inde 
continentale.  C'est  une  esjicce  ess(.Mitielleinent  fruyivore,  et  dont  les  dents  incisives  sont  plus 
petites  ipn>  celles  des  autn^s.  La  chute  précoce  des  deux  incisives  intermédiaires  de  la  mâ- 
choire supérieure  laiss(>  même  un  intervalle  entre  les  deux  paires  latérales  (|ui  sont  per- 
sistant(rs.  La  facilité  avec  Ja(pjelle  on  apprivois(>  ci.'t  Ours  l(!  fait  reclierdier  par  les  bate- 
leurs indiens,  et  la  variété  des  toin'<  (pi'il  exéiiile  lui  a  xalii  le  nom  d'Ours  j(tnt:!eur  (jiie 


% 
I 


(Hit  |i.'i'^  moins  ili! 

|mlll'  les  pclitcs 
'  iioMi  «loimo  une 
iuil ,  et  iiii('l(|iK's 

ili;  l(Mir  (Iciilitioii 
•n  îj;(Mi(!ni|iie  dont 


'f. 
■I 


lient  à  (('l'i'i',  SI! 
UMiliilidii.  (le  no 
inient  hictiirit  li; 
irncnt  h  l'Océiin 
111  moins  consi- 
n'(|ue  (les  (jispo- 

lo  plus  souvent 
es  d'un  liiissin, 
<i|i|)inciic('  imlc- 

tont  Iciu'  truin 

es  slip('iii;un's; 

i!  à  sua  peliiffo 
les  fort  iji'ands; 
liiiliie  est  l'Inde 
isives  sont  pins 
lires  de  la  niA- 
■  i|iii  sont  per- 
■r  piM'  les  liiili;- 
s  joMiilinir  (jue 


"■"^"^'^'H^ 


du  Bengale. 


FAMILLE   OKS   inSIDÉS.  |o 

beaucoup  de  iiuturulistes  lui  ont  conservé.  Il  atloint  à  pou  près  lu  taiilo  do  l'Ours  des  Asturics, 
qui  est,  comme  on  lo  sait,  moins  gros  (juo  los  autres  Ours  européens;  il  est  d'ailleurs  plus 
lar^e  du  corps ,  et  fort  différent  [)ar  la  filu[)art  d(;  ses  caractères. 

Ln  Ours  jongleur  entièrement  dépourvu  de  ses  incisives  (pii  avaient  été  arrachées  pondant 
qu'on  le  montrait  dans  l'Inde,  ayant  été  conduit  vivant  on  Europe,  vers  la  lin  du  dernier 
siècle,  fut,  à  cause  de  l'absence  même  de  ces  dents,  considéré  comme  une  espèce  do  mam- 
mifères Édcntés.  Los  naturalistes  d'alors,  litméons  malencontreux,  s'c'Iant  rajjpolés  que  pour 
Linné  tout  Mammifère  Édonté  était  caractérisé  par  l'absence  dos  incisives,  considéreront  cet 
Animal,  alors  nouveau  pour  eux,  comni(>  appartenant  à  cet  ordre,  et  il  fut  d'abord  enre- 
gistré dans  la  science  sous  lo  nom  de  P.utKssia  x  Ounso.\  et  UnsironME  {Bradypm 
Ursinus  et  Ifrsifonins).  Cependant  lui  examen  plus  attentif  et  une  plus  justo  appréciation 
des  caractères  zoologiques  devaient  démontrer  ipie  cet  Animal  n'avait  rien  de  commun  avec 
los  Bradypos  ou  Paresseux.  De  Blainvillo  fit  connaître,  on  1817,  que  ce  n'était  réellement 
qu'une  es[ièce  d'Oiu-s,  et  tous  les  autours  qui  sont  venus  après  ont  admis  cette  rectification. 
.M.  Tiodemann  la  fit  aussi  de  son  côté,  mais  en  1820  seulement.  Aujourd'hui  on  accepto 

que  l'Ours  Jongleur  constitue  un  genre  à  part  dans  la  famille  dos  Ursidés;  ce  genre  a  reçu 

|,lusi(!urs  noms  :  Chondrorhyuchus ,  (J.  Fischer;  Proc/iilus,  llligor,  et  Melursun,  Mejer). 
Ouoi(|ue  moins  redoutable  (luo  les  Ours  ordinaires,  l'Ours  jongleur  est  cependant"  loin 

d'ètro  inoffensif,  et  l'on  se  ra[»pello,  au  Jardin  des  Plantes,  iju'il  y  a  une  vingtaine  d'années 

un  jeune  préparateur  atta- 
ché à  rétablissement  fut 

fort  maltrait(''  par  un  tje 

ces  Animaux  (|ui  paraissait 

très  -  familier  et  dans  la 

cage  duquel  il  s'était  im- 

prudonmient  introduit. 
5.  L'es|)èce  qui  n'a  ()U(' 

I  molaires  en  série  conti- 
nue à  chaque  mâchoire  a 
servi  à  former  h;  genre 
IlKl.AnCTOS. 

C'est  rOiiis  MALAIS 
{IJrsHts  iiKiluyaiuts ,  Ilal- 
fles),  ou  VOurs  curys/ii/c, 
VOiirn  des  cucoliers  ,  viv. 

II  est  petit  et  il  a  le  pelage 
d'un    beau   noir    luisant, 
sauf  sur  le  haut  de  la  poitiino  oii  il  porte 
un  croissant  de  couleur  blanchâtre.  Dans 
le  jeune  âge,  il  a  de  plus  une  tache  fauve 
pAle  au-dessus  do  chaipie  œil.   (Sa  tète 
est  |iros(iuo  arrondie  et  ses  fausses  mo- 
laires sont  persistant(!s  ;  il  n'en  a  (pn^ 
deux  paires  à  chaque  niAchoire.  Cet  Ani- 
mal sert  do  iyp(>  au  genre  llclnrclos  de 
M.   Ilorsiield  ;  il   est  à  peu   près   gros 
comme  le  Dlaireau ,  mais  il  est  moins 
bas  sur  jambes  et  son  corps  est  moins 
allongé  ;   si  langue  est  for!    extensible. 
On  le  rencontre  dans  les  lies  de  Sumatra 

■    "*■•■■■    ''E     I     Ol   B-     MAI.AC,     Il    A^ 


"  viiits    i,K  i,(»i  „„   MIL  US,   :)/(  ,1,.  giiimi 


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20 


ORDUK  i)i;s  (;\n\iv(mKs. 


et  (l(»  llonu'o  ,  cl  ,  d'iii"''^  iiiicliiiics  iiiilt'iii's,  sur  ilillrrcnls  poiiils  ilii  (•(iiiliiiciil  iisiiilii|iio  ; 
iiiiiis  il  rcsic  (|ii('liiii('  ildiitc  siuis  ce  (Icrnicr  rn|i|iiirt.  Il  }j;iiiii|i('  sur  les  arlnrs,  et  eu  paili- 
cnliiT  MIT  les  |iiiiiiiii'is  ou  ciMoticis,  avec  plus  d'ii^'ilitc'  ciiconMiui' ne  siiuriiit'iil  le  laiic  It'S 
aulri's  Oins, 


Dans  les  nir'naK<'ii<'s,  il  s(;  iminlri! 
assez  doux  cl  très -soumis,  l  n  do 
ces  Animaux,  (juc  nous  avons  vu 
domièremciit  au  Jardin  zoolo.uicinc 
d'Anvers,  passait  la  plus  Ltraudo 
partie  du  jour  ù  remuer  entre  ses 
pattes  et  par  manière  de  distraeliou 
ime  assez,  grosse  pièce  de  liois  (|u'il 
tournait  et  retournait  dans  tous  les 
sens.  A  l'étal  libre,  l'Ours  malais 
so  nourrit  ipriueipalemeut  de  miel , 
et,  à  cet  effet,  il  dévaste  les  nids 
des  Abeilles  sauvages. 

fi.  I-a  deriiière  espèce  n'est  pas 
moins  diffé'rente  ,  sous  certains  l'ap- 
[lorts ,  (|uoiipi'elle  ait  y  molaires 
(bnis  l'àiit'  adulte.  On  devra  en  faire 
aussi  une  section  particulière,  (pio 
nous  nommerons  TUEMAUOTOS. 

Oc  as  onNK  {irsus  urnnhis,  F. 
CiUvier).  H  a  le  pelage  lisse,  assez 
luisnnt  et  noir,  sauf  à  la  face  et  au- 
dossus  des  ,yeux(iui  sont  d'un  fauve 
sale,  et  aux  parties  inférieures  (pii 
sont  l.danciiàlres.  C'est  une  espèce 


I 

■4 


Oir.s   nr.xr.,   1/25  .lo  uuii.i 


FAMILLR  DES  VIVEniUDl'lS. 


iiii'iil  <)si<itii|iio  ; 
es,  cl  fil  |itirli- 
lioiil  le  l'iiiii'  li'.s 


SI 


^-:^^ 
^^^ 


nsscz  petite,  à  corps  loii;,'  d'iiii  mi'lio  environ  et  (pii  so  disliiiKiio  [lar  (|nol(|UPs  cnraett'ros  liioii 
tniiiiilii's.  Son  crAiie  a  uiio  foriiu)  (|ui  lui  ost  propre;  ses  l'iiiisses  inolaircis  sont  persistantes, 
et  son  immériis  est  [lercé  d'un  trou  suscondylir-ii  ipii  niaïupie  à  tous  les  autres  lirsidés. 

I/Oiirs  orné  vit  dans  les  nionta^'iies  éJeviVs  du  (lliiii,  du  Pérou,  de  la  Holivio  et  do  la 
Nonv('llf,'-(;renaile.  <Jne|(pies  aiilciu's  rai)|(elleiit  ()hi\s  iIcs  C.iirdilli'rvu  ;  niais  il  y  a  dans  la 
jiièine  chaîne,  partieulièrenient  au  Pérou  ,  un  Ours  assez  différent  di-  eeliii-là,  dont  un  (exem- 
plaire vivait  il  y  a  ipiehines  années  dans  la  Méiia^cerie  du  Muséum,  M.  Tsidiudi,  ipii  a  drossé 
une  liste  des  Maininifères  (pii  lialiilent  le  Pérou,  y  si^jnale  aussi  une  espèce  d'Ours  différente 
do  l'Ours  orné;  c'est  son  l.'rmis  fnif/i/cffus ,  dont  le  nom  vent  dire  clierclieur  de  fruits.  Il  eu 
donne  la  description  dans  ion  /■'aiiiiii  j/unidita. 


FAMILLE  i)i:s  VIVEI\Kll)i:S 

Cette  famille  se  compose  d'espèces  moins  grandes  que  celles  de  la  précédente,  mais  infini- 
ment jdiis  nomlireuses,  et  parmi  les(pielles  on  peut  étahlir  une  ^;rande  diversité  de  coupi-s 
génériques,  (les  Animaux,  (pii  ont  tims  ipielques  rapports  dans  leur  foriiio  extérieure,  dans 
leurs  lialiitudes  et  dans  leur  organisation,  avec  la  Civetto  ou  avec  l'ichneumon,  sont  tantôt 
plantigrades,  tantôt,  au  contraire,  plus  ou  moins  digitigrades.  Tous,  sans  exception,  ont,  en 
arrière  de  leurs  dontii  carnassières,  supérieurement,  deux  paires,  et  inférieurement,  une  paire 
de  dents  tuborculouses;  ces  dents  sont  proportioniKslloment  moins  fortes  tiuo  celles  des  Ours, 
et  leur  apiiarence  est  qnchpiefois  un  peu  insectivore;  c'est  ce  (luo  l'on  reconnaît  à  l'élévalioii 
plus  grande  des  Inbercnles  (jui  surmontent  les  principales  d'entre  elles. 

Certains  goures  (1(!  Viverridés  son',  plus  omnivores  (d  |tlus  plantigrades  (|ue  les  autres,  ce 
qui  les  a  fait  classer  fréi|uemment  à  la  suite  des  Ours  et  dans  la  mémo  division  sous  le 
nom  de  carnassiers  plantigrades.  Nous  en  formons  une  seule  tribu;  cependant  ils  se  res- 
seniblont  assez  peu  par  leur  a|)|iarence  extérieure!  pour  (pi'oii  puisse  les  séparer,  comme  ou 
l'a  qnelciuefois  proposé,  en  autant  d(î  tribus  ou  à  peu  près,  qu'ils  forment  do  genres  :  ils 
ré|ioii(leiit  à  la  plus  grande  |)artie  des  Sulmrsns  do  Blainville.  Nous  les  nommerons  à  cause 
do  cela  Siibursi/is.  D'autres  Mverridés  constitueront  une  seconde  tribu  sous  lu  nom  de  Vivcr- 
riiis  et  les  derniers,  ou  les  Mangoustes  et  les  genres  voisins  nous  en  fourniront  uno  troisième 
sous  le  nom  do  Mangustins. 


TIUBU    Di;s    SUIUjRSINS 

Si  l'on  relire  des  Siihiifms  do  IJlaiiivillo  certaines  espèces  telles  qac  lo  IMaireau  et  diverses 
antres  que  leurs  caractères  semldent  devoir  faire  réunir  aux  Muslélid(!S,  il  reste  encore  cimi 
genres  bien  plus  semblables  aux  Viverrins  qu'aux  Mustélieus,  et  dont  nous  parlerons  ici. 
Ce  sont  les  genres  Kinkajou,  J'iiiida,  Jtaluit ,  Cvati  et  Iclide. 

(iKNUK  klNK  \.IOI  [Ccrcok-pk's ,  llliger).  Nous  commencerons  l'éludo  do  la  nombreuse 
famille  des  Mverridés  par  ce  genre,  qui  est  fort  différent  des  autres  à  plusieurs  égards,  et 
dont  (pielqnes  naturalistes  font  une  famille  tout  à  fait  isolée  dans  l'ordre  des  Carnivores,  un 
terme  de  jonction  entre  les  Piimates  et  les  Carnivores,  ou  môme  un  groupe  do  l'ordre  des 
Primates. 

^  Olle  dernière  opinion  a  été  pendant  quehiue  temps  celle  do  F.  Cuvier,  et,  bien  qu'elle  ait 
été  abandonnée  par  son  auteur,  elle  a  été  rei>rise  par  Lesson.  Dans  son  Nouveau  Tableau 
du  règne  Animal,  ce  dmnier  naturaliste  fait  encore  du  Gercole|)te  le  dernier  genre  de  l'ordre 
des  Quadrumanes. 


I 


»   ii 


In.' 
Il 


22 


onimi:  i)i:s  cminivours. 


(U'IK'iKliirit  lo  Cercok'iilo,  (luoiqiic  pourvu  di'  riii(|  ,U)\<i[s  i\  rUi\i\m  ('xlr(<iniir',  u'a  h>  pniiro 
(•[ipnsiilild  ni  en  /i viiiit  ni  iii(''nir  cii  iiniiTo ;  ses  niiiincllrs  ne  sont  (|n'fni  nonihiv de  deux  (il  lour 
position  est  in,i.'nin,ilc  ;  enfin,  il  .1  trois  |iiiircs  de  doiils  imisivcs  à  iliinpic  iiiinjiojiv,  w  i|iii 
IVloIjino  oni;or('  dus  (JiiuilriimiiiKîs  ou  Prinuiles  p(nu'  le  nipproclicr  des  Carnivores,  l/eiiseinhle 
de  son  orf,'inils)ilion  n(>  permet  juin  de  douter  ipril  n'ii|ipinlieini()  au  iiièine  ordro  i|Uo  ces 
derniers,  et  s'il  a  dans  son  imliitudi'  exh'rienre  (pielipn^  ressenililiince  avec  les  Sajous  ot  les 
Li'muridés ,  c'est  parce  iju'il  vit  dans  des  conditions  analogues  à  celles  de  ces  Animaux;  cette 
'  resseinlilanc(>,  i|uoi<|ue  éviijente,  ne  se  montre  d'ailleurs   (pie   dans  les  caractères  tout  à 
.  fait  secondaires,  tels  (pie  la  forme  arrondie  de  la  tète,  la  lon-iieiir  el  la  disposition  pn'liensilo 
dt!  la  (|Uoue,  ralloiif,'emenl  du  corps  et  la  nature  laineuse  du  pelade.   I,e  Kiiikajoii  vit,  ou 
i  t'ffet,  sur  les  arbres,  comme  les  |.éniiiri(l('s  ou  les  Sajous,  et  sa  f|ueue,  à  la  fois  volun  dans 
^  t(Uite  sa  longueur  et  en  partie   prenante,   lui  permet  de  se    tenir  plus   facilement  sur  les 
liranches  au  milieu  des(piel|es  il  liahile.   Ses  pieds  courts  ,   planti-rades  ,  à  doi^'ts  imnôs 
d'on;,des  croclius  et  com|)riniés,  lui  servent  aussi  à  se  lixer  el  en  même  temps  à  arrêter  les 
Oiseaux  ou  les  autres  petits  Animaux  dont  il  se  nourrit  en  partie.   |,e  kinkajou  est  plutôt 
omnivore  (jue  rt'ellement   carnassier;  aussi  joint-il  aux 
substances  animules  qu'il  peut  se  prnciu-er,  du  miel,  des 
(eufs,dos  insectes  et  surlonl  des  fruits.  S<'s  dents  molaires 
sont  même  assez;  semhlahles  à  celles  des  es|)èces  fruj;ivores 
do  l'ordre  des  Primates.  Klles  sont  au  nombre  de  ciik] 
paires  à  chaijiK^  miiclioire;  les  deux  jiremii'res  snpi'rieures 
et  les  trois  premières  inft^'rieinus  ont  l'apparence  de  fausses 
molaires  ;  les  autres  sont  arrondies  à  l.i  iiiAclioire  sup('- 
rieure,  ovalaires  à  l'inférieure,  à  couroiiiK^  i)late,  et  rap- 
pellent celles  des  Sajous  ou  des  r.iieintmvs.  Le  ^(pl(.|(.tle 
des  kinkajous   présente   plusieurs   particularit('s  iiiléics- 
saiiles  dont  on  trouvera  la  description  dans  le  ^'raiid  011- 
vra^'e  de  Ijlaiiiville  ;  leurs  narines  s(nit  ouvertes  sur  les 
côtés  d'un  petit  miille;  leur  lanj^ue  est  douce  et  tort  extensible 
el  leurs  veux,  (pii  oui  les  pupilles  rondes,  sont  assez  grands. 


e     V  I~    IM      k  I  \K  *Ji,il  ,     Kll  ml     IM'. 

leurs  oreilles  sont  arrondiis, 


K  t  >  K  A 


,    .(/l    dr    JMIVI, 


4 


I',  n'a  If  pouro 
lie  deux  cl  Inir 
iilioirr,  Cl'  i|tii 
'f's.  L't'ns(,'iiil)l(' 

ordre  f|iio  ces 
<  Siijoiis  rt  les 
\iiiiiiaii\;  ri'ltc 
(iclrrcs  (ou!  ;i 
lion  |in'lMMisil(( 
iikiijdii  vil ,  on 
fois  voliin  (liiiis 
l'iivnl   sur  les 

iliii^'ls  iirnié.s 
is  à  arrcHor  les 
ijou  est  [ihilôt 


00^^^ 


nul  arntndu  !>, 


r  WIll.M';   DKS   \|\  F, Il [| II) l^; s.  23 

L'f'spi'.co  niiii|ii<3  ilf  (■<•  K"iii'<'  t)sl  parli'Mdifrc  aux  ivKions  rliandts  do  l'AiinMiiiuc,  cVsl  lu 
kiNK\j()i;  l'orro  {Cvrcoli-ptcH  cinu/irulni/itH) ,  petit  Animal  assez  gracieux,  de  cinileiir 
faiivo  roiis^Aln,',  |)liis  sombre  en  ■lessu>  .pi',;n  dessous,  et  dont  ra|)parence  (ixlérieiire  tient  ù 
la  luis  do  cnlle  d.'s  Sajnns  ot  des  Clials.  Il  pusse  la  plus  ^'rando  partie  du  jour  rnulô  on  Imulo 
et  endormi;  il  ^mnipe  avec  une  extrême  facilité;  il  reçoit  des  naturels  do  la  Nouvelle-Cirenado 
lo  nom  do  r;w//«/Wy/.  ||  vit  aussi  dans  la  (invano,  au  llrésil  et  au  l'érou.  Sa  tailio  est  infû- 
rii'uro  à  celle  du  Clial.  C'ivsl  un  Animal  assoz  doux  ol  'pii  ne  mani|no  pas  d'intolli;,'enco. 

(ii;.MIK  l»AM)\  (Mfnmi,  V.  Cmi.'r).  Corps  asx./  trapu,  à  pelade  très-fourni;"  pieds 
couris,  jilantigradcs,  pourvus  (r(.n;.'les  com|aimés;  miU'hoires  assez  courtes  ayant  leur  apo- 
physe coronoïdo  très-montante;  dénis  molaires  i  dont  la  proiiiièro  inférieuro  est  cadn<pie; 
les  vrais  molaires  sujiérieures,  fort  diff.'rentcs  de  celles  des  autres  Carnivores,  ont  ([uatrù 
poinles  principales  el  de  plus  trois  pondes  externes  supplémentaires  ainsi  (prune  ijualrièmo 
inlerni-.  Les  iufériouros  sont  assez  différoutes;  reuseml.le  du  système  dentaire  a|.proelio  pui- 
sa l'orme  de  celui  de  (pielques  on^iulés  onnnvores. 

1,1  Pwi.A  i^ici.ATAM  (,l/7(/mv  fiilf/nis,  V.  Cuvior),  «pii  est  rnrn(|UO  espèce  do  co  Ronro, 
est  à  peu  près  «ros  conuno  un  Chat;  il  s(.  distiiif^no  eMérieuremenl  par  l'èlé-ancu!  do  sou 
poia-e  .pii  est  en  même  temps  très-fourni.  Sa  couleur  KÔnéralo  est  d'un  roux  vif,  passant  au 
'J' **>"•  1<'-  iii'-'inlires,  pAle  à  la  lè|e  et  manjué  d'anneaux  sur  la  (|uouo. 


l' vMn   fît  1,1  lANT,  i/ii  il.'  gnml. 

<;<'l  \nimal  vit  .inns  les  niotlts  Ifimalayas,  et  se  tient  près  de  la  x-è'/um  des  nois.s  perpé- 
tuolles.  Son  crAne,  .,uoiquo  d'une  forme  assez  particulière,  a  copend.a.t  .,uolquo  analogie 
">.T  colle  du  Kinkajou,  et  il  paraît  évident  .pie  ces  doux  ^omrs  d'Anhnaux  doivent  être 
liipproches  dans  la  nK'diode  naturelle. 

CHMtK  \Wr()^(Proc!fon,  Slorr).  Les  Haloas  sont  américains  comme  les  Kinkajous  ot 
lo.mno  les  (,oal,s  dont  nous  p:.rWons  ensuite;   il>  s'étendent  même  hieu  .iavanlago  dans 


i  I 


î 


I 

J 


2\    •  onnnK  dks  «.aumvouks. 

rAmôri(|UO  spiitunlriomilo  ;  oii  en  Irniivo  iii^^mo  tliins  <lt's  pnrlios  ossc/.  froides  dn  eu  dcrnior 

cniitiiichl.  Ils  sont  iil.iiili^'nidt'H,  fitMi  ^'hiiipeurs,  el  leur  (|U(mi()  ii't'st  pin  proiiiinln.  Ainsi  (|nn  lo 

corps  ,  (>llu  est  Kuriiio  do  poils  bitMi 

fournis;  lo  nuiscnii  osl  (lu  sans  Atro 

ullongi'!  ni  nioliilo  coniini*  celui  des 

Cniitis;  les  liiiMtudcs  sont  ossontiul- 

lenienl  terrestres.  l,es  niiiniolles  sont 

au  iionibro  de  six  et  venlniles.  Il  y  u 

sur  chaque  mAchoiro  six  [xiires  do 

molaires,  dont  les  trois  premières  d'en 

haut  et  les  ijuatro  promières  d'en  has 

sont  des  uvant-molairos,  leur  volumo 

va  on  augmentant;  parmi  les  antres, 

la  c.arnassiéro  supérieure  dirieri;  peu 

des  deux  tuberculeuses  ipii  la  suivent, 

et  la  cnrnassièro  inférieun;  ressemble 

beaucou|)  à   la  dent   placée  derrièn^ 

elle;  cependant  elle  est  plus  forte  et 

d'apparence  plus  carrée,  I,e'  régime 

de  ces  Animaux  est  omnivore  et  leur 

nwn'che  plantigrade. 

Los  Ratons  ont  quobjuo  analogie  avec  les  BtairoaUK  dans  leur  Ronre  de  vi(f,  mais  ils  ont 
les  formes  moins  lourdes;  ils  ont  aussi  les  allures  plus  (lég,i!,'éos  et  mémo  élégantes.  Ce  sont 
des  Mamnnfères  faciles  à  apjirivoiser  et  qui  deviennent  Tort  gras.  Il  n'est  pas  rare  d'en  voir 
entre  les  mains  de  gens  dont  lo  métier  consist(^  à  montrer  (ptebiue  animal  étranger;  une 
sim|ilo  cbahu;  ou  même  une  eonle  suffit  pour  retenir  les  Datons,  car  ils  ne  sont  in  farouches 
ni  turbulents,  et,  imi  général,  ils  se  piêtenl  assez  coni(ilaisnnnnent  an\  volontés  de  leur  maître 
aussi  bien  qu'à  celle»  du  public.  On  no  distinguo  avec  certiludc;  (pie  deux  espèces  parmi  ces 
Animaux, 

Le  Raton-  i,  wf.ur  {Prnrijon  loldr)  est  ainsi  nommé  à  cause  de  l'Iiabitude  qu'il  u  do  porter 
à  l'ea»  pour  lus  laver  ou  les  tlétrempor,  les  objets  qui  servent  à  sa  nourriture. 


DvsTS   Dr   U^Tos   riMnirn,  (;ni-il.  no' 


1 


i 


r    i 


il\ioN    LA^EiH,    1,0  il''  tîniml. 


Ii's  (in  CD  (IcrniiT 
iiiiti*.  Ainsi  (|ii('  lo 


■n-cl.  r.a'. 

vio,  mois  ils  oui 
■h'iiaiilcs.  Ce  soiil 
pus  ran;  <l'i'ii  voir 
[lui  (''tranger;  une 

sont  ni  farnuclics 
ti^s  (|(!  leur  nuiîlm 
espèces  parmi  l'i's 

le  qu'il  u  lii)  porloi' 


ÎMMII.I.I';   hK.S    VIVKIllllhKS.  J,v 

CVsl  l'i'spiro  (le  |'\iii«''iii|iii>  scpicntiioiiali'.  Son  pdaKc,  ipti  |i('iil  dovciiir  prosipic  cnlitTO- ■ 
ment  «ris,  est  plus  liniiitin'lli'tiii'nt  ifvis  Imni.  avi'i'  ihi  Itlaiic  au  iiniscau  ,  un  Irait  Imm  en' 
travers  des  voiix  cl  (jnclipic-.  aniicinix  fonces  sur  la  ipK'Uc.  Son  corps  a  0,(!(>  cl  sa  (|ucuc(),2'».  ■ 
C'est  le  /Ifirnwn  des  \iiKlo-\inéiicains.  On  en  a  séparé,  conuno  imliipiant  dos  espèce»  dis- 
tinctes, ipiclipics  individus  ipn  |tandsscnt  plutiM  coMsliiucr  de  simples  variétés;  ce  snnl  les 
l'rorijiin  iiiimi  et  Pruri/oii  pnoni. 
Le  IUton  ciiAniiii  {Vvorynii  cancrteoriiH .  {',.  Cnvier  et  K.  (ieoffrny)  doiil  il  osl  quoslion 

dans  les  Suppléments  de  Hnffo si  un  peu  plus  fort  ipie  le- préci'dent  et  moins  bien  vY'tn. 

Ses  poils  sont  en  «ém'ral  fauves,  tuiles  de  i{ris  et  de  noir,  plus  pAles  en  dessous  et  k  lu  fa(!0; 
les  anneaux  do  sa  ijuoue  sont  moins  foncés.  On  la  reniîiuilre  dans  les  parties  cliaudos  do 
r  \nM'i  iijue,  au  liord  do  la  nier  cl  près  des  lacs  salés  (|ui  s'y  ratlaclieni ,  oii  il  recherclie  les  Cruhcs 
et  en  l'ail  sa  principale  nourriture;  c'est  ce  qui  lui  a  valu  son  nom  d'espèce.  Il  appartient 
principaliMuent  it  la  (iuvani!  et  au  llrésil. 

(WiMtH  COATI  (^ii.viii,  Slorr).  Le  corps  des  Coatis  est  assez  allonj,'é  cl  leur  lAlo  ost 
étroite,  prolongée  m  mi  petit  mutli'  nu,  cpii  a  lu  rnoliilité  d'un  ^roin;  leur  ijuoue  est  proscpio 
éKule  au  tronc  par  sa  lon^rneur,  non  prtMiante  ol  aiuiclée;  leurs  yeux  sont  |)elits;  leur  laii«uo 
est  doucf!  et  extensible.  Cus  Animaux  sont  srimpeiu's;  leurs  pieds  sont  plantigrades  et  nrrnés 
d'oiiKlos  robustes;  ils  s'en  servent  (lour  saisir  les  objets  (|u'ils  veulent  porter  il  leur  bouche; 
ils  boivent  en  lappanl  comme  la  plu|)art  des  autres  carnivoros;  WnWm  (|u'ils  répandent  est 
ilésasréable.  Leur  taille  est  à  peu  \m's  é^ale  à  celle  du  Chai,  mais,  comme  lo  montre  (;ollo 
courlis  description,  h'urs  formes  et  leurs  allures  sont  différentes,  et  ils  sont  bien  moins 
«racieux  dans  leurs  mouvements.  Leur  robu  n'a  rien  do  remar.juable;  elle  se  compose  do 
poils  ass(!z  durs,  variés  eu  proportions  diversos  de  roux  et  .le  brun.  L'odornl  osl  leur  sons  le 
plus  perfectionné.  Lour  voix  est  un  petit  sifllemenl  ou  j^rognoment  assez  d(uix.  lors(iu'ils  sont 
contents;  dans  la  colère,  c'est  un  cri  fort  ai^^u.  Les  mamelles  des  Coatis  sont  au  nombre  do 
six,  et  chacune  do  leurs  [lortées  est  do  quatre  ou  cin(|  petits. 

Le  système  dentaire  de  ces  Animaux  ,  de  nu'mo  (ju(>  celui  des  Hâtons ,  du  Panda  ,  du 
Itentm-onMet  du  kinkajou,  les  distinguo  très-sriremenl  des  Mustéli.lés  plantigrades,  tels'quo 
le  Mydiuis,  lo  Blaireau,  l'Arclonyx  et  leTaxidéo,  nux.piels  niainvillo  les  avait  associés  dans  son 
(Mvonraphœ,  sous  le  non»  de  Siibnrsus,  et  il  b-s  rap|)rocho  évidemment  des  Viverrins. 

(1  Mst-ce  pour  celte  raison  (jne  Limiée,  dont  les  erreurs  ont  si  si.uvent  un  ciMé  rationnel, 
plafj/iil  les  Coatis  dans  son  genre  Vlvcrra,  sous  les  noms  do  Vivurm  nasua  et  narlm  ?  Nous 
n'oserions  l'affirmer.  Ce  qui  nous  paraît  évid.Mil,  c'est  que,  malgré  certaines  analogies  appa- 
rentes avec  les  Vwcrrn.  b-s  Coatis  elles  genres  voisins  soid  de  véritables  pl.ntigra.b's  ' 
auxiiuels  les  naturalistes  modernes  ont  assigné  leur  place  réelle.  »  C'est  ainsi  <pie  dans  nu 
d.s  articles  du  Oictionnairo  universel  d'Histoire  naturelle,  nous  avions  apprécié  l.>s  affinités 
des  Coatis,  mais  il  nous  parait  aujourd'hui  moins  certain  encon>que  l'opinion  de  Linnée  doive 
être  abandonnée,  et  nous  croyons  indispensable  de  faire  .leux  parts  dans  les  Subuisus  do 
iîlamville.  Les  uns,  plus  ra|.procliés  des  Blaireaux,  doivent  être  reportés  avec  eux  parmi  les 
Mustehd.js,  dont  ils  sont  les  g.Mircs  plantigrades  et  ursifornies;  les  autres  ou  les  Coatis  olc 
quoique  n'étant  pas  de  véritables  Mverra,  si  l'on  s'en  tient  à  la  .lélinition  actuelle  .les  Civ'ettos', 
sont  bien  .les  Animaux  viverroï.les,  des  espèces  appartenant  très-probablement  à  ce  groupe, 
mais  plus  plantigrades  .p,e  ne  !e  sont  la  plupart  des  Viverrins,  et  Linné  avait  sans  doute  mieux 
SUIS!  leurs  véritables  ra(.ports  qu'on  ne  l'a  l'ail  depui.-^  lui. 

Cmtains  caractères  .le  la  .lentition  .l.>s  Coatis,  leur  s-iuelette  manquant  cnlièremonl  de 
(•lavi.,ule  leur  organe  mAle  soutenu  par  un  os  consi.lérable  les  isolent  jusqu'à  un  certain 
point  .l.!s  (avetles  et  .les  (ieneltes,  mais  ils  ne  justifient  pas,  comme  nous  l'avions  nous-m.W 
admis,  |..ur  associatimi  avec  le  Blain^au,  ni  leur  adjonction  aux  Ours  v.'ritables  Linné  a  été 
nm.ns  heureux,  lors-pi'il  a  fait  du  Bâton  une  espèce  .lu  genre  des  Ours,  car  le  Bâton  a  tout 
outnnt  d  aflMiib.-s  avec  les  \iverridé,  ,,uo  l.;s  Coatis,  V.»  .les  principaux  caractères  des  Viver- 

11'"   l'AIlTIK. 

4 


26 


OUDHK  l)i:s  (JVH.NÎVORKS. 


I     '* 


ridt^s  est  li'uvoii'  on  arrit'trp  divs  cariiassitTes ,  sii|jérieuiT,inoiit  deux  paires  et  iiifi'ricuroiiiciit 
iino  paire  do  tubiTCiileuses.  Cotto  ijarlicuiarité  no  maiiquo  in  aux  Coatis,  ni  aux  Matons,  ni 

aux  Iclidos,  ni  même  au  Kin- 
kajou,  et  si  ciie/  ces  Animaux 
la  carnassiéro  perd  en  grande 
partie  sa  forme  distinctivc  pour 
ressembler  à  une  tuberculeuse, 
eclto  disposition  est  en  iiarmonio 
avec,  leur  régime  complètement 
onniivore.  (letti!  apparence  n'est 
d'ailleurs  <|u'uno  sinipl»!  oxaf^i?- 
ration  do  ce  <pie  l'on  observe 
chez  les  Viverrins  des  genres  I*a- 
radoxure  (il  (lynogalo ,  ainsi  que 
chez  [)lusieurs  autres  Viverridés. 
Cette  distinction  établie,  nous 
dirons  quoltiues  mots  de  la  forme 
particulière  qui  caractérise  les 
dents  du  genre  Coati. 

Los  incisives  y  sont  petites;  les  canines  fortes  et  assez  singulières  :  les  inférieures  étant 
recourbées  en  défenses,  rap|iellent  jusqu'à  un  certain  point  celles  des  Sangliers,  quoique 
moins  développées;  les  supérieures,  très -comprimées,  sont  surtout  renforcées  au  collet 
dans  leur  diamètre  aniéro-postérieur ;  il  y  a  ■:  molaires  :  les  avant-molaires,  pou  cc^  .  '- 
râbles,  ont  chacune  deux  racines;  la  (juatrième  inférieure,  (|ue  Hlainville  appelle  priiinpnh, 
est  dans  ce  cas;  la  carnassière  supérieure  a  trois  pointes  émoussi'cs  sur  son  bord  externe  et 
un  gros  talon  interne;  la  ili.'uxième  tuberculeuse  de  la  même  mAchoire  est  moins  longue 
que  la  première  de  la  mAchoiro  inférieure;  enfin  la  tuberculeuse  inférieure  diffère  peu  de  la 
carnassière,  dont  les  trois  pointes  antérieures  sont  surbaissées  et  dont  le  talon  postérieur  est 
large  et  tuberculeux. 


liiMs   ui    Cijïi!    ll^    CoLoiimE.  aruml.  no!. 


Cii\rJ^  iiRiNs,   t/'î  Je  grand. 


i  cl  infi'rit'uroiiit'iit 
ni  aux  lluloii.s,  ni 
ni  1111*1110  iiu  Kiii- 
îliez  ces  Animaux 
!  perd  on  grande 
10  distinctive  pour 
une  luborculeuso, 
)n  est  en  iiarmoiiio 
me  complétornent 
to  uppnronco  n'est 
mo  simple  exagi!'- 
ijuo  l'on  ohsorvo 
•iiis  des  genres  l'u- 
ynngale,  iiiiisi  que 
îRilros  Viverridés. 
lion  établie,  nous 
s  mots  de  la  forme 
ui   caractérise  les 

1  inférieures  étant 
angliers ,  quoique 
[forcées  au  collet 
l'es,  pou  co"^  '•- 
ppello  priiiriiiole, 
m  bord  externe  et 
est  moins  longue 
diffère  peu  do  la 
Ion  postérieur  est 


^■^ 


^ 


FAMILLK   DES  MVKRRIDÉS.  27 

On  a  cmistatô  l'existence  des  Coatis  au  .Mexi.iue,  à  la  .Xouveile-Grena.le,  à  la  C.uytuw  au 
IJresil,  au  Pérou,  et  jusqu(.  .lans  la  vallée  d(!  la  JM.ita.  Connue  la  plupart  des  Carnivores 
plantigrades,  ces  Viverridils  sont  omnivores,  et,  suivant  les  circonstances,  leur  régime  so 
compose  .rinsi'ctes,  <ie  \eis,  de  Limaçons,  de  fruits,  i.U>,  miel,  d'œufs  ou  d.!  petits  \nimanx 
Leur  caractère  n'est  pas  faroucbo,  et  on  les  apprivoise  aisément  :  aussi  sont-ils  communs 
dans  l(.s  ménageries.  Dans  celle  ,1e  Paris,  on  les  lient  avec  les  Singes,  et  l'Iiabitude  qu'ils 
ont  de  grimper  leur  donne  une  certaine  analogie  avec  ces  \nimaux.  Ouoiipie  embarrassés 
dans  leurs  niouvements,  ils  ne  sont  |.as  maladroits,  et  leur  douceur  jointe  à  leur  curiosité 
qui  a  qu(;l(pie  chose  d'inquiet,  en  fait  des  Animaux  assez  intéressants  à  observer,  MM.  Ouoy 
et  Caimard,  F.  Cuvier  et  plusieurs  autres  observateurs  ont  parlé  des  Coatis  tels  (lù'iîs  se 
montrent  en  captivité.  Azara,  1.!  princit  Maxiinilieii,  elv.,  les  ont  étudiés  dans  leurs  forêts 

Les  auteurs  admettent  (pi'il  v  en  a  plusieurs  espèces;  on  trouve,  en  effet,  .lans  la  colo- 
nilion  des  Coatis  .luelqnes  difl\'reni'es  .pii  sont  incontestables,  mais  il  a  été  impossible  ,|e 
reconnaître  dans  leur  squelette  aucune  particularité  <|ui  justi(]<>  les  distinctions  i^roposées  Ainsi 
que  nous  l'avons  dit  [dus  haut,  Linné  admettait  déjà  deux  de  ces  espèces,  et  IJuffon  di.(in-uait 
e  Coalt  nom-lire  du  Coati  onliiiair...  C  Coati  iioirAtre  .,t  le  Coati  brun  mmiu  ftmu)  ,U' 
V.  (mvier  et  de  Desmarest.  Le  Coati  roux  ou  Coati  ordinaire  {Viverm  nariva,  L.)  est  auiour- 
d  hiu  le  Mmajmca.  Le  prince  Maximilien  le  réunit  au  r-récédent,  sous  le  nom  commun  de 
Coati  social  {^,m,a  socinfh) ,  et  il  en  sépare  le  Coati  solitaire  (Nastm  solitarla) 

Quelques  auteurs  oui  essayé  d'appuyer  ces  distinctions  sur  des  différences  d'babitudos,  mais 
le  Conh  sohUnro  de  Maximilien  de- Neu-Wied,  que  ceiui-ci  distingue  spécifiquement  de  son 
Loai  socuû,  ne  repose,  .l'ainèsd'autnîs  voyageurs,  .pie  sur  des  individus  mAles,  .mi,  chassés 
de  hnirs  troupes  ,  continuent  à  vivre  éloignés  des  autres  Animaux  .le  leur  espèce    Azara 
était  d(5jtt  en  gar.le  contre  cette  cause  .l'erreur.  Voici  comment  il  s'exprimait  : 
^       «  On  dit  qu'il  y  a  des  Coatis  .pii  vont  seuls,  et  ou  les  appelle  J/aeffno  (qui  va  seul)  ou 
;  Jllome;  mais  beaucoup  de  personnes  croient  qu'ils  sont  d'une  espèce  .lifférente  .le  celle  .lu'on 
rappelle  sim,.lem<3nt  Couati.  Les  .liflcreii,..s  .p.'elles  assignent  no  consistent  point  .lans  les 
couleurs,  puisqu  elles  attribuent  à  l'un  et  à  l'autre  les  deux  poils  cités,  ni  dans  les  formes 
ni  en  autre  chose  .ju'en  ce  que  œ  Couati  mondé  esi  solitaire  et  .léparié,  et  avec  des  dimensions 
.plus  grandes.  .,uoique  proportionnelles  à  .;elles  du  Couati  ordinaire.    Pour  moi    je  suis 
|ersuade  .|u',l  n'y  a  qu'une  espèce  de  Couati,  et  que  la  différence  qu'on  indi.,ue  dans  la  taille 
.fepend  do  I  Age  ou  du  sexe    comme  aller  seul  vient  de  ce  qu'il  y  a  beaucoup  ,1e  mâles  qui 
|bandonnant  la  gociélé,  tAchent  de  rencontrer  des  femelles   .lans  les   en.Lils  écartés    J 
mus  Maximilum  n  admet  pas  cette  manière  do  voir,  même  pour  les   Coatis  des  localités 
|bserv.,es  par  Azara  .  et ,  .•omme  on  l'a  dit  plus  haut ,  il  rapporte  à  son  Cooli  socuU  les  Coalis 
f  ';;; -  -"•^^^'  -";"';r'  :i"°  >"■  C-ler  et  Desmarest  regardaient  comme  au:a..l  ,1'espèces  à  pari 
.      )  après  M.  Tschudi,  il  y  aurait  m,%e  cin,,  espèces  de  ces  Animaux  au  lieu  ,1e  deux  savoir  " 

#^lnd.),  le  Coati  a  „am,ks  (/V«.««  viUata.  id.) ,  et  le  Coati  MONTACNAnn  (Nasua 

uv      'si'  "^  -      T  ""'  '"  '""'"-^  """^''^'"^  ^'"  ^•'''•""'  '"  '-'-'•-'  "'-t  eomiu  qu'eu 

^  L- 0 J  l.!r m'T  ""'"?  "  e  "•  ''''""''  ^  '''  •''"''  ''''''  ''  ^"«"^  "^"'«»t  ••'5'^"«  »«"t 
»o  ;    H  '"  ""^"'•'^"^'"'  ""  ^"^'-"it  «"^^i  di«ti>'Kucr  comme  espèce  le  Coati  de 

I oeinbie,  .,u.  présente,  comme  tous  les  Animaux  .le  la  même  contrée,  .  uelques  Siv! 
I^^rences  lors,,u'on  le  compare  aux  espèces  analogues  de  la  Cuvaue  et  .1 .  Rré^-  le  Q^U 
A  Colombie  est  le  Nasua  olivarca  de  M.  (iray  " 

O.^NRK  ICTIDK  {Ictides,  Valenciennes):  C'est  avec  raison  .,ue  M.  Valen.Mennes  a  séparé 
P.na,lox«res,  auxquels  F.  Cuvier  les  avait  Taboni  associés,  les  Viverri.lés  du  g  in 

ïs^  n  V  7:  '"f  7"' f  ""''^••«^'-  ^'l  '-'■  Mueuo  ,M  tungiu-  el  prenan,;;  leur  .'lAu  est 
|ss..  difleiHit  de  cehu  d-^s  Parmlexuies  et  leurs  molaire,  sont  plus  arrondies,  asso/peta^ 


28  OHUnK    DKS  CAnNIVOUES, 

émnussws  ;i  la  couronne  cX  liabitucllouionl  au  iiombro  do  ;.  Lour  tlontilion  in(li(|uo  un  n'j,'imc 
omnivore,  et  de  IJlainville  a  invoqué  ce  cuructèro  ainsi  (lue  plusieurs  autres,  parmi  ceux  «lui 
dislinguent  les  lelides,  pour  associer  ces  Animaux  à  sou  groupe,  suivant  nous  jieu  naturel, 
des  petits  Ours  ou  Subitrsus. 
Les  k'tides  sont  de  l'Inde  insulaire.  \ 


l.ii  iM    11'  Un  iiÉ  ,    tji  cl  ■  '--.m-M 


III  s  rs   11  lin  IDF.  (ïniiicl.  Il  il. 


IcTiDE  NOiB   {Ictides  aler,   Valenciennes )   ou  le    Viverra  benlurong  de  Haftles. 


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1 


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1  r  I  IDE   \iin,    1,01  d->  Kinnil 


i(li(|U(!  uti  roginie 
,  iiiiiiiii  ceux  ([ui 
>us  pou  iialurol, 


rilliil.   iMt. 

de  Haftk's. 


|^*«|. 


FAMILLE  DLS   VI VKIÎ III  DÉS.  29 

Cet  Animal  est  noir  aveu  un  peu  cl(;  tiiiuelô  yris  sur  lu  liici;  et  iiux  iiicriilires;  ses  oreilles  sont 
péiiicilléos;  son  corps  est  long  lio  0,00  et  sa  queue  de  0,(i:>.  L'Ielide  à  front  lilaiic,  appelô  on 
latin  Jctidcs  albifrouti ,  a  tout  le  polagi;  jrns  brun,  connue  noifioux.  Ce  n'est  |ioint  une  osjjoce 
à  [)art,  mais  seulouiont  la  fomellc  de  l'Ictide  noir.  Les  jeunes  ont  aussi  le  môme  mode  do 
coloration. 

On  trouve  ces  Animaux  dans  les  forêts  de  Java  et  dans  colles  de  Sunialra. 


TRUîli    DES   VIVEUHINS 


La  deuxième  Iribu  dos  Vivo^ri(!('s^  (ju  les  Vivorrins  prof.rement  dits,  réunit  dos  os[iéces 
|)ius  nombreuses  que  celles  auxciuollos  nous  avons  laiss(;  le  nom  de  Suhnrsins,  imagin.'  par 
do  lilainvillo,  et  ipii  rappcîjio  une  plus  grande  r(>sseml.ilance  av(îc  les  Ours  véritables.  Les 
\ivorrins,  dont  la  Gonolto  et  la  Civette  peuvent  nous  donner  une  idée,  se  partagent  en  dix 
genres ,  savoir  : 

(:>j)W'J<ile,  CirclU;,  (Icnelle ,  lAntinnfj ,  Paradoxure ,  llmùgah.  /ùijjlêro,  yatidinic,  Cnjp- 
tuprucie  et  Bassarin. 

Ces  genres  api)arlienn(*nt  tous  à  runcion  continent,  sauf  le  dernier  ([ui  vit  au  Mexi(iue 
Plusieurs  d'entre  eux  sont  romaniuables  par  l'élégance  de  leur  pelage.  Ce  sont  dos  \nimaux 
d  un  naturel  sauvage,  qui  répandent,  en  géiu'ral,  une  for(('  odeur  de  musc. 

CEMUi  CY.XOCALE  [Cunofjak.)  Ce  gein-e  a  été  nommé  on  môme  temps  Cynuyalv  [.ar 
M.  Gray.  LamicUs  par  de  Bluinville,  et  Polamophihis  par  M.  S.  Muller.  C'est  un  des  plus 
curieux  parmi  ceux  dont  la  famille  des  Viverri.lés  s'osi  récemment  onricbie.  L'espèce  unique 
qu  11  renferme  a  des  babitudos  aquati.jues  et  roj.résonto  pour  ainsi  diio  les  Loutres  dans  la 
catogorio  qui  nous  occupe.  Son  corps,  peu  élevé  sur  jambes,  est  assez,  allongé,  mais  la  .lueuo 
qui  le  termino  n  est  pas  aussi  longue  que  colle  des  Loutres,  et  les  pattes,  quoique  palmées,  ne 
lo  sont  pas  autant  que  celles  do  ces  Animaux;  los  doigts  sont  en  môme  temps  moins  longs 
et  Ils  ont  des  griffes  plus  acérées.  Le  crâne  ressemble  assoie  à  celui  des  Zibetlis  et  des  Para- 
daxuros;  enfin  les  dents  molaires,  au  nombre  de  f  sont  remarquables  :  les  deux  paires  pos- 
tonoures  ,.ar  leur  couronne  tuberculeuse  et  arrondie,  los  antérieures  par  la  forme  comprimée 
surélevée  et  tout  a  fait  carnassière  «io  leur  couronne;  ce  qui,  joint  aux  fortes  canines  des  Cyno- 
gaies.lour  porniot  de  saisir  plus  facilomout  los  Poissons  dont  ils  font  leur  principale  nourriture 
Lo  pelage  do  ces  Carnivores  est  abondant  cl 
moelleux  ;  il  rappelle  celui  des  Loutres ,  mais  ^^^ 

il  a  |ilus  do  longueur. 


CiiiRB   1)1-:   CiNOGdf,    1;:)   Je  ijruiiiJ 


UtVTS    IIE    CïNOOiLE, 


Le  CvNOGAi.K  DK  ItKNMiTT  {CijUQdah'  BcnneUi ,  (iray)  est  brun  cannoUo  un  pou  glacé 
do  gris.  Sa  tailh;  égale  a  peu  |.rès  colle  liu  Zibotli,  mais  il  ost  [>r<>p.>itii.nnoilemeut  pins  al!nng«< 
et  moins  haet.  Il  fiéqin  nt.>  los  endroits  humides,  entre  dans  los  lacs  et  les  rivières,  et  paraît 


30 


0«P«lv  PRS  CAnNfVORRS. 


'J'iiï  m   Cv.NuuAi.L-,  l/J  >le  jjroDd, 


n'exister  (luo  ,l,,us  l'tle  do  Bornéo.  De  Blaiavillo  en  a  décrit  le  squelette  dans  son  Odéom-uphie 
et  j'ai  donné  quelques  nouveaux  détails  à  son  égard  dans  la  zoologie  du  vopgc  de  la  lionHc, 


i:ïsog»iKj  i/o  de  grand. 


■iiiiCAir,   (/C  de  gruiiU.  ^Vuir  li.  11. ; 

(iKMUî  C.\\m¥.{Vivcrra.  Linné).  Co  genre,  M  ,|inl  est  aujourd'hui  circonscrit .  a 


!]no  iiien  moimjt'p  ('-i^ndup  quo  (élit 


qn'ii  avait  reçnn  do  Linm'..   n  ne  comprpnd  <iup  df>nx 


Oslevyi'dp/iie, 
de  lu  Uvnilc. 


conscrit .  a 
i  i|UP  dniix 


FAMILLE   l)i:s  VIVKHRIDÉS.  3, 

.'spèces  authentiquos,  l'une  propre  à  l'Afrique  ou  la  v-'-rilabl.  Civette,  l'autre  particulière 

..  1   nde  et  a  quelques-unes  de  ses  îles,  c'est  le  Zibelh.  Ces  Animaux,  qu'on  a  long^Cs    „,- 

ondus  en  une  seule  espèce,  n'ont  été  bien  distingués  l'un  de  l'autre  que  depuis  os  travaux 

do  Buffon  et  de  Daubenton.  G.  et  F.  Guvier  les  ont  aussi  étudiés  avec  soin 

Ces  Viverra  comptent  parmi  les  plus  grands  Animaux  de  leur  famille-  ils  ne  dénassont 

CCS  mola  .es  ne  sont  guère  plus  carnassières  que  celle  des  Cl.iens.  Leur  pelade  est  varié  de 

.   "  et  de  banchâtre,  et  ils  ont  sur  la  ligne  dorsale  des  poils  un  peu  pi  s°lon"     q"    1 

utres    s.mulant  une  espèce  de  crinière.  Ils  répandent  une  forte  odeur  de  musc   et  la  subs 

l.nce  dont  cette  odeur  émane  est  assez  abondante  pour  que  l'on  puiss"  la  recueini      'organe" 

q.u  .a^„™t  étant  plus  développé  Ce.  eux  quedansauc^.  autre  Lerrin^rSi^iS: 

.omm"  laTla  fenSlo'''""  '"  "  '''''"°""""'^"  '"  "'^^"«^  '^  ^«^  ^-•'^''-'  ^'-«  >«  '"aie 
.ommc  dans  la  femelle,  on  remarque  une  fente  longitudinale  conduisant  dans  deux  cavités 

qui  semblent  être  un  repli  scrotal  et  dont 
l'orifice  rappelle  celui  de  certains  herma- 
phrodites du  sexe  mule.   L'intérieur  en  est 
plus  ou  moins  velu ,  et  il  est  percé  d'une 
infinité  de  pores  communiquant  avec  autant 
do  follicules  sécréteurs.  La  matière  odorante 
.V  est  versée  par  ces  derniers  ,  et  suivant 
l'Age  (le  l'Animal ,  son  sexe  ou  l'époque  de 
l'année,  elle  est  plus  ou  moins  abondante. 
Son  odeur  approche  beaucoup  de  celle  du 
musc;  elle  se  répand  avec  la  même  facilité; 
elle  a  la  même  persistance,  et  à  une  certaine 
•listance  elle  est  fort  agréable.  De  tout  temps 
commerce    et  l'on  en  ■.  f.it  u..^  ,  ''^"'^  substance  odorante  a  été  un  objet  do 

i'Kurope  par  la  voie  d'Alexandrie!  Tx    '°"'''^"'''"  ""  «»'  f«"""  Pendant  longtemps  à 
Sén.:.g  I.  et  le    relatifs  des     l-H  '-'  ^^^^"'^ '"'^  «"  ''«  ''«-"'"«'"«"t  obtenue  p  r  le 

abondance.  """""'"'^  ''''  ""''^^'P^'  '"^''«"  •'«"'  fournie  avec  une  égalo 

du  zibe'th  ioiircot™  e":  e"  :*;  Mi.:  r^r"  "^  "^"''^''"^  '-  ''-''''^ 

mont  t.-ès-peu  considérable  peut  co,m.n  n  qùer    on  o  e .  "  '""'''"'"  "^"'  ""  '^^^- 

■nutière  grasse.  Cette  sorte  de  domest.'cit  irCi"  tes  e       d'aiZ:"  r"''  ""?"''  '" 
dans  plusieurs  parties  de  l'Afriaue  infor.mnin.  ?  '  "^  •'•"''"'^■''  f*  ""  "sage  habituel 

domesticité  vé,ible    Le  car  ir   rn  T     f  ;  "'"''  "'"'  '^  P'"'*^'  ""«^  ''«P""'^  q»'"»« 
pormet  pas  autrement.  ""'''  ''  ''^"''^"^  '''  ^'-"-"'^«^«^  '<«  ce  genre  ne  le 

On  tient  ces  Animaux  en  caee    et  l'nn  viHo  i„„-  ,,    1 
™«lroil,  „„  „  l,to„  s„i„  „•.  i„,ro,t„  „„;",",'  *  '""  '""'"■  ""^  ""'  ™i"='-  Ban,  quoique, 

■l«ta...nK.roodo,a„r'  '""'"""'•"•'  """•'■"■  »™'«l&,  ™grae„..„l  d'„„l„nl  la  i„„„i„! 


i>noi\B  siir.iiirn'ii  db  h  Cnmt 


griir.ii,  nn(. 


32 


OIIDRE  DES  CARNIVORES. 


nourrios.  Les  màlos  en  sonl  plus  abondummeiit  pourvus  que  les  femelles,  et  pendant  l'époque 
du  rut,  ils  on  ont  encore  davantage.  L'analyse  do  la  Civette  a  élA  faite  par  M.  Bonlron-Charlard. 
Cette  substance,  autrefois  Irès-vantôe  en  médecine,  n'est  plus  guère  employée  aujourd'hui 
que  dans  la  parfumerie;  c'est  cependant  un  antispasmodique  utile.  Comme  le  musc,  elle 
a  une  odeur  très -persistante,  et  les  peaux  des  Civettes  ou  des  Zibeths  en  sont  encore  for- 
tement imprégnées  après  avoir  séjourné  longtemps  dans  les  musées  d'histoire  naturelle;  el- 
les communi(|uent  aussi  cette 
odeur  aux  objets  environnants. 
Les  Carnivores  de  ce  genre 
ne  sont  pas  très-rares  dans 
les  ménageries  ;  ils  y  conser- 
vent leur  mauvais  naturel.  Ce 
sont  des  Animaux  à  demi- 
noclurnes ,  chez  lesquels  la 
colère  est  à  pou  près  la  seule 
diversion  à  une  tristesse  ha- 
bituelle. Quand  on  ne  les  dé- 
barrasse pas  de  leur  matière 
musquée,  ils  en  laissent  quel- 
quefois tomber  des  fragments, 
et  l'odeur  qu'ils  répandent  ou 
qu'ils  donnent  à  la  cage  dans 
laquelle  on  les  retient  captifs 
est  très- intense.  Elle  augmente  encore  si  on  les  ir.'.'te  fréquemment. 

CiVETTK  d'Afriquk  {VivoTa  Civetla,  Liiir.é).  Lrr  Civette  a  sur  un  fond  gris  des  bandes 
transversales  étroites,  parallèles  entre  elles  sur  les  épaules,  plus  larges  sur  les  côtés  du  corps 
et  les  cuisses,  et  quelquefois  assez  rappro  bées  ou  contournées  pour  former  des  taches  œillées; 
quatre  ou  cinq  anneaux  brun  noir  se  remarquent  sur  sa  queue,  dont  l'extrémité  est  entière- 
ment noire  sur  une  longueur  do  six  pouces. 


lîlSnilON    DR    II    ClVKTIF,    gldlll.   n»l. 


* 


CivtvTTK  u'Afiiiij.i,    t  7  iIi!  grasd, 


IM.  W. 


?n(1ant  l'époquo 
itron-Chnrlnnl. 
ée  aujourd'hui 
le  musc,  ell(3 
:)nl  encore  for- 
naturelle;  el- 
uent  aussi  celte 
Is  environnants. 
Tes  de  ce  genre 
rès- rares  dans 
s  ;  ils  y  conser- 
vais naturel.  Ce 
maux  à  demi- 
liez  les(]uels  la 
!u  près  la  seule 
le  tristesse  lia- 
id  on  ne  les  dé- 
de  leur  matière 
in  laissent  quel- 
r  des  fragments, 
Is  répandent  ou 
à  la  cage  dans 
s  retient  captifs 


gris  des  bandes 
1  côtés  du  corps 
taches  œillées; 
lité  est  entière- 


T 


onDHE  f)F,S  CAnMVORES. 


iiii.iTiiiiicni  |> 


lli''.,  iH  [rcnil.llll  1'/ 

■   ,1  r  M     I^  inl  f'i  11;  .ï  '<  I ,, 

'lilli-,    <,l>tllllii'     il-    tint»' 

.'■ti.flis  on  siiiil  ciici.t'    I - 
;  i|'tM<ioi!-.^  itiitiircll";  '•' 


1' .-.  ;  Ils  y  i  nii  iiT- 
..iv.n'-.  n.iinri'l.  ('" 


•  Kii'yr  (111  lii  ri.'j'.UiMi'iit  iMi 


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Ils  y  v(iii.-!cr 

iiauv.i 

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,   i'»' 

!t    l/)is><clll(|ll('l- 
il^UlPItU. 

.1!)  lir*  i-i.-p;initi';!t  .m 
nont  ;'i  l.'i  l'Mi^i'     ' 
m  los  rcîiifiil  caiilif- 


l'WIII.M'.  DKS   MNKItIUhKS.  .l.t 

1,0  cou  est  hliiiir  en  nvant,  iniirqué  ili-  Imiulcs  noires,  fjni  sont  an  noinlin^Hf  trois;  la  [(^[n 
(>st  noiro,  sauf  A  la  U'vro  suiu-ricurc ,  (|ui  est  hlanchc;  la  crinii-rc  thnsain  ost  plus  forto  i|um 
ilioy.  I<!  Ziltolh ,  c>t  le  polagc*  est  en  général  plus  dur.  Le  cor|)s  u  environ  0,46.  Les  arriéro- 
molnircs  do  la  (livottc  d'Afriiiuo  sont  plus  fortos  que  collos  du  Zil)cth;  sos  carnassit'-ros  infé- 
ricuro  et  supôrieuro  sont  un  peu  diffônMitos,  étant  plus  tuiiercuicuscs ,  et  sou  huinorus  a  un 
trou  sus-oond.viiou  (|ui  inan(|ut'  à  IVspècc  indienne. 

CiVKTTK  DK  i.'Inoi;  {Viform  Zibvllin ,  Linné).  Lq  Zihelli,  qu'il  serait  possililo  de  séparer 
coniino  sous-gonre  de  l'espèce  africaine  dont  il  vient  d'Atre  question  ,  est  d'une  dimension  un 
peu  moindre.  Sa  crlnièro  est  rudinientaire  et  son  pelage  est  moins  touffu.  Il  a  le  corps 
presque  généralement  couvert  (l(!  taches  noires,  petites  et  rondes,  disposées  sur  un  fond  gris 
Icint  do  l)run  dans  (]uel(iHes  parties.  Huit  ou  dix  anneaux  l)run  noir  couvrent  sa  queue  dont 
l'e\tréniité  est  noire ,  mais  sur  une  longueur  de  deux  pouces  seulement.  Il  a  sous  les  yeux 
uno  tache  blanche  et  le  museau  est  gris.  Lo  devant  du  cou  ost  blanc  avec  (juatre  barres 
noires  (/)/.  AT). 

Les  Zilieths  ont  la  (|ueue  comprimée  et  naturellement  un  peu  recourbée  en  dessous,  ce  qui 
rend  sa  flexion  en  dessus  à  peu  près  impossible. 


Ch^sk   lit    '/mure,   1/2  lïc  jn.ii'l 


lli\TiTiii\    m    /infiii,  arnr.rt.  nn'. 


On  trouve  des  Zibetbs  à  Sumatra,  à  Hornéo,  à  Célèiies  et  à  Amboine;  il  y  en  a  aussi  sur 
certains  points  de  l'Inde  confinentalo.  M.  Grav  considère  ces  dorniers  comme  différents  de 
ceux  des  îles;  et,  en  effet,  le  fond  de  leur  pelage  est  plus  fiuive  et  leur  taille  est  un  peu  plus 
grande.  Il  leur  réserve  le  nom  de  Virerm  Zibetfia,  donnant  il  ceux  de  Sumatra,  etc.,  le  nom 
de  Viverrn  Tangalunga. 

Gknrk  GENKTTE  {GcnplUt,  (1.  (\\\\\).  Les  (Jenettes,  dont  une  espèce  vit  en  Kurope  oii 
elle  est  l'unique  représentant  de  la  famille  des  Viverridés,  sont  des  Animaux  assez  analogues 
aux  Fouines  et  aux  Chats  par  leurs  allures  et  par  leurs  habitudes,  mais  plus  élancés  que  ceux- 
ci,  et  plus  élégants (juc  les  Fouines.  Leur  museau  est  fin  comme  leur  corps;  leur  pelage  mou- 
cheté; leur  queue  annelée.  Ils  répandent  une  odeur  musquée  provenant  d'un  appareil  sécréteur 
particulier  placé,  comme  celui  des  Zibeths  et  des  Civettes,  sous  les  organes  de  la  reproduc- 
tion, mais  moins  développé  (pie  chez  ces  Animaux.  Leurs  ongles  sont  à  demi  rétractiles, 
(^t  leurs  dents  molaires,  au  nombre  de  §,  tiennent  le  milieu  entre  celles  des  Viverridés  insecti- 
vores et  omnivores.  lios  deux  tuberculeuses  supérieures  et  la  tuberculeuse  inférieure  y  ont 
des  dimensions  médiocres;  celles-là  sont  plus  largos  que  longues;  celle-ci  est  arrondie;  lo 
talon  de  la  carnassière  su|)érieure  est  antéro-interne ,  et  celui  de  la  carnassière  inférieure  placé 
un  arrière  des  trois  pointes  du  lobe  antérieur. 

Il  y  a  plusieurs  espèces  dans  ce  genre  :  elles  sont  de  l'Europe,  de  l'Afrique,  de  l'Asie  ou  de 
quelques-unes  de  ses  îles  et  même  de  Madagascar.  Toutes  vivent  de  proie;  mais  comme  elles 
no  sont  pas  aussi  {grosses  que  le  Chat  sauvage  et  (|ue  leurs  proportions  sont  moins  robustes, 
li«  I'a:\tu',  5 


'I 


il  t  ii 


34 


oiihnn  iii'.s  (;\ii\i\(H\Ks. 


«•Ilus  irutliii|iieiil  i|iii;  ili>  pclils  Viiitiiaux.  Kllcs  iiiiiiigi'iit  iiussi  dos  (pufri,  <;(  diiiis  rorluins  eus 
lies  Insoctos.  Lours  liMliittidoH  .sont  on  Ki^iir>riil  iidcUiiiu'h.  ('.<>II(<h  qui  vivant  auprès  dos  habita- 
tions s'y  iiiIrodiiiHi'iil  ipiand  «'iliw  <>ii  trouvent  l'ocrasion,  et  sai^niMil  les  Nolaillcs  iHininitt  lo 
font  les  IMartos  et  li's  Putois.  |,our  peau,  ijiioiipx'  moins  ciniiloyôcj  i|uo  tcilL'  du  eus  Animaux, 
ost  copondant  fort  t'l('Kant(! ,  et  l'on  pont  vn  fiuro  des  fourrures  d'un  aspect  fort  Kn'fioux. 
Plusieurs  parties  de  la  Franre,  prineipalemtiul  les  environs  de  Perpifjrnan,  en  fournissont  un 
assex  Krand  noirdire. 

La  (iKNKTTK  VM.r.AiRK  {Oeiwtlti  l'ulf/nris) ,  i|ue  liinné  confondait  avec  quelques  autres 
sous  lo  nom  de  Vîrrrra  Gvnclln ,  est  répandue  dans  une  partie  de  l'Europe  occid<!idalfi  et 
méridionale,  en  France  et  en  Ks[)aKne.  Mlle  vit  dans  les  bois  ou  dans  les  lieux  arides  ;  le  fond  de 
son  pelage  est  gris,  tandis  que  celui  de  la  plupart  des  autres  passe  au  fauve  ou  au  fauve  pftie. 
Ses  tnchos  sont  pleines,  assez  nombreuses  et  d'un  brun  foncé,  ainsi  que  les  annelures  de  sa 
i|ueu(!.  Celle  es|ièce,  qu(>  Hul'fon  n'a  coinuie  que  fort  lard  ,  n'esl  pas  rare  tians  certaines  parties 
de  la  Franc)!,  mais  on  ne  la  tne  qu'accid(>nlellemenl  dans  beaucoup  d'autres,  et  il  est  un  bon 
nombre  de  nos  dé|iartements  )|ui  ne  la  possèdent  pas  du  tout,  tels  sont  |ilus  i)arliculièremenl 
ceux  ipii  sont  situés  au  nord  de  la  Loire  (/if.  VIV).  Voici  la  liste  des  départements  oîi  elle 
nous  est  connue  : 

Vinnue,  Deux-Hèvres,  Clliarento-Inférienre,  (iironde  (dans  le  Médoc),  Loiret  (au  parc  de 
la  Source,  près  Orléans),  Rlu^ne  (auprès  de  L>on;  cette  observation  remonte  à  la  fin  du 
dernier  siècle),  Vaucluse,  llaute-liOire,  \vevroii,  (iard,  Hérault,  Aude,  I\vrénées-Orientales, 
Hauto-Garonne  et  Hautes-Pyrénées. 

Il  y  a,  dans  le  Nord  de  l'Africpie,  depuis  la  région  de  l'Atlas  jusipiVu  l'^fiypte  ef.assure-l-on, 
dans  une  partie  de  la  Turquie  d'Asie,  des  (lenettes  fort  semblables  à  celle-là,  ou  dont  le  fond 
du  pelaf^e  est  simpleniehl  un  jieu  plus  fauve.  F.  (luvier  a  donné  à  celles  de  l'Algérie  li»  nom 
spéciflquo  de  Gcncltn  Afra.  La  (îknf.tti;  nr  S É .\ f: <; ai.  {Gonvltn  Scnogalemin,  F.  C.uv.)  n'est 
guère  plus  facile  ii  distinguer  de  la  niMre.  An  coniraire,  la  coloration  extérieure  fournit  de 
meilleures  indications  pour  en  séparer  : 

La  (Jknettk  d'Aiivssimk  {(lenctin  Abyssinien  du  I).  Huppel);  la  (iKNKTTi;  Fi^ii.im; 
{Gonelld  Feli)i(i) ,  décrite  par  TlMud)erg,  et  propre  à  l'Afrique  australe;  la  (iKM/riK  \\i 
Fkrna\do-Po  {(jciiclln  Pucii.sis ,  Waterbouse,  ou  \  ircrra  flcncltoidcs ,  Temminck);  la 
(îRNKTTK  Tir.niNE  {Gcnctla  2'(V//7/(rt),  signalée  par  Vormaer  et  Scbrelter,  d'après  des  exem- 
plaires pris  au  Cap,  et  la  (Iknf.ttk  Paiioink  {(icnottn  l'firdiiui ,  Is.  Geoffr.),  (|ui  est  de  la 
Sénégambie.  Chez  ces  deux  dernières,  (p\i  sont  d'ailleurs  difliciles  à  séparer  l'une  do  l'autre, 
les  taches  des  lianes  sont  plus  grandes  (pie  chez  les  |)récédentes,  arrondies,  et  pour  la  plupart 
marquées  de  fauve  à  leur  milieu. 

La  Gfnktte  ok  i.'Indi;  {(ienrila  liiilicn),  (pi'on  a  successivement  appelée  Vivcrra  Imlicn, 
I.  ilaassc,  V.  Pallida,  Genella  Mn/acrensis,  G.  Manillensis,  etc.,conqn'end  plusieurs  variétés, 
peut-être  mémo  plusieurs  espèces  véritaltlos  ;  ce  qui  est  plus  certain ,  c'est  qu'elle  occupe  une 
grande  partie  de  l'Asie  méridionale!  et  plusii-urs  de  ses  îles  telles  (pie  Ceylan,  Java,  Luçon,etc. 

Klle  a  le  pelage  (dus  foncé  (pie  celui  des  (lenettes  ordinaires,  et  resseml)l(!  jusqu'à  un  certain 
point  {.a  Zibeth.  Ses  taches  sont  plus  petites,  d'une  teinte  brune,  ponctiformes  et  nombreuses 
sur  les  flancs.  A  mesure  ipi'on  les  examine  plus  près  de  la  ligne  dorsale,  ces  séries  deviennent 
plus  confluentes,  et  sur  le  dos  elles  sont  disposées  en  bandes  longitudinales;  on  peut  compter 
cinq  de  ces  lignes  qui  sont  bien  évidentes,  et,  de  chaque  c<Nté,  cin(|  rangfjes  de  taches,  La 
longueur  totale  est  de  28  pouces  i,  dont  il  i  pour  la  queue. 

lia  Genf.tte  Fossanf.  {Virerrn  Fossa ,  F-inné),  qui  habite  Madagascar,  est  encore  plus 
différente  des  autres  espèces  de  ce  genre  pur  la  distribution  de  ses  couleurs;  son  pelage  est 
fauve  en  dessus ,  gris  fauve  on  dessous ,  marqué  de  taciies  brunes  irrégulières ,  éparses  et 
rares  sur  les  flancs,  allongées  sur  le  dos  oii  elles  forment  (piaire  lignes  longitudinales;  la 
gorge  01  les  lèvres  sont  bianchAtres;  il 


ipieKp 


l»< 


quel 


(•••rtuins  ciis 
H  (les  habitn- 
L's  comnit)  lo 
us  Animaux , 
)i-l  Knicinux. 
iiriiissoiit  un 


!l(|Uf's  autres 
ccidontnlfl  et 
's;  II!  fond  du 
Il  riiuvi'  jiAlu. 
lehiroH  de  sa 
lidims  parlius 
I  osl  un  bnii 
liculiùremont 
nentH  nii  ellu 


(an  parc  du 

à  la  fin  du 

s-Orientalus, 

assiiro-t-nn, 
dont  lo  fond 
gûi'iu  lu  nom 
.  (luv.)  n'<'st 
rc  fournil  di' 

T  F.  F  i:  1. 1  N  i: 
KM;rrK  i»k 
nniinck  )  ;  la 
l's  dos  oxeni- 
(|ni  ust  du  la 

0  de  l'autre, 
ir  la  plupart 

crro  /ntlicti, 
urs  variûtés, 
s  occupe  une 
,  Luuon,elr. 
'à  un  certain 
nombreuses 
s  deviennent 
leut  compter 

1  taches.   La 


enenrp  plus 
n  pelage  est 
,  éparses  et 
udinales;  lu 
e>;  ia  qnuuo 


\    13 


i     ; 

\M 


m;  riuMi- 


KAMllJ.J':   DKS   VIVKItlUDÉS.  35- 

(■st  rousisi',  inaniuéo  faihloinoiit  d'iiiinoaux  noirâtres;  elle  ost  moins  longue  ijuo  ccIIp  ,ivs 
autres  (îonolles.  cl  le  corps  est  plus  élevé  surjainhes. 


I  i  I  \  r  m    !■ 


•  i  \  f  .  (  '1  ili'  sniM'I. 


La  FossHiio,  (jui  pourrait  devenir  le  Ivpe  (rune  section  particulière,  est  du  petit  nombre  des 
Animaux  appartenant  à  la  même  tribu  ou  à  celle  des  Manyonstes,  ijui  représentent  à  Mada- 
gascar, la  ^iraiiile  division  des  Mammifères  carnivores.  Sauf  la  Fossane,  aucun  de  ces  \nimaux 
ne  r(,'nlre  exactement  dans  les  jtein'es,  appartenant  au  mémo  ordre,  (pii  vivent  diujs  rAfri(|ue 
ou  dans  rinde. 

liCs  autres  «larnivores  connus  à  Madagascar  sont  les  suivaiUs  :  Cryptoprocle,  Kuplere, 
Ath.vlax,  (ialidies  et  (ialididis.  On  voit  que  sans  être  aussi  différents  des  aulres  Carnivores 
ipie  les  l.enunidés  de  Madagascar  le  sont  des  autres  l»rimates  de  leur  propre  famille,  ces 
Animaux  n'eu  sont  pas  moins  (rès-faciles  à  distinj,'U(u-  connne  espèces  do  ceux  de  l'Asie  ou  de 
TMiiilue. 

(ilCNUE  LI.\SA\(;  {iinsaufj,  S.  Muller).  l-es  Linsang  sont  voisins  des  (ienettes;  mais 
leurs  molaires  ont  des  pointes  jilus  relevées  que  celles  de  ces  Animaux.  Ce  caractère,  (|ui 
indi(iue(ies  habitudes  plus  insectivores,  les  a  fait  nonnner  également  l'nimodon ,  c'est-à-dire 
dents  en  scie.  On  en  connaît  deux  es|)èces. 

1-e  Li.Nswo  (iRi:;i,r,  {/Jimiif/  gracilis ,  Muil.  )  a  de  grandes  taches  sur  le  dos,  (jui  so 
confondeid  avec,  la  première  rangée  de  celles  des  lianes;  une  seconde  série  de  ces  dernières 
reste  parfaitement  isolée;  les  mendn'es  sont  manjués  de  (|ueli|ues  taches;  la  (pieue  a  huit 
aimeaux  bruns.  Le  fond  du  pelage  (>st  fauve  claii'. 

Cet  Animal  est  d(^  la  in'es(iu'ile  de  Malacca. 

Le  LiNs\N(,  l' AiinMoidiir  (  Lin-mn'f  pardicolov)  eu  le  l'rinw/iin.  purt/iruhjr  de 
M.  Hndgson  habile  la  ré-ion  du  Xépaul;  les  taches  do  ses  Aancs  ne  se  confondent  pas  avec 


If 

■A 


i 


36 


onDHi-;  i)i;s  (;\hm\oiu;s. 


los  baiiilps  dorsales,  el  il  y  on  a  trois  rangées  au  lieu  de  deux,  l^e  fond  du  [iclagc  est  (''y;alemcnt 
fauve. 

(iE.MUi  PAHADOM  UK  {Pamdoxums ,  F.  Cuv.  ).  Le  nom  de  ces  Animaux  sigiiilie 
qu'ils  ont  la  queue  sinfîulière  ou  paradoxale;  il  leur  a  été  imposé  jiar  F.  (luvier,  après 
l'examon  d'un  exemplaire  vivant  chez  lequel  elle  élait  constamment  em'oulée  et  maintenue  du 
même  eût»',  mais  les  Paradoxures  peuvent  donner  à  leur  queue  la  même  moliilité  (|ue  les 
Sajous  donnent  à  la  leur;  et  sans  ôtrc  aussi  prenante  que  celle  du  Kinkajou,  elle  jimit 
ce[)endant  de  la  possibilité  de  s'em'ouler  autour  les  corps;  toutefois,  elle  n'est  dénudée  sur 
aucun  point  de  sa  lonj;u(!ur  et  elle  no  sert  point  à  saisir. 

\  ce  caractère,  dont  l'importance  est  d'ailleurs  assez  secondaire,  les  Paradoxures  en 
jiiijfnent  plusieurs  autres  :  leurs  ongles  sont  crochus  et  à  demi  rétractiies;  leurs  dents  nm- 
laires  ont  des  tubercules  souvent  très-émoussés,  et  sont  ajipropriées  à  un  régime  de  plus 
Hii  plus  onniivore;  enfin  ils  ont,  entre  l'anus  el  les  organes  reproducteurs,  un  sillon  simple 
(lu  double  (jui  représente,  mais  avec  un  (iéveloppeuient  beaucoup  moindre,  la  [loche  odoranic 
lies  Civettes  el  des  Genettes. 


■J/:)  ili'  ^lllml.    l.inM    II    IMM>    m    l'MMMiMiii    l'm  cm  >► , 


;i'i-li(l.  h'il. 


Les  Paradoxures  vivent  dans  l'Inde  et  dans  queliiuos-unes  de  ses  ties,  Ce  sont  des  Animaux 
à  [leu  i>rès  gros  comme  des  Chats,  mais  à  corps  et  à  nuiseau  plus  allongé.  Ils  vivent  sur  les 
arbres,  font  la  chasse  aux  petits  Quadrupèdes,  mangent  aussi  des  substances  végétales,  et  leur 
pelage,  <loux  au  toucher,  est  souvent  moucheté  ou  marqué  de  bandes  longitudinales.  Leurs 
espèces  imraissent  assez  nombreuses,  mais  on  a  le  plus  souvent  beaucoup  de  peine  à 
les  délhiir  exactement;  aussi  leur  synonynne  af-elle  donné  lieu  à  plus  d'une  confusion. 
MM.  Temminck  el  Cray  se  sont  principalement  occupés  de  décrire  exactement  les  Animaux 
de  c(^  g(<nre. 

I.  On  réserve  le  nom  de  P  \K  \l)o\l  iUiS  aux  espèces  ipii  sont  un  peu  moins  omnivores 
que  les  autres,  et  dont  les  arrière-molaires  et  la  carnassière  ont  une  fornus  appropriée  à  ce 
régime. 

L(!  Paiivdom  m;  Poi  (iOiNK.  ipie  F.  Cuvier  appelle  en  lalin  l'aradiiriinis  h/ptis,  e.sl 
un  Animal  de  l'Inde  continentale,  itriiu'ipalement  de  rhidi>uslan,  oîi  on  le  nomme  i|ne|(]uelois 
l'oiigouiir ,  Marie  (les  juilmievs,  etc.  Hulfon  en  a  figuré  un  exenqilnire  qu'il  avait  vu  vivant  à 
la  foire  de  Saiut-Cermain ,  en  1772;  mais,  par  erreur,  lu  planche  gravée  i|u'il  en  a  publiée 
porte  lo  titre  de  GeneHe  de  France.  Pallas  en  a  décrit  un  antre,  et,  par  ;illusion  à  la  <iisfio- 
sition  des  organes  génitaux,  il  en  a  nonuné  l'ispèco  Virerra  lieriiiaphrodila. 

Ce  Paradoxure  est  aussi  le  type  du  genre  Plah/scliififn  d'Otto  et  son  IHulysehhta  l'alliisii;  d 
répond  sans  doute  aussi  aux  Viverro  prelieiisi/is  et  iiigra  de  IJIainville  et  de  Desmarest  et  a 
quelques  autres  espèces  nominales. 


F\MJI-LK   DKS   \  IM:(tlUI)i;S. 


ssl  égaicmoiit 

iiaux  sigtiifif 
"aivicr,  fi[)r('s 
iiiiiiit(Miuc  <lii 
)ilitû  inH'  les 
)u,  elle  jitiii) 
(IlmiiuIôl'  sur 

•adoxui'cs  eu 
irs  (lents  iiki- 
;!iii('  (l((  plus 
sillon  .siiii|ili' 
elle  oclorauti' 


m^. 


m 


^^ 


dos  Animaux 
kivent  sur  les 
('talcs,  cl  l(!Ui' 
iiiaN^s.  Leurs 
)  (le  pcini'  à 
ic  cDiifusion. 


les  Animaux 

i 

'S 

ns  (inniivorcs 

M 

n'opriée  à  ce 
IN  Il/pus,    e.sl 

'"'^ 

»o  (luoliiucrois 

.# 

l  vu  vivant  à 

» 

1  en  a  pulilii'M.' 

ï 

m  h  la  (lispo- 

'^ 

1(1  l'ii/ldsii  ;  il 
'csniarcst  cl  a 


Le  PoUKOunt;  est  hrnn  iaunàiro,  maniué  sur  le  dos  de  trois  rangées  de  taches  obscures;  il 
a  iinol(ines  autres  taches  irrc'KulJères  sur  les  épaules  ot  sur  les  cuisses;  son  nuiseau  est  gris, 
mais  ses  oreilles,  sa  ()ueuo  et  ses  pattes  sont  miirAtres.  ]|  a  un  demi-mètre  de  longueur  pour 
le  corps,  et  un  peu  moins  pour  la  ipieue  ;  sa  hauteur  au-dessus  du  col  est  de  0,25  environ. 
C'est  un  Animal  agil(>,  gnm|ieur,  «lui  fait  la  chasse  aux  petits  Ouadrupèdes  ot  aux  Oiseaux; 
il  peut  aussi  se  nourrir  d'onifs  et  de  fruits;  son  cara<'tère  n'est  jias  tros-sauvage. 

Le  Pauadoxi  m;  mi  sani;  a  {l'avndoximin  nuimnga) ,  iju'on  nommait  autrefois  Mn'rvo 
mimiigo.  est  le  l'ntoin  rajjr-  de  ri„d,-  do  linrioii  et  le  CIml  sauvago  à  bandes  noires  d(> 
Sonnerai.  Il  est  commun  dans  plusieurs  des  (les  de  la  Sonde  :  princii.ahMiient  à  Java,  à  Timor, 
à  Hornéo,  à  Sumatra;  on  le  rencontre  iuissi  dans  la  ijresiiu'îh!  de  Malacca.  Il  diffère  assez 
peu  du  précédent ,  mais  assez  cependant  pour  qu'on  le  regarde  comme  étant  une  espèce 
distincte.  U  Paradomirc  préhensile  de  (piehpies  auteurs,  et  en  particulier  celui  d'Hardwicke, 
en  est  une  vari('té  constante,  originaire  de  l'île  do  Java. 

Il  faut  en  rapfirocher  les  espèi  ;  s  suivantes  ; 

l'AM.\i)oxi;iir;   j.i-.lc.opk  {Parfidoxiiriis  /euroims,  O'fiiliiv),  de  l'Inde  continentale  ; 

I»MiAi)oxiMih:  no\i)Ai\  (rnrado.riirm  liondor),  ipie  Itlainville  a  décrit  sous  le  nom  d(; 
Mvinra  Uomlnr.  Il  est  du  Bengale  et  du  ^épaul. 

I»  Ml  A  DO  XI  m:    Di-s    Pn  II.  II.  PI  m:  s   {Paradoxurus  Philippensis .    Temminck). 

PAUAnoxcHK  sovKix  {PinYido.ninis  selosits ,  llomhron  el  Jac.piinot^,  d(- Céivnn. 

PvHvnoxniK    ckint  (Panido.rnrns  sli(f,n/ilir!,>i ,  'l'euimiuckK  di-  lînnu'M 

l.p   P\n\nnM  liF.    i.oni.  (/',7,w/o,n/n«  mnm,,   F.  Cuvier) ,  établi  sur  un  jemw^  oxem- 


38 

1>1 


oiiDRK  DKs  cvinnonKs. 


liliiiro  i|iii  a  fnil  autrefois  |iailio  des  collections  do  Séha,  est  l'une  des  espèces  du  même  «enre 
au  sujet  des(|uelles  la  science  attend  (encore  des  explications.  Son  peiajii>,  (jui  est  d'un  fa\ne 
doré  uuifornie,  a  peut-cHro  c'ti)  décoloré  par  suilo  de  son  lony  séjour  dans  l'esprit  dts  vin, 
et  sa  patrie,  ((u'on  suppose;  être  Ceviini,  est  restée  jusepi'à  ce  jour  incertaine.  M.  (irav  le 
resardo  connue  ('tant  lu  Vircrru  Cci/hiiiica  de  Pallas,  et  il  le  réunit  en  même  temps  au  Prirn- 
r((u-iinin  Pliilip/wiinis  (h'^l,  Teniniinck;  mais  cette  association  ne  nous  juiraît  pas  démontrée. 
Le  Paradoxure  de  (leylan,  (pii!  l'on  voit  iui  Musée  britamiiciuc,  est  d'uu  roux  plus  l'oncé  ipie 
celui  décrit  par  F.  Cuvier, 


C  i  n  \  itn  \  I  m    >M  si.ti  r ,   lu  tli'  i;i\  U'I. 


„i     1 


)  'M  •: 


2.  Le  K'eiiro  P\(il  M  \  de  M.  (iray  ou  Aiiihliudoii  de  W.  Jourdan  rt'Uiiit  «pielipies  espèces 
de  Paradoxures  dont  les  dents  molaires  sont  plus  (''paiss(!s  et  ont  leurs  tuliercidos  (Micore 
jilus  énioussés  que  celles  dont  nous  venons  de  parler,  dette  disposition  est  surtout  évidente 
dans  leur  avant-dornière  niulaire  supérieure  et  dans  l'intérieure;  t|Uoiiiue  celle-ci  réponde  à 
la  carnassière,  sa  forme  diffère  peu  de  celle  de  la  vraie  lulierculeuse. 

Le  1V\I!  ADoxuiiK  i.KLcoMVsr  \\  {Parftdojiinis  Icuroitii/nta.r,  (iray),  ipii  répond  à 
Wiinbliodun  (lord  do  M.  ,Iourilan,  est  pres(pie  enlièreuicnl  d'un  brun  i'auvo  doré. 

Il  lialnte  les  îles  de  Sumatra  et  de  liornéo. 

On  peut  aussi  placer  dans  la  mémo  division  : 

Le  l'An  ADOxi,  KK  masqi''-  {P(irtidu.vi(nis  Itirvalus,  (iray),  (pii  est  fauve  sale,  avec 
une  tache  lilanclie  sous  ['(v'û  et  une  bande  do  même  couleur  sur  lo  milieu  do  la  tête.  Cette 
espèce  habite  la  réj^ion  liimalayenne. 

liO  Pahadoxiiu;  \  ruois  w.wnv.s  {Paradoxiiviis  Iririrgaliis,  {'tii\\)  a  le  pelage  brun 
avoo  trois  bandes  uoires  incomplètes  sur  le  dos.  Sa  fari^  est  noire.  Il  est  de  ,f,iva  l't  de 
Sumatra,  oii  il  fréquente  les  monta;;nes. 

Le  Paiiadoxi m;  ni;  (liiA\  {P(iradoj'iti%',s  (ira;//,  IJennett)  a  la  bande  du  ne/,  moins 
distincte  ipie  le  Mas(|ué  et  lo  polajio  «ris  enfumé,  (l'est,  comme  lui.  nu  Animal  du  \'ép;iul.  il 
paraît  en  même  temps  voisin  du  Paradoxure  doré-  di»  V.  (luvier,  et  M.  'l'cinmim  k  le  réunit 
au  Paiiiduxure  masipu'.  ;ijn>i  <pio  le>  Poradd.runis  lnni(jr:r  et  ^'ifnl(U-s>s. 


rnilM.K   DKS   MVI'.IIIUDKS. 

liiie  autre  Pspèroostlo  l»AiiA„0M,u.:   n  •(>'(;  n.n  v  ^/'«mA,r»m*  07,7%/)  .1.' 
(.•■Ile  csptVc  ost  ésal(«nu'iit  asiiiti(|ni-. 

.(iliNRK  HÉMKiAI.K  {/fi'»iif/fdu.i,  ioimhm).  fl  a 
lie  l'analogie  avec  les  Paradnxiiivs  cl  avec  les  IJnsaii-s, 
mais  ses  dents  molaires  sont  prosfiuc  aussi  omnivores 
que  chez  les  premiers  de  ces  Animanx,  tandis  (|uo  celles 
des  seconds  sont  très-insectivores;  les  trois  dernières 
molaires  supi'riuures  sont  èlarsiies  et  elles  ont  (piel(|ne 


M.  Kniser. 


«^ 


Dors   I,  '  Il  I-' M  1 1;  u.K,  sniii'l.  nu' 


Ti'  f  !■    h' Kl' M  II,  »i.F,   l/>  il,'  (rrnnil 


losseml.lancc  avec  celles  des  Otocyon;  la  carnassière  inf.'.rif.ire  a  un  lalon  consi.léral.ie  .-t 
ses  pon.les  antérieures  sont  surbaissées;  la  tnl.Mrulonse  de  la  mê.ne  mAchoire  est  pr..n„rtii.n- 
Mell(Mnent  plus  forte  que  cl.ez  les  autres  Viverri.lés  ;  la  ,p,oue  n'est  pas  prenante 

Llli:M.r.A,.K   ZKniu::   (//c,«/i7«/".9  ^"/'/v,.  Jourdan) ,  ,p,e  M.   S.   Muiler  appelle   Virorra 

•loxmes  et  des   Ln.sangs,  mais   plus   semhial.le  à  ..euv-ci  par  sou  n.ode  de  coloration 


ues  espèces 
ulcs  encore 
)ul  évidente 
•i  réponde  à 


ne/  moins 
II  Népaul.  il 
ck  le  l'éunit 


yAvi 


l.'ÉMIl,  -.1  K     ziHHi  ,     1/(1    rt,.   Bi 


Vdllll 


I    :l 


M  1  ri 


10 

Il  (!Sl  failVO,  lUtH' 


(HII)HK   l>i:s  CMJMNOIIKS. 

tics  hiiri'cs  l(iii;.MlU(liiinl(!s  sur  la  UMc  et  sur  les  cnliVs  du  cou  ;  il  ci\  a  auss 


(îo  Iraiisvcrsalcs  depuis  l"(icci|Mil  jusiiu'à  la  (.ronpo;  la  i)rciiiicrc  partie  de  sa  (jucuc  est  lucoin- 
pUHcniciil  aiuieléc;  le  rcslc  est  liruii  luiirAli'c.  Sou  corps  a  0,12  cl  sa  ijucue  0,:iO. 

Cet  Auinial  paraît  u'cxistcr  que  daus  l'île  do  Honiûo. 

(ÎICMAK  ElPLkMK  [lùiplcirs).  M.  Do.vère  a  ctalili  sons  ce  nom,  mais  en  le  raufieant 
parmi  les  Insectivores,  un  «enrc  ipicje  rcfiarde,  avec  de  hiaiuville,  comme  devant  Atro  (ilacô 
parmi  les  Carnivores  viverridés.  Il  est  diffitiurade ,  peiiladactylo,  nssoz  élanct^  dans  ses 
formes,  iiuoique  lias  sur  Jambes.  e|  pourvu  tl'uue  (lueue  un  peu  plus  loucuo  ipie  la  moitié  du 
corps. 


EiiMiiiK   m;   (ioi-nor,    I ;.'>  i|i>  sniml, 


l/Animal  tvpe  de  ce  ponre  est  l'Ei  i'i.i:iii:  \)v.  fiornoT  {lùipUves  Oondoli! ,  Hoyère  . 
V.  mime  le  Crypioproctc,  il  est  de  Madapiscar,  et  ou  ne  le  connaît  de  même  ijue  par  un  s  mi! 
l'Nemplaire  ipii  n'est  pas  adulte.  Cet  exemplaire  a  été  rapporté  par  M.  .Iules  Coudot. 


Ciiwr    II   hF\i-    hi    É  ■  i:i  l'i  r  lu:    iiB  OoriioT,    Biaml     nul 

Son  ciâi.e  se  rapproi  lii-  di'  lolui  des  (ieneties  par  la  forme  ^éuéiale,  niais  il  est  plus  ainpio 


f 


I  ;  il  on  a  aussi 
icuc  <.'st  incoiii- 

ou  l(^  l'aiijicniit 
•vaut  <^tro  placi! 
aiici'"  dans  ses 
110  la  innilié  du 


■■'■%': 


# 


^ri» 


|U(!  liai'  un  s'iil 

[J(tU(li)t. 


in  s  I  ^    II):    s  i  MU  MU,  ((riinil    iml 


i's(  [lias  aiiiplo 


r  wiiLM'i  iH-s  \  i\i:iinii)Ks.  41 

ilaiis  la  ivKioii  iH'fUpW)  par  1(3  et'rvoau ,  et  la  face  est  plus  cfliléc.  On  \  coiiiplo,  ouliv  les 
incisives  et  les  canines,  en  iinnilire  onlinairc,  -;  nifilfiires,  mais  il  piiraîl  revliiin  ipi'avec  l'A;;!'  il 
en  aurait  paru  une  de  plus  i\  cliaipii-  niiV-lioire.  La  riiMUiiènic  molaire  inférieure  est  une 
carnassière  assez  semlilalde.  dans  ses  ()riiieipales  parlicularités,  à  ce  (jue  l'on  voit  dans 
certains  carnivores,  priiici|)alement  dans  les  Cenettes,  et  il  est  proliablo  (\\io  la  dent  ipii 
vient  après  elle  dans  la  luAchoire  d(!s  adultes  est  une  tuherculeuse,  Los  autres  molaires  ont 
è,!,'alemoiit  luio  fin-ino  assez  particulièn',  mais  (pii  ne  contredit  pas  les  affinités  ipio  ikmis 
attrihuons  à  cet  Animal,  et  ip» ,  tout  eu  indiquant  une  tendanco  insectivore  dans  le  réffinio, 
ne  nous  seinlile  pas  autoriser,  non  plus  cpie  les  antres  caractères  zoolo^'iipios .  le  classoment 
de  l'Kuplèn!  dans  l'ordre  des  Insectivores  véritatdes. 

L'Kuplère  de  (loiidol  e^l  lirun  fauve  en  dessus,  plus  pAli-  en  dessons  on  même  bJanc 
cendré.  I  ne  li'^ne  noire  transversale  passi-  an-dtissus  de  ses  é|i;iul(is;  sa  tailh;,  lorsqu'il  est 
Milulle,  doit  approcher  d(!  celle  du  I>utois.  Son  pela);e  est  plus  serré  et  plus  en  lionrre. 

(iKMUO  \AM)I\II<;  {\(iwliiu(i.  Cm).  Tormo  générale 
(les  Paradoxuros  mais  plus  élé'^finte;  molaires  if;  l.vs  deux  lu- 
liercnleuses  su|)érienres  plus  [letiles  ainsi  (p>e  rinférieure  ;  la 
carnassièro  inférieure  a  deux  ailes  Irancliantos  on  avant  ot  »in 
lalon  postérieur  assez  court.  Ses  deux  ailes  rappellent  assez 
liien  celles  de  la  même  dent  chez  les  Chats,  mais  la  seconde 
l'st  plus  épaisse  ol  le  lalon  (pii  la  suit  lui  donne  aussi  des  l'ana- 
logie avec  celle  dos  Mustélins. 

l.eN.wniMi;  \  i)i;i  x  maiioii-s  {Nfimlinio  hii)olala,(]rt[\), 
qui  a  re(;n  aussi  le  nom  de  Paradoxnre  d'Hainiltmi  ,  est  la 
mémo  espèce  (pie  M.  Tonuninck  avait  plus  anciennement 
décrite  sous  la  désignation  do  Pnradonirm  hiiiolnta.i ,  dans  ses  Monoprnphios  de  Mammo- 
logie.  C'est  un  joli  Animal  à  polago  doux,  hrun  piqueté,  à  taches  dorsales  noires,  et  dont  le 
cou  est  maniué  par  deux  raies  do  la  même  couleur;  sa  quone  est  anufdéo.  Il  a  la  taillo  d'une 
Cenelte,  est  «rimpour,  ot  ses  onjjh.s  sont  à  demi  rétractilos.  Sa  patrie  est  l'Ile  de  Fernando- 
l*i\  ot  la  cùto  (\(\  (iuinée. 

(ilCMlic  CHYPTOPHOCTE  (Cwtoprocto,  WmwH).  M.  Telfair,  résidant  à  Maurice  (ll(! 
de  Franco) ,  avait  reçu  .le  la  |i;irtie  sud  de  Madaf^ascnr  lU!  Mammifère  d'une  espcro  fort  sin- 
j;nli(''re,  (ju'il  onvova  à  la  Société  zoolo;ii(pie  d(!  Londres,  et  dont  feu  M.  nennett  fit, 
oi;  (.S:j:5,  un  ficnro  particulier  sous  le  nom  qu'on  vient  de  lire.  Co  Cryptoprocto  est  un  Carni'- 
vore  oxiériouromont  assez  seml.lahlo  aux  Félis;  co  «pii  est  d'autant  plus  curieux,  <pie  nulle 
ospèce  sauva.iîo  du  la  famille  des  Chats  n'a  (^coro  été  sifinah'o  parmi  les  Mammifères  appar- 
tenant à  la  même  population  (pie  lui.  Ses  moeurs  no  paraissent  pas  moins  san^juinairos  (luu 
celi.is  d(.  ces  Animaux,  ot,  suivant  M.  Telfair,  (pii  l'a  possédé  on  vie  pendant  .piel.pie  temps, 
Il  est  d'un  caractènï  très-farouche,  doué  d'une  force  musculaire  considérahlo,  (pioique  de 
petite  taille  et  très-léger;  ses  ongles  sont  rétractilos.  Son  corps  long  et  voiUé,  sa  (piouo 
allongée,  sa  t(Me,  .pii  est  arrondie  contrihuont  encore  à  la  ressemblance  que  nous  indiquons. 
Il  a  dos  glandes  anales  odoriférantes. 

Cette  espèce  a  reçu  le  nom  de  Cnv ptoi'Hoctk  Fi::noa.:  {Cryptoprocta  feroj-,  nennett); 
nia.hourousomont  on  no  la  connaît  encore  quo  par  1.!  seul  exemplaire  do  M.  Telfair.  (Juoi.iue 
oolui-ci  soit  encore  jeune,  il  a  Ui  pouces  de  longueur  pour  1(,  corps  et  1 1  pour  la  queue  Sa 
couleur  est  ronssAtro  comme  celle  de  plusieurs  espèces  du  genre  Félis;  son  intestin  possède 
un  c«-cum  long  d'un  pouceot  demi.  lîennett,  tout  en  reconnaissant  les  affinit.'s  do  ce  nou- 
veau Mammifère  avec  les  Félis,  l'a  plac,-  parmi  les  Viverridés,  et  cette  opinion  paraît  fondée 
KO  Aandinio,  (pu  reproduit  quoLpies-uiu-s  <los  parlicularités  du  Crvptoprocto,  nous  semble 
"»^"i«'  lo  raltadier  d'une  manière  plus  intim..  à  l'onsomble  do  ces  Animaux. 

Le  crAiio  du  jeune  Crvptoprocto,  (pie  l'on  possède  à  Londres,  a  0.08.  !l  est  un  peu  plus 
il"  l'AnriE.  g 


4 


42 


I    !  I 


oniMii'.  i)i;s  (;\ii\i\oiii;s. 


iilloii^v  (|iii'  crliii  d'iiii  (lliiil  (liiiis  sa  paiiic  l'afiiilc,  ce  i|iii  lionl  surtuiU  au  plus  Rraïul  dt-vcloii- 
pi'nioiil  (les  os  IVoiitaux  ot  dos  maxillaires.  Son  clianfrpiii  est  plus  JarKn  qu'il  un  IVsl  iialiilucl- 
li'ini'iil  dans  ii's  Viv(M'i'ins,  mais  mains  homl.r  <|it(' clicz  li«s  Ki-lis  cl  piiurvu  ii'inn>  a|)i)|i|ivs(î 
|)nst-nrl)itair(' assez  rnanpiée.  De  même  ipie  dans  les  Viverriiis,  el  contrairemeiit  à  ('(Miui  a 
lieu  chez  les  Manf,'ousU)s,  l'apopliyso  orliitaire  de  l'os  zyjromaliipie  est  presipio  nulle.  La  den- 
lilion  est  encore  incomplète;  c'est  un  mélan^re  de  celle  de  l'adull(>  et  du  jeuni*  )1j,'e.  J'en  ai 
donné  la  description  dans  un  article  du  Diclminnivc  iiiiircrsvl  d'Ilixtoin'  iiatiircllc ,  I.  IX, 
p.  1.35,  et  elloost  représentée  dans  VOntrof/mp/iic.  Los  molaires  do  lait  y  sont  au  nombre  de 
i;  comme  dans  les  autres  Mverridés;  la  carnassière  inférieure  n'a  (pi'un  faillie  talon  postérieur, 
ce  (pii  est  en  rapport  avec  les  inslincls  carnassiers  de  cette  espèce. 


^% 


tutiv^'-i 


Cm  r  .  ornciirt    rpnnr.r,    l'7  ili'  snml. 


Jlennetl  s'était  denian<l.'  si  lo  fliyidaproele  no  serait  pas  le  même  Animal  (|Ue  le  Paradoxure 
doré  de  F.  Cuvier,  mais  Texamen  du  crAne  de  ce  dernier,  (|ui  était  éfralement  un  Jeune  sujet, 
dissipe  tous  les  doutes  à  cet  éy:ard.  Ces  deux  Animaux  rentrent  hien  év..ienunent  <lans  deux 
genres  difft'reids. 

CKMU'  HASSAKfS  {nns.iorl.1 ,  Liditenslf^in).  Le  corps  est  vermiforme  comme  celui  des 
Mustélins.  11  y  a  j;  molaires  dont  deux  paires  de  tubercu- 
leuses su|)érieures  et  une  inférieure:  le  talon  de  la  carnas- 


(  IHM!   ipk    II  (S 'i\ lus.  •').')  ,1l<  Bninil 


Utvr-   i.F   Itt-i^t 


«1:1,  içr.nnit.  nat. 


KAMILLK  l)i;s   MVKIiniDKS.  43 

si(T.!  iiiféri.-iiiv  est  (issoz  fort,  H  l(.  tiihciviil.-  iiil..rii.)  .le  In  .siipHicuiv  est  roiif.nv.'.  par  uiio 
!-Hilli(-  .liri-.'c  cil  imihv;  I,.  p.milDiir  .le  l'iimis  rsl  orciipô,  cmiirno  ..•1h7.  Ii-s  .Mim;^()iisl(.s,  pur 
uno  pliKiiiK  srcn'tricc  de  loriiK!  ciiviilairo  h  lu  siiirnr.'  du  l(ii|ii(>ll(!  dûhoucliiMit  les  doux  toinliiils 
des  Kliiiidosodomiitcs,  DotouH  les  Viiimiuix  )iiiim<:aiiis,  I.'  Ilassaiis  rsl  le  seul  .pii  siM-approrlir 
aillant  des  Viv.'rrins  et  des  Maii^'oiistcs.  cl  il  claMit  pour  ainsi  diro  uni)  tninsilion  entre  ces 
deux  trilms.  Ou  n'en  connaît  (|ii'iiiie  seule  cs[ièce. 

C'est  le  Bassamis  iiusk  [llamiris  ii^^hiln ,  Liclitcnslciii) ,  Mir  lequel  nous  avons  donné  de 
nouveaux  détails  dans  la  partie  /ooloni(|ue  du  voyage  de  la  lUnùlr.  1!  a  de  la  lessemhlance 
avec  le  Marte,  et  plus  encore  avec  la  (ieneltc.  Il  est  |,'ris  ftuivo  sur  tout  li-  corps  et  sa  i|ueue 
est  iiianiuée  de  liuil  amicaux  iioinUres  incoiiiplcts, 


*■   .oi.  Sn./..  "^:  >.-  ■•     \\  ;  -lit*  ■  ¥ 


.'^^.--rl—.ZV^H'^-''  '  ~~~ 


r  As>  \  nr>   m  >r ,    (  I',   .],.  ti-tnuK 


Ce  Carnassier  liahite  le  Mexique  et  la  Californie.  Au  mois  d'.nril  iHôi,  la  iiiéiia-erie  de 
{eycnt's-Park,  à  Londres,  en  possédait  un  exemplaire. 


ime  celui  dei 


TIUI5U    DKs    MANCUISTLNS 

Les  Mangoustes  {:\l(!»gi,i,li,iri) ,  ^n  ont  pour  t.vpe  ricliiieunion  ou  Hat  de  Pharaon,  sont 
.les  Carnivores  d'assez  petite  taill<-,  lias  sur  jambes,  vifs,  rasant  pour  ainsi  dire  le  sol  lors- 
qu'ils mardient.  Le  corps  et  la  (|ueuo  de  ces  Animaux  sont  alloiif-és,  et  le\ir  pelage,  en 
général  soveux ,  a  l'apparence  ti(|ueiée,  ce  (jui  résulte  de  la  présence  sur  la  plupan'cles 
poils  d'anneaux  différemment  colorés.  Leurs  doigts,  .|ui  ont  des  griffes  plus  ou  moins  lon- 
gues, mais  nou  rétractiles,  sont  en  général  au  iiomlire  de  cin(|  en  avant  et  en  arrière.  Chez 
qiicl.jues  .>spèc:'S  il  n'y  eu  a  (pie  .jualre  en  arrière,  ou  même  aux  deux  paires  de  iiiemhros. 
Les  Mangustins  n'ont  pas  rinlclligcnce  Irès-dé'veloppi'c  el  leur  cerveau  e^l  peu  volumineux 
quoique  assez  alloniié'.  ' 


Leur  irAne  est  remaïqn.ilije  pdi-  j,.  u;fnn,\  ,\ 


eveloppeiiieiit 


apophyses  po>t-nrbitaires 


-  -à 


il 


44 


OUDMK  DKS   (:\n\|\(>|IKS. 


iiiférii'iii'cs  t'I  sii|ii'iii>urt's,  riui  iicimnt  iik^iikî  (Mro  asHc/,  «l'aiiilKN  |Miiir  se  icJDiiiiIro  (>l  comiili't.T 
iiiiisi  lt> (((ich" lins (irliilt's;  les  iiit^iucs  ii|iii|.|iy.s(,'.s  sont  iiii  toulniirc  riiiliiiiciitiiiivs  m  milles  vUtu 
los  VIvoiTliis.  Il  y  u  3  ou  plus  liiiliitucllfiiuHil  ;i  imtliiin's;  lo  (iiloii  de  la  ciinuissicic  siiiiéiicun! 
est  IriiiiiKiilaiiv  cl  aiiIrro-iiilcnÉf;  lus  iloux  aiTii'ri'-niolain's  i|ui  suivent  sont  |)lus  larges  i|»(> 
ItiriKues;  la  caniassiùre  iiifénenre  a  liiiis  imiatcs  en  avant  el ,  eu  an'ière.  un  talon  |ieu  cou- 
sidûrahlf;  la  luherculeuso  do  la  nu^nie  un\(lioire  est  en  «éuéral  iiTéKulii'ieiiient  (inadiilatére, 
l,os  (ulK'irules  (|u"on  lenianjue  à  la  suil'aco  des  dents  nu)laires  des  Man«oust()s  sont  assez 
rolovés  et  ils  judi<|U(>ul  une  tendance  hieu  nianiuée  vers  le  régime  insectivore.  Kii  effet,  i|uini|ue 
ces  Animaux  uianKenI  de  la  chair,  ils  aiment  aussi  les  lusectes  ;  les  o'uls  constituent  t'tiale- 
nient  une  partie  importante  de  leur  alimentation. 

l-es  Miuigoustes  ont  l'intestin  pourvu  d'un  petit  c.ecnni,  el  lem-  anus  s'ouvre  au  milieu 
d'une  |)l/i(|U('  circulaire  composée  d'un  «rand  nondire  de  follicules  sccréleurs  rpii  n'pandenl 
une  odeur  iiuis((uée.  Cu»  Animaux  sont  ù  domi-nocluruos.  Leurs  nombreuses  espèces  sont 
répandues  en  Mri.iuo,  dans  los  parties  méridionales  de  l'\sii«,  dans  plusieurs  des  (les  de  la 
Soiid(;  el  à  Madagascar;  (ui  en  a  siy:nalé  une  dans  li;  midi  de  l'Kspatçne,  mais  elle  t'st  (encore 
peu  connue,  on  peut  ml^me  dire  douteuse.  Nous  ou  repurlorous  sous  le  nom  de  Mangouste  de 
Widilrington,  qui  lui  a  été  imposé  par  M,  (ira.v. 

La  considération  du  nomhre  des  doigts,  celle  de  la  nudité  plus  ou  moins  entendue  des 
pieds,  la  fornude  dos  dents  luoluires,  l'apparonce  générale  du  corps  ont  permis  d'élalilir 
plusieurs  genres  iiurmi  les  Animaux  de  cotte  trihu.  \ous  les  énuuiéreroiis  successivement 
sous  les  noms  de  .V«(7frt/c,  JMcuyah-,  Cyiiidin,  Maiif/nnxir  (svnonyme  iYlcItiwniiHiii,  llir- 
jimlen,  etc.)  et  aitidk's:  cos  derniéros,  (|ui  ne  vivent  i|u"à  Madagascar,  compronnont  plusieurs 
subdivisions. 

(iK.MUv  SI  HillATK  (iV/- 
riaifu,  Dosm.).  Ce  genre,  (pii 
répond  à  e(!lui  dos  Wiyzwna 
d'Illiger,  comprend  une  espèce 
de  Mangouste  dont  les  pieds 
ont  (|ualre  doigts  on  avant 
aussi  bien  (ju'en  arrière,  dont 
les  ongles  sont  longs ,  le  mu- 
seau effilé  et  les  molaires  au 
nondiro  de  },  <lo  forme  épi- 
neuse. 


CiiiM  \<t  MnicuF,  2;.'l  de  «rvinil. 


l'tM--  iif:  SvHlc\r^ ,  mniuf    n<i' 


Le  SunuiATi-;  tk ni  VDAcrvM,  {Siirivala  Mradaclyl,,) ,  <iiu'  Linné  a  inscrit  sous  le  nom 
de  \irrrra  tctmdavhjla ,  est  d'un  gris  fauve,  tiiiuelé,  ayant  le  bout  de  l.i  .|iieu('  iiojr  et  des 
bandes  fauves  transversales  peu  apparentes  sur  le  dos.  Son  corps  a  0,:52  et  sa  (|iieue  (t,20. 
Cet  Animal  lialiile  l'Afrique  australe;  il  répand  une  odeur  désagréable. 

(ilîNUii  l{|)i::()GALK  iUdeofja/o,  Péters).  Quatre  doigts  soulônient  à  .clia-iue  pied; 
molaires  I;.  M.  Péters  en  signale  deux  (espèces ,  l'une  et  l'autre  propres  à  la  Mozambique,  e( 
qu'il  nomme  Meof/a/c  crasskaudala  el  Ihlmyah'  piim  dans  sa  Mammalogiis  mozambiipie.  ' 

GlCNRii  CANICTIS  {C>/invtis,  (»'(iilby).  Doigts  au  nombre  de  cin(|  aux  pieds  de  devaid 
et  de  (luatre  seulement  à  cm  ,  d,.  denière.  C'est  l.>  même  caractère  qui  avait  aussi  comluil 
M.  Ls.  Ceolïroy  à  établir  ce  genre  et  ù  lui  donner  le  nom  de  Ci/iioims,  signiljanl  fiieds  de 
Ciiieii.  Les  molaires  dos  Cynictis  sont  au  nouibro  de  l. 

Gomme  les  Suricates  et  les  «déogales,  les  Cynictis  sont  \lncains.  On  en  connaît  trois  .>u 
quatre  espèces. 

Le  Cynictis  a  pinckai:  {Ci/iiirlin  iwnirillalus) ,  (jur  (i.  Cuvier  a  le  premier  signalé 
sous  le  nom  i\'//,rpr>.l,'ii  /H.iiirillohi ,  est  aussi  la  Mfnif/imlv  de  l.n'inllnnl  (\.  Smilli)  et  le 
Vynklio  dcStccanim:  de  M.  0'(;il|.y.  (:'e,i  nu  |„iit  Aiiimal  U  M  ;:iaci(ux,  à  p..|ag.>  roux  i.une 


I'\MILLK   DKS   VINKIiniDI'S. 


m  cl  ('t)iii|i|('ti'r 

iill  liiillt's  i:|i<'/ 
icic  su|n'Ti<'uro 
•lus  liirRcs  i|ut> 
aldii  jirii  COU' 

I    (|llrll||'ililt(''t'C, 

lies  sont  (issp/, 
effet,  (|iii)ii|iir 
stilut'iil  c'tiiili.'- 

ivi'e  (111  iiiilicii 
(jni  n'paiiileiil 
s  cspùcos  SOlll 

(les  Mrs  lie  lu 
l'Ile  esl  (Mii'ui'e 

Miiiigouste  lie 

i  enleiiiliie  îles 
;rinis  dVtiililir 
uccessiveineiil 
u'UiiKm ,  //('/■- 
iieiil  plusieius 


46 


t  sous  le  niiin 
Ile  imir  et  des 
il  queue  (►,20. 


iiiiiiît  trois  ou 


Siiiilir)  cl  II' 
Me  ntiix  laihe 


fdililemt'iil  liijiiité,  ilout  les  lluiics  imssuiit  iiii  fauve  IdaiieliAtre  e|  ijoiil  la  i|ueuo  liioii  fouriiio 
esl  lenniiiée  de  lilain';  elle  a  (►,2.'>  et  le  coips  (>,.»:».  Le  coi'iis  n'est  pas  aussi  hos  que  eejui  dt'S 
MaiiKoiisles  ordinaires  et  il  esl  iiinjns  allongé.  Ce  Cynielis  vit  dans  les  |iarties  eeiilrales  de 
l'\fri.|ue.  Le  vovaKour  franeais  llelalande  esl  un  des  premiers  i|iii  l'en  ail  ra|i|H.il.'.  Le  CyiiicHà 
O'dilhij  de  M.  Siiiitli  [luriitl  iMre  de  la  iii^iiie  e^pèee, 


CVMiciis   (   ustïAii,  I/O  if  granU. 

Les  nii'inos  cnruclèros  gt5aéri(iues  so  retrouvent  dans  lo  Cïmctis  mkl.wi  iii:  [Cyiiiclis 
iiielditiim ,  Martin)  ,  mais  avec  un  pL-lagc  presque  liai  et  du  noir  au  bout  de  la  queue  au  lieu 
de  hiaiic.  (lelui-ci  est  de  Sierra  Leone. 

i\l.  A.  Smilli  domie  la  figure  el  la  doscript'on  d'un  Cyiiiclis,  moins  dil'IiVeiit  du  IV'iiieillé, 
sous  II'  nom  de  Ci/iiirlis  Irpliirns. 

(IKMIK  \l.\\(i(H  STK  {MuiKjmla,  (i.  (Juv.).  Les  Mangoustes  sont  des  Animaux  do 
rAlrii|iie  ou  de  l'Asie  méridionale,  à  corps  et  queue  incsque  toujours  foil  allongés,  idiis  ou 
moins  lias  sur  jambes,  ayant  le  pelage  fortement  tiqueté  el  dont  les  dents  molaires,  au  iiom- 

hre  (le  '-'  ou  de  -.  ont  leur  couroime  émmissée 


PfMlItnx    11,-    )Iivr,ni;iF    Cl^    M>n\i-    i,    i.  r    Mtsr,,n<iF     iMlXFijmN 


lïi.inil    rat. 


40 


OUDIU-:   DKS   (;AHM\()|tKS. 


■  i# 


^i  15 


.lans  corlaiiirs  espè.-o.s ,  ou  au  onlniiro  rclevéo  par  .los  points  plus  saillants  dans  cortain.s 
autivs.  L,.urs  puMls  ont  constamment  cin.|  ,loi;,ts  on  ani.Vo  .■onunc  en  avant.  Dans  uno  Man'- 
Koust.  .0  I  VlKcri..,  .,uo  nous  avons  .liss.Miu.... ,  rint.slin  •■vî'U-  avait  .in.,  pie.ls  vUWnn  .l.- 
lun;;  .■!  lo  jfros  inlostin  un  pie.1;  le  cœcun.  mesurait  un  pou.-e  neul'  lij,n,.s.  (>t  \nimal  avait 
-luatn.  panrs  .!.■  n.an.ell.vs,  ,lont  trois  ventrales  ,4  u.,e  p,.,.torale.  Il  avait,  .nmune  les  autres 
Manyuslms  .pn^  j  ai  |.u  ...vannn.T  au  moment  ,le  leur  m.,rt,  u.u,  pla.p.e  crvpteus<>  autour  .1.' 
I  anus,  et  sur  eette  pla.iuo  .léboucliaient  les  oriliees  .les  .huix  p.-tites  po.'lies  o.loranfs 

.■s  pro,,ortmns  .lu  crps  .les  Alan^^oustes,  la  .lislrihulion  ,1e  leurs  couUmu's .  vW.,  p..r- 
meitenl  -letabhr  plusieurs  .livisions  parmi  les  n.m.breusos  espèces  .,ui  rentrent  .lans  ce 

1.  Les  le  11  M.;,  miks  (Mmwma ,  ls.  (leolïr.)  ont  la  partie  .lémuDe  .lu  lars..  n  .lu  carpe 
nun.s  l.,ngne  ma.s  plus  iar,.-  .,ue  les  autres  «ausousles;  l..ur  pouce  e.t  plus  rel.l.!  et  leur 
..  agc  Plu.o    .lace  .,ue  ti.,u,.té;  elles  sont  aussi  ,„uins  bass..  sur  ja„U>es.  ()..  ne  l.-s  ohs..rve 
'|u.  .la  s  1  Afn.jue  mterlrop.cale;  il  n'est  pas  certain  .,u'il  v  en  ait  plus  .l'une  esp.'-ce. 

'I'  a  la  plus  ,ran.le  partie  ,1."  sa  .|ueu..  est  blanchâtre.  Le  .-orps  à  0,10  de  lon^  ..f  la  .|u,.ne 


51.»  M.  (M- s  II-     I     PC  Kl  t.    IIIIMIIIK,     l/li    il,.    j,|iiii,| 

l/lciiNiu  M  ,,..   VUU.SCKN  r.  [Icluicunua  alln.cn,.^  ls.  (ieolTr.)  esl  établi.,  sur  r..xa,neii  .1,. 

uel.  ues  individus  ori.inauvs  ,1e  Don.ola  ou  .lu  Sennaar.  .,u..  plnsi.irs  aubMirs  n.:  sa., 

1- ,.  1  ..SP..CO  precleiite.  La  tdn„.  ,iis..  .,..  |.  „,,  ,,  ,,„,„,„  ,,,  „  .,..,^  ,„  .  „,„^,  ^^^^■;;;;î 

^  jL  l'elers  a  retrouv.^  le  genre  Iclineumie  à  la  Mo^ambi.,ue  :  on  le  rencontre  aus.i  à  l'oil- 


II;  MM    IVUM  s  ,(  Tcminiua  Maiiiciii  (liuisi.iuiii.iM  ,„,„...  !,i  n.ml.re'!.  r.lU Iv„-- 


rAMILLM   DKS   Vl\  KnitlDI^lS. 


47 


ClHSK    IIF    M»NC,OI'STF.    IcHiriMov ,    |   2   il,.  gmn:l, 

iivpc  ;uhvsn(\  On  lui  a  aussi  atlriluK' 


Hissait  on  on 


2.  I.cs  fcUMUMONS  ont  I.'  coi'i.s  plus  lonfi',  plus  sui'i)aiss6  ot  lour  quoun  nllonsi'o  so  tcr- 
niino  par  iiii  pinceau  noiràlrc;  \om  ppla-c  osl  fortomont  lif|uetc. 

LVsp.'..-..  la  plus  andonncmont  connuo  os(  la  M  ANr.oi'STK  iciinkimon  (  1/rt«,y;/.9<.<  ÙV/z/w- 
?«»«),  'I""t  '1  est  .hyù  .lucstiou  dans  irôro.loto,  ot  qui  vit  surtout  on  É-vpl...  Son  pela-e  est 

brun  r.>nssAtr(.,  finement  ti.iuH.'-  .k-  f,,;^  sur  tout  l«  corps  ot  sur  uouo,  «lui  so  lormiuo 

par  un  potit  houqu.a  noir;  ses  patios  sont  .l'une  nuanco  un  fmu  plus  foncée  quo  lo  corps 
(k'iui-ci  a  0,10  ol  la  qnouo  0,-15.  " 

[/Icinioumon  lialiito  la  n'-^ion  du  Ml.  ("/osl  un 
\nimal  assozôducalilo  ot  que  l'on  tient  souvent  dans 
une  es|ièco  de  doniosMcité  pour  liror  parti  de  l'ha- 
liilude  (pi'il  a  de  faire  la  cliasso  aux  Souris;  mais 
coniino  il  attaque  aussi  la  volaille,  il  a  besoin  d'être 
surveillé.  Sa  forme  allonfiéo  et  sa  démarolie  l'ont 
fait  souvoni  comparer  à  un  «ros  Hat,  ot  on  lo 
MonMi.o  souvent  linl  do  Phfirnnv.  Jl  osf  carnassier, 
aîlaiiue  los  Oiseaux  ou  les  petits  Mammifères,  ol 
manjfo  aussi  dos  Heptilos.  On  dit  qu'il  proml  Irés- 
liien  los  Serpents,  l.ps  œufs  sont  aussi  do  son  ffoftt, 

ol  il  détruit  ceux  dos  Crocodiles,  qu'il  sait  .lécou\rir 

rii-il.iiii.i,.  ,i'nn..nM-..  I      /-        1-  .  '"«niii  ..,.,.  „„..-.v^,-.  yju  lui  a  aussi  atint»u« 

•      o  ,    ;  '  <"-«^"''>"^.  "'•••"<"  coux  qui  ont  do  .randos  dimensions.  Uoaucoup 

u  0  u-s  ont  af.irme  que,  grAco  à  la  délicatesse  do  ses  formes ,  rrchneun.on      ,uvai(  s'ùtro- 

ro  .lans  I  in.eneur  du  corps  .le  ces  rodoulaldos  Hopliles  et  leur  .lévoror  los'viscères  e 

-S  '|..."  non  no  parait  juslilior,  a  Joui  .l'un  ,ra„.l  cr.'..lit  chez  les  anciens  ot  chez  les  „    - 

;:';;:n;;:::;:;r  ''^""""  ^""  - ■"'"  '-  ^^"•-"^'"-  •-^"-"•-  -'^-'<  -  ^^- 

I  l.v  j.  .lans  los  auln;s  parties  .lo  l'Afri.,uo  .les  Afangouslos  fort  seml,lal.l..s  à  ITcImoumon 
;t  que  1  on  a  cons,  erees  tantôt  comn.e  .les  espèces  à  part,  lant.M  comme  d..  simples  r"  .1 
ospoco  or.l,nanv.  ( ,.  ..s  ,le  |'M,.'.,ie  ont  reçu  de  F.  Cuvior  lo  nom  sp.'.cifi.,„o  ^  ^J^a     t 
oc-llos  .lu  Cap  coin,  dWpkulola.  Los  Fran.;ais  établis  on  Mf^.'.rie  .lonnont  •'.  t.      •'     .  «  ' 

'.'  .;om  .10  ..,o„,  qui  apparlion,  aux  Anin.aux  nn,..ic,dl;:       JT  '  C  /  ^  ^^ 
Ijarlons  a  h.  pa.o  23^   L'iu.lo  a  aussi  d..  Animaux  très-pou  .HfO^ronts,  H  ^J  n  n"  i 
Mo,uj„sla  Smdlm  .1..  M.  (;ray,  .jui  lial.ilo  l'flo  .le  Cevlan  P'i'tauliei  lo 

.,     ,„,,■,..  ^  ™,„„..,,  „,„  ,„  „„„„  ,„„i,„  ,„„,„,„  „,  „,,„, ,„.^,,,  ^  '»»■ 

1  vi^i^'::^:^  "::::::  :"r'''T  '•""""•"•■  '■'■"■'■'■  "«  '■""  ™<'r'- 

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48 


onnitK   DKS   CMiMNOnKS. 


r.orp,  0,15;  (|Uouo  0,25.  H  n'y  a  qno  ;)  molaires,  et  elles  sont  plus  fortes  que  celle  des  autres 
Manu'onstes. 

4.  D'autres  (S|um>,i's  sniil  plus  pclites  et  leur  dcnlitioa  est  plus  insectivore;  les  unes,  (ju'oii 
[1  )nnMit  iiomiiici'  des  \inis.  mil  le  corps  gris  finement  tiipieté.  Ce  sunl  des  Ainmaux  fort  élé- 
gaids. 

La  MwGOisTK  SEM^  (UtiiH/iisfn  fjrison,  mnlnrcemis .  elc.),(iui  est  do  l'Inde;  la 
MA\r.oi;sTK  caffhk  {Manf/Hsla  cifra,  etc.),  (|ui  la  représente  en  Afri(pie,  et  <iuei(|ues 
autres  espèces  plus  nu  moins  voisines  rentrent  dans  rette  eatéiiorie. 


Manoovsti;  >e5I-;,    l/fi  di'  grunJ. 

Il  eu  est  d'autres  ipii  ont  le  pelage  plus  OU  moins  roux;  leurs  formes  sont  d'ailleurs  analo- 
gues. Plusieurs  de  celles-ci  vivent  aussi  dans  l'Afrique  et  dans  l'Inde;  nous  citenuis  seulement 
les  suivantes  : 

Mancoistk  nATr-AMiciii  {Monr/iifila  liadut ,  A.  Smith),  de  l'Afriiiue  centrale.  — 
MANr.orsri-  ni-  Jwa  [Mangusln  Jnvnnka ,  K.  (lenffroy),  de  .lava  et  de  Sumatra.  —  M\\- 
coisTK  f.nih.r:  [Mnntlnsln  exills,  V.  (iervais) ,  de  Tourane,  en  Cocliindiine. 

'».  Certaines  Mangoustes  ont  sur  le  dos  des  liandes  transversales,  rafipelant  celles  des 
Huricates.  niais  plus  marquées  :  ce  sont  les  .Uinif/ns  de  lîniïon.  Ces  Animaux  sont  Africains, 
mais  on  a  cru  pendant  quehpie   temps  ([u'ils  venaient  de  l'Inde. 

Nous  les  coiniaissons  en  Ahyssinie  {Maitgualn  zclmi ,  lînppel),  i-t  au  Cap  {Vivorn 
mintf/oa,  kiempfer;  llorpcsles  fascintns,  Desmarest;  J/erpcstes  tn-nianoliis ,  A.  Smith).  Ces 
\raies  M  anooisï  i;s  \ii  \r,os  ont  le  [)elage  gris  taclieti';  une  quinzaine  de  liandes  tranver- 
sales  linuies  bordées  de  roux  se  voient  sur  leur  dos  et  sur  la  base  de  leur  (pieue;  celle-ci  est 
terminée  de  roux  brun.  La  forme  a|iproche  de  celle  des  Suricates, 

fi.  Les  M  \N(;i  Ks  {Cros/iairliiin  de  P.  Cuvier)  joignent  aux  caractères  des  Mangoustes  qui 
précèdent   Un   museau  [dus  jillongé   et   mnbile  comme  un  petit  groin. 

L(>  CiiossARoi'K  onsci  n  [Crnssorrlms  nhsciinis ,  F.  Cuvier)  est  roux  cannelle,  plus  pAle 
sur  la  face  et  ti(|ueté  de  roux  piile;  les  poils  di;  son  dos  sont  longs;  son  eor|is  a  0.28  et  sa 
(|Ueue  0,10.  C'est  un  \nimal  d'une  apparenee  obèse,  dont  le  premier  exenqilaire  eonini 
avait  été  pris  auprès  de  Sierru-Léone.  mw  ia  ente  deCuiiiée.  il  diffère  encore  des  Mangoustes 


-^* 


celle  (les  autres 

les  unos .  (jn'oii 
iiiinnux  fort  éii;- 

(le   riiido;   la 
10,  et  (|up|(|ues 


FAMILLR   DES  VIVERRIDÉS.  49 

les  plus  ordinaires ,  en  ce  qu'il  n'a ,  comme  les  Suricates ,  que  cin(i  paires  de  molaires  à 
cliaciuo  mftclioire. 

La  Mangue  est  appelée  Aevisa  par  les  nègres  do  Guinée;  elle  se  creuso  des  terriers  très- 
profonds  et  à  plusieurs  issues  ;  elle  s'empare  aussi  des  éminences  élevées  par  les  Termites, 
Son  odeur  est  fort  désagréable. 


MtNooosiE  MiNGOs,  1,5  ilc  grand.   [Voy.  pngo  48.) 


railleurs  nnalo- 

rons  sfMilcincnl 

e   centrale.  — 

nati'a.  —  Mw- 

ant   celles  des 

^ 

sont  Africains, 

Cap  (  Viverm 

\.  Smith).  Ces 

landes  tranver- 

ue;  celle-ci  est 

[langoustes  (pii 

lelle,  plus  pAle 

s  a  ((.28  et  sa 

miilaire  connu 

les  Mangoustes 

---:- 

7.  Les  l'nvv  (Hodgson),  par  lesquels  nous  terminerons  cette  longue  énumératiou  do 
\niniaux  du  genre  Mangouste,  no  comprennent  qu'une  seule  espèce,  Vlrva  cancrivora  ou 
Mt'fiubema  cancrivora  do  M.   Hodgson,  dont  les  dents  molaires  sont  en  nombre  normal, 
c'est-à-dire  5.  Cotte  espèce  a  les  poils  longs,  annelés  de  brun  et  de  gris;  son  museau  est  en 
pointe;  une  bande  blanche  descend  des  joues  sur  son  coU;  ses  pattes  sont  brunes. 

Cet  Animal  habite  le  Népaul. 

Les  Manguslins  dont  il  nous  reste  à  parler  sont  tous  de  Madagascar.  M.  h.  Geoffroy  eil 
fait  deux  genres  sous  les  noms  de  Calidie  et  Galklictis,  et  il  fout  en  rapprocher  les  Athylax, 
f|ui  sont  aussi  du  même  pays.  On  pourrait  les  réunir  en  une  seule  division  sous  le  nom  de 
(loJkVu'S, 

(ilîMliî  ATHYLAX  [Athjlax,  P.  Cuvier).  Co  petit  genre,  par  lequel  nous  commencerons 
rétudo  des  Mangustins  vivant  à  Madagascar,  paraît  avoir  1;  molaires,  mais  les  deux  der- 
nières paires  de  ces  dents  manquent  à  l'exemplaire  (|ue  l'on  conserve  au  Muséum.  L'Atliylax 
a,  comme  les  genres  précédents ,  une  phKiuc  crypteuse  autour  do  l'anus. 

L'espèce  uni(iuo  qu'on  on  décrit  est  le  Vansire  de  Duffon  {Miistda  galera  des  Linnéens), 
aujourd'hui  Atiivlax  vansire  {Athijlax  gnkra ,  F.  Cuvier);  on  pouirait  la  considérer 
comme  une  simple  espèce  de  Mangouste ,  ses  doigts  étant  aussi  en  même  nombre  que  ceux 
de  ces  \nimaux;  cependant  son  poil  est  |)lus  fourni  qu'il  ne  l'est  habituellement  chez-  les 
Ichnoumons,  à  cause  de  la  présence  d'une  plus  grande  (luantité  de  bourre.  Co  caractère  assez 
habituel  aux  Animaux  do  Madagascar ,  coïncide  ici  avec  une  coloration  presque  entièrement 
brune,  ti(iuetée  do  gris  blanc.  Les  tl(iuoturos  de  la  queue,  c'est-à-diro  les  anneaux  clairs  des 
poils  qui  la  recouvrent,  sont  plus  grandes  (pje  eelles  des  poils  du  corps.  Longueur  du  (ronc 
0,31;  do  la  queue  0,10.  Ce  Vansire  à  les  formes  moins  allongées  (juc  les  Ichnoumons  oult«» 

II"   PAUTIi:.  1 


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onimK  Di'S  r,\R\rvoRKs. 


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H         'I 


Aoiiis,  ot  sa  l'omic  ji-éiu-nik-  nipia'llc  .sonsiljlomont  colle  des  (ialiilio-;  onlinairos  qu'il  dépasse 

copondaril  tMi  (linionsioiis. 

.    (iKNRiid  VLIDIR  {(!nU(/i(i,U.  (ioolïmy).  C'est  oiicmv  un  ^^ 

celui  des  Man),'ous(i's  ,  et 
dont  les  molaires  peuvent 
aussi  f'ti'e  égalcnient  ré- 
duites à  ;;.  Les  espèces  (|ui 
s'y  rapportent  ont  encore 
le  pelade  ti(pieté.  Ce  son! 
des  Animaux  de  Mndagas- 

ear.  liiUNK  un  V.u.mr.  i.i.ânsTT,  2/.')  de  gran.I.  Dents  tie  Cuiuik  éiécote  ,  Krnnd,  nul. 

CAuniF  i::iJ:r.A\TF:  {GaUdh  eîeganfi ,  fs.  Geoffroy).  A  pelage  roux  vif,  piqueté  de  fauve 
olivacé  sur  la  tèle;  patl(>s  tînmes;  (jueue  anneiée  do  noir.  Jjongueur  du  corps  0,.S0;  de  |u 
queue  0,2">. 


llu.iiMi:   f.r.tr.ivTF,   l;."i  de  trniid 

.CxLiDiK  i;oN,:oi.oiu-:  {(.idulia  concolor,  Is.  Geoffroy).  Pelage  roux  l.run.  plus  générale- 
ment tuiuete  .nie  .lans  Tespiv.!  qui  pr.Vède;  liquetures  très-fines;  queue  non  anneiée. 

(.u.ii)n:  ui.i\ATMi:  {Calidln  olicami ,  Is.  (ii-olTroy).  l  niformément  la-un,  pi.|uelé  de 
l.uue  cl.nr;  les  tiqnehnrs  de  la  queue  plus  fortes  .pie  colles  du  corps;  cette  espèce  et  la 
pn'.T'dente  onl  l.s  mèmi-.  diiiieiisions  qn,.  ];,  Galidie  élégante. 

(iKMU.;  (i  AMDICTJS  {CnMidh .  Is.  GeollVoy).  Diffère  de  tous  les  autres  Mangustins 

';:"■  '","  '•'''^'"" * "'"i""'  'l'ii  se  compose  de  longues  bandes  longitudinales  brun<>s, 

disposées  sur  un  fond  clair  non  ti.pieté;  le  crûne  est  néanmoins  send.lablo  h  celui  des  autres 
Ammaux  .k>  la  mémo  tribu,  et  les  dents,  au  nombre  l .  ont  les  mômes  caractères  généraux  (uie 
celles  des  Galidies.  ' 

l-<  (iAMDicrrs  srniKK  {(inUdldk  sirialo),  .pie  G.  Cuvier  appelait  Pulols  si  rie,  a  été 
ii.pi.ertee  do  .Madagascar  d'abonl  par  t>,nnerat ,  et  plus  récemment  par  M.  Jules  Goudot.  Son 
pelage  est  blanc  januAtre,  varié  de  bnm  f,uu,  sur  ta  lè(,..  .t  marqué  ,],  band.,'s  lon.nludinalos 


FAMILLK   DES   \  I VEHItIDÉS. 


fil 


s  qu'il  (lépjisse 


rtr.tSTt ,  Rrnnil.   nul. 

qiiPtû  (le  fauve 
>s  0,30  ;  (le   lu 


brunes  dont  lo  iKinilire  ost  do  six  sur  lo  dos  et  de  luiil  sur  les  lombes  ;  la  (lueuo  est  en  yriiiKle 
inn'tii'  blancliAtrf,  Les  oreilles  snni  iirroudies  et  velues.  La  taille  é^'alo  celle  du  Fnrcl. 


Ij  \  1. 1 D  u:  1 1  >   M  H 1 1-.  i: 


i  di'  tniuil. 


te 


"N 


jIus  générule- 

lelée. 

,   picjuetô  di' 

es[)('i;(>  et  la 

î  Mnujïustins 
inli's  brunes, 
ui  des  autres 
généraux  que 

>•  slrid,  a  ('té 
(ioudot.  Son 
oni-ntudinalos 


AI,  (iray  signale  aussi  à  Madagascar  une  st-conde  espèce  de  ce  ^enre,  (|u'il  uomnif 
(lALiDicris  BAUUKK  {(Julkiiclin  vilUdu) ,  et  il  donne  à  son  égard  (|uelques  détails  recueillis 
par  le  docteur  Thompson.  Ce  médecin  a  possédé  pendant  six  mois,  à  bord,  cett(î  (lalidie 
vivante;  elle  était  fort  agile,  gracieuse  dans  ses  mouvements  et  com|)]étement  diurne. 

)I.  le  I).  Coiiuerel,  chirurgien  de  la  marine  fraii(,'aise,  a  également  eu  l'occasion  d'observer 
vivantes  des  (ialidictis  et  des  (lalidies,  et  ce  qu'il  a  remarqué  à  leur  sujet  muntre  (pie  leurs 
mu'urs  ont,  connue  leur  organisation,  beaucoup  d'analogie  avec  celles  des  Ichueumons.  (les 
Animaux  vivent  dans  les  bois,  mais  ils  se  rapprochent  souvent  des  liabilations  pour  surprendre 
Jes  volailles,  et  ils  entrent  jusque  dans  les  poulaillers.  Les  Malgaches,  (jui  les  connaissent 
sous  le  nom  de  Vo/dsim,  ont  beaucoup  de  peine,  dans  certains  endroits,  à  soustraire  leur-, 
Poules  et  leurs  ojufs  à  la  voracité  île  ces  petils  carnassiers.  Les  dégâts  (jue  ceux-ci  cimmiettenl 
sont  parfois  très-considérables,  les  \onlsires  ayant,  connue  nos  Putois,  l'habitude  de  saigner 
tous  les  Oiseaux  (prils  trouvent  dans  une  basse-cour  pour  les  abandonner  de  même,  a|)rcs  eu 
avoir  bu  le  sang  ou  mangé  la  cervelle. 

Ils  ne  sont  jias  à  l'él.il  sauvage  dans  l'ile  lîourbon,  mais  on  les  y  jiorte  (piehiuelois  et  on  se 
plaît  à  les  tenir  dans  les  habitations.  Il  est  facile  de  les  conserver  dans  un  état  à  peu  près  com- 
plet d(^  domeslicit(!.  Vu  rapport  de  M.  Cotpierel,  rien  n'est  curieux  comme  la  gentilles.se  de  ces 
Animaux,  et  leur  légèreté  est  réellemi'nt  étonnante.  Sans  cesse  eu  mouvement,  ils  aiment  à  se 
promener  i)artout  lorsiju'on  leur  accorde  un  peu  de  liberté;  ils  se  laissent  caresser  un  instant, 
mais  bient()t  ils  glissent  brusquement  entre  vos  mains,  sont  sans  cesse  occupés  à  furet(>r  et 
font  entendre  une  sorte  d(!  [lelit  gloussement  analogue  à  celui  de  certaines  espèces  d'Oiseaux. 

Les  (îalidies  et  les  (ialidictis  font  une  guerre  conlinuelle  aux  Insectes  de  toutes  sorl(^s;  ils 
détruisent  les  Hats  avec  autant  il'adresse  que  pourraient  faire  les  meilleurs  Chats,  el.  -rAce 
à  la  finesse  de  leur  corps,  ils  peuvent  les  poursuivre  jusipie  dans  leurs  retraites.  Ouund  ou 
les  nourrit  bien,  ils  finissent  par  oublier  leur  goiU  [>our  les  Pimios  et  on  les  voit  souvent  vivre 
avec  elles  en  assez  bonne  intelligence.  Ils  jtment  volontiers  avec  les  Cliats  el  avic  les  Chiens 
qu'ils  connaissent;  mai>  si  par  hasard  un  Chien  étran-er  a  pénétré  dans  la  maison,  ils  se 


1 

1 

1 

f  ' 

i  V 

62 


OKIJHE  DES  CAHiMVORES. 


précipitoiil  sur  lui,  quelle  «juo  soit  la  taille,  et  ils  lui  iiioidcnt  lus  junibos  jus(|u'n  ce  (lu'il 
ait  battu  en  retraite.  On  s'aniuso  souvent  à  donner  un  œuf  aux  Galidies.  Ils  commencent 
par  le  faire  rouler  par  terre  en  poussant  un  petit  cri  eu  signe  de  joie  et  après  s'en  être 
amusés  pondant  (pielijues  instants,  ils  cherchent  à  briser  sa  co(iuille  pour  eu  manger  le 
contenu.  Afin  d'en  venii  à  bout,  ils  emploient  un  singulier  |)rocédû  :  après  avcir  roulé''ra'uf 
vers  un  arbre,  une  pierre  ou  tout  autre  corps  résistant ,  ils  se  renversent  sur  le  dos,  saisissent 
l'œuf  entre  leurs  quatre  pattes  et  les  détendant  tout  d'un  coup,  ils  le  lancent  avec  fori-e,  et 
quelcpiefois  à  une  distance  de  plusieurs  pieds  contre  le  corps  dur  dont  ils  se  sont  approchés. 
Les  (ialidictis  se  bornent  à  saisir  l'œuf  entre  leurs  pattes  de  devant  et  à  le  frapper  contré 
quelque  objet  (jui  leur  permette  d'en  briser  la  eociuille. 
M.  Coi|uerel  a  constaté  ipie  ces  espèces  tle  Mangustins  craignent  beaucoup  l'eau. 


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FAMILLE  DES  CANIDÉS 

La  famille  des  Canidés  comprend  lo  Chien  domesti.jue  (Canls),  le  Loup,  le  Chacal,  le  Renard 
et  beaucoup  d'Animaux  analogues,  vivant  dans  des  pays  plus  ou  moins  éloignés  de  l'Eu- 
rope. C'est  l'une  des  plus  intéressantes  de  toutes  celles  (jue  comprend  l'ordre  si  varié  des 
Carnivores.  Les  espèces  (]ui  s'y  rapportent  sont  nombreuses,  toujours  plus  ou  moins  sem- 
blables les  unes  aux  autres  par  leurs  caractères  fondamentaux ,  et  répandues  sur  pres.pie  tous 
les  points  du  globe.  Ce  sont  des  Mammifère,  intelligents,  qui  se  réunissent,  en  général,  par 
petites  troupes  pour  attaquer  les  Animaux  dont  ils  font  leur  proie.  Ils  mangent  aussi  des 
charognes,  et,  dans  certains  cas,  ils  se  rabattent  sur  les  substances  végétales. 

Ces  Canidés  sont  des  carnivores  très-faciles  à  (ii..!inguer  de  tous  les  autres.  Leur  corps 
est  élevé  sur  pattes;  ils  sont  digitigrades,  et  leurs  doigts,  pourvus  do  griffes  non  rétractiles, 
sont  au  nombre  do  cini]  en  avant  et  do  quatre  en  arrière.  Ils  ont  la  (pieuo  assez  longue  et  |>lus 
ou  moins  touffue;  leurs  sens  ont  do  la  finesse,  principalement  celui  de  l'odorat;  leurs 
hémisphères  cérébraux  ont  des  circonvolutions  assez  nombreuses ,  séparées  par  des'  replis 
profonds  et  disposées  sur  un  plan  qui  leur  est  propre;  leur  humérus  n'a  pas  do  trou  sus- 
condylien ,  mais  il  montre  constamment  uno  perforation  do  la  fosso  olécranienne;  enfin  leur 
système  dentaire  a  uno  disposition  fort  caractéristi(pie. 

Les  incisives  des  Canidés  ont  en  général  un  tubercule  do  chaque  côté  do  la  partie  itriiicipalo 
<le  leur  couronne ,  et  elles  conservent  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long  l'apparence  d'un 
trèfle;  les  canines  sont  fortes  et  pointues,  et  les  molaires,  en  général  au  nombre  de  six  à  la 
niAchoire  supérieure  et  de  sept  à  l'inférieure,  sont  ainsi  réparties  :  f  avant-molaires  croissant 
en  dimension ,  \  carnassière  et  |  tuberculeuses.  La  carnassière  supérieure  a  :ion  talon  antéro- 
interne  plus  ou  moins  ru.limentuire,  et  sa  partie  principale  forme  deux  ailes  tranchant(^s  ;  la 
carnassière  inférieure  est  également  tranchante  et  bi-ailéo  dans  sii  moitié  antérieure,  dont' les 
deux  lames  tranchantes  répondent  aux  deux  pointes  externes  de  la  carnassière  de  beaucoup 
d'autres  Carnivores,  par  exemple,  à  celles  do  la  Loutre,  tandis  (pie  la  troisième  pointe  (jui 
caractérise  la  même  dent  chez  les  Carnivores  est  ici  très-petito  et  accolée  à  la  base  postéro- 
interne  de  la  seconde  aile.  La  deuxième  portion  de  la  (Jent  carnassière  inférieure  est  émoussée, 
abaissée  au  niveau  dos  tuberculeuses,  et  à  peu  près  di.sposée  connno  elles  à  sa  couronne' 
les  deux  paires  de  dents  tuberculeuses  de  chatiuo  mAchoire  sont  ovalaires  avant  le  grand 
diamètre  transversal  pour  la  mâchoire  supérieure,  et  ovalaires  à  grand  diamètre  longitu- 
dinal pour  la  mâchoire  inférieure. 

Le  nombre  et  la  forme  générale  des  dents  souffrent  peu  d'exceptions  dans  la  série  des 
Canidés;  cependant,  un  do  ces  Animaux  (pai  est  propre  au  Drésil,  et  que  M.  Gray  a  dési-né 
par  le  nom  de  Cynailiquo  iw'lano;,aslrc ,  n'a,  comme  je  m'en  suis  assuré,  <iuo  j^  molaires, 
j)ar  suite  de  la  présence  d'une  soûle  paire  de  tuberciMousos  à  clia<pic  mAchoire." 


\h. 


FAMILLE  DES  CANIDÉS. 


63 


isqu'à  co  (lu'il 
s  coninienciiiil 
iprùs  s'en  être 
eu  niaiife'or  le 
cir  roulé  l'œuf 
dos,  saisissout 
avec  foreo,  et 
[>nt  upproeliés. 
fra|)per  contre 

eau. 


ical.io  neufini 

? 

ignés  (1(1  l'Eu- 

* 

'0  si  varié  des 

1 

a  moins  sem- 

« 

r  pres(iue  lous 

Ë 

1  général ,  i)ar 

M 

■•ont  aussi  des 

m 

■i.   Leur  corps 

1 

on  rétracliles, 

^ 

onguo  et  plus 

'odorat;  leurs 

jar  des  replis 

de  trou  sus- 

no;  enfin  leur 

'lie  iirincipalo 

'Â 

iparencc  d'un 

ro  do  six  à  la 
lires  croissant 
talon  antéro- 
ancliant(!s;  la 
-•ure,  dont  les 
do  beaucou[» 
lie  pointe  ijui 
jase  postéro- 
)sl  émoussée, 
sa  couronne; 
ant  le  grand 
être  long-jtu- 

la  série  des 
ray  a  désigné 
I  fi  molaires , 
e. 


Le  Canis  bufiiisu  et  queli]ues  espèces  voisines  (ju'on  lui  a  réunies  généricjuemenl  sous 
le  nom  do  6'uows,  ont  bien  les  deux  paires  do  tuberculeuses  supérieures,  mais  ils  n'en  ont 
(ju'une  inférieuromcnt ,  co  (jui  leur  donne  ■}  molaires  seulement.  C'est  une  disposition  inverso 
(luo  l'on  voit  chez  ïOlocyoïi,  leijuel  a  l  molaires,  ses  tuberculeuses  étant  au  nombre  do  trois 
paires  en  liant  connno  en  bas. 

Dans  les  Amphicyons ,  genre  éteint  do  Canidés,  dont  les  espijcos,  en  général  plus  grandes 
()ue  colles  d'aujourd'hui,  ont  habité  l'Europe  pendant  l'époque  miocène,  il  y  avait  sept  paires 
molaires  à  cha(iue  nuklioire;  les  tuberculeuses  de  ces  Animaux  sont  en  effet  au  nombre  do  \. 

Ccirtaines  espèces  du  genre  des  Amphicyons  dépassaient  sensiblement  le  Lion  et  lo  Tigre 
en  grandeur.  On  sup[)Ose  (ju'elles  étaient  plantigrades  et  qu'elles  avaient  ciiu|  doigts  à  chaque 
|)i('d.  L(nir  humérus  était  plus  semblable  à  celui  des  Viverridés  (|u'à  celui  des  Canidés,  tel  que 
nous  les  avons  délinis.  Le  même  caractère  existait  aussi  dans  (luoiques  espèces  plus  petites  et 
d'une  époijuc  plus  ancienne  (épo(iue  proicène),  dont  on  a  recueilli  des  débris  dans  les  dépar- 
tements de  Vaucluse,  do  la  Haute-Loire  et  de  la  Soine.  Celles-ci  constituent  dans  la  méthode 
zoologiijuo  d'autres  gem'es ,  dont  on  trouvera  la  description  dans  ma  Paldoittologie  française 
et  (jui  ont  aussi  une  grande  analogie  avec  les  Viverridés. 


Ami'Hicïon  ou  Gms  (dents  supiîricuros) ,  1/2  Ut  grand. 

Les  espèces  actuelles  do  Canidés  nous  occuperont  soûles;  on  peut  les  diviser  en  quatre 

genres  principaux,  sous  les  noms  de  Cynhyvnc,  Canis,  llcnard  et  Otocyon;  on  devra  leur 

adjoindre  aussi  le  genre  Cynailicus ,  sur  lequel  nous  ne  reviendrons  plus  dans  l'énumération 

qui  va  suivre. 

Genuk  CVNHYfîNE  {Cyuhyœnu,  F.  Cuv.).  La  dentition  ordinaire  des  Canis,  c'esl-à- 

diro  7  molaires,  dont  les  tu- 
berculeuses ont  les  couronnes 
émoussées,  s'observe  chez  un 
Animal  africain  que  l'on  peut 
aisément  distinguer  do  toutes 
autres  espèces  do  la  mémo 
l'amille  par  son  système  digi- 
tal. En  effet ,  la  Cynhyène 
n'a  (]ue  (,uatro  doigts ,  aussi 
bien  aux  |)ieds  de  devant  qu'à 
ceux  de  derrière.  Ce  geiu'o  a 
aussi  reçu  les  noms  do  Lycaon 
(H.  Smith)  et  d'Hyœtwûles 
(Is.  Geoffroy). 

La  C  Y  N  H  V  f:  N  F.  i>  e  i  n  t  k 
{Cynhyœnn  picta),  que  Bur- 
chol  et  M.  ïemminck  avaient 

Dkstiiios  de  lA   (.ïMiïÈNE,   3/4  de  grand.  „    ,        ,      ,,     . 

(1  abord  decnto  comme  uno 
Hyène,  sous  les  noms  d'Hyène  chasseuse  et  d'Hyène  peinte,  est  bien  une  espèce  de  la  famille 
dos  Canidés  par  ses  dents  ainsi  ((uo  par  son  ostéologie,  et  elle  n'a  rien  de  commun  avec  les 
Hyènes,  si  ce  n'est  le  nombre  de  ses  doigts.  Ses  alluies  sonl  celles  des  Loups  ou  des  Chiens, 


)    ,    I 


>1 


onDiiK  DUS  (;Aii\i\(»iti;s. 


Aiiiii 


lilllN. 


!•; 


Il'   vil   ru    \ 


rniiic 


■pllb 


M'  niiiiic  piir  pcliics  ti'oui 


et  >os  iiKi'tiis  son',  mush  les  niriiios  iiiic  (•cIIcn  (|< 

Ifi  Cfifrcric  jii.sijuVii    \hv.s,siiiic,  et  iin'nic  dans  le  Doiifjdlii;  clui.- 

H  in.iuiùt."  iissoz  souvi'iit  les  Iroupouux.  ÎS.-,  tnill..  appiooli,.  ,ir  (•(sllc  .lu  l,nup    iiw.is  s,i  IV.ir,. 

<-st  m-lain(.ni..ut  nioiu.lrc;  ses  couleurs  soûl  nu  iiK'Iau^c  assez  irn^ulier  cl  .•ouinie  u.arhiv 

(le  jaune,  ,1e  luun  el  .le  blane,  .lisposés  par  p u.s;  ell,.s  ue  se  irp.'.leul  pas  sviM.'Irim..'- 

nieiit  .les  ,leux  e.M.'s  .lu  corps.  (>  .l.'.fani  .Puuif.Mnul.'  se  irlrouvc  .laus  un  ^nan.l  u.Mubr.. 
<laulivs  Aiinnaux,  mais  ces  Animaux  sout  .lomesli,|nes,  el  il  senil.l.'  f'hv  l.>  n'sullal  .Puuc 
all.Tation  mal.idiv..'  .I.s  i,ulli..s  pileux;  .x'peu.iaut  ou  la  mustalé  cliez  t.ml.'s  les  Cvulivèues 
.pu  soûl,  an  cmlraiie.  .■nli.'n.uieul  sauva^r.--.  \ux  .aractèivs  .pie  u..ns  av.Mi  '  ^ 
inéi'és,  il  faut  ajouter  <pie  j.'s  (;vnliv.''nes  ont 


«li'ia   euu- 


.'lev.'  sur  jamlie>, 


l's  .treilles  |.'ran.ies  et  .|uu  leur  corjis  est  assez 


i.i  ' 


I» 


(.1  MniM:   rtiM. .  I,!t  .|.'  .^vmvl 

Les  Animaux  .!.■  ...Ite  .'spe,-.'  itizarre  sont  .run  nalurel  as>ez  iii.Vhaul.  Itur.li.'l,  .pu  un  pari.' 
.Icja  .ians  son  N.na-e  ..n  Al.vssiui.",  s.iiis  le  nom  Alh/a-ua  Vi-nœaltn,,  rapi«'ll.>  riial.ilii.l..  .prils 
ont  .1."  .'liasM.r  ivunis  par  petil..s  Ir.mp.'s,  mais  il  l..nr  siipp.>se  .l.'s  ariinités  ave.-  i..s  IIv.mi.n 
ce  .pu  n.'xisl.'  pas.  L.'urs  tr..up..s  s..nl  .pi.'l,pief..is  tiés-nomj.iruses;  elles  asisseul  ..",us  là 
.hreclion,rnn.'l,er..t  ell..s  s,.nl  r..,l.iulahl..s  p.n.r  les  \nlil.ip..s  et  .piel.pi..f..is  pour  l'Ilomni.. 
lui-mcme.  hn  v.u'acit.'.  ,|..s  (:vu1,v.,m.s  est  .j.vs  plus  uran.l.-s.  Ou  v„vail  .l..rni,'.r.,u..ul  tr.,is 
.'xcmplaiirs  .le  cit..  ..sp.'.c.'  .Ians  la  riche  ménapTi.'  .le  li.-..nfs-l>arK.  à  J,..ii.lirs.  On  supp.is,- 
.pie  la  Cvnlivéïi..  est  1..  m.Mii..  Animal  .|ue  1.'  Chmna  ,|..  l'Iine  .■!  .pie  k  l.iimoi,  ,|,.  s..lin. 

(ii;.\  «!•:  (:A\]  S  X,n,h  ,  Linné),  oip.  .liMiominatioii,  .pieLiuu.'  éteiulail  .'i  Puis  les  Canidts 
.^innus  d.î  son  f..mp.,  et  m.^mo  aux  Hyonc-..  dont  la  dentition  e,l  cej.eudant  f.irt  différente 


M'Iilcs  tr(iii|ii's 
iiiiiis  s;i  lonc 
tmiii(>  iiKiiiiii- 
is  .sviin'lri(|ii(i- 
;riiiiil  iionibrc 
n'siiKiil  d'niic 
t's  (Aiiliyt'mes 
li'^  ili'ià  (iiii- 
iiriis  est  asM'/ 


<|iii  (Ml  parle 
liiliidc  ijirils 
les  ll,V(''iif's, 
iCMl  sons  1,1 
iir  l'Ilniiinic 
cillent  trois 
On  su|p|)()s(! 

Siiliii. 

les  Canidés 

différente , 


l'AMIM,!'    I»MS   C,  WIDiis.  56 

est  restiV  l'ii  |n'(i|ire  aux  es|iéces  de  la  latnillo  «ctuolle  ayant  ^  on  ;:  molaires,  plus  éniousséis 
à  leur  couronni'  (|ue  celles  des  llcnanis,  .'t  dont  la  pi'.pille  est  circulaire,  au  lieu  d'être  lon;:i- 
ludinale  coninio  clie/.  ces  derniers.  Ce  sont  les  plus  forts  et  les  plus  nondireux  de  tous  les 
Canidés.  Les  Chiens  doniestiiiues  ap|)arlieiinent  à  ce  ^cnre. 

\ous  parlaKerons  les  Caiiis  en  plusieurs  divisions,  sous  les  noms  île  iMiips ,  Cnonn . 
Cliucdls,  C/in/si.cijujis ,  V.Vdbicru  et  .\i/ch'rcutcs ,  et  nous  Iraitcrons  des  Chiens  (loiiieslit/iu'i, 
après  avoir  parlé  des  es|ièces  sauva^xes  propres  à  chacune  de  ces  caté^'ories. 

I.  Les  Loi  l'S  sont  les  |ilus  forts  et  les  plus  dangereux  de  tous  les  Animaux  do  ce  genre. 

Le  C ANis  Loii'  (Canin  Lupus,  Linni')  es!  I'uni>  de  ces  espèces  dont  fliistoiro  a  été  faite 
avec  tant  de  supériorité  et  de  précision  par  Itnffoii  et  Dauhentoii,  dans  leur  wmd  ouvra^o,  cl 
sur  lesquelles  nous  nous  jim'ilons  hien  de  nous  ('tendre  dans  ce  livre,  les  travaux  de  ces 
iiraiids  naturalistes  étant  entre  les  mains  d(>  tout  le  monde. 

De  tous  les  Vnimaux  véiilalilemeut  redoutables  (jue  rKuroiio  a  nourris  en  nK^'Uie  temps  (lue  les 
Kléphants,  Animaux  ipie  la  paltMinlolo^ie  nous  a  révéh'S,  les  Loups  sont  à  peu  près  l((s  seuls 
Miii  aient  survécu  aux  agents  pliysiipies  (pii  ont  aïK'anti  tant  d'antres  espèces  ;  ils  ont  aussi 
échappé  aux  poursnites  non  moins  destructives  (pie  rilomm(>  exerce  contre  les  êtres  capables 
de  lui  nuire,  il  y  ii  (>ncore  aujourd'hui  des  Loups  dans  presipie  tous  nos  déparlements;  ils 
sont  m(*me  assez  nombreux  dans  les  n'jjrions  occup(;es  jiar  les  lirandes  fon'ts ,  et  surtout 
dans  les  pays  di;  mnntafjiies.  Mal;,n'é  les  chasses  actives  dont  ils  sont  l'objet,  ces  Animaux 
Carnivores  font  encore  beaucoup  de  mal  aux  troupeaux,  et  l'Homme  lui-même  n'est  pas  à 
l'abri  de  leurs  atlaipies.  Solitaires  ou  réunis  par  [letitos  bandes,  suivant  la  saison,  ils  se 
cachent  dans  les  bois  dont  les  berf;ers  freipieiitent  les  environs,  njdeiit  la  nuit  dans  les 
pAturages  et  enlèvent  les  Urebis  sans  ^\w  les  llonnn(^9  ni  les  Chiens  réussissent  à  s'y  opposer. 
Ils  changent  assez  volontiers  do  cantons  lorsipi'on  les  a  ini|uiét(''S  ou  (luo  les  troupeaux 
eux-mêmes  se  sont  di'placés.  Pendant  l'hiver,  (piand  ceux-ci  ont  (piitlé  les  endroits  élevés  oii 
on  les  avait  nieiK's  passer  la  belle  saison,  les  Lou|is,  privés  de  cette  ressource  et  ne  trouvant 
dans  leurs  forêts  ou  dans  leurs  montagnes  (pi'une  alimentation  insuflisante,  se  rap[irochent 
des  habitations;  ils  parcourent  les  valli'es  ou  les  [.laines,  et.  lorsiiue  le  besoin  les  presse,  ils 
deviennent  audacieux  et  iV'roces;  c'est  alors  (pi'ont  lieu  ces  accidents  si  terribles  dont  les 
jom'naux  nous  retracent  cliaipie  année  les  sanglantes  pi-rifiéties. 


m: 


so 


onnnE  dks  carnivorks. 


I  mn 


Oiins  los  pnys  moins  avnncrs  on  civilisation  ot  oii  le  (l.'-iioisomonl  ainsi  quo  la  culluro  n'ont 
pas  aut(nil  r.'ssnrré  leur  domaino ,  lus  Lonps  sont  bien  plus  communs  ot  cl.acuno  do  leurs 
bandes  réunit  un  plus  grand  nombro  d'individus.  Ils  attaquent  alors  lo  frros  iiétaii  les 
Chevaux  ,  les  voya-eurs.  Dans  d'autres  endroits  ,  nu  contraire ,  leur  raco  a  été  anéantie  • 
c'est,  en  particulier,  co  .|ui  a  eu  lieu  en  Friande,  oi,  il  n'existe  plus  do  Loups  d,.puis  l'année 
1710.  En  Rcosso,  ils  ont  disparu  en  1710;  leur  entière  destruction  en  Angleterre  avait  eu  lieu 
u  une  ('^|iO(me  i)eancoup  [dus  recnlt-e. 

Le  Loup  a  le  pelaRo  gris  fauve  varié  ,1e  poils  noirs  en  u.s.-n,.  et  noir  sur  uno  partie  .les 
jambes  ,lo  devant.  Ses  caractères  anatomiques  et  so  )(uil.,  ,e  v„ppr„chent  sensiblement  des 
grandes  races  des  Chiens,  avec  lesquelles  il  pe.i  donner  des  produits  féconds 

La  Louve  entre  en  chaleur  en  hiver,  et,  après  une  f,'ostalion  do  soixante-trois  jours,  cil,,  met 
bas  do  cinq  à  neuf  petits ,  -lui  naissent  les  yeux  fermés  ;  elle  les  allaite  avec  beaucoup  do  soin 
et  les  défend  avec  courage.  Los  Louveteaux  grandissent  assez  vite;  à  deux  ans  ils  s.nit 
capables  d'engendrer. 

On  cite  beaucoup  d'exemples  d'Animaux  do  colto  espèce  qui  ont  été  a-mr,-,,!,,'  •  et  avec 
quel-iues  précautions,  on  peut  même  retenir  en  domesticité  dos  Loups  pris  adultes-  une 
sniiplo  chaîne  suffit  lo  plus  souvent,  et,  dans  les  villng..s,  on  promène  ainsi  c(;ux  qui  ont  été 
pris  aux  pieges;  les  gens  .pii  s'en  sont  emparés  vont  de  ferme  en  ferme  solliciter  (.uelque 
recompense  .le  la  part  dos  personnes  qui  possèdent  des  Moutons.  Beaucoup , le  ces  Loups  mon- 
trent un  véritable  attachement  [tour  les  gens  qui  les  nourrissent,  et  l'on  a  rapporté,  à  cet 
égard,  un  gran.i  nombro  de  traits  .ort  curieux.  Mais  ces  Animaux  ont  aussi  été  la  cause  de 
nombreux  accidents  ot  il  est  toujours  pru.lent  do  leur  laisser  le  moins  .le  liberté  possible 
Nous  emprunterons  à  F.  Cuvier  lo  seul  trait  dont  il  sera  .luestion  ici  : 
«  Le  Loup,  dit  cet  habile  et  scrupuleux  observateur  .les  instincts  dos  Mammifères,  est  un 
des  Annnaux  féroces  chez  le.iuel  l'attachement  peut  être  porté  au  plus  haut  .legré-,  et  qui 
nous  .lonno  1.'  plus  singulier  exemple  du  développement  que  peut  atteindre  le  besoin  .les 
caresses;  besoin  si  extraordinaire.  c,uo  nous  lo  voyons  chez  cet  Animal  remport..r  sur  c.-lui  dn 
la  faim,  et  même  sur  celui  ,1e  l'amour.  »  Doué  sans  .loute  d'un  heureux  naturel  et  élevé 
comme  un  jeune  Chien ,  le  Loup  dont  parle  F.  Cuvier  devint  familier  avec  toutes  les  personnes 
quil  voyait  liabitucllomenl;  il  suivait  en  tous  lieux  son  maître,  dont  l'absence  lo  faisait 
toujours  souffrir,  montrait  la  soumission  la  plus  entière,  et,  sous  ces  divers  rapports  i>e 
différai  presque  en  aucune  manière  du  Chien  domestique  lo  plus  privé;  cepen,lant  son  maître 
étant  oblige  do  s  absenter  en  fil  don  à  la  Ménagerie.  Là,  enfermé  dans  une  logo,  l'inimal 
fut  pondant  plusieurs  semaines  triste  et  sans  appétit;  cependant  sa  santé  se  rétablit  et  il  s'at- 
tacha bientôt  a  ses  gardiens;  il  paraissait  avoir  oublié  ses  ancionucs  affections,  ,iuand  au  bout 
dodix-huit  mois  son  maître  revint.  Au  premier  mot  que  celui-ci  prononça,  le  Loup  ,|ui  no 
1  apercevait  point  encore  reconnut  sa  voix,  .a  il  en  témoigna  sa  joie  par  ses  mouvements  ,.t 
SOS  cris.  On  le  mit  en  liberté  et  aussit-M  il  couvrit  de  caresses  son  ancien  ami  comn.o  l'aurait 
fait  après  quoLiuos  jours  d'absence  le  Chien  le  plus  dévoué.  Malheureusement  il  fallut  so 
quitter  de  nouveau  et  cette  séparation  fut  la  ,^ause  d'une  nouvelle  tristesse,  tristesse  si  pro- 
fonde  qu  on  ,1ut  renfermer  un  Chien  avec  le  Loup  pour  donner  à  celui-ci  quelques  sujets  ,1e 
se  distraire.  Trois  ans  s'écoulèrent  sans  que  lo  maître  revînt.  Lorsqu'il  arriva  dans  la  Ména- 
f™!!*  '"'      ''''"?'  "'"'''"  r Mention  ,lu  Loup  et  lui  rappela  sonmitié.  Aussitôt  lâché, 
courut  vers  son  maître ,  redoubla  de  cris ,  posa  ses  deux  pattes  de  devant  sur  s.-s  épaules 

leur  eût  donné  un  instant  auparavant  des  marques  do  son  affection.  Il  fut  nécessaire  À  se 
ZZLTT     "''r  '''  '""'"'  P'^'"''"'  '^  ^''"P  ''<^^*"^  '"«»«'  i™'""^*"-  "  refusa  toute 

cTJLlT'      r    /■"'    '"•^*^°"""'«^able,  et  l'on  a  eu  longtemps  la  crainte  de  le  perdre; 
cependant  sa  sanlo  ,osl  lieureusouient  rétablie;  il  a  repris  son  embonpoint  et  son  brillant 


j| 


l'WiiMj';  iH'is  cwihhis. 


a  (nilluro  n'ont 
icuno  do  li'urs 
os  liûtoil  ,  los 
éié  nnéanlio; 
depuis  r.iniiéo 
0  avait  ou  lif» 

uni)  partio  dos 
isil)Ioniont  des 

jours,  olio  met 
ucoup  (lo  soin 
ans,  ils  sont 


Û7 


pi'JHgo;  SOS  ffiirdions  ont  (lU  dit  nonvomi  l'approclior;  mais  il  n'a  plus  souffert  los  cnrossos 
d'uucuno  autro  porsonno  et  il  n'«  répondu  que  par  dos  inonaoos  à  collos  qu'il  no  connaissait 
(loint. 

V.  Cuvier  ajoute  :  «  Ce  récit  ilontj'oi  ()lnt(\t  adouci  qu'exagéré  les  expressions  no  ressemble 
KUiTo  sans  douli'  à  ii'  qu'on  rapporte  ^'énéralemont  du  naturel  du  Lou[i;  mais  on  no  (Connaît 
cotte  (,s|)ùce  que  par  ce  (|u'uni  fait  voir  les  individus  de  nos  forets,  qui  vivent  entourés  d'en- 
nemis et  do  danfjors,  et  chez  lesquels  il  no  [leut  sis  dével()|)[ior  d'autres  sentiments  que  ceux 
de  la  crainte,  de  la  défiance  et  de  la  haine,  et  nous  avons  pu  no.is  assurer  que  les  Chiens 
élevés  de  la  sorte  dovii'nnent  tout  aussi  sauvages,  tout  aussi  féroces  que  des  Loups,  sans 
cependant  l'ôtro  aussi  profondément;  tant  il  est  vrai  que,  pour  connaître  le  naturel  d'une 
espèce,  c'est-à-dire  ses  dispositions  intellectuelles  fondamentales,  il  faut  l'avoir  vue  dans 
tdutps  los  circonstances  qui  sont  propres  ;i  les  rondn'  senxihios,  à  les  manifostor.  » 


ni  .c:  ;  et  avec 
adultes;  une 
ux  qui  ont  été 
icitor  (juelque 
s  Loups  mon- 
q)porté,  à  cet 
é  la  cause  de 
possible. 

lifères,  est  un 
(Ic^To,  et  qui 
lo  besoin  des 
'r  sur  celui  dn 
lurel  et  élevé 

les  personnes 
inco  lo  faisait 

rapports,  ne 
nt  son  maître 
)ge,  l'Animal 
ihlit  et  il  s'at- 
luand  au  bout 

Loup  (jui  ne 
ouvements  et 
)mnio  l'aurait 
it  il  fallut  se 
itosse  si  pro- 
lues sujets  de 
m»  la  Ména- 
ussitôl  lâché, 

SOS  épaules, 
lier,  quoiqu'il 
:essaire  de  se 

refusa  toute 

malades  :  au 
de  le  perdre; 
t  son  brillant 


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I-Oiips  nt   FHA.M  K,    1/02  ilo  (irnn'l. 

Des  Loups  semi)lables  à  ceux  de  Franco  existent  dans  les  autres  États  de  l'Europe  conti- 
nentale et  dans  le  nord  do  l'Asie,  mais  il  n'y  en  a  pas  en  Algérie.  Les  naturalistes  ne  sont 
pas  hxés  sur  lu  valeur  des  caractères  propres  aux  Lol  ps  noirs,  que  l'on  observe  en  Europe, 
avec  les  Loups  ordinaires  et  dont  la  présence  en  France  a  .»>•  plusi.nirs  fois  constatée. 
Uiioiquos-uns  les  regardent  comme  étant  (rune  espèce  à  part,  et  .,s  leui'  donnent  lo  nom  de 
Canis  Lycaon;  d'autres  n'y  voient  qu'une  variété  individuelle,  et  ils  citent  à  l'appui  de  leur 
opinion  ce  fait,  d'ailleurs  incontestable,  que,  dans  les  nichées  de  Louveteaux  appartenant 
bien  sûrement  à  l'espèce  commune,  il  y  a  parfois  des  individus  entièrement  noirs.  On  a 
égalemiMt  cru  qu'ils  étaient  le  résultat  d'  m  croisement  entre  le  Loup  et  lo  Chien.  Quoi  qu'il 
on  soit,  un  crâne  de  Loup  noir  des  l>x  aées,  que  nous  avons  étudié,  nous  a  paru  s'éloigner 
un  peu  de  celui  de  l'espèce  commune  et  ressembler  davantage  à  celui  des  Loups  de  l'Inde 
et  do  l'Amérique  du  Nord ,  ipii  peuvent  eux-mêmes  être  atteints  dans  certains  cas  d'un  sem- 
blable      lanisme. 

Les  Loups  étrangers  Ix  l'Europe  ont  aussi  donné  lieu  k  riuelques  difficultés  zoologiques, 

c^ar  certains  d'entre  eux  ont  une  telle  analogie  avec  les  nôtres ,  qu'il  est  difficile  >h'  les  en 

(iistinguor  nettement.  Gependanl  Ions  les  Loups  ne  sont  pas  dans  ce  cas,  et  l'incertitudo 

n  existe  guère  .pie  pour  ceux  i\(^  l'Inde  et  pour  ceux  do  l'Amérique  septentrionale;  car,  s'il 

11"  l'Amu;.  jj 


f 

1 


S8 


onimi-:  drh  caumnouks. 


y  a  ou  \rii(|no  ol  ilnns  r\si('  (uicnliili'  îles  (lîiiiis.  (iiic  l'uii  doil  ntf)|inrlt'r  itii  inAnio  soiis- 
gonro,  il  est  on  iiu'iiic  ti'iii|i.s  pos-^ihle  de  (Irmunlivr  i|iii'  ce  sont  hii-n  di's  .\iiiiniiii\  d'osiiùccs 
distinctes.  Muix  les  LonpH  de  l'Indo  ont  loulo  l'iiiiinireiiix'  cxlôriomt'  di"»  iiôlrcs,  (|iinii|iio  leur 
pcliiKO  soit  moins  fonrrd  cl  loin-  linllc  un  [icu  Mioindri;;  et  ipic,  du  moins  dinis  lo  petit  nonilirc 
d'cxoniplaiios  (ju'on  a  pu  (discrvcr  sous  ^•^>  rapport,  la  dciixicino  molaire  tid)ercul(!iisii  do 
la  imkhoiro  supérieure  soit  plus  pelito,  co  cpii  indique  tout  au  moins  une  raco  ù  part.  Ces 
l-oiM's  ni;  i.'iNnK  n'-pnndent  au  ^-V^;//',v/«////7>('.vdueolonel  S.vkes.  —  Le  I.oki'  ou  Jmmin  {Canis 
lioUup/iiliu- ,  Temni.  el  Si  Ide^'.  1  est,  au  cinitraire,  plus  lias  sur  jandies  ipie  celui  de  l'Kurope 
ou  dn  rindo;  il  a  le  nmsoau  plus  court  el  sa  ipieue  est  moins  fournie;  aussi  l'a-t-on  décru 
connue  consliluant  une  espèce  à  part. 

Certains  Loups  di;  l'Amériipie  septentrionale  semblent  é^alenuMil  pouvoir  être  dislinaués 
des  nôtres,  l)ieu  (|u'il  soit  i|,nis  certains  cas  très-dilliril(>  de  les  en  sé|iarer  par  des  caractères 
précis,  et  ([u'on  les  ait  souvent  rej^ardés  couune  n'en  différant  pas;  ils  sont  intime  de 
(iliisieurs  sortes. 

Dans  les  contrées  froide  ■>  de  r.\mérii|ue,  leur  poil  est  plus  fourni  et  d'une  Ijelle  teinte 
grisAtre,  ce  qui  les  fait  recherclier  connue  fourrure;  mais  co  no  sont  pus  des  Albinos,  ol  ils 
n'ont  ni  ii-  pelage  entièrenieni  blanc  ni  Iin  veiu  rouires,  iinoiipi'il  v  ait  dans  celte  (;spéce, 
comme  dans  les  antius.  de^  individus  réellement  affectés  d'albinisme.  D'aiilres,  au  contraire, 
sont  noirs,  muis  individuellement  et  ils  ne  forment  |uis  une  véritable  rac('. 

Les  Loui)s  nord-américains,  ipii  ressemblent  ir  pins  à  ceux  de  l'Kurope,  ont  été  souvent 
appelés  diiiis  les  ouvrages  descri|difs,  et  en  particulier  dans  celui  .le  Hiidiardson ,  Ciiiiis 
lupus  occideiita/is.  On  a  constaté  leur  exisfenct^  sur  une  grande  piirtie  des  États- lins. 

h'anlivs  ont  été  regardés  p^r  Say  comme  formant  une  espèce  bien  distincte,  comme  le 
Loup  odoh.wt  {Caitis  iiiihi/iis) ,  ijui  est  plus  courageux  et  (|ui  attaque  même  le  Ilisoii. 

Lo  LoLi'  DKs  iTiAïuiKS  (C/iiiis  /(ilraiin,  Sav)  est  aussi  des  Élals-IJiis,  mais  plus  parti- 
culièrement de  la  vallée  du  Colomliia,  dans  la  Californie,  peut-être  aussi  du  Mexique.  Il  n'est 
pas  certain,  en  effet,  que  le  Caijfjolfc  des  Mexicains  doive  en  être  séparé.  Le  Lou|)  des  |irairies 
se  laisse  plus  aisément  distinguer  du  Loup  d'Europe  que  les  précédents;  et  de  IJiainville , 
qui  a  pu  en  étudier  lo  cnhie,  l'acceiile  comme  ou  étant  différent.  Il  signale  à  l'appui  de  son 
opinion  quelques  particularités  assez  légères,  d  est  vrai,  mais  (|ui  ne  se  retrouvent  ni  dans  les 
autres  Loups  dé  l'Amérique,  ni  dans  ceux  de  l'Rurope  ou  do  l'Asie.  M.  Ilanniton  Smitli 
en  fait  même  uiu'  petite  division  à  part,  sous  lo  nom  de  Li/ciscK/i, 

L'Asie  Mineun  et  l'Afriipie  septentrionale  ont  aussi  des  Loujts;  ils  sont  également  diffé- 
rents des  noires. 

Une  des  plus  remaniuables  pour  la  sin- 
gularité de  ses  caractères  est  le  Lon- 
D'Anvssi.\ii;  {Cauis  sitiiw,  nu|)(iel) ,  qui 
fl  les  formes  élancées  du  Lévrier  et  dont 
le  crAne  est  encore  filus  alloiiaé  que  celui 
(le  ces  Animaux. 

liO  Loi  !•  D'Kf,  vpTK  tjtnis  Liipastcr , 
llempricli  et  KlirenbiM';;)  est  moins  grêle, 
et.  sauf  sa  taille  un  peu  inférieure,  il  se 
■rapproclie  davanl.ige  du  Loup  d"Kuro|)e. 
il  établit  A  plusieurs  égards  la  transition 
des  véritables  Loufis  aux  Chacals, 

2.  Les  (,i  ON  s  s  iut  des  Canis  ù  six  iiaires  de  dents  molaires  inlt-rieures.  On  n'en  a  encore 
observé  (juo  dans  rimle. 

.     Ils  rossembleiit  assez  aïK  Loups  et  aux  Cliacals  par  leur  forme  extérieure,  sont  internié- 
daires  aux  uns  et  juix  nnlics  |,ar  la  taille,  et  ont  le  crûne  assez  peu  différent  de  celui  des 


Chivi-    iir  CtM^   siNts.   I  :|  ,|i>  sr.in<\ 


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m  in^nio  sous- 
iiiiiux  (l'(!S|)ùrt'M 
s,  (|iii)ji|iio  Imir 
1(1  petit  iioiiiltrc 
iilx'i'i'uli'iisn  (lit 
ICO  ù  jinrl.  Ces 
J  M>o\  {Cuiiin 
lui  lie  rKiii'0|ic 

l'il-l-OII  «ll-'L'llI 

f'Uv  ilisliiiaiiés 
dos  caraclei'cs 
^(illt   iim'^iiic  lie 

ne  l)(!lie  luiiili.' 
,\ll)iiio.s,  et  ils 
i  (Mstlo  os|»ù('(;, 
,  iiii  riiiilniii't', 

lit  ('tû  souvent 
ii'iison ,  diniis 
tnis-l  lus. 
;to,  cnninio  je 
lo  llisoii. 
îiis  plus  parli- 
xi(|U('.  Il  u'est 
ip  (les  pi'.'iii'ics 
(le  Kiaiiiville , 
l'appui  (in  sou 
Mit  ni  dans  les 
uiilltiiii  Siiiilli 

alciiK'iit  diffé- 


r\MILLK   I)i;s  CAMDKS, 


50 


^m,^ 


Il  on  a  encore 

oui  iutermé- 

lic  Celui  (k's 


f 


soconds;  mais  ils  n'uni  iprum- 
seule  pau'e  île  miilaires  juiiereu- 
k'uses  (1  la  iiiAelmii'e  inférieure,  w 
ipii  ne  leur  di)nne  i|ue  Ij  umlau'es. 
(lus  Aniiniuix  ont  été  souvent  cou- 
sidérés  conuni)  des  Cliieiis  sau- 
vages, et  l'on  a  supposi'-,  mais  à 
tort  ,  qu'ils  pourraient  hien  èlre 
l'orinini'  de  nos  Cliiens  domesii- 
i|ues,  Ils  cliasseiil  à  la  manière 
dos  Cliieiis  marrons,  c'est-à-dire 
l'ii  s'associani  plusieurs  eiisemhle, 
Leur  [iroie  consiste  en  Lièvres,  en 
\iililopes,  eu  (lerls  ,  et,  assure- 
t-oii,  en  Uuflles  sauvages  tui  do- 
niesli(|ues.  Ils  renionlenl  assez. 
Iiniil  dans  les  nionla^nes  et  appro- 
chent souvent  des  nelKos  |ior|ic- 

Inelles;  lins  e»  rusés,  ils  so  laissent  raicnienl  surpieiulro  par  l'IîonuiK';  ils  ont  leur  demeure 
lialiiliielle  dans  les  ravins  et  dans  les  rociiers;  l'iiileiois  ils  ne  se  terrent  pus;  iiueli|ues-uus 
vivent  aussi  dans  les  plaines. 
Le  Cl  ON  m  VNsi    [Cdiiis  prhnd'nin ,  llo(ly:sou).  {Juitfjkc  coalri)  vit  daus  i'Hindouslaii. 


|lMiiil">lM    t,iii>    h  1  »  >  1 1  ,   .'),  1  i|i'  iirmiil 


:BRUNl£C.SC. 


60 


OKDHK   OKS   CAIlNnoilKS. 


C'est  un  Animiil  plus  grand  <|ue  le  Cliaeiil,  mais  inoins  fort  que  le  Louj.,  plus  élancé  que 
l'un  et  l'autre,  à  pelage  généralement  fauve  roux,  plus  clair  à  la  tôle  et  glacé  do  noirâtre  à 
la  queue.  Il  parait  qu'il  no  faut  pas  en  séparer  comme  espèce  le  Canis  duckunensis,  signalé- 
dans  leDoccan  par  le  colonel  Sykos,  et  l'on  a|)pello  Guo.\  de  montaonk  {Cuon  alpinus) 
un  Canis  des  monts  Altaï,  qui  a  aussi  le  même  système  dentaire, 

Il  y  a  également  des  Animaux  analogues  dans  plusi,-^urs  des  îles  indiennes,  tels  sont  \tiDholc 
etle/'rtm/MleCeylan,Ie(>«oo  de  Sumatra ,  et ,  d'après  M.  Hamilton  Smith,  le  Cnnisjava- 
nicus  do  F.  Cuvicr  et  de  Desmarest.  M.  Smith  leur  associe  encore  le  Dingo,  do  la  Nouvelle- 
Hollande,  .lu-il  nomme  Chryseus  Amlrnlia-;  mais  celui-ci  a  bien  cerlainemeut  la  même 
dentition  que  le  Chien  domesti(|ue. 

Le  Canis  javanicus  est  très-probablement  \o.  même  Animal  que  «oie  a  signalé  à  Java  sous 
le  nom  de  Canis  rutilans ,  >\yV\\  dit  y  être  très-rare,  et  sur  la  détermination  .luqu'  !  J.-B.  Fischer 
est  resté  indécis. 
3.  Les  Chacals  [Lupulnn,  »l;iin\ill(,'). 

Les  Chacals,  sont,  pour  ainsi  dire,  des  Loups  de  petite  espèce,  et  qui  seraient  moins  auda- 
cieux et  moins  à  craindre  (|ue  ceux  .jui  précèdent,  si  l'association  dans  laquelle  ils  vivent  no 
multipliait  leurs  forces.  Ce  sont  des  Animaux  communs  aux  trois  grandes  divisions  do  l'ancieu 
continent,  mais  (|ui  paraissent  occu[)er  en  Afriiiue  une  plus  grande  surface  qu'en  Asie  et 
surtout  en  Euroi)e,  si  Ton  ne  tient  compte  que  des  Chacals  or.linaiivs.  Il  faut  toutefois  leur 
associer  les  Corsacs  ou  Adives  qui  s'avancei.t  davantage  dans  les  régions  froides  et  les  Isatis 
qui  habitent  les  terres  lus  plus  voisines  du  pôle  Arctique  dans  l'mi  et  dans  l'autre  continent 

Cams  Chacal  [Canis  aureus,  Linné).  Les  Chacals  sont  dos  Animaux  semblables  aux  Loups 
par  leurs  allures,  mais  plus  petits;  leur  corps  est  haut  do  3  ou  A  décimètres  ol  Ion-  de  6  ou 
un  peu  plus;  leur  qucne  a  environ  0,25.  Ils  ont  le  pelage  fauvo  plus  ou  moins  varié  de 
gris  ou  de  DlancbAtre  aux  parties  inférieures  et  de  n  .ir  sur  le  dos;  leur  museau  est  plus  fin 
que  celui  des  Chiens;  les  tubercules  d..-  leurs  molaires  sont  un  peu  [.lus  saillants  et  leurs 
tuberculeuses  de  la  mâchoire  suiiérieure  sont  plus  semblables  à  celles  des  Loups 


r  li]! 


eiiACAL  1)1.   ■iiytQM    1/7  de  gnmd. 


ié    il 


Jl"!^T  ?  P'"^''  '":"^  "^  '"^"=^"'  ^»^*i  d-^^^  cl'^rogie^.  Comme  ils  habitent,  en  général 
des  pa>s  ou  H  y  a  en  mone  t^mps  des  Lions  on  .-•,„„,,  „,,,„,,  r.rnivoro.,  ils  reJlS  .li 


FAMILLK   DKS  CAMDÉS.  gf 

les  débris  laissés  par  ces  florniers.  Les  cadavres  dos  Animaux  domestiques  abandonnés  par 
l'Hommo  servent  aussi  très-fré(iuemmeiit  aux  repas  des  Chacals  (jui  les  découvrent  à  l'odeur 
et  viennent  par  petites  troupes  en  dévorer  les  cliairs.  C'est  surtout  pendant  la  nuit  (ju'iis  se 
mettent  on  quête ,  et  leurs  cris  retentissants  décùlenl  au  loin  leur  présence.  Les  immondices 
qu'on  rejette  des  camps,  les  débris  abandonnés  par  les  troupes  on  expédition  attirent  aussi 
ces  Animaux. 

Tous  les  Cliacals  ont  une  grande  analogie  avec  certaines  races  de  Chiens  :lomesti()ues, 
et  Guldonstedt,  savant  naturaliste  russe,  .jui  a  parcouru  l'Europe  orientale  et  une  partie 
de  l'Asie,  h's  sujiposait  la  souche  de  ces  derniers.  Suivant  la  reniar<]ue  de  M.  Nordmann, 
les  Chiens  d'Awhasio  ressemblent  étonnamment  à  des  Chacals.  Cependant  F.  Cuvier  objecte  à 
l'opinion  de  Guldenstedt  (lue  les  Chacals  ((  réf)an(lent  une  odeur  si  fort*;  et  si  désagréable, 
'(qu'elle  seule  aurait  emp(^clié  les  Hommes  de  rapprocher  d'eux  ces  Animaux  pour'en  faire 
a  leurs  com[>agnons  et  en  (luehiue  sorte  leurs  commensaux.  »  Le  môme  auteur  ajoute,  a\ec 
raison,  ([ue  rien  n'autorise  à  fit'nser  que  la  domesticité  ait  pu  modifier  les  Chacals  au'point 
rie  leur  faire  perdre  cette  mauvaise  odeur. 

Ces  Animaux  font  surtout  entendre!  leur  voix  pendant  la  nuit.  C'est  une  sorte  de  hurlement 
aigu  dont  le  timbre  est  fort  désagréable.  L'un  d'eux  commence  on  disant  à  peu  [)rès  aji  sur 
un  ton  prolongé;  un  second  reprend  de  même,  puis  un  troisième,  et  ensuite  la  troupe  entière 
crie  à  l'unisson.  Quelques  voyageurs  ont  trouvé  ces  iuuiements  plus  semblables  aux  cris 
d'une  trou[)e  d'enfants  qu'aux  aboiements  du  Chien. 

On  apprivoise  facilement  les  Chacals,  mais  sans  leur  donner  jamais  les  finalités  qui  distin- 
guent les  Chiens  domestiiiues.  Il  reste  toujours  quel(|ue  chose  de  leur  sauvagerie  primitive,  et 
il  est  iuipossible  de  hîur  laisser  une  .Milière  liberté.  J'en  ai  possédé  un  encore  jeune,  et  par 
suite  encore  assez  souph'.  Quand  il  avait  luini.  il  était  doux  et  caressant;  mais  il  redevenait 
mauvais  lorsqu'on  avait  satisfait  son  désir,  et  si  l'on  voulait  le  saisir  ou  jouer  avec  lui,  il 
cherchait  alors  à  mordre.  Les  enfants  n'ob(enai(Mit  pas  plus  sa  confiance  (jue  les  grandes 
personnes.  J'en  ai  vu  d'autres  (|ui  étaient  j.lus  traitables,  mais  (jui  pourtant  étaient  loin  d'être 
entièrement  soumis. 

Les  Chacals  sont  au  'i,)mbre  des  Animaux  (|ui  s'étendent  sur  une  grande  partie  de  l'ancien 
continent.  On  sait  qu'il  y  en  a  dans  toute  l'Afrique,  depuis  la  basse  j':gyple,  l'Algérie  et  le 
Maroc  jus.u'au  cap  de  lionne- Kspérance;  on  en  trouve  ,Ians  une  grande  parlie"do  T  \m.- 
méridionale,  mais  sur  le  continent  seulement,  el  il  y  en  a  dans  les  parties  les  plus  orientales 
de  l'Kurope,  particulièrement  en  Créée,  dans  la  Tunpiie  d'E.U'ope  et  au  Caucase.  Huffon 
n'aurait  ,,a.  hésité  à  les  regarder  coinin..  .••iant  t.. us  de  la  iiiénie  espèce,  et  c'est  l'opinion  que 
s'en  est  faite  de  Dlainville  -jui  envisageai!  l'espèce  d'.me  manière  plus  large  que  la  plupart 
des  naturalistes  cl  rcLfanlait  souvent  c.unine  W\  ce  ,,ue  les  autres  considèrent  comme  un 
sous-genre  forme  lui-même  par  la  réunion  de  plusieurs  espèces.  Le  Chacal  d..  l'\fnm,o 
australe  [Cunis  mesomclns)  .jui  a  sur  le  .los  une  sorte  d.>  manteau  de  i.oils  gris  el  noirs  (.st 
pour  de  Itlannille  un  Cmùs  mmm  tout  aussi  bien  ,p.,.  h-  Cini,  nuthus  du  Sénégal  .pii  "a  ét.'> 
distingue  par  F.  Cuvier,  ou  que  le  Chacal  de  l'In.le  et  celui  .le  Morée.  D'autres  auteurs 
acceptent  une  opinion  diamétralement  opposée. 

M.  FI.  Smith  va  t)lus  loin  encore  puisqu'il  [)lace  les  Chacals  dans  deux  divisi.)ns  difr,',vntrs 
savoir  :  ' 

Les  Tnois,  comprenant  le  Canis  anthm  ou  Chacal  du  Sénégal,  tel  que  F.  Cuvier  le  décrit- 
le  Cams  rnriogoUis,  l{upp,.l ,  ou  ChamI  de  mie.  et  le  Canis  mesomelas  ; 

Et  les  Sacamcs,  qui  sont  :  le  Chacal  commun  {Sn.alh,.  «,/,mv):  celui  ,lr  Itarbarie  (C 
barb-^:'>  do  Shaw).  et  celui  de  l'Inde  [Sacalm  indiens)  ;  trois  véritables  Chacals  dont  il  rap- 
proche, a  tort,  le  .\yctéroute.  L'espèce  ou  plutôt  la  race  à  laquelle  M.  H.  Smith  réserve  le 
nom  do  Sacahus  aurcus.  et  qui  répondrait  mieux  -lue  les  nnires  an  r.mù,  „,„..,,,  ^,.,  .„„^^  ,. 
est  le  Chacal  d  Orient,  ou  le  Thos  des  anciens.  On  le  rencontre  en  Perse,  dans  la  Hussio 


.  1} 


^^  OnnUR  DES   CAII.M\0«ES. 

méridionale,  hux  environ.  ,lo  Sin.vrn,,,  auprès  do  Cnstonlinopl...  on  Morée  otc  On  \^  cit. 
souvent  connue  une  prouve  de  l'annonno  existence  du  Mon  dans  iJ ,2;:!'^J^tt 
Chacal  passant  pour  le  compagnon  le  plus  l,ahitu<.|  de  re  re,|„nlable  Carnassier  ' 

Les  (Jrees  anciens  o,.t  connu  le  Chacal,  et  c'est  de  ce  Carnivore  .p.-\rislot;  a  parlé  sous 
Jenomde  y/...    non,  ,ue  Lin..e  a  transporlé  n.al  à  propos  à  un  cL  ,1e  la  (luv     e 

Les  Can.s  de   a  r,...on  dn  Ml  .p.i  approchent  le  plus  du  Loup  ..l  du  Chacal  par  ieur  orga- 
nisation   eta.ent  n,leress<u.ls  à  étudier,  parce  ,ue  leur  connaissance  exacte  p^nar^^la  i^ 
sous  certau.s  rapports,  la  question  si  dillicile  ,1e  l'ori^in..  ,lu  Chien  .ion.esti,  ne.  et  ,..,  nZô 
tenps  la  .leternnnat.on  precse  des  n.ondes  .le  ce  ,enre,  ou  c-elle  .les  p.-in  nr  s  .1'.   dnaux 
analogues  „ue  1  ou  trouve  sur  les  n.onun.,.nts  ..v,p,i,„s.  Aussi  MM.   „„„,.,„  „  k,.     " 
q."  ont  ,.arcouru  ces  contrées,  onl-ils  .lonné  une  afention  t.>ute  parti.-uhér    u,x  ...i^^sJocô 
p-oupe.  Dans  un  travad  .,ui  l„i  ,..st  connnnn  ave  son  con.pa.aoa  de  v.na.,.  f     M    Heu  - 
||.ich    M.  hhrenber»-  enun.ere  .lix  e-.p.'.ces  .le  t;ha..als  ,.t  .1,.  Il,.nar,ls  propres  à  PK.^^-pte      l 
.1  J.UI  ,  ajouter  la  Cvnhyene  et  le  Fennec  .p,e  nous  avons  dc^à  cité,  l'u..'  .1..  ces  o^J^^ 
Loup  d-hgvpte  (C  Lupasl.r)  ;  les  autres  Canis  .^.vptiens  sont  plus  voisins  du  C  ,^  " 
du  (  neu  ,lomes  Hp.eor.linaire;  ils  on.  été  .l.H.its  par  Khn.d.r,;  les  autres  sont  lessu^    .^ 
■  a>us  sacor,  I  ,.n,pri,h  et  Ehrenberj,;  il  a  la  taille  ,1'uu  «enar.l  ou  nn  peu  plus  forte,  et  sa 
■iueue  peu  ve  ue  le  lait  ress,.na.l..r,  encore  plus  ,p.e  1,.  Lupa.t,.r,  aux  l^nlvs  L  Chien    ..a-  ■ 
Ca,ns/muham,nx  le  Chien  .loniesti.p.e.  sur  l,.qnel  nous  reviendrons  ailleurs- 
C>nus  mnn-h,..  II.  et  E.;  des  cotes  ,1e  l'Ahvssinie.  près  Arkiko.  C'est  lo  Sea  fol-  do  Sait  • 
tuiiis  iiincf/aliis  .le  Cret/.s.hniar;  de  la  haute  %|ile; 
Canis  mbar,  IL  et  K.;  du  Don^;()la  ; 

^;«./«..«^/.,  II.  01  E.;  .m  Favoun..  La  gracilité  ,1e  ses  f.n.nes  et  la  couleur  noire  .le  son 
I.  ^donnent  a  penser  .p,e  c  .'st  lui  ,pn  a  lourni  le  niodèle  du  Chien  anubis  représenté  sur 
les  uiononienls  ; 

Canis  culpecHld .  II.  cl  K.  ;  ,|„  |'i,v,M!iii. 

M.  Huppel  cite  en  \l;vssiine  lus  >.<„■„  unihm,  variciioltis  ,'t  nufsoint'las 

jMd..p,.n.lannnen.  du  CLu-al  ,ie  MonV.  l'Europe  nourrit  une  espèce  ,pn  peut  êlr,.  rapportée 
au  nunie  sous-«,.nre,  ,pu.,.p,  ulle  soit  .l.^jà  plus  v.nsine  .1...  Renards  sons  certains  rapports 
Lost  un   Annual  .pu  est  ..sseutiellen.ent  propre  aux  r.^.ions  arcti.p.,3s;  on  l'appelle  Ltis. 
Le  Co.sac  existe  anss.  .laus  une  partie  .!  ■  la  lius.ie.  mais  à  vrai  .lire  il  n'est  pas  ,.ur,.pé,>n 

Le  Gams   .s\r,s  [Ca.is  lagopus ,  Linn.'')  e>l  J,Tis  hrnn,  un  ,m,u  bleuAtre.  ou  tout  blanc 
suivant  la  saison;  .1  r<>pro,luit ,  ,|ans  I..  f^ronpe  ,lo„t  nous  traitons,  les  mêmes  variations  ,n.e 
e  Le.vre  changeant  on  rilermine.   Ihillon  l'a  nonnn.'.  Hmard  hlr„  ;  mais  ce  n'est  pas  un  vrai 

ïusidôit  iî   ,  "    \  '"'"""  ''"'"l"'  "  ""  "■""  "■"^'  '"'^  '^•— ""-•'•'"  "i"  -l'-i  'I'-  Chacals. 
Aussi  doi  -d  ..ire  p  a.'c  auprès  ,1e  c,.s  .|..rniers.  Sa  taill,.  est  un  |,eu  intérieure  à  la  leur.  ..t  ses 

pJed'ie  lIcIt"'  '  ''  '"'  '"'  "  '""  ''"  '"  '""'  ''"  '^''""  '"  '"'"  "^  '"'''""'''  ^'^"i'i"'" 

Les  Jsatis  vivent  ex.dusivemeut  ,ians  l.s  contires  boivales,  aussi  bi.M.  ,la..s  lo  n,.r.l  .le 
1  E»r..pe  ,|no  dans  celui  ,lo  l'Asie  et  .1,.  rAn.éri.iue;  ils  font  la  chass..  aux  Oiseaux  et  aux 
petits  .,.an.m.ter,.s  ,|nehiuefois  même  aux  Poissons;  ils  nagent  bien  ot  ont  l.s  m.eurs  onli- 
naaes  aux  autres  Animaux  do  ce  groupe.  La  couleur  blanche  .pi'ils  prenn,.nl  .mi  hiver  leur 
P'T.net  d,î  s,,  soustraire  plus  facilement  à  leurs  ennemis  et  ...  même  b^mps  .l'ê-re  aoer.ns 
.noms  aisément  parles  Animaux  .,u'ils  veuh-it  saisir;  leur  Iburrure  est  asse.  eslim.i  / 
a  des  Isatis  .jui  restent  bruns  pendant  tonl.i  l'année. 

J;'  ^' '';'  '""'^':,  (^^'"'"'*'  ^"'■^"'■'  <^"l'J«'!stedt)  ou  VA^irc,  appartient  à  l'Asie,  principale- 
ment a  la  lartane.  C'est  aussi  un  Anima!  m.uns  gran.l  .,u  -  le  l^enar.l,  à  pelag..  m    ns  fo      i 
gns  fauve    sauf  en  dessous,  où  il  est  bhuw.  et  .lont  h  .pieue  est  t.'rmi:ée  ,1e  no .    S  ^^ 
formes  sont  gra.'ieuscs.  ...  il  ressemble  à  un  très-peli<  Chacal.  Ses  habitudes  ont  ,ie  rmal 
logie  avec  celles  de  l'Isati^  .  mais  il  habit,  de.  ré.;. ,ns  moins  froides. 


Ole.  On  le  ci(o 
s  contrôcs,  )o 

0  a  |)iiiié  sous 
(iiiyanc. 

•iir  leur  oi'sa- 
uvail  tV'lairer, 
.  (.'I  en  niônio 
'<'s  d'Animaux 
l'I  Klironherf,', 
espèces  do  co 
feu  M.   Ileni- 

1  l'Kjivpio,  et 
'S  espt'ces  est 
lu  Cliacal  ou 
les  suivants  : 
is  forte,  et  sa 
Chien  sacré; 

c  lie  Sait; 


noii'o  (ie  son 
'présenté  sur 


n:  rapportée 
ins  rapports. 
•|>ello  Isatis, 
'uropéen. 
i  tout  lilanc, 
irialions  (|uo 

pas  un  vrai 
les  (lliacais. 

leur,  et  ses 
'»■,  siMuitianl 

l(!  non!  lie 
•aux  et  aux 
n(eurs  ordi- 
1  hiver  leur 
Ire  a|)er(;u.s 
ilimée.  li  \ 

priiieipale- 
>ins  fourni, 
e  noir.  Ses 
lit  de  lana- 


FAMILLI-:   f)|.;s  CANIDÉS.  63 

4.  L'Amérique  méridionale  nourrit  plusieurs  espèces  deCanisdont  la  plus  grande  a  quelque 
aualo-ie  avec  le  Loup,  mais  s'en  éloigne  cependant  à  différents  égards,  <'t  sert  do  type  à  la 
division  des  ClIUVSOCYONS  do  M.  IL  Smith. 

Le  LoiiP   A  ciuMKHK   {CanisjHhatus,V..  Cuvinr)  ,  appelé  M^oî/ra-^oîwzo?/ par  A/ara 
Cants  campcsMs  par  le  prince  do  New-Wi.id  et  Loup  rouge  par  d'autres  auteurs.  C'est  un 
Animal  élancé,  ressemlilant  assez  à  un  grand  Lévrier,  léger  à  la  course,  et  dont  le  pelage, 
m  général  roux  cannelle,  s'allonge  un  peu  en  crinière  sur  le  dessus  du  cou,  où  il  pre°nd 
une  couleur  iioirAlre. 

Cette  espèce  habite  les  grandes  plaines  connues  sous  la  d('«nomination  de  Pampas  •  elle  diffère 

'i"*'' ""'"'  ''"  I''"'r>,  «lii  Cliaeal,  etc.,  par  la  forme  des  os  de  son  s-iueL-tte;  ses  arrière- 

inolanes  ont  aussi  leur  couronne  un  peu  différente;  ce  qui  justifie,  jus.pi'à  mi  certain  point 
la  distinction  générique  dont  elle  a  été  l'ohjot.  ' 

Ce  Canidé  est  moins  hardi  .pie  le  Loup  ordinaire  et  moins  redouté.  Nous  en  rapproclierons 
(inel.pies  espèces  du  même  continent,  (lui  sont  cependant  plus  petites  et  moins  élancées. 

5.  M.  Jlamilton  Smith  ne  fait  encore  une  division  particulière  sous  le  nom  de  DisocvON 
mais  leur  nomenclature  n'est  guère  plus  élucid.'^e  que  celle  des  Chacals  ou  des  Loups   Tels 
sont  :  le  Chwn  crabier,  le  Chien  des  bois,  signalé  à  Cayenne  |.ar  Ilarère  sous  le  nom  de  Kou- 

/>r/rr^Me/?(?«rtrrf/7mdeG.Cuvierou^J-/(,^/^rtc7/,,//,|^.\za^a(^V/«/s/.m•//vW6^9,Blainville^  dont 
\ugustede  Saint-llilain;  a  rapporté  un  exemplaire  au  Muséum  de  Paris;  le  Colpeuûa  Molina- 
le  Chien  des  îles  Falckland,  déjà  mentionné  par  Bougainvillc.,  etc.  :  Ions  Animaux  dont  là 
distinction  en  es|)èces  est  encore  incertaine.  Les  diflicultés  qu'on  éprouve  à  propos  des  autres 
groupes  de  Canidés  se  retrouvent  ici  dans  toute  leur  intensité  ;  les  Dusocyons  qu'on  connaît 
le  mieux  ont  montré  une  forme  de  tète  un  peu  différente  d(.  celle  .pu  cr.raciérise  les  catégories 
|)récédentes,  et  le  pouce,  qu'ils  portent ,  comme  les  autres,  aux  pieds  de  devant,  est"  plus 
relevé.  Ces  Canidé-s  sont  aussi  désignés  par  le  nom  de  C  R  A  B I K  u  s. 

Nous  ne  nous  arrêterons  (pie  sur  une  seule  de  leurs  espèces  : 

Le  Cams  c.iiAiîiKR  {Cimis  cancriivrus,  Desm.),  (pij  est  |.eut-êtro  le  Tlios  d,.  Linné  le 
Koupara  de  Barère,  etc. 


ti'il 


Caiis  i:uiuiii,  l/U  ie  «rand. 


^? 


r-' 


l'v  M-    >  IVKBIII>  .    I,:t  ili!  ■.'r.'ind. 


04  (»iii)i{i':  i)i;s  c  \ii\i\  (>i!i:s. 

Ci't  Auiriiiil  a  le  polago  fauve  coiidn-,  varie  du  brun  et  «le  iidir  on  (lustius;  ses  oxlvémitL'S 
sont  noires,  ainsi  (pie  sa  (jueue  ;  ses  nuances  sont  assez  agréables  à  l'œil.  On  le  rencontre 
dans  la  (iiixaiie,  oii  il  cliassc  les  V'^nulis  et  les  autres  Manniiifères  de  faibles  dimensions,  les 
Oisi'anx  i;l  même  les  Crabes.  Il  mange  aussi  des  fruits.  Les  individus  de  celle  espèce  se 
réunissent  liabituollement  par  petites  troupes  composées  de  cin<|  à  six  individus. 

().  Les   \^  (vriîllKI  TliS. 

Le  C  A  M  s  V 1  \  i:  ii  ii  i  n  {L'anis  invcrrinufi,  Teumiinck) , 
qui  sert  de  tvfie  an  petit  genre  NijdcrmiU's  de  M.  Tem- 
minck  est  un  Animal  lu  Japon  ,  assez  analogue  au 
(Irabier,  mais  de  moindre  taille  cl  à  museau  plus  lin. 

Lv.  Caiiis  procijoiKj'ù/o  de  I\L  <^iray,  i\\n  a  la  (lliine 
pour  |ia.vs,  jiarait  être  de  la  même  es[)êce.  L'exiguité 
des  oreille,'  de  ces  Animaux  leur  a  l'ait  ilonner  anssj 
r(''()itliêle  il(;  Oniilii/olcs. 

7.    Les    CIIIKNS    DOMKSriOl  l,S. 

(Jnoi(|ue  Irés-rapproclii's,  pai'  l'ensendib*  de  leurs  ca- 
ractères, des  J.dupsel  des  Cli.'icals,  les  Ciiikns  domi-s- 
TiQi:i;s,  anx(|uels  Linné  donnait  le  nom  de  Caiiis  fiinii/ldr/s .  peu\enl  en  être  distingué., 
par  un  petit  nomlire  de  particularités,  et  leurs  monirs  sont  également  dislinctives.  La  [dupart 
des  auteurs  les  regardent  comme  ne  constituant  ((u'une  seule  l'spèce  ,  et  ils  supposent  que 
les  différentes  sorti's  de  Cbieiis  (pie  nous  connaissons  doivent  leur  origine  aux  conditions 
diverses  dans  lesquelles  lljonuue  a  placé'  ces  Animaux.  Cette  théorie,  bien  préférable  à  celle 
qui  fait  descendre  le  Chien  domesti(|ue  du  Chacal  ou  du  Loup,  ne  satisfait  cependant  pas  à 
toutes  les  diflicultés  «lue  soulève  l'étude  de  ces  utiles  et  intelligents  Carnivores. 

Ainsi  (pi"(in  en  a  fait  très-souvent  la  remaniue,  l'histoire  du  Chien  est  intimement  lié(.' 
à  celle  de  l'Homme.  L'appréciation  des  changements  inci.nleslables  (pi'il  a  >.nhis  dans  ses 
ipialités  phvsiipies  et  mruu:  morales;  la  recherche  de  se.>  caractères  primitifs,  (pii  n'avaient 
probablement  |ias  runiformit('  ipi'on  \m\-  suppose;  celle  drs  ceiilrées  oii  la  Nature  l'a  créé  et 
d'oii  l'Homme  l'a  tiré  jiom'  le  répandre  sur  pre^.pie  tous  lo  points  de  lu  surface  du  globe, 
sont  é'galenienl  intéressantes  sous  le  rapjioit  de  la  philosofihie  et  sous  celui  de  la  zoologie 
générale;  elles  nnVitenl  don.'  une  alleidion  liuite  particulière.  Mais  disons-le  inunédiatemenl  : 
ces  diverses  questions  son!  encore  très-loin  d'avoir  été  résolws,  et  le  mystère  qui  nous  cache 
l'origine  des  races  humaines  s  étend  sur  [dusiiMirs  d(>s  \nimau\  mis  à  h'ur  disposition  par  la 
Providence. 

Si  nous  envisagions  ce  sujel  <lif(ieil(>  au  point  .le  vue  de  la  paléontologie,  nous  constaterions 
cepiMidant  un  premier  fait  :  c'est  i\\u'.  les  terrains  antérieurs  à  ceux  de  TéjHKpie  diluvienne. 
)ie  nous  ont  fourni  dans  aucune  occasion  des  débris  snsc(>[ilibles  d'êlre  rapportés  au  Chien 
domestique.  Kn  cela  il  en  est  du  Chien  cimune  de  tous  les  autres  Animaux  domesticpies,  tels 
que  le  Hœuf,  le  Cheval,  le  Mouton,  etc.;  et  connue  des  espèces  probablement  exclusives 
de  celles-là  peu|)laient  le  globe  pendant  ces  époques  éloignées,  on  peut  en  conclure  (juc  le 
CbiiMi  n'existait  [las  abu's  et  il  en  était  do  même  des  autres  Animaux  domestiques  ainsi  que 
de  I  Homme,  puisqu'on  ne  trouve  pas  non  plus  leurs  traces  anlérieunimenl  aux  terrains 
modeiiK's.  Ils  n'avaient  donc  [toint  encore  été  placés  sur  lu  terre  qui  nomvissait  des  es|ièces 
essentiellemenl  différentes  des  leurs. 

LeChirn,  comine  lous  les  \nimaux  actuels,  a  donc  succédé  à  ces  espèces  plus  ou  moins 
singulières  que  l'anatomie  sait  aujourd'hui  reconstruire. 

Kn  effet,  si  l'Homme,  le  Chien  et  tant  d'autres  \niniaux.  soit  doniestiipies,  soit  sauvages, 
qui  sont  aiijourd'hni  si  multipliés,  avaient  habité  le  i-'lobe  en  même  temps  ^m  hvs  espèces 
dont  les  dépouilles  abondent  dans  les  terrains  tertiaires  ou  dans  ceux  (pii  smit  antérieurs  à  la 
période  lerlialre.  [,ouiquni  ne  f-nconlnTions-nou,  pas  \f\-y-  débr-s  .laiis  les  roches  (,ni  se 


los  cxlrôinitûs 

lu  roncontre 

nonsioiis,  les 

ll(;  cspèco  se 


il"  -'niml. 

l'i'  (listiiigiii''-> 
s.  Lii  plupait 
upposniil  que 
ix  coiulilioiis 
l'i'ablo  à  oello 
loiiflaiit  (las  ù 

imeniciil  liéi.' 
Iiis  dans  SCS 
qui  n'avaient 
ire  l'a  créé  et 
ce  du  î-^lobe, 
fî  la  zoologie 
u'ilialoment  : 
il  nous  cache 
T^itidii  par  la 

L'onstalorions 
'  (liinviiMine, 
t(''s  au  (Iliieu 
3slii|n('s,  tels 
ni  <'\clusivo> 
ut-'lure  (jue  le 
les  ainsi  que 
aux  terrains 
.  (les  espèces 

us  iiu  moins 

lit  sauvages, 
i  les  espèces 
itérieurs  à  la 
uulii!^  (jui  su 


Il  .'à 


l.WW.'SS    M.    ¥t\\^\ï, 


111 


I" 

ce 


KA.\IILLK   DES  CAMDÉS. 

ronn,ii.;i.l  uloi's,  comme  nous  )  trouvons  ceux  do  tous  le     Quadrup»..! 


06 


l'cnts,  dont 


upt!d(!s,  on  wnéral  .si  difft'.- 


,.  .  .  .ijuiss. "  "I"  ■' "  <^i>' i'ij->.Mi)iij  (j  i.'x()ion>r  no  nosst'dpnt  nlim /inniin 

mdmdu  vvant.   Ce  n'ost  „u>rùs  .voir  produit  uno  longue  sé:io  do' po,I Z"   ~ 
on  progros  les  unes  sur  les  autres ,  ,,uo  la  Nature  a  créé  les  espèoes  a  t  elles  et  .'u 

.es   Te  est  le  cas  do  la  plupart  des  grands  Quadrupèdes  dont  les  restes  sont  enfouis  .ians  les 
sa  les  dduvens    ,lans  les  alluvions  de  nos  grands  lleuves  ou  dans  les  cavernes      o  a>  s 
qu  avec  eux  qu'on  a  trouvé  des  ossen.cnts  susceptibles  .l'ôlre  attribués  A  des  Cldent  véri- 

.Ainsi  le  Chion  est  bien  un   Animal  d'apparilion  récente,  au  p.iut  de  vue  géobMMque  du 
mon.sIa,s  quels  ont  été  ses  caractères  primitifs,  et  quelle  est  la  contrée  do.U  i   i^oi.'- 

reuss»  à  etabhr  d'une  n.arnère  positive.   Les  hommes  ont  oublié  leur  propre  histoire    a    o 
|.omt  que  1  or,gme,  les  migrations  et  les  rapports  des  ancie.is  peuples  sont  pour  la  piupa  • 
.nconnus,  et  qu'.  est  le  plus  souvent  impossible  d'en  établir  la  filiation ,  si  l'on  n'a  m'ou 
1  élude  des  ca.'acter.-s  |.hysi,p>es  par  lesq.,cls  les  ..ations  diffèrent  les  unes  des  aut.-es-  corn 
mon  espérer  ,1e  .•esoudre,  par  des  documents  pu.-ement  historiques,  les  p.'oblèmes,  si  Jurieux 
pourtant,  que  soulevé  l'étude  .les  Animaux   .lomestiques.    Ces  espèces,  indispensabi  s  à 

lon.me,  et  qu.  paraissent  avoir  subi,  comme  lui  et  avec  lui,  tant  de  (.-ansforn  ations  et  do 
déplacements,  sont  partout  les  éléments  do  sa  prospé,-ité;  mais  la  notion  des  n.odi    atio 
qu  elles  ont  ..prouvées  et  celle  des  caractè.us  primitifs  qui  les  .listinguaic.t,  avant  leur  .lo.ne  - 
t.cation,  nous  manquent  égalemonl. 

Plusieurs  de  nos  Ani.naux  domestiques  ont  évidemment  une  o.igino  asiatique  ;  ils  viennent 
.ie  la  r..g.on   nmalayenno  o,.  .les  contrées  .p.i  s'en  .-approchent,  mais  toutes  ne  s;nt  pas! 

00  as.  Les  te,.res  PO  anvs  ont  founn  le  llenne;  la  chaîne  .les  Andes  ,.1  la  pat.-ie  .1,.^  m  " 

1  Afr..p,e,  l'As,o  men,lu,nal.>  nous  en  ont  .lonr.é  .l'autres  espèces  ou  tout  au  ..u'ins.i'aulr,  '    a  ■  ,' 
et  ne.,  no  prouve  .p.'il  n;..n  ait  pas  été  .le  m.^n.e  .le  l'Ku.ope.  C'est  en  particulier  c..  qu    1' ,  i 
a  que  quelb.s  pense  a  1  eger.l  d..  Chiens  do.n.-stiques,  et  certains  a.dems  ajou„.ut  ,n  ' 
hste  des  gra.^des  co.>l,v.,s  .p,e  nous  venons  .rémunérer  la  .\ouv..lle-.lol„.de    où,, 
suivant  eux,  fom^ni  les  Dingos  ou  Chiens  d'A-.sIralir.                                             '    '              '' 

Cepen,lant  les  opinions  profcss.M-s  à  .«et  .^ganl  par  l.s  natn.-ah^les  sont  l.vs-,iivers..s    \i,.s, 
ertan.s  auteurs  ,ont  .l..sc..n.h-e  le  Chi,.,  .,onn.stique  du  Chacal  ..u  .lu  Loup,  ta  ,  :  .' 

très  y  voient  u.,e  ou  nK-.ne  plusi •«  esp.:.,.,,.s  dilïén.ntes,  ..t  qui  ne  se  ra  '  ch..n    ■  , 

Canidés  par  aucun  lien  de  tdiation.  L'étude  ,p,e  nous  ù.onl  de  ..S.:';.  „;!;::: 
du  gran.l  g.Mire  Can.s  nous  a  c.p.Mulant  monln'.  .pm  ,.xis|.>  .Mdr..  eilos  ...  I,.  n  ""'''-" 
.i.n.es  ....s  .,.f.rences  de  n.éme  valeur  ,p..,  ..,.„..s  '.p.i  ca,.aL;.;:::u  r.       ^  ^i:?,  r'!;^:; 

^.r  :;;::  ;::::::::  ;t:;:;;;' "  ""'  -'  "-^ ''--'-  .^u.^::.::z 

Si  donc,  à  l'ex.impie  .le  Daubenlon,  de  V.  Cuvier  et  de  (m,.|.i,...-  ■„.■  .... 
..vue  les  .,if..n..es  essentielles  qui  distinguent ,  les  uj'  :^Z::XX^,!:Z:-  f 
th...ns  domestup.es,  nous  som-iies  d'abo.'d  élo.m.'.s  de.  r.mporlanre  ,n..      ■       r  ' 

sonte..t  dans  le  plus  gra.ui  nombre  des  cas.  Les  coul.n  .•  ..'  ?""'  P''''" 

;^i-os,  suivant  les  individus  .p,e  l'on  exan.ine,  et  -^^ ti^i:;:;;^  ;;,^::;;  ';«  - 
les  U.K.  ay,.c  les  autres,  sont  fès-multqdi.^es.  Non-se,de.nent  les  teintes  cha.^  ^^^  cZ^' 
races  n.a.s  enco.^  la  disposition  générale,  ..jusqu'au  systè.ne  .le  colond  ^  0  uo  ^  r! 
..ne  ..egularde  .,u.  rapp,.lle  celle  .les  A.nmaux  sauvages  .lu  m.^mo  --enre    t  u.b'     .  . 

m.  dé.u.t  comp,..t  .le  symétrie,  et  .les  Ch.ens  .l'un.Mnéme  po  S C-io uv  ^  't^  Z-'^'l' 
los  uns  des  autres.  Ce  der.uer  cara.;tère  est  fréquent  ..luv  les  Chi.-,     nn  ^'^'-'^'^^''^'''■' 

pouph.  les  plus  civilis.5s,  et  il  ..ous  n.o..tre  lit.ïLe  .Ïîé  q  /  "  r?  ^'T"'  "? 
C-omb 'lai^oii  -lo-  ivnie  u!i'>..,.i:  ...  ••niuu.  i|ui,  la  naïuie  obtient  par    a 


I.'"    l'AltTIK. 


9 


i  : 


î        ;  * 


06 


OllDIli:   l>i:s   CVIIMVOHKS. 


IHnnc,  ou  i|uol.|iios-tiiu's  .I.;  leurs  ,ilt.'iui,ilinns.  D'autros  inodincntinns  vi,.nii(.iit  s,^  jr.in.lro  ?, 
celles-là ,  et  nulle  part  In  eonfusii.u  des  c.irnotèras  u'ost  |)ous,s(V'  aussi  loin  (luo  \hn  ces 
Chiens  al.AtiMdis,  nK'Ian-n  d,..  proscpie  tous  les  antres,  que  l'on  observe  dans  certaines  villes 
pnncipalenient  m  Europe,  et  .pio  l.iiu.é  af.pflait  des  Cfdcns  do  rues  {Canh  fomWnris  vinrhis)  ' 
Desnuu-est  a  cependant  fait  une  remaniue  di-ne  d'être  rappelée  ici  •  c'est  (jue  le  hianc  lors- 
.pi'd  existe  sur  (piel.pie  point  du  pelapTo  do  ces  animaux,  s'observe  toujours  à  l'extrén'nlé  de 
leur  queue,  de  manière  à  rappe!.>r  la  tache  terminale  do  mêm.;  couleur,  .p,i  caractérise 
a  plupart  d.vs  Canidés  sauvages.  S'il  n'y  a  .lu  blanc  (lu'à  un  seul  endroit  sur  le  corps  ,|',m 
CInen  domestique,  c'est  toujours  à  l'extrémité  d<'  sa  ipieue. 

l/ahondance  du  poil  et  sa  nature  ne  chanjrenl  pas  moins  d'une  race  à  l'antre  Fins  et  fris»* 
sur  I.'  cori.s  des  llarbets,  des  Caniches,  de  ces  jolis  petits  Chiens  blancs  ,|e  Cuba  auviiuels 
Losson  donne  le  nom  de  Cank  vcUorosus,  et  chez  .piehp.os  autres  .encore,  ils  sont  lon-s  et 
simi.lemont  on.lulés  cl.e/.  les  iOpa-neuis ,  principalement  aux  oreilles  et  ù  la  (|ueu..  ou"  au 
coniranv,  mûris  cl  ras  sur  tout  le  corps  dans  beaucoup  d'autres.  Ivdin  l..s  Chiens  ànv(M...|s 
on  d.mne  le  nom  de  Chiens  Turcs,  .p.oi.prils  soient  étrangers  à  la  Turquie,  ont  le  corps  h  peu 
pn..s  nu,  et  leur  peau,  plus  ou  moins  complètement  .lénudée,  l.'ur  donne  une  apparence 
inaladiv  >  <pn  fait  biontùt  voir  .,ue  la  dispo>ilioM  qu'ils  nous  présentent  n'est  (m-nn  lait  térato- 
logique. 

La  taillo  .les  Chiens  est  suj..l(..  à  .les  variations  non  moins  gran.les,  .p„.  tout  I,.  monde  a 
pi  apprécier  en  examinant,  .rm.e  part,  les  Lévriers,  les  MAlins  d..  forte  taille,  les  Chiens 
.0  Terre-Neuve  ou  les  MastilTs  ,1e  Cuba  et  .lu  Thib,.|.  et,  .l'autre  part,  l,.s  Carlins,  les  petits 
CInens  .1,.  Cuba  ,  dont  nous  parlb.ns  à  l'instanl .  i.s  King's  Charles  et  .p,e|,,ues  autres  encore 
Ou  sait  qu  ,1  est  facile  ,1'agir  sur  l.-s  ,iinu-nsi,.ns  ,!..  .\„iu,auv.  pniMp.'à  l'ai.le  .1..  certaines 
,n.^aul,ons  apport...  ,lans  !..  choix  .1..  indivi.Ins  pi..nlucleurs,  on  p,.ut  élevr  ou  .liminuer 
leu,  taille  .lans  certaines  linnl..s.  .1  .pi,.  ...  niov..,,  ..st  souvent  emplové  pour  mo,|ili,.r  |,.s 
Vnimaux  ,lomesliqnes.  ■    ■     i  .      .   .  -. 

Le  nomhr..  ,l,.s  vertèhr.  .  ,.au,lales  ;  ...hii  .les  .lents  ;  ..olui  .les  .loigts  varient  é:.al..menl  dans 
i>eauco«p  ,1e  ..ircnstances,  .-l  si  l'on  prenait  sans  .•ontr.^le  U.s  alt,'rations  ,lont  chacun  de  ces 
organes  est  susceplil,|...  o„  pourrait  croiiv  .p.'il  y  a  entre  les  Chiens  .lumesli.p.os  .les  différences 
Idus  gran,  .^.  ,pi..  c,.li,.s  .p„  s,.par,ml  aill,.nrs  les  espèces,  ,p„.|,pi,.fois  même  les  g.-ures    Ainsi 
.1  y  a  .I..S  (,hi..„s  ,p„  ont  un  moin.lr,.  nombre  .!.■  v,;rlèbres  .■au.lal.'s  .p„.  I.vs  autres-  il  v  en  '•. 
qm  ont  sept  pains  .le  .ienis  inolaires  supérieures  ,.l  huit  inHVieures;  .l'antres,  cin,,'m,  même 
SX  ,|o,„s  aux  pi,.,ls  .10  .leni..r,..  La  forme  ,lu  .-rAne  ,  t  elle  .lu  c,.rv..an  sont  .'.galenu.nt  suscep- 
.bl..s  ,  .  mo,l,lications  renuinpiab!,..  Mais  ce  n,.  sont  pas  là  ,les  parti-'ularit-ls  sp.Vi.i.uies  et 
w  va  .r  nVst  pas  superi,..,.  à  ....Ile  des  «.ara.qeres  ,p.e  l'on  titrait  .les  mo.lin..ati,'ns  d 
niedl...  le  plus  souv,.nt  lomhant.vs  au  li,.n  .l'èliv  ,lroil..s ,  ou  .le  celL-s  .lu  ne.  ,lonl  les  ,leux 
nannes  son    parH.s  ..ntiè.vinent  sépar.Vs  l'un,,  ,1e  l'antr,.  par  un  sillon  très-proHn,,!.  ol 
.•.-s  .hsposit.ons  singulières  puissent  se  transm..t,.v.  pendant  un  t,.nps  plus  ou  nioii.;  long 
,,.     von,    ,,  g..,.ra.ion ,  personn,-  n'a  song,^  à  y  voir  „..  cara..tères  naturels,  suscep.ibl.-s  d 
se. vil  a  la  .li.stn.ction  sp.rKi.p.,.  ,ies  ,iiner,.nls  Chiens,  ..t  ..n  ,„.  l.-s  r...ar,l..,  ave,:  ra  son    ,ni,. 
cmnme  .1..  altérations  seiublanl,.  à  ,.el|es  ,pn  ,:islingii,,,  1,.  in,|ivi,lus  am^és  ,1,.  monsù.lo: 
s. t. .   La  divc-rsite  ,|es  ,.on,l,tions  au  m,li,.u  ,i:,s,p„.|les  ..,.s  \nimaux  sont  pla.vs  par  l'Ilomme 
.   M.ri.sanb>  pour  ju.t>(i,.r  r.n.  perturbation  apporb^e  aux  signes  ,,istin,.;ifs  de  l!.„rs  ,.sp "  ! 
et.   on  constate  .,ue  plus  les  Animaux  sont  .^l.-v.'.s  en  organisation  ,.t  plus  on  les  soustra  t  a ux 
cond,  ,..ns  naturell..s  ,,our  les.pielles  ils  avai,.it  .'.t,'.  ....V..  p|„.  ,.„,s>    r.s  mo.imcatio,  in 
vent  .'tre  fréquentes  et  profon.les.  ^'^" 

En  est-il  de  même  .le  certaiiips  .nires  parli.M.laiil.^s,  ,.|us  ,.onstant..s  .p,e  ... Iles-là  et  plus 
.•.mforme.  a  ,.,.ll..s  ,p,i  distlngn,.nt  l,.s  une,  ,„.s  antre,  les  ,.sp,Ves  saiu   --es  ,lu  -n  une   1 
canuts?  Peut-on  a,.m,.ttr,.  .pi..  „>  „,„„.  Mnmal.  c  Chien,  typi  .,„  t,..  :      1 1^,'  ,;:';: 
croyait  avoir  retrouvé  dans  le  Chien  ,|,.  berg,.,  ou  ,p,e  ,,  Z,,,,,,  ,,;„,,„  ,„    Z^Z 


KAMiLLr;  i)i:s  cwidks. 


^7 


Cn  iM    III'    11(11,1  I!,   l/t  ili'  «niiKl. 


iHorlcIc  lo  Chien  siiuviiKO  île  lu  X'mivolle-llolliiiKlo,  «il  pu,  en  su  indililiant  sous  l'inlluonco  do 
rilninnic  ou  sous  ci'ljc  (|cs  clirniils,  ilonuiT  siiuullanéniont  naissant  e  au  liérHer,  au  Hnrhot, 

au  (Ihien  I^ouji- liOiip,  au  (IIiIimi    Tern;- 
N(.'UV('  ou  au  Itoulo-Do^'ue.  (î'osl  ce  que 
la  plupart  des  naturaiisles  ont  admis  avt*r- 
IkilTon,  avec  K.  Caivier  et  avec;  de  IJIaiu- 
ville.  Pour  eux,  il  \  a  une  ospè'    de  Cunis 
dislinele  de  loules  les  autres  ,  et  celte  os- 
[lèce  d  lourni  tous  les  (;iiiensdoni(;sliiiuos, 
(lomme  toute  espèce  leur  parait  avoir  eoni- 
nieiM:é  par  un  seul  couple  composé  do  diui.v 
iuilividus  ahsfdumeul  senihlables  entre  eux, 
chacune  a  dû  i''|)rouver  des  modifications 
successives  et  dans  différents  sons,  pour 
arriver  à  fournir  toutes  les  races  et  sous- 
rac(^s  (pu?  nous  lui  reconnaissons  aujour- 
d'hui.  Les  aptitudes  in(»rales,  fiar  lesipielhvs  ces  races  s'éloignent  les  unes  des  autres;  les 
différences  exlérieiu-es  (pi'elles  nous  |irésentenl;  les  parliculurilés  i(ue  nous  montre  l'étudo 
comparé(i  de  leur  système  dtMit.iire  ou  de  leur  crâne,  tout  c  ;la  est  advenlif  (;oniine  c(!S  altéra- 
tions plus  ou  moins  monstrueuses  (Jout  nous  faisions  pn'cédennnont  l'énumération.  Cependant 
nous  voyons  celles-ci  apparaître  et  disp.u'aître  hientôl,  «•i  nous  sin vous  la  race  ipii  nous  les 
présente  pendani  un  p(!tit  nondire  de  t;éuérations,  tandis  (pie  le  [.l'vrirr,  le  MiUin,  le  IJoulc- 
Uojjuo  conserviinl  indéhaiment  leurs  caractères,  si  on  ne  vient  pas  les  atténuer  ou  les  trans- 
ibruier  par  l'intervention  d'un  sani;  étranp.'r  à  leur  pro[)re  race.  J'avoue  (pi'en  présence  do  ce 
fait,  la  théorie  do  l'unité  prinntive  ne  me  paraît  pas  à  l'ahri  de  toute  oljection,  et  sans  pro- 
noncer entre  deux  systèmes  é;;alement  insuflisanls.  Je  me  demande  s'il  y  a  plus  d(!  différence 
entre  un  Malin  ou  un  Chien  d(!  monla,;;n(,'  et  un  Liuip,  entri-  nu  Chien  de  hergc'r  ou  un  Chien 
lartare  et  un  Chacal,  «[u'enlro  un  Chien  Mastiff  el  un  Lévrier.  ];es  linntes  naturelles  de  l'ospèce 
nous  échappent  ici  encore,  comme  en  tant  d'autres  circonslances  et  le  [ilus  souvent  nous  ne 
savons  l(!s  étahlir  (pie  dune  manière  arliilraire. 

CepiMidant,  s'il  fallait  juger  des  \nimaux  (lomesti(iues  emprimtés  au  groupe  d(.'s  Canith'vs  par 
li's  espèces  sauvages  de  la  même  famille,  on  serait  trrs-cerlaineni(;nl  conduit  à  admellre 
plusieurs  espèces  parmi  les  Chiens  domosti(]ues,  ou  à  nier  (pi'il  y  ail,  comme  tout  le  monde 
l'admet,  plusieurs  espèces  de  Loups,  ,\i)  Chacals  et  de  lieiiards.  \in-i  deux  opirnons  se  trou- 
vent en  présenc(;  :  celle  de  la  variahililé  des  formes  et  celle  (h;  leur  IJxih'  ahsoiu(>.  Sauf  le 
cas  de  croi.semeid  ou  d'altérations  monstrueuses,  cette  deniiere  paraît  dev(dr  èlre  iinîl'érée. 
Mlle  a  d'ailleurs  jiour  elle  ce  fait  iiicontestahle,  (pie  si  les  Lonjis,  les  Chacals  ou  les  Hcnanls 
n'ont  pas  vari(''  dans  leurs  caractères  depuis  les  lem|is  histon(|ues,  il  en  est  de  même  de  cer- 
taines races  du  Chien  domusli(iuo,  el  les  g,  ures  Cheval ,  llteuf.  Moulon,etc.,  nous  uionlre- 
roid  des  faits  analogues. 

Si  l'on  consulte,  en  effet,  les  rares  documents  (jne  les  anciens  nnus  ont  laissés  au  sujet 
de  ces  Animaux,  el  certains  do  cos  documents  remontent  aux  Kgypiiens,  on  verra  qm  les 
principales  races  a\  aient  dans  ranti(piité  les  caractères  ((ue  nous  leur  connaissons  maînte- 
uanl.  Le  L('vrier  des  liyéroglyphes  est  encore  le  Lévrier  d'aujourd'hui;  le  Chien-Lou|)  est 
resh.'  le  même  depuis  les  Uahyloniens,  aussi  Wmx  (pie  le  Chien  de  herger  et  phisiours  autres, 
et  c'est  aux  Doule-Dogues,  ipie  f„urnil  (-iicore  le  Thibel.  (pi'il  faut  rapporter  ces  Cliions  de 
grande  taille,  luttant  contre  des  Llé|ihanls.  ipii  furent  domK's  en  pn'seni  à  MexaiKhv.  pendant 
le  cours  de  ses  expéditions  en  Asie. 

Les  figures  de  Chiens  domesli(pies  ,pi(>  nous  allons  reproduire  son!  an  nomhré  des  inieu.x 
tailes  et  en  ii.'mç  temps  dei  plu^  aticiumies  parmi  celtes  ■,pii,ii,n>  ..,,1,1   ,,arvenues:   ti^ois 


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1  * 

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a.    .f 

08 


OUDIIK  \)Eb  CAHiNlVOUKS. 

.l'oiitro  elles    si  f„cil,.s  à  reconm.i,n..,  M-rviront  ,lMp,,„,  ,m,v  .onsi- 
'L'iv.  .ons  qu'on  vi.nt  .1..  ,i,,..  Ell.s  .•o,.rô.on.,.„i  u,;  :i,in.-|)n,;- 
un  Cl  ,or.  .i'^vpU,  ui  „n  r.i.io„-Lonp.  Ino  nulr.  ..l  ,„„ins  en  1,;,"  ' 

1«  Oliicn  (iii'oii  V  vdil  osl  r,.|„i  „„ 
'■'  l'"^'"'''^ '•''«■"i';i(ji>s/illiilMwii,.|ill,i  (!('.. 

coin  fr  ((M|f,' 
la  pourpre. 


•%Clt«Vt,»     l-M.llit,..     I,,.     CHIINS    nOMKSrigi  I  ■ 


ilri   \ilk'»  d'Oricnl;   diipris  uni:   pilnhirr- 
innnpii'i. 


^;.. 


1.0  Chion  ,!„mf.s.i,,„o  osl  p,-„ioul  lo  co.T.pnf:non  indispo.isal.l,,  .l.>  rilommo,  M  suivant  1, 
ou  .,."  lelo.gnont.  au  ronfairn,  ,|,,s  nuMvs  Anin„H,x  sauvages  du  n.nno  .^enro.  Ou  ,  ou  Ïo 

i.     osC..,ousdo,„osh,,uosM,,livisont.co,n,,     ^s  IfomnKvs  (M,xMnr.nH,s,on  c  tégork-sdim- c 
u  ■  -  convonahlo  d'ap,,,.,.. ,...    Ond.  „,.,.  n.oi.loun.  expression .  et  dont  L  can 
-npldu,!.. .  e  c. ,  sont  ..fîale.nont  difr  >    ,(s.  Ces  races  ont  ,',té  réparties ,  comme  relies  don 
a    eun.on  cous  due  le  f^enre  luunain    ,  „.re  l.s  difCVents  eonlinenls  et  il  v  a  entre  leu    li    ri 

jutu,uet  ce^3    e  ,-|r,.„u.,c  certa,     ,  analugi ,ui  .nérilent  .letr,:  romàn.uéos    U    P^ 

0.  ancens  Colles  d.fAVaiont  de  c-ux  .les  nations  latines  et  ,ree,,ues;  ceux  de  l'Af.  ,ue  o 
enta  e  n  eta,ent  pas  les  mè.ne,,  ,p.e  ceux  de  la  région  du  Ml;  if  y  en  avait  d'aul  es  e.^  o 

r  t^i  i  7  :  ;""'"  t  ';'^'"'  ^  ''^^^"'"  ""  '-''  ■"  "^"■'  ^^  '"-'-•"  <-  '^-  -^ 

sont  e(a  11  s  dans  les  deux  Améri.,uos,  aux  Terres  aushales,  etc.,  ils  y  ont  trouvé  de    Chiens 
.•neore  ddle.enls  de  ceux  <,ni  apparlenaient  aux  auhvs  ré,'ions  d„  oiolfo  '"' 

I  ..  peut  non.l.re  de  localilés  l.ahilées  par  le.  sauvages  de  ro.^une  m,  par  les  Améri..ains 
.j.<M  ntseulospnveesd.a.u.Oors.^ 
d       J  ens  vndahles,  ds  e.a.en.  ou  avaient  été  anlérieuremonl  sous  la  domination  deri.oZe 

An>M  I  on  sa.t  .p.e  dans  cer( s  lieux,  en  An.érique  par  exen.ple ,  les  Chiens  ont  ahaniZ^ 

'S  fern.es  pour  repren<he  une  vie  indépendanle.  Leurs  nond.renses  Iroufu.s  ont  pris  d      w  " 
.udes  peu  .nflerenles  de  celles  des  Chacals  ,.,  l'on  .  ,,,nstalé  .prelleJ  perdai  n        ■  n'      ., 

•:;;s:::;x;eZ;:^''''^''"'^"'''''''" ^"'"' "•■•"■'"■■" ' --<--'^4::: 

Diin.  certaines  villes  d'Orient ,  les  Chiens  domestiques  vivent  par  (mni.es  ■  .nn.     ,„  i     m 
n'aient  réel,ea.ent  pas  de  n.aî.re.  leurs  hahitudes  cint  suhi  rinli  e^^' «:.;.:' Z^  : 
u  so.      esque  les  ds  se  son.  assocés.  Pondant  le  jour,  ils  ^e  retirent  dans    ,"  ,  .      "u 
soi    ou  à  peu  de  d.stanco  des  hahi.ations,  el,  pendant  la  nuit,  ils  parcourent  ,.n  oui      1 

i^:^;Sdr  ir:::;.:'  '"  "-  "•""  ^""-  '-  ■••^^■'•^  '-  -  — "--  i-i*^ 

Lo  Ch.en  D.nc.o  (C.m-.  Dinfio,  Ulun.enhach) ,  don.  K.  Cnvier  a  décrit  avec  soin  les  hahi- 

des  hdbitano   J.  1,,  .\ouve!!o,-Hollandn,  L'épithtte  de  sauv.t,'e  lui  convient  ton.  lussi  lu.-,, 
qn  aux  Hommoc  d.„t  ij  e.t  ,.  compagnon,  e,  d  différé  asse.do.,  m^: :;;! ^Z^::  ]:Z 


FAMfi.iJ':  i)i;s  (;ami)I^;s. 


cioii  ou  l(!  iioiiv(!ftii  cciiiliiMMil  pdiir  «voir  éuS  ivunriW'  \H\r  ciilaiiis  .luhnir.s  coniirio  utio  ospoco 
à  pnil,  Sii  Idillij  (^  siîs  iiropoitions  r,i|>p(!llni\t  ccfllcs  du  (iliicii  de  licrtrcr,  ci  il  siir[)ass('  pur 
c.oiisi'qiK'iil  le  (lli.'ii;»!.  Il  n  aussi  le  imisoiiu  plus  fjios  ipu;  ci-lui-ci  et  ses  iiiciiiliR's  sont  plus 
l'ohuslos;  sou  polii^o  osl  fiiuvc,  [)lus  ronci!  on  dessus,  plus  clair  i-n  d('ssr)us.  C'ost  un  Animal 
vorace,  indis(;i|ilinr',  ilan;;vn'ux  ponr  lus  ('Inniiifis. 

M.  liauiilton  Smith  si'iiai'o  \<-  Dinyo  dos  Cliions  domostiipn.'s  pour  lo  riMUiir  à  ses  (llirijscus, 
qui  irpoii<l<'iit  an\  Cuons  ;  mais  ni  les dniits  ni  la  forme  du  ciàni'  no  Ju^tidiMit  ccllo  asM)(;iation. 
M.  \V.ij,nioi'  di'crit,  sou-  lu  nom  du  (Utiiin  7iiijn'sciiis,  un  (lliiun  à  (ii'mi  sauvago  do  l'Auslralio, 
(|ui  serait  suivant  lui  inic^  osporo  dislinclo  du  Din^'o. 

Sur  plusieurs  points  do  l'Ocranio  on  nunnno  los  Chious  Oini  ;  au\  jours  do  Wto,  los 
pauvres  lialiitauls  <lo  ces  localités  en  nian|,'out  la  chair;  cotlo  h/ibiludo  existe  uuHsi  on  Chine 
et  dans  hoani:oup  d'autres  lieux. 

A  la  NouM'Ilc-lilandr,  les  naturels  donnent  aux  Chiens  le  nom  de  /'(«)//.  D'après  Losson, 
ces  Cliions  sent  do  petite  laillo;  leur  museau  osl  pointu  et  leurs  ort.'illos  sont  drossée-.  Ils 
rossemlileiit  hean(;oii|i  à  e(Mix  do  la  Non  "Ile-Hollande,  sont  courageux  et  très-oarnassior-.;  ils 
vivent  de  tout  oo(|u'ils  reneontront,  notamment  do  l'oissons  ci  do  Craho.s,  (jn'ils  vont  prendre 
sm'  les  reseifs;  les  Hommos  se  nourrissent  aussi  do  leur  ciiair  (pi'ils  trouvonl  délicate  et  qu'ils 
offrent  aux  navi^aleurs  emdpéens  connno  un  mets  exi|uis. 

Les  Chiens  de  la  .\on\elle-(;uinée  sont  aussi  fort  siinihiahios  aux  Dingos;  ils  ont  la  mémo 
hardios.se  et  no  sav(Mil  pas  non  plus  ahoyer;  endu  les  Cliions  des  nouveaux  Zélandnis  on! 
aussi  offert  di's  caraeliMes  analogn(!s.  \uJa|ion  il  exisie,  suivant  M.  de  Siehold,  trois  sortes  di- 
Chiens  domosli(pies  :  le  Cliii^n  de,  chasse,  le  Clii(;ii  dos  maisms,  qui  y  a  été  apporté  do  la 
Chine,  et  un  Chi(Mi  o,omnui:i  mélangé  des  doux  autres  ou,  cniniio  nous  le  dirions  en  Kuroiii!, 
un  Clii(!n  des  mes. 

I''.  Cnvier  (^l  Dcsmarest  distinguaient  I -s  Chiens  donKv^- 
tiques  propres  à  l'Améritiuo  et  à  l'ancien  continent  en  trois 
eatégorirs  : 

I"  liOs  Malins,  cumprenanl  le  MiMin,  le  Danois  el  le- 
Lévriers  do  diverses  sorh's;  ils  y  classaient  aussi  le  Dingo; 

2"  Les  h'pni/iuuls  on  l'Kpagneul  el  ses  sous- races,  le 
liarhct,  le  liiaqne,  le  liasse!,  U',  Chien  d((  herger,  le  Chien- 
Loup  et  le  (lliien  des  Ksqnimaux  ; 

;}"  Les  /)(if/iifx  on  le  \  rai  Dogue  et  les  sous-raee>  ijui 

l'avoisinenl ,  le  Dngnin .  le  l'elil  Dm.ois,  le  Hoquet ,  le  Chien       ,; ,  ,,„„  ,.„„„,  „,  .,„  ^.,„„, 

d'Artois,  le  Chien  anglais  el  le  Chien  tmc.  ('*"'-  ""«"■«•i-) 

Mais  c(vs  distinclions  i\c  suffisent  plus  mainlenanl  pour  la  nomoiiclature  des  CiiiiMis  dnmos- 
liipi.'s  coinms.  Les  races,  alors  non  décrit.'s,  qn'on  a  rapportées  do  divers  pays  et  celles  (pn'U 
aiihliMmes  par  le  croisement  ont  rendu  le  snjd  hion  plus  cmn|.li(pn'.  \oùs  allons  essayer 
d'y  melire  un  peu  plus  d'ordre  en  tenant  conqile  dits  indicalioiis  doiniées  par  M.  Ilaniilion 
Smith  dans  son  IliMoire  nalm'olle  des  Chiens,  pnhiiée  h  Ldimlmurg  e!i  (830,  et  en  ajoutant 
encore  quelques  formes  à  celles  déjà  fort  nondirenses  (|u'il  a  énumérées.  Plusieurs  do  nos 
planches  sont  consacrées  •;  lu  représenlalion  di's  races  les  pins  inléressanles. 

Après  avoir  hi^  les  délails  (pu  préci-denl.  on  s'éloiniera  peu  si  nous  ajoutons  (pi'il  e>i  encon^ 
impossihlo  d'arrôlor  avec  précision  le  nomlae  des  lypes  primilils  (pu  |iaraisseid  a\oir  donné 
naissance  aux  variétés,  pour  ainsi  dire  innondtrables,  du  Chien  domosliquo.  On  ne  peut  pas 
davantage  décider,  d'une  manière  absolue,  si  ces  lyj.es  avaient  la  mêm(!  vahîur  qui'  jf's  espèces 
véritahles.  toiles  <pie  lesadmeHenl  la  plupart  des  nainralisles;  s'ils  réporidaienl  .seulement  à  ce 
(pie  i)lusi(îurs  anieurs  appellent  des  sons-espèces,  ou  hion  encore  si  co  sont  de  simples 
modifications  d'une  seule  ot  mémo  forme.  Cependant  cette  doruière  opinion  est,  suivant  uon^ 
dn  moins.  !a  moins  probable.  Quoi  (ju'il  en  soi! .  on  peut  rapporter  les  Chions  domestiques 


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-S) 


1.0 


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1^  lU    II  2.2 

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(716)  872-4503 


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70 


OHDRE  DES  CAHNIVORES. 


actuelleineiil  coiimis  à  six  catégories  différentes  dont  nous  parierons  successivement,  avec 
M.  Hamilton  Sniitii,  sous  les  noms  de  Chiens  lévriera.  Chiens  mâtins,  Chiens  lachnés,  Chiens 
de  chasse,  Chiens  mêles  vl  Chiens  mastiffs. 

\.  Les  GlllliNS  l.lîviuiciis,  nommés  en  anglais  Creijhuunds,  ont  le  crûne  droit,  allongé, 

sans  renflement  frontal  l.iea  prononcé;  leur  taille  est  élancée;  leur  poitrine  (sst  allongée  et 

peu  charnue;  leur  ventre  paraît  amaigri;  leur  queue  est  longue,  grêle,  faiblement  courbée; 

leurs  jambes  sont  fines  et  leurs  oreilles  à  demi  tombantes  se  dirigent  en  arrière.  Ces  Chiens 

sont  les  plus  rapides  à  la  course  et  ils  se  plaisent  dans  les  pays  de  plaines.  Leur  odorat  est 

imparfait,  mais  ils  ont  la  vue  bonne  et  c'est  par  elle  qu'ils  se  guident  dans  leurs  chasses. 

Leur  intelligence  est  bornée  ;  ils  aiment  les  caresses,  mais  témoignent  peu  d'attacliemeiil  à 

leur  maître.  Leur  coloration  est  moins  altérée  que  celle  de  la  plupart  des  autres  Chiens  el 

elle  est,  en  général,  uniforme,  soit  noire,  soit  fauve  brunâtre,  soit  grise  ou  plus  ou  moins 

Wancho;  elle  présente,  dans  certaines  races,  quelques  zébrures;  les  poils  sont  ras  ou  un  peu 

allongés.  Ces  Animaux  sont  originaires  des  pays  chauds  ou  tempérés,  mais  seulement  de 

l'ancien  continent  ;  ceux  qui  ont  le  poil  court  supportent  difficilement  le  froid  de  nos  hivers. 

Les  Lévriers  à  longs  poils  sont  :  le  Brinjarie  de  l'Inde,  —  le  Lévrier  de  Perse,  —  le  Lévrier 

arabe,  —  le  Lévrier  de  Ihissie  et  (h;  Tnrkirie  {Canis  hirsutus  de  Cmelin),  —  le  Lévrier 

d'Ecosse,  —  le  Lévrier  d'Irlande,  —  le  Lévrier  de  Grèce. 

Les  Lévriers  à  poils  ras  sont  :  le  Lévrier  turc  à  longues  oreilles,  —  le  Lévrier  d'Egypte,  — 
In  Lévrier  Acaba  des  Bédouins,  —  le  Lévrier  noir  d'Afrique,  —  le  Lévrier  d'Italie  [Canis 
Italiens,  Gmelin,  --  et  le  Lévrier  de  Grèce  {Canis  grajus,  Liinié). 

M.  IL  Smith  regarde  commodes  races  métisses  ou  abâtardies, dues  en  partie  aux  Lévriers, 
certains  Chiens  bassets  (répondant  à  peu  près  au  C.  f.  vertagiis,  Linné),  parmi  lesquels  oii 
disUngue  les  Bassets  ordinaires  et  les  Bassets  à  jambes  torses,  —  le  Chien  vagabond  des  rues 
d'Lgypte— -et  le  Chien  sans  poils,  appelé  indifférenmicnt  Chien  turc  ou  Chien  de  Guinée. 
2.  Les  CHIKNS  MATIMS  sont  plus  forts  que  les  Lévriers  et  leurs  formes  sont  monis  grêles  ; 
en  général,  ils  sont  aussi  d'une  plus  grande  taille.  Ces  Chiens  ont  le  poil  court  et  les  oreilles 
souvent  droites  ou  incomplètement  londjantes;  leur  odorat  est  médiocre  et  leur  caractère  peu 
docile.  Ce  sont  cependant  des  Animaux  de  bonne  garde  et  qu'on  emploie,  soit  pour  défendre 
■  les  habitations,  soit  pour  conduire  le  gros  bétail.  Ils  sont  généralement  hardis;  on  peut  éga- 
ienient  les  utiliser  pour  chasser  le  gros  gibier.  Ils  ont  pour  patrie  les  légions  tempérées°<le 
l'hémisphère  boréal  dans  l'ancien  et  dans  le  nouveau  continent. 

Tels  sont  :  le  .Hlâtin  proprement  dit  (6'.  laniarius,  Linné),  —  le  Chien  danois  (C.  f.  danicus, 
Desm.;  C.  glaucus  de  iiuehiues  auteurs),  —  les  Canis  aprinus  et  suillm  employés  {)our  là 
chasse  aux  Sangliers  — et  le  Chien  de  garde  des  Turcs.  —H  faut  y  ajonh-r  le  Mâtin  de  Cuba, 

—  le  Basset  primitif,  —  le  Chien  de  charrois  employé  par  les  Indiens  do  l'Améri(iuc  du  nord! 

—  le  Techichi  du  Mejcique  ~  et  le  Chien  Loup  des  Florides. 

3.  Les  CniKiNS  LACHM-'S,  dont  le  nom  veut  dire  laineux,  sont  remarquables  par  leur 
fourrure  plus  abondante  que  celle  des  Mâtins.  Leurs  oreilles,  originairement  droites  et  poin- 
tues, sont  d(!venues  tombantes  dans  les  races  les  plus  modifiées;  leur  taille  est  souvent  élevée 
et  leurs  habitudes  sont  intelligentes  et  laborieuses.  Ils  appartiennent  aux  régions  des  deux 
continents  (jui  se  rapprochent  h;  plus  du  cercle  arcti(iue. 

Les  principaux  sont  :  le  Koska  des  habitants  de  la  Sibérie  [Canis  f.  Sibiricus,  Gmelin),  — 
le  Chien  des  Esquimaux  [C.  f.  Borealis,  Desm.),  — le  Chien  d'Islande  [C.  f  Islandi'cus, 
(imelin),  —  k-  Chien  de  la  rivière  Muchensie  [C.  Lagopus,  llichardson) ,  —  le  Chien  de  Terre'- 
A'cuve[C.  Terrw-Nova',  Dlnmeidiach),  —  le  Nootka  du  nord  de  l'Asie  [C.  Laniger,  II.  Smith), 
.—  le  grand  Chien  des  Alpes  et  des  Pyn'uées  [Chien  du  mont  Saint-Bernard,  Chien  de  Ca- 
margue, etc.),  appelé  en  latin  C.  f.  Montanus,  etc.,  —  le  Chien  de  Berger  ou  Chien  de  Brie 
.qui  est  le  C.  f  domesticns  de  Linné,  —  et  le  Chien  Loup  [C.  f  l'omeranus,  Linné). 
.     1  Les  CiiiKNS  OE  Cl!  ASSK  OU  les  f/o,n>fh  ,!<-;  Anglais  [Canes  sngacvs'-  m\  le  orâu.-  iné- 


FAMILI-K   DES   (IWIDÉS. 


71 


(liocrf^ment  ullongi-  et  loiirs  lignes  Icmponiles  ne  so  n-unissont  pas  sur  la  Wguc  mûdiano 
.10  mnnike  à  former  une  crête  sagittale,  ce  (lui  laisse  à  tous  les  Ages,  au-dessus  .le  la  boîte 
cérébrale,  une  plus  grande  capacité  en  rapport  avec  un  développement  plus  considérable  du 
(«orveau.  Ces  Chiens  sont,  en  général,  de  taille  moyenne,  mais  ils  fournissent  des  races  fort 
petites;  leurs  oreilles  sont  toujours  longues  et  pendantes,  ce  qui  est  un  résultat  des  modi- 
fications subies  par  leur  type  primitif.  Us  ont  l'odorat  très-perfectionné  et  montrent  beaucoup 
.l'intelligence.  On  croit  qu'ils  ont  d'abord  appartenu  aux  régions  tempérées  de  l'ancien  con- 
tinent. 

Les  uns  ont  le  poil  ras.  Lo  plus  employé  est  le  Chien  courant  {Ganta  f.  sagax)  et  ses 
sous-races  française,  écossaise,  etc.  M.  H.  Smith  en  rapproche  le  Chien  d'Orient,  lo  l'alhot. 
le  Stag,  le  Fox  honnd,  le  ilnrrier,  le  Beagle,  lo  Turnspit,  lo  Chien  de  Burgos  et  Ui  Chien  de 
IMmnlie.  —  Le  Braque  [C.  f.  aviculariits,  Linné)  est  un  animal  du  raf^me  groupe. 

D'autres,  plus  vulgairement  connus  sous  les  noms  (ïKpaijneuIs  et  do  Barbetu,  ont  lo  poil 
lilus  long  que  ceux  dont  il  vient  d'être  question.  Ce  sont  : 

Le  Setter  des  Anglais  (C.  f.  index),— \g  grand  Épagneul  {C.  f.  exlrarim,  Linné),— le  petit 
lipagneul  {C.  hispanicm,  Rcchstein).  —  Il  faut  en  rapprocher  le  Sprmfirer,  —le  AT  Jn(;'sC/(flr/<'s, 
—  le  Cocher.  —  le  Bleinheim,  —  le  Pgrame  (C.  /.  flammem) ,  —  le  Chien  Lion  (C.  /.  Iconinm) , 
et  d'autres  variétés  dil(!S  Chiens  de  salons  ou  Chiens  de  dames.  — ha  Bichon  de  Buffon  (C.  f. 
melitœus  de  Ray;  C.  f.  nwli tenais,  Linné)  est  de  la  même  catégorie.  On  leur  adjoint  aussi  le 
Barbet  {C.  f.  aquaticits),  —  le  Griffon  (C.  /.  sagax.  Linné),  —  le  petit  Barbet  (C.  f.  mi?ior, 
Liimé)  —  et  lo  petit  Chien  l>Ianc  de  Cuba  (C.  vellerosus,  Lesson). 

.1.  Les  Chiens  MÊi.és  (ouïes  Cnr  dogs',  H.  Smith)  ont  la  tête  arrondie,  le  museau 
pointu,  les  yeux  gros,  saillants  et  les  oreilles  droites;  leur  taille  reste  au-dessous  de  la 
moyenne.  Ce  sont  des  Animaux  intelligents,  vigilants,  mais  d'un  caractère  difficile,  et  dont  les 
différentes  variétés  ont  été  souvent  abâtardies  par  le  croisement  ou  par  l'influence  de  l'Homme. 
M.  H.  Smith  suppose  qu'ils  descendent  de  trois  espèces  distinctes  ayant  chacune  une  prove- 
nance différente  : 

La  première,  propre  aux  régions  occidentales  de  l'ancien  contient,  aurait  fomni  le  Chien 

lerrier  {Canis  terrarius) ; 

La  seconde,  appartenant  au\  régions  cliaudes  et  tropicales  de  l'ancien  continent,  répon- 
drait au  Chien  pariah  de  l'Inde,  —  au  Chien  l'oi-  des  îles  de  l'Océan  pacifique,  —  et  au  Chien 
de  la  Nouvelle-Zélande  ; 

La  troisième  serait  le  Chien  des  Palagons  et  le  Chien  de  la  Terre  de  Feu ,  mais  il  resie 
certains  doutes  à  leur  égard ,  au  moins  pour  ce  qui  concerne  le  dernier. 

On  pourrait  rapprocher  de  ces  Chiens,  et  en  même  temps  des  Matins,  les  Dinoos  ou  Chien 
de  r Australie,  dont  nous  avons  parlé  séparément. 

C.  La  dernière  division  comprend  les  MvSTIFFS,  Bull-dôgs  des  Anglais  ou  Dogues  et 
Bouledogues  des  naturalistes  français.  Ce  sont  les  Canes  nrcani  do  M.  H.  Smith.  Ces  Chiens 
ont  le  museau  court ,  comme  tronqué  ;  leur  crâne  est  élevé  dans  la  région  ct'rébrale ,  presque 
cxcavé  à  la  face;  leurs  sinus  frontaux  sont  considérables;  leurs  lèvres  sont  plus  ou  mohis 
pondantes;  leur  museau  est  raccourci  et  comme  arrondi;  ils  ont  la  poitrine  large;  les  reins 
forts  et  la  queue  droite.  Ce  sont  des  Animaux  d'un  caractère  énergique,  redoutable  même. 
Tous  sont  originaires  des  grandes  chaînes  de  montagnes,  principalement  de  celles  des  régions 
tempérées  de  l'hémisphère  boréal ,  mais  uniquement  de  l'ancien  continent.  Il  y  en  a  de 
différentes  dimensions.  Voici  les  noms  des  principaux  : 

Dogue  ou  Mastiff  du  l'hibct  {C.  mvanns,  H.  Smith),  —  Dogue  de  forte  race  {C.  f.  anglicus, 
Desm.) ,  —  /%»£>  de  Sumatra  (C.  f  Stiwatrensis,  ï]\amv.),  — Dogue  de  Cuba,  —  Bouledogue 
{C.  f.  Molossus,  Desm.).  —  Bull  lerrier,  —  Pug-dog,  —  Boquet,  appelé  a\issi  Doguin,  — 
Carlin,  —  Dogue  de  Bologne  {C.  f.  fricator,  Linné),  —  petit  Danois  {C.  f.  variegatus) , — 
Artois  m  Islois,  Lislois  et  Quatrcvînijts,  —  Chion  dWlkante  {C.  f.  Andnlmim), 


72 


OlUnWi   DKS   OAHMVOUKS. 


offaco  plutôt  les  figures  on  forme  de  trèno  qu'e  les  r^o  ce  I '?."'"'  '  "'  "'  ''"'"'"'' 

et  los  molaires .  c,ui  sont  d'ailleurs  moins  é,^  ^TZ^;^::^:^'  ""  ""."'" 
00  qui  implique  un  régime  moins  omnivore.  tubercules  plus  relevés  en  pointes , 

t.  Les  «ENARDS  proprement  dits. 

Ce  groupe  comprend ,  indépendamment  du  fienard  ordinaim    r.l..«in.,..e  „  . 

ventre  gris  brun,  c'est  le  Vufpes  alopav  <le  .molqnos  aut.urs  iTno    .u..  ,  -'  .""'"  '" 

de  croix  brune  sur  le  dos;  elle  os^.uelqu^  t^i^;^' ^^^  rr'Î;r'"  ""  "'■'° 
comme  formant  une  espèce  à  par,,  mais\.l,e  ne  «r.^r  paï'tto  tL  on  ttToTn''"": 
P^s^  avantage,  suivant  do  H.ainvil.e,  séparer  .  ^„.  ,:/....^    "in    ^  ^^ 


ntMinii  »t'io*inr,  l/IO  do  grand. 

se  ci/^rTi'""'  T  '"  •"'"''  ''""■''^'  '''^'■^'"'^'''  '''  «"«o'-"  '">"i'"™  en  Kurope  f|  vit  isolé 

z  :^  i"i,f::;^i^::nr^:'r  ^  '^  ^t  ;^"  ••^^"^^^'  ^-^  ^-".-  i- "•-:- 

^lùve  les  volaille     1     Lanins  .  ?''''""  '"'  ''™'^'^  '^  '^"^  """''^^  ^'"^•"''^  ^'i'  «" 

adresse  lui  a  f.i  un   grtr  éo    .'.i'/      .    '  ''"'"'  ''''-"''''^'^'  '  ««  «-^^'-'^  '"«îtro.  Son 

de  ruse  ot  do  fis""   0.  s       C^       '''  "  '""'f  '°^  '""1"°^'  "  "  '^"■^^'^  P^'"''  ""  '""^'--'o 
iniesso.  Dnns  quelques  pays,  pnnc.palemont  on  Ecosse,  sa  poursuit,  donne  lieu 


PAMILLK   DES  CANIDÉS. 


73 


il  (les  chasses  rt'gulières,  qui  sont  l'un  des  (iluisirs  dos  gens  riches;  mais,  le  plus  habituelle- 
mont,  on  le  prend  au  piège,  et,  par  suite,  avec  lieaucoup  moins  d'appareil,  l'important  étant 
de  mollre  un  terme  à  ses  rapines.  Sa  peau  a  peu  de  prix  et  ne  peut  guère  servir  qu'à  faire 
dos  tapis  ou  quelques  grossières  fourrures.  Au  contraire,  celle  do  certains  Renards  américains 
est  très-estimée. 

Le  Renard  établit  son  domicile  au  milieu  dos  bois  ou  dans  les  rochers,  mais  le  moins  loin 
[lossible  des  habitations  rurales.  Ordinairement,  il  choisit  un  terrier  do  Lapins,  qu'il  élargit  à 
sa  mesui'o,  ou  celui  de  quelque  Blaireau  qu'il  a  chassé  en  l'infectant  de  son  urine.  Il  no  sort 
guère  de  celte  retraite  (ju'au  crépuscule  ou  pendant  la  nuit ,  et  il  y  rentre  dès  ([ue  le  jour 
commeneo  à  se  montrer.  Doué  d'une  vue  excellente  et  d'un  odorat  très-fin,  il  ne  lui  est  pas 
difficile  de  trouver  dans  ses  chasses  nocturnes  le  gîte  des  Animaux  qui  servent  à  sa  nourriture. 
Souvent,  il  se  met  à  l'affût  pour  le3  saisir;  d'autrefois,  il  escalade  les  murailles,  se  fait  petit 
et  s'introduit  dans  les  basses-cours.  Il  détruit  beaucoup  de  gibier,  et  fait  aussi  une  grande 
consommation  de  Poules,  de  Canards,  de  Lapins  domesliques  et  d'autres  Animaux  de  faibles 
dimensions.  Quo^iues  fruits  sont  aussi  de  son  goût,  les  raisins,  par  exemple.  Il  mange  encore 
dos  Reptiles,  parfois  des  Insectes  ou  de.s  Limaces,  et,  suivant  les  localités  qu'il  hahite,  il  sait 
varier  ses  ruses  et  modifier  son  genre  de  vie.  Les  gens  de  la  campagne  lui  font  une  guerre 
assidue. 

Los  Renards  ne  se  rencontrent  pas  seulement  en  Europe;  il  y  a  en  Asie,  en  Afri(iue  ot 
dans  l'Amérique  septentrionale  des  Animaux  fort  semblables,  méritant  le  même  nom ,  el  qu'il 
est  le  plus  souvent  fort  difficile  do  séparer  do  nos  Renards  comme  espèces,  quoiqu'ils  montrent 
dans  leur  coloration ,  dans  leur  taille  el  surtout  dans  la  beauté  plus  ou  moins  grande  de 
leur  fourrure,  quelques  variations  en  rapport  avec  les  localités  qu'ils  habitent.  Les  Renards 
d'Algérie  ont  déjà  les  teintes  un  peu  différentes  do  ceux  d'Europe;  et  ceux  de  la  région  du  Nil 
ont  habituellement  le  poil  moins  beau.  M.  Ehrenbcrg  considère  ces  derniers  comme  étant 
de  trois  espèces  différentes  iju'il  indique  n.>i-  les  noms  suivants  : 

Canis  niloHcits  (E.Geoffroy) ,  de  l'Égypio  el  du  Dongola; 

Canis  famclicus  (Crelzchmar) ,  du  Dongola; 

El  Canis  pallidus  (Cretzschmar) ,  aussi  du  Dongola. 

Il  y  a  également  des  Renards  au  Sénégal;  quelques  auteurs  eu  signalent  même  au  Cap. 

Ceux  du  nord  do  l'Asie  n'ont  point  été  distingués  des  nôtres;  mais,  dans  l'Himalaya,  ils 
sont  toujours  un  peu  différents,  ce  qui  les  a  fait  séparer,  sous  le-  nom  de  Vnlpes  himalaïcus,  par 
M.  O'GiIhy.  L'Inde  en  nourrit  aussi  {Vulpes  Dengalcnsis,  Shaw,  et  Vulpus  Xanthura,  Gray); 
enfin  l'on  en  signale  jusque  dans  l'île  do  Ceyian.  Il  n'y  en  a  ni  aux  îles  de  la  Sonde,  ni  aux 
Philippines. 

MM.  Temminck  ot  Schlogel  ont  reconnu  des  peaux  du  Renard  ordinaire  dans  les  collections 
faites  au  Japon  par  M.  de  Siebold. 

Parmi  les  Renards  do  l'Amérique  septentrionale,  qui  se  rapprochent  le  plus  de  ceux  de 
l'Europe,  on  doit  distinguer  le  Renard  wovgk  {Vulpes  /u/i  «5  des  auteurs) ,  ainsi  nommé 
à  cause  de  sa  couleur  rougefttre. 

Ce  Renard  rouge  paraît  exister  également  dans  les  îles  du  Japon,  dont  la  fauuc  mammalo- 
gique  nous  montre  un  mélange  si  curieux  d'Animaux  européens  ou  nord-américains,  associés 
à  quelques  espèces  tout  à  fait  particulières. 

Le  Rkn.vrd  tricolore  {VtiJfM «mcro - nrgenleus) ,  qu'on  nomme  aussi  Renard  vdloce, 
est  bien  certainement  une  espèce  à  part.  La  forme  lyrée  de  la  partie  frontale  de  son  crâne 
fournil  un  bon  caractère  ostéologique  pour  le  distinguer  de  tous  les  précédents ,  ot  ses  cou- 
leurs ne  sont  pus  non  plus  les  mêmes.  Son  pelage  est  plus  riche,  cl  on  en  fait  de  belles 
fourrures.  Voici  comment  ses  couleurs  sont  distribuées  :  il  a  le  dessus  du  corps  gris  noi- 
râtre el  la  tèlo  gris  fauve;  ses  oreilles  et  les  côtés  do  son  cou  sont  roux  vif;  sa  gorge  el  ses 
joues  snist  blanches;  s.t  niAcliaire  iiifiMiouro  est  noire;  son  vi^ntre  est  f/myo,  ot  sn  queue  est 

II"    PAHTIE.  10 


"^^  OlîDliK   DKs   C^nvIVOIIKS. 

t^alenient  fauve,  iniiis  <'llo  csl  ■^\act-(i  do  noir,  ol  lo  bout  en  est  d' 
n'osl  point  connue  nillours  que  dans  rAnnîriquo  S()|)l..ntiion(il(.', 


un  noir  foncé.  Celte  es|ifcu 


H 


"il  /'< 


n«v»BO  inicoionE,  H(1di>  pr.iiid 


Le   RRNAno  d'Azaua  ,  IW/;.5  Azarœ,  Nouwie.J  ) ,  el  quelques  races  ou  espèces  nui 
.eu  distinguent  difficilement,  représentent,  dans  l'Amérique  n.:.ridionaie,  le  glelu  nous 


nous  occupons. 


fil  Nini)    h'  Uaii  ».    f/lo   .iM  u,.,,,,,!. 


10..,.  I  A^ara  peut  a.s.ment  en  ôtre  séparé,  et  sa  physionomie  extérieure  nW  "'  tl^m  à 


FAMIIJ.K   DKS  CAMDKS, 


75 


fait  lu  iiiniip.  Ses  lialtitudos  n'offrciil  n<'ii  de  bien  piirtifulicr.  On  lu  voit  (l;ins  lo  Ilivsil,  dans 
Ifi  (liiyaiic,  nu  Pi-rou,  au  Cliili  fl  jii,s(iu'en  Pat.'ttîonie.  Les  Vniinaux  <|u'()ii  eu  ru|»[Mi<che  n'ont 
pas  <'ncuie  été  suflisanuiient  (Nuuctéiisés,  et  il  s'élève  à  leur  sujet  les  mêmes  difficultés  (|ue 
I)Our  les  espèces  établies  sur  les  llenards  africains  ou  asiatiques,  ou  pour  les  différentes 
sortes  do  Chacals.  On  en  signale  aux  îles  Chiloë,  à  la  Terre  de  Feu  et  aux  Mulouines. 

2.  Les  FKNx\KCS  sonldes  Henards  à  longues  oreilles. 

On  n'en  connaît  qu'un,  le  IIicnaiid  Fennec  [Caiiis  Cirda,  Zinmiermann),  espèce  de 
petite  dimension,  qui  est  à  la  fois  nîmarquablo  par  la  grandeur  considérable  de  ses  oreilles 
et  i)ar  sa  couleur  générale,  qui  est  isabello  pâle;  il  a  une  taclie  fauve  au-devant  do  chaque 
œil  ;  la  base  et  le  bout  de  sa  (jneue  sont  noirs. 

Ce  Fennec,  dont  i|uelques  auteurs  font,  à  l'exemple  de  Desmarest,  un  genre  à  part,  est 
\' Animal  anonyme  de  lluffon.  C'est  une  curieuse  espèce ,  (jui  vit  (iu  Afriiiue  dans  la  région 
saharienne,  et  ({ui  doit  à  ses  énormes  oreilles  une  grande  finesse  d'audition.  On  l'a  signalé 
dans  deux  parties  de  cette  vaste  région ,  dans  le  Dongola  et  en  .\ubie  d'une  part,  et  d'autre 
jiart  dans  W  Sahara  barbaresijue,  au  sud  de  Tunis  et  de  Constantijie.  C'est  Bruce  <|ui  l'a 
indiiiué  dans  les  dépendances  méridionales  de  l'Algérie,  et  M.  Zill  l'y  a  retrouvé  récemment. 

Ce  Kenard  fait  la  chasse  aux  petits  Animaux  qui  fréquentent  les  sables  du  désert,  et  comme 
sa  couleur  diffère  pou  du  sol  sur  le(|uel  il  vit,  il  lui  est  plus  facile  d'échapper  à  la  vue  du 
gibier  dont  il  veut  s'emparer.  11  est  encore  rare  dans  les  collections  ;  cependant  on  l'a  pos- 
sédé vivant  à  la  Ménagerie  de  Paris.  Le  voyageur  anglais  Oenham  cite  également  le  Fennec 
parmi  les  Animaux  de  l'Afrique  centrale, 


Irviiiii   l-(.>Mi:    ■■!    Orijciov,   l/ri  do  Kiaml 


(iK.MUi  OTOCVON  [Olocijon,  Lichtensfein)  ou  le  genre  A(jnodus  de  M.  llamillonSniitli 
Il  ne  comprend  (ju'une  seule  espèce  propre  à  l'Afrique  australe.  Cette  espèce  joint  aux  carac- 
tères extérieurs  des  Renards  et  des  Fennecs  un  système  dentaire  assez  notablement  diffé- 
rent du  leur  par  lo  nombre.  Chaque  mâchoire  présente,  en  effet,  trois  paires  de  lubeicu  leu5es 


n 


'"  ORDnR  DES  o\n\ivonK8. 

ce  qui  110  se  -eiicoiitro  dans  uucim  autio  Curnivoro  vivant,  et  la  formule  des  molaires  est 
ninsi  portùo  à  J;  on  outre,  la  carnassière  infériouro  a  plus  rranalogio  avec  celle  do  certains 
Vivorridés  qu'avec  colle  dos  Caiiis ,  ayant  les 
trois  pointes  do  sa  partie  antérieure  disposées 
réf,'ulièrement  en  trianf,Mo.  Le  cri\no  est  assez 
peu  différent  de  celui  du  Henard  tricolore; 
l'humérus  est  conformé  comme  ciiez  les  au- 
tres (lanis ,  et  les  conques  auditives  sont 
presque  aussi  grandes  que  celles  du  Fennec, 
mais  la  couleur  du  pelage  n'est  pas  aussi 
claire  que  chez  co  dernier. 

L'OtOCÏON     aux     CnANDES     OIIEILLBS 

(Oloci/ou  Dteffalotis) ,  dont  Dosmarest  a,  le 

premier,  donné  la  doscriplion ,  est  un  Animal 

do  l'Afrique»  australe;  il  a  été  découvert  par 

Delalando  dans  le  pays  des  Hottentols;  il  est  „,,,„„„  „,  ,  o,„c,„v    g,,nd. .,. 

plus  haut  sur  jambes  (jue  les  llonards  ;   sa 

queue  est  moins  longue,  mais  également  touffue;  son  pelage  est  bi(^n  fourni  et  d'un.,-  couleur 

gris  brunâtre,  variée  de  fau\e;  sa  taille  dépasse  un  peu  celle  du  Renard. 


FAMILLE  uKs  I  ÉLIDKS 


Le  Chat  que  nous  élevons  dans  nos  maisons  nous  donne,  sous  un  petit  modèle,  une 
représentation  fort  exacte  do  l'élégante,  mais  astucieuse  et  redoutable  famille  des  Félis,  qui 
comprend,  indépendamment  de  certaines  esi)èces  fort  semblables  à  celle  que  nous  venons 
de  citer  ou  assez  pou  supéri<;ures  on  dimensions ,  les  [ilus  forts  et  les  plus  sanguinaires  do 
tous  les  Animaux  qui  |ioupleiit  l'iincien  et  le  nouveau  continent.  Le  Lion,  lo  Tigre,  lo 
Jaguar,  la  Panthère  sont  des  Félis,  tout  aussi  bien  que  le  Chat  sauvage  et  (juc  les  diverses 
racos  du  Chat  domestique. 

Les  différences  do  taille  (lui  distinguent  les  unes  des  autres  toutes  ces  ospocos  do  Carnivores 
sont  on  rapport  avec  do  très-légères  particularités  anatomiques,  et  toutes  ont  au  fond  la  même 
organisation.  Seulement  leurs  victimes  changent  suivant  que  leur  force  est  plus  considérable, 
ou,  au  contraire,  moindre;  car  toutes  elles  ont  recours  aux  mêmes  ruses  [)our  s'en  rendre 
maîtres;  elles  les  mottont  à  mort  avec  la  mémo  joie,  jiresque  toujours  do  la  mêmr^  manière  et 
leurs  armes  sont  toutes  do  la  même  nature.  Les  Kélis  ont 
les  membres  à  la  fois  souples  et  robustes ,  terminés  fiar  des 
griffes  rétractiles;  leur  langue  est  garnie  de  papilles  cor- 
nées (jui  déchirent  en  léchant,  et  leurs  mâchoires,  qui  sont 
plus  courtes  <iue  celles  dos  autres  Animaux  du  mênif! 
ordre,  ont  dos  dents  molaires  moi.is  nombreuses,  mais 
plus   tranchantes.   Il  y  a   presque  constamment  quatre 
paires  de  ces  molaires  à  la  mâchoire  supérieure,  et  trois  à 
l'inférieure.  La  carnassière  supérieure  est  plus  grande  que 
les  autres  ;  sou  bord  externe  paraît  trilobé  ;  son  talon 
interne  est  médiocre  et  placé  un  pou  en  arrière  do  l'extré- 
mité antérieure.  Celte  dont  est  suivie  d'une  tuberculeuse 
assez  [letite  et  transversale;  la  carnassière  inlerieure,  (inulipie  grande,  est  réduite  à  doux 
lames  ou  ailes  en  biseau,  répondant  aux  deux  i^ointes  externes  «lui  sont  à  la  partie  anté- 
rieure de  celle  de  beaucoup  d'autres  Carnivores,  et ,  le  plus  souvent,  elle  ne.  montre  aucun.- 


^^#*fj^ 


Dem-  01-  CiiiT  oftsirsiiQiT,  gr-ind.  iial. 


n<J.  nnf. 

l*uiio  couleur 


mm^H:?"- 


(Groupe,} 


FAMU.I.I-    DKS  KÉF.IDÉS. 


77 


trnc^  ilii  tnloii  ijui,  il'linliilmlc,  Iitmiiiic  m  arririi^  la  iiit'iiii>  driil  ci  en  rinisliliic,  dans 
li(3auc(iii|)  (rniili'cH  genres  ilii  iiiriiu*  ordre,  lu  iiurtion  la  plus  voliiiiiiiieiise.  i.v  laiial  iiitesiii::d 
des  Félis  cHt  ussez  court,  et  Jour  cœcuin  est  polit,  co  qui  est  encore  en  rapport  avec  leur 
^,'oùt  poin*  la  (  liair. 

dos  Animaux  ont  des  formes  gracieuses;  U'ur  rolio  propre  el  lustrée  ne  le  cède  en  éclata 
collo  d'aucun  «ulro  gonro  de  la  même  classo;  leurs  sons  sont  bien  dévelu|)pés,  mais  le  plus 
parfait  est  le  s(«ns  de  l'ouïe.  Héservés  dans  l(Mn'  démarche,  perlidcs  dans  leurs  relations,  los 
Félidés  sont  (tatieids  à  l'excès,  cl  moins  socialiles  encore;  «lue  la  plupart  des  autres  Carnivores, 
("est  surtout  pendant  la  nuit,  ou,  s'il  fait  encore  jour,  dans  l.'s  lieux  les  plus  obscurs  ipi'ils 
saisissent  leurs  victimes.  Chacim  d'eux  se  rend  isolément  au  point  qu'il  a  choisi  |)our  attondro 
sa  [U'oie.  (lelle-ci  consiste  },^énéraloment  en  Arumaux  herbivores  d'une  taille  proportionnée  h 
lu  [iropro  forc((  des  Félisj  aussi  clia(|ue  espèce  a-t-elle  ses  victimes  de  prédilection,  les  [ilus 
faibles  s'attaipiant  aux  !lonj,'eurs,  aux  i)Otits  Singes  ou  uux  jeunes  Quadrupèdes  qui  commen- 
cent à  s'éloigner  <le  leurs  parents,  tiuidis  <pi(^  les  plus  f^rosses  guettent  les  ;,'rands  herbivores, 
lia  voix  rauiiu<î  ou  retentissante^  do  ces  carnivores  offrayo  les  autres  Animaux,  et  leurs  jeux 
qui  brillent  dans  l'obscurité  contribuent  oncoro  à  leur  donner  cotto  iiuissanc(>  qui  fascine;  les 
moustachos  roides  el  si  utiles  pour  \i'  lad,  dont  leurs  lèvres  supérieunis  sont  hérissées,  ajoutent 
aussi  aux  moyens  d'investiy;atiou  que  la  nature  a  mis  à  leur  disposition.  Mais  leurs  armes  les 
plus  redoutables  sont  lours  caniness,  et  surtout  leurs  ongles  rétractiles  :  ceux-ci  sont  fortement 
arqués,  comprimés  et  enchâssés  dans  un  rebord  en  capuchon  qui  les  relient  llxement  sur  la 
saillie  cullriforme  de  la  dernière  pha- 
lange. Les  pieds  de  devant  ont  cm\ 
doifrts  ainsi  iu'mé's,  et  ceux  de  derrière 
f|uatro  seulement.  I,a  rétraclilité  eni- 
|)èclie  la  partie  termniale  des  griffes 
do  .s'user  pendant  lu  marche,  \oici 
fiar  suite  de  quel  mécanisme  :  au  lic'u 
de  porter  à  loin? ,  comme  cola  a  lieu 
chez  los  Chiens,  los  Ours,  etc.,  la 
phalange  onguéale  se  relève  [tiMidant 
le  repos,  par  l'effet  d'un  mouvement 
de  bascule  (lu'olle  exécute  sur  l'ex- 
trémité do  la  phalange  précédente,  et 
su  partie  bnsilairc!  se  plac<(  latérale- 
ment à  celte  dernière,  la  pointe  de 

l'ongle  restant  alors  relevée  ot  presque  entièrement  caclii'e  sous  los  poils  épais  des  iiattcs. 
C'est  ainsi  «pio  le  Chat  fait  patte  de  velours.  Un  ligament  élastiijue,  qui  ne  cède  (jne  sous  la 
traction  des  tondons  fléchisseurs  des  doigts,  assure  aux  griffes  cette  position  tant  qxw  l'Animal 
n'agit  pas  volontairement  pour  les  étendre  et  les  faire  paraître  en  les  |)ortant  en  avant.  C'est 
co  qui  a  lieu  i)ar  suite  du  retour  forcé  de  la  dernière  phalange  à  la  position  qu'elle  occiipi; 
constamment  chez  les  espèces  dont  les  ongles  no  sont  pas  rétractiles.  Dans  ce  second  temps, 
l'Animal  |)out  lacérer  à  sou  gré  les  ciiairs  sur  lesquels  il  porte  sa  terrible  (latle,  et  cliacun  de 
SOS  ongles  y  trace  un  profond  sillon  ipii  mot  immédiatement  la  partie  en  sang. 

liOS  Félis  ou  les  Chats,  grands  el  petits,  s'éloignent  oncoro  des  autres  Carnivores  par  (|uel- 

ques  caractères  im|)ortants,  et  l'on  trouve  jusque  <lans  leur  dentitiou  de  lait  une  disposition 

qui  leur  est  spéciale.  Ces  Animaux,  qui  ont  alors  trois  paires  de  molaires  supérieures  comme» 

les  «nitres  Carnivores,  n'en  ont  que  doux  inférieuremcnt,  et  leur  première  dentition  est  établie 

conformément  h  la  formule  suivante!  : 

,  .       ,          -       ,        ,     ,1  av.  mol.  1  carn.  1  tnberc. 
î  me.  {  can.  • 


iri  <li'  griinl. 


mol, ,    dont 


1  av.  rnol.  I  rain.  0  tnberc, 


il 


7« 


oiiDHi';  DKs  <;\iiM\oii|.;s. 


i  II 


Hi  : 


On  ii(!  ciiiiihili  |,(i,s  inoin^  ii'inic  suiniiiiijiiiic  (I'psih ^  .1..  fcv.ii.  ■ 

r"  r' '■•  '"  ■'■■■"  ■■ ■ ':*«*.  ::;:;::';;::::;r,  ' 

•1»' '■""< »m.l  .im.V.iil™  .„■  ,,.||,.,  ,,„i  I,, „  r .;,.",  '        "  """"■ 

'"•  ►•' ■'" «■"■' • v:»<  „ir,i', ,.  ;,,•,,,;,:''';.';;■"  '■";:'■■ 

X"' ' ■ '  "■"  '"■' "■ ■ ■ •  ''-M"!»  ;:::,,:;:;,,  ■;,": 

' I"»  ï""-ii.|,...s  ,i,,„,  i,.s,|„„i,  ils  i,„ ,11,1, ,,.,  '  '        "1  ":  ""  I  •  " '  I» 

"""-  '■  "'  ' '"'■"-  -  ..V" ".■....;„„;.  lr;L*;;;;;::::;.;,:;!,,f«;*:; 

(•s|iw.f,s  ;i  oii^'lcs  nUruclilcs,  et  collo 
dos  aiidpards ,  ou  es|M';c(.',s  à  rn^hs 
non  iV.lrncliK.s.  LVludc  [i;il(-.)n(n|„. 
^;iqii()  lies  F('lis  aiiti'diluvioiis  pcT- 
iiKiIlniit  «l'on  ajouter  deux  aiilrcs  ; 
li's  iUf/r/iifiro/lcs  ijnj  avaiciil  les  cn- 
iiiiii's  sii|H'riciii'cvs  fullnfmincs ,  cl  |,.s 
f'ncmh'/uirs  .loiil  la  iiiAclioin)  inf,'.. 
ii''iirc  [.oi'tail  quai  m  pains  th  mo- 
laires. Nous  laisserons  les  Lynx  dans 
lo  Konro  des  vi'rilahles  Félis. 

'JKNnii   FKI.rs    (Fe/is]  |,i,„„^). 

Jl   comprend    lus    espèn-s    à    oi,m|,., 

rélracliles.  Cesont  inconiparahh^menl 

If's  plus  nombreuses.  Lem-  mode  do 

dishihiilion   à   h,    siu-faco  du   Klohe 

l"'i'niel  de  les  |iarla"er  en  ilenv  .>if/i 

gonos  pnncpales.  les  unes  é.ant  parli..nlières  à  ran..ien  , .nlinenl.  e,  |,ls  au^e       'A     •  •       ' 

^ous  commencerons  par  colles  do  rancieu  conlin(ml.  «niMi.pi, . 

1 .  Fd/is  (lo  /'aticwn  conlinent. 

Kkiis  L.ox  {FoUsLoo.  Linné).  L,.  Lion  est  une  f;rande  espèce  de  Félis  Lien  dimVenle 
^^s  les  autres  par  sa  couleur  lauve  à  pou  près  uni^.rn.e,    ar  le  ilocon  ni,, 

HcouMc  sa    ete  et  ses  épaules,  nuus  dans  le  soxo  mâle  seulement.  C-est,  avec  le  Ti'Je 
'•■  pins  ,rand  oes  Animaux  de  ee  genre;  et  connue  il  est  plus  haut  que  I  i  sT    m  ^^  ei 
•n-ns  trapu,  H  paraît  plus  majestueux.  Sa  crinière,  la  n.aniè.i  dont  il  ,L  s    té  ë       "    ^o 
om.o  ^ave ,  son  air  à  la  lois  soucieux  ot  réfléchi ,  mais  d'apparence  plus  d„  e  ^  ^  ^t; 
autres  Tehs,  donnent  au  Lion  une  sorte  de  dignité  et  justifient  pre  que  l'Iéo  Is  S  vl^ 

des  plus  nobles  espèces  nnunales.  Los  poni|,ouse>  d..scriptions  qu'on    .  a  écrites  do  t^u!  femp. 


ti.ANE  UE   M  «cu«iRont,    Irouv   fosHlc    en  Aiivci-b-no,   1/2  ,|.. 


Sivin.l. 


iil 


r\Mii.i,K  i)i;s  i'i^;i,ii»Ks. 


7» 


«t  ijiKi  llulïiiii  a  ri'U.i^i  ù  •.iii'iiiissi'r  (Miciiri',  m  mmiiIiIi'hI  \ms  i'\t)tii-r*''i-< ,  cl  l'on  se  jilatl  ii 
liiiri-  (iii  l,ii)ii  II!  pliiH  i'i>ii()utalili>  cl  le  plus  iikikiiiiiiIiiic  dus  Aiiiniiiux  caiiiivorcH.  Mais  dt'-jà 
lu  Liomit»  .-iL'inhlu  au-doHsous  ilo  la  iliKuilû  (jik)  nous  nccordniis  à  son  o.s|it'Co,  en  m  JukciiiiI 
('t'Ilo-ci  (|uc  (i'aprcs  le  sexe  inAle  :  elle  est  moins  licllo  ipie  la  Ti^'i'essc  cl  elle  en  a,  .iusi|u'à 
un  certain  point,  Itis  allures  p(>r(ldes;  il  sendilo  qu'elle  lusse  tort  à  son  iniUe.  A  son  tour,  lu 
prosllKC  do  celui-ci  disparaîtra  liifMiliM,  si  nous  ôcouIouh  !os  nkits  des  voyageurs  ipii  ont  pu 
observer  les  liions  en  iialnre  et  qui  les  dépei^çiuMit  ennune  de  vulKaires  larrons,  se  caclianl 
pour  surprendre  leur  proie,  au  lieu  d(!  l'atlaipiur  dts  \ive  force,  et  se  montrant  telleinenl 
timides  dans  los  oecusions  oh  ils  devraient  dépl"»ver  du  eoiiraKc,  que  des  fennncs,  des  enfants 
nii'^nie  les  incitent  souvent  en  fuite,  rien  qu'iMi  agitant  des  étoffes  au-devniil  d'eux  ou  en 
poussant  de  grands  eris.  C'est,  en  effet,  ce  que  l'on  a  constaté  dans  le  nord  aussi  hien  que 
dans  le  sud  de  l'Al'riipie,  oii  li  Lion  est  cependant  plus  redouté  qu'en  \sie.  .Mais  il  ne  faudrait 
pas  en  conclure  que  ces  Animaux  no  sont  pas  ù  craindre,  quoiqu'ils  le  soient  évidemmiMit 
moins  que  les  Titres  ou  les  Panlliéres.  Il  \  a  donc  un  peu  ili'  fantaisie,  on,  pour  parler  d'iino 
manièn!  |)lus  digne  d'un  auteur  aussi  juslcment  respecté,  il  \  a  lieaucoup  de  iiiaKie  dans  la 
peinture  (pio  IJiiffon  nous  n  laisséo  du  roi  des  Animaux.  La  beauté  du  Lion;  l'effroi  que  son 
rugissement  inspire  aux  bommes,  comme  à  la  |ilupart  des  Ouadrupédes;  les  doinmaj,'<!s  ipii 
accompagnent  son  a|)pariliim  dans  uiks  contrée,  et  (jui  semlilcnl  être  un  impôt  |)roportioniié 
ù  su  puissance;  la  difliculté  avec  lai|uelle  l'Ilommo  so  soustrait  à  sa  fureur,  ou  en  triomplio 
lorscpie  le  Lion  accepte  le  combat  (pi'on  lui  propos(!  ;  les  trnils  de  reconnaissance  (prou  rap- 
porte ù  son  suj(,'t  justifient  pourtant  une  grande  partie  des  choses  singulières  (pii  ont  été 
écrites  ù  propos  de  ce  bel  Animal;  mais,  ù  toutes  les  époques,  le  merveilleux  s'est  associé  au 
vrai  dans  celte  émouvante  bistoire,  et  bts  modernes  ont  souvent  renqilacé .  -r  des  fables 
nouvelles  ou  par  do  fausses  inter|)rétations,  les  assertions  inexactes  ou  mensongères  qu'ils 
oui  pu  relever  dans  lus  récits  des  anciens.  Vw^  bonne  bistoire  du  lAon  reste  encore  à  écrire; 
et  malgré  les  exc(;llenles  observations  des  bommes  courageux  qui  ont  affronté  cette  espèce 
jusipie  dans  ses  repaires,  comme  Delgorgue,  le  lieutenant  (lérard ,  etc  ;  malgré  les  obser- 
vations plus  faciles,  mais  non  moins  utiles,  tles  naturalislus  ordinaires,  il  y  a  encore  bien 
des  détails  ù  observer  et,  sans  doute  aussi,  bien  dos  préjugés  h  faire  disparaître. 


l.'.o\    ut  ilMiK .   I  -iii  ;!^-  i-raaiJ 


80 


OIIDUR  DKS  caumvouks. 


Il;'     i 


Los  Lions  se  iioiiiTissf.|it  Mirlmit  (r,\i.ini,iii\  nimin.nils.  Lrs   Vulilopos  et  (l'iiiitivs  (.spccc.', 
du  môinc  Di'drp  son!  leur  proie  Civoiit..  .Imiis  les  lieux  déserts;  les  troii|)e!iux  de  IJoMifs  et 
do  Moulons  les  nltireiit  souvent  (kiiis  les  jiiivs  Iréinientés  pnr  les  Hommes.  Il  (>st  Irés-vfiro 
(lu'ils  i.tl.i.pient  ces  derniers.  (}iioi(ni'u.y;nit  la  pn|.ille  ronde,  ils  participent  cependant  des  (lua- 
lités  qui  distinguent  les  Animaux  nocim'nes,  et  ils  sont  plus  audacieux  et  plus  si\rs  d'eux- 
mêmes  pendant  la  nnit.   Le  domaine  de  l'Ilonmie,  dont  ils  s'écartent  pendant  le  jimr,  leur 
devient  familier  durant  les  ténèhres  :  <,  Le  Lion  no  lialanco  point  à  sdsir  lo  Clunal  attaché 
prés  du  maître  '|Ui  .Inrl,  ou  lo  RaHif  fixé  par  les  cnrnos  aux  roues  d'un  chariot  habile,  souvent 
mémo  en  dépit  des  Chiens  trop  tardifs  à  ahoyer.  Lo  cri  dos  Ifommes,  la  détonation  .lu  fusil 
ne  réussissent  pas  à  le  chasser;  mieux  \aut  l'usaf^e  du  long-  fouoi,  dont  la  mèche  !o  cliiUio 
01  l'effraye  par  son  éclat  trop  voisin.  Mais  que  l'Homme  clianse  hrusi|uement  de  rôle,  qu'il 
hlesse  le  Lion  trop  coiiliant  <lans  les  avanta.ir<'s  .|ue  lui  offre  une  obscurité  plus  ou  moins  com- 
plète, le  Lion,  alors,  désappointé,  lionleux  et  penaud,  se  retire  s(ms  plus  rien  oser  tenter, 
fin  effet,  la  j.artie  est  perdue  pour  lui  :  les  «œufs,  solidement  fixés,  sont  tous  debout,  inca- 
pables d'obéir  à  la  [.eur  (pii  les  [.rosse  de  fuir  et  les  livre  au  Lion,  les  Chiens  aboient'  prêts 
.1  réclamer  le  vol.'nr,  et  les  llonnnes  no  dorment  plus.  (Juo  la  lime  se  démasiiuo  un  instant, 
ou  seulement  que  quel.iues  étoiles  vous  dési-uent  d'un  rayon  lo  Lion,  dont  lo  plan  d'atta.iuo 
échoues  tnv/.-K;  hardiment;  confus,  il  partira.  Ainsi  ai-Jo  fait,  à  dix  pas,  sur  un  Lion  d'abord, 
>mvi  peu  apivs  de  sa  f,.n.olle,   \  défaut  de  toute  autre  arme  sous  la  main,  mou  fusil  double, 
<diargé  du  n»  :,.  fit  î.vro,-ner  ol  [.arMr  l'un  et  l'autre,  sans  (pi'ils  osassent  témoi-ner  autrement 
leur  colère.  Dans  les  contrées  où,  faute  d'un  -ibior  suffisant  et  facile,  le  Lion  est  réduit  à 
convoiter,   le  jour,    les   troupeaux   des 
habitants  et  à  tenter  d'en  saisir  quelque 
individu  la  nuit,  son  habitude  est  do  faire 
[ilus  d'un  npas.de  sa  proie.  Pour  peu 

que  l'on  prenne  ses  précautions  et  «pie 

l'Animal  ait  faim,  il  est  assez  aisé  de 

l'avoir  siuis  le  coup  do  fusil  ;  il  suffit  iic 

se  poster  à  proximité  des  di'biis  et  d'y 

attendre  patiemment  que  le  maître  pa- 
raisse. C'est  d'ordinaire  entre  dis  ot  onze 

heures  do  la   nnit  (juc  l'espérance   iln 

chasseur  se  réalise:  lo  Lion  arrive  leule- 

ni(int  |iar  le  dessous  du  vent,  et  foute 

chance  favorise  rilomme.  si  l'Animal  n'a 

jias  croisé  la  li^nu;  de  ses  émanai  ions: 

mais  pas  de  bruit,  pas  un  souflle  inutile; 

que  |uis  une  feuille  ne  bou^'o ,  et,  blessé 

sans  aucun  sou|)çon,   rAiiimal   partira 

s'il  n'est  étendu  mort.  Si,  au  contraire, 

le  Lion  a  deviné  la  pn'sence  du  chasseur, 

qu'il  l'ait  entrevu,  celui-ci  court  les  plus 

«rands  risipies,   iCelie  fois  .   le  Lion  se 

considère  >naîlr<-  de  ce  (pvil  a  l'onqnis,  ei ,  d'ordinaire,  il  ne  souffre  pas  do  partage.  Gare  à 

l'Homme!  que  tout  son  sanji-imid  |,ii  vienne  en  aide,  qu'il  n'ait  pas  la  malheureuse  idévi  de 

lorgiverser.  (ju'il  tiennt.' bon  „  qu'il  s'accroupisse.  Celte  n»osure  h>  sauver;,  peul-èire  de  l'at- 

laquo,  oii  le  tir  (  >t  si  inexact  ot  si  diflicile  ;  et  si  l'Animal ,  dans  sou  hésitation,  se  présente 

bien  à  découvert ,  .juo  lo  cou[.  parte  ot  l'élendo  roi,|<.  sur  place ,  sinon  le  Lion  sera  h;  maître, 
Cependanl.  et  .-'est  ici  le  lieu  do  le  faire  rem:injuer.  il  arrive  -luelquefois  (juo,  par  un  capric" 
m(!X|,iicablo.  yénéralemeni  qnalilié  do  -énén.siié.  le  n,i  dos  Animauv  ne  tne  p,,,  rFrnmmo 


^Z  ■'^1,  H-r 


II'  I  F    1,1.    \ 


il''  fiirf;    l,<  i|i.  crnii.l. 


\.\o-s's^. 


FAMFLLK  DES  FÉLIDÉS. 


81 


(lu'il  lionl  sous  lui ,  bien  qu'il  en  ait  «'té  blnssé  lo  premier.  Quelquefois  il  se  contente  do  divers 
coups  de  dents  qui  brisent  et  broient  les  membres ,  ou  d'un  seul  qui  laboure  la  poitrine  do 
quatre  sillons.  Il  borne  là  sa  vengeance  et  s'en  va.  J'ai  connu  un  intrépide  chasseur  qui,  deux 
fois  en  sept  ans,  avait  été  tenu  de  la  sorte  par  un  Lion  blessé;  la  première  lui  avait  valu 
deux  fractures  aux  membres,  la  seconde  six,  sans  compter  les  profonds  stigmates  laissés 
par  les  griffes  sur  maintes  parties  de  son  corps.  In  autre,  du  nom  de  Vermaes,  non  moins 
intrépide,  tenu  plus  d'une  minute  par  une  fameuse  Lionne,  en  fut  quitte  pour  quatre  traces 
profondes  des  canines,  glorieuses  cicatrices  (ju'il  nio  découvrit  avec  un  air  do  vive  satisfac- 
tion. I)  Ce  passage  est  emprunté  au  Voi/agc  dans  l'Afrique  aiislralc  de  Delegorgue. 

;(  Le  Lion,  dit  encore  cet  intelligent  voyageur,  est  plus  pacifi(iue  et  moins  dangereux  pour 
l'Homme  f|u'on  ne  se  l'imagine  généralement.  Il  arrive  tous  les  jours  (jue  les  Cafres,  qui 
n'ont  pas  d'armes  à  fou ,  traversent  avec  leurs  familles  dos  espaces  où  circulent  de  ces 
Animaux,  et  pour  ces  hommes  la  présence  du  Lion  n'est  pas  ime  cause  d'effroi.  Un  ou 
plusieurs  Lions  bondissent  à  ilix  pas  et  se  maintiennent  à  trente ,  les  Cafres  passent  sans  y 
prendre  garde ,  et  jamais  je  n'ai  ouï  parler  d'accidents  dont  les  Lions  eussent  été  les  auteurs 
sans  provocation.  Ces  mêmes  Cafres  chassent-ils  devant  eux  des  Bœufs  ou  des  \' acl.es,  la 
(piestion  peut  changer;  jo  ne  réponds  pas  des  bêtes  à  corne,  non  plus  (pie  des  propriétaires 
qui  voudraient  les  protéger.  Mais  ici  l'on  peut  voir  encore  que  le  Lion  ne  s'adress»;  pas 
directement  à  l'Homme.  » 


TfTE   riK.   I.iON  (lu  Spnnoor,  dp  profil,  l/fi  ilo  iirnnil. 


%Rl/M£R-. 


Les  Lions  sont  répandus  dans  toute  l'Afrique;  il  y  en  a  depuis  la  région  do  l'Atlas  et  depuis 
l'Egypte  jusipi'au  cap  de  Bonne-Espérance,  mais  ils  ne  sont  pas  exactement  semblables  dans  les 
différentes  parties  do  ce  continent.  Leur  crinière  est  plus  claire  ou  plus  noirâtre;  les  bouquets 
de  poils  des  milles  (pie  l'on  voit  aux  plis  des  aines  chez,  quelques  races;  la  persistance  presque 
constante  des  taches  ombrées  chez  celle  de  la  Sénégambie  et  plusieurs  autres  caractères 
encore  ont  engagé  quelques  auteurs  à  admettre  i|u'il  y  a  diverses  espèces  parmi  ces  Animaux, 
comme  ils  l'ont  aussi  [)onsé  i\  propos  dos  (iirafes ,  des  Hippopotames ,  etc.  ;  mais  la  science 
n'est  pas  encore  suffisamment  renseignée  sur  la  valeur  des  caractères  par  lesquels  les 
Mammifères  que  nous  venons  de  citer  et  (quelques  autres  encore  diffèrent  suivant  les  grands 
centres  do  populations  «pii  entourent  l'Afrique  centrale.  Cependant  beaucoup  d'autres  genres 
sont  certainement  représentés  dans  chacun  de  (\es  centres  par  une  ou  ftlusieurs  espèces  dis- 

11"    PARTM'..  Il 


JJ2  ORDHK   DKS   C AHMN  OHKS. 

linctos  et  il  y  a  boaucoup  moins  (J'Aiiiinaux  communs  aux  divorscs  contrées  do  l'Afri<|UO 
•m'on  no  l'avait  supposé  jusque  dans  ces  .lerniors  tomps.  Les  caractères  qui  séparent  comme 
espèces  les  (juadrupèdcs  africains  de  ceux  qui  liabiteut  l'Inde  ont,  en  général ,  une  importance 
plus  grande  encore.  Los  Élépliants,  les  Ki.inocéros,  les  Antilopes,  les  Bœufs,  les  Singes,  en 
un  mot,  la  plupart  des  Animaux  mammifères  qui  constituent  la  Famie  de  l'Inde  sont  différents 
comme  espèces,  souvent  aussi  comme  sous-gein-es  de  leurs  représentants  africains.  Cependant, 
ii  y  a,  parmi  les  Carnivores,  certaines  espèces  (lui  paraissent  communes  aux  deux  continents, 
et"  parmi  ces  espèces,  nous  désignerons  principalement  le  Lion,  (lueUiues  autres  Félidés 
ayant  de  moindres  dimensions,  l'Hyène  rayée,  le  Ratel,  le  Chacal  et  la  Panthère.  Mais  on  a 
déjà  réussi  à  trouver  entre  plusieurs  de  ces  Animaux ,  supposés  identi.iues  en  Asie  et  en 
\fi'i(iue,  certaines  différences  (pii  en  font  au  moins  des  races  à  part,  et,  comme  la  limite  entre 
les  races  naturelles  et  les  véritables  espèces  est  toujours  fort  difficile  à  établir,  certains  auteurs 
tranchent  la  difficulté  en  admettant,  dans  tous  les  cas,  une  différence  spécift(iue.  C'est  aussi 
c(>  qu'ils  ont  fait  pour  les  Mammifères  terrestres  de  l'Amérique  septentrionale  comparés  à 
ceux  des  régions  arctiques  do  l'ancien  continent.  Quelque  satisfaisantes  que  soient  ces  distinc- 
tions, il  faut  bien  avouer  cependant  que,  pour  ce  qui  regarde  certaines  de  ces  espèces,  comme 
le  Castor,  le  lionne,  le  (Jlouton,  l'Isatis,  dans  un  cas;  rilyènc,le  Chacal,  la  Panthère,  etc., 
dans  l'autre,  la  théorie  su|)plée  à  ce  (lue  les  observations  laissent  encore  à  désirer,  et  qu'en 
celte  occasion  comme  dans  beaucoup  d'autres,  la  loi  à  laciuelle  (,n  est  arrivé  paraît  avoir 
plus  (le  crédit  dans  la  scieni-.'  (|n'elle  n'en  a  peut-être  de  néalité  dans  la  nature. 


^y^"^';  '-"^>'*^vv.M      ^a/t^^s-ca: 
I.fni   nt  Dinmiiii!.   I  2:)  ilf  eran'l 

Pour  ce  qui  concerne  le  Lion  de  l'Inde  comparé  à  celui  de  l'Afrique,  cette  distinction  spé- 
cifique f)eut  ôtre  soutenue.  Certains  auteurs  admettent  qu'il  y  a  un  I^o  (tsiniicm  et  un  Léo 
.ifrkanm,  comme  il  y  a  un  Ehplias  asialicus  et  un  Ekphas  africanus;  mais  l'uniformité  des 
caractères  félins  était  loin  de  comporter  des  différences  aussi  intenses  que  celles  qui  séparent 
ces  doux  espèces  do  Proboscidiens;  elles  sont,  au  contraire,  assez  faibles  pour  ne  justifier 
autre  chose,  aux  yeux  de  lieaucou[i  de  naturalistes,  (pi'une  simple  distinction  de  race.  Lo 


xï^ 


■h: 


FAMILLK   DES    KÉLIDÉS.  83 

Lion  do  l'Inde,  (jui  difl'éro  d'ailli'urs  pou  do  celui  de  la  Perse  et  de  rVraliie,  a  snnplenieiil 
les  fDi'ines  un  peu  plus  courtes  (jue  celui  d'Afritiuo;  sa  crinière  est  moins  forte,  parfois  ni(^me 
lu'esiiue  nulle;  il  u'a  pas  do  bouquets  de  longs  poils  aux  plis  des  aines,  ni  aux  aisselles,  et 
le  flocon  terminal  do  sa  queue  osl  [dus  fort.  Toutefois,  la  dénomination  de  Lion  lui  convient 
parfailement,  et  s'il  est  facile  de  reconnaître  <[ue  le  prétendu  Lion  d'Amériiiue  ou  le  (lou- 
gouar  ne  la  mérite  pas,  on  no  saurait  la  refuser  à  celui  d(^  l'Inde. 

Mais  ce  qui  rend  cette  distinction  moins  certaine,  c'est  qu'il  a  existé  autrefois  dans  une 
parli(!  de  l'Europe  orientale,  aujourd'hui  dépendante  di;  la  Tunfuie,  des  Lions  qui,  |)eut-ètre, 
étaient  intermédiaires  à  ceux  du  nord  de  l'Afrique  et  de  l'Asie  occiihnitale.  (les  liions  d'Europe, 
qui  n'étaient  pas  encore  anéantis  du  temps  d'Alexandre,  ou  ipii  étaient  tout  ou  moins  devenus 
fort  rares,  avaient  inquiété  Xénophon  lors  de  la  retraite  des  dix  mille.  On  lit,  en  effet,  dans 
lléroilote,  que,  lorsque  l'année  de  Xerxès  traversa  la  Peonie,  qui  faisait  partie  de  la  Macé- 
doine, les  Chameaux  nombreux  (pii  servaient  au  transport  des  bagages  attirèrent  les  bêtes 
féroces,  et  que  les  Lions,  descendus  des  montagnes  jiendant  la  nuit,  attaquèrent  les  Cha- 
meaux, mais  sans  toucher  ni  aux  autres  bêtes  do  sonnne,  ni  aux  Hommes.  Il  ne  i)araît  pas 
que  ces  Lions  se  soient  jamais  étendus  plus  à  l'ouest,  et  aucune  indication  paléonlologi(iue  , 
ni  archéologiiiue,  n'a  prouvé,  quoi  (ju'on  en  ait  pu  dire,  «lu'il  y  en  ait  ou  jadis  en  Germanie, 
dans  les  Gaules,  ou  en  Italie  et  en  Espagne.  On  trouve  bien  dans  les  dépôts  fossilifères  de 
<iuelques-unes  de  nos  cavernes  des  ossements  (in'il  est  encore  impossible  de  distinguer  do  la 
Panthère,  mais  ceux  qui  sont  comparables  au  Lion  sont  plus  forts  que  ceux  de  cet  Animal, 
plus  analogues  aux  os  de  Tigro  et  de  Jaguar  par  les  proportions ,  et  leur  ensemble  indique 
bien  évidemment  une  espèce  à  part,  espèce  aujourd'hui  éteinte  et  à  laquelle  ne  se  rapporte 
aucun  document  historique.  C'est  le  Felis  spclœa  des  naturalistes,  .qui  vivait  précisément 
dans  les  localités  européennes  (|ue  nous  venons  de  signaler  comme  n'ayant  jamais  nourri 
do  véritables  Lions. 

Lacépède,  G.  et  F.  Cuvier,  et  plus  récemment  divers  autres  naturalistes  ont  donné  des  détails 
plus  ou  moins  circonstanciés  sur  les  Lions  tels  iju'on  les  observe  dans  nos  ménageries.  On 
sait  que  les  Lionnes  reproduisent  parfois  en  captivité'.  Lacé{)ède  a  constaté  que  cette  es[)èce 
portait  cent  dix  jours,  ce  «lui  a  été  vériiié  plus  récemment  i)ar  M.  H.  Bouteille  sur  le 
couple  de  Lions  (|u'il  a  pu  étudier  à  Grenoble.  L'éducation  de  ces  Animaux  est  difficile;  soit 
qu'on  les  ait  pris  à  l'état  sauvage,  soit  (jn'ils  proviennent  de  femelles  captives,  ils  meurent 
le  jilns  souvent  à  l'époque  de  leur  seconde  dentition.  Les  uouveau-nés  se  ressemblent,  quel 
que  soit  leur  sexe  :  ils  ont  le  pelag((  roux  grisAtre,  connue  duveteux,  et  marqué  d'«n  assez 
grand  nombre  de  petites  bandes  transversales  assez  distinctes  sur  chacpie  côté  du  corps.  , 
A  ces  bandes  s'ajoute  une  ligne  noirAtre  régnant  tout  le  long  de  l'épine  dorsale.  La  queue  n'a 
|)as  (Micore  de  pinceau;  elle  est  d'abord  lo.igue  de  six  pouces  et  le  corps  de  douze.  La  taille 
est  celle  d'un  jeune  Chien.  A  trois  ans,  la  crinière  du  mAle  commence  à  pousser  et  l'Age 
adulte  |)araît  commencer  à  cinc]  ou  six.  On  assure  que  la  durée  totale  de  la  vii.  du  Lion  est 
de  quarante  ans.  (/'/.  AI/F  et  A  VA.) 

Fklis  Tic. hk  {Felis  Tigrls,  Linné).  Le  vrai  Tigre  ou  Tigre  royal,  (|u'il  no  faut  pas 
confondre  avec  les  espèces  mouchetées  de  la  même  tribu,  telles  ipie  la  Panthère,  l'Once,  etc., 
est  un  Animal  exclusivement  asiatique,  qui  vit  dans  les  îles  de  Java  et  de  Sumatra,  dans  toul(< 
l'Inde  continentale,  dans  l'timpire  chinois  et  justpi'en  Sibérie.  QueUiues  exemplaires  arrivent 
jusiju'aux  confins  d(!  l'Europe,  et  M.  Noilmann  raïqiorlo  <|u'en  1835  un  Tigre  de  forte  taillo 
n  été  tué  auprès  de  Tiilis. 

Le  Tigre  est  à  peu  près  aussi  grand  (pie  It!  Lion ,  mais  il  a  la  robe  plus  élégante.  Le  jauiui 
fauve  de  son  dos  et  de  ses  flancs,  le  blanc  |)ur  de  ses  joues,  de  sa  gorge  et  de  ses  parties 
inférieures  sont  constat  r  ^^rnl  relevés  par  des  bandes  noires  en  zébrures,  ipii  n'ont  rien 
d'analogue  avec  ce  que  ;  up  voit  dans  les  autres  Félis,  La  (piouo  est  longue  el  annelée;  la 
tète  et  le  dos  manquent  do  crinière.  La  forme  générale  diffère  d'ailleurs  notablement  de  celle 


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84 


OHIJKK   DKS   OAHNIVOHES. 


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du  Lion;  lu  tèto,  plus  inilito  ci  moins  n.'lovée,  est  plus  arquro  sur  lo  front,  cl  l'on  rotronvo 
dans  la  conformation  du  ciAnc  les  raisons  de  cette  |)aili(;ularité ;  les  membres  sont  moins 
élevés,  mais  beaucoup  plus  robustes,  et  les  os  qui  les  soutiennent  ont  plus  d'épaisseur;  ce 
qui  permet  de  distiiiffuer,  mémo  sur  le  siiueletle,  les  débris  provenant  du  Tigre  d'avec  leurs 
analogues  cliez  le  Lion.  La  démarche  est  aussi  différente.  C'est  l'éié^'ance  plutcU  ([ue  la 
noblesse  (pii  fait  lo  trait  distinctif  du  Tigre,  et  il  y  a  dans  ses  allures  une  obli(iuité,  une  sorti) 
■(\o  perfidie  (lui  ins|)irent  de  la  terreur;  c'est,  en  effet,  un  ,\nimal  plus  sanguinaire  que  lo 
iLion,  et  son  appétit  i)0ur  lo  sang  aussi  bien  que  l'état  do  guerre  (pii  lui  est  habituel  le 
rendent  exirèmement  dangereux.  Non-seulement  le  Tigre  allaiiuo  les  plus  grands  Animaux  de 
nos  troupeaux,  mais  il  lutte  avec  avantage  contre  lu  plupart  des  esfièces  sauvages,  et 
l'Kléphant  serait  le  seul  qu'il  eût  à  redouter,  si  la  civilisation  n'avait  imaginé  tant  d'armes 
meurtrières,  devant  lesquelles  la  force,  les  ruses  et  la  fureur  du  Tigre  deviennent  impuis- 
santes. La  terrible  réputation  qu'on  a  faite  aux  Tigres  n'est  donc  que  trop  méritée,  et 
chaqiie  année  des  centaines  de  Malais ,  de  Chinois  et  d'Indous  sont  encore  ravis  et  égorgés 
par  ces  Animaux.  Le  Tigre  tue  parce  (ju'il  u  besoin  d'assurer  son  alimentation ,  qui  consiste 
l>resquo  uniciuement  en  chair  palpitante  et  en  sang;  il 
tue  aussi  [tour  sa  propre  conservation  ,  parce  (ju'il  n'a 
pas  d'ennemi  plus  redoutable  que  l'Homme,  Pourtant, 
son  caractère  n'est  pas  absolument  i\itraitable ,  car, 
sous  l'influence  do  la  captivité  et  moyennant  certains 
traitements,  il  peut  devenir  confiant  et  affectueux  au 
point  de  se  laisser  caresser,  quehiuefois  même  mo- 
lester par  les  dompteurs  énergiques  qui  ont  osé  l'ap- 
procher. C'est  ce  dont  on  a  vu  de  tout  temps,  dans 
l'Inde  aussi  bien  (pi'eu  Europe ,  d'assez  nombreux 
exemples.  Les  Tigres  pris  jeunes  se  prêtent  mieux  que 
les  autres  à  ce  genre  d'éducation. 

Los  femelles  de  cette  espèce  donnent  à  leurs  petits 
les  soins  les  plus  empressés.  Ceux-ci  sont  moins  fauves 
que  les  adultes  et  leurs  bandes  sont  moins  assurées. 

Quoique  le  Tigre  diffère  du  Lion  par  ses  caractères  ostéologiques  autant  que  par  son 
apparence  extérieure ,  et  malgré  les  sentiments  antipathiiiues  (|ue  l'on  attribue  au  naturel  de 
ces  deux  redoutables  Carnivores,  on  a  réussi,  dans  uno  ménagerie  anglaise,  à  en  obteinr  un 
produit  mixte.  En  effet,  un  Lion,  qu'on  avait  placé  dans  la  même  cage  (pi'uno  Tigresse,  n'a 
pas  tardé  à  s'en  rapprocher,  et  leur  hybride  doit  être  inscrit  parmi  les  plus  curieux  qu'on  ait 
encore  acijuis.  Voici  comment  les  journaux  scientifl(iuos  de  l'époque  ont  rapporté  ce  fait. 
J-e  niAle  était  un  Lion,  né  en  ménagerie  d'un  Lion  de  Barbarie  et  d'une  Lionne  du  Sénégal, 
et  la  femelle  une  Tigresse  originaire  de  Calcutta.  L'mi  et  l'uulre  vécurent  amicalement  jusciu'ii 
l'iigo  de  deux  ans,  époijuo  à  laquelle  la  Tigresse  devint  pleine,  et  mit  bas,  le  24  octobre  1824. 
à  Windsor,  deux  mâles  et  une  femelle;  la  mère  ayant  négligé  ses  [)ctits,  ils  furent  confiés  à 
une  Chienne  de  la  race  des  Terriers,  mais  ils  moururent  avant  un  an.  La  s(!conde  imrturition 
eut  lieu  à  Clapham,  le  22  avril  (82,1;  les  petits  vécurent  |)eu  de  temps,  bien  que  la  mère  les 
allaitât  avec  soin,  ainsi  que  cela  eut  également  lieu  par  la  suite.  I  ne  troisième  portée  vit  lo 
jour  à  Edimbourg,  le  21  décembre  1826.  Pour  la  cinquième  fois,  la  Tigresse  mit  bas  dans 
le  Jardin  Zoologi(nie  de  Liverpool,  le  19  juillet  183.3.  Cette  fois,  elle  eut  deux  jeunes  mâles 
et  une  femelle,  qui  vivaient  encore  en  183G.  Moins  rayés  que  les  vrais  Tigres,  ces  hybrides 
l'étaient  plus  que  ne  le  sont  les  Lionceaux ,  et ,  sous  ce  rappori ,  leur  robe  tenait  à  [leu  près 
le  milieu  entre  celle  des  deux  espèces  dont  ils  descendaient.  On  peut  les  caractériser  assez. 
exactement  en  disant  qu'ils  avaient  d'une  manière  permanente ,  et  avec  une  intensilé  ipii 
rappelait  la  coloration  du  Tigre,  la  livrée  qui  ii'exi,te  chez  le  Lion  (pic  fj'uno  manière  tran- 


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FAMILLE   DKS   FÉLIDÉS.  8S 

sitoiro  et  pciulaiU  le  premier  âge  seulerneiil.  Leur  physionomie  tenait  également  Uo  colle  des 
fleux  espèces.  {PI.  XX.) 

Féi.is  Pan 'm  eue  {Felis  pardiis.  Liui.é).  Les  Panthères  sont  grandes  et  redoutables, 
quolipio  inférieures  en  dimensions  au  Lion  et  au  Tigre.  Leur  |)eliigo  est  eu  dessus  d'un  jaune 
plus  ou  moins  vif  et  en  dessous  d'un  l)lan(;  pur;  leur  robe  est  man|uée  d'un  nombre  considé- 
rable de  taches  noires  plus  petites  sur  la  tête,  i)lus  fortes  au  dos  et  aux  flancs,  ou  elles  sont 
en  rose ,  c'est-à-dire  associées  circulairement  au  nombre  de  ciiui  ou  six.  Il  y  a  de  chaque  cAlé 
six  ou  sept  rangées  de  ces  taches  en  rose,  et  quelquefois  jus<iu'à  neuf  ou  dix;  celles  des 
membres  sont  irrégulièrement  réparties,  et  les  anneaux  que  forment  celles  de  la  queue  n(!  ïont 
pas  parfaits.  Les  Animaux  auxquels  celte  descri|ilion  convient  sont  plus  ou  moins  nombreux 
dans  les  diverses  contrées  de  rAfri(|ue ,  depuis  la  Harbarie  jus(iu'au  Cap ,  et  il  y  en  a  aussi 
dans  la  plus  grande  partie  de  l'Asie.  Dans  ce  dernier  continent ,  quchpies  Panthères  arrivent 
jusqu'aux  pays  qui  louchent  à  l'Kurope.  Ainsi  M,  Nordmaun  nous  ajjprend  qu'il  y  en  a  dans 
les  provinces  asiatiques  qui  avoisinent  le  Caucase.  De  temps  en  temps  on  en  tue  sur  le 
versant  méridional  de  l'Alchalzyr,  el  on  les  dit  communes  sur  les  bords  de  l'Araxo.  Pallas 
assure  même  qu'il  y  eu  a  dans  le  Caucase  proprement  dit.  Leur  existence  en  Perse  ne  fait 
aucun  doute  ;   elles  y  sont  même  assez  répandues.  [PL  XVI If.) 

L'Europe  occidentale  a  nourri  jadis  des  Panthères.  On  a  trouvé  leurs  ossements  dans 
plusieurs  parties  de  la  France,  principalement  dans  les  cavernes;  elles  y  sont  aujourd'hui 
fossiles  avec  les  grands  Ours  el  les  Hyènes. 

Indépendanmient  des  Panlhères  propres  à  l'Asie  continentale,  il  y  a  aussi  des  Animaux  de 
cette  espèce  à  Java  el  à  Sumatra.  La  première  de  ces  îles  fournit  assez  abondamment  une 
variété  mélanieime  connue  sous  le  nom  de  Panlhère  uoirc ,  (\n\  a  élé  décrite  à  tort  par 
lilusieurs  auteurs  comme  constituant  une  espèce  à  part  à  laquelle  on  a  donné,  d'après  Pérou, 
la  dénomination  de  Fclis  mêlas. 

Toutefois,  il  n'est  pas  certain  que  les  Animaux  réunis  par  les  naturalistes  modernes  sous  le 
nom  de  Panthères  ne  constituent  (lu'une  seule  espèce,  et  certaines  différences  observées 
dans  la  coloration  de  ces  Carnivores,  soit  dans  leur  teinte  générale,  soit  dans  le  nombre  de 
leurs  taches,  etc.,  ont  fait  admettre  qu'ils  formaient  deux  ou  trois  espèces  différenUîs ; 
l'une  serait  la  vraie  Panthère;  une  autre  le  Léo|>ard  {Felis  Leopardiis) ,  et  une  troisième 
réi)ondrait  au  Felis  palcaria  de  F.  Cuvier. 

Le  Léopard ,  qu'on  décrit  souvent  connue  distinct ,  n'est  pas  admis  comme  tel  par  tous 
les  mammalogistes;  et,  jusqu'à  ce  jour,  il  a  été  diflicile  de  lui  assigner  d'autre  caraC-Te 
()ue  celui  du  plus  grand  nombre  des  taches  en  rose,  ce  (jui  i)araîtra  insuffisant,  s'il  est  vrai 
ipi'il  existe  des  individus  qui  sont  dans  une  condition  intermédiaire  à  ces  Léopards  et  aux 
véritables  Panthères. 

Les  Panthères  reçoivent  des  fourreurs  le  nom  de  Tigre  d"Afri(iue;  mais,  a  vrai  dire,  ce  ne 
sont  pas  des  Tigres,  el  ce  nom,  tiui  ne  convient  pas  davantage  aux  Jaguars  ou  prétendus 
Tigres  d'Amérique,  doit  être  réservé  pour  l'espèce  asiali(iue,  dont  la  peau  est  marquée  de 
bandes  noires ,  c'est-à-dire  pour  le  Felis  Tigris  des  naturalistes. 

Le  caractère  des  Panlhères  est  cruel  el  leur  chasse  offre  souvent  plus  de  dangers  que  celle 
du  Lion,  à  cause  de  la  facilité  avec  laipielle  elles  grimpent  aux  arbres  i)our  y  poursuivre  leurs 
cnnenns.  Leur  corps  est  habiluellemont  long  do  3  pieds  et  leur  (lueuc  a  une  dimension  un 
peu  moindre;  elles  sont  souples  dans  leurs  mouvements  très-irritablos  et  perfides  dans  leurs 
ullaques.  Quoi(iu'elles  aient  les  |)uiiilles  rondes,  leur  genre  de  vie  est  principalement  nocturne, 
et  c'est  i)endanl  l'obscurité  (lu'elles  viennent  rôiler  auprès  des  habitations  ou  dans  les  lieux  où 
l'on  lient  les  troupeaux. 

Le  Fi:;i,is  Onck  {Fvlis  Uuda,  (îmel.),  dont  lUiffon  a  donné  une  bonne  description,  est 
une  espèce!  de  Paidlièrc  [imprc  aux  régions  soplenlrinnales  de  1' \si<<.  ipii  se  dislingue  de  la 
précédente   [lar  un  pelage  plus  fourni,  plutôt  giis  de  lin  que  fauve,  ayant  les  taches  en 


-    i 


86  (HiDitr,  DKs  (;AIlM^olll';s. 

rose  moins  iKuiilinMisos,  |iliis  l'oiics  et  il'iiiKMciiili'  iiidins  iiitciiso.  Nous  en  (liniiiniis ,  d.uis 
ct'l  oiivraj.'!',  une  li^iirc  coloricV  d'iiiiivs  U\  m;ii;nili(|iii' (.>\('iii|iliiir(^  cmpiiilli'"  ([iic  possi'ilo  lt> 
Miisi'imi  (le  i>,tiis.  Km  I.S:)(»,  M.  Klin'iilicri;  a  |nilili('"  do  tivs-t)oiis  roiiseigiu.'iiK'iit.s  sur  (■cllo 
{'s|m''I(',  (|u'il  ii|)|)('lh'  Jù'lis  Irhis,  {l'I,  \\/.) 

Le  Ki';i,is  i.oNdjUANDi;  {Fc/is  iiintrosrc/in,  Tciiiiniiick)  csl  nu  Folis  un  peu  moins  ^l'and. 
mais  cncoro  assez  forl,  (|ui  cHaldil  le  passaj^c  vwUv  les  Pantlii'ivs  cl  les  espèces  amiVicaines, 
dont  n(ms  parlerons  sous  le  nom  d'Oeelot.  Son  |ielap:o  est  j;ris  jaunAlrc  uianiué  do  laclies 
noires  en  rose,  d('(;omposces  e|  allonij;ées  en  handes  étroites  et  ohiiipies;  son  corps  a  0,97  et 
sa  ipieuc  (),«6.  Cet  Animal  n'atlaipie  jias  l'Homme,  mais  il  clierclie  autant  ([ue  possible  A 
s'a|i|iroclier  de  ses  liaMlalions,  jiarce  qu'il  v  trouve,  au  moyen  des  volailles  ci  des  jeunes 
(Jnadrupcdes  domesliipuvs,  une  nourriture  plus  facile.  Jl  se  tient  de  prél'érence  sur  les  arbres, 
loge  entre  l(>urs  branches  et  domu^  aussi  la  chasse  aux  p(;tits  Animaux  d'espèce  sauvage  (|ni 
so  trouvent  à  sa  portée.  On  ne  le  connaît  (pi'à  .lava  et  à  Sumatra.  C'est  à  tort  (|u'on  l'a  comparé 
au  véritable  Tigre.  Indépendamment  du  nom  sous  le(|uel  nous  l'inscrivons  ici ,  il  en  porte 
filusieurs  autres  :  Fclis  udmlosn ,  /-'.  Dhirdi,  etc. 

Tr.i.is  SKiivAi.  {Ffliti  Serrai,  Sdn'cb.  ).  Le  .Serval,  Chat  parti  itu  Chat  Tifjre,  est  une 
espèi  e  africaine  ayant  li^  corps  long  de  0,75  à  peu  près  cl  la  (|uoue  d((  0,21.  Assez  élevée  sur 
Jambes,  fauve,  un  peu  foncé  en  dessus,  blancliAtre  en  dessous  et  mouchetée  sur  tout  U)  corp> 
de  taches  noires,  pleines,  (pii  s'allongent  en  bandes  étroites  sur  les  épaules,  aux  bras  (il  à  la 
i|ueue. 

Le  Serval  habite  les  lieux  boisés  et  se  rencontre  au  Cap,  en  Sénégainbie,  ainsi  (|u'r'n  Algérie. 

Il  y  en  a  aussi  dans  les  parties  orientales  de  l'Afrii|ue.  C'est  un   \ninial  intraitable,  éb'gani 

dans  ses  formes,  ([ui  donne  la  chasse  aux  Oiseaux  et  aux  petits  Mammifères  de  l'ordre  des 

Hong<'urs,  ainsi  iju'à  certaines  espèces  de  Singes  qu'il  poursuit  jus(iu('  sur  les  arbres. 

Il  est  représenté  en    \sie   dans  la  région   himalayeinie  par  le  Fiii.is   \ivi:iiiuN  {Fclis 

rirerrinu  ,    Uennell ,    «u   Felîs 
^      ^  rivcrriccps ,   Ilodgson)  ,  ipii  est 

moins  élancé  et  dont  li-s  taches 
moins  foncées  (|ue  celles  du  vrai 
Serval  re|)osenl  siu"  un  fond  un 
peu  plus  obscur  et  teinl/-  de  c«u- 
Icin'  cannelle. 

L'Asie  produit  i|ueii|nes  antres 
Kélis  d'une  dimension  encore 
moindre,  et  (|ue  l'on  ne  peut 
comparer  sous  ce  rajiport  qu'aux 
Chats  domestiiiues  ordinaires. 

T(!ls  sont  entre  antres  le  Cm  \ r 
1)  i;  S  r  \i  \  T  11  A  (  Felis  Siiiiialra  - 
Ka ,  llorstield),  dont  la  robe  est 
fort  élégante;  le  V.n  \t  ni-:  ,1  w  \ 
[Fclia  Jaraiieasis ,  Desmaresl)  ; 
le  (!ii  \T  1)1-  iNki'  \[  I.  {Fclis  lor- 
i/iirln,  Fréd.  Cuvier);  le  Cinr 
iiiiuoiM'.i  X  i/''('//,s'  ralAfiintixa , 
!•'.  (ieoffroy),  et  ipielques  autres 
encore.  Ceux-ci  sont  de  1"  \sii> 
coiilinenlale. 

Lue  espèce  [ilus  difl'éi'Ciite  ji,-'!' 
ses  caractères  et  qui  devrait  cons- 


r  r  i  r  : 


nr   ?isi*inA,  i/0  Jo  sraiul. 


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87 


Kfiis   pi»Mr. H's.  cnii.il.  un  , 


litiici'  iiti  sons-ffcnrc  à  cllo  soulo,  esl  le  Kiir.is  I'I.amcki'S  {/''dis  plotiicpps,  Vigors  cl 
lloi'stii'ld) ,  lie  Sumatra  et  ilc  Uiirru'-o, 

Sa  If'lo  ost  plus  louRUo  ([ue  cello  des  autros  Animaux  du 
mcmo  yoiire,  ot  sa  proniiùrc  fausso  molain,'  su[)(!'rif'un'  a 
doux  racines  au  iiou  d'uno.  Le  Planiceps  est  à  peu  près 
^crand  comme  le  (lliat  domestique,  mais  il  a  la  (pien(!  plus 
coiu'le.  Sou  pf^a^e  osl  gris  ferrugineux  en  dessus  et  sur 
les  pattes,  glacé  de  MancliAtrn  sur  li;  dos;  une  courte 
hande  lilanclie  se  voit  de  ('lia()U(i  côté  de  sou  nez  et  sous 
ses  veux  ;  ses  jouos  sont  blancJKîs  avec  deux  liandcs  rous- 
ses; ses  lèvres,  sa  gorge,  le  devant  de  son  (;ou  et  sa 
poitrine  sont  lilancs  ;  le  ventre  osl  gris  blanc  (acheté  de 
roux. 

\ous  doinierons  au  groupe  l'ormi'  [)ai'  le  l''t''lis  planiceps 
le  nom  d' AlM  Rl\. 
[Vautres  espèce.-;  onl  le  pelade  unil'ornie  ou  à  peu  près;  elles  conduisent  des  Servals  aux 
vérilahles  (liiats  et  aux  Lynx;  l'une  d'elles. 

Le  ri:t.is  c.uacs  {l'clifi  Clinns,  (luldensled),  est  ré|)aiiduo  dans  la  vallée  du  Ml  et  dans  les 
landes  hoisées  ipii  environnent  la  mer  (;as[)ienno  ou  les  fleuves  ipii  s'y  jettent.  Sa  longueur 
totale  est  do  90  centimètres ,  dont  23  pour  la  queue  seule.  Son  pelage  est  gris  fauve ,  sauf 
aux  [lavlies  infé-rieures;  sa  queue  est  terminée  de  noir;  ses  oreilles  ont  uu  petit  pniceau  (|ui 
rappelle  celui  des  Lynx.  Son  caractère  est  des  plus  fitrouclies. 

Le  Fi^;lis  botti';  {FcHs  cnlignla ,  Temminck)  est  un  peu  moindre  (juc  le  Cliaus,  avec  lequel 
on  le  confond  souvent ,  et  il  a  la  (pieue  plus  longue.  Sa  couleur  générale  est  fauve  avec  des 
teintes  grises  sur  le  dessus  et  hlancliAtre  en  dessous;  le  bout  d(.'  sa  queue  est  noir.  On  le 
trouve  dans  toute  l'Afriiiue,  et  beaucoup  d'auteurs  onl  pensé  rpi'il  no  fallait  pas  en  distiiignrr 
des  Pélis  en  effel  Irès-analognes  qui  iialiitent  l'Asie  méridionale;  mais  ceux-ci  ont  aussi  été 
regardés  comme  ('■tant  d'une  autre  espèce,  ils  constituent  le  CIkiI  à  oreilles  rousses  de  F.  (luvier; 
le  Felis  Jacqueinoiilii  de  M.  Is.  Geoffroy,  et  le  Felis  ori/tlirolis  dé(Mit  [)nr  M.  Ilodgson. 

Le  FÉLis  Chat  {Felis  Calus,  Linné) ,  ou  le  Chat  sauvage  de  nos  forêts  de  l'Eurofie  et  du 
nord  de  l'Asie ,  est  un  p(!U  plus  gros  (|ue  le  Chat  domesti(iue  ordinaire ,  plus  robuste,  d'une  colo- 
ration |ilus  régulière  et  plus  chaudement  vêtu.  Il  est  en  grande  iiartie  gris  jaunililre  maripié  sur  le 
dos  d'inie  ligne  loiigitudinal(!  foncée,  de  laquelle  parlent  des  bandes  transversales  on  zébrures; 
mie  courte  bande  part  de  l'angle  interne  des  yeux  et  traverse  les  joues  ;  les  lèpres  sont  noires  ; 
la  ([ueue  est  annelée  de  noir  et  son  extrémité  est  de  cette  dernière  couleur;  les  yeux  ont  les 
pupilles  à  contraction  verticale;  les  oreilles  sont  de  la  couleur  du  corps,  au  lieu  d'être  rousses 
comme  dans  les  Chats  bottés.  {PI.  XVff.) 

Cett(!  espèce  s'est  conservée  dans  un  assez  grand  nombre  de  forêts;  elle  doinie  la  chasse 
aux  Oiseaux  et  aux  petits  Manmiifères,  tels  que  les  Lapins,  les  Hats,  etc.  Elle  se  croise 
assez  fn'iiuennrient  avec  nos  variétés  domesti(iues,  et  c'est,  assure-t-on,  de  ce  r(q)i)rochemenl 
ipi'esl  proveim  le  Chat  tigré  des  habitations,  <lont  les  bandes  latérales  sont  bien  plus  accusées 
que  celles  des  exemplaires  sauvages.  On  tue  encore  des  Chats  sauvages  dans  un  assez  grand 
nombre  de  nos  (léf)artements. 

Le  Chat  sauvage  de  l'AIgt'rie  paraît  l'orniiu'  une  espèce  à  part,  ayant  un(!  certaine  analogie 
ilans  ses  couleurs  avec  le  Felis  coliffala,  mais  de  taille  un  peu  intérieure  au  Chat  sauvag(^ 
d'Kurope  et  à  poil  moins  fourni.  M.  Ls.  Geoffroy  lui  adonné,  dans  les  collections  du  Muséum, 
le  nom  de  Fi';i.is  i.YniKN  {Felis  lilii/eft). 

Le  Fklis  c.Ai- UI-:  {Felis  eafra,  Desm.)  u'a  pas  U>  pelage  plus  riche  mais  ses  zébrures  sont 
plus  marquées;  le  fond  de  sa  coloration  lire  davantage  au  gris  brun,  et  c'est  un  Animal  plus 
élevé  sur  pattes.  Sa  variété  noire  a  été  décrite  à  tort  comme  une  espèce  véiitable  sous  le  nom 


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FAMILLE  DES  FÉLIDÉS. 


89 


plusieurs  espfices  sauvages  aient  pu  fournir  des  races  à  la  ciomeslication ,  et,  sous  ce  rapport, 
sa  manière  de  voir  se  rapproche  de  celle  de  Pallus,  pour  qui  le  Fclis  mmml  de  la  Tartarie  était 
la  souclio  des  Chats  à  longs  poils,  que  l'on  appelle  Chats  d'Angora. 

Aux  races  domestiques  énumérées  ci-dessus,  il  faut  ajouter  le  Chai  de  Chine  et  le  Ch(d  du  .Japon, 

On  a  constaté  que  la  plupart  des  momies  de  Chats ,  qui  sont  enfouies  dans  les  catacombes 
do  l'Egypte,  ont  tous  les  caractères  ostéoIogi(|ues  du  Fclis  maiiicnUda.  Quelques-unes  se  rap- 
portent cependant  au  Fvlis  calignla  (le  Cw^rts/t'sd'Hassebiuist),  qui  paraît  avoir  été  domestique 
chez  les  anciens  Égyptiens,  et  de  Blainville  croit  mAme  avoir  connu  dans  mie  tête,  également 
momifiée,  un  véritaltle  Chaus. 

2.  Espèces  parUculii'rea  à  l' Amérique. 

Aucune  des  es[)èces  de  Félis,  que  nous  venons  do  signaler  ne  se  retrouve  ni  dans  l'Amé- 
rique méridionale,  ni  même  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Dans  les  deux  continents  qui  composent  le  Nouveau- MoikIo,  nous  trouvons  d'autres  Ani- 
maux (le  ce  genre  :  les  uns,  comparables  au  Tigre,  au  Lion  et  à  la  Panthère,  quoi(iue  toujours 
inférieurs  en  dimensions;  les  autres,  de  taille  moyenne  comme  la  plupart  do  ceux  (jue  nous 
avons  déjît  décrits,  et  quelques  autres  qui  sont  encore  plus  petits,  et  que  l'on  peut  comparer, 
sous  le  même  rapport,  i-a  Chut  (lomestii|uo  ou  à  certains  petits  Félis  propres  à  l'ancien 
monde.  C'est  ce  qui  ressortira ,  d'une  manière  plus  évidente ,  des  détails  dans  lesquels  nous 
allons  entrer  au  sujet  de  ces  Animaux. 

Fi': LIS  Jaguar  {Felis  Onça,  Linné).  Le  Jaguar  est  le  plus  redoutable  de  tous  les  Mam- 
mifères américains  ;  plus  fort  que  la  Panthère ,  à  laquelle  il  ressemble  par  son  pelage  tacheté , 
il  a  presfiue  la  vigueur  du  Tigre.  C'est  un  Animal  très-sanguinaire,  qui  atta(iue  souvent 
rilomnie.  Il  étend  ses  ravages  sur  presque  toute  l'Amérique  méridionale,  et  sur  une  grande 
partie  des  contrées  qui  occupent  le  midi  de  rAm(!ri(iue  septentrionale.  Le  Jaguar  vit  dans 
les  bois ,  principalement  dans  les  endroits  marécageux ,  ou  que  traversent  do  grands  fleuves. 
Les  Animaux  d'origine  domestique ,  tels  quo  les  Chevaux,  les  Hœufs,  etc. ,  qui  sont  rede- 
venus libres  en  Amérique,  et  qui  sont  si  nombreux  presque  partout,  lui  fournissent  sa 
|)àture  la  plus  habituelle;  iftais  lorsqu'ils  viennent  à  kii  manquer,  il  s'attaque  à  d'autres 
espèces,  saisit  même  des  Caïmans  ou,  à  l'occasion,  diverses  sortes  de  Poissons.  Sa  four- 
rure est  aussi  belle  (jne  celle  des  Tigres  ou  des  Panthères.  Kilo  est  fauve,  taclu«  de  noir,  et 
les  taches  qui  la  distinguent  ont,  sauf  en  dessous,  une  forme  spéciale  qui  ne  permet  pas  de 
confondre  le  Jaguar  avec  la  Panthère  ou  le  Léopard.  Elle  sont  plus  grandes,  réunies  sur 
le  dos  et  les  flancs  en  roses  composées  de  six  ou  sept  taches  pleines,  et  dont  (luolques 
groupes  ont  un  point  noir  au  milieu ,  ce  (jui  les  a  fait  appeler  taches  en  œil.  Elles  sont  rangées 
sur  cimi  ou  six  lignes  assez  irrégulières  de  cha(iue  côté  du  corps.  C'est  à  cette  peau  que  les 
fourreurs  donnent  le  nom  de  grande  Panthère  ou  celui  de  Tigre  d'Amérique.  Le  Jaguar  a  le 
corps  et  les  membres  trapus;  sa  qucic  est  proportionnellement  un  peu  moins  longu,>  que 
celle  de  la  Panthère,  et  ses  allures  sont  moins  vives.  Quelquefois  il  a  le  pelage  tout  noir, 
mais  sans  que  les  taches  plus  intenses  qui  relèvent  si  élégamment  sa  robe  dans  l'état  normal 
soient  complètement  fondues  avec  le  reste.  {PL  XXI !.) 

Félis  CoiGOUAn  {FcUs  Concolor,  Linné;  Fclis  Puma  de  quehiues  auteurs).  Le  Cougouar 
ou  Puma ,  (pi'on  nomme  aussi  Lion  d'Amérique  à  cause  de  sa  ressemblance  générale  avec  la 
femelle  de  cette  grande  espèce,  n'acquiert  point  les  dimensions  des  véritables  Lions,  n'a  pas 
do  crinière  dans  le  sexe  mâle ,  et  se  distingue  en  outre  par  un  extérieur  assez  différent  pour 
qu'on  ne  puisse  pas  se  tromper  sur  sa  véritable  nature.  Son  pelage  est  presque  entièrement 
fauve, nuancé  de  roux  et  de  gris;  ses  parties  inférieures  sont  plus  claires;  sa  (pieue  n'a  pas  do 
flocon  noir  à  l'extrémité.  La  longueur  totale  du  Cougouar  approche  do  deux  mètres,  dont  [)lus 
de  la  moitié  répond  au  corps.  Le  Cougouar  fait  des  ravages  dans  les  troupeaux ,  mais  il  fuit 
l'Homme  et  les  Chiens.  On  le  rencontre  depuis  les  Élals-Unis  jasipù-n  Patagonio. 
En  faisant  la  comparaison  du  Cougouar,  qu'il  nomme  Couazouara,  avec  V  YagouarcW ,  (jui 

n«   PARTIE.  i2 


90 


II.' 


li 


onnnK  dks  caumnouks. 


I^sl  lo  Jaf^uor,  \A,ru  s'cxpri,,...  ainsi  :  .,  (;,„i„„o  il  ost  moins  l^rnco  <.t  plus  Hirilo  à  Um-  nue 
rYagouan..,M,>s  Pa,.a,uéons  Tonl    p,.os.,uo  ^nt  .lisparaîCv  .,o  lo„.    on.    Z^  (  ,   " 

g.™pe  aux  arin.s,  ,„oK,u'ils  soion,  droits,  p.v^ran,,  à  ..  ,uon  .lit.  i.s  p,„s  ôlnôs;  Z 
01  .lescon,lan    ,1  un  s.-ul  Ira,.,  on  ,u.n  il  .liff.Vo  oncoro  do  rVa^ouaroté,    ni  n.,nl,.  o  ,  o 
«  la  inanuTo  dos  Chats  ol  .,ui  ..l.oisit  les  ari.ros  un  pou  inolin.'.s.  Jo  lo  nputo  un  An   n    d  1 
champs  plutAt  .pu,  dos  Lois,  co  „ui  est  lo  contraire  do  lTa,ouarotô.  Jo    '!i    ni "^  ^ 
que  0  (.nua/ouara  a,t  laU  ni  ehorché  à  n.iro  ,lu  mal  à  l'Hounno,  ni  aux  joun  "  E  fC^    ^ 
m.x  (.inpns    ,uo.,u'..  los  ait  trouvôs  ondormis;  et  oonuno  il  n'osl  pas  l^^2œ2ùZ 
hoaucoiip  ri  us  (■i,^'!- (luo  rVa'Tinai'pi.'.  il  V  •>  ,1^    ,1  ^    .       ,  "'•■>  *' ■"t-i-,  ijuokjuo 

11  no  luo  ni  les  V.H  ,      ,i  i^    r       '     '     ,        "'"'''  "  '''"^ '"'  ''"'  '''^"'"''^"'  ««"'^  crainte. 

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au ..::'  ^0  t:::i~v::;!:^::^^^^  -  -  --  --o.'' 

a  Muouo  V  ordro  pour  un  Hors.  (/V.  n///  ''"■'"""  ""  '"""''  '"  ''"""  = 

lui'™'';!  ""T  """;  "'""'  "'  ""  ^""""'  "'■^"'"'•'-'•=  -  ^••-'^l"i  -t  asso.  ,rando 
Un  p    m     do  s  adrossor  plus  par.indioron,on, ,  dans  la  olasso  dos  Mamm  toros ,  aux  C    Z  ' 

z^ziz  ::7::::';:z  t:::;1!i  r  r  't-  "  '•^'"'^■■"-  ■"^•'- 

-lans  los  n.r.mos  rô^^ions  un.  I  i  ,'  '  '•■^"'  '' ""  '"'"'  -'■""'"'  '''''"""J" 


IllCl' 


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tuiizoniirn 
;  niontiiiit 
I  (Icscoiul 
limnl  (If's 
s  ouï  flire 
I  fil  lits,  ni 
•luoiquo 
s  crainte, 
uins,  les 
ino  enni- 


II 


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".  Son 
piir  (lo 
iir  les 
de  sa 
Mle-ri 

IppOl'l 

l.'iiii  ; 


niKie, 
iciis, 

IlKTi- 

laïKJu 
rcpu 


bii 


90 

»'st  le  Jfi^iinr,  Aziira  s'cxpiii 
l'YagnuinvIr,  les  PjiniuiK'ciK  l'fu.t 


(•lilUlK    MKS   CUîVhOlir.S. 

liiisi  :  ((  «iouiiiKj  il  est  moins  hmco  cl  plus  r,Kil(.  à  ( 


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F\Mir-LK    IH;s   FKLIDKS. 


01 


Felis  annillnln  \V.  Cm\.)  ; 

Fclin  mticronni  (Tcinininck),  elr.  —  Dans  h;  inriiic  ;;n>ii|i{',  il  faut  aussi  eoinprondrc  les 
as|U'Co.s  snivanlcs,  (|ui  sont  c('|)oiKlaiit  plus  faciles  a  ilisliiifiucr,  cl  doiil  les  caractori's  siiécifl- 
(lucs  iK!  laissent  par  f()iis(''(|ueiil,  niuiiine  ini(>i'(iln(l('. 

Fi-i.is  (".iiATi  {Felis  initia,  V.  (liiv.V  (iiis  jaiiiiAlre  en  dossus,  lilaiichiUre  en  dessous, 
varié  do  taches  noires  pins  i^iandes  en  avant  (pfen  arrière,  et  souvent  formées  de  deux  lignes 
dont  le  niilicu  est  un  peu  fauve.  Taille  de  r()('(nol.  l'alrii'  :  le  Brésil. 

La  douceur  ton!  à  fait  e\ceptionnolle  du  premic-r  exempliiire  de  ce  Fi'lis  ipiVui  a  possédé, 
avait  engagé  F.  Cuvior  à  donner  à  l'espèce  elle-nièuie  li^  nom  latin  de  \IHis,  ipii  veut  dire 
doux.  Voici  en  quols  tenues  notre  auteur  (mi  parle  : 

(I  (le  l)el  Animal  a  une  extrême  douceur;  il  semble  aussi  privé  (jue  le  Chai  domestii|ue  le 
plus  familier,  et  sa  manière  de  jouer  est  la  mémo  ((ue  celle  de  ce  Chat,  Jamais  il  ne  fait 
sentir  ses  griffes  ni  ses  dents;  et  lorsque  l'on  ue  s'approche  pas  do  lui  avec  l'empresse- 
ment nu'il  (lemiuiderail ,  il  s'agite  fortement  dans  sa  cag(!  et  manifeste  son  impatience  par 
un  petit  cri  href  mais  doux.  Des  \niuiaux  carnassiers  d'un  naturel  aussi  traitahh.'  ftu'aienl  la 
souche  d'une  race  (pie  l'on  rendrait  facilement  domesti(iue;  aussi  les  qualités  aimables  d(!  ce 
Chat  font  que  je  proposerai  de  le  nommer,  dans  les  Catalogues  méthodiiiues,  Felis  inilis,  » 

Fki.is  .M\n(;\v  ( /'V/w  ligrinu  ,\,\\\\w.).  Plus  piîtite  espèce,  égalant  seulement  le  Chat 
domesli(iue  et  le  Chat  de  Sumatra;  ses  couleurs  ont  la  vivacité  et  à  peu  près  la  disposition  de 
telles  de  l'Ocelot.  C'est  un  animal  des  parties  chaudes  de  l'Amérique  méridionale. 

Fi':  1,1  s  Di;  (i  i; o i- 1- it o v  [Felis  Uvuffroijii ,  I'.  Cerv.  et  d'Orh.).  Lu  peu  plus  petit  que  le 
Chati  et  (pie  l'Ocelot  véritable;  maniué  sur  tout  le  corps  de  petites  taches  pleines,  poncti- 
formes,  nombreuses  et  iioirAtres  (pii  se  voient  égaleuKMit  sur  la  tète,  sur  les  é|iaules  et  aux 
cuisses.  Ces  ponctuations  semblent  le  rapprocher  du  Felis  f/uif/ita ,  du  Chili,  (pie  Molina  n'a 
décrit  (pi'incom[tlélemeid  et  sur  Ic'S  véritables  caractères  diKpiel  il  est  encore  diflicile  d(!  st» 
prononcer.  M.  d'Orbignv  en  a  rapporté  plusieurs  exemplaires  pris  sur  les  bords  du  Hio-N'egro 
en  Patagonie.  L'espèce  v  l'ait  surtout  lâchasse  aux  Oiseaux,  principalement  aux  diff('rentes 
cs|)èces  de  Tinamons  et  à  l'Fndromie. 

D'antres  FY'lis  américains  (int  un  système  de  C(doration  assez  différent. 

Le  Fi:i.is  .lAta  .\itoM)i  d'A/.iU'a  {Felis  Ji(;/iU(fon(ll  et  Felis  Danviiiii)  n'poiid  à  pc'u  près 
au  Chat  boité  par  sa  (aille,  ses  allures  et  l'uniformilé  d<!  sa  coloration;  mais  sa  teinte  est  d'un 
roux  enfumé.  11  habite  la  Guyane,  le  Urésil  et  le  Paraguay. 

Le  Fklis  coi.OGOi.o  {Felis  eolocullo,  .Molina),  du  Chili,  est  plus  singulier  sous  ce  rap- 
port; il  est  blanchâtre,  avec  des  taches  allongéi.'s  de  couleur  foncée  sur  les  lianes  et  sur  le 
dos.  Sa  taille  ne  dépasse  pas  celle  d(!  notre  Chai. 

Le  Fklis  l'AoïMios  {Felis  payeras ,  Di^sm. . 
d'après  \zara)  a  (pie^iue  rapport  avei;  les  Lynx,  et 
nian(pie  comme  eux  de  la  première  fausse  molaire 
supérieure.  Il  est  gris-fauvo,  avec  plusieurs  bandes 
fauves  disposées  ol)li(]uenient  sur  les  lianes;  son  — 
cou  et  ses  pattes  ont  d'autnvs  l)aiides  de  la  même 
couleur;  ses  oreilles  n'ont  pas  de  pinceau  terminal. 
Au  Chili,  oii  vil  cette  espèce,  on  la  connaît  sous 
!(.'  nom  (1(!  Jfitiiia.  C'est  encore  un  animal  de  petite 
dimension;  ses  poils  longs  indii|uent  (pi'il  habite 
les  endroits  élevés  et  froids. 

3.  Ce  n'est  (pie  dans  les  parties  septentrionales 
do  rAméi'iquo  (p.ie  vivent  les  vrais  Lynx  propres  au  Nouveau-Monde;  tels  sont  : 

Le  Fki.is  bai  [Felis  riifu,  riuldenst'vil),  qui  habite  plusieurs  parties  des  États-L'nis  et  de 
la  Californie; 


P  \    r.nos,   l;l  .|i' 


I    !l 


02 


oiinni-;  dks  (;\iim\omks. 


!■  I  1  i>   lui.   I  li  lie  i:nii)il, 

imssiduiis  lo  nord  do  l'Asie  et  |i(nil-tMro  diiiis  la  Sik'mIc; 

Kt  lo  Viii.in  MONrA(i.\Aiii)  (/'V//à  moulu  nu,  Desm.)  dus  États-I.uis. 

4.  Los  Lynx,  dont  nous  vovons  plusieurs  espèces  dans  le  nord  do  l'Améri.iuo  sont  dos 
Kélis  de  taille  moyenne  (ini  se  dislin-uent.  des  autres  par  leur  .jupue  courte,  leur  pèlago  très- 
fourni  et  plus  ou  moins  unirorme,  la  présence  prosipie  constante  do  pinceaux  h  leurs  oreilles  et 
l'absence  de  la  promièro  paire  do  fausses  molaires  supérieures  (jui  caractérise  les  autres  Kélis 

Il  y  en  a  une  espèce  en  Afrique,  lo  Fkms  caracal  {Fells  cnracal,  Linné),  un  p.>u  moins 
grande  qu'un  CInon  barbet.  Son  pelage  est  roux,  un  peu  vineux  en  dessus,  blanc  en  .iessous- 


KAMILLK  DKS  KKI.IDKS, 


o:{ 


les  pincciiiix  et  la  fiico  oxlc'iiuurc  do  ses  oreilles  sont  noirs;  l'inlériour  de  tellcs-ii  est  liliiiic 
Le Oiiraciil  |)ass(!  pour  lo  |)ourvoyi;unlu  Lion;  c'est  un  animal  très-farouche,  inca|)al)le  d'édu- 
•  dion  ,  ipio  l'on  prend  assez  souvent  dans  nos  possessions  africaines,  en  Nul)ic,  en  Ali.vssinic, 
1  Jnsiiu'au  Cap.  Il  y  a  iuissi  des  Caracals  dans  l'Inde,  en  Perse  et  en  Tuniuie.  Il  est  encore 
impossible  de  les  dislin^'uer  sûrement  de  ceux  do  rAfrii|ue.  Cependant  un  (laracal  de  l'Inde, 
dont  DIainvillo  avait  pu  comparer  la  deidition  ù  collo  du  Caracal  d'Algérie,  portait  à  la 
deuxième  molaire  inférieure  une  raiino  snpplémeiUaire  ipii  maiMpiait  ù  co  dernier;  mais  ce 
n'est  pout-ètro  là  qu'une  |(arlicularilé  individuelle. 

Los  Lynx  d'Kuropo  so  divisent  en  trois  ou  (pialrc  espèces.  On  trouve  ces  Animaux  en 
Portu^cal,  (Ml  Kspaj;ne,  dans  les  Pyrénées,  dans  lus  Alpes,  dans  (luolipies  parties  des  États 
Rermaniipies  et  dans  les  monlagnos  de  l'Europe  occidentale.  Il  y  en  a  aussi,  et  en  plus  faraud 
nombre,  dans  lesxéyions  boréales. 

Le  Félis  L  y.nx  {Fclis  Lynx,  Linné)  ou  lo  Lotip-Ccnicr  iks  l'ovirciirs  est  le  plus  répandu. 
Il  a  lo  pelage  plus  court  en  été  (|u'en  hiver,  roussiitre,  avec  do  i)etitcs  mèches  d'un  roux 
brun  semées  par  tout  le  corps;  son  dos  n'a  pas  du  bandes  noires ,  et  ses  joues  ont  quatre  ou 
cinq  bandes  ondées.  Co  Lynx  approche  de  la  taille  d'un  Chien  ordinaire.  On  en  jirend  encore 
•pielipies  indiviijus  dans  nos  déparlemeids  des  Alpes,  de  l'Isère,  de  la  Drômc!  et  des  IJasses- 
Alpos.  En  1822,  on  en  a  tué  un  dans  lo  département  de  la  Haule-Loiro,  ù  ijuint-Julien- 
Chapteuil;  sa  peau  est  conservée  dans  le  Musée  de  la  ville  du  Pny, 


\  lus   I.\  NX,    l/H  lie  fimiil. 

Le  Féi.is  l'Aiu)  (/•'('//*■  pardi iiH,  Okon)  atteint  seulement  la  grosseur  du  , Blaireau;  son 
pelage  i':X  égalcmenl  moucheté;  sa  (pioue  est  un  plus  longue.  C'est  le  Lynx  île  Portugal, 
d'K';pagne,  de  Sardaigno,  do  Sicile  et  do  Turipiie. 

Lo  Fiu.is  GKKViKU  [Fells  ccrvarln ,lmm\\wk)  atteint  lo  volume  d'un  Loup,  mais  il  est 
plis  court;  son  pelage  est  gris,  touffu  et  relevé  do  quoliiues  taclies  brunes  d'abord,  puis 
er.suito  noires.  Il  est  répandu  dans  lo  nord  do  l'Asie,  ainsi  que  dans  les  montagnes  du 
Caucase.  Ses  dépouilles  sont  recherchées  comme  fourrure. 

CkmUv  (irÉPAHI)  {Cynnlluriis ,  Wagler).  \pparonce  extérieure  fort  semblable  à  celle 
des  Panthères,  quoique  lo  corps  soit  plus  élevé  sur  jambes  et  moins  robuste;  couronne  des 


04 


OUDHK   DKS  CVIIMNOIIKS. 


'H.ls  .....auv.  j.lu.feslonn.-..;  lac-  plus  cnurlo;  l,oil,.  n'à„i,.n,M.  plus  nn,,,!.;  ome.u  „l„s 

.•eux  .los  (Jnens,  .|on(  Ls  (;„.-,,,u.,ls  s.  n.,,.n.d,..nt  ,u.sm  ,,„■  ,..„,  „„„,,„  ,„„„  ,„  ,,,,       " 

«us  cerl«.ns  pays  o»  vivent  n.  Vnin.aux .  on  s'.n  >.,■.  pour  la  chasse.  CVs,  p.indpalenn.ni 

.•o  .ro  les  Aniilopes  ,u'on  les  lanee.  C'est  là  ee  .pu  leur  a  valu  le  non.  .le  7>U   Im^cur. 

<|uon  leur  donne  (pielipielois,  ''       """'•"'"« 


!  1 

1   ', 


.•I  Éi'iiius,   I  |i:  ,|i.  aiiimi. 


Dans  rinde  et 


.■n  Perse,  où  l'on 


nom  (le  C/iiiiiii  et  inoii.s 


Ton 


'inploio 


ces  Animaux  pour  la  cl 


s  ceux  (ju  on  a  possédés  dans  les  mena- 


lasse,  on  leur  doime  h 
:eries  europirnue.' 


étaient  doux  et  soumis,  et  il  a  presque  toujours  ,'(,'• 
possible  de  |,Mir  donner  la  même-  liliert. 


Cliie 


'lis;  ils  ohéissaient  à  1 


leurs ;,'ardieiis,  sel 


approcliei 

l'>s  visitaient  ,  et  montraient 


|ua  des 
lissaient 


caresser  même  par  les  persom 


pour  les  enfants  et   pour  li 


les   (jui 
une  ('j^ale   eonliani'o 


( 


ceux  d'Asie 


s   grandes  f)ersonnes. 


•'UN  de  l'\fri.iue  avaient  les  mêmes  (lualil 


La  plupart  des  auteurs 


seule 
W.  ï) 


piailles  (|uo 


e  roL'onnaissenl  qu'une 
ermann  ,  dont 


lin  tM    m.  1. 1  I 


I'  mil,   I  .1  (!.■ 


tlière, 


mais  |iius  élevées  sur  jamlies  et  -, 


l'une  de  l'autre  par  .luelipies  partieularil 


(^(1 


Le  C; 


!es  exl(''iieures. 


es|)è((*  de  (lu."[inrds;  mais  || 
uvernov  a  accepté  l'opinion,  admet  qu'il  y  eu 
es  en  dessus,  à  pela^re 
une  petite  Pan- 
espèces  dilTéreraient 


<T  doux,  run(>  et  l'autre  lïun 


niouclieté,  à  peu  près  du  la  taille  d 


l'P-^  l'ius  grêle.   Ces  deux 


LKi'ARi)   A   ciii.xiiiiii;  ost  celui  ,\uo  Schrebor 


Léopard  à  crinière  de 

sous  le  ventre ,  .le  (achc 

?ont  en  partie  sou,  la  forni"'  d'un 


'iuel(|ues  auteurs  :  il  a  la  robo  ja 


nommait  Fdis  jhIkiIo.  C'est 


s  ronde,,  pleines  et  de  couleur  foncée- 


une  nankin,  semée  parloni 


par 
les  poils  de  son  cou  s' 


aussi  le 

,  même 

idion- 


courte  onmere.  On  le  dit  de  Sumatra,  mais  il  est  plus 


FWIILLK   l>KS   MVKVIhKS. 


95 


'"''•'"■'' '"'"l  ''--'^  f""''''"  •"m.lioMiil..s  ,1..  r\si,.  ,.„nliiH.n(i \).  On  sVi.  sort  |M„ir  !,•,  clrnss., 

l'ii  l'ci'so  et  (liins  [iliisiiMiis  ivj^ioiis  (!.■  VhuU', 

U  iUi.i'Knn    Moici.F.Tf;,  <nrir..nnann  <.   .li^lin-ii.'.  sous  lo  nom  ,|..  Felis  ,,ulMu    a 
suivnnl  M.  Duvmu.y,  les  fornu.s  plus  ,.V.|.s  .  l,.s,inn,lH.s  plus  |„u.l,.s,  I.  ,.,.|.^..  fauvn  orang,! 
ou  clan-,  |,a.s..,n.,.  .1.,  taclius  rondos  ,,t  nnir-s,  oxcopt.5  on  dassous,  oi,  il  osl  ,|uolMUofois  d'un 
l.iniM'  pur  et  sans  aunnu,  laplu-,  ou  tout  au  |dus  nianp,,:.  ,|-  tachos  t.rn.s.  r.Vsl  I,.  (inôpurd 
d  AfiKiiio.  On  I.'  prend  au  Cap.  au  S.'u.i'al .  dans  1.;  (Ju-dolan,  otc 


FAMILLE  DIS  IIYLMDLS 

l,.s  IfvHKN  sont  dos  Caiiuvoivs  ,\r  ^T.ind..  laill..,  dif^ilinrados.  avant  des  rapports  av.v  los 
Mnslolidrs  ..|  |,.s  rH„|,s  p.r  I.Mir  d.-ntition,  H  s,,  nourrissant  de  suhstan.cs  animales;  on 
..  en  la.t  w.^it.ral..menl  ,p,-un  seul  -.mut.  Pour  ne  pas  nudlipli,>r  les  .urandes  divisions  .le 
I  ordre  .les  Carnivores,  nous  pla.'..rons  .lans  la  ni.Vno  famille  que  eos  Ainmaux  lo  genre  des 
Jroir/es,  .pn  est  si  ,liff,',,.nt  .l.'s  autres  espee.-s  .lu  ni.'me  frronp.'  et  .1..  l..us  l.vs  Carnivores 
par  l'cïtal  rn.limeidaire  .le  s.îs  .lents  molaires. 

(i !•: \  ilK  \\\ K \ K  {f/!/a',io ,  Slorr).  Les  pio.Is  ont  .|nntre  doi-ts  ,  aussi  Lieu  ceuv  d.» .levant 
.|Uoeeux.le.l..'rrière;  lesor.'iiles  sont  pran.lesel  .'vas.',.s;  la  l.'le  ..st  hn-..,  I.m'ou  lorl,  I.M.irps 
robuste  et  la  .punie  de  m.'.li.xMV  hnsuenr;  l.s  poils  s.)i.l  ru.les,  ..t  eenx  .lu  .i.is  s-all..M....nt 
plus  ou  m.)nis  p.mr  pren.Ire  l'apparence  d'une  crini.'re  lAclie  et  .•omnie  ll.illaide.  La  lan.'ue  a 
des  papilles  sni.-aif^u.'s  et  eorn.ies;  enlin  l.'s  y..iix  ont  la  pupille  oval/nre,  circulaire  à  sou 
l'ord  inf..rieur  et  alloiiK.'.!  an  sup.'Tieur.  Le  cerveau  .les  llv.'n.s  est  assez  petit,  et  leur  erAn.- 
est  remar.iual.le  par  l'.:.|évation  des  or<^tos  osseuses  servant  à  rinserlion  .l.'s  muscles  , in  cou 
'l'ii  '!ii  reUnenl  la  pa.lio  occipitale.  Lo  s.pielett."  (.r.'sonte,  entre  autres  caract.'-res ,  la  confor- 
mation .le  son  hum.:.rns,  assez.  s..nil.lal)le  à  .^elni  .les  Chiens,  .pn.i.pie  plus  robuste;  on  re- 
mur.pie  aussi  à  sa  partie  inf.:Tioure  une  Rraii.l..  p..rforati..n  d.i  la  fosse  ol.VrAnienn.',  mais  il 
Il  v  a  pas  non  plus  de  trou  sus-condylien. 

L.'s  Ihùnes  ont  une  formule  ,|.^iilaire  nnalo-iie  à  celle  .le  la  plupart  .l.-s  Must.'li.Iés  •  mais 
leurs  dents  sont  plus  .■paiss..s  .pie  cilL-s  .lo  ces  Vnimaux  ,  et  ils  p,.uv."nl  s'en  servir  ii.ui-sou- 
lement  pour  d.Vhirer  la  cliair  ..a  mâcher  k:^  (..ikIous,  mais  aussi  (.our  hris.M-  i.'s  cartilages  on 
mémo  les  os.  Aussi  les  l|.v.;n..s  .nit-ellos  des  instincts  moins  f.'ro.'es  .pie  ceux  .les  F,'.|is  et  des 
Martes;  elles  r..cliercb.M.t  les  ca.lavres.  mais  ..||.>s  lueid  ran-ment.  Ce  sont,  pour  ainsi  .lire, 
les  Vautours  .1.^  la  class.'  .les  Mammifères ,  comme  les  I-Vlis  ei  les  Martes  en  sont  les  Aigles 
ot  les  Faucons,  et  lors  ni.*m.>  .pie  les  Ca.lavres  .prellos  se  procuivnt  .lans  leurs  excursUins 
iioctunu.s  sont  pres.iue,..nli.'.irnient  d.'pourvus  .le  chair,  l.s  ligaments  .a  même  l.'s  os  peuvent 
encore  servu'  à  l.-ur  alimentation;  elles  les  rongent  ave.-,  avi.iilé,  et  l'on  trouve  .lans  leurs 
ex.Mvments ,  .pii  sont  plus  soli.les  .pie  .-eux  .les  Chiens,  pres.piet.wt  le  phosphat.'  calcaire 
•les  .is  .lu'elles  oui  broyés  et  avalés. 

L'instinct  qui  porte  ainsi  les  IFyèn.'s  à  r.'clu.rcher  les  ca.lavres  et  les  charognes  en  fait  des 
êtres  plus  abjects  .lue  les  aulr<>s  Carnassiers  et  .pie  Ton  a  voués  à  plus  .le  réprobation  encore, 
«..'pendant  la  réputation  d.>  cruauté  .pi'on  leur  a  faite  est  loin  .j'.'.lre  juslifi.'e.  car  ces  \nimaux 
sont  lAches  et  faciles  à  soumettre. 
Ils  ont  donné  lieu  à  beaucoup  d'erreurs. 

r.a  conformation  assez  parîi.'ulière  <Ie  l.nirs  organes  ..xl.,.rnes  ,1,.  la  reproduction;  leur  d.'- 
marche  obli.pie  et  comme  claudicante  ;  la  disproportion  bi.Mi  mar.pi.V  .le  leurs  membres 

Soiie  ï  lÎ^hslis'nlîiSli'"  '"'"'  ""'  ''""'  """  "^'"  ""  ''""'""'*'''^^  ''^'^""""^  »"^  ""^^  ''  '« 


i ,:  ! 


m  onnnK  df.s  r, mimvoiiks. 

iiiil('Tif'iirs  avi'c  l(w  |ii)s|rrii'iiis;  la  ■.'imikIi-  lunciliin'  de  liiir  ^'iiciilc;  les  ilonls  [nii-*saiit('H  ilitiit 
(•lli>  rsl  aiiin'i',  l'I  |iai-ih'>^iiH  tmil  riiiiliilinlc  .in'ils  mit  de  cImtcIm'I' <!•'>*  cadavres,  im^iiic  ili's 
cadavres  liuinains  ayant  déjà  reçu  la  sé|iiilliire ,  tmil  a  contrilmô  à  leur  faim  uiio  grande 
répiilalidii  de  iV'rocili'  el  à  les  l'aire  passer  pour  plus  redunlaliles  au\  èlres  vivants  ipi'ils  ne 
lo  siiul  réellenienl.  Iluffon  ,  ipii  a  détruit  inie  partie  des  pn'ju^'i's  .pi'Dn  avait  accrédités  au 
sujet  (lo  ces  Animaux  ,  aurait  aussi  cduilialtu  celui  ipii  l'st  relatif  à  lein-  préleiiduo  férocité,  si, 
lie  son  temps,  les  Hyènes  avaient  |iu  être  oliservées  aussi  fri''i|uenni\ent  ipi'elles  l'ont  été  do 
nos  jours  dans  le  noril  de  l' Afriipn'  et  dans  les  autres  pays  (pi'elles  liahili'nl. 

Voici  con\ineiil  lliiffon  s'expiinie  dans  son  nrliclo  nslatif  à  l'Iiisloirc  de  la  Flyène  :  (i  II  y  a 
j)ou  d'Animaux  sur  li'sipiels  on  ait  fait  aulanl  d'Iiistoires  absurdes  (|ue  sur  celui-ci.  l-<'s 
anciens  ont  irrit  ^rra veinent  ipie  la  Hyène  l'Iait  mAle  et  femelle  alternativement;  que,  ipi'""' 
elle  portait,  allaitait  et  élevait  ses  petits ,  elle  demeurait  femelle  pendant  toute  l'uiniéc,  mais 
(|ne.  rnnn(''e  suivante.  eli(>  reprenait  les  fonctions  du  mAlo  el  faisait  suliir  à  sou  compaj;nnu 

le  sort  dt!  la  femelle On  a  dit  (|u'elle  savait  imiter  la  voix  humaine ,  retenir  le  nom  des 

ber^'ers,  les  ajipeler.  les  cliarmer,  les  arpMer,  les  rendre  innnoiiiles;  faire  en  même  temps 
courir  les  lier^rères  ,  leur  faire  oniilier  leur  lroupea\i,  les  rendre  lolles  d'amour,  etc.  'l'ont 
cela  peut  arriver  sans  ril>ène,  et  je  linis  pour  ipi'oii  ne  nie  fasse  pas  U-  reproche  ipieje  vais 
faire  à  l'IiiKS  ([ui  parait  avoir  pris  plaisir  à  raconter  et  à  compiler  des  fahles.  )> 

liL's  Hyùnes  passent  la  |ilus  grande  parlie  du  joiu'  abritées  dans  des  creux  de  rnciiers  ou 
dans  des  lanières  (|u'i'lles  savent  creuser  elles-mêmes.  La  nuit  elles  se  mettent  en  (piète  de 
leur  nourriture,  et  si  elles  sont  servies  à  leur  ^'l•é,  elles  peuvent  en  avaler  mie  ijuantité 
vraiment  prodi^;ieuse.  Klles  mansicnt  la  chair  des  \iiimaux  morts  qui  sont  éjiars  sur  le  sol. 
Les  cadavres  des  j^rands  nmniiiants ,  di's  Uhinocéros  ou  des  Kh'pliants  fournissent  pendant 
plusieurs  jours  à  leur  subsistance;  ellesy  revieiment  "haipie  son', et  lorstprelles  les  ont  réduits 
à  l'état  de  si|ueletle.  elles  peiivenl  encore.  j.'ri\ce  à  la  viunenr  île  li'ur  dentition,  s'en  nourrir 
(luelque  leiiips.  \u  nionieiit  de  leur  sortie,  elles  doiiiieiit  trois  fois  delà  voix,  allon^reant 
ilavaiitav'e  le  dernier  cri  qu'elles  it'pèteiit  ensuite  par  iiiter\alles.  Ces  sons  ont  quelque  chose 
de  pleureur;  d'autres  l'ois  ils  sinuiieiit  an  coiilraiie  uni'  sorte  de  rire,  et  ce  rire  a  quelque 
cliose  de  strident  el  d'inl'i'rnal.  C'est  là  la  source  des  récits  auxquels  Ruffon  fait  allusion,  et 
M.  l)ele;.'orgue  a  entendu  les  Caffres  lui  assurer  que  les  Hyènes  imilaieiil  les  cris  des  jeunes 
.Mammifères,  A,i:iieaux,  Chevreaux  ou  \eaux.  afin  d'attirer  à  elle  la  iiiere  trompée  par  celli- 
vessemlilanco.  Cependant  il  a  constaté',  comme  tous  ceux  qui  ont  parcouru  les  reliions 
fréquentées  par  les  Hyènes,  qu'elles  n'attaquent  point  les  ijros  Animaux,  et  qu'il  leur  arrive 
très-rarement  de  |)oui'suivi'o  ceux  qui  seraient  le  moins  capables  de  lui  résister.  Ce  sont  des 
Carnassier.s  dont  la  prudence  va  jusqu'à  la  lâcheté,  et  qui  n'ont  ni  l'agilité  de  la  plupart  des 
autres  espèces  du  même  ordre,  ni  leur  noi'it  pour  la  lutte.  On  peut  les  apprivoiser  fort  aisé- 
ment el  elles  deviennent  [larfois  aussi  dociles  que  des  Cliieus. 

Il  n'y  a  d'Hyènes  que  dans  l'Afrique  el  dans  les  parties  méridionales  de  l'Asie,  mais  il  t>ii 
a  oxislé  autrefois  on  Euro|)e.  Plusieurs  espèces  assez,  semblables  à  celles  d'à  jinscnl  el  pour 
ainsi  dire  |)arallèles  à  elles  ont  habité  notre  continent  à  la  même  époque  que  les  grands  Ours, 
(|ue  les  grands  Félis,  ipie  l'Éléphant,  que  le  llliinocéros  à  nariiuis  cloisonnées,  etc.,  el  leurs 
ossements  sont  de  menu,'  répandus  eu  plus  ou  moins  grande  abondance  dans  le  sol  diluvien 
des  cavernes,  ainsi  ipii;  dans  les  sables  et  atlerrissenieiits  de  la  même  éiioque.  On  y  trouve 
abondamment  des  pelottes  solides  A'aKnnn  (/rtpcuni;  ce  sont  de  leurs  excréments  com|iosés 
de  phosphate  calcaire,  et  il  en  est  fort  souvent  question  dans  les  ouvrages  des  paléontolo- 
gistes sous  le  nom  de  ro/^roW/ws.  Il  a  égalemeiil  vécu  en  Kurope,  mais  à  une  époque  plus 
ancienne,  une  autre  espèce  d'Ilyèiio  maintenant  éteinte.  Cette  esjièce,  dont  on  a  trouvé 
quelques  débris  dans  les  terrains  miocèiu's  de  Cucuron  (Vaucluse),  mêli's  à  ceux  des  ciievaux 
Iridactyles  ou  hipparimis,  est  déi'rib»  dans  ma  Ziinloijii'  et  l'alemiluloijif  friimyiiscx  >  sous  le 
nom  tVfli/irna  Jiippnriounnu 


i- 


•s 


A 


v'iiili't  ilont 
iiiriiii'  lit"* 

ts  qu'ils  ni' 
'civiliti's  (iii 
iérnciti'' ,  si. 
l'ont  l'Ié  ili' 

u>  :  K  II  V  il 
•lui-ri.  L(>s 
i|ii<>,  i|iiaiiil 
iiiu'C,  mais 
i;oiii|iai.'iinii 
le  nom  (it's 
ii'iiii'  temps 
,  l'Ic.  Tout 
i|iii'jt'  vais 

rociii'is  nu 
l'ii  i\m'U'  lie 
iiic  i|uaMtiti'' 

<  sur  II'  sol. 
l'ul  |)i>u<laiil 
;  ont  iviluils 
s'en  uounii' 
,  allonp'aiit 

ll'll|Ul'  cliosi' 
ic  a  i|U('liiui' 
allusiou,  et 

i   lIl'S  jl'UMI'S 

ii'i'  par  collo 
li's  rûirions 

I  li'ui'  airivii 
Ce  sont  lies 
plupart  ili's 

ivr  Tort  aisé- 

},  mais  il  eu 
sent  et  pour 
rrauils  Ours, 
etc.,  et  leurs 
I  soi  ililuvieii 
On  y  trouve 
its  comiiosi's 

<  paléoutolo- 
é|H)ipie  plus 
on  a  trouM' 
(les  elievaUK 

v/'x ,  sinis    le 


ifiH 


y:' 


VWV^Î^V,   ftWtï.   Vtt\Jw>Hv  vuVv\*,>i 
à  Asie. 


rVMILLK  DKS   IIVKMDI^IS.  97 

Los  Ilvènes  ucluellos  et  colles  dont  on  trouve  les  déiiris  dans  les  lorrains  diluviens  sont 
susceptibles  d'être  partagées  en  deux  sous-genres  ,  si  l'on  tient  compte  de  la  fornio  de  leurs 
dents  tuberculeuses. 

1.  Les  Crocottks  (Cro- 
roltd,  Kaup)  ont  la  tubercu- 
leuse qui  suit  la  carnassière 
supérieure  tout  à  fait  rudi- 
mentaire ,  et  '  m  carnassière 
inférieure  a  son  talon  peu 
compli(iué.  Il  n'y  on  a  main- 
tenant qu'une  seule  espèce. 
L'Hyène  fossile,  dont  les  os- 
sements sont  le  plus  communs 
dans  les  cavernes  do  l'Kurope, 
s'en  rapprochait  beaucoup. 

L'IhiNK  TACHETÉE  (Hyfp- 
na  maculala,  Erxleben)  est 
d'un  brun  fauve  avec  de  gros- 
ses taches  pleines  d'un  brun 
plus  foncé  sur  le  corps  et  sur 
la  face  externe  des  membres; 
ses  poils  sont  assez  longs  et 
peu  serrés,  mais  ils  ne  for- 
ment qu'une  faible  crinière 
sur  le  cou  et  sur  la  partie  an- 
térieure du  ilos.  Le  devaiil  du 
cou  est  fnuve  sale. 

(lot  Animal  atteint  la  (aille  d'un  grand  Chien;  il  habite  r\frique  australe  et  intorlropicale- 
on  le  rencontre  jus(|u'en  Abyssinie. 

2.  Les  HVKNKS  proprement  dites  ont  la  tuborculeuso  assez  grande,  disposée  transver- 
salement: leur  carnassière  inférieure  a  son  talon  plus  fort  .'t  rdevé  par  une  ou  doux  petit.'s 
poinlos.  ' 

l^'HvfcNE  niujNE  {/f/jftwi  fmvi,  K.  et  L  Ceoffroy)  a  été  aussi  appelée ///yé«f' /Ww,  à 
lauso  de  la  longueur  considérable  de  son  pelage,  qui  est  d'un  brun  plus  foncé  ot  mar.iué,  sur 
•'  f'Oips  et  sur  les  pattes,  de  larges  bandes  encore  plus  obscures.  Sa  face  est  fauve,  ainsi  que 
sa  gorge  ;  le  bas  et  les  côtés  du  cou  sont  gris  sale,  ainsi  que  le  liant  de  sa  [loitrino. 

Wlo  habile  I  Afrique  australe ,  depuis  la  Mozambique  et  la  Sénégambie  jusqu'au  cap  de 
Koniie-Lsi.erance.  Klle  ir<.st  pas  rare  aux  environs  ,1e  Port-\atal,  Klle  se  tient  principale- 
mont  dans  la  rogion  maritime;  sa  nourriture  .■onsiste  pros,,ue  oxclusivemont  en  débris 
lojotcs  par  la  mer. 

Dans  beaucoup  de  localités,  l'office  dos  Hyènes  (achotées  est  de  fnire  disparaître  les  restes 
«i<"s  Animaux  qu'a  tués  le  Lion  .lans  l.-s  bois  ou  dans  la  plaine.  Celui  de  l'Hvène  brune  est  ,1e 
puigor  le  rnago  ,|es  immondices  ciue  la  mer  y  apporte  à  cha.pio  marée  ou  après  les  tomp.Mos' 
i.os  , ichns  ,1e  toute  esp,Ve.,u'ellerei..tl,'. le  son  sein,  ot  parmi  lesqu,>ls  sont  .rinnombrables 
uustaces  dont  les  carapaces  forment  on  certains  points  d(«samas  hauts  ,1e  quatre  à  six  pieds- 

lono  brune  en  est  friande.  Quoique  irayant  pas  la  fa.-ilité  ,1'aller  saisir  sa  nourriture  au 
s  1   des  eaux,  elle  est  ,lonc,  vn  gran.lo  partie,  carcinophage.  Deiegorgue  rapporte  «luo  ses  traces 

a    miiou  le   .lebris  amoncelés  qu'elle  inspecte  avec  minutie.  C'est  ce  ,,ni  fait  .,ue  les  bo,>rs 
m.  <  olons  hollamlais  ,\,'  la  Cafrerie  no  ivdoutent  pas  pour  leurs  bestiaux  son  voisina-e  qu'ils 

M"    l'AUTIi;.  |. 


Il  I  NT  1  no  V    1,1    r  II  vi 


riHfr'lî,  :l  .")  ,1,.  gr.in.l. 


98 


OI'.DnK   DKS   CAHM VOUES. 


' 


coiisiilùi'ont  comme  pni'f.iitomoiU  iiiiioci'iil.  CepoïKliml,  uu  din;  du  mî'iiU)  voyngL'iii',  il  no 
fautJniit  pas  croiro  (lu'cllc  rclmtàl  la  cluiir  dos  Mammifovos  dont  ello  rencnnlroniit  les  cada- 
vres; olle  ost,  à  cet  ^•^ca^d,  comme  la  liOntro,  (|ni,  tout  on  so  nourrissant  [)rincipaloniont  de 
Poissons,  niango  aussi  d'autres  Animaux,  des  Quadrupèdes  ou  des  Oiseaux,  et  sinsit  fréipiem- 
mcnl  des  couveuses  dans  leurs  nids;  mais  ses  aiipétits  iclilli,vo|)liages  la  dominent  au  point 
do  ne  |)as  lui  permettre  de  s'écarter  du  littoral. 

L'Uyiink  nAYKK  {llijwna  sirlata ,  Zimmermann)  répond  au  Canh  tlijipna  des  Linnéens, 
tandis  (|ue  l'Hyène  laclietée  est  leur  Canis  crocuta.  Ello  a  les  poils  lonj^s,  principalement  sur 
le  cou  et  sur  le  dos ,  oii  ils  forment  une  ample  crinière  flottante  ;  sa  couleur  est  d'un  gris 
fauve,  zébré  di?  brun,  noir  sur  le  corps  et  les  membres;  une  grande  plaijue  noire  se  voit 
sur  le  devant  de  son  cou  et  remonte  sur  les  joues,  où  elle  se  décom|)os(>  en  ponctuations; 
sa  poitrine  et  son  ventre  sont  gris  l)lan(lii\(re. 

C'est  l'espèce  pro[ire  à  1"  \si(,'  méridionale,  à  l'Arabie  et  au  nord  de  l'Afriipie;  elle  est  encore 
abondante  dans  la  région  du  Ml  et  dans  les  Étals  barliares(pies;  au  Miili,  elle  ne  remonte  jias 
uu  delà  du  Sénégal.  Sa  taille  e.-^t  inférieure  à  celle  de  la  précédente,  et  sa  molaire  tubercn- 
louse  plus  forte,  ainsi  (pie  le  talon  de  sa  carnassière  inférieure.  Ce  double  caracli're  rsl  plus 
maripié  dans  l'Ilvèiie  rayée  (pie  dans  l'Hyène  brune. 

On  n'a  encore  observé  aucun  signe  certain  (|ui  permette  de  distinguer  comme  espèce  les 
Hyènes  ray(''es  d'Vsie  de  celles  d'\fri(pieou  d'Arabie.  Il  vient  des  Hyènes  rayées  Juscpie  sur 
les  bords  de  la  mer  Aoire,  et  il  est  Itien  [lossible  (lu'aulrelois  elles  aient  vécu  dans  (piehjues 
parties  do  la  lUissie  méridionale  et  do  la  Tunpiie  d'Europe;  mais  i(>s  Hyènes,  ayant  une  den- 
tition analogue,  dont  on  trouve  des  débris  eu  Auvergne  d  dans  les  cavernes  de  Lunel-Viel , 
près  Montpellier,  appartenaient  à  d'autres  espèces. 

CiENUli  PltOTÈIiE  (/V((/(7c'.y ,  Is.  (ieoffroy).  L'espèce  uni(pic  de  ce  g<'nie  ressemble 
beaucoup  aux  Hyènes  par  ses  caractères  extérieurs;  ses  proiiortlons  sont  à  peu  près  les 
mêmes,  rpioi(jue  sa  taille  soit  sensiblement  moindre;  les  poils  de  son  dos  sont  aussi  allongés 
eu  crinière,  et  son  pelage  est  rayé  de  manière  à  raiipelcr  celui  de  l'Hyène  ordinaire.  Cepen- 
dant le  Protèlo  a  cin(|  doigts  aux  pieds  de  devant,  taudis  que  les  Hvèiies  n'en  ont  (pie  (juatre; 
ses  pieds  de  derrière  sont  d'ailleurs  tétradactyles  comme  les  leurs,  et  il  a  l'hunK'rus  établi 
sur  le  même  modèle  (pie  celui  de  ces  Animaux  et  des  Cliieiis,  (-'est-à-din!  fiourvu  d'une 
perforation  dans  la  fosse  olécrànienue,  mais  sans  trou  suscondylieii.  Le  ijrincipal  caractère 
du  l'rotèle  consiste  dans  l'état  tout  à  fait  rudimentaire  de  ses  dénis  molains,  (pii  sont  au 
nombre  de  (juatre  paires  à  cliaipie  màcboire.  fort  distantes  les  unes  des  autn.'S,  et  réduites 
chacune  à  un  simple  tuliercule  irrégr-lior  et  uniradiculé. 

Le  Pnori'.r.K  iivi^noïdi-;  {Prulclea  liijiviiuïck'fi)  a  été  signalé  d'abord  par  (!.  Cuvier,  (pii 
dit  dans  son  ouvrage  sur  les  Ossements  fussi/cs  ; 

((  Pour  lie  rien  n('gligcr  de  ce  (pii  peut  éclairer  l'iiistoiie  des  Hyènes,  nous  devons  parler  ici 
d'un  Animal  fort  singulier,  nouvellement  rapporté  du  Cap  par  M.  Dilalamlo,  et  (pi'au  premier 
coup  d'd'il  tout  le  monde  serait  t(Mil('  de  jirendre  pour  une  jeune  Hyène  rayée,  tant  il  res- 
s,'ml)le  à  celte  espèce  par  les  couleurs  et  parla  crinière;  mais  il  a  ciii(|  doigts  devant,  et 

d)it  [)lut(')l  appartenir  à  la  famille  des  Civettes Les  crânes  de  celle  espèce  (pie  nous 

possédons  n'ont  (jue  des  dents  iUï  lait  pi'tiles  et  usées,  parce  (|ue  leurs  dents  persistantes  ont 
été  rdardécs,  comme  il  arrive  souvent  aux  (iêndtes,  en  sorte  ([ue  nous  ne  iiouvons  eu 
donner  de  description  carnct(''ristiipie  ;  mais  nous  ne  douions  pas  ((ue,  dans  leur  état  normal , 
elles  ne  ressemblent  à  celles  des  Civettes  et  des  Ceneltes.  Aus^i  croyons-nons  pouvoir 
nommer  provisoirement  cet  Animal  dviieltc  lijjNiuïdc.  »  (T.  IV,  page  'MH,  édition  de  l«2.'i.) 

Peu  do  temps  après  la  publication  du  grand  ouvrage  de  (1.  Cuvier,  M.  Is.  (i(>oft'roy  a  donné 
Une  (JiNcriplion  d(''taillée  de  celbi  (icneilc  hj/vniiïdo,  et  il  a  monlri'  (prelle  devait  eim>lituer  uu 
gemo  à  part,  pour  le(piel  il  a  proposé  le  nom  aujourd'hui  consacré. 

Le  Protèlo  ost  ù  peu  près  grand  comme  un  Chacal,  mais  plus  semblable  jiar  son  cstérieui' 


WW.'SY.  WWY.Y.  V\^*^\»>  ^'\^^JW\4^ 
d'Algérie. 


h  un 
fauvi 
ot  ()' 


tille 


(lui 


On 
\ul 


FAMILLK  DES   HYÉNinÉS.  00 

h  iiiK!  Ilyt'iio  (lu'à  un  Aiiimul  du  >;i'aii(l  «oiirc  des  Cuiiis  ;  sa  couloui*  ost  grisAiro,  un  peu 
fiiuvo  ot  niyée  di'  uoiiùlru  svu'  lo  ilos  fl  à  la  faco  externe  des  membres,  l.es  poils  de  son  dos 
et  (l'une  partie  de  son  cou  s'allonjjrent  comme  ceux  qui  forment  la  crinière  des  Hyènes, 


l'i.')til.i;   int>uiiit,   1,10  il"  (.'rani'. 

Sa  tèle  osseuse  a  une  foruK;  assez,  particulière;  elle  est  déprimée,  proportionnellement  plus 
dilatée  dans  sa  partie  cérébrale  (pie  celle  des  Hyènes,  et  dépourvue  des  grandes  crêtes  sagit- 
tale et  occipitale  ([ui  caractérisent  ces  dernières;  sa  surface  palatine  est  très-élargie,  et  les 

deux  branches  de  sa  mâchoire  infé- 
rieure sont  notablement  écartées  l'une 
de  l'autre.  Tous  hîs  crAiies  de  cette 
espèce  (ju'on  a  pu  examiner  ont  mon- 
tr(!  la  mémo  impcufection  des  dents 
molaires  ipie  celui  observé  d'abord 
par  (i.  Cuvier  et  par  M.  Is.  Geoffroy,  et 
il  n'est  plus  permis  de  douter  que 
ce  ne  soit  bien  là  un  dos  caractères 
propres  à  ce  singulier  Animal ,  même 
pendîuU  son  état  adulte.  La  dentiiion 
de  lait  montre  de  son  C(jté  une  forme 
parfaitement  analogue;  cependant  les 
molaires  qui  la  composent  sont  encore 
moins  nombreuses.  Do  Blainvillo  a 
donné  plusieurs  ligures  de  la  dentition 
(lu  Protèle,  ainsi  (lue  de  l'ensendilo  du  s(iuelelle.  Pour  lui  ce  Carnassier  se  rapproche  du  grand 
genre  Canis,  c'est-à-dire  de  la  famille  des  Canid(''s. 

r.e  ProlèU.'  vit  au  cap  de  Honn(!-Kspéraiic(^  et  dans  une  grande  parties  de  l'Afriiiue  australe. 
On  1(1  trouv(>  aus.-i  à  la  c('it('  Mo/;imbiipic  cl  de  l'autre  ciMé  de  rÉ(iualeur,  en  Abyssinie  et  vn 
!\ubie.  Voici  comment  M.  Geoffroy  en  a  acipiis  la  certitude.  M.  de  .loannis,  orfici(n'  do  la 


HfNiiriiiN    II:    l'hiiii.  1. 1     MU  i.Ti  ,  'Jriinil.  iiilul'i'. 


t     u 


.1.    ^1 


^QQ  oHDHK  i)i;s  cvhmvouks. 

marine  française,  a  dossiiié  eu  Nubie  uu  Aiiiuiul  trouvé  mort,  et  c'est  sur  cette  llf,'uro  rpio  lo 
savant  professeur  du  Muséum  a  recomm  le  Protèle.  Le  Protèlo  de  Nubie,  aussi  biou  <|ue  lo 
Prolèle  du  C^ip,  était,  dit  M.  Is.  (looffroy,  rajé  transversalement  (;omn\e  rilyène  d'Orient; 
il  était  sensiblement  de  môme  taille  que  les  individus  adultes  tués  au  Ca|»  par  M.  Verreaux,  et 
il  avait  lo  même  système  dentaire.  Lo  dessin  que  M.  do  Joannis  a  bien  voulu  me  remettre 
représente,  outre  {'Animal  lii;uré  (rensemblo  et  sa  tèto  dessinée  à  part,  lo  cùté  droit  dc! 
diacune  des  mâchoires;  la  supérieure  i)ortait  (lualre  molaires  coniques,  très-simples,  dont  les 
trois  antérieures  assez  rapprocliées  les  unes  des  autres,  la  postérieure  uu  peu  plus  éloiKné(! 
do  la  pénultième.  En  bas,  le  dessin  no  présente  (luo  trois  molaires,  soit  (lue  la  post.'riemv 
fût  restée  cachée  dans  la  yeucive,  soit  (lu'elle  mantiuàt  réellement  :  deux  cas  «lue  j'ai  constatés 
par  moi-mômo  chez  les  Protèles  de  de  Lalande.  » 

On  est  resté  juscjuo  dans  ces  derniers  temps  sans  notions  sur  les  mœurs  des  Protèles ,  et 
on  ne  les  connaît  pas  encore  très-bien.  La  singularité,  unique  chez  les  Carnivores,  do  leurs 
molaires  rudimenUnres,  devait  cependant  faire  supposer  qu'ils  mâchent  encore  moins  leurs 
aliments  (lue  ne  le  font  la  plupart  des  Animaux  du  même  ordre,  et  elle?  devait  on  même  temps 
faire  admettre  (lue,  moins  bien  armés  que  les  Félis  et  les  .Hyènes,  ils  ,)nt  aussi  un  moiiidic* 
goftt  pour  la  chair  ou  le  san^.  C'est  ce  qu'on  a  constaté,  et  M.  (;eoffroy  rapporte,  dans 
son  second  travail  sur  ce  f^'enre,  que,  suivant  l'obsorvaliou  de  M.  E.  Verreaux,  les  Protèles 
vivent  en  partie  de  la  chair  tendre  des  petits  ruminants,  princi[)alement  de  celle  des  très- 
jeunes  Agneaux,  en  partie  do  la  substance  graisseuse  qui  entoure,  comme  une  énorme  loupe, 
la  queue  des  Moutons  africains ,  et  augmente  il'une  manière  si  considérable  le  poids  de  cet 
organe.  A  propos  de  ce  goût  tout  particulier  des  Protèles,  M.  Is.  Ceofh'oy  rapporte  l'anecdote 
suivante,  ([ue  nous  reproduisons  d'après  lui,  à  cause  de  l'im[)ortanco  do  la  question  (jui  s'y 
trouve  incidonmient  engagée  : 

Lorsqu'il  communiqua  ses  nouvi.'lles  remarques  au  sujiil  du  Protèlo  à  l'Académie  des 
sciences,  un  célèbre  géologue  appartenant  à  cette  compagnie,  mais  dont  M.  CeofiVoy  ne  nous 
fait  pas  connaître  le  nom,  lui  exprima  qu'il  était  très-facile  do  concevoir  le  rapport  ([ui  existe." 
entre  un  système  dentaire  aussi  imparfait  (lue  celui  du  Protèlo  et  l'habitud»!  ipi'a  ce  singulier 
Carnivore  de  poursuivre  les  Moutons  pour  se  nourrir  de  la  graisse  à  demi-tluidodc  leur  iiueue. 
cet  aliment  n'exigeant,  eu  effet,  aucun  travail  de  mastication.  Mais,  ajoutait  le  même  académi- 
cien, sans  aucun  doute  naturaliste  en  même  temps  (|ue  géologue,  comment  vivait  le  Protèlo 
avant  que  les  soins  et  la  culture  de  l'Homme  eussent  naturalisé  (d'autres  auraient  dit  pro- 
duit),  dans  l'Afritiue  australe ,  ces  races  domosli<iues  do  Moutons  à  grosso  queue?  «  La 
réponse  à  cotte  objection  est  simple,  dit  M.  Geoffroy.  Lo  Protèlo  vivait  alors  connne  il  \it 
encore  aujourd'hui;  (juand  lui  manque  la  proie (ju'il  recbercho  do  préférence,  il  se  rabat  alors 
sur  les  jeunes  ruminants,  à  leur  défaut,  sur  les  petits  Animaux,  dont  il  peut,  mais  avec  plus 
de  peine,  décliinn-  la  chair  à  la  manière  dos  Ours,  et,  sans  doute  aussi  sur  les  chairs  des' 
cadavres,  déjà  amollies  par  la  putréfaction,  » 

Les  Protèles  sont  des  \nimaux  fouisseurs;  ils  se  creusent  des  terriers  à  plusieurs  is>ues, 
cl  n'en  sortent  guère  que  lorsi|ue  robsi'urité  leur  fait  es[iérer  l'impunité  pour  leurs  méfait-^. 


FAMlLLi: 


DES 


MUSTÉLIDËS 


Les  Carnivore>  ([ui  rentrent  dans  le  même  groupe  naturel  que  la  Uelelte  {Muslcla  dos 
Latin.s)  sont  nombreux  en  espèces.  Ce  sont  des  Animaux  do  taille  moyenne  ou  même  petite,  si 
on  les  coniiiare  à  ceux  des  autres  familles  du  même  ordre.  Ils  ont  des  teintes  plus  (m  moins 
uniformes ,  en  général  brunes  ;  leur  pelage  est  doux  et  susceptible  do  donner  de  bonnes 


l'\MII.Î,K   DKS   Ail  STELIDKS.  101 

fourruri's;  leiu'  corps,  rai'oinont  lrii|m  mi  à  queue  rudimeutairc,  coiniuo  \m'  cxeinplo  v\u'ï. 
los  liluii'oaux,  uht  le  plus  souvcnl  yièhs,  ulloiiKé  cl  si  tiéliô  (|u'uu  le  dit  vermifnrnio  :  c'est  ce 
qui  leur  permet  de  s'introduire  pnr  les  nioindros  ouvertures,  et  d'aller  ciiorclier  jusipie  dans 
leurs  retraites  les  i)etits  Maniniileres,  les  Oiseaux,  etc.,  dont  ils  (ont  un  grand  cnrnase. 
Presque  tous  les  Mustélidés  ont  des  instincts  très-carnassiers;  quehiues-uns  sont  cependant 
ouniivores.  Ils  sont  planlif.'ra(les  ou  digitife'rades  ;  leurs  ongles  ne  sont  pas  riHractiles.  C'est 
aussi  parmi  ce.>  Animaux  que  l'on  doit  ranger  les  Loutres,  dont  le  genre  de  vie  est  aquatique. 
Sauf  ces  Loutres,  les  Mustélidés  ont  généralement  le  cerveau  peu  volumineux  ,  et  les  circon- 
volutions de  leurs  liémisplières  no  sont  pas  nombreuses,  ((uoique  indiiiuées  par  des  sillons 
liien  marijués. 

Les  Mustélidés  n'ont  jamais  plus  do  cinq  paires  do  molaires  supérieures  et  plus  de  six  infé- 
rieures. Leur  ciu'nassière  a  quehiue  analogie  avec  celle  des  Félisdans  sa  partie  tranchante,  mais 
elle  porte,  dans  certanis  cas,  uno  troisième  pointe  placée  au  côté  interne  de  la  pointe  [)rincipale, 
(|ui  est  trandiante  comme  diez  les  Félis,  et  di^  plus,  elle  est  toujours  terminée  en  aiTière  par 
un  talon  ai)lati  ou  comprimé,  (jui,  chez  les  esi)èces  onniivores,  acquiert  un  |)lus  grand  déve- 
loppement que  chez  celles  dont  le  régime  consiste  plus  exclusivement  en  substances  animales. 
Tous  ces  Carnivores  ont  une  dent  tuberculeuse,  soit  transvorse,  soit  carrée,  do  cha(iue  côté  ; 
de  la  mâchoire  supérieure,  et  une  tuberculeuse  arrondie  à  l'inférieure.  Le  genre  Lyncodon.  \ 
t|uo  nous  avons  établi,  mau(iue  cependant  de  ce  dernier  caractère ,  mais  il  est  constant  chez 
tous  les  autn.'s,  et  F.  Cuvier,  dans  le  savant  article  sur  les  Mammifères,  qu'il  a  inséré  dans 
lo  tome  LIX  du  Uklionnah'e  des  sciences  iKidirellcs,  donne  pour  caractère,  à  son  groupe  de  ses 
Carnivores,  (jni  répond  o\aclemenl  à  celui-ci,  d'avoir  une  màchelière  tuberculeuse  à  chmiue 
niAclioire.  C'est  là  wi  des  points  par  lesquels  les  Mustélidés  se  distinguent  des  autres  fa- 
milles de  cet  ordre. 

11  y  a  trois  tribus  parmi  ces  Animaux,  les  Méliiis  {Mvlina) ,  ou  ceux  (pii  sont  plus 
voisins  des  Blaireaux,  et  sont  omnivores  connue  eux  et  à  peu  près  plantigrades;  les 
Mustél'ins  {Mitstelim),  ou  les  Martes,  les  Putois,  etc.,  dont  lo  corps  est  plus  vermi- 
fornK!  et  le  régime  i)lus  caruivore ,  et  lus  Luidriiis  (  Lutriita  ) ,  dont  le  gem'o  do  vio  est 
a(inatique.  Ces  derniers  sont,  de  tous  les  Mustéli.lés,  ceux  dont  la  dispersion  géographique 
est  la  plus  étendue,  car  on  les  trouve  à  pou  i)rès  également  dans  les  différentes  parties  des 
deux  mondes.  Les  genres  des  autres  tribus  ont  leurs  espèces  limitées  à  des  régions  plus 
circonscrites;  cependant,  il  en  est  (|ui  en  ont  simultanément  dans  les  deux  continents  améri- 
cains et  dans  deux  ou  même  trois  des  grandes  divisions  de  l'ancien  monde;  tels  sont,  en  par 
liculier,  les  M;u'les  et  surtout  les  Putois.  La  grande  majorité  des  Mustélidés  est  proitre  à 
riiémisplière  boréal. 


TUIIU:  i)i:s  MÉL1>S 


File  comprend  bîs  genres  Illdiretm,  Taxidée ,  Arclonyx,  Mydam,  llèlktis  et  Mouffette, 
dont  la  transition  vers  les  Hatels  et  les  (Jloutons  est  d'ailleurs  presque!  insensible.  Ces  premiers 
genres  do  Mustélidés  sont  plantigrades  ;  leur  molaire  tuberculeuse  <lo  la  mâchoire  supérieurt! 
est  toujours  notablement  plus  grosse  que  celle  des  Mustélins  ;  leur  régime  est  presque  tou- 
jours onniivore. 

Gk.NRK  15LA1UEA1  {Moles,  Linn"),  Il  comprend  uniquement  le  Blaireau  d'Kurope, 
mais  on  doit  en  rapprocher  plusieurs  autres  Animaux  ursiformes  comme  lui  et  également 
plus  semblables  i)ar  le  fond  de  leur  organisation  fuix  Mustélidés  (lu'aux  véritables  Ours;  tels 
sont  le  Taxidé  Carcajou,  i|u'on  a  souvent  pris  [)our  uno  simple  variété  de  notre  Blaireau, 
lArctonyx  Bali-saur,  le  Mydatis  Méliceps,  etc.;  ces  Animaux,  et  un  petit  nombre  d'autres, 
présentent  uno  singulière  particularité  dans  la  distribution  de  leurs  'couleurs.  Contrairement 


p' 


'4     ! 


m 


< 


102  OHDHK   DKS   CAUMVOnKS. 

Il  co  i|ni)  l'on  voit  ^çi'iK'raleiUfiil ,  ils  ont  le  dessous  ilu  coiiis  moins  fonc»'  (|uo  lu  ilcs^us  cl  on 
|><n'ti(!  l)lau(.'iii\li'(>,  ou  inàno  (oui  à  luil  hlanc.  Ci'  sont  les  plus  pliniti^'nidi's  ilo  tous  los  Musli'i- 
litlôs,  et  ils  ont  toujours  la  (jucuo  assez  courte,  (jeur  corps.  i|ui  csl  Iwis  on  jambes,  est  pro- 
portionnellemtïnt  assez  rohuste; 
leur  museau  osl  toujours  pro- 
longé dans  sa  partie  nasale. 

Lo  Ulain.'au  joint  à  ces  carac- 
tùros  généraux  un(.i  disposition 
spéciale  des  douls  molaires,  (pii 
l'a  fait  isoler  génériiiuoment.  Il 
Il  ;;  do  ces  dents,  dont  la  pre- 
micro  jjairo  petite  et  caduque; 
sa  caruassièro  supérieure  est 
(isseu  iiclile  et  ii  peu  près  Irian- 
fîulaire  ;  sa  luberculeuse  do  lu 
mémo  màclioiro  est  fort  yrando, 
relové(!  à  sa  couronne  par  d'é. 
l)ais  tubercules  et  irréyuliùro- 
ment  iiuadrilatèro.  La  carnas- 

.,  .  .  (JtMUiuv    iM     llixiiiiM,    nmiil,   110'. 

sjero    uiferiouro    presonio    un 

talon  fort  et  tul)crculinix  en  arrière  do  ses  trois  pointes,  et  la  tuberoulouso  qui  lui  fait  suite 

est  arrondie,  mais  beaucoup  plus  petite  (juo  la  supérieure, 


Ri,  Miimi'   ut  1'ium:i:,  I  !t  cK'  giMiil, 

\a',  |{i.  \ii\k  il    on  DiN  AiUK  (Mi'Ics  larus ,  Schreber)  est  bien  connu  iIiîs  personnes  qui 
liabitent  la  campagn.'.  Quoiqu'il  no  soit  aliondanl  nulle  part,  néanmoins  il  existe  encoio  dans 


K\\I1M,K   m:s    \\\  STKLIDKS.  lo:j 

un  fjrnnd  iionilin'  Ao  lieux  oii  les  Carnivores  do  ^l'iiiido  liiiilo,  le»  Loups,  |ijir  oxoiii[i!(',  ont 
depuis  l()ii(,'teinps  dis|ijM'ii.  (l'est  un  Animal  à  [leii  |)rès  fjros  comme  un  Cliien  basset,  à 
museau  assez  allon^'é,  à  (jucuo  très-co\irt(),  el  dont  l'extérieur  rappelle  à  rertains  éî."irds 
celui  de  l'Ours.  Son  pelade  est  pris  placé  dn  noiriMro  en  dessus  ;  su  lêle  a  trois  larpes  bandes 
Idanclies;  les  pin'li(;s  inférieures  et  les  pattes  sont  d'un  brun  noinUre. 

Le  lllaireau  est  inleliipenl,  (in  cl  rusé.  La  vie  retirée  ipi'il  mène,  le  soustrait  facilement  aux 
recherclies  de  l'Ilonnne,  et  comme  il  ne  mamiuo  pas  de  courapo,  les  Cliiens  viennent  diflici- 
Icmenl  i\  bout  de  lui.  On  trouve  des  JJlaireaux  dans  les  l)oiH,  ainsi  (pie  dans  les  pays  rocail- 
leux el  déserts.  Il  y  en  a  dans  une  piande  partie  de  l'Kurope.  Ii'es|)éce  est  épalemenl  ré[ian(lue 
dans  l'Asie  septentrionale.  Sliaw  et  d'autres  voyageurs  l'ont  signalée  en  Itarbarie,  mois  elle 
ne  paraît  pas  y  exister.  L'alimentation  du  lllaireau  coiisislncn  |»etits  Arnmaux  deloules  sortes, 
en  nnel,en  fruits,  enracines;  son  régime  est  donc  omnivore  par  excellence.  La  femelle  met 
bas  trois  ou  ipiaire  petits,  auxquels  elle  prépare,  dans  le  fnml  de  son  terrier,  un  lit  d'iierbes 
ot  do  mousse;  elle  leur  clioisit  de  préférence  une  noiuTilure  animale,  telle  ipio  Lapereaux, 
Lézards,  ^lulols,  etc.  Kilo  y  joint,  dans  certains  cas,  du  une!  (pi'elle  prend  aux  bourdons.  Les 
ji'UiKîs  |{lairr;aux  s'a|)privoisent  aisément, 

La  chair  <le  ces  \nimaux  esl  mangeables  et  leur  peau  sert  aux  bourreliers.  On  ou  emploie 
aussi  les  poils  à  faire  des  brosses  pniu'  la  barbe.  Les  anciens  diasseurs  dislinpuaitMil  avr'c  du 
Kiniilloux  deux  sortes  de  Hlairciaux  européens,  l(!S  Itluircitii.r  (Jiiciis  et  les  IHdtn'Utix  Coiiioiin  ; 
mais  il  esl  bien  démontré  (pio  ce  ne  sont  pas  deux  es|)èces  séparées.  Les  llliureaux  courent 
mal,  et  si  on  tes  aperçoit  à  ijuelijue  dislance  de  leur  terrier,  il  n'est  pas  très-difdcile  de  les 
saisir  eu  vie;  (juand  ils  se  sonl  cachés  dans  leur  trou,  on  peut  les  contraindre  à  eu  sortir,  si 
on  les  enfume  peiulanl  queliiuo  temps.  Les  Ulaireaux  sont  moins  iiondireux  ijuMls  m:  l'étaient 
jadis.  Dans  beaucouj)  de  lieux,  on  trouve  leurs  ossemonls  el  c(,'ux  des  Loups,  des  Loutres, 
des  Casinrs,  etc.,  associés  ù  ceux  do  (pielques  grandes  esi)èces  perdues  ipii  rtnt  [lenpiô 
nos  contrées.  On  peut  les  regarder  comme  fournissinit  la  preuve  <pie  ceux  des  grands 
.Animaux  dits  antédiluviens,  ([ui  sont  enfouis  dans  les  conditions  aux(pielles  nous  faisons  ici 
allusion,  appartiennent  à  la  mêm((  Faune  (pie  les  espèces  aujourd'hui  existantes,  et  c(,'s  .urands 
■Animaux  soid ,  en  effet,  plus  récents  (pie  Ions  ceux  dont  nous  rencontrons  les  débris  dans 
les  dépôts  tertiaires  proprement  dits.  Ces  associations  [laléonlolopitiues  nous  montrent  donc 
i|ue  si  la  p'aune  euro[)(''enne  [tarait  aujourd'hui  moins  rictie  en  Alainmifères  sauvages  (|U(! 
celles  do  1' Afri(pie  ou  de  l'Inde,  c'est  (pi'elle  a  lU'jh  perdu  un  lion  nondtre  de  ceux  (pii  la  (  iim- 
posuient  à  l'oripine;  les  plus  redoutables  ont  disparu  les  prenners. 

MM.  Temminck  cl  Schlegcl  décrivent,  smis  le  nom  de  flT.Miir.  \i'  anakima  (}fo!i'S  ana- 
hniiiii) ,  uiK!  seconde  espèce  du  UK^'uie  pcnre,  ipii  est 
particulière  au  Japon.  Ses  couleurs  sonl  disposi-es 
comme  celle  dn  Dlaireau  d'Europe,  mais  la  toinlo  rous- 
sàlr(!y  donniu;  uK^'inc  en  dessus,  au  lieu  du  pris  brun, 
ol  les  bandes  claires  d(!  la  tète  sonl  roux  clair,  au  lieu 
d'être  blanches;  lu  bande  oculaire  esl  aussi  de  celle 
couleur,  au  lieu  d'être  iioirAtro;  le  crâne  est  à  peine 
différeul  el  les  habitudes  sonl  les  mêmes. 

L'Anakuma  habile  do  préférence  les  contrées  nion- 
tasiicuses  (]ui  sont  couvertes  de  bois  ;  il  creuse  ses  ter- 
riers dans  le  sol ,  ne  sort  ipic  de  nuit  pour  ch(,'rchor  sa 
nourriture  ;  el ,  lors(pril  ne   peut  se  ])rocurer  autant 

d'aliments  animaux  (lu'il  le  voudrait,  il  se  contente  de  substances  végétales.  Habituollemcnl 
il  rechorcho  les  (irenonilles,  les  l.i'zards  el  même  les  \ers  de  terre.  Dans  son  jeune  Age,  il  est 
d'une  teinte  beaucoup  [dus  claire  ([ue  dans  l'âgo  adidle. 

GlCNUK  TAXIDKK  [Taxideu,  Widerhouse  ).   Il  a  pour  ly[)e  le  Ta\id^:k  cahcajol 


Il  1.  M  n  K  A  U   A  N  A  K l' M  \ ,    t/î  do  graml. 


>  n 


'  I 


,0,  nllDIlK   DKS  CXnMNORKS. 

,Mrhs  labvmloria,  Sal.ino) .  rsi..'.co  Ibrl  s.unt.l..l.lo  exléii.HiifineiU  au  Ulairoau,  mais  .lu'ilHst 
facile  tl'cii  séparer  par  les  caracltTcs  sui- 
vants :  la  coiili^runition  iln  sun  crAiic 
assez (liffi'i'i'iito  ;  la  |ilus  îjraudo  forco  »!l  la 
foriuo  assw  iiartirulii'i'c  de  sa  canias- 
sièi-o  supérieure  et  celle  ù  peu  prés  triaii- 
jîulaire  di!  sa  lulierculeuse  supérieure. 
Ses  couleurs  s((nl  aussi  un  peu  différeiiles 
do  colles  du  niair(>au  il'Kurnpe  ,  (iuoi(iue 
distrihuées  siiivaid  1(!  luènie  système  : 
le  dessus  du  corps  esl  plus  clair  et  la 
|,aiide  l)lauclie  de  la  partie  supérieure 
do  lii  tète  est  surtout  plus  étroite. 

Cet  Aidmal  vil  dans  l'Aniériipie  septen- 
trionale et  ira  point  été  retrouvé  ailleurs. 
Huffon  Ta,  pendant  quelque  tein|is.  con- 
l'ondu  avec  le  (;ioulon,  ainsi  ipi'avec  le 
kiukajou;  mais  si  Ton  a  ces  trois  espèces  sous  les  veux,  d  esl  tWs-lacile  de  les  dislmf,'uer, 


lu  NTITll 


h  I     r  >  \  I  m'  1 


lii'iniil.  nii'. 


l'l\in(:f    ruiovJOl, 


(;|.-\UK  MU'.TON  V\  i  Mmu/.r,V.  Cuv.).  I/espèce  indienne  qui  s'y  rapporte,  esl  ausM 
l.llenienl  voisine  du  Dlaireau ,  .pie  plusieurs  auteurs  ont  eu  ou  croient  même  encore  quelle 
ne  doit  pas  eu  être  distinguée.  Cependant  l'étude  de  sou  cràuo  m'a  montre  que  cette  opuuou 
n'est  pas  f,.n.lée.  Sans  justifier  précisément  la  distinction  générique  de  cet  Animal,  qu  il 
>,>rail  plus  convenalde  sans  doute  de  resar.ler,  ainsi  (|ue  le  Carcajou,  cuinm.'  une  espèce  de 
IJiaireau,  ce  crAne.  que  Ton  conserve  au  Musée  brilonni(iue,  prouve  bien  que  l'espèce  est  a 
la  l'ois  distincte  du  iJlaireau,  de  FAnakuma  et  du  Carcajou.  Toutefois,  l'V.um.'d  est  a  peu  près 
de  même  forme;  sa  cdoralion  n'est  pas  très-différente  et  ses  ongles  indiquent  également  des 
hatiitudcs  fouisseuses;  sa  queue  paraît  un  peu  plus  longue  ;  elle  est  pou  fournie. 


FAMH.Î-H  OKS   Ml  STKMIU^IS. 


lOft 


Abc.tonïx   nu.i-»uii,  1/1)  ili'  grand. 

L'AncTONYX  BAM-sAUR  {Arclotiyx  coHarts,  F.  Cuvier)  n'a  encore  été  vu  que  par  un 
petit  nombre  d'observateurs.  Il  tient  dans  la  Faune  indienne  la  mf-me  place  que  le  Blaireau 
dans  celle  de  l'Europe  et  du  nord  de  l'Asie. 

Genre  HÉLICTE  {HoUctis,  Gray).  Il  existe  dans  les  parties  méridionales  de  l'Asie  un 
petit  genre  do  Mustélidés  à  pou  près  plantigrades,  comme  le  Blaireau,  mais  ayant  seulement 
les  dimensions  des  Maries,  dont  la  quem!  est  assez  longue  et  en  [)anacbe,  dont  le  museau 
est  proéminent  et  dont  la  dernière  molain-  supérieure  ou  la  tuberculeuse  est  moins  forte  que 
celle  des.Blairoaux  ou  genres  voisins,  quoiciuo  plus  considérable  encore  que  collo  des  Martes. 
Ce  sont  les  Hélictis  de  M.  (Jray  ou  Mélogales  de  M.  Is.  Geoffroy.  On  en  signale  trois  espèces  : 

L'Hélictis  mi;sqiji::k  {Iklktù^  mosvhata ,  Gray)  ou  Mélogale  masquée  {Melogale per- 
sonala,  Is.  Geoffr.)  du  Pégou  et  de  la  Chine;  I'Hélictis  nu  Népaui.  {llcUdis  nipalensis), 
que  M.  Hodgson  a  d'o'iord  décrit  comme  étant  une  espèce  de  Glouton  et  l'Hl^w-icTis  orien- 
T  A  L  F.  {Hélictis  orienta/is) ,  aussi  rapporté  aux  Gloutons  par  M.  Ilorslield,  et  dont  M.  Is.  Geoffroy 
a  fait  depuis  son  Mélogale  fusca.  Cette  troisième  espèce  est  particulière  à  l'île  de  Sumatra. 

Genre  MYIULS  {Mydaus,  F.  Cuvier).  L'Animal  qu'on  y  place  est  d'un  bon  tiers 
plus  petit  que  les  Blaireaux;  il  a  le  museau  plus  saillant  et  la  queue  encore  plus  courte;  ses 
ongles  sont  proportionnellement  plus  longs,  ce  (jui  indique  des  habitudes  plus  souterraines; 
enfin  ses  molaires,  au  nombre  de  ■>,  sont  plus  petites  que  celles  des  Blaireaux  et  à  tubercules 
plus  émoussés.  L'humérus  a  son  extrémité  inférieure  percée  simultanément  d'un  trou  suscon- 
dylien  et  d'une  perforation  de  la  fosse  olécr^nienne,  deux  particularités  qu'on  ne  trouve  réunies 
que  chez  certains  Marsupiaux.  {Voir  p.  9.) 


i;nvM!    I)K    M\ini<,  ^,'i  di'  griiriil. 
!!•    PAUTIK 


UiMiniiN   iiE   M  \  Il  1 1  s ,  iTiiiut.  mit. 

14 


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,ofl  oni»nF.  HKs  r,\HMVonF,s. 

\lvnM  s  TÈi.Af.os  {/IM"'-  ""7/0/.S,  r.  (;uvior^  11  rsl  jnu.u.  I,ai  ax-c  un.,  bau.lo  l.l.u.rh.. 
.,„i  va  oii'so  rctr.'-ciss,M.l' .Iq.uis  l'or,n|.ul  jusqu'aux  l..mlms  ot  s-i„t..m..n|.l  .|uWMU.fois  vm 
les  .'poules.  Cet  Aiiiinul  n'est  connu  .[u'ù  Java  cl  (\  Sunnilni, 


M\  Il  ws  TÉi  ("ON,  Ii7  .!>•  grnnil. 

fi  EN  RE  MOI  FFRTTK  {Mophitis.  fi.  Cuvier).  Los  Mouffettes  sont  encore  îles  Musléliclés 
plantigrades,  dont  le  système  dentaire  indi.iuo  un  r.'gime  pres<|Ue  omnivore.  Elles  ont  *  ou 
seulement  ^  molaires;  i<>ur  tuberculeuse  sup.;rieuro  est  forte  et  à  peu  pri's  carrée,  et  leur  car- 
nassière inférieure  pourvue  en  avant .!(!  trois  pointes  .'paisses,  et,  en  arrière,  d'un  gros  talon 
ù  couronne  mousse.  Ces  Animaux  ont  le  pelage  brun  ou  noir,  sauf  sur  une  partie  .les  régions 
supérieures,  oU  il  y  a  du  blanc  «lui  trancbe  nettement  avec  le  reste  du  corps;  le  blanc  du  dos 
est  en  bandes  longitudinales  simpl.'s  ou  doul)les,  .jui  commencent  à  l'occiF-ut  et  arrivent  plus 
ou  moins  près  de  l'origine  d.;  la  .pieuo;  celle-ci  égale  au  moins  la  m.)ilié  du  corps  en  longueur; 
nlle  a  ses  poils  disposés  en  panacbe,  et  l'Animal  la  redresse  au-dessus  de  ses  lombes  avec 
une  certaine  élégance.  Quel.pies  Mouffett.'S  ont  de  plus  une  bande  blanche  sur  le  milieu  do  la 
t.M."  •  cbe/  d'autres,  la  bande  du  dos  est  au  contraire  peu  éten.lue.  Lu  taille  de  ces  Animaux 
est  inférieure  à  celle  .les  Blaireaux  et  plus  rapprochée  de  celles  des  Martes,  mais  ils  ont  le 
corps  plus  court,  moins  vrmiforme  (luo  ces  derni.!res,  et  leur  -lueuo  relevée  leur  donne  une 
pinsionomie  différente  .le  celle  .|ui  distingu.;  les  Blaireaux.  On  ne  trouve  les  Mouffettes  qu  en 
\méri.iue,  mais  il  y  en  a  depuis  la  baie  .i'Ifu.ison  Jus.pi'au  détroit  .le  Magellan.  Leur  distinction 
en  espèces  est  difficile  et  elle  a  souvent  embarrassé  les  naturalistes;  on  sait  aujourd  hui 
.m'elles  sont  assez  multipli.-es  et  qu'ell.s  forment  même  plusieurs  sous- genres  aux-iuels 
MM  Licbtenstein,  firay  et  Lesson  ont  imposé  .lifférents  noms.  Il  est  vrai  .jue  la  synonymie 
do  ces  groupes  et  môme  celle  .le  leurs  espèces  respectives  reste  à  établir  .l'une  manu're  plus 
précise.  Ces  genres  sont  fondés  sur  .les  caractères  empruntés  aux  pieds,  à  la  longueur  .iu 
museau,  au  nombre  des  molaires,  et.:. 

Les  Mouffettes  sont  célèbres  dans  les  récits  des  voyageurs  par  leur  exlrc^me  puanteur.  Kiies 
ont  auprès  de  l'anus  deux  glandes  qui  lâchent  un<^  odeur  loUoment  fétide  que  nul  Anima  ne 
peut  en  supporter  les  émanations  sans  en  /^tre  pour  ainsi  dire  suffoqué.  Lorsqu  une  Mouffette 


F\MII,I,K    DKS    Ml  fST|;:i,ll)KS.  lot 

<'sl  inr|iiiétL-i' ,  l'est  là  .son  |iriiiri|ial  iim^oti  de  (l(''lriisi',  et  li'S  olijfls  iiir  li.'qucls  r'll(<  a  niiisi 
if^paiulu  H(»ii  iirii»!  fii  rcsloiit  iiL'iidiiiit  loiiKk'iiiim  iinpit'^'iiL's.  I,i's  Aiiiiiimu  iln  n-  ^çoiin-  ijuo 
l'on  totisorvc  limis  los  innsvcs,  |iriii(.'i|iuk'rnoiil  toux  (|ii'()ii  a  ploiifft's  dans  l'uliMtol,  iDiist  rvcnt 
iiusHJ  cfs  propriolcs  irpu^niuilcs,  ol  si,  en  les  cxaminunl,  un  n'a  pus  sn  évilt-r  U)  contucl  du 
li»|ui(i(.'  i|ui  los  renl'uiiriail .  on  peut  i^n  avoir  Ifs  mains  infiTlécs  pour  plusii  iirs  jouis. 


MOlftKIlt     CiMMHI,     l'Ii    ill'    lilliri'l. 

Kalni  a  paiiô  dos  Monlïollcs  on  t;os  tornies  dans  son  Voi/tifje  dniis  l' Xiaéiiqiiu sepUmtrioiuilc  ; 
((  Kn  1719,  il  vint  un  (le  ces  \niiuuux  près  do  la  l'crnic  où  je  logeais;  c'i'lail  en  liivor  cl  pondant 
la  nuit;  k'S  Citions  ôtaiont  ôvoillés  ol  lo  poursuivaient.  Dans  le  inonicnl ,  il  répandit  uno  odour 
si  fdlido  qu'étant  dans  mon  lit,  je  ponsai  (^tro  sutToqué;  les  Vaclios  hou^daiLMil  do  lout(;  leur 
force.  Sur  la  lin  do  la  rn^nio  année,  il  so  glissa  une  .Mouffotlo  dans  notre  ca\o;  une  fenuue, 
(|ui  l'apenjul,  la  nuit,  à  ses  yeux  élinefilants,  la  tua,  et  dans  le  moment  la  rave  fut  remplie 
d'une  telle  odeur,  ([uo  non-seulement  la  femme  en  fui  malade  pendant  ([ueliiues  jours,  mais- 
ipio  lo  i)ain,  la  viando  et  les  imtres  provisions  (|u'on  eonservait  dans  celte  cuve  furent  toile-' 
ment  infectés,  qu'on  no  put  en  rien  f,'ard(M'  (it  (pi'il  fallut  tout  ji'ter  au  dehors  pour  ne  pas 
emposter  lo  lieu  dans  leciuel  étaient  ces  objets.  » 

D'A/.ura  donno  dos  détails  analogues  sur  cerlaiuos  Moulïoltes  du  l'araf.'uay.  Nous  citerons 
un  dernier  ténioi;j:naj,'o,  celui  do  M.  Alcide  d'OrldKny.  lue  |)ersoime  qui  l'aceompaj^iia  dans 
nue  do  ses  excursions,  n'ayant  jamais  entendu  parler  de  ces  Animaux,  voulut  en  saisir  un 
qui  so  trouvait  à  sa  portéi!  ;  mais  la  Mouffette  lo  mouilla  de  son  urine  fétide ,  et  le  chasseur 
malencontreux  no  [lut  s'affranchir  de  l'odeur  (ju'il  portait  avec  lui  qu'on  se  dépouillant  de  ses 
vêtements. 

La  MoiJFFKTTK  ciiiNciiK  {Mopltitis  americniui  ou  lilephitis  rldiiclui) ,  (jni  vit  aux  États- 
Unis,  est  noire  avec  du  blanc  entre  les  yeux,  lequel  s'étend  (ui  arrière  dit  la  tête  et  descend  sur 
les  côtés  du  corps  pour  mourir  auprès  do  la  (jucue  ;  il  y  a  ^'énérulement  uno  tache  blancho 
aux  membres  do  devant  et  une  aux  cuisses. 

On  a  souvent  confondu  avec  cette  espèce  plusieurs  do  colles  i\m  habitent  l'Amérique  mé- 
ridionale on  les  parties  chaudes  de  l'Amérique  sopteulrionalo .  lo  Mexique,  par  exemple,  et  !e 
Texas.  Tels  sont  les  Mephitis  mesomelas ,  interrupta ,  varinns  et  mexkana ,  que  M.  Gray  en  a 


108 


OHIHU'l   DKS  CAllMYOnKS. 

distingués.  Lu  autre,  qui  a  .nu  le  no.u  spéci(i.,uo  do  Mapurilo,  vit^  à  la  ^^'f'^^^'^ 
dans   a  province  do  Santa-Fé.  Le  Mophitis  .uil.nsis,  répondant  au  (.ulo  rjuUcnst.  de        d 
'  Uund)oldt ,  lial)ito  lo  Pérou  ;  enfin  nous  avons  douuo 

^_.  I,,  uoni  d.^  Mc'phUis  Feuillci  à  l'espèce  qu'on  trouve 

aux  environs  de  Montevideo. 

La  AloLi'KETïK  ni;  Chili  {Mepidlis  Chilcmis, 
E.  (.leoflr.),  dont  le  nom  raiipello  la  patrie,  se  re- 
connaît aux  caractères  suivants  :  pelage  brun  noirâtre 
^^^^^m^mÊmm^-^.:^         ou  tout  à  fait  noir,  sauf  sur  la  grande  fourche  dorsale 
^'^^^^'^^^'■**^'^^'^'^         ,,ui  est  Ijlanclio  ainsi  «iu'uiie  partie  de  la  (lueue;  mo- 
laires r,. 

La  !\IouFhi:rrK    m  a  lin  on   (Mephitis  caaUinua  , 
d'Orb.  et  P.  (îerv.) ,  à  laquelle  appartiennent  les  Mouf- 
.Mo.KKtirt  ...  cmiu.  ^^^^^^^  ^p_.  j,^gi„ng  les  plus  australes  de  l'Am-Ticiue, 

e.t  d'une  taille  inférieure  à  celle  des  autres.  Nous  on  avons  donné  la  description  dans  la 
partie  mamma'ogique  du  Voyage  de  M.  d'Orbigny. 


TUIBU    m:s   MUSTÉLINS 


Cdl.'  tribu  connnenco  par  .iuel.,ues  espèce,  qui  ont  ues  formes  encore  assez  lourdes,  mais 

,lont  la  lient  carnassière  inférieure  et  la  tuberculeuse  d'en  haut  sont  approi-rices  a  un  regmio 

presque  entii'-rement  Carnivore.  Quand 

aux  autres  genres  ((lie  nous  y  plaçons, 

ils  ont  dos  [iroportions  plus  grêles,  des 

allures   plus  vives  et  une  tendance 

plus  décidée  pour  lo  meurtre.  Quoique 

ces  derniers  Mustélidés  aient  presque 

tous   des    dimensions   inférieures  à 

celles  du  (lliat  domestique,  ils  .avenl 

se  faire  craindre ,  et  leur  voracité  est 

loUe  qu'ils  viennent  souvent  jusiiut; 

dans  les  lieux  habités  |)Our  y  détruire 

les  petits  Mammifères  ou  les  Oiseaux 

domesti(iuos. 

Les  premiers  genres  de  Mustélin> 

ressemblent  tellement  aux  M(;lins  qu'il 

serait  peut-être  plus  conforme  aux 

véritables  affinités  de  ces  deux  tribus 

de  les  confondre  en  une  seule. 
^ous  parierons  successivement  des 

principales  espèces  de  Mustélins  sous 
les  noms  généri(iues  de  Glouton, Ilatelji al tctln  ou  mnm,Mark',  Putois,  ZorUle  et  Lytwodoii. 
GKNUK  C.LOLTON  (Gu!o.  Storr).  Les  Animaux  de  ce  genre  doivent  leur  nom  aux 
appétits  voraces  ([ui  les  distniguent.  Ce  sont  les  plus  gros  et  les  plus  redoutables  de  toute  la 
famille  des  Musiélidés ,  et  l'on  peut  les  considérer  comme  se  rai)procliant  des  Hyènes  ou  des 
Félis  il  certains  égards.  Leur  corps  n'est  pas  aussi  bas  que  celui  des  IllairtKiux  ;  leur  queue, 
également  médiocre,  est  plus  velu»;  leurs  proportions  sont  plus  dégagées  e(  ils  savent 


|)|.>  I  ITION    II         lilOl    I  " 


gltltlU.    Itid, 


KAMILLK   f)E8   ML  ST1<:LII)ÉS. 


i09 


^fi'liii|)or  aux  urhros.  C'est  eu  so  teuuut  blottis  sur  quelque  brauelio  qu'ils  attondeut  au  passa^o 
les  Animaux  qu'ils  doivent  atta(|uor,  el  ces  Animaux  sont  quelquefois  des  Hen/ios  ou  môme 
des  Élans.  Les  Gloutons  les  saisissent  à  la  gorge  pour  les  saigner,  et  le  plus  souvent  ils  en 
vieinicnt  à  bout. 

Ces  Quadrupèdes  ont  f  molaires  assez  épaisses,  dont  les  carnassières  très-fortes,  l'infé- 
rieuro  n'ayant  m  avant  que  les  deux  pointes  latérales  sans  pointe  interne  semblable  à  celle 
dos  Blaireaux  ou  des  Loutres.  Leur  taille  so  rapproche  do  celle  do  l'Ocelot  ou  du  Cliicn  de 
berger.  La  couleur  de  leur  pelage  est  marron  foncé  avec  un  disque  dorsal  noir. 


(i  I  m   jov,    l.tll  i\r   vninil. 

Il  y  a  d(!s  Cloutons  dans  loiilu  la  réginn  du  cercle  \rctique,  en  Kumpc  et  (-ii  Vsie  comme 
eu  Amériiiue;  mais  il  reste  dos  doutes  relativement  à  l'identité  spécifiipie  de  ceux  des  régions 
euro[)éo-asiati(iues  et  de  ceux  ijui  sont  américains.  Autrefois,  ils  étaient  plus  répandus^^en 
Europe,  et  rmi  trouve  dans  les  cavi.'rnes  do  la  Franconie  des  os  (|ui  indiquent  leur  existence 
dans  ce  pays  à  l'époque  des  grands  Ours,  dos  Hyènes  et  des  grands  Félis.  On  dit  môme  qu'il 
en  a  ét('  recueilli,  en  France,  dans  une  des  cavernes  du  Vivarais,  mais  nous  n'avons  pas 
encore  eu  l'occasion  de  vérifier  cette  assertion. 

Diverses  espèces  (|ue  l'on  a  réunies  pendant  (pielipie  temps  aux  Clouions  ont  servi  plus 
récennneiit  à  l'établissement  de  genres  à  |iart.  Ces  Animaux  habitent  d'autres  régions  que  les 
Clouions  imiprement  dits,  dont  en  apparence  l'unique  espèce  porte  lo  nom  do  Ci.OL'TOX 
AHCTI01ÎK  {(litlo  liiscm  et  airlicm  des  auteurs). 

Cfmjk  h  a  tel  {MvUicova,  F.  Cuvier).  A  corps  plus  bas  sur  jambes  ot  plus  allongé  que 
celui  des  Cloutons.  Le  pelage  est  plus  clair  en  dessus  (ju'cn  dessous.  U  n'y  a  (pie  |  molaires; 
elles  sont  serrées  et  [.lus  épaisses  eiu'ore  ipic  celtes  des  Cioiih.ns. 

Le  R \rKi.  m  cap  (MeUivora  capcnsis),  que  Linné  appelait  Vireiro  capemis,  est  un  peu 


MBâMiiii 


''  '"fm^ntnMffTmravTVi 


!    i: 


li  ! 


^10  ORUHE   1)K!S  CUIMNOHES. 

moius  gros  quo  lo  Blaiioau;  bluuc,  un  pou  glacé  do  noir  on  dessus;  noir  on  dessous  et  sur 
lus  côtés;  la  base  de  sa  (jueue  est  blauciiàtreeu  dessus.  Les  très-jeunes  sujets  sont  entiére- 
luent  gris. 


p^;,,^^gS^^-'^^ 


Il  11  I  1.    (M    C*i',   im  <Ji'  (jruiiil. 

Lo  Ratel  est  un  Animal  fouisseur,  d'une  (iémarciie  assez  eniburrasséc,  pou  diflicile  à  appri- 
voiser. On  l'amène  assez  souvent  dans  les  ménageries  européennes.  Son  nom  de  Mellivore 
rappelle  combien  il  est  friand  de  miol. 

Lo  Rati;l  Dt:  L'IxDE  {Mellivora  Imlica),  vit  au  Uengalo;  il  est  assez  peu  différent  de  celui 
d'Africpie.  C'est  l'Animal  auquel  M.  Hodgson  doinio  le  nom  génériiiuo  (VUrsilajcuti. 

(JEMIU  GALICTIS  {Ga/iclis/ïh.  Bell).  Corps  et  queue  plus  allongés  quo  chez"  les  Hatels; 
molaires  |,  moins  fortes.  Animaux  américains.  Ce  genre  a  aussi  reçu  de  M.  Is.  Geoffroy  là 
dénomination  de  ïdiro. 

Lo  Gamctis  Gaiso\  [Galictis  viltaUt),  que  Linné  appelait  Moerru  vittata.  répond  au 
GriKOH  et  à  la  Fouine  de  la  Guyane  do  Buffon.  Son  pelage  est  noirâtre ,  avec  le  dessus  do  la 
tète  et  du  cou  gris ,  et  une  bande  jaunâtre  <iui  descend  de  cliaciuo  côté  du  front  justpi'au'x 
épaules  ;  cette  bande  se  confond  par  son  bord  externe  avec  la  couleur  claire  du  dos. 

Le  Grisou  est  un  Animal  plantigrade  comme  tous  ceux  qui  [irécèdent.  Il  liabito  les  bois 
d'une  grande  partie  do  l'Amérique  méridionale  ;  ses  instincts  sont  très-carnassiers.  Lo  GalktiH 
d'AUamand,  que  M.  Bell  regarde  comme  une  espèce  distincti!,  ne  paraît  pas  devoir  en  être 
séparé. 

Lo  Galictis  Taïua  {Galklis  barbara),  ou  Mustela  barbara  do  Linné,  ol  Taira  ou  Galera 
(lo  Buffon,  est  plus  fort  «luo  lo  précédent,  ol  il  a  le  pelage  brun  noir  sur  un(i  plus  grande 
étendue;  cependant  ses  parties  antérieures  sont  plus  ou  moins  imancéos  do  gris,  et  une  largo 
tache  claire  orne  souvent  sa  gorge  et  le  haut  do  sou  cou.  Cet  Animal  est  fouisseur;  il  ré|)and 
unt^  o.lour  mus(iuéo.  On  1(!  rencontre  plus  particulièrement  à  la  Guyane  et  au  Brésil.  Sa  taille 
dépasso  celle  du  Grisou,  et  son  corps  est  plus  allongé. 


: 


dessous  et  sur 
ts  sont  onliére- 


iflicilo  à  appri- 
1  de  Mellivore 

ït'rent  do  celui 

liez  les  Hatels; 
Is.  Geoffroy  la 

ta,  répond  au 
î  dessus  de  la 
ont  jus(iu'aux 
dos. 

abile  les  bois 
rs.  Lo  Galictia 
devoir  en  être 

ira  ou  Galera 

1!  plus  fjraiido 
,  et  une  largo 
mr;  il  répand 
résil.  Sa  laille 


l'I.AIV. 


i>h:  siiikhik.  '/ 


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DiMiTrov   ut    i(    Foi  ivr,   griml.  nul. 


FAMILLE  DES  MLSTÉL[J)[::S.  m 

r.ENRK  MARTE  (Mustela).  Co  nom  est  resté  en  propre  aux  Mustéli.Jés,lels  que  la  Fouine 

.■t  la  Marte  onhnair..;  nw.is  il  appartient  réellement  à  la  Belette,   qui  est  le  vrai  Musleln 

.les  La(,ns  et  le  6«/.  ,los  (irocs.  Les  Martes  auxquelles  la  dénomination  latinr  ,1e  3fartes 

conviendrait  mieux ,  ont  le  corps  allongé  et  les  dents 

molaires  au  nombre  do  |,  savoir  :  i  avant-molaires 

croissantes,  \  carnassière  et  |  tuberculeuse,  dont  la 

supérieure  est  un  peu  [ilus  longue  (|ue  large. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  agiles ,  elles  grimpent 

facilement  ;  la  minceur  de  leur  corps  leur  permet  de 

s'introduire  par  des  ouvertures  oii  nos  Chats  ne  pas- 
seraient pas  ;  leurs  appétits  sont  très-féroces.   Elles 

attaquent  les  petits  Quadrupèdes,  les  Oiseaux,  les 

Heptilcs,  dévastent  les  nids  et  l'ont  do  grands  dégAts 

lorsqu'elles  peuvent  s'introduire  dans  les  lieux  oii  on 

élève  la  volaille.  La  Fouine  a  surtout  cette  habitude  ; 

et  comme  elle  se  rapproche  davantage  des  habitations, 

c'est  un  Animal  très-redouté  des  fermiers  et  que  Ion 

fioursuit  avec  rigueur. 

La  plus  forte  espèce  du  genre  est  la  Marte  Pkka\  de  Bufton  (/»/«.s/t'/ff  CanademisJAnné), 
qui  habite  l'Amérique  septentrionale,  principalement  au  voisinage  des  eaux;  elle  est  presque 
double  do  la  Fouine  en  grandeur;  son  pelago  est  brun,  avec  les  pattes,  le  museau  et  la 
queue  plus  foncés. 

La  Martk  des  Hiîrons  (Mustela  Huro,  F.  Cuvier),  est  des  mêmes  contrées,  principa- 
lement des  environs  du  lac  Huron.  Elle  est  d'une  belle  teinte  fauve  Isabelle,  avec  la  tète 
blanchâtre.  Sa  fourrure  est  des  plus  gracieuses. 

C'est  aussi  aux  État.s-l'nis  que  vit  la  Mahte  »«  Pe.nnaxt  (Mustela  Pcnnantii,  Erxleben), 
espèce  plus  semblable  à  la  Marte  ordinaire,  [et  .jue  l'on  a  souvent  confondue  avec  elles.  La 
Marte  ordinaire  paraît  ne  pas  exister  en  Amérique. 

La  Mahte  onoiNAinE  (Mvstela  Maries.  Linné),  habite  les  forêts  et  se  rapproche  bien 
moins  des  lieux  habités  que  ne  le  fait  la  Fouine.  On  l'observe  dans  une  grande  partie  de 
Kurope.  Sa  fourrure,  douce  et  fournie,  est  d'une  teinte  brune  assez  claire;  et  ce  qui  la  fait 
aisément  distinguer,  c'est  la  grande  tache  jaune  pâle  qui  orne  sa  gorge  et  le  devant  de  son 
cou.  On  la  prend  dans  plusieurs  parties  de  la  France,  principalement  dans  les  bois  de  pins  et  ; 
de  sapins.  Sa  peau  est  estimée.  ' 

La  Marti:  zibemne  (Mustela  zibelUna,  Linné)  lui  ressemble  notablement  pour  l'ap- 
parence générale,  mais  le  devant  do  son  cou  est  grisâtre  et  son  pelage  est  bien  plus  fin 
ot  plus  moelleux.  Elle  habile  plus  au  Nord,  principalement  dans  l'Asie  septentrionale  et  dans 
les  parties  de  la  Bussie  qui  s'en  rapprochent  le  plus.  Gomme  on  le  sait,  sa  fourrure  est 
des  plus  recherchées,  et  son  exploitation  forme  une  branche  assez  importante  du  commerce 
des  pelleteries.  On  en  prend  surtout  en  Sibérie,  et  les  Turcs,  les  Busses,  ainsi  que  les 
i.hinois  en  achètent  les  peaux  à  des  prix  très-élevés.  Celles  dont  la  couleur  tire  un  peu  sur  le 
noir  sont  les  plus  recherchées.  (VI.  XIV.) 

La  Marte  Fouine  (Mustela  Foina.  Linné),  que  l'on  nomme  simplement  Foutue,  est 
>rune,  avec  la  gorge  et  le  devant  du  cou  d'un  t.lanc  pur.  Elle  est  répandue  dans  toute 
I  burope  et  dans  une  partie  de  l'Asie  septentrionale.  Les  granges,  les  greniers  d'une  grande  ' 
étendue  et  les  combles  situés  à  peu  de  distance  des  basses-cours  sont  ses  demeures  favorites, 
e  ce  serait  un  Animal  utile,  si  elle  se  contentait  .le  .lonner  la  chasse  aux  Bats  et  aux  Souris, 
m  .s  elle  détruit  aussi  la  volaille,  et  elle  est  sous  ce  rapport  très-dangereuse,  aussi  la  pour- 

ITZ''''T         '  ^"°'*'""  ^"^''™'"''  '^  ''^^'  '^''  '''^'''  ''^^^''^  «"  P*^»"  ï^'est  cependant 
pas  dédaignée,  et  on  l'emploie  aux  mêmes  usages.  Il  existe  dans  le  nord  de  l'Inde  une  espé.-e 


1 

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1  I 


!ii  i 


112  oudhk  oks  cxhnivorks. 

voisine  (1p  lu  Fouine  et  do  la  Mario;  c'est  celle  qno  M.  Ilodjjson  appelle  MAnTR  A  r.onr.K 
,1  AiiNR  {Mmh'la  flariqula). 


i,     l'en  INFS,     i,    IlFI.tTIK,    I    li    (li''limml. 


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HtNTiTtON  ni-  Pi  10 13  11  en- 
MIN  F,  grmiil.   rnt 


(iENRE  PlTOlS  {htlorms,  (',,  Cuvior).  Les  espèces  do  ce  genre  sont  d'une  moindre 
taille  que  les  Martes,  et  c'est  parmi  elles  (jue  se  range  la  Belette,  le 
plus  petit  de  tous  les  Carnivores  existants.  Klles  sont  toutes  plus 
sanguinaires  encore,  et  leurs  dents  molaires  sont  moins  nombreuses  ; 
on  ne  leur  en  compte  que  |  :  leur  tuberculeuse  d'en  liant  est  bien 
plus  large  que  longue  ;  leur  carnassière  inférieure  n'a  pas  de  pointt! 
interne  et  ses  deux  pointes  externes  ressemblent  plus  il  celles  du 
Pélis,  en  même  temps  (pie  son  talon  postérieur  est  plus  court  et  [ilus 
trancliant.  Il  y  a  dos  Animaux  de  ce  genre  sur  une  grande  étendue 
des  deux  continents. 

Le  Putois  fétide  (Putorliis  fœlidus),  qui  répond  au  vrai  Putois 
(le  IJuffon,  ou  Mmlein  Piitorius  de  Linné,  est  brun,  avec  un  peu  de  blanc  au  museau.  Son 
corps  a  environ  0,40  cl  sa  queue  0,15.  11  se  tient  dans  les  bois  oîi  il  fait  la  chasse  aux 
petits  Mammifères  et  aux  Oiseaux,  ce  ([ui  ne  Pempêelie  pas  de  s'introduire  à  l'occasion  dans 
les  poulaillers,  oii  il  mil  à  mort  autant  de  pièces  cju'il  le  peut,  son  habitude  étant  de  se 
nourrir  de  sang  et  d'abandonnor  ensuite  le  corps  des  Animaux  qu'il  a  égorgés.  Le  Putois 
répand  une  odeur  infecte  ;  sa  femelle  met  bas  cinq  ou  six  petits  auxquels  elle  donne  de  bonne 
lieurc  ses  goûts  destructeurs. 

Le  Funi-T  [Miistela  Fiiro ,  Linné)  n'est  peut-être  qu'une  simple  variété  du  l'utois.  Sa 
couleur  jannûlre  et  ses  yeux  roses  indiquent  un  Animal  atteint  (>n  partie  d'albinisme,  et  ses 
caractères  ostéoloeiques  paraissent  en  tout  conformes  à  ceux  du  vrai  Putois,  dont  il  a  aussi 


FAMIM.K    hllS   Ml  STKLinjîis.  ,,;j 

los  tlininiisioius.  Ou  l'élùvo  cri  (lonicsticité  ol  on  utiliso  sou  cuructèro  féroce  ou  l'employant  ù 
In  clinsso  dos  Lnpins.  Ln  fomollo  produit  jiiscpiVi  huit  ou  neuf  petits.  Tous  les  nutnurs  disent 
que  le  Furet  nous  vient  do  rAfri(iiie  sc-ptculrionulo;  mais  on  ne  l'y  voit  fias  ù  l'état  sauvage 
non  plus  qu'en  Espagne  ou  ailleurs,  et  sa  véritable  origine  reste  ù  découvrir. 


Pc  roi  s   tr   ruiiti    l/;i  (le  grand. 

I.c  1»i;ii()i;s(;a  {hitorim  punisca)  de  la  HusrJe  méridionale  est  romiirquahic  par  son  |)clage 
manon  clair,  inarhré  de  jaune. 

Le  Pi  rois  itatsi  [Piiloriii.i  ilnlui,  Temm.)  vit  au  Japon.  Sa  coulour  est  marron  clair. 
^  Le  Pi  TOI  s   Vison  [Pitloriits  Vison,  Linné),   qui  est   lo  représentant  du  Putois  dans 
l'Amérique  se|)tentrionale,  dt)nne  une  fourrure;  supérieure  à  celle  des  Putois  (IT'hn-ope,  et  ce 
que  l'on  appelle  le  Vison  du  Poitou  n'est  que  du  Putois  ordinaire.  Le  Vison  est  moins  foncé 
que  le  Putois,  et  il  n'a  pas  de  blanc  à  la  lùvrc  supérieure. 

On  retrouve  aussi  les  caractères  dentaires  du  vrai  Putois  ol  du  Vison  et  à  pou  près  la 
même  taille  chez  certains  Mustélidés  propres  à  des  régions  fort  différentes  les  unes  des  autres  : 

Putois  DU  B 11  1^:511,  {Putorius nrasiliensis);  — Pi: ro] s  du  ^]K\iQVf.  {Putor-ius  frœnahis); 
~  Putois  NUDipf:DE  [Pulorius  mulipes);  celui-ci  est  do  Sumatra  et  de  Bornéo. 

L'Europe,  lo  nord  de  l'Afrique  et  l'Amérique  septentrionale  fournissent  encore   d'autres 
espèces  de  Putois,  mais  elles  sont  de  moindre  taille  : 

Le  Putois  IlmMiNE  {Pulorius  Erminen),  ou  VHcrmme  et  lo  lîoselct  do  Buffon  et  do 
Daubonton,  a  le  corps  long  de  0,25  et  la  queue  de  0,10.  L'Hermine  est  blanche  eu  hiver,  ou 
blanc  un  peu  lavé  de  jaune  soufré,  mais  lo  bout  do  sa  queue  reste  d'un  beau  noir;  en  été 
elle  a  le  corps  marron  clair,  sauf  encore  à  l'extréniité  de  la  queue  (pii  est  noir  comme  en 
hiver.  Ce  changement  dans  la  couleur  du  corps  se  reproduit  chaque  ainiéo  avec  une  grande 
régularité ,  et  les  Hermines  de  nos  pays  le  subissent  comme  celles  du  Nord.  Dans  les  régions 

11'  PAriTIK.  15 


IP 


il;' 


,14  0H1H1K  l;i;s  (IMlMNOItKS. 

rr..i.l.'^,  l.'s  M,.nniii(-s  snnl   pins  iilioiMliiiilcs  iiu.'  .Imis  rKuropc  I priv,.,  cl  ro  sniil  l.-s 

luilùlanls  .1,.  ,rs  rn„Uv..s  kKh'.Vs  m"'  m-  liNro.H  su,l..ul  à  la  cl.nss(,  ol  ù  l.i  i.r.'>p..n.l.nn  do 
leurs  fouiruivs.  Ils  les  poursuivcnl  pondiiiil  !..  saison  la  i-liis  n«our.'Uso,  nlois  .pi-'  l<nir 
foumirocst  plus  ron.pl.'IcnKMill.laïK'l.o,  et  ils  ou  prcnnoi.l  ainsi  .lo  trrs-Krau.lcs  .nianlilrs. 
On  sait  le  Im'I  cflVl  .pir  pHidiiiscul  les  peaux  r.'nni.-s  do  ces  Animaux,  snriout  l..rs(i»  on  a 
placô  snr  leur  Munclio  surface  un  .erlain  nornbro  do  (luoucs,  .ioni,  les  oxlrérnilos  nonvs  Iran- 
ehont  si  noltonionl  avoc  la  b!,nu  hiui  -lu  lond.  Los  fourruros  failos  on  vônlal.lo  llornMn(<  ont 
ronsorvô  nm  valeur  fort  eUv.e.  aussi  1,-s  n^niplaco-l-on  le  plus  souvonl  par  do  la  poau  do 
Lièvre  variablo  ou  daulroH  Animaux  hiaiirs ,  ot  Ton  iniito  alors  par  la  lon.lun^  les  (piouos 
noires  dos  vraies  llorninies.  C/.'st  dans  la  Suède,  dans  la  Morwéjfo  et  dans  le  nord  do  i'ein- 
jtiro  russe  que  l'on  prend  surtout  les  llorniinos  du  oonunorce. 


llmnivis   EH  rri(r, K   n'i'ii',  l'i  .!'■  frnnil. 


L'Améri(|UP  septentrionale  fournit  des  Animaux  fort  somblalilos  à  l'Hermine,  mais  que  l'on 
a  oonsidérés  oonnne  étaid  d'une  os[)èeo  difréronto.  Dans  un  IMéirioire  (|u'il  a  [Riblié  on  tS.'iS, 
dans  {('.  Mnqminc  of  nnlural  liislori/ ,  le  [)ri'ice  C.  Bonaparte  a  dislinsnè  trois  soi  les  de  ces 
Mustélidés,  sous  le  nom  do  M.  luiifficiviilntd ,  lUchardsonn  et  CkognanU. 

Le  Pi'Tois  nocoAMKi.r,  {Puturiits  Jhccamvla ,  Cetli.)  est  à  peu  près  prand  comme  l'Her- 
mine, mais  il  n'a  pas  le  bout  de  la  ipieut!  noire.  Sa  couleur  est  fauve  marron  on  dessus,  et 
jaunâtre  en  dessous.  On  b;  trouve  on  Sardai;jrno  et  dans  (pitslques  parties  do  l'Al.siério.  L'Asie 
fournit  plusieurs  osi)èces  [lou  différentes  do  celles-ci  :  Pidoriiis  llodr/sonii,  Hors/i  'dii  et 
Cdthia.  Le  plus  petit  des  Putois  est  la  Ri: i.ktti-,  (1(!  Bnffoii  {Miislcla  ruifjnris ,  de  Linné).  Cet 
Animal  a  tout  le  corps  brun  roussàtro  en  dessus  et  bbnic  en  dessous.  Sa  longueur  totale  n'est 
que  do  0,22,  dont  0,010  pour  la  ([ueuc.  S'il  est  moins  fort  que  ses  congénères,  il  n'est  pas 
moins  vorace,  et  les  petits  Oiseiux  ou  lom\s  omfs,  les  Rats,  les  Taupes,  les  jeunes  Lapins 
sont  l'objet  de  ses  chasses  les  plus  habituelles.  Il  produit  plusieurs  fois  par  au  et  met  bas,  à 


KAMILLK   l)i:s   MISTKLIDKS. 


115 


cliuquo  portt'c,  (|uatrn  ou  ciiii|  pDlits,  La  romulln  (Hut)lil  sou  nid  dans  lus  trous  dos  niltros, 
sous  los  [liomi^  ou  dans  i|Uf'li|uo  auli'o  li(!u  nitin'i. 

li'fispècu  do  taillt!  auuluguo  <iui  liabitu  l'Atiiériiiuo  soplunlriuriulo  a  dU:  longtuin[is  conroudiio 
uvoc  iiolio  Uolollo. 

M.  Elironhcrff  si^nialo,  ou  Éî-'vpto,  uni*  Hclolln  qui  sorait  (Vnlornont  diffôronlo  <h  la  tiAlic. 
C'est  II)  Muakia  palinala  do  son  },'i'aiid  oiivraj,"!  inliluli:  Si/inliolw  plii/sicœ, 

(îKNHH  ZOIIILLK  {Zoiilln,  (i.  (luv.).  Ju'ul  i^  la  fonnuio  dontairo  ot  aux  piinci|iaux 
carat;tt''i't's  dos  Pulois  un  mode  tic  (îoloralioii  iliffônnil.  I^ii  corps  est  noir  ol  |iort(!  «pinlquos 
taclios  hianclios  un  peu  allooKi-os  siu'  lo  dos,  ainsi  (pio  dos  binidos  lon^itudinalos  noins  ipii 
s'étoridont  on  pnriio  sur  louto  la  lonij'uour  de  la  (picuo.  La  forme;  dos  dents  ('*l  un  |ieu  difl'i- 
ronto  do  colles  du  l'nlois  folido. 


'  '"*, 


îi^fÈTESÎl'-^^-  -'"fi,  < 
— ^"in\^  OJUl.'.OWCl 


/uiiiLti  ,   1, 1  ili'  uruiiil. 

Lo  ZouiLLi;  v.viiii  {Aorilla  niriff/Ktu  do  (piohiucs  auUiars  un  lo  Viveria  Zurilla  de 
Linné)  est  oncoïc  la  si-nlc  ospùcc  do  t'c  f,'('nr(!  (|U(*  l'on  comiaisso  bien.  Il  osldo  la  grosseur  du 
Pulois,  ('lancé  conuno  Im  et  scnililaldo  pour  le  naturel.  On  lo  sijfnala  au  Cap,  au  Soné,i,'ul, 
dans  une  <,'ranilo  parli(!  di  l'.VfrKpir  orientale,  et  mémo  en  Asit;  Mineure.  C/esl  nn  \iiimal 
fort  (Mi'^'anl  à  oimsi^  do  sa  ouloraliou  noiro  et  liiunclie.  M.  iMulJei'  .  ^ 

lo  désij^ne  par  lo  nom  fj;ônéri(iu(!  d(!  I\h(ihdo(jiilc, 

(iKMlli  LVNCODOX  {Luimnhn).  J'ai  étaiiii  celte  division 
p'iur  une  ospùco  rai>portéo  do  Patagonio  par  M.  d'Orltigny,  die/ 

i|UL'llo  lo  syslènio  dontairo  présiîuto  la  singulière  particularité  do 
manquer  do  molaire  tulierculousi!  inféneuro,  tandis  (pi'il  y  en  a 
fiiez  tous  los  autres  .Mnstélidés.  Sa  formule  so  trouve;  ainsi  réduiln 
pour  los  df'nts  molaires  à  i!,  ot  rt'pond  à  celle  des  Lynx. 

Le  Lyncodon  de  Patagon'IK  [Mudela  l'alagonka,  P.  (lorv. 
old'Orb.  )  a  été  découvert  dans  la  région  du  l!io-\'(!gro;  c'est  un 
Animal  un  [leu  pins  polit  ipio  lo  Putois  ou  le  Vison,  mais  supé- 
rieur à  l'Hermine.  On  ne  le  connnîl  oncoro  tiue  par  son  crîine. 


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lu  MIIIOM  Ut  I.ÏXCOUON  mFaTMj 
b'I.  Il'l'. 


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iifl  ORDnr.  i»Ks  (;\ii\i\oi«i;s. 

THinr    DKs    (.OUTIUNS 

Los  fiOuIrcs  (Lulrinn),  doiil  Uiifl'nii  (^  Liiniû  faisaioiil  (li'«jà  un  ^-'ciiro  à  pari,  siii\l  des 
rHiiiiivovi's  a(|U(ili(|U('s  i|iii  vivent  dans  les  lacs,  les  tlciivcs,  les  ri\icivs.  et  dont  il  cxisU' 
hiènic,  dans  le  paiid  océan  allaidii|iiii  lioival ,  une  cspno  iMilUM'cnicnl  niaiinc.  Kllus  so  dlstiii- 
gnont  do  lous  les  autros  Animaux  du  inAnio  ordm  par  lour  corps  olionK»',  surbiiissô,  ItMinim' 
par  une  (pnuc  plus  on  moins  loii;;n(',  pfufois  di'piiinn',  (,'1  (lar  leurs  rncndircs  roltnslcs,  à 
doi;,'ts  au  nond)rf  de  einii,  pins  ou  moins  larj,'eiiunil  palmés,  (lu  sont  des  Animaux  inlelliî,'ents 
dont  lo  cerveau  csl  volumineux  el  p(»urvu,  ù  la  surface  de  ses  liémisplières,  d'un  assez 
«rand  nomlire  de  eirconvolulions.  I.cnr  ré^'ime  est  primipalemeid  iclilh.vofiliaKi';  mais  ils 
associeul  fréi|uenniient  aux  Poissons  d'autres  sulislanees  anini.des,  el  même  des  nialières 
vûgôlaloH,  ot  en  caplivilé  on  |)OUt  les  nourrir  prosi|U()  exclusivemoni  avec  ei's  dernières,  1,'en- 
senihlo  de  leurs  caractères  anatonnipies  les 
place  dans  la  faimlle  des  Mustélidés.  Leur 
ilernièro  molaire  supérieure  est  Ki'imi*'!  <i 
peu  près  carn'e  et  tuberculeuse.  Leur  car- 


Y 


Ii|>Trii(p>    ni:   1. 1    I.hiihk   v  i  l  u  m  iu  ,  ïiiiiiiI  .  niil . 


iMMiiios    i>i    i,"Ac)N\\,  crniicl.  nnt. 


nassièro  de;  In  même  mùdioiro  a  dos  rui)ports  avec  collf.'  des  blaireaux,  ot  rinfériouru  est  dans 
lo  môme  cas;  mais  les  trois  [lointos  de  sa  partie  antérieure  sont  plus  fortes  et  disposées  |)lus 
régulioremont  on  trianj-'le.  Lc'ur  intestin  man(|U(!  de  coicum.  I,eiu'  corps  est  recouvert  do  poils 
do  deux  sortes  :  les  uns  soveux,  les  autres  (;u  bourre  et  très-délicats;  ce  ([ui  fait  do  leur  peau 
une  excollonto  fourrure,  surtout  chez  les  espèces  propres  aux  régions  fi'oid(,'s  ou  tempérées.  La 
Loutre  marine  est  de  toutes  lu  plus  reuianjuabU!  sous  ce  rapport,  et  sa  peau  a  une  grande 
valeur  commerciale. 

On  trouve  des  Animaux  de  ce  groupe  dans  toutes  les  parties  dos  deux  continents.  L'Europe 
l'ournit  la  Luuli'o  nilf/riirc,  dont  la  Lunlrc  du  (kinada,  si|,Mialée  par  !•'.  (luvier,  et  la  Luiilro  do 
l'Algérie  sont  très- voisines.  L'Afriipie  a,  en  jiropre,  la  Lonlrc  sans  uitfjh'S,  la  Loutre  il  cou 
lav/u'U'  et  la  Loutre  de  Feniiindu-Po.  On  trouve  dans  l'Asie  le  I\'(iir-.\iiir,  \v,  lUirau'j,  la 
ÏMutre  indienne  el  la  Loutre  de  Chine,  Les  deux  Amériiines  pos:-ièdont,  ind('!|)ondamment  do  la 
Loutre  du  Canada  do  F.  Cuvier,  une  Loutre  |)lus  voisine  do  colle  (Ju  Brésil,  mais  <|U(!  beau- 
coup d'auteurs  appellent  aussi  Loutre  du  Canada,  la  Loutre  Saricorimne  ou  du  Drésil,  dont  la 
pi'écédêiili'  se  r.ipprnrht'  as^rz.  en  fia  les  Louires  i\\U;s  Ca!ifiiriiir?7rie  .  /ihVf^aiiv ,  Loia.xine, 


n 


Li 


J 


r'AMii.M':  i)i;s  Ml  siKMi)i;;s.  117 

rhilirmir.  do  la  l'Ialn  et  du  hh-oii,  ainsi  quo  le  VU'iionun:  du  Sandhach.  Il  fimt  y  njoulcr  In 
Louli-n  (1(1  iiici';  eu  lout  mm  viiiKhiiiH.  (i'csfMTcs.  U's  l.oiilivs  |mrais.s(nt  donc  t>u>'  iisse/  uom- 
bnmsDS,  (luoiijnri  l'iiiiiloniiit.)  ,i(.  |,,ii,s  couleurs  m  icudo  la  (lisliiictii»n  souvinit  dimciio,  si 
l'on  \w  liont  coni|il(^  (|un  de  It-urs  carucU-ros  r!xlt'ri(!nrs.  (;c|a,ndaiit  la  dis|H)siti(ui  do  leurs 
paltcH,  la  foriii.'  (!(•  leur  (picuo,  cl  mioux  encore  celhi  de  leur  n•^m  el  (iuel.|uefoi.s  cell(.  de 
leiu'.s  dents,  f(.nrui.ss(ml  des  caracli'res  ass(./,  cerlains  pour  (lu'on  ail  pu  .•lahMr  parmi  elles 
plusi(.urs  «(-ures  diffi'reuts.  Tels  sont  v.m\  (|ui  porloiil  les  imm^VEnhydiis  (la  L.iulre  marine 
eu  est  la  s(!Ule  esp(M(.),  de  l'krmamt .  de  Surlcvia .  pour  la  Saricovieiuie ,  c|ue  l'on  appelle 
uussi  Lontra,  de  UpUmyx ,  pour  la  Loutre  UaranK,  el  de  Lut,;,  pour  la  Loutn!  vul^-aire,  ou 
celles  (jui  s'en  rupproclamt  le  plus.  Lu  Lalaxine  ol  les  Louln's  anu^ricaines  lui  resseuddent  lu 
plus  doivent  aussi  former  un  «roupe  il  part  .pi'on  (.oiuxail  appeler  Uitax  avec  M.  (iray ,  si  co 
nom  n'avait  déjà  ele  einploy.-  par  Gloser  pour  le  genre  (|ui  com(.reud  la  Loutre  de  mer.  Nous 
lie  (J(:'crir()ns  ici  (|u'uue  partie  dos  espèces  (|ui  viennent  dVtre  siKnal(jes. 

(iKNJtl';  LOI.TUK  [iMh-a).  IMeds  j.alnK'S,  onKuiculi:vs;  .|ueuo  assez  longue,  sui)arrondio; 
niulle  nu;  crùiK!  de  inèiiK!  loniK!  (pie  dans  la  Loutn;  ordinaire  ou  à  peu  pr(;s. 

LoiJTRK  vtJLOAiiiK  {Luh-a  vul(ju,-is).  La  Loutre  dont  liuffon  et  Daulieliton  donnent  une 
liisloinMiétaillée,  (!sl  le  ni('me  Animal  <|ue  la  LuUa  des  Latins,  et  Y  H  injdiis  (KvuJf.,-)  d'Arislote; 
sou  pelade,  assez  doux,  est  hriiu  (iii  dessus  et  «ris  hlaucliAlre  en  dessous.  Sou  corps  a  0,65, 
et  su  (|U(;ue  0,35.  Ou  la  rencontre  dans  toute  l'Kun.pe  et  dans  une  fraude  partie  de  l'Asio 
septentrionale,  ainsi  .pi'au  Japon  et  aux  lies  Kouriles.  yuoi(|u'olle  soit  essentielienient 
(luviatile,  (!lie  InMjuente  aus.si  les  endroits  maritimes.  Sa  f.eau  est  recherclM-e  pour  la  founure 
et  sert  surtout  dans  la  cliapelierie  ;  colle  des  individus  tués  en  hiver  a  plus  do  valeur,  parce  .pio 
les  poils  on  sont  plus  moelleux  ,  plus  fournis  et  [ilus  lustrés, 


I.oiini   >  I  (•-,  \  1  ri  I  ,  Il  ,!.■  tran'I. 

La  Lnuti-fi  vil  solilMire;  sa  di-marolin  est  embarrassée  lorsqu'elle  est  sur  le  sol,  maïs  à  IVau 


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118  OUDHE  DES  CAUNIVOUKS. 

elle  a  iiiR'  i,'i'aiulo  agilité,  cl  cllo  plonge  |ioiulanl  un  temps  assez.  considérul)le.  Sa  retraite  est 
peu  éloigné(!  des  eaux;  elle  consiste  en  un  trou  crcust';  dans  le  sol  ou  dans  (luelquo  cavité 
naturelle  eoinini!  il  y  ('u  a  souvent  sur  le  rivage  dans  l(!s  rochers;  elle  la  tapisse  d'herlx^s 
séclies,  (,'l  v  dépose  ses  ixîlits;  c'est  en  mars  iiu'elle  met  bas.  Les  jeunes  Loutres  ont  le  pelage 
moins  iln  i|ue  les  adultes  et  toujours  plus  en  bourre.  Kilos  sont  aussi  moins  rusées,  et 
conimc  tous  les  Animaux  de  leur  âge ,  elles  se  laissent  plus  facilement  attraper  (pio  les 
autres. 

La  LoiriiK  dl  (l.w  \d.\  {Luira  Cnmdemîs,  F.  Cuv.),  dont  on  ne  connatt  (|U(^  le  crâne, 
diffère  à  |)eine  de  la  Loutre^  vulgaire;  mais  il  y  a  dans  le  même  pays  une  autre  espèce  du 
même  genre  dont  nous  avons  vu  V)  crAne  à  Londres.  Celle-ci  est  le  Littva  Caïuulemis  des 
autours  américains;  son  analogie  avec  la  Saricoviemie  oxi)li(|U(!  comt,.ent  M.  Gray  a  réuni  la 
Loutre  du  Canada  et  celle  du  Urésil  ou  la  Saricovienne  dans  un  même  ginire,  sous  le  nom  de 
iMiitrti,  tandis  (lu'il  laisse  la  Loutre  vulgaire  dans  le  genre  Luira  ()roprement  dit. 

La  Loutre  de  l'Algérie  est  aussi  un  Luira  véritable;  mais  j(!  ne  saurais  dire  si  c'est  ou  non 
la  mémo  espèce  que  la  Loutre  vulgaire  d'Kuro[)e.  On  la  trouve  dans  le  lac  Fetzara  et  dans 
(|uel(iues  rivières  de  la  province  do  Constantine,  principalement  dans  le  lUmunnel.  J'en  ai  vu 
des  peaux  à  Hone,  cbez  un  sellier  ([ui  les  o!n[)loyait  pour  son  commerce,  mais  je  n'ai  pas 
encore  pu  en  obtenir  l(!  cràno  pour  le  comparer  avec  celui  de  nos  Loutres  d'Europe. 

M.  Gray  classe  aussi,  dans  la  même  division  généri(|ue  (|ue  la  Loutre  vulgaire,  <leu\  des 
es[)èces  [iropres  k  l'Asie  miJridionale  :  Luira  iiidica  (du  i\Jalabar  et  du  Uengale)  ;  Luira  Cld- 
twiists  (de  Cliinc;). 

La  LoLTiiK  Nami-.Naiu  {Luira  i\air)  vit  dans  la  presipi'lle  de  Pondicliéry;  elle  a  été 
décrite  par  F.  Guvier  d'après  un  individu  rapporté  an  .Muséum  par  Lesclienault.  Elle  est  plus 
petite  ipii!  ia  Loutnî  d'Europe,  plus  [lAle  et  a  les  poils  moins  doux. 

GHMtH  LATAXIE  {Lalaxia).  Le  genre  Lala./;  (U:  M.  Gray,  dont  on  pourrait  modilier 
ainsi  le  nom  jiour  éviter  toute  confusion  avec  U'  genre  Lala.c  établi  i)ar  (iloger,  a  pour 
caractères  son  nmlle  nu  et  sa  fac(.>  plus  élargie,  cette  seconde  |)arlicularilé  répond  à  Télargis- 
senient  en  (luadrilatère  de  la  région  du  chanfrein;  les  ongles  sont  distincts  et  les  pieds  son! 
|ilns  velus  que  dans  le  genre  précédent. 

I,es  Lataxies  vivent  en  Améri(iue.  On  en  distingue  plusieurs  espèces. 

lia  Loiriii:  m;  i. \  C.viioi.iM;  {Luira  lalajchia ,  F.  Cuvier)  est  à  peu  près  grande 
comme  la  Loutre  ordinaire,  et  son  aii|)arenc<(  générale  n'est  pas  Irès-dil't'érente  de  la  sienne. 
L'exemplaire  ([u'on  en  possède  au  Musée  de  Paris  a  été  envoyé  de  la  Caroline  du  Sud  ,  ^ 
M.  Lherminler. 

C'(!sl  au  même  genre  qu'appartiennent  la  LorTUi-:  ni-,  i.  \  l\\\\\\v.  [Luira  iasularia, 
F.  (iuvieri  ;  la  I^oi  tiii:  C  m.iioumkxm-;  (Luira  Californiai,  Gray)  ;  la  Lorrui-;  Ciiii.ii:nm: 
^^Lulrtidlii/casin ,  lli'nnell  ,  qui  répond  à  la  Luulrv  fdliiic  de  Molina;  la  Loi  tki-  V\:n\  - 
vii;\.M.  [Luira  /'cruriciinin ,  V.  Gerv.);  la  Lorrci;  ni-;  i.a  Pi.aïa  yLuIra  Plaloitsin, 
Wateih.^ ,  et  sans  doute  aussi  la  liOi  ■nu:    m    PAiiA(ii  a\  [Luira   Para-unis,    Kengger). 

GKMU';  \iV.V'\'()\\\  yLi-ploiii/.r,  lii'sson).  Les  ongles  sont  petits,  et  les  mendiranes 
inlerdigitales  rudinnMilaires;  les  narines  sont  percées  dans  un  espace  nu;  la  forme  du  crâne 
est  également  particulière,  mais  intermédiaire  à  celle  du  groupe  ipii  précède  et  à  celle  de-, 
Aenyx. 

Le  Li:i'roN\\  I!\i;vn(;  [Luira  liaraii;/,  F.  Cuvier)  est  une  espèce  propre  aux  îles  de 
la  Sonde  ;  elle  e>t  plus  petite  que  la  n')tre  d'un  bon  tiers;  son  c(n'|)S  est  moins  surbaissé,  cl 
M)n  pelai;e,qui  e->t  nioii's  i'onrni ,  est  brun  cannelle  en  dessus  et  ^li-  jainiàtre  en  <'essous. 
Elle  \it  dans  h;.-,  rivières  des  îles  que  nous  venons  de  nonnner,  et  <lans  deux  d'.'s  .lièmes 
iles  (Sumatra  el  iîornéo)  ,  il  existe  une  autre  es|ièce  du  menu!  genre,  i|ui  est  la  LoiTr,i; 
Si.xuMi  [Lnira  Sinoni//.  Haljli's).  Celle-ci  est  sensiblemeni  pins  fnrli'. 

(ir.MlK   AO.WX  [Aoni/x,  LessoUi.  Doigts  gris,  courts  et  a  peine  polnuS.  surloni  on 


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fivaiit,  oii  lo  serond  |mrnU  snudi-  (lu  li'oisii'iuo  dans  lonlo  la  loii,ij:iioiir  do  la  pi-fimiorc  arlicnla- 
tion;  ongles  nuls  ou  trés-potits;  la  molairn  tuberculensc  supériciiro  très-grosse. 

La  Loutre  SANS  ongli:s  {Liilrn  inungviR,  (i.  Cuvier).  ou  ruiiiiiuo  espèce  do  ce 
genre,  a  été  découverte  au  cap  de  Bonne-Espérauce  par  Delalaiide  et  retrouvée  depuis  lors 
à  la  côte  Mozanibiiiue  et  eu  Altyssinie,  Son  pelage  est  assez  doux,  fourni  et  épais;  sa  couleur 
est  d'un  brun  cliAtain,  plus  foncée  sur  les  membres,  la  croupe  et  la  (piouo,  gris  brunAlre  sur 
une  partit!  de  la  tête,  et  blancliAire  aux  parties  inférieures;  sa  taille  est  un  peu  sutx'rieure  à 
(•elle  de  la  Loutre  d'Kurope;  elle  vit  dans  les  grands  étangs  salés  <iui  occu[ient  les  régions 
maritimes  des  cfttcs  orientales  et  australes  de  rAfri(|ue,  pilonge  très-bien,  se  nourrit  do 
Poissons  et  de  Crustacés,  et  se  retire  dans  les  joncs  ou  l(!s  broussailles  pour  y  établir  son  nid. 

(iKNRE  SAHICOVIENNE  (Luiilrn,  (Wny).  L'espace  (|ui  entoure  les  narines  est  velu  au 
lieu  d'être  nu  et  niuqueux  ;  les  pieds  sont  à  moitié  nus,  et  les  doigts  ont  des  ongles;  le  crâne, 
rentlé  dans  sa  partie  cérébrali'  et  plus  étroit  en  avant  des  orbites,  est  assez  allongé  dans  sa 
partie  faciale. 

Lesson  a  donnt-  plus  récemment  à  ce  genn;  le  nom  de  SarUvri».  L'espèce  type  est 

La  SAmcoviKNM.;  nu  IIr(:s\i,  {Luira  ^msjV/eHs/s,  llay)  ,  dont  lînffon  a  parlé  sous  lo 
nom  de  Saricoviemie  de  In  Guijnnc.  Cette  espèce  vit  non-seulement  au  IJrésil ,  mais  aussi  à 
la  (Juyane  et  peut-être  dans  des  régions  plus  septentrionales.  Elle  a  le  pelage  brun  ou  fauve, 
avec  la  gorge  blanclie  nu  jaunâtre;  son  corps  a  au  moins  un  mètre  de  long,  et  sa  (lucue  0,4.>. 
Elle  se  tient  dans  les  grands  llouves. 

Genuk  PTEHONLHE  {Pteronnra,  Cray),  négion  des  narines  velue;  pieds  larges; 
i|ueuo  allongée,  subcylin<lri(|ue,  pourvue  d'une  dilatation  en  forme  de  nageoire  de  cliaque 
côté  de  sa  moiti(;  terminale. 

l/espèce  encore  unlipie  et  jusqu'ici  incomplètement  connue  de  cette  division ,  est  le  Pte- 
ronnra Sandbacldi  que  M.  (iray  a  brièvement  décrit  d'après  un  exemplain;  apporté  de  Démé- 
rara  (Cnyane),  et  qui  fait  partie  du  Muséum  de  Liverpool.  C'est  un  Animal  moins  grand  que 
la  Loutre  d'Europe. 

<ii':MUv  EMIYDUE  {Enhjdris ,  rieming).  Ce  genre,  comprenant  la  Loutre  do  mer,  a 
pour  caractères  une  taille  jtlus  grande,  mais  avec-  une  longueur  de  queue  proportionnellement 
moindre;  des  pattes  petites,  [dus  natatoires  (pie  celles  des  antres  Loutres,  et  dont  les  post(;- 
rieures  ont  (iuei(iue  analogie  avec  celles  des  l'Iifxiues.  En  outre,  les  incisives  présentent  cette 
particularité,  unicpie  chez  les  Carnivores,  (]u'il  n'y  en  a  (pie  deux  paires  inférieures  au  lieu  de 
trois.  La  molaire  tuberculeuse  d'en  liaut  est  large,  et  elle  a  les  tubercules  de  sa  couronne 
Irès-émoussés. 

L'EMivDnK  MAniNR  {Enhydris  marina),  longuement  décrite  par  Sleller  dans  les  Com- 
mentaires de  l'Académie  de  Saint-Pétersbourg,  a  été  signalée  par  la  plupart  des  navigateurs 
'|ui  ont  visité  la  côte  nord-ouest  d'Améri(|ue.  Elle  vit  dans  une  grande  partie  de  l'Océan  Paci- 
lique  bon'al ,  jnsipK!  dans  les  parages  du  .lapon.  C'est  le  seul  des  Mammifères  appartenant  à 
la  catégorie  des  Céothériens  ou  ManmnI'ères  terrestr((s  (pii  soit  exclusivement  maritime.  Ce 
Imau  et  pnk-ieux  Animal  a  le  corps  long  d'un  mètre;  et  demi  enviion,  et  recouvert  du  poil  le 
pins  beau,  le  [ilus  doux  et  b;  plus  lustré  (jue  l'on  puiss(!  imaginer;  sa  couleur  est  brune 
ou  brun  roussAtre.  On  le  recliercbe  activement,  mais  il  en  vient  très-peu  en  Europe;  les 
navires  russes  ou  américains,  cpii  cbassenl  ces  Loutres  de  mer  ou  (jui  en  font  le  commerce, 
les  portent  principalement  en  Cbine,  oii  leurs  peaux  sont  em[)loyées  comme  ornement  et 
comme  signes  distinctifs  par  les  liants  fonctionnaire;-;.  Suivant  leur  degré  de  conservation  et 
la  finesse  ou  le  lustré  de  leur  poil,  (-es  \wmi\  valent  aujourd'bui  (l(>  800  à  1,500  francs  pièce, 
mais  l'on  constate  d'année  eu  aniR-e  (pie  le  nombre  des  Animaux  (pii  l(>s  fournissent  diminue 
dans  les  parages  où  on  les  prenait  assez  facilement  autrefois;  aussi  leur  prix  tend-il  consi(|('- 
rablement  à  augmenter. 

Du  temps  de  Steller,  l'équipago  d'un  soiil  navire  avait  tué  Imit  oonts  individus  dans  i\m 


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seule  caiiipague.  Aujourd'hui  il  arrive  quolciuefois  (jue  les  pécheurs  rie  Phoques,  qui  sont 
aussi  des  pêcheurs  d'Enhydres,  n'en  prennent  pas  un  seul.  Sur  les  côtes  du  Japon,  on  ne 
les  voit  plus  qu'accidentellement. 

Quelques  auteurs  ont  cru  devoir  placer  l'Rnhydre  dans  la  famille  des  Phoques ,  mais  il  est 
incontestable  que  c'est  bien  une  espèce  de  la  tribu  des  Loutres,  quoique  la  conformation  do 
son  squelette  et  plusieurs  autres  points  de  son  organisation  indi(]uent  une  organisation  plus 
profoadémonl  modifiée  pour  la  vie  aquatique  que  ne  l'est  celle  des  autres  Loutres. 


TlIllMAI»     K     lIlIlMS    OFS     InDIBNS    ll»K0*N8. 


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ORDRE  DES  PROBOSCIDIENS 

.\}iininii.v  inarnr)iifèrns  pourrits  de  qiKitiw  OTtribnités  sithoixjnlées, 
an  forme  de  colonnes,  ai/ant  ehncinu'  cinq  doifjfs  cachés  sous  la 
peau,  et  derrière  eux  vue  sorte  de  pelote  clastic/iie  qui  porte  sur 
le  sol  par  }ine  esitèce  de  semelle  aplatie;  iœu:ju  sortes  de  dents, 
savoir  :  des  incisives  en  forme  de  défenses,  et  des  molaires  ap- 
proiiriées  au  réijime  herbivore;  deux  mamelles  pectorcdes;  les  hé- 
misphères cérébraux  pourvus  de  nombreuses  circonvolutions  ;  le  nez 
prolon{/é  en  une  trompe  considérable  qui  sert  d'organe  de  préhension. 
Les  Proboscidiens  sont  les  plus  grands  de  tous  les  Mammifères  ter- 
restres. C'est  parmi  eux  rjue  ton  place,  indépendamment  des  Elé- 
jiliiHils  de  l'Afrique  et  de  l'Asie,  plusieurs  espèces  éteintes  appar- 
leirmt  au  même  genre  et  quelques  autres  qui  constituent  deux  genres 
différents,  sous  les  noms  de   Maslodontr;  et    le  !)inotliériiini. 

FAMILLE  DES  ÉLÉPHANT!ï)ÉS 

Los  Élôphants  et  les  espèces  (Hoinlos,  espèces  d'ailleurs  assez  pou  nombreuses,  ;ui  se  rap- 
porleiil  à  la  même  division  des  Mammifères,  ne  constituent  (ju'une  seule  famille".  Ces  Ani- 
mant ont  avec  les  RniigenvH  dns  analogies  incontestables  dans   la   conformation  do  leur 

11*    PAI'.riK.  jg 


122 


ORDRE  DES  PROBOSCIDIENS. 


^1        î 


systùmo  douliiiro,  mais  ils  en  diffùrent  à  tant  d'autres  ûgards  qu'on  ne  saurait  les  placer  dans 
le  mftmo  ordre.  Quoiqu'on  les  associe  en  gônéral  aux  Ongulés  et  (ju'on  les  classe  à  peu  près 
gûnéralemcnl  dans  un  même  ordre  avec  les  Rliinocéros,  les  Chevaux,  les  Hippopotames  et  les 
Codions,  ce  mode  do  distribution  n'est  guère  préférable.  Les  Proboscidiens  doivent  être  con- 
sidérés comme  constituant  un  groupe  naturel  bien  distinct,  ayant  la  valeur  des  autres  ordres 
do  la  même  classe  cl  dont  le  véritable  rang  n'a  pas  encore  été  déterminé  avec  certitude.  Ce 
sont  pout-Ctro  les  plus  curieux  des  Mammifères  par  la  bizarrerie  do  leur  forme  et  par  lu  singu- 
larité de  leurs  instincts,  et  de  tous  les  Animaux  de  cette  classe,  ils  sont  certainement  ceux  qui 
méritent  le  plus  do  fixer  notre  attention,  à  cause  de  l'ambiguïté  de  leur  nature  et  de  la  grande 
réputation  qu'on  leur  a  faite.  Plus  volumineux  que  les  autres,  ils  ne  sont  cependant  pas  aussi 
lourds  dans  leur  forme  que  beaucoup  d'entre  eux ,  et  leur  grosse  masse  n'est  pas  entièrement 
dépourvue  d'élégance.  Cependant,  à  la  première  vue,  ils  semblent  lourds  et  disgracieux; 
mais  on  s'en  fait  bientôt  une  autre  idée,  si  l'on  constate  la  facilité  avec  laquelle  ils  exécutent 
la  plupart  de  leurs  mouvements ,  et  l'on  voit  avec  étonnement  que  leur  course  est  loin  d'être 
aussi  embarrassée  qu'on  l'aurait  cru  d'abord.  Los  anciens  ne  se  sont  pas  bornés  à  recon- 
naître la  douceur  des  Éléphants,  la  facilité  avec  laquelle  on  les  apprivoise,  l'attachement 
qu'ils  ont  pour  leur  maître,  leur  ressentiment  pour  les  injures,  toutes  qualités  qu'ils  possè- 
dent en  effet,  mais  (jui  leur  sont  communes  nvec  le  Chien;  ils  en  ont  exagéré  notablement 
l'intelligence,  et  souvent  ils  leur  ont  prêté  les  raisonnements  les  plus  subtils  et  même  des 
sentiments  religieux  :  un  culte  et  dos  offrandes  à  la  lune;  l'adoration  du  soleil  et  des  prières 
à  la  terre  lorsqu'ils  sont  atteints  de  maladie  ;  ils  leur  ont  encore  supposé  une  fidélité  conjugale 
inaltérable,  do  la  pudeur  et  une  résistance  invincible  à  se  faire  les  ministres  de  l'injustice. 
Los  Malaij  désignent  les  Animaux  do  ce  genre  par  un  nom  qui  leur  est  commun  avec  l'Homme 
et  qui  impli(iue  l'idée  d'un  être  raisonnable.  Los  Indiens  ont  la  prétention  de  pouvoir  gou- 
verner les  Éléphants  en  agissant  sur  leurs  passions  comme  on  agit  sur  celles  des  Humains, 
et  il  n'est  pas  jusqu'à  la  coquetterie  et  à  l'amour  des  louanges  auxquels  ils  ne  les  aient  crus 
sensibles. 


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Les  voyageurs,  heureux  d'avoir  à  parlor  d'êtres  aussi  mervoilleus,  ont  adopté  trop  faci- 


FAMILLE  DES   ÉLÉPHAIVTIDÉS.  123 

Icment  les  récils  exabérés  qu'ils  avaient  recueillis ,  mais  il  est  maintenant  plus  facile  do 
débarrasser  i'iiistoirc  des  Éléphants  dos  orreuis  (|u'ou  y  a  mfiiéos,  ot  telle  que  nous  la  con- 
naissons aujourd'iiui ,  elle  en  est  encore  assez  étonnante,  et,  pour  ôtre  devenue  plus  exacte, 
elle  n'est  pas  moins  susceptible  do  pi(|uer  notre  curiosité. 

Les  observations  qu'on  a  faites  sur  C(is  Animaux  dans  l'Inde,  en  Afrique  et  dans  les 
ménageries  européennes,  nous  les  montrent  doués  d'une  intelligence  incontestable,  mais  qui, 
tout  en  étant  différente  de  celle  des  Chiens  et  des  premiers  Singes ,  n'est  cependant  pas  supé- 
rieure à  la  leur.  Les  études  anatomifpies  dont  ils  ont  été  l'objet  conduisent  à  les  faire  regarder 
comme  organisés  d'après  un  ty()o  assez  particulier,  plus  analogue  à  celui  des  ongulés  (pi'ù 
tout  autre,  mais  (jui  reste  isolé  à  tant  d'égards  (|u'()n  doit  sé{iarer  les  l'roboscidiens  dotons 
les  autres  ordres.  Ces  Animaux  af)partienncnt  à  la  grande  division  des  Mammifères  (|ui  sont 
pourvus  d'un  placent;»  diffus,  et  ils  [laraissent  devoir  y  occuper  le  premier  rang. 

Leur  trompe  allongée  fournit  leur  c;n\iclère  le  [tins  apparenl,  mais  il  y  a  dans  leurs  autres 
organes  beaucoup  d'autres  dispositions  ipii  peuvent  servir  à  les  caractériser.  On  peut  dire 
cofiendant  (]ue  la  nature  a  conqili'té  la  bizanciric  des  formes  chez  ce  genre  d'Animaux  gigan- 
tesques, et  (pi'eM  même  temps  elle  en  a  assuré  l'harmonie  m  leur  donnant  celte  trompe, 
espèce  de  long  prolongement  tubiforme  placé  au-dessus  do  la  bouche,  et  qui  n'est  pour  l'ana- 
tomiste  qu'un  énorme  allongement  du  nez.  La  nexibilité  de  cet  organe,  sa  force  musculaire, 
la  facilité  avec  laquelle  il  saisit  les  corps  les  plus  délicats,  arraclianl  violemment  ceux  qui  sont 
retenus  au  sol  ot  soulevant  ceux  dont  le  volume  est  considérable;  le  petit  prolongement 
(ligiliformo  et  projire  .'ui  tacl  dont  il  est  t(^rminé  en  font  un  précieux  instrument  dont  les 
Éléphants  disposent  avec  une  extrême  habileté.  ((  La  main,  dit  Hoffon,  est  le  principal  organe 
do  l'adresse  du  Singe;  l'Éléphant,  au  moyen  de  sa  tiomiie,  qui  lui  sert  de  bras  et  de  main, 
et  avec  laipielie  il  peut  enlever  et  saisir  les  plus  petites  choses,  les  ,jorter  à  la  bouche,  los 
peser  sur  son  dos,  les  teinr  embrassées  ou  les  lancer  au  loin,  a  donc  le  même  moyen 
d'adresse  que  le  Singe.  »  On  pinil  ajouter  ipie  la  trompe,  jouissant  d'une  force  [irodigieuse, 
sert  aussi  à  l'Kh'iibant  pour  sa  profire  sécurité.  C'est  principalement  dans  cet  organe  que 
réside  sa  puissance;  il  s'en  sert  pour  arracbei-  d(!s  arbres  ou  soulever  des  fardeaux  qu'un 
Homme  aurait  peine  à  remuer,  ou  bien  encore  pour  terrasser  ses  ennemis;  et  lorsqu'il  los  a 
abattus  ou  maîtrisés  à  l'aide  de  sa  tnmipe,  il  les  écrase  bientôt  sous  la  masse  de  son  corps, 
soit  qu'il  les  foule  aux  pieds ,  soit  (ju'il  les  serre  entre  (luelquo  surface  résistante  et  sou 
énorme  tête. 

Les  incisives  supérieures  qui  s'allongent  sous  la  forme  de  défenses  .sont  aussi  pour  l'Éléphant 
des  organes  d'une  grande  utilité;  il  les  emploie  pour  silloimor  le  sol  lorsqu'il  recherche  quebpies 
racines  nutritives;  lorsqu'il  fond  sur  un  ennemi  dangeieux,  il  le  perce  de  ces  terribles  armes; 
et  si  sa  trompe  est  ni(Miacé(!,  il  la  re|»li(!  entre  elles  en  mêuK!  temps  (lu'ellcs  lui  servent  à  en 
repousser  l'agressinn-.  Ces  dents  iiu'ou  a  |)rises  pendant  longlen..'s  poiu-  des  cornes  sont  formés 
par  l'ivoire.  Ce  sont  des  cônes  allongées,  un  ;icu  recourbés,  dont  le  poids  pour  chacune  peut 
aller  jus(|u'à  GO  kilogrammes  dans  les  Éléphants  d'Afriiiue,  et  s'élevait  bien  au-dessus  do 
ce  chiffre  dans  certains  Éléphants  appartenant  aux  espèces  fossiles.  Chez  plusieurs  sortes 
do  Mastodontes,  on  remarque  une  bandelelle  d'émail  étendue  sur  toub;  la  longue'"'  de  leur 
face  antérieure,  ce  qui  rappelle  l'ivoire  (pie  portent  les  incisives  des  Hoiigeurs. 

Les  défenses  des  Proboscidiens  sont  bi(Mi  des  dents  incisives,  attendu  qu'elles  sont  comme 
celles  des  Rongeurs  implantées  dans  les  os  do  ce  nom.  Quelques  esiièces  fossiles  en  avaient 
aussi,  mais  de  moins  grandes,  à  la  mâchoire  inférieure.  Celles  de  la  première  dentition  tombent 
après  la  naissance,  comme  chez  les  llongeurs.  Leurs  alvéoles  sont  séparées  do  celles  des 
molaires  par  un  espace  vide  ou  bai're.  Les  cainnes  nuuKiuent  à  tous  ces  Animaux.  Leni-s  molaires 
présentent  plusieurs  particularités  dignes  d'être  sig,iali'r<;  toujours  appropriées  pour  broyer 
les  substances  animales,  elles  sont  essentiellement  coniposées  d'ivone  ot  d'émail.  Ces  doux 
substances  formout  à  la  couronne  do  rlia(pie  dent  un  certain  n'ambre  de  crêtes  transversales 


ORDRE   DES  PROROSCIDIENS. 

ou  (((llincs  plus  ou  moins  inuiiielnniK'os  iiui,  liit'z  les  Éh'iiliHiils  d'Asie,  sonl  amincies  on 
lamelles,  reslenl  longtemps  disjointes,  et  sont  do  honno  heure  empi\tt'es  dans  do  la  substance 
corti'.-alo  on  cément  ipii  s'interpose  entre  elles  et  en  forn».'  un  tout.  Leur  surface  trilniimlo 
s'uso  uu  fur  et  à  mesure  de  la  mcslication,  comme  la  surface  d'\mo  meulo,  et  montre  alors 
des  rubans  transversaux  d'émail,  (ilus  ou  moins  frisés  à  leurs  contours;  ceux-ci  sont  em[iAté 
dans  le  cément  et  renferment  chacun  une  ellipsiî  d'ivoire  qui  n'est  autre  chose  quo  la  coupe 
d'une  des  collines  formées  par  cetl(!  dernière  substance.  Cette  disposition  alternante  se  voit 
très-bien  dans  les  lames  d'ivoire,  faites  avec  d(!s  dents  molaires  «pie  l'on  prépare  pour  les  arts. 
Les  tablettes  montrant  des  ellipses  transversalc's  fort  allongées  sont  tirées  des  Éléphants  d'Asie 
ou  des  Éléphants  fossiles  ;  celles  dont  le  dessin  est  en  losanges  proviennent  des  Éléphants 
africains.  On  nn  pourrait  faire  dos  tablettes  analogues  avec  les  molaires  des  Mastodontes , 
parce  (lue  ces  dents  n'ayant  i)as  de  cément  interposé  entre  leurs  collines,  celles-ci  sont  séjjarées 
par  des  vallées  plus  ou  moins  iirofoiides  et  restent  distantes  les  unes  des  autres  faute  d'un 
lien  cémenteux  qm  les  relie  entre  elles. 

Quand  on  regarde  la  bouche  d'un  Éléphant  soit  africain,  soit  asiali(pie,  ou  n'y  voit  qu'un 
T>elit  nombre  do  dents  molaires,  parfois  une  |)airc  seulement  à  clia(|ue  mâchoire;  d'autrefois 
une  paire  à  l'une  des  mâchoires  et  deux  à  l'antre;  d'autrefois  encon;  deux  iiaires  h  chacune, 
et,  à  moins  ([ue  l'on  n'ait  devant  les  yeux  deux  Éléphants  absolument  du  même  âge,  on 
trouve  que  leurs  molaires,  même  celles  (jui  sonl  réellement  correspondantes  entre  elles,  n'ont 
ni  la  môme  af)parence ,  ni  le  même  nombre  de  laraelles  ou  collines.  Voici  l'explication  de  celte 
singularité  : 

Il  résulte  des  rechen;lies  des  analomistes,  principalement  de  celles  de  Corse  et  de  Rlainville, 
que  les  Élé|)hants  et  même  les  Mastodontes  ont  six  i)aires  do  dents  à  chacune  des  miichoires. 
Ces  dents  augmentent  de  volume  (le|)uis  la  [iremière  jns(iu'à  la  dernière  ou  sixième,  el  le 
nombre  de  leurs  lamell(!s  ou  collines  est  aussi  de  plus  en  plus  considérable.  C'est  dans  les 
Éléphants  asiati(iues  et  dans  ceux  qui  ont  vécu  pendant  la  période  pleistocène  que  les  lamelles 
sont  en  plus  grand  nonilire.  L'Éléphant  asiatique  a  (juatre  collines  à  sa  première  dent,  huit 
à  la  seconde,  quinze  à  la  troisième,  dix-huit  à  la  (piatrième,  dix-huit  à  la  cinquième  et  vingt- 
trois  ou  même  vingt-sept  à  la  sixième.  Ces  vingt-(piatre  dents  surchargeraient  énormément  la 
tête  si  elles  existaient  simultanément  aux  mAchoires,  el  le  jioids  (ks  cette  têle  serait  encore 
au'^menté  [lar  la  grandeur  plus  considérable  «[ue  ci^lles-ci  devrai(int  nécessairement  avoir.  Elles 
ne  se  montrent  donc  pas  toutes  (Misemble  connne  chez  la  plupart  des  autres  Animaux,  el  les 
premières  sonl  di'jà  usées  en  entier  et  onl  disparu  lorsque  celles  du  milieu  se  montrent  et 
servent  à  l'Animal;  les  dernières  enfin  n'apparaisscmt  (pi'après  (pie  celles  du  milieu  onl  été 
mises  hors  d'usage,  el  les  (juatre  dernières  de  toutes,  c'esl-à-dire  une  paire  sui)érienrenient 
et  une  paire  inférieurement,  nvstent  seules  el  sont  déjà  [irès  d'être  usées  lorsque  l'Animal 
arrive  à  la  fin  de  sa  carrière  <■!  ((u'il  metnt  de  vieillesse.  La  succession  des  dents  molaires 
s'opère  ainsi  par  Ilots  d'une  manière  lente  mais  léglée,  (il  l'on  en  admet  trois  ttols  difnjrents, 
c'est-à-dire  trois  apparitions  légulières.  Les  dents  se  montrent  deux  par  deux,  d(!  chacpie  côté 
de  l'une  et  de  l'autre  màclioin;.  Le  degré  plus  ou  moins  avancé  (k;  l'usure  (l(>  chacuiie  d'elles 
détermine  les  différences  «lue  l'on  remanpie  dans  le  nombre  total  d(^s  lamelles  ou  collines 
pour  chaque  flot.  On  sait  en  efkit  que  les  dents  commencent  toujours  par  user  leurs  lamelles 
antérieures,  et  que  celles-ci  disparaissent  même;  de  sorte  ([ue  les  dents  à  8,  10  ou  15  lamelles 
finissent  par  n'en  avoir  (pie  tjuelques-unes  lorsqu'elles  ont  servi  p(!nilant  un  certain  temps, 
el  même  i)ar  les  user  toutes,  (kî  telle  sorte  que  ce  (lui  reste  des  dernières  tombe  sous  la 
forme  d'un  chicot  lorsque  la  propulsion  d'un  nouveau  tlot  connnence  à  se  faire  sentir.  En 
même  temps,  la  partie  anlé-rieure  du  bord  dentaire  se  resserriN  s'amincit,  et,  pour  la  màchoirt; 
mféneure,  du  moins,  le  prolongement  en  forme  de  bec  de  la  partie  syni|>liysaire  s'allonge 
concurremment.  J(  est  évident  en  effet  que  les  dents  ne  viennent  pas  se  placer  l'unci  après 
l'autre  au  même  point  et  la  masticatinn  s'opère  successivement  sur  des  lieux  différents  ,t  suc- 


FAMILLR   DES   ÉLI^:PH  WTmÉS.  125 

cossivomont  diliiti's  des  (is  niaxilliiiics.  Clic/,  les  Mii^tudoiiles  nu  voit  souvent  trois  et  inôinr' 
quatre  paires  do  molaires  (jui  fi»iietioiiiieiil  en  même  temps;  mais  cela  n'a  litiu  (pie  pendant 
la  jeunesse,  épo(iue  durant  la(iuell(!  les  dent-^  sont  bien  moins  volumineuses  (juo  celles  (jui 
apparaîtront  derrière  elles. 

Les  Uinothériums  n'ont  (jue  eini]  [laires  do  molaires  en  haut  comme  en  bas.  Ces  dents  sont 
moins  fortf's  cpie  celles  dos  Mastodontes  ou  des  l^^léphants ,  et  elles  ont  aussi  moins  do  colline,-,; 
aussi  les  tronve-t-oii  toutes  eiisiMuble  sur  les  ..làchoiros  do  ces  Animaux  (|uo  l'on  découvre 
dans  le  sol  de  plusieurs  localid's.  La  présence  d(!  cin(i  paires  do  molaires  seulement  cliez 
les  Dinolheriums  constitue  une  présomption  en  faveur  de  l'opinion  de  ipielques  naturalistes, 
qui  n'admettent  en  tout  (pie  cini]  paires  do  molaires  à  chacune  des  mâchoires  des  Mastodontes 
ou  des  Élé[)hants,  au  lieu  de  six  connue  nous  l'avons  dit  d'après  de  Blainville  (\\ù  a  fait  une 
étude  attentive  du  système  dentaire  des  Proboscidions  lorsiiu'il  a  traité  de  ces  Animaux  dans 
son  Osldographic. 

Il  est  une  autre  question  résolue  dès  à  présent  pour  les  Dinotlieriums  et  les  Mastodontes , 
mais  [)our  la  solution  de  la(iuello  l'élude  anatomi(iue  des  Éléphants  n'a  encore  fourni  aucune 
indication.  Cette  difnculté  est  relative  aux  molaires  de  lait.  On  constate  (pie  clie^  les  deux 
genres  éteints  (pii  viennent  d'être  cités,  les  premières  molaires  sont  chassées  par  dos  dents 
poussant  au-dessous  d'uiles,  comme  les  dents  de  remplacement  des  autres  Ainmaux,  et  non 
en  arrière  comme  celles  des  flots  successifs  chez  les  Éléphants  :  rien  de  semblable  n'a  encore 
été  constaté  chez  ces  derniers.  Us  sont  peut-être  dans  le  cas  de  certains  Honneurs,  dont  nous 
avons  précédemment  parlé,  qui  perdent  leurs  dents  molaires  de  lait  pendant  la  vie  inlra- 
utérino. 

La  gestation  des  Éléphants  est  de  vingt  mois;  eu  venant  au  monde  les  petits  ont  près  d'un 
mètre  de  hauteur;  ils  marchent  assez  facilement  pour  suivre  leur  mère.  Aristote  avait  déjà  dit 
(|u'ils  lettcnt  par  la  bouche  et  non  par  la  trompe,  mais  la  plupart  des  auteurs  (jui  s'ont  venus 
après  lui  ont  contesté  son  assertion,  et  Duffon ,  dans  les  belles  pages  qu'il  a  consacrées  à 
i'Élé[)l)ant,  leur  a  donné  raison.  «  Le  petit  Ék'phant  doit,  dit-il,  teter  avec  le  nez  el  porte, 
ensuite  à  son  gosier  le  lait  qu'il  a  pompé;  cependant  les  anciens  ont  écrit  (pi'il  teluit  avec  la 
gueule  et  non  avec  la  trompe;  mais  il  y  a  toute  apparence  (|u'ils  n'avaient  [loint  été  témoins 
du  fait  et  ((u'ils  no  l'ont  fondé  (jue  sur  l'analogie ,  tous  les  Animaux  n'ayant  pas  d'autre  manière 
de  teter.  »  Cette  dernière  considération  aurait  dû  engager  Buffon  à  se  ranger  à  l'avis  des  an- 
ciens, mais  ce  ne  fut  (pie  plus  tard,  en  1782,  (lu'il  racce[)ta  comme  vrai,  ayant  été  inforiiK» 
du  fait  par  une  personne  (pii  avait  vécu  près  de  trente  ans  au  Bengale.  L'allaitement  dure 
environ  deii\  ans,  et  ce  n'est  (pi'à  l'i^ge  de  «luinze  ou  vingt  ans  que  les  Mammifères  de  ce  genre 
sont  aptes  à  engendrer. 

Tant  (pie  les  j(mnes  Éléphants  sont  encore  faibles,  les  femelles  on  ont  le  plus  grand  soin, 
et  ceux  (pii  tetteni  encore  s'adressent  indistinctement  aux  différentes  femelles  de  la  trouiif  dont 
ils  font  |iartie. 

Le  système  osseux  des  Éléphants  présente  plusieurs  particularités  assez  notables.  LeurcrAne 
est  volumineux,  mais  sa  face  est  assez  raccourcie.  Son  grand  développement  apparent  lient 
à  la  présence  d'un  grand  nombre  de  celluN.'s  interposi5es  entre  ses  deux  tables  osseuses, 
I)rinci|)alt?mont  dans  les  frontaux,  pariétaux,  occipitaux,  sphénoïdes  et  maxillaires.  Ce  vaste 
système  de  cavités  reçoit  d(!  l'air,  et  diminue  d'autant  le  poids  de  la  tête,  (]ui  serait  énorme  s'il 
répondait  à  sou  volumt;.  lia  màchoin;  inférieure,  ([ui  man(|ue  de  dents  incisives,  a  sa  symphyse 
terminée  par  une  pointe  simulant  une  saillie  en  forme  de  bec.  Le  cou  est  court  et  ses  vertèbres 
out  leur  corps  aplati. 

Les  vertèbres  dorsales  et  les  lombaires  ont  leurs  apo|ihyses  épineuses  longues  et  couché'es 
en  arrière;  le  nombre  des  premières  est  assez  considérable,  et  les  c(Mes  (}ui  s'y  insèrent 
protég(!nt  uon-seulemcnt  la  cavité  thoracitiue,  mais  uue  grande  [larlic  de  la  cavité  abdominale. 
La  queue  ne  descend  pas  plus  bas  que  le  jarret. 


I 


I  I 


il 


12fi  nnDRR  DES  PROnOSGIDIENS. 

Voici  io  iiomliro  dos  \  orlchros  proi^res  ù  cliutniu  K'yioii  el  celui  dos  cAlos 

l'il.lîlMIANl 

d'Afrifjnc .  'Iv  l'iiidi  .       ilv  Suinalrn, 

Vorlc'bros  cnvicalos 7  7  7 

—  <|()rsaios 21  19  20 

—  lomliiiii'os 3  3  3 

—  Mici'ôos 4  5  4 

caudales 20  'M  34 

Paijos  de  vraies  cùlos 0  0  0 

—  fausses  crtles 15  1  ;<  H 

Les  Élôpliauls  n'ont  pas  do  clavicules.  Leur  oiuoplulo  a  une  foniio  assoz  pailiculiùrc.  liOur 
liiinimis  iiian(|uc,  comme  Ions  leurs  os  lon;;s,  do  canal  médullaire;  le  tissu  de  son  intérieur 
est  uréolaire  spongieux.  La  pinUie  inféiieun;  d(!  leur  hinnérus  n'a  pus  de  trou  sus-condviien. 
Le  radius  reste  toujours  distiiu  '  du  culiitus  (|u'il  croise  on  awuit.  Le  fémur  n'a  pas  do 
troisième  troclianter;  il  est  iiroporlioiniellement  plus  lonj;  ipie  celui  des  autres  ongulés.  Le 
péroné  ne  se  soude  pas  au  lihia.  L'astragale  a  une  forme  particulière,  et  il  y  a  v\\n\  doigis 
aux  pieils  de  derrière,  comme  à  ceux  de  devant.  Tous  ces  doigts  appuient  sur  le  sol  par  leur 
extrémité  terminale.  Dans  aucun  des  s(iueleltes  (jn'on  a  prép<nés,  ji!  n'ai  encore  vu  les  pha- 
langes onguéales,  (|ni  doivent  être  fort  petites,  si  elles  s'ossifient  réellement. 

Le  cor\  .111  dos  Eléplianls  est  plus  volunnnenx  ipio  celui  d'aucun  Mammifère  Icrrostro, 
sans  en  e\t  epter  l'Homme,  mais  il  est  autrement  conformé  (pie  celui  do  co  dernier.  Il  relève 
du  mnn(!  type  général  ipie  ciilui  des  Ongulés,  et  il  a,  comme  le  leur  et  comme  celui  des 
Cétacés,  des  circonvolutions  nombnnises  et  étroites  à  la  surface  de  ses  liémisplièros. 

Le  canal  inlestiniO  d(!S  mêmes  Animaux  est  fort  long;  il  a  aussi  dans  pres(|uo  toute  sa 
longueur  un  diamètre  plus  grand  que  celui  d(!  la  plupart  des  autres  Mammifères.  L'estomac 
n'est  pas  conipli(pié  comme  chez,  les  Humiliants;  il  est  étroit  et  allongé.  Le  cœcum  est  consi- 
dérahle  dans  l'Éléphant  d'Afri(iuo,  oli  il  atteint  ipjatre  ou  cinq  décimètres,  et  dans  celui  d'Asie, 
oîi  il  en  a  huit  ou  neuf.  \a'  canal  int(!stinal  mesure  en  tout  dix-neuf  mètres  et  demi  dans  le 
premier  do  ces  Animaux,  et  vingt-huit  dans  l(!  second,  la  longueur  du  corps  étant  à  p(;u  près 
la  même,  c'est-à-dire  un  peu  plus  de  d(!ux  mètres  et  demi  dans  I'iuk;  et  dans  l'autre  espèce, 

Déroilot(!  est  hs  i»lus  ancien  des  auteurs  grecs  tpii  aiiMit  parlé  de  ri'Iléphant,  il  Io  cilo,  ainsi 
que  l(!  Lion  et  (juelipies  autn>s  Animaux ,  parmi  les  i)rodnctions  de  la  Lyhie  ori(Mitale;  el  dans 
un  autre  passage,  il  dit  (jue  les  ftihiopiens,  voisins  de  TÉgypte,  [lortaient  tous  les  trois  ans  h 
Darius  vingt  grandes  dents  d'Élépliants.  CiiK]  cents  ans  avant  Darius,  l'ivoire  était  d'ailleurs 
connu  des  halntants  de  l'Asie  Minenn^  il  est  aussi  mentionné  dans  les  poésies  homéri(iucs; 
et  nous  avons  déjà  rap|ielé  (T.  I,  p.  70)  que  les  Hottes  réunies  du  roi  Iliram  et  d(!  Salnmon  en 
rapportaient  aussi  tous  hvs  trois  ans.  L'ivoiri;  est  désigné  dans  le  texte  liébreu  sous  le  nom  do 
sissahii».  Toutefois,  ce  ne  fut  guère  cpi'à  l'épiique  d'Mexandre  (|uo  l'on  eut  des  renseignements 
circonstanciés  sur  les  \ninianx  dont  il  provenait.  Arisloto  en  parle  avec  assez  de  détails  el 
ce  qu'il  en  dit  est  fort  exact.  Ils  étaient  dès  lors  employés  dans  les  combats,  dans  l'Asio 
Mineure  aussi  hien  que  dans  l'Inde.  Il  paraît  (pi'Alexandrc  est  le  |)remier  dos  princes  euro- 
|)éens  (pii  en  ait  eu  à  sa  disposition.  Il  les  avait  coïKpiis  sur  le  roi  indi(^n  Porns,  l()rs(jiril  |o 
vain(piit  et  le  fit  prisonnier,  (le  fut  Séleucus  Nicator  (|ui  commanda  h?  corps  d'armée  dont  ces 
l"îlépliaiits  lireiit  partie,  et  plus  tard  il  en  recul  lui-même  ciinpianle  de  Sandrocolus,  lorsqu'il 
reconnut  à  ce  dernier  le  Penjaul)  et  (pielques  autres  in'ovinccs  indiennes  que  Sandrocotus 
avait  soulevées  aiirès  la  mort  d'Alexandre. 

Los  Plolémées,  qui  héritèrent  de  l'Egypte,  possédèrent  comme  les  Sélouoides,  en  Syrie,  do 
nombroux  Éléphants;  mais  ce  furoni,  à  co  qu'il  paraît,  do*:  ftléphants  de  l'ospèco  africaine. 


lir  ii 


FAMILLi:  DES  ÉLl';i»llA\TII)i:;8.  127 

cl  à  1/1  bataille  Hopliiii,  (jui  oui  liuu  2J7  uns  nvanl  l'ùro  ncluollo,  IHolL-mw-PInloputor  fu 
comballio  soixmilo-tiTi/n  ,lr  cos  Ki)^m.losf|u..s  Aiiim,iux  contre  (Jeux  cents,  irnutros  .lisent 
cent  deux,  tous  do  IVspùco  Jisiati.|ue,  ijui  étuient  dans  l'armi-o  d'Antiodius  io  (irand,  do  la 
dynastie  des  Séleueides.  L'hisloiro  militaire  fait  mention  dos  Él.:!pliunts  dans  beaucoup  d'autres 
circonstances;  ils  jourrenl  un  «rand  rùle  dans  les  armées  de-s  Carthaginois.  Annibai  en 
conduisit  en  Kurope  pendant  la  seconde  «uorr.!  puniipie,  et  pour  les  amener  jus,pi'en  Ftalio, 
Il  leur  fit  traverser  l'Kspasno  et  la  (Jaulo  méridionale.  Trois  .les  .piaranlo  Éléphants  .pi'il 
posse.lait  en  .|uittanl  l'Espasoe  avaient  péri,  lorsqu'il  traversa  le  Hh.Vie;  et,  suivant  I»olvbe, 
les  ironlo-sepl  .pu  lui  iTsi.Menl  moururent  tous,  à  1',  vception  d'un  seul,  à  la  bataille  .Jo  la 
irohio,  oii.cepon.lant,  Annibal  fui  vainqurair.  Ce.  Él.'phanls  .Haicnl  sans  .loule  de  l'espéco 
arri.'.anie,  ainsi  .pie  ceux  pris  aux  Carlliaj,'inois,  <|uo  les  Romains  opposèrent,  comme  nous 
lavons  .l.yi  rappelé,  aux  Éléphants  asiati.pies  d'Antiochus  le  Crand,  lorsque  les  conseils 
d  Anmbal  excitèrent  celui-ci  à  leur  .lirlarer  la  guerre. 

Les  Homains  avai.ml  .l.^jà  possédé  d.;s  Éléf.hant^  asiati-iuos  on  l'an  -179  .le  Home  (273  avant 
Je.us-Christ)  ;  Ciiriiis  D.'ntalus,  vain.piPur.le  Pyrrhus,  leur  avait  pris  .pialre  .le  ces  Animaux, 
que  Pyrrhus  lui-m.mie  avait  .enlevés  à  Démélrius  Poliorcète,  roi  .le  Mac.'.l„ino.  C'étaient  les 
pi(!miers  .|ue  l'on  avait  vus  en  Italie.  Comme  ils  avaient  été.léhar.piés  à  ïarenle,  les  Romains 
leur  .loniier.Mil  Io  nom  .lo  liœufs  do  hwmik:  Ils  parurent  au  triomphe  .le  Cuiius  Dentatus. 
Le  nombre  .le  ceux  qu'on  anir,,..  depuis  lors  à  ||.,ni.',  soil  pen.lanl  la  répuhli.iue,  soit  pendant 
empire,  paraît  avoir  été  consi.lérable,  et,  en  122  avant  Jésus-Christ,  lors  .le  la  guerre  contr.! 
les  Allobro-es,  il  en  fut  con.lnit  en  (Iniiie.  11  en  .'sl  .piestion  dans  deux  .les  affaires  qui  .■nient 
heu  h  cette  épo.pie,  l'une  sur  la  Sorgue,  entre  Avignon  cl  (  opentras;  l'autre,  au  connuent  do 
llsero  cl  du  Rh(')ne. 

Il  n'était  pas  inutil.Mle  rappeler  ici  ces  détails  bislori-iues,  car  on  a  souvent  attribué  aux 
hlephants  des  Carthaginois  ou  à  ceux  d.ss  Romains  les  nombreux  ossements  .Je  Probosoi.li.ius 
«juo  l'on  trouve  si  fré.iuemment  .lans  le  sol  d'une  grande  partie  .le  l'Kuroiie;  mais  il  est  bien 
-iemontre  aujour.riiui  <pie  les  Éléphants  fossiles  onl  été  ensevelis  par  le  sol  à  une  époque  bien 
antuncure,  qu'ils  sont  d'une  autre  espèce,  et  «pi'il  y  on  a  dans  un.;  multitude  de  lieux  ,  où  ni 
les  anciens,  ni  les  modern(;s  n'ont  jamais  conduit  les  Éléphants  qu'ils  ont  poss.-dés,  soil 
comme  Animaux  do  guerre,  soit  comme  objets  de  curiosité.  Lo  nombre  do  ces  derniers,  si 
considérable  qu'on  le  suppose,  n'est  presque  rien  en  comparaison  .le  celui  des  in.lividus  réelle- 
ment fossiles,  ol  nulle  pari  encore  on  n'a  retrouvé  en  Kuropeun  seul  ossemenl  .[uo  l'on  puisse 
raisonnablement  attribuer  aux  Éléphants  que  les  anciens  ont  conduit  avec  eux. 

Pendant  I.!  moyen  âge  il  ne  parut  en  Kuropc  qn-iin  petit  nombre  d'Éléphants.  Le  calife 
naroun-al-Raschid,.pii  sollicitait  l'alliance  de  Charl.>inagiie,  lui  en  envoya  unijuifut  débarqué 
a  Pise  on  8()|  ol  conduit  do  là  ù  Aix-la-Chapelle.  Cet  Éléphant  mourut  en  810.  En  1229, 
l'redenc  IF,  à  son  retour  .le  la  Terre  sainte  et  ai)iès  avoir  conclu  la  paix  avec  lo  Soudan 
'I  Egypte,  ramena  un  Eléphant,  sans  doute  d'espèce  afriruine,  et  en  1254,  à  son  retour 
du  Syrie,  saint  Louis  on  eut  un  .pi'il  donna  bientôt  au  roi  dAiigk't.uTO  Henri  111. 

Plus  tanl,  lors.iue  les  peuples  .le  rRuro|ie  occi.lenlale,  et  en  particulier  les  Portugais, 
eurent  établi  .les  relations  avc'c  le  Héni'gal  et  la  C.He  de  Guinée,  on  obtint  de  nouveau  quel- 
ques Eli'phants.  En  lôM,  Emmanuel,  roi  .le  Portugal,  .mi  envoya  un  au  pape  L.'on  X. 
l'endant  le  même  temps,  il  y  en  avait  aussi  à  Constanlinople  et  au  Caire,  ainsi  que  cola 
..■st  assuré  par  lo  témoignage  de  Busheck  et  .1.;  Prosper  Alpin.  Depuis  le  xvii"  siècle,  ils  onl 
eto  plus  fré.juents,  cl  l'on  on  a  promené,  .;omine  objets  de  curiosité,  dans  une  grande  partie 
de  l'Europe.  La  Ménagerie  ontrotenue  par  Louis  XIV  à  Versailles  en  a  possédé  un  qui  était 
de  l'espèce  africaine;  c'était  un  présent  du  roi  de  Portugal.  Il  avait  été  rapporté  du  Congo 
en  16G8.  et  il  vécut  à  Versailles  jusqu'en  1681.  Sa  dissection  fut  faite  avec  détail  par  les 
anatomistos  de  l'Académie  des  Sciences  et  publiée  par  les  soins  de  l'architecte  Claude  Per- 
rault, ifi  célèbre  auteur  de  la  colonnade  du  Louvre.  Le  squelette  de  cet  Éléphant  est  encofo  au 


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128  ORDHK   DRS   pnOllOSCÎDI  KNS. 

Cabinet  d'Anatomie  comparée.  L'Éléphant  d'Asie,  qui  est  encore  employé  dans  l'Inde  comme 
Animal  domestique,  est  celui  que  nous  voyons  le  plus  souvent  en  Europe,  soit  dans  les 
luiîiiagories  nationales,  soit  dans  les  ménageries  ambulantes,  et  je  doute  môme  qu'il  y  ait  en 
ce  moment  d'Éléphant  africain,  autre  que  celui  de  la  Ménagerie  du  Muséum  qui  fut  offert 
en  1820  au  roi  Charles  X  par  le  pacha  d'Egypte. 

Autrefois  on  n'avait  pas  cherché  à  prendre  une  connaissance  exacte  du  squelette  de  ces 
Animaux ,  et  il  avait  été  par  suite  impossible  de  reconnaître  la  véritable  nature  des  grands 
ossements  appartenant  à  des  Mammifères  du  m^me  genre  ou  de  genres  peu  différents  que  l'on 
trouve  si  souvent  enfouis  dans  le  sol.  On  sait  maintenant  qu'il  y  a  des  ossements  fossiles  de 
Proboscidiens  non-seulement  en  Europe  et  en  Asie,  mais  aussi  en  Afrique,  dans  les  deux 
Améri<iues  et  jusque  dans  la  Nouvelle-Hollande;  mais  ils  sont  toujours  différents  par  leur 
espèce  de  ceux  dos  Éléphants  de  l'Afrique  ou  de  l'Inde,  et  nous  ne  connaissons  encore  que 
dans  les  dépôts  tufacés  de  l'Algérie  des  débris  d'Éléphants  appartenant  à  l'une  des  espèces 
actuelles.  Ils  se  rapportent  incontestablement  à  l'Éléphant  africain. 

C'est  seulement  vers  la  iin  du  dernier  siècle  que  l'on  a  commencé  à  se  rendre  compte, 
d'une  manière  réellement  scientifique,  de  la  nature  des  ossements  fossiles.  Anciennement, 
on  prenait  ceux  des  Proboscidiens  pour  des  os  de  géants,  et  l'on  a  cru,  dans  plus  d'une 
occasion,  y  trouver  hs  restes  des  héros  les  plus  célèbres  de  l'antiquité,  ceux  des  géants 
dont  il  est  ici  question  dans  la  cosmogonie  biblique ,  ou  môme  ceux  de  quelques  saints. 

Malgré  la  grosseur  de  leur  masse,  les  Éléphants  ne  manquent  pas  d'agilité,  et  leur  marche 
est  moins  pesante  qu'on  ne  le  croirait  au  premier  abord.  Ils  ont  le  trot  assez  rapide,  et  un 
Cheval  les  suit  difficilement  lorsqu'ils  veulent  hâter  le  pas.  En  courant  ils  remuent  leurs 
oreilles  à  peu  près  comme  les  Autruches  étendent  leurs  ailes,  et  l'on  a  prétendu  qu'ils  les 
employaient  quelquefois  pour  se  diriger.  Ils  se  tournent  difficilement,  aussi  peut-on  leur 
échapper  plllis  facilement  en  les  obligeant  à  changer  plusieurs  fois  de  suite;  il  leur  est  égale- 
ment péniblede  descendre  les  côtes  ou  les  pentes  un  peu  rapides,  parce  qu'ils  sont  obligés  do 
tenir  fléchies  leurs  jambes  de  derrière  pour  que  la  masse  de  leur  tôte  et  de  leurs  défenses  no 
les  fasse  pas  culbuter  en  avant.  Leur  corps  n'est  pas  si  bas  sur  jambes  que  celui  des  Hippo- 
potames ou  des  Rhinocéros ,  et  si  l'on  compare  le  squelette  de  leurs  membres  à  celui  de  ces 
Animaux,  on  y  reconnaît  môme  uac  sorte  de  gracilité,  qui  est  plus  évidente  encore  pour  le 
fémur  que  pour  les  autres  os. 

Les  Éléphants  vivent  dans  les  lieux  humides  et  d'une  végétation  active;  comme  ils  con- 
somment une  grande  quantité  de  nourriture,  et  que  leurs  troupes  sont  quelquefois  assez 
nombreuses,  ils  ont  bientôt  dévasté  les  pays  où  ils  se  tenaient,  et  P  leur  faut  en  changer. 
Leurs  bandes  sont  conduites  par  quelque  vieux  mâle  qui  a  sur  elles  in  grand  ascendant.  Ils 
entrent  souvent  dans  les  marécages  et  peuvent  traverser  des  fleuves  à  la  nage.  Ceux  que  l'on 
tient  dans  les  ménageries  aiment  aussi  beaucoup  l'eau,  c'est  pourquoi  >n  les  place  auprès  do 
grands  bassins  dans  lesquels  ils  entrent  souvent  pour  plonger  tout  à  fait ,  se  contentant  do 
prendre  au  moyen  de  leur  trompe  l'air  qui  est  nécessaire  pour  leur  respiration.  L'excès  de  la 
chaleur  ne  les  fait  pas  moins  souffrir  que  celui  du  froid. 

Nous  dirons  quelques  mots  sur  les  caractères  distinctifs  dos  Éléphants  actuels,  et  sur  ceux 
des  Animaux  éteints  (\m  appartiennent  à  la  même  famille,  en  passant  su.^cessivemont  en 
revue  les  genres  Éléphant,  Mastodonte  et  Dinothérium. 

GENnE  ÉLÉPHANT  {Elcphas ,  Linné).  Animaux  proboscidiens,  n'ayant  de  dents  inci- 
sives qu'à  la  mâchoire  supérieure;  ces  dents,  toujours  plus  ou  moins  longues,  sortent  de 
la  bouche  sous  la  forme  de  défense;  molaires  au  nombre  do  six  paires,  ou  peut-être  de  cinq 
seulement  à  chaque  mâchoire,  n'existant  pas  toutes  en  inéf!>e  temps,  formées  à  la  couronne 
par  des  lamelles  ovalaires  ou  lozangiques,  dont  los  intervalles  sont  comblés  par  do  la  sub- 
stance cémonteuse.  Ce  genre  comprend  des  espèces  vivantes  et  d'autres  qui  sont  éteintes. 

ceux  do  l'Inde  sont  généralement  rapportés  an  môme  genre 


Les 


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FAMILLE  DES  liLJ^HMIANTIDÉS.  ^29 

par  les  naturalistes.  Copeiuiaiit  on  romarquo  ontro  eux  plusieurs  différences  dont  la  valeur 

pourrait    Ire  regardée  comnio  généri,uo;  telle  est,  en  particulier,  la  forme  deT  cl  ined 

ws    ents  molaires.  Quoique  che.  les  uns  et  les  autres,  les  intervalles  qui   épa  en    es  eol 

vin    M  ''  r"'"'.  '""^"'"  ''"  ''  "»  ^"''^^""'^^  ««^''»-  "°"'™'^'«  •'^•'"«nt.  les  lobes  de 

'  en    n      ,'T;   ?"'   '\  "'""""  ^°"'  ''"^'^  ^"^  ^•^"'^  "^«'^«^  «-«^  ^ff-^rents.  Dans  les 

Mephanls  de  I  Inde  et  dans  ceux  qui  ont  autrefois  vécu  sur  une  grande  partie  do  Vhé2 

Phere  borea     les  collines  sont  étroites,  assez  serrées  les  unes  contre  les  aut  es  et   par  su"(^ 

ou    r^''  r    r^  "'rf  '  '  '^  *^°"""'"  ^«  '«  ^-^  «^^^^^  ^-  rubans  tra;™xpù 
ou  moms    ortement  festonnés  à  leur  pourtour  qui  représente  une  ellipse  tr  s-allonS 
Dans  les  Eléphants  propres  à  l'Afrique,  les  collines  sont  n.oins  nombreuses  et  m   ns   t"u    ' 
et  lorsque  Pusure  permet  de  les  apercevoir  à  la  face  triturante,  elles  se  montrent  au  mi  en  Ju 

n™ -É^l^Tf '°"T  '"f  ■'  ""  ^"'  "  ^"^'«"'  •=«"^""  «^^  ^™  ^  -paiergï    ut- 
mont  1  Eléphant  africain  d'avec  les  autres,  et  à  donner  à  cette  nouvelle  division  le  nom  de 

lo.rodon(o    signifiant  dents  à  losanges.  Sous  ce  rapport,  l'Éléphant  africain  a  p  us  d'à" ait 

avec  les  Mastodontes;  mais  l'intervalle  qui  existe  entre  les  collines  de  ses  mola Les  es     on 

bl.._par  du  cément,  tandis  que  les  Mastodontes  ont  pour  principal  caractère  Tne  pas "„ 

L  Nous  parlerons  d'abord  des  Éléphants  proprement  dits  ou  des  Proboscidiens ,  tels  que 
e^  Éléphants  asiatiques,  l'Éléphant  fossile  et  plusieurs  autres,  qui  ont  les  collines  des  mo  ahe! 
étroites.  Quelques  auteurs  leur  ont  imposé  le  nom  d'ÉL4SM0D0NTES 

n.l'n'"*"-  '''^'''  ^^^"^''"'  ^''■"''■'"'''  B'»™«"bach).  Les  anciens  auteurs,  et  même 
Kuffon,  n  avaient  reconnu  qu'une  seule  espèce  d'Éléphants;  mais  lorsqu'on  a  pu  com^rer 
de   Animaux  africains  de  ce  genre  avec  ceux  que  produit  l'Asie,  il  a  été  facile  do  constae 
qu  Ils  n'o  frent  pas  les  mêmes  caractères  spécitlques,  et  nous  venons  de  voir  que   dans  w 

Ter  Ju  -(^eT;  Hl'  ''?rir  ^'''"""*  "^  '"™^"^  ^"'^^  ^"-^  -'  -'-  »-  V   -r 
guiei  que.  Gest  à  iilumenbach,  à  Pierre  Camper  et  à  G.  Cuvier  que  l'on  doit  d'avoir  les 

premiers,  fait  ressortir  les  différences  fournies  par  le  squelette  et  par  le  systèm   denta  e    u 
parent  les  deux  sortes  d'Éléphants  que  nourrissent  l'Asie  et  l'Afrique   Ces  ÉlXs  r" 

présentent  seuls,  dans  la  nature  actuelle,  l'ordre  si  curieux  des  Proboscidiens. 
Les  Eléphants  asiatiques  vivent  maintenant  dans  l'Inde  continentale,  principalement  dans 

le  royaume  de  Siam,  dans  l'empire  des  Birmans,  au  Bengale  et  dans  l'Hindous Ïn     ^y  en  a 

u  te  est  large,  aplatie  sur  le  devant  du  front,  renflée  au  contraire  sur  ses  côtés  et  comme 
echancree  à  sa  partie  supérieure;  leurs  oreilles  sont  moins  grandes  que  celles  des  É  éphlt 
Afnque;  leurs  proportions  sont  un  peu  différentes;  il  y  a  aussi  quelques  particulari  é 
chstinc^-es  dans  la  forme  des  os,  et,  comme  nous  l'avons  déjà  vu,' dans  cel^  des  dël 

La  couleur  des  Éléphants  d'Asie  est  d'un  gris  terreux  passant  au  brun,  et  leur  corps  n'a 
u  un  res-petit  ;iombre  de  poils  qui  sont  en  général  assez  courts.  Comme  cela  se  voi   aussi 
1  ns  le  pece  africaine,  l'épiderme  est  considérable,  surtout  par  endroits,  et  le  derme  es 
suscep  ,ble  de  se  dessécher  rapidement  ou  même  de  se  crevasser,  ce  qui  oblige  à  "er  le 
orps  de  ces  Animaux,  lorsque  l'on  veut  les  entretenir  en  bonne  slnté.  Lorsque  leur  p  «u  e 
umule,  et  en  particulier  lorsqu'ils  viennent  de  se  baigner,  on  aperçoit  sur  plus  ëirspoin 
e  eur  corps,  princ  paiement  sur  leur  trompe  ou  à  son  origine,  des  marbrures  ou  des  tache' 
^Z^:Z::^r^^'  couleurdochalr.  Chez  quelques  Éléphants,  que  les  MaSi 
•es  indiens  estiment  de  préférence  aux  autres  et  auxquels  ils  accordent  parfois  les  honnenr, 
divins,  la  couleur  est  entièrement  blanc  rosé  :  c'est  le  résultat  d'une  so  te  d'albin,"m 
Cer  ains  peuples  des  bords  du  Gange  pensent  que  les  Éléphants  blancs  son   Imé    p^^^^^^^^ 
nX  T  '"'''T  '?'  ''  '''  P''"*^^^  "'  ^'«'"'  ^"  P^o^û  et  de  quelques  autreTcon  ré 

1 7 


130 


onnnR  des  prohoscidirns. 


rospectablo  Animal  dans  loin-  palais  cl  lo  font  servir  avuc  magniflconco  par  do  nombreux 
domosli(|iies. 

Les  défenses  des  Éléphants  asiatiques  sont,  on  çrénéral,  moins  for.  .'S  que  colles  des  Éléphants 
africains,  et  chez  les  femelles  elles  arrivent  encore  à  ch^s  dimensions  moindres.  On  appelle 
Moohia  les  nifllos<iui  n'ont  pas  les  défenses  plus  grosses  ([ue  celles  dos  femelles;  au  contraire, 
ceux  <iui  en  ont  do  grandes  sont  appelés  Daiintclali,  du  mot  daimd  qui  signifie  dent.  Celte 
différence  n'intluc  pas  sonsihlemont  sur  U\  prix  des  individus  apprivoisés  (pie  l'on  vend  pour 
le  service,  mais  lors(]ue  les  Européens  ne  connaissent  pas  lo  caractère  d'un  Éléphant,  ils  aiment 
mieux  racheter  mookna,  parce  (jue  s'il  est  méchant  ou  s'il  lo  devient,  il  sera  moins  difricile  à 
dompter.  Il  y  a  une  infinité  de  variétés  i)armi  les  dauntolahs  par  rapport  à  la  direclion  et  à 
la  courbure  de  leurs  dents;  les  plus  estimés  sont  ceux  chez  lesquels  ces  organes  approchent 
davantage  do  la  direction  horizontale.  Les  Indiens  ont  un  respect  superstitieux  pour  les 
dauntolahs  ([ui  n'ont  (lu'uno  seule  défense. 

Les  Animaux  do  celte  os|)èco  sont  les  seuls  qui  soient  maintenant  employés  d'une  manière 
suivie  et  que  l'on  puisse  api)eler  domestiques;  encore  ne  lo  sont-ils  pas  à  la  manière  des 
autres  iMammifères,  puis(iu'ils  ne  so  ro|)roduisenl  ([u'en  dehors  do  noire  influence  et  (juo 
tous  les  individus  que  l'on  emploie  sont  des  individus  sauvages  (juo  l'on  a  apprivoisés.  La 
chasse  et  l'usscrvissenient  des  Éléphants  sauvages  sont  les  seuls  moyens  (|ue  l'on  ail  de  se 
procurer  ces  Animaux, 


Aux  Indes,  on  prend  les  Éléphants  de  deux  manières,  en  troupes  ou  isolément.  Une  troupe 
enlière  doit  être  attaquée  par  un  grand  nombre  d'Hommes  armés  qui  so  placent  on  cordo 
autour  d'elle ,  l'effraient  par  le  bruit  des  tambours  ou  dos  armes  à  feu ,  par  la  flamme ,  etc. , 
en  même  temps  (lu'ils  se  prêtent  mutuellement  secours  pour  empocher  les  Éléphants  do  fuir  par 
tout  autre  côté  que  celui  ou  ils  veulent  les  conduire.  De  cotte  manière  on  fait  entrer  toute  la 
horde  dans  une  onceinlo  préparée,  entourée  de  larges  fossés  et  do  palissades  composées 
d'arbres  plantés  profondément,  soutenus  par  dos  barres  transversales  ou  par  des  arcs- 
boutants.  L'entrée  do  cette  enceinte  est  garnie  de  feuillage  cl  ressemble  le  plus  possible  au 


r.  - 


Jo  nombreux 


FAMILLK  l)i;S   KLlii'HAINTlDÉS.  13J 

senlier  or.linniro  .l'une  UnH.  Cependant  r^h'-plunU  ()ui  est  à  la  ItHo  do  cette  Imiide  hésite 
longtemps  avant  do  s'y  introduire;  mais  une  lois.|u'il  s'y  est  décidé,  Ions  les  autres  le  suivent, 
comme  on  voit  sur  nos  eûtes  des  troupes  de  Dauphins  donner  inévitahK'ment  sur  l'écueil  oÛ 
leur  guide  vient  d'échouer.  Après  .[ue  la  troupe  dos  Éléphants  est  tonUiée  dans  le  pi.'.ge  (pi'on 
lui  avait  tondu,  il  s'agit  de  les  isoler  pour  les  dompter  iudividuellenieid.  Les  cris  îles  Hommes, 
les  llambeaux,  le  bruit  des  mstruments  les  arrêtent  dans  les  efforts  (ju'ils  tentent  pour  passer 
le  fossé  ou  renverser  les  palissades.  On  leur  place  la  nourriture  sur  un  échafaud  situé  [irès 
do  l'entrée  d'un  couloir,  et  on  les  attire  ainsi  un  à  un  dans  ce  passage  (jui  est  trop  i-troit  pour 
iiu'ils  puissent  s'y  retourner.  Dés  (juo  l'un  d'eux  est  entré  dans  le  couloir,  on  en  ferme  la 
porto,  et  l'Animal  est  aussitôt  arrf'té  par  d^s  traverses  (ju'on  lui  oppose  en  arriére  et  en 
avant;  on  prend  ses  pieds  dans  des  nœud:i  coulants,  on  lui  enlace  les  jambes  et  on  ne  tarde 
pas  à  dominer  sa  fureur. 

Il  ne  faut  pas  autant  do  préparatifs  pour  prendre  les  Éléphants  isolés;  mais  do  (luolquo 
manière  qu'on  s'en  soit  rendu  maître,  leur  éducation  est  !a  mémo  (jue  colle  dos  individus 
dont  il  vient  d'être  (|nostion.  Après  les  avoir  matés,  on  les  livre  à  des  gardions,  assistés  de 
(|ucl(|uos  valets,  (pii  les  habituent  à  l'esclavage  par  iin  mélange  do  caresses  et  de  menaces, 
en  les  grattant  avec  de  long  bambous ,  en  les  aspergeant  avec  do  l'eau  pour  les  rafraîchir' 
en  leur  donnant  ou  leur  refusant  la  nourriture,  etc.  QueUiuefois  on  a  aussi  recours  aux 
chiUiments  et  on  les  frappe  ou  on  les  piijue  avec  des  bAtons  garnis  d'une  pointe  do  fer.  Le 
maître  s'ai)procho  ainsi  d'eux  par  degrés ,  jus(iu'à  ce  ((u'enlin  l'Éléphant  qui  lui  a  été  confié 
lui  permette  do  monter  sur  son  cou,  région  .le  la(iuelle  on  dirige  plus  facil(>ment  les  mouve- 
ments de  ces  Animaux.  Il  faut  environ  six  mois  pour  qu'ils  en  viennent  à  ce  point  de  docilité. 
Cependant  on  no  peut  jamais  compter  sur  une  parfaite  réussite;  car  lorsiju'un  Éléphant, 
([u'on  croyait  bien  apprivoisé,  vont  s'enfuir,  tous  les  efforts  de  son  conducteur  no  sauraient 
l'arrêter  :  les  mâles,  surtout  ceux  qu'on  a  pris  séparément,  sont  toujours  plus  ou  moins  intrai- 
tables; aussi  exigent-ils  plus  de  sévérité  (jne  les  fen.ellos. 

Dans  les  forêts,  tous  les  nulles  ne  restent  pas  dans  la  compagnie  de  leurs  semblables; 
quel(iues-uns  s'isolent  des  autres  ou  sont  repoussés  par  eux.  Lorstjue  les  Indiens  veulent  s'ei'i 
emparer,  ils  amènent  avec  eux  des  femelles  dressées  à  cet  effet,  et  ils  attendent,  dans  (lueliiuo 
K.'traito  voisine,  l'Éléphant  marron,  (jui  est  plus  ardent  quo  les  adres,  et  va  s'approcher  de  la 
femelle.  Des  qu'il  est  venu,  ils  l'enli^cent  au  moyen  de  fortes  cordes  et  le  laissent  pendant 
quelque  temps  attaché  à  un  arbre,  puis  ils  viennent  le  reprendre  lorsque,  abattu  par  la  faim 
«■l  par  la  privation  th;  sa  liberté,  il  a  en  partie  perdu  sou  caractère  farouche;  alors  il  se  laisse 
plus  aisément  conduire. 

Des  observations  encore  assez  récentes  ont  conduit  M.  Temminck  à  regarder,  comme 
formant  une  espèce  distincte  dos  véritables  Éléphants  asiatiques,  I'Éléimiant  de  Sumatra 
[liloplins  Sumalrnmis ,  ïemm.),  ([ui  ressend)le  à  l'espèco  ordinaire  par  l'ensemble  de  ses 
caractères,  mais  (lui  présente  [)lusieurs  particularités  indiquant  tout  au  moins  une  raco  bien 
séparée. 

L"s  ellipses  (juo  la  trituration  met  en  évidence 
sur  ses  molaires  sont  moins  étroites;  il  y  on  a 
aussi  un  moindre  nombre  ;  ses  os  inter-maxil- 
laires  sont  plus  courts  et  plus  resserrés  ;  la  cavité 
nasale  est  moins  large;  l'espace  compris  entre 
les  orbites  est  plus  étranglé,  au  contraire  de  la 
partie  postérieure  du  crûnc  qui  est  |)!us  large. 
11  y  a  une  vertèbre  dorsale  de  plus,  c'est-à-dire 

vnigt  en  tout,  et  une  vertèbre  sacrée  de  moins,  ce  qui  réduit  le  nombre  de  celles-ci  à  quatre  au 
heudeciiKi.  M.  Tenninnck  en  a  vu  trois  squelettes,  dont  un  jeune  du  sexe  niAle,  et  deux 
adultes,  l'un  nu\le  et  l'aulne  femelle.  J'ai  é^rulemcal  (■(iiistalé  la  présence  de  vingt  vertèbres 


DcnMÈnB  MomnB  iNFÉiiiEtnE  riK  i/Kléimiasi  de  Sijutb», 
)/î  (lo  grand, 


'32  OUDHK   DKS  PHOIJOSCIDIENS. 

(lorsdlos  sur  lo  s(|iiolelto  d'un  Él(''|iliunt  dont  lu  peau  préparûo  est  inaiiilcsinuit  .lq)().st'(!  ilaiis  |p 
palais  (lo  Sjfloiiliam ,  mais  jo  n'ai  pu  savoir  si  cet  Aniiiiul  élait  rûollement  origiiiairo  .le 
Sumatra,  co  (pii  est  pourtant  [(roliaMo. 

Elki'Iiant  kossilk  [Eh'phns  primigcnhis,  Hlumenhacli).  Il  a  vécu  en  Europe,  dans  le 
nord  do  l'Asie  et  dans  une  grande  partie  de  rAméri(|ue  méridionale,  des  l-lléphants  assez  rap- 
|irocliés  par  leurs  caractères  des  Elvphds  asialiciis,  mais  dont  l'es|ièr(!  peut  néamnoins  Titre 
séparée  do  la  leur,  si  l'on  tient  compte  de  la  forme  diflérente  d(!  leur  crAne,  do  la  Kraiithi  lon- 
gueur des  défenses,  du  prolonf,a'ment  lubifonuede  leur  alvéole  et  de  (luehpies  autres  caractères. 
Kn  Kuro|)e,  les  Élépliiuits  fossiles  ont  été  contemporains  des  fjrands  Bii'ufs,  des  Hliinocéros  à 
narines  cloisonnées,  des  Hyènes,  des  grands  Ours,  etc.  L'Homme  n'a  {,'ardéaucun  souveiiirdo  leur 
ancienne  existence,  et  pendant  longtemps  leurs  ossements  ont  été  considérés  comme  piovenant 
des  géants  humains  quo  l'on  supposait  avoir  existé  pendant  les  époques  dites  liéroïipies.  On 
u  commis  à  leur  égard  beaucoup  d'autres  erreurs,  et,  dans  certaines  localités,  les  p;'nplcs 
sauvages  les  attribuent  à  une  grande  espèce  d'Animal,  essentiellement  souterraine,  (pii  meurt 
dès  qu'elle  vient  h  la  lumière.  Dans  l'Amérique  du  Nord ,  une  fable  peu  différente  a  été  imaginée 
à  propos  des  ossements  du  Mastodonte,  et  les  Indiens  donnent  ù  l'Animal  dont  ils  proviennent 
lo  nom  do  Père  aux  Bœufs.  Lo  premier  Européen  qui  ait  signalé  ces  derniers ,  on  itarlo  dans 
une  lettre  adressée,  en  1712,  à  la  Société  royale  de  Londres.  U  ne  doute  pas  (jue  co  no 
soient  dos  os  humains  provenant  des  géants  dont  il  est  fait  mention  dans  la  Gcnvse. 

U  est  possible  (lu'il  y  ait  plusieurs  espèces  parmi  les  Éléphants  signalés  dans  les  ouvrages 
des  naturalistes,  sous  le  nom  d'jF.  primigcnius.  Leur  extinction  paraît  remonter  à  l'époque 
du  grand  cataclysme  diluvien.  C'est  dans  les  graviers  (pii  furent  alors  déposés  et  dans  les 
atterrissements,  remontant  aussi  à  la  môme  é|)oque,  (pie  l'on  trouve  leurs  débris.  Dans  les 
terres  gelées  du  Nord,  ils  so  sont  conservés  avec  leurs  parties  molles,  et  l'on  en  voit  parfois 
des  cadavres  entiers,  lorsque  l'on  fouille  le  sol  ou  que  les  inondations  de  l'été  viennent  à 
l'entamer  après  en  avoir  un  peu  élevé  la  température.  La  chair  de  ces  Éléphants  diluviens 
ost  si  bien  conservée ,  qu'on  a  pu  en  manger,  et  leur  peau  est  encore  recouverte  de  l'épaisse 
fourrure  qui  les  préservait  contre  le  froid  des  régions  arctiques.  Quelques-uns  des  ossements 
qui  ont  appartenu  à  ces  anciens  Éléphants  arrivaient  à  une  taille  supérieure  encore  à  celle 
des  mêmes  os  des  plus  grands  Éléphants  actuels ,  et  l'on  peut  évaluer  la  hauteur  de  certains 
de  ces  Animaux  à  12  ou  15  pieds. 

Des  terrains  plus  anciens  que  ceux  dudiluvium  renferment  des  restes  d'autres  espèces  d'Élt'i- 
pliants  :  il  y  en  a  en  particulier  dans  l'Inde;  (pielques  géologues  pensent  m(\nio  (ju'on  en 
observe  en  Europe,  mais  cette  opinion  ne  me  paraît  pas  démontrée.  L'une  des  espèces 
indiennes  ou  I'Éléphant  camîsa  {Ekphas  cnnesa,  Gautleyet  Falconcr) ,  portait  des  défenses 
aussi  longues  que  celles  de  VElephas  primigenius.  Elles  ont  2"'20  sur  une  tète  que  l'on  con- 
serve au  Mus(îe  britannique.  Les  autres  espèces  sont  aussi  fort  intéressantes  à  différents 
égards;  on  les  a  nommées  Elcphas  mmndkus,  insignis,  hysiidrinis ,  bombifrons  et  CUftii. 

2.  La  seconde  division  des  Éléphants,  ou  le  genre  Loxodontk  de  F.  Cuvier,  est  surtout 
caractérisée  par  la  forme  losangiiiue  des  collines  dentaires.  Elle  ne  comprend  (ju'unc  seule 
espèce. 

Éléphant  africain  (Elcphas  afrkams,  niumenbach).  U  a  la  tête  plus  arrondie  que 
l'Éléphant  asiatique  et  moins  large  en  dessus  ;  son  front  n'a  pas  la  double  bosse  latérale 
qu'on  remarque  chez  ce  dernier;  ses  oreilles  sont  beau- 
coup plus  grandes  et  plus  rapprochées  par  leur  bord 
interne  ;  enfin  ses  dents  molaires  ont  leurs  collines 
d'émail  disposées  d'après  la  forme  losangi(}ue  et  ses 
défenses  sont  en  général  filus  fortes. 

On  trouve  cette  espèce  depuis  le  Cap  de  Bonno-Es(ié- 
xance  jusque  dans  la  haute  Egypte  et  au  Cap  Vert  ;  elle  i/i  ,i,.  ^rund. 


FAMILLK  DES  ÉLKI'IIAMIDKS.  133 

cxihtc  par  coiiswniPiit  on  Mo/./iinliKiuc,  on   Abvssinii',  on  Gninéo  et  jiu  SôniVnl.  C'est  ollo 
(|uc  los  CarlliiiKinuis  eniiilovaiont,  el  il  puruit  (|iio  les  Cafros  s'on  sej'veiil  iiiaintciiunt  duus 

l|UOl(|llCS  OCCUSiODS. 


^^■it«%^^ifj^'!'i^^'>?rt^--'jdv 


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l'ii.Ni  At'nii:u.> 


ÉttiMiANT  u  AfBitfUE,  )/40  lie  groml. 

Beaucoup  do  voyageurs  ont  parlé  de  la  chasse  aux  Éléphants,  el  l'on  trouve,  dans  Lovaillunt, 
des  détails  curieux  à  cet  égard.  La  chair  do  ces  Animaux,  l'épaisseur  do  leur  peau,  la  valeur 
considérable  do  leur  ivoire  et  les  dommages  qu'ils  occasionnent  dans  les  lieux  cultivés ,  sont 
autant  do  raisons  qui  engagent  l'Homme  à  les  attaquer,  et,  comme  on  n'en  tirerait  guère  do 
services  en  les  prenant  vivants ,  on  les  poursuit  avec  les  armes  à  feu  et  on  les  tue  pour  on 
obtenir  les  seuls  bénéfices  auxquels  leur  possession  peut  donner  lieu.  Assez  récemment ,  lo 
voyageur  français  Delcgorguo  a  publié,  au  sujet  do  leurs  mœurs,  des  détails  nombreux 
empreints  d'un  cachet  particulier,  peut-ôtre  un  pou  trop  original ,  mais  qui  paraît  on  garantir 
l'exactitude.  Les  récits  de  Delcgorguo  sont  d'ailleurs  pleins  d'intérêt  ;  on  en  jugera  par  lo 
passage  suivant,  (pe  nous  reproduisons  textuellement  pour  lui  laisser  son  véritable  ca- 
ractère ; 

(I  Nous  étions  sur  la  rive  de  l'Om-Kcuzi,  oli  do  nombreux  Éléphants  avaient  été  vus  adossés 
à  une  ponte  haute  et  longue ,  çà  et  là  coupée  de  ravins ,  et  (juehiue  pou  boisée.  Malheureuse- 
ment, quoique  nous  fussions  encore  à  mille  pas  de  la  troupe,  nous  la  vîmes  fuir  pressée  par 
la  peur.  Il  est  vrai  qu'elle  s'était  débandée;  cette  circonstance  nous  était  du  moins  favorable, 
et  nous  promettait  des  avantages  presque  certains.  Du  reste ,  il  n'était  pas  étonnant  que  là 
masse  se  fût  laissé  entraîner  à  une  panique;  beaucoup  de  femelles  marchaient  suivies  do 
leurs  jeunes,  et  dans  cet  état  leur  inquiétude  est  extrême. 

«Une  partie,  à  cause  de  la  disposition  du  terrain,  devait  passer  à  deux  cents  pas  de  nous. 
Ces  Animaux  se  rendaient  à  la  rivière;  ils  avaient  pour  eux  la  ponte,  et  furent  si  rapides  quo 
nous  arrivAmes  trop  tard.  Sans  aucun  doute,  ils  avaient  traversé  l'Om-Kouzi.  Nous  remon- 
tâmes, furetant  à  droite  et  à  gauche,  profitant  fréipiemment  des  ravins  pour  marcher  en 
écoutant.  Nous  sorlions  de  l'un  de  ces  ravins,  a.liii  de  voir  au  loin.  (-luiiKl  un  lourd  détale- 


13i 


onDHK  i>i;s  ni()H()S(,ii)iKN8. 


mont  so  m  onton.lic  :  lo  l.iuit  (icproclinil,  npi.iwhail ,  H  la  poussim'!  Un  oscadioii  .U>  ces 
Aininiinx  Irnttait  A  fDiiilrc  snr  nnns  sans  inloiition;  dois  ilr  fmnl,  onzo  on  tout 

<.  Lo  jMcn.iorjo  l.'S  vis:  ..  Dos  l^lloplianls!  K..lrli..l.aiia!  Hnulan.ljr!  attention'  Masm.oz- 
<.  vous  ils  nous  passent  .lossus;  à  Ix.ut  portant,  <.t  pas  p-'ur!  o  D.-s  i.niss.His  .■lai(>nl  là;  sit.H 
<lil,  sit.U  fait,  \rai  Dilmi!  les  ftlôpiianls  no  savalont  rion  do  nolro  prôsonco;  n)ais  uno  imVsis- 
til'lo  onvi.'.  uno  .lial)oli.|uo  tontativc  onlraîno  cliann»  .lo  nous  h  Mmm  la  I.Mo  pour  voir  avant 
.10  tiror.  C'ost  si  nalur..]  do  s'assuror  d'al.ord  do  la  |.osilion,  do  la  .listunco,  .-t  puis  non-sculo- 
incnt  cola,  mais  c'est  (luo  nous  los  sentions  arriver  m  droite  li^no  sur  nous.  Ces  Animaux 
pouvai(M.t,  s'ils  II..  n:ius  renversaient  ,|,.s  pi.,.ls,  nous  fou.-tt.-r  .le  la  trompe,  .-t  .pi.-l  sonfllet  • 
VniKl-e.n.i  pas  nous  .s.-.paraient  d'eux,  ils  nous  vireni;  mais  l'impulsion  trop  f..rte  ne  leur 
pmiiit  .p.  une  courho  d'un  «ran.!  rayon  à  .iix  pas  do  noiro  .Iroile:  ils  allaient  .l.'.lller,  appuvant 
sur  l.'ur  î,'auclie.  Jo  pren.ls  le  pirmier,  ,j.,  le  lire  ;  il  lo,nl.e,  s'ofraissanl  sur  l(*s  «..iioux.  k..t."  ho- 
.mna  ,s'a,lr.<sso  au  seon.l.  .p.i  t..inl.e  éKal.'inent  aK.-nouill.^  sur  1..  pr.mtior.  Hnulan.li.)  liir  • 
S..I1  hl..pliant  toml.0.  aussi  group.',  sur  los  ,|oux  pr.;miors,  et  tous  les  sulvauls,  juis.iu'au 
niiziemo,  saj^oiuniillcnt  successivemonl, 


«  Don  Diou!  vingt  fusils,  .lua.anto  fusils  ciiargés,  si  nous  los  eussions  eus  là!  ((Attra[)e  a 
«  recharger!  garçons,  et  lo  reste. ..  Et  lo  rire,  né  do  cetlo  scène  grotosii.io,  nous  ùtait  .le  la 
force  et  do  la  vitesse;  los  bras  nous  en  tombaient.  C'est  iju'il  leur  fallut  du  temps  pour  so 
dépêtrer  les  uns  dos  autres,  tant  ils  étaient  entassés  ptMo-mêle.  A  l'un  dos  derniers,  j'eus  en- 
core celui  d'adresser  un  souvenir  dans  lo  train  .le  derrière. 

^   «  Un  seul  restait  sur  place,  mais  debout  et  paraissant  nous  défier;  nous  vîmes  aussitôt  qu'il 
était  démonté  do  l'humérus  :  c'était  celui  do  Kotchobana.  A  .]uatro  ou  cinq  reprises  différentes 
j  essayai  de  me  poster  do  manière  à  l'avoir  aux  trois  quarts;  mais  arrivé  là,  l'Éléphant,  comm.i 
s  1  eût  eu  conscience  do  mes  desseins,  me  chargeait  jusqu'à  ce  que  la  crainte  de  tomber  le 
retînt.  Jo  dus,  pour  réussir,  envoyer  l)oulan.lj.>  faire  .liversioi,  de  l'autre  côté,  et  al.M-s  ma 


l'atlioii  (lo  cofc 


^■^> 


ni  i  ni 


IlEiiMliii:  «ni.iiiiî  lyrhiir.ynr  m  SIhiodomi  nt  l'Oim 
l/t  (!.'  grnn.l.  '     ' 


KAMif.LK  DR  S  i;:liU»ii,\ntii)i::s.  ,35 

l".ll..  .lans  l„  ....rvlln  lo  (it  s-nfMssvv  nm.l  ro.nn...  un  c'.lid.o  ,n..,uol  n>.  oulèvornit  sa  baso 
J;mw''s  .1..  ...a  vx^lo  .•h.Hs.n.r,  ot  jn  omis  l,o„  ,U>  lo  .Ihv.  jo  .ù.vnis  rtô  „i  „o  fus  .lopuis  l.'.,„ni.; 
'        n^  .lu  ^-nro  ,10  ...lui  ,,no  jo  vùms  .lo  si,n..l...-;  .-..pon-iant  jo  no  suis  pas  .^l,.iK..é  .lo  cn.iro 

o.".  '  !'"  r"^,  J':"'"""''  "'"'"^  ""  l'-""|.o,  un  ..sprit  .i-i„>ita.i.,„  ,,ui  lon.l  à  leur  faire 
lano  a  l.ius  ce  .pi  ont  fait  l.'s  |)roniiors  » 

(iKNUK  MASTOnONTK  (Maslo^on,  G.  Cuv.).  Los  espèces  .le  eo  genro  ont  toutes  coss.5 
oxist.r,  et  leur  h.sl„.r.,  sera  exposée  plus  lon^uemeul  ,lans  lo  volume  .lo  cotlo  coll,u;tion, 

Si;;;;;;:'"':"  :  ';  '•"•t""""^-  •?•-  j-^-^  «  •"•  ^"i-i-tto  «sse.  son.i.,a.,.e  à  ce^ 

.I.M.  Phanls,  .los  .lents  nmianvs  ...  .n.^n.e  n.„„hre,  mais  .l.'.pourvues  .1.,  ..ômenl  ..ntn-  leurs 
•••«iJiiios  .|ui  sont  d'ailleurs  moins  nombreus.-s. 
le  ir  mAclioiro  siip.'ri<>uro  p.)rtaitiwiloiiionl  deux 
Rnin.los  in.îisiv.'s  prolonj^ées  .mi  .lélonses,  .-t  plu- 
sieurs Mislo.loiil.'s  avaient  aussi  une  |>airo  .l'in- 
.•isiv(\(  ;'i  In  iiiAclioin'  su|i.;rionro. 

Il  y  .1  dos  .li'liiis  fossiles  .1.»  ce  ;^.Miro  .lans  li's 
U'rrains  miocènes  et  dans  ceux  .lu  pliocène  pro- 
l'n'inent  .lits.  Le  faux  pliocène  <l'Auvorf,'n.'  on 
renferme  aussi,  mais  il  n'y  en  a  pas  dans  les 
dépôts  .liluvions,du  moins  .-n  France.  Ces  débris 
sont  nond.roux  en  l'uropo  .  t  dans  les  doux  Amérique.  Il  on  fl  nussi  été  rencontré  en  Asie, 
mais  point  encore  .lans  les  îles  indiennes.  J'en  ai  sif,'nalé  en  Afri.jue ,  auprès  Mo  Con  tantine,' 
et  M.  Owon  a  décrit  une  d.'nt  trouv.'.'.!!!  Australie,  qu'on  ne  peut  raiiportor  qu'it  une  espèce 
du  Konro  Masto.lonte,  ce  «lui  est  .l'autant  plus  curi(«ux  .|uo  les  autres  ossem.>nts  fossiles  fournis 
jus.|u'i\  ce  jour  par  I.!  mémo  continent  sont  îles  ossements  do  Marsupiaux  dont  les  espèces 
appartiennent  aux  fumilli's  anjourd'bui  répandues  sur  !o  continent  australien. 

Les  Masto.lonles  peuvent  être  partafîés  on  plusieurs  sous,Kenrcs,  si  l'on  lient  compto 
des  variations  que  présentent,  dans  la  série  des  cs|u;cos,  lo  nondtro  et  la  forme  .les  collines 
de  leurs  dents  molaires,  rallongement  plus  ou  moins  considérable  de  leur  maxillaire  inféneur, 
la  |>n'senco  ou  l'absonc,"  d'incisives  ù  la  même  mAcboire,  etc.  Colles  .lont  les  .lents  ont  les 
lollines  en  moindre  nombre  et  on  même  temps  plus  .lislinctes  entre  elles,  conduisent  au  genr(3 
suivant,  .pie  nous  avons  proposé  .le  placer  aussi  .lans  l.(  même  ordre. 

«ilîMlH  DINOTIIKHITM  {Diiiotlwriitm ,  Kaup).  Les  trois  ou  quatre  espèces  éteintes  q\ii 
rentrent  .lans  ce  ^'..nro,  acipiéraient  une  taille  peu  différente  do  celles  des  Éléphants  et  des 
Maslodonles.  Leurs  molaires,  pour  la  jikipart  à  d.-ux  collines  bien  distincl.is,  n'élai.Mit 
qu'au  nmidjro  de  cin.j  à  cliaipio  mAcboire,  mais  an  lieu  de  se  succéder  .omme  celles  .les 
antres  Probosi'idioMs,  elles  existaient  simultanément;  de  plus,  les  incisives  inf.-rieures  étaient 
i()it  dév(>lopiiées  et  elles  sortaient  de  la  bouche  comme  les  défenses  .l.'s  Élé|ilianls,  et  se 
|liri^'eaient  inférienrement. 

Il  reste  (uicore  beaucoup  d'observations  h  faire  sur  ic  squelette  des  Dinothériums.  G.  Cuvi.-r 
considi'Tait  ces  grands  Mammifères  comme  .les  Tapirs  gigantesques,  et  d'autr.vs  auteurs  les 
ont  classés  parmi  les  Céta.-és.  J'ai  jiroposé  .le  les  placer  avec  les  Pr.)bosciiliens,  .l.)nt  ils 
semblent  en  effet  terminer  la  série;  c'est  la  manière  de  voir  que  de  Clainville  a  sout.'uuo, 
en  traitant  .lu  genre  Dinotliérium  dans  son  Osldographk.  Los  fossiles  de  ce  genre  qu'on  à 
<lecrits  ont  été  pour  la  plupart  recueillis  en  France  dans  les  terrains  miocènes;  on  en  signale 
aussi  dans  l'Inde.  Ceux  (ju'on  avait  iiidi.piés  ù  la  Nouvellc-llollaiule  ont  été  reconnus  depuis 
lors  pour  .les  restes  de  gran.ls  !\Iarsupiaux  qu'on  a  appelés  Nolollwriums. 


ORDRE  DES  JUMENTÉS 


Anhnnux  mammifères  pourvus  de  quatre  membres  terminés  par  des 
omjles  en  forme  de  sabots,  uniquement  profires  à  hi  locomotion 
ordinaire  y  non  Insuhpœs,  à  doigts  presque  (jénéralanent  impairs, 
plus  sourent  au  nondu-e  de  trois  que  de  cinq  ou  d'un  f,cul;  leurs 
membres  postérieurs  ont  le  fémur  pourvu  d'une  sadiie  externe  placée 
au-dessous  du  grand  trochanter  et  cpn  a  été  nommée  troisième  tro' 
chanter;  leur  tarse  na  pas  l'astragale  en  osselet,  et  leurs  métatar- 
siens ou  métacarpiens  des  troisième  et  quatrième  doigts  ne  se  soudent 
jamais  en  un  os  unique.  Les  dents  sont  de  trois  sortes ,  quelquefois 
bien  caractérisées,  d'autres  fois  difficiles  à  diviser  en  incisives  véri- 
tables  et  en  canines  pour  la  mâchoire  inférieure;  les  molaires,  qui 
en  sont  séparées  par  une  Iwrre  plus  ou  moins  longue ,  montrent  à  la 
couronne  des  replis  ou  des  contours  plus  ou  moins  multipliés  de 
l'émail  que  l'usure  met  en  évidence  et  dont  la  complication  varie 
suivant  les  genres  et  les  espèces,  ce  qui  fournit  de  bons  caractères 
pour  la  classification.  Le  nomijre  normal  de  ces  dents  molaires  est  de 
sept  paires  pour  chaque  mâchoire  :  habituellement  les  cinq  intermé- 


niinnK  f)i;s  .m  Mr,NTh':s.  ,37 

fhntWs  sont  prosquo  semh/nhh's  entre  elles,  mais  lu  première,  lorsqu  elle 
r.n\sfe ,  e.st phspelife  ffue  les  mitres  ;  celles  de  la  mdvhohe  sHpéieure 
sont  pins  f/rosses  et  plus  compliquées  que  les  inférieures.  Lestomnr 
de  ces  Ammnu.r  est  simple;  leurs  intestins  sont  fort  lonqs ,  et  ils  ont 
nu  moins  un  eœeum ,  lequel  est  eolumineu.r.  Le  cerveau  montre  des 
r  fréon  valut  ion  s  plus  ou  moins  nombreuses  à  la  surface  de  ses  hémis- 
phères. Les  mamelles  ne  sont  jamais  pectorales  ;  les  orf/ancs  reproduc- 
teurs rappellent  la  disposition  que  nous  leur  connaissons  citez  les  Che- 
rau.r;  le  plarenta  est  polqcoti/lédonaire,  sauf  dans  le  genre  Daman; 
la  peau  <'.v/  tantôt  trè.s-éimsse  et  presque  entièrement  dépourvue  de 
poils,  tantôt,  au  contraire,  moins  résistante  et  entièrement  velue. 

Les  Jumenlés,  auxquels  appartiennent  les  Chevaux,  les  Tapirs, 
les  Mhi„océi(.s  et  les  Damans,  sont  des  Animaux  herinvores  qui  sauf 
les  derniers,  atteignent  de  grandes  dimensions;  ils  ont  pour  la  plupart 
des  habitudes  sauvages;  leur  naturel  est  presque  toujours  brutal,  mats 
sans  être  féroce;  ils  vivent  généridem  ut  en  troupe  et  se  tiennent 
dans  les  forêts  sombres  ou  humides ,  dans  les  grandes  plaines  ou  dans 
les  montagnes,  prenant  presque  exclusivement  pour  nourriture  des 
substances  végétales.  Les  plantes  fourragères  ou  leurs  qraines ,  les 
feudles  des  arbres,  certains  fruits,  des  écorces  ou  des  branches  consti- 
tuent leur  nourriture  lud,ituellc.  L'Europe  ne  possède  plus  mie  seule 
ospèce  réellement  sauvage  de  cet  ordre,  mais  à  des  époques  plus  ou 
moins  reculées  elle  en   a  nourri  un  nomln^e  sufmieur  à  celles  de 
l Afrique  et  de  l'Asie  réunies;  quelques-nnes  ne  sauraient  même 
être  classées  dans  les  genres  aujourd'hui  existants.  Les  plus  singuliers 
de  tous  les  Jumentés  antédiluviens  étaient  les  Paléofhériums  et  les 
I-ophiodons. 

Les  indications  (|ul  précèdent  établissent  suffisamment  quels  sont  les  caractères  généraux 
.les  Mammifères  dont  il  va  être  question  dans  ce  chapitre.  Ce  nom  de  Jumentés,  qui  ré.mit 
lltlT'  f  ""''  '^'^  «'""«^•'••«« -^t 'es  namans,  est  emprunté  à  la  Bible;  il  a  été 
«gniemuu  employé  par  Lmné,  ,.ar  Storr  et  par  quelques  autres  naturalistes.  Il  n'est  point 

r  n  ir'r     V       '^^  ^«^''^'''''•'«''■^  P"i«a"o  les  autours  modernes  qui  se  sont  servis  de  ce 
appliquent  non-se.dement  aux  J.mientés,  mais  encore  à  d'autres  ongulés  noo 

I  Z  .t'  1""  ''''"'"'  ''""'  ""  ''''^''  '"'^''"•^  '"^''  "^-^  Éléphants,  les  Jumentés  ef 
m  1  r  lenn"r"r  ''  'f''"''  "'  ""^  '''  '''''''  ^''  ''^  .conformation  de  leurs  pieds, 
n  s  t  1  1'  '"'  ""'"'"'.'  ''''''  particularités  importantes.  Ce  n'est  que  dais  ce^ 
S  de  ni  ?  .  '  ''"  '"""'  •=°"^'«"«'''*'me"t  '^cs  différences  que  les  naturalistes  du 
siècle  dernier  n  ont  pourtant  pas  ignorées  d'une  ...amèro  complète. 

il'   PAUTIK. 

18 


"— ♦ap'-h^ 


«:!«  ■    ononn  drs  jrMf:.\Tiî:s. 

M.  RiclKinl  Owcn,  qui  fait  aussi  dos  Junientés  un  groiipo  à  pari  au(|uel  il  accorde  le  rang 
de  sous-ordre,  propose  de  donner  à  ces  Animaux  le  nom  de  Périssodactyles ,  auquel  nous 
avons  dû  préférer  celui  plus  ancien  e(  plus  expressif  de  JumenféH.  î.cs  Mammifères  ongulés 
auxquels  ces  dénominations  s'appliquent  sont  aussi  appelés  Pachydermes  herbivores,  par 
opposition  aux  Porcins  ou  Pacliydcrnies  omnivores  et  IVrissodactylcs.  Ce  dernier  nom  leur 
a  été  imposé  par  M.  l'omel. 

Les  Jumcnlés  ne  sont  pas  nombreux  en  espèces;  l'Amérique  n'en  a  que  deux,  qui  appar« 
tiennent  l'une  et  l'autre  au  genre  des  Tapirs.  L'Asie  noiu-ril ,  indépendamment  d'une  troi- 
sième sorte  de  Tapirs,  des  Hliinoecros  d'un  sons-genre  particulier  et  plusieiu's  espèces  do 
Clievaux.  L'Afriipie  possède  deux  ou  trois  espèces  de  Rhinocéros,  des  Chevaux  à  rohe  tigrée 
nommés  Zèbre.-,  et  le  genre  des  Damans,  (|ui  est  aussi  représenté  en  Syrie.  Ni  l'Europe 
actuelle,  ni  l'Amériipie  septentrionale,  ni  Madagascar,  ni  l'Australie  n'ont  de  .luuieutés 
sauvages,  mais  l'Honune  a  naturalisé  sur  tous  les  points  du  globe  le  Cheval  et  TAne,  cpii 
comptent  panni  les  espèces  domestiques  les  plus  utiles. 

Les  .lumentés  doivent  être  partages  en  quatre  fanulles.  savoir  :  les  lùiiiidês,  les  Taiiiridi's. 
Ie>  Pthiiioccridés  et  les  lïyrdcidés. 


ni 


1 


•!i 


FAMfLLE  DES  ÉOUIDÉS 


Lo  Cheval,  cl  (lui.'liiiics  ospùecs  de  Mamniilm-s  foit  senihlables  par  l"(MisonU)l(!  de  leurs 
caractùres,,  tellos  >pie  l'Aiio,  lo  Zùbro,  etc.,  se  distinguent  noltcnienl  do  tous  los  autres 
Animaux  on.ïulos,  parce  qu'ils  n'ont  qu'un  seul  doi^n ,  et,  jiar  suito,  (|u"nn  sont  sahol  à 
chacun  dos  piods,  co  (jui  leur  a  fait  donnor  le  nom,  d'aillours  assez  impropro,  do  Solipèdi's. 
Copondant  certains  auteurs  ont  ponsé  (luo  co  dcii^t,  on  apparence  unique  dos  Solipodos, 
était  formé  ()av  la  soudure  intime  do  deux  autres  (jni  rosioiit,  au  contraire,  indépendants  et 
distiiicis  dans  tous  los  autres  Animaux.  Ces  deux  doigts  répondraiont  aux  troisième  et  au 
quatrième  des  Mammifères  ordinaires,  ot,  par  suite,  à  ceux  (jui  forment  la  fourche  dos  lUi- 
minaiils.  Cette  manière  do  voir  ne  nous  ]»araU  pas  admissible,  mais  il  n'en  est  pas  moins 
facile  do  retrouver  dans  le  pied  du  Cheval,  dont  les  vétérinaires  ont  domié  dos  descriptions  si 
exactes  et  si  utiles,  la  trace  des  trois  doijits  principaux  (pii  caractérisent  hahitueiloment  les 
Junientés  vivants  et  fossiles.  Do  cluKiuo  côté  de  la  face  latérale!  do  chacun  des  métatarsiens 
ou  métacarpiens,  c'ost-à-diro  do  chaque  côté  de  ce  qu'on  appelle  les  ca)>ons,  il  existe  une  ti;;o 
oisouso  d'apparence  slyloido.  Ces  tiges  osseuses  ou  stylets,  que  les  vétérinaires  nonunaienl 
autrefois,  mais  à  tort,  des  péronés,  sont  les  métacarpiens  et  los  métatarsiens  latéraux;  elles  ne 
portent  pas  do  doifrts  dans  le  Cheval  ni  dans  les  autres  espèces  actuelles  du  même  senre  (1), 
mais  on  coimaît  des  Iviuidés  fossiles  chez  lesquels  chacune  d'elles  était  ternnnée,  aux  pieds 
(le  derrière  comme  à  ceux  de  devant,  par  un  doigt,  de  telle  sorte  que  les  [lieds  d(!  ces  anciens 
Ivpiiilés  avaient  trois  doi^'ts  complets  comme  ceux  dos  Rhinocéros  et  dos  Jumentés  fossiles 
au\<iuels  ou  a  tlonné  le  nom  do  raléothériums.  Le.,  Écjuidés  à  trois  doigts  sont  les  Hipparions 
(Ui  liippothériums,  dont  les  restes  sont  communs  dans  certains  lieux,  en  Europe  ot  dans 
l'Inde.  Ainsi,  lo  nom  de  Solipèdes,  en  lui  attribuant  la  signification  d'Animal  à  un  seul  doigt, 
oxiirimo  plutôt  l'apparence  que  !a  réalité  ([uant  aux  pieds  des  Ctiovaux,  des  Anes  et  dos 
Zèbi'es,  et  il  est  tout  à  fait  impropre  en  ce  (jui  coucerno  le  pied  de  ci.'rtaiucb  espèces  anti'dilu- 


(I)  On  moiilmil  iliTiilèronion!  ihms  les  foii'ps  di!  miili  il(>  !:i  Vr.mc!'  tm  Chcvnl  nionslriiniN  liviinl  h  rlintjin' 
pied  une  ii.mi'  (loii?lous  sii|i|>!émenliiii'C!'  plinés  du  t\vM\w  cùlc  Ou  .sabol,  on  i|ui  lo  l'iiisail  parailrc  ti'idnrtylc. 


\-^ri,\i;  i[  l:    m    CiiKvvr.    li    i.  v    11  ii  l  \oi:  l' rujs  ,    l'2  île  •;r(inil. 


FAMILLU  DKS   liOLlDKS.  t39 

viennes  .lu'il  convient  copemiaut  .lo  placer  dans  la  mémo  lamiilo  .|iio  nos  Cl.evaux,  l,ien  (uic 
i'eux-ci  n'aient  à  clh-uiue  pied  (lu'uu  seul  doijit  comiiii^l. 

C'est  là  une  des  raisons  ([ui 
nous  ont  engagé  à  prél'érer  le 
nom  d'Éijuidés  à  oolni  de  Soli- 
pèdes,  et  à  ne  point  séparer  ces 
Animaux  des  Uliinocéros,  des 
Damans  et  des  genres  fossiles 
à  doigts  également  non  Insnl- 
ipies  et  en  nondire  in;pair  dont 
nous  avons  di'jà  cité  les  noms. 
Los  J'^juidés  ont  d'ailleurs  l'as- 
tragale établi  sur  le  même  mo- 
.rèlo  .|ue  les  Hlnnocéros  et  le.-:  Tapirs,  quoi-iue  plus  oblùpie  dans  sa  poulie,  et  leur  fénnn- 
montre  .le  môme  la  srdlio  connue  chez  les  Hlnnocéros.  les  Paléothériums,  etc.,  sous  le  nom 
de  troisième  trocliaiiter. 

Les  caractères  pai'iiculiers  des  Équidés,  considérés  comme  famille,  consistent  dans  quol- 
rpios  dispositions  spéciales  de  leur  squelette  ;  dans  la  forme  extérieure  de  la  tête ,  qui  diffère 
à  la  fois  de  celle  des  Rliinocéros,  des  Damans  et  des  Tapirs,  pour  ressembl.'r  à  celle  du 
(dieval  ordinaire;  dans  la  beauté  des  proporlions  qui  distinguent  leurs  espèces,  et  dans  le 
pelage  li.ibituellemoiit  lisse  et  couché  dont  tout  leur  corps  est  recou\(.'rt. 

Les  l-:(|uidés  sont  des  Animaux  herbivores  et  granivores  ayant  l'estomac  simple ,  le  canal 
intestinal  long,  le  cœcum  ample.  On  'ait  ([u'il  leur  est  impossible  de  vomir  leurs  aliments,  ce 
<|ui  tient,  comme  l'a  reconnu  M.  .\'ee,cndie,  à  la  conformation  i)arliculière  de  leur  diaphragme. 
Ces  Animaux,  dont  le  Cheval  et  l'Aiie  sont  les  deux  espèces  les  plus  coumies  et  les  plus 
miles,  ont  des  habitudes  sociables.  A  l'état  de  liberté,  ils  vivent  réunis  par  bandes  considé- 
rables sous  la  conduite  des  vieux  iiiAles.  Onoiipie  dépourvus  de  la  corne  nasale  qui  fournit  au" 
IJbmocéros  une  aruK^  piiissanle,  et  malgré  la  moindre  épaisseur  de  leur  derme,  ils  savent 
résister  à  leurs  ennemis.  Les  morsures  qu'ils  font  avec  leurs  ineisives  et  les  ruades  (]u'ils 
lancent  avec  leurs  pieds  de  derrière  sont  toujours  redoutables;  ils  sont  .railleurs  très-agiles, 
et  la  rajiidilé  do  leur  course  leur  perniel  liabituellement  «réchapper  au  .langer. 

<;omm.'  les  autres  oiigui.'s,  les  Jeunes  chevaux  sont  iléjà  assez  forts  pour  suivre  leur  mèro 
lorsqu'ils  viennent  au  monde.  11  n'y  en  a  .prun  pour  cha.pie  portée. 
Les  É.pù.lés  ont  pour  formule  den-taire  : 

:  incisives,  |  canines  et  ;  molaires,  dont  la  première  paire  est  toujours  plus  ou  moins  rudi- 
menlaire,  les  audvs  étant  fortes  et  à  peu  près  égales  entre  elles.  Leurs  molaires  sont  séparées 
lies  dents  situées  plus  en  avant  par  un  intervalle  vide  awiuel  on  donne  le  nom  de  barre;  la 
cou.he  .'mailleuse  y  est  enduite  d'une  certaine  (juantité  do  cette  matière  osseuse  à  la.iuelle  on 
dKiiiie  le  nom  de  cément,  aussi  ne  voil-on  point  à  leur  surface  des  excavations  d'émail  ana- 
logues à  celles  que  présentent  les  nmlair.'s  .les  niiinoci'ros.  Les  molaires  de  la  première  paire 
sont  habitu.îUemont  cadu.pies,  ce  .pii  réduit  les  dents  de  cette  sorte  à  |. 

Les  incisives  des  Chevaux  ont,  au  contraire,  une  cavité  ît  leur  couronne,  et  c'est  à  Tiiité- 
gi'ilé  ou  au  cPMtraire  au  degré  plus  ou  moins  avancé  de  l'usure  de  cette  cavité  .pie  l'on 
reconnaît  l'Age  de  ces  Animaux.  C'est  à  .piiiize  jours  .lue  les  incisives  de  lait  commencent  à 
pousser;  h  deux  ans  .'t  denii  .pie  les  miloyeinuvs  sont  remplaives;  à  trois  ans  ot  demi  les  deux 
suivantes;  à  .pialre  ans  et  .lemi  l..'s  .l.nix  latérales  appelées  coins.  Toutes  ces  dents  ont  la  l'ou- 
l'inne  .rab.ird  cr.Mise,  mais  la  fossette  .pi'ou  y  voit  s'use  au  fur  et  à  mesure  de  la  .lélritioii , 
el  elle  liiiil  par  .iispaïaîliv  eiiti.T.unent  à  sept  ans  et  demi  ou  Imit  ans  :  alors  on  .lit  .pie  le 
Cheval  ne  UKinpi-  plus.  J,es  figures  .pie  non--,  .mi  .lonnons  dans  notre  \tl;i><  feront  bien  cnm.- 
prendre  les  indications  .pie  l'on  tire  .1.'  cet  (wameii. 


w 


h 


140  OnDHE  DES  JIMENTÉS. 

Los  canines  sonl  situées  au  milieu  do  la  barre;  elles  sont  médiocre^  cl  reçoivent  le  nom  de 
crochets;  les  femelles  on  manquent  habituellement. 

La  famille  des  É(}uidés  n'est  représentéo  dans  la  nature  actuelle  que  par  quelques  espèces 
du  genre  Ii:g>i>is ,  et  ces  espèces  sont  exclusivement  propres  à  l'ancien  continent ,  principale- 
ment à  l'Afrique  et  à  l'Asie.  L'état  plus  ou  moins  complet  de  domesticité  dans  le(iuel  sonl 
retenus  les  Chevaux  proprement  dits  et  le  manque  pres(iue  absolu  de  documents  histo- 
riques à  leur  égard  ne  permettent  pas  de  décider  s'ils  descendent  de  la  même  espèce  que  les 
Chevaux  qui  ont  autrefois  existé  en  l'Europe  et  dont  les  nombreux  débris  sont  enfouis 
dans  les  couches  diluviennes,  dans  les  cavernes,  etc.,  ou  bien  s'ils  constituent  une  espèce  à 
part  que  l'Homme  aurait  prise  à  l'Asie.  Il  est,  au  contraire,  établi  par  des  documents  his- 
toriques que  les  Chevaux  do  l'Amérique ,  dont  les  bandes  sont  maintenant  si  nombreuses ,  ne 
sont  autres  que  les  descendants  des  Chevaux  transportés  pur  les  Européens  dans  le  Nouveau- 
Monde  ,  et  cela  depuis  la  fin  du  (juinzième  siècle;  il  en  est  de  même  dos  Chevaux  de  l'Aus- 
tralie. Quelques  auteurs  soutiennent  également  (lue  les  Chevaux  sauvages  de  la  Tartarie 
proviennent  également  do  Chevaux  autrefois  domesliijues  dans  les  mémo  contrées,  Au  con- 
traire, les  t\nes  sauvages  de  l'Asie  sont  souvent  regardés  comme  a^ant  fourni  tous  les  unes 
domestiques. 

On  recueille  dans  certains  terrains  fossilifères  des  deux  Amériques  des  restes  fossiles  de 
Chevaux  qui  ont  habile  le  Nouveau-Monde  avant  (jue  l'Homme  no  s'y  fût  établi;  leurs  espèces 
étaient  différentes  de  celles  des  Équidés  actuels.  Hien  de  semblable  n'a  été  constaté  pour  lu 
Nouvelle-Hollande ,  dont  les  anciens  Animaux  n'étaient  j)us  moins  différents  des  nôtres  que 
ceux  qui  en  constituent  lu  population  actuellement  vivante. 

Genre  ÉQL'L'S  {Equus,  Linné).  Les  É(iuus  comprennent  les  espèces  récentes  de  la 
famille  des  Équidés  et  celles,  connues  à  l'état  fossile,  qui  s'en  rapprochent  le  |)lus.  Celles-ci 
paraissent  avoir  vécu,  pour  la  i)lupart  du  moins,  à  une  épo(|ue  moins  éloignée  de  la  nùtn; 


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I     (.iiF.m.   tiMiiE,    î     l'ivn    ],is   Siiiiiivn,   3     Cjiiïm    ancmi» 


it  lo  nom  de 

ues  espèces 

principale- 

lc(iuel  sont 

lents  histo- 

îèco  que  les 

1011 1  enfouis 

fie  ospùco  à 

nmonts  his- 

brnuses,  ne 

e  Nouvuau- 

ux  do  l'Aus- 

la  Tai'tari(' 

es.  Au  coii- 

us  les  ânes 

'  fossiles  do 
!urs  espèces 
até  pour  la 
i  nôtres  que 

:entos  do  la 
Lis,  Celles-ci 
I  de  lu  autre 


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140 

Les  canines  s( 
crochets;  lus  fem 

ha  famille  des 
du  genre  Jîqmis , 
ment  à  l'Afiiciuc 
retonus  les  Clic 
ri(iucs  à  leur  égi- 
Chevaux  qui  oi 
dans  les  couche' 
part  que  l'Homi 
toriques  que  les 
sont  autres  que 
Monde ,  et  cela 
tralic.  Quelques 
proviennent  éga 
traire,  les  àuos 
domestiques. 

On  recueille 
Chevaux  qui  ou 
étaient  différent 
IVouvelle-Hoilui 
ceux  (jui  on  coi 

Genhb  É( 
famille  des  Éq 
paraissent  avo 


niuuiF,  DES  JLMEMTÉS. 


^-^  --. 


IM.  MA 


'H    il 


FAMILLE  DES  ÉOUIDÉS.  j^f 

que  les  Hif.parious  ou  Équidés  à  trois  doigts.  Les  cuructùros  principaux  do  co  genre  cousis- 
tout  dans  SCS  inods  moaodaclylos;  dans  lu  petitosso  do  sa  fausse  molaire  supérieuro  et  .laus  lu 
disposition  particulière  des  autres  molaires  do  la  mi^mo  mùclioiro,  dont  le  lobe  interne  est 
rcum  par  un  étranglement  au  reste  do  l'enveloppe  d'émail  qui  entoure  le  fût  de  la  dent 
tandis  que  chez  les  Hipparions  le  mémo  lobcreste  isolé  et  conserve  l'appuience  d'un  cercle 
complètement  distinct,  co  qui  l'a  fait  comparer  à  une  île,  et  celui  des  É.pius  à  une  pres(iu'lle 
Les  molaires  do  ces  Animaux  étant  enve- 
loppées do  cément,  la  disposition  que  nous 
venons  d'indi(iuer  ne  se  voit  bien  <iue  lorsque 
l'usure  des  dents  en  a  entamé  la  couronne. 
Les  (luadrupèdes  do  ce  genre  ont  le  cer- 
veau bien  développé  et  pourvu  de  nom- 
breuses circonvolutions.  Ils  sont  intelligents 

et  vivent  par  troupes,  plus  ou  moins  nom- 
breuses, sous  la  conduite  des  mAles  les 

plus  forts  et  les  plus  courageux. 
Les  diverses   espèces   du   genre  Éqims 

reçoivent  aussi  lo  nom  do  Cheval ,  quoi(|U() 

ce  nom  appartienne  à  l'une  d'entre  elles 

seulement.  On  peut  les  distinguer,  en  tenant 

compte  do  la  longueur  de  leur  (|ueue  et  des 

différences  do  coloration  que  présente  leur 

robe,  en  trois  sections  :  les  Chevaux,  dont 

lo  pelage  est  uniforme;  les  Anes,  qui  ont  le 

dos  barré  ou  croisé ,  et  les  Zèbres ,  dont 

tout  le  corps  est  marqué  do  bandes  brunes. 

Ceux-ci  sont  essentiellement  africains  ;  les 

autres  paraissent  i^tro  à  la  fois  originaires 

du  nord-est  de  l'Afrique,  de  l'Europe  (en 

tenant  compte  des  Chevaux  et  des  Anes 

fossiles  dans  ce  continent)  et  d'une  partie 

do  l'Asie.   Les  Anes  et  les  Zèbres  ont  la 

queue  plus  longue  que  les  Chevaux  ;  mais 

chez  ceux-ci  elle  porto  des  crins  plus  allongés. 

La  taille  n'est  pas  également  grande  chez  les  différents  Animaux  du  genre  K.iuus    ,„ais  dlo 
su.  enjeiu  varia    e  dans  respèco  du  Cheval  qu'il  est  difhcile  de  se  tic^aux  ca      tè^  s     ' 
I  en^lT  /'T  "''''■"'  ""  ^-'"•-'■^'«i-'  ^'««-^  faibles  différence.  C)^i 

t     i  '  Trî-      "'  '"'  P'"'^'^'"'"'  '■'"'^'"^•^  '''''''''  ''  «'■'•  à  «e«  i'..lications  pour  en 

a  lin  exa  tement  la  diagnose,  et  c'est  à  tort,  par  exemple,  que  Ton  signale  souvei  t  l'V  o 
et  e  (1,  val  comme  étant  absolument  semblables  sons  lo  rapport  ostéolo^ue. 

si^iS"  m-ii;;'!  T"""  '"•'"""'  "'^'  ""'""'  '''"'''^'  ""  ^■^''^'■'"'"-  ^1»'^  ''-'-l"  ou  au 

'!        '  "'  '""''"'"'  "''"^  ^'  ""'•■••^'-  1»'"^  lo"f?uement,  et  il  nous  est  également  im- 

1     sible  d'exposer  ic.  les  admirables  détails  de  la  conformation  intérieure  et  extérieur   du 

m^tird"  t       r"  '^"""'""^•"-  "'"""'^■■^^  '''  '''^^^  '-'•"-  '1-  eoncour  "u 
eu       m  ,!  ,:      "'''  comporterait  à  elle  seule  de  longues  et  minutieuses  descriptions,  et  le 
seul  cxanim  de  ses  parties  extérieures  se  prêterait  à  des  détails  non  moins  étendus  (1) 
Lyous  Cheval  {h^guus  Vaballus),  La  première  et  en  même  temi-s  la  plus  précieuse  des 

meiiiem,  Uievaiu,  ot  A.  UiciiA.iD  (,lu  CaïKiil),  De  la  cmfumalion  du  Cheval. 


CtiiVKAr   iii-   Chu- VI.,    i/i  Ae  ermul. 


142 


OROnE  DES  Jl  MEiNTÉS. 


il  ! 


espèces  do  co  beau  genre  est  lo  C/icvaf.  ...l  Animal,  à  la  fois  si  foiiguoux  ou  si  imlieiit,  m 
courageux  et  pourtant  si  obéissant  au  niaîtro  (pii  l'a  (i(!ni|)t(j,  doué  do  si  nobles  allures  ou'nu 
contraire  si  hunililo  dans  sa  dûniarclio  suivant  lus  racos  aux(ia('lli's  il  appartient ,  et  ipii  depuis 
un  temps  si  reculé  est  associé  aux  dilïéiciit(..s  civilisations,  clioz  les  nations  européennes 
comme  ciie/  les  principaux  peuples  do  rAfri.jue  ou  de  l'Asie.  Lo  Cheval  est,  sans  contredit,  le 
plus  parfait  do  tous  les  Animaux  à  démarche  (lua.lrupéde;  et,(|uel(pie  habitués  que  nous  soyons 
à  la  pureté  de  ses  formes  ainsi  .ju'à  la  multiplicité  de  ses  services,  nous  nu  cessons  pas  de 
les  admirer  encore  cliaipie  fois  (|uo  l'occasion  s'en  présente. 

Aussi  l'étude,  soit  anatomiiiue ,  soit  purement  extérieure  de  celte  noble  espèce,  nous  offre-t-elle 
un  attrait  tout  particulier,  jusipie  dans  ses  moindres  détails,  et  s'il  nous  est  permis  d'en  faire 
une  exacte  con)paraison  avec  les  Animaux  île  la  même  classe  ipii  s'en  rapi)rochent  le  plus, 
nous  ne  tardons  pas  à  apprécier  le  soin  merveilleux  (pie  la  nature  a  mis  à  disposer  toutes  les 
jiarties  du  Cheval ,  et  à  niodilier  chacune  d'elles ,  afin  d'assurer  les  excellentes  (pialités  soit 
phvsi(pies,  soit  morales,  ()ui  distinguent  ce  magnifique  Animal,  et  qui  le  rendent  préférable  à 
tous  les  autres,  si  supérieur  même  à  ses  propres  congénères.  Mais  il  en  ost  do  l'histoire  du 
Cheval  comme  de  celle  de  l'espèce  humaine  et  dos  principales  races  domestiques.  (Juoiipi'ell,. 
ait  été  le  sujet  des  travauxjes  plus  consciencieux  et  les  |)ius  nuiltipliés,  elle  est  encore  bien  loin 
d'être  achevée,  et  dans  la  plujjart  des  ouvrages  (jui  lui  ont  été  consacrés  oh  a  presipie  géiié- 
raieniont  négligé  de  faire  ressortir  les  traits  distinctifs  un  Cheval ,  par  une  exacte  com|.araison 
de  son  espèce  avec  celles  ipii  rentrent  avec  lui  dans  l'ordre  naturel  des  Junieutés. 

Nous  avons  dit  plus  haut  quels  sont  les  caractères  par  lesquels  le  Cheval  diffère  non-seul<'- 
ment  des  autres  Pachydermes  du  mémo  groupe,  aujourd'hui  répandus  sur  le  globe,  mais  aussi 
conmiont  il  est  facile  do  lo  distinguer  de  certaines  espèces  éteintes  cpii  rentrent  avec  lui  dans 
la  famille  dos  Equidés,  et  dont  l'existence  dans  nos  contrées  est  bien  antérieure  à  la  sienne. 
Comme  espèce,  le  Cheval  (  st  surtout  caractérisé  par  la  perfection  habituelle  do  ses  formes! 
par  riiarmonio  de  ses  projjortions ,  par  lo  développement  peu  considérable  et  par  la  position  h 
la  fois  gracieuse  et  redressée  do  ses  oreilles;  |)ar  les  poils  longs  et  flottants  de  sa  crinière 
cer\  icale  dont  les  premières  mèches  passent  entre  les  deux  oreilles  pour  tomber  élégamment 
en  avant  sur  son  front  (pii  est  |)lat  et  en  losange;  par  la  couleur  en  général  uniforme  et  sans 
zélirures  de  sa  rolus;  par  la  présence  de  chalaiijnvs  ou  (.laiiues  cornées  à  ses  quatre  extrémités: 
sur  lo  radius  pour  celles  de  devant,  et  sur  lo  tarse  pour  celles  do  derrière,  et  enfin  i.ar  sa 
queue,  (|ui  est  courte,  bien  musclée  et  garnie  sur  toute  sa  surface  de  longs  poils  ou  criits 
qui  tomliont  sur  les  membres  postérieurs  et  servent  à  l'Animal  pour  chasser  les  mouches 
qui  l'iniiuiètont. 

Dans  son  Histoire  des  (juadrupèdes,  Buffon,  qui  tient  compte  avant  tout  do  l'utilité  que 
nous  tirons  des  Animaux ,  a  placé  h;  Cheval  à  la  tète  de  tous  les  autres.  11  nous  en  a  laissé 
un  portrait  que  tout  lo  monde  a  admiré  et  (pu  rappelle,  par  la  vigueur  et  la  poésie  dos  expres- 
sions, les  versets  du  livre  de  Job  (1)  où  Jehovah  i)arle  de  cette  brillante  espèce. 

(.  La  [dus  noble  coniiuète  (pie  l'ilonmic  iiit  jamais  faite  est,  dit  Buffon,  collo  de  ce  fier  et 
fougueux  Animal ,  (pii  partage  avec  lui  les  fatigues  d(î  la  guerre  et  la  gloire  des  combats  • 
aussi  intrépide  que  son  maître,  le  Cheval  voit  le  péril  et  l'affronte;  il  so  fait  au  bruit  des 
armes,  il  l'aime,  il  le  cherche  et  s'anime  do  la  même  ardeur;  il  partage  aussi  ses  plaisirs  à 
la  chasse,  aux  tournois,  à  la  course;  il  brille,  il  étincelle;  mais,  docile  autant  que  courageux 
d  ne  se  laisse  point  emporter  à  son  feu;  il  sait  réprimer  ses  mouvements;  non-seulement  il 
llécint  sous  la  main  de  celui  qui  le  guide,  mais  il  semble  consulter  ses  désirs,  obéissant 
toujours  aux  impressions  (ju'il  en  reçoit,  il  se  précipite,  se  modère  ou  s'arrête,  et  n'agit  (lue 
pour  y  siitisfairo;  c'est  une  créature  (pii  renonc(!  à  son  être  pour  n'exister  (jue  par  la 
la  volonté  d'un  autre,  (lui  sait  même  la  prévenir;  .|ui,  par  la  promptitude  et  la  précision  de 


(I)   Jub.  cil.  X\XI.\.  V.  Il)  A  -IVi. 


n:  |iiilieiit ,  si 
iillmos  ou  nu 
cl  qui  depuis 
(MU'()|i('onn('s 
coiitrodit,  II' 
Mious  soyons 
'SOUS  pas  tic 

USOffl'O-t-clll' 

lis  ilVii  faire 
lioiit  le  plus, 
ior  toutes  les 
«luaiitôs  soit 

pi'ùfûrublc  à 
riiistoiro  (lu 

Onni(|u'i'lli' 
'orel)i(Mi  loin 
ivs(iuo  {ii\in''- 
coinparaisou 

u  nou-sL'uli'- 
},  mais  aussi 
ivl'C  lui  (ians 
ù  la  sienne. 

SOS  formes , 
lîi  position  à 
'  sa  crinière 
ôlégamnicnt 
)rme  et  sans 

extrémités  : 
i.'utin  |)ar  sa 
ils  ou  criii.i 
es  mouelies 

l'utilité  que 
en  a  laissé 
dos  cxpros- 


\o  ce  fier  <'t 
s  combats  : 
u  bruit  des 
'S  plaisirs  à 
courageux, 
iculcment  il 
,  obéissant 
t  n'agit  (jue 
iuo  par  la 
irécision  de 


l'I.AI.M. 


:AJt^ 


/.,-'' 


FAMii.M'  DKs  i:;oi  iniîis.  ,^3 

so.  m.H.vomnn.v  IVxprimo  ot  roxcrut,.;  .,ni  h,.„1  nutnnt  .,u-n„  lo  ,l.:..siro  .^l  ,.o  r.-n.l  .n.'mam.l 

ftOiccchjot  nii-iiio  iiH'iirl  iK.iii- itijciu  olii'-jr  :,  twnt», 

Plnfr..,,  „J„„|„    „  v.iilJl,.  Clicv n„l  l„,  ,al.„„  ,„,„  ,K.v,.|„p|„:.,,  ,,„„,  |.„„  „  ,„,,,„,,,|,„„  „.. 

1*...',  ,lou,  l„  ,i,ln  «mivont  l,il,ll,|a„  ,|c  ,«.,  ,l,:.fmltta..  n  Jmmo,,!  t,|,rlmc<  «voc  m  n,r 

mil  .hnis  ..n  Ansln.lu-,  mais  on  ,.st-il  ,|,.s  Chevaux  fossiles  .lo.,t  les  ,|.-.|,ns  sont  'i  .hon.l.nls 

m  -le  .lu  Cheval  ou  .,uolquos  cspèn.s  „...s-p,.u  .lifférentcs  .Ic  celk-ci,.,  ..u'il  nVst  pas  ô  - 
0  ..^    .nio  .l'en  ,l,sUnguor,  ont  é.ô  anéanti,,  on  Europe  et  dons  le  non  .io  rArnone  a      . 

7Z::z:Z'  tTrT-  •■- -"'•'^-'  ^^  •-  - ^^"--v  .on....! :;:;;; . 

",,'"'   l''"\''"''l.  «^'""lu'ls  par  ces  inn.,inhral.l..s  peupla.!...  .,ui  ont  autrof..i.s  .  uitl.'. 
\M    ou  I  Kurop..  oriental.,  pour  sY-tahlir  en  oeei.lent.  Le  l'.o.uf,  .p.i  paraît  ne  pas  avo 
i  m,  e  en  hurope  .ians  .les  con.litions  de  ^.ssilisation  aussi  an..),,  .es  .,uo  le  Cas.', 

Mouton,  de  la  Chèvre,  du  Porc  et  de  plusieurs  autres.  Open.lant  il  n'est  pas  .l-imontr.'. 
l   u     ;"■  1  T-  "'""'1  """""■"  •^""'"^  ""'^''  <^'  '"  '-»  •■"«  '''-'--  "0-  0PPre.r  û 

,       .  Î-'  '•"'  "  ''"''•"'"'^'"'  '"  '"'"^  ''"  ^'"-"^■"'  ••"■'"^''  ^"verses  races  caractérisées 

1.     e..nces    e  ta  le  et  .le  proportion  asso.  comparables  à  celles  que  nous  observ     s 

V       s  rie  7  ^'''^^r";!"""'"'""'  '''  ^'"""^"^^  '■"  -^  "-■''-  ^•""'"-  "0'- 

i<  r  ce    T    t        rr      ''•"";^'""'^';l  '»•''■-  ""t  '•o^««t"''o  «ine  des  Chevaux  arabes,  dont 

S  t  '  t  'm  '"'  ''"'  ?  '""''"''■'  "-^^^^  f'^""'^  '""••  ^"'''•^'-  '^"^  ^''«va»x  nains 
omn  e   h  U'  n     "     T""  "  ^^  '"  '""'^  '  ^'^  ''"*  ''  '"^'"^  '^"'  "™"«^«r  ^'^  '««  considérer 

e  t    n  nos  ^^'''     ^"'''  '  "  '"''""'"•'  '^"  "  '"^""•^'  '"  "°'»  '''^V""*  »///.«/«*.  Connue  il 

'rZi     :   'îi    '"■      ■"  '".'""V"  '--^•-•-•''»-"-'  --  .loute  les  Chevaux  actuel 

.eux  .,ui  ont  laisse  leurs  os  .Ians  les  couches  .liluviennes,  dans  les  cavernes,  etc     on  no 

:  rr:::;sr.:;'r"^  "•'•  'V'  '^™"""'  "-  '-''-'^  *™^"^  •"•'-^  "'^'^-"  " 

..nnoni,  •  """"''  ''"  '^''""  ^''""^''^  "bondanco  encore  .lue  ,ie  nos  jours    II  est 

S  t si'rz;:. :;i-""f «';,"" ^^-•"' >- ''"o..e re.on.e jus.,u-aux::;n;L::; 

..n,s  nos  vo.  '    '       '  civilisation  en  ont  perfectionné  les  conditions,  ce  .]ui  se  passe 

n    -u    r  n?  ";      ""■"'""  "'  '"  '''■"''"™   "°"^  •"""''•"  '^-c  ..ueile  facilité  !  s  prenn-or 
«■'-.uu  len-lus  .i.,niestiqn.>s  ont  ,1,^  passer  au  servi.-e  ,1e  notre  espèce,  dont  ils  Ll  t.    - 


1     : 


^^^  OnDRK   DKS  .Il!MRNTi:;S. 

JDiirs  .H('  Vww  (Ip.s  lichcssos  los  plus  pr.MMeiist's.  Nous  voyons  en  effet  cliaciue  jour  l'Homme 
soumettre  les  Clievaux  lil)res  (jui  vivent  dans  les  régions  désortos,  tandis  .juo  des  Chevaux 
domesti(|ues  lui  échappent  pour  reprendre  leur  liberté  et  peuplent  bientôt  des  contrées  entières 
de  leurs  troupes  innombrables,  dont  nous  lirons  chaque  jour  de  nouvelles  montures.  Non- 
seulement  les  anciens  ont  eu  comme  les  modernes  des  Chevaux  qu'ils  prenaient  ainsi  dans  les 
haras  naturels  que  la  nature  leur  offrait ,  mais  ils  ont  institué  de  véritaiiles  liaras  plus  ou 
moins  semblables  aux  nôtres,  et  .pii  ont  demie  lieu  dans  ces  époques  reculées  h.  un  commerce 
très-important. 

Homère  parle  dans  l'Iliade  des  nombreux  haras  possédés  par  Priam,  et  il  attribue  à  Ericli- 
tonius,  l'un  des  ancêtres  du  dernier  roi  troyen,  trois  mille  juments  et  pareil  nombre  -/a 
magnin(iuos  poulains.  Les  bas-reliefs  (lesir.om;ments  assyriens  peuvent  nous  donner  une  idée 
de  la  beauté  d(>s  anciens  Chevaux  de  l'Asie  Mineure ,  et  nous  voyons  par  l(«s  peintures  de  l'an- 
tiqur'  Egypte,  (pi'il  y  en  avait  aussi  de  fort  beaux  dans  la  vallée  du  Nil.  Ce  furent  sans  doute 
ces  Chevaux  de  l'Asie  Mineure  et  de  l'iîuypte  (jui  furent  employ.s  avec  le  plus  de  succès  par 
les  Grecs,  puisque  les  magnifiiiues  débris  des  statues  du  Parihénon  démontrent  qu'à  l'époque 
de  Périclès  les  Athéniens  possédaient  des  Chevaux  fort  élégants ,  et  <|ue  nous  savons  par  divers 
auteurs  (lu'ot)  lirait  de  la  Cappadoce  et  des  pays  voisins  ceux  (jui  couraient  dans  les  jeux 
olympiens.  La  lég.Mide  de  Neptune  donnant  ic  Cheval  à  Athènes,  tandis  (;ue  Minerve  lui  pro- 
cure l'olivier ,  doit  faire  admettre  aussi  que  ce  précieux  quadrupède  avait  une  origine  étrangère 
a  la  Grèce,  puisqu'il  était  venu  par  le  soin  du  dieu  des  eaux.  On  sait  en  effet  (|ue  de  nos  jours 
encore  les  peuples  donnent  habituellement  l'épithète  de  marins  aux  Animaux  ou  aux  produits 
de  toute  sorte  «pie  leurapi)orte  la  navigation.  Les  rois  de  la  rA':;  de  l'Asie  Mineure  se  livraient 
d'ailleurs  avec  une  grande  activité  au  commerce  des  Chevaux  et  ils  contribuèrent  à  répandre 
la  belle  race  que  nous  appelons  race  arabe.  Anciennement  l'Arménie  fournissait  aussi  des  Che- 
vaux et  des  mules  aux  princes  conmierçnnls  &i  Tyr  et  de  Sydon,  et  la  Perse  se  livrait  avec 
succès  à  la  même  industrie.  Cyrus  avait  réuni  nans  ses  haras,  sans  doute  en  vue  des  grandes 
expéditions  qu'il  se  proposait,  8(»0  étalons  et  1G,000  juments,  et  les  Chevaux  de  race  persane 
sont  encore  aujourd'hui  des  Chevaux  fort  estimés.  Les  Numides,  dont  les  Chevaux  perfection- 
nèrent plus  tard  et  c\  diverses  époques  ceux  de  rKs|)agne  et  de  plusieurs  contrées  de  l'Europe 
méridionale,  comme  ils  l'avaient  sans  doute  été  par  ceux  apportés  de  l'Asie  Mineure,  étaient 
egak-ment  célèbres  par  leur  beauté  et  i)ar  leur  rapidité.  Il  y  avait  alors  comme  aujourd'hui, 
dans  les  pays  civilisés  qui  entouraient  la  M.VIiterranécs  des  Chevaux  de  selle  et  des  Chevaux 
de  trait,  mais  ces  derniers  étaient  les  pins  répandus,  i)arce  qu'on  s.,  servait  plus  souvent  des 
chariots  dans  les  combats  (|ue  de  la  cavalerie  propivîment  dite. 

On  dit  .jue  l'art  de  monter  1...  Cheval  fut  inventé  par  les  Scythes,  aujourd'hui  les  Tartares 
et  que,  lors,iu'ils  vinrent  en  Thrace,  les  Grecs  en  furent  si  effrayés,  .,u'ils  crurent  (jue  l'Homme 
et  l'Animal  ne  formaient  .|u'un  seul  corps,  et  l'on  assure  même  .pie  c'est  là  l'origine  <le  la 
fable  des  centaures.  Ou  sait  d'ailleurs  qu..  les  Mexicains  eurent  les  mêmes  craintes  et  com- 
mirent la  même  méprise  lorsqu'ils  virent  pour  la  première  fois  les  cavaliers  espagnols  nue 
Cortez  lança  contre  eux. 

Les  Hébreux  n'eurent  des  Chevaux  que  vers  l'épo(pie  .le  David  et  .le  Salomon.  Abraham. 
Jsaac ,  Jacob  possé.laient  des  Anes  .lont  il  est  .pi.vstion  dans  l'énumérati.in  <l.;  I..urs  ricliess..s 
avec  les  Chameaux  et  les  Moulons ,  mais  ils  ne  paraiss.Mit  pas  avoir  élevé  do  Che,aiix  ni 
même  s  être  .aucié  .le  ces  Animaux.  A  l'époque  .le  M.Vis.>  les  Israélites  n.>  s'.-n  servai.^U  point 
m..me  dans  les  combats ,  et  !..  l.'-islateurl..ur  rec.imman,le,  lors.ju'ils  se  r.uidront  àla-aierre' 
'le  n  avoir  point  peur  .les  ClM^vaux  ni  .l,>s  chariots  .le  leurs  ennemis,  mais  .le  placer  leur 
l'oiihanc  .lans  1.'  .11..,,  ,1'lsraèl  :  cpeiulant  il  n'en  fut  pas  toujours  ainsi,  et  1,.  Livre  .i..s  Hois 
nous  parle  .Jéjà  .le  Vécycr  .le  Jonafbas;  il  rapporte  aussi  .pie  Davi.l,  vainqueur  .l'A.laré/ar, 
his.le  nohob,  r,u  .le  Soba,  sur  l'Kuphrat..,  lui  prit  1,700  cavaliers,  mais  (|u'//  coupa  hs nerfs 
de^jnmbcs  a  tom  Jrs  Clwvau.r  (h-s  ,h,in„ls  ri  nvi,  rrscrvn  rpw  pour  100  chariots 


î  jour  l'Ifoinmn 
10  (les  Chevaux 
outrées  entières 
noiitiiros.  Noii- 
it  ainsi  dans  les 
iiaras  plus  ou 
h.  un  commerce 

ttrilnic  à  Ericli- 
leil  nombre  'la 
lonner  une  idée 
iiitures  de  l'an- 
rent  sans  doute 
*  do  succès  par 
t  qu'à  l'épo((uo 
v'ons  par  divers 
t  dans  les  jeux 
inervo  lui  pro- 
igiue  ('tranjçère 
10  do  nos  jours 
•n  aux  produits 
ure  se  livraient 
•ont  à  répandre 
aussi  des  Cho- 
se hvrait  avec 
ne  des  grandes 
e  race  persane 
[iux  porfection- 
'os  de  l'Kuropo 
ineuro,  étaient 
0  aujourd'hui, 
t  dos  Chevaux 
is  souvent  des 

i  les  Tartares, 
querifomme 
l'origine  de  la 
lintes  et  com- 
îspagnols  que 

m.  Abraham, 
urs  lichesses, 
Chevaux ,  ni 
rvaient  point, 
it  à  la  guerre, 
le  placer  leur 
.ivre  des  Hois 
n'  d'Adarézar, 
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FAMILLE  DES  ÉQUDÉS.  j^g 

Hionlôt  après   Tobsorvation  .les  ancionnos  lois  dut  se  relûcher  encore  en  présence  des  nou 
V    ux  besoins  d'une  civilisation  que  ses  rapports  avec  des  peuples  éclairés  av    l    el   12"; 
PHfecfonnée;  auss.  lisons-nous  ailleurs  dans  le  Livre  des  Rois,  chapitre  IV  v  rse  26 

pour  .^tre  près  de  sa  personne  dans  JérusaleÏ  ,  '"''"  '*  "  ^^'"^  ""'^  P^^"« 

..n  trT'T  '/.r  "r'  '"*  '"  P'-"^'^"»"'^''  ^«  *^««  Chevaux  et  même  leur  valeur.  Ils  venaient 

s:  l't  ^^  "'  ''  ''"  '"  "'^  '"  "'^'^"^  ^^  ^"^  ^^™  '"*  -"^-"*  -- "-  cTevaux  "! 

paitnt';irChev'al'mr  """'  V"."  ''''  '''''  "'"^  "^"'"  '^"'^  '««  ""'^*--  Arabes  s'occu- 
Pditnt   lu  Cheval ,  mai.  on  ne  doit  pas  en  conclure  que  toute  la  grande  presqu'île  asiatiane 

à  laquelle  nous  donnons  aujourd'hui  le  nom  d'Arabie  ait  possédé  natureSntcet^    S 
espèce.  Strabon  dit  que  de  son  temps  elle  n'existait  pas  dans  l'Arabie  du  ^d    oo— n, 
.n.e  grande  partie  de  l'Arabie  heureuse,  et  quoique  les^onquètese    Arabes  IdeZ^^^^^^^ 
e^é  rendues  plus  faciles  par  les  excellents  coursiers  dont  leur  cavalerie  s'enr  111""'^"" 

Prln  hètfn  """  ,  •'  "'r  '*"'""  P*^'"  "''"^"  "^  ^'"'^•-'^-  '^''-toire  rapport  X    uee" 
Prophète  n  en  avait  que  deux  dans  son  armée  lorsqu'il  marcha  sur  la  Mecque  pour  «rer  ven 
geance  de  ses  ennemis,  et  sur  la  liste  du  butin  dont  il  s'empara  on  voit  figu  e  d'es  C  ameaux" 
des  Moutons,  de  l'argent,  des  Hommes  captifs,  mais  point  encore  de  Chevaux  ' 

Nous  n  avons  que  des  renseignements  tout  à  fait  incomplets  sur  les  Chevaux  sauva-es  oui 
ont  existe  dans  l'antiquité;  il  est  même  difficile  de  dire  si  ceux  dont  on  parle  n'Stoas 

«rra  ,'  "  ''°"''  ''^"'"'^"^  '"''"'''^  '''  '-^'^'^^  ""-«tiques  rede  enu  Tr  s'p  ; 
su  te  d  quelque  circonstance.  Ainsi  le  Cheval  réellement  sauvage  n'existe  aujourd'hu  nul" 
pa. t,  et  .1  nous  est  encore  aussi  impossible  d'en  retrouver  les  traces  dans  les  premiers  temo! 

stoiques  que  de  dire  avec  précision  où  ont  vécu  les  premiers  Bœufs,  les  prem^  Ch  v's 
les  premiers  Moutons,  les  premiers  Porcs  ou  les  premiers  Chiens  ' 

nZlnir'  "  ^  V^'"  ^'''''"'  '"'''''  "°"-««»'ement  en  Amérique,  où  ils  so..  devenus 
assez  nombreux  pour  former  dans  certaines  contrées  des  troupes  de  plus  de  10  000  ndivTdus 
mais  auss,  dans  quelques  parties  de  l'Afrique,  du  moins  on  l^ssure'  et  'ri  pSIm  en 
Asie,  depuis  les  environs  de  la  mer  Caspienne  jusque  dans  le  nord  o  la  Chine  C  s  cheva«" 
mants  reçoivent  des  Tartares  le  nom  de  Tarpans;  chacune  de  leurs  bande  vt'  sous  la  con- 
a   .«  llr  "'  ""'^""^"^T"^  ■«  -^"°  '«  P-  vigoureux.  En  général,  ils  peuv^Tre 

1.^    tf r  T'"  '"^'"'  ''"''"'^  '"^''™»^  ""  ^«"''"«^  •'«  descendent  très-proba- 

'..ement  des  Chevaux  qm  furent  abandonnés,  en  1658,  parce  que,  lors  du  siège  d'A7onh   1 

manqua  de  fourrage  pour  les  nourrir.  '  ^      "^'"P'''  "" 

En  Améri.,ue,  ils  ont  le  même  genre  de  vie  et  ils  se  soumettent  avec  une  égale  facilité  Pour 

s    r  m  .,  les  Espagnols,  ou  même  les  Indiens,  chassent  habituellement  toute  un   trou  e 

t  Ils  la  font  entrer  dans  un  enclos  appelé  coral;  alors  un  cavalier  vient  dans  l'enclos    el' 

u  moyen  du  asso  ou  lacet,  composé  de  longues  lanières  souvent  terminées  pa  o,;b  ' 

d  cherche  a  s'emparer  des  plus  beaux  Chevaux  qu'il  aperçoit  en  les  retenant  par  le  cou  au 

.^  prën    n    e  '"  'T  ""-™""  "  ''"''""'  capturés ,  jusqu'à  ce  que  d'habiles  cavaliers 
100.1    '      ^         '  ;Ι"'  "'""'"'  ""'  ^'^^^'"^  ^'''''  "»  ^'-^'"P  '  «'  «malgré  leur  vive  résis- 
tance, une  grande  course.  Ensuite  ils  les  ramènent  au  coral,  et  les  Chevaux  sont  alors  domptés^; 

(I)  Ou  7,716  francs  de  noiro  monnaie. 

M'"    IMIITIK. 

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140 


ORORF,   DES  Jl  MRNTKS. 


on  peut  los  laissor  avec  ceux  i|ui  soiil  dùjà  (Itmioslùiiu^s,  car  ils  (levieuncnl  obéissants  et  ne 
clicrclicnt  plus  à  s'enfuir.  Au  contraire,  les  vieux  Chevaux  sauva^res  sont  presque  tous  in- 
ilomptaliles,  et  on  no  les  redierdie  ni  pour  les  dresser  ni  pour  tirer  parti  de  leur  chair. 

11  y  a  peu  de  .liffi-reiice  entre  ces  Cli(ivaux  pris  à  l'étal  sauvage  et  ceux  (luo  l'on  élève  dans 
une  demi  lilierté,  en  (|uel(pies  parties  de  l'Kurope  et  de  l'Aruéricpie,  dans  les  haras  apf.olés 
fiaras  saiicnges.  Ceux  de  l'Europe  se  voient  surtout  en  Unssie,  en  l»olof,'ne  et  dans  le  miiii  de 
la  France,  soit  en  Camarjïuc,  soit  dans  les  landes  de  liordeaux.  Nous  dirons  seulement 
iiuelipies  mots  de  ceux  de  la  Camargue,  dont  on  a  [teut-être  exagéré  la  valeur. 

En  effet,  il  existe  dans  les  plaines  aridcis  et  en  partie  nuu'écageusos  de  la  Camar^'ue,  et  dans 
quelques  lieux  analogues,  formant  une  grande  partie  do  la  lisière  maritime  des  départements 
du  (Jard,  do  l'Hérault  et  de  l'Aude,  des  Chevaux  ijui  vivent  dans  un  état  [iresquo  complet  de 
liberté;  ils  forment  une  race  assez  distincte  i)u'oii  appelle  la  race  Cdiiu/rf/iw.  F^es  jeunes  sont 
noirâtres  et  à  poils  assez  lon-s;  le  jxiil  des  adidtes  est  court  et  uniformém.'ul  blanc  dans  le 
plus  grand  nombre  de  sujets.  La  taille  de  ces  Chevaux  est  de  i  pieds  3  pouces  à  4  pieds 
G  pouces.  Leur  front  est  carré,  leur  chanfniin  droit  et  leur  tète  assez  forte;  leurs  membres, 
bien  conformés,  ont  les  paturons  courts.  Ces  chevaux,  (juo  l'on  emploie  assez  souvent  dans 
le  Midi  pour  les  travaux  d<'  la  campagne  ou  même  pour  lu  selle,  ont  de  la  vigueur  et  do  la 
sobriété.  Dans  les  lieux  déserts  uii  l'on  en  conserve  la  race,  ils  vivent  [)ar  |)eliles  trou|)es,  et  ce 
n'est  qu'à  l'époque  de  la  moisson  quv.  l'on  se  sert  de  ceux  dont  on  n'a  pas  fait  l'éducation.  On 
les  amène  sur  les  aires  et  on  les  fait  marcher  sur  les  gerbes  ipi'on  y  a  placées,  de  manière  à 
détacher  le  blé  des  épis.  Ce  travail  de  dépicage  terminé,  on  les  lAclie  de  nouveau  dans  les 
espaces  incultes  qui  entourent  les  marais  salants,  oii  lescarex  et  quehiues  autres  plantes  gros- 
sières constituent  essentiellement  leur  nourriture.  Il  n'est  pas  douteux  (pie  ces  espèces  de 
haras  naturels  ne  soient  susceptibles  d'èlre  rendus  |)lus  productifs.  Les  Chevaux  camargues 
ont  le  poil  plus  long  en  hiver  (pi'en  été,  ce  (pii  leur  permet  de  résister  plus  aisément  au  froid; 
on  suppose  (lu'ils  ont  été  abandonnés  dans  ces  localités  par  les  Sarrasins  lorsijue  ceux-ci 
furent  chassés  du  midi  de  la  P'rance. 

^  Sui\-ant  les  qualités  de  leur  race,  les  Chevaux  sont  très-diversement  employés  :  il  y  a  des 
Chevaux  pour  la  selle,  et  dans  la  cavalerie  ceux  des  différentes  armes  sont  également  diffé- 
rents. Le  service  tle  l'artillerie  exige  aussi  une  race  particulière  do  Chevaux.  Ceux  des  attelages 
élégants,  ceux  des  Postes,  ceux  des  Messageries,  doivent  aussi  avoir  leurs  qualités  propres; 
et  la  charrue,  chatiue  genre  do  charrois,  le  service  de  la  ferme,  etc.,  comportent  aussi  des 
différences  semblables.  Les  plus  petits  Chevaux,  tels  que  ceux  des  Shetland,  d'Ouessan,  de 
la  Corse,  etc.,  ont  chacun  leur  emploi  comme  les  plus  gros  Chevaux  dits  bouloimais,  alsa- 
ciens ou  flamands,  que  l'on  connaît  aussi  sous  la  dénomination  de  Chevaux  de  brasseurs;  enfin 
les  Chevaux  étrangers  montrent  encore  des  aptitudes  s|)éciales  comme  nous  le  voyons  par 
ceux  du  nord  de  l'Europe,  de  rAfri<iue,  en  particulier  du  Maroc,  de  l'Arabie  et  de  l'Asie,  soit 
on  Tartane,  ou  en  Chine,  ainsi  (juo  des  deux  Amériipies. 

En  Afri(iue  et  en  Asie  on  se  sert  aussi  de  Chevaux  dans  les  caravanes,  M.  Maurice  Wagner, 
(lui  a  eu  l'occasion  de  les  étudier  entre  Erzeroum  et  Tauris,  a  publié,  à  leur  égard,  (jueNiues 
faits  fort  curieux  (jui  nous  montrent  la  grande  anal(jgi(!  ijui  subsiste  entre  ces  Chevaux  do- 
mestiques et  ceux  (lui  vivent  en  liberté.  Ouoiipie  très-enclins  à  la  sociabilité,  ils  ne  [)euvent 
souffrir  les  Chevaux  (|ui  sont  étrangers  à  leui's  propres  troupes,  et,  en  général,  ils  n'ob- 
servent pas  la  moindre  toléiance  à  l'égard  de  leurs  confrères  des  autres  caravanes;  ils 
les  poursuivent  de  leur  haine.  Lors(iue  deux  caravanes  camiient  |)ar  hasard  dans  le  voisinage 
l'une  de  l'autre,  les  Chevaux  (lui  paissent  alors  dans  les  prairies  voisines  se  regardent  d'un  œil 
inquiet,  dressent  les  oreilles,  hennissent  et  trahissent  bi(,Mit(jt  l'envie  qu'ils  ont  d'en  venir  à 
une  bataille.  Ce  sont  surtout  les  jeunes  Chevaux  et  les  Poulains  vifs  et  ardents  qui  mani- 
festent ces  sentiments  belliiiueux,  et  souvent  ils  finissent  par  entraîner  les  autres.  Dans  cette 
occasion,  ils  oublient  totalement  l.'s  règles  du  devoir,  et  la  disrii)line  sévèn>  à  la<piell<>.  on  les 


I 


éissants  ot  no 
'S(|ii(3  tous  in- 
r  iliair. 
ou  élève  dans 
haras  ii|)i)clés 
ins  l(^  midi  do 
lis  soulpmoiit 

r^riio,  ot  ilaiis 
dt''|)artcinoiits 
10  L'nin|il('t  do 
s  jouiios  sont 
ilaiii;  dans  lo 
os  à  4  pinds 
irs  monibros, 
siHivent  dans 
lour  ut  do  la 
:rou|)Os,  et  ro 
(liK.'atioii.  On 
lie  nianii'i'e  à 
'oan  dans  Uts 
plaiilos  j,'ms- 
's  espùces  do 
X  caniai'îïiKvs 
leiit  au  froid  ; 
s(jue  leux-ci 

s  :  il  y  a  des 
loment  diffé- 
des  attelages 
ités  propres; 
ut  aussi  dus 
Ouessan ,  de 
mnais,  alsa- 
iseurs;  enlin 
voyons  par 
e  l'Asie,  soit 

icc  Wagner, 
(1,  quehiuus 
liieviuix  do- 
i  nu  peuvent 
il,  ils  n"ob- 
'avanus;  ils 
le  voisinage 
uni  d'un  œil 
l'on  venir  à 
i  qui  muni- 
Dans  cette 
nelle  on  les 


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/.  V.ViWV,  VV.v\\uvf    '„4\iva\ 
d'Afrique. 


FAMILLE   DES  ÉQLIDÉS.  147 

accoutumo  clans  ces  sortes  do  vo>ugos  osl  ontièrom(;nl  méconnue.  Ln  hennissement  sonore 
appelle  les  pins  ardents  au  combat,  et  dans  l'autre  camp  un  pareil  hennissement  donne  ais- 
sitôt  le  signal  ilo  la  dûfoiiso.  Les  Chevaux  des  deux  caravanes  se  précipitent  les  uns  contre  les- 
autres,  écumant  de  rage  et  les  naseaux  frémissants;  chacun  cherche  à  saisir  son  adversaire 
dans  les  lianes.  Penduit  ce  temps,  ceux  (jui  n'ont  |»as  pris  part  à  la  lutte  se  rangent  en  corde 
et  olisorvenl.  il  faut  que  les  guides  accourent  et  fassent  siftlcr  les  lanières  do  leurs  fouets  pour 
nHahlir  l'ordre.  (Juand  deux  caravanes  se  rencontrent  eu  marche,  cette  rivalité  n'a  pas  liou. 
Les  Chevaux  n'osent  pas  troubler  l'ordre  des  convois;  cependant  quelques  hennissemonts,  et  la 
manière  dont  ils  dressent  leurs  oreilles  trahissent  presque  toujours  leurs  sentiments  belliqueux. 
I>a  population  chevaline  augmente  proportionnellement  à  la  population  humaine;  mais, 
suivant  les  pays,  elle  est  avec  cette  dernière  dans  un  rapport  variable.  Le  Danemark  comp-. 
tait,  en  1818,  45  chevaux  pour  100  habitants;  en  1825,  lo  Hanovre  en  comptait  13  pour  100; 
la  Suède,  en  1832,  12  ^;  la  Suisse,  en  1827,  12  pour  100;  la  Hollande,  en  1806,  13;  là 
Prusse,  en  1843,  10^;  lo  royaume  de  Naples,  en  1835,  10;  l'Ecosse,  on  1831,  10  égale- 
ment; la  Franco  no  vient  qu'à  la  suite,  relativement  parlant  :  le  rapport  entre  les  habitants  et 
les  Chevaux  est  de  8  pour  100;  mais,  ainsi  (ju'il  résulte  d'un  rapport  fait,  en  1848,  par  lo 
général  de  Lamoricière,  au  nom  du  Conseil  supérieur  des  Haras,  elle  a  au-dessous  d'elle  la 
Toscane,  l'Angleterre,  lo  Wurtemberg,  la  Pologne,  la  Belgi(iuo,  l'Irlande,  la  Saxo,  Bade,  la 
Sardaigne,  les  Provinces  rhénanes,  l'empire  d'Autriche,  la  Bohême,  la  Hongrie,  lo  Piémont, 
1(!  royaume  lombardo-vénitieii ,  la  Sicile  et  l'Espagne. 

Notre  population  chevaline  dépasse  de  f,  celle  de  l'Angleterre,  et  à  peu  près  du  double  celle 
de  l'Autriche  ;  on  l'évalue  au  nombre  total  do  3,000,000,  ce  qui  donne  un  chiffre  brut  supé- 
rieur à  celui  des  autres  Étals  européens,  sans  en  excepter  la  Prusse  qui  ne  comptait,  en  1843, 
que  1,564,000  Chevaux.  En  1816,  l'Autriche  n'en  avait  que  1,200,000,  et  l'Angleterre 
900,000  en  1823.  La  richesse  chevaline  de  la  Russie  n'est  pas  connue. 

Quoi  (ju'il  en  soit,  la  France  est  encore  obligée  d'acheter  annuellement  à  l'étranger  une 
grande  quantité  de  Chevaux ,  principalement  de  Chevaux  à  deux  fais ,  c'est-à-dire  pouvant 
servir  pour  le  carrosse  et  dans  la  cavalerie.  Cette  situation  est  loin  d'être  nouvelle,  et  quoique 
les  tentatives  fuites  par  l'administration  publKjue  pour  y  remédier  remontent  à  Louis  XIII,  et 
que  ces  tentatives  aient  été  suivies  par  tous  les  Gouvernements  qui  se  sont  succédé  depuis 
lors  il  n'a  pas  encore  été  possible  do  s'y  soustraire.  Les  haras  nationaux,  les  dépôts  d'éta- 
lons ,  ont  cependant  rendu  de  grands  services ,  et  leur  action  sur  l'amélioration  du  Cheval , 
dans  certaines  parties  du  territoire,  est  déjà  incontestable,  grâce  aux  soins  apportés  dans  le 
choix  des  individus  producteurs. 

Indépendamment  des  excellentes  qualités  que  nous  lui  reconnaissons  de  son  vivant,  le  Cheval 
peut,  après  sa  mort,  fournir  encore  diverses  substances  utiles.  La  peau,  la  corne  de  ses  pieds, 
les  crins  de  sa  queue  ou  de  son  cou,  ses  tendons  (jui  servent  à  faire  de  la  colle,  ses  os  dont  on 
retire  du  noir  animal,  et  plusieurs  autres  de  ses  parties  sont  recueillies  et  employées  avec  fruit. 
On  peut  également  citer  son  espèce  parmi  celles  qui  sont  alimentaires.  En  effet ,  la  chair  du 
Cheval  jeune  et  sain  est  un  excellent  manger,  et  celle  du  Cheval  sauvage  est  encore  préfé- 
rable; il  y  a  des  pays  où  l'on  mange  cette  dernière;  d'autres,  oîi  l'on  vend  à  la  boucherie  celle 
du  Cheval  domestique.  En  temps  de  guerre,  on  peut,  à  l'occasion,  tirer  bon  parti  d'un  Cheval 
blessé  que  l'on  abat  ou  de  celui  qui  a  été  tué  sur  le  coup  ;  en  temps  de  famine,  on  a  mangé 
du  Cheval  même  à  Paris.  Huzard,  cité  par  Parent-Duchàtelet,  dit  qu'en  1793  les  habitants 
de  la  capitale  furent  on  partie  nourris  pendant  près  de  trois  mois  avec  de  la  viande  do  Cheval, 
et  cela  sans  que  l'on  s'en  aperçût.  Quelques  naturalistes  se  sont  demandé  comment  cet  ali- 
ment n'était  pas  devenu  usuel,  et  ils  en  ont  conclu  qu'il  nous  restait,  sous  ce  rapport,  bien 
(les  progrès  à  faire. 

Mais  n'est-il  pas  convenable  de  leur  objecter  (jne  la  grande  utilité  du  Cheval  vivant  justifie 
parfaitement  l'Iiabiluile  uii  \\m  esl  du  ne  [lus  Tabattre  pour  s'en  nourrir.  El  n'est-il  \ms  préfé- 


H8 


OUDHE  DES  J.IMENTIÏS. 


rablo  do  motlio  los  Uœufs  ù  l'oiigruis,  uu  lieu  d'y  imvoycr  li-s  Chevaux  .Kint  nous  n'iivons  pas 
mémo  ua  noml)ro  suffOsunt  pour  nos  armées  ou  nos  voilures ,  et  qui  d'ailleurs  se  [»r<Horaionl 
assez  mal  à  co genre  d'exploitation.  La  spéculation,  à  laquelle  on  a  songé  ici,  serait  certaine- 
ment peu  hourcuso,  et  sans  ra|)peler  qu'aucun  do  ceux  qui  l'ont  jjroposéo  aux  autres  no  l'a 
encore  essayée,  on  peut  faire  remarquer  qu'en  Danemark  et  dans  d'autres  pays  où  l'on 
mange  du  Cheval,  cot  usage  tend  chacjue  jour  à  disparaître,  à  mesure  que  le  placement  des 
Chevaux  vivants  devient  plus  facile.  A  (luellos  fraudes,  d'ailleurs,  ne  donnerait  pas  naissanc.t 
la  vente  du  Cheval  comme  aliment,  et  qui  voudrait  s'oxposer,  surtout  dans  les  grandes  villes, 
à  se  nourrir  do  la  chair  do  tant  do  vieux  serviteurs  (jui  meurent  à  la  peine,  et  (jue  chacun 
regarde  avec  raison  comme  étant  plus  dignes  do  compassion  rjue  capables  d'exciter  môme  les 
plus  robustes  appétits. 

L'histoire  du  Cheval  comporterait  bien  d'autres  détails ,  mais  il  faudrait  plus  do  place,  pour 
la  traiter  d'une  manière  complète,  qu'il  ne  nous  en  est  accordé  pour  toute  la  classe  des  Mam- 
mifères, et  nous  devons,  tout  en  reconnaissant  combien  ce  (jui  précède  est  incomplet,  terminer 
ici  co  quo  nous  avons  à  on  dire.  Nous  ajouterons  cependant  quelques  mots  pour  rappeler  le 
classement  des  races  et  sous-races  de  Chevaux,  tel  quo  l'ont  établi  les  vétérinaires. 

Les  Chevaux  peuvent  être  ramenés  à  deux  types  principaux  :  celui  des  Chevaux  de  selle  et 
celui  des  Chevaux  do  traits.  Le  Cheval  d'Asie  Mineure,  plus  connu  sous  le  nom  de  Cheval 
arabe ,  est  le  meilleur  exemple  (juc  l'on  puisse  citer  du  premier  ty[)e  ;  et  le  Cheval  boulonnais 
le  moillour  exemple  du  second. 

Les  caractères  du  type  arabe  sont  les  suivants  :  taille  moyenne ,  peau  Une ,  pieds  courts  et 
soyeux,  vaisseaux  superficiels  et  apparents,  formes  fines,  sveltes,  sèches,  anguleuses,  quoique 
élégantes,  tète  carrée,  encolure  renversée,  croupe  saillante,  ventre  peu  développé,  extrémités 
longues,  tendons  bien  détachés,  sabots  petits,  lisses,  très-durs.  Les  chevaux  de  co  type  ont  de 
la  force,  do  l'ardeur,  de  l'intelligence  et  do  la  docilité;  ils  sont  aptes  à  supporter  de  longues 
abstinences,  et  courent  avec  une  grande  rapidité.  On  en  rapproche  les  Chevaux  persans, 
turcs,  barbes,  andaloux,  hongrois ,  moldaves ,  anglais,  limousins,  navarins,  auvergnats  et 
normands,  qui  en  possèdent  le  sang  à  des  degrés  divers.  Les  Chevaux  tartares  et  (|uelquos 
autres  leur  ressemblent  à  certains  égards,  mais  sans  en  posséder  toutes  les  qualités.  Les 
caractères  du  type  boulonnais  sont  les  suivants  :  taille  élevé(^  corps  massif,  peau  épaisse, 
tête  grosse,  encolure  rouée  ou  droite,  crinière  touffue,  poitrail  large,  ventre  volumineux! 
croupe  large,  avalée,  double,  extrémités  fortes,  sabots  grands.  Ces  chevaux  croissent  rapide- 
ment, ont  besoin  d'une  alimentation  abondante,  ont  peu  d'ardeur,  mais  beaucoup  de  force, 
sont  peu  intelligents,  peuvent  trahier  d'énormes  fardeaux,  mais  sont  lourds  à  la  course.  Oii 
doit  y  rattacher  les  Chevaux  danois,  les  mecklembourgeois,  les  anciens  Chevaux  d'Angleterre, 
les  anciens  napolitains,  les  frisons,  et,  en  France,  les  normands-cotentins,  ainsi  (lue  les 
bretons. 

Equus  Hémione  {t'quus  Hemionus).  Les  anciens,  et  en  particulier  Pline,  ont  fait  mention 
do  deux  espèces  d'Anes  sauvages  :  l'une  que  Xénophon  avait  déjà  signalée  en  Mésopotamie, 
c'est-à-dire  dans  la  partie  de  la  Turquie  d'Asie  (jui  est  comprise  entre  l'Euphrato  et  le  Tigre,' 
recevait  le  nom  d'Onagre  ou  Asinvs  sylvcslris;  l'autre  était  appelée  Hemionos,  c'est-à-dire 
demi-âne.  Lorsque  les  naturalistes  modernes  se  sont  occupés,  avec  Pallas,  des  Animaux 
sauvages  dans  l'Inde  et  dans  leThibet,  qui  ont  de  l'analogie  avec  l'Ane  domestique,  mais 
qui  n'ont  qu'une  bande  longitudinale  brune  le  long  du  dos ,  sans  barro  transversale  sur  les 
épaules,  ils  leur  ont  imposé  également  le  nom  d'fqims  Hemionm,  qu'ils  vinssent  du  pays  do 
Cutch,  qui  est  situé  auprès  des  bouches  de  l'Indus,  ou  bien  du  Thibet;  cependant  on  a  été 
conduit  plus  récemment  à  penser  que  les  Animaux  de  ces  deux  localités  étaient  do  doux 
espèces  différentes.  {PI.  XXIV.) 

L'espèce  thibétaino  répondrait  seule  au  véritable  Hemionos  de  Pallas,  et  même  à  celui  do 
Pline;  co  serait  aussi  YEqum  pohjodon  do  M.  Hodijrson;  elle  est  quelquefois  désignée  par 


n  avons  pHs 
t  pnMoruiont 
ail  cortaine- 
utrt'H  no  l'a 
ays  où  l'on 
iconiont  (les 
is  naissance) 
indes  villn.s, 
tjuo  chacun 
3r  môme  les 

placo,  i)our 
e  des  Mum- 
et,  terminer 
rappeler  lo 

c  do  sollo  ol 

1  do  Cheval 

houlonnais 

ds  courts  et 
;es,  quoique 
,  extrémités 
type  ont  de 
de  longues 
IX  persans, 
vergnats  et 
Bl  quelques 
lalités.  Les 
nu  épaisse, 
aluniineux , 
iont  rapide- 
p  de  force, 
course.  On 
Angleterre , 
nsi  que  les 


ait  mention 
so()otamio , 
ît  le  ïigro , 
j'est-à-dire 
s  Animaux 
ique,  mais 
aie  sur  les 
du  pays  do 
:it  on  a  été 
fit  do  deux 


!  à  celui  do 
isignéo  par 


i'^  \  •h 


•     M.' 

I'! 


118 

nibht  (1(*  mi 
iii^'iiio  un  r 
ussoz  mal  l 

rillMll   (H>U 

oiii'ore  oss 
iiifiiiKu  (lu 
(lliovuux  V 
1(1  vciito  *lu 
à  s(i  nourri 
roK'irdc  av 
plus  robus 
L'Iiistuir 
la  Irailer  d 
niiforos,  ot 
ici  co  quo 
clussomonl 
Los  Chu 
celui  dos  ( 
nraho,  est 
lo  nioillour 
Los  car» 
soyeux,  va 
ôlégantos , 
longues,  U 
la  forco ,  <l 
abstiiionco 
turcs,  bar 
normands .  , 
autres  ioui 
caractères 
iHo  ftrosst 
croupo  larj 
ment,  ont 
sont  pou  i 
doit  y  ratt( 
les  ancien! 
bretons. 

Eql'I's 
do  doux  es 
c'est-à-din 
recevait  le 
demi-âne. 
sauvajçcs 
qui  n'ont  > 
épaules,  il 
Cutch,  (lu 
conduit  pi 
espèces  di 
L'espèc 
Pline;  co 


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FAMILLE  DES  ÉQUIDÉS.  149 

un  nom  encore  différent,  celui  de  Kiang  {i:quy.s  Aiang),  rappelant  la  dénomination  que  lui 
donnent  les  Tliibétains. 

L'espèce  du  pays  de  Cutch  s'étend  dans  la  vallée  do  ('Indus  jusqu'au  Punjub;  elle  remonte 
jusqu'en  Perse  et  dans  l'ancienne  Mésopotamie.  Ce  serait  le  véritable  Onagre  de  Xénoplion 
et  de  Pline,  et  VEguus  Onager  de  Brisson  et  de  Pallas;  M.  (Jray  l'appelle  Asinus  Onager.  C'est 
cette  dernière  que  l'on  possède  depuis  quelques  années  dans  plusieurs  ménageries  européennes, 
à  Paris,  à  Londres  et  à  Knowsley,  sous  le  nom  iVHémione,  et  qui  se  reproduit  facilement 
sous  notre  climat  auquel  elle  s'est  complètement  habituée.  Ce  faux  Ilémione  a  le  pelage  ras 
et  lustré;  sa  couleur  est  presque  uniformément  blanche  pour  les  parties  inférieures  et  internes, 
isabelle  pour  les  parties  supérieures  et  externes;  la  crinière  qui  commence  en  avant  des  oreilles 
descend  jusqu'au  garrot;  elle  est  droite,  courte  et  de  couleur  fauve  noirâtre;  elle  est  continuée 
par  une  bande  de  môme  couleur  qui  vient  se  terminer  en  pointe  sur  le  haut  de  la  queue;  celle- 
ci  est  de  la  même  forme  que  celle  de  l'Ane ,  et  les  crins  qui  la  terminent  sont  noirâtres,  La 
taille  et  les  pro|)ortions  extérieures  diffèrent  peu  de  celles  de  l'Ane,  mais  l'ciispinble  rappelle  à 
certains  égards  le  Cheval,  et  les  oreilles  sont  de  grandeur  intermédiaire.  M.  Is.  (ieoffroy  a 
publié  des  détails  sur  les  caractères  de  cette  intéressante  espèce  dans  les  Archives  du  Muséum, 
et  plus  récemment  M.  do  Quatrefages  a  fait  connaître  le  jeune  âge  d'après  des  exemplaires  nés 
à  Paris. 

M.  Dussumier,  qui  a  donné  à  la  Ménagerie  les  premiers  Hémiones  qu'elle  ait  possédés,  rap- 
porte qu'à  Bombay  on  se  sert  quelquefois  des  Animaux  do  cette  espèce  comme  de  Chevaux 
de  selle  ou  de  trait ,  et  M.  Is.  Geoffroy  les  regarde  comme  très-susceptibles  d'être  employés 
avec  avantage  dans  nos  pays.  Voici  (luelques-unes  des  indications  publiées  à  cet  égard  par  ce 
savant  professeur  :  «  Depuis  que  la  Ménagerie  du  Muséum  a  pour  la  première  fois  réuni ,  grâce 
à  deux  envois  de  M.  Dussumier,  des  individus  des  deux  sexes  propres  à  la  reproduction,  dix 
ans  seulement  se  sont  écoulés,  et  c'est  un  bien  court  espace  de  temps  lorsqu'il  s'agit  d'une 
espèce  qui,  congénère  du  Cheval  et  de  l'Ane,  porte  comme  eux,  un  an  environ,  et  dont  le 
développement  ne  s'achève  que  dans  la  troisième  année.  De  1842  à  1849,  nous  avons  néan- 
moins obtenu  neuf  produits,  et  si,  dos  neuf  poulains  trois  n'ont  [m  être  élevés,  les  six  autres 
sont  parfaitement  portants  et  ne  le  cèdent  en  rien  aux  individus  nés  dans  l'état  de  nature. 
Dans  ce  moment  même ,  on  peut  voir  dans  les  parcs  du  Muséum  trois  femelles  allaitant  leurs 
petits;  deux  de  ces  femelles  sont  françaises....  Un  de  nos  Hémiones  surtout  a  été  rendu  docile 
au  point  do  pouvoir  être  rapidement  conduit,  à  grandes  guides,  do  Versailles  à  Paris.  ;> 

L'Equus  ank  {Eqiius  asinus)  est  gris  avec  une  bande  longitudinale  noirâtre,  croisée  sur 
sur  les  épaules  par  une  ligne  transversale  de  même  couleur  ;  il  a  quelques  zébrures  foncées 
sur  les  membres.  Sa  taille,  on  général  inférieun;  à  celle  des  Chevaux,  est  susceptible  de 
s'abaisser  notablement  dans  certaines  races.  Ainsi  les  Anes  du  pays  des  Mahrattes,  dans 
l'Inde,  ne  sont  pas  plus  gros  quo  des  Chiens  de  Terre-Neuve,  et  il  y  a,  dans  le  midi  de  l'Eu- 
rope ainsi  qu'en  Barbarie,  des  Anes  (]ui  ne  sont  guère  plus  forts.  D'autres  dépassent,  au 
contraire,  les  Chevaux  do  moyenne  dimension,  et  se  font  remarquer  par  le  volume  dispropor- 
tionné de  leur  tête,  ainsi  que  par  leurs  formes  grossières;  tels  sont  les  Anes  du  Poitou  dont 
le  pelage  est  épais  et  de  couleur  noirAtre.  Les  diverses  races  de  cello  espèce  ont  toujours  les 
oreilles  plus  longues  (jue  les  Chevaux,  (;t  elles  les  portent  le  plus  souvent  couchées  soit  sur  lo 
côté,  soit  en  arrière;  leur  vcix,  (ju'on  nonmie  braire,  a  un  timbre  tout  à  fai'  différent.  L'Ane 
est  depuis  longtemps  domestique;  les  Hébreux  l'ont  possédé  avant  d'avoir  des  Chevaux. 

Les  Phéniciens,  les  Égyptiens,  les  Romains,  les  Arabes  s'occupaient  di\jà  avec  succès  de 
la  culture  do  l'Ane;  mais  il  était  alors  inconnu  aux  pays  du  Nord,  et  Strabon  nous  apprend 
qu'il  n'y  en  avait  ni  chez  les  Bretons  ni  sur  le  littoral  de  la  Baltique.  Ce  n'est  «lue  plus  tard 
encore  que  cette  espèce  a  été  introduite  dans  les  Gaules ,  oîi  on  l'a  amenée  d'Italie  par  la  voie 
(les  Alpes ,  et  l'on  ajoute  (lu'ello  n'a  été  employée  en  Angleterre  que  sous  les  rois  anglo-saxons  ; 
à  l'époque  d'Elisabeth  on  regardait  encore  les  Anes  comme  des  Animaux  étrangers  à  co  pays. 


i 


160 


OHDIIK  DKS  JIM  ENTÉS. 


Kullii  c'ost  à  uiM)  (''iioqiio  loiil  à  fuil  m-oiito  (|u'ils  m{vb\  poriils  aux  États-Unis,  puisqu'on 
assure  (juo  leur  introduction  y  est  dm»  h  \Vasliin)j;ton.  L'Ano  est  cc^iuMulunt  un  Animal  facilo  h 
multiplier,  qu'on  nourrit  niséniont,  et  (|ui  pont  reudro  l)oaun>u|)  do  sorvicos,  quoiqu'il  ail 
moins  do  (luulités,  moins  do  force  et  moins  do  dociliti>  (|no  lo  Clioval.  I.es  chardons  sont  un 
dos  aliments  ([u'il  prôfèro.  L'Anou  est  f,'ai  et  facile  h  dress(.«r,  (pioiqu'il  reste  entêté;  l'Anosso 
fournit  un  Ihmi  lait  que  les  mt^docins  ordounonl  avec  succès  aux  personnes  affaiblies.  Après  sa 
mort,  l'Ane  est  éKalemenl  utile  puisqu'on  jiout  employer  sa  chair,  dont  on  fait  des  saucissons 
dans  beaucoup  de  pays,  H  (pie  sa  peau  sert  h  faire  du  (larchennn,  divs  peaux  do  tambour  et 
(juolques  autres  préparations.  Lo  sarjri  ou  ehaj,'rin,  .pie  l'on  tiro  d'Orienl,  est  fait  avec  do  In 
poau  d'Ane  sauvasfe, 


wM 


.\\n  m    l'oi  riu  , 


Les  principales  variétés  do  celle  espèce  sont  VÀiir  du  T/iilwl  et  celui  de  Perse,  qui  diffèrent 
j-ou  dos  Anes  actuoll(>ment  sauva;res  dans  les  déserts  avoisinants;  —  Y  Ane  d' Egypte ,  —  le 
Djaar  des  Arabes,  —  Y  Ane  de  Toscane,  (jui  est  grand  comme  un  Mulet  ;  -  ■  celui  du  Poitou,  dont 
le  mâle  est  surtout  recherché  comme  étalon;  —  YAtie  de  Sicile  ou  du  midi  de  l'Europe,  qui  a 
une  moindre  taille;  —entin  U^ petit  Ane,  «lue  les  Marliatt<>s  nomment  Cudha,  (-t  dont  nous'avons 
déjà  parié.  Il  y  a  des  Anes  sauvages  en  Abyssinie  et  dans  les  grands  déserts  de  l'Asie  occi- 
dentale, depuis  la  Tartane,  jusqu'en  Perse  et  en  Syrie.  Ces  Animaux  vivent  par  troupes  nom- 
breuses, qui  émigi-eut  vers  le  Nord  pendant  l'hiver  et  se  rapprochent  eu  été  des  pays  plus 
chauds.  Les  Tartares  leur  doiniciit  le  nom  de  Clwulan  ou  Koulan;  ils  leur  font  la  cliasso,  à 
c^uso  do  leur  peau,  qu'ils  travaillent  habilement,  et  de  leur  chair  (pii  leur  paraît  un  mets 
excellent.  Quant  ils  peuvent  les  prendre  eu  vie,  il,  les  gardent  pour  les  dresser  au  service 
domestique.  Les  Anes  sauvages  sont  au  nombre  des  Animaux  que  les  anciens  ont  signalés 
sous  le  nom  A' Onagres,  nom  ([ui  leur  a  été  conserve-  par  plusieurs  naturalistes  modernes. 
Ceux  de  l'Abyssinie  n'ont  pas  entièrement  les  caractères  de  ceux  d'Asie,  et  l'on  s'est  (piehjue- 
fois  demandé  s'ils  étaient  bien  de  la  in^me  o'.^i'e(>:  plusieurs  autmirs  admettent  comme  plus 


FAMILI.K  DRft  t^W)!  IHÉS. 


151 


cerlnin  encore  que  les  nssoinciits  l'ossilos  d'Aiios  (|ii()  l'on  Uouvo  on  Europn,  Boit  on  Franco,! 
soit  nii  Anglolorro,  proviennent  (i'nne  es|ièc(\  différrinle  de  celle  des  Anes  dnnioslit]ues.  / 

Les  Zùbrct  ont  le  corps  nianiué  do  nombreuses  bnndos  transversales  i)orpendiculaires  à  la 
li^ne  du  dos.  Leurs  membres  n'ont  qu'un  petit  nombre  do  zébrurtîs,  G(!S  Animaux  sont  africains. 
Il  y  on  a  trois  espèces.  M.  IL  Hmilli  en  fait  un  gonro  autpiel  il  rend  le  nom  iVHippotigris,  qui 
était  celui  d'une  do  leurs  espèces  cliez  les  anciens, 

L'I-loiiiis  coiiAOOA  {liquns  t/iiacvlin,  (Jmel.)  doit  son  nom  à  la  voix  qu'il  fait  entendre  : 
couang.  C'est  un  Animal  de  rAfri(|uo  luistndo,  et  on  particulier  de  la  Cafrerio,  Il  est  assez 
doux.  Il  en  est  (|uostlon  dans  les  voyageurs  sous  le  nom  de  Clioval  du  (îap  ou  d'Ano  Isabelle. 
Le  Couaffsn  vit  |)ar  troupes  dans  les  plaines  et  se  noumt  pn'iférablement  de  plantes  grosses 
et  d'un(?  es|)èce  particulière  de  mimosa.  Il  so  intMe  (lutihiuefois  aux  troupeaux  domestiques  et 
se  prôte  facilement  à  une  certaine  éducation,  ce  <|ui  permet  do  l'employer  dans  queUjues  cir- 
constances. On  dit  (ju'il  est  courageux  cl  c|u'il  défend  les  bestiaux  contre  les  Animaux  féroces, 
|)rincipaloinent  contre  les  Hyènes. 

Le  Couaggu  ressemble  plus  à  un  Cheval  qu'à  un  Ane  par  ses  [(reportions  et  par  ses  allures. 
Il  a  la  iCto,  le  cou  et  le  devant  du  corps  z.ébrés  de  brun  noirâtre;  la  partie  inférieure  do  son 
corps,  ses  membres  et  sa  (|ueue  sont  blancs.  (/•/.  XXXII.) 

L'I'iQiiis  I)  Aw  {/ùjuits  niontanus  ou  E,  liurcltellii) ,  est  aussi  de  l'Afrique  australe.  H  est 
brun  pâle  avec  le  dessous  du  corps  blanchâtre;  sa  tète,  son  corps  et  le.  haut  de  ses  membres 
sont  zébrés.  Il  n'a  guère  plus  do  1  mètre  15  centimètres  au  garot. 

L(!  Daw  et  lo  Couagga  sont  amenés  plus  fréquemment  dans  les  ménageries  européennes 
que  lo  véritable  Zèbre.  L(!  Daw  est  susceptible  d'être  dressé  comme  les  autres  espèces  du 
même  genre.  M.  Is.  (leoffroy  dit,  à  l'égard  des  Animaux  de  cette  espèce  (ju'on  a  possédés  à 
Paris  :  «  Nous  n'avons  que  rarement  attelé  le  Daw,  mais  nous  l'avons  fait  reproduire  jusqu'à 
lu  troisièm(!  génération;  dès  la  secon le  l'acclimatation  était  complète.  J'ai  vu  un  de  nos  Daws 
français  tranquillement  couché  sur  la  neige  par  16  degrés  centigrades  au-dessous  do  zéro.  » 
[PI.  XXXIII.) 

E Q i;  i; s  Zkn u i:  {Equus  Zébra) .  Buffon ,  qui  no  connaissait  pas  le  Daw ,  conseillait  la  domes- 
tication du  Zèbre,  et  Daubenton  disait,  dans  une  des  séanc^"  de  l'École  normale,  ob  il  était 
professeur:  (i  On  n'a  pas  encore  complètement  apprivoisé  ,^■  Zèbre;  mais  nous  pourrions  le 
dompter  comme  l'Onagre  et  le  Choyai  sauvage,  et  nous  aurions  une  nouvelle  bôto  de  somme 
et  de  trait  plus  forte  (|uc  l'Ane,  et  plus  belle  toute  nue  que  le  Cheval  lo  plus  magnifiquement 
harnaché.))  Kn  1701,  on  était  i)arvenu  à  dompter  assez  bien  deux  Zvibres  appartenant  à  la 
Ménagerie  de  Versailles  pour  qu'il  fut  possible  de  les  monter;  mais  il  fallait  prandre  beaucoup 
de  précautions,  car  ils  ruaient  dès  qu'on  les  touchait  aux  oreilles;  ils  étaient  fort  têtus  et 
avaient  la  bouche  très-dure.  Autrefois  on  en  a  vu  ([uatre  à  Lisbonne  que  le  roi  de  Portugal 
faisait  (luelqucfois  atteler  à  son  carrosse. 

Le  Zèbre  est  un  bel  Animal  d'Afriiiuo,  ayant  lo  fond  du  pelage  blanch,ltrc,  marqué  sur  la 
tète,  le  corps  et  la  totalité  des  membres,  do  zébrures  noirâtres;  une  partie  de  sa  fac<i  est 
rougeàtre;  sa  forme  est  toutefois  plus  semblable  à  celle  de  l'Ane  qu'à  celle  du  Cheval;  maih  la 
taille  égale  presque  celle  de  ce  dernier. 

On  regarde  le  Zèbre  comme  étant  le  '«'ritable  Hippotigre  des  anciens ,  et  il  se  pourrait 
que  ce  nom  lui  appartînt  réellement;  car  il  se  rapproche  plus  que  les  autres  oes  régions 
de  l'Afrique,  sur  lesquelles  les  Romains  ont  étendu  leur  domination.  L'histoire  rapporte  que 
Plautius,  qui  fut  préfet  de  Rome,  on  l'an  202,  envoya  des  centurions  dans  les  îles  de  la 
nier  Erythrée  (la  mer  Rouge) ,  pour  y  enlever  les  Chevaux  dits  du  Soleil ,  qui  étaient  semblables 
aux  Tigres,  On  sait  aujourd'hui  qu'il  vient  des  Zèbres  jusqu'en  Abyssinie ,  et  le  commerce 
qui  se  faisait  alors,  comme  aujourd'hui  sur  la  mer  Bouge,  a  pu  en  procurer  aux  Romains. 
Certains  auteurs  disent  que  la  même  espèce  so  retrouve  également  au  Congo. 

Ikmarques  sur  les  Mulels  cl  les  Hybrides.  —  I^es  Hybrides ,  qu'on  a  obtenus  par  lo  croise- 


ï  ■li)l 


152 


OUDHE   DKS  JUMKNTÉS. 


ment  des  diversos  «spùces  du  genre  Eqtius ,  intîritent  l'atlention  du  naturaliste  aussi  l)ien 
que  celle  de  l'agriculteur,  et  nous  croyons  utile  d'entrer,  à  leur  égard,  dans  quelques  détails 
auxquels  nous  njoulurnns  un  résumé  do  ce  (|ue  l'on  sait  relativement  aux  autres  Hybrides 
fournis  par  la  classe  des  Mammifères.  L'Hybride  de  l'Ane  mftio  avec  la  Jimiont  est  générale- 
ment connu  sous  le  nom  de  Mulet.  C'est  ce  môme  nom  (jue  l'on  étend  le  plus  souvent  aux 
autres  Hybrides,  quel  que  soit  le  genre  auquel  ils  appartiennent. 

1.  Nous  parlerons  d'abord  des  Hybrides  fournis  par  le  genre  EQliUS. 

1"  Comme  nous  venons  de  le  rapp(^ler,  le  produit  de  l'Ane  avec  la  Jument  est  le  véritable 
Mu/et,  lorsqu'il  est  du  sexe  mâle;  s'il  est  femelle  on  le  nomme  Mule. 

Le  nom  de  Bardeau  est  imposé  à  l'Hybride  obtenu  par  l'accouplement  du  Clieval  avec 
l'Anesse. 

Voici  la  liste  des  autres  croisements  que  l'on  signale  dans  le  genre  de  ces  Animaux  : 

2"  L'Ane  avec  le  Zèbre  femelle.  On  en  a  obtenu  le  produit  dans  la  Ménagerie  do  Knowsley, 
on  Angleterre ,  qui  appartenait  à  lord  Derby;  il  est  représenté,  dans  l'ouvrage  publié  sur  les 
Animaux  de  celle  ricbo  ménagerie  sons  le  titre  do  Gleanings  from  the  Ménagerie  and  aviary 
al  Knowsley  Hall  (in-fol.,  1850). 

3"  Le  Zèbre  avec  l'Anesse.  Le  produit  do  ces  deux  espèces  a  été  obtenu  à  la  Ménagerie  do 
Paris;  il  est  figuré  dans  l'ouvrage  de  F.  Cuvier. 

4"  L'Ane  et  le  faux  Hémiono.  Les  produits  ont  été  obtenus  à  la  Ménagerie  de  Paris  et  dans 
celle  de  Knowsley;  ceux-ci  sont  figurés  dans  l'atlas  du  Knowsley  Ménagerie. 

5°  Le  faux  Hémionc  mâle  et  le  Daw  femelle.  Produit  obtenu  à  Knowsley,  et  figuré  dans 
l'ouvrage  précédemment  cité. 

H.  D'autres  Hybrides  appartiennent  au  genre  BœLF  [Bos)  ;  ils  sont  également  assez  nom- 
breux, et  quelques-uns  d'entre  eux  ont  de  l'importance.  On  les  a  obtenus  par  le  croisement 
des  espèces  dont  les  noms  suivent  : 

1°  Le  Bœuf  (Taureau  ou  ^■ache)  avec  le  Bison  do  l'Amérique  septentrionale. 

2°  Le  Bœuf  avec  lo  Zébu. 

3°  Le  Bœuf  avec  l'Yack. 

4°  L'Yack  avec  le  Zébu.  Dans  certaines  parties  des  monts  Himalayas  les  métis  de  l'Yack 
avec  le  Zébu  ou  avec  lo  Bœuf  sont  préférés  aux  Animaux  d'espèce  pure. 

60  Le  Zébu  et  le  Bœuf  des  Jungles.  D'après  M.  (iray,  ce  métis  est  connu  dans  l'Inde  sous 
le  nom  de  Gyal  ou  Gayal. 

IH.  Les  espèces  du  genre  MoLTON  {Om)  donnent  aussi  des  produits  des  races  hybrides, 
principalement  les  Moutons  domestiques  i|ue  beaucoup  d'auteurs  regardent,  il  es'  vrai, 
comme  de  simples  races.  Nous  avons  vu  aussi  le  métis  du  Mouton  domestique  avec  le  Mouflon 
de  Corse. 

IV.  On  en  cite  également  dans  le  genre  Chèvre  {Capra),  et  parmi  eux  celui  du  Bou- 
quetin avec  la  Chèvre  domestique,  qui  est  pourtant  une  espèce  d'un  autre  sous-genro. 

Dès  1752,  Buffon  avait  même  obtenu  des  Mulets  par  le  croisement  au  Bouc  avec  la  Brebis, 
et  par  conséquent  des  produits  résultant  de  l'association  d'Animaux  de  deux  genres  plus  diffé- 
rents encore  que  ne  lo  sont  ceux  des  Chèvres  et  dos  Bouquetins,  ou  des  Moutons  et  des 
Mouflons. 

V.  Lo  genre  Cerf  {Cervus,  Linné)  a  fourni  divers  exemples  d'hybridation  : 
1°  Par  l'accouplement  du  Cerf  Pseudaxis  avec  l'Axis  femelle; 

2»  Par  celui  du  Cerf  Gymnote  avec  la  Biclie  de  Virginie.  L'un  et  l'autre  ont  été  obtenus  au 
Muséum  de  Paris. 

VI.  Le  genre  Chien  {Canis,  Linné)  est  aussi  dans  ce  cas.  On  a  réuni  avec  succès  : 

1°  Le  Loup  avec  le  Chien  domestique,  soit  avec  le  Chien  ordinaire,  soit  avec  le  Chien  de  la 
Nouvelle-Hollande; 
2P  Le  Chien  avec  le  Chacal. 


FAMILLE  DES  ÉQL'IOÉS.  (53 

VIL  II  on  ost  ilo  môino  dans  lo  gonro  des  G II  AT  S  {Felis.  Linnô).  Lo  produit  lo  plus 
curinux  (ju'on  on  ail  lire  ost  l'IIybrido  résultant  do  raccouplcmont  du  Lion  avec  le  Tigre.  Cet 
Hybride  a  él6  obtenu  plusieurs  fois  en  AngleteiTo  avec  le  m(^mc  couple  d'Animaux.  Nous  en 
parlons  à  la  page  84  do  ce  volume. 

Vlli.  On  connaît  des  produits  analogues  parmi  les  RONGEURS,  et  j'ai  vu  rfeemment  à 
Londres,  dan?  lo  Mus(5o  Britannique,  un  Porc-Épic  provenant  du  Porc-Épic  ordinaire  et  de 
YAcanth'ion  de  Java;  il  était  né  à  la  Ménagerie  de  Régents  Park. 

IX.  Enfin  il  y  en  a  eu  dans  la  famille  des  SiNfiES  : 

1»  Entre  lo  Macaque  ordinaire  et  lo  Macaiiuc  Rliesus; 

2"  Entre  le  Maca(|ue  ordinaire  et  le  Macaque  couronné. 

3"  Entre  lo  Cercopitliècjue  Grivet  commun  et  lo  Maca(]ue  ordinaire. 

Ces  trois  derniers  Métis  ont  été  obtenus  à  la  Ménagerie  de  Paris, 

Outre  les  Hybrides  que  nous  venons  de  signaler,  et  ceux  de  quelques  autres  espèces  appar- 
tenant à  des  genres  domestiques  dont  nous  n'avons  pas  parlé,  comme  les  diverses  espèces 
de  Cochons,  de  Lamas  ou  do  Chameaux,  etc.,  on  en  a  probablement  observé  plusieurs  autres 
dont  les  noms  ne  sont  pas  venus  à  notre  connaissance ,  et  l'on  pourra  en  augmenter  encore  le 
nombre  en  prenant  soin  de  rapprocher,  dans  des  circonstances  favorables ,  des  Animaux  sau- 
vages pris  dans  un  même  genre  ou  des  Animaux  sauvages  et  leurs  congénères  domestiques. 
C'est  d'ailleurs  ce  que  l'on  a  continué  à  faire  dans  plusieurs  grandes  ménageries ,  et  en  parti- 
culier dans  celle  de  Paris,  oii  MM.  Fleurons  et  Is.  Geoffroy  ont  entrepris  de  nombreux  essais 
à  cet  égard.  Pout-ûlro  arriverait-on  aussi  à  quelques  résultats  en  employant  lo  procédé  de  la 
fécondation  artificielle,  ce  qui  a  déjà  été  essayé  avec  succès  sur  des  Mammifères ,  mais  seule- 
ment pour  dos  Animaux  do  même  espèce.  Une  des  conditions  principales  du  succès  des  hybri- 
dations est  que  les  Animaux  à  réunir  soient  du  môme  genre,  ou  tout  au  moins  do  genre  très- 
voisin,  et  par  suite  de  même  tribu;  il  est  également  avantageux  qu'ils  ne  diffèrent  pas  d'une 
manière  trop  considérable  par  leurs  dimensions. 

En  ce  qui  concerne  le  degré  de  ressemblance  que  ces  Animaux,  d'espèce  différente ,  doivent 
avoir  entre  eux,  on  a  dit  avec  raison  que  la  possibilité  de  reproduction  entre  individus  d'espèces 
distinctes  n'a  lieu  qu'à  la  condition  qu'ils  soient  du  même  genre,  et  par  conséquent,  on 
en  a  déduit  que  le  genre  peut  être,  jusqu'à  un  certain  point,  défini  :  la  collection  des  espèces 
susceptibles  de  produire  des  Hybrides  inféconds,  de  même  que  l'espèce  est  en  général  la 
collection  des  individus  capables  de  produire  entre  eux  des  individus  inféconds.  Mais  il  y  a 
des  exceptions  à  cette  règle,  et  pour  ne  parier  ici  que  des  Mammifères,  l'union  productive  d'un 
Cercopithèque  avec  un  Macaque,  et  celle  mieux  démontrée  du  Bouc  avec  la  Brebis ,  nous  font 
voir  que  des  Animaux  de  genres  différents,  mais  il  est  vrai  do  genres  peu  éloignés,  sont  parfois 
susceptibles  do  se  féconder.  Il  n'en  esl  pas  moins  vrai  que  la  difficulté  do  l'hybridation  augmente 
dans  un  même  groupe  proportionnellement  à  la  distance  qui  sépare  les  espèces  que  l'on  veut 
associer,  et  qu'elle  s'accroît  encore  entre  les  Animaux  de  genres  différents  ;  aussi  n'a-t-on  aucun 
exemple  d'Hybride  obtenu  par  lo  mélange  de  deux  Animaux  appartenant  à  deux  familles 
distinctes,  et  encore  moins  à  deux  ordres. 

Jusqu'à  prouve  évidente  du  contraire  on  doit  donc  penser  que  le  Jumart  n'existe  réelle- 
ment pas.  Ce  Jumart,  dont  plusieurs  voyageurs  ont  parié,  mais  que  l'on  ne  possède  dans 
aucun  Musée,  serait  le  produit  de  l'association  du  genre  Bœuf  au  genre  Cheval. 

Dans  son  chapitre  sur  la  Dégénération  des  Animaux,  Buffon  rappelle  co  qu'on  a  dit  au 
sujet  des  Jumarts,  mais  il  n'accorde  à  ces  récils  aucune  espèce  do  valeur,  ot  il  ajoute  : 
«  En  1767  et  années  suivantes,  dans  ma  terre  do  Buffon,  le  meunier  avait  une  Jument  et  un 
Taureau  qui  habitaient  dans  la  même  étable,  et  qui  avaient  pris  tant  de  passion  l'un  pour 
l'autre ,  quo  dans  tous  les  temps  oii  la  Jument  était  en  chaleur ,  le  Taureau  ne  manquait 
jamais  de  la  couvrh*  trois  ou  quatre  fois  par  jour,  dès  qu'il  était  en  liberté;  ces  accoupicnsonts 
réitérés  nombre  do  fois  pendant  plusieurs  années  donnaient  au  maître  de  ces  Animaux  de 

n"  PARTIE.  20 


I 


*^*  OHbHE  DKS   JL MENTES. 

grandes  ospt-ranccs  .l'on  avoir  lo  produit.  Copendunt,  il  n'cti  est  jamais  rien  l'ésultô    .)  Les 

naturalistes  ont  accepté  l'avis  do  JJuffon  ;  mais  il  n',.,,  est  pas  do  mAmo  des  véténnnires   qui 

sont  loin  d'ôtre  tous  convaincus.  On  en  jugera  par  1.,  passage  suivant ,  que  nous  empruntons 

k  la  Zoologie  vdtdrmairo  do  M.  (Irognier.  En  parlant  dos  Jumarts,  cet  autour  s'exprime 

ainsi  :  «  Notre  maître  «ourgelat  les  croyait  possibles ,  nous  n'osons  rien  décider  sur  co  point. 

Tout  ce  que  nous  savons,  c'est  .ju'on  a  vu  souvent  des  Taureaux  couvrir  des  Cavales  et  dos 

Etalons  saillir  des  Vaches.  Nous  pensons  que,  pour  avoir  reconnu  cent  fois  (jue  ces  accouple- 

monts  avaient  ..aé  stériles,  on  no  peut  pus  en  conclure  .lu'ils  n'ont  jamais  été  féconds.  Nous 

avons  la  certitude  que,  dans  les  pays  où  les  miles  et  les  femelles  de  toutes  les  espèces  sont 

pôle-mtlo  au  pâturage,  il  naît  .|uelquefois  des  Mulets  ù  t.He  do  Veau,  à  queue  do  Vacho,  avec 

des  protubt^ancos  à  la  place  des  cornes,  ayant  lo  corps  ot  les  jambes  faites  comme  dans  lo 

Cheval.  ,.   Malheureusement,  les  produits  singuliers  dont  il  est  ici  question  n'ont  pas  été 

décrits  avec  tout  lo  soin  -lu'ils  méritaient,  ou  bien,  lorsqu'ils  ont  pu  l'ôtro,  il  a  été  facile  de 

reconnaître  que  co  n'étaient  que  .,uelques  individus  monstrueux,  comme  on  en  voit  dans 

chaque  espèce,  et  cela,  sans  que  l'int..rv..ntion  d'une  f.'.condation  étrangère  soit  nécessaire 

pour  en  expliquer  la  naissance.  Aussi,  jusqu'à  présent  du  moins,  les  .loutes  conservés  par 

plus.eurs  vetennanvs  ne  reposent-ils  sur  aucune  observation  réellement  authentique,  et  l'on 

no  saurait  trop  engager  ces  médecins  à  n.,  laisser  échapper  aucuno  des  occasions  que  leur 

^ZZ:^  pratique  pour  éclairer  celte  importante  .p.estion.  11  n'en  est  pas  moins  démontré 

Italie,  eu  Goisc  et  en  Algérie,  par  exemple,  et  on  ne  les  a  |.as  davantage  observés  ailleurs 
comme  on  y  observe  les  Mulets  et  les  Bardeaux.  Les  monstres  auxquels  M.  Grog  i       ail 
lusionne  naissent  jamais  viables,  et  les  récits,  plus  populaires  que  scientifiques  auxque 
an  Tn    'f'^"f '""«."'  '^-'  "«^  f-''^-^»'  P-  P'-  fondés  que  tous  ceux  que  l'on  dJbite 
dans  le  peuple  a  la  naissance  de  certains  monstres  humaius,  sur  lesquels  la  tératologie 
possède  aujourd'hui  des  notions  si  précises.  .  n-iaioiogie 

unïdonrnnf."^""  '''  ^^^'^"'^''.^['^''^'^  "^  g<5néral ,  des  êtres  complètement  stériles.  C'est 
ZZT         ,        '''"''"  ''''^''''  ""  P«rti  important,  mais  très-probablement  exagéré, 

J^fH^^r  '''"  T''"'''  ^.''"'^"°  P*^^'  '"^^^"'«"  '^^^"•"^  ^  «^''«l"»'  '-  délimitation 
et  l  avait  cherché  à  en  triompher  aussi  bien  pour  les  Animaux  .lomostiques  que  pour  les 
espèces  véritables,  et  plus  désireux,  dailleurs,  d'emprunter  aux  actes  physiologiques  qu'elles 

Buffon  en  chercha  le  critérium  dans  la  reproduction  elle-mi^me 

Tous  les  Animaux  susceptibles  de  produire  ensemble  des  p;iits  féconds  capables  de  con- 
t^nuer  leur  race,  sont  pour  lui  des  Animaux  de  m.^me  espèce,  et  les  Animaux,  qui  ne  peuvent 
pa    produire  entre  eux  ou  qui  ne  peuvent  produire  que  des  individus  stériles,  sont  des 

fe  1"  T  'f  ";  ''r  '"  '^^°"'-^'  ^«-  '-  C'--.  tous  les  Chevaux,  enfin  tous 
les  Ammaux  domestiques  do  même  genre  qui  se  croisent  et  se  perpétuent,  sont  e  la  môme 
e  pece;  au  contraire,  le  Cheval  et  l'Ane,  dont  le  produit  est  infécond.  Ce  t-à-dire  incapable 

oTmotl"'  T  '"  nt™'"''  ''"^'"^  ''^^'""^''■^'  •^"«''J-  '^'^^^  --«  S-re    P 

éXr  distiT  '  ""'^"  ''''''  '-'  "  ''-'  ''  ''  '''-''  '''-"  '-'  -^--  '••-p^- 

olatluTrr"*'  "r  ""'?"  ''"'  '''''  '^"™'"'  ^^  "^«"^  ^«^  «^^  ■««  '^•tos  des  genres;  en 
plaçant  dans  chacun  d'eux  les  espèces  susceptibles  de  donner  naissance  à  des  produits 

ff-!  ''i  ','"  '"'''*"''  '^''««Pt'o"^'  «t  ces  exceptions  ont  été  en  partie  connues  de 
Buffon.  La  Chienne  couverte  par  le  Loup  ou  la  Louve  couverte  par  le  Chien  donnent  nais- 


FAMILLK  DKS  TAPIIUOÉS.  153 

snnco  h  des  Animaux  qui  dovioniiont  à  lour  tour  cupablos  do  sn  reproduire,  fl ,  diins  certains 
eus,  on  n  vu  des  Mules  mettre  l)us,  ou  de  véritables  Mulets  saillir  des  Juments.  Huffnn  cilo 
entre  autres  une  Mule  possédée  par  un  homme  do  Valence ,  laquelle  eut  successivement  six 
Poulains  par  suite  do  son  croisement  avec  lo  Cheval. 

Ln  autre  cas  do  fécondité  a  aussi  été  observée  à  la  Ménagerie  de  Paris,  après  l'union  d'un 
Axis  avec  le  Mulet  obtenu  de  la  niAme  espèce  et  du  Pseudaxis;  et  l'on  en  n  awjuis  un  troi- 
sième dans  le  mCmo  établissement  par  lo  croisement  du  Chien  avec  lo  Mulet  issu  du  Chien 
et  du  Chacal. 

M.  (îray  publie  dans  lo  Knowaley  Ménagerie  un  llybrido  fécond,  qui  est  également  curieux, 
et  qu'il  appelle  avec  raison  llybrido  double  {double  Mule).  C'est  le  produit  d'une  Jument 
do  race  poney  avec  un  Mulot  issu  lui-ni^me  d'un  Zobro  et  d'une  Anesso.  Ce  double  Mulet  a 
été  observé  b.  Londres. 


FAMILLE  DES  TAPIRIDÉS 

Quatre  doigts  aux  pieds  de  devant  et  trois  à  ceux  do  derrière;  nez  prolongé  en  une  petite 
trompe;  dents  molaires  dépourvues  décernent,  à  collines  plus  ou  moins  saillantes  et  sans 
excavations  à  la  surface  do  leur  couronne  :  tels  sont  les  principaux  caractères  dos  Tapiridés. 

Le  Tapir  du  Brésil  et  deux  antres  espèces  dont  l'uno  habite  aussi  l'Amérique  méridionale, 
tandis  que  la  seconde  est  particulière  aux  régions  les  plus  chaudes  do  l'Inde,  sont  les  seuls 
Animaux  actuels  do  cette  famille.  Ces  trois  espèces  no  constituent  qu'un  seul  genre.  On  doit 
en  rapprocher  plusieurs  sortes  d'Animaux  éteints,  dont  quelques-unes  ont  servi  à  l'établisse- 
ment do  genres  particuliers. 

Genre  TAPIR  {Tnpmis,  Brisson).  Nez  prolongé  on  une  pel'^o  trompe;  queue  très-courte; 
quatre  doigts  on  avant,  trois  en  arrière;  deux  mamelles  inguinales;  trois  paires  d'incisives 
à  chaque  mâchoire  ;  uno  paire  do  canines ,  dont  les  supérieures  sont  plus  petites  que  les 
incisives  externes;  sept  paires  do  molaires  supérieurement  et  six  intérieurement;  les  unes  et 
les  autres  surmontées  do  collines  transversales  ;  point  de  troisième  colline  à  la  dernière  molaire 
inférieure. 


i 


r>F.Miiio\    m    TtriR    nF.   r.   l\nF,    )/S  di"  ïrnnrl. 


160 


OIIDIIK  |)|.;s  Jl  MKNTÉS, 


!i^ 


Les  TiipiM  approclidiit  du  Clieval  et  .|<>  l'Ano  pnr  I.Mir  formo  cxtiVicuro  l.i<.|)  plus  .luo  «les 
Sangliers  nux(iui'ls  on  les  n  souvonl  compnnVs.  Cepon.iinit  leur  .|ucii.>  très- court.,  et  siuis 
crins,  la  pelito  tn.inpo  (|ui  coiistituo  Jour  noz,  la  forme  comprimcV)  de  Icnir  iHn  ot  leurs  doiRts 
plus  nombreux,  p<.rMiHl<.nt  ais.'nu-nl  do  l.'s  on  di^tinKiw-r.  .-t  ils  paraissent  en  Hro  s.'.parés  par 
un  intervalle  considérable;  mais  cet  intervalle  lui-mi^me  est  en  partie  condih'i  si  l'on  étudie 
les  espèces  fossiles  qui  se  ra[)procliont  dos  Tapirs  et  dos  Chevaux,  |.rinci|)alement  celles  dos 
terrains  tertiaires  moyens  et  inférieurs. 

MulKré  les  diffi'rcHKîes  incontestahlos  'lui  séparent  lo  genre  Tapir  do  celui  des  Chevaux,  ou 
donne  |)arfois  aux  premiers  do  ces  Animaux  lo  nom  do  Mulets  sniungcs  ou  celui  do  Chovnux 
marins,  et  c'est  sous  ces  dénominations  bizarres  ou  sous  d'autros  encoro  ipio  dans  les  ména- 
geries ambulantes  on  annonce  les  Tapirs  au  public.  Au  Muséum  do  Paris,  oii  ces  Animaux 
sont  souvent  exposés  aux  regards  dos  visiteurs  dans  le  mémo  enclos  (pio  les  Éléphiuits,  ou 
bien  à  une  faible  distance,  beaucoup  do  i)ersonnes,  en  les  voyant  pour  la  première  fois,'  los 
prennent  d'abord  pour  los  petits  des  Élé()hnnts,  (luoique  leur  trompe  soit  rudimentaire  si  on 
la  compare  à  cello  do  ces  Animaux,  et  .pio  leurs  oreilles  soient  eu  cornets  au  lieu  d'èlro  on 
forme  de  largos  feuilles,  comme  celles  des  Proboscidiens. 

La  taillo  des  Tapirs  approche  de  celle  d'un  Ane  ordinaire;  leurs  yeux  sont  petits  et  à  pupille 
rondo;  leur  langue  est  douce;  leurs  narines  sont  percées  au  bout  do  la  trom[)e  (|ui  constitue 
un  do  leurs  caractères  les  plus  saillants,  mais  qui  est  un  boutoir  proboscidiforme  ot  non  une 
trompe  véritable  servant  à  puiser  l'eau,  à  frapper  l'ennomi  ou  à  saisir  les  objets.  Les  Tapirs 
prennent  directement  leur  nourriture  avec  la  gueulo  et  pour  boire  ils  relèvent  leur  trompe  de 
manière  à  no  point  la  mouiller. 

Bajon,  (jui  a  résidé  à  Cayenno,  avait  cru  que  ces  Animaux  ruminent;  c'était  rexamen 
do  leur  estomac  qui  lui  avait  suggéré  cette  opinion  ;  mais  ni  les  pieds  ni  los  dents  des  Tapirs 
00  sont  conformés  comme  ceux  dos  Ruminants,  et  leur  estomac  lui-même  est  notablemont 
différent  du  leur.  Il  a  ses  deux  culs-de-sac  latéraux  assez  développés  et  paraît  triloculé,  ce 
qui  lo  rapproche  davantage  du  même  organe,  étudié  chez  lo  Daman  ou  lo  P^'cari.  Les  Tapirs 
ont  aussi  l'astragalo  tout  différent  do  celui  des  Ongulé  ;  (lui  ruminent;  et,  sous  ce  rapport,  ils 
se  rapprochent  encoro  plus  des  Rhinocéros  que  dos  Jhevaux.  Quant  aux  affinités  (pi'on  leur 
a  supposées  avec  les  Cochons  et  les  autres  espèces  do  la  mémo  famille,  elles  n'ont  aucun  fond(!- 
mont,  et  l'oxamen  comparatif  do  leur  ostéologie  tend  encore  à  éloigner  ces  deux  groupes  l'un 
do  l'autre;  cependant  on  les  a  lo  plus  souvent  réunis  dans  la  même  division  dos  Pachydermes. 
Les  caractères  do  leur  dentition  sont  également  contraires  à  ce  rapprochement.  A  ceux  ([uo 
nous  avons  indiqués  on  définissant  le  genre ,  il  faut  ajouter  quo  los  Tapirs,  qui  ont  trois  molaires 
supérieures  do  lait  comme  un  grand  nombre  d'autres  Mammifères  hétérodontes ,  n'en  ont 
que  deux  paires  à  la  mAchoiro  inférieure. 

Les  mœurs  des  Tapirs  à  l'état  sauvage  paraissent  être  brutales,  mais  sans  être  féroces.  Ces 
Animaux  occasionnent  peut-être  moins  do  dégAts  que  les  Sangliers,  et  ils  sont  moins  dange- 
reux pour  les  chasseurs.  Ils  so  tiennent  en  général  dans  los  endroits  chauds  et  sont  plutôt 
nocturnes  que  diurnes  ;  ils  passent  presque  tout  le  jour  cachés  dans  los  lieux  obscurs  et  fourrés. 
La  nuit,  ils  se  mettent  en  marche.  Leur  nourriture  consiste  en  végétaux  do  plusieurs  sortes  et 
en  fruits,  parmi  lesquels  on  cite  los  melons  d'eau  ot  les  courges;  ils  recherchent  aussi  les 
terres  salées ,  et  ils  font  souvent  do  longs  trajets  pour  en  découvrir  les  dépôts. 

Ces  Mammifères  ne  sont  pas  amphibies  comme  on  l'avait  d'abord  supposé,  mais  ils  vont 
volontiers  à  l'eau;  ils  traversent  aisément  les  rivières  et  so  vautrent  avec  plaisir  <lans  les 
marais  ou  les  étangs.  Les  grandes  forêts  sont  leur  séjour  habituel.  Certains  voyageurs  disent 
qu'ils  s'y  fraient  des  sentiers;  suivant  d'autros,  ils  cheminent  au  hasard,  écartant  ou  brisant 
tout  ce  qui  leur  fait  obstacle;  ils  avancent  résolument  tête  baissée,  ot  la  forme  en  carène  do 
leur  crâne,  ainsi  que  la  dureté  de  leur  peau,  semblent  très-favorables  à  cette  sorte  de  lutte.  On 


rap(iorle,  dit  Azara,  (jue  si  lo  Jaguar  so  jette  sur  lo  T 


ipir,  celui-ci  l'entraîne  à  travers  les 


l'AMii.i.K  i)i:s  T\iMi\ini!;s. 


167 


piirtlos  les  pins  «^paissos  du  Imis  jiis(prà  oc*  «lu'll  nil  liri>t(^  hou  «'iiiiomi  en  le  faisant  passer  pur 
los  espaces  les  plus  ûtroils,  mais  celle  assertion  est  proliahlemeiit  iiiexaeto. 

Kii  captivité  le  Tapir  est  doux  ,  tramniille,  assez  propre  (^t  souv(>iit  assez  familier,  et  les  nn- 
turnlistos  ont  inscrit  ce  Kenre  sur  la  liste  dos  Aidniaux  sauvages  dont  In  duniusticatinn  offrirait 
le  moins  de  difllcullés,  et  en  mi^^me  temps  le  plus  d'avantafies.  Lorsqu'on  a  pris  les  Tapir» 
oncon^  jeunes,  on  peut  li's  laisser  vivre  au  milieu  des  haldtations.  Azara  n'avait  pas  la  niAme 
o|)inion  ni  sur  lu  douceur  des  Tapirs,  ni  sur  In  convenanco  do  leur  nsscrvissomont,  co  (jui  lui 
faisait  dire  : 

(1  II  est  très-ais»j  do  penser  i|ii'on  ne  s'amuse  pas  à  élever  un  Animal  aussi  miisililo,  aussi 
triste,  (pu  n'a  rie»  d'attrayant,  et  dont  l'unique  qualité  est  do  n'oxiffor  ni  attention  ni  soin.  » 
Mais  il  faut  evouer  <pie  ces  deriners  mois  conirediseiit  l'opinion  que  l'auteur  espagnol  s'était 
laite  des  Tai)irs,  et  dans  (pielcpics  lieux  im  cli(U'clie  à  les  utiliser, 

Taimh  AMl^;ni(;AiN  {Tnpiriis  atmrknnm ,  (imelin).  Quoique  le  Tapir  ne  dépasse  pas  la 
taillu  d'un  Ane,  c'est  l'un  des  plus  grands  Animaux  de  rAmériijne  méridionale.  Le  Lama  et  le 
Cerf  des  marais  ont  seuls  les  dimensions  supérieures.  Mals^ré  cela,  et  bien  qu'il  soit  commun 
sur  tous  les  poirds  oii  abordèrent  successivement  (lolomi),  V'espuco,  Peralonzo,  Nino,  Pinzou 
et  Cabrai,  c'ost-à-diro  les  premiers  con(|uérunts  de  l'Amérique  méridionale,  il  paraît  fjuo  son 
l'xistencti  resta  iffnorée  jus(pr<\  répn(pie  des  expéditions  (pii  eurent  pour  résultat  la  fondation 
de  la  colonie  du  Darien,  dans  la  mer  des  Antilles.  Toutefois  le  Tapir,  dont  la  cbair  servait 
souvent  à  la  nourriture  dos  naturels,  no  dut  pas  échapper  longtem|)s  à  l'atttnition  des  Euro- 
péens (jui  furent  très-souvent  exposés  à  la  famine,  lorsqu'ils  s'établirent  dans  ce  fîolfe.  Los 
premiers  rensoi^'iiements  sur  le  Tapir  arrivèrent  en  Euro|)e  vers  la  tin  de  1500  et  en  1511. 
L'auteur  des  Dtkades  océaniques,  P.  Martyr,  en  fit  usago;  mais  co  qu'il  on  rapporte  ost  aussi 
exatféré  (pie  jieu  exact,  (i  Cette  béte,  dit  Martyr,  é^çale  en  grosseur  à  un  n(r  nf,  porte  tromito 
d'Éléphant,  et  ce  n'est  point  Tin  Éléphant;  a  couleur  boviiu;  et  n'est  point  un  Bceuf;  ongles 
chevalins  et  n'est  point  un  Cheval;  elle  a  aussi  les  oreilles  de  l'Éléphant,  moins  pendantes 
et  moins  largos,  toutefois,  mais  plus  larges  encore  quo  colles  dos  autres  Animaux.  » 


M 


PlFSDf 


T  \  1'  I  H    i  .M  K  n  1 1;  \  1  \  ,    I ,'  1 5 


granil. 


ORDRE   DKS  JUMENTÉS. 

Il  est  plus  longuement  et  plus  exactement  question  des  Tapii's  dans  le  Sommairn  de  l'His- 
toire nalurcUe  et  générale  des  Indes,  "ui  fut  publié  par  Oviédo,  en  1526.  Nous  emprunterons 
la  traduction  do  ce  qu'il  a  dit  au  savant  mémoire  de  M.  Rouiin.  «On  trouve  à  la  Terre-Ferme 
un  Animal  appelé  par  les  Indiens  Boeri,  et  au(|uel  nos  chrétiens  ont  donné,  en  raison  de 
l'épaisseur  de  son  cuir,  le  nom  «le  Danla.  Ce  nom,  au  reste,  est  tout  aussi  impropre  que  celui 
do  Tigre  qu'ils  donnent  à  YOchi.  Le  Roeri  est  de  la  taille  d'une  moyenne  Mule;  il  a  le  poil 
d'un  brun  foncé  et  plus  épais  que  celui  du  Buffle;  il  n'a  point  do  corne,  et  c'est  tout  à  faii 
à  tort  que  des  personnes  lui  donnent  le  nom  de  Vache.  Sa  chair  est  bonne  à  manger ,  quoique 
plus  mollasse  que  la  viando  du  Bœuf;  mais  un  excellent  morceau  c'est  le  pied  ;  seulement  il 
faut  qu'il  cuise  vingt-quatre  heures  de  suite ,  après  quoi  c'est  un  mets  qu'on  peut  présenter 
au  plus  délicat,  et  qui  est  do  très-facile  digestion.  On  force  le  Roeri  avec  des  Chiens;  mais 
quant  ils  ont  fait  prise,  il  faut  que  le  chasseur  vienne  promptement  à  leur  aide  et  tâche  de 
frapper  l'Animal  avant  qu'il  ait  eu  le  temps  de  gagner  l'eau;  car,  s'il  on  est  proche,  il  court 
s'y  jeter,  et,  une  fois  ià,  il  a  bon  marché  des  Chiens  qu'il  déchire  i\  belles  dents.  J'en  ai  vu 
emporter  d'une  seule  morsure  la  jambe  ou  l'épaule  d'un  Lévrier,  ou  arracher  à  un  autre  un 
morceau  de  peau  long  de  deux  empans  tout  comme  l'eût  pu  faire  un  écorcheur  :  sur  la  terre 
il  n'en  pourrait  faire  autant  impunément.  Jusqu'à  présent  le  cuir  do  ces  Animaux  n'est  d'aucun 
usage  pour  les  chrétiens,  qui  ne  connaissent  pas  la  manière  do  le  préparer;  mais  il  est  aussi 
épais  que  le  cuir  du  Buffle.  » 

Ce  Tapir  est  le  seul  que  les  naturalistes  aient  connu  jusque  vers  le  premier  ijuart  du 
xix"  siècle.  En  1553,  Gomora  le  signala  dans  la  province  de  Cuniana,  sous  le  nom  de  Capa; 
Thevet ,  en  1556,  l'appela  Tapchire  et  Lery,  en  1578,  Tapiromsou.  Ces  deux  dernières 
dénominations  étaient  empruntées  l'une  et  l'autre  à  la  langue  des  Indiens  de  Rio-Janeiro. 
Claude  d'Abbeville  emploie  le  mot  Tapiijre  usité  k  l'embouchure  de  l'Amazone,  et  Laet  celui 
de  Maipouri,  alors  vulgaire  à  Cayenne.  Le  Tapir  est  aussi  le  TIacoxololé  ûw  Mexique  dont 
parle  Hernandez ,  la  Vache  montagnarde  -le  Dampier ,  et  le  Mborebl  d'Azara.  Sa  synonymie  a 
été  faite  avec  le  plus  grand  soin  par  M.  Boulin,  à  ([ui  nous  avons  emprunté  les  détails  qui 
précèdent. 

Linné  s'était  mépris  an  sujet  des  affinités  du  Tapir  lorsqu'il  l'avait  associé  génériquement  à 
l'Hippopotame  en  le  nommant  Hippopotamns  Icrrestris,  et  Exieben  ne  fut  pas  plus  heureux 
en  le  réunissant  aux  Cabiais  sous  la  di'nomination  iVIfi/droclurrits  Tapir. 

On  rencontre  les  Tapirs  de  cette  espèce  dans  une  grande  partie  des  terres  basses  qui  s'é- 
tendent entre  les  Andes  et  l'Océan  atlantiijne ,  depuis  rOréno(|uo  jus(|u'à  la  Plata  ,  (;'est-à-dire 
depuis  le  12°  degré  nord  jus([u'au  35''  sud  environ.  Leur  présence  est  également  signalée  au 
Pérou,  mais  il  n'y  en  a  point  au  Chili  ni  en  Patngonie. 

Tapir  Pinchaqik  {Tnpirus  Pinduiqne,  Rouiin).  Cette  espèce,  dont  on  doit  la  décou- 
verte et  la  description  à  M.  le  1)'  Rouiin ,  ;i  été  inscrite  depuis  lors  jiar  J.-R.  Fischer,  sous  le 
nom  de  Tapirus  liouUni  dans  son  Sgnopsis  mammnlinm,  et  par  M.  Tschudi  sous  le  nom  de 
Tapirus  villosus  dans  sa  Faune  du  Pérou.  On  lui  donne  pour  caractères  distinctifs  :  l'absence 
de  plis  latéraux  sur  la  trompe  et  celle  de  la  crête  qui  va  du  cou  an  garrot  dans  le  Tapir  ordi- 
naire; des  poils  longs  et  épais,  mais  non  disposés  en  crinière  à  la  région  du  cou  ;  la  couleur 
noirAlre  sans  liséré  blanc  aux  oreilles,  et,  au  contraire,  avec,  une  sorte  do  tache  blanche  à 
l'extrémité  de  la  mâchoire  inférieure ,  laquelle  tache  remonte  juscpi'au  bord  des  lèvres  ;  h) 
cri\ne  osseux  plus  semblable,  sous  certains  rapports,  à  celui  du  Tapir  de  l'Inde  (ju'à  celui  du 
Ta[)ir  ordinaire. 

Ce  Tapir  habite  les  Andes  de  la  Colombie  et  du  Pérou;  il  est  un  peu  plus  petit  que  l'autre, 
avec  lecjuel  il  paraît  vivre  en  commun  dans  certaines  localités. 

Lo  jeune  est  noirâtre  et  montre  des  traces  do  livrée ,  mais  elles  sont  autrement  disjjosées 
<|ue  dans  le  Tapir  ordinaire. 

Lp  nom  du  Pinchaque  est  celui  d'un  Animal  fabuleux  que  la  légende  américaine  place  dans 


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FAMILLE  DES   TAPIRIDÉS. 


159 


une  haute  montagne  de  la  Nouvelle-Grenade,  et  dont  l'histoire  repose  en  partie  sur  l'observa- 
tion inexacte  do  ce  quadrupède. 


BMiisn: 


T»riii  risciiAuiE,  1/20  lie  grnnl. 


Ta  PI  H  INDIEN  {Tapinis  indkm ,  G.  Guvior).  C'est  le  Maïba  do  P.  Guvier  et  le  Tapiriis 
malayanus  du  D.  Horsfiold.  Voici  en  quels  termes  G.  Guvier  a  signalé,  il  y  a  bientôt  trente 
ans ,  la  présence  dans  l'Inde ,  d'une  espèce  appartenant  au  même  genre  que  le  Tapir  améri- 
cain :  «  La  découverte  do  cette  espèce  aussi  neuve  que  surprenante  a  été  faite  tout  récemment 
par  deux  de  mes  élèves,  MM.  Diard  et  Duvaucel.  M.  Diard  vit  pour  la  première  fois  cet 
Animal  à  lîarakpoor,  près  de  Galcutta ,  oU  il  venait  d'être  apporté  de  l'île  de  Sumatra  au 
marquis  de  Hastings,  gouverneur  général  de  l'Inde.  Les  Anglais  ni  les  Hollandais  de  la  côte 
n'avaient  jamais  soupçonné  auparavant  son  existence  dans  cette  île.  Notre  jeune  naturaliste 
trouva,  (juelquc  temps  après,  une  tète  du  même  Animal,  dans  le  cabinet  do  la  Société  asiatique  ; 
elle  avait  été  envoyée  on  1806  de  la  presqu'île  de  Malacca  par  M.  Farguhar,  gouverneur  des 
établissements  anglais  dans  ce  pays,  oii  le  Tapir  est  aussi  commun  que  le  Rhinocéros  et 
l'Éléphant.  Une  description  du  Tapir  des  Indes  faite  par  cet  officier  a  même  paru  dans  le 
recueil  des  Asiatic  rescarches ,  publié  à  Galcutta.  De  leur  côté,  MM.  Diard  et  Duvaucel  ont 
pris  et  fait  prendre  de  ces  Animaux  dans  les  bois  de  l'île  de  Sumatra.  »  Les  Musulmans  ne 
mangent  pas  la  chair  du  Tai)ir,  parce  qu'ils  le  regardent  comme  une  espèce  de  Goclion;  il  est 
noir,  à  l'exception  des  oreilles  qui  sont  bordées  de  blanc,  et  du  dessus  du  corps ,  qui  est  gris 
pùle.  Le  jeune  est  tacheté  de  blanc  et  de  brun.  {PL  LI.) 

Le  Tapir  indien  vit  dans  la  presqu'île  de  Malacca ,  à  Sumatra  et  à  Bornéo.  Quoiqu'il  ne 
soit  venu  à  la  connaissance  des  naturalistes  européens  qu'à  une  époque  peu  ancienne,  il 
était  depuis  longtemps  signalé  dans  les  ouvrages  des  Gliinois  et  des  Japonais,  et,  comme  l'a 
observé  Aboi  Hémusat,  il  est  même  figuré  dans  l'Encyclopédie  japonaise.  M.  Roulin,  dans  son 
imijortant  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  du  Tapir,  a  repris  cette  question;  il  suppose  que 
le  Griffon  lui-même  pourrait  bien  ne  pas  avoii'  une  autre  origine. 

Voici  conimont  il  s'exprime  à  cet  égard  : 

«  Ce  n'est  pas  seulement  dans  le  nouveau  continent  que  l'histoire  du  Tapir  se  lie  à  celle 


m 


160  ORORR   r)KS   Jl  MKNTÉS. 

d'Animaux  ffibuloiix.  Lo  nicrvoillcux  /W  dus  anlours  cliinois,  cot  Animal  à  la  Irompo  d'Élé- 
phant, aux  youx  do  lUiinocéros,  aux  pieds  dn  Tifjrro,  qui  rnnf,^!  lo  for,  lo  cuivre  et  niante  les 
plus  gros  serpents;  cot  Animal,  comme  l'a  très-bien  jugé  M.  Aboi  Ilômusat,  est  un  Tapir; 
mais  je  no  crois  pas,  connue  lui,  que  co  soit  un  Tapir  habitant  la  Chine.  L'histoire  du  Mé 
me  paraît  fondée  sur  «piehiues  descriptions  incomplètes  du  Tapir  de  Malacca  et  sur  quelque 
représentation  grossière  de  cet  Animal.  Les  Chinois  (pii  sortent  de  leur  pays  appartiennent, 
sans  exception ,  à  la  classe  la  moins  éclairée.  On  n'u  donc  point  lieu  do  s'étonner  qu'au 

retour  ils  mêlent  dans  leurs  récits  des  erreurs  et  (|uelques  mensonges L'histoire  du 

(iriffon ,  telle  qu'on  la  trouve  dans  Élioii  et  dans  (fuelquos  autres  écrivains  postérieurs  au 
temps  de  Ctésias ,  est  une  fusion  do  deux  traditions  ;  l'une,  venant  de  Perse ,  est  ajustée  pour 
servir  d'explication  à  une  imago  évidemment  semblable  (I);  l'autre,  plus  ancienne,  arrivée 
par  la  route  de  l'Inde ,  et  qui  pourrait  bien  se  rapporter  à  la  ligure  d'un  Animal  réellement 
existant,  à  celle  du  Tapir  malais.  » 

Ta  PI  II  s  FOSSILE  s.  On  a  observé  en  Europe,  principalement  on  France,  des  débris 
fossiles  de  plusieurs  espèces  do  Tapirs  aux  environs  de  Montpellier,  au  Puy-en-Volay  et  à 
issoire.  Ces  Animaux  paraissent  ne  pas  avoir  été  rares  dans  ces  diverses  localités. 

Genre  LOPMIODON  {Lophmlou,  G.  Cuvier).  C'est  aussi  à  la  famille  des  Tapiridés 
tpi'appartiennent  cert;nnes  espèces  éteintes  qui  ont  précédé  les  Paléothériums  en  Kurope,  et 
dont  les  débris  se  rencontrent  de  temps  en  temps  dans  la  pierre  calcaire  dont  on  se  sort  pour 
bAtir  à  Paris.  Parmi  les  restes  de  ces  Animaux  (pii  ont  été  signalés  dans  beaucoup  d'autres 
localités,  surtout  en  France,  on  distingue  différentes  espèces,  les  unes  égales  en  dimensions 
aux  Tapirs,  les  autres  plus  grandes  ou  plus  petites.  (Juehjues  particularités  dans  la  forme 
lies  dents  séparent  ces  Animaux  des  Tapirs;  d'autres  permettent  de  les  partager  en  ,!eux 
sous-genros  qu'une  étude  comparative  a  permis  do  séparer  à  leur  tour  de  quelques  autres 
Animaux  antédiluviens  auxquels  on  a  donné  les  noms  génériques  do  Listriodon,  Tapimlus, 
Coryphodon,  etc.  C'est  surtout  en  France  que  ces  anciens  habitants  de  l'Europe  ont  été 
({('couverts  et  décrits. 


,1    1 


ii  i 


FAMILLE  DES  RHINOCÉUIDÉS 


Cette  famille  comprend  (piel(]uos  espèces  de  grands  Animaux  ayant  la  peau  très-t 
rès-résistante,  plusieurs  doigts  à  chm\m  pied  terminés  par  des  sabots;  les  dents  ess 


s-dure  et 
,  -  essentiel- 
lement herbivores,  plus  larges  supériourementriu'inférieurement,  oii  ollesont  leurs  collines  très- 
obliques  ou  presque  longitudinales.  La  dernière  de  leurs  dents  inférieures  n'a  que  deux  lobes. 
Ces  cspèc(>s  ont  été  app(>lées  génériquemont  Ithinocéros ,  ce  qui  rappelle  la  protubérance 
cornoe,  simple  nu  double,  qu'ils  ont  sur  le  nez.  Ces  cornes  sont  i.lacées,  l'une  et  l'autre, 
sur  la  ligne  médiane;  co  sont  (l(«s  c(')nes  pleins,  plus  ou  moins  élevés,  un  peu  courbés  en 
arrière,  et  dont  la  substance  entièrement  cornée,  comme  colle  des  ongles,  semble  formée  de 
poils  agglutinés.  On  ne  trouve  dans  leur  intérieur  aucune  saillie  de  l'os  nasal  ou  frontal 
analogue  à  celles  qui  servent  d'axe  aux  cornes  dos  Huminaiits  ordinaires ,  et  elles  ne  sont 
pas  caduques  comme  lo  sont  les  bois  des  Cerfs.  Lo  crAne  no  montre  d'autre  trace  de  leur 
existence  qu'une  surface  rugueuse  simple  ou  double,  suivant  .pi'il  y  a  une  ou  deux  cornes; 
elle  est  égale  en  grandeur  à  la  base  de  celles-ci.  On  connaît  dos  lUnnocéros  fossiles  maniiuant 
certainement  de  cornes,  et  quelques  auteurs  donnent,  comme  étant  aussi  dans  ce  cas,  une 
espèce  encore  peu  connue  qui  vit  dans  la  région  du  (iange. 

1)0  môme  que  les  Éiéphaiils,  les  Rhinocéros  ne  vivent  maiiiloiiant  qu'en  Afri(pie  ou  dans 

(i)  ('omme  on  en  voit  sui'  Icj  monuments  assviien<. 


FAMii.LK  ni:s  niUNoci^iniDics. 


ICI 


arrivoo 


rincie.  Co  sniit  dos  Animaux  roiloutabli's  |)ar  la  brutalilù  de  leur  caractèrn;  dépassant,  en 
sént-ral,  le  Clioval  et  lo  Bœuf  par  leur  taille;  fort  trapus;  (|ui  fn'iiunntenl  les  forôls  ou  les 
grands  marécages  et  (pii  se  nourrissent  de  substances  végétales.  Ils  ont  pou  d'iutelligoncp  et 
semblent,  par  leur  nature  même,  incapables  d'êlrc  rendus  réellement  domesli<|ues. 

L'existence  do  leur  groupe  est  aussi  ancienne  sur  le  globe  ipie  cell(;  des  Proboscidions.  V.n 
même  temps  que  l'on  commence  à  trouver  des  débris  de  Mastodontes  dans  les  terrains  mio- 
cènes, on  y  recueille  aussi,  et  souvent  en  plus  grande  abondance  encore,  dos  restes  do 
Rliinocéros  appartenant  à  des  espèces  qui  ne  différent  pas  de  celles  de  l'Inde  actuelle  d'une 
manière  bien  considérable.  A  réi)0(iuo  oii  se  sont  formées  les  coucbes  terrestres  dont  il  vient 
d'être  (luestion ,  l'Europe  possédait  plusieurs  espèces  do  ces  Animaux  ;  et  dans  certaines  parties 
do  la  France,  'elles  ipio  les  départements  du  Gers,  du  Loiret,  de  l'Allier,  leurs  ossements  se 
retrouvent  en  grande  abondance.  Il  y  a  eu  aussi  des  llbinocéros  dans  nos  contrées  [lendant 
les  époques  pliocène  et  diluvienne;  mais  depuis  lors  ils  y  ont  été  détruits  aussi  bien  (|u'en 
Afri(iue,  dans  la  région  do  l'Atlas,  et  dans  une  grande  partie  do  l'Asie,  principalement  on 
Sibérie. 

Les  Animaux  do  cette  famille  ont  été  le  plus  souvent  réunis  en  un  seul  grand  genre  auquel 
on  rafiporto  aussi  les  es[ièces  antédiluviennes.  Cependant  il  est  facile  do  les  partager  en  plu- 
sieurs catégories. 

(IKNIIK  RHINOGÉnOS  {Minoceros.Lmni).  Ces  énormes  Animaux  ont  trois  doigts  en 
avant,  i)lus  rarement  (juatre,  ot  trois  en  arrière;  leur  région  fronto-nasale  est  surmontée, 
babituellement,  {)ar  une  ou  deux  cornes  dans  l'Age  adulte;  leur  peau  épaisse  représente  une 
sorte  de  cuirasse  générale;  leur  queue  est  médiocrement  longue  et  leur  corps  n'a  ([u'un 
petit  nombre  de  poils.  Les  Rliinocéros  ont  sept  paires  de  molaires  supérieures  et  sept  infé- 
rieures; ces  dents  n'ont  pas  la  même  forme  aux  deux  màclioires  et  elles  présentent  dans  la 
série  des  espèces  (pielipies  différcMices  cnractéristi(pies  surtout  diuis  les  contours  de  leurs 
collines  ou  dans  les  enfoncements,  ayant  l'apparence  de  petits  puits,  que  forme  l'émail  des 
supérieures. 


llrxTS   110  1,  \  nu  s   nr   Un  r  no  i:  ni  os   iif.   J»v»,   I '1  do  grnn  i. 


Les  Grecs  paraissent  avoir  possédé  assez  anciennement  des  coupes  faites  avec  de  la  corne  de 
Rliinocéros  ;  ces  coupes  étaient  analogues  à  celles  que  l'on  fait  encore  dans  l'Inde  et  en  Afrique, 
oii  l'on  croit  (lu'elles  peuvent  spr\ir  à  discerner  les  poisons  (Tavec  les  lifjueurs  bienfaisantes; 
mais  les  anciens  n'ont  eu  qu'une  connaissance  fort  incomplète  des  Animaux  qui  produisent 
cette  substance.  Quoique  le  mot  Rliinocéros  soit  d'origine  grecque ,  il  n'est  pas  encore  em- 
ployé par  Aristoto;  il  est  néanmoins  tivs-[)robable  que  plusieurs  des  Animaux  à  une  seule 
corne,  aux(piels  on  a  donné  |)lns  tard  le  nom  de  Licornes,  et  dont  il  était  déjà  question  à  celle 
éfioiiue,  ne  sont  que  dos  Rhinocéros  mal  observés  ou  déliL'urés  par  la  transmission  des  récits. 
Ce  caractère  est  attribué  à  cinq  des  Animaux  signalés  par  les  anciens: l'Ane  indien,  le  Cheval 
II*  l'AUTii:.  21 


s; 


162  onnnE  des  jumenti!:s. 

unicnrno,  lo  Rœuf  unicorno,  lo  Moiiocéms  propremcnl  dit  (il  l'Orix  (rAfri(]uo.  Ce  dornifr 
liourrait  bien  ûtro  une  cspùco  do  H>irninant  du  snnro  Antilo|io,  mais  il  est  possible  ([uo  le  Hln- 
nocéros  soit  l'orif,niie  des  quatre  autres.  Ou  a  beaucoup  discuté  au  .sujet  de  la  Licorne,  et 
sans  doute  elle  fournira  encore  le  snjol  de  nombreuses  dissertations,  mais  nous  ne  nous  en 
occuperons  pas  davantage;  lo  nombre  des  Animaux  réels,  dont  nous  avons  à  parier  dans  cet 
ouvrage,  est  trop  considérable  pour  (|U0  nous  nous  arrêtions  longtemps  à  ceux  qui  sont  chi- 
mériques, et  nous  répéterons,  avec  (1.  Cuvi(M-,  (|ue  la  liicorne  IcIUs  (pie  l'ont  refaite  beau- 
coup d'auteurs  n'existe  (lue  dans  le  monde  des  féeries  ou  dans  le  vocabulaire  du  blason. 

Quoi(iu'on  ait  vu  autrefois  des  Hlnnoc(['r(is  à  Homo,  du  temi)s  de  i»om|)ée  et  d'Auguste, 
ce  n'est  que  depuis  la  (in  du  dernier  siècle  (ju'oa  a  commencé  à  bien  distinguer  les  unes  des 
autres  les  espèces  de  cette  famille. 

La  nature  do  ces  Animaux  avait  été  presque  toujours  mai  comprise;  et  souvent  on  a  rat- 
laclié  à  leur  bistoire  des  récits  entièrement  fabuleux.  Tel  est  celui  du  combat  du  llbinocéros 
av(;c  l'Eléphant,  qui  a  pris  naissance  cIkv.  les  Arabes,  et  (|ue  l'on  rapijelle  ainsi  dans  les 
Mille  cl  une  Niiils  : 

((  Le  Jlbinocéros  se  Ijat  avec  ri']léphant,  lo  perce  de  sa  corne  par-dessous  le  ventre,  l'enlève, 
et  le  porto  sur  sa  tête;  mais  comme  le  sang  et  la  graisse  de  ri':iépliant  lui  coulent  sur  les 
yeux  et  l'aveuglent,  il  toinl)e  par  terre,  et,  ce  (|ui  va  vous  étonner,  le  Hoc  (1)  vient  (lui  les 
enlève  tous  deux  entre  ses  griffes  et  les  emporte  pour  noin'rir  ses  petits.  » 

Suivant  Cliardin,  les  Abyssins  simraient  dompter  les  Hhinocéros  et  les  faire  travailler 
comme  des  Uœufs,  Quoique,  à  la  rigueur,  on  puisse  emphner  à  divers  usages  (juebpies-uns 
de  ces  Animaux  lorsqu'ils  sont  encore  jeunes,  ce  qui  pourtant  n'a  i)as  été  constaté,  et  ([ue 
peut-être  certains  d'entre  eux  soient  plus  susc(îptibles  d'éducation  (pie  les  antres,  comme 
cela  se  voit  dans  beaucoup  d'autres  espèces  sauvages ,  l'assertion  de  Chardin  ne  |)arait  pas 
fondée.  Los  Rliinocéros,  sans  être  féroces  à  la  manière  des  Carnivores,  sont  des  Animaux 
farouches,  de  mœurs  peu  intelligentes,  et  (jue  leur  brutalité  peut  nMidre  tr's-dangereux.  On 
tient  en  cage  ceux  des  ménageries  ambulantes,  (;t  dans  les  mi'iiageries  publi(|ues  ou  donne 
à  ces  Animaux  un  enclos  pour  se  promener;  ils  sont  sous  la  surveillance  d'un  homme 
spécial  (jui  peut  avoir  quelque  inlhicncc  sur  eux,  s'en  faire  reconnaître  et  obéir,  mais  qui  doit 
toujours  se  tenir  sur  ses  gardes  contre  les  changements  souvent  très-brusques  auxquels 
leur  caractère  est  sujet. 

La  chasse  des  mêmes  Animaux  n'est  pas  sans  danger;  mais  en  Afrique  comme  dans  l'Inde, 
on  s'y  livre  avec  ardeur,  autant  pour  les  éloigner  des  lieux  cultivés  que  pour  tirer  parti  do 
leur  corne ,  de  leur  cuir,  de  leur  cliair,  et  même  de  leur  s(iuelette  (lui  a  encore  une  assez 
grande  valeur  pour  les  marciiands  naturalistes.  Dans  certaines  parties  de  rAfri(|U0  centrale,  il 
s'en  fait  une  destruction  assez  active,  et  les  documents  ([u'on  a  recueillis,  sous  ce  rapport, 
montrent  ([u'auprès  des  grandes  colonies  ils  ont  notablement  diminué  de  nombre  depuis  une 
cinquantaine  d'années.  La  plupart  des  chasseurs  cherchent  à  les  surprendre  lors(iu'ils  sont 
endormis.  On  ne  les  ])0ursuit  [)lus  guère  avec  des  flèches  ni  à  l'arme  l)lanche  ;  la  plupart  des 
peuples  de  l'Afriiiuo  et  de  l'Asie,  dont  les  pays  sont  infestés  ()ar  les  Rhinocéros,  faisant 
usage  des  armes  à  feu  que  leur  procurent  les  Européens. 

Les  collections  ne  possédaient,  pendant  lo  siècle  dernier,  qu'un  petit  nombre  des  pièces  qui 
sont  nécessaires  aux  naluralistes  pour  une  histoire  de  ces  Animaux  ;  mais  il  n'en  est  plus  do 
même  aujourd'hui.  On  a  rapporté  d'Afn(|uo  et  de  l'Inde  un  bon  nombre  de  peaux,  de  sque- 
lettes et  même  de  crânes,  qui  ont  rendu  facile  la  distinction  des  espèces  de  ce  genre,  et,  i)ar 
suite,  celle  des  espèces  fossiles.  Aussi,  qnoi(|u'il  reste  beaucoup  ti  fairo  pour  achever  l'hisloire 
desniiinocérosjla  science  est-elle  maintenant  on  possession  de  documents  fort  circonstanciés, 


(I)  La  Icscnilt!  J»  f^oc  pourrait  bien  avoir  pour  oriirino  l'Épj/oinis,  }.M},'anlesqiie  oiseau  perdu,  dont  on  trouve 
les  os  et  les  «'uf?  fossiles  .î  MiKlapascar,  associes  à  ceux  d'énormes  Tortues  terrestres  dont  l'espèce  est  aussi 
enlièrcmcnl  éteinte  Voir  à  cet  éj^ard  les  notices  dans  lesquelles  M.  Is.  Cieoffroy  "fait  oonnaitrc  l'Épyornis. 


102 


unicnrno 

poumiit 

nocéros 

sans  (loi 

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ouvrage , 

ni('i'i(jues 

coup  d'at 

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I  \M1I-LK  OKS   nilINOCIÏniDÉS.  163 

et  les  nntnrulistfs,  (|in  so  sont  ocr.iipi's  vôcMniiKmt  do  co  iiVoM\m,  ont  pu  iijonter  <1.is  .ItHnils 
fort  curieux  à  ceux  que  Buffon ,  CaniiK-r,  Pallns ,  G.  Cuvicr  et  .lo  «Initivillo  avaient  rccuoiilis. 

Ou  doit  (iisliuftucr  les  espèces  actuelles  .le  lllunocéros  on  doux  groupes. 

Les  meilleurs  caractèros  (|uo  l'on  ait  indi(iués  à  l'appui  do  cetlo  division  résident  dans  la 


dispositions  des  dents  nnleneures 


ces  caractères  ont  ravantaîj;e  do  coïncider  exacleinont  uvoo  la 


distribution  fxéoKraphi.iuo  des  dilférentes  espèces.  Pour  no  p.n-ler  ici  (luo  des  espèces  vivantes, 
on  constate  -lUo  chez  celles  do  l'Afriquo  il  n'y  a  do  dents,  on  avant  des  molaires,  ciuo  pon- 
dant lo  jeune  ftgo,  et  (lu' elles  soi\l  i)0tiles-,  au  contraire,  dans  les  Kliinocéros  asiatiques, 
il  V  on  a  chez  l("s  jeunes,  et  aussi  chez  les  vi'ux;  elles  sont  mémo  plus  évidentes  chez  les 
second''  «luo  chez  les  premiers.  Des  ilifféroncos  analogues  so  relrouvonl  chez  les  espèces 
éteintes  Chacune  dos  divisions  .lu'elles  ont  permis  d-étahlir  a  déjà  reçu,  en  paléontologie 
comme  on  zoologie,  plusieurs  noms  dont  nous  croyons  inutile  do  vétahlir  ici  la  synonymie. 

I    les  «11  IN  oc  h;  HO  s  à  incisices  non  persistâmes.  Us  n'ont  que  dos  dents  molaires  pendant 

l'à-o  adulte,  mais  lorsqu'ils  sont  jeunes,  on  leur  reconnaît  une  paire  d'incisives  supérieures 

(.1  deux  inférieures;  ces  dents  sont  beaucoup  i)lus  petites  quo  colles  dos  lllunocéros  do  l'Inde. 

Le  Unixocicuos  a  naiunks  cloisonnées  {lihinoceros  antiquitatis ,  mamonbach;  llhi- 

noccros  Ikhorhlnus,  Fischer),  qui  est  fossilo 
en  Eurojja  et  en  Sibérie ,  appartient  à  cetlo 
division.  11  était  plus  fort  et  plus  trapu  que 
ceux  d'aujourd'hui.  Ses  ossements  sont  com- 
muns dans  les  alluvions, 
dans   les   atterrissoments 
diluviens  et  dans  les  ca- 
vernes. Il  y  en  a  beaucoup 
dans  certaines  parties  do 
la  France,  et  l'on  on  re- 
cueille, en  particulier,  dans 
lo  sol  de  Paris. 

Dans  les  régions  du 
Nord ,  ou  r  trouvé  des 
ntiinocéros  de  cette  espèce 
avec  leurs  chairs  et  leur 
peau  enfouis  dans  les  gla- 
ires. Nous  en  reproduisons 
ici  une  tête  et  un  pied, 

Lo  Rin.NOcÉuos  ca- 
Mi'S  {Rhinocéros  sîmtis  , 
Burchell)  a  deux  cornes; 
le  nez  raccourci,  comme  tronqué;  les  plis  du  corps  peu  marqués  et  les  dents  molaires  assez 
peu  différentes  de  celles  du  précédent,  auquel  il  ressemble  aussi  par  la  forme  do  ses  os; 
cependant  il  n'est  pas  do  la  mCmo  espèce.  C'est  un  Animal  encore  rare  dans  les  collections. 
Sa  patrie  est  l'Africiuo  centrale.  Lo  squelette  qu'en  possède  lo  Muséum  do  Paris ,  et  dont 
MM.  de  Blainvillo  et  Duvcrnoy  ont  donné  des  figures,  est  celui  d'un  exemplaire  tué  par  le 
courageux  voyageur  Delgorgue.  Les  narines  ne  sont  pas  séparées,  comme  dans  l'espèce 
fossile ,  par  une  cloison  osseuse. 
Ce  lllunocéros  est  le  Moconf  des  Nègres  ;  sa  longueur  totale  opprochc ,  assure-t-on ,  do 

quatre  métros. 

Le  lluiNOCÉnos  bicoiine  (Mj/ioceros  ftit-oms,  Linné)  est  plus  répandu  en  Afrique;  onlo 
signale  dans  la  Nubie,  dans  l'Abyssinie,  en  Mozambique,  au  Sénégal  et  dans  une  grande  partie 
do  l'Afrique  australe.  Son  criino  est  égalomonl  court,  mais  de  forme  un  pou  différetUu,  et  ses 


Tf.iK  El  rii;ii   ne   Hiiisocébos  *   NAnists  cloi^osnèes, 
Fossiles  JOcrils  |)nr  Pnllos  et  [inr  M.  Bconilt  (Musée  de  Saint-PiiterabourB } ,  l/U  Je  gt.md. 


Kil 


oiinitF  i)i:s  .11  Mi':\Ti::s. 


ninldiiTs  MiiM'iiciircs  n'ont  |i;is  les  donlilcs  rMiiViilinns  en  liniiit'  i|i 
ci'llcs  (les  deux  |iiVinlcnls.  Il  csl  liiconii-,  (•'cst-à-diic  | 


l'iiiis  (li>|iOMV><  l'oiiimo 


C/t'.sl  II'  /t/iiiiocvrua  Afriainua  de  (i.  «iiivlcr  :  les  CalVes  I' 


MMiiMi  de  deux  niiiu's  niisiilcs. 


luMi  d  <nii s  ciicorc,  nssn  fiicilc  ii  n 


"I 


i|ii'llt>iil  Mavdliy.  Il  ôtiili,  il  V  ii 


mtivr;  \\\,\\>  \i\  cliiissc  iu'liv(!  dnnl  il  ,i  ('it''  l'ohict  I 


cloi^'iiii,  |.r('>(|iif  iiiiitont,  des  (•ndllli(^  iVnincnti's  [h\v  rilniiiini'. 

Les  llhinuivros  fielhii,  ijuc  M.  Viidrcw  Sitiilh  en  ii  si''|i,iiv  inniinc  csikvc,  n'ont  pas  ('■lé 
iidniis  |,,ir  les  (ihscrvalcinN  pins  nVcnls.  ,.|  M.  Widdlm-,  <pii  a  inn  nn  assez  «land  nondiro  do 
MhindtiTDS  dans  le  sud  de  1' \IViiiuc ,  lait  icniaicjui'i'  .lu'ds  .sont  lanlùt  luiiis,  laidôl,  au 
cdiitniire,  hlancliAlirs,  mais,  suivant  lui  du  moins,  d'une  nianu-ir  individuelle,  gt  (|ni'  la  lon- 
Rueiu'  de  leurs  cornes  est  é-aletneiil  assez  varialde.  Celles  des  femelles  son!  plus  longues, 
inuis  (.('llos  des  niAles  ont  plus  d  e|iais>our. 

Oli  cito  ciiti'o  le  D/u'fourct  le  lac  do  Tscliad  un  lUiinocéios  à  une  seule  corne;  mais  il  n'a 
pas  encore  pu  Tire  décril ,  et  les  auteurs  en  ont  dénnnnné  plusieurs  autres  ipii  ne*  sont  -nére 
mieux  comitis  ;  tels  sont  les  lUiiiiorrivs  t/c  /Iniir  et  ,/o  (ionluit ,  indiipiés  autrefois  |.ar  de 
lllainville  qui  les  a  lui-même  ra,v(-s  depuis  lors  ije  la  liste  des  véritables  espèces. 

II.  J-es  Hmi.noc.khos  ù  incisives  porsislanlr.s  sont  particuliers  à  l'hide.  il  v  en  a  eu  aiisfi 
.les  espèces  en  Kurope.mais  pendant  une  époiiue  antérieure  à  l'existence  <lu  llliinocéros  ([u'oii 
iippelie  lUuiKU'éros  à  narini's  cloisonnées. 

Ces  Animaux  ont  lo  mémo  nondire  de  molaires  .pie  \vs  pn'c.'deids,  mais  ils  p.ateni  à  la 
partie  antérieure  des  mA.'lioir.'s  ^  .lents. pi.,  l'on  a  .lécriles  ennui' des  in.isives.'t  .Imil  les  deux 
l.aires  snpéri.'ures  sont,  .mi  elïet,  inipIfml.TS  .lans  les  os  de  ce  nom.  Des  .l.'ux  paires  snpi'- 
iioures,l'nutéri.>nn.,.pn  .■>!  s.^id."  persistante,  acpiiert  un  volume  plus  ou  m.dns  c.iiisi.lérah!.', 
et  devient,  avec  yà'JH',  une  s.u'te  .le  ^rrosse  pince  .pn  s'use  en  plan  sur  sa  .■..uronni',  par 
suit.'  lie  sou  frottement  avec  la  |.lus  forte  des  .lents  intérieures.  Celle-ci  est  en  nnw  allon-.' 
l.Mijours  implautée  dans  le  s.piolottn  au  mov.'u  .l'une  lorl..  racine;  elle  est  cou.liiV  en  avant 
el  eaniidtorme  ;  on  devrait  sans  doute  la  re^^ar.l.'r  comme  canine  v.Titalile.  l'ille  limite  en 
ileh.ns  re.s|iace  occupé  par  les  .leux  paires  do  petites  in.'isives  anl.'rieures.  mais  celles-ci  sont 
•  laviformes,  arroii.lies  el  liahitu.;lloment  cadu.jues.  Les  deux  î,'raii.les  in.isives  supérieures  el 
les  deux  f;rnn.les  il(>nts  caniniformes  de  la  mùdioire  inférieure  persistent  seules;  elles  sont 
suiiinit  utiles  à  ces  HliiiDc.'ms  pour  arracher  .tu  .'oi^M-r  les  l)rancliaj.'es,  lescliamiies,  les 
bami.ous  et  les  autres  parti.'s  vé^étalivs  ijui  leur  s.Mv.'nt  ordiiiaii..nient  de  nourriture.' Les 
espèces  de  celle  division  ont  les  plis  de  la  peau  hii^n  manpiés.  On  on  cite  une  sans  coriio; 
.rmilresenontuneou  deux,  et  s'il  fallait  cr.-ire  l,.s  li-ures  .l'un  ouvrage  cliinois  d'histoire 
iialurelle.  il  y  en  aurait  même  une  à  trois  c.iiii..s  ;  mais  les  .ahinels  eur.>p.Viis  ne  p.)ss,'.,lent 
aucune  pièce  .]ui  puisse  élal.llr  rexistenc.'  r.Vlle  <!.'  cell,.  .lernièro  espèce.  La  première 
ospè.'e,  ipioitpi.'  moins  d.mteuse,  n'est  pas  n.in  plus  iiiiunlestahl.'.  |>.)urtant,  .le  Itiaiiiville  a 
vu,  dans  la  c.dlecti.)iis  .le  \\.  Laniarre-Pi.piot  acluell.'ment  .l.'pos.'o  à  lii'rlin,' un  HliinociTo's 
(les  iles  do  remhouchure  du  Gaiific  .|ui  était  l.)nl  à  fait  privé  de  corne.  C'est  le  nu^me  .nie 
M.  Lesson  a  nommé  /lliiiivccros  iiwniiia. 

L.'s  caraclères  dislmclifs  des  trois  suivanis  ont  et.';  mi.Mix  .lémoiilrés. 
Le  Jtni%.).;Kiios  lmcoiim.;  {ninnuwros  uniforim,  Linné,  ou  llh.  Indicufi,  (i.  Ciivier), 
n'a  .prune  seule  corne;  les  plis  do  sou  corps  sont  très-prononcés  el  les  parties  ,le  la  peail 
.pie  ces  plis  sép,ncnl  ressemhlent  aux  pièces  d'une  armure;  son  d.'rmeesl  mamelonné  surl.)ut 
v./rs  la  .•r.nipe.  Ce  niiin.)c.'rosac.|ui..rl  une  ^iran.le  taille;  il  est  de  couleur  terreuse.  Cest  .•elui 
«jue  l'on  am.uie  or.liiiairement  en  Kurope. 

N.Ts  la  fin  de  la  Hépiihli.pie,  les  Homains  ont  connu  le  Rhinocéros  en  nature,  et  Pompée 
<;.i  montra  un  .lans  le  Cinpw.  CNHail  nn  llliinocéros  in.lien  .!.■  l'espèc.'  unicorne.  Il  on  parut 
.■^-alemenl  un  lors  ,lu  triomphe  d'Auguste  surCléopAtre.  Le  même  genn;  est  ass.-z  exact.m.onl 
i-Sure  sur  plusieurs  médaill..s  de  la  m.".me  ép..p,e,  et  on  le  retrouv.-  parmi  l.'s  Animaux  .1.. 
1:.  mosai  p,..  de  Pale.tnne.  Aiai.  il  fa.itc.i.uit.' aller  Jusqu'au  >e,/icn,..  sied.,  pour  Ir.mverà  so„ 


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FAMILLK  DES  lUlINOCÉHIDÉS.  165 

ègaï(\  de  nouveaux  documoiils ,  et  les  premiers  dont  la  science  s'enrichit  furent  encore  rela- 
tifs à  l'espèce  de  l'Inde.  Le  roi  de  Portugal  Emmamif!  reçut  un  de  ces  Pacliydernios  en  1513  : 
c'est  le  même  dont  Albert  Durer  fit  une  gravure  sur  bois ,  d'après  un  dessin  peu  exact  «[ui  lui 
avait  été  envoyé  de  Lisbonne,  l  ri  autre  fut  amené  en  Hollande  en  1741,  et  deux  iiaruront 
à  Londres,  en  1686  et  en  1739.  De  1740  à  1750,  un  de  ces  Animaux  fut  montré  dans 
la  plupart  des  grandes  villes  de  l'Europe.  Bientôt  après,  sous  le  règne  de  Louis  XVI,  la 
Ménagerie  de  Versailles  en  ac(juit  un  dont  la  dissection  a  pu  être  faite  par  Mertrude  et  Vicfj 
d'Azyr,  en  1793,  et  dont  il  y  a  dans  les  vélins  du  Muséum  de  très-bonnes  peintures  dues  à 
Maréchal.  Depuis  le  commencement  du  siècle  actuel ,  l'Europe  a  encore  reçu  plusieurs  do 
ces  gisantos(iues  Mammifères,  et,  tout  récenmient ,  l'espèce  indienne  était  également  repré- 
sentée dans  les  Ménageries  de  Paris  cX  de  Londres  par  de  très-gros  exemplaires. 

Le  HniNocKUOS  dk  Java  {lUiinoccros  Joionus,  V,.  Cuvier),  qu'on  a  aussi  appelé 
niiinoceros  somlaïais,  est  particulier  à  l'île  de  Java.  De  même  <iue  le  précédent,  il  n'a  qu'une 
seule  corne;  mais  on  le  reconnaît  à  la  force  moindre  de  ses  plis  cutanés,  à  la  forme  un  peu 
dill'érenle  do  sa  tète  et  aux  tubercules  serrés  et  iuiguleux  de  sa  peau.  Il  est  moins  grand  que 
l'Unicorno  avec  lequel  on  l'a  confondu  pendant  longtemps. 

Le  HniNOCÉnos  m:  Si;  m  a  ru  a  {lUivwccros  Stimalrcnsis ,  (\.  Cuvier),  que  W.  Bell  avait 
décrit  en  1793, constitue  encore  une  espèce  bien  distincte  des  précédentes  par  ses  deux  cornes 
ot  par  sa  taille  moindre;  il  est  gros  comme  nm  Vache,  mais  moins  élevé  sur  jambes.  Son 
corps  a  plus  de  poils  (lue  celui  des  autres.  {PI.  XXXI.) 
Il  paraît  ([u'il  existe  aussi  des  Rhinocéros  à  Bornéo,  mais  on  ignore  de  i|uelle  espèce  ils  sont. 
On  a  d'abord  confondu  sous  le  nom  de  Rhinockiios  a  incisivi-s  {Rhinoccros  inctsivus, 
G.  CiUvier),  la  plupart  des  Rhinocéros  du  même  sous-genre  que  l'on  découvre  à  l'état  fossile; 
niais  les  auteurs  actuels  croient  avoir  reconnu  parmi  eux  une  (luinzaine  d'espèces.  Les  [dus 
certaines,  parmi  celles  de  France,  sont:  le  niùnororos  Ivploviihms  de  (i.  Cuvi(!r,  fossile  à 
Montpellier;  le  Jtlnnoccros  incisiviis,  Ulainville,  ipii  imrail  devoir  être  subdivisé;  et  le  nid/to- 
ccros  minulus,  (1.  Cuvier.  Tandis  (pie  li-s  deux  précédents  égalaient  ou  même  surpassaient  le 
Rhinocéros  des  Imles,  le  dernier  était  à  peine  plus  grand  qu'un  Tapir.  C'est  du  JUiinocoros 
iniiiiitiis  (pi'il  faut  rapi)rocher  un  Rhinocéros  du  Ronibonuais  (jne  M.  Duvernoy  supposait 
avoir  eu  deux  cornes  placées  l'une  d'un  côté  du  ne/,  et  l'autre  de  l'autre  côté.  Ce  Rhinoccros 
})lmii'occros,  Duv.,  a  été  établi  sur  rexamcn  du  fragment  fossile  dont  nous  donnons  ici  la 
liguri!. 


(Musi'uiii  i\r  r.iri-i),    l/li  lie  Riimi'. 


I 


IC6 


ORDRE   DES   JLMENTÉS. 


FAMILLE   DES  HYRACIDÉS 

Cette  famille  no  comprend  que  le  seul  gem-e  des  Damans,  dont  les  espèces,  toutes  de  petite 
taille,  ont,  dans  leur  organisation,  une  telle  similitude  avec  les  Rliinocéros,  qu'il  serait  peut- 
être  plus  convenable  de  les  considérer  comme  une  simitle  trihu  de  la  même  famille  (juo  ces 
derniers.  Cependant  ces  Animaux  ont  le  corps  couvert  de  poils,  ils  manquent  de  cornes,  et 
comme  leur  taille  surpasse  à  peine  celle  du  lièvre,  on  a,  jusiju'à  G.  Cuvier,  méconnu  les  affi- 
nités qui  les  rattachent  aux  Rliinocéridés. 

Genre  DAMAN  {Ilyrax,  Ilermann).  Animaux  bas  sur  jambes ,  extérieuremeut  assez 
semblables  à  des  Marmottes,  mais  plus  allongés  et  sans  queue,  ce  (jui  leur  donne  aussi 
quelque  analogie  avec  les  Caviens ,  do  l'ordre  dos  Rongeurs  ;  ayant  les  oreilles  arrondies  ;  le 
corps  couvert  do  poils,  doux  au  toucher,  que  dépassent  quelques  longues  soies;  les  membres 
antéritiurs  pourvus  de  cinq  doigts,  mais  dont  le  |)ouco  est  rudimentairo  et  inonguiculé;  trois 
doigts  aux  pieds  de  derrière;  les  doigts  antérieurs  et  les  postérieurs  courts,  épais,  comme 
tronqués;  l'ongle  de  l'orteil  interne  répondant  à  l'indicateur  des  Lémuridés,  allongé  comme 
celui  de  ces  Animaux ,  mais  contourné  sur  lui-même ,  non  appoinli  au  sommet  et  ayant  sa 
face  convexe  tournée  on  dehors  ;  des  incisives  et  des  molaires  seulement  :  les  prenières  au 
nombre  de  |  fortes,  les  supérieures  i)rismatiques ,  un  peu  aniuéos  et  pointues  chez  les  jeunes; 
les  inférieures  aplaties,  proclives,  à  trois  dentelures  pectiniformes  (|ue  l'usure  fait  disparaître, 
appropriées  au  régime  herbivore;  molaires  au  nombre  de  r,  plus  semblables  à  celles  des 
Rhinocéros  ou  des  Paléotheriunis  par  leur  forme  ,  la  dernière  inférieure  n'ayant  de  même 
que  celle  des  Rhinocéros  (pie  deux 
lobes  au  lieu  do  trois.  A  un  certain 
Age,  il  y  a  huit  paires  de  molaires  su- 
péi'ieuros, 


(;b>jik   iiv    livjivs    i]i:  Siiiit,  :i;.")  ili'  ernml. 


DtM.s  m    jiKMi!    Daman,  Rrniiil. 


Los  affinités  <lc  ce  genre  singulier  ont  d'abord  été  mi'connues.  Pallas,  ([ui  avait  étu.lio  les 
Hhinocéros,  n'a  jias  saisi  les  rapports  ijui  unissent  les  Damans  avec  ces  grands  Pachydermes, 
et  lorsqu'il  en  a  publié  la  description  anatomiiiue,  il  a  proposé  do  les  classer  t)armi  les 
Rongeurs  dans  le  genre  des  Cuirn.  Ilermann,  do  Strasbourg,  qui  les  a  séparés  généri(iuement 
des  Cabiais,  n'a  pas  cru  pour  cela  devoir  les  éloigner  des  Rongeurs;  et  c'est  (i,  Cuvier  qui  a 
le  premier  entrevu  et  démontré  leurs  rapports  avec  les  Rhinocéros.  Sou  Mémoire  sur  ce  sujet  a 
paru  en  1801  dans  les  Annales  du  Muséum. 

L'examen  du  système  dentaire  des  Damans ,  que  Pallas  n'avait  pu  faire  (|ue  sur  uu  seul 
exemplaire  encore  jeune ,  et  la  considération  du  squelette  dont  lo  fi^nmr  est  même  pourvu , 
comme  celui  des  Rhinocéros,  d'un  troisième  trochanter,  mettent  1  irs  de  doute  la  manièr<« 
du  voir  do  G.  Cuvier;  et,  «ians  son  Ostvographie  du  Daman,  do  Blainville  en  a  démontré  toute  la 


FAMILLR  DES  HYRACIDÉS.  t67 

convenance.  Toutefois,  M.  Milne-Edwards  a  fait  remarquer  que  les  Animaux  de  ce  genre 
avaient  un  mode  de  placentation  analogue  à  celui  des  Carnivores,  c'est-à-dire  zonairc, 
tandis  que  le  placenta  est  diffus  et  multiple  chez  les  autres  Ondulés,  dont  on  a  pu  observer 
le  développement;  mais  le  peu  de  renseignements  comparatifs  que  l'on  possède  encore  sur  ce 
point  au  sujet  des  Hliiuocéros,  des  Tapirs  et  des  Éléphants,  ne  permet  pas  île  décider  quelle 
valeur  on  doit  réellement  atluchor  à  celte  différence. 

L'estomac  du  Daman  est  simple,  quoique  volumineux,  et  rien  n'indiiiue  qu'il  puisse 
ruminer,  comme  on  l'a  dit  du  Sapltan  de  l'Écriture,  que  nous  verrons  tout  à  l'iiourc  être  le 
même  Animal.  Les  observations  faites  sur  dos  individus  vivants  paraissent  conclua:-tori  à  cet 
égard.  L'intestin  grôle  a  près  do  six  pieds  ;  il  présente  au  delà  du  côlon  un  cojcum  considé- 
rable, et,  à  la  naissance  du  rectum,  deux  autres  cœcums  disposés  symétriquement,  comme 
ceux  de  beaucoup  d'Oiseaux ,  et  dirigés  comme  eux  vers  le  côlon.  La  capacité  de  ce  double 
appareil  est  considérable,  et  sa  ressemblance,  plus  apparente  que  réelle  avec  l'estomac  multi- 
loculaire  des  Ruminants ,  a  pu  donner  l'idée  que  ces  petits  Pachydermes  ruminaient. 

Les  Damans  sont  herbivores,  mais  en  captivité,  ils  s'accommodent  à  i)eu  {)rès  do  tout.  Ce 
sont  des  Animaux  fort  doux,  dont  la  vivacité  n'a  rien  d'impétueux ,  qui  font  peu  de  bruit,  et 
dont  la  vie  paraît  diurne.  Ils  ne  font  entendre  qu'un  sifflement  bref,  et  seulement  lorsqu'ils 
sont  contrariés.  Ils  sont  assez  peu  intelligents ,  mais  ils  se  laissent  caresser  sans  chercher  à 
nuire.  Leur  cerveau  a  peu  de  circonvolutions. 

La  première  indication  que  les  naturalistes  aient  eue  du  Daman  est  due  à  Prosper  Alpin , 
savant  Vénitien,  qui  visita  la  Syrie  au  seizième  siècle;  puis  au  théologien  anglais  Sha-v, 
(|ui  voyagea  dans  les  mêmes  contrées  peu  de  temps  après;  mais  des  renseignements  plus 
circonstanciés  ont  été  donnés  à  leur  égard  par  Sait  et  par  IJruce,  qui  eurent  occasion  d'en 
observer  une  autre  espèce  en  Abyssinie.  On  a  aussi  rencontré  des  Animaux  de  ce  genre  dans 
l'Afriiiue  australe,  princi|talement  dans  les  parties  orientales,  et  les  Hollandais  du  Gap  les 
désignent  sous  le  nom  de  KHpdas,  qui  signifie  Blaireau.  Ils  en  tirent  une  substance  itharma- 
ceuti(]ue  appelée  Ilyraceum. 

Les  Damans  vivent  toujours  dans  les  endroits  rocailleux;  ils  se  creusent  des  terriers  sous  les  I 
rochers;  ils  montent  aussi  sur  les  arbres,  mais  il  faut  que  le  tronc  ou  les  branches  en  soient 
inclinés,  car  leurs  ongles  ne  leur  permettent  pas  de  s'y  cramponner.  Il  est  bien  démontré 
maintenant  (lue  c'est  à  une  espèce  du  genre  Daman  qu'il  faut  attribuer  ce  que  la  Rible  dit 
du  Saphan  et  non  au  Chœrogrille,  c'est-à-dire  au  Hérisson,  comme  le  fait  la  traduction  des 
Septante,  ou  au  Lapin ,  comme  l'ont  accepté  les  traductions  du  même  ouvrage,  usitées  en 
Allemagne,  en  Friuico  et  en  'ngleterre.  11  est  dit  au  chapitre  XX.\,  verset  26  des  Proverbes  : 

(i  Saphardm,  popuhis  invalidus ,  ponunt  in  pelra  domum  siiam.  » 
Ce  que  la  Bible  de  Sacy  traduit  ainsi  :  «  Les  Lapins,  cette  troupe  faible,  qui  établit  sa  demeure 
dans  les  roches.  » 

Dans  le  chapitre  XI ,  verset  5  du  LcvUique ,  le  Saphan  est  nus  au  nombre  des  Animaux 
dont  la  chair  est  interdite  aux  Hébreux  : 

<(  Il  en  sera  de  même  du  Saphan  qui  run»ine ,  mais  qui  n'a  pas  la  corne  fendue  :  vous  le 
répulerez  impur.  » 

Nos  Bibles  disent  :  ((  Le  Lapin  qui  rumine ,  mais  qui  n'a  pas  la  corne  fendue ,  est  impur.  » 
Mais  dans  la  traduction  arabe  de  la  Biljle,  là  où  nous  disons  Lapin,  on  a  mis  le  mot  Vahr , 
(lui  est  un  des  noms  vulgaires  du  Daman  an  mont  Sinaï.  En  Syrie,  les  Arabes  in(li(iucnt  aussi 
le  Sa[)han  ou  Vahr  par  le  mot  Ghannom  Israël  ou  Ghnnnem  bcni  Israël,  c'est-à-diro  Agneau 
des  enfants  d'I.aiil. 

Quoique  interdite  aux  Hébreux,  (jui,  peut-être,  en  étaient  trop  friands,  la  chair  des  Damans 
n'a  rien  de  désagréable,  et  les  Arabes  ainsi  que  les  chrétiens  la  mangent  encore  fréquemiuent. 
Bruce  a  constaté  la  même  chose  en  Abyssinie,  et  Knlbe  rapporte  qu'au  Cap,  un  enfant,  (pii 
faisait  paître  des  Iroupc'ix  dans  les  rochers  oîi  vivent  les  Damans,  avait  dressé  son  "liieii  à 


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168 


OR  DR  F.  DKS  Jl'MKNTKS. 


prendre  ces  Animaux,  et  (•lia(|Ufi  jour,  grâce  à  sou  tidùlo  compagnon,  il  revenait  à  la  bergerie 
chargé  d'autant  de  Damans  (pi'il  pouvait  en  jiorler.  Au  uiont  Sinaï,  oii  on  les  estime  assez,  on 
les  prend  avec  des  [liégos  forims  do  i)ierres ,  (\  la  manière  do  ceux  (pio  les  enfants  préi)arenl 
chez  nous  pour  attraper  les  Moineaux;  mais  la  fosse  doit  ôtro  pavée,  parce  ipio  les  Damans 
fouissent  avec  une  grande  facilité.  On  emploie  conmie  appàl  pour  les  prendre  \ui  rameau  de 
ïumarix.  Ces  Animaux  sont  apiiorlés  de  temps  en  temiis  dans  les  ménageries  européennes. 
Le  Daman  de  Svhik  {lltjrax  Syviacus,  Sciireber)  est  le  Saphan  do  l'Écriture.  On  le 
trouve  en  Syrie,  iirincipalement  au  moiil  Sinaï.  Quoique  Buffon  ait  parlé  de  cetl(.'  espèce  sous 
le  nom  do  Danmn  inrail,  son  ouvrage  en  signale  ailleurs  (t.  \V,  p.  10."))  un  crùne  trouvé; 
dans  les  ruines  de  l'ancieune  Sidon,  comme  étant  celui  d'un  Animal  inconnu  aux  uatura- 
listes.  C'est  du  mêiue  crAne  iju'il  est  (puîslion  dans  le  tome  VU  des  Suppldnteiils  do  lîuffon, 
sous  le  nom  inexact  de  Loris  du  Beigale. 


Dviivy    Dt  Sinir,  l/d  di'  grand. 

Daman  du  Doxgola  {Hyrax  riificep.i ,  Khrcnherg). 

Daman  d'Aryssinii-:  {Jljjra.i-  llabessiitirus.  Khrenhorg),  ou  VAslilwki  {hBmr.e, 

Daman  nu  Cap  {Ilyrax  Capensis);  MarmoUn  Capcnsis,  Kolbc,et  Cavia  Capeiisi»,  Pallas. 

Daman  m: s  audhi'.s  (//yraj;  ff?'&o?*«?!/5.  A,  Smith).  Espèce  bien  distincte;  habitant  comme 
la  précédente  l'Afriiiuc  australe.  M.  Petcrs  la  cite  parii'i  les  Mammifères  do  la  côte  Mozambi- 
(|Uo.  Tous  ces  Animaux  sont  à  pou  près  de  mémo  grandeur ,  c'est-à-diro  un  peu  plus  forts  ((uo 
les  Lièvres,  dont  ils  diffèrent  d'ailleurs  par  la  forme,  par  les  proportions  et  par  les  allures. 

Indépendamment  de  ces  cinq  espèces ,  (|ui  sont  propres  à  la  Syrie  ou  à  l'Afrique  orientale, 
on  en  connaît  une  sixième ,  récemment  découverte  dans  le  pays  des  Ascliantes ,  sur  la  côte 
occidentale  du  même  continent.  C'est  le  Daman  dks  fouets  {Hyrax  sylveslris.  Temai.); 
les  nègres  lui  donnent  le  nom  d'Eiivia,  imité  du  cri  perçant  et  fréipiemment  répété  dont  il  fait 
retentir  les  forêts  pendant  la  nuit.  Durant  le  jour,  cet  Animal  s'abrite  dans  les  trous  des 
vieux  arbres;  c'est  dans  ces  retraites  que  la  femelle  dépose  ses  petits.  Sa  taille  n'est  pas 
supérieure  à  celle  des  autres  Damans. 


ORDRE  DES  RISULQUES 

Amm/nir  mnmnu'fèvpfi  pnurpvsi  de  quatre  extnhnilés  o)ifjiilè('s ,  rest-à- 
dire  Icnninées  /lar  des  snhots  et  non  par  de  véritables  ongles  ou  jiar 
desfjriff'es,  uniquement  propres  à  la  loeomotion  ordinaire;  leur  fémur 
n'a  pas  de  troisième  troehanter,  comme  celui  des  Jumentes;  leur 
astragale  {un  des  os  du  tarse)  est  en  forme  r/'osselct,  et  par  conséquent 
semhlaltk  à  celui  des  Moutons  ou  des  Cochons;  leurs  doigts  sont 
au  nomlne  de  quatre ,  quelquefois  de  deux,  très-rarement  de  trois. 
Les  deux  principaux,  qui  répondent  au  troisième  et  au  quatrième 
des  autres  Animaux ,  sont  plus  forts  que  les  latéraux,  suhégaux  entre 
eux,  appliqués  l'un  contre  l'autre  par  leur  face  de  contact  et  disposés 
de  telle  façon  qu'ils  ressemJdent  assez  bien  au  doigt  unique  des 
Chevaux  qu'on  aurait  fendu  en  deux  par  le  milieu.  C'est  à  cause  de 
cette  disposition  qu'on  les  dit  fourchus,  en  pince,  etc.,  et  que  l'on  donne 
à  ces  Animaux  eux-mêmes  le  nom  de  Bisulques.  Les  deux  autres 
doigts,  qui  répondent  au  second  et  au  cinquième  des  espèces  pentadac- 
tgles,  sont  plus  petits,  plus  ou  moins  reje.lés  en  arrière  ;  ils  manrpienf 
quelquefois  tous  les  deux;  il  ny  en  a  qu'un  dans  le  Pécari  à  collier. 
Les  Bisulques  ont  trois  sortes  de  dents,  mais  qui  varient  noca- 
\r  PAmiK.  22 


Ùu 


170  ORDUK   DES  BrSL'LQURS. 

hkment  dans  leur  formule,  dam  leur  disposition  et  dans  leur  fortne; 
ce  qui  est  en  rapport  avec  des  différences  coircspondantes  dans  le 
mode  d'alimentation.  Le  cerveau  a  des  circonvolutions  à  la  surface  de 
ses  hémisphères ,  et  ces  circonvolutions  sont  presque  toujours  nom- 
breuses. Les  organes  reprodvcteurs  sont  semblables  à  ceux  des  Co- 
chons, des  Bœufs,  etc.;  le  placenta  est  multiple  dans  la  très-grande 
majojité  des  espèces. 

Les  Bisulques,  qui  comprennent  les  Ruminaiils  et  les  Porcins,  sotit 
des  Animaux  intelligents,  presque  tous  grégaires ,  qui  ont  fourni  à 
r Homme  la  plupart  de  ses  Quadrupèdes  domestiques,  La  Paléontologie 
nous  en  a  fait  connaître  un  grand  nombre  cV espèces ,  anéanties  à  des 
éporpies  plus  ou  moins  reculées,  et  dont  plusieurs  établissent  par 
leurs  caractères  anatomiques  une  liaison  intime  entre  les  deux  sous- 
ordres  qui  comprennent  les  Bisulques  artucllement  existants.  Les 
Anoplothériums  sont ,  de  tous  les  genres  éteints,  ceux  dont  le  nom 
est  le  mieux  connu. 

il  y  a  deux  catégories  bien  distinctes  de  Bisiilf|uos,  le;.  Ruminants  et  les  Porcins.  Ces 
deux  groupes  d'Animaux  diffèrent  beaucoup  entre  eux  par  leur  régime,  par  la  forme  de 
leurs  dents  et  par  la  conformation  de  leur  estomac.  Les  premiers,  cpii  sont  essentiellement 
herbivores, ont  la  propriété  de  ramener  k  leur  bouche,  i)Our  les  remâcher  et  les  insaliver  plus 
complètement,  les  aliments  qu'ils  ont  préalai)Iemcnt  introduits  dans  une  loge  spéciale  de 
leur  estomac,  connue  sons  le  nom  de  ]mnse.  Les  seconds  n'ont  pas  la  même  facilité.  Cette 
particularité  et  quelques  autres  peuvent  servir  à  différencier  les  Ruminants  des  Porcins. 
Aussi  ces  Animaux  ont-ils  été  assez  généralemenl  séparés  les  uns  des  autres  par  les  classid- 
cateurs,  et,  pour  G.  e'  F.  Cuvier,  ainsi  que  pour  la  |)lupart  des  autres  zoologistes,  ce  sont  des 
3Iammifères  de  deux  ordres  différents.  Les  Ruminants,  (pie  Linné  avait  déjà  distingués  sons  le 
nom  de  Pecom,  forment  l'un  de  ces  ordres;  le  second  est  fourni  par  les  Porcins,  (pie  l'on 
a  associes  aux  Proboscidiens  et  aux  Jumentés,  sous  le  nom  do  Pachydermes ,  signiliant 
Animaux  A  cuir  épais. 

C'est,  en  effet,  un  mode  de  classification  qui  semble  parfaitement  rationnel  si  l'on 
n'étudie  pas  d'une  manière  complète  l'ensemble  des  Animaux  (pu  nous  occupent,  et  surtout  si 
l'on  ne  cherche  pas  à  établir  leurs  afiiuités  avec  les  genres  nombreux  cpii  ont  autrefois  repré- 
senté la  série  des  Bisulques  dans  nos  contrées.  Les  Hipjjopotames,  les  sangliers  cl  les  autres 
Animaux  de  la  même  famille ,  connue  les  Pécaris,  les  I»liacochères  et  les  Babiroussas,  se 
laissent  assez  diflicilement,  du  moins  au  premier  abord,  comparer  aux  Ruminants,  et  si  l'on 
peut  déjà  reconnaître  certaines  affinités  entre  eux  et  les  Chameaux  ou  les  Chevrotains,  il 
semble  plus  difficile  de  saisir  celles  qu'ils  ont  en  réalité  avec  les  Bœufs  ou  les  Cerfs,  Cet 
embarras  augmente  encore  si  l'on  passe  à  l'cxatîien  de  (|ueiques  autres  organes.  Ainsi,  les 
Porcins  ont  les  métacarpiens  et  les  métatarsi^'ii.;  des  deux  doigts  principaux  aussi  nettement 
séparés  (pic  ceux  de  presque  tous  'os  autii.^  Mammifères,  tandis  que  chez  les  Ruminants 
ils  sont  réunis  l'un  à  l'autre  pour  ne  former  en  apparence  qu'un  seul  os  chargé  de  porter  les 


ORDRE  DES  BlSULQLES. 


171 


DtSrS    i)U     CllUllOTAJN    l'UllIt     Ml> 


^riind.  mit. 


«loiix  doigts  (le  l:i  fourche;  on  clonn(>  à  cet  os  le  nom  de  canon.  L'estomac  des  Porcins  est 
simple  ou  peu  compliqué,  tandis  (pie  celui  des  Ruminants  est  toujours  multiloculaire,  et  que 

ces  Animaux  ont  la  propri(jt(j  de 
rame.  :!r  leurs  aliments  dans  leur 
bouche  pour  les  mâcher  et  les 
insaliver  de  nouveau.  Les  Ru- 
minants ont,  dans  la  niajorit('i 
des  cas,  la  t(*'te  armée  de  pro- 
longements IVontaux  appelés 
cornes  ou  bois,  et  les  Porcins 
manquent  constamment  de  cor- 
nes. Enlin ,  dans  la  plupart  des 
Ruminants,  la  formule  dentaire 
est  ou  du  moins  elle  paraît  être 
tout  à  fait  différente  de  celle  des 
Porcins,  (lu'on  a  nommés  Pachy- 
dermes omnivores.  Dans  les  es- 
pèces pourvues  de  cornes  et  dans  les  chevrotains,  la  formule  est  en  effet  dans  l'âge  adulte  : 

§  incisives,  V  Miiines,  |  molaires, 
tandis  que  la  plupart  des  Porcins  ont  : 

^-  incisives,  {  canines,  |  molaires. 
Ces  différences  ont  fait  négliger  les  indications  qu'on  avait  tirées  autrefois  de  la  con- 
formation des  pieds,  (|ui,  étant  à  peu  de  chose  près  les  mêmes  dans  les  Porcins  et  dans 
les  Ruminants,  avaient  fait  réimir  ces  deux  groupes  d'Animaux  sous  la  dénomination  de 
Bisulqucs,  (|ue  nous  avons  cru  convenable  d'employer  de  nouveau.  Certains  auteurs  du 
siècle  dernier  n'admetlaient  cpi'un  seul  groupe  naturel  pour  les  différents  Risuhiues  ([u'ils 
connaissaient.  En  parlant  du  canon  des  Ruminants  dont  Fougeroux  venait  de  découvrir  la 
véritable  composition,  Condorcet  rappelle  que  le  phénomène  singulier  de  la  formation  du 
canon  par  la  fusion  des  deux  os  du  métacarpe  ou  du  métatarse  «  a  lieu  dans  les  os  de  la  jambe 
de  tous  les  Animaux  à  pieds  fourchus  (1),  si  cependant  on  en  excepte  le  Cochon  et  le 
Sanglier,  qui  sont,  pour  le  dire  en  passant,  les  seuls  de  cette  classe  ([ui  ne  ruminent  point, 
du  moins  pour  les  Animaux  de  nos  contrées.  » 

Il  est  remar(piable  que,  depuis  que  ce  passage  a  été  écrit,  on  a  découvert  que  les  deux 
métatarsiens  princip;  ux  se  soudent  en  partie  sous  la  forme  d'un  canon  dans  un  genre  do 
Risuhpies  non  ruminants,  les  Pécaris,  et  que,  au  contraire,  ils  restent  disjoints  à  tous  les 
âges  et  dans  toute  leur  longueur  chez  une  espèce  de  Ruminants  véritables  qui  appartient  à  la 
famille  des  Chevrotains.  Les  métacarpiens  de  (;e  Chevrolain  sont  également  disjoints. 

De  nouvelles  observations  ont  montré  (pie,  sous  d'autres  rapports  encore,  les  Porcins 
s'éloignent  moins  des  Ruminants  (pi'ou  ne  le  croit  généralement.  Les  Pécaris  ont  l'estomac 
plus  compliqué  (pie  les  Cochons  et  pourvu  de  deux  rendements  sur  ses  courbures,  tandis 
(pic  chez  certains  Riiminanls,  c'est-à-dire  chez  les  Camélidés  et  les  Ch(>vrolains,  il  y  a  une 
loge  de  moins  à  reslomac,  ces  Animaux  n'ayant  pas  le  feuillet  bien  distinct,  ce  qui  est: 
d'autant  plus  curieux  ipi'ils  se  rapprochent,  par  d'autres  points  encore,  des  Pachydermes, 
omnivores. 


'!)  Aiifluli'  iivaii  ilr|,i  .iiliiii..  le  i;roh|ie  tlo-  ItisKhtncs  mi  AniiuaiiA  it  {iktU  joinclius. 


172  OUDHE  DES   DlSLLCilKS. 

Quant  aux  cornes,  on  sait  (lu'elles  ne  se  développeiil  pas  cliez  les  l'enielles  de  beaucoup  de 
Uuminanls,  et  que,  dans  certains  cas,  les  deux  sexes  de  ces  Animaux  en  sont  nièuie  priv(^s, 
connue  tous  les  Porcins;  d'ailleurs  elles  n'apparaissent  (pi'après  la  naissaïu'e,  à  mesure 
(juc  le  développement  s'opère,  et  s'il  était  (iémouiré  ipi'à  certains  antres  égards  les  Pachy- 
dermes onudvores  ne  sont  pour  ainsi  dire  (|u'un  arrêt  de  développement  des  Huniinants  eux- 
mêmes,  on  pourrait  aisément  admettre  (pi'ils  sont  aussi  dans  la  même  condition,  ipiant  aux 
prolongements  frontaux.  Or,  nous  disions  tout  à  l'iienre  (pie  Iimu-s  métacarpiens  cl  mélalar- 
siens  principaux  restent  distincts,  tandis  (pie  ceux  des  Hnminants  se  soudent,  de  bonne 
heure,  il  est  vrai,  mais  apn-s  avoir  été  distincts  pendant  (piebpie  temps;  des  observations 
de  deux  sortes,  les  unes  pal(''onlologi(pies,  les  antres  anatonu(pies,  montrent  (pic  la  formule 
dentaire  de  ces  deux  groupes  est,  au  fond,  établie  sur  le  même  type,  et  (pie  des  modilica- 
tions  dont  la  valeur  est  simplement  généri(pie  élablissent  entre  eux  des  différences  (pii  ne 
nous  paraissent  considérables  (|ue  parce  que  nous  les  comparons  le  plus  souvent  dans  les 
deux  termes  extrêmes  de  cette  longue  série,  chez  les  Bœufs,  par  exemple,  et  chez  les 
Cochons. 

Une  première  remarque  eu  rend  déjà  la  différence  moins  considérable.  Les  Chameaux  et 
les  Lamas,  (pii  sont  im  chaînon  intermédiaire  aux  Bœufs  et  aux  Cochons,  mais  qui  tiennent 
cependant  moins  des  uns  (pie  des  autres,  ne  manquent  pas,  comme  les  premiers,  d'in- 
cisives à  la  inàclioire  supérieure;  car  ils  en  ont,  d'après  tous  les  ailleurs,  une  paire  bien 
distincte,  et,  d'après  mes  propres  observations,  deux  paires,  dont  une  (lis|)ai'ait  clic/,  les 
adultes,  mais  se  voit  encore  chez  les  sujets  peu  avancé'sen  âge.  Ce  fait  pcrmellait  de  penser 
qu'en  prenant  des  Animaux  de  cette  famille  à  une  ('pn(pie  plus  voisine  de  la  naissance,  on 
leur  trouverait  trois  paires  de  dents  incisives  supérieures,  comme  aux  Cochons  (I).  Les  Cha- 
meaux nous  fournissent  encore  une  autre  observation.  Tandis  ipie  les  aiitdirs admettent  ipialre 
paires  d'incisives  infé  ieurcs  aux  Biiminants  ordinaires,  ils  ne  reconnaissent  aux  Ciiameaiix  et 
aux  Lamas  (pie  trois  paires  de  ces  dents  à  la  même  mâchoire  et  une  paire  (1(>  canines,  mais  sans 
faire  attention  que  la  dent  (pi'ils  appellent  canine  chez  les  Chameaux  répond  à  celle  qu'ils 
nomment  incisive  externe  chez  les  Bœufs  1^:2).  Ici  donc  la  diversité  u'eviste  encore  ipie  dans  la 
manière  dont  les  choses  ont  été  interprétées,  et  point  du  tout  dans  la  nature.  Ajoutons  ipie  les 
Drémothériums  et  les  Amphitragalus,  (jiii  sont  d'anciens  Bumiuants  de  la  tribu  des  Clievrc- 
tains,  ont,  comme  les  Sangliers,  comme  les  Hippopotames  et  comme  la  |»lupart  des  l'acliydernies 
omnivores  de  races  éteintes,  sept  molaires  inféricdivs.  Eiiliii  une  observation  minutieuse  (3) 
a  pernùs  de  retrouver  pendant  la  vie  fœlale  des  Humiliants,  et  eu  particulier  chez  le  Veau 
et  l'Agneau,  trois  paires  de  dents  incisives  supérieures,  une  paire  de  canines  également  supé- 
rieures, et,  en  avant  des  molaires,  une  jiaire  de  fausses  molaires  transitoires;  ce  (pii ,  joint 
aux  dents  connues  cuez  les  Uumiiiaiits  adultes,  donne  à  ces  Animaux,  comme  aux  Sangliers, 
-|-  incisives,  -f  cauinc's  et  4-  molaires. 

J'ajouterai  encore  d(>ux  faits  à  ceux  qui  précèdent  : 

Chez  les  Bisiihpies  les  plus  infi'reiirs ,  et  surtout  chez  ceux  (|iii  ont  les  premiers  habité  le 
globe,  cette  formule  est  à  peu  près  constante,  (pie  Icivgime  ait  été  herbivore ,  comme  chez  les 
Cainolhériums,  les  Xipliodoiis  et  beaucoup  d'autres  espèces  de  la  famille  éteinte  des  Anoplo- 

(I)  C'est  ce  (jue  M.  Owen  vient  de  constater  Jh'scriifl.  Caliil.  of  Vie  r.  Collège  of  siirfieoiis;  Osleolog.,'ï.  III, 
j).  57". 

(-Î)  J'ai  exposé  la  manière  dont  on  doit  envisagoi'  la  formule  dentaiie  des  Kuminanls  et  des  autres  Bisuli|ucs 
dans  l'arliile  Ukms  du  llicl.  unir.  d'Iiist.  nat.,  (|ul  a  |iaru  on  IST). 

(,5)  Ces  observations  délicates  ducs  à  .M.  ,lolin  (;ood>ir.  Klle  n'est  vérifudilc  que  sur  des  fœtus. 


I 


ORDRE  DES  UISLLQLE8.  173 

thoriinns,  ou  l.ion  (iifil  ail  élé  omnivore,  coiiune  chez  les  Paléociiôres  et  les  Chéropolaines. 

F.('s  lVisiil(|iics  lossiles  dans  les  lonnalions  tertiaires  les  plus  anciennes  sont  aussi  ceux 
i|ui  se  laissent  i(!  |)lus  (lillicilenient  partager  en  Kuminants  et  en  Omnivores,  et  il  en  est 
l)arnii  eux  (pii  sont  si  bien  intermédiaires  aux  deux  grouiies  actuels ,  (jifil  est  impossible  de 
décider  s'ils  avaient  ou  non  la  |)0ssil)ilité  de  ruminer. 

Enlin  il  y  a  des  caractères  conunnns  aux  Porcins  et 
aux  Pacliydermes  omnivores  et  aux  Ruminants  :  ces 
caractères  sont  tirés  du  cerveau ,  de  la  l'orme  en  osselet 
de  l'astragale,  de  la  disposition  des  organes  reproduc- 
tem's,  du  mode  de  développcmcni,  elc.  ,  etc.  Nous 
avons  signalé  les  |irincipaux  dans  la  diagnose  <|ui  est 
placée  en  tètt!  de  ce  chapitre. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  série  nattu-elle  des  Risuhpies 
est  aujourd'hui  interrompue,  et  les  chaînons  (pii  la  repré- 
sentent seids  sont  alfectés  à  deux  modes  d'existence 
bien  dilïérents,  les  uns  étant  i>lus  ou  moins  omnivores,  tandis  que  les  autres  sont  purement 
herbivores.  Ces  derniers  sont  les  plus  nombreux  en  espèces.  Cet  ordre  d'Animaux  n'a 
aucune  es|)èce  dans  l'Australie ,  mais  ses  diverses  familles  ont  également  des  genres  dans 
l'ancien  et  dans  le  nouveau  continent,  et  souv(>nl  un  même  genre  est  à  la  lois  représenté  dans 
l'tin  et  <lans  l'antre.  Néainiioins,  c'est  dans  l'ancien  continent,  particulièrement  en  Asie  et  en 
Afrique,  (|ne  ces  Maunnifères  sont  le  plus  variés,  et  c'est  à  leurs  principales  familles  (pie 
l'homme  a  emprunté  ses  Animaux  doniesti(iues  les  |)Ius  utiles. 


Asiiuotit-i  iiK  MiiL'ios  n  iif.  CcieiioN, 
Kriin-J.  mit.  I''J  il''  gniinl. 


SOUS-OKDRE  LES  RUMINANTS 

Si  l'on  ne  se  préoccupe  ([uo  des  es[iùces  existant  maintenant  sur  le  glolje ,  et  ijue  l'on  fasse 
abstraction  des  nombreux  RisuNpies  qui  l'ont  autrefois  habité,  on  peut  facilement  séparer  les 
Ruminants  d'avec  les  Poniiis,  et  faire  tie  ces  deux  catégories  de  Manimifères  deux  sous- 
ordres  distincts;  mais,  comme  nous  venons  de  le  montrer,  cette  distinction  cesse  si  l'on  joint 
aux  es|)èces  vivantes  de  l'ordre  des  Risuhp  es  celles  (|ui  ont  vécu  pendant  la  période  tertiaire. 

Les  Ruminants  (ou  les  Pecom  do  Linné)  ont  les  dents  molaires  aiiproi.riées  à  un  réfiime 
ess(!iitiellement  herbivore,  et  dont  la  couron.Mj  s'use  en  double  croissant.  Leur  estomac  est 
muUiloculaire  et  composé  de  la  panse,  du  bun.iet,  ûvi  feuillet  (celui-ci  manque  quel(iuefois) , 
et  enfin  de  la  cnillclle.  Tous  jouissent  de  la  pro,)riété  de  ruminer,  et  les  deux  métacarpiens 
ou  métatarsiens,  ipii  su|)[>orleiit  leurs  deux  (loif;ts  [trineipaux  ou  doigts  do  la  fourche,  se  reu- 
nissent, vers  répo(piede  la  naissance,  en  un  seul  os  auquel  on  donne,  comme  au  métacarpien 
ou  métatarsien  i)rinci|)al  ,  mais  sim|)le,  des  Chevaux ,  la  dénomination  de  cniton. 

Il  existe  en  Amérique,  et  plus  encore  dans  l'ancien  continent,  un  grand  nombre  d'espèces  de 
Ruminants  ;  c'est  ce  groupe  (l'Ainmaux  (lui  nous  a  fourni  nos  Animaux  les  plus  précieux.  Ni  Ma- 
dagascar ni  l'Australie  ne  possédaient  do  représentants  do  ce  sous-ordro,  et  ce  n'est  que  par  suite 
de  leurs  relations  commen'iales  avec  les  autres  parties  du  monde, ([u'elles  ont  reçu  ceux  (pi^on 
V  voit  maintenant  à  l'^'tat  domestique.  Le  sous-ordre  dos  Ruminants  peut  être  partagé  en  cin(| 
familles,  savoir  :  les //onWrâ,  appelés  aussi  Cératophorcs,  ou  les  Ruminants  pourvus  de 
cornes  à  étuis;  les  Girafidés,  parmi  lesquels  on  ne  peut  citer  que  la  Girafe;  les  Cervidés  ou 
les  Cerfs;  les  Muschidcs  ou  Clievrotains,  et  les  Camclidês  ou  les  Chameaux  et  les  Lamas. 


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174  OMDHK   DKS    HISI  LOIRS. 


1  A3JILLE  DKH  IJOVIDÉS 

C'est  la  plus  iiomliruuso  eu  c's|ii't;i!s;  tous  los  iluniinauls  qu'on  doit  y  rapporter  ont  pour 
fornuilo  (IcMitairo  '^  incisives,  ^  caiiine  cl  '^  molaires.  I,cur  canine  e>l  rappniclK^e  des  incisives 
et  de  inôine  forme  (|u'eiles.  Ces  Animaux  ont,  dans  lo  sex(\  mule,  et  le  plus  souvent  dans  les 
deux  so\es,i|<'.i  iJiMlon^emenls  fronlanx  nonunés  cor/w.s  (1).  Ces  imilotiKenieids  frontaux  cou- 
sistenl  eu  un  axe,  o>seux  plein  ou  celluleux,  (pii  est  recouvert  par  un  étui  coru(5,  dont  la 
forme,  lu  longueur,  etc.,  varient  haliiluellement  suivant  les  genres  et  même  suivant  les  espèces 
ou  les  sexes. 

Celte  famille  renferme  près  de  deux  cents  espèces.  En  tenant  compte  de  (luehpies  caractères, 
ou  l'u  purtaf,'()e  en  iiuutro  tribus,  sous  les  noms  (U\  Bovins,  Capriim,  Ovins  vA  Anlilopins;  ce 
(pii  répond  aux  anci(!ns  genres  IJcvuf,  Chèvre,  Mouton  et  Antilope  dos  naturalistes  ipii  ont 
suivi  la  métiiode  de  Pullas. 


TlUnU    i)i:s    lîOVINS. 

Les  espèces  bovines  ont  dos  ilimensions  supérieures  à  celles  de  la  plnjiart  des  autres  |Umii- 
nants.  Leurs  formes  sont  lourdes  et  robustes;  leurs  cornes  sont  insérées  au-dessus  do  la  fosse 
tem[)ora!e;  la  peau  des  parties  inférieures  de  letu'  cou  est  pondante  sous  forme  de  fanon. 

Ces  Animaux  ne  comprennent  (|u'mi  seul  \V'ri(able  genre,  celui  (h'aJJwiifs,  au([nel  on  donne, 
en  latin,  hï  nom  de  Jios,  el  (pie  l'on  [lartage  en  plusieurs  snus  genres. 

CkmU';  U(El  V  {/ios,  Linni').  Par  la  vigueur  de  ses  espèces  autant  ipie  par  leur  grande 
tailli!  el  par  l'excelloncf!  de  leurs  (pialités,  ce  genre  est  sans  contredit  le  iireniier  et  1(!  plus 
important  parmi  ceux  (|ui  c(miposent  la  série  des  Hisnlipies;  on  peut  encore  a,ionler(pi'i|  n'en  esl 
aucun  autre  <lans  toute  la  classe  des  Animaux  mainmil'eres  (|uiciit,  pour  l'écononne  rurale, 
une  |)lus  grande  importance  ou  (pii  soit  la  source  de  richesses  plus  considérables.  La  possession 
du  Cheval  comporte  déjà  une  certaine  aisance,  et  sa  plus  grande  utilité  est  dans  la  guerre 
i|ui  détruit  souvent  le  bien-être;  la  société  du  Chien  satisfait  nos  goûts  plutôt  (|ue  nos  inté- 
rêts, et  les  princi|wmx  services  iju'il  nous  rend  par  la  garde  du  foyer  ou  parcelle  des  troupeaux 
seraient  moins  grands  sans  la  possession  du  Hienf ,  (pii  m'  prèle  à  tant  (fusage. 

C'est  sur  l'exploitation  du  IJanif  ou  des  autres  espèces  de  ce  genre  conquises  par  l'Homme, 
que  reposent  principalement  les  travaux  de  l'agriculture,  et,  après  nous  avoir  donné  de  leur 
vivant  des  moyens  de;  transport  ou  des  moteurs  puissants,  du  lait  dont  on  fait  tant  do  denrées 
indispensables,  des  fumiers  (pii  ont  une  si  grande  utilité  pour  la  i  iilture,  ces  premiers  des 
IVaminants  nous  foiu'nissent  encore  leur  chair,  hnu's  os,  leur  peau  et  leurs  cornes.  \ul  autre 
genre  de  Mammifères  n'a  fourni  autant  d'espèces  à  la  domesticité  :  lo  Huflle,  l'Yack,  le 
Zébu,  etc.,  sont  des  Animaux  congénères  du  IJœuf  proprement  dil,  et  leur  asservissement 
remonte  également  aux  temps  les  plus  reculé's. 

11  est  toujours  question  des  IJœufs  dans  les  plus  anciennes  épopées  i  m/  toutes  les  nations 
do  l'ancien  continent,  et  ils  ont  dans  [ilnsiours  cosmogonios  un  rôle  digne  de  leur  utilité.  On 
ne  retrouve  point  à  l'état  sauvage  les  types  de  toutes  leurs  espèces;  celui  des  Zébus  est  incomm 
conuue  celui  des  Rouifs  proprement  dits,  et  jus(|u'à  ce  (pie  la  paléoi'  'logie  ait  résolu  celte 
difliculté ,  la  zoologie  devra  se  contenter  sous  ce  rapport  d'hypothèses  plus  ou  moins  probables. 

(1)  r.c  c|ui  leiii'  a  valu  le  nom  de  Cératoplwres,  si^-nifiiini  porlecornes,  que  eerlaiiis  auteurs,  et  eu  paiiieulier 
(le  lilauiville,  iiréfèieiil  à  celui  de  /iovkli's.  Ce  dciuiei'  réiioiid  au  mul  Dos,  sous  le(|Hel  l.iiiué  iéuiii.ssail  |iiiaii- 
tivenieiil  lou»  les  Iluiiiiuauts  à  eoriies  vérilabics 


FAMILI-K  DKS  ROVIDÉS. 


175 


Tout  porlo  ù  penser  cciioiulaiil  que  l'Asio  osl  la  pulrio  |iriniilivo  du  Hœuf,  comuio  clli»  est 
aussi  c('\U>  (lu  Zt'hu,  du  lluftlc,  de  l'Yaiik,  otr.  C'est  en  effet  d' \sie  (|ne  sont  venus  lieaucoup 
d(3  nos  VniiHHUx  ditnieslii|ues,  mais  ils  sont  loin  d'api)aiienii'  éKalcmonl  aux  niênieH  régions 
de  eo  c'onlinent,  et  rilonmie  a  cerlainomeut  asservi  d'autres  espèces  qu'il  u  prises  dans  les 
autres  parlief  du  monde. 


Botirs  iioMESiiQi'i;*  [TaiiitaH  ri  lavho). 


4 


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Aucun  doute  ne  saurait  exister  sous  ce  rapport  pom'  le  penro  des  f,nmas,(|ui  est  exclu- 
sivement propre  à  l'Amériiiuo  méridionale,  et  il  est  aussi  très-prolialile  que  certain(!s  espèces 
de  rAfri(iue  et  de  l'Europe  sont  pour  queUiue  chose  dans  la  production  de  nos  diverses  races 
domesti(iuos  d(>s  pc^nros  Sus,  Canis,  etc. ,  dont  l'Asie  a  aussi  contribué  à  nous  fournir  diffé- 
rentes formes.  Malheureusement  les  peuples  ont  perdu  le  souvenir  de  toutes  ces  adjuisitions , 
et  la  palf'ontologie,  cette  arcliéologie  de  l'histoire  naturelle,  n'a  pas  encore  réussi  à  suppléer  à 
tous  les  oublis  de  l'histoire  proprement  dite,  ni  à  démontrer  toutes  les  erreurs  des  anciennes 
légendes. 

Indépendamment  des  espèces  asiatiques  du  genre  Bœuf,  espèces  qui  Ont  presque  toutes 
fourni  des  races  domestitiues ,  il  ou  existe  en  Kurope,  en  Afriiiue  et  dans  l'Amérique  sep» 
lontrionalo,  quatre  autres  qui  s'en  rapproclu ut  considérablement,  mais  cpii  sont  restées 
sauvages.  Ce  sont  :  l'Aurochs  curo[)éen,  dont  la  race  est  presque  anéantie,  le  Buffle  du  Cap,  le 
Bœuf  brachycère  de  la  côte  occidentale  (rArri(iue  et  le  Bison,  dont  les  immenses  troupeaux 
l'ont  la  terreur  des  colons  dans  certaines  parties  de  l'Amériiiuo  septentrionale.  C'est  encore  au 
genre  des  Bu!ufs  (prapparliciit  le  iiicuf  nuis(jué  de  l'Amérique  septentrionale,  dont  Blainvilie 
a  fait  le  genre  Ovibos ,  et  il  y  a  dans  l'Inde  une  autre  sorte  do  Bœuf  sauvage,  le  Bœuf  des 
Jungles  (|ui  a  servi  à  la  fonn.ition  du  sous-genre  nibos  île  M.  Ilodgson. 

On  connaît  encore  d'autres  Banifs,  mais  à  l'état  fossile  seulement.  Le  Bos  primigenhis  des 
'    rains  diluviens  de  l'Eurone  est  l'un  des  plus  curieux  parmi  ces  derniers,  surtout  à  cause  de 


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170  OMDnF.   DKS   HISI  U}\  KS. 

sa  ^Tiindt!  n'sst'inlilîiiii'i'  mec  les  lliciifs  (li)mi'sli(|iiPH,  i|u'il  ili'|niss)iit  poiirliml  liciiiicoiiii  pur 
M!s  (liint'iisioiis.  (1.  C.uvi'T  n  pciisô  {|U()  c(!  pinid  lUruf,  doiil  les  loiiiliii'i'i'S  cl  d'iiutics  Icrriiiii^ 
l'f^iilcmciit  peu  anciens  nous  mil  conservé  des  débris  soit  eu  Antflelerre  et  on  Franco,  soil 
on  ,\lleniMf,'no  ol  en  Italie,  avait  vécu  ù  l'époipie  histnriipie,  et  il  a  crn  le  reconnaître  au  lieu 
do  l'Aurociis  dans  le  passaj^e  suivant  des  Cuninienlaires  di^  Jules  (lé^ar. 

Jules  César  avait  si^jnalé  dan>  la  Inrél  Hercvinenne  (I)  trois  espèces  particulières  do 
Knnids  (juadrupèdos,  savoir  ; 

1°  I  n(\  e>pèce  de  llouf  resseniMant  au  Cerf  (Dos  rcii'i  Pf/iiro).  \ous  en  traiterons  sous 
lo  nom  lie  lltMiiie; 

2"  IMIccs,  (|ui  paraît  ètro  l'Klan,  mais  qui  osl  mal  défini; 

3"  I^es  I  rus,  «  (leux-ci,  dit  le  conipiérant  des  (lanles,  sent  d'une  taille  ini  peu  inférieure 
ù  celle  des  Klépliants  par  l'apparence  et  par  la  couleur  au-si  hicn  <pie  par  la  lornie  i/'.'/"/'«)  ; 
ils  rossombieut  au  Taureau,  leur  force  est  Kr'Tide,  et  il  en  est  de  même  de  leur  véioriti'-.  Ils 
n'i'pai'j;neiil  in  l'Iionnne  ni  aucinie  lièle  iV'roce  (juand  il  les  ont  aperi.ns.  On  les  prend  ilans  dis 
fosses  |iréparées  exprès  el  on  les  assonnne.  Les  jeuui's  ncus  s'enilnrci>^i'nl  dans  ce  travail  et 
s'exercent  è  ce  penre  de  diasse,  ot  ceux  i|ui  ont  tué  lo  plus  jfrand  mindae  et  ipn  en  rapport<'nt 
pnliliqueniont  les  cornes  en  léniiii^;iiay;o  do  leur  exploits  sont  en  t;rani|e  l'onsidéralion.  Ces 
\niniaux  no  peuvent  être  ni  soumis  à  l'Ilonune  ni  apprivoisi's,  même  ipiand  on  les  prend 
jeunes  {inirruli)  ;  l'ampleur  et  la  contiffuration  d(^  leurs  corni's  ainsi  (|ue  l'apparencede celles- 
ci  .sont  fort  différentes  do  colles  des  cornes  d<'  nos  lUeul's.  Ou  les  redierdie  pour  en  ^'arnir  les 
hnrds  d'argent  et  on  s'en  sert  comme  d<'  coupes  dans  les  plus  j^riinds  festins.  » 

Dans  son  Mé-moire  sur  l'ostéoloffie  ot  la  pidi'onlnlouie  des  Itniil's,  (i.  Cnvier  a  considéré 
Virus  (le  Jules  César  comme  étant  d'une  autre  espèce  ipie  le  llonusos  d'Aristolo.  Ce  llonaso 
ost  pHU'  lui  le  véritalile  Aurochs,  r'est-à-dire  cette  opèce  sauvafio  de  ilo'uf  ipie  l'on  trouve 
encore  du  côté  du  Caucase,  el  dont  il  y  a  en  Hiissie,  dans  le  j:on\('rnement  d(^  Grodno,  >itué 
an  nord  il(!  la  Volhynie  et  à  l'est  de  la  Polo^'iie,  (|uelipies  troupeaux  dont  nous  reparlerons 
[tins  loin.  Le  llonase  se  dislin^ruail  par  sa  crinière  laineuse;  ipiant  à  l'irns,  c'était  une  espèce 
remanjualile  jiar  la  grandeur  de  ses  cuiaes.  L'I  rus,  dit  (i.  Cuviur,  iicnlail  aussi  parmi  le  |ieu|ile 
lo  nom  do  Httbuliis,  ot  il  ajoute  :  «  César,  en  reproduisant  le  passage  (|u'on  vient  de  lire,  n'a 
connu  i|ue  ce  dernier,  mais  Sénèque  el  l'Iinc  distinguaient  di'jà  l'un  de  l'autre.  )i 

Dans  les  passages  de  Sénèque  et  de  Pline,  invoipiés  |)ar(i.  Cuviir,  la  Cermanie  est  signalée 
comme  fournissant  deux  sortes  de  Uuufs,  lo  llisoii  et  \'l  nis;  le  lîison  a  lo  dos  velu  et 
l'Lrus  les  cornes  larges.  Au  dire  de  Pline,  le  vulgaire  donnait  à  tort  à  Virus,  (pii  habite  ainsi 
que  le  Bison  la  partie  de  la  (lermanie  qui  touche  à  la  Scylhie,  le  nom  de  liuhalus  ou  bubale 
(sans  doute  notre  Hubale  d'aujourd'hui) ,  (|ui  est  un  Animal  d'Alrique  (2). 

G.  Guvicr  remarque,  avec  justesse,  que  celti;  distinction  des  deux  sortes  do  Bœufs  sau- 

(I)  L'i'leniliic  iitti'ilinn-  par  Crsnr  l'i  la  imM  llrrcynienni'  est  iriimciisft  :  «  Kilo  commeiico,  dit-il,  aux  frontières 
de  la  Suisse,  île  Spire  et  de  Kàle,  et  s'i'teiid  le  loiiy  du  Daiiulicjnsiiuiiiix  eonriiis  des  Daees  et  de  la  Transylvanie, 
de  là,  elle  tourne  sur  la  j-'auelie  dans  des  eonlroes  rloi^'uées  de  lu  fleuve,  d  par  sa  vasie  ('■tendue  lourlie  aux 
pays  de  divers  peuples.  Il  n'y  a  point  irAllcinand  ici  i|ui  dise  en  avoir  trouvé  Icljoul,  quoique  niarrhaot  soixante 
jours  pour  déeouvrir  on  elle  loiiiiiienre.  Il  est  eertaiii  qu'elle  renlernie  lieauioup  de  lièles  sauva;ies  (mulla 
gênera  ferariim)  qu'on  ne  voit  poiiit  ailleurs.  » 

('î)  Le  passage  emprunté  du  Séiièque  est  celuiei  : 

Til)i  liant  varia'  peetora  Tigres 
Tihi  villosi  lert-M  Hisonles, 
Lutisipic  cornibiis  Uri. 

Voici  la  copie  du  passage  de  Pline  : 

Pancissinia  Siyllii,i  j^i^'oit  inopia  fructieuui;  paiiea  conlermina  illi  (lermania,  insijjnia  tamen  Houm  ferorum 
penera,  inbalos  liisontes  escLdlcntique  vi  .'l  velucilale  t'/'.'S,  quilius  iniperiluin  vul^us  Halialorum  iininen 
iniponit,  cuni  id  ^'ii^nat  Afriru. 


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de   la   Noavelle*Hollande. 


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M  h 


Il  f 


§ 


FAMILLE  DKS  BOVIDÉS. 


177 


va^os  nst  suivie  par  dos  auteurs  (|ui  avaient  vu  de  leurs  yeux  ces  Animaux  dans  le  Cirque,  ci 
il  rappelle  à  ce  propos  le  vers  suivant  de  Martial  : 

Illi  rcssit  alrox  DuLalus  atque  Bison. 

((  C'est  l'Auroclis,  dit-il  encore,  qm  est  i)ien  certainement  le  Bonase  ou  le  Bison  des  an- 
ciens.» Cela  ne  fait  i)as  de  doute;  mais  je  ne  puis  croire  que  G.  Cuvier  soit  dans  le  vrai  lorsqu'il 
rafiporle  Vi'rm  de  César  au  Dos  primigen'uis  ('i  s  [laléontolojiistes  inoilorncs,  et  cpi'il  dit  de  ce 
dernier:  «Ce  doit  être  là  h;  véritalile  l'rus  des  anciens,  l'originid  de  notre  Bœuf  domestique.  » 
Li;  célèliro  auteur  des  IkchercUes  sur  les  ossenienls  fossiles  ajoute  (]uel([ues  lignes  plus  loin  : 
«  On  a  vu  ci-dessus  que  César  ne  place  les  Vrus  que  dans  la  forêt  Hercyinenne,  c'est-à-dire 
en  Allemagne,  mais  Servius  {Ad  Géorgie,  lih.  II,  vers  ,'574. )  dit  qu'on  en  trouve  dans  les 
Pyrénées.  Macrolie,  à  l'occasion  du  même  vers,  i)rétend  qu'/;V«s  est  un  mot  gaulois,  et 
M.  Coldfuss,  dans  son  mémoire  sur  le  Tigre  ou  le  Lion  fossile  de  Gaylenreutli,  nous  apprend 
que  le  Taureau  commun  s'appelle  encore  l  r  dans  plusieurs  lieux  de  la  Suisse.  Il  est  certain 
qu'il  y  avait  encore  sous  la  première  dynastie  do  nos  rois  une  race  de  Bœufs  sauvages  dans 
les  Vosges,  comme  le  montre  le  Bulialus  qui  occasionna  l'acte  de  cruauté  du  roi  Contran  (1), 
rnpi)orté  par  Grégoire  de  Tours.  » 

L'irus  de  César  est  tout  simplement  le  Bonase  des  anciens;  il  dit  de  lui,  ce  que  d'autres 
ont  écrit  au  sujet  du  Bonase,  qu'on  no  peut  ni  le  rendre  domestique  ni  même  l'apprivoiser, 
quelipie  jeune  qu'on  le  prenne  :  «  5tY/  assuesccre  ad  homines,  et  mamucfieri,  ne  parvuli 
quidem  cjcccpH  possiuil  ;  »  et  l'usage  qu'il  assigne  aux  eornes  de  l'I'rus  dans  les  festins  est 
précisément  celui  que  l'on  a  fait  longtemps  après  dos  cornes  de  l'Aurochs.  On  trouve  dans  les 
ouvrages  d'arcliéologie  la  description  de  quelques-unes  de  ces  cornes  d'Lrus,  c'est-à-dire 
d'Aurochs,  prises  iiarmi  les  plus  célèhres.  D'ailleurs,  nul  observateur  n'a  encore  rencontré, 
diuis  aucun  endroit ,  des  ossements  du  Ilos  primigcnim  susccptil)les  d'être  attribués  à  des 
individus  de  ci'lt(!  espèce  qui  auraient  vécu  à  une  épc^iue  aussi  récente  que  celle  oii  écrivait 
César,  et  la  région  des  L  rus  était  bien  certainement  le  vaste  espace  boisé  (jui  s'étendait  jus(iu'au 
confins  du  pays  des  Sarmates,  c'est-à-di"'e  jusque  dans  la  Russie  actuelle.  Or,  c'est  justement 
dans  une  partie  de  cet  immense  territoire  <[U('  les  Aurochs  ont  survécu.  Connnent  expliquer, 
d'ailleurs,  que  les  Bonifs  domi'sliquos  soient  plus  piîlits  (|ue  les  lîos  primigenius  dont  ils 
descendraient,  et  qu'il  y  ait  entre  les  uns  et  les  autres  certaines  différences,  peu  importantes, 
sans  doute,  mais  (ju'on  peut,  sans  exagérer,  considérer  comme  étant  de  valeur  spécifKiue?  Ouant 
aux  IvHS  (pie  Séiiè(pie  distingue  des  Bisons  ou  Aurochs,  dont  il  parle  en  même  temps  que 
des  Tigres  et  auxiinels  il  donnait  de  larges  cornes  {latisque  cornibus  Lri) ,  pouniuoi  ne  |)as  y 
voir  des  Buffles,  espèce  de  Bœuf  à  larges  cornes  qui  vivait  alors  comme  aujourd'hui  dans 
les  i)arlies  de  1' Vsie  les  plus  voisines  de  l'Europe,  et  (pii,  dit-on,  n'a  été  introduite  en  Italie 
que  pendant  le  moyen  âge?  Ce  n'est  |)as  l'I  rus  de  César,  je  l'avoue;  mais  ce  n'est  ni  la  pre- 
mière fois  ni  malheureusement  la  dernière  (|ue  deux  auteurs  auront  appliqué  le  même  nom  à  deux 
espèces  différentes,  et  le  Buftle  mérit(>,  mieux  ipie  le  Bas  primigenius,  d'être  qualifié  d'Anima 
à  larges  cornes.  Dans  Virus  <le  l'iiue,  j(!  crois  retrouver  aussi  le  Buflle,  et  l'habitude  (ju'il 
allribue  au  vulgaire  de  donner  à  tort  à  cet  Animal  le  nom  de  Buhalus,  c'est-à-dire  celui  d'une 
espèce  africaine,  notre  Alcélaphe  Bubale,  me  prouve  (pie  le  vrai  Buflle  était  dès  lors  assez  com- 
nnni,i)uis(iue  la  langue  populaire  avait  un  nom  pour  le  désigiu'r.  Les  naturalistes  eux-mêmes 
ont  fait  comme  Viniperihim  ruUjus  doid  parle  Pline,  et  dans  leurs  catalogU(^s  méthodiques 
le  Buflle  s'appelle  encore  lios  bubalns.  Gesner,  Brisson,  Linné  ont  fait  ainsi,  et  le  mot  Biiffalo 
n'est  pas  bien  différent  de  cehn  de  Buhalus.  Le  Buffle  était  connu  en  Europe  avant  Pline  car 
déjà  il  est  mentionné  par  Aristote.  C'est  son  Bonif  d'Aracliosie  (pii  diffère  (I),  dit-il,  du  Bœuf 

(I)  V\\  pli:imlir<ll;\n  il"  vi^! ,  le  nevpu  ili.'  ar  choml>d!iiii  <^t  li'  û|aril«-clinss(>  fuMiit  mis  h  mort  pavfo  rpip  l'on 
avait  lui!  iiiiliiiiieiit  un  Hubalus  dans  une  foi'èl  royale  siUicc  dans  les  Nossfcs. 
(I)  Dn  Uelouchistan. 


11^  PAtiTi: 


23 


178 


ORDUR  DES   lUSI  LOUES. 


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onhnairo  co.nmo  le  ïv.ngher  diffère  du  Porc  don.estique.  En  rapportant  au  Bos  primigenins 
I  iras  ,1e  c-sar  (pu-  nous  cro.v.^i.s  èlro  un  Aui'oclis,  on  sorait  forcé  d'admettre  que  cet  auteur  a 
parie  d'un."  espèce  aujour.l-lmi  éteinte  et  (pnl  a  ignoré  Inexistence  de  TAni^oelis  -n.i  vit  encore 
dans  une  partie  des  régions  qu'il  a  décrites;  et,  d'un  autre  côté,  en  considérant  aussi  commet 
nos  prwn;,en,ns  l'espèc-  appelée  Urus  par  Pline ,  et  .jue  de  son  temps  le  peuple  appelait  Bu- 
iKdus,  on  serait  conduit  à  admettre  que  l'éloquent  compilateur  romain  n'a  pas  connu  le  Buffle 
ordinaire,  et  cependant  le  contraire  ,.s!  certain.  Ln  massacre  du  Buffle  à  grandes  cornes 
(•-  est-a-dire  de  l'Arme,  avait  même  été  a|)porté  à  Alexandrie  du  temps  des  Ptolémées;  c'est  ce 
que  nous  etahhssons  en  invo.iuant  le  témoignage  de  G.  Cuvier  lui-même.  Il  dit  à  propos  de 
I  Anae  :  «  C.pcMidant  cette  race  avait  déjà  été  indi.]u.ée  par  Élien,  car  il  est  diftnnle  .me  ce 
ne  fut  pas  d'elle  .pie  vint  c.-tte  corne  <le  JJœuf  apportée  des  Indes  à  Ptolémée-Philadelphe 
"t  qni  contenait  trois  amphores;  elle  l'a  été  mémo  par  Pline,  sous  le  nom  de  Bœuf  dos  Indes 
grands  comme  dos  Ckamoaux ,  à  cornes  longues  de  quatre  pieds,  n  Nous  nous  croyons  doiu. 
en  droit  d  admettre  que  les  anciens  n'ont  pas  connu  le  Uos  prhnigonîvs,  et  .p.'il  est  impossible 
.1  atlnl.uer  a  .'etto  espèce  c,.  que  ('/.sur  a  recueilli  au  sujet  du  Bison,  rpi'il  nomme  à  tort  Ums 
«.oniment  croire,  d'ailleurs,  <,ue  ces  Animaux,  si  sauvages  qu'au  dire  de  Jules  César  on  né 
pouvait  les  apprivoiser,  aient  pu  fournir  iuk"  de  nos  espèces  domestiques 

Les  naturalistes  ont  encore  élé  dans  Terreur  lorsqu'ils  ont  a,imis  que  l'Aurochs  était  la 
souche  sauvage  de  nos  Bœufs  domestiques,  des  caractèr(«s  dont  la  valeur  peut  être  regardée 
comme  g.nieruiue  séparent  ces  deux  sortes  d'Animaux. 

Le  genre  /A«  n'a  pas  été  conservé  tel  .[ue  Linné  l'avait  étal.ii;  il  ne  comprend  aujourd'hui 
Mue  les  espèces  soit  purement  sauvages,  soit  sauvages  et  domostirpies,  soit  enfin  un'iquement 
domesti.pies,  auxquels  on  applique  vulgairement  le  nom  de  Bœufs,  et  les  Ciièvres  et  les 
moutous  ainsi  que  les  Antilopes  n'en  font  pins  f^artie.  Voici  comment  on  peut  caractériser  co 

Animaux  herbivores  de  la  catégorie  des  ltisul.|ues  ruminants,  acquérant  une  taille  consi- 
dérable, a  formes  robustes,  pourvus  de  cornes  à  étuis  dont  Taxe  osseux  est  celluleux;  leur 
peau  est  pendante  sous  forme  de  fanon  au-dossons  de  la  parti.,  inférieure  .le  leur  cou  et  entre  leurs 
membres  ant.,.rieurs;  leurs  arri.^re-molaires  sont  pourvues  d'une  colonnetle. l'émail  placée  dans 
la  rainure  qui  sépare  les  lobes.  Cescoloimett.'s  sont  internes  aux  d.>nts  sup.'.rùmres  et  externes 
aux  .lents  inférieures;  .pioiqu'on  les  ait  signalées  comme  un  caractère  exclusivement  propre 
aux  Ba.uls,  on  les  retrouve,  ainsi  que  je  le  f.'rai  voir,  .lans  plusieurs  espèces  .l'Antilopes, 
et  H  V  a  aussi  des  Animaux  de  ce  .lernier  group,.  qui  sont  pourvus  «l'un  fanon.  Cependant  l.-s 
Bœufs  se  .lislinguent  des  autres  Bumiuants  par  une  form."  spécial.,  de  leur  boîte  cérébral.. 
.0,1    la  fosse  temporal.,  est  toujours  surplombée  par  les  cornes,  ce  .pii  n'a  pas  lieu  cM,,  les 
An  ilopes.  L.|s  Bœufs  ont  ,h<  être  partagés  en  pluMcurs  groupes  d'après  la  ..onsidération  de 
a  forme  de  leurs  cornes,  de  celle  ,1e  leur  cran.-,  de  la   largeur  plus  ou  m.iins  gran.le  de 
leurs  canons,  de  la  pres..nce  ou  .le  l'abs..nce  de  poils  autour  ,|e  l,.urs  narines,  d.>  la  présence 
ou  de  1  absence  d.-  papilles  cmu'.es  sur  leur  langue,  elc 

Nous  eu  décrirons  toutes  les  espèces  en  les  .hstri'buaiit  .la.is  six  sous-geures,sous  les  noms 
de  :  llilm,  Taureaux,  iachs,  Ihnases,  Bu  files  vX  Ovibns. 

!..  Les  B.lios  (g..nre  Bibos,  .le  M.  ll..,lgs.u,)  s.mt  caracl.hisés  par  leur  front  un  peu 
excave ,  comme  carén,'. ,  entre  les  cornes  .lont  la  base  est  .iï.primé..  et  plus  ou  moins  ri.lée  • 
l.'ur  garrot.  .p„  s  ,.|ev..  en  forme  .ie  bosse,  est  soutenu  par  le  grand  .léveloppemeut  des  apo- 
pl.jses  épineuses  de  leurs  premières  vertèbres  dorsales.  Il  n'v  en  a  .lu'uiie  s<.„le  espèce 

Le  Boeuf  des  Jonoles  {Bos  frontalis.  Lamlu-rt),  .,ue  F.  Cuvier  appelle  Bos  sylhelanus, 
est  mie  espèce  sauvage  entièrement  rousse  sur  tout  le  tronc  ;  il  a,  en  même  temps,  les  pie.ls 
blanchâtres.  Sa  taille  égale  celle  .les  Bœufs  ,lomesli.,ues ,  mais  sa  forme  est  assez  différente  • 
ses_c.u-iies  sont  ar-piées,  ri.lées  transversalement  à  leur  base,  qui  est  un  peu  déprim,'.e  «i 
insérées  plus  haut  ;  iu  partie  du  front  qui  les  sépare  est  comme  relevée  eu  une  épaisse  carène 


os  primigenms 
ne  cet  auteur  a 

qui  vil  encore 
t  aussi  comme 
e  appelait  Uu- 
onnu  le  Buffle 
andos  cornes, 
mécs;  c'est  ce 
it  à  propos  (in 
iflicilo  que  ce 
e-Pliiladelphe 
mif  (les  Indes 
croyons  donc 
îst  impossihiiî 
3  à  tort  Unis. 
s  Césnr  on  ne 

rochs  était  la 
être  regardi''!! 

i  aujourd'Imi 
1  uniquemenl 
lèvres  (^t  les 
M'actériser  ce 

liiille  consi- 
lluloux;  leur 
et  entre  leurs 
I  placée  dans 
s  et  externes 
ment  propre 
d'Antilopes, 
opendant  les 
tte  cérébrale 
lieu  chez  les 
iilération  de 
1  jj'rande  do 
la  présence 

ii>  les  noms 


jot  un  peu 
loins  ridée  ; 
nt  des  apo- 
•ipèce. 

vjUwlauns, 
>,  les  pieds 
différente  ; 
lépriméfi  fit 
isse  carène 


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ORDRE  DES   lUSI  LOIES. 


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FAMII.LK    DKS   IIOVIDKS.  170 

trnnsversolc  on  nviint  tlo  Iniincllc  le  rhiiiirrcin  est  oxcnv*'.  Los  apofiJiysos  ('pinousos  dos  vor- 
(('■hi'cs  fin  dos  sonl  liV's-loiimios,  ci-  i|iii  a  oiiftiiK"'  M.  Ilodîfsnn  h  fairn  de  cclto  ospi-co  lo  Ivpo 


Il  a  aussi  appcli'  Ha/t 


(riiii  f,'oiin'  à  part  sous  le  iioiii  de  llifwn.  Le  Ihinif  iIcn  JhiiltIcs,  <|ii(> 

Diiirdi,  du  nom  do  fou  M.  Diard,  naturalislo  fraiioais  (pi(!  nous  avons  dôjà  rilô  >,i  souvent 
jiour  les  Animaux  (|u'il  a  df'u-ouvorts  dans  l'Indo,  liai.il.'  nno  praiide  patio  do  l'\sio  niôridin-l 
nalo;  on  le  trouvo  depuis  la  réf^ion  des  (ialtes  Jiisi|u'en  ('.ocliiinliiiie.  C'i'^l  un  \iiimal  danso- 
rou\  persa  linitalili',  ijui  vil  dans  les  forêts  épaisses  ou  dans  les  grands  maréca^ri's,  el  i|iii  so^ 
réunit  par  petites  iiandes.  A»  dire  di'  M.  \ilolplii'  Delessei'l.  «pii  a  0»  rapjiorlé  un  bol  oxom- 
plaire  ipi'oii  voit  au  Musée  de  Paris,  le  liœuf  sauva>;o  de  l'Inde  est  naturellement  Irés-liordi, 
et  1!  se  défend  aisément  eontro  tous  les  Vnimauv  féroees.  Dans  la  prcMpi'lle  de  l'ondiilu-ry. 
on  ne  le  trouvo  (|u'à  la  hautour  do  trois  ù  ipiatre  mille  |>iods  environ  au-dessus  du  niveau  de 
la  ni(!r,  sur  h'  penchant  des  monlaffiies.  I.os  An^dais  l'appelhint  (;(tiin-(l(u/,Jiiiirjli-(.,iii,Sf//liet 
Cat/c,  Gtiijal  vi  ISLson;  en  lan^'ue  orientale  (;<ut ,  fort  peu  différent  du  mot  anglais  6'o)r,  i|ui 
>i«ni(io  Vache,  s'étend  encore  à  ipielipins  Animaux  dilïi'renis,  tels  (|ue  le  Ml-dan  ou  la  ^  aelie 
HIeue,  qui  est  un  \ntilope.  Les  habitants  do  Carnalie  et  do  Pondieliéry  donnent  à  la  niêmi; 
espèeo  lo  nom  lainoul  de  ilùlc-Yrinc,  si;,nnfianl  Uiiflle  des  liois.  11  n'est  pas  eorlain  ipio  le 
llos  (ioiii  [Hii.s  f/aiinis  tU'  TrailTi,  signalé  dans  plusieurs  proviiiees  d(,>  l'Inijo,  et  dont  il  est 
(juostion  dans  ([uelipios  autours,  eonstilue  une  espéee  différente  du  Bœuf  dos  Jongles;  dans 
tons  les  eas ,  celte  esfièco  on  serait  Irès-rapprocliéo.  M.  (iray  le  donno  cependant  comme 
formant  une  espèce  véritable. 

2.  Les  T.vi  HKAi  \.  Dans  lo  langage  usuel,  ce  nom  appartient  au  mâle  do  la  Vache,  et 
Ton  ii[ipellc  limifs  les  Vnimaux  d(!  la  même  espèce  ([u'on  a  rendus  artinciollement  incapables 
de  re[>roduire;  mais  les  zoologistes,  (pii  oui  étendu  le  nom  ilt^  iiieufs  ù  l'ensemble  dos  espèces 
bovines,  nomment  Taureaux  lo  sous-genn  qui  comiirend  le  li.euf  ordinaire  et  les  espèces  (|ui 
s'en  ra[iproclieiit  le  |i|us.  Os  Animau  ont  pour  caractère  d'avoir  le  front  allongé  et  plat,  les 
cornes  écartées  ù  leur  Imse.  qui  est  arrondie, et  pointues  à  leur  extrémité;  les  cAles  au  nombre 
liei/e;  le  poil  ras.  et  les  mamelles  sur  ileux  laiigs. 


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(716)  872-4503 


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^80  ORDRE  DES  BISULQUES. 

Lo  BoKUF  DOMESTIQUE  {Bos  Tauim),  que  l'IIoinmc  a  répandu  sur  tant  do  points  du 
globo,  paraît  Ctro  d'origino  asiatique;  mais  on  ignore  do  quelle  région  il  vient  précisément ,  et 
sa  véritable  patrie  est  par  conséquent  moins  certaine  que  colle  du  Bison ,  qui  appartient  à  la 
môme  tribu  que  lui  ou  do  l'Yack  dont  on  fait  une  petite  division  particulière.  Pendant  sa 
vie,  le  Bœuf  rond  à  l'homme  les  plus  grands  services,  et  il  no  lui  est  pas  moins  utile  après 
sa  mort;  do  tout  temps,  les  peuples  civilisés  se  sont  appli(iués  à  eu  multiplier  et  à  en  per- 
fectionner l'espèce,  et  chaque  pays  en  fournit  plusieurs  variétés.  Colles  de  Franco  sont,  en 
général,  désignées  par  lo  nom  des  provinces  où  on  les  cultive;  les  principales  sont  les  Bœufs 
de  Salera  ou  du  Cantal,  -  Limousin,  —  Charolais,  —  Nivernais,  —  Comtois,  —  Gascon,  — 
Normand  cl  Flamand.  La  Suisse,  la  Hollande,  la  Hongrie,  et  surtout  l'Angleterre,  en  pro- 
duisent d'autres.  On  distingue,  parmi  les  variétés  de  ce  dernier  pays,  les  Bœufs  de  Devon  ou 
du  Devonshiro,  —  ceux  de  Durliam,  —  ceux  de  Hereford,  —  ceux  de  Sussex,  -  ceux  de 
Su/folk,  etc.  Jj  y  a  aussi  une  variété  particulière  à  l'Irlande. 


BuUlK    un    Ut  VON, 

En  Afrique,  les  Bœufs  sont  plus  différents  encore;  uu  peu  moindres  quo  les  nùlivs,  dans 
le  nord  de  ce  continent,  ils  sont  mémo  beaucoup  plus  petits  au  Sénégal,  ou  vit  une  race 
à  penie  supérieure  à  un  sanglier  pour  les  dimensions.  Au  contraire ,  il  y  a  en  \byssinie  et 
dans  le  sud  de  l'Africiuc  dos  Bœufs  do  très-gran.le  taille,  et  dont  les  cornes  sont  énormes, 
leur  envergure,  lorsqu'elles  sont  divergentes,  ayant  so4vent  plus  .le  deux  mètres.  Ces  Bœufs 
portent  au  Cap  le  nom  de  Bœufs  africaius.  En  Abyssiijie,  leurs  cornes  sont  simplement  Ivréos- 
on  les  appelle  Bœufs  galla  ou  Bœufs  snnga.  '        ' 

Les  Bœufs  des  anciens  Égyptiens,  et  en  particulier  leur  Bœuf  Apis,  .'taient  bien  dIus 
semblables  aux  nôtres. 

En  Amérique  les  Bœufs  sont  très-nombreux,  et,  pour  la  plupart,  ils  vivent  en  liberté  <lans 
les  vastes  pampas  des  régions  chaudes;  ce  sont  les  descendants  d.'s  B(eufs  domestiques  (lue 
iHs  Européens,  et  plus  pariiculièromout  les  Espagnols, y  ont  portés  à  l'époque  de  la  con- 


^11 


ant  de  points  du 

t  précisément ,  et 

ii  appartient  à  la 

ièrc.  Pendant  sa 

moins  utile  après 

lier  et  à  en  i)er- 

Franco  sont,  eu 

s  sont  les  Bœufs 

s,  —  Gascon,  — 

flelerro,  en  pro- 

ifs  de  Devon  ou  |  -^SM^ 

sex,  —  ceux  de 


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les  iiùlK's,  dans 

iîi  vil  uiio  race 

en  Abyssinie  et 

sont  énormes, 

très.  Ces  Bœufs  _  ^"-^-•^imur 

Iileinoiit  I yréos  ;  ■  '*^- 

aient  bien  plus 

en  liberté  (tans 
oinestiques  (|uo 
lue  do  la  con- 


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FAMILLE  DES  BOVIDÉS. 


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quête.  Clia(}uo  année,  on  les  tuo  par  rnyriudos,  co  qui  u'tuj  diminue  pas  le  nombre,  et  leurs 
peaux  sont  exportiîos  pour  l'Europe,  principalement  pur  la  voie  de  Buenos-Ayres, 


•«'/►S«Sr^ 


UoeuK   uK  Diiiiioi. 


Outre  ces  cuirs  américains,  le  coumierce  européen  emploie  aussi  'os  Bœufs  indigènes  qui 
sont  en  très-grand  nombre  proi»tiue  partout.  Ceux  de  la  Russie  sont  aussi  fort  estimés.  On 
évalue  à  7  ou  8  millions  le  nombre  de  Taureaux,  Bœufs,  Vaches,  (iénisses  ou  Veaux  pour  la 
France  seulement.  Suivant  les  contrées  oîi  on  en  fait  l'élève,  on  destine  les  Bœufs  au  travail, 
soit  au  labour  ou  au  cliarniis,  ou  bien  à  la  boucherie,  et  souvent  on  ne  les  engraisse  qu'après 
les  avoir  fait  travailler  pondant  un  temps  plus  ou  moins  long.  Les  Bœufs  des  contrées  sèches 
et  arides  du  Midi  résistent  mieux  aux  fatigues  (|ue  ceux  du  Nord ,  mais  ils  sont  inférieurs , 
pour  leur  chair,  à  ceux  des  riches  piSiturages  de  la  Normandie,  de  la  Belgique,  de  la  Hollande 
ou  de  l'Angleterre,  Le  croisement  de  ([uelques  variétés  anglaises,  |)riucipalement  do  celles  de 
Durham,  avocles  nôtres,  a  déjà  donné  de  très-bons  résultats.         ^ 

L'âge  des  Bœufs  se  reconnaît,  comme  celui  des  Chevaux,  à  leurs  dents,  mais  les  carac- 
tères ne  sont  pas  les  mêmes.  Los  figures  que  nous  en  donnons  fournissent  à  cet  égard  tous 
les  renseignemeuts  désirables. 

Les  Bœufs  de  la  Camargue  sont  à  pou  près  aussi  libres  que  les  Chevaux  dos  mt^mes 
marécages.  On  on  voit  de  Saint-Gilles  à  Aigues-Mortes  et  aux  embouchures  du  Rhône;  ils  sont 
de  taille  médiocre,  ont  les  cornes  assez  courtes  et  sont  de  couleur  noire.  Quelques  auteurs 
disent  qu'ils  descendent  des  Bœufs  de  race  auvergnate ,  mais  il  n'y  a  rien  de  certain  à  cet 
égard.  Leur  rencontre  est  souvent  dangereuse,  car  les  femelles  qui  ont  vêlé  ne  sont  pas 
moins  redoutables  que  les  Taureaux  ;  elles  prennent  beaucoup  de  précaution  pour  cacher  aux 
Hommes  qui  surveillent  leurs  troupeaux  le  lieu  oii  elles  ont  déposé  leur  petit.  Ces  Hommes 
sont  toujours  armés  d'un  long  trident  et  toujours  à  cheval;  leur  mmilure  est  habituellement 
m\  de  ces  chevaux  qui  vivent  à  demi  sauvages  dans  les  mêmes  lieux  que  les  Bœ-afs. 


Mortes,  do  Marsiliarguo,  etc.,  sont  très-curieux    lï;  nln''  '°  "''"'■^'""'  ^'^'^»«- 
tordit  ces  luttes.  Aujourd'hui  on  n'eu  donne  Dirn..»  '^         "  Prosquo  complélemenl  in- 

à  fait  accidentelle /particuliérer„  1    "oe^l^^^^^^^^^  -anièro  tout 

dans  les  mômes  lieux.  C'est  ainsi -m'en  istfiv  '  '  ''""P"  '■''P«^"°'«  ««  Passag" 
Arènes  de  Nîmes.  Je  ne  saurai.sn'pal  a.e'c  oiril"  'T'""  '«^^^-"'««0-  ^-s  les 
vus  dans  cette  occasion  (on  m'a  dit  ,ue  i'arus  Z  r,  '°  '""'''  '"-^  ^"""«"'^  ^"e  ''«i 
do  deux  ou  trois  ans  que  dos  T  ulx  vè  tZ  '  "  ''"""^  '^'""^  P'"''^'  «^«^  Voaux 
furieux  dans  leurs  attaquos,  terriblLXZe  la  t  ""î  ,-^'«'-^'«  "bliquos  et  farouches, 
qui  luttent  en  Espagne.  C'est  d'aiileu  a  ;:tfd:sim  l'.  "''  """  """''°"  '"^''"^  «^«"^ 
descriptifs  et  froids  des  naturalistes  qu'i  fau  c  J  ,eHo  T^  '^'""'  ''""  '^^"^  '««  '''^^''^ 
Atro  eu  leur  utilité  à  d'autres  époques  niais  qui      .1  .     '  '''  '''"'''  ^'"'  «"'  P^»'" 

Ics  mœurs  actuelles.  ^      '  ^     '''"'"""  '^«  P'"«  <^n  P'u^  on  opposition  avec 


V  li:ilK    IIK     II  I   lui  1  M 


ou  douze  ans,  après  quoi  on  les  laisse  renosê   dins  lo   .3.  '  '''  ^^''^"^  ''^^^  ''«  '"^ 

bouchers;  mais  leur  chair  est  d'une  qualit^^éturl    '      "'"  '""  '"  """"  ^"""''^'  ""^ 

j:  i:î"d'2:^:  s^ri^r-r  :;^^^^  ^^  «^-^ — — - 

dans  les  parcs  de  Chillingham  morthumrH      n  '  """'  «"Jour.J'hui  une  troupe 

.iostruction  est  sévèreme^tt  i^rS'^.^  :^^^^^^^^^^^^^^  ".'-'^  ^-^-ille.  Leur 

considéré  ces  Anin.u.x  .omme  des  Xu;^TjrTZC  U   Sn  r"'"'  *'  "'  """"'  ""' 
von-  n'est  pas  fondée.  La  couleur  des  l^œufs  d  ^o^  rbland,'    e  '  '""'  ''"'  '"'•"•'-""  ^« 

chacune  d'elles  Ce  traAi    dnn^  «^PPrec  ation  des  modifications  que  la  culture  a  fait  subir  à 


m 


182 

Los 

fcrrailos 

Mortes , 

lordit  ce; 

à  fait  ac 

dans  les 

Arènes  d 

vus  dan; 

do  doux 

fiu-i(nix  ( 

'|ui  kittei 

doscriptii 

•'Iro  ou  le 

les  mœui 


p     ' 


Les  |{(i 
pioyés  au.\ 
ou  douze  ; 
bouchers; 
Il  a  exis 
sans  douto 
dans  les  p, 
destruclior 
l'onsidi'i'é  ( 
voir  n'est  | 
La  zoote 
ra'-es  bovii 
r.Iiacuno  d' 
e.'ïposition 


l'i.i.iii. 


^  '  .V 


KAMILLK   ORS  nOVIDÉS.  t83 

do  foriios,  (le  taill»>,  i>U:,  i|iii  <lis(in)<u('iit  chaciiiio  tles  rncos  <lo  cfillo  utilo  espiM-o,  onvisagéos 
(lotis  lours  m|i|.(irls  /i vcc  les  loïKiitioiis  ircxistoni'»!  r-t  1rs  «lunlitr'S  parliciilirrcs  à  cos  rnc(>s,  (lu'on 
l.'s  uiiiploit!  (;i)inint>  Aiiiiiinux  (li<  truit,  Aiiimuux  producUniis  mi  Animaux  île  bomlioii»'.  Tous 
los  (Incunioiits  nc'iccss/iircH  pour  ce  travail  sont  loin  d'avoir  l'ié  n'unis;  o»  ou  trouvera  cppiui- 
<l«ut  (!o  fort  hntis  ijiiiis  l'ouvriiKc  ilc  David  Low,  sur  les  Animaux  dom<'stii|uos  de  l'AnKlclcrre, 
(|ui  a  l'ii'  traduit  ou  français  par  M.  Ho^cr;  «iaiis  la  MammaloKiodc  Ik'simircsl;  dans  la  descrip- 
tion du  Bifuf  {tlw  Ojc),  publiée  un  anglais  par  IM.  li.  Martin;  et  dans  l(>s  romptos  rendus  des 
i;r)n(()urs  régionaux  établis  en  Fruiice  par  le  ministère  de  rAwriculturo.  A  côté  do  ces  docu- 
ment écrits,  nous  devons  signaler  comme  également  importantes  les  pièces  ostéoloKi<|UOs 
diverses,  (|uo  l'on  conserve  dans  plusieurs  collections  |)ubli(|ues  en  Franco  et  à  l'étraiigcfr  et 
dont  la  <les(Tiption  comparative  offrirait  tant  d'intér.M. 

Le  JtoKiiK  ANciKN  {DoH  prhiiigemiis ,  llojiinus).  Parmi  les  nombreux  ossements  de 
Uœufs  (|ue  l'on  rencontre  on  fouillant  les  terrains  meubles,  il  en  est  (|ui  resseudilent  singu- 
lièrement à  ceux  des  Hœuls  domestiques,  mais  (pii  indi(iuent  des  Animaux  d'une  taillo  presque 
double.  Certains  auleuis,  et  parmi  eux  G.  Cuvier,  ont  pensé  (|uo  ces  grands  Iheufs,  dont  on 
ne  voit  plus  les  pareils  à  présent,  étaient  la  souclie  do  nos  races  domestiques;  mais  cette 
opinion  n'a  pas  provalu,  un  nouvel  examen  des  siiuelettos  fossiles  ayant  montré  que  los 
caractères  peu  nombreux,  mais  certains,  par  lesquels  ils  diffèrent  dos  «œufs  ordinaires,  pou- 
vaient être  considérés  connue  ayant  une  voleur  spécifique.  C'est  avec  les  restes  des  grands 
Ours,  dos  Hyènes,  des  grands  Felis,  des  Élépbants  et  des  Hbinocéros  à  narines  cloisonnées, 
i|ue  les  ossements  des  Bus  primigenim  ont  éti-  enfouis,  et  nulle  part  on  n'en  a  trouvé  dans 
des  conditions  (jui  puissent  leur  faire  attribuer  une  existence  bistoriiiue,  (pioiqu'il  y  en  oit  des 
squelettes  entieivs,  même  dans  nos  tourbières.  Nous  n'ajouterons  rien  à  ce  (juo  nous  en  avons 
dit  plus  liaut,  au  sujet  de  ces  anciens  Banifs,  en  traitant  do  YlJnts  An  Jules  César. 

Le  BoKDK  ZÉBU  {lîos  indiens,  Linné)  n'est  pas  une  simple  variété  du  Hoîuf  ordinaire, 
comme  on  le  croit  assez  généralement,  mais  une  es|)èco  véritable  depuis  longtemps  domes- 
tique dans  l'Asie,  et  qui  est  l'un  des  Animaux  los  plus  utiles  des  peu[)les  indous.  Le  Zébu  a  les 
formes  moins  osseuses  (pie  h)  H(ouf;  sa  tète  est  plus  longue;  son"  garrot  (îst  surmonté  d'une 
grosse  bosse  graisseuse ,  et  son  poil  est  en  général  blanc  blouiilro  sur  los  parties  supérieures  ; 
son  S(iuelette,  comparé  à  celui  du  B(JL-uf,  s'en  distingue  en  quelques  points.  Cet  Animal 
paraît  originaire  de  l'Inde  continentale,  mais  on  ne  le  coniiuit  nulle  part  à  l'état  sauvage. 
Il  est  en  général  moins  grand  (jue  notre  Buiuf ,  et  il  y  en  a  une  race  tout  à  fait  curieuse  par 
sa  petitesse.  Dans  celle-ci,  les  Zébus  no  sont  guère  plus  forts  qu'un  Cocbon  ou  qu'un  Chien 
de  Terre-Neuve ,  et  cependant  ils  ont  conservé  toute  lu  gracieuseté  do  forme  qu'on  remarque 
chez  les  autres.  Il  y  a  aussi  des  Zébus  sans  cornes ,  à  oreilles  coucliées ,  à  deux  bosses ,  etc. 
Ce  sont  d'outrés  variétés  dues  à  la  culture.  Les  Animaux  do  cette  espèce  ont  été  transportés 
dans  une  grande  partie  do  l'Asie;  il  y  eu  a  aussi  maintenant  dans  les  îles  de  l'Inde,  à  Mada- 
gascar et  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique.  Le  climat  do  l'Europe  ne  leur  est  pas  défavorable. 

Le  Boeuf  Banteng  {Bas  sondaïcus,  Tcmm.),  dont  MM.  Quoy  et  Goimord  ont  parlé 
dans  le  voyage  de  l'Astrolabe  sous  le  nom  de  Bœiif  A  fesses  blanches ,  est  souvogo  dans  les 
îles  do  Java  et  de  Bornéo.  Son  corps  est  en  grande  partie  roux  bai  ovec  les  fosses  et  les  jambes 
blanches  ;  ses  côtes  sont  plates  et  au  nombre  do  treize  paires ,  comme  chez  los  précédents. 

3.  Les  Yacks,  qui  répondent  au  genre  Pœphagus  do  M.  Gray,  semblent  intormédiou-es 
aux  Taureaux  et  aux  Bisons;  leurs  cornes  ont,  à  peu  de  chose  près,  la  môme  forme  que  celles 
dos  premiers,  mois  l'implantation  en  est  un  peu  différente  et  leur  crâne  est  bombé  en  dessus 
comme  celui  des  seconds;  l'espace  nu  do  lours  narines  est  plus  petit  iiue  chez  les  uns  et  les 
autres,  et  leur  queue,  qui  est  médiocre,  est  terminée  par  dos  poils  soyeux  qui  deviennent 
fort  longs.  L'espèce  unique  de  ce  sous-gonre,  ou  l'Vnck,  vit  dans  les  montagnes  de  l'Asie 
centrale. 

Ce  BoEiF  Yack  {Bos  gmnniens,  Liuué)   est  domestique  dans  la  région  des  monts 


■î': 


\   il 


m  ORDBK  DES  niSlLQl  KS. 

Allais  et  Himalayas;  son  front  est  bombé  ontro  loscornos;  rellos-ci  sont  à  peu  près  fortes 
comme  celles  de  nos  Bœufs,  de  forme  peu  différente,  Le  pelage  est  plus  lonj;,  plus  fin  et  plus 
fourni,  et  leur  queue  est  garnie  de  crins  allongés  qui  rappellent  0(!ux  du  Cheval  et  servent  à 
faire  des  étendards,  L'Vack  est  un  Animal  fort  utile  pour  les  liabitants  du  Tliibet  et  du  nord 
do  la  Chine,  dont  il  compose  principalement  le  bétail.  On  l'appelle  encore  Changree,  et  Pallas 
en  a  parlé  sous  le  nom  de  Bos  pœplmgus.  Cette  espèce  peut  être  accouplée  avec  le  Bœuf 
ordinain;  et  avec  le  Zébu,  et  les  Tarlares  estiment  beaucoup  les  Métis  qui  résultent  de  cette 
union.  Ces  Métis  sont  très-employés  pour  l'agriculture,  et  ils  paraissent  préférables  aux  Ani- 
maux d'espèce  pure. 

Le  Bœuf  Yack  est  encore  sauvage  sur  les  confins  do  la  Tartarie  chinoise;  sa  variété  domes- 
tique est  un  Animal  indispensable  aux  peuples  de  l'Asie  centrale.  Quehpies  individus  ont 
été  ap[)ortés  en  Europe.  On  compte  beaucoup  sur  le  parti  (ju'il  sera  possible  de  tirer 
de  ces  Animaux  dans  nos  contrées,  surtout  à  cause  de  leurs  poils  longs  et  soyeux,  et  la 
Société  zoologique  d'acclimatation  leur  a  dtyà  consacré  plusieurs  notices  dans  ses  IhtUetins. 
L'une  do  ces  notices,  qui  est  due  à  M.  Duvernoy,  donne  une  descriplion  délaillije  des  Yacks 
envoyés  à  la  ménagirie  de  Paris,  par  M.  de  Montigny,  consul  de  Franco  à  Cliang-Haï,  qui  les 
avait  tirés  du  Tîiibet.  Les  Yacks  ont  reproduit  en  France. 

•1.  Les  BONASlîS  de  M.  Boulin,  ou  le  genre  Bhoii  de  M.  H.  Smith,  réunissent  deux  es- 
pèces, l'une  confinée  sur  quelques  points  de  l'Europe ,  mais  qui  était  autrefois  plus  répandue 
dans  ciitto  partie  du  monde,  l'autre  encore  très-conunnne  dans  certainos  contrées  de  l'Amé- 
rique septentrionale.  Celle-ci  est  souvent  appelée /îiso??  ou  Biiffdlo;  l'autre,  est  le  véritable 
Bison  des  anciens  et  leur  liomisc.  C'est  à  cette  espèce  que  se  rapportent,  sans  doute,  les 
documents,  d'ailleurs  fort  incomplets,  que  .T.  César  donne  sur  son  l'nis.  Le  caractère  principal 
des  Bisons  ou  Bonases  est  d'avoir  le  front  plus  large  (|ue  les  Boeufs  et  un  peu  plus  bombé 
entre  les  cornes;  leurs  pieds  sont  moins  larges;  le  nondjre  de  leurs  côtes  est  de  (juatorze 
au  lii.'U  de  treize,  et  leur  foumu-c  est  plus  laineuse. 

Le  BoKUF  AUHOcns  {Bos  nrm  et  Bos  Bonasus,  Linné)  ou  l'espèce  européenne  de  ce 
sous-genre  est  plus  grande  (pi'un  Breuf,  et  sou  aspect  extérieur  diffère  notablement  de  celui 
de  ce  dernier.  Tout  son  corps  est  garni  de  poils  épais,  grossiers  et  fauve-bruns.  Cet  Animal 
n'existe  plus  (piedans  deux  provinces  de  la  Bussie. 

La  forêt  de  Bialowieza ,  qui  est  située  en  Russie ,  dans  le  gouvernement  de  (îrodno ,  est 
l'un  de  ces  asiles  des  Bisons  européens.  Des  ordres  extrêmement  sévères  ont  été  donnés 
pour  empêcher  la  destruction  de  ces  Aniiuaux,  et  l'on  ne  peut  s'emparer  d'un  seul  de  ces  Ani- 
maux sans  un  ordre  spécial  de  l'empereur. 

M.  Dimitri  de  ÏJolmaioff,  qui  occupait  le  poste  de  maître  des  forêts  dans  ce  gouvernement, 
fut  chargé,  il  y  a  (pielques  années,  de  faire  prendre  un  Aurochs  que  la  reine  d'Angleterre 
avait  demandé  à  l'empereur  pour  le  Jardin  zoologique  de  Londres.  Nous  emprunterons  le 
récit  de  celte  expédition  à  une  letlio  que  M.  Dimitri  adressa  en  1818  au  savant  géologue 
anglais  sir  Boderick  Murchison  : 

Gomme  plusieurs  essais  constataient  déjà  que  des  Bisons  adultes  pris  sauvages  ne  pou- 
vaient-pas support(!r  la  captivité  et  que  le  transport  les  fait  infaillililement  périr,  M.  Dimitri 
proposa  d'attraper  deux  jeunes  Veaux  et  de  les  faire  ensuite  allaiter  auprès  des  maisons  dos 
gardes  forestiers  voisins.  Ce  fut  le  20  juillet  1846,  à  l'aube  du  jour  et  assisté  de  trois  cents 
traiiueurs  et  de  (luatre-vingts  chasseurs  de  celte  forêt,  ceux-ci  armés  de  fusils  chargés  simple- 
ment à  poudre,  que  l'on  se  mit  sur  les  traces  d'un  troupeau  de  Bisons  qui  avait  été  exploré 
pendant  la  nuit.  I-es  trois  cents  traqucurs ,  soutenus  par  cinquante  des  chasseurs ,  avaient 
cerné  dans  le  i)lus  profond  silence  la  vallée  solitaire  oii  se  trouvait  le  troupeau  de  Bisons,  et 
!our  chef,  accompagné  des  trente  chasseurs  les  plus  déterminés,  pénétra  dans  celte  vallée,  mais 
en  n'avançant  qu'avec  précaution.  Arrivés  à  la  lisièn;  qui  bordait  la  vallée,  ils  aperçurent  les 
Bisons.  Ces  Animaux  étaient  couchés  sur  la  pente  d'un  coteau,  ruminant  avec  sécurité, 


eu  près  fortes 
lus  fin  et  plus 

I  (3t  sorvont  à 
jet  ot  (lu  nord 
jree,  et  Pailas 
avec  le  Bœuf 
iltent  do  cotte 
iblcs  aux  Ani- 

tMi'iûté  domes- 
individus  ont 
isiblo  do  tirer 
îoyeux,  ot  la 
SOS  nullclins. 
lée  des  Yacks 
fî-Haï,  qui  les 

isent  deux  es- 
plus  répaniiuc 
•éos  (le  l'AiiK'- 
5t  lo  véritable 
ns  doute,  les 
clore  principal 

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it  do  ([uatorze 

)p6enne  de  ce 
mont  de  celui 
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PAMtLLK   DES  BOVIDÉS.  ID5 

tandis  que  les  jounos  se  jouaient  autour  des  adultes,  s'ultaquant  les  uns  les  autres,  frappant 
la  terre  de  leurs  sabols  (;l  luisant  voler  autour  d'eux  le  sable  sur  ]e(|uel  ils  bondissaient  Par 
moniinits  ils  se  retiraient  cliacun  auprès  de  sa  mère,  se  frottaient  contre  elle,  la  léchaient  et 
revenaient  bientôt  à  leurs  jeux.  Mais,  au  premier  son  du  cor,  le  tableau  changea  en  un  cliu 
d'œil  :  tout  le  troupeau ,  connue  frappé  par  une  baguette  magique ,  bondit  sur  ses  pieds  et 
sembla  concentrer  toutes  ses  facultés  à  voir  et  à  entendre  ce  qui  allait  se  passer.  Les  Veaux 
se  pressaient  timidement  contre  leurs  mères,  et  quand  retentirent  les  aboiements  de  la 
meute,  les  Bisons  se  rangèrent  dans  l'ordre  qu'ils  occupent  ordinairement  en  pareille  oc- 
currence. Plaçant  les  Veaux  en  avant,  ils  prennent  l'arrière -garde  pour  les  garantir  de  la 
poursuite  des  Chiens.  Lorsqu'ils  arrivèrent  auprès  de  la  ligne  tenue  par  les  truqueurs  et  les 
chasseurs,  ils  furent  reçus  par  des  cris  perçants  et  par  des  détonations.  Alors  ils  changèrent 
leur  ordre  de  défense  :  les  vieux  Aurochs  se  jetèrent  avec  furie  sur  le  côté ,  rompirent  la  ligne 
de  chasse,  et,  victorieux  sur  ce  point,  continuèrent  leur  course  en  bondissant  et  sans  s'ar- 
rôter  à  châtier  leurs  ennemis  qui  s'étaient  cachés  derrière  les  plus  gros  arbres.  Cependant  les 
chasseurs  avaient  réussi  à  détacher  de  la  troupe  les  deux  Veaux  que  l'on  désirait.  L'un  d'eux, 
ûgé  de  trois  mois,  fut  pris  immédiatement;  l'autre.  Agé  de  quinze,  fit  plus  do  résistance.' 
Quoique  saisi  par  huit  Iraqueurs ,  il  les  renversa  et  parvint  à  s'enfuir.  On  mit  la  meute  à  ses 
trousses,  et  bientôt  il  fut  forcé  dans  un  marais,  lié  fortement  et  transporté  dans  la  cour  du 
forestier.  Quatre  autres  Veaux,  dont  un  mâle  et  trois  femelles,  furent  pris  dans  d'autres 
endroits  de  la  forêt.  Une  do  ces  femelles  qui  n'avait  encore  que  quelques  jours,  fut  d'abord 
allaitée  par  une  Vache  domesticiue  que  l'on  prit  fauve,  à  peu  près  delà  couleur  d'une  Aurochs, 
et,  ce  qui  est  contraire  aux  récits  de  (Jilibert  et  d'autres  écrivains,  la  Vache  en  prit  immé- 
diatement soin.  Elle  témoigna,  dit  M.  Dimitri,  un  tendre  attachement  à  cet  enfant  adoptif, 
sauvage  et  barbu.  Malheureusement,  le  jeune  Animal  mourut  six  jours  plus  tard,  suffoqué 
par  une  enflure  de  la  gorge  qu'il  avait  déjà  quand  on  l'attrapa.  Les  autres  Veaux  ne  prirent 
aucune  nourriture  pendant  le  premier  jour  de  leur  captivité,  mais  le  lendemain,  celui  de  trois 
mois  se  mit  à  teter  une  Vache  et  parut  fort  gai  ;  ses  compagnons  de  captivité,  sauf  un,  do 
l'âge  de  quinze  mois,  commencèrent  d'abord  à  prendre  du  lait  qu'on  leur  apporta  dans  la 
main,  puis  ils  se  mirent  à  boire  au  seau  avec  une  grande  avidité,  et  une  fois  le  seau  vide,  ils 
se  léchèrent  mutuellement  le  museau.  En  peu  de  temps  ils  perdirent  leurs  allures  sauvages , 
qui  firent  place  à  une  vivacité  et  à  une  pétulance  extrêmes.  Quand  on  les  faisait  sortir  de  leur 
étable  pour  aller  dans  la  cour  assez  vaste  de  la  métairie,  la  rapidité  de  leurs  mouvements,  leur 
légèreté  rappelaient  celles  du  Chevreuil  ou  du  Cerf.  Ils  jouaient  volontiers  avec  les  Veaux  des 
Vaches  domestiques,  luttaient  avec  eux,  et,  quoique  plus  forts,  paraissaient  céder,  mais  par 
complaisance.  L'Aurochs  mâle,  de  quinze  mois,  conserva  longtemps  son  regard  morne  et  sau- 
vage ;  il  s'irritait  à  l'approche  do  l'Homme,  branlait  la  tête,  brandissait  la  queue  et  menaçait 
de  ses  cornes.  Après  deux  mois  de  captivité,  il  finit  par  s'apprivoiser  et  s'attacha  au  pavsan 
qui  le  nourrissait.  Alors  on  put  lui  donner  plus  de  liberté. 

I.nc  autre  province  de  l'empire  russe  nourrit  encore  des  Auroclis;  c'est  l'Awhasie  qui  dé- 
pend  de  la  région  du  Caucase.  Le  district  de  Zaadan,  habité  par  la  tribu  des  Pseuhs,  est  le 
heu  où  les  Aurochs  se  montrent  le  plus  souvent  :  les  Pseuhs  les  appellent  Adompé. 

Le  Bœuf  Bison  {Dos  amcricanus,  Gmel.)  a  quelquefois  été  décrit  comme  une  simple 
variété  américaine  de  l'Aurochs  dont  il  a  pris  l'un  des  noms;  il  en  diffère  cependant  par  son 
port,  par  le  plus  grand  développement  de  sa  crinière,  par  sa  couleur  plus  brune  et  par  la  plus 
grande  hauteur  des  apophyses  épineuses  de  ses  vertèbres  dorsales.  Ce  dernier  caractère 
fait  paraître  son  garrot  plus  élevé  que  sa  tête,  .1  celle-ci  a  une  apparence  plus  farouche 
encore  quo  chez  l'espèce  européenne.  Cependant  '  .  -isons,  pris  isolément,  ne  sont  pas  très- 
redoutables;  mais  ils  vivent,  en  général,  par  troupes  très-nombreuses,  et,  dans  leurs  migra- 
tions, ils  dévastent  souvent  les  pays  qu'ils  traversent. 

5.  Les  BUFFLES,  dont  on  a  fait  le  genre  Dubalus  (H.  Smith,  Turner,  Grey,  etc.),  sont 

U«    PARTIR.  24 


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186  onDniî  DES  niSlLQUES. 

dos  espèces  Bovines  qui  ont  le  pelage  dur,  peu  épais,  presque  entièrement  noir,  le  front 
bombé,  élargi  eiilro  les  cornes  (|ui  sont  plus  ou  moins  prismali<iuos ,  et  rapprochées  des 
orbites  par  leur  base;  leurs  eûtes  sont  plus  larges  et  plus  aplaties  rjue  colles  des  Bœufs;  leur 
angue  est  douce.  Ce  sont  des  Animaux  do  l'Afrique  et  de  l'Asie. 

Le  Buffle  onniNAinK  {Dos  Bubalus,  Brisson)  est  l'un  des  Animaux  auxquels  les 
anciens  ont  donné  le  nom  d'I'rus.  11  est  noirâtre,  sauf  sur  le  front  oîi  il  y  a  une  tache  blanche 
dans  certains  individus.  Son  pelage  est  grossier,  moins  ceitendaiit  chez  les  jeunes  sujets  (lue 
chez  les  adultes. 

Le  Bufllo  ordinaire  est  un  Animal  d'un  caractère  assez  calme,  (lui  aime  les  endroits  maréca- 
geux, et  qui  passe,  en  général,  une  grande  partie  du  jour  à  demi  plongé  dans  l'eau.  L'Asie 
continentale  est  sa  patrie,  mais  il  a  été  rendu  domestique,  et  l'Homme  l'a  porté  dans 
plusieurs  des  îles  indiennes,  en  Afrique,  en  Crimée,  et  plus  récemment  en  Italie,  principa- 
lement aux  environs  do  Bomc  et  dans  le  royaume  de  Naplos.  Il  pourrait  aussi  rendre  des 
services  dans  plusieurs  parties  do  la  France  méridionale  dont  le  sol  est  entrecoupé  par  do 
vastes  marais.  C'est  encore  une  de  ces  espèces  susceptibles  de  nous  être  véritablement  utiles, 
dont  on  ne  s'est  point  occupé  assez  sérieusement  dans  notre  pays. 

Il  y  a  des  Buffles  sauvages  dans  plusieurs  provinces  de  l'Inde;  mais  en  général,  ces  Buffles 

diffèrent,  par  leur  espèce,  de  ceux  dont  il  vient  d'être  <|uestion,  et  sont  do  véritables  Arnies. 

Le  Buffle  arme  {Bos  arnee,  Shaw)  est  reconnaissable  au  grand  développement  de  ses 

cornes  qui  ont  jusqu'à  six  pieds  d'envergures.  Plusieurs  auteurs  l'ont  regardé  comme  n'étant 

qu'une  race  de  la  même  espèce  que  lo  Buffle  ordinaire. 

Le  Buffle  de  Cafrciue  {Bos  Gafcr,  Sparmann),  qui  s'étend  depuis  la  Cafrerle  jusqu'en 
Abyssnne,  r  les  cornes  très-élargies,  très-rapprochées  et  très-renflées  à  leur  base,  ce  (jui 
forme  au-dessus  de  ses  yeux  une  sorte  do  coiffure  protectrice  à  l'aide  de  laquelle  il  écarte  les 
branchages  lorsqu'il  traverse  quehiuo  forêt;  son  pelage  es.  noir  comme  celui  des  précédents, 
mais  son  caractère  est  plus  redoutable.  Delegorgue  raconte,  dans  son  Voyage  en  Afrique, 
conmient  \\  faillit  périr  victime  de  l'impétuosité  d'un  de  ces  Animaux  qui  fondit  sur  lui  en  lui 
donnant  à  peine  le  temps  de  se  jeter  à  terre. 

Le  Buffle  bkacuycère  {Bos  braclii/ceros)  a  été  reconnu  par  M.  Grav  sur  l'examen  d'un 
crâne  rapporté  de  l'Afrique  centrale  par  Clapperlon,  comme  appartenant  au  Zamouse  des 
nègres  du  Bournou.  C'est  une  espèce  bien  distincte,  et  dont  le  Muséum  possède  maintenant 
un  exemplaire  (peau  et  squelette)  (iu'il  a  reçu  vivant.  Cet  exemplaire  avait  fourni  à  M.  Gray 
le  sujet  d'une  notice,  et  il  a  été  signalé  depuis  lors  par  M.  Boulin,  dans  son  article  Buffle  dû 
Dictionnaire  universel  d'Histoire  naturelle.  C'était  une  femelle  que  je  vis  à  Londres,  en  1842, 
dans  la  Ménagerie  de  Surrey.  et  dont,  sur  ma  demande,  M.  Geoffroy  s'empressa  de  faire 
l'acquisition  pour  la  Ménagerie  de  Paris.  Sa  taille  était  celle  d'une  Vache  ordinaire,  mais  ses 
formes  étaient  plus  arrondies  et  plus  semblables  à  celles  du  Buffle.  Le  corps  est  couvert  do 
poils  ras  dont  la  couleur  est  rousse,  un  peu  plus  foncée  aux  jambes;  le  museau  est  brun  noir; 
les  oreilles  sont  grandes,  elles  portent  plusieurs  rangées  de  poils  disposés  comme  des  franges. 
Les  cornes  sont  de  médiocre  dimension  et  arquées;  elles  forment  ensemble  une  espèce  do 
croissant. 

Cet  Animal  était  d'un  caractère  assez  doux;  il  avait  été  pris  dans  les  vastes  forêts  qui 
avoisinent  Sierra-Loone.  Il  est  do  l'espèce  appelée  Bush  Cow  ou  Vache  des  bois,  dans  les 
établissements  anglais  <le  la  côlo  occidentale  d'Afrique.  C'est  sans  doute  de  la  même  sorte  de 
Buffles  que  Thomas  Candish  rencontra  deux  individus,  en  1586,  et  c'est  probablement  aussi 
de  la  même  que  Bosman  vit  au  Gabon  un  troupeau  d'une  centaine  do  têtes. 

Lorsijue  les  nègres  vont  à  la  cliasso  de  ces  Buffles,  ils  ont  bien  soin  de  n'attaquer  que  les 
individus  isolés,  parce  que  dans  les  troupes  do  ces  Animaux  il  y  a  toujours  des  individus  qui 
clierchent  à  venger  la  mort  de  leurs  compagnons,  et  qui  poursuivent  les  chasseurs  à  outrance. 
Dans  leur  fureur,  ces  Animaux  labourout  le  sol  avec  leurs  cornes;  ils  se  ruent  contre  les 


noir,  le  front 
pprocliéos  des 
js  Bœufs  ;  k'ur 

auxquels  les 
tache  blanche 
les  sujets  (luo 

Iroits  maréca- 
s  l'eau.  L'Asie 
'a  porté  dans 
ilic,  principa- 
isi  rendre  des 
coup6  par  do 
loment  utiles, 

Jl,  ces  Buffles 
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)enient  de  ses 
ommo  n'étant 

■erle  jusqu'en 
base,  ce  ijui 
3  il  écarte  les 
s  précédents , 
'  en  Afrique , 
sur  lui  en  lui 

examen  d'un 
Zamouse  des 
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«sa  (le  faire 
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FAMILLE  DES  BOVIDÉS. 


187 


arbres  servant  do  rcfugo  aux  hommes;  parfois  mémo  ils  se  jettent  les  uns  contre  les  autres 
ou  sur  le  corps  do  celui  dos  leurs  qui  a  été  abattu. 

Lo  Buffle  brachycère  a  les  côtes  plates  et  au  nomt)ro  de  treize  paires;  on  lui  compte  six 
vertèbres  lombaires;  ses  canons  ne  sont  pas  plus  larges  que  ceux  du  Buffle  ou  de  l'Aurochs; 
mais  ses  molaires  sont  plus  riches  en  cément  que  celles  des  autres  Animaux  du  mémo  genre. 

6.  Les  OVIBOS  [Ooibos,  Blainv.)  ont  pour  caractère  d'avoir  le  nez  velu  et  sans  muffle; 
les  cornes  très-largos  à  leur  base  et  très-rapprochéos  l'une  do  l'autre  sur  lo  milieu,  puis 
descendantes  et  se  relevant  ensuite  à  leur  pointe  ;  leur  queue  est  courte  et  leur  pelago  composé 
de  poils  longs  et  laineux.  Une  seule  espèce  est  connue  : 

OviBos  MUSQUÉ  {Ovibos  moschata).  C'est  un  animal  des  régions  nord  de  l'Amérique 
septentrionale;  il  est  de  couleur  brun  foncé;  sa  taille  est  moindre  quo  celle  du  Bœuf  ordi- 
naire, et  par  son  aspect  il  tient  autant  des  Moutons  que  des  Bœufs.  Il  vit  par  petites  troupes, 
[iréfèro  les  endroits  arides  et  rocailleux.  Sa  chair  a  une  odeur  musquée.  Dans  les  régions 
glacées  de  l'Américiuo  arcti(jue,  on  trouve  un  grand  nombre  d'ossements  d'Ovibos  enfouis 
dans  lo  sol  avec  ceux  des  Éléphants  et  de  (luelquos  autres  Animaux.  Des  débris  de  cette 
espèce,  ou  d'une  espèce  fort  voisine,  ont  aussi  été  découverts  en  Sibérie  dans  des  conditions 
analogues;  on  on  a  fait  le  Dos  canaliculattis,  La  race  de  ces  derniers  paraît  s'être  éteinte 
antérieurement  à  l'époque  historique. 

MM.  Hodgson  et  Gray  rapprochent  des  Ovibos,  sous  le  nom  de  BunooncAs  takin 
{liudorcas  taxicola),  un  Animal  dos  monts  Hinialayas  que  les  collections  enropéennes  no 
possèdent  pas  encore.  Le  nom  du  Takin  est  celui  qu'il  porte  chez  les  Mishmis;  les  Khamtis 
rappellent  Kcti.  Los  cornes  de  ce  Buminant  sont  larges  à  la  base,  après  quoi  elles  se  con- 
tournent pour  diriger  ensuite  leur  pointe  en  arrière. 


TRIBU   DES   CAPRINS 

Les  Chèvres  et  les  Bouquetins ,  qui  en  sont  les  représentants  sauvages  sans  en  ôtro  la 
souche,  comme  on  l'a  cru  longtemps,  forment  une  tribu  assez  distincte  parmi  les  Ruminants 
Cératopliores.  Leurs  cornes  sont  ascendantes,  curvilignes,  en  général  grandes  et  divergentes; 
la  coupe  en  est  prismatique  ou  elliptique,  et  leur  face  antérieure  est  souvent  noueuse;  leur 
linse  repose  sur  une  saillie  des  os  du  front ,  mais  le  chanfrein  est  droit  au  lieu  d'être  busqué 
comme  chez  les  Moutons.  Les  poils  sont  durs  ou  soyeux;  ceux  du  menton  s'allongent  et 
forment,  surtout  chez  les  mâles ,  une  sorte  do  barbe  (lui  est  l'un  des  caractères  de  ce  groupe; 
les  narines  sont  rarement  entourées  par  un  mufle;  la  queuo  est  courte,  le  corps  est  peu 
(  hargé  de  graisse ,  et  les  pieds  sont  plus  trapus  quo  ceux  des  Moutons ,  ce  qui  se  traduit 
ostéologiquement  par  une  largeur  plus  grande  des  canons.  Les  mamelles  sont  presque  con- 
stanunont  au  nombre  de  deux.  Il  n'y  a  ni  fanon ,  ni  poches  inguinales ,  ni  glandes  interdigi- 
tales. La  langue  n'a  point  de  papilles  cornées. 

Les  Chèvres  et  les  Bou(|uctins  sont  des  Animaux  actifs ,  remuants ,  inquiets ,  (jui  sont  habi- 
tuellement gais  et  pétulants  dans  leur  jeune  âge.  Aimant  la  société  de  leurs  semblables  ou 
colle  de  quelques  autres  espèces  d'Animaux,  ils  deviennent  cependant  soucieux  en  vieillissant,  i 
surtout  dans  le  sexe  mâle.  Les  individus  de  ce  sexe  répandent  une  odeur  forte  et  désagréable.  î 

Les  montagnes  sont  leur  séjour  habituel,  et  les  rochers  les  plus  escarpés  sont  ceux  qui  leur 
plaisent  do  préférence.  Leurs  espèces  sont  essentiellement  propres  à  l'ancien  coptinent  ;  il  y 
en  a  également  dans  l'Europe,  dan?  l'Asio  et  en  Afrique.  Celles  que  l'Homme  élève  en  domes- 
ticité ont  été  acclimatées  en  Amérique  et  dans  l'Australie.  Ces  Herbivores  sont  utiles  à  cause 
(le  leur  chair,  do  leur  lait  et  de  leur  poil.  On  s'en  sort  (luehiuefois  comme  Animaux  de  trait, 
mais  d'une  fa(;on  purement  accessoire. 


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II! 


188 


OHDUE  DES  mSLLQLES. 


^^0.,^>out  .lis,i„guer  les  lliroins  ou  trois  genres  sous  les  noms  .|o  Aonm,  nourjuciin  et 

(IK.NRK  KI^MAS  (h-emas,  (rOilby).  Oo  genre  diffère  , les  doux  suivnnls    nnrre  m.e  ses 
narn,os  sont  perches  dans  un  espace  nu  et  mu.p.eux,  c'est-à-dire  .lans  un   "  Ud^    „  ^1 
«sont  courtes.  I.  y  a  deux  espèces  de  K.nas,  toutes  les  deux  propret  :!;' Hgl;:: 

siti:  !t^:;  nr;:z;:r  ^^"'^  '"''"""^  ^''*'"^)  ""^""•^-^'  «-  ^"-^"-i-  '."*  -m 

(.i^NUK  BOUQUETIN  (76.^.  Pallas).  Les  nou,uetins  ont  le  nn.s.r  nt   rien,  velu 

Ces  Animaux  sont  sauvages,  et  leur  chasse  est  souvent  rendu,,  dangereuse  par  resc.r 
pcment  ou  1  élévation  .les  lieux  ,,«-iIs  habitent.  Ueur  nom  vient  des  deuvn.o  s  //    .    2  '" 
.pn.  iant  Bouc    e  roches.  „s  se  ..ourrissent  de  graminées  et  des  feuilles       1  fn^r.s  au tr  ^ 


—  ^rr 


SI  le  gouvcrncmenl  pi™,„,„,,|s  „■„,  „„„    .iriTol,",^  ,','""  "I","'  ''°"  '"'  """'"'• 
n'y  .  ,»s  o„»,o  trc,-,.„,su,„,„,  .„„„  ,.,  Al,«,ï  ."L!  !«       ""'""'•  '""  ""'"  """''  " 


DoiiqiicUn  et 

pim^e  (Itip  SOS 
lo  inullo.  Les 

X  IllOIltHgllCS 

rrios  (mi  sont 

(Irhmmmia , 
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FAMIM.K  DES  IIOVIDÉS.  fNO 

>t.  Scliinz.  Il  cnmiiioncp  h  dcvodir  très-rnro,  (il  on  ne  lo  proiitl  |»liis  guèro  i\\\v  sur  les  liuulcs 
nioiitiiKnos  dos  l'yiviiiV's  ('s|»(ij<ii(il('s. 

Los  cavortios  dos  Cùvcimcs,  cl  i|ii('liiiios  dt-piMs  dn  mi^mo  ùgo  qu'on  u  observas  dans  les 
nionliiKiics  .lu  \('\ay  ci  do  la  Liniasuc,  ont  fourni  des  osscnioHlH  df  l)oui|uetlns  dont  l'esiirce 
liubitail  autnTois  ces  rôdions. 

I  ni-  troisiénio  ('spécc,  actucllcniont  vivante  en  Kurope,  est  le  IJouoi  ktin  kspagnol 
{Ibox  llkiianicus) ,  dont  on  doit  l'observation  i\  !\|  Scbimpor.  Oe  Douquptin  est  particulier 
aux  niontaK'iios  du  Midi  de  i'Kspagno;  les  individus  observés  par  co  savant  nuluralisto  ont 
été  pris  dans  la  Sierra  Nevada. 

Lo  Caucase  nourrit  aussi  d(!s  nou<|uetins  ayant  ipwdtiue  analogie  avec  ceux  des  Alpes,  mais 
(pii  doivent  en  J^ire  séparés  conmie  espèce.  Ces  Bouquetins  du  Caucase  ont  reçu  lo  nom 
latin  de  Capra  Cauawka  ((iuldenst(Mlt), 

II  y  a  aussi  dos  Vniniaux  de  co  gern-e  dans  l'ilo  do  Crète, 

Les  Hou(iunlins  de  Sibérie  sont  encore  d'une  espèce  différente  {Ibex  Sibirlais  m  Pallasii); 
et  il  en  et  do  niôni  >  .ir  ceux  de  l'Ilinialaya  {Ihcx  Himnlnijaiam). 

La  niAnio  rnmar«iue  s'appli<pie  à  ceux  d'Africpie.  Ces  lluniinants  n'ont  été  observés  sur  co 
continent  ipie  dans  la  Nubie  et  l'Abyssinie.  Ils  y  sont  de  deux  espèces  :  le  Houquetin  Uedkn 
(lljr.r  Nubinmis),  dont  la  première  description  est  due  à  F.  Cuvier,  et  le  lloi  ni  iiin  V  \lie 
{Ibex  Vulie).  Celui-ci  a  été  découvert  en  Abyssinie  par  le  l>.  Huppel ,  et  décrit  par  lui  dans 
son  ouvrage  sur  la  Zoologie  de  ce  pays.  Le  Iloden  est  assez  commun  dans  les  montagnes 
(le  la  IIaute-Égy|)to;  il  vit  égalemeid  en  Syrie.  (/7.  WXIX).  Ses  cornes  sont  grandes,  peu 
aniuées  et  nianiuéos  en  avant  de  grosses  nodosités  transversales. 

Genre  CllfeVRE  (Capm).  La  Chèvre  et  son  mAle,  auquel  on  donne  le  nom  de  Donc, 
ont  les  cornes  prismatiiiues  i\  bord  tranchant ,  sans  nodosités  h  leur  face  antérieure ,  et  tou- 
jours plus  ou  moins  divergentes,  surtout  dans  le  sexe  mâle;  les  éminences  osseuses  qui  en 
forment  l'axo  sont  en  grande  partie  pleines;  leur  base  seule  est  creusée  par  une  grando 
cellule. 

C'est  tt  ce  goin-o  (|ue  l'on  ra|»i)orte  l'espèco  encore  problématique  h  laquelle  on  donne  lo 
nom  do  Chèvre  i':(;aoiik  {Copra  wgagrm  do  C.  et  F.  Cuvier).  Suivant  le  premier  de  ces 
naturalistes,  il  existerait  dans  iiuelipies  points  des  Alpes,  et  au  contraire  dans  les  Pyrénées, 
suivant  le  second,  des  Égagres  fort  semblables  à  ceux  du  Caucase  et  de  l'Asie  occid(.'ntale, 
et  CCS  Égagres  des  grandes  montagnes  de  l'Europe  centrale  et  orientale  seraient  la  souche 
[irimitive  de  toutes  les  races  de  Chèvres  domesticpies.  Mais  co  n'est  là  qu'une  [ture  supposition 
car  il  n'est  pas  certain  que  les  prétendus  Égagres  sauvages  ne  soient  pas  eux-mêmes  d<'s  llou- 
(luetins.  Quant  aux  Chèvres  domestiques,  on  sait  iiue  ce  sont  des  annnaux  abondants  en  Eiu-ope, 
en  Asie  et  en  Afrniue,  mais  dont  les  nombreuses  races  n'ont  pas  encore  été  décrites  compara- 
tivement, et  dont  il  est  encore  impossible  d'établir  une;  boimo  définition.  Il  ne  me  parait 
fias  douteux  cefiendant  (pi'on  ne  parvienne  à  reconnaître  parmi  elles  plusieurs  espèc<!s,tant  les 
caractères  (|ui  distinguent  certaines  do  ces  prétendues  variétés  ont  réellement  d'im[)ortanco. 

Comme  nous  l'avons  fait  pour  les  autres  genres  d'Animaux  domesticiues ,  nous  nous  bor- 
ni  rjiis  à  donner  ici  la  liste  dos  principales  races  de  Chèvres.  Ce  sont  : 

Pour  l'Europe,  la  Chèvre  ordinaire,  la  Chèvre  des  Pyrénées  et  la  Chèvre  sans  cornes  d'Es- 
pagne. 

Pour  l'Asie,  la  Chèvre  d'Angora  ((),  si  estimée  pour  la  finesse  do  son  poil;  la  Chèvre  de 
Cachemire  et  la  Chèvre  du  Thibel  ipii  no  sont  pas  moins  précieuses. 

Pour  l'Afrique,  la  Chèvre  de  In  haute  h'gijplc  à  front  très-busqué  et  h  oreilles  phites  et 
tombantes,  la  Chèvre  de  Juda,  la  Chèvre  mambrine  et  la  Chèvre  naine.  Plusieurs  de  ces  races 

(t)  On  a  rominpiif (■• ,  i\c\\\\\<.  une  nontiiim-  (rmnu'cs,  rarclimiilntion  des  C.hi'vics  d'Annora  cl  de  Cacliciiiirc; 
aiiliefoiâ  oii  apportait  en  i'rancc  de  foi!,-;  f,ii;iai.,on>  du  poil  dis  piciniOii'*;  >ci>  I78(i,  les  fabriiinos  d'Amiens 
en  employaient  annuellement  quatre  ou  oinij  mille  balles. 


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100  ORDRE  DES  I3ISULQLES. 

ont  iHô  portées  dans  los  aiUros  parties  diunonde,  et,  dans  (inolquos  lies,  des  Chèvres  abanrlon- 
nées  autrefois  par  les  navi;;a(eurs  ont  repris  la  vie  sau\ai?e  et  se  sont  perpétuées  en  dehors 
do  l'influence  de  l'Homme,  ce  ipii  n'a  été  constaté  nulle  part  pour  le  Mouton. 


TRIlîU  DES  OVINS 

Les  espèces  ovines ,  dont  les  Moutons  (Ovis)  et  los  Mouflons  font  partie,  ont  des  formes 
plus  arrondies  que  les  Caprins,  mais  elles  n'ont  pas  de  Ijarhc  sous  le  nienlon;  leur  chanfrein 
est  busqué,  leur  front  est  aplati,  et  leurs  cornes,  (pii  naissent  en  arrière  des  orltiles,  prennent 
une  disposition  obli(iuemont  récurrente.  Ces  Ruminants  ont  un  larmier  et  des  poches  inter- 
digitales; les  jambes  sont  jilus  grêles  ([uo  colles  des  Chèvres  ou  des  Rouciuelins. 

La  dentition  des  Moutons  et  des  autres  Animaux  de  la  même  tribu  est,  quand  au  nombre, 
à  la  formule  et  aux  caractères  morpliologi(|ues,  entièrement  semblable  à  colle  des  Chèvres  et 
(le  la  plupart  îles  Antilopes,  Leurs  arrières-molaires  n'ont  pas  les  coli innettes  d'émail  i|ui 
se  montrent  chez  quelques  espècfs  appartenant  à  ce  dernier  groupe  ou  chez  les  Bœufs. 


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Molt'MIN    A    MlMlUILTtKS    f'    MllirOS     )1  h  11  I  Ml  S  ,     I    Hl   (U'    gnilul. 

Cette  tribu  peut  être  partagée,  connue  celle  qui  précède,  on  deux  catégories,  dont  l'uno 
comprend  des  Animaux  domestiques,  (|ue  l'on  regarde  très-probablement  à  tort  comme  nn 
constituant  ([u'une  seule  espèce,  et  dont  l'aulro  réunit  diverses  espèces  sauvages.  Ainsi  qu'on 
l'a  souvent  fait  à  jirojios  des  Bœufs  et  des  Chèvres,  on  n  ^vganlé  ces  dernières,  et  plus 
particulièremem  I'umc  d'elles,  cmnnie  étant  l'origine  de  nombreuses  races  domestiques  qi'o 
les  habitants  de  l'ancien  continent  possèdent  depuis  un  temps  immémorial;  mais  ici  encore, 
cette  opiniim  a  dû  être  abandoiniée,  \oii-seuIenient  les  Moulons  no  sauraient  être  cdtisidérés 


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FAMILLE  DES  nOVIOÉS.  m 

comme  des  Moulions  tranformés  par  la  domesticité;  mais,  ainsi  que  jo  l'ai  fait  voir  dans  un 
aulro  ouvrage,  ils  no  doivent  môme  pas  être  classés  dans  le  même  genre  (pie  ces  derniers, 
car  ils  en  difleront  autant  que  les  Chèvres  diffèrent  des  Bou<iuetins,  ou  les  Bœufs  proprement 
dits  dos  Aurochs. 

(Jenre  mouflon  {MusimoH).  MM.  Ilodgson  et  Gray  donnent  à  ce  genre  le  nom  de 
Caprovis,  que  nous  n'avons  pas  cru  devoir  employer,  parce  qu'il  impli(iue  une  ressemblance 
avec  les  Chèvres,  qui  n'existe  réellement  pas.  Les  Moulions  diffèrent  des  Moutons  dômes- 1 
tiques  par  la  brièveté  de  leur  queue ,  par  l'épaisseur  et  la  rudesse  de  leur  poil ,  et  par  la  : 
présence  de  larges  cellules  dans  tout  l'intérieur  des  axes  osseux  qui  supportent  les  étuis  de  j 
leurs  cornes.  i 

Les  Moulions  sont,  comme  les  Bouquetins,  des  Animaux  do  montagnes;  ils  sont  répandus 
sur  une  plus  grande  surface;  il  en  existe  non-seulement  dans  l'ancien  continent,  mais  aussi 
dans  l'Amérique  septentrionale. 

Mouflon  MUSM  ON  {Musimonmusmon).  Le  Mouflon  {PI.  XL.)estun  Animal  des  montagnes 
de  la  Corse  et  do  la  Sardaigno,  où  on  l'appelle  Muffoli  et  Muftone.  On  dit  qu'il  existe  aussi  en 
Chypre  et  à  Candie  ;  il  est  de  la  taille  d'un  Mouton  ordinaire,  mais  plus  robuste,  sans  véritable 
laine,  roux  vineux  sur  une  grande  partie  de  son  corps,  blanc  sale  en  dessous  et  sur  les 
jambes.  Le  mâle  a  les  cornes  assez  fortes  ,  ridées  transversalement  par  les  stries  d'accroisse- 
ment, à  simple  courbure,  déjetées  en  dehors  et  comme  tranchantes  à  leur  extrémité.  Cet 
Animal  s'apprivoise  aisément ,  a  un  caractère  peu  différent  de  celui  des  Moutons ,  quoique 
plus  turbulent ,  et  s'accouple  queUiuefois  avec  eux. 

Les  espèces  asiatiques  du  même  genre,  sont  le  Mttsimon  Yignei,  distingué  par  M.  Blyth, 
et  qui  vit  au  Thibet;  le  Mitsbmn  oncntalis,  qui  est  d'Arménie;  le  Musimon  nahoor  {Pseudois 
mhura,  Ilodgson),  particulier  au  Népaul,  et  le  Musimon  argali,  que  l'on  prend  dans  la 
Sibérie  et  au  Kamtschatka.  Celui-ci  devient  grand  comme  un  Ane  ;  ses  cornes  décrivent  un 
cercle  i)resque  complet ,  mais  elles  ont  leur  extrémité  rejetée  en  dehors.  Son  pelage  est  brun 
fauve  avec  du  blanc  aux  quatre  pieds. 

Le  Mouflon  dk  montagm,  {Musimon  monlamts)  ou  VOvis  montana  d'E.  Geoffroy, 
est  remarquable  par  la  grosseur  de  ses  cornes.  Il  habite  les  montagnes  Hocheuses  et  la 
Californie. 


MofFLOM    1)1    movtaom:,   l.'Jl  de  grand. 


I  .R^'Vl-  CR. 


192 


ORDHR  DRS   niSL'LOlîRS. 


i    i  il 


!  I 


L'ospoco  africaine  est  oiu'oil'  plus  iviiiai'(Hiiii>lo  [tiir  la  criiiit-i'o  qui  rocouvi'o  sos  ôpaulos 
ot  par  les  poils  alloiijji-s  on  nianclicltcs  (pii  loinbuiit  do  sos  pui^'iiols;  son  pelage  est  roux 
fauve.  Il  a  p(mr  patrie  le  nord  do  l'Afriiiuo,  depuis  les  conllns  de  l'Egypte  jusciu'ù  la  région 
de  l'Atlas.  C'est  hi  Fruc/ildl  dos  monts  Aurès,  et  le  ÎVIoiifi.on  a  mano.hi:  r ïks  {Musiiiion 
tragclaphus)  des  naturalistes  français. 

(iKNl\K.  .M01T0\  [Ovin),  Fjvs  Moutons  sont  dos  Animaux  domestiiiues,  qu'on  no 
connaît  nulle  |)art  à  l'état  sauvage.  Leurs  caractères  jirincipaux  consistent  dans  la  longueur 
plus  grande  d(!  leur  iiueue ,  ipii  descend  liabiluollonient  jus(iu'au  talon ,  (il  dans  la  nature 
plenie  des  axes  osseux  de  l(>urs  cornes ,  cpii  sont  plus  écartées  à  leur  hase  et  [lins  en  spirale 
(juo  celles  dos  Mouflons.  Certains  Moulons  manquent  de  cornes,  môme  dans  le  sexe  mâle. 

Henucoup  d'autours  sont  d'accord  pour  rapporter  à  une  seule  espèce  tous  les  Moulons 
domesli(iues ,  ijuols  ([u'ou  soient  fapparenco  extéri(!uro,  les  proportions  et  même  les 
caractères  osléologi(|uos;  mais  il  est  plusieurs  des  prétendues  races  supposées  issues  do  celto 
espèce  unicpe ,  (jui  paraissent  devoir  être  si'paréos  comme  constituant  dos  es|)èces  vérilaliles. 
Toutefois,  on  no  saurait  élalihr  dès  à  présent  une  classification  délinitive  de  ces  Animaux,  et 
les  mélanges  auxquels  ils  ont  donné  lieu  on  rendent  la  distinction  on  no  peut  plus  diflicile,  ot 
il  nous  est  encore  impossible  de  distinguer  ici  les  caractères  ré(>IIom(Mit  naturels  do  ceux  (lui 
sont  adventifs ,  c'est-à-dire  aciiuis  sous  l'inlluenco  de  la  domesticité.  Toutefois ,  le  Mouton  à 
longues  jambes  et  le  Mouton  à  tôle  noire  se  laissent  plus  ais''ineiit  séparer  do  nos  Moulons 
ordinaires  (lue  le  reste  des  autres  Animaux  du  même  genre. 

Le  Mouton  a  longues  jambks  {Ocis  longlpcs,  Dosm.)  a  déjà  élé  décrit  par  plusieurs 
auteurs.  C'est  le  Mouton  du  Fezzan  des  voyageurs  qui  ont  visité  l'Algérie,  et  le  Morran  do 
Buffon,  etc.  Sa  taille  supérieure  à  colle  des  autres  Moutons,  et  mieux  encore  la  longu(!ur  do 
sos  jambes,  son  chanfrein  arqué  ot  ré[)aisse  crinière  qui  recouvre  les  parties  supérieures  de 
son  corps,  le  font  aisément  reconnaître. 

Ce  Mouton  a  été  naturalisé  dans  plusieurs  parties  de  l'Kuropo.  Son  croisomont  avec  le 
Mouton  commun  a  donné,  suivant  Dosmarest,  lo  Mouton  jlandvin  et  le  Mouton  du  Tcxcl, 
dont  la  laine  a  un  certain  degré  de  finesse  et  beaucoup  de  longueur,  ot  dont  les  Jîrebis 
donnent  constamment  plusieurs  Agneaux  chaque  année. 

Le  Mouton  a  tètk  noiiie  {Ovis  mclanocephaUi ,  (iéné)  n'est  pas  moins  distinct, 
mais  ses  caractères  sont  pour  ainsi  dire  opposés  à  ceux  du  Morvan;  il  a  à  peu  près  le» 
proportions  de  nos  Moutons  ordinaires,  sa  tête  est  sans  corne,  son  pelage  manque  de  duvet 
laineux  et  son  cou  est  pourvu  d'un  rudiment  do  fanon,  (pii  rappelle,  jusqu'à  un  certain  point, 
celui  des  Bœufs.  Le  corps  est  blanc  ot  la  loto  noire.  Cet  Animal  est  domostiiiuo  sur  la  cote 
occidentale  d'Afrique.  La  Ménagerie  de  Paris  ii  re(;u,  parles  soins  de  M.  Dussumior,  les 
exemplaires  de  cette  espèce  (]u'elle  a  possédés;  ils  provenaient  de  l'Ahyssinie.  Ces  Moutons 
ont  la  (jucue  très-large,  ce  ([ui  tient  à  l'accumulation  sur  cette  partie  d'une  (luanlité  considé- 
rable de  graisse. 

On  nomme  depuis  longtemps  Mouton  a  LAncE  oukie  {Ocis  lalicaudntn,  Ray)  une 
race  ou  espèce  ayant  aussi  la  queue  Irès-chargée  de  graisse  et  la  laine  assez  grossière. 

Ces  Animaux  sont  fort  répandus  en  Afri(iue,  à  Madagascar  et  dans  l'Inde.  Gnon  élève  depuis 
quelque  temps  dans  le  midi  do  la  France,  où  ils  ont  été  apportés  de  Barbarie.  M.  IL  Mares 
a  publié,  à  l'égard  do  ces  derniers,  une  notice  dans  les /?(///t'/ùîs  rfc  la  Société  d'agriculture 
de  r Hérault.  Il  y  a  aussi  de  ces  Moulons  dans  la  Russie  méridionale,  ot  c'est  aux  races  ovines  de 
la  môuK;  catégorie  qu'appartiennent  VOvis  stealopyga  de  Pallas,  VOvis  aries  macrocercus  de 
Schreber  et  d'autres  encore.  {PL  LVIII.) 

On  a  (pioiquefois  regardé  comme  étant  encore  une  espèce  distincte 

L(!  Mouton  méiiinos  {Ovis  Idspanica,  Linné)  qui  a  dos  formes  arrondies,  la  tête  largo  on 
arrière  du  chanfrein,  et  les  cornes  grosses,  contournées  sur  les  côtes  en  une  spirale  eu 
général  très-régulière. 


l'i'o  SOS  ôpaulcs 
)ulago  est  roiix 
is(iu'à  la  iT{;ioii 
ï  1-.  s  (  Musiiiwn 


nos ,  qu  (111  110 
;iiis  la  loiiguciir 
dans  la  naluro 

[ilus  on  spirale 
le  soxo  m(iV\ 
us  les  !\Inutnns 

ot  inônio  lus 
>  issues  de  colto 
lèccs  véritaliles. 
os  Animaux,  ot 
plus  (liflicilo,  ot 
l'ols  do  ceux  ([ui 
s,  lo  Mouton  à 
;lo  nos  Moutons 


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it  par  plusieurs 

t  lo  Morran  do 

la  longueur  do 

sup(5rieui'os  do 

seinoiit  avec  le 
itlon  (lu  Tt'xcl, 
dont  les   lîreliis 

moins  distinct, 
à  peu  près  les 
iaiii|uo  de  duvet 
in  certain  point, 
i(]Uo  sur  la  cote 
Dussuniior,  les 
ie.  Ces  IMoutoiis 
iianlité  considé- 

uUt,  Ray)  une 
î  grossière. 
1  r-n  élève  depuis 
io.  M.  H.  Mares 
'/(/  d'agricuHuve 
races  ovines  de 
macrocercus  do 


la  têto  largo  en 
une  spirale  en 


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FAMILLE  DES   BOVIDÉS.  103 

f!('tt(»  (|ualitt;  do  Moutons  a  étt'î  in.Mt'o  h  nos  Moulons  ordinairns,  (juVIlo  n  notnlilcrncnt 
anu'IioiV's.  C'est  cllo  i|ui  l'ornio  la  ln's-f,'rauil()  majoritô  tlos  troupeaux  espagnols,  (jui  sont 
tratiHlmmanls ,  c'cst-à-diro  (|ue  l'on  fait  voyager  par  troupeaux  considérables,  en  ayant  soin 
d(!  les  conduire  en  été  dans  les  Inonta^'nes  élevées,  pnncii)alonient  dans  celles  dn  royaume  do 
Léon  et  îles  Asturies,et,  en  liiver.dans  les  plaines  do  lu  \ouvollo-Caïtillo  et  do  l'Kstraniaduro. 
Les  Moutons  qu'on  élèvct  aussi  tn  grand  nombre  dans  lo  midi  do  la  Franco  sont  soumis  ù  un 
régime  analoguf!,  et,  .inx  approcbcs  (l(\  l'hiver,  on  éloigne  d(>s  montagnes  des  Al[)es,  do« 
Céveinies  ou  des  Pyrénées,  leurs  nombreux  troupeaux.  |)our  les  ramener  dans  les  plaines  do 
la  Provence  ou  du  Languedoc. 


V 


M  0  r  T  0  \-  s   11  E   F  11»  N  c  t , 
?cu«-rnf('  (îf  tn  Ctiormoisp.  Tlrlior-^  di*  \in^t-ileux  mois,  ik's^ini's  quatre  mois  nvont  li  (ontp 


L'iiistoiro  industrielle  du  mouton  no  le  cùdo  point  en  intérêt  à  son  histoire  zoologique.  A 
toutes  les  époques,  on  effet,  les  Animaux  domesti<iues  du  genre  (lui  nous  occupe  ont  été  l'une 
des  sources  les  plus  productives  du  liien-êtro  des  nations.  Autrefois,  les  peuples  pasteurs 
apportaient,  comme  ils  le  font  encore  do  nos  jours,  lo  plus  grand  soin  dans  l'élève  des 
Moutons,  quo  leur  laine,  leur  chair,  lo  lait  dos  Urobis,  et  mémo  lo  fumier  qu'ils  déposent 
dans  les  endroits  où  on  les  fait  paître ,  rendent  également  précieux.  Envisagés  comme  Ani- 
maux de  boucherie,  les  Moutons  occupent  aujourd'hui  une  place  importante  dans  les  produits 
conmierciaux  qui  constituent  une  grande  partie  de  la  richesse  ifo  certains  i)ays,  et  leur  laine 
donne  lieu  à  des  transactions  sans  nombre.  On  l'apporte  do  fort  loin  dans  plusieurs  de  nos 
villes  ,  oîi  elle  subit  la  première  opération  du  lavage  ;  puis  on  la  livre  à  différentes  industries 
manufacturières  (jui  en  transforment  la  plus  grande  partie  en  tissus  si  variés  et  d'un  usage  si 
général.  Lo  port  Juvénal,  situé  sur  lo  Lez,  auprès  do  Montpellier,  reçoit  depuis  plusieurs 
siècles  une  .grande  partie  des  laines  produites  dans  la  région  méditerranéenne.  C'est  là  que 
s'en  fait  le  lavage,  et  les  terrains  euviroiiuanls  doivent  à  ce  lavage  uti  iioinbru  assez 

11'=  PARTIE.  25 


;;l3?f-tri 


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onDnF.  OKS  iiisi  loi  rs. 


ronsiili'nililo  do  vt'siHanx  l'IniiiKiTs  au  Laiii^iiciloc  tiui  s'y  sont  (Irvclnpiu's  nu  moyen  do» 
pi'niiics  ivsIiVh  adliiTriiU-s  A  ces  laines  (I)  cl  i|ui  ont  des  iirovonanccs  si  diverses. 

On  s'est  lieaui'on|i  ()i'fu|ié,  dej)uis  \inO  soixantaine  d'ainiéos,  de;  l'aniéliondion  de  nos 
Moutons  indigènes.  Daulientnn  a  donné  des  indu-alions  précisps  sur  l(>8  règles  (|u'il  inipoildit 
de  suivre  dans  ces  essais,  et  son  livre  {'2)  snv  ce  sujet,  (|Uoi(|U(>  puldlé  pour  la  prenuére  foi>* 
on  17H2,  Jieut  encore  être  con>nllé  avec  Iruil, 

Dauliuulon  s'est  principalement  appllipié  à  anii'lioror  nos  races  de  Moulons  A  l'aidf  des 
Mérinos,  ot ,  depuis  lors,  on  a  l'ait  concourir  an  même  Imt  les  Moulons  de  race  an^^laiM'.  On 
trouve  dans  un  ouvra^'e  de  Carlier,  piddié  en  luO,  une  énuuiération  assez  complète  de 
races  frnn(;aiscs  telles  qu'elles  étaient  avant  ces  perfectionnenicnts ,  provo(|ués  eu  (tnrtie  par 
Daulierdon  cl  continués  depuis  lors  avec  inlellij;ein'e  par  un  ^rand  nondnv!  d'éleveurs.  Carlier 
dislin^iuo  trois  races  mères  parmi  nos  anciens  Moutons,  savoir  ;  la  llaiiKinde,  la  picarde  et 
la  bocagère,  nux(|uelles  M.  Lullln  ajoute  la  rare  pi'oceuçnk', 

La  rncc  /Inmnndc  est  la  plus  ^'rand()  et  la  plus  forte  de  celles  anciennement  obtenues  nu 
France;  elle  atteint  de  «luatre  pieds  et  demi  à  cin(|  pieds  de  longueur,  et  fournit  des  Moutons 
gras  dont  le  poids  va  do  »0  à  I.IO  livres.  Mlle  m  convient  (|u'aux  pAtura^es  (iras  et  frais 
de  la  meilleure  qualité.  Aussi  peut-elle  jirospérer  en  Flandre,  eu  Normandie!  et  dans  les 
marais  du  Poitou.  On  a  remaripié  (|u'elle  peut  être  croisée  plus  avantajj'cusemenl  que  toutes 
les  autres  avec  les  racos  de  Dishiey  et  du  Te\el. 

La  raco  picarde  n'atteint  jiuère  ([ue  |,1(»  de  lonjirueur,  et,  ilans  les  individus  les  plus 
prns,  30  kilos.  Elle  est  répandu(>  dans  les  iilaines  de  la  Picardie,  de  la  lîric!  et  de  la  lleauco. 
On  peut  lui  rapporter  toutes  nos  anciennes  sous-races  à  laine  j,'rosse  dont  la  cor|iuleuce  est 
inférieuro  à  celle  de  la  race  llamaude.  Sou  croisement  avec  les  Mérinos  a  produit  d'exc<illentes 
races  métisses  do  forte  dimension,  aliondanles  en  .'liair,  à  toison  (iiio  et  [lesante,  s'eniirais- 
sant  plus  aisi'nient  (lue  les  Mérinos  de  pur  suny,  et  qui  douueut  do  30  à  10  kilos  do  chair  et 
5  kilos  de  j.'raisse  en  suint. 

La  racu  liucarirrc  ou  des  }fi)iitotis  hiiisipiins  ne  dé|iassi>  pas  0,7*i  eu  lon^nieur;  sa  chair  (sl 
oxcollente  et  sa  laine  plus  lino  que  celle  des  autres.  File  occupe  tous  nos  pays  des  Landes  et 
surtout  les  régions  du  ccntn!  de  la  France.  Lue  jiartio  d(\  la  iNormandie,  la  Champa'ine,  la 
Uourpogiio,  l'Anjou,  la  Rreta^MlC,  la  Sologne,  la  Tcuraino,  etc.,  en  sont  également  imurvus, 
ainsi  i|uo  le  Midi  et  l'Fst. 

La  race  pruvviiralo  s'étend  depuis  le  littoral  françfds  de  la  Méditerranée  jusque  dans  le 
Dauphiné,  dans  une  [lartie  de  l'Auvergne  et  diuis  le  Toulonais. 

Elle  est,  en  partie,  assujettie  aux  liahiludes  Iranshumanles.  Ses  principales  divisions 
sont  les  Moutons  de  Camargue,  du  lionssillon,  ceux  du  Laiigiieiloc,  aux(iuels  appartiennent 
les  troupeaux  îles  Causse,  dans  le  Houergue,  et  ceux  du  Larzac,  doid  le  lait  sert  à  la  fabrica- 
tion du  fromage  de  no(iuefort. 

Fil  tenant  comi)te  des  qualités  de  la  laine,  MM.  Ponnnier  et  liella  divisaient,  il  y  a  peu 
d'années,  les  Moutons  qu'on  élèves  actuellemei\t  eu  France  en  neuf  catégories  dont  nous 
croyons  utile  de  doinier  aussi  i'énuniération  : 

1"  Mérinos  Irùs-fuis  (iinalogues  au  ly|ie  de  Naz),  envu'on  (5  à  8,000  tèles.  Poids  eu  suint, 
3  livres;  carcasse  grasse,  10  kilos.  Prix  :  do  4  à  ■'»  francs  le  kilogramme  de  laine.  Ce  prix 
tend  à  baisser  sans  cosso.  Au  lavage,  celt(!  laine  rond  38  pour  100. 

(1)  Les  recliei'dics  de  de  Candolie  et  de  Delille,  et  celles  de  MM.  Diinid,  Sniiit-Hilairc,  Moquin,  ioueliy, 
Godron,  etc.,  ont  déjà  piiniis  de  l'ecueillif  près  de  trois  eciils  de  ces  es|ièees  élnmnères  à  la  Flore  de  Moiit- 
pcllier.  Certaines  d'entre  elles  iiaraissiiit  déniiitivenient  aedinialees;  d'autres  ne  se  sont  montrées  ipie  pendanl  un 
tennis  assez  court,  une  ou  linéiques  années  au  plus.  Il  en  est  d<Mil  la  vérilalile  pairie  est  cnrorc  iiinorée  et  que 
l'on  ne  connaît  (|ue  par  des  éclianlillons  au.ssi  recueillis  accidentellenicnt  auprès  du  port  .luvénal.  M.  C.odron, 
Jietuellenient  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy,  a  ]uil)lié,  dans  les  Mémoires  de  l'Acudéinie  de 
Montpellier,  la  description  de  ces  n(jmlncuses  espèces  de  plantes  exoliques.  Il  en  compte  'ili. 

ifi)  liislriiclioit  vour  les  liennrs  tt  pour  les  protiriétnires  de  Iroiiiieaii.v. 


Il 


nu  niovon  des 
ses. 

Idi'.'ilion  (|i>  nos 
t  iiu'il  inipot'lail 
lu  prcinicrt'  fois 

IIS  à  l'aide  (ii's 
co  aiijfidlM'.  On 
m.  c()iii|>l('ttt  >U' 
;s  l'ii  imrtio  par 
lovcurs.  Ciirlicr 
,  In  picarde  ol 

i'iit  olitciiucs  on 
lit  dos  iMiiutoiis 
'S  ^iraa  cl  frais 
liio  et  Uuiis  les 
lent  i|ii(!  toutes 

lividus  les  plus 
•l  (lo  la  Ik'aïK'p. 
i  corpulence  est 
Liit  d'oxcelleiites 
iiite,  s'eii;;rais- 
îilos  do  chair  et 

ir;  sa  chair  est 
i  des  Landes  et 
Cliiainpa^'iie,  la 
L'uiout  pourvus, 

jusiiue  dans  le 

pales  divisions 
4  ap|iurtiennent 
art  à  la  fabrica- 

L'iit,  il  y  a  peu 
ries  dont  nous 

Poids  (Ml  snint , 
'  laine.  Ce  prix 


,  M(M|i]in,  iouchy, 
la  l'ioff  (le  Moiil- 
•es  que  piiiilaiit  un 

ll'C   ifflldlVC  l'I    l|IIL' 

■('liai.  M.  l'iiiiii'on, 
lie  l'Aciiili'iiiir  (le 


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11 


F./\MILLE  DES  COViDÉS.  195 

2°  Mérinos  fins.  Toison  plus  tassée;  carcasse  frrasso,  18  kilogr.  La  toison,  do  3  Ivilogr.  on 
sumt  rond  30  pour  100.  Prix  do  la  laine,  do  2  à  3  fr.  le  kilogr.  -  150  à  200,000  toisons. 

30  Mennos  ordinaires  (type  do  Rambouillet).  Do  5  à  600,000  toisons  traités  d'une  ma- 
nière onhnaire;  carcasse  grasse,  20  kilogr.  ;  toison,  3  kilogr.  ot  demi.  Prix  do  la  laine,  2  fr 
à  2  fr.  50  c.  ;  tendant  à  baisser. 

40  Premiers  métis  de  Beauce  et  de  Brie.  Toisons  à  4  kilogr.,  rendant  30  à  32  pour  100- 
carcasse  grasse ,  22  kilogr.  Prix  de  la  laine ,  2  francs ,  rarement  plus ,  et  souvent  moins.  On 
comptait  deux  millions  de  toisons.  Ce  chiffre  s'accroît  d'année  en  année 

50  Bons  métis.  2  600,000  à  3,000,000  de  toisons;  la  toison  pèse  4  kilogr.  et  rend  33  pour 
100.  Se  trouve  en  Champagne  et  en  Courgogno.  Prix  de  la  laiuo,  1  fr.  à  1  fr.  90  c  Poids  do 
la  carcasse  grasse ,  20  kilogr. 

6»  Gros  métis  ou  bonne  entrefine.  2,500,000  à  3.000,000.  Laine  plus  longue,  convenant 
au  peigne.  Toison ,  do  3  kilogr.  et  demi,  rendant  35  pour  100.  Prix  de  la  laine    1  fr  70  c  à 

Jaîemcnt'^''''''  ^''"'''''  ^^  ''""°'''  ^"  """"^  '*  '°  '""'''"  '^  ''  ^'^"'°  '"'  fom-nissent  prinii- 
7»  Indigène  fine.   Comprenant  les  Moutons  narbonnais,  roussillonnais,  du  Berry  et  do 
Champagne    évalués  à  10,000  de  toisons.  La  toison  pèse  à  peine  3  kilogr.  en  suint,  et  rend 
40  pour  100  au  plus.  Prix  do  la  laine ,  1  fr.  70  c.  1  fr.  60  ;  carcasse ,  13  kilogr 

80  Lame  longue  pour  le  peigne,  provenant  de  races  indigènes  pour  améliorer  le  système  do 
culture.  Moutons  de  Flandre,  d'Artois,  d'une  partie  do  la  Normandie.  Environ  8,000,000  do 
toisons.  Chaque  toison  pèse  3  kilogr.  environ  et  rend  40  à  45  pour  100.  Prix  :  1  fr  80  c  à 
1  fr.  85  c.  le  kilogr.  ;  carcasse  grasse,  22  kilogr. 

9»  Laine  longue,  quoi-iuo  moins  longue  que  les  précédentes ,  provenant  dos  mêmes  races 
mais  d  individus  plus  chélifs ,  et  dont  les  troupeaux  habitent  dos  pays  moins  fertiles  ou  moins 
bien  cultives.  Moulons  nivernais,  de  Sologne,  du  Câlinais  et  du  Poitou;  environ  9,000,000 do 
toisons    La  toison  pèse  1  kilogr.  et  demi  ;  elle  rend  40  à  42  pour  100.  Prix  do  la  laine  : 
1  ir.  50  c.  1  fr.  60  le  kilogr.  ;  carcasse  grasse,  15  kilogr.  à  peine. 


3IoiTO\   DE   Fh.isi;e,   »oii»-ihci'    irAubr.fC. 


Mil 


!  i 


II»! 

il  i: 


ORDRE  DES  BISULQUES. 

Ces  indications  exigent  comme  complcmont  une  énunii''ration  des  dlffi'roulos  qualités  (luo 
l'on  reconnaît  à  la  laine  d'une  môme  toison ,  suivr.;;t  !e?  imints  du  corps  (lu'cllo  recouvre  : 

1"  Aux  parties  latérales  des  épaules  et  aux  hanches  se  trouvent  les  laines  de  première 
qualité,  dites  jn^j'c /amc; 

2°  Vient  ensuite  celle  du  dos  et  colle  du  garrot  aux  reins  ; 

3°  Celle  do  la  croupe,  plus  fine,  mais  de  moindre  longueur,  ce  qui  la  fait  passer  après; 

4°  Do  la  croupe  à  la  queue  existe  une  laine  plus  longue ,  mais  moins  fine  ; 

5°  Sur  le  garrot ,  la  laine  est  grossière,  dure  et  tortillée,  ce  qui  la  fait  mettre  à  [»art; 

6»  Sur  le  haut  du  cou ,  elle  est  moins  belle  que  sur  les  côtés  ; 

7"  Au  toupet ,  elle  est  grossière  ; 

8"  Elle  est,  au  contraire,  fine  et  longue  sur  les  côtés  du  cou,  et  ne  le  cède  guère  qu'aux 
meilleures  parties  ; 

9"  Au  delà  de  la  hanche ,  et  jusqu'à  la  fesse ,  elle  est  grossière  et  jarreuse  ; 

10»  Elle  est  assez  belle,  fine  et  frisée  depuis  le  genou  jusqu'à  la  partie  antérieure  de 
l'épaule; 

11°  La  laine  la  plus  grossière  recouvre  la  région  qui  s'étend  du  jarret  à  la  cuisse  ; 

12°  Au  ventre  et  à  l'entre-cuisse ,  la  laine  est  fine,  mais  embrouillée  et  salie  ; 

13"  On  met  à  part  la  laine  jaunie  par  l'urine  ; 

14»  Il  on  est  de  môme  dos  parties  gâtées  par  le  fumier. 

Nous  terminerons  cet  article  en  donnant  quelques  détails  sur  les  races  ovines  de  l'Espagne 
et  de  l'Angleterre  dont  l'influence  sur  les  nôtres  est  chaque  jour  plus  évidente. 

Il  y  a  en  Espagne  deux  natures  différentes  de  bêtes  à  laine,  les  Transhumantes  ou  voya- 
geuses, et  les  Estantes  ou  sédentaires.  Aux  premières  se  rapportent  : 

1»  La  race  Léonèse  ou  Sôgovienne,  avec  ses  divisions  dites  de  Ncgrcltc ,  de  Montarco,  de 
PéraJès,  de  Turbiela,  de  Fernando-Nunez  et  de  Ylnfanlado  ; 

2°  La  race  Soriane  ou  de  Soria. 

Les  secondes  ou  estantes  comprennent  la  race  Churras,  qui  est  bien  inférieure  aux  précé- 
dentes ,  ainsi  qu'un  certain  nombre  d'Animaux  réformés  fournis  par  celle-ci. 

Les  races  anglaises  (1)  sont  de  deux  sortes  : 

1°  Celles  qui  manquent  de  cornes,  divisées,  d'après  leurs  caractères  et  leur  pays,  en 
Dishlcij,  Kent,  Lincoln,  dont  la  réunion  aux  Dishley  fournit  les  L'mcoln-DisMey ,  Dcvon  ou 
Moutons  du  Devonshire,  Devonshire-Nats ,  Darlmoor-Nats ,  Shetland,  Hcreford  ou  Ihjeland , 
Chcviol,  Hcrdwick  et  Dunehaed,  aux<iuels  il  faut  ajouter  la  race  d'Irlande; 

2»  Celles  qui  sont  pourvues  de  cornes;  elles  se  partagent  en  :  Exnioor,  Dorsctslnre, 
Norfolk  et  Heath.  On  eu  trouvera  les  caractères  détaillés,  ainsi  que  ceux  des  races  espagnoles 
et  françaises,  dans  l'article  relatif  aux  botes  ovines  du  nouveau  Dictionnaire  d'agriculture 
théorique  et  pratique ,  qui  a  paru  à  Paris  sous  le  titre  de  Cotirs  complet  d'agriculture. 

L'Inde  fournit  encore  quelques  Moutons  assez  différents  de  ceux  dont  nous  venons  de 
parler,  et  il  y  en  a  aussi  en  Afrique.  Leur  classification  est  trop  incertaine  |)our  (pie  nous 
insistions  davantage  à  leur  égard.  D'ailleurs,  leur  importance  comme  botes  à  laine  ou  comme 
Animaux  de  boucherie  est  peu  considérable,  si  on  les  compare  à  ceux  dont  nous  avons  parlé. 
Ces  Moutons ,  de  race  étrangère ,  donnent  également  dos  Métis  quand  ou  les  associe  à  ceux 
de  nos  pays. 

(1)  Les  Moutons  que  les  Anglais  ont  transporté  en  Australie  y  ont  prospéré  il'unc  manière  rcmarfiuahlc,  el 
'on  tire  déjà  de  cette  partie  du  monde  des  laines  qui  font,  sur  certains  marches,  une  redoutable  concurrente  aux 
laines  européennes  et  iifi'ica'ncs. 


guère  qu'aux 


irc  aux  prcce- 


FAMILLE  DES  liOVIDÉS. 


TRIBU   DES   ANTILOPINS 


107 


La  tribu  des  Antilopes,  ou,  pour  employer  un  nom  plus  conforme  à  la  nomenclature 
netuello ,  quoique  moins  connu ,  la  tribu  dos  Anlilopins  réunit  un  «rand  nombre  d'espèces , 
[très  de  cent,  dont  aucune  n'a  été  rendue  domestique, et  qui  vivent  pour  la  plupart  en  Afrii|uo; 
ce[)endant  l'Asie,  l'Europe  mt^mo  et  l'Amérique  septentrionale  en  fournissent  quelques-unes. 
Ces  Animaux  sont  variés  dans  leurs  couleurs,  dans  leurs  formes  et  dans  leurs  dimensions; 
ils  no  montrent  pas  moins  do  différences  dans  les  caractères  que  présentent  l'apparence  de  leurs 
cornes.  Plusieurs  autres  de  leurs  organes  principaux  sont  également  diversiformes,  et  il  est  très- 
diflicilo  de  définir  avec  précision  le  groupe  ([u'ils  constituent;  dans  certains  cas,  on  éprouve 
même  quelque  embarras  pour  les  si'paror  des  autres  Gératoi)liores  attendu  qu'il  en  est  parmi 
eux  qui  ont  de  l'analogie  avec  les  Bo-ufs ,  d'autres  avec  les  Clièvres  ou  les  Moutons ,  et  qu'il 
y  on  a  mémo  qui  ressemblent,  jusqu'à  un  certain  point,  aux  Ghevrotains,  ou  bien  encore  aux 
Cerfs.  C'est  ainsi  que  l'Antilope  à  fourebes,  tyjjo  du  genre  Dicranocère ,  a  été  associée  pemlant 
quelque  temps  aux  Cervidés,  et  (pie  le  Pndu  do  Molina,  (|ui  appartient  pourtant  à  la  famille 
de  CCS  derniers ,  a  été  pris  pour  une  Antilope.  Un  examen  plus  approfondi  a  lové  toutes  ces 
incertitudes, 

Linné  n'avait  pas  fait  des  Antilopes  un  groupe  à  part.  C'est  Pallas  qui  a  séparé  ces  Animaux 
des  Clièvres,  des  Moutons  et  des  Bœufs,  mais  il  n'est  pas  le  premier  qui  ait  eu  cette  idée, 
car  il  y  a  un  genre  Gazella  dans  le  ISègne  animal  do  Brisson,  ouvrage  publié  en  1752,  et, 
par  conséquent,  bien  avant  le  travail  de  Pallas,  qui  date  do  1767. 

Mais  comme  les  caraclères  dos  Antilopes  sont  loin  d'être  uniformes,  il  est  très -difficile 
d'en  formuler  une  définition  qui  s'applique  au  groupe  entier  de  ces  Animaux.  On  pour- 
rait même  dire  que,  depuis  Pallas,  les  naturalistes  ont  appelé  Anlilo|»es  les  Ruminants 
pourvus  do  cornes  à  étuis  (soit  dans  le  sexe  mâle,  soit  dans  l'un  et  l'autre  sexe),  qui  no  se 
laissent  classer  exactement  ni  avec  les  Bœufs,  ni  avec  les  Moutons,  ni  avec  les  Chèvres, 
quelques  rapports  qu'ils  puissent  avoir  à  certains  égards  avec  les  Animaux  do  ces  différeras 
genres ,  mais  sans  qu'il  ait  été  possible  de  démontrer  que  l'ensemble  do  ces  espèces  d'Anti- 
lopes constitue  réellement  un  groupe  naturel.  Quelques  niammalogisles  en  ont  mémo  modifié 
la  circonscription,  et  M.  Gray  réunit  à  la  tribu  des  Bovins  plusieurs  ruminants  qui  sont  des 
Antilopes  pour  d'autres  classificateurs. 

Les  Antilopes  sont  des  Buminanls  cératopbores ,  dont  le  système  dentaire  ne  diffère  point , 
l>uur  la  formule,  do  celui  des  autres  genres  do  la  mémo  famille,  et  affecte  même  dans  ses 
dispositions  secondaires  des  particularités  analogues  à  celles  qui  distinguent  ces  autres  genres. 
Ainsi,  ily  a  des  Antilopes  manquant  de  colonnctto  accessoire  à  leurs  dents  molaires;  la  plupart 
sont  même  dans  ce  cas ,  et  si  l'on  veut  les  distinguer  les  unes  des  autres  .  ar  l'examen  des 
mêmes  organes  ,  il  faut  tenir  compte  des  différences  de  proportions  (ju'ils  présentent,  ou  re- 
courir à  celles  des  incisives.  Au  contraire,  d'autres  es[)éces  ont  leurs  vraies  molaires  pourvues 
de  la  colonnetto  que  l'on  donne  constamment  dans  les  ouvrages  de  zoologie,  comme  étant 
un  caractère  exclusivement  propre  aux  Bœufs.  On  a  donc  affirmé  t\  tort  que  les  Antilopes  ne 
possédaient  jamais  cette  particularité  de  l'émail,  <iui  se  voit  toujours  sur  les  vraies  molaires  des 
Hœufs,  et  qui  manque  sur  celles  des  Chèvres  ou  dos  Moutons.  J'en  ai  constaté  la  présence  chez 
les  Antilopes  clievaline,  Sing-Sing,  Canna,   Kob,   etc.,  c'est-à-dire  chez  des  espèces  de 
plusieurs  dos  genres  de  la  tribu  des  Antilopins.   Une  disposition  plus  constante,  mais  qui  f 
rapproche  jus(]u'à  un  certam  point  les  Antilopes  des  Chèvres  et  des  Moutons  domestiques,  a  • 
été  reconnue  dans  l'axo  oaseux  (pii  supporte  la  corno  do  ces  Animaux.  Au  lieu  d'être  onlièro-  \ 
ment  ccllulcux  comme  chez  les  Bœufs,  les  Mouflons  et  les  Bouiiuetins,  il  est  compact  et 
pleiiî ,  et  présente  scuioment  une  excavation  collulouso  à  sa  base ,  co  qui  rapproche  les  Âuii-  j 
lopos  dos  Moutons  et  des  Chèvres.  / 


'^^  ORDRE  DES  BISULQUES. 

Le  crâne  no  montre  rien  <lo  bien  particulier;  il  permet,  cependant,  par  la  position  relative 
do  la  fosse  temporale  et  des  cornes,  do  séparer  les  Antilopes  des  Bœufs,  môme  celles  qui 
ressemblent  le  plus  à  ces  derniers,  comme  le  Gnou,  l'Anoa  dépressicorno  et  quelques 
autres.  Il  y  a  d  ailleurs  plusieurs  formes  du  crâne  chez  les  Antilopes;  celui  du  Bubale  .mi  est 
SI  allonge,  diffère  beaucoup  do  celui  des  autres;  toutefois,  il  présente  on  avant  et  au-dessus 
do  la  osse  orbitaire  une  dépression,  qu'on  retrouve  non-seulement  chez  le  Caama,  mais  encore 
chez  1  Antdope  de  Sumatra,  chez  le  Nanguer,  chez  le  Saïga  et  chez  un  petit  nombre  d'autres. 
I^  Pasang,  Addax,  1  Antilope  Chevaline,  le  Canna,  le  Gnou,  etc.,  manquent  de  ce  caractère, 
et  ,1  en  est  de  même  du  Mbili,  de  l'Oryx  et  du  Guib,  avec  cette  différence,  qu'il  existe  alors 
un  espace  vide  interosseux,  comparable  à  celui  des  Cerfs  ou  des  Chèvres,  au  point  .le  jonction 
des  quati^  os  frontal,  lacrymal,  nasal  ot  maxillaire  supérieur.  La  tôlo  osseuse  du  Chamois 
celle  du  Dicranocero,  celle  de  l'Antilopo  de  Sumatra  et  celle  do  l'Anoa  sont  très-différentes 
les  unes  des  autres ,  et,  si  on  leur  compare  celles  des  autres  espèces ,  on  reconnaît  ..u'ello  en 
est  également  fort  différente,  et  que  l'on  peut  en  tirer  de  très-bonnes  indications  pour  la 
distribution  naturelle  des  nombreux  Ruminants  de  cette  tribu. 

Ces  caractères  ostéologi.jues  des  Antilopes  sont  en  rapport  avec  les  principales  particula- 
rités extérieures  de  ces  Animaux,  et  lors.ju'on  leur  aura  donné  toute  l'attention  qu'ils  méri- 
tent, ils  rendront  plus  naturelle  la  classification  de  ces  Animaux 

.'  /°"!  ''?"'  '^'^  'ï""  ''^  *'"""  ^"'  ^""'"P"'  """"it  ''«^»^°»P  suivant  les  espèces.  Il  y  a,  en 

;  effet,  des  Ammaux  de  ce  groupe  qui  approchent  des  Bœufs  et  dépassent  les  Zèbus  dans  leurs 

'  dimensions,  et  d'autres  qui  n'ont ,  au  contraire,  que  la  grandeur  des  Chevrotains  ou  celle 

des  Lièvres;  leur  stature  peut  même  être  encore  moindre.  Cependant,  la  plupart  des  espèces 

sont  comparables  à  des  Chèvres  ou  à  des  Moutons.  En  général,  lem-s  proportions  sont  fines 

en  même  temps  que  leur  pelage  est  élt;gant. 

Ces  gracieux  Animaux  sont  essentiellement  herbivores  comme  tous  les  autres  Ruminants 
I  s  vivent  presque  tous  dans  les  grandes  plaines,  mais  il  y  en  a  aussi  dans  les  lieux  boisés' 
et  quelques-uns  se  tiennent  dans  les  montagnes.  La  plupart  se  réunissent  par  troupes  et 
bien  <iu Ils  soient  la  proie  habituelle  des  grands  Carnivores,  ils  savent  lutter  contre  eux  en 
se  reunissant  en  cercle  et  en  présentant  à  l'ennemi  leurs  cornes,  avec  lesquelles  ils  font  des 
blessures  fort  souvent  dangereuses.  C'est  aussi  à  coups  de  cornes  que  les  mâles  se  battent 
entre  eux  pour  la  possession  des  femelles.  La  jolie  robe  des  Antilopes,  la  délicatesse  habituelle 
de  leurs  formes  et  la  beauté  de  leurs  yeux  ont  rendu  célèbres  plusieurs  de  leurs  espèces.  La 
chair  de  quelques-uns  de  ces  Animaux  est  excellente. 

On  arrive  assez  facilement  à  classer  ces  Ruminants,  si  l'on  tient  compte  de  la  longueur 
relative  de  leur  queue,  de  la  distribution  de  leurs  couleurs,  de  la  disposition  spéciale  des 
poils  en  certains  endroits  de  leur  corps,  ce  qui  constitue  des  crinières,  des  brosses,  des 
bou.|ucls,  etc.,  ou  bien  encore  si  l'on  a  égar.l  au  nombre  do  leurs  mamelles,  qui  est  de  deux 
ou  ..0  quatre;  à  la  présence  ou  à  l'absence  des  poches  sécrétrices  qu'ils  ont  aux  aines  ou 
entre  les  doigts ,  à  la  présence  ou  à  l'absence  d'un  fanon ,  etc. 

Toutes  ces  dispositions  sont  fixes  dans  cha-iue  espèce,  mais  elles  changent  d'une  espèc"  à 
une  autre;  cependant  les  caractères  que  l'on  tire  des  cornes,  des  dents  ou  de  la  forme  du  crAne 
permettent  d'arriver  à  une  classification  rigoureuse  des  nombreux  Animaux  de  ce  groupe  et  les 
indicatuns  qu'on  en  a  obtenues  jusqu'ici  ont  déjà  fourni  d'assez  bons  résultats.  Malheureusement 
les  zoologistes  modernes  ont  un  peu  trop  multiplié  les  coupes  généri.jues  .lu'ils  ont  proposées- 
et  .lans  son  dernier  travail  sur  les  Antilopes,  M.  Gray  ne  compte  pas  moins  de  trente-trois 
genres  d'antilopins. 

Quoiqu'une  étude  sérieuse  des  caractères  de  ces  Animaux  ne  tarde  pas  à  démontrer 
quil  est  possible  do  distinguer  parmi  eux  un  nombre  assez  considérable  de  genres  bien 
circonscrits,  nous  n'accepterons  pas  ici  toutes  les  dénominations  nouvelles  ciu'on  a  impo- 
sées a  eus  groupes,  ot  nous  nous  bornerons  à  l'admission  des  suivants  • 


FAMILLE  DES  BOVIDÉS.  ^99 

accplan,  ici  ioni.s  les  .",71  n  ions        '  7  oTl"™" ,"'"'  '''"'"•"'°'"  '"  '°"'""  ™ 

Smith,  O'Gilby,  SundovaH  finv  n  n  M  r  ^''"" V"'^'/'  '^^  "M-  Lichtonstcin ,  Hamilton 
dans  s'on  bel  atl'as  d  M  ISi'  tilt  vïu'à  "  ''  *'"■'""""  "»"""  ^''^""'^P- 
posé  sa  nouvelle  classiflcaZ  o  ;ttrtr  bu  d  ns  nl\T"T  ''  ''""""'^'  ''  ^'  "  P"-"- 
fùres  du  Musée  britannique  publié-  en  îsîs  '  '"  ''"  '"'^"'""^  '^^^  ^ammi- 

.nr-me  continent  P.us  eurs  elTe'sp     s  de  cl^  """  ''  "'^''  ""'---.ent  sur  le 

les  principaux  caractères  "^^'«^«''«^  ou  Co,rf,.,7,  dont  j'ai  fait  connaître  ailleurs 

>,  nP„  nrA       ^  ^    P   "  ^"'  termineut  sa  queue;  son  pelage  est  d'un  fauve  roussâtre 

d  peu  près  unilorme  ;  sa  taille  approche  de  celle  du  Cerf  roussâtre 

ost  c'on'rut  Ma?^'  \"  ""''  t  ''^'"^"''  P"»'^'^'''-"-^  dans  les  plaines  du  nord-ouest.  Il 
mZZT  '     "!  ^""'^"''  P'"""''  '''^  P™^'"'^^^  françaises  de  l'Algérie,  et  pnnc 

fait  singulière  érsetolrnf'      ^''""'°^<^»^«"'  ^^  «»  t^^e  '«i  donne  une  physionomie  tout  à 
rclïble    n  Poir       '  *^".'  '™"""'  '''  •^'^"^  '^'■«"^'^•^^  d'une  fourche,  le  rendent  souvent 
n  i^r  irè  -doSl e«    r^         -'""''  "^  '"^^''"'  '"  *^^"'''  «^P^d-U  on  en  voit  de 
^ioZZZetTnX'     TT  ^^"'"'  '"'  J"""*^'  ^«  •"*^''''»*  ^"«•^"'^^«'^  a«^  troupeaux 
dicet^pèce.  '"""'  ''"  '"  '""^''"^  ^^""«^-  On  Pourrait  tirer  quelque'parti 

ost^''lutiltrra'.l''r  V"*?^"^''"*  '"""""^  '  '^'''""  ^  '""^'^«"P^  •^•'"f^'^du  avec  le. Bubale, 
tult    "  son  nT         ?•  ,^"T  ''  "^  ""*'"""^-  ^«  ^»"^b"r°  de  ses  cornes  est  moin 

que  cTs^BÙbalt^'    ;'"''''  "?  ""  "^  '■'"'^""'^^  ''^""'  P''^  ''«»P^«  P'»«  nombreuses 
lue  celles  des  Bubales  ;  i  court  avec  la  môme  vitesse  qu'un  Cheval 

déiti^^ru'n  r    ''^'"'y'  (^ow....,  Lichtenstdn).  Apparence  bovine;  muOc  élargi 
du  m    ,  un  fanon;  queue  longue,  floconneuse;  cornes  existant  dans  les  deux  sexes   énS; 

Le  r  f'    "'T'^'r  '"'""•^  '"''^''^'^  "^  --'-^^  P"«r  ^«  redresser  Lu  quemen  '   ' 
Lo  CoNNocHÈTB  Gnou  iConnoclu.los  Gnu)  paraît  Être  le  CatoOlépasI^^^Ô,  Buffon 


iSi 


200 


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rà  ; 


ORDRE  DES  BISULQUES. 


1  appelle  Gnouii  les  linnéens  le  nomment  Antilope  Gnu.  C'est  une  grande  espèce  (luo  l'on 
prendrait  plutôt  pour  un  Buffle  voisin  de  celui  du  Cap,  mais  (,ui  est  moins  forte  et  moins 
trapue.  Cette  ressemblance  est  encore  augmentée  par  l'épaississement  basilairo  que  montrent 
ses  cornes  ;  quant  aux  proportions  do  son  corps  elles  ont  une  certain.!  analogie  avec  celles  d'un 
poney.  Son  pelage  est  brun  nianiué  obscurément  de  zébrures  sur  les  flancs;  les  poils  de  son 
cou  forment  une  crinière  longitudinale  redressée  et  elle  a  une  barbe  assez  forte;  la  queue  à  des 
poils  blanchâtres.  Cette  espèce  vit  dans  l'Afrique  méridionale;  elle  se  réunit  par  troupes,  est 

res-legere  à  la  course  et  conserve  des  habitudes  sauvages.  Pline  dit  du  Catoblépas  qu'il  tient 
toujours  la  tête  penchée  vers  la  terre,  afin  do  ne  point  détruire  la  race  humaine,  car  tous  ceux 
qu.  voient  ses  yeux  expirent  aussitôt;  mais,  comme  on  le  pense  bien,  cela  n'est  pas  plus  vrai 
du  Gnou  que  des  autres  Animaux. 

Le  CoNNOCHÈTE  GORCON  {Coimochœtes  Gorgon) ,  que  M.  H.  Smith  a  distingué ,  vit  aus.i 
dans  1  Afrique  méridionale;  il  a  le  pelage  un  pou  zébré;  de  longs  poils  non  redressés  se 
voient  au-dessous  du  nez,  et  sa  taille  est  un  peu  plus  forte.  On  lui  réunit  le  Kokoon  (An- 
tilope Taurina  de  Burchell) ,  qui  vit  en  Abyssinie. 

(iENftE  SÏREPSIGÈRE  {Slreimceros,  H.  Smith).  La  peau  de  la  partie  inférieure  du 
cou  forme  un  fanon  pendant  comme  celui  dos  Bœufs;  le  mufle  est  nu  et  les  cornes  sont 
grandes,  fortes,  redressées,  à  triple  courbure,  annelées  inférieurement  etmaniuées  dans  toute 
leur  longueur  d'une  forte  arête. 

Le  STUEPSicÈnH  Coudou,  dont  le  nom  s'écrit  Comlu  et  Koodoo  en  hollandais  ou  on 
anglais  est  une  grande  espèce  propre  à  l'Afri.iue  méridionale,  qui  vit  surtout  dans  les  bois  oîi 
e  le  se  fraye  aisément  un  chemin  à  l'aide  de  ses  cornes  robustes,  dont  la  forme  spirale  peut 
être  comparée  à  celle  d'un  tire- bouchon.   C'est  le  Comloma  de  Buffon  et  de  Daubenton 


tflC 


Obéas  caxsa,  t/l2e  de  la  grandour. 


f)  espèce  quo  l'on 
lis  forto  et  moins 
lire  que  montrent 
:0  avec  celles  d'un 
;  les  poils  de  son 
e  ;  la  queue  à  des 
par  troupes ,  est 
)blépas  qu'il  tient 
ne,  car  tous  ceux 
est  pas  plus  vrai 

Hinguù ,  vit  aussi 
ion  redressés  se 
t  le  Kokoon  {An- 

rtio  inférieure  du 

les  cornes  sont 

•quées  dans  toute 

lollandais  ou  on 

dans  les  bois  oii 

rme  spirale  peut 

de  Daubeuton. 


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l'I.WWIll. 


FAMILLK  DK8  DOVIDÉS.  JOf 

Los  Oni^AS  (lo  M.  Cii-ny  nlloiiçnoiil  (''f^jilcmont  do  grandes  dimensions  ot  vivent  aussi  on 

Afriquo.  Lours  cornes  sont  droites  et  parcourues,  dans  uno  partie  do  leur  longueur,  i)ar  un 

bourrelet  spiral  ;  ils  ont  un  véritalile  fanon. 
Tels  sont  l'OniUs  canna  (AnlUopt'  omis,  Palinsi,  (|ii'on  a  souvent  appelo  Ki.in  du  Cap, 

et  i'Oni^iAS  DK  DKnnv  ou  /losclaphc  do  Ikvbij,  distin,i,'ué  du  précédent  par  M.  (Iray,  et  ligurô 

sur  notre  plnmiiu  XWVHF. 

(iKNniî  ANOA  {/Uwa,  H.  Smith).  Les  cornes  sont  assez  épaisses,  médiocrement  allongées, 
déprimées,  robustes,  insérées  au  bord  de  la  ert^te  frontale otilirigwss  en  arriére  en  ligne  droite; 
elles  existent  dans  les  deux  sexes;  il  y  a  quatre  mamelles;  lo  crûnc  diffère  notablement  do 
celui  des  espèces  des  autres  genres, 

L'Anoa  DfM'iiKssicoiiNK  {Aiioa  doprosskomis.U.  Sm.)  ou  V Antilope  dcpresslcornis,  quo 
l'on  a  quebpujfois  rangé  parmi  les  «œufs,  liabito  l'Ile  Célùbes,  où  les  naturels  lo  nonmient 
Sapi-Oiitan,  c'est-à-dire  Vache  des  Imis.  Sa  couleur  est  hal)ituellenient  noirAtre,  quehiuefoi.s 
brun  clair  ou  brun  cannelle;  sa  taille  est  celle  d'un  petit  Ane;  ses  formes  sont  assez  épaisses. 
Il  sn  tient  dans  les  forêts.  Son  caractère  est  sauvage,  et,  comme  beaucoup  d'Antilo[)es,  il  peut 
occasionner  des  blessures  fort  dangereuses  lors(iu'il  frappe  avec  ses  cornes. 

(IKNIUC  PORTAX  {Portax,  II.  Smith).  L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre  s'éloigne  encore 
(les  Antilopes  ordinaires  pour  ressembler  aux  Bœufs  sous  certains  rapports,  et  elle  est  au 
nombre  do  celles  qui  acquièrent  aussi  une  grande  taille.  C'est  le  Nijl-Gau  des  Indiens,  déno- 
mination (jui  signifie  la  Vache  bleue.  Do  IJlainville  la  réunissait  aux  Connocliètes  sous  lo 
nom  de  Bosclapims,  (|ui  rappelle  des  affinités  simultanées  avec  les  IJceufs  et  avec  les  Cerfs, 
M,  Cray  lui  laisse  le  nom  do  Portnx ,  (jue  nous  emploierons.  En  voici  la  caractéristique  :  pro- 
portion du  corps  assez  élancé;  tète  allongée  mais  retenue  dans  la  position  horizontale;  un 
nmlle;  des  larmiers;  quatre  mamelles;  des  cornes  chez  le  mAle  seulement,  petites,  un  peu  re- 
courbées en  avant,  ayant  un  prolongement  triangulaire  et  tuberculeux  à  leur  base  antérieure 
qui  simule  un  commencement  d'andouiller. 

Le  PoiiTAx  Nvl-Gau  {Portax  picfa)  est  lo  Nyl-Gauou  llœuf  bleu  du  fi  uzerate  décrit  dans 
Rnffon  etdans  la  plupart  des  auteurs  ;  c'est  aussi  V Antilope pidael  VA.  tragoca.nelus  de  Gnielin  ; 
quel(iucs  naturalistes  croient  qu'il  répond  à  Vllippc'laphe  d'Aristote. 

Ce  bel  Animal  est  de  la  taille  d'un  Cerf;  son  pelage  est  gris  noir  avec  du  blanc  aux  lèvres, 
sous  le  cou,  entre  les  jambes  do  derrière  ainsi  qu'à  la  seconde  phalange,  et  avec  un  fort 
bouquet  do  poils  sétiformes  sur  lo  milieu  du  cou  dans  lo  sexe  mâle;  la  femelle  est  brun 
fauve. 

Le  Nyl-Gau  habite  l'Inde  et  remonte  jusqu'aux  montagnes  du  Cachemyre.  C'est  un  Animal 
courageux  et  difficile  à  dompter.  Au  dire  des  voyageurs,  lorsqu'il  attaque  son  ennemi,  il  so 
jette  su.'  les  genoux,  avance  en  conservant  cette  position,  puis,  se  redrossant  avec  rapidité, 
il  s'élance  en  avant  et  fond  ainsi  sur  l'Homme  ou  sur  les  Animaux, 

On  no  connaît  avec  certitude  qu'une  seule  espèce  do  Portax,  Elle  s'est  reproduite  dans  les 
ménageries  anglaises. 

fiENiiE  TUAGÉLAPHE  {Tvagclnphus ,  Blainville),  Les  Tragélaphes  sont  des  Antilopes 
n'ayant  de  cornes  que  chez  les  mâles,  comprimées,  spirales,  pourvues  d'une  arête  saillante 
sur  leur  spire  ;  leur  queue  est  médiocre  et  garnie  de  poils  assez  longs  mais  non  floconneux. 

C'est  à  ce  groupe  qu'appartiennent  les  Antilope  curyccrus,  O'Gilby  (de  Guinée);  .1.  Angasii, 
Gray  (.le  Port-Natal);  A.  Décida,  Ruppel  (d'Abyssinic);  A.  syhatica,  Sparmann  (de  Cafrorie), 
et  A ,  scripta. 

Cette  dcrnièro  espèce  est  I'Antilopi;  Giib  actuellement  Trogelaphus  scriplus. 

C'est  un  gracieux  Animal,  de  la  taille  d'un  Daim  et  dont  lo  pelage  fauve  marron  on  dessus 
est  marqué  de  bandes  traasvcrsos  do  couleur  blanche  sur  les  flancs  ot  de  taches  rondes  sur 
les  cuisses.  Lo  Guib  habite  la  Sénégauibie. 

On  lo  rencontre  par  grandes  troupes  dans  les  foré 


daus  les  plaines. 


Il«  PAnTIK, 


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OIIDMR  DKS  DISLLQtES. 


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V  Ntir.oin   (i  lin,   i/IO  ili'  (jiHiul. 


On  en  n  rapproché,  mais  d'uno  niaiiiùrc  provisoire  seulement,  I'Antii.opf.  /.Énntp.  {Anti- 
lope zebrala,  E.  Robert  et  P.  (ierv.) ,  appelée  .1.  Zébra  par  M.  Gray ,  et  ^1.  Doria  par  M.  O'Gilby. 
Cette  espèce  n'est  connue  (jue  par  queNiues  peaux  oliteiuies  de  l'intérieur  de  l'Afriiiue  par  le 
commerce  du  Sénégal.  Ces  peaux,  au.viuelles  maïKiuent  la  léte  et  les  pieds,  indiquent  un 
Animal  à  peu  près  grand  comme  lu  Dorcade  ou  Corine;  leur  couleur  est  fauve  dorée  et  elles 
présentent  sur  la  région  dorso-lombaire  dix  ou  onze  bandes  transversales  brunes,  k  peu  près 
disposées  connue  colles  du  Tliylacyne  de  la  Nouvelle-Hollande.  Feu  M.  Bennett  a  le  premier 
signalé  ces  peaux,  mais  sans  leur  tionner  do  nom  spécifniue. 

GENBli  OHYX  (0/-//.r,lJlainv.).  Les  Oryx,  tels  (jue  Ulainvillo  les  définissait,  sont  de  grandes 
espèces  d'.Vntilojies  à  cornes  très-allongées ,  pointues ,  droites  ou  à  simple  courbure  postérieure, 
annelées,  mais  sans  arête;  ils  mampient  ([uel(|uel'ois  de  larmiers,  n'ont  pas  de  brosses,  et  pas 
de  pores  inguinaux;  leur  mufle  est  jilus  ou  moins  incomplet;  leur  queue  assez  longue  est 
terminée  par  un  bou(iuet  de  poils  plus  ou  moins  considérable;  ils  n'ont  (lue  deux  mamelles. 
On  les  a  partagés  en  plusieurs  catégories  que  beaucoup  d'auteurs  actuels  regardent  comme 
autant  de  genres  distincts. 

1.  Les  SiNG-SlNOS,  nommés  Kobits  par  M.  Cray,  mais  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
le  Kob  de  Buffon,  ni  avec  \(i Koba  de  (lueliiues  autres,  ont  les  cornes  alhmgées,  plutôt  droites 
(!t  divergentes  que  lyrées,  fortement  annelées  dans  la  plus  grande  partie  de  leui-  étendue  et 
n'existant  que  chez  les  miles.  On  en  connaît  deux  espèces. 

Le  Si.NG-SiNC  A  CROISSANT  {Antilopo  cUipsiprymna  de  M.  O'fiilby) ,  qui  est  presque 
grand  comme  un  Cheval,  à  pelage  rutle,  fauve  brun,  marqué  li'une  bande  blanchâtre  obli(iue 
sur  chaque  fesse.  Il  habite  les  parties  australes  de  rArri(iue ,  où  il  vit  par  petites  troupes  au 
bord  des  rivières.  C'est  un  Animal  timide  malgré  sa  grande  taille;  sa  chair  est  estimée. 

Le  SiNG-Si^u  DF.iAssA  {Aniiiopu  dcfanna,  Paippei) ,  que  M.  O'Gilby  a  nommé  Anlilope 


H 


KAMII.LK   UKS  HOVII)|::s.  203 

Siiiff-Hiiif/  cl  Jwiurillaid  Aniihjw  oiictiirmr ,  linhitc  la  (iiiiiiliiK  vi  l' Aliyssiiiie.  il  chI  un  iicii 
plus  pulil  quii  h)  piVriult'iil,  lnuu  avoc  uu  pou  do  liiauc  uu-iloss»s  des  yeux,  aux  li-vrcs,  à  la 
RorKo  et  snuHia  ipioui';  se»  poils  sont  assez  longs,  ol  le  plus  souvont  iinprt'giu-s  <l'uuo  inatlcre 
huileuse  ipii  suinte  de  la  peau.  In  evemplain*  de  eett(t  espi'c»»  vivait,  il  v  a  «pielipies  années,  ù 
la  Ménagerie  du  Muséum.  IMusieurs  auteurs  en  ont  parlé  sous  lo  nom  di;  Kob  ou  Coba,  ipio 
Buffon  appliipiait  À  une  aulro  espèce,  mais  qui  est  donné  jmr  les  nègres  de  la  (luinée  ù  plu- 
sieurs sortes  ilWulilopos.  Los  cornes  du  Sing-Sing  délassa  sont  droites  et  notublenient  diver- 
gentes, 

2.  Los  K(i0Ci;iiE»  {O/ù/occviis ,  Uosrn.)  ont  les  cornes  grandes,  fortes,  |)ointues,  mais 
à  |ieine  divergentes,  aiinelées ,  sauf  à  la  pointe,  et  à  simple  courbure  postérieure;  les  |)oiIs 
de  leur  dos  s'allongent  eu  crinière. 

Tello  est  rÉc.ocKRF.  lkucophe  [Anlllopo  leticophwa  de  Pallas),  aussi  appelée  Anlilupo 
chevaline,  Antilope  bleue  et  grande  Antilope  dnSéncijnl,  Y.\h>  défiasse  encore  les  Sing-Sings. 
Son  pelage  est  gris  fauve  nuancé  de  cannelle,  plus  long  sous  la  gorge  et  h.  la  crinière  (pio 
sur  la  croupe  et  les  lianes;  il  y  a  du  blancliAtre  en  avant  de  l'o'il  et  aux  lèvres.  C'est  un 
Animal  de  la  (iuinéo  et  do  la  Sénégainbie,  et  l'un  do  ceux  (|Uo  les  nègres  iolofs  appellent  Kob 
ou  Koba;  les  Français  du  Sénégal  le  coiniaissent  sous  le  nom  de  Vaclio  brune.  Il  vit  pur 
petites  troupes,  aime  les  monlicuios  et  court  avec  une  grande  rapidité. 

L'OEooci'iiiK  Noin  {OEtjoccms  niijer,  Ilarris)  habile  les  régions  australes  de  l'Afrique. 
Son  pelage  est  brun  bai  tirant  au  noirAtn';  il  a  plus  de  blanc  aux  yeux  et  à  la  lùvro  quo  lo 
précédent;  sa  crinière  est  plus  forte  et  le  blanc  de  ses  parties  inft'rienres  plus  net. 

3.  LosOnvx  proprement  dits  (genre  Onvx,  ir.  Smith,  0'(iilby,Gray,  etc.)  ont  les  cornes 
(ihis  allongées  et  plus  grêles,  moins  fortement  annelées  à  leur  base  et  se  dirigeant  directement 
en  haut  comme  de  longues  pi(iues  ou  en  arrière  en  suivant  une  courbe  peu  arqu-'e.  C'est  aux 
|iremiers  de  ces  Animaux  (juo  divers  autours  laissent  eu  propre  le  nom  de  Gazelle,  <iu'on  a 
souvent  étendu  A  divers  autres  Antilofies. 

L  Oiivx  Aloazkli.I'  (Ory.v  (laiclla  ou  Ikzonrlica)  est  aussi  ajipelé  Pasan,  Chamois  du 
Cap,  Ole)  ;  il  est  pres()ue  grand  comme  un  Cheval;  est  en  [lartie  roux  fauve,  en  partie  blanc 
et  porte  sur  le  chanfrein  une  grande  tache  roux  cannelle  entourée  de  blanchâtre;  ses  cornes 
sont  droites;  les  poils  dosa  iinouo  descendent  Jusqu'aux  talons.  11  habile  l'Afriiiue  australe 
oU  il  recherche  les  lieux  escar|iés;  il   vit  i  u'  paires  et  non  par  troupes. 

L'Antilope  beisa,  que  M.  Hu|ipel  a  trouvée  en  Abyssinie,  est  fort  voisine  de  la  (iazelle. 

L'Oiivx  i.Kiiconvx  (Or/yu- /ci/coc/y,/' des  auteurs)  a  les  cornes  arquées,  mais  ses  couleurs  ' 
sont  peu  différentes.  Il  est  propre  à  l'Afri(iuo  interlropicuio  et  les  collections  en  possèdent 
<les  individus  qui  viennent  do  Sénégambie  (!t  de  Nubie.  11  no  paraît  pas  qu'il  se  trouve  en 
Perse,  comme  on  l'avait  dit,  non  plus  (pie  dans  l'Inde. 

(iliNRK  GAZELLE  (Cazella,  Blainv.).  Les  Gazelles,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
l'Algazelle,  sont  des  Antilopes  à  formes  gracieuses,  à  membres  très-fins,  n'ayant  point  do 
mufle  et  dont  les  dimensions  restent  en  général  inférieures  à  celles  des  Chamois.  Elles  ont 
des  larmiers,  des  brosses  et  des  pores  inguinaux;  leur  queue  est  courte;  leurs  mamelles  sont 
au  nombre  de  deux;  leur  couleur  est  fauve  ou  isabello  sur  lo  dos,  sé|)arée  de  celle  du  veutrc 
ijui  est  blanche  par  une  bande  brune  ou  noirâtre  ;  leurs  cornes,  plus  fortes  chez  les  mi\les  que 
chez  les  femelles ,  sont  à  double  courbure ,  lyrées  et  sans  arêtes  ;  les  narines  sont  habituellement 
entourées  de  poils. 

1°  Les  Gazklles  proprements  dites  sont  les  espèces  de  ce  genre  qu'or  voit  le  plus 
habituellement  dans  les  ménageries  et  dans  les  jjarcs  où  leur  gentillesse  les  fait  redierchor. 

La  Gazkllk  noncAUK  {Cazella  dorcas)  ou  la  Gazelle  de  Buffon,  dont  la  Corine  du 
même  auteur  est  la  femelle,  et  son  Kevel ,  lo  jeune  ùge,  est  cette  jolie  espèce  qui  habite  une 
grande  partie  do  l'Afritiue  septentrionale,  dans  les  grandes  plaines  (>t  dans  la  ri'gion  sabarienne. 
Elle  y  vit  par  troupes  assez  nombreuses  et  se  retrouve  aussi  en  Arabie.  Ses  variétés  ou  des 


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201  OHDnK  DES  BISULQUES. 

os|)ècos  plus  nu  moins  voisinos  s'i'tfiiidont  jus(|u'au  S(;iil'K<i1  et  en  Nubie.  Il  y  n  aussi  dnns 
riiide  dus  Antilopes  (jui  lui  ressemblent  beaucoup,  mais  doiil  la  bande  latérale  est  moins 
distincte  et  la  taille  un  peu  supérieure  :  ce  sont  les  Antilope  Hazcnna,  Is.  Geoffr. ,  et 
A.  llvimctlii ,  dont  .M.  C.iay  fait  le  genre  ïragops. 

2°  D'autres  sont  encore  un  peu  [ilus  fortes  : 

Telles  sont  la  (!  AZKLLK  ni-  SoicmmI' nixo  (d'Abyssinie  et  du  Sennaar);  la  G  az  ki.lk  aux 
l'iK  Ds  NOins  ou  P'.iUah  (du  Sénégal);  la  Gazeli,  k  J  aiuon  ou  Antilope  siiltijuttiirosa,  de 
Guldenstedt  (répandue  depuis  les  frontières  de  laCliine  jus(pi'au  lac  IJaïkal  et  aux  environs  de 
la  mer  Casi)i<"nie) ,  etc. 

3»  Il  y  en  a  de  plus  liautes  sur  jambes  et  à  cou  plus  long,  marnué,  eu  avant,  d'une  bande 
transversale  blancbe,  et  n'ayant  de  cornes  (pie  dans  le  sexe  niAle.  Celles-ci  répondent  aux 
Dama  de  IJennott. 

Telle  est,  on  particulier,  la  (i Azr.i,i.K  nanguku  de  Buffon  {Antilope  Dama  de  Pallas), 
dont  les  variétés  vivent  au  Maroc ,  au  Sénégal ,  dans  la  Nubie  ei  dans  le  Cordofan.  C'est  à 
celle  jolie  division  (ju'il  faut  attribuer  le  Mohr  de  Ueiuiett,  (pii  vit  dans  les  parties  méridionales 

du  Maroc. 

La  Gazelle  Eucuonr.  {A/ililopc  citclwro  de  Forster)  s'en  rapprociio  sans  se  confondre 
avec  elle.  C'est  un  animal  ()ropre  à  l'Afriipie  australe. 

11  en  est  de  même  de  la  (;  azklle  pallaii  ou  Jlooi/c  boc  des  Hollandais  du  Gap,  qui  est 
aussi  l'objet  d'une  subdivision  particulière. 

4"  Les  Dam.VLIS,  séparées  des  Gazelles  de  Biainville  par  M.  H.  Smitb,  ont  les  cornes 
lyrées,  suljcylindriques,  et  un  petit  espace  nu  et  mu(pieux  auprès  des  narines. 

Tels  sont  l'Antilope  lunnta  de  Burcliell  (du  sud  de  rAfri(iue);  V Antilope  Uorritjuni  ou 
Sencgalonsis  (de  Sénégambie)  ;  V Antilope  Pygarf/a  (du  sud  de  rAfri<iue),  et  V Antilope  albi- 
frons  de  Burcliell  (vivant  dans  la  même  contrée). 

5°  Les  Add.VX  peuvent  aussi  être  rapprocliés  des  (iazelles;  mais  ils  ont  les  cornes  plus 
lon"ues  et  de  forme  sjiirale ,  et  de  [dus  leurs  sabots  ont  une  apparence  très-différente  de  celle 
dos  autres  Antilopes,  et  comparable  à  ce  ipie  l'on  voit  cliez  l(;s  Bennes  {Tarandus) ,  ce  ([ui  a 
engagé  M.  l'ucberan  a  doinier  au  sous-genre  des  Addax  le  nom  de  Tarandipèdo . 

L'unlipie  espèce  est  I'Antiloi'i:  Addax  [Antilope  Addax,  Licbt.)  (jui  appartient  au  nord- 
est  de  l'Africiue. 

GENUli  C APBICOBNE  [Capricoruis ,  O'Gilby).  Ce  genre,  réuni  à  celui  des  Nemorhcdas 
de  M.  Ilamilton  Smitb,  comprend  des  espèces  ayant,  comme  les  Antilocapres,  do  l'analogie 
avec  les  Chèvres,  mais  qui  joignent  à  cela  une  forme  de  crûne  très-ditîérente.  Leur  tète  osseuse 
est  lourde,  soliile  et  peu  comparable  à  celle  de  la  |)lupart  des  autres  Antilopes;  leurs  cornes, 
(jui  n'existent  (juc  chez  les  mâles,  sont  courtes,  assez  grêles,  annelées  à  leur  base,  penchées 
en  arrière  et  recourbées  à  leur  extrémité.  Les  membres  do  ces  Animaux  sont  robustes,  et 
leurs  narines  n'ont  point  de  mulle. 

Le  CAPniconNK  combing  [Capricornis  Sumalrensis)  K\wnA  kV  Antilope  Swnatrcnsis  ûi^ 
Sbaw.  C'est  un  Animal  de  la  liiille  d'une  Chèvre,  do  couleur  noire  avec  une  crinière  entre  les 
épaules.  Il  est  de  Sumatra  seulement. 

Le  (;  veiiiconNE  tiiau  {Capricornis  tliar  ou  Ihibnlinn  do  MM.  O'Gilliy  et  Ilodgson) 
liabite  les  montagnes  du  ^'épaul.  Il  n';i  qu'une  faible  crinière;  son  pelage  est  brun,  surtout 
aux  parties  supérieures. 

Le  CAPRir.onNE  fuisé  {Capricornis  crispa),  que  M.  Temminck  a,  le  premier,  décrit  sous 
le  nom  iV Antilope  crispa,  représente  au  Japon  le  grou|)e  des  Antilopes. 

On  ne  peut  guère  éloigner  des  (iîqiricornes  le  GoiiAi,  nu  Népal'L  {Antilope  G  oral , 
Ilardwicke)  ou  Jiomjuetin  du  Acpaid  de  Fr.  Cuvier,  ipii  a  des  cornes  dans  les  deux  sexes. 
Son  port  rappelle  aussi  celui  des  Chèvres  ,  et  jusipi'à  un  certain  point  celui  du  Citamois,  Son 
pelage  est  brun  fauve,  teinté  de  roux. 


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FAMILLE   DES  BOVIDÉS. 


205 


!r,  (lûci'it  sous 


C'est  oncoro  un  Animal  dos  nionliignos;  il  vit  dans  la  partie  des  Himalayns  qui  limite  le 
Népaul.  M.  O'dilby  en  fait  son  genre  h'cmns,  et  M.  Groy  celui  de  Noinor/tcdus  dont  le  nom 
est  emprunté  à  la  classification  de  M.  II.  Smitli. 

(Jenre  AiNTILOGAPHE  {.intilocnpra).  Les  Antilocaprcs  de  Blainville,  dont  M.  Gray 
transporte  le  nom  aux  Dicranocvros  pour  les  appeler  Mazames,  ont  le  pelage  soyeux  des 
Chèvres,  et  .ils  maniiuent  do  mullo  ainsi  que  de  sinus  lacrymaux;  leurs  cornes  ont  quehiue 
raf)i)ort  avec  celles  du  Chamois;  mais  elles  sont  plus  couchées  en  arrière  et  moins  régulière- 
ment courbées  on  liamegoa  au  sonunet. 

L'Antilocai'uk  d'Amériquk  {Anlilocapra  Ainericann,  Blainv.)  appartient  aux  régions 
de  rAméri(iue  septentrionale  i|ui  s'étendent  depuis  l'Océan  l»aci(i(iue  jus(ju'au  lac  des  Bois, 
I)rès  le  lac  Supérieur;  mais  il  se  lient  de  préférence  dans  les  Montagnes-Boclieuses.  On  l'a 
aussi  appelé  Capra  Innigcra  ou  Ovis  monlana,  parce  iju'il  tient  des  Moutons  ou  des  Chèvres 
tout  autant  ([ue  des  Antilopes. 

Genre  DICBANOCÈBIi  { Dicmiioccnts ,  II.  Smith).  Bemuniuahle  entre  toutes  les 
divisions  de  la  tribu  des  Antilopes,  parce  que  ses  cornes  ont  en  avant,  sur  le  milieu  do  leur 
longueur,  un  véritable  andouiiler,  coni()arab!e  à  ceux  des  cerfs ,  de  nature  cornée  comme  le 
reste  de  l'étui,  mais  dont  l'axe  osseux  intérieur  ne  montre  pas  do  traces.  La  cnriouso 
espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre  est  du  petit  nombre  dos  Aulilo{)es  ([ui  vivent  on  Amérique  ; 
SCS  cornes,  sé|)arées  à  leur  base  par  une  forte  dépression  et  sur[ilombant  les  yeux,  constituent 
un  caractère  (pii  rajiproche  lo  Uicranocèro  du  Chamois.  Son  undouillor  l'a  fait  prendre 
<luol(iuefois  pour  un  Cerf. 

Le  Dici\AXoch:i\E  a  foi  hchi; 
{  Dicranoccrus  fnrcifcr) ,  (juo  de 
IJlainvillea  appelé  p(;ndant(iu(!l(pie 
temps  Ccrvus  hamalus,  et  Bafi- 
nes(iuo  Ccrv^is  bifiircaliis  ,  est 
V Antilope  furcifcr  des  auteurs,  et 
leur  ÀHlilopc  palinata. 

Cet  Animal ,  véritablement  re- 
marquable ,  est  plus  fort  ([ue  le 
Chevreuil ,  et  il  en  a  le  pelage 
rudo ,  mais  cependant  avec  une 
teinte  plus  pûlo,  (|ui  passe  au  blan- 
cliAtre  sur  les  joues,  au  cou,  au 
ventre  et  à  la  face  interne  des 
jambes.  Les  femelles  n'ont  pas  de 
cornes ,  et  chez  les  jeunes  mi\les 
il  n'y  a  pas  encore  d'andouiller  ; 
l'axe  osseux  de  la  corno  no  se  di- 
vise pas  comme  son  étui. 

Le  Dicranocère  vit  dans  les  Mon- 
lagnes-Bocheuses  et  dans  l'Amé- 
riipie  centrale. 

L'Animal  à  cornes  fourchues,  ^"*''  "'  ""^"*'""=""^  *  fo.«c>,..  i;i  ,u.  grm„i. 

que  j'ai  signalé  à  l'état  fossile  ilans  lo  déparlomont  du  Gers,  sous  le  nom  (V Antilope  dirlio- 
loma ,  est  un  Cerf  du  sous-genre  éteint  dos  Dicrocères  et  point  un  Antilope  comme  je  l'avais 
admis  lorsque  j'en  ai  |iublié  la  description.  Il  appartient  au  terrain  miocène. 

Genre  CHAMOIS  (Jiupicapra,  Blainv.).  A  pour  caractère  principal  ses  cornes  lisses, 
placées  immédiatement  au-dessus  des  orbites,  montantes,  recourbées  on  arrière,  et  comme 
en  hameçon  à  leur  sommet;  elles  existent  dans  les  deux  sexes,  et  y  sont  à  peu  près  de  même 


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206  OnOnE  DES  BISULQLES. 

forme.  Los  nicimollos  sont  au  nombre  do  deux  seulement  ;  la  queue  est  courte  ;  il  y  a  des 
pores  inguinaux ,  mais  les  larmiers  et  les  brosses  man(iuent. 

Le  Chamois  d'Euiiopk  (liiipicapm  Euvopcca)  ou  V Antilope  nupicapraûe  Pallas,  est  lo 
Chamois  et  l'Isard  des  auteurs  français.  Sa  longueur  totale  dépasse  un  mètre,  et  sa  hauteur, 
au  train  do  devant,  est  de  (|ualre-vingt-dix  centimètres  en'.iron;  son  pelage  est  grossier,' 
nssoz  long;  il  varie  pour  la  couleur  suivant  les  saisons.  Au  printcimps,  il  est  gris  cendré  sur  la 
plus  grande  partie  du  corps;  en  été,  il  passe  au  fauve  clair,  et  il  devient  brun  en  liivei  ;  une 
bande  obli(|uo,  dont  la  teinte  est  obscure,  passe  sur  cha(|ue  œil.  Les  jeunes  ont  une  livréu 
encore  différente.  Les  formes  du  Chamois  sont  plus  fines  (jue  celles  de  la  Chèvre. 

Cet  Animal  vit  sur  les  Pyrénées  et  les  Alpes,  ainsi  que  sur  quelques  points  élevés  de  la 
Grèce.  On  le  rencontre  par  petites  bandes,  Jl  est  très-agile,  et  il  passe  facilement  de  rochers 
on  rochers,  ce  qui  rend  sa  chasse  difficile  et  même  périlleuse.  Les  Chiens  ne  sauraient  y  être 
employés ,  et  lo  plus  souvent  on  se  borne  à  tirer  le  Clumiois  de  loin,  ce  qui  réussit  habil'uelle- 
mon>  si  l'on  a  pu  occuper  quehiue  rocher  dominant  ceux  oii  il  gambade.  C'est  surtout  le  matin 
ot  le  soir  (lu'jl  apparaît;  sa  voix  est  une  sorte  de  bêlement  fort  bas,  semblable  à  celui  d'une 
Chèvre  enrouée;  mais  lorsqu'il  est  in(iuiété,  il  pousse  un  sifllement  qui  retentit  au  loin,  et 
qui  donne  à  la  petite  trou{)e  lo  signal  d'une  retraite  immédiate.  Cependant,  lorsque  lo  ChanKjis 
est  pressé  de  trop  près,  il  lui  arrive  parfois  do  se  ruer  sur  les  hommes  pour  les  précipiter  ou 
bas  des  rochers.  Les  mules  so  tiennent  habituellement  isolés,  sauf  pendant  le  tem{is  des 
amours;  mais  les  femelles  passent  pres()ue  toute  l'année  réunies.  Elles  se  séparent  cepen- 
dant au  moment  do  la  parturition  ()ui  a  lieu  on  mars  ou  on  avril.  Chaciuo  portée  est  d'un 
petit,  rarement  do  deux.  On  dit  (luo  lo  Chamois  vit  do  vingt  à  trente  ans.  Sa  chair  est  estimée 
comme  aliment,  et  sa  peau  ainsi  que  ses  cornes,  ijuc  les  touristes  rcclierchont,  engagent 
encore  à  lui  donner  la  chasse. 


CiUMOis   D'K'  noiT,  '/Il  <!'■  5r(i('. 

Queitlues  différences  légères  qu'on  a  remarquées  entre  le  Chamois  des  Alpes  ou  VIsnrd  et 
celui  des  Pyrénées  ont  fait  regarder  ces  Animaux  comme  formant  dciux  espèces  distinctes, 
que  le  prince  Cti.  Bonaparte  acce[)te  dans  son  catalogue  des  Mammifères  européens,  sous  le 


I       '  .1! 


st  courte;  il  y  a  des 

ipra  de  P.illas,  est  le 
mètre,  et  sa  hauteur, 
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est  gris  cendré  sur  la 
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i  Chèvre. 

i  points  élevés  do  la 
'acilenient  do  rodicrs 
s  ne  sauraient  y  être 
ui  réussit  habituelle- 
i'est  surtout  le  matin 
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Alpes  ou  VIsnrd  et 
espèces  distinctes, 
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206 

forme.  Les  ma 
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Le  Chamois  • 
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Cet  Animal 
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om|iloyés ,  et 
ment  si  l'on  a 
ot  lo  soir  iju'i 
Chèvre  enrou 
qui  donne  à  h 
est  pressé  de 
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petit ,  raromo 
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FAMILLE  DKS  nOV'DÉS.  JOÎ 

nom  do  hupicapra  Atpina  et  Mpicapra  Pyrenaka.  On  no  leur  a  pas  comparé  les  Cliamois 
dp  l'Europe  orientale. 

Genre  PANTHOLOPS  {Pantholops ,  Hodgson).  Il  ne  comprend  qu'une  espèce  : 

Le  Pantholops  Cninu  {Panlholops Hodgsonii,  Gray)  qui  a  de  l'analogie  avec  le  Chamois 
pour  la  taille  et  les  proportions,  mais  dont  les  cornes  ont  à  peu  près  deux  pieds  de  haut.  Elles 
sont  en  grande  partie  droites,  faiblement  recourbées  eu  avant,  à  leur  sommet,  et  annelées  en 
avant  sur  les  deux  tiers  inférieurs.  Le  pelage  de  cette  espèce  est  épais,  fauve  sale,  d'une 
nuance  assez  pâle;  la  face  est  d'un  roux  brunâtre. 

Cet  Animal  vit  au  Tliibet,  sur  les  pentes  des  Himalayas;  il  se  défend  hardiment  contre  les 
chasseurs  ou  les  Animaux  féroces. 

C'est  sur  l'examen  de  (juclques  exemplaires  du  Chiru ,  chez  lesquels  une  des  cornes  avait 
été  cassée,  que  repose  dans  le  mémo  pays  la  croyance  aux  Licornes. 

Abel  a,  le  premier,  parlé  du  Chiru,  on  1827,  sous  le  nom  iï Antilope  Hodgsonii. 

Genre  SAÏGA  {Saïga,  Gray).  Nous  étendrons  ce  nom  aux  espèces  d' Antilopins  que  de 
Blainvillo  plaçait  dans  sa  division  des  Antilopes  proprement  dit  {Antilope,  Blainv.),  c'est-à- 
dire  aux  Antilopes  et  aux  Saiga  de  M.  Gray. 

Elles  ont  les  cornes  spirales,  à  double  ou  triple  courbure,  annelées,  sans  arête,  n'existant 
que  chez  les  mâles.  Ces  Antilopes  n'ont  pas  de  mufle ,  mais  elles  possèdent  un  larmier,  et  leur 
tète  osseuse  montre  une  largo  fossette  en  avant  du  cercle  orbitairo.  Elles  ont  les  poils  du  carpe 
disposés  en  manière  de  brosse,  sont  pourvues  des  pores  inguinaux,  et  ont  deux  mamelles  seu- 
lement. Leur  (pieue  est  courte  et  sans  flocon. 

Le  S  Aïe.  A  DR  Tautaiiie  {Saïga  Tartarica)  ou  le  Cipra  Tarlarica  de  Linné,  est  le  même 
Animal  (jue  le  Colus  de  Strabon.  Il  vit  dans  l'Asi"  septentrionale,  principalement  dans  la 
région  des  monts  Allais,  et  s'étend  jusque  sur  les  frontières  de  l'Europe.  Du  temps  de  Pallas, 
le  Saïg.i  était  encore  répandu  dans  l'Ukraine,  quoiqu'il  y  fût  encore  rare. 

Il  est  intermédiaire  au  Chevreuil  et  au  Daim  pour  la  taille;  son  corps  est  fauve  en  dessus 
et  blanc  en  dessous.  Ses  cornes  sont  de  couleur  claire. 

Ses  habitudes  sont  sociables  et  nomades;  sa  chair  est  désagréable.  On  assure  que,  lorsque 
des  Saïgas  veulent  boire,  ils  plongent  leur  museau  entier  dans  l'eau  et  que  c'est  par  leurs 
narines  qu:ils  prennent  la  plus  grande  partie  du  liquide  qui  leur  est  nécessaire.  Ce  fait  est 
(kyà  signalé  dans  Strabon. 

M.  Laurillard  a  rappelé  dans  les  termes  suivants  les  principales  observations  auxquelles  les 
Animaux  de  cette  espèce  ont  donné  lieu  : 

((  Les  Saïgas  ont  la  vue  courte ,  mais  leur  odorat  est  si  fin  qu'ils  éventent  l'ennemi  do  très- 
loin.  Ils  so  rassemblent  pour  voyager  en  troupeaux  de  plusieurs  milliers.  Pendant  que  la 
troupe  dort,  quelques-uns  des  mâles  font  la  garde  ;  ce  sont  aussi  les  mâles  qui  défendent  les 
petits  contre  les  attaques  des  Loups  et  des  Renards.  Los  femelles  mettent  bas  un  seul  petit 
au  printemps.  Dans  la  saison  du  rut,  au  mois  do  novembre,  les  mâles  sentent  fortement  le 
musc.  La  chair  du  Saïga  se  mange  on  hiver,  mais  elle  est  rejetée  en  été,  parce  qu'alors  on 
trouve  sous  la  peau  de  cet  Animal  une  quantité  considérable  de  larves  d'une  espèce  d'œstre. 
On  élève  aisément  les  Saïgas  en  domesticité  lorsqu'on  les  prend  jeunes.  Ceux  qui  ont  été 
ainsi  apprivoisés  courent  librement  au  dehors  sans  se  joindre  aux  individus  sauvages,  et  ils 
reviennent  à  la  voix  de  leur  maître  auquel  ils  ne  man(iuont  pas  do  faire  quelques  caresses.  » 

Le  Saïga  des  Indes  {Saïga  Cervicapra  ou  le  Capra  Ccrvicapra  de  Linné  et  l'Antilope 
ccrvicapra  do  Pallas)  est  fauve  sur  le  dos  et  blanc  sur  le  ventre ,  avec  une  ligne  brune  sur 
les  flancs.  Sa  patrie  est  l'Inde.  Il  est  représenté  sur  notre  planche  LX. 

On  place  encore  dans  ce  genre  l'Antilope  goitreuse  {Antilope  gutturosa,  Pall.),  du  plateau 
central  de  l'Asie.  Elle  habite  principalement  le  Thibet.  M.  Ifodgson  en  fait  son  genre  Pro- 
cnpra ,  dans  lequel  il  place  aussi  le  Ilagoa  ou  Goa  des  Thibétains ,  sous  le  nom  de  Procapra 
picticauda.  M.  Gray  a  adopté  cette  division. 


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208  OIIDRK  DES  DISILQLES. 

C'est  auprès  des  Snïga  que  nous  rangerons  les  pspùcos  types  des  genres  Pcba,  Eleotvagm 
(«t  Adcmln  do  MM.  II.  Smitli  cl  (Iray.  Voici  queliiuos  dtHails  à  leur  égard  : 

l°Les  PEIJA  comprennent  I'Antilopi:  CuKvni: un,  (.lH<i7o;je  Ca/)rco/«s,Lidit.),  qui  porte 
au  Cap  le  nom  de  lich  Dok,  sous  lequel  il  est  signalé  dans  le  Voyage  do  Sparmann.  S(!s.  cornes 
sont  droites,  minces,  i)arallèles  entre  elles;  son  pelage  est  laineux  et  gris  roussAtre.  Il  vit 
pin-  troupes  et  s'apprivoise  facilement;  sa  chair  n'est  pas  esliméo. 

2"  Les  Él.ROTllAGliES  réunissent  deux  espèces  : 

L'Antilopk  iUkotragl-e  {Antilope  Eleolragus,  Schreb.),  appelé  aussi  A.  arundimcoa 
lAA.  Dclalnndo.  Son  front  est  assez  élevé;  ses  cornes,  dirigées  en  arrière,  sont  pointues, 
et  la  concavité  d(î  leur  courbure  est  antérieure;  son  pelage  est  lainiîux,  cendré  en  dessus 
et  blanc  en  dt^ssous;  elle  vit  en  Cafrerie  et  dans  d'autres  parties  de  l'Afrique  australe.  C'est  le 
noode  llhcbok  et  le  Kkme  lUelhok  des  colons  hollandais.  Il  uimo  les  endroits  où  il  y  a  de 

l'eau. 

L'Antilope  n  acor  {Antilope  redunca,  Pallas) ,  aussi  nommé  A.  lieversa,  a  les  cornes  assez 
courtes,  penchées  en  arrière,  et  à  concavité  antérieure;  son  pelage  est  entièrement  fauve.  Il 
est  (le  la  Sénégambie  et  de  l'Abyssinie.  Les  exemplaires  pris  dans  ce  dernier  pays  correspon- 
dent à  V Antilope  Boiter  de  M.  Ruppel. 

.3'-  Les  AdÉNOTES  ont  pour  type  I'Antilope  Kob  {Antilope  Kob)  dont  Buffon  a  parle  le 
premier.  ou\a petite  Vache  brune  des  habitants  du  Sénégal. Celte  espèce,  longtemps  incomplè- 
tement connue,  a  été  revue  et  décrite  avec  soin  par  M.  Fraser;  elle  est  .le  la  taille  du  Dann  et 
du  (Juib.  Elle  se  lient  sur  les  bords  de  la  Cambie  et  du  Sénégal ,  à  plus  de  cin.iuante  lieues 
do  l'embouchure  de  ces  deux  neuves.  Cette  espèce  se  rattache  par  certains  caractères  aux 
Gazelles ,  dont  nous  avons  parlé  plus  liant.  , 

GENRE  CÉPHALOPHE  {Cephalophiis,  II.  Smith).  Il  comprend  des  Antilopes  africaines, 
et  quelques  espèces  asiatiques  dont  les  cornes  sont  petites,  droites  ou  couchées  en  arrière, 
peu  ou  point  annelées,  et  qui  ont  un  mune,  c'esl-à-dire  un  espace  nu  et  glanduleux  autour 
des  narines;  leurs  couleurs  sont  brunes,  en  général  uniformes;  leur  poil  est  court  et  cas- 
sant, leur  taille  est  movenno  ou  petite.  Ce  sont  dos  Animaux  ([ui  vivent  par  troupes;  leur 
crAne,  qui  est  plat  ou  bombé  entre  les  cornes,  présente  en  avant  du  cercle  orbilaire  une 
grande  fossette  où  est  placé  le  larmier  ;  la  peau  (pii  recouvre  leur  occiput  porte  des  poils  en 
général  plus  longs  que  ceux  du  reste  do  la  tète  et  formant  une  petite  houppe  ;  c'est  ce  ([ui  a 
fait  donner  à  ces  Animaux  le  nom  do  Cephaloplms,  signifiant  tèK;  luipi.ée.  M.  ïemnnnck  . Ut 
que  les  Céphalophes  véritables  ont  les  forêts  et  les  buissons  pour  demeure  habituelle,  .lu  ils 
ne  vivent  point  en  grandes  troupes ,  mais  par  paires  ou  isolément,  et  «lu'ils  abandonnent 
rarement  les  lieux  ombragés. 

On  pourra  grouper  autour  de  ces  Animaux  plusieurs  des  genres  établis  par  les  auteurs. 

1  Les  TÉTRACÈRES  {Telraccrus,  Leacli)  n'ont  do  cornes  que  dans  les  maies,  et 
elles  sont  assez  petites;  mais  ils  en  ont  deux  paires  au  lieu  d'une,  ce  qui  leur  donne  en  tout 
•luatic  cornes.  C'est  à  cette  particularité  .pi'ils  doivent  leur  nom  généri.pie  de  'Mrmrres 

Le  TÉTUAci^RF  TcHicKAKA  {Antilopc  quadricomis ,  DIainville)  est  une  espèce  de  1  In.le 
qui  s'étend  jusqu'au  Népaul.  Sa  taille  est  à  peu  près  celle  de  la  Gazelle  Dorcade,  mais  avec 
des  proportions  un  peu  moi-s  élégantes  ;  son  pelage  est  de  couleur  baie ,  sauf  aux  partuîs  in- 
férieures qui  sont  blanchâtres.  Les  exemplaires  .le  cette  espèce  «luo  la  Ménageri.;  a  possèdes 
avaient  été  rapportés  du  Malabar  par  M.  Dussumier. 

On  a  supposé  qu'il  v  avait  <ians  l'Inde  plusieurs  espèces  d'Aulii.ipes  tetracères.  Ce  caractère 
d'avoir  le  front  armé\le  quatre  cornes  se  retrouve,  mais  associé  à  des  formes  notablen.en 
différentes  chez  un  Animal  fossile  de  l'Inde  qui  acquérait  des  proportions  gigantes-iucs.  C  est 
lo  Sivatherium  giganteum  do  MM.  Cautloy  et  Falconer ,  énorme  Uumi.iant  presque  aussi  gros 

que  les  Éléphants. 

3.  D-autres,   ou  les  OUREBIAdc  M.  Lauriilard  et  les  Calolrayns  do  M.  femminck,  oui 


a,  Eleolragm 

lil.),qui|inrl(' 
111.  Sos  coriKîs 
ussàlre.  Il  vil 


.  arundinncim 
;onl  poinliit's, 
(Iré  PU  (It'ssus 
■ilrale.  C'esl  le 
i  où  il  y  a  <!<' 

'S  cornes  assez 
mont  fiiuvc.  Il 
lys  correspou- 

ffon  a  parU'î  l<> 
iiips  incoiuplé- 
iie  du  Daim  et 
iKiuante  lieues 
L'araclèros  aux 

ipos  africaines, 
L'es  en  an'ière, 
iduleux  autour 
;  court  et  cas- 
;•  troupes  ;  leur 
:  orbitains  une 
;o  des  poils  en 
c'est  co  ([ui  a 
Teniniinck  dit 
liiluello,  (lu'ils 
Is  abandonnent 

les  auteurs. 

les  mâles,  et 
'  donne  en  tout 
l'élfiicrrcs. 
spùcc  de  l'Inde 
(de,  mais  avec 

aux  parti(!s  in- 
erie  a  possédés 

}s.  Ce  caractère 
es  notablement 
intes(iucs.  C'est 
Kjue  aussi  gros 

Fonirainck,  oui 


FAMILLE  DES  «OVIDÉS.  209 

donné  lieu  à  rétablissement  des  genres  Neotragm,  Nvsolragus,  Orcolragus,  Calotragus,  Sco- 
pophortis,  etc.,  etc. 

Ine  de  leurs  plus  jolies  espèces  est  le  Ci:;piiai,oi>iik  dk  Salt  {Anlilopo  Salltana, 
niainville),  de  moitié  plus  petit  (pi'un  Chevreuil  et  ayant  presque  tout  le  pelage  éléganmiout 
ti(iuoté  de  gris.  Elle  vit  en  Abyssinie. 

Le  Nesolrngus  moschatiis  de  M.  Duben  est  aussi  fort  petit.  On  a  constaté  ([u'il  habite  non- 
seulement  dans  l'île  de  Zanzibar,  mais  aussi  la  terre  de  Mozambiiiuo,  où  M.  Pelers  l'a  retrouvé 
auprès  de  Teta. 

Le  CÉPKALOPiiK  STi:i\-noc  des  Hollandais  du  Cap  {Anlilope  Ivaguhs,  Forster);  le 
CÉiMiALOPiiE  ouiiÉBi  {Antilope  scuparia,  Sclireber),  et  (luebiues  autres  apparlienncnt 
aussi  à  l'Afrique,  principalement  ù  l'Afrique  australe  ou  ù  l'Abyssinie. 

3.  Parmi  les  plus  petites  espèces  ou  les  ÎSanotragus  de  M.  Sundevall,  nous  citerons  le  pré- 
tendu Clwvrotain  pygmée  do  Buffon  ou  Moschus  jnjgmams  dos  auteurs,  qui  répond  à  I'Anti- 
lOPE  SPiNiGÈRK  de  M.  Temminck;  il  n'est  pas  plus  gros  ((u'un  Lapin.  On  on  voit  un 
exemplaire  fort  jeune  dans  les  galeries  zoologiques  du  Muséum  de  Paris.  Son  corps  n'a  que 
huit  pouces  de  long ,  et  sa  hauteur  est  à  peu  près  égale.  Dans  l'âge  adulte ,  co  gracieux 
Antilope  devient  cependant  un  peu  plus  fort;  son  front  porte  alors  deux  petites  cornes  qu'on 
a  comparées  à  deux  épines. 

C'est  un  Animal  de  la  ciMe  de  Guinée. 

On  le  (lit  extrêmement  vif  et  très-bon  sauteur  ;  il  paraît  jusqu'ici  fort  rare.  Pendant  un 
séjour  de  dix  ans  à  la  cAte  de  Guinée,  M.  Pel,  le  zélé  voyageur  hollandais  auquel  on  doit  des 
collections  si  précieuses  pour  la  Mammalogie,  n'a  pu  s'en  procurer  que  trois  individus, 
quoi(iue  M.  Temminck  lui  eût  recommandé  cette  espèce  d'une  manière  toute  particulière.  Il 
les  a  trouvés  sur  les  confms  du  pays  des  Ashantes.  Les  adultes  ont  0,44  de  long;  ils  sont 
hauts  do  0,25  seulement  au  train  do  devant  et  do  0,28  à  celui  de  derrière. 

Ces  petits  Ruminants  habitent  les  forêts  ;  ils  abandonnent  rarement  les  fouiïés  les  plus 
épais  dans  lesquels  ils  vivent  par  paires  ou  isolément. 

M.  Pel  a  constaté  que  leur  agilité  est  remarquable.  Au  moindre  bruit  ils  partent  de  leur  re- 
traite et  ils  s'élancent  par  bonds  à  des  distances  ou  à  des  hauteurs  considérables.  On  suppose 
que  c'est  de  'a  môme  espèce  que  Bosman  a  parlé  sous  le  nom  de  très-petit  Cerf,  dans  son  livre 
sur  la  Guinée,  et  dont  il  dit  :  «  Ce  sont  des  Animaux  très-jolis,  portant  de  petites  cornes 
noires;  dont  les  pieds,  passablement  longs,  sont  si  exlraordinairement  minces  qu'ils  ne 
dépassent  pas  en  grosseur  le  tuyau  d'une  plume  ;  l'on  en  fait  des  cure-pipes.  » 

4.  Les  Grimmes  {Gritmiia,  Laurillard)  ,  ou  les  Céphalophes  de  M.  Temminck, 
comprennent  près  de  dix-huit  espèces  toutes  africaines  et  dont  voici  les  noms  tels  que  ce 
dernier  naturaliste  les  donne  dans  ses  Esquisses  zoologiques  sur  les  côtes  de  la  Guinée  : 

Cephalophus  stjlvicuUrix ,  mergens,  coromtus,  allifrons,  Campbelliœ,  ocularis,  Madoqua, 
Pliito,  Natalensis,  O'Gilbyi,  dorsalis,  Rufilatus,  MaxwelH,  pijgmwa,  melanorrhœus ,  punc-  ' 
tiilalus,  Whitepeldi  et  Quadriscopa.  Ces  deux  dernières  espèces  restent  douteuses.  Nous 
décrirons  seulement  parmi  les  précédentes  : 

Le  Ci^iPiiALOPiiE  cniMME  (Antilope  GW«imifl!,Pallas,  F.  Cuvier,  etc.)  qui  a  le  chanfrein  et 
la  ligne  dorsale  noirâtres ,  la  queue  terminée  de  noir  et  les  membres  gris  ;  ses  cornes  sont 
très-courtes ,  conitiues ,  droites  et  à  anneaux  nuancés  de  gris  fauve. 

Cette  espèce,  qui  n'a  guère  que  0,45  do  hauteur,  mesurée  au  train  de  devant,  habile  la 
Guinée. 


II»   PARTIE. 


27 


il 


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■'^n 


210  onnuE  DES  iiisriouKs. 


FAMILLE  DES  GIR/VFIDÉS 

LosGirnfos  f^rmont  [)lal(M  nno  famillo  nalurollo  (|n'un  simplo  ftonro  pnrmi  los  lluminnnts, 
rnr,  nlal^'r(•  les  affiiul('S(|ui  les  rclii'iit  aux  Ca>rfs  ol  aux  Antilopes,  on  nis  saurait  les  associor  ni 
aux  uns  ni  aux  autres  de  e(>s  Animaux.  Le  principal  caraetèro  (jui  les  en  distingue  n'est  pas 
tant  la  sinjtulnrité  de  leur  forme  extérieure  i|»e  la  natures  de  leurs  eornes,  ipii  ont  leur  axe 
osseux  fourin  par  un('  ('pi[)liyse  oss(ïuse  a|)pliiiuét*  sur  l'os  frontal  et  sont  recouvertes  par  une 
peau  velue.  Ces  cornes  répondent,  pour  ainsi  dire,  à  la  partie  du  liois  des  Cerfs,  qui  est  infé- 
rieuri!  à  la  moule,  ou  à  la  portion  pédonc.ulaire.  il  n'y  a  dans  c(^  fîroupe  i|u'un  seul  fienrc,  (!t 
jusqu'ici  on  i.'a  pas  pu  démontrer  dans  ce  «enre  pins  d'unes  espèce.  C'est  la  (lirafe  d'Afri(|ue. 
D'autres  Girafes,  mais  <pii  ne  sont  coninies  ([ue  par  des  restes  fossiles,  ont  été  sij;nalées  dans 
rinde  par  MM.  Caulloy  et  Falconcr,  et  en  Europi'  par  MM.  Afjassiz  et  Duvcrnoy. 

(iKNUE  GIRAFE  [Camelopm-ilnlis ,  Linné).  Voici  les  caractères  de  ce  genre  :  la  tèto  est 
allongée  ;  la  lan-r,.'  et  les  lèvres  sont  très-mol)iles  ;  il  n'y  a  |)nint  de  mullo  entre  les  narines  ;  les 
yeux  sont  très-gros  ;  le  cou  est  fort  long;  le  tronc,  fort  élevé  sur  jambes,  est  plus  haut  eu  avant 
qu'eu  aiTière;  les  pieds  n'ont  qu(^  deux  doigts  diacnn,  sans  ergots,  même  rudimentairos,  pour 
représenter  I(îs  deuxième  et  ipiatrième  doigts;  les  dents  sont  au  nombre  de  trente-deux, 
comme  cliez  les  Ruminants  ^\m  ont  des  cornes  à  étuis.  H  n'y  a  ni  incisives  ni  canines  supé- 
rieures; les  canines  inférieures  mit  la  mèintï  direction  (luo  les  incisives;  leur  forme  et  celle 
des  molaires  sont  assez  particulières  ;  cependant  elles  ont  ([uebiue  analogie  avec  celles  des 

l':ians.  PI.  XLII. 

GiRAFK  d'Afuique  {Camelopardalis  Giraffa).  Ce  gigantcs(iue  Animal  se  distingue  do 
tous  les  autres  par  ses  formes  élancées  et  par  la  beauté  de  sa  robe;  celle-ci  est  maniuée,  en 
dessus  et  sur  le  cou,  de  grandes  taches  fauves  pleines  répandues  sur  un  fond  fauve  paie,^qui 
passe  au  blanchiUre  en  dessous  et  sur  les  jambes  ;  sa  taille  s'élève  jusqu'à  dix-huit  et  même 
vingt  pieds  ;  le  tronc  est  court  à  proi)ortion  et  très-iiicliné  sur  la  ligne  dorsale  ;  le  cou,  fort 
long,  porte  élégamment  la  tête,  qui  est  eflilée  sans  être  disgracieuse;  la  bouche ,  (lui  a  de 
longues  lèvres  mobiles,  laisse  fréquemment  sortir  la  langue  qui  est  noirâtre  et  allongée,  et 
dont  l'Animal  promène  la  pointe  sur  ses  lèvres  ou  sur  ses  narines  ;  il  s'en  sort  aussi  pour  ar- 
racher presque  jusqu'au  sommet  des  arbres ,  les  feuilles  qui  constituent  une  grande  partie  di; 
sa  nourriture. 

Quel(iues  longs  [.oils  affectés  sans  doute  à  une  grande  sensibilité  tactile  sont  épars  sur 
la  lèvre  supérieure  et  sur  l'inférieure.  On  voit  sur  le  milieu  du  front,  en  avant  des  yeux  et 
des  deux  cornes  principales,  une  saillie  osseuse,  plus  développée  chez  les  vieux  mâles  qui? 
chez  les  femelles,  portant  quelipiefois  des  poils  en  brosse  comme  ceux  des  cornes  principales, 
et  que  l'on  regarde  avec  raison  comme  constituant  une  troisième  corne ,  différente  des  deux 
autres  par  sa  moindre  élévation,  par  le  plus  grand  élargissement  de  sa  base  et  par  sa  position 
entièrement  médiane;  mais  la  corne  médiane  se  distingue  encore  en  ce  (lu'elle  n'a  pas  comme 
celles-ci  de  point  spécial  d'ossification  et  (lu'elle  représente  plutôt  une  apophyse  en  forme 
d'exostose  qu'une  véritable  épiphyse.  Les  cornes  paires  ont  huit  à  dix  pouces  de  longueur 
environ.  Les  oreilles  sont  membraneuses ,  eu  cornet  et  rejetées  en  arrière.  Un  petite  crinière 
règne  depuis  l'occiput  jus(iu'au  garrot,  qui  est  rendu  saillant  par  le  grand  développement  des 
apophyses  épineuses;  la  ([ueue  descend  jusqu'im  calcanéum  ou  talon  et  se  termine  par  un 
flocon  de  crins  noirâtres.  Comme  nous  l'avons  déjà  dit ,  les  jambes  sont  fort  longues ,  aussi 
le  tronc  est-il  fort  élevé.  C'est  surtout  dans  leurs  canons,  ainsi  que  dans  les  avant-bras  "l 
les  tibias,  qu'elles  ont  leur  plus  grand  développement.  La  peau  est  épaisse;  elle  peut  être  em- 
ployée à  différents  usages. 


*  lluminnnls, 
os  associer  ni 
b;uo  n'est  pns 
1  ont  leur  axn 
rerlos  pur  uno 
i,  qui  est  infé- 
<(iul  ^'(Miro ,  (!l 
af(<  (rAfriiiuc. 
ii^iiiiléos  (iuns 


rc  :  la  iMo  csl 
es  narines  ;  les 
.  liaul  on  avant 
ontairos,  pour 
tronto-doux, 
canines  supé- 
forine  et  celle 
ivec  colles  dos 


II 


['  distingue  de 
.t  niar(}uée,  on 
auvo  pâle ,  qui 
-huit  ot  môme 
)  ;  le  cou .  fort 
uclie .  ((ui  a  do 
ot  allongée,  ot 
aussi  pour  ar- 
rande  i)urtie  d(! 

sont  épars  sur 
nt  dos  yeux  ot 
eux  maies  que 
los  principales, 
rente  des  doux 
par  sa  position 
n'a  pas  comme 
)liyse  on  forme 
os  de  longueur 
i  petite  crinière 
_'loppement  des 
termine  par  un 
longues,  aussi 
'S  avant-bras  "l 
0  peut  être  em- 


%^,.,«v.  . 


I 

ht 


l'I.  \l.ll 


FAMILLE  DES  GIRAFIDÉS.  2H 

Lo  canal  intestinal  tlo  cotte  grande  et  curieuse  espèce  <le  Mammifère  est  fort  allongé.  On  a 
compté  environ  (|uarante-huit  mètres  de  longueur  pour  l'intestin  grêli!  et  vingt-huit  pour  le 
gros  intestin  de  la  (îirafe  (lui  est  morte  à  Paris  en  1845.  Cette  Girafe  était  celle  que  lo  pachu 
d'Égyplo  avait  envoyée  à  Charles  X  on  1826. 

Dans  les  ménageries ,  on  nourrit  les  Animaux  do  cette  espèce  à  peu  près  comme  tous  les 
autres  Huminants  ;  on  leur  donne  du  hlé,  du  mais,  des  carottes  et  du  fourrage.  Us  aiment 
beaucoup  les  feuilles  do  certains  arbres.  On  a  dit  (lu'ils  ne  buvaient  pas,  mais  c'est  une 
erreur.  Dans  la  vie  sauvage,  queliiuos  espèces  de  mimosas  fournissent  la  base  essentielle 
de  leur  alimentation. 

Les  Girafes  ne  se  tiennent  pas  complètement  dans  le  désert,  mais  sur  la  limite  des  forêts  qui 
lo  bordent.  On  les  y  voit  par  petites  troui)es  d(!  cinq  ou  six.  En  général  elles  no  fuient  pas  à  la 
vue  de  l'IIommo;  cependant,  si  on  les  approche  do  manière  à  les  imiuiéter,  elles  s'éloignent 
avec  rapidité,  et  bientôt  elles  se  sont  soustraites  au  danger  par  la  vitesse  de  leur  course; 
leurs  principaux  ennemis  sont  les  Lions ,  mais  elles  savent  liabiluellement  les  distancer,  et 
lorsqu'elles  n'ont  pas  réussi  à  le  faire,  elles  les  frappent  avec  les  pieds  de  devant  et  parvien- 
nent fort  souvent  à  leur  échapper. 

On  no  peut  guère  prendre  en  vie  qm  des  Girafes  jeunes ,  et  l'on  recherche  de  préférence 
colles  ([ui  tettent  encore.  Les  Animaux  do  cette  espèce  sont  loin  d'être  rares  dans  plusieurs 
parties  de  l'Afrique,  soit  en  Cafrerie  ou  au  Sénégal,  soit  du  C(jté  de  l'Abyssinio  et  de  la  Nubie. 
On  sait  qu'ils  existent  aussi  dans  les  régions  centrales  du  mémo  continent. 

Les  anciens  ont  connu  ces  curieux  Huminants.  L'IIippardion  ou  Cheval-Pard  d'Aristot(! 
est  la  Girafe  mal  défmio,  faute  d'observations  exactes.  Il  on  est  peut-être  do  môme  du  Zcmer 
cité  par  Moïse  dans  lo  chapitre  XIV  du  Deutéronome. 

Do  leur  côté,  les  Égyptiens  ont  laissé  dans  leurs  peintures  ou  dans  leurs  bas-reliefs  des 
figures  très-reconnaissables  de  la  Girafe ,  et  qui  ne  [lermoltcnt  pas  de  douter  qu'ils  n'aient  vu 
des  exemplaires  vivants  de  celte  espèce. 

Agatharchide ,  parmi  les  Européens,  a  fourni  l'un  îles  premiers  une  indication  précise  de  la 
(iirafo ,  lorscpi'il  a  dit  que  «  chez  les  Troglodytes  habite  l'Animal  que  les  Grecs  ont  nommé 
Ghameau-Lcopavd,  nom  composé,  qui  exprime  la  double  nature  do  co(iuadrupède;  il  a  la  peau 
variée  du  Léopard  ,  l'extérieur  du  Chameau ,  et  il  est  d'une  grandeur  démesurée.  Son  cou  est 
assez  long  pourcju'il  puisse  brouter  lo  sommet  des  arbres.  »  Pline,  Opi)ien  et  Iléliodorc  parlent 
aussi  delà  Girafe,  et  les  Romains  l'ont  possédée  vivante  dans  leurs  cirques.  César  en  fit 
paraître  en  l'an  45  avant  Jésus-Christ.  Depuis  cette  épociuo  jus(iu'au  règne  de  Gordien  III ,  on 
en  montra  plusieurs,  mais  on  en  ignore  lo  nombre.  On  assure  que  Philippe,  successeur  de 
Gordien,  en  eut  dix  à  la  fois.  Vingt-six  ans  après ,  en  2Ï4 ,  Adrien  en  fit  également  voir  à  son 

triom[)he. 

Il  en  vint  aussi  en  Europe  pendant  lo  moyiMi  âge  et  pendant  la  renaissance,  mais  plus 
rarement.  Le  soudan  d'Egypte  envoya  à  l'empereur  Frédéric  II  une  Girafe,  dont  il  est  question 
dans  les  écrits  d'Alb(<rt  le  Grand;  Uî  sultan  Biba  m\  offrit  une  à  Minfroi,  fils  naturel  du  même 
empereur,  et  le  pacha  d'Egypte  on  donna  une  autre  à  Laurent  de  Médicis  :  depuis  lors  il  n'en 
vint  plus  (juo  [jondant  lo  dix-neuvième  siècle. 

Buffon  n'avait  pu  observer  en  nature  les  Animaux  do  co  genre ,  mais  les  collections  faites 
en  Afrique  par  h.'S  voyageurs,  pendant  la  fin  du  dernier  siècle  ou  pondant  lo  commencement  do 
celui-ci,  ont  permis  à  ses  successeurs  do  so  faire  une  idée  plus  exacte  dos  (lirafes.  Plus 
récomment,  ou  a  amené  vivants  divers  exemplaires  do  cotte  belle  espèce,  et  on  a  même  réussi 
à  les  faire  reproduire  plusieurs  fois  dans  la  ménagerie  do  Hegenl's-Park  ,  à  Londres.  On  peut 
également  citer  quol.iuos  Girafes  appartenant  à  des  particuliers,  et  (luo  l'on  a  fait  voir  dans 
plusieurs  villes  d'Europe;  (|uel(iues-unes  ont  même  fait  a[)rès  leur  mort  le  sujet  de  divers 
Mémoires  publiés  par  les  naturalistes  qui  ont  eu  la  bonne  fortune  do  les  disséquer  (I).  Main- 

(I)  Voir  entre  m.lrps  le  Mémoi.e  de  MM.,1olv  ei  Lavocal,  ir.lilulé  :  liecherches  hidoriques  el  ioologiques, 
anatomiques  el  inuéoiitolcgiques  sur  In  Girafe;  Sliasl)oui'jf  1813. 


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2(2  ORDRE  DES  RISILQUES. 

tenant  on  voit  des  Girafes  vivantes  <iuns  les  jardins  zoologiiiues  de  Londres,  de  Livorpot»!,  de 
Taris  et  d'Anvers. 

Deux  des  Girafes  du  JiU-din  do  Londres,  l'une  appelé  Guili-Allali,  (•"('■tait  le  niùle,  et  l'autre 
noninu'O  Zaïda ,  se  réunirent  pour  la  première  fois  le  18  mars  1838,  et  une  seconde  fois  le 
1"  avril  do  la  même  année.  Le  nii\le  faisait  alors  entendre  un  cri  faillie  d'un  tindire  jiuttural. 
Plusieurs  mois  s'étant  écoulés  sans  (jue  la  femelle  donnât  des  signes  do  grossesse,  ou  doutait 
que  la  fécomlation  eut  eu  lieu,  mais  bientôt  son  ventre  commença  à  se  gonfler,  et  l'on  aperçut 
(lu  côté  gauche  les  premiers  mouvements  tiu  fœtus;  cependant,  comme  un  an  après  le 
dernier  rapproclicment ,  la  parturition  n'avait  point  encore  eu  lieu  et  (pie  le  développement  do 
l'alidomen  n'avait  pas  continué  d'une  manière  bien  sensible,  ou  doutait  de  nouveau,  lorsipie 
des  signes  extérieurs  d'une  parturition  prochaine  se  manifestèrent  dans  les  premiers  jours  de 
juin  183J).  Enfm,  le  13  juin  du  même  mois,  c'est-à-dire  après  441  jours  de  gestation,  Zaïda 
mit  l)as  un  itetit  :  c'était  un  miile. 

Au  bout  d'une  minute,  il  lit  sii  première  inspiration,  accompagnée  d'un  frémissement 
spasmodicpie  de  tout  le  corps;  il  prit  une  pose  à  sa  convenance,  continua  à  ri^spirer  d'une 
manière  très-régulière,  et  une  demi-heure  après,  il  lit  des  efforts  pour  se  lever.  D'abord,  il 
se  mit  sur  ses  genoux  de  devant,  puis  il  marcha  bientôt,  ipioiipu'  vacillant  un  peu;  il  tourna 
autour  de  sa  mère.  Celle-ci  ne  l'accueillit  point  connue  on  l'espérait,  et  tout  ce  (pi'on  put 
ol)tenir  d'elle,  ce  fut  un  regard  d'étouuement  |)0ur  le  jeune  importun,  (pii  lui  resta  dès  lors 
tout  à  fait  étranger;  aussi,  ne  tarda-t-il  pas  à  devenir  malade,  et  le  28  juin,  il  mourut.  A  sa 
naissance,  la  jeune  Girafe  du  Jardin  zoologique  de  Londres  mesurait  di-jà  (î  pieds  10  pouces 
(mesures  anglaises),  depuis  le  bout  du  museau  jus(iu'à  l'origine  (l<i  la  (pieue,  et  elle  avait  [ilus 
de  5  pieds  de  liauteur.  La  (pieue  avait  1  pied  5  pouces  do  long;  la  tète  était  moins  effilée  que 
celle  des  adultes,  et  les  membres  étaient  proportionnellement  moins  grands.  Son  cou  était 
aussi  moins  long,  mais  ses  couleurs  étaient  à  peu  près  les  mêmes, 

Guib-Aliah  et  Zaïila  ayant  été  rapprochés  de  riouveau  ,  une  seconde  fécondation  eut  lieu  Uî 
26  mars  18-10,  et  431  jours  après,  une  seconde  Girafe  nacpiit  dans  le  nièmc  établissement  : 
c'était  encore  un  mule.  La  mère  à  latiuello  on  laissa  supporter  sans  l'aider  tout  le  travail  de 
de  la  parturition,  eut  pour  son  petit  la  tendresse  qu'on  ('spérait  d'elle;  le  j(mne  Animal  prit 
bientôt  des  forces,  il  continua  à  vivre,  et  ou  l'a  envoyée  plus  tard  au  J;u'din /oologiipie  de 
Dublin.  A  une  semaine,  il  avait  déjà  6  pieds  de  haut;  à  trois  semain(>s,  il  mangeait  les  même,-> 
aliuKMits  que  sa  mère,  et  il  ruminait  avec  une  égale  facilité.  En  1811 ,  Zaïda  produisit  pour  la 
troisième  fois;  en  1840,  pour  la  (piatrième;  (mi  1819,  pour  la  cimiuième,  et  en  18r)3,  pour 
la  sixii'me.  Son  dernier  rejeton,  (|ui  (>sl  maintenant  adulte,  a  (Hé  céMié  au  Jardin  zoolo*gi(|ue 
d'Anvers,  où  ou  lui  a  donné  une  comiiague,  (jue  l'on  supposait  pleine  au  mois  de  septem- 
bre dernier. 


FAMILLE  DES  CEBVIDÉS 

Les  Cervidi'S  ou  l'ensemble  des  espèces  que  nous  désignons  par  le  nom  do  Cerfs  ont ,  pour 
principal  caractère,  la  forme  particulière  de  leurs  prolongements  frontaux.  C(^  sont  des  saillies 
apophysaires  i\n\  prennent  un  déveloiipement  plus  ou  moins  cousid('ralile,  suivant  les  espèces, 
et  dont  la  partie  osseuse  est  jiliMne  dans  toute  son  étendue,  et  sim|ilem(>nt  recouverte  dans  les 
premiers  temps  de  son  développement  |tar  une  peau  velue.  Ces  bois  n'existent  ordinairement 
(pie  chez  les  mâles;  ce|iendant ,  les  femelles  des  Reiuies  en  portent  ('gaiement.  Ils  ne  maii- 
(pient  dans  aucun  des  Cervidés,  mais  leur  (iév((loppement  varie  suivant  l'âge,  et  ils  n'ont  ni  la 
mt^me  forme,  ni  la  même  complication  dans  les  <liff<5rentes  cKpècos.  Dan^  l«  Cin'f  ordinaire, 
ils  commenceut  par  une  simple  pointe,  à  laiiuelle  on  donne  le  nom  de  Itèir  ou  ildyiic.  Celte 


Livorpnol,  do 

ïlo,  t'I  raulro 
'conde  fdis  lo 
ihiv  jiultui'al. 
i' ,  ou  dDutfiil 

I  l'on  apcr(;ul 
an  après  li; 

lo|ipemonl  do 
t'oau,  loi'scpic 
liors  jours  do 
italiou ,  Zaïda 

firinissomoiit 
"ospirer  d'une 
r.  D'abord ,  il 
tou  ;  il  tourna 
co  ([u'ou  put 
resta  dès  lors 
mourut.  A  sa 
L'ds  10  pouces 
elle  avait  plus 
ins  ortilôe  que 
Sou  cou  était 

ion  eut  liou  I(î 
tabiissemeni  : 
it  lo  travail  tli; 
10  Animal  prit 
zooloiti(pie  de 
'ait  les  môm(^> 
iduisit  pour  la 

II  iH')'.\,  pour 
lin  zoolo'fïiijue 
»is  do  soptem- 


lorfs  ont ,  |iour 
Mil  dos  saillies 
ni  les  espèces, 
ivorte  dans  les 
ordinairement 
;.  Ils  ne  inan- 
,  ils  n'ont  lu  la 
jorf  ordiuairi', 
U  doijHo.  (ïetle 


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TAMILLK  DKS  CKPVIDÉS.  213 

dfiKUo  n'a  immm  division;  ollo  surnioulc  la  parlio  i.asilairo  ,1.)  |'apo|,|.V8«  o.nvyiso  .lo  Vos 
froulnl  .l.uit  oll.<  ,.sl  si^parô.  par  un  .mw!,,  ,|e  pdilos  cxcroissamu's  ohsous,'.s,  <,»•„»  anp„lio  la 
wcnh',,m,  vu  Umm  .!.•  chnssvms,  I.  ...n'In  -m  pierr.nvs.  L„rs,,uo  la  ,ln;;uo  a  .'.lô  «nti.'.rom«nl 
soli.lill,...  par  l...lrpAt  <j.i  pi.osplmt..  .),.  diaux  .pii  m  hmv  IVh'.in.Mit  n.oroftlaiit,  ollo  p,.rlo 
.H.nl.M,  c.st-u-.lin,  qu'cliu  so  .1,'pnuillo  ,1.,  la  prau  .p>i  lu  locuvrait ,  ot  rello-.i  s'.,i,  va  par 
l'Mnhcaux.  1,0  hois  ainsi  mis  à  nu  nsin  pnndunt  .piol.|m^  ton.ps  sur  la  t.Mo  .In  l'Animal,  puin 
.1  lonihc  par  suit.-  .l'uno  sorto  do  cario  .sorho  provo.mô..  par  r.'IraiiKloinonl  do  son  vaisseaux 

duiisl«8  piorruresdo  lu  moulo.  Quand  lo  Corf  osl  nnivô  à  sa  Iroisiniio  i V,  s.'s  daRucls 

'I"' "'"'  "'"'  véritablos  hois.  par  .suite  de  rupparition  des  anUouil/er, ,  <|ui  sonl  des  «avisions 

de  la  perche  ou  Iiko  prinripale,  les  unes  ,)lacées  auprès  d.)  sa  base,  les  antres  plus  rappro- 
ehees  do  son  sommet,  l'endant  plusieurs  années,  .,ui  sont  celh-s  oi.  l'Anim/il  a  le  plus  do 
forée,  h-  l,ois  sulnl  toujours  sa  chute  périodi.|uo,  et  il  reparaît  régulièrement  avec  .jnelipu.  au- 
doinller  de  plus,  ou  tout  .lu  moins  avec  dus  andouillors  plus  forts.  Lu  tige  coinmuno  do  ces 
ramilicutions  s'appelle  le  uirrrain. 

Les  points  de  naissance  des  embranchements  ou  les  cinpnumnres  peuvent  ^iro  ronds,  co 
<|ui  a  li(>u  pour  les  vrais  Cerfs,  ou  a|.lalis,  caractère  qui  est  distinclif  des  Daims;  les  andouillers 
varient  en  nombre,  suivant  l.'s  espfres.  La  direction  .les  bois  .'sl  .'.f,ralement  .liff.'.r.'iite;  l.-urs 
cnipaumure»  n'ont  pas  I..  même  caractère,  etc.  Ce  sont  là  autant  .le  particularités  ,iui  per- 

"",■'"■'"  '«""«>"■'•  n<>n-s."ul<.m.M.t  les  A|;es  dans  clia-iuo  espèce,  mais  aussi  les  espè.;es 

liilfrienles  ei  même  les  Kcnr.-s  particuliers  .l.)nt  se  compose  cette  nombreusti  famille. 

On  peut  diviser  les  Cervidés  en  (piatre  genres  principaux,  sous  l.'s  noms  .le  Ikiine. 
iVhhin,  .le  (;,,/ei  ,|e  Ccnule.  Ces  .|uatre  genres  no  sonl  pas  également  riclios  en  espèces' 
celui  .l.-s  Cerfs  en  .X)mpr..nd  un  plus  gran.l  nombre  .pie  les  autres;  elles  sont  r.'parti.'s  entré 
lcs.|uatre  parties  du  monde  :  rAméri.iue,  l'Asi.-,  l'Europe  et  l'Afrique.  Cette  dernière  n'eu 
possède  .|U(!  .luns  ses  parties  les  plus  septentrionales. 

Les  Cervidés  vivent  dans  l.s  for.Ms,  .lans  les  grandes  plaines,  .piel.pief.)is  aussi  dans  des 
contrées  montagneuses.  Il  y  en  a  dans  l.'s  régions  les  plus  chaudes  du  globe  aussi  bien  .,uo 
dans  les  plus  froi.los.  L'no  seule  .le  leurs  espèces,  le  Ik'nuo,  a  été  ren.luo  .lomesli.iue;  les 
autres,  .jui  sont  restées  enti.Toment  sauvages,  donnent  li.'u  à  des  chasses  très-suivies  et  l'on  a 
•lejà  réussi  à  acclimater  plusieurs  .l'entre  elles  dans  des  pays  plus  ou  m.dns  éloignés  .le  ceux 
<|ui  les  produisent  naturellement.  La  beauté  .le  ces  Animaux ,  l'excelbnico  de  leur  chair  et  la 
singniarit.''  .le  leurs  mceurs  les  ren.lenl  également  intéressants.  Notre  pays  possède  encore, 
..ulre  le  Chevreuil ,  le  Cerf  Élaplio  et  le  Daim.  IJoaucoup  d'autres  Cervi.lés  l'ont  habité  anté- 
rieurement à  réf)o.iuo  histori.iuo  ;  .le  ce  nombre  sont  le  nenne  et  l'Élan  aujourd'hui  onlinés 
dans  les  régions  .lu  Nord.  Durant  la  ()éri.).le  diluvienne  l'Europe  était  bien  plus  riche  .lu'uu- 
j..ur.l'huien  esp,'.cesde  la  famille  des  Cerfs;  il  y  en  avait  également  beaucoup  peii.lant  l'époque 
antérieure  {{),  et  la  faune  miocène  en  comjitail  aussi  plusieurs. 

Gkm\15  HENNE  {Tamndm).  Parmi  les  nouvelles  coupes  génériques  auxquelles  lo  démcni- 
bivment  .le  l'ancien  genre  Cenm  .1.)  Linné  a  .loiiné  lieu,  l'une  .les  plus  faciles  à  caractériser  est 
sans  contredit  celle  des  Rennes.  Par  exception  à  ce  .pii  a  lieu  chez  les  autres  Animaux  do  la  i 
in.'ine  famille,  les  bois  existent  ici  chez  les  deux  sexes;  le  pédoncule  eu  est  très-court,  et  leurs  ! 
rameaux,  .pii  sont  considérables,  sont  de  forme  aplatie;  lo  plus  inférieur  so  dirige 'en  avant  I 
au-.lossus  ,lu  nez  comme  une  espèce  de  soc.  Le  crino,  au  lieu  .l'être  allongé,  grêle  et  lon-uo- 
meut  ouvert  dans  sa  partie  faciale  comme  celui  des  Élans,  est,  au  contraire,  plus  complète- 
ment clos  .pie  chez  ceux-ci,  et  son  orifice  nasal  présente  une  forme  assez  particulière;  les 
lis  des  caiDiis  ont  leur  face  postérieure  très-fortement  canaliculéo  en  forme  de  gouttière;  la 
mAchoire  supérieure  est  souvent  pourvue  d'une  petite  canine,  surtout  chez  les" mâles.  Les 

(I)  Leurs  osscincnis  sont  très-nombreux  dans  les  lo.'iains  ponocux  .les  environs  .rissoi.r,  où  MM.  firoizcl  et 
!nna„i  ont  jm  en  recueillir  .le  magiiifl,,ucs  coileitlo.is  aujoiu-d'hu.  iléposccs  dans  les  Muscums  .le  Paris  et  .le 


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2J4  ORDRE  DES  BISL'LQIES. 

Rennes  ont  le  pourtour  des  narines  garnies  de  poils  comme  le  reste  do  la  face;  leurs  pieds 
sont  forts  et  leurs  sabots  sont  plus  épatés  (]ue  ceux  des  autres  Cerfs.  ,,„,.., 

Ces  Animaux  sont  exclusivement  propres  aux  régions  les  plus  froides  do  1  hémisphère 
boréal.  Leurs  nombreuses  troupes  habitent  le  nord  de  l'Europe  et  de  l'Asie,  aussi  bien  .lue  le 
nor.1  de  l'Amérique,  et  leur  espèce,  qui  paraît  être  unique,  est  le  Rknnk  n  angifer  {Tarandus 

rmigifcr).  {PL  XLIII.)  ,    ^  ^^  ,   ,_ 

Le  Renne  a  le  pelage  assez  rude,  brun  grisâtre;  sa  hauteur  est  do  0,90  au  garrot,  tn 
i  Amérique,  on  l'appelle  Canftoî*.  Les  lichens  forment  sa  i.rincipalo  nourriture.  C'est  un  Animal 
:  très-facile  à  apprivoiser,  et  que  les  Lapons,  les  Samoyèdcs  et  les  autres  peuples  des  mêmes 
ré-ions  élèvent  en  domesticité.  Il  leur  sert  comme  bète  de  somme  et  comme  bète  de  trait-, 
sa'chair  fournit  un  bon  aliment;  sa  peau  donne  une  fourrure  estimée;  son  cmr  est  excellent; 
ses  bois  peuvent  être  travaillés,  et  leur  forme  se  prête  à  plus  d'usages  .pie  celle  des  Cerfs 
ordinaires;  enfin,  il  n'est  peut-être  pas  une  seule  de  ses  parties,  (jui  ne  puisse  être  utihseo 
et  son  lait  fournit  aussi  un  excellent  aliment.  Lorsque  le  Renno  marche,  il  fait  souvent 
entendre  un  bruit  qui  ressemble  à  un  claquement,  et  qui  se  produit  dans  ses  piedsdo  der- 
rière. Je  crois  que  ce  bruit  est  dû  aux  tendons  des  muscles  ttéchisseurs,  qui  cinglent,  pour 
ainsi  dire,  dans  la  gouttière  posléneuro  du  canon. 

Parmi  les  ossements  qui  sont  enfouis  dans  le  sol  do  la  Franco,  on  on  trouve  qui  ont  bien 
certainement  appartenu  au  Renne,  et  qui  prouvent  que  cette  espèce  s'étendait  auti-cfois  jusque 
dans  nos  contrées.  Guetlard  en  a  depuis  longtemps  signalé  aux  environs  dEtampes;  la 
caverne  de  Rrengues,  qui  est  située  dans  le  département  du  Lot,  abonde  en  débris  analogues, 
qui  v  sont  associés  à  ceux  des  Rhinocéros  et  de  plusieurs  autres  espèces,  sur  l«s<l««ll<^^s 
G  Cuvier,  et  plus  récemment  le  docteur  Puel,  ont  fourni  des  détails  intéressants.  MM.  Dcs- 
uovers  et  Constant  Prévost  en  ont  également  signalé  parmi  les  fossiles  que  l'on  trouve  auprès 
,ie  Montmorency  ;  il  y  en  a  dans  le  déparlement  de  la  Cole-d'Or  ;  enfin,  on  rencontre  encore  .les 
ossements  fossiles  de  Rennes  en  Auvergne,  et,  au  dire  des  paléontologistes  de  ce  i.ays,  <piel- 
.mes-uns  y  auraient  été  travaillés  parla  main  de  l'Homme,  ce  qui  a  fait  supposer  .[u  à  l  epo-iue 
celtique,  le  Renne  était  au  nombre  des  Animaux  utiles  qu'on  élevait  dans  celte  partie  de 

l'Europe.  ,    „-  >        •    i-        . 

D'autres  bois  de  Rennes  fossiles,  qui  ont  été  signalés  dans  les  environs  de  Pezenas,  indiquent 
une  espèce  bien  plus  grande,  n'ayant  pas  l'andouiUcr  basilaire  que  l'on  voit  à  la  plupart  des 
bois  du  Renne  ordinaire;  je  l'ai  nommée  Ta) w«i«s»wr/(fl/(S. 

GFNRE  ÉL.\N  {ilces).  Dans  ce  genre  comme  dans  tous  ceux  qui  vont  smvre,  les  bois 
ne  se'développent  .jue  chez  les  individus  mAles,  mais  ils  aciuièrent  des  pr.,portions  tres- 
considérables.  Ils  sont  terminés  chacun  par  une  vaste  empaumure,  habituellement  divisée  en 
deux  parties  inégales,  dont  la  plus  forte  ou  la  supérieure  porte  à  son  bord  externe  plusieurs 
digitations.  Malgré  leur  grand  développement,  l.-s  bois  des  Élans  se  renouvellent  chaque 
année;  il  y  en  a  dont  le  poids  est  de  30  kilogrammes,  et  quehiues  mois  suffisent  a  la  i)ro- 
duction  de  leur  énorme  masse. 

La  tête  est  longue  et  la  région  nasale  est  fort  .léveloppé.r,  ou  n'y  voit  point  de  partie  nue 
ou  de  mune;  le  crâne  n'est  ni  aussi  fort,  ni  aussi  trapu  en  avant  qu'on  pourrait  le  supposer, 
et  la  face  est  même  <i  grêle  <<t  si  allongée,  -lue  sous  ce  rapport  la  lête  osseuse  de  l  Elan  est 
plus  semblable  à  celle  de  la  Girafe  qu'à  celle  du  Renne  ou  des^  Cerfs  ordinaires.  Les  d<Mils 
se  rapproclLMit  aussi  par  leur  forme  d(.  celles  des  (iirafes,  Les  Élans  ont  le  cou  a  sez  court, 
ot  leurs  formes  sont  robustes.  Ce  sont  les  plus  grands  de  tous  les  Cervidés. 

Leur  espèce,  considérée  comme  unique,  est  nommée  Elan  ou  Elle  m  Europe,  et  Orignal 
dans  l'Amérique  du  Nord;  sa  hauteur  aux  épaules  n'a  pa.  moins  de  1,70,  et  sa  longueur 
totale  arrive  à  2,30,  ou  même  à  2,50.  Quel-iues  auteurs  récents  la  nomment  en  latin  Aires 
Malcliis;  .-'est  le  Ccn'us  Alces  de  Linué.  Col  Animal  est  devenu  rare;  m  ne  le  voit  i>lu- 
.ruèrc  «lue  dans  la  Suède  ou  la  Russie.  Il  s'étendait  autrefois  sur  une  plus  grande  sur- 


;  leurs  pieds 

l'hémisphère 

,i  bioii  (luo  le 

ER {Tarandus 

m  garrot.  En 

>sl  un  Animal 

^,s  (les  mêmes 

biMe  de  trait; 

est  excellent; 

iellc  dos  Cerfs 

(^tre  utilisée , 
I  fait  souvent 
4  piedsdo  der- 
jinglent,  pour 

e  qui  ont  bien 
itrcfois  jusque 
li'Élampes;  la 
iris  analogues, 
sur  les(iuolles 
nts.  MM.  Des- 
trouvo  auprès 
Uro  encore  des 
00  pays,  quel- 
r  «lu'à  répo(iue 
:x*lto  partie  de 

énas,  indiqueut 
la  plupart  des 

iUivre,  les  bois 
■oporlions  très- 
nent  divisée  en 
aeriie  plusieurs 
ivellent  clwuiuc 
Tisont  à  la  pro- 

it  do  partie  nue 
ait  le  sup[)osor, 
se  do  l'Élan  est 
lires.  Les  dents 
ou  «  sez  court, 

ope,  et  Orignal 
,  et  sa  longueur 
it  (Mi  latin  Alvi'n 
uii  le  voit  pkr-; 
lus  grande  sur- 


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ORDRE  DES  BISULQUES. 


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FAMILLE  DES  CERVIDÉS.  jlS 

face    mais  la  civilisation  Ta  chassé  des  for^l-ts  qu'il  habitait  alors.  Dans  le  noni  do  l'Asie 

GENRE  CERF  (C.,-.«.).  Après  qu'on  a  séparé  le  Renne,  l'Élan,  ainsi  que  les  Cervules 
ou  Munjacs,  dont  nous  parlerons  plus  loin,  il  reste  encore  dans  la    amille  ies  Cerv^dru, 
nombre  très -considérable  d'espèces  assez  semblables  entre  elles  par  leurs  prop  rU  ns    ayan 
toutes  les  naru.es  entourées  par  un  espace  nu  ou  véritable  mufle.  Ces  espèces  don  l^mœu  s 
0    es  allures  rappellent  celles  de  notre  Cerf  d'Europe  ou  de  nos  Chevreuils ,    on   ^a  du 
.lans  les  diverses  parties  de  l'ancien  et  du  nouveau  continent,  mais  il  n'v  en  a  en  aSo 
•lue  dans  les  régions  les  plus  septentrionales.  Elles  diffèrent  entre  elles  L  la  forme  ou  h 
con.pUcat,on  de  leurs  bois,  qui  sont  plats  ou  arrondis,et  pourvus  d'an  oui      s  pi  "Tu  mi 
nombreux;  leur  queue  est  tout  à  fait  rudimentaire  ou  au  contraire  un  pou  plus  a  on"ée 
N;.ge  vane  non-seulen.ent  dans  ses  nuances,  mais  auss.  dans  son  moSe  de  color        .  Àin  "i 
d  y     dos  e  peces  ayant  la  robe  uniforme  à  tous  les  A,es;  d'autres  qui  sont  au  contraire  n"oû 

: f î-^;:  u"r "" '"" '"*"" •"""•"' '""'" ■""'•  ^-' ^^ "'-'■•- --^- o  e  q.z 

.  i    ion    .      T  ?"'"'  ^""  "''''  '"  J^""^"*^-  ï^^«  ^"*--  «Pi-'-'-t  aussi  quelques 

uiv^     ÏZl         \'''-^^^^'i^^  ^-^^  prolongements  varient  dans  leur  apparence  extérieure 

V  s    1  .  4  ■•"'    '  "    ""  ''"'  "'"  •''"'"'''  «"  P""'  «"  tirer  de  très-bons  caractères  pour  la 

lision  le  ces  Annnaux  en  sections.  Nous  parlerons  d'abord  des  Cerfs  qui  ont  les  bois  les  plus  ■ 

toute  la  Me  a  1  état  de  .laguets,  c'est-à-dire  simples  et  sans  andouillers.  Ces  espèces  nous 
montrent,  ma.s  dans  une  condition  permanente,  un  caractère,  qui  est  au  contrai  e  pass  gë   ^ 
ot  de  premier  âge  chez  colles  qui  ont  les  bois  rameux  pos^agor  ; 

Chacune  des  petites  subdivisions  que  l'on  a  établies  dans  le  genre  des  Cerfs  réunit    en 
gênerai,  des  espèces  propres  à  une  même  circonscription  géograi>hique 

J:.!^' v^7^i''''''  ^T'  "•  ^'"*^''^  ''''  ""  ^"''""""^^  ^'«^"^'"-^  «PP-^i""  «t  »"  nombre 
va  lable  d  andouillers  sur  la  longueur  de  la  perche,  ceux  du  sommet  étant  réunis  en  une 

mpaumure  umque  et  aplatie  ;  leur  pelage  est  moucheté  à  tous  les  A.es;  leur  queue  est  asse.' 

CuiF  Daim  (Cm,«  Dama).  Le  Daim  vit  dans  plusieurs  parties  de  l'Europe,  mais 
principalement  dans  l'Europe  méridionale;  il  est  également  connu  à  l'état  de Tb^rtr  en 
bardaigne  et,  en  Algérie,  dans  les  bois  des  environs  de  la  Calle.  Dans  plusieurs  grands  parcs 
on  en  conserve  artificioMement  l'espèce,  car  c'.st  un  des  Animaux  qui  servent  aux  grande 
chasses.  Sa  hauteur  au  garot  atteint  à  peu  près  un  mètre  ;  sa  couleur  est  d'un  fauve  vif  en  des- 
sus ;  le  dessus  de  sa  ([ueue  est  noir;  ses  mouchetures  sont  d'un  blanc  v.f  en  été  ("/  XXXVT  • 
on  hiver  elles  paraissent  à  peine.  Il  y  a  des  Daims  de  couleur  noirMre  et  d'autres  qui  sonl 
presque  entièrement  blancs.  Ce  sor.l  la  de  simples  variétés 

Des  bois  plus  grands  que  ceux  du  Daim,  mais  de  môme  forme,  ont  été  recueillis  dans 
rlbhS?  !"f'^"""f,""7 /'».  «"'  «»•'  P'^^i^nrs  points  do  la  Franco,  principalement  auprès 
Abbev  le^Les  paIe<.ntologistes  les  ont  décrits  comme  indi.,uanl  une  espèce  à  part  sous 
le  nom  de  Cervns  somoneims. 

D'autres  bien  f-Ius  grands  encore,  à  empaumures  terminales  très- élargies,  ayant  jusqu  i 
i,.>0  d  envergure,  sonl  enfouis  en  grande  abon.lance  .ians  les  tourbières  do  l'Irlande  et  l'on 
mnve  souvent  avec  eux  dos  crAnes  oi  des  squelettes  ,,ui  proviennent  de  la  mémo 'espèce 
llusieurs  musées  en  possèdent  dos  exemplaires  parfaitement  complets.  Ces  Daims  a  bo.s 
C.GANTKSQUKS  uo  vivout  plus  d«,:..  aucuu  pavs.  Il  en  est  .juestion  dans  les  ouvrages  des 
n-.tuialistos  sous  les  noms  de  Ccmw  giganleus.  megaceros,  mhibernicus. 

i.  On  pont  classer  auprès  des  Daims,  mais  dans  une  division  particulière  que  M.  Ilo.igsoii 
nomme  Reci  uvis.  le  CKnr  nr.  Do  vai-ckl  [Cenu,  Duvaucclii.  G.  Cuvior^.  Il  «  simnlemont 
une  ligne  plus  claire  sur  le  dos,  et,  de  clia-iuo  côté  de  cette  -•  :ne ,  des  petits  points  de  mémo 


2(6 


OnnUK  DES  inSlLQUKS. 


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t((into.  Sou  bois  manque  d'iiiKiouilk'r  métlian,  et  il  n'a  jias  la  largo  ompauniuro  supérieure 
(lu  Daim. 

Ce  Cerf  vit  dans  liutle,  parliculièremont  nu  Népaul ,  (iîi  on  le  nomme  liiihrmj».  11  se 
tient  aui)rès  des  llerives  ou  dans  les  îles  (jui  sont  situées  sur  leur  cours. 

3.  Les  ÉI.  VPIIKS  ont,  comme  les  autres  f,'roui)es  (h^  Cerfs  dont  il  nous  reste  h.  parler,  les 
bois  arrondis.  Leur  caractère  particulier  consiste  dans  la  iirésence  d'un  andouiller  basilaire, 
sim|»le  ou  double,  et  d'un  nomlire  variable  d'andouillers  sur  la  loufîueur  do  la  perclio,  «i"' 
est,  en  jïénéral ,  divisée  à  son  sommet  en  un{>  fourcbe  à  trois  brandies. 

Le  CKnF  Wapiti  {Ccnms  cann;lei)sis,  Hrisson)  n'a  pas  moins  de  1,.'')0  au  garrot,  et 
d'un  mètre  pour  la  longueur  des  bois.  Ceux-ci  ont  un  doul)le  andouiller  basilaire.  Le  Wapiti 
ressemble  beaucoup  h  notre  Cerf  d'Europe,  mais  il  est  do  plus  grande  taille.  L'Améri(iu<' 
septentrionale  est  sa  patrie.  Il  est  difficile  de  séparer  du  Wai)iti  comme  espèce  certains  Cerfs 
également  très-grands  dont  les  bois  et  les  siiuelelles  sont  fossiles  dans  plusieurs  parties  de 
l'Europe  et  particulièrement  en  France. 

Le  Ci-nr  i^m.apiik  {Ccrim  chiplnis,  Linné) ,  ou  le  Cerf  de  l'Europe,  est  rarement  aussi 
grand;  cependant  il  acquiert  de  fortes  dimensions  dans  les  grandes  forêts  de  l'Alleinagno  et  de 
la  Hussie,  et  son  bois  est  quelcpiefois  pourvu  d'un  plus  grand  nombre  d'andouillers  que  ne 
le  comporte  la  dénomination  de  dix  cors,  c'est-à-dire  à  dix  connclions  ou  andouillers  (|u'on 
lui  donne  lorsqu'il  est  parfaitement  adulte.  On  trouvera  dans  l'ouvrage  de  lluffon  tous  les 
renseignements  nécessaires  relativement  à  celte  belle  espèce  de  Hnminants,  et,  comme  nous 
l'avons  déjà  fait  pour  plusieurs  autres,  nous  y  renverrons  U>  lecteur,  afin  de  pouvoir  nous 
étendre  un  peu  plus  sur  les  Animaux  dont  le  célèbre  naturaliste  français  n'a  pas  pu  traiter. 

Le  Ckiif  i.>k  Coiisi:  (^V)V'//s  corsicnnus  nn  mcditerrancus)  i>i  h' (]['.i\¥  nv.  RAnBAniK 
{Cerviis  llarhnnis)  sont  l)ien  voisins  de  l'Élapbe,  mais  ils  n'ont  ordinairement  qu'un  seul 
andouiller  basilaire.  Le  premier  est  d'une  taille  moimlre  que  le  second.  Celui-ci  n'a  encore 
été  observé  que  dans  les  forêts  du  pays  de  Tunis  et  en  Algérie  dans  le  cercl(>  de  Bone,  dans 
celui  de  la  Galle  et  auprès  de  Tébessa.  Il  y  est  assez  commui\  iiour  (pie  ses  bois  donnent  lieu 
à  un  commerce  d'exportation  ayant  quehpio  importance. 

Ces  deux  Animaux  ont  été  décrits  par  [)lusieurs  auteurs  iilus  longuement  (|ue  nous  ne  pou- 
vons le  faire  ici. 

Le  Cerf  de  ^ xllich  {Ccrviis  Wallicliii,  C.  Cuvier)  représente  le  Cerf  Élaplio  dans 
les  plaines  du  Népaul,  et  il  y  en  a  une  autre  espèce  dans  celles  du  Tliibet.  Colle-ci  est  le 
Cervus  af/inis  iiui  a  éié  décrit  jiar  M.  Ilngd.îon. 

Le  Cerf  sika  {Ctrvits  sika ,  Temminck  et  Sclilegel  )  est  aussi  un  Animal  de  ce  groupe, 
mais  il  a  pour  patrie  le  Japon. 

4.  Les  PANOLIES  [ranolia,  Gray),  dont  il  n'y  a  qu'une  seule  espèce,  sont  remar- 
(piables  par  la  forme  de  leur  bois,  dont  randouiller  ba^^ilaire  se  dirige  en  avant  eu  ligne 
courbe,  et  dont  la  percbe,  inégalement  trifurquée  à  son  extrémiti',  se  porte,  au  contraire,  daiis 
le  sens  opposé,  et  ne  se  .'■ecourbe  un  jicu  en  avant  qu'après  un  trajet  assez  long.  On  voit 
au-dessus  du  point  d'insehion  de  l'andouiller  tiasilaire  lo  rudiment  d'un  second  andouiller 
doublant  celui-ci. 

Le  Cerf  sl'NGNAI  {Ccrviis  frontniis,  Mac  Cieliand)  appartient  aux  régions  boisées  de 
riudo,  dans  le  voisinage  des  monts  Himalaya.  Il  a  à  pou  |)rès  les  dimensions  de  notre  Cerf 
d'Europe.  Cette  espèce  a  reçu  plusieurs  autres  dénominations. 

3.  Les  Axis  {Axis,  Blain\ille,  H.  Sniilb ,  etc.)  ont  le  bois  pourvu  d'un  andouiller  idus 
ou  moins  basilaire,  simple,  et  .l'un  second  andouiller  tantôt  ûntéro-interne,  tantôt  postérieur 
ei  rapprocbé  du  sommet  do  la  perche  qu'il  bifurque. 

Les  Ams   vérita^lks  ont  le  pelage  inoucbeté  à  tous  les  Ages. 

Cerf  axis  {Ccmis  axis).  Cette  jolie  espèce  approche  du  Daim  pour  la  taille:  elle  vit 
dans  riude,  principalement  dans  la  région  du  Gange.  Elle  se  reproduit  facilement  dans  Its 


iiure  supLTicuro 

Ihihraija,  Il  so 

slo  h.  pnrlor,  Ips 
uillcr  basilairo, 
la  pcrclio,  (|iii 

î)  au  uarrot,  et 
iiirc.  Le  Wapiti 
le.  l/.\in<''ri(pi(' 
!o  corlains  Cerfs 
ieurs  parties  de 

varoinont  aussi 
Mloinaiïno  ot  de 
louillers  que  ne 
idouillors  (ju'on 
Huffon  tous  les 
t,  comnio  nous 
('  pouvoir  nous 
;is  pu  traiter. 

lient  qu'un  seul 
li-ci  n'a  onoorc 
>  (le  Bono,  dans 
lis  donnent  lieu 

le  nous  ne  pou- 

wf  Éla|ilio  dans 
:.  Cello-ci  est  le 

I  do  ce  groupe, 

0 ,  sont  reniar- 
I  avant  en  ligno 
.  contraire,  dans 
'z  long.  On  voit 
cond  andouiiler 

ions  boisfe  de 
is  de  notre  Cerf 

I  andouiiler  piu> 
antot  postérieur 


i  taille  ;  elle  vit 
lernent  dans  les 


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FAMILLE  DES  CERVIDÉS. 


817 


parc»  ot  les  ménageries  do  l'Europe,  et  l'on  peut  la  considérer  comme  acclimatéo  dans  nos 
conlreos.  Nous  on  donnons  la  figuro  sur  notre  planche  XLVIII 

titffanco ,  ma  .  ,1  a  déjà  les  partie,  n.féneures  fauves,  et  ses  taches  l.!nnol...s,  qui  sont  moins 
marquées  en  ete  que  celles  de  l'Axis,  deviennent  fauvo  elair  et  très-peu  appa  entes  on    iv 
Dans  cette  sa.son,  les  poils  de  la  région  inférieure  do  son  cou  s'allo  ,ent  On  no  sait  p      au 

qu  elle  I  al  te  I  A     npel  ndu... ,  peut-être  les  îles  Philippines  ou  .,uel.,ue  archip,.!  peu  éloigné. 

ne  l'on    m  'l'un    r-         ,""'"'  "•^''"""'  ^"^"^  "'""^  '"'•^  '"  '^'""^«  --ch' ,é,'ou  Lien  il 
Il  -    ?    ,     ■'""■''  '^"'^''  "'  ''"«'•'"'^f'^i^  ^""«  '"  J^'uuo  A,e  seulement    Leurs  bois 

sont  en  gênerai  plus  épais  et  plus  rugueux. 

les^,':oihri.."nfr-''r''  ('^'7"'''^''''«''''"''''*'  «•  Cuvier)  est  do  la  taillo  du  Cerf  ordinaire; 
s  ex    ml  ro"  "f :'^^"'^'^"  f  "  ''^  r-rennent  une  apparence  do  crinière,  surtout  dan 

mn.l^     .  r'    ^'°  '^"""  '•"'^  ''""  "  f""-f«"«"«"l  réussi  à  accliniater  en  Europe. 

Jl  multiplie  depuis  assez  Ion-temps  dans  la  ménagerie;  de  Paris. 

D'autres  espèces  do  la  même  sous-division  sont  : 
neîillo^""  """■^''*""'  [Cvrvushippelaphm,  G.  Cuvier),  qui  est  aussi  de  l'Inde  conti- 

Uoméo^'"'  '"*"""'  ^^"''"*  '^"''"'*'  '^-  ^'"''''^  qui  appartient  aux  îles  do  Sumalra  et  de 

Le  Cerf  des  Philippinf.s  (Cmv/s  PA;/w'««s,  Quoy  et  fiaimard). 

Le  CEnr  de  Péuon  {Cervm  Pcronii.  G.  Cuvier),  ,,ui  a  les  bois  plus  semblable^  à  ceux 
de  I  Axis  pour  les  proportions,  mais  qui  est  de  moindre  taille.  Il  habite  l'île  de  Timor 

Le  Ckuf  Cochon  {Cervns  Porcinns.  Zimmerman).  Celui-ci  est  à  peu  près  grand  comme 
le  Chevreuil,  mais  H  est  plus  semblable  à  l'Axis  par  ses  bo,..  Il  appartient  à  l'Inde  coiU- 
nenlale.  On  peut  on  voir  au  Muséum  une  nombreuse  famille  parfaitement  acclimat  ùi 

donne  c  aque  année  de  nouveaux  produits.  Le  Cerf  Cchon  pourrait  être  répandu  dan    le 
grands  domaines,  où  il  fournirait  un  nouveau  gibier  aussi  précieux  que  le  Cliovreu"  Au 
I  tngale,  on  lo  tient  en  captivité  pour  l'engraisser.  M.  Sundovall  fait  do  cette  espèce  une 
division  générique  à  part  sous  lo  nom  iVHijolaphus. 

e.  Les  CARI.VCOLS  {Cariacus,  Gray;  Mazama,  Sundovall)  sont  dos  Cerfs  américains 
.  jant  la  queue  plus  longue  que  les  Cerfs  ordinaires,  et  chez  lesquels  les  bois  sont  lyres     à 
0.  cavité  antérieure  et  pourvus  d'un  aiulouiller  interne  subbasilaire,  ainsi  <,ue  de  deux  ou  r'ois 
andouillers  sur  la  partie  moyenne  et  postérieure  do  leur  perche. 

a.  Les  uns  ont  les  bois  assez  grands,  arrondis  et  médiocrement  épais  • 

/«':2-2  d:":  Cuv£""  "'•^""■«"'"^'  ^-"")  -  •«  ^«--"  <•«  Buffon  et  le  Corf^e 
Il  est  grand  comme  l'Axis,  aussi  gracieux  dans  ses  formes  et  également  facile  à  acclimater 
dans  nos  con  rees;  son  pelage  est  jaune  cannelle  en  été  et  gris  olivacé  en  hiver    C    C  r 
abite  les  parties  tempérées  do  l'Amérique  septentrionale.  On  en  distingue  plusL  s     pècos 
propres  aux  régions  qui  sont  situées  plus  au  midi.  M.  Pucheran  leur  a  cl.sacré  plusieu 
paragraphes  do  son  mémoire  sur  les  Cerfs.  ^^"satit  plusieurs 

J'ai  appelé  Cerf  de  Goudot  {Cenus  Goudotii)  une  espèce  plus  distincte,  mais  que  ie 
no  connais  encore  que  par  un  seul  bois  rapporté  de  la  Nouvello-GreiLe  par  M  jùst  rCoudo^^ 
b   D  autres  Cariacous  ont  les  bois  moins  grands  et  beaucoup  plus  épais 
1  ol  est  le  C  E  R  F  D  u  M  E  X I Q  u  E  {Ccrvus  Mcxicanus ,  Gmelin) 
7    Les  13LAST0CÈRES  (Z?/«.<oa.m,  Wagler,  etc.)  forment  un  petit  groupe  particulier 

basilaire ,  ils  ont  la  .jueue  assez  longue  ;  leurs  faons  n'ont  pas  de  livrée 
CERF  Gou  Azou-Poucûi;  {Crvus  palHÙom,  Desm.,  diaprés  Azara).  Il  est  presque  grand 

H'   PARTIE.  r       1       o 

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Sciences 

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23  WEST  m  AH  SïREET 

W3STER,  N.Y.  14580 

(716)872-4503 


2<8  ORDRE  DES  BISÏJLQUES. 

comme  le  Cerf  de  Corse,  roux  fauve  avec  du  blanc  aux  orbites,  auprès  du  mufle,  au  ventre 
et  sous  la  queue;  ses  pieds  sont  noirâtres.  C'est  un  Animal  du  Brésil  et  de  la  Guyane. 

Cerf  Gouazouti  {Cerms  campesfris ,  F.  Cuv.,  d'après  Azara).  Il  est  grisâtre,  inférieur 
en  dimensions  au  précédent  et  il  a  le  bois  moins  fort  et  à  andouillers  plus  grêles.  On  le 
rencontre  dans  les  grandes  plaines  de  l'Amérique  méridionale,  depuis  l'Orénoque  jusqu'en 
Patagonie. 

Les  DiGLOCHis  {Difflochîs,  P.  Gerv.)  n'ont  qu'un  seul  andouiller  qui  est  basilaire.  On 
doit  provisoirement  leur  associer  : 

Le  Cerf  ÉPINEUX  (Cervtts  spinosus,  P.  Gerv.).  Petite  espèce  do  la  Guyane  qui  n'est 
encore  connue  que  par  son  bois  assez  court ,  rugueux  et  comme  épineux  à  sa  surface.  Elle 
a  les  caractères  des  Diglochis ,  en  ce  sens  que  sa  perche  ne  porte  qu'un  seul  andouiller, 
mais  elle  est  de  la  Guyane ,  et  notre  sous-genre  Diglochis  repose  essentiellement  sur  une 
espèce  à  bois  non  épineux  qui  est  fossile  dans  les  environs  de  Montpellier.  Le  Cerf  épineux 
n'est  d'ailleurs  connu  que  d'une  manière  fort  imparfaite,  et  il  devra  être  comparé  attentive- 
ment aux  jeunes  du  Gouzouti. 

8.  Les  Chevreuils  (Capreolm)  sont  plus  petits  que  les  Élaphes  et  les  Daims  et  de 
taille  égale  ou  inférieure  aux  Axis.  Ils  ont  le  peltge  uniforme  dans  l'âge  adulte,  point  de  trace 
extérieure  de  queue,  et  les  poils  de  leur  région  .essière  sont  susceptibles  de  se  redresser  et 
de  s'étaler  par  suite  des  contractions  du  muscle  peaussier;  leurs  bois  sont  droits,  petits,  mar- 
qués l'aspérités  assez  nombreuses  à  leur  surface  e'  pourvus  do  deux  andouillers ,  dont  un 
antérieur  inséré  un  peu  au-dessus  de  leur  partie  moyenne ,  et  l'autre  postérieur  placé  plus 
haut  encore  et  dirigé  en  arrière ,  tandis  que  l'extrémité  de  la  perche  reste  à  peu  prés  droite. 
On  connaît  présentement  deux  espèces  dans  ce  ceun  :  elles  sont  de  l'Europe  ou  des  parties 
de  l'Asie  qui  s'en  rapprochent  le  plus.  Quelques  espèces  fossiles  également  européennes 
devront  en  être  rapprochées. 

Le  Chevreuil  d'Europe  {Cervus  capreolus,  Linné)  a  1,15  de  longueur  et  à  peu 
près  de  0,75  de  hauteur  au  train  de  devant;  son  poil  est  dur,  cassant,  gris  brun  teinté  de 
fauve  avec  du  blanchâtre  bur  ceux  do  la  région  des  fesses.  (PL  XLL) 

Le  Chevreuil  habite  les  forêts.  Il  est  répandu  dans  une  grande  partie  de  l'Europe  et  dans 
certaines  régions  de  l'Asie  tempérée.  C'est  un  Animal  vif,  intelligent ,  gracieux  dans  ses  allures 
et  dont  la  chasse  est  très-agré«ble.  Il  vit  par  petites  troupes.  Sa  femelle  est  connue  sous  le 
nom  do  Chevrette ,  son  faon  a  une  livrée  comme  celui  du  Cerf.  L'espèce  de  î.iiovreuil  a  déjà 
disparu  dans  quelques  parties  de  la  France ,  principalement  dans  les  régions  qui  avoisinent  la 
Méditen-anée,  où  l'on  constate  son  ancienne  existence  par  les  os  qu'elle  a  laissés  dans  le  sol. 
Le  Chevreuil  ahu  {Cervus  pygargus ,  Pallas)  est  un  peu  plus  grand;  il  présente 
quelques  caractères  qui  ne  permettent  pas  de  douter,  comme  M.  Brandt  et  d'autres  auteurs 
l'ont  fait  voir  dans  ces  derniers  temps ,  que  ce  ne  soit  bien  un  Animal  différent  de  notre  Che- 
vreuil, quoique  Pallas  l'ait  regardé  comme  une  simple  variété  de  ce  dernier.  Il  vit  dans  les 
contrées  froides  de  la  Tartarie  et  s'étend  au  nord  jusqu'en  Sibérie  et  à  l'est  jusqu'au  Volga. 

Mon  collègue  à  la  Faculté  de  Montpellier,  M.  Marcel  de  Serres,  a  décrit,  sous  le  nom  de 
Cervus  Tournalii ,  un  Chevreuil  plus  grand  encore ,  connu  d'après  un  bois  fossile  trouvé  dans 
la  caverne  do  Bize  (Aude).  Lo  Cervus  solilhaciis,  autre  espèce  éteinte  découverte  à  Polignac, 
près  le  Puy  en  Velay,  par  M.  Félix  Robert,  était  plus  grand  encore.  Au  contraire,  le  Cervus 
cusanus  de  MM.  Croizet  et  Jobert,  qui  est  fossile  au  Puy  et  dans  la  Limagne,  et  lo  Cervus 
Cauvieri  do  M.  de  Christol  (fossile  à  Montpellier),  différaient  moins  du  Chevreuil  sous  le 
même  rapport. 

9.  Les  Gléml'LS  comprennent  deux  espèces  seulement.  C'est  la  chaîne  des  Andes  qui 
les  a  fournies.  Ces  espèces,  assez  singulières,  servent  de  type  à  la  division  Furcifer  do  M.  Sun- 
dervall.  Ce  sont  dos  Cerfs  de  moyenne  taille,  à  (luoue  courte,  à  poil  cassant  comme  celui  des 
Chevroeils ,  mais  dont  les  bois  ont  le  pédoncule  très-court  et  sont  divisés  au-dessus  do  la 


r 


le ,  au  ventre 
uyane. 

itre ,  inférieur 
grêles.  On  le 
que  jusqu'en 

basilaire.  On 

me  qui  n'est 
surface.  Elle 
il  andouilier, 
(lent  sur  une 
Cerf  épineux 
iré  attentive- 
Daims  et  de 
oint  de  trace 
redresser  et 
petits,  mar- 
rs,  dont  un 
r  placé  plus 
près  droite. 
1  des  parties 
européennes 

r  et  à  peu 
un  teinté  de 

■ope  et  dans 
s  ses  allures 
nue  sous  le 
rreuil  a  déjà 
ivoisinent  la 
dans  le  sol. 
il  présente 
res  auteurs 
!  notre  Che- 
vit  dans  les 
lU  Volga. 
i  le  nom  de 
trouvé  dans 
à  Polignac, 
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FAMILLE  DES  CERVIDÉS.  219 

meulo  en  une  fourche  à  deux  branches  subégales;  ils  diffèrent  principalement  des  Chevreuils 
par  1  absence  du  second  andouilior.  Ces  deux  espèces  sont  •  ^"tvreuiis 

Le  Cerf  des  \^DEs{Cervus  antisensis,  d'Orb.),  qui  habite  les  Andes  do  la  Bolivie. 

un  Chevlî  à  n    ."r  ^?'"'"*  ''"'""'■*'  ^"^  ''  ^'-  ^''^"'•)'  '•»«  ^'"''"»  «^"it  «ienalé  comme 
un  Cl  eval  à  p.eds  fourchus,  sous  le  nom  .VE.uus  ùisula^.  On  trouvera  <,uel.,ues  nouveau! 

?iî,  .oTm     rn?''''''  T""'^"'^  '"  '"'  ''^"■^  ''^^'^^  ^'^'  '^«  ?raids  ouvrages  d'à 
rldtg^e!;^   '"'  ''  '"^'  •"'""*  ""'^"^^  ^^"^  '«  partie  mammalegicuoVj-a; 


Cerf  Cjéhii.  (jcïne)  ,  i/(0  ao  grand. 

iO.  Les  DAGUETS  OU  le  genre  des  Subulo  ,1e  M.  H.  Smith  et  celui  des  Coassus  do 
M.  Graj.  Le  caractère  principal  des  espèces  auxquelles  de  Blainvillo  appliquait  lo  nom  de 
Uaguets  réside  dans  la  simplicité  de  leurs  cornes,  qui  sont  petites,  sans  andouiller  et  tout 
a  fait  semblables  au  premier  bois  des  autres  Cerfs.  Ces  Animaux  ferment  la  série  des  espèces 
américaines,  et  en  môme  temps  ils  terminent  le  genre  qui  nous  occupe.  Ils  sont  à  peu 
près  gros  comme  des  Chevreuils,  quelquefois,  au  contraii-e,  plus  petits.  Ce  sont  des  Animaux 
exclusivement  américains. 

Le  Cerf  Gouazou-Eira  {Cervm  nemonvagus ,  F.  Cuv.)  est  une  espèce  de  Daguet   I" 
a  le  pelage  d'un  brun  gris  en  dessus  et  blanchâtre  on  dessous.  11  habite  les  bois  du  Paraguay 
du  Brésil,  de  la  Guyane,  etc.  Ce  Cerf  vit  solitaire,  principalement  dans  les  endroits  humides- 
Il  vient  aussi  dans  les  régions  maritimes.  ' 

Parmi  les  espèces  qui  rentrent  dans  la  même  division,  nous  citerons  lo  Cerfroux  (Cervus 
rufus),oxx  la  Biche  rouge  do  Buffon;  le  Cerf  rufin  {Cervus  rufinns  do  MM.  Bourcier  et 
Pucheran),  qui  habite  la  république  do  l'Equateur,  et  lo  Cerf  pudu  {Cervus  pudu),  sur 
lequel  M.  Gay  et  moi  avons  publié  quelques  renseignements.  Celui-ci  avait  été  classé  par 
Molma  avec  les  Moutons,  et  par  do  rflainville  avec  les  Antilopes.  C'est  aussi  le  Cervus  humilis 
do  Bennett.  Il  vit  dans  les  vallées  du  Chili. 

Giiwuii  CEHVLLE  {Cermlm,  Blainv.).  Les  Animaux  de  ce  genre  eut  à  peu  près  la 


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220  ORDRE  DES  DISULQUES. 

mCmo  inillo  quo  lo  Chovrouil,  muis  lours  formes  sont  plus  Hnos  encore;  leur  polngo  est 
plus  lisse  cl  ils  ressemblent  presque  nutnnt  nux  Antilopes  du  genre  Céplinloplio  qu'.uix 
Cervidés  ordinaires  ;  toutefois,  leur  organisation  gén(5rulo  les  rattache  à  la  famille  do  ces 
derniers,  et  dans  lo  sexe  mûlo  ils  ont  aussi  des  hois.  Ceux-ci  ont  une  formn  toute  spéciale- 
Ils  sont  assez  petits,  recourbés  on  dedans  à  leur  sommet,  comme  en  hameçon  et  pourvus 
à  leur  base  intornc  d'un  seul  andouiller,  qui  es'  ,ussi  de  petite  dimension;  leur  pédoncule, 
c'est-à-dire  lo  support  osseux  (jui  est  inférieur  à  la  meule,  est  long,  en  grande  partie  visible  à 
l'extérieur  et  recouvert  d'une  peau  velue.  Ce  pédoncule  no  tombe  point  lors  de  la  chute  du 
véritable  bois  <iui  lo  surmonte.  Il  y  a  sur  lo  front,  au  bord  interne  do  chacun  des  pédoncules 
et  à  leur  naissance  chez  les  mâles,  ou  chez  les  fomollos  au  point  correspondant,  un  rer.li 
longitudinal  do  la  peau. 

Une  autre  particularité  des  Animaux  do  co  genre  consiste  dans  lo  grand  développement  quo 
prennent  les  dents  canines  supérieures  dans  les  individus  maies;  elles  s'allongent  et  sont 
visibles  extérieurement  comme  celle  des  Chovrotains  à  musc.  Elles  ont  aussi  la  môme  desti- 
nation ,  et  pendant  le  temps  du  rut  les  Ccrvulos  s'en  servent  lorscju'ils  se  battent  entre  eux 
pour  la  possession  des  femelles.  Ces  Animaux  sont  particuliers  à  l'Inde.  Leur  nez  est  nu,  et 
par  conséquent  disposé  en  mulle.  Ils  ont  dos  formes  très-gracieuses  et  constituent  un  bon 
gibier. 

Gervule  muntjac  {Cemilus  mnntjac,  Blainv.).  Il  a  lo  pelage  d'un  roux  marron  brillant. 
Bornéo ,  Sumatra  et  Java  sont  les  seuls  lieux  oii  on  le  trouve. 

Le  Ceuvule  musqui::  {Cemilus  nwschatus,  Blainville)  le  représente  dans  l'Inde  continentale 
ainsi  qu'à  Ceylan,  et  lo  CEnvuLE  de  reevese  {Ccrvuhis  Recvesii,  O'Gilbj)  en  Chine. 


FAMILLE  DES  MOSCHIDÉS 

Les  Chevrotains  ou  la  famille  actuelle  dos  Moschidés  ont  été  souvent  rapprochés  des 
Chameaux,  parce  quo  ce  sont  avec  eux  les  seuls  Ruminants  qui  restent  constamment  dépourvus 
de  cornes;  mais  l'ensemble  de  leur  organisation  les  rattache  bien  plus  intimement  aux  petites 
espèces  do  Cerfs  ou  d'Antilopes.  Leur  formule  dentaire  est  la  mCmo  que  chez  ces  dernières, 
si  co  n'ost  qu'ils  ont,  comme  les  Corvules,  do  vraies  canines  supérieures  sortant  fréquemment 
de  la  bouche  et  qui  leur  servent  à  se  battre.  Ces  Animaux  sont  de  taille  moyenne  ou  m<^mo 
petite.  Ils  sont  fort  gracieux  dans  leurs  formes,  légers  à  la  course  et  sauvages  dans  leurs 
mœurs.  Leurs  espèces  sont  asiatiques,  sauf  l'une  d'elles  qui  vit  en  Guinée;  elles  ne  sont  pas 
nombreuses. 

On  ne  voit  pas  très-souvent  les  Chovrotains  dans  nos  ménageries,  et  tous  les  individus 
qu'on  en  a  possédés  y  ont  en  général  vécu  fort  peu.  L'étude  anatomiquo  do  cos  Animaux  a 
donné  lieu  à  l'observation  de  plusieurs  particularités  intéressantes  dont  les  unes  n'ont  pu  être 
vérifiées  sur  les  diverses  espèces  connues,  et  dont  les  autres  sont  propres  à  une  espèce  seule- 
ment, ou  du  moins  n'ont  pas  encore  été  constatées  chez  les  autres.  Le  cerveau  du  Chevrotain 
de  Java  ne  montre  pas  à  la  surface  de  ses  hémisphères  autant  de  circonvolutions  quo  celui 
des  autres  Ruminants.  En  est-il  do  même  chez  tous  les  autres  Animaux  de  cette  famille' 
c'est  ce  qu'on  n'a  pas  encore  établi.  Nous  donnons  ici  une  Hguro  du  Cerveau  des  Chevrotains 
javanais,  et  en  regard  celle  du  cerveau  d'un  mouton  ordinaire  dont  les  nombreuses  circonvo- 
lutions reproduisent  la  disposition  qui  caractérise  tous  les  autres  Ruminants. 

Autre  particularité  :  les  fœtus  de  Chevrotains  dont  on  a  pu  observer  les  membranes  avaient, 
comme  les  Damars  et  commo  les  Carnivores,  le  placenta  zonalre ,  tandis  que  celui  do  tous 
les  autres  ongulés  est  potycotylédouaire. 


m^gmmm 


rron  brillant. 


FAMILLE  DES   MOSCHIDÉS.  221 

Disons  nussi  que  l'estomac  do  ces  Animaux  mancjuo  do  lu  parUo  nommOo  feuillet  chez  / 
les  Ruminants  (|ui  préciVlcnt. 

Enfin,  le  Cliovrotoin  d'Afrique  ou  lo  gonro  Ilyccmos. 
chus  se  distinguo  non-seulement  des  autres  Animaux 
do  sa  familio,  mais  aussi  do  tout  le  reste  dos  Huminuiits 
connus ,  parce  que  les  métucarpions  ou  métatarsiens , 
qui  portent  sos  doigts  principaux  aux  pieds  do  devant 
ot  à  ceux  do  dorrièro,  restent  entiùromont  séparés  pen- 
dant toute  la  vio  au  lieu  do  so 
souder  l'un  à  l'autre ,  do  manière 
à  constituer  un  os  unique,  tel  (luo 
celui  appelé  canon  chez  tous  les 
Ruminants  connus.  Sous  co  dernier 
rapport ,    lo  piod  du  Chevrotain 
d'Afrique  est  tout  à  fait  conformé 
comme  celui  dos  Cochons  et  dos 
Bisulques,  si  nombreux  à  l'état 
fossile,  qui  constituent  la  famille 
éteinte  des  Anoplothériums. 

Los  Animaux  qui  fournissent  hj 
musc  rentrent  dans  la  famille  des 
Chovrotains  dont  ils  sont  en  mémo 

temps  les  plus  grandes  espèces.  Ceuviui  de  CiiE»noiAis  et  nt  Momo»,  2/3  ^c  srand. 

Leur  gonro  n'est  pas  lo  seul  qu'on  ait  établi  parmi  les  Moschidés,  ot  sans  parler  ici  do  ceux 
qu'on  no  connaît  qu'à  l'état  fossile,  comme  les  AmphUmguîus ,  etc.,  il  y  en  a  doux  autres 
dont  l'un  ost  propre  à  l'Asio  méridionale  ou  à  sos  llos,  et  dont  l'autre  est  particulier  à 
1  Afrique  mtertropicale. 

Voici  les  noms  des  trois  genres  do  Moschidés  distingués  par  les  naturalistes  modernes 
(1  iipres  1  observation  des  espèces  asiatiques  ou  africaines  actuellement  existantes  :  Moschus 
Tmgulus  et  Hyœmoschus.  ' 

Genre  CIIEVHOTAIN  [Moschus).  Pelago  dur,  cassant,  assez  comparable  à  celui  du 
Chevreuil;  gorge  et  faco  postérieure  des  tarsos  velus;  une  glande  odoriférante  (produisant  la 
substance  nommée  musc)  existe  près  des  organes  génitaux  chez  les  mâles;  les  jeunes  diffèrent 
dos  adultes  par  leur  coloration,  qui  présente  uno  livrée  de  taches  ponctiformes.  La  dent 
canine  des  mâles  est  fort  longue  et  elle  sort  de  la  bouche  comme  celle  des  Muntjacs. 

Ces  Ruminants  vivent  dans  l'Asie  continentale  : 
en  Sibérie,  dans  les  monts  Allais,  en  Chine  et 
jusque  dans  les  parties  do  l'Inde  qui  sont  les  plus 
rapprochées  dos  monts  Himalayas.  Par  leur  taillo 
et  leurs  allures ,  ils  rappellent  les  Cervules  et  les 
Daguets.  On  en  distinguo  quatre  espèces  assez 
voisines  les  unes  des  autres  pour  qu'on  les  donne , 
dans  quelques  ouvrages,  comme  n'étant  que  dos 
variétés  du  mémo  Animal,  co  sont  :  le  CiiEvno- 
TAiN  DE  Sibérie  {Moschvs  Sibiricus,  Pallas), 
do  la  Sibérie,  des  monts  Allais  et  de  la  Mongolie; 
-  ,.     ,,  '<^  Chevrotain  PORTE  MUSC  (itfosc/itwmosc/it- 

forus,  Linne  ,  du  Thibet  et  du  Népaul  ;  le  Chevrotain  a  ventre  blanc  (Moschus 
>^"<^m^ler  Ilodgsnn) ,  du  Népaul,  et  le  Cmevrqtain  a  ventre  jaune  {Moschus  chryso- 
^««<er,  Hodgson),  ogalomont  du  Népaul. 


Ct^b  Bt  CiiivROni»  poBH-jii-sc ,  1/3  de  grand. 


M*  OnonE  DES  BI8ULQUE8. 

Voici  quelquos-uns  des  délnils  qu'on  a  rocuoillis  nu  sujet  dos  Chovrotains;  nous  les  em- 
pruntons à  la  Zoologie  médicale  do  MM.  Brnndt  ot  Ilatzobourg  ; 

Los  Chovrotains  sont  timides  ot  fuient  la  présonco  de  l'Hommo;  ils  vivent  linbituollomcnl 
isolt^s,  so  tenant  sur  les  rocliors  oscarp<5s,  dans  les  vallées  dos  montagnos  couvorlos  do  bois 
opinoux  et  auprès  dos  glaciers.  En  liiver,  ils  cherchent  dos  iocalit.Ss  moins  froides.  A  IV^poquo 
du  rut,  plusieurs  so  n^unissent  ensemble,  mais  les  mAlos  se  battent  pour  la  possession  dos 
femolles,  ot  ils  so  font  do  fortes  blessures  ou  moyen  do  leurs  canines.  Lo  rapprochement  dos 
sexes  a  liou  on  novembre  et  on  décembre.  Ces  Animaux  sont  alors  très-gras.  Los  femelles 
mettent  l)as  on  mai  ou  on  juin;  elles  ont  un  ou  doux  petits.  Leur  nourriture  est  exclusivement 
végétale  :  en  Sibérie,  ce  sont  dos  plantes  marécageuses,  dos  fouilles  A'arhntm,  de  rhododen- 
dron mmricum,  do  vaccinium  vitis  idea;  au  Tliibot,  elle  consiste  en  herbes  plus  savou- 
reuses ,  et  lo  musc  y  ost  d'une  qualité  différente.  On  prend  ces  Animaux  avec  des  pièges  ou 
dos  lacets  ;  dans  quelques  lioux  on  les  tue  à  cott,)sde  Hèchos.  C'est  ce  que  font  les  Tongousos 
qni  emploient  pour  les  appeler  un  morceau  d'écorco  d'arbroavec  lequel  ils  imitent  la  voi-:  des 
petits.  Celte  cliasse  no  s'en  fait  ni  au  printemps  ni  on  été.  Au  Thibet,  il  faut  une  permission 
du  gouvernement  pour  s'y  livrer.  Les  exemplaires  pris  on  hiver,  à  l'époquo  dos  amours,  sont 
plus  beaux  on  poils,  et  leur  pocho  odorante  est  mieux  garnie.  La  substance  qu'elle  ronfcrmo 
ost  connue  do  tout  le  monde  par  son  odeur  spéciale,  odour  qui  est  à  la  fois  si  subtile  cl 
SI  porsislanle.  Lo  musc  sert  non-seulement  pour  la  parfumerie,  mais  il  est  aussi  employé  en 
mtdecmo,  principalement  comme  anti-spasmodique.  Lorsqu'on  a  tué  un  Chevrotain,  on  lui 
enlève  avec  soin  sa  matière  odorante,  et  après  l'avoir  dépouillé  proprement,  on  mange  sa 
chair,  qui  passe  pour  excolleuto. 

Genre  TRAGULE  {Tragulua,  Gray).  L'espèce  unique  de  ce  genre  et  celle  qui  forme 
le  groupe  suivant  n'ont  point  de  pocho  odorante,  et  leurs  canines  sont  toujours  beaucoup  moins 
fortes,  mémo  chez  les  mâles,  que  celle  des  Chevrotains;  leurs  poils  sont  coucliés  et  lisses. 

Le  Tbacule  meminna  (Tragulus  meminna) ,  autrefois  nommé  Mosclm  meminna. 
habite  les  régions  chaudes  do  l'Inde  et  l'île  de  Coyian.  Il  est  plus  petit  que  les  vrais  Chevro- 
tains, fauve  brun  en  dessus,  un  peu  tiqueté,  marqué  de  mouclietures  fauves  et  barré  de  blanc 
sur  la  gorge  ot  le  devant  du  cou. 

Lo  Tragule  de  Stanley  {Tragulus  Slanleyamts,  Gray)  n'a  été  encore  observé  quo 
dans  l'îlo  de  Ceyian. 

Le  Tracule  îi apv  {Tragulus  Javanicus .  Pallas)  est  do  Java  et  do  Sumatra. 

Le  Tragule  Kanchil  {Tragulus pygmœus) ,  que  Linné  appelait  aussi  Moschuspygmmis, 
vit  aussi  à  Java.  Il  ost  à  peine  gros  comme  un  Agouti,  mais  il  a  des  formes  bien  semblables 
à  celles  des  autres  Ruminants  de  cette  famille  ou  des  plus  petites  espèces  d'Antilopes.  Il  est 
fauve  brun  en  dessus;  lo  blanc  de  sa  gorge  se  trifurque  en  descendant  au-devant  du  cou  ;  ses 
jambes  sont  rousses. 

GenreHYÉMOSQL'E  {Hytmioschus,  Gray).  Il  comprend  l'espèce  ayant  les  métacarpiens 
et  les  métatarsiens  des  doigts  médians  divisés.  Cette  espèce  a  aussi  le  crâne  d'une  forme  un 
pou  différente  de  celui  des  Chovrotains  à  musc  et  des  Tragulos.  Sa  taille  est  intermédiaire  à 
celle  des  Animaux  compris  dans  chacun  de  ces  genres,  ot  ses  canines  sont  faibles. 

L'Hvémosque  aquatique  {Hyœmoschus  aquaticus)  a  une  livrée  comme  le  Meminna  ; 
le  devant  de  son  cou  est  marqué  de  blanc  disposé  longitudiualement  ;  sa  poitrine  est  blanche  ; 
une  grande  raie  longitudinale  blanche  existe  sur  chaque  flanc;  au-dessous  d'elle  on  en  voit 
deux  autres  irrégulières,  ot  au-dessus  quelques  ponctuations  blanches.  Cette  disposition  est 
plus  marquée  chez  les  jeunes  sujets  que  chez  les  vieux. 

L'Animal  dont  il  est  ici  question  habite  ia  côte  occidentale  d'Afrique,  principalement  la 
Guinée.  Il  se  tient  dans  les  endroits  aquatiques.  Il  est  déjà  signalé  dans  l'ouvrage  do  Bosman, 
mais  les  collections  européennes  ne  lo  possèdent  on  nature  que  depuis  quelques  années  seule- 
ment. L'étude  de  son  squelette  a  offert  un  intérêt  tout  particulier  à  cause  do  ia  ressemblaace 


nous  les  om- 


FAMILLE  DES  CAMÉLIDÉS.  223 

do  son  pio.1  avec  celui  dos  Cochons  et  .les  nombreux  ongulés  fossiles  qui  ont  l,«l,it6  ITurooe 
. mlnnt  les  époques  éocéno,  proïcèno  el  miocène;  il  relio  intimement  ces  li  '     A,,!; 
u  Hu„n„„„ts,  et  coml,lo.  sous  ce  rapport,  la  distance  qui  pnn.ît  les  on  sépa  er  dl  le 

class.flcat.ons  «ooIog.ques  où  l'on  „o  tient  con.pto  que  des  espc'ces  actuelles 


FAMILLE   Di:s   CAMÉLIDÉS 

Los  Crnélid,^  comprennent  non-seulement  le  Chameau  et  le  Dromadnire    c'est  h  ,Hr.  in 

;!?«.  h/  "«lu'-c"».  et  los  services  qu'ils  peuveut  nous  rendre  sont  si  divers   ou'on  les 

s.dér^ra.t  comme  les  premiers  de  tous  les  Animaux  don.estiques,  si  cha eu  .  e  I  ,"rs  ûa 
s  ne  se  retrouva.t  avec  plu«  do  .léveloppement  dans  quelque  -un^s  des  aut^  s  esn    e^^ 

1  Homme  s'est  associées.  Les  Chameaux  et  les  Lamas  ont  des  mœurs  douer  les  «oût,  ^ 

servent  comme  bCtes  do  somme  ou  do  trait  et  comme  monture;  leur  peau  est  «amie  d'nw. 
epa,sse  to.son  dont  on  fait  d'excellentes  étoffes  pour  v<^tements /des  tissus  .rosfers  pour 
tentes  ou  des  cordages;  leur  cuir  se  prèle  à  diverses  sortes  de  préparât  ons         en  Zm 

remp  ace  avantageusemct  celui  de  la  Vache  ou  de  la  Brebis  dans  un  grand  nomb  e  d    Js   / 
Les  Chameaux  appartiennent  à  l'ancien  continent  et  les  Lamas  au  noaveTu    Ces  uZ; 

Tv  LT  e^Sr^^^  "-^  '-'  ""^^  *"'""  ''  P"^  ^-'^-  particulTritrsrnd:;^; 
m  valeur  peut  Ctre  regardée  comme  générique  ;  les  premiers  ont  sur  le  dos  une  ou  deux  I ônnn. 
graisseuses,  ta..d.s  que  les  seconds  en  sont  dépourvus;  leur  squelette  etleur    erU,  on' 
distinguent  auss.  par  quelques  signes  assez  faciles  à  saisir,  mais  ils  oii^au  Ld  là  mL 
ovation,  et  leurs  caractères  généraux  permettent  de  les  séa    r  léirde  touT" 
a  très  Rum.nants;  auss.,  les  don..e-t-on  dans  toutes  les  classifications  comme  coi^ti  un 

Lis  r^.'  ''''''''T'  r'"'"-  '^'"''  ''"'''  '"""^"«  '''  prolongements  qui  constir  e 
œs  ou  1  s  cornes  dans  la  plupart  des  Animaux  du  m(^mo  sous-ordre;  leurs  pTeds  n'ont  ul 
eux  doigts  chacun  et  ces  doigts  ont  une  apparence  moir.s  fourchue  que  ceux  des  H^mlnt 
m^.na.res;  leurs  dents  encore  appropriées  au  régime  végétal  et  s'usant  Ta  couroZ  en 
doubles  croissants,  sont  distribuées  d'après  une  formule  qui  leur  est  spéci  le  AinsiTmA 
co.re  supérieure  conserve  à  tous  les  âges  et  dans  toutes  L  espèces  m^^re  d'niiren" 

mon  dot?"'  """"'"'  "'^  ""''^^  ""™"""'^'  «'  ^•^P«"<^  à  '«  ^ro'-^'"^  incisive   es  ZXes 
monodelphes,  quo  nous  avons  appelés  Hélérodontes.  Dans  les  jeunes  sujets  on  voiî^rv^n 

Sux  m    iVr     ''  T' 'T'  ^'^'  *'^P^°^"'^'  ''^'''''  ««  P^<^-«»c«  chez  es  Ch" 
na  sants  n.         .  r  r."^''  '"'  ^«'"«^'  ''  J'"'  ««^^^  ^^•""•"o  Probable  que  les  suj'u 
rieurcrcette ','         '    '  '"^'"f-  ''  '''  ^'""^"'^  montreraient  trois  paires  d'incisives  sup 
neures,  cette  t,-o,s.eme  pa.re  d'incisives  devant  tomber  encore  plus  tôt  quo  la  seconde   I . 
pr  m.re  est  seule  persistante.  Derrière  celle-ci,  on  voit  de  chaque  côtHe  cale   'et  H 
y  a,  dernere  cette  camne  et  à  une  petite  dislance  d'elle,  une  première  fausse-moS i'solée, 

(I)  Article  Denl$  du  Dictionnaire  uoiverse!  ,!'l„stoirê  naturelle. 


:  i 


234  OnnnR  DES  niSlILQlIES. 

nssoz  faiblo  et  en  crocliot,  iiliicéo  onlro  le  premior  et  lo  socoml  tiers  do  la  lonp;uf>ur  do  la 
biirro. 

1,11  si'rio  des  mnluircs  fonliKiios  no  commenco  (luo  plus  loin,  nprt's  rûtranKlcniont  do 
la  ri'Kion  fuciiilo.  Kilo  oomproud  riini  poires  de  dents  :  deux  ovnnt-molaires  et  trois  orrière- 
mnlairos. 

Infôrieuroment  la  canine,  c'esl-à-diro  In  (juntrième  paire  de  dents,  est  nellemcnl  séparée 
des  trois  paires  d'incisives,  et,  cependant,  celte  paire  de  dents  répond  bien  à  celle  qu'on  nonuno 
à  tort  la  (luatrièmo  incisive  cliez  les  Bœufs,  les  Moutons,  etc.  Les  molaires  de  la  inf'mo  màclioiro 
sont  au  nombre  de  six  pour  cluniue  C(^té,  du  nioins,  chez  les  Clinmeaux;  la  prei  nèro  fausse- 
molaire  est  encore  caninifornio  comme  sa  correspondante  supérieure,  et  elle  est  de  mémo 
isolée;  des  cintj  autres  paires  do  molaires  qui  sont  on  série  continue  et  terminent  on  arrière  lo 
bord  dentaire  de  la  mâclioire,  deux  sont  des  avant-molaires  et  trois  des  arriére- molaires.  La 
première  de  ces  deux  avant-molaires  est  petite  et  caduque.  Celle  modification  apportée  par 
l'ùge  et  celles  dont  nous  avons  parlé  ù  propos  des  incisives,  expl-quent  comment  les  Cliameaux 
adultes  ont,  comme  les  Lamas,  la  formule  dentaire  {  incisives,  |  canine  et  l  ou  ^  molaires. 

lios  Camélidés  ruminent,  mais  ce  sont  do  tous  les  Animaux  du  même  sous-ordro  ceux  qui 
se  rajiproclient  le  plus  des  Mammifères  non  ruminants,  mais  à  doigts  éjçulement  pairs,  que  lu 
plu|iart  des  naturalistes  ont  associés  aux  Jumenlés ,  sous  lo  nom  commun  de  Pncliydermes. 
C'est  surtout  avec  certains  genres  éleints  appartenant  A  celte  calé^jorie ,  (|u'ils  montrent  de 
l'analogie.  Malgré  la  disposition  toute  spéciale,  et  pour  ainsi  dire  élémentaire  ou  typique  do  leur 
système  de  dentition,  les  Anoplolliériums,  (pii  les  ont  précédés  h  la  surface  du  globe,  ont  avec 
eux  des  rapports  ([ui  n'ont  échappé  ni  h  G.  Cuvier,  ni  ù  de  HIainvillo,  mais  dont  on  n'avait  point 
encore  tenu  un  compte  suffisant  dans  la  classification.  Cependant,  les  Anoplolliériums  avaient 
un  métatarsien  ot  un  métacarpien  séparés  pour  cliaque  doigt,  tandis  (ju'aux  pieds  des  Chameaux 
et  des  Lamas  les  deux  os  ([ui  supportent  les  deux  doigts  se  réunissent  en  un  canon  uni(juo, 
comparable  à  celui  des  Ruminants  à  cornes.  Toutefois,  on  doit  faire  remarquer  (]uo  lo  canon 
des  Camélidés  conserve  à  sa  partie  inférieure  des  traces  encore  évidentes  do  la  séparation 
primitive  de  ses  deux  éléments  constitutifs. 

L'estomac  des  Chameaux  ot  dos  Lamas  n'a  point  do  feuillet  comme  celui  des  Ruminants 
ordinaires,  ou  bien  il  n'en  a  qu'un  rudimentaire.  Quant  à  la  cimiuième  poche,  signalée  dans 
beaucoup  do  livres  comme  caractérisant  les  premiers  do  ces  Animaux ,  elle  consiste  simple- 
ment dans  quelques  excavations  cellulaires  appliquées  contre  les  parois  do  leur  panse.  Ces 
excavations  constituent  des  réservoirs  à  eau,  et  leur  ensemble  mérite  assez  bien  ce  nom  do 
réservoir.  Elles  sont  d'un  grand  secours  aux  Chameaux  pendant  leurs  longues  traversées  au 
milieu  des  pays  déserts. 

Par  une  exception  tout  à  fait  singulière ,  les  Camélidés  ont  les  globules  du  sang  elliptiques 
comme  ceux  des  Vertébrés  ovipares ,  tandis  que  ceux  des  autres  Mammifères  sont  discoïdes 
circulaires  comme  ceux  do  l'Hommo  (1).  Cette  curieuse  observation  est  duo  à  M.  le  docteur 
Mandl. 

Parlons  d'abord  des  Chameaux ,  c'est-à-dire  des  Camélidés  qui  sont  originaires  do  l'ancien 
monde. 

GEiNRE  CHAMEAU  {Camdus).  Le  Chameau  et  lo  Dromadaire  sont  des  Ruminants  do 
grande  taille,  ayant  le  dessus  de  la  tèto  large,  les  orbites  saillantes,  la  face  étroite  et  busquée, 
la  lèvre  supérieure  fendue ,  les  narines  allongées  et  sans  muflo ,  lo  cou  long ,  mais  recourbé. 
Leur  dos  est  surmonté  d'une  ou  de  deux  loupes  graisseuses  en  forme  de  bosses ,  et  leur 
queue  est  do  longueur  moyenne.  Us  portent  des  callosités  à  la  poitrine,  aux  coudes  et  aux 
poignets,  ainsi  qu'à  la  rotule  et  au  talon;  leurs  mamelles  sont  au  nombre  de  quatre.  Ces 
Animaux  sont  assez  élevés  sur  jambes.  Ils  appuient  sur  le  sol  non  seulement  par  l'extré- 


(  1)  Il  y  a  cependant  certains  Cerfis  qui  sont  dan^  le  même  C4is  que  les  Cumélidé» 


il* 


Innprunur  do  la 

•IraiiKlonioiit  do 
et  trois  iirriiTC- 

lloniont  SL'paréo 
lo  (ju'on  nomme 
m<^mo  mfti'lioiro 
)roi  liùro  fnusso- 
lo  ost  do  mî^ino 
ont  on  arrioro  lo 
■rc-molniros.  La 
on  npportôc  par 
lit  les  Choinnaux 
°  nu  ~  niolairos, 
i-ordro  ceux  qui 
ont  pairs,  quo  la 
lo  l'achyilern»,'». 
ils  monlrout  de 
i  lypi<iuo  do  lour 
l^lobo,  onl  avec 
on  n'avait  point 
:lu;riums  avaient 
IsdosClinnioaux 
\  canon  unicjuo, 
lor  que  lo  canon 
lo  la  séparatiai» 

i  dos  Ruminants 
!,  signalée  dans 
;onsisto  siniplo- 
leur  panse.  Cos 
liion  ce  nom  do 
.'9  traversées  au 

sang  elliptiques 
s  sont  discoïdes 
à  M.  le  docteur 

lires  do  l'ancien 

5  Ruminants  do 
oito  et  busqudo, 
mais  recourbé, 
bosses,  et  leur 
coudes  et  aux 
de  quatre.  Ces 
lent  par  l'extré- 


<*  s 


>  *■  .^     «<)/«>» 


^<W»'*|~-*«%. 


CVi.^N\Y,\Vi  X  BY,Vi\   ftO*SV.S  V^'vmdws  tiaeXvvauui \ 
d'Asie. 


-,?W'|!iff;?:i 


FAMILLE   DES  CAMÉLIDÉS.  225 

mitô  do  leur  sabot,  comme  le  font  les  Chevaux,  les  Cerfs  ou  les  Dœufs,  mais  par  Inulf!  la 
faco  inférieure  de  leurs  deux  doigts,  et  celle-ci  est  garnie  d'une  semelle  calleuse.  Cette  dispo- 
sition loni-  permet  de  marcher  avec  plus  d'assurance  dans  les  endroits  sablonneux,  où  le  pied 
des  autres  Animaux  entrerait  dans  In  sol ,  et  (;lle  les  rend  alors  préleiables  comme  Animaux 
do  lra:isport;  leur  marche  est  au  contraire  diflicile  sur  un  sol  argileux,  quand  la  pluie  en  a 
détrempé  la  surface.  Pourtant,  bien  que  les  plaines  sabloinieuses  du  désert  ou  des  sîeppes  leur 
soient  plus  commodes,  ils  peuvent  être  également  employés  dans  les  pays  de  montagnes,  et 
en  Algérie  comme  dans  l'Asie  Mineure,  on  les  y  utilise  fréquemment,  (iuoi(iu'ils  soient  alors 
dans  des  conditions  moins  avantageuses,  et  (|uc,  dans  ce  cas,  les  Mulots  leur  soient  pré- 
férables. 


'I    ^': 

M, 


"®**^  '^'^^^zW'"-^ 


Sgi^' 


La  conformation  extérieuro  des  Ciiamcaux  a  (juelquo  chose  d'étrange,  ou  même  de  disgra- 
«;ieux,  lorsqu'on  la  compare  à  celle  <les  Chevaux  et  des  Bœufs,  et,  au  premier  abord,  on  les 
croirait  moins  favorisés  par  la  nature.  Leurs  lèvres  épaisses  ajoutent  encore  à  la  singularité! 
de  leur  physionomie,  en  mémo  temps  (juo  leur  bosse  leur  donne  une  apparence  difforme; 
loutefois,  on  passe  aisément  sur  ces  prétendus  défauts,  en  raison  des  services  qu'ils  rendent 
et  des  difficultés  dont  ils  Iriomphent;  on  s'en  rend  même  compte,  si  on  les  envisage  à  un 
point  de  vue  plus  scii?nti(i(iue.  llieutèt,  en  effet,  on  voit  (pie  tout  a  été  prévu  par  la  Nature 
pour  leur  rendre  pos;,ii)le  le  séjour  des  endroits  les  plus  arides  et  pour  assurer  leur  existence 
au  scindes  contrées  les  plus  stériles.  Sous  un  ciel  brûlant  et  dans  une  atmosphère  desséchée, 
leur  santé  n'éprouve  point  d'altération  sensible  et  leur  marche  est  assurée,  même  au  milieu 
des  sables  mouvants.  La  singularité  appareido  de  leurs  allures  est  en  harmonie  avec  ce  genre 
de  voyages;  les  loges  ou  petites  anses  do  leur  pause  leur  permettent  de  supporter  pendant  un 
temps  considérable  la  privation  d'eau,  et  la  graisse  iiui  s'accumule  sur  leur  dos  ou  dans 
d'autres  parlie.s  de  leur  torps  rend  leur  sobriété  plus  facile,  puisque  c'est  aux  dépens  de  cette 
substance  que  l'alimentation  générale  de  leur  corps  s'entretient,  et  que  les  Chameaux,  lors- 
ii«  PAnriF,  on 


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2-'c  onnnR  hks  JtrsiiLQi  rs, 

«lu'il.s  no  trouvc.it  autour  d'eux  qu'une  nourriture  insuffisauto,  utilisent  par  la  combustion 
ro.sr.,ral.ure  cette  partie  .le  leur  prr.pre  substance.  Aussi,  les  lonj^s  voyages  que  ces  Animaux 
accomplissent  dans  le  .léserl  occasionnent-ils  un  amaigrissement  exlrr^mc  de  toutes  leurs 
parties,  et  plus  spécialement  de  leurs  loupes  dorsales,  et  leur  corps  se  décbarne  pou  à  peu- 
niais  SI,  après  leur  arrivée  .lans  les  oasis  ou  dans  les  villes,  une  abondante  boisson  leur  esl 
oflerle,  ils  peuvent  en  -lucLiues  beures  ivprendro  une  meilleure  ar-parence,  leurs  tissus  re- 
couvrant, grAco  à  cette  imbibilion,  toute  la  .luaniité  do  substance  aqueuse  «lu'ils  avaient  perdue 
par  la  fatigue  du  voyage.  Cette  translormalion  est  «luel-iuefois  assez  rapide  pour  rendre  ces 
Animaux  méconnaissables  pour  leurs  propres  coiulucteurs ,  car  elle  a  fait  «lisparaître  l'espèco 
d  emaciation  générale  .[ue  ralmospbèiv  avait  .iccasionnée  dans  le  corps  des  Chameaux   Néan- 
moins, Il  faut  à  ces  Animaux  idusieurs  semaines  d'une  alimentation  régulière  et  abondante 
pour  redevenir  aussi  gras  .prils  l'étaient  au  moment  de  leur  départ,  et  ce  n'est  (lu'à  cette 
condition  qu'ils  reprennent  la  faculti-  si  précieuse  .,u'ils  avaient  de  résister  aux  fatigues;  aussi 
les  gens  des  caravanes,  qui  veulent  accomplir  plus  sûrement  et  plus  rapidement  leurs  vova-os 
cbangent-ils  on  route  ou  avant  leur  retour  les  Chameaux  amaigris  par  une  longue  travméo' 
contre  d  autres  <iui  ont  eu  le  temps  de  se  refaire  par  un  repos  suffisant  et  une  nourriture 
abondante.  Une  abstinence  trop  prolongée  et  une  faligu.- excessive  feraient  périr  les  Chameaux 
et.  dans  les  caravanes,  beaucoup  ,1e  ces  Animaux  restent  en  roule  victimes  des  privations 
exagérées  auxquelles  on  les  a  soumis. 


!  r  ,  'T  '""'"■'"'  °  "  -"'"■''■  '■'■"'  'I"'  '■"  '»  l'I"»  "'T""*»  «t  1»  l*is  caa,rc  est 

Col     r;';'?rnr'"'''"^  ''''""'■'"'''■"""''"■"'')• '1™  "■•'«'' ^ 

Col  A„  mal    ,10,,,  PI,,,..  „  pario  „„,  le  „„,„  ,|,  c.mcl,,,  ,1,-*,,  v t ,.,  ,rfct  *  "  r  l.fc  « 

es.  oii„  0.  plus  c,.i,e  „„  ,„„„  o„,„,„  ,„,4;  l;;i;.i,:\;,:  ",::.::;  r'  ■""■»"»•"'- 


FAMILLE  DES  CAMÉLIDÉ?. 


On  reconiiiitt  trois  variiHés  d 


227 


liuis  l'csfjoco  du  Dromadaire;  la  iircinii-rc  est  colle  du  Dromn- 


ourotnllr. '"?'?'■  '""!  ^  '"'  '^'"''""'"'  ^  ^•'-"""  "«^'""■"'^""  •^■■'ctrion.  Ou  l'e.n„loic 

1   .;    1  ?'n  '     '?••"  "'  """'  "nifor.né,neiU  ,ris  et  courts.  La  troisic.no  est  déW.iéa 

Tu  erts  2  ■';'•'"  ™""''"'  "  ^'''''  ""^"^^«  '■»  -^  J"'"»^-  ""'-«"'•-  -" 
touveries  de  lougs  poils  aiusi  (|ue  sou  cou. 

.Ia!^n!r!'r'r"'''l  'j^V"'^"""'''"'  '''^'^""^'"  ''""'  ''^'^''"^  '""'^  ''^<^'''P">'  ^'  «"  ''•^''^vc  aussi 

est  e,  lo  n  .  "i  '■'  r  .  '^"  ""  '•'  '"''f'"'^''  "'■'"'"""■^'  ^'  '' ^'■'■''1»^''  'n»i^  '^«ll^  P«rtie  ^1»  "'"'"l" 
n  .s  V  .v!?  '■'"  '-'  '  ''"■''''•  ^^""'""  ^''"'""■''  <-'"  '"^-^1""  P'"-  '«^^  "•'•'"■'•"^ .  i'  "<^'  l""'"it 
1  comn  ,  "■"'';"■''  "'  '"''""'  'J^'^'»""'i"^S  ce  ue  fut  que  vers  la  iiu  du  ,n^'  siècle,  ou  ^ers 
le    on  mcM.cen.eut    u  n%  <,ue  les  Aral.es,  après  avoir  passé  l'isll.ne  de  huez,  le  répaudireut 

n    aux  1  n'^'r"'  TT  1',''^^  ""  '''-^■"'^-  '^'^^'"^"'"'^  '"^  "  '»-  'P^'i'  »'.>•  ^'^•^"'  P-  ^«  tlha- 

r,  fl  "■'    ■'    "  '^    '""'"""  ''^■''"''"''  '■^""""'"'  P"*^'!"''"  ^■^"i^>»  "o»«  "PP-'^'»^'  '!»«>  '1« 

e \j^Z'      ;"        '  ""'!''  '""  '^•••''"''^""^'^^  ^'''i''"t  ^»  »^«^^  à  Alexaudrie.  Après  l'époque 

d.  Be  saue,  ,1  arriva  eu  Afrique  des  Imrdes  uo.nbreuses  de  Dro„>adaires,  mais  il  paraît  bien 

sont  ?     ''"';  T  ^'";"""^'"'"'^  "'o"t  pas  possédé  ce  Mammifère.  Ce  fut  dans  l'Asie  Mineure, 
u    la  conduite  de  Lucullus  et  .laus  la  guerre  contre  Jlithridate.  <,ue  les  Romains  comhat- 
l  tu    pour  la  première  fois  des  cavaliers  montés  sur  des  Chameaux;  ils  n'en  transportèrent 
pas  dans  leurs  possessions  africaines, 


I 


228  ORDRE  DES  CISULOl  ES. 

Dans  beaucoup  do  localités  on  élève  à  la  fois  les  deux  espèces  du  genre  Chameau  ;  leur 
plus  grande  utilité  est  de  servir  pour  les  caravanes.  Les  commerçants  et  les  voyageurs  (pii 
traversent  le  désert ,  se  réunissent  par  troupes  nombreuses ,  pour  éviter  les  insultes  et  les 
pirateries  des  Bédouins  et  des  Arabes.  Ces  caravanes  sont  parfois  desservies  pardesC'iameaux 
de  l'une  et  de  l'autre  sorte,  mais  les  Dromadaires  s'y  voient  en  général,  à  l'exclusion  du 
Chameau  à  deux  bosses ,  et  comme  il  y  en  a  pour  porter  les  bagages,  les  marchandises,  les 
vivres  et  les  Hommes ,  ils  y  sont  en  très-grand  nombre.  Lors(iu'une  caravane,  comprenant  des 
Animaux  empruntés  aux  deux  espèces,  doit  se  mettre  en  route,  on  charge  les  Chameaux  do 
volailles,  d'eau,  de  légumes,  de  charbon,  etc.;  les  Dromadaires  sont  surtout  réservés  aux 
voyageurs.  Au  moment  du  départ  un  Arabe  chargé  do  conduire  la  troupe  so  place  en  avant; 
il  est  suivi  par  les  Chameaux  chargés  de  tout  leur  attirail  et  les  Dromadaires  ferment  la 
marche.  Presque  aussitôt,  le  conducteur  entonne,  en  guise  do  chanson,  une  espèce  dô 
râlement  des  plus  singuliers,  et  aussitôt  la  troupe  so  met  en  marche,  accélérant  ou  retardant 
le  pas,  suivant  les  variations  cju'il  imprime  à  son  chant;  aussi,  lorsqu'une  caravane  veut  idier 
à  grandes  journées ,  le  conducteur  ne  cesse-t-il  un  instant  sa  musique ,  et  s'il  est  fatigué  un 
autre  homme  le  remplace. 

En  Algérie,  on  emploie  les  Dromadaires,  non-seulement  dans  la  région  saharienne,  mais 
aussi  dans  d'autres  provinces,  et  certains  charrois  de  Philippeville  à  Constantinc  ou  à  Sétif,  etc. , 
se  font  à  dos  do  Chameau.  On  doit  au  général  Carbuccia  un  ouvrage  intéressant  sur  les  Dro- 
madaires algériens  qu'il  distingue  en  deux  races,  l'une  à  formes  massives,  l'autre  à  formes 
sveltos;  ceux-ci  sont  les  Mhari  ou  Méhari  des  Arabes.  Le  travail  du  général  Carbuccia  a  pour 
titre  :  Du  Dromadaire  comme  bêle  de  somme  et  comme  Animal  de  guerre. 

Depuis  1729,  on  emploie  des  Dromadaires  dans  les  maremmes  de  la  Toscane,  et,  posté- 
rieurement à  cette  époque,  on  en  a  transporté  dans  plusieurs  autres  localités,  soit  en  Europe, 
soit  on  Amérique. 

Moïse  avait  mis  la  chair  des  Chameaux  au  nombre  des  viandes  impures ,  mais  il  n'en  était 
pas  de  mémo  chez  les  anciens  Perses,  qui  la  servaient  sur  leurs  meilleures  tables.  Ces  Animaux 
ont  été  vus  autrefois  à  Rome,  principalement  du  temps  des  empereurs,  et  Iléliogabale  a  fait 
manger  leur  chair  dans  plusieurs  do  ses  festins,, en  môme  temps  que  celle  des  Autruches.  On 
dit  qu'il  estimait  surtout  leurs  pieds,  et  qu'il  se  réjouissait  en  pensant  qu'il  avait  inventé  un 
mets  nouveau. 

Le  Chameau  BACTRi EN  {Camclus  bactrianus) ,  que  beaucoup  d'auteurs  appellent  simple- 
ment Chameau  et  d'autres  Chameau  à  deux  bosses,  se  distinguo  au  premier  abord  par  les 
deux  loupes  graisseuses  qui  surmontent  son  dos,  et  dont  l'une  placée  sur  le  garrot  tomb(> 
habituellement  de  côté,  tandis  que  l'autre,  située  plus  en  ar-ière ,  reste  droite  chez  la  plupart 
des  individus;  il  est  en  général  plus  grand  que  lo  Dromadaire;  ses  jambes  paraissent  moins 
tiautes  proportionnellement;  sa  démarche  est  plus  lente  et  ses  lèvres  sont  encore  plus  ren- 
flées; enfin  son  corps  est  couvert  de  poils  en  génélal  plus  touffus  et  plus  longs,  et  sa  couh^ur 
est  brun  roussûtre.  Il  est  originaire  de  l'ancienne  Baciriane,  aujourd'hui  \n  pays  Aos.  Usbecks, 
dans  les  plaines  du  grand  plateau  tartare;  il  s'étend  maintenant  jusqu'en  Chine.  Ce  Chameau 
est  plus  répandu  en  Asie  qu'en  Afrique,  et  il  y  est  employé  do  toute  antiquité  pour  le  service 
domestique  ou  militaire.  On  l'a  (piehiuefois  considéré  (îomme  n'étant  ipi'une  simple  race  d'une 
mémo  ospècoù  laquelle  appartiendrait  aussi  le  Dromadairn,  ot  l'on  a  cité  à  l'appui  do  cclt" 
manière  de  voir  la  possibilité  (pi'ont  ces  deux  Animaux  de  i)ro(iuire  ensemble;  mais  c'est  là 
une  |)reuve  insuffisante,  car  il  est  bien  certain  que  plusieurs  espèces  réellement  différentes 
•Mitre  elles  peuvent  donner  des  métis  fi'conds  lors<}u'on  les  a  rapprochées. 

Les  Tartares  des  steppes  do  la  Crimée  possèdent  quelques  Chameaux  qui  no  paraissent  pas 
se  ressentir  de  la  rigueur  des  hivers  parfois  si  grande  dans  cette  contrée.  Ils  les  emploient 
surtout  à  transporter  jusqu'à  Odessa  des  raisins  ,  une  espèce  particulière  de  pommes  atipch'n 
sinap  et  d'autres  produits  du  pays.  Les  Chameaux  de  la  Crimée  sont  assez  variés  en  couleur 


hameau;  leur 
.oyaxours  (|iii 
iisultcs  et  les 
[lesC'iamcaux 
l'exclusion  du 
Iianilisos,  les 
mpronant  des 
Ciiamoaux  <lo 
réservés  aux 
ace  en  avant; 
3s  ferment  la 
ne  espèce  de 
ou  retardant 
ane  veut  aller 
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FAMILLK  DES  CA.MKLIDI-;!?.  229 

Gr.NnK  LAMA  {Auchnùa,  llliser).  T.iillo  nidindro  <iuo  collo  dns  Chameaux;  point  do 
loupes  f^raissonsos  sur  In  dos;  ijuouo  plusrourlo;  pieds  é;;alementdidact>los,  mais  n'appuyant 
sur  le  sol  ipio  i)ar  leur  iiarlio  teriniiiale  et  ayant  les  saliols  moins  épatés  ;  (|uatre  mam(!lles 
distinctes;  dos  callosités  à  la  poitrine  et  aux  genoux.  Les  Lamas  sont  des  Animaux  propres  à 
r\tnéri(iue,  ijui  sont  oriijinaires  do  la  snindo  cliaino  des  Cordillères,  oii  on  les  rencontre 
depuis  la  Nouvelle-Crenade  jus(|u'au  Chili.  Avant  l'arrivée  des  Espagnols  en  Amérique  ils 
formaient  le  seul  liétail  des  lialiitanis  do  ces  contrées,  (lui  on  (iraient  le  m(''nie  [larli  que  les 
Arabes  tirent  des  Chameaux,  Leur  poil ,  qui  est  plus  lin  que  celui  do  ces  derniers,  fournit 
d'excellentes  étoffes;  leur  peau  peut  être  utilisée,  comme  cuir  ou  comme  fourrure;  leur  lait 
(^t  leur  chair  sont  de  lionne  (|ualité  :  ce  (jui  en  faisait  autrefois  et  en  fait  encore  aujourd'hui 
des  Animaux  d'autant  plus  précieux,  (ju'on  peut  les  employer  aussi  comme  montures  ou 
comme  hétes  do  sommes. 

Tandis  ipio  les  Chameaux  proprement  dits  sont  conformés  pour  vivre  dans  les  sables  du 
désert,  les  Lamas  sont  au  contraire  des  Animaux  de  montagnes,  et  c'est  dans  des  lieux 
autant  (jue  [lossihlo  analogues  à  ceux  auxquels  leur  organisation  a  été  appropriée  par  la 
nature  qu'il  faudrait  placer  les  troupeaux  do  ce  genre  (juo  l'on  cherche  à  acclimater  en 
Europe. 

S'ils  n'ont  point  réussi  jus(|u'à  ce  jour  dans  notre  pays,  on  ne  peut  guère  en  accuser  (juc 
l'incurie  regrettable  des  personnes  à  la  garde  desciuelles  on  les  avait  confiés. 

Au  Muséum  de  Paris,  dans  les  jardins  zoologiques  de  Londres  ou  d'Anvers,  et  dans 
()uelques  antres  endroits  oii  les  Lamas  ont  été  soignés  avec  intelligence ,  ils  ont  au  contraire 
(irospéré  et  ils  s'y  reproduisent  facilement. 

En  i841 ,  on  en  comptait  déjà  soixante-dix-nouf  en  Angleterre  et  en  Ecosse;  il  y  en  a  eu, 
à  diverses  époques,  on  Hollande,  en  Prusse,  et,  antérieurement,  on  en  avait  apporté  en 
Es|)agne.  Le  premier  Animal  do  ce  genre  (|u'on  ait  montré  en  Franco  y  arriva  par  la  voie 
d'Angletorro:  on  le  voyait  à  l'école  d'Alfort  en  1773. 

Buffou  conseillait  déjà  l'acclimatation  des  Lamas ,  et  cette  idée  reçut  les  encouragements 
de  Louis  XVI.  Leblond,  (lui  avait  voyagé  en  Aniéri(iue,  lit  paraître,  il  y  a  une  cin(iuantaine 
d'années,  une  brochure  fort  pi(}uante  oîj  il  traite  cette  intéressante  question,  et,  depuis  lors, 
beaucoup  de  naturalistes  français  et  étrangers ,  parmi  lesquels  nous  citerons  MM.  Is.  Geof- 
froy, do  Castelnau,  Weddell,  Gay  et  Deville,  s'en  sont  occupés  do  nouveau. 

On  |ieut  donc  espérer  qu'en  Europe,  et  plus  particulièrement  en  France,  l'agriculture  s'en- 
richira de  ces  utiles  Animaux;  cependant  il  ne  faudrait  pas  fonder  sur  celte  intéressante 
ac(iuisition  do  trop  grandes  os|)érancos.  Il  eu  est  ici  commodes  autres  essais  d'acclimatation, 
dont  tant  de  personnes  instruites  s'occupent  avec  raison.  A  certains  égards,  elles  multiplie- 
ront les  services  déjà  si  variés  que  nous  devons  aux  espèces  (|ue  nous  possédons;  mais  ces 
espèces  n'ont  rien  à  redouter  d(!  celles  qui  nous  manquent  encore,  car  elles  luttent  avantageu- 
sement avec  elles  jus(iue  dans  leur  propre  |)ays  et  elles  tendent  cIia(iuo  jour  à  les  y  rem|ilac(!r. 
L(!  désir  d'acclimater  m  Europe  quchpies  Animaux  nouveaux,  qui  seront  longtemps  encore  dos 
objets  de  luxe  ou  de  curiosité,  ne  doit  donc  pas  faire  négliger  de  répandre  nos  propres  espèces 
sur  les  différents  points  du  globe,  et  d'accroître  encore,  par  l'extension  dont  elles  sont  sus- 
ceptibles, les  richesses  déjà  si  nombreuses  qu'ils  iirocurent  à  notre  espèce. 

Le  poil  des  Lamas  et  celui  des  Vigognes  était,  de[)uis  longtemps,  employé  en  Amérique 
pour  la  fabrication  de  certains  tissus.  Depuis  (pudiiues  aimées,  on  en  apporte  en  Europe  une 
quantité  considérable  dont  les  fabriques  anglaises  et  françaises  ont  su  tirer  un  excellent  parti. 
C'est  principalement  sous  ce  riq»|)orl  que  ces  Animaux  seront  utiles  à  nos  contrées,  et  si  l'on 
pouvait  les  répandre  dans  nos  montagnes  des  Pyrénées ,  des  Alpes ,  des  Vosges ,  des  Gé- 
veimes,  etc.,  ils  deviendraient  C(U-tainement  pour  ces  régions  une  nouvelle  branche  d'industrie. 
C'est  ce  <]ue.  les  natupslistes  que  nous  avons  cités  ont  cherché  à  démontrer  dans  iours  di- 
verses publications. 


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230  OIU)«E  DES  msi  LQLES. 

Oa  admet  dans  lo  genre  dos  Lamas  lanlôl  plusieurs  espèces,  t.mt.M,  au  contraire    plu- 
sieurs varioles  d'une  seule  et  même  espèce,  et  on  leur  donne  les  noms  do  : 

Lama  domestiouk  {Auclwnia  glama); 

Lama  ai,i>aca  {Auchenia  Llacma);  {PI.  XXXV.) 

Lama  vicocnk  (Auchenia  vicunna), 

Lo  Lama  (lomesti.|ue  ou  Guanaco  habite  la  partie  supérieure  des  Cordillères,  à  une  hau- 
teur moyenne  tle  3,000  à  3,500  mètres,  dans  dos  pays  dont  la  température  est  assez  variable- 
Il  a  i  ,30  et  jusqu'^  i  ,70  au  «arrot.  La  couleur  de  sa  robe  varie  ;  habitucllenionl  elle  est  brune 
ou  noue;  mais  d'autres  fois  elle  passe  au  brun  clair,  au  «ris,  au  jaune  roux  ou  même  au 
blanc  ;  sa  laine  est  assez  Une,  lustrée  et  do  bonne  qualité.  La  femelle  porte  pendant  dix  mois. 
L  Alpaca  vit  dans  les  mêmes  lieux  que  le  (luanaco  et  parait  n'en  être  (lu'une  variété.  Cepen- 
dant ,  Il  a  les  oreilles  plus  courtes  et  la  tête  moins  longue;  sa  toison,  qui  est  plus  fine  pré- 
sente les  mêmes  variétés  de  coloration.  La  Vigogne  est  plus  petite  que  le  Guanaco  et  que 
I  Alpaca  ;  elle  a  des  formes  plus  fines  ;  son  pelage  est  roux  brun  ,  plus  chrr  aux  parties  infé- 
rieures. C'est  un  Animal  timide,  qui  devient  très-doux  en  domesticité.  Ainsi  que  l'a  fait  remar- 
(luer  M.  do  Qualrefages,  c'est  la  plus  petite  espèce  du  genre  (lui  nous  occupe;  mais  peul-ôlro 
serait-elle  la  plus  utile  si  l'Homme,  au  lieu  de  la  chasser  comme  une  bêle  fauve  et  do  lu 
détruire  peu  à  pou,  cherchait  à  la  soumettre  à  son  empire  comme  lo  Lama.  Sa  riche  toison 
\  qui,  pour  la  finesse  et  lo  moelleux,  surpasse  toutes  les  laines  connues,  lo  récompenserait 
:  amplement  de  ses  soins.  Dans  plusieurs  occasions,  on  a  croisé  la  Vigogne  avec  l'Alpaca  ,  et 
l'on  a  obtenu  un  produit  mixte  entre  ces  deux  espèces  qui  paraît  devoir  être  fort  utile.  Pen- 
dant son  voyage  en  Bolivie,  M.  Weddell  en  a  vu  un  troupeau  comprenant  déjà  trente-quatre 
individus. 

L'Améri(|ue  a  nourri  autrefois  une  espèce  do  Lama  (lui  dépassait  on  grandeur  celles  <ju'on 
y  trouve  actuellement.  Nous  l'avons  décrite  sous  le  nom  iVAuchcnia  Weddelii. 


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SOUS-ORDRE  DES  PORCINS. 

La  dénomination  de  Porcins  convient  parfaitement  aux  Animaux  de  ce  sous-ordre,  si  l'on 
n'a  égard  qu'aux  espèces  qu'ils  fournissent  acluoUemont  aux  divers  continents.  Toutes  en 
effet,  ressemblent  plus  ou  moins  au  Porc  domesti(iue  par  l'ensemble  do  leur  organisation'  et 
l'Hippopotame,  (|Uoiquc  plus  volumineux  que  les  autres,  montre  aussi  la  même  organisation 
goneraie.  Beaucouj)  d'espèces  antédiluviennes  sont  aussi  dans  le  même  cas ,  et  il  n'est  pas 
jusqu'aux  Anoplothériums,  ces  Animaux  si  singuliers,  qui  ont  autrefois  vécu  en  Europe,  dont 
les  caractères  n'aient  (luelques  rapports  avec  ceux  des  Cochons  (1)  ;  cependant  les  Anoplo- 
thériums et  la  plupart  des  genres  qui  rentrent  dans  la  même  famille  avaient  les  dents  moins 
émousséos  et  leur  régime  était  ccrtainoment  plus  herbivore.  Les  espèces  éteintes  de  la  grande 
division  des  Porcins  ont  été  incomparablement  plus  nombreuses  que  celles  qui  leur  ont  suc- 
cédé sur  le  globe,  et  l'étude  do  celles  (ju'on  a  découvertes  en  Europe  a  conduit  les  anato- 
mistes  à  la  distinction  de  différents  genres,  dont  nous  nous  bornerons  à  rappeler  ici  les  noms 

Ceux  qui  rentrent  dans  la  tribu  des  ANOPLOTHÉniNs,  sont  intermédiaires  aux  Porcins 
proprement  dits  et  aux  Ruminants.  On  les  divise  en  genres  de  la  manière  suivante  • 

Anoplothcriiim,  G.  Cuv.  (2);  Eurytherium,  P.  Gerv.;  Clialicotherium,  Kaup,  ou  Anisodov, 

(I)  M.  Lùrlet  esl  conduit,  par  Tobservation  de  nouvelles  pièces  découvertes  dans  les  dépôts  tertiaire*  moyen, 
du  Gers,  a  reporter  aussi  le  genre  Lislriodo:i,  auquel  il  donne  le  nouveau  nom  de  Lophiodia-nis  parmi  les 
Uisulques  du  sous  ordre  des  Pcrcins.  Ce  serait  alors  le  Ivpe  d'une  nouvelle  Irihii 


(-2)  Le  cerveau  de;  Anoploilit-riuins,  .(ue  l'on  connaît  ( 


après  une  p  érp  déjà  signalée  par. G.  Guvier,  parait  a 


avoir 


ontruiro,  plu- 


s,  à  uno  hiiu- 
issoz  Viiriablo; 
l'Ile  est  brune 
ou  nii^mo  au 
Joiit  dix  mois. 
jrit'U'î.  Ccpoii- 
lus  fine ,  [>a^- 
laiiiico  et  quo 
<  parties  infé- 
l'a  fait  rcmar- 
nais  pout-Ctro 
fauve  et  ilo  la 
riche  toison , 
icompcnscrait 
c  l'Alpaca ,  et 
rt  utile.  Pen- 
Irenlc-quatrc 


•*E' 


colles  qu'on 


>rtlro,  si  l'on 
.  Toutes ,  en 
^anisation ,  et 
oriïanisatiou 
t  il  n'est  pas 
Europe,  dont 
l  les  Anoplo- 
dents  moins 
de  la  grande 
leur  ont  suc- 
it  les  anato- 
ici  les  noms. 
aux  Porcins 
ito  : 
)u  Anwodon, 


Hiahùi  moyens 
fi'iis  paimi  les 

ier,  parait  «voir 


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SOliS-ORDUK  OKS   POUCINS.  JU 

Li«s  Hvoi-oTAMiNS  ëluipnt  lr(is.vnl.^in«  de»  Anoplutl.mns.  nu.is  leur  .h-ulilion  .'Init  nin, 

Los  Ch.:;„o,.otamin.s  so  rnpprocl.aiont  .los  Sungliors  s.ms  plusieurs  ropports  • 
A«  c.W««    Avinonl;  a„;-opola,„us ,  G.  Cuv.  ;  y/y.«ro//..n,„„ ,  Ow.n. 
hn  lu  OH  .loit  .•■•.pprochor  eucon,  plus  .lo  la  f„millo  .|...s  Sangliers  lo  gouro  t^Kalem.-ul  .'.toint 
a^Pai^oC^ru.,  Pou.0.,  ,,ui  cl  trùs-pn>bal.ln,nout  lo  n..,no  ,,uo  celui  ..'t^ZloT, 

Tous  les  Animaux,  soit  vivants,  soit  fossile,,,  ,Ju  sous-onlro  ,Ios  Porcins,  sont  pourvus  de 

./.le  à  peu  près  conforma  comme  celui  .les  Cochons,  et  par  conséquent  en  osselet   On 

K  n  ca  ah  0  do  rumu.at.on.  Cepen.lant  il  est  difllcilo  d'assurer  .,ue  tous  les  Auoploth  Vils 
aient  ete  réellement  privés  do  la  possibilité  do  ruminer  ^ 

Les  Animaux  présentement  vivants  de  ce  sous-ordre  rentrent  .lans  les  genres  Hippopotame 
IkacocMre    SangUer,  IMiroussa  et  Pécari,  qui  diffèrent  tellen.ent  entre  eux  qu'Hr  our^ 
raient  d.jvemr  le  type  d'autant  do  ti'ibus  distinctes.  ^         ' 

roim^acluelle".''  *^""''"  ^'  *'"''""'  '""'  '^'"  ^""*'""''  ^""''"''  '''"'  """  •^'^  «"'''  «^I"^'«^"«  ^  l'Eu- 

nl.o.^rt'è";!Îlse'' u"""'  "  "'  f  ■^^'^'^"'--)-  A'-'-  •'«  t-""  f^iî^-tosque,  à  corps  lourd. 
V  h  ni     '"^■"*>7'  ''««  «"rjaml.es,  n'ayant  que  quelques  poils  rares  et  isolés.  Leur  t<^le  os 

M   .   ;;;:r'oM        ;'""."  '""''  'r^'^-'"'"'  ■"  ^^^^^  -'»n-^'f«re„te  do  cdl;  d  s   ut^^s 
fa nim.feres  et  leur  bouche  est  extrêmement  grande.  Ils  ont  à  cha.iuo  pied  quatre  doistts 

.tu,  cornet    leurs  yeux  me.hocres  et  placés  à  la  face  supérieure;  leurs  nariiies  é<^al..ment 

I.r  on  ^2o    "  r/-  r^'    e'  "■''"'"'"'  '°  '^  ""'"^°'  P«rfaitement  appropriés  dan 
si^lo  so  Tù  I  ur  n  ni         '    T^'  ''"*  "'"'  "'"  '''  '^''''^'^  '^^''^  ''  tnnbarrassés 

Ïo  i"  "  sLT:  ^""'"'^  ""'«""'  '^'^  '«-  P-P-  P0'^^«;  --si  aimeut-ils  à  nager  et 

n.û  s  de  'neu    s     n    .  r'^T'^'  <'«  '«"••  ^*«  "«'-  •"  vase  des  marais  ou  ,Ia„s  lo 

^.uL:;;uns -r^iS^ît^x^^^         "^  --'  ^'^  -^' 

l'ii  beaucoup  d'analogie  ave<!  oehi  d-"  d^Vi-;-  rv-t  r-  -.».!••  .     .  .•         «  ^ 

'l"i  a  étudié  avec  be'aucouD  de  soin  iVrnnfniim,.',  ?  ^^  ^"'^  '  ''*'  "•  '""''■"'«'  ^''«loK*^"  <listi„jf„,*, 

ciussc  dos  Mammifères      "^  conformation  extérieure  du  certeau  chez  le,  principaux  groupes  de  là 


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232  ORDIIE   DES  nfSlLQUES. 

Pendant  que  les  Flippopotaincs  nagent,  l'aii-  do  leur  respiration  lanco  au  dehors,  sous 
forni(!  d(î  iictiLs  jets  irréguliors.  une  parlie  de  l'eau  (pii  tend  à  s'iniroiluire  dans  leurs  na- 
seaux. A  terre,  ils  sont  plus  sinj^uliers  encore,  à  cause  de  leu''s  formes  obèses  et  de  la  nudité 
do  leur  pc.ni,  Leur  corps  est  ci  général  hrun,  sauf  auv  jointures,  autour  des  yeux,  aux 
aines,  etc.,  oii  il  est  (ilus  ou  moins  rose.  De  nombriu,-;es  goutteleltcîs  suintent,  comme  des 
perles,  de  la  surface  de  la  peau  ;  c'est  ce  ipie  P.  Gilles  avait  dî'jh  indi(iué,  et  c'est  ce  (juc  l'on 
voit  très-bien  sur  les  deux  Hippopotames  (lu'on  a  amenés  en  Europe  pour  les  faire  voir  à 
Londres  et  ù  Paris  :  la  couleur  de  cette  sécrétion  est  cannelle  clair. 

Ils  ouvrent  de  temps  en  temps  leur  gueule,  surtout  lorsqu'ils  veulent  bâiller.  Cet  immense 
orifice  a  un  aspect  tout  |)arliculier;  sa  lèvre  supérieure  est  grossièrement  ép.dssie  en  avant, 
et  elle  descend  bien  au-dessous  du  niveau  qui  la  limite  à  la  région  maxillaire  latérale,  oîi 
c'est  au  contraire  la  lèvre  intérieure  (|ui  remonte  au-dessus  de  la  ligne  qu'elle  atteint  en 
avant.  La  bouche  est  ainsi  fendue  jus(iu"au  delà  des  jeux ,  qui  sont  ccpendiuit  fort  reculés , 
et  lorsiiue  les  grandes  canines  inférieures,  ainsi  (lue  les  grosses  pointes  des  incisives  se 
sont  développées,  cette  espèce;  d'antre  armé  et  fortifié  de  toutes  parts  a  quelque  chose  do 
réellement  effrayant;  il  est  prudent  de  s'en  tenir  éloigné,  quoi(iue  l'Hippopotame  ne  soit 
pas  du  tout  un  Animal  féroce.  Lorsque  la  bouche  se  ferme ,  la  lèvre  suiiérieure  descend  m 
avant  et  sur  les  côtés  comme  une  énorme  lippe  (lui  recouvre  l'extrémité  de  la  mâchoire 
inférieure  et  en  cache  en  partie  la  lèvre;  mais  sur  les  côtés,  c'est  cette  dernière  ijui  remonte. 
Entre  les  arcades  zygomati(iues  et  l'élr.rgissement  qui  supporte  les  canines  la  tête  est  comme 
étranglée.  Lesyeux  sont  saillants  et  rappellent  ceux  d'une  tête  do  veau  préparée  pour  la 
boucherie,  ressemblance  (|uo  la  nudité  <le  l'Hippopotame  rend  [dus  frapiiante  encore.  Lorscpie 
l'Animal  fiente  il  agite  latéralement  sa  iietite  ([ueue  avec  rapidité,  comme  il  le  ferait  dans 
l'eau  pour  délayer  ses  excréments;  son  cou  est  plissé;  renseml)le  do  son  corps  ressemble 
extérieurement  à  un  immense  sac  de  graisse. 

Pour  s'emparer  des  Hippopotames,  Il  faut  les  prendre  fort  jeunes  et  encore  à  la  mamelle. 
Ceux  que  l'on  possède  ont  été  ainsi  enlevés  à  leur  mère,  et  il  a  fallu  les  nourrir  d'abord  a\ec 
du  lait,  dont  ils  consommaient  une  grande  quantité.  Les  pommes  de  terre,  des  fruits  de  diverses 
sortes,  les  fourrages,  etc.,  servent  maintenant  à  leur  alimentation  ordinaire.  Ces  Animaux 
aiment  à  se  vautrer  et  à  se  baigner,  et,  sans  cette  dernièie  hal)itude,  pour  laciuelle  on  leur 
donne  d'ailleurs  toutes  les  facilités  possibles ,  ils  seraient  fort  sales;  car  leurs  goûts  sont  si 
sordides  qu'ils  semblent  prendre  plaisir  à  mâcher  jusiju'à  leurs  i)ropres  excréments. 

Dans  les  grandes  rivières  de  l'Afriejue,  on  ks  [loursuit  pour  obtenir  leur  pc^au,  qui  est  très- 
épaisse  et  qui  sert  à  faire  des  boucliers,  ainsi  que  divers  autres  instruments.  Ou  estime  aussi 
leur  chair,  surtout  celle  des  jeunes,  et  l'ivoire  de  leurs  dents  a  une  valeur  assez  grande.  La 
graisse  des  Hippopotames  passe  jiour  un  mets  exquis.  Les  perfectionnements  des  armes  à  feu 
ont  rendu  la  chasse  de  C(;s  gigantesciues  Quadrupèdes,  comme  d'ailleurs  celle  do  la  |)lupart 
des  autres  Animaux,  beaucoup  plus  facile  (|u'elle  ne  l'était  autrefois. 

On  surj)rend  l'Hippopotame  de  deux  manières  différentes  :  d'abord  la  nuit,  à  sa  sortie  du 
fleuve,  quand  il  broute  les  roseaux  ou  qu'il  vient  paître  dans  les  plaines  voisines;  on  l'attend 
alors  à  l'affût  ou  bien  on  le  cherche  dans  les  pâturages  ;  d'autres  fois  on  l'attaiiuo  de  jour,  diiiis 
le  fleuve  même,  et  on  l'y  fusille  lors(iu'il  vient  à  la  surface  respirer,  u  Lue  embarcation  (>si 
excellente  pour  une  manœuvre  de  ce  genre,  dit  Delegorgue  :  elle  porte  les  Hommes  du  centre 
de  la  troupe,  et,  précisément  au-dessus  d'elle,  de  fortes  assagayos,  solidement  fixées  à  des 
longues  gaules,  sont  employées  par  les  chasseurs  à  sonder  le  fond,  à  tàter  et  |ii(|uer  les 
Animaux,  qui  s'étonnent  d'être  attaqués  jus(|uo  dans  les  profondeurs  creusées  par  eux-mêmes. 
Ils  déguerpiront  à  coup  sûr,  mais  gare  au  canot  dans  les  brus(|ues  mouvements  qaa  font 
les  amjihibies  (|ui  s'agitent!  Quehpjefois  Ils  le  soulèvent  et  le  chavirent;  souvent  ils  saisissent 
de  leurs  dents  les  doux  borduges  à  la  fois  et  lus  brisent  ;  on  y  court  la  chance  de  devoir  se  sauver 
ù  la  nugo  après  avoir  perdu  ses  fusils,  ciioso  infiniiaont  regrettable,  comme  ccdlo  d'être  saisi 


0  au  dehors,  sous 
ire  dans  leurs  iia- 
ses  et  (lo  la  nudité 
)ur  dos  yeux  ,  aux 
intent ,  comme  des 
L't  c'est  ce  ([uo  l'on 
lu'  les  faire  voir  à 

liilcr.  Cet  immense 
•'[idissie  eu  avant , 
illairo  latérale,  oîi 

qu'elle  atteint  en 
uiant  fort  reculés, 
s  des  incisives  se 

quelque  chose  do 
tpopotame  no  soit 
?rieure  descend  en 
té  de  la  mâchoire 
nière  (jui  remonte. 

la  têto  est  comme 

préparéo  pour  la 
le  encore.  L()rs(iu(' 
le  il  le  ferait  dans 
n  corps  ressemble 

;orc  à  la  mamelle, 
turrir  d'abord  avec 
s  fruits  do  (diverses 
lire.  Ces  Animaux 
u'  latiuelle  un  leur 
eurs  goClts  sont  si 
rémonts. 

[H'nw ,  qui  est  très- 
s.  On  estime  aussi 
•  assez  grande.  La 
Is  des  aruies  à  feu 
celle  do  la  plupart 


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molli//,  ■   ■  Ay^,,/!,  ■/„  „^„,  ,J 


soiis-onnuE  dks  pojigins.  233 

par  los  Crocochlos,  twiioins  secrets  do  tout  co  qui  so  pusse  à  llour  cl'oau.  L'Hippopotame  no 
faisant,  ([uo  je  saehe,  aucun  mai  aux  Ilommos  dont  l'embarcation  vient  d'fitie  submergée 
|)ar  lui ,  n'est  compté  pour  rien  dans  le  danger  que  l'on  court  une  fois  à  la  nage.  » 

Le  nombre  dos  Hippopotames  diminue  beaucoup.  Dans  le  territoire  do  Natal,  trois 
Hommes,  durant  un  mois,  com|)tùrenl  30  h  M  Hippo|.otames  tués  |)ar  eux  à  Tonguela , 
on  18.30;  en  1840,  21  à  23;  en  1841 ,  10;  ou  1842,  3.  En  1843,  il  n'en  fut  pris  que  1  ou  2. 

L  espèce  était  commune  dans  la  colonie  du  Cap,  au  temps  do  Levaillant;  elle  abondait 
surtout  à  Corg-Hivior,  et  cependant  elle  n'y  ost  plus  représentée  on  1838  (lue  par  deux  vieux 
maios  qu(!  Delegorguo  vit  sur  h  propriété  do  M.  Melek,  riche  éleveur  do  Chevaux,  qui  les 
conservait  comme  n'appartenant  (|u'à  lui  seul  et  leur  accordait  toute  protection  sur  ses  terres. 
Los  plus  vieux  Hottentots  do  l'endroit  assuraient  les  connaître  depuis  leur  enfance. 

L'Hippopotame  est  une  do  ces  espèces  destinées  à  disparaître  devant  l'extension  do  lu 
(•ivihsution  sur  le  globe.  Elle  était  autrefois  bien  plus  abondante  dans  le  Nil  <iu'ollo  no  l'est 
aujourd'hui;  elle  diminue  aussi  dans  les  rivières  de  l'Africiuo  occidentale.  Ses  mœurs  paisibles, 
<•  produit  qu'on  peut  tirer  do  son  corps  sont  deux  motifs  ([ui  hâteront  su  destruction,  et  depuis 
longtemps  cette  destruction  serait  opérée  si  l'Afrique  était  aussi  cultivée  que  l'Europe,  et  si 
s(!s  neuves  recevaient  un  aussi  grund  nombre  de  bateaux  do  toutes  sortes. 

Les  naturalistes  ont  longtemps  hésité  au  sujet  des  affinités  de  ces  Animaux,  et  c'est  à  tort 
qu  ils  les  ont  presque  constamment  classés  à  côté  des  Rhinocéros  et  des  Tapirs.  C'est  dans  la 
famille  dos  Sangliers,  dos  Cochons  et  des  Phacochères,  que  les  Hippopotames  doivent  Hm 
rangés,  comme  on  pourra  s'en  assurer  en  revoyant  les  principaux  traits  de  leur  organisation. 
Bien  différents  des  Jum.nités,  ils  ont  l'astragale  en  forme  d'osselet,  comme  les  Cochons  et  ! 
les  Ruminants,  mais  cependant  plus  raccourci  que  le  leur,  et  leur  fémur  manque  comme 
celui  do  ces  derniers  Animaux  do  troisième  trochanter.  Aristote  signale  déjà  la  conformation 
do  leur  astragale. 

Comme  on  le  voit,  co  genre  singulier  de  quadrupèdes  ost  connu  depuis  fort  longtemps, 
et,  postérieurement  à  Aristote,  Diodore  de  Sicile,  -lui  a  été  contemporain  de  César  et  d'Au- 
guste, on  a  donné  une  description  encore  plus  détaillée.  Quelques  philologues  ont  pensé  qu'il 
avait  été  question  des  Hippopotames  à  une  époque  bien  antérieure,  et  ils  ont  voulu  le 
retrouver  dans  le  Bchemoth  do  la  Hible,  dont  il  est  question  au  livre  do  Job,  chapitre  XL; 
mais  il  ny  a  non  do  certain  à  cet  égard. 

Antérieurement  aux  temps  historiques,  pendant  la  période  diluvienne  (1),  il  a  vécu  des 
Hippopotames  en  Europe.  Plus  anciennement  encore,  il  y  en  avait  dans  l'Inde,  mais  on  n'en 
trouve  plus  maintenant  qu'en  Afrique,  et,  dans  les  régions  où  la  civilisation  a  pénétré,  leur 
race  a  déjà  été  anéantie.  11  faut  remonter  très-haut  dans  le  Nil  pour  on  rencontrer,  et  il  n'y 
en  a  plus  vers  l'embouchure  du  Sénégal. 

Cependant  les  deux  Guinées  possèdent  également  des  Hippopotames,  et  il  y  en  a  dans  la 
rivière  Orange,  qui  traverse  le  pays  des  Hottentots;  dans  certains  endroits  do  la  colonie 
du  Cap,  en  Cafrorio  et  sur  la  côte  orientale;  au  pays  de  Natal;  en  Mozambique;  peut-être 
•iuns  le  Zanguebar,  et  certainement  en  Abyssinio.  Ces  Animaux  massifs  ont  besoin  d'eau , 
(!t  c'est  dans  les  grandes  rivières  ou  sur  les  marécages  qui  les  bordent  qu'ils  passent  la  plus 
grande  partie  do  leur  vie;  ils  plongent  avec  facilité,  restent  assez  longtemps  sous  l'eau  et 
niarchent  dans  la  vase,  qui  forme  le  fond  des  rivières,  cherchant  pour  s'en  nourrir  les 
[liantes  aquatiques  les  plus  succulentes. 

L'espèce  ordinaire  de  co  genre  ou  I'Hippopotame  amphibir  {Hippopotamm  amphibius) 
(II.  LH)  acquiert  dos  dimensions  colossales,  certains  individus  ayant  le  corps  long  de  2  mètres 
ou  môme  plus.  C'est  d'elle  que  l'on  a  vu  à  Rome,  il  y  a  déjà  plus  de  dix-huit  cents  ans,  plusieurs 
individus  pris  dans  le  Nil,  et  les  deux  Hippopotames  que  l'on  montre  on  ce  moment  dans 


(1)  Hippopotamus  major,  etc. 

11"   l'ARTIii. 


30 


234  ORDRE  DKS  BtStî.QUES. 

les  Ménageries  do  Londres  et  de  Paris  lui  apitartiennciU  aussi;  ils  proviennent  du  inAme 
fleuve.  Toutefois,  il  n'est  pas  certain  (juo  tous  les  Hippopotames  de  même  taille  que  nourrit 
l'Afrique  aient  absolument  les  mêmes  Ciiractères ,  et  il  est  à  présumer  qu'une  connaissance 
plus  complète  de  ces  Animaux  montrera  (pi'ils  constituent,  comme  les  Girafes,  les  Lions  et  les 
autres  grands  Animaux  propres  à  ce  continent,  plusieurs  races  différentes,  suivant  les  grandes 
divisions  territoriales  qu'ils  habitent;  quehjues  auteurs  ont  môme  cru  reconnaître  parmi  eux 
plusieurs  espèces.  Desmoulins  et  M.  Duvernoy,  entre  autres,  séparent  les  Hippopotames 
du  Sénégal  et  de  l'Abyssinie  de  ceux  de  la  région  du  Cap;  mais  on  n'est  encore  arrivé  à  cet 
égard  à  aucun  résultat  bien  certain. 

^  D'autre  part,  on  sait  aujourd'hui  que  la  petite  républii|ue  de  Libéria,  quia  été  fondée  par  les 
États-Unis  au  cap  Mesurado ,  sur  la  côte  de  Guinée ,  possède  un  Hippopotame  d'un  bon  tiers 
plus  petit  (jue  les  autres.  Cet  Hippopotame  a  aussi  le  crAne  d'une  forme  un  peu  différente , 
et  il  constitue  bien  certainement  une  espèce  distincte  du  précédent.  M.  Morton  l'a  d'abord 
décrit  sous  le  nom  il' Hippopolmiius  minor;  mais  G.  Cuvier  avait  déjà  employé  les  mêmes  mots 
pour  désigner  une  espèce,  plus  petite  que  l'Hippopotame  ordinaire,  fossile  en  Europe,  et 
qui  se  trouve  dans  la  même  condition  d'infériorité,  par  rapport  au  grand  Hippopotame  fos- 
sile. Aussi  le  nom  du  petit  Hippopotame  vivant  a-t-il  été  changé  par  M.  Morton,  qui  l'appelle 
maintenant  Hippopotame  »e  Libèrik  {Hippopotamus  Hberiensis) ,  dans  son  Mémoire 
descriptif  publié  à  Piiiladelpbie  pendant  l'année  1849. 

GENllK  PHACOCHÈRE  {Plia- 
cochœrus,  F.  Cuv.).  Apparence  exté- 
rieure assez  différente  de  celle  des 
Sangliers  :  la  tèto  est  élargie,  sur- 
tout à  la  région  des  yeux ,  et  il  y  a 
une  grosso  caroncule  verruqueuse  sur 
chaque  joue,  caractères  auxcjuels  s'a- 
joutent ceux  du   système  dentaire  : 
incisives  —^  ;  canines  |;  molaires  f. 
La  mâchoire  supérieure    manque 
souvent  d'incisives ,  surtout  chez  les 
sujets  adultes  ;  les  canines  sont  très- 
fortes,  dirigées  latéralement  en  dehors 
et  en  haut,  comme  des  cornes,  et 
elles  constituent  des  défenses  redou- 
tables; les  molaires  antérieures  s'usent  rapidement;  la  postérieure  est  très-longue  aux  deux 
màclioires;   les  tubercules  nombreux  de  sa  couronne  (ils  sont  au  nombre  de  vingt-cinq 
environ),  sont  bien  distincts  les  uns  des  autres  et  ils  se  transforment  par  leur  usure  en 
autant  de  figures  irrégulièrement  circulaires. 

PuAcociiKiiK  afuicai.n  {Plincocluerus  afrtcamts).  Les  Phacochères  sont  des  Animaux 
d'Afri(iue  répandus  dans  ce  continent,  depuis  la  Nubie  et  le  Sénégal  jusqu'au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Plusieurs  auteurs  en  reconnaissent  deux  espèces,  sous  le  nom  de  Phacochère 
iPEUmpkm  édenté,  et  de  Phacochère  A  incisives  ou  d'Eliem  mais  les  caractères  propres  à 
chacune  d'elles  n'ont  point  encore  été  établis  d'une  manière  assez  certaine.  Les  mœurs  de 
ces  Animaux  sont  brutales  et  farouclies,  et  leurs  énormes  canines  ajoutent  encore  à  la  crainte 
qu'ils  inspirent.  C'est  d'eux  plutôt  que  du  Dabiroussa  qu'Elieu  a  parlé  sous  le  nom  de  Sus 
letrahdros,  luq  TeTpaxepo:,  signifiant  Cndion  à  quatre  cornes. 

Pendant  le  siècle  dernier,  on  a  possédé  le  Phacochère  vivant  en  Hollande  ,  et  récemment  il 
y  en  avait  dans  les  jardins  zoologi(iues  d'Anvers  et  de  Londres.  La  taille  de  ces  Animaux 
approche  île  celle  du  Cochon,  mais  leur  corps,  iiuoique  en  partie  velu,  montre  une  certaine 
rossutnbianiu  avec  celui  ik  rUippopylame;  leur  tète,  élargie  aux  yeux  et  à  la  région  des 


Cium:   de   l'iiACOciiBuiî,  M  ilo  graml. 


^:^i»Ëi^^!Bm^iSi^sa^!e£^i3asiies 


lent  du  ml^mo 
llo  que  nourrit 
i  connuissanco 
les  Lions  et  les 
ant  les  grandes 
litre  parmi  eux 
Hippopotames 
ire  arrivé  à  cet 

fondée  par  les 
d'un  bon  tiers 
jeu  différente, 
an  l'a  d'abord 
s  mômes  mots 
3n  Europe,  et 
popotame  fos- 
,  qui  l'appelle 
son  Mémoire 


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SOlS-ORDnE  DES   POHCINS.  235 

caninos   est  rendue  f.i.louso  par  les  deux  loupos  ,,u'ello  porto  sur  les  joues;  leur  peau  est 


l'iiAcociiiiiE    \nuc\is,    l/IO  do  gioD'i. 

Genre  SANGLIER  (Sus).  Lo  Sanglier  ordinaire,  les  espèces  exotiques  qui  lui  ressemblent 
lo  plus  el,  les  diverses  sortes  de  Cochons  domestiques  sont  les  seuls  des  Animaux  appelés  Sus 
par  Lmné,  qui  doivent  conserver  cette  dénomination.  Ils  ont  la  tête  allongée  et  terminée  en 
groin;  le  corps  habituellement  recouvert  de  poils  roides  appelés  soies;  la  queue  assez  courte 
et  les  pieds  à  quatre  doigts,  dont  deux  plus  grands  d'apparence  bisulque,  et  deux  plus  petits 
qui  sont  rejetés  en  arrière  de  ceux-ci;  leurs  dents  sont  établies  d'après  la  formule  suivante  : 

I  incisives  ;  }  canines  ;  ^  molaires  ; 
les  incisives  supérieures  sont  inégales,  celles  d'en  bas  sont  proclives,  les  deux  paires  antérieures 
étant  plus  longues  que  la  troisième;  les  canines  sont  fortes  et  en  défenses;  les  inférieures 
deviennent  plus  longues  que  celles  d'en  haut,  qui  se  recourbent  supérieurement,  et  s'usent 
contre  les  précédentes  qui  décrivent  pres.iue  un  demi-cercle.  La  première  paire  des  molaires 
inférieures  est  écartée  des  autres;  les  dernières  molaires  des  doux  mâchoires  ont  leur  cou- 
ronne formée  d'un  grand  nombre  de  tubercules  émoussés. 

Les  Sangliers  sont  des  Animaux  aussi  grossiers  dans  leur  forme  que  dans  leurs  mœurs 
qui  vivent  dans  les  forêts  ou  dans  les  marécages,  changent  de  séjour  suivant  les  saisons,  ont 
0  régime  omnivore  et  fournissent  dos  espèces  aux  trois  grandes  divisions  de  l'ancien  continent. 
Ils  vivent  par  petites  troupes,  mais  les  mâles  adultes  ou  vieux  se  tiennent  souvent  isolés  On 
donne  aux  individus  do  ce  sexe  le  nom  do  vérats;  les  femelles  sont  les  layes  et  les  jeunes  les 
marcassins  :  ceux-ci  ont  une  livrée  différente  do  celle  des  adultes.  Les  Animaux  do  ce  genre 
ne  manquent  pas  d'intelligence,  mais  ils  sont  farouches,  sales  et  souvent  dangereux  par  leur 
l-rulalilé.  Leur  chasse  n'est  p„s  exempte  do  dangers,  leurs  défenses  pouvant  occasionner  dos 
blessures  fort  graves.  11  n'est  pas  rare  que  dans  les  luttes  aux.iuelles  on  les  provoque  ils 


■ 


I    i 


11! 


I 


ii'iii 


236  OUDRE  DES   IWHILQIES. 

évcnlront  los  flhinns,  ot  dans  beaucoup  do  cos  los  cliassours  oux-m^mcs  ont  à  mloulor  It-s 
ncct^s  do  lour  furour. 

C'est  nu  nit^me  Ronro  (lu'npparlionnoiit  les  Cochons  dos  diverses  rncos,  qm  l'on  pournnt 
iippelor  des  SanglicM-s  domcsli(iuos,  tant  ils  ressonibloiit,  par  l'cnsornhio  do  leurs  caractères 
t,'i^néri(iues  et  souvent  niAmo  spécin(|ucs,  à  leurs  congénères  sauva^'os.  Dans  certains  cas,  ces 
derniers  peuvent  être  apprivoisés  individuelletnent,  et  [ilusieurs  espèces  montrent  la  mêmes 
aptitude.  JJien  ([u'il  soit  certain  quo  plusieurs  des  particularités  par  lesquelles  los  Cochons 
se  distinsuenl  des  Sangliers  sont  le  résultai  des  conditions  exceptionnelles  dans  lestiuelles 
rilomm*!  a  retenu  ces  Animaux ,  il  est  cependant  impossible  de  dire  ('ncore  dans  (luellc 
condition  s'est  opérée  la  domestication  dos  Cochons,  et  quels  sont  les  types  sauvages  dont  ils 
descendent  réellement. 

Los  Cochons  comme  les  Sangliers  excellent  (lar  la  finesse  do  leur  odorat;  non-seulement 
leurs  cornets  olfactifs  sont  Irès-développés,  mais  les  parois  do  leur  crùnc  sont  creusées  par 
un  grand  nombre  de  collulos  on  communication  avec  l'appareil  nasal  et  (jui  en  augmentent  les 
facultés. 

Le  S  ANCLiKn  onniN  Ainr.  (Sus  scrofa)  est  le  seul  Disulquo  du  snus-ordro  des  Porcins  qui 
vivo  maintenant  en  Europe.  C'est  un  Animal  essentiellement  grossier  et  sauvage  <lont  le  corps 
est  abondamment  couvert  do  soies  gris  brunûlro;  il  est  encore  commun  dans  certaines  loca- 
lités, et  on  lo  rencontre  en  [)articuller  dans  une  assez  grande  partie  de  la  Franco,  là  oii  le  sol 
est  encore  occupé  par  de  grandes  forêts,  qu'il  quitte  à  l'occasion  pour  aller  ravager  les  lieux 
cultivés;  comme  il  y  fait  Imaucnup  de  dégâts,  on  cliercho  à  l'on  éloigner. 

Autrefois  il  était  bien  plus  abondant,  ot  l'on  trouve  souvent  ses  os  et  ses  défenses  enfouis 
dans  le  sol  d'un  grand  nombre  do  lieux  qu'il  n'habito  plus  aujourd'hui.  C'est  par  l'Homme 
(ju'il  en  a  été  expulsé  et  chaciue  jour  il  perd  ainsi  du  terrain.  En  Angleterre,  il  a  été  anéanti 
comme  le  Lou|),  lo  Castor  et  <iuel(iues  autres  Mammifères.  Au  xii"  siècle,  pendant  le  règne 
de  Henri  II,  il  existait  encore  des  Sangliers  dans  plusieurs  comtés  do  l'Angleterre;  il  y  en 
avait  même  aux  environs  do  Londres. 

La  même  espèce  a  survécu  dansuno  grande  partie  do  l'Europe  continentale,  et  certainement 
aussi  dans  lo  nord  et  dans  l'est  do  l'Asie,  Plusieurs  îles  do  la  M«ditorranéo  la  possèdent ,  et 
on  l'observe  en  particulier  dans  la  Corse.  Lo  Sanglier  do  l'Algérie  et  ccilui  de  l'Egypte  paraissent 
lui  appartenir  aussi.  En  Algérie ,  la  chasso  de  ces  Animaux  est  l'un  dos  délassements  auxquels 
les  Français  aiment  à  se  livrer.  En  Europe,  elle  n'ost  pas  moins  appréciée,  et  dans  plusieurs 
do  nos  départements  on  la  fait  avec  beaucoup  d'appareil,  La  vio  inciuièto  quo  mènent  actuel- 
lement los  Sangliers  nuit  souvent  à  leur  développement,  vt  si  les  restes  déjà  anciens  do  ces 
Animaux  (juo  l'on  retire  des  tourbières  et  d'autres  gisements  analogues  ont  une  plus  grande! 
taille  ot  des  canines  bien  plus  redoutables,  cela  tient  à  co  qu'ils  jouissaient  d'une  plus  grande 
tranquillité,  qu'ils  trouvaient  une  nourriture  plus  abondante  et  qu'ils  vivaient  plus  longtem|is 
que  la  plupart  de  ceux  qui  habitent  maintenant  nos  forêts. 

Les  Sangliers  do  l'Indo  continentale  n'ont  pas  absolument  les  mêmes  caractères  que  les 
nôtres  et  ils  doivent  en  être  séparés  commis  espèces.  Il  en  est  de  même  do  ceux  des  îhss  di) 
la  Sonde  et  des  Molluques,  MM,  Temminck  et  Schlegol  distinguent  dm]  sortes  de  Sangliers 
propres  à  l'Inde  ou  à  ses  îles.  Ce  sont  les 

Sus  verrucosîis ,  de  l'île  de  Java ,  et  peut-être  du  continent  ; 

Sus  vittatus ,  do  Java  et  de  Sumatra  ; 

Sus  harbattts ,  de  IJornéo  ; 

Sus  timoriensis ,  de  Timor; 

Sm  celebcnsis,  de  Célèbes. 

Ces  cinq  espèces  de  Sangliers  ont  été  décrites  par  MM,  Temminck  et  Sclilegel  dans  l'ou- 
vrage qu'ils  ont  consacré  à  l'étude  des  Animaux  observés  jus(iu'à  co  jour  dans  les  possessions 
néerlandaises. 


h  rciloutor  les 

f  l'on  |iourniil 
curs  caracliTcs 
oi'laiiis  cas,  ces 
liront  lu  mt^mo 
DS  los  Cticlioiis 
dans  Ips(1u(;II('s 
w  dans  (|U('llc 
uvngos  dont  ils 

non-spulcnicnt 
nt  eroiistH's  par 
angmcnlont  los 

(Jcs  Porcins  (|ui 
[e  dont  le  corps 
cortainos  loca- 
co ,  là  oii  le  sol 
ivapor  les  lieux 

l(5fonses  enfouis 
t  par  rHommo 
il  a  été  anûauli 
Midanl  le  rè^no 
Iclcrrc;  il  y  on 

et  cerlainomenl 
i  possèdent,  et 
ypto  paraissent 
monts  auxquels 
dans  plusieurs 
mènent  actuiH- 
anciens  de  ces 
ino  plus  grande 
no  plus  grande 
plus  longtemps 

ictères  que  los 
eux  dos  îles  do 
)s  do  Sangliers 


lkiiife:M^-^^^4^ïv: 


3gel  dans  l'ou- 
ïes p(»ssessions 


ii,    ?  \ 


SV%i-.\.\V.\\   i.0\\\\\  N 


\>\Vf 


,^\a  ■ 


Europe  et  Asie. 


sniH-ORDUK   l>KS  POUCINS.  237 

Sanolirh  drs  Papous  (Sua  pnpuenm,  Immi  et  (iiiriiul).   K«t|MV.^  hsh../  [.Hil..    à 
rmiuK.s  |.nu  saiMmil.w,  h  f„rm...s  msvz  llnos  rappolm.t  un  (h.u  colins  .h.s  P.'.,;,.ris.  Kilo  vit  diins 
loH  Lois  <Io  I.i  lN.,uv..||r.-(;iiliMV.  Los  Papous  osliMioiil  sa  chair,  .|ui  est  m  vfU-i  nvvWvuW 
<.l,  pour  m  .lispos..r  ù  luur  voloiuù,  ils  proriiioiil  les  marcassins  ..-t  les  élèvont  .laiis  nti  ôiaî 
(In  flomi-donmsticitf^. 

Co  HatiKlior  est  crtmpanil.lo  sons  ce  rapport  mi  C/niis  DIuko  on  Cliii-n  siiuvagn  .|o  l'Aus- 
Irai....  I..VS  alK^rations  .,u'il  a  s.ihios  sont  cncoro  pci  profon.lcs,  p<n-co  .p,„  les  peuples  .p,i 

I  oxpicutoiit  sont  mx-mhms  dans  un  .'^tat  .|ui  appr..ch.>  r..|al  de  nature.  |)e  HIainville  a.iniel 
(pie  ce  SaoKlii-r  (pie  l'on  retrouve  aussi  dans  •jui'hpies  autn-s  Iles  ost  orlKliiairo  do  Chi*' 
mais  d  n'y  a  rien  .le  positif  à  cet  .'wird,  et  les  natmalistes  l.ollaudais  pensent  que  c'est  blnii' 
une  espèce  k  part  propre  à  cette  partie  de  la  Malaisie. 

1,0  Konre  .l(.s  Sangliers  est  repr.'^senté  dans  l'Afrùiuo  méridionale  par  deux  espèces  nni 
méritent  aussi  nno  rnontinn  particulière. 

SANr.MKii  DK  (;iiim:;k  (.v„,,  (luincoma).  Hrisson  nomme  ainsi  et  décrit  hriévemenl , 
.l'ii|.res  les  auteurs  <pii  l'ont  précédé,  un(!  espèce  de  Cochon  sauvaRo  ayant  les  oreilles  étroites 
et  (dlon^ees,  la  .pieu<'  Iourucs  et,  au  li(!u  do  soL-s,  des  poils  assez  courts  et  d'un  roux  l.rlllanl. 
Ce  SanKlior  est  aussi  li.  Poraw  Cninvonm  de  Klein,  et  le  Sua  povcna  de  (imcdin.  DesmanisI, 
.jui  m  parle  dans  sa  Mammalo^io,  le  donne;  comme  une  variété  du  Cochon  domostirpie ,  et 
<lit  .prou  l'a  transporté  au  Hrésil ,  sans  doute  parce  ([uo  dos  Cochons,  hion  .lifférents  et 
«jiii  étaient  de  racfs  domosliipie  originaires  d'Kuropo,  auront  été  autrefois  pris  aux  colonies 
portUKuisos  de  In  côte  occidentale  d'Afri-iuo  et  portés  dans  les  étidilissomouts  (luo  l'on  fondait 
en  Améri(|uo. 

Les  naturalistes  avaient  ainsi  obscurci  l'Iiisloiro  du  SaoKlier  de  (iuinéo,  lorwpio  les  Mé- 
luiKories  de  Paris  et  do  Londres  ont  reçu  des  Animaux  auxquels  (;e  nom  doit  être  évidemment 
rendu.  Ceux-ci  ont,  comme;  le  disaient  les  ancieimes  descriptions,  les  oreilles  étroites,  allouKées, 
en  pi.intes  et  terminées  par  un  pinceau  de  poils;  elles  sont  honlées  de  hlanc  vers  leur  extré- 
mité. Leur  corps  a  <los  poils  roux  vif,  nuancé  de  caïUK^IIe,  et  courts,  sauf  aux  parties  inférieures. 

II  y  )i  un  pou  de  hlanc  au-dossus  et  au-dessous  des  yeux,  ainsi  qu'à  l'an(,'lo  do  la  mAchoire 
inlerieure,  et  unn  bande  blancbo  rèRiie  sur  la  li«ne  médio-dorsale,  oij  elle  simule  une  crinière 
loriKitudinalo;  une  saillie;  placée  dis  chaque  cAté  du  musoau  semble  indiepier  une  oxoslose  de 
la  réKion  canine  analogue  à  celle  .lu  Sanglier  h  masque;  la  face  est  on  partie  noire;  la  <|ueuo 
doscond  jus(|u'au  talon;  elle  est  terminée  de;  noir. 

11  paraît  (|uo  ce  Sanglier  aime  encon,  ..jus  l'eau  .|Uo  ses  congénères.  M.  Cray  en  a  <ionn<'. 
une  nouvelle  description  sous  le  nom  do  Choiropolamus  pictns.  Son  Choiropotamus  afri- 
canus  n'en  diffère  sans  doute  i)as. 

Le  nom  do  Chéropotamo  ayant  déjà  été  enq.loyé  pour  un  genre  éteint  do  la  môme  famille, 
M.  (Jray  lui  a  substitué,  dans  le  cas  (lui  nous  oceiupo,  celui  do  Potamoc/mrus. 

Sanolikh  a  masoiik  (Suslarvotiis,  F.  Cuvior).  Il  s'éloigne  assez  peu  de  l'espèce  ouro- 
{.éenno  par  son  apparence  extérieure,  mais  il  porto  sur  la  face,  au[)rès  des  canines  suim'-- 
iioures,  un  gros  tubercule  nu  (;t  vorrueiueux  ;  ses  canines  ou  défenses  ont  aussi  une  formo 
un  pou  différente,  et  sa  dernière  paire  de  molaires  supérieure  et  inférieure  est  plus  courte. 
On  le  dit  de  la  côte  orientale  d'Afri(|ue  et  do  Madagascar,  mais  il  est  douteux  qu'il  vivo  dans 
cette  île.  11  n'y  a  aucmio  espèce  do  Disulque  réellement  indigène  do  Madagascar,  et  les  San- 
gliers à  maseiue  qu'on  y  signale,  si  réellement  ils  y  existent,  ne  sont  très-probab'ement  .luo 
des  individus  africains  que  les  relations  commerciales  auront  trans[)ortés  dans  la  grande  île  à 
laquelle  on  les  a  attribués  à  tort. 

Lo  Sanglikh  CHi::noi.oTAME  {Sus  Koiropolamus,  Oesmoulin)  est  au  moins  fort  voisin  do 
l'espèce  [)récédonto;  il  a  été  établi  sur  un  exemplaire  de  la  colloclion  do  Paris,  dueiuel  Desma- 
rest  avait  dit  : 

«Le  Muséum  possède  la  dépouille!  mal  conservée  d'une  ne)uvello  es()èce  de  Sanglier  du 


2i*8  ORDRE  DES   BISULQUES. 

Cap,  sans  verrues,  à  oreilles  longues,  très-poinlues  et  terminées  par  do  grands  poils  noirs- 
a  grandes  soies ,  d'un  gris  brun  sur  le  dos  et  brunes  sur  les  flancs.  » 

Co  Sanglier  Chéropolanio  l.abite  l'Afrique  australe,  où  il  a  été  découvert  par  Dolalande  11 
est  probable  qu'on  ne  devra  pas  le  distinguer  du  Sanglier  à  masque,  auquel  il  ressemble 
encore  plus  qu'au  Sanglier  de  (iuinée. 

Cochons  domestiouks.  Comme  on  le  voit,  les  Sangliers  existent  naturellement  dans  une 
grande  partie  de  l'ancien  continent.  L'Asie  et  les  îles  de  l'In.le  en  nourrissent  de  diverses 
sortes  qui  sont  assez  peu  différents  <ie  ceux  d'Europe,  et  ceux-ci  se  retrouvent  plus  sûre- 
ment dans  une  grande  partie  du  nord  de  l'Afrique.  Los  contrées  méridionales  do  ce  continent 
possèdent  le  Sanglier  à  mas<iue,  supposé,  mal  à  |)ropos,  commun  entre  elles  et  Madagascar 
guant  a  1  histoire  paléontologi.,uo  de  ce  genre,  elle  n'est  pas  moins  curieuse.  Les  couches 
superficielles  du  globe,  telles  .|ue  les  brèches  osseuses,  les  tourbières  et  les  cavernes  de  l'Eu- 
rope renferment  des  débris  de  Sangliers,  et  il  y  en  a  aussi  dans  les  terrains  pliocènes  et 
miocènes;  mais  ceux  de  ces  derniers  terrains  ont  précédé  les  Sangliers  ordinaires  dans  nos 
contrées,  et  ils  forment  des  esi)èces  assez  différentes  des  leurs. 

Il  y  a  donc  eu  dans  ce  genre,  comme  dans  la  plui)art  do  ceux  (|ue  l'on  a  réunis  sous  le 
nom  de  Pachydermes,  une  succession  d'espèces  dont  les  dernières  venues  sont  celles  du 
monde  actuel  et  dont  les  autres  ont  cessé  d'exister  à  des  épo.|ues  plus  ou  moins  reculées 
Cependant  on  n'a  encore  trouvé  aucune  espèce  de  Sanglier  véritable  parmi  les  Animaux  des 
faunes  anteriinires  à  l'époque  tertiaire  moyenne. 

•.u  point  de  vue  économi(iue,  l'histoire  du  genre  5«s  n'est  pas  moins  curieuse,  puisque 
tontes  nos  races  domesli.iues  de  Cochons  appartier-  "nt  bien  évidemment  à  ce  genre  .l'Ani- 
maux,  et  que  peul-ôtre  elles  no  sont  qu'une  alte...:;.,n  des  espèces  que  nous  connaissons 
encore  a  l'état  sauvage;  mais  la  détermination  de  l'origine  véritable  de  ces  Animaux  domes- 
tiques, comme  aussi  celle  des  végétaux  les  plus  utiles,  offre  ici,  comme  des  difficultés  assez 
nombreuses  et  dont  on  n'a  pas  encore  la  clef.  Voici  où  en  est  la  question  pour  co  qui  regarde 
les  Cochons.  Ceux  do  l'Amérique  et  de  l'Australie  descendent  incontestablement  d'individus 
deja  domestiques  en  Europe,  et  que  la  race  blanche  a  portés  avec  elle  dans  ces  régions  lors- 
qu'elle s'y  est  établie;  mais,  dans  certaines  îles  de  l'Océanie  et  de  la  Polynésie,  le  Cochon 
était  déjà  connu  avant  l'arrivée  des  blancs,  et,  dans  les  îles  où  il  n'est  certainement  pas  indi- 
gène. Il  avait  été  apporté  par  la  race  jaune.  Certaines  différences  existent  entre  les  Cochons 
amenés  par  les  blancs  et  ceux  qui  appartiennent  aux  Malais  ou  aux  autres  hommes  de  la 
mtme  race.  En  outre,  il  n'est  pas  certain  que  les  Porcs,  môme  ceux  que  l'on  élève  depuis  si 
longtemps  en  Europe,  descendent  plutôt  des  Sangliers  du  môme  continent  quo  de  ceux  qui 
habitent  certaines  parties  de  l'Asie  et  telle  de  leurs  races  semble  plus  particulièrement  dans 
co  cas.  Il  y  a  en  outre  d'assez  notables  différences,  les  unes  extérieures  et  les  autres  pro- 
fondes, entre  les  Sangliers  européens  et  la  plupart  de  nos  Cochons  domestiques 
^   Quelle  est  donc  la  valeur  réelle  do  ces  différences?  Beaucoup  d'auteurs  seraient  portés 
a  ny  voir  que  des  modifications  dues  au  climat,  et  non  des  différences  originelles.  Sui- 
vant eux.  Il  n'y  aurait  ici,  comme  dans  presque  tous  les  genres  domestiques,  qu'une  seule 
et  même  souche  spécifique  pour  toutes  ces  variétés.  Mais,  en  allant  au  fond  des  choses,  on 
ne  tarde  pas  à  voir  que  des  particularités  correspondantes  existent  dans  les  types  sauvages  et 
que  les  Sangliers,  propres  aux  pays  où  nous  voyons  ces  races  domestiques,  sont  également 
différents.  C'est  ce  qui  a  lieu  pour  les  Sangliers  do  la  région  malaise  et  pour  ceux  do  l'Inde. 
Ils  n'appartiennent  pas  à  la  même  espèce  que  les  Sangliers  do  l'Europe  et  des  régions  asia- 
tiques ou  africaines  qui  s'en  rapprochent  le  plus.  Pouniuoi  n'en  serait-il  pas  de  même  pour 
les  Porcs,  et  quelle  preuve  avons-nous  que  liusieurs  espèces  sauvages  n'ont  pas  contribué  à 
en  fournir  les  principales  races? 

De  Blainvillo.  (lui  comprenait  les  caractères  sp«'.cin<|,),.s  ,!'un<>  manière  bien  plus  largo  qu<r 
la  |.lupart  des  autres  naturalistes,  a  donné  lui-mèmo,  dans  son  Ostéographie  du  genre  Sus. 


5  poils  noirs  ; 

Dolalande.  Il 
il  ressemblo 

lent  dans  uno 
it  (lo  diverses 
H  plus  sûre- 
00  continent 
Madagascar. 
Los  couches 
rnes  de  l'Eu- 
pliocènos  et 
ires  dans  nos 

iunis  sous  lo 
mt  celles  du 
ins  reculées, 
animaux  des 

iso,  puisque 
?enre  d'Ani- 
connaissons 
laux  domes- 
Icullés  assez 
!  qui  regarde 
d'individus 
réglons  lors- 
,  le  Cochon 
!nt  pas  indi- 
ies  Cochons 
immes  de  la 
vc  depuis  si 
de  ceux  (]ui 
ement  dans 
autres  pro- 

liont  portés 
nelles.  Sui- 
u'unc  seule 
choses,  on 
auvages,  et 
t  également 
X  do  l'Inde, 
igions  asia- 
mfime  pour 
contribué  à 

<  largo  (|U(: 
genre  Sus, 


hil 


M 


238 

Cu|) ,  sans  \ 
à  f,'raiul('s 

Ce  Su 
est  prot 
encore 

Coci 
P'.iiule 
sorl(^s  ( 
ment  il 
|)i)sm'''|( 

Qua 
suiierfi 
rope  I 
niiocèi 
contr(5 

Il  y 

nom  < 
niondi 
Cepeii 
faune 

Au 
tonte 
man> 
enco; 
tii|U( 
nom 
les( 
déjà 
([u'e 
était 
gèni 
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Ion; 
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SOUS-ORDRE  DES  PORCINS.  239 

quelques  bonnes  observations  qui  viennent  à  l'appui  de  cette  manière  de  voir,  et  l'examen 
comparaUf  des  Cochons  de  Siam  ou  de  la  Nouvelle-Guinée  avec  ceux  de  nos  race  euiopTnne 
semble  la  mettre  hors  de  doute.  «v-cseuiopLtnnos 

Dans  l'état  actuel  do  nos  connaissances,  il  est  encore  impossible  do  retrouver  avec  certitude 

ru^ttSéSt  y"T  ''  '""'"■^'  -'  """^  ''''-  ^™  ^"""'«  d'énuXr  ;::;: 

ous  un  titre  différent  de  celm  qui  comprend  les  vrais  Sangliers  ou  les  Cochons  sauvages 
Il  importe  cependant  de  rappeler  d'abord  que ,  dans  certaines  parties  de  l'Amérique    où  es  ■ 
Cochons,  abandonnés  à  eux-mêmes ,  sont  redevenus  sauvages,  leur  poil  et  leurs  allu  es  son  ' 
maintenant  fort  analogues  à  ceux  des  Sangliers.  Il  est  égaler;ont  vrai  qt    Tan    prieur 
parties  do  l'Europe  ou  de  l'Asie,  la  différence  entre  les  individus  sauvages  et  ceux  guT  oi 
onus  en  domesticité  est  beaucoup  moindre  qu'on  ne  le  croirait,  et  que  certat   Codo  s  o 
s  soies  a  ondantes  comme  les  Sangliers  et  l'apparence  presque  aussi  sauvage  Leur  ,2 
cpale  différence  consiste  en  ce  qu'ils  sont  entièrement  noirs,  c'est-à-dire  aUeints  de  Z 
lanisme,  tandis  que  la  plupart  des  Cochons  qu'on  élève  dans  1^  porcheries  pu    les  vente" 
an    les  grandes  villes  sont  décolorés  et  presque  albinos,  et  qu'ils  ont  les  oreilles  tom- 
bantes ,  ce  qui  est  aussi  une  autre  sorte  d'altération  due  à  la  domesticité 

Et  pourtant  tous  les  Cochons  domestiques  sont  aptes  à  reproduire  entre  eux,  ce  qui  est 
une  preuve  en  re  cent,  que  la  génération  féconde  n'est  pas,  comme  le  croyai  ZZ  le 
critérium  véritable  de  la  communauté  d'espèce.  Il  en  est  probablement  des  Cochons  llo- 
mestiques,  et  plus  particulièrement  de  certaines  de  leurs  races,  comme  de  certains  arbres 
fruitiers  sur  lesquels  l'Homme  a  agi.  Les  caractères  par  lesquels  ils  s'éloignent  de  leu    type 

Zm  r  '  ^.  ',"""??'  ''  '"  ^°"'-'-''«"«"'  ''^  P-vent  être  considérés  c  mme'ei 
COI  tituant  de  véritables  altérations  téralologiques.  A  notre  avis,  .'est  ce  qu'on  ne  ZrZ 
nietti-e  hors  de  doute  pour  les  Cochons  à  jambes  courtes,  et  pour  ceux  dont  le  poil  ou  la  peau 

1  fluen  e  d  un  certain  régime  et  dont  les  oreilles  sont  tombantes.  Ce  ne  sont  là  des  Animaux 
1  que  la  nature  nous  les  donne,  et,  aux  yeux  des  zoologistes,  les  caractères  exceptionnel 
quils  nous  présentent  sont  plutôt  des  altérations  pathologiques  que  de  véritables  perfection 
nements;  mais   e  cultivateur  trouve  son  intérêt  à  les  perpétuer  ou  même  à  les  aS  e 
encore,  et  nous  les  voyons  augmenter  en  intensité  proportionnellement  aux  influences  do^iî 
1  pose.  Cependant  ce  n'est  pas  là  de  la  variabilité  illimitée,  car  si  ces  altérations  se  p   pé- 
u  nt  ainsi  dans  les  Animaux  que  l'on  cultive,  nous  les  voyons  s'éteindre  lorsque  les   omli- 
.ons  exceplioni.elles  auxquelles  on  les  avait  soumis  ont  cessé.  La  même  chose  s'observe 
ans  les  Moutons,  dans  les  Bœufs,  dans  les  Chiens  et  dans  plusieurs  autres  genresV  ma 

1  n  ue'nc   Tm"'  "'"'  '"  -odiflcations  acquérir  une  valeur  réellement  spécifique   c 
I  influence  de  1  Homme  ne  saurait  aliéner  les  droits  de  la  nature.  h     ,  t«i 

En  France    on  distingue  comme  races  ou  variétés  principales  celles  de  Champagne  de 
Normandie    du  Poitou  et  du  Périgord.  En  Angleterre,  les  anciennes  races  sont  égaiemeU 

verses;  elles  portent  aussi  le  nom  des  pays  oii  on  les  élève:  Yorkshire,  Sussex    EsTex 
Ha  ipslure,  etc.  Il  en  est  question  avec  détail  dans  l'ouvrage  de  M.  David  Low  et  dans  le^ 
publications  ordonnées  par  le  ministère  de  l'agriculture. 

D'autres  races  s'observent  dans  la  région  méditerranéenne.  Telles  sont  celles  d'Espa-.io 
do  Parme ,  de  Naples ,  de  Malte  et  de  Turquie.  ^spa„no , 

L'Asie  en  fournit  encore  d'autres  et  en  particulier  : 

Le  Cochon  de   Siam  ou  Ponc   chinois,  qui  dérive  certainement  d'une  autre  souche 
ue  les  nôtreset  se  divise  lui-même  en  plusieurs  races  et  sous-races.  Son  corps,  long  d'un  pu 
plus  ,1  un  mètre ,  a  les  poils  assez  abondants  et  noirs ,  ainsi  que  la  peau   (PI  h) 

..pnrrrri' .t  V'"^''"'  "''"''°"''  '^"°  ''"°'"'"«  "^«  ^'««  A"-"^»»''  domeiques  de  ce 
^e  re  est  plutôt  du  ressort  de  l'économie  rurale  que  de  celui  de  la  zoologie  proprement  dit 
'H  «I  no  saurait  nous  occuper  longuement  dans  cet  ouvrage  »em  aut, 


2^0  ORDRK   DKS  niSULQrKS. 

Lo  Cochon  n'est  pas  soulomont  utile  après  sa  mort.  Dans  (lueliiues  circonstances ,  il  peut 
aussi  rendre  quoKiues  services  do  son  vivant.  M.  Grognier  en  rappelle  plusieurs  exemples  dans 
sa  Zoologie  véU'rmaire.  Dans  lo  Pcrigord,  on  emploie  les  Godions  à  la  recliercho  des  truffes. 
En  normandio  on  les  attache  souvent  au  pied  des  pommiers  qu'ils  cultivent  en  fouillant  la 
terre  tout  autour.  Dans  certaines  parties  de  l'Ecosse,  principalement  dans  le  Murray-Siiire,  le 
Porc  travaille  comme  béto  de  trait,  et  il  n'est  pas  rare  d'y  voir  un  petit  Ciioval,  un  Ane  et  un 
Cochon  attelés  à  la  môme  charrue.  M.  Grognier  a  vu  en  France  de  pareils  attelages,  et  il  rap- 
pelle <pi'une  loi  les  avait  défendus  au  peuple  juif.  En  Améri(iue  on  lâche  les  Cochons  contre  les 
Serpents  venimeux  dont  ils  font  leur  proie.  On  arrache  aux  Cochons  vivants  des  soies  pour 
faire  des  brosses,  des  vergottes  et  des  pinceaux.  Enfin  le  fumier  de  Cochon,  quoique  peu 
estimé,  a  aussi  son  utilité;  dans  le  Nord  on  l'emploie  principalement  dans  les  ciiamps  de 
lioublon. 

Nous  ne  rappellerons  qu'un  seul  point  de  l'iiistoiro  économi(iue  du  Cochon  ;  ce  point  est 
relatif  à  l'interdiction  que  plusieurs  législateurs  ont  faite  de  l'usage  do  sa  cliair.  Il  n'est  pas 
douteux  que,  dans  les  pays  chauds,  et,  pendant  Tété,  dans  les  pays  tempérés ,  la  chair  de 
cette  espèce  ne  doive  être  mangée  avec  précaution,  et  que  les  parties  envahies  par  les  Hyda- 
tides,  soitÉchinocoques,  soit  Cysticer(|ues,  no  doivent  être  rejetées  avec  beaucoup  de  soin, 
car  une  cuisson  incomplète  et  les  diverses  préparations  qu'on  lui  fait  subir  ne  réussissent  pas 
toujours  à  lui  enlever  ses  propriétés  malfaisantes  ;  et  elle  peut  devenir  dans  beaucoup  de  cas 
une  cause  d'infection  vermineuse. 

Lorsque  les  Ilydalides  du  genre  Cysticorque  abondent  dans  la  viande  des  Porcs,  on  doit 
donc  rejeter  constamment  toutes  les  parties  de  ces  Animaux  (lui  sont  atteintes  de  la  maladie 
l)ydati(iue,  nommée  ladrerie,  car  les  recherches  qu'on  a  faites  au  sujet  des  Entozoaires  dans  ces 
derniers  temps  ont  mis  hors  de  doute  la  transformation  des  Cysticerques  en  Vers  solitaires.  Le 
développement  de  ces  espèces  do  Larves  se  continue  dans  les  intestins  des  Animaux  qui  les 
mangent  et  le  corps  de  l'Homme  n'est  point  à  l'abri  de  leurs  ravages.  C'est  ce  que  des  expé- 
riences toutes  récentes  paraissent  avoir  mis  hors  do  doute. 

Il  est  vrai  que  la  cuisson  des  viandes  infectées  ne  manquerait  pas  de  faire  périr  les  Cysticer- 
ques; mais  il  n'est  pas  certain  qu'elle  agisse  aussi  bien  sur  les  œufs  d'où  naissent  les- Ténias, 
et,  dans  les  viandes  ladres  qui  n'ont  été  que  fumées,  ceux-ci  doivent  très- probablement  con- 
server leur  vitalité.  Cette  supposition  semble  confirmée  par  ce  fait,  d'ailleurs  constaté  par 
lioaucoup  de  médecins,  que  les  charcutiers  sont  plus  fréquemment  attaqués  du  ver  solitaire 
que  les  gens  appartenant  aux  autres  professions. 

Genre  BABIRODSSA  {Babinma,  F.  Cuvier).  Les  incisives  sont  au  nombre  do  f  et 
les  molaires  de  f  ;  les  canines  sont  grandes,  en  forme  de  défenses,  recourbées  en  haut; 
elles  sortent  do  la  bouche  ;  les  supérieures  présenttnit  cette  particularité  que  leur  alvéole  se 
recourbe,  et  (ju'au  lieu  de  descendre,  elles  remontent  lo  long  des  gencives  et  percent  la  peau, 
ce  qui  fait  que  les  dents  elles-mêmes  semblent  sortir  comme  une  paire  do  cornes  de  chaque 
cAté  de  la  face,  «approchées  des  inférieures,  elles  simulent  alors  quatre  cornes  curvilignes 
dont  les  supérieures  décrivent,  chez  les  mâles  adultes,  plus  de  la  moitié  d'un  arc  de  cercle  et 
meurtrissent  souvent  la  peau  du  front  par  leur  extrémité  recourbée. 

L'espèce  unique  de  ce  genre  pourrait  être  l'Animal  au  sujet  duquel  Pline  a  dit  :  «Dans 
l'Inde  se  trouvent  des  Sangliers  dont  lo  boutoir  est  armé  de  deux  dents  recourbées,  longues 
chacune  d'un  empan  ,  et  qui  on  portent  deux  autres  au  front,  comme  les  jeunes  Taureaux.  » 
Cependant,  comme  le  Babiroussa  ne  vit  qu'aux  îles  Moluques,  et  que  les  anciens  n'ont  p.'s 
connu  cet  arcliip(;l ,  il  est  diflicile  d'affimer  que  ce  soit  bien  du  Barbiroussa  que  Pline  ait 
voulu  parler  ici.  On  pourrait  admettre  néanmoins  (ju'à  cette  époque  déjà  linéiques  crânes  dt; 
cette  espèce,  analogues  à  ceux  que  l'on  prépare  encore  pour  le  commerce,  ivaient  pu  par- 
venir jusqu'en  Europe  comme  objets  de  curiosité  ;  mais  rien  n'indique  que  cette  supposition 
.soit  récllcmont  fondée,  et  comme  la  phrase  de  Pline  pourrait  à  la  rigueur  s'appliquer  aux 


.     H  J 


SOUS-ORDnE  DES   POnCINS.  94, 

S'I^StlSe^r  r""-'"  'I^"""'"^'  ""'  ^«"''  '•  ^^'  -"•'  "^^  Animaux  éllilo- 
i«  m;<?  ou  Animal  à  quatre  cornes  d'Elion,  mais  ce  n'est  qu'au  xvi"  siècle  nue  les  île. 

"ature le   L   rr"  ,  T"'?  ont  été  mentionnés  exactement  dans  les  ouvrages  d'histliro 

y^T^ùsTl'f''T:'!''r"'''  °"'"^'^-^^  (^^'*"---  --«'«'-).  -t 

ilonne^^^r  a     a^  U    Zt       ^    '  T"  "''''  ''"''""*  ''"  P'^"'''  ^"'^'^'•«"'«^  '!«*  conlribient  à 

dlo    al  obt  „r  „     T"r"''°"  "  '"'■'  '^^  '''^"•''^«*'''  ""«  P'--«  ^'^  «al^i-u  sas 
Sangl     s    et  ils    n    col'  ^  """"  '°  '"  ^""^""^  ressemblent  assez  à  celles  dos 

.atdrL::di:is;:i;r         ^-  ^^—  -  — — 


Péc.uii   a  i,È\urs  ni.iNciiEs,  l/IO  Je  grand. 

Ils  ont  le  corps  couvert  do  soies  assez  dures,  en  partie  annelées  de  deux  couleurs,  et  l'on 
\oit  sur  leur  dos  une  glande  odorante  assez  grosse  «juc  plusieurs  nninurs  ont  m-ardée   -^  to-t 
comme  un  second  ombilic.  C'est  à  cette  erreur  que  G.  Guvier  a  fait  allusion  lorsqu'il  à  donné 
d  tes  Ammaux  le  nom  latin  de  Dlcoti/ks,  signifiant  double  nombril. 


n«  PAUTIE, 


31 


24-1  OnDHK   DKS   niSI  LOUES. 

Les  Pt^-nris  ont  la  queuo  tout  h  fdit  rudinionluiro;  ol  leur  donls  sont  en  moindre  nombre 
que  celle  îles  Snnsliers  ;  romnie  ils  n'ont  que  deux  paires  d'incisives  supî'rieures,  et  qu'ils 
niiin(iuont  de  la  [iremiùro  avant  molaire  isolùo  des  Sangliers,  leur  formule  dentaire  so  trouve 
établie  ainsi  (ju'il  suit  : 

I  incisives,  \  canines,  ^  molaires. 

l'nn  autre  particularité  distinctive  do  ces  Animaux  mérite  aussi  d'i^tre  sij^nalée  :  c'est  le 
commencement  de  soudure  qui  réunit  la  moitié  supérieure  des  métatarsiens  de  leurs  doigts 
principaux,  aux  pieds  de  derrière,  et  tend  à  les  faire  ressembler  au  canon  des  Ruminants. 

Ce  sont  des  Animaux  pro[)res  aux  réf^ions  cbaudes  de  rAmérii|uo,  (|ui  vivent  réunis  par 
troupes  plus  ou  moins  considérables.  Leur  taille  est  moindre  (|ue  celle  des  Snnj^'liers,  et  ils  ont 
aussi  les  dents  canines  beaucoup  moins  fortes.  11  est  facile  d'apprivoiser  ces  l'orcins,  et 
dans  beaucouj)  do  lieux  on  eu  relient  dans  un  état  de  demi-domesticité.  Ils  multiplient  même 
en  France,  et  il  serait  possible  de  les  acclimater  en  Europe  plus  complètement  (ju'on  ne  l'a 
l'ait  jus(|u'à  ce  jour.  Ils  forment  deux  espèces  différentes. 

Le  Pkcahi  a  i.i;vnEs  blk^chv.s  (Dicotyles labiales), ou  \o  Tagnicali(V\?.!\t!i,s(idh[h\<^\.K 
parla  couleur  blandiAtre  de  sa  mAclioiro  inférieure;  il  n'a  que  trois  doigts  aux  pieds  de  der- 
rière par  suite  de  l'avortement  constant  du  doigt  latéral  interne. 

Le  PÉcAiti  A  coLLfEn  (Dicotyles  lorquatus,  F.  Cuv.)  répond  au  Sus  tajassu  de  Linné.  Il  a 
une  espèce  de  collier  plus  clair  que  le  reste  du  cou,  et  ses  pieds  de  derrière  ont  quatre  doigts 
comme  ceux  de  tous  les  autres  Porcins.  C'est  le  Tajassou  de  Daubenton  et  le  Taytéloii 
d'Azara. 

Les  lorrains  superficiels  du  Brésil  et  de  Buénos-Ayros  renferment  des  débris  fossiles  indi- 
quant plusieurs  espèces  de  Pécaris,  dont  une,  plus  grande  .jue  celles  d'aujourd'bui,  a  reçu  le 
nom  do  Dkolylcs  major.  Des  Animaux  analogues  ont  aussi  existé  dans  l'Amérique  septentrio- 
nale. Toutefois,  MM.  Le  Conte  et  Leidy  les  regardent  connue  devant  former  des  genres  à  part 
iuixcpK^ls  ils  donnent  le  nom  de  Platygonus,  Uyops,  Protoclwirus  et  Euchcerus.  On  en  trouve 
les  débris  dans  la  région  des  Illinois. 


.4; 


lindro  nonibro 
uros,  et  qu'ils 
luiro  so  trouve 


lalc'o  :  c'est  lo 
lo  leurs  doigts 
uiniiiants. 
Mit  ri'unis  pnr 
lii'i's,  et  ils  ont 
îs  Porcins,  ol 
ti  plient  même 
it  (|u'on  ne  l'u 

a,  so  distingue 
pieds  do  der- 

e  Linné.  Il  a 

quatre  doigts 

?t  le  Taylétoii 

fossiles  indi- 
liui,  a  reçu  le 
jue  seplenlrio- 
genres  à  part 
On  en  trouve 


ORDRE  DES  ÉDENTÉS 

Animaux  mammifères  pourras  de  quatre  extrémités  propres  à  la 
marche,  mais  habituellement  terminées  par  des  ongles  très- forts  et 
pouvant  principalement  servir  à  fouiller  le  sol  ou  à  (jrimper.  Leurs 
dents,  lorsqu'elles  existent,  sont  établies  d'après  le  type  Ilomodonte, 
c'est-à-dire  toutes  sensiblement  de  même  forme  et  uniradiculées  ;  les 
os  intermaxillaires  en  manquent  à  peu  près  constammod ,  et  la 
partie  antérieure  des  mâchoires  est  toujours  édentée  sur  une  étendue 
assez  considérable.  Les  téguments  présentent,  dans  certains  groupes, 
des  particularités  tout  à  fait  insolites ,  telles  qu'un  endurcissement 
osseux  d'une  portion  considérable  de  la  peau  ou  son  recouvrement  au 
moyen  d'écaillés  onguiformes  entuilées  les  unes  sur  les  autres.  Le 
squelette,  les  orifices  postérieurs,  plusieurs  viscères  sont  évideni' 
ment  dans  une  condition  d'infériorité  par  rapport  à  ceux  des  Mam- 
mifères dits  Hétérodontes ,  et  l'on  doit  considérer  les  Edentés  comme 
les  moins  parfaits  de  tous  les  Mammifères  répandus  dans  l'ancien' 
continent,  où  ils  sont  d'ailleurs  rares.  Quoique  l'on  fasse  simplement 
de  ces  Animaux  un  ordre,  ils  mériteraient  d'être  considérés  comme  une 
sous-classe  véritable,  et  l'on  pourrait  établir  plusieurs  ordres  distincts 


U4  ORDRE   DES  ÉDEMÉS. 

OU  tout  au  moins  plu.^ieurs  .sous-ordres  avec  1rs  fnmi/lcs,  d'ailleurs 
peu  notnhreuses  et  peu  rir/ies  eu  espères  que  fou  distinifue  parmi  eux. 
Ces  Quadrupèdes  sont  connus  sous  les  noms  de  Parosseux,  de  Tatous. 
r/'0ry('l('"ropo3,  de  Fourmiliers  et  de  Paun;()lins;  ils  ont  des  formes 
bizarres,  une  démarche  lente  et  un  naturel  très-peu  infelliqent. 
Aucune  de  leurs  f'anu'lles  n'est  commune  au.r  deu.r  continents,  et 
l'on  n'en  trourc  aucune  cs^ièce  en  Australie.  La  Paléontoloifie  nous 
a  fait  connaître  un  certain  nombre  d'Edentês  dont  la  race  est  fnain- 
tenant  anéantie  et  qui,  pour  la  plupart,  arqueraient  des  dimensions 
considérables.  Plusieurs  de  ces  anciens  Animaux  arriraient  à  la  taille 
du  Bœuf  ou  à  celle  du  Wiinocéros.  et  il  i/  en  avait  dont  la  (frandeur 
approchait  même  de  celle  des  Eléphants.  Ce  sont  les  Méf>athériums, 
les  Mylodons,  les  Scéliclolhériunis,  les  Glyplodons  et  d'autres  encore. 
Ces  anciennes  et  (p'yantesques  espèces  d'Edentês  ont  principalement 
vécu  dans  l'Amérique,  et  c'est  aussi  dans  ce  continent  que  vivent  la 
plupart  des  Edentés  actuels.  L'Europe  en  a  éqalement  possédé  une 
espèce,  qu'on  avait  d'abord  considérée,  mais  à  tort,  comme  un  grand 
Pangolin,  et  dont  on  a  fait  depuis  le  genre  Macrolhoiiuni. 

L'ordre  on  pliKùt  la  sous-classc  dos  Maniinifères  édcniés  constitue  la  seconde  des  grandes 
divisions  dans  lesquelles  on  peut  distribuer  les  Animaux  niaunnilèros ,  et  cotte  division,  tout 
en  étant  moins  nombreuse  (pie  les  antres  en  espèces,  n'en  est  pas  moins  caractérisée  par 
des  dispositions  bien  frandiécs.  Tout,  dans  la  structure  des  Hldentés,  indicpie  tpi'ils  sont  infé- 
rieurs aux  Mammifères  que  nous  avons  appelés  Hélérodonies,  (pioi(prils  babitenl  connue  eux 
l'ancien  et  le  nouveau  continents,  et  ils  se  rap|)rociient  même  des  Vertébrés  ovipares  par  (piel- 
ques-uns  de  leurs  principaux  traits.  C'est  là  ce  (pii  expli(pie  plusieurs  des  particularités  que 
l'on  remarque  cliez  ces  Anim;uix,  et  ce  (pii  les  isole  à  la  fois  des  autres  Mammifères  i)lacen- 
tairesct  des  Marsupiaux,  dont  les  nombreuses  es|)èfps  peu|)lent  essentiellement  l'Aiistralie. 

Linné  donnait  aux  Édenlés  le  nom  de  Bkutes  (Bmtn),  et  il  les  caractérisait,  comme 
presque  tous  les  zoologistes  l'ont  fait  depuis,  par  l'absence  de  dents  incisives  :  Dentés  pri- 
mores  utrinque  milli,  disait  l'auteur  du  Si/stema  nalurœ.  Cependant  F.  Cuvier  a  constaté  (pie, 
chez  les  Tatous  du  genre  EncouIxTt,  il  y  a  une  paire  de  dents  réellement  implantées  dans 
l'os  intermaxillaire,  et,  par  conséquent,  une  jiaire  d'incisives.  La  caractère  indiipié  par 
Linné  n'est  donc  i)oint  absolu.  D'ailleurs,  lors  même  ipi'il  le  serait,  il  n'aurait  i)as  pour  cela 
plus  de  valeur,  tandis  (pi'il  n'en  est  pas  de  même  de  (^eiix  (juc  l'on  peut  tirer  de  la  composi- 
tion du  système  dentaire  et  des  autres  particularités  aiiatomi(pies  qu'une  étude  approfondie 
fait  découvrir  dans  les  genres  qui  constituent  le  groupe  naturel  des  Édentés. 

Quelques  auteurs  ont  continué  à  donner  à  l'ensemble  de  ces  Animaux  le  nom  de  Brutes, 
mais  toutefois  en  ayant  bien  soin  d'en  éloigner  trois  genres  (pie  Linné  avait  placés  dans  le 
même  ordre,  parce  (|u'il  les  croyait  également  dépourvus  d'incisives.  Ce  sont  les  Uhiiio- 
céros,  les  Ek'|)liaiits  et  les  Tridiedius,  parmi  lesipiels  Linné  classait  le  Lamantin  et  le 
Dugong  en  même  temps  ipie  le  Morse.  Non-seulement  ces  trois  genres  ne  sont  pas  dépourvus 


,  d'ailleurs 
tartni  eux, 

(le  Tatous, 
les  formes 
itilrllifieut. 
U'ttonts,  et 
^hujie  nous 

est  ma/'/t- 
linteiisions 
t  à  la  tnille 
;  (irandeur 
athériiiiiis, 
es  encore, 
ripalenient 

vivent  la 
ossrfle  une 

un  grand 

•i  (les  grandes 
division,  fout 
ractorisc'o  pur 
l'ils  sont  infé- 
it  connnc  eux 
ires  |)ar  (|iiel- 
iciilarités  que 
ifèrcs  placen- 
it  l'Aiistralic. 
isait,  comnio 
:  Dentés  pii- 
conslatc  (|ue, 
l»laiitécs  dans 
lndi(|ué  par 
[)as  pour  cela 
)  la  coniposi- 
'  approfondie 

n  de  Brutcft, 
acés  dans  le 
t  les  Uliino- 
niantiu  el  le 
ïs  dépourvus 


onnnR  des  i^dentés.  ,45 

de  dénis  incisivos.  du  moins  à  la  n.iUhoiro  supérie..rc.  mais  ils  n'onl,  dans  Tensemlde  de 
leurs  oaraetcres,  aucun  rapport  avec  les  Édentés.  Vie,  d'A/.yr  et  lllun.enhaeh  ont,  les  prc- 
miors   apporîe  celle  in.lispensahie  rectilication  à  l'aneienne  classiliralion  des  Brutes 

Kn  7i»i>,  Vu-,,  d'A/yr  lit  des  Klé,,l,:uils  (M  d.-s  lUuiiocéros  deux  grou,.es  à  ,,arl  mais  fo 
second  de  ces  grou,.es  a  dû  èt.e  ré.n.i  à  ceux  .m'il  nonune  Ta,.irions  et  Solipè.lis.  Quant 
aux  cs,.eccs  conlondues  ,mr  Linné  sous  la  dénou.iuation  g,.uéri.,ue  de  Trichec/ms  elles 
nppart,ennent  à  deux  ordres  di.lérents  des  ^Mannnilères  ma'ns,  aux  l>l.o,«es  et  Tx  Sir  1 
nuK's,  et  elles  n  ont  avec  les  Kdentés  (|u.'  <l,'s  ra,.ports  assez  éloignés. 

Ces  u.o.lilicat.ons  ne  sont  ,.as  les  seules  .|ne  l'onlre  linnéen  des  Unîtes  ait  drt  recevoir 
Linné  en  a  lui-même  a,,,.orté  une  qui  est  im|)ortante  et  qui  mérite  d'être  signalée  lorsnue" 
:.près  avoir  reiim  pendant  longtemps  les  i>aressei,x  aux  Primates,  il  a  ,,ensé  qu'ils  seraient 

Foum,!ller  "'"'""  '''  "''""'  *'  "'  '  ''"^"''  '"'  ^''"^''  ''°"'"  "'  '''"'''  ""^  '''"'""^  ''  «"^ 
De  Bhiinville  a  aussi  professé,  au  sujet  des  aftinités  des  Paresseux,  ces  deux  o,.inions  si 
1  a. entes  1  une  .le  I  antre.  A,.rès  avoir  associé  longtcu.ps  ces  Animaux  aux  Primates,  il  a 
c^onnn,  dans  un  de  ses  derniers  ouvrages,  que  leur  véritable  place  était  avec  les  Édc'ntés 
et  non  imrim  les  Mainmilères  ,lu  premier  onlre.  Au  contraire,  G.  Cnvier  n'a  jamais  varié 
<lans  son  opuuon  au  sujet  des  Hradypes,  et  il  a  reconnu,  dans  le  grand  A  imal  fossile 
nomme  par  lu.  Méoatherium ,  un  l.en  nouveau  entre  les  Paresseux  et  les  autres  Édentés  Sa 
mamere  de  voir  est  réellement  préférable  à  celle  que  Linné  d'abonl,  et  plus  tar.l  de  Blainville   , 
nso  tenue  pendant  une  grande  partie  de  leur  vie.  Le  Mégatlieriu  n  et  d'antres  genre 
dL  on.es  également  fossiles  en  Amérique,  tels  que  les  M%alony.,  les  ,)/,/!'    S 
Scelulotuemm,  etc.,  paraissent  avoir  eu  le  même  régime  que  les  Paresseux,  c'est-à-dire  un 
régime  végétal  ;  mais  ils  acquéraient  de  bien  ,,lus  grandes  dimensions  ;  ils  étaient  bien  supé- 
rieurs au  Tamanoir,  au  Tatou  .lit  géant,  et  à  l'Unau,  q„i  sont  maintenant  nos  pins  grands 
des  Edentes  américains,  et  il  y  avait  avec  eux  des  espèces  non  moins  gigantesques  pour  re- 
présenter  la  famille  des  Tatous.  L'Europe  a  aussi  nourri  un  genre  .le  grands  Édentés,  le 
Mauothemnn  de  M  Lartet,  que  G.  Cuvi.3r  avait  pris  po;,r  rn  Pangolin,  mais  qui  différait 
notablement  de  ce  dernier,  ainsi  .,u'on  l'a  reconnu  depuis   et  .,ui  sur,.assaif  ,1e  beaucoup 
en  dimensions  les  ,,lus  grands  Oryptéro,.es  .le  l'Afri,,ue.  Ses  membres  étaient  ,.roportion- 
nellement  beaucoup  ,)lus  longs  (,ue  ceux  de  ces  Animaux  ou  .les  Pangolins 
Le  caractère  des  Edentés  ne  consiste  pas  seulement  dans  le  manque  d'incisives  et  dans 
absence  ,e  dents  à  la  ,)artie  antérieure  de  leurs  mâcl.oires,  absence  qui  est  ce|.en.Iant 
onstan  e  .ans  toutes  les  espèces  connues  ;  il  réside  aussi,  et  d'une  manière  ,.lus  réelle,  dans 
!  snnil.tude  a  ,,eu  près  complète  de  leurs  .lents,  qui  sont  uniradiculées  et  uniformes  au  lieu 
(letre  d.ver^^iformes,  comme  le  sont  celles  des  Mammifères  Hétérodontes.  La  structure  de 
ces  dents  montre  également  certaines  dispositions  ,.articulières.  Quelques  genres  sont  .l'ail- 
eurs  edentes   dans  toute  la  rigueur  du  mot,  puisqu'ils  n'ont  de  dents  ni  à  l'une  ni  \ 
1  autre  mâchoire;  c'est  ce  que  nous  voyons  ,)our  les  Pangolins  et  ,.our  les  Myrméco- 
Phagules.  Les  dents  des  Oryctéropes,  celles  des  Paresseux  et  celles  des  Tatous,  sont  au 
contraire   plus  ou  moins  nombreuses,  et,  suivant  le  genre  de  ces  Animaux  ou  les  habitudes 
qui  les  distinguent,  elles  présentent  à  leur  couronne  quelques  particularités  distinctivcs 

La  forme  générale  de  ces  Animaux  varie  encore  davantage  d'un  groupe  à  l'autre,  les  uns 
t'tant  essentiellement  grimpeurs,  comme  les  Paresseux  et  les  Mvrmidons,  et  les  autres 
i>rmc.paiement  fouisseurs,  comme  les  Tatous,  les  Tamanoirs  et  les  Oryclcroi)cs.  Les  Pan^ 
golms  ont  a  la  fois  la  faculté  de  fouiller  le  sol  et  celle  de  grimper  aux  arbres,  mais  ils 


!IP 


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î^fl  Oni)RK  t)E9  l'I>i:.\TIÏ8. 

possèdont  code  tlomière  i\  un  iiioindio  degré.  Les  poils  des  Édenié»  sont  presque  toujours 
assez  peu  serrés,  secs  an  loiulier  e(  eoninu' eassjinis;  mais  eoiix  du  genre  Myrmidon  sont 
lorl  doux,  el,  dans  les  deux  l'aniilles  des  Talons  et  des  l'angolins,  ils  sent  en  partie  renijdarés 
par  ini  antre  mode  de  tégument.  C'est  la  pean  i|ui  s'ossille  sin-  la  tête,  sm-  le  Iroiie  el  à  la 
(piene  dos  Talons  pour  Ibnrnir  les  nondnvtix  coniparlimenls  endurcis  (pii  doimenl  à  oes  siii- 
gidiers  Animaux  des  earapaees  pins  on  moins  proteetriios,  disposées  par  zones  sé|)aréps  on 
sondées  entre  elles,  snivanl  les  parties  ipie  l'on  examine  ;  ees  pièees  osseuses  sonl  protégées 
à  l'exlérieiir  par  une  eonelie  d'épidémie.  Chez  les  l'angolins,  le  eorjis  esl  recouvert  de 
plaipu's  cornées  implantées  dans  le  derme,  comme  le  sonl  les  ongles,  poussant  de  mémo, 
el  ipn  lorment  partout,  sauf  sous  le  cou  et  sons  le  ventre,  une  écaillure  proteelrice,  indiri- 
«piée,  tout  à  lait  dilli'rente  de  ce  (pie  l'on  voit  chez  les  autres  Animaux;  ipiehpies  poils 
naissent  dans  les  intervalles  (pii  séparent  ces  écailles;  il  en  part  aussi  (piehpies-uiis ,  mais 
en  fort  petit  nomhrc,  entre  les  compartiments  osseux  de  la  carapace  des  Talons.  Cependaul 
il  y  a  des  espèces  de  celte  dernière  t'amille  ipii  sonl  Irès-vehies,  surtout  en  hiver. 

F-es  mamelles  sonl  taiilôl  ventrales,  tantôt  pectorah's.  Les  deux  orilices  postérieurs  sont 
plus  rapprochés  ruii  dt^  l'antre  (|iie  chez  la  plupart  des  Manimirères  hélérodonles,  ei  le  mode 
de  placentation  parait  varier  suivant  les  genres.  Chez  les  Hradypes,  qui  sont  pour  ainsi  dire 
les  Primates  des  Edentés,  le  placenla  approche  de  la  l'orme  discoïde  ipii  est  caractéristique 
des  quatre  premiers  ordres  de  Mammirères.  Kntin,  le  cerveau  présenle  aussi  qiiehpics  va- 
riations dans  sa  l'orme  ^V■llérale.  Celui  des  genres  (pie  nous  connaissons  a  des  lohes  oU'aclifs 
assez  volumineux.  Ses  hémisphères  sont  à  i)eu  près  lisses  chez  les  Talons,  tandis  qu'ils  sonl 
pourvus  de  circonvolutions  dans  le  genre  Pangolin ,  à  en  juger  du  moins  par  un  cerveau 
portant  celte  dénomination,  (pie  l'on  a  conservé  maintenant  dans  la  galerie  analomi(pie  du 
Miiséiun.  Les  Édentés  sont  des  Animaux  peu  inlellig(Mits  ;  la  plupart  se  font  remanpier  par 
la  lenteur  de  leurs  monvemenls,  ce  (pi'on  a  expli(pié,  pour  plusieurs  d'entre  eux,  par  la 
singulière  disposition  analomiciue  que  présentent  les  artères  de  leurs  memhres. 

L'examen  ostéologi(iiie  des  mêmes  Animaux  a  donné  lieu  à  i)lusieiirs  remarques  fort  cu- 
rieuses, mais  sur  les(pielles  nous  ne  saurions  nous  éti.'udre  malgré  leur  importance  pour  la 
classincation  des  espèces  vivantes  et  plus  encore  des  espèces  fossiles  (pii  rentrent  dans  cette 
curieuse  catégorie  de  Mammifères.  G.  Ciivicr  a  pulilié  à  leur  égard  de  très-bons  renseigne- 
ments ;  M.  Uichard  Ovven  s'en  est  occupé  depuis  avec  heancou|»  de  soin,  et  de  Wainville  pré- 
parait activement  son  Ostdograpliie  des  Mannnifères  édentés  lors(pie  la  mort  est  venue  le 
surprendre. 

En  étudiant  l'osléologic  des  Édentés,  on  reconnaît  qu'ils  doivent  être  nettement  séparés 
(In  reste  des  Animaux  mammifères;  (;l  si  l'on  associe  les  caractères  (pie  celle  élude  fournit 
à  ceux  du  mode  de  tégument,  de  la  denliiion,  etc. ,  on  n'est  pas  moins  étonné  de  l'impor- 
tance des  différences  (pii  distinguent  entre  elles  les  diverses  familles  de  ce  groupe.  Aussi 
est-on  conduit  à  penser  (pi'il  y  a  plusieurs  sons-ordres,  peut-être  même  plusieurs  ordres 
parmi  ces  Animaux  ;  mais  nous  devons  nous  borner  ici  à  exiioser  l'histoire  de  leurs  dilTc- 
renles  familles. 

Celles  (pie  l'on  connaît  dans  la  nature  acluellc  sont  au  nombre  de  cinq,  savoir  :  les  Ih-acly- 
pidés,  les  Dasypidés,  les  Oryctéropidés,  les  Mijvmécophagidés  et  les  Man'ulh. 


1"    2 


'sqiio  lolijours 
Ivi'Diiilon  sont 
rlir  iviiipliuV's 
'  lioiic  cl  à  1,1 
loni  :i  CCS  siii- 
's  s(''|»iirécs  on 
-oui  protcpccs 

recouvert  de 
lut  (le  iiM^inc, 
eti'iee,  iiiiliri- 
|iieli|iies  poils 
les-iins ,  mais 
IIS.  (;c|icniliuil 
y. 

islérieiirs  sont 
;s,  el  le  nioile 
)our  ainsi  dire 
"aracténsli(|ne 

(jnehiiies  vn- 
lohes  oHaclils 
ilis  (|u'ils  sont 
ir  un  cerveau 
natonrupie  du 
einanpier  jKir 
c  eux ,  par  la 

'qups  fort  cii- 
rlance  pour  la 
Mit  dans  cette 
ns  renseignc- 
niainvillo  pri- 
I  est  venue  le 

l'iricnt  séparés 
éliule  fournit 
lé  de  rini|)or- 
;ronpc.  Aussi 
isleiirs  ordres 
le  leurs  difl'é- 

r  :  les  liradu- 
s. 


FAMILLE  DES  nnAnvriDi:;».  ^v 

FAMILLE  DES  BRADYPIDÉS 

s  noms  d  Ai  et  d   /«««  .,„o  k.,.r ,,  .innués  l.uffoi..  ()u..|muos  auteurs  en  fout  un  onin,  sous 
a  denorniuntmn  ,1e  lanlup.ule..  Ce  sont  ,|os  Atres  fort  l.iznrros  sans  doute,  qui  paralsseut  dif- 

n.rnies,  s,  un  les  tM.u.paiv  aux  aul.vs  Mauin.ifén.s.  ninis  que  leur  apparen xté,i,.,„-o  ,„,ssi 

bien  ,,u„  ,..urH  habiludes  «riuipeuse.  semblent,  jusqu'à  un  certain  point,  rapprocher  le 
S  n^es  auprès  .lesquels  on  les  a  mOn.e  classés  fréquemment.  Copoudaut,  en  les  examinant  avec 
l-lus  d  atlenlion ,  on  u.-  larde  pas  ^  remarquer  qu'ils  .liff.'.n.ni  .lc  ces  Animaux  par  plusieurs 
de  leurs  earncteres  prnwipaux  ;  ils  ont  la  tél..  fort  difféivule  de  la  lenr.  el  sans  l.^s  poils  .l,ml 
es  Paresseux  sont  recouverts  ou  la  mohiliié  .lo  leurs  lèvres,  on  ,.ourrait  dire  que  leur  Ih^uro 
.OUI  presque  autant  de  edle  des  Tortues  que  .le  e,.||o  .les  autres  Mammifères.  Ils  n'ont  .l'ail. 
hMirs,  que  .I..S  m.limenls  .lo  eon.p.o  an ve;  leur  tél..  est  p,.iil..  ri  l.-ur  face  sans  i.l..lli- 

on  PH.^;i  "     ■"',       'r'"""""  """""'""""^  ''-^  «"<^-  <'l  «'^'  «»"H  |,.s  autres  Oua.lrumanes 
0      rimâtes  par  la  conf.,mial,on  .le  l..urs  membres.  Leurs  .loi^ts  ne  sont  pas  libres,  et  ils  no' 

J  ma  s  ,1  n  y  on  a  plus  de  trois,  ot,  .lans  une  espèce,  les  membres  postérieurs  n'en  ont  mémo 
qno.leux;  mais  .lans  Pm,  ,.t  faulre  cas,  ces  doigts  allouKés,  n'ont  que  leur  dernière  phalange 
d|  mobile,  et  l.,n«le  .pii  h-s  tonnino  est  fort  gran.l.  Les  mouvements  .le  «inf^bme  .p,o  lu 
piialaoKo  onguiculée  do  ces  doigts  exécute  l.^ur  permettent  .le  faire  un  angle  pîus  ....  I.ioius 
oigu  avec  le  rcslo  de  lu  patte,  ce  (pii  transforme  chacune  des  extrémités  des  Paresseux  en  un 
crochet  puissant  à  l'ai.le  .Imiuel  ils  se  suspen.lent  aux  arbres  ou  s'aident  .lans  leurs  mouve- 
nionts  au  milieu  «les  branches.  Kn  effut,  ces  guadru|.è,les  sont  essentiellement  grimpeurs  ot 
qu..i.,u  Ils  soient  lents  et  embarrassés,  ils  sont  bien  loin  d'étro  aussi  .léfavorisés  .,ue  Buffo'.rei 

ni-iw^in  r,  ';"";'■''"'"•"  ''""'  '"''""''•  ^^"  ^'""'■•^''  ^"  '^^  '^'•''•""'  ''■-  "■'"••^•f''^^'  -^  ^'^^  tout  ««ssi 

p..  >.na  iteel  tout  aussi  sagement  inspirée .,uo  lorsqu'elle  a  pro.luit  l.-s  autr.'s  êtres  organisé., 
to  sont  les  nnluralistes  .,ui  se  sont  mépris  ^  it-ur  sujet  comme  ils  l'ont  fait  .lans  tant  .i'aulros 
occasKM,.,  etpour  bien  apprécier  les  singularités,  inc.mtestabl..menl  fort  nombreuses,  mais 
tontes  inotivees,  (,ui  .listiiiguent  la  famille  curieuse  dont  nous  parlons  en  ce  moment,  il  était 
n..lispcnsable  .l'éluci.ler  préalablement  lo  double  problème  de  leurs  affinités  naturelle^  et  do 
leurs  con.l.tions  ,1'existenco.  Or,  ce  n'.-st  ,,u'après  de  l.,ngues  études  et  après  t.ien  .les  tAton- 
uemenls  .|u  on  a  pu  arriver  à  ce  résultat.  Trompés  par  l'analogie  apparente  qui  semble  ratta- 
cher les  1  radH.es  à  la  famille  des  Singes,  .piel.iues  naturalistes  célèbres,  parmi  les.iu.'ls  nous 
avons  ,J,.ji\  .,t.,  Linné  et  de  Dlainville,  les  ont  réunis  à  l'ordre  dos  Primates;  mais  si  lo  faciès 
>o  ces  Animaux  paraît  justifier  ce  rapprochement,  il  s'en  faut  do  beaucoup  .pie  les  données 
fourmes  par  leurs  caractères  véritables,  mémo  f-nr  leurs  caractères  extérieurs,  lui  s.dent 
lavornbles,  et  I  examen  do  leurs  principaux  organes  le  repousse  do  toutes  ses  f.)rcos.  Il  est  peu 
.1  exemples  .pn  démontrent ,  aussi  bion  .p,o  celui  .les  Paresseux,  l'importance  qu'il  faut 
n  tacher  a  une  élude  profonde  et  complète  de  l'organisation  des  Animaux  lors.pio  l'on  veut  les 
classer  d  une  manière  naturelle. 

Les  organes  niAlos  et  femelles  .les  Paresseux  ont  ,dus  .l'analogie  avec  ceux  des  É.lonl.'.s  • 
eurs  dens  sont  uniradiculées  et  à  j.eu  près  uniformes,  comme  celles  do  ces  Animaux  et 
leur  squoiette  est  très-loin  do  ressembler  à  celui  .les  Singes  .>u  des  autres  espèces  .lu  mêino 
onln<;  il  a,  au  contraire,  une  grande  ress.>mblance  générale  avec  celui  dos  vrais  É.lontés 
Cl,  s  11  en  .hffere,  co  n'est  que  .lans  ses  parlicularil.'.s  secondaires  ot  liarmoni.pies,  c'est-à-dirô 
lians  t.iHt  co.iui  fait  .les  Paresseux  des  Manmiifères  essentiellement  erimpnnr.  L««  r^Mn-e^^ 
Svnmaux  .pu  distinguent  l.-s  l'arosseux  indi.pient  .lonc  dè.s  Animaux  .le  l'ordre  des  É.lontés 
et  aucune  do  leurs  particularités  secondaires  no  so  rencontrent  réellement  chez  les  Primates' 


2«  ORDRE  DES  ÉDENTÉS. 

(î'est  bien  aux  Édentés  quo  les  Bradypps  mpartieniient ,  et  s'ils  diffèroiil  à  certains  égards 
des  autres  lamilles  quo  l'on  classe  parmi  ces  derniers,  les  dispositions  (]ui  les  isolent 
parmi  ces  Animaux  sans  les  en  éloigner  sont  pour  ainsi  dire  la  conséquence  dos  conditions 
extérieures  dans  lesiiuelles  ils  devaient  passer  leur  vie.  Les  IJradvpes  sont  îles  Édentés  au 
mèmi;  titre  «lue  les  Tatous,  les  Fourmiliers,  les  Pangolins  et  les  Oryctéropes;  mais  ce  sont 
des  Édentés  herbivores  et  grimpeurs ,  à  certains  égards  supérieurs  aux  autres,  et  qui  répètent 
pour  ainsi  dire  la  forme  Primates  dans  la  sous-classe  à  laquelle  nous  les  associons.  C'est  ce 
qui  expli(iuo  à  la  fois  leur  analogie,  plus  apparente  (lue  réelle,  avec  les  Singes,  et  lu  supé- 
riorité incontestable  (ju'ils  ont  sur  les  autres  familles  de  leur  pro|)re  catégorie.  La  curieuse 
conformation  do  leurs  membres  facilite  leur  station  au  milieu  des  arbres  et  leur  permet  d'y 
accomplir  tous  les  actes  de  leur  vie.  La  disposition  remaniuable  de  leur  estomac,  qui  est 
multiloculaire  et  presque  comparable  à  celui  des  Ruminants,  est  elle-même  en  harmonie 
avec  leur  mode  d'alimentation,  (jui  consiste  en  substances  végétales,  principalement  en 
feuilles,  que  ces  Animaux  bizarres  arrachent  surtout  aux  cécropia.  Mulheurou sèment,  les 
développements  auxquels  l'intéressante  étude  des  Bradypes  pourrait  donner  lieu  nous  condui- 
rait trop  loin,  et  nous  devons  nous  borner  à  rappeler  en  quoi  les  particularités  essentielles  do 
ces  Animaux  peuvent  servir  à  leur  classification.  Nous  ne  pouvons  cependant  omettre  de 
rappeler  (jue  la  complication  de  leur  estomac  a  conduit  G.  Cuvier  à  se  demander  si  les  Tarti- 
grades  n'étaient  pas  sujets  à  une  sorte  de  rumination. 

Il  y  a  deux  genres  de  Bradypidés  ou  Édentés  tardigrades,  l'un  et  l'autre  établis  aux  dépens 
des  liradypus  do  Linné,  et  (jui  ont  reçu  chacun  un  nom  différent  de  celui-ci.  llliger  a 
appelé  Cholœpus  les  Bradypes  <[\»  n'ont  que  deux  doilgs  aux  membres  postérieurs,  et,  plus 
récemment,  F.  Cuvier  a  proposé  la  dénomination  d'Jt7(C»s  pour  les  Bradypes  pourvus  de 
trois  doigts  à  chacune  des  extrémités.  Cependant  le  mot  Brmlypus  ne  devait  pas  Atro  aban- 
donné, et  il  est  convenable  de  lui  conserver  le  sens  restreint  sous  lequel  llliger  l'a  employé 
dans  une  publication  antérieure  en 
date  à  celle  de  F.  Cuvier.  Quoique 
tous  les  uaturalistes  qui  ont  écrit  ré- 
cemment sur  les  Tardigrades  n'aient 
las  suivi  cette  règle,  nous  no  saurions 
nous  y  soustraire ,  et ,  dans  les  lignes 
([ui  vont  suivre ,  nous  donnerons  au 
mot  Bmdjipus  la  signification  attri- 
mée  par  F.  Cuvier  au  mot  Acheus. 
Los  caractères  qui  séparent  ces  doux 
genres  ont  une  telle  importance  ([u'on 
pourrait  faire  do  chacun  d'eux  une 
tribu  distincte. 

Genue  CHOLÈPE  {Cholœpus, 
llliger).  Les  membres  antérieurs  ont 
tri5îs  doigts  pourvus  d'ongles  très- 
longs,  mais  les  postérieurs  n'en  ont 
que  deux  ;  les  dents  sont  au  nombro 
de  ^  cylindriques,  et  celles  de  la  [xiirc 
antérieure,  qui  dépasse  les  autres  en 
grandeur,  prennent  une  apparence 
caniniformo.  Toutefois ,  contraire- 
ment à  ce  qui  a  lieu  pour  les  canines 
des  Mammifères  liétérodontes ,  c'est 
la  supérieure  qui  passe  en  avant  do  cholj.h  t^.r,  ./s  do  grand, 


certains  éganh 
qui  los  isolent 
dos  conditions 
dos  Édentôs  au 
.  ;  mais  ce  sont 
,  et  qui  répètent 
luions.  C'est  ce 
:es ,  ut  lu  supé- 
ie.  La  curieuse 
leur  permet  d'y 
tomac,  qui  est 
e  en  harmonie 
icipaiement  en 
rousement,  les 
a  nous  condui- 
ossentielles  de 
ant  omettre  de 
or  si  les  Tarti- 

)lis  aux  dépens 
li-ci.  lUiger  a 
rieurs,  et,  plus 
es  pourvus  de 
pas  être  aban- 
jer  l'a  employé 


FAMILLE  DES  BRADYPIDÉS.  249 

l'inférieure,  et  quoique  leur  usure  se  fasse  en  biseau .  comme  clie^;  certains  .le  ro,  derniers  le 
plan  do  detntion  a  ici  une  direction  inverse.  Il  est  i.ostérieur  pour  les  dents  canini formes  d'en 
haut  et  a..te,ieur  pour  celL-s  ,1'en  bas.  La  couronne  d(>s  antres  dents  s'use  en  chevron  J.o 
thorax  est  allongcson  n.  voit  j.as  do  trace  extérieure  de  queue,  et  il  y  a  un  .rand  nombre 
do  cotes  au  squele  te  (21  paires)  :  les  clavicules  sont  co,nplctes;  eufin ,  l'humérus  est  pourvu 
d  un  trou  suscondylien.  i    «•" 

L<î  CiioLtPE  UN  AU  (Cholwpus  didodylm),  ou  VUnau  de  Dnffon  et  le  nvadypHS  didadulus 
Lnn.,  a  0,.()  ou  0,80  do  la  longueur  totale;  il  a  la  tète  large;  ses  poils  so^^  secs  et  assez 
Ion  s,  en  gênerai,  brun  gnsAtres;  ceux  des  membres  et  do  la  tèto  sont  noirâtres;  les  narines 
sont  Circuianvs  L'Lnau  se  tient  sur  les  arbres;  quoiqu'il  ne  soit  pas  actif,  il  n'a  pas  a 
beaucou,.,  près  la  lenteur,  .,u'on  lui  avait  supposée;  il  est  n.ème  moins  in.loient  que  l'Vï 
mais  ,1  voit  mal  pondant  le  jour,  ,1  il  passe  une  grande  partie  de  ce  temps  à  .lormir  Ses 
grands  ongles  lui  servent  à  se  retenir  aux  branches  des  arbres,  (lu'il  no  quitte  guère  Le"plus 
souvent  accroché  par  trois  de  ses  pattes,  il  emploie  la  quatrième  à  saisir  les  objets  .lont  il  veut 
s  emparer  et  a  les  porter  à  sa  bouche.  Ses  mains  sont  étroites,  longues  et  recourbées  comme 
.les  crocs.  Lu  captivité,  on  peut  le  nourrir  de  pain  trempé  dans  du  lait,  ainsi  .,ue  de  légumes 
ou  do  fruits  cuits  ou  crus,  l  ne  mère  et  son  petit  vivent  depuis  .,ueIquo  temps  à  la  Ména^^erie 
de  ans  ;  un  autre  Lnau  existait  aussi  à  Regenfs-Parck,  il  y  a  un  an.  Les  Parosseux-Lnau 
S0..I  indigènes  dos  parties  les  plus  cliau.les  de  l'Amérique;  on  les  rencontre  au  Pérou,  au 
brtsii,  a  la  (.uyane  et  dans  plusieurs  parties  de  la  Colombie. 

CW.MIK  BnADVPE  {nradypus).  L'.lnio  Buffon  et  les  espèces  du  même  genre  ont  trois 
doigts  longuement  onguiculés  non-seulement  aux  pieds  de  devant,  mais  aussi  à  ceux  ,lo 
derrière;  ils  ont  un  rudiment  extérieur  .le  .luoue;  leurs  dents,  au  nombre  .le  ?,  sont  cvlindri- 
formes,  moins  grosses  .juc  cell,>s  ,lo  l'I  nau,  et  un  peu  excavées  à  la  couronne;  colh's  do  la 
premicro  paire  no  sont  pas  caniniformes,  et  à  la  mâchoire  su|)érioure  leur  .limension  est 
mémo  moindre  «lue  colle  des  .|uatre  autres  paires  de  .lents.  Leurs  p.nls  sont  socs  comme  ceux 
de  1  Lnau,  mais  comme  crêpés  sur  certains  points  du  corps.  Le  squelette  a  un  moin.Iro  nombre 
do  vertèbres  dorsales  et  par  suite  un  moin.Iro  nombre  .le  côtes  (16  paires  seulement),  les 
clavicules  sont  rudimentaires  et  l'humérus  man.iue  .lu  trou  suscondvlion.  La  région  cervicale 
pivsente  une  particularité  fort  singulière  dans  le  nombre  .le  ses  vertèbres,  .jui  est  de  huit  ou 
mémo  de  neuf,  tandis  qu'il  n'y  en  a  constamment  .luo  sept  ciioz  les  autres  .Mamhiifères  Les 
arosseux  du  genre  Aï  ont  les  pieds  de  .lerrièro  encore  plus  écartés  .jue  les  Cholèpes,  et 
iorsquils  sont  a  terre,  leur  embarras  est  f,)rt  grand;  au  contraire,  ils  sont  à  leur  aise  sur  les 
arbres  et  dans  les  lieux  où  il  leur  est  p.^ssibio  .le  grimper, 

La  réputation  de  lenteur  extrême  que  Huffon  a  faite  à  ces  Animaux  n'est  donc  pas  entière- 
inent  .Icpourvuo  dofon.lement,  mais  elle  a  été  singulièrement  exagérée;  car,  pour  se  faire  une 
idoo  exacte  de  ces  EdfMtés,  il  fallait  les  étudier  au  milieu  des  circonstances  pour  les.iuoilos  la 
iXature  les  a  créés;  alors  on  les  aurait  peut-être  trouvés  singuliers,  mais  ils  n'auraient 
paru  m  ri.hculos  et  ni  même  disgraciés.  Aussi,  quel.pies  voyageurs  modernes,  prévenus 
qu  11.  ctaient  j.ar  les  récils  inexacts  on  exagérés  .les  naturalistes  du  siècle  dernier,  ont-ils  été 
fort  el.,nnes,  lors.iu'ils  ont  vu  les  Aïs  et  les  Inaus  au  sein  des  forêts  vierges  .le  1'  Vmérique 
ou  qu  Ils  les  ont  filacés  à  bor.l  ,les  bCitiments..  Tous  les  ont  également  trouvés  b.iaucoup 
l'Huns  embarrassés  «lu'on  ne  l'avait  dit,  [larce  .pie  là  encore  les  Paresseux  pouvaient  exercer 
leurs  aptitudes  grimpeuses. 

Les  Aïs  vivent  .laiis  les  mêmes  ivgions  qu.)  les  Unaus,  mais  ils  sont  d'une  taillo  un  peu 
inf.'neure  a  celle  de  ces  Animaux;  leur  têt.,  est  surt.nit  |.Ius  petite  et  elle  a  une  autre  f.irme   , 
is  constituent  certainement  plusieurs  espèces,  mais  il  est  encore  impossible  d'en  établir  uno  '' 
bonne  diagnose  différentielle.  Le  nombre  .les  vertèbres  cervicales,  .pii  est  tanl.V  do  huU 
laïUot  au  contraire  .le  neuf,  la  forme  .le  la  tête  osseuse,  la  .lispositiondes  ouleurs  fournissent 
des  caractères  certains,  que  l'on  peut  employer  pour  la  distiuctiou  do  ces  espèces.  Suivant 
II"  PAnTIE.  .^2 


250 


ORDRE   DES   I-IDENTÉS. 


m 


M.  Groy,  on  devrait  nn^mo  partager  ces  Aiiimavix  eu  deux  genres,  l'un  auquel  il  réserve  le 
nom  linnéen  d(!  firadi/pus ,  et  l'autre  (|n'il  appelle  ArdopiUwque.  Cette  dernière  dénomination 
avait  déjà  été  employée  [)our  indi(iuer  l'Aï.  Les  caractères  (jue  M.  Gray  a  reconnus  jus(iu'à 
présent  dans  chacun  de  ces  deux  groupes  ne  sont  ni  assez  importants,  ni  assez  faciles  à  saisir 
pour  qu'on  adopte  sa  nouvelle  manière  de  voir. 


11  11  A  m  l' K    V    m  t  L 1 1:  it ,  t  '  j  .li>  fframl 


iilî 


On  n'aura  une  nomoaclaturc  exacte  des  Animaux  du  genre  Bradypo  que  lorsqu'on  les  aura 
éludiés  sur  un  nombre  d'exemplaires  plus  consiih'ralile  que  ceux  (jue  nous  poss(''dons  encore 
dans  nos  coljections,  et  (lu'on  aura  pu  revoir  et  décrire  comparativement  les  différents  types 
de  chacune  des  espèces  proposées  par  les  auteurs;  mais  c'est  une  t;\che  cju'aucun  naturaliste 
n'a  encore  enlrepris(\  S'il  fallait  s'en  rapporter  aux  notions  que  la  science  possède,  le  nombre 
de  ces  espèces  ne  serait  pas  inférieur  à  dou/o;  mais  il  n'est  pas  douteux  (lu'une  étude  plus 
complète  ne  fasse  reconnaître  plusieurs  doubles  emplois  parmi  celles  (pii  ont  été  décrites. 
Nous  nous  b(U'n(>rons  à  signaler  les  mieux  coiislatées;  ou  trouvera  l'indication  îles  autres  dans 
les  Mémoires  de  Wagler,  ainsi  (pie  de  M)l.  Ruppel,  Rapp,  Gray  et  Cornalia. 

Le  RiiADVPK  A  coi-i.ii-ii  {nradi/piis  (orquatus ,  E.  Geoffroy,  llliger,  etc.)  est  regardé  par 
M.  Gray  comme  étant  le  lh-mbipH>>  crhtilus  i\o  Rrown.  Il  a  les  poils  assez  longs,  principale- 
ment sur  le  dos;  il  (>sl  d'un  gris  jaunâtre  un  jh'u  tcmnix,  et  se  distingue  principalement  par 
les  longs  poils  noirs  qui  lui  pendent  dessus  le  cou  et  sur  le  haut  du  dos  comme  un  capuchon. 
Sa  patrie  est  essentiellement  le  Brésil. 

Le  Rradypf.  a  dos  unii.i;,  qu'on  a  nommé  flradupus  ushis,  n'a  sur  le  milieu  du  dos 
qu'une  faible  ligne  noire;  elle  y  est  accomiiagnéc!  de  chaciue  ciMé  par  une  large  tache  orangée 
ou  jaunâtre. 

L'espèce  la  plus  ordinaire  ou  leRnAnvr-i:  TUiDACTyLt  {DrmhjpHs  tridachjhis,  Um.)  cs[ 
grise  avec  du  brua  ou  du  blancliàlre  sur  le  dos. 


FAMILLE  UKS   DASVPIDKS. 


251 


hjlus,  Liiin.)  est 


FAMILLE  DES  DASYPYDÉS 

Ainsi^  que  no„s  l'avons  ,l.jà  .lit ,  lo  nom  ^.vc  dasupus  dont  Linnô  a  fait  das>jpu.. ,  ot  qu'il 
a  donne  commo  nom  «onc-rique  aux  singuliers  Man.mifèros   io  l'Amôriquo  môHdio  lale  nui 
nous  occupont,  ..rvait  à  désigner  lo  Lapin  dans  les  ouvrages  d'Aris.olo.  Copondan        us   ë 
n^turahstos  modernes  ont  accepté  la  nouvelle  signification  que  lui  a  imposée  lo  ZlJZu^ 
suédois,  parce  quo  ce  mot  exprime  asse.  bien  l'un  des  ca.'actères  principaux  des  Tatous.  En 
effet,  daypus  veut  ,hre  A.nmal  à  pieds  velus,  et  les  Tatous  diffèrent  essentiellement  des  autre 
.Manm.,feres  terresires,  en  ce  qu'ils  n'ont  guère  de  poils  que  sur  les  n,eml.res  et  su   la       t 
mfeneure  du  corps  ,e  dessus  de  leur  (è.e,  toutes  les  parties  supérieures  et  latérales  de  leur'. mn 
cl  m  queue  etan   proU-gés  par  des  pièces  osseuses  dont  la  surface  est  gari.ie  d'un  épidémie 
ccadieux,  et  dont  les  u.terstices  seuls  présentent  çà  et  là  quelques  poils.  L'ensemble  dërt 
appareil  protecteur,  dont  aucun  autre  Animal  .le  la  mémo  classe  ne  saurait  nous  donner  l'id  e 
représente  un  véritable  squelette  cutané.  Il  se  compose  d'une  multitude  do  petites  plaquettes 
osseuses  qui  font  corps  avec  le  derme  lui-même;  et  ces  pla.,uettes,  dont  la  forme,  l'épaisseur 
et  1  apparence  extérieure  varient  suivant  les  espèces  que  l'on  étudie  ou  suivant  I  s  dfférenl 
points  du  corps,  sont  disposées  par  séries  transversales  et  rapprochées  les  unes  des  autre 
comme  des  pièces  .le  maniucterie,  ou  bien  encore  comme  les  éléments  d'une  mosaïque  II  v 
en  a  sur  la  tele,  oîi  elles  constituent  le  bouclier  ...pbali.iue,  et  lenr  arrangement  y  ranpellu 
plus  ou  moins  complètement  les  plaques  tuberculeus..s  que  l'on  voit  sur  le  crilne  .les  |{entiles- 
elles  affectent  aussi  différentes  dispositù.ns,  également  susceptibles  d'être  employées  pour  là 
distinction  .les  espèces.  Sur  le  ,los,  les  pla.pies  osseuses,  ,,ui  sont  aussi  pourvue;  h  leur  face 
externe  .1  un  revêtement  .'.pi,lermi.,ue,  peuvent  être  distinguées  en  trois  catégories;  celles  do 
la  région   tlioracique  ont  leurs  .lifférentes  bandelettes  réunies   les  unes  aux  autres  .l'une 
manière  fixe,  étoiles  constituent  le  bouclier  dorsal  ou  tlioracique;  après  elles,  viennent  des 
baïuies  disjointes,  imbri.iuées  et  mobiles,  ,lonl  le  nombre  vai'ie  suivant  les  espèces-  ce  soni 
ces  ban.les  «lui  assurent  la  facilité  des  mouvements  ,le  llexion  .lans  la  résion  .loi'so -lombaire- 
celles  .lui  les  suiv.-nt  sont  de  nouveau  soudées  les  unes  avec  les  autres,  et  par  .■„nsé.M,ent 
immobiles;  elles  servent  à  garantir  la  croupe  sur  la.pielle  ell.>s  se  moul.>nl;  .■Ast  là  ce  .mi 
.tonne  a  leur  ensemble  une  apparence  assez  .liffér.Mite  .le  .-elles  .lu  b.nicli.-r  tli.)racique   Les 
pièces  d'une  même  zone  sont  loin  .l'avoir,  pen.lant  la  vie  -les  Tatous,  cette  rigi.jité  .lue  nous 
leur  voyons  chez  les  exemplaires  .lesséchés  .juc  r.)n  conserve  .lans  n.)s  collections-  et    en 
même  temps,  les  ban.le«  intermé.liaires  .-t  imbri.p,.M-s  permettent  à  la  carapace  .le  s.;  mouvoir 
et  .1  envelopper  plus  ou  moins  complélenient  le  corps,  .pii  est  alors  susceptible  .le  se  rouler 
en  Imule  comme  celui  .l'un  If.'Tisson  on  .l'un  Cl.q.orle.  La  substance  .le  chacun  des  arceaux 
•iermi.iues  jouit  .l'une  certaine  élasticité,  et  il  en  est  de  même  .les  boucliers  antérieur  et 
postérieur  ;  aussi ,  beaucoup  .l'espèces  ont-elles  la  pr.i- 
liriété  .le   s'afilatir,  de  telle  sorte  .pi'.îlles  s'appli.pient 
contre  le  sol  (>t  semblent  comme  écrasées.    Elles  ont 
alors  une  ressemblance  curieuse  avec  de  gr.is  Cl.iportes, 
.■eipii  justifie  le  nom  .l'Arina.lilles  .lu'on  leur  .lomie.lans 
plusieurs  pays.  Indépendamment  .lu  s.pielelte  cutané  .pii 
recouvre  leur  crâne  et  tout  le  .lessus  .le  leur  corjis,  l.-s 
Tatous  .)iit  aussi  la  .pieue  plus  ou  moins  prot.'gée  par 
des  ()iè(;es  analogues,  mais.jui  sont  alors. |.;scer.-les  c.mi- 
plols,  et  entourent  les  vertèbr.-s,  coinm.i  si  ell.vs  étaient 
log.ips  dans  un  véritable  étui.  Les  Tat.nis  ..iit  rei.ii  dans 
les  classifications  .les  noms  .pii  rappellent  la  .lisposili.in  si  particulière  de  leurs  téguments. 


>i:nTi. 


>_-i'--' 


)BE  cuniLE  !,■:.  ruiji  ,  iji-iirici.  iiut, 


■  4    fU 

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i    :! 


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ilii 


262  onnnr:  des  l'iDKNTts. 

f.  Ciivior  les  noinmo  Dornhnphorcs ,  c'osl-à-diir  porto -cuirnsso,  cl  Waglor  ClngiduUx,  par 
allusion  aux  liiiiidolcllL'S  ossimiscs  ipii  les  rci'ouvrciil. 

L'appiiivncc  cxlmcuri'  des  Tatous  osi  ('('rlaiMcmi'iil  foil  ('■Iran^'o,  cl  l'on  ne  pcul  nicf  qu'il 
n'aient,  dans  leur  pliysiononiio  trcncraic.  une  ccrlaino  analo^'ic  avec  la  classo  des  Hc^ptilcs; 
mais  l'cnscnihli' de  leiu's  earaclèrcset  leur  eonfoiniallon  inléiieure  les  lallaelieiil  de  lonl  point 
à  l'ensendiledes  Mainniit'ères.  et  s'ils  soni  iniV'rieurs  à  plusieurs  é^^ards  inu  Ouadrupèiles  dont 
nous  avons  déjà  parlé,  ils  n'en  doivent  pas  moins  èhr  ranî;és  dans  In  même  classe.  D'ail- 
leurs celle  infériorité  leur  es!  connnnne  avec  les  autres  Kdenlés,  et  comme  eux,  ils  dilTérent 
iiotalilement  de  Ions  les  aulres  Mannnil'éres  par  leurs  caractères  secondaires;  celui  de  leur 
carapace  est  corlainement  le  (ilus  ctuieux  do  tous. 

Semlilahles  à  la  plupart  des  Animaux  dv.  leur  classe,  les  Talons  ont  d(>s  oreilles  exiernes, 
pourvues  d'une  c(in(iue  assez  ('lendue,  et  ils  ont,  comme  tous  les  iuitres  Manunifères,  des 
manielles  pour  la  siVré'lion  du  lait,  dont  ils  se  servent  aussi  pour  la  nouriitm'o  de  leurs 
fietits.  Ces  mamelles  sont  abdominales;  leur  nomliro  est  lan'At  do  deux,  tantôt,  au  conirairi', 
(le  (pialre.  Les  narines  de  ces  Animaux  ne  sont  pas  perciVs  dans  un  espace  fjrarni  de  f,dandes; 
la  p.-,iu  (|ui  les  entoure  esl  nue,  mais  l(>nrs  cavités  (dl'aclives  sont  l'tendues,  el  les  Talons 
paraissent  doués  d'une  faraude  linesse  d'odoral.  Leurs  veux  soiM  pulils  el  à  pupilles  circu- 
laires; enlin,  ils  ont  les  doi^^ls  plus  ou  moins  ini''t;anx,  lialiiluellemeiil  au  nondire  de  cini|.  en 
arrière  comme  en  avant,  (pielipiel'ois  de  cpialre  seuliMuenl  en  avant,  et  -arnis  d"onf,'les, 
souvent  Irès-roliustes,  anjués,  ce  cpii  li>iir  permet  de  fouiller  le  sol  avec-  la  plus  -rande 
facilité. 

L  examen  analomiipu'  des  mêmes  Animaux  a  doniK'  lieu  à  plusieurs  renianpies  dij;,.;'s 
d'êlro  signalées.  Leurs  mAelioires,  ipii  sont  f^rêjes  el  plus  ou  moins  alloufjées,  sont  toujours 
garnies  de  dents,  mais  ces  dents  varient  pour  la  forme  et  pour  le  nondire,  suivant  les  diflV'- 
reiils  j;cin'es.  J'ai  pu  constater  leur  modo  do  remplacement,  dont  aucun  auteur  n'avait  encore 
parlé,  el  ipii  diffère  lieaucoup  do  celui  dos  imires  Manunifères.  Dans  le  Cacliicame,  h^  seul 
Tatou  ((ue  J'aie  encore  observé  sous  ce  rapport,  les  molaires  de  lait,  ipii  sont  au  nondire  d(> 
sept  on  liant  et  en  bas,  sont  moins  arrondies  ipie  celles  do  la  socond(!  denlilion,  et  leur  racine 
se  (lédmiblo  on  un  cliovron,  dont  l(>s  deux  branches  peuvent  se.  sépar(>r  l'une  de  l'auln*  par 
suite  lie  l'usure  de  la  partie  coronale.  Les  dents  de  remplacement  poussent  inmiédiatement 
au-dessous  de  celles  de  lait,  tpi'elles  chassent  connue  <W<.  coins,  en  se  plaçant  entre  les  deux 
branches  de  leur  racine.  C'est  un  mode  de  remplacement  iiien  plus  sendilable  à  celui  des 
Crocoililes  qu'à  celui  dos  Mammifères  liétérodonles.  J'en  reproduis  la  liuiu'e  à  la  |iaj,'(>  2,Vi  du 
présent  volume. 

La  lanyuo  des  Tatous  esl  douce  et  de  forme  coniipie;  leur  estomac,  à  |)eu  près  globuleux, 
est  assez  grand;  leur  iidestinesl  raremeni  pourvu  d'un  eœcum.  Leur  sijuelette  proprement  dil, 
est  éualement  assez  particulier,  mais  nous  ne  saurions  insister  ici  sur 
les  caractères  nondireux  <pii  h;  dislin^iienl.  On  en  trouvera  la  des- 
cription el  une  bonne  ll.nuro  dans  l'ouvraf^e  de  (i.  Cuvier  sur  les 
ossements  fossiles. 

Les  Tatous  ont  le  cerveau  lisse,  mais  encore  assez  volumineux; 
cependant,  C(\  sont  des  Aninumx  sans  intelliu-ence.  Us  vivent  dans  les 
bois  ou  dans  les  ^rrandes  plaines  de  l'Améri(|ue  méridionale,  el  se 
nourrissent  de  substances  animales,  priin'ipalemeid  d(>  cadavres  et 
d'insecics.  Ils  sont  peu  actifs,  n'ont  aucun''  méchanceté  et  peuvent 
être  finMlement  retenus  en  caplivilé.  On  m'a  assuré  (pi'une  de  lenis 
espèces  avait  reproduit  en  nelL;iipi(\  dans  le  Jardin  zooloi:i(|ue  d' \n- 
\ers. 

Aucime  espèce  de  Talons  n'est  élraiii^rre  à  l'Amériiiuo  méridionale, 


(Fin  tu    i)K    Tirni  , 


i-\  < 


ntant. 


et   la  taille  de  ci'llcs  ipie  l'on  y  connall   esl.  en  yi'i 


leral 


asst 


z  pelili 


Ciiif/iihita,  par 

r'  peut  iiicf  (\\\'i\ 
so  lies  n(!pHli's; 
iMil  il('  tiiiil  point 
imdi'iipr'ili's  dont 
iu<  classe.  D'ail- 
lux,  ils  (lilïï'ninl 
s;  celui  de  leur 

n'eilles  externes, 
laiMinifères,  des 
iniluie  dff  leurs 
M ,  au  contraire, 
arni  de  ^'landes; 
'S,  el  les  Talons 
I  pupilles  circu- 
iilire  de  ciiHi.  en 
garnis  d'on^rles, 
la  plus  ;4Tand(; 

luanpu's  iWii,."-^ 
s,  sont  toujours 
suivant  les  dilTi'- 
ir  n'avait  encore 
•liicaino,  le  seul 
it  au  iioiMbre  de 
iii,  et  leur  racine 

0  de  l'aulne  par 
ininiédiateinent 

il  entre  les  deux 
dile  à  celui  des 

1  la  pa;,'e  2-"ii  du 

près  HJoluileux, 
proprement  dil, 
<  insister  ici  sur 
rouvera  la  des- 
C.uvier  sur  les 

07,  volumineux; 
vivent  dans  les 
ridionale.  el  se 
di'  cadavres  el 
cet('^  el  p(Miven( 
pi'une  de  leurs 
Johviipie  d'  \ii- 

jo  inéridiniiak', 

il,  assez  pelile. 


FAMILLE  DES  DASYPIDÉS.  2.-.3 

La  plusforto  de  toutes,  nu  le  Tatou  (iéanl,  surpasse  de  lieaueoiip  les  autres;  cependant, 
son  coriis  n'a  ;;uère  cpi'un  niètr<-  d(*  longueur;  le  Clilamvpliore ,  <pii  est  au  (lonlrairo  le  plus 
jielit,  a  tout  au  jilus  le  volume  d'un  Hamster. 

Iluffou  avait  réuni  dans  un  seul  groupe  les  «lifférentes  espèces  de  Tatous  .pi'il  connaissait, 
ot  cest  a  cet  ensemhle  d'espèi'os  .(uo  Liuné  a  donn('  le  nom  ^'(■néri(lue  de  /)iisi/im;  mais  les 
l'nncipes  diflérenls  .p.i  d.ri-<.nt  les  naturalistes  actuels  et  un.;  .•oMiiaissance'plns  complète 
des  caractères  des  Tatous  ont  lait  ('lahlir  plusieurs  -..mes  parmi  c.;s  Animaux,  i-X  les  Oa.si/jHiti 
sont  .l.tvenus  la  famille  .les  Dasvpi.l.'-s.  C-s  -..invs  sont  eux  -les  rno,lo<,U',  Calm.sou,  En- 
cimlnrl,  Udncmw,  Apm- ^A  Chiannipimr.  L..  n.iml.re  t.dal  des  esp.H:..s  .■..mpris.'s  .lans  ces 
«ldf..renls  -enres  n.i  s'.'leve  pas  au-dessus  .1.,  .piinze.  On  p.)urrait  les  partager  en  deux  trilnis, 
sui vaut. lu'elles  ont  la.pieuoconi.iueel  l.)ii-ue,  ou  au  contrair.!  courte  et  en  massue.  Le  Chla- 
in.vplM.re,  <pn  ..,t  dans  c..  d.,nier  cas,  r.-sseml.l<.si)usce  rapport  à  .piel.pies-unes  <l.s  ^'ral..les 
espe.'.-s  appart.-nant  à  la  m.'m.!  lamille  .pii  „nl  autrefois  p..Miplé  l'Ami'ri.pie. 

<;kmiic  |»ni()l)()\TI-;  {Pn„do,d,'s,  V.  Cuvi.ir).  Les  wv^Ws  .l.'s  Pri.xlontos  s.ml  hvs-forts 
ft  leurs  .loi;;ts  trés-in.'-aux  aux  pi...|s  .1..  devant;  leur  d.)s  pn^seide  .I.Mize  ou  tr.'i/..  liand.'s 
"lohdes  ,.nlr.!  les  .leux  parti.-s  (ixes  <Je  la  carapac.,'  .pii  r.T..uvrent  le  tn.n.' en  .l.^ssus;  l.'ur 
'pifu.!  e-al(.  à  peu  près  la  moitié 
'lu  corps  en  l.m-u.MU-,  et  leurs 
d.'Uls  sont  en  plus  ^Tand  nondire 
ipie  che/  les  esp.'c.'s  .l.vs  autres 
^'.'ures.  Ou  en  compte  vin^'t-.•in.| 
paires  supéri.'ur.'nient  et  vni^;l- 
ipialre   inréri.Mirement  ;    aucun.! 

«Ii's  pr.'iiiières  n'est  nis.'r.'e  .lans  ~^^  ^'S^aB^Sill^Miî^*'^''""^"""^'''''.''.!'?qca, 

Tos  intermaxillair.';  I.mles  s.int 
[letiles  et  sensiblement  compri- 
imVs,  surl.iiit  en  avant.  Au. •un 
-lutre  K.lenlé  n'en  présente  un  nombre  aussi  considérable. 

l'iii()i).)\TK  CKANT  {/'rioi/oiilcs  f/if/(is).  Azara  le  nomme  rjrnnd  Talwi,  et  (J.  Cuvi.T  Taluu 
[icant.  Il  a  !.■  .'orps  loit;,'  île  1  mètre  envir..ii  .■t  la  .pu^ue  d.'  (),;{(>,  On  l.s  r.Mi.M)ntre  au  Pérou , 
jIjuis  .piel.pi.s  |)arli..s  .lu  llrésd  el  dans  la  ré.uion  de  l'Amazone.  C'est  le  |.lus  Kran.l  .le  tous  les 
Tatous  acluellem.Mit  existants. 

(iKNIlH  K\'C()1  KKUT  {/ù(i)hr(((hi.s,  Wa-ler).  La  cuirasse  .l.vs  Knouberls  montre,  entre 
sa  partie  tlioraci.]ue  et  sa  parli.'  fessier..,  .'in.|  ou  six  ban.les  m.)biles;  les  onnlles  sont  «ran.les; 
lii  lele  est  plate  el  assez  élar;;!..;  I.'s  on^l.vs  .!.■  .li'vant  sont  forts,  moins  in.j^aux;  la  .pieue  est 
ui.tins  lon-u.!  .jue  le  c.ups,  mais  encore  assez,  allongée,  ot  les  dents  .)ui  sont  cvlin.lri.pies 
sont  au  nombre  .le  neuf  pair.js  à  la  mAclioire  sup.'rieuro  et  do  dix  ù  l'inférieure.  La  première 
pair.^  .les  .lenis  sui...ri..ures  est  implantée  dans  l'.is  inlormaxillairo  et  elle  d.)il  être  consi.léiéo 
conune  une  dent  in.'isive. 

L'hNcornKirr  i-ovoi:  {/ùipliraclus  scxcincltiti)  est  l'une  .les  espèces  do  cotte  famille  .pii 
"lit  été  connues  .|<.  Huff.ni.  La  .lisfiosilion  et  la  mobilité  .le  sa  carapace  lui  iiormotlent  de 
siiplatir  .l'une  manière  vraiment  sin-ulièr.',  et  .pian.l  il  repose,  priiicipali'menl  lors.pi'il  s'est 
•■'"ii.lu  nu  soleil,  il  ressemble  à  un  lrès--rns  Clop.irl...  Il  est  r.'.pan.lu  au  Para-uav  v[  .lans  la 
io.;;ion  .le  la  Plala.  Sa  taill.'  appni.li..  d.'  coll..  ,|,.  la  Marmr.ll..,  mais  il  ..st  en.^ore  plus  bas 
sur  jambes,  et  .railleurs  sa  forme  ne  ra|ip..llo  ..u  rien  elle  ,lu  lt..ii^:enr  au.piel  n.ius  le  com- 
l'i" s  |iour  ses  .limeiisions. 


l'ilKjrHlMl.    I.  l'.  AN.,    2|'.'l   lie    (.r^ll.il. 


De 


On   p.iut  rapi 


lorli' 


au 


j:eiir.' 


Knconbert  b;   T  atoi    pi.iiiv  d"  \ 


sm. 


pu  apparli.'iil   à  la  Pala; 


zara  \  Ihtsijpns  minidiif, 


:oiii.' 


espe.'e  propiv  à  la  n''ir\i\\\  .le  l;i  Plala    V. 


sm. 


l'iU"  \/A\yn  .  .lans 


on  ouvra^;.'  sur  l.'s  Mammi 


et    le  Taïoi-   vki.ii    {/hi.si/piis  rillimis,  \h 
'S  <ieu\  Tatous  ont  été  décrits  pour  la  première  fois 


lores  .lu  Parayuav. 


254 


OnonE  DES  ÉUENTÉS. 


li.vcoiDtiii  l'oïoi-,   l,i  de  grnna.  (Voyi'z  p.  2J3.) 

Gknre  CABASSOU  [Xenurus,  Waglor).  L'ospùcé  qui  lui  sert  de  tvpo  ressemblo  beau- 
coup a  1  Eucoubert  par  sa  taille  et  par  ses  caractères  extérieurs,  mais 'elle  a  un  j.lus  grand 
nombre  de  bandes  mobiles  entre  la  partie  tlmracique  et  la  partie  fessiùre  du  bouclier;  ces 
bandes  sont  en  ge.ieral  au  nombre  de  douze.  D'autre  part,  elle  n'a  aucune  dent  insérée  dans 
os  mtermaxillau-e,  et  sa  formule  dentaire  est  la  même  .,ue  celle  des  Apars  ou  des  Cachicames 
La  longueur  de  sa  queue,  ainsi  que  la  disposition  de  ses  doigts  antérieurs,  permet  de  là 
.  istmguer  des  Apars;  la  forme  de  ses  doigts,  la  brièveté  de  sa  tète  et  la  forme  quadrilatère 
de  ses  écailles  la  séparent  aussi  très-nettement  des  Cacliicames. 

C'est  le  Cabassou  tatou  ay  {Xeimrus  tatomy)  m  le  Talou  à  douze  bandes  (Dasyms 
unmnctus  Lmno).  Buffon  et  Azara  en  ont  parlé.  Sa  couleur  générale  est  brunâtre;  son  corps 
es  long  de  0,05  et  sa  queue  de  0,18;  les  écailles  de  cette  dernière  sont  moins  fortes  .me 
ce  les  des  autres  Dasypidés;  les  ongles  antérieurs  sont  forts,  mais  inégaux;  le  médius,  qui 
est  le  plus  gros  de  tous,  a  0,45  de  long  ;  les  oreilles  sont  grandes. 
Ce  Tatou  habite  principalement  la  Guyane  et  le  Brésil. 

Genre  CACHIGAME  {Cachicamn).  Legenrc  Cachicumo  de  G.  Cuvier,  que  M.  Is  Geof- 
froy nomme  en  latin  Crœhica7na,  comprend  des  Tatous  dont  la  forme  générale  a  quelques 
rapports  avec  celles  des  Apars,  mais  dont  la  tète  est  plus  longue.  Les  oreilles  grandes;  le 
bouclier  dorsal  et  celui  des  lombes  marqués  de  deux  sortes  do  tubercules  subcirculaires,  les 
uns  plus  grands  et  les  autres 
plus  petits,  placés  entre  les  pré- 
cédentes ;  les  bandes  mobiles,  au 
nombre  do  sept  ou  de  neuf  et  la 
queue  à  peu  près  aussi  longue 
<|ue  le  tronc;  les  membres  anté- 
rieurs n'ayant  que  quatre  doigts, 
dont  les  deux  intermédiaires  plus 
forts  et  à  peu  près  égaux;  les 
dents  au  nombre  de  sept  ou  liuit 
à  chaque niAchoire;  toutes  celles      ,„.,,  „,  ,, .,„,,  ,,„„,  „„,.,„„„,,„,  ,  ,„,,,,  .,„  „,„^,„_,„_ 


LMiiblo  boau- 
1  plus  ffraud 
ouclior;  ces 
iiséréo  dans 
jachicames, 
-M'met  d(!  la 
(luadrilatéro 

'S  {Dasy/jus 
!  ;  son  cor[)s 
«  fortes  que 
iiédius,  qui 


I.  Is.  (Jcof- 
a  (juclquos 
grandes;  lo 
ulaires,  les 


mpliiccmeiil. 


FAMILLK  DES  DASYPIDÉS.  jg^ 

2oV-\"oiFl""L;'"^'''M'"'  '""^  '"  ''  •"""'•"''''^^  ''  ^  ""«  '^'^^  ^"-«"''^  di^'ance  des  inn- 
sivos  .  >()ila  quels  sont  les  caractères  do  ce  genre.  Il  coniprcn.J  • 

Lo  Cacihcamk  Nom  (Cachicmm  novem-cincla)  ou  lo  Dasypus  novem - cinclus  et  lo 

gcn  ra lement  noirûtro;  son  corps  est  long  do  0,40  et  sa  queue  de  0,30.  C'est  une  espèce 
ajsez  répandue  au  Brésil,  à  la  Guyane  et  jusqu'au  Paraguay.  Elle  est  fort  habile  à  creusa 

M.  Burmeister  en  sépare  le  Dasypus  nroceras,  qui  est  du  Brésil.  On  doit  en  rapprocher 

à  plortirrnti''r'^/''T" '''''■'■'"'  ''''^"^•^'  •'"*  «  ■"••--  -  p-  ---Cu 

a  proportion    dont  la  taillo  est  un  peu  moindre  et  qui  n'a  que  cin.i,  six  ou  au  plus  seot 

•lom  (Jt  iatusio  (Tatusia) ,  mais  il  est  convenable  de  le  séparer 
Gknue  APAR  {Tolypoutes,  Illiger).  Chez  les  Apars  les  plaques  osseuses  qui  protègent 

pû    ri  .ï ,'"'"''  '?'"'"  ''''''''''''  '''''''''''  "*'  "»  f^^^"  ^'  recouvertes  chacune 
par  ano  lame  epiderm.que  de  môme  forme;  la  surface  extérieure  est  garnie  do  tubercules 
.mousses  plus  ou  moins  visibles,  selon  l'espèce,  et  encadrés  par  une  sorte  do   eori   entre 
bouclier  dorsal  et  celui  de  la  croupe  sont  trois  bandes  imbriquées,  mobiles  et  form'e  cmcur 
P      une  rangée  Je  plaques  rectangulaires,  également  tuberculeuses  à  Ic.r  face      ten^    ^ 
dont  le  grand  diamètre  est  longitudinal.  Cette  disposition,  qui  est  très-apparentel  a  face 
.ntorne  de  ces  plaques,  est  dissimulée  extérieurement  ,pa;  l'imbrication  Ses  bals  et  n 
lopaississement  de  leur  partie  antérieur;  la  queue  est  courte  et  garnie  de^r  uber  ul 
granuleux  à  leur  surface;  le  doigt  médian,  qui  est  court  et  épais!  a  son  onge  très-fort  e 
alciforme;  l'index  a  ses  phalanges  plus  allongées,  mais  son  ongle  est  moins  ^nd   I'  n  u 

u;Ltii.rte's "det  ^"7  r:  '''''  '^  '-'''  -''  '-''^  -^  '  -'^  «  p-  to.  ««rs  di  ;;:^t 

In  te;  a.  o  t  T  '^^""""^"^^  '  ^«»''  '"'  ^^f^nomes,  qui  sont  plutôt  ovalaires  II 
plus  petites  que  le  autres;  on  en  compte  en  tout  huit  ou  neuf  paires  à  chaque  mâchoire- 
les  supérieures  sont  toutes  implantées  dans  l'os  maxillaire.  '"^ttnoiie , 

Les  Apars  sont  des  Tatous  de  moyenne  taille  dont  la  carapace  est  moins  aplatie  que  celle 
es  autres  et  qui  jouissent  à  un  haut  degré  de  la  propriété  de  se  rouler  en  boule    rsqu'oi 
attacpe  :  leur  nom  de  Tolypoutes  rappelle  précisément  cette  particularité.  On  eu  Slux 

Pli,t'lT  r  ^'7  - '^  (J'olypeutcs  trlclnclus),  ouïe  Dasypus  tricinctusde  Linné.  Il  a  lo  bou- 

hnc  i. ,    ,  T  "''  '""'""'"'^''  '^^  ^''''  ''  ^'  ^•^*^'*°"  "'^'^'•'««re  de  son  corps  sont 

c:;Ti;e:;;r:r:?mr,z^:"""  -'  ''-'^'''-  ^-^  -^^-  ^^^^^^  ■«  «^ésii.  l  .-.n. 

L'Apar  a  queuu  conique  {To!ypcutesconurus,h.  Geoffroy),  ou  le  #«/flco  d'Azara   vit 
ns  e  1  ucuman  et  dans  les  pampas  du  Paraguay.  Sa  carapace  est\'ioirûtre  ;  le  s"l on  m  ^in 

c:u::;rfor::i::;^r""''  "  ''"-'  '--''  '^^  '•''-  ^^^^'^  -^^^^-^  -  - ^--  - 

celui'dlnt  la'«!?7''*;  ^"""""^^'<>'-'- ^  "--)•  Lo  pîus  petit  des  Tatous  est  aussi 
c  lui  dont  la  caiapace  montre  la  composition  la  plus  simple.  Le  dessus  de  sa  tête  et  de  son 

petite     son     n  il  T'  ?'  ''"•^'^•''  '^"^  ^°"'  dles-mômes  formées  de  plaques  plus 

£    c  '^r  velTl  i^sul  ant  T  r°       ^.'"^^'r^'^^'^^'  '^^'^  «"«^  ^'  ««^  la  région  fessière  est  un 
uuuLiiLi  veiiicai  losu  taiit  de  la  rcuninn  i!p  fimt  i-mrrw-  -.-.^-   i  •  , 

nnUf^..     •    '     ,•  ""    *-'"'{' 'ingees  coucuntnques  de  coinparlimonts  en 

polygones  irrc^uhers;  un  demi-cercle  de  poils  assez  forts  sépare  le  boucher  des  fossèst  la 


2S« 


OnDRE  DES   ÉDENTÉS. 


dernière  biindo  lombaire  ;  la  queue  est  aplatie  et  à  peu  près  on  spatule  ;  elle  tombe  verticalement 
on  arrière  de  l'Animal  ;  la  partie  épidormiiiue  des  plaijues  dorsales  du  Clilamvplmre  se  dôtnclio 
facilement,  et  ce  n'est  pas  sans  ijuclquo  t'tonneniont  (pi'on  voit  au-dessous  d'elle  une  coudio 
do  i)oils  doux ,  assez  longs  et  prescjne  on  tout  semblables  à  ceux  des  régions  inférieures  du 
corps.  Il  y  a  là  une  i)articularité  dont  nous  ne  saurions  encore  nous  rendre  com|)te,  mais 
qui  parait  en  rapport  avec  l'infériorité  organiqwî  du  Chlamypliore,  comparé  aux  autres 
Animaux  de  la  même  famille,  et  en  même  temps  avec  ijuehiue  circonstance  de  son  genre  do 
vie.  Ce  Tatou  a  cin<i  i\(%ts  en  avant  et  cin(i  en  arrière;  ceux  de  devant  ont  des  ongles  forts, 
subégaux,  et  par  conséiiùenl  moins  disproportionnés  entre  eux  (pie  ne  le  sont  ceux  des  (ispèces 
propres  aux  autres  genres;  ses  dents  sont  petites  et  au  nombre  de  dix  paires  à  clia(|uo 
laùclioire. 

Le  GnL.VMYPnonr.  tiionqué  {Clilainyj>honis  triiiicnlus,  Harlan)  a  la  carapace  de  couleur 
pâle  et  les  poils  gris  blancli;\trcs.  Sou  corps  n'a  que  0,13  en  longueur  et  sa  (pieuc  0,32  seu- 
hunent.  11  babilc  la  province  de  Mendoza ,  ipii  apiuu'tient  à  la  région  des  Andes  et  avoisine 
le  Cliili.  Il  passe  une  grande  partie  de  sa  vie  sous  terre,  ce  qui  le  fait  comparer  aux  Taupes. 
La  femelle  [uirte  ses  petits  sous  son  manteau  écailieux.  Un  exemplaire  de  cette  curieuse  es- 
pèce a  été  donné  au  Muséum  de  Paris  par  le  savant  botaniste,  M.  Cl.  (iay,  dont  nous  avons 
déjà  cité  les  travaux  relatifs  à  l'iiistoirc  naturelle  du  CInli. 


FAMILLE   DES   ORYCTÉROPIDÉS 


L'Afrique  nourrit  dans  ses  parties  australes  et  iiitertropicales  un  genre  d'Édentés  do!»  les 
affinités  ont  été  d'abord  assez  mal  inter|irétées  par  les  naturalistes,  l'allas  n'ayant  pu  en 
observer  qu'un  jeune  exemplaire,  avait  pensé  que  c'était  un  Fourmilier  véritable,  congénère 
de  ceux  do  rAmérifjue;  et ,  en  1701 ,  il  en  avait  appelé  l'espèce  Mijvmecophaga  afva.  En  1784, 
Gmelin,  (jui  cite  le  mémoire  de  Pallas,  doinio  au  même  Animal  le  nom  de  Mynnccopluiga 
capensis,  c'est-à-dire  Fourmilier  du  Cap.  Quel(iues  renseignements  avaient  alors  été  recuinilis 
sur  les  mœurs  de  ces  [)rélendus  Fourmiliers,  par  le  voyageur  liollandais  Kolbe,  qui  les  appelle 
Cochons  de  terre,  comme  le  font  d'ailleurs  les  colons  hollandais  du  sud  de  l'Afrique.  Wos- 
maer,  compatriote  de  Kolbe,  (lui  aimait  à  criti(iuer  Buffon,  cita  le  Fourmilier  du  Cap  comme 
faisant  exception  à  la  loi  formulée  pai'  ce  dernier,  relativement  à  la  distribution  géographique 
des  Mammifères  dans  les  deux  continents ,  ce  qui  lui  valut  cette  réponse  de  Buffon  :  <(  Nous 
avons  dit  et  répété  souvent  (lu'aucune  espèce  des  Animaux  de  l'Afriipie  ne  s'est  trouvée  dans 
l'Amérique  méridionale,  et  que  récipro(iuement  aucun  des  Animaux  de  cette  partie  de  l'Amé- 
rique ne  s'est  trouvé  dans  l'ancien  continent.  L'Animal  dont  il  est  ici  question  a  pu  induire 
eu  erreur  des  observateurs  [leu  attentifs,  tels  que  M.  Wosmaer;  mais  on  va  voir  par  sa  des- 
cription et  par  la  comparaison  de  sa  figure  avec  celle  des  Fourmiliers  d'Amérique,  (pi'il  est 
d'une  espèce  différente;  qu'il  n'a  guère  d'autres  rapports  avec  eux  (jue  d'être  de  même  privé 
de  dents  et  d'avoir  une  langue  assez  longue  pour  l'iutroduii'e  dans  les  fourmilières.  »  (Buffon, 
Suppl.  àl'IIist.  nat.,  t.  VI). 

Il  suffisait  d'ailleurs  que  l'espèce  do  ce  prétendu  Fourmilier  ne  fût  pas  la  même  que  celle 
des  Fourmiliers  américains  pour  qu'où  ne  la  citât  pas  comme  faisant  exception  à  la  règle  posée 
par  Buffon,  et  Gmelin,  aussi  bien  que  Pallas,  reconnaissaient  cette  différence  spécifique.  Mais 
c'était  encore  trop  peu  accorder;  car  un  nouvel  examen  montra  que  le  Fourmilier  africain 
était  beaucoup  plus  différent  de  ses  congénères  supposés  qu'on  ne  l'avait  admis.  P.  Camper 
ayant  o.u  l'occasion  d'étudier  un  crâne  de  cet  Animal,  vit  qu'il  était  pourvu  do  dents,  tandis 
quo  les  véritables  Fourmiliers  eu  manquent.  Le  Mémoire  que  Camper  rédigea  à  cet  égard  fut 


F.Uiri.LR  f)KS  onVCTI-lROPIDI^lS.  ^67 

adross(j  à  Pallns,  «iiii  I,,  fit  pnn.Uro  parmi  ceux  do  l'Acudémio  do  Saint -P('"torsbour^  pour 
l'unnuo  (780.  Kn  m:,,  E.  Geoffroy  iipprûda  plus  exiictemont  encore  les  différences  (jui  sépa- 
rent lo  Cochon  do  torro  des  Fourmiliers  véritables,  lorsqu'il  lo  sépara  ^'énériquonient  do  ces 
deriners  sous  lo  nom  iVOri/cldropo.  Ces  différences  ont  niômo  uno  assez  grande  intensité  pour 
justifier  la  formation  d'une  famille  particulière  d'Édentés,  dont  l'Oryctéropo  est  encore  lo  soûl 
iJrenro  coiniu. 

Cenre  ORYCTÉROPK  {Orydc-opus,  E.  Geoffroy).  Le  tronc  est  alionj^é,  ainsi  (ruo  la 
teto  et  la  .|ueuo.  Les  oreilles  sont  droites,  ^^randos  et  en  cor.iet.  Le  corps  est  bas  sur  jambes 
et  les  ongles  s.)nt  propres  à  fouir.  Il  y  a  «luatre  doigts  aux  pieds  de  .l.,vant  et  cin.|  à  ceux  do 
derrière;  les  deux  antérieurs  externes  et  les  deux  latéraux  d(.s  pi.'ds  de  derrière  sont  un  peu 
plus  courts  que  les  autres  :  auctm  doigt  n'a  sa  i)balange  onguéale  bifide.  Le  crûn.!  est  allongé 
sans  mre  grôle;  sa  forme  .!st  subc)lin.lri.iue;  il  est  |)ourvu  d'une  arcade  /vgomali.|ue  complète. 
La  maclmire  inférieure  est  grêle,  mais  son  apophyse  coronoïde  et  son  condvlo  sont  assez 
élevés.  A  ces  caractères  el  à  ceux  que  l'on  pourrait  tirer  do  la  forme  du  squelette ,  il  faut  ajouter 
la  conformation  singulière  des  .lents  des  Oryctéropes.  Il  y  en  a  sept  paires  h  la  mûchoiro 
supérieure  et  six  a  l'inférieure;  la  première  do  celles  d'en  haut  est  très-petite,  un  peu  écartée 
des  autres  et  cadu(|ue;  celles  qui  suivent  vont  en  grossissant  jusqu'à  l'avant-dernièro;  la 
cinquième  et  la  sixième  de  la  série  totale  sont  les  plus  grosses  do  toutes;  la  dernière  est  à  pou 
prcs  égale  a  la  (luatrième.  Los  dents  inférieures  vont  aussi  en  croissant  jusqu'à  l'avant- 
derniero;  la  sixième  est  intermédiaire  pour  son  volume  à  la  troisième  et  à  la  quatrième.  Los 
deux  plus  grosses  dents  supérieures  et  inférieures  ont  une  rainure  bilatérale  très-évidento 
comrrio  si  leur  fût  résultait  do  la  fusion  partielle  de  deux  cylindres  distincts.  En  outre,  là 
structure  des  dents  dos  Oryc;téropes  est  tout  à  fait  spéciale.  Leur  tissu  est  moins  dur  que  celui 
des  den  s  .le  la  plupart  des  autres  Mammifères,  et  il  n'est  pas  recouvert  d'émail.  La  surface 
triturante  est  aplatie,  et  la  portion  radiculaire,  qui  reste  constamment  indivise,  est  percée  sur 
sa  face  inférieure  d'une  mullitu.le  de  petits  trous  qui  donnent  à  l'ensemble  de  la  dent  l'aspect 
a  un  petit  cymdre  de  jonc.  Los  premiers  auteurs  .pai  ont  observé  cette  disposition  curieuse 
OUI  omis  I  Idée  que  les  dents  des  Oryctéropes  pouvaient  être  considérées  comme  formées  par 
lareimion  dune  multitude  do  petits  corpuscules  dentaires  associés  les  uns  aux  autres,  ce 
qui  en  ferait  des  dents  pour  ainsi  dire  composées.  En  effet,  l'observation  microscopique  a 
montre  que  le  bulbe  s'y  divise  en  une  multitude  do  filaments  qui  se  dirigent  verticalement 
comme  les  éléments  divers  d'un  même  faisceau  et  que  les  tubes  creux  en  représentent  la  portion 
non  ossilieo.  Les  parties  coronaies  de  la  dent  sont  plus  denses ,  parce  que  ces  petits  bulbes  y 
sont  plus  complètement  osseux,  et  dans  uno  coupe  transversale  assez  mince  pour  être  examinée 
pai  transparence  sous  le  microscope,  on  voit  très-bien  cette  disposition,  dont  MM.  Richard 
Uuen  et  Duvernoy  ont  public  do  bonnes  figures.  Dans  la  coupe  de  certaines  dents,  il  existe 
entre  les  bulbes  élémentaires  une  quantité  plus  ou  moins  grande  do  matière  cémenteuso, 
e   la  disposition  des  éléments  anatomiques  dans  lesquels  la  dent  est  ainsi  décomposée  affecte 
alors  une  apparence  assez  différente.   {Voyez  la  figure,  page  243.) 

Le  squelette  des  Oryctéropes  a  été  décrit  par  G.  Cuvier,  et,  en  1837,  M.  II. -F.  Jœger 
a  donne  sur  leur  splanchnologie,  quelques  détails  qu'on  trouvera  consignés  dans  sa  thèse 
inaugurale  soutenue,  à  Stuttgard ,  sous  la  présidence  de  M.  Rapp. 

Les  Oryctéropes  n'existent  point  ailleurs  qu'en  Afrique.  Quoiqu'ils  soient  fort  gros,  et  que 
eur  corps  ait  plus  <le  1  mètre  do  long,  sans  compter  la  queue,  ils  sont  insectivores.  Ce  sont 
les  l-ourmis  qm  fournissent  surtout  à  leur  alimentation;  mais,  comme  elles  sont  fort  abon- 
dantes dans  les  pays  où  vivent  ces  étranges  Mammifères,  ils  peuvent  se  les  procurer  en  quantité 
sunisanto;  aussi  se  tiennent-ils  de  préférence  dans  les  plaines,  parce  que  les  grandes  fourmi- 
iieres  y  sont  en  plus  grand  nombre.  Celles-ci  forment  des  monticules  qui  simulent  des  dômes 
ou  des  meules  épars  çà  et  là  sur  le  sol.  Ces  lieux  sont  solitaires  et  arides,  et  l'Oryctéropo, 
qui  jouit  d'une  grande  facilité  pour  fouiller  lo  sol  avec  ses  pattes,  s'y  établit  des  abris  souter- 

H*    PARTIE.  „, 


II 


258 


oiiDiiE  DRs  i^;dkntiî;s. 


niins.  ((  \,n  lorrc ,  dit  Kolho,  sort  do  domouro  à  cot  Animnl;  il  n'y  rroiiso  uno  grotte,  ouvrnffo 
(|ii'il  fait  avec  beaucoup  do  vivacitô  et  do  promptiludo,  ot  s'il  n  souioment  la  t(^to  ou  les  piods 
il(i  devant  dans  la  torro,  il  s'y  craïupomio  si  Mon  ([iio  riloniiiio  lo  plus  robuste  no  saurait  l'on 
arrnclior.  Lors(iu'il  a  faim,  il  va  cliorclior  uno  fonrniillioro;  dos  (pi'il  a  fait  cotlo  honno  trou- 
vaille, il  regarde  autour  de  lui  pour  voir  si  tout  ost  tranquille  ot  s'il  n'y  n  point  do  danger.  Il 
ne  mango  jamais  sans  avoir  pris  oi-tlo  prôcanlntn;  alors  il  so  couclio  on  plaoant  son  groin 
tout  près  de  la  fourmilière;  il  tire  le  langue  tant  «lu'il  |)out,  les  Fourmis  montent  ilossus  ou 
foule,  et,  dès  (ju'olle  en  est  Ition  .■ouverte,  il  la  relire  et  1er,  gobe  toutes  :  ce  jeu  recommonco 
plusieurs  fois  ot  juscpi'à  ce  (pi'il  sdit  rassasié.  Min  de  lui  procurer  plus  aisément  colto  nour- 
liture,  la  nature  toute  sage  a  fait  eu  sorte  (juo  la  partie  supérieure  de  colle  langue,  (pii  doit 
lecovoir  les  Fourmis ,  ost  toujours  couverte  et  conmio  onduilo  d'une  mainère  vis(piouse  ot 
gluante,  (jui  ompiVbo  ces  faibles  Animaux  do  s'ou  retourner  lors(iu'une  fois  leurs  jambes  y 
sont  empêtrées  :  c'est  là  sa  manière  do  manger.  Il  a  la  cliair  de  fort  bon  goilt  ot  très-saine. 
liOS  Européens  et  les  Ilollontots  vont  souvent  à  la  obasse  do  ces  Animaux.  Hien  n'est  plus 
facile  que  do  les  hier;  il  no  faut  (|uo  leur  domior  un  petit  cou|)  do  bâton  sur  la  [(■le,  »  Cepen- 
dant, au  dire  de  Leveillan!,  la  cbair  des  Oryctéropes  ost  si  fort  imprégnée  de  l'odeur  musquée 
(les  Fourmis  qu'il  n'a  pu  en  manger. 

On  n'avait  d'abord  observé  les  Animaux  de  ce  genre  que  dans  les  régions  do  l'Afri(iuo  qui 
avoisinent  le  cap  do  Bonne-Espérance;  mais  Losson  en  a  reçu  plus  récemment  un  exemplaire; 
pris  en  Sénégambie;  M.  d'Abbadie  on  a  trouvé  en  Abyssinio,  et  MM.  Hodoidwrg  ot  d'Arnaud 
eu  ont  rapporté  en  Europe  des  cxomijlairos  pris  dans  la  région  du  Nil  blanc.  Tous  ces 
Oryctéropes  ont  les  mêmes  nKeurs,  la  mémo  taille  ot  les  mêmes  caractères  généraux;  ils 
diffèrent  cependant  les  uns  des  autres  par  (luoiquos  parlicularités  mais  (pii  sont  tout  à  fait 
secondaires.  Telles  sont  une  coloration  plus  ou  moins  foncée  ot  dos  proportions  un  peu  diffé- 
rentes du  crAno  ot  des  os  des  membres.  Los  auteurs  (pii  on  ont  étudié  la  peau  et  les  ossements, 
tels  (lue  MM.  Losson  ,  Sundevall  et  Duvernoy ,  croient  pouvoir  y  distinguer  trois  espèces  :  la 
liremièro  propre  à  l'Afriiiue  australe  et  plus  anciennement  connue  {Oryctoropus  capensk)  ;  la 
seconde  particulière  à  la  Sé'négandiio  (Or/jch-ropits  sener/ahiisis ,  Losson),  et  lu  troisième  du 
Nil  blanc  ainsi  (pie  do  l'Abyssinie  {Orydvrojms  wthiophus,  Sundovall).  L'oxaincn  comparatif 
d'un  plus  grand  nombre  d'Orycléropes  permettra  seul  di;  décider  de  la  valeur  des  caractères 
par  lesciuels  ces  trois  espèces  supposées  diffèrent  entre  elles ,  et  jus(pi'à  ce  que  cet  examen 
ait  pu  être  fait,  il  semble  convenable  do  suspendre  tout  jugement  à  leur  égard. 


FAMILLE  DES  MYRMÉCOPHAGIDÉS 


iiiJitj] 


Les  Edontés  qui  rentrent  dans  cette  famille  sont  plus  généralement  connus  sous  le  nom  de 
Fourmiliers ,  et  IJuffon  a  réuni  à  leur  sujet  d(!  nombreux  documents.  Ils  comprennent  trois 
espèces  servant  actuellement  de  types  aux  trois  genres  différents  des  Myrmêcophnges,  dos 
Tamandnas  ot  des  Mi/rtnidoiis.  Leur  caractère  connnun  le  plus  remanpinblo  est  do  nuuKpier 
de  dents  aux  doux  màcboiros  ;  leur  langue  est  filiforme  ot  Irès-extensible;  leurs  doigts  sont 
garnis  d'ongles  fouisseurs  qui  constituent  en  même  temps  leur  principal  moyen  do  défense.  L(! 
nombre  de  ces  organes  n'est  pas  lo  même  dans  les  différentes  espèces ,  ot  la  forme  générale 
du  corps  présente  aussi  des  différences  notables,  dont  on  s'est  servi  pour  rendre  plus  parfaite 
la  caractérisli(pie  des  genres  dans  los(iuels  on  les  divise.  Ces  Animaux  soni  presque  entièrement 
dépourvus  d'intelligence.  On  n(?  les  trouve  que  dans  les  contrées  les  plus  cliaudes  de  l'Amé- 
riipn'.  On  no  iiossède  point  encore  à  leur  égard  tous  les  renseignements  désirables. 

(lEMu;  M  VIlMlU'.OIMI  A(1E  {)fyrnii'C(tph(i//û\.  La  }iby>ionomio  dos  Fourmiliers  do  ce 


>  ^w 


otte ,  oiivrnfço 
I'  1)11  les  [)i('(l>4 
ii>  sniii'iiil  l'iMi 

0  boniio  trou- 
do  clunffor.  FI 

iiiit  snii  gnm 
eut  (loHsiis  eu 

1  l'oioinriKMico 
lit  l't'tto  iioiir- 
\iivu', ,  (|ui  doit 

vis(|ii('uso  l't 
nirs  jîuiibos  y 

(!t   tlVS-S.lil\('. 

en  n'est  plus 
l6to.  »  Copon- 
lour  mus(|ut'o 

l'Afrifiuo  qni 
lin  cxompliiin! 
,'  et  d'Arriiuid 
ne.  Tous  ces 
généraux  ;  ils 
ut  tout  ù  fuit 
un  peu  diffé- 
es  ossements, 
s  espèces  :  lit 
capensia)  ;  la 
I  troisième  du 
Bn  comparatif 
les  caractères 
D  cet  cxamou 


l'AMlLLK   l»i;.S   M\ll\lK(,OJ'||A(ill)Ks.  g'.U 

ffonro  est  dos  plus  sluKulières.  Leurs  poils  .jui  sont  lon«s  et  rudes  nu  toucher  se  développ,.nt  sur 
\^  .|..;.ue  on  manière  .le  panache  ou  de  crinière;  leur  corps  est  eompnn.é  et  iu  a  , 

....  ajoute  a  leur  h.ar.vrie.  ils  ont  la  tète  allongée  comme  „L  sorte  de  t^^l 

:;:;::;^;;;.H;;d.i;;::;:::;::^^^^ 

porter  sur  lo  sol  par  la  ^.ce  dors.de  i  I  .!:   h  H.  T      ^     d,:  ï^    '"  "'  t"!'""""  ' 
c.  onière;  |,.,s  pren.iers  sont  inégaux  entre  eux  '  '       ''^  ''"  """"  ''  """'"' 

^^^  ^;>'m.,..e  espèce  de  ce  gen...  se  tie.d  à  terre;  elle  surpasse  uotahlement  les  autres  ea  grau- 

/V>l;iw/t.''^"'""''''"^    ''^"^^"'"   (^'^-^^^''y^^'",  L.),  appelé  .^..^,rand 


■•IM 


>.viijiM  oniii.t    HMiKuin,    1,8  il,    ^runl. 


f  : 


us  le  nom  de 
)rei..ient  li'ois 
ophnges,  dos 
t  de  niaiiquor 
■s  doijits  sont 
0  défense.  Le 
»rme  géiiéi'ale 
plus  parfaite 
e  entièrement 
Jes  de  l'Amé- 

)S. 

imliers  do  ce 


S  ...eu.  générale  est  gr.s  hru..  varié  de  noir  sur  le  devant  du  cou  et  sur  les  épaules 
».  .1  y  a  uno  ban  e  nonAtro  .,ui  remonte  obliquement  le  long  des  flancs;  la  partie  infé  1"'^ 
.les  ava.,t-bras  présente  antérieurenic.t  u.,e  demi-manchette  noire;  les  pa  les  le  le.-  î'  "  , 
ongran  e  part.o  noirAtres.  Les  poils  de  la  li....Hnédio-dorsales'ali;,ge,;et  ceu  1^^^^ 

.1...  so..t  encore  plus  développés,  donn,>nt  à  cette  der.uère  l'apparence  d'un  grand    v  ntai  ' 

o.Ufot  différentes  de  celles  des  aufes  Animaux  et  leur  taille  est  considérable    Q^rues 
.m,mpla,res  ont  pr  s  de  i  mèt.-e  et  de,m  pour  le  tronc  et  la  tète,  et  de  1  mètre  pou    la  S 
Deux  A..,maux  de  cette  espèce  ont  été  a.nenés  viva.Us  en  Angleterre,  où  j'ai    u  les  va  a 
.M.ager.e  de  Hegent's  parck.  M.  B.  Owen,  qui  a  eu  la  possibMité  d'en  f  ire  depui      rs   a 
. i.ssect.on    s'occupe  en  co  moment  .le  rédiger  les  no.nbreuses  observations  .l'anatomi^!, 

0  ttude  lu.  a  po.-ims  de  recueilli,-.  Ces  Fou.™iliers  étaient  essentiellement  nou.-ris  avec  du 
P  .    t,empe  dans  du  lait;  mais  on  a  constaté  .pr'ils  ai.naient  aussi  lo  sang,  et  on  les  a  vus 
mettre  en  p,.ces  pour  en  suce,  lo.  chairs  un  Lapin  ,,ui  leur  avait  été  liviv. 
L  Amérique  mtertropicale  est  la  paliio  de  ces  gra.ids  Fourmiliers. 


i 


jeO  OIUMIK    DKS   flDKNTÉS. 

(J.  Cuvior  a  doiitn'',  diins  sou  ouvnigc  sur  les  osscinouls  fossiles  et  dans  sos  lançons 
d'auatoniit)  conipiu't'o,  <l<'s  détnils  sur  lour  oslrolot^ie  cl  sur  i|U('li|urs-uiis  d<>  leurs  viscfres. 
JiCur  crùho  «liongt;  est  dépourvu  d'orcade  zvgoiualiiiue ,  comme  celui  des  autres  M^rmtk'opha- 
gidés. 

A  l'état  do  lilMTté,  les  Tamanoirs  vivent  solitaires,  Ils  ne  sont  pas  absolument  dépourvus  do 
la  faculté  de  Kri"'P<'>'.  ''''"r  femelle  n'a  (ju'uii  seul  |ielil  à  chaque  porlir.  On  assure  «lu'ils 
savent  fort  bien  so  défendre  à  l'aiilo  do  leurs  fortes  griffcfs,  et  (|u'ils  peuvent  résister  aux 
Ocelots  et  aux  plus  grands  Kélis  du  Nouveau-Monde. 

(î  K  M  U  !■;  T  A  M  A  M  ')  l  A  {Tamamim).  ()i>  nom  est  emfji'unté  au  grand  ouvrage  du  naluralisto 
hollandais  Kéha  ;  il  est  h  In  fois  la  dénomination  vulgaire  et  générique  du  second  Fourmilier. 
Celui-ci  a  pour  caractères  principaux  son  système  digital ,  à  peu  près  si-mblahle  à  celui  du 
Tamanoir,  mais  avec  une  tète  moins  allongéo,  une  queue  en  [tarlie  nue  et  un  peloge  moins 
épais;  sa  ([ueuc  est  préhensile  sans  l'être  autant  ([ue  colle  du  Myrmidon,  ijui  diffère  d'ailleurs 
du  Tamandua  et  du  Tamanoir  par  le  moimlre  noinlu'e  de  ses  doigts.  On  n'a  encore  démontré 
l'existonco  que  d'une  seule  espèce  de  Tamandua,  le  Tamandua  TÉTUAMAt; tvlk  {Taman- 
dua tclradnclyla)  ;  mais  cette  espèce;  renferme  [)lusi(iHrs  variétés,  et  Dosmarest  en  distingue 
inômo  complètement  le  Fourmilier  (}  qiteur  nnnelde  du  Brésil. 

Les  Tamanduas  sont  longs  d'environ  1  mètre,  dont  moitié  pour  le  corps  cl  la  tète,  moitié 
/^our  la  (|ueue.  Ils  grimpent  aux  arbres  pour  y  chercher  les  insectes,  et  principalement  les 
Fourmis.  On  assure  qu'ils  mangent  aussi  le  miel  des  Abeilles  sauvages. 

Ces  Animaux  vivent  dans  les  forêts  de  plusieurs  n'gion»  de  rAméri(iue  intertropicale. 

(ilîMVK  MYHMIDO.N  {Myrmidon  ,  VVagier).  Ce  genre  aussi  nommé  Didarlyh'S  [lar 
F.  Cuvier,  Dionyx  par  M.  Is.  Geoffroy ,  et  Cyclulhure  par  M.  Gray ,  a  pour  type  une  es[ȏco 
essentiellement  arboricole,  moins  grande  à  heancoup  près  que  celles  des  genres  précéilenis 
et  dont  les  caractères  sont  faciles  à  siùsir.  Sa  tète,  fort  courte  si  on  la  compare  à  celle  du 
Tamandua,  et  surtout  du  Tamanoir,  est  plus  dilatée  dans  sa  partie  cérébrale,  et  sa  face  a 
presque  l'apparence  d'un  bec;  sa  langue  est  aussi  moins  longue;  son  corps  est  ramassé;  sa 
poitrine  est  protégée  par  des  côtes  fort  élargies  et  imbriquées;  ses  doigts  sont  au  nombre  do 
deux  en  avant  et  de  quatre  en  arrière;  ceux  do  devant  sont  à  beaucouj)  près  les  [)lus  forts; 
sa  cpicue  est  [tins  longue  que  le  reste  du  corps;  ello  est  forte  ù  la  base  et  dénudée  on  dessous 
dans  une  partio  considérable  do  sa  jiortion  terminale. 

Le  MvnMiDON  di dactyle  {Myrmidon  didaclylus)  y  auiiuol  Ruffon  réservait  plus  parti- 
culièrement le  nom  de  Fourmilier,  vit  principalement  à  la  Guyane  et  au  Brésil.  C'est  nu 
Animal  à  peu  près  grand  comme  un  Surnmlot,  mais  à  corps  plus  trapu,  dont  le  polago  est 
doux  au  toucher  et  d'un  blond  jaunAtro  assez  brillant  relevé  par  des  teintes  roussAlres;  une 
ligne  rousse  plus  foncée  longe  le  dos  chez  certains  individus  et  manque  chez  d'autres.  On  a 
quelquefois  distingué  deux  espèces  do  ces  Fourmiliers ,  mais  il  n'a  pas  encore  été  possible  de 
démontrer  la  vérité  de  civile  opinion. 

Lo  Myrmidon  didactyle  passe  une  grande  partie  do  sa  vie  sur  les  arbres;  sa  marche  est 
lento  et  silencieuse;  son  régime  consiste  essentiel lenxMit  en  Fourmis  et  autres  insectes  qu'il 
attrape  avec  sa  lanuue,  dont  la  surface  est  rccouvc.'rto  par  un  enduit  visiiueux.  Su  femelle  no 
fait  (|u'un  petit,  (lu'ellc  dé|)oso  dans  un  nid,  dont  lo  creux  d'un  arbre  et  (luehjues  feuilles 
constituent  les  éléments.  Sos  mamelles  sont  au  nombre  de  quatre.  L'intestin  do  ce  petit 
Mammifère  présente  un  caractère  (|no  nous  no  devons  pas  oublier  de  signaler  ;  sa  séparation 
on  intestin  grC'le  et  en  gros  intestin  est  indiquée  par  la  présence  do  deux  cœcums  i)airs  (jui 
rappellent  ceux  do  beaucoup  d'oiseaux. 


FAMILLK   DES  MAMDÉS. 


361 


IA31ILLE  i>F.s  MANIDÊS 


Tfif   ni    I'  \ N TH 


t/i  tic  Kranil 


Los  hmgolins  on  los  ^faniH  do  Li.u.ô  sont,  sans  controdU,  ceux  do  tous  los  Mmntnifcrcs 
4UI  .liffcivnt  lo  plus  ,|.s  mitros  ,„„•  lour  nppar..u.v  vxU-rwmv.  Lo  dessus  ot  les  aW's  do  leur 
corps,  la  surfuco  entière  do  leur  (pieuo  et  leurs  .lui.tro  inoi.ihrcs  sont  proU-y-^  i-ai  .!.•  imtn- 

Itreusos  écailles  corm'es ,  inipliinUios  ,|aiis  j.-  dorinr  .i  l« 
manière  de  nos  ongles ,  ut  dont  les  séries  •^onl  inihriqmVas 
l'onutie  les  tuiles  ou  les  ardoises  ipii  xeeouvrout  les  loiti*. 
C'est  lo  seul  exemple  d'un  scrnldable  modo  de  It'KUirients 
<|ue  l'on  puisse  signaler  dans  la  classe  fies  Mammifères,  et 
même  dans  tout  romhraneliement  des  Animaux  vertébrés , 
car  l'écaillure  des  tarses  elie/.  les  Oiseaux  ou  eelle  du  corps 
dos  Hepliles  ordinaires  et  les  écailler  dos  Poissons  ont  une 
structure  tout  autre.  I/aspect  extérieur  des  Pangolins  raj)- 
jielle,  cependant,  celui  do  (luehiues  Heptiles  ,  et  ces  Ani- 
maux ont  été  nommés  assez  souvent  Uiards  écaillmjc  ; 
mais  on  sait  (luo  les  prétendues  écailles  des  Sauriens  no  sont  (prun  simple  épaississement 
de  l'é|.iderme,  ot  (lu'elles  sont  susceptibles  de  muer,  tandis  (pie  les  écailhis  onguiformes  doi 
Pangolins  sont  persistantes.  L'n  autre  caractère  de  ces  Animaux  est  do  mon(iuer  complète- 
ment  do  dents. 

Les  Manmiifèresde  la  famille  des  Manidés  ou  Pangolins  sont  peu  nombreux  en  es()èces.  Ce 
sont  dos  Animaux  |)ropres  à  l'ancien  monde;  on  no  les  trouve  quo  dans  l'Afriipie  australe  et 
interlrofiicale,  ainsi  cpio  dans  le  midi  de  l'Asie  ou  dans  quel(|ues-unes  de  ses  Iles.  Ils  se  nour- 
rissent principalement  de  Fourmis  :  on  n'en  fait  assez  généralement  (ju'un  seul  genre  sous  lo 
nom  do  Pangolins. 

Genhk  pangolin  {Mnnh,  Linné).  Ce  genre,  cpie  Brisson  appelle  Pliolidoliis ,  c'est-à- 
diro  écaillenx,  a  cependant  été- divisé  on  deux  {Plmtaginus  et  PangoUnus)  |iar  Hafines()ue. 
Les  Animaux  si  bizarres  ijuc  l'on  y  n'unit  ont,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  le  corps  couvert 
d'écaillés,  sauf  aux  parties  inférieures  du  cou  ot  du  tronc ,  et  leurs  mâchoires  man(iuont  do 
dents.  Les  écailles  de  leur  tèle  et  celles  de  la  partie  inférieure  do  leurs  pattes  sont  plus  faibles 
«lue  les  autres;  leurs  yeux  sont  petits  leurs  ,.reillos  manquent  do  conque  auditive;  leurs; 
mamelles  sont  au  nombre  de  deux  et  pectorales;  enfin,  leurs  membres,  qui  sont  courts,  ont 
des  ongles  allong('s,  surtout  on  avant,  et  les  doigts  y  sont  au  nombre  de  cinq.  La  (jueuo'  des 
Pangolins  est  longue  et  forte;  elle  représente  à  peu  près  un  demi-cylindre.  Les  vertèbres  y 
sont  parfois  en  nombre  plus  considérable  (pie  chez  les  autres  Mammifères,  les  Baleines 
exceptées.  Le  Pangolin  à  longue  (pieue  en  a  46,  mais  d'autres  n'en  ont  que  26,  tandis  qu'il  y 
en  a  40  chez  lo  Myrmidon. 

Lo  squelotto  des  Pangolins  présente  plusieurs  autres  |)articularités  importantes,  dont 
G.  Cuvier  et  d'autres  anatomistos  ont  donné  la  descrijttion. 

Ces  Animaux  ont  jus(|u'à  un  mètre  de  longueur  totale,  mais  il  y  on  a  des  espèces  moins 
grandes.  Ils  se  tiennent  dans  les  forêts,  creusent  le  sol  avec  leurs  ongles  pour  s'y  faire  dos 
tannières ,  ou  bien  se  retirent  dans  le  creux  des  arbres.  Leur  nouiTituro  consiste  principalo- 
ment  en  Fourmis.  Ils  vont  les  chercher  jusque  dans  les  fourmilières,  qu'ils  bouleversent 
avec  leurs  ongles.  A  part  cela,  ils  sont  inoffensifs,  et  l'Homme  n'a  rien  à  en  rodout(ir.  Dans 
plusieurs  parties  do  l'Afrique,  on  les  rocherche  à  cause  de  leur  chair,  qui  est  bonne  à  manger, 
mais  part(>ut  oii  l'agriculture  a  fait  quehiues  progn'«s,ils  sont  d(>jà  devenus  rares.  Quand  on  les 
inquiète,  ils  se  roulent  en  boule,  et  leurs  écailles  constituent  leur  princi[!nle  défense,  l^'urs 
mouvements  sont  lents;  ils  grimpent  parfois  sur  les  arbres.  Plusieurs  naturalistes  se  sout 


n 


202 


OltDltE  DliS   liDKIVTÉS, 


apiiliiiués  à  distinguer  cxnctomoiit  les  diverses  espèces  de  lafauiilledes  Pangolins.  M.  Fociilon 
<Hii  a  réuni  dans  un  tra\  ail  spécial  la  plupart  des  documents  qu'où  avait  publiés  à  cet  égard  ' 
compte  neuf  espèces  do  ces  Animaux,  ' 

I.  Les  unes  ont  la  queue  do  la  longueur  du  curiis  ou  plus  courte. 

1.  Il  y  en  a  parmi  elles  (jui  ont  seulement  onze  ou  troi/e  séries  d'écaillos  dorsales,  ce  sont  • 

Lo  PANf.oLi.N  Dii  Tkmminck  {Maiiis  Temihinckii,  Snmts).  Il  habite  rAfn(|ue,'dei.uis  le 
pays  des  Cafres  jusiiue  sous  l'éciualeur.  .M.  Hodenborg  l'a  mémo  retrouvé  dans  lo  Sennaar. 

Lo  PAN(i0Li\  A  yuKUE  LAHOE  {Monis  lalicauciala.  llliger)  qui  vit  dans  l'Inde.  On  le 
prend  à  Madras,  à  Pondicliérv,  au  Bengale,  et,  à  ce  qu'il  paraît,  dans  l'Assam.  C'est  peut-être 
le  Pludlagis  d'tlijn. 


w 

i 


2.  Trois  f  spèces  ont  dix-sept  rangées  d'écaillés  dorsales  : 

Pangolin-  di.  Dalmann  {Manis  Dalmamù,  Smidevall).    Do  Chine    aux  environs  de 
Canton,  où,  selon  M.  Dalmann,  on  l'ap^iolie  Tchin-hian-lànpp. 
Pangolin  ncDK  [Manis  aspera,  Sundevall).  De  Sumatra. 

Pangolin  javanais  {Manis  javanica .  Desm.).  De  Java,  de  Sumatra,  de  llornéo  et  de 
Célèbos. 

3.  Une  autre  espèce  du  premier  sous-genre  a  vingt  et  une  séries  d'écaillés  dorsales,  c'est  le 
Pangolin  Giv  [Mamis  Gui/).  M.  Fociilon,  qui  en  donne  les  caractères,  le  dit  d'Afriiiue, 
mais  sans  désigner  la  partie  de  ce  continent  d'oii  il  a  été  envoyé. 

II.  Les  autn>s  Pangolins  ont  toujours  la  -lucue  plus  longue  (pie  le  corps  ;  on  leur  a  (luel- 
quefois  réservé  lo  nom  de  Plwlagins.  Ils  sont  do  trois  espèces  dilTérentes. 

1.  L'une  n'a  ((ue  onze  séries  d'c'cailles  dorsales  ; 

Pangolin  a  longui:  qukue  {Manis  hngicaudata).  C'est  le  Phalnyin  de  Buffon.  La 
Sénégambio  est  sa  patrie. 

2.  Les  deux  autres  ont  dix-neuf  à  vingl-uno  séries  d'écaillés  dorsales,  ce  sont  . 
Le  Pangolin  tbicl'sim»é  {Manis  Iricuspis,  Sundev.)  ;  do  Guinée; 

Et  le  Pangolin  ïiiidenti;  {Manis  Iridcnlala ,  Fociilon);  do  Mozambiipie. 


m.  M.  Foiilloii, 
it's  à  cet  l'jfani , 


rsalos,  c()  sonl  : 
t'iiiut',  (Jopuis  lo 
s  lo  Sonnaar. 
s  l'Iiulo.  On  11' 

C'est  pi'Ut-L'llV 


X  environs  do 


0  Bornéo  ol  do 

rsnl(.'.s ,  c'est  le 
dit  d'Afri(jue , 

Il  leur  a  ([uol- 


Ic  Riiffon.  La 
t  . 

10, 


oS"^^ 


RnuNii^^ 


ORDRE  DES  MARSUPIAUX 

Ammnv:r  mnmmifhe^,  pourvus  de  qualro  e:drômith  omjukulées  propres 
il  h  loromothm  terrestre ,  m/ont  fie  eanalofjie .  p(w  l ensemble  de  leurs 
caractères  extérieurs,  avee  certaines  familles  de  laqramle  fatégorie 
des  Mammifères  hétérodontes,  et  étant  également  pourvus  de  plusieurs 
sortes  de  dent^ ,  lesquelles  sont  aussi  appropriées  ù  des  régimes  fort 
différents  les  uns  des  autres  ;  ils  sont  surtout  caractérisés  par  une  dis- 
position tout  à  fait  particulière  des  organes  reproducteurs  dans  tun  et 
dans  l'autre  sexe,  ainsi  que  par  la  débilité  extrême  dans  laquelle  sont 
encore  leurs  petits  lorsqu'ils  viennent  au  monde.  Aussi  les  femelles  les 
fixent-elles  à  leurs  mamelles  immédiatement  après  la  parturition,  et 
ils  y  restent  adhérents  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  acquis  le  développement 
que  les  autres  Mammifères  ont  ii  leur  naissance.  Les  mamelles  sont 
entourées  le  plus  souvent  d'un  repli  cutané  en  forme  de  poche  ou  de 
bourse  (marsupium),  ee  quia  valu  aux  A7iimaux  de  ce  groupe  le  nom 
xous  lequel  nous  en  parlons.  Les  Marsupiaux  ont,  en  avant  de  la 
symphyse  pubienne,  une  paire  d'os  accessoires  qu'on  a  nnmmcs  os 
nuii'supiaux  r  Icars  fwtus  manquent  de  placenta. 


1 

•il  l^s 


26-1  ORDRE   DES  MARSUPIAUX. 

V ancien  continent  ne  nourrit  aucune  espèce  de  Mammifères  de  la 
anus-classe  des  Marsupiaux  ;  mais  elles  entrent,  pour  une  proportion 
considérable,  dans  la  Faune  australienne  qui  possède  les  divers  grou- 
pes des  Phascolomes ,  des  Kanguroos,  des  Phalangers,  des  Dasyures, 
des  Myrmécobies,  etc.  Les  Sarigues,  c/ui  sont  aussi  des  Quadrupèdes 
marsupiaux,  sont  particulières  d'Amérique. 

L'ordre  ou,  pour  mieux  dire,  la  sous-classe  des  Marsupiaux,  présente  encore  quelques 
caractères  iniportaiils,  indépendamment  de  ceux  que  nous  avons  énuniérés  dans  le  résumé 
qui  précède;  ces  caractères  résident  dans  le  squelette  de  ces  Animaux  aussi  bien  que  dans 
leurs  principaux  viscères.  Parmi  ceux  que  l'on  tire  de  leurs  parties  solides ,  nous  citerons 
surtout  la  (orme  de  l'astragale,  qui  n'est  comparable  à  celle  du  même  os  dans  aucun  des 
antres  groupes  de  Mannnifères.  Les  Marsupiaux  ont  tous  la  clavicule  fort  développée  ;  leur 
péroné  va  rejoindre  la  partie  inférieure  du  fémur,  connue  cela  se 
voit  souvent  dans  les  deux  ordres  des  Insectivores  et  des  Édentés. 
Quant  à  leurs  os  marsupiaux ,  ils  varient  nn  peu  dans  leur  forme 
suivant  les  principaux  groupes ,  mais  ils  sont  toujours  très-déve- 
loppés,  si  ce  n'est  cependant  chez  les  Tliylacynes,  où  ils  n'existent, 
au  contraire,  ([u'à  l'état  de  rudiment.  Ces  os,  qui  ne  se  retrouvent 
que  chez  les  Mouotrèmes,  fournissent  une  des  principales  particula- 
rités caractéristi(iues  des  Animaux  (pii  nous  occupent.  Ou  peut  ajou- 
ter que  dans  tous  les  Marsupiaux ,  l'ouverture  du 
canal  lacrymal  est  située  plus  en  dehors  (pie  chez 
les  Mammifères  monodelphcs,  et  que  le  condyle  de 
la  mâchoire  est  transversal,  quel  que  soit  d'ailleurs 
le  régime  alimentaire.  Enlin,  c'est  aussi  un  caractère 
couunun  à  tous  ces  Animaux  (pie  d'avoir  l'apophyse 
angidaire  de  la  même  mâchoire  rejetée  en  dedans; 
toutefois,  le  genre  au(piel  nous  avons  donné  le  nom  de  Tarsipède  fitit  exception  sous  ce  rap- 
port, et  ressend)le  davantage  aui  Mouotrèmes. 

Toutes  ces  particularités,  jointes  à  celles  que  nous  avons  déjà  signalées,  ne  permettent 
guère  de  démendirer  le  groupe  naturel  des  Marsupiaux  pour  en  répartir  les  différentes 
lamilles  entre  les  princii>aux  ordres  de  Mannnifères  ordinaires,  connue  l'avait  proposé 
V.  Cuvier  et  connue  M.  Mcigen  a  essayé  plus  récemment  de  le  faire.  Malgré  les  différences 
secondaires  qui  les  distinguent  les  uns  des  autres,  les  Marsupiaux  sont  inséparables,  connue 
le  sont,  de  leur  coté,  les  Mannnifères  hétérodontes  aiixcpiels  ils  scMublent  correspondre.  Les 
Dasyures  répètent,  dans  la  série  des  Quadrupèdes  iuq)laceiilaires,  la  fonction  et  la  forme  des 
Carnivores  ;  les  Phalangers  y  représentent  les  Lénuiridés  et  les  Polorous,  lesÉrinacéidés;  les 
\Vond)ats  em[)runlent  certains  caractères  aux  grosses  espèces  de  Rongeurs,  et  les  Kanguroos 
ont  dans  leur  régime,  et  même  dans  quelques-uns  de  lein's  organes,  tuie  analogie  incon- 
testable avec  les  Utuninants.  Ces  différences  dans  le  régime,  tlans  les  mœurs,  en  comportent 
d'autres  dans  les  proportions  du  corps,  dans  la  disposition  du  système  dentaire,  dans  la 
conformation  des  intestins  et  même  dans  le  cerveau.  Aussi  les  Marsupiaux  sont -ils  loin 
d'itfmr,  dans  !;(  disposition  do  ces  organes,  l'uniformité  qu'on  leur  avait  d'abord  sup- 
posée. 


A  s  T  II  A  r.  1 1,  (î 

I)  K    T  II  V  L  \  Cl  N  K , 

grnni).  luif. 


Bassin   dk    JIarsipii 

;i/4  (K'  ^Hin!. 


nfèrcs  de  la 
?  proportion 
divers  grou- 
.V  Dasy lires, 
Quadrupèdes 


ncore  quelques 
dans  le  résumé 
bien  que  dans 
,  nous  citerons 
lans  aucun  des 
jvcloppée;  leur 


i   lis   Marsipiu-, 

on  sous  ce  rap- 


,  ne  pcrnieltent 
les  différentes 
l'avait  proposé 
!  les  différences 
arables,  comme 
rrespondre.  Los 
et  la  l'orme  des 
M'inacéidés;  les 
t  les  Kanguroos 
^malogie  incon- 
en  comportent 
ntaire,  dans  la 
X  sont -ils  loin 
t  d'abord  suj)- 


OHDRE  DES  MARSUPIAUX.  265 

II  suffira  pour  être  convaincu  à  cet  égard,  de  comparer  le  cerveau,  assez  riche  en  circon- 
volnlions  d  une  des  grandes  espèces  de  Kanguroos  avec  le  même  organe  chez  le  Sarcophile 
ou  chez  a  Sangue,  Animaux  chez  lesquels  il  est  l.i.n  moins  volun.inenx,  reste  lisse  A  la 
surface  de  ses  hémisphères,  et  semble  pour  ainsi  .lire  frappé  .l'une  dégradatùm  telle  que 
nul  autre  Mamnntere  ne  se  uiontre  inférieur  à  ces  derniers  dos  3Iarsupiauv 


i:ir,vi;ii;  DE    WoMiHT,   jriml.  nat. 


.Iruvevi-  de  K\\ccnoo   (.i'am,  grund  mit. 


CfiBVElf    DD    SinCOPIIIlE, 

grnml.  nnt. 


Lue  d.ûerencc  correspondante  existe  dans  les  facultés  intellec- 
tuelles do  ces  Animaux  de  cotte  intéressante  série,  dont  les  prin- 
ci|  aux  groupes  sont  parfois  aussi  dissemblables  entre  eux  ,,ue  ceux 
dont  nous  avons  parlé  en  traitant  des  placentaires  hétérodontes. 

Jiis.pia  ce  jour,  on  n'a  pas  tenu,  dans  la  classilication  .le  ces 
Anmiaux,  un  compte  suffi  ant  dos  indications  fournies  par  es 
diverses  particularités,  ol  l'on  a  placé  au  premier  rang  les  Sari- 
gues et  les  Dasvures,  deux  groupes  qui  nous  paraissent,  au  con- 
trau'e,  bien  uiférieurs  aux  Phascolomes,  aux  Kanguroos  et  même  aux 
Ihalangers.  Uans  l'énumération  .p,i  va  suivre,  nous  avons  essayé 
de  mieux  conserver  les  rapports  hiérarchiques,  ,p,i  sont  aussi 
tres-evidents  dans  celte  sous-classe  que  .lans  celles  qui  précèdent 

C  est  pour  arriver  h  ce  résultat,  que  nous  avons  réparti  les  huit 
laniilles  de  la  catégorie  des  Marsupiaux  dans  cinq  groupes  .p.i  méri- 

S'Iiue ''''"'''''''"''''  "  "°"'  '''""'''"'''  '^  ^"*^"""^'-^"  '^^-^^"^  <^'t''l>'i  1'^  série  de  la  manière 

1"  les  Phascolomes ,  comprenant  les  Pliascolomydés  • 
l'é^méil^f'"'''''''  '"■''''  '"  '''"'''''''''  ""  '''"'^"'°«^'  ï^"«'«"gi^''î«.Tarsipéd,dés  et 

3»  les  Dasyures,  dont  la  seule  famille  est  celle  .les  Dasvuridés  • 

4°  les  Mymécobies  ou  la  famille  unique  des  Myrmécobidés; 

5"  les  Sarigues ,  comprenant  les  seuls  Didelphi.lés. 

Les  espèces  ,1e  la  sous-classe  .les  Marsupiaux  habitent  principalement  PAustralie  dont 
elles  forment  en  grau.le  partie  la  population  mammifère,  et  elles  v  répètent,  pour  s'i .  ir 
ara  ieleu^ent  les  principales  Hunilles  de  la  grande  sous-classe  des  Mammiièr  s  hétéro  S 
qu.  lonmissent  tant  .l'espèces  à  l'ancien  et  au  nouveau  mondes.  On  eu  trouve  a  s  q. 
ques-unes  a  la  nouvelle  Guinée  et  aux  îles  Molluques,  où  elles  sont  associées  à  o  e 
plus  ou  moins  considérable  de  Mammifères  ordinaires.  Une  faunlle  ,1e  Marsupiaux  SZ 
langues  qu,  a  souvent  donné  son  nom  latin  de  Didelphes  (Didelphis)  à  l'ensemble  du 
groupe  lui-même,  est  parlicnlièro  h  l'Amérique.  /   ^  -"  tn.cmme  du 

II®  PAnTii:. 

34 


^"^^^T^iffiR* 


ii 


2C0  onnuFi  drs  M\nsL'Pi\rx. 

Plusieurs  espèces  de  Marsupiaux  ordinaires  propres  à  l'Auslralie,  et  plus  particulièrement 
les  Kanguroos,  sont  susceptibles  d'être  acclimatées  avec  avantage  dans  les  autres  parties  du 
monde,  et  déjà  (piehpies-unes  d'entre  elles  se  multiplient  dans  les  régions  tempérées  de 
l'Europe. 

L'Kuropc,  l'Asie  et  ses  principales  iles,  rAfri(pie  et  Madagascar  sont  entièrement  dé- 
pourvues de  Mammifères  marsupiaux;  mais  l'Europe  en  a  possédé,  pendant  les  premiers 
temps  de  la  période  tertiaire,  plusieurs  espèces  qui  semblent  avoir  été  intermédiaires,  par 
leur  organisation,  aux  Sarigues  américaines  et  aux  Pliascogales  australiens.  L'Australie,  au- 
jourd'hui si  riche  en  Animaux  de  ce  groupe,  a  été  habitée  autrefois  par  des  Marsupiaux  cpii 
différaient  par  leurs  espèces  de  ceux  de  la  Faune  actuelle,  mais  (pu  appartenaient  aux 
mêmes  familles.  Qneirpies-uns,  cependant,  étaient  plus  grands  et  paraissent  avoir  eu  des 
proportions  assez  send)lables  îi  celles  des  7:''onodelplies  ongulés.  Ces  grands  Marsupiaux  ha- 
bitaient l'Australie  pendant  le  temps  oii  l'Aniéricpie  était  peuplée  de  ces  gigantesques  Édentés, 
et  où  l'Europe  nourrissait  des  Éléphants,  des  Hhinocéros  tichorines,  des  grands  Ours  et  ih; 
tant  d'autres  espèces  de  la  série  des  IMacentaires  hétérodontes  appartenant  aux  différents 
ordres  dont  les  espèces  habitent  encore  l'Europe  ou  les  autres  parties  de  l'ancien  continent. 

La  plupart  des  naturalistes  regardent  aussi  comme  des  Marsupiaux  les  petits  Mammifères 
de  famille  éteinte,  nommés  Ampliithères,  dont  on  a  trouvé  (pu'hpies  débris  dans  les  couches 
moyennes  des  terrains  jurassiques,  ce  qui  reporte  leur  existence  au  milieu  de  la  période 
secondaire  ;  mais  ils  n'ont  réellement  pas  démontré  juscpi'.i  présent  que  ces  anciens  Manuni- 
fères  étaient  des  Marsupiaux.  Stoneslield,  en  Angleterre,  est  la  seule  localité  où  l'on  ait  en- 
core rencontré  les  restes  de  ces  singuliers  Aiiiniaux. 


MARSUPLVUX  AUSTRALIENS 

I.  LES  PIIASCOLOMES. 

Lo  genre  dos  Pliascolomos  ou  Wombats,  ([ui  forme  à  lui  seul  cotte  promiérc  en 
Marsupiaux,  diffère  do  tous  les  autres  Mammifores  de  la  nièuie  sous-eiasse  en 
dentition  est  étal)lio  d'après  la 
même  formule  i]uo  colle  dos  Clioi- 
roniys  et  des  Rongeurs.  On  no 
lui  reconnaît,  en  effet,  que  deux 
sortes  do  dents ,  dos  incisives  au 
nombre  do  J  pour  chaque  côté , 
et  r  molaires,  taudis  (|uo  les  au- 
tres Marsupiaux  ont,  on  général, 
dos  canines  aux  doux  mùclioiros, 
et  toujours  plus  do  deux  incisives 
supérieures.  Los  molaires  dos 
Phascolomos  sont  en  outre  sépa- 
rées des  incisives  par  une  barre, 
c'est-à-diro  par  un  espace  vide 
Ces  Animaux  ont  r.inq  doigts  en 
avant  comme  en  arrière,  et  ces  „.„,  „  «„„,.,,  ,„„,,  „. 


légorie  dos 
ce  (jue  sa 


irlicnlièrement 

ros  parties  du 

tempérées  de 

itiÎM'onient  dé- 
l  les  premiers 
iiédiaircs,  par 
Australie,  aii- 
arsiipiaiix  (|iii 
rteiiaieiit  aux 
avoir  en  des 
arsupiaux  lia- 
;(|uesÉ(ientés, 
ds  Ours  et  de 
!iux  différents 
len  eontineni. 
s  Mammifères 
is  les  couelies 
de  la  période 
LMens  Mammi- 
ù  l'on  ait  cn- 


Ciilûgorio  dos 
-Ml  ce  (jue  sa 


FAMILLE   DKS  IMIASCOLOMYDÉS.  267 

ciiKi  doigts  sont  urnu'S  d-onglos  propres  à  fouir;  le  pouce  do  leurs  piods  do  dcrriéro  u'ost 

pouit  opposable,  et  le  second  et  le  troiMÙmo  do  leurs  ortoils  n..  sont  ni  grêles,  ai  rôinus 
sous  la  peau,  comme  chez  les  Syndacivlos  dont  nous  parlerons  ensuite. 

FAMILLE  DES  PHASCOLOMYDÉS 

(ilîMlE  PHASGOLOME  {Plmcolomys .  E.  Geolïr.).  Outre  les  caractères  fjuo  nous 
venons  .le  signaler,  le  genre  des  Pliascolomes  se  distinguo  encore  par  ses  formes  trapues , 
par  sa  tùte  large,  \m  sou  corps  épais  et  dépourvu  do  .pieue,  et  (uu-  s.^s  4  molaires,  dont  la 
première  pour  cluuiue  mâchoire  est  plus  petite  cpie  les  autres. 

Ces  Animaux  sont  fouisseurs;  ils  mangent  des  substances  végétales,  princiiudement  des 
racines. 

Leur  caractère  est  doux,  et  la  facilité  avec  iaipiellv-  ou  peut  le  nourrir  a  fait  pensera 
<|uel(|ues  naturalistes  qu'on  pourrait  les  rendre  domestii pies.  On  les  reucoiilre  à  la  \ouvellu- 
llollando  et  en  Tasmanie. 

L'uiii.pio  espèce  (pi'on  en  ait  dislinguée  Jus.pie  dans   ces  derniers  ternies   a  (rahord  élé 
signalée  parle  voyageur  anglais  Flimlers,  et  bientôt  après  par  Pérou  et  Lesueur. 
<;est   le    PiiAscoLO.Mi;  woMiîAT    {Hi(iiicolo)iiys  womOat). 


-J^lr-^'-  ■ 


l'ii  v- 1. 111.  (..M  I     \\.iMi;(r,    l/.l  il.'  çnud. 

M.  n.  Owen  on  établit  maintenant  deux  autres,  d'après  .luelqucs  diflennicos  ostéologi.iues 
et  11  les  nomme  Piiascolomi-  a  kiiont  laugi;  {Plmcolomys  Mifrons)  et  Phascolomt 
PLAT  vil  MIN!-  (Plmcolomys  phlyrhhuA.  r,,.s  d-ux  nonvelles  espèces  sont  fondées  sur  l'exa- 
men des  exfiiipiaires  pris  à  la  \nnvelle-IIollaiide;  le  vrai  Woiiibal  esl  ,|e  la  Tasmanie. 


268 


ORDRE  DES  MARSLPIALX. 


IJ.  LES  SYNDACTYLES. 


Les  Marsupiaux  syndactylcs  doivent  leur  nom  à  la  disposition  tout  à  fait  particulière  des 
second  et  troisième  doigts  do  leurs  pieds  de  derrière,  qui  sont  plus  grêles,  eu  général, 
plus  courts  (luo  le  (|ualriènie,  ont  leurs  métatarsiens  et  leurs  deux  premières  phalanges 
accolées  l'une  à  l'autre,  et  sont  réunis  sous  une  peau  commune  jusfpi'à  leur  phalange 
onguéalo.  Colle-ci  porto  à  chaque  doigt  un  ongle  assez  petit,  qui  s'appli(iue  contre  l'ongle  de 
l'autre  doigt,  ce  qui  rappelle  jusqu'à  un  certain  point,  mais  sous  un  volume  très-réduit,  les 
deux  sabots  intermédiaires  des  Bisulques. 

Las  Syndactyles  à  cinq  doigts  postérieurs  ont  le  pouce  des  pieds  de  derrière  opposable  ; 
d'autres  Animaux  du  môme  ordre  n'ont  que  (juatre  doigts,  ou  même  trois  aux  mêmes  pieds; 
mais,  en  général ,  tous  on  ont  cinq  à  leurs  membres  do  devant. 

La  plupart  des  Syndactyles  sont  herbivores  ou  frugivores;  quelques-uns  vivent  d'insectes; 
ce  sont  les  plus  petits  ;  ceux  qui  sont  herbivores  ou  frugivores  atteignent  souvent  des  dimen- 
sions assez  grandes. 

beaucoup  vivent  à  terre  et  sont  sauteurs  ;  d'autres  grimpent  et  passent  la  plus  grande  partie 
do  leur  vie  sur  les  arbres  ou  sur  les  arbustes.  Tous  ces  Animaux  sont  essentiellement  austra- 
liens, mais  on  trouve  déjà  quehiues-unes  do  leurs  espèces  à  la  Nouvelle-Guinée,  et  même 
dans  ci-r-auies  îles  de  la  Malaisie,  dépendant  du  groupe  des  Moluijues. 

Ils  se  partagent  en  quatre  familles,  nommées  Macropodcs,  Phahmgidcs,  Tarsipèdidés  et 
Péramélides. 


FAMILLE  DES  MACROPODÉS 


Les  Kanguroos  ou  Marsupiaux  macropodés  constituent  une  nombreuse  série  d'espèces ,  les 
unes  fort  grandes ,  les  autres ,  au  contraire ,  moyeunes ,  ou  même  petites.  11  y  a  des  Kan- 
guroos hauts  de  cin(i  pieds,  te  sont  les  plus  grands  de  ceux  qui  existent  maintenant;  d'autres, 
en  nombre  plus  considérable ,  n'ont  guère  qu'un  mètre  do  haut ,  et  parmi  ceux  qui  ont  une 
moindre  taille,  on  en  cite  dont  le  volume  est  à  peine  supérieur  à  celui  des  Rats,  ce  (pii  les  a 
fait  nommer  Kanguroos-Rats.  On  connaît,  en  tout,  près  de  cin(iuanlo  espèces  do  ces 
Animaux,  qui  sont  l'Australie,  sauf  trois  seulome.it;  celles-ci  appartiennent  à  la  Nouvelle- 
Guinée. 

Les  Animaux  de  cotte  famille  ont  une  physionomie  fort  singulière,  et  qui  permet  difficiles- 
ment  de  les  comparer  à  quehju'un  des  groupes  do  Mammifères  monodelphes.  Cefiendaiit , 
leur  pelage,  la  forme  de  Icia  tête  et  le  grand  allongement  do  leurs  membres  postérieurs  les 
feraient,  jusqu'à  un  certain  point,  rapprocher  dos  Lapins;  mais  la  disproportion  de  leurs 
membres  est  encore  plus  grande,  et  leur  queue  est  fort  longue.  C'est,  pour  ainsi  dire,  un 
nouveau  membre,  et,  dans  la  marciie  aussi  bien  (lue  dans  l'action  do  sauter,  elle  leur  est  d'un 
gvand  secours.  Lorsque  les  Kanguroos  vont  lentement,  ils  s'appuient  alternativement  d'une 
part  sur  leur  queue  et  sur  leurs  pattes  antérieures,  ot  d'autre  part  sur  leurs  pattes  postérieures. 
Los  antérieures  ne  leur  servent  point  dans  la  course.  ÎN  vont  alors  par  sauts  et  par  bonds  à 
la  manière  dos  Gerboises,  et  ne  portent  que  sur  ïmn,  pieds  de  derrière,  qu'ils  détendent 
avec  vigueiii ,  tout  en  tenant  la  queue  roide,  de  m;inièrc  à  faire  conlre-poitls  à  la  partie  anté- 
rieure de  leur  ■  .rps,  contre  laquelle  ils  retire.i!  .-m-;  pattes  de  devant.  Ainsi,  les  Kan^mroos 
sont  encore  mieux  disposés  pour  le  saut  que  no  !e  sont  les  Lièvres  ou  les  Lapins ,  et  leur 


FAMILIE  DES  MACBOPODÉS.  jm 

encore  dos  l.e  or,j„s  ,,„  p|„„<,„„  p„„ic„|a,i|c.s  o»l6rto„ros,  lollos  0,0  la  ,lisno,itlo„  ,ln,, 
.ow,  de  .lemero,  .„  nombre  do  „na.ro,  mais  do,u  les  deu    inlernos   on,  3.o  î  s   e 

edoni  ™Tr,  r  r:  "n  r  "  i"""°-  ''•°""'«  ""'-"•  ««  -  --tr.  »  ':;„  ; 


Uem!  Di.  Kasoi-hoo   Dt   ..A   DuiAiiDitBE,  grand,  nat. 

Ils  ont  trois  paires  d'incisives  supérieuree  assez  fortes,  verticales  et  rangées  en  arc  de  cercle  • 
les  deux  incsives  mférieures  sont  grosses,  cultriformes  et  projetées  en  avant    QuZos 
espèces  ont  de  petites  canines  supérieures.  Dans  les  autres,  la  ba  re  est  longue  et  non  int 
rornpuea  la  rnûcl.oire  supérieure  comme  à  l'inférieure,  et  il  y  a,  pour  clK.que  n^kl     "   i  " 

corprin^ér     "'  '"""""  '  '"•'  """""  ''  '=°"'""  '••""^^--'  -»^  '»  Pr-iè"' qui  S 
Comme  le  régime  do  ces  Animaux  est  essentiellement  herbivore,  leur  estomac  est  lon^ 
mnplo  et  plus  ou  moins  compliqué;  ils  ont  aussi  un  grand  cœcum   Leur  squTte  1^^^^^^^ 

Tous  les  Kanguroosont  un  caractère  doux,  et  il.s  sont  faciles  à  élever  on  captivité.  Plusieurs 
ntre  eux  s'accommodent  fort  bien  de  notre  clinnU;  on  les  multiplie  même  assez  fcta 
dans  la  plu,K.r    ,ies  contrées  de  l'Europe.  On  peut  déjà  consid  rer  plusieurs  d'  nW "u 
comme  acqu.s  a  cette  partie  du  monde,  où  ils  seront  d'une  grande  utilité,  lorsqu'on  ksv  au  ra 
re.^us  plus  communs  et  qu'ils  y  seront  définitivement  acclimatés.  Co.nm;  l'a  établi  M.  iCën 

ômme:ril""!  "f  '"V'"''"'^'''^'"''"'  ^'•'""*  "»  Société  zoologiquo  d'acclimatation,  et 
comme  d  autres  naturalistes  l'avaient  depuis  assez  longtemps  fait  remarquer,  les  Kangur^os 

On  doit  aussi  oonsidérer,  dit  M.  FI.  Prévost,  que  le  Kansuroo  nVst  pa«  un  Animal 
deslructeur  co.nme  la  plupart  de  nos  gibiers  actuels.  C'est  au  Lù^vre  qu'il  est  surtout  compa- 
•■•>'"  a  tct  evnd,  ..t  sa  nourrilure  consiste  principalement  en  herbes  fourragères ,  en  jeul.cs 


ri 


*wà&Liâi 


Is  (levionnoiit  l'oil  grands, 


270  OIIDHE  nus   MARSLIMALX. 

feuilles  cl  on  léîiumes.  La  cliair  des  Knnguroos  élevés  on  domesticité  est  (rùs-l>onno,  mois 
celle  des  Animaux  sauvnf^os  de  ce  iunnv  est  encore  préférable.  Certaines  espèces  do  colle 
riche  famille  jieuvent  aussi  fournir  des  pelleteries  d'une  excellente  iiualilé. 

Les  kanf,'unios  ont  été  partafiés  en  plusieurs  {genres  et  sous-penres ,  dont  nous  donnerons 
rémunération,  en  nous  servant  do  préférouco  do  l'excellent  travail  mono^frapliiciuo  (|ue 
M.  Walerliouse  leur  a  consacré  dans  le  volume  de  sou  Histoire  naturelle  des  Mammifères, 
qui  a  paru  en  1815. 

Ces  geiu'es  et  leurs  divisions  ou  sous-senres  sont  des  démombromonts  do  l'ancien  groupa 
des  Mdcropus ,  tel  i|ue  le  naturaliste  anglais  Sliaw  l'avait  établi  en  1800  dans  sa  Zoologie 
générale.  On  leur  a  donné  les  noms  do  haïKjnroi),  Ik-mlrolayuc,  Potuvoii ,  etc. 

(JlîNl\E  KANCUHOO  (Macropits).  On  y  place  à  pou  près  les  trois  quarts  des  espèces 
connues  dans  cette  famille,  et  en  particulier,  celles  (|ui  atteignent  les  plus  grandes  dimensions. 
Leur.s  membres  sont  disproportionnés;  leur  (pieue  est  longue  et  forte;  ils  n'ont  point  de  dents 
canines.  On  peut  en  faire  plusieurs  sous-genros. 

1.  Les  MacuOPUS  de  F.  Cuvier  ont  le  noz  velu; 
Leur  iirincipale  espèce  a  été  nommée  : 

Kanc.iiioo  gkant  {Macropm  giganlcus,  Sliaw).  Kilo  fut  découvorto  on  1770,  sur  les 
^(^tes  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud,  pendant  le  premier  voyage  du  capitaine  Cook.  Plusieurs 
espèces  nominales  ont  été  établies  à 
ses  dépens.  Le  kanguroo  géant  a  jus- 
qu'à 1,,30  de  longueur  pour  la  tèto  ot 
le  corps,  et  0,80  pour  la  (lueue. 

Lo  Kanguroo  fuliginkcx  {Ma- 
cropiis  fuUginosus,  Desm.)  devient  en- 
core plus  grand. 

2.  Les  ONyciIOGVliîS  de  M.  Gray 
ont  aussi  le  nez  velu ,  mais  leurs  pieds 
de  derrière  sont  plus  allongés,  et  loin- 
(lueue,  ([ui  (!st  longue  et  grêle ,  est  gar- 
nie à  son  extrémité  d'une  saillie  cornée. 

Ce  soni  le  K  an  g  c  non  i.  vixr.LX 
{MncropHS  hiiinltis,  Gould  ) ,  grande 
espièce  que  l'on  trouve  aux  environs 
de  la  rivière  des  Cygnes  ; 

Le  Kanguroo  bridé  {Macropus 
f rénal tis,  Gould).  Do  la  vallée  de  la 
Mokai  ; 

Et    le   Kanguroo    a    aigiillon 
{Macropus  unguifer,  Gould).  Du  non 
ouest  de  l'Australie. 

3.  Les  LAr.ouciiESïES  de  M.  Gould 
ont  le  noz  garni  do  petits  [loils  velou- 
tés; leurs  tarses  et  leurs  ongles  sont 
grêles;  leurs  membres  antérieurs  petits, 
ainsi  que  les  ongles  qui  les  terminent. 


pQiF.Lf.Ttp.   ne    KtNnnino   m-    \\    lli  i.i  \  ii  di  (hc.   l/t  ilc  (;r,ii:ii. 


s-bonnc,  mais 
puces  (lo  cello 

mus  tloniicroiis 

JÎICpllillUO     t|UL' 

i  Maiiinii fores, 

'ancien  K''t'U|)o 
is   sa   Zoolo;j;ie 

l'ts  des  ospùces 

les  iliiiUMisions, 

point  (le  ilenls 

l'a  ml  s. 

1770,  sur  les 
look,  Plusieurs 


^^P5îi^ 


l'I.  \l,l\. 


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'■r^mi!^ 


de  la  Noavelle-Honande. 


*  M 


KAMff.M-:   OKS   MArnoPODKS.  271 

On  en  connofl  (junlro  espèces ,  savoir  : 
Lo  Ka.N(u;i,oo  a  dandks  {Macropns  fasciatm),  .lo  IVron  ot  Losuour;  -  lo  KANCunoo 

m<^mo  zool..«isto ,  -  ol  son  K  a n  r.  u  n oo  v  k l  u  {Macropm  hinulu,) . 

Jn}T  "y-^''^J^'"'"^»  ''^  F-  Cuvler,  ont  lo  no.  dônu.l.',  en  avant,  sous  forme  do  mufle;  ils 
se  tionnont  .lo  pn'fôronco  dans  L-s  Ijoux  «amis  d'arbrisseaux. 

Il  y  en  <i  ()rès  de  viiiKt  ospùeos ,  dont  plusieurs  fort  grandes 

Voici  les  différents  noms  sous  les.moIs  les  mieux  connu.'s  ont  été  décrites  ot  In  mention  des 
auteurs  .pu  en  parlent  :  Macropus  aniilopinus .  V.onUi;- ,l„cr.  isaMlnnu,.  id.;-  il/,  ro- 
r  ,;•  "'•;  7  ^^-  ''"^'"^  "^'^"'•'  "»  '•'  ^f-  l<'>mr.  de  MM.  (Juoy  et  (laimanl,  dont  M.  Is. 
fieofroy  fait  son  genre  Gorbofdes;  -  M.  „gUis.  (lould;  -  M.  l'urnji.  ll.,nnett;  - 
!  frmn,  Jourdon;  -J,,  Gveyi.  (iray;  -  M.  ru/tcollis.  Desm.;  -  M.  mlabatus,  Lesson  et 
...not  ;  -  M.  tugenu  Desm.;  -  M.  Tethidis,  F.  Cuv.;  -  M.  Par.na.  (iould;  -  M.  dor- 
sal s,  Oray;  -  M  Dcrbuima.  Gray  ;  -  M.  inUardkri.  Desm.,  ou  Kangtiroo  de  la  Billar- 
diue,, \mimu^  donnons  ici  It  s.iuelette  (pngo  270);  -  M.  bmchyurus.  Quoy  et  Gaimard 

o.  Les  HETEROPES  do  M.  Jourdan,  ou  Pc'trogales  do  M.  Grav,  ont  lo  ne/,  également 

sn^ni  \  1" '"' •.  ''"  '^'"■"'''"  '""'  "'°"''  ''"'"'  '•"'  '°»''  '1»^'»"  ^'^  -'«"'«'  ^lo  'on*ÎS  poils , 

surtout  a  sou  extrémité. 

il  yen  a  cin.i  ospèces  différentes,  qui  vivent  toutes  sur  les  rochers  : 
TZyT'fT'  ^'"V  '""'  ''""'°  ''''^^""'1"''  ""'''  VHeteropns  albogularhdo  M.  Jourdan  ; 
Gol        JV        'Tn^'  n""'""'"''  ^'""''''  -  ^"-  ^'•"^''^^"■^'  <'°"'^';  -  ^'-  '^°«^'•'"'"•^^ 
vn.iK;.n;;.!"  "•;     "^-    '^'''""■-  ^°  ''''''''  '''  à  '«  Nouvelle-Guinée;  c'est  le  seu 

1718      .kT'  T  *-■'""'"'     ''  ^°"^-^""-"«"«"J°  "«^  à  la  Tasmanio.  Lo  Dmn  en  a  parlé 
«its  1718,  dans  son  Voyage  aux  Indes  orientales. 

Gkmie  DENDHOLAGLE  (Den- 
drolagna.  S.  Muller).  Les  deux  es- 
pèces do  ce  genre  sont,  comme  colle 
dont    nous    venons  de    parler,   des 
Animaux  do  la  Nouvelle-Guinée.  Elles 
diffèrent   des   Kanguroos    véritables 
par  lo  plus  grand  dévelopi)oment  de 
leurs  membres  antérieurs,  (|ui  sont 
presijuo  aussi  forts  que  ceux  do  der- 
rière, ot  sont  pourvus  d'ongles  puis- 
sants ;  ce  qui  permet  à  ces  Animaux 
do  grimper  aux  arbres.  Leur  nez  est 
couvert  do  poils,  et  leur  mâchoire 
supérieure   a  une    paire  do   petites 
dents  canines. 

Ces  deux  ospèces  ont  reçu  les  noms 
de  Detidrolagus  ursiims  et  fnustus. 

GENRE  POTOROO  {flgpsiprgninus,  Illiger).    Une  dizaine  d'espèces  do  Macronodé, 
ayant  es  proportions  des  Kanguroos  véritables,  mais  qui  sont  toutesTaiblesÏÏenS  ' 

arnc    -molaires  décroissent  sensiblement  de  volume  à  partir  de  la  nremièvr  ô„ T";.'  " 


Tilt:    DE    DBNllllOt.»UI!I;,    |/J   ,|c   êMn.l. 


4r  m 

n 


272  ORDRE  DES   MARSUPIAUX. 

1.  La  première  do  ces  espèces  a  le  nez  fort  long,  presque  entièrement  couvert  de  poils,  et 
les  tarses  fort  longs  ;  c'est  le 

POTOUOO  noussATiiK  {f/fjpsiprijiniiiis  riifesceiis,  Gray;  //.  melnnolis,  Gould)  ;  do  la 
Nouvelle-Galles  de  Sud. 

2.  Plusieurs  autres  de  ces  Kanguroos  à  canines  ont  été  réunis  par  M.  Gray  sous  le  nom 
commun  de  JJlîTTONGlA  ;  ils  ont  le  nez  dénudé  et  les  tarses  encore  fort  longs! 

Ce  sont  les  Ilypsiprymnm  cunkulus ,  O'Gilby;  —  //.  Grayi ,  Gould;  —  //.  Gaimanli , 
Lesson  ou//,  pcnicillatiis ,  (iray;  — //.  penkillalus ,  Gould. 

3.  Les  POTOROOS  do  M.  Waterhouse  ont  la  tète  plus  longue,  les  tarses  |)lus  courts,  la 
(]ueuo  peu  velue  cl  en  partie  écailleuse;  le  nez  est  nu.  Le  plus  anciennement  comiu  est  lo 

PoTOROO  MiiiuN  {Ihjpsipryrùnus  mnrinus)  ou  le  Macropus  miniitiis  do  Sliaw;  on  lo  trouve 
principalement   à   la   IVouvelle-Galles  ilu  Sud. 

Doux  autres  plus  récemment  décrits  sont  17/.  Gilbcrlii,  Gould,  du  détroit  du  Roi-Georges, 
et  17/.  platyops,  Gould,  do  l'Australie  occidentale. 


FAMILLE  DES  PHALANGIDÉS 


Autant  (|u'il  est  possible  de  comparer  les  Mammifères  de  l'Australie  à  cous  des  autres 
contrées  du  globe,  on  peut  dire  tjue  les  Pliulangidés  tiennent  sur  co  continent  la  place  des 
Primates,  et,  en  particulier,  colle  des  Lénutridés.  Gomme  la  plupart  de  ces  derniers,  les 
l'halangidés,  mieux  connus  sous  le  nom  de  Phahmgcrs;  que  Daubonton  a  donné  à  l'une  do 
leurs  espèces ,  sont  aussi  des  Animaux  frugivores  qui  habitent  les  régions  boisée» ,  oîi  ils  se 
font  remarquer  par  la  vivacité  de  leurs  mouvements  ;  leurs  proportions  no  le  cèdent  pas  en 
élégance,  et  leurs  membres  postérieurs  sont  aussi  pourvus  d'un  pouce  opposable.  Les  Plialan- 
gers  ne  sont  pas  moins  variés  en  espèces  que  les  Primates  de  Madagascar,  et  les  plus  petits 
d'entre  eux  joignent,  comme  les  derniers  de  ceux  que  nous  avons  signalés  parmi  ces  Animaux, 
beaucoup  d'insectes  aux  fruits  qui  forment  leur  nourriture  liabituelle.  Les  plus  gros  Plia- 
langidés,  au  contraire,  sont  presque  exclusivement  frugivores,  et,  à  cet  égard  encore,  il  y  a 
entre  eux  et  les  plus  grosses  espèces  de  Lémuridés  une  analogie  incontestable.  Les  plus 
(grands  do  tous  les  Phalangers  ont  à  peu  près  le  volume  dos  Makis  et  des  Indris;  les  plus 
'  petits  sont  encore  inférieurs  aux  Clieirogales  et  au  Microcèbe. 

Indi'pendamment  de  leurs  pouces  postérieurs  opposables  aux  autres  doigts,  les  Phalangers 
sont  caractérisés  entre  tous  les  Marsupiaux  Syndactylos  par  leurs  membres  à  peu  près  égaux 
et  disposés  pour  grimper.  Leur  formule  dentaire  no  difforerait  pas  de  celle  des  Kanguroos  et 
autres  Macropidés,  s'ils  n'avaient,  en  général,  l'espace  répondant  à  la  barre  de  ces  derniers 
occupé,  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire,  par  plusieurs  dents ,  dont  les  supérieures  sont  canini- 
formes  et  les  inférieures  plus  ou  moins  gonnniformes. 

Il  y  a  trois  tribus  dans  la  famille  dos  Phalangers  : 

Los  Phascohirclins ,  comprenant  lo  seul  Phascolarcto  Koala  ;  les  Phalanyislms  ou  les  Phalan- 
gers à  queue  prenante,  et  les  Pelnnristim  ou  Phalangers  vuiants.  Los  Phalangistins  sont  les 
seuls  Plialangidés  qui  no  soient  pas  confinés  dans  lo  continent  australien;  il  y  on  a  au^si  à 
la  Nouvelle-Guinée,  à  la  Nouvelle-Zélande  et  dans  quelques-unes  des  îles  Molu(iue3  ainsi  (|u  a 
Célèbes. 


couvert  de  poils ,  et 
oHs,  Goul(l)  ;  do  la 

Gray  sous  le  nom 

lonps. 

;  —  //.    Gaimanli , 

rscs  plus  courts,  la 
sinoiit  connu  est  lo 
Slmw  ;  on  le  trouve 

oit  du  Roi-Georges, 


à  ceux  des  autres 
itincnt  la  place  des 
3  ces  (lerniors,  les 
ï  donné  à  l'une  do 
3  boisées ,  oîi  ils  se 
10  le  cèdent  pas  en 
osabie.  Les  Plialan- 
r,  et  les  plus  petits 
arnii  ces  Animaux, 
3s  plus  gros  Plia- 
ar(i  encore ,  il  y  a 
itestable.  Les  [)lus 
es  Indris;  les  plus 

:ts,  les  Plialangcrs 
i  à  peu  près  égaux 
I  des  Kanyuroos  et 
rre  de  ces  derniers 
eures  sont  canini- 


llns  ou  les  Phalau- 
liangislins  sont  les 
;  il  y  Pli  a  au -si  à 
!olu([ue3  ainsi  (fu  a 


de  la  Nouvelle. Hollande. 


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273 


C»\sc   j)  E   Koala,  de  profll  i-l  de 


fuie,  i;r>  (lo  grand. 


FAMILLE  DES  PHALANGIDÉS. 

TRIDU    DES    PHASCOLARCTINS 

i.i^rtUL  1  UAM.ULAH(.rL  {Phascolarclos ,  Blaiiiv  )  Los 
,  Phascolarclos,  aussi  nommés  Koalas,  sont  des  Animaux  "d'une 
\  apparence  très -singulière,  à  corps  court  et  sans  .[ueue,  à  tAte 
!  grosse,  a  poils  laineux,  plus  longs  et  comme  frisés  sur  les  oreilles 

Leurs  pattes,  qui  sont  assez  courtes,  ont  cinq  doigts  en  avant 

comme   en   arrière  , 

armés  par  des  ongles 

forts,sauf  aux  pouces 

de  derrière ,    et   (|ui 

leur  servent  surtout 

à  grimper.  Les  pouces 

dfspattes  postérieures 

sont  gros,  opposables 

et  sans  ongles  ;  les 

deux  doigts  suivants 

sont  syndactyles  ;  les 

paumes  et  les  plantes  sont  nues. 

Les  dents  sont  fort  singulières  ; 

il  y  a  trois  paires  d'incisives 
su{)érieures  et  une  paire  d'in- 
cisives inférieures.  Celle-ci  dif- 
fère peu  de  celle  des  Plialan- 
gers;  la  canine  supérieure  est 
petite  ;  il  n'y  en  a  pas  inférieu- 
rement;  les  molaires ,  qui  sont 
précédées  par  une  ban-e  assez 
considérable,  sont  au  nombre 
lie  f  ;  les  quatre  dernières  ont 
leur  couronne  garnie  de  (juatre 
tubercules  prismatiques,  plus 
larges  supérieurement  que  in- 
''v.ii'uremcnt.   Le  crAne  a  une 
forme  assez   singulière,  ainsi 
qu'on  pourra  en  juger  par  les 
figures  que  nous  en  donnons 
sur  cette  page. 

aucun  de  ceux  ou  of^.ntnM  """"'  '"''''""'"'  "^"^  ""'  ''  ''^'^^^"^  exactement  compar  r  à 
Marsup  uxTeri  r  "^^n.  r"  '™"''  """n"^'  ""'^  ''  -"'^'^ -r^o^'-e  parmi  les 
^irroelt  not^m       C    T^^^^  ^  -'-^  I^--'  'l-^'l-  -s  dents 

al'eint  insnn'à  n  rn      V  Anmiaux.  Il  est  grimpeU'.',  vit  de  feuilles  et  de  fruits   et 

«a  parti.  dCj  "'"  °"  *  ''"""""'■"•  '»"  '"<»  '"»'«»  «'  »»"vont 


riEMs  i)K  PiiAscor.Aiicrr. 


M«   PARTtK. 


35 


274 


ORDRE  DES   MARSUPIAUX. 


TRIBU    DES    PHALANGISTINS 

Les  Phalangistins  ou  Phalangors  sont  des  Animaux  à  queue  longue  et  prônante ,  dont  le.s 
membres  ne  soutiennent  pas  do  membranes  aliformos.  Le  pouce  de  leurs  pieds  de  derrière  est 
opposable  et  onguiculé.  Leurs  vraies  molaires  ont  la  couronne  formée  par  doux  collines 
transverses;  leur  canino  supérieure  est  suivie  d'une  première  fausse-molaire  isolée,  et  leur 
mâchoire  inférieure  présente,  entre  l'incisive  proclivo  et  la  première  grosso  molaire,  une  ou 
deux  paires  de  dents  gemmiformes.  Ils  vivent  sur  les  arbres,  et  se  nourrissent  principalement 
de  substances  végétale  ou  d'Insectes. 

Les  îles  de  la  Malaisie  en  fournissent  quelques  espèces ,  mais  la  plupart  de  ces  Animaux 
appartiennent  à  la  Faune  australienne. 

On  peut  les  partager  en  (juatre  gemes ,  sous  les  noms  de  Phnlnnger  ou  Couscous,  Tmho- 
siire,  Pscudochire  et  Dromicie. 

Genre  PHALANGER  {Phalangista ,  G.  Guvier,  d'après  Daubenton).  Lacépède  l'ap- 
pelle Cous-cous.  Ces  Animaux  ont  la  queue  velue  à  sa  base  seulement,  et,  au  contraire, 
nue  et  écailleuse  dans  le  reste  de  sa  longueur-,  leurs  oreilles  sont  courtes,  et  leurs  pupilles 
verticales.  Leurs  mœurs  sont  nocturnes  ;  comme  ils  ont  pour  patrie  certaines  îles  de  la 
Malaisie,  on  les  a  connus  avant  les  Phalangors  australiens. 

L'espèce  type  de  ce  genre  est  le  Ph  al  ang  e  ii  m  acul  é  {Phalangista  maculala,  E.  Geoffr.) ,  qui 
vit  aux  îles  Moluques,  et  particulièrement  à  Amboine,  où  il  porte  le  nom  de  Cous-com.  On  le 
cite  également  à  la  Nouvelle-Guinée.  Son  pelage  est  blanchâtre  tacheté  de  brun  et  do  noirâtre. 
A  côté  se  placent  :  le  Phalanger  roux  {Ph.  cavifrons) ,  d'Amboine,  de  Banda  et  do 
\!\  Nouvelle-Irlande;  —  le  Phalanger  a  croupion  doré,  d'Amboine,  de  Céram  et  de  la 
Nouvelle-Guinée,  —  et  le  Phalanger  oursin,  de  Gélèlies. 


Phai.asceii,  l/il  de  grand. 


Ces  Phalangers,  dont  Linné  confondait  los  deux  premières  espèces  sous  le  nom  de  Didelphis 
orientalis,  avaient  déjà  été  signalés  au  seizième  siècle  par  Lécluse,  comme  étant  des  Animaux 
propres  à.  l'archipe!  des  Indes,  et  d'autres  auteurs  avaioî'.t  confirmé  cotte  S'^sortion,  Ccpi'ii- 


FAMILLK  DKS   PIIALANGIDKS.  ^75 

tion  sur  ce  Chats  au7n,t  ron.-lT  77  ''""'  '""■'  ""^""^  ^  "  '^""^^  ^"'^^  ««-- 
dnns  leur  ventre,  d4r  0  îiorr  T ''f '"'  ''''''"''^'  '^'^  *""^'^™'  ^'"  "<^»veau 
nent  ensuite,  p^ur  ;  on  'e  po'r':.  ^^n  """  '-r  nourriture,  et  les  y  repren- 
douto.  Cependant  tous  les  n  tnr  li«  .      ?  '     ''^'  '""''"'^  '^"  """^^''^  '"*««««•  ""cun 

clo.ve  y  reconnu  ::;:^,!^''t  o!  T  f",  ^'"  "'"  '"""  ''  "''--'■-'  '•«•»" 
aient  .Hé  connues  à  une  t^ii^àJ^  Zul'o'on"  P""™. ^^'''-"^  ^»''  '- "-  Molus,,ues 

en»  bran  m  *«,„.  ,t  pi,,  jauni,,,»  „„  „«,„„,  Strn"  ,Tm  «  .1  '    *'™  '""''"''  '  ■"" 
On  le  irouvo  à  la  Nonvollo-fipll»»  «in.i  „.,„        ?      ,  '     '       "  ''"""'  P'"'  *  O.™- 

«uslralion.  '""  ''"°  ""  ""  "*'  ''="1  «  oocU.nlales  d»  conllûcn, 

Les  a,i,eurs  cilcn,  plusiimrs  aulres  cspùces  ,1e  THchosure,    m«i«  M    «;.,    ^ 

Ces  jolis  Phalangers  sont  particuliers  à  l'Austmlie-  ils  nm  ,i»  i',„=i     ■ 
petites  S,.ri,ues  et  vivent  dans  .les  conditions  analogues  '  '"''«"«">"-«  -ec  les  plus 

Le  DhOMi^.n;   nain  (Dromicin  nana)  a  ,^,\  ,-onv,a"'.  4  r„  în,V    -    ,  •  •  • 


27«  ORDRK   DES  MAHSUPIALX. 

blaiichàtro  eu  tlossous.  C'est  lo  J'halangisla  nann  ou  gUriformis  de  (|U('l(]ucs  autours.  Ou 
ne  lo  trouve  <iu'on  ïasniunio. 

LoDromigie  mignon  {Dromicia  concinna ,  Gould)  appartient  au  Nord  do  lu  Nouvollo- 
Hollando,  et  se  reii'- mtro  depuis  la  Nouvelle- Galles  jusqu'à  la  rivière!  des  Cygnes. 

Lo  DiiOMiciK  DK  Nkill  {Dromic'ui  Neillii,  Wutorhouse)  est  plus  particulioronieut  dos 
environs  du  port  du  iloi-Georgos. 


TRIBU    DES    PÉTAURISTINS 

Les  Pétauristes  (Pvlaurina,  Cli.  Bonaparte)  sont  des  Plialangers  qui  so  distinguent  de 
ceux  dont  nous  avons  déjà  parlé  par  la  présence  de  membranes  latérales  analogues  à  celles 
dos  Écureuils  volants  (Ptéromys  et  Sciuroplères).  Leur  queuo  r'ost  pas  toujours  prônante, 
mais  leurs  ongles  sont  constamment  crochus.  Leurs  mœurs  ont  beaucoup  de  rapport  avec 
colles  dos  Sciuridés  auxiiuds  nous  venons  de  les  comparer.  Ils  jouissent,  comme  eux.  do  la 
faculté  de  s'élancer  à  de  grandes  distances ,  avec  autant  do  légèreté  (lue  s'ils  voltigeaient. 

On  en  a  distingué  trois  genres  répondant  aux  Petaurus  do  Shaw;  ce  sont  les  Pdtaurisles , 
les  Bélii/ds  et  les  Acrobates,  Leurs  molaires  sont  [)lus  petites  (|ue  celles  des  Plialangers  et  plus 
tuberculeuses;  lo  nombre  de  leurs  dents  intermédiaires  est  sujet  à  quelques  variations. 

Genre  PÉTAL'HISTE  {l'etaio-us ,  V.  Guvier).  Les  Pétauristes,  <iui  sont  los  plus  grands 
Animaux  do  cotte  tribu,  atteignent  ou  surpassent  mémo  en  dimensions  los  plus  grands  Pté- 
romys. Leur  corps  peut  mesurer  jusipi'à  0,4.5  et  leur  ([ueue  0,5.'>.  Leur  fourrure  est  fort  belle 
et  susceptible  d'être  utilement  employée.  Leur  membrane  aliformo  va  du  carpe  aux  genoux. 
Leurs  oreilles  sont  grandes,  membraneuses  et  velues  en  deliors,  Leur  museau  est  assez  lin  et 
il  se  termine  par  un  petit  mufle. 

L'espèce  la  plus  remarquable  et  la  mieux  connue  est  le  Pétauriste  taguanoide 
{Petaurus  tagnanoides,  Desm.)  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud.  Son  corps  est  noir  en  dessus 
et  sa  membrane  variée  de  gris;  la  base  de  sa  iiueue  est  brun  cendré. 

Genre  IJÉLIDÉ  (/JeAW«/s,Waterhouso).  Les  oreilles  sont  longues  et  nues;  la  membrane 
latérale  s'étend  antérieurement  jus^iu'au  polit  doigt  ;  il  y  a  quatre  paires  de  molaires  gemmi- 
formos  inférieures ,  ce  (jui  porte  le  nombre  total  dos  dents  à  neuf  paires  pour  cotte  màcboire. 


Ubi.  ID^   se,  nu  IN.   !;5  (11'  urnnd 


autours.  On 


FAMILLE  DES  TAHSIPÉDIUÉS.  277 

Lo  Bélidé  sciuniN  {BeUdens  sciurem  ou  DidelpMs  sciurca  do  Shaw)  est  cendré  perlé 
avec  du  brun  sur  la  ligne  dorsale ,  sur  la  monibriine  et  au  l.out  de  la  (juouo;  il  est  gris  jau- 
nAtre  en  dessous  et  sa  membrane  est  frangée  de  poils  blancliî\lres.  Par  le  corps,  par  la  taille  et 
par  le  port  il  rap|)elle  lo  Sciuroptère  polatouclio  (t.  I,  p.  302). 

On  doit  distinguer  comme  espèce  à  •   rt,  IcBélidé  austiial  {Pctaurns  auslralis  do  Shaw) 
(jui  r»5pond  au  Pdtauriste  â  ventre  jaune  de  Dosmarost.  Sa  taille  est  un  peu  plus  grande  et  il' 
a   pour. patrie   la   ^Nouvelle- Galles  du   Sud.    Le  Pâtaumlc  à  grande  queue  do  Shaw  et 
doDesniarest,  plus  difndlo  à  caractériser,  est  moins  certainement  une  espèce  distincte. 

Deux  autres  espèces,  du  mi^me  genre,  ont  été  nommées  Delideus  hrevkeps  par  M  Water- 
liouso  et  Delideus  ariel  par  M.  (iould. 

Genre  ACHOBATE  {Acrobates,  Desm.).  Les  Acrobates  ou  Voltigeurs  sont  beaucoup 
plus  petits  (pie  les  Bélidés.  En  effet,  runi(iue  espèce  qu'on  eu  cite  encore  n'est  guère  plus 
grande  «luo  le  Muscardin  (T.  I,  p.  375),  dont  elle  aurait  l'apparence  extérieure  sans  les 
courtes  membranes  aliformos  que  l'on  voit  sur  ses  flancs. 
Sa  mûchoire  supérieure  porto  en  tout  dix  paires  de  dents 
et  l'inférieure  huit;  il  n'y  a  que  deux  paires  inférieures 
de  dents  gemmiformes  ;  mais  les  deux  avant -molaires 
qui  les  suivent  ont  la  partie  antérieure  de  leur  couronne 
en  pointe  aiguë  un   peu  curviligne  ;  les  canines   supé- 
rieures sont  assez  fortes.  Ces  Animaux  sont  en  grande 
partie  insectivores.  Ils  sont  au  nombre  des  plus  petits 
Mammifères  de  l'Australie ,  et  leur 
régime,  ainsi  (juc  leur  dentition,  peu- 
vent être  comparés  à  ceux  do  nos 
Musaraignes. 

L'Acrobate  pycmée  {Acrobates 
injgmœus)  est  lo  DidelpMs  pijgmœa  do  Shaw.  Il  a  le  pelage  doux  au  tou- 
cher, brun  roussâtre  on  dessus  et  blanc  en  dessous;  sa  queue  est  largement  di8ti(iue,  elle 
a  7  centimètres  do  long  ;  lo  corps  est  de  la  même  longueur. 
L'Acrobate  pygméo  est  de  la  \ouvc  le-Galles  du  Sud. 


ACROn\TK    P\r,MKE, 

grond    rat. 


Denis  de  iAchobiie  l'HiiiÉE,  J'I  do  grond 


FAMILLE  DES  TARSIPÉDIDÉS 

Les  Tarsipédidés  sont  de  petits  Marsupiaux  (|ui  présenten».  une  combinaison  do  caractères 
assez  remaniuable.  Ils  ont  le  second  et  le  troisième  orteils  comme  les  autres  Hyndactyles-  le 
pouce  de  leurs  pieds  de  deiTière  est  opposable  et  sans  ongle;  leurs  autres  doigts,  aussi  bien 
ceux  do  derrière  que  ceux  Je  devant ,  sont  arron<lis 
et  protégés  par  des  ongles  courts  et  aplatis  (jui  rap- 
pellent ceux  dos  Primates.  Leur  système  dentaire 
paraît  fort  irrégulier.  On  ne  saurait  en  donner  encore 
la  formule,  à  cause  de  la  chute  précoce  de  la  plu- 
part des  dents  qui  le  composent;  cependant  la 
mâchoire  inférieure  porto  une  paire  de  longues  dents 
Incisives  cultriformes  et  projetées  en  avant;  la  face  est  allongée;  le  maxillaire  inférieur  dif- 
fère notablement  par  sa  forme  de  celui  des  autres  Marsupiaux ,  pour  ressembler  à  la  fois  à 
ce  que  l'on  voit  chez  certains  Édenlés  et  chez  les  Monotrèmes. 

Cette  fa:nille  ne  comprend  qu'un  seul  genre. 

«lENRE  TARSIPÈDE  {Tarsipes,  P.  Gcrv.  ot  J.  Verreaux).  La  seule  espèce  connue  est 


C  i\v  N  K    DE  T  i  n  S 1 1' È  11  E  ,  3/1  de  grand 


278 


OHUnK   DES  MARSl  PIAIX. 


T  ins:rf:ri(:   iinstiif;,  2l:i  iln  (trnml. 


nolro  Tahsipède  nos- 
TnK  {Tarsipp»  rosir  al  m), 
joli  polit  Aiiininl  dos  hords 
do  in  rivière  des  Cygnes, 
qui  vit  sur  les  nrlirisseiuix , 
oi»  il  clmsso  les  inswtes 
et  suce  lo  nectar  dos  fleurs. 
Sa  langue  est  fort  longue 
et  préhensile;  sa  ttïte  est 
prolongée  en  forme  de 
rostre;  sa  queue  est  un 
peu  prenante. 

Lo  Tarsipèile  rostre  est 
h  poino  gros  comme  une 
Soiris;  sa  démarche  est 
fort  élégante.  11  n'est  plus 
très-rare  dans  les  collec- 
tions. M.  Waterliouse,  (jui 
en  a  reçu  un  exemplaire 
entier ,  a  complété ,    par 


iiuelques  détails  anatomiqiies,  la  description  que  nous  on  avions  donné  le  premier. 


FAMILLE  DES  PÉRAMÉLIDËS 

Les  espèces  de  la  famille  des  Péramélidés  sont  caractérisées  par  la  forme  toujours  allongée 
de  leur  tôto,  par  leurs  ongles  grands,  [iropres  à  fouir,  par  leurs  doigts  inégaux,  toujours  en 
nombre  inférieur  à  cinq ,  et  par  leurs  dents  nombreuses  ;  ils  ont  constamment  cinq  paires 
d'incisives  supérieures  et  quatre  inférieures.  Ces  Animaux  n'acciuièrent  que  do  faibles  dimen- 
sions. 

Ils  vivent  en  grande  partie  d'insectes  et  peuvent  être  comparés,  sous 
plusieurs  rapports,  aux  Érinacéidés.  Leurs  poils  sont  (luelipiefois  rudes, 
surtout  sur  le  ûos,  mais  ils  ne  sont  jamais  réellement  épineux. 

On  peut  les  partager  en  trois  genres ,  sous  lo  nom  de 
Ckéropus ,  Pérngah  et  Péramèle. 

Genre  CHÉROPUS  {Chœropus ,  0'fiili)y).  On  y 
place  une  espèce  do  petit  Marsupial ,  originaire  du  sud 
de  l'Australie  ,  <jui  présente  plusieurs  caractères  assez 
singuliers.  Son  museau  est  pointu  et  terminé  par  un  petit 
mufle;  ses  oreilles  sont  grandes  et  on  cornet;  sa  (jueue 
est  un  pou  moins  longue  que  son  corps ,  grêle  et  garnie 
de  poils;  enfin  ses  pieds  sont  longs  et  grêles,  les  antérieurs 
ne  montrant  que  doux  doigts;  ceux-ci  ont  une  certaine 
analogie  avec  ceux  des  Monodelphes  bisul(|ues,  et  sont 
supportés  par  des  métacarpiers  fort  longs;  ils  répondent 
aux  deux  plus  grands  doigts  de  la  patte  des  Péramèles  ;  mais 
leurs  ongles  sont  plus  courts  que  ceux  de  ces  Animaux.  Un 
petit  tubercule  onguiculé  qui  se  voit  à  la  base  externe  du 
métacarpe  roprésciitc  leur  troisième  doigt;  to  pied  de  derrière  a  quatre  doigts  comme  celui 


l'iEDR    l)K    ClltBOIlS,    glMnil.   mit. 


FAMILLK  DKS  PÉRIM  ALIDÉS.  ^79 

nasuta,  Gunnu,  fasctata,  myosuros ,  Bougainvillii ,  arcnaria  et  Doremm 

<i«  leur,  pauos  ol  lu  l„„g„™,.  „„i„  „„  ."J;,;™      "-"'  '""•  '"  "'>'»»'"»  «»^'»  cun.„,. 


IV.  LES  DASYURES 


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(716)  872-4503 


280  ORDRE  DES  MARSUPIAUX. 

des  caractères  moins  accusés,  et  l'ensemble  de  leur  organisation  est  évidemment  moins 
parfait,  comparativement  à  ce  que  l'on  voit  chez  les  premières  espèces  du  groupe. 


FAMILLE  DES  DASYURIDÉS 

Genre  THYLACYNE  {Thylacyms ,  Temminck).  Il  existe  en  Tasmanie  un  Animal 
carnassier,  presque  aussi  grand  qu'un  Loup,  et  dont  les  formes  extérieures  ne  diffèrent  pas 
assez  de  celles  de  ce  dernier ,  pour  qu'on  ne  puisse  au  premier  abord  le  prendre  pour  une 
espèce  de  la  famille  des  Canidés;  mais  ce  Carnassier,  qui  a  aussi  les  appétits  du  Loup,  et  qui 
inquiète  do  môme  les  troupeaux  des  colons,  appartient,  comme  la  plupart  des  Mammifères 
de  l'Australie,  à  la  sous-classe  des  Marsupiaux.  Il  a  aussi  beaucoup  d'analogie,  dans  plusieurs 
de  ses  caractères  ostéologiques,  avec  les  genres  éteints  des  Ilyénodons  et  des  Ptérodous  ;  mais 
ceux-ci  sont  bien  des  Moncrîolphes,  et  c'est  parmi  les  Carnivores  proprement  dits  qu'ils  doi- 
vent être  classés.  Les  Anglais  établis  dans  l'île  de  Van-Diémeu  donnent  au  Thylacyne  le  nom 
de  Zébra  Wolf  o\x  Loup  zébré,  parce  qu'il  a,  en  effet,  la  plus  grande  partie  de  la  région 
dorsale  et  la  base  do  la  queue  marquées  do  lignes  transversales  brunes ,  ayant  l'apparence 
des  zébrures.  Ce  Carnassier  est  aussi  leur  Dog-hcaded-opossum  c'est-à-dire  le  Marsupial  à  tête 
de  Chien.  A  cause  de  sa  couleur  autant  que  pour  exprimer  la  férocité  qui  le  caractérise,  quel- 
ques-uns l'appellmt  encore]  Tigre ,  Hyène ,  etc. 


SçrUlETIB    oc    TUÏIACISF. 

Harrisen  a  le  premier  donné  la  description  dans  le  tome  IV  des  Transactions  Hnnéennes, 
sous  la  dénomination  de  Didelphe  cynocéphale.  Plus  récemment,  MM.  Temminck  et  Gray  ont 
pensé  avec  raison  que  l'on  devait  établir  un  genre  à  part  pour  y  placer  cette  espèce  :  c'est 
le  genre  Thylacyne  du  premier  de  ces  naturalistes  et  le  genre  Peracycn  du  second. 

Comparable  aux  autres  Marsupiaux  par  l'ensemble  de  ses  caractères  anatomiques,  cet 
Animal  est  cependant  facile  à  distinguer  géuériquement ;  d'abord,  il  est  de  grande  taille,  et 
son  extérieur  rappelle  celui  du  Loup,  quoiqu'il  ait  la  tôte  un  peu  plus  longue  et  la  queue 
garnie  de  poils  plus  courts;  celle-ci  est  en  môme  temps  un  peu  déprimée.  En  outre  les  dents 
du  Thylacine  sont  aunombrede  46,  et  assez  notablement  •npacées  entre  elles.  En  voici  la 

formule  : 

i  incisives,  |  canine,  '  molaires  (dont  f  avant-molaires,  \  canines,  ^tuberculeuse). 

La  figure  ci-jointe  nous  dispensera  de  nous  étendre  sur  la  forme  particulière  à  chacune 
de  ces  dents. 


FAMILLE   DES  DiSYURIDÉS. 


281 


Den'is  rii;  Thïhcïse,  ginnl.  nal. 


Le  Thylacyno  est  digitigrade;  il  a  cinq  doigts  en  avant  et  quatre  on  anière;  ses  os  marsu- 
piaux sont  tout  à  fait  rudimentaires. 

L'unique  espèce  de  ce  genre  ou  lo  Thylacyne  cynocéphalk  {Tliylacyims  cynocepha- 
lus),  liabito  la  Tasmauie;  son  pelage  est  brun  fauve,  plus  clair  aux  parties  inférieures,  plus 
foncé  aux  supérieures.  Les  bandes  noirâtres  de  son  dos  sont  au  nombre  d'une  vingtaine. 


---^-7s£,i2^J 


THYi.»f.Y\E   cvNOcfpin tE,  1 '10  dp  grorfl. 


Genre  SARCOPIIILE  {SarcophUus,  P.  Cuv.).  TiMe  large;  corps  trapu;  ([ueue  médiocre; 
dents  plus  serrées  i>\.  plus  épiiisses  que  coUcs  (les  Tlivlnnyrios,  sonloinont  ;ui  smmhrc  do  42. 
Tels  sont  les  principaux  traits  distinctifs  du  genre  auquel  F.  Cuvier  o  imposé  ce  nom ,  et  que 
11»  PAmiE.  36 


282 


ORDRE  DES  MARSUPIAUX. 


M.  Gray  a  depuis  lors  appelé  Diabolus.  Co  genre  ne  comprend  qu'une  seule  espèce  qu'on 
pourrait  comparer  au  Glouton,  mais  qui  a  la  queue  un  peu  plus  longue,  et  dont  les  parties 
antérieures  sont  sensiblement  plus  robustes  que  les  postérieures.  Cette  espèce  est  vigoureuse, 
iV roce  et  d'une  sauvagerie  qui  approche  de  la  stupidité.  Aussi  est-elle  redoutée  des  colons , 
quoique  sa  taille  soit  bien  moindre  que  colle  du  Thylacync.  C'est  à  cause  de  son  caractère 
farouche  qu'on  lui  a  donné  le  nom  de  Diable  {Dsvil),  dont  M.  Gray  a  tiré  le  mot  générique  de 
Diabolus.  La  dénomination  de  Sarcophile  sigi^iflo  voraco  do  chair  et  rappelle  que  les  appétits 
carnassiers  de  ce  Marsupial  sont,  en  effet,  très-prononcés. 

Le  Sarcophile  oursin  {Sarcophilus  ursinus) ,  qu'Harris  appelait  Didelphis  ursina, 
vit  en  Tasmanie.  Il  est  eu  grande  partie  noir,  avec  un  demi-collier  blanc  et  un  anneau  de 
la  même  couleur  à  la  base  de  la  qveue.  Ses  pattes,  ses  oreilles  et  son  museau  sont  presque 
nus  et  d'uiie^  couleur  de  choir  un  peu  rougeùtre.  C'est  un  Animai  absolument  inéducable, 
qi'i  déiiuit  beaucoup  do  gibier  et  qui  attaque  aussi  les  volailles,  parfois  même  les  jeunes 
Animaux  domesti(uies  de  la  classe  des  Mammifères. 

Genre  DASYURE  {Dasyurus,  E.  GeofiY.).  Les  Dasyuros  sont,  poiu-  ainsi  dire,  des 
Marsupiaux  Viveriidés,  tant  lei--s  niiours,  leur  apoarenco  extérieure  et  plusieurs  traits 
importants  de  leur  organisation  rappellent  les  Carnivores  monodelphes  que  l'on  connaît  sous 
les  noms  do  GeneUes,  de  Paradoxures  et  de  Mangoustes.  Ils  ont  le  museau  effilé;  un  petit 
mufle  nu;  des  vibrisses  nombreuses;  le  pelage  fourni,  doux  et  généralement  moucheté;  la 
queue  assez  longue,  bien  garnie,  mais  non  préhensile;  cinq  doigts  en  avant  et  en  arrière, 
mais  avec  le  pouce  postérieur  tout  à  fait  ruJimentaire.  Leurs  milchoires  sont  armées  de 
42  dents,  et  il  n'y  a  que  |  molaires.  Ces  Animaux  ont  la  taille  des  Genettes  et  le  corps 
presque  aussi  effilé;  ils  ont  aussi  les  mêmes  mœurs;  nais,  comme  la  plupart  des 
Marsuniaux,  ils  sont  moins  intelligents  que  les  Monodelphes  dont  ils  tiennent  la  place  ou 
Austra'V. 


l)*s\iRi:   ViVKiiuiN,   I/O  do  groiul. 


On  en  distingue  plusieurs  espèces,  qui  toutes  sont  exclusivement  de  la  Nouvelle-Hollande 
ou  (le  la  Tasmanie. 


FAMILLE  DES  DASYIRIDÉS.  283 

Co  sont  lo  DAsyuRE  viveubin  ou  le  Didelphis  viverrina  do  Shaw  et  lo  Dasyurus  Maugci 
»lo  E.  Geoffroy; 

Lo  Dasyuhe  MAcnoiiRE,  E.  Geoffroy,  aussi  nommé  Viverra  maculala  par  Shaw  et 
Dasyurus  maculatus  par  M.  Waterliousc  ; 
LoDasyuhe  de  GKorpnoY  {D.  Geoffroyi,  Gould)  ; 

Le  Dasydre  hallux  (Dasyurus  halhicatm,  Gould),  Celui-ci  doit  son  nom  d'espèce  au 
plus  grand  développement  de  son  pouce  postérieur. 

Genre  PHASCOGALE  [Phascogale ,  E.  Geoffr.).  Les  Phascogales  sont  Ue  petits 
Dasyuridés  plus  insectivores  qoe  carnivores,  chez  lesque's  la  prenriéro  paire  des  insicives  est 
plus  forte  que  les  autres,  et  dont  les  moliiircs  ont  les  pointes  plus  saillantes;  leur  demièi'j 
molaire  supérieure  est  petite  ettrcnsversalo.  Ils  ont  cinq  doigts  à  cliaqac  pied,  et  leurs  pouces 
postérieurs  sont  sans  op-^le  et  p'csque  aussi  opposaijles  (£ue  ceux  des  Sarigues.  Ces  petits 
Marsupiaux  ont  huit  mamelles  disposées  en  corde,  et  leur  queue,  qui  est  plus  longue  que  le 
corps,  est  garnie,  dans  sa  seconde  moitié,  de  longs  poils  en  pinceau.  Ils  sont  grimpeurs;  leurs 
formes,  qui  sont  élégantes,  rappellent  celles  des  Loirs,  des  Octodontes  et  des  Ptilocerques. 
On  on  a  décrit  deux  espèces  : 

Le  Phascogale  tafa  {Phascogale  penicillala) ,  qui  répond  au  Didelphis  penicillala  de 
Shaw,  est  do  la  Nouvelle-Galles,  ainsi  que  du  sud  et  de  la  côte  ouest  de  l'Australie.  Il  a  le 
pelage  brun  cendré  en  dessus  et  gris  cendré  en  dessous ,  et  a  les  deux  tiers  de  la  queue  noiie. 
Son  corps  a  0,08  et  sa  queue  0,21.  C'est  la  première  espèce. 

L'autre  espèce  est  lo  Phascogale  calure  Phascogale  cnlura,  Gould;  de  la  côte  ouest  de 
l'Australie.  Elle  est  do  la  taille  du  Lérol;  son  pelage  est  moins  foncé  en  dessus  que  celui  du 
Tafa  et  plus  jaunâtre  eu  dessous;  sa  queue  est  rousso  à  la  base  et  noiro  dans  le  reste  de 
son  étendue  ;  son  pinr;  ou  ost  moins  fourni. 

Genre  ANTÉCUINE  [Antechl.ius ,  Mac-Leay).  Ce  genre  a  été  établi  pour  recevoir  les 
petits  Dasyuridés  qui  ont  la  queue  moins  longue  que  lo  corps,  non  pénicilléo  et  simplement 
conique.  L'un  des  premiers  décrits  u  d'abord  été  considéré  comme  un  Irseclivore  mono- 
delphe. 

On  peut  en  distinguer,  avec  assez  do  certitude ,  onze  espèces ,  et  il  en  a  été  signalé  quelques 
autres  encore.  Une  seule  est  propre  à  la  Nouvelle-Guinée,  toutes  les  autres  sont  australiennes. 
M.  Gould  les  figure,  pour  la  plupart,  dans  son  Mammals  of  Atislralia,  l'un  des  plus  beaux 
ouvrages  iconographi(iucs  qu'on  ait  encore  consacrés  aux  Animaux  mammifères. 

Les  différentes  espèces  d'Aatéchines  ont  reçu  les  noms  suivants  :  Antechinus  Swainsonii, 
Waterhouse;  de  la  Tasmanie;  —  A.  apicalis,  Gray;  delà  côte  ouest  de  l'Australie;  — 
A.  flavipcs,  Waterhouse;  do  la  Nouvelle-Galles  et  de  la  côle  sud;  —  A.  leucogaster,  Gray; 
de  la  côte  ouest;  —  A.  minimiis  ou  le  Dasyurus  minimus,  E.  Geouroy;  de  la  Tasmanie;  — 
A.  albipes,  Waterhouse;  du  sud  de  l'Australie,  et  peut-être  de  la  Tasmanie; — A.  leucopus, 
Gray;  de  la  Tasmanie;  —  A.  murinus,  Waterhouse;  de  la  Nouvelle-Galles  ;  -^  A,  macrourus 
ou  lo  Podabrus  macrourus ^  Gould;  de  la  même  contrée;  —  A.  crassicaudnta ,  Gould;  do 
l'ouest  et  du  sud  de  l'Australie;  —  A.  mêlas  ou  le  Phascogale  mêlas,  S.  Muller;  de  la 
Nouvelle-Guinée. 


284 


OIIDHK  DKS   MAHSl  PIAIX. 


l 


V.  LES  MYRMÉCOBIES 

On  ne  leur  connaît  oncoro  (lu'iuio  soulo  espèce,  tjpo  do  la  famille  dos  MYRMÉCOUIDÉS 
et  du  genre  Myrmikobk.  C'est  un  polit  Animal  un  peu  plus  p;rand  connno  une  Hermine,  mais 
de  formes  moins  fines,  et  rappelant  sensiblement  certaines  espèces  de  Dasyures  par  l'allonKc- 
mcut  de  son  museau.  Son  principal  caractère  est  emprunté  à  la  forme  singulière  et  au  grand 
nombre  de  ses  dents,  (jui  sont  appropriées  au  régime  insectivore.  C'est  aussi  un  type 
australien,  et  qui  se  laisse  diflicilement  comparer,  à  cause  do  ses  nombreuses  particularités 
anatonii(iues,  à  ceux  ([ui  caractérisent  les  autres  P'aunes.  On  peut,  cependant,  lui  trouver 
sous  (]uel(iuos  rapports,  une  certaine  analogie  avec  In  ïupaïas  et  avec  les  Mangoustes,  (pioi- 
'■'  que  l'enscmblo  do  ses  caractères  le  dasso  parmi  les  Animaux  Marsupiaux  et  mCme  assez  près 
des  Dasjures. 

Genrk  MYIUIÉCORIK  {Myrmecobius,  Waterhouso).  Extérieurement,  ce  genre  se 
reconnaît  à  rallongement  de  sa  face,  à  ses  oreilles  assez  gnyides,  à  sa  f|ueuo  moyennement 
longue,  velue  et  non  préhensile,  à  ses  doigts  armés  do  fortes  griffes,  au  nombre  do  cin(|  en 
avant  et  de  quatre  en  arrière.  Les  orteils  indicateur  et  médian  ne  sont  pas  réunis  entre  eux 
comme  chez  les  Syndactjle;..  Il  y  a  une  poche  abdominale  dans  le  sexo  femelle  ;  la  langue 
est  extensible.  Intérieurement,  le  Myrmécobio  présente  des  os  marsupiaux ,  une  forme  assez 
particulier  du  squelette,  oii  l'on  remarque  ([uelque  analogie  avec  les  Édentés,  et  un  système 
dentaire  tout  à  fait  différent  de  celui  des  autres  Mammifères  par  l'apparence  et  par  le  nombre. 
Il  a  en  tout  52  dents,  c'est-à-dire  plus  (ju'aucun  autre  Mammifère  terrestre,  le  Priodonto 
excepté,  et  elles  sont  ainsi  réparties  pour  chaque  côté  des  mâchoires  : 

f  incisives,  {  canine,  *  molaires  (dont|  avant-molaires  et  ^  arrière-molaires). 

Ces  dents  sont  petites,  sruf  les  canines  et  les  arrière-molaires,  et  surmontées  à  leur  cou- 
ronne par  plusieurs  tubercules  émoussés. 

Le  MvnMÉcoBiE  a  bandks  (Myrmecobius  fasciatus ,  Waterh.)  a  le  corps  long  de  0  25 
et  la  queue  de  0,20;  il  est  roux  tiqueté  en  dessus  avec  du  brun  sur  les  lombes  et  à  la  (jneue, 
et  six  ou  sept  bandes  transversales  d'un  blanc  jaunâtre  sur  le  dos  et  la  croupe;  ses  pattes 
sont  fauves  et  son  ventre  blanchâtre.  Son  apparence  est  élégante.  Il  a  été  découvert,  il  y  a 
une  quinzaine  d'années,  dans  les  environs  do  la  rivière  dos  Cygnes.  Les  lieux  où  il  y  a  le  plus 
'  de  fourmilières  sont  ceux  (ju'il  préfère;  c'iist  un  Animal  fouisseur. 

Dans  le  jeune  âgo,  il  est  plus  pâle,  et  ses  bandes  sont  à  peine  marquées. 


MAIISUPIAUX  AMÉRICAmS 

Il  nous  reste  à  parler  des  Marsupiaux  américains.  Leurs  caractères  no  sont  pas  moins 
tranchés  que  ceux  des  groupes  précédents.  Ce  sont  dos  Animaux  grimpeurs,  ayant  l'appa- 
rence extérieure  des  Carnivores,  et  chez  lesquels  les  orteils  ont  la  forme  ordinaire,  si  ce 
n'est  que  le  pouce  est  séparé  des  autres ,  inonguiculé  et  complètement  opposable.  Leur 
queue  est,  en  général,  longue,  dénudée  et  prenante;  leurs  dents  sont  de  trois  sortes,  au 
nombre  de  50 ,  et  réparties  suivant  la  formule  suivante  : 

J  incisives,  |  canine,  i  molaires  (dont  ^  avant-molaires  et  \  arrière-molaires). 

Les  quatre  arrière-molaires  supérieures  et  inférieures  ont  une  assez  grande  analogie  avec 
es  dents  carnassières  do  certains  M.nnmifères  carnivores;  et  les  inférieures,  en  particulier, 
sont  formées  do  deux  parties,  l'une,  antérieure,  est  tricuspide,  l'autre,  postérieure,  enferme  do 
talon 

Il  n'y  a  (ju'ua  seul  ordre  et  qu'une  seule  famille  parmi  ces  Marsupiaux.  Cette  famille  a  reçu 
I  e  nom  de  Didelp/nddu. 


FAMILLE  DES  DIDELPHIDÉS. 


28A 


FAMILLE  DES  DIDELPHIDÉS 

Lu  plupart  dos  autours  n'y  roconnaissont  qu'un  soûl  genre,  colui  dos  Sariguos  ou  Didelphia 
do  Linné  et  do  Shaw,  dont  il  faut,  d'ailleurs,  exclure  toutes  les  espèces  australiennes,  que 
Shaw  et  d'autres  zoologistes  plus  récents  ont  .jnehiuefois  considérées  comme  des  Didelphis. 
C'est  co  genre  qui  a  donné  son  nom  à  l'onsomldo  dos  Marsupiaux,  quo  l'on  appelle  en 
effet,  dans  beaucoup  d'ouvrages  zoologiques,  les  Mammifères  Didelplies. 

MM.  E.  et  Is.  Geoffroy  ont  proposé  de  par- 
tager les  Dideipliidés  en  quatre  genres ,  d'après 
la  considération  do  quehjuos  particularités 
secondaires  que  nous  allons  énumérer;  ces 
genres  sont  ceux  des  Sarigues,  dos  Chiro- 
nedcs ,  des  Micourds  et  des  Hémiures. 

Gknkk  SAHIGUE  {Didelphis).  Les  Sa- 
riguos véritables  ont  les  mamelles  envelop- 
pées d'une  poche  abdominale,  comme  la 
plupart  des  Marsupiaux  ;  ce  sont  les  plus 
grands  des  Didelphidés  ;  mais  leur  taille, 
même  dans  les  plus  fortes  espèces,  n'excède 
pas  celle  d'un  Chat  domestique,  et,  en  général, 
elle  est  moins  élevée.  Leur  queue  est  longue, 
écaillouse  et  préhensile;  leurs  pieds  de  der- 
rière ne  sont  pas  palmés,  et  les  tubercules  do  leurs  vraies  molaires  supérieures  ne  sont  pas 
très-saillants;  la  partie  antérieure  de  leurs  vraies  molaires  d'en  bas  est  tricuspide;  leur 
deuxième  avant-molaire  inférieure  a  sa  couronne  plus  élevée  que  les  deux  autres. 


Dbnts  de  la  StniGCF.  cnABmn,  grand,  nul, 


■^^À 


HAiiiGrii  oi'oss»M,  1/1  do  grmiO. 

Ces  Animaux  sont  nocturnes;  ils  so  tionnout  sur  les  arbres  où  ils  mangent  des  fruits,  des 


286 


ORDHË  DES  MARSUPIAUX. 


œufs,  ainsi  quo  des  Insectes,  dos  Mollusques  et  d'uutrcs  petits  Animaux.  Il  y  on  a  plusieurs 
espèces.  C'est  à  l'une  do  ces  espèces,  commune  ou  Urèsil,  quo  Florian,  dans  sa  char- 
mante fable  do  la  Mère ,  l'Enfant  et  la  Sarigue ,  a  recours  pour  montrer  que 

L'asile  le  plus  sur  est  le  sein  d'une  mère. 

La  Sabigue  des  Illinois,  dite  auss  i  longs  poils  ou  h  oreilles  bicolores  {Didelphis 
Virginianadcs  nomonclatcurs),  est  l'espèce  qui  s'étend  lo  plus  nu  Nord  ;  on  la  trouve,  on  effet, 
dans  une  grande  partie  dos  Étals-Unis.  Son  pelage  est  assez  srossier,  blanc  jaunAlro  saie 
avec  du  l)run  aux  pattes;  quelques  soies  brunes  sortent  du  milieu  des  poils  pAlcs  et  comme 
en  bourre  qui  recouvrent  lo  dos  et  les  flancs;  les  o  cilles  sont  de  deux  couleurs.  C'est  l'une  des 
plus  grosses  espèces  du  genre;  ses  dimensions  approchent  de  celles  du  Chat.  Tète  et  tronc 
0,40  environ;  queue  à  pou  près  égale. 

Chez  le  Saiiigue  chabier  {Didelphis  cancrivora,  Linné),  la  couleur  b  -ao  est  plus 
pronqncéo,  mais  la  taille  est  à  peu  près  la  même.  Cette  Sarigue  vit  dans  l'Amérique  méri- 
dionale :  au  Brésil  et  à  la  Guyane  principalement.  Elle  so  nourrit  surtout  de  Crabes. 

Des  espèces  appartenant  au  môme  genre ,  iial)itent  encore  les  mêmes  contrées ,  et  il  y  en  a 
jusqu'au  Paraguay;  telle  est  en  particulier  la  SAniciUE  d'Azaiia  {Didelphis  Azarœ),  dont  il 
est  question  dans  l'Histoire  dos  Quadrupèdes  du  Paraguay,  souj  le  nom  de  M icouré premier; 
—  telles  sont  encore  la  Sarigue  gayopollin  {Didelphis philander,  Linné); — la  Saiiigub 
OPOSSUM  {Didelphis  opossum,  Linné),  et  plusieurs  autres. 


SiiiiGi'E    ctïOPOLLiN,    1/2  <lc  grand. 

Genre  CHIRONEGTE  {Chironectes ,  Illiger).  Ce  genre  no  comprend  qu'une  espèce  , 
qui  est  do  petite  taille,  est  pourvu  d'une  poche  abdominale  dans  le  sexe  femelle,  a  la  queue? 
longue  et  nue,  et  so  distingue  des  autres  Didelphidés  par  les  larges  palmatures  qui  sont  entre 
ses  doigts  postérieurs,  ce  qui  lui  permet  de  nager  à  la  manière  des  Loutres.  Bufi"o!\  a  môme 
pris  cette  espèce  pour  une  Loutre  véritable ,  et  il  en  parle  sous  lo  nom  de  petite  Loutre  de  la 
Guyane  ;  c'(  st  aujourd'hui  le 

Ghironecte  Oyapock  {Chironectes  variegatus).  On  le  rencontre  au  Brésil  et  dans  la 


FAMILLE  DES  DIDELPHIDÉS.  287 

Guyane,  particulièromont  dans  lu  région  do  l'Oyapock;  su  taillo  est  un  pou  infériouro  à  colle 
du  Surmulot;  c'osl  lo  Luira  murina  do  Zimmermunn,  et  lo  Didelphis  palmata  do  .luolnuos 
autres  zooloKistos. 

GENRE  MICOURÉ  {Micoureus,  h.  Geoffroy),  li  a  été  établi  pour  les  Didolphidés  qui  ont 
la  queue  longue  et  pronanto  comme  les  SariKuos  vérilablos.muis  dont  les  femelles  n'ont  pus  d.- 
poche  ubdominnle;  un  d()ul)le  repli  longitudinal  do  lu  peau  du  ventre  sert  à  protéger  les  petits 
pendant  la  gestation  niummuire,  lorsque  les  jeunes  sont  plus  forts,  sans  cependant  l'être 
assez  pour  se  passer  de  leur  mùro.  Ils  se  placent  sur  son  dos  et  attachent  leur  queue  à  la 
sienne.  Ce  sont  des  espèces  assez  petites;  leur  régime  est  essentiellement  insectivore. 

Les  principales  sont  : 

Le  MicouiiÉ  LAINEUX  d'Azara  {JJkourcus  Innlger),  du  Paraguay;  — le  Micouré  a 
CROSSE  QUEUE  (Mtcouretis  crassicaudalus},  également  décrit  par  Azara;  —  le  Micoirk 
A  LONGUE  QUEUE  {Micouveus  ffriscm);  ~\o  Micourè  de  Mérian  [Micoureus  dorrigema) ■ 
-  le  M I  c  0  u  «  É  M  u  n  I  .N  {Micoureus  murinm)  ;  -  le  M .  c  o  u  n  É  él  É  g  a  n  t  [Micoureus  elegans . 
décrit  par  Waterliouse) .  Cette  dernière  espèce  habile  lo  Chili;  les  autres  sont  principalement 
do  la  Guyane  et  du  Hrésil;  il  y  en  a  aussi  dons  la  Nouvelle-Grenade,  et  même  eu  Californie. 

Genre  HEMIURE  [Ilcmiurus,  h.  Gooffr.).  On  y  place  des  espèces  moins  nombreuses 
que  les  précédentes,  également  petites,  et  dont  le  caractère  principal  consiste  dans  la 
brièveté  de  leur  queue.  On  en  cite  trois,  toutes  propres  aux  régions  chaudes  de  l'Amé- 
rique : 

L'HÉMiURE  TnisTRiÉ  [Hcmiurus  tristriatus)  qui  est  lu  prétendue  Musaraigne  du  Brésil 
de  Buffon;  —  I'Hémiuiie  TniooLonE  [Hemiurus  tricolor)  qui  est  son  Touan,  —  otrilÉ- 
MiunE  bhachyure  [Ih'iniurus  brachyuriis)  qui  répond  au  Short  lailed  Opossum  ou  Sarigue 
à  queue  courte  do  Ponnant.  Celui-ci  est  non-seulement  de  lu  Guyane  cl  du  Brésil ,  niais 
encore  de  la  région  do  la  Piata. 


t'\' 


llfmvBii  loi.ts,    l/i  il'  grand. 


irii 


rf! 


K  ij  I 


Ml 


ORDRE  DES  MONOTRÈMES 


Animaux  mammifères  pourvus  de  quatre  extrémités  onguiculées,  servant 
à  la  locomotion  ordinaire  en  même  temps  qu'à  fouir  ou  à  nager  ;  dotit 
les  lèvres  sont  cornées  ;  qui  manquent  de  conques  auditives ,  et  qui  ont 
les  ouvertures  viscérales  posté/ ieures ,  c'est-à-dire  les  orifices  des  or- 
ganes de  la  reproduction,  de  Fvrination  et  de  la  défécation  versant  leur 
produit  au  dehors  par  un  seul  et  même  onfice  qui  constitue  un  véritable 
cloaque  comparable  à  celui  des  Oiseaux  ;  dont  les  mamelles  n'ont  pas 
de  tétines;  qui  ont  les  os  de  l'épaule  plus  semblables  à  ceux  des 
Oiseaux  ou  des  Reptiles  sauriens  qu'à  ceux  des  autres  Mammifères  ; 
dont  le  bassin  est  pourvu  d'os  marsupiaux  comme  celui  des  Didelphes  ; 
qui  manquent  d'utérus  proprement  dit;  qui  produisent  des  ovules  plus 
volumineux  que  ceux  des  aut>'es  Mammifères,  et  dont  les  fœtus , 
quoique  dépourvus  de  placenta,  se  développât  dans  les  oviductes,  ce 
qui  rend  leur  génération  très-peu  différente  de  celle  des  Vertébrés 
ovo-vivipares. 

Il  n'y  a  que  deux  formes  de  Monotrèmes,  /'Échidné  et  /'Ornitho- 
rhynque*,  l'un  et  l'autre  habitent  les  terres  Austrmles.  Ce  sont  des 
Animaux  in f meurs  aux  autres  Mammifères  par  l'ensemble  de  leur 
organisation,  et  qui  doivent  occuper  le  dernier  rang  dans  cette  classe. 


onniii-i  iiKs  monothIimks.  ihu 

Ils  établissent  en  quolq\(c  sorte  la  transition  des  Marsupiaux  ou  des , 
Edentés  aux  Oiseaux  et  aux  Sauriens,  et  si  on  les  enrisuf/e  de  cette 
manière,  on  jmd  se  rendre  compte  de  la  plupart  des  singularités 
qui  les  distinguent . 

On  ne  connaît  que  depuis  la  lin  du  dernier  siècle  les  deux  Animaux  si  bizarres  dont 
E.  Geoiïroy  a  fait  le  groupe  des  Monolrcim-s,  groupe  (jue  C.  Ciivier  réiuiil  aux  ÉdeuK^s;  que 
divers  auteurs  élèvent  au  rang  d'ordre  dislinet,  et  dont  il  serait  sans  doute  plus  convenable 
de  faire  une  sous-classe  à  part,  comme  l'avait  proposé  de  RIainville.  t/Kchidné  fut  d'abord 
signalé  par  le  IK  Sliaw  dans  une  livraison  de  ses  i\atuntlist's  miscellmiy,  publiée  en  1790; 
Pennant  en  parla  d'après  lui  dans  la  3"  édition  do  son  Histoire  des  Quadrupèdes.  Sliaw  et 
Pennant  l'ont  de  cet  Animal  une  es|)è(v  d,.  Fnurniillier  à  hupielle  ils  donnent  le  nom  de  Myr- 
mecophuijaaculeata,  pourrap|)eler  (pi'elle  a  le  corps  couvert  de  picpianis.  Itlmuenbacli  publia 
(piebiues  années  après  la  description  de  l'Oniitliorliyniiue  dont  il  avait  ret.u  un  exemplaire 
de  sir  Joseph  Banks;  il  a  cherché  h  exprimer,  par  les  noms  (lu'il  lui  a  imposés,  l'analogie  que 
le  bec  de  cet  Animal  présente  avec  celui  d'un  Oiseau,  soit  un  Canard,  soit  une  Spatule.  En 
même  temps,  Sliaw  le  décrivait  aussi;  il  l'appelait  7»/f/<(//)Hs  anatinus,  exprimant  ainsi  la 
forme  aplatie  et  en  nageoires  des  cpiatre  pattes,  et  la  ressenddance  du  bec  avec  celui  d'un 
Canard.  (i.Ciivier  a,  le  premier,  proposé  de  séparer  généri(pieinent  l'Écliidné  d'avec  ies  Foiu'- 
milliers,  et  c'est  lui  qui  lui  a  imposé  le  nom  sous  !e(|uel  on  le  connaît  généralement  aujour- 
d'hui, quoicpi'il  ajipartiemie  réellement  à  la  Vipère. 
Éverard  Home,  (|ui  a  pu,  l'un  des  premiers,  dis- 
séquer rOrnithoryn(pie  et  l'Échidné ,  a  fait  res- 
sortir les  diverses  analogies  que  ces  deux  Animaux 
ont  entre  eux,  et,  depuis  lors,  de  Blainville,  E. 
(ieoffroy ,  G.  Cuvier,  Meckel ,  M.  Richard  Owen  et 
plusieurs  autres  anatomistes,  ont  ajouté  de  nom- 
breuses remarcpies  i\  celles  dont  les  Monolrèmes 
avaient  d'abord  été  l'objet.  Aussi  la  classilication 
de  ces  Animaux ,  (pii  était  restée  incertaine  l'i  ce 
point  ([u'on  les  avait  niomentîinément  réunis  aux 
Oiseaux  ou  qu'on  en  avait  fait  une  classe  à  part, 
est-elle  aujourd'hui  bien  établie,  et  il  en  est  d' 
même  des  points  principaux  de  leur  physiologie, 
dont  la  singularité  avait  d'abord  tant  embarrassé 
les  naturalistes. 

Les  Monotrèmes  ne  sont  pas  dépourvus  de  ma- 
melles, comme  on  l'a  cru  loiigtenq)s;  ils  ont  sur 
les  flancs  un  grand  nombre  de  tid)es  sous-cutanés 
dont  les  orilices  viennent  s'ouvrir  de  chaque  côté 
dans  une  surface  peu  étendue  et  qui  sont  les 
canaux  sécréteurs  du  lait;  la  différence  par  rapport 
aux  autres  Mammifères  consiste  i)rincipalement  en 
ce  que  ces  tubes  ne  se  réunissent  pas  sur  une  seule 
saillie  conunune  en  forme  de  mamelon.  C'est  au 
moyen  du  liquide  fourni  par  ces  organes  que  les 

37 


J  J 


fi 


'^i  il 


TuAIN   DE   DIBnrÈRE   |,P.   l'OlHdtHOBBlrKQrE  FBMBUE, 

niontriinl  I..9  mnniolli'ï,  loriflcc  du  clnnqin  rt  Ips  lavii^s 
du t«lon  où siiuplmiti'nl  les  ergots dei mWts,  1/i  de  g. 
Il'  PARTIE, 


390  OnDIlR   DKS   MON  OT  nflMKS. 

Echidnés  cl  les  Ornilhorynqiios  nourrissent  d'abord  leurs  petit!»,  et  ceux-ci  naissent  vivants, 

comme  ceux  des  Manuiiiftres,  aprt's  avoir  rom|)u  leurs  enveloppes  IVetales,  (|ui  sont  molles 

deniihiiequc  celles  des  Animaux  de  la  m<^nic  classe,  cl  non  calcaires,  comme  clie/  les 

Oiseaux.  C'est  ce  (pi'ont  démontn^  les  dernii'res  observations  dont  les  Monolri'mes  ont  été 

roi)jet,  et  l'opinion  (pii  les  regardait  connue  étant  véritablement  Ovipares  n'a  plus  aujoiu-- 

d'hui  aucun  ()arlisan.  Toutefois,  le  mode  de  développement  des  Monotrî'mes  est  fort  dillé- 

I  reni  de  celui  des  Manunifiîrcs  nionodelpbes  et  il  ne  ressemble  pas  davantage  h  celui  des 

I  Marsupiaux  :  il  a  au  contraire  une  incontestalile  analogie  avec  celui  desHepli  esovo-viviparcs. 

Il  résulte  des  observations  de  M.  J.  Verreaux,  (pie  les  jeimes  Ornilliorbvn(|ues  bnmenl  le 

lait  (pw  leurs  mères  répandent  autour  d'elles,  et  cpii  surnage  facilement;  cette  manœuvre, 

dit-il,  est  d'autant  plus  facile  à  distinguer  qu'on  voit  alors  le  bec  des  jeimes  Ornithorlijnques 

se  mouvoir  avec  une  grande  célérité  (1). 

Indépendamment  des  dispositions  tout  h  fait  exceptionnelles  cpii  servent  à  les  caraclériser 
comme  sous-classe,  les  deux  genres  d'Animaux  dont  nous  allons  traiter,  montrent  un  grand 
nombre  de  parlicidarités  secondaires,  dont  une  étude  détaillée  jwurrait  seule  faire  ressortir 
tout  l'intérêt;  mais  sur  lesquelles  nous  ne  saurions  nous  étendre  ici. 

Parmi  celles  que  présente  leur  squelette,  il  en  est  deux  qid  méritent  cependant  d'être  men- 
tionnées. Ces  Animaux  ont  des  os  marsupiaux  très-développés  et  tout  à  fait  comparables  à 
ceux  des  Didelphes ,  quoi(|u'ils  n'aient  ni  la  bourse  ni  le  mode  de  gestation  de  ces  derniers. 

Kn  second  lieu ,  leur  épaule  est  établie  siu' 
un  modèle  fort  peu  différent  de  celiu  des 
Sauriens,  c'est-ii-dire  des  Rei)tilcs  du  même 
ordre  que  le  Lézard,  l'Iguane  et  le  Varan. 


""^^ 


RuFi.E  tt  siBRsm   n'KoiiiDNK   ei  D'On\iTiioiiiiï»Qcr,  grind.  nnt. 

Ils  sont  les  seuls  de  tous  les  Mammilêres  qui  i)résentent  cette  particularité.  Dans  i'Écbidné, 
comme  dans  l'Ornithorliynque,  le  sternum  se  prolonge  en  avant  en  une  sorte  de  manche 
qui  se  divise  plus  antérieurement  encore  en  deux  branches  transversales  comparables  à  celles 
d'un  T.  C'est  sur  les  branches  de  cet  os  en  T  que  sont  appliquées  les  clavicides  ou  fouicliettes, 


(I)  Cumplcs  rendus  de  l'Aïadémie  des  sciences,  t.  xxvi,  d.  2H  :    1818. 


FAMILLK  hKS  l=:(;ilir).NII)ÉS. 
(loin  l'extrémito  cMprnc  va  i-fijoiiidre  l'oiiioiilale.  Celle- 
ci  ,  r(5unie  à  iiii  «s  ((iii  s'y  soude  plus  tard  coni|(léU;- 
incnl,  du  nioiiis  chez  rÉchidné,  fournit,  de  concert 
avec  ce  nouvel  os,  la  cavité  glénoïde  (|ui  ie(:oit  la  tète 
de  l'Iunnérus.  Ce  nouvel  os  est  l'analogue  du  cara- 
coïdien  ou  préiskiou  des  Oiseaux  et  des  Sauriens;  il  est 
lui-UK^nie  surmonté  à  son  liord  inlerne  par  une  autre 
pif'ce  (|ui  s'appuie  d'un  côté  sur  lui  et  de  l'autre  sur  l'os 
en  T  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Unehpies  auteurs 
donn,  nt  A  cette  autre  pikr  le  nom  d'Épicoracoidien. 

Chacun  des  deux  genres  de  la  sous-classe  des  Mono- 
(rèmes  doit  être  regardée  connue!  const-luanl  une  famille 
«listincte,  on  devrait  même  dire  un  ordre  particulier. 
iNoiis  en  pai'Ierons  sons  les  noms  (VlùliidnicWs  et  iVOr- 
nitlwrhjfnrhidt's  qm  leur  ont  été  imposés  par  les  natu- 
ralistes iiomenclaleiu's. 


'Àdt 


r'f 


P 


Hi'»!»  ii'Ki.]i  I  u>i,  graucl.  nul. 


FAMILLC  hKs  ÉCHIDNIDÉS 

Kll.)  no  comprend  (luo  lo  soûl  gonro  Echidné ,  qui  u  h',  corps  é|.ineux,  lo  bec  allongé,  les 
inkhoircs  dépourvues  do  douts  et  les  pieds  disposés  pour  fouir. 

Glix\UE  ECiriDNÉ  {Echi(lm,G.  Cuvicr).  Corps  assez 
court,  à  (lucuo  rudimentairo  couvert  on  dessus  do  piquants 
plus  forts  que  ceux  des  Hérissons  et  ontromôiés  do  poils 
simples  plus  ou  moins  abondants ,  suivant  les  saisons  ; 
lèto  prolongée  en  un  rostre  pourvu  d'un  bec  corné; 
boucho  petite  ,  terminale  ;  langue  longue  ,  extensible  ; 
pieds  à  cinq  doigts  pourvus  d'ongles  robustes  propres  à 
fouiller  le  sol  ;  les  mftles  ont  aux  pieds  do  derrière  un  ergot 
corné  qui  sert  d'orifice  à  une  glande  sécrético  ;  le  cerveau 
est  assez  volumineux  et  ses  hémisphères  ont  des  circon- 
volutions qui  man(|uent  uu  contraire  à  ceux  de  l'Ornitho- 
rhynque. 

L'EcHiDNÉ  Éi'iMUJx  {Echidm  hystrix)  ou  le  %>-me- 
cophaga  aculeala  do  Shaw,  est  un  peu  plus  gros  qu'un 
Hérisson.  Il  a  le  museau  beaucoup  plus  long  et  les  pi- 
quants bien  plus  forts.  C'est  de  même  un  Animal  fouis- 
seur, qui  vit  dans  les  endroits  sablonneux,  ou  il  recherche 
les  insectes. 

Plusieurs  autours  en  distinguent  deux  espèces  qu'ils  caractérisent  par  l'abondance  ou  la 
rareté  des  poils  existants  entre  les  piquants  du  dos  ;  ils  les  nomment  Hyslrix  aculeala  et  Hystrix 
selosa.  Lo  premier  serait  l'Echidné  du  continent  australien ,  et  lo  second  celui  de  la  Tasmanie. 
Mais  cotte  distinction  n'a  pas  été  généralement  admise,  et  d'autres  naturalistes  no  voient,  dans 
les  différences  que  les  Échidnés  présentent  sous  ce  rapport,  qu'un  simple  effet  des  change- 
monts  do  saison  ;  suivant  eux,  lo  poil  de  ces  Animaux  est  beaucoup  plus  abondant  pondant 
l'hiver  qu'en  été,  et  il  caclic  alors  presque  entièrement  leurs  piquants. 


CtHVEtr  D'EcHiDsÉ,  gnincl    nnl. 


^ 


392 


ORDRE   l)i:S  MO^OTRi■;MKS. 


L(, MiDNK   KPi^icx,  1/^  fiv  grauil. 


FAMILLE  DES   ORNITHORHYNCHIDES 


Le  genre  Ornithorynque  diffère  des  Ecliidnidés  par  la  forme  de  sa  tête ,  par  ses  pieds  propres 
à  la  natation,  par  quelques  particularités  ostéologiiiues  et  par  sa  queue  large  et  déprimée.  Son 
corps  n'est  pas  recouvert  de  piquants  et  son  bec  est  élargi  et  largement  ouvert.  Gomme  nous 
l'avons  déjà  fait  remanjuer,  on  devrait  en  faire  un  ordre  au  lieu  d'une  simple  famille ,  si  l'on 
acceptait  que  le  groupe  des  Monotrèmes  constitue  lui-même  une  t,ous-classe. 

Genre  ORNITHORHYNQUE  (Om/ZioryMc/ms,  Blumenbach).  Les  mâchoires  ont  une 
paire  de  grosses  dents  cornées ,  situées  à  la  place  habituellement  occupée  par  les  molaires ,  et 
de  chaque  côté  do  la  région  incisive  on  voit  une  autre  callosité  également  cornée,  dont  la 
forme  est  étroite  et  allongée;  le  bec  est  plat  et  lerge,  ce  (|ui  !';>  fait  comparer  à  celui  d'un 
Canard  ;  le  corps  est  terminé  par  une  queue  élargie,  aplatie  en  dessous  qui  concourt  à  faciliter 
la  natation;  les  pieds  de  devant  ont  cinij  doigts  comme  les  postérieurs  et  leurs  ongles  sont 
également  forts;  la  membrane  qui  réunit  les  doigts  de  devant  dépasse  notablement  les  ongles, 
ce  qui  étend  encore  la  surface  natatoire;  le  talon  des  mâles  porte  un  ergot  corné  comme  celui 
des  Ecbidnés. 

ORMTnoituYNQiiE  PARADOX  Al,  {(h'))ithorliynchiis  poradoxits .  Blumenbacli ,  ou  Platijpns 
anaiinns,  Shaw)  :  tel  est  le  nom  de  l'uniciue  espèce  (jue  l'on  puisse  encore  admettre  avec 
certiludo  dans  ce  genre,  (juoiiju'on  en  ait  signalé  plusieurs.  Cet  Animal  est  aquati(iue;  il  se 
lient  dans  les  iacs  et  dans  les  rivières  do  la  Nonvolle-ilollande  ainsi  que  do  la  Tasmanie; 
nage  avec  facilité;  vient  assez  souvent  à  terre;  niche  sur  le  bord  îles  eaux,  dans  des  terriens 
qu'il  sait  se  creuser,  et  fait  sa  principale  nourriture  de  larves  aquatiques,  do  mollusques  ou 
de  vers.  Les  Auglais  établis  en  Australie  appelieat  les  Oraithorbynques  des  Taupes  de  rivières 
[Wakr  mole). 


FAMILLE   HBS  OB^^i'HORHY^CHIDliS. 


29t 


Oll^lTllOIlHT^o^I:  p*moox»i.,  1/1  de  gronil. 


M.  J.  Verreaux,  qui  a  voyagé  en  Tasmaiiie,  dit,  au  sujet  de  ce  genre  singulier  do  Mammifères  : 
«  Je  puis  affirmer  aujourd'liui  que  l'Ornilhorhynque  n'est  pas  entièrement  nocturne ,  comme 
on  l'avait  supposé.  Dans  mes  chasses ,  j'en  ai  observé  plusieurs  nageant  par  les  plus  fortes 
chaleurs;  je  dois  dire  cependant  que  ce  fait  n'a  lieu  que  lorsque  l'Animal  a  des  petits,  et  que, 
néanmoins,  il  somblo  prendre  plus  do  vivacité  lorsque  la  nuit  survient;  rien  n'égale  alors  sa 
vitesse,  soit  dans  l'eau,  soit  sur  terre.  Dans  l'eau,  il  nage  comme  un  poisson,  et  sur  terre 
il  se  meut  avec  une  agilité  remarquable.  Quoique  fréquentant  les  rivières,  l'Ornithorhynque 
paraît  préférer  les  anses ,  où  les  eaux  refoulées  par  les  courants  sont  plus  calmes  et  plus  tran- 
quilles; là,  il  se  plaît  à  barbotter  parmi  les  plantes  ou  à  plonger  pour  aller  chercher  dans  la 
vase  ses  aliments.  J'ai  observé  (ju'il  ne  pouvait  cependant  rester 
longtemps  sans  venir  respirer  l'air  nécessaire  à  ses  poumons. 
Enfin,  j'ai  vérifié  par 
les  individus  que  j'ai 
eu  en  ma  possession, 
qu'ils  étaient  d'une  in- 
telligence bien  supé- 
rieure à  beaucoup  d'au- 
tres Animaux    i 

L'Ornitliorliynque  a 
cependant  le  cerveau 
moins  développé  que 
l'Echidné,  d'oii  il  fau- 
drait conclure  que  ce 
dernier  l'emport"  en- 
core sur  lui  sous  le  phte.. 
même  nippoil. 


V 


If  11 

■I  "  n 


rîTÉRîft'ii      ET   l'OSTKR  irr  np   t»f   L'Ofl^iTHoau  yso  i'K  mâle 
•.'/3  il''  grnr.d. 


294 


OHDIIK   DES  .MOiNOTUKMKfS. 


M.  J.  >  errcnux  a  aussi  examiné  quelles  pouvaient  ôlre  la  fonction  de  l'orgot  ou  éperon  corné, 
dont  lo  talon  des  Monolromes  est  armé,  et  il  a  constaté  que  cet  organe  sert  à  faciliter  l'accou- 
plement. De  son  côté,  M.  Stannius  a  fait  une  nouvelle  étude  anatoniiquc  du  mCme  appareil, 
(jui  est  sans  analogie  chez  les  autres  Mammifères. 

On  avait  cru  pendant  longtemps  que  la  sécrétion  qui  en  émane  était  venimeuse,  il  n'en  est 
rien.  La  glande  qui  produit  cette  liqueur  est  située  lo  long  de  la  cuisse  chez  rOrnilliorhynquo, 
et  dans  la  région  poplitéo  chez  l'Ecliidné,  oii  elle  est  beaucoup  plus  petite.  Un  conduit  excréteur 
sous-cutané,  large  et  à  parois  épaisses,  s'étend  le  long  de  la  jambe  en  arrrière,  et  aboutit  à 
l'éperon,  vers  leciuel  il  s'élargit  en  une  vésicule  servant  do  poche  de  dépôt  à  l'humour  sécrétée, 
puis  il  se  rétrécit  et  se  termine  dans  une  fonte  dont  l'éperon  est  pourvu.  Les  femelles  jeunes 
ont  un  rudiment  de  cet  organe,  mais  il  tlis|)ariiît  bientôt. 


ORDRE  DES  PHOÛUES 

Animaux  mammifères  marins  pourvus  de  quatre  extrémités  raccourcies 
comme  empêtrées  et  disposées  en  nageoires;  à  corps  allongé,  presque 
fu  si  forme,  couvert  de  poils  rudes  habituellement  courts  et  couchés- 
ayant  de  fortes  moustaches,  les  yeux  très-gros  et  les  oreilles  externes 
rudimentaires  ou  nulles;  dont  les  mâchoires  sont  armées  de  trois 
sortes  de  dents,  savoir  :  des  incisives  en  nombre  variable,  des  canines 
plus  ou  moins  développées,  et  des  molaires,  peu  nombreuses,  à  peu 
près  semblables  entre  elles;  cerveau  pourvu  de  circonvolutions,  ayant 
ses  lobes  olfactifs  semblables  à  ceux  des  Singes. 

Les  espèces  de  cet  ordre  ne  sont  pas  très-nombreuses;  cependant 
elles  sont  répandues  sur  presque  tous  les  points  de  l'Océan,  principa- 
lement à  peu  de  distance  des  continents  ou  autour  des  archipels;  elles 
se  distinguent  les  unes  des  autres  par  des  caractères  assez  tranchés, 
'e  qui  a  permis  d'établir  parmi  elles  différents  genres  et  plusieurs 
familles  ou  tribus. 

Elles  nagent  avec  facilité  et  plongent  également  très-bien;  ce  genre 
de  locomotion  leur  est  rendu  facile  par  les  sinus  considérables  qui 
dilatent  une  partie  de  leur  système  veineux  et  leur  permettent  de 
retenir  leur  respiration  pendant  un  temps  assez  long  ;  elles  sont  intel- 
ligentes et  vivent  généralement  par  troupes  plus  ou  moins  nom- 
breuses; leur  régime,  qui  est  animal,   consiste  principalement  en 


Sm 


P 


206  •  ORDRE  DES   PHOQUES. 

Poissons,  en  Mollusques,  en  Crabes,  etc.  Quelques-unes  y  joignent 
en  plus  ou  moins  grande  abondance  des  principes  végétaux  ;  le  Morse 
est  particulièrement  dans  ce  cas.  Les  Phoques  viennent  souvent  à 
terre,  mais  ils  y  sont  tous  plus  ou  moins  embarrassés  dans  leurs  mou- 
vements. 

Quelques  auteurs  associent  ces  Animaux  aux  Mammifère»  carni- 
vores et  les  classent  dans  le  même  ordre;  cependant  la  forme  des 
Phoques,  leur  mode  de  locomotion  et  leur  structure  interne  s'accor- 
dent pour  les  faire  éloigner  des  Carnassiers  tenues  très. 

Les  Phoques,  que  nous  plaçons  lespremiers  parmi  les  Mammifères  marins,  sont  de  tous 
ces  Animaux  ceux  qui  sont  le  moins  modifiés  dans  l'ensemble  de  leur  organisme,  et  pourtant 
ils  s'éloignent  déjà  des  Mammifères  terrestres  à  ce  point  qu'on  ne  saurait  les  réunir  à  aucun 
des  groupes  établis  parmi  ces  derniers  sans  enfreindre  d'une  manière  évidente  les  règles 
de  la  classification  naturelle.  Les  Sirénides,  qui  viendront  ensuite;  les  Cétacés,  par  les- 
quels nous  terminerons  cet  ouvrage,  semblent  s'éloigner  encore  plus  des  Mammifères  qua- 
drupèdes ,  et  si  nous  avions  à  traiter  de  l'ordre  éteint  des  Zeuglodontes,  nous  constaterions 
encore  d*  nouvelles  différences. 

Cependant,  les  Mammifères  marins,  c'est-k-dire  les  différents  genres  dont  on  a  fait  les  trois 
ordre  des  Phoques,  des  Siréuidea  et  des  Cétacés,  se  rattachent, par  la  conformation  de  leur 
cerveau  et  par  leur  développement  placentaire,  aux  Mammifères  monodelphes;  et  c'est 
parmi  ces  Animaux,  entre  les  Hétérodontes  et  les  Homodontes,  qu'il  faudrait  sans  doute 
les  ranger,  si  l'on  ne  tenait  compte  que  de  ce  double  caractère;  mais  la  classification  des 
Animaux  en  série  linéaire  ne  saurait  rendre  compte  de  leurs  dilîérentes  affinités,  et  quoi- 
que, dans  le  discours,  nous  soyons  obligés  de  nous  y  confirmer,  tous  les  naturalistes  savent 
bien  que  les  principales  classes  du  règne  Animal  sont  souvent  composées  de  séries  multi- 
ples, plus  ou  moins  correspondantes,  ou,  comme  on  le  dit  aujourd'hui,  paralléliques  entre 
elles;  aussi  bien,  dans  beaucoup  de  cas,  la  subordination  hiérarchique  que  nous  en  établis- 
sons n'est-clle  pas  absolument  exempte  de  tout  artifice  ni  même  de  quelque  arbitraire.  L'ordre 
suivant  lequel  nous  avons  subordonné  les  cinq  sous-classes  de  Mammifères  est  celvi  qui 
nous  a  paru  se  prêter  le  mieux  aux  considérations  géogra|)biques  et  paléontologi(|ues ,  tout 
en  concordant  avec  celles  que  fournissent  l'organisation  et  les  mœurs;  c'est  ce  (jui 
nous  a  fait  préférer  cet  ordre  à  tout  autre.  Mais,  comme  on  le  pense  bien,  nous  n'admet- 
tons nullement  que  les  Mammifères  marins,  ((uoique  |)lacés  ici  après  les  Édentés,  les  Mar- 
supiaux et  même  les  Monotrèmes ,  soient  inférieurs  en  organisation  aux  espèces  non  moins 
singulières  dont  chacune  de  ces  trois  catégories  est  composée,  cai,  nous  le  répétons,  ils 
se  rattachent  aux  Monodelphes  hétérodontes  par  un  grand  nombre  de  caractères,  bien  qu'ils 
s'en  éloignent  par  leur  forme  et  qu'ils  leur  soient  en  même  temps  inférieurs  sous  plusieurs 
rapports. 


Les  Phoques  sont  des  Animaux  aquatiques  qui  passent  dans  l'eau  une  bien  plus  grande 
partie  de  leur  vie  que  les  Castors,  les  Loutres  ou  les  autres  Mammifères  nageurs  dont  nous 
avons  eu  l'occasion  de  parler  jusqu'à  présent  ;  ils  sont  donc  essenliellement  marins,  particu- 
larité que  le  genre  Enhydre,  de  la  tribu  des  î.outre",  nous  avait  seule  présentée.  Ce  sont  des 


t  joignent 
;  le  Morse 
souvent  à 
eurs  mou- 
les carni- 
^orme  des 
\e  s'accor- 


sont  de  tous 
î,  et  pourtant 
inir  à  aucun 
ite  les  règles 
ces,  par  les- 
nifères  qua- 
^onstaterions 

fait  les  trois 
[Jtion  de  leur 
les;  et  c'est 
;  sans  doute 
iincation  des 
lés,  et  quoi- 
ilistes  savent 
léries  multi- 
éliques  entre 
1  en  établis- 
aire.  L'ordre 
!st  ceU'.i  qui 
gi(|nes,  tout 
'est  ce  (|ui 
us  n'aduiel- 
5s,  les  Mar- 
s  non  moins 
épétons,  ils 
,  bien  qu'ils 
us  plusieurs 


I)lus  grande 
•s  dont  nous 
ns,  particu- 
Ce  sont  dos 


ORDRE  DES   PHOQUES.  297 

Animaux  carnassiers,  mais  qui  diffèrent  notablement  de  ceux  que  nous  avons  décrits  en 
parlant  de  Tordre  des  Carnivores.  Leurs  espèces  sont  distribuées  avec  une  régularité  remar- 
quable entre  les  grands  bassins  maritimes  m  recouvrent  la  plus  grande  partie  delà  surface 
du  globe;  elles  y  vivent  de  substances  animales ,  principalement  de  Poissons,  de  Crabes  ou 
de  Mollusques  nus,  et  elles  se  font  remarquer  par  la  facililé  avec  laquelle  elles  plongent  et  se 

tm^nZ  ^'"  r""-  ^""''  '^'"^  ''"''  «^g»"'««"«".  ^«t  approprié  à  ce  mode  d'exis- 
tence ,  leur  corps ,  en  fuseau ,  est  terminé  en  avant  par  une  tête  plus  on  moins  arrondie    et 

en  arrière,  par  une  petite  queue  flanquée  de  deux  nageoires  verticales  qui  sont  formées 
par  les  pattes  de  derrière;  leurs  doigts  sont  allongés,  surtout  les  latéraiyc  pour  les  membres 
postérieurs,  et  dirigés  dans  le  même  sens  que  le  corps  ;  le.irs  pattes  de  devant  sont  égale- 
ment raccourcies  et  disposées  en  forme  de  nageoires  ;  aussi  ne  peuvent-elles  servir  que  très- 

imparfaitement  à  la  locomotion  terrestre, 
et  le  plus  souvent ,  lorsque  les  Phoques 
veulent  se  traîner  sur  le  rivage,  ils  avan- 
cent au  moyen  des  ondulations  de  leur 
corps  et  en  appliquant  leurs  membres  de 
devant  contre  leurs  flancs.  Cependant  les 
Otaries  ou  les  Phoques  à  oreilles  sont 
moins  empêtrés  que  les  autres;  ils  ont  le 
cou  plus  allongé,  et  leur  tête  est  plus 
mobile  ;  leurs  pattes  leur  permettent  aussi 
de  marcher  un  peu,  quoique  péniblement, 
et  ils  peuvent  se  servir  de  celles  de  devant 
pour  relever  au  dessus  du  sol  la  partie 
antérieure  de  leur  corps,  ce  que  ne  sau- 
raient faire  les  Phoques  de  nos  régions. 
Les  Phoques  ont  le  cerveau  assez  volu- 
mineux et  pourvu  de  nombreuses  circon- 
volutions à  la  surface  de  ses  hémisphères. 

, ,    ,  ,         .  Leurs  lobes  olfactifs  sont  grêles  et  ressem- 

blent à  ceux  de  l'Homme  et  des  Singes. 

Les  Animaux  de  cet  ordre  sont  tous  fort  intelligents,  et  quelques-uns  se  laissent  appri- 
voiser avec  assez  de  facililé.  On  a  même  réussi  à  conserver  pendant  plusieurs  années 
en  captivité,  des  Phoques,  particulièrement  ceux  qu'où  avait  péchés  dans  la  Méditerranée 
ou  sur  les  côtes  occidentales  de  l'Europe;  mais  il  faut  avoir  soin  de  tenir  à  leur  disposition 
de  l'eau  en  quantité  suffisante  pour  leur  permettre  de  nager,  et  surtout  de  les  nourrir  de 
Poissons  qui  soient  frais  et  de  leur  goût.  Leur  douceur  et  leur  obéissance  sont  parfois  remar- 
quables; elles  contribuent,  ainsi  que  l'élégance  des  évolutions  qu'ils  exécutent  dans  leur 
bassin,  à  les  rendre  véritablement  curieux.  Aussi  en  amène-t-on  assez  souvent  dans  les 
ménageries  ou  dans  les  foires,  et  on  les  y  montre  toujours  avec  succès.  Leur  cri  qui  rap- 
pelle  certains  mots  usités  dans  toutes  les  langues,  et,  en  particulier,  les  syllabes  pa-pa,  font 
dire  aux  gens  qui  exhibent  des  Phoques  que  ces  Animaux  peuvent  apprendre  à  parler. 

Les  habitudes  sociales  des  Mammifères  qui  rentrent  dans  cet  Ordre,  leur  incontestable 
intelligence  et  leurs  formes  bizarres  ont  de  tout  temps  appelé  sur  eux  l'attention  des  Hom- 
mes, aussi  les  Grecs  et  les  Romains  ont-ils  imaginé  h  leur  égard  un  grand  nombre  de  fables. 
Ou  11  nous  suffise  de  rappeler  celle  qui  fait  garder  par  Protée  les  troupeaux  de'Neptune.  Elle 

II"    PARTIR.  QO 


Cebïeau  de  Phoque  Sibii«*iop«,  2/3  de  grand. 


298  oudhr  dks  pfiooufs. 

repose  plus  particnlièremcnl  sur  robscrvalion  imparfaite  de  ct^s  MammiRîres  dont  les  bandes 
nombreuses  se  jouent  dans  certaines  eaux,  viennent  ramper  sur  les  plaj^es  désertes  ou  s'ar- 
rêtent sur  les  roeiiers  h  (leur  d'eau  pour  y  reeevoir  l'aetion  iiieufaisante  des  rayons  solaires. 
Quelques  naturalistes  modernes  ont  pensé  (pie  eelle  lieiion  pourrait  devenir  une  réalité,  ei 
(|u'il  ne  serait  pas  impossible  h  l'Honniie  d'assujeltn-  !\  sa  pnissanee  même  ces  fugitifs  habi- 
tants de  la  mer.  F.  Cuvier,  <pii  a  fait  des  éludes  si  sérieuses  sur  la  domestieité  des  Ani- 
maux, a  écrit  à  cet  égard  une  phrase  (|ue  nous  ne  saurions  nous  dispenser  de  reproduire  ici. 
«  On  peut   s'étonner,  ditril   en   parlant  des  l'ho(pies,  que  les  peuples  pécheurs  ne  les 
aient  pas  dressés  A  la  pèche,  connue  les  peuples  chasseurs  ont  dressé  le  Chien  h  la  chasse.  » 
Les  Phoques  sont  aujourd'hui  moins  comnnms  dans  la  Méditerranée  qu'ils  ne  l'étaient  sans 
doute  à  l'époque  des  (îrecs  et  des  Romains  ;  mais  il  y  en  a  cependant  encore  en  assez  grande 
quantité  dans  la  mer  Adriatique,  dans  les  eaux  de  l'Archipel  et  sur  certains  points  de  la  côte 
d'Afrique.  Ils  appartiennent  h  res|)èce  type  du  genre  Pelage,  qui  ne  se  trouve  pas  dans 
l'Océan.  Très-rares  dans  les  régions  inlertropicales,  les  autres  Animaux  du  même  ordre  de- 
viennent plus  nombreux  et  plus  variés  en  espèces  l\  mesure  (pi'ou  se  rapproche  davantage 
des  régions  polaires;  mais,  comme  nous  avons  déjii  eu  l'occasion  de  le  dire,  ils  sont  diffé- 
rents pour  l'un  et  l'autre  iiémisplièrc.  Dans  certains  parages ,  ils  sont  assez  nombreux  pour 
qu'on  puisse  les  prendre  avec  facilité,  soit  lorsipi'ils  nagent,  soit  lorsqu'ils  viennent  à  terre 
alin  (le  s'y  reposer  ou  d'y  allaiter  leurs  petits.  Lem-  chasse  donne  lieu  à  une  branche  assez 
importante  de  l'industrie  maritime  h  cause  de  l'huile,  des  pelleteries,  des  cuirs  et,  dans  cer- 
tains cas,  de  l'ivoire  que  l'on  tire  de  plusieurs  d'entre  eux.  Les  Américains,  les  Anglais  et 
les  Scandinaves  sont  les  peuples  (pu  se  livrent  avec  le  plus  de  succès  l'i  ce  genre  de  chasse. 
Nous  diviserons  les  espèces  de  cet  ordre  en  trois  familles,  en  tenant  compte  de  leurs 
caractères  extérieurs  et  intérieurs.  Ce  sont  les  Morses  ou  rmiu'chidh,  les  Pho(|ues  itro- 
preinenl  dits  ou  Phovkiés,  et  les  Phoques  à  oreilles  ou  les  Olamlés, 


FAMILLE  DES  TRÏCHÉCHIDÉS 

Le  Morse,  dont  Liunù  a  fuit  le  lypo  de  son  genre  Trkhevhus,  forme,  à  lui  seul,  la  premiiin! 
famillo  des  Phoiiues,  celle  des  Trichéchidés.  Ses  curnclèros  [)rincipaux  justifient  suffisamment 
celte  distinction.  Le  Morse  a  la  forme  générale  dos  autres  Plio(iues;  mais  sa  face  est  i)lus 
courte,  son  museau  est  élargi,  ses  molaires  ont  une  apparence  différente  des  lours.  Dans  l'ilige 
adulte,  il  manque  d'incisives  inférieures,  et  il  n'en  a  (lu'une  seule  paire  supérieurement. 
Enfin  ses  canines  supérioui'es  sont  fortes,  allongées,  et  «jlles  sortent  de  la  bouche  coumie 
deux  puissantes  défenses. 

GEiNRE  MORSE  {Triclwchtis,  Linné).  Quoique  les  Morses  adultes  aient  pour  formule 
dentaire  ^  incisives,  \  canines,  et  i  molaires,  on  peut,  eu  examinant  des  Animaux  de  ce 
genre,  dans  un  âge  moins  avancé,  leur  reconnaître  une  dentition  plus  semblable,  quant  nu 
nombre,  à  celle  (juo  nous  verrons  chez  les  Phoques  proprement  dits.  Ainsi,  (luekiues  crânes 
de  Morses,  conservés  depuis  assez  longtemps  dans  les  collections  analomiqucs,  montrent  nue 
seconde  paire  d'incisives  supérieures,  placée  en  dedans  de  celle  que  l'on  voit  le  plus  habituel- 
lement, et  plus  petite  qu'elle.  Chez  des  sujets  plus  jeunes  encore,  on  voit  mémo,  à  peu  de 
distance  de  la  suture  médiane  des  os  incisifs ,  les  deux  alvéoles  d'une  troisième  paire  do  ces 
dents,  ou  encore  les  dents  elles-mêmes.  En  outre,  M.  Bapp  a  constaté  (pi'il  y  avait  aussi  dans 
le  premier  âge  des  races  de  trois  paires  d'incisives  inférieures.  Enlin  on  trouve,  en  arrière  dos 


KAiMlLLli   I)i;s   TlUCHKCIIIDlis.  joU 

moliiims  porsislanU's ,  supiVicuromont, 
l'(ilv('()|(!  il'uiio  ciii(|itit'iiit)  iiiolaii-d,  o), 
inft^iinurcmoiit ,  collo  triiii(n|uiilrioinc, 
La  caiiiru»  iiif(5ri(>nrn  no  diffrnt  guùro 
ili'.silciils  molaiic.H  par  sa  forino.  Cullos- 

f  ^^'^^'"'"^111^  ^'^y^^P^'^I^^Hr  ilrcroissaiilos  d'anit-ni  en  avant  et  tnu- 

^-"  ^^  ^^^  '  '  '  ■'*^^^W  jours  •'■inoiissi'cs  A  leur  C()iironn(». 

Ii«  Morso,  (|(ii  so  sort  \V\  sos  «rnudcs 
cnuinos  [lonr  arracher  les  licrlics  ma- 
rines ot  racler  le  sol  siibnuirgi)  afin  d'j 
(Chercher  les  (',riisla<rés,  les  Oursins  ot 
les  autres  Animaux  invertébrés  dont  il 
fait  sa  nourriture  iialtiluelle ,  trouve 
aussi  dans  ces  énormes  dents  uno  arme 
puissante  (|ui  lui  permet  do  lutter  coulrc 
ses  ennemis. 

Cet  Animai ,  (|ue  les  nalurulislos 
nomment  Mohsk  Ciirval  -  marin 
(Triclwrhus  rosmnrm ,  L. ),  est  trùs- 

o    ,  ...  ,v    .  '■"'■^  <'l  il 'ittoinl  un  poidK  consi(lérai)le 

Sa  louRueur  totale  vn  jns.|u  à  vinj^t  piods .  et  sa  circonféronco  en  a  dix  ou  dou/o  nu  point  le 
plus  épais  du  corps.  11  a  le  poil  ras.  assez  rare  et  de  couleur  fauve  roussAlre  II  vit  dans  les 
re^Mons  arcti.pios.  oi.  il  se  lient  par  troup.w  plus  ou  moins  nonil.rmises,  au  milieu  des  Lrlares' 
ou  plus  ou  moins  près  ,los  rivages.  Il  est  facile  do  le  tuer,  et  les  ,„^clieurs  du  Nord  en  fon,' 
une.tîrando  destruction.  Cependant  lors.pi'on  le  poursuit  au  lar«o  il  faut  prendre  heaucoui, 
de  précautions,  car  il  arriva  souvent  .|ue  toute  uno  troupe  dn  Morses  so  jette  sur  les  eml.ar 
calions,  et  réquipaffo  do  cellos-ci  court  alors  yrnnd  ris(|uo  d'être  subiiior"-!-. 


lUMinoN   uu   MoinE,    »/)  ili>  grond. 


ï 


.M(iii»«  CrriivAi.-iMiips     I  :i;l  .Ir  {rond. 


300  ORDRE  DES   PHOQUES. 

Lo  Morse  est  lu  soulo  ospùco  qu'on  ait  dt'icrilo  duns  co  g(Miro  romarc|uuble.  Ni  los  Grocs  ni 
los  Romains  no  l'ont  connue ,  et  co  n'est  ((uo  pondant  lo  moyen  ûge  <iue  los  naturalistes  di' 
l'Europe  centrale  ont  obtenu  des  notions  un  peu  certaines  à  sou  (''Kard.  Voici  eu  ipiels 
termes  M.  Pouchet  rappelle,  dans  son  intéressant  ouvrage  sur  All»ert-le-(;rand  et  son  épixiue, 
co  que  les  naturalistes  du  moyen  ûge  avaient  recueilli  au  sujet  de  cette  grande  espèce  dr 
Mammifères  : 

«  On  doit  à  Albert-le-Grnnd  d'avoir  enriclii  l'Iiisloiro  naturelle  du  Morse  de  d(5tails  peu 
connus  avant  lui,  et  il  a  en  outre  contribué  à  en  retrancher  (luelques  erreurs.  Chez  les  peuples 
du  nord  de  rEuro|)e,  la  peau  de  cet  Animal  était  précieuse  pour  la  navigation;  on  la  coupait 
on  lanières  dont  on  confectionnait  dos  cAbles  d'une  extrême  force  pour  la  marine.  Il  est  sou- 
vent parlé  de  ceux-ci  dans  les  Sagas  Scandinaves  parce  que  l'on  s'en  servait  au  moyen  ûge , 
soit  pour  ancrer,  soit  pour  lier  étroitement  ensemble  los  frôles  bâtiments  sur  lesiiuels  ou  com- 
battait alors.  Ils  avaient  une  telle  renommée  <iuo  lo  commerce  s'en  était  étendu  jus(iue  sur  les 
marchés  de  Cologne,  et  l'on  y  attachait  tant  do  prix ,  (ju'à  cette  époque  on  en  faisait  parfois 
hommage  aux  souverains  eux-mêmes.  Mais  nonobstant  l'importance  (ju'avaiont  uc(iuise  les 
produits  du  Morse  à  l'épotiue  d'Albert,  on  n'avait  encore  que  de  fort  étrang<!s  notions  sur  cet 
Animal.  Quoique  les  Fennes  lo  chassassent,  non-seulement  pour  la  confection  do  leurs  câbles, 
mais  encore  pour  on  extraire  de  l'huilo  et  des  défenses,  ces  hommes,  à  demi-sauvages,  ne 
l'avaient  que  fort  grossièrement  observé.  On  voit,  en  effet,  dans  le  périple  d'Other,  (pie  ses 
compatriotes  prenaient  les  Morses  pour  une  Baleine  veluo ,  et  avec  des  pieds ,  ce  qui  les  leur 
avait  fait  nommer  Cetus  equinus.  » 

Dernièrement  on  a  réussi  à  conduire  jusqu'à  Londres  un  Morse  vivant,  mais  il  n'y  a  mal- 
heureusement  vécu  que  pendant  quelques  jours.  On  le  nourrissait  avec  des  Crabes. 


FAMILLE  DES  PHOCIDÉS 

Los  Phocidés  ou  Phoques  ordinaires  constituent  plusieurs  genres  (|ui  diffèrent  à  la  fois  des 
Morses,  parce  que  leurs  canines  supérieures  n'ont  pas  la  forme  do  défenses,  et  des  Otaires, 
parce  qu'ils  manquent  des  oreilles  externes  ou  conques  auditives  qui  caractérisent  ces  dernières. 
Il  y  en  a  des  espèces  dans  les  mors  des  deux  hémisphères;  mais,  en  général,  elles  sont  do 
genres  différents  dans  l'un  et  dans  l'autre.  Toutes  ont  des  dents  incisives  aux  deux  mâchoires, 
quoiqu'elles  n'en  aient  pas  toujours  le  même  nombre.  Les  particularités  (ju'elles  présentent , 
sous  co  rapport,  permettent  de  les  diviser  en  trois  tribus  qui  sont  celles  dos  Slemrnatopins,  des 
Pdlagins,  et  des  Callocéphalins,  dénommées  chacune  d'après  l'un  do  ses  principaux  genres, 


TRIBU   DES   STEMMATOPINS 

Elle  se  partage  on  deux  genres  :  les  Macrorhines  et  los  Slemmalopes,  qui  ont  pour  caractère 
commun  de  ne  porter  que  deux  paires  do  dents  incisives  à  la  mâchoire  supérieure,  et  une  seu- 
lement à  l'inférieure  ;  ces  Phoques  ont  les  molaires  à  une  seule  racine;  leurs  membranes  intcr- 
digitales  s'étendent  au  delà  des  ongles  sous  la  forme  de  lobes  arrondis  :  c'est  ce  dernier  carac- 
tère qu'exprime  le  nom  de  Stemmatope  imposé  par  F.  Cuvier  à  l'un  de  leurs  genres. 

Genre  MACROHHINE  {Macrorhinus,  F.  Cuv.).  Ce  genre,  que  M.  Gray  appelle 
:1/o?*Mn^rt,  repose  sur  une  seule  espèce  vivant  dans  les  mers  australes,  ainsi  (jue  dans  lo  grand 
océan  Pacifique  :  c'est  Yliléphuiit  marin  des  navigateurs.  Ce  nom  lui  a  été  donné  à  cause  du 


FAMILLK    UKS  l'IIOCIDÉS. 


30f 


prolongemonl  dos  norinos  du  tnûlo  .,ui  forment  uno  sorto  do  polito  trompe  mohile.  Ce  Pho.,uo 
doviont  tres-Kros,  et  comme  il  v<.rie  beaucoup  avec  l'ûgo,  les  nalurali.stes  ont  cm  <,uol.,uefois 
y  reconnaître  plusieurs  espèces  .lifférentes.  Se»  canines  ont  leur  racine  très-forte  et  très-lonirue 
proportionneiiemont  à  leur  couronne.  ^ 

Le  MAcnoniiiNE  a  tlompk  {Macrorhhius proboscidcua)  est  à  la  fois  le  Pfwca  leonina  do 
Linne  le  Pl^a,  olephanlim  de  Molina  et  le  l'/wca  prohoscidea  de  Pérou  et  Lesuour.  Il 
a  te.ntjus.ju  àd.Kmetres  Lent  et  en.harrassé  lors.,u'il  est  ù  terre,  ce  H.OMue  est  au  contraire 
tres-v.  et  trés-ng.le  dans  1  eau.  I.a  femelle  a  pour  cri  une  sorte  de  muKissen.ent  qui  rappelh, 
celu.  du  nœuf;  le  mAle  produit  un  bruit  plus  rauque  et  .p.e  Ton  a  con.pavé  ,Welui  d'un 
homme  .,u.  se  f(ar«ar.seruit.  La  cimir  <ie  ces  Animaux  est  bonne  à  .nanger;  leur  peau  et  leur 
huile  peuvent  auss.  être  utilisées.  On  les  prend  da,>s  les  environs  du  cap  de  HonnelEspérance, 
sur  les  côtes  do  1  Amen.,uo  du  Sud,  et  parliculièrement  sur  celles  .lu  Chili  et  de  la  Patagonie 

Z   n  ^'"'•'"'r*''  ^V'""'  ""  ^"""*^"'  ''"  '"  N"»velle-nollan.le;  ils  no  sont  pas  sédenUdros.' 
\IW.  Quoy  et  Gaimar.l  rapportent  que,  pon.lant  le  naufrage  do  VUranie  (capitaine  Freycinet) 
qui  exécutait  alors  un  voyage  de  circumnavigation,  ré.|uipage  s'empara  ,1'un  ,lo  ces  Phoques 
•lont  la  chair  contribua,  pendant  plusieurs  jours,  à  l'alimentation  de  cent  vingt  hommes 

GENUE  STEMMATOPE  (Stenunalopus,  F.  Cuvier).'Les  dents  sont  moinsTort^s  que 
dans  le  genre  précédent,  surtout  .lans  leur  partie  ra.liculairo;  le  crûne  a  une  forme  un  pou 
.lifférente  et  .lui  est  aussi  moins  variable  suivant  les  ûges  ;  ie  nez  des  mâles  ne  se  prolonge  pas 
on  trompe,  mais  il  apparaît  au-dessus  .le  lui  uno  sorto  .le  grosse  ampoule  en  forme  décrète 
ou  do  casque,  dont  le  .léveloppement  est  surtout  considérable  pendant  la  saison  dos  amours;  I 
Vrïr'  ""'  '°"'"  '^°"'»""''  raccourcie,  faiblement  crénelée  sur  son  bord  triturant  \ 
MM  Nilsson  et  Cray  nomment  c..  genre  Cystophora,  co  qui  siéiiifie  porte-vessie  et  fait  allu- 
sionàlacaroncule nasale  des  individus  mftles. L'espèce  encore  uni.,ue  qu'onyrange  est  souvent 
appelée  yAojMo  à  crête  ou  Phoque  à  capuchon.  On  l'a  longtemps  confondue  avec  le  Macrorhine 
sous  le  nom  de  Lton  marin,  et  c'est  en  particulier  lo  Phoca  leonina  d'O.  Fabricius.  Cette 
ospeco  est  maintenant 

Lo  Stemmatope  a  capuchon  (Stemmatopus  cristatus).  Sa  longueur  totale  est  de  sept 
ou  huit  pieds  dans  l'âge  adulte;  ses  couleurs  varient  un  peu  avec  l'âge. 


J^fjî^jl 


h. 


SiEMHAIOI't    »    CAI'l  CllON,    1/30   d"    Kllin'l. 


ORDRK  I)K9  PHOQUES. 

On  In  trouve  surloul  dan*  les  régions  polaires  ,  au  firotmlond,  en  IsIhiuIo  „i  on  NorwtJKo  • 
mais  cllovi«nt(|u.L|u.)fois  jusque  sur  lofl  côte»  (lo  In  (JMndD-Hrctnfrno.  Kn  «843,  on  (i  pris  h 
rtliMl-Oloron,  un  Phoquo  encoro  assez  jeune  «lui  npparliont  nu  Pho(|u(,  ù  (T.^t'o  ou  tout  nu 
moins  à  une  espèce  très-voisine,  mais  cerlainonient  «lu  mf^mo  genre,  j'en  ai  donné  In  <lo>, 
cription  et  la  figure  dans  ma  Zoologie  française.  La  (Iguro  a  M  repro.luito  ,lnns  co  livre  à 
la  page  205. 

/    Lo  Phoque  à  crOte  n'est  pas  rare  sur  certains  points  du  littoral  des  Étals-lui». 


TRIBU  Di:s   PÉLAGINS 

On  doit  y  placer,  À  côté  du  Phoque  moine  do  la  Méditorranée,  qui  forme  lo  gonru  Prlago 
do  V.  Cuvior.  les  Phoques  des  mers  australes  .lont  on  a  fait  les  genres  Slénorhi/>,qut,  Lobo'ion 
U'plonyx  et  Ommatophoque.  Tous  ont  pour  principal  caractère  d'avoir  deux  paires  do  dents 
incisives  à  cIukiuo  mâchoire.  Nos  torrains  tertiaires  en  ont  fourni  un  autre  fecnro,  ■■  jlui  des 
Prisliphvquea,  dont  nous  dirons  aussi  iiuelijues  mots. 

Genke  PÉLAGK  {Pelagius,  F.  Cuv.).  L'espèce  tjpo do  co  genre,.  If  j.icisi vos  échancréos 
transversalement  ;  les  molaires  au  nombre  do  ciiui  paires  à  cliaiiue  mâchoire  et  trilobées  h  la 
couronne;  mais  ces  lobes  sont  surbaissés  ,  sauf  celui  du  milieu,  et  ils  s'effacent  plus  ou  moins 
avec  l'ûgo;  la  tète  est  médiocrement  allongée  et  le  crâne  a  par  suite  une  longueur  peu  con- 
sidérable. 

Le  Pé  L  AO  E  .MOI  N  E  (PcUcffius  monachua) ,  dont  Buffon  parle  sous  le  nom  do  Phoque  à  ventre 
blanc,  et  que  Ilermann  a  décrit  sous  celui  do  Phocn  monachus,  est  la  seule  espèce  de 
'  Phociues  que  nourrisse  la  Méditerranée.  Cet  Animal  est  encore  assez  commun  sur  certaines 
côtes,  principalement  sur  celles  qui  sont  hérissées  do  rochers  à  fleur  d'imu;  il  aime  aussi  les 
archipels.  C'est  lui  i\m  les  anciens  ont  connu,  et  il  joue  un  certain  rôle  dans  la  mythologie 
Aristote,  qui  on  parle  au  point  de  vue  do  l'histoire  naturelle,  lui  donne  le  nom  do  Phoqnù  d'oil 
vient  la  dénomination  actuelle  de  Phoqtw,  étendue  par  les  naturalistes  modernes  à  tous  les 
Animaux  du  même  ordre, 

Lo  Phoque  moine  atteint  jusqu'à  deux  mètres  de  longueur. 

Le  GENRE  PRISTIPIIOQUE  {Pristiphoca,  P.  Gerv.)  a  pour  type  uno  espèce  éteinte 
dont  on  a  découvert  (luelques  rares  débris  dans  les  sables  marins  piiocènes  de  Montpellier! 
[|  tient  le  milieu  par  (luolques-uns  de  ses  caractères  entre  les  Pelasi-s  de  la  Mt'dilerranée  ei 
les  Slénorhynquesdes  mers  australes.  C'est  le  seul  Phoque  fossile  au(iuel  il  estoncoro  possible 
d'assigner  avec  certitude  un  rang  dans  la  classification  naturelle. 

Genre  STÉNORIIYNQUE  {Stenorhijn- 
chus,  F.  Cuv.).  Incisives  pointues;  molaires 
à  trois  denliculos  surélevés ,  surtout  l'intermé- 
diaire, et  nettement  siîparés  ;  crâne  allongé, 
ongles  petits ,  surtout  aux  membres  posté- 
rieurs. 

Ces  caractères  s'observent  dans  une  espèce 
do  Phoque  propre  aux  mers  australes ,  que  de 
Blainville  a  lo  premier  décrite  sous  le  nom  de 
Phoca  leptonyx ,  et  qui  est  maintenant 

Le     STÉNOnHYNQUE    A     PETITS     ONCLES 

{Sl'mrhynchus  leptonyx).   On  la  prend  au 

eap  Horn,  aux  îles  Malouines,  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande,  dans  les  parages  do  la 
Nouvelle-Zélande,  etc. 


Dems  ni'   SîB»oiinï\(jtE  t  piriii  ONtn», 
</3  (lo  (,'rand. 


FAMILM;   des  PIIOCIDÉS. 


MS 


L'a-^wic.Si 


M 


Co  Phoqiip  acquiert  trois  mùlros  do  longueur 
do^rr.ts'^n.?"''^  ^'"''"''""  '  '''''^-  "  """  '"f'-^'^  »»'-^«'  '""  P'-'5'='^'<J«nt  1U0  par  I«  forme 

Un  n  en  connuît  oKalemont  (ju'uno  seule  cs()ùce 

tratt  mrTZmT'"'T"\^^"''"'^"''  cm'cinophaga) ,  découvert  dans  les  mors  aus- 
ac  uinot     n^'?         ""  "".""'^  """  comn.andait  Dumonl-Durvillo.    MM.  Hombron  et 

1  vriV  "îl  T""''  '^''  '^'"^''''''  ^"'^""'  P"'''«  J°  «'oxpédition,  ont  publié, 

d  y  a  plusieurs  années,  do  bonnes  figures  de  ce  .         h     '  . 

Phoque  sous  le  nom  do  carcinophaga.  Us  on 

avaient  pris  l'espèce  sur  les  glaces  entre  les  îles 

Sandwich  et  les  Powels,  à  150  lieues  do  chacun 

do  ces  doux  archipels.  Plus  récemment,  M.  Owen 

n  décrit  le  mf^ma  Phoquo  on  l'appelant  Steno- 

rhynchus  serridem,  dénominations  qui  expriment  à  la  fois  les  affinités  des  Lobodons  avec  lo 

geuro  Sthenorynque  et  la  forme  en  scie  de  leurs  dents 

GENRES  LEPTONYX  et  OMMATOPHOQUE  {Leplonyx  et  Ommalophoca ,  Grav) 
Les  riches  collections  du  Musée  britannique,  à  Londres,  renferment  des  débris  de  doux  autres 
espèces^ de  Phoques  propres  aux  mers  du  sud;  l'une,  qui  répond  au  Léopard  marin  (Sca 
Léopard)  du  navigateur  Weddol,  est  le  type  du  genre  Leptonyx,  et  prend  elle-même  lo  nom 
.0  Leptoni/x  Weddelln  ;  l'autre  est  VOmmalophoca  liossii.  Los  molaires  do  ces  deux  genres 
de  Phoques  ont  la  couronne  encore  moins  denticulée  que  celles  du  Pelage  moine-  leur 
crâne  est  à  peu  près  aussi  raccourci  que  chez  co  dernier,  mais  la  mâchoire  inférieure  est 
moins  forte.  u       .  i 


JC^ 


MoiAIRIi    INVlniliTllRS    DR    LoiOD«N, 

1/2  do  griuiil. 


304 


onDRi-:  i)i;s  piioquks. 


TlUBli    î)i:s   CALLOCÉPHaLINS 

^  Presque  toutes  les  espaces  de  cette  trihu  appiirlioniient  à  la  mer  polaire  arctique  et  aux 
rétfions  boréales  de  l'Ocs'îiii  atlanti(iue.  Klles  ont.  constamment  trois  paires  d'incisives  supé- 
rieures et  deux  paires  inférieures.  Nous  les  diviserons  en  Cal/océplinles  et  Ilalicliôrcs. 

Genre  CALLOGÉPIIALK  {Cnlhcvplmlns ,  F.  f.uvier).  'UXk  subarrondie;  dents  de 
grandeur  moyenne  ;  molaires  biradiuulées,  sauf  celles  de  la  première  paire,  découpées  à  la 
couronne  pur  plusieurs  dents  en  festons,  inégales,  de  faible  dimension,  plus  nombreuses 
inférieurement  (|ue  supérieurement;  membrane  inienligilale  ne  dé[)assant  pas  les  ongles. 

Ce  sont  les  espèces  de  Phorpies  ([ui  atteignent  les  moindres  dimensions.  On  en  connaît 
plusieurs  espèces,  toutes  propres  aux  régions  boréales,  à  l'Océan  atlantlipie  et  à  l'Océan 
^'lacial  arctique.  Il  y  en  a  une  dans  la  mer  Caspienne,  et  l'on  assure  (juo  le  lac  IJaikal  en 
nourrit  une  autre.  M.  Cray  en  cite  également  une  aux  Antilles,  mais  elle  est  encore  bien 
douteuse.  Les  Plio(iues  do  ce  genre  reçoi- 
vent souvent  1(!  nom  de  Venux  marins , 
qui  appartient  plus  particulièrement  <\  l'un 
d'entre  eux, 

LeCALLOCKlMlALK    VkAU-MAIUN    (Crt/- 

tuccphalus  vilii/mns  ou  PItoca  vHulina  de 
Linné).  C'est  le  PlKKjue  que  l'on  prend  lia- 
bituellement  sur  nos  côtes  de  l'Océan  et  de- 
là Manclie.  11  a  les  soies  des  moustacbes 
ondulées  et  le  pelage  gris  jaunâtre,  passant 
au  brun  en  dessus.  Il  y  en  a  dos  troupes 
tlnns  la  l)aiedela  Somme.  I)'a[)rès  M.  Nord- 
mann,  la  mémo  espèce  ou  une  autre  très-voisine  existerait  dans  la  mer  Noire. 

On  prend  accidentellement  sur  nos  côtes  le  Piioquiî  MARDni':  {Phoca  dhcohr),  i\\\\  n'est 
pout-Otre  qu'une  variété  du  précédent,  et  le  Piioquk  LÉponiN  {Plwca  leporina  de  Lepécbin). 


M  m.  \  m  es 


Il r   r.  1 1. 1. 0 c. i. iMi A i.iv   V m i 
'i/;t  (11*  grnnil. 


•  / 

M  (  Il  I  N  , 


,1  ^v^l^fQ^aili:-;.! 


^  ^  ''^\r--'^0m,  ■  "■■■'■'"  .'''^- 


—    —         — .     -,  "-^^y-. 


l*nn(jl-K     M  \  ; 


FAMFLLU  DES  OïAUIDl^lS.  305 

de  nouvô'aurd/.l'lH  .  ' ',  ^l'''''.'''':  ((^"l^ocephalas  caspicus),  sur  loquol  M.  Nilsson  a  donne- 
..Mm  les  «uUe.  osprccvs  du  .ni^mo  gonrcs  nous  citoMis  lo  (^\  L Koc 

Jnnœ"  7^j!!^  r'T  7"''''"'  '"'"'""  '^'""'  ''''''  ""  C'dlocé,.l,,,lo  vil  dans  les  mors  du 
Jiipon.  Il  on  est  .l.jà  ,j„osl,„„  ,ia„s  !.s  én-its  do  l»all«s,  et  réc.-m.nont  M.  Schle-ol  Tu  do 
nouveau  <lécnte.  (l'ost  h-  /'/,„,«  »»//,„,„/«,■/«  ^ 

éhl^^'Hc^ts!;!^!';'?"'^  (//«//.^.n«,  Nilsson).  T^to  renflcio  à  la  région  frontale  ;  museau 
. Ia.„  .  dent  «ss.^  fortes;  les  molaires  à  couronne  ai^ur.  et  à  racine  uni.,ue,  sauf  a«v  deux 
dernières  pan-es  .ni.érieures  et  i^  la  dernière  infcirieure. 

Ce  î,'enre  pourrait  devenir  le  l.vpe  d'une  tribu  distincte. 

L'IlAi  icHiîHii  r.ius  {llalkhœrits  gryphus,  ou  le   Phova  grypim  .l'O.    Fabricius)     e«t 

;r:,«r::;;:::r,';':i;;:.:"'"-™"-  "  "•  ""-  '■»*"  ■'"™"-"°  -''""  -  "«^"-« 

Son  crâne  ressemble  déjà  nu  peu  à  celui  des  Otaries. 

et'^slliv'IuMttl,''"""'""  T"""""  "■""  "'"'^"  ""^•^'"'^^  ''""^  '«  8-™  "*•'«"-'". 
'iiiianluus.  Ces  indications  ont  encore  besoin  d'être  vérifiées. 


FAMILLE  DIS  OTARIDÉS 

et  î^erPhSsTVl''  -^''"''T  ^°"'''"'  '''"""  ^'^'"°  "••''"'"  '''''''''  '•''"^''^  'ï»^  '««  Morse, 
'u  °  du  re       1      1  ^.""J'^"''V'^'""r'"'  ""  '•''  "'•«■'"^'-  ''^'^  ^""''  <"'  -'^'•<''  f''^'"-"-^  à  dislin. 

^U  t  r    n,'  T'"  'T   "'  :"  ''"'  '""'  f'""'"''  ""^  mouvements  plus  faciles,  lorsqu'eL 
ont  u  ttrie,  ,  u  la  condition  ruduuentaire  ou  par  l'absence  des  on^Mes;  par  les  prolonjre- 

).it  a  fait  pail.cul.ere  de  leur  crine,  .pii  est  allouée,  réféci  e.itre  les  yeux,  élargi  au 

paldl.u,.  Ums  dents  sont  établies  sur  u.i  modèle  assez  parliculi.-r  :  il  y  a  Mnsicivos    dont 
les  exlor.u.s  supérieures  l.abiluellemei.t  caniniformes;  les  canines  propreu'ient  dites  sont  fortes  . 

au  nombre  do  " ,  et  a  couronne  cuspidée. 

Lj|s  Otaries  sont  des  Animaux  icbthyophagos,  .,ui  s'éloignent  peu  des  c.Ves,  et  passent 
sur  les  plages  plus  de  temps  .,ue  les  autres  espèces  du  même  ordre.  Quoiqu'ils  oient  mois 
em  uirrasses     to..e  que  les  Pboques  proprement  dits  ou  les  Morses,  il  et  cepen.l     tZ 

nulle  les  font  également  reclK^rclier. 

do^I^t^uT  n^lTT'?  '"""""'''  "'"'  '^"'"'^  '■  '■  ^  ^"  '»  •'""'  '"  '""«"«"^  '"'*"«  ««t 
fl  n    Z       ^  '     "'  ""  '""'  *^'""'"  f""^  S'-os  que  nos  Phoques  do  la  Manche.  Leur 

m  rdlSh  1'  'n'"";"  "'T?  '""""""  "-^-■-'""  ".Hirrit  jusqu'au  Japon  Lt  à  la 
t^'pde  Honne-tsperaneooudo  la  Patagouie.  Cependant,  M.  Valenciennes  possède  le  cràno 
d  uu  A,mnal  de  celte  famille .  qui  u  été  trouvé  sur  la  plage  dans  le  département  des  Lalidt 

39 


306 


ORDRE   DES  PHOQUES. 


Co  crâne  provient-il  d'un  individu  mort  dans  les  environs  et  que  les  courants  y  auraient  ai)porl<5 
ou  bien  a-l-il  été  pris  dans  le  sud  et  rejeté  sur  nos  côtes  par  quelque  navire?  C'est  ce  qu'il 
a  été  impossible  de  décider. 

On  conserve  dans  les  collections  de  Paris  et  de  Londres ,  qui  sont  les  plus  riches  en  objets 
do  cette  nature,  des  pièces  démontrant  l'existenro  de  Imil  ou  dix  espèces.  Elles  ont  été 
rapportées  du  cap  de  Bonne-Espérance,  des  côtes  de  rAméri(]ue  méridionale  ou  de  la 
Nouvelle-Hollande ,  et  de  la  mer  du  lafion.  F.  Cuvicr  avait  proposé  d'en  faire  deux  genres , 
sous  les  noms  d'Otaries  ou  Platyrhynques  et  iVArctocdphales. 

Genrk  OTARIE  {Otaria,  Pérou;  Platyrhynchas,  F.  Cuv.).  Insicives  pointues;  molaires 
pourvues  d'une  saillie  épineuse  en  a\ant  do  la  pointe  principale;  région  cérébrale  assez 
élevée;  museau  élargi. 

L'O'fAiiiE  A  cniNiÈiiE  {0loriajubata),app9\6e  anssi  Lion  marin  {Otaria  Iconina,  Pérou), 
a  le  pekiiro  de  couleur  fauve ,  développé  en  forme  de  crinière  sur  les  parties  antérieures  du 
corps  dans  le  sexe  mâle.  Dans  cette  espèce,  les  mules  sont  polygames;  les  femelles  n'ont 
(ju'un  seul  petit  à  chaque  portée. 

Ces  Phoques  sont  indolents;  on  les  dit  susceptibles  de  s'attachera  l'homme;  ils  fréquentent 
les  grandes  plages  désertes  de  l'Amérique  méridionale,  depuis  le  Pérou  et  l'emboucliure  de 
la  Plata  jusqu'au  cap  Horn.  Une  des  îles  situées  à  l'embouchure  do  la  Plata  doit  son  nom 
do  Lobos  à  la  grande  quantité  d'Otaries  ou  Loups  de  mer  qu'on  y  tue  chaque  année,  prin- 
cipalement en  octobre  et  en  novembre.  Les  animaux  de  cette  espèce  sont  plus  communs  encore 
sur  les  côtes  de  la  Patagonie,et  on  les  y  voyait,  il  y  a  peu  d'années,  en  si  grand  nombre  pres- 
que partout,  que  les  Américains  ayant  été  obligés  de  renoncer  à  poursuivre  les  espèces  du 
nord  qui  étaient  de.enues  rares,  se  dirigèrent  en  1821,  vers  ces  parages,  et  réussirent  parfai- 
toment  dans  leur  nouvelle  entreprise.  On  évalue  à  quinze  ou  vingt  mille  le  nombre  de  peaux 
d'Otaries  qu'un  seul  de  leurs  navires,  mouillé  à  l'embouchure  du  Rio-Négro,  put  se  procurer 
pendant  un  séjour  de  deux  mois.  Les  naturels  eux-mêmes  <iui  n'avaient  jusqu'alors  donné  que 
peu  d'attention  à  ces  animaux,  se  mirent  à  les  poursuivre,  et  ils  contribuèrent  à  en  diminuer 
l'espèce  dans  plusieurs  localités. 

En  général,  les  Lions  marins  vivent  par  petites  troupes,  presque  toutes  composées  de 
femelles.  Ces  troupes  sont  conduites  par  un  mule  vigoureux  qui  dispute  leur  possession  aux 
autres  individus  de  son  sexe.  Les  mâles  moins  forts  ou  plus  vieux  restent  isolés  jusqu'à  ce 
qu'ils  aient  réussi  à  se  procurer  un  semblable  entourage. 

Ces  animaux,  comme  tous  ceux  de  la  môme  famille,  passent  beaucoup  plus  de  temps  hors 
de  l'eau  que  les  autres  Phoques,  et  quoiqu'ils  soient  moins  empêtrés  qu'eux,  il  est  cepondani 
très-facile  de  les  atteindre.  On  les  tue  à  coup  de  lances,  à  coup  de  barres,  ou  simplement  à 
coup  de  bâtons.  Leurs  peaux  sont  salées  immédiatement,  et  c'est  après  les  avoir  ainsi  prépa- 
rées qu'on  les  charge  sur  les  navires. 

L'Otarie  de  Steller  {Otaria  Stellcri),  sur  laquelle  MM.  Temminck  et  Schlegel  ont 
publié  de  nouvelles  données  dans  leur  Faune  japonaise,  appartient,  au  contraire,  aux  régions 
boréales  du  grand  Océan,  et  on  la  rencontre  depuis  les  côtes  de  la  Californie  jusqu'au  Japon. 
Il  paraît  (lu'elle  remonte  vers  le  Sud  jusqu'au  Chili  et  au  Pérou,  et  qu'il  faut  lui  réunir  les 
Otaria  Chilensis  et  Lamarii  de  M.  J.  Muller. 

GENRii  ARCTOCÉPIIALE  {Arctocephahis ,  F.  Cuv.).  Ce  genre,  dont  le  nom  veut  dire 
tête  d'Ours,  comprend  des  Olaridés.qui  ont  les  incisives,  sauf  les  deux  externes  supérieures, 
échancrées  transversalement  à  leur  couronne,  et  dont  les  molaires  sont  pourvues  d'une  saillie 
basilaire  en  arrière  aussi  bien  (ju'en  avant;  leur  tête  osseuse  a,  comme  celle  des  Otaries, 
une  certaine  ressemblance  avec  celle  des  Ours ,  mais  leur  museau  est  un  plus  allongé. 
On  en  distinguo  plusieurs  espèces,  parmi  les(iuelles  nous  citerons  : 
L'ARCTncÉPUAi.i:  Ol'rs  mahin  {Arctocephahis  ursinus  ou  Phûca  ursina,  Linné),  dti 
Nord  de  l'Océan  Pacifique,  et  particulièrement  du  Knmtsehotka  ; 


FAMILLIi  DES  OTAHJDÉS,  3^7 

L'iîcîoc'p"".'  ccxn^wi'r  ^''"-  '"'^■''^-^-^'^^-^Pfoca  FalklanUica  de  Shaw); 
<le  rAus  raS    ■       ov^    ar    n.^  n      T7'^'  """""  '^""  ^'"'■"^  ''  ^-'-°"'-  -^  les  côte. 

veltÏolLVo"'"'"""  .''^'^^"^^  (''•^'-  «-"•«'"■'  Q-^  «t  Gai,„arc.),  aussi  de  la  Nou- 


es;  molaires 
ébralo  assez 


mposcos  de 
isession  au\ 
>  jus(iu'à  ce 


■  'ix^F^  ~:^'- 


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Aiiciocti'im  E   Ouns   marin. 


ORDRE  DES  SIRÉNIDES 


Animaux  mammifères  vivant  presque  exdusivement  dans  l'eau;  aijanf  le 
corps  à  peu  près  jjisci forme  et  la  queue  élargie  en  une  forte  rame  nata- 
toire,  qui  diffère ,  d'ailleurs  ,  de  celle  des  Poissons  en  ce  quelle  est 
transversale  et  qu'elle  n'est  soutenue  par  aucune  partie  dure  autre  que 
les  os  des  vertèbres  coccijgicnnes;  les  os  pelviens  rudimentaires  et  cos- 
ti formes  ;  point  de  ?nembres  postérieurs  ;  les  membres  antérieurs  en 
forme  de  rames,  servant  à  la  natation;  les  mamelles  rapprochées 
des  aisselles;  point  de  conques  auditives;  des  dents  de  deux  sortes  : 
incisives  et  molaires. 

Les  Sirénides  vivent  habituellement  dans  les  eaux  marines,  mais 
on  en  trouve  dans  certaines  eaux  douces  ;  ils  sont  herbivores,  se  tien- 
nent à  peu  de  distance  des  cotes  et  dans  les  endroits  oit  l'eau  a  peu  de 
profondeur;  leurs  espèces  sont  peu  nombreuses.  La  nature  actuelle 
n'en  possède  que  de  trois  genres.  Ce  sont  les  Ryllnes,  les  Dugongs  et 
les  Lamantins.  Un  quatrième  genre  ne  réunit  que  des  espèces  éteintes. 
Nous  en  parlerons  sous  la  dénomination  ^'llalithcrium. 

Les  MammiftTcs  dont  nous  nous  occupons  duns  ce  cli.ipitrp,  i)('uvont  Atro  cilos  conuno  l'un 
des  exemples  les  plus  frap|iants  de  l'adnnrahh"  vari(''lé  avec  laipielle  la  Nature,  tout  en  restant 
fidèle  aux  grandes  lois  d'unité  (|ui  la  régissent,  a  su  niodilicr  dans  ses  détails  chacun  dos 
principaux  types  de  l'oigainsation  animale,  pour  arriver  à  la  création  des  diffénnitcs  es|)cces 
qui  peuplent  le  globe.  C'est  là  c(i  (jui  lui  a  pernns  de  donner  à  chacune  d'elles  un  ensemble  de 
caractères  à  la  fois  approprié  aux  conditions  jihysi(|ues  au  sein  des(|uelles  (ïlle  devait  fonction- 
ner, et  au  rang  qu'elle  occupe  dans  la  série  dos  êtres  créés.  Connue  les  Cétacés,  les 
Sirénides  ont  l'apparence  extérieure  dos  Poissons,  iA  ils  sont  (iresiiuo  aussi  com|)lélemenl 
a(iuati(iues  que  ces  derniers.  C'est  dans  l'eau  (pi'ils  accomplissent  toutes  leurs  foin'tions, 
celle  do  la  nutrition  comme  celles  de  la  sensibilité  ou  d(!  la  reproduction,  et  tout,  dans  leurs 
organes  |)roronds,  aussi  bien  que  dans  les  parties  les  plus  superlicielles  do  leur  corps,  est 
en  rapport  avec  ce  modo  d'existence.  Cependant  ils  sont  bien  éloignés  do  rcssendiler  aux 
Poissons  véritables,  et  si  l'on  veut  examiner  atlenlivement  l'ensendilo  de  leurs  particularités, 
on  reconnaît  bientôt  (lue  ce  sont  des  Mammifères ,  (lu'ils  ont  les  principaux  traits  distinctifs 
dos  Animaux  de  celte  classe,  et  «pie  leur  apparence  exlérienre,  c'est-à-dire  \mï  favies, 
les  rap[iroi-lio  seule  des  Poissons,  tandis  ijue  leurs  vérilaldes  caractères  doivent  les  en  faire 
éloigner.  l'nc  étude  détaillée  des  organes  des  Sirénides  a  même  fait  penser  à  de  Illainville 
que  ces  Animaux  pouvaient  être  associés  à  l'un  des  groupes  dont  nous  avons  déjà  traids; 
et,  dans  sa  classilication,  il  les  réunit  en  un  seul  et  même  ordre  avec  les  Proboscidiens. 
sous  le  nom  de  Uraingriidvs;  ce  sont  ses  Gravigrades  a(juati(ines,  tandis  que  les  Proboscùliens 


OnF)RK   DES  SIUI^mNIDKS.  309 

sont  SOS  Gravigra.los  tweslros.  Il  y  „,  c.i  offot,  onlro  eux  et  los  Maniniifèros  h  tronmo  à 
peu  près  les  .nen.os  rapports  Mu'ei.Ire  les  J'|,»,,uos  et  les  Carnivores,  ,.,ais  ,lans  Tun  comme 
<  -•".«  1  autre  cas  ces  incontestables  analoffù-s  no  jusiilient  pas  suffisannnent  la  réunion  .lans 
m  meiue  or.Iro  d  Annnaux,  dont  les  uns  ,.assent  leur  existence  à  la  surface  du  sol,  et  dont 

s  XZ^'H  7'"":;''''^"  '"  ™  ""'^'^'"^''-  '^'^  -f^'t.  '"  l''"l-' 'I-  particularités  par  lesquels 
es  1 1,0  ,ues  et  les  huvnides  resseud.lenl  aux  Carnivore,  ou  aux  Proboscidiens  o,.t  subi  chez 
oix  tertames  modifications,  qui  trahissent  une  iuconleslabie  infériorité  des  premiers  <le  ces 
A  nnaux  par  rapport  aux  seconds,  et  il  est  facile  de  constater  .|ue,  sous  pres.p.e  tous  les 
uut.os  apports,  les  Su'eni.les,  .,u.  vivent  constamment  ,laus  l'eau,  sont  aussi  très-différents 
«les  I  loboscidiens ,  et  .p.  ,1s  s'en  éloignent  par  des  caractères  fort  importants. 

Le  nom  .le  !>,mua,  .pHlligor  a  imposé  dès  181 1  au  groupe  des  Sirénides,  rap[.ell..  l'opinion 
tniise  par  plusieurs  naturalistes  ,le  la  renaissanci  ou  plus  récents,  .p,e  les  fables  imaginées 

Ammaux.  hn  effet,  .p.o„p,e  les  Sirénides  man.,uent  à  la  Méditerranée  et  aux  autres  mers 
qu.  baignent  I  huropo,  ils  peuvent  bien  avoir  été  comms  .lans  l'antiquité,  puisqu'il  v  en  a  .les 
espèces  au  ben..gal ,  dans  la  mer  «ougo  et  dans  la  mer  .les  In.les;  mais,  en  réalité,' ri.M,  .lans 
ces  Annnaux  ..e  confirme  ce  .,ue  l'on  a  autrefois  écrit  au  sujet  des  Sirènes  de  la  Mvtbologie, 
et  on  ne  vmt  m  che.  eux,  ni  chez  les  espèces  d'aucune  autre  classe,  ces  associations  bi/.arros 
do  particularités  hétérogènes,  empruntées  ,.ar  l'ignorance  à  .l.-s  .^tres  si  différents  les  uns  .les 
outres,  e  SI  arbitrairement  associées  .|ue  .lans  les  Sirènes  .le  la  mythol..gie,  ou  dans  tant 
d  autres  ôtres  fantasti-iues  .p.o  les  artistes  se  plaisent  encore,  on  ue  sait  trop  pouniuoi.  à 
reproiiuiro  dans  leurs  com|)ositioiis. 

Chez  les  Animaux,  lois  que  la  nature  nous  les  présente ,  toutes  les  parlies  sont  eu  harmonie 
les  unes  avec  les  autres;  elles  sont  toutes  dans  une  corrélation  parfaite  et  elles  sembL-nl 

se  (îomman.l.'r  récipr.xpiement,  telle  modification  importante  [)r.:'- 
sentée  par  l'une  d'elles  com|)ortant  des  changements  aiial.)gues 
dans  toutes  les  autres.  Il  en  est  si  bien  ainsi,  (]ue,  dans  certains 
cas,  nous  pouvons  concluro  île  l'existence  de  bille  particularit.'"  à 
celle  .le  telle  autre,  et  <iue  le  plus  souv.'nt,  nos  prévisi.ms  se 
n-alisent.  Le  pied  .lu  Un'uf  ne  saurait  se  trouver  attaché  au  corps 
d'un  Lion,  et  la  .pieu.!  .l'un  Poisson  ou  les  membres  d'un  Pho- 
que ont  mauvaise  grAco  et  contrarient  le  goAl  si  on  les  associ.' 
aux  formes  plus  pures  et  si  parfaites  .lui  distinguent  l'esp.'.co 
humaine.  De  toutes  l.^s  particularités  que  présentent  les  Sirénides, 
il  n'en  est  peut-être  pas  une  seule  .jui  puisse  laisser  confondre 
ces  Animaux  avec  ceux  des  autres  groupes,  et  toutes  sont  si  bien 
en  rapiiort,  .pi'on  a  peine  à  l.'s  sujiposer  pi^ssible  ailleurs,  bien  (prou 
réalité  les  parties  (jui  nous  les  présentent  soiiMit  formées  des  mêmes 
éléments  ipie  chez  les  autres  mammifères. 

Si  l'on  ne  peut,  îl  l'exompl.'  .le  RIainville,  associer  les  Siréni.los 
aux  Pr.)bosci.liens  ni  aux  autres  Ongulés,  il  n'est  [.as  [dus  con- 
venable d(3  les  réunir  aux  Morses,  comme  le  voulait  Linné,  ou 
aux  Gélacés,  comme  l'a  fait  (I.  Cuvier;  ce  sont  bien  des  Animaux 
.l'un  or.lre  particulier. 

Les  trois  groupes  «lu'ils  constituent  aujour.l'hui,  sont  assez 
différents  entre  eux,  pour  .ju'il  soit  possible  d'en  faire  autant  do 
(ribus  s.'parées  ;  mais  comme  ils  ne  forment  .pi'un  seul  genre  cha- 
<.iMVKn.iun>,.  '-'"";  """'*   '"^"'^  born.îrons  à  l.is  eH1.li.3r  .lans  leurs  (îaractères 

""'"«'riqnes  sans  insister  sur  les  principes  de  leur  dassilication. 
MiNitic  HYTINE  (/h/llm,  Illiger).  Mommé  plus  récemment  SiELLiiiiK  {^Sldlmis)  par 


310 


OHDRE   DES   SIIUÏMDKS. 


G.  Cuvior.  Il  comprend  une  espèce  propre  à  l'océan  Pucifiiiuc  boréal ,  qui  a  pour  principaux 
carnctèros  :  son  corps  allongé,  sa  queue  écliancréo;  ses  nageoires  petites  et  inonguiculées;  sa 
télc  également  petite,  allongée,  garnie  sur  les  lèvres  de  soies  en  forme  de  pointes  courtes 
et  grossières  ;  ses  mâchoires ,  qui  sont  en  outre  dépourvues  de  dents .  au  moins  dans  l'Age 
adulte,  et  sa  région  incisive  garnie  de  fortes  placiues  cornées. 

C'est  le  IlvïiNK  BonÉAL  {/tylina  borealis  ou  Slellerns  horealis),  que  Steller  a  fait 
connaître  en  détail  dans  un  Mémoire  publié  en  1751,  parmi  ceux  do  l'Académie  de  Saint- 
Pétersbourg.  M.  Brandt  a  donné,  en  1846,  de  nouveaux  renseignements  sur  le  même  Animal; 
ils  sont  insérés  dans  la  même  collection.  Quelques  auteurs  disent  que  cette  espèce  est  mainte- 
nant anéantie;  mais  il  est  très-probable  (pi'il  n'en  est  point  ainsi.  Elle  est  cependant  devenue  si 
rare,  que  les  voyageurs  n'ont  pu  s'en  procurer  aucun  exemplaire  depuis  le  voyage  de  Steller. 
Le  Rytine  arrive  à  22  ou  21  pieds  de  long. 


Genre  DUGONG   {llalichorc ,  Illiger).   Les  Dugongs  ont  le  corps  moins  allongé  et  la 
queue  moins  écliancréc  ;  ils  manquent  également  d'ongles,  au  moins  dans  l'état  sous  lequel 

nous  les  connaissons;  leur  nniseau  est 
obtus,  aplati  et  garni  d'une  grande 
(|uantité  do  soies  courtes  et  rudes;  leur 
bouche  est  fir(>s(iue  inférieure,  et  leur 
cri\ne  est  reniarciuable  par  le  grand 
développement  des  os  intermaxillaires, 
qui  sont  presque  à  angle  droit  avec 
les  maxillaires  et  la  ligne  du  front.  Ils 
logent  une  paire  de  fortes  dents  inci- 
sives ayant  près  de  deux  décimètres 


De  M  s  lit  lu  (luNu  Jt  i  m;,  (,:>  digmhil. 


de  long,    mais  dont  on  ne  voit  (lue  la  pointe,   la  plus  grande  partie  do  ces  dents  restau 
cachée  dans  les  alvéoles.  La  face  palatine  des  os  intormaxillaires  porte  contre  une  grande 
plaque  cornée  qui  recouvre  la  face  antérieure  do 
la  symphyse,  très-grande  et  très-forte,  de  la  mâ- 
choire inférieure.  Sous  cette  plaque  existent  quatre 
paires  d'alvéoles,   dont  plusieurs,   plus  particu- 
lièrement  celles  d'en   bas,  logent  chacune   une 
dent  grêle,  qui  n'apparaît  jamais  au  dehors.  Ces 
dents  incisives  sont,  aussi  bien  que  celles  de  la 
mâchoire  supérieure  ,  séparées  des  molaires  par 
un  intervalle  considérable.  On  a  constaté  la  pré- 
sence de   cinq   paires  do  molaires  ,    mais   elles 
n'existent  pas  simultanément,  et  dans  l'âge  adulte, 
leur  nombre  est  réduit  à  deux    pour  chacune 
des  mâchoires.  Ces  dents  sont  toutes  à  une  seule  racine ,  et  leur  fût  est  plus  ou  moins  en 
forme  de  colonne  ;  les  postérieures  sont  les  plus  grosses;  leur  aspect  rappelle  assez  bien  celui 
des  molaires  de  certains  Édentés. 

Le  Dugong  maiu.\  {Halkhorc  Duijung),  qui  est  le  Tricliccus  Dtigong  des  Linnéens,  est 


s  i:  H  F  i  c  K   M  R  s  r  0  s  »  I  K  11  K    m    I)  l' Il  n  s  c, , 
l.i  iiliii|iic  nui  la  recouvre  el  deux  îles  dénis  qu  ou  y  Iroun 


•le  cos  Animaux,  ce  sont  ses  Ilalichorc  Hempri- 
clm  01  LotUan.  D'aprùs  M.  Onvod  ,  le  Dugong  de 
In  Nouvello-Hollumle  serait  aussi  d'une  espèce  à 
l>art  :  I/alichorc  Austmlis.  C'est  là  ce  qui  a  engagé 
quohiuos  auteurs  à  nommer  Ilalichore  Indiens, 
I  espèce  (lu'on  regarde  comme  particulière  à  l'ar- 
çliipel  indien.  Ces  espèces  supposées  de  Dugongs 
différent  à  peine  les  unes  des  autres.  Ce  sont  des 
Anunaux  marins  qui  fréquentent  les  récifs,  oîi  ils 
redierclienl  les  plantes  marines.  On  les  recherche 
pour  leur  peau  et  à  (;ause  de  leur  chair  qui  peut 
servir  d'aliment. 
Les  Dugongs  sont  remarquables  entre  tous  les 

//«//.««..«Im'Î,   L  lll^,,/''^''"'"'''''   '^■•'"'^'  -•    ""^"-^^on  du   même  auteur; 
et  Mvtaxythcmim  do  M.  ('hris- 


w 


m.V 


v:    ' 


'M 'n 


CiMxb-  PREsgi-K   K>riiii  i,iv  lUuriiiiiM,  trouvé  à  .Moii!|iellier,  )'l  de  grnnd. 


m 


312  OUDHK   l>KS   SI  I»  KMDKS. 

t:)l).  Il  110  roiifonno  quo  dos  espèces  fossiles,  dont  les  tlôhris  sont  surtout  communs  iIhiis  les 
lorrains  iiiiocèncs  do  corlaiiios  parties  de  l'Kuropo,  principaliMiicnt  ilans  les  endroits  (pii  répon- 
lioMt  aux  petits  bassins,  aux  i)aies  et  aux  nrcliii)els  de  l'ancienne  nier,  qui  a  déposé  nos  lianes 
do  molasse,  nos  faluns,  etc.  Lo  pliocène  et  l'éocèno  |»ropr(>nient  <lit,  en  rent-rnient  aussi. 

Ce  sont,  lo  plus  souvent,  des  cùles,  reiiianpiahles  par  leur  slruclure  compacte  et  comnio 
pierreuse,  caractère  (pi'on  retrouve  dans  les  ciHes  des  Sirénides  actuels. 

J'ai  constaté  que  ces  Animaux  f(UMnaient  certainement  plusieurs  espèces;  ils  joi;j;naiont  h 
Muo  forme  de  tète  et  à  uno  formule  dentaire  peu  différentes  de  celles  des  Dufjongs,  uiio 
conformation  des  molaires  assez  semhlalilo  h  celle  que  vont  nous  présenter  les  liamantins. 

('iHI*nK  LAMANTIN  {Mniinliis,  Hondc^lefi.  liO  jjrrand  Océan  et  les  mers  (pii  en  dépondont 
possèdent  les  IKtines  et  les  Du^'onss;  c'est  au  contraire  dans  l'océan  Alluiitii|ue,  (juo  vivent 
les  Lamantins,  Animaux  pisciformes  comme  les  précédents,  à  tAt((  ej,'alement  très-singulière, 
et  qu'il  est  facile  de  distinjîuer  par  un  assez  j,'rand  nomhres  de  caractères,  [tarmi  lesipiels 
nous  citerons  :  la  forme  arrondie  et  non  écliancréo  de  l'aplatissement  caudal;  la  présence 
d'ongles  rudimeulaires;  le  moindre  allongement  d(!  la  région  intermaxiliaire,  qui  n'est  [tas 
décliv(î  comme  chez  les  Dugongs;  une  fomn.'  assez  différoiito  do  la  mAchoiro  infi'rieuro  et  la 
présence  d'un  plus  grand  nombio  do  dent»  molaires ,  huit  ou  neuf  |)aires  à  cliaipie  miklioire. 
Les  molaires  supérieures  ont  la  couronne  mamelonnée  et  sont  pourvues  de  trois  racines; 
les  inférieures  n'ont  t\m  deux  racines,  et  elles  |irésenteiit  ù  leur  couronne  l'apparence  de  deux 
collines  transversos. 

Ces  dents  ont  de  l'analogie  avec 
celles  de  cerlains  BisuUiues  omni- 
vores ,  mais  elles  sont  eu  plus 
grand  nombre  que  chez  eux  et 
toutes  sont  à  peu  près  de  mémo 
forme.  On  voit ,  cependant  ,  en 
avant  d'elles,  mais  dans  les  jeunes 
sujets  seulement ,  une  fausse-mo- 
laire gemmiforme,et,  sur  la  partie 
déclive  du  menton  qui  répond  au 
plan  sympbysairo  dos  Dugongs, 
six  paires  de  trous  alvéolaires,  oii  l'on  peut  découvrir  dos  dents  comme  cliez  ceux-ci,  lors- 
qu'on en  fuit  l'examen  avec  soin  et  sur  des  individus  encore  jeunes.  C'est  ce  dont  M.  Staii- 
nius  a  eu  l'occasion  do  s'assurer.  Il  y  n  aussi  une  paire  d'incisives  supérieures,  mais  elle  est 
tout  à  fait  rudimenlaire,  et  paraît,  do  plus,  ne  pas  se  reproduire  après  la  chute  des  dents  do 
lait. 

On  assure  que  les  Lamantins,  tout  en  étant  essentiellement  a(|uati(iues,  peuvent  cependant 
sortir  momentanément  de  l'eau  pour  venir  ramper  sur  le  rivagt» ,  oîi  ils  vont  mémo  cher- 
cher des  herbes  pour  les  manger.  Ces  Animaux  sont  propres  aux  pays  chauds;  ils  vivent 
auprès  des  archipels  et  à  l'embouchure  des  grands  fleuves.  Certains  d'entre  eux  s'établissent 
aussi  dans  les  fleuves  mêmes,  et  à  une  distance  (iuel(juefois  très-considérable  de  la  mer. 
C'est  ce  que  Lacondamine  avait  déjà  remar(iué  pour  les  Lamantins  de  l'Ainériciue,  et  co  fait 
a  été  observé  de  nouveau  par  MM.  de  Casteinau  et  Doville. 

Les  Lamantins  ont  des  l;abitudes  paisibles;  ils  se  nourrissent  de  substances  végétales,  et 
l'on  peut  tirer  un  bon  parti  de  leur  chair,  de  leur  graisst^  ainsi  (pie  de  leur  peau.  La  lon- 
gueur de  leur  corps  atteint  jusiiu'à  (piinze  et  vin;,i  pieds;  mais  ils  sont,  en  général,  moins 
grands  quo  cela.  Ils  constituent  plusieurs  espèces,  «ju'on  pourrait  même  partager  en  deux 
genres,  celui  des  Lamantins  africains  et  celui  des  Lamantins  américains.  Quoi(pie  le  nom  de 
ces  Mammifères  no  ligure  pas  sur  les  listes  (pii  ont  été  dressées  des  Animaux  encore 
siuvages,  (pie  rilomme  pourrait  s'approprier,  je  crois  qu'il  devrait  y  être  placé  préférablomeiit 


DrNrs   MoiAinKs   iik    [.hmntin,  .1/1  il.'  grurd. 


onnuK  DES  sihknfdrs. 

ft  ci'Iui  do  bcniicniip  .J'anlros  osnùcos  ni  m,>,,vnp  ,„,  . 

ti"s  nn  ..xc,.ll,.nt  ,,„rli.  '      '     "^'^  ""''"•""  ''"'"'^'  •^"  P"'"Tnit  tiror  ,lo.s  Lnina»- 

con.m„  ilH  ,0  sont  ^....rolÎ.iVn      -^  .T'I    '.""'"^  ''^"-^  ''""  """'^«  "»  "''«'"  «'"•5<-. 
"".rilinios  ,.„  A/Vi,,uo  «l .Inns  rAm.'-nm,,..   ":,  Z!      7n  •'"■"'""  ""'"''  ""  f"'''''^  '"'•"  '^•^"'•'' 

.1-  Ani,naux  .,ui  ,  vivent  oncor  T    H  H^  t^"'"'  "i  "T'"  ""  '"'"""  '"^  »""•"-" 

<'^'"l  'l'^J'^i  <^  disparnîlro  dovm.l  los  pro-rcs^  I  V  '  .'  ""  '"'""•'""l',  fauto  do  soins,  ton- 

contraire,  d.ord.or  à  les  nlilisor  '""""■"  '''  ''"  '"  ^'vilis-.lion,  ,,ui  dovraient.  au 

Im  Lamantin  du  Si::M;:fiA,    /iif„„„,„^   a 

•"ff-"  ('".•. ,uo,.,uos  caractères   ni        ,:;  rr/'  ""  """"^'""  "^^  ''"-'  ''-'-'"«i^ 
"•«/<■»,  Tilesius).  'oni.stai.ies  du  Lamantin  n'AMi^inioDK  (Marinl,,,  Aus- 

^^^":t:J:Z::^:^1:^^^  unotroisi..„osp,co,,e  lamantin  I.ATI- 

quo  do  la  preiiiièro  par  ses  cara.;!;!,  p;^^  '""""'  '"  '"'"'''''  "'  ^'"^^''l'I'rociu'.  d'elio 

H-inc^  X:i  '  t'i^;:;::^:;;!:;;  --^  p-^^  "o .«  ^e  occidonta,e  do  ..a... 

mor  des  Antilles,  ot.  co.nine  .'ions  ,     .  ,:"^  r'"""  '/""  ""^'"'"^  ^"^"^"^  '"  '" 

fleuves,  parlieulièremont  dans  l'Dn'.noque  e      1    pa  T  ''''""""'  ''""^  ^«'"""^ 

licnu,3nt  à  remlKuichiire  du  S.in.'i  Tu    nue   „es     '!""'•   "^'^  '""'""""■"  "^"^"'"^  «" 
'i'Arn,ue.  lis  deviennent  Plus  .ran.t!,l::u7dr,rCr  '"'^  "°  '"  '^''^  °"'^^"'«'" 


si      I 


""    PAIITIR. 


40 


ORDRE  DES  CÉTACÉS 


Animaux  essentiellement  aquatiques,  ayant  fa/qmrenee  /  tset forme,  mais 
se  rapportant  cejtendant ,  ftar  l'ensemble  de  leurs  part ieularifés  anatO' 
miqites ,  à  la  classe  des  Mammi/rres  ;  leur  corps,  plus  ou  moins  en 
fuseau ,  est  terminé  en  arrière  par  une  queue  élargie  en  tuujeoire 
transversale ,  rnusculo-cutanée ,  plus  ou  moins  érhancrée,  et  sans  autre 
partie  osseuse  que  les  vertèbres  coccijfjiennes  qui  lui  servent  d'axe  ; 
point  de  mend)res  postérieurs  ;  les  atdérieurs  transformés  en  rames 
natatoires,  toujours  inoiquiculés;  le  dos  fréquemment  surmonté  par 
une  tmgeoire  de  nature  cutanée  qui  est  située  sur  la  ligne  médiane  ; 
7namelles  placées  auprès  de  l'anus  ,•  tiarines  disposées  en  évenl  simple 
ou  double  ;  point  de  conques  auditives  ;  poils  rares  ou  même  nuls  dans 
la  plupart  des  cas  ;  dents  en  général  nombreuses ,  coniques ,  d'une 
seule  sorte  et  uniformes  ;  cerveau  dépourvu  de  lobes  olfactifs  ou  /t'en 
ayant  que  de  faibles  rudiments,  très-développé  dans  ses  hémisphères, 
qui  sont  raccourcis,  renflés  et  pourvus  de  tmmbreuses  circonvolutions; 
os  de  natiire  plus  ou  moins  spongieuse  ;  tous  les  tissus ,  mais  surtout 
le  tissu  cellulaire  sous-cutané,  étant  imjtrégnés  d' une  quantité  plus 
ou  moins  considérable  de  graisse  qui  approche  de  la  consistance  oléagi- 
neuse. 

On  connaît  les  Cétacés  sous  les  noms  de  Daupliins,  Cachalots  et 
Baleines.  Leurs  mœurs  sont  fort  curieuses  à  oliserver,  nuits  elles  ne 
sont  encore  connues  que  d'une  manière  fort  incomplète. 

Les  Cétacés  acquièrent  sonvonliino  grande  taille,  el  c'est  parmi  eux  que  se  rangent  les 
plus  volumineux  do  tous  les  Mammitères.  Habitant  constamment  dans  l'eau,  ils  s'y  nieuveiii 
avec  une  extrême  facilité,  y  vivent  réunis  par  troupes  souvent  nond)reuses,  s'y  reproduisent, 
y  allaitent  leurs  petits,  y  cherchent  leur  nourriture  et  peuvent  plonger  pendant  un  temps 
assez  considérable.  Leiu'  respiration  est  néanmoins  aérienne,  comme  celle  des  autres  Ani- 
maux de  la  mémo  classe  ;  leur  sang  est  chaud ,  et  ds  sont  vivipares.  Aucun  d'eux  ne  peut 
venir  \n  terre,  même  pour  y  ramper,  et  lorsque,  par  suite  de  cpiehiue  fausse  manœuvre  ou 
de  quelque  gros  temps,  ils  se  sont  échoués,  il  leur  est  prescpie  toujours  impossible  de  se 
remettre  à  Ilot.  Ce  sont  des  Animaux  intelligents,  mais  trés-voraces,  et  dont  le  régime  est 
essentiellement  carnassier.  Leur  nourriture  consiste  surtout  en  Poissons,  en  Mollusques  na- 
geurs, ou  petits  Crustacés,  dont  ils  lont.  dans  certains  cas,  une  énorme  consommation. 


lAHiKlc  ,1e  |,,,r  orK;.nisn(io„  ,  lo.in.i  des  rem.u.ines  très-eurie.ises.  Nous  n'insislerons  Ici 
•II"'  sur  <|iieI(|iies-iiiios  d'entre  elles. 

..  su.l.ue  ,...,•  .les  po.is  aKKlntmés.  Ceihm.es  espèces  de  cet  ordre  ont  ,1e  v.Mitid.les  poils   , 
Ion  ('..  trouve  .n,^mo  ,nu.|„„,..s-.ms   sur  les  Marsouins  et  sur  les  H:.l..iue    I        ,       s^ 

rdlZ'""-       'Tn  """"""^  "--<-<--.  ,.  n.n,e  ,p.e  celui  d<   to"      a  t 
..c  d.flt.  e  pou,t  verUaMenHui  de  celui  des  autres  Anin.anx  de  la  ,nm^.  classe    I  /  or cio 
.Tn.se  :legra.sso  nui  se  ,.épose  sous  l..ur  ,lenue  es,  le  but  principal  de  la  p    lu^de  C  ^^^ 
U.e.  I..S  Baleu,es  verUables.  ..||,.  a  pins  .l'un  pie.l  .IV-paissenr.  I.e  larvnx  de.  Cétacc^s  X,  t.'- 

inons,  „,.„s  lean  et  I  a.r  se  réunissent  à  la  sortie  .-t  privent  ùtre  n-jetés  ens.^nd.le  mv  hs 
^■oe^Xs  ou  nannes  extérieures,  ce  qui  pro,luit  des  jets  d'eau  plus  0    u.oins     ë  é     hu     I 
simples  ou  doubles,  selon  la  disposition  .p.'ont  eux-n.èmes  b^sé vents  '  1 

Les  Leiaces  man(iuent  de  membres  postérieurs  On  ne  leur  fmnv.."   »,/....«  „      . 
ofcuue  trace  de  ces  organes  à  partir  d.!  lénn.r.  „s  llù  :e::i  ;:'.  Z  .    ^  'H:;: 
mn.s  ce  rn,lnuent  reste  cortiCorme ,  connue  on  le  voit  aussi  che.  les  Sil'énilles  ' 

La  .-fl.  ..re  ,les  grands  Cétacés,  Cachalots  ol  BaHnes,  a  une  gran,le  in.portauce  parce  «u'elle 
<o"rm  .    -ndustne  ,les  n.a.ières  grasses.  ,lo  la  baHu,-.  ,1e  ri^;re,  des   s  do  u,H   uh  ^^ 
n,mal.et,,uol„ues  autres  substances  également  lo.t  util..;  elle  donne  lie,    I      t  ^ 
ad  s  exp..d..u.ns  nauli.,ues  „ne  l'on  désigne  par  I,.  non.  ,.e  pêCe  à  la  /J  /      L^         ; 
Ulacc.  ,ourn.ssent  auss.  .les  pro,lui.s  analogues;  u.ais,  connue  ils  ont  toujours  de    Ii2 
mn    plus  ou  n.o.us  udérieures  à  c-iles  .les  Ca.:l,alots  et  des  Bal,.ines  Iralches,  t^I! ."s 
•odu.ts  sout  moH.s  abon,lants  et  .p.e  leur  capture  est  plus  .lilNcile,  ils  ne   0     r 
.l.-u.cun  armement.  Les  p.Vheurs  or.linaires  cherchent  seuls  à  .létruire  l.,s  Da.phns    pat 
|..^^A„unaux  tout  tuir  le  poissou  et  ..u'ils  brisent  .ré.,nem„,ent  les  lilets  ^^Zl 

On  a  décrit  près  .l'une  centaine  .l'espèces  de  Cétacés,  „,ais  il  n'y  en  a  guère  „lus  d,. 
q..nU.-vu.gts  dont  IVxisteuce  soit  n.aint."uant  certaine.  Tous  ces  Mamnulèil^on  n 

sauf  une  ou  .lenx  excluions.  On  peut  les  partager  en  .p.atre  familles  aux.,uelles  n    s     „  e 
rons  les  non.s  de  PhysHéridés,  Ziphnlés,  UelphinUlés  et  halénWs 


à 


FAMILLE  DES  PHYSÉTÉUIDÉS 

des^avir.  les  jets  d.ao ,,..  „.,..,.  ';::'^:;.:':^::  \î::::z^;^  ::,:;;:: 

An  maux  également  s.gaul.>s.,ues,  .,uo  l'on  nppelln  en  n-aneais  Cachalots    et  Zt  1 
accidentellement  .p.ohp.os  individus  .lans  les  'nômes  parages;    il  on  e,d„  ^oeH^ 

.  t  ,e,  n  é      OR  7l     \r  ^'""^^•''»''"''  '"'"•■"*  '^>«  !"»«  .-ros  Animaux  dont  le  globe 

st  peuple.  les  Balen.es  et  les  Bo,-,,„als  peuvoit  seuls  leur  èt.-c  comparés  sous  ce  raonor 
mais  les  Cachalots  ...i  difAVeiil  à  heaucnup  d'i--a.-ds  rappmt, 

La  tôto  .inormo  des  Cachalot,  est  .mssi  renllée  en  avant -m'a  l'occiput;  leurs  nari,.ossont 


310 


OIIDOK   DES  CliTACfiS. 


pldcôos  ont.''iinurpnioiil  sur  c(Uto  purlio  .lo  In  mo,  (|ui  osl  lo  point  culminant  do  tout  lo  anpn. 
Co  ii'csl  ni  lo  (liîvflopiH'inciit  .lo  la  cavilô  hui-ciilo,  ni  i-olui  «les  os  (|ui  i'ontonront  tpii  dcilur- 
niinnil  cot  accroisseniont  ,l(t  volunio,  .-l  les  Ca.halols,  tout  en  .Hant  .l.'.s  Cûtacûs  nmrucd- 
phnli's.  fi'ost-à-(iiro  à  Irès-Krosso  l.Mo  comni.'  l.-s  Uak-incs,  lo  sont  .l'mu*  t(.ut  autro  ni/nui-io. 
Le  (lossus  (il)  leur  crAno  est.  on  offot,  u|ilali  on  avant  ol  Iros-oxcavé  on  arrii^rc;  et  iorsipril  a 
iHô  dûcliarnô,  il  rcssMunblo  à  un(»  sorto  do  cinpio  ouvorl  on  avant,  ot  dont  lo.s  parois,  i|ui 
s'accroissent  à  mosuro  (ju'on  ap|)roclMj  do  la  région  occipltali>,  sont  lorniûos  par  le  rodrèsso- 
incnl  on  caroao  do  la  nioiliô  supôriouro  dos  maxillaires  ol  do  la  portion  frontale  de»  os  incisifs 
apjiliipitM!  conlro  la  partie  éKalomonl  rodrosséo  dos  os  »^rAniens. 

Los  Cachalols  ont  la  niAclioiro  infériouro  lioanconp  moins  lar^o  dans  sa  parlio  donlairo  (juo 
lo  cri\no,  rôlrécio  en  avant,  oîj  elle  forme  une  longue  symphyse,  ot  pourvue  de  «rosses  dents 
(Coniques,  similaires,  dont  les  noml»ro  varie  do  viriKt  à  viiiKt-ciiKi  paires  environ.  Cos  Animaux 
ont  aussi  dos  dents  supériouros,  mais  elles  sont  caduipies  ot  encore  mal  connues. 

Co  sont  cos  grands  Cétaccîs  qui  fournissonl  le  blanc  tlo  ilalchw,  a[)polé  aussi  spormaccli 
oucdlint;  cpii  osl  une  sulislance  fort  omploy('.o  dans  les  arts  (I).  Ils  donm-nl  aussi  Vambrc 
pi»,  ot  leurs  dents  sont  rochercliôos  pour  l'ivoire.  Il  y  a  doux  goures  dans  leur  famille,  celui 
des  Cachnhls,  (pji  so  compose  de  plusieurs  espèces  ,  atteignant  dos  dimensions  colossales  ,  et 
celui  des  Kogin,  dont  l'unicpio  espèce  devient  beaucoup  moins  grande,  et  doit  ^^tro  rogardéo 
comme  reliant  les  vrais  Cachalots  aux  Zipindés  ot,  à  certains  égard%  aux  Dolphinidés. 

GlîNniî  CACHALOT  {l'/iyscta-,  Limiè).  Les  Caclialols  sont  caractérisés  comme  genre 
'  par  la  grosseur  do  leurs  dents  inférieures,  par  la  longueur  do  la  symphyse  do  leur  mAchoiro 
et  par  leur  grande  taille.  Ces  Animaux  sont  un  îles  exemples  les  |.!us  romanpiables  de  l'état 
d'imperfection  dans  lo(|uol  osl  encore  rinsloiro  naturelle  en  ce  ijui  concerne  (pie|(|uos-uns  des 
Mres  les  plus  volui>iinoux  dont  lo  gIol)e  est  peuplé.  Bien  (|u'ils  soient  nombreux  dans  ccirtains 
parages,  et  que  les  baleiniers  eu  détruisent  diaiiuo  nnuéo  une  très-grande  iiuantité,  ils  no  sont 
encore  représentés,  dans  les  collections  les  plus  riches,  quo  par  quelques  débris  i'ncom|tlots; 
on  ignore  mCme  (luols  sont  les  caractères  dislinclifs  do  leurs  différonlos  espèces.  Aussi 
plusieurs  autours  soutiennent-ils  qu'il  n'y  on  a  qu'une  seule,  tandis  iino,  suivant  d'aulros,  il 
y  en  aurait  une  dizaine  cl  qu'ils  seraient  m(^me  susce|itibles  d'être  divisées  en  trois  genres  diffé- 
rents. Mais  ces  espèces  ont  été  trop  incomplélement  décrites,  mémo  colles  dont  il  a  échoué, 
à  plusieurs  reprises,  dos  exemplaires  sur  les  côtes  de  l'Europe,  ot  les  caractères  que  l'on 
assigne  à  leurs  différents  genres  sont  inexacts  ou  de  peu  de  valeur.  Ainsi ,  le  genre  Pltijsahis , 
<luo  Lacépède  avait  établi  pour  y  placer  le  Cachalot  cylindriiiue,  reposait  sur  une  indication 
fautive  d'un  naturaliste  du  xvii"  siècle,  Clusius,  qui  attribuait  aux  Cachalots  dont  il  a  parlé 
(l'avoir  l'évent  placé  sur  le  cou,  et  l'on  ne  cite,  pour  appuyer  la  distinction  du  genre  Phipcler 
proprement  dit  d'avec  les  Calodons,  également  regardés  conmio  un  genri'  à  part  par  Lacéjièdo, 
que  la  présence  d'une  nagiîoiro  falciformo  sur  lo  dos  dos  premiers  et  l'absence  do  la  mémo 
nageoire  ou  plutôt  sa  petitesse  clioy,  les  seconds. 

Cependant  les  recherches  ostéologiques  dont  les  Cachalots  ont  été  l'objet  de  la  part  de  (i. 
Cuvior,  de  Blainville  et  des  autres  naturalistes  n'ont  encore  fourni,  pour  la  démonstration  d(^' 
cos  différents  genres ,  (luo  des  caractères  presque  insignidanls.  C'est  ce  ijui  a  fait  dire  à  l'au- 
tour dos  Rochorcbes  sur  les  ossements  fossiles,  ou  tormiiiant  l'analyse  des  travaux  dont  les 
Cachalots  avaient  été  l'objet  avant  lui  do  la  part  des  naturalistes  :  «  No  sera-ce  pas  mainto- 

(1)  La  Céline  est  logùe  dinis  la  piiinde  oxeaviitioii  que  préscnle  le  dessus  de  la  ttUe  des  Cacliidnts.  Elle  se 
compose  d'une  sul.stiince  Ijjancjie  oristallisulde  tenue  .mi  dissolution  dans  l'huile  (|ui  existe  diez  cis  Animaux 
comme  chez  les  autres  Cétacés.  On  Ta  aussi  extraite  de  riniile  du  Dauphin,  cl  il  est  piol.ahie  iiu'ellc  se  retrouve  en 
plus  ou  moins  grande  qnantté  dans  l'excavalion  de  la  lélc  des  Ziphidés,  des  l'Ialanistes,  etc. 

Au  point  de  vue  chimique,  la  Céline  doit  èlrc  considérée  comme  du  palmilate  de  cétyl'e,  c'est-à-dire  comme 
unecomhinaison  de  l'acide  palmitique,  que  foumissenl  aussi  ceilains  l'almicrs,  avec  de  l'éllial  ou  alcool  élvlique 
In  savant  chimiste.  M.  Chevreul,  a,  le  premier,  saponiile  le  Idanc  de  Daleiiic  el  ii  en  a  sépare  l'éihal.     ' 


FAMILLE  DFS  PflïSfiTÈnrtHis.  ,., 

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Hliiinvillo  n'oso  pus  ,lùvMoï  si  c'ost  à  uno  Mualriùnir  ostuVo  m.  i.>„i    ■      i 
(/V.  XXIV,  /,,.  9).  „t,,„i  ,„,  î,,  ,„  .f(Vt       r.lo"^       n    '     '""     "  '""■  '■•  '^"^''"" 

"0  tonanl  con.,.1.  ,,.o  .les  l^.n,  J  eM,Ces  '  '  """""  """'■"'""■^  "'"  "'^'•'"-  -' 

t-nfia  la  nidimho  do  i'niul)iv pis  donnoiil  h  ^■L^.u  ',         ,  ""'  ''"  '''  ""^^•'""ic  inlmeure, 

™-i.  ■•"».»■ ■•■• '''>'^^^"'t^C^t::^:':::z'rnZ -• 

do  coux  dos  Élals-Unis  Dour  s'v  livr..,-    r- ,  .  Mnnuiis  ,ils  [Muts  do  I  \iif.'lo(on-o  ou 

•iu'ils  sodiriKcntdo  pl-^Z.    '  "'  "'"  '"  '"—.ndos  ot  surio  grand  Océan 

(I)  Ce  pflssiiKe  a  été  inipriiné  en  ISas. 

.•e2i:;;;\;r;;ir:;s:î;;::;i?;,:';^        -  :-  "- -...  sa :  .„. , 

Los  cdifs  de  1,1  Ilollaiulo,  du  Hanovre  et  dt"  r\n.'l,.i,., n.  '.      '      , 

Voici  .,uel.,ues  n .ations  à  rH  é,.,,d  •  A  1.    ,  t  ^  '      T  "'"-;°7';'"  ''«-^  Anin,aux  du  même  genre. 

.le  son  temps,  l„n  auprès  AiM,    t1^  ,     .        e        Ï  T     '  f  l'"  "'"'"'^  ""'"  '^'"^''"'°'^  •^•■''«»- 

à  l'enihouclnne  de  IKseaut,  à  peu  de  dU  ,•    '  ,  ■  \t  ].''''■  ^"""''"^''  '•"'^  '■"  ^'«"'"'^  ""  '^^■''»"« 

en  enregistre  deux,  l'un  en    G.,.   '   U  e  t     uo' "V     '^■,    1  '"'^'"^;,  ""r  ''""""  ^'""^  ''  "»"'  "'«  '''^'^1"»". 

périrent  à  Walderwiel,,  «„r  la  ro,c  de  Snîndk  '     '"  "      ""  "  '  '-^""'»"^''""'  J«  'K"»'  i  •■•"  '788,  douze 

./::::  s  Xr:':xz::^t:z;T':  r'r'-''  '-  •'-'""-  - -'"^  ^  '■•-  -'"^ 


il 


318 


ORDllli  DliS   GlilACÉS. 


un  Aiiimul  n'ajonl  K'ui'ro  |)lus  de  dix  ou  douze  pieds  de  lonp-;  sa  forme  est,  on  pti-uéral,  celle 
du  crâue  des  grands  Cachalots,  mais  avec  «luehiuos  pa.rticiiiaiités  dans  les  détails;  sa  sym- 
pliyso  maxillaire  est  proportionnellement  un  pou  moins  longue ,  cl  ses  dents  sont  plus  fines, 
(l'est  de  IJiainville  (jui  a  décrit  ce  cr;\ne,  et  il  a  donné  à  l'espèce  (ju'il  représente!  le  nom  de 
Physelcr  bvevkcps ,  n'ayant  pas  jn!,'é  ([ue  les  caractères  (pi'il  lui  assigne  nient  assez  d'impor- 
tance pour  la  séparer  généiieiuement  des  vrais  Cachalots.  .M.  Cray  professe  une  opinion 
coulrairo  et  il  a  fait  de  cette  espèce  un  genre  sous  le  nom  de  Kogia. 

Le  Kogia  a  tétk  coiuitk  {Kogia  brevkops)  n'est  encore  connu  (lue  par  la  pièce 
unique  (jue  nous  venons  d'indiipior. 

On  devra  en  rapprocher,  pout-ètro  mèm((  lui  associer,  comme  étant  de  la  même  espèce, 
un  Cétacé  de  même  grandeur  observe;  à  Sidney  par  M.  Wale,  et  dont  le  siiueletle  a  été  décrit 
récenmient  par  ce  naturaliste  sous  le  nom  iV liuplnjseler  Gvuijii. 


FAMILLE   DES  ZIPHIDË8 


La  famille  des  Zipliidés  ou  Cétacés  Zi|)hioïdes  ne  réunit  qu'un  assez  petit  nombre  d'espèces 
qui  sont,  pour  la  plupart,  des  Animaux  d'une  assez  grande  taille,  presque  toujours  égaux  ou 
même  supérieurs  aux  plus  grands  Delfjtjie^^s.  Ces  Animaux  sont  d'excellents  nageurs,  et. 
comme  ils  se  tiennent  essentiellement  dans  la  haute  mer,  on  ne  coimaît  encore  chacun  d'eux 
(lue  par  un  ou  (luelipies  individus  seulement  ijui  sont  venus  échouer  sur  différentes  plages 
pendant  leur  vivant  ou  dont  la  nier  a  rejc'tii  les  cadavres  après  (|uel(iuc  tempête  ;  et,  comme 
ils  fournissent  tous  une  iiuilo  abondante,  leurs  débris  ont  conslamment  excité  la  cupidité  des 
gens  (|ui  les  ont  aperçus,  ce  qui  a  rendu  plus  difficile  encore  iV)  les  étudier  d'une  manière 
complète.  Heureusement,  on  en  a  le  plus  souvent  conservé  des  pièces  osseuses,  et  (uinime 
leur  S(iueletto  fournit  de  très- bons  caractènis  dislinclifs,  on  possède  dès  à  présent  quelques 
bons  renseignements  à  leur  égard. 

Los  Ziphidés  sont  intermédiaires  aux  Cachalots  et  aux  Delphinidés  à  long  bec;  leur  cràno, 
toujours  plus  ou  moins  bizarre  dans  sa  conformation,  se  prolonge  en  un  rostre  étroit  et 
solide,  et  ils  sont  presque  entièrement  dépourvus  de  dents.  A  part  (luelipies  petites  dents  ru- 
dimenlaircs  (ju'on  ne  connaît  encore  (juc  chez  doux  espèces,  ces  Animaux  ne  présentent 
qu'une  ou  deux  paires  de  dents  ayant  un  volume  considérable  et  enfoncées  dans  des  alvéoles; 
elles  sont  placées  à  la  mâchoire  inférieure  et  en  occupent ,  soit  la  partie  terminale ,  soit  le 
milieu. 

Sans  compter  les  Ziphidés  fossiles ,  (|ui  sont  au  nombre  de  trois  ou  quatre ,  nous  connais- 
sons maintenant  six  espèces  de  cette  famille  dans  les  différentes  mers.  La  diversité  de  leurs 
caractères  oblige  d'en  faire  ciiK]  genres  distincts  sous  les  noms  de  Hijperoodon,  Z i plans , 
Berùrdius,  Dioplodon  et  Mesoplodon.  Nous  dirons  (luchpies  mots  de  chacun  d'eux. 

G^NllE  HYPEHOODON  {llypcroodon,  Lacépède).  lii'  pairo  de  dents  terminales  assez 
grosses  existe  à  la  niAclioira inférieure;  les  autres  dents  sont  rudimenlaires  etcaduciues;  front 
ronflé  par  l'accumulation  d'une  grande  (juantité  de  substance  huileuse,  (pii  est,  eu  grande 
partie,  située;  en  avant  des  narines  et  soutenue  bilate-ralement  par  une  double  crête  osseuse 
des  os  maxillaires  qu'on  a  coniparco  à  une  muraille  ;  vertèbres  cervicales  soudées  entre  elles 
par  leur  corps  et  par  leurs  apophyses  épincnises. 

L'Hv  PKiiooDON  niTZKoi'F  (llypcroodon  Imtzhopf,  Lacépède)  arrive  h  la  longueur 
do  huit  ou  dix  mètres.  C'est  un  Animal  île  l'Océan  atlantique  et  de  la  mer  du  Nord ,  qui  vient 
accidontollement  sur  les  côtes  do  l'r'au'ope,  soit  sur  celles  de  la  (irande-Brelagne,  soit  sur 
colles  do  la  France  ou  de  la  Hollande,  Hunier  en  a  observé,  en  (787,  un  exemplaire  échoué 


FAMILLK  DKS  ZIPIIIDÉS.  .^jy 

à  l'ombouchure  de  la  Tan.ise;  doux  autres,  ôc),oués  au  Havre  o«  (789,  ont  été  décrit^  n-,r 

ri  ',?;;''""  'r^;  '^""'*^"  f""^'*^"^^  -^-'  i-ticuiière,no;,t  s  t  '  S;  ^ 

MM   Vrolicl.  et  Rsd.rid.l  ont  pnhlié,  ily  a.,uel,,ue.sannées,  de  trùs-bons  détails  surlos  Ani- 
J.l      f  l  ^  ^   ""'  *'•  ^'"'•)-  ^^^'^''''^  mfévumve  pourvue  d'une  paire  de  dents 

r  1,:::;:^  t^i^^u".;"  ^"'^^  ^^^-^^^  '''  -.n.res'^pour  „,ain.eni:^";;^,i;n: 

m  o'og.o,  comme  une  espèce  éleinto,  et  on  l'a  successivement  attribué  au  Ces 
m    ce  e  ou  eocene.  Cependant,  ce  crAno  ne  nous  paraît   pas  réellement  foss  le      a" 

^0  HsT^r''  ^"""  '"  ""^""'^  ''  ''^  "'^^-^  '^^'^'^  '>"'-  -•'-  --^^  P 

n  us  e.,  ma.    8o0,  avec  quel.iucs  autres  débris  d'un  squelette,  sur  la  côte  des  \rosf,uiers 
0    u  r/  T'"'  ""  ''"".""''  "^"  Villeneuve-Iès-Maguelonne  et  Frontignan.  L     Si 
t  ..ue  les  gens  du  littoral  a^•a,ent  dépecé  et  mutilé  pour  en  extraire  l'huile.  Ce  Cet.  ce  nouvi 
V  a.  c.      ou  S.X  mètres  de  longueur.  Les  recherches  auxquelles  son  examen  m'    cuU 

1  at    al  stes    ma  s  sans  qu'aucun  .l'oux  en  eût  reconnu  la  similitude  d'espèce  avec  le  Ziphius 

"  incomplets,  ,|  est  vrai,  mais  néanmoins  suffisants,  qu'on  a  publiés  au  sujet  des  trois 

|.rc^en,lues  espèces  ,1e  gros  Dauphins  méditerranéens,  ,,ui  ont  été  nommées  :         ' 

neiplunm  nesmarosti,  par  Risso  ,  d'après  un  Animal  échoué  auprès  do  Nice; 

Mp^mus  PuUpjn,  par  M.  Cocco,  ,1'après  un  Animal  échoué  dans  le  délro  t  de  Messine- 

Kt  llyproodon  Doumetn.  par  M.  Cray,  d'après  un  Animal  échoué  sur  la  côte  de  la  Corse' 

et  qu.^a  ete  decnt  en  18-12  par  M.  Doumet,  qui  en  possè.le  le  squelette  dans  son  Wche  muS 

Cràco  à  l'obligeance  do  M.  Doumet,  j'ai  pu  examiner  ce  dernier  squelette  do  Ziphius 
a  .n.connu  que  se.  crAne,  qui  est  un  peu  mutilé,  est  encore  plus  semblable  à  celui     cri! 

X  mt  :?! '"'.' r  '   "'  T  ^  "'"■'  ""'■"''"'^  ^•"""""^'  ^"-"'"^  "Pf'"^''^"-'^  ^  '"  "'-"^  -P^co 
A  mon  «Ms    I  Age    sans  .ioute  aussi  le  sexe,  et  surtout  les  mutilations  dont  les  trois  cAnes 

pnwenant  es  md.vidus  de  Fos,  des  Aresquiers  et  de  la  Corse,  portent  malheureusement  les 
■  aces,  sont  plus  que  sufl.sants  pour  justifier  les  faibles  différences  qui  semblent  les  distinguer 
es  unes  des  autres.  Je  dois,  cependant,  faire  observer,  que  M.  Duvernoy  n'admettait  pas 
iHient.te  que  je  croîs  avoh- reconnue  entre  le  Ziphius  de  Fos  et  celui  des  Aresquiers  et 
qu.  a  cons.dcTe  le  secon.l,  comme  constituant  une  espèce  particulière  d'Hvperoodon,  k  la- 
quelle d  avait  bien  voulu  donner  mon  nom;  c'est  son  Hyperoodon  Gcrvaisii 

GKNRK  BEHAIIDIK  [ncrardius,  Duvernoy).  En  terminant  le  Mémoire  sur  les  Cétacés 
/.pluoides,  dans  lequel  j'ai  décrit  le  crAne  ,lu  Ziphius  des  Aresquiers  et  établi  les  genres 
Mesoplodon  et  Dioi.lodon ,  je  donnais  l'indication  suivante  :  «  M.  Arnoux,  qui  a  fait,  comme 
<■  hirurgien-maior,  la  campagne  .le  la  corvette  le  Ithin ,  commandée  par  M.  l'amiral  Dérard 
alors  capitaine  de  vaisseau,  a  ivcueilli  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Zélande,  le  crAne  d'un 
Fyperoodon,  qui  paraît  différer  de  celui  de  l'océan  Atlanti.iue,  et  dont  je  compte  m'occuper 
.ans  un  autre  travail.  „  yL  Duvernoy,  qui  a  retrouvé  ce  crAno  dans  les  magasins  d'ostéologie 
du  Muséum  do  Paris,  l'a  d.'-crit  avant  moi  et  y  a  reconnu  non-seulement  une  espèce  nouvelle 


li. 


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M 


320 


ORDRE  DES  CÉTACÉS. 


comme  jo  l'avais  indiqué  d'après  M.  Arnnux,  mais  un  sonro  nouveau,  auquel  il  a  donné  lo 
nom  (io  M.  Bérard ,  en  on  dédiant  l'espèce  à  M.  Arnoux. 

Le  Rkhaudik  n'AiiNorx  {Ik'rardiiis  Arnouxli ,  Duv.)  est  intermédiaire  i\  l'IIyperoodon 
véritable  et  au  Zipliius  par  les  dimensions,  (>t  il  porte  vers  l'evlrémité  de  la  miUlioiro 
inférieure,  diîux  paires  de  fortes  dents,  ayant  quelque  analogie  avec  celles  <les  Cachalots.  Co 
Cétacé  alleint  des  dimensions  intermédiaires  à  celles  des  Zipliius  et  des  lîypérodons. 

Genrtî  DIOPLODON  {Dioplodon,  P.  (lerv.).  Le  caractère  principal  do  co  genre 
consiste  dans  la  forme  assez  singulière  de  sa  mAchoirc  inférieure,  dans  la  paire  do  fortes 
dents  dont  elle  est  pourvue  vers  son  milieu,  et  dans  la  solidité  do  son  rostre,  ijui  a  une 
grande  analogie  avec  celui  des  Cétacés  réellement  fossiles  que  0.  Cuvier  avait  rapportés  au 
même  genre  que  le  Zipliius  cavirostre.  J'en  ai  observé  deux  espèces  : 

Le  Dioplodon  np. NsinosinF.  {Dioplodon  doiisirostris)  (]ui  a  été  autrefois  signalé  par 
de  Blainvillc,  sous  lo  nom  de  Didphinus  densirostris ,  d'après  un  bout  do  rostro  encore 
aujourd'hui  conservé  dans  les  collections  zoolngiques  do  la  Faculté  des  sciences  de  Paris. 
On  en  possède  maintenant  au  Muséum  un  crAno  à  peu  près  complet;  il  a  été  rapporté  dos  îles 
Seychellcs  par  M.  Leduc,  capitaine  de  la  marine  marchande. 


r  R  \  s  r   uv    n  I  (1  !■  I.  o  h  n  \    n  f  n  •*  m  fl  ^  T  R  F . 


Le  Dioplodon  diropkf.n  {Dioplodon  curopwus)  qui  a  été  cité  par  moi,  d'après  un 
crAno  que  M.  E.  Deslongchamps  a  déposé  dans  les  collections  do  la  Faculté  des  sciences  de 
Caen,  et  qui  provient  d'un  individu  harponné  dans  la  Manche.  Ses  deux  dents  en  défenses 
s(nit moins  grandes  que  celles  du  Densirostre,  et  la  portion  de  la  mi\choiro  qui  les  supporte 
est  nKuns  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la  symphyse.  Ce  Cétacé  doit  avoir  une  douzaine 
de  [lieds  de  longueur  totale. 

(!  i:\UK  MÉSOPLODON  {Mcsoplodon ,  P.  derv.).  Le  rostre  est  long,  mais  plus  large 
que  haut,  ce  (|ui  est  le  contraire  dans  le  genre  précé'dent,  et  la  mâchoire  inférieure  présente 
do  ciiaque  côté,  vers  son  milieu,  une  paire  de  fortes  dents,  accompagnée  do  quel(|ues  autres 
dents  beaucoup  plus  petites  et  caduques. 

Lo  MÉSOPLODON  DK  SowKRnv  { Mt'Soplodon  Sowcrbcnsis) ,  ((ue  de  Rlainville  a  autrefois 
nommé  Delphi nim  Sorvcrbcnsis,  d'a[irès  un  exemplaire  échoué  en  Angli^terre,  est  le  même 
Animal  que  Sowerby  avait  rapporté  à  tort  à  l'IIyperoodon  décrit  par  Hunter.  C'est  aussi  le 
Dauphin  microplère  de  (i.  Cuvier. 

Les  noms  génériques  A'Aodon  et  do  Sodiis  signifiant  >mn  donls ,  qui  avaient  été  donnés 


FAMILLE  DES  DELPHIMDÉS.  33, 

ut,  eu  u.  1^1.1,1,.,  cl  du  Havre  ainsi  .|uo  du  Calvados,  ou  Franco. 


FAMILLE  DES  DELPITINIDÉS 

sur  le  milioi   ,io  leur  S  "^.^   r™     .  ^  !  '  ?'"  "''^  "'"''"«  '"'  '^^  -^'^^  '!"'  est  placée 
eollo-ci,  ainsi  quo  da      l'c       d      s    c  ,""   "'"'"""  ''"^ ''"'  ""''""•"  "'>'"l»oilomont 

Cachalots;  ils  man.iuent  touionr.   1  1  f  '"  «''"''^'"l""'  i'^''  B«'ei"cs  ou  les 

rostre  est  allonge       "0    Zt        '^"""«,'l»';-"^t-'i^-t  les  pron.ièros.  et  lors-.uo  leur 

U's  (..etaces  Delpliinidés  sont  les  moins  "^ros  d<.  t,^i.^  i„.  r'.'     ' 
•lont  il  existe  le  plus  .l'osnèros     \      !  ^"''""'"''  '''  *^"  """^^  '«'«P»  «eux 

loiu   d'égaler   cel      d  s  t  Is  "'"r"''.'';"''  '""^"^  '^'^"^  """■•"^"^-   ^'-'"^  utilité  est 

quoique  ,n,nt       lu    duidurLr'^^^^  "'""""'"'   "^   "'^"^  ^^J--   ««'r 

fournis;   ,u,dnuest  s       ns   n  Z,  '/'  '"''""'  '"^  "^  ''''''"  ^'«"^  "'^  ««"^  «'nple-nont 

sont  .U  rech:;::;^ :;;;;":— ;  ^^"^  ^'"'"  '^  -"-  -^  '^  p-  --i^-b.e, 
paXrrt^ar';^;;;:::;:.,;;;:^''"^^^  ^^^^^^^  ^«  -"«  ^"""'«'  p--"e„t  de  .s 

P.usi:;n-s  tribus     ^dS     t.^  t^     r""^'  I  '"'"'"""  ^"^'^'^  ^"^''"^'""^  ^ 


1 1  il 
1il 


TRIBU  DES  PLATANISTINS 

a..':î:tTS":r?:":1;r!.:f'r''rr^  '?"-'  P-usIeurs  Dauphins  .corps  asse. 
quelques  alws  ^  Ion    ,       s'   '      '"'f  "'"'•"  V•'^'^ '*'-""""'"'-"^"'l»«-^  Proprement  dits  de 

Ces  Dauphins  vivent  aux  embouchures  des  grands  fleuves  ou  dans  les  fleuves  oux-m<^mo.  • 
Le  l-.ATAN.ST.  soL.-so,;  iriat,un.la  r,angeUca)  a  été  décrit  par  Lebeek  sous  le  non. 

Il*   PAllTIE.  "  " 

Ai 


iii< 


322 


ORDHK   DKS   CKTACKS. 


(jo  Dclphimis  gangctiais,  cl  l'on  ponso  que  c'est  le  Plntanista  dont  il  est  question  dans 
rilisloiro  nutnrelle  do  Plino.  Ce  Côtncé  atteint  des  dimensions  intermédiaires  à  celles  du  Mar- 
souin et  du  naui)liin  vuljiaire;  il  nage  avec  éiéi;ance,  et  diffère  à  la  fois  des  Dauiihins  par  sa 
fonnc  extérieure  et  par  des  caractères  ostéologiques.  il  n'est  pas  rare  à  IViniboucluirc  du(Jango. 

Genre  INIA  {liiia,  d'Orb.).  Le  corps  est  assez  épais,  mais  le  museau  est  encore  long  et 
il  est  velu;  la  nageoire  dorsale  est  surbaissée;  les  dents  sont  épaisses,  grenues  à  leur  surface, 
et  pourvues,  pour  la  plupart,  d'un  gros  talon  externe. 

L'Inia  de  (lEOFFnoY  {Iitia  Geoffrensis)  a  d'abord  été  signalé  par  do  Blainvillo  et 
Desmarost,  sous  les  noms  de  Delpliinus  (Icoffrciisis  et  CcoffroijU,  d'après  un  exemplaire 
empaillé  ([uo  E.  Geoffroy  avait  obtenu  du  musée  de  Lisbonne  pour  le  musée  d(!  Paris,  mais 
dont  on  ignorait  l'origine.  Depuis  lors,  il  a  été  rencontré  par  M.  A.  <rOrbigny ,  et  plus 
récemment  encore  par  MM.  de  Castelnau  et  E.  Deville  dans  les  rivières  des  provinces  do 
Moxos  et  de  Cliiquitos  en  lîolivio,  et  dans  tous  les  affluents  supérieurs  de  l'Amazone,  à  plus 
do  sept  cents  lieues  de  la  mer.  Cette  curieuse  espèce  dépasse  deux  mètres  en  longueur. 

M.  A.  d'Orbigny  en  a  fait  le  sujet  d'une  Notice  intéressante  publiée  dans  le  tome  IIF  des 
?iom'cUes  annales  du  Muséum ,  et  nous  lui  avons  aussi  consacré  (pielques  nouveaux  détails 
dans  la  partie  mamnialogi(iue  du  Voyage  de  ce  naturaliste,  principalement  pour  en  rétablir  la 
synonymie  et  en  donner  de  bonnes  figures.  L'Iiiie  de  Geoffroy  n'est  pas  la  seule  espèce  do 
Daupbins  réellement  fluviatiles.  MM.  de  Castelnau  et  Deville  en  ont  découvert  une  autre  dans 
le  liant  Amazone,  et  celle-ci,  qui  n'égale  guère  (|ue  la  longueur  du  Marsouin,  est  bien  plus 
semblable  aux  Daupliins  ordinaires  que  l'Inia  de  Geoffroy;  son  bec  est  encore  assez  grêle, 
mais  la  forme  de  son  crAne  en  fait  un  Animal  de  la  tribu  des  Delpbinins. 

Dans  une  notice  que  nous  avions  préparée  au  sujet  de  cette  espèce  avec  feu  M.  E.  Deville, 
nous  lui  avions  donné  le  nom  de  Dolphinus  (luvlalUts.  On  en  tromera  la  description  dans 
la  partie  mammalogiquo  du  Voyage  de  RHL  Castelnau  et  Deville,  dont  le  premier  do  ces 
naturalistes  a  bien  voulu  nous  confier  la  rédaction.  Le  Delpliinus  fJuviatilis  appartient  au 
genre  des  Daupbins  véritables. 

GENRE  STÉNODELIMIE  (Slenodelpliis ,  P.  Gerv.).  Ce  genre,  dont  M.  Gray  a  remplacé 
le  nom  par  celui  de  Pontoporia ,  n'a  encore  (ju'une  seule  espèce,  qui  est  de  petite  dimension, 
a  le  corps  assez  grêle,  le  bec  fort  allongé  et  les  dents  petites,  Unes  et  nombreuses;  c'est 
le  Sténodelphk  de  Bi.ainville  {Stenodelpitis  Blainvillii,  P.  Gerv.),  dont  il  n'a  encore 
été  observé  que  deux  individus,  l'un  sur  la  C('ite  de  Patagonie,  par  M.  A.  Dorbigny,  et  l'autre 
à  l'embouchure  de  la  Plala,  |)ar  M.  <le  Fréminvillo,  (|ui  en  a  recueilli  le  cràne.  Ce  Daupiiin 
ne  dépasse  pas  1"  20  de  longueur  totale. 


TRIBU  DES  DELPHININS 


Les  Delpbinins  sont  les  Daupbins  les  plus  ordinaires.  Leurs  dents  sont  toujours  nombreuses, 
plus  ou  moins  fines  et  aiguës;  leurs  dimensions  sont  inférieures  à  celles  des  (3rcins,  mais, 
en  général,  supérieures  à  celles  des  Pbocéinns,  et  leurs  esitèces  bien  plus  nombreuses  que 
celles  des  deux  tribus  précédentes.  Certains  d'entre  eux  tienn(!nt  habituellement  la  haute  mer; 
d'autres  approcbent  davantage  des  côtes,  et  il  en  est  une  espèce  qui  paraît  cxciusivemeut 
iluviatile.  C'est  celle  dont  nous  avons  parlé  plus' haut  sous  h>  nom  de  Delpliinus  fluvifitilis. 

Il  y  a  différents  genres  dans  cette  famille.  Les  uns  ont  la  tête  moins  longue  et  ressem- 
blent encore  assez  aux  Pbocénins  ou  aux  derniers  Orcins  par  la  liriêveté  de  leur  crûne.  Ceux 
(lue  nous  classons  les  derniers  ont,  au  contraire ,  le  rostre  allongé,  et  ils  ont  plus  d'analogio 
avec  les  Sténodelphes  que  nous  avons  déjà  signalés.    Voici  le  nom  des  genres  que  l'on  n 


FAMILLE  DEa  DELPHINIDÉS.  323 

(iislingués  parmi  les  Delpliinins  :  Lagênorhynque ,  Dclphinaplère .  Tursiops,    Dauphin  et 
Delphinorhynquc. 

GliNUlC  LAGENOllIIYNOI  E  {Lngenorfti/nchiis ,  Gray) ,  riîunit  quelques  espèces  à  t^le 
encore  assez  larKo,  n'ayant  pas  le  nniseau  beaucoup  plus  lonj;  (pie  la  [)artio  crânienne,  et 
<lont  les  (lents  sont  au  nombre  (Je  2.)  ou  30  envn'on  à  clia(|uo  màciioire.  Il  fournit  plusieurs 
espèces  aux  ré;,'ions  boréales  de  l'océan  Atlantique  et  à  l'océan  Pacifique.  Celles  des  côtes 
se|)tentrionales  de  l'Europe  sont  enc(tre  inconiplétenient  connues  et  ont  été  souvent  confon- 
dues avec  le  Tursio,  (pioiipi'elles  aient  le  crâne  plus  court,  plus  élargi  dans  sa  n'gion  frontale, 
et  les  dents  plus  |)etiles.  On  en  prend  jus(iue  sur  les  c(ites  de  |{el-i(iue,  et  M.  Vanbencd  en  possède 
à  Louvain  deux  scpieleltes  de  l'une  de  ces  espèces,  (lue  les  pêcheurs  d'Ostendo  connaissent 
sous  le  nom  de  Temninck.  C'est  pcut-(Mro  le  LA(ii;;NonnYN(..UK  LEUcopLiiunE  {Lageno- 
rhynchm  leucopleums,  établi  par  M.  Gray  (ra[)rès  Hasch  et  Nilson),  qui  visite  les  Orkncys 
ot  le  golfe  de  Clirisliana.  Le  Del pliiaus  pseududcl plus  de  M.  Sclilcgel  est  aussi  un  Lagéno- 
rliyn(iuo,  et  il  en  ((st  de  mémo  du  Dauphin  albiroslre  de  M.  Gray  {D.  pseudolursio,  lleiclien- 
bacli,et  D,  Ibsenii ,  Eschriclit). 

GENUlî  DELIMIINAPTÈIIE  {Delphinaplcrus ,  Lac('pède).  On  a  d'abord  réuni  dans  un 
soûl  genre  plusieurs  espèces  de  Deli.liinidés,  (jui  sont  faciles  à  distinguer  de  toutes  les  autres 
par  l'absence  de  nag(!oiro  dorsale;  mais  en  comparant  ces  espèces  entre  elles,  on  a  vu  ([u'elles 
différaient  beaucoup  par  leurs  principales  particularités,  et  il  a  paru  convenable  de  les  placer 
dans  des  genres  différents.  C'est  ainsi  (lue  le  Loucas  ou  «éiuga  a  été  rapproché  des 
Grampus,  et  le  Phocénoide  des  Phocénins,  (Jonl  il  a  les  dents.  Ainsi  modifié,  lo  genre 
Delpliinaptèrc  ne  possède  (ilus  qu'une  ou  doux  espèces,  qui  joignent  au  caractère  de  manquer 
de  nageoire  dorsale,  c(ilni  d'avoir  trente-huit  ou  (juarante  [laires  do  dents  à  chaque  niàchoiro. 
L'une  (le  ces  espèces  est  le 

Di-LPHiNAi-TÈnic  DE  PÉFiON  (De/phinttplcrus  Peronii .  Lacépède),  quo  l'on  rencontre 
sur  les  côtes  de  rAméri(iuo  australe  et  dans  (juehjues  autres  parages. 

Une  seconde  espèce  serait  le  Delpiiinoptèue  BonÉAL  {Delphinupterus  borealis ,  Peaies) 
de  l'océan  Pacifique  boréal. 

GlîNKK  TLIISIOPS  (TuTOops).  Afin  d'éviter  loulo  méprise,  nous  appellerons  Tursiops 
et  non  Turslo  !e  genre  au(iuel  lo  N'ésarnack  ou  Tursio  sert  do  type,  (|uoi(iuo  M.  Gray  l'appelle 
Ttirsio,  mais  sans  faire  attention  (jue  le  genre  Turaio,  proposé  antérieurement  par  Wa^ler 
a  pour  unique  espèce  un  Animal  tout  à  fait  différent,  le  Dolpliinaptère  do  Pérou.  Les  Tursiops 
ont  environ  vingt-ciu([  paires  de  dents  à  cha(pie  mAchoiro;  leur  cou  est  assez  allongé  et  leurs 
dents  sont  plus  fortes  (jue  celles  des  Dauphins. 

Il  y  en  a  deux  espèces  bien  constatées, 

LoTun.siops  ni^isarnak  (Tursiops  tursio),  qui  est  le  Delphinus  tursio  do  Fabricius,  et 
le  grand  Daupliin  ou  lo  Souftlour;  il  a  jusqu'à  douze  pieds  de  long.  C'est  un  Animal  dos  côtes 
européennes  de  l'Océan  ;  il  vit  aussi  dans  la  Méditerranée,  et  jusque  dans  la  mer  Noire  d'après 
M.  Ratké. 

Lo  Tursiops  abi;s\i,am  {Tursiops  aduncus),  ou  YAbusalam  du  docteur  Ruppel  et  lo 
Delphinus  aduncus  de  M.  Ehcrenberg,  n'a  encore  été  observé  (pic  dans  la  mer  Houge. 

GliNUE  DELPIIINOniIVNQLE  [Delphinorhyuchus).  Si  l'on  s'accorde  pour  S(-parer  des 
Delphinoriiynques,  tels  (pie  de  Hlainville  et  G.  Cnvier  les  ont  (iéfinis,  le  Dauphin  do  Geoffroy, 
(lui  est  devenu  lo  type  du  genre  Inia,  le  Dauphin  du  Gange,  dont  nous  avons  parlé  sous  le  nom 
do  Plataniste,  et  lo  Dauphin  niicroplèrc,  (pii  est  lo  mi'me  Animal  (jue  le  Mésoplodon  de  Sowerby, 
il  reste  encore  une  espèce,  (lu'on  ne  saurait  associer  aux  Dauphins  véritables,  et  (pii  diffère 
môme  de  ceux  (juo  nous  venons  de  nommer  ot  de  tous  ceux  dont  nous  jiarlons  ailleurs  dans 
cet  ouvrage  :  c'est  le  Delphinus  roslrntus  de  G.  Cuvier,  (pii  a  lui-même  donné  lieu  à  (luoique 
confusion,  mais  dont  ou  a  pu  enfin  établir  les  vc'ritabies  caractères  ot  reconnaître  la  patrie. 
Van  Breda,  professeur  d'histoire  naturelle  à  (iand,  en  avait  envoyé  un  crilino  décharné  à 


w 

m. 


in 


324 


ORDRK   DES  CÉTACl^lS. 


..  Cuvior,  el  celui-ci,  qui  en  i^'nornit  la  provenance,  avait  (l'abord  cru  y  reconnaUro  le 
naupl.in  .le  (.coffn.y,  c'est-il-.lirc  l'Inia.  C'est  ainsi  .|u'il  le  .lécrivil  dans  son  ouvrnf,M,  sur  les 
Ossements  fessiles;  mais  déjà  <lans  le  Hèp;no  animal,  il  nTlida  celte  erretw,  el  il  ajouta  une 
le  Daupinn  couronné  de  Fréminville  appartient  aussi  à  la  division  des  Delphinorhvn.n.es 
ce  (lue  Desmarest  avait  ('.paiement  étal)li.  I,(.  Delphinus  phmbens  de  'M.  Hussumier  où 
D.  mataymms  de  Lesson,  nous  paraît  devoir  ôtre  ('salement  rapporté  au  nu'^me  groupe,  ainsi  eue 
les  diverses  espèces  dont  M.  Gray  fait  son  Renre  Sténo.  Tous  ces  Delphinins  sont  Delphi.lo- 
rlryn(iues,  en  ce  sons  (lu'ils  ont  le  rostre  allongé  et  sillonné  dans  sa  partie  osseuse  et  .nie 
leur  sympl.yse  est  plus  longue  (pie  colU^  des  Dau|.l.ins  ordinaires.  Ils  n'ont  pas  un  très-rand 
nombre  do  dents,  et  ces  dents  sont  un  peu  plus  grosses  .pie  celles  .les  Dauphins,  el  (,uêl.,uo- 
fois  granuleuses  à  leur  surface.  L'histoire  de  ces  Animaux  est  encore  fort  incomplète  car  l'on 
ne  connaît  lo  crûne  que  d'un  petit  nombre  .l'entre  eux.  Il  y  eu  avait  d.'jù  pondant  V.-ponuo 
miocène,  telle  est  en  particulier  l'espèce  éteinte  dont  on  trouve  les  débris  dans  les  molasses 
et  les  marnes  bleues  du  Languedoc,  et  .|uo  nous  avons  décrite  ailleurs  sous  le  nom  de  Dd- 
plHHorhynclnis  sukntus. 

Le  DiaPHiNoitiiYNQUR  i,ONG-DEc  {Delpldnorhynchis  roslratm.  G.  Cuvier)  appartient 
bien  certainement  aux  mers  d'Europe,  et  on  le  prend  do  temps  en  temps  sur  les  c(iles  de  la 
Ilollan.le,  de  la  Belgique,  ,]o  la  France  et  de  l'Angleterre.  Ses  dents  sont  au  nombre  de  vingt- 
et-une  partout  et  liuement  grenues  à  leur  surface;  sa  taille  est  un  peu  supérieure  à  celle  du 
Delphis  ;  sa  tfite  est  plus  allongée. 

Le  DKLPHiNORHyNQUE  PLOMBÉ  {Delplmorhyncliiis plombeus,  Dussumier)  est  de  l'Océan 
indien.  Ses  dents  sont  lisses,  plus  fortes  .,ue  celles  du  Delphis,  et  au  nombre  de  trente-sept 
paires  a  cliaque  mâchoire;  son  museau  est  aussi  plus  allongé. 

Ce  genre  comprend  encore  .jnelques  autres  espèces,  mais  elles  sont  moins  bien  connues 

GENRE  DAUPHIN  {Dclphinm).  Après  que  l'on  a  retiré  de  l'ancien  genre  linnéen  des 
Dclphmus  les  esi)èces  qui  diffèrent  notablement  du  Dauphin  ordinaire,  il  y  reste  encore  une 
vingtaine  despèces  assez  peu  différentes  de  celui-ci  pour  .pie  les  naturalistes  mo.lernes  aient 
cru  devoir  les  laisser  dans  la  même  division  généri.iue.  Ces  espèces,  (pii  sont  dispersées  dans 
pres<iue  toutes  les  mers,  sont  habituellement  confondues  avec  le  Dauphin  proprement  dit  • 
la  plupart  ont  comme  lui  deux  mètres  environ  do  longueur;  leur  forme  est sensibleme-.l  là 
ineme;  leurs  .lents  sont  fines  et  nombreuses,  et  leur  rostre  est  en  forme  de  bec  séparé  do 
la  saillie  qui  p.)rte  les  évents  par  une  rainure  en  chevron.  Los  recherches  des  derniers  navi- 
gateurs ont  permis  d'en  caractériser  les  diff(Tenles  espèces  avec  |.lus  -le  précision  ..u'on  ne 
I  avait  fait  jusqu'à  ce  jour.  Quatre  ou  cinq  de  ces  espèces  fré<iuentent  les  côtes  de  la  France 
mais  parmi  elles  une  seule  y  est  réellement  commune ,  ' 

C'est  le  Dauphin  Delphis  {Delphinus  Delphis,  Linné),  ou  lo  />.  vulgaire  que  l(3s  p.Vheurs 
nomment  souvent  Becd'Oie  et  Oie  de  mer.  par  allusion  à  la  f.irine  do  son  rostre  Ln  des 
caractères  ostéologi.jues  qui  permellent  de  reconnaître  le  plus  silroment  celte  espèce  consiste 
dans  lo  double  sillon,  d'ailleurs  recouvert  [.ar  la  peau,  .jui  existe  sur  son  palais;  ses  de.its 
sont  au  nombre  de  quaranle-ciiKi  paires  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire.  On  prend  celte  es|.èce 
.lans  les  mers  de  la  Grande-Bretagne  et  sur  les  côtes  occidentales  .lo  la  France-  elle  est  é-i- 
lement  commune  dans  la  Méditerranée  et  va  jus-iuo  dans  la  mer  Noire.  C'est  colle  quelles 
Grecs  ont  nommée  Delphis. 

L'intelligence  du  Dauphin,  sa  forme  singulière,  ses  iiabiludes  bizarres,  son  genre  de  vie 
analogue,  sous  certains  rapports,  à  celui  des  Poissons,  tandis  (,ue  sa  cir.Hilation,  son  mode 
de  reproduction  ne  diffèrent  pas  de  ce  que  l'on  voit  chez  les  Quadrupèdes  vivipares,  ont  ,1e 
tout  temps  attiré  l'attention  sur  ce  curieux  Animal,  et  les  anciens  nous  ont  laissé  à  son  é-ar.l 
•luelques  faits  exacts,  mais  aussi  beaucoup  d'erreurs  ou  .le  fables.  Le  Dauphin  joue  un  grand 
rôle  dans  la  mythologie;  plusieurs  villes  l'ont  pris  pour  emblème,  el  beaucoup  de  médailles 
aiiGieanes  en  portent  la  ropréseutation.   S'il  fallait  en  croire  tes  uciivaiiis  grecs  et  latins    le 


FAMILLK  DKS  DELPIilMOKS.  335 

nauphin  serait  sonsihio  à  la  „,„si.,„,.;  i,  affoolionn.rait  la  sociétù  <lo  rilo.nm,.   ot    dans  cor" 

mit'™  ll','.'„n  ■""■""y'"""'""'»  '"""».«.  C..vi™-)  «c  „„„  „,„ù,„  „„i„„„|,,„i  e„„„|„„ 

1 J  n   ,   rn ,  "'  '"'"' """•  "»"  1»'"'» "»  'I»  ''»"•":  «<  IM«  ml  ,1, 

cou  oit.,,l„„la|c  ,1  Afn,|„o  el  ,,uc  ro„  |,rc,.,l  acd,l™Wlo„ 1  sur  nos  »te  de  l«  liioli-,,,.. 


TRIIÎl)  i,Es  ORCINS 


l'dr  ue  la  matière  giasse ,  disposition  qui  rond  leur  tête  .■omiue  f^lol.ulouso 

m  ea.,uatro  ou  r,„K,  ...(.-esde  longueur.  On  le  prend ,uei.,uefois sur  noscùte    et  eT  8i2 
.1  en  échoua  sa.xante-dix  individus  eu  même  temps  auprès  do  Paimpol  (Côte   du  Nclr  ' 


826  ORDRE  DES  CliTACÉS. 

I  Des  Cétacés  peu  différents  ont  été  observés  auprès  des  États-Unis  et  dans  les  environs  iln 
/  cap  do  Boniio-Kspéranco. 

(Jknue  (JUAMPIS  {Gminpits,  (îray).  Ce  troisièmo  groupe  a  les  dents  supirioures 
caduques  et  les  inférieures  réduites  au  nombre  de  cii\(i  ou  six  |)aires  ou  inî*mo  do  deux  seule- 
mont.  Sa  této  est  sensiblement  renflée. 

Le  (iiiAMPUS  DK  Risso  {  (Iraiiipus  KhisoiiiKS  )  ou  1g  Dauphin  do  Risso,  décrit  par 
par  G.  Cuvier,  est  dans  lo  premier  cas.  C'est  ua  Animal  de  la  Méditerranée  qu'on  n'a  cncon 
observé  ([uo  sur  les  côtes  do  Mce. 

Lo  GnAMPL's  GRIS  {Grampus  griseus  ou  Delpltius  grisous,  G.  Cuv. )  est  dans  le  second 
cas. 

On  l'a  pris  à  La  Rocliollo,  à  Rrest  et  à  Aisuillon,  sur  la  côte  do  Vendée ,  en  Franco,  ainsi 
qu'à  l'îlo  do  Wifîht  et  sur  la  côte  du  llampsliirc,  en  An;,'letorro.  M.  Gray  l'appello  Grampus 
Cuvieri;  on  le  connaît  aussi  sous  lo  nom  do  Marsouin  de  Dorhifjny. 

Genre  DÉLlKiA  {Dcluga,  Ralinesque).  Dents  on  grande  partie  caduques;  point  de 
nageoire  dorsale. 

Lo  Réluca  leucas  {Béluga  leucas) ,  ou  le  Delphinus  aJbinus  et  Icucas  des  auteurs, 
est  une  grosse  espèce  de  Dclpliinidés  (|ui  vit  dans  les  mers  boréales  et  vient  ipudcpiefois 
jusque  sur  les  côtes  d  Ecosse.  M.  Gray  en  rapproche,  sous  lo  nom  do  Béluga  Kingii,  nii 
Dauphin  également  assez  volumineux  dont  lo  cràno  a  été  rapporté  des  côtos  de  la  Nouvelie- 
Hollando  par  le  capitaine  King. 


TRIBU   DES   MONODONÏINS 

Le  Narval ,  gros  Dauphin  des  mers  arctiques ,  ayant  dans  sa  conformation  osléologique 
une  grande  analogie  avec  le  Réiuga,  et  (jui  est,  comme  lui,  privé  do  nageoire  dorsale, 
forme  à  lui  seul  une  tribu  particulière;  il  se  distingue,  en  effet,  de  tous  les  autres  Cétacés 
par  la  présence  d'une  grande  dent  droite  qui  sort  de  sa  bouche  et  lui  fournit  une  arme  puis- 
sante dont  il  perce ,  dit-on ,  lo  corps  de  ses  eimemis. 

Genue  NARVAL  {Monodon,  Linné).  La  grande  dent  (juo  nous  venons  do  signaler  est 
implantée  dans  une  alvéole  commune  à  la  partie  extérieure  de  l'os  maxillaire  et  à  l'incisif  do 
l'un  des  deux  côtés;  elle  est  cannelée  spiralement  à  sa  surface,  et  dépasse  queit|ur'"ois  deux 
mètres,  ce  qui  fait  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  de  l'Animal.  La  dent  correspon- 
dante, c'est-à-dire  celle  qui  est  placée  >]■  l'autre  côté,  n'atteint  (pie  très-rarement  les  mémos 
proportions;  dans  la  majorité  des  cas,  elle  reste  cachée  dans  la  partie  osseuse  delà  mâchoire. 

Le  Narval  monooéros  {Monodon  monoceros,  Linné) ,  ou  l'unitiuo  espèce  de  ce  gen'o, 
ne  se  montre  jamais  dans  nos  parages,  mais  il  vient  (juelipiefois  jusqu'aux  îles  Schetland , 
près  de  Roston,  en  Angleterre.  Ses  dents  étaient  autrefois  aussi  rares  que  rechercliées.  Non- 
seulement  on  en  faisait  un  objet  do  curiosité ,  mais  on  leur  attribuait  aussi  des  propriétés 
extraordinaires.  Ainsi  que  F.  Cuvier  en  fait  la  remaniue ,  tout  le  charme  qui  les  environnait 
a  disparu  dès  (jue  le  Narval  a  été  mieux  connu  ;  et  du  cabinet  <lcs  curieux ,  comme  do  l'offi- 
cine des  apothicaires,  ces  prétendus  médicaments  ont  passé  daus  le  musée  des  naturalistes. 


TRIBU  DES  PHOCÉNINS 


Les  Marsouins  ou  Phocènes  sont  de  petit  ■  Cétacés  longs  de  quatre  ou  cinq  pieds ,  qui  se 
distinguent  par  leur  tête  renflée,  leur  museau  très-court  et  leurs  dents  comprimées  et  dila- 
tées on  pâlottes,  lis  constituent  les  deux  genres  des  Pliocène^  et  dos  i\eomèris. 


FAMILLE  DES   BALÉIVIDÉS.  ^2' 

ic.s:»l'r:i,L!r ';;:,'  X""""  """"""•■  "*""">■  '""  '"  ""  """  "-p»'  -■ 

ropo,   cntro  duiis   los    [unin   et 
rcmonto  parfois  les  rivières  usso/ 
liiitit  pour  (lu'oii  l'ait  pris  dans 
l'jris  niôino.  Il  niaiigo  des  Pois- 
sons et  des  Mollusipies  nus ,  et 
s'approcho   des    filets   des   [lô- 
cliours  pour  y  saisir  les  jioissons 
i|ui  s'y  sont  eiTibarrass(5s  ;  mais 
il  s'y  prend  lui-mi^nio  et  ne  tarde 
pas  h  *)tre  as[)liyxié,  faute  do  pou- 
voir revenir  à  la  surface  pour 
respirer.   Beaucoup  d'aut.'urs  disent  qu'il  est  aussi  de  la  Méditerranée  ;  cependant  je  no  l'y  ai 
jamais  observé,  et  je  doute  <iu'il  y  existe,  du  moins  sur  nos  côtes  et  sur  colles  do  l'Algérie. 
Aristote,  qui  ne  connaissait  point  le  P/mènc  de  l'Océan,  donne  néanmoins  pour  patrie  à  l'ani- 
mal ([u'il  nomme  ainsi,  la  mer  du  Pont,  c'est-à-dire  la  mer  Noire,  où  M.  Nordmann  signale, 
en  effet,  lo  véritable  Marsouin.  Cette  espèce  va  jus(iue  dans  la  mer  d'Azof. 

(iKNUE  NÉOMÉIUS  {IS'eomcris,  (iray).  Établi  pour  une  espèce  qui  ne  diffère  guère  do  la 
précédente  que  par  l'absence  de  nageoire  dorsale.  G.  Cuvier,  qui  on  a  donné  la  première 
mdication  ,  la  |»laçait  parmi  les  Delpbinaptèros,  mais  en  ajoutant  toutefois  qu'elle  a  lu  tète 
ronde  et  les  dents  comprimées  du  Marsouin,  et  il  rnp[)elail  Dclplmus  phocœnoidcs. 

C'est  maintenant  lo  NÈonnînis  Piiocénoide  {Ncomris  Phocœnoidcs).  Co  petit  Cétacé 
fréquente  les  i)arages  du  cap  de  IJoimo-Espéranco,  où  il  a  été  découvert  par  M.  Dussumier; 
Il  faut  lui  réunir  ou  tout  au  moins  lui  associer  génériquoment  le  Delphinaplère  mêlas ,  décrit 
par  M.  Temminck ,  d'après  des  exemplaires  pris  dans  la  mer  du  Japon. 


Cii»Nt  i>t  PiocÉMoiiiF,  1/3  ilo  grauil 


FAMILLE  DES  BALÉNIDÉS 

Les  Baleines  proprement  dites,  qui  ont  donné  leur  nom  à  cette  famille,  et  les  Rorquals, 
appelés  aussi  fausses  Baleines  ou  Baleines  à  ventre  plissé ,  à  cause  des  larges  rides  en  forme 
de  cannelures  ou  de  plis  qui  sillonnent  longitudinalement  la  partie  inférieure  de  leur  corps, 
sont  des  Cétacés  gigantesques,  dont  les  espèces,  sans  doute  plus  nombreuses  qu'on  no  le 
croyait  autrefois,  sont  réparties  entre  les  principales  mers.  Leurs  troupes  sont  surtout  nom- 
breuses dans  les  régions  polaires  et  dans  quelques  parages  encore  peu  fréquentés  du  grand 
Océan.  C'est  là  que  les  baleiniers  vont  aujourd'hui  leur  donner  la  cliasse.  Autrefois,  on 
péchait  ces  énormes  Mammifères  dans  les  mers  des  régions  tempérées  de  l'Europe,  aussi  bien 
dans  la  Méditerranée  que  sur  nos  c6tes  do  l'Océan  ou  sur  celles  do  l'Angleterre,  et  s'il  fallait 
en  croire  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  ce  sujet,  non-seuloment  on  y  prenait  des  Rorquals  qui 
s'y  montrent,  en  effet,  de  temps  en  temps,  mtoe  do  nos  jours  ;  mais  on  y  capturait  aussi  des 
Baleines  franches,  c'est-à-dire  des  Baleines  proprement  dites. 

Lacépode  parle  d'une  Baleine  do  cette  espèce  qui  aurait  été  prise  autrefois  sur  les  côtes  do 
la  Corse,  et  on  lit  dans  beaucoup  d'ouvrages  que,  jusqu'au  xii«  siècle,  il  y  en  avait  assez 
rlans  le  golfe  do  Gascogne  pour  qu'on  çn  fît  régulièrement  la  pêche.  Les  Basques  s'y  adon- 
naient avec  succès,  et  ce  ne  fut  que  plus  tard  que  Tou  fui  obligé  de  poursuivre  ces  Ani- 


328 


on  DU  F,   DM  s   CKTAcks. 


(  :  Il  i  \  r- 


mnux  snr  les  c.Mos  do  l'Espn-no  .,u  .Inns  .les  pnrn^'cs  plus  .'.loi^-nôs.  FJnru'.lit  n  propos  .!.■ 
sou  liahvna  iin/nlici'lits ,  ijui  est  la  IJalcJuc  fnmch.'  ; 

6Vv'<«/v«  >//*  /.v/Vw/v:  ,7  r///«v/*///  lr>„i,„n'  nulissimn,  teste  Cnilielmn  Drilono,  poêla  swculi 
(hiuik'cwH  ;  co  lewpore  ad  /illoni  linllia'  hirnmi  et  rii/f/atfi. 

Hivers  .rrivi.ins  rapportai  i|n'à  répoiiio  ,!(>  riiivasion  .l,».  N'ormnmis  en   Franco.   I,.s 
IJalomos  s<-  niontraic.l  oiu^on-  oi,  «ranil  noml.ro  dans  la  Mancl.e.   Co  .pii  se  passe  ailleurs 
sous  nos  yt'HX ,  et  in  nôccssitt; 
dans  hKiucllr  sont  aujourd'ijui 
If's     Balciiiiors     d'al.andoiuicr 
succcssivciiionl  ii's  lieux  oU  ils 
{"''chaienl  précédeuiuient  A  me- 
sure (juo  les  Haleines  dimiuueni 
ou    so    iléplaeent  ,    nous    fait 
eomprendre  comment  les  pre- 
mi(!rs  proj,'rès  de  la  navigation 
ont  dû  chasser  do  la  Méditer- 
raiiéo  et  des  côtes  occidentales 
do  l'Kurope  les  grands  Cétacés 
qui  y  pullulaient  autrefois,  on 
tout    au    moins   en    diminuer 
considéraMement    le   nomhre. 
Cependant  ce  (pie  les  n-clier- 
ches  des  naturalistes  modernes 
nous  ont  ap[(ris  au  sujet  de  la 
dislril)ution  géographique  des 
grands   Cétacés ,    nous    piorlo 
également  à  sup[ioser  que  les  IJaleiuos  que  l'on  chassait  autrefois  si  près  do  nous  appartenniont 
plutôt  au  genre  des  Honpials.  qui  se  montre  encore  dans  les  mûmes  eaux,  ,pi'ù  celui  des  15a- 
lemes  franches  -lue  nous  n'y  voyons  jamais  vnir.et  dont  les  espèces  atlanti.,ues  sont  conlinées 
dans  les  régions  arctiques  ou  anlarcti(iues  do  cette  mer.  Les  anciens  historiens,  et,  at.rès 
oux     les  chrmiiqueurs  du  moyen  Age,  n'apportaient  pas  .lans  leurs  citations  la  précision 
/oologuiue  que  la  science  moderne  aurait  seule  pu  leur  ijcrmettre,  et  l'on  doit  croire  que 
sous  des  noms  .ju'on  a  depuis  lors  tra.luits  par  celui  .le  Baleine,  ils  ont  surtout  enten.lu  |.arler 
.es  Horquals,  dont  la  pêche,  saii>  être  aussi  productive  .lue  celle  des  Haleines  franches 
donne  cependant  de  hons  résultats.  Sans  doute  aussi  ont-ils  désigné  par  le  même  nom  les 
autres  grands  Cétacés,  tels  que  les  Cachalots,  les  IFypéroodons ,  les  Ziphius,  les  Kpau- 
ards,  etc..  Animaux  qui  donnent  de  l'huile  comme  les  Haleines,  et  .pie  le  vulgaire  .lésigue 
le  plus  souvent  de  la  même  manière  lors.pi'il  s'en  fait  -lueLiue  capture  importante  ou  quel.|u.« 
echouage,  '      ' 

Ainsi  (lue  je  l'ai  fait  remarquer  ailleurs,  c'est  probablement  dans  ce  sens  collectif,  .lu'il  es! 
dit  dans  les  chroni.pieurs  .|u'.m  mangeait  .le  la  Bai..inedans  les  monastères  du  littoral  ;  .pie  les 
eghses  de  Samt-Hertin  et  de  Saint-Omer  prélevaient  un  droit  pour  cha.iue  Haleine;  .pie  l'ab- 
baye do  Caen  avait  la  dîme  sur  les  Baleines  ,.rises  à  Dives  et  l'église  ,1e  Coutancos,  sur  les 
langues  de  Haleines  amenées  à  Merri. 

Do  nos  jours ,  la  f.êclie  des  Baleines  véritables  a  d.-jà ,  dans  le  \ord ,  beaucoup  moins 
d'importance  qu'elle  n'en  avait  il  y  a  cent  ans,  ces  Animaux  v  .iovenant  .le  plus  en  [.lus 
rares  et  s'etant  retirés  dans  les  parages  glacés  du  polo  boréal,  au  .lelà  de  l'Islande,  au 
(.roenland  et  jusqu'au  Spit/.berg.  Aussi  les  armateurs  européens  et  am.'ricains  ont-ils  .lirigé 
leurs  expéditions  vers  le  Sud  ou  dans  les  régions  boréales  du  gran.l  Océan.  La  c.'.te  ouest 
d'Afri.]ue,   la   baie  de  Lagoa.   l'embouchuro  .le  la   Plata,    les  côtes  de  la  Patagonic,  la 


n  u, I  i\r.  ^riiril    u 


Ml  I  n  il'  «-.ut  l't  on  ili'î*;oiis, 


à  propos  (II- 
pocta  saruti 
Fninoo,    les 

IISSO    ilill(Mll'S 


)pi\rtonnipiit 
lui  (ios  Ha- 
ut confmûcs 

,  ot,  après 
A  précision 
M'oire  qiic, 
eiidii  |iarioi 
>  fraiiclics, 
10  nom  l(N 

it'S  Kpau- 
iro  (iésigiiu 
ou  quol(iii(' 

f,  (]u'il  osl 
rai  ;  (fue  Ios 
;  que  l'ab- 
:es ,  sur  les 

lup  moins 
lis  ou  [)lUS 
lando,  au 
t-ils  (lirigo 
:Mc  ouest 
iiSonio,  la 


i 


du  Nord. 


\vu  «\\\T.\\ïïhv».  \ 


■'■ 


lVoim>ll(»-||„||nii,i(',  Viin  Dùn,,.,,    i„  v  .     „    „,. 

i"""*""-"t  .noin.lro.  D'un  ros  '  j,;      '         "",  "'".''•  '".T/"  ""^"'"  ''^'""^.  'lu'un  non.l.ro 

sieurs  lal^c^  "  '"'  ?"'''"'"^  "'f'^^''"'  "^«  «"'^^^  «'«c.^s  pm-  plu- 

L  '  "'"''"•"^•''"  •-'«'  "-ès-grondo,  ot  l'ouverlure  on  est  consi- 

côté  do  lu  mûchoiro  supérieur.,,  est  insère:^,  u  o  rn  ,gé    <lo  Zpl 
la    ubslance  emplovée  dans  |,..s  arts  sous  1,.  „o„.  de  baLo.  Lo  Zx 

•  -    no  ,  dans    ...u-  (n'.s-j.uno  A«e.  elles  eu  avaient  ,lont  les  ru- 

I"  H  m.  d  spanussent  b.ent.H.   Klienne  (Jeoffn.v  et  M  Eschricht  ont 

'-•"t  à  cet  égard  de  curieuses  observations         '  ' 

»'-■>  pemi  des  llalénidés  est  nue  ou  du  moins  ello  no  présente  aun 

H,,u^  pods  .,rt  rares ,  lesquels  n'existent  n.^me  habi  uE   ^  ^ 

/.  les  jeunes  sujets.  Elle  est  séparée  des  .uuseies  par  une  cl  le 

P  "S  ou  n,o,ns  épaisse  de  substance  graisseuse  qui  est  Vun  Z  Z  c  - 

i::;;r  cS"  ''"  ""'''"^  '  '-  ^'•"^-^^^  ^  ^^«-"'  -  ^^- 

u  Animaux  lies-petits,  mais  dont  il  y  a  dos  bancs  fort  étendus  dans 
le  parages  qu'eli,.  fréquentent.  Co  sont  des  Mollusques  nu      t  p    ti 
ulierement  des  Clios,  des  Pneumodermes,  etc..  ou  bien  de  trlspe    s 

seules  fournir  de    r     bZe    i  "iltio  ,s    r  e^^        "'""  ''  '"^P"'^'"'  P^"^'''"'  '  '^"^^ 

listes  en  ont  données,  ont  fait  faire  des  progrès  incontestables  à  la  Cétolo-io 
li' '';'_'";;  f;";^  P«rmi  les  lialénidés,  les  Baleines  véritables  et  les  nnriu.ls 

ue  mm  ^''"'''"'^'  '^^  "'"'  ''"'"''"'  '°  "'''™^  «^' resté  aux  espèces  qui 

42 


MlCIOllR    INtÉIHElnE    BT   nt.NI» 

lit    nifs-jHist   ihiKiM:, 
l.i'sili'nls  sonturossii'ii. 


Il' 


iv 


I 


330 


on  DUE  DKS  GlVr.VCÉS. 


ont  la  tôlo  très-grosso,  trcs-arquéo,  I  ■  dos  sans  nagooiro,  les  fanons  très-grands  ot  lo  dessous 
du  corps  non  plissé.  Ces  Animaux  ont  une  couche  do  graisse  bien  plus  épaisse  quo  celle  des 
Rorquals  et  ils  sont  plus  estimés  ([u'eux;  comme  ils  sont  moins  agiles,  ils  sont  aussi  moins 
dangereux  pour  les  pécheurs.  On  en  dislingue  plusieurs  espèces. 

La  Baleine  franche  (Balcena  myslicclus,  Linné  i  vit  dans  les  parties  boréales  de  l'océan 
Atlanli(iuo  et  dans  la  mer  (llaciale.  On  en  sépare  maintenant  les  espèces  suivantes,  dont  la 
première  est  seule  bien  connue  des  zoologistes  : 

Baleine  adstuale  {D.  auslmlis,  Klein).  (1.  Cuvier  en  a  donné  une  bonne  description 
osléologiquo,  d'après  un  exemplaire  rap|)ort6  du  cap  de  Bonne-Kspérance  par  Delalande.  — 
Baleine  ANTAncrioi'E  (/?.  nnlarctlcn  ou  antipodimnn,  Cray),  delà  Nouvelle-Zélande.  — 
Baleine  du  Japon  [B.  Japonka,  Lacépède),  décrite  de  nouveau  par  MM.  Teniminck  et 
Schlegel  sous  le  no:n  de  D.  aiistralis.  —  Baleine  m  a  ne,  i  née  (B.  viorfjhwla.  Gray),  de  la 
côte  ouest  de  l'Australie. 

G  EN  11  E  RORQUAL  {Borqitahis,  P.  Cuvier) .  Les  Ror(iuals ,  qui  répondent  aux  Baleinoplùrvs 
do  Lacépè<ie,  no  sont  pas  seulement  caractérisés  parla  présence  d'une  nageoire  plus  ou  moins 
grande  sur  le  dos  et  par  les  rides  de  la  partie  inférieure  do  leur  corps;  la  brièveté  do  leurs 
fanons,  la  grosseur  moiiuiro  de  leur  lèto,  dont  le  crùne  est  moins  arijué  et  plus  large,  peu- 
vent, ainsi  que  divers  autres  caractères  osléologiciues ,  les  faire  aisément  distinguer  des  Ba- 
leines :  ils  ont,  en  outre,  l'atlas  séparé  de  l'axis,  tandis  (lue  chez  ces  (hjrnières  ces  doux  vertè- 
bres sont  soudées  entre  elles. 

1.  Il  y  a  des  Ronpials  ((ui  ont  la  nageoire  dorsale  basse  et  les  pectorales  très-longues;  ce 
sont  les  Kypiiobaleines  de  M.  Eschricht  et  les  Mêgaplèrcs  do  M.  Gray.  Nous  en  avons 
une  espèce  dans  l'océan  Atlantique  boréal. 

C'est  le  RoiiQUAL  képoukak  {Rorqual us  longbnanus),  (jue  Rudolphi  a  décrit  d'après  un 
exemplaire  échoué  à  l'embouchure  de  la  Meuse  :  c'est  encore  le  Balwnu  boops  d'O.  Fabricius, 
mais  point  celui  de  Linné.  Cette  espèce  se  tient  |)nnci|)alemeht  dans  les  mers  do  l'Islande 
et  du  Groenland;  elle  ne  se  montre  (lu'accidentellemenl  sur  les  rivages  de  l'Europe  tempérée. 
Elle  est  représentée  dans  le  Sud  par  lo  Roiiqual  du  Cap  {Borqualus  Poeskop),  dont 
G.  Cuvier  a  décrit  le  stiuelette. 

M.  Gray  en  sépare  comme  os[)èces  le  Megaplera  amcrkana  des  îles  Dermudes  et  le  Mcgap- 
tera  huicra  du  Japon. 

D'après  M.  Pucheran,  il  faudrait  aussi  regarder  comme  étant  une  espèce  distincte  lo  Ba- 
k'inoptère  noueux  de  MM.  Ilombrone  et  Jac(iuinot,  qu'il  appelle  Buhmopk-m  Aslrolubiw. 

2.  D'autres  Honjuals  ont  les  mains  ou  nageoires  pectorales  [)ius  courtes  et  la  nageoire  du 
dos  plus  haute.  M.  Eschrisclit  les  appelle  PtÉUOB.VLEINES;  M.  Gray  en  fait  deux  genres 
sous  le  nom  de  Bakinoptem  et  de  l'hysalus.  Il  y  en  a  aussi  plusieurs  espèces,  mais  elles  ne 
sont  pas  encore  nettement  caractérisées. 

La  plus  connue  est  le  Rorqual  rostre  {Borqualus  rostratus  ou  Balœna  roslrata  de 
Muller);  c'est  lo  Balœna  musculus  de  Linné,  et,  sans  doute,  le  Mystkelus  d'Aristote.  Des 
Roniuals  do  cette  espèce  échouent  do  temps  en  temps  sur  nos  côtes  de  l'Océan  et  de  la 
Méiiiterranée. 

Voici  quelques  indications  à  cet  égard  :  Le  cr;\ne  du  Ronjual  de  la  Méditerranée  qui  a  été 
représenté  par  G.  Cuvier  [Oss.  foss.,  t.  V,  partie  I,  pi.  2(),  lig.  5),  est  celui  d'un  exemplaire 
échoué,  en  1797,  à  l'île  Sainte-Marguerite,  vis-à-vis  Cannes  (Var).  —  On  regarde  connue 
n'en  différant  pas  spécifKiuement  le  Ronpial  (|ue  la  mer  jeta,  en  1828,  sur  la  côte  de  Saint- 
Cyprien  (Pyrénées-Orientales),  et  dont  M.  Companyo,  de  Perpignan,  a  publié  la  description. 
Ce  Cétacé  a  été  nommé  BaUvuopkra  Aragous,  |)ar  MM.  Farines  et  Carcassonne;  son  squelette 
est  conservé  au  Musée  de  Lyon.  —  Un  Cétacé  de  même  sorte  a  été  pris  dans  les  madragues 
de  Saint-Tropez  (Var),  il  y  a  une  iiuinzaine  d'années.  Ces  Rorquals  do  la  Méditerranée  sont 
de  rospèce  Moaunée  B,  a/iiiquoruin  par  J.-lî.  Fischer;  leur  crAno  est  facile  à  distinguer  de 


"jouiront  doux  irAnos  consor  I        s  Xr      'T"  ,''"'  '"  '"'"'"  ^'^'^P"'''  ••  «'««'  «^^  'I"" 

Cétacé  échoué  à  B.yo„„o;,W.f;^^^^;^  V';        T"''^^  ''""  ''' ''^^'^  "'"» 

MM.  (iaimanl  et  E.  l{„hor..  ««"?'«>'«»*  une  caisse  auditive  rapportée  d'Islande  par 

On  a  donné  le  nom  (\o  Jiihnrtea   on  poini  ,m  » 
..•es  Cétacés,  peut-(Mre  idon.      .^  T^,  t  IrST  '""""""  ^1^  "^""^  '''>«'-'-'  ^  "'-'- 
sur  nos  cAlcs  occidentales,  „,  ds  don  on  ^"t'  ''7  :"'  '"'  "''^"^^"^^  "'"^'""'-^  f"- 
les  caractères  ostéologi,,ues.  "'  '""J""'"'  ^""  ^°"»"'''-«  «vcc  assez  de  détails 

Voici  (|uel(iues  indications  h  leur  é^ard  : 
tn  Honpial  senildablo  à  ceux  de  liî  Médiferrin.w.  „.  i.       ■ 
près  d'Ostende  (Bel,i,uo)  en  1827.  H  s         S^      '""fï  -le  quatre-vin,t-six  pieds  échoua 
m-  m.  Van  der  LinJen   Dul.arll .  r^^^^^;":;  ^  '  ^^"^  ™  '«^8;  i,  a  été  décrit 
Oayeux  (Sonnne).  -  Un  troisième,  à  S        Va    ."v^rV  .  T  '""'''  '"  '""^'  ^«^a,  près  de 

./..  ...  mt.,  1826)  ;  son  s.,ueletl  .r  ni ,  n'n  '  ',î'°"^  '  P*''"''^  ''^  ^'  "'»'">  (^««• 
p..nAmes  M.  de  ilainvill  à  B^^^lLÎ  ^^ :""""'•  "'"  ^""''"  ^*^'''  ""^  «^«"'"- 
Pêcheurs  de  cette  localité  avaient  i^n  dr  flot  ■  l'I'"  ,  'r?"'  ""  "'^'''^"■^'  "^"'-^  ^'»«  J^^ 
.-.utre  Cétacé  du  mên.e  genre  a  été  "  u       '     t   Ts     .'tT  '"  '"'''•  "  '^'^  ''''^  "» 

peau  hourrée  dans  une  .les  cours  du  Mui  ,  t,'  .^  '"'-'^'•■•'"—  ^olui  ,lont  on  voit  la 
On  en  cite  encore  trois  autres  •  un  n.n rè         at    .  ""'  ""'"''■'  ''"  "''•^■''^  ^"  ««'l?.  - 

H  un  troisième  sur  les  ^^.^  ZZZ^H:^:  Z  T  """  '"  """  ""  ^"'™-''-' 
io  tome  XII  des  actes  de  la  Société  linS:^ tlTd^?'  '"""  "  ^'"''^  ^^  ^^  "-'-  ^-^-^ 

Plus  au  sud  ,uo  sur  ce'lles  !l1ïc  s  ^ l^dH  lli:;  r.ll'" '  '^^  ""  "  ''  '''  -«=-  ^u 
Piocis  do  ion..  ,1  a  également  moins  de  v^èlï^^to  jI;;^'"  '"  "'^'"'"'^  «^'  '-"^« 


!!^ 


KI.V, 


H"!   1.11,0, Ml,      1/(3    ,|„    i,|,|,|,| 


■-;-.:.■£•-  i. 


A;..:- 


CiLits   ii!i  Cuin,    (/Il    iIj  sfi'n'. 


CllXT!)     UOMKSTI'.U'ts. 


INDEX. 


Abrocome,  I  : , .  361 

Abiodirij,  I 411 

Acanlliion,  I 33-2 

Acom^s,  1 409 

Acotliéniliim,  II.  251 
Aci'Oliale,  II. . . .  277 

Adapi.i,  II 231 

Addax,  Il 204 

Adénote,  H 2O8 

Agouti,  Il 32») 

AgrioJus,  II, . , .     7,'; 

Ailurin,  II g" 

Ailiiriis,  Il 23 

Akodon,  1 410 

Alactaga,  I 303 

Alcolaplic,  II. , .   199  I 

Alccs,  il 214  j 

Alouatle,  I uy  | 


Amphibies,  1. ,  xiii 
Amphisorcx,  !..  2i:i 
Amphithéres,  I.  xxiv 

Ane,  II 149 

Anisodon,  II....  236 

Anoa,  II 201 

Anœma,  1 322 

Anomalure,  I  . . .  aV) 
Anonialuricns,  I.  3.".". 
Anoplothéi'ins,  II  230 
Anûplothérium , 

Il 230 

Anoura,  I igy 

Aniliracothériiini 

H 231 

Antecbinc,  II...  283 
Anihroponioi'plics, 

• ul 


Antilocaprc,  II..  203 
Antilopes,  Il  . . .  197 
Antilopidés,  I  . ,  xix 
Antilopins,  II.  . .   197 

Aodon,  II 320 

Aonyx,  Il lis 

Aotus,  1 135 

Apar,  Il 2"i.") 

Apliélolliénum,!!  2."l 
Aplodontie,  I  . . .  ôOi 
Arclictis,  II  ... .  27 
ArctOfiéplialc,  II.  306 
.' rclomyen.",  I . .  xix 

Arclomys,  I 297 

Arlibée,  1 197 

Arctonyx,  Il ...   !01 

Arvieola,  I 382 

Ascomys,  I l^di  | 


Astromyctes,  I. , 

Atalaphe,  I 

Atèle,  I 

Atliérure,  I. , . . 

Alhylax,  Il 

Aucbcnia,  Il 

Aulacode,  I 

Auiacodiens,  1 . . 

Avahis,  I 

Axis,  Il 

Babiroiissa,  Il  . . 
Halénidés,  II  . . . 

Baleine,  II 

Italeinoplèie,  II. 
Barbastelle,  I . . . 

Bassarj?,  Il 

Dathyerguc,  I. . . 
Bdéogale,  II.... 


2.^,S 
2U 
122 
333 
49 
221 
.334 
334 
1C4 
2IG 
240 


330 
330 
2IG 

42 
377 

44 


Bélidé,  II 276 

BeliiiîP,  I XI 

Bélu-a,  II 3i;(j 

Bérardie,  Il ai;» 

Bcttongia,  Il  . . .  27-> 

Bibos,  II 178 

Bimanes,  I xiii 

Bipèdes,  I xvii 

Bisuiques,  II  . . .  lOf) 

Blaireau,  II |0l 

Blastocère,  II...  217 

Bœuf,  Il i7i 

Bonase,  II isi 

Bos,  II 174 

Bolhriodon,  Il . .  231 
Boutjiictin,  II. . .   IH8 

Bovidés,  Il 174 

Bovins,  Il 174 


i 


I 

1^' 


334 

nrachyphylle,  f.  197 
llracliysorcx,  I..  2t5 

Hrachylèle,  I 122 

Brachyurc,  I  . . .  13!) 

nradyiic,  II 249 

Bratlypidés ,  II..  2i7 
Bradypodidés,  I.  xix 

Budorcas,  Il 187 

Buffle,  Il 186 

('abassou,  II 254 

Cachalot,  Il 316 

Cacliicame,  II.  .  2,'i4 
Caïnotliérium,  II  2SI 
Callillii'iclic,  I...  130 
Callooéphale,  II.  304 
Callocéphalins,  II  301 
Calolragiis, II,  208-209 
Camélopardalis, 

M 210 

Camélopai'dieiis,I  xix 
Camélidés,  II...  223 

Camélus,  Il 224 

Cai.pagnol,  I...  582 

Canidés,  Il ,»i2 

(-aniens,  I xix 

Canis,  II ,'it 

Capra,  II 180 

Capreoius,  II...  218 
<«ipi'icorne,  Il .,  204 

Caprins,  II IS7 

Capromycns.  I . .  340 
Capromys,  I....  r;44 

Cariacus,  II 217 

Carnassiers,  I.xiiixiv 


Carnivores,  II  . .  1 
("arpolapue,  I . . .  293 
Cartérodon,  I...  310 

Castor,  1 3O9 

Castoridés,  I  . . .  309 
Castoriens,  I . . .  xix 
Casforoïdes,  1  , .  309 

Catodon,  II 316 

Cavia,  1 321 

Caviens,  1 217 

Cavidés,  I xix 

Céblens,  I..  1I2-1S2 
Cebocliœrus,  II .  23l 

Cebus,  I 125 

Célogényens,  I..  323 

Centetes,  1 253 

Centronyctéris.I.  213 
Céphalophc,  II..  208 
Cercocebus,I....    83 

Cercolabe,  I 33:) 

Cercoleptes,  II..    2| 

Cercomys,  I 540 

Cercopilhécins,  I  66 
Cercopithèque,!.  67 
Cerf,  11........  21s 

Cervidés,  Il 212 

Cervien.i,  I xix 

Cervules,  II 219 

Cervus,  11 213 

Cétacés,  Il "14 

Cete,  I xrii 

Chacal,  II 60 

Chalicomy.s,  1. .  309 
Chalicoihériiiin,ll230 

Chamois,  Il 205 

Chauve  Souris,  I.  203 

Chats,  II 7(j 

Cheirogaie,  I...  170 
Cheiromèle,  !.. .  221 
Cheiromydés,  I  .  73 
Cheiromys,  1 . . .  73 
(Iheiroplèrcs,  I  .  181 
('héropotamiens, 
II 231 


Chéropus,  II....  278 
Chétomvs,  II  . . .  3.W 

Cheval, "Il m 

Chèvre,  II 189 

Chevreuil,  II ...  218 
Chevrolain,  Il . .  221 

Chien,  Il 64 

Chimpanzé,  1...  14 
Chinchilla,  I....  331 
Chinchilliens,  1.  3,39 
Chironecte,  Il  . .  286 
Chirosciurus,  I..  1,39 
Chiamyphore,  Il  233 
Chloromys,  I . . .  529 
Chœromorus,  II.  23! 
Chœropotamus,ll  231 
Choiropolamus,II  251 

Cholèpe,  II 218 

Chondrorbvnchus. 

H : 19 

Chrysoclilore.  I.  2.30 
Chrysocynn,  II.  .    63 
Chrysolhrlx,  I 
Civette,  II.... 
Cladobate,  I.. 

Coati,  11 

Cnhaye,  I 


Cœlogonys,  I.. 
Colobe,  f...... 

Condylure,  I... 
Connochèle,  II 


153 

50 

226 

23 

521 

326 

6i 

234 

199 


Corallie,  1 196 


Coureurs,  I  . 
Crahier,  II ... . 

Cricet,  I 

Cricetodon,  !.. 
Cricctomys,  I.. 
Crocidure,  I . , . 
Crocotle,  Il . . . 
Crossarque,  II. .    48 

Crossope,  1 214 

Cryptoproute,  II.    41 
Ctenodactyle,  I  . 
Cténodactyliens, 

Cténomydés,  I  . . 
Ciénomys,  I.,. . 
Cuniculùs,  I.... 

Cuon,  II 

Cyclothure,  11  . . 
Cynaïlique,  II... 
Cynailurus,  Il  . . 
Cynhyène,  II  . . . 
Cynocéphale,  I-. 
Cynocéphales,  I. 

Cynictis,  Il 41 

Cjnogale,  II....  29 
Cynopithéciens,l  XVIII 
Cynopithèquc,  I.  99 
Cynoptère,  I. . . 
Cynopus,  II  . . 
Daclylomys,  I.. 

Daguel,  il 

Daim,  II 

Dama,  II...  201-215 

Damalis,  II 204 

Daman,  II 166 

Dasypidés,  II . . .  231 

Dasypus,  Il 2M 

Dasyprocla,  I.. .  329 
Dasyproctiens,  I  327 
Dasyure, II  ....  282 
Dasyurcs,  II.. . .  278 
basyuridés,  II..  279 
Uauhentonia,  I..  173 

Dauphin,  1 321 

Delphinaptèrc,  Il  525 
Delphinidés,  Il  .  321 


XIV 

63 
593 
.594 
409 
211 

97 


372 

372 

3,38 

338 

283 

58 

260 

52 

75 

55 

lOC 

101 


191 

44 

343 

219 

215 


INDEX. 

Delphinins,  II  . .  322 
Delphinns,  II...  .524 
Dendrolaguc,  II.  271 
Dendromys,  I  . .   108 

Desiiian,  1 247 

Desmode,  I  . . . .  197 
Desniodidés,  I..   xix 

Diabolus,  Il 282 

Dichobune,  Il  . .  231 
Dichodon,  II.,..  2'l 

Diclidure,  I 210 

Dicotylcs,  1 241 

Dicranocère,  II.  203 
Didactyle,  II....  260 
Didelphes,  11...  283 
Didciphidés,  II..  283 

Didelphis,  Il 2'<3 

Dig^itigrades.  I. .  xiii 

Diglochis,  II 218 

Dimylus,  II 2,39 

Dinops,  I 232 

Dinoihérium,  II.  1,53 

260 

520 
197 
3C6 

XIX 
363 


Dionyx,  II.. 


ny 
Diopfodon,  II.. 
Diphyllc,  I . . , 
Dipodidés,  !.. 
Dipodiens,  !.. 
Dipodomys,  I . 
Diprotodon,  I,.  xxii 

Dipus,  I 366 

Discoplacenlaires 

I xxi 

Disopes,  1 222 

Dolichotis,  I....  519 
Dromicie,  II.  . . .  273 

Dugong,  II 310 

Duplicidentés,  I.  276 

Dusycvon,  Il 65 

Echidiié,  II 291 

Echidnidés,  II  . .  291 
Echimys,  1 .  2i0  541 
Ecureuil,  I.  503-303 

Edentés,  Il 245 

Edosloiiia,  I 197 

Egoccrc,  II..   ..  203 

Ebn,  II 214 

Elaphe,  II 2I6 

Elasmodonte,  II.  129 
Elcolrague,  I  ..  208 

Eléphant,  Il 129 

Eléphantidés,  II.  120 
Eléphantins,  I..  xiii 
Eleuthérure,  I..  190 
Elicmodonte,  1 .  411 
Emballonurc,  I.  213 
Encoubert,  II.  . .  253 
Enhydre,  II....  119 
Entclodon,  II. . .  231 
Epomophore,  I..  190 

Equidés,  Il 138 

Equus,  II 140 

Eréthizon,  I . . . .  336 
Eréthizoniens,  I.  333 

Ericule,  1 252 

Eriode,  1 121 

Erinacens,  I.. . .  223 
Erinacidés,  I  . . .  223 
Euchœrus,  II . . .  542 
Euphraclus,  II..  2,33 

Euplère,  Il 40 

Eupléridés,  !.. .  xix 
Eurythérium,  II.  230 
Euryoïijys,  I....  331 

Euryotis,  I 398 

Félidés,  II 76 

Féliens,  I xix 

Félis,  Il 78 

Fennec,  Il 75 


Fer»,  I XI 

Fouisseurs,  I...  xiv 
Fourmillier,  11..  238 

Furie,  1 218 

Galagiens,  !.. .  xviii 

Calago,  1 157 

Galémys,  1 249 

Galéopithécidés,  1 176 
Galéopllhèque,  I  177 

Galictls,  Il 110 

Galidictis,  II 50 

Galidie,  II 50 

Gazelle,  II 203 

Genette,  II 33 

Géomys,  1 363 

Géorynue,  I 379 

Géotheriens ,  I . . 

Gcrbillc,  1 395 

Gerboise,  1 366 

G'ubon,  I......     48 

Girafe,  II 310 

Girafidés,  II....  210 

Glircs,  I XI 

Glisorcx,  1 226 

Globicéphale,  II.  323 
Glossopiiage,  I..   lOS 

Glouton,  II 108 

Glyptodon,  11...  214 

Goral,  II 204 

Gorille,  1 26 

Grampus,  II 346 

Graphiurc,  I 333 

Gravigradcs,  11.  121 

Grinime,  Il 209 

Guépard,   Il 93 

Guémul,  Il 218 

Guenons,  1 66 

Guillinomys,  I. .  347 

Gulo,  II 108 

Gymnure,  1 231 

Gymnuridés,  I.  xviii 
llabrocèbus,  I..  164 
Halianassa,  II  ..  311 
Ilalichèrc,  II...  303 
Halichoré,  II . . .  310 
Halichoridés,I.  xviii 
Halitbérium,  II.  311 
Halmature,  II...  271 

Hapale,  I 144 

Hapalémure,  I..  169 
Hapaliens,  I.  141-1,52 
Hapalotis,  I....  412 

Harpye,  1 192 

Hélamys,  1 369 

Hélarctos,  II 19 

Hélietis,  II 103 

Héliophohie.  I...  377 
Hémigale,  11...,    ,59 

Ilémiure,  Il 287 

Hérisson,  1 229 

Hétérodontes,  I.  xx 
Héterohyus,  II. .  251 
HéléroirTys,  I...  563 
Hétcropus,  II . . .  271 
Hippopotame,  II.  251 
Hippopotamidés, 

I XIX 

Histiophore.  I  . .  197 

Holochilus,  I  . . .  44 

Homodontes,  !..  xx 

Hurleur,  I 116 

Hycegulus,  Il ...  231 

Hydrosorcx,  I  ..  244 

Hydrochère,  I..  517 

Hyémosquc,  II..  222 

Hyenarclos,  Il . .  11 


Hyénoidc,  II...     .33 

Hylobates,  I 48 

Hylogalc,  1 226 

Hylomys,  I  . . . .  228 
Hyopotamins,  H.  231 
Hyopotamus,  II.  251 

Hyops,  Il 242 

Hyperoodon,  II.  318 
Hypodcrme,  1  ..  192 
Hypsiprymnus,  II  271 
Hyracidés,  Il . . .  16G 
Hyracothérium,II  230 

Hyrax,  II 16G 

Hystricidés,  I...  316 
Hysirioicns,  I  . .  329 

Hystrix,  1 329 

•bcx,  Il 188 

Ichneumie,  II...  40 
Ichncumon,  II. 

Ictide,  II 

Indri,  I 

Indris,  M 

Indrisiens,  I... 

Inia,  II 

Inplacentaires,  I. 
Insectivores,  !.. 
Isiiodoromys,  I. 


47 

27 

163 

103 

XVIII 

322 

XXI 

223 
27,3 
372 
1.37 
270 


Jumentés,  II.. 
Kanguroo,  II. 
Kanguroo-Hat,  II  270 

Kénias,  Il I88 

Kérodon,  1 321 

Kinkajon,  II.. . .     ç>\ 

Kogia,  Il 317 

Kyphobaleine,  II  330 
Lagénorhynqucll323 

Lagomys,  1 293 

Lagorchestes.  II.  270 
Lagostome,  I...  369 

Lagotis,  1 3,'W 

Lagothriche,  I..  120 

Lama,  II 

Lamantin,  II. 
Lamictis,  II.. 

Lapin,  I 

Lasiopyga.  I.. 
Lasyur'omys,  I 
Lataxia,  II... 

Lemming,  I 382 

Lemmus,  I 386 

Lemur,  1 164 

Lémuridès,  I...  I33 
Lémuriens,  I.. 
Lépilémurc,  I, 
Léporidés,  I.. 

Lepus,  I 

Leptonyx  11.118,  3i)3 
Lichanoticns,   I.  163 

Lièvre,  1 279 

Linsang,  Il .33 

Lobodon,  Il .303 

Loir,  1 372 

Lonchères,   I...  310 

Lontra,  II 119 

Lophiodon,  II. ..  160 
Lophostome,  I..  194 

Loris,  1 133 

Loup,  Il ,35 

Loutre,  II 117 

Loutrins,  II  ... .  llo 
Loxodonte,  II...  13>-) 

Luira,  II I1Ç 

Lycaon,  Il ,33 

Lyncodon, Il I15 

Lynx,  Il 92 


229 

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29 


344 
118 


1,33 
170 

276 
279 


Hyène,  Il 93    Macaque,  I. .     13,  Sj 

Hytniilés,  Il ... ,     9,3  |  Macaques,  I . . . .    82 


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.  9a 

13,  8l 

.  Si 

Maci'opodés,  Il . .  268 
Macropus,  II....  270 
Mâchai  rode,  II..  78 
Mucrocaiile,  I...  3G3 
Macroglosse,  I..   |89 

Macrope,  Il 270 

Macroilline,  II..  3O0 
Macroscélide,  1 .  23,% 
Macroseélidés,  I.  235 
Macroscélidiensl  23S 
Wacrolliérium,  Il  214 
Maçroxus,  II....  308 

-Madaiée,  I 197 

Majjoi,  I 49 

164 

IV 


INDEX. 


xviii 
102 
183 
4". 


«01 

Maki, 
Mammifères,  i. 

Manatus,  II 

Manalidés,  I... 
Mandi'jlle,  I.... 
Mangabey,  I... 
Mangouste,  II.. 

Mangue,  Il 

Mangustins,  II., 

Manidés.  Il 

Manis,  Il 

Mara,  Il 

Marcheurs,  I 

Marmotte,  I 

Marsouin,  Il 

Marsupiaux,  II.. 

Marte,  II 

Mastodonli^  II..   .„j 

Mazama,  Il 217 

Mégaderme,  I...  20I 
Mégathérium.  II.  244 
Mégère,  1 191 


Myodes,  1 387 

Myopotame,  I...  347 

Myoptère,  I 221 

Myo.\i(lés,  1 37^ 

Myoxus,  1 372 

Myrméeobie,  Il .  284 
Myrmécophagell  258 
Myrmécophagidés, 

Il 258 

Myrmidon,  II.!!  260 
Mysarachnc,  I . .  251J 
Mystacina,  I  213,  221 
Nandinie,  II....  41 
Nanotragus,  II..  209 
>arva!,  II ziG 


Nasalis,  I . . . 
Nasique,  1... 
Nasua,  II  . . . 
Nélomys,  I.. 

Nems,  Il 

Néoméris,  II. 
48 1  Néotome,  I. . , 
43    Néotragus,  II  . .  .„„ 
261    Nésotragus,  11..  209 


58 

58 

23 

342 

48 

327 

410 

209 


261 

320 

XIV 

237 
327 
263 
m 
13 


135 
210 
216 
220 
320 
XXII 


î!«!es,  1 101 

Melins,  1 loi 

Mellivora,  II loo 

Melursus,  Il 19 

ÎJêphitis,  Il lOG 

Merione,  1 397 

Mésomys,  1 340 

Mésoplôdon,  II..  320 
Métaxythériumll  311 

Micouré,  Il 287 

Microcèbe,  II...  173 
Microchœrus,  II.  231 
Microthérium,  Il  231 

îî'das,  I 149 

Miopilhèque,  I..    70 

Molosse,  1 221 

Molossins,  I...  xviii 

Monodon,  Il 326 

Monodontins,  II.  326 
Monophyie,  I  . . .  196 
Monoirémes,  Il  .  288 

Morse,  II 298 

Moschidés,  II...  220 

Moschus,  Il 221 

Mouffette,  II. . . .  106 

Mouflon,  II 191 

Mouton,  II 192 

Mustela,  II... 
Muslèlidés,  II. 
Muslèlins,  II  . 
Muridés,  I  . . . 

Muriens,  I 

Wurinoidcs,  !.. 
Mus,  I 

Musaraigne,  I.!!  239 

Musimon,  II 191 

Myceies,  I ng 

Mydaus,  Il 105 

Mygale,  I 047 

My^aline,  1 249 

M.vlodon,  I! 244 


III 
lOU 
108 
376 
382 
218 
400 


Nocihore,  I... 
Noctiiion,  I... 
Nodule,  I.... 
Noctuline,  I... 
iNodus,  Il ... . 
Noiothérium.l..  „„.. 

Nyetère,  1 203 

Nyclériens,  1 . .  xviii 
Nyctéieute,  II...  04 
Nycticèbe,  I....  156 
Nycticée,  I.  213,  214 
I>yctinome,  I...  221 
Nyctipitlièque,  I.  135 
^ycloclepte,  I . .  379 
Nyctophile,  1...  208 
Octodonte,  I. . . .  36O 

Utilo,  1 213 

Ommatophoca,  Il  303 

Ondatra,  I 391 

Ongulogrades,  I.  xiv 
Onychogale,  II..  270 
Oplolhérium,  II.  231 

Orang,  1 30 

Orca,  Il 323 

Orcins,  II 323 

Oréas,  Il 091 

Oreillard,  1 217 

Oréotragus,  II..  209 
Ornilhodelphes,  I  xvii 
Ornitborhynchidés, 
II 292 

Ornithorhynque,II292 

Oi'que,  Il 323 

Oryctérope,  II...  237 
Oryctéropidés,  II  236 
Oryx,  II..., 

Osieopera,  I 
Otaridés,  II 
Otarie,  II.. 
Otocyon,  il  , 
Otomys,  !.. 
Ours,  II.... 

0"rébie,  " -'o 

Ouistiti,  I 144 

Ovihos,  Il 187 

Ovins,  II !  190 

OviS,  II.  ...  JÇH 

Oxyrayctère,  I.!  410 

P-^K  II 20< 

^«ca,  I 326 

Pachydermes,  I.  xiii 
Pachyure,  I.... 
Pn^Mma,  Il  . . . 


302 

302 
302 
409 
359 
279 
279 


Paleochœrus,  II.  231 
Paléospalax,  I  . .  259 
Paléotherinm,  II.  138 

Panda,  Il 23 

Pangolin,  II...     26I 

Panolie,  Il 2I6 

Pantholops,  II..  207 

Pa'as;  1 80 

Paradoxure,  II..  3(j 
Paresseux,  II...  247 

Pécari,  Il 211 

P^<|«te,  II 309 

Pedeliens,  I sgg 

Pelage,  Il 

Pélagins,  II . . , 
Pelagius,  II... 

Péiomys,  I 

Péphagomys,  I. 
Péragale,  il... 
Péiamèle,  II... 
Péramélidés,  H.  278 
Pérodictique,  I..  1,37 
Pétauriste,  II...  27c 
Pétaurislins,  II.  276 
Péliodiomc,  I . .  237 
Pélromys,  I . . . .  371 
Fhacochère,  II. .  «3^ 
Phaianger,  II...  274 
Phaangidcs,  II.  27'!! 
Phaangista,  II..  274 
Phalangistins,  II  274 
Phascogale,  Il  . .  283 
Phascoiarcte,  II.  273 
Phascolarctins,  II  273 
Phascolome,  II.  266 
Phatagin,  II....  20, 
Phléomys,  I....  sgg 

Phoca,  II 300 

Phocidés,!!....  300 

Pliocène,  II 373 

Phocénins,  II. . .  320 

Phoques,  Il 295 

Phyl  ophore,  I . .  190 
Phy  orhina,  I.  .  2O8 
Phyllostomidés,  I  192 
Phyljostome,  I. .  194 

Phyllolis,  1 411 

Pbysalu»,  II....  316 
Physeter,  II....  3,6 
Phvseteridés,  II.  313 
Pithécheir,  1 ...  275 

P.''''?C!a.  ' 138 

Pitneciens,  I . . .      g 

Pithecus,  1 94 

Pithesciurus,  I..  133 

Placentaires,  I,.   xxi 

Plagiodonte,  I..  340 

Plagiures,  I....     xi 

Plantigrades,  !..  xm 

202    Plataniste,  II...  3c) | 

û27    Platanistins,  II.  321 

"    Platycérorays,  I.  368 

Plalygoniis,  1...  24'> 

Pa'ypus,  II 292 

Patyrhynchus,ll  305 
Pesiosorex,  I...  2Ï0 
Pliopitliecus,  !..  i^> 
Pflçphagus,  II...  183 
Polyplacentaires, 

1 \^ 

Porc-Epic.  I....  3v);) 

Porcins,  H 2,30 

Poflax,  Il 201 

Potainophile.  II.    20 

Potamocliœnis.ll  237 

242    Polidés,l....'.  XVII. 

)8j  Po'ûivo,  il 271 


112 
112 

fis 

1 

4C0 


.  303 
.  366 
.  75 
.  398 
10-12 
208 


Presbytes,  I es 

Primates,  1 1 

Priodonte,  II  . . .  253 
Prisliphoque,  II.  302 
Proboscidiens,  Il  121 
Proboscidea,  I. .  213 

Procajira,  Il 207 

Prochilus,  II...     18 

Procyon,  II 23 

Propithèquc,  I..  103 

Prosimia,  1 104 

Prolèle,  II 98 

Protochœrus,  II.  242 
Protopithèque,  F, 

Psammomys,  I..  397 
Pseudélure,  II..  73 
Pseudochire,  II.  275 
Pseudostome,  I.  363 
Pscudostomidés , 

Plérobaleinè.'li!  330 

Plerodon,  II g 

Pléromys,  I....  296 
Ptéronure,  II...  119 
Ptéropodés,  I...   184 

Plépopus,  I i8t 

Ptilocerque,  I  . 
Pugméodon ,  Il 

Putois,  II 

Putorius,  II  . . . 
Pygathrix,  I. . . 
Quadrumanes,  I 

uat,  I ; 

!îî"el,  II 109 

Raton,  II 03 

liat-Taupe,  I . . .  376 

Hecurvus,  II....  273 

Renard,  H 72 

««"V^'" 213 

Reithrodon,  I...  411 

Rhinocéridés,  II  leo 
Rhinocéros,  II. .  loi 
Rhinolophe,  I  . .  204 
Rhinolophidés,  I  200 
Rhinonyclère,  I.  208 
Rhinopdme,  I  . .  202 
Rhizomys,  I . . . .  .379 
Hhynchocyon,  I.  238 

Rongeurs,  I 260 

Rorqual,  Il 330 

Roussette,  I . . . .  i84 
Ruminants,  II . .  173 
Rupicapra,  II...  205 

««sa,  il 217 

Ryiine,  II 309 

Rytmidés,  I...  xvin 
t>acalins.  Il  . . .  60 
baccomyens,  !..  364 
t>accomys,  I....  364 
saccophora,  I...  363 
Saccophoriens,  I  363 
Saccoptéryx,  !..  209 
saccoslome,  I. . .  409 

Saïga,  Il 207 

jaimiri,  F 133 

i^i'jou,  1 125 

Sanglier,  II  ... .  235 
'Sarcophile,  II. . .  281 
Sancovienne,  II.  119 
t>arigue,  H 285 


i:i6 

Sciuridés,  F 29.1 

Sciuroptère,  I...  .301 

gciunis,  1 303 

acopophorus.  II.  209 
Sscotophilus,  F  . .  220 
Semnopithécins.l,  36 
Semnopithèquc,l  37 
aérotine,  1 213 


30 
6 

202 
380 
308 
397 
246 
XIII 
239 
220 
239 
239 


Scalope,  I 
"  éiidc 


Sceiidothérium.ll  24-4 
Schizodonte,  !..  360 

Scirtetes,  1 368 

Scirtomys.  I . . . .  368 
Scirtofode,  1 


Simia,  I 

Singes,  F 

Sing-Sing,  FI. . 

Sipfine,  r 

Sirénidcs,  II 
Sminthus,  I . . . 
Solénodonte,  I. 
Solipèdes,  I . . . 

Sorex,  F' 

Sorex-Glis,  I  !  ! 
Soricidés,  I  . . . 

Soiicina,  I 

Spalax,  F !  331 

Spermophile,  I..  299 
Sphiggure,  I...  .336 
Meatomys,  I....  409 

Stellère,  IF 309 

Stemmatope,  II.  301 

oco  1  S'Çmmatopins,  ||  300 

228    Sténéofiber,  I...  273 

■^'1    Sténodelphis,  II    322 

Siénoderme,  !..  197 

Sténodermiens,Ixviii 

Slénops,  F 156 

Ménorhynque,  FI  302 

Stentor,  I no 

Strepsicère,  FI..  200 

Subulo,  IF 219 

Subursins,  II 21 

Suricate,  IF...        41 

Suidés,  F xviii 

S"s,^  H 233 

Syndactyles.  II..  268 
Synéthère,  F....  .339 

Talp?;.!... 2-3 

Talpides,  F 250 

lamandua.  IF. . .  260 

Tamarin,  F lO'l 

.Tamia,  F 304 

lanrec,  F 232 

Taphien,  î 2O8 

Taphozoiens,  I.  xviii 
1  aphozous,  F  . . .  208 

.l'ipir,  II 135 

1  api  ridés,  Il  . . .  153 
Tarandipes,  II. .  204 
Tarandus,  IF... .  213 
Tardigrades,  I.  xxii 

Tarsier,  I lei 

Tarsius,  F lOl 

Tarsipède,  FI...  277 
Tarsipédidés,  II.  277 

Tatusia,  Il 233 

Taupe,  1 233 

laureau,  II 179 

Taxidée,  IF 103 

Tendrac,  F 233 

Téonoma,  F 410 

Tétracère,  IF 208 

Thaiarctos,  FI  . .     17 
Thaiassothériens, 

la. W I 

Théridcmys,  I . .  273 
Théropitbecus,  I  107 

Thous,  II 60 

Thylacyne,  II...  280 

liianomys,  F...  277 

Tolypciiles,  !î. . .  235 

•^"8 1  Tragélaphe,  FI . .  20I 


336 

_ops,  Il 
Tragufe,  II 
Trémai'cloii,  11. . 
Trichechidés,  II, 
Ti'ichùchus,  il  . 
Ti'icliosure,  II... 
Troglodytes,  !.. 


■in 

20 
298 
29S 
27,1 

M 


INDEX. 


Tupaio,  r. . . . 
Tupaidés,  I.. 
Tiipjio,  II... . 

XVIII 

Tiirsiops,  II.. 
Ui'otrMiue,  I.. 

Urva.  Il 

Ursidé.^,  Il . . . 

.-.21 
.   2i7 
.     49 
.     10 

Ursus,  II.. 
"-—-    I 

.._  .      lés, 
V 


Vampire, 

Viiiiipiridcs,  i..   xvi 
Vespertilions,  I.  xvi 
Vesperlilio,  !.. .  211 
Vespertilionidé3,l208 
Viscaciens,  I. .  xvm 


10 
191 

XVIII 
Wlll 

:ii 


Vivet;ra,.II 

Vivcrrjdés.  II. . 
Viverrin.s,  Il  . . 
Xentiru.s,  Il .. , 

Xcruâ,  I 

.Kiphodon,  Il  .. 
Yack,  Il 


no 

21 

2') 

2;t 

5()j 

2r.i 
185 


Zcuglodonle,  I.  xxiv 

/èhrc.  Il I.'il 

/.ipliidl^s.  II....  MS 

Xiphius,  Il .->I9 

/ooli{;ils,  Il 231 

Zonoplaccntaire.s,!  xx 
Zorille,  Il Il.'i 


Ciiiis   riE   Triini-Nuvr,    l/IO   .'c   graiul. 


C.iitfss  ciiassechh   nr  nf:\4m.s 


TABLE  DES  MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LA   DEUXIÈME  PARTIE 


PlÉIÇCS . 

ORDRE   DES  CARNIVORES....  i 

Famille  des  Uksidés lo 

Genre  Ours /,/ 

—  Hjjénarctos \\ 

—  T/ialarctvs 17 

—  Prochihis 18 

—  Hélarctos if) 

—  Trémarctos 20 

II"    P.iRTIH. 


Famille  DES  VivERRiDÉs. ..  21 

TiUBu  ors  SuBunsiNs id. 

Genre  Kinknjou id, 

—  Panda 23 

—  Dalon 23 

—  Coali 2ô 

—  Iclldc 27 

Tribu  dks  Viverbins 29 

43 


(le lire  Cynogak 29 

—  Civette ;jo 

—  Gcnettv 33 

—  Linsdug 35 

—  Paradoxui'c 30 

—  Paguina 38 

—  Hdmigale 39 

—  Euplère 40 

—  Nnndink 41 

—  Cryptoprocto id. 

—  Bdssaris 42 

Ti\ini    DES  Mangdstins 43 

(k'nre  Siirkate 44 

—  Bdéognh jd, 

—  Cynktis id. 

—  Mangouste 45 

— •    Alliylax 49 

—  Oalidk 50 

—  Galidktis 50 

FAMILI.Ii  DES  G  VMDIÎ;i 52 

Genre  Cynhyène ',3 

—  Canis 54 

—  llenard 72 

—  Otocyon 75 

Famille  DES  FÉLIDÉS 70 

Genre  Félis 78 

—  Guépard 93 

FAMILE  des  HyÉNIDÉS 95 

Genre  Hyène id, 

—  Protèh 98 

Famille  des  Mlstélidés.  ..    100 

TlilUL    DES   Mélins 101 

Genre  Blaireau id, 

—  Taxidc'e 103 

—  Arctonyx t04 

—  Hélicte 105 

—  Mydaus id. 

—  Mouffette lOG 

TllIDU    DES    MUSTÉI.INS 108 

Genre  Glouton /(/. 

—  Batel 109 

~     Galiclis 110 


TAULE  DES  MATIÈIJES. 


Genre  Marte 

'    —    Putois 

—  Zorille 

—  Lyncodon 

Tmill    DES  LOUTIIINS 

'  —  Loutre 

'    —  Lataxie 

—  Leptonix 

—  Aonyx 

—  PtJrotiurc 

'  —    En)iydre 

OnORE  DES  PROBOSCIDIE^S. 
Famille  des  ÉLÉfiiANxiDÉs, 

Genre  Éléphant 

—  Mastodonte 

—  DinotliMum 

ORDRE  DES  JUMENTÉS 

Famille  des  Équidés 

Genre  Equus 

Remarques  sur  les  Mulets  et  les  autres 
llvbrides 

Famille  des  Tapibidés 

Genre  Tapir 

—    Lophiodon 

Famillb  des  Rhinocéiudés. 

Genre  Bhinocéros 

Famille  des  Hyracidés 

Genre  Daman 

ORDRE  DES  BISULQLES 

\.  SOLS -ORDRE    DES    RU  MI- 
NANTS 

Famille  des  Bovidés 

Tribu  des  Bovins 

Genre  Bœuf. 

TniBU  DES  Caprins 

Genre  Kc'mas 

—  Bouquetin 

—  Chèvre 

T  i\  I B  u  DES  Ovins 


lit 

112 
115 

id. 

MU 

li- 
ns 

118 

id. 
119 

id, 

120 

id. 

128 
135 
135 

13U 
138 
14U 

151 

155 

id. 
160 

id. 

161 

1C6 

107 

169 

173 
174 

id. 

id. 

187 

188 

/(/. 

189 

190 


TAnLK  DKS  MATIfcUKS. 


lui 

11)2 


107 
100 


2(;i 

id. 

202 

203 

20'i 

205 

id. 

id. 


Cwnro  Mouflon 

—  Mouton ,  , . 
rniBu  DES  Antilopins 

Genre  Alcëlaphe 

—  Connochèli: j^^ 

~    Strepsicdru ^OO 

' —     Anon 

—  Portai 

—  Trogùlaphc 

—  Oryx 

—  (Imclle 

—  Capricorne .... 

—  Anlilocapre,  . . . 

—  Dicranocère 

—  C/uiinois 

—  Pnntholops 207 

—  ^"''J'' \     id. 

~     Cdphnhphe 2O8 

Famille  dks  (iiiiAUDjcs 210 

Coirc  Girafe -^i 

Famjllk  dus  Ckrvjdks,.., 
Genre  Benne 

—  —    Jilan 

—  Cerf. 

—  Cerviife 

Famille  des  Mosciiidés. 

Genre  Chevrotain 

—  Tragule 

—  Ifyémosque ,-^ 

Famille  des  Camélidés.....    223 

Genre  Chameau 

—  Lama 

Ji.  SOUS-OliDRE  DES  POItClNS  2.30 

l^wiumération  de  .ses  genres  éteints . .  230 

Genre  Hippopotame 231 

—  Phacochère 234 

—  Sanglier 235 

—  Babiromaa 240 

—  Pécari 241 

ORDUK  DES  ÉDENTÉS 243 

Famille  DEs^BiiADïnoÉs. ..    247! 


212 

213 
214 

2ir> 

219 

220 

221 
222 


224 
229 


Genre  ChoUpe j^g 

--     Dradype 249 

Famille  des  Dasvi'.oés 251 

Genre  Priodonte jgg 

—  Encoubert j-^ 

—  Cabaaaou 254 

■—     Cachicame 254 

—  ■^^'"'- ..."  255 

■—     Chlnmyphore ,7/ 

Famille  DES  Orvctéroi-idés  256 

Genre  Oryctdrope 

Famille   des  Myamécopha- 

filDÉS.. . 


267 


258 


260 

id. 

261 
261 

263 


Genre  Myi-mdcophage ,7/. 

~    Tamandua 

—    Mijrmidon 

Famille  des  Manidés 

Genre  Pangolin 

OnnilK  DES  MAHSl  PfAUX... 
I.MAJtSUPIAL'X  AUSTJiAUENS    266 

I-  iéen  PliaMrolonivM 266 

FAMILLE  DES  Pli ASCOLOMYDÉS     267 

Genre  Phascolome 

il.  I.«CH  WyiidaclylcM 

Famille  des  Macroi'odés. 

Genre  Kangnroo 

—    Potoroo 

Famille  des  Piialangidés.. 

TniBIJ    DKS   PuASCOLAnCTI.Ns.. 

Genre  Phascolarcte ,>/ 

TllIBO    DKS   PHALA.\C(SriNS. 

Genre  Pludanger ;^ 

—  Trichosurc 275 

—  Pseudochire /^ 

—  Dromicie /f/^ 

ïniBU  DES  PÉTAUniSTINS 276 

Genre  Pdtaurisle j-^ 


267 
268 

id. 

270 
271 

272 

273 


274 


—   ndiidd. 


id. 


—    Acrobate 277 


/ 


34«  tahlr  des 

FAMII.LK   DKS   TAnsil'KDIDKS.  277 

Genre  Tarsi/iùle /(/. 

FAMILI.li   DES   PliUAMlÎMDlîS.  .  278 

^enre  Chvropm iU. 

—  Piiragnle 270 

~     Pêmmùh- 270 

III.  Lpm  llnMyiiroH id. 

FAMII.LK    DES  DASYLUlUlis.    .  280 

(îcnro  Tliylacync iU. 

—  Savcophilc 28  î 

—  Dasijure 282 

—  P/iasco/jale 283 

—  Antêcliinc id, 

IV.  Lo!4  .VlyrmcpobioK 284 

Famille  des  Myiimécoiiidés  id. 

Genre  M'jrmêcobie id. 

il.  MA  nsiPIA  VX  A  M  É  nie  A  IN  S  id. 

Famille  des  Didelpiiidés..  28.') 

Genre  Sarif/ue id. 

~     Cliiroiicele 28() 

—  Micovré 287 

—  Ueniiiire id. 

ORDRE  DES  MONOTRÈMES. . . .  288 

Famille  DBS  ÉciiiDNiDÉs 2!)i 

Genre  Eehi  'ne /■(/. 

Famille  des  Oiimtiioi\iik\- 

CHIDÉS 292 

Genre  Ornitlwrliynqitc id. 

MAIIMIFÈREK    MAUIIS. 

ORDRE  DES  PHOQUES 29.) 

Famille  des  Tiuciiéciiidés.  298 

Genre  Morse id. 

Famille  DES  Piiocidés 300 

Tribu  d  i:  s  S  t  e  m  m  a  t  o  i>  i  \  s  . . . .  id. 

Genre  Macrorhine id. 

—    Slemmalope 301 


M\Tij-:nKs. 

r»gf». 
Tninu    DES  Pélacins 302 

Genre  Pelage id, 

—  PrisHphnque id. 

—  Stdnurlii/nque id. 

—  Lobodun 303 

—  ieplonijx 303 

~     Omniiituplwqne id. 

Tniuu  ui;s  CallooiUmialiss.,  301 

Genre  Cal/ocvpliale id. 

—  Halie/ièrc 305 

Famille  des  Otvhidés id. 

Genre  Otarie 306 

—  Arctocopitnie 306 

ORDRE  DES  SIRÉMDES 308 

Genre  Itijtino 309 

—  Uiigono 3(0 

—  Ha/illirrium 3  (  ( 

—  Lamantin 312 

OMhRK   DES  CÉTACÉS 311 

Famille  des  Pii^sétéi\idi;s.  31.-) 

Genre  Cavhalol 3(0 

—  hoi/ia 317 

FVMILLE  DES   Zll'IIlDÉS 318 

Genre  llgperoodun 3(8 

—  Zipliius 319 

—  Jlerardie id. 

—  Dioplodon 320 

—  Mi'soplodon 32  ( 

K\MJLLE    DES    DELIMIINIDÉS..  id. 

TiiiBU  DKS  Platamstins  . . . .  id. 

Genre  Plalanisle id. 

—  Jnia 322 

—  i>lenode/pliis id. 

TniBi'  DES  Delpiiinins id. 

Genre  Lagênorhynque 323 

—  Delphinaplère id. 

—  Tursiops id. 

—  DelpMnorhynque id. 

—  Dauphin 324 


TAULE  t)KS  VIATlKniiî 


TniBii 


DKS   OnciNS. 


Vii« 


32:. 


(ienrc  On 


>'1"" (•</. 

—  fihl/ia'pfitifc /(/_ 

—  (ivniiij)iis 320 

-  ^''%« /,/. 

TniDU     DFS    MONODONTINS /,/. 

-  Genre  Narval /,/.    \  \m)V.\ 


Tn;Bu  DK»  PiiociixiNS. 


341 

....  320 

Genre  Plioctuin 3»^ 

—    Nt'omdrh /,/ 

FAMir.r.K    DliS    IIALKNIDKS ,W. 

(iriirc  nah'iiir ^ 

--     fiorrjital 33Q 

333 


Slins 


'■•l'IliVKlL 


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'•mis   ri  nn 


TSS>>»",  « 


CLASSEMENT  DES  GRAVURES 

I^K  I,A  DRIXIÈME  PAftTIE 


Coloriée. 
i\oire. 
Coloriée. 
Noire. 

Coloriée, 
Noire. 

Coloriée. 
Noire. 

Coloriée. 


Noire. 

Coloriée. 

Noire. 


Lion  (/>/.  XXIV.).  <>«r.^«rrfrf«w,. 
Ours  dos  Asturies.   (/>/.  XI JI.) 

Ours  brun 12 

Ours  jongleur 14 

Ziboth.  (7V.  XV.) ,[[ 18 

Gonette.  (Pi.  XVI.) ....,, 32 

Chiens  de  ferme 34 

Lion,  Jaguar,  Tigre  et" Aiitilopc .".'.' ^* 

Lionne  du  Sénégal.  (PI.  XXX.) .          ^^ 

Lionne 78 

Tigre  royal.  (Pi.  XX.) 80 

Tigre  royal ['" 84 

Tigresse '  " id. 

Panthère  d'Afrique.  (PI.  XVIII  ) "^■ 

Onco,  (PI,  XXL) «'• 

Chat  sauvage.  (PI.  XVIL )."...'. ^6 

Chats  (lomesti(iues 'V/, 

Jaguar.  (Pi.  XXIL) »<^- 

Jaguar  chassant *  " 88 

Jaguar  et  Serpent. id. 

..  i(l. 


l*^  CLASSEMENT  DES  GRAVURES 

Lohrtée.    Ocelot.  {PI,  XXIII.) 

Noire.      Hyène  rayée  d'Asie, .......," 90 

—  Hyène  rayée  d'Algérie. 96 

Coloriée.    Marte  zibeline.  {Pi.  XIV.). 98 

Noire,      Enhydre 11 1 

—  Éléphant  des  Indes ' 1  f  8 

Coloriée.    Cheval  anglais.  {Pi.  XLV.). 128 

—  Cheval  percheron.  {Pi.  XLVI.)! ^^^^ 

—  Cheval  limousin.  (/>/.  XLVII  ) ^^^ 

Noire.      Zèbre I44 

Coloriée.    Couagga.  {PI.  XXXII.) ......" H6 

—  Dauw.  {PI.  XXXIII.). »f/. 

—  Hémiono.  {PI.  XXXIV.) 148 

—  Tapir.  {PI.  LI.) "  "  .'.'.".■■■.■_■ id. 

—  Rhinocéros.  {PI,  XXXI.) 158 

Noire.      Rhinocéros  unicorno. 162 

—  Bison 164 

Coloriée.  Taureau  et  Vache' du'cotontinï  (/>/.' LvV) ^ ^^ 

—  Bœuf  et  Vache  suisses,  {PI.  LVII.) .         ' l'^^ 

—  Duke  of  Devonshire.  {PI,  LIV  )       "'• 

—  Océan.  {PI,  LUI.) 180 

—  Moss  rose.  {PI.  LV.) 182 

—  Bouquetin  du  Sinaï.  (/'/.  XXXIX.)! ^^^ 

—  Moufflon  musmon.  {PI.  XL.). 188 

—  Bélier  à  grosse  queue.  {PI,  LVIII  ) 1^9 

Noire.      Béliers  mérinos "  192 

Coloriée.  Bosélaphe  do  Derby,  {Pi,  XXXvilI  ) ^^'* 

—  Antilope  des  Indes.  (/>/.  LX.)  ^^^ 

—  Girafe.  {Pi.  XLIL). ... 206 

Noire.  Girafe " 210 

Coloriée.    Renne.  {PI.  XLIII.). 212 

—  Élan.  {PI,  XXXVIL). 214 

Noire.      Cerf  Élaphe "  ' id. 

Coloriée.    Daim.  {PI.  XXXVI.  ').'.'...'. id- 

—  Axis.  {PI.  XLVIIL).  .....*..." id. 

—  Chevreuil.  {Pi.  XLL). 216 

Noire.     Chameau  à  deux  bosses!  !!!!!! ^'^ 

—  Lama 224 

Cvloriée.    Lama  alpaca.  {PI.  XXXV.  1  !  ! 228 

—  Hippopotame.  (PI.  LU.) .        230 

Noire.      Hippopotame.  '. !..!!!!!! ^^2 

—  Sanglier  commun 234 

Coloriée.    Cochon  domestique.  {PI.  l!).  !  !  ! ^36 

—  Kanguroo  dorsal.  f/V.  XLIV  ).     238 

Noire.      Kanguroo  géant. 270 

—  Potoroo  rat id. 

—  Koala ..[[ 272 

—    Phoque !.!!!!!!!!!!!! 273 

—  Baleine  franche ...  296 

328 


..   90 
. .   90 
..   98 
..  111 
..  118 
..  128 
. .  140 
. .  142 
. .  144 
. .  146 
. .  id. 
■  148 
. .  id. 
.     158 
.  162 
.  164 
.  176 
.  178 
.  id. 
.     180 
.  182 
.  184 
.  188 
190 
192 
194 
200 
206 
210 
212 
214 
id. 
id. 
id. 
216 
218 
224 
228 
230 
232 
234 
236 
238 
270 
id. 
272 
273 
296 
328