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Full text of "Histoire naturelle des crustacés [microforme] : contenant leur description et leurs moeurs, avec figures dessinées d'après nature"

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IMAGE  EVALUATiON 
TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Scienœs 

Corporation 


23  WeST  K.A)lN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  e79-«503 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICMH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadian  Institute  for  Historical  Microreproductions  /  institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notas/Notes  tachniquas  at  bibliographiquaa 


Tha  Instituta  has  attampted  to  obtain  tha  bast 
original  copy  availabla  for  filming.  Faaturas  of  this 
copy  which  may  ba  bibiiographically  uniqua. 
which  may  altar  any  of  tha  imagaa  in  tha 
raproduction,  or  which  may  significuntly  changa 
tha  usual  mathod  of  filming.  ara  chackad  balow. 


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Colourad  covars/ 
Couvartura  da  coulaur 

Covars  damagad/ 
Couvartura  andommagéa 

Covarâ  rastorad  and/or  laminatad/ 
Couvartura  rastauréa  at/ou  pailiculéa 

Covar  titia  missing/ 

La  titra  da  couvartura  manqua 


□    Colourad  maps/ 
Cartas  giographiquaa  en  coulaur 

□    Colourad  ink  (i.a.  othar  than  blua  or  black)/ 
Encra  da  coulaur  (i.a.  autre  que  bleue  ou  noire) 


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Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planches  et/ou  illustrations  90  couleur 

Bound  with  other  matériel/ 
Relii  avec  d'autres  documents 

Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  interior  margin/ 

La  re  Hure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distorsion  le  long  da  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  addad  during  rastoration  may 
appear  within  tha  taxt.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissant  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Las  détails 
da  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


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I — I   Coloured  pages/ 


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Pages  de  couleur 

Pages  damagad/ 
Pages  endommagées 

Pages  restored  and/or  laminated/ 
Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

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Qualité  inégale  de  l'impression 

Includes  supplementary  matériel/ 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 


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□   Only  édition  availabla/ 
Seule  édition  disponible 


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Pages  wholly  or  partially  obscurad  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Les  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


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Additional  commenta:/ 
Commentaires  supplémentaires; 


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26X 


30X 


Th«  eopy  fllmcd  h«r«  bas  b««n  r«pro<lur«d  thanka 
to  tha  ganaroaity  of  : 

Seminary  of  Québec 
Library 


L'axamplaira  filmé  fut  raproduit  grâca  è  la 
généroaité  da: 

Séminaiie  de  Québec 
Bibliothèque 


Tha  imagaa  appaaring  hara  ara  tha  baat  quality 
poaaibla  conaldaring  tha  condition  and  lagibiiity 
of  tha  original  eopy  and  In  icaapJng  with  tha 
filming  eontract  apacificationa. 


Laa  imogaa  auivantaa  ont  été  raproduitaa  avac  la 
plua  grand  toin,  compta  tanu  da  la  condition  at 
da  la  nattaté  da  l'axamplaira  filmé,  at  ^n 
conformité  avac  laa  conditiona  du  contrat  da 
fllmaga. 


Original  copiaa  in  printad  papar  covara  ara  fllmad 
baginning  with  tha  front  eovar  and  anding  on 
tha  laat  paga  with  a  printad  or  llluatratad  impraa- 
alon.  or  tha  bacic  covar  whan  appropriata.  Ali 
othar  original  copiaa  ara  fllmad  baginning  on  tha 
firat  paga  with  a  printad  or  llluatratad  impraa- 
clon,  and  anding  on  tha  laat  paga  with  a  printad 
or  llluatratad  Impraaaion. 


Laa  axamplairaa  originaux  dont  la  couvartura  an 
paplar  aat  Impriméa  aont  filméa  an  commançant 
par  la  pramiar  plat  at  an  tarminant  aoit  par  la 
darniéra  paga  qui  comporta  una  amprainta 
d'Impraaaion  ou  d'iiluatration,  aoit  par  !•  aacond 
plat,  aalon  la  caa.  Toua  laa  autraa  axamplairaa 
originaux  aont  filméa  an  commançant  par  la 
pramiéra  paga  qui  comporta  una  amprainta 
d'Impraaaion  ou  d'iiluatration  at  an  tarminant  par 
la  darniéra  paga  qui  comporta  una  talla 
amprainta. 


Tha  laat  racordad  frama  on  aach  microficha 
ahali  contain  tha  aymbol  — ^(maatiing  "CON- 
TINUED  "),  or  th  ;  aymbol  y  (maaning  "END"), 
whichavar  appllaa. 


Un  daa  aymbolaa  sulvanta  apparaîtra  aur  la 
darniéra  imaga  da  chaqua  microficha,  salon  la 
caa:  la  aymbola  -^  signifia  "A  SUIVRE  ",  la 
aymbola  ▼  signifia  "FIN". 


Mapa.  piataa,  charta.  atc.,  may  ba  filmad  at 
diffarant  raduction  ratioa.  Tho—  too  larga  to  ba 
antiraly  inciudad  In  ona  axpoaura  ara  fllmad 
baginning  in  tha  uppar  laff  hand  eomar,  laft  to 
right  and  top  to  bottom,  aa  many  framaa  aa 
raquirad.  Tha  followlng  diagrama  Iliuatrata  tha 
mathod: 


Laa  eartaa,  planchaa,  tablaaux,  atc,  pauvant  étra 
filméa  é  daa  taux  da  réduction  différanta. 
Loraqua  la  documant  aat  trop  grand  pour  étra 
raproduit  an  un  aaui  cliché,  il  aat  filmé  é  partir 
da  l'angla  aupériaur  gaucha,  da  gaucha  à  drolta, 
at  da  haut  an  baa,  an  pranant  la  nombra 
d'Imagaa  nécaaaaira.  Laa  diagrammaa  sulvaiits 
illustrant  la  méthoda. 


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HISTOIRE  NATURELLE 

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ISTOIRE 

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contenant  leur 

AVEC    FroURES   DESSINÉES    d'A^RÉS    NATWRB» 

PAR  L.  A.  G.  BOSC, 

Membre  des  Sociétës  d'Histoire  Naturelle  de 
Paris  ,  Bordeaux  et  Bruxelles  ;  de  la  Société 
Philomatique  de  Paris  ;  de  la  Société  Linnéenne 
dé  Londres ,  et  de  l'Académie  de  Tury^ 

TOME   SECO NA>^^ ^ '  ''•  i> 


DE  I.'IMPRIM£RI£    DE  GVILL 


A    PARIS, 

Chez  Deteryille  ,  rue  du  Battoir,  n*  1 6. 

AN    X. 


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HISTOIRE  NATURELLE 

DES  CRUSTACÉS. 

ALBUNÉE,  Albvnea  ,  Fahricius. 

Quatre  antennes  inégales  ,  ciliëes  ;  les  inté- 
rieures très-longues  ,  sëtacëes  ,  simples. 
Corps  oblong  ;  queue  presque  nue.  Dix 
pattes  ,  dont  les  deux  antérieures  sont 
tevininées  en  pinces. 

IjBS  albunées  forment  le  passage  entre 
les  crustacés  à  courte  queue ,  et  les  crus- 
tacés à  longue  queue.  Ce  sont  des  ani- 
maux d'une  forme  remarquable,  sur 
les  mœurs  desquels  on  n'a  que  peu  de 
3'enseignemens.  Chez  eux  ,  les  pinces 
ne  sont  point  terminées  par  deux  doigts 
alongés  ,  mais  par  un  élargissement 
tronqué ,  sur  lequel  s'appuie ,  dans  l'ac- 
tion prenante,  un  grand  ongle  mobile , 
et  très-crochu.  Ces  pinces  sont  courtes 
Crustacés.  II.  x 


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et  peu  épaisses.  Des  quatre  autres  pai- 
lles de  jMittes,  trois  sont  terminées  par 
des  ongles  en  crochets ,  et  la  dernière 
est  sans  ou^léà.  La  queue  varie  dans 
sa  farine, ^elou  les  espèces,  niciselle 
est  toujours  composée  de.  sept  articu- 
lations inégales,  accompagnées  sur  lés 
côtés  de  l'anus  ,  des  parties  saillantes 
difficiles  à  décrire.  Cette  queue  ne 
s'applique  pas  sous  le  ve^tre ,  elle  se 
tient  seuleiiaent  un  peu  courbée  vers 
lui,  et  sa  partie  inférieure  est  parse- 
mée de  brancliies  filiformes. 
,  Les  antennes  intérieures  sont  velue?;, 
presque  aussi  longues  que  le  corps* 
Elles  ressemblent  à  celles  des  crus- 
tacés à  longue  queue.  Les  yeux  sont 
petits,  portés  sur  un  pédicule  applati, 
en  fer  aies  dans  une  fossette  de  la  base 
des  antennes. 

Les  albunées  se  rapprochent  beau- 
coup des  hippes  avec  lesquelles  Fa- 
bricius  les  avoit  d'abord  confondues; 
elles  en  difi'èreiit,  parce  que  leurs  an* 


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^      DES   ALBUKÉES.   '  3 

tenues  intérieures  ne  sont  pas  bifides , 
et  que  les  pattes  sont  entièrement  dé- 
pourvues de  pinces. 

Parmi  les  albunées  de  Fabiicius ,  il 
en  est  une ,  la  dentée ,  que  ce  Naturaliste 
ne  rapportoit  qu*avec  doute  à  ce  genre. 
Latreilléjèn  l'examinant,  a  en  effet 
trouvé  qu'elle  étoit  pourvue  de  carac- 
tères ,sufKsans  pour  exiger  la  formation 
d'un  genre  particulier.  Il  en  a  donc  éta- 
bli un  nouveau  sûus  Je  nom  de  corjrste, 
et  lui  a  donné ,  pour  différence  spéci- 
fique, corcelet  ovale ,  en  pointe  en  de- 
vant ;  antennes  extérieures  rapprochées 
au-dessous  des  yeux  ^  et  de  la  longueur 
du  corps  5  les  intermédiaires  reçues  en 
en  partie  dans  une  fossette  j  aucune 
des  jDattes  en  nageoires  3  pinces  termi- 
nées par  une  main  à  deux  doigts  ;  pattes 
postérieures  rejelées  en  arrière  ;  pinces 
extérieures  fermant  la  bouche ,  à  tiges 
alongées  5  le  second  article  de  l'interne 
fort  long,  et  en  pointe  au  sommet. 


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4        HISTOIRE   NATURELLE 

Âlbunëe  symniste ,  Alhunea  symnista. 
Le  corcelet  antérieurement  tronqpié,  cilié,  denté  ;, 
les  pattes  en  pinces. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes.      ;  fi^tlV 

Albunée  écus«ony  ^Ihunea  scuiellaUt. 
Le  coToelet  presque  entier,  cijié  ;  les  pattes  en  pinces.^ 
On  ignore  son  pâ^s  natal. 

Albun^e  dorsipe  y  ^Ibunea  dorsipes. 
Le  corcelet  uni,  antérieurement  tronqué,   à  sept 
dents;  les  pattes  comprimées;  le  dernier  article  e» 

faux.      ^  i  ,  i 

Ptf//i;.  Amb.  tab.  6.  fig.  2. 
Se  trouve  dans  là  mer  des  Indéiû  ■.'^:  "^  ;     '^'"'   '. 

Albunée  hérissée  ,  Alhunea  scalra. 
Le  corcelet  ovale ,  antérieurement  tronqué ,  à  plu- 
sieurs dents  ;  les  pinces  comprimées  dentées  des  deux 

côtés.  ... 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Sud. 

Albunée  dentée  ,  Albuvza  dentata,    , 

Le  corcelet  uni,  avec  cinq  dents  de  chaque  côté  ; 
les  tarses  épineux. 

Pepnant.  Brist.  Zool.  4.  tab.  7.  fig.  iZ*  Jierbst, 
Cane.  tab.  12.  fig.  71. 

Voyez  pi.  9.  fig.  I ,  où  elle  est  représentée  de  moitié 
dé  sa  grandeur  naturelle. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe  et  de  l'Inde. 


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DES  POSYDON.  S 

POSYDON ,  PoSYDON ,  Pabriciu^, 

Quatre  antennes  à  pédoncule  simple  ;  celle 
du  milieu  plus  courte  et  bifide.  Anten- 
nules  extérieures  foliacées.  Pédicule  des 
yeux  en  forme  d'écaillé.  Les  mains  des 
quatre  pattes  antérieures  sans  pinces  mo- 
biles. 

Fabricius,  qui  a  établi  ce  genre, 
lui  a  donné  un  caractère  très -vague  , 
et  s'est  extrêmement  peu  étendu  sur  la 
description  des  deux  espèces  qu'il  con- 
tient. Il  est  d'autant  plus  difficile  de 
s'en  former  une  idée ,  que  ce  Natura- 
liste ne  cite  pas  de  figure  qui  puisse 
suppléer  à  ce  qu'on  désire  de  savoir 
de  plus  qu'il  n'en  a  dit. 

Latreille  pense  que  le  crustacé  figuré 
dans  le  Muséum  de  Rumphius ,  tab.  lo , 
/%•.  3,  et  qui  a  été  donné  pour  syno- 
nyme à  l'albunée  dorsipe  ,  est  de  ce 
genre.  Cette  opinion  paroît  probable  , 
d'après  des  considératiojos  qu'il  est  inu- 

Crustacés.  II.  o 


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6        HISTOIRE   HATURELLI 

tile  de  développer  ici  ;  mais  on  ne  peut 
cependant  la  donner  que  comme  fon- 
dée sur  des  conjectures. 

Posydon  applati ,   Posydon  depressus» 

La  (pieue  à  sept  écailles  ;  l'intermédiaire  transvers» 
«t  tronquée. 

Se  trouve  dans  la  rjer  des  Indes. 

Posydon  cylindrique ,  Posjrdon  cylindrus, 
La  queue  à  cinq  écailles  ;  l'intermédiaire  triaugu- 
latre. 
'&•  trotiTe  dans  la  mer  d«i  lades. 


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DES   HIPPES. 


HIPPE,  HlPPA,  Fabricius. 

Quatre  anteones  inégales ,  ciliées  ;  les  inté- 
rieures plus  courtes  et  bifides.  Corps 
oblong;  queue  munie  d'appendices  en  na- 
geoires à  son  origine.  Dix  pattes  toute* 
dépourvues  de  pinces. 

Si  les  Lippes  sont  voisines  des  al- 
bunées  par  les  caractères  génériques  , 
comme  il  a  été  dit  à  l'article  de  ces 
dernières,  elles  sont  encore  plus  par 
leurs  rapports  généraux.  C'est  princi- 
palement par  le  défaut  de  pinces  aux 
pattes  extérieures,  et  par  leurs  antennes 
bifides  qu'ils  en  diffèrent.  Ce  genre 
^toit  plus  nombreux  dans  les  anciennes 
éditions  du  Système  Entomologique 
de  Fabricius  5  mais  ce  célèbre  Na- 
turaliste, ayant  formé  à  ses, dépens  , 
dans  son  dernier  supplément,  lesgen- 
jes  sjraelhris  et  albunée ,  genres  qui 
pnt  été  adoptés  par  Lamarck  ,  il  s'est 
trouvé  réduit  à  trois  espèces.  Latreille, 


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e        HIÎÎTOIlll   HATITRELLÈ 

a  depuis  ,  encore  pris  sa  première  es- 
pèce pour  faire  son  genre  ëmérite ,  qui 
diffère  en  effet  des  autres  par  des  an- 
tennes plumeuses  et  des  bras  termi- 
nés par  une  pièce  ovale  sans  doigts,  ni 
^ongles. 

Les  antennes  extérieures  des  hippes 
sont  grosses ,  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps,  composées  de  cinq  articles, 
dont  le  dernier  est  subdivisé  en  uii 
grand  nombre  d'autres  qui  diminuent 
graduellement.  Elles  sont  carénées  et 
très-velues  à  l'extérieur.  Leur  base  est 
cachée  par  une  longue  et  large  pièce  > 
terminée  par  deux  épines,  dont  l'infé*- 
rieure  est  la  plus  longue.  Les  antennes 
intérieures  sont  placées  en  dessus  des 
yeux ,  du  quart  plus  courtes  que  les 
autres ,  filiformes ,  et  bifides.  Les  yeux 
«ont  portés  sur  de  longs  pédicules  mo* 
biles.  Les  deux  pièces  extérieures  qui 
recouvrent  la  bouche  ou  les  mâchoires, 
«ont  démesurément  longues  et  larges , 
relativement  à  la  grosseur  de  l'animal  î 


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SES   HIPPES.  g 

elles  cachent  deux  autres  paires  de 
mâchoires ,  trois  paires  d'antennuies  , 
des  mandibules  et  une  lèvre. 

Le  corcelet  est  presque  cylindrique 
ou  ovale  alongé  ,  sinué  en  avant ,  et 
terminé  par  trois  pointes ,  dont  les  deux 
latérales  sont  plus  saillanteSi  11  forme 
postérieurement  en  dessous  une  grande 
cavité.  Sa  surface  extérieure  est  sil- 
lonnée en  travers  par  des  stries  irrégu- 
lières, dentées,  de  même  nature  que 
celles  qu'on  remarque  sur  la  galathée, 
mais  non  velues.  Elle  a ,  de  plus,  deux 
véritables  fentes  sinueuses  à  la  partie 
antérieure  du  dos ,  dont  la  partie  pos^ 
térieure  est  en  recouvrement  sur  fan- 
térieure.  Ces  fentes  ne  peuvent  point 
être  regardées  comme  une  articulation  ^ 
servir  à  la  courbure  du  corps  j  puis- 
qu'elles ne  s'étendent  point  jusque  sur 
lescôtésé  On  n'en  devine  pas  l'usage.  Les 
réflexions  qui  ont  été  émises  à  l'occa- 
sion de  la  conformation  de  la  galathée , 
peuvent  être  également  appliquées  ici. 


lO      HISTOIRE   NAia  RE  LIE 

•La  queue  est  composée  de  cinq  ar- 
ticulations ;  ^a  première  ,  aussi  large 
que  le  corcelèt ,  et  fort  courte  ;  la  se- 
condé* et  Ja  troisième  de  même  lar- 
geur-, mais  se  piolongeant  en  saillie  en 
leur  milieu.  Xa  quatrième ,  presque 
carrëe  ;  et  enfin  la  cinquième  denii- 
cylindrique ,  deux  fois  plus  longue  que 
toutes  les  autres  ensemble,  et  du  tiers 
«le  leur  largeur ,  ayant  à  ses  angles  an- 
térieurs ,  de  chaque  côté ,  une  nageoire  j 
de  deux  articles  ciliés  en  ses  bords  in- 
térieurs. Toutes  ces  articulations  sont 
lottguement  velues  en  leurs  bords  ex- 
térieurs. 

Les  pattes  sont  au  nombre  de  huit. 
Les  deux  antérieures  ont  les  cuisses 
applaties,  presque  rondes,  et  très-lar- 
ges ;  les  jambes  alongées  et  composées 
de  deux  articles  ,  dont  le  second  est 
terminé  en  pointe  à  son  angle  intérieur. 
La  main  est  unp  pièce  ovale,  pointue, 
très-mince  ,  ciliée  en  ses  bords  ;  c'est 
uue  véritable  rame.   Ces  pattes  sont 


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très-courtes ,  et  sont  C3ai 
mal ,  lorsqu'il  est  eiL 
paires  de  pattes  suj 
plus  courtes  ,   et 
articles  ,  dont  le  d( 
trèsî-large  et  mince^ 
dernières  sont  sembi 

dentés  à  leur  base  ^  

une  nageoire  de  dçux  pièces ,  un  peti 
plus  petites  que  celle  ;de  la  première 
paire;  loutes  ces  pattes  sont  fortement 
ciliées ,  et  composées  d'écaillés  en  re- 
couvrement. V 

On  voit  par  cette  description,  que 
riiippe  est  un  crustacé  éminemment  na- 
geur ,  à  qui  la  nature  a  donné  d'énor-i 
mes  mâchoires  pour  lui  tenir  lieu  des 
pinces  dont  il  est  privé,  et  quelle  a 
peut-être  pourvu,  comme  lagalathée, 
de  la  faculté  de  croître  sans  changer  de 
peau ,  par  la  dislocation  annuelle  des 
nombreuses  pièces  dont  la  surface  de 
toutes  ses  parties  est  composée. 

Il  est  à  désirer  que  quelques  phy- 


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I£      niSTOIRI   IfATUHELLl 

/'^^^^Je» V  ina|ruit  soit  mis  à  portée 
'  dSëtéatei*  Tes  -è^cea  de  ce  genre  dans 

"^^D-^ui*  na*^,vvafi"  de  nous  faire 
^ilnÔifMjj^urs)  mœurs. 

\\^J;*  1"^  droit^iii  dernière  articulation  alongée. 

IJçuSee    '°'  '^**  "***•*'•  ^*  représentée  très- 
Se  trouve  dans  la  met^  ïa'Sud. 

Hippe  ëmérite  ,    ffippa  emerita, 
Ea  queue  droite;  latlerqière  articulation  ovale.  ' 

tnvT*';  ^°°1'''-  *«^-  .'7.  fi«.8,  9.  JP./,V.  ptén-: 
tab.  30.  fig.  9. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes.  ' 

Hippe  testudinaire,  Bippa  testudinaria, 

La  queue  droite  j  |a.  dernière  articulation  aloneée . 
pc{infue  ;  corcelet  ovale. 

ÏTerhst.  Cane,  tab.*  32.  1!^.  4. 
|î$e  houve  dans  Ja  mer  des  Indes. 


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TDES   RANÎNÈS* 


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RANINE ,  RjNiNA ,  Lamarck. 

Quatre  antennes  courtes  ;  les  deux  inté- 
rieures à  dernier  article  bifide.  Corps 
oblong,  cunëiforme,  tronqué  antérieure- 
ment ;  queue  petite ,  ciliée  sur  les  bords. 
Dix  pattes;  les  deux  antérieures  terminées 
•n  pinces  ;  \cs  quatre  postérieures  termi- 

.    nées  en  nageoires. 

liE  seul  crustacë  qui  compose  ce 
genre  est  connu  depuis  long-temps  par 
la  figure  qu'en  a  donnée  Rumphius  dans 
son  Muséum,  pi,  jjig,  T,  V,  et  par 
la  description  qu'en  a  publiée  Linnœus. 
Son  corcelet  est  ovale-oblong ,  convexe 
en  dessus  ,  et  garni  d'épines  obtuses, 
penchées  en  avant.  Sa  partie  antérieure 
est    obtuse  ,   et  on  j  remarque   sept 
parties  saillantes  ,  celle  du  milieu  est 
solitaire ,  et  les  latérales  sont  divisées 
en  trois.  Les  jeux  sont  peu  écartés  ,  et 
portés  sur  des  pédicules  assez  longs; 
Les  antennes  sont  épaisses  et  bifides. 


■^k 


I4      HISTOIRE    KATURELLB 

Les  pinces  sont  romprimées,  rudet  au 
toucher ,  dentées  intérieurement  et  èx- 
térieurement.  Les  doigts  placés  perpen- 
diculairement à  la  main,  et  dentétîs  en 
dedans.  Les  deux  premières  paires  de 
pattes  sont  sans  poils ,  et  onguiculées  , 
et  les  deux  dernières  très -velues  sur 
leurs  côtés ,  très-applaties  et  plus  larges 
à  leur  extrémité.  La  queue  est  courte , 
droite,  composée  de  six  articles  velus 
sur  les  côtés.  ' 

Ce  crustacé  est  fort  remarquable  par 
sa  forme  générale ,  par  celle  de  ses  pin- 
ces ,  si  différentes  de  celles  des  autres 
genres  et  par  les  articulations  de  ses  pat- 
tes. Il  doit  avoir  un  genre  de  vie  tout  par- 
ticulier ;  mais  on  ne  possède  aucun  ren- 
seignement SUT  son  compte.  Dickson  , 
qui  l'a  figuré  dans  son  vojage ,  pi,  1 5  et 
1 6  de  l'édition  française ,  se  contente  de 
dire  qu'il  est  brun  ,  qu'il  a  quatre  na- 
geoires garnies  de  membranes ,  qui  ne 
sont  pas  placées  sur  la  même  ligne  que 
les  pieds,  mais  plus  haut  sur  la  racine 


«»...<i«i**fl. 


'■nH^ 


i5 


BSS   RANINES. 

de  la  queue ,  et  qu'il  l'a  trouvé  aux 
îles  Sandwich.  On  peut  cependant  assu- 
rer, d'après  son  organisation,  que  c'est 
un  nageur ,  et  un  bon  nageur.  Il  a  été 
oublié  par  Fabricius  dans  son  supplé- 
ment, quoiqu'on  le  trouve  dans  les 
éditions  antérieures  de  son  Entomolo- 
gie, sous  le  nom  de  Linnœus ,  c'est-à- 
dire  de  cancer  raninus,  Herbst.  Cane. 
tab,  22,fig.  I,  a  copié  la  figure  de  Dick- 
son. Lamarck  l'a  appelé  ranine  den- 
telée. Raninaserrata. 

'ha.  figure  9.  planche  a,  le  représente 
réduit  des  deux  tiers. 


I   4 


4h 


1 


l6        HISTOIRE   NATURELLE 

SCYLLxlRE,  SCYLLARUS,  Fabricius. 

Deux  antennes  filiformes  ,  articulées ,  bi- 
fides au  sommet.  Deux  feuillets  en  crêtes  , 
dentés  ,  ciliés  ,  articulés  inférieurement , 
tenant  lieu  d'antennes  extérieures.  Cor- 
celet  grand,  large;  queue  garnie  d'écaïUes 

natatoires.    Dix  pattes,    dont  les   anlé^ 
rieures  n'ont  pas  de  pinces. 

Les  scyllares  forment  un  genre  fort 
naturel  qui  se  distingue  de  tous  les  au- 
tres crustacés  par  l'applatissement  sin- 
gulier de  ses  antennes  extérieures,  mais 
cependant  il  se  rapproche  un  peu  des 
squilles  avec  lesquelles  il  a  été  con- 
fondu par  les  anciens  Naturalistes  ,  a 
l'imitation  de  Rondelet,  qui  l'appelle 

squille  large.  . 

Les  scyllares  aquièrent  quelquefois 
un  assez  gros  volume,  et  sont  par-tout 
estimés  comme  un  bon  manger  ,  mais 
leurs  mœurs  ne  nous  sont  pas ,  pour 
cela ,  plus  connues.  Qn  en  trouve  très- 


1^ 

fi 


DES   SCYLLARES. 


»7 


peu  sur  les  côtes  françaises  de  la  Mé- 
diterranée, mais  au  rapport  d'Olivier 
ils  sont  extrêmement  communs  sur 
celles  d'Egypte,  et  de  Barbarie.  Scali- 
ger  a  cru  que  l'espèce  la  plus  commune 
de  ce  genre  ëtoit  le  crangon  d'Aristote  j 
mais  Rondelet  ne  paroît  pas  avoir  eu 
cette  opinion. 

Le  corcelet  des  scjlJares  est  presque 
cylindrique ,  souvent  inégal,  rugueux 
et  velu,  il  est  tronqué  en  avant,  mai$ 
a  toujours  une  saillie  en  son  milieu. 
Les  yeux  sont  presque  latéraux,  portés 
sur  un  pédicule  très-court.  Leurs  an-, 
tennes  intérieures  n'atteignent  pas  la 
moitié  de  la  longueur  du  corcelet^  elle» 
sont  composées  de  quatre  articulations 
dont  les  trois  premières  sont  robustes, 
longues  et  Dresque  égales,  et  la  der- 
nière minée  ,  très -courte,  et  divisée 
eu  deux  parties  articulées,  et  légère- 
ment velues  d'un  côté.  Leurs  antennes 
extérieures ,  qu'on  a  citées  comme  sisin- 
gulières  et  avec  raison ,  sont  un  peu  plus 
Crustacés.  II,  3 


)  (2 


r  ! 


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M   •: 


ï8        HISTOIRE   NATURELLE 

courtes  que  les  précédentes,  et  éçale^ 
ment  composées  de  quatre  articulations. 
La  première  peu  large,  inégale,  irré- 
gulière,  tuberculeuse  ,  mais  cependant 
approchant  de  la  forme  triangulaire. 
La  seconde  très-applatie,  plus  longue 
et  plus  large  à  son  bord  extérieur ,  épi- 
neuse dans  son  pourtour ,  très  -  courte 
et  très-étroite  à  son  bord  intérieur, 
présentant  un  peu  la  forme  trapézoïde. 
La  troisième  très-petite  et  très-courte , 
cachée ,  en  partie  par  la  seconde.  La 
quatrième  presque  aussi  large  et  plus 
applatie  que  la  seconde,  dilatée  du 
côté  extérieur ,  arrondie  dans  son  pour- 
tour, et  moins  épineuse  que  les  au- 
tres. 

Pattes  courtes,  robustes,  onguicu- 
lées, excepté  la  dernière  paire  qui  est 
pourvue  d'une  pièce  à  peine  sensible. 
Les  antérieures  plus  courtes  et  plus 

j^rosses. 

Queue  longue  et  se  recourbant  sur 
elle-même,  composée  de  six  arti- 


I. 


DES   SCYLIARBS.  l(^ 

culations  ordinairement  très-saillantes 
sur  les  côtes. 

Les scjl lares,  comme  on  l'a  déjà  dit, 
n'ont  point  encore  trouvé  un  historien 
de  leurs  mœurs  ;  ainsi  il  ny  a  rien 
à  en  dire  sous  ce  rapport.  On  les  mange 
sur  les  bords  de  la  Méditerranée  ,  sous 
Je  nom  de  squilles  ou  de  cigales  de  mer, 
et  leur  chair  y  passe  pour  être  plus  dé- 
licate que  celle  de  la  plupart  des  autres 
crustacés. 

Scyllare  arctique  ,   Scyîîams  arctus. 

Le  corcelet  anférietiretnënl  avec  cinq  wngs  d'épines; 
les  écailles  des  antennes  ciliées  par  des  épines. 

Suit.  Hist.  Ins.  tab.  32.  fig.  3.  Barre/.  Icon» 
tab.  1288.  fig.  e.  Jonst,  Exsang.  tab.  4.  fig.  4 ,  8, 
12.   Herbst.  Cane.  tab.  3b.  fig.    i. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe. 

Sc/Ilare  ëquinoxiale,  Scylî.   œquînoxiaîis. 

Tuberculeux  î  le  corcelet  et  \e&  écailles  des  antennes 
crénelées. 

Brown.  Jam.  tab.  41.  fig.  i. 

Se  trouve  dans  îles  d'Amérique. 

Scyllare  antartique  ,  ^cyllarus  antartlcus. 

Velu  ;  le  corcelet  et  les  écailles  des  antennes  den- 
tolés  et  velus. 


*  I  : 


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»Q        HISTOIRE  NATURELLE. 

Sélta^Mus.  3.  tab.  20.  fig.  1.  Rumph.  Mus.  tab.  z. 
fig.  6.  Jonst.  Exsaog.  tab.  9.  fig.  14,  Herbst.  tab.  3o. 
fig.  2.  • 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Scjllare  orientale  ,  Scy liants  orientalls, 
Tubercnleux  ;    le  corcelct  portant  les  yeax  et  denté 
dans  sa  partie  antérieure. 

Rumph.  Mus.  tab.  %.  fig.  D. 
Foye*  pi.  10.  fig,  2  ,  où  il  est  représenté  réduit  a« 
quart  de  sa  grandeur  naturelle. 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales  at  sur  les  côtes 
africaines  de  la  Méditerranée. 

Scjllare  australe  ,  Scjllarus  australis. 

Les  écailles  des  antennes  arrondies ,  unies. 
Se  trouve  dans  la  mer  du  Sud. 

Scyllare  petit  ours  ,  Scyllarus  ursus  minor. 

Le  corcelet  épineux  et  écaiUeax;  la  quene  avec 
des  dessins  bruns. 

Su/zer,  Gesch.  Der.  Ins.  tab.  32.  fig,  3.  Herbst, 
Cane.  tab.   3o.  fig.  3. 

Ss  trouve  dans  la  Méditerranée. 


]>ES   ÉCREVISSES.  2K 

ÉCREVISSE ,  ASTACUS  ,  Fabricius. 

Quatre  aatennes  inégales  ;  les  intérieures 
plus  courtes,  multiarticulées  ,  divisées  ea 
deux  presque  jusqu'à  la  base.  Corps 
oblong  ,  subcjlindrique  ,  terraîné  anté- 
rieurement par  une  pointe  courte  ,  sail- 
lante entrjB  les  yeux.  Queue  grande ,  gar- 
nie d'écaillés  natatoires.  Dix  pattes ,  dont 
les  antérieures  sont  terminées  en  pinces. 

Les  écrevisses  sont  les  plus  connug 
des  crustacés ,  à  raison  de  l'espèce  flu- 
viatiJe  commune  dans  toute  l'Europe, 
et  que  l'on  mange  liabituellement.pres- 
que  par  -  tout^  aussi ,  depuis  Aristoto 
jusqu'à  nous,  trouve-l-on  peu  d'ouvrages 
sur  l'Histoire  Naturelle  des  poissons  et 
des  insectes ,  où  il  n'en  soit  parié ,  et 
elles  ont  donné  lieu  à  des  observations 
aussi  intéressantes  pour  le  Physicien 
que  pouf  le  Naturaliste. 

On  a  déjà  vu,  dans  les  préliminaires, 
les  expériences  qui  ont  été  faites  sur 


ji 


.  4 


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aa        HISTOIRE   NATURELLE 

elles  pour  apprendre  à  conuoîlre  les 
moyens  que  la  nature  emploie  dans  la 
reproduction  des  pattes ,  dans  le  renou- 
vellement du  test  des  crustacés ,  et  on  a 
cité  leur  anatomie  comme  type  de  celle 
de  tous  les  animaux  de  la  classe  ,  etc.  ; 
on  n'a  donc  plus  à  s'occuper  ici  que 
de  ce  qui  leur  est  particulier 

Le  tronc  ou  le  corcelet  des  écrevisses 
est  à-peu-près  cylindrique  ,  plus  long 
que  large ,  et  divisé  en  tcte ,  en  cor- 
celet et  en  queue.  La  tête  est  confondue 
avec  le  corcelet,  mais  on  observe,  ce- 
pendant, une  séparation  marquée  par 
une  profonde  suture ,  ou  rainure  trans- 
versale, tracée  en  demi -cercle  ,  dont 
la  concavité  est  en  devant.  Cette  écaille 
s'étend  sur  les  côtés  et  en  dessous  , 
jusque  vers  l'emplacement  des  pat- 
tes 5  de  sorte  qu'elle  fait  presque  le 
tour  de  tout  le  corps.  Le  devant  de  la 
tête  est  prolongé  en  bec ,  ou  en  longue 
pointe  applatie  et  horizontale ,  qui ,  de 
chaque  côté,  près  de  son  origine  ,  est 


'DIS   ÉC  RE  VISSES.  aS 

garnie  ordinairement  d'une  petite  épiue, 
et  fout  le  long  du  dessus  d'un  rang  d'é- 
pines semblal3les ,  dirigées  en  avant  , 
et  formant  comme  une  espèce  de  crote. 
Immédia tementau'dessous  de  la  grande 
pointe^  on  voit ,  de  chaque  côté,  commq 
des  filets  déliés  et  sétncés,  ce  sont  les  an- 
tennuJes  composées  d'un  grand  nom- 
bre d'articles  entièrement  senDd)lables  à 
ceux  des  antennes.  Chaque  paire  de  ces 
antennules ,  qui  sont  mobiles ,  est  atta- 
chée à  une  tige  commune  ,  beaucoup 
plus  grosse ,  divisée  en  trois  articles  à- 
peu-près  cylindriques,  et  garnis  de 
longs  poils  qui  y  forment  de  grosses 
touffes.  Les  deux  antennes  supérieures , 
qui  sont  à  filets  coniques,  et  se  termi- 
nent eu  pointe  fort  déli  'e ,  égalent  or- 
dinairement le  corps  et  la  queue  en 
longueur,  et  sont  divisées  en  un  très- 
grand  nombre  d'articles ,  qui  les  ren- 
dent très-flexibles.  Chaque  antenne  est 
posée  sur  une  base  mobile ,  composée 
de  trois  parties  grosses  et  cylindriques, 


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a4      HiSTomi  nàturkllb 

garnies  de  longs  poils ,  et  de  quelques 
petites  éminenœs.   Au  -  dessus  ,  et  un 
peu  à  côté  de  qette  base  ,  il  y  a  une 
'  grande  pièce  écailleuse ,  triangulaire  et 
mobile,  qui  est  applatie  et  terminée  en 
pointe ,  garnie  au  bord  intérieur  d'une 
iVange  de  longs  poilà.  A  la  base  de 
cette  pièce  mobile  ,  on  trouve  encore 
une  partie  écailleuse,  convexe 5  e«  plus 
bas ,  une  autre  plaque  avec  de  courtes 
épines,  et  de»  éminences.  Lesyeux  de 
l'écrevisse  «ont  placés  au*  côtés  de  la 
longue  pointe  avancée  de  la  tête,  dans 
un  enfoncement  très -profond  qui  se 
trouve  immédiatement  au-dessus  de  la 
pièce  triangulaire  mobile ,  dont  il  vient 
d'être  fait  mention.  Ils  sont  mobiles  , 
et  constitués  de  manière  que  l'écrevisse 
peut  les  retirer  au  fond  de  la  cavité  , 
et  les  faire  sortir  à  son  gré.   Elle  les 
retire   toujours  quand  on  les  touche. 
L'œil  est  en  forme  d'un  demi- globe 
noir ,  couvert  d'une  peau  ou  d'une  pelli- 
cule membraneuse  et  flexible,  dont  la 


^n 


DIS    ÉC!lEVI8««a.  25 

surface  est  luisante ,  et  paroît  travaillée 
en  rëzeau ,  exactement  comme  dans  les 
yeux  des  insectes  ;  de  sorte  que  ,  sui- 
vant les  apparences ,  chaque  maille  ou 
cloaque  face,  est  un  petit  œil  distinct. 
Ce  demi -globe  est  placée  et  comme 
enchâssé  dans  une  espèce  de  fourreau  ou 
de  capsule  cylindrique  ,  d'une  subs- 
tance très-dure  ,  ayant ,  au  milieu  de 
«on  étendue  ,  un  enfoncement  ou  un 
rétrécissement ,  et  à  sa  base  un  bour- 
relet relevé.  A  cette  base,  qui  est  con- 
cave en  dessous ,  est  attaché  un  muscle, 
qui  tient  de  l'autre  bout  dans  l'enfon- 
cement de  la  tête.  C'est  au  moyen  de 
ce  muscle ,  qui  paroît  fort  et  nerveux , 
et  qu'il  n'est  pas  facile  d'arracher  de  la 
tête  sans  le  briser  ou  le  défigurer ,  que 
l'animal  en  pouvant  l'a  longer  et  le  ra- 
courcir,  est  en  éiat  de  mouvoir  l'œil , 
et  de  le  tourner  de  tous  côtés.  L'œil  et 
la  capsule  ont ,  en  dedans ,  une  cavité 
commune,  remplie  d'une  matière  noire 
et  un  peu  visqueuse.   Après  avoir  ôté 


î\. 


m   i- 


'■        M 


26        HISTOIRE   NATURKLLE 

cette  matière ,  on  voit  que  les  parois 
de  Ja  capsule  sont  raincea  ;  mais  dures^ 
et  écailleuses ,  et  <jiie  Toeil  n'est  formé , 
au  contraire;,  que  d'une  membrane 
très-mince  et  transparente,  qui,  vue  au 
microscope,  est  merveilleusement  com- 
posée, et  représente  une  gaze  extrême- 
ment fine.  La  délicatesse  de  celte  mem- 
brane de  l'œil  exigeoit  que  l'écrevisse 
pût  la  retirer  dans  la  tête,  afin  de  la. 
mettre  à  l'abri  de  tous  les  accidens. 
Les  écrevisses  paroigsent  avoir  la  vue 
très-  bonne;  dès  qu'on  leur  présente  la 
main,  sans  même  toucher  à  l'eau ,  elles 
élèvent  la  tête ,  ouvrent  les  pinces,  et 
se  mettent  en  défense. 
A  L'espace  qui  se  trouve  au-dessous  de 
la  tête  ,  entre  la  racine  des  antennes 
et  les  pattes  ,  est  garni  de  plusieurs 
parties  qu'il  s'agit  actuellement.de  con- 
sidérer. On  voit,  d'abord ,  deux  grosses 
dents  placées  vis-àvis  de  l'ouverture  de 
l'estomac ,  c'est-à-dire  de  la  bouche. 
Ces  dents  émaillées  et  dures  comme 


DES   ÉCREYISSES. 


a7 


la 

il 


«ne  pierre,  se  meuvent  latéralement, 
iet  sont  composées  à-peu-près,  comme 
ies  dents  moliaires  des  quadrupèdes, 
d'une  couronne  ei.  d'une  racine.  La 
couronne ,  convexe  à  l'extérieur  et  con^ 
cave  à  l'intérieur ,  est  garnie  tout  au- 
tour de  ses  bords,  d'un  double  rang  de 
dentelures  semblables  à  celles  d'une 
scie ,  et  la  racine  qui  est  également  os- 
seuse et  émaillée,  a  une  grande  ca- 
vité dans  son  intérieur ,  d'où  part  un 
long  tendon  blanc ,  terminé  par  un 
muscle  en  forme  de  brosse  ;  ce  tendon 
avec  son  muscle  sert  à  donner  le  mou- 
vement à  la  dent.  Ces  dents  tiennent 
si  fort  à  la  tête ,  qu'il  faut  user  de  force 
pour  les  arracher ,  et  leur  usage  n'est 
pas  équivoque  ;  elles  servent  à  mâcher, 
à  brojer  les  alimens.  Chaque  dent 
est  accompagnée  ,  au  côté  extérieur, 
d'une  partie  un  peu  applàtie ,  divisée 
en  trois  articles  mobiles  ,  dont  celui 
de  l'extrémité  est  bordé  de  longs  poils, 
cette  partie  est  fortement  attachée  et 


/  ! 


{■*. 


^'1 


ri 


a8        HISTOIRE  NATURELLE 

articulée  à  la  base  de  la  couronne.  Les 
autres  parties  qui  se  trouvent  autour 
des  dents ,  et  qui  tiennent  à  la  tête ,  à 
qui  Fabricius  a  donné  le  nom  d'ins- 
trumens  du  manger ,  instrumenta  ci- 
baria ,  sont  une  lèvre  supérieure ,  des 
mâchoires,  une  lèvre  inférieure  et  qua- 
tre paires  d'antennules ,  sans  compter 
les  bras. 

La  lèvre  supérieure  est  osseuse,  pe- 
tite, triangulaire,  placée  sous  le  cha- 
peron, un  peu  au-dessous  des  deiits, 
appelées  mandibules  dans  le  langage 
scientifique.  Les  mâchoires  qui  se 
trouvent  au-dessous  des  mandibules 
sont  petites  ',  applaties ,  minces  ,  os- 
seuses ,  composées  chacune  de  trois 
pièces  inégales  :  l'extérieure  est  petite , 
et  ciliée  à  son  bord  interne  ;  la  pièce 
intermédiaire  est  beaucoup  plus  grande 
et  ciliée  à  son  bord  supérieur.  La  troir 
sième  est  figurée  en  croissant ,  et  ciliée 
à  son  bord  supérieur. 

La  lèvre  inférieure  est  formée  de 


DES    ÉCREVISSES.  20 

plusieurs  pièces  osseuses,  larges,  pla- 
tes, inégales  et  ciliées. 

Les  premières  antennules  sont  sim- 
ples ,  petites ,  cylindriques  ,  minces, 
composées  de  trois  articles,  et  insérées 
à  la   partie   latérale    supérieure   des 
mandibules.   Les  secondes  sont  sim^ 
pies  ,  longues,  minces,  sétacées;  elles 
sont  insérées  à  la  partie  latérale  ex- 
terne de  la  lèvre  inférieure.  Les  troi- 
sièmes sont  bifides  5  la  division  interne 
est  courte,  grosse,  composée  de  qua- 
tre ou  cinq  articles  j  l'externe  est  lon- 
gue ,    mince,  sétacée,  .composée   de 
deux  articles.  Les  quatrièmes,  que  quel- 
ques Naturalistes  désignent  sous  le  nom 
de  bras,  sont  bifides  ;    leur  divisioa 
interne,  la  plus  grande,  est  composée 
de  plusieurs  articles  dont  le  second  est 
fortement  denté  dans  la  plupart  des  es- 
pèces 5  la  division  externe  est  sétacée  et 
composée  de  deux  articles. 

Toutes  ces  différentes  parties  con- 
courent à  l'action  du  manger  ,  mais  il 

Crustacés.  II.  ^ 


^ 


i 


3o        HISTOIRE  UATURBLLS 

est  difficile  de  déterminer,  à  quoi ,  dans 
cette  opération ,  sert  telle  ou  telle  pièce. 
Il  paroît  cependant  que  les  antennules 
servent  pour  tâter  les  alimens,  les  bras 
pour  les  porter  à  la  bouche ,  et  les  mâ- 
choires pour  les  y  assujettir. 

Voyez  pi.  I ,  où  ces  parties  sont 
figurées  isolément. 

La  queue  de  Técre visse  fait  la  moitié 
de  l'étendue  de  l'animal  entier.  Cette 
queue,  que Gronovius  appelle  le  tronc 
du  cofps,  est  plus  convexe  en  dessus 
qu'en  dessous,  et  est  composée  de  six 
pièces  articulées  ,  ensemble ,  par  le 
moyen  de  membranes  flexibles.  Les 
pièces  ou  plaques  peuvent  glisser  les 
unes  sur  les  autres,  et  sont  terminées, 
vers  les  côtés  ,  en  pointe  où  en  lame 
triangulaire  et  applatie  5  mais  en  des- 
sous, chaque  anneau  n'a  ,  au  milieu  , 
qu'une  arête  transversale ,  écailleuse  , 
ou  cartilagineuse  et  voûtée ,  le  reste  de 
leur  étendue  étant  couvert  d'une  peau 
membraneuse  et  flexible.  Les  bords  sont 


\)s. 


DES   ÉCKEVI88ES. 


3r 


garnis  d'une  frange  de  longs  poils,  qui 
ont  des  barbes  très-fînes  des  deux  côtés; 
et,  qui,  vus  au  microscope ,  ressemblent 
aux  barbes  des  plumes  d'oiseaux.  Ces 
anneaux  ont ,  en  dessous  ,  des  parties 
remarquables  ,  attachées  près  de  leur 
bord  extérieur ,  à  Tarète  écailleuse  qui 
traverse  chaque  anneau  :  on  les  nomme 
les  filets  de  la  queue.  Baster  et  Grono- 
vius ,  les  ont  regardés  comme  des  pattes 
en  nageoires  ;  mais  on  ne  leur  trouve 
aucune  conformité  avec  les  pattes.  Ces 
filets  varient  en  nombre  et  en  figures 
dans  les  deux  sexes.  Ils  sont  mobiles 
à  leur  base,  ou  mieux  articulés  aux 
arêtes  de  la  queue,  par  une  petite  pièce 
sur  laquelle  ils  se  meuvent.  L'écrevisse 
les  fait  flotter  dans  Teau ,  en  avant  et 
en  arrière ,  comme  de  petites  nageoires. 
La  femelle  en  a  quatre  paires ,  placées 
sur  le  second  ,  le  troisième,  le  qua- 
trième et  le  cinquième  anneau ,  et  les 
deux  filets  de  chaque  paire  sont  dirigés 
l'un  vers  l'autre ,  et  en  avant,  de  sorte 


m^m^ 


32 


HISTOIRE   NATtTRELIB 


que  leur  extrémité  se  trouve  tout  le 
long  de  la  ligne  du  milieu  de  la  queue. 
Ils  se  ressemblent  tous  ,  et  sont  com- 
posés, chacun,  d'une  tige  applatie ,  car- 
lilagi        "^ ,  qui  jette  deux  branches  de 
lamêi-      abstdfVice,  dont  la  postérieure 
est  divisée  en  deux  portions  par  une 
articulation  mobile  ;  les  deux  bran- 
ches sont  également  mobiles  sur  la  tige 
à  laquelle  elles  sont  unies  ,  de  sorte 
que  ces  filets  sont  très-flexibles.   Les 
branches  sont  garnies  de  longs  poils  , 
qui  ont  des  barbes  le  long  des  côtés , 
comme  ceux   qui   bordent  la  queue. 
C'est  à  ces  filets  que  l'écre  visse  attache 
ses  œufs,  à  mesure  qu'ils  sont  pondus, 
et  elle  continue  à  les  porter  ainsi  sous 
la  queue,  jusqu'à  la  naissance  des  petits. 
Sur  le  troisième  ,  le  quatrième  et  le 
cinquième  anneau  de  la  queue ,  le  mâle 
a  des  filets  entièrement  semblables  à 
ceux  de  la  femelle.  On  voit  aussi  deux 
filets  sur  le  second  anneau ,  mais  qui 
diffèrent  des  autres ,  en  ce  que  la  bran- 


DES   ÉCRETISSES. 


33 


:he  postéri 


iCure  ou  intérieure ,  qui  est 
plus  large  que  l'autre ,  est  garnie ,  en 
dessous  d'une  pièce  alongée ,  cartila- 
gineuse, lisse,  luisante  et  blanchâtre, 
dont  le  bout  est  un  peu  courbé ,  ou 
comme  voûté  longitudinalement.  Les 
branches  de  ces  filets ,  garnis  aussi  au 
bout  de  poiîs  barbus  ,  sont  placés  de 
manière  qu'elles  forment  un  angle  très- 
ouvert  avec  la  tige  d'où  elles  partent. 
Le  mâle  des  écrevisses  a  encore, 
en  dessous  du  premier  anneau  de  la 
queue,  deux  autres  parties  attachées  à 
l'arête  écailleuse  de  cet  anneau ,  qu'on 
ne  voit  pas  sur  la  femelle  ,  et  qui  se 
distinguent  très-bien  au  premier  coup- 
d'œil.  Ces  deux  parties  sont  mobiles  à 
leur  base  ,  où  elles  oiit  une  jointure  ; 
elles  sont  placées  selon  la  longueur  du 
corps  ,  et  oont  appliquées ,  dans  l'inac- 
tion, sur  la  plaque  triangulaire  qui  se 
voit  entre  les  pattes  de  la  troisième  et 
quatrième  paire.  Elles  sont  en  forme 
de  tigesj  un  peu  applaties,  droites ,  d'un 


/ 


pï,j«i.^.»#-- 


84        HISTOIRE    NATURELLE 

blanc  un  peu  bleuâtre ,  et  de  substance 
cartilagineuse ,  comme  la  pièce  qui  se 
trouve  en  dessous  de  l'une  des  branches 
des  Rlets  du  second  anneau.  Leur  moi- 
tié antérieure  est  courbée  ,  et  roulée 
sur  elle-même  longitudinalement ,  à- 
peu-près  comme  une  oublie,  de  sorte 
qu  elle  forme  une  espèce  de  tuyau. 
Enfin ,  les  deux  filets  de  l'anneau  sui- 
vant reposent  sur   une  partie  de  ces 
tiges ,  dont  l'usage  est  encore  entière- 
ment inconnu  ,  quoique  quelques  au- 
teurs les  aient  prises  pour  deux  parties 
sexuelles  dont  le  mâle  seroit  pourvu  ; 
mais  comme  on  n'a  pas  encore  vu  com- 
ment se  fait  l'accouplement  des  écre- 
visses ,  on  ne  sauroit  rien  décider  sur 
leur  usage  ;  il  y  a  même  plus  d'appa- 
rence que  ces  parties  ne  sont  pas  des- 
tinées à  la  génération,  puisque  les  vais- 
seaux spermatiques  n  ont  avec  elles  au- 
cune  communication ,  comme  on  l'a  vu 
dans  le  développement  anatomique  des 
préliminaires  de  la  classe. 


DES   ÉCRETISSES. 


35 


La  queue  est  terminée  par  cinq  piè- 
ces plattes ,  minces  et  ovales ,  en  forme 
de  feuille ,  un  peu  convexes  en  dessus , 
et  concaves  en  dessous  y  de  substance 
écaiileuse ,  et  articulées  au  dernier  an- 
neau par  des  jointures  mobiles.  Ce  sont 
de  véritables  nageoires  dont  l'écrevisse 
«e  sert  pour  pousser  et  battre  l'eau ,  en 
courbant  et  en  relouant  en  même-temps 
la  queue ,  avec  laquelle  elle  donne  des 
coups  réitérés  dans  l'eau  ;  et  c'est  ainsi 
qu'elle  nage ,  non  pas  en  avant ,  mais 
toujours  en  arrière  ou  à  reculons ,  parce 
que  les  coups  de  la  queue  sont  dirigés 
vers  la  tête.  Elle  écarte  et  rapproche 
les  nageoires  Tune  de  l'autre  à  son  gré , 
et  dans  le  premier  cas  elle  les  ouvre 
comme  un  petit  éventail ,  les  nageoires 
glissant  alors  les  unes  sur  les  autres  ; 
elle  les  tient  ordinairement  ouvertes. 
La  nageoire  du  milieu ,  qui  est  la  plus 
large ,  est  aussi  la  plus  élevée  ;  les  deux 
latérales   intermédiaires  glissent  sous 
elle ,  et  le»  deux  extérieures  sout  cou- 


s 


Z6         HISTOIRE    NATURE  lit; 

vertes  par  les  intermédiaires  ,  quand 
l'écrevisse  les  tient  fermées  ou  rappro- 
chées ensemble.  Ces  cinq  nageoires  ne 
sont  pas  toutes  de  ia  même  figure  5  celle 
qui  occupe  le  milieu  est  comme  brisée 
à  une  certaine  distance  de  son  extré- 
mité ,  ou  bien  elle  est  divisée  transver- 
salement ,  par  une  articulation  ou  une 
jointure ,  en  deux  parties ,  qui  se  meu- 
vent comme  sur  une  charnière ,  formée 
par  cette  jointure.  La  première  de  ces 
pièces ,  qui  est  la  plus  grande ,  est  gar- 
nie ,  à  chaque  angle  extérieur ,  tout  près 
de  l'articulation  ,  de  deux  épines  très- 
dures  et  très  -  pointues.  Les*  deux  na- 
geoires extérieures  latérales  sont  pa- 
reillement divisées  en  deux  portions 
inégales ,  par  une  jointure  en  forme  de 
charnière,  au  moyen  de  laquelle  la  se- 
conde portion  ,  qui  est  la  plus  petite , 
peut  se  plier  en  dessous  5  la  première 
portion  est  garnie  seulement ,  à  l'angle 
extérieur  ,  d'une  épine  pointue ,  sem- 
blable à  celle  de  la  nageoire  du  milieu  ; 


-.^ 


DES   ÉCREVISSES.  Zj 

mais  cette  portion  a  ,  en  outre ,  le  long 
de  son  bord  postérieur ,  une  suite  d'é- 
pines plus  petites.  Enfin ,  les  deux  na- 
geoires latérales ,  intermédiaires ,  sont 
toutes  d'une  pièce,  ou ,  sans  être  divi- 
sées par  une  articulation  ,  comme  les 
trois  autres,  elles  ont  seulement,  en 
dessus,  une  arête  longitudinale  qui  les 
divise  en  deux  plans,  un  peu  inclinés 
l'un  à  l'autre.  Toutes  ces  nageoires  sont 
bordées ,  par  derrière  ,    d'une  belle 
frange  de  poils  barbus ,  ou  semblables 
aux  barbes  des  plumes,  tels  qu'on  les  a 
vus  sur  le  bord  des  anneaux ,  et  sur  les 
filets  de  la  queue.  Sur  la  nageoire  du 
milieu  ,  on  voit ,  en  dessous ,  environ 
dans  son  milieu  ,  un  ouverture  ovale, 
qui  a  un  petit  rebord  tout  autour ,  et 
qui  est  l'anus  de  l'animal  ;  le  long  in- 
testin qui  traverse  la  chair  intérieure 
de  la  queue  c»boutit  à  cet  anus.  L'écre- 
visse  porte  sa  queue  indiflëremment , 
tantôt  étendue ,  et  tantôt  recourbée  ou 
pliée  en  dessous  5  elle  peut  l'amener  au 


I  >a 


i    ) 


1^1 


SS      HISTOIRE   NATURELLE 

point  de  faire  toucher  les  nageoires  à 
la  base  des  pattes  de  Ja  seconde  paire, 
et  c'est  au  moyen  d'une  telle  courbure' 
qu'elle  rapproche  les  filets  du  dessous 
de  la  queue,  tout  près  des  deux  ouver- 
tures des  pattes  de  la  troisième  paire, 
qui  donnent  sortie  aux  œufs  qv  :,e 
est  alors  en  état  de  fixer  sur  cr .  mêmes 

Les  ëcrevisses  respirent  l'eau  et  l'air 
par  des  ouies  assez  semblables  à  celles 
des  poissons ,  ainsi  qu'on  l'a  vu  dans  \e% 
g(^aéralités  delà  classe.  L'ouverture,  qui 
leur  sert  à  cet  usage,  est  placée  en  des- 
sous de  la  tête  ,   entre  les  dents  et  le 
test  du  corcelet  5  elle  est  grande  et  pro- 
fonde. On  voit  facile  ment  l'action  ins- 
piratoire  et   expiratoire   de   ces   ani- 
maux, soit  qu'on  les  ôte  de  l'eau  ,  soit 
qu'on  les  y  remette.  Dans  ces  deux 
cas,  il  se  produit  un  petit  bruit  occa- 
sionné  par  l'entrée  de  l'eau  ou  la  sortie 
des  bulles  d'air  qui  viennent  crever  à 
leur  ouverture. 


^aa3»>*" 


'-^ 


DES   ËCRETISSES.  3q 

Les  pattes  des  ëcrevisses  ont  leur 
attache  ie  long  du  dessous  du  corps  à 
une  peau  dure  et  écailleuse,  et  sont  au 
nombre  de  dix ,  placées  par  paires.  Les 
deux  grandes  puucs  antérieures ,  ou  les 
serres,  terminées  par  une  grosse  pince, 
sont  fort  longues  ,  et  divisées  en  cincf 
parties  articulées  ensemble,  et  mobiles 
les  unes  sur  les  autres.  La  première ,  qui 
est  attachéeau  corps,  est  grôsseetcourte. 
La  secondé  ,  plus  longue ,  est  appla- 
tie  des  deux  côtés ,  et  garnie  de  pe- 
tites poirttes  au  lx)rd  antérieur;  environ 
au  milieu  de  la  longueur ,  elle  semble 
divisée  en  deux  portions  par  Uft  suture 
transversale  ;  mais  cette  division  n'est 
qu'apparente  ,  les  deux  portions  ne  fai- 
sant qu'un  même  corps ,  sans:  articula- 
tion. La  troisième  partie ,  encore  plus 
longue ,  est  paiement  applatie  dans  sa 
plus  grande  étendue ,  mais  grosse  et  an- 
gulaire au  bout,  ayant  ordinairement, 
le  long  du  bord  antérieur ,  deux  rangs 


M; 


•  imiiiwiiiuiniii 


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40        HISTOIRE   NATURELLE 

de  pointes  en  épines.  La  quatrième 
partie  est  courte ,  grosse  et  angulaire  , 
munie  de  plusieurs  pointes  de  longueurs 
inégales;  Cjnfin  la  cinquième  partie  est 
la  pince.  Toutes  ces  parties  sont  jointes 
ensemble  par  de  fortes  membranes  mus- 
culci:«es,  qui  l^ur  donnent  le  mouve- 
ment nécessaire  ,  et  chaque  partie  se 
meut  cpmm.Q!Sur  un  pivqt  ou  une  char- 
nière ,  mais  chacune  dans  une  direction 
différente.,  lep  unes  ayant  un  mouve- 
ment horizoï^tal  ,  et  les  autres  un  mou- 
vement vertical  ou  oblique  au  plan  de 
position  ;.  c'est  pour  cela  qqe  toute  la 
patte  peut  se  plier  en  denx,  de  manière 
que  le  second  ou  le  ti:0is.ième  article 
se  trpiuve  alors  dans  une  position 
prèsqye;  pai'ftièlle  à  la  serre,  et  elle  a, 
besoin  de  pouvoir  se  plier  ;  ainsi  quand 
l'écre visse  tçut  rapprocher  ses  deux 
pinces  l'une  de  l'autre.  JLes .membranes 
par  lesquelles  le  quatrième  articleestuni 
au  troisième  et  à  la  pince,  sont très-am- 


^-l'Tfc— 


DES   ÉCREVISSES.  41 

pies,  parce  que,  dans  ces  deux  endroits , 
la  patte  doit  pouvoir  ^se  plier  le  plus. 
'   La  serre  ou  la  pince  est  une  grande 
pièce  ovale ,  plus  large  que  grosse ,  con- 
vexe en  dessus  et  en  dessous,  et  ordi- 
nairement couverte  de  petits  tuber- 
cules ,  et  de  petites  pointes  dures  qui 
la  rendent  comme  chagrinée,  sur-tout 
le  long  du  bord  iiitérieur.  En  devant , 
elle  est  garnie  de  deux  liges  coniques, 
mais  un  peu  applaties,  qu'on  a  nommées 
des  doigts,  et  qui  sont  également  rabo- 
teuses. Ces  doigts  se  terminent  en  un 
petit  crochet  courbé,  et  très -pointu  ; 
l'extérieur  est  immobile  ,  et  ne  fait 
qu'un   même   corps    avec    la   grosse 
pince  5  mais  l'intérieur  est  mobile ,  et 
articulé  à  la  même  pince  par  une  mem- 
brane musculeuse,  au  mojen  de  la- 
quelle il  se  meut  comme  sur  une  char- 
nière.   Le  dedans  de  cette  pince  est 
rempli  d'une  masse  de  chair  ^qui  a  au 

milieu    un  cartilage  plat.  C'est  avec 
Grustao^«.  II.  $ 


>  I 

(M 

il 


^""    mtimm^miimmmmmi^m' 


4a        HISTOIRE  NATURELLE 

les  pinces  que  Técrevisse  prend  sa 
proie,  la  serrant  avec  beaucoup  de 
force  5  elles  lui  servent  encore  de  dé- 
fenses, car  lorsqu'elle  est  irritée,  et 
qu'on  lui  présente  le  doigt,  elle  s'en 
saisit ,  et  fait  d'autant  plus  de  mal ,  que 
tous  les  moyens  qu'on  emploie  pour 
s'en  débarrasser  ne  servent  qu'à  la 
déterminer  à  augmenter  d'action;  il 
faut,  dans  ce  cas  ,  on  casser  la  pat- 
te ,  ou  mettre  l'animal  dans  la  po- 
sition de  croire  qu'il  n'a  plus  rien  à 
craindre.  ;  .-     îjj 

Les  huit  autres  pattes  sont  longues 
et  effilées,  divisées  chacune  en  six 
articles  un  peu  applatis ,  en  y  compre- 
nant celui  par  lequel  la  patte  est  immé- 
diatement insérée  au  corps ,  et  ces  ar- 
ticles sont  unis  ensemble  par  des  memr 
branes  qui  leur  donnent  le  mouve- 
ment de  la  même  manière  que  dans  les 
grandes  serres.  Les  premières  et  les 
secondes,  de  ces  huit  pattes ,  sont  termiT 


DES   ÉCREVISSES.  40 

nées  par  une  petite  pince  ,  formée  de 
deux  doigts  assez  semblables  à  ceux 
des  grosses  pinces  antérieures ,  avec 
ce^te  différence  que  c'est  leur  doigt  ex- 
térieur qui  est  mobile  ,  et  non  Tinté- 
rieur;  ces  doigts,  dont  l'animal  se  sert 
aussi  pour  pincer ,  sont  ordinairement 
garnis  de  petites  touffes  de  poils ,  en 
forme  de  pinceaux,  placés  dans  de  petits 
trous  ;  quand  il  marche  ,  il  avance  or- 
dinairement les  deux  pattes  de  la  se- 
conde paire  au-dessous  des  deux  pre- 
mières ,  ou  de  celles  à  grosses  pinces. 
Enfin  ,  les  deux  dernières  paires  de 
pattes  sont  terminées  uniquement  par 
un  ongle  très  -  pointu  et  mobile ,  en 
forme  de  griffe  d'oiseau. 

Les  pattes  des  écrevisses  ,  de  l'un 
et  l'autre  sexe  ont  encore  une  parti- 
cularité des  plus  remarquables  ,  c'est 
d'être  le  siège  des  parties  de  la  généra- 
tion. 

On  peut  d'abord  distinguer  le  sexe 
des  écrevisses  en  les  regardant  en  des- 


i    •.:J 


••"mummim 


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44        HISTOIUE  NATURELLE 

«ous.  On  remarque  que  la  queue  de  la 
femelle  est  ordinairement  plus  large  au 
milieu  qijp  vers  les  deux  extrémités  ; 
«es  bords  décrivent  une  ligne  cour])e , 
au  lieu  que  celle  du  mâle  est  presque 
par-tout  de  longueur  égale  et  à  bords 
tout  droits.  Outre  que  le  mâle  est  or- 
dinairement plus  grand ,  il  a  le  plus 
souvent,  aussi,  les  deux  pattes  antérieu- 
res à  grosses  serres,  plus  grandes  que 
celles  de  la  femelle.  Le  dessous  de  la 
queue  a  déjà  présenté ,  comme  on  l'a 
vu ,  des  particularités  propres  à  faire 
distinguer  le  sexe  de  l'écrevisse. 

A  la  base  du  premier  article  des 
pattes  postérieures  du  mâle ,  ou  de  l'ar- 
ticle qui  est  attaché  au  corps ,  on  voit 
une  cavité  arrondie  ,  remplie  d'une 
jnasse  charnue  ou  membraneuse ,  en 
forme  de  mamelon  ,  qui  est  percée 
d'une  ouverture  ;  c'est  celle,  ou  mieux , 
car  il  y  en  a  une  de  chaque  côté ,  ce 
sont  celles  par  lesquelles  l'écrevisse 
mâle  jette  sa  semence.  On  a  vu  dans 


DES   ÉCASVISSES.  45 

les  généralités  de  la  classe ,  que  Potins 
et  Roesel  avoient  observé  que  les  deux 
vaisseaux  spermatiques  aboutissent  à 
ces  ouvertures.  L'écrevisse  femelle 
présente ,  au  même  article  des  deux 
pattes  de  la  troisième  paire,  tout  près 
du  corps ,  une  grande  ouverture  ovale, 
boucbée  en  partie  par  des  chairs ,  vi  qui 
est  faite  pour  donner  passage  aux  œufs. 
Les  deux  ovaires ,  placés  dans  le  corps , 
ont  leur  issue  à  ces  ouvertures.  Entre 
les  pattes  de  la  troisième  et  qua- 
trième paire,  on  voit,  sur  le  dessous  du 
corps  ,  une  plaque  écailleuse ,  élevée, 
formée  comme  par  deux  pièces  trian- 
gulaires ,  mises  bout  par  bout.  Dans  la 
femelle ,  cette  plaque  se  trouve  cou- 
verte ,  au  temps  de  la  ponte ,  d'une 
matière  calcaire  jaunâtre ,  qui  y  tient 
fortement ,  et  que  Roesel  soupçonne 
être  la  semence  que  le  mâle  y  a  versée, 
*Tïais  sans  en  donner  des  preuves  déci- 
sives. Ainsi,  dans  ces  animaux,  les 
Jîarties  de  la  génération  de  l'un  et  l'autre 


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46        HISTOIRE   NATURELIB 

sexe  sont  doubles  ,  et  comme  elles  se 
trouvent  en  dessous  du  corps ,  il  faut 
nécessairement  que  leur  accouplement 
se  fasse  ventre  contre  ventre  ;  mais  l'oc- 
casion de  voir  cet  accouplement  singu- 
lier est  aussi  difficile  à  rencontrer  qu'à 
saisir.  Voici  ce  que  Baster  en  rapporte 
sur  la  foi  d'autrui  :  lorsque  le  mâle  at- 
taque sa  femelle ,  elle  se  renverse  sur 
le  dos ,  et  alors  ils  s'embrassent  l'un  et 
et  l'autre  très-étroitement  par  les  pattes 
et  la  queue  5  après  quoi ,  au  bout  d'en- 
viron deux  mois,  la  femelle  se  trouve 
chargée  d'œufs. 

.  Les  écrevisses  sont  toutes  ovipares. 
Après  avoir  eu  la  compagnie  du  mâle , 
elles  pondent  un  très  -  grand  nombre 
d'ceufs  qu'elles  ont  l'art  d'attacher  aux 
filets  mobiles  qui  se  trouvent  au-des- 
sous de  leur  queue ,  et  qu'elles  y  por* 
lent  constamment  jusqu'à  ce  que  les 
petits  éclosent.  Il  y  a  même  apparence 
que  les  œufs  croissent  et  augmentent 
en  volume,  tandis  qu'ils  sont  ainsi  at- 


DES   ÉCREVISSE8.  47  - 

tachés  à  ces  filets.   Chaque   filet  est 
chargé,  dans  toute  son  étendue,  tant  sur 
sa  tige  que  sur  ses  branches,  de  plus  ou 
moins  d'œufs ,  selon  le  plus  ou  moins 
de  fécondité  de  l'écrevisse.  On  y  en 
voit  vingt ,  trente  et  même  davantage, 
de  sorte  que  chaque  écre visse  peut  être 
chargée  de  plus  de  deux  cents  œufs. 
Ces  œufs ,  d'un  brun  rougeâtre  très- 
obscur ,  environ  de  la  grosseur  d'une 
graine  de  pavot  blanc  ,  dans  l'espèce 
commune,  beaucoup  plus  considérable 
dans  les  espèces  marines  ,  représen- 
tent   par  leur  ensemble    une    petite 
grappe   de   raisin,  parce    qu'ils  sont 
attachés  aux  filets  par  des  pédicules 
plus    ou    moins   longs  ,    espèces  de 
tuyaux  qui  s'élargissent  à  la  base  où 
ils  tiennent    au   filet.    L'œuf   même 
se  trouve  renfermé  dans  une   espèce 
de  sac ,   qui  est  une  continuation  de 
pédicule  membraneux  ,  et  qui   l'en- 
toure entièrement.  Le  dedans  de  l'œuf 
est  rempli    d'une  matière  en   forme 


4 


48         HISTOIRE    NATURKLtï 

de    bouillie  roiigeâtre  ,   et  sa  coque 

extérieure    est  membraneuse   et  fle- 
xible. 

Lorsque  les  petites  écrevisses  sont 
écloses  ,  elles  sont  transparentes ,  ex- 
trêmement molles  ,  mais  en  tout  sem- 
blables aux  grosses.  Comme  leur  déli- 
catesse les  exposeroit ,  les  premiers 
jours  de  leur  naissance,  à  des  dangers 
sans  nombre  quelles  ont  bien.de  la 
peine  à  éviter  plus  tard ,  la  sage  nature 
leur  a  donné  ,  pour  encore  quelque 
temps  ,  une  retraite  sous  la  queue  de 
leur  mère.  Il  n'est  personne  qui  n'ait 
été  quelquefois  dans  le  c^s  de  manger 
des  écrevisses  ainsi  garnies  de  petits  y> 
quoique  la  pèche  soit  proscrite  à  l'é- 
poque où  elles  éclosent.  Lorsque  la 
mère  est  tranquille  dans  l'eau,  on  voit 
sortir  ces  petites  écrevisses  d'entre  se* 
jambes ,  et  se  hasarder  à  ramper  autour 
d'elle  ;  mais ,  au  moindre  danger ,  elles 
se  retirent  toutes  ensemble  dans  leur 
asile.  Il  semble  que  la  mère  le»  aver-- 


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SBS   ÉCREVISSES.  49 

tisse  de  ce  qu'elles  doivent  craindre , 
car  ce  n'est  jamais  sans  motifs  fondés 
qu'elles  fuient  ainsi.  Les  petites  ëcre- 
visses  abandonnent  cependant  leur  mère 
peu-à-peu ,  à  mesure  qu'elles  grandis- 
sent ,  et  on  n'en  voit  plus  guère  avec 
elle,  à  la  fin  de  la  première  quinzaine 
de  leur  naissance. 

La  couleur  des  écre visses  est  d'un 
brun  verdâtre ,  dans  celles  de  rivière  ; 
d'un  brun  rougeâtre ,  taché  de  bleu ,  de 
rouge,  et  d'autres  nuances,  dans  celles 
de  mer;  mais,  quelle  que  soit  la  couleur 
pendant  la  vie  ,  le  fond  devient  tou- 
jours d'un  rouge  foncé  par  la  cuisson , 
ou  l'action  des  acides. 

Les  écrevisses ,  comme  tous  les  au- 
tres crustacés ,  changent  de  peau  toug 
les  ans  ,  au  commencement  de  l'été. 
On  a  vu  ,  dans  les  généralités  de  la 
classe ,  le  détail  des  observations  faites 
par  Réaumur  sur  cette  importante  opé- 
ration :  en  conséquence  on  n'en  parlera 
pas  ici.  On  ne  parlera  pas  non  plus  , 


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*  * 


5o         HISTOIRE    NATURELLE 

par  la  même  raison ,  des  deux  demi- 
globes  que  l'on  trouve  dans  l'estomac 
des  écrevisses ,  avant  leur  mue,  et  qu'on 
a  appelés  pierre  d'ëcrevisse,  ni  de  la 
reproduction  des  membres  de  œs  ani- 
maux. 

Les  écrevisses  de  mer  et  de  rivière 
croissent  avec  beaucoup  de  lenteur ,  et 
par  conséquent  peuvent  vivre  un  grand 
nombre  d'années.  Des  écrevisses  de 
rivière  de  huit  à  dix  ans  sont  encore 
de  médiocres  écrevisses.  On  en  cite 
qu'on  suppose  de  l'âge  de  cinquante 
ans.  Quelques-unes,  des  premières, 
arrivent  à  une  grosseur  démesurée  , 
près  d'un  mètre  de  long  ,  sur  un 
à  deux  décimètres  de  diamètre.  Les 
secondes  acquièrent  souvent  près  de 
deux  décimètres ,  sur  cinq  à  six  cen- 
timètres. Elles  se  plaisent  principale- 
ment dans  les  eaux  courantes  et  pier- 
reuses des  montagnes.  On  les  trouve 
aussi  dans  les  lacs  et  les  étangs  ;  mais 
leur  chair  ,    à  moins  que  ces  amas 


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DES   iCRETISSES.  5l 

d'eau  ne  soient  alimentés  par  des 
sources  voisines  ,  n'est  pas  aussi  bonne 
Elles  se  cachent ,  pendant  le  jour , 
dans  des  trous  qu'elles  se  creusent  , 
sous  les  pierres,  sous  les  racines  d'ar- 
bres ,  etc. 

-lîll  est  extrêmement  difficile  àa  peu- 
pler d'écrevisses  un  ruisseau ,  et  encore 
plus  un  réservoir  où  il  n'y  en  avoit 
point.  Peu  d'animaux  aquatiques  sont 
plus  délicats  sur  ia  nature  de  l'eau  où 
elles  doivent  vivre.  On  les  a  vues,  à  la 
suite  de  ces  transplantations ,  sortir  de 
l'eau ,  (  chose  qu*elles  ne  font  jamais  , 
quoiqu'on  l'ait  dit ,  dans  leur  ruisseau 
natal  )  et  venir  mourrir  sur  la  terre^ 
C'est  sur-tout  lorsqu'on  les  prend  dans 
une  eau  vive  ,  pour  les  mettre  dans 
une  eau  stagnante ,  qu'on  remarque  cet 
effet ,  quoique  cette  eau  ne  leur  soit  pas 
mortelle  ,  puisque  souvent  il  y  en  a 
déjà.  Ce  n'est  jamais  qu'à  force  de  sa- 
crifier (tes  individus  ,  qu'on  parvient 
à  en  accoutumer  quelques-uns  à  leur 


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"îfsoas 


5a        HISTOIRE   NATURELLE. 

nouvelle  habitation.  Les  seules  eaux 
qui  soient  réellement  morielles  aux 
écrevisses ,  sont  celles  qui  sont  en  ëtat 
réel  de  putréfaction.  Elles  s'accoutu- 
ment ,  avec  le  temps ,  aux  fonds  les 
plus  vaseux. 

Les  écrevisses ,  comme  tous  les  au- 
tres crustacés ,  ne  vivent  que  de  subs-» 
tances  animales.  Il  est  très- probable 
que  c'est  par  inexactitude  d'observation 
qu'on  a  dit  les  avoir  vues  manger  des 
végétaux.  Tout  ce  qu'elles  peuvent  sai- 
sir leur  est  bon,  soit  qu'il  soit  en  yie> 
soit  qu'il  soit  corrompu.  £n  cas  de  di« 
sette ,  sur-tout  lorsqu'elles  changent  de 
peau,  elles  se  mangent  entre  elles.  Les 
petits  poissons ,  les  petits  coquillages, 
les  larves  d'insectes  ,  tout  ce  qui  se  noie 
dans  les  eaux  forme  la  base  de  Içur 
subsistance  pendant  l'été.  Elles  restent 
l'hiver  entier  sans  manger,  ou  sans  pres- 
que rien  manger .  El  les  ont  pour  ennemis, 
lorsqu'elles  sont  jeunes ,  presque  tous 
les  animaux  qui  fréquentent  les  eaux , 


I 


'4 


DES   ÉCREVISSES.  53 

OU  qui  y  habitent  constamment ,  tels  que 
les  loutres,  les  rats  d'eau ,  les  oiseaux 
aquatiques  ,  les  poissons  voraces  ,  les 
larves  d'insectes,  etc.;  mais  à  mesure 
quelles  acquièrent  de  la  force,  elles 
en  voient  diminuer  le  nombre.  Les 
quadrupèdes  amphibies ,  les  grands  oi- 
seaux ,  tels  que  ceux  du  genre  héron , 
et  sur-tout  l'homme ,  sont  presque  les 
seuls  qu'elles  aient  à  redouter  lorsqu'el- 
les ont  acquis  huit  à  dix  ans  d'âge.  Com- 
me elles  multiplient  beaucoup,  il  suffit 
de  ne  pas  pêcher  pendant  quelques  an- 
nées dans  un  ruisseau  épuisé  ,  pour 
qu'il  y  en  ait  autant  qu'auparavant. 
Leur  nombre  se  borne  cependant  d'a- 
près la  masse  de  subsistance  qu'elles 
peuvent  consommer  ;  quand  ces  subsis- 
tanches  sont  rares ,  elles  se  mangent  en- 
tre elles*  ' 

Les  écrevisses  de  mer  aiment  les 
côtes  pierreuses ,  où  il  y  a  des  rochers , 
dans  les  fissures  desquels  elles  puis- 
sent se  cacher.  Elles  se  trouvent  dan> 
Crustacés.  II.  6 


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54        HISTOIRB   NATURELLE 

toutes  les  mers;  et,  malgré  la  pêche 
continuelle  qu'on  en  fait  ,  elles  ne 
sont  point  rare»  sur  les  côtes  d'Eu- 
rope. 

Les  écrevisses  de  mer  se  prennent 

par  hasard  dans  les  filets ,  ou  dans  les 

parcs  que  l'on   fait  sur  les  bords  de 

la  mer  ,  pour  les  arrêter  à  la  marée 

descendante  ;  on   les  prend  aussi  aux 

basses    marées  ,    dans  des    trous  où 

il  reste  de  l'eau ,    dans  les  fentes  de 

rochers,  etc.  Il  est  rare  qu'on  puisse 

employer,  avec  succès,  à  leur  égard, 

les  engins  qui  servent  à  prendre  lès 

crabes  ,  et  autres  crustacés  esculens. 

Quant  aux  écrevisses  de  rivière  ,  ces 

moyens  sont  extrêmement  avantageux, 

et  fort  amusans  à  employer.  Leur  pêche 

se  fait  principalement  le  soir ,  parce  que 

ces  animaux  ne  sortent  de  leur  trou, 

et  ne  se  mettent  en  mouvement,  pour 

aller  chercher  leur  nourriture,  qu'au 

moment  du  coucher  du  soleil.  A  cette 

époque  donc ,  on  place ,  dans  les  lieux 


DES   ÉCKEYISSES.  5^ 

OÙ  l'on  soupçonne  qu'il  y  en  a  le  plus , 
plusieurs  cercles  de  fer  ou  de  bois  , 
garnis  d'un  filet ,  et  attachés  par  trois 
cordes  à  un  bâton ,  plus  ou  moins  long , 
après  avoir  eu  soin  de  fixer  solidement^ 
au  milieu  de  la  partie  supérieure  du 
filet,  un  morceau  de  viande  quelconque; 
]a  plus  infecte  est  la  meilleure ,  mais  or^ 
dinairement  on  préfère  des  tripailles  de 
poulet,  des  grenouilles  écorchées,  etc. 
Quelques  instans  après  que  cet  engin 
est  au  fond  de  l'eau ,  on  apperçoit ,  si 
l'eau  est  pure,  les  écrevisses  accourir 
de  toutes  parts  ,  et  se  mettre  à  man- 
ger avec  avidité.  Lorsqu'on  les  voit, 
ou  les  soupçonne  occupées  de  cette 
opération,  on  lève  doucement  l'engin , 
et  quand  il  est  arrivé  à  la  surface  de 
l'eau,  on  le  tire  brusquement  à  terre  , 
et  on  ramasse  sa  proie ,  qui  ne  cher- 
che à  se  sauver  que  lorsqu'il  n'est 
plus  temps.  Cette  pèche  produit  sou- 
vent d'abondans  résultats.  Par  elle  on 
a  le  choix  des  plus  belles  écrevisses  ^t 


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L'*. 


56        HISTOIRE   NATURELLE 

on  peut  rejeter  le  fretin ,  ce  qui  con- 
serve   la    population.   C'est  principa- 
lement en  été  que  cette   manière  de 
pêcher  est  facile;  au  printemps  et  en 
automne  les  écrevisses  ne  sortent  guère 
de  leur  trou  ,  et  en  hiver  eiles  n'en 
sortent  pas  du  tout.  Alors,  il  n'y  a 
d'autre  moyen,  pour  les  avoir,  que  de 
ies  chercher  avec  la  main  dans  leurs 
retraites,  moyen  beaucoup  plus  fati- 
gant  et  plus  incertain  que   la  pêche 
au  filet.    C'est  ce  moyen  qu'on  em- 
ploie au  printemps ,  lorsque  les  écre- 
visses femelles  sont  garnies  de  leurs 
œufs ,  et  qu'elles  sont  en  conséquence 
plus  recherchées  des  gourmets  ;  mais 
on  détruit  alors  ,  en  une  seule  pêche , 
l'espoir  de  plusieurs  générations. 

Les  autres  manières  de  pêcher  les 
écrevisses ,  telles  que  les  baguettes  gar- 
nies d'un  morceau  de  viande  ,  les  fagots 
d'épines ,  au  centre  desquels  on  en  atta- 
che également ,  le  dessèchement  des 
ruisseaux ,  fusage  des  flambeaux  pen- 


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DES   ÉCREVISSIÎS.  67 

dant  la  nuit,  etc.  ,  rentrent  plus  ou 
moins  dans  celles  qui  viennent  d'être 
mentionnées. 

Les  écrevisses ,  prises ,  peuvent  être 
conservées  plusieurs  jours,  lorsqu'il  ne 
fait  pas  trop  chaud  ,  dans  des  paniers 
où  on  aura  mis  des  herbes  fraîches  , 
on  recommande  sur-tout  l'ortie ,  ou 
dans  un  baquet  où  il  n'y  àuroit  que 
quelques  millimètres  d'eau  de  hauteur. 
La  grande  consommation  d'air  que  font 
ces  animaux  ne  leur  permet  pas  de  vivre 
long-temps  dans  une  eau  qui  n'est  pas 
renouvelée. 

Les  écrevisses  de  mer  ne  se  mangent 
guère  que  bouillie  dans  l'eau  de  mer , 
et  ensuite  assaisonnées  avec  de  l'huile, 
du  vinaigre,  du  poivre ,  etc.  ;  mais  celles 
d'eau  douce  se  transforment ,  sur  la  ta^ 
ble  des  riches ,  en  un  grand  nombre  de 
mets.  La  plus  simple  manière  de  les 
apprêter  est ,  comme  cela  arrive  tou- 
jours ,  la  plus  avantageuse  sous  tous  les 
rapports ,  et  celle  que  l'on  emploie  le 


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58         HISTOIRE    NATURELLE 

plus  généralement  ;  elle  consiste  à  lé» 
jnettie,  en  vie,  dans  un  chaudron ,  avec 
de  l'eau  fortement  assaisonnée  de  poi- 
vre ,  de  sel ,  de  laurier ,  de  thym ,  de 
rauscade ,  et  de  beaucoup  de  vinaigre. 
Quelques  personnes  les  font  cuire  dans 
le  vin  blanc.  On  en  fait  aussi  des  coulis , 
c'est-à-dire  qu'on  les  pile  avec  leurs 
écailles,  et  qu'on  emploie  comme  as- 
i>aisonnement  le  résultat  de  cette  opé- 
ration. La  saveur  des  écrevisses  pilées 
est  extrêmement  agréable ,  et  se  com- 
munique, ou  se  marie  volontiers  aux 
autres  mets.  Aussi  cette  manière  d'em- 
ployer les  écrevisses  est  elle  très-vantée 
par  les  gourmets. 

On  n'a  pas  de  bonnes  observations 
sur  l'usage  diététique  des  écrevisses  , 
mais  on  dit  que  leur  chair  nourrit  beau- 
coup ,  et  forme  un  aliment  assez  solide , 
mais  qui  se  digère  difficilement.  On  les 
regarde  en  médecine,  comme  prupre 
à  purifier  le  sang ,  à  disposer  les  hu- 
meurs aux  excrétions  ,  à  ranimer  les 


•;  «,^(«»ï*ir.»  •; 


DES   ÉCREVISSE9.  ^g 

oscillations  des  vaisseaux ,  et  le  ton  des 
solides ,  en  un  mot  comme  un  remède 
incisif  et  tonique.  On  les  donne  à  ce 
titre  dans  les  maladies  de  la  peau  ,  dont 
le  caractère  n'est  pas  inflammatoire.  On 
les  emploient  encore  dans  les  obstruc- 
tions ,  les  cachexies ,  la  leucophlegma^- 
tie ,  la  bouffisure,  etc.  Mais  leur  utilité 
médicinale  est  réduite  à  une  bien  pe- 
tite importance  par  la  nouvelle  doc- 
trine ,  et  les  jeunes  médecins  ne  les 
ordonnent  guère  que  pour  amuser  les 
malades  imaginaires. 

Dans  les  grands  fleuves  de  la  Russie 
asiatique,  tels  que  le  Don ,  le  Volga,  etc. 
il  y  a  des  écrevisses  d'une  prodigieuse 
grandeur  ,  qu'on  ne  pêche  que  pour 
avoir  leurs  pierres.  Lorsqu'on  en  a  une 
certaine  quantité  on  les  laisse  pourrir , 
ou  on  les  écrase ,  et ,  au  moyen  de  l'eau, 
on  débarrasse  les  pierres  de  toutes  les 
parties  plus  légères  qu'elles.  Ces  pierres 
se  vendent  et  s'exportent  hors  du  pays. 
Ces  prétendus  yeux  d'écrevisses,  cjui 


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60        HISTOIRE   NATURELLE    . 

ont  joui  pendant  plusieurs  siècles  d'une 
si  grande  réputation ,  qui ,  encore  ce 
moment  ,  sont  si  fort  recherchés  dans 
le  nord  de  l'Asie,  soit  comme  remède, 
soit  comme  amulette  ,  ne  sont  plus 
estimés  que  cqmme  le  plus  petit  mor- 
ceau de  craie  5  et,  si  on  en  trouve  encore 
^ans  les  boutiques  d'apothicaire ,  c'est 
par  un  reste  de  l'ancien  usage. 

Ijes  diverses  espèces  d'écrevisses  de 
mer  portent  des  noms  vulgaires  difFé- 
rens  souvent  des  noms  scientifiques.  Le 
homar ,  par  exemple ,  n'est  pas  le  can- 
cer homarus  de  Linneeus  ,  mais  son 
cancer  marinus.  Le  cancer  homarus  est 
le  crustacé  quon  appelle  en  français 
langouste ,  et  il  sera  décrit  sous  le  nom 
de  palinure.  Les  écrevisses  dont  il  est 
question   dans  les  voyageurs  français 
et  étrangers  ,  peuvent  appartenir  aux 
genres  voisins  comme  à  celui-ci,  car 
ils  n'en  ont  pas  donné  de  descriptions 
assez  exactes  pour  qu'on  puisse  se  for- 
mer une  idée  ^des  caractères  des  objets 


k 


DBS   ÉCREVISSIS. 


Cn 


dont  ils  ont  parlé.  On  est  donc  forcé  de 
passer  sous  silence  les  faits  qu'ils  rap- 
portent. 

Le  genre  écrevisse  des  premières 
éditions  de  l'Entomologie  de  Fabricius 
a  été  considérablement  circonscrit  dans 
son  dernier  supplément ,  ^attendu  qu'il  a 
fait  quatre  nouveaux  genres  à  ses  dé- 
pens. Ces  genres  sont  palinure ,  palœ- 
mon ,  alphée  etcrangon.  Ces  genres ,  à 
un  seul  près ,  ont  été  adoptés  par  La- 
marck ,  et  on  les  emploiera  ici  à  son 
imitation.  Il  ne  faut  donc  pas  s'attendre 
à  trouver  les  espèces  d'écrevisses  pro- 
prement dites ,  aussi  nombreuses  qu'on 
auroit  lieu  de  le  croire ,  lorsqu'on  se 
rappelle  la  grande  quantité  de  crustacés 
qu'on  appelle  de  ce  nom. 

Ecreçisses  à  six  pinces, 
Ecr'."  isse  homar ,  ^stacus  marinus. 

Le  corcelet  uni  ;  le  rostre  denté  latéralement  j  la  basa 
Btipérieure  avec  une  double  dent. 

Baster.  Sub.  a.  tab.   i.  P«fn/ia7i<.  Brit.  Zool.  4. 
tab.  10.  fig.  21. 

Se  trouve  dans  \n  msrs  d'Europe, 


62 


HISTOIRE    NATURELLE 


<î- 


,  ) 


Eerevissede»  rivières,  ^stacusfluviatiiis. 

Le  corcelet  uni;  le  rostre  deniè  lutéralemeot ;  la 
base  aTec  une  seule  dent  de  chaque  côté. 

Degeer.  Ins.  y.tab.  20.  fig.  i.  Roes.  Ins;  3.  tab.  £4, 
55.  Suiz.  Ins.  tab.  i3.  fi^.  i5i.  Pennant.  Zool. 
Bnt.  tab.  i5.  fîg.  27.  nerbst.  Cane.  tab.  23.  fig  9. 

^qy<rx  pHl.  II.  fig.  2,  où  une  femelle  est  repré- 
sentée en  dessous,  au  tiers  de  sa  grandeur  natureUe. 

Se  trouve  dans  les  rivières  en  Europe  et  en  Asie. 

Ecrevisse  de  Barton  ,  Astacus  Bartonii, 

Le  corcelet  nni ,  le  rostre  court  ,  aign  ;  le  poi- 
gnet denté. 

Voyez  pi.  1 1.  fig.  I ,  où  elle  est  représentée  réduite. 

Se  trouve  dUns  les  rivières  d'Amérique  septen- 
trionale, d'où  eUe  a  été  rapportée  par  Bosc. 

Ecrepisses  à  quatre  pinces, 
Ecrevisse  Norwégienne ,  Ast.  Nonvegicus, 

Le  corcelet  épineux  en  devant  ;  les  pinces  prisma- 
tiques, leurs  angles  épineux. 

I>t<gerr  Ins.  7.  tab.  24.I  fig.  i.  Séba  ,  Mus.  3. 
tab.  21.  «g.  3.  Pennant.  Brit  Zool.  4.  tab.  12  fig.  24. 
ilerhst.  Cane.  tab.  2.6.  fig.  3. 

Se  trouve  dans  les  mers  d-i   Nord. 

Ecrevisse  hérissée  ,  Astacus  scaher. 

Le  corcelet  antérieurement  hérissé  ;  le  rostre 
court,  en  alène;  les  pinces  antérieurement  oblongues 
et  velues. 

Se  ti  •  !3ve  dans  la  mer  des  Indes. 

Ecrevisse  fauve  ,  Astacus  fui  pus. 
Le  corcelet  uni;  le  rostre  court,  denté  des  deux 


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\  .  Lïicrevisse  de  Rarton  . 
a .  li  Ecr evias e  c  ommune  . 
3. Le  Pag^ure    strie. 


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DES    ÉCRSVISSKS. 


63 


oâtés;  1m  pincet   conipnnié«ij    dentolèM    dei   deoc 
cùtét.  ^ 

S»  trouve  dans  l'Océan. 

Ecreviise  bleue ,  u4stacus  cœruUscens. 

L«  corcelet  uni;  ]«  rostra    épaù ,   eo  aléiin,   W-, 
denté  ;  le  corps  bleu. 

Se  troave  dânj  la  haate  mer.  '         ' 

Ecrevisse  phosphorescente  ,  Ast,fuîgens, 
Le    rostre   très-court,   en  alêne,   saoi    épines;    !• 

corps  blanc ,  presque  transparent.     ,    , 
Se  trouve  dans  \ii%  mers  d'Amérique. 


PAGURE ,  P-rfOTHi/j ,  Fa3r/aW. 

Quatre  antennes  inégales  ;   les   intérieures 
courtes  ,  bifides  au  sommet  ;    les  exté- 
rieures longues  et  sétacées.  Corps  oblong  ;. 
queue  molle  ou  non  testacée  ,  ayant  def. 
crochets  à  spn  extrémité.  Dix  pattes;  ks 
deux  antérieures  munies  de  pinces. 

La  nature  a  refusé  aux  crustacés  de- 
ce  genre  les  moyens  de  sécurité  qu'elle 
a  prodigués;  à  la  plupart  des  autres  ; 
mais  elle  lés  a  pourvus  ^  d'une  in- 
dustrie qui  \^  en  dédommage.  En 
r^ffet  ,    si  les  pagures  ont   la   partie. 


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64^      HISTOIRE   NATURELLE 

postérieure  du  corcelet  ,  et  toute  la 
queue ,  à  sou  extrémité  près ,  dépour- 
vues de  test ,  et  par  couséquent  expo- 
sées à  tout  l'effet  des  armes  de  leurs  en- 
nemis 5  ils  savent  garantir  ces  parties  en 
les  enfermant  dans  une  coquille  uni- 
valve. 

Ce  fait  a  été  connu  des  artciens ,  et 
l'est  encore  de  tous  les  habitans  du 
bord  de  ia  mer.  Il  a  toujours  excité  la 
surprise  de  ceux  qui  l'ont  remarqué  : 
aussi  le  pagure,  quoique  trop  petit 
pour  servir  à  la  nourriture  de  l'homme , 
a-t-il  eu  des  noms  chez  les  Grecs  et 
chez  les  Romains,  et  en  a-t-il  encore , 
sur  nos  côtes ,  où  on  rappelle  le  ber- 
nard-l'hermite  ,  ou  le  soldat ,  parce 
qu'il  a  été  comparé,  lorsqu'il  est  dans 
sa  coquille ,  à  un  hermite  dans  sa  cel- 
lule, ou  à  un  soldat  dans  sa  guérite. 

Gn  a  beaucoup  écrit,  depuis  Ron- 
delet, sur  les  pagures  5  mais  cependant 
ou  est  fort  peu  instruit  de  qui  les  re- 
garde. Les  auteurs  se  sont  copiés,  et 


II- 


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DES  PAGirHES.  65 

depuis  que  l'on  est  dans  la  route  de  la 
vraie  manière  d'étudier  l'Histoire  Na- 
turelle ,  aucun  observateur  ne  les  a 
étudiés. 

Ce  sont  toujours  des  coquilles  uni- 
valves  ,  dont  les  pagures  s'eïiiparent 
pour  se  loger  ;  mais  toutes  ne  leur  sont 
pas  également  propres.  Il  faut  que  sa 
grosseur  soit  proportionnée  à  la  leur  , 
c'est-à-dire ,  que  l'ouverture  soit  assez 
évasée  pour  qu'ils  puissent  j  introduire . 
leur  corps  sans  gêne ,  mais  pas  assez 
pour  qu'ils  ne  puissent  pas  le  fixer.  Du 
reste,  il  ne  paroît  pas  qu'ils  préfèrent 
une  espèce  plutôt  qu'une  autre  ,  et 
si ,  sur  une  côte  on  les  voit  presque 
tous  logés  dans  la  même  ,  c'est  que 
cette  espèce  est  la  plus  commune ,  et 
remplit  le  mieux  les  données  conve- 
nables. Comme  les  pagiu:es  portent , 
ou  mieux  traînent  leur  coquille  avec 
eux,  il  faut  encore  que  son  poids  soit 
proportionné  à  leur  force,  et  ils  doi- 
vent en  conséquence  rejeter  celles  qui 
Crustacés.  IJ.  7 


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66        HISTOIRE   UATURELLE 

sont  d'une  contexlure  trop  pesante ,  ou 
trop  couvertes  d'aspérités  susceptibles 
de  les  arrêter. 

Il  n'est  point  vrai ,  comme  l'ont  cru 
les  anciens ,  que  les  pagures  tuent  leà 
animaux  des  coquilles  qu'ils  veulent 
habiter.  Ils  changent  toutes  les  années 
de  coquilles  ,  mais  ce  n'est  jamais 
que  des  coquilles  vides  dont  ils  s'em- 
parent. Voici  ce  que  l'observation  a 

appris  à  cet  égard. 

Lorsqu'au  conamencement  de  l'été , 
après  la  ponte  et  la  naissance  des  petits, 
les  pagures  sentent  arriver  le  moment 
où  ils  vont  changer  de  peau ,  car  ils 
en  changent  comme  tous  les  autres 
crustacés  ,  ils  s'occupent  de  chercher 
une  coquille  propre  à  les  recevoir  pour 
subir  cette  opération  ,  et  les  contenir 
ensuite  ,  c'est-à-dire,  une  plus  grande 
que  celle  où  ils  se  trouvent.  A  cette 
époque ,  on  les  voit  aller  vers  toutes 
les  coquilles  vides  qu'ils  apperçoivent , 
en  mesurer  la  capacité  ,  et  lorsqu'ils 


DES   PÀGUHES.    '    '  67 

ont  trouvé  ce  qui  leur  convient ,  sortir 
de  leur  coquille,  entrer  dans  la  nou- 
velle avec  grande  précipitation  ,  et 
l'essayer. 

Il  n  est  pas  essentiellement  de  la 
nature  des  pagures  de  vivre  dans  des 
coquilles ,  on  en  connoît  plusieurs  qui 
habitent  les  trous  des  rochers,  d'autres 
qui  s'en  font  dans  le  sable.  Il  en  est  un 
qui  se  loge  dans  le  tnbe  d'une  serpule. 

Mais  il  faut  venir  à  la  description  de 
l'animal. 

La  tête  des  pagures  est  séparée  du 
corcelet  par  un  sillon  transverse  ,  et 
est  couverte  d'une  plaque  écailleuse , 
à -peu -près  circulaire,  et  légèrement 
convexe.  Au-devant  ,  on  voit  les 
yeux ,  sphériques,  portés  sur  de  long» 
pédicules  cylindriques  et  mobiles  ,  à 
la  base  desquels  est  une  petite  écaille 
élevée.  Les  antennes  extérieures  sont 
fiétacées,  plus  longues  que  le  corps,  avec 
une  épine  à  leur  base.  Leurs  trois  pre- 
miers articles  sont  cylindriques ,  plua 


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68         HISTOIRE   NATURELLE 

gros  que  les  autres.  Les  antennes  inté- 
jieures  sont  filiformes,  courtes,  com- 
posées de  trois  articles  ,  qui  font  des 
angles  ]?s  uns  avec  les  autres ,  et  dont 
le  dernier  est  terminé  par  deux  parties 
coniques  ,  composées  d'un  grand  nom- 
bre d'articles  très-courts  ;  l'une  de  ces 
parties ,  plus  élevée ,  et  beaucoup  plus 
grosse  que  l'autre  ^  est  toujours  garnie 
de  poils  du  côté  intérieur. 

Le  corcelet  est  couvert  d'un  test  peu 
épais  sur  sa  partie  supérieure  ,  et  d'une 
simple  membrane  sur  les  côtés. 

La  queue  est  à-peu-près  aussi  longue 
que  la  tête  et  le  corcelet  pris  ensemble  ; 
elle  est  presque  cylindrique,  courbée  en 
dessous ,  et  contournée  selon  la  coquille 
où  elle  est  placée  habituellement ,  cou- 
verte seulement  d'une  peau  membra- 
neuse. Vers  les  côtés  elle  est  garnie  de 
trois  paires  de  filets  ou  lames  applaties, 
alongées ,  couvertes  de  longs  poils  mo- 
biles ,  articulées  à  leur  base ,  et  flottant 
librement  dans  l'eau  comme  de  petites 


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DES   PAGITRES.  Gq 

nageoires.  Le  bout  de  cette  queue  est 
terminé  par  une  partie  écailleuse  , 
composée  de  plusieurs  pièces  en  forme 
de  lames  applaties ,  mais  de  figure  diffé- 
rente ,  et  dont  les  cinq  postérieures , 
placées  en  quinconce ,  sont  garnies  de 
poils,  et  courbées  en  dessous ,  dans  leur 
position  naturelle  ,  pour  couvrir  l'ou- 
verture de  l'anus.  La  lame  du  milieu 
de  cette  partie  est  garnie,  de  chaque 
côté ,  d'une  pièce  alongée,  irrégulière, 
et  écailleuse ,  divisée  en  deux  articula- 
tions mobiles ,  et  qui  a  en  dessous  uii 
petit  appendice,  également  écailleux; 
mais  ce  qui  est  bien  remarquable ,  c'est 
que  la  pièce  écailleuse  d'un  des  côtés 
est  beaucoup  plus  grande  et  plus  lon- 
gue que  celle  de  l'autre  côté.  C'est  tou- 
jours celle  opposée  à  la  plus  grande 
pince ,  qui  est  la  plus  grande.  Ces  piè- 
ces servent  à  l'animal  pour  se  fixer  au 
fond  de  sa  coquille ,  à  laquelle  il  adhère 
si  fort  ,  tant  par  elles  ,  que  par  la 
courbure  de  sa  queue ,  qu'on  ne  peut 


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yO        HISTOIRE    NATURELLÏ 

q'iie  difficilement  l'en  arracher  sans  bri- 
ser le  corps. 

La  femelle  porte ,  en  dessous  de  fo- 
rigiïse  de  la  queue  ,  tout  près  du  cor- 
celet ,  un  très  -  grand  nombre  d'œufs , 
très -petits,  ronds  et  rougeâtres,  ras- 
semblés en  grande  masse ,  et  attachés 
à  des  filets  à -peu -près  semblables  à 
ceux  qui  se  voient  sous  la  queue  de» 
écrevisses  de  rivière. 

Les  pagures  ont  dix  pattes ,  comme 
presque  tous  les  autres  crustacés.  Les 
pinces  ,  plus  courtes ,  mais  beaucoup 
plus  grosses  que  les  quatre  suivantes  , 
sont  divisées  en  cinq  parties  articulées, 
dont  les  deux  premières  sont  courtes  et 
cylindriques ,  les  deux  suivantes  gros- 
ses ,  triangulaires  ,  et  tuberculeuses  ; 
et  la  dernière  ,  qui  est  la  main  ,  plus 
ou  moins  ovale ,  ou  alongée  ,  suivant 
les  espèces  ,  et  en  général  toujours 
tuberculeuse  ou  épineuse. 

Les  mains  sont  souvent  inégales  ; 
il  y  a  même  quelquefois  une  très- 


DES   PAftURES.  71 

grande  disproportion  entre  elles  ;  cette 
disproportion  est   occasionnée  par   la 
gêne  que  présente  la  coquille.  Ce  n'est 
pas  toujours  la  même  pince  qui  est  la 
plus  grosse.     La  gauche  comme  la 
droite  ,   peuvent  prendre  de  l'exten- 
sion, selon  la  direction  des  tours  de 
!a  spire  ,  mais  comme  les  coquilles 
dextres  sont  plus  communes  que  les 
gauches,  on  trouve  plus  fréquemment 
de  grosses  pinces  droites  que  de  gauches. 
Les  deux  paires  de  pattes  suivantes 
sont  un  peu  applaties ,  plus  longues  que 
les  pinces,  et  divisées  en  six  articles  , 
dont  celui  de  l'extrémité  est  long  ,  co- 
nique ,  un  peu  courbé  en  arc,  et  terminé 
par  un  ongle  dur ,  en  forme  de  corcelet. 
Tous  ces  articles  sont  ordinairement 
velus,  et  quelquefois  épineux. 

Mais  les  pattes  de  la  quatrième  et 
cinquième  paire  sont  d'une  figure  toute 
particulière,  et  très-différente  de  celle 
des  autres.  Elles  sont  courtes  et  appla- 
ties, divisées  en  cinq  articles ,  à-peu- 


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14  •' 


72         HISTOIRE    NATUKEL'LE 

près  de  grosseur  ou  de  largeur  ëgale 
et  très-velues.  Elles  sont  terminées  par 
luie  espèce  d'ongle  en  crochet  coni- 
que, au-dessous  duquel  on  voit  une 
pièce  relevée,  composée  de  petits  grains 
velus.  Il  y  a  apparence  que  ces  quatre 
pattes  concourent,  encore  avec  la  queue, 
à  fixer  l'animal  dans  sa  coquille. 

Les  pagures  marchent  et  traînent 
leurs  coquilles  par  le  moyen  de  leurs 
deux  premières  paires  de  pattes  qui 
se  cramponnent  dans  le  sable ,  et  tirent 
après  elles  l'animal.  Bosc  les  a  vus 
faire  souvent  cette  manœuvre.  Dès 
qu'on  leur  fait  craindre  quelque  dan- 
ger ,  ils  se  retirent  autant  que  possible 
au  fond  de  leur  coquille ,  et  ne  laissent 
plus  voir  que  l'extrémité  de  leurs  pat- 
tes antérieures.  Tous  les  mojens  qu'on 
emploie  pour  les  obliger  à  sortir  , 
excepté  la  chaleur  du  feu ,  sont  inutiles. 
La  rupture  d'une  partie  de  la  coquille 
ne  les  force  pas  même. 

C'est  du  foad  de  cette  coquille  ;  où 


DES   PAGURES.  ^h 

ils  sont  comme  en  embuscade  ,   que 
les  pagures  saississent,  avec  leur  grosse 
pince  ,  la  proie  qui  passe  à  leur  portée. 
Ils  ne  vivent  que  de  chair  comme  les 
autres  crustacés.  Pendant  l'été  ils  sont 
fort  communs  sur  les  côtes ,  et  sont  sou- 
vent portés  sur  la  grève  par  le  flot , 
mais  ils  savent  fort  bien  retourner  à  la 
mer.  Pendant  f hiver ,  ils  s'enfoncent 
dans  les  profondeurs  de  l'Océan ,  on 
n'en  voit  plus,  ou  presque  plus.  Il  eu 
est  de  même  sur  les  côtes  de  la  Caro- 
line, ainsi  que  Bosc  s'en  est  assuré. 

On  mange  les  pagures  en  Europe , 
mais ,  comme  ils  sont  petits ,  et  qu'il  est 
difficile  de  les  faire  sortir  de  leur  co- 
quille ,  on  ne  les  recherche  que  lors- 
qu'on n'a  rien  de  mieux. 

Le  nombre  des  espèces  de  ce  genre 
paroît  considérable,  cependant  un  très- 
petit  nombre  ,  même  européennes  , 
sont  connues  des  Naturalistes.  Cela 
vient  de  ce  que ,  cachées  dans  leurs  co- 
quilles „  on  les  a  toujours  confondues 


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f^4        HISTOIRE   NATURELLE 

avec  une  des  deux  espèces  d' écrites  par 
les  anciens  ,  c'est-à-dire  celle  à  pince 
droite  et  celle  à  pince  gauche  plus 
grosse  ,  et  qu  il  est  fort  difficile  de 
les  conserver.  Bosc  en  a  observé  à 
Dieppe ,  et  sur  les  côtes  d'Espagne , 
cinq  à  six  espèces  ,  qu'il  croit  nou- 
velles, mais  qui  se  sont  détruites 
dans  sa  collection,  au  point  de  ne  pou- 
voir plus  être  décrites.  Il  en  a  égale- 
ment trouvé  plusieurs  inédites  sur  les 
côtes  d'Amérique,  dont  une  sera  men- 
tionnée ci-après. 

On  rapporte  qu'il  y  en  a,  dans  les 
îles  d'Amérique,  une  très-grande  espèce 
qui  vit  habituellement  sur  terre  ,  et 
qui  ne  va  à  la  mer  que  pour  y  dépo- 
ser ses  œufs  ,  et  ensuite  chercher  une 
nouvelle  coquille,  avec  laquelle  elle 
revient  sur  les  montagnes  et  dans  les 
bois.  Quand  on  la  prend  elle  jette  un 
petit  cri ,  et  tâche  de  mordre  la  main. 
Les  habitans  la  mangent ,  et  tirent  de 
«on  corps ,  par  sa  décomposition  au 


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DES  PAGURES.  ^9 

soleil ,  une  huile  jaunâtre ,  regardée 
comme  un  remède  souverain  contre  les 
rhumatismes.  On  trouve,  dans  la  co- 
quille d'où  l'on  vient  de  tirer,  par  le 
moyen  du  feu ,  un  de  ces  pagures ,  une 
cl  nie-cuillerée  d'eau  claire ,  que  l'on 
regarde  aussi  comme  un  remède  sou- 
verain contre  les  pustules  que  fait 
naître  sur  la  peau  le  suc  du  raance- 
nilier.  Il  est  très -digne  de  remarque 
que  ce  pagure  conserve  ou  produise 
cette  eau  ,  qui ,  sans  doute  ,  sert  à 
lubréfier  sa  queue  ,  à  lui  donner  la 
souplesse  nécessaire.  De»  observations 
sur  sa  nature  seroient  sans  doute  ixilé- 
ressantes. 

Pagure  miliaire ,  Pagurus  mi  li  an  us. 

Brun  ;  les  pinces  égales ,  entièrement  couvertes  (i« 
tubercules  peu  élevés ,  composés  par  de  petits  gvaiiu 
rapprochés  et  moins  colorés. 

Il  se  trouve  dans  le  buccin  pomme  ,  et  est  de  la 
grosseur  du  poing.  Il  paroit  composé  d'écaillés  en  re- 
couvrement comme  la  galathée  striée  ,  et  ses  pattes  sont 
fortement  velues. 

Pagure  cuirassier  ,  Pagurus  clibanarius, 
Le   corcelet  rugueux;  le9  pioses  presque  égales, 


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hérissées  d'i^pipes;  les  jambes  avec  des  fAisoeanx  do 
po'da. 

Herbst.  Cnn.   fab.  23.  fig.  î. 

Se  tropve  daps  I9  mer  des  Indes.   . 

Pagure  mousque^,  Pagurus  ^clopeiarius»  , 
Le  corcelet  uni  j  \e%   pinces  égales,  granuleuses  | 
les  cuisses  de  la  seconde  paire  de  pattes  comprimées» 
//er**/.  Cane.  tab.,a3.  fig.  3. 
On  ignore  sa  patrie 

Pagure  tamoour,  Pagurus  tyrxipanistus. 

Le  corcelet  uni,  très-entier;  les  pieds  striés;  les 
ongles  marbrés.        i  < 

Herbst.  Cane.  tab.  a3.  fig.  5. 
On  ignore  sa  patrie. 

Pagure  larron ,  Pagurus  latro, 

La  sttturç  du  eorcelet  à  quatjre  divisiqns  ;  la  qneoe 
simple,  ventrue  en  dessous. 

Rumph.  Mus.  tab.  4.  fîg.  n,i:Sëba^  Mus.  3. 
tab.  a,  i.fig.  1,2.  Herbst.  Cane.  tab.  24. 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales,,  dans  les  fentes 
des  rochers.  ' 

Pagure  vieille  ,  Pagurus  antcu/a. 

Le  corcelet  ovale,   latéralement  cilié  ;   les  pattes 
rugueuses  et  hérissées  de  poils. 
Se  trouve  dans  la  mer  du  Sud. 

Pagure  bernard  ,  Pagurus  lernhardus. 

Les  pinces  épineuses  ;  la  droite  plus  grosse. 

JDegeer.  Ins.  7.  tab.  23.  fig.  5,  6.  Fermant.  Zool. 
Brit.  4.  tab.  17.  fig.  38.  Jonst.  Exsang.  tab.  7.  fig.  6, 
12.  Swammerd.  Bl.  Nat.  tab.  11.  fig.  1,2.  Baster. 
Sub.  I.  tab.  10.  fig.  3,  4.  Herbst.  Cane.  tab.  as. 
fig.  g.  ' 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe. 


SES    PAGURES.  rjfj 

Pagure  hongrois ,  Pagurus  hungams, 
Le«  pinces    hériatécs,    noires   A    leur   points;    la 
droite  plus  grande;  le  corps  fascié  de  rouge. 
Herbst.  Cane.  tab.   23.   fig.  7, 
Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Pagure  Diogëne,  Pagurus  Diogene*, 

Les  pinces  épineuses ,  pubescentes  ;  la  gauche  plus 
grande. 

Rùmph.  Mus.  tab.  5.  fîg.  K ,  4.  Catesby.  Carol. 
tab.  22.  fig.  3.  Kaemph.  Jup.  tab.  i3.  fig.  7.  Herbat^ 
Cane.  tab.  2^.  fig.   5. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Asie  ei  d'Amérique. 

Pagure  strié  ,  Pagurus  strigosus. 

Les  pinces  et  les  pattes  striées  transvf^rsalement  ; 
les  stries  irrégnliàres ,  garnies  de  poils  courts  et  dentés  , 
toujours  dirigés  en  avant  i  la  pince  gauche  plus  grande , 
à  doigts  très-courts    et  obtusement  dentés  en  dedans. 

Vqyex  pi.  11.  fig.  3 ,  où  il  est  représenté ,  dans  sa 
coquille ,  presque  de  grandeur  naturelle. 

Se  trouve  dans  la  Méditerranée. 

Pagure  soldat,  Pagurus  mi/es, 

La  pince  gauche  plus  grande ,  épineuse  ;  les  ongles 
des  pattes  très-longs  et  dentés. 
Uerèst.  Cane.  tab.  22,  fig.  7. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Pagure  geôlier  ^  Pagurus  custos. 

La  piuce  gauche  pins   grande,   unie;  les  ongles 
des  pattes  très-longs  et  unis. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Pagure  diaphane ,  Pagurus  dîaphanus, 

Applati;  la  pince  gauche  plus  grande,  unie;  le 
dos  du  poignet  très-large. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes.  ' 

Crustacés.  II.  8 


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78        HISTOIRE   NATtTIlELtTS 

Pftguri)  chaperon  ,  Pagurus  olypeatus. 

Xm  oorofllot  uni ,  enH«r ,  eoropriiné  \  U  piooo  gRtiohf 
pliiM  Kranda,  et  loi  piedi  pnnetuéx.  ^''' 

Het'Ajtt.  Cnno.  ttib.  a3.  liR.  2,  A,  B. 
8«  irouvtt  dHiit  k  ra«r  dits  Indita. 

Pagure  Iiermite ,  Pagurus  eremitus. 

Loi  pinv0ii  hërisséea  d'uspéritéi,  prosque  (égalai  j  lei 
aix  pnllt's  onlérieures  nrini^oa  du  piiicen. 

8«  tvouvo  duiu  1h  MédiUirantitt,  d<iiu  lui  troui  d« 
rochers. 

Pagure  tubulaire  ^  Pagurus  tubularis» 

l'rfljiqutt  cylindrique  ,  av«o  dm  points  «infoiioéi  sur 
toutos  sel  parties. 

8e  trouve  dans  la  Méditei'ranée  »  caché  dana  lei  ler* 
pulaîres. 

Pag  u  re  fl  u  t  (eu  r ,  Pagurus  tihicen . 

Le  oorcelet  uni,  très-enliei'i  la  pince  droite  plus 
grosse;  tontes  deux ,  ainsi  que  lea  pattes,  inarliréei' de 
ruugu ,  avec  Textréniitti  blanche. 

Het^tst.  Cane.  tab.  a3.  lig.  6,  ^ 

On  ignore  sa  patrie.  ''  ^   ' 

Pagure  excavé ,  Pagurus  excatfatuf, 

La  pince  droite  plus  grosse,  avec  deux  excava- 
tions) le  doigt  mobile  I  et  la  pince  gauche  également 
«xcavéc. 

Herbst.  Cane.  tab.  23.  tig.  8. 

On  ignore  sa  patrie. 

Pagure  vittë ,  Pagurus  vittaius. 

Les  pinces  presque  égalei ,  hérissées  de  tubercules  ; 
les  deux  premières  paires  d«  pattes,  avec  des  ligauf 
ioHgitudittales  blaucJies. 


^» 


SBS  PAGURES. 


79 


Voyn*  |)1.  la,  fig.  I  ,  où  il  cit  rcprëMnté  nn  u«u 
réduit.  ^ 

Coroelet  «pplati,  légèrement  dentelé  lar  le  derint , 
paritmié  de  quelques  longi  poili. 

Queue  aussi  longue  que  le  corps. 

Pinces  presque  égales ,  variées  de  bran  et  de  blanc, 
parsemées  de  tubercules  blancs  et  de  poils  gris }  le* 
doigts  égaux  ,  voûtés,  sans  dents  extérieures  ;  l« 
bord  noir  \  les  quatre  pattes  anJérieures  onguicu- 
lées, veinés,  brunes,  «veo  des  lignes  longltu4in«l«s 
blanches. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  trés-abondammen»,  par 
Bosc ,  sur  les  cdtes  de  la  Caroline.  Elle  se  logo  diuu 
plusieurs  espèces  de  buccins. 

Pagure  oooulë  ,  Pagurus  oooulatus, 

tes  pinces  égales ,  hériséées  d'épines  ;  les  pédon- 
cules des  yeux  aussi  longs  que  la  corcelet. 
r.erbst.  Cane.  t«b.  a3.  flg.  4. 
Se  trouve  dans  rCcéan. 

Pagure  aile ,  Pagurus  alatus. 

Le.i  pinces   unies,  à    trois   ailet;   U   droite  plai 
grande. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Pagure  ophthalmique ,   Pag,  ophthalmious. 
Les  pinces  égales,  hérissées  ;  les  pattes  avec  des  faii- 

•caux  de  poils  j  les  yeux  en  massne. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Pagure  oraniforme  ,  Pagurus  aranîformis. 

Les  pinces  hérissées  de  pointes;  la  queue  calleuse 
et  onguiculée  à  sa  pointe. 

Se  trouve  dans  les  fcntei  de  rochers ,  dans  la  mer 
du  Nord. 


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i^t^pf^i^^^^VlS'^JS^i-  * 


8o        HISTOIRE  HATURELLi 
Pagurus  m^angeur^  Pagurus  arrosor. 

Le    corcelet  npplati  ;  les  pinces    presque   égiles , 
ornées,  ainsi  qne  les  pattes,  de  siUon» nomhreux. 

Herbst.  Cane.  tab.  48.  fig.  z. 

On  ignore  sa  patrie. 


M 


GALATEÉE ,  Galjthea  ,  F  ah. 

Quatre  antenne»  inégale»  ;  les  deux  inté- 
rieures fort  courte»  >  triarticulëes ,  à  der- 
nier article  bifide  ;  ks  extérieure»  longues 
et  sétacées.  Corps  oblocg  5  queue  grande  , 
garnie  d*écailles  natatoires.  Dix  pattes  y 
les  antérieure»  terminée»  en  pinces. 

Les  gakthées  forment  un  de  ces 
genres  quon  pourroit  appelée  artifi- 
ciels, parce  qu  il  semble  ne  reposer  que 
sur  un  seul  caractère ,  mais  quand  on 
l'étudié,  quand  on  entre  dans  le  dé- 
tail de  l'organisation  des  espèces  qui 
le  composent,  on  est  déterminé  à  re- 
connoître  qu'il  est  aussi  naturel  que 
celui  des  pagures  qui  le  précèdent ,  et 
des  palinures  qui  le  suivent. 


DES   OALATRÉBS. 


8i 


Aussi  les  galathées  font-elles  partie 
des  genres  que  Fabricius  avoit  établis 
aux  dépens  des  cancer  de  Linnœus, 
dans  ses  premiers  travaux  sur  les  crus- 
tacés ,  et  depuis  Jors  ont-elles  été  ad- 
mises comme  genres  par  tous  les  Na- 
turalistes. 

La  description  absolue  de  l'espèce 
commune  fera  sentir  en  quoi  ce  genre 
diffère  de  celui  de  Fécrevisse ,  qui , 
au  premier  coup  -  d'oeil  semble  avoir 
beaucoup  de  rapports  avec  lui. 

Le  corcelet  est  ovale ,  très-peu  con-' 
vexe ,  terminé  en  devant  par  une  sail- 
L'e  triangulaire  et  garni  sur  les  côtés 
d'épines  coniques  dirigées  en  devant. 
Ce  corcelet  paroît  formé  d'un  grand 
nombre  d'écaillés  transversales  en  re- 
couvrement les  unes  sur  le»  autres ,  dont 
le  bord  est  onde ,  velu ,  et  plus  coloré 
que  le  reste ,  sur-tout  à  deux  endroits. 
Cette  configuration ,  qui  n'est  qu'appa- 
rente, se  fait  voir  également  sur  la 
queue ,  sur  les  pattes ,  elc*  ;  elle  e*l 


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82         HISTOIRE    NATURErLB 

très  -  remarquable ,  et  distingue  cette 
espèce  parmi  la  plupart  des  crustacés, 
La  partie  antérieure  du  corcelet ,  où 
la  pointe,  est  accompagnée  de  trois 
épines  de  chaque  côté,  et  de  quatre 
transversales  en  dessus ,  qui  forment 
par  le  redressement  de  leur  base  un 
petit  canal  dans  celte  partie.  C'est  sous 
ces  épines  que  sont  placés  les  yeux , 
qui  sont  ronds  ,  noirs  ,  et  placés  sur 
des  pédicules  peu  saillans.  Les  deux 
antennes  extérieures  sont  placées  sous 
et  derrière  les  yeux.  Elles  sont  aussi 
longues  que  le  corps ,  et  formées  par 
im  très-grand  nombre  d'articles ,  dont 
les  trois  premiers  seuls  sont  remarqua- 
bles par  leur  grosseur.  Les  deux  an- 
tennes intérieures  sont  placées  entre 
les  yeux,  presque  à  la  pointe,  com- 
posées d'une  grosse  base  mobile,  armée 
de  trois  longues  épines  dirigées  en  avant , 
et  de  trois  articulations  dont  la  prér- 
mière  fait  un  angle  droit  avec  la  base, 
et  la  dernière  est  divisée  en  deux  por- 


SSS   GALATHÉES. 


83 


lions  coniques  ;  l'extérieure  beaucoup 
plus  grosse,  formée  d'un  grand  nombre 
de  petits  articles ,  est  velue  intérieure- 
ment. Les  instrumens  de  la  mandu- 
cation  sont  placés  plus  bas  que  les  an- 
tennes ,  et  comme  à  l'ordinaire ,  com- 
posés d'un  grand  nombre  de  pièces  fort 
singulières. 

La  queue  est  à-peu-près  de  la  longueur 
du  corps ,  un  peu  moins  large  que  le 
corcelet,  divisée  en  cinq  anneaux,  con- 
vexes en  dessus,  concaves  en  dessous, 
sillonnés  comme  le  corcelet  par  des 
stries  enfoncées  ,  garnies  de  poils  très- 
courts  ,  et  ornées  de  deux  lignes  longi- 
tudinales  obscures.  L'extrémité  est  ter- 
minée par  cinq  lames  minces,  écail- 
leuses,  très-plates ,  bordées  d'une  frange 
de  poils  ;  les  deux  pièces  latérales  sont 
à-peu-près  circulaires  ,  mais  celle  du 
milieu ,  plus  grande  que  les  autres  est 
échancrée.  Leur  surface  est  raboteuse , 
et  paroît  composée  d'écaillés  en  recou- 
vrement. 


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84        HISTOIRE   MATURELLH 

Les  pattes  sont  ,  comme  à  Tordi- 
naire ,  au  nombre  de  dix.  Les  deux 
antérieures  ou  les  pinces  sont  épaisses , 
aussi,  et,  dans  une  espèce,  beaucoup 
plus  longues  que  le  corps  ,  garnies 
d'épines  et  de  poils.  Elles  sont  divisées 
en  cinq  parties  ,  dont  les  deux  pre- 
mières sont  presque  cylindriques ,  an- 
gulaires et  plus  garnies  d'épines  ;  la 
cinquième  qui  est  la  main,  convexe 
en  dessous  ,  applatie  en  dessus  ,  et 
garnie  d'épines  5  les  doigts  presque 
égaux  ,  presque  aussi  grands  que  le 
reste  de  la  main ,  courbés  à  la  pointe 
et  armés  intérieurement  de  tubercules. 
La  surface  de  toutes  ces  parties,  et  sur- 
tout distinctement  celle  des  premières , 
est  couverte  d*éc;ailles  arrondies ,  den- 
telées ,  placées  les  unes  sur  les  autres 
en  recouvrement,  comme  celles  des 
poissons  ,  velues  en  leurs  bords  y  et 
dirigées  vers  la  pointe. 

Les  trois  paires  de  pattes,  qui  sui- 
vent ^  sont  beaucoup  plus  courtes  que 


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DIS  GALATHÉIS.  83 

les  pinc€5S,  applaties,  épineuses,  ve- 
lues ,  et  couvertes  d'écaillés  sembla- 
bles à  celles  des  pinces ,  mais  la  der- 
nière est  fort  remarquable ,  et  d'une 
figure  toute  différente  de  celle  des 
précédentes.     Elle   est    filiforme  et 
déliée  ,   toute  unie  ou   sans  épine  , 
divisée  en   cinq  parties  articulées  et 
inégales  en  longue:ir,  dont  la  troi- 
sième ,  qui  est  la  plus  longue ,  est  un  , 
peu  courbée  ;  celle  de  l'extrémité  est 
courte  et  arrondie  au  bout ,  sans  onglet , 
mais   toute  couverte  de   longs  poils. 
Ces  pattes  qui  ne  sont  pas  tout-à-fait 
aussi  longues  que  leurs  voisines  i  sont , 
malgré  leur  peu  de  largeur  ,  destinées 
è  aider  la  galathée  dans  ses  mouvemens 
natatoires. 

On  voit,  par  cette  description,  que 
ks  galath^  ont  beaucoup  de  rapports 
avec  les  écrevisses,  mais  on  voit  aussi 
que  leurtestaune  organisation  articulée 
ou  écailleuse  particulière.  Bosc,  qui  a  eu 
occasion  de  prendre  plusieurs  galathées 


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B6        HISTOIRE    NATURELLE 

de  difFérens  âges,  et  qui  a  ëtudië  leur 
composition ,  pense  avoir  quelques  mo- 
tifs pour  croire  que  leur  accroissement 
ne  se  fait  pas  comme  celui  des  autres 
crustacés,  parle  renouvellement  com- 
plet de  leur  enveloppe,  mais  par  la 
dislocation  générale ,  à  l'époque  fixée 
par  la  nature,  de  toutes  les  articu- 
lations du  corcelet  et  de  la  queue,  de 
toutes  les  écailles  des  pattes^  et  la  pro- 
duction rapides  de  lames  interniédiai- 
res  qui  se  soudent  aux  anciennes.  Il 
faudroit  sans  doute  des  expériences 
directes  pour  établir  d'une  manière 
positive ,  un  fait  physiologique  de  cette 
importance,  fait  dont  ou  trouve  l'ana- 
logue dans  les  anatifs  et  les  balanes ,  qui, 
comme  on  sait ,  ont  beaucoup  de  rap- 
ports avec  les  crustacés  5  mais  Bosc 
est  le  premier  à  désirer  que  quelque 
nouveau  Réaumur  se  charge  de  lea 
entreprendre  sur  nos  côtes,  sur -tout 
8ur  celles  de  la  Méditerranée ,  où  les 
galathées  sont  très-communes. 


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f  DBS  GALATHÉES.  87 

Oïl  a  déjà  vu  une  porcelane  et  un 
pagure  qui  avoieilt  une  organisation 
analogue ,  et  sur  lesquels  on  ne  pouroit 
également  tenter  des  observations. 

•  Lesgalathées  se  mangent,  mais  elles 
ne  sont  pas  extrêmement  recherchées. 

Galathée  striée ,  Galathea  strigosa. 

Le  corcelet  antérieurement  hérissé  de  tubercules  et 
cilié  d'épines  ;  le  rostre  p(^intu  et  à  sept   dents. 

Degeer.  Ins.  7.  tab.  a3.  fig.  I.  Séba^  Mas.  a. 
tab.  2g.  fig.  19,  20.  Pennant.  Zool.  Brit.  4.  tab.  14. 
fig.  26.  Berbst.  tab.  â6.  fig.  z.   ' 

Voyez  pi.  12 ,  fig.  a  )  où. elle  est  représentée  un  pea 

réduite. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe,  .    i 

Galathée  rugueuse  ,  Galathea  rugosu. 

Le  corcelet  rugueux  ,  cilié  par  des  épines ,  le  rostre 
à  trois  dents  ;  les  pipcës  filiform,es.  ^'-  ■  ■ 

Pennant.  Zool.  Brit.  4.  lab.  14.  fig.  27.  Uerlst, 
Cane.  tab.  27.  fig.  3.  , 

Se  trouve  dans  la  Méditerranée. 

Galathée  sociale  ,  Galathea  gregaria,, 
Le  corcelet  rugueux ,  cilié  ;  le  rostre  à  trois  dents; 
les  antenuUes  antérieures  alongées. 
Se  trouve. dans  les  mers  d'Amérique, 

Galathée  amplecte ,  Galathea  amplectens. 
Le  corcelet*  uni  ;  le  rostre   court ,  émargioé  -,  les 
pattes  intermédiaires  très-longues. 
Se  trouve  dans  les  mers  d'Amériqite. 


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68        HISTOIRE   NATITREIIB 

PALINURE,  Palinurus,  Fab. 


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Quatre  antennes  inégales  ;  les  intërieurei 
plus  courtes ,  muti({ues ,  bifides  au  som- 
met j  les  extérieures  très -longues,  séta- 
cées  ,  hispides.  Corps  et  queue  des  écre- 
riaaea.  Dix  pattes  y  toutes  onguiculées  , 
dépourvues  de  pinces,  et  ayant  des  brosses 
ou  faisceaux  de  poils  à  leur  extrémité. 

Les  patînures  sont  appelées  langous- 
tes sur  les  côtes  de  la  Méditerranée  , 
où  ils  sont  fort  communs.  Ils  ont  été 
connus  des  Grecs  et  des  Romains  sous 
les  noms  de  kapabos  et  de  locusta, 
Aristote  ,  Athénée ,  Pline  et  autres  , 
en  parlent  comme  d'un  manger  fort 
recherché  ,  et  encore  aujourd'hui  ces 
crustacés  sont  des  plus  estimés  sur  les 
bords  et  dans  toutes  les  iles  de  la  Mé- 
diterranée. Ils  ressemblent  beaucoup 
aux  écrevisses,  mais  ils  en  différent  es- 
sentiellement en  ce  qu'ils  manquent  de 
pinces  à  leurs  pattes  antérieures. 


Âl„. 


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DES  paiikuubs.  89 

Le  corcelet  des  paliniires  est  cylin- 
dricfue,  ord'nairement  hérissé  d'épines 
dirigées  en  avant ,  et  d'autant  plus  gros- 
ses ,  qu'elles  approchent   de   la  tête. 
Leurs  jeux  sont  globuleux,  très-gros, 
portés  sur  de  courts  pédicules  ,  qui  se 
dirigent  en  travers  ,  et  se  confondent 
ou  s'unissent.  Les  antennes  extérieures 
sont  démesurément  longues.  Elles  sur- 
passent du  double  la  longueur  du  coir- 
celet  et  de  la  queue ,  prises  ensemble. 
Leurs  trois  premiers  articles  sont  ex- 
trdment  gros,  anguleux  ,  et  couverts 
de  grosses  épines.  Les  autres  sont  cir- 
culaires ,  allant  en  diminuant  progres- 
sivement de  grosseur,  et  hérissées  de 
courtes  épines.  Les  antennes  intérieure* 
sont  de  deux  tiers  plus  courtes  que  les 
précédentes  ,  sans  épines ,  et  divisées 
en  deux  à  leur  sommet. 

La  queue  est  composée  de  six  seg- 
mens  convexes  en  dessus  ;  les  quatre 
intermédiaires  avec  un  sillon  transverse, 
interrompu  dans  leur  milieu.  Les  côtés 

Crustacés.  II,  g 


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go        HISTOIRE   NATITRELLS 

sont  armés  d'une  grande  épine  plate, 
antérieure ,  et  deux  à  trois  petites  pos- 
térieures. Cette  queue  est  terminée  par 
cinq  feuillets  membraneux,  fortifiés,  à 
leur  base  ,  par  des  lames  testacées  et 
épineuses,  analogues  à  celle  des  écrevis- 
ses.  L'anus  se  trouve  en  dessous ,  à  la 
base  du  feuillet  du  milieu.  A  la  base 
intérieure  de  chaque  grande  épine  la- 
térale', se  voit,  dans  la  femelle  seule- 
ment ,  une  nageoire  membraneuse,  et 
dans  l'intervalle ,  quatre  filets  destinés 
à  porter  les  œufs. 

Toutes  les  pattes  sont  onguiculées  , 
et  leur  ongle  est  garni ,  intérieurement , 
de  brosses  de  poils ,  régulièrement  ran- 
gées ,  qui  peuvent ,  au  premier  coup- 
d'œil ,  être  facilement  prises  pour  des 
épines.  La  première  paire  de  ces  pattes , 
celle  qui  tient  lieu  des  pinces  que  pos- 
sèdent les  écrevisses,  et  la  plupart  des 
autres  genres,  est  du  double  à  sa  base, 
et  du  triple  à  son  sommet ,  plus  grosse 
que  les  autres. 


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DES   PAIINURSS.  ^I 

Les  palinures  ou  les  langoustes  vivent 
de  préférence  dans  les  lieux  pierreux. 
Fendant  l'hiver  ,  ilar  cherchent  l'em- 
bouchure des  rivières.  Ils  parviennent 
à  une  grosseur  très-considéBable,  telle 
que  quatre  décimètres  de  long  ,  sur  un 
de  diamètre.  Ils  sont,  comme  on  l'a  dit, 
plus  estimés  sur  les  côtes  de  la  Médi- 
terranée ,  qu'aucune  autre  espèce  de 
crustacés. 

lies  œufs  de  la  langouste  sont  très- 
petits,  et  s'appellent  le  corail  de  la  lan- 
gouste. Ils  sont  singulièrement  estimés 
à  raison  de  leur  délicatesse ,  aussi  les 
femelles ,  qui  en  sont  pourvues ,  se  ven- 
dent-elles quatre  fois  plus  cher  dans 
le  marché  de  Marseille.  Ces  œufs  com- 
mencent à  paroître  sous  la  queue  des 
langoustes  en  prairial ,  et  j  restent  pen- 
dant deux  mois ,  après  quoi  ils  tombent 
ou  éclosent. 

Pline  raconte  que  les  langoustes  se 
livrent  de  sanglantes  batailles  avec 
leurs  cornes  ,  mais  elles  «e  paroissent 


1.   LiiJ 


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92         HISTOIRE   NATURELLE 

pas  pourvues  d'armes  propres  à  se  faire 
ïéciproquement  beaucoup  de  mal. 

Elles  vivent  de  poissons  et  d'autres 
animaux  marins ,  et  ont  la  sècJie  çout 
principal  «nnemi ,  au  rapport  de  Ron- 
delet. 

Linnœus  a  donné  à  l'espèce  com- 
mune ,  celle  que  nous  appelons  en  fran- 
çais langouste ,  le  nom  de  homarus  , 
croyant  que  c'était  notre  homard  ,  qui 
<;omme  on  l'a  vu ,  est  une  espèce  d'é- 
crevisse.  Ce  nom  devroit  sans  doute 
être  changé,  puisqu'il  met  de  la  con- 
fusion dans  la  nomenclature  ;  mais  son 
abrogation  en  mettroit  encore  une  plus 
considérable,  en  conséquence  on  le  con- 
serve en  latin. 

Palinurepolyphague ,  Paîinur.poljrphagus, 
Le  corcelet  légèrement  épineux  i  le  corcelet  mar- 
bré de  bleu. 

Hethst,  Cane.  tab.  33. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Palinure  langouste  ,  Palinurus  homarus. 
Vert  pouctué  de  blanc  ;  les  segmens  de  l'abdomen 
aillonnés  dans  leur  milieu. 

Rumph.  Mns.  tab.  i.  fig.  A.  Ptti».  Amb.  tab.  6. 


l- 


DES   PALINTTRES. 


93 


fig.  I.  Sèba,  Mas.  3.  tab.  ai.  fig.  5.  PennaîU. 
Brit  Zool.  4.  tab.  11.  fîg.  22.  Herbst.  Cane.  tab.  3  t. 
fig.  I. 

Voyez  pi.  i3,  fig.  I ,  où  îl  est  repcésenlé  extrê- 
mement réduit. 

Se  trbuve  dans  les  mers  d'Asie,  et  dans  la  Méditer- 
ranée, 

Palinure  orné ,  Palinurus  ornatus, 

Verd  ,  latéralement  tacheté  de  blanc;  les  segmeus 
«le  l'abdomen  unis. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Palinure  fascié,  Palinurus Jasciatus, 

Verdàtre  ;  une  fascie  postérieui  )  blanche  aux  seg-- 
mens  de  l'abdomen. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Palinure  à  quatre  cornes,  Pah  quadricornij. 

Les  épines    oculaires   dentées    en  dessous;  roux  , 
avec  des  taches  abdominales  blanches. 
Serbst.  Cane.  pi.  29.  fig.  i . 
Se  trouve  dans  l'Amérique  méridional!?. 

Palinure  poljphague  ,    P'alin.  polyphagus. 

Le  corcelet  un  peu  épineux  ;  les  pattes  marbrées  de 
bleu. 

Herbst.  Cane.  tab.  32. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Palinure  géant  ,  Palinurus  gigas. 

Le  corcelet  tuberculeux ,  antérieurement  épinenx  « 
taché  de  jaune. 

Astacus  penicellatus.  Olivier.  Dict. 
Ou  ignore  ta  patâe* 


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94        HISTOIRE    NATUHELIB 

CRANGON,  Crangon  ,  Fabrlcius. 

Quatre  antennes  ;  deux  intërieurcs  courte^ 
'  et  bilidcs  ;  deux  extérieures  fort  longues^ 
sëtacées  ,  munies  chacune,  à  leur  base, 
d'une  écaille  oblonguc  ,  ciliée.  Corps  et 
queue  des  écrevisaes.  Dix  pattes  onguicu- 
lées ;  les  antérieures  terminées  en  pinces. 

Le  crangon  a  beaucoup  de  rapports 
avec  la  crevette,  mais  il  eu  est  fort  bien 
distingué  par  les  pêcheurs  qui  l'appel- 
lent le  cardon  ou  le  bouquet  ,  et  qui 
le  prennent  ,  soit  pour  manger,  soit 
pour  servir  d'appâts  à  la  pêche  ,  à  la 
ligne ,  des  poissons  de  mer. 

Les  crangons  ne  diffèrent  des  palae- 
mon ,  nom  scientifique  des  crevettes  j 
que  parce  que  leur  corcelet  ne  se  pro- 
longe pas  en  pointe  aiguë  ,  et  dentée 
en  scie.  Ils  ont  la  même  contexture , 
c  est-à-dire,  un  test  très-mince  et  demi- 
transparent,  et  les  mêmes  mœurs. 

Les  pinces  des  crangouj  diffèrent  un 


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DES   CRAGONS.  ^5 

peu  de  celles  des  écrevises  en  ce  que 
l'ongle  est  très-courbé,  et  se  replie  paral- 
lèlement au  sommet  de  la  main.  Leurs 
pattes  antérieures  sont  généralement 
plus  courtes  que  les  postérieures,  et  ils 
ont  sous  la  queue  des  nageoires  presque 
filiformes  ,  mais  très  -  longues.  Leur 
queue  est  composée  comme  celle  des 
écrevisses,  mais  les  feuillets  en  sont 
plus  alongés ,  et  moins  larges  propor- 
tionnellement. Celui  du  milieu  est  ter- 
miné plus  en  pointe. 

Lescrangons  marchent  par  secousse , 
ordinairement  en  avant ,  mais  lorsqu'ils 
craignent  quelque  danger,  ils  se  sau- 
vent à  reculons.  Ils  vivent  d'animaux 
lup/ms  que  le  Uot  tue  contre  les  rochers 
ou  le  rivage;  ils  ne  peuvent  prendre 
vivans  que  les  plus  petits ,  car  leurs 
moyens  d'attaque  sont  très-foibles.  Une 
grande  quantité  d'espèces  de  poissons , 
d'oiseaux  aquatiques,  les  oursins,  les 
astéries  ,  etc. ,  en  font  leur  pâture. 
Leur  chair  est  moins  estimée  que  celle 


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gG        HISTOIRE   NATURELtB 

des  crevettes,  avec  lesquelles  on  les 
mêle  cependant  souvent. 

Crangon  boréal  ,  Crangon  hortas. 
Le  corcelet  épineux}  la  seconde  et  la  troisième  pair» 

de  pattes  filiformes. 

Fhipps.  It.  Boréal,  tab.  ic.  fig.  i.  Werbst.  Cane. 

tab.  29.  fig.  2. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Crangon  vulgaire  ,  Crangon  vulgaris» 
Le  corcelet  uni  j  le   rostre  court ,  entier. 
Baster.  Subs.  a.  tab.  3.  fig.   1—4-   Séba,  Mus. 

3.  tab.  ai.  fig.  8.   Roes.  Ins.  3.  tab.  63.  fig.  I  ,  a. 

Fermant.  Brit.  Zool.  4.  tab.  i5.  fig.  3o.  Herbst.  Can. 

tab.  29  fig.  3,4. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Crangon  marginë ,  Crangon  marginatus. 
Le  corcelet  court ,  comprimé  ,  en  alêne  ;  le  tout 
do  la  base  de  l'abdomen  argenté. 
Se  trouve  à  l'ile  de  France. 

Crangon  monopode  ,  Crangon  monopodiunt. 
Lé  corcelet  uni  ;  une  des  maius  très-grosse ,  para- 
Iclogramique}  l'autre  filiforme;  les  écailles  de  la  base 
des  antennes  très-petites. 

Voyez  pi.  1 3,  fig.  2,  où  il  est  représeiûé  de  gran- 
deur naturelle. 

Se  trouve  dans  la  mer  dés  Indes. 


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DES   PALiBMOîC. 


97 


PALiEMON,  Palmmon,  Fabricim. 

Quatre  antennes  ;  les  supérieures  plus  cour- 
tes et  trifides  ;  les  inférieures  fort  longues 
et  sétacées.  Corps  subcylindrique  ,  ter- 
miné antérieurement  par  une  pointe  tres- 
saillante ,  dentée  en  scie.  Queue  des  écre- 
visses.  Pattes  onguiculées  ;  les  antérieures 
terminées  en  pinces. 

Les  palt-emon,  appelés  crevettes  en 
français,  n'ont  été  séparés  des  écre- 
visses  par  Fabricius ,  que  par  suite  du 
travail  de  Daldorf ,  et  dans  le  dernier 
supplément  à  l'Entomologie  Systéma- 
tique de  ce  célèbre  Naturaliste. 

Le  caractère  principal  qui  distingue 
ce  genre  est  d'avoir  le  corcelet  pro- 
longé antérieurement  en  un  rostre  en 
crête  applatie  ,  plus  ou  moins  dentée 
de  l'un  ou  de  l'autre  côté,  ou  des  deux 
à-la-fois.  Il  a ,  de  plus ,  un  caractère 
commun  avec  les  squilles,  mais  q  jin'en 
est  pas  moins  bon  à  remarquer,  parce 


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J)8         HISTOIKE    NATURELLE 

qu'il  sépare  ces  deux  genres  de  tous  le»  " 
autres ,  c'est  d'avoir  les  antennes  supé- 
rieures trifides. 

Le  corcelet  des  palœmon  est  cylin- 
drique ,  mais  cependant  un  peu  ap- 
plati  sur  les  cotés  dans  les  petites  es- 
pèces.  Environ  au  tiers  de  sa  partie 
supérieure ,  il  commence  à  se  caréner, 
et  cette  carène  arrivée  au  bord  anté- 
rieur ,  se  change  en  un  rostre  plus  ou 
moins  long ,  plus  ou  moins  large ,  d'a- 
bord droit ,  ensuite  légèrement  courbé 
en  haut ,  lequel  est  applati  et  caréné 
latéralement ,  et  toujours  denté,  soit  en 
dessus ,  soit  en  dessous ,  soit  à  Tun  et  à 
l'autre  à-la-fois.  Les  bords  antérieurs 
du  corcelet,  au-dessous  du  rostre ,  sont 
toujours  armés  d'une  à  deux  épines 
courtes,  mais  très-aiguës.  Immédiate- 
ment sous  la  base  du  rostre  se  trouvent 
les  yeux  ,  en  forme  de  poire  ,  foible- 
ment  pédoncules  ,  et  par  conséquent 
très-rapprochés.  Sous  les  yeux  sont  les 
antennes  supérieures ,  dont  le  premier 


I 


DES   PAL^MON.  qq 

article  est  applati ,  large ,  et  porte  une 
longue  épine  à  son  angle  extérieur;  les 
deux  suivans  sont  cylindriques ,  et'en- 
suite  les  antennes  se  divisent  en  trois 
filets  inégaux  ,  composés  d'un  grand 
nombre  d'articles  très  -  courts.  Immé- 
diatement après  vient ,  de  chaque  côté 
un  feuillet  applati  ,   alongé  ,  plus  oïl 
moins  long ,  et  plus  ou  moins  large  , 
selon  les  espèces ,  articulé  sur  une  pièce 
courte,  sinuée  en  ses  bords,  et  qu£ 
porte  une  épine  à  son  angle  extérieur. 
Ensuite  se  voient  les  antennes  inférieu- 
res, qui  sont  sur  le  même  plan  que  les 
supérieures ,  et  deux  ou  trois  fois  plus 
longues  qu'elles.  Elles  sont  simples,  et 
leurs  trois  premières  articulations  sont 
plus  grandes  que  les  autres. 

La  queue  est  applatie ,  et  composée 
de  six  articulations ,  dont  les  premières 
sont  les  plus  grandes.  Les  écailles  na- 
tatoires de  l'extrémité  sont  très-alon- 
gées ,  et  garnies  de  poils  ;  celle  du 
milieu  est  la  plus  étroite ,  et  elle  est 


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100      HISTOIRE   NATURELLE 

souvent  terminée  par  des  épines.  En 
dessous,  quatre  des  articulations  de  la 
queue|sont,  de  chaque  côté,  accompa- 
gnées d'une  membrane  concave ,  dont 
la  partie  creuse  est  tournée  en   ar- 
rière ,  et  au  sommet  de  laquelle  est 
articulée  une  autre  membrane  dont  les 
bords  sont  plus  épais  que  le  milieu  , 
et  ciliés.  Ces  bords  sont  articulés  fine- 
ment comme  les  antennes ,  et  suscep- 
tibles ,   par  conséquent ,  de  prendre 
toutes  les  directions  possibles  dans  l'ac- 
tion natatoire  à  laquelle  ell«»  sont  spé- 
cialement consacrées. 

Les  pinces  sont  longues ,  épineuses 
dans  quelques-unes  des  grandes  es- 
pèces,  filiformes  et  unies  dans  la  plu- 
part des  petites.  Les  doigts  sont  égaux 
dans  les  unes  et  dans  les  autres ,  et 
quelquefois  dentés  intérieurement. 

Les  deuTt  espèces  de  palœmon  les 
plus  connues,  sont  la  squille  et  la  lo- 
custe appelées  sur  nos  côtes,  chevrettes , 
crevette,  salicoque,  caramot,  etc. ,  e^ 


BES   PALiEMON. 


10  r 


dont  on  fait  un  grand  usage ,  comme 
aliment,  et  pour  la  pêche  des  poissons 
de  mer.  On  en  prend  beaucoup  à  l'em- 
bouchure de  la  Seine,  de  la  Loire  et 
de  la  Garonne ,  par  le  moyen  d'un 
filet  en  forme  de  sac,  à-peu-près  sem- 
blable à  une  trouble  ,  mais  plus  large 
et  moins  longuement  emmanché,  qu'un 
homme,  qui  marche  dans  l'eau,  conduit 
devant   lui  en    le  dirigeant  toujours 
vers  les  bords.  Elles  sont  grises ,  tache- 
tées de  brun,  quand  elles  sont  en  vie, 
rouge  pâle  ,   lorsqu'elles  sont  cuites! 
Leur  assaisonnement  consiste  aies  met- 
tre sur  le  feu  avec  du  sel  et  du  vinaigre. 
Elles  ont  la  ch.  :t  tendre  et  douce,  et 
d'un  goût  très-agréable.  On  mange  tout 
à  raison    du  peu  d'épaisseur  de  leur 
test.  Elles  se  corrompent  très-rapide- 
ment après  leur  mort,  qui  a  lieu  peu 
d'instans  après  leur  sortie  de  l'eau  de 
mer,  et  l'odeur  qu'elles  répandent  alors 
est,  comme  celle  de  la  plupart  des 
crustacés,  des  plus  exécrables.  Il  faut . 
Crustacés.  II.  lo 


ICI-  ; 


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102      HISTOIRE    NAÏUKELLE 

les  faire  cuire  immédiatement  si  on 
veut  les  conserver  quelques  joui-s.  Lors- 
qu'elles ont  des  œufs,  c'est-à-dire  au 
printemps  ,  elles  sont  beaucoup  plus 
estimées,  et  réellement  beaucoup  plus 

délicates. 

Les  chevrettes  sont  un  des  meilleurs 
appâts  que  l'on  puisse  employer  pour 
In  pêche  à  la  ligne  des  poissons  dô 
mer ,  et  dans  beaucoup  d'endroits  on 
ne  les  prend  que  pour  cet  objet.  C'est 
presque  le  seul  dont  se  servent  les 
Américains  des  États-Unis  ,  ainsi 
que  Bosc  Ta  observé. 

Les  crevettes ,  dans  leur  état  naturel , 
nagent  en  devant  et  sur  leurs  pieds  5 
mais  lorsqu'elles  ont  quelques  dangers 
à  éviter ,  qu  elles  veulent  se  sauver  rapi- 
dement, elles  se  mettent  sur  le  côté ,  et 
nagent  à  reculons.  Elles  vivent,  comr^ie 
les  autres  crustacés ,  d'animaux  marms 
que  le  flot  Mi  périr ,  de  petits  polypes, 
ou  autres  vermisseaux  moins  forts  qu'el- 
les. Elles  sont  la  proie  de  presque  tous 


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les  poissons ,  auxquels  ils  n'échappent 
que  par  Ja  rapidité  de  leur  uatalion. 
Rondelet  rapporte  ,  qu'en  redressant 
l'ëpine  de  leur  front  contre  le  palais  des 
poissons  ,  qui  les  veulent  mf^nger  , 
elles  les  tuent.  Il  est  en  effet  probable 
qu'une  telle  arme  leur  a  été  donnée 
pour  défense  ;  mais  Bosc  s'est  assuré 
que  ce  moyen  ne  leur  est  pas  très-utile , 
et  qu'aucun  poisson  d'une  certaine  gros- 
seur ii'étoit  arrêté  par  la  crainte  qu'elle 
peut  inspirer 

Les  chevrettes  sont  excessivement 
abondantes  dans  certain»  parages.  Si 
leur  destruction  est  facile,  leur  repro- 
duction est  rapide,  comme  cela  arrive 
toujours.  La  haute  mer  même  n'en  est 
pas  privée.  Bosc  en  a  trouvé  plusieurs 
espèces,  non  connues ,  parmi  les  fucus 
qui  nagent  sur  l'Atlantique ,  à  cinq  à 
six  cents  lieues  des  continens.  Il  en  a 
décrit  dqux,  réservant  les  autres  pour 
être  étudiées  au  débarquement;  mais 
elles  se  sont  malheureusement  altérées 


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104      HISTOIRE   NATURELLE 

dans  l'enur-de-vie  où  il  les  avoit  mises. 
Il  en  est  de  même  de  trois  ou  quatre 
espèces  des  côtes  d'Amérique  qu'il  croit 
également  nouvelles,  et  qui  sont  arri- 
vées méconnoissables. 

Palaemon  cancer ,  Paîœmnn  carcinus. 
Xes  pinces  égales,  épaisses,  épineuses;  le   rostre 
releTé ,   plu»  long  qne  les  écailles  des  nntennes. 

Jlump^.  Mus  tab.  i.  «g.  D.  SJoan.  Jam.  2.  tab.245. 
fg.  a.  Séba,  Mus.  3.  tab.  21.  «g-  4-  ^^«"•*"»''  ^anc. 

tab.  28  fig.  1.  «  »        . 

Se  trouve  dans  les  rivières  d  Amérique. 

Falaemon  lar  ,  Palœmon  lar. 
Les    pinces  égales ,    épaisses  ,  épiaeuses  ;  le  rosir» 
âroit ,  égal  aux  écailles  des  antennes. 
Se  trouve  dans  l'Inde. 

Palaernon longue-main  ,  Palœm.  hngimanus. 

Les  pinces  inégales  ,  unies  j  le  rostre  droit,  égal  aux 
écailles  des  antennes. 

Se  trouve  aux  Indes  orientales. 

Palœmon  courte-main ,  PaJœm.  Irevimanus, 
Les  pinces  médiocres;  les  doigts  plus   courts  que 
la  main  ;  le  rostre  relevé  ,  plus  long  que  les  écailles  des 
antennes.  > 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Palœm.coromandelien,  P.  cotomandeîianus. 
Les  pinces  médiocres;  les  doigts  plus  courts  qus 

la  main  ;  le  rostre  égal  aux  écailles  des  a»teimes. 
Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 


/     DESPÀLAMOK. 


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Pâlaemon  tranquebarique,  JP.  tranqueharicus , 
Xes pinces  alongées  ,  filiformes;  les  mains  ovales. 
Se  trouve  aux  Indes  orientales. 

Paixmon  squille ,  Palœmon  squilla. 

Le  corcelet  uni;  le  bord  à  cinq  dents;  le  rostr* 
dentelé  en  dessons. 

St'ba^  Mus.  3.  tah.  2i.  fig.  9,10. 

Se  trouve  dans  Ifn  mers  d'Europe  ;  c'est  la  chevrstte 
des  Français. 

Falaemon  locuste  ,  Palœmon  îocusta. 

La  corcelet  uni;  le  rostre  épais,  dOntelé  en  dessns  -, 
■ni  en  dessous  ;  les   doigts  nlongés,   fijiforroes. 

Herhst.  Cane.  tab.  iiy.  fig.  l. 

Se  trouve  dans  l'Océan  ;  c'est  la  salicoqae  de* 
Français. 

Palaemon  dentelé ,   "Palœmon  serratus. 

Le  corcelet  uni ,  un  peu  caréné  ;  le  rostre  dentelé 
()es  deux  côtés. 

Se  troiive  dans  la  mer  du  Nord. 

Palasmon  des  fucus ,  Palœmon  Jïtcorum, 
Le  corcelet  uni  ;  le  rostre  relevé,  avec  cinq  dents 
à  sa  pointe. 

Se  trouve  parmi  les  fucus  nageans  di^ns  l'Océan. 

Palaemon  narval ,  Palœmon  narpal. 

Le  coj-celet  uni;  le  rostre  relevé,  presque  aussi  long 
que  le  corps  ,  dentelé  des  deux  côtés. 
Hei-bst.   Cane.  tab.  a8.  fig.  a. 
Se  trouve  dans  la  Méditerranée. 

Palœmon  pélasgîque ,  Palœmon  pelasgicus. 
Le  corcekt  uni  ;  le  rostre  court ,  uni ,  denté  de« 


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I06      HISTOIRE    NATURELLE 

deux  côtés  i  le  premier  article  de  la  qutuo  très-grand, 
et  les  deux  derniers  irès-étroits  et  Iransparens, 

yoyez  pi.  14.  fig.  a  ,  qui  le  représente  de  grandeot 
naturelle. 

Se  trouve  duos  la  haute  mer ,  sur  les  fucus  nageans, 
où  il  a  été  observé  décrit  et  dessiné  par  Bosc. 

Corcelet  uni ,  terminé  en  avant  par  un  rostre  droit 
do  mime  longueur  que  lui ,  et  avec  une  seule  dent 
de  chaque  côté.  Les  antenne»  supérieures  bifides , 
portées  sur  l'écailIe  oculaire.  Les  inférieures  &  peina 
plus  longues  et  simples. 

Premier  article  de  la  queue  plus  grand  que  le  cor- 
celet, et  que  tous  les  autres  ensemble,  servant  à  les 
renfermer.  Le»  deux  derniers  très-alongés  ,  applatis , 
transparens.  Les  cinq  écailles  caudales  également 
transparentes. 

Pattes  courte» ,  toutes  avec  des  pinces  très-petites. 
Oelte  espèce,  très -remarquable  par  la  grosseur  de 
la  première  articulation  de  sa  queue ,  jouit ,  an  moyen 
des  deux  dernières  ,  à  un  haut  degré,  de  la  faculté  de 
sauter.  Plus  qu'aucune  autre»  de  ce  genre ,  elle  nage 
par  bonds.  Elle  se  repose  sur  Us  tiges  des  fucus  qui 
flottent  dans  la  grande  mer  5  et  alors  toute  sa  queuo 
est  renfermée  ou  cachée  sous  le  premier  anneau.  Elle 
est  fort  abondante. 

Bosc  a  encore  trouvé,  parmi  les  mêmes  fucus,  plu- 
sieurs espèces  qui  se  rapportent  au  même  genre,  et 
qui  sont  inconnues  aux  Naturalistes.  Il  en  av bit  décrit 
q«elque8-unM  :  mais  il  en  a  perdu  les  descriptioMs. 


^1 


DES    ALPHÉES.  I07 

ALPHÉE,  Alpheus,  Fahricius, 

Quatre  antennes  pëcionculées ,  in^galeji,  s^- 
tacëe.t  ;  les  inférieures  plus  courtes,  bi- 
fides; les  extérieures  plus  longues,  sim- 
ples ,  avec  une  t^caille  à  la  base.  Corps 
arqué,  comprimé,  pointu  en  avant.  Les 
quatre  pattes  antérieures  à  mains  armées 
de  pinces. 

Fabricius  n  établi  ce  genre  sur  des 
espèces  ,  qui  toutes  lui  ont  été  en- 
voyées par  Daldorf ,  des  Indes  orien- 
tales, et  dont  aucune  n*a  été  figurée. 
Il  paroit  qu'il  a  beaucoup  de  rapports 
avec  Jes  palœmon ,  et  qu'il  est  remar- 
quable ,  en  ce  qu'il  a  toujours  les  pin- 
ces inégales  et  difformes.  Celles  de  la 
seconde  paire  sont  filiformes  comme 
dans  les  écrevisses.  On  ne  sait  rien  de 
plus  sur  ce  genre,  ni  sur  les  espèces 
qui  le  Composent. 

Alpbé«  uvace ,  udifhœus,  aaarus. 

Les  pinces  inégales  , .  dliFormes  ;  lo  rostre  court  «a 
alêne.-        '[/-'f  ^'^  '*^*--'    '  ■■  ' 

Se  trouvé  c^ats-  les  Indos  orienules.     . 


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Io8     HlSTOUlï   NATTTREttB 

Alphëe  tamule ,  Alphœus  tamulus,, 
Les  pinces  inégales ,  difformes  ;  la  main  gauche  pins 
petite ,  filiforme. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Alphée  Toleur  y  ^Iphœus  rapax. 

Les  pinces  inégales,  difformes;  le  corcelet  caréné 
en  devant  ;  le  bec  en  alêne. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indet. 

Alphée  malabaricjue ,  Aîphœus  malaharic\is , 

Les  pinces  inégales ,  difformes  ;  tine  des  mains  courte» 
avec  des  doigts  filiformes  très-longs. 
Se  trouve  dans  la  mer  «les  Indes. 


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PÉNÉE,  PeNjEVS,  Fabricius. 

Quatre  antennes  ;  les  extéxieures,  placées  au- 
dessous  des  intermédiaires  ,  très'longues 
et  à  pédoncule  accompagné  d^une  écaille 
bifide  et  épineuse.  Antennes  intermédiaires 
plus  courtes,  à  deux  filets.  Les  premières 
pattes^ terminées  par  des  mains.  Anten- 
nules  extérieures  longues  et  avancées. 

Ce  genre  est  extrêmement  voisin  de 
celui  des  palœmon.  lia,  comme  lui» 
un  rostre  denté.  Il  comprend ,  dans  Fa- 


DES   PÉNÉES.'  109 

briciiis,  trois  espèces  venant  delà  mer 
des  Indes,  où  on  les  mange  comme  ici 
les  paleemon  ;  mais  aucune  de  cer  es- 
pèces n'est  figurée. 

Bosc ,  dans  sa  traversée  d'Europe  en 
Amérique ,  a  trouvé ,  sur  les  fucus  na- 
geans  ,  un  crustacé  qu'il  croit  de  ce 
genre,  et  qui  est  très-remarquable ,  en 
ce  qu'il  n'a  que  quatre  pattes.  Il  en 
donne  la  figure  de  grandeur  naturelle, 
pi.  14,  fig.  3.  Ce  sera  le  pénée  très- 
ponctué  ,  Penœus  punctatlssimus. 

Le  corcelet  est  très  -  alotigé ,  cy  lin* 
drique ,  terminé  antériteuredent  par  un 
rostre  plus  court  que  lui  ,  un  peu  re- 
levé ,  armé  de  cinq  dents  en  dessus. 
Les  yeux  sont  placés  très  en  arrière  , 
derrière  les  antennes ,  sous  les  côtés  du 
corcelet;  ils  sont  très-gros,  et  longue- 
ment pédoncules.  Les  antennes  intérieu- 
res sont  un  peu  plus  courtes  que  les  ex- 
térieures ,  bifides ,  et  portées  sur  un  long 
pédoncule  ,  accompagné  d'une  écaille 
bifide  à  sa  base.  Les  antennes  exté- 


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lïO      HISTOIRE    NATURELLE 

rieures  sont  plus  longues  que  les -précé- 
dentes, simples  et  écartées. 

La  queue  est  composée  de  quatre 
articles,  dont  le  premier  est  plus  long 
que  les  autres ,  et  de  plus ,  renflé  à  sa 
partie  postérieure ,  de  sorte  que  l'ani- 
flaal  est  toujours  comme  bossu  dans  cet 
endroit.  Les  écailles  terminales  sont 
au  nombre  de  dinq;  les  deux  supé- 
rieures fgrt  grandes  ,  l'intermédiaire 
courte ^t  triangulaire. 

Les, pinces  sont  filiformes,  et  presque 
aussi  longues  que  le  corps.  Le  second 
article  esy^  le  plus  long.  La  main  est 
aussi  longue  que  le  second  article ,  peu 
renflée,  et  les  doigts  en  forment  la  moi- 
tié. Les  paUes ,  au  nombre  de  deux  pai- 
res seulement,  sont  un  peu  plus  courtes 
que  les  pinces ,  et  terminées  en  pointe. 

L'animai  est  d'un  gris  jaunâtre,  par- 
semé ,  dans  toutes  ses  partie^ ,  d'une  yna- 
mense  quantité  de  petits  points  rouges. 
Il  sq  trouve  très-abondamment  sur  les 
fucus  cit^s  plus  haut. 


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1  .  Le  Braneliiopode     siae:iial. 
a  .  TiC   ralemon   pelas gioue  . 

^^^  La.   Creveite    des   ruieseoiix . 


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DES    PÉICÉES. 


III 


Pénëe  monodûù  ,  Penœui  monodon." 

Le  rostre  épais,  relevé,  dentelé  en 4^8us ,  avoc  troisr 
dents  en  dessous. 

Se  tronvf  dans  les  mers  de  Tifude. 

Véaée  modoceros  ,  Penceus  monoceros. 

Le  rustre  é]MU,  denté  en  dessus^  ciiié  en  dessous. 
Se  trouve  d.ins  la  mer  des  Indes. 

Pënée  plamcorne  ,   Penœus  planicorfiis. 

Le  rostre  court,  dentelé;  les  aiitennes  applaties  eu 

dessus. 

Se  trouve  dwis  lamer  déa  Indes. 


SQtrîtLÊ,  Sqvillj  ,Fabriews, 

Quatre  antennes  presque  égales  ;  Vesirité- 
rieures  un'  peu  plus  longues  let  trificles  ; 
les  extétwiitei  plus  courtes  ,  àeeoalpa^ 
gnées  d'un  feuillet  oblong.  Corcelet  caurt  ; 

.  queue  fort  longue ,  s'élargissant  vers  soa 
extrémité  ,  garnie  d'écaillés  i  dp  branchies 
découvertes.  Quatorze  pattes  ;  les  anté- 
rieures terminées  par  une  pièce  en  scié  ou 
en  peigne  d'un  côté. 

On  donne,  sur  les  côtes  de  France, 
le  nom  de  squilie*  à  plusieurs  crustacés 


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I£2      HISTOIRE   NATURELLE 

difTérens  ,  mais  plus  gënéraletnent  à 
une  des  espèces  de  ce  genre,  celle  qu'on 
appelle  aussi  mante  de  mer ,  d'après 
Rondelet ,  à  cause  de  la  forme  de  ses 
pattes ,  analogue  à  celles  de  l'insecte  de 
ce  nom. 

Ce  genre  est  un  de  ceux  ancienne- 
ment faits  par  Fabricius ,  aux  dépens 
des  cancer  de  Linnaeus.  Il  n'a  pas 
éprouvé  de  variation  depuis  les  pre- 
mières éditions  du  Système  Entomo- 
logique  de  cet  auteur ,  car  il  est  des  plus 
caractérisés  et  des  plus  naturels. 

Le  corps  de  la  squille  est,  comme 
dans  les  autres  crustacés ,  divisé  en 
tête,  en  corcelet  et  en  queue  ;  mais 
cette  dernière  partie ,  est ,  ici ,  d'un  vo- 
lume proportionnel  bien  plus  considé- 
rable que  dans  aucun  de  leurs  genres. 

La  tête  est  petite,  confondue  avec 
le  corcelet ,  garnie  en  devant  de  deux 
yeux  ,  placés  sur  des  pédicules  mo- 
biles. Chaque  œil  paroit  double,  ou 
comme  composé  de  deux  globes  entiè- 


Il^i 


~  -    DES   SQUILLES. 

rèment  unis  ensemble.   A  côté  de  ces 
yeux,  on  voit  deux  pièces  très-plates, 
minces  et  alongées,  également  mobiles 
et  attachées,  une  de  chaque  côté  de  la 
tête  ,  a  un  gros  article  ,  qui  est  aussi 
mobile.  Ces  pièces  ,  qui  sont  bordées 
tout  autour  de  longs  poils ,  ont  la  forme 
d'ailerons  très-alongés,  et  ser^^ent  pro- 
bablement de  nageoires;  elles  portent, 
à  leur  base  interne,  les  antennes  exté- 
rieures ,  qui  sont  courtes  ,  formées  par 
deux  articles  aiongés  et  cylindriques  , 
terminées  par  un  filet  simple  ,   com- 
posé d'une  grande  quantité  d'articula- 
tions. Sous  les  yeux  sont  implantées 
les  antennes  intérieures  de  la  longueur 
du  cîorcelet,  composées  de  trois  articles 
cylindriques,  alongés,  dont  le  derniec 
est  terminé  par  trois  longs  filets  déliés 
et  sétacés,  presque  égaux ,  qui  sont  très4 
souples,  et  divisés  en  une  infinité  d'ar- 
ticles. 

Le  corceîet  est  beaucoup  plus  long 

que  large,  et  sa  partie  postérieure  plus 
Crustacés.  II.  „ 


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ïr4      HISTOIKE   NA.TUR^LIS 

large  que  l'antérieure.  Il  est  sillonru^, 
et  a  5  en  devant,  tiois  saillies ,  dont  celle 
du  milieu  est  arrondie,  et  les  deux  la- 
térales ponctuées  ou  épineuses.  En  des- 
sous ,  il  est  concave  ,  avec  une  carène 
au  milieu  ,  à  l'extrémité  de  laquelle  est 
la  bouche ,  et  les  organes  de  la  man- 
ducation. 

La  queue  est  très  -  longue ,  comme 
il  a  déjà  été  dit ,   presque  égale  d'un 
bout  à  l'autre,  ou  mieux  augmentant 
fort  peu  du  devant  au  derrière.  Elle  est 
convexe  en  dessus,  divisée  en  onze  an- 
neaux, dont  les  dix  premiers,  excepté 
celui  qui  la  joint  au  corcelet ,  sont  gar- 
nis de  six  arêtes  «levées  ,   longitudi- 
nales ,  qui  rendent  le  corps  angulaire , 
et  qui ,  dans  les  trois  ou  quatre  derniers 
de  ces  anneaux ,  se  terminent  en  épine 
très  -  pointue.  Le  onzième  et  dernier 
anneau ,  qui  est  plus  large  et  plus  long 
que  les  autres ,  est  en  forme  de  pièce 
plate  ,  mais  relevée  au  milieu,  tant  en 
dessus  qu'en  dessous  5  ses  bords  sont 


DES   SQUILLES.  Il5 

âiirs  et  ëcailleux ,  garnis  de  huit  grandes 
épines  dures  et  pointues.  Entre  les  qua- 
tre épines  postérieures ,  ce  même  bord 
est  crénelé ,  ou  garni  d'une  suite  de 
dentelures  arrondies. 

En  dessous ,  il  y  a  cinq  paires  de 
branchies  très  -  remarquables  ,  en  ce 
qu'elles  sont  applaties  et  membraneu- 
ses ,  placées  à  la  jonction  des  cinquième, 
sixième  ,  septième ,  huitième  et  neu- 
vième anneaux ,  et  à-peu-près  perpen- 
diculairement à  ces  mêmes  anneaux  , 
c'est-à-dire  un  peu  inclinés  en  avant , 
ou  vers  le  corcelet.  Elles  sont  mobiles 
à  leur  base ,  et  forment  ensemble ,  sous 
le  ventre ,  comme  de  grosses  toufîes. 
Chaque  branchie  est  composée  de  deux 
pièces  circulaires,  très-minces  et  plate», 
comme  des  feuilles  transparentes ,  gar- 
nies ,  tout  autour  de  leurs  bords ,  de 
longs  filets  ,  en  forme  de  poils  ,  qui 
flottent  librement  dans  l'eau  >  et  qui 
sont  attachées  l'une  à  côté  de  l'autre, 
|)ar  un  petit  pédicule  charnu ,  à  une 


II! 


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Il6      HISTOIRE   NATUHELLI 

grande  partie  ,  plus  dure  ,  et  comme 
coriace  ,  qui  se  trouve  unie  au  corps. 
Les  deux  pièces  plates  en  feuilles,  qui 
sont  en  partie  en  recouvrement  l'une 
sur  l'autre  ,  sont  accompagnées ,  à  leur 
siirface  antérieure ,  d'un  gros  paquet  de 
filets  charnus,  en  forme  de  fibres,. qui 
flottent  également  dans  l'eau  ,  et  qui 
sont  unis  à  la  grosse  partie  coriace  dont 
il  a  été  parlé.  L'animal  remue  conti- 
nuellement ces  ouies  dans  l'eau ,  avec 
une  grande  vivacité. 

Le  dixième  anneau  de  la  queue  est 
garni,  de  chaque  côté ,  un  peu  en  des- 
sous ,  d'une  grande  pièce  écailleuse, 
applatie ,  mobile  à  sa  base ,  et  qui  s'é- 
tend en  dessous  du  dernier  anneau 
qu'elle  couvre  ;  en  sorte  qu'elle  ne  pa- 
roît  pas  quand  on  regarde  l'animal 
en  dessus.  On  peut  cependant  écarter 
ces  pièces  ,  et  les  ramener  de  côté. 
Chacune  est  divisée  longitudinalement 
en  trois  parties  ,  de  figure  fort  diffé- 
rente, qui,  dans  leur  situation  naturelle. 


©ES   SQUILLES.  11-7 

sont  appliquées  les  unes  sur  les  tutres, 
mais  qui  se  laissent  séparer  jusqu'à  uq 
certain  degré.  La  partie  extérieure , 
qui  est  la  plus  longue  des  trois,  est  en 
lormede  lame  alongée  ,  garnie  au  bout 
d'une  espèce  de  tête ,  et  au  bord  exté- 
rieur de  neuf  épines ,  avec  une  dixième 
à  l'autre  bord.  La  partie  en  forme  de 
tête  est  bordée  d'une  frange  de  longs 
poils.  La  seconde  partie  est  composée 
de  deux  longues  pointes  en  épines  re- 
courbées ;  et  la  troisième  a  la  figure 
d'une  lame  plus  étroite,  bordée  par- 
tout de  longs  filets,  en  forme  de  poils* 
L'anus  est  placé  sous  la  queue  ,  tout 
près  du  dernier  anneau  5  c'est  une  pe- 
tite ouverture  ovale. 

Les  squilles  ont  sept  paires  de  pattes^ 
ce  qui  les  distingue  de  tous  les  autres 
crustacés.  Elles  sont  de  trois  sortes.  Les 
deux  antérieures ,  ou  les  pinces ,  qui 
sont  les  plus  grandes  de  toutes ,  sont 
attachées  au-dessous  du  corcelet ,  tout 
près  de  sa  base.  Elles  sont  composées  de 


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Il8      HISTOIRE   NATURELtB 

quatre  parties  articulées  ensemble ,  ef 
faisant  des  angles  et  des  coudes ,  les  uns 
avec  les  autres.  La  première ,  qui  tient 
immédiatement  au  corcelet,  est  longue 
et  assez  massive ,  avec  quelques  pointes 
angulaires,  et  t?ne  profonde  rainure  en 
dessous ,  dans  laquelle  la  troisième  par- 
tie est  couchée  tout  du  long ,  quand 
l'animal  ferme  la  patte.  La  seconde 
partie  est  courte ,  et  également  angu- 
laire, ayant  la  forme  d'un  nœud,  qui 
joint  ensemble  la  dernière  et  la  pre- 
mière partie.  Cette  dernière  est  longue, 
applatie ,  et  un  peu  courbée ,  avec  trois 
épines  mobiles  à  son  bçM»d  intérieur., 
tout  près  de  son  origine ,  et  dont  l'in- 
termédiaire est  plqs  courte  que  les  deux 
autres.  Enfin ,  la  quatrième  partie ,  un 
peu  plus  courte  que  la  précédente,  et 
qui  forme  la  tenaille,  est  courbée,  et 
composée  du  côté  intérieur  ,  de  six 
pointes  crochues ,  en  forme  de  dents  de 
peigne ,  les  unes  toujours  plus  courtes 
que  les  suivantes.  Dans  l'inaction ,  cettô 


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DES  SQUIILESr  ir<) 

jjartm  est  repliée  contre  le  bord  anté- 
rieur de  la  précédente ,  étant  alors  cou- 
chée tout  le  long  de  cette  dernière ,  et 
c  est  avec  elle  que  la  squillese  saisit  de 
sa  proie,  la  retenant  à  l'aide  des  six 
dents  dont  elle  est  pourvue ,  et  des  trois 
épines  qui  se  trouvent  à  la  pièce  pré- 
cédente. 

En  dessous  du  corcelet,  iiy  a  encore 
six  autres  pattes,  placées  par  paire  en- 
tre les  deux  grandes ,  et  tout  près  les 
unes  des  autres  ,  qui  sont  également 
terminées  par  des  tenailles  simples ,  et 
divisées  en  six  parties  articulées  ,  qui 
sont  courbées  et  pliées  de  façon  qu'elles 
font  des  coudes  ensemble  ;  elles  sont 
toutes  dirigées  vers  la  tête,  mais  leurs 
trois  derniers  articles  sont  recourbés  en 
arrière.  Elles  sont  entièrement  cachées 
par  le  corcelet ,  et  enveloppées  de  poils. 
La  première  paire  est  plus  longue  que 
la  seconde ,  et  celle-ci  plus  que  la  troi- 
sième. Le  second  article  est  long,  délié 
et  courbé  5  le  troisième  plus  court,  et 


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120      HISTOIRE    NATURELLE 

renflé  au  milieu  ;  le  quatrième  presque 
globuieu-X  ;  et  le  cinquième  est  un  cro- 
chet mobile ,  qui  se  replie  sur  les  au- 
tres. Dans  l'inaction,  les  six  articles 
de  ces  pattes  sont  plies  les  uns  sur  les  au^ 
1res,  en  sorte  qu'elles  ont  alors  la  figure 
d'une  S. 

Enfin ,  la  squille  a  encore  six  autres 
pattes  longues ,  déliées  etcj^lindriqùes, 
a  ttachées  aux  bords  latéraux  du  second , 
du  troisième,  et  du  quatrième  anneau 
de  Ja  queue  ,  et  divisées  en  trois  arti- 
cles ,  dont  celui  de  l'extrémité  est  garni , 
au  bord  antérieur,  d'une  suite  de  poils 
très-serrés ,  qui  y  forment  comme  une 
longue  brosse  ;  mais  cet  article  n  ayant 
pas  de  crochet  au  bout ,  ces  pattes  sem- 
blent être  uniquement  destinées  à  sei*- 
vir  comme  d'avirons.  .. 

Toutes  les  espèces  de  squilles  ne  sont 
pas  exactement  conformes  à  cette  des- 
cription, qui  est  celle  de  la  plus  com- 
mune, de  celle  appelée,  comme  on  l'a 
déjà  dit  5  mante  de  mer  ;  mais  elles 


DBS    SQUILLES.  lai 

n'ep  différent  pas  assez  pour  que  le» 
généralités  qu  elle  contient  ne  leur  con- 
viennent pas. 

Le  test  des  squilles  est  demi-trans- 
parent, et  beaucoup  plus  mince  que 
celui  des  autres  crustacés  de  leur  gran- 
deur^ ce  qui  indique  qu'elles  ont  des 
moyens  particuliers  pour  échapper  à 
leurs  ennemis  ,  qui  auroient  trop  de 
prise  sur  elles  ;  mais  leurs  mœurs  n'ont 
jamais  été  observées. 

On  ne  trouve  dans  les  anciens  au- 
cune trace  qui  puisse  faire  croire  que 
la  squille  leur  fût  connue.  Rondelet 
est  le  premier  qui  en  ait  parlé ,  et  ce 
qu'il  en  dit  se  réduit  à  la  description, 
et  à  une  dissertation  sur  les  noms  qu'elle 
porte. 

La  squille  a  la  chair  molle  ,  mais 
d'un  bon  goût.  On  l'estime  beaucoup 
«ur  les  côtes  de  la  Méditerranée  ,  où 
elle  est  assez  commune. 


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122      HISTOIRE   NATURELLE 

Squille  maculde  ,   Squilla  macuiaia* 

Le  pouce  de  la  pince  en  faux ,  à  dix  dents  ;  Id 
corpji  ti'ès-uni  ;  le  queue  avec  quatre  dents  de  chaque 
côté. 

JRumph.  Mus.  tab,  3.  iig.  2. 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Scfuille  mante,  SquiUa  mantîs. 

Le  pouce  de  la  pince  en  faux ,  à  six  dents  ;  le  corps 
un  peu  anguleax  ;   la  queue  dentée  et  épineuse. 

Degeer.  Ins.  7.tab.  34.  fig,  i.Marg.  Brus.  lab.  187. 
JSéba ,  Mus.  3.  tab.  ao.  fig.  a,  3.  Berbst.  Cane, 
tab.   33.  fig.  I. 

^     VoyeM  pi.  12  fig.  3,  où  elle  est  représentée  trés- 
réduite. 

Se  trouve  dans  la    Méditerranée  et  les  mers  da 
riode.  ♦  .♦ 

Squille  raphidif  ,  Squilla  raphidia. 
Le  pouce  de  la  pince  en  faux  ,  à  huit  dents  ;  en  de- 
dans ,  la  pince  dentelée  et  épineuse. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

Squille  phalange ,  Squîlla  phalangium. 

Le  pouce  en  faux ,  i  cinq  dents  ;  la  troisième  et  la 
cinquième  plus  longues  ;  le  corps  uni. 
Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Squille  ichneumon ,  Squilla  ichneumon, 

^'    Le  pouce  en  faux,  à  quatre  dents;  le  bord  de  la 
^eue  noueux   et   épineux. 

Se  trouve  dans  les  Indes  orientales. 

Sc[uiIIe  scyllare  ,   Squilla  scyllarus. 

Les  pinces  droites ,  ventrues ,  anguleuses  ;  le  pouc* 
A  trois  dents. 


DES   &QUIX,LES. 


123 


Séba ,  Mas.  3.  tab.  ao  fig.  6.  Herbst.  Canc^  tab.,  34. 
fig.  I. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Asie. 

Squille  ciliée  ,  Squilla  ciliata. 

Le  pouce  eu  faux,  à  trois  clents ;  les  deux  dernierjr 
segmens  de  l'abdonien  épineux  et  ciliés. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes. 

SquiHe  goutteuse  y  Squilla  chiragra. 

Le   pouce  en  alêne;  la  base    avec  une  nodoiité 
rousse.  îu^?<m-.;t   h'i  ,  .^-aiî^ifcîs^ï  '^ 

Mump/i.  Mus.  tab.  3.  fig.  F.  Heràst^  Cane.  tab.  34> 

fig.  2. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Sud. 

Squille  vitrée  ,  Squilla  vitrea». 

Le  corcelet  uni ,  caréné  ;  le  pouce  en  faux ,  en  alêne  ^ 

saaa  pointe.  '"  ■  ' 

Se  trouve  dans  la  haute  mer.  ;  :|  1  t;t}l|i 

„;  ,,  Squille  arénaire,  Squilla  arenaria^. 

Le  corps  maculé  de  bleu  ;.  le  corcelet  arrondi  .,.am.^ 
!e  pouce  à  huit  dents.  -    -- 

Rumph.  Mus.  tab.  3.  fig.  L.  Berbst.  Cane,  tab*  §3%, 

fig,  2.  .      1    '" 

Se  trouTe  dans  la  mer  des  Indes.  ''      ii\*?''M.p 


r-  çi'il.-ilîii'l  '4 


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124      IIISTOIB.B   NATURELLE 

BRAlSiCmOVOD^^BRANCHioPODA, 

Lamarck, 

Quatre  antennes  simples ,  srflftcées ,  inégales. 
Corps  oblong,  dépourvu  de  pattes,  inaic 
ayant  de  cliaque  côté  une  où  plusieurs 
rangées  de  branchies  oblongues  ,  ciliées  , 
natatoires  ,  qui  en  tiennent  lieu.  Queu^ 
tiue,  articulée,  longue  ,  fourchue  à  Tex- 
trémité. 

LEè  branchiopodés  ^otit  des  ani- 
ihàiix  alougés,  tidusparens ,  remarqua- 
bles par  le  grand  nombre  de  branchies 
dont  ils  sont  poutvus,  et  par  la  ma- 
tiière  dont  la  femelle  porte  ses  ovaires* 
Leur  couleur  est  jaune  ou  rougeâlre  , 
quelquefois,  principalement  les  femel- 
les ,  tirent  sur  le  verd. 

Leur  tête  est  membraneuse ,  voûtëe 
et  unie  sur  le  milieu  du  front  où  il  y  a 
deux  petits  points  noirs  dont  on  ne  peut 
deviner  la  nature.  Elle  est  armée  en 
avant  de  deux  cornes  démesurément 
grandes,  relativement  à  la  grosseur  de 


SES   BRÂNCHIOPODSS.       125 

ranimai  ,  brunâtres  ,  transparentes  , 
courbées  en  dedans ,  fourchues  à  leur 
pointe ,  et  portant  un  angle  saillant  sur 
leur  dos.  Ces  deux  cornes  ressemblent 
beaucoup  aux  mandibules  des  lucanes 
ou  cerfs  volans ,  et  sont  creuses  et  mo- 
biles comme  elles.  Elles  servent  sans 
doute  à  l'animal  pour  prendre  sa  nour- 
riture. La  femelle  n'en  a  que  deux 
petites,  simples,  qui  se  voient  égale- 
ment au  maie,  dans  l'intervalle  des  deu?^ 
grandes. 

La  bouche  est  placée  au-dessous  de 
la  tête  ,  tout  près  des  jeux.  Elle  est 
saillante,  et  accompagnée  de  quatre  an- 
tennules  ou  mandibules,  dont  la  forme 
n'est  pas  facile  à  déterminer ,  à  raison 
de  leur  transparence. 

Les  yeux  sont  latéraux ,  très-gros  , 
noirs,  et  portés  sur  un  long  pédicule 
mobile.  On  voit  très  -  distinctement 
qu'ils  sont  composés  d'une  innombra- 
ble quantité  de  petites  facettes,  comme 
ceux  des  insectes    proprement  dits  , 

Crustacés.  II.  la 


I  . 


126      HISTOIRE   NATURBUE 

€t  recouverts  d'une  membrane  dure, 
transparente ,  qui  ne  les  touche  pas  dans 
leur  partie  supérieure.  Lorsqu'on  frotte 
ces  yeux  avec  le  doigt ,  la  couleur  noire 
disparoît  ;  ce  qui  prouve  qu'elle  n  est 
que  superficielle. 

Les  antennes  sont  placées  en  dessus, 
peu  loin  de  la  base  des  yeux.  Leurs 
points  d'insertions  sont  très-rapprochés , 
et  ceux  des  antérieures  sont  sur  les  cor- 
nes. Ces  antennes  sont  transparentes , 
blanchâtres;  les  plus  petites  sont  com- 
posées de  deux  parties  articulées  à  leur 
base  dans  leur  milieu,  mais  de  ma- 
nière à  n'avoir  qu'un  mouvement  de 
genoux.  Tous  ces  caractères  les  éloi- 
gnent singulièrement  des  antennes  or- 
dinaires des  crustacés  ;  et ,  si  on  leur 
donne  ce  nom,  ce  n'est  qu'à  Cause  de 
leur  forme  sétacée.  I^s  antérieures  sont 
beaucoup  plus  longues  que  les  posté- 
rieures; elles  sont  dirigées  en  avant, 
et  immobiles,  creuses  dans  léut  inté- 
rieur ,  et  manquent  dans  les  femelles , 


i*:^-J.7'>^;-,£- 


DES   BKAKCHIOPODES.       I27 

ce  qui  les  distingue  encore  plus  des 
véritables  ^anî^nnes. 

Après  la  tête,  est  un  cou  ovale-cy- 
Jindrique ,  qui  est  le  premier  article 
du  corps. 

Le  corps  est  cylindrique ,  composé 
de  douze  anneaux,  un  peu  en  carènes, 
dont  le  premier  est  plus  large  que  les 
autres  ,  et  peut  être  -  regardé  comme 
faisant  partie  du  cou,  beaucoup  plus 
étroit,  il  est  vrai,  mais  se  prolongeant 
en  dessous ,  au-delà  de  lui. 

A  chacun  de  ces  douze  anneaux  , 
est  attaché ,  en  dessous ,  de  chaque  côté 
de  la  fossette  ventrale  ,  une  branchie 
composée  de  trois  lames  ovales  ;  la  pre- 
mière ,  pédiculée  et  articulée  sur  le 
ventre  ;   les  deux  autres  sessiles  ,  et 
articulées  ;  la  seconde  derrière  et  au  mi- 
lieu de  la  première;  la  troisième  der- 
rière ,  et  au  milieu  de  la  seconde.  Tou- 
tes sont  bordées  de  longues  barbes, 
qui ,  vues  à  la  loupe ,  se  montrent  pen- 
nées ,  et  ont  dans  leur  milieu  uu  vais- 


;  1' 


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I 


128      HISTOIRE   NATUHEtLE 

seau  aérien.  La  première  paire  de  bran- 
chies seule  n'a  que  deux  de  ces  lames 
ovales. 

Ces  branchies  forment  donc  un  triple 
rang ,  où  les  dernières  lames  sont  tou- 
jours recouvertes  par  les  premières.  L'a- 
nimal ne  marche  jamais  dessus ,  et  elles 
servent  autant  à  l'action  natatoire  qu'à 
la  respiration. 

Roesel  prétend  avoir  observé  que 
les  animalcules  aquatiques  entrent  avec 
J'eau  dans  les  branchies,  et  sont  con- 
duites à  la  bouche  ;  mais  il  est  pro- 
bable qu'il  a  été  induit  à  erreur  par  les 
bulles  d'air,  qui  souvent  ressemblent 
à  des  klopodes ,  à  des  paramécies ,  etc. 

La  queue  est  composée  de  neuf  ar- 
ticulations cylindriques ,  qui  vont  tou- 
jours en  diminuant  de  diamètre.  Elle 
est  de  la  longueur  du  corps ,  et  ter- 
minée par  deux  nageoires  triangulaires , 
très-aiguës ,  un  peu  divergentes ,  gar- 
nies de  longs  poils  pennés.  Ces  deux 
nageoires ,  dont  Tune  est  souvent  plus 


DIS   BRANCHIOPODÏS.        I29 

petite  que  l'autre,  égalent  en  longueur 
Ja  moitié  de  la  queue.  Au  premier 
anneau  de  la  queue  ,  en  dessous,  on 
remarque  beaucoup  de  vaisseaux  qui 
vont  en  ligne  droite,  et  à  l'articulation 
suivante,  deux  corps  cylindriques  qu'on 
ne  peut  méconnoitre  pour  les  organes 
mâles  de  la  génération.  Dans  la  fe- 
melle ,  ces  corps  sont  remplacés  par 
deux  t^rous  qui  se  touchent  'ît  se  con- 
fondent en  un  seul. 

Les  branchiopodes  ont  tout  le  long 
du  dos  un  vaisseau  roi!g**«tr«  qui  se 
bifurque  vers  la  tête,  et  qui  est  Com- 
posé d'une  suite  d'utricules  ovales.  C'est 
le  cœur  qu'on  reconnoît  à  son  mou- 
vement de  systole  et  de  diastole. 
L'estomac  et  l'intestin  se  trouvent  sous 
ce  vaisseau.  Le  dernier  a  son  issue  à 
la  base  des  nageoires  de  la  queue. 

Les  ouvertures  de  la  génération  de 
la  femelle  ,  dont  il  a  été  parlé  plus 
haut,  aboutissent  en  dedans  du  corps 
à  luie  poche ,  qui  est  l'ovaire.  Quand 


s. 


iMi 


i 


ï?io      HISTOIRE    NATURELLE      ' 

on  examine  celte  poche  avant  la  fécon- 
dation ,  on  la  trouve  remplie  de  beau- 
coup de  petits  corps  ,  dont  les  uns  sont 
obscurs ,  et  les  autres  bleu  de  ciel ,  et 
dans  un  mouvement  continuel  ;  tous 
oiît  une  forme  ovale,  qui  devient  angu- 
laire à  leur  sortie  de  l'ovaire. 

Lorsque  la  fécondation  est  opérée, 
les  œufs  sortent  du  corps  ,  et  restent 
pendans  à  l'ouverture  de  l'ovaire  ,  ren- 
fermés dans  deux  poches  alongées,  dont 
la  transparence  n'empêche  pas  de  voir 
leur  belle  couleur  bleue.  Ils  restent 
dans  cette  poche  jusqu'à  ce  que  les  petits 
soient  éclos. 

Les  branchiopodes  vivent  dans  les 
eaux  entièrement  stagnantes  ,  princi- 
palement dans  les  fosses  ou  les  mares 
qui  se  trouvent  dans  les  bois  ,  et  qui 
sont  garnies  de  plantes  aquatiques.  On 
les  trouve  dans  les  mares  de  la  forêt 
de  Bondy  ,  près  Paris  ,  quelquefois  eiv 
immense  quantité  vers  le  mois  de  ger- 
minal et  de  prairial.  On  eu  voit  moina 


i3i 


DES   BRANCIIIOPODES. 

dans  les  autres  saisons.  Ils  présentent, 
sur-tout  lorsqu'il  y  a  beaucoup  de  fe- 
melles pourvues  de  leurs  ovaires  bleus , 
un  spectacle  fort  agréable.  Ils  nagent 
«ur  le  dos ,  toujours  dans  une  position 
un  peu  courbée,  et  par  saccades  très- 
vives  et  très-fréquentes.  Ce  sont  prin- 
cipalement les  deux  nageoires  de   la 
queue  qui  agissent  dans  cette  opération , 
ainsi  que  Bosc  l'a  observé  ;  les  bran- 
chies ne  servent  guère  qu'à  soutenir  ce 
mouvenjent,  et  à  guider  la  direction. 
Il  est  très-remarquable  qu'il  ne  s'en 
trouve  que  dans  certaines  années.  Les 
mares  qui  en  éloient  le  plus  abondam- 
ment pourvues  n'en  montrent  souvent 
plus  pendant  plusieurs  printemps  de 
suite ,  ainsi  que  le  même  Naturaliste 
s'en  est  assuré.  Lorsqu'on  les  tire  de 
l'eau ,  ils  se  roulent  sur  eux-mêmes,  et 
ne  tardent  pas  à  périr  ;  car  leur  dé- 
licatesse est  extrême.    Ils    sont  très- 
difficiles  à  conserver,  même  dans  l'es- 
prit-de-vin ,  et  ce  par  la  même  raison. 


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I 


.a...  il 


l32      HISTOIRB   NATURELLE 

Cet  intéressant  animal  a  besoin  d'être 
observé  de  nouveau ,  pour  que  son  his- 
toire soit  complète.  II  ne  peut  l'être 
que  par  quelqu'un  qui  habite  le  voi- 
sinage des  mares  qu'il  préfère  ;  car , 
ainsi  que  Bosc  l'a  expérimenté ,  il  est 
presque  impossible  de  le  garder  plu- 
sieurs jours  vivans  dans  des  vases  de 
verre. 

Le  branchiopode  a  été  placé,  par 
Fabricius ,  parmi  les  crevettes  5  mais 
il  est  bien  évident  qu'il  n'appartient 
pas  à  ce  genre,  et  que  Lamarck  a  eu 
raison  d'en  faire  un  particulier  pour 
lui.  On  observe  que  ce  dernier  Natu- 
raliste a  été  obligé  de  le  placer  parmi 
ses  crustacés  pédiocles,  tandis  que  tous 
ses  caractères  le  rapprochent  des  cy- 
clops  qui  sont  parmi  les  sessiliocles. 

Il  est  une  autre  espèce  de  branchio- 
pode qui  se  trouve  également  aux  en- 
virons de  Paris ,  dans  les  mares  de  Fon- 
tainebleau, et  qui  a  été  décrit  dans  le 
manuel  du  Naturaliste  de  Duchesne, 


1 .1- 


DES   BRANCHIOPODES.       l3S 

SOUS  le  nom  de  marteau  d'eau.  Elle 
diffère  assez  de  la  première  pour  mé- 
riter une  description  particulière.  Sa 
tête  est  globuleuse ,  armée,  en  devant , 
de  deux  cornes  courbées ,  dentelées  , 
qui  lui  sont  perpendiculaires ,  de  sorte 
quelles  sont  comme  deux  grandes 
dents  dirigées  vers  le  ventre.  Elles  ont 
deux  articulations  à  leur  base.  Dai  la 
femelle ,  ces  deux  cornes,  au  lieu  d'être 
dentelées,  minces  et  courbes ,  sont  cla- 
vi formes  et  épaisses  ;  mais  elles  ont 
une  petite  épine  à  leur  extrémité ,  qui 
remplace  la  pointe  du  mâle.  Tous  deux 
n'ont  que  les  deux  antennes  antérieures 
qui  ont  été  mentionnées  dans  la  pre- 
mière espèce  ;  elles  sont  placées  de 
même,  et  n'ont  aucun  mouvement.  Les 
yeux  sont  également  pédoncules.  Le 
corps  est  plus  court  ,  plus  bossu  ;  les 
branchies  sont  plus  longues  ,  mais  ne 
présentent  pas  des  différences  caracté- 
ristiques d'une  grande  importance.  Les 
organes  de  la  génération ,  dans  le  mâle , 


Wi.  ^-. 


wa» 


l34      HISTOIRE    NATURELLE 

sont  beaucoup  plus  saillans  et  plus  gros. 
Dans  la  femelle ,  l'ovaire  saillant  re- 
présente une  lame  de  sabre  assez  lon- 
gue ,  et  les  œufs  qu'il  contient  sont 
noirs ,  et  dans  un  mouvement  continuel. 
La  queue  est  composée  de  six  articu- 
lations presque  égales  dans  leur  gros- 
seur et  leur  longueur ,  terminées  par 
deux  filets  garnis  de  longues  soies  peu 
nombreuses. 

Cet  animal,  encore  plus  que  le  pré- 
cédent, a  les  mouvemens  vifs  et  brus- 
ques, et  il  ne  nage  qu'en  donnant  des 
coups  de  queue  rapides  5  ce  qui  lui  a  fait 
donner  le  nom  qu  il  porte  en  français. 

Branchiop.  stagnai  ^Branchiopoda  stagnalis. 

Les  cornes  horizontales ,  et  les  nageoires  de  la  queue 
larges  ;  quatre  antennes. 

Cancer  stagiialis ,  Lin.  —  Gammarus  stagnaiis^ 
Fab.  —  Schaejfer.  Monog.  1754.  fig.  I,  a,  iz. 
Herlst.  Cane.  tab.  35.  fig.  9  ,  oi. 

Voyez  pi.  14.  fig.  I ,  qui  le  représente  grossi,  de  plus 
du  double. 

Se  trouve  dans  les  eanx  stagnantes. 

Branchîopode  ^dWMàRMX^Brançh.paîîudosa. 
Les  cornes  perpendiculaires  et  les  nageoires  de  la 
«[aeu«  filiformes  ;  deux  antennes. 


DES   BRANCHIOPODES. 

Mvller  Zoo\.  Dan.  tab.  48.  «g.  i,  8.  Herbst. 
Cane.  tab.  35.  fig.  3,  4,  5.  Act.  Angl.  iT/.^.  Act.  A^gl. 
1ÔU7,  avec  figures 

Se  trouve  dauii  les  eaax  staeaantes. 


ZOÉ,   ^C7JB^,    5o5c. 


Çuatre  antennes  presque  égales  ,  Us  exté- 
rieures bifides  et  coudées;  un  rostre  de  la 
longueur  du  corcelet.  Deux  jeux  extrê- 
mement gros  ;  pattes  postérieures  en  nà-" 
geoires.  Queue  fourchue. 

Le  genre  de  là  zoé  a  éié  établi  par 
Bosc  ,  sur  des  crustacés  qu'il  a  décou- 
verts dans  la  grande  mer ,  entre  l'Eu- 
rope et  l'Amérique.  Il  ne  peut  être 
confondu  avec  aucun  autre ,  et  sa  place 
naturelle  est  même  assez  difficile  à 
fixer.  Il  est  de  la  division  des  sessiiio- 
cles  de  Lamarck  ,  et  la  disposition 
de  ses  pattes  natatoires  semble  Je  rap- 
procher des  polyphèmes  de  Muller  : 
mais  il  a  deux  yeux  ,  une  queue  arti- 


iw«^ 


ioG      HISTOIRE   NATURELLE 

culée ,  et ,  dans  sa  manière  dëtre  ,  des 
caractères  communs  avec  les  bran- 
chiopodes  de  Lamaick.  Dans  l'impos- 
sibilité  de  le  rapprocher  d'aucun  das 
genres  de  ce  Naturaliste  ,  on  le  met 
à  la  tête  de  la  première  section  des  ses- 
siliocles,  avant  la  crevette,  pour  indi- 
quer qu'il  fait  le  passage  entre  les  pé- 
diocles  et  les  sessiliocles. 

La  zoé  a  un  corcelet  presque  ovale , 
d-une  seule  pièce  demi -transparente  , 
portant  sur  sa  partie  antérieure  et  infé- 
rieure un  rostre  droit ,  inflexible  , 
mince,  uni,  pointu,  un  peu  plus  long 
que  le  corcelet,  et  formant  presque  un 
angle  droit  avec  lui.  Aux  deux  côtés 
de  ce  rostre  sont  implantés  deux  jeux 
presque  sessiles  ,  extrêmement  gros , 
saillans ,  d'un  bleu  très-brillant ,  et  plus 
bas  deux  paires  d'antennes  plus  courtes 
que  lui;  les  inférieures  simples  ;  les 
extérieures  coudées  et  bifides.  Les  ins- 
trumens  de  la  mandiication  n'ont  pu 
être  observés.  Sur  la  partie  eupérieuro^ 


i 
il 


DES  ZOÉS.  iZ'2 

et  antérieure  du  corceJet  se  voit  une 
épine  deux  fois  plus  bngue  que  lui' 
très-large  à  sa  base ,  courbée  en  arrière, 
unie,  qui,  l'animal  vu  de  face,  semble 
dans  le  même  plan  que  le  rostre  ;  et 
sur  ses  parties  latérales ,  deux  autres 
épines ,  très-courtes ,  recourbées  en  des- 
sous. La  queue  est  aussi  longue  que  le 
corceletsous  lequel  elle  se  couche  5  elle 
est  composée  de  quatre  articulations  ap- 
platies,  presque  égales,  très-étroites ,  et 
d'une  cinquième ,  la  terminale,  beau- 
coup plus  grande ,  fourchue ,  ou  mieux 
en  croissant  ,  avec  quelques  épines 
courtes  dans  l'intérieur.  Les  pattes  sont 
très  -  courtes ,  couchées  sous  l'abdo- 
men, à  peine  visibles,  à  l'exception  des 
deux  dernières  qui  sont  très -longues 
et  en  forme  de  nageoires. 

Telle  est  la  description  de  ce  très- 
remarquable  crustacé ,  mais  il  faut  voir 
sa  figure  pour  s'en  faire  une  idée  com- 
plète. 11  est  nécessaire  d'ajouter  qu'il 
est  transparen;  comme  du  verre  ;  qu« 

Crustacés,  II,  i3 


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i    .. 


l38      HISTOIRE  NATURiLLH 

les  yeux ,  et  une  petite  tache  verte  à  la 
base  de  l'épine  supérieure ,  le  distin- 
guent seuls  de  l'eau  dans  laquelle  il 

vit. 

La  zoé ,  lorsque  sa  queue  est  repliée , 
patoît  un  globule  à  peine  d'un  demi- 
millimètre,  qui  seroit  percé  d'outre  en 
outre  par  une  épine.  Elle  se  meut  avec 
une  grande  vélocité ,  au  moyen  de  ses 
pattes  en  nageoires  ,  soit  circulaire- 
ment ,  soit  de  bas  en  haut ,  et  de  haut  en 
bas ,  souvent  elle  tourne  sur  elle-même. 
Il  est  impossible  de  voir  lorsqu'elle  est 
«n  vie ,  à  raison  de  sa  petitesse  et  de  sa 
transparence ,  non  seulement  les  parties 
de  la  bouche ,  mais  même  les  pattes  , 
autrement  que  par  leur  mouvement. 
Bosc  n'a  vu  qu'une  seule  fois  cet  ani- 
mal dans  la  haute  mer  ,  à  cinq  à  six 
cents  lieues  des  côtes  d'Europe.  Il  en  a 
entrevu  un  autre  du  même  genre ,  dont 
la  couleur  étoit  noire,  et  qui  n'avoit  point 
d'épine  dorsale,  mais  il  lui  est  échappa 
«ivaul  d'avoir  été  décrit  et  dessiné. 


V^  l,.X!  .  lllMi!'  ^l^'SkT-jtX^^M 


SES    ZOÉS. 


i3^ 


La  pi,  i5  ffig.  3  et  4,  représente  la 
roépélasgique,  zoea  pelasgica,  très- 
grossie,  vue  de  côté,  et  en  devant.  On 
dit  qu'elle  est  déjà  figurée  dans  un  ou- 
vrage allemand,  mais  on  n'en  a  pas 
connoissance. 


»^  ^  ^   m 


CREVETTE.Gjmmarvs,  Fabricius. 

Quatre  antennes  inégales ,  sétacées ,  articu- 
Jëes;  les  supérieures  bifides,  plus  longues 
que  les  inférieures.  Corps  alongé ,  cou- 
vert de  pièces  crustacées  ,  transverses. 
lies  appendices  bifides  sur  les  côtés  de  la 
queue,  et  à  son  extrémité.  Dix  à  quatorze 
pattes;  les  quatre  antérieures  terminées 
par  des  mains  à  simple  crochet. 

Les  caractères  qui  distinguent  les 
crevettes  des  autres  crustacés  sont  très- 
prononcés,  et  principalement  dans  les 
appendices,  propres  à  sauter,  qu'on 
remarque  à  leur  queue ,  aussi  avoient- 
elles  été  séparées  des  cancer  de  Lin- 


•i  'î  ' 


; 


m 


140      HISTOIRE   NATURELLE 

nœus  dès  les  premières  éditions  du  sys- 
tème entomologique  de  Fabricius. 

Lamarck  avoit  conservé  à  ce  genre 
une  latitude  trop  considérable,  mais 
Latreille  l'a  restreint  en  établissant  ce- 
lui qu'il  a  appelé  talitre  ,  et  qui  en 
diffère,  principalement  parce  que  les 
antennes  supérieures  ne  sont  pas  plus 
longues  que  le  premier  article  des  in- 
férieures ,  tandis  que  dans  les  vérita- 
bles crevettes,  ces  mêmes  antennes  sont 
plus  longues  que  les  inférieures,  comme 
on  vient  de  le  voir. 

.    Le  nouveau  genre  de  Latreille  sera 
mentionné  ci-après. 

Le  corps  des  crevettes  est  alongé , 
convexe  ou  arrondi  en  dessus ,  un  peu 
atténué  aux  deux  bouts ,  applati  ou  tes- 
tacé ,  comprimé  sur  les  côtés ,  couvert 
de  lames  transverses  plus  ou  moins 
nombreuses,  selc-  les  espèces.  Il  est 
plus  haut  que  large,  ce  qui  fait  que 
l'animal  est  obligé  de  se  tenir  couché 
sur  un  de  ses  cotés ,   lorsqu'il  est  ea 


DES    CREVETTES.  î/^t 

repos  au  fond  de  l'eau  ,  ou  qu'il  y 
veut  marcher  ou  nager,  mais  il  re- 
prend la  position  naturelle  à  la  plupart 
autres  crustacés  lorsqu'il  nage  entre 
deux  eauxj  La  tête  est  ici  distincte,  c'est- 
à-dire  qu'elle  est  séparée  du  rorps  par 
une  légère. incision.  Elle  porte  sur  les 
côtés  deux  yeux ,  et  sur  le  devant  deux 
paires  fi'antennes  sétacées. 

Les  yeux ,  regardés  à  la  loupe  , 
montrent  des  plaques  ovales,  élevées, 
blanches  ,  parsemées  de  points  noirs. 
.  Les  antennes  sont  longues ,  les  pre- 
mières plus  que  les  secondes,  toujours 
un  peu  .courbées.  Elles  sont  divisées  en 
quatre  parties,  dont  la!  dernière,  la 
phis  mince  et  !a  plus  longue ,  est  sub- 
divisée en  un  grand  nombre  d'articu- 
lations ,  d'où  partent  de  petits  poils 
courts.  Les  supérieures  sont  un  peu 
bifides ,  c'est-à-dire  qu'il  sort  de  leur 
troisième  article ,  deux  autres  articles , 
dont  l'un  est  très  -  court  comparative- 
ment à  l'autre. 


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t4S      HISTOIRE  NATURELLE. 

Las  in^îv'Mmens  de  la  inanducatîon 
sont  riioins  compliqués  que  dans  la  plu- 
part des  autres  genres. 

Les  plaques  crustacées  qui  couvrent 
le  corps ,  se  pro'oiiguU  de  manière  à 
former  une  grande  cavité  en  dessous  , 
qui  sert  à  cacher  une  partie  des  pattes , 
et  les  branchies ,  qui ,  dans  ce  genre , 
sont  saillantes ,  ou  disposées  en  lames 
minces  ,  transparentes ,  dirigées  selon 
la  longueur  du  corps. 

Les  pattes  varient  en  nombre,  com- 
me les  anneaux ,  selon  les  espèces.  Les 
unes  en  ont  cinq  paires ,  les  autres  en 
ont  sept.  Ces  pattes  sont  attachées  aux 
premiers  anneaux.  Les  anneaux  qui 
n'en  portent  point ,  ont  une  paire  de 
longs  filets  mobiles ,  que  l'animal  tient 
dans  un  mouvement  continuel,  quoi- 
que tous  ses  autres  organes  soient  en 
repos.  Chacun  de  ces  filets  est  divisé  en 
deux  parties  ,  dont  celle  qui  tient  au 
corps  est  cylindrique ,  et  l'autre  divisée 
en  deux  branches  coniques  ou  sétacées , 


DES   CREVETTES.  I43 

garnies  de  longs  poils,  et  subdivisées 
en  un  grand  nombre  d'articulations  qui 
les  rendent  très  -  flexibles  ;  cependant 
elles  ne  sont  mobiles  que  sur  celle  qui 
les  unit  à  la  pièce  cylindrique. 

La  queup  est  garnie  de  quatre  ou  de 
six  pièces  aiongées ,  bifides ,  très-remar- 
quables ,  et  qui ,  comme  on  Ta  déjà  dit, 
constituent  le  caractère  le  plus  essentiel 
de  ce  genre.  Elles  sont  attachées,  par 
paires,  à  chacun  des  derniers  anneaux 
du  corps.  Ce  sont  des  parties  écailleuses, 
applaties  et  mobiles,  divisées  transver- 
salement, par  une  articulation ,  en  deux 
portions ,  dont  la  seconde  est  composée 
de  deux  branches  distinctes ,  également 
mobiles  et  articulées  à  la  première 
portion,  qui  en  est  comme  la  tige. 
Les  pièces  ,  attachées  au  dernier  an- 
neau ,  et  quelquefois  il  n'y  en  a  que 
là ,  sont  les  plus  longues  de  toutes ,  sont 
garnies  de  jointes  en  forme  d'épines , 
et  leurs  deux  branches  sont  souventter- 
iniuées  par  trois  épines  gemblablei. 


ili 


.    5. 


Il  i 


144      HISTOIRE   NATURKLLK 

Toutes  ces  parties ,  excepté  la  dernière 
paire,  quoique  garnies  d'articulations, 
n'ont  pas  de  mouvement  propre,  elle» 
suivent  celui  que  la  crevette  donne  à  sa 
queue  5  on  dit  ,  excepté  la  dernière  , 
parce  que,  dans  presque  toutes  les  es- 
pèces ,  cette  dernière  sert  à  un  mouve- 
ment de  ressort ,  qui  fait  sauter  l'ani- 
mal quelquefois  à  une  distance  consi-r 
dérable. 

Les  pattes,  sur  lesquelles  il  faut  re- 
venir, sont  différentes  les  unes  des  au- 
tres ,  paire  par  paire.  Les  deux  pre- 
mières paires  sont  plus  larges  que  les 
autres  ,  et  ont ,  à  leur  extrémité ,  un 
grand  ongle  mobile ,  qui  est  la  serre  , 
et  que  la  crevette  peut  appliquer  sur 
l'articulation  inférieure  ,  dont  le  bord 
est  garni  de  quelques  épines.  C'est  avec 
ces  serres,  qui  sont  fort  dififérentes  de 
celles  des  écrevisses ,  que  ces  animaux 
saisissent  leur  proie ,  et  la  portent  à  la 
bouche.  Les  deux  paires  suivantes  sont 
un  peu  plus  longues ,  et  moins  larges 


un 


DIS   CREVETTES.  I45 

que  les  premières  5  elles  sont  également 
terminées  par  un  ongle,  mais  il  est 
droit  ou  peu  courbé,  et  n'est  pas  sus- 
ceptible de  se  replier.  Enfin ,  les  autres 
paires  que  la  crevette  tient  ordinaire- 
ment relevées  et  appliquées  contre  les 
côtés  de  son  corps ,  sont  encore  plus 
longues;  la  cuisse  sur-tout  est  beaucoup 
plus  large.  Elles  ne  sont  pas  ordinaire- 
ment velues,  mais  toujours  épineuses. 
Les  crevettes  savent  nager  avec  beau- 
coup de  vitesse ,  au  moyen  des  instru- 
mens  dont  on  vient  de  voir  l'énuméra- 
tion  ,  et  qui  tous  y  concourent. 

Elles  sont  extrêmement  communes , 
tarit  dans  la  mer  que  dans  les  eaux 
douces,  et  servent  de  nourriture  aux 
poissons  littoraux  ,  et  à  plusieurs  es- 
pèces d'oiseaux»  Souvent  on  les  voit 
accouplées  ,  le  mâle  emportant  la  fe- 
melle ,  bien  plus  petite  que  lui,  entre 
ses  jambes.  On  n'a  pas  suivi  leur  ma- 
nière d'agir  dans  la  suite  des  actes  de 
la  génération  ,  dans  leur  changement 


]  >• 


!  t     I 


146      HISTOIRIB   NATURELLB 

de  peau ,  etc.  5  mais  il  y  a  tout  lieu  de 
croire  que  cette  manière  est  fort  peu 
difTërente  de  celle  des  autres  crustacés. 
Il  est  possible  que  dans  les  espèces 
dont  on  va  donner  Fénumération  ,  il 
s'en  trouve  quelques-unes  qui  appar- 
tiennent au  genre  talitre;  mais  il  sera 
facile  à  ceux  qui  auront  occasion  d'en 
rencontrer ,  de  Içs  recounoitre. 

Crevette  ampoule ,  Gammarus  ampulla. 

Les  pinces  sans  doigts  ;  quatorze  pattes  ;  les  cuisses 
postérieures  ,   larges  et  applatie^. 

Phîpps.  It.  Bor.  tab.  12.  fig.  3.  Herbst.  Cane, 
tab.  35.  fig.  i. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

-  Crevette  folâtre  ,  Gammarus  nugax, 

Xes  pinces  sans  doigts  (  quatorze  pattes  ;  les  six 
cuisses  postérieures  larges  et  applaties. 

Phfpps.  It.  Bor.  tab.  1 2.  fig.  2.  Herbst.  Cane.  tab.  3$ 
fig.  a. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Crevette  carénée  ,  Gammarus  carinatus. 

Les  pinces  sans  doigts;  quatorze  pattes;  le  dos  ca- 
réné et  épineux. 

On  ignore  son  pays  natal. 

Crevette  treillis ,  Gammarus  cancelliis, 
Quatre  pinces  sans  doigts  ;  seize  pattes. 


3DES   CREVETTES. 


Ï47 


PaVas ,  Spicil.  Zoo?.  9.  tab.  3.  fig.  18.  Heibst% 
Cane.  tab.  35  Hg.  la. 

Se  trouve  dans  les  rivières  de  Sibérie. 

Crevette  à  longues  cornes ,  Gam.  longicomis. 

Les  piaces  sans  doigts;  les  antennes  plus  longnei 
que  le  corps  ;  la  queue  obtuse. 

Gronw.  Zooph.  tab.  17.  fig.  7.  Pal/as,  Spicil. 
Zool.  g.  tab.  4.  fig.  9.  pennant.  Zool.  Brit.  4.  tab.  16. 
fig.  3i.  Herbst.  Cane.  tab.  35.  fig.  1 1. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe. 

Crevette  des  ruisseanx ,  Gammarus pulex. 

Quatre  pinces  sans  doigts  j  dix  pattes. 

Hasur.  Subs.  a.  tab.  3.  fig.  7.  G^oj^  Ins.  2. 
tab.  21.  fig.  e.JDfgeer.  lus.  7.  tab.  33.  fig.  1 ,  2.  Herùsf. 
Cane.  tab.  36.  fig.  4,5. 

Ployez  pi.  ^4.  fig.  4  ,  où  elle  est  représenté» 
grosiie. 

Se  trouve  en  Europe  dans  les  eaux   douces,   ella 
tst  fort  cokmune  aux  environs  de  Paris. 

Crevette  porte  corne ,  Gammarus  corniger. 

Les   pinces   sans  doigts  ;    le    rostre    recourbé    e« 
tléne  ;  une  double  corne  de  chaque  côté  du  corcelet, 
fie  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Crevelte  bossue,  Gammarus gihlosus, 

Oblougue,  bossue;  lesantennespUssées,  très-longues» 
*e  trouve  sur  les  côtes  de  Portugal. 

Crevette  amorce ,  Gammarus  esca. 

Les  pinces  sms  doigts  ;  la  queue  ariiculét  «n  «Iv&t; 
1  «xtréiuité  fendue. 

6«  ti'ûuvt  dans  la  mgv  du  Nordy. 


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148      HISTOIRE  NATURELLE. 
Crevette  des  méduses ,  Gammar,  medusarum» 

Quatre  pinces  à  un  seul  doigt  ;  la  tête  très-obtuse. 

Slroem.  Sundm.  tab.  l.  fig.  12 >    i3. 

Se  trouve  sur  les  méduse*  dans  la  mer  du  Nord. 

Crevette  des  homars ,  Gammarus  homarî. 

Les  segmens  du  corps  épineux  en  dessus  j  la  queut 
en  faisceau  j  les  pointes  dentelées. 
Stroem.  Act.  Afr.  10.  tab.  2. 
Se  trouve  dans  la  mer  du  Hord. 


TALITRE,   Talitrus,  Latreille. 

Quatre  antennes  simples  ;  les  intermédiaires, 
supérieures,  plus  courtes  que  le  pédoncule 
des  inférieures.  Corps  alongé  ,  couvert  de 
pièces  crustacées  ,  transverses  ,  presque 
égales,  et  appendiculées  sur  leurs  côtés. 
Dix  à  quatorze  pattes  ;  les  antérieures 
terminées  par  des  mains.  Des  appendices 
bifides  à  Textrémité  du  corps. 

Les  talitres  ont  été  placés  parmi  les 
crevettes  par  Eabricius ,  et  en  effet  ils 
ont  de  grands  rapports  de  forme  et 
de  moeurs  avec  elles ,  mais  cependant 


DES  TALITRES.  149 

ils  en  sont  fort  dislinguables  quand  on 
entre  dans  le  détail  de  leurs  différentes 
parties ,  et  qu'on  suit  leur  manière  de 
vivre.  Latreille,  le  premier,  les  a  sé- 
parés, et  les  détails  dans  lesquels  on 
va  entrer  prouveront  qu'il  a  eu  raison. 

Les  talitres  ont  généralement  le  corps 
plus  épais  et  plus  court  que  les  cre- 
vettes. Leurs  yeux  sont  plus  rapprochés. 
Leur  queue  est  accom  pagnée  d' u  n  moin- 
dre nombre  d'appendices  bifides.  La 
cuisse  de  toutes  est ,  en  général ,  plus  lar- 
ge; mais  ce  qui  forme  le  caractère  géné- 
rique essentiel ,  ce  sont  les  antennes  , 
dont  les  supérieures  sont,  dans  les  tali- 
tres ,  à  peine  de  la  longueur  du  pre- 
mier article  des  secondes ,  tandis  que 
dans  les  crevettes,  ces  mêmes  antennes 
sont  plus  longues  que  les  secondes. 

Les  crevettes  vivent  constamment 
dans  l'eau ,  ou  mieux ,  n'en  sortent  que 
lorsqu'-  les  y  sont  forcées  par  son  des- 
sèchement ou  sa  corruption.  Les  talitres, 
au  contraire,  sont  plus  souvent  dehors 

Crustacés    II.  14 


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l5o      HISTOIRE   NATURELLB 

que  dedans ,  du  moins  pendant  l'ét^. 
Ils  aiment  à  se  cacher  sous  les  pier- 
res ou  sous  les  plantes  marines ,  qui  s© 
trouvent  souvent  accumulées  sur  les 
bords  de  la  mer. 

Bosc,  qui  en  a  observé  de  grandes 
quantités  sur  les  côtes  d'Amérique , 
s\ir  celles  d'Espagne  et  sur  celles  de 
France ,  rapporte  que  dès  qu'on  enlève 
les  pierres  où  l'espèce  de  fumier  sous 
lequel  ils  sont  à  l'abri  du  soleil ,  dans 
une  humidité  nécessaire  à  leur  exis- 
tence ,  ils  se  sauvent  toutes  avec  une 
telle  vivacité  de  sauts,  que  de  plusieurs 
centaines  qu'il  découvroit  à-la-fois ,  à 
peine  en  pouvoit-il  saisir  un  ou  deux 
individus. 

'  Les  organes  qu'ils  emploient  à  ces 
mouvemens ,  ne  sont  autres  que  les  ap- 
pendices de  leur  queue  qu'ils  replient 
sous  leur  corps ,  et  qu'ils  débandent 
ensuite,  positivement  comme  les  po- 
dures  parmi  les  insectes.  Ils  donnent , 
si  on  peut  employer  cette  expression. 


m 


DES   TALITRES.  i^r 

^e  continuelles  chiquenodes  au  sol  sur 
lequel  ils  se  trouvent. 

Les  talitres  vivent  d'animaux  plus 
petits  qu'eux,  ou  de  corps  morts  re- 
jetés  par  les  flots.  Ils  sont  eux-mêmes 
«langés  par  une  grande  quantité  de 
poissons  et  d'oiseaux.  Ils  forment ,  com- 
me les  crevettes,  un  excellent  appât  pour 
prendre  les  petits  poissons  à  la  ligne. 

Ils  jouissent  des  mêmes  prérogatives 
que  les  autres  crustacés ,  c'est-à-dire 
qu  ils  portent  leurs  œufs  sous  la  queue 
au  printemps  ,  et  changent  de  peau 
en  été.  Degeer  les  a  surpris  une  fois 
dans  cette  dernière  opération,  qui  s'est 
terminée  en  un  clein-d'œil. 

^onamelescrevettes,ilsportentleur» 
femelles ,  beaucoup  plus  petites ,  entre 
leurs  pattes,  et  ce  fardeau  ne  les  em- 
pêche point  de  sauter,  seulement  iis'op- 
pose  à  ce  qu'ils  sautent  aussi  loin. 

Tout  ce  qu'on  pourroit  dire  de  plus 
sur  ce  genre ,  appartient  aux  crevettes. 


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l5a      HISTOIRE   NATURELLE 

Talitre  sauterelle ,  Talitrus  locusta. 

Quatre  pinces  à  crochets;  quatorze  pattes. 

¥  allas ,  Spicil.  Zooî,.  9.  tab»  4.  fig.  7.  HoeseU 
Ins.  3.  tab.  62,  Frtsch.  Iiis.  7-  ^ab.  18.  Jtfcr**/. 
Cane.  tab.  36.  fig.  t. 

Se  trouve  dacs  les  mers  d'Europe. 

Talitre  grillon,  Talitrus  griUus, 

Deux  pincflâ  à  crochet  ;  dix  pattes. 
Voyez  pi.  ;i5.  et  fig.  2,  où  il  est  représenté  grossi. 
Tôte  comprimée;  antennes  supérieures  de  la  loogueuï 
àvL  premier  article   des  inférieures  ;  les  postérieures 
db  la  longueur  de  la  moitié  du  corps}  toutes  un  peu 
épinensc-s., 

Corps  comprimé  et  composé  de  onze  anneaux.  Le» 
sept  premiers  avec  un  prolongement  latéral  distinct. 
Queue  composée  de  îro'S  appendices  bifides;  l'in- 
férieur le  plus  long;  le  supérieur  à  peine  visible. 

Dix  pattes  épineuses ,  à  cuisses  larges  et  minces  j 
les  deux  premières  terminées  par  un»  maiû  ovale ,  à 
croshet  simple. 

Cette  espèce  se  trouve  en  grande  quantité  sur  les 
côtes  d'Amérique  septentrionale  où  Bosc  Ta  observée. 
Elle  ne  ^e  tient  jamais  dans  l'eau  ;  mais  elle  habite 
les  lieux  humides,  des  bords  de  la  mer,  cachée  sous 
les  débris  des  végétaux ,  sous  les  pierres ,  etc.  Elle 
saute  par  le  moyen  de  sa  queue ,  et  glisse  sur  le  sable  , 
par  le  même  moyen,  avec  une  rapidité,  dont  on  no 
se  fait  pas  uue  idée.  Elle  acquiert  une  longueur  de  dix  à 
douze  millimètres.  Les  oiseaux  de  basse -cour  en  sont 
extrêmement  friands. 


I 


DES   CHEVROLLES. 


l55 


CHEVROLLE,  Caprella,  Lamarck. 

Quatre  antennes  inégales.  Corps  linéaire  , 
avec  des  renflemens  irréguliers,  articulés  y 
à  segmens  plus  longs  que  larges.  Queue 

.  nulle,  ou  très-courte,  et  dépourvue  d'é- 
caillesou  d'appendices  quelconques.  Pattes 
articulées  ,  disposées  par  paireis  irréguliè-^ 
mebt  distantes. 


"La  forme  des  chevrolles  se  rap- 
proche davantage  de  celle  de  la  larve 
des  insectes  appelés  mantes  que  des 
crustacés  ;  cependant  leur  organisation 
Jes  place  à  côté  des  crevettes. 

Leur  corps  est  extrêmement  alongé 
relativement  à  son  épaisseur ,  non  par 
le  nombre  de  ses  articulation?  mais 
par  leur  longueur.  Leurs  deux  anten- 
nes supérieures  sont  plus  longues,  et 
composées  de  quatre  articles  inégaux , 
dont  le  dernier  est  plus  long,  et  subdi- 
visés en  un  grand  nombre  d'articles 
épineux  ou  velus  à  leur  base.  Les  deux 


y 


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l54      HISTOIRE   NATURELLE 

inférieures  sont  plus  courtes ,  et  com- 
posëes  de  trois  articles  seulement ,  mais 
organises  de  même.  Les  jeux  sont  la- 
téraux et  sessiles.  Les  six  articles  du 
corps  sont  inégaux  en  longueur ,  pres- 
que cylindriques ,  mais  souvent  renflés 
dans  leur  milieu.  Au  premier  ,  qui 
porte  la  tête ,  ou  mieux ,  qui  est  la  pro- 
longation de  la  tête,  est  attachée  une 
paire  de  pattes,  dont  l'avant  dernier 
article  est  ovale ,  et  le  dernier  en  cro- 
chet, susceptible  de  se  courber  sur  le 
précédent.  Ces  pattes  sont  ordinaire- 
ment très-courtes.  Du  milieu  du  se- 
cond ,  part  une  paire  de  pattes  parfai- 
tement semblables  aux  premières,  mais 
beaucoup  plus  longues.  Les  deux  sui- 
vantes portent  des  pattes  ,  ou  des 
tubercules  entre  lesquels  sont  les  or- 
ganes de  la  génération ,  et  qui ,  dans 
les  femelles  se  changent  en  mi  ovaire 
très-volumineux ,  lorsque  la  féconda- 
tion est  opérée.  La  cinquième  est  or- 
dinairement libre.  Dans  quelques  es- 


SES   GHEVROILES.  l55 

pèces  ,  il  y  en  a  encore  deux  autres 
dont  le  premier ,  qui  est  long ,  porte  à 
son  extrémité  deux  pattes  courtes,  onr 
guiculées,  à  quatre  articles,  et  le  der- 
nier, qui  est  très-court ,  porte  égale- 
ment à  son  extrémité ,  deux  paires  de 
pattes  onguiculées  ;  la  première ,  inté- 
rieure et  plus  ce  urte,  a  cinq  articles  ;  la 
seconde ,  supérieure ,  en  a  six.  Ces  deux 
dernières  sont  ordinairement  relevées^ 
Lorsqu'il  n'y  a  que  six  articles  à  l'ab- 
domen ,  on  ne  trouve  que  ces  quatre 
dernières  pattes. 

Les  chevrolles  se  trouvent  princi- 
palement dans  la  mer  du  Nord.  Leur 
manière  de  nager  est  singulière  en  ce 
que  leur  corps  se  relève  postérieure- 
iiient  de  manière  à  former  quelque- 
fois un  angle  droit.  Leurs  mœurs  n'ont 
point  été  étudiées.  La  première  es- 
pèce, quia  été  observée  par  MuUer, 
présente  un  phénomène  remarquable; 
le  mâle  est  fort  différent  ,  et  a  un 
plus  grand  nombre  de  pattes  que  la 


:^il 


l56      HISTOIRE   NATURELLE 

femelle.  On  ne  peut  sernpêcher  de 
soupçonner  ,  malgré  la  confiance  que 
lût^i'ite  cet  homme  célèbre,  qu'il  a 
été  ici  induit  à  erreur ,  qu'il  a  con- 
fondu deux  espèces ,  mais  on  n'en  suivra 
pas  moins  son  opinion  ,  puisqu'on  n'a 
pas  de  preuves  qu'il  se  soit  trompé. 

Chevrolle   linéaire  ,  Caprella  Unearis, 

Quatre  mains  à  un  seal  ongle;  dix  pieda  dans  !• 
aaâle. 

Cancer  Jineari s.  JJnn, —  Cammants  linearis,  F  ai. 
Paf/as,  Spicil.  Zool.  q.  tab.  4.  fig.  l5.  Pennant. 
Zool.  Brit.  3.  tab.  ï2.  fig.  3a.  Martin.  Spitz.  tab.  P. 
fig.  I.  Ilerbst.  Cane.  tab.  36.  fîg.  9  et  lO,  A  ,  B. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  Nord. 

Chevrolle  ventrue ,  Caprella  ventricosa. 
Peax  mains  avec  nn  seul  ongl«  ;  quatorze  pieds, 
Mul/er,  Zool.  Dan.  tab.  56.  fig.  i ,  3.  Acta.  Helv.,4, 

tnb.   4.  fig.  8,  q  ,    10. 

-     Se  trouve  dans  la  mer  da  Nord.  «'' 


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l    II 


DIS  ASSLXES. 


15/ 


ASELLE,  ASELLVS,  Geoffroy. 

Quatre  antennes  sétacëes,  simples,  inëga» 
jes  ;  les  plus  petites  supérieures.  Corps 
oblong,  «  I vert  de  plusieurs  pièces  crus- 
tacées  ,  transverses  ,  et  terminé  par  une 
queue  d'une  seule  pièce  en  dessus  ,  et  de 
deux  pièces  en  dessous  ;  ces  dernières  s'ou- 
vrant  sur  la  dernière  articulation  du  corps. 
Des  styles  en  pointes  articulés  et  bifides 
à  la  partie  postérieure.  Quatorze  pattes. 

Les  aselles  ont  ëté  long-temps  con- 
fondues avec  les  cloportes ,  dont  elles 
ont  l'apparence  extérieure ,  mais  dont 
elles  diffèrent  cependant  par  deux  ca- 
ractères essentiels ,  le  nombre  des  an- 
tennes et  la  forme  de  la  queue.  Quoi- 
que quelques  Naturalistes  du  siècle 
dernier  les  aient  mentionnées  sous 
le  nom  qu'elles  portent  ici,  Geoffyoi 
doit  être  regardé  comme  le  premier 
qui  ait  appris  à  les  distinguer  de  ces 
insectes.  Son  exempl'î,  quelque  bien 
motivé  qu'il  fût,  n'influa  pas  sur  Lin-* 


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Photographie 

Sciences 

Corporaiion 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.  Y.  14580 

(716)  872-4503 


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l58     HISTOIRE  NATURELLE 

naeus,  qui  continua  de  mettre  les  aselles 
pacmi  les  oniscusy  mais  Fabricius  les 
réunit  avec  d'autres  erustacés  ,   qui 
leur  sont   étrangers  sous  le  nom  de 
cymothoa.  Ce  Naturaliste  vient ,  dans 
son  dernier  supplément,  de  diviser  ce 
genre  en  deux.  L'un,  auquel  il  a  con- 
servé le  nom  de  cymothoa,  et  l'autre 
auquel  il  a  donné  celui  d'idotea ,  et  il  a 
annoncé  qu'il  étoit  obligé  de  suspen- 
dre le  classement  de  plusieurs  espé- 
rées, faute  de  connoître  assez  complè- 
tement leurs  caractères.  Ces  deux  gen- 
res diffèrent  par  le  nombre  des  anten- 
nules,  les  cymothoa  en  ayant  quatre, 
et  les  idotea  seulement  deux, 
j  Latreille,  qui  a  jugé  le  caractère 
générique  de   Lamarck  trop  vague  , 
qui  a  reconnu  qu'il  ne  convenoit  pas 
à  toutes  les  espèces,  a  partagé  son  genre 
en  quatre  autres. 

L'un,  auquel  il  a  conservé  le  nom 
d'aselle ,  est  formé  de  l'aselle  des  ruis- 
seaux de  Geoffroy ,  ou  Voniscus  aqua-^^ 


«,  ï 


DES   ASELLES.  .      iSç 

foctt^  de  Linnœus,  les  caractères  qu'il 
lui  a  donnés  sont  presque  ceux  de  La- 
marck^  c'est-à-dire  quatre  antennes 
distinctes ,  des  styles  en  pointes ,  arti- 
culés et  bifides ,  à  la  partie  postérieure 
du  corps.  Il  auroit  pu  ajouter,  queue 
composée ,  en  dessous ,  de  deux  lames 
qui  s'articulent  et  se  meuvent  sur  le 
dernier  anneau  du  corps;  ce  qui  est  son 
caractère  essentiellement  distinctif. 

Le  second ,  auquel  il  a  donné  le  nom 
d'idptée  ,  idotea ,  quoi  qu'il  ne  com- 
prenne pas  les  espèces  rassemblées  par 
Fabricius  sous  ce  nom ,  a  pour  carac- 
tère :  Corps  alongé;  quatre  antennes 
distinctes  ;  point  de  styles,  ou  de  pointes 
articulées  et  bifides  à  la  partie  posté- 
rieure du  corps  qui  a  des  lames  fo- 
liacées et  longitudinales  en  dessous.  11 
auroit  du  ajouter  articulées  sur  le  bord 
latéral  de  la  queue.  Ce  genre  a  pour 
type  la  même  espèce  que  le  genre  aselle 
de  Lamarck  ,  c'est  -  à  -  dire  ïoniscus^ 
«ntomon  de  Linnaeus. 


l6o     HISTOIRE  KATURSLLS 

Le  troisième,  appelé  spérome,  res- 
semble plus  aux  cloportes,  ou  mieux  y 
aux  Jules ,  en  forme  de  cloporte ,  qu'au- 
cun des  deux  genres  précédens.  Il  a 
pour  caractère  :  Corps  ovale ,  se  met- 
tant en  boule  5  quatre  antennes  dis- 
tinctes; point  de  styles  à  l'extrémité 
postérieure  du  corps.  Une  pièce  ou 
deux ,  en  lame  ,  de  chaque  côté  de  la 
queue ,  mais  point  en  dessous. 

Le  quatrième ,  nommé  avec  Fabri- 
cius ,  cymothoa,  a  pour  caractère  :  Qua- 
tre antennes  sétacées  très-courtes,  corps 
crustacé ,  convexe ,  tronqué  ou  très-ob- 
tus postérieurement,  des  yeux  distincts; 
pattes  terminées  par  un  ongle  très-fort. 

La  division  de  Latreille  ne  peut  être 
qu  approuvée  5  elle  sera  donc  suivie 
ici.  On  va  en  conséquence  décrire  les 
quatre  genres  mentionnés  plus  haut  sous 
les  noms  imposés  par  ce  Naturaliste. 

Le  corps  des  aseîles  est  applati ,  com- 
posé de  huit  anneaux,  y  compris  k 
<£ueue. 


h  r  / 


DESASELLE6.  iSl 

La  tête  est  plus  large  que  longue , 
et  son  bord  antérieur  est  un  peu  con-^ 
cave.  De  chaque  côté  ,  on  voit  un 
mamelon  ou  tubercule,  garni  de  poils 
courts 5  les  deux  jeux,  qui  sont  placés 
environ  au  milieu  des  deux  côtés ,  sont 
petits  ,  noirs  ,  convexes ,  et  entourés 
de  poils. 

Il  y  a  quatre  antennes.  Les  deux  plus 
longues  sont  inférieures ,  et  composées 
de  cinq  articles,  dont  le  cinquième  est 
sétacé  et  subdivisé  en  un  grand  nombre 
d'articles.  Les  deux  plus  courtes  sont 
divisées  en  quatre  parties 5  la  quatrième 
également  subdivisée.  Toute»  aont  gar- 
nies de  quelques  poils. 

Au-dessous  des  antennes  se  voit  la 
bouche  entourée  de  ses  antennules ,  de 
ses  mâchoires  et  de  ses  mandibules. 

Les  sept  lames  crustacées  qui  cou- 
vrent le  corps  sont  presque  égales ,  et 
leurs  bords  latéraux  sont  presque  éga- 
lement recourbés  en  dessous  et  en  ar- 
rière; leurs  bords  sont  tranchans,  mai» 

Crustacés.  II.  j5 


.(  H 


1 


l6a      HISTOIRE   NATURELLI 

la  huitième ,  qui  forme  la  queue ,  est 
plus  grande,  arrondie,  et  terminée  en 
pointe  mousse  en  dessus. 

En  dessous,  la  queue  pressente  des 
parties  qui  ont  besoin  d'être  décrites  en 
détail. 

D'abord ,  on  voit  deux  lames  minces 
en  forme  d'ecailles  ,  concaves  en  de- 
dans, articulées  au  corps  par  leur  bord 
antérieur,  mais  libres  dans  le  reste  de 
leur  étendue ,  ou  seulement  appliquée 
contre  les  bords  de  la  partie  supérieure 
de  la  queue.  Leur  bord  extérieur  est 
arrondi,  et  l'intérieur  est  en  ligne  droite, 
de  sorte  qu'elles  se  joignent  exactement. 
Ces  deux  lames  sont  composées  de 
deux  membranes  ,  dont  l'extérieure 
seule  est  crustacée  ;  elles  ont  un  vide 
entre  elles  qu'on  peut  quelquefois  ap- 
percevoir. 

Sous  ces  lames ,  dans  la  cavité  for- 
mée par  la  pièce  supérieure ,  se  trouve 
deux  paquets  de  cinq  branchies,  dont 
chacun  ressenU^ie  ù  une  petite  vessie , 


DES   ASELLES. 


16.^; 


applatîe  et  remplie  d'air.  Toutes  ces 
branchies  sont  transparentes  ,  parse- 
mées de  points  opaques ,  et  garnies  de 
quelques  poils  à  leur  base.  Les  trois 
premières  sont  d'une  forme  un  peu  dif- 
férente des  deux  dernières.  Elles  sont 
dans  un  mouvement  continuel  pendant 
la  vie  de  l'animal. 

Le  septième  anneau  du  corps  du 
mâle  est  garni  en  dessous  de  deux  pièces 
remarquables;  ce  sont  des  lames  min- 
ces ,  transparentes ,  crustacées ,  un  peu 
concaves  en  dessoufe  ou  du  côté  du  corps 
duquel  ellei  sont  articulées  par  leur 
base  5  chaque  pièce  est  divisée  en  deui 
parties  par  un  étranglement  profond  ;  la 
première  de  ces  pattes  est  moins  largo 
que  la  seconde ,  et  le  bord  postérieur  de 
cette  dernière,  qui  a  une  petite  inci- 
sion du  côté  extérieur  est  circulaire,  est 
garnie  d'une  frange  de  très-longs  poils. 
En  dessous  de  ces  pièces  il  y  en  a  deux 
autres  également  plates  et  fort  irrégu- 
lières. Ces  pièces  sont  sans  doute  les 


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ï:  ) 


164      HISTOIRE   NATURELLE 

parties  de  la  génération  du  mâle  ;  mais 
on  ignore  comment  elles  agissent. 

La  femelle  a ,  dans  le  même  endroit, 
c'est  -  à  -  dire  au  -  dessous  du  septième 
anneau ,  deux  petites  parties  ovales  en 
forme  de  lames  plates  ,  bordées  de 
longs  poils,  qui  recouvrent  une  petite 
ouvertuxe  qui  communique  ave^:  l'o- 
vaire. 

La  qucîue  est  garnie  à  sa  partie  pos- 
térieure de  chaque  côté ,  d'un  appen- 
dice fourchu ,  attaché  à  son  bord  posr 
térieur.  Ces  appendices  sopt  composée^ 
d'une  tige  de  deux  articles  ,  dont  le 
second  est  le  plus  grand ,  et  va  en  gros- 
sissant. Les  deux  branches  sont  atta- 
chées sur  cette  tige ,  en  opposition,  mais 
l'une  un  peu  plus  basse  que  l'autre.  Elles 
sont  subulées ,  obtuses  ,  divergentes , 
et  terminées  par  quatre  longues  soies. 
Le  tout  est  garni  de  quelques  poils , 
et  très  -  flexible;  mais  il  ne  paroît  pas 
que  l'animal  puisse  mouvoir  volontai- 
rement ces  parties. 


DES   ASELLES. 


ï65 


L'usage  de  ces  fourches  n'est  pas 
connu  ,  et  elles  tiennent  fort  peu  au 
corps 5  aussi,  les  aselles  les  perdent- 
elles  souvent;  elles  repoussent  comme 
les  pattes  des  écrevisses 

Les  aselles  ont  sept  paires  de  pattes 
assez  longues ,  placées  sur  les  côtés  des 
premiers  anneaux  du  corps.  Les  deux 
antérieures  sont  beaucoup; plus  courtes 
que  les  autres  ,  et  divisées  en  cinq 
parties  différentes  en  figure.  Celle  qui 
termine  la  patte,  forme  un  crochet  garni 
de  poils  intérieurement,  et  elle  s'ap- 
plique sur  le  bord  intérieur  de  la  qua- 
trième, qui  est  également  velue  et  mê- 
me épineuse.  Ces  deux  parties  font 
donc  l'office  de  pinces.  Les  douze  autres 
pattes  sont  divisées  en  six  parties  iné- 
gales ,  et  garnies  de  poils  roides. 

Les  huit  pattes  antérieures  ont  leur 
direction  vers  la  tête  ;  les  six  autres  sont 
courbées  en  arrière. 

Lorsque  les  aselles  sont  poursuivies , 
elles  courent  fort  vite  dans  feau  y  mais 


«  • 


l6G      HISTOIRE    NATURELLE 

naturellement  elles  marchent  lente- 
ment. Lorqu'elles  sont  en  repos  ,  leur 
corps  est  toujours  un  peu  recourbé  en 
dedans. 

Quoique  les  aselles  soient  très-com- 
munes ,  leur  histoire  est  encore  fort  im- 
parfaitement connue  ;  voici  ce  qu'on 
sait  de  liBurs  mœurs. 

Dès  que  les  glaces  des  marais  sont 
fondifes  ,  on  voit  les  aselles  occupées  à 
l'œuvre  de  la  génération ,  et  elles  con- 
tinuent à  s'accoupler  pendant  tout  le 
printemps  et  même  tout  l'été.  Le  mâle, 
qui  est  toujours  plus  grand  que  la  fe- 
melle, se  saisit  d'elle,  etJa  porte  sous 
son  corps  ,  la  retenant  avec  les  deux 
pattes  de  la  quatrième  paire  ,  dans 
l'endroit  où  se  trouve  la  troisième  ou 
quatriènle  paire  de  celles-ci.  C'est  ainsi 
qu'il  la  porte  par-tout  où  il  va  •  sans 
que  cette  femelle  soit  dans  la  pos- 
sibilité de  lui  échapper.  Il  la  garde 
sept  à  huit  jours.  Quand  il  la  quitte , 
elle  se  trouve  toujours  chargée  sous  le 


LES    ASEL^ES.  167 

ventre  d'une  certaine  quantité  d'œufs 
enfermes  dans  un  sac  membraneux ,  ou 
une  espèce  de  poche. 

Il  est  très-digue  de  remarque  que  ces 
aselles  propagent  avant  d'être  parve- 
nues à  leur  dernier  degré  d'accroisse- 
ment. On  en  voit  accouplées,  qui  ne  sont 
pas  encore  à  moitié  de  leur  grandeur. 

Quant  à  l'acte  même  de  l'accouple- 
ment ,  il  n'a  pas  encore  été  observé. 
Si  les  parties  de  la  génération  des  mâles 
sont  les  deux  mamelons  dont  a  parlé 
précédemment,  l'acouplement  doit  être 
difficile.  Il  seroit  possible  de  conjec- 
turer, en  réfléchissant  sur  la  longue 
jonction  des  deux  sexes ,  que  la  fécon- 
dation des  œufs  se  fait  à  leur  isortie 
du  corps  de  la  femelle,  comme  dans 
les  grenouilles  ,  chez  qui  le  mâle  , 
comme  on  sait,  s'empare  également 
de  la  femelle  pendant  plusieurs  jours. 

Geoffroy  avoit  soupçonné,  par  ana- 
logie ,  que  les  aselles  étoient  vivipares. 
Il  ne  s'est  trompé  qu'en  partie.  .Elles 


l68      HISTOIRE   NATURELLE. 

,  foiit  bien  des  œufs ,  comme  on  vient 
de  le  voir  ,  mais  les  petijls  éclosent 
dans  l'ovaire ,  de  sorte  qu'ils  naissent 
tous  vivans.  Leur  sortie  du  sac  mem-> 
l)raneux  ,  ou  de  l'ovaire ,  présente  un 
fait  curieux  ,  qu'il  est  bon  de  rap- 
porter.    ,       , 

Lorsqu'on  renverse  sur  une  table 
une  aselle  femelle  ,  dont  les  petits  sont 
à  terme  ,  les  mouvemens  qu'elle  fait 
pour  se  remettre  sur  pied ,  détermine 
son  ovaire  à  s'ouvrir  dans  sa  longueur, 
où  il  y  a  naturellement  une  fente ,  en- 
suite chaque  moitié  à  se  diviser  en  trois 
portions  ,  de  sorte  que  cet  ovaire  se 
trouve  fendu  en  six  parties ,  qui  laissent 
entre  elles  une  ouverture  très -spa- 
cieuse ,  par  laquelle  les  petites  aselles 
sortent  à  l'instant,  après  quoi  la  mère 
ferme  son  ovaire,  le  remet  dans  son 
premier  état ,  et  se  sauve. 
.  Les  jeunes  aselles  sont  en  tout  sem- 
blables à  leur  mèire;  mais  leur  couleur 
^st  plus  transparente.  On  peut  voir  en 


1j 


DBS    i^  SRLLES.  l6g 

elles ,  à  laide  du  microscope,  la  cir- 
culation du  sang,  jusques  dans  leurs 
plus  petits  organes.  Elles  cliangent  plu- 
sieurs fois  de  peau  ou  de  test ,  comme 
les  autres  crustacés. 

Demars  dit  avoir  remarqué  que  les 
mâles  ne  quittoient  les  lemelies  que 
vingt  -  quatre  heures  après  la  ponte  , 
qu'elle  les  aidoient  auparavant  à  se  dé- 
faire de  leur  vieille  peau ,  d'abord  en 
leur  décalotant  la  tête  avec  leurs  pattes 
antérieures ,  et  ensuite  le  corps  avec 
leurs  pattes  postérieures.  Ce  fait  est 
dans  l'ordre  des  possibles  ;  mais  il  a 
besoin  d'être  confirmé  par  de  nouvelles 
observations. 

Les  aselles  vivent  sans  doute  de 
chair,  mais  on  n'a  pas  d'observations 
qui  le  constate.  Elles  sont  la  proie  des 
poissons  et  des  oiseaux  d'eau ,  et  for- 
ment un  bon  appât  pour  la  pêche  à  la 
ligne. 

C'est  dans  les  eaux  des  marais  qui 
ne  sont  pas  en  état  de  putréfaction  , 


■■-■4  j'**''I^B*'S*^ 


^.s,:.j 


'*     -.M,'/,     J. 


170      HISTOIUB   NATURELLE 

qu'il  faut  chercher  le.5aselles.  Au  prin- 
temps elles  sont  quelquefois  si  abon- 
dantes ,  qu'on  peut  les  prendre  à  la 
poignée.  En  été  et  en  automne  elles 
deviennent  plus  rares. 

Il  n*y  a  qu'une  seule  espèce  d'aselle 
de  connue.  On  l'appellera  ici  asellè 
d'eau  douce ,  asellus  vulgaris.  Elle  a  été 
décrite  par  Linnaeus  sous  le  nom  d'ozii^- 
cus  aquaticus;  par  Fabricius,  de  cy- 
mo/^ftoc, ensuite  d'idotea aquatica.  Elle 
a  été  figurée  par  Geoffroy,  Ins.  a./?/. 
J22  ,fig,  F  5  par  Sub ,  Hist.  Ins.  tab.  3o, 
fi.fr.  la  5  par  Frische  ,  Ins.  10,  tab,  3o  ; 
par  Schaeff.  Eiém.  tab.  £2;  p^rDegeer, 
Ins.  7,  tab,  3i  Jig.  7  ;  et  on  la  trou- 
vera également  ici  figurée  et  grossie 


DES   IDOTÉES, 


i7t 


IDOTÉE,  IDOTEJ,  Fabricius. 

Quatre  antennes  distinctes.  Corps  oblongj^ 
couvert  de  plusieurs  pièces  crustacées  , 
transverses.  Point  de  styles ,  ou  pointes 
articulées  à  la  partie  postérieure  du  corps. 
Queue  large ,  d'une  seule  pil»ce  ;  des  lames 
foliacées  et  longitudinales  en  dessous ,  ar- 
ticulées sur  se&  bordis  latéraux. 

Les  idotées  de  Latreille  diffèrent  un 
peu  dô  celles  de  Fabricius ,  mais  pas 
assez  cependant  pour  mériter  d'en  faire 
un  genre  particulier.  Elles  font  partie 
du  genre  aselle  de  Lamarck,  quoi- 
qu'elles n'aient  qu'une  partie  de  ses 
caractères ,  comme  on  l'a  dit  à  l'articJe 
de  ce  dernier  genre.  Elles  sont  toutes 
marines,  et  plusieurs  espèces  sont  con- 
nues depuis  long-temps  sous  le  nom  de 
cloportes  marins  ,  d'entomon  ,  etc.  ; 
mais  le  nombre  de  celles  qui  sont  dër 
crites  est  bien  petit ,  en  comparaison  de 
celie3  qui  se  trouvent  dans  la  nature. 


*"  ;  m 


/ 


1-72      HISTOIRE   NATURELLE 

Bosc  rapporte  que  les  côtes  d'Europe 
en  fourmillent  ,  que  l'on  en  trouve 
beaucoup  en  pleine  mer ,  et  que  les  ri- 
vages de  l'Amérique  en  sont  également 
très-peuplés.  La  difficulté  de  conserver 
ces  espèces  en  bon  état ,  l'incertitude 
où  Ton  a  été  jusqu'à  présent  sur  les  vrais 
caractères  génériques  et  spécifiques  qui 
leur  conviennent,  ont  été  les  princi- 
pales causes  du  peu  de  progrès  qu'on 
a  fait  dans  leur  étude  ;  ce  sont  elles ,  du 
moins,  qui  ont  empêché  Bosc  de  profiter 
de  la  position,  où  il  s'est  trouvé,  pour  en 
faire  connoître  beaucoup  de  nouvelles. 
Le  corps  des  idotées  est  de  figure 
ovale ,  plus  ou  moins  alongée ,  convexe 
en  dessus ,  applati  en  dessous ,  et  divisé 
en  anneaux ,  dont  les  premiers ,  ordi- 
nairement ,  sont  larges,  et  les  autres 
très -étroits.  Tous  ces  anneaux  ont, 
dé  chaque  côté  ,  un  appendice  plat  , 
triangulr  ire,  finissant  plus  ou  moins  en 
pointe ,  et  débordant  le  corps. 

La  tête ,  placée  dans  la  concavité  du 


'^'t^tiM...éi.''i 


DES   IDOTÉES.  IjZ 

premier  anneau,  est  moins  large  que 
lui  ;  mais  d'ailleurs  assez  grande ,  con- 
vexe par  derrière ,  et  concave  par  de- 
vant ,  où  elle  a ,  de  chaque  côté ,  une 
petite  ëchancrure  ,  qui  forme  deux 
pointes  émoussées.  Les  yeux ,  qui  sont 
placés  aux  côtés  de  la  tête,  représentent 
deux  petits  points  noirs,  qui ,  vus  à  la 
loupe,  ont  une  surface  raboteuse  et 
comme  chagrinée,  ou  garnie  d'un  grand 
nombre  de  petits  tubercules. 

Les  antennes  sont  au  nombre  de  qua- 
tre ,  deux  grandes  inférieures ,  et  deux 
petites  supérieures.  Les  premières  di- 
visées en  cinq  parties,  dont  quatre  plus 
grosses,  et  la  dernière  subdivisée  en 
un  grand  nombre  d'articulations.  Les 
secondes ,  moitié  plus  courtes,  divisées 
en  quatre  parties  égales ,  excepté  celle 
qui  touche  à  la  tête,  qui  est  plus  grosse 
et  plus  courte. 

Au-dessous  des  antennes  est  la  bou- 
che ,  accompagnée  de  ses  antennuUes  et 
de  ses  mâchoires. 

Crustacés,  II,  l6 


:u' 


il 


174      HISTOIRE   NATUREIiLÏ 

Le  corps  est  terminé  par  une  queue 
remarquable  par  sa  grandeur,  dont  la 
figure  varie  suivant  les  espèces ,  et  qui  a 
un  enfoncement  de  chaque  côté.  Elle 
est  composée  de  trois  pièces  ou  lames 
minces ,  convexes  en  dehors,  concaves 
en  dedans.  La  plus  grande  et  la  plus 
large  de  ces  pièces,  qui  est  immc-bile, 
est  placée  en  dessus.  Les  deux  autres 
espèces  sont  situées  en  dessous  de  la 
précédente,  et  chacune  est  attachée  au 
bord  extérieur  de  la  pièce  supérieure, 
dans  une  partie  de  son  étendue,  par 
une  espèce  de  cliarnière  et  de  liga- 
'ment  sur  lequel  elle  est  mobile,  en 
sorte  que  l'idotée  peut  les  ouvrir  et  les 
fermer  à  volonté. 

Cette  queue ,  telle  qu  on  vient  de  la 
décrire,  estle  fourreau  d'organes  qu'on 
apperçoit  lorsque  les  deux  pièces  inté- 
rieures sont  ouvertes.  Ces  organes  sont 
des  lames  membraneuses,  transparen- 
tes, élastiques,  qui  ressemblent,  par  la 
forme  et  la  consistance,  à de$  ailes  de 


DES  IDOTÉEf.  I»75 

mouches  en  mouvement  les  unes  sur  ies 
autres.  On  en  voit  i'abord  quatre,  at- 
tachées au-dessous  du  premier  des  trois 
petits  anneaux  du  corps,  dont  les  deux 
inférieures  sont  un  peu  plus  longues  et 
plus  étroites  que  la  supérieure.  Lors- 
qu'on les  soulève ,  on  en  apperçoit  qua- 
tre autres  parfaitement  semblables  , 
mais  un  peu  plus  longues.  Entre  ces 
dernières ,  se  trouvent  deux  filets  élas- 
tiques, moins  longs  que  le  fourreau, 
qui  ont  leur  attache,  par  une  articu- 
lation ,  à  l'avant  -  dernier  anneau  du 
corps,  et  qui  peuvent  se  mouvoir  à  la 
volonté  de  Tanimal.  Ils  ne  se  trouvent 
pas  dans  les  femelles,  et  on  ne  connoît 
pas  leur  usage. 

En  dessous  de  toutes  ces  parties,  la 
cavité  de  la  queue  renferme  encore 
d'autres  paires  de  lames  plates ,  placées 
les  unes  sur  ies  autres ,  et  qui  ont  leur 
attache  au  dernier  anneau  du  corps  , 
auquel  elles  sont  articulées.  Les  pre- 
mières de  ces  lames  ressemblent  aux 


176      HISTOIHÏ   NATUREL!» 

précédentes  ;  mais  les  autres  sont  plus 
longues  du  double  ,  transparentes  ,  et 
sans  poils.  Ces  lames  varient  en  nom- 
bre selon  les  espèces. 

Les  pattes  sont  au  nombre  de  qua- 
torze ,  et  attachées  aux  sept  premiers 
anneaux  du  corps,  proche  du  bord  ex- 
térieur. Elles  sont  de  deux  espèces.  Les 
trois  premières  paires  sont  beaucoup 
plus  courtes ,  et  moins  grosses  que  les 
quatre  postérieures.  Elles  sont  divisées 
en  six  parties  de  longueur  inégales  , 
dont  la  cinquième  est  la  plus  large. 
La  sixième  est  courbée  en  arc  ,   et 
pointue.  Les  huit  postérieures  sont  éga- 
lement divisées  en  six  parties  inégales  ; 
mais  elles  vont  toujours  en  diminuant 
de  grosseur.   Toutes  sont  garnies  de 
poils  des  deux  côtés. 

Lorsque  l'idotée  nage,  les  lames  de 
sa  queue  sont  dans  un  mouvement  con- 
tinuel 5  mais  ce  mouvement  est  cepen- 
dant lent,  et  permet  de  voir  que  ces 
lames  sont  composées  de  deux  pelli- 


DES   IDOTiES. 


177 


cules,  qui  laissent  entre  elles  une  ca- 
vité ,  souvent ,  mais  pas  toujours ,  rem- 
plie d'air  5  de  sorte  qu'on  ne  peut  se 
refusera  les  regarder  comme  les  bran- 
chies de  l'animal. 

L'anus  se  trouve  placé  au  bout  du 
ventre ,  sous  les  lames  5  il  est  fermé 
par  deux  lèvres  latérales  et  membra- 
neuses. 

Le  mâle  diffère  de  la  femelle  par  les 
pattes  ,  qui  sont  plus  grosses  ;  par  les 
deux  demi- tubes ,  dont  il  a  été  parlé  ; 
et  par  deux  petites  membranes  ovales 
placées  l'une  à  côlé  de  l'autre  ,  au- 
dessous  du  premier  des  petits  anneaux 
du  veptre.  Degeer  pense  que  ce  pour- 
roit  bien  être  les  véritables  organes  de 
la  génération,  d'autant  plus  qu'après  la 
mort  d'un  de  ces  mâles ,  il  sortit  de  ces 
parties  une  matière  blanche,  entortillée 
comme  un  fil ,  qui  ressembloit  à  de  la 
matière  séminale. 

Les  idotées  ,  quelque  communes 
qu'elles  soient  dans  la  mer ,  n'ont  pag 


t^ 


Î7S      HISTOIRE    NATURELLE 

encore  été  ëtudiëes  sous  le  rapport  âe 
leurs  mœurs.  On  sait  seulement  qu  elles 
nagent    avec  une    grande  vélocité 
qu  el  es  vivent  de  crustacés  plus  petits 
quelles,  et  quelles  sont  redoutée^  par 
les  pécheurs.  On  ne  devine  pas  pour- 
quoi elles  se  trouvent  dans   ce  der- 
nier cas,  à  moins  quelles  n'aient  été 
confondues  avec  d'autres  genres  ,  tels 
que^  genre  callige;  dont  les  espèces, 
en  effet ,  vivent  aux  dépens  des  pois- 
sons. Il  est  même  à  croire  que  deux 
espèces ,  les  idotées  psore  et  pli  vsode 
appartiennent  à  ce  genre.  Il  est  possi- 
ble que ,  dans  le  nombre  des  autres 
Il  s  en  trouve  encore  quelques  -  unes 
qui  se  rapportent  à  des  genres  diffé- 
rens  ;  mais  les  principes  génériques 
sont  posés,  et  il  sera  facile  de  recon- 
noitre  les  véritables  idotées,  lorsqu'on 
sera  dans  le  cas  d'en  observer. 

Idotée  entomon  ,  J^otea  entomon. 


,'*' 


■* 


Dis   IDOTÉES. 


'75 


Oniscus  entonton.  Linn  —  Cvr^r^tt. 
Pennant.  Zool.  Brit.  4  tX^eT^^V"''^"''^'''' 

^«//-.,Spicil.  ZooLp.tab    5   fig   r'  **    ''  ^^ 

Se  trouve  dana  le*  mers  d'Europe.  * 

^àotée  oestre  ^Idoteaoestrum.   . 
Six    anneaux  aur    la   corn..    1» 
tronquée.  ^''    ^   ^"<"^«  conrte  et 

s.  trouve  da™  les  met,  d'Europe.  ' 

Mot.  de  la  Guadeloupe,  /*  euad.'oup.„,U. 
!."  ""T"  ™'  '«  ""P'  )  ta  queue  ovj. 
Se  trouve  dan.  les  mer.  d'Amérique. 

^1)«  «.neau.  .„r  1.  corp.,  ^e».  lougé.  e.  tt„,v 

dou^r'  ■"•  "•  "«•  *•  «"'  "  «t"*»™»  Ponie  do 
par^B^r"^  "  "'""  "".<*•».•«« observé. 

.4p.^u^",r^j;,srd:::^;ï:--r 

«ontle'tÎTr.x'tS!-"*'-''""''-'™*»»'. 
Pattes  ponctuées,  légèrement  épineusea    an  nn«K, 

Codeur  d'«  W„  o^ir ,  4,rt ,  Jfor^r 


t  w 


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li   * 


180      HISTOIÏIE    NATURELLE 

Idotëe  américaine ,  Idotea  americana» 

Douze  anneaax  sur  le  corps  ;  les  pattes  postérieureâ 
«longées,  ronsses  ;  la  qnene  arrondie. 
Jiiotei»  Americana.  Fah. 
Se  trouve  dans  les  mers  d'Amérique.  ' 

Idotëe  psore ,  Idotea  psora. 

Treize  anneaux  sur  le  corps  { la  queue  demi-ovale  ; 
aiguë;  le  ventre  nu. 

Stroem.   A  et.  Hafn.  9.  tab.  lo. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  I^ord.  Elle  passe  pont 
spécifique  contre  la  teigne  et  la  gale. 

Idotée  phjsode ,  Idotea  physodes. 

Treize  anneaux  sur  le  corps;  la  queue  ovale;  !• 
ventre  nu 

SuU.  Hist.  Ins.  tab.  3o.  fig.  11.  Journal  de  Fhys. 
iiov.  1787.  pi.  a.  fig.  II. 

Se  trouve  dans  la  grande  mer  sur  les  ouïes  des 
poissons.  Peut-être  appartient-elle  avec  la  précédent» 
au  genre  calige. 

Idotée  vittée ,  Idotea  vittata. 
Dix  anneaux  sur  le  corps  ;  grise,  ponctuée  de  brun, 
avec  un  large  vitta  jaune  sur  le  do»;  queue  alongée 
et  terminée  en  pointe. 

A  été  trouvée  par  Bosc  dans  la  haute  mer.  Elle 
ressemble  beaucoup  à  Taselle  entomon  ;  mais  elle 
est  à  peine  longue  d'un  centimètre;  les  anneaux  n'ont 
point  d'appendices  latérales,  et  sa  queue  est  moins 
pointue.  Le  vitta  disparoit  quelquefois  pas  l'effet  df 
la  dessicatioo. 

Idotée  aiguë ,  Idotea  acumînafa. 

Oblongue ,  grise;  les  antennes  et  les  pattes  plus  pâlesa 
la  queue  pointue. 

Se  trouve  dans  l'Océan. 


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JV.jâ 


Dej'e^oe   c/el. 


JLe  J^/lain    t/eiiip , 


1 .  a  .  T]ia}iti'e  terrestre  .         y-l'Aselle  d'eaxL  douce  . 
3.4.  Zoe  pelati^^ue  .  8.1.a  SpKerouie     cendrée, 

o,  . .  La  Chevrolle  linéaire.  o.LYjrie   océanique. 
6  . . .  L'Idotïe  xuetallique  • 


'4 


I^Bf^^mmmmmM 


DUS  IDOTéES.  l8l 

Idotëe  ëmarginëe  5  Idotea  emargihata, 

Oblongne,  gris-brnnj  la  qnene  émarginée. 
Se  frouve  daos  l'Océan. 

Idotëe  albicorne  ,  Idotea  albicornis, 

Oblongue  ,  hmne;  la  qaeae  pâle,  poocmée  da 
Doir;  les  antennes  blanchâtres. 

Se  tronye  sur  les  côtes  d'Espagne ,  où  elle  nuit  anx 
poisson»  j  au  rapport  de  Wahl;  ce  qui  fait  soupçon- 
ner qu'elle  appartient  au  genre  callige. 

Idotée  échancrëe  ,   Idotea  excisa. 

Dix  anneaux  sur  le  corpr  ;  la  queue  large  «  échan-* 
crée  à  son  extrémité. 

Idotea  marina.  Fab.  — P allas  ^  Spicil.  9.  tab.  4. 
fig.  6.  Degeer.  Ins.  7.  tab.  3a.  fig.  il.  Fermant.  Brit, 
Zool  4.  tab.  18.  fig.  3. 

S«  trouTo  dans  k  mer  du  Nord. 


/ 


I 


aÔ2      HISTOIRE   NATURELLE 

^^JIÉROME^Sph^romj,  Latreille, 

Quatre  antennes  distinctes  ,  et  trôs-courtes. 
Corps  ovale ,  recouvert  de  plusieurs  piè- 
ces crustacëes  ,  transverses  ,  et  terminé 
par  une  queue  large,  ayant,  de  chaque 
coté,  deux  lames  superposées,  mobiles, 
Quatorze  pattes. 

Les  caractères  qui  distinguent  les 
spheromes  des  idotées  et  des  aselies 
sont  principalement  tirés  des  petites 
lames  latérales  qui  accompagnent  la 
queue,  ou  de  l'absence  des  deux  grandes 
lames  ,  qui ,  dans  les  deux  derniers 
genres  en  couvrent  la  partie  infé- 
rieure. 

On  doit  à  Pallas  une  description  fort 
exacte  d  une  espèce  de  ce  genre,  mais 
quoiqu'il  en  eût  mis  les  caractères  en 
évidence,  il  a  continué  de  la  regarder 
comrne  congénère  avec  les  cloportes 
deLinnaBus,etFabriciusavec  ses  cy- 
mothoa.  Latreille  est  le  premier  qui 


•iKlBBWHWP»  • 


p 


SES    SPHÉROMES. 


l85 


ait  senti  la  nécessité  d'en  former  un 
genre  particulier. 

Les  sphéromes,  que  Bosc  a  observées 
vivantes,  se  rapprochent  beaucoup  plus 
àes  cloportes  qu'aucun  des  genres  dont 
il  est  question  ici.  Elles  en  ont  com- 
plètement la  forme,  et  jouissent,  aussi 
bian  qu'eux ,  de  la  faculté  de  se  mettre 
en  boule  lorsqu'elles  ont  lieu  de  crain- 
dre quelques  dangers.  Elles  sont  extrê- 
mement communes  sur  les  côtes  de 
l'Océan  et  de  la  Méditerranée,  ou  peut- 
être  que ,  par  une  recherche  plus  exacte , 
on  en  trouveroit  un  plus  grand  nombre 
d'espèces. 

La  tête  des  sphéromes  est  parallélo- 
gramique  5  elle  est  placée  dans  une  ex- 
cision du  premier  anneau  du  corps,  et 
porte  de  grands  yeux  réticulés  et  sail- 
lans  sur  ses  angles  postérieurs.  Les  an- 
tennes sont  courtes  5  les  premières ,  ex- 
térieures ,  plus  courtes ,  composées  de 
deux  articles,  dont  le  dernier  est  sub- 
divisé ea  un  grand  nombre  d'autres. 


\\ 


H 


A 
^ 


i 


l84      HISTOIRE   NATURELLE 

Les  secondes ,  inîérieures ,  plus  grandes, 
ont  trois  articles,  le  dernier  également 
subdivisé. 

Le  corps  est  couvert  de  huit  an- 
neaux presque  tous  égaux  en  largeur , 
recourbés  et  terminés  en  pointe  émous- 
sée  sur  les  bords. 

La  queue  est  égale  en  largeur  au 
corps,  et  en  longueur  à  sa  moitié.  Elle 
est  bombée  en  dessus,  cave  en  dessous, 
et  presque  demi-circulaire.  Son  angle 
antérieur  est  excisé  ,  pour  donner  at- 
tache à  deux  lames  mobiles, oblongues, 
presque  entièrement  en  recouvrement 
l'une  sur  l'autre,  un  peu  concaves  en 
sens  contraire,  et  de  la  longueur  de  la 
queue.  L'inférieure  est  ordinairement 
dentée  à  son  bord  extérieur.  Sous  cette 
queue  sont  des  branchies  en  lames  ex- 
trêmement minces ,  transparentes,  dont 
Bosc  n'a  pu  compter  le  nombre ,  ni  ap- 
précier la  forme. 

Les  pattes  sont  au  nombre  de  sept 
de  chaque  côté  ,  toutes  onguiculées , 


DES   SPHÉROMISS. 


l85 


toutes  fort  courtes  ;  mais  les  premières 
plus  que  les  autres. 

On  a  vu  à  l'article  des  genres  aselle 
etidotées ,  que  les  espèces  qui  les  com- 
posent ont  les  branchies  renfermées 
dans  des  boîtes  à  deux  battans  :  ici,  elles 
sont  toujours  visibles  5  cependant  il  pa- 
roît  que  les  lameis  latérales  intérieu- 
res peuvent,  par  leur  rapprochement, 
en  couvrir  momentanément  une  partie. 
Mais  si  les  sphéromes  sont  moins  fa- 
vorisées, sous  ce.  rapport  ,  que  les 
genres  précités,  elles  peuvent  mieux 
qu'eux  garantir  leurs  branchies ,  en  se 
mettant  en  boule  ,  opération  qu'elles 
exécutent ,  comme  on  l'a  déjà  dit,  au 
moindre  danger ,  et  dont  les  suites  sont 
telles ,  que  l'épingle  dont  Bosc  les  per- 
çoit, pour  les  conserver  ,  n'étoit  pas 
capable  de  les  engager  à  se  développer. 

On  ne  s^it  rien  sur  la  manière  d'être 

des  sphéromes.  C'est  principalement 

sur  les  côtes  rocailleuses  qu'il  faut  les 

«hercher.  On  ne  lève  guère  de  pierres. 
Crustacés.  II.  17 


i 


:i 


t86     HlSTOmï  NATXJRBLL» 

pendant  Télé ,  dans  les  enfoncemens  oiV 
la  basse  marée  a  laissé  un  peu  d'eau, 
sans  en  rencontrer  plusieurs. 

Bosc  a  tout  lieu  de  croire  que  les 
deux  espèces  de  ce  genre ,  décrites  dans 
Fabricius  sous  le  nom  de  cymothoa 
assimilis  et  serrata^  ne  sont  que  des 
variétés  d'âge  ;  et  en  conséquence  il  les 
réunit  sous  le  nom  de  sphérome  cen- 
drée, sphaeroma  cinerea ,  dont  les  sy- 
nonymes sont ,  onwcwj  assimilis,  Lin.; 
cymothoa  assimilis  et  serrata ,  Fab.  ; 
oniscus  conglobator  ,  Pallas  ,  Spicil. 
ZooL  9.  tab.  4,fig'  iS,  et  Miscell. 
Zooltab.  i4,Jîg.  iS»  19-  Baster,  Sub. 
^.  tab,  i3  ,fig'  3. 

Voyez  pL  i5,  /^g".  8,   où  elle  est 
représentée  grossie. 

Se  trouve  dans  les  mers  d'Europe, 


•  1 


SES  LI6IES. 


187 


LIGIE,  LxGlA ,  Fabricius, 


Çùatre  antennes  sëtacëes  ,  ayant  plus  de 
dix  articles.  Corps  ovale  ,  submarginé  , 
recouvert  de  pièces  crustacëes,  transver- 
ses.  Les  appendices  de  la  queue  courtes  et 
bifides. 

Les  ligîes  faîsoîent partie  du  genre 
des  cloportes  {pniscus)  de  Linnœus  ;  et 
certes,  ce  Naturaliste  étoit  excusable, 
à  l'époque  où  il  écrivoit,  de  les  avoir 
confondîtes  avec  ces  derniers ,  car  il  est 
difficile  de  se  ressembler  davantage  au 
premier  coup-d'œil.  La  forme  est  ab- 
solument la  même ,  et  il  faut  une  loupe 
pour  voir  qu'il  y  a  quai  «,  antennes ,  et 
que  le  dernier  article  est  subdivisé  en 
un  grand  nombre  d'autres ,  tandis  que , 
dans  les  cloportes ,  il  n'y  en  a  que  deux , 
et  que  le  dernier  article  est  semblable 
aux  autres.  Outre  ces  différences  carac- 
téristiques, il  y  en  a  encore,  dans  d'au- 
tres parties,  que  la  description  absolue 


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l88      HISTOIRE  NATURELIilS 

d  une  des  espèces  va  faire  comioître. 
La  ligie  a  une  têle  ovale -conique  , 
insérée  dans  une  échancrure  du  premier 
article  du  corps.  Les  organes  qui  ac- 
compagnent sa  bouche  sont  difficiles  à 
observer.  On  y  voit  des  mâchoires  dou- 
bles crustacées,  granuleuses,  peu  iné- 
gales ,  et  arrondies  sur  leurs  côtés;  une 
lèvre  grosse,  saillante ,  mais  on  est  in- 
certain s'il  y  a  des  mandibules  et  an- 

tennules. 

Les  deux  antennes  apparentes  sont 
grosses  de  la  longueur  de  la  mpitié  du 
corps,  insérées  sur  le  front,  et  compo- 
sées de  six  articles ,  dont  les  deux  pre- 
miers sont  très  -  courts ,  et  le  dernier 
très -long,  et  subdivisé  en  onze  autres 
qui  vont  toujours  en  diminuant  de 

grosseur. 

Les  deux  autres  antennes  sont  ac- 
coUées  à  la  base  intérieure  de  celles-là , 
et  s'élèvent  à  peine  à  la  hauteur  du 
premier  article.  Elles  sont  composées 
de  deux  articles ,  dont  le  dernier  est 


DES   LIGI£S.  18^ 

«ubdivisé  en  un  grand  nombre  d'autres. 
Il  falloit  la  perspicacité  de  La  treille 
pour  les  découvrir. 

Les  yeux  sont  très-gros,  et  placés  à 
la  partie  latérale ,  postérieure  de  la  tête. 

Le  corps  est  couvert  de  sept  bandes 
écaiileuses. 

La  queue  est  composée  de  six  ar- 
ticulations semblables  à  celles  du  dorps , 
mais  plus  petites,  dont  la  dernière  est 
ovale ,  et  a  une  échancrure  de  chaque 
côté  de  la  partie  inférieure ,  de  laquelle 
part  une  lame  courte ,  qui  porte  à  son 
extrémité  deux  filets  sétacés ,  égaux  , 
mais  dont  l'intérieur  est  mucroné ,  et 
l'extérieur  seulement  pointu.  Le  des- 
sous fait  voir  cinq  à  six  lames  qui 
couvrent  les  branchies. 

Les  pattes ,  au  nombre  de  quatorze , 
sont  insérées  sur  les  bords  de  l'abdo- 
men ,  et  ont  chacune  cinq  articulations, 
sansy  comprendre  l'ongle,  composé  de 
deux  crochets  très-courts ,  dont  les  ex- 
térieures sont  plus  longues. 


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ÏQO     HISTOIRE  NATTT11ELI.B 

Il  résulte  de  cette  description  que 
les  ligies  doivent  être  placées  dans 
le  voisinage  des  aselles  ,  des  idotées 
et  des  sphéromes ,  avec  qui  elles  ont 
beaucoup  de  rapports. 

La  ligie  se  trouve  très -abondam- 
ment sur  les  bords  de  l'Océan  et  dé 
l'embouchure  des  rivières  qui  s'y  jet- 
tent. Elle  se  cache  sous  les  pierres ,  les 
fiicus  et  autres  objets  que  la  mer  rejette , 
et  se  contourne  sur  elle-même  positi- 
vement comme  les  cloportes.  On  n'a 
aucune  observation  détaillée  sur  ses 
mœurs. 

Ligie  océanique ,  Ligia  océanien. 

Les  antennes  et  les  appendices  de  la  qaeue  plus 
«cartes  qae  le  corps;  ces  dernières  inégales. 

Stroem.  Sundm.  tab.  i.  fig.  14,  i5.  Acta.  Helv, 
tab.  5.  fig.  663.  Baster.  Subs.  tab.  i3.  fig.  4.  Gronov. 
Zool.  tab.  17.  fig.  2.  Pennant.  Zool.  Britan.  4. 
tab.  i8.  fig.  4.  Cuvier,  Journal  d'Hist.  Nat.  tab.  z6. 

Voyez  pi.  i5.  fig.  9 ,  où  elle  «st  représentée  de 
grandeur  naturelle. 

Se  trouve  sur  les  bords  de  l'Océan. 

Ligie  des  mousses  ,  Ligia  hypnorum,  - 
Les  antennes   et  les  appendices  de  la  queue  plus 
«otirtes  que  le  corps  ;  ces  dernières  inégales. 


^'4 


SIS  Lions. 


'9» 


Cuvier^  Jonrnal  d'Hiit.  Nat.  tab.  26.  f!g,  3. 

8a  troave  sur  les  bords  de  la  mer  sous  les  moaisef. 

Ligie  italique ,  Ligia  itaiica. 

Les   antennes  et  les  appendices  de    la  quene  phu 
longues  que  le  corps. 

Se  troave  sur  le  bord  de  la  mer  en  Italie. 


CALIGE,  Caugus,  Muller, 

Corps  couvert  de  deux  grands  boucliers. 
Deux  antennes  très-sensibles.  Bouche  peu 
distincte.  Huit  à  dix  pattes  ;  les  posté- 
rieures avec  des  appendices  branchiales. 
Deux  yeux  marginaux  ;  deux  filets  ou 
tuyaux  formant  la  ijueue. 

Ce  genre,  quoiqu  en  apparence  voi- 
sin de  celui  des  limules  ,  s'en  écarte 
beaucoup  par  la  forme  des  organes ,  et 
par  les  mœurs  des  animaux  qui  le  com- 
posent. Il  a  quelques  affinités ,  sous  ces 
deux  rapports ,  avec  les  lernées. 

Guner,  Strom  et  Baster,  ont  i¥crit 
•t  figuré  des  caliges,  sous  le  nom  de 


ii 


m 

: 

3 


I 


192      HISTOIRE   NATURELtï 

poux  de  poissons ,  et  ils  ont  pris  leur 
partie   postérieure    pour  l'antérieure. 
Mais  Muller  a  prouvé  que  ce  qu'on 
appeloit  les  antennes  étoit  la  queue ,  et 
que  les  véritables  antennes  se  voyoient 
à  la  partie  opposée  ,  sous  la  forme  de 
deux  petits  filels  insérés  sous  les  yeux. 
Le  corps  des  caliges  est  composé  de 
deux  pièces  écailleuses ,  dont  la  pre- 
mière ,  plu'i  grande ,  représente  un  seg- 
ment de  sphère»  très-applati ,  formé  par 
un  test  coriace ,  semblable  à  celui  des  li- 
mu  les.  Cette  partie  a  été  appelée  clypeus, 
chaperon ,  par  Linnœus  ;  mais  il  est 
évident  que  ce  nom  ne  lui  convient 
pas ,  puisqu'elle  couvre  le  corps  pro- 
prement dit.  A  sa  partie  antérieure  on 
remarque  une  petite  saillie ,  qui  porte 
latéralement  les  yeux ,  et  qui  se  pro- 
longe ,  de  chaque  côté ,  en  un  filet  fort 
court ,  qui  est  l'antenne.  La  bouche  est 
placée  sous  et  au  milieu  de  ce  prolon- 
gement. C'est  tantôt  un  simple  tuber- 
cule ,  tantôt  une  longue  trompe  solide  ^ 


ï  ('  \ 


DES   CALIOES.  1^3 

^susceptible  de  se  replier  en  arrière.  Il 
n'y  a  pas  de  télé. 

Les  pattes  vanent  en  nombre  suivant 
les  espèces ,  depuis  quatre  jusqu'à  dix. 
Elles  sont  toujours  beaucoup  plus  cour- 
tes que  le  test  n'est  large ,  et  assez  gé- 
néralement la  première  paire  est  plus 
grande  que  les  autres.  Elles  sont  de 
«Jeux  espèces  ;  mais  cependant  toutes 
plus  grosses  à  leur  base,  et  de  nature 
cornée.  Elles  sont  aussi  toutes  implan- 
tées dans  un  tubercule  charnu,  qui  leur 
permet  des  mouvemens  en  tous  sens. 
Les  premières  de  ces  pattes  sont  ter- 
minées par  un  ongle  très-alongé,  très- 
aigu,  qui  se  replie,  ou  mieux,  qui 
est  toujours  replié  en  dedans  ,  et  les 
dernières  par  des  filets  charnus ,  ciliés , 
qui  sont  de  véritables  branchies.  Le 
nombre  de  ces  filets  varie  selon  les 
espèces,  et  ils  prennent  même  des  for- 
mes qui  semblent  indiquer  la  faculté 
de  servir  à  la  natation  comme  à  la 
îespiration.  Le  canal  alimentaire  tra- 


i.      Stà^Jàii 


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194     HISTOIRÏ  NATITRBLtB 

verse  toute  la  première  partie  entre  les 

pattes.  ^ 

La  seconde  pièce,  que  MuUer  appelle 
l'abdomen ,  varie  beaucoup  dans  sa  for- 
me, mais  est  de  même  nature  que  la 
première;  dans  Tune  des  espèces,  elle 
représente  un  carré  très-petit ,  attaché 
à  la  partie  postérieure  de  la  première 
pièce.  Dans  une  autre,  elle  est  ovale, 
presque  aussi  large,  et  beaucoup  plus 
longue  que  la  première  pièce.  Mais, 
quelle  que  soit  la  forme  de  celte  pièce, 
elle  a  toujours  l'appendice  ,  de  for- 
me variable,  que  MuUer  a  appelée  la 
queue,  et  de  deux  longs  tuyaux  cylin- 
driques ,  qui  paroissent  cartilagineux , 
et  que  MuUer  a  appelés  les  ovaires/ 
Ces  tuyaux  sont  toujours  plus  longs 
que  les  deux  pièces  écailleuses  du  corps, 
et,  dans  l'une,  elle  l'est  quatre  à  cinq 

fois  plus. 

Ces  tuyaux  ont  été  appelés  ovaires, 
non  parce  qu'on  y  a  trouvé  des  œufs  , 
mais  parce  qu'ils  ne  se  montrent  pas 


<#wtgiaiitiiiiiN»wât»^ 


DES   GÂLIOES.  195 

'âans  tous  les  individus ,  et  qu'on  soup- 
çonne qu'il  n'y  a  que  les  femelles  qui 
en  soient  pourvues. 

Quoique  plusieurs  auteurs  ,  comme 
on  l'a  déjà  dit ,  se  soient  occupés  de 
l'étude  des  animaux  qui  composent  ce 
genre ,  on  n'en  connoît  encore  que 
très-imparfaitement  l'histoire.  Strom 
est  celui  qui  les  a  le  plus  observés  sur 
sur  le  vivant.  Il  rapporte  qu'ils  vivent^ 
comme  les  leruées ,  cramponnés  sou* 
les  écailles  des  poissons,  à  la  faveur 
de  leurs  pattes  onguiculées  ,  et  que 
là ,  ils  sucent  par  le  moyen  de  leur 
trompe  le  sang  dont  ils  se  nourrissent. 
Ordinairement  ils  restent  très  -  long- 
temps,  peut-être  même  toujours,  fixés 
au  même  endroit;  mais  lorsque,  par 
l'effet  de  leur  volonté ,  ou  d'une  cause 
étrangère,  ils  quittent  leur  place ,  ils 
savent  fort  bien  courir  sur  le  corps 
du  poisson  pour  en  chercher  une  au- 
tre, et  même  nager  pour  retrouver  un 
autre  poisson ,  lorsqu'ils  ont  été  for- 


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I 


I 


196      HISTOIRE   NATURELLB 

ces  d'abandonner  le  leur.  Il  j  a  lieu  dô 
croire  cependant  que,  dans  ce  dernier 
cas  ,  ils  parviennent  rarement  à  leur 
but  ;  car  ils  nagent  lentement ,  et  le 
nombre  d'ennemis  qu'ils  peuvent  ren* 
contrer  est  considérable.  Ils  périssent 
lorsqu'on  les  laisse  pendant  quelque» 
heures  dans  une  petite  quantité  d'eau. 
On  seroit  fondé ,  peut-être,  à  faire 
deux  genres  des  deux  espèces  de  Mul- 
1er,  attendu  qu'elles  diffèrent  en  des 
parties  essentielles  5    mais  comme  la 
connoissance  des  caliges  est  encore  très- 
peu  avancée ,  il  faut  attendre  que  les 
circonstances  aient  permis  à  quelque 
observateur  de  fixer  nos  idées  sur  les 
véritables  caractères  du  genre  ;  car ,  on 
ne  le  dissimule  pas ,  ceux  qui  ont  été 
donnés  ici  ne  sont  pas  satisfaisans.  Il  y 
a  tout  lieu  de  croire  que  ce  genre  est 
fort  nombreux  en  espèces  ,  quoiqu'on 
n'en  connoisse  encore  que  trois.  Il  est  du 
nombre  de  ceux  qui  exigent ,  pour  être 
étudiés  utilement,  des  connoissance* 


II 


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DES   CALICES.  Ip7 

préliminaires  étendues,  et  le  hasard  seul 
peut  amener  des  espèces  sous  les  jeux 
des  Naturalistes.  On  voit,  mentionnés 
dans  les  auteurs  ,  plusieurs  animaux 
qui  se  rapprochent  de  ce  genre ,  mai» 
qu'on  n'ose  y  réunir ,  à  raison  de  l'im- 
perfection des  descriptions  et  des  figures 
qu'ils  en  ont  données.  On  peut  même 
soupçonner  que,  parmi  les  espèces  con- 
nues ,  il  en  est  quelques-unes  de  mal- 
à-propos  rapportées  les  unes  aux  au- 
tres. Celle  figurée  par  Baster,  Subs.2. 
tab.  8 ,  semble  être  fort  différente,  par 
exemple ,  du  calige  court  de  Muller.  Il 
est  très-possible  que  le  binocle  à  queuo 
en  plume,  et  le  binocle  du  gastéroste 
de  Geoffroy ,  appartiennent  aussi  à  ce 
genre 5  mais,  malgré  l'exactitude  des 
descriptions  et  des  figures  de  ces  Ento- 
mologistes ,  on  n'ose  les  y  réunir  en 
conséquence  on  les  décrira,  comme  un 
genre,  à  la  suite  de  celui-ci.  Il  en  est  de 
même  des  aselles  psore  et  phjsodej  du 
Cnistacés.  II,  i9 


I 


i, 


I 


198      HISTOIRB  NATTJRELLÏ 

moins  on  a  pour  motif  de  le  croire  leur 
habitation  dans  les  ouïes  des  poissons. 

Calige  court ,  Caligus  curtus. 

Le    test  antérieur  arrondi  ;  lo  postérieur  carré  et 

•oort. 

Monoculus  piscinHS.  Lim.'—Fab,  Act.  Hafn.  10. 
tab.  7.  fig.  1 ,  7.  Baster.  Subs.  a.  tab.  8.  fig.  9 ,  10. 
Berl.  Schrist.  3.  tab.  i.  \\%.  4,  5»  6.  Strom.  Sundtn. 
tab.  I.  tig.  4,5,  6.  Muliety  Entomost.  tab.  ai. 
fl».  1,3. 

Voyez  pi.  16.  fig.  3,  où  il  est  représenté  un  peu  grossi. 

Se  trouve  sur  les  poissons  de  uier ,  et  en  particulier 
•ur  les  nmrlans  et  les  saumons. 

Calige  alongé ,  Caligus  productus. 

Le  test  antérieur  arrondi;  le  postérieur   oval»  et 

plongé, 

Monoculus  Salmoneus.  Fab.  —  Berl.  Schrif ten  I . 
tab.    3.    fîg.    I  ,    7.    Muffer  y   Entomost.    tab.    21. 

«g.  3,4. 

Se  trouve  «ur  les  »aumoQi  et  sur  les  scjuales. 


DKS   BINOCLES. 


'59 


BINOCLE,  BlNOCULVS,  Geoffroy. 

Un  seul  bouclier  dorsal  ;  corps  hëmîsphi?- 
ri^ue  ;  deux  antennes  petites  ;  une  espèc» 
de  bec  ;  six  pattes;  deux^eux  latéraux  ; 
queue  articulée,  teruainée  par  des  appen- 
dices barbues. 


C  E  S  T  à  Geoffroy  qu'on  doit  réta- 
blissement du  genre  binocle ,  dont  le 
caractère  distinctif  est  d'avoir  le  corps 
crustacé ,  une  cjueue  fourchue  et  deux 
yeux;  mais,  ici ,  ce  genre  est  réduit  aux 
deux  espèces  de  Geoffroy ,  qui  s'atta- 
chent sur  les  poissons.  L'autre  espèce 
sera  mentionnée  ci-après  sous  le  nom 
générique  d'à  pus. 

Quoique  les  binocles,  dont  il  est  ici 
question ,  se  rencontrent  aux  environs 
de  Paris ,  et  que  le  nombre  des  obser- 
vateurs se  voient  beaucoup  multipliés 
dans  ces  dernières  années ,  ils  n'ont  pas 
été  trouvés  depuis  Geoffroy;  en  con- 


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^00      HISTOIRE   NATtrUELLE 

séquence,  on  est  réduit  à  copier  ce 
que  ce  Naturaliste  en  a  dit. 

Xe  binocle  est  couvert  d'un  bouclier 
ovale ,  échancré  en  avant  e  rrière , 

et  divisé  longitudinalement  ^ .,:  une  sn- 
ture  saillante.  Sa  tête  est  plus  large  que 
longue,  presque  hexagone.  Les  yeux 
sont  placés  à  ses  extrémités.  Les  an- 
tennes sont  très-courtes,  et  difficiles  à 
appercevoir ,  placées  près  des  yeux ,  et 
composées  de  cinq  articles.  La  bouche 
se  termine  en  pointe,  et  se  recourbe 
en  dessous.  L'échancrure  postérieure 
de  récaille  est  remplie  par  une  queue 
formée  de  quatre  anneaux  très-courts, 
qui  diminuent  progressivement ,  et  se 
terminent  par  deux  appendices  barbues, 
comme  des  plumes ,  que  l'animal  étale 
en  courant  dans  l'eau.  En  dessous  du 
corps ,  on  remarque  six  pattes  courtes, 
dont  les  bases  sont  fort  écartées. 

Les  binocles  ,  dit  Geoffroy ,  s'atta- 
chent à  différentes  espèces  de  poissons, 
auxquels  ils  adhèrent  fortement ,  et 


i    1^ 

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DBS  BINOCLES. 


201 


qu'ils  sucent  par  le  moyen  de  leur  bou- 
che en  forme  de  trompe.  Leur  abdo- 
men est  plat,  pour  pouvoir  s'appliquer 
plus  exactement  sur  le  corps  de  ces 
poissons. 

Geoffroyindiquedeuxbinoclessuceurs 
de  poissons ,  aux  environs  de  Paris ,  l'un 
qu'on  appellera  de  son  nom ,  binocle  de 
Geoffroy ,  binoculus  Geoffroy i ,  et  qui 
est  représenté  grossi  du  quadruple, 
pL  i6Jig.  4  et  5.  L'autre ,  auquel  ce 
Naturaliste  a  donné  le  nom  de  binocle 
du  gastéroste  ,  binoculus  gasterostei  , 
parce  qu'il  l'a  trouvé  sur  l'épinoche, 
gasterosteus  aculeatus  de  Linneeus  , 
poisson  fort  commua  dans  les  ruisseaux 
du  petit  Gentilly. 


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20a      HISTOIRE   NATURELLE 

CYx\ME,  Py(;]V^GC)ivi/3f,  Fabricius, 

Quatre  antennes  inégales  ;  les  deux  anté- 
rieures plus  longues  ,  sétacëes.  Un  suçoir 
simple  ,  rétractile  ,  sortant  d'une  fente 
courte  ,  située  sous  la  tête.  Deux  anten- 
nules  insérées  à  la  base  de  la  bouche. 
Deux  yeux.  Corps  ovale,  déprimé,  à  six 
SLgmens  pédifères.  Six  paires  de  pattes  j 
chaque  patte  terminée  par  un  crochet. 

Une  des  espèces,  qui  conslituenl  ce 
genre,  a  été  placée  par  Linnœus,  parmi 
les  cloportes;  par  Degeer,  parmi  les 
squilles  ;  et  par  Eabricius ,  successive- 
ment parmi  les  cloportes ,  les  cymothoa , 
et  en  dernier  lieu,  dans  son  supplément , 
il  en  a  fait  un  genre  particulier  sous  le 
nom  de  pygnogonum.  Elle  est  connue 
des  pêcheurs  français ,  sous  le  nom  de 
pou  de  baleine ,  parce  qu'on  la  trouve 
fixée  sur  les  baleines  aux  dépens  de  la- 
quelle elle  vit. 

Latreille,  avant  Fabricius,  avoit  éta- 
bli ce  genre  sous  le  nom  de  cyanie 


DES    CYAMES.  2o3 

nom  que  Lama/ck  a  adopté,  et  qu'on 
conserve  ici. 

Le  pou  de  baleine  est  assez  grand  , 
son  corps  étant  long  de  trois  centimètres, 
et  large  d'un  et  demi.  Il  est  très-applati 
et  subdivisé  en  six  anneaux ,  dont  les 
séparations   sont  très  -  profondes  ,  en 
sorte  qu'ils  ne  tiennent  ensemble  que 
par  leur  milieu.  Celui  qui  termine  le 
corps  est  moins  large  que  les  autres , 
et  à-peu-près  triangulaire.  La  tête  est 
alongée,  un  peu  conique,  mais  tron- 
quée en  devant ,  où  sont  placées  les 
quatre  antennes,  deux  grandes  et  deux 
petites.  -  Les  premières  plus  longues , 
divisées  en  quatre  articles  presque  égaux 
en  grosseur,  mais  non  en  longueur.  Les 
secondes  divisées  en  trois  articles ,  à 
peine  de  la  longueur  de  la  tête.  Au- 
dessus  de  la  tête ,  on  voit  deux  petits 
points  noirs  ,  qui  sont  les  jeux ,    et 
en  dessous,  la  bouche,  formée  par  une 
trompe  conique ,  accompagnée  de  qua- 
tre antennules. 


"  ^•*-m0m*^'miS^'0^*^*^'  ' 


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a04     HISTOIRE  WÀTUREILE 

Les  quatorze  pattes  sont  les  par- 
lies  les  plus  remarquables  de  cet  ani- 
mal. Les  deux  antérieures,  cachées  sous 
la  tête  et  le  corps ,  sont  plus  petites  que 
les  autres ,  et  divisées  en  cinq  parties , 
dont  la  quatrième  est  large  et  ovale ,  et 
la  cinquième  a  un  angle  très-crocliu , 
qui  peut  s'appliquer  en  se  repliant  sur 
la  quatrième.  Les  pattes  de  la  seconde, 
de  la  cinquième ,  de  la  sixième  et  de 
la  septième  paire,  sont  semblables  en 
figure  aux  deux  antérieures;  quoique 
beaucoup  plus  grandes  et  plus  grosses, 
mais  les  pattes  de  la  troisième  et  de  la 
quatrième  paire  sont  d'une  toute  autre 
figure  5  elles  sont  longues ,  déliées ,  fili- 
formes ,  très  -  flexibles  ,  de  grosseur 
par-tout  égale ,  et  à  extrémité  arron- 
die. Tout  près  de  leur  base,  en  des- 
sous *  il  y  a  une  petite  pièce  écailleuse , 
et  cylindrique ,  contournée  en  bouche , 
et  terminée  en  pointe  aux  deux  bouts. 
Son  usage  n'est  pas  connu;  enfin,  au- 
dessous  du  dernier  anneau  du  corps  » 


DES   CYAMES.  ao5 

•n  voit  quatre  petites  parties  coniques , 
très-courtes ,  placées  par  paires  les  unes 
sur  les  autres ,  et  dont  on  ne  connoît 
pas  plus  l'usage. 

Ces  animaux,  remarquables,  se  tien- 
nent si  fortement  cramponnés  sur  les 
baleines  ,  au  moyen  des  griffes  dont 
on  vient  de  donner  la  description,  que, 
pour  les  enlever,  en  vie  et  entiers  ,  il 
faut  couper  une  portion  de  la  peau  do 
la  baleine.  Ils  se  placent,  de  préférence, 
aux  lèvres,  aux  parties  génitales ,  contre 
les  nageoires,  lieux  où  ils  ne  peuvent 
être  inquiétés  par  la  baleine  qu'ils  tour- 
mentent. Quelques  baleines  en  ont 
beaucoup,  sur-tout  en  été;  d'autres  en 
ont  moins  ^  et  d'autres  point  du  tout. 
On  rapporte  qu'ils  rongent  la  peau  de 
la  baleine,  et  qu'ils  y  laissent  des  trous 
comme  si  on  en  avoit  emporté  des 
morceaux  ;  mais  c'est  évidemment  une 
erreur  :  le  cjame  ne  peut  que  faire  un 
trou  avec  sa  trompe,  et  sucer  le  sang 
ou  la  graisse  de  la  baleine.  Il  n  a  pas 


20G      HISTO  IRE    NATURELLE 

d'autres  instrumens  propres  à  déchirer 
que  ses  pattes  avec  lesquelles  il  ne 
peut  faire  que  des  égratignures  ,  et, 
comme  il  reste  long-temps  à  la  même 
place,  il  n'a  pas  même  occasion  d'en 
faire  souvent. 

I^sijig.  1 6.  pi.  z ,  représente  le  cyame 
des  cétacés  un  peu  réduit. 

La  seconde  espèce  avoit  été  placée 
par  Linnœus  parmi  les  phalangium  ; 
par  Pallas  parmi  les  acariis  :  par  Fa- 
Inicius ,  d'abord  parmi  les  poux ,  et  en 
dernier  lieu,  avec  la  première,  parmi 
les  pygnogonum  ,  sous  le  nom  spéci- 
fique de  balenarum,  Brunick  la  regarde 
comme  formant  un  genre  nouveau  ,  et 
probablement  il  a  raison;  car  cet  ani- 
mal paroît  bien  différer  par  la  descrip- 
tion du  pou  de  baleine.  Il  a  une  longue 
trompe  saillante  pour  bouche;  quatre 
petits  yeux  sur  le  sommet  de  la  tête  ; 
deux  antennes  courtes ,  moniliformts  ; 
quatre  articulations  au  corps  ;  celle  du 
milieu  plus  élevée  et  plus  large  que 


DES    CYAMES.  307 

les  autres.  Huit  pieds  presque  dgaux  , 
fort  longs  ,  composés  de  sept  articles 
très-courts ,  et  terminés  par  un  ongla 
très-robuste. 

Quelques  auteurs  disent  qu'il  so 
trouve  sur  la  baleine ,  d'autres  sous  les 
pierres.  Sa  trompe  et  ses  ongles  cro- 
chus annoncent  qu'il  vit  de  sang  ,  et 
qu'il  se  cramponne  sur  les  animaux 
pour  les  sucer  ;  ainsi  ce  n'est  que  par  ha- 
sard qu'il  a  été  trouvé  sous  des  pierres. 
Comme  on  ne  peut  prendre  parti 
entre  plusieurs  savans  également  dignes 
de  faire  autorité,  sans  avoir  une  con- 
noissance  plus  étendue  de  son  organi- 
sation ,  sans  l'avoir  étudié  sur  1  a.  nature  , 
on  se  contentera  de  citer  le  cjame  des 
baleines,  de  renvoyer  à  Brunich.»  Ins. 
tab.  I  ,fig,  4  ;  à  Stroem.  Sundni.  tab,  i , 
fig' 17 ',èL  Baster,  Subs.  3.  tab.  1 2,  Jig.  3 ; 
àPallas,  Mise.  Zool.  tab,  14,  fig.  21 
et  23,  pour  avoir  une  idée  de  sa  forme , 
et  de  dire  qu'on  le  trouve  dans  la  mer 
du  Nord. 


n 


'  I  ^i- 


108     HISTOIRB  NATURELLE 

CYMOTHOA,  CïMOTHOA,  Fah. 

Quatre  antennes  se  taches,  égales,  épaisses, 
et  courtes  ,  placées  dessous  les  yeux.  Un 
suçoir  rétraotile  ,  sortant  de  dessous  la 
tête ,  et  accompagné  de  acux  antennule» 
très -courtes.  Corps  composé  de  pièces 
crustacées,  peu  nombreuses ,  dont  la  der- 
nière est  très-large,  tronquée,  et  accom- 
pagnée de  deux  petites  pinces.  Pattes  en 
crochet. 

Tabricius  a  établi  ce  genre  pour 
renfermer  divers  crustacés  marins  men- 
tionnés par  Linnseus  «ous  le  nom  de 
cloporte.  Il  lui  avoit ,  dans  ses  précé- 
dentes éditions ,  donné  un  caractère  fort 
vague  5  mais  ,  dans  sa  dernière  ,  il  l'a 
circonscrit  de  manière  à  réduire  à  trois 
les  espèces  qu'il  contenoit.  Les  autres 
ont  été  employées  à  former  le  genre 
idotée,  ou  ont  été  omises ,  faute  d'avoir 
été  étudiées  sous  les  nouveaux  rapports 
adoptés.   Lamarck  a  compris ,  ou  du 
moins  on  suppose  qu'il  a  dCi  compren- 


lOES   CYMOTHOA.  ao^ 

dre  toutes  ces  espèces  dans  son  genre 
aselle. 

La  description  absolue  d'une  espèce» 
observée  vivante  par  Bosc ,  assurera 
encore  plus  les  véritables  caractères 
de  ce  genre  que  Latreille  a  adoptés. 

La  tête  est  plate,  presque  ronde ,  fort 
large,  unie,  avec  deux  grands  jeux 
verdâtres  sur  sa  partie  supérieure  et  la- 
térale. En  dessous,  elle  a  deux  paires 
d'antennes  postérieures  placées  avant  les 
yeux,  et  une  trompe  rétractile ,  accom- 
pagnée de  deux  antennules  au  milieu. 
Les  antennes  sont ,  de  chaque  côté , 
placées  l'une  devant  l'autre ,  et  compo- 
sées d'environ  cinq  articles ,  dont  le 
premier  est  très-gros ,  et  les  autres  vont 
en  diminuant  jusqu'à  la  pointe  5  ils  sont 
d'une  nature  plutôt  cartilagineuse  que 
crustacée.  La  trompe  ,  ainsi  que  Im 
antennules  sont  également  cartilagi- 
neuses ,  et  ne  peuvent  se  bien  voir  que 
sur  le  vivant. 

Le  corps  est  très- bombé,  composé 
Crustacés.  II.  j^ 


210      HISTOIRE   IfATURlLLE 

de  sept  anneaux  ,  dont  le  premier  est 
le  plus  long  et  le  moins  large,  et  les 
deux  derniers  les  plus  étroits.  Ils  sont 
presque  unis ,  et  terminés  obtusement 
^r  leurs  bords.  En  dessous ,  il  y  a 
quatorze  pattes  très-courtes ,  égales  , 
et  attachées  de  chaque  côté ,  positive- 
ment sur  le  bord  des  anneaux.  Chacun 
est  composé  d'une  cuisse  épaisse  et 
courbée  en  S ,  d'une  jambe  plus  mince , 
mais  qui  lui  est  presque  égale  en  lon-^ 
gueur ,  et  qui  a ,  à  sa  base ,  une  ou  deux 
articulations  peu  visibles  5  enfin  d'un 
ongle  très-crochu,  très-aigu ,  et  presque 
aussi  long  que  la  jambe. 

La  queue  est  composée  de  deux  par- 
ties :  la  première ,  formée  par  cinq  an- 
neaux plus  étroits ,  et  moins  larges  que 
ceux  du  corps ,  par  lesquels  ils  sont  en 
partie  recouverts  5  la  dernière,  formée 
par  une  écaille  un  peu  convexe,  paral- 
iélogramique,  plus  large  que  le  corps , 
et  aussi  longue  que  la  somme  des  an- 
neaux de  la  queue.  A  sa  base  extérieure 


DES  cymothoa.  air 

€st  une  petite  excision ,  qui  sert  de  sup- 
port à  une  petite  pince,  composée  dune 
articulation  et  de  deux  doigts  égaux;  le 
toa  moins  long  que  la  pièce  qui  leur 
sort  de  support. 

En  dessous  de  la  queue  il  y  a  deux 
rangées  de  branchies  arrondies  ,  que 
leur  peu  d'épaisseur  et  leur  transpa- 
rence, n'ont  pas  permis  de  compter. 

La  cymothoa  sur  laquelle  cette  des- 
cription a  été  faite  ,  étoit  d'un  blanc 
jaunâtre ,  de  quinze  millimètres  de  long" 
sur  cinq  de  large.  Elle  a  été  trouvée 
par  Bosc,  dans  les  mers  d'Amérique, 
attachée  aux  lèvres  d'un  poisson ,  du 
genre  des  perches,  à  laquelle  elle  tenoit 
avec  tant  de  force  ,  qu'il  a  fallu  em- 
ployer un  couteau  pour  l'obtenir  sans 
la  briser. 

Cjrmothoa  asile,  Cymothoa asi lus. 
Deux  anneaux  sur  le  corps  ;  la  queue  demi-ovale. 
Omscusas./.s.  Linn.  ^P ai/as ,  Spicil.  Zool.  tab.  4. 

fig.  12^  Petiv  Gaz.  tab.  i55.  fig.  i.  Plancus ,  Conch. 

Mui.  Nat.  tab.  5,  fig.  A,  B. 
Se  trouve  dans  \q%  Mers  d'Europe. 


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'21^:     HISTOIRE    N'ATlfRlLIB 

Cymothoa  ichtiole  ,  Cymoihoa  ichiiota, 
Treize  anneaux  sur  le  corps;    la   queue  quadrangtr- 
lairr.  \ 

Brunich.  Entom.  tkb.  i.  fig.  5. 

Voyez  pi.   1 6.  fîg.  i ,  où  elle  est  représentée  gïvÉsir.. 

Se  trouve  sur  les  poissons  en  Amérique  d'où  elle  a 
été  rapportée  par  Bosc. 

Cjmothoa  en  faux  ,  Cymothoa JàJcata, 

Douze  anneaux  sur  le  corps,  dont  les  extrémité* 
latérales  sont  courbées  eu  faux  et  armées  de  deux 
épines  ;  la  queue  ovale ,  obtuse. 

Se  trouve  dans  les  mers  de.  la  Chine. 

Cymothoa  imbriquée»  Cjmothoa  imhrîcata. 
Vingt -sept  anneaux    sur    le  corps;    les  antennes 
comprimées  ;  les  cuisses  postérieures  carénées. 
'     Se  trouve  sur  les  côtes  de  la  nouvelle  Hollande. 

Cjmothoa  paradoxe  ,  Cymothoa  paradoxa. 
Quinze  anneaux  sur  le  corps,  dont  les  extrémités 

latérales  sont  courbées  en  faux  et  armées  d'épines  ;  lat 

queue  ovale,  avec  trois  lignes  élevées  en  dessus,  et  un» 

lame,  courte  de  chaque  côté. 

Se  trouve  dans  la  mer  du  détroit  de  Magelleiu. 


\ 


2)E9  BOPYRES. 


2l3 


BOPYRE,  BoPYRUS,  Latrellle, 

Corps  applati ,  lëgërementcrustacë,  arrondi 
en  devant ,  pointu  et  oblique  en  arrière. 
Pattes  très -courtes  ,  insérées  aux  bords 
des  anneaux. 

Les  pécheurs  des  bords  de  TOcéan 
sont  dans  la  persuasion  que  les  soles  , 
pleuronectes  sola ,  Linnaeus  ,  doivent 
leur  naissance  aux  chevrettes  ou  sali- 
coques. 

Fougeroux  de  Bondaroy  ,  voulant 
s'assurer  des  causes  de  ce  préjugé  ,  de- 
manda à  des  pêcheurs  des  chevrettes 
avec  des  jeunes  soles  prêtes  à  éclore , 
et  ils  lui  en  apportèrent  en  grande 
quantité. 

Ce  physicien ,  en  examinant  ces  che- 
vrettes ,  vit  qu'elles  avoient  un  renfle- 
ment très  -  apparent  sur  la  partie  laté- 
rale postérieure  de  leur  corcelet  ,  et 
lorqu  il  l'eut  levé ,  il  trouva  un  petit 
animal ,  applati ,  de  forme  à-peu-près 


a  / 


ftl4      HISTOIRE   NATURELLX 

semblable  à  la  sole ,  mais  si  différent 
par  son  organisation ,  qu'il  est  peu  aisé 
de  comprendre  comment  il  a  pu  être 
pris  pour  ce  poisson. 

Cet  animal  par  son  aspect ,  et  par 
le  lieu  de  son  habitation,  ae  rappro- 
che du  mollusque  que  Bosc  a  décrit 
sous  le  nom  d'oscane;  mais  il  a  les  ca- 
ractères des  crustacés  parasitas ,  et  n'est 
pas  comme  Toscane ,  adhérent  à  la  che- 
vrette ,  il  vit  sous  le  test  même  de  son 
corcelet,  qu'il  soulève  avec  son  dos. 

Voici  la  description  qu'en  donne 
Fougeroux  de  Bondaroy  :  il  est  figuré 
en  cœur,  plat  en  dessous ,  et  un  peu 
concave  en  dersus,  à- peu-près  de  sept 
millimètres  de  longueur,  sur  quatre  à 
cinq  de  largeur.  Une  des  extrémités  de 
son  corps  est  arrondie  ;  l'autre  pointue. 
La  bouche  est  placée  en  dessous  de  sa 
partie  antérieure;  c'est  une -espèce  de 
trompe  en  mamelon. 
^*  Autour  de  cet  animal ,  à  la  naissance 
des  écailles  qui  bordent  sa  partie  supé- 


SES  B0PYRI9. 


2t5 


rieure ,  on  voit  un  rang  de  petits  cro- 
chets, qui  lui  servent  sans  cloute  à  se 
cramponner  au  corps  de  la  chevrette. 
On  en^  compte  sept  de  chaque  côté. 

Sur  Ja  partie  postérieure  du  corps , 
qu'on  peut  appeler  la  queue  ,  on  voit 
deux  rangs  de  lames,  qui  se  recouvrent 
et  laissent  un  petit  intervalle  dans  le  mi- 
lieu de  cette  partie.  Ces  parties  ne  peu- 
vent être  méconnues  pour  des  bran- 
chies; mais  il  est  remarquable  quelles 
soient  placées  sur  le  dos. 

Lorsqu'on  lève  ces  branchies  ,  on 
trouve  un  autre  animal  extrêmement 
petit,  plus  alongé,  à  anneaux  très-pro- 
noncés ,  garni  de  seize  à  dix  -  huit 
crochets. 

Cette  description  n'est  point  faite  dans 
les  principes  modernes ,  et  laisse  par 
conséquent  beaucoup  à  désirer;  mais  il 
est  probable  que  les  Naturalistes  ne 
tarderont  pas  à  voir  fixer  leurs  idées  à 
cet  égard  ,  car  A.  Brogniard  a  rapporté 
beaucoup  de  ces  animaux  des  bords  de 


\ 


II 


i-. 


Sl6      SISTOIHE    N  ATUKEtlfl! 

l'Océan,  et  prépare  un  travail  propre 
B  le  faire  çonnoîtr'î  complètement. 

Fabricius  a  placé ,  dans  son  dernier 
supplément ,  le  bopyre  parmi  les  mo- 
nocles ;  mais  il  est  très-probable  qu'il 
ne  l'a  pas  suffisamment  observé. 

Bopyre  des  crustacés  ,  Bopjrus  crangorurm 

FoiTgeioux  de  Bondaroy ,  Mém.  de  l'Académ,  177a , 
pag.  39,  pi.  I, 


SM 


CYCLOPE,  Cyclofs,  Muller.    . 

Corps  alongé  ,  diminuant  insensiblement 
pour  former  une  queue.  Deux  à  quatre 
antennes  ;  six  à  dix  pattes  soyeuses  ;  ud 
seul  œil, 

^    ■    !  -      / 

Les  cyclopes  faisoient ,  comme  les 
genres  précédens ,  partie  des  monocles 
de  Linneeus,  de  Degeer,  de  Geofiroy 
et  autres.  Ils  ont  été  séparés  de  ce  genre 
pai'  Muller ,  qui  a  ajouté  à  la  seule  es- 
pèce connue  des  Naturalistes  précités , 


©ES  CYCLOPKS.  217 

douze  autres  distinguables  par  des  ca- 
ractères bien  tranchans. 

Ce  genre  s'écarte  des  cypris  ,  des 
daphnies ,  et  autres  des  entomos tracés 
de  Muller ,  pour  se  rapprocher  un  peu 
des  écrevisses  et  autres  genres  yoisin. 

Leuwenhoeck  est  le  premier  qui  ait 
fait  connoitre  l'espèce  de  ce  genre  que 
Geoffroy  a  appelé  le  monocle  à  queue 
fourchue.  Après  lui,  Baker  ,  Roesel, 
et  Degeer ,  ont  multiplié  les  observa- 
tions ,  et  par  conséquent  approfondi  son 
histoire,  qui  présente  des  faits  dignes 
des  méditations  des  scrutateurs  de  la 
nature. 

Le  corps  des  cjclopes  est  de  figure 
ovale ,  très-alongé ,  couvert  de  pièces 
crustacées ,  convexes ,  dont  la  première 
est  ordinairement  beaucoup  plus  grande 
que  les  autres;  elles  vont  en  décroissant 
rapidement  jusqu'à  la  queue.  Il  y  a  , 
selon  les  espèces  ,  de  cinq  à  huit  de 
ces  écailles.  Le  dos  est  toujours  con- 
vexe ,  et  le  ventre  toujours  concavô. 


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2l8      HISTOIUX   NAlTITRELLS 

On  voit ,  à  travers  les  écailles  ,  qui 
sont  demi-transparentes,  quoique  ordi- 
nairement colorées  ,  d'abord  près  le 
dos ,  un  long  vaisseau ,  presque  droit , 
pourvu  d'un  mouvement  de  systole  et 
de  diastole  ,  c'est  le  cœur  ;  ensuite  , 
plus  bas  ,  sur  les  côtés,  deux  autres 
vaisseaux  un  peu  courbés ,  irréguliers , 
qui  sont  les  intestins.  On  voit  bien  en- 
core quelques  autres  parties  ,  mais  pas 
assez  distinctement  pour  pouvoir  les 
caractériser. 

La  tête  n'est  point  distincte  du  corps. 
Elle  n'est  indiquée  que  par  un  œil  uni- 
que ,  très-gros ,  placé  sur  la  partie  su- 
périeure et  antérieure. 

Cette  tête  est  munie,  en  devant,  de 
deux  longues  antennes ,  une  de  chaque 
côté,  qui  sont  toujours  très-mobiles  et 
flexibles ,  parce  qu'elles  sont  divisées  en 
plusieurs  articulations  de  longueur  iné- 
gale. Elles  sontencoregarniesd'un  grand 
nombre  de  poils  également  mobiles , 
qui  partent,  pour  la  plupart,  des  join- 


DES   CTCLOPSS.  aig 

turej  de  ces  articulations.  Ces  antennes 
sont  assez  grosses  à  leur  origine  ,  et 
vont  en  diminuant  jusqu'à  leur  extré- 
mité ,  qui  n'est  cependant  pas  pointue , 
mais  émoussée ,  et  terminée  par  des 
poils.  L'animal  peut  donner  différens 
raouvemens  à  ses  antennes  ;  mais  ordi- 
nairement il  les  porte  étendues  vers  le» 
côtés  de  son  corps.  Lorsqu'il  y  en  a 
quatre ,  et  cela  n'arrive  qu'une  seule 
fois ,  les  deux  antérieures  sont  plus  lon- 
gues et  plus  grosses  que  les  posté- 
rieures. 

Le  corps  est  terminé  par  une  longue 
queue  droite  et  fourchue  à  son  extré- 
mité, dont  la  direction  est  dans  une 
même  ligne  avec  le  corps.  Elle  est 
flexible  et  mobile  à  sa  base ,  ou  dans 
l'endroit  où  elle  est  articulée  au  corps. 
A  son  origine  elle  est  grosse  et  cylin- 
drique, diminuant  ensuite  peu- à-peu 
de  volume ,  et  se  divisant  plus  ou  moins 
promptement ,  selon  les  esuèces  ,  en 
deux  branches ,  en  forme  de  soie ,  près- 


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aaO      HISTOIRE   NATURELLE 

que  toujours  velues.  Dans  quelques 
espèces  ce  filet  se  bifurque  encore  ; 
mais  toujours  la  branche  du  milieu  est 
la  plus  grande. 

Les  pattes,  ou  plutôt  les  nageoires 
des  cyclopes varient  en  nombre,  selon 
les  espèces ,  entre  six  et  dix.  Elles  sont 
placées  par  paires ,  ou  deux  à  deux  ,  en 
dessous  du  corps.  Elles  sont  très-grosses 
à  leur  origine;  mais  vers  le  milieu  de 
leur  longueur  elles  se  divisent  en  deux 
branches,    latéralement  garnies  d'un 
grand  nombre  de  parties  en  forme  de 
poils  ou  de  filets  déliés ,  articulés  à  la 
base ,  en  sorte  qu'elles  sont  mobiles ,  et 
servent  à  pousser  l'eau.  La  position  de 
ces  nageoires  est  telle,  que ,  quand  l'a- 
nimal les  tient  en  repos,  elles  sont  tou- 
tes dirigées  vers  la  tête ,  et  que  lors- 
qu'il nage ,  eties  sont  au  contraire  diri- 
gées vers  la  queue ,  de  sorte  qu  elles 
parcourent  un  grand  arc   dans  leurs 
luouvemensj  aussi  les  cjclopes  nagent- 
ils  avec  une  très-grande  vitesse.  Leur 


DES  CYCLOPES. 


221 


marche  est  à-peu-près semblable  à  celle 
d'une  chaloupe  que  des  rameurs  font 
mouvoir,  c'est-à-dire  qu'elle  a  lieu  par 
saccades  réitérées.  Les  antennes  et  la 
queue  semblent  aussi  contribuer  à  Fac- 
tion de  nager ,  mais  elles  ne  sont  pas 
nécessaires  à  cette  opération  ,  comme 
dans  le  genre  daphnie. 

Les  cyclopes  sont  à-peu-près  en 
équilibre  avec  l'eau ,  au  milieu  de  la- 
qu'elle  ils  peuvent  rester  long -temps 
comme  suspendus ,  mais  peu-à-peu  ils 
s'enfoncent  néanmoins ,  quand  ils  per- 
sistent à  ne  se  donner  aucun  mouve- 
ment. 

La  propagation  des  animaux  de  co 
genre  est  des  plus  singulière.  Pendant 
toute  l'année  on  trouve  des  femelles 
qui  portent  près  de  l'origine  de  la 
queue ,  sur  un  pédicule ,  une  ou  deux 
grandes  masses  ovales ,  qui  ne  repré- 
sentent pas  mal  des  grappes  de  raisin , 
et  qui  pendent  obliquement  au  milieu , 
ou  aux  deux  côtés  de  la  queue.  Cha- 

Crustacés.  II.  ^o 


11 


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vm^  FI 


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S22      HISTOIRE   NATtTRËLIS 

cune  de  ces  masses  est  un  assemblage 
d  œufs  parfaitement  ronds ,  de  couleur 
noirâtre  ou  verdâtre  ,  pondus 'par  la 
femelle ,  et  renfermés  dans  un  sac  mem- 
braneux attaché  au  corps  par  un  filet 
délié ,  mais  qui  s'en  détache  facilement 
par  un  frottement  un  peu  rude. 

On  n'a  pas  encore  appris  à  connoître 
combien  de  temps  les  daphnies  por- 
tent ,  ainsi  remplis ,  ces  ovaires  exté- 
rieurs ;  il  est  probable  que  cela  dé- 
pend de  la  chaleur  de  la  saison ,  qu'en 
été  il  faut  très-peu  de  jours,  et  en  hi- 
ver un  plus  grand  nombre  ;  mais  on  est 
assuré  que  les  petits  sortent  en  crevant 
les  ovaires  qui  les  enveloppent ,  après , 
dit  Geoffroy ,  qu'ils  sont  séparés  de  la 
mère. 

Les  organes  mâles  des  cjrclopes  sont 
placés  dans  les  antennes  ^  alors  plus 
grosses  dans  une  de  leurs  parties;  tantôt 
ils  ne  se  montrent  que  dans  une  an- 
tenne; tantôt  ils  se  montrent  dans- tou- 
tes les  deux.  Les  organes  de  la  femelle 


.^.^i 


SES  CYCLOPES.  223 

Bont  placés  sous  le  ventre ,  à  l'origine 
de  la  queue ,  dans  les  petits  tubercules, 
qu'on  a  dit  servir  de  soutien  aux  ovai-« 
Tes.  Ainsi  donc  ces  animaux  copu- 
lent  positivement  comme  les  araignées, 
et  leurs  organes  de  la  génération  sont 
analogues. 

^  Les  cyclopes  nouvellement  nés  sont 
d'une  petitesse  extrême ,  et  d'une  forme 
si  différente  de  c^Ue  de  leur  mère ,  que 
plusieurs  observateurs ,  et  Muller  lui- 
même  ,  les  ont  pris  pour  des  animaux 
différens.  Ce  dernier  les  a  décrits  sous 
les  noms  génériques  de  nauplies  et 
d'amjnomes  ,  quoique  Degeer  ,  qui 
avoit  étudié  les  mœurs  d'un  cyclope , 
se  soit  beaucoup  apesanti  sur  ce  fait. 

Voici  ce  qu'il  en  dit  : 

«  Leur  corps  est  plat  et  ovale ,  plus 
pointu  par  derrière  que  par  devant  ; 
ils  n'ont  point  de  queue ,  ou  n'ont  que 
deux  poils  pour  queue.  Les  nageoires 
sont  aussi  très-différentes ,  tant  en  nom- 
bre qu'en  figure.  Ils  en  ont  six ,  deux 


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1 1 


224      HISTOIRE   NATURELLE 

eu  devant  .  et  quatre  sur  les  côtes. 
(  C'est  le  cyclope  à  quatre  cornes  dont 
ii  est  ici  question ,  et  il  a  huit  nageoires.) 
Les  deux  antérieures  répondent  peut- 
être  aux'  antennes  de  la  mère  ,  étant 
dirigées  en  avant ,  et  n'ayant  point  leur 
extrémité  fourchue  comme  les  quatre 
latérales  ;  cependant  ils  les  remuent 
également  en  nageant;  enfin  elles  sont 
à-peu-près,  par-tout,  de  grosseur  égale , 
et  leur  extrémité  est  an?pndie ,  garnie 
de  quelques  petits  filets  en  forme  de 
poils.  Les  quatre  nageoires  latérales 
sont  divisées ,  au  hout ,  en  deux  bran- 
ches courtes ,  garnies  de  quelques  poils; 
elles  se  ressemblent  toutes  quatre ,  ex- 
cepté que  les  deux  postérieures  sont 
un  peu  plus  petites ,  et  que  leurs  bran- 
ches sont  plus  courtes  et  plus  déliées. 
Au  reste  ,  toutes  ces  nageoires  ,  de 
même  que  les  deux  cornes  antérieures, 
sont  très-transparentes,  et  divisées  en 
quatre  articulations.  Au  milieu  du 
corps  y  entre  les  quatre  nageoires  y  on 


p. 


S:   I 


223 


DES   CYCLOPES. 

voit  une  grande  tache  obscure  ,  et  en 
avant  une  petite  taché  noire  ,  quelque-^ 
fois  rouge ,  qui  sans  doute  est  l'œil. 

«  A  moins  que  d'avoir  vu  naître  ces 
petits  animaux  ,  on  ne  les  prendroit 
jamais  pour  les  enfans  de  leur  mère , 
tant  leur  figure  est  différente ,  et  pour 
m'en  assurer  davantage ,  j'ai  répété  la 
même  expérience  plusieurs  fois  de 
suite ,  et  toujours  avec  le  même  ré- 
sultat. 

a  J'ai  ensuite  placé  trois  de  ces  pe-f 
tits ,  éclos  chez  moi ,  chacun  séparé- 
ment dans  des  vases  où  il  y  avoit  de 
l'eau  ,  et  je  les  observai  chaque  jour. 
Au  bout  d'un  certain  temps,  je  remar- 
quai que  deux  de  ces  petits  insectes 
avoient  changé  de  figure  ;  mais,  autant 
que  j'ai  pu  voir,  sans  se  défaire  d'aucune 
dépouille.  Les  deux  antennes  s'étoient 
abaissées  vers  les  côtés  ;  les  deux  na- 
geoires s'étoient  aussi  un  peu  ciliées  en 
bas ,  et  les  deux  postérieures  se  trou- 
voient  dirigées  en  arrière ,  et  appliquées 


V%.;  ■ 


226      BISXOIRE   KATURELLK 

contre  ces  mêmes  côtés.  Peu  de  temps 
après  il  leur  arriva  un  autre  change- 
ment. La  partie  antérieure  du  corps 
s  alongea  considérablement,  et  la  partie 
postérieure  devint  plus  aiguë  ;  les  qua- 
tre nageoires  latérales  se  trouvèrent 
placées  alors  au  milieu  du  corps.  L'a- 
nimal n  étoit  plus  alors  si  transparent. 
A  mon  grand  regret ,  je  n'ai  pas  pu 
pousser  plus  loin  mes  expériences ,  par 
la  mort  accidentelle  des  individus  qui 
en  faisoient,  l'objet.  » 

Depuis  ,  le  savant  Jurine,  citoyen 
de  Genève  ,  s'est  assuré  par  de  nou- 
velles expériences ,  que  les  naupliesde 
Muller  n'étoient  que  les  larves  des  cy- 
clopes,  de  manière  qu'il  n'est  plus  per- 
mis de  douter  de  ce  fait. 

Les  cyclopes  se  trouvent  dans  les 
eaux  stagnantes  qui  ne  sont  point  cor- 
rompues j  sur-tout  dans  celles  où  il  y  a 
des  plantes  en  végétation.  On  en  trouve 
aussi  quelques  espèces  dans  la  mer.  Il 
ne  s'en  voit  pas,  du  moins  aux  en- 


les 


DIS   CYCLOPBS,  127 

virons  de  Paris,  en  aussi  grand  nombre 
que  les  C37pris  et  les  daphnies ,  il  y  en  a 
cependant  quelquefois  assez  pour  que 
l'on  en  puisse  prendre  plusieurs  cen- 
taines en  remplissant  d'eau  un  gobelet. 
On  les  rencontre  toute  l'année  ,  mais 
c'est  principalement  au  printemps  qu'ils 
sont  les  plus  communs.  Ils  servent , 
comme  les  autres  animaux  de  la  classe 
des  eutomostracés,  de  nourriture  à  tous 
les  insectes  aquatiques  ,  à  tous  les  vers 
qui  habitent  avec  eux  ,  et  de  plus  aux 
oiseaux  d'eau.  Les  mêmes  causes  de 
destruction  agissent  sur  eux. 

Cyclope  menu ,  Cyclops  minutas, 

tes  antennes  linéaires;  la  queue  à  deux  soies. 

Eichhom.  Microsc.  tab.  5.  fig.  K,  L.  Muller , 
Entomojt.  tab.  17.  fig.  i ,  7- 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes.  Il  est  fort  com- 
mun aux  environs  de  Paris  au  printemps, 

Cyclope  bleu  ,  Cyclops  cœruleus. 

Bleu  j  les  antennes  linéaires  ;  la  queue  droite ,  à  deux 
lobes. 

Muller  y  Entonaost.  tab.  l5.  fig.  I  »  9» 
Se  trouve  dans  les  marais. 


;  h 


228      HISTOIHE    NATURELLE 

Cyclope  rougeâtre ,  Cyolops  ruhens* 

Rouge&tre  ;  les  anteuaes  linéaires  \  la  queue  droite 
et  bifurquée. 

Militer,  Entomost.  tab.  16.  fig.  i ,  3. 

Voyez  pi.  18.  fig.  3  ,  oîk  le  mâle  est  figuré  trôs- 
grossi. 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagoantes. 

Cyclope  lacinulé  ,  Cycîaps  lacinulatus. 

Les  antennes  linéaires  ;  la  qneue  courte,  bifVirquée. 
Millier,  Entomost.  tob.  16.  fig.  4,6. 
Se  trouve  dans  les  marais.  • 

Cyclope  porte-massue ,  Cyclops clavigere. 
Les  antennes  on  nias.suc ,  roides  ;  la  quene  bifide. 
Millier,  Entomo&r  >'ab.  16.  fig.  7,  9. 
Se  trouve  dans  le;i  marais. 

Cyclope  quadricoruc,  Cyclops  quadrlcornu. 

Les  antennes  linéaires ,  au  nombre  do  quatre  ;  la 
queue  bifide.  •'        • 

Lmvenhoecfr ,  Cont.  Arc.  Nat.  fig.  i,  3,  3.  Backer, 
Microsc.  tab.  7.  tîg.  i ,  s.  -,  et  tab.  i5.  fig.  i  ,  5. 
Jioesel,  Ins.  3.  tab.  98.  fig.  i  ,  2  ,  3.  Degeer.  Ins.  7. 
tab.  £9.  fig.  II,  I  £  ;  et  tab.  3o.  fig.  i ,  5 ,  9.  Geof. 
Ins.  J2.  tab.  21.  fig.  5.  Muller,  Entomost.  tab.  18. 
fig.   1,4. 

Voyez  pi.  18.  fig.  4 ,  la  femelle  grossie. 

Se  trouve  dans  les  marais;  est  fort  commun  aux 
environs  de  Paris. 

Cyclope  crassicorne ,  Vyclops  crassicornh. 

Les  antennes  larges  et  courtes  ;  la  queue  avec  deux 
épines. 

Mu  lier ,  Entomost.  tab,   18.  fig.   i5,  17. 
Se  trouve  dans  les  marais.  Il  est  très-rare. 


SES   CYCLOPES.  229 

Cyclope  porte-pince ,  Cyclope  chelifer. 

Les  anteones  courtes ,   recôcrbées  ;  le   corps  sans 
HrticalatioDS  ;  la  queue  avec   deux  soies. 
Muller  ^   Entomost.  fnb.    19.  fig.    i  «  3. 
Se  trouve  dani  l'eau  de  mer.  Il  est  rare. 

Cjclope  longicorne  ,  Çyclops  longicornis. 
Les  antennes  linéaires  tré^longues  ;  la  queue  par- 
tagée en  deux. 

Acta.  Hawn.  10.   fig.  20,  23.  Jlfu/Arr,  Entomost. 
tab.  19.  fig.  7*9- 

Se  trouve  dans  l'eau  de  mer. 

Cyclope  captif,  Cyclops  captivus. 
Les   antennes  linéaires  ;    la    partie  antérieure  dtt 
corps  élargie  ;  la  queue  droite ,  fendue. 
Muller ,  Entomost.   tab.    19.  fig.  10,   i3. 
Se  trouve  dans  l'eau  de  mer. 

G  jclope  minuticorne ,  Çyclops  minuticomis» 
Les  antennes  linéaires  courtes  ;  la  queue  fendue ,  A 

deux  soies. 

Muller^  Entomost.  tab.  19.  fig.  14,  1 5. 
Se  trouve  dans   l'eau  de  mer. 

Cyclope  brévicome  ,  Cyclops  Irevicornis, 
Les  antenaes  du  mâle  onguiculées;  les  soies  de  U 
«[uene  très-courtes. 

Act.  Hawn.  9.  tab.  9.  fig.  I  y  lo. 
Se  trouve  dans  l'eau  de  mer. 


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■i^^A   f 


â3o      HISTOIRE  NATURELLE 


1 


.  \ 


LIMULE,  LiMVLUS,  Fabricius. 

Point  d'antennes.  Deux  antennules  biarti- 
culées  et  chélifères.  Deux  yeux  écartés. 
Corps  couvert  par  un  large  bouclier  çrus- 
tacé  ,  divisé  en  deux  pièces  inégales  par 
une  suture  transverse ,  et  terminé  par  une 
queue  subulée.  Ging  paires  de  pattes. 

B.UMPHIUS,  a ,  le  premier ,  fait  con- 
noître  le  singulier  crustacé  qui  forme 
ce  genre  ,  et  l'a  appelé  poliphème. 
Comme  il  a  les  plus  grands  rapports 
de  forme  avec  les  monocles,  Linnœus 
l'avoit  placé  parmi  eux  sous  le  nom 
spécifique  de  Rumphius.  Fabricius  , 
éclairé  par  Muller ,  en  a  fait  un  genre 
particulier  sous  le  nom  de  limule , 
Lamarck  l'a  imité ,  mais  il  a  rappelé 
le  nom  imposé  par  Rumphius  pour 
donner  celui  de  limule  au  monocle  de 
Geoffroy,  ce  qui  jette  une  giande  con- 
fusion dans  la  nomenclature  la  plus  gé- 
néralement adoptée  en  Europe. 


23l 


DES  LIMULES. 

La  limule  est  connue  en  France , 
sous  le  nom  de  crabe  des  moluques, 
parce  qu'il  vient  de  la  mer  des  Indes , 
mais  il  se  trouve  aussi  dans  les  mers 
d'Amérique,  au  rapport  de  Bosc,  qui 
en  a  pris ,  un  jour ,  onze  dans  la  rade 
de  Charleston,  dont  il  n'a  été  posses- 
seur que  quelques  inslans,  un  homme 
chez  qui  il  les  avoit  déposées,  les  ayant 
fait  jeter  dans  la  mer  en  son  absence. 

La  limule  a  le  corps  composé  de 
deux  parties.  La  première,  sous  la- 
quelle est  le  corps ,  est  une  pièce  crus- 
tacée,  légèrement  bombée  en  dessus  , 
très-excavée  en  dessous ,  peu  épaisse  en 
son  milieu,  mais  renforcée  sur  ses  bords, 
arrondie  en  devant  et  sur  les  côtés  , 
très-excisée ,  et  découpée  en  arrière. 
Le  bord  antérieur  de  celte  pièce  se  pro- 
longe en  dessous ,  et  forme  un  angle 
interne. 

Les  yeux  sont  placés  sur  les  côtés 
de  cettç  pièce,  dans  une  rainure  parai- 


ï{ 


a3a    HISTOIRE  waturelli 

lèle ,  el  à  quelq%'  eu  vtaiice  de  ses  bords» 
Ils  sont  ovoïdeà  el  peu  saillans. 

La  seconde  partie ,  sous  laquelle  sont 
les  branchies ,  est  presque  aussi  longue 
que  la  première,  égalemmil  bombée, 
et  comme  elle ,   échancrée  postérieu- 
rement avec  deux  pointes  ,  mais  elle 
est  beaucoup  moins  large,  et  ses  bords 
sont  de  chaque  côté  garnis  de  six  épi- 
nes courbes  et  assez  longues.  En  des- 
sus ,  il  y  a  une  légère  carène  au  mi- 
lieu ,  accompag-iée  de  deux  rangées  de 
courtes  épines. 

La  queue  est  plus  longue  que  le 
corps  ,  triangulaire ,  pointue  à  son  ex- 
trémité ,  et  articulée  à  sa  base  ,  qui 
est  implantée  dans  Téchancrure  de  la 
seconde  pièce.  Il  y  a  une  rangée  d'épi- 
nes courtes  sur  la  carène ,  ou  partie  su- 
périeure de  cette  queue. 

En  dessous ,  on  voit  d'abord ,  sous 
la  première  pièce  ,  au  bas  de  l'angle 
saillant  dont  on  a  déjà  parlé,  la  bou- 


DES   LIMULES.  a33 

che  qui  est  accompagnëe  de  deux  an- 
tennules  extérieures  ,  courtes ,  à  deux 
articles ,  dont  le  dernier  est  en  pince  ; 
six  in  Prieurés,  deux  grandes  mandibu- 
les, etc.,  mais  point  d'antennes,  ce  qui 
est  très-remarquable  dans  cette  classe. 
Plus  bas ,  sont  cinq  >aires  de  pattes ,  à 
peine  aussi  longues  que  la  largeur  du 
test ,  les  trois  premières ,  munies  de 
pinces  très-courtes,  à  doigts  égaux;  les 
deux  dernières  onguiculées. 

On  voit  ensuite ,  sous  la  seconde 
pièce ,  une  suite  de  branchies  placées 
sur  deux  rangs,  formées  par  des  lames 
doubles ,  et  d'épaisseurs  inégales ,  qui , 
dans  les  femelles,  portent  les  œufs  dans 
le  temps  du  frai. 

Les  limules  de  l'Inde  ont  plus  d'un 
demi-mètre  de  diamètre  ,  ceux  que 
Bosc  a  eus  en  sa  possession  étoient  beau- 
coup moins  grands,  mais  il  est  possible 
que  ce  ne  soit  pas  la  même  espèce; 
il  regrette  beaucou[  de  n'avoir  pu  les 
étudier,  attendu  qu'aucun  Naturaliste 

Çi'uitac^s.  n.  21 


'  1^ 


'4 


'r'iMMMi 


234      HISTOIRE   NATURELLE 

moderne  ne  les  a  encore  observées  en 
vie,  et  quç  l'examen  de  leurs  branchies 
seulement  pouvoit ,  à  raison  de  leur 
grandeur ,  présenter  des  faits  utiles  à 
l'histoire  des  crustacés  de  cette  division. 
Bosc  a  cependant  remarqué   que 
leur  test  est  d'un  brun  veidâtre,  beau- 
coup moins  calcaire  que  celui  des  écre- 
visses ,  puisqu'il  fléchit  soiis  le  doigt 
pendant  la  vie  de  l'animal ,  et  se  casse 
difficilement  après  sa  mort.  Lorsqu'il 
marche  ,  on   ne  voit  aucune    de  ses 
pattes ,  et  dès  qu'on  le  touche ,  il  les 
retire  entièremerit  contre  son  abdo- 
men, pose  sur  le  sol  les  bords  de  son 
test ,  et  relève  sa  queue ,  comme  pour  se 
défendre.  Cette  queue  est  très-redoutéç 
en  Caroline  ,  comme  dans  l'Inde  5  on 
croit  que  sa  piqûre  est  venimeuse;  il 
y  a  tout  lieu  de  croire  que  c'est  un 
préjugé,  mais  cela  ne  seroit-il  pas, 
il  est  très-facile  à  l'homme  de  l'éviter  , 
les  mouvemens  de  l'animal  étant  très- 
circonscrits  et  très-lents.   Bosc  a  pri? 


DBS    LIMtTIES.  235 

})resqiie  toutes  celles  qu'il  a  vues  par 
cette  partie,  sans  penser  avoir  quelque 
chose  à  craindre.  Ce  n'est  qu'après  son 
expédition  faite  ,  qu'il  a  été  instruit 
des  prétendus  dangers,  qu'il  y  avoit 
courus. 

Les  limules  ,  en  Caroline  et  dans 
l'Inde ,  dans  les  jours  les  plus  chauds 
de  l'été,  viennent  le  soir  sur  les  plages 
sablonneuses  ou  marécageuses  ,  tou- 
jours ,  ou  presque  toujours  le  mâle 
porté  sur  sa  femelle ,  qui  est  plus  grosse, 
mais  sans  y  être  en  état  d'accouple- 
ment ,  ni  cramponné  violemment  ;  ils 
restent  la  nuit  entière  à  moitié  hors  de 
l'eau  ,  s'inquiettant  peu  de  ce  qui  se 
passe  autour  d'eux  ,  et  ne  cherchant 
à  se  sauver  que  lorsqu'ils  se  voient 
dans  un  danger  déjà  agissant.  Ils  n'ont 
qu'un  très-petit  morceau  de  chair  bon  à 
manger  ;  mais  leurs  œufs  ,  qui  sont 
nombreux ,  passent  pour  être  délicats. 

Les  Américains  apellent  les  limules 
Jiing-krab  ,  et  n'en  font  aucun  usage 


•11; 


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a36      HISTOIRE   NATURELLE 

comme  aliment.  Comme  le  test ,  dé- 
barrassé des  parties  internes,  ressem- 
ble complètement  à  une  casserole  gar- 
nie de  son  manche ,  les  esclaves  nègres 
des  bords  de  la  mer ,  s'en  servent  pour 
puiser  de  l'eau  ,  et  remplir  quelques 
autres  objets  ,  analogues ,  d'utilité  do- 
mestique. 

On  trouve  dans  les  lettrés  d'André 
sur  la  Suisse,  pL  4  ,  la  figure  d'un 
limule  pétrifié ,  très  -  bien  caractérisé , 
trouvée  dans  ce  pays. 

Limule  polyphème  ,  Limulus  polyphemus» 

ïest  applati ,  un  peu  convexe  j  la  partie  postérieure 
latéral^ftieEt  dentée  ;  la  queue  très-longue  ,  épineuse  et 
pointue. 

Rumphtus^  Mus.  tab,  12.  fig.  A ,  B.  Séba ,  Mus.  3. 

tab.  17.  fig.  I.  Kempf,  Japon,  tab.  i3.  fig.  8.  Olcar. 

Mus.  tab.  28.  fig.  1 ,  2.  Schirff.  Monpg.  1756.  tab.  7. 

Voyez  pi.  16.    fig.  6,.  où  il  est  représenté  très- 

xéduite. 

Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes  ,  et  dans  cell» 

d'Amérique. 

Limule  cyclope  ,  Limulus  cjclops. 

Test  applati  ,  un  peu  convexe ,  avec  trois  séries  d'é- 
pines ;  la  queue  très-large ,  sans  épine ,  et  pointue. 
Se  trouve  dans  la  mer  des  Indes, 


-,-  ■•Jf'-^v^.m  ■ 


W^fci^iwCî'W 


DES   LIMULEii.  25j 

Limule  blanc  ,  Limulus  aîhus. 

Test  bombé  avec  trois  carènes  postérieures  épineases  ; 
la  seconde  pièce  avec  une  seule  carène,  quatre  grosse» 
épines ,  et  plusieurs  petites  sur  les  bords.  Queue  très- 
anie. 

Se  trouve  probablement  dans  la  mer  des  Indes. 

Cette  espèce  n'est  pas  plus  large  que  la  main,  et  a 
proportionnellement  le  test  bien  plus  bombé  que  la  pré-' 
cédente.  Les  trois  carènes  de  la  pièce  antérieure  ne 
commencent  qu'aux  deux  tiers  de  sa  longueur  ;  mais 
celle  du  milieu  un  peu  avant  les  autres.  Elles  ont  cha- 
cune trois  ou  quatre  épines  ,  d'autant  plus  longues 
qu'elles  sont  plus  prés  du  bord  postérieur.  La  seconds 
pièce  est  ,  de  chaque  côté,  bordée  d'épines,  dont  les 
jpremières ,  celles  de  l'angle  intérieure  ,  et  les  dernières  , 
sont  les  plus  considérables.  Les  intermédiaires  sont  de 
beaucoup  plus  petites.  La  queue  est  de  la  longueur  du 
corps,  et  absolument  sa>.;  épines.  Il  y  a  des  pinces  à 
toutes  les  pattes.  La  couleur  est  par-tout  d'ua  blané 
grisâtre. 


'I. 


.»• 


rî  VI 


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I    H 


a^8      BISX^IUE   NATURELLB 


APUS,  Apvs,   Fisch. 

Deux  antennes  simples;  deux  yeux  distincts. 
Corps  cuurert  par  un  bouclier  d'une  seule 
pièce  ;  des  pattes  nombreuses  et  foliacées  ; 
queue  annellée,  terminée  par  deux  filets. 

Les  crustacés  dont  il  est  ici  question , 
ont  été  appelés  apus  par  Frisch ,  mo- 
nocles par  Linnœus  et  Fabricius,  bi- 
nocles par  Geoffroy ,  lirauies  par  Mul- 
1er  et  Lamarck.  Dans  la  confusion  de 
tous  ces  loms  j  qui  ont  aussi  été  donnés 
à  des  crustacés  d'autres  genres ,  on  pré- 
fère ici  de  revenir ,  à  l'imitation  de 
Latreille ,  au  nom  primitif,  qui  servira, 
au  moins ,  de  point  de  ralliement  à  ceux 
qui  seroient  embarrassés  de  l'applica- 
tion des  autres. 

Les  apus  donc  sont  des  crustacés  cou- 
verts d'un  bouclier  ou  d'un  test  ovale, 
bombé ,  très  -  mince  ,  arrondi  en  de- 
vant, et  fortement  échancré  sur  le  der- 
rière ,  qui  ne  tient  au  corps  que  dans 


DES   A  PUS.  2S9 

un  seul  point  de  la  partie  supérieure  do 
la  tête.L'échancrUrepostërieure  forme, 
avec  les  bords,  deux  angles  aigus  ,  et 
ses  côtés  sont  dentelés.  Sa  substance  est 
plutôt  cornée  que  calcaire,  et  en  con- 
séquence sa  flexibilité  est  extrême. 
Sur  son  dos  postérieur  se  voit  une  foi- 
ble  carène,  qui  fait  une  fourche  sur 
le  devant ,  et  indique  la  place  de  ia 
tête.  Les  jeux  sont  situés  au  -  dessus 
de  la  tête  ,  très-rapprochés ,  obliques , 
saillans,  ovaleâ  ,  et  accompagnés  d'un 
petit  tubercule  ,  intermédiaire  sur  le 
derrière.  En  dessous  ,  ce  bouclier  est 
concave,  et  laisse  voir  deux  plaques 
rouges  ,  où  se  trouvent  àes  vaisseaux 
qui  partent  de  son  point  de  jonction 
avec  le  cOrps ,  et  servent  à  sa  nourri- 
ture. En  devant  il  se  replie ,  forme  une 
cavité  des  deux  côtés  de  la  tête ,  et  une 
saillie  au  milieu ,  qui  couvre  en  partie 
la  bouche,  t'ep;  L  clypeus ,  ou  le  cha- 
peron de  Fabncius.  Sous  le  chaperon 
on  voit  deux  grandes  mandibules,  ar* 


'Mti' 


,!' 


ïê.  ■  ' 


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I 


a40     HISTOIRE  NATURELLE 

quées,  envoûte,  minces,  tronquées, 
et  garnies  de  plusieurs  dents  à  leur  ex* 
trémité.   Les  mâchoires  sont  doubles , 
et  peu  apparentes  ,  ainsi  que  la  lèvre 
et  les  antennuUes  qui  y  sont  insérées. 
Les  antennes  sont  simples ,  très-courtes, 
filiformes ,  et  insérées  sous  le  chaperon. 
Le  corps  de  l'animal  commence  à 
l'endroit  de  la  jonction  du  test  avec  la 
tête.   Il  est  composé  d'une  trentaine 
d'anneaux  qui  forment  une  légère  cour- 
bure, et  vont  toujours  en  diminuant  de 
largeur.  Les  dix  premiers  sont  cou- 
caves  5  ils  ont  sur  le  côté  un  tubercule 
d'autant  plus  petit  qu'il  s'éloigne  de  la 
tête  5  dessous  eux  est  un  double  rang 
de  vésicules  rougeâtres,  et  à  côté  une 
file  de  feuillets  de  même  couleur,  di- 
minuant dans  la  même  progression.  On 
voit  très-distinctement  toutes  ces  par- 
ties ,  lorsque  après  avoir  levé  le  bou- 
clier ,  on  regarde  le  dos  de  l'animal. 

Lorsqu'on  considère  l'apus  en  des- 
sous ,  on  voit,  immédiatement  après  la 


DES   APUS.  241 

bouche ,  uîie  suite  de  pattes ,  compo- 
sées de  trois  articulations ,  qui  devien- 
nent de  plus  en  plus  courtes,  et  finis- 
sent par  se  réduire  à  un  point  tuber- 
culeux. 

La  première  paire  de  pattes,  et  par- 
conséquent  la  plus  longue  ,  est  pour- 
vue ,  à  sa  partie  supérieure ,  de  trois 
longs  filets  inégaux ,  dont  le  plus  petit 
est  le  plus  extérieur ,  et  est  inséré  sur 
sa  patte,  un  peu  plus  bas  que  les  autres. 
Ces  filets  sont  articulés  comme  les  an- 
tennes des  écrevisses ,  et  servent  à  la 
marche  de  Tanimal. 

Toutes  les  autres  pattes  sont  termi- 
nées par  des  lames  ou  des  feuillets  rou- 
geâtres.  Il  y  en  a  un  double  rang.  Ils  di- 
minuent en  longueur,  comme  on  l'a  déjà 
observé,  et  finissent  par  se  perdre  à  la 
moitié  de  la  queue.  Les  feuillets  du 
rang  intérieur  sont  pointus  jusqu'au  mi- 
lieu du  corps  ;  mais  là  ,  ils  deviennent 
ronds,  et  conservent  la  même  forme 
jusqu'à  la  fin.  Les  feuillets  du  rang  ex- 


1 


■4Jî  M 


\-' 


^4a    w  !  s To T  n  K  n  a  t  o  r  f.  m.  i.* 

tt^riour  grand  isstMil  do  plus  m  plus  an 
dépendant»  junciinui  (Imn  tiemi  <lf>  l« 
loîigutnir,  où  il»  diiiisiUMml  tout  d'un 
coup,  et  se  tomuuant  nv<H^  Um  auln*» 
en  un  point. 

Ces  Uniillms  ou  lanio»  sont  Im  bran- 
chies qui  «orvon  lu  \i\  it'spiralion ,  com- 
me «  la  natation  di\  Tanimaî. 

La  i\m}m  ttiminc^nce  m:  dtwaous,  b 
Tend  ruil  o«i  linÎHSont  las  hrauchio» ,  niaiH 

<în  dvmié  ,  ^  U»  p^tit  <^tr(i  C5on»id(U'(^ti 
commet  common^^aut ,  o\\  so  terninu» 
Jo  boucli(^r.  Kl  le  n'est,  m  rosto,  que 
ia  continuation  du  corp» ,  puiwiu'il  n'y 
a  aucune  dilfôrf^nct!  dans  non  orgunina- 
tion  ,  aucune  st^paration  positive.  C]ott« 
queue  est  donc  fovmî^e  d'arliculatioiif» 
presque  cylindri<|ues  et  garnies  d' (opi- 
nes en  dessus  et  en  dessous.  Klle  est 
tertnim^e  ptu-  une  troncature  et  par  deux 
filets  artiouU'\s,  comme  ceux  des  pattes, 

et  presque  aussi  longs  que  le  corps. 
T/anus  est  entre  ces  deux  filets.  Il  «'st 
formé  par  une  pièce  écaiileuse  ou  soa- 


ppo  HÎmpIn  (IniiM  flriix  cl0«  nip^tînii ,  rt 
mirmoiHt^a  pur  imn  Iwiiin,  «♦piiuiiiMj  mi 
»c»M  I)()V{|m,  (|{iit.H  In  IroiNif^iiif. 

LvH  npim  «n  hoiivonl  (Inim  Icn  f^wnx; 
f»l«HiumU»«  ,  hdiiiniNON,  pviiH'ipnltunrut 
(l(inN(<nll(iM((iii  NoiinkiiiidniiN  la  loiirhri. 
Ou  f»M  IroMvodtnixe^HpfNœNrtuxnnviioim 
tît)  Piirif»,  in«i»c*llr.s  y  «ont  ravdN.  IJom» 
l<\H  a  ti'oiivi'u'N  au  pnulniip» ,  (Iiuia  lr>« 
iiianiiN  <)ui  nout  a  la  <pimin  (Ici  IcHang 
(IcvMoufinoicMK^y.  Uun<lrHnRp(N('f«Havna 
hîH  hraïuîJiu'H  ^ariiicm  d*uu«  uunirunti 
<puuilil<^  rlanilM.  Ou  u'«  ,  au  «urplu«, 
auc-uuo  ol),H<5rvali()u  «lu*  ImuM  UMrurH, 
OuHaits(uil(ini(Milcju'il«[ïaiuiiiHinit<juol- 
qu(?(oiH  (*u  quantitc^  (Irun  (\m  mnrm  où 
ou  n'en  a  voit  point  vu  ïv»  auuiV»  fnd- 
«•/•(lentOH ,  ol  cpi'ilrt  ru  cliHparoiHMCMifdn 
luéuic.  JIh  moiucîut  lr(>«-p(;u  dn  tiunpi!i 
iipi(>«  <;n  avoir  «Ito  fir(''«. 

Les  Mdcoudt;  ot  tioi«i<^ruc!  rhpèa^H  in- 
diqu^r.H  par  fiauiarck,  coiuukî  faimuit 
j)nrlied(iHou|i;(:n(îlimnic,(pii,c!Oïniuo 
on  r«  dit,  < (jneajiond  a  cx'lni-c;i,  h|)-. 


P[N 


1^ 


244      HISTOIRE   NATURELLE  . 

partiennenl  à  deux  autres  genres  ,  et 
seront  mentionnées  séparément. 

Apus  cancriforme  ,  Apus  cancrijormis. 

Brun  chaperon  ,  ptesque  carré  ,  étroit  ;  queu» 
tronquée  entre  les  deux  filets  qui  la  terminent. 

Monocuius  apus.  Fab.  —  Binocle,  Geojfroy,  Ins.  a. 
p7.  2ï.  fig.  4.  Schaff.  Monog.  lySô.  tab.  i,  2. 
Frisch.  Ins.  10.  tab.  i.  Sulz.  Ins.  tab.  24.  fig.  i53. 
Naturf.  19.  tab.  3.  fig.  i — la. 

Se  trouve  iiaas  les  eaux  stagnantes  aux   environs 

de  Paris.     , 

Apus  vert ,  Apus  viridis. 

Test  vert  ;  le  chaperon  très-large ,  en  demi-cercle , 
profondément  denté  en  ses  bords  ;  la  queue  tronque» 
entre  les  deux  filets  qui  la  terminent. 

Schceff.  Monog.  1756,  tab.  5. 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes. 

Apus  prolongé  ,  Apus  productus, 

"Vert ,  à  corps  brun  ;  chapperon  arrondi  ;  qncu» 
avec  une  lame  saillante,  applatie  entre  les  deux  fileis 
qui  la  terminent.  ^ 

Schœff.  Monog.  1756.  tab-  6. 

Voyez  pi.  16.  fig.7  ,  où  il  est  représenté  de  presque 
de  grandeur  naturelle. 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes  aux  environs  de 
Paris. 


LE  . 

res ,  et 

t. 

oit  ;  queua 
linent. 

^rqy,  Ins.  a . 
tab.  1 ,  2. 
4.  fig.  i53. 

X  environs 

r. 

iemi-cercle., 
le  tronqutgr» 


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i  deux  fileis 


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Z,e  M//ain    J'cufyy . 


X  .  La  Cymolkoa  àctiolc  4  . ..  .Le  Binocle  de  o'eoirroy. 

a  .  Le    Cyame  6  ...  LaLimule  poljpKeme  ■ 

^Ti^  Cétacés  .  ^...L'Apais  prolonce' . 
3  .  Calli(£^o    court  . 


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TEST  TARGET  (MT-S) 


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PhotDgraptiic 

Sciences 

Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  87Î4503 


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CTPRIS,  Cypris,  JUuller. 
Test  Uvar..  ,«„  eacWe,  deux  ,„,„„« 

^  ... 

Quelques  cjpris  avoient  ëté  dé- 
couvertes et  décrites  par  Joblot  et  Bac 
Jçer ,  d  autres  par  ^edermuJler  et  Geof- 
froy ;  mais  c'est  Muller  qui  a  étahJi  ce 
genre  dans  ses  entomostrates,  et  qui  en 
a  fait  connoître  le  plus  grand  nombre 
d  espèces.  Ses  caractères  ont  été  prin- 
cipalement  développés  par  Degeer 
dans  le  septième  volume  de  ses  insec- 
tes, et  ses  mœurs  par  un  auteur  anony- 
me, dont  le  mémoire  est  inséré  dans 
les  généralités  des  entomostrates   de 
Muller. 

Pour  donner  une  idée  des  animaux 

du  genre  cypris,  il  suffit  de  faire  con-    ' 
noitre  l'espèce  la  plus  commune ,  la 

cypris  pubère,  qui  est  le  monocle  à 
coquille  longue  de  Geoffi-oy. 
Crustacés.  I.  _ 


24^      HISTOIRE   NATURELLE 

C'est,  dit  Linnaeus,  une  petite  co- 
quille, unpeu  plus  grande  qu'une  graine 
de  chou  ,  ovale  ,  alongëe  ,  égale  des 
deux  bouts ,  bossue  en  devant ,  et  ar- 
rondie. Elle  ressemble  entièrement  à 
une  coquille  à  deux  battans  ;  mais , 
dans  ces  dernières,  l'ouverture  est  du 
côté  le  plus  mince,  et  la  chair  de  l'ani- 
mal est  du  côté  le  plus  gros.  C'est  tout 
le  contraire  ici. 

L*aninal  qui  est  renfermé  dans  cette 
coquille,  l'ouvre  et  la  ferme  à  volonté , 
il  fait  sortir  par  un  de  ses  bouts  plu- 
sieurs filets  égaux  et  blanchâtres,  eu 
forme  de  poils.  C'est  en  remuant  ces 
filets ,  qu'il  nage  avec  célérité  ,  et  il 
ne  s'arrête  point  avant  d'avoir  rencontré 
un  objet  sur  lequel  il  puisse  se  reposer. 
Dès  qu'il  ne  nage  plus ,  le  corps  entier 
est  caché  dans  la  coquille. 

Ces  animaux  varient  en  grandeur  ^ 
selon  l'âge.  Leurs  couleurs  ne  sont 
point  constantes.  Les  unes  ont  la  co- 
quille grise  ,  les  autres  l'ont  verte , 


DBS    CTPRIS  247 

OU  d'une  seule  couleur,  ou  tachetée 
de  brun,  ou  de  jaune,  ou  brune  ou 
,    )aune. 

L'enveloppe  extérieure  de  ce  cjrpris 
est  une  véritable  coquille  bivalve,  com- 
me le  dit  Linnœus ,  qui  s'ouvre  et  se 
ferme  par  le  moyen  d'un  ligament,  de 
même  que  la  came  des  ruisseaux  de 
Geoffroy ,  la  cjclade  cornée  de  Bru- 
guière  ,  à  qui  on  l'a  comparée  avec 
raison.  Le  peu  d'épaisseur  du  test,  sa 
transparence,  et  sa  petitesse,  ne  oer- 
mettent  ^as  de  voir  s'il  y  a  des  dents 
à  la  charnière,    mais  le  ligament  est 
très -visible  à  la  loupe.  Les  valves, 
dont  les  bords  sont  garnis  de  poils 

trèsKîourts,  se  ferment  très-exactement 
par -tout. 

Lorsque  l'animal  est  en  mouve- 
ment, il  fait  mouvoir  ses  difïërens 
membres  avec  tant  de  vftesse,  qu'il 
est  très-diffîcile  d'en  saisir  le  carac- 
tère, et  même  le  nombre;  cepen- 
dant, à   force    d'observer,   on   s'est 


I- 


a48      HISTOIRE    NATUKELLB 

assuré  qu'il  en  faisoit  sortir  de  trois 
sortes,  savoir  des  antennes,  des  pattes, 
et  une  queue. 

Les  deux  antennes ,  qui  sortent  du 
bout  antérieur  de  la  coquille,  sont  lon- 
gues, très -llexib les,  courbées  en  ar- 
rière ,  divisées  en  plusieurs  articula- 
tions, qui  leur  donnent  beaucoup  de 
souplesse  et  de  flexibilité.  Ils  prennent 
leur  origine  assez  loin  des  bords  de  la 
coquille ,  et  ils  sont  garnis,  vers  l'ex- 
trémité ,  de  longs  poils  qui  forment 
«ne  aigrette  au  bout.  II  y  a,  de  plus, 
quelques  autres  poils  aux  différentes 
articulations.  Le  mouvement  que  l'in- 
secte donne  à  ces  antennes  est  tou- 
jours dirigé  en  arrière  ,  ou  du  côté 
du  dos  ;  il  peut  les  courber  considé- 
rablement dans  cette  direction  ,  et 
elles  concourent  puissamment  à  sa  na- 
tation. 

Les  pâtes ,  qui  sortent  du  milieu  de 
la  coquille,  sont  plus  difficiles  à  re- 
connoître.  Il  y  en  a  d'abord  deux  paires 


DES  cypRis.  24g 

flssez  distinctes  ,  placées  l'une  en  de- 
vant ,  et  l'autre  en  arrière  du  corps. 
Ces  pattes  sont  divisées  en  articula- 
tions ,  et  garnies  de  poils.  Les  deux 
«ntérieures,  qui  sont  plus  longues  que 
les  autres,  et  dirigées  en  arrière,  ont 
plusieurs  longues  parties  déliées ,  qui 
ressemblent  à  des  poils ,  mais  qui  font 
l'office  de  crochets.  Les  deux  patte» 
postérieures ,  qui  sont  courbées  dans  un 
sens  contraire  ,  ou  du  côté  de  la  tête, 
sont  terminées  par  un  seul  crochet 
pointu,  courbé ,  et  assez  long. 

Mais  outre  ces  quatre  pattes,  le  cj- 
pris  en  a  encore  d'autres,  plus  petites, 
courbées,  garnies  de  poils,  et  termi- 
nées par  des  pointes  crochues  ,  sem- 
blables à  celles  des  deux  grandes  pattes 
antérieures.  Ces  petites  pattes ,  qui  sont 
également  divisées  en  articulations ,  et 
placées  entre  les  deux  paires  des  gran- 
des, ne  pressent  que  fort  peu  les  bords  de 
la  coquille,  et  ne  le  font  uniquement 
que  quand  l'animal  marche  sur  quel- 


!r8 


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■''•iNià 


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a5o      HISTOIRE   NATURELLE 

que  objet ,  comme  il  le  fait  souvent. 
Il  est  presque  impossible  de  compter 
leur  nombre,  parce  qu'au  moindre  at- 
touchement elles  se  confondent  ensem- 
ble ,  et  ne  sont  plus  reconnoissables. 

Le  mouvement  que  la  cypris  donne 
à  ces  pattes ,  n  est  pas  moins  rapide 
que  celui  des  autres ,  et  peut-être  ai- 
dent -  elles  aussi  à  nager ,  quoiqu'elle 
semble  s'en  servir  principalement  pour 
marcher.  Elle  perd ,  dans  cette  der- 
nière action  une  partie  de  la  vivacité 
qu'elle  montre  en  nageant.  Mais ,  soit 
qu'elle  marche  ,  ou  qu'elle  nage,  la 
coquille  se  trouve  toujours  placée  ver- 
ticalement sur  le  bord  du  côté  des  bat- 
tans  ,  où  elle  est  ouverte. 

La  partie  postérieure  du  corps  est 
garnie  d'une  queue  double  ,  presque 
toujours  entièrement  cachée  dans  la 
coquille.  On  ne  peut  la  voir  à  son  aise 
qu'après  avoir  fait  mourir  lanimal,  qui 
ne  la  fait  paroitre  que  dans  certaines 
occasions  rares.  Cette  queue,  qui  est  at- 


«■«■■■ 


DIS   CYTRIS.  25t 

tachée  à  la  partie  postérieure  du  corps , 
est  alongée  ,  plus  grosse  à  son  origine 
qu'à  son  extrémité ,  qui  est  très-déliée , 
courbée  et  dirigée  en  avant  dans  la 
coquille,  ou  vers  les  pattes,  et  ayant, 
près  de  son  extrémité  ,  une  seconde 
courbure  opposée  à  l'autre ,  en  sorte 
qu  elle  a  une  inflection  qui  lui  donne 
la  figure  de  la  lettre  S.  Comme  elle 
est  mobile  à  sa  base ,  l'animal  peut  la 
pousser  en  arrière ,  et  la  faire  sortir  en 
partie  hors  de  la  coquille  ;  mais  il  faut 
encore  observer  qu'elle  est  double,  ou 
composée  de  deux  branches  déliées  , 
terminées  par  deux  petits  filets  déhés, 
en  forme  de  poils  ;  et  comme  ces  deux 
branches,  quand  iù.  queue  est  dans  l'i- 
naction ,  sont  toujours  exactement  appli- 
quées l'une  contre  l'autre ,  elle  paroît 
simple  au  premier  examen. 

La  tête  des  cypris  est  large  au  bas, 
et  diminue  de  volume  vers  le  haut,  où 
elle  se  termine  en  pointe  alongée.  C'est 


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fiSa      BISTOIBK   NATUKELLI 

d'elle  que  sortent  les  antennes  dont  il 
a  été  parlé. 

A  l'endroit  où  la  téfe  s'unit  au  corps , 
vers  les  bords  de  la  charnière  de  la  co- 
quille, on  apperçoit  un  petit  point  noir, 
qui  est  l'œil  de  l'animal.  Quelques  per- 
sonnes ont  prétendu  qu'il  y  a  voit  deux 
yeux  réunis  ^  mais,  dit  Geoffroy,  c'est 
en  vain  qu'on  voudroit  le  faire  croire, 
il  suflBt  de  regarder  pour  être  persuadé 
qu'il  n'y  en  a  réellement  qu'un. 

La  poitrine  s'avance  beaucoup  vers 
l'ouverture  de  la  coquille,  et  fait  îa 
plus  grande  partie  du  corps  de  cypris. 
Au-dessous  d'elle,  auprès  des  pattes 
antérieures  ,  est  une  tache  noire ,  qui 
est  la  bouche.  Elle  est  couverte  d'une 
pellicule  transparente ,  qui  s'ouvre  au 
milieu  ,  et  laisse  entrevoir  deux  mâ- 
choires ,  qui  sont  marquées  d'un  point 
très -noir,  à  l'endroit  où  elles  se  joi- 
gnent. A  côté  de  ces  mâchoires  se 
voient  des  antenoules  blanches  ,  qui 


\*X   iiWl 


SES   CYPRI8. 


253 


remuent  sans  cesse ,  et  qu'on  ne  peut 
compter. 

Il  n'y  a  pas  de  cloute  que  ces  anten- 
nules  ne  servent  à  l'animal  pour  dé- 
terminer le  courant  d'eau  qui  doit  lui 
apporter  la  nourriture  nécessaire ,  fonc- 
tion qu'on  ne  peut  pas  attribuer  aux 
antennes  ,  comme  l'a  fait  Baker  ,  ou 
du  moins  qu'on  ne  peut  leur  attribuer 
que  secondairement,  à  raison  de  leur 
distance  de  la  bouche. 

Le  ventre  est  presque  aussi  large 
que  la  poitrine  ;  mais  il  n'a  que  la 
moitié  de  sa  longueur.  Il  semble  formé 
de  deux  lobes  marqués  au  milieu  d'un 
cercle  noirâtre. 

On  voit,  sur  la  partie  supérieure  du 
ventre  ,  deux  grands  corps  arrondis  , 
qu'on  a  pris  pour,  les  ovaires ,  et  ce  , 
avec  d'autant  plus  de  fondement ,. qu'ils 
contiennent  quelquefois  des  petits  grains 
de  couleur  rouge ,  qui  peuvent  être  re- 
gardés comme  des  œufs. 

La  génération  des  cypris  est  ,  du 


iÛ 


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i 


w. 


^54      HISTOIRE   NATURELLE 

reste ,  encore  inconnue.  On  sait  seule- 
ment qu'elles  jettent  leur  frai  dès  les' 
premiers  jours  du  printemps  ,  car  on 
trouve  des  petits  de  très-bonne  heure. 
Ces  petits  diffèrent  assez  de  leur  mère 
pour  que  Muller  ai  jugé  à  propos  de 
les  décrire  à  la  suite  de  ses  espèces  ; 
mais  on  peut  cependant  les  reconnoître 
facilement,  pour  peu  qu'on  ait  l'habi- 
tude de  l'observation  et  les  rapporter 
avec  certitude  aux  espèces  dont  ils' 
sortent. 

Les  excrémens  sont  des  petites  mas- 
ses noires  ,  cylindriques ,  courbées.  Il 
en  sort  de  leur  corps  plus  fréquem- 
ment qu'on  ne  le  soupçonneroit ,  d'après 
la  petitesse  et  la  délicatesse  de  ces  ani- 
maux. 

Les  cypris  changent  de  peau  comme 
tous  les  autres  entomostrates^  mais  ce 
qu'il  y  a  de  remarquable ,  c'est  que  ce 
n'est  pas  seulement  le  corps  de  l'a- 
nimal qui  mue  5  la  coquille  même 
se  défait  d'une  dépouille,  comme  font 


SES   CYFRIS. 


â55 


les  ëcrevisses  à  l'ëgard  de  leur  test. 
C'est  à  Degeer  qu'on  doit  cette  jolie 
observation,  que  le  hasard  lui  fit  faire. 
Il  en  a  voit  mis  en  expérience,  et  le 
lendemain,  il  trouva  une  dépouille 
flottant  dans  l'eau  que  le  microscope 
lui  fit  reconnoître  pour  ce  qu'elle 
étoit.  Il  vit  d'abord  les  deux  pièces 
de  la  coquille  ouvertes,  avec  un  re- 
bord dans  tout  leur  contour ,  mais  la 
charnière  encore  existante.  Au  milieu 
de  ces  deux  pièces,  et  vis-à-vis  de  la 
charnière,  on  observe  les  dépouilles  du 
corps  et  de  ses  membres  ,  principale- 
ment des  deux  aqtennes ,  et  de  queK 
ques-unes  des  pattes  ;  mais  le  reste  est  si 
confondu ,  qu'on  ne  peut  rien  y  recon- 
noître. Ce  fait  démontre  que  la  co- 
quille fait  partie  de  l'animal  même , 
^et  qu'elle  diffère  par  conséquent  beau- 
coup des  coquilles  des  mollusques  tes- 
tacées  qui  ne  sont  unies  au  corps  que  par 
un  point,  et  qui  croissent  par  juxta- 
position de  molécules. 


1 


I 


256      HISTOIRE  NATURELLE 

C'est  dans  les  mares ,  où  il  y  a  des 
plantes  en  végétation,  principalement 
celles  des  bois ,  que  l'on  doit  chercher 
les  cypris.  Elles  sont  quelquefois  si 
abondantes  que  l'eau  en  paroît  cou- 
verte. On  en  voit  moins  en  éié  et  en 
hiver  qu'au  printemps  et  en  automne , 
ce  qui  feroit  croire  qu'il  y  a  deux  pon- 
tes par  an.    Elles  sont  rares  dans  les 
eaux  où  il  y  a  des  poissons,  des  insec- 
tes aquatiques ,  et  dans  celles  où  les  oi- 
seaux aquatiques ,  tels  que  les  canards, 
vont  souvent.  Elles  ont  pour  ennemis 
non  seulement  les  animaux  qu'on  vient 
de  citer ,  mais  encore  la  plupart  de  ceux 
de  la  classe  des  vers  et  des  polypes.  Le 
dessèchement  des  mares  ,  e't  leur  cor- 
ruption pendant  les  chaleurs  de  l'élë , 
en  font  périr  chaque  année  d'immenses 
quantités.  Il  paroît,  par  des  observations 
propres  à  Bosc,  que  dans  ces  deux  der- 
niers cas  ,  quelques  cypris  s'enfoncent 
dans  la  boue ,  ferment  hermétiquement 
leurs  coquilles ,  et  attendent  que  le*  ^ 


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DES   CYPRIS.  u}ôj 

pluies  viennent  renouveler  Teau  de 
leurs  mares ,  et  que  c'est  par  ce  moyen 
qu'elles  se  conservent  dans  certains 
lieux.  Les  mares,  des  environs  de  Paris, 
qui  en  sont  le  plus  abondammeiit  et 
le  plus  constamment  garnies ,  sont  cel- 
les de  la  foret  de  Bondj;  mais  on 
en  trouve  aussi  dans  beaucoup  d'au- 
tres lieux. 

Cyprîs  découverte,  Cypris  détecta. 

Coquille  réniformef  transparente. 

Ledermuiler  i  Micros,  tab.  73.  MuUer^  Entomosr. 
tab.  3.  fig.  1,3. 

Se  trouve,  principalement  an  printemps,  dans  les 
eaux  stagnantes ,  oii  croit  la  conferve.  £Ue  n'est  pas 
rare  aux  environs  de  Paris. 

Cypris  ornée ,  Cjpris  omata. 

Coquille  ovale ,  avec  une  échancrure  antérieure  et 
des  raies  vertes. 

MiiJler,  Eotomos.  tab.  3.  fig.  4,  6. 

Voyez  pi.  1 7.  fig.  i  et  2,  où  elle  est  très-grossie. 

Se  trouve  au  printemps  dans  les  eaux  dormautes. 

Cypris  unie  f  Cjpris  Icet^is. 

Coquille,  presqv    globuleuse,  unie. 
Geqf.  Ins.  2.  pag.  658  ,  n'\  5  Vidensk  Selskabs 
»ye  Skrist.   i.  fig.  1  ,  i,  3. 

Crustacés.  II.  23 


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4^56      HISTOIRE   NATtmSLLX 

Se  trouve  dans  les  «aux  stagnante*.  Elle  a'eit  pat 
rare  aux  environs  de  Paris. 

Cjpris  fasciiîe ,  Cjprisjascîata^ 

Le  test  alongé  avec  une  fascie  verie. 
MuNer,  Entomost.  tab.  4.  fig.  i  ,  3. 
Se  trouve  dans  les  fossés  d'eau  dormante.  Est  rare. 

Cypris  rayée  ,  Cypris  strîgata. 

Le  test  rénifome,  brun,  avec  trois  fascies  blanches. 
Miillnr  f  Entomos.  talï.  4.  fig.  7,  9, 
Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes.  N'est  pas  rare 
aux  environs  de  Paris. 

Cypris  pubère  ,  Cypris  puhera. 

Le  test  ovale ,  velu. 

Joblot.  Microsc.  tab.si3.  fig.  O.  Bachtr^  Microsc. 
tab.  l5o  fig.  8.  Gtq^,  Ins.  2.  pag.  657.  uo  4.  Degeer. 
los.  7.  tab.  29.  fig.  5  ,  10.  MuUer^  Entomos.  tab.  5. 
fiij.  1 ,  5. 

Se  trouve  dans  les  eanx  stagnantes.  C'est  la  plaa 
commune  de  toutes  aux  environs  de  Paris. 

Cypris  velue  ,  Çypris  pilosa^ 

Le  test  ovale,  brun,  antérienrement  et  postérieure- 
ment cilié. 

Vindesk.  Selsk.  Skrist.  i .  fig.  4 , 5.  Mulier,  Entomost. 
tab.  6.  fig.  5 ,  6. 

Se  trouve  dans  les  eaux  où  croissent  les  utricnlaires. 

Cypris  religieuse  ,  Cypris  monacha. 

Le  test  tronqué  antérieurement,  avec  des  bandes 
noires. 

Mutter,  Entomost.  tab.  5.  fig.  6,  8. 

Se  trouve  dans  les  eaux  où  il  y  a  des  plantes  an 
végétation. 


DES   CTPRIff.  25^ 

Cyprî»  (épaisse  ,   Cypris  eras*a. 

Le  lest  un  peu  en  masiiie  ;  la  pariie  antérieure  plat 
krge  ;  une  fascie  oblique  fauve. 

Mutter ,  Entomost.  tab.  6.  fig.  1 1  2. 
8e  trouve  dans  les  eaux  stagnantes. 

Cjpris  blanche  ,  Cypris  candidat 

I<e  test ,  presque  ovale  ,   trés-blanc. 
MuUer,  Entomost.  tab.  6.  fig.  7,  9. 
Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes. 


CYTHÉRÉE,  Cythere,  Muller. 

Test  bivalve  ;  tête  cachée  ;  deux  antenne» 
AÎnaplement  velues  ;  huit  pattes. 

C'est  à  MuUer  qu'on  doit  rétablis- 
sement de  ce  genre ,  et  la  connoissance 
de  toutes  les  espèces  qu'il  contient.  Il 
ne  diffère  des  cypris  que  par  les  an- 
tennes ,  ici  plus  courtes ,  et  sans  pinceau 
de  soie  à  l'extrémité,  et  par  les  pattes, 
au  nombre  de  huit ,  tandis  qu'il  n'y  en 
a  que  quatre  dans  le  genre  précédent. 
Ces  pattes  ,  qui  sortent  rarement  en- 
semble de  la  coquille ,  sont  inégales  ; 


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a6o.    HISTOIRE  HATt;KEI,LB 

les  antérieures  sont  longues  et  écartées  ; 
les  postérieures  plus  longues ,  et  ar-. 
mées  d'un  grand  ongle.  Toutes  sont 
dépourvues  de  poils  natatoires  ;  mais 
elles  ont  des  épines  latérales. 

Il  n'y  a  pas  de  queue;  les  pattes  pos- 
térieures en  tiennent  lieu. 

Les  antennes ,  commJ  on  vient  de  le 
dire ,  n'ont  pas  de  soies  à  leur  extré- 
mité comme  dans  les  cypris;  mais  elles 
ont  quelques  poils  à  la  base  de  leurs 
articulations. 

L'œil  dès  cythérées ,  .car  il  ny  en  a 
aussi  qu'un  comme  dans  les  cypris ,  est 
placé  à  l'angle  antérieur,  ou  mieux  au 
point  de  réunion  des  valves. 

Du  reste ,  presque  tout  ce  qui  a  été 
dit  à  l'occasion  des  cypris  leur  convient. 
Leur  test  est  de  même  nature  ,  leur 
manière  d'être  ne  diffère  pas  sensible- 
ment. Mais  les  cypris  ne  se  trouvent 
que  dans  les  eaux  douces ,  et  les  cy- 
thérées ,  ne  se  trouvent  que  dans  les 
eaux  salées.  C'est  parmi  les  fucus ,  les 


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J)-ES  CYTRÉRÉSS.  zSt 

conferves,  autour  des  sertulaires  ,  des 
flustres  ,  et  autres  productions  poly- 
peuses ,  qu'il  faut  les  chercher.  Il  pa- 
roît  qu'elles  ne  sont  pas  très-communes. 

Cythér^e  verte ,  Cythere  vîridii, 

le  test  en  forme  de  rein  et  velu. 
MuUery  Entomost.  tab.  7.  fig.   I  *  2. 
Se  trouve  dans  la  mer  )  parmi  les  fucas. 

Cythërëe  jaune  ,  Cythere  lutea. 
Le  test  en  forme  de  rein ,  uni. 
MuNer ,  Entomost.  tab.  7.  fig.  3  ,  4. 
Se  trouve  dans  la  mer  ,  parmi  les  fucus. 

Cythërëe  flavide  ,  Cythere Jlavida 

Le  test  oblong,  uni. 

MuUer ,  Entomost.  tab.  7.  fig.  5,6.  ' 

Se  trouve  dans  la  mer,  autour  du  flustre  linnéate. 

Cythërëe  bossue  ,    Cythere  gihba. 
Le  test  ovale ,  hérissé  de  poils ,  avec  une  tache  àa 
chaque  côté. 

Mvtler^  Entomost.  tab.  fig.  7,  9, 

Voyez-^V.x  7.  fig.  3,  4,  où  elle  est  représentée  grossie. 

Se  trouve  dans  la  mer,  autour  de  l'ulva  linze. 

Cythërëe  ëlevée ,  Cythere  gillera. 
Test  ovale  ,  uni,  avec  deux  taches  de  chaque  côté. 
Mjuler  y  Entomost.  tab.  7.  fig.  10,  la. 
Se  trouve  dans  la  mer ,  parmi  les  conferves. 


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a6a      HISTOIRE   NATURELLB 

LYNCÉ,  Lynceus,  MuUer, 

Test  bivake ,  ëchancrë  près  du  bout  anté- 
rieur ,  qui  ressemble  à  un  bec;  antennes 
en  pinceau  -,  huit  pattes  ;  deux  yeux. 

Ce  genre ,  dont  on  doit  encore  ré- 
tablissement à  Muller  ,  est  intermé- 
diaire entre  les  cypris  et  les  daphnies, 
car  il  a  la  coquille  des  premières  et 
la  tête  des  secondes.  Cette  tête  a  la 
figure  d'un  bec ,  et  est  garnie  de  deux 
yeux ,  non  pas  à  côté  l'un  de  l'autre, 
mais  l'un  devant  l'autre  ,  le  dernier 
toujours  plus  grand.  Il  y  a  quatre  an- 
tennes, insérées  au-dessous  de  la  tête , 
toutes  inégales  ,  et  garnies  de  longs 
poils  sur  leur  côlé  inférieur.  Ces  an- 
leniies  servent  encore  plus  directement 
à  l'action  natatoire  dans  les  Ijncés  que 
dans  les  cjrpris.  Les  pattes  sont  au  moins 
au  nombre  de  huit,  mais  il  est  souvent 
difficile  de  les  compter.  Elles  sont  in- 
sérées sur  la  poitrine,  et  vont  en  dé- 


3    ^   \ 


DES   LTNCÉS.  265 

croissant.  Toutes  servent  à  l'action  na- 
tatoire ,  et  sont  fort  bien  conformées 
pour  cela ,  attendu  qu'elles  ont  du  côté 
intérieur  quatre  appendices  linéaires  , 
garnies  de  longs   poils  ,  et  du  côté 
extérieur  une  large  branchie  compo- 
sée de  trois  à  quatre  pièces,   toutes 
également  garnies  (Je  longs  poils.  Entre 
les  antennes  et  les  pattes ,  on  remarque 
un  organe  double  et  rapproché  ,  dont 
un  des  côtés  est  armé  d'un  ongle  épais 
et  courbé ,  et  l'autre  est  tronqué  et  ter- 
miné par  des  poils.  On  ne  connoît  pas 
l'usage  de  cet  organe  que  Muller  croit 
qu'on  peut  regarder  comme  le  cœur , 
parce  qu'il  est  pourvu  d'un  mouve- 
ment alterne  de  systole  et  de  diastole. 

On  voit ,  au  printemps,  à  la  partie 
supérieure  et  postérieure  du  ventre  des 
lyttcés,  un  assemblage  d'œufs  ordinai- 
rement verdâtres ,  quelquefois  noirâ- 
tres ,  mais  on  n'a  pas  encore  observé 
leur  copulation  ni  leur  accouchement. 

Les  Ijncés  se  trouvent,  avec  les  au- 


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a64      HISTOIRE   NATURELLE 

très  animaux  de  cette  classe,  dans  les 
eaux  dormantes  où  croissent  des  plantes 
aquatiques.  Ils  ne  sont  point  rares  aux 
environs  de  Paris ,  mais  cependaivt  on 
ne  les  y  rencontre  pas  en  aussi  grande 
abondance  que  les  cypris  et  les  daph- 
nies. C'est  dans  le  marais  qui  est  à 
l'extrémité  du  parc  4ib  Vincemies,  du 
côté  de  Saint-Maur,  qu'ils  étoient  les 
plus  communs  autrefois. 
Ljncé  brachyarc  ,  Lynceus  hraokyurus, 

La  queae  courbée  en  dehors  ;  le  test  globuleux. 

MuUer ,  Ent.  tab.  8.  fig.  i,  12. 
Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes.  Il  a  p^.as  d'an 
niilliroètre. 

Lyncé  sphërique  y  Lynceus  sphœricus. 

La  queue  courbée  en  dedans  ;  le  test  globuleux. 

JAuIler^  Entomost.  tab.  9.  fig,  7«  9' 

Voyei  pi.  17.  fig.  5,  6,  où  il  est  représenté  grossi. 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnante».  N'est  pas  rare  aux 
«nv  irons  de  Paris. 

Lyncé  quadrangulaire,  i.  quandrangularis, 
La  queue  courbée  en  dedans  ;  le  test  preque  qaa- 

drangulaire. 

MuUer  i  EntOmost.  tab.  9.  fig.  1*3. 
Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes. 

Lyncé  lamelle ,  Lynceus  lamellatus» 
La  queuo  courbée  en  dedans  ;  1«  test  ventru. 


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3.4,.    Cvllverce   l)08siie. 


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DIS   LTMCiS. 

Mufftr,  Snlomoit.  lab.  9.  fl^.  4  ,  6. 
8«  inmra  dans  lea  Uca  «t  Im  riviérM. 


i65 


Ljneé  trigonfllle  ,  Lyncêus  trigonêlluj. 

La  quana  ooarbéa  an  dadaoi  )  la  tait  «nlérianranitai 
bosin  ,  MM  pointa. 

Muftêr,  Eatomoit.  tab.  10.  fig.  S  ,  6.  Sehinom, 
tab.  3.  f<g.  0. 

C'^  trouva  <^«its  lai  maraii  at  lai  foM4i  dai  boU. 

Lynoé  tronqué ,  Lynceus  iruncatu*, 

La  qaeua  courbéa  an  dedani,  dantaléj  la  tait  danté 
à  th  baie. 

Mif//er,  Entomost.  fab.  11.  fig.  4,  0. 

Sa  trouva  dam  les  eaux  où  croit  la  lentUla  d'aao. 

Lynoé  longue-maia  ,  Lyne,  macrourus, 

Xh  queue  droite  ;  la  test  alongé. 
#    iWM//ffr,  Entomost.  tab.  10.  fîg.  i  ,  4. 
Se  trouve  dans  les  laci  du  nord  de  l'Eoropa. 

Ljncë  lâche  ,  Lynceus  socors, 

La  qnene  épaisse  ;  le  test  ovale. 
Nulhr ,  Entomost.  tab.   11.  fig.  i,  3. 
Se  trouva  dam  les  rivières. 


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2^6     HISTOIRE   NArrR!BLI2 

LAPHNIE,  Dafhnu,  Muller. 

Test  bivalve  ;  Xèie  apparente ,  avec  âvux 
aotennes  ;  huit  à  dix  pattes  ;  un  seul  veil  ; 
une  queue. 

L'extrême  abondance  de  quelque» 
espèces  de  ce  genre ,  et  la  singularité 
de  leur  forme,  ont  dû  les  faire  remar- 
quer de  tout  temps  5  aussi  les  trouve- 
t-on  mentionnées  dans  les  écrits  des 
plus  anciens  observateurs,  et  ont-elles  ^ 
donné  lieu  à  des  travaux  fort  étendus. 
Leuwenhoeck ,  Needham ,  Swammer- 
dam ,  et  autres ,  les  ont  décrites  sous 
les  noms  de  poux  aquatiques ,  de  puce- 
rons branchus,  etc.  Linnaeus,  Degeer, 
Geoffroy ,  et  les  Naturalistes  métho- 
distes qui  sont  venus  après  eux  ,  les 
ont  fait  connoître  sous  la  dénomination 
générique  de  i^ionocles.  Mais  Muller 
les  a  ôtées  de  ce  genre  pour  en  former 
un  particulier,  qui  a  été  généralement 
adopté ,  et  qui  devoit  l'être  ,  comme 


DBS   DAPHNIES.  2^7 

on  peut  s'en  assurer  ,  en  comparant 
ses  caractères  à  ceux  des  autres  genres 
de  la  même  classe. 

Peu  des  crustacés  ont  donc  été  étu- 
diés avec  plus  de  détail  que  les  dap- 
hnies. Outre  les  travaux  de  Swam- 
merdam  et  de  Degeer  ,  on  possède 
encore  ceux  de  ScliaefFer  ,  qui  n'ou- 
blie rien  de  ce  qui  a  rapport  à  leur 
figure ,  qui  ne  néglige  aucune  de  leurs 
parties,  et  qui  a  force  de  tendre  vers  la 
perfection ,  devient  minutieux ,  diffus 
au  point  de  ne  pouvoir  se  faire  lire. 
Ici ,  on  ne  présentera  que  des  masses  ^ 
on  ne  fera  connoître  que  ce  que  ceà 
animaux  ont  de  plus  remarquable. 

La  tête  et  tout  le  corps  des  daphnies 
sont  couverts  d'une  enveloppe  crusta- 
cée ,  ouverte  en  devant.  Cette  enveloppe 
est  fermée ,  du  côté  du  dos ,  dans  toute 
sa  longueur  ,  non  pas  par  une  char- 
nière à  la  manière  des  cypris  ,  mais 
par  une  simple  suture  en  carène  ,  ce 
qui ,  dans  la  réalité ,  en  fait  une  c&- 


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268      HISTOmB   NATURELLE 

quille  univalve;  mais  comme  elle  a  la 
forme  des  bivalves  ,  et  que  sa  flexi- 
bilité en  permet  tous  les  mouvemeiis, 
on  lui  en  a  conservé  le  nom. 

La  tête  des  daphnies ,  qui  est  comme 
bossue  ,  n'est  distinguée  du  corps ,  du 
côté  du  dos  ,  que  par  un  léger  enfon- 
cement; mais  en  devant,  il  y  a,  entre 
ces  parties  ,  une-  longue  et  profonde 
incision  ,  qui  les  sépare  l'une  de  l'autre. 

Les  deux  antennes  sont  placées  sur 
les  côtés,  au  bas  de  la  tête  et  perpen- 
diculairement au  plan  du  corps.  Cette 
position,  différente  de  celle  des  anten- 
nes dans  les  insectes ,  et  même  les  crus- 
tacés ,  justifie  ceux  qui  leur  ont  donné 
le  nom  de  bras ,  et  ce  d'autant  plus,  que 
ces   parties  servent  principalement  à 
l'action  de  nager.  Quoi  qu'il  en  soit ,  ces 
antennes  ,  car  on  leur  conservera  ce 
nom  avec  MuUer  ,  sont  ramifiées  et 
transparentes  comme  du  verre.  Cha- 
cune d'elles  est  composée  d\ine  grosse 
tige  cylindrique ,  attachée  au  corps  par 


DES   DAPHNIES.  26g 

quelques  articulations  annulaires  ,  au 
moyen  desquelles  elle  se  meut  en  tous 
sens,  comme  sur  un  pivot.  Cette  tige 
se  divise  bientôt  en  deux  branches  plus 
grêles  ,  cylindriques  ,  articulées  5  le» 
articulations  au  nombre  de  trois.   La 
branche  extérieure  est  garnie ,  sur  un 
de  ses  côtés ,  de  deux  longs  filets ,  très- 
déliés  ,  en  forme  de  poils ,  qui  sortent 
de  la  base  des  deux  dernières  articu- 
lations ^  mais  l'autre  n'a  qu'un  seul  filet, 
qui  sort  de  la  base  de  la  dernière  arti- 
culation. L  une  et  l'autre  de  ces  bran- 
ches est  terminée,  à  son  sommet,  par, 
trois  fileta  entièrement  semblables  à 
ceux  des  côtés.    Tous  ces  filets  sont 
flexibles  et  mobiles  à  leur  base,  garnis 
de  poils ,  plus  ou  moins  longs  ,  selon 
les  espèces ,  et  munis ,  vers  leur  mi- 
lieu ,  d'une  articulation ,  même  dit-on , 
d'une  seconde  vers  leur  pointe  ,  qui 
servent  à  augmenter  leur  flexibilité. 

C'est  par  le  mouvement  de  ces  deux 
antennes  que  la  daphnie  nage.    Elle 

Crustacés.  II.  2^ 


,/ 


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SLJO      HISTOIRE   NATURELLE 

en  bat  l'eau  avec  vitesse ,  ce  qui  la  fait 
avancer ,  ordinairement  comme  par  se- 
cousses ,  ou  par  élans  ;  mais  elle  se  meut 
encore  de  plusieurs  manières,  en  haut, 
en  bas ,  sur  les  côtés ,  etc.  Les  pattes 
n'aident  en  rien  à  la  nage  ;  mais  la 
queue  sembley  contribuer,  quelquefois, 
quand  le  monocle  la  pousse  avec  force 
en  arrière.  Dès  qu'elle  se  tient  en  Vepos , 
elle  descend  peu-à-peu  au  fond  de  l'eau 
par  son  propre  poids  ,  parce  que  sa 
gravité  spécifique  surpasse  un  peu  celle 
de  cet  élément. 

La  tête  des  daphnies  se  termine ,  en 
dessous ,  en  une  espèce  de  bec  pointu  , 
mais  immobile  ,  et  faisant  corps  avec 
le  test ,  dont  elle  n'est  que  le  prolon- 
gement. La  bouche  est  placée  dans  la 
coquille ,  à  l'orifice  du  grand  intestin. 
Au  sommet  de  la  tête ,  on  voit  une 
tache  circulaire  noire ,  qui  est  l'œil  de 
l'animal.  Cet  œil,  qui  n'est  point  com- 
posé de  deux  globes  réunis  ,  comme 
l'ont  prétendu  quelques  auteurs ,  a  une 


DtS   DAPHNIES.  271 

surface  raboteuse ,  ou  toute  couverte 
de  petits  grains.  On  peut  les  comparer 
aux  yeux  à  rézeau  des  mouches.  Cette 
masse  est  mobile ,  on  lui  voit  presque 
toujours  un  mouvement  de  trémousse- 
ment. 

Les  pattes ,  qui  sont  cachées  dans  la 
coquille,  et  attachées  le  long  du  des- 
sous du  corps ,  sont  en  forme  de  na- 
geoires barbues.  Leur  nombre  et  leur 
figure  sont  difficiles  à  démêler  au  tra- 
vers de  la  coquille ,  parce  qu'elles  sont 
très -transparentes,  et  garnies  de  plu- 
sieurs longues  parties,  en  forme  de  poils, 
qui  les  cachent.  Cependant ,  on  est  par- 
venu ,  à  force  de  patience ,  après  avoir 
tué  des  daphnies  dans  l'esprit-de-vin , 
à  dessiner  quelques-unes  de  ces  pattes. 
On  en  trouve  une  figure ,  pi.  a  de  la  Mo- 
nographie de  SchaefFer ,  qui  semble  ne 
rien  laisser  à  désirer;  mais  on  doit  dire 
que  ceux  qui  ont  cherché  à  en  vérifier 
l'exactitude  ,  n'ont  pas  pu  y  parvenir 
complètement ,  ce  qu'il  faut  sans  doute . 


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aya    histoire'KAturille 

attribuer  à  la  difficulté  de  l'observa- 
tion. On  voit  dans  cette  figure ,  et  dans 
celle   de  Degeer  ,  pi.  vj ^  fig.  7,  du 
tome  VII  de  son  Histoire  des  insectes , 
que  ces  pattes  sont  de  formes  diffé- 
rentes ,  les  unes  étant  alongées,  et  di- 
visées par  des  articulations  ,  les  autres 
applaties  en  forme  de  lame ,  et  toutes 
terminées  par  plusieurs  filets  mobiles, 
garnis  de  barbes  très«fînes.  Les  pièces 
plates  ont,  à  leur  bord  inférieur ,  une 
suite  de  longs  filets ,  un  peu  courbés , 
placés  fort  près  les  uns  des  autres ,  et 
représentant  assez  bien  les  dents  d'un 
peigne.  Ces  rangées  de  filets  se  trouvent 
un  peu  en  recouvrement  les  uns  sur  les 
autres.  Degeer  pense  que  Ton  peut  con- 
sidérer ces  pattes  comme  des  branchies 
analogues  à  celles  des  écrevisses,  et 
très-probablement  il  pense  juste. 

A  l'extrémité  du  corps  des  daphnies 
on  voit  une  grande  queue  mobile ,  qui , 
dans  l'étkt  de  repos,  se  trouve  entière- 
ment enfermée  dans  la  coquille  ,  et 


DES  DAPHNIES.  373 

recourbée  en  dessous  ,  vers  la  tête  ; 
mais  ranimai  peut  la  déplier ,  l'éten- 
dre ,  et  la  faire  sortir  de  la  coquille  à 
volonté.  Celte  queue  est  terminée  par 
deux  longues  pointes  roides ,  courbées 
et  mobiles ,  qui  ressemblent  à  des  on- 
gles d'oiseaux.  £n  dessous  de  ces  on-« 
gles,  elle  est  garnie  de  deux  rangs  de 
pointes  dirigées  en  arrière,  entre  les- 
quelles se  trouve  l'issue  du  grand  in- 
testin ,  qui  parcourt  la  queue ,  et  dont 
l'ouverture  donne  issueaux  excréments. 
A  l'endroit  où  se  fait  la  courbure  de 
la  queue  ,  en  forme  de  coude ,  on  voit 
deux  filets  coniques,  dirigés  en  arrière, 
et  divergeans.  Ils  ont ,  au  milieu  do 
leur  longueur,  une  articulation  qui  aug- 
mente leur  fie.  ibilité.  Enfin,  ce  bord" 
postérieur  ou  supérieur  de  la  queue , 
est  garni  de  quelques  pièces ,  en  forme 
de  lames  plates  et  angulaires,  qui  le  ren- 
dent comme  découpé  ;  mais  dont  l'usage 
n'est  pas  connu.  Ces  pièces,  ainsi  que  les 
filets ,  manquent  à  quelques  espèces^ 


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274      SlàTOIKEN/VTURËLLî: 

La  grande  transparence  de  Ja  peau  ou 
de  la  coquille  des  daphnies  permet  de 
voir  assez  distinctement ,  la  structure 
des  mtestins  et  des  autres  parties  de  l'or- 
ganisation intérieure.  On  peut  voir  ces 
objets,  grossis  et  développés,  dans  la 
planche  de  Schœffer ,  citée  plus  haut. 

Vers  le  haut  du  dos  on  voit  un  corps 
ovale ,  très-transparent ,  qui  a  un  mou- 
vement continuel  de  contraction  et  de 
dilatation,  c'est  le  cœur,  dont  on  ne 
distingue  pas  bien  les  communications 
avec  les  autres  parties  du  corps. 

Au  milieu  du  dedans  du  corps,  il 
y  a  un  gros  vaisseau  cylindrique ,  tor- 
tueux, de  couleur  verte ,  qui  prend  son 
origine  près  la  base  des  antennes,  et 
qui  s'étend  en  serpentant  jusque  près 
de  l'extrémité  de  la  queue.  Ce  vaisseau , 
comme  on  l'a  déjà  dit,  est  le  principal 
intestin  qui  reçoit  et  digère  ies  alimen? 
dont  on  le  voit  presque  toujours  rempli. 
Il  fait  une  courbure  vers  la  tête  où 
se  trouve  son  ouverture,   la  véritable 


\ 


\ 


2^5 


DES   DAPHNIES. 

bouche  de  l'animai.  Il  a  un  mouve- 
ment yermiculaire  comme  les  vais- 
seaux des  grands  animaux,  et  on  voit 
passer  à  travers  les  alimens  que  l'in- 
secte avale. 

La  manière  dont  les  daphnies  50 
nourrissent  ou  attirent  les  alimens  qui 
leur  sont  nécessaires  est  tout-à-fait  sin- 
gulière. Quand  elles  ne  nagent  point, 
elles  remuent  les  pattes  avec  rapidité , 
ce  qui  détermine  un  petit  courant  d'eau, 
qui ,  dirigé  vers  la  tête ,  entraîne  dans 
l'entre -deux  des  coquilles  toutes  les 
matières  menues  et  les  animaux  mi- 
croscopiques dont  l'eau  des  marais  est 
remplie  en  tout  temps ,  et  lorsqu'il  y 
en  a  une  assez  grande  quantité  accu- 
mulée, elles  ferment  leurs  battans,  et 
choisissent  ce  qui  leur  convient.  Il 
paroit,  par  quelques  observations  de 
SchœHër  et  de  Degeer,  que  les  daph- 
nies ont,  auprès  de  la  bouche,  de  petites 
dents  avec  lesquelles  elles  tuent  les 
les  animaux  avant  de  les  avaler ,  mais 


'•'A 


276      HISTOIKE   NATUllLLI 

cela  n'est  pas  encore  constaté  d'une 
manière  assez  positive  pour  l'assurer 
ici.  Il  paroit  encore,  par  les  observa- 
tions du  dernier  de  ces  auteurs,  que  les 
épines  de  la  queue^ervent  principale- 
ment aux  daphnies  pour  se  débarrasser 
des  matières  étrangères  qui  sont  portées 
entre  les  lames  de  leurs  pattes,  et  qui 
gênent  leurs  mouvemens. 

Lorsqu'une  daphnie  a  avalé  quel- 
que chose  ,  on  voit  ce  quelque  chose 
entrer  et  descendre  plusieurs  fois  dans 
son  intestin ,  et  enfin  disparoître  tout-à- 
fait. 

Vers  le  haut  du  grand  intestin ,  tout 
près  de  la  tête  ,  on  voit  deux  autres 
vaisseaux  courts  cylindriques  et  arron- 
dis au  bout ,  qui  ressemblent  à  des 
intestins  aveugles ,  et  dans  lesquels  on 
remarque  un  mouvement  semblable  à 
celui  du  grand  intestin  ,  mais  il  n'y 
passe  jamais  d'alimens.  On  ne  peut  en 
indiquer  l'usage. 

La  transparence  de  la  coquille  per- 


^\ 


DES   DAPHMIES.  277 

met  encore  d'observer  des  muscles  qui 
partent  dans  les  environs  de  l'intes- 
tin, se  rendent  vers  le  dos  ,  et  ser- 
vent sans  doute  à  attacher  et  à  unir  le 
corps  à  la  coquille. 

Les  plus  anciens  observateurs  ont 
remarque  que  les  animaux  de  ce  genre 
muoientou  cliangeoient  de  peau  comme 
les  écrevisses.  Il  n'est  personne  qui 
n'ait  pu  vérifier  ce  fait  dans  les  marais 
où  il  y  a  beaucoup  de  daphnies ,  la  sur- 
face de  l'eau  et  les  bords  étant  ,  à 
l'époque  de  ce  changement  ,  c'est-à- 
dire  vers  germinal ,  souvent  couverts 
de  leurs  dépouilles.  Ces  dépouilles  sont 
très  -  transparentes  ,  et  il  n'y  manque 
aucune  des  parties  extérieures  de  l'a- 
nimal ,  la  coquille  même  y  est  entiè.3 , 
ce  qui  prouve,  comme  on  fa  dit  à  l'ar- 
ticle des  cypris,    que  cette  coquille 
n'est  pas  de  la  nature  de  celles  des 
moules  et  autres  coquillages ,  mais  de 
celle  de  la  peau  des  écrevisses. 

Les  daphnies  ont  presque  dans  tous 


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278      HISTOIRE   NATURELLE 

les  temps  ,  au -dedans  du  corps,  un 
grand  nombre  d'œufs  amoncelés  tout 
le  long  du  dos,  ou  placés  exactement 
entre  la  coquille  et  ie  grand  intestin.  Ils 
sont  d'abord  parfaitement  ronds ,  ayant 
dans  leur  milieu  un  petit  corps  circu- 
laire, qui  représente  le  jaune  de  ceux  des 
biseaux ,  mais  peu-à-peu  ils  s'alongent , 
et  on  apperçoit,  avec  le  temps ,  le  mou- 
vement produit  par  les  petits  qui  com- 
mencent à  se  développer.  Lorsqu'ils 
sont  arrivés  au  terme  fixé  par  la  nature 
pour  leur  expulsion ,  l'animal  baisse  la 
queue,  et  dans  le  moment  même,  les 
petits,  sortent  de  son  corps  tout-à-la- 
fois  ,  et  comme  à  la  hâte  ,  par  une 
grande  ouverture  que  laisse  l'éloigne- 
ment  de  la  queue  entre  les  deux  bat- 
tans  de  la  coquille ,  vers  sa  partie  post*'- 
térieure  ,  en  dessous  de  celte  même 
queue. 

Dès  leur  naissance  les  jeunes  daph- 
nies, qui  ne  sont  pas  plus  grosses  que 
des  atomes ,  nagent  avec  vitesse  ,  et  ne 


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DES   DAPHNIES. 


^79 


difFèreiil  presque  de  leur  mère  qu'en 
ce  qu'elles  n'ont  pas  cette  courbure  du 
dos  où  est  le  réceptacle  des  œufs. 

D'à  près  ces  fil  its,  on  ne  douleroitpas 
que  les  daphnies  ne  fussent  vivipares, 
et  en  effet  elles  le  sont ,  mais  seulement 
l'ï^të.  Pendant  l'hiver,  ou  mieux,  le 
printemph  elles  sont  ovipares,  c'est-à- 
dire  qu'elles  laissent  sortir  leurs  œufs 
avant  que  les  petits  aient  acquis  toute 
leur  grandeur. 

lies  Naturalistes,  qui,  les  premiers  ^ 
ont  observé  les  daphnies  ,  ont  beau- 
coup varié  sur  la  nature  de  leur  ac- 
couplement. Les  uns  les  ont  crus  her- 
maphrodites ,  mais  cependant  avec  l'o- 
bligation de  s'accoupler  j  d'autres  ont 
prétendu  qu'il  y  avoit  parmi  eux  de» 
mâles  et  des  femelles.  Muller  a  résolu 
la  difficulté.  Il  a  reconnu  des  mâles  et 
des  femelles ,  et  même  décrit  leur  dif»» 
férence. 

■    Le  mâle ,  dans  ce  genre  est  généra- 
lement plus  petit  et  plus  alongé,  ou 


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280      HISTOIRE   NATURELLE 

mieux ,  moins  arrondi  que  la  femelle , 
et  présente  quelques  différences  exté- 
rieures qu'il  est  inutile  de  détailler  ici. 
Les  organes  de  la  génération  sont  pla- 
cées derrière  et  plus  bas  que  les  an- 
tennes. Ils  consistent  en  deux  filets, 
un  de  chaque  côté,  articulés  à  leur  base , 
tronqués  à  leur  sommet,  et  qui  varient 
dans  leur  forme ,  leur  longueur  et  leurs 
accompagnemens  ,  selon  les  espèces. 
Ces  organes  sont  presque  toujours  ca- 
chés sous  les  premières  paires  de  ^t- 
tes,  de  sorte  qu'il  nest  pas  étonnant 
qu'ils  aient  été  peu  remarqués  ,  ce- 
pendant Joblot  les  avoit  découverts, 
mais  sans  en  deviner  l'usage. 

Les  organes  de  la  femelle ,  qui  a 
été  ,  presque  toujours ,  la  seule  figurée 
par  les  auteurs ,  sont  placés  sur  la  partie 
postérieure  du  dos ,  à  la  base  supérieure 
de  la  queue ,  dans  le  lieu,  enfin ,  par  où 
on  a  dit  que  sortoient  les  petits. 

L'accouplement  se  fait  donc  de  mâle 
à  femelle,  et  d'une  manière  analogue 


li 


DES   DAPHNIES.  28\ 

à  celle  des  ëcrevisses  et  autres  crusta- 
cés. On  a  figuré  à  Ja  pl.iQ,  un  mâle  et 
une  femelle  pour  faire  sentir  leurs  dif- 
férences de  Ibrme,  et  le  premier  avec 
ses  organes  de  la  génération  développés. 
On  ignore  si  ces  deux  organes  agissent 
à-la-fois  ou  séparément. 

Les  daphnies  sont  extrêmement  com- 
munes. Elles  sont  si  abondantes  dans 
certaines  mares  qu'elles  en  couvrent 
la  surface  dans  une  profondeur  de  plu- 
sieurs centimètres.  Comme  elles  sont 
souvent  colorées  en  rouge ,  elles  ont  fait 
croire  quelquefois  que  l'eau  avoit  été 
changée  en  sang,  et  ont  causé,  par  là, 
de  grandes  frayeurs  aux  habitans  igno- 
rans  et  superstitieux  des  campagnes. 
On  en  trouve  toute  l'année ,  mais  prin- 
cipalement au  printemps  et  en  au  tomne. 
Pendant  les  chaleurs  de   l'été  ,  une 
grande  quantité  périt,  soit  par  le  dessè- 
chement des  mares,  soit  par  la  cor- 
ruption de  leur  eau,  soit  par  les  ra* 
vages  de  leurs  ennemis. 
Crustacés.  II.  ^5,5 


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%^2      HISTOIRE   NATURELLI 

Ces  ennemis  sont  les  oiseaux  aqua- 
tiques ,  et  tous  les  animaux ,  soit  de 
la  classe  des  insectes ,  soit  de  celle  des 
vers ,  qui  vivent  dans  l'eau.  Le  nombre 
par  conséquent  en  est  très-considérable. 
Les  hydres ,  ou  polypes ,  les  moins 
dangereux  sans  doute  de  ces  ennemis, 
en  font  cependant  une  si  grande  con- 
sommation ,  au  rapport  de  Tremblej , 
qu'on  ne  peut  concevoir  que  l'espèce 
puisse  s'en  conserver  dans  les  mares  où 
ces  deux  genres  d'animaux  se  trouvent 
ensemble.  Mais  la  multiplication  des 
daphnies  est  encore  plus  rapide  que 
celles  des  hydres. 

Les  daphnies  paroissent  pouvoir  , 
comme  les  cypris;  mais  peut-être  moins, 
se  conserver  en  vie  dans  la  terre  hu- 
mide ,  pendant  un  assez  long  temps. 
Du  moins  c'est  par  là  qu'on  peut  ex- 
pliquer pourquoi  il  s'en  trouve  souvent 
beaucoup  en  automne  dans  les  maref 
qui  ont  été  desséchées  pendant  l'été. 


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soit  de 
elle  des 
nombre 
lérable. 
moins 
nnemis, 
3e  con- 
mblej , 
l'espèce 
tares  où 
rouvent 
ion  des 
ie  que 

uvoir  , 
moins, 
rre  hu- 
temps. 
eut  ex- 
louvent 
maref 
l'été. 


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Dégrevé   (/*»/• 


le\Kiiain  ifcuJIp- 


12.  Daphnie  phimcuBo .    4  .  .  .  .Cyclop*^  quadricomt» 
5 . . .  Cvclopo  roag'câti'c  .  S  d  .  Polvphcmo  oculc  . 


^41 


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DES  DAPHNIES. 


283 


Daphnie  plumeuse  ,  Daphnia  pennata, 
postérieur  "^"''  '"  ^'^'°''  ''  '"''  ""^°  ""«  P°^"'« 
l-^f^^'^K^^"''-  ^*  ***•  '^-^^-5.  Sc^aifer,  Monog. 
WD.  15©  fig   5,  a,  i.  Ledemiuller,  Microsc.  tab.  75. 

tab  ';/r  ""'  ^°'^'  ^'*'-  '•  ^«-  "•  ^«^^-.  E"t. 

«au.    1 2.  hg.  4  ,  7. 

•ont  représentés  grossis. 

Se  trouve  dans  les  mares  et  le^  eaux  stagnantes. 

Daphnie  longue  épine,  Baph,  longispina, 
La  queue  repliée  en  dedans  j  le  test  antérieurement 
ttentele;  postérieurement  pointu. 

SwammerUam,  Bib.  Nat.  tab.  3l.  fig  i  ,  3 
Backer,  Microscop.  tab.  12.  fig.  14.  Degeer/ins  n 
tab.  27.  fig.  I  ,  8.  MuUer,  Ent.  tab.  12.  fig.  8    10 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes.  N'est  pis  rkr« 
aux  environs  de  Paris. 

Daphnie  camuse,  Daphnia  sima, 

La  queue  repliée  en  dedans  j  le  test  ovale ,  sans 
pointe.  ' 

-Dj^^ar    Ins.  7.  tab.  27.  fig.  9 ,  i3.  Lange,  Nat. 
Vand.  tab.  2.  fig.   i.  Joblot.  Microsc.   1,2    tab   i3 
fig.  P,  Q  ,  R.  Scha!ff.  Monog.  tab.  i.  fig.  n.  W//*.,* 
Entomost.  tab.  12.  fig.  11,  12. 

Se  trouve  dans  les  eaux  stagnantes    Est  très-com- 
mune aux  environs  de  Paris. 

Daphnie  à  bec  droit ,  Daphnia  rectirostris. 
La   queue  repUée   en    dedans  ;  le  test  antérieure- 
ment ciUé  ;  les  instrumens  de  la  génération  du  u&la 
droits. 

Mulier,  Entomost.  tab.  12.  fig.  i ,  3. 
8»  trouve  dans  les  eaux  bourbeuses. 


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a84      HISTOIRE    NATURELLE 

Daphnie  à  bec  courbe ,  Daphn,  carvirostris^ 
La  queue    repliéa  en   dedans  ;   le  test  antérieurt- 

nient  velu  ;  les  instruoiens  de  la  génération  du  mii«  « 

courbés  et  pendnns. 

MuUer^  Eniomost.  lab.  i3.  fig.  I ,  a. 

S»  trouve  dans  les  eaux  des  marais  bourbeux. 

Daphnie  pointue  ,  Daphnîa  mucronata, 
La  queue  repliée    en  dedans  ;   le  test  antérieure» 
ment  et  iuférieu veinent  terminé  par  une  pointe. 
Degeer^  Ins.  7.    tab.  â8.   fig.  3,  8.  Mt^^/er ,  Ent. 

tab.  1 3.  fig.  6.  7- 

Se  trouve  dans  les  marais. 

Daphnie  cristalline  ,   Daphnia  crystaîlîna^ 

La  queue  repliée  en  dehors;   le    test  sans  pointe, 

les  instrumens    de  la  génération  du  mâle,    épais    et 

cour' s. 

Degeer,  Ins.  7.  tab.  29.  fig.  x  ,  4.  Muller^  Entomos. 

tab.  1 4.  fig.  I  f  4. 

Se  trouve  dans  les  eaux  donnantes. 

Daphnie  sétifère  ,  Daphnia  setifera. 
La  queue  droite  ;  l'angle  antérieur  du  test  avec  n» 
faisceau  de  poils. 

MuUer ,  Entomost.  tab.  14.  fig.  5  ,  7. 
Se  trouve  dans  les  eaux  dormautes. 


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1     I 


DSS   POLT^PHiMZff. 


2^h 


POLYPHÈME ,  PoLYPHEMVS,  Mull. 

Un  Sfiil  œil  en  forme  de  têle  ;  une  espace 
de  corcelet  ;  deux  rames  ,  ou  bras  four- 
chus ;  une  queue  insérée  sous  le  ventre. 

Ce  genre  a  ëlé  établi  par  Muller ,  et 
n'est  composé  que  d'une  espèce  ,  que 
quelques  Naturalistes  ont  cru  être  une 
larve.  Il  est  appelé  par  Lamarck  cépha- 
îocle ,  et  ne  doit  pas  être  confondu  avec 
le  polyphème  du  même  auteur,  qui  est 
le  limulus  polyphemus  de  Fabricius. 

La  forme  du  polyphème  peut  en 
effet  faire  croire  qu'il  n'est  qu'une  larve; 
mais  le  témoignage  de  Degeer,  qui  lui 
a  vu  faire  des  œufs ,  suffît  pour  convain- 
cre du  contraire,  puisqu'il  prouve  qu'il 
est  réellement ,  pour  se  servir  du  lan- 
gage des  Entomologistes  ,  dans  l'état 
parfait. 

La  tête  du  polyphème  est  ronde , 
avec  un  casque  écailleux,  qui  recouvre 
une  grande  sphère  noire  ,  mobile  ea 


ifeawcwiwi  tmë'Htf 


286      HI8TCIRB  NATUREILB 

tout  sens  ,  qui  est  l'œil.  Cet  œil  est 
extrêmement  gros  ,  relativement  au 
volume  de  l'animal ,  et  il  en  part  de 
petits  rayons ,  qui  vont  se  perdre  à  la 
surface  du  casque  dont  il  vient  d'être 
parlé. 

Le  corps  est  divisé  en  deux  parties 
par  une  espèce  d'étranglement.  La  pre- 
mière ,  à  laquelle  sont  attachés  les 
bras ,  les  pattes ,  et  la  queue ,  peut  être 
appelée  Je  corcelet.  La  seconde,  qui 
renferme  les  œufs  et  les  petits ,  ne  peut 
être  méconnue  pour  le  ventre. 

Les  bras  sont  attachés  aux  deux  cô- 
tés du  corcelet ,  dans  son  milieu.  Ils 
sont  composés  d'une  longue  tige  cylin- 
drique ,  articulée  au  corcelet ,  qui  se 
divise  en  deux  branches  presque  aussi 
longues  qu'elle.  Les  deux  branches  sont 
égales ,  et  divisées  en  cinq  articulations , 
dont  les  bases  sont  garnies  chacune  de 
quatre  filets.  La  dernière  de  ces  arti- 
culations a  aussi  trois  de  ces  filets  à  son 
sommet.    Ces  six  filets  sont  mobiles 


BES    POLYPHÈMIS.  287 

•omme  les  branches  mêmes ,  et  ont ,  au 
milieu ,  une  articulation  qui  les  divise 
en  deux  parties ,  et  qui  augmente  leur 
flexibilité. 

Le  polyphème  a  huit  pattes  en  forme 
de  nageoires,  placées  par  paires  ,  et 
attachées  en  dessous  du  corcelet  ou  de 
la  première  partie  du  corps  ;  elles  sont 
un  peu  inclinées  vers  la  tête ,  mais  en 
même  temps  courbées  en  arrière  ,  et 
entièrement  à  découvert ,  c'est-à-dire 
qu'elles  ne  sont  point  enfermées  dans 
l'écaillé  qui  couvre  le  corps,  comme 
le  sont  celles  des  cypris  et  des  daph- 
nies. Ces  pattes  sont  garnies  de  plu- 
sieurs filets  mobiles  en  forme  de  poils, 
dont  il  y  a  toute  une  suite  le  long  du 
bord  inférieur  ,  et  quatre  beaucoup 
plus  longs  à  l'extrémité  de  la  patte; 
les  deux  antérieures  sont  beaucoup  plus 
courtes  que  les  autres. 

La  longue  queue  qui  est  attachée  en 
dessous  du  corps ,  tout  près  de  la  der- 
*ière  paire  de  pattes  ^  n'est  pas  non 


v»..&,^    ■«.  »^  .. -SSfx, 


'^t 


i 


a88      HISTOIPE   NATURELLE 

plus  renfermée  dans  le  corps ,  ou  dans 
une  écaille,  mais  elle  est  située  entiè- 
rement en  dehors,  dirigée  en  arrière, 
et  appliquée  le  long  du  ventre  qu'elle 
excède  beaucoup.  Elle  est  presque 
droite,  ayant  seulement  une  petite  in- 
flexion dirigée  en  haut,  et  garnie  de 
petites  pointes  en  forme  de  dentelures 
tout  le  long  du  bord  inférieur,  et  ter- 
minée par  deux  longs  filets  qui  for- 
jnent  la  fourche. 

La  transparence  de  la  peau  crus- 
tacée,  qui  couvre  le  corps ,  permet  d'y 
voir  quelques-unes  des  parties  internes. 
On  observe  d'abord  au  milieu  du  corps, 
dans  la  partie  antérieure ,  un  gros  vais- 
seau noir,  courbé  en  demi-cercle ,  qui 
prend  son  origine  près  de  la  tête,  et 
qui  aboutit  près  de  la  base  de  la  queue, 
où  il  a  sans  doute  son  issue ,  car  c'est 
le  grand  intestin»  Il  n'est  visible  que 
quand  il  est  rempli  d'alin*ens.  Dans 
l'endroit  du  dos  où  lecorceletse  trouve 
uni  au  ventre,  on  remarque  une  petite 


I 

DES  POLTPiiiMES.        a8o 

tache  triangulaire  qu'à  son  battement 
continuel  ,  on  ne  peut  se  refuser  de 
regarder  comme  le  cœur. 

Quand  le  ventre  est  plein  d'em- 
bryons, il  est  presque  ronu ,  ^j-^nd  il  est 
vide,  il  est  ovale  alongé.  On  voit  ces 
embryons  à  travers  la  peau.  Degeer 
les  a  vus  sortir  du  corps  de  leur  mère 
tous  à-la-fois  ,  et  aussitôt  se  mouvoir 
avec  vitesse. 

Ordinairement  le  polyphème  porte 
la  tête  un  peu  baissée,  et  rapprochée 
des  pattes  5  mais  quand  il  la  hausse  ou 
la  redresse,  elle  paroît  comme  placée 
sur  un  cou  fort  alongé.  Il  nage  avec 
beaucoup  de  rapidité  par  le  mouvement 
combiné  des  bras  et  des  pattes  en  na- 
geoires ,  et  toujours,  dans  ce  cas,  il  se 
met  sur  le  dos,  position  qui  facilite 
sans  doute  sa  marche. 

On  ne  connoît  point  encore  le  mâle 
du  polyphème  dont  les  mœurs  ont  en- 
core besoin  d'être  étudiées  par  quelque 
patient  observateur.  On  le  trouve  dans 


\ 


! 
I 


i 


ii? 


%gO     ftlSTOIRB   NATURELLE. 

les  eaux  dormantes,  maïs  pures.  Bosc 
l'a  trouvé  plusieurs  fois  aux  environs  de 
Paris ,  mais  jamais  avec  l'abondance  ^e» 
cyclopes  et  des  daphnies,  quoiqu'on 
assure  qu'il  multiplie  autant  et  plus 
que  les  espèces  dt>  ce  genre.  C'est  pat 
erreur  que  Degeer  lui  donne  pour  sy- 
nonyme le  monocle  à  queue  retroussée 
de  Geoffroy,  ou  la  daphnie  quadran- 
gulaire.  Ce  Naturaliste  ne  l'a  point 
connu.  Il  n'a  encore  été  figuré  que 
par  Degeer  ,  Insectes ,  pL  28 ,  fig,  9 
et  i3;  et  par  MuUer,  Entomost.  tab^ 
^^  ffiè'  i^.  Les  figures  5  et  6  de  la 
p/.  18 ,  le  représentent  grossi ,  vu  en, 
dessus  et  de  côté. 


'/ 


TIK    ni0    TOU>  SECOV». 


1i  ♦■ 


f"^  "  •  '"  -— *■ 


TABLE   FRANÇAISE 


I. 


PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE 

des  Genres  des  Crustacés  contenus  dans  le# 
deu2  yolumes. 


Alphée , 
Apns , 
Aselle  , 

Binocle , 
Bopyre , 
Branchiopodcp 

Calappe , 
Calige, 
Chevrolle , 
Crabe , 
Crangon  , 
Crevette» 
Cyame  , 
Çyclope  , 
Çymothoa  « 
Cypris  , 
Cjthéré*  « 


A. 


B. 


C. 


tam. 
II, 

z 

II, 
II, 

107 

23t 

II. 

i5f 

II, 
II, 

ï9f 

2l3 

II, 

124 

I, 
II, 
II, 

ï7f 
191 
i55 

I, 

161 

II. 
II, 
II, 

94 
x3, 

20a 

II, 

2.x  ê 

II. 

208 

II, 
II. 

24S 
2S§ 

î% 


SSbi 


.'*• 


i^-'-t^^^mt^iiàà^ili' 


II. 


; 


apa  TABLE   FRANÇAISE. 

D. 


Daphùîe, 
Doripe , 
Dromie , 

Écrevisse , 

Galathiie, 
Grapse , 

Hippe, 

Zâoté« , 

Lencosie , 
ï-igie , 
Limnle , 
liyncée , 

Matute , 
Maja , 

Ocyporle , 
Orythie, 

Pagure , 
Palasmon , 
Palinura , 
Péné, 


G. 

H. 
I. 


M. 


O. 


K 


«om.  pag. 

II,  265 

.    I,  204 

I)  226 

If  ^x 


II, 

8b 

X99 

II, 

7 

II, 

X7I 

II, 
II, 

II, 

234 
187 
23o 
26Z 

225 

245 

z85 

22a 

II, 
II, 
II, 
II, 

63 

97 

88 

Z08 

TABLE   FRANÇAISE, 


293 


266 
204 
226 

m 

X99 

7 

I7t 

234 
187 
23o 

26Z 


63 

97 

88 

Z08 


tom.     pag. 

PioDOthère , 

I,     239 

Podophtalme  » 
Poh^plième, 
PoTcellane , 

I,       22X 

II,     285 
I,     23o 

Fortune , 

1 ,   209 

Posydon , 

R. 

II,        5 

Ranine , 

S. 

II,       Î3 

Scyllart, 
Sphérome , 
SquiUe , 

T. 

II,       16 

II,       I&2 
II,       III 

TalUre , 
Zoé. 

•Z- 

II,       148 

II,     i3i5 

ÏIN  DE  LA  TABLE  FRANÇAISE. 


i:^ç^«'-7.çbe'^% 


\ 


-•■'1 


I 


TABLE    LATINE 

PAR  ORDRE  ALPHilBÉTIQVS 

det  Genres  des  Crustacés  contenus  dans  Ie4 
deux  volumes. 


h 


Kl 


N^S^»«^i^i^n^  ^ii^l^pii  ^ 


ApU8, 

Alphens , 
Asellus  , 
Aitactti , 

Binocalas  » 
Bopyras , 
Branchiopoda  , 

Calappa  , 
Caligus  , 
Gaucer  , 
Caprella  , 
Craiigon, 
Cyamus  , 
Cyclops , 
Cymothoa  , 
Cypris , 
%ther« , 


A. 


», 


C. 


tom 

P«g» 

II 

>     i38 

II, 

I 

Ili 

1     107 

II, 

157 

II 

,       21 

II, 

»     199 

II, 

2l3 

II. 

»     xa4 

I 

»     179 

II 

•     19Ï 

I 

,     161 

ÏI 

,     i53 

II, 

.       94 

II 

,     20a 

II 

1     216 

II 

,     20S 

II 

,     345 

II 

,    as, 

D. 


195 


iomx,     p«s. 


Daphnia , 

, 

II> 

26a 

Doripe , 

ao4 

Dromia , 

G. 

226 

Gulathea , 

lii 

8« 

Gammarui , 

II* 

139 

Grapsui , 

H. 

»9f 

Mippa, 

Z. 

ll> 

7 

Idotea , 

L. 

II. 

117 

Leucosia , 

II> 

â34 

Z'igia , 

ii> 

187 

Limultts , 

, 

ii> 

239 

X<yaceuj« 

M. 

II» 

262 

Maja , 

A  ■ 

245 

Slatuta , 

0. 

22* 

Ocypoda  f 

18S 

Orythia , 

P. 

222 

Pagore , 

Ilf 

C3 

Falœmon  , 

II, 

97 

Palinaras , 

II, 

88 

.  FenxQs, 

II, 

lOt 

Pinnotherei , 

234 

PodophtalxBKf, 

22^ 

i 


F^-r?*r^*"- - 


ÎSS^^?"™^" 


'«««n 


i 


.^ 


396 


TABLE   I.ATIKE. 


VI 

i 


H 


tom.     pag. 

Polyphemtis , 
Porcellaoa , 

II,     a85 
I,     a3o 

Portanus , 
Posydon , 

B. 

I,     20g 
II,         5 

Eanina , 

S. 

II,       i3 

Scyllaras , 
Spbseroma , 
Sqailla , 

II,       16 
II,     i8a 
II,     III 

Talitras , 
7oé. 

z. 

II,     148 
II,     i35 

h 


FIV  DE  LA  TABLE  LATINE. 


P»8« 
285 

23o 

209 

5 

i3 

16 
i8a 
zix 

148 
z35 


LIVRES 

Qui  se  trouvent  ch^s  le  même  Zilraire* 


Aventures  (  les  )  de  dow  Quichottï 
DE  LA  Manche  ,  traduites  de  l'Espagnol , 
par  Florian ,  et  imprimées  ^ArDidotrainé, 
en  6  vol.  in-iQ  ,  sur  carré  fin  d*Angou- 
lême,  ornés  de  24  jolies  figures,  brochés 
et  étiquetés.  '8  f*"» 

—Les  mêmes,  6  vol.  m-18 ,  sur  carré  vélin 
satiné ,  avec  les  24  figures  ,  premières 
épreuves,  brochés  et  étiquetés.  36  fr. 
—Les  mêmes  ,  6  vol.  grand  1/1-18,  sur  grand 
raisin  vélin  satiné  ,  fig.  avant  la  lettre  , 
dont  il  y  a  peu  d'exemplaires,  cartonnés 
et  étiquetés.  7^  ^^• 

—Les  mêmes ,  3  vol.  iri-'S" ,  imprimés  égale- 
ment par  Ditiot  aîné,  sur  beau  papier  et 
beaux  caractères,  avec  24  fig.,  brochés  et 
étiquetés.  iS^*"* 

—Les  mêmes ,  3  vol.  in-^"* ,  sur  papier  vé- 
lin, satiné,  avec  les  2\  figures,  brochés 
et  étiquetés.  36  fr. 

Toutes  ces  éditions,  imprimées  avec  soin^ 
peuvent  compléter  les  Œuvres  de  Florian  des 
différensjvrmats. 


mm 


sœœ^SFSffi 


il: 


I 


—Les  mêmes  Aventures  de  don  Quichotte, 
6  vol.  in-i8  ,  avec  une  figure  à  chaque 
volume  seulement ,  imprimés  aussi  avec 
soin ,  sur  papier  commun  ,  brochés.     6  f. 
Œuvres  de  Florian  ,    contenant  Numa 
Pompilius,  Estelle,  Galatée,  les  six  Nou- 
velles, les  Nouvelles  nouvelles ,  Théâtre  , 
Mélanges  ,  Fables  et  Gonzalve  de  Cor- 
doue  ,  édition  originale  ,    imprimée   par 
Didût  aîné  ,  sous  les  yeux  de  l'auteur  , 
ornée  de  74  figures,  dessinées  et  gravées 
par  d'habiles  artistes  ,  14  vol.  1/1-18,  pap. 
fin  d'Angoulôme ,  broch.  et  éliquet.    4a  f. 
—Les  mêmes  ,  14  vol.  m -18,  avec  74fig. 
papier  vélin ,  brochés  et  étiquetés.    yS  fr. 
—Les  mêmes  ,  complètes  ,  auxquelles  on  a 
joint  le  don  Quichotte ,  en  tout  20  volum. 
zVi-i8,  avec  98  figures.  60  fr. 

—Les  mêmes,  complètes  ,  auxquelles  on  a 
joint  le  don  Quichotte  ,  en  tout  20  vol. 
j/i-18 ,  98  figures  ,  papier  vélin.       1 10  fr. 
Aventures  de  Télémaque  ,  par  Fénélon , 
imprimées  par  Crapelet ,  avec  ses  beaux 
caractères  ,  et  sur  papiei  grand  raisin  vé- 
lin ,  en  2.  vol.  grand  m-8°  ,  avec  les  notes 
allégoriques  ,  une  table  des  matières  ,   et 
réloge  de  Fénélon,  par  Laharpe,  avan- 
tages qui  ne  se  trouvaient  encore  réunis  à 
aucune  édition ,  ornés  dç  a5  jolies  figures. 


1H 


I 


àeismées  par  Marillier ,  et  gravées  par  les 
meilleurs  artistes,  sous  sa  direction.  Paris, 
1796.  Le  papier  grand  raisin  vélin,  dont  il 
n'y  a  eu  que  lioo  exemplaires ,  avec  le» 
figures  avant  la  lettre.  60  fr. 

»-Les  mômes ,  2  vol.  m-S'' ,  sur  carré  vélin, 
premières  figures  avec  la  lettre.        48  fr. 
^Les  mêmes ,  édition  de  Causse,  de  Dijon, 
2  vol.  î/i-8",  papier  vélin,  ornés  de  35  fig. 
de  Marillier.  3^  f^. 

>— Les  mêmes ,  2  vol.  iVi-ia ,  édition  de  Paris  , 
avec  25  figures.  5  fr. 

Œuvres  de  Diderot,  publiées  sur  les  ma- 
nuscrits de  l'auteur ,  par  J.  A.  Naigeon  , 
membre  de  l'Institut  national,  i5  gros  vol. 
1/1-12 ,  ornés  de  24  figures.  36  fr. 

Maison  (la  nouvelle)  rustiqtte,  ou  Eco- 
nomie rurale,  pratique  et  générale  de  tous 
les  biens  de  campagne  ,  nouvelle  édition  , 
entièrement  refondue  ,  considérablement 
augmenté?  ,  et  mise  en  ordre  d'après  les 
expériences  les  plus  sûres,  les  auteurs  les 
plus  estimés ,  les  mémoires  et  les  procédés 
de  cultivateurs ,  amateurs  et  artistes ,  cha- 
cun dans  les  parties  qui  les  concernent  , 
par  J.  F.  Bastien.  Paris,  1798,  3  gros  vol. 
zn-4*» ,  de  900  à  loco  pages  chacun ,  impri- 
més en  caractères  petit  romain  neuf,  sur 
carré  fin  de  Limoges ,  et  ornés  de  60  pi. 


} 


ii»«*«*^- 


ii 


■i 


en  taille-douce ,  dont  3i  doubles  gr.  in^oi, 
ce  qui  équivaut  &  91  gr.  iw-4» ,  nouvelle- 
ment dessinées  d'après  nature  ,  gravées 
avec  soin ,  et  représentant  plus  de  1000 
sujets  d*ogriculcure  ,  jardinage,  économie 
rurale ,  etc. ,  brochés.  36  f. 

•—La  même  proprement  et  solidement  re- 
liée. 42  ^r« 

Dictionnaire  du  Jardinier,  contenant 
les  méthodes  les  plus  sûres  pour  cultiver 
toutes  espèces  de  jardins,  pépinières,  etc. 
par  Miller,  10  vol.  1/1-4"  >  ^^ec  fig.     100  f. 

Dictionnaire  Économique  ,    contenant 
Tart  de  faire  valoir  les  terres  et  de  mettre 
à  profit  les  endroits  les  plus  stériles  ,  l'é- 
tablissement ,  l'entretien  et  le  produit  des 
prés ,  tant  naturels  qu'artificiels ,  le  jardi- 
nage ,  la  culture  des  vignes  ,  des  arbres 
et  arbustes  ;  le  soin  qu'exigent  les  bêtes 
à  cornes  et  celles  à  b'ne,  les  chevaux  , 
les  chiens,  etc.;  la  façon  d'élever  et  gou- 
verner les  abeilles,  les  vers  -à  -  soie  ,  les 
oiseaux,  etc.;  des  instructions  pour  pré- 
venir les  maladies,  et  pour  les  guérir;  la 
connaissance  des  plantes  utiles  à  la  méde- 
cine ,  etc. ,  etc. ,  par  Noël  Chomel ,  nou- 
velle édition ,  augmentée  de  près  de  moitié  , 
3  gr.  vol.  m-Jo/,  avec  figures.  48  fr. 

Raison,  Folie,  chacun  son  mot,  petit 


cours  (te  morale  mis  à  la  portée  âes  vieux 
enfans  ,  par  P.  £.  Lémontey,  seconde  édi- 
tion, avec  cette  épigraphe: 

«  Il  y  a  dans  chacun  de  nous  drax  hommes ,  dont 
«  Tan  eit  sage  et  l'aatre  est  fou.  »  Schafietbury. 

ivoî,i/ï-8®,  3f. 

Voyage  du  jeune  Anacharsis  en  Grèce , 
par  J.-J.  Barthélemi  ,  quatrième  et  der- 
nière édition ,  corrigée  et  augmentée  par 
l'auteur^  imprimée  par  Didot  le  jeune  , 
avec  tout  le  soin  possible  ,  7  vol.  in-i2  , 
d'environ 600 pages  chacun,  et  i  vol.  in-^^ 
d'atlas.  Le  premier  volume  est  orné  du 
portrait  de  Fauteur,  gravé  en  médaillon  y 
d'après  Duvivier ,  broch.  et  étiq.      ^7  fr. 
»— Les  mêmes  7  vol.  (sanr  «♦^'f,)  br.     21  fr, 
JJouvEAU  Spectacle  de  la  Natuhe  , 
contenant  les  objets  dont  tout  homme  doit 
être  instruit,  parChevignard.  Paris,  1798» 
a  vol.  //i-8°,  imprimés  par  Didot  y  et  ornés 
de  9  figures  ,   brochés  et  étiquetés.     9  fr. 
Nouveau  Voyage  autour  du  monde  ,  ea 
Asie^  en  Amérique,  et  en  Afrique,  en  1788, 
1789  et  1790,  précédé  d'un  voyage  en  Italie 
et  en  Sicile ,  etc. ,  par  Pages.  Paris ,  1797  9 
3  gros  vol.  m-8",  ornés  de  jolies  fig.  la  fr. 
Système  sexuel  lzs  végétaux,  suivant 
les  classes  ,  ordres  ,  genres  et  espèces  , 
avec  les  caractères  et  les  diiFérenoes  de 


Linnë,  par  Jolyclerc,  naturaliste.  Paris, 
1798,  1  gros  vol.  rn-^",  broche.  çfr. 

Atlas  portatif  général  ,  pour  servir  à 
rintelligenoe  des  auteurs  classiques,  par 
l'abbé  Grenet  ,  au  nombre  de  92  cartes 
coloriées ,  sur  beau  papier,  et  en  un  gros 
vol.  1/1-4».  48  fr. 

•—Le  même  Atlas ,  partie  ancienne ,  ou  Géo- 
graphie comparée ,  au  nombre  de  49  car- 


tes ,  ta  I  vol.  m-4° 


Zj^fr, 


•—Le  même  Atlas  ,  partie  moderne  de  l'Eu- 
rope, au  nombre  de  59  cartes,  en  i  vol. 
m-4«.  24  fr. 

Descriptions  DES  Arts  et  Métiers,  faites 
ou  approuvées  par  MM.  de  l'Académie  des 
Sciences ,  en  90  cahiers  environ ,  grand  m- 
Joiio  ,  avec  une  très  -  grande  quantité  de 
planches  en  taille-douce.  5oo  f. 

Chaque  article  se  vend  séparément ,   et 

2  on  en  distribue  la  notice. 

Voyages  de  Pythagore  en  Egypte  ,  dans 
la  Cbaldée  ,  dans  l'Inde  ,  en  Crète  ,  à 
Sparte ,  en  Sicile ,  à  Rome  ,  à  Carthage , 
à  Marseille,  et  dans  les  Gaules,  suivis  de 
s^s  lois  politiques  et  morales  ,  6  vol.  e/z-S* 
d'environ  3, 000  pages  ,  caractères  cicéro 
neuf  et  petit-texte ,  précédés  d'une  très- 
grande  carte  géographique  de  ses  voyages, 
et  ornés  de  six  superbes  figures  en  taille- 


et 


douce.  Les  6  vol.  sur  beau  papier,  et  bien 
iniprimé5,  brochés  et  étiquetes.         36  fr. 

Atlas  topographiquk  des  environs  de 
Paris,  en  i6  feuilles,  pardom  Coutans, 
dédié  et  présenté  au  premier  consul  Bo- 
naparte ,  avec  un  volume  ï/i-8",  donnant 
par  ordre  alphabétique  tous  les  lieux  con- 
tenus dans  l'Atlas,  au  nombre  d'environ 
10,000  ;  on  y  a  joint  les  carrés  des  renvois, 
qui  en  rendent  la  recherche  aussi  prompto 
que  facile. 
Cet  Atlas ,  sur  une  très  -  grande  échelle  ,  renferma 

Paris  et  ses  environs  ,  à  20  lieues  à  la  roude.  Il  est 

très-exact ,  et  d'une  superbe  exécution. 

—Papier  ordinaire ,  en  feuilles.  36  fr. 

—Collé  sur  toile,  avec  boites.  7^  fr. 

Suite  ou  Collection  de  vingt-cinq  es- 
tampes ,  représentant  les  aventures  do 
Télémaque.  Chacune  de  ces  estampes  est 
le  sujet  d'un  livre  ;  il  y  a  ving  -  quatre 
planches  pour  les  ving -quatre  livres  :  la 
vingt-cinquième  est  le  portrait  de  Fénélon, 
auteur  immortel  de  Télémaque  ;  elle  est 
dessinée  par  Marillier ,  et  gravée  sous  sa 
direction  par  les  meilleurs  artistes  de  Paris. 

Les  25  figures  avant  la  lettre,  papier  vélin, 
format  grand  m-8°.  36  fr. 

—  Les  mêmes  ,  avec  la  lettre  ,  premières 
épreuves,  sur  papier  vélin.  24  f. 

Cette   intéressante  collection  d'estampes  peut  ornec 

toattts  les  éditioas  de  Télvataç^u»,  et  ornex  iui  caJ»is9t» 


/ 


0Sf  ■  " 


z:z^V»^' 


Fablks  choisies  ,  mises  en  vers  par  J.  La- 
fontaine^  nouvelle  édition,  a  parties,  m-i6, 
sur  grand  raisin ,  beau  caractère,  i  f.  80  c. 
Traité  de  l'Orthographe  Françoise  , 
en  forme  de  Dictionnaire ,  par  P.  Restant , 
nouvelle  édition,  revue  ,  corrigée  ,  aug- 
mentée et  prosodiée  d'après  les  principes 
de  d'Olivet ,  et  dans  laquelle  on  a  fait  les 
additions  suivantes  :  .     :  ^^    ^ 

jo  On  a  fondu  dans  le  corps  du  Diction- 
naire tous  les  termes  du  nouveau  régime  ; 
ao  On  a  inséré  dans  le  Dictionnaire  Géogra- 
phique le  nom  des  départemens  pour  tou- 
tes les  villes  de  France  ; 
30  On  a  donné  un  Supplément  à  part ,  con- 
^  tenant  plusieurs  plantes  à  phénomène  , 
plusieurs  articles  d'arts  et  de  sciences,  etc.; 
.0  Ce  Supplément  est  suivi  d'une  liste  des 
termes  ajoutés  ou  augmentés,  et  de  tous 
'   ceux  qui  ne  se  trouvent  dans  aucun  Dic- 
tionnaire de  langue  francoise; 
5»  Ces  augmentations  sont  précédées  d  un 
Discours  sur  la  prosodie  ;  par  Claude-Féhx 
Roger  ,  ancien  maître  de  langue  ,  a  vol.' 
in^»  de  i544  pages ,  caractère  petit  romain 
•  neuf ,  fondu  exprès.  ^^  ^^ 

Œuvres  complètes  de  Mancini-Niver- 
NOIS,  publiées  par  l'auteur,  et  ornées  de 
son  portrait ,  gravé  par  Saint-Aubin.  Paris, 
Didot  jeune  ,  8  vol.  m-8%  brochés.     33  t. 


ar  J.  La- 
ies, in-iôf 
I  f.  80  c. 
\NÇOISE  , 

,  Restaut , 

gée  ,  aug- 

principes 

a  a  fait  les 

i  Diction- 
m  régime  ; 
re  Gëogra- 
s  pour  tou- 

part  ,  con- 
kénomène  y 
ences,  etc.; 
ne  liste  des 
,  et  de  tous 
aucun  Dic- 

cédées  d'un 
llaude-Félix 
jue  ,  2  vol.* 
petit  romain 
12  fr. 

iNI-NlVER- 
et  ornées  de 
V.ubin.  Paris, 
)ché5.    33  f.