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Microfiche
Séries
(Monographs)
ICIVIH
Collection de
microfiches
(monographies)
Canadian Institute for Historical Microraproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
■a.' riÊ-f VÊtXi
ifi%â% i^^fm'y^^^'sssmKmiimim
iMTOEÏ.'Sa'^''.
■Tai"'-?r-iiMinriinT
Technical and Bibliographie Notes / Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best original
copy available for filming. Features of this copy which
may be bibliographically unique, which may alter any of
the innages in the reproduction, or which may
significantly change the usual method of filming are
checked below.
HColoured covers /
Couverture de couleur
□ Covers damaged /
Couverture endommagée
□ Covers restored and/or laminated /
Couverture restaurée et/ou pelliculée
I Cover title missing / Le titre de couverture manque
I I Coloured maps / Cartes géographiques en couleur
□ Coloured ink (i.e. other than blue or black) /
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
I I Coloured plates and/or illustrations /
D
D
D
D
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Planches et/ou illustrations en couleur
Bound with other material /
Relié avec d'autres documents
Only édition available /
Seule édition disponible
Tight binding may cause shadows or distortion along
interior margin / La reliure serrée peut causer de
l'ombre ou de la distorsion le long de la marge
intérieure.
Blank leaves added during restorations may appear
within the text. Whenever possible, thèse hâve been
omitted from filming / Il se peut que certaines pages
blanches ajoutées lors d'une restauration
apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était
possible, ces pages n'ont pas été filmées.
Additional comments /
Commentaires supplémentaires:
L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a
été possible de se procurer. Les détails de cet exem-
plaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibli-
ographique, qui peuvent modifier une image reproduite,
ou qui peuvent exiger une modification dans la métho-
de normale de filmage sont indiqués ci-dessous.
Coloured pages / Pages de couleur
I I Pages damaged / Pages endommagées
D
0
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Q
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Pages restored and/or laminated /
Pages restaurées et/ou pelliculées
Pages discoloured, stained or foxed /
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached / Pages détachées
Showthrough / Transparence
Quality of print varies /
Qualité inégale de l'impression
Includes supplementary material /
Comprend du matériel supplémentaire
Pages wholly or partially obscured by errata slips,
tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best
possible image / Les pages totalement ou
partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une
pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
Opposing pages with varying colouration or
discolourations are filmed twice to ensure the best
possible image / Les pages s'opposant ayant des
colorations variables ou des décolorations sont
filmées deux fois afin d'obtenir la meilleure image
possible.
This Item is filmed at the réduction ratio uhecked below /
Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.
5
>
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14x
18x
22x
26x
30x
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1
12x 16x 20x 24x 28x 32x
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-& ^faoÊsansm'ifSi'r^fssa.'ir/^rmÊSS&T'iiiFmt,'^ '»■
The copy filmed hère has been reproduced thankt
to the generosity of :
L'axamplaira filmé fut reproduit grâce à la
ginéroaité de:
Univtriité d« Montréal
Univtreité da Montréal
The images appearing hère are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in kaeping with the
filming contract spécifications.
Original copias in printed paper covers are filmed
beginning vwith the front cover and anding on
the last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. Ail
other original copias are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
The last recorded frame on aach microfiche
shall contain the symbol — ■♦■ (meaning "CON-
TINUEO '), or the symbol V (meaning "END"),
whichever applies.
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure ara filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many frames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Le* images suivantes ont été reproduites avec l«
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la netteté de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec las conditions du contrat da
filmaga.
Las exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporta une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous las autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporta une telle
empreinte.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole -^> signifie "A SUIVRE", le
symbole V signifie "FIN".
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés è des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé é partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche è droite,
et de haut en bas, an prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1 2 3
1
2
3
4
5
6
^'à^'as^im',^'''r<-'ijÊa',^-i^''S^mam&ywf^:.^fi^.':--A^->-.
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(ANSI and ISO TEST CHART No, 2)
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'653 East Ma,n Streei
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(716) 482 - 0300 - Pr.or..
('I6i 288 - 5989 - fax
USA
L^H.
I 11
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X
'Uf ''-
' r .
La Société de Tempérance
de la Croix Noire
dont Son Eminence le Cardinal Bégin est le Directeur gé-
néral, est heureuse d'offrir à chaque famille catholique de
la ville de Québec un exemplaire de la Lettre Pastorale que
Son Eminence a fait lire dans toutes les églises de la ville
au sujet du vote que les citoyens vont être appelés à donner
le 4 octobre, pour ov. contre la prohibition.
On aimera à garder ce solennel message d'un prince de
rEg'îse — notre archevêque, notre père, notre meilleur
conseiller — qui fait connaître à ses ouailles la gravité de
la question qui se pose aujourd'hui et leur indique claire-
ment la conduite à tenir.
Extrait de la
Lettre Pahtoralg des Vtitt» dc Par.MiER Concilk
PUnier de Qt^BEC (lOœ).
" Parmi 1m plaiM iccialM qui ont déjà fait beaucoup d« mal à
notre payi. noue tonona particulièrement à indiquer l'alcooliime.
Il eit peu de vieei qui soient plut féconde en niinei que celui-là ;
il n'en est point qui ouvrent plue sûrement et plus vite la Toie à
toutes les déchéances physiques, intellectuelles et morales. L'al-
cool est im poison qui a ce terrible pouvoir de s'attaquer à la fois à
l'ime et au corps, dont il paralyse toutes les énergies et épuise
toutes les sources vives. L'appétit grossier, insatiable et immoral
çu'il développe dans les sens, est une des passions les plus avilis-
santes et les plus inguérissables que l'on connaisse. Ses victimes
sont un objet de scandale ou d'horreur pour la société, en atten-
dant qu'elles aillent grouir la triste clientèle des hdpiUux et des
maisons de santé.
" Une expérience déjà vieille, et toujours renouvelée, nous ap-
prend ce que deviennent les fortimes, quand elles sont mises au
service de cette exigeante passion : elle nous montre aussi com-
ment le salaire de l'ouvrier, au lieu d'aller porter au foyer le pain
de chaque Jour et le modeste confort dont il a besoin, s'arrête sou-
vent en chemin, et tombe aux mains de l'aubergiste complaisant,
qui vend à ce prix le déshonneur du père de famille, la misère et la
honte de la femme et des enfants. Si noiu consultons les statis-
tiques, elles nous révèlent qu'il se consomme annuellement, en
notre pays, pour pltu de cent millions de piastres de liqueurs al-
cooliques. Or, la plus grande partie de cette somme constitue le
budget où s'alimente le vice, et où se gaspillent les trésors de force
physique et de vigueur intellectuelle et morale, que Dieu a si libé-
ralement accordés à notre peup!*;.
" L'Église ne cède donc pas à des craintes chimériques quand
elle fait appel à ses enfants, et o'-b les groupant sous l'étendard de
la croix, elle organise une vf ;■■■- .< campagne contre l'un des
ÎiresenneEois de la religion et e. Kn cela, elle reste Adèle
son rôle et à ses tradition- -«rre au fléau de l'alcoolisme
remonte à l'origine même '''■ v ■■ . pays. Quand la traite de
l'eau-de-vie menaçait de rui la civilisation naissante, na
homme se dressa fièrement en ii»»* des trafiquants cupides, qu'en-
courageait l'appui plus ou moins avoué du pouvoir : ce fut notre
premier et illustre évêque, Mgr de Laval. Dans le duel émouvant
Sui eut lieu alors, et dont les adversaires nous apparaissent aujour-
'hul éclairés par la pleim» lumière de l'histoire, le beau rdle reste
au vaillant apôtre de la tempérance. C'est lui q\ii fut le vrai pa-
triote et le clairvoyant défenseur des intérêts matériels et religieux
de la colonie.
" Héritiers de ce grand évêque, nous avons à cosur de continuer
aujourd'hui la croisade dont il fut ici le héraut intrépide. A son
exemple, noiu voudrions arracher notre peuple au péril toujours
renaissant de l'alcoolisme. Noiis avons la ferme confiance que
nos efforts ne seront pas inutiles ".
C'est ainsi qu'ont parlé tous les Archevêques et ÊtAques du
Canada, atant a leur tête le Délégué âpobtouque du Saint-Siège.
LETTRE PASTORALE
DB
SON ÊMINENCE LE CARDINAL BÊGIN
AUX FIDELES DE LA VILLE DE QUÉBEl
LOUIS-NAZAIRE BÊGIN, Cardinal Prêtre de la
Sainte Éolise Romaine, du titre de Saint-Vital, par
la grâce de Dieu et du Siège Apostolique, Archevêque
DE Québec,
Avx Fidèles de la ville de Québec, salut et bénédiction en Notre-
Seigneur.
Nos Très Chers Frères,
Vous serez appelés bientôt à donner votre vote sur une me-
sure de prohibition soumise aux électeurs de la ville de Québec.
Depuis plus d'un an déjà, un nombre considérable de citoyens
se sont mis à l'œuvre pour organiser ici une lutte loyale et sé-
rieuse contre le commerce des liqueurs enivrantes. Au cours du
printemps dernier une requête signée par plus de huit mille
électeurs fut présentée au Gouverneur Général en Conseil
- 2
pour demander un vote sur l'opportunité d'<^tablir (>n notre
ville un régime de prohibition. Le Gouverneur (îém'Tal vient
de répondre favorablement à cette re(|ut't(' et la dut^* du vote
est fixée au 4 octobre prochain.
La question qui se pose devant vous, N. T. ('. F., est d'une
exceptionnelle gravité. Par certains côtés, elle se lie s ,ns doute
à l'ordre matériel, et elle soulève des problèmes éconoiniciuos
d'une portée considérable. De ce point de vue si'condaire, il
est facile de constater que le commerce des Ixjissons alcooliques
est pour la communauté civile une cause d'uppiiuvrissemcnt.
Les économiste s sérieux sont unaiiinu's là-dessus. Supprimer
le commerce et l'usage de l'alcool, c'cft sauver l'épargne et ac-
croître notablement la richesse publi>iue et privée. Nous Nous
intéressons assez, N. T. C. F , à votre bien-être temporel pour
ne pas rester insensible à un argument de ce genre, et, volon-
tiers, Nous le reconunandons à votre bon sens prati(iue.
Mais, c'est plus haut que Nous voulons porter vos esprits
et vos caurs. Par votre vote du 4 octobre prochain, ce n'est
pas seulement un problème économique ((ue vous allez résou-
dre ; c'est aussi, c'est surtout un problème d'onlre moral et
religieux. Il n'est plus ici question seulement de vos Iwurses,
il est question de vos âmes. Ce n'est pas seulement votre bien-
être matérie 'li est en jeu, c'est encore votre bien-être spiri-
tuel.
Il ne suffit pas, par conséquent, pour se décider en pareille
matière, de consulter ses goûts, ses passions, ses intérêts pré-
sents : il faut consulter sa conscience de chrétien e inté-
rêts éternels. Ce n'est pas dans le monde où l'on s'amuse, ni
dans le monde où l'on dissipe qu'il faut chercher tles enseigne-
ments et des exemples ; mais c'est dans le monde où l'on ré-
fléchit et où l'on cherche d'abord le royaume de Dieu.
Voilà pourquoi l'Église a cru bon d'élever la voix dès le
début de cette campagne antialcooliqre qui se poursuit 'epuis
dix ans. Bien des fois, N. T. C. F., Nous vous avons dit Notre
pensée sur cet important sujet, et Nous vous avons exhortés
— 8 —
h ''ombatfrr (^norKiqtiomont Ip f\6m <\^ l'alrool. Il Nous est
a ,r(''al)l(', !iiij(iiir(f'hui, d'nttpstpr fine Notre parole a M pntrntiuo
et Nos fctiscils suivis. T.n vertu de teiiipéranre a fait do gran<!s
progrès die/ tuuif», et d('ji\ l'on peut toudier du doigt les rr'-sul-
lats l»ieiifais;;iit< que cette vertu produit chez les f)euples (jui
la pruti(iuent.
Si la lutte antialcoolique a produit des effets si prompts et
si consolants, e'est que l'on ne s'est pas content<< de eonihattre
le viee. trop souvent in^aisissaMe et irr^luctihle, mais f(i., 'on
a jiorté la irucrre aux sonnes en>i)oisonr"'(s où le vice s( .en-
tracte et s'alimente. Après une couple d'annfVs d'une cam-
pagne active de conf<''rences, de pr^'dication et de pres.«ie, pour
prc'-parer une opinion saine et créer des convictions s(^rieu.s<'s,
on a compris «jue le vice de rintpmp('Tance était lié A l'exis-
tence dcii déhits de boisson, et que, dès lors, rn ne pouvait
songe- à détruire l'un sans faire disparaître l'autre.
On s'est donc mis à l'œuvre avec un courage que Nous ne
saurions trop louer, et avec un succès que personne n'eût pu
espérer au déhut. Successivement, dans nos paroisses rurales
d'abord, dans nos villes ensuite, on a vu s'établir le régini!" de
la prohibition. Les débits de boisson, mal défendus par les
préjugés et les intérêts matériels, «ont (omb^s .s*.-.s les
coups irrésistibles de l'opinion publii, a-. Et f-irtout l'expé-
rience a fr't Voir combien e.st salutanr '"oj^Tat n qui enlève
au flanc d'une p.'Toisse ou d'une ville ce • uaiicn vofni't qu'est
un débit de boisson.
Aujourd'hui, il s'agit de livrer un suprême m— ^t. La vi!i,-
ue Québec, reste, dans notre diocès , lu soi. «? hm», m^ja
combien débordante et fune.ste, d'où jaillisseï inchtat
au loin le poison et le scandale. Si l'on ne f*!. ft,- source
et si l'on n'écarte cette pierre de scandale, les n sttats de la
longue et généreuse campagne <les dix dernièrt- inntVs se
trouvent gravement compromis. Nos paroisse? -les -ont
inondées de circulaires et de réclames, (|ui, pour ♦■>r. ts al;*'^-
cbantes, se font poiieuses des plus viilga'res préjugés, «»g^
4 —
njpnt A H/'KijiNor Ip« vilains npprlj» à In passion alcoolique. Par
millp rîinniix divers, par toijto» lf« voio» poMnililrs. sou« toutrs
1rs onv('lnpfx>s in ujiinahlrH, la ville dp Qu^hc ho fait la *\6\vh.
tahl»' poiirvoypiiMp do tous loa l)iivourH df la r<'y on.
Est-co (juo, vrniniont, l'Iionnfto ot (•lir<''tionno iMjpulution de
notre villo no sont pas (l'i'cllo so doit j\ «'Ilo-niAnio do faire rossor
un paroil ('•fut de choses ? Il^'-^itornit-ello à faire lo geste libé-
rateur et sauveur rju'on attend d'elle ?
Songez, N. T. (\ F., h toutes les esp«''nmcos qui se tournent
vers vous en ce moment ; regardez d<''filer sous vos yeux l'in-
terminahle cortège des victimes ([ue les d(''bits de Ikhsso.i de
votre cit^"' continuent de jeter sur les chemins de la honte et de
la misère ; ayez piti<'' de la jeunes.se qui a besoin i\>' i la dé-
fende contre les dangers, et que l'alcool guette comme une
proie aux coins de vos rues. Î/Êglise, par la bouche de vos
pasteurs vous conjure de flonnor votre vote en faveur de la
mesure bienfaisante qui sera, Nous 1 espérons, le couronni-ment
nécessaire et glorieux de toute la campagne antialcoolique.
Noua avons assez conHance en votre esprit chiétien et en
votre robuste bon sens pour exprimer l'espoir que vous ne
resterez pas sourds h toutes ces voix autorisées, et fjue vous
accomplirez sans faiblesse le devoir que vous aura dicté votre
conscience.
Sans doute, d'autres appels vous sont faits qui veulent éga-
rer votre jugement et surprendre votre bonne foi. On a remis
sur pied, dans un ordre de bataille assez piteux, tous les vieux
préjugés, tous les sophi.smes ébréchés qui forment depuis si
longtemps la réserve unique des défenseurs de l'alcool. Certes,
Nous ne voulons pas suspecter l'honnêteté de tous les adver-
.saires de la prohibition. Nous savons (}u'il se trouve parmi eux
une classe de citoyens honoraljles, dont nous pouvons combattre
les opinions sans cesser de respecter le caractère. Nous regret-
tons seulement que, dans la présente lutte, on ait eu recours,
pour défendre les débits de boisson, à des moyens qui déshono-
rent ceux qui les emploient, et qui discréditent la cause de
!
— 6 —
ii
f
ceux qtii ohorrhont ilo fris appuif Nous «nuhaiton», f«urfniit.
quo Ion catholiiim'M, (lui vrulcnt rcstjr «lium-H «le rp nom, rt,
ont pnrf)rt> i|iicl(|ii(> soun do leur ^!llut rt r|iu>li|iif> rosix'rt de
t'ÊRliai', ne iM-rmcHcnt p.is (|Up n rot: .•«• d> lour nom do»
cal(,innio9 odiiMises pt dps proc*'-*!»''» >■ ■iioui-i-tps.
Certps, la prohibition nVst pas un doRinp dp foi ; mais cVst
une mpsurp udministrativp, dostin^p !\ combattre l'iinc fie»
plus hidcii •'••' pluies dp lu soei«''»(''. Kllp PMt rontpniip pn «prnie
et en piincipp duns l.>v lois ih tons le-i f)puplps piviiis«'s, qui
interdispnt lp e- , ereo lihip de l'uleool et n pemipttpnt
roxerciee qu'a/ ji a /oir mis les entraves d'une fouie de
prescriptions pro..i.)itives. Et <junnd ces entraves ne siiflisent
plus à arrêter le d(''l)or<lement des maux inher«:^nts i\ un |)areil
Kenre de trafic ; quand des raisons d'un ordre frtnf-nû ou acci-
dentel demandent qu'on supprime ce qui peut devenir ais<^ment
un brigandage des l)oursps, dos mœurs ( t des consciences ;
quand l'opinion saine et éclair«''e exige (pie la l(,i iKuisse jusqu'au
bout la puissance restrictive qui est sa principale raison
d'être, afin de parer à un danger très grave, alors le gouver-
nement, sans faire des lois d'exception, met tout simplement
en vigueur des règlements qu'il a faits lui-même, et qui ne
sont que l'application totale de la loi.
Comme on le voit, il n'y a là rien de subversif, rien qui jus-
ifie les tirades et les déclamations des profiteurs de l'alcool,
qui gémissent sur la tyrannie du -égime prohibitionniste et
qui posent en martyrs de la liberté. Il n'y a de martyrs en tout
cela que les malheureuses victimes de l'alcool, et la prohibition
les délivre du joug avilissant qui pèse sur leurs corps et sur leurs
âmes.
En fait, la prohibition, à l'heure qu'il est, n'est plus comme
il y a quehi'ies années un régime d'exception : elle und à
devenir le régime normal. La guerre a jeté de fulgurants éclairs
sur les méfaits du commerci- des liciueurs enivrantes. On a
compris jusqu'à quel point l'alcool diminue la vigueur physique,
déprime la force morale et trouble la vie économique. Et,
sans égard pour les intérêts privés mis en péril, on est entré
— 6 —
résolument dans la voie des mesures restrictives ou de la prohi-
bition complète.
Qui osera pri^tondre que dans notre r<^pçion de Québec les
raisons les plus graves no militent pas aujourd'hui en faveur
de la proliibition ? Qui niera surtout que l'opinion publi(jue
la réclame avec une fermeté de plus en plus grande ? Déjà,
le gouvernement provincial a fait beaucoup pour répondre aux
exigences de cette oi)ini()n publique. Nous Nous plaisons à
reconnaître sa bonne volonté, et Nous respectons les motifs
qui l'ont emjx'ché d'à order tout ce qu'on lui demandait.
En votant aujourd'lu. une mesure de prohibition pour leur
ville, les citoyens de Québec continuent l'œuvre excellente
commencée par le pouvoir public et frayent le chemin à la loi
générale qu'une immense proportion des habitants de cette
province réclament, et que, pour Notre part. Nous appelons
de tous nos vœux.
De tous cùiés, N. T. C. F., on parle d'augmenter la produc-
tion, de pratiquer la plus stricte économie. On fait pa.touo
des règlements pour empêcher le gaspillage et réduire la con-
sommation des choses même nécessaires à la vie. Le spectre
de la famine est souvent dressé sous nos yeux pour nous engager
à limiter nos dépenses et à faire les sacrifices que les circons-
tances paraissent exiger. Ne serait-il pas étrange que l'on ne
songeât point à retrancher d'abord de nos habitudes le luxe
inutile, ruineux et malfaisant des liqueurs enivrantes ? Aussi
longtemps qu'on laissera libre cours à ce commerce qui dévore
l'épargne populaire et fait dévier v. rs des intérêts particuliers
une portion considérable de la richesse publique, on ne pourra
pas prétendre avoir fait tout ce qui devait se faire pour pré-
venir les désastres qu'on annonce et remédier aux maux qui
se préparent.
D'autre part, il n'est pas permis à des chrétiens d'ignorer
que la pénitence ost le grand devoir des tomps présents. Le
monde, violemment secoué par la guerre sanglante qui tue les
hommes et ruine les nations, regarde l'avenir avec angoisse
— 7 —
et se demande quand sonnera l'heure de la délivrance et de
la paix. Le Souverain Pontife, Vicaire du Prince de la paix,
multiplie ses instances pour amener la fin de cet affreux conflit^
et demande à tous les fidèles de la sainte Église de le seconder
dans ses efforts par leurs prières et leurs pénitences. Réi)ondons
à cet appel de Notre Très Saint Père, et faisons pénitence afin
de ne pas périr. Le i)lus sûr moyen de dé.-^armer l'ennemi fa-
rouche qui a transformé le monde en un gigantesque champ
de bataille, c'est de désarmer la colère de celui qui est aujour-
d'hui comme autrefois le Dieu des ai-mécs, et de qui relèvent
les rois et les peuples.
Or, contre la justice divine (}ui frapjie il n'y a qu'un rempart
qui soit solide : la pénitence des hommes api)uyée sur la croix
de Jésus-Christ. C'est cela que Dieu attend de nous. Ce sont
les honunes de bonne volonté, assez généreux jxjur offrir les
réparations nécessaires de leurs sacrifices personnels, qui apai-
seront la colère de Dieu et (lui hâteront l'heure si ardennnent
désirée d'une paix bienfaisante et rlurable.
Serez-vous, N. T. C. F., ces honmies de bonne volonté ?
Le temps est venu pour vous d'en donner la preuve. Votre
vote du 4 octobre prochain vous fournira une excellente occa-
sion de montrer comment vous savez répondre à Dieu «lui vous
demande de faire pénitence, et à l'autorité religieuse qui pré-
cise pour vous, à l'heure actuelle, la forme de votre sacrifice.
Nous connaissons assez la foi vive et généreuse des fidèles
de Notre ville épiscopale pour être rassuré sur la conduite qu'ils
vont tenir dans la présente occasion. Nous avons pleine con-
fiance que, par leur vote, ils vont répondre au vœu général et
établir le régime bienfai.sant de la prohibition. La province
tout entière acclamera cet acte courageux et vraiment digne
d'un peuple chrétien ; et Dieu, ([ui ne se laisse pas vaincre en
générosité, comblera de ses bénédictions les citoyens à l'esprit
droit et au cœur fort qui auront noljlement vengé l'honneur
de leur cité et donné à l'Église ce témoignage de leur filiale
affection.
mmÊÊmm
iPiiBPmiMin
mn
— 8-
En conséquence, et le Saint Nom de Dieu invoqué, Nous
ordonnons ce qui suit :
l°Le dimanche, 30 septembre prochain, dans toutes les
églises et chapelles publiques de la ville de Québec, on fera
ime heure d'adoration devant le Saint-Sacrement exposé, pour
obtenir un vote favorable à la prohibition ;
2° Le jour de la votation, à l'heure qui sera jugée la plus
convenable, dans les mêmes églises et chapelles, on célébrera
une messe basse ou chantée devant le Saint-Sacrement exposé,
et, avant le Tantum ergo qui précède la bénédiction, on fera
une amende honorable et une consécration au Sacré-Cœur de
Jésus aux mêmes intentions.
Sera la présente lettre pastorale lue et publiée au prône de
toutes les messes paroissiales ou principales des églises ou cha-
pelles publiques de la ville de Québec, le premier dimanche
après sa réception.
Donné à Québec, sous Notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contresemg de Notre secrétaire, en la fête de l'Exaltation
de la Samte Croix, le quatorze septembre mil neuf cent dix-
sept.
t Louis-Nazaire Card. Bégin,
Archevêque de Québec.
Par mandement de Son Éminence,
Jules Laberge, ptre, chan. ,
secrétaire.
'■*.,-".^?iy»'«;»
ïvnjicpRV"
Extraits des " Statuts et Règlements de la So-
ciété de Tempérance de la Croix Noire " :
" Article 10
" Devoirs des membres — 1°. . . //) Encourager, sou-
tenir de leur influence toute action prise par le conseil de
section ou par le bureau diocésain, pour obtenir des mesures
administratives ou législatives en vue de combattre les
fléaux de l'alcoolisme et de l'intempérance."
Formule d'engagejient
" Je prends la résolution sincère et je promets sur mon
honneur de chrétien :
"5° De ne jamais favoriser, ni par mon vote, ni par
ma signature, ou autrement, le commerce des liqueurs eni-
vrantes ".
— L'Alcoolisme est une ruine pour le Peuple. Il épuise la finance,
il épuise la viUlité de la nation. (Mgr Gibieb, évêque de Versailles.)
— Je suis convaincu que, pour la plus grande partie des hommes,
l'abstinence est le seul moyen d'assurer leur Salut. (Card. Manmng).
— La moitié des morts subites sont ducs & l'alcool. (Dr Galtier-
BoissiiBE).
— La vraie grandeur en tout ordre de choses n'a de pire ennemi que
les boissons fortes. (Walter Scott).
— Chaque débit de boisson est une serre chaude où germent les
malaaies, le crime, le paupérisme et tous les fléaux. (Montalkubert).
— L'alcool fait de nos jours plus de ravage que ces trois fléaux : la
Famine, la Peste et la Guerre. (Gladstonb).
— La Lutte contre l'Alcoolisme est le premier devoir de ce temps.
(Dr Jacquet).
— L'Alcool, voilà le grand ennemi de notre race, de - «s paroisses, de
nos sociétés. (Mgr Bri7Chési).
— Savez-vous ce que boit cet homme dans ce verre qui vacille en sa
main tremblant d'ivresse ? 11 boit les larmes, le sang, la vie de sa femme
et de ses enfants. (Lamennais).
Les liqueurs fortes ont été la malédiction de l'ouvrier. C'est en y
renonçant complètement qu'il se sauvera et qu'il s'élèvera. Le premier
pas vers la dignité de l'homme, c'est de renoncer à ce qui de l'homme fait
une brute. Le peuple doit apprendre à s'abstenir et à se conduire, ou bien
on le tiendra sous le joug et on en usera comme d'un outil. (Channino,
1780-1842).
On s'est effrayé du choléra ; l'eau-de-vie est un bien autre fléau.
(FoNSaAOBIVES).
Un peuple qui s'alcoolise est un peuple qui s'étiole ; un peuple alcoo-
lisé est un peuple en voie de disparaître. (Dr Leohain).
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