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Full text of "Compte-rendu des séances de la Commission royale d'histoire, ou, Recueil de ses bulletins"

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COMPTE-RENDU 


DES  StAIfCU  DE  LA 


COJlIlinSSIOlH  ROYALE  D'HISTOIRE, 


ou 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


V 


COMPTE-RENDU 


DES  SEARCB6  DE  LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


ou 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


TOHE  IX. 


(S  OCTOBRE  1844.) 


iMSTOtKEl 


BRUXELLES, 


». 


■AYBl,   UniBCUB  DB  LA  COHMI8810II  BOTALB  D  HI8T0IBB. 


1845. 


/Veth.39J 


(/ 


^  TABLE  DES  MATIÈRES 


n   IVtVTlÉBV  VOLOVI. 


Séameê  du  5  oeUkrû  1844.  —  financée ,  1 .  —  Prëseataiioa  du  premier 
volame  des  Jf(m««Mn<«p«tfr  Mr9trd  Vhisloirê  des  provinee»  de  Namur, 
de  Bainaui  el  de  Luxembourg ^  par  M.  De  Reiffenberg,  8.  —  Rapport  sur 
les  traTaax  relatifs  &  la  Table  chronologique  dee  diplômée  belgee  impri' 
méSf  2—3.  "  Lettre  de  M.  le  prof.  G.-G.  Vreede ,  contenant  des  obser- 
vations snr  on  passage  de  Fou? rage  que  H.  Frédéric  Tôrster  a  consacré  à 
Wanensteifi ,  S<-0.  —  Gomautnicatimi  de  M.  De  Ram  relativement  à  an 
nannscrit  de  révèque  Idaoe,  0-^7.  —  Hotice  d^ira  manasorit  do  la  bi- 
bliothèque de  PanÎTersité  de  Liège,  par  X.  Emile  Gachet,  8 — 101.  —  Six 
chartes  inédites  des  années  1103,  1118,  1182,  1126,  1140  et  1141, 
données  par  Adalbert,  comte  de  Saifenberg,  le  pape  Gelase,  le  pape  Ca- 
Uxte  11 ,  Temperenr  Henri  V ,  Arnold  W ,  archevêque  de  Cologne ,  et  com- 
raoniqnées  par  H.  De  Reiffenberg^  101  —  112.  ~  Sur  Philippe  Mouskes, 
auteur  dn  poème  roman  des  rois  de  Franee;  par  Bf .  B.-C.  Du  Mortier, 
112— 14A.  —  nouvelle  justification  de  Tilly ,  par  rapport  à  Pinoendie  de 
Magdebourg,  Iraduite  de  l'allemand  par  M.  loeller  fils,  et  présentée  par 
M.  De  Ram,  146-161. 

Suite  de  la  eéanee.  —  Trente-huit  lettres  de  Joachim  Uopperus  à  Phi- 
lippe 11,  écrites  de  1670  à  1671 ,  avec  les  apostilles  de  ce  roi;  publiées 
par  M.  De  Reiffenberg  ,  162—233.  —  Rapport  de  Al.  Gachard  sur  ses  re- 
cherches en  Espagne ,  I.  Bibliothèque  de  PEscurial ,  11,  Bibliothèque  na- 
tionale, III  Bibliothèque  de  Pacadémie  royale  d^hittoire,  IV.  Archives 
deSimancas,  etc., 234—318. 


II  TABLE    DES    HATIÈKES. 

Suite  de  la  noHcê  des  manuscrits  conêervés  soit  dans  des  dipàts  publics , 
soit  dans  des  bibliothèques  particulières ^  et  qui  ont  rapport  aux  tra^ 
vaus  de  la  commission^  par  le  baron  De  Reiffenberg. 

Bftiinu.ES,  bibliothèque  royale ,  319-331. 

Histoire  de  l'abbaye  de  Los ,  par  dom  Gouselaire ,  310-328. 

Pièces  concernant  Pierre  Stoekmane,  388—330. 

PoBUGATioiis  aictHTis ,  par  le  baron  De  Reiffenberg. 

Annonce  de  01  ouTrages ,  331—366. 

Lettre  sur  les  Berthout ,  366 — 366. 

Remarque  de  H.  Gachet  sur  la  oommanderie  de  Chanteraine ,  360. 

FIN    DE    LA    TABLE    DES    lATIÈBES. 


KRRATA. 


ToMi  II,  pag.  263,  lig.  30,  au  liea  de  Philibert ^  naturel  grend  prévôt,  lises 

Philibert  Neturel  f  grand  prévôt, 

—  —  277 ,  lig.  28 ,  an  lien  de  1403 ,  lises  1048. 

ToM£  IX,    —    28,  diplôme  de  1088.  D'aprÀs'la  supputation  de  Vandeabercb  , 

on  a  lu  Henri  III;  c'est  Henri  IW  qu'il  faut  lire. 

—  —     24  i  dipl.  de  1101 ,  lises  encore  Henri  IV, 

—  —     27,     —    de  1125,   —   HenHV. 

—  .     28,     —    de  1134,   —   Lothaire  II, 

—  —    29,     —   de  1136,    —   également  £o<Aa/r»  JJ. 

—  ~  164 ,  lig.  32 ,  au  lieu  de  Vostre  Majesté  plaira ,  lises  Vestre  Ma-' 

/esté,  plaira, 

—  —  825,  ligne  4,  Théodore,  li^e»  Diodora. 

—  Ibtd.        La  pièce  placée  sous  le  n«  7  doit  être  datée  de  Tannée  1664 

et  non  1640. 


COMPTE-RENDU 


»I8  StAHCBS  0K  LA 


conmiissiON  royale  d'histoire  , 


ou 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


I»  BULLETin . 


Sdancê  du  5  octobre  1844. 

Présents  HM.  Le  baron  De  Gerlache,  président; 

Le  baron  De  Reiffenberg,  secrétaire; 

Damortier; 

De  Ram, 

De  Smet; 

Willems. 

AFFAIRES  INTÉRIEURES. 


Suivant  Tusage^on  commence  par  régler  quelques  détails 
de  comptabilité. 

La  Commission  est  informée  qu'il  a  été  pris  sur  son 
budget  de  1844  une  somme  de  4000  francs,  pour  couvrir 
une  partie  des  frais  du  Toyage  littéraire  de  H.  Gachard 

TOM.   IX.  1 


(2) 

en  Espagne,  et  que  son  budget  de  1845  sera  réduit  de 
2000  francs,  affectés  à  i*Observatoire. 

Le  premier  Tolume  des  Monuments  pour  servir  à  l'his- 
toire des  provinces  de  Namur ,  de  Hainaut  et  de  Luxem^ 
ioi/r^r (éditeur H.  De  Reiffenkerg)  est  déposé  sur  le  bureau, 
ainsi  que  la  seconde  édition  du  premier  volume  des  Bul- 
letins, Il  en  sera  fait  hommage  au  Roi,  aux  chambres,  au 
ministre  de  l'intérieur,  ainsi  qu'aux  établissements  et  aux 
personnes  à  qui  ces  sortes  de  publications  sont  régulière- 
ment envoyées. 

Le  secrétaire  fait  son  rapport  sur  Tétat  du  travail  re- 
latif à  la  table  chronologique  des  diplômes  belges  impri- 
més. En  voici  le  résultat  : 

Au  6  juillet  1844 ,  le  nombre  des  bulletins  relevés  était 
de 12,394  bull. 

Depuis,  H.  Lcfcvre  a  dépouillé  les  volumes 
suivants  : 

De  Smet,  Recueil  des  chroniques  de  Flan- 
dres   365     — 

Kluit,  Historia  critica  comitatus  Hol- 
landiœ  et  Zelandiœ 424     — 

Buzelini  Annales  (à  la  suite  de  la  Gallo- 
Flandria) 8     — 

Lindani  Teneramunda 91     — 

Colliette,  Mémoires  pour  servir  à  l'his- 
toire du  Vermandois 17     — 

l\^TAw\ïïy  Mémoires  sur  (Artois    ...  3     — 

J.  Hcyeri  Annales  Flandriœ  ....         92     — 

Ordonnances  des  rois  de  France  de  la 
troisième  race,  t.  P' 44     — 

A   RBPORTKR.       .    13,428   bull. 


(3) 

RliPORT.     .  13,428  Inill. 

\  Thymo,  Historia  Brahaniiœ  diploma^ 
If'eo,  L  I« 21     — 

Vao  Heela ,  dditim  de  M.  WUlems  .     .       230     — 

Philippe  Houskes  (oa  Moaskés);  idition  de 
M.  De  Reiffenberg    ..* 19     — 

Hiêierisch  onderzoeknaer  den  oorsprong 
«N  den  waren  naem  der  openhare  plaeUen 
en  andere  oudheden  van  de  eiad  Anwer^ 
pen 123     -^ 

Giiérardy  Cartulaire  de  V abbaye  de  Saint^ 
Bénin 133     — 

îkKBiDy  j^nalecia  Leodieneia.     ...       147     •— 

Total.     .     .  14,101  bull. 


^ 


COMMUNICATIONS. 
Lettre  de  M.  le  profeeseur  G.-G,  Vreede. 

Utrecbt,  19  août  1844. 

«  Yous  aurez  lu  probablement  le  nouvel  ouvrage  que 
TÎeot  de  publier  à  Leipzick  H.  Frédéric  Fôrstcr,  dont  les 
infatigables  recherches  ont  fait  voir  plus  clair  dans  raiTaire 
si  longtemps  mystérieuse  de  l'infortuné  Wallenetein  [Wal- 
lensteine  Proeesz  vor  den  Schranken  dee  fFeltgerichts, 
1844.)  Je  me  suis  toujours  étonné  que  ni  dans  la  biographie 
de  l'illustre  général ,  ni  dans  la  collection  de  documents  re- 
latifs a  son  histoire,  que  nous  devons  à  H.  Fôrster ,  le  savant 
auteur  n'ait  fait  aucune  mention  des  négociations  entamées 
ea  1629  et  1630,  entre  le  duc  de  Friediand  et  la  républi- 


(4) 

que  des  ProTinces-Unies.  Mon  déplacement  deGorcum  el  la 
oou?elle  carrière  qui  m'a  été  ouverte  ici  me  laissant  peu 
de  loisir  pour  des  travaux  qui  y  sont  étrangers ,  m'ont  em- 
pêché jusqu'à  présent  de  donner  suite  au  projet  que  j'avais 
conçu  de  rédiger  un  article,  corollaire  de  celui  du  docteur 
Goremans,  inséré,  il  y  a  quelque  temps,  au  Bulletin  de  la 
Commiêiton  royale  dlIUtûire;  le  mien  aurait  trouvé  place 
dans  les  Bydragen  de  H.  Nyhoff,  muni  de  pièces  recueil- 
lies aux  archives  de  l'État  à  La  Haye,  dont  MH.  De  Jonge  et 
De  Zwaan  ont  bien  voulu  m'envoyer  une  copie.  Comme 
ces  négociations  se  rattachent  k  la  politique  générale  de 
l'époque,  et,  en  particulier,  aux  événements  de  la  guerre  de 
trente  ans,  je  pourrai  traiter  ce  sujet  dans  la  troisiém^e  li* 
vraison  de  mon  ouvrage  :  Nederland  en  Zweden  in  eiaai- 
kundige  beirekking.  Vous  recevrez  la  seconde  livraison, 
dont  l'impression  est  presque  achevée,  vers  le  l*'^  septem- 
bre. J'y  expose  les  relations  politiques  de  la  Hollande  et 
de  la  Suéde  jusqu'à  la  chute  A^Olden-Bameveld  (1618). 

»  Pour  en  revenir  à  H.  Fôrster,  vous  pourrez  remarquer 
dans  sa  nouvelle  publication,  comme  dans  celles  qui  l'ont 
précédée,  une  singulière  conjecture,  selon  laquelle  une 
lettre,  écrite  par  un  gentilhomme  bohème ,  Slawata,  le 
14  juin  1629,  et  datée  d'Amsterdam,  devrait  être  réputée 
écrite  non  en  Hollande,  mais  à  Vienne.  La  distraction  de 
Slawala  semble  par  trop  forte,  et  la  conjecture,  à  mon  avis, 
est  totalement  fausse.  Il  ne  faut  rien  changer  à  la  lettre, 
et  le  sens  sera  tout  autre  que  ne  l'explique  M.  Fôrster 
{Walleneieins  Proceez^  pp.  43  et  44).  «  Die  herren  in  dem 
Orie,  aus  dem  ihr  schreibt,  »  et  que  le  duc  de  Friedland, 
répondant  aux  insinuations  de  Slawata,  menace  de  sa  pro- 
chaine vengeance,  ne  sont  autres  que  les  Hollandais  dont 
la  conduite  sur  le  territoire  de  l'Empire  déplaisait  à  Wal- 
lenstein,  non  moins  qu'à  Tilly. 


(S) 

)>  D^aulre  pari ,  il  est  vrai  que  le  nouveau  duc  de  Hec- 
lleobonrg  arait  ses  inléréts  à  ménager,  qu'il  ne  lui  était 
nullement  indifférent  de  s'assurer  de  la  possession  pacifi-» 
que  de  ce  pays  et  de  la  neutralité  de  la  Hollande.  Delà  le 
récit  circonstancié  el  puisé  aux  sources  aulhenliques  que 
nous  donne  l'historien  Aitzema  (Saken  vansiaei  en  oor^ 
logh.  Ht.  IX  etX)  des  ouTertures  faites  par  Wallenstein 
k  la  république  9  el  de  la  mission  remplie  prés  le  comle  de 
Tilly,  et  ensuite  k  Gitschin,  prés  Wallenstein,  par  le  rési- 
dent dés  états-généraux  prés  les  villes  auséatiques,  Foppe 
d*Aitzeaia,  oncle  dé  Tauteur  de  cette  relation  curieuse.  Ce 
qui  manquait  à  la  connaissance  de  ces  négociations  diplo- 
matiques (édit  d'Aitxema,  in-4%  années  1657  et  1658,  t.  Il, 
pp.  700  et  701  ;  t.  m,  pp.  25-38),  jai  tâché  de  le  suppléer 
par  les  pièces  que  m'ont  fournies  les  archives  de  La  Haye. 
Elles  pourront  servir  à  éclaircir  un  passage  des  Annale* 
Ferdtnandei  de  Khevenhuller,  t.  XI (1631},  folio  1950  et 
1951.  «  Ein  mahl  sey  klar,  dass  nach  Abziekung  des  Her- 
zogs  von  Friedland  er  Posten  von  dero  KduigausSchwcden 
uud  denen  Hollandern  angehort  und  angenomment.  »  Les 
amis  de  Wallenstein  répliquaient:  «  Die  Schwedische , 
Hollandische  und  Arnheimische  Posten  habc  er  angehort, 
nicht  ihro  kayserl.  Haj.  zu  schaden,  sondern  nîmmchrals 
ein  dèsinteressi'ster,  ein  Mittel  eines  Friedens  zu  fiiiden.  » 

»  Le  bulletin  de  la  Commission  étant  lu  eu  Allemagne 
comme  en  d'autres  pariies  de  TEurope,  j'ai  cru  devoir  vous 
communiquer  le  résultai  de  mes  investigations  sur  ce  point, 
et  appeler  l'attention  de  M.  Fôrster  sur  les  détails  précieux 
que  renferme  la  narration  imprimée  d'Ailzema.  Quant  aux 
documents  manuscrits  qui  sont  en  ma  possession, ils  consis- 
tent: 1^  dans  un  extrait  du  registre  des  résolutions  des  étals* 
généraux,  en  date  du  22  janvier  1629;  2''  en  un  pareil  cx^ 


(6) 
(rail,cntlaledu25  janvier  t629;3®  en  une  lettre  de  créance, 
dont  Foppe  d'Aitzema  était  muni,  tnutatU  muiandtê^ 
pour  Tilly  et  le  duc  de  Friediand,  eo  date  du  2  janvier 
1630.  Le  titre  de  duc  de  Mecklenbourg  y  était  omis  (  voyei 
k  ce  sujet  ce  que  rapporte  Thistorien  Aitzema  du  mécon* 
tentement  manifesté  par  Wallenstein,  t.  III,  p.  34);  enfin  ^ 
4®  les  instructions  données  au  résident  par  lès  états-gé* 
néraux  et  le  prince  d'Orange  Frédéric-Henri  pour  cette 
double  mission,  même  date  (16  pages  in-(ol.).  Je  me  borne 
aujourd'hui  à  vous  en  communiquer  l'article  suivant,  qui 
concerne  les  Pays-Bas  Espagnols. 

N  Ondersouckende  curieuselick  wat  by den  eenen  ende  den  an- 
deren  (Tilly-Wallenstein)  omgaet  ]  wat  Grave  Jan  van  Nassau 
by  den  bertoch  van  Fritlant  compt  aengeven  ende  molîeren;  wat 
desseine  aldaer  mogen  werden  gevaeokt  tegens  desen  staei  i 
ohe  't  geene  directelick  ofte  indirectelick  den  selven  soude  mo« 
gen  prejudiciabel  wesen  ,ende  arbeyden  toi  afsweringe  van  dien* 

»  EndesalmetalledexteriteytsonderenoffdeprincevanFrid- 
landt  yet  wes  soude  mogen  hebbeo  voor  te  steilen,  'i  welck  tôt 
naerderbevestinge  van  vnintschap  ende  correspond  en  tie  soude 
mogen  strecken. 

»  Voyez  sur  Tbabilo  émissaire  qu'avaient  choisi  les  étals- 
généraux,  et  qui,  plus  lard,  fut  leur  représentant  a  la  cour 
devienne,  Scbellcma,  «^/£ia/A.  iVec/^r/.  v.  Foppe  v.  Ail- 
zcma;  de  Wal,  De  clarù  Frùiœ  JureconsuUù ,  pp.  38, 
137,  145;  les  lettres  de  Grolius,  pasiim,  etc. 

G.-G.  Vrbedb.  » 

M.  le  chanoine  De  Ram  présente  quelques  observations 
sur  un  HS.  de  la  bibliothèque  royale,  qui  porto  pour  titre: 
Idatii  epiicopi  chronicon  y  correctionibu*  ^  tcholiiê  et 
noih  illuêtratum  a  Joanne  Maîîhaeo  Garzon,  hhpanop 


(7) 

e  Sociêiaie  Jesu  iheologo,  almae  Gandemû  academiae 
olim  caneeUario.  —  Ce  travail  sur  la  chronique  dldacoy 
qui  élait  prêt  à  être  iraprimé  eo  1763 ,  mérite  la  plus 
grande  attention  y  surtout  par  rapport  aux  recherches  que 
le  pèr«  Garzon  a  faites  sur  la  chronologie  du  Y*  siècle. 
Les  anciens  manuscrits  de  cette  chronique  sont  trés-raresi 
el  Garzon  lui-même  n'avait  pu  s'en  procurer.  Il  fut  donc 
oUîgé ,  quant  à  la  critique  du  texte ,  de  se  borner  aux  édi- 
tions de  dom  Bouquet  et  de  Florez,  éditions  trés-incom- 
plétes.  Il  lâcha  de  suppléer  cette  lacune  par  la  critique 
conjecturale  appuyée  sur  les  recherches  chronologiques 
les  plus  approfondies.  Pour  rétablir  le  véritable  texte  de 
son  auteur,  il  fit  une  étude  soigneuse  de  l'histoire  et  8ur<* 
tout  de  la  chronologie  du  V*  siècle;  il  collationna  entre  eux 
les  différents  ehronographes ,  et  il  expliqua  la  chronique 
d'Idalîus  dans  un  savant  commentaire.  En  outre ,  il  déposa 
les  résultats  de  ses  laborieoses  recherches  dans  des  noies 
et  des  dissertations  supplémentaires. 

La  mort  empêcha  l'auteur  de  publier  son  travail.  Il 
légua  son  Idatius  a  don  Jean  Santander,  premier  conserva- 
teur de  la  bibliothèque  publique  du  roi  à  Madrid.  Après 
U  mort  de  celui-ci ,  le  MS.  deyiut  la  propriété  de  M.  de 
La  Serna  Santander,  à  la  vente  des  livres  duquel  M.  Van 
HnUbem  Tacheta,  le  19  mars  1816.  C'est  M.  Van  Hulthem 
qui  a  eu  soin  de  l'annoter  sur  le  premier  feuillet  du  HS. 
U  7  ajoute  que  M.  de  La  Serna,  en  vendant  sa  grande  bi- 
bliothèque,  d'abord  au  marquis  d'Arconati  et  ensuite  au 
libraire  Renouard  de  Paris,  s'était  réservé  Tldatius  et  qu'il 
se  proposait  de  le  publier  un  jour,  mais  que  les  circonstan- 
ces de  l'époque  l'empêclièrent  d'accomplir  son  dessein. 

La  Commission  engage  M.  le  chanoine  De  Ram  à  faire 
celle  publication. 


(8) 

Notice  d*un  manuserii  dé  la  bibliothèque  de  Vuniveniii 
de  Liige^  par  M.  Emile  Ga.chbt* 

L'analyse  des  rnanuscrils  étant  un  des  plus  sûrs  moyens 
de  faciliter  les  études  et  les  recherches  historiques ,  je  nt 
laisse  passer  aucune  occasion  de  tirer  de  l'obscurité  ces  re* 
cueils  si  intéressants  des  siècles  passés.  Il  serait i  désirer  que 
la  bibliographie  des  manuscrits  fnt  exploitée  avec  autant 
d'ardeur  que  celle  des  livres  imprimés  ;  nous  saurions  bien- 
tôt à  quoi  nous  en  tenir  sur  toutes  ces  pertes  dont  l'histoire 
gémit  depuis  si  longtemps;  nous  apprendrions  sans  doute 
avec  des  sentiments  de  joie  que  les  réyolutions  ou  les  siè- 
cles n'ont  pas  été  aussi  impitoyables  que  nous  Tarions  cru  ; 
et  l'on  pourrait  bientAt  joindre  de  nouveaui  trésors  k  ceux 
que  nous  possédons  déjà. 

Au  nombre  de  ces  desiderata  célèbres,  il  iaut  compter 
surtout  les  cartulaires  des  évéques  de  Liège ,  intitulés 
Libri  eartarum^  k  la  recherche  desquels  les  savants  belges 
se  sont  mis  depuis  nombre  d'années  et  que  l'on  désespère  de 
retrouver.  Je  ne  viens  pas  vous  annoncer  que  j'ai  été  plus 
heureux.  Hais  les  moindres  compensations  k  d'aussi  gran- 
des pertes  sont  quelquefois  précieuses,  et  qui  sait  d'ailleurs 
si  elles  ne  peuvent  pas  mettre  sur  la  voie  pour  trouTcr 
mieux  ? 

C'est  à  H.  Polain  que  je  dois  la  connaissance  du  manus- 
crit dont  je  vous  soumets  ici  l'analyse.  C'est  lui  qui  m'en 
signala  l'existence  dans  la  bibliothèque  de  l'université  de 
Liège,  et  M.  Fiess  en  le  mettant  à  ma  disposition  pour  la 
Commission  royale  d'histoire,  nous  a  rendu  un  service  que 
peuvent  aisément  faire  apprécier  les  nombreux  extraits 
dont  sont  enrichies  les  Analeeta  Leodieneia  de  M.  De  Ram. 

Je  fus  surtout  frappé,  en  parcourant  ce  volume,  de  la 


(9) 
quantité  dedocumeiiU  que  le  compilateur  avait  copiés  dans 
ces  LUri  eariarum  dont  je  viens  de  tons  parler.  If  on-sen- 
lement  il  s'est  plu  k  faire  ces  transcriptions,  mais  il  y  a 
joint  la  pagination  de  chaque  pièce  et  Ton  y  trouve  même 
une  espèce  de  table  de  l'un  des  volumes  de  ce  fameux  car- 
lulaire.  En  Callait-il  plus  pour  m'engager  à  prendre  une 
connaissance  détaillée  de  ce  manuscrit.  Ma  patience  n'a  pas 
été  perdue  et  anjourd'hui  que  je  viens  vous  apporter  le  ré- 
a«Itat  de  ce  long  dépouillement ,  je  n'hésite  pas  4  dire  que 
l'on  en  pourra  tirer  quelque  fruit» 

Comme  tout  est  mêlé  et  sans  aucun  ordre,  dans  le  ma- 
nuscrit qni  nous  occupe,  j'ai  dû  adopter  dans  mon  analyse 
un  système  plus  uniforme  et  plus  facile  pour  les  recher- 
ches. Aimi  donc  an  lieu  d'analyser  chaque  pièce  successi- 
vement, j'ai  trouvé  plus  convenable  de  tirer  tons  les 
diplômes,  chartes  et  actes  publics  et  de  les  présenter  chro- 
nologiquement, ayant  soin  toutefois  de  mentionner  exacte- 
ment la  place  que  chacun  occupe  daùsie  volume. 

Cette  partie  de  mon  travail  vous  paraîtra  sans  doute  assez 
intéressante^  et  peut-être  vous  suggèrera-t-elle  la  pensée 
de  faire  exécuter  sur  les  nombreux  cartulaires  des  archives 
du  pays  un  travail  analogue  à  celui  que  l'on  accomplit 
maintenant  sur  les  livres  imprimés.  Une  telle  entreprise 
offrirait  sans  doute  quelques  difficultés,  mais  on  pourrait 
parvenir  a  les  surmonter,  et  les  avantages  qui  en  résulte- 
raient seraient  immenses. 

Quant  aux  pièces  qui  sortent  de  cette  première  catégo- 
rie, il  n'y  avait  aucun  inconvénient  à  les  laisser  dans  l'or- 
dre où  elles  se  trouvent.  Je  me  suis  contenté  de  les  diviser 
par  articles. 

Le  HS.  n<»  188  de  la  bibliothèque  de  l'université  de  Liège 
est  on  in-folio  en  papier  d'environ  mille  pages,  écrit  vers 
le  milieu  du  XVII^  siècle. 


(  10) 

Ji  est  relié  eo  parcbemio  e^  porte  sur  le  dos  uo  titre  qui 
ne  correspood  qu'au  premier  article  du  recueil^  savoir; 
Copié  des  armêê  et  blasons  des  sviques  de  Tongre  et  de 
ZUjfe.  L'écriture  de  tout  le  Yolume  est  de  la  roaio  du  cha- 
noine H.  Yanden  Beroh,  qui  a  laissé  un  nombre  prodigieux 
de  copies  et  de  compilations  pour  Thistoire  de  Liège  *. 

Je  donnerai  sommairement  dans  la  première  partie  de 
mon  travail  l'analyse  dés  article^  qiii  composent  le  manuw 
scrit,  et  je  placerai  dans  la  seconde  la  table  chronologique 
des  diplômes  et  chartes  qui  forment  le  fond  de  ce  précieux 
jpecueiL 

PREMIÈRE  PARTIE. 

I.  Copte  iei  arma  et  hlasons  dei  tpespies  ée  Tengre  et  de  Liège, 
qtCil  eonvient  adviter  et  corriger  en  grande  partiem 

Oo  y  Irouye  uoe  liste  des  évéques  oorameoçant  à  saiot  Mateime  et 
unissant  à  Ferdinand  de  Bavière,  et  chacun  d*eux  a  des  armoiries  plus 
ou  moins  authentiques.  Il  n*y  a  pas  jusqu*à  saint  Materne  qui  n*ait 
les  siennes  et  qui  portait  d*argenl  à  la  croix  de  gueules  avec  quatre 
croisettes  cantonnées, etc.,  etc.,  s*il  faut  en  croire  le  compilateur  ! 
Navitus,  Marcellus,  Metropoins  et  leurs  successeurs  ont  aussi  leurs 
blasons.  N^oublions  pas  cependant  que  tout  cela  devait  être  adexté  et 
corrigé  en  grande  partie,  et  n'accusons  pas  trop  vite  le  chanoine 
Yanden  Berch  de  crédulité. 

II.  Nous  trouvons  après  cette  liste,  an  t**  14,  trois  dessins  de  pier- 
res antiques.- La  première  o  qui  avoit,  dit  Yanden  Berch,  un  pied 
trois  quarts ,  un  demi  poulx  moins ,  de  hauteur,  et  un  pied  4  pou- 
ces de  longueur,  •  offre  Tinscription  suivante  : 

HAKTI 

HALâHAHB 

SkCKYU 

T.  DOBIT.  VlIfDEX 

O.    LE6.   ZX.    V.    V. 

▼  .  S.  L.  SI. 

'  Il  t^intitule  autti  roi   d'armes  de  Liège  au  K  310  de  son  manuscrit. 


(  H) 

Cette  inscripUon  a  été  publiée,  avee  de  légéreê  diflérenoea,  par 
He jleo  et  par  M .  Schayea.  Voy.  les  Pmyê-Mas  mvmmi  «I  ptndmf  la  lEa- 
«•mo/fo»  rofliatiie,  t.  II ,  p.  855. 

La  seconde  y  dont  la  longueur  était  «  de  deux  pieds,  trois  quarts 
et  on  deoii  ponlx,  et  la  largeur  de  trois  quarts  de  pieds  et  ung 
poulx  •  ne  présente  pas  d'inscription ,  mais  on  y  voit  représenté 
un  vase ,  an-nlessus  duquel  est  une  espèce  de  chaîne  tendue. 

La  troisième ,  dont  Vanden  Berch  n'indique  pas  les  dimensions , 
porte  pour  inscription  : 


■Bicwai 

MSBITTS 

Tnnn 


Néttà  oroyoM  ùSrt  plaisir  a«x  saraats  en  tnmaonTaiit  ici  la  note 
que  YêMÈà&k  Bereh  a  placée  aa-detsotts  des  deux  premiara  dessina  : 
•  JVy  tiré,»  dit-il,  «ces  deux  pierres  antiques  hors  des  pierres  ori- 
gineUea  qni  sont  massonnées  dans  le  muraille  de  Téglise  parochiale 
de  Home,  capitale  de  la  comté ,  appennaige  de  la  comté  de  Looa,  le 
9  d'apwril  premier  des  festes  de  Pasques  1640,  et  medict  pour  lors 
le  pasteur  du  lieu,  qu'il  aroit  plussieurs  médailles  des  empereurs 
romains  trouvées  audit  Home,  s 

Vanden  Berch  fait  ensuite  la  description  de  plusieurs  antiquités 
et  médailles  romaines  trouvées  à  Heel ,  village  situé  à  une  lieue  de 
Home,  n  ajoute  :  «  Le  plus  admirable  est  du  mesme  lieu ,  que  le 
viiUîgede  Heel  s'appelle  après  Helena  *  ;  ce  qu'ils  sont  par  tradition, 
et  est  d'autant  plus  croyable  qu'on  at  trouvé  en  terre  une  statue 
de  marbre  blanc  très-fin  qu'on  at  tiré  au  jour ,  et  est  encor,  ce 
15  avril  1640,  gîssante  sur  le  réal  chemin,  mais  Cart  desrompue, 
car  on  y  voit  les  cuises  d'en  hault  jusques  aux  chevilles  d'une 
mesme  pièce  de  la  hautteur  de  six  pieds  nng  poulx  et  demi ,  qui 
est  d'une  daroe,pourestre  par  tout  son  corps  voillée  come  les  dames 
romaines,  et  tiennent  pour  certain  que  la  rest  de  la  statue  est  encor 

1  Le  Ficus  ffêiêna  ou  ffedêna  n^ett  point  le  village  de  Heel ,  comme 
poumit  le  faire  croire  cette  note  de  V.  D.  B.  Le  père  WatCellain,  diaprés 
tout  les  anciens  géographes,  place  ce  vtciti  à  Hetdin. 


(12) 

en  terre.  •  Dans  un  autre  endroit  il  dit  que  le  pasleur  lui  avait 
promit  une  pièce  de  monnaie  sur  laquelle  élait  écrit  le  mot  aBBL. 

III.  Au  folio  15  se  trouvent  enfin  des  copies  de  diplômes  aux- 
quels Vanden  Berch  a  joint  le  plus  souvent  des  dessins  de  sceaux. 
Cest  la  partie  la  plus  intéressante  du  manuscrit ,  celle  qui  nous  a 
surtout  engagé  à  faire  cette  analyse.  Voici  le  titre  que  portent  ces 
premiers  extraits  qui  vont  du  fol.  15  au  fol.  182. 

Çuae  sequuutur  kahuiper  copiam  ex  iptis  onginalibus  miki  ron- 
€€ssis  et  per  me  eopiatû  diverstê  vicibus  de  verbo  ad  verbum ,  liiUra 
ad  Utieram,  anno  1634,  mente  aprili  et  mayo,  H»  Vanden  Berch  y 
Can.  SS»  Trinité  et  omnium  SS,  Spiren»  iocripalatii  et  aulae  Laie" 
Tûneœ  comtt»,  milit»  et  équité  amrmtum  ereatmm,  a*  Domini  1656 , 
mensù  febmarii  die  80« 

IV.  Les  extraits  oompria  entre  les  fol.  1S5-142  sont  précédés  de 
cette  indication  t  Le  nùpant  etf  tout  tiré  des  archivée  orifinelet  de$ 
preecheurt  de  Liège  ^  amtqueUei  il$  m*0ni  favaraUemeni  admis  en 
juillet  1653.  Ce  aont  aussi  des  copies  et  des  analyses  de  di- 
l^ômes. 

V.  Plusieurs  pièces  comprises  entre  les  feuillets  143-150,  sont 
accompagnées  de  cette  mention  :  Es  archivis  fratrum  minorum  Léo- 
diensium» 

VI.  Les  diplômes  copiés  aux  folios  151-155 ,  devaient  servir  à 
faire  des  preuves  de  noblesse  comme  le  démontre  la  note  sui- 
vante : 

jéitettationt  concernantes  les  saifet  eartiert  d'illustre  noble  et  gêné- 

reuse  dam^^^«  madamoiselle  Dorothea ,  Anna  de  Schwartzenbergh , 

future  channoniese  de  Thome,  tant  de  eosté  paternel  que  maternel, 

quej'aye  copie'  des  originelles  ce  25'  d'aoust  1657,  estant  au  chasteau 

de  Stochem.  H.  K  D.  Berch. 

Toi.  15t. 

VII.  Tableau  généalogique  de  la  D^^*  Dorothée  Anne ,  comtesse 
de  Schwartxenbergh ,  baronne  de  Hohenlausbergh,  produit  pour 
entrer  an  chapitre  de  Thorn. 

Avec  Tattesf ation  du  secrétaire  du  chapitre  de  Cologne. 

Fol.  156. 


f  13  ) 

VIII.  Note  de  quelqDes-uns  det  enfants  de  Emond  ft*  et  de  dtme 

QaadÎDe  de  Barbanson. 

Fol.  tfta. 

IX.  Trois  diplômes  soDt  placés  soos  le  titre  qui  suit  : 

Ex  copia  per  originalem  apudAndream,  tketaurarium  D.  Crudulœ 
BruxeUeuns,  aceept  Slochemiœ  a  domina  comiiista  de  Sekwarttem" 

hergkf  a*  Domini  1638  maii  die  15*. 

fol.  167-180. 

X.  Note  de  tons  les  droits  qne  Ton  paye  à  la  réception  d^une 
cbanoiaesse  k  Tbom ,  et  formule  de  la  demande  d*un  canonicat. 
Cette  formule  est  ainsi  conçue  : 

Ftk  bidde ,  my  vrouwe^  om  Godti  wiHe  om  die  provent  indèr  eeren 

Godii  ende  Onser  Liewen  F'rouwe. 

fol.  1«1. 

XI.  Ex  primo  libre  chartamm  illustrb  ecdestœ» 

Premier  extrait  de  ces  fameux  cartulaires  de  Liège,  qui  paraissent 

définjlJFement  perdus  et  qne  Ton  ne  saurait  trop  regretter.  Si  par 

on  bonheur  inespéré  celte  magnifique  collection  existait  encore^ 

penl-^e  quelques-unes  de  nos  indications  permettraient-elles  d*en 

constater  Taulbenticité. 

fol.  ieB-164 ,  100-170. 

XII.  Tous  les  documents  compris  sons  le  titre  suivant  offrent  le 
plus  grand  intérêt  : 

Omnia  quœ  sequuntur  detumpla  sunt  ex  MS,  ffuberti  de  Tolins  ^ 

S,Johannis  evangelistœ  Leodiensii  decano,  quod  dicebat  se  récupérasse 

ex  manibus  magistri  Johannis   Steelanl,  liquel  at  esté  autrefois 

apartenant  à  maistre  Jean  de  Platea ,  doyen  et  chanoine  dudit  S*- 

Jean  qu^il  ledit  Platea  dût  avoir  rassemblé  après  plussieurs  guerres 

et  perditions  de  ses  autres  escriptures  et  livres  pour  en  servir  le 

bien  pnbHc  &toit  snbsigné  de  PUUea.  Le  tiltre  est  latin  de  diverses 

mains  et  ce  qne  est  en  francoys  est  uii  supra  et  signé  comme 

dessus. 

Fol.  171-9074 


(  1-*) 

OuUre  cet  dipidmet  oa  y  tronre  1m  pièces  ei  indiealieiw  sui- 
vanles  : 

a.  Vers  sur  la  mort  de  réyéque  Louis  de  Bourbon. 
Iinpriinës  dans  les  AnaUcla  Leodiensia  de  M.  De  Ram,  p.  3tS5. 

Fol.  178. 

b.  Fragment  de  chronique  relatif  à  Tabandon  que  Rîchilde  fît  à 
Tabbaye  de  S'-Hubert  de  la  terre  de  Caviniacum  et  de  ses  dépen- 
dances. 

(Isle  fiscus  continet  tredecim  Tillas  et  est  pars  roaxima  totius 

terrée  S.  Huberti). 

îol.  100. 

c.  Adverlissement  sommaire  de  plusieurs  matières  dont  les  dé- 
clarations principales  sont  contenues  es  registres  des  chartret  de 
moqseîgtieilr  de  Liège. 

(Espèce  de  table,  avec  indication  de  la  pagination,  pour  un  des 

volumes  des  fameux  Libri  Ckartarum.  ) 

Fol.  238-843. 

r 

d.  Les  gabelles  de  la  cité ,  franchise  et  banlieuwe  de  Liège  pour 
an  enthier. 

(Cette  liste  des  droits  qui  se  payaient  pour  les  divers  objets  de 

consommation  ne  porte  point  de  date). 

Foi.  248. 

e.  Table  analytique  de  documents  du  registre  de  J.  de  Platea 
avec  la  note  ci-dessous  : 

•  Andà  JUS,  se  retrouvent  encor  beaucovp  de  pièces  faisantes  (sic)  à 
t histoire  de  Liège ,  lesquelles ,  mancque  de  loisir^  suis  esté constraint 
iaisser  en  arrière,  ayant  seulement  quotté  les  feuillets  de  pièces  prin^ 
tipales  avec  leurs  tillres  et  années,  telles  que  s^ensuivent. 

Fol.  870. 

XIU.  Copie  de  pièces  communiquées  par  diflërenles  personnes. 

Fol.  dOO-330. 

Xiy.  Caialogus  sanclorum  et  gestogum  eorum  ex  diversis  vo- 


(  15) 

lomiDibus  collectns  ,  edilus  a  reyerendissino  in  Christo  pâtre  do- 
mino Peiro  de  Nalalibus  de  Venelîis,  Dei  Gratia  episeopo  Equilîno. 
(  Henricus  Yandenberch  boc  yolamen  conseribere  coepil  a*  Dni 

1621  sept.  5^ 

Fol.  8»l-4«3  Idê. 

XV.  Enuméralion  dee  parlements  de  France  et  nombre  de» 

dîocèsea  que  chacun  d*eui  comprenait. 

Fol.  403-481 . 

XVI.  Généalogie  de  la  maison  de  Rréderode  en  hollandais,  arec 
\eû  éenssons. 

(Elle  s*arréte  à  Walram,  XIX*  s^  de  Brederode,  et  Vandenbergh 
dît  ravoir  extraite  d*un  manuscrit  qui  lui  avait  été  communiqué  par 
une  demoiselle  de  Wittenhorst ,  chanoinesse  de  Rinsberg. 

Fol.  485-491. 

XVII.  Recneil  de  plusieurs  traités ,  chroniques ,  anciens  caria- 
laires,  marbres ,  et  autres  mémoires  pour  parvenir  à  quelque  con- 
joncture généalogique  de  la  noble  extraction  des  châtelains  de 

saint-Omer,  comtes  deFaucquemberghe. 

Fol  493-604. 

XVIII.  Armes  de  plusieurs  royaumes  tant  d*Âsie,  Europe  comme 

d^Âfriqae. 

(Blasons  coloriés). 

Fol.  607-618. 

XIX.  Bhisons  coloriés  des  officiers  héréditaires  de  Tempire  d'Al- 
lemagne. 

Les  sept  électeurs.  —  Les  quatre  ducs  d*empire.  —  Les  quatre 
marquis  du  sainl-Empire.  —  Les  quatre  burgraves  du  saint-Em- 
pire. —  Les  quatre  lantgraves.  —  Les  quatre  comtes.  —  Les  qua- 
tre chevaliers.  —  Les  quatre  cités  métropolitaines.  —  Les  quatre 

villages.  —  he9  quatre  paysans. 

Fol.  616-618. 

XX.  Ex  veteri  MS.  pergameao  S.  Jacobi  Leodiensis. 


(  1«) 

Notes  eur  Teibpereur  el  set  droits. 

—  sur  les  électeurs. 

—  sur  les  couroones  de  fer,  d*arçent  et  d*or. 

—  sur  Tempereur  de  Constant inople. 

•*-     sur  les  rois  chrétiens  qui  sont  sacrés  el  couronnés. 

—  sur  ceuK  qui  ne  le  sont  point. 

—  sur  ceux  qui  sont  feudataires  de  Téglise. 

Fol  619. 

XXI.  Blasons  coloriés  de  différentes  familles  des  Pays-Bas  et 

autres. 

Fol.6Sl-67i». 

XXII.  Généalogie,  avec  blasons  coloriés,  des  comtes  de  Hollande 

jusqu'à  Philippe-le-Bon  duc  de  Bourgogne» 

Fol.  689-012. 

XXIII.  Généalogie,  arec  blasons  coloriés,  des  comtes  de  Luxem- 
boui^  jusqu'à  Elisabeth  de  Gorlilz ,  épouse  d'Antoine  de  Bour- 
gogne, duc  de  Brabant. 

Fol.  618-623. 

XXIV.  Description  des  armoiries  de  quelques  princes  et  de  quel- 
ques villes. 

Fol  636. 

XXV .  Description  des  armoiries  de  familles  nobles  de  différents 

pays. 

Fol.  636-668. 

XXYÏ,  Autre  description  des  armoiries  de  familles  nobles  de  dif- 
férents pays. 

Fol.  673-695. 

XXVII.  Documents  généalogiques  pour  servir  à  l'histoire  d'un 
grand  nombre  de  familles  du  pays  de  Liège  et  des  Pays-Bas.  {  Ex- 
trait d'un  MS.  ayant  appartenu  à  M.  Paul  de  Halmale.) 

Fol.  697-712. 

XXVIII.  Généalogie  du  prince  du  Saint-Empire,  Bernard,  comte 


(17) 

de  Lippe,  qui  se  fit  moine  après  la  mort  de  «on  ëpome  Sophie,  fiJle 

du  eomte  Frédéric  d*Ânitberg,  et  devint  abbé  de  l'ordre  de  G- 

teaux. 

Fol.  714« 

XXIX.  Quelques  généalogies  des  éréques  de  Liège. 

(Ex  opère  genealogico  eatholico  de  pr»dpnis  familiis  iroperato* 

rum,  regnm,  principum  aliorumque  procerum  orbis  christiani,  anc- 

tore  Elia  Reusnero ,  Francofurti ,  ex  officina  typograpbica  Nicolaî 

Bass»,  MDXai ,  in-fol.) 

Fol.  711^744. 

XXX.  Copies  de  diplômes  et  documents  extraits  d*nn  registre 

ayant  appartenu  à  illustre  S'  Mons' Henry,  comte  de  Ririère-Ar- 

schot  et  de  Heers. 

fol.  746-7M. 

XXXL  Description  d^armoiries  de  quantité  de  familles  de  Hol- 
lande et  des  Pays-Bas. 

(Â  la  fin  se  trouvent  dessinées  plusieurs  couronnes ,  telles  que 

celles  d^eopereur ,  de  roi ,  d*arcbiduc  ,  de  duc,  de  marquis  et  de 

comte.) 

Fol.  7^776. 

XXXIL  Fragments  généalogiques  et  héraldiques  relatifs  à  plu- 
sieurs tournois  qui  ont  été  célébrés  à  Louvain,  à  Bruges,  à  Anvers, 
à  Bruxelles ,  à  Malines  et  à  Utrecht. 

(Gehouden  by  Wilem  heer  Van  Halmale ,  amman  der  stadt  van 

Antwerpen.) 

Fol.  785-788. 

XXXIII.  Fragment  généalogique  de  la  famille  de  Halmale  de- 
pub  1366. 

(De  mons'  Willem  Van  Halmale ,  amman  de  la  ville  d* Anvers.) 

Fol.  788. 

XXXIY .  Copies  de  diplômes  et  documents  extraits  d*un  registre 
communiqué  au  chanoine  Yanden  Bergh ,  par  le  comte  de  Rivière- 
Arschot  et  de  Heers. 

Aux  feuillets  797-799 ,  on  trouve  des  documents  généalogiques 

ToM.  IX.  2 


(  18) 

recueillis  contre  Jean  et  Gilles  de  Bocholt ,  qui  demandaient  à  être 
reçu«  chanoines  de  Liège  et  a  prouver  leur  nobleate. 

Fol.  790-803. 

XXXV.  Dessins  de  cimiers  et  d*armoiriea  de  plusieurs  familles 
nobles  des  Pays-Bas.  —  Blasons  coloriés  ou  décrits. 

Fol.  801-610,  816^17. 

XXXYI.  Extraits  de  livres  imprimés  sur  des  évêques  et  des 

abbés  du  pays  de  Liège. 

Fol.  810-824. 

XXXVIL  Dessins  de  quelques  monnaies  des  abbayes  de  Thorn , 

de  Stavelot  et  de  Tévéché  de  Liège. 

Fol.  8S1. 

XXX Vni.  Quelques  notes  sur  Tancienne  division  administra- 
tive du  comté  de  Looz  et  sur  le  ressort  et  la  juridiction  des  com- 
munes. 

Fol.  SSO-844. 

XXXIX.  Quelques  mots  généalogiques  sur  la  famille  de  Sobaing 
et  d*autreè  sur  les  familles  patriciennes  de  Bruxelles. 

Fol.  868.^00. 

XL.  Généalogie  des  vicomtes  et  hauts  voués  héréditaires  de  la 

maison  d*Anthine ,  jusqu'à  Florent  d*Anthine  marié  en  lt$89. 

(Suivie  àe  diplômes  à  Tappui.) 

Fol.  809-880. 

XLL  Courte  notice  ou  petit  inventaire  des  premières  chartes  et 
litres  de  la  maison  et  haute  vouerie  héréditaire  d*Anthines. 

Fol.  800-899. 

XLII.  Catalogue  des  généraux  de  la  maison  primaire  de  Tordre 
des  Croisiers  à  Huy,  nommée  Clairlieu ,  suivie  d*une  liste  des  églises 
paroissiales  de  la  ville  de  Huy;  d'une  autre  des  abbés  de  Neuf- 
moustiers  et  d'une  indication  des  dignités  ecclésiastiques  du  dio- 
cèse de  Liège. 

Fol.  896-899. 


(  19) 

XLni.  FragmeaideU  diroDiqued'Hariger,  imprimée  au  tom.  I"' 
de  Chapeaville.  On  lit  à  la  fio  la  note  aaiTante  :  Quae  koe  caractère 
eemscripia  sumi  fuermui  dnumjfta  ex  quadam  hietoria  Leod,  m-foUo 
per^amteno  ecripta,  quae  aliquando  periinuit  ad praedtcataret  Leod,, 
volmmen  quidem  justae  crassitudinis ,  sed  partim  deleium  et  multis 
loeis  maeulatmm  a  Johanne  CkapeapiUo  qui  iUo  utu$  est  in  hiêt,  ium 
leod.  epiH.  fol.  018.^7. 

XLIY.  Nooia  des  faraillea  dont  les  blasons  étaient  destinés  dans 

un  mannscrit  appartenant  à  M.  Paul  de  Halmale. 

Fol.  968. 

XLY.  Descente  conftise  et  assez  embrouillée  de  la  noble  maison 
de  MaiUy.  Fol.  •74M8. 

SECONDE  PARTIE. 

746.  Régnante  Hilderico  rege ,  juniui  (sic) ,  dies  VI, 

Carloman,  maire  du  palab  et  6ls  de  feu  Charles  Martel  ',  donne 
à  AnglînQS,abbéde  Stayelo  et  de  Malmédy ,  plusieurs  villas  dont 
les  noms  suivent  :  Levione  (in  pago  Condustrinse),  Caldina,  Mo- 
saria,  Morsipio,  Barsina,  Halmaet  Haist(in  Gualdo  Manso),Solavia 
6C  Wadalino.  S.  iDustrîs  vir  Karlomannus  major  domns  filins. 
S.  illustris  VÎT  Drogono  filio  ejns  consentiente.  Ego  Hildradus  can- 
eellarios  rogatus  hoc  testamento  scrtpsi  '. 

(  Fuit  mihi  missum  Stabuleto  per  D.  Lathour ,  canonicum  Fos- 
sensem.)  Fol  820  bit. 

841.  Data  iduMJuUi  anno  Chritto  propitio  imperii  Dni  Lotharii  in 
italia  36  et  in  Francia  15.  Indict,  II*.  Jctum  Mandenfelt, 
palatio  regio. 

L'empereur  Lothaire  donne  au  monastère  de  Prume  la  terre 
d^Hawans  en  Hesbaye  avec  la  jouissance  de  tous  ses  droits. 

'  Yanden  Borgh  t'ett  trompé  on  ditant  Charlot-le-ChauTO.  Yoy.  De 
Wailly,qui  cite  cotte  donation,  dant  set  Éléments  de  Paléographie^  t.  I, 
p.  M7.  Defoy  a  autti  analyté  cet  acte  d^aprèt  Bertholet. 

'  Hoot  atont  donné  la  touscription  de  ce  diplôme  d^aprét  Vanden 
lereh.  On  remarqiiora  qu'elle  diffère  beaucoup  dant  H.  de  Wailly. 


(20) 

Sigoum  Hlotbarii  Sereo.  Aog.  f  Ercabot  (Ercamboidaa)  nota- 

rius  et  ad  vicem  Hilduioi  '. 

(Habui  a  dilecto  Âlardo  de  la  Roche,  ex  vero  origioali  codice  qui 

aureut  appellatur.) 

fol.  118. 

898.  Actum  octavo  idut  oetobris,  anno  Ineamationig  Domini 
DCCC  XCFIII  Indi'ci.  II».  Regni  vero  Zuenteboldi  serenû- 
sitni  ac  piiMsimi  regii  ttït.  Actum  viila  Aquaductut,  in  Dei 
notnine  féliciter  amen . 

Le  roi  Zuentebold  donne  à  Téglise  de  Notre-Dame  et  de  S*-Lain- 
bert  de  Liège,  sous  Tépiscopat  de  Franco,  la  TÎlla  de  Teux,  située 
dans  le  pagus  de  Tenga  sur  le  fleure  Poledam  ',  ayec  toutes  ses 
appartenances,  telles  que  serfs  des  deux  sexes,  cbamps,  bois,  prés, 
eaux ,  moulins ,  chiens ,  pêcheries ,  meubles  et  immeubles ,  etc. 

Fac-similé  de  la  signature  de  Zuentebold. 

(Originale  habetur  in  lib.  charlarum  Dni  Leodiensis  fol.  3.) 

Fol.  176. 

910.   Quinto  idut  novembrii,  Actum  in  Geleneheim. 

Louis ,  roi  de  Lotharingie  et  frère  de  Zuentibolde,  donne  aux 

chanoines  de  Chèvremont  le  lieu  appelé  Mortier  (Mortarinm).  ^ 

(À  dno.  Claud.  Montigni ,  1636.)  Cette  pièce  est  aussi  dans  Mi- 

reeus,  DipL  Belg*,  t.  I,  p.  253. 

fol.  806. 

915.   Datum  viii  kL  septembrii  indictione  III»  a°  XXIII y  régnante 

Karolo  rege  gloriosiisimo moncuterio  S*  Amulpki,  in 

Dei  nomine  féliciter  amen, 

Gharles-le-Simple,  roi  des  Francs,  confirme  la  donation  delà  forêt 

*  Ce  nom,  qui  est  probablement  celui  d^un  notaire  ou  d^anc  hancelier 
de  Pempereur  Lothaire ,  manque  dans  la  liste  dressée  par  M.  De  Wailljr, 
op.  cit.,  1. 1 ,  p.  892. 

'  Ce  fleuve  ou  plutôt  ce  ruisseau,  a  sans  doute  donné  son  nom  aux  lo- 
calités Toisiues  appelées  Polltvr  et  Pollenheid.  Quant  au  pagus  de  Tenga, 
Mirœns  a  écrit  Lenga ,  Liège  (Dipl.  Belg,^  i.  I,  p.  853),  et  cela  est  plus 
conforme  aux  autres  désignations  ordinaires  du  pays  de  Liège. 


(21) 

de  Teax  faite  à  TéglUe  de  Liège ,  et  en  délermîne  1e«  limites.  Il 
déclare  en  outre  que  personne  ne  pourra  y  chasser  sans  le  consen- 
tement de  rëyéque. 

(Qoam  constat  in  pago  Luyiensi  atqne  in  comitatn  Sichardi  sitam , 

atqne  istis  finîbus  circumquaque  conclusam;  terminatur  a  Wulfingî 

fago  et  awarica  usqae  in  flayiolum  Ambleyam,  inde  ad  monasterinm 

Stabalans ,  sicqoe  vadit  ad  M ergis ,  Fraplum  et  inde  ad  Selceias 

usque  ad  Nordrees  fontem  et  ad  Havernai  asque  ad  Vesere,  et  inde 

adriynmde  Solmania  usque  ad  Solergeias  et  Hukclebac ,  usque  ad 

Veseren  et  Geislampiam ,  usqae  ad  hospitale ,  et  sic  rcTertitur  ad 

Wolfingi  fagom.) 

(Lib,  chart.  Dni  Leod.  fol.  zii  signo  xzrii.)  Cette  pièce  est  aussi 

dans  MiraBus ,  t.  1 ,  p.  254. 

¥ol.  176. 

958.   Aeium  IIIl**  idu$  fhbruarii,  in  willa  qum  dicitur  Hacta, 

Gerberge ,  reine  des  Francs ,  donne  en  alleu  à  saint  Rémi  une 
métairie  du  nom  de  Marsua  (in  cooûtatu  Masango) ,  avec  toutes 
ses  dépendances ,  savoir  :  Cluioa  et  Lîta ,  Hertra  et  Ângleeura ,  le- 
dit aJIea  consistant  en  quatre-vingt-deux  manses,  avec  terres,  bois, 
prés,  vignes,  champs,  pâturages,  moulins,  eaux,  etc. 

(Suivent  de  nombreuses  signatures.)  Butkens,  t.  I.  Pr.,  p.  14, 

d*après  Mirseus. 

fol.  188. 

(963).  Anno  secundo  po$t  rediium  B.  Martini  ab  exiUo,  videlieet  a 
eivitaU  Autisiodoro  providentia  Dei  et  auxilio  Ingelgitii 
Gasiiconensis  comitii ,  Hugouis  iucliti  Burgundiae  ducis 
eonsanguinei  cura  pervigiti^  mera  sollicitudine  et  armato^ 
rum  eopiosa  muUitudine,  in  quo  priui  venerabaiur  loeo 
honorifice  et  decenter  relocati, 

Everaclius ,  >évêque  de  Liège ,  en  reconnaissance  de  sa  guérison 
due  à  la  puissance  miraculeuse  de  saint  Martin ,  dont  il  était  allé 
visiter  le  tombeau,  fonde  à  Liège  (in  monte  Publico)  uue  église  qui 
porte  le  nom  de  ce  saint ,  et  il  y  établit  30  chanoines.  Les  offices 
devaient  en  outre  y  être  les  mêmes  que  ceux  de  S*-Martin  à  Tours. 

(A  Dom.  Kessel,  cantore  S^*  Martini.) 


(22) 

Impr.  dans  GhapeaT.,  L  I,  p.  194.  Analyse dast  Bréquigny,  1. 1, 

p.  437. 

fol.  109. 

96tt.  Data  quarto  nonas  junii.  Indiettone  Fl/f.  j4*>  regni  Ottonit 
augusti  xrx^  OUonis  régis  v.  Acium  Coloniœ. 

Eyeraclins,  évéquede  Liège,  donne  àl'églUe  de  S*-Martin,  qu*il 
avait  fondée  ,  plutienrs  biens  situés  à  Berlheim ,  Bateheim , 
Cresheim  ,  Wittereslucka ,  Benchoium  ,  Flaredesheim ,  Brusti, 
Wolt,  Canne,  Hest,  Âltboust,  Hahest^  Frère,  Utheri,  Bereldingen, 
Weromia,  Urlis,  Rumaureis,  Slurin,  Liedes,  Schores,  Malgreis, 
Olfeium,  Samma  ,  Lument,  Hosmont,  Marenisses,  Assera. 

(A  dom.  Kessel ,  cant.  S.  Martini.)  Nombreuses  signatures. 

fol.  110. 

966.  Indtctione  tepiima,  nonis  octohrtt. 

OttOD  I,  roi  des  Romains ,  accorde  à  Ausirid  plusieurs  privilèges , 

entre  autres  le  droit  de  battre  monnaie  dans  un  lieu  appelé  Cassai, 

situé  au  pagus  Moselana  dans  le  comté  de  Rudolphe.  (Mercatum , 

usum  monetae  et  theloneum  in  villa  Eth.) 

fol.  620. 

986.  Sexto  ealendas  julii, 

Olton  III,  roi  des  Romains,  accorde  au  comte  Ausfrid ,  une  part 

du  tonlieu,  de  la  monnaie  et  du  cens  qu*il  tenait  en  bénéfice  dans  le 

lieu  appelé  M edenelacha,  dans  le  Maslandt. 

fol.  6t0. 

1016.  Indtctione  XUlh. 

Baldric  {indignu$ gacerdoM ecclesiae  Leodiensis)^  évêque  de  Liège, 

consent  à  Télection  de  Gilbert,  comte  de  Looz,  comme  avoué  de  S*- 

Jacques,  et  règle  son  pouvoir. 

(Dimension  du  sceau.) 

Fol.  40. 

1020.  Indtctione  Xllh. 
Baldric,  évéquede  Liège,  donne  à  Tabbaye  de  SWacques  Talleu 


(M) 

d^ifavreth  qu*il  teDait  de  Levgarde,  yeare  da  comte  Amonlf  de  Fo- 
lenctnes,  et  il  règle  la  coostîtutioo  de  cette  terre.  Lambert,  comte 
de  Looyain ,  y  avait  retenu  le  droit  d*ayouerie. 

(Description  du  sceau  de  Baldric)  Plusieurs  témoins. 

Fol.  66. 

1040.  I¥ono  kaL  fehruarii,  indict,  oetava,  ^ctum  Ulmae, 

Uempereur  Henri  III  donne  à  Nilhard,  évéque  de  Liège ,  en  re- 
ooonaissanee  des  services  qu*il  lui  avait  rendus  et  en  mémoire  de 
son  père  Conrard ,  les  droits  qu*il  possédait  au  comté  du  comte 
Amould ,  dans  le  pays  d*Haespingouw ,  lequel  comté  est  appelé 
Haspinga  (Hesbaye).  Les  droits  dont  il  est  question  consistaient  in 
moueta  vel  tkelonio, 

(À  dom.  Alardo  de  la  Roche.)  Analyse  dans  Bréquigny  ,  t.  II , 

p.  30. 

F«l.  112. 

1084.  indictùmê  FI. 

Henri ,  é^èque  de  Liège ,  confirme  la  vente  du  praedium  domini 
Cyrùi,  an  comté  de  Huy,  dans  le  pagus  de  Hesbaye,  adflumen  Er» 
nom  ',  faite  à  Tabbaye  de  S^-Jacques  par  Raginerus  de  Briey,  de  la 
famille  de  la  marquise  Mathilde. 

(Description  du  sceau  d*Henri.) 

Fol.  ao. 

1086.  Indicttone  FUI. 

Henri ,  évéque  de  Liège ,  échange ,  au  nom  des  moines  de  S*- 

Jacques,  un  bois  qu'ils  possédaient  près  de  Fléroale,  contre  une 

terre  appartenant  à  la  prévôté  de  S*-Pierre.  Cette  terre  était,  dit  la 

charte,  pleine  de  ce  que  le  vulgaire  appelle  ratpalta,  et  paraissait 

propre  à  fiiire  un  vignoble. 

(Desmption  du  sceau  d^Henri.)  Plusieurs  témoins. 

Fol.  88. 

1088.  Indtctioue  Xi,  Aetum  dqui$granim 
Henri  III ,   empereur ,  confirme  la  vente  du  praedium  domini 

^  Ce  ruîsteaa  qui  arrose  quelques  prés  de  la  commune  de  Jehay,  porte 
encore  le  nom  d^Ernawe. 


(24) 

Cyriei,  faite  en  1084  au  couyent  de  SWacquet ,  par  Raguierus  de 

Briez,  serf  de  la  marquise  Mathilde. 

(Detcription  d*iin  aceau  el  de  deux  aignatures.)  Plusieurs  témoins. 

fol.  83. 
Vers  1100  (en  latin).  Sans  date. 

Etienne,  abbé  de  S*-Jacques,  rappelle  la  donation  faite  à  son  église 
par  Steppo^  cbanoine  de  S^Lambert,  de  plusieurs  biens  situés  à 
Golumbire ,  à  Bilesten ,  à  Struoya ,  et  confirme  celle  qu*il  avait 
faite  d*une  part  d*alleu  appelée  Ma$nil,  moyennant  certaines  con- 
ditions. 

(Description  du  sceau  de  Tabbé  Etienne.) 

fol.  60. 

Vers  1100  (sans  date).  A  iempore  SUphani  Magni^  S.  Jacobi 

abbutti  quiniù 

Qiarte  relatant  les  conditions  auxquelles  l'église  de  S^acques 

ayait  acheté  des  pêcheries  à  Téglise  de  S^Paul ,  et  la  manière  dont 

l*investiture  devait  s*en  (aire. 

Ex  folio  pergameni  MS. 

fol.  lia. 

1101.  Indtetione  Fl/II. 

Etienne ,  Y*  abbé  de  SWacques,  déclare  la  donation  faite  à  son 
église ,  par  Rodulphe ,  noble  homme  de  Dongleberge ,  de  tout  ce 
qu*il  possédait  à  RoUnz  '. 

(Descript.  du  sceau  de  rabbaye.)  Plusieurs  témoins. 

fol.  08. 

1101.  Indtetione  VIIII,  Aetum  Aqutigrani, 

Henri  III ,  empereur ,  fait  réprimer  par  jugement  les  violences 
qu'exerçaient  dans  les  villages  de  Se9e  et  à^Emaui ,  appartenant  à 
S^acques ,  un  certain  Guillaume  de  Namur ,  homme  puissant  et 
cruel ,  à  qui  Arnould ,  comte  de  Looz  ,  en  avait  cédé  Tavouerie  en 
bénéfice ,  quoiqu'il  n'en  eût  pas  le  droit. 

(Description  d'un  sceau  et  d'une  signature.)  Nombreux  témoins. 

fol.  87. 
*■  Eoloux,  arrond.  de  Liège. 


(») 

1103.  Indiciiane  XL 

^tienne ,  abbé  de  S^acqaes ,  certifie  que  Rodulpbe ,  fiU  de 
Lambert  orf  Buecam  de  Lioebi  *  et  Uda  sa  fîlle ,  étant  tout  deax 
d*eztractioD  libre ,  ae  sont  donnés  à  Dieu  et  à  S'-Jacques,  en  pré- 
sence et  du  consentement  de  leur  père.  U  mentionne  en  outre  la  do- 
nation de  plusieurs  terres  à  Linehi ,  plus  celle  d*un  serf  et  d*une 
aerre.  Parmi  les  témoins  se  trouve  un  certain  Elbertus  Sarracenus 
de  Linebi. 

(Description  dn  sceaa  de  l'abbaye.) 

Fel.  71. 

1107.  ludùtioneXF. 

Etienne ,  abbé  de  S'-Jacques ,  ayant  reçu  des  sœurs  Adélaïde  et 

Haduide,  nne  somme  de  douze  marcs  d^argent  pour  Tabbaye,  à  la 

condition  d*acbeter  un  alleu  dont  elles  auraient  Pusufruit ,  déclare 

que  n'ayant  rien  trouTé  à  la  convenance  du  couvent ,  l'argent  a  été 

employé  d'autre  manière ,  et  donne  en  échange  aux  deux  sœurs  la 

rente  de  la  terre  de  Rollues. 

(Description  du  sceau  d'Etienne.  ) 

Fol.  M. 

1107.  Indietione  XV. 

Etienne,  chanoine  de  S*-Lambert,  donne  à  l'abbaye  de  S'-Jacques 
en  île ,  un  alleu  de  deux  manses  et  de  sept  courtils  (curtiliorum) 
mpudwiUam  de  jÉleutkcurih. 

(Description  du  sceau  de  l'évéque  Otbert.  )  Plusieurs  témoins. 

fol.  17. 

1 1(^.  Indictione  prima,  ociavo  kal,  martii. 

Extrait  du  Ltberckariarum  Leodienstutn,  fol.  xxiii,  sig.  Wii,  relatif 

aux  chanoines  mourant  ah  intestat,  et  réglant  de  quelle  manière  le 

chapitre  doit  ordonner  de  leurs  biens. 

Fol.  174. 

1111.  Indictione  quarta, 
Etienne ,  abbé  de  S*-Jacques ,  déclare  la  donation  du  riche  al- 

*  Sans  doute  ligney ,  canton  de  Waremme. 


(26) 

leu,  de  Malle  ayec  set  appendanoet,  faite  à  son  église  par  Oïla,  veuve 
de  WaUer ,  qui  avait  acheté  ce  bien  de  Lietdulfe  et  de  sa  femme 
Ida.  Il  mentionne  en  outre  le  don  d*ane  maison  située  sur  le 
marché  à  Liège. 

(Description  du  sceau  d«  Tabbé.)  Plusieurs  témoins. 

fol.  64. 

1111.  Indictione  XV. 

Alberon ,  évéque  de  Liège ,  confirme  la  donation  faite  à  Téglise 
de  S^imphorien-au-Bois  (cella  S.  Petrî  Cluniacensis),  par  Guil- 
laume de  Chiney,  son  épouse  Malhilde  et  leurs  enfants  Thierri, 
Guillaume,  Gertrude  et  Âldegonde,  tous  libres,  des  biens  ou  droits 
qu'ils  possédaient  à  Féglise  de  Mosen  et  à  celle  de  Herpinei.  La 
donation  a  été  faite  entre  les  mains  de  Lambert,  comte  de  Montaigu, 
avoué  dudit  lieu. 

(Originale  habui  ab  N.  Garit,  procuratore  curiae  officialis  Leo- 

diensis  habitantis  juxta  S.  Severinum  Leod.  21  decembris  anni 

1635.) 

FI.  96. 

1112.   Indictione  V. 

Otbert,  évéque  de  Liège,  confirme  la  donation  qu'il  avait  faite 
au  couvent  de  SWacques ,  de  l'église  de  S^-Léonard  dans  le  fau- 
bourg du  même  nom  à  Liège,  et  il  la  déclare  libre  de  toute  sujétion. 

(Description  du  sceau  d'Olbert.  ) 

fol.  18. 

1112.  Indictione  quinta . 

Otbert ,  évéque  de  Liège ,  règle  les  droits  qu'avait  l'abbaye  de 
S^-Jacques  sur  deux  manses  que  le  bienheureux  Pierre  Laubacensis 
avait  possédées  à  Uavrech ,  l'une  4  Herlaul  et  l'autre  à  Yilerval. 

fol.  64. 
1112.  Indictione  quinta, 

Adelard  déclare  qu'ayant  fait  le  partage  de  set  biens  entre  les 
enfants  qu'il  avait  d'un  premier  lit,  et  ayant  eu  de  sa  seconde 
femme  Ode,  un  fiU,  qu'il  avait  voulu  faire  instruire  dans  les  lettres, 
il  avait^  acquis  pour  cela  certains  biens  à  Hor pale  et  à  Flemale, 


(87) 

aioû  qn'ooe  nabon  k  Liège,  lesquels  il  donnait  à  Téglise  de  S*-Ja€- 
ques,  Unt  en  son  nom  qa*en  celui  de  son  fils,  ne  se  réservant  sur 
ces  biens  qa*UB€  rente  yiagère  de  deux  deniers  pour  lui  et  pour 
Fenfaot,  rente  qui  deyait  cesser,  si  son  fils  prenait  Tbabit  monas- 
tique. 

(Description  dn  sceau  de  S'-Jacqnes.) 

roi.  60. 

1125.  ^cfa  iunt  hmc  indtctione  III,  epact.  XII II,  régnante  Lothario, 

Ram,  tmperaiore. 

Godefroid ,  duc  et  marquis  de  Lotbier ,  confirme  la  donation 
faîte  à  Tabbaye  d*Âffligbem ,  par  Arnould,  comte  d*Arscbot,  de  tout 
ce  qu^l  possédait  à  Buchenbolt. 

(Cette  copie  est  suivie  d'une  attestation  de  rarchevéque  de  Ma- 

lines,  Jacques  Boonen  du  21  août  1628.  )  Imprimé  dans  Mirœns, 

t.  Il,  p.  817. 

Fol.  IflS. 

1125.  Indtctione  III. 

Henri  IV,  empereur,  confirme  la  donation  faite  par  une  veuve, 
nommée  Guda,  à  Tabbaye  de  S^- Jacques,  de  deux  alleus  situés 
à  Lira  et  à  Witham,  et  indique  Tusage  que  la  testatrice  veut  que 
Ton  fasse  des  rentes. 

(Description  du  sceau  et  de  la  signature  de  Tempereur.) 

Fol.  68. 
1126.  Indtctione  quarta, 

Albéron ,  évéqne  de  Liège,  voulant  témoigner  la  dévotion  qu*il  a 
pour  sainte  Marie-Madeleine  et  à  laquelle  il  s*efibrce  d*exciter  les  fi- 
dèles de  son  évécfaè,  confirme  la  fondation  de  Tèglise  que  le  jprétre 
Bovon  a  bâlie  sous  son  invocation  dans  le  lieu  appelé  aux  Camps  ^ 
où  ledit  évéque  lui  avait  concédé  deux  bonniers  à  cet  effet.  Il  con- 
firme en  outre  les  premières  acquisitions  faites  par  Bovon ,  d*une 
mani»e  sur  les  bords  de  la  Meuse ,  et  d*un  bon  nier  sur  la  terre  de 
Notre-Dame  à  Maestricht. 

(Deserîptioo  dn  sceau  de  Tévéque.) 

Fol.  74. 


(28) 

1 1 50.  Indictione  oetava . 

AleiaDdre,  éréque  de  Liège,  fait  connaître  que  Bovon ,  qui  avait 
construit  Téglise  de  Sainte-Marie-Madeleine  dans  une  île  de  la  Meuse, 
à  Tendroit  appelé  aux  Campt  en  face  de  Maestricht ,  ayant  donné 
cette  église  avec  toutes  êes  appendances  au  couyent  de  Neufinous- 
tier  de  Huy ,  pour  Tautel  de  S^ean-Baptiste ,  et  s*étant  lui-même 
mis  sous  Tobédience  des  chanoines  de  SWean ,  a  cédé  à  ces  der- 
niers tous  les  revenus  de  son  église. 

(  Description  du  sceau  de  Tévêque.  ) 

Fol.  60. 

1151.  Indietione  Fllfi. 

Alexandre,  évéque  de  Liège,  déclare  que  Bovon,  prêtre,  premier 
fondateur  {planiaior)  de  Téglise  de  S'"-Marie-Madeleine  dans  le  lieu 
appelé  aujp  Camps  (Castris),  a  acheté  sept  bonniers  appartenant 
à  la  court  d*Heimale  pour  ladite  église ,  et  que  Tinvestiture  dndit 
bien  appartient  au  mayeur  d*Heimale. 

(Description  du  sceau  d'Alexandre.)  Nombreux  témoins. 

roi.  78. 
1151.  Indictione  F /Il  F, 

Alexandre ,  évêque  de  Liège ,  déclare  que  Bovon ,  fondateur  de 

Tèglise  de  S^^Marie-Madeleine  aux  Campt,  a  acquis  plusieurs  biens, 

entre  autres,  la  court  de  LeincuU,  faisant  partie  du  fisc  royal,  pour 

laquelle  il  doit  payer  annuellement  deux  sous  de  cens  à  Tofficier 

du  roi. 

(Description  du  sceau  de  Tèvéque.  ) 

loi.  70. 

1154.  Indictione  XII.  Actum  Aquiigrani. 

Lothaire,  empereur,  confirme  la  donation  que  Withikind  de 
Sualemborg ,  en  Saxe ,  avait  faite  à  S*-Jacques  de  Liège ,  de  tou» 
les  biens  qu*il  possédait  à  Bacenges  sur  la  Gerre  (Jechoram). 

(Description  d*un  sceau  et  d*une  signature.) 

Fol.  2d  et  60 ,  mais  au  fol.  60  la 
charte  est  incomplète. 


(29  ) 

1136.  Indicttane  Xllll. 

Lothaire  III,  empereur,  confirme  le  testameot  de  Walter,  sur- 
nommé rAIlemand  (Teutonicua),  qui  donnait  à  Tégliae  de  S*-Jacqoea 
à  Liège,  lout  ce  qa*il  ayai t  à  Hadegrin  et  à  Urchit,  tant  en  aerfa,  qu'en 
vignobles ,  champs ,  prairies,  etc. ,  en  outre  one  rente  à  Engram- 
rode ,  ainn  qa*un  certain  serf  nommé  Walter ,  sa  femme ,  ses  fils 
et  ses  filles. 

(  Description  de  la  signature  et  du  sceau  de  Lothaire.) 

Toi.  61. 
1141.  Indicttane  quaria,  jÉrgentina,  in  octapa  Paschm, 

G>nrad  III,  à  la  demande  de  Libert,  abbé  de  S*-Jacques  à  Liège, 
confirme  la  donation  faite  à  S'-Jacques,  par  Arnould  de  Nittes ,  qui 
allait  faire  le  pèlerinage  de  Jérusalem ,  de  la  moitié  du  domaine 
de  Bacenghes  sur  la  Gerre.  Les  droits  de  Tavouè  Louis,  comte  de 
Looz ,  sont  de  plus  réglés  dans  cette  charte. 

(Description  du  sceau  de  Conrad  et  de  la  signature  du  chancelier 

Arnonld.) 

roi.  88. 

1146.  indiclione  mil.  Aetum  féliciter, 

Elbert,  huitième  abbé  de  SMacques ,  déclare  que  Maurice,  fils 

d*Hercelon  de  Glauns  (Glons) ,  avant  de  partir  pour  la  croisade ,  a 

disposé  d*nne  manse  qu*il  tenait  en  fief  de  l'abbaye  de  SWacques , 

laissant  la  moitié  à  Tèglise  et  Tusufimit  de  Tautre  moitié  à  sa  mère. 

(Description  d*an  sceau.) 

fol.  16. 

1152.  (En  latin). 

Henri,  èvéque  de  Liège,  déclare  de  queUe  façon  Ayelin,  construc- 
teur de  règlise  de  S**-Marie-Madeleine  eu  Ile ,  à  Liège ,  a  libéré 
cette  église  de  la  sujétion  à  laquelle  elle  était  soumise  à  Tégard  de 
règlise  de  SWean  rèYangèliste ,  la  dîme  du  fonds  de  Tèglise  de 
S^'-Marie-M adeleine  appartenant  à  S*-Jean.  Il  mentionne  les  biens 
que  ledit  Ayelin  a  donnés  en  échange. 

(Pas  de  sceau.  ) 

Fol.  78. 


(SO) 

1154  {Acta  et  peraeta  suni  huBC  anno), 

Heori,  éyéque  de  Liège,  fait  la  récapitulation  de  tous  les  biens 
qii*il  ayait  acquis  pour  son  église.  On  y  trouve  mentionnés  le  châ- 
teau de  Rodhe  et  ses  dépendances ,  celui  de  Belmont  et  les  alleus 
de  Hastenoit ,  les  alleus  de  Repe ,  Thiedenbeike ,  Scans  et  Castel- 
lare;  les  châteaux  de  Duras,  de  Fontaines,  de  Borne,  de  Revogne, 
de  Ehmeirvile,  et  la  sécurité  (securitatem)  du  château  de  Walecure. 

(  Deux  signatures.  ) 

Fol.  190. 

1 154.  Indictiom  stcunda,  Fmperanie  Ftedeneo.  ffenrieo  Leodientem 

epitcopatum  administrante, 

Hugues,  comte  de  Movson  ?(Musacensis),  confirme  une  donation 

faite  par  son  aïeule  la  comtesse  Hermeoseode,  et  relative  k  Téglise 

de  S^-Jean  de  Huy. 

(Description  d*un  sceau.) 

Fol.  SIS. 

1 169.  Indictione  tecunda, 

Reynier,  prévôt  de  S*-Paul  à  Liège,  concède  aux  frères  de  relise 

de  Ghastres,  située  sur  la  limite  de  la  dîme  de  Lise ,  Texemption  de 

la  dime  pour  tous  les  animaux  qui  seront  nourris  dans  l'étendue 

d*un  bonnier  autour  de  ladite  église.  Us  ne  devront  payer  que  six 

deniers  par  an. 

(  Description  du  sceau  de  Téglise  de  S^Paul.) 

Fol  72. 

1173.  (En  latin.) 

Rodolphe ,  évêque  de  Liège ,  déclare  de  quelle  manière  noble 

dame  Giele  et  son  fils  Lambert ,  qui  avaient  engagé  le  quart  de  la 

dimede  Flemale  à  Lambert  de  Mommale  et  à  Godefroid  son  frère, 

puis  qui  avaient  donné  en  engagère  aux  chevaliers  de  SWean  la 

moitié  de  leurs  alleus  pour  le  terme  de  quatre  ans  ,  ont  cédé  tous 

leurs  droits  aux  frères  hospiUliers  de  Jérusalem  ,  avec  la  faculté 

de  racheter  lesdits  alleus. 

(A  dom.  scabino  Masset,  SI  oct.  1645.) 

Fol.  117. 


(31  ) 

Vers  1175  {en  lalÎD).  Sans  date. 

Les  frères  de  l*hôpilal  rachètent  le  quart  de  la  dime  de  Flémale, 
ponr  la  somme  de  vingt  marcs ,  à  Lambert  et  à  Godefirotd  de  Mom- 
maie ,  qui  la  tenaient  en  engagère  de  dame  Gide  et  de  son  fils. 

fol.  308. 
1176.  (En latin). 

Gérard ,  comte  de  Looz  et  de  Rinecke ,  confirme  le  testament  et 

la  donation  de  Henri ,  fils  de  Menzo  de  BetlanTÎlle ,  mayeur  de 

Bailles ,  en  fiivear  de  S Wacqnes. 

(Description  du  sceau  de  Gérard.)  • 

Fol.  40. 

1177.  {hiÊpèranie  FreêerieOy  pnesulante  Rodulpko.) 

Henri ,  prévôt ,  Simon ,  doyen ,  et  les  archidiacres  de  Liège ,  dé- 
clarent que  les  frères  hospitaliers  de  Jérusalem  ont  racheté  de  Lam- 
bert de  Mommale  et  de  Godefroid  son  frère,  leur  alleu  de  Flemale, 
qu^ils  tenaient  en  engagère  desdits  religieux  pour  une  somme  con- 
sidérable. Comme  ces  derniers  leur  redevaient  encore  45  marcs 
d'argent  et  un  firton ,  lesdits  de  Mommale  retinrent  Tengagère  de 
la  moitié  de  Talleu  avec  certaines  conditions  stipulées, 

(Â.Dom.  scabino  Masset  SI  Oct.  1645  et  originali  in  pergameno.) 

Fol.  117. 
1178.  Mtdiatite  matth  in  festo  S,  €hrlrudis. 

Henri  y  prévôt,  Simon  ^  doyen ,  et  les  archidiacres  de  Téglise  de 
Liège ,  déclarent  que  les  hospitaliers  de  Jérusalem  ont  racheté  de 
Lambert  de  Mommale  et  de  Godefroid  son  frère,  Talleu  de  Flemale, 
qu'ils  tenaient  en  engagère  desdits  religieux.  Godefroid  a  été  payé 
intégralement  et  a  donné  quittance  absolue.  Lambert  a  retenu  en 
engagère  le  quart  dudit  alleud  pour  cinq  ans  avec  certaines  excep- 
tions, pour  une  somme  de  26  1;2  marcs  d'argent  qui  lui  revenait. 

(Ex  originali  quod  habui  a  Dom.  Scabino  Masset  21  oct.  1645.) 

Fol.  07. 


(32) 

11 79.  Actum  prius  Aniverpiae  et  posl  eonsutnmalum  Bruxellae. 

CoDlrat  de  mariage  de  Henri,  fils  du  doc  de  Louvaio  Godefroid, 
avec  Malhilde ,  nièce  de  Philippe,  comte  de  Flandre.  Le  duc  donne 
à  son  fila  Bruxelles  et  son  château ,  Leuwe ,  Uccle  et  Rusbroech , 
et  tout  ce  qu*il  avait  entre  la  Senne  et  la  Flandre ,  et  Henri  les 
donne  en  dot  à  sa  femme.  Il  est  aussi  stipulé  touchant  la  succession 
au  duché  laquelle  revient  à  Henri ,  sauf  toutefois  le  comté  d*Or- 
then  (Urtina)  et  le  comté  d*Ârschot. 

(Nombreux  témoins  et  description  du  sceau  du  duc.)  Bntkens , 

t.  I.  Pr.  p.  43. 

roi.  167. 
1181.  Indictiome  XtV. 

Forme  de  la  signature  impériale.Actahaec  dominicae  incarnalio- 

nis  M.  C.  LXXX  primo,  indictione IIII*  décima,  régnante  domino 

Friderico  Romanorum  imperatore  gloriosissimo ,  anno  regni  ^us 

XX® ,  imperio  vero  ejus  xxvij  féliciter  amen. 

Fol.  14d. 

(1181-1185).  Datum  Feron.viikaL  Octobrit. 

Lucius  111,  pape,  confirme  rétablissement  des  moines  de  S*-Jac- 

ques ,  fait  par  Tévèque  Henri,  dans  l'église  de  S^^-Marie-Madeleine 

de  Liège,  ainsi  que  les  autres  concessions  du  même  prélat. 

(Description  de  la  bulle  de  Lucius.) 

Fol.  80 . 

1187.  (En  latin.) 

Rodolphe,  évéque  de  Liège ,  confirme  le  règlement  établi  par 
Hermann,  abbé  deS'-Jacques,  touchant  Tinvestiture  de  la  chapelle 
de  S^-Remi.  Il  mentionne  dans  cet  acte  l'anniversaire  de  plusieurs 
membres  de  sa  famille,  tels  que  ceux  de  son  père  Conrad  (  dux 
Zeringiae)  de  sa  mère  Clémence,  de  son  frère  le  duc  Berthold,  etc. 
(Description  d*un  sceau  presque  entièrement  brisé.) 

Fol  83. 
1193.  (En  latin.) 

Otger,  maître  des  hospitaliers  de  France  ,  confirme  un  accord 
signé  par  Lambert  de  Momale  avec  les  fils  de  son  frère  et  les  re- 
ligieux hospitaliers  au  sujet  d*un  don  fait  à  Téglise  de  Flemale. 

Fol.  608. 


(33) 

1195.  IndUtûme  XIII. 

Gozuin,  abbë  de  S'-Jacques,  déclare  que  toutes  les  contestations 
éleTées  jadis  à  propos  d*uoe  terre  à  Hodege,  par  Lietbert,  eheTalier 
dadit  lieu ,  dans  on  temps  où  révéché  lui-méine  était  siget  à  toutes 
sortes  de  vexations ,  sont  désormais  mises  à  néant,  depuis  qu'Al- 
bert de  Cuch  occupe  le  siège  épiscopal,  le  chevalier  Lietberl 
ayant  renoncé  à  ses  prétentions. 

(Description  de  plusieurs  sceaux  brisés.)  Fol.  05. 

1205.  Indictéoue  VIIL 

Hugues,  évéque  de  Liège,  accorde ,  à  la  demande  des  habitants  de 
Jjexbj  ,  la  permission  de  choisir  un  prêtre  pour  le  service  quoti- 
dien de  leur  église ,  à  la  condition  qu*il  sera  soumis  à  la  présenta- 
tion de  Hnvesti  ou  du  curé  d'Hozémont ,  et  que  les  paroissiens  de 
Lexhy  en  supporteront  toutes  les  charges ,  sans  que  Tinvesti  de 
Hoxémont  puisse  en  souffrir  aucun  dommage^ 

(Habui  a  pastore  de  Hozemont,  1636.) 

fol.  148. 
1208«  Decimo  mentît  fehruarii, 

Guillaume,  châtelain  de  SM3mer,  donne  à  Téglise  de  Blandecques 
quinze  livres  à  prendre  sur  les  revenus  de  ses  moulins  audit  lieu. 

fol.  608. 
1209.  Februario  mente, 

Baudouin  jeune ,  châtelain  d*Aire ,  déclare  que  Gilles  de  Nedon- 
chel  et  sa  femme  Adèle,  ont  donné  en  gage  à  Tèglise  de  Blan- 
decques ,  la  dîme  de  Tilio ,  qu*ils  tenaient  de  lui  en  fief. 

fol.  608. 
lâlO.  Mente  aprilit» 

J.,évéquede  Térouanne,  déclare  que  Gilles  de  Nedonchel,  Aléis 

son  épouse  et  M.  leur  fils  aîné,  ont  donné  en  gage  à  Féglise  de 

S*^-Colombe  de  Blandecques ,  la  dime  de  Tilio  qu*ils  tenaient  en 

fief  de  Baudouin  jeune  de  Comines. 

fol.  608. 
1210.  vtt  kal.  apriiit. 

Hathilde,  fille  de  Guillaume ,  châtelain  de  S'-Omer,  donne  une 
partie  de  terre  labourable  à  Féglise  de  S^^-Colombe  de  Blandecques. 

fol.  608. 

Ton.  IX.  3 


(34) 

1213.  Même  auguste 

Hugues,  évéqne  de  Liège,  confirme  la  paix  et  l*arrangeinenl  fait 
par  le  comte  Pierre  et  la  comtesse  Jolande  de  Namur,  avec  le  sei- 
gneur Gobert  de  Bioul,  relativement  au  bois  de  Marlaigne. 

(  A  côté  de  celte  pièce  se  trouve  une  traduction  française  da 

temps.  L*originaI  était  aux  chartes  de  Namur.  ) 

Fol.  740. 

1215.  (En  latin.) 

Thierri,  doyen  de  la  grande  église  de  Liège  ,  règle  un  différend 

qui  existait  entre  le  couvent  de  SWacques  et  Renier  de  Gimeppe  , 

chevalier,  au  si^jet  d'un  legs  fait  par  une  certaine  dame  Ida. 

(Description  du  sceau  de  Thierri.) 

ïol.  47. 

1215.  (En  latin.) 

Jean,  grand  prévôt  de  Liège,  et  tout  le  chapitre  approuvent  l'in- 
stitution des  chapelains  de  Tévéque  faite  par  Hugues ,  et  déter- 
minent la   prébende  qu*il  leur  a  assignée  sur  la  table  épiscopale 

(mensa  episcopali). 

Fol.  102. 

(1216).  Datum  Ramae  apudS.  Sahinam  vit  kaL  deeemh,,  poniif. 

anno  1**. 

Bulle  d*Honoré  (III),  qui  accorde  aux  frères  prêcheurs,  dans  le 
cas  où  les  évéques  ou  ordinaires ,  sous  lesquels  ils  se  trouvent , 
feraient  difficulté  de  consacrer  leurs  églises  ou  d*en  poser  la  pre- 
mière pierre,  la  permission  de  s*adresser  à  d*autres  évéques. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  136. 

1223.   Tertio  kalendas  apriUt. 

Hugues,  évéque  de  Liège ,  accorde  à  Tabbé  de  S^Jacques ,  la 
permission  de  célébrer  trois  messes  par  semaine  dans  la  chapelle 

de  Ferme. 

Fol.  44. 

1224.  Mente  fehruario, 
Hugues,  évéque  de  Liège,  approuve  un  accord  conclu  entre  Tab- 


(35) 

baye  de  S*-Jaoqaet  et  Antoine  de  Masoil ,  chevalier ,  au  sujet  de  la 
«layerîe  de  Hawreee* 

(Description  du  sceau  de  Tévéque.) 

FoU5t. 

12S5.  (En  latin.) 

Gaîllaume  de  S^*Omer,  donne  à  T^lisede  Blandecques  une  rasîère 
de  blé  à  prendre  sur  f  moniins  dudit  lieu. 

Fol.  5M. 

(1227.)  Datum  Laterani  pndie  (dus  mait\  pçnttf.  omno  !♦. 

BuMe  du  pape  Grégoire  (ÎX),  adressée  à  toutes  les  églises,  pour 
que  les  frères  prêcheurs  fussent  admis  en  tous  lieux  aux  fonctions 
ecclésiastiques. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  14a. 

1229.  jépud  fTorem  feria  aetunda  ante  festum  Btati  Laurentii, 

Jean,  élu  de  Lïége ,  fait  savoir  à  maître  J.  de  Tordre  des  frères 
prêcheurs,  à  C ,  prieur,  provincial  theutonique  et  à  tout  le  cha- 
pitre du  même  ordre ,  quil  a  accordé  rétablissement  d*un  couvent 
de  Cr^e^  prêcheurs  dans  la  ville  de  Liège ,  avec  permission  de 
Êûre  dea  lectures  sur  la  théologie ,  de  répandre  la  parole  divine 
dans  le  diocèse ,  d*écouter  les  confessions,  etc. 

(Sceau  de  Jean  élu  de  Liège.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  Itt. 

1229.  Feria  tecunda  ante  festum  S,  Laurentiù 

Lettres  de  Jean ,  successeur  de  Hugues ,  évêque  de  Liège ,  qui 
confirme  la  fondation  du  couvent  des  frères  prêcheurs  de  cette 
ville. 

(Simple  analyae.) 

Fol.  137. 

1229.  Feria  quarta  post  Palmarum, 

Hugues,  évêque  de  Liège ,  autorise  les  frères  prêcheurs  à  s'éta- 
blir dans  la  ville  de  Liège ,  à  y  faire  des  lectures  sur  la  théologie , 


(36) 

à  écouter  les  confeMions  et  à  donner  l^absolution.  11  nomme  comme 
eiécuteurs  de  sa  Tolontéle  vénérable  frère  Jacques,  évéquedePto- 
lémaïs  (Accon)  et  son  neveu  J. ,  grand  prévôt  de  Lîége. 

(Description  du  sceau  de  Tévèque  Hugues.) 

Cette  pièce  est  tirée  des  archives  originales  des  prêcheurs  de 

Liège ,  auxquelles  ils  m*ont  favorablement  admis  en  juillet  1655. 

(Note  de  Van  D.  B.) 

Fol.  128  et  141,  analyse  fol.  187. 

1229.  (En  latin.) 

Hugues,  évèque  de  Liège ,  reconnaît  que  Tèglise  de  S'-Lambert 
a  eu  dans  tous  les  temps  le  pouvoir  d*excommunier  les  malfaiteurs 
et  de  prononcer  sur  les  appels  interposés  par  les  églises  conven- 
tuelles de  Liège. 

Fol.  849. 

(1250).  Datum  Lateran.  viii  id.  deeemhris,  ponttf.  nosiri  anno 

quarto, 

Grégoire  IX  ,  prend  sous  sa  protection  le  couvent  et  les  biens  de 
S^-Jacques ,  et  confirme  la  donation  que  lui  a  faite  Tévéque  Henri , 
de  Téglise  de  S^-Léonard  au  faubourg  de  Liège  avec  toutes  ses  ap- 
partenances. 

(Description  de  la  bulle.) 

Fol.  81. 

1251.  Mente  maijo ,  pontifieatus  nostrt  anno  secundo, 

Jean,  évèque  de  Liège,  confirme  Tinstitution  de  deux  vicaires  ou 
chapelains  épiscopaux  faite  par  Hugues ,  évèque  du  même  diocèse , 
lequel  leur  a  conféré  une  prébende  sur  la  table  èpiscopale  et  un 
revenu  de  vingt  muids  de  spelte  à  Viller  et  à  Seraing.  Il  déclare 
en  outre  qu'ils  ont  acquis  différentes  autres  rentes  avec  les  au- 
mônes que  leur  a  faites  Tèvéque  Hugues. 

Fol.  188. 

(1251).  Datum  Reatis  non.  febr, ,  pontif.  anno  quinto» 

Bulle  de  Grégoire  (  IX  )  au  duc  de  Brabant ,  pour  employer  les 

frères  prêcheurs  contre  les  hérétiques. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  188. 


(  37) 

1252.  (En  latin.) 

Jean,  évéqnede  Liège,  mande  à  tout  ceux  de  son  diocèse  que  les 
frères  prêcheurs  doivent  être  reçus  et  admis  partout ,  pour  rem* 
pUr  les  fonctions  ecclèsiasiiques. 

(Simple  analyse.)  Fol.  149. 

1232.  Meuse  junio ,  feria  tertio  post  oetavam  Penleeostet. 

W. ,  abbé  de  Yillers ,  et  G.  de  Laoo,  chanoine  de  Reims ,  règlent 
les  difiërends  élevés  entre  Tévêque  de  Liège  et  le  chapitre  de 
S^Lambert ,  relativement  à  certains  droits  que  ce  dernier  préten- 
dait avoir  tant  dans  la  cité  que  dans  le  diocèse. 

(Ex  lib.  cart.  dni  Leod.  episc.  fol.  xxviii  et  xxix.) 

Fol.  249. 

1232.  Mente  jidti. 

Jean  9  évêque  de  Liège,  fait  savoir  aux  abbés,  prieurs,  doyens  et 
prêtres  de  son  diocèse,  qu'il  a  reçu  du  pape  Grégoire  des  lettres 
par  lesquelles  le  souverain  pontife  donne  aux  frères  prêcheurs  le 
droit  de  prêcher ,  d'entendre  les  confessions  et  d'entendre  les  pé- 
nitences. Il  recommande  de  suivre  expressément  à  l'égard  des  frères 
prêcheurs  le  mandement  du  saint-père. 

(Sceau  de  l'évêque  Jean.) 

Arch.  orig.  des  frères  prêcheurs  de  Liège.  Fol.  181. 

1233.  (En  latin.) 

Berlholdde  Nedonchel,  chevalier,  donne  à  Téglise  de  S*«-Co1ombe 

de  Blandecques,  la  dîme  de  Tilioy  qu'il  tenait  de  Mons'  Baudouin 

de  Comines ,  châtelain  d'Aire. 

Fol.  60a. 
1233.  Mense  octobris. 

Baudouin  de  Comines,  chevalier,  déclare  qu'il  a  vendu  à  l'église 

de  Blandecques  tous  les  droits  que  le  S'  de  Nedonchel  tenait  de 

lai  en  6ef  sur  la  dîme  de  Tilio. 

Fol.  600. 

1233.  (En  latin.) 
Jean,  évêque  de  Liège  ,  certifie  la  teneur  et  donne  le  vidimus 


(38) 

d'un  privilège  accordé  aux  frères  précheni»  par  le  pape  Grégoire, 
daté  de  Latran  ,  8  des  kal.  de  juin,  Tan  premier  de  sod  pontificat , 
privilège  en  vertu  duqael  les  frères  prêcheurs  n'étaient  pas  tenus 
de  se  soumettre  aux  exécutions  de  sentence  faites  par  le  S^-Siége 
ou  ses  délégués ,  si  les  lettres  apostoliques  ne  renfermaient  pas 
une  mention  spéciale  relative  à  une  telle  concession* 

(Sceau  de  Tévéque  Jean.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  134. 
1235.  (En  latin.) 

Tidimus  donné  par  Jean ,  évêque  de  Liège ,  d*une  bulle  du  pape 
Grégoire ,  datée  d*Anagnie  le  8  des  kaL  de  juillet.  Tan  premier  de 
son  pontificat ,  et  en  vertu  de  laquelle  les  frères  prêcheurs  peuvent 
donner  le  bénéfice  de  Tabsolution  à  ceux  qui  voulant  entrer  dans 
leur  ordre,  auraient  encouru  une  sentence  canonique  :  on  ne  pourra 
s*opposer  à  leur  projet ,  pourvu  qu'ils  donnent  une  satisfaction 
suffisante  à  ceux  qu'ils  auraient  lésés,  et  pourvu  que  le  délit  ne  soit 
pas  de  nature  à  exiger  leur  envoi  au  saint  Siège. 

(Sceau  de  Tévêque  Jean.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  Id4. 
1233.  (En  latin.) 

Vidimus  donné  par  Jean ,  évêque  de  Liège ,  d'une  bulle  du  pape 
Grégoire,  datée  d'Aoagnie  le  3  des  ides  de  juin,  l'an  premier  de  son 
pontificat ,  et  par  laquelle  il  défend  k  quiconque  a  fait  profession 
dans  l'ordre  des  frères  prêcheurs ,  de  s'en  retirer  sans  la  permission 
de  son  prieur. 

(Sceau  de  l'évêque  Jean.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  U7. 
1233.  (En  latin.) 

Vidimus  donné  par  Jean,  évêque  de  Liège ,  d'une  bulle  du  pape 
Grégoire,  datée  de  Latran  le  4  des  nones  de  décembre  l'an  premier 
de  son  pontificat,  et  en  verlu  de  laquelle  il  ordonne  aux  frères 


(39) 

précheart  de  «e  soumettre  à  leurs  évéques  diocésains,  en  taot  que 
les  iostitats  de  leur  ordre  soient  respectés ,  surtout  relativement 
à  la  Domina tioD  et  à  la  deslîtation  des  prieurs. 

(Sceau  de  Févéqne  Jean.) 

ArdiiTes  origtoales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  126. 
Ii53.  (En  latin.) 

Yidîmns  donné  par  Jean ,  éréque  de  Liège,  d*une  bulle  du  pape 
Grégoire,  datée  de  Latranle  8  des  kal.  de  décembre,  Tan  premier  de 
son  pontificat ,  et  en  vertu  de  laquelle  il  est  permis  aux  frères  prê- 
cheurs ,  dans  le  cas  d*interdit  général ,  de  célébrer  l'office  divin  à 
voix  basse ,  les  portes  étant  fermées ,  et  sans  bruit  de  cloches ,  à 
Texclusion  des  personnes  excommuniées. 

(Sceau  de  l'évéque  Jean.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  IM. 
1233.  (En  latin.) 

Yidimus  donné  par  Jean,  évêque  de  Liège,  d*une  bulle  du  pape 
Gr^ire,  datée  de  Latran,  kal.  de  décembre,  l'an  premier  de  son 
pontificat ,  et  en  vertu  de  laquelle  les  frères  prêcheurs  pouvaient 
donner  la  sépulture  dans  leurs  églises  à  ceux  qui  auraient  mani- 
festé llntention  d*y  être  placés  3  sans  préjudice  toutefois  de  la  jus- 
tice des  églises  à  la  paroisse  desquelles  les  morts  appartiendraient. 

(Sceau  (le  Tévêque  Jean.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  126, 
1234.  Mente  tnarlio. 

Jean,  évêque  de  Liège,  confirme  le  don  fait  par  son  prédécesseur 
et  oncle  Févêque  Hugues ,  à  Tabbaye  du  Val  S*-Lambert,  1<*  de  ses 
vignobles  situés  apud  Bruertas,  in  Chastrenel,  Gala  et  Clauto,  2®  de 
la  moitié  d*une  maison  et  d'un  pressoir  audit  Bruyère,  renonçant  à 
tous  les  droits  qu'il  pouvait  avoir  sur  lesdits  biens. 

(Sceau  de  Tévêque  Jean.) 

Exarchivis  VallisSancti  Lamberti,  12  decembris  1655. 

Fol.  08. 


(40) 

1258.  Metue  mato» 

Jean ,  prëv6t,  le  doyen ,  les  archidiacres  et  tout  le  chapitre  de 
Liège,  pendant  la  vacance  du  siège épiscopal,  font  connaître  à  toutes 
les  personnes  ecclésiastiques  ou  non ,  aux  châtelains ,  aux  haillis , 
aux  écoutètes ,  aux  mayeurs  et  écbevins  de  tontes  les  communes 
du  diocèse  de  Liège ,  qu^ils  ont  chargé  les  frères  prêcheurs  de  faire 
Tinquisilion  des  hérétiques  qui  pourraient  exister  dans  le  diocèse 
susdit,  et  qu*ils  devront  donner  à  ces  religieux  Faide  et  Tassistance 
dont  ils  auront  besoin. 

(Sceau  du  chapitre  de  S^Lambert.) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

FoU  189. 

1242.  Feria  ter  lia  post  dominicam  Invoeatii» 

Otton,  doyen  de  S^Paul ,  proviseur  des  biens  de  SWacques, 
règle  certains  différends  entre  Tabbè  de  S'-Jacques,  le  chevalier 
Humbert  de  Sève  et  la  veuve  d'Arnoud ,  sa  mansionière  (ejus  mon' 
sionaria) ,  à  cause  des  droits  que  Tèglise  et  Tabbé  de  S^Jacques pré- 
tendaient avoir  sur  la  cour  de  Sève. 

(Description  du  sceau  d*Otton.) 

Fol.  S9. 

1243.  Men$e  februarto, 

Lambert,  mayeur  de  Liège,  et  tous  les  échevins  et  bourgeois  de 

la  cité ,  déclarent  que  les  frères  mineurs  ont  légitimement  acquis 

Tendroit  qu*ils  occupent  depuis  peu  dans  la  rue  Hors  Château,  et 

que  personne  des  héritiers  de  ceux  qui  leur  ont  fait  la  cession , 

veuves,  orphelins,  ou  autres,  n*ont la  moindre  réclamation  à  leur 

faire. 

(Sceau  brisé.) 

Fol.  14S. 

1243.  (En  latin.) 

Oston  de  Moriaumés,  chevalier,  s'  de  Lovierval,  et  les  hommes 
dudit  lieu,  d'une  part,  et  les  frères  de  Biterunsart  de  la  maison  des 
chevaliers  du  Temple,  de  Tautre,  terminent  leurs  différends  au  su- 


(41) 

jel  de  la  forêt  de  Ruzomoat,  par  le  jugemeol  arbitral  de  Jean  CoIîd, 
baîDi  de  Namur. 

(DetsÎD  du  sceau  d*Osloo.) 

Fol.  608. 

1243.  in  erasiino  dedieatioait  eeelesiae  SiabuUnsù. 

Frédéric ,  abbé  de  Stavelot ,  prononce  sur  un  différend  existant 
entre  Thomas,  fils  de  Wéri  de  Streis,  et  Tabbesse  de  Solières,  au 
sujet  de  la  dîme  d*Anthines. 

(Ex  copia  mihi  concessa  a  N.  Borsut,  secretario  nobilis  collegii 

D.  D.  deAndenne.  Ânno  1643.) 

Fol.  810. 

1243.  Le  mercredi  après  la  fesie  de  S^'Lue  éwangtliste. 

Jean,  duc  deLothier  et  de  Brabanl,  déclare  tenir  de  Tévéque  et 

deTéglise  de  Liège,  le  fief  d*Hackendeur  et  ses  appartenances,  et  il 

s*engage  à  relever  et  k  tenir  de  la  même  manière  tons  les  biens  qui 

par  chartes  ou  autrement  seront  prouvés  appartenir  au  pays  de 

Li^. 

(Ex  arcbivis  dominer  n  m  S.  Lamberli.) 

Fol.  00. 

1243.  D€U,  Laterani  non.  kal.  apr,,  ponlif.  annol". 

Bulle  dlnnocent  IV,  défendant  à  toute  personne  de  porter  Tba- 

bit  des  frères  prêcheurs  ou  tout  autre  pareil ,  sous  peine  d*étre 

réprimandé  par  les  diocésains. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  180. 

(1243).  Datum  Lateranen,  x  kai.  apr,,  poniificaius  tnnocentii  IV 

anno  1*. 

Bulle  du  pape  Innocent  IV,  qui  déclare  qu*on  ne  peut  forcer  les 
frères  prêcheurs  aux  offices ,  aux  visitations ,  ou  aui  corrections 
dans  les  églises  ou  les  monastères ,  non  plus  qu*aux  exécutions  de 
causes ,  aux  dénonciations  d*excommunications  ou  au  soin  des  re- 
ligieuses. 

(Simple  analyse.)  Fol-  1**^' 


(42) 

(1243).  Datum  Lateranen,  10  kal.  apr,,  pontificats  anuo  l". 

Bulle  d^Ionocent  IV,  qui  déclare  que  les  évéques  peuvent  ab- 
soudre les  frères  prêcheurs  et  leur  accorder  des  dispenses. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  135. 

(1243).  Datum  Lateranen,  iii  non.  febr^^pôntificai»  Innocenta  J F 

annoi^. 

Bulle  d*Innocent  IV,  qui  exempte  les  frères  prêcheurs  de  payer 
les  dîmes  pour  leurs  jardins  et  leurs  vergers,  et  qui  leur  permet 
d*administrer  les  sacrements  k  leurs  serviteurs  (  famulis  suis  )  et 
de  les  enterrer  dans  leurs  cimetières. 

(Simple  analyse.) 

Fol   1S6. 

(1243.)  Dut.  Lateranen»  4  id.  fehr,,  pontife  anno  1*. 

Bulle  d*Innocent  IV,  qui  accorde  aux  frères  prêcheurs  le  droit 

d*enlerrer  librement  toute  personne  dans  leurs  cimetières. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  135. 

1245  {?).  Datum  Lugduni  xv  kaL  octoh,,  pontif.  Innocenta  IF,,,,, 


Bulle  du  pape  Innocent  IV,  qui  prescrit  à  tous  prélats  d*empè- 

cher  qu*on  ne  moleste  les  frères  prêcheurs. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  134. 

(1245).  Datum  Laterani  S  kal,  apr,,  pontif,  anno  1**. 

Bulle  d*Innocent  IV,  qui  permet  aux  frères  prêcheurs  de  s^'our- 

ner  dans  les  pays  excommuniés,  et  d'y  demander  et  d*y  recevoir, 

quand  ils  passent ,  les  choses  qui  leur  sont  nécessaires. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  136. 

(1245).  Dat,  Laterani.  non,  febr,,  pontif,  anno  \^, 
Bulle  d*Innocent  IV,  décidant  que  le  maître  et  le  provincial  des 


(43) 

lirèret  prêcheurs  peareot  snbstiiaer  et  remplacer  ceui  qui  toni 

dépotés  pour  prêcher  la  croii  et  faire  iaquisîtion  de  Thérésie. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  195. 

(1245).  Dmlum  Laieram  8  kai.  apt,,  poniif,  anuo  1^. 

BuUe  dUnDoeeot  lY,  permettant  aux  frères  prêcheurs  d*enlen- 
dre  la  confession  de  tous  ceux  qui  Tiennent  k  leurs  prédications , 
el  déclarant  que  les  prélats  des  églises  peuvent  appréhender  qui- 
conque aura  recueilli  de  Targent  sous  l*hahil  de  frère  prêcheur» 

(^mple  analyse.) 

Fol.  1S6. 

(1243).  Daium  Laterani  9m  kal.  apr.,  poniif.  mtmo  \^, 

Bulle  d*Innocent  IV,  qui  permet  aux  frères  prêcheurs  de  célé- 
brer la  messe  sur  un  autel  portatif. 

(Sioiple  analyse.) 

Fol.  185. 

(124J).  Daium  Laierani  iii  non,  febr.,  poniif,  unno  1". 

Bulle  d*Innocent  IV,  qui  permet  aux  frères  prêcheurs  de  célé- 
brer le  service  divin  à  voix  basse,  même  dans  les  lieux  frappés 
d^interdit ,  à  moins  que  les  frères  ne  soient  eux-mêmes  excommu- 
niés. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  136. 

(1243).  Daium  Laierani  viii  kaL  apr,,  poniif.  anno  \^. 

BuUe  dlnnocent  IV,  qui  donne  le  nom  de  conventuelles  aux 

églises  des  frères  prêcheurs  et  accorde  la  licence  du  cimetière  aux 

besoins  des  ttère»  et  des  couvera. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  185 

1243.  Die  Jacobi  apotioli  (23  juillet). 

Le  prévôt,  le  doyen,  les  archidiacres  el  tout  le  chapilrede  Liége^ 
demandent  au  pape  Innocent ,  qu*il  accorde  k  Tabbé  de  S^Jac- 


(  44  ) 

ques ,  la  mitre ,  Fanneaa ,  la  tunique ,  la  dalmatique  et  les  san- 
dales^ pour  qu*il  puisse  remplacer  révéque  de  Liège  au  besoin. 

(Description  du  sceau  de  révéque.) 

Fol.  15. 

(1S45).  Datum  Lugduni  xi  kl,  junii,  pontif.  nosiri  anno  II!, 

Innocent  IV  accorde  aux  moines  de  S'-Jacques  la  permission  de 

retenir  librement  les  biens,  meubles  et  immeubles,  qui  pourraient 

échoir  aux  religieux  de  leur  couvent  par  succession  ou  autrement, 

excepté  toutefois  les  choses  féodales. 

(Description  de  la  bulle  de  plomb.) 

Fol.  80. 

(1245).  Datum  Lugduni  v  kal,  apr.^  peniif,  anno  tertio. 

Bulle  d*Ionocent  IV,  qui  permet  aux  frères  prêcheurs  de  saisir 

leurs  frères  apostats,  sous  quelque  habit  qu*ils  les  trouvent. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  186. 

(1246).  Datum  Lugduni  xi  kal.  oetob,,  potUif.  anno  quarto. 

Bulle  d'Innocent  IV,  qui  déclare  que  ceux  qui  seront  expulsés 
de  Tordre  des  frères  prêcheurs  ne  pourront  plus  prêcher  ni  en- 
tendre les  confessions,  et  qu*ils  peuvent  même  être  excommuniés 
par  les  prêcheurs. 

(Simple  analyse.)  Fol.  1S6. 

(1246).  Datum  Lugduni  v^  idus  januarii,  pontif,  nottri  anno  tertio. 

Innocent  IV,  pape,  confirme  Tinstitution  des  deux  chapelains 
épiscopaux  dans  Téglise  de  S'-Lambert  à  Liège ,  ainsi  que  les  pré- 
bendes et  revenus  qui  leur  sont  assignés  sur  la  table  épiscopale. 

Fol.  103. 

1246  Datum  Lugduni  id,  januarii,  pontif,  anno  4®. 

Bulle  d'Innocent  IV,  qui  déclare  que  dans  le  cas  où  la  contrée 

habitée  par  les  frères  prêcheurs  serait  frappée  d*excommunication 

ou  d*interdiction,  leurs  serviteurs  n*en  sont  pas  atteints. 

(Simple  analyse). 

Fol.  13«. 


(45) 

(1247)  Daîuwk  Lugduni  viii  kl.  aug,^  poniifieaius  nottri  anno 

quinto. 

Innocent  IV  déclare  que  les  religieux  de  SWacqnes  ne  peuTcnt 
être  injuatement  forcés  à  donnera  personne  des  pensions  ou  béné- 
fices ecclésiastiques ,  au  moyen  de  lettres  apostoliques  qui  ne  fe- 
raient pas  une  mention  expresse  de  la  présente  indulgence. 

(Description  de  la  bulle). 

Fol.  81. 

1248.  Mense  martio^  in  xigilia  Annuntiatùmis  Dominœ  (24  mars]. 

Vidlmus  donné  parle  chapitre  de  Liège  des  lettres  de  Henri  élu 
de  Liège  [en  date  du  mois  de  mars  1248  tn  erattino  B.  Benedicli 
abbaiis;  22  mars] ,  par  lesquelles  ce  dernier  donne  cent  bonniers  k 
perpétuité  à  Lambert  de  Solario,  maintenant  son  maréchal,  et  à  ses 
hoirs,  au  cens  annuel  d*un  denier  d*or.  dans  la  forêt  située  sur  le 
lerritorre  Amanrentis,  au  lieu  appelé  Tourou,  Ils  devront  de  plus 
pour  ladite  concession  cinc[uante  muids  d*ayoine  à  la  S'-Ândré.  Ils 
pourront  défricher  la  forêt  et  nous  devrons  les  protéger  contre 
toute  TÎolence ,  en  leur  laissant  la  liberté  du  chemin  pour  aller  à 
HujT  et  à  Aman  (Amay). 

(Sceau  du  chapitre.) 

Ârch.  orig.  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  1»8. 

1248.  Mente  martio  in  erastino  beati  Benedicti  abbatis. 

Henri ,  èln  de  Liège ,  ayant  donné  à  Lambert  de  Solario,  sou  ma- 
réchal, et  à  ses  héritiers ,  cent  bonniers  de  forêt  tn  territorio  Ama^ 
nienti  dans  le  lieu  appelé  Conrou  ^,  moyennant  un  cens  annuel  de 
HO  muids  d*avoine,  déclare  que  lesdits  héritiers,  après  Taccomplis- 
sèment  de  toutes  les  clauses  de  la  charte  de  donation  ,  ne  devront 
plus  payer  ledit  cens  pendant  cinq  ans,  à  partir  de  la  S^-Remi  pro- 
chain venant. 

(Description  du  sceau  de  Henri). 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  128. 

*  Phis  haut  Touro». 


(46  ) 

1249.  Feria  terlia  post  ftêium  Sti-Petri  ad  vmeula. 

Henri ,  élu  de  Liège ,  déclare  que  la  coutume  de  Tévéclié  étant 
que  Tévéque  ou  Pélu  ait  une  prébende,  il  réservera  pour  lui  la  pre- 
mière  qui  deviendra  vacante  et  ne  la  conférera  à  personne. 

Fol.  163. 
1250.  Daium  V  idu$  novembris, 

Pierre,  évéque  d*Albani ,  légat  du  Saint-Siège,  déclare  que  dans 
réglise  de  S^-Lambertde  Liège  Tèvéque  doit  toujours  posséder  une 
certaine  prébende  dont  les  revenus  sont  réservés  à  ses  deux  cha- 
pelains. 

Fol.  16S. 

1250.  fn  Fiffilia  B.  Johannit  Baplisiae, 

Henri,  élu  de  Liège,  déclare  qu*il  s*est  réservé  la  prébende  deve- 
nue vacante  par  la  mort  de  H.  De  Vaiana ,  élu  de  Maestricht,  et 
qu*il  veut  en  faire  jouir  ses  deux  chapelains ,  Lambert  de  Troyes 

et  maître  Albério. 

Fol.  163. 

1251.  Datum  Lugduni  idus  martii,  poniifieatus  nosiri  anno 

oeiavo. 

Innocent  IV,  pape,  donne  des  lettres  exécutoires  pour  que 
Tinstitution  de  la  table  épiscopale  et  Temploi  de  ses  revenus  en 
faveur  des  deux  chapelains  ait  lieu  dans  Féglise  de  Liège. 

Fol.  IM. 

1251 .  Datum  Lugduni  idtbus  martiij  poniif.  nottri  onno  ociavo» 

Innocent  IV,  pape,   confirme  Tinstitution  faite  par  Tèvéque 

Hugues,  de  deux  chapelains  épiscopaux,  auxquels  il  a  assigné  les 

revenus  delà  prébende  que  possède  Tévéquepar  un  ancien  usage. 

Il  confirme  en  outre  la  reconstitution  faite  par  Pierre  d*Albani,  son 

légat. 

Fol.  IM. 
1251.  Jlfeme  novembri* 

Le  chapitre  de  Tèglise  de  S^-Martin  de  Tours  adresse  à  celui  de 


(47  ) 

Liège  du  même  nom ,  une  lettre  de  frateroité  et  d^union ,  comme 
ce  dernier  Pavait  demaodé ,  et  il  Texhorte  à  envoyer  à  Tours  quel- 
<]u*an  des  siens  tons  les  sept  ans ,  conformément  à  la  teneur  dndit 
acte  de  fraternité. 

(Â  dom.  Kessel  cantore  B.  Martini).  Fol.  110. 

12«Sâ.  Leodii  6  kal.  januarii,  pontificatut  domini  Innocenta , 

papae  II II,  anno  deeimo. 

Hugues,  cardinal-prêtre  do  titre  de  S'«-Sabine ,  légat  du  Saint- 
Siège  ,  accorde  aux  frères  prêcheurs  de  Liège  la  permission  de  cé- 
lébrer les  offices  divins  dans  les  églises  où  ils  se  trouveront ,  malgré 
rinterdit  général,  ayant  soin  toutefois  de  fermer  les  portes,  de  ne 
point  sonner  les  cloches ,  de  célébrer  les  offices  à  voix  basse  et  d*en 
exclure  les  excommuniés. 

(Sceau  du  légat). 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  120. 

1255.  Feria  êetunda  in  vigilia  divisionû  apoitolorum» 

Les  prélals  et  les  chapitres  de  toutes  les  églises  et  couvents  de 

Liège,  déclarent  qu*ils  se  prêteront  dorénavant  une  assistance 

mutuelle  en  tonte  occasion ,  et  qu*ils  supporteront  en  commun  les 

dommages  qui  seront  causés  à  Tun  d*eux. 

Fol.  173 

1255.  Sabhato  pott  fetium  Beati  Martini  hyemalis. 

Privilège  accordé  par  Henri,  élu  de  Liège,  aux  familles  des  églises 
pour  les  exempter  de  la  juridiction  temporelle  de  la  cité. 

Fol.  961. 

1254.  Machliniae,  idus  fehruarii,  Indiet.  XII, 

G>nfirmation  et  vidimus  du  privilège  de  Henri ,  élu  de  Liège  , 
relativement  à  Texemption  des  églises  dans  la  juridiction  temporelle 
de  la  cité,  donnée  par  Guillaume ,  roi  des  Romains. 

Mention,  à  la  même  page,  d'une  confirmation  du  pape  Alexandre 
pour  ce  même  privilège,  en  date  du  12  kal.  jan,  1254. 

Fol.  261. 


(48) 

(1254).  Datum  Lateranen.  4.  tW.  apr.,  ponitficaiut  anuo  primo. 

Bulle  d'Alexandre  IV ,  qui  accorde  aux  frères  prêcheurs  le  droit 

d*enlerrer  librement  toute  personne  dans  leurs  cimetières. 

(Simple  analyse). 

Fol.  185. 

1259  (?)  In  festo  Beatt  Andreae  aposioli. 

Frère  Jean  de  M aestricht  et  le  couvent  des  frères  prêcheurs 

d*Âix-la-Chapelle,  de  la  province  Teutonique,  voulant  reconnaître 

la  faveur  que  lui  a  faite  le  couvent  du  même  ordre ,  de  la  province 

Française ,  à  Liège ,  en  accordant  à  leurs  frères  quemdam  loeum 

S'^  Viti  nuncupatum,  pour  prêcher,  recueillir  des  aumônes ,  etc., 

Fespace  de  douze  ans,  promettent  de  payer  chaque  année ^  pendant 

le  même  terme,  trente-deux  florins  de  Horne  aux  prêcheurs  de  Liège. 

Arch.  orig.  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  183. 

1259.  Apud  Franchal,  in  ociob. 

Accord  fait  entre  Henri,  élu  de  Liège,  et  Thomas,  archevêque  de 
Reims ,  louchant  leurs  droits  respectifs  dans  les  villages  de  Saint- 
Memins,  Floins,  Flaigneul,  Ylii,  Guionne,  Villers-Sarnay ,  Daigny, 
Lamoncelle,  Rubiercort ,  Lamercort ,  Yassailles,  Balans,  Proons 
emprès  le  bois.  Forons,  Mont-S^-Remy,  Sedens,  Terbie,  Douze, 
Franchal ,  la  rivière  de  Chiers  et  la  forêt  de  Bouillon  du  cêté  de  la- 
dite rivière. 

Fol.  206. 

1263.  VI  hal.  julii,  indicL  F,  poutifieaiut  vero  domini 

Ufhani  II II  anno  primo. 

Le  pape  Urbain  lY  confirme  la  fondation  du  monastère  de  So- 
lières,  ainsi  que  toutes  les  libertés,  privilèges  et  immunités,  anté- 
rieurement accordés  aux  religieuses  de  cette  maison.  Parmi  les 
biens  dont  il  leur  confirme  la  propriété  se  trouvent  un  moulin  à 
Huy  et  plusieurs  parts  à  d*autres  moulins  de  la  même  ville  ;  des 
terres  à  Avins,  Moseron,  Marnaris,  Abrimeis,  Latines,  Ëlmonsée, 
Fys,  Elbrenais,  Tearus,  le  patronat  et  les  dîmes  de  Bens  et  de 
Ramelo,  celles  de  Tisange ,  d*Antines,  de  Perveis ,  de  Jalim  et  de 


(49) 

Filées  y  des  terres  à  Aloosart ,  des  bois  k  Chefail ,  Biertaiofontaine 
et  Beao-pré ,  et  le  quart  de  la  dîme  des  bois  de  Beaufort. 
(Sceaux,  bullea  et  signatures.) 

Fol.  M. 

1264.  LejourtUl  Aieention  ^  à  Lovaingk  devant  le  casteai. 

Âlab,  duchesse  de  Brabaot  et  de  Loherègue,  déclare  que  devant 
Henri ,  évéque  de  Liège ,  la  paix  a  élé  faîte  entre  Wilbaume  de  Ber- 
gyDes ,  Baudouin  son  frère ,  Ywin  de  Flepe ,  Nycbole  Dudengyen  ^ 
eoopables  de  la  mort  de  Godefroid  et  de  Jakemen  de  Flepe ,  son 
ùrèrCy  et  toute  leur  parenté  d*nne  part ,  et  Jakemon  de  Clermont , 
onde  maternel  des  TÎcliraes,  avec  tout  son  lignage  i  à  telles  condi- 
tions que  les  quatre  meurtriers  susdits  ont  pris  la  cto\%  et  doivent 
aller  outre  mer  à  la  Terre  Sainte,  sans  revenir,  k  moins  que  Jake- 
mon de  Qermont  et  Arnnl  de  Flepe  ne  les  rappellent,  selon  les  pou- 
voirs qu^ils  en  ont  de  leurs  amis.  £t  après  eux ,  les  pouvoirs  de  Ja- 
kemon passent  à  Jean  de  Bealfort  son  oncle,  puis  à  messire 
R  jgaulx  de  Bealfort ,  sire  de  Falaix ,  et  ensuite  au  plus  prochain  de 
son  lignage.  Les  pouvoirs  d*Arnul  de  Flepe  passent  à  Arnulz  de 
Walebain ,  son  frère ,  et  ensaile  à  son  plus  prochain  parent. 

Guillaume  et  Twains  qui  étaient  hommes  de  Godefroid ,  ont  de 
plus  remis  tous  les  fiefs  qu'ils  tenaient  de  lui  entre  les  mains  de 
révéque  de  Liège,  lequel  lésa  rendus  à  quatre  membres  du  lignage 
de  Godefroid  ;  et  le  délai  de  leur  départ  est  fixé  à  S^-Jean-Baptiste 
prochain  en  un  an ,  terme  après  lequel  ils  sont  bannis  du  Brabant. 

(Description  de  plusieurs  sceaux.) 

Fol.  145. 

1264.  Sabbato  post  fetlum  B.  Mailhaei, 

Amouldy  comte  de  Looz,  confirme  la  donation  d*un  fief  situé  à 

Wentersoveo  laite  à  Tabbaye  d*Herckenrode  par  Raes  de  Schoen^^ 

winckele  qui  le  tenait  de  Guillaume  de  Dessenere,  et  déclare  que 

ce  dernier  a  renoncé  lui-même  à  tout  bénéfice  de  son  droit. 

(Exlib.  cartarum). 

Fol.  810. 

ToM.  IX.  4 


(50) 

1364.  Feria  lertia  posi  fettum  B,  Pétri  ad  vincula. 

Le  chapitre  de  Liège  règle  les  différends  ezislant  entre  Tabbë  de 

S^-Jacques ,  le  chevalier  Fàstré  de  Ferme  et  son  fils  Robert ,  sur  la 

prétention  qu*avaient  ces  derniers  d*ètre  hébergés,  en  tout  temps  au 

monastère  de  S'-Jacques ,  avec  leurs  chevaux  et  leur  suite. 

(Descript.  de  deux  sceaux.) 

Fol.  44. 

126$.  Le  semedich  devant  le  fette  sayns  Andrieui, 

Mention  d*un  acte  passé  devant  les  hommes  de  la  Ckhe^Diew , 

Tofficial  de  Liège  et  H*  Gérard  du  Temple. 

(Hors  Farchive  des  chevaliers  de  Villers-le-Temples  en  Goodroe, 

vi$%$  originalihut.)  H.  Y.  D.  B. 

Fol.  121. 

(1265).  Datum  Perusii,  xtii  kaLjulii,,  pontif,  anno  primo  (trani^ 
iumptii  offlciii  euriaede  data  1267.  Mense  januario). 

Bulle  du  pape  Clément  IV,  qui  d^nne  aux  frères  prêcheurs,  pen- 
dant la  vacance  du  siège  épiscopal,  le  droit  d*absoudre  ceux  qui  se 
confessent  k  eux,  et  de  changer  les  vœux  en  d*autres  œuvres  de 
piété. 

(Simple  analyse.)  Fol.  187. 

(1265-1268).  Datum  Perusii  xtii  kaLjulii^  pontif.  atmo 

Bulle  du  pape  Clément  IV,  déclarant  que  les  frères  prêcheurs 

ne  peuvent  être  excommuniés  que  par  le  souverain  Pontife. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  184. 
1267.  Mense  junio, 

J.,  prieur  du  nouvel  hôpital  de  Liège,  et  les  frères  et  sœurs  de  la- 
dite maison ,  déclarent  avoir  vendu  quatre  muids  de  sptlte  k  Béa- 
trice, béguine,  pour  dix  marcs  de  Liège,  et  avoir  employé  cet 
argent  k  Tachât  de  trente-six  muids  qu*ils  étaient  tenus  de  payer  à 
Gilles  Cramadar  héréditairement ,  sur  leur  moulin  de  Villers  situé 
au  lieu  appelé  Enbruek. 

(Sceau  du  nouvel  hôpital  dessiné.) 


(51) 

Afdiives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 


Fol.  180. 


(1367).  Dot.  Fùerbii,  ^•kal.juln,  pontif.  aun9  tertio. 

BoHe  de  Clément  IV ,  qui  permet  aux  frères  prêcheurs  de  s'ab- 
soudre et  de  receToir  les  sacrements  même  en  temps  d*interdit. 

(^rnple  analyse.) 

Fol.  ise. 

(1267).  Datum  Fiterbii,  15  kal,  janua. ,  pontif,  anno  tertio. 

Bolle  da  pape  Clément  (lY),  qui  permet  aux  frères  prêcheurs 
danser  de*  sacrements  ecclésiastiqttes  an  temps  de  Tinterdit ,  et  de 
eélébrer  la  messe  à  portes  danses,  au  temps  de  rîoterdit  le  plus 
strict  (strietissimi). 

(Simple  analyse.)  Fol.  IM. 

(1267).  Datum  Fiterbii,  X  kal.  febr,,  pontif.  anno  tertio. 

Bulle  de  Clément  IV ,  qui  défend  d'éle?er  aucune  maison  reli- 
gieuse auprès  d*un  couvent  de  frères  prêcheurs,  et  qui  détermine 
à  quelle  dislance. 

(Simple  analyse.) 

Fol.  187. 

1269.  Datum  et  aetum  Leodii ,  sahbato  post  octavas 

S'i  Dion^sii. 

Le  prienr  et  les  frères  du  Mont-Carmel  reconnaissent  certaines 

obligations  envers  le  couvent  de  SWacques ,  pour  le  terrain  qui 

leur  a  été  concédé  sur  la  paroisse  de  la  Madeleine-en-Ile ,  et  pour 

la  permission  qu'ils  ont  eue  d*y  construire  une  chapelle  avec  un 

clocher. 

Fol.  28. 

1269.  Dominiea  ante  festum  beati  Marci  evangelistœ, 

Henri,  évêque  de  Liège,  déclare  s*en  remettre  à  Parbitrage  du 

comte  deLooz  ,  pour  savoir  le  nombre  de  personnes  par  lesquelles 

il  doit  faire  hommage  à  Parchevêque  de  Reims. 

Fol. 


(52) 

1269.   Même  februario. 

Guy ,  comte  de  Flandre  et  marquis  de  Namnr ,  fait  Tabandon 

d*uDe  redevance  que  les  moines  de  S'-Jacques  lui  devaient,  sous  le 

nom  deportoing ,  pour  la  terre  û*Havrech  dans  le  comté  de  Namur , 

et  réduit  ses  droits  à  une  rente  de  60  sols  par  an. 

(Description  du  sceau  de  Guy.  ) 

Fol.  34. 

1271.   Craiitno  heaii  Remigit, 

Radulpbe,  prieur  général  des  frères  de  l'ordre  de  Notre-Dame 
du  Mont-Carmel,  confirme  la  convention  de  1269,  passée  avec  l*ab- 
baye  de  S^acques.  (Voy.  plus  haut.) 

(11  y  a  un  seel  en  cyre  verde,  portant  Teffigie  Nostre-Dame  nais- 
sant ,  ou  à  demi ,  avec  le  petit  Jésus  à  son  bras  gauche ,  assise  sur 
une  église  entre  deux  thoures ,  et  dessoub  un  carme  à  genoux , 

mains  joinctes).  Note  de  Y*  D.  B. 

Fol.  30. 

1275.  La  nuiei  de  Vinvention  tainte  Crois. 

Testament  de  Hnmbert  de  Ferme,  chevalier.  Détail  de  biens  qu'il 
laisse  k  la  table  du  S^Esprit  de  Ferme  et  de  Sève. 

(  Description  de  deux  sceaux.  )  Fol.  42. 

1275.  El  mois  de  septembre. 

Jean,  avoué  de  Thuin  et  sire  de  Marchines,  fait  échange  de 
quelques  biens  avec  messire  Jean  de  Warnans,  dit  des  Preis,  en  pré- 
sence de  Renier  de  Vileir  ,  commaistre  des  maisons  du  Temple  en 
Hesbaye. 

(  Une  liste  des  hommes  de  fief  des  chevaliers  du  Temple  pour 

les  terres  de  Musai ,  Warnans  et  là  entour.) 

Fol.  604. 

1275.   Oppenheim,  quarto  idus  septembris,  indietione  tertio. 

Rodolphe ,  roi  des  Romains ,  confirme  le  jugement  qu'il  avait 
rendu  au  tribunal  de  l'empire,  et  d'après  lequel  il  n'est  point  permis 
aux  échevins  de  Liège  de  porter  de  sentences  contre  les  suppôts 
des  églises. 

(Voyez  une  autre  mention  de  cet  acte,  fol.  262.)         Fol.  800. 


(53) 

1277.  Le  diemenee  e'un  chante  Lœtare  Jherusalem,  c'est  en 

mi-^aréme. 

CoDTeDtion  relati?e  aux  detcors  et  bestens  qui  s^étaieot  élevés  à 
Liège,  à  Toccasion  délie  fèrmeteit^  entre  les  églises  et  la  commune. 
L^assemblée  réunie  à  S'-I^mbert ,  décide  qu*on  élira  une  commis- 
sou  de  douze ,  chaînée  de  lever  une  assise  sur  la  cervoise  pour  re- 
faire les  chaussées^  les  ponts,  les  entrées,  les  murs  et  les  fossés 
de  la  cité ,  là  on  besons  en  serat  et  mestien  éttdem.  Les  parties 
jurent  en  outre  ke  on  ne  lèverut  maû ,  dedem  Liège ,  fermeteU  ne 
ehoeêe  piipor  fermetier  soit  contée, 

(Cinq  sceaui  brisés.  ) 

Fol.  187. 

1280.  Mense  augusto, 

Jean ,  duc  de  Lothier  et  de  Brabant ,  ordonne  à  lous  les  baillis, 
mayeurs,  officiers,  receveurs  de  tonlieu  ,  etc.,  de  ses  domaines, de 
laisser  passer,  librement  et  sans  payer ,  tous  les  objets  qui  appar- 
tiendront auT  frères  prêcheurs  de  Liège ,  et  de  leur  prêter  assis- 
tance au  besoin. 

(Sceau  du  duc  Jean  décrit.  ) 

Archives  originales  des  frères  prêcheurs  de  Liège. 

Fol.  181. 
1280.  Mense  augusto. 

Renier  de  Yellerus,  chevalier ,  déclare  les  conditions  auxquelles 

il  a  re^  in  ptrpetuam  estithiosim  de  M*  Gilles  de  Surelet,  investi 

de  Seraiog,  certains  biens  situés  â  Scopiton  ',  d  /e  Uarchale,  à  Bri- 

ton  Marliere ,  à  Reies ,  à  ffoUogne,  à  Mean,  sur  leJoncour  de  Cro^ 

taie,  smr  les  Serreies  de  Mons ,  subtiis  Tiliam  de  Mans, 

(Description  de  trois  sceaux.) 

Fol.  40. 

1281.  Mense  martio. 
Le  doyen  et  le  chapitre  de  Téglise  S'-Barthélemi  de  Liège ,  aban- 

'  Parmi  les  dépendances  de  la  commune  de  Mons,  arrondissement  de 
Liège,  on  tronve  Crotteax,  Mean ,  Souihon.  Une  erreur  de  lecture  peut 
•Toir  fait  de  ce  dernier  mot  Scopiton, 


(54) 

doDDeot  tes  droits  qu*i1s  avaient  à  la  dime  d*ane  partie  de  terre 

comprise  dans  le  terrain  des  frères  mineurs. 

(Sceau  brise.) 

Fol.  143. 

1282.  Le  jour  de  la  Pentecoste,  en  nostre  chasteau  de  Letnhourg, 

Jean,  duc  de  Lothier,  de  Brabant,  etc. ,  donne  à  Thomas  d*Aii- 
tbines,  cbeYalier,]abauteTouerie  et  vicomte,  avec  tous  au  très  droits 
et  juridiction ,  que  ceux  de  Houfalize  tenaient  de  lui  comme  due 
de  Limbourg ,  au  lieu  d*Anthines  et  d*Ouhare. 

Suivent  les  droits  seigneuriaux  appartenant  k  ladite  avouerie.  ' 

(  De  son  original,  au  château  d*Anlhines.  ) 

Fol.  82S  et  877-870. 

(1282).  Datum  apud  Urhem  veterem,  kaL  odob.^  pontif,  anno 

secundo. 

Bulle  de  Martin  IV ,  qui  p^met  aux  frères  prêcheurs  de  con* 

fesser  et  de  prêcher  autant  qu*ils  le  voudront. 

(Simple  analyse.  ) 

Fol.  130. 

1283.   Op  Sint  Odulfeus  avent.  (17  juillet.) 

Jean  de  Meurs  confirme,  de  concert  avec  Godefroid  de  Boicholt, 

mari  de  sa  sœur  Alis,  la  donation  d*une  cour  à  Holst  (een  houftlede 

zu  Holst)  faite  par  son  père,  le  comte  de  Meurs ,  à  Tabbé  et  aux 

religieux  de  Campen. 

(Description  de  quatre  sceaux.  ) 

FoK  102. 

1283.  In  naiiviiate  heaii  Johannis  Baptistœ. 

Jean ,  duc  de  Lothier  et  de  Brabant ,  et  Godefroid  son  frère , 
s'  d*Arschot  et  de  Virson,  accordent  k  Jean,  dit  de  Riviren,  la  di- 
vision et  la  distinction  qu*il  leur  avait  demandées  de  son  droit,  avec 
le  leur,  sur  tons  les  biens  quMl  possédait  dans  Talleu  d^Arschot. 
De  plus ,  ils  reconnaissent  Jean  de  Riviren  comme  issu  des  comtes 
d^Arschot  ac  de  fratre  majore. 


(53) 

(Ex  charta  deposita  ad  tacellum  de  Ri?ieren ,  in  ecclesia  colle- 

giaU  S.  Pétri  LoTaoienait.) 

FoK  167. 

1284.   In  ercuttno  domiuicœ  qua  canlatur  Oculi, 

Jean ,  eTèque  de  Liège ,  promet  aax  religieux  de  SWacques  de 
De  transporter  ni  en  fief ,  ni  en  emphy téose ,  à  Robert  de  Ferme 
OD  à  set  successeurs,  la  seigneurie  de  Ferme,  dont  Fabbé  Guillaume 
lui  airail  fait  la  cession. 

(Description  du  sceau.  )  Fol.  43. 

(1288).  Datum  Beati*  V  kaL  aug,  y  pont,  anno  primo. 

Bulle  de  Nicolas  IV,  portant  exemption  pour  les  frères  prêcheurs 
tant  au  spirituel  qu*au  temporel. 

(Simple  analyse.)  Fol.  186. 

1289.  Inffictione  II,  16  kal.  itop. 

Acte  d*une  donation  faite  à  la  maison  militaire  du  Temple  en 
Hesbaye ,  par  Bauduin  de  Berseies ,  et  Marie ,  veuve  de  son  frère 
Guillaume,  a6n  que  Téglise  de  Berseies  fût  pourvue  à  Tavenir 
d*nn  recteur. 

(  De  M.  réchevin  Masset.  )  Fol.  826. 

1392.  Coloniœ ,  deeimo  itpttmo  kal,  octobris.  Ind,  V, 

Adolphe,  roi  des  Romains,  confirme  différents  privilèges  ac- 
cordés à  Tabbaye  de  Thorn  ,  par  Henri ,  roi  des  Romains ,  tuper 
fnerealu ,  ihelonio,  et  districtu  ejuidem  villœ  Thorensû  et  sur  les 

églises  de  Beka ,  Hamerca  et  Âvesaka. 

Fol.  581. 

1292.  Feria  tecundapost  Quasimodo, 

Waleran  .  comte  de  Juliers,  sur  la  renonciation  faite  par  Gode- 
froid  de  Dessener,  qui  en  était  le  véritable  héritier ,  donne  en  fief 
à  son  frère  Amis  de  Dessener  une  arée  (area)  avec  quatre  bonniers 
de  terres  labourables  audit  Dessener. 

(Ex  originali.  Sceau  brisé.  )  Fol.  810. 


(56) 

1293.  InerastinoB.  Barlholomœiapotioli. 

Le  chapitre  de  Liège  recoonait  que  Téglise  ayant  acheté  Vusu- 
fruit  et  ]e  droit  de  la  dame  de  Mirwart  et  de  son  mari  Henri  de 
Belleconste ,  sur  le  château  de  Mirwart  et  ses  dépendances ,  les- 
quels droit  et  usufruit  montaient  à  la  somme  de  200  livres  tour- 
nois ,  il  a  été  convenu  que  ladite  dame  recevrait  sa  vie  durant,  sur 
la  bourse  de  Tévéque  ,  une  rente  annuelle  de  cent  livres  tournois 

noirs. 

Fol.  181. 

1295.  Le  vendredi  pardevaui  la  fetie  St.-Fficholai, 

Guy ,  comte  de  Flandre  et  marquis  de  Namur ,  termine  les  dé- 
bats qui  existaient  entre  le  couvent  de  SMacques  ,  d*une  part,  et 
Robert  de  Ferme ,  chevalier ,  avec  Fastré  son  fils ,  pour  la  justice 
de  Sève ,  de  Ferme  et  de  Tiermoing. 

(Description  du  sceau  de  Guy  et  dessin  du  sceau  de  Wathier  de 

Merlemont.)  Plusieurs  témoins. 

Fol.  86. 

1297  (f).  fje  mardi  après  le  feite  de  la  nativiteit  de  sain  Jokan- 
BapiisU  milh  dois  cens et  dis  et  set. 

Les  échevins  de  la  cité  de  Liège  rendent  à  la  maison  du  Temple 
de  Viset,  19  bonniersde  terre  que  leur  ont  laissés  Watier  Carot  et 
dame  Sophie,  sa  femme,  à  charge  de  payer  chaque  année  30  muids 
de  spelte  à  Téglise  Notre-Dame  de  Viset.  Emus  de  Carnoir ,  mai- 
res de  Liège ,  mit  cet  acte  en  la  garde  des  échevins.  Parmi  les 
échevins,  sont  nommés  Jakemes  Calot,  Jakemon  de  Lardier, 
Loweit  Surelet  '. 

(  Dessin  de  plusieurs  sceaux  des  échevins  de  Liège.  ) 

(De  M.  Téchevin  Masset.  ) 

Fol.  827. 

1  Dans  FouUoo ,  il  y  a  un  extrait  d'un  acte  de  1890  ,  où  «e  trouvent 
cité*  I.ouy  Surlet ,  Jaoquemin  de  Lardier ,  Jacquemin  Chabot.  C'est  ce 
qui  nous  a  engagé  i  mettre  cette  pièce  tout  la  date  de  1897. 


(  87) 

1300.  Daium  in  Ezzelingken ,  14  kal.  octobrii,  tndiet,  XHF,  tegni 

veto  nottri  o®  VII. 

Âcle  par  lequel  Albert,  roi  des  Romains,  promet  assistance 
contre  les  Liégeois  à  Hngnes,  évéque  de  Liège,  et  reçoit  de  lui 
une  promesse  semblable  contre  Jean,  comte  de  Hainaut  i. 

Fol.  208. 

1300.  Le  samedi  après  l'ascension  de  Nostre^Satngnor, 

Le  conseil  de  la  cité  de  Liège  et  le  couTcnt  des  Cornillons,  éta- 
blissent firère  Lambert ,  maître  délie  courte  Douche ,  pour  faire 
échange  ayee  Tabbaye  de  S*-Jacques,  d'une  certaine  partie  de 
bien*  situés  k  Rokelenges  et  à  Doincke. 

(  Description  du  sceau  de  la  cité.  )  Fol.  40. 

1S04.   Die  Mercurii  festo  heati  Martini  hyemalis. 

Tlubaud,  évéque  de  Liège,  déclare  qu^il  a  promis  de  s*en  remettre 
à  l'arbitrage  du  comte  de  Looz ,  sur  le  nombre  d'hommes  par  les- 
quels il  doit  faire  hommage  à  l'archevêque  de  Reims. 

Fol.  t05. 

1304.  Feria  secunda  anie  festum  beali  Servatii  in  mense  maij'o, 

Werric ,  abbé  de  S^Laurent ,  déclare  qu'il  a  vendu  à  frère  Ri- 
chard de  Crispoye ,  représentant  les  hospitaliers  de  Jérusalem , 
dont  la  maison  est  à  Flémale,  tous  les  biens  consistant  en  terres 
labourables,  cens,  alleus,  fiefs,  justices,  droits,  fruits,  revenus 
des  dîmes,  etc.,  que  le  couvent  de  S*-Laurent  avait  audit  Flémale, 
moyennant  750  liv.  de  petits  noirs  tournois  qu'il  a  reçus,  le  tout 
avec  le  consentement  de  Thibaud ,  évéque  de  Liège. 

(  A  d.  scabino  Massel,  â1  oct.  1643.) 

Fol.  118. 

'  Fiten  mentionne  cet  acte  sons  la  date  du  14  des  kal.  de  janvier,  t  II, 
p.  40.  Yanden  Berch  ajoute  en  note  :  u  Indictio  hnjus  instrnmenti  con- 
cordat cam  anno  Domini ,  sed  annus  regni  Alberti  régis  non  concordat 
cam  aliif  anctoribns  o  Albert  ne  fut  en  effet  roi  des  Romains  qn^en  1208. 


(»a) 

1304.   Le  lundi  après  les  otavelet  de  Sacratnent, 

Thîbaud  (de  Bar) ,  évéque  de  Liège  ,  confirme  la  vente  faite  par 
Werric ,  abbé  de  S*-Laurent ,  et  contractée  par  Jean ,  commandeur 
des  hospitaliers  d*outre-mer,  séants  à  Flémale ,  de  60  bonniersde 
terre ,  situés  audit  lieu ,  du  quart  de  la  dîme  de  Flémale ,  grosse 
et  menue ,  du  droit  de  patronage  de  Téglise  ,  etc. ,  et  déclare  que 
ledit  Jean  tient  désormais  tous  les  biens  en  fief  de  Tévêché  de 
Liège. 

(Ut  supra.)  Fol.  120. 

1306.  Le  jour  del  ccnvertion  sain  Paul  le  aposlole,  el  mois 

de  janvier, 

Thîbaud,  évêque  de  Liège,  fait  connaître  aux  échevins  de  la 

cour  de  Seraing  et  d^ÀTroit,  qu*il  a  donné  quittance  «  du  meffait 

iroveit  et  rapporteit  par  les  voirs  jureis  de  cbarbenage  et  les  eske- 

vins  de  Seraing ,  à  le  baye  del  allou ,  sor  ceas  de  Téglise  de  SWa- 

keme,  del  warissal  qui  là  fut  precbiet.  «  Il  y  joint  une  commission  de 

charbonnage   sur  le  lieu  appelé  en  Roufays    et  une  autre  sous 

S^-Jacques. 

(Description  du  sceau  de  Thiebaus.  ) 

Fol.  47. 

1309.  In  cratUno  beaii  Dionysit. 

Acte  constatant  la  mention  faite  sur  un  ancien  titre  en  parche- 
min ,  de  Jean ,  fils  de  Er^win ,  de  Gossuin  ,  fils  de  Winand ,  cheva- 
liers de  Fouron-S^-Martin,  de  Henri  de  Antin  dit  Mortier,  de  Jean, 
s^  deGronselt,  chevalier  de  la  cour  de  Fouron-S^-Martin,  de  Adam, 
clerc,  fils  de  Winand ,  chevalier  de  Fouron-S*-Marlin. 

(  Description  du  sceau  de  Jean  de  Gromselt.) 

Fol.  05. 

1311.   Vigilia  Nativitattt  beali  Johannis  haptùtœ, 

Arnond ,  comte  de  Looz,  Marguerite  sa  femme,  et  Louis,  comte 
de  Chiny  leur  fils ,  restituent  à  Tabbaye  de  S^-Jacques  de  Liège  les 
dîmes  de  Asse. 

(Description  des  trois  sceaux.)  Fol.  15. 


(59) 

1319.   Le  i:fjour  du  mois  dejenvier. 

Record  reiklo  par  les  échevios  de  Liège  ,  sur  la  quesliou  sai- 
Tante  :  «  Si  de  falot  ou  de  dict  que  H  maislres  et  ly  jureîs  de  la  cité 
de  temps  passé  aient  fait  ou  dit .  et  de  temps  advenir  fâchent  ou 
dyent  ensemble ,  nng  chascun  par  luy  ou  nom  de  nous  et  par  le 
besogné  de  nous  et  de  la  cité  ,  si  les  écherins  de  la  cité  ou  autres 
eo  ont  à  cogooistre  et  à  juger  encontre  les  maislres  et  lesjureis.  » 

Fol.  398. 

1514.  Feria  sexta  po$t  octavas  TrinitatU, 

Aelis,  fille  d*Ida,  dite  de  Stopitou  ' ,  Jean  Cilicus,  ditCeles, 
Slassin,  G>iin  et  Berte,  héritiers  d*Âe1is  ,  reconnaissent  avec  Jean 
de  Hanefife,  chevalier ,  en  présence  de  François  de  Milan,  chanoine 
et  gardien  deSMjambert  de  Liège,  qu'ils  sont  serfs  et  appartiennent  à 
la  famille  dudit  Jean  de  Haneffe,  lequel  les  a  offerts  à  Téglise  de  Liège 
et  de  serfs  les  a  faits  affranchis  (  libertos) ,  moyennant  un  cens  ao- 
Duel  d*an  denier  de  Liège ,  payable  par  chacun  d'eui  et  par  leurs 
successeurs  aui  gardiens  de  ladite  église. 

(Description  du  sceau  de  François  de  Milan.) 

Fol  86. 

1315.  Die  beati  Matthœi  apostoli  et  evangelittœ, 

Âmoold  ,  comte  de  Looz ,  et  Marguerite  sa  femme ,  déclarent 

renoncer  à  tous  les  droits  auxquels  ils  avaient  jusqu'alors  prétendu 

en  qualité  d*avooés  de  SWacques ,  excepté  toutefois  au  payement 

annuel  de  trois  marcs  six  deniers  de  Liège,  d'une  pelisse  d'agneau 

et  de  bottes  {bottas) .  à  prendre  sur  la  cour  de  Buelses  (Buelhes)  à 

Rokelenges  et  sur  les  biens  du  couvent  k  Bacenghes.  De  son  côté, 

Guillaume ,  abbé  de  S'-Jacques ,  promet  dix  muids  de  spelle  pour 

leur  anniversaire. 

(Pas  de  sceaux.) 

Fol.  84. 

*  Boas  avons  précédemment  vu  ScofUen  dans  un  dipMme  de  1280. 


(60) 

1315.   Le  jour  délie  êatn  Mathieu  Capottle ,  el  mois  de  septembre. 

Autre  original  de  la  renonciation  du  comte  Arnould  qui  précède, 

mais  cette  fois  en  langue  romane. 

(Description  de  quatre  sceaux.) 

Fol.  10. 

1317.   Le  tamedy  devant  le  sain  Thumas,  ou  mois  de 

décembre. 

Fastreis  des  Bareis  de  Bafroipont,  demeurant  à  Havrech,  trans- 
porte à  Tabbaye  de  S^-Jacques  plusieurs  biens  gisans  en  divers  lieux, 
qu'il  relevait  de  Jean  de  Flandres,  comte  de  Namur,  et  ce  dernier 
consent  à  ce  que  Tabbaye  les  tienne  de  lui  en  frano-alleu. 

(Description  de  six  sceaux.  ) 

Fol.  62. 

1318.  El  mois  d*octembre. 

Frère  Jean  de  Sanmes,  de  Thôpital  de  S'-Jean  de  Jérusalem,  et  les 
autres  frères  dudit  hôpital,  qui  jadis  furent  du  Temple,  ont  donné, 
livré  et  acensé  leur  maison  de  Viset ,  qui  jadis  fut  du  Temple,  avec 
toutes  les  appendances,  à  mons*"  Wautier  de  le  Sauch,  chevalier  et 
à  sa  femme. 

(  Description  des  sceaux  de  Jean  de  Saumes  et  de  Wautier  del 

Sauch. ) 

Fol.  504. 

13dO.  Le  mercredi  devant  le  saint  Gielle  après  aoust. 

Sentence  rendue  par  arbitres  sur  le  différend  mû  entre  Robert 

d'Orjo  et  Tabbé  de  S^-Hubert ,  sur  le  treffon  des  héritages  et  la 

vouerie  du  ban  d'Ausereie  (Ansereme),  Tabbé  devant  demeurer 

seigneur  treffoncier,  et  Robert  d'Orjo ,  avoué. 

(  Du  comte  de  Rivière-Arschot  et  de  Heers.) 

Fol  702. 

1321.  fndictione  HII,  Mensis  septembris  die  septima, 

Jean  ,  s'  de  Heers-le-Châleau  ,  déclare  qn*i]  n*a  nullement  Fin- 
lenlion  de  s'opposer  à  ce  que  mons*"  Henri ,  abbé  de  S^- Jacques  et 


(  61) 

le  couTeDt  culthrent  les  terres  qu^iU  ont  dans  le  domaine  de  Heert. 

(  Description  du  sceau  de  Jean  de  Heers.  ) 

Fol.  76. 

1 322.  Le  jour  délie  feiU  S*-Remy  elle  chtefd'ocMre. 

Pierre  de  Hubine,  chevalier  et  voué  de  Marloye,  déclare  en  quoi 

consiste  Vassise  de  la  haute  vouerie  de  Marloye,  laquelle  est  un  fief 

de  réglise  de  Liège. 

Fol.  748. 

1322.  Le  vendredi  après  le  fie$i  Voicemion  /f.-i9. 

Jean,  s' de  Heers-le-Château,  chevalier ,  reconnaît  quMl  n*a  aucun 
droit  sur  les  biens  de  l*église  de  SMacques,  mais  qu*ils  sont  quittes 
et  liges  et  francs-alleus  à  ladite  église  de  S^-Jacqoes,  $auve  la  haut* 
ieur  geulemeni. 

{Description  de  trois  sceaux.  )  Fol.  76. 

1323.  Jn  vigtlia  beatomm  PhiUppi  et  Jacohi  apostolorutn. 

Henri ,  abbé  de  S'-Jacques,  déclare  la  donation  faite  à  son  cou- 
vent par  Renier  de  Fier  et  son  épouse  Cécile,  pour  Taccroissement 
de  la  chapelle  de  S'-André ,  sise  en  Téglise  S^-Marie-M adeleine  ad 
transitum  1. 

(Description  du  sceau  de  Tabbé  et  de  celui  du  couvent.) 

Fol.  77. 
1323.  Die  décima  mentis  deeembris. 

Les  chanoines  de  Liège ,  résidant  en  cour  de  Rome ,  adhèrent  à 
la  translation  du  chapitre  dans  la  ville  de  Huy,  nécessitée  par  les 
troubles  de  la  commune  de  Liège ,  et  par  les  outrages  auxquels  le 
clergé  y  était  en  butte  de  la  part  des  maîtres,  gouverneurs,  jurés 
et  bourgeois. 

(Ex  arch.  S.  Lamb.  a  dom.  Ar  :  Ho  :)  Foi.  114. 

1323.  Le  mardi  après  le  natitfité  Notre-Dame  en  mois  de  septembre. 
•  Lettre  extraite  du  papier  c*on  dist  at  ahaiUes,  faisant  mention 

1  St«-MadeIeine-en-lle ,  à  Liège. 


(6±) 

des  aisemeoces  de  U  cité  de  Liège  et  que  les  écheTÎos  n^ont  autre 
loi  qne  la  loi  Cbarlemagne.  » 

(  MS.  du  doct.  Mean.)  Fol.  823. 

1526.  Ferûi  tertia  pott  festutn  heati  Nieolat. 

D"*  Adèle  de  Thys ,  béguine ,    demeurant  sur  la  paroisse  de 

S^Martin-en-Ile  à  Liège,  donne  huit  bonniers  et  une  verge  de 

terre  labourable  sur  le  territoire  de  Bergilez,  mouvants  de  la  cour 

dudit  lieu ,  à  Teffet  d^établir  un  second  chapelain  pour  Pautel  de 

S*-André  et  de  tous  les  saints  apôtres ,  situé  au  parvis  du  couvent 

de  S^-Jacques. 

Fol.  78. 

1328.  Le  tnardtt  après  le  fieste  délie  sainct  Bonis. 

Les  maîtres,  échevins ,  jurés ,  etc.,  de  la  cité  de  Liège ,  recon- 
naissent que  Gérard  de  Dinant,  qui  tenait,  pour  seize  sous  liégeois 
de  cens  annuel ,  une  maison  située  sur  le  Pont-d*Ile ,  a  racheté 
cette  rente  moyennant  une  certaine  somme  d*argent  qui  a  été  em- 
ployée à  acquitter  les  dettes  dont  la  cité  était  chargée  envers  plu- 
sieurs sodiers  ^  que  Ton  avait  tenus  pour  la  guerre  faite  contre  Té- 
véque  Adolphe  et  ses  aidants. 

(Description  du  sceau  de  la  cité ,  avec  Teffigie  de  S^Lambert  et 

les  mots:  Sancta.  Legxa,  Dei,  gratta,  romane,  ecclesie.  filt'a»  Le 

contre-scel  présente  un  double  aigle  avec  ces  mots  :  S.  secreli»  ci" 

ffium,  civit,  Leodien,) 

Fol.  90. 

1328.  Indiei,  Xi»  21'  die  mensis  decemhris. 

Acte  notarié  renfermant  une  protestation  de  plusieurs  chanoines 
de  Liège,  qui  avaient  été  pris  et  détenus  à  la  Violette  de  la  part 
des  maîtres  et  jurés  de  la  cité,  déclarant  que  s^ils  8*abstenaient  du 
service  divin  ,  ils  n*entendaient  point  le  faire  comme  étant  frappés 
d'interdit ,  mais  dans  la  crainte  que  les  chanoines  et  le  chapitre 
résidant  à  Huy ,  ne  procédassent  contre  eux  et  ne  leur  causassent 
du  dommage. 

(  Sceau  du  notaire.  ) 

'  Sodiers f  tandoyert ,  gens  de  guerre. 


(  «3) 

(Haboi  a  receptore  beneficiatorum  S.  Tiamberti,  11  jul.  1640.) 

H.  V.  D.  B. 

Fol.  IM. 

1532.  Le  vigxh  délie  frste  Si-Lambert  tnarfyr. 

Lettre  des  Vinoiers  ou  règlement  d* Adolphe ,  évéqne  de  Liëge, 
pour  \a  Tente  des  vins  étrangers. 

(Extraite  d'un  MS.  du  docteur  Mean ,  qui  Pavait  copiée  chez  les 
échcTins  de  Liège.) 

Fol.  831. 

1555.  Le  dtmenehe  après  le  Sainet-Bemard,  \^jour  enjung* 

Sentence  prononcée  au  nom  du  roi  de  France  à  Cambrai ,  par 
réréque  de  Téronane ,  l*abbé  de  S*-Nicaise  de  Reims,  Tarchidiacre 
deToumay,  etc.,  dans  le  différend  élevé  entre  Vévêque  de  Liège 
et  le  duc  de  Brabant. 

Fol.  226. 

1355.  In  monatterto  S.  Adriani  de  Geraldi  monte,  mentit  ocîobrts 

die  xvi, 

Louis,  comte  de  Flandre ,  de  Nevers  et  de  Rethel,  se  reconnaît 
vassal  deTéglise  de  Liège  et  fait  reliefà  Tèvéque  Adolphe  pour  les 
fiefs  de  Malines  ,  de  Grammont  et  de  Bernehem.  Celle  pièce  est 
signée  par  plusieurs  échevins  de  Liège  et  quelques  chanoines  ou 
notaires  publics. 

(Baec  ex  Johanne  UUramosano.  Idem  habetur  in  Cornelio  Zant- 
fliet,foL20»,  6.) 

Fol.  177, 

133 4.  u4  Camhray  le  sx^  jour  de  may. 

Paix  de  Cambrai  prononcée  au  nom  du  roi  de  France ,  par  Tévé- 

qiie  d'Arras  et  différents  commissaires ,  entre  le  duc  de  Brabant  et 

Tévéque  de  Lîége. 

(Cecy  est  extrait  hors  Jean  d^Oultre-Heuse.) 

Fol.  228. 


(64) 

1534.  A  jitniens  U  pénultième  jour  d'awousU 

Ordonnance  arbitrale  de  Philippe,  roi  de  France,  sur  les  diffé- 
rends enlre  le  duc  de  Brabant  et  TéTéque  de  Liège. 

(Imprimée  dans  la  chronique  de  De  Klerk,  1. 1,  p.  798.) 

Fol,  101  et  288. 

1535.  Le  via»  jour  de  Fenailmoix  (jaillet). 

Accord  fait  entre  Jean ,  roi  de'  Bohême  et  comte  de  Luxembourg, 
et  Adolphe,  évéque  de  Liège ,  au  sujet  du  château  de  Logne.  Cha- 
cune des  parties  s*engage  à  ne  jamais  aliéner  ce  château  des  égli- 
ses de  Stavelot  et  de  Malmédy ,  et  à  ne  jamais  chercher  à  s*en 
emparer  pour  s*en  servir  en  cas  de  guerre. 

(Ex  Hbro  cartarum  domioi  decani  migoris  ecclesiae  Leodiensis , 
fol.  vii°  Ivi.) 

Fol.  847. 

1355.  Donné  à  Paris  le  jour  de  t  Epiphanie, 

Philippe,  roi  de  France,  ajoute  à  sa  sentence  prononcée  à 
Amiens,  dans  le  différend  de  Tévéque  de  Liège  avec  le  duc  de  Bra- 
bant, certaines  assignations  payables  par  ce  dernier. 

Fol.  838. 

1358.  Mentis  œtohris  die  25. 

Sentence  rendue  par  Adolphe ,  évéque  de  Liège ,  dans  un  diffé- 
rend élevé  entre  le  chapitre  de  Tèglise  de  Celles  (maintenant  de 
Visé),  et  noble  homme  Jacques  de  Celles,  au  sujet  de  la  translation 

du  collège  et  aussi  du  corps  de  S*-Adelin. 

Fol.  389. 

1359. 

Mention  d*un  acte  par  lequel  Thièry ,  comte  de  Looz  et  de  Chiny 
sire  de  Hynsberghe,  transporte  à  Jean,  duc  de  Brabant,  ravouerie 
de  Liège. 

Fol.  8«8. 


(65) 

15iS.  Le  i^  de  fehvrier. 

Jean  de  Lardier,  chevalier  et  écbevio  de  Liège ,  reconoaît  que 
Tabbaye  <le  S^-Jacquea  doit  avoir  la  pêcherie  en  Meuse  depuis  le 
Heu  qu*on  dit  le  Beiche  «  qui  slat  aile  Bovrie  ainsi  que  droite  ligne 
se  porte  de  cel  Beiche  encontre  Beaurepaire.  » 

(Description  du  sceau  de  Tabbé  Jean  et  de  Jean  du  Lardier.) 

Fol.  79. 
1S44.  Apud  castrum  Fene  [Vershoven]  xi»  die  maiù 

L'évéque  de  Liège  reconnaît  qn^l  doit  son  hommage  à  Tarcbevé- 
qne  de  Reims  et  promet  de  le  lui  prêter  au  lieu  habituel ,  aussitôt 
que  les  circonstances  le  lui  permettront. 

Fol.  395. 

(1547).  Daliim  Awinione,  kaL  maii,  poniifieatut,  noslri  anno  lixto. 

Le  pape  Clément  YI  autorise  Tévéque  et  le  chapitre  de  Liège  à 

se  transporter  partout  où  ils  le  jugeront  convenable  pour  leur 

tf^réié ,  tontes  les  fois  que  les  habitants  de  Liège  se  soulèveront 

contre  eux  et  voudront  leur  porter  dommage. 

(Ex  arch.  S.  Lamberti  adom.  Àr.  Ho.) 

Fol.  114. 

1350*  (En  français). 

Analyse  d*nne  charte  de  SMacqnes  où  il  était  fait  mention  d*une 
d«i^  Marie ,  femme  de  Gerlac  de  Mondersdorp ,  châtelain  de  Wa- 
r^nme,  laquelle  Marie  était  fille  de  Baudouin,  jadis  châtelain  de 
Waremme  et  de  dame  Geile ,  qui  avait  épousé  en  secondes  noces 
messire  Henri  de  Pitersem,  chevalier.  Il  y  est  aussi  fait  mention  de 
plusieurs  antres  noms. 

(Pas  de  sceau.)  Fol.  80. 

1396.  Mentis  aprilis  die  xiii. 

Louis ,  comte  de  Flandre,  de  Nevers  et  de  Rethel ,  fait  relief  à 
Tévéque  Engelbert  de  Liège  pour  les  fiefs  de  Malines ,  Grammont 
et  Bomehem ,  et  promet  en  outre .  avec  serment,  de  maintenir  les 
Ton.  IX.  5 


(  66) 

conditions  et  articles  du  contrat  de  vente  fait  entre  son  père  et 
Tévéque  Adolphe  de  La  Marck ,  pour  la  ville  de  Matines. 

Fol.  178. 

13((6.  Doux'  jour$  en  moix  d'apvrii. 

Pierre  de  Chinvilbe,  chevalier,  donne  quittance  à  Tabbaye  de 

S*-Jacques  des  biens  de  Malle  et  de  Seluzei,  qu^il  a  vendus  à  Gillon 

Bacheler,  procureur  et  agent  de  ladite  abbaye. 

(Descript.  du  sceau  de  P.  de  Giinvilhe.) 

Fol.  19, 

1557.  Mentit  januarti  dte  décima  quarta, 

Engelbert  de  La  Marck  ,  évéqne  de  Liège ,  fonde  le  monastère 
des  Chartreux  et  y  fait  servir  la  donation  qu*un  certain  Jean,  dit 
de  Brabant,  avait  léguée  à  S^-Jacques. 

(Description  des  sceaux  de  Tévéque ,  du  chapitre  de  S*-Lambert 

et  de  Tabbé  du  couvent  de  S^-Jacques). 

Fol.  25. 

15ï$8.  Donné  à  Treit  sur  Moeute  quint*  jours  en  décembre. 

AVenceslas  de  Bohème,  duc  de  Luxembourg,  de  Lothier,  de 

Brabant,  etc.,  promet  à  Tévéque  Engelbert  de  Liège  de  venir,  un 

mois  après  sa  requête ,  dans  son  château  de  Bouillon ,  faire  relief 

du  château  de  Mirwart,  et,  ajoute-t-il,  de  tout  ce  que  Ton  nous 

montrera  que  nous  tenons  dudit  évéque. 

Fol.  181. 

1359.  Le  unzième  jour  del  moit  de  jung. 

Le  prévôt  de  Bouillon,  Lambert  D*Opey,  et  les  hommes  de  fief 
du  château  déclarent  que  le  duc  Wenceslas  de  Bohème  a  relevé  et 
repris,  en  fief  de  pairie  du  château  de  Bouillon ,  du  très-révérend 
père  en  Dieu  Mons'  Englebert ,  le  château  et  la  terre  de  Mirwart , 
avec  tous  leurs  appendices  et  les  hommages  y  appartenants,  sauf 
toutefois  Tavouerie  de  S^Unbert  qu*il  lient  de  Tabbé  dudit  lien. 

(Plusieurs  signatures  de  chevaliers.) 

Fol.  181. 


(67) 

1361.   Le  34«  jour  d^apvriL 

Jeanne,  duchesse  de  Brabant,  de  Lembourg,  etc.,  donne  acte 
à  messire  Thomas  d^Ànthines,  du  relief  qn*il  lui  a  fait  pour  les  fiefs 
et  ravonerie  d*Anthines  ,  dépendants  du  Limbourg. 

Fol.  882. 

1561.  SeiT^  jour  en  mois  de  juUet, 

Donation  et  relief  faits  par  M ons'  Thomas  d*Anthines  dit  dn  Fane, 

des  biens  et  du  fief  à  lui  cédés  par  Damp  Thomas  Gorbeal  d*An« 

ihines,  abbé  de  Wausor. 

Fol.  880. 

1365.  La  nuiete  délie  Saine t  Mathieu  apohtre. 

Extrait  d*an  diplôme  de  Hugues^  abbé  de  Stavelot  et  de  Mal- 
médy ,  duquel  il  appert  que  Thomas  Corbeal  d^Aolhines  était  châ- 
telain du  comté  de  Logne  et  podestat  de  Stavelot. 

Fol.  888. 

1362.   Trez*  jour  en  marche. 

Testament  de  Robert  de  Ferme ,  chevalier  qui  lègue  une  partie 

de  êe»  biens  en  le  vilhe  de  Termoin  (Termogbe)  pour  la  fondation 

d*un  autel. 

Fol.  44. 

Entre  1364  et  1578.  (En  latin). 

Positîo  pro  justificaliooe  judicii  pacis  pro  parte  episcopi  Leo- 
diensis  (rei  notaiu  di^na),  Avinione  exhibita  in  consistorio  publico 
contra  ducem  Brabantiae,  ou  réponse  à  M*  Arnold  qui  avait  plaidé 
la  cause  du  duel  pour  le  duc  de  Brabant,  faite  par  Tarchidiacre  de 
Liège,  Henri  de  Tremogne. 

(Y.  D.  Berch  ajoute  en  note  les  motifs  pour  lesquels  il  attribue 

cette  pièce  au  règne  de  Jean  de  Arkel.) 

Fol.  lOS. 

Entre  1364  et  1378.  (En  lattn). 

Sequuntur  solutiones  aliquae  ad  rationes  allegatas  pro  parte ducis 
Brabantiae  contra  judicium  pacis.  (Autres  raisons  contre  le  duel 
suivies  d*nne  ordonnance  des  champions  en  français.  ) 

Fol.  203. 


(68  ) 

1368.   Del  mois  de  genticr  le  xviejour. 

MentioD  cI*ud  chirograpbe  rçcoril  «  passé  entre  le  maire  et  les 

écheyÎDS  de  la  grande  Flémale  et  frère  Houwe.  Prévost,  maître  de 

Chanterene  '  de  S*-Jean  de  Jérusalem ,  et  honorable  écuyer  Jean 

Boileawe  de  Mons  ,  bailli  de  Flémale ,  alors  déposé  pour  quelque 

folle  par  lui  commise ,  et  en  sa  place  mis  et  institueit  Ameles  de 

Parfonriwe,  et  depuis,  ledit  Houwes  aussi  déposé  par  ses  supérieurs 

et  en  sa  place  députeit  et  instabli  vénérable  et  religieux  homme 

frère  Johans  de  Duysons  maistre  de  Chantraines.  n 

Fol.  121. 

1569.   Vingts  huH^  jour  en  mois  d'apvriL 

Jean  de  Ercle  (Àrkel)  ratifie  et  agrée,  en  faveur  de  Thomas  d*An- 
tbines ,  certaines  œuvres  à  lui  faites  des  fiefs  et  biens  d*Anthines. 

Fol.  88». 

1370.  Le  premier  dimenche  de  may» 

Mention  d^un  record  et  jugement  rendus  sur  les  différends  mus 
entre  Jacques  de  Looz,  s**  de  château  Thiry,  d*une  part,  etTabbaye 
d*Hastiers ,  à  cause  des  droits  prétendus  par  ledit  Jacques  sur  la 
vouerie  de  Blaimont. 

(Du  comte  de  Rivière-Àrschot  et  de  Heers.)  Fol.  794. 

1 371 .  Le^i^  du  mois  de  décembre. 

Frère  Henri  de  Saintron,  commandeur  en  la  baiUeried'Avalterre', 

*  La  commanderie  de  Chantereine  était-elle  dam  le  faubourg  St-Médard 
de  Jodoigne  ou  bien  i  Piétrain,  où  Ton  trouve  encore  deux  emplacements 
appelés  la  grande  et  la  petite  Chantereine  ?  Mirent  dit  que  cette  com- 
manderie près  de  Jodoigne  était  une  •uccortale  de  celle  de  Yaillan- 
pont,  dans  la  commune  de  Thiene  près  de  Hivellet.  An  XIV*  siècle, 
elles  semblent  avoir  été  bien  distinctes  et  elles  Tétaient  encore  i  la  fin 
du  siècle  dernier,  lorsque  M.  le  bailli  de  Grussol  était  commandeur 
de  Chantereine  et  M.  de  Rieuport  commandeur  de  Vaillanpont.  Y.  Mi- 
raus,  Op.  dipl.^  t.  II,  p.  1166,  et  St-Allais,  Vordre  de  Malte,  p.  837. 

*  Est  ce  le  bailliage  de  Flémale ,  est-ce  une  autre  dénomination  de  la 
commanderie  de  Chantereine  ?  Voy.  les  actes  de  1441  et  1450. 


(69) 

de  Tordre  de  S^Jestn  de  Jérusalem  ,  donne  à  cens  à  Gile  de  Ro- 
chefort,  chanoine  de  Liège,  leur  maison  de  Haneffe. 

{De  1.  réchevin  Hasset.)  Fol.  S27. 

1373.  Le  6  d'april. 

Relief  de  la  terre  et  seigneurie  de  Bioul ,  fait  par  messire  Gille 
de  Jauche  par-devant  mons'  de  Daules ,  bailli  de  Bouvigne.  En  léte 
de  cet  acte  est  une  description  détaillée  de  la  terre  de  monseigneur 
Gille  de  Jauche ,  autour  de  la  ville  de  Bioul. 

(Extrait  de  Taocien  registre  de  Bioul.)  Fol.  760, 

1373.  A  Bruxelles,  neuf' jour  en  novembre, 

Jeanne,  duchesse  de  Luxembourg,  de  Lothier,  de  Brabant,  etc., 
règle  le  différend  qui  existait  entre  Jean  de  Wesemale,  deFallais,  et 
dame  Félicitas,  fille  de  Lambert  d*Oppey,  à  Toccasion  des  château, 
TÎUe  et  biens  de  Fallais  ;  de  telle  manière  que  la  dame  Félicitas 
devait  garder  le  douaire  que  lui  avait  assigné  son  mari  Jean  de 
Fallais ,  ainsi  que  les  10,000  montons  d*or  qu*il  lui  avait  laissés. 
Quant  an  château,  il  devait  apparlenirà  Jean  de  Wesemale,  sauf  que 
la  dame  Félicitas  aurait  Tusufruit  de  tous  les  biens  et  la  possession 
de  tous  les  meubles.  Elle  devait  toutefois  y  laisser  les  «  arbalestres 
et  artilleries  y  appartenantes.  » 

(Description  de  onze  sceaux  ,  celui  de  la  duchesse ,   du  S**  de 

Bouchont,  du  S*"  d^Aa,  du  S'  de  Bourgneval,  du  S' de  Spoutin,  du 

S'  de  Ruppemont,  du  S'  de  Rorchem,  du  S^  de  Ranst,  du  S'  de 

Truwaut,  du  S'  de  Wesemale,  du  S'  d'Oppey.) 

Fol.  91. 

1373.  Le  neuffièmejour  de  novembre, 

Jean ,  sire  de  Wesemale,  de  Fallais,  maréchal  de  Brabant,  ac- 
cepte le  jugement  rendu  par  la  duchesse  Jeanne,  an  sujet  de  10,000 
moutons  d*or  que  son  oncle  Jean  de  Fallais  avait  laissés  par  testa- 
ment à  dame  Félicitas,  fille  de  messire  Lambert  d*Oppey,  et  promet 
de  n*en  plus  rien  demander  à  Ta  venir. 

(Description  du  sceau  de  Jean  de  Wesemale.) 

Fol.  01. 


(70) 

1373.  indict.  XI,  Mentit  martii  die  xvii, 

Nieola»  de  Uertlal ,  abbé  de  S'- Jacques ,  et  son  couvent ,  d'une 
part,  et  Robert  de  Géryroont,  abbé  de  S^-Laurent,  et  son  couvent, 
de  Tautre,  règlent  leurs  différends  sur  des  prétentions  de  préséance 
dans  les  processions  ou  les  offices ,  d*après  la  sentence  arbitrale  de 
Jean  d*£nghien  ,  évêque  de  Liège. 

(Pas  de  sceau .)  Fol.  82. 

1377.  Zrf  14  de  fehvrier. 

Seotence  rendue  par  les  écbevins  de  Flémale-la-Grande,  à  cause 
d*un  différend  survenu  entre  les  mambours  de  Taunidne  des  pau- 
vres dndit  Flémale  et  frère  Henri  de  Saint-Trond,  maître  de  Chan- 
traines,  commandeur  de  la  baillie  d*Avalterre  et  seig'.  temporel  de 
la  ville  de  Flémale ,  relativement  à  une  aumône  de  23  muids. 

(De  M.  récbevin  Masset.)  Fol.  8d4. 

1377.  Le  premier  jour  de  mois  de  marche. 

Renard  de  Streez,  écuyer,  prononce  en  qualité  d'arbitre  singu- 
lier dans  une  contestation  élevée  entre  la  maison  de  la  Grande  Flé- 
male et  les  mambours  de  Taumône  des  pauvres  dudit  lieu  ,  à  Toc- 
casion  d'une  aumône  de  pain  que  «  jadit  très-longtemps  passeit  et  de 
grande  antiquiteit,  avoit  lassieit  un  vaillans  bons  dudit  linaige  de 
Flémale,  qui  en  sornon  estoit  Lahiere  appelleis.  »  Il  condamne  les 
religieux  à  payer  aux  pauvres  une  rente  de  2â  muids  de  spelte  et 
règle  la  manière  dont  Taumône  dudit  Lahiere  doit  se  faire. 

(Ut  supra.)  Fol.  121. 

1378.    Le  »*  décembre. 

Extrait  ou  analyse  d*un  document  relatifà  l'aumône  de  23  muids 
prétendue  par  les  mambours  de  l'aumône  des  pauvres  delà  Grande 
Flémale,  à  charge  des  commandeurs  de  la  baillie  d'Avalterre  de 
S^-Jean  de  Jérusalem. 

(De  M.  l'échevin  Masset.)  Fol.  826. 

1384.   Au  dixhuici'  jour'du  moix  de  décembre» 
Frère  Henri  de  Saint-Trond  ,  commandeur  en  la  bailli  d'Aval- 


(  71  ) 

terre,  confirme  la  donation  faite  à  Wakier  del  Sauii  et  à  ta  femme, 
par  frère  Uae  le  Prévôt,  jadis  commandeur  de  ladile  baillie,  de 
leur  Maison  et  cour  de  visile  qui  jadis  fut  du  Temple. 

(Description  d*un  sceau  de  témoin.)  Fol.  ft04. 

1584.  Le  tt'exiême  de  septembre* 

Banduîns  de  Mostiers  remontre  par-devanl  le  bailli  du  comté 
de  Namur,  que  messire  Jacques  de  Looz  ,  sire  de  Cbâleau-Thiry- 
sor-Meuse  était  redevable  à  Haroie  d*Artois  d*une  certaine  somme 
de  40  sols  sept  deniers  et  un  esterlin  de  yieux  gros.  En  vertu  de 
quoi  le  bailli  fait  assigner  madame  de  Stolzembergb,  dame  de  Cbâ- 
teau-Tbiry,  pour  montrer  payement. 

(Du  comte  de  Rivière-Arschot  et  de  Heers.)  Fol  704. 

1388,  xix^  jour  en  mois  de  novefmbre. 

Ânsely  de  Wartain,  abbesse  de  BonefTe,  accepte  le  testament  de 
Walier  de  Hemmetines,  jadis  chanoine  de  Liège ,  par  lequel  il  lé- 
guait à  ce  couvent  plusieurs  biens  en  la  ville  et  ban  de  Waseiges,  à 
la  condition  d'un  anniversaire  et  d*une  distribution  de  rentes. 

(Description  du  sceau  de  Fabbesse.) 

Fol.  51. 

1589.   Selon  le  itiel  de  la  duché'  de  Triveres,  le  tembdy  devant  le 

dimenche  qu'on  chante  Reminiscere. 

Hnart  d^Auteil,  sénéchal  du  comté  de  Luxembourg,  établit  Pirlo 
de  Thines  comme  châtelain  et  garde  de  Château-Thiry-sur-Meuse 
deleis  Dînant,  lequel  avait  été  transporté  au  roi  des  Romains  par 
la  dame  Marie  de  Looe  (  Loz  ) ,  dame  de  Rovelcheit  et  Arnoul  de 
Boullant,  son  fils  aîné. 

(Du  comte  de  Rivière  Arschot  et  de  Heers.)  Fol.  701. 

1590.  Le  Pttï  décembre,  au  chaiteau  de  Uuy, 

Ferry  de  Brandeoberg  fait  relief  à  Jean  de  Bavière,  élu  de  Liège, 
pour  la  seigneurie ,  hauteur  et  justice ,  château ,  maison ,  ville  et 
terre  de  Hubines,  avec  toutes  rentes,  revenus,  cens,  etc. 

Fol  747. 


(  72) 

1593.  f^ingt  siex^  jours  en  Juin, 

Acte  de  relief  et  ratification  du  cootrat  de  mariage  entre  Adam 

Corbeal  d*Anthinefl  et  Damchellin  d*Audrimont. 

Fol.  887 

(159â)  sans  date. 

Lettre»  de  noble  homme  (Walerand  de  Luxembourg) ,  comte  de 
S*-Pol,  envoyées  anx  frères  prêcheurs  de  Liège  pour  les  informer 
des  dommages  que  lui  et  son  armée  avaient  causés  auxdits  frères 
dans  le  pays  de  Luxembourg,  dans  la  guerre  >  que  ledit  comte  de 
S*-Pol  faisait  au  comte  de  Luxembourg  (Wenceslas  de  Bohême).  Le 
comte  de  S*-Pol  paya  en  argent  aux  frères  prêcheurs  les  dommages 
qu*il  leur  avait  causés. 

(Simple  analyse.)  Fol.  H7. 

1395  ou  environ. 

Mention  d*un  record  rendu  sur  les  droits  qu*avait  le  damoisean 
Arnould  de  Bollant  comme  haut  voué  de  Falmignoul. 

'    Fol.  800. 

1595.  Le  diex^nauffième  jour  du  moix  de  septembre. 

Record  de  la  justice  de  Fontaine  FÉvesque,  touchant  la  hauteur, 

ville ,  terre  et  seigneurie  dudit  lieu. 

Fol.  217. 

1395.  Le  25  fehvrier. 

Marie  de  Looa,  dame  de  Stoizembergheet  de  Château-Thiry-sur- 

Meuse,  donne  un  répit  et  souffrance  de  tous  les  débats  et  actions 

qui  sont  pour  le  moment  entre  elle  et  Pirlo  de  Thiennes ,  prévôt 

d^Orzimont. 

(Du  comte  de  Rivière-Arschot  et  de  Heers.) 

Fol  705. 

1596.  Le  6"  jour  du  moix  d'aoust. 
Mention  d*un  record  rendu  par  les  échevins  de  la  cour  du  Mont, 

'  Misi,  Chron  des  comtes  deSt-Pavl,  par  Ferry  de  Locres,  fol.  62. 


(73) 

touchant  lesdroiU  qae  Jean,  S'  de  WaUin,  a  en  8on  ban  qu^on  dit 

do  Mont  à  Falmignoal. 

(Dq  comte  de  Kivière-Âracbot  et  de  Heers.) 

Fol  704. 

140â.  Le  xi  d'octobre. 

Les  teigneurs  de  Brandebergh  donnent  leurs  lettres  de  foi  et 

d^hommage  au  duc  d*Orléans,    comte  de  Valois,  etc.,   comme 

mambour  et  goviTemenr  des  duché  de  Luxembourg  et  comté  de 

Cbîny. 

Fol.  795. 

1404.  Le  rinienieutime  jour  dou  mois  de  décembre, 

Jean  d*Orjolx,s'  de  Herbemmont,  de  Bareze  etd*Orjolz,  «  donne 
à  son  boin  et  byn  ameit  servant  et  amit  Jehan  dit  fîlz  Gros  Jehan 
de  Bastaigne  le  joTeoe,  son  waignage  gisant  en  la  ville  d^Orjoul , 
avec  tous  ses  aisences  et  appendices.  *■ 

(Habui  Â  dno  d'Oijol,  can<'»  S.  Crucis  Leod.  7«  oct.  1636.) 

Fol.  306. 

1 406.  Le  2*jour  du  motx  de  décembre. 

Analyse  d*une  charte  par  laquelle  frère  Jean  de  Bomale ,  partie 
faisant  pour  frères  Jean  de  Parfonrieu ,  commandeur  d^Avalterre 
de  Tordre  de  S'-Jean  de  Jérusalem,  rend  la  maison  de  Bitronsart, 
membre  de  ladite  commaaderie ,  à  Giliam  Machi  d*Âhérées. 

Fol.  604. 
1406.  Mentis  februarii  die  quinta, 

Jean  de  Bavière  incorpore  Téglise  provinciale  de  Seraing-sur- 
Meuse  à  Tabbaye  de  S*- Jacques ,  et  fait  certaines  réserves  pour  le 
vicaire  de  ladite  paroisse. 

(Description  du  sceau.)  P<>1«  ^« 

1407.  Le  9  janvier. 

Cutiegonde  de  Boullant ,  dame  de  Stolzembergh  et  Château- 
Thiry-sur-Meuse ,  vend  à  Jean  de  Guestines  tous  les  fruits  et  émo- 
luments de  sa  terre  des  Omals  deleis  Mézières. 

Fol.  796. 


(  74) 

1 409.   Le  douzième  jour  d*aou$t. 

Sentence  rendue  par  le  duc  Jean  de  Bourgogne  el  le  comte 

Guillaume  de  Hainaut  contre  les  Liégeois  rebelles,  avec  les  lettres 

de  déclaration. 

Fol.  263-276. 

1412.  Letdd'aouit. 

Robert ,  comte  de  Virnenbourg ,  certifie  avoir  reçu  des  mains 
du  secrétaire  du  duc  de  Brabant  les  lettres  de  foi  el  hommage 
adressées  au  duc  d^Orléans  par  les  seigneurs  de  Brandebergh. 

Fol.  706. 

1413  et  années  suivantes , 

Quelques  reliefs  du  winage  de  Château-Tbiry-sur-Mense  ,   faits 

par  les  seigneurs  de  Brandenberg. 

Fol.  796. 

14âl.   Le  quatrième  jour  de  moix  de  février» 

Les  maîtres  de  Liège  donnent  quittance  aux  commissaires  du 
comte  de  Namur  de  la  somme  de  5,000  couronnes ,  qui  ont  été 
payées  au  change  de  la  justice  de  Liège ,  aux  termes  d*une  sen- 
tence de  révéque  relative  aux  différends  mus  entre  la  ville  de  Di- 
nant  et  ses  surséans  de  Liège  et  de  Looz,  d^uoe  part,  et  le  comte  de 
Namur  et  ses  surséans ,  de  Tautre. 

(Description  du  sceau  de  la  cité.)  Fol  67. 

1 421 .  Le  vingle-siexièmejour  du  mois  de  juin  ff, 

Jean  de  Heynsbergh,  évéquede  Liége^,  et  les  maîtres  de  la  cité  de 
Liège  et  de  Huy  donnent  quittance  aux  commissaires  du  comte  de 
Namur  de  la  somme  de  neuf  mille  couronnes  de  France,  qu*il  de- 
vait aux  termes  de  la  sentence  rendue  par  ledit  évéque ,  sur  des 
différends  mus  entre  la  ville  de  Dinant  et  autres  surséans  du  pays 
de  Liège  et  de  Looz  d*une  part ,  et  le  comte  de  Namur  et  ses  sur- 
séans de  Tautre. 

(Description  du  sceau  de  Tèvéque  et  de  celui  de  la  ville  de 

Liège.) 

Fol.  66 


(75) 

1422.   En  français. 

Serments  de  ceux  de  la  justice  du  ban  d^Ânsereme ,  de  Ferry  de 

Brandebourg,  avoué ,  et  de  êeê  masniers. 

Fol.  796. 

1424.  Le  XV i^  jour  de  mois  de  décembre, 

Bertrand  de  Leirs,  écuyer,  transporte  à  Fabbaye  de  S*-Jacques, 
par-devant  la  cour  féodale,  la  court  et  maison  qu*on  dit  Enchastre, 
consistant  en  terres  ,  prés ,  bois ,  trieihes,  etc.,  dont  il  fait  Ténu- 
mération. 

(Description  d*un  sceau  aux  armes  de  Jean  de  Heynsbergh.) 

Fol.  76. 
1128.   Du  mois  de  janvier  le  ^Zejour. 

Piercheval,  dit  le  Galloil ,  bâtard  de  Heste,  lieulenant  de  Thiry 
deBrandenbourg,  s'  de  Château-Thiry-sur-Meuse ,  déclare  avoir 
fait  son  ban  et  vesture  du  fief  qui  fut  jadis  à  Gérard  de  Modave  à 
EwrekotUe,  à  Jean  de  Flandre,  comte  de  Namur,  et  à  dem^'^"  Ca- 
therine,   sa  fille  naturelle,  assistée  de  Jean  Burekin  de  Jupleu 

(Jupîlle),  son  mambour. 

Fol.  700. 

14:28.   Ou  moix  de  julle  le  2^  jour. 

Accord  fait  entre  Thiry  de  Brandenberch,  s'  de  Bollant,  et  Jacques 
de  Brandenbergh,  s*"  de  Wilrezie,  sou  frère  par  sentence  arbitrale, 
relativement  à  la  succession  de  leurs  père  et  mère. 

(D*un  registre  du  comte  de  Rivière-Arschot  et  de  Heers.) 

Fol.  700. 

1430.  Mensis  novembris  die  duodecima, 

Jean  de  Heynsberg,  évéque  de  Liège,  approuve  la  fondation 
d*un  couvent  de  religieuses  du  tiers  ordre  de  S*-François ,  faite 
par  Yde  Potsings  dans  la  ville  de  Hasselt,  au  lieu  dit  op  die  Wolf- 
ken.  Il  confirme  la  donation  faite  à  ce  couvent  de  la  courl  située 
entre  les  deux  portes  de  Campine  ,  et  lui  donne  le  nom  de  Val  S**- 


(76) 

Calherine ,  en  statuant  qu*il  sera  visité  par  le  prieur  des  Croisiers 
de  Liège. 

Fol.  166. 

1439.  Des  fridagsnades  Helligen  Sacrament  dage. 

Preuve  d*adn]ission  au  chapitre  de  Cologne  pour  Gérard ,  comte 

de  Berg  et  de  Ravensberg,  donnée  par  Thierri ,  archevêque  de 

Cologne,  tant  pour  les  quartiers  paternels  que  maternels. 

(Deux  pièces  de  la  même  date.) 

Fol.  165. 

1458.   Ou  moix  de  jullet  le  xxviij^  jour. 

Extrait  d\in  record  rendu  par  les  échevins  de  Rendeur  S^-Lam- 

bert,   pour  savoir  quelle  part  avait  à  cette  seigneurie  la  dame 

Agnez  Dantin,  cbevaleresse ,  femme  à  messire  Jehan  de  Hamale, 

chevalier. 

Fol.  748 

1 439«  Le  quinzième  jour  dejenvier. 

Jean  dlve,  seigneur  de  B^ubegny  et  bailli  de  Florines,  certifie 
les  dépenses  qu*ii  a  dû  faire  en  plusieurs  voyages ,  afin  d'obtenir 
Tagréation  de  mons**  Jean  de  Heyusbergh,  pour  la  vente  d*une  terre 
située  à  Florines  et  achetée  à  mons**  de  Semelles  par  Clarenbaut 
de  Proisi.  Il  mentionne  qu'ail  avait  dû  par  deux  fois  se  rendre  près 
de  Cologne  pour  trouver  Tévêque ,  à  cause  de  la  mortalité  qui  ré- 
gnait à  Liège. 

(Description  du  sceau  de  Jean  d*Ive.) 

Fol.  60. 

1441.  Memis  sepfembris  die  vtcetima  prima. 

Jean  de  Heynsbergh ,  évêque  de  Liège ,  confirme  la  fondation 
du  couvent  du  Val  S'"-Calherine  de  Uasselt,  et  lui  accorde  diffé- 
rentes demandes,  entre  autres  d*élever  une  église  avec  cime- 
tière, etc.,  et  d*y  suspendre  une  cloche,  etc. 

Fol.  167. 

1 441 .   Le  ix*  jour  de  fehvrier. 
Description  du  sceau  de  frère  Kmond  d*Emechoven ,  comman- 


(77  ) 

denr  de  la  baillîe  cl*Âyallerre  de  Tordre  de  S'-Jean  de  Jérusalem  , 

aalrement  dit  mailre  de  Cbaotraînes. 

Fol.  327. 

1445.  En  mots  de /e  1 4*  jour. 

Record  donné  par  les  mayeur  et  écbevins  de  la  haute  cour  et 

justice  de  Tibaoge  emprès  de  Huy,  à  la  requête  de  Jean  del  Sarte , 

sur  les  aisemences  et  droitures  qu*il  a  et  doit  avoir  comme  masnier 

de  ladite  hautenr  de  Tibaoge.  Ledit  Jean  de]  Sarte  se  présentait 

comme  opposant  à  mous'  de  Liège. 

Fol  684. 

1445.  Le  viti*  jour  de  may, 

Jean  de  Heynsbergh ,  évéqne  de  Liège ,  donne  acte  k  Thiry  de 
Brandebei^h^  a' de  BouUant,  du  relief  qu*il  a  fait  dans  la  grande 
église  de  Liège,  de  la  tierce  part  de  la  seigneurie  de  Boullant. 

Fol.  749. 

1448.  Le  25  mars,  veille  de  la  grande  Pasquet, 

Acte  de  naissance  d*un  fils  de  damoiselle  Jehenne  d*Aste,  femme 

et  épouse  du  damoiseau  Gille  de  Jauche. 

Fol.  760. 

1450.  Lee  juillet. 

Frère  Emond  de  Michoven^,  commandeur  de  la  baillie  d'À val- 
terre  ,  autrement  dit  maître  de  Cbantraines ,  donne  sa  maison  de 
Flémale  à  frère  Guillaume  de  Dalhem,  curé  de  Flémale,  sauf  quel- 
ques exceptions. 

(De  M.  réchevin  Masset.) 

Fol.  826. 

1450.  Le  dixisme  jour  dejulleU 

Frère  Emond  d^Emechoven ,  commandeur  de  la  baillie  d*Avaul- 
terre  de  Tordre  de  S^ean  de  Jérusalem ,  autrement  dit  maître  de 
Chanteraines ,  donne  à  frère  Guillaume  de  Dalhem ,  curé  de  Fié* 
maie,  sa  maison  avec  toutes  9e»  appartenances  et  dépendances,  sauf 

^  Phu  haut  Emechoven,  Voy.  ton  épitaphe  dans  le  baron  Leroy. 


(  78) 

1e«  dîmes ,  les  vignes ,  le  stoinleur ,  les  bois ,  les  mines  et  terrages 

de  houilles  el  charbons  dont  il  se  réserve  la  moitié. 

(Ut  supra.)  Cette  donation  est,  sauf  la  date^  en  tout  semblable 

à  la  précédente. 

Fol.  128. 

1451.  (En  français.) 

Acte  constatant  les  armoiries  de  Antoine ,  s'  de  Croy ,  comte  de 

Porcien  et  s' de  Roncy ,  conseiller  et  premier  chambellan  du  duc 

de  Bourgogne. 

(Description  du  sceau  d*Antoine.) 

Fol.  54. 

1484.  Le  ^7  janvier. 

Soumission  faite  à  la  salle  du  château  de  BoUand  entre  les  sei- 
gneurs de  Brandenbourg ,  par  devant  le  bailli  du  comté  de  Namur. 
(Cette  année  le  winage  de  Hastiers ,  appartenant  à  Chàleau-Thiry- 
sur-Meuse,  fut  relevé  par  Frédéric  de  Brandenbourg,  seig'  dudit 

Château-Thiry.) 

Fol.  800. 

1455.  Le  12«  jour  de  décembre, 

Henri  de  Jumeppe  dit  de  Heyz ,  mari  et  mambour  de  d^'*  Mar- 
guerite, fille  de  Lambert  de  Streez,  cède  à  Daniel  de  Hosdaing,  en 
présence  de  Jean  de  Heynsberg ,  la  moitié  de  certains  biens  dont  il 
était  advesii  et  qui  étaient  mouvants  en  fief  de  Févêque  et  deTéglise 
de  Liège. 

(Description  du  sceau  de  Tévèque.) 

Fol.  68. 

1455.  En  mois  de  feuvri  le  trautêeme  jour. 

Mention  d*un  record  passé  dans  un  plaid  général ,  le  jour  de  S*- 
Remi ,  devant  le  maire  et  les  échevins  de  Flémale ,  à  la  requête  de 
frère  Wilhaume  de  Dalhem ,  commandeur  de  la  maison  et  hôpital 
de  la  grande  Flémale. 

(Hors  Tarchive  des  chevaliers  de  Yiller-le-Temples  en  Condros  , 
visit  originalihut  H.  Y.  D.  B.,  a  D.  Masset,  scabino  Leod.) 

Fol.  121. 


(79) 

1456.   Le  2«  jour  du  moix  d'apvn'L 

Frédéric  «le  Brandenbourg  assigne  à  Catherine  de  Crupey,  sa 
femme,  un  douaire  de  200  muids  de  spelte  ,  garantis  sur  la  sei- 
gneurie de  Château-Thiry,  les  voueries  de  HasLier  et  de  Wachoer. 

Fol.  800. 
1457.  Le  9iu«  jour  de  Julie. 

Guillaume  de  Moumale  ,  le  jeune ,  seign'  de  Kykenpoise ,  vend 
an  couTent  de  S'-Lorent  la  terre  ,  forteresse  et  seigneurie  de  Ky- 
kenpoixel  la  haute  vouerie  d*Ângleur,  pour  la  somme  de  3,000  flo- 
rins d'or  délie  marche  de  sur  le  rins  ou  leur  valleur. 

Fol  680. 

1457.  Le  viii^  jour  de  julle. 

Contre-céduUe  contenant  la  déclaration  des  biens  de  Kikenpoise 
vendus  à  Tabbaye  de  S^-Laurent ,  par  Guillaume  de  Moumale. 

Fol.  681. 

1457.  (Style  de  Liège)  14  febvrter. 

Acte  constatant  Texistence  de  messire  Symon  de  Fumale ,  che- 
valier, lieutenant  du  souverain  bailli  du  comté  de  Namnr. 

Fol.  54. 
1458.  En  français, 

Louis  de  Bourbon  commet  Thomas  Lardinois  De  Ville  pour  res- 
dre  vesture  de  28  muids  d*avoine  de  rente,  assis  sur  la  ville  et  sei- 
gneurie de  RendettrS'-Lambert,àEmoulde  Brandenbourg,  fils  de 
Thiry,  qui  les  avoit  ci-devant  transportés  à  Gilechon  de  Ligniée  ; 
Ârnould,  dit  le  texte,  les  rapproche  hors  les  mains  dudit  Gilechon. 

Fol.  749. 
1458. 

Extrait  duquel  il  appert  que  M.  Pirard  d*Anthines  était  châte- 
lain de  la  forteresse  et  comté  de  Logne ,  et  que  la  dignité  de  po- 
destat de  la  principauté  de  Slavelot  a  été  pendant  cent  ans  et  plus 
en  la  possession  de  Taïeul ,  du  grand-père  et  de  Toncle  maternel 

des  enfants  du  voué  d*Anthines. 

Fol.  880. 


(80  ) 

1460.   Le  xvii^  jour  d'apvriif  après  Pasquet. 

Lellres  de  oeutralîté  et  de  protection  émanées  de  Charlei»  Sep- 
tième, roi  de  France,  en  faveur  de  la  cité  et  pays  de  Liège  et  comté 
de  Looz. 

(Ex.  MS.  domini  Âmandi  Gelselii). 

u4naL  Leod.,  publiés  par  M.  De  Ram,  p.  482. 

Fol.  dQ9. 

1460.  Ze  26  juin. 

Madame  Béatrix  du  Sart  fait  relief  à  Frédéric  de  Brandenbourg 
de  la  quarte  partie  du  moulin  de  Pewillon ,  située  k  Dinant  assez 
près  de  Tabbaye  k  Leff,  comme  fief  à  elle  appartenant. 

Fol.  800. 

1461  et  années  suivantes. 

Différents  reliefs  de  la  terre  de  Bioul  faits  par  des  seigneurs  de 

Jauche. 

Fol.  760. 

1462.  Op  teu  15  dach  in  den  maeni  van  september. 

Relief  de  fief  fait  par  Guillaume  Van  Loen  dans  Thôtel  de  mons' 

de  Liège  à  Maestricbt,  pour  les  terres  et  le  cbâteau  de  Herly,  Luy- 

den,  Dorpen  et  Steyn. 

Fol.  808. 

1462.  Le  iO^jour  de  septembre. 

Olivier  de  la  Marche,  maître  d*h6tel  et  conseiller  du  duc  de  Bour- 
gogne, établit  Jean  d*Anthine8,  fils  de  Pirard ,  en  qualité  de  capi- 
taine et  prévôt  de  la  forteresse  et  du  duché  de  Bouillon. 

Fol.  886. 
1463.  Du  moix  dejuing  le  ^Z*  jour. 

Mention  d*un  record  donné  par  la  Justice  de  Marloye  à  Ernoui 

de  Brandenbourg ,  sur  les  assises  dudit  Marloye. 

Fol.  749. 


(81  ) 

1466.   Le  douzième  jour  du  mois  de  septembre. 

Acte  par  lequel  les  maîlres  et  les  métiers  de  la  cité  de  Liège 

reconnaissent  le  dac  de  Bourgogne  et  ses  successeurs  en  qualité  de 

gardiens  et  avoués,  conformément  au  traité  de  1465. 

(Gachard ,  Documents ,  t.  II ,  p.  406.) 

Fol.  22S. 

1467.   Le  xxviii^  jour  de  novembre. 

Traicté  de  ceulx  de  Francbimont  fait  avec  monsieur  le  duc  Cbarle 

de  Bourgongne. 

(Ibid.,  p.  480.) 

Fol.  25d. 

1 469.  La  Haye ,  le  xxi^  jour  d'octobre. 

Charles ,  duc  de  Bourgogne ,  mande  à  Guy  de  Brimeu ,  qu*il  ait 

è  contraindre  ceux  dePeelt,  de  Lnmmen  et  de  Gravenbroech ,  à 

contribuer  aux  rentes  et  gabelles  mises  et  à  mettre  sur  le  pays 

de  Liège  et  de  Looz. 

{Anal.  Leod.,  p.  597.) 

Fol.  180. 

1 469.  Le  xxii^  jour  d'aoust. 

Lettres  par  lesquelles  mons'  consent  la  demeurance  de  ceulx 

qu*il  Youldrat  demorer  en  Tisle  de  la  cité. 

{JmaL  Leod.,  p.  593.) 

Fol.  278. 

1469.  Le  vingt-deuxième  jour  d'aoust. 

Lettre  de  quittance  de  quatre  cent  mille  florins  donnés  aux  Lié- 
geois par  le  duc  Charles. 

{Anal.  Leod.,  p.  590.) 

Fol.  277. 

1473.  Post  S.  Michaelis  archangeU  diem. 

L'empereur  Frédéric  confirme  les  titres  et  privilèges  d'Ar- 
nould  de  Mérode,  chanoine  de  Liège,  et  de  Jean  ,  Ryckald  et  Guil- 
laume ,  ses  frères. 

Fol.  072. 

ToM.  IX.  6 


(82) 

1473.   Lt  ^iO^jour  de  mart. 

Mention  de  letlres  de  provision  procédantes  des  bailli  et  gens  du 
conseil  de  mons**  de  Liège ,  pour  avoir  record  de  certain  jugement 
rendu  à  la  court  de  Rendeur  S'-Lambert ,  à  cause  de  certains  hé- 
ritages ,  la  justice  de  Rendeur  refusant  d*en  donner  copie  à  £r- 

noul  de  Brandebourg. 

Fol.  749. 

1474.   Deu  25  dachin  novembri. 

Consentement  donné  par  Técoutète,  les  échevins,  etc.,  de  Mae- 

seyck,  aux  frères  de  S^-Croix,  pour  qu*ils  fondent  une  chapelle 

dans  la  rue  dite  Boschstraete ,  à  charge  de  certaine  redevance. 

(Ex  originali.) 

Fol.  150. 

1474.  Mensù  novembrts  die  décima  septima* 

Le  doyen  et  le  chapitre  de  Notre-Dame  de  Maeseyck  (Eyckensis) , 
au  diocèse  de  Liège ,  accordent  aux  frères  de  Tordre  de  la  sainte- 
Croix  (les  Croisiers)  sous  la  règle  de  S*-Âugustin ,  la  permission  de 
fonder  et  d'établir  un  couvent  et  un  monastère  dans  la  chapelle  de 
S'-Jacques  et  in  ejus  fundo, 

(Deux  sceaux.) 

Fol.  140. 

1476.   En  mois  de  féverier  le  10^  jour. 

Quittance  donnée  à  Ernult  de  Berckt,  abbé  de  S*-Jacques,  pour 
le  payement  de  la  taxe  qui  lui  avait  été  imposée  par  le  conseil  du 
duc  de  Bourgogne,  pour  la  valeur  de  97  muids ,  7  seliers  de  spelte 
et  15  awez ,  à  la  somme  de  15  flor.  de  Rhin  et  un  aidant. 

Fol.  36. 

1477.  Sahmedi  xxix  jour  du  moys  d'aytril. 

Acte  de  protestation  concernant  le  rétablissement  des  maîtres 

de  la  cité  de  Liège. 

(Anal,  Leod.,  fol.  655.) 

Fol.  176. 


(  83) 

1477.  Du  mois  d'octobre  le  troisième  jour, 

Louis  de  Baurboo  cède  el  transporte  la  terre  de  FranchimoDt  k 

GaOlaome  d*Areinberg« 

{^nal.  Leod.,  p.  6u6.) 

Fol.  188. 

1477.  Nono  kal,  januarii. 

Bulle  da  pape  Sixte  IV ,  relative  à  la  collation  des  prébendes 
dans  l^abbaye  de  Notre-Dame  de  Thorn ,  au  diocèse  de  Li^e. 
(Ex  originali.) 

Fol.  319. 

1480.  De  moy  de  may  Ze  15*  jour. 

Record  passé  dcTant  Jehan  Badin  ,  seig'  de  Trouwengnée ,  el 

ses  hommes  de  ûeÇ^  par  lequel  Rigault  de  Thys  renonce  à  tous 

les  droits  sur  la  moitié  de  la  terre  el  sur  l*avouerie  de  Grausce^  que 

son  père  Louys  lui  avait  légués  par  testament,   reconnaissant 

qnH  s*en  est  dessaisi  par  traité  el  arrangement  passé  entre  lui  et 

Jean  délie  Goortjoie. 

Fol.  170. 

1180.  Le  Yi*  jour  dejuing,  le  lendemain  de  la  dicace  de  Stavelot. 

Extrait  d'un  registre  féodal  duquel  il  consle  que  Adam  Gorbeal 
d^Anlhines,  Jean  et  Thys  d*Anthines  étaient  fils  légitimes  de  mon- 
seigneur Pirard  d*Anthines. 

Fol.  884 

1480.  Le  iT*  septembre, 

Gry  proclamé  an  Perron  à  Liège ,  pour  que  nulle  assistance  ne 

soit  donnée  à  Guillaume  d*Aremberg  ou  à  ses  complices. 

{Anal,  Leod,,  p.  684.) 

Fol.  268. 

1 480.  Le  v«  jour  de  septembre» 

Cry  proclamé  an  Perron ,  à  Liège ,  contre  Guillaume  d*Arem- 
berg,  condamné  an  bannissement  et  à  la  confiscation  de  ses 
biens. 

(Anal,  Leod.,  p.  685.)  Fol.  863. 


(84) 

1480.  Le  xii^jouf  d'octobre. 

ËTrard  de  La  Marck ,  seig'  d*Agimont ,  reconnaît  qu^il  tient  en 

fief  de  réyêque  de  Liège ,  les  forteresse ,  terre ,  hauteur  et  sei* 

gneurie  d*Aginiont. 

{jénal.  Leod,,  p.  687.) 

Fol.  179. 

1481  et  années  suivantes. 

Extraits  de  plusieurs  lettres  et  documents  relatifs  à  des  fiefs  ap- 
partenant k  la  famille  de  Brandenbourg  et  gisans  en  Euwillies  ou 

à  Qiâteau-Thiry  sur  Meuse. 

Fol.  800. 

1481.  E script  à  Agymonty  ce  xi  dejuing. 

Ëyerard  de  La  Marck  refuse  d'ouvrir  le  château  d*Agimonl  et 

d*en  remettre  la  garde  aux  hommes  de  Tévéque ,  malgré  les  ordres 

que  lui  avaient  adressés  les  États  du  pays. 

(Anal,  Leod,,  p.  690.) 

Fol.  170. 

1482.  Datum  in  Castro  Zuytstrom,  mensis  septembris  die  23. 

Herman  (le  texte  porte  Henri) ,  archevêque  de  Cologne ,  excom- 
munie Guillaume  de  La  Marck  et  ses  complices  à  cause  de  la  mort 
de  Louis  de  Bourbon. 

{Anal,  Leod.,  p.  699.) 

Fol.  171. 

1482.  {Sans  date.)  En  français. 

Supplication  à  monseigneur  le  duc  d*Ostrice,  pour  Je  reliève- 
ment  des  églises  de  Liège  contre  le  bourgeoix  d*icelle  cité,  en  sui- 
vant leur  obligation. 

{Anal,  Leod.j  p.  703,  note.) 

Fol.  244. 

1482.  Bruxelles,  le  U*jour  d'octobre. 

Lettres  par  lesquelles  Tarchiduc  Maximilien  ordonne  mainlevée 

de  la  saisie  des  biens  du  clergé  de  Liège ,  etc. 

{Anal.  Leod.^  p.  703.) 

Fol.  243. 


(85) 

1483.   Du  moix  d'apvrille  second  jour, 

I/abbé  de  Prume ,  Robert  de  Vemenborch ,  déclare  de  quelle 

façon  M***  Marie,  fille  de  feu  Godefroîd  de  Beauriea,  aMÎstéede  sod 

mambour,  Gérard  de  Fléron ,  a  relevé  le  tiers  de  la  terre  et  sei- 

gnenrie  de  Beaurieu  de  ladite  église  de  Prume.  —  Le  26  du  même 

mois,  Gérard  de  Fléron  releva  ledit  tiers  devant  les  commis  et 

lieutenants  établis. 

Fol.  926. 

1485.  (  Fers  le  commencement  du  mois  d^avril.)  En  français. 

AppoÎDtement  (ait  devant  la  ville  de  Huy  entre  Maximilien  d'Au- 
triche et  les  La  Marck. 

(Jnal.  Leod.f  p.  707.) 

Fol.  172. 

1483.  Le  onzième  Jour  du  mois  d'apwril. 

Copie  de  certaine  obligation  faicte  par  le  pays  de  Liège,  de 

trente  mille  livres ,  en  faveur  de  messeigneurs  Jehan  de  Châlon  et 

Philippe  de  Cltves. 

(Jnal.  Leod.,  p.  706.) 

Fol.  S67. 

1484.   Feria  secunda  post  undecim  millium  virginum,   (En  alle- 
mand.) 

Regalia  Domini  Leodiensis  episcopi  sive  testimoniales. 

Fol.  266. 

1484.  Bruxelles  ,  le  quinzième  jour  de  septembre. 

Lettres  de  Tarchiduc  Maximilien  et  de  Philippe ,  son  fils ,  pour 

contraindre  les  États  de  Liège  à  payer  à  Philippe  de  Clèves  la 

somme  de  trente  mille  livres. 

{Anal.  Leod.,  p.  757.) 

Fol.  268. 

1484. 

Paix  de  Tongres    entre    Jean   de  Uorne  et  Guillaume  de  La 
Marck. 


(»6) 

Extrait  des  Libri  cartarum ,  fol.  50.  Ce  texte  est  incomplet, 
voyez-le  plus  au  long  dans  les  j^nal.  Leod.,  p.  745. 

Fol.  279. 

1484.  Die  Mereurii  décima  tertia  mentit  octobrit. 

Procuratorium  ad  regalia   domini  Leodiensis  obtinenda  apud 

Francofordiiim ,  videlicet  domini  Jobannis  de  Horne. 

{jinai.  Leod,^  p.  759.) 

?ol.  264. 

1485.  Le  IX*  jour  d'octobre. 

Copie  de  la  gagière  de  Huy  vers  monseigneur  Tarchidnc  d*Au- 

tricbe ,  pour  douze  mille  livres. 

(Anal.  Leod,,  p.  808.) 

Fol.  186. 

1485.  Le  neuffiéme  jour  dudit  moix  d'octobre. 

Lettre  de  preste  de  douze  mille  livres  toucbant  Huy,  fait  k  Tévé- 

que  Jean  de  Horne  par  farcbiduc  d*Autricbe. 

{Anal.  Leod.,  p.  810.) 

Fol.  186. 

1486.  CouloingnCf  au  moit  d*apvril. 

Abolition  de  tous  crimes  et  excès  perpétrés  par  cy-devant  par  les 

Liégeois  et  leurs  adbérants,  donnée  par  Maximilien  et  Pbilippe 

d*  Au  triche. 

(Anal.  Leod.,  p.  811.) 

Fol.  268. 

1486.   Coviongne,  le  xiwii*  jour  d'apvril. 

Sauvegarde  accordée  aux  Liégeois  par  Maximilien  et  Philippe 

d*Autriche ,  en  leur  envoyant  Philippe  de  Clèves  comme  lieutenant 

général  de  Tavouerie  de  Liège  et  de  Looz. 

Fol.  269. 

1487.   Mentit  augntti  die  tecunda. 

Note  historique  constatant  que  frère  Jacques  Cailhot  était  com- 
mandeur de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  ou  maître  de  la 


(87) 

maUoD   de  Chantraine ,  et  des  autres  commafidenes  du   pays  de 

Liège,  comté  de  Bouillon  et  comté  de  Looz. 

Fol.  US, 

1487.   Du  mois  de  mars  le  douzième  jour»  Stilede  Liège, 

AatignatioD  faite  aux  églises  de  Liège  par  ceux  de  la  cité  tou- 
chant les  pensiooDaires  de  Brabant. 

(AuaL  Leod.,  p.  829.)  Fol.  246. 

1488.  Le  jeudi  après  le  dimanche  «/'Exaudi. 

.    Traduction  d^allemaod  en  français  de  la  paix  faite  entre  Tempe- 

reur ,  les  seigneurs  de  La  Marck  et  la  cité  de  Liège. 

(  jénal.  Leod,^  p.  851 .  ) 

Fol.  188,  mention  au  fol.  853. 

1488.   Le  jeudi  après  le  dimanche  J'Ëxaudi. 

Lettre  des  trêves  conclues  entre  les  seigneurs  de  La  Marck  et  la 
ville  de  Liège,  d*une  part ,  et  Tévéque  Jean  de  Home  et  la  ville  de 
Maestricht,  de  Tautre. 

{Jnal.  Leod.,  p.  830.)  Fol.  186. 

1489.  Dalum   Romae,  decimo  oclato  kal,  januariij  pontif,  nottri 

anno  teilo. 

Le  pape  Innocent  permet  aux  religieux  de  Sainte-Elisabeth  à 
Liège ,  appelés  les  Bons-Enfants ,  de  transférer  leur  couvent  hors 
des  portes  de  la  ville,  dans  la  maison  de  Saint-Léonard,  que  les 
moines  de  Saint-Jacques  ont  consenti  à  leur  céder. 

Fol.  160. 

1490.  Le  iS^jour  de  febvrier, 

Admission  de  Thiéry  PouHon ,  en  qualité  de  capitaine  de  guerre 
du  château  de  Dînant  pour  mons'  de  Liège.  Suivent  les  serments 
de  Tèvéque  à  la  ville  de  Dinant  et  à  Tèglise  de  Dînant ,  et  celui 
do  capitaine  et  haut  voué  de  Dînant. 

(Hors  de  quelques  notes  que  m^at  communiquées  M.  le  bourghe- 

maistre  de  Dinant  en  1641.  Note  de  V.  D.  B.) 

Fol.  800. 


(88) 

1 490.  xxviii  aprilii. 

Le  prieur  et  le  couvent  des  Bons  Enfants  ,  ou  des  chanoines  ré- 
guliers de  S^-Léonard,  voulant  reconnaître  la  faveur  que  leur  avait 
faite  le  couvent  de  S^-Jacques,  en  leur  cédant  le  bien  sur  lequel 
était  située  leur  église,  offrent  audit  couvent  de  S'-Jacques,  la  pleine 
et  entière  participation  et  confraternité  dans  leur  maison. 

(Pas  de  sceaux). 

Fol.  04. 

1492.  En  noiire  ville  de  Malines  oumoix  de  juing , 

Abolition  donnée  aux  Liégeois  par  le  roi  des  Romains  et  mon- 

seig'  Farchiduc  son  fils. 

{Jnal.  Leod.,  p.  861.) 

Fol.  187. 

1492  (sans  date).  Eu  Français. 

Copie  de  ce  que  les  ambassadeurs  de  mons'  de  Liège  et  les  estais 
de  ses  pays  ont  requis  à  monseig'  d*Orval ,  lieutenant-général  da 
roy  et  gonverneur  de  Champaigne,  leur  estre  ottroyé  et  accordé 
en  traitant  la  neutralité  par  eulx  requise. 

Fol.  261. 

1492.  Paris  le  H^juiUet. 

Charles  VIII  déclare  qu*il  consent  à  faire  respecter  la  neutralité 
du  pays  de  Liège  dans  les  guerres  qui  pourraient  s*élever  à  Tavenir 
entre  ses  voisins. 

(Parmi  les  signataires  se  trouve,  comme  dans  la  pièce  citée  plus 
haut ,  mons'  d*Orval ,  gouverneur  de  Champagne). 

Fol.  300. 
1492.  En  français. 

Transport  de  la  terre  et  seigneurie  de  Boullant ,  fait  par  Ërnoul 
de  Brandenbourg  à  son  cousin  Thiry  de  Brandenbourg ,  s'  de  Châ- 
teau-Thiry  sur  Meuse,  au-dessus  de  Dinant. 

Fol.  747. 

1495.  Le  16  d'aoust. 
Jean  de  Horne  déclare  que  devant  son  lieutenant  féodal  et  ses 


(  89  ) 

bomiDes  de  fief,  Emoul  de  Brandenbourg  a  Iransporlé  à  soa  neveu 

Thiry  de  Braodenbourg ,  les  seigneuries  de   Uu bines ,  Reudeur 

S^Laodbert  el  la  vouerie  de  Marloye. 

Fol.  747. 

1495.  Le  V  de  juillet. 

Record  de  la  justice  de  Landely  ,  suiyi  de  témoignages  sur  une 

terre  de  débat ,  près  de  Fontaine ,  à  laquelle  prétendaient  Tévéque 

de  Li^e  et  le  comte  de  Hainaut. 

Fol.  220. 

149S.  Le%9juing. 

Record  de  la  justice  de  Leernes  et  de  Wespes. 

Fol.  219. 

1498  (?). 

Sententia  régis  francorum  Ludovici  XII,  in  causa  nullitatis  matri* 
oionii  cum  illustrissima  domina  Jobanna  de  Francia. 

Fol.  222. 
1 499.  Mensù  februarii  die  prima . 

Le  prienr  et  les  cbanoines  réguliers  de  S*-LéoDard ,  s'engagent 

à  payer  tous  les  ans  au  couvent  de  S*-Jacques,  qui  a  consenti  à 

l'acquisition  dudit  lieu  de  S'-Léonard  ,  un  florin  d*or  pour  une 

pitance. 

(Pas  de  sceaux.) 

Fol.  96. 

1510.  25«youf  d'apvril. 

Mention  de  certain  procès  élevé  entre  D^*'®  Catherine  d*£ve  et 

H'  de  S'-Hubert,  à  cause  de  la  baute  vouerie  de  Marloye ,  qui  fut 

définitivement  adjugée  à  ladite  dame. 

Fol.  749. 

1513.  Le  9^  jour  de  may. 

Acte  de  relief  fait  devant  Henri  de  Gielpenne ,  lieutenant  du 

duché  de  Limbourg,  par  mons'  François  d^Anthines ,  fils  d*Adam 

Corbeal  et  de  dame  Agnès  de  Brialmont,  pour  la  vouerie  et  vicomte 

d^Anthines. 

Fol.  886. 


(  90  ) 

1 51 5.   ./m  samptagh  nuch  Pétri  und  Pauli  det  heiltgen  zwolffGoUen 

iagh  den  les  f  en  ta  g  der  monatzjunii, 

AUeslalioD  de  noble«8e  pour  Tadmission  à  Téglise  métropolitaine 
et  électorale  de  Cologne,  donnée  par  le  chapitre,  à  Paul,  s'  de 
Scliwartzenbergh ,  pour  les  quartiers  paternels  et  maternels. 

Fol.  160. 
1519.   Mentit  novembris  die  quarto, 

L*abbé  de  S^-Jacques  délie  de  Tobédience  de  son  couvent ,  plu- 
sieurs religieux  qui,  à  la  demande d^Erard  delà  Marck  ,  avaient  été 
envoyés  au  couvent  de  S*-Hubert  en  Ardenne ,  pour  y  faire  mieux 
observer  la  règle  de  S*-Benoît,  etTabbé  de  S'-Huberl  leur  accorde 
les  mêmes  privilèges  et  prérogatives  qu'aux  autres  religieux  de 
son  monastère. 

(Description  de  deux  sceaux.) 

Fol.  86. 

15â9.   Da  moix  de  juing  le  pe' Huitième  jour, 

Tfaierri  de  IlanefTe  et  Pettre  de  Theus  dit  Massin  ,  commis  éta- 
blis par  noble  et  honoré  seigneur  Antoine  de  Werres ,  commandeur 
de  Tordre  de  S'-Jean  de  Jérusalem,  donnent  à  Jean,  s'  de  Hawesen, 
la  maison  appelée  Monijoye ,  située  à  Warnant ,  à  tenir  dudit  com- 
mandeur pour  le  terme  de  neuf  ans. 

Fol.  122 

1(552.   Die  décima  quinla  mentit  januarii  in  oppido  nostro 

Bruxellarum. 

Acte  d'anoblissement  donné  par  Fempereur  Charles-Quint,  à 
Jean  Bardoul ,  à  son  père  Henri  et  à  son  frère  Léonard. 

Fol.  005. 
1534.   Le  diexième  d'octobre, 

Erard  de  la  Marck,  cardinal,  archevêque  de  Valence,  évêquede 
Liège,  ordonne  rétablissement  d'un  marché  franc  pour  les  bestiaux 
dans  la  ville  de  Liège  ,  le  jour 'des  S'-Simon  et  S'-Jude  ,  pendant 


(91  ) 

quatre  joars ,  «  hors  et  près  ladite  cité,  es  fauliboiirgs  et  lieux  et 

place  du  pont  d^Âmercourt ,  et  à  l'enlhour  de  là.  11  ordonne  que 

Ton  protège  les  gens  qui  y  viendront ,  mais  il  en  exclut  ceux  qui 

sont  attaînts  et  infectés  de  Tillaiu  cas  de  crisme  et  d*hérésie.  » 

(Sceaa  brisé.  Lettres  sur  parchemin  prêtées  à  Vanden  Bergh 

par  N.  Plenevaulx  ). 

Fol.  143. 

1537.   Du  mois  de  décembre  le  ^^  jour. 

Ratification  d*an  contrat  passé  entre  Adrien  de  la  Haye ,  mayeur 

de  Viller-le-TempIe,  Jean  de  Lonchin  ,  chev'  s' de  Taliier,  et  frère 

Antoine  de  Verres ,  chev'  de  Tordre  de  S'-Jean  de  Jérusalem , 

commandeur  delà  commanderie  de  Liège  ',  à  cause  de  biens,  fruits 

et  émoluments  de  ladite  commanderie. 

(De  H.  réchevin  Masset.  ) 

Fol.  324. 

1340.   Le  quattrième  jour  de  juillet, 

Charles -Quint    règle    la   juridiction  de  plusieurs   communes 

d*Outre-Meuse  et  de  Brabant ,  qui  au  lieu  de  prendre  leur  avis  et 

conseil  au  pays  et  comté  de  Dolhaio,  allaient  soit  à  Aix,  soit  à  Liège. 

(A  Doo.  Claud.  Montigni.) 

Fol.  800. 

1^41.  Le  \^  juillet. 

Tbiry ,  baron  de  Brandenbourg ,  fait  relief  devant  les  hommes 
de  mons**  de  Liège ,  pour  la  seigneurie  haute ,  moyenne  et  basse, 
de  Hubine  en  Condroz,  avec  la  haute  vouerie  de  Marloye  et  la 
tierce  part  de  la  seigneurie  de  Rendeur-S*-Lambert. 

Fol.  748. 

134â.  Dal,  sexta  augusti , 

Quittance  donnée  aux  frères  prêcheurs  de  Liège,  par  Bertrand 

Rogeri,  d*une  somme  de  23  fl.  de  Brabant,  pour  leur  part  dans  les 

travaux  des  fossés  de  la  ville. 

Fol.  142. 

*  Peut-être  de  la  commanderie  de  Y illers-aa-Liége ,  car  Tautre  non» 
semble  inconnue. 


(92) 

1543.   Le  \6  de  septembre , 

Record  donné  par  la  justice  de  Flémale-la-Grande ,  au  sujet  des 
aiseroences  de  ladite  yille. 

(  De  M.  réchevin  Masset).  Fol.  826. 

1546.  Bînchet,  le  sixième  jour  de  may. 

Convention  faite  entre  la  reine  Marie  de  Hongrie  et  mons'  de 

de  Liège ,  pour  la  construction  d*une  forteresse ,  près  du  pont  à 

Frasne  ( Marienbourg ) ,  et  la  cession  du  terrain  nécessaire,  en 

échange  d*une  portion  égale  k  prendre  sur  la  seigneurie  de  Herstal. 

(  Par  Jean,  s'  de  Roly.) 

Fol.  682. 

1548.   Le  A^  jour  du  mois  d'aousL 

Antres  conventions  et  accords  relatifs  à  la  construction  de  Ma- 
rienbourg et  à  la  cession  du  terrain,  faile  à  Tempereur  par  mons' 
de  Liège.  Il  fut  réglé  alors ,  que  Tévéque  céderait  deux  mille  dix- 
neuf  bonniers,  trois  grandes  verges  et  une  petite  ,  en  échange 
d*autant  à  prendre  sur  Herstal.  Cette  dernière  seigneurie  mesurant 
2,715  bonniers,  trois  grandes  verges  et  une  petite,  chaque  verge 
de  16  pieds  ,  mesure  de  S*-Lambert. 

(De  l'original.)  Fol.  683. 

1550.   Le  W  de  may. 

Claude  de  Willen fange,  lieutenant,  et  Claude  de  Wahan,  prévôt 

de  la  seigneurie  de  Poilvacbe,  font  connaître  un  appointement 

établi  entre  Thiry ,  baron  de  Brandenbourg ,  d'une  part,  et  Pierre 

de  Brandenbourg ,  s'  de  Bioul ,  Jean  ,  son  frère ,  etc. ,  au  si^et  de 

quelques  biens ,  cens  et  rentes. 

Fol.  746. 

1550.  Le  xxvii^  jour  de  janvier,  (Stiel  de  Liège). 

Recès  a  touchant  un  différend  mû  entre  Tabbé  de  S^-Hubert  et 

Tévêque  de  Liège,  à  cause  du  terroir,  hauteur  et  juridiction,  es 

rues  et  chemins  de  Falmignoule ,  entre  et  contiguës  au  banc  de 

S'-Hubert  et 'du  banc.de  Mons.  » 

Fol.  746. 


(93) 

1552.  Le  27  d'apvriL 

Relief  de  fief  fait  devant  le  bailli  de  Namur,  Godefroy  GaifBer , 
par  Pierre  de  Brandenbourg  ,  pour  le  winaige  de  Château-Thiry 
sur  Meuse. 

(Plus  bas  spécification  de  ce  que  chaque  marchandise  doit  en 
passant  à  ce  winage.  ) 

Fol.  746. 

11^52.  Dat,  xiiijulii. 

Quittance  donnée  aux  frères  prêcheurs  de  Liège ,  par  Bertrand 

Viogeri^  d*ane  somme  de  25  fl.  de  Brabant  pour  leur  part  dans  les 

Iravani  des  fossés  de  la  ville. 

Fol.  149. 

1552.   Dat*  xvi  teptembrit. 

Quittance  donnée  aux  frères  prêcheurs  de  Liège,  par  Denis  de 
Dolhain,  d'aune  somme  de  vingt-cinq  florins  de  Brabant,  pour  leur 
part  dans  les  travaux  des  fossés  de  la  ville  de  Liège. 

Fol.  142. 
1555.   Oh  quarta  tnensts  maii. 

Acte  d*anoblissement  donné  par  Tempereur  Giarles-Quint  à 
Louis,  à  Bernardin  et  à  François  Porquin  ,  frères. 

Fol.  961. 
1555.  jim  aisteen  tag  des  monats  januarii. 

Acte  d*anoblissement  donné  par  Tempereur  Charles-Quint,  à 
Hans  Ott  von  Berckmuelen  ou  Bernimolin. 

Fol.  osa. 

1557.  Le 'iS'' décembre. 

Pierre,  baron  de  Brandenbourg,  S'  de  Châtean-Thiry-sur-Meuse, 
BionI,  Hnbine,  par  le  trépas  de  son  père  Thiry,  fait  relief  des  sei- 
gneuries de  Hubine,  de  la  vouerie  de  Marloye  et  de  Rondeur ,  par 
devant  Robert  de  Bergbes,  évéque  de  Liège. 

Fol.  748. 


(94) 

1559.  yiugusla  Vindtlicorum  die  28  mentis  jult'i, 

L*empereur  Ferdinand  confirme  en  faveur  de  Fabbaye  de  Tborn 
au  diocèse  de  Liège,  plusieurs  diplômes  accordés  par  les  empereurs 
Othon  1  el  III ,  au  comte  Ausfrid,  et  un  autre  d'Adolpbe ,  roi  des 
romains,  au  couvent  même  de  Tborn,  en  date  de  966,  986  et  1292, 
portant  privilège  pour  le  marché,  le  tonlieu  et  la  monnaie  dans  di- 
verses localités.  Voy.  plus  haut  aux  années  citées, 

(Habui  a  Waltero  Bctoven  procuratore.)  Fol.  620. 

1566.  Le  17«  de  may. 

Extrait  de  lettres  de  Gérard  de  Groesbeek ,  sur  un  appointement 
relatif  à  la  seigneurie  de  Flémale  conclu  par  frère  Michel  de  Sevré, 
commandeur  de  Liège,  et  Jean  de  Lonchin,  S' de  Gentianes,  en  qua- 
lité de  commissaires  de  Jean  de  la  Fontaine,  grand  prieur  de  France. 

(De  M.  réchevin  Masset.) 

Fol.  Z29. 

1566.  Le  pénuUiètne  juillet. 

Acte  passé  devant  les  échevins  de   Liège  relativement  à  Tap- 

pointement  ci-dessus  louchant  la  seigneurie  de  Flémale. 

(De  M.  réchevin  Masset.) 

Fol.  929. 

1569.  Le  xxiij  septembre. 

Philippe  II  accorde  aux  moines  de  S^-JacqueS;  le  pouvoir  de  re- 
chercher les  cenS;  rentes  et  autres  servitudes  qui  peuvent  leur 
appartenir  comme  S'*  fonciers  tant  de  Havresche  que  de  Haubrene. 

Fol.  36. 

1570.  Mentis  novembris  die  quarta,   et  a  tergo  litterarum  die 

quinta. 

Gérard  de  Groesbeek,  évéque  de  Liège,  considérant  que  les  cha- 
noines de  réglise  collégiale  de  Notre-Dame  à  Aldeneyck,  n^étaient 
pas  en  sûreté  dans  cette  ville  ,  où  ils  essuyaient  journellement  les 
outrages  des  malveillants ,  consent  à  leur  translation  dans  la  ville 
de  Maeseyck . 

(Pas  de  sceaux.)  Fol.  108.108. 


(  9^  ) 

1570.  En  lalin. 

Aotilbedis  sive  conlrapo»ilio  argumenlorum  reformidatae  incor- 

poralioDÎs   abbatiae  S.    Laurentii  cum  episcopalu   Leodiensi  et 

modi  eamdem  devitandi. 

(A  dom.  priore  divi  Jacobi.) 

Fol.  506. 

1574.   Le  septième  jour  de  novembre, 

Gérard  de  Fléron  cooslîtue  et  établit  la  justice  de  Beaurieu.  — 

Suit  le  serment  de  ladite  justice. 

Fol.  036. 

1574.  De  moix  de  novembre  le  tl^  jour. 

Record  rendu  par  les  échevinsde  la  cour  et  justice  de  Beaurieu  , 
à  la  requête  de  leur  seigneur  Gérard  de  Fléron,  touchant  les  droits 
seigneuriaux  appartenant  à  un  comte  et  seigneur  de  Beaurieu. 

Fol.  626. 

1586.  Kayserwerdt  den  14  augutti  (en  bas  allemand.) 

Ernest,  archevêque  confirmé  de  Cologne  et  é?êque  de  Liège , 
donne  à  Godefroid  Taxis  (staethelder  tôt  StaveJot)  la  charge  de  re- 
chercher tous  les  biens  du  comte  Adolphe  de  Newenaer  et  de  plu- 
sieurs autres  de  ^es  ennemis,  dans  les  comtés  de  Looz  et  de  Horne  ; 
et  demande  qu*on  lui  porte  assistance  en  cette  besogne. 

(Habui  originales  a  duo  comité  hujus  filio.) 

Fol.  806 

1602.  Den  18  dach  aprtlis. 

Relief  de  fief  fait  par  Jean  de  Settelere,  chargé  de  procuration 
de  Maximilien  van  Brouchhorst,  pour  les  château,  franchise  etsei- 

gnearie  de  Steyn. 

Fol.  308  bit. 

1606.   Décima  oclava  die  mensis  augutti. 

Acte  d*anoblissement  donné  à  Laurent  Ramée  et  à  ses  succes- 
seurs par  Tempereur  Rodolphe. 

Fol.  61t. 


(96) 

1612.   Le  i^^  jour  du  moix  de  sepienthre. 

Preuves  de  noblesse  faites  par  Arnould  de  Fléron,  S'  de  Cawen- 
burch ,  etplacet  pour  être  mis  au  nombre  des  fiévés  et  vassaux  de 
noble  lenement  dans  le  comté  de  Looz. 

Fol.  627. 

1624.  Le  24  de  septembre. 

Certificat  d*admissioo  à  Tétat  noble  du  comté  de  Looz ,  donné 
dans  la  salle  de  Curenge  par  le  secrétaire  de  la  noblesse  à  Jean  van 
Blocquerien ,  S'  Vanderlaemen. 

(Des  mains  de  M.  le  chancelier  Blocquerien,  anno  1640.) 

Fol.  482. 

16âtS.  Le  troisième  d*aousL 

Acte  notarié  servant  d*atlestation  pour  prouver  que  Damp  Tho- 
mas d*Antbines ,  fils  de  monsieur  Ponsard  ,  était  abbé  de  Wausor 

et  Hastiers  en  1360. 

Fol.  870. 

1626.  Le  siexième  de  mars. 

Philippe  III,  roi  de  Castille,  donne  et  confère  à  D^*""  Ermelinde 
de  Oyenbrugge  de  Duras,  fille  du  sieur  de  Meldert,  les  canonicat  et 
prébende  vacants  au  chapitre  d^Andenne  par  le  trépas  de  D*'"®  Ma- 
rie de  Sanzelle. 

(Extrait  de  Toriginal  étant  à  Andenne,  le  11  octobre  1641.) 

Fol.  116. 
1626.  Décima  quinia  mensis  septembris. 

Acte  d*anoblissement  donné  par  Tempereur  Ferdinand  à  Herman 

Lerneux. 

Fol.  024. 

1626.   Die  décima  mariii. 

Lettre  de  Ferdinand  de  Bavière,  évéque  de  Liège ,  à  Jean  de 
Chockier,  son  vicaire  général,  au  sujet  d'une  donation  faite  au  cou- 


(97) 

Tent  des  capucins  de  Maeseyck ,  par  Nicolas  Nestelins ,  pasteur  à 

Malines. 

(Ex  onginali  a  PP.) 

Fol.  81t. 

1626.  En  latin. 

Origine  et  accroissement  du  couvent  des  capucins  de  Maeseyck. 

(Ex  origînali  concesso  a  Patribns.) 

Fol.  311^18. 

1627.  Die  vigesima  sexia  mensis  martii. 

Acte  d'anoblissement  donné  à  Corneille-Henri  Motmans  par  i*em- 

pereor  Ferdinand. 

Fol.  085. 

1627.  Die  vigesima  nova  mensis  decembris. 

Acte  d'anoblissement  donné  par  Tempereur  Ferdinand  à  Jean 

Cortius. 

Fol.  037. 

1628.  Die  vigesima  prima  mensis  novemhris» 

Acte  d'anoblissement  donné  à  Mathieu  Hustin  et  à  son  neveu 

parPempereur  Ferdinand. 

Fol.  018. 

1629.  Die  vigesima  tertia  mensis  januarii. 

Acte  d'anoblissement  donné  par  l'empereur  Ferdinand  à  Tilman 

Vanderborcbt. 

Fol.  021. 

1630.   Viertzeheuden  tag  monais  ociohris. 

Acte  d'anoblissement  donné  par  l'empereur  Ferdinand  à  Charles 

de  BiUefie. 

Fol.  008. 

1631.   Op  den  negenden  dach  januarii. 

Certificat  et  accord  donnés  par  les  écoutète  et  échevins  des  sei- 
gneuries de  Breugel  et  d'Erpecom ,  sur  la  nature  de  la  juridiction 

desdits  lieux. 

Vo\.d24bié. 

ToM.  IX.  7 


(98  ) 

1651.  5  octobrii. 

Non  videtur  aliquis  ablegaodus  ex  parte  Irium  ordioum  bujut 
patriae  Leodiensis  ad  conventum  circali  Westphalici  Colonîae. 
(A  dom.  Amand.  Gelselîo  qui  cilat  Pleneva  burgimagistrum.) 

Fol.  301. 

163S  {environ).  En  français* 

Remontrances  adressées  à  Tinfante  par  le  prince-électeur-é?é- 
que  de  Liège,  avec  les  apostilles  y  ajoutées  par  ladite  prin- 
cesse. 

(Habui  a  domino  Materni.) 

Fol.  851-860. 

1655.  Die  décima  tertia  tnensis  martii. 

Diplôme  d*anoblissement  donné  k  Guillaume  Gaiffier  par  Tempe- 

reur  Ferdinand  II. 

Fol.  066. 

1656.  Zu  Lntzenbourgs ,  am  5  drits  martii, 

Ernest,  comte  et  seig'  d*Isenburg,  certifie  bien  connaître  les 

quartiers  de  Schwartzenbergh ,  de  la  Marck,  de  Corswaremme,  de 

Huy. 

(Cachet  d*£rnest  d'Isenburg.) 

Fol.  164. 

1656.  J  MarcIie,  le  18«  d'apvril. 

Jean-Théodore ,  comte  de  Mérode,  baron  de  Houffalize,  certifie 
bien  connaître  le  quartier  de  Hamal. 

(Cachet  de  J.-Th.  de  Mérode.)  Fol.  164. 

1636.  Donné  à  Palésieux,  le  39«  apvril, 

François  de  Lorraine ,  évéque  et  comte  de  Verdun ,  prince  du 
Saint-Empire ,  grand  doyen  de  Féglise  électorale  de  Cologne ,  cer- 
tifie que  les  quartiers  de  Barbanson  et  des  Harmoises ,  provenant 
de  la  mère  du  père  de  M""  Dorothea-Anna  de  Schwartzenbergh  , 
sont  vrays  anciens  comtes  el  barons  et  d'extraction  illustre ,  etc. 

(Cachet  de  François  de  Lorraine.) 

Fol.  151. 


(99) 

1636.   A  Bruxelles ,  le  troisième  de  jmiug. 

Le  comte  de  Noyelle  et  de  Fallez ,  maître  d*hdtel  du  prince-car- 

diDal-infant ,  certifie  que  les  quartiers  de  mère  de  Pétersem  de 

Bréderode,  provenant  du  père  de  la  mère  de  D'^«  Dorothea-Ânna 

de  Sch^rartzenbergfa ,  tont  yrays  anciens  comtes  et  barons   et 

d'extraction  îUustre,  comme  anssi  les  quartiers  de  Bossu,  Blois, 

Hnmière  provenants  de  la  grand*mère  maternelle. 

(Cachet  du  comte  de  Noyelle.) 

Fol   16S. 

1656.   A  Bruxelles^  le  sixième  dejuing. 

Guillaume ,  baron  Scheffart  de  Mérode ,  certifie  bien  connaître 
les  quartiers  de  Rivière,  de  Mérode,  de  Pétershem-Mérode ,  de 
Bornhem  et  Bréderode,  provenant  du  père  de  la  mère  de  D^^*  Do- 
rothea-Anna de  Schwartzenbergh. 

(Cachet  de  G.  de  Mérode.) 

Fol.  164  et  156. 

1636.  A  Bruxelles ,  le  27«  dejuing. 
Claude  d'Ongnyes,  seig' de  Coupigny,  elc,  certifie  bien  con- 
naître les  quartiers  de  Mérode ,  de  Houffiilize ,  de  Hennin-Liétard , 
de  Blois,  de  Hnmière. 

(Cachet  de  Claude  d*Ongnyes.) 

Fol.  168. 

1636.  Bruxelles^  le  troisième  de  juilleite. 

Philippe  de  Rubemprez,  comte  de  Vertaing,  etc.,  certifie  bien 

connaître  les  quartiers  de  Mérode,  de  HoufTalize,  Hennin-Liétart 

dit  Boussu,  Blois  et  Hnmière. 

(Cachet  de  Ph.  de  Rubemprez.) 

Fol.  163. 

1636.  A  Bruxelles,  le  31«  de  juillet. 

Charles-Philippe  de  Croy,  duc  de  Havre  et  Ooy ,  etc.,  certifie 
bien  connaître  les  quartiers  de  Barbanson ,  Boussu ,  Mérode  dit 
Pétersem ,  et  Rivière  dit  de  Heere  ,  et  que  ce  sont  quartiers  d*an- 
cieos  comtes  et  barons. 

(Cachet  de  Charles  Philippe.)  Fol   162. 


(  100) 

1636.  Le  trûiêièmejour  de  septembre ,  à  Maestricht, 

Le  duc  de  Bouillon ,  gouverneur  de  Maestricht,  certifie  que  les 

quartiers  de  Mérode ,  de  Pétersem-Bréderodes  et  Humière ,  pro- 

Tenant  tant  du  grand  père  que  de  la  grand*mère,  du  côté  maternel, 

de  D^'ii*  Dorothea-Anna  de  Schwartzenbergh ,  sont  yrays  anciens 

comtes  et  barons  d'extraction  illustre. 

(Cachet  du  duc  de  Bouillon.) 

Fol.  161. 

1636.  Den  acht  und  zwanzigesten  dag  tnonatt  novembris. 

Acte  d*anob1issement  donné  à  Godard  de  Boucholt  par  IVmpe- 

reur  Ferdinand. 

Fol.  014. 

1637.  Au  château  d'Anvers,  le  chinquiesme  janvier, 

Albert,  prince-comte  d'Aremberghe  et  du  Saint-Empire,  prince 
de  Barbanson,  comte  d*Aygremont  et  de  La  Boche  en  Ardenne, 
yicomte  de  Dave,  gentilhomme  de  la  chambre  de  sa  magesté  et 
chevalier  de  Tordre  de  la  Thoison  d*or ,  certifie  que  les  quartiers 
de  Hamal  et  de  Boulant,  provenant  de  la  part  de  la  grand*mère 
paternelle  de  D^^^  Dorothée-Anna  de  Schwartzenberg ,  sont  re- 
connues de  Tancienne  chevalerie  militaire. 

(Cachet  d*Albert.) 

Fol.  152. 

1637.  Dte  ierlia  mensis  octohris. 

Le  doyen  et  le  chapitre  de  Téglise  métropolitaine  de  Cologne 
déclarent  que  les  preuves  de  D*^®  Dorothée-Anne  de  Schwartzen- 
bergh, lui  ayant  été  soumises  par  le  chanoine  Henri  Vanden  Bergh, 
ils  les  ont  fait  examiner  suivant  Tusage,  et  que  par  décret  capitu- 
laire  spécial  ils  les  acceptent  et  les  admettent. 

(Sceau  du  chapitre  de  Cologne.) 

Fol.  165. 

1639.   Tertio  idus  aprilis. 

Diplôme  de  collation  de  titre  donné  par  Tempereur  Ferdinand  III 
à  Ernest  de  Suys. 

Fol.  oe?. 


(101  ) 

1645.  xxYi*  jour  du  mots  de  décembre. 

Lettres  du  roi  de  Fraoce  qui  nomme  Jean ,  seig^  de  Marsin ,  à 

la  chaire  de  maréchal-des-eamps  et  armées ,  en  récompense  des 

serrices  qu'il  a  rendus  comme  colonel  d*un  régiment  de  cavalerie 

étrangère ,  surtout  dans  la  guerre  d'Italie. 

(Hors  son  originale  à  moi  communiqué  par  le  noble  et  généreux 

sieur  Jean  de  Marchin  ,  reprins  au  blanc  de  cestes.) 

Fol.  320. 


Chartes  inédites  communiquées   par  3f.  le  baron 

De  Reiffenberg. 

L— (H03.) 

Addherij  comte  de  Saphenberg,  donne  l'alleu  de  Herche  à  l'ab- 
baye de  Munêier-Bilêen. 

Quonîam  ia  hoc  seculo  nichil  stabile  et  mansurum  probatur, 
nisi  quod  Deo  pura  devotione  coDsecratur,  nullumque  felicius 
commercium  quam  transitoriis  comparare  coelestia,  e^oAdel- 
beriuê ,  comee  de  Saphenberge,  tradidi  sancto  amori  in  villa 
Beiieiae  hereditatem  meam  Herche ,  cum  omnibus  appendiciis 
suis  cultis  et  incultis,  aquamm  et  silvarum  compendiis ,  stabili 
elfideli  jure  sine  ulla  contradictione ,  pro  anima  meaet  omnium 
heredum  meorum  et  uxorum  mearum.  Ut  autem  haec  tradi- 
tio  firmior  permaneret  suscepi  de  gazopbylatio  sanctuarii 
X  libras  a  manu  Mathildis  abbatissae  in  necessitatis  causa ,  sed 
ut  probabilior  esset  emptionis  cautela ,  censum  ipsius  allodii 
recensuimus  YIIl  libras  et  dimidiam ,  quarum  sex  détermina- 
vimus  ad  vestituram  Dominarum ,  septimam  ad  coraparandos 
pjsces  abbatissaej  et  sororum  in  quadragesima ,  X  solidos  ad  lu- 
minaria  sanctuarii.  De  peculiaribus  et  placitorum  causis  statu- 
endis  et  destituendis  in  manu  saepedictae  abbatissae ,  ipsa  sup- 
provisori  suo  statuât  quod  velit.  Acta  sunt  haec,  rata  etindi- 


(  102  ) 

vulsaanoolncamalionis  Dominicae  MO**  YIIK*,  régnante  domino 
Heinrico  quarto,  Otberto,  fideli  Leodiensium  episcopo ,  coram 
îdoneîs  testibus  Adolfo ,  Olberto ,  Ludoifo  et  compluribus  alîk, 
manu  mea  simul  et  Ûlii  mei  Iradita  et  abrenuntiala ,  sigillata  et 
inbaonha ,  ut  ai  quia  de  his  statntîs  qnicquam  irritare  voluerit , 
infemalî  dampnatloni  et  judicum  punitioni  aubjaceat.  Amen. 

IL  — (1118.) 

Ltiire  du  pape  Gela$e  à  Richard  ^prévôt  de  Springeersbach , 
touchant  la  règle  de  saint  Auguetin. 

s 

Gelasiusepiscopua,  servus  servorum  Deî ,  R.  ecclesiae  Sprin- 
berbaccnsi  praeposito  et  ejus  fratribus  salutem ,  et  apostolicam 
benedictionem.  Quaeationem  in  ter  vos  pro  beati  Augustini  ré- 
gula emersisse  audivimus,  quoniam  quaedam  in  ea  scripla  sunt, 
videlicet  de  officiis,  delabore  manuum ,  et  de  jejunio,  quae  non 
possunt  in  nostris  provinciis  adîmpleri ,  quibus  in  rébus  corn- 
petens  moderatio  adhibenda.  Ea  enim  quae  ad  mores  bonos 
pertinent,  divina  coopérante  gratia,  (ubique)  obserranda  sunt. 
Ea  yero ,  quae  de  offîciis  ab  eodem  doctore  scripta  sunt ,  quia 
et  in  (a)  roroana  (ae) ,  et  in  (a)  ceterarum  ecclesiarum  consue- 
tudo  (consuetudine)  discrepant,  observari  non  possunt.  Sic 
ut  in  beati  quoque  Benedicti  régula  quaedam  de  hujus  modi  ob- 
servationibus  (observantiis)  scripta  sunt,  quae  nostris  (quoque) 
temporibus  per  monasteria  longe  aliter  sunt  (Gunl).  Neque  ta- 
men  enim  propler hoc  mouachorum  professio  crediturinfirmari. 
Praecipimus  ergo  ut  officiorum  celebrationibus(celebrationes), 
apud  vos  juxta  (secundum)  communem  catholicae  ecclesiae  con- 
suetudinem  observentur.  Sane  opus  manuum ,  et  jejunium  se- 
cundum loci  qualitatem ,  et  personarum  facultatem  exerceatur* 
Sed  (et)  intus  quoque  communis  regularium  fratrum  consue- 
tudo  custodiatur.  Ab  excommunicatarum  participatione  quali- 
1er  abstinendum  sit  sanctorum  patrum  nos  instruunt  sanctio- 
nés.  Si  qui  tamen  fragilitate  aliqua ,  Tel  iniquorum  violentia 
corum  communicatione  maculaverint  in  dicta  compétent!  poeni- 


(  103) 

teolk  prîoris  arbitrk>  abeolvaniur.  Pro  nottrb  et  romaoaeecda- 
sîae  inbolatione  firatemiUs  yetlra  indesiDentcr  apadomnlpoUD' 
tem  Dominum  interoedat.  DalumRoraae  (II.  ldu8Attgu«ti(l  118). 

Item  Gêiaêiuê. 

Si  quia  pofttprofesskMiein  secundum  regulam  beaii  AugusiiDÎ 
exhibitam  fraires  in  caDonîco  ordioe  Deo  servire  voleDiesin- 
qaietaverît,  et  litibus  et  astiduîs  contentîonibas  operam  dando 
Deo  et  regulae  inobediens  conyeotum  indesinenter  contarba- 
verit ,  hi'c  talU ,  taliterque  coorersando ,  ai  ad  aliquem  eorum , 
in  quo  sub  praeposito  secundum  aui  ordinîa  propositum  $alvari 
po6sit,ire  consilio  sui  praepositi  suorumque  fratnim  voluerit, 
licentiadata  discedat.  Si  autem  contumaciae  spiriiu  duclu8,non 
causa  salutis  animae  suae ,  sed  amplioris  viae  volutabra  repli- 
candi  ,  et  cum  corvo  ex  arca  egresso  carnibus  ac  sanguinibus 
crasssari ,  ac  pasci  magis,  quam  cum  columba  virtutibus  refici 
ddectaverit  absque  benedictionis  licentia  juxta  prophetam  se- 
cundum desideria  cordis  sui  demittatur.  Infîdelis  enim  si  disce- 
dity  discedat.  Non  enim  boc  juxta  beatum  Augustinum  fit  cru- 
deliler,  sed  misericorditer,  ne  contagione  pestifera  plurimos 
perdat.  Yerum  tamen  si  extra  positus  fratres  vel  domum  infes- 
tarerit,  secundo  terciove  admonitus,  nisi  resipuerit ,  a  prae- 
posito et  fratribus  excommunicetur* 

IIL  — (H22.) 

Le  pape  Caltxte  11  confirme  la  règle  et  Vinêtitut  de  l'abbaye  de 

Rolduc  ,  le  25  mars. 

Calîxtusepiscopus,  servusservorumDei,  dileclisfiliisRichero 
abbali  et  canonîcis  in  ecclesia  sancti  Gabrielis  de  Rode ,  regu- 
larem  yitam  professis ,  tam  praesentibus  quam  futuris ,  in  per- 
petuum.  Praeceptum  Domini  habemus  intrare  per  angustam 
portam ,  quia  angusta  via  est  quae  ducît  ad  vitam.  Quia  igitur 


(  IW) 

vos,  o  filî  în  Christo  charissimi ,  per  divioam  gratUm  aspirali 
mores  vestros  sub  regularis  vitae  disciplina  coèrcere ,  et  ut  an- 
gustam  valeaUs  ingredi  poitam ,  communiter  secundum  sanc- 
toruin  Patrum  instilutionem  omnipotent!  Domino  deservire 
proposuislis  :  nos  votis  vestris  paterno  congratulamur  affectu. 
Unde  etiam  petitioni  vestrae  benignitate  débita  imperlientes 
assensum ,  religionis  proposilum  praesentis  privilegii  auctori- 
tate  firmanus.  Statuimus  enim  ut  nulli  omnino  hominum  liceat 
vitae  canonicae  ordinem  quem  professi  estis ,  in  vestra  eccle- 
sia  immutare.  Nemini  etiam  professionis  vestrae  facultas  sit 
alicujus  levitatis  instinctu^  vel  arciioris  religionis  obtentu 
sine  prioris  vel  congregationis  licentia  de  claustro  discedere  ; 
quod  si  discederet,  nullus  eum  episcoporum,  nullus  abbatum, 
nullus  monachorum  sine  communium  litterarum  cautione 
suscipiat,  quamdiu  videlicet  in  ecclesia  vestra  canonici  ordi* 
nis  ténor  Domino  praestante  viguerit.  Vestra  vero  omnia 
proteclione  apostolicae  sedis  munientes,  vobis  vestrisque 
successoribus  in  eadem  religione  mansuris  ca  perpétue  possi- 
denda  sanximus,  quae  in  presentiarum  pro  communis  victus 
sustentatione ,  videmini  possidere,  et  quaecumque  in  futu- 
rum  largiente  Domino  juste  atque  canonice  poieritis  adipisci. 
Nulli  ergo  hominum  liceat  eamdem  ecclesiam  temere  pertur- 
bare,  aut  ejus  possessiones  auferre,  vel  ablatas  retinere» 
minuere,  vel  temerariis  vexationibus  fatigare,  sed  omnia 
intégra  conserventur  eorum,  pro  quorum  sustentatione  et 
gubernatione  concessa  sunt,  usibus  omnimodis  profutura. 
Obeunte  te  nunc  ejus  loci  abbate  vel  tuorum  quolibet  succès- 
sorum  nullus  ibi  quolibet  surreptionis  astutia  seu  violentia 
praeponatur  nisi  quem  fratres  communi  consensu ,  vel  fra- 
trum  pars  consilii  sanioris  secundum  Dei  timorem  providerint 
eligendum.  Electus  autem  a  dioecesano  benedicatur  episcopo, 
a  quo  etiam  chrisma ,  oleum  sanctum  consecrationes  altarium 
sive  basilicarum  et  ordinationes  clericorum  vestrorum  accipie- 
tis ,  siquidem  calholicus  fuerit  et  gratiam  atque  communionem 
apostolicae  sedis   habuerit,  etsi  ea  gratis  ac  sine    pravitate 


(  105) 

Toliimt  exbibere.  Alioquin  pro  eorundem  sacrameatorum 
suaceptioDe,  catbolîcum  qaem  malueritia  antialitem  adeatis, 
aalTo  tamen  in  omnibus  catholici  Leodiensis  episcopi  jure  ac 
reverentia.  Sane  fructuum  yestrorum  décimas  quos  propriis 
fumpttbus  laboribus  ve  colligilis ,  vobis  absque  episcoporum 
▼el  episcopalium  ministrorum  contradictione  faabendas  sta- 
taimns.  Siqua  igitur  in  futurum  ecclesiastica  saecularisve  per- 
sona  bancnostrae  consUtulionis  paginam  sciens,  conlra  eam 
temere  venire  temptaverit,  secundo  tertiove  comraonita,  si 
non  praesumptionen  suam  digna  satisfaciione  correxerit ,  pu- 
testatis  honorisve  sui  dignitate  careat,  reamque  se  divino 
judîcio  existere  de  perpetrata  iniquitate  cognoscat ,  ita  sacra- 
tissimo  corpore  et  sanguine  Dei  et  Domini  redemptoris  nostri 
Jesu  Chrisli  aliéna  6at ,  atque  in  extremo  examine  dislricto 
ultionî  subjaceat.  Cunctis  autem  ecclesiae  justa  servanlibus  fit 
pax  Domini  nostri  Jesu  Christi;  qualenus  et  hic  fructum 
bonae  aelionis  percipiant,  et  apud  districtum  judicem  prae* 
mîa  aeternae  pacis  inveniant.  Amen.  Datum  Laterani  per  ma- 
num  Crisogoni,  sanctaeRomanae  ecclesiae  Diaconicardinalisac 
biUiothecarii.  VIII  kal.  aprilis.  Indict.  15.  Incarnationis  Do- 
minicae  anno  mill.  CXXll,  pontificatus  autem  domini  Calixli 
secundi  papae  anno  quarto. 

Ego  Kalixtus  catholicae  ecclesiae  episcopus  laudans. 

(  D'après  roriginal.) 

IV.  — (H25.) 

Vewpereur  Henri  V  confirme^  /e  81  mare  1 125,  la  donation  faite 
à  l'abbaye  de  S'- Jacques  à  Liège ,  par  Tiebauld  de  Foron  et 
par  Guda,  sonépouêe,  de  certains  biens  situés  à  Blistin  [Bilsten] 
et  ailleurs  '• 

In  Domine  sanctae  et  individuae  Trinitatis.Henricus,divina 
fafente  clementià  quintus  Romanorum  imperalor  Augustus, 

'  Uoe  ftntre  donation  des  mêmes  individus  à  l'abbaye  de  Saint-Jacques, 
confirmée  aussi  par  l'empereur  Henri  Y ,  est  analysée  précédemment. 


(106) 

digDum  este  judioamus  et  ad  vîtani  praetentem 
et  ad  futuram  féliciter  obtinendam  Id  profuturum  non  dubîta- 
mus  secundum  âdelium  nostrorum  juatas  petitiones  ecdeaias* 
Ucaa  facultatea  et  a  cujualibet  potestatis  injusta  penraaione 
liberare  et  liberatas  augmentare ,  augmentatas  quoque  regaltê 
edîcti  munimiDe  tueodas  conOrmare.  Quapropter  omnibus 
divini  noatrique  Dominis  amatoribua  tam  futuris  qaam  prae- 
aenlîbus ,  perspicuum  ease  yolumus  quia  Tiebaldua  de  Foron , 
vîr  ingenous ,  ad  extrema  veoiens  mandayerit  coDJagi  saae 
fidelissimae,  acilicet  Gudae ,  et  Arnolpho  nepoti  auo,  utapud 
aanctum  Jacobam,  in  însula  Leodii,  corpus  auum  sepelirent, 
duo  praedia  Colombier  yidelicet  et  Bilisten  ecclesiae  beatiapos* 
toli  pro  redemptione  animae  suae  traderent ,  post  cujus  obi- 
tumjam  dicla  uxor  jeus  atque  nepos  mandatis  ipsius  fidelîtef 
obtempérantes  in  die  qua  sepultus  est ,  duo  illa  praedia  ecde^ 
siae  Sti.  Jacobi  per  manum  advocati  Arnulphi  acilicet  comîtis 
de  Los  jure  perpetuo  tradiderunt  cum  omnibus  appenditiis  ad 
ipsa  praedia  respicientibos ,  videlicet  familia,  agris,  pratis 
pascuis,  sylvis,  aquis,  ea  certa  lege  atque  jure,  quo  ipaa 
rirens  îlla  obtinuit ,  et  ita  scilicet  ut  utrumque  allodium  a 
cujustibet  extraneae  potestatis  placito  vel  districtione  liberum 
penitus  sit  et  immune ,  ad  vocationem  autem  utriusque  praedii 
nepos  ejus  Arnuiphns  consensu  abbatis  rel  fratrum  retinuit 
sibi ,  non  tamen  ita  ut  placitum  vel  aliquod  servicium  ibi  ali- 
quando  habeat,  non  ingrediatur  aut  exeat  noncerte  se  omnino 
intromittat,  sed  ea  tantum  ratione^  ut  pro  anima  avunculi 
sui  Tîebaldi  hoc  bonum  contra  omnem  invasorem  si  opus  sit 
jure  advocati  defendat.  Facta  est  autem  haec  praesente  domino 
Otberto  Leod.  episc.  multisque  regni  nostri  summis  primati- 
bus ,  quorum  nomina  ad  ipsam  roborandam  infra  sunt  scripta 
cornes  Cuno,  Wilhelmus  advocalus  Leodii,  Renerus  advocatua 
Sti.  Lamberli,  Gillebertus  de  Granes,  Wolbertus  de  Woldey- 
mont,  Godefridus  de  Sineys,  Bovo  de  Wahart,  Engo  filiua 
ejus,  Bovo  de  Braz,  Walterus  de  Bullione,  Balduinus  filios 
Ebulonis  de  Forselis ,  Gilebertus  de  Haret  et  alii  plures.  Hac 


(  107) 

iUque  tradittone  legitiffie  peracla  venerabilis  Guda  pie  memor 
et  sollicita  de  salute  defuDcti  €ODJugts  tertium  qooque  prae- 
dium  quod  Struone  dicitur  supra  Mosellam  situ  m  pro  anima 
ejus  per  manum  ejusdem  comilis  Arnulphi  tradidii  Sto  Jacobo 
cum  omnibus  appendiliis  suis,  familia  scilicet,  agris,  vineis, 
pratis,  pascuis,  aquis,  sjlvis;  cujus  advocationem  nec  sibi, 
retinuit,  nec  praedicto  Arnuipho  vel  cuique  constituit,  sed 
liberum  ab  omni  jure  alieno  sive  advocato  tradidit ,  ut  ecclesia 
culcuoiqne  rellet  illud  committeret,  qui  tueri  et  defendere  illis 
in  partibus  posset.  Hujus  secundae  traditionîs  testes  sunt  Wil- 
helmus  advocatus  Leodii,  Wilhelmus  de  Herculenes,  WilheU 
mus  de  Darelis,  Arnulphus  de  Lcolres,  Cuno  de  Herdines, 
Arnulphus  de  Boden  et  duo  filii  ejus  Arnulphus  et  Gilebertus , 
Franco  de  Castren  et  plures  alii*  Ego  igitur  Henricus,  gratia 

Dei  Romanorum  imperator  Augustus  cum  pascha  Leodii 

celebrarem ,  honoriGce  postnialus  a  venerabili  ipsius  civitatis 
episoopo  Adelberone  et  Otberto  ejusdem  ecclesiae  Sti.  Jacobi 
abbati  atque  fideli  meo  Amulpho  de  Los  comité,  ejusdem  ad- 
vocalo^  praedictas  traditiones  ut  scriptae  sunt  inspexi  et  appro- 
bavi  y  signo  sigilioque  meo  contra  omnem  in  perpetuum  con- 
troYersiam  communiai,  astantibus,  videntibus  etipsum  appro- 
bantibns  multis  summisque  regni  mei  primoribus ,  quorum 
nomina  ad  ipsa  corroboranda  infra  subscripta  sunt  :  Adelbero, 
episcopus  Leodiensis,  Godeboldus  episcopus  Ultrajectensis , 
Henricus  episcopus  Yirdunensis ,  Andréas  praepositus  Sti 
Lambert! ,  Philippus  praepositus  Trajectensis,  Alexander  et 
Steppo  arcbidiaconi ,  Reinto ,  Arnulphus ,  Reinbaldus ,  Wîdo, 
canonici ,  Tiebaldus  marchio ,  Berengerus  comes  de  Sozbach , 
Amuiphus  cornes  de  Los,  Gerardus  corne*  de  fF'asaemhêrg ^ 
Wilelmos  comes,  Lambertus  comes,  Wigerus  advocatus  Sti* 
Lambert!,  Arnulphus  de  Rode ,  Werricusde  GaWo-Monte ,  Otto 
filius  Gileberti  de  Duraco  ^  Arnulphus  de  Erschoch ,  Lambertus 
frater  Yerrici.  De  familia  imperatoris  Henricus  Houvech ,  Fol- 
mams,  Richardus,  Ludovicns  et  alit  mulli.  Anno  Dominicae 
incamationis  MOXXV.  Indictione  tertia.  Anno  autem  imperii 


(108) 

Domini  Uenrici ,  Romanorum  imperatorts  Augusti  XV.  Actum 
Leodii  féliciter  in  Domine  Domini  pridie  kalendas  Aprilis. 

V.  — (1140.) 

Arnold  I^  archevêque  de  Cologne^  confirme  toutes  lespoêsessions  de 

Vabhaye  de  Rolduc ,  le  âO  octobre* 

In  Domine  sanctae  et  individuaeTrinitatis,  ego  Arnoldussanc- 
tae  Colonicnsis  ecclesiae  archiepiscopus ,  in  perpeluum  notum 
facio  omnibus  Christi  fidelibus  praesentibus  atque  futuris , 
qualiter  ecclesia  Rodensis  sub  temporibus  praedecessorum 
meorum,  liberalitate  principum,  oblationibus  fidelium  aucla 
vel  promota  est.  Igitur  comes  Adelbertus  de  Saphenberg, 
post  omuia  beoeGcia  praedictam  honeste  dotavit  ecclesiam, 
postque  datam  omnimodam  libertatem ,  sicut  plenarie  sub  si- 
gillo  episcopi  Oberti  coolinetur ,  mansum  qui  dicitur  Germani 
specialiter  pro  anima  malris  suae  Gepe  eu  m  fîlio  suo  Adolfo 
eidem  dédit  ecclesiae.  In  obitu  vero  ejusdem  comitis  Adel- 
berti,  praedictus  fîliusejus  comes  Adolfus  décimas  quasin  prae- 
dio  suo  Rimest  et  Gelliche  et  Herdene ,  et  Breidelo  et  Geneche 
possedity  cum  omnibus  appendiciis  suis,  sex  quoque  bonnaria 
in  Rimest ,  et  très  curtes  quae  apud  ipsos  vocanlur  Hovestede, 
pro  anima  patris  sui  eidem  tradidit  ecclesiae.  Praeterea  in  ipso 
allodio  Rode  loca  quaedam  quae  nominantur  Berrenbruch, 
Gerberstbruch ,  sex  quoque  mansos  etdimidium,  idestquid- 
quid  ad  beneficium  fratris  Theoderici ,  qui  cognominatus  est 
Holgrim ,  pertinebat,  eidem  ecclesiae  ipse  Theoderico  régnante 
donavit,  scilicet  unum  mansum  in  Crumbach ,  mansum  et  di- 
midium  in  Rode,  très  mansos  apud  Herebach,  et  mansum 
unum  in  Wilandeshus.  Dédit  eliam  ipsi  ecclesiae  mansum 
Walthelmi  et  dimidium  mansum  Adolphi,  mansum  quoque 
Ansfridi  juxta  vivarium ,  très  quoque  mansos ,  beneficium  vi- 
delicet  Hugonis  fratris  praenominati  Theoderici.  Duos  insuper 


(  109  ) 

mansos  et  aa  jugera  nemoris  sui  in  Meœweae.  Locum  quoque 
vioeae  quae  dicilur  Haogendenyels  super  fluvium  Ara  eidem 
ecclesîae  dédit.  Praedecessor  etîam  meus  archiepiscopus  Frî- 
dericus  postea  quam  idem  locus  viueis  est  insitus ,  decimam 
quae  sui  juris  erat,  eidem  ecclesiae  concessit  et  sigilli  sui  at- 
testatioue  confirmavit.  Dux  quoque  Waleramus  de  Limburg 
sex  mansos  io  allodio  Rutelvel  beneGcium  videlicet  Engrami 
et  fratris  Embriconis  et  decimam  unius  mansi  in  Kettensiphen 
praeDominatae  tradidit  ecclesiae ,  et  filius  ejus  doodinus  Heu- 
ricusXV  jugera  de  beneûcio  fratris  Hezelouis,  ministerialis  sui, 
apposuit,  et  quidquid  tam  pater  quam  socer  ejus  fecerant, 
conGrmavit.  Praedictus  etiam  cornes  Adolfns  de  Saphenberg 
dédit  eidem  ecclesiae  parles  quatuor  ecclesiarum  eu  m  partibus 
pariler  decimarum ,  quarum  nomina  haec  et  parles  sunt  :  Sex- 
tam  partem  ecclesiae  quae  est  in  Gelleche  dédit  ecclesiae  cum 
sexta  decimarum  parle ,  quintam  partem  ecclesiae  quae  est  in 
Rimist.  Dédit  ecclesiae  cum  quinta  decimarum  parte ,  et  locum 
curtis  in  cimetorio  ecclesiae.  Quintam  partem  ecclesiae  quae 
est  in  Geniche  dédit  ecclesiae  cum  quinta  decimarum  parte; 
quintam  partem  ecclesiae  quae  est  in  Asch  dédit  ecclesiae  cum 
quinta  decimarum  parte ,  et  ecclesiam  proximae  Rodensis 
villae  liberam  dimisit  ecclesiae*  Udo  etiam  vir  nobilis  de  Mu- 
lesyort  cujus  propria  erat  quarta  pars  donationis  ecclesiae  apud 
Setterig  contulit  eam  praefatae  Rodensi  ecclesiae  cum  quarta 
decimarum  parte,  Billhene  octavam  partem  ecclesiae  cum 
octava  decimarum  parle.  Praeterea  Udo  junior^  praedicli 
Udonis  filius,  contulit  eidem  ecclesiae  quindecim  diurnales 
terrae  apud  Setterig,  et unam curtem ,  tressolidos  Coloniensis 
raonetae,  ibidem  solventes  et  quindecim  Urethen  et  curlem 
apud  HiUinchoven.  Item  Ludolphus  de  Bethbure  quod  habuit 
Vinearum  in  duabus  villis  Dune  et  Bingenhove  a  Theodorico 
comité  de  Ara.  Dimidium  molendinum  in  Wanle  traditione 
legiraa  praedicta  suscepit  ecclesia.  Regenwidis  quoque  nobilis 
femina  et  vir  ejus  Adelbertus  mansum  unum  et  dimidium  in 
villa  Holtheim  et  très  curies.  Soror  etiam  Wendelburgis  man- 


(110) 

Mim  uoum  in  Diburghove ,  et  soror  Adeleidis  triginta  jugera 
et  curlem  in  Liehe  eidem  tradiderunt  ecclesiae.  Nizo  quoquede 
Gerode  eidem  ecclesiae  quoddam  allodium  in  Gerode  et  in 
Melewilre  tradidit  quod  XVII  solides  colon,  monetae  solvit. 
Mengenzo  ministerialis  praedicti  comitis  Adolphi  cum  uxore 
sua  Gepa  quamdam  vineam  apud  montem  sanctae  Walburgis , 
quae  dicitur  Dalewingart,  et  très  partes  vineae  in  Budendorp 
et  octo  jugera  in  Wilre;  VIII  quoque  jugera  juxta  hospitale. 
Praeterea  totam  curiam  in  qua  hospitale  situm  est ,  et  nemus 
rétro  hospitale  per  manum  domini  sui  praedictae  dona?it 
ecclesiae.  Rudolphus  de  Wezenrode  tria  honnaria  apud  eum- 
dem  locum  et  Godescalcus  cum  uxore  sua  Âdeleidà  novem 
jugera  apud  Amble  ad  praefatam  dederunt  ecclesiam.  Hae  tam 
noslris  quam  praedecessorum  nostrorum  temporibus  légitime 
data,  légitime  ab  eadem  possessa  sunt  ecclesia*  Quia  igitur 
justum  est ,  nos  pauperum  Chrbti ,  cujus  vicem  gerimus  in 
terris ,  patres  et  protectores  existere ,  ne  quis  invasione  vio- 
lenta vel  machinatione  fraudulenta ,  quae  huic  carthelae  anno- 
tata  sunt,  et  légitima  traditione  praedictae  concessa  sunt 
ecclesiae ,  diripienda  vel  imminuenda  putaverit ,  banni  nostri 
autoritate  ea  confirmamus  et  sigilli  nostri  impressione  signa- 
mus,  testibus  idoneis,  quorum  haec  suntnomina  annotata  : 
Arnoldus  archidiaconus  et  praepositus  majoris  ecclesiae.  Wal- 
terus  ejusdem  ecclesiae  decanus.  Oberlus  ejusdem  ecclesiae 
scholasticus,  Gerardus  archidiaconus  et  praepositus  Veronensis 
ecclesijae.  Tiboldus  sancti  Severini  praepositus.  Bero  praeposi- 
tus Cuneberti,  Albero  ejusdem  ecclesiae  scholaslicus ,  Wal- 
therus  praepositus  de  Wassenberg,  Berengerus  scholasticus 
ecclesiae  sanctae  Mariae  ad  gradus  ;  liberi  homines  cornes  AdoU 
phus  de  Saphenberg,  dominus  Heinricus  de  Limburg  Lotba- 
rius  comes  de  Are,  Goswinusde  Heinisberg  et  alii  quamplures. 
Acta  sunt  hoc  anno  Dominicae  incarnationis  millésime  cente- 
simo  quadragesimo.  Indictione  tertia  duodecimo  Kalendas 
octobris  in  ecclesia  B.  Pétri  Coloniac.  Code  diplomatique  ma^ 
nu«crtV,pag  84. 


(  111  ) 

VI.  {H4i) 

Arnold  /,  archevêque  de  Cologne ,  après  avoir  fait  recouvrer  au 
Chapitre  de  l'église  St-Martin  à  Liège ,  un  bien  envahi  par 
quelques  seigneurs  y  en  affertnit  la  possession  par  uneescom^ 
nwnication  lancée  contre  ceux  qui  tenteraient  encore  de  «'en 
emparer. 

Ego  Amoldas ,  Dei  gratia  Coloniensis  episcopus ,  salutem  in 
perpetuam.  OfiBcii  nostri  est  veritati  teslimonium  perhibere, 
et  ecdesiam  Dei  nobis  comiiiissaiii  cura  pervigili  sic  regere, 
ot  auxiliante  Deo  floreat  relîgione,  et  nulla  rerum  suarum 
amissione  marcescat.  Ea  proter  notum  facimus  omnibus  tam 
fotaris  quam  praesentibus,  quemadmodnm  ecclesia  B.  Martini 
in  Leodio  fiossessionem  suam  quam  in  Diegada  per  violentiam 
Stephani  de  Oys  et  suorum  non  pauco  tempore  amiserat, 
divina  gratia  nobis  coopérante  tandem  in  pace  possideat.  Cum 
enim  idem  Stephanus  propter  eamdem  violentiam  légitime 
excommunicatus  post  obitum  suum  atrio  caruisset ,  Gerardus 
gêner  ejus  bonum  illud  a  fratibus  S.  Martini  in  obedientiam 
legitimam  petens  et  suscipiens  omnem  violentiam  ejusdem  in 
capilulo  eorum  abjuravit,  et  eidem  facluro  suo  consilio  et 
instinctn  sororios  suos  cum  sacramento  promisit,  in  eodem 
autem  juramento  hujusmodi  interposita  fuit  pactio  quatenus 
secundum  tenorem  chartae ,  quam  impressam  sigillo  ejusdem 
ecdesiae  accepit,  primis  quidem,  tribus  annis  XXV  solidos ,  in 
quarto  vero  et  deinceps  ipse  vel  filii  sui  praedictis  fratribus 
S.  Martini  annis  singulis  XXX  solidos  solverunt,  sui  autem 
obedientiam  eorum  absqueomnicontradictione  eis  reliquerunt. 
Hanc  itaque  pactionem  praedicti  Stephani  uxor  et  filii  ejus  se- 
quentesColoniae  in  ecclesia  B.  Pétri  in  praesentia  nostra,  et  in 
facie  totius  ecclesie,   cum  et  prioris  nostri  et  ceteri  quam* 
plures  clerici ,  libri  ac  ministeriales  ibidem  testes  adessent , 
praedîctae  possessionis  B.  Martini  violentiam  omnem ,  sicut  et 
Gerardus  Leodii   fecerat   abjuraverunt ,  nihil  penitus  in  eo 


(  112  ) 

juris  se  habere ,  nec  unquam  habuisse ,  coram  omni  recognos- 
centes.  Nos  igitur  de  pace  ecclesiae  gaudentes,  beati  Pétri  et 
nostrae  auctoritatis  bannum  judicio  ecclesiae  nostrae  ibidem  io 
audilu  omnium  inter  posuimus ,  ne  quisquam  ex  eis  vel  eorum 
heredibus,  quae  praedicta  modo  sopitaet  extincta  erant,  susci- 
tare  aut  roovere  praesumeret  ullerius.  Hujus  rei  testes  sunt 
Amulpbus  majoris  ecclesiae  praepositus ,  Waltberus  decanus , 
Berno  praepositus  S.  Gereonis,  Gerardus  praepositus  Bonnensis. 
Theobaldus  prepositus ,  S*  Severini ,  Theodoricus  praepositus , 
S.  apostolorum ,  Rodulphus  abbas  Tuitiensis  cum  reteris  prio- 
ribus  et  fratribus  nostris.  Praeterea  cornes  ^dolphus  de  Monte, 
Conrardus  cornes  Bonnensis,  Amulphuê  cornes  Tuitiensis j 
Gosuimus  de  Facoumont ,  et  alii  quamplures  liberi  ministeria- 
libus;  Hermannus  advocatus.  Joannes  Dapifer,  cum  caeteris 
quampluribus.  Actum  est  hoc  solemniler  Coloniae  in  ecclesia 
heati  Pétri.  Anno  incarnationis  Dominicae  MCXII.  IndictionelV. 
Régnante  glorioso  Rege  Conrado ,  anno  regni  ejus  tertio ,  epis- 
copatus  aulem  nostri  anno  quarto  féliciter. 

[Tiré  d'un  M  S,  du  baron  de  Crassier,  lequel  appartint  ensuite 
à  F. David ^  chanoine  de  St.-^ean,  à  Liège ^  fol.  16  recto.) 


Sur  Philippe  Mouêkiê,  auteur  du  poème  roman  de»  Roi» 
de  France;  par  H.  B.  G.  Du  Mortier. 

Philippe  Houskés^  connu  sous  le  nom  de  Philippe 
Mouskes,  est  sans  contredit  Tun  des  plus  féconds  et  des 
plus  fameux  trouvères  du  XIII*  siècle;  soit  qu'on  le  con- 
sidère comme  écrivain  ou  comme  historien,  soit  qu'on 
envisage  l'époque  reculée  du  chantre  roman  de  Philippe 
Auguste,  on  devra  reconnaître  que  Philipe  Mouskés  est 
sans  contredit  le  trouvère  le  plus  important  de  l'époque 
romane.  Son  poëme  en  32,000  vers  est  une  véritable  épopée 


(113) 

de  l'histoire  de  France,  où  les  fables  et  les  romans  des 
temps  héroïques  se  mêlent  aax  récits  historiques,  aux 
tableaux  de  mœurs  de  la  Tie  domestique  et  aux  scènes  de 
la  Tie  sociale.  Ce  ne  sont  point  ces  narrations  galantes, 
ces  tournures  amoureuses  des  trouTéres  lyriques,  c'est  la 
conception  épique  romane  dans  sa  séfére  simplicité  et 
sa  naïTC  candeur.  Vouloir  juger  l'épopée  de  la  période 
féodale  par  les  conditions  lyriques  de  cette  époque,  ce 
serait  tomber  dans  une  grave  erreur ,  et  cette  faute  a  été 
pourtant  commise  par  plusieurs  écrirains  qui,  jugeant 
Philippe  Houskés  au  point  de  yue  des  poésies  galantes  du 
XIII*  siècle ,  ont  méconnu  son  mérite  réel.  Hais,  quoi 
qu'en  aient  pu  dire  quelques  critiques,  on  est  forcé  de  re- 
connaître avec  l'un  de  nos  plus  spirituels  littérateurs, 
que  son  ouvrage  n'en  est  pas  moins  le  monument  le  plus 
entier,  le  plus  vaste,  de  la  langue  romane  en  Belgique  *. 

Célébré  par  Du  Gange,  Tillustre  auteur  du  Glossaire  du 
moyen  âge,  par  Foppens,  Paquet,  Duchesne,  Roquefort, 
Raynouard,  et  récemment  encore  par  M.  Arthur  Dinaux, 
Philippe  Mouskésa  trouvé  dans  noire  savant  confrère  M.  le 
baron  deReiffenberg,  un  éditeur  érudit  et  spirituel  à  la  fois 
qui,  enfin,  Ta  mis  en  lumière.  Il  n'a  point  perdu  à  attendre. 

Le  nom  de  l'auteur  de  la  grande  épopée  de  l'histoire  de 
France  ne  saurait  présenter  de  doute;  le  poëte  roman  se 
nomme  lui-même  dès  le  premier  vers,  tout  en  indiquant 
le  but  qu'il  se  propose. 

Phiiiprss  HousKEsaentremet, 
Et  eoaî  point  de  fans  ni  met  ; 
Tont  tant  donner  et  tant  pronmettre 
Bet  roit  de  Franche  en  rime  mètre 
Tonte  lettore  et  le  lignie. 

I  De  Reiffenberg  ,  Inirod.  à  Pkil.  Mouskêê,  I ,  p.  ccxxxii. 

Ton.    IX.  8 


(  114  ) 

Àiosi  k)  nom  de  l'auteur  est  Philippe  Mouskes,  ou  mieux 
Houskés,  comme  oous  le  verrons  tout  à  Theure;  Tbistoire 
est  celle  des  rois  de  France.  Hais  Técrivain-poële  est-il , 
comme  tons  les  auteurs  l'ont  répété  depuis  André  Du-> 
chesne ,  le  même  que  l'évéque  de  Tournay  y  Philippe  de 
6and,suraommé  Jiftii4^?  Telle  est  la  question  que  je  veux 
examiner  aujourd'hui,  et  je  démontrerai:  l^'  que  Philippe 
Mouskés  et  l'évêque  Philippe  de  Gand  sont  deux  person- 
nages entièrement  différents;  2''  que  le  trouvère  était  un 
bourgeois  de  Tournay ,  qui  florissail  sous  Phlippe  Auguste , 
un  demi-siècle  avant  l'évêque  Philippe  de  Gand  ;  3"*  que 
son  nom  doit  se  prononcer  Mouêkis  et  non  Mouêkeê  ; 
4®  que  la  f«mille  Mouskés  est  tournaisienne  et  non  gan- 
toise; que,  par  conséquent,  il  y  a  eu  erreur  et  confusion 
lorsque  l'on  a  attribué  à  l'évêque  Philippe  de  Gand  le 
poëme  du  trouvère  tournaisien. 

Hâtons-nous  de  dire  que  celui  qui,  le  premier  ,  a  con- 
fondu le  poêle  tournaisien  avec  l'évêque  Philippe  de 
Gand,  parait  être  André  Duchesne.  Foppens,  en  accueillant 
celte  version,  l'a  rendue  populaire,  et  tous  les  autres  n'oot 
fait  que  la  suivre.  L'erreur  ne  peut  donc  aucunement  être 
imputée  à  notre  savant  ami  RL  le  baron  de  Reiffenberg, 
commentateur  de  la  chronique  de  Philippe  Mouskés,  et 
qui  ^n'ayant  trouvé  aucun  motif  pour  rejeter  l'opinion 
commune,  avait  bien  dû  l'admettra  Ajoutons  que,  dans  le 
second  volume  de  cet  ouvrage,  il  semble  avoir  conçu  des 
doutes  sur  ridcntilé  du  personnage,  en  émettant  le  soupçon 
que  l'évêque  Philippe  pourrait  bien  appartenir  à  la  maison 
de  Gand  %  ce  qui  nous  paraît  aujourd'hui  très-vraisem- 
blable. Un  heureux  hasard  pouvait  seul  faire  connaître  la 

t  Reiff. ,  Mouskés^  vul,  11^  p.  lxxvhi. 


(115) 

Térilé,et  après  quatre  années  de  recherches,  le  hasard  m'a 
servi  an  delà  même  de  mes  espérances. 

Pour  démontrer  l'erreur  que  nous  venons  de  signaler, 
établissons  d'abord  les  faits  en  ce  qui  concerne  révéque 
Philippe  de  Gand  ;  Texaraen  de  ces  faits  prouvera  que  la 
chronique  romane  des  rois  de  France  n'est  et  ne  peut  être 
sou  ouvrage. 

L'évêqne  Philippe  de  Gand  appartenait  à  la  Flandre  fla- 
mingante et  était  natif  de  la  ville  de  Gand  %  où  il  résida, 
paralt-il,  durant  de  longues  années.  Chancelier  de  l'é- 
vêché  de  Tournay  en  1272,  il  fut,  en  1274,  promu  à  l'épis- 
copat ,  fit  son  entrée  à  Tournay,  le  25  janvier  1275  (1274, 
V.  st.),  el  mourut  à  la  Noël  de  l'année  1283,  époque  à  la- 
quelle Michel  de  Warenghien  lui  succéda  comme  évêque. 
Aucune  charte,  aucun  ouvrage  antérieur  à  André  Duchesne 
ne  le  désigne  sons  le  nom  de  Philippe  Mouskes,  mais  tous 
les  documents  contemporains  et  authentiques  lui  donnent 
celui  de  Philippe  de  Gand,  dit  Muê  ou  Muuê. 

La  vieille  chronique  des  évêques  de  Tournay ,  MSS.  con- 
servé an  chapitre  de  la  cathédrale,  s'exprime  en  ces  termes: 
«  Après  ledict  euesque  mestre  Jehan  Buchiel  succéda 
»  Phelippê  de  Gant,  chanônne  et  chancellier  en  ladicte 
»  église,  et  fust  sacré  lan  mil  deux  cens  soixante-quat- 
»  torze.  1^ 

La  chronique  des  évêques  de  Tonrnay ,  conservée  à  l'ab- 
baye de  Cysoing  et  qui  parait  être  une  copie  du  texte  pri- 
mitif de  la  chronique  de  la  cathédrale  ^  reproduit  la  même 
Tcrsion  :  Johanni  Buchiel  êucoeêêU  dominuê  Pulippus  de 


'   ChronipudeSt.'Bavon, 

*  Cette  chronique  ett  publiée  par  M.  le  baron  de  ReHTenberg  «hina  Ie« 
•ppendicea  à  Philippe  Mouskes,  vol.  I ,  p.  542. 


(  "6) 

Ga^rdayo,  canonicuê  êi  cancellariuê  tomaeenêù  in  epiê^ 
coputn  eonêecraiuê  anno  HGGLXXIV. 

Gilles  li  Huîsis,  abbé  de  S^-Hartin  à  Tournay  et  contem- 
porain de  l'évéque  Philippe  de  Gand ,  parle  de  lui,  dans 
sa  chronique,  eu  ses  termes:  Anno  1274  fuit  êlectus  a 
deeano  eê  capitula  Magistêr  Philippus  de  GàiCDATO  ortun- 
dus  canonieus  et  de  gremio,  vir  litteratuê,  prudens  et 
discretuê,  et  venit  in  Tomaeum  illo  anno;  prœfuit  annis 
eir citer  octo  *. 

La  chronique  de  S^Bavon  à  Gand ,  où  ré?éque  Philippe 
était  né 9  dit  en  parlant  de  ce  prélat:  Ordinatus  est  in 
epiecopum  Phii.ippus,  cognomine  die  tus  Huus,  circaan- 
num  domini  1275,  natus  de  Gandavo,  tnagieter  in  ar- 
tibuê,  dominue  legum,  magie  ter  in  decretis ,  homo  mitis 
et  euaviê  ^. 

Dans  toutes  les  chartes  données  par  ce  prélat,  il  prend 
le  nom  de  Philippus  de  Gandavo,  ou  très-rarement  celui 
dePhilippus  de  Gandavo  die  tus  lHuus;  jamais  il  ne  prend 
celui  de  Moushes.  Le  nécrologe  de  la  cathédrale  de  Tour- 
nay,  en  parlant  de  son  oncle,  porte  :  Eodem  die  (18  kal. 
Decetnhr.)^  ohiit  Georgius  penitentiarius ,  avunculus 
domini  Philippi  de  Gaicdayo,  episcopi  tomacensis. 

Enfin,  le  registre  aux  entrées,  dit  de  cuir  noir,  manus- 
crit contemporain  qui  repose  aux  archives  de  la  ville  et 
cité  de  Tournay,  raconte  la  joyeuse  entrée  de  TéTéque  Phi- 
lippe de  Gand  en  ces  termes  : 

DB  LE  VEIfDE  LE  UESQUB  PHfiLIPON  DE  GART. 

«  L'an  del  Incarnation  M.GG.LXXIV  el  mois  de  jenuier 
»  le  samedi  apries  le  ior  de  le  connersion  de  saint  Pol, 

*  Li  Haitit  in  Corp,  chron.  Flandr, ,  I ,  p.  164. 

*  Chron,  SU^Bavon. 


(  117  ) 

r^  entra  premiers  ea  Tornai  liueêkeê  Phelippes  de  Ghani, 
»  quant  il  reuint  de  sen  sacre.  Si  ramena  par  lassens  des 
»  proQOS)  des  iurés,  des  eswardeurs,  des  maîeurs  et  de  tout 
»  le  consel  de  le  uille  tous  banis  et  a  ans  et  a  denier,  fors 
>»  cheaus  ki  estoient  banit  pour  mourdre ,  pour  rat  de  femme 
»  efforchié  u  rauie  u  emmenée  à  forche ,  pour  arcin ,  pour 
i>  renbeenbos  u  en  kemin,  u  pour  pais  faite  par  preudomes 
D  brisie,  u  pour  triues ,  u  respit  u  snretet  brisié ,  u  pour 
n  mort  dôme  a  de  femme  faite  puis  le  daraine  lettre  le  roi 
j»  en  laquelle  il  est  contenu!  que  iamais  ne  puist  rauoir 
»  Tornai  ki  home  u  feme  ochie,  et  partant  se  tiunrent  les 
»  parties  a  paiiet.  > 

Ainsi  y  k  Gand  comme  à  Toarnay  j  dans  les  actes  de  Té- 
Tèché  comme  dans  ceux  de  la  cité,  Tévêque  Philippe  est 
toujours  nommé  Philippe  de  Gand  ou  Muuê,  jamais  il  ne 
prend  le  nom  de  Mouske*;  les  textes  des  autorités  con- 
temporaines que  nous  Tenons  de  citer  établissent  cette  vé- 
rité a  l'éfidence.  Quant  au  MSS.  n^  0435  non?. ,  de  la 
bibliothèque  de  Bourgogne,  cité  par  H.  le  baron  de  Reif- 
fenberg  ^ ,  et  qui  donne  le  nom  deHouskes  à  révéque  Phi- 
lippe, c'est  un  manuscrit  moderne  du  XVIII*  siècle,  sans 
importance  pour  le  sujet  qui  nous  occupe. 

Les  citations  qui  précèdent  démontrent  : 

l""  Que  l'évêque  Philippe  de  Gand  était  flamand  et  né 
à  Gand  ; 

2^  Qu'il  ne  se  nommait  pas  Mouskes,  mais  bien  Philippe 
de  Gand  surnommé  Mus  ou  Muuê; 

3«  Qn'il  florissait  en  1280. 

'  Reiff.,  Chronique  de  Ph.  Mouskes,  toI.  U,  p.  cccv.  Il  est  k  remarquer 
que  ce  MSS.  y  ett  coté  n»  9436 ,  ancien  ;  mait  c^est  9435  nuuf  eau  qu^ii 
faut  lire.  Cette  rectification  m^a  été  indiquée  par  H.  Cachet ,  qui  avait 
fourni  l'extrait  \  ainsi,  il  n^y  a  nul  doute  sur  Tidentité  du  IS. 


(118) 

Or,  aucun  de  ce$  points  n'est  applicable  à  l'auteur  du 
poëme. 

D'abord  nous  établirons  que  le  trouvère  était  non  pas 
un  flamand ,  mais  un  wallon  sujet  de  la  France.  En  efiet, 
ou  ne  trouve  dans  tout  l'ouvrage  ni  un  seul  flandricisme, 
ni  une  tourqure  flamande ,  mais  toutes  les  expressions  et 
les  tournures  rappellent  complètement  le  Tiçux  langage 
tournaisien ,  comme  il  s'est  presque  entièrement  conservé 
dans  les  communes  rurales  des  environs  de  la  vieille  cité 
des  Franks,  que  notre  poète  célèbre  si  souvent  dans  ses 
vers.  Qu'est  d'ailleurs  l'ouvrage  de  Philippe  Houskés  ?  Un 
éloge  des  rois  de  France.  Or,  un  tel  éloge  était  naturel  sous 
la  plume  d'un  habitant  de  la  ville  de  Tournay  i  ville  sujette 
aux  rois  de  France  et  qui  formait  une  régale  au  milieu 
des  grands  vassaux  ^  mais  dans  la  bouche  d'un  flamand  ^ 
et  surtout  d'un  gantois,  c'eût  été  une  trahisou.  Philippe 
Mouskés  ne  cache  pa^  d'ailleurs  qu'il  appartenait  à  la 
France;  les  Français ,  poqr  lui  ce  sont  nos  Français;  les 
Flamands  sont  ses  ennemis  ^  En  racontant  l'hisloire  de 
la  bataille  de  Bouvines,  dont  il  avait  été  témoin,  Philippe 
Mouskés  ne  montre  aucune  sympathie  pour  les  vaincus  ^ 

Maintes  fois  oïssies  le  jour 
Crier  mon  joie  sans  séjour  ; 
Cis  mos  esmaîa  ^  les  f  lamens 
Cis  mos  lor  fu  paine  et  lormens 
Cis  mos  les  a  tons  abaubis  ' 

(V.  21  ,  901.) 

*  Plusieurs  des  héros  cités  par  Philippe  Mouskés  ,  daos  sou  récit  4c  la 
bataille  de  Bouvines,  Gérard-la-Truie,  Hues  des  Wastines(et  non  de  la 
Voestine),  Guillaume  des  Barres,  appartenaient  à  des  familles  tournai- 
siennes.  11  existe  dans  les  archiTCs  de  Tournay  des  actes  d^intérét  privé 
qui  se  rapportent  à  ces  familles  lesquelles  existent  encore  de  nos  jours. 

*  Dérouta  t  déconcerta. 

*  EbaubiSj  ébahis. 


(  119) 


Et  quant  on  etcrîf)  mon  joie 
Ifi  ot  flamenc  qni  n^asoploie. 

(V.21,  875.) 

C'est  bien  I&  le  langage  de  celui  qui  criait  monjoie 
dans  le  combat  et  non  de  ceux  que  ce  mot  mettait  en  dé- 
route. En  parlant  des  Champenois ,  il  dit  : 

Det  CampignoU  ni  ot  celai 
Qui  ne  fatao  flament  anni. 

(V.  21,  892.) 

On  Toit  que  la  sympathie  de  l'auteur  n'est  pas  pour  les 
Flamands,  et  cela  se'conçoit  chez  celui  qui  ayait  assisté  au 
sac  de  Tonrnay ,  sons  le  comte  Fcrrand.  Hais  quand  il  parle 
des  Français  il  n'a  pas  d'éloges  trop  grands  à  leur  offrir, 
comme  dans  ces  vers  si  délicats  : 

Mait  li  Trançoia,  8*on  dire  Voêty 
Sont  de  tout  oeTaliert  la  rote. 

(V.  21,991.) 

Nons  avons  dit  que  Philippe  Mouskés  ne  laisse  pas  igno- 
rer qu'il  appartenait  k  la  France.  Dans  la  narration  de  la 
bataille  de  fionvines,  dont  il  avait  été  témoin  ,  il  s'exprime 
en  ces  termes  : 

SonTent  oissies  a  grant  joie 
IVOS  François  escrier  mon  joie. 

(V.  21,833.) 

Nùf  Frmnçaiê,  c'est  le  langage  d'un  compatriote  et  non 
d'en  ennefoi;  il  n'y  a  qn'on  sujet  français  q«i  ait  pu  s'ex- 
primer de  U  sorte;  encore  une  fois  chez  un  flamand  c'eût 
été  une  trahison.  En  parla»!  du  roi  Jean  d'Angleterre,  dé- 


(  120  ) 

fait  devant  la  Roche-aux-Moines,  il  ajoute  : 

Et  quant  il  sot  la  Térité 
Comment  François  tont  arouttf , 
Detoonfi  a'en  alla  fuiant 
Et  HO  François  aprièt  huant. 

(V.  22,251.) 

Tous  ces  passages  prouvent  que  la  chronique  n'a  pas  été 
écrite  par  un  flamand  ;  un  sujet  des  rois  de  France  pouvait 
seul  s'exprimer  comme  le  fait  notre  poète.  Hais  l'esprit  de 
clocher  perce  d'une  manière  singulièrement  remarquable 
quand  Philippe  Mouskés  raconte  le  supplice  que  Philippe 
Auguste  fit  subir  au  comte  Ferrand,  le  même  qui,  à  la  léte 
d'une  armée  flamande,  avait  saccagé  et  ruiné  Tonrnay 
Tannée  qui  précéda  la  bataille  de  Bouvines. 

Sot  Terrand  mit  en  double  fier 
Âusi  corne  diable  d^enfier; 
Por  çon  kil  Toloit  regibier 
On  le  fait  pettre  et  soujourner 
Si  come  oeval  detsoulë  , 
Por  çou  quil  ot  Tornai  foulé. 
(V.  23, 289.) 

Un  flamand  n'eût  certes  pas  comparé  le  comte  Ferrand 
à  un  diable  d'enfer*  Et  pourquoi  le  roi  de  France  met- il 
le  chef  des  Flamands  en  double  fier  ?  écoutons  le  motif 
qu'en  donne  Philippe  Houskés;  c'est,  dit-il ,  par  çou  quil 
ot  Tornai  fouU.  Ainsi  le  comte  Ferrand,  fait  prisonnier  à 
Bouvines ,  n'est  pas  mis  aux  fers  pour  avoir  levé  l'étendard 
de  la  révolte  et  voulu  détrôner  son  suzerain;  non,  le  motif 
qui  le  fait  condamner  à  ce  supplice,  c'est  parce  qu'il  a  foulé 
et  saccagé  Tournay  !  L'esprit  municipal  du  bourgeois  de 
Tournay  est  ici  trop  évident  pour  avoir  besoin  de  commen- 
taires. Et  cet  esprit  de  localité  se  reproduit  chez  Philippe 
Mouskés  chaque  fois  qu'il  s'agit  de  la  ville  de  Tournay , 


(  121  ) 

ce  qui  ùiit  que  dés  l'époque  où  le  HS.  fut  découvert,  tout 
les  auteurs  reconnurent  qu'il  devait  avoir  été  écrit  par  un 
habitant  de  cette  ville. 

Le  texte  de  la  chronique  repousse  donc  la  supposition 
qu'elle  aurait  été  écrite  par  un  flamand  ;  tout  démontre  au 
contraire  qu'un  tournaisien  seul  a  pu  en  être  l'auteur. 
Le  nom  du  poète  est  d'ailleurs ,  comme  nous  Tavons  dit, 
trés^lifférent  de  celui  de  révéque;  les  chartes  épiscopales^ 
les  chroniques  contemporaines  ^  la  narration  de  la  joyeuse 
entrée  de  Tévéque  Philippe  sont  unanimes  à  cet  égard.  Cet 
évéque  se  nommait  Philippe  de  Gand  ;  la  chronique  de 
S^Bavon  lui  donne  le  surnom  de  Muus;  mais  nulle  part 
on  ne  lui  trouve  le  nom  de  MousIUê,  nom  qui  présente 
une  signification  entièrement  diflérente. 

Que  si  nous  rapprochons  les  dates  du  poète  roman  et  de 
l'évéque,  nous  reconnaîtrons  bienlAt  que  ce  rapproche» 
ment  établit  une  autre  preuve  nouvelle  que  Tévéque  Phi- 
lippe de  Gand  ne  peut  avoir  été  l'auteur  du  poëme  sur  les 
rois  de  France,  en  démontrant  que  Tévéque  et  le  poêle  flo- 
rissaient  à  un  demi-siécle  l'un  de  l'autre.  En  effet ,  toutes 
les  chroniques  s'accordent  en  ce  point,  que  Philippe  de 
Gand  fut  élu  en  1274,  et  les  archives  de  l'évéché  de 
Tournay  établissent  qu'il  mourut  vers  la  Noël  de  l'an 
1283  *.  Or,  Philippe  Mouskés,  en  parlant  de  la  prise  de 

*  le  Jeudi  aprè*  U  Ifodl  1288,  le  chapitre  aononoe  au  roi  Philippe-le- 
Eardi,  le  décè*  de  Téf  éqae  Philippe  de  Gand  et  demande  d^étre  autorittf 
à  procéder  à  Téleetion  de  son  aucoetseur.  Le  dimanche  après  ^Epiphanie, 
le  roi  donne  licence  d'élire  on  sucoessenr.  Enfin,  le  mardi  après  la  Pa- 
rifieatioo  1S84  (ia88,  t.  st.),  le  roi  ordonne  ans  gardiens  de  la  régale  de 
délivrer  aox  exéoateurs  testamentairea  de  l'évéque  défont,  les  biens  mo- 
biliers ffo'il  possédait  et  de  délivrer  ao  chapitre  les  biens  épiscopaox  qui, 
par  cootome,  étaient  de  la  régale.  Ces  pièces  m'ont  été  commoniquées 
^  par  H'  leehanoioe  Yoiêin,  archiviste  général  de  la  cathédrale  de  Tourna/. 


(  122  ) 

Toiirnay  par  le  comte  Ferrand^  s'appuie  sur  aoD  propre  té- 
moignage comme  ayant  été  présent  à  ce  désastreux  événe- 
ment, auquel  la  trahison  eut  une  grande  part  : 

Bien  le  taYommes  (dit- il),  ki  là  fumes. 

(V.  21.  229.) 

La  prise  de  Tonrnay  par  le  comte  Ferrand  ^  qui  pré- 
céda la  bataille  de  Bou?ines,  eut  lieu  en  1213;  Philippe 
Mouskés  était  donc  à  Tonrnay  à  celte  époque,  et,  d'après 
ses  expressions,  il  n'est  pas  douteux  qu'il  n'ait  été  présent 
à  l'action ,  puisqu'il  se  porte  garant  des  faits  qui  s'y  pas- 
sèrent ;  par  conséquent ,  Philippe  Mouskés  devait,  en 
1213,  être  âgé  d'au  moins  20  ans.  Or  ,  comme  l'évéque 
Philippe  fut  élu  en  1274,  il  aurait  eu  à  cette  époque  au 
moins  81  ans,  ce  qui  est  entièrement  invraisemblable, 
et  il  aurait  eu  k  sa  mort  au  moins  90  ans,  toutes  choses 
en  dehors  des  conditions  habituelles  des  hommes ,  et  par 
conséquent  improbables.  Gomment  d'ailleurs  supposer  un 
âge  aussi  avaucé  à  l'évéque  que  l'abbé  Li  Nuisis  indi- 
que comme  chevauchant  par  la  ville  en  brillant  équipage 
dq  16  à  20  chevaux?  Est-ce  là  l'allure  d'un  vieillard  nona- 
génaire ?  évidemment  cela  est  impossible.  L'évéque  Phi- 
lippe de  Gand,  qui,  en  1280,6e  signalait  par  ces  brillantes 
chevauchées,  ne  devait  pas  encore  être  né  en  1213.  En  réa- 
lité Philippe  Mouskés,  le  poëte  roman  de  Philippe  Au- 
guste appartient  à  la  première  moitié  du  XIII*  siècle , 
l'évéque  Philippe  de  Gand  à  la  seconde;  le  premier  floris- 
sait  de  1213  à  1240,  le  second  de  1274  à  1283. 

Nous  venons  de  prouver  que  l'évéque  Philippe  de  Gand 
n'était  point  et  ne  pouvait  être  l'écrivain  de  la  grande  épo- 
pée romane  des  rois  de  France,  et  nous  avons  établi  que  le 
véritable  auteur  de  ce  poème,  Philippe  Mcuskes,  devait  élre 


(128) 

wallon,  sujel  fraoçais  et  tournaisiee.  Or,  il  existait  au  XIII' 
siècle  à  Tournay^  uoe  famille  puissante  qui  portait  le  même 
nom  que  nolfQ  poêle  :  Houssles.  Ce  nom  toutefois  nes'écri- 
yait  pas  toujours  de  roéme^  et  il  subissait  les  modifications 
orthographiques  usitées  pour  tous  les  roots  à  cette  époque. 
Conformément  aux  régies  de  la  grammaire  romane  du  XIIP 
siècle,  ce  nom  s'écriTait  Ueuêhds  ou  MouscAés,  au  cas  no- 
minatif singulier,  comme  dans  le  premier  vers  du  poëme; 
Mouêkêt  ou  Moucheté  à  l'accusatif  et  au  datif.  '  Les  da- 
mes féminisaient  leur  nom  toutes  les  fois  qu'il  était  décli- 
nable, et  celles  de  la  famille  qui  nous  occupe  prenaient 
le  nom  de  Mouskete.  Cet  usage  de  féminiser  les  noms  de 
femme  existe  encore  dans  plusieurs  provinces  de  France; 
dans  la  Brie,  par  exemple,  il  est  encore  usité  de  nos  jours. 
C'est  à  la  famille  que  nous  Tenons  d'indiquer  et  non  h 
celle  de  Tévêque  Philippe  de  Gand  qu'appartient  le  célè- 
bre chroniqueur. 

Le  nom  de  Mauskeê  n'est  nullement  flamand,  il  est  ro- 


1  Let  règles  de  le  grammaire  romane  qui  preterivaieni  la  dëclinaiton 
dea  moU  substantift  et  la  coDJugaison  dea  verbea  aoot  rendaea  ëvidentee 
par  lea  piécea  rapportées  k  la  fin  de  cette  notice  et  qui  ont  été  collationr 
nées  aTeesoin.  Oq  peut  7  ▼oir  la  différence  des  cas  où  Ton  écrirait  li^ 
le  ou  eZ ,  H  ou  se.  Les  mots  substantifs  et  adjectifs  prennent  Ve  au  cas 
nominatif  singulier  et  jamais  au  nominatif  pluriel.  Les  Terbes  prennent 
le  I  au  parfait ,  etc.  —  L^extrait  suivant  du  registre  des  guerres  de 
famiiie  de  Tournay  en  1975,  met  en  évidence  Fortbograpbe  romane, 
et  si  on  le  traduit  mentalement  en  latin  -  roman  on  verra  que  les  règles 
de  Tun  étaient  celles  de  Taulre  et  constituent  la  véritable  différence 
du  roman  an  français. 

»  JalLeme«  H  pissenier^  et  Jakemea  de  Gauraiog  on  paia  faite  H  una  al 
»  autre  (  sans  a)  dans  et  des  leur  (sans s)\%\  doit  Jakemea  H  pissenier^ 
»  aler  a  S^.  Jakeme  (  sens  «  ]  en  Galisse  damende  del  fourfait  quil  fist 
»  a  Jakeroon  de  Gaurain ,  et  cis  Jakeroe«  doit  aler  a  S^  Gille  (  sans  a)  por 
»  le  fourfait  qu'il  fist  a  Jakcmon  le  pissenier  (  sans  «),  etc.  » 


(  124  ) 

tnan  et  se  retrouve  encore  aujourd'hui  daus  le  patois  de 
Touruay.  Ce  root  signifie  mouche ,  quand  Ve  se  prononce 
fermé,  tandis  que  si  IV  se  prononce  aigu,  il  désigne  un 
oiseau  de  proie,  connu  sous  le  nom  de  crécerelle  (Faleo 
tinnuneuluê) ,  que  nos  campagnards  nomment  communé- 
ment moukéi  ou  émouchit  ;  dans  le  nord  de  la  France  et 
la  Picardie,  cet  oiseau  porto  encore  le  même  nom.  On  sait 
que  l'orthographe  du  moyen  âge  n'admettait  pas  d'accents 
dans  l'écriture  ;  la  langue  française  à  cette  époque  s'écri- 
Tant  sans  accents  et  sans  apostrophes ,  il  serait  impossi- 
ble de  déterminer  quelle  doit  être  la  prononciation  de  la 
famille  tournaisienne ,  si  une  circonstance  que  je  rela- 
terai plus  tard ,  ne  nous  faisait  connaître  que  le  nom  des 
Mouêkée  était  emblématique,  qu'il  désigne  l'oiseau  de 
proie, et  que,  par  conséquent ,  il  doit  se  prononcer ilfouAi^/. 
La  famille  Mouskés  figure  souyent  dans  la  grande  collec- 
tion des  chirographos  de  Tournay,  ainsi  que  dans  les  listes 
du  magistrat  de  cette  ville.  Elle  appartenait  à  la  haute  aris- 
tocratie tournaisienne  du  XIIP  siècle  et  habitait  la  rive 
droite  de  l'Escaut,  c'est-à-dire,  l'échevinage  de  S^-6rice. 
J'ai  rencontré  dans  les  archives  de  Tournay  plus  de  cent 
actes  qui  en  font  mention.  Le  plus  ancien  est  de  l'an  1223  *; 
c'est  un  accord  entre  dame  Juliane  Mouskete ,  veuve  de 
N.  Mouskés  ,  et  ses  enfants.  Ceux-ci  n'y  sont  point  nommés, 
excepté  un  seul,  Thiery,  qui  se  trouvait  au  loin  à  l'étran- 
ger, peut-être  en  pèlerinage  à  la  Terre-Sainte;  mais  comme, 
en  cas  de  retour,  il  lui  est  accordé  une  quatrième  part,  on 
doit  en  conclure  que  les  enfants  étaient  au  nombre  de 
quatre.  La  qualification  de  dame  donnée  à  Juliane  Mous- 
kete prouve  la  haute  position  dont  elle  jouissait ,  car  au 

■  Voir  aux  preuves ,  n*>  1 . 


(125) 

moyen   ftge   cetle  qualification  n'était  accordée  qu'aux 
femmes  et  aux  filles  de  chevaliers. 

Un  acte  de  1248  indique  le  nom  d'un  second  fils  de 
dame  Juliane  Monskele;  il  s'appelait  Jehan  Mouskés.  Ce 
Jean  fut ,  en  1228 ,  pleige  de  Jean  Wisse ,  vis-à-vis  du  cha- 
pitre de  Tournay  ,  avec  Aubert  et  Godefroy  de  Mortagne, 
Jacques  et  Thomas  Buciau ,  Jean  de  Rongies,  Ferain  Ca- 
lait, etc.,  qui  étaient  -vraisemblablement  ses  alliés  de  fa- 
mille * ,  et  qui  étaient  au  nombre  des  lignages  les  plus 
paissants  de  l'époque.  Jean  Mouskés  habitait  la  rue  de  Pont 
à  Tonrnay  *;  il  fut  échevin  du  banc  de  Saint-Brice  en 
12d8,mayeurdecetéchevinageen  1251  ',  et  juré  de  Tour- 
nay en  1248.  Il  épousa  dame  Agnès  N.,  et  était  mort  avant 
l'an  1265  ;  car  en  cette  année ,  Golars  et  Gilles  Mouskés,  ses 
deux  fils ,  firent  un  accord  au  sujet  de  sa  succession  *.  Dans 
cet  acte  Jean  Mouskés  est  désigné  tantôt  sous  le  nom  de 
seigneur  Jehan  Mouehée,  tantôt  sous  celui  de  sire  Jehan 
Mouskés  y  qualifications  qui  ne  s'accordaient  qu'aux  pro- 
priétaires d'une  seigneurie  ou  bien  aux  personnages  qui 
avaient  exercé  les  plus  hautes  fonctions  publiques.  Gilles 
Mouskés,  fils  de  Jean^  vivait  encore  en  1276  et  1280 '^^ 
c'est-à-dire  pendant  l'épiscopat  de  Philippe  de  Gand  ;  il  dut 
avoir  un  fils  de  son  nom,  puisque  dans  l'acte  de  1280 ,  il 
est  désigné  sous  le  nom  de  le  pire.  Ce  Gilles  ne  doit  donc 
pas  être  confondu  avec  un  autre  Gilles  Mouskés  dont  nous 
allons  parler  et  qui  était  déjà  mort  en  1261. 
Nous  ne  possédons  aucun  acte  de  filiation  des  autres  en- 

1  Toîr  aaz  preuTCê ,  sob  no  2. 
'  Voir  aax  preoTea,  sub  no  3. 
'  Voir  aux  preures ,  tnb  n«  5 

*  Voir  anx  preuves ,  tub  no  7. 

*  Voir  anx  preuves ,  sub  no«  8  et  9. 


(  126) 
fanls  de  dame  Juliane  MouAkete^  maïs  nous  relrouvoDs,  à 
répoque  de  son  partage,  deux  autres  tournaisiens  de  ce 
nom  9  Gilles  Mouêkés  et  Philippe  Mouékée,  le  poète ,  qui 
vraisemblablement  sont  ces  deux  autres  enfants. 

Le  premier,  Gilles,  surnort^mé  li  Pordhiefs,  acheta  en 
1225,  un  bonnier  de  terre  à  Férain  Galet  ;  il  épousa  Marie 
N ,  qui  était  veuve  en  1261.  D'eux  sont  nés  plusieurs  en- 
fants, savoiriGossuiu,  Alard  et  Marie,  et  uiie  fille  Isabelle, 
qui  épousa  Jean  Brabant  ou  de  Brabant  *• 

Enfin,  PniLiPFB  Mouskàs,  le  poëte,  parait  avoir  été  le 
quatrième  fils  de  dame  Juliane  Mouskete.  Après  quatre  an- 
nées de  recherches,  j'ai  enfin  eu  le  boùheur  de  trouver  dans 
un  sac  échappé  à  la  dévastation  des  archives  de  Tourna j 
en  1822,  un  titre  qui  constate  son  existence^Gechirog^a- 
phe  est  de  l'an  1236  ou  peut-être  1237^  et  renferme  trois 
actes  différents.  Par  le  premier,  les  échevins  du  banc  de 
Saint'BricearrententàPhilippeMoUskés  et  à  ses  hoirs, pour 
six  deniers  blans  ou  flamens  de  cens  à  la  8^-Remi  et  5  sols 
de  rente  à  deux  termes  l'an ,  savoir,  a  la  Chandeleur  et  à  la 

^  Voir  aux  preuves  rab  n»  0.  Cette  famille  Brabant ,  qui  portait  d^atur 
&  la  fasce  d^argent  accompagnée  on  chef  de  deux  étoiles  et  en  pointe 
d^unc  croisettc  de  même,  était  considérable  et  a  fourni  plusieurs  cha- 
noines et  magistrats  de  Tournay.  On  lui  doit  une  précieuse  fondation  de 
bourses  d'études  dont  les  principaux  ayants  droit  habitent  aujourdliui  les 
bords  de  la  Meuse.  Un  membre  de  cette  famille  se  signala  dans  les  arts  à 
la  fin  du  XIV«  siècle  et  il  devait  être  le  premier  sculpteur  de  Tourpay, 
car  lors  do  la  restauration  du  beffroi,  en  1306,  le  magistrat  lui  confia 
Texéculion  des  quatre  gargouilles.  J'ai  trouvé  dans  le  compte  de  cette 
restauration  :  Payé  à  Jehan  Braibant  tailluer  dHmaigea,  etc. 

'  Voir  aux  preuves ,  sub  no  4. 

^  Il  est  difficile  de  préciser  la  date,  car  le  second  /  du  chiffre  romain 
est  si  peu  visible  dans  Forigiual,  qu'il  est  présumable  que  l'écrivain  lui* 
même  l'aura  fait  disparaître.  Remarquez  que  l'acte  est  du  mois  de  mars  , 
époque  du  renouvellement  de  l'année  ou  une  erreur  de  date  est  facile. 


(  127  ) 

fête  de  Saint-Pierre  is-liens,  la  sixième  partie  d'une  maison 
de  pierre  qui  arait  appartenu  à  Wibiert  de  Mande,  bour- 
geois de  Tournay,  et  que  celui-ci  avait  donnée  pour  Dieu 
aox  pauvres  quand  il  mourut.  Par  le  second  acte,  Frère 
Sobier  de  Hariis  et  les  conseils  de  sa  maison  arrentent  à 
Philippe  Houskés,  et  à  ses  hoirs,  pour  quatre  deniers  de 

cens  blans  ou  flamens  de  rente  à  la  Saint-Remi ,  et sols 

moins  un  denier,  aux  deux  termes  devantdis,  telle  partie 
qui  était  échue  à  mattre  Jean  de  Mande,  chanoine  de 
Toornay,  en  la  maison  de  son  père  et  qu'il  avait  donnée 
à  la  maison  de  Harvis  ponr  le  repos  de  leurs  âmes.  Enfin , 
par  le  troisième  acte,  mattre  Jean  de  Haude,  chanoine  de 
Toarnay,arrente  k  Philippe  Houskés  et  à  ses  hoirs,  pour 
6  deniers  de  blans  ou  de  flamens  de  cens  k  la  Saint-Remi, 
et  14  sols  par  an  aux  deux  termes  susmentionnés,  telle 
partie  qui  était  échoe  en  ladite  maison  de  pierre,  à  Fenfant 
que  sa  sœur  N.  de  Maude  avait  retenu  de  son  mariage 
avec  Jean  Bilebet,  et  dont  il  était  tuteur.  Et  comme  cet 
enfant  n'ayait  pas  son  âge,  ladite  maison  fut  cerque* 
manée  par  deux  échevins  ainsi  que  li  eor  derrière.  Dans 
ces  trois  actes  le  poêle  est  nommé  tour  à  tour  Felipon 
Mûuêhei,  Felipon  Moêkeij  Phelipphon  Mouêchet  et  Fe/t- 
pon  Mouêchet;  au  dos  est  écrit  :  Felipbes  Hoskbs  comme 
dans  le  premier  vers  du  poëme. 

Philippe  Mooskés  habitait  donc,  comme  sa  famille,  l'échc- 
vinage  de  Saint-Brice  k  Tournay;  la  maison  de  pierre  des 
de  Maulde,  qu'il  acheta  en  1236,  était  situé  à  Saint-Brice, 
puisque  les  actes  sont  passés  devant  l'échevinage  de  ce 
quartier.  Il  est  présnmable  qu'il  resta  célibataire,  car  nous 
ne  lot  trouvons  aucune  postérité,  et,  dans  l'acte  susmen- 
tionné, toutes  les  rentes  sont  faites  à  lui  et  à  ses  hoirs, 
tandis  que  s'il  eût  eu  des  enfants  on  n'eût  pas  manqué  de 


(  128  ) 

dire,  comme  souTent  au  moyen  âge,  que  la  Tente  se  faisait 
à  lui  êê  à  i€s  enfanté.  Lors  de  Tachât  de  sa  maison ,  Phi- 
Mouskés  était  occupé  à  écrire  son  poëme,  dont  la  chroni- 
que finit  en  1242,  époque  qui  correspond  sans  doute  ayec 
celle  de  sa  mort,  car  s'il  eût  vécu  davantage  il  n'eût  pas 
manqué  de  parler  des  faits  du  concile  de  Lyon  et  des  évé- 
nements si  remarquables  qui  signalèrent  le  règne  de  saint 
Louis. 

L'auteur  de  la  grande  épopée  des  rois  de  France  devait 
être,  de  son  vivant,  considéré  comme  une  illustration 
tournaisienne ,  et  c'est  à  cette  circonstance  que  nous 
devons  de  connaître  avec  certitude  la  signification  du 
nom  de  MouskJs.  Voulant  célébrer  son  concitoyen,  l'é- 
crivain public  chargé  d'écrire  l'acte  de  1236,  prit  soin  de 
dessiner  au  dos  de  l'acte,  l'emblème  du  nom  et  des  armes 
de  Philippe  Mouskés,  savoir  :  trois  crécerelles  ou  moukets 
posés  héraldiquement,  deux  en  chef  et  une  en  pointe,  qui 
sont  les  armes  parlantes  de  la  famille  *.  Cette  particularité 
que  je  n'ai  remarquée  que  sur  ce  seul  acte  dans  toute  l'im- 
mense collection  des  chirographes  de  Tournay,  en  mon- 
trant la  considération  dont  jouissait  notre  poète,  ne  laisse 
aucun  doute  sur  la  signification  de  son  nom  ni  sur  la  ma- 
nière de  l'accentuer. 

La  position  qu'avait  à  Tournay  la  famille  Mouskés,  les 
qualifications  qui  lui  sont  données  dans  les  actes,  lesJTonc- 
tions  élevées  de  maire  et  de  juré  exercées  par  Jean  Mouskés 
pendant  la  première  moitié  du  XIIP  siècle,  prouvent  le 
rang  que  cette  maison  occupait  alors.  Mais  nous  devons 
appeler  l'attention  sur  les  indications  qui  découlent  de  la 
charte  des  pleiges  de  Jean  Wisse,  donnée  par  l'évéque 

*  Voyez  le  fac  simile  de  cet  acte  cnrieax. 


(  129  ) 

Waller  de  Mams  en  1228  ^  Au  moyen  ftge,  tous  les  actes 
de  la  vie  ciyile  se  faisaient  par  lignage,  et  cela  est  surtout 
remarquable  à  Tournay,  où ,  comme  je  le  démontrerai  un 
jour,  le  droit  germanique  était  resté  en  vigueur  dans  ses 
dispositions  relatives  aux  personnes  et  où  les  guerres  de 
famille,  les  fourjurements ,  acles  complètement  saliques, 
les  paix,  les  trêves  entre  les  lignages  Franks  avaient  lieu 
en  présence  de  la  loi  et  sous  son  patronage.  Les  actes  de 
pleigerie ,  nous  le  voyons  par  beaucoup  d'exemples,  étaient 
ainsi  des  actes  de  lignage,  et  ce  qui  le  prouve  dans  le  cas 
présent,  c'est  que,  soixante  ans  plus  tard,  dans  les  guer- 
res de  famille  de  1276  ,  nous  retrouvons  encore  les  Wisse 
et  les  de  Rongies,  de  l'acte  de  1228,  réunis  par  les 
liens  du  lignage.  On  peut  donc  regarder  comme  alliés 
des  Mouskés  ceux  qui  figurent  avec  eux  dans  l'acte  de 
pleigerie  de  1228,  les  de  Mortagne,  de  la  famille  des 
châtelains,  les  fiucau,  qui  fournirent  au  milieu  du  XIII* 
siècle  on  grand  prévAt  et  un  évéque  de  Tournay  de  triste 
célébrité,  puisqu'il  excommunia  son  père;  les  Wisse  et 
les  Gallait,  familles  considérables,  qualifiées  du  titre  de 
monseigneur,  toutes  deux  figurant  au  nombre  des  estoar^ 
deurê  en  1198 ,  les  Gallait  qui  fournirent  en  1 197,  l'on  des 
quatre  souverains  arbitres  chargés  de  la  part  de  la  ville 
de  régler  les  différends  avec  le  comte  Baudouin  de  Flan- 
dre *;  les  de  Rongies,  dont  le  nom  se  retrouve  si  souvent 
avec  les  Wisse  dans  le  registre  des  paix  et  trêves  à  propos 
des  guerres  de  famille  qu'ils  soutinrent,  de  1270  à  i280, 
contre  les  Du  Mortier  et  les  A  le  take;  les  Tiebegos^  les  Sai- 
keboide,  les  Le  Flamenghe,  les  de  Holai,  toutes  familles 
partriciennes  dans  le  XIII*  siècle. 

^  Voir  aux  pièes  joatificatÎTea  no  2. 

'  Voir  Poutraio,  HUUdê  ronmay^pièceajiiftifioatiTet,  p.  80. 

ToH.  IX.  9 


(  130) 

Be  ces  relations  et  de  ces  alliances  on  peut  conclure 
que  les  Mouskés  appartenaient  à  la  hante  aristocratie  de 
Tournay.  On  conçoit  maintenant  le  langage  du  poète  lors- 
que, signalan  t  la  cor r n  ption  des  mœurs  de  la  noblesse  9e  son 
époque  y  il  regrette  le  temps  des  galanteries  où  Ton  aimait 
par  amour ,  langage  qui  n'est  point  d'un  évéque,  mais  d'un 
trouvère.  Que  peut,  dit  -  il,  faire  le  peuple  quand  les 
grands  sont  tombés  si  bas  !  Jadis  les  grands  savaient  étaler 
leur  magnificence  et  dépenser  leur  fortune  dans  les  fêtes, 
au  point  qu'on  en  parlait  au  delà  des  mers  ;  alors  on  savait 
aimer  par  amour,  faire  joutes  et  tournois,  fêtes  et  galan- 
teries. Aujourd'hui  les  hommes  ne  savent  plus  que  trom- 
per. Ils  ue  cherchent  qu'à  s'enrichir  et  sont  devenus  cu- 
pides et  sensuels*,  on  n'en  voit  plus  d'occupés  au  noble 
amusement  des  conteurs  d'histoires  ou  des  trouvères ,  ils 
ne  savent  que  calculer;  il  n'en  est  aucun  qui  ne  songe  à 
faire  sa  bourse,  par  les  moyens  les  plus  vils,  car  l'avarice 
les  entraîne  et  l'amour  s'est  changé  en  haine. 

Que  pueent  faire  li  menut 
Quant  li  haut  «ont  bas  deyenut  ! 
On  siont  jadit  t«nir  grant  cours 
Et  deipendre  lavoir  k  cours, 
Con  en  parloit  outre  la  mer. 
Et  siout-on  par  amour  amer 
Et  faire  joustes  et  tornoia 
Et  baleries  et  dosnois  ; 
On  ne  siet  mes  fors  qae  tréoier 
Et  tout  engloutir  et  lecier, 
Ue  de  biel  conte  ne  destore 
Ne  set  nus  mais  faire  memore, 
Ni  a  celui  ne  face  bourse 
Soit  de  cierf  et  de  Tace  a  d^ourse, 
Car  ayarisse  les  entraine 
El  amours  ki  devient  haïne. 

(Vers  24-41). 


(  131  ) 

Ces  Tors,  qui  peigoeut  si  bien  Tétat  de  la  société  féodale 
à  la  suite  des  croisades,  lorsque  les  débris  de  l'ancienne  no« 
blesse  abandonnant  les  traditions  de  la  galanterie,  étaient 
occupés  à  refaire  par  l'usure  leur  fortune  délabrée,  n'indi- 
quent ni  le  prélat  préchant  sur  les  mœurs  déprafées,  ni 
Tennemi  de  la  haute  classe  de  la  société,  c'est  la  pensée 
aristocratique  pure  déplorant  la  chute  des  principes  de 
noblesse  et  de  choTalerie  des  anciens  preux  qui  avaient  fait 
place  à  l'afarice  et  à  la  cupidité  des  grands.  ' 

La  perte  des  listes  du  magistrat  de  Tournay,  avant  l'an 
1313,  ne  permet  pas  de  suivre  la  famille  Houskés  dans 
les  fonctions  publiques  qu'elle  occupa  au  XIIP  siècle; 
tOQt  ce  que  nous  savons ,  c'est  que  plusieurs  de  ses  mem- 
bres, vers  la  fin  de  ce  siècle,  se  livrèrent  à  des  actes  de 
prêt  et  commerce.  On  trouve  dans  les  archives  de  Tournay 
ane  grande  quantité  d'actes  de  la  famille  Mouskés  au  sujet 
de  prêts  d'argents ,  de  vente  ou  achat  de  grains,  de  ga- 
rance', de  bois  et  autres  produits  du  sol.  C'est  ainsi  d'ail- 
leurs que  les  choses  se  passaient  chez  toutes  les  familles 
aristocratiques.  A  l'opposé  des  temps  plus  modernes,  pen- 
dant les  XIII*  et  XIV**  siècles,  les  cadets  des  plus  grandes 
maisons  et  des  chevaliers ,  faisaient  le  commerce  pour 
relever  leur  branche,  et  c'est  confondre  les  temps  et  mé- 
connaître tous  les  enseignements  du  moyen  âge,  que  de 
Toaloir  joger  les  usages  sociaux  de  cette  époque  par  l'exem- 
ple de  l'état  nobiliaire  depuis  la  maison  de  fiourgogne.  Il  y 

'  Il  est  bien  digne  de  remirque  que  la  plupart  des  testaments  des 
famîUes  féodales  de  cette  ëpoqoe,  conservés  anx  archives  de  Tournay, 
ordonnent  de  nombreuses  restitutions ,  ce  qui  prouve  combien  étaient 
fondées  les  plaintes  de  Philippe  Mouskés ,  lorsque!  dit  que  les  grands 
ne  savaient  pins  que  tromper  (  trèoier^  tricher)  et  faire  leur  bourse. 

'  Voir  an  échantillon  de  ces  actes  dans  le  n»  8. 


(  132) 

a  dans  les  archives  de  Tournay  des  milliers  d'actes  qui 
établissent  celte  yérité  à  TéTidence,  et  les  vers  que  nous 
venons  de  rappeler  prouvent  quelle  était  au  XIII®  siècle 
la  décadence  des  grands  et  des  vieilles  familles  aristocra- 
tiques. 

Au  commencement  du  XIV*  siècle,  la  famille  Mouskés 
occupait  encore  un  grand  rang  à  Tournay;  Jakèmes  Mous- 
kés fut  échevin  du  banc  de  Saint-rBrice  en  1316,  et  juré  de 
Tournay  en  1318, 1319, 1321,  etc.  Les  registres  des  reliefs 
de  bourgeoisie  nous  apprennent  qu'il  était  fils  de  Jehans 
Mouskés,  le  procureur  de  le  Roke,  et  qu'il  releva  sa  bour- 
geoisie le  12  juillet  1313.  Il  racheta  sa  commune  en  1317 
pour  75  sols.  En  1320,  trois  membres  de  la  famille  Mouskés 
relevèrent  leur  bourgeoisie,  savoir  :  Jakèmes  Mouskés,  dit 
li  clers ,  qui  racquil  sa  commune  le  15  de  mars  pour  40 
sols  ;  Jakemart  Mouskés ,  fils  de  dame  Marie  Mouskete,  qui 
racheta  sa  commune  le  24  avril  pour  40  sols ,  et  Tbéris 
Mouskés,  qui  la  racquit  le  13  de  ghieskerec  (juillet)  pour 
35  sols.  En  1339  ,  Jean  Mouskés,  fils  de  Gontier  Mousket, 
jura  sa  bourgeoisie  le  27  février  et  paya  50  sols;  enfin,  en 
1347,  Jean  Mouskés,  boucher,  jura  la  bourgeoisie  pour 
trois  florins  d'or  à  Técu.  Nous  touchons  ici  du  doigt  la  dé- 
cadence de  la  famille  qui  nous  occupe.  Seigneurs  et  trou- 
vères au  commencement  du  XIII*  siècle,  les  Mouskés 
étaient  devenus  d'intrépides  bouchers  au  siècle  suivant. 
Ainsi  va  la  roue  de  fortune,  un  peu  plus  tôt,  un  peu  plus 
tard,  toutes  les  familles  ont  leurs  jours  de  chute  et  de  dé- 
plaisir; elles  tombent  comme  les  empires  et  les  grandes 
cités,  comme  tout  ce  qui  est  humain  sur  la  terre. 

La  filiation  de  la  famille  Mouskés,  pendant  le  XIII*^ 
siècle  et  jusqu'à  l'époque  de  l'évéque  Philippe ,  parait  pou- 
voir s'établir  de  la  manière  suivante  : 


(133) 


•3 
g* 


S 

« 

s  a 

n 

9    • 


I 


M^  •  S 

3S?5  . 

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5- 


'S  vQ  JS  »^  s 
•*r«  2^  AJî  «1 


SMS -51 


a  S'a 


(  Ï34) 

Cette  troisième  génération  était  contemporaine  de  Té- 
véqae  Philippe  de  Gand,  surnommé  Muus,  comme  le  prou- 
vent les  actes  de  1276  et  1280  que  nous  donnons  dans  les 
preuves;  or  y  remarquons-le  bien,  dans  tous  les  documents 
authentiques,  soit  du  magistrat,  soit  du  chapitre  de  Tour- 
nay,  jamais  on  ne  confond  TéTéque  Philippe  de  Gand  ayec 
la  famille  Mouskés.  Lorsqu'on  1274 ,  l'évèque  Philippe  de 
Gand  est  élevé  à  Tépiscopat  de  Tournay,  le  magistrat  de 
cette  ville,  dont  tous  les  actes  portent  le  nom  de  Mouchée 
quand  il  s'agit  de  la  famille  du  poète ,  écrit  dans  son  re- 
gistre des  entrées  la  venue  le  uesque  Phelippon  de  Gand. 
Lorsqu'au  contraire, le  chapitre  deTournay  veut  parler  de 
la  famille  du  poëte,  lui  qui  qualifie  toujours  son  évéquo 
du  nom  de  Philippus  de  Gandavo  ou  bien  dietus  Muuê^ 
nomme  la  famille  tournaisienne  sous  le  nom  de  Mouskés, 
comme  dans  les  actes  de  la  ville;  l'acte  de  l'évéque  Walter 
de  1228  et  celui  de  1294  que  nous  donnons  plus  loin  ,  en 
fournissent  la  preuve  *.  Ainsi ,  au  moyen-âge,  on  ne  trouve 
nulle  confusion  entre  l'évéque  et  la  famille  Mouskés. 

L'auteur  de  l'erreur  que  nous  venons  de  rectifier, 
parait  être  André  Ducbesne.  Dans  ses  Annales  de  Flan- 
dre, p.  93  ,  Meyer  avait  dit  :  Philippus  cognomento  Mus, 
Gandavo  oriundus  fit  episcopus  Tomaeensis,  André 
Ducbesne  ayant  eu  connaissance  du  manuscrit  de  la  chro- 
nique des  rois  de  France,  écrivit  le  7  mai  1622  à  de 
Wingbe,  chanoine  de  Tournay,  pour  lui  faire  part  de 
cette  découverte  :  <c  Ces  jours  passés,  dit-il,  j'ai  eu  com- 
%  munication  d'une  histoire  de  France  escrite  en  vieille 
»  rime,  où  j'ai  remarqué  beaucoup  de  choses  de  la  ville 
1»  et  des  évéques   de  Tournay,  ce  qui  m'a  faict  estimer 

'  Voir  aux  preuTeasttb  n^Q. 


(  133) 

»  qae  i'autheor  nommé  Philippe  Mousque,  en  pouvoit 
]»  estre  originaire  ^»  André  Ducbesne,  on  le  voit,  recon- 
naissait bien  que  Tauleur  de  la  chronique  devait  être  tour- 
naisien,  mais  il  n'avait  point  encore  imaginé  qu'il  fût  le 
même  que  Téyéque  Philippe  de  Gand;  aussi,  dans  This- 
toire  de  la  maison  de  Montmorency,  qu'il  publia  en  1624, 
les  eilrails  qu'il  donne  de  notre  écrivain  ne  portent  au- 
cune qualification  épiscopale  ^  Hais  en  1639,  lorsqu'il 
fit  paraître  l'histoire  de  la  maison  de  Bélbune,  confon- 
dant Mouêhiê  avec  le  Muuê  dont  parle  Heyer,  il  repré- 
senta le  poète  comme  le  même  personnage  que  Tévêque 
qui  vivait  un  demi-siécle  après  lui  '.  Bientôt,  sur  la  foi 
du  célèbre  généalogiste  français,  cette  erreur  passa  pour 
vérité,  et  elle  devint  populaire  sous  la  plume  des  Foppens, 
des  Paquot  et  des  auteurs  de  l'histoire  littéraire.  Le  Phù 
lippuêdê  Gandavo  disparut,  et  le  trouvère  Philippe Mous- 
kés  devint  évéque  de  Tournay  pour  tous  les  écrivains. 
Combien  d'erreurs  semblables  rhistoire  n'ai-t-^elle  pat 
accréditées  ! 

En  résumé ,  le  chantre  romaii  de  Philippe  Aagttite , 
Philippe  Mouêkéêj  était  un  trouvère  tournaisien  de  ia  pre- 
mière moitié  du  XIII®  siècle.  L'évêque Philippe  de  Gand, 
sarnommé  Muuê^  était  un  Gantois  issu  sans  doute  de  l'il- 
lustre maison  de  Gand  et  qui  florissait  un  demi-siècle 
après  le  poète. 


*  Ceiie  lettre  eon»erv^  dant  le  VS.  de  Uo  Fief ,  de  la  bibliothèque  de 
Bourgogne  ,  est  rapportée  par  M.  de  Keiffenberg  (  Mousli,^  1\ ,  p.  gcgtiii}. 

*  Dacheioe,  Hiat.  Montmorency ,  preuve* ,  pag.  30  et  60. 

'  €  Extraict  d^une  histoire  de  France,  escripte  en  vieux  Tera  françois, 
n  par  Philippe  Mousque,  qui  fut  depuis  ëvesque  de  Tournay.  m  André  Du- 
obetne,  Bisi. tk Be^uuê ^  preuves,  pag.  371.  Les  citations  contémpo' 
raines  prouTent  IHoexacUtude  ide  oette  «Meriion. 


(136) 


PREUVES. 


N«  1. 
Esirmit  de$  archivée  de  Toumay;  èchevinage  de  Saint-Brice* 

Ce  tacent  tôt  cil  ki  cest  escrît  oront  et  veront  que  li  dame 
Juliane  Mouskeieetsi  enfant  se  sont  concordé  entraus  ensî  que 
si  enfant  le  doivent  cascun  an  xxi  lib.  de  flamens  de  rente 
a  paier  a  qvatre  termenes  lan,  a  fieste  Saint-Remi  le  premier, 
al  Noëlle  secont ,  à  Pasque  le  tîerc ,  a  fîesle  Saint- Jehan  le 
quart,  et  por  ces  xxj.  lib.  quil  doivent  corne  rente  paier  si 
quil  est  deuisé  devoir,  a  Dame  Juliane  clamet  cuite  et  werpit 
en  ceste  iustice  et  en  altre  quanquelea  en  meule  et  en  iretage, 
et  sil  ne  li  paioient  ceste  rente  si  qu'il  est  avant  dit  ele  sen 
tient  a  co  quele  lor  avoit  doué  et  werpit  et  se  nus  de  ses 
enfans  moroit  li  leur  enfant  seroit  oir  de  ceste  warizon  si  que 
deuiset  est.  Et  se  Teris  eesfitts  reuenoit,  le  qvarte  part  doit 
rauoir  et  paier  le  qvarte  part  des  cousteges ,  et  parmi  tôt  ce 
puet  li  dame  Juliane  doner  xh  lib.  de  flamens  por  sarme,  mais 
lesdites.  xl.  lib.  doit  auoir  fp^aflarê  le  fiuê  Teris  een  fil  xx  lib. 
après  son  decies,  par  tel  que  si  Waflars  moroit  sans  oir 
ces  XX.  lib.  reviennent  as  oirs  li  dafne  Juliane^  et  se  Waflars 
moroit  ains  que  li  dame  Jvliane  tos  les  xl  lib.  puet  ele  donner 
à  son  plaizir,  et  sil  avenoit  cose  qele  par  vbli  et  par  force  de 
mal  nasenalt  ces  xl.  lib.  par  le  consel  des  eskieuins  et  de  ses 
enfans,  doit  on  douner  ces.  xl.  lib.  porsarme.  Et  ce  fu  fait  par- 
devant  les  eskieuins,  Huon  le  Fort,  Brission  Mouton,  Jehan 
Dalaing,  Grigorie  de  Mavde ,  Bauduin  de  le  Porte,  Nicolon  le 
Borgne ,  Wibiert  al  Piet ,  el  mois  de  jun  après  le  mort  le  roi 
Phelipe  en  lan  de  lincarnation  dev  M.  CG.  et  XXIII. 


(137) 

W  2. 

Bsiraii  des  archivée  de  Toumay,  carhdairede  cuir  rouge  ^ 

fol.   V  recto, 

1228. 

Ll  CAITI  OBi)  FLAI6K8  JBHAlf  W188IT  018  C«  <?• 

Ego  W.  (Walterus)  episcopus*  et  magister  N.  scolasticus  Torn. 
yniversis  praesentes  litteras  inspecturis  salutem  in  Domino. 
Norerit  universitas  vestra  quod  nos  mandatum  domini  Remen- 
cîs  archiepiscopi  recepimus  sub  bac  forma  :  Henricus  Dei  gracia 
Remensis  arcbiepiscopus ,  yenerabili  fratri  W.  Dei  gracia  épis- 
copo  et  dilecto  filio  magistro  N.  Bucbel  canonico  Tornacensi , 
salutémin  Domino.  Mandamus  y  obis  quatinus  a  Johanne  Wis- 
set  ex  parte  nostra  recipiatis  plegios  conpetentes  de  centum 
libras  sub  bac  forma,  quod  si  forte ,  quod  absit,  ipsum  con- 
tingerit  facere  forefactum  quod  de  jure  banniret  eundem  de 
cîyitate  Tomaeensi  nunquam  de  cetero  ciyitatem  intraret  donec 
dyitati  de  dictis  centum  libris  satisfactum  esset  ad  plénum. 
Qnod  dictus  Johannes  fecerit,  uos  ei  auctoritate  nostra  ciyita- 
tem Tomacensem  intrandi  et  manendi  in  ea  concedatis  liberam 
potestatem.  Contra  dictores  si  qui  fuerint  yel  rebelles ,  per 
censuram  ecclesiasticam  conpescendo,  et  si  yos  ambos  hiis 
exequendis  non  contigerit  interesse ,  alter  utrum  ea  nicbilomi- 
nus  exequatur.  Datum  apud  Wattenes  feria.  Y.  post  Pentecostem 
anno  Domini  M*^,  CC<».  yicesimo  octayo,  mense  Maio.  Nos 
îgitnr  auctoritate  prescripti  mandati  prepositis,  juratis  com- 
munie Tornacensis  in  nostra  presentia  conyocatis ,  plegios  de 
dicto  Johanne  in  presentia  capituli  Tornacensis  recipimus 
secondum  formam  ipsius  mandati ,  sicut  nobis  yisum  est  et  ipsi 
capitnlo  conpetentes  usque  ad  summam  centum  et  triginta  li- 

1  Walter  de  HarTÎ*. 


(  138) 

brorum  quamvis  de  ceDtum  tantum  in  plegios  recipere  tene- 
mur  ;  hoc  autem  fecimua  ad  cumulum  aecuritatls  et  eo  întuitu 
quo  si  aliquem  plegiorum  de  partibus  iliis  contigerit  recedere 
▼el  et  decedere  itaquod  non  posselreperiri  a  preposilis  el  juratis 
unde  posset  solvi  portio  quam  supra  se  assumpserat,  ad'sum- 
mam  super  excresseutem  posset  recursus  haberi.  ?ioiniaa  au- 
tem plegiorum  quorum  quiiibet  in  certa  su  rama  plegiavit 
Johanuem  memoratum  suot  hec.  Aubertusde  Mauritauia  de 
decem  lib. ,  Jacobus  Bucbius  de  x  ^  ,  Johannes  H  Bous  de  x  ^ , 
Baldninus  de  le  Mote  de  c.  solidis,  Jacobus  de  le  Mote  de  c.  so- 
lidis,  Thomas  Buchiaus  de  c.  solidis,  Godefridus  de  Maurilba- 
nia  de  c.  sol. ,  Nicholaus  li  Boulois  de  c.  sol.,  Johannes  Moske$ 
de  csol. ,  Rodulpbus  de  Sancto  Piato  de  c.  solidis,  Saikeboide 
de  c.  sol.^  JoannesdeRongidec.  so1.,FeranusGalaîsdec.so1., 
Johannes  Tiebegos  de  c.  sol. ,  Cauweliers  de  c.  sol.,  Gossuinus 
Buchiaus  de  c.  sol.,  Ghero  Flamingus  de  c.  sol.,  Walterus 
Fhanate  de  c.  soi*,  Colardus  Wisse  de  decem  ^,  Egidiusde  Holai 
dex.  <t^,  Gonterus  de  le  Cromberie  de  x  Q ,  Gonterus  de  Holay 
de  X  ^.  Nos  autem  plegiis  istis  receplis  auctoritate  domini 
Remensis  monuimus  prepositos  et  jurâtes  ut  prenominato 
Johanni  intrandicivitatemTornacensemplenamet  liberam  con- 
cédèrent potestatem.  Ipsi  autem  super  hoc  habite  ditigenti 
consilio ,  concesserunt  nobis  quod  petebamus  et  de  licentîa 
eorum  in  civitatem  Tornaeensem  sepedictus  Johannes  est 
reversus.  Vt  autem  predicta  Grma  permaneant  et  inconcussa 
lîtteras  présentes  sigillorum  nostrorum  appentione  fecimus 
roborari.  Actum  anno  Domini.  M».  CC<^.  XXVIII.  mense  Maîo 
(sic). 

{Extrait  deê  archivée  de  Toumay,  échevinage  de  Saint- Brice,) 

IMO  (V.  st.) 

Sacent  cil  ki  sunt  et  ki  auenir  sunt  et  cest  escrit  uerunt , 


(1S9) 

que  Syvions  Baràs  et  Emois  Waflars  kî  sunt  warde  de  le  wa- 
rison  des  comuns  poures  de  Tornaj  par  le  commandement  del 
doîeo  et  des  canon ies  de  nostre  dame  et  des  escheujn  ont 
donet  a  censé.  TJ.  boniers  de  tiere  ki  gist  au  saucoit  deçà 
diain  a  Brîtion  Mouton  ki  maint  dedens  le  porte  Daubegnj  et  a 
Joium  Moêckei  ki  maini  en  le  rue  de  Pont  ;  par  xy  rasieres  de 
•oiie  par  an  de  tel  blet  que  li  tiere  porte.  Por  ceste  acensepaier 
cascun  an  si  com  il  est  deuiset  done  Brisses  Moutons  se  maison 
en  wages  ki  siet  dedens  le  porte  daubegnj  et  Johan$  Moschei 
le  sive  maison  ki  siet  en  le  rue  de  Pont  en  coste  le  maison  Soi- 
ikiont  le  feure  a  lequele  oon  se  prenge  des  maisons  li  autre  le 
doit  aqniter  de  le  moitiet  del  acense.  Ceste  acense  doiuent  il 
tenir  xx  ans  et  paier  le  doiuent  à  cascune  fieste  de  Tos  Sains. 
Et  ce  fu  fait  par  le  consel  del  doîen  et  del  capille  et  des  esche- 
vins  de  Tornaj  et  des  escfaeuins  deS*-Brisse  si  cum  Hues  li  Fors , 
Wibiers  de  Moriau  porte,  Jackemes  Warisons,  A  de  par  Io- 
niens, Grigories  de  Maude,  Gillebers  de  Gelue,  Johans  li 
Borgnes ,  tôt  cist  i  furent  cumme  eskieuin.  Lan  del  Incarnation 
BOistre  signor  Jbesu  €rîst.  M.  et.  €C.  et.  xxx.  el  mois  do  gen- 
uier. 

N»  4. 

(Extrait  des  archives  de  Toumay^  échevinage  de  Saint-Brice.) 

1236. 

Bien  sacent  tôt  cil  «ki  sont  et  seront  ki  cest  escrit  veront 

et  oront  que  li  eskieuin  de  S*-Brisce  ki  le ois  et  les  rentes 

des  poures  ont  a  warde.  arenterent  a  Felipon  Mousket ,  et  a 
son  oir  por  vj  deniers  blans  v  flamens  de  cens  a  le  saint  Remj, 
et  T  sols  a  deus  tiermincs  lan  si  com  le  Gandeler  et  fieste 
saint  Piere  entrant  aoust  li  siste  part  deuant  et  deriere  de  le 
maizon  de  piere  ki  fu  Wibiert  de  Maude  borjois  de  Tornaj 
quji  dona  as  poures  por  dev  quant  il  morv.  la  fu  a  cest  aren- 
tement  com  eskievins  Nicoles  Cardeuake ,  Wibiers  de  Morel 
Porte ,  Nicole  li  Borgnes,  Jakemes  Warisons ,  Jehans  Destates, 


(140  ) 

Jakemes  Deuilers ,  Ades  parlemeos ,  tolcist  i  furent  com  eskie- 
uin  -4-  Apries  cierte  cose  soit  que  frère  Sohier  de  Marui  et  Ij 
coDsaus  de  se  maison,  arenterent  a  Felipon  Moêkei  et  a  son 
oir  par  iiij  deniers  de  cens  blanc  v  flamens  a  le  saint  Remj 

et sols  i  denier  mains  a  ces  deus  Uermines  ki  deuant  sont 

dit,  tele  partie ,  com  mestre  Jehans  de  Maude  estoit  eskuwe  en 
le  maison  sen  père  deuant  et  deriere  quil  lor  auoit  dounee 
por  les  armes  daus ,  et  par  deuant  ces  eskieuins  ki  sont  (dis) 
fu  fes  cîs  otroi  de  frère  Sohier  et  son  consel  à  Phelipphen  Mous- 
chet  +  Encor  soit  ciertainnement  sev  que  mestre  Jehans  de 
Maude  canonies  de  Tornaj  si  arenta  à  Felipon  Mouêchet  et  à 
son  oir  par  vj  deniers  blans  y  flamens  de  cens  à  le  saint  Remj, 
et  xijij.  sols  par  an  a  ces  deus  tiermjnes ,  ki  dit  sont  tele  par- 
tie com    a   lenfant  se  sereur  quele    eut  de  Jehan  Bilehet, 
estoit  eskeuwe,  dont  il  estoit  bailles  et  warde  de  le  maison  de 
piere  kinomée  est.  Por  co  que  il  nauoit  son  âge  et  porlemiols 
de  lenfant  se  fist  et  fu  cierkemanec  li  maisons  et  li  cors  deriere 
par  ces  eskievins  ki  dit  sont  et  demora  li  cors  en  pais  à  le 
maison  de  piere  et  cou  reconeut  mestre  Jehans  deuant  deus 
eskieuins,  Nicholon  Golemers  et  Simon  Deuaus,  et  cist  le  re- 
cordèrent  deuant  lor  compaignons  Wibîert  de  Morel  Porte, 
Jekemon  Deujlers,  Rogier  de  Maude,  Huon  le  Fort,  Mahiu 
Biecdanette ,  tôt  cist  i  furent  com  eskieuin ,  et  por  co  que  ce 
soit  ferme  cose  et  estaule  si  en  fu  fes  cis  escrit  et  liures  en  le 
warde  des  eskieuins  lan  del  Incarnation  nostre  seigneur  Jesu 
Crist  M.  ce.  XXXYl.  el  mois  de  Ma 

(  ^tf  dos  est  écrit  :  FiufRU  Moncis.  ) 
Voyez  le  fac-«imile  de  cet  acte  à  la  tuite  de  cette  notice. 

[Extrait  des  archives  de  Toumay,  échevinage  de  Saint^Brice») 

1261  (v.  st.) 

Ce  sacent  cil  ki  sunt  et  ki  auenir  sunt  et  cest  escrit  yerunt 


(  1-*!) 

et  orunt,  ke  Jehans  barons  Emmelot  ki  fu  femme  Willaume 
Lescapet  et  Jakemins  fius  Willaume  Lescapet  H  ainsnet  ont 
werpit  et  clamet  cujte  absoluement  ii  Jehan  Paret  yne  maison 
de  piere  ki  siet  entre  le  maison  Juliane  Mouton  et  le  riuele 
tout  ensi  com  ile  siet  devant  et  deriere  parmi  iij  loenisiens 
de  cens  à  le  saint  Remj,  iij.  loenisiens  j.  capon  de  rente 
al  Noël  con  doit  à  Annies  fille  Foucon  Davbegni  Ix.  s.  darti- 
siens  de  rente  à  y.  ij.  tiermines.  xxx.  s.  dartisiens  al  Noël.  xxx. 
dartisiens  à  le  saint  Jehans  Baptiste,  ij.  loenisiens  de  cens  a 
le  saint  Remj  con  doit  à  Jehan  le  Tiulier  se  fu  ciste  auant  rente 
Nicolon  le  Grognut ,  et  a  tel  cens  et  a  tel  rente  ki  ci  deuant  est 
nommée  lont  encouuent  Jehans  et  Jakemins  deuant  dit  ii 
acuiter  tôt  cuite  à  lassens  des  Eskieuins  et  sen  ont  assené  à  als 
et  al  leur  et  se  la  Jakemes  de  Fromont  pères  Emmelot  deuant 
dite  encouuent  à  acuiter  tout  cuite  à  lassens  des  Eskieuins  et  sen 
a  assené  à  luj  et  al  sien  pour  la  cuitance ,  et  Jehanê  Mouske» 
maires  des  Eskieuin»  la  werpit  pour  tous  les  autres  enfans  ki 
nont  mie  leur  aage  par  lassens  des  eskieuins ,  et  s*il  auenoit 
ke  Jehans  H  pares  deuant  dis  volsist  racater  y  ses  oirs  les  Ix.  s. 
dartisiens  de  rente  et  les.  ij.  loenisiens  de  cens  deuant  dis  à 
Jehan  le  Tiullier  et  à  seu  oir  racater  en  puet  le  moitiet  pour 
XXV.  lib.  dartisien,  et  lautre  moitiet  pour.  xxv.  lib.  A  cest 
werp  et  a  ceste  deuise  furent  li  eskieuin  de  saint  Brisse  tel  come 
Jakemes  de  Vilcrs ,  Monnars  Trugos ,  Jehans  Mouskes y  Gilles  li 
noiriers,  Jakemes  Costars,  Colars  Miace  et  Colars  Colemers, 
tout.  vij.  comme  eskieuins  de  Saint  Brice,  et  pour  chou  ke 
ciste  chose  demeurt  ferme  et  estaule  si  en  auommes  nous  fait 
cirografeen.  ij.  pièces  et  lune  pièce  deliureeet  mise  en  le  warde 
des  eskieuins  deuant  dis  pour  souuenance  de  cesti  chose  et 
lautre  détenu.  Ce  fu  fait  lan  del  Incarnation  nostre  Segneur 
m.  ce.  et  Ij.  el  moisdejenuier. 

{Au  dos  êsi  écrit  :  Jiran  le  Pabkt.  ) 


(  1^2) 

W  6. 

(Exirait  des  archives  de  Toumay ,  échetinage  des  Cau fours.) 

1263  (v.  8t.) 

Saceot  tout  cil  ki  cest  escrit  veront  et  oront  ke  Gossuins 
Mouskei ,  Alars  ses  frères  et  Maroie  leur  sueur  ont  achatet  bien 
et  loiaumeot  à  Jehan  Braibant  ei  à  Ysahiel  se  femme  toute  les- 
canse  qui  leur  poroit  ue  deveroit  eskeir  en  le  justice  des  Caufors 
à  tousiours  de  par  dame  Marijen  Mouskete  le  mère  Ysahiel  le 
femme  Jehan  de  Braibant  douant  dit ,  et  ce  leur  ont  werpit 
vendut  et  clamet  quite  Jehan  de  Braibant  et  Ysabiel  se  femme 
bien  et  loiaumcnt  et  enconvent  à  aquiter  à  Gossuin  et  Alart  et 
Marijen  leur  sereur  devant  noumes  à  lassons  des  eskieuins.  Et 
por  cou  que  ce  soit  ferme  chose  et  estaule  si  en  est  fais  cy- 
rografies  et  liures  en  le  main  des  eschieuins  des  Caufours  si 
come  Thumas  Daleng ,  Thumas  le  Torge  ur ,  Watier  le  Blont , 
Watier  de  Tourp ,  Willaume  Lau wier ,  Jakemons  des  Près  et 
Wicart  Anete.  Tout  cist  i  furent  com  eskieuin.  Ce  fut  fait  lan 
del  incarnation  Jhesu  Grist.M.  CC.  etLXlII.  el  mois  defeurier, 

N«  7. 

{Extrait  des  archives  de  Toumay ,  échevinage  de  Saint- Brice,) 

126». 

Sacent  tout  cil  ki  cest  escrit  ueront  et  oront  ki  Colars  Mous- 
kes  a  vendut  werpit  et  clamet  quite  bien  et  loiaument  et  de 
boin  3  volentel  à  Cillions  Mousket  sen  frère  toutes  les  escances 
ki  eskier  H  doivent  ne  eskeir  li  pueent  de  signeur  Jehan  Mous- 
ket sen  père  ne  de  dame  Ânnies  Mouskette  se  mère  et  toutes 
autres  escances  ki  eskeir  li  pueent  ne  eskeir  li  doiuent  en  quele 
manière  que  ce  soit  et  si  est  ausi  à  sauoir  ke  sire  Jehans  Mous- 
kes  a  graet  et  loet  de  boine  volentet  ke  sil  auenoit  ensi  que 


(  1^3) 

Colarê  us  ûus  ki  dis  est  morust  Gilks  Mouêkes  doit  tout  plain- 
oement  partir  dame  Martien  Petelanê  le  feme  celui  Coiar$  ausi 
auant  que  être  Jehans  ki  dis  est  deuoit  ne  pooit  faire  et  toutes  ces 
escanches  ki  dites  sont  à  Gilles  Mouskes  reciutes  par  tel  manière 
kil  î  doit  tôt  auant  auoir  et  prendre  xv  lib.  de  tornois  et  sil  a 
remanant  deseure  ces  xv  lib.  Gilles  Mouskes  le  doit  sauuer  et 
warder  à  sen  pooir  aoes  Co/arl  sen  frère  sil  demeure  en  vie  et  se 
cil  Colars  moroit  ne  estoit  mors  Gilles  Mouskes  doit  cel  rema- 
dant  ki  dis  est  doner  la  v  il  kerra  et  vcra  ke  boin  soit  poor 
larme  de  celui  Colart  loiaument  en  boine  foit.  et  à  cest  werp 
et  à  ces  deuises  faire  furent  comme  eskievin  deS*-Brisse  Mahiu 
Biedanelte,  Jeurars  a  le  Take,  Jehans  Gerris,  Gilles  Colemers, 
Gerart  de  Bari ,  Nicoles  li  Kokus  et  Gilles  li  Pares  et  si  fut  fet 
lan  del  Incarnation  Jhu  Crist  MIL.  et  CC.  et  LXV.  el  mois  de 
gieskeraic. 

(Au  dos  têt  écrit  :  Cuisciu  est  Guliors  Mooskit) 

N*  8. 

(Esiraii  des  archives  de  Tottmay ,  échevinage  du  Briufle,) 

1276. 

Sacent  tout  cil  ki  cest  escrit  veront  et  oront  que  Jebans  le 
Beghins  a  vendut  à  Gillon  Mouxkei  xiij  vergbes  de  warance 
ki  siéent  deriere  se  maisson  ki  fut  an  tan  plantée  sour  le  tiere 
ki  fa  Gerart  le  Quatit ,  el  si  puet  Gilles  Mouskes  laisier  le  wa- 
rance en  le  tiere  dusques  apries  le  plancbon  ;  et  encore  est 
asauoir  que  Jebans  li  Begbins  et  Jehans  de  Halujn  ont  vendut 
à  Gilion  Mousket  xxiiij  vergbes  de  warance  ki  gist  viers 
Gostentaing  en  le  tiere  ki  fu  Gberart  le  Quati  et  ces  xxiiij 
vergfaesde  warance  doit  Gilles  ilfou«to  desfouir  del  mi  marc  ki 
vient  procainement  en  j  an;  et  assenet  en  ont  Jebans  It 
Beghins  et  Jebans  de  Haluin  celuj  Gillon  Mot^ket  à  ans  et  au 
leur  a  quanquil  ont  et  aront  partout  del  conduire  et  faire  pai- 


(  144) 

»ivle;  et  des  xiij  verghet  de  waranoe  deuant  dites,  a  cjus 
Jehans  li  BeghiDS  H  deuant  oommes  asenet  Gilion  Mouthet  à 
luj  et  au  sien  à  quanquil  a  et  ara  partout  del  conduire  paisi- 
vlement.  Etfurent  com  eskievin  dou  Bruille ,  Gilles  de  le  Court, 
Estieuenes  Chokaite ,  Jehans  Loeijs ,  Sohiers  li  Candillieres , 
Watiersde  Monnes,  Gherars  Yingrelins ,  Mahieus  li  Frutiers,  et 
si  furent  les  parties  présentes  a  cest  escrit  livrer.  Ce  fu  fait  lan 
del  Incarnation.  M.  CC.  et  LXXYI  el  mois  de  sietembre. 

(Au  dêê  est  écrit  :  Cm  Giluoh  ]Ioii«kit.) 

N<»  9. 

(Extrait  des  archives  de  TourtMy ,  échevinage  de  S^Brice*) 

1280. 

Sacent  tout  cil  kil  cest  escrit  veront  et  oront  ke  Eurars  dou 
Mortier,  a  vendut  werpit  et  clamet  a  tous  iours  qujte  yretau- 
lement  a  Gillion  Mousket  le  pere^  x  cens  et  vij  verghes  et  le 
quart  dune  de  tiereki  gist  sor  le  pire  de  saucoit  tenant  a  le  tiere 
Jehan  Mouton  dune  part ,  et  a  le  tiere  Jehan  Plaloul  dautre 
part ,  toute  qujte  a  disme  dieu,  ceste  tiere  deuant  ditte  a  cil 
Eurars  dou  Mortier  enconvent  a  conduire  et  a  aquiter  toute 
quite  a  Gillion  Mousket  iuskes  al  assens  des  eskieuins  de  S. 
Brisse ,  et  assenet  en  a  a  luj  et  au  sien  partout  pour  la  qujtance 
et  se  tient  Eurars  dou  Mortier  bien  apaijetde  tous  les  deniers  dou 
yendage  de  le  tiere  deuant  noumëe  ,  et  si  en  a  qujtet  Gillion 
Mousket  de  tout  le  paiement  et  seit  asauoir  que  li  tiere  deuant 
ditte  fu  criée  par  trois  diemences  en  plaines  glises  deçà  eskaut 
et  de  la  et  bien  démence  par  loij ,  si  ne  viunt  nus  auant  par 
deuant  eskieuins  ki  nient  demandast  a  le  tiere  deuant  noumee 
par  coi  ele  demeure  toute  qujte  a  Gillion  Mousket  iusques  a 
lassens  des  eskieuins  de  S.  Brisse.  Or  est  asavoir  que  Jehans 
Moriaus  dou  Mortier  ki  auoit  xvj  sols  dartisien  ujes  de  rente 
par  an  sor  le  tiere  deuant  noumee  a  werpit  et  clamet  qujte  a 


i%>  anr  iltwocv  •  la^  Afiro"  4^11  uiuT  own  1 


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-v/,'.--,..^-,/ 


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I 

] 


(  145) 

Gillion  deuant  dit  les  xvj  sois  de  rente  deuant  noumes  et  H  a 
encoovent  a  conduire  et  a  aqujter  tous  quites  a  tous  iours  yre- 
taulement  sor  le  tiere  deuant  dite  iusques  a  lassens  des  es- 
kieuins  de  S.  Brisse  et  asenet  en  a  cil  Jehans  a  luj  et  au  sien 
a  quanquil  a  et  ara  pour  la  quitance  et  si  se  tiunt  cil  Jehans 
bien  a  paîjet  de  tous  les  deniers  dou  vendage  de  le  rente  deuant 
noumee  et  si  en  a  quitet  Gillion  Mouêket  de  tout  le  paiement. 
A  cest  werp  et  a  toutes  ces  couvenences  furent  cum  eskieuin 
de  S.  Brisse,  Jehans  Miace,  Gossuins  dou  Mortier,  Nicholes  lî 
Kokus ,  Piere  Dorke ,  Jakemes  H  Blons ,  Hellins  de  Brujele ,  et 
Mahius  li  Naicres.  Cist  vij  i  furent  cum  eskieuin  et  pour  cou  ke 
ce  soit  ferme  cose  et  estaule  si  en  est  fais  cijrographies  par  le 
gretet  lassentement  des  parties  ki  j  furent  présentes  au  deliurer 
en  le  main  et  en  le  warde  des  eskieuins.  Ce  fu  fait  el  an  del 
Incarnation,  M.  C€.  et  IIH"  el  mois  de  genvier. 

{Au  dos  est  écrit  :  Cest  Giuion  Modsket  le  perb.) 

N*»   10. 

(^Esirait  des  archives  delà  cathédrale  de  Toumay;  cartulaire  /?, 

folio  S  verso,) 

1394. 

Egidius  Moushes  vendidit  Egidio  Quanette  de  Yalencienis 
septem  dolia  vini  de  Rupella;  qui  Egidius  soluit  in  pecunia 
domino  cantori  foragium  de  dictis  doliis  ad  voluntatem  domini 
cantoris  predicti  in  presentia  domini  Pétri  Dandrinnes  capel- 
lani  Tornacensis  et  domini  Johannis  de  Guisia  capellani  Tor- 
nacensis  et  Jacobi  Golemer  civis  Tornacensis  et  Baudardi  de 
S'^-Quintino  civis  Tornacensis  et  Johannis  Lautel  civis  Torna- 
censis anno  nonagesimo  quarto. 

N.  B.  Cette  pièce  est  transcrite  entre  deux  actes  de  1394. 


ToM.  IX.  10 


(  146) 


Nouvelle  juêtificaiîan  de  Tilly ^  par  rapport  à  Vincendie 
de  Magdêbourg ,  traduite  de  l'allemand  par  M.  Moeller 
fils,  et  communiquée  par  H.  le  chanoine  de  Ram. 

Dans  le  tome  III  de  nos  Bulletins,  pp.  83-89,  a  été  im- 
primé un  article  sur  l'incendie  de  Magdêbourg  en  1631. 
L'auteur  de  cet  article,  extrait  des  FeuilUê  hisiorigues  et 
politiques  de  Munich,  s'est  proposé  pour  but  de  ?enger 
l'honneur  d'un  héros  d'origine  belge  auquel  S.  H.  le  roi  de 
BaTÎère  fient  de  rendre  un  hommage  éclatant.  Lors  de 
l'inauguration  des  statues  du  général  Tilly  et  du  maréchal 
de  Wrede,  ce  prince,  protecteur  éclairé  des  lettres  et  des 
arts,  prononça  ces  paroles  :  «  Une  preufe  que  nous  n'ou- 
»  blions  pas  les  services  de  Tilly  et  de  Wrede,  ce  sont  ces 
y>  deux  statues.  Le  premier  a  été  grossièrement  calomnié 
»  pendant  deux  siècles;  mais  les  rayons  de  la  vérité  ont 
»  fini  par  dissiper  les  nuages  accumulés  par  les  préjugés 
»  autour  de  cette  grande  figure.  » 

L'auteur  de  l'article ,  que  nous  avons  attribué  à  M.  le  pro- 
fesseur Phillips,  a  été  l'un  de  ceux  qui  ont  puissamment 
contribué  à  dissiper  ces  nuages.  Il  prouva,  d'après  des 
rapports  officiels,  que  le  sac  de  Magdeboug  n*a  pas  été 
ordonné  par  Tilly  ;  que  cet  éfénement  désastreux  doit  être 
considéré  comme  l'efi'et  d'un  hasard,  jusqu'à  ce  que  l'on 
eût  trouvé  plus  de  preuves  pour  mettre  hors  de  doute  que 
le  crime  a  été  commis  par  le  colonel  suédois  Falkenberg. 

Les  Feuilles  historiques  et  politiques  (tom.  XIY,  p.  296- 
308)  viennent  de  fournir  ces  preuves.  Nous  aimons  à  en 
communiquer  la  traduction,  faite  par  M.  le  professeur 
Moeller,  fils. 


(147) 

(c  II  se  lrou?e  dans  la  bibliolbèquc  de  Tabbaye  de  Tepl, 
en  Bobéme,  un  manuscrit  qui,  à  ce  que  je  crois,  n*a  en^ 
core  jamais  été  consulté,  et  qui  a  pour  titre  :  Diarium,in 
quo  triplex  rêbellio  €t  eaoidium  civiiaiis  MagdéburgêU' 
êiutn  eontinentur^  ita  quod  reê  eorum  tragice  aliquando 
comoedici  narranlur.  An.  Ch.  1631.  20  Maji.  L'auleur 
de  cet  ouTrage  est  le  père  Zaccbarie  Bandbauer.  Né  dans 
la  ville  deBurg,  en  Saxe,  il  entra  plus  tard  dans  Tordre  des 
Préroontrés  à  Tabbaye  de  Tepl  en  Bobéme.  Depuis  Tan  1628, 
alors  que  le  couvent  de  Notre-Dame  à  Magdebourg  fut 
rendu  à  Tordre,  il  vivait  partie  à  Magdebourg,  partie  dans 
le  couvent  de  Jericbau,  dans  le  voisinage  de  cette  ville, 
couvent  dont  il  était  prieur.  Il  n'est  donc  guère  possible 
d'élever  le  moindre  doute  sur  la  connaissance  que  cet 
bomme  devait  avoir  de  ce  qui  s'est  passé  à  cette  époque  à 
Magdebourg;  aussi  ne  raconte-t-il  que  des  événements 
dont  il  a  été  témoin  oculaire,  ou  qui  lui  avaient  été  com- 
muoiqués  par  des  témoins  oculaires,  et  ceux-ci  étaient  des 
hommes  dont  la  véracité  ne  peut  pas  être  révoquée  en 
doute;  c'étaient  Tilly,  Pappenbeim,  avec  lequel  le  P.  Zac- 
cbarie était  fort  lié,  le  père  Sylvius,  proviseur  du  couvent, 
homme  de  beaucoup  de  prudence,  et  qui  n'était  pas  moins 
estimé  des  ennemis  que  des  amis;  enfin  c'étaient  les  pri- 
sonniers de  Magdebourg  mêmes,  parmi  lesquels  se  trou* 
vaienl  des  condisciples  et  des  parents  du  P.  Zaccharie,  et 
qui 9  par  jon  entremise,  furent  mis  en  liberté  et  reçurent 
des  secours  de  toute  espèce^.  Il  dit  lui-même,  dans  la 
préface  de  son  ouvrage  quel  a  été  son  but  en  le  composant  ; 

1  Le  P.  Zaccharie,  expalté  de  Jerichan  par  le*  SoëdoU,  arrWa  4  Mag- 
deboorg  peu  de  temps  après  le  sac  de  cette  Tille,  et  y  prêcha  devant 
Tamiée  le  \^  join.  Dès  lors  il  resta  dans  la  Tilie  jasqo^ao  moment  où 
l'arma  impériale  la  quitta  de  nouveau. 


(148) 

voici  seâ  propres  paroles  :  Cum  igitur  veritatem  pra 
seopo  suêceperimy  Magdeburgenêium  malefacta,  gua 
poêêim  fnodeêtia,  eaplîcabo,  negue  calumniiê  bonoê,  si 
boni  êiniy  pairiotas  aui  altos  onerabo,  sed  magie  ne  ani- 
tnoê  acerbitate  guadam  exulcerêm,  cavebo....  Propoêui 
€x  multiê  pauea,  si  non  tnagno  cum  apparatu  sermonis^ 
oerte  multa  cum  vêriiate  :  non  enim  hic  verba^  sedvêra 
placent,  guae  pariim  iptemet  oculiê  lusiravi,  pariimgue 
mihi  fide  digniêsimorufn  virorum  narra tio  êuggeêêit. 

Nous  faisons  suivre  ici  en  abrégé  quelques  passages  de 
Touvrage  du  P.  Zaccharie,  passages  qui  jetteront  un  nou- 
veau jour  sur  le  caractère  de  TiUy,si  indignement  calom- 
nié,  et  qui  fourniront  de  nouveaux  éclaircissements  sur 
toute  cette  histoire. 

Depuis  longtemps  déjà  une  révolte  contre  Teropereur 
se  préparait  a  Xagdebourg,  et  il  paraissait  que  l'on  n'atten- 
dait qu'une  occasion  favorable  pour  se  déclarer  ouverte- 
ment, lorsque  le  30  mai  1629  ,  sans  que  Ton  s'y  fût  at- 
tendu, les  pécheurs  et  les  bateliers  de  la  ville  assaillirent 
et  chassèrent  du  fort  de  Sudenbourg,  de  la  Neustadt  et 
de  Rrakow  la  garnison  impériale  venue  pour  surveiller 
la  rentrée  des  contributions  de  guerre  non  payées.  En  même 
temps  les  émeutiers  prirent  et  pillèrent  les  bateaux  char- 
gés de  denrées  et  d'argent,  et  destinés  par  Waldstein  pour 
le  Mecklenbourgct  la  Poméranie.  Le  sénat  de  la  ville,  tout 
en  prétendant  n'avoir  pas  en  connaissance  de  ces  excès, 
dont  il  rejeta  la  faute  sur  ceux  qui  s'en  étaient  rendus 
coupables,  ne  fit  cependant  rien  pour  les  punir;  il  resta 
au  contraire  spectateur  tranquille  lorsque  Ton  se  saisit  de 
la  personne  des  religieux  Prémontrés,  pour  s'en  servir 
comme  otage  en  cas  d'une  guerre  qui  paraissait  immi- 
nente. Cette  négligence  du  sénat  et  sa  connivence  avec  les 


(  149) 

coupables  exaspéra  Waldstein  bien  plus  que  les  excès 
mêmes;  il  parut  aussilAt  avec  son  armée  défaut  Magde- 
bonrg  *  et  attaqua  la  Tille  de  tous  les  côtés ,  de  manière 
que  Ton  menaça  de  pendre  les  religieux,  mis  en  prison,  si 
Waldstein   continuait  à  agir  contre  la  Tille. 

Enfin,  sur  Tintercession  des  Tilles  Ânséatiques,  dont  les 
députés  s'étaient  réunis  à  Halberstadt ,  les  difiérends  entre 
l'empereur  et  la  Tille  de  Hagdebourg  furent  aplanis,  et 
les  habitants  de  cette  dernière  Tille  reçurent  non-seulement 
un  pardon  complet,  mais  on  leur  promit  encore  que  Ton 
ne  reyiendrait  plus  sur  cette  afiaire,  et  qu'ils  ne  seraient 
frappés  d'aucune  amende.  «  L'empereur,  déclarait  Wald- 
stein ,  n'aTait  pas  besoin  de  leur  argent ,  il  ne  demandait  à 
l'aTenir  qu'une  plus  grande  fidélité  et  plus  d'attachement  à 
sa  personne.  y>  La  tournure  inattendue  qu'avait  prise  cette 
affaire  causa  une  joie  générale  à  Magdebourg.  Les  habitants, 
les  larmes  aux  yeux ,  élcTaient  aux  nues  la  clémence  de 
l'empereur  et  de  son  général,  et  promirent  sous  serment 
d'obserrer  la  fidélité;  les  Tilles  Anséatiques  déclarèrent  en 
même  temps  que  si  la  TÎlle  de  Hagdebourg  entreprenait  ja- 
mais à  l'aTenir  quelque  chose  de  pareil  contre  l'empereur, 
elles  se  chargeraient  Tolontiers  de  châtier  les  parjures. 

Peu  de  temps  après  ce  compromis  si  faTorable  aux  Mag- 
ilebourgeois,  de  nouTcaux  troubles  éclatèrent  dans  la  Tille. 
On  reprochait  au  sénat  de  faToriser  trop  le  parti  impé- 
rial, et  les  sénateurs  furent  destitués  en  présence  d'euToyés 
de  plusieurs  autres  Tilles.  On  nomma  à  leur  place  des 
hommes  sans  expérience,  légers  et  hardis,qui,  peu  soucieux 
de  maintenir  l'autorité  de  l'empereur^netraTaillaient  qu'à 


'  Ce  fot  donc  là  la  véritable  raUon  de  rattaqae  de  Hagdebourg  par 
Waidftein. 


(  150) 

fortifier  leur  parti,  et  qui,  s'appuyant  sur  le  margrave 
lie  Braodenbourg,  Chrétien  Guillaume,  recherchèrent  en 
même  temps  le  secours  du  roi  de  Stiéde  Gustafe  Adolphe, 
auquel  ils  promirent  de  le  servir  de  tontes  leurs  forces. 

Ce  fut  le  7  août  que  le  margrave,  accompagné  d'une  dé<- 
pulation  que  la  Tille  avait  envoyée  au  devant  de  lui,  ar- 
riva à  Hagdebourg;  mais  il  se  tint  presque  caché  jusqu'au 
dimanche  11.  Ce  jour  il  fut  installé  avec  une  grande  solen- 
nité et  mis  en  possession  de  la  principauté  archiépiscopale, 
démarche  par  laquelle  la  rupture  entre  Tempereur  et  le 
margrave  éclata  ouvertement  ^  L'éloignement  de  Wald* 
stein,qui  venait  d'être  destitué,  et  Tabsence  de  son  succes- 
seur Tilly,  donnèrent  du  courage  aux  Magdebourgeois,  et 
les  mirent  même  en  état  de  prendre  possession  de  toute 
la  principauté  archiépiscopale.  Cependant,  lorsqu'à  la  fia 
de  la  campagne  deManloue,  la  cavalerie  impériale  fut  ve- 
nue, en  18  jours,  de  Strasbourg  jusqu'en  Saie,  les  chances 
tournèrent  subitement,  et  le  margrave  se  trouva  tellement 
menacé,  qu'il  envoyades  exprès  auprès  du  roi  de  Suède  pour 
lui  demander  un  prompt  secours.  Le  roi  lui  envoya  enefiet  le 
colonel  Thierry  de  Falkenberg,  que  suivirent  en  secret  quel- 
ques troupes  (furlim  ao  cuneaiitn)  ^  ;  mais  la  situation  du 
margrave  et  de  la  ville  devint  d'autant  plus  critique,  que, 
sur  Tordre  de  Tilly,  Pappenheim  était  venu  camper  avec  un 
corps  d'armée  devant  Magdebourg,  pour  réduire  la  ville  et 
pour  gagner  ainsi  une  position  forte  contre  le  roi  de  Suède. 

1  Le  même  jour  le  colonel  de  Boy  fit  arrêter  les  quatre  religieux  Pré- 
montrét ,  et  ayec  eux  un  moine  Bénédictin  d*AmersIeben ,  ensuite 
Jérôme  Talk,  le  seul  bourgeois  catholique  à  Magdebourg  ,  enfin  plusieurs 
officiers  et  soldats  impériaux ,  qui  étaient  Tenus  pour  assister  au  service 
dans  Téglise  du  courent. 

S  La  présence  de  troupes  suédoises  à  Magdebourg  est  ainsi  mise  hors 
de  doute. 


(  151  ) 

Celle  dernière  considération  ainsi  que  la  compassion 
sincère  qu'il  a?ail  des  bourgeois  de  Hfagdebourg,  égarét 
par  quelques  fanatiques ,  engagèrent  Tilly  à  employer  tous 
les  moyens  de  persuasion,  pour  décider  les  Magdebourgcois 
à  se  soumettre.  Mais  ses  instances  bienfeillanles  échouèrent 
aux  cris  fanatiques  des  douze  prédîcants  dont  se  compo- 
sait le  consistoire  protestant ,  et  ceux-ci  parvinrent  k  irriter 
le  peuple  tellement,  que  personne  dans  la  fille  n'osa  pen- 
ser et  moins  encore  parler  d'un  accommodement  pacifique. 
Le  Prémontré,  administrateur  du  couvent  de  Notre-Dame, 
le  père  Sylvius,  homme  prudent  et  adroit,  qui  connaissait 
bien  le  caractère  et  les  sentiments  du  peuple,  essaya  seul  de 
persuader  le  sénat  de  le  mettre  en  liberté  et  de  le  laisser 
aller  auprès  de  l'empereur,  promettant  de  terminera  l'amia- 
ble cette  affaire  si  difficile.  Aussitôt  que  Falkenberg  apprit 
cette  proposition,  il  se  rendit  tout  furieux  dans  lecoufent 
oik  les  prêtres  catholiques  étaient  enfermés,  pour  tuer  de 
ses  propres  mains  le  père  Syhius  (5  janvier  1631). La  fer- 
meté et  le  courage  que  celui-ci  opposa  à  ce  furibond,  et  la 
promesse  formelle  de  ne  plus  faire  de  semblables  propo- 
sitions ,  le  préservèrent  d'une  mort  certaine. 

Le  lendemain  au  soir  le  margrave  se  rendit  en  personne 
auprès  de  SyWius  dans  le  couvent,  le  prit  à  l'écart  et  lui 
demanda  de  quelle  manière  il  comptait  le  réconcilier  avec 
l'empereur.  Sylvius  exigea  de  lui  qu'il  résignât  l'arche- 
Téché^  en  lui  faisant  espérer  que  Sa  Majesté  l'empereur  le 
dédommagerait  suffisamment  pard'autres  biens  territoriaux, 
dont  il  pourrait  avoir  la  possession  héréditaire,  «car, 
ajouta-t-il,  je  sais  que  l'empereur  est  très-bon  et  très-con- 
ciliant. »  Ces  propositions  déplurent  au  margrave,  et  tout 
en  quittant  Sylvius  avec  des  protestations  amicales,  il  lui 
interdit  pourtant,  sous  peine  de  mort,  toute  communication 


(  152) 

par  écrit  ayec  la  ville;  le  lendemain  il  lui  enleva  même  tout 
ce  dont  il  avait  besoin  pour  écrire,  et  le  vendredi  avant  le 
dimanche  du  Laetarêy  il  le  fit  mettre  dans  les  fers  avec 
les  autres  frères,  au  nombre  de  quatre. 

Lorsque  Tilly  eut  acquis  la  certitude  que  la  Tille  ne  se 
soumettrait  pas  d'une  manière  pacifique  ^  mais  que  son  op- 
position contre  Tempereur  devenait  plus  grande  encore, 
il  donna  enfin  ,  le  5  avril  1631 ,  Tordre  de  la  bloquer  pins 
étroitement  et  de  commencer  un  siège  en  règle.  De  l'autre 
cAté  de  l'Elbe  était  stationné  Pappenheim,  feld-maréchal 
de  l'armée  réunie  de  la  Ligue,  et  de  ce  côté  le  comte  Wolf- 
gangde  Mansfeldyfeld-maréchal  des  troupes  autrichiennes. 
Les  opérations  qu'ils  dirigèrent  contre  la  Tille  étaient  en 
général  couronnées  de  succès;  ils  prirent  dans  de  courts 
intervalles  les  forts  Trutzpappenheim ,  Secours  de  Magde- 
bourg,  Trutz-Tilly,  Prester-Krakow,  la  Corne  rouge,  la 
douane  de  Werder,  et  le  l^'mai  les  assiégeants  dominaient 
déjà  l'Elbe.  Tilly  espérait  que  cet  heureux  succès  de  ses 
armes  rendrait  les  Magdebourgeois  plus  souples.  Il  écrivit 
donc  au  margraTc,  au  sénat  et  à  Pappenbeim  (  en  date  de 
Westerhus,  4  et  12  mai),  les  exhorta  paternellement,  mais 
aTCC  énergie,  de  se  souvenir  de  leurs  serments  et  de  leurs 
devoirs,  et  leur  promit  de  leur  expédier  les  passe-ports 
qu'ils  aTaient  demandés.  Il  écrivit  en  même  au  prince  élec- 
teur de  Saxe,  et  enfin  pou  r  que  les  habitants  de  la  Tille  n'igno- 
rassent pas  d'une  part  ces  propositions  pacifiques  et  de  l'an- 
tre la  menace  de  sévir  contre  eux,  en  cas  d'une  résistance 
plus  prolongée,  il  donna  ordre  à  son  envoyé  délire  en  pu- 
blic la  lettre  qu'il  aTait  écrite  au  sénat,  en  date  du  12  mai. 
Mais  cette  mesure  n'eut  pas  d'efi'et,  car  les  prédicants  surent 
effacer  l'impression  que  les  propositions  de  Tilly  auraient 
pu  faire  sur  le  peuple,  et  ils  décidèrent  celui-ci  à  persister 


(153) 

dans  sa  rébellion  contre  l'empereur.  Le  15  mai ,  ils  pré* 
chérent  la  révolte  dans  ton  te  la  ville,  et  on  distingua  surtout 
comme  les  plus  fougueux  parmi  eux,  le  D' Gilbert,  prédica- 
teur à  S^Udalric ,  et  M.  Rrammer.  a  Les  bourgeois,  dirent- 
ils,  ne  devaient  pas  accepter  la  paix  qu'on  leur  proposait, 
au  contraire,  ils  devaient  continuer  à  combattre  vaillam- 
ment et  à  défendre  leurs  familles  et  leurs  biens.  S'ils  ac- 
ceptaient la  paix ,  ils  devaient  atmndonner  leur  religion ,  et 
avec  la  religion  ils  perdraient  leur  salut  éternel;  la  religion 
papiste  était  une  religion  diabolique  et  idolâtre;  il  vau- 
drait mieux  perdre  la  vie  que  le  salut  éternel;  ils  devaient 
mettre  leur  espoir  en  Dieu ,  dont  le  bras  n'était  pas  encore 
raccourci;  quiconque  songeait  à  la  paix  serait  éternelle- 
ment damné,  etc.)) En  attendant,  Tarmée  impériale  ne  resta 
pas  inactive  :  toutes  ses  opérations  contre  la  ville  étaient 
couronnées  de  succès,  et  le  17,  on  craignait  déjà  que  la 
▼illc  ne  pât  pas  tenir  plus  longtemps.  Falkenberg,  qui 
commençait  à  craindre  sérieusement  que  l'on  ne  fit  des 
propositions  de  paix  aux  vainqueurs,  cherchait  de  tout 
son  pouvoir  à  empêcher  une  pareille  démarche. 

Il  exhortait  les  Magdebonrgeois  k  à  ne  pas  oublier  le 
bonheur  de  leurs  ancêtres  et  à  avoir  confiance  dans  les  for- 
tifications que  les  ingénieurs  saxons  et  hollandais  avaient 
construites  avec  tant  d'art,  ainsi  que  dans  ces  murailles 
imprenables,  et  quand  même  l'ennemi  se  trouverait  devant 
la  rille,  il  n'était  pas  encore  dedans.  »  Du  reste,  le  danger 
n'était  pas  encore  si  grand  qu'ils  fussent  obligés  de  met- 
tre bas  les  armes  et  de  rendre  une  ville  si  peuplée.  Il  les 
priait  de  ne  pas  se  déshonorer  eux-mêmes  ou  la  patrie ,  ni 
d'assumer  sur  eux  une  honte  qui  ne  serait  jamais  effacée , 
en  86  rendant  si  facilement.  On  avait  examiné  les  provi- 
sions, et  Ton  avait  trouvé  assez  de  vin ,  de  beurre  et  de  den- 


(  IW) 

rées  de  toutes  espèces  pour  plusieurs  années:  les  munitions 
de  guerre  étaient  plus  que  suffisantes.  Il  avait  lui-même 
des  troupes  braves  et  bien  exercées  qui  ne  désiraient  rien 
de  plus  que  de  se  mesurer  avec  Tennemi.  Il  espérait  en  ou- 
tre qu'un  certain  nombre  de  bourgeois^  qui  s'étaient  mon- 
trés jusqu'à  présent  courageux  et  braves,  continueraient  a 
défendre  leur  ville,  leurs  femmes  et  leurs  enfants,  ainsi 
que  l'ancienne  liberté  religieuse  et  la  justice  civile.  Il  as- 
surait aussi  sous  serment,  que  le  roi  de  Suède  arriverait 
sous  peu  de  jours  au  secours  de  la  ville ,  etc.,  etc.  )» 

C'est  ainsi,  dit  le  péi*e  Zaccbarie,  que  le  combat  se  ranima 
plus  que  jamais;  900  paysans,  réfugiés  dans  la  ville,  y 
prirent  une  part  active,  et  les  femmes  mêmes  armaient 
contre  l'empereur  et  leurs  bras  et  leurs  langues. 

Pendant  que  cela  se  passait  à  Hagdebourg,  les  assié- 
geants continuaient  à  bombarder  la  ville.  Leur  point  de 
mire  était  une  tour  très-forte,  placée  près  des  remparts 
vers  la  Neustadt,  et  appelée  la  haute  porte ,  d'où  les  assié- 
gés faisaient  beaucoup  de  mal  à  l'ennemi,  qui  ne  put  don- 
ner un  assaut  à  la  ville  de  ce  côté.  Tilly  fit  diriger  son  ar- 
tillerie contre  cette  tour,  qui  s'écroula  le  18,  sans  tomber, 
comme  il  l'avait  espéré  et  désiré,  dans  les  fossés,  mais  dans 
la  ville.  Avec  la  chute  de  cette  tour,  les  assiégés  perdirent 
toute  confiance,  et  leur  courage  les  abandonna.  Tilly  en 
profita,  et  envoya  le  18,  à  midi,  un  trompette  dans  la  ville 
avec  des  propositions  de  paix ,  espérant  recevoir  au  moius 
une  réponse  semblable  aux  précédentes.  Â  son  grand 
étonnement  le  trompette  n'était  pas  encore  de  retour  le 
lendemain,  et  les  habitants  se  préparèrent  au  contraire  à 
une  résistance  désespérée.  Les  tours  et  les  pignons  les  plus 
élevés  des  maisons  furent  couverts  de  pannes,  de  boue  et 
de  chaux,  pour  les  préserver  contre  les  boulets  des  ennemis, 
et  on  pendit  des  sacs  remplis  de  laine  aux  flancs  des  tours. 


(  155) 

En  même  temps  on  répandit  le  brait  que  le  roi  de  Suéde 
s'approchait  de  la  ville,  et  qu'il aiait  déjà  fait  occuper  les 
forêts  par  sa  cavalerie.  Falkenberg  ayant  assemblé  les  ha- 
bîtantSy  leur  lut  une  lettre  qu'il  prétendait  avoir  reçue  du 
roi  de  Suède ,  et  les  exhorta  à  persévérer  et  à  risquer  tout 
pour  défendre  la  ville.  A  partir  du  18,  les  assiégés  restaient 
jour  et  nuit  sous  les  armes  :  tout  le  monde  s'attendait  à 
un  événement  imprévu  qui  aurait  lieu  devant  Hagdebourg^ 
et  les  yeux  de  tout  l'empire  étaient  tournés  vers  cette 
ville.  Beaucoup  de  personnes  se  moquaient  de  l'entreprise 
de  Tilly  comme  étant  trop  gigantesque,  et  ajoutaient  qu'il 
allait  briser  sa  tête  grise  contre  les  rochers  de  Magdebourg  ; 
d'autres  se  moquaient  des  bastions  placés  autour  de  la 
ville  ;  des  commerçants  firent  des  paris  considérables,  pré- 
disant la  malheureuse  issue  de  cette  guerre;  mais  les  étran- 
gers avaient  si  peu  de  crainte  pour  la  ville,  et  la  tempori- 
sation de  Tilly,  qui  remettait  toujours  de  porter  un  coup 
décisif,  fit  tant  que  l'on  ne  voulut  pas  croire  à  la  victoire 
lorsqu'elle  était  déjà  remportée. 

Ce  qui  se  passait  dans  la  ville  décida  enfin  Tilly  d'aban- 
donner les  propositions  de  paix,  si  souvent  renouvelées.  Il 
agit  alors  avec  tant  d'énergie  que  Falkenberg  et  le  maro- 
grave  s'effrayèrent  de  voir  les  succès  de  l'armée  impériale, 
qui  s'avançait  jusqu'aux  dernières  murailles  de  la  ville.  Le 
10  à  midi  la  canonnade  contre  la  ville  cessa,  et  ce  fut  le 
jour  fatal  où  la  ruine  de  la  ville  fui  décidée.  Ce  jour  là  Fal- 
kenberg se  rendit  au  sénat  et  ordonna  :  «  Que  êi  eonire 
toute  attente  Vennemi  donnait  un  assaut  à  la  ville ,  et 
que  Von  vît  que  le  combat  fût  malheureuse  et  que 
f  espoir  de  remporter  la  victoire  e'éoanoutt  tout  à  fait , 
l*on  arrachât  la  ville  aux  ennemis  papistes ,  en  y  met- 


C  156  ) 

tant  le  feu  ^  )»  Il  ordonna  à  son  porteur  d'armes,  qu'au 
cas  où  il  lomberait  yifant  dans  les  mains  des  ennemis, 
il  le  tuâl  d'un  coup  de  fusil.  Après  cela,  il  prit  les  me- 
sures nécessaires  pour  repousser  l'assaut  auquel  il  devait 
s'attendre,  car  ainsi  que  le  margrave  il  reconnaissait  clai- 
rement le  danger  dans  lequel  se  trouvait  la  ville;  mais 
ils  ne  laissèrent  pas  paraître  leurs  craintes,  afin  de  ne  pas 
jeter  le  découragement  parmi  les  assiégés.  Du  reste ,  rien 
d'extraordinaire  n'arriva  ce  jour-là. 

L'armée  impériale  campait  prés  des  murailles  de  la  ville, 
et  tout  paraissait  tranquille  dans  le  camp  de  Tilly.  Tilly  lui- 
même  passa  la  plus  grande  partie  de  la  nuit  du  19  au  20 
dans  la  prière,  et  ne  prit  qu'une  heure  de  repos;  alors  il 
servit  deux  messes  comme  c'était  sa  coutume,  visita  le 
camp  et  encouragea  les  soldats ,  qui  espéraient  obtenir  la 
victoire,  puis  il  donna  enfin  ses  ordres  aux  généraux.  Fort 
benreuseroenlpour  lui,  ses  vétérans,  habitués  aux  fatigues, 
supportaient  aisément  les  tempêtes  et  les  mauvais  temps. 
Depuis  longtemps  il  avait  envoyé  de  la  cavalerie  pour  oc- 
cuper toutes  les  routes  et  les  abords,  afin  que  les  Suédois 
ne  l'attaquassent  pas  inopinément.  Comme  cri  de  guerre,  il 
donna  à  ses  soldats  les  noms  de  Jésuê,  Marie;  leur  ordonna 
de  mettre  une  écharpe  blanche  à  leur  bras,  et  de  com- 
mencer Tassant  aussitôt  qu'ils  entendraient  gronder  la 
grosse  artillerie. 

Faikenberg  et  les  Hagdebourgeois  fatigués  par  les  veil- 
les et  le  service  (car  ils  étaient  sous  les  armes  nuit  et 

*  Decimo  nono  maji  senatui  Falkenbergias  mandaTit ,  ut  si  forte  praeter 
opinionem  ad  cÏTitatem  oppugnandam  suam  studium  impenderent  et 
8pem  TÎctoriae  sinUtra  belli  fortuna  decreacere  ac  in  nibilum  «ensim 
abireTiderent,  urbemhostipontificio  suppositia  ignibus  eriperent  :jaMÎt 
et  armigero ,  ut  se  airain  in  hostiom  manus  deTenire  non  patereinr ,  «ed 
«epotiia  in  enm  caaum  glande  plumbea  fitam  toHeret. 


(157) 

jour  depuis  le  18),  et  trompés  par  Tapparente  tranquil- 
lité qui  régnait  dans  le  camp  ennemi ,  croyaient  que 
Tilly,  qui  ayait  laissé  tranquillement  passer  la  nuit^  ne  com- 
mencerait pas  l'assaut  au  grand  jour,  d'autant  plus  qu'il 
arait  fait  retirer  quelques  pièces  des  tranchées^  pour  s'en 
servir,  à  ce  qu'il  paraissait ,  contre  les  Suédois  ,  qui  s'ap- 
prochaient de  la  ville.  Falkenberg  prit  cependant  toutes 
les  mesures  nécessaires  de  précaution,  pour  le  cas  où  l'assaut 
aurait  lieu  ^  il  retira  toutefois  la  plus  grande  partie  des 
troupes  des  remparts ,  où  il  ne  laissa  que  quelques  postes, 
pour  que  le  repos  leur  rendit  leurs  forces,  a  Et  alors,  dit  le 
P.  Zaccharie,  les  uns  se  mirent  à  dormir,  les  autres  à 
boire  et  d'autres  encore  se  rendirent  en  toute  sécurité  là 
où  leurs  passions  les  poussaient.  Ils  étaient  ainsi  dispersés 
sans  armes  et  sans  soucis,  et  beaucoup  d'entre  eux  s'a- 
bandonnaient aux  désordres  les  plus  grossiers  :  personne 
ne  songeait  è  la  prise  de  la  ville.  » 

Les  régiments  impériaux,  destinés  à  ouvrir  l'assaut,  s'é- 
taient déjà  avancés  jusque  sous  les  murailles  ;  bien  munis 
d'armes  et  d'échelles,  ils  attendaient  le  signal.  Vers  l'autre 
côté  de  la  ville,  le  Sudenbourg,  Mansfeld  avait  l'ordre  d'a- 
gir. Là  se  trouvait  un  bastion  très-fort  et  trèsélevé 
appelé  Haidek,  entouré  d'un  fossé  profond  et  rempli 
d'eau  et  bien  muni  de  pièces  de  gros  calibre.  Pappenheim 
avait  l'ordre  d'attaquer  un  autre  quartier  de  la  ville,  la 
Neustadt ,  ou  se  trouvait  aussi  un  bastion  très- fort,  le 
Neuvrerk,  que  les  Magdebourgeois  avaient  construit  en 
quatre  ans,  mais  les  fossés  étaient  desséchés  à  cause  des  eaux 
basses  de  l'Elbe.  Ce  bastion  avait  aussi  plusieurs  pièces 
de  gros  calibre.  On  avait  ordonné  de  commencer  l'assaut 
au  signal  parti  des  deux  côtés  à  la  fois ,  afin  de  jeter  le 
trouble  parmi  les  assiégés.  A  6  heures  du  matin  ce  signal 
fut  donné  et  l'assaut  commença.  Les  remparts  furent  pris 


(  Ï58) 

facilement ,  mais  un  combat  meurtrier  s'engagea ,  parce 
que  Falkenberg  ne  négligea  rien  pour  repousser  Tennemi. 
Là  il  fut  atteint  d'une  balle  qui  renleva,et  afeclui  Tespoir 
de  la  Yille.  Pappenheim  combattait  déjà  depuis  une 
heure  sans  que  Hansfeld  eût  ouvert  le  combat  à  Haidek. 
Il  semblait  ne  youloir  pas  contribuer  à  la  victoire  de 
Pappenheim  >  car  il  exiêtaii  entré  les  deux  généraux 
des  méeintelligeneeê  qui  n*éiaieni  pas  encore  apla- 
niée.  Pappenheim,  forcé  ainsi  de  soutenir  seul  le  com- 
bat, perdit  les  plus  braves  de  ses  soldats,  et  lorsqu'il  les 
vit  périr  autour  de  lui,  et  que  Hansfeld  ne  voulait  pas 
commencer  l'assaut  à  Haidek ,  il  donna  enfin  Tordre  de 
mettre  le  feu  à  quelques  petites  maisons  {vvkx  axtbbak- 
QUE  domigitulm)  situe'es  aux  remparts  y  pour  effrayer 
l'ennemi»  Il  espérait  que  ses  soldats,  couverts  par  la  fumée, 
seraient  moins  exposés  et  pourraient  mieux  avancer  sur 
les  remparts  en  se  soutenant  mutuellement.  Alors  les 
soldats  de  Mansfeld  ouvrirent  le  combat ,  sans  qu'on  le  leur 
eût  ordonné.  Ils  passèrent  les  fossés,  marchant  dans  l'eau 
jusqu'aux  épaules ,  prirent  la  bastion,  repoussèrent  la  gar- 
nison et  entrèrent  dans  la  ville  par  la  porte  de  Sudenbourg. 
Lorsque  Pappenheim  rencontra  plus  tard  les  officiers  de 
Hansfeld,  il  leur  dit  :  «  Aujourd'hui  vous  avez  agi  comme 
»  des  traîtres  et  des  poltrons.  » 

Pendant  ce  combat  victorieux,  Pappenheim  envoya  un 
officier  nommé  Horian,  à  Westerhausen  auprès  de  Tilly, 
avec  la  bonne  nouvelle  que  la  ville  était  prise.  Tilly,  qui 
ne  voulait  pas  le  croire ,  se  rendit  de  suite  à  Hagdebourg, 
où  il  rencontra  sur  le  Vieux- Harché ,  le  P.  Sylvius.  Il  lui 
donna  la  main,  et  se  réjouit  de  sa  bonne  sanlé  et  de  sa  li- 
berté. Pappenheim  le  félicita  aussi  et  lui  baisa  la  main. 
Déjà  les  troupes  impériales  étaient  maîtresses  des  remparts 
et  des  portes,  et  les  Hagdebourgeois  ne  voulaient  pas  se 


(  159} 

rendre  :  ils  lançaient  même  du  haut  de  leurs  maisons  des 
pierres  contre  les  vainqueurs,  et  les  exaspéraient  ainsi  au 
dernier  degré.  Ceux-ci  parcoururent  la  ville  conquise  en 
pillant  et  en  tuant;  ils  n'épargnaient  aucun  de  ceux  qu'ils 
rencontraient  les  armes  à  la  main.  Le  désespoir  parvint 
à  son  comble,  lorsque  tout  d'un  coup ,  comme  l'avait  or- 
donné Falkenberg,  un  incendie  éclata  au  Vieux-Harcbé, 
dans  une  maison  à  côté  d'une  pharmacie  oà  se  trouvait 
une  grande  masse  de  poudre.  Le  feu  se  répandit  rapide- 
ment à  cause  de  la  poudre  qui  était  dispersée  partout. 
A  la  même  heure,  le  feu  se  déclara  dans  plusieurs  en- 
droits de  la  ville.  Tillyne  put  supporter  le  triste  aspect  de 
cette  ville ,  que  dévastaient  à  la  fois  et  le  glaive  et  le  feu* 
Il  parcourut  à  cheval  la  ville  en  tous  eene^  et  força  les 
soldats  par  des  promesses  et  des  menaces  à  s'abstenir 
des  meurtres  et  à  aider  à  éteindre  les  flammes.  Il  dit 
en  français  au  P.  Sylvius,  qui  était  facile  à  distinguer  à 
cause  de  son  costume  blanc,  et  autour  duquel  se  groupait 
le  peuple,  qui  cherchait  à  se  sauver:  ((  Mon pere^ délivrez, 
arrachez  au  désastre  autant  de  monde  que  vous  pouvez.^ 
Lui-même  descendit  de  cheval  et  recueillit  un  petit  enfant 
qui  était  couché  sur  le  sein  de  sa  mère  tuée  ,  en  disant  : 
<c  Yoili  mon  butin.  »  Des  larmes  coulaient  sur  les  joues  du 
vieux  guerrier.  Hais  tous  ses  efforts  pour  sauver  la  ville 
échouèrent  devant  la  fureur  des  habitants.  Le  feu  avait 
déjà  rompu  toutes  les  digues  et  on  ne  put  plus  le  maîtriser. 
Partout  on  voyait  des  murailles  que  léchaient  les  flammes,  et 
les  maisons  s'écroulèrent  les  unes  après  les  autres.  Ce  qu'il 
y  avait  de  plus  triste,  c'est  que  les  ruines  n'ensevelissaient 
pas  seulement  ceux  qui,  de  peur  de  tomber  entre  les  mains 
des  ennemis,  n'avaient  osé  quitter  leurs  maisons,  mais  en- 
core ceux  qui  s'étaient  réfugiés  dans  les  caves  et  autres 
réduits. La  où  le  feu  ne  put  pénétrer,  la  chaleur  et  la  fu-» 


(  160) 
mée  parvinrent ,  car  la  chaleur  était  telle  que  même  lea 
canons  se  fondirent.  Bn  quelques  heures  près  de  25,000 
hommes  périrent  ainsi  ;  les  cinq  mille  qui  avaient  échappé 
à  ce  désastre  cherchèrent  et  trouvèrent  la  protection  du 
vainqueur  ^. 

L'après-midi  les  flammes  pénétrèrent  aussi  dans  le 
couveut  des  Prémontrés.  Sept  fois  il  fut  attaqué  par  le  feu 
et  autant  de  fois  on  Téteignit.  Enfin  tout  secours  humain 
fut  inutile  et  le  couvent  parut  perdu.  Alors,  comme  le 
P.  Sjlvius  ne  voulut  pas  abandonner  l'espoir  de  le  garantir, 
Tilly  déclara  a  que  quiconque  aiderait  à  le  sauver ,  recevrait 
immédiatement  la  liberté.  »  La  maison,  préservée  ainsi  avec 
la  plus  grande  peine,  offrit  le  même  jour  un  asile  à  plus 
de  six  cents  personnes.  Le  lendemaiu  ce  nombre  augmenta 
considérablement;  toutes  les  salles  étaient  remplies  et  on 
ne  savait  où  mettre  le  pied.  Tilly  traita  les  malheureux  qui 
avaient  échappé  à  ce  désastre  général  avec  clémence  et 
bonté  ,  leur  rendit  généreusement  la  liberté  sans  rançon, 
et  menaça  de  mort  ceux  qui  maltraiteraient  les  femmes 
(24  mai)  ^  Cette  conduite  força  non-seulement  les  habitants 
à  avouer  «  qu'ils  n'auraient  jamais  cru  que  les  catholi- 
ques agiraient  à  leur  égard  avec  autant  de  bonté  (benêvoU), 
qu'ils  désiraient  ardemment,  avec  la  grâce  de  Dieu,  pou- 
voir les  récompenser  de  leurs  bienfaits»  ;  mais  ils  osèrent 
adresser  au  vainqueur  la  demande  de  restaurer  une  église 
pour  eux  et  d'y  nommer  un  prédicateur  (  8  juin  ).  Tilly 
ne  put  accéder  à  cette  demande,  car  les  sermons  fanati- 
ques et  rebelles  des  prédicants  retentissaient  encore  à  ses 

1  Lea  magUtrata  prisonniers  certifiaient  qu'il  n*y  avait  pas  en  plus  de 
80,000  hommes  en  Tille. 

^  Cette  circonstance  peut  avoir  donné  occasion  an  soupçon  que 
la  Tie  des  habitants  avait  été  mise  à  la  merci  des  vainqueurs  barbares 
pendant  trois  jours. 


(161) 

oreilles ,  sermons  par  lesquels  ils  avaient  ponssé  les  habi- 
tants à  une  résistance  désespérée  et  même  jusqu'à  leur 
propre  ruine  *.  » 

Voilà  le  récit  du  P.  Zaccharie  sur  la  prise  et  Tincendie 
de  Hagdebourg.  Nous  sommes  loin  de  vouloir  nier  que  des 
excès  n*aient  été  commis  par  les  troupes  impériales ,  mais 
il  ne  faut  pas  oublier  que  les  habitants  avaient  exaspéré 
les  vainqueurs  par  leur  résistance  opiniâtre;  par  le  dé- 
dain avec  lequel  ils  avaient  repoussé  toute  proposition  de 
paix  ^parles  injures  qu'ils  proférèrent  contre  l'empereur; 
enfin  par  les  railleries  de  toute  espèce ,  qu'ils  ne  s'étaient 
pas  épargnées  contre  les  assiégeants.  Ces  excès,  on  ne  peut 
pas  les  mettre  sur  le  compte  des  généraux  ni  de  Tilly ,  mais 
bien  d'une  soldatesque  victorieuse,  qui,  dans  l'ivresse  de 
la  victoire,  ne  tint  pas  toujours  compte  des  défenses  et  des 
ordres  émanés  de  ses  supérieurs. 

N,  B,  On  peat  comparer  au  récit  qae  noaa  donnons  ici  d'après  une 
•onrca  jusqu'à  présent  inconnue,  celui  que  la  Rêvue  de  Bruxelles  a 
donné  en  1839,  dans  son  cahier  de  noTembre,  pages  101  et  suiTantes, 
principalement  d'après  l'historien  allemand  Charles  Ad.  Meniel.  Quoique 
protestant ,  cet  auteur  a  su  rendre  justice  à  Tilly.  Un  autre  auteur  alle- 
mand ,  protestant  comme  Heniel ,  H.  Barthold ,  professeur  à  Greifswalde, 
qui  -vient  de  publier  sur  la  guerre  de  trente  ans  un  ouvrage  des  plus  re- 
marquables, dit  en  parlant  de  Tilly  :  Ce  vieux  héros  si  indignsinsnt  ca- 
hmniipar  Iss  froUsiants.  Ainsi  la  vérité  se  fait  enfin  jour  de  tout  c6té 
sur  notre  illustre  compatriote. 

1  Ce  furent  les  prédicants  qui  irritèrent  le  peuple  contre  les  Pré- 
Bontrés  et  qui  empêchèrent  tout  rapprochement  entre  eux  et  le  sénat  ; 
et  lorsque  malgré  cela  des  relations  amicales  avaient  été  établies ,  ils 
rompirent  tout  en  employant  des  censures  ecclésiastiques.  Ils  parvin- 
rent aussi  à  pénétrer  dans  le  sénat  et  à  y  obtenir  des  Totes.  Depuis  lors 
une  forte  opposition  contre  l'empereur  se  forma  dans  le  sénat  et  en- 
traîna enfin  tout  ce  corps  à  la  réTolte. 

TOM.    IX..  11 


!!>»•  BVLLETIH . 


8UITS  DE   LÀ   séAlTGB   DU   5   OGTOBRB    1844. 


Dîverêeê  lettres  (fHopperus  an  roi  Philippe  11^  ^ur  les 
araires  des  Pay#-^a«  ^communiquées  par  M.  De  Reif- 
fenberg. 

I. 

17  «Mcembro  1670. 
SiRB, 

Avec  cestes  vont  les  mëmoriaulx  que  Yostre  Majesté  a  com- 
mandé de  faire,  Fung  des  gentilshommes  la  désirant  servir, 
l'autre  du  gouvernement  de  Charlemont ,  et  le  troisième  des 
comdamnéz  aux  galères ,  couchés  comme  Yostre  Majesté  Ta 
ordonné. 

Et  comme  j'ay  dit  au  prothonotaire  da  Rceulx  que  Yostre 
Majesté  m'a  dict  qu'elle  est  contente  de  lui  donner  au  plus 
tost  accès ,  il  s'en  est  fort  réjoui  et  attend  quand  Me  en  sera 
servie,  pour  après  se  retirer  à  Alcala,  aux  études  auxquelles  il 
est  fort  incliné.  Et  si  plaist  à  Yostre  Majesté  que  d'ung  chemin 
je  lui  die  ung  mot  ou  deux  d'ung  peu  de  négoces  restans,  tout 
sera  pour  ce  coup  achepvé ,  me  semblant  (  à  correction  trè&- 
humble  de  Yostre  Majesté  )  que  sera  bien  que ,  avec  ce  que 
Yostre  Maje^é  a  résolu,  se  dépesche  ung  courrier  et  qu'il  puisse 
partir  devant  les  prochaines  festes  de  Noël. 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  îcelle ,  pneray 
Dîeu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saieete  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Le  xvij  de  décembre  1870. 

De  Vostre  Majesté  irèê^umhis  ei  trèa- 
obéissant  serviteur^ 

JoACH.  HOPPERUS. 


(163) 

Comme  Voslr^  Majêtté  nf  a  aiihrefois  commandé  éé  mettre  la 
réquiaîtîoo  de  Fh.  d'Amy  en  espagnol  et  la  lui  envojrer,  je  l'ay 
▼ouln  joindre  h  ceste. 


ApostUU  de  Philippe  II ,  roy  d'Espagne* 

El  mémorial  de  les  gentiles  hombres  y  el  de  les  condenados  à 
gâteras  me  quedan  aca,  para  ir  roirando  en  elle,  en  desocupandome 
mas  qne  agora  1o  estay .  El  de  Charlemoo  he  quemado ,  porque  ya 
no  es  menesler. 

A  lo  demas ,  no  hay  ya  qae  decîr  pnet  esla  écho. 

Traduction  de  Tapostille* 

£e  mémorial  des  gentilshommes  et  celui  des  condamnes  aux  galères 
me  restent  ici,  afin  de  les  examiner  quand  j'aurai  plus  de  loisir  que 
Je  n'en  ai  à  présent;  celui  de  Charlemont  ^  je  l'ai  brûlé  parce  qu'on 
n'en  a  plus  besoin. 

j4n  reste  y  je  n'ai  plus  rien  à  en  dire  puisque  la  chose  est  faite» 

IL 

t4  décembre  1570. 
Siti, 

Avec  ceêtes  vont  lea  lettres  qne  Yostre  Majesté  a  ordonné 
d*e6cripre ,  que  ne  sont  peu  achevé  plus  tost,  pour  estre  tant  en 
nombre ,  et  va  la  principalle  touchant  l'Angleterre  et  Escosse 
par  forme  de  minute ,  pour ,  après  estre  veue  par  Vostre  Ma- 
jesté, la  mettre  incontinent  en  chiffre  (1). 

Je  y  ay  joint  aussi  les  substances  de^  lettres  de  la  comtesse 
d'Egmont ,  du  duc  Auguste  de  Saxe  et  du  landgrave  de  Hesse> 
en  (aveur  de  la  princesse  d'Oranges  respectivement ,  comme 
elles  sont  faictes  par  le  clerc  de  feu  Pûntzing,  là  où  qnant  à 
la  dernière  au  lieu  de  dot,  j'ay  mis  au  marge  duaire^  car  par 
toute  la  lettre  ne  se  trouve  nulle  mention  de  ce  que  ladttte 
princesse  a  porté  en  mariage  qu'est  dot,  sinon  de  ce  que  le 
priuce  lui  a  promis  après  sa  mort ,  sa  vie  durante,  qu'est  duai- 


(  164) 

re ,  si  comme  le  comté  de  Viande ,  la  seigneurie  de  Saint-Vy t  et 
leGrare,  que  sont  tous  biens  qui  appartenoient,  albors  au  prince 
et  n^ont  riens  de  commun  avec  ledict  dot  ;  et  me  semble,  à  cor- 
rection très-humble  de  Yostre  Majesté ,  que  si  monseigneur  de 
Dieterstain  {Dietrichitein)  en  parie  aultrefois  à  icelle ,  qu'elle 
lui  pourra  faire  demander  s'il  a  la  copie  de  la  lettre ,  ou  sçayt 
le  contenu  d*icelle ,  car ,  par  son  billet ,  il  parle  du  dot  et  non 
du  duaire ,  que  sont  deux  choses  entièrement  différentes  (2). 
Vont  aussi  avec  cestes  deux  mémoires ,  l'ung  du  capitaine 
Padilla  et  l'autre  de  Benoit  Charreton,  mareschal,  lesquels 
m'ont  faict  fort  grande  instance  de  les  vouloir  envoyer  à  Yostre 
Majesté ,  afio  que  son  bon  plaisir  soit  de  déterminer  leur  cas 
incontinent ,  sans  en  demander  l'avis  au  duc  d'Alve ,  alléguant 
ledict  Padilla  ses  grands  services  et  que  ce  qu'il  demande  se- 
roit  de  petite  importance ,  comme  il  dict.  Et  le  dict  Charreton 
aussi  ses  bons  services,  et  recommandation  de  Sa  Majesté  ré- 
ginalle,  ensemble  de  l'Empereur,  du  duc  d'Alve ,  et  aussi  qu'il 
est  en  termes  de  se  marier  ici  en  court.  Yostre  Majesté  en  faira 
et  prendra  tel  regard  comme  elle  trouvera  convenir ,  considé- 
rant si  ne  sera  pas  le  plus  seur  de  demander  ledict  avis ,  veu 
raesmes  que  de  tous  aultres  se  faict  aînsy. 

J'ay  joinct  avec  cestes  l'ordonnance  pour  mettre  au  rolle 
aulcuns  chantres  que  Yostre  Majesté  coosentit  d'y  mettre  par- 
tie le  dix  d'octobre  dernier  et  partie  le  quatorze  du  présent  (4j; 
ensemble  de  faire  dépescher  et  sceller  la  commission  de  Char- 
lemont,  et  d'huissier  extraordinaire  supernuméraire  d'ung 
mien  serviteur ,  et  l'annoblissement  du  bourgmaître  de  Dor- 
drecht,  selon  que  Yostre  Majesté  a  ordonné  et  sera  servie  de 
signer  (5). 

Et  comme  j'ay  communiqué  au  secrétaire  Gastelluce  des 
parchemins,  lequel  l'a  réservé  et  faict  mettre  en  espi^ol  pour 
en  faire  relation  à  Yostre  Majesté.  Plaira  à  icelle  de  regarder 
si  j'en  doibs  escripre  aulcune  chose  au  président  Yigilius  pour 
gaigner  temps,  lequel  sans  faulte  nulle  faira  toute  diligence 
possible  (6). 


(  165) 

Atant,  Sîre,  après  avoir  baisé  les  maÎDS  royalles  de  Vosire 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  îoelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  saincte  garde  et  donner  bonne 
▼îe  et  longue,  avec  Faccomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid ,  ce  xxiiij  de  décembre  1570. 

D9  Fosirê  Maj$9U  iféê-humhU  êHrèê- 
obéissant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 

Les  deux  lettres  ci-joinctes  m*a  donné  le  comte  d'Arember- 
ghe  et  requis  de  les  adresser  à  Vostre  Majesté  (6). 

Apostilles  du  Roy. 

(1)  Porqne  se  gaiîe  tiempo  en  cerrar  estas  cartas  vos  las  embio 
agora ,  y  la  minuta  que  esta  bien ,  paraque  se  ponga  en  cifra  cou 
lo  demas  en  que  deveis  de  entender. 

(2)  To  creo  que  es  lo  que  vos  decis  duario  y  no  dote ,  pero  de 
de  qnalqoiera  raanera  creo  que  es  cota  dependiente  de  justicia. 
Todavia  me  quedan  aca  los  papeles  para  mirar  mas  en  ellos  y  ver 
)o  que  con vendra. 

(5)  Sobre  la  memoria  de  Padilla  no  se  puede  dexar  de  pedir 
parecer  al  duque ,  y  asi  se  volvera  a  bazer  la  carta  para  el ,  sin 
que  lo  que  he  bonado  en  la  que  estaba  echa  ;  y  la  razon  del  duque 
es  menester  para  saver  si  esta  liquido  aquello,  y  en  que  forma ,  y 
con  que  condiciones  se  ha  de  dar  lo  que  se  dièses,  que  en  esto  como 
sabeîs  no  hay  aun  tratado  in  resuelto  nada ,  pero  conviene  resol- 
verlo  antes  de  comenzar  nada.  En  lo  de  Charreton,  esperar  a  esto 
séria  largo  para  el  que  se  quiere  casar,  y  asi  quando  vengasi  por 
aca  me  lo  podreis  acordar ,  paraque  veamos  un  poco  en  lo  demas 
lo  que  coovendra,  y  vos  ireis  pensando  en  ello  para  decirme  vues- 
tro  parecer. 

(4)  Va  firmado  esto. 

(tt)  Aun  no  me  han  acabado  de  embiar  relacion  de  TEscurial 
desto  de  los  pergaminos  con  la  mudanza  de  prior  que  alli  ba  ha- 


(  l«î) 

\îdo  ;  Me  yeowe  aole^  que  yaya  el  correo  se  vos  avîtara ,  y  sioo 
escrÎYÎseis  a  Yiglius  que  con  otro  le  respondereis  a  esto. 

(6)  La  una  era  de  no  Espanol ,  y  la  otra  de  su  madré ,  como 
vereîs  que  va  aqui  y  podreis  ordenar  uoa  respuesta  para  ella  en 
la  forma  que  vos  pareceva  convenir  que  podré  yo  ver  despues  por 
gaûar  tîempo. 

m. 

96  décembre  1670. 

Le  seerëtaire  Zayas  m'a  hier  au  soir  envoyé  diverses  requêtes 
tant  de  la  mère  du  feu  comte  de  Homes,  se  plaindant  d'icelluy 
comte  de  Homes  es  seigneuries  de  Weert  et  Wissem ,  et  inter- 
cédant pour  le  sieur  De  Montigny  son  (ils ,  ce  que  font  aussi 
sa  femme  et  mère  d'elle ,  la  princesse  d*£spinoy  ;  comme  de  la 
veufve  du  feu  comte  d'Egmont ,  implorant  la  miséricorde  de 
Votre  Majesté  pour  elle  et  ses  unze  enfans  orphelins ,  par  la 
bonne  intercession  de  Sa  Magesté  réginalle  ;  ensemble  aultre 
requeste  de  damoiselle  Dorothea  de  Sustetin ,  priant  pour  son 
n^ari  Martin  Serclaes  ;  et  aultre  de  Ph*  de  Monte^  pour  avoir 
placet  sur  certain  induit  impérial  de  pièces  primarias  aux  ^ 
collations  de  Tarchevèque  d'Utreoht  ;  et  aultre  de  la  duchesse 
douaigière  de  Gheldres,  donnant  à  cognoistre  que  certain 
bois  dont  elle  coulait  user  est  failly ,  et  qu'il  faut  réparer  certain 
moulin  et  aussi  certaines  choses  du  chasteau  où  elle  demeure  , 
et  qu'elle  n'a  en  tout  que  sis  mille  florins  par  an  sur  le  tonlieu 
de  Nimegen ,  qu'est  peu  pour  une  princesse ,  comme  elle  est , 
de  la  maison  de  Brunswick  ;  suppliant  partant  qu'ayant  regard 
à  œ  qui  dict  est  et  à  son  vieil  âge,  de  manière  qu'elle  ne  pourra 
vivre  longuement ,  que  Votre  Majesté  veuUe  accroistre  son 
douaire  de  deux  mil  florins  par  an  sur  le  dict  tonlieu.  Me  disant 
le  dict  Zayas  par  son  billet  que  Votre  Majesté  avait  commandé 
de  regarder  incontinent  s'il  semble  convenir  que  Votre  dicte 
Majesté  demande  l'advis  du  duc  d'Alve  sur  ce  que  dessus  ,  et 


(167) 

oepeadaat  ce  que  l'oa  doibt  dire  à  Monteigoeur  de  Dieter«- 
UÎD  (1). 

Pour  à  quoy  furnir,  Sire,  me  semble,  à  correction  très- 
humble  de  Votre  Majesté ,  premiers  quant  audict  feu  sieur  de 
Moniigny,  qu'il  n'i  chiet  point  d*advis,  veu  que  par  après  il  est 
allé  de  vie  à  trespas.  Ayant  Votre  Majesté,  quant  audit  Serclaes, 
jà  ordonné  que  Tadvis  se  demande ,  selon  quoy  est  dressé  la 
lettre  qu'lcelle  a  en  main  pour  signer. 

Et  au  regard  de  la  veufve  douaigière  de  Gheldres,  ensemble 
du  dict  Ph*  de  Monte ,  me  semble  que  Votre  Majesté  ne  peult 
avoir  nulle  clarté  sans  avoir  semblablement  Tadvis  du  duc. 
Comme  semblablement  Votre  Majesté  ne  sçait  aussi  riens  de  ce 
qu'est  passé  allendroit  dudict  comte  de  Hornes  et  des  seigneu- 
ries de  Weert  et  de  Wissem,  de  manière  que  ne  sera  que  bien 
que  Votre  Majesté  soit  de  tout  informé  par  le  duo  et  de  son 
advis,  ce  que  semble  bien  aussi  allendroit  de  ladicte  veufve  de 
feu  comte  d'Egmond,  ayant  jà  escript  et  présenté  ses  requestes 
par  diverses  fois,  tant  en  français  qu'alleman  et  aslheur  en  es- 
pagnol ;  mais  la  cause  pourquoy  jusques  à  oires  ne  s'est  riens 
faict  Jà-dessus  a  esté  que  devent  le  pardon  général  publié  et  les 
mercèdes  des  bien  méritansencommencées,il  ne  sembloit  con- 
venir de  faire  aulcune  chose  sur  sa  prétension;  mais  comme 
l'ung  et  l'autre  est  présentement  en  tels  bons  termes  qu'il  est , 
semble ,  à  correction  très-humble ,  que  Votre  Majesté  pourra 
bien  demander  ledict  advis ,  mêmes  principallemeni  en  consi* 
dération  de  l'intercession  de  Sa  Majesté  réginalle. 

Et  quant  à  ce  que  pendant  l'on  doibt  dire  audict  Dieterstain, 
me  semble ,  à  correction  très-humble,  qu'on  ne  doit  faire  nul 
semblant  des  dicts  advis  demandés,  mais  dire  seulement  en 
termes  généraulx  que  Votre  Majesté  y  veult  penser,  avec  les  au- 
tres choses  concernant  la  mesme  matière  des  biens  confisqués 
de  par  delà. 

Semblant  oui tre  ,  Sire,  à  correction  très-humble,  qu'il  ne 
seroit,  possible ,  hors  de  propos  d'envoyer  audict  duc  copie  de 
la  lettre  du  duc  de  Saxe  et  lantgrave  de  Uesêe ,  esoripte  en  fa- 


(  168) 

veur  de  la  princesse  d'Oranges,  non  point  pour  avoir  son  advis 
là-dessus,  mais  aÛn  qu'il  sçache  ce  que  passe  et  regarde  d'avoir 
secrètement  le  traité  de  mariage,  et  à  quoi  de  droict  Votre  Ma- 
jesté puisse  être  tenue  tant  au  regard  du  dot  que  du  douaire  ; 
car  quant  au  douaire,  je  tiens  que  Votre  Majesté  en  riens  n'est 
obligée ,  du  moins  à  présent  ;  et  quant  au  dot ,  s'il  consiste  en 
deniers  non  hypothéqués  spécialement,  Votre  Majesté  n'est 
obligée  à  elle  sinon  à  l'advenant  des  biens  confisqués ,  de  ma- 
nière que  les  biens  non  confisqués,  si  comme  Oranges  et 
Nassau ,  aussi  doibvent  venir  à  contribution  ,  comme  plus  am- 
plement se  pourra  estudier,  et  déduire  si  la  chose  vient  suivant 
par  voye  de  justice. 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sasaincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saints  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  XXVI  de  décembre  1570. 

De  Vostre  Majesté  très-humUe  et  très^ 
obéissant  serviteur , 

JoACH.  HOPPERUS. 

Apostille  du  Roy. 

(1)  Pareceme  bien  lo  que  aquidecis,  que  de  las  demas  cotas  des- 
tas  se  pueda  pedir  parecer  al  duque  con  este  correo  :  pero  non  en 
lo  de  Egmond  en  que  yo  ire  pensando  como  digo  en  esolro  papel. 
Y  si  entretando  Dieterstain  diere  priesa  por  la  respuesta,  veremos 
entonces  lo  que  convendra  responderle. 

IV. 

8  janvier  1571. 
Sire, 

Avec  cestes  vont  certaines  lettres  et  pièces  y  jointes  que  sont 
venues  du  duc  d'Alve  par  le  courrier,  qui  arrivoit  hier  au  soir 


(  i6d  ) 

entre  neaf  et  dix;  et  qaaot  au  surplus,  qu'est  en  cîffre  , 
est  beaucop  touchant  prîncipallement  les  affaires  d'Angleterre 
et  Ecosse ,  ne  laisseront  de  les  déciffrer  au  plus  test  et  faire 
tenir  à  Votre  Majesté.  11  y  a  aussi  des  lettres  de  particuliers  et 
ung  escript  de  nouvelles  de  Moscoue  ci-joinctes,  que  le  secré- 
taire Scharemberghe  m'a  envoyé  avec  deux  lettres  en  alleman, 
dont  avec  les  pièces  susdîctes  envoyeray  la  relation. 

Comme  le  président  Yiglius  m'envoye  diverses  pièces , 
mesmes  des  instructions  que  par  ci-devant  ont  eu  le  duc  de 
Savoye  et  madame  la  duchesse  de  Parme  pour  le  bon  gouver- 
nement des  pays  de  par  del^^  et  aultres  choses  duysans  au  ser- 
vicede  Votre  Majesté,  quant  ainsi  viendra  à  propos.  Il  y  a  aussi 
joinct  aulcuns  mémoires  touchant  Tinnondation  puis  n'aguères 
advenue  èsdicts  pays^  dont  les  deux  estant  en  françois  ay  joint 
à  cestes,  et  quant  aux  aultres  en  thyois  disent  qu'absolutement 
tout  le  pays  de  Groeninghe  est  inundé ,  selon  que  le  magistrat 
d'icelle  ville  l'escript  à  leurs  députés  envoyés  vers  le  duc  d'Alve 
pour  aultres  choses.  Et  est  semblablement  inundée  toute  la 
Frise,  de  manière  qu'aulcuns  grands  batteaux  de  mer  sont  estes 
rejectés  par-dessus  les  dicques  dedens  le  pays.  Et  m'escript  le 
président  de  Tisnacq  que  entre  hommes  et  bestes  en  Frise  seule 
seriont  noyés  84  mil  :  mais  les  aultres  disent  moings,  comme 
j'espère  par  la  grâce  de  Dieu  que  ce  sera. 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté ,  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  sainte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saints  et  très- 
hault  désirs. 

De  Madrid,  ce  viij  de  janvier  1571. 

De  VoHrê  Majêsti  irèê-humbU  êi  trèê- 
obéisêani  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 


(170) 

ApotWlei  du  Roi. 

(1)  Esto  que  me  quedo  e1  otro  dia  he  acabado  ya  de  ver  digolot 
auctos  por  donde  se  entienden  las  prezas,  srao  me  engaBo,  y  asi  yos 
la  embio  aqni. 

(â)  T  a  Tos  embié  estas  partica1are«  y  no  be  podido  yer  las  naeyas 
de  Moscovia  quando  TÎniesedes  aca,  me  prodreis  bazer  nna  breye 
relaeion  de  lo  que  importase  d^ello. 

(5)  Esta  muy  bien  las  instrucciones  y  lo  demas  que  vos  ha  em- 
biado  el  présidente  ,  y  oo  lo  demas  de  la  iouDdacion  de  que  me  ha 
pesado  mucho ,  y  de  todo  el  dauc  que  ha  becbo  que  deye  deser 
grandissime  y  y  no  menor  el  de  los  piratas  por  esta  causa«  segun  me 
monstro  Zayas  la  otra  nocbe  en  un  billete  que  le  embiastes  ;  y 
quando  ley  lo  de  frances  puse  en  elde  Tioys  lo  que  yereis  no  acoj^- 
dandomeque  a  qui  lo  déclarais  como  agora  lo  he  yueltoa  yer.  Creo 
que  lo  mas  desta  inundacion  no  deve  deser  para  siempre  stno  que 
se  cobrara ,  aunque  temo  que  alguna  isla  o  islas  se  deyen  de  bayer 
perdido  deltodojy  aunque  creoque  se  deben  de  bayer  becbo  ora- 
ciones  y  processiones  por  aplacar  a  Nuestro  Senor,  no  séria  malo 
escrrbir  algo  al  duque  sobre  ello ,  y  aun  no  se  si  séria  bien  que  yo 
lo  escribesse  a  los  obispos  y  a  las  yillas  para  que  ylesen  el  cuydado 
que  tengo  dello ,  y  lo  que  me  pesa. 


SiEl, 


V. 

•  jaDfier1671. 


Ayant  hier  envoyé  les  lettres  et  pièces  que  sont  venues  en 
claire  du  duc  d'Alve^  avec  cestes  vont  celles  en  ciffre  déciffrëes, 
que  sont  une  lettre  dudict  duc ,  et  copie  d'une  lettre  de  l'am- 
bassadeur de  Yostre  Majesté  en  France ,  avec  ung  advertisse- 
ment  de  la  comtesse  de  Northumberland  ;  et  quant  au  surplus, 
ce  sont  tous  duplicats  des  despesches  précédens.  Et  comme 
cestes ,  Sire ,  ne  sert  d*aullre  chose  (  n'estant  les  relations  des 
lettres  en  alleman  encoires  faictes  ) ,  baisant  les  mains  royalles 


(  171  ) 

de  Voftre  Majesté ,  et  me  recommandant  très-humblement  à 
icelle,  priera^  Dieu  le  créateur  de  Tavoir  en  sa  saincte  garde , 
et  donner  bonne  vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses 
très-saincts  et  très-haults  désirs. 

De  Madrid,  ce  ix  de  janvier  1571. 

Db  Voêtre  MaJMié  tris-humblê  ei  très' 
ohéissani  serviteur, 

JoACD.  HOPPERUS. 
apostille  du  Roy. 

(i)  Por  parecerme  lo  de  mas  priesa  esto  de  loglaterra  lo  he  visto 
hoy ,  y  si  se  puede  ver  manana  en  ooDsejo  séria  bien ,  y  para  este 
efecto  vos  lo  embio  agora ,  paraqoe  lo  tengais  prevenido  para  en- 
toDces  vos  lo  embio  agora,  y  si  huviere  deaver  que  sera  con  el  car^ 
dînai  ]  y  Zayas  vos  lo  avisara.  Tambien  van  aqui  las  carias  de  par- 
ticulares  que  he  visto  y  las  demas  me  quedan  aca  para  ver  en 
pudiendo ,  y  asi  mismo  el  despacho  para  Flandes  que  a  dias  me 
embiastes  que  nunca  he  podido  acabar  de  verle ,  y  TÎstas  las  cartas 
y  es(o  de  loglaterra,  veremos  si  havra  que  ana  dir  à  el. 

VI. 

11  janvier  1671. 
SiBi, 

Comme  suivant  le  commendement  de  Yostre  Majesté  ay 
cest  après-disné  faict  rapport  au  conseil  d'estat  des  affaires 
d'Angleterre  et  Escosse ,  n'ay  voulu  laisser  d'en  advertir  incon- 
tinent icdle ,  afin  que  son  bon  plaisir  soit  de  regarder  quant 
elle  sera  servie  d'en  oyr  la  relation  qui  sera  bien  briefve,  ayant 
ceulx  dudict  conseil  trestous  esté  d'ung  mesme  accord  et  advis, 
sous  le  bon  plaisir  et  correction  très-humble  de  Yostre  Majesté. 
£t  vont  avec  cestes  deux  relations  des  lettres  en  alleman ,  as- 
teur  venues  pour  Yostre  Majesté  ;  l'une  du  duc  de  Bavière  y  et 
Paultre  du  marquis  Jehan  de  Brandembourg  (1). 


(172) 

Ataot ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Diea  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  g^rde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  Taccomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xi  de  janvier  1571. 

De  Vostrê  Majêêti  irèê-humblê  $t  trèS" 
obéissant  ssrvitsur^ 

JoAci.  HOPPERUS. 
ApotiUU  du  Roy. 

(!)  No  he  podido  rospoodervos  aotes  a  esto  ni  tampoco  fauviera 
teoido  tiempo  para  oyrvos;  manana  martes  podreis  venir  a  haierme 
razon  de  esto ,  y  si  vos  pareciere  que  baya  alguoa  cosa  mas  a  qae 
responder  destas  cartas. 

Ya  las  he  visto  y  sera  justo  responderles  graciosamente  aunque 
a  la  del  duque  sera  menester  mirar  como  que  oo  enliendo  mny 
bieD  la  intencion  délia. 

Tambien  me  bareis  relacion  delà  memoria  de  Cumpemberg  que 
me  ha  embiado  este  capitan  y  dendo  suyo  que  conoceis. 

Tambien  me  bareis  relacion  algun  dia  de  la  memoria  de  los  ar* 
cheros. 

VII. 

10  janvier  1671. 
SiEE, 

Yostre  Majesté  me  pardonnera  que  ne  pouvant  pas  bien  veoir 
mon  billet  à  cause  de  la  nuit ,  que  survint ,  j'ai  oublié  une  chose 
dont  principal lement  avois  pensé  parler,  et  est.  Sire,  ce  que 
Yostre  Majesté  si  très-sainctement  dict  par  son  billet,  qu'à 
cause  des  inundations  survenues  aux  Pays-Bas  se  facent  illecq 
prières  et  processions  publiques  pour  demander  pardon  à  Nos- 
tre-Seigneur  ;  soit  que  Yostre  Majesté  soit  servie  qu'il  s'escripve 
au  duc  seul ,  aGn  que  de  la  part  d'icelle  il  le  face  entendre  aux 


(  173  ) 

^yesqnes  et  villes ,  ensemble  le  grand  regret  que  Yostre  Majesté 
a  eo  à  cause  desdictes  inundations  et  ce  qui  en  dépend ,  ou  qu*il 
s*escnpTe  aussi  aux  évesques,  ou  bien  oultre  ce  semblablement 
aux  bonnes  villes.  Tout  ce  que  Yostre  Majesté  commandera 
sera  très-bon  et  très-sainct,  et  très-agréable  à  Nostre-Seigneur, 
et  selon  ce  se  feront  les  lettres  (1). 

Ce  que  Yostre  Majesté  avait  noté  en  tbyois  parlant  des  inun- 
dations,  est  que  se  dict  qu'un  petit  fort  faict  contre  Emden  au 
quartier  de  Groeninghen ,  nommé  Delfzil  j  a  aussi  esté  couvert 
d*eau ,  mais  que  la  plus  grand  part  des  souldats  qui  y  estoient 
dedens  se  sont  saul vés  sur  les  maisons  (1) . 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xvi  de  janvier  1571 . 

De  Vûsirê  Majesté  irès-humhlê  et  trèe^ 
obiiêsant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 
apostilles  du  Roy. 

(1)  Parceme  que  es  mejor  que  eslas  cartas  para  les  obispos  y  las 
boenas  villas  es  mejor  que  seau  mias ,  porque  para  ser  del  duque 
•erian  ya  muy  viejas ,  y  para  de  aca  no  lo  pareceran ,  y  podran  ir 
remitidas  al  duque  paraque  pareciendole  bien  las  embie. 

(2)  Grec  que  el  fuerte  de  Delfzil  voiverian  luego  a  cobrar  y  me- 
terse  eo  el  mis  soldados ,  que  no  séria  bueno  que  los  de  los  ene- 
migos  se  meterien  eo  el. 

vm. 

17  janvier  1671. 
SiEX, 

Avec  cestes  vont  les  mémoriaulx  que  Yostre  Majesté  me  com-. 


(174) 

mandoit  hier  envoyer ,  assçarmr  de  Tëveêque  de  Leuvarden , 
da  comte  Proepero ,  et  des  archiers  deMandans  ayuda  da  costa 
respectivement  y  joint  deux  aultres  que  Yostre  Majesté  auHre- 
fois  a  ordonné ,  d'ung  gentilhomme  de  Liège ,  nommé  Briamont 
et  da  conirolleur  de  feu  la  royne  Marie,  Mesmay.  Et  quant  au 
gentilhomme  dont  Yostre  Majesté  reoeut  hier  une  lettre  de  re- 
merciment  d'une  encomiende  qu'on  lui  a  donné ,  c'est  le  sieur 
de  Câpres;  et  comme  la  traduction  des  pièces  traictans  des 
alnns  est  jà  faîcte ,  je  regarderay  de  faire  toute  diligence  vers 
le  cardinal ,  afin  que  par  le  premier  courrier  il  puisse  partir 
s'il  est  possible ,  car  ainsy  convient  pour  le  service  de  Yostre 
Majesté  (1). 

Selon  que  ce  matin  ay  oy  dire ,  semble  qu'il  y  court  quelque 
brait  d'aulcunsmouvemens  etpractiques  de  l'admirai  de  France, 
prince  d'Oranges ,  et  le  comte  palatin ,  et  combien  que  faut  à 
espérer  qu'il  n'en  est  riens  (veu  mesmes  que  ordinairement  en- 
virons ce  temps  ici  se  sèment  semblables  bruitz) ,  toutesfois  en 
ay  bien  voulu  advertir  par  ce  mot  Yostre  Majesté,  si  possible 
elle  trouvait  à  propos  que  s'en  touche  ung  mot  au  duc  d'Alve 
quasi  en  passant ,  pour  ce  qu'en  telles  choses  on  ne  peult  estre 
par  trop  diligent  ou  curieux  (2). 

Et  que  hier  au  soir ,  à  cause  de  la  nuicl  survenant ,  fut  ou- 
vlié  de  l'advertissement  de  Moscovie ,  la  substance  d'icelluy  est 
que  de  la  part  du  roy  de  Pologne  se  sont  faictes  plaintes  en 
empire  du  Moscovite ,  qui  se  faict  de  jour  à  aultre  plus  fort  sur 
la  mer  de  Levant ,  par  connivence  du  roy  de  Dannemarque  et 
de  ceulx  de  Lubecque,  de  manière  qu'il  faict  à  craindre  que 
quelque  jour  se  pourroit  perdre  toute  la  navigation  illecq, 
mesmes  s'estant  le  duc  Magnus  entièrement  submis  audict 
Moscovite ,  recepvant  de  luy  la  Livonie  en  fîef ,  et  faisant  les 
apprestes  d'aller  sur  Revel ,  par  où  il  serait  entièrement  mais- 
tre  de  ladiete  navigation  (S). 

Sire ,  à  cest  instant  est  venu  ung  courrier  par  la  voye  de  Mé- 
dina del  Gampo ,  qui  a  apporté  les  lettres  du  duc  d'Alve  ci- 
joinctes,  l'une  touchant  le  gouverneur  de  Lille  pour  son  habita- 


(  175) 

iioB,  et  l'aolire  de9  lettres  que  Vof  tre  Majetté  avait  escrîpt  aux 
Estaff  de  delà  à  roccamm  de  la  bonne  réception  faicte  à  la 
royne,  lesquelles  ledîct  duc  dict  n*avoir  envoyé  (combien 
qu'elles  lui  semblent  bien  à  propos) ,  à  raisson  qu'il  seroit  bon 
d'y  adjouter  quelque  mot  de  remerciment  pour  avoir  si  rolon- 
tairement  accordé  les  aydes  à  eulx  demmandés,  et  aussi  que 
sera  mieulx  de  changer  les  superseripUons  que  avions  ici  faict, 
sans  y  faire  mention  des  évesques ,  que  toutefois  m'avait  sem* 
blé  convenir,  non  seulement  pour  tant  plus  les  authoriser, 
mais  aussi  pour  ce  que  tous  les  évesques  sont  des  Estats ,  ce 
que  Yostre  Majesté  a  voulu  studieusement  procurer  en  leur  don- 
nant des  abbayes  pour  dot ,  qui  notoirement  partout  sont  des- 
dicta  estats  (4). 

Néantmoins,  comme  ledtct  remerciment  pour  l'accord  des- 
dicls  aydes  est  fort  à  propos ,  et  qu'il  n'y  va  pas  beaucoup  si 
les  noms  desdicts  évesques  se  mectent  es  dictes  suscriptions 
suivant  l'ancienne  forme  ,  le  tout  sera  bientost  faict  si  Vostre 
Majesté  en  est  servie. 

Le  commis  Van  Loo,  m'escript  que  ayant  le  château  de  Lou- 
vestafn  esté  prins  par  19  ou  ^0  hommes,  a  bientost  esté  reprîns^ 
tuant  et  prenant  prisionniers  ceulx  qui  s'y  estoient  mis  dedens, 
soubs  lesquels  a  esté  trouvé  une  retenue  cachetée  et  signée  par 
le  prince  d'Oranges.  Le  sieur  de  Berlaymont  (les  lettres  duquel 
vont  avec  cestes)  m'escript  que  aussi  seroient  prins  les  villes 
et  châteaux  de  Berch  et  Dulf ,  lesquels  ledict  commis  VanLoo, 
dict  auroient  autrefois  appartenu  au  comte  Vanden  Berch ,  y 
adjoutant  qu'il  y  a  bruit  de  levée  et  rassemblement  d'aultres 
gens  de  guerre  ;  mais  qu'on  pense  que  tout  ira  en  fumée  et  que 
le  due  par  sa  prudence  nogulîère  y  mectra  bientost  ordre ,  ce 
que  j'espère  et  conGe  en  Dieu  entièrement. 

L'innundaiioD  de  Hollande  se  dict  avoir  esté  si  grande  que 
non  plus  que  la  sixième  part  du  pays  en  a  esté  exempte.  Néant- 
moins  nuHe  part  se  dict  que  aulcnnes  terres  demeureront  per- 
dues, ce  que  j'espère  entièrement  que  non,  parla  grâce  de 
Dieu  qu'il  fault  prier ,  comme  Yostre  Majesté  dict  si  saincte- 
ment  (5). 


(  176  ) 

AtaDt,  Sire,  après  avoir  baise  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  ensa  sa  incte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xvîj  de  janvier  1IS71. 

De  Vosirê  Majesté  irés^humhle  et  irès'- 
obéissant  serviteur. 

JoACH.  HOPPERUS. 
jâpottilles  du  Roy. 

(1)  Todos  estos  memoriales  me  quedan  aca,  que  ire  vîendo  y 
remitiendo  paraque  se  responda  a  las  parles,  y  muy  bien  sera  que 
de  maDaoa  adelante  10  h.  esteis  al  cardeoal  paraque  se  vea  este  de 
les  alumbres  que  sera  muy  bien. 

(S)  No  havia  eutendido  nada  desto,  mas  deve  de  ser  lo  mismo 
que  el  duque  me  escrive  en  espanol  con  este  correo ,  que  es  en 
conformidad  de  lo  que  me  decis  al  fin  deste  papel  de  aquellos  cas- 
tîllejos  que  havian  tomado  y  cobradose  el  de  Louvestain ,  aunqne 
mataron  al  cunado  de  Tizuais ,  y  para  esto  dice  que  se  havia  hecho 
nn  poco  de  movimtento  de  geote  à  la  parte  de  Alemania ,  pero  es- 
pero  que  se  remediara. 

(3)  He  holgado  de  entender  esta  relacion  que  me  haveis  hecho. 

(4)  De  lo  que  el  duque  me  scribe  sobre  la  habitacion  del  gover* 
nador  de  Lille  me  acordareis  adelante ,  pues  no  es  de  priesa  para 
agora.  Esotras  cartas  se  podran  embiar  agora  con  este  correo ,  y 
se  podran  hazer  luego  entretanto  que  yo  veo  las  que  aca  tengo,  y 
prandose  hazer  en  la  forma  que  dice  el  duque  aunque  yo  no  veo 
inconveniente  en  lo  de  los  obispos,  pues  es  como decis;  perocomo 
decis  va  poco  en  ello. 

(5)  Asi  es  esto  y  asi  lo  escribe  el  duque ,  y  embia  copia  de  las 
escrituras  que  se  hallaron  ,  pero  no  fueron  piratas  estos  que  ve- 
nieron  à  la  parte  de  Alemania.  T  los  que  tomaron  estos  castîUejos 
dice  que  iban  con  intencion  de  ir  a  Deventer  ,  sino  la  halleran  bien 
proveyda. 


(177) 

IX. 

SiRJE, 


21  janvier  1571. 


Avec  cestes  vont  les  lettres  que  Vostre  Majesté  a  ordonné 
d*escripre  aux  estais  de  par  delà  alleodroît  de  la  réception  de 
Sa  Majesté  Réginalle,  et  la  promptitude  qu'ils  ont  monstre  aux 
aydes  et  aultrement,  selon  que  le  duc  d'Alve  a  advisé  à  Vostre 
Majesté,  y  ajantjoinct  aussi,  à  correction  très-humble,  ce  des 
inuodations ,  èsquelles  s'escript  semblablement  aux  archeves- 
queset  ëvesques ,  comme  Vostre  Majesté  pourra  veoir  (1). 

Et  Tont  semblablement  ci-joinctes  diverses  lettres  au  duc 
d*Alve ,  selon  la  résolution  de  Vostre  Majesté  et  à  correction 
d'icelle,  en  partie  sur  choses  particulières  et  en  partie  sur  choses 
publicques ,  si  comme  ce  de  Sainct-Pol ,  le  pardon  général ,  et 
d'Angletterre  et  d'Escosse,  allendroit  de  quoy  sera  Vostre  Ma- 
jesté servie  de  regarder  si  elle  veult  doiz  maintenant  se  re- 
mettre audict  duc  pour  donner  secours  à  la  royne  d'Escosse , 
s'il  trouve  ainsy  à  propos ,  comme  est  couché  au  marge ,  ou  le 
différer  encoures,  comme  est  couché  au  texte,  aux  mots  subvir- 
gulés,  laquelle  lettre  se  debvra  mectre  en  ciffre  (2). 

Et  sommes  à  présent  besongnans  pour  mettre  en  ciffre  ce  que 
Vostre  Majesté  renvoya  hier  au  soir  avec  tout  le  dépesché  sur 
les  précédentes  lettres  dudict  duc ,  ce  que  s'envoyera  au  plus 
tost  avec  trois  ou  quatre  lettres  en  allemant  ordonnées  par 
Vostre  Majesté  et  aultres  mentionnées  par  lesdicts  billets  de  hier 
au  soir.  Et  suis  journellement  faisant  instance  au  regard  des 
alluns  aOn  que  la  chose  puisse  aussi  aller  avec  ce  courrier  (S). 

raj  reçu  hier  par  Sebastiant  Santoyo  la  requeste  que  le 
sommelier  de  la  Pauvetrie  a  présenté  à  Vostre  Majesté,  deman- 
dant la  conciergerie  de  la  Veure ,  vacante  par  la  mort  de  Nico- 
las Boonart,  comme  j'entens.  Je  crois  que  la  chose  n'est  point 
de  si  grande  importance  de  soi-mesmes  sinon  pour  la  commo- 
dité. Et  si  Vostre  Majesté  est  incliné  de  faire  en  ce  mercède  au- 
Ton.  IX.  12 


(  Ï78) 

dict  sommelier ,  comme  certes  semble  qu'il  mérite  davantaige, 
semble,  à  correction  très-humble,  que  le  plus  tostseroitle 
mieulx ,  afin  que  le  duc  d'Alve  (si  possible  il  le  peult  donner, 
ce  que  ne  sçay  point  )  ne  prévienne ,  et  prévenant  Yostre  Ma- 
jesté sortira  effect  la  provision  quant  oires  il  ne  fut  point  de 
choses  réservées.  Et  est  chose  que  par  diverses  fois  a  esté  usi- 
tée ;  ayant  Sa  Majesté  Impérialle ,  de  très-glorieuse  mémoire , 
prévenu  en  semblables  choses  à  la  royne ,  mesmes  au  prouffit 
de  ses  serviteurs  domestiques ,  qui,  pour  n'estre  sur  la  place , 
aultrement  demeurent  fourcloz.  Yostre  Majesté  en  fera  à  son 
bon  plaisir  (4). 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  reconmiandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  Tavoir  en  sa  saincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  Faccomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xxi  de  janvier  ltS7l . 

De  Voêtre  Majesté  iris'humble  êi  tris" 
obéissant  servitsur, 

JoAGH.  HOPPERUS. 
jépostilUs  du  Roy. 

(1)  Yan  firmadas  estas  carias  que  estan  muy  bien. 

(2)  T  estas  tambien ,  y  pareoeme  que  se  puede  poner  bien  como 
esta  en  la  margen,  pues  tal  ocasion  podria  aver  que  se  perdiese 
tiempo  en  consultar  aca ,  y  asi  se  ponga  en  oilra. 

(3)  Esta  bien  y  a  Zayasavisad  paraque  tambien  ponga  apanto  sus 
despachos,  y  oi  se  avia  de  tratar  lo  de  los  alumbres,  y  creo  que 
se  havra  écho. 

(4)  En  esto  se  podra  pedir  razon  al  duque  de  los  que  es  y  de  lo 
que  vale  y  ordenarle  que  no  la  provea,  si  no  que  si  alla  la  piden 
me  avise  de  quienes. 


(  179) 
X. 

S9  janvier  1571. 
SiBl  , 

Comme  hier  au  soir  a  esté  traicté  des  alluns  au  conseil  de  la 
Hazienda  au  logis  du  cardinal ,  n'ay  voulu  laisser  de  ce  adver- 
tir  Vostre  Majesté  aQn  qu'elle  puisse  regarder  quant  elle  sera 
servie  d'oyr  ma  relation ,  que  sera  fort  brtefve  attendu  que  la 
chose  a  esté  fort  bien  entendue  et  traictée  uniformément  (1). 

Nous  ne  perdons  temps  de  parachever  le  despéché  mectant  en 
ciffre  ce  que  Vostre  Majesté  a  ordonné  tant  auparavant  comme 
hier  au  soir  et  est  jà  la  plus  part  faict  ;  mais  pour  ne  donner 
moleste  à  Vostre  Majesté,  se  réserve  tant  et  jusqu'à  ce  que  le 
tout  sera  faict  pour  l'envoyer  à  signer  ensemble. 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  \  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 
bonne  vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 
et  très-haults  désirs. 

Ce  xxiij  de  janvier  1 57 1 . 

De  Vosirê  Majesté  très-humble  et  très^ 
obéissant  serviteur, 

JokCE.  HOPPERUS. 

ApottHk  du  Roy» 

(1)  Me  voy  agora  a  ver  a  mi  Heriii>  y  volvere  manana  o  esotro; 
eotretanto  podriades  ponerlo  eo  claro  en  la  carta ,  que  cosa  es  en 
que  creo  que  yo  me  conformare  con  lo  que  à  vos  parece ,  y  para 
la  vnelta  pueden  estar  a  punto  todo  paraque  lo  acabemos  de  ver  y 
despachar. 

XI. 

t0j«iivisrl671. 
SiEB, 

J'envoye  avec  cestes  à  Vostre  Majesté  tout  le  restant  des  lettres 
et  aultres  choses  tant  en  alleman  que  aultrement  en  langue 


(  180) 

françoise  que  pour  cesle  fois  icelle  a  ordonné ,  là  où  est  aussi  la 
lettre  touchant  les  alluns ,  comme  Yostre  Majesté  verra  (1). 

Et  pour  donner  relation  à  Yostre  Majesté,  suivant  son  com- 
mandement, de  ce  que  en  cest  endroit  est  passé  au  conseil  d*Es- 
tat ,  le  tout  consiste  en  trois  points  ,  en  quoy  tous  se  sont  con- 
formés ,  soubs  le  bon  plaisir  et  à  correction  très-humble  de 
Yostre  Majesté. 

Le  premier  est  qu'en  faisant  le  nouveau  contrat  des  alluns 
l'on  doit  regarder  bien  diligemment  les  personnes  avec  qui  l'on 
contracte,  mectant  en  considération  que  Ton  ne  scait  si  Ma- 
thias  Palavecin ,  dénommé  par  la  lettre  du  duc  d'Alve ,  est  suf- 
fisant pour  contracter  avec  lui  ou  non  ,  attendu  mesmes  que 
Ton  dlct  que  son  homme  Pierre  Spinola ,  dont  aussi  par  ladicte 
lettre  se  faict  mention ,  se  dict  avoir  failli  ou  estre  en  termes 
de  faillir. 

Le  second ,  comme  le  duc  mect  en  avant  si  le  contract  des- 
dicts  alluns  se  doibt  faire  par  deçli  ou  par  delà ,  semble  bien 
à  tous  y  attendu  que  l'affaire  concerne  principallement  les  pays 
de  par  delà  et  la  schale  d'iceulx,  et  que  les  causes  par  quoy 
on  l'avoit  pensé  faire  ici  sont  asteur  faillis ,  qu'il  se  peult  faire 
par  delà,  saulf  toutes  fois  qu'avant  que  de  conclure  s'il  est  aul- 
cunement  faisable  sans  préjudice  de  Yostre  Majesté  qu'il  s'en- 
voye  à  icelle  pour  en  prendre  la  résolution. 

Le  troisième ,  comme  le  dict  duc  mect  aussi  en  avant  si  les 
placcarts  se  doibvent  faire  à  la  manière  accoustumée  sans  def- 
fendre  absolutement  la  négociation  des  alluns  à  tous,  exceptés 
les  contractans ,  ou  bien  si  on  la  doibt  déffendre  absolutement 
comme  tousjours  a  esté  promis  auxdicts  contractans ,  a  semblé 
qu'il  se  doibt  remettre  au  duc  en  la  forme  que  dict  est,  en  pre- 
nant regard  aux  inconvéniens  par  lui  et  ceulx  dudict  conseil 
privé  mis  en  avant,  et  y  remédiant  tant  qu'il  soit  possible  (2). 

Ayant ,  oultre  ce ,  regard  à  ce  que  ceulx  de  la  Hazienda  ont 
mis  en  considération  que  se  joindra  à  la  lettre  de  Yostre  Majesté 
en  langue  espagnole ,  sur  quoy  le  contador  Garnica  et  moy 
avons  hier  après  dinée  communiqué,  et  se  mect  au  net. 


(  181) 

Et  quant  aaxdictsdepesches  en  alleman,  il  y  a  une  lettre  au 
duc  de  Bavière ,  et  aultre  au  duc  de  Clôves ,  et  aultre  au  mar- 
quis Jehan  de  Baden ,  selon  que  Vostre  Majesté  a  ordonné  et 
verra  par  les  substances  y  joînctes.  Et  oultre  ce  ung  passeport 
d'ung  hallebardier  alleman  nommé  Thomas  Rlof  dict  Domitîus, 
que  Yostre  Majesté ,  si  luy  plaist,  signera;  et  me  dîct le clercq 
de  feu  Vfîntzing,  qu'en  absence  du  secrétaire  alleman  feu  Gon- 
zalo  Ferez  9  a  par  ci-devant  bien  signé  semblables  dépesches  par 
où  s*en  suivroit ,  à  correction  très-humble ,  que  Zayas  le  pour- 
roit  bien  faire  (2). 

Va  aussi  ci-joincte  la  traduction  d*une  relation  que  le  secré- 
taire Scharembergh  m'a  envoyé  en  alleman  touchant  les  affaires 
de  Dannemarque  et  Zueden  ;  et  comme  le  comte  d'Olivarès  va 
asteur  (à  ce  que  j'entends)  en  France ,  combien  que  je  présup- 
pose bien  que  ce  que  je  veulx  dire  sera  jà  faict,  toutes  fois 
pour  mon  acquis  n'y  peu  délaisser  de  le  dire  en  ung  mot ,  soubs 
très-humble  correction  de  Vostre  Majesté ,  assçavoir,  qu'estant 
ledict  comte  par  delà  il  prengne  songneux  regard  à  quoy  les 
coeurs  des  François  se  semblent  inclinés ,  et  s'il  y  a  aulcuns 
bannis  et  rebelles  traffiquans  par  delà,  et  ce  que  faict  l'admirai, 
et  aultres  choses  semblables  ;  car ,  combien  faict  à  espérer  par 
la  grâce  de  Dieu ,  qu'il  n'y  aura  point  de  dangier ,  toutefois , 
considérant  l'humeur  de  la  nation  françoise,  et  qu'ils  sont  pau- 
vres d'un  coustel  et  d'aultre,  et  gens  aguerris,  et  que  lesdicts 
bannis  et  rebelles  ne  cessent  jamais,  et  que  ledict  admirai  est 
tel  comme  il  est,  on  ne  peult  estre  trop  sur  sa  garde  en  telles 
et  semblables  choses  (4), 

Le  secrétaire  Anthoine  Ferez  m'a  aultrefois  envoyé  les  re- 
questes  et  pièces  de  George  Grimaldo ,  prétendant ,  en  vertu 
de  quelque  contrat  faict  avec  Vostre  Majesté  ,  que  tous  les  ans 
lui  doibvent  suivre  dix  forçayres  de  Bourgoigne ,  et  comme  il 
en  fait  à  présent  grande  instance ,  je  feray  rapport  à  Vostre 
Majesté  quant  elle  sera  servie,  mesmes  si  de  ceux  desdits 
allnns  ou  aultres  choses  Vostre  Majesté  veult  avoir  plus  ample 
relation  de  bouche ,  il  se  pourra  rapporter  quant  et  quant  (5). 


(  182  ) 

Âtant ,  Sire ,  après  aroir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  sainte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xxvi  de  janvier  1571. 

De  VoMtrê  Majesté  triê^kumbie  et  très- 
obéiêsan  t  serviteur , 

JokCB.  HOPPERUS. 

apostilles  du  roi. 

(1)  Todo  esto  va  aqui  firmado. 

(2)  Todo  esto  de  los  alumbres  me  parece  que  esta  asi  muy  bien. 

(3)  En  la  carta  para  el  duque  de  Baviera  se  pondra  lo  que  be 
puesto  en  la  relacioo  d'ella  ;  las  otras  dos  para  el  duque  de  Cleves 
y  marques  de  Brandenbourg  he  firmado  y  el  pasaporte  para  el  de 
la  quarda  que  podra  refrindar  Zayas  como  decîs ,  entretanto  que 
yo  noproveo  o  ordeno  otra  cosa. 

(4)  Este  relaoion  he  visto ,  y  el  conde  de  Olivares  no  va  mas , 
que  a  visitacion  y  congratulation  del  oasamiento  de  aquellos  reyes, 
y  el  embazador  que  esta  alli  se  lo  tiene  bien  a  cargo,  y  creo  que 
base  y  harà  en  esto  el  oficio  que  deve. 

(5)  Quando  vengaisaca  mepodreis  hazer  relacion  desto  de  Jorge 
de  Grimaldo ,  pero  etto  sera  dispechado  el  correo  y  quando  yo 
tenga  mas  tiempo  que  agora  y  todavia  creo  que  séria  menester, 

dosdias  o  très  para  escribir  yo  y  lo  que  huviere  de  embiar  Zayas. 

XII. 

29  janvier  1671. 

SlSB, 

J'envoie  avec  cestes  à  Vostre  Majesté  la  lettre  au  duc  de 
Bavière  avec  la  post-date,  selon  que  Vostre  Majesté  l'a  com- 
mandé (1). 


(  1«3  ) 

Et  comme  le  contador  Garnica ,  qui  oertes  en  l'affaire  des 
alloiM  a  use  de  fort  bonne  et  grande  diligence ,  m'en  voyant 
Tescript  espagnol  que  se  doibt  envoyer  au  duc  d'Alve  ci-joinct, 
a  envoyé  quant  et  quant  un  poui^ect  de  lettre  que  se  pourra 
escripre  audict  duc,  Tay  bien  voulu  joindre  en  ceste,  ensemble 
la  traduction  d'icelluy,  en  forme  de  lettre  en  françois,  afin  que 
Vostre  Majesté  puisse  regarder  si  elle  veult  laisser  la  lettre  jà 
signée  (que  aussi  est  ci-joincte)  comme  elle  est ,  ou  au  lieu 
d'icelle  signer  Taultre ,  ou  aultrement  en  faire  comme  elle  sera 
servie,  car  la  substance  principalle  semble  consister  en  Fescript 
susdict  {!). 

A  tant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  roy  ailes  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde,  et  donner 
bonne  vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 
et  très-haults  désirs. 

Ce  xxix  de  janvier  1 571  • 

De  VoMire  MajesU  irêâ-humbU  et  trèe- 
ohéiseant  eerviieur , 

JoACH.  HOPPERUS. 

ApoitiUe  du  Roy. 

(1)  Yk  firmada  esU* 

(2)  He  visto  este  mémorial  que  ha  écho  Garoica  que  me  ha  pa- 
recido  bieo  ;  y  tambien  la  carta  que  el  ordeno  por  que  va  mas 
particalar  que  la  otra ,  y  asi  la  he  firmado  para  que  pueda  ir  digo 
la  de  ïrauces  que  sacastes  délia. 

xm. 

16fétrierl671. 
SlRBy 

J'eovoye  avec  cestes  les  trois  lettres  du  duc  d'Alve  à  Vostre 
Majesté,  que  viendrent  hier  au  soir  environ  l'unze  heures,  dont 


(184) 

Tune  n'esl  que  duplicatum  d'une  précédente  touchant  les  ai- 
luns.  Et  joinctement  cinq  lettres  particulières  dont  Tune  par 
inadvertance  a  esté  ouverte  sans  toutesfois  la  lire  (1). 

Le  secrétaire  Zayas  m'a ,  selon  le  commandement  de  Voslre 
Majesté ,  envoyé  une  lettre  du  roy  de  France  et  ung  escript  de 
son  ambassadeur  touchant  la  conté  de  S'-Pol ,  pour  concevoir 
sur  l'ung  et  l'aultre  une  réponse  ce  que  ya  jà  commencé  à 
faire,  roesmes  en  conformité  de  ce  que  le  duc  d'Âlve  a  der- 
nièrement escript  dudit  S*-Pol;  mais  comme  la  chose  est  de  si 
grande  importance  et  conséquence  comme  Vostre  Magesté 
sçait ,  son  bon  plaisir  sera  de  regarder  si  elle  sera  servie  que 
ladite  réponse  se  voit  au  conseil  d'estat  là  où  quant  et  quant  je 
pourroye  faire  sommière  relation  de  toute  la  matière  comment 
la  chose  est  passée.  Faisant  journellement  grande  instance 
George  Grimaldo  pour  avoir  faict  rapport  de  son  négoce  à 
Vostre  Majesté ,  comme  Tay  escript  par  un  billet  passé  huit 
jours ,  l'ai  à  ceste  occasion  bien  voulu  ramentevoir  auUre  fois 
sans  toutesfois  importuner  icelle  (2). 

Combien  Vostre  Majesté  est  jh  advertie  du  recouvrement  de 
Berghe  et  Ulft,  toutesfois  ay  bien  voulu  joindre  à  cestes  les 
deux  pièces  en  parlant  que  m'a  envoyé  le  président  Viglius , 
de  manière  que  grâces  à  Dieu  tout  est  arrière  en  repos  (8). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 
bonne  vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 
et  très-haults  désirs. 

Ce  xiij  février  1571. 

De  rostre  MajsMti  très'humhiê  et  trèe- 
obéissant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 

La  figure  ci-joincte  a  esté  veue ,  selon  qu'on  m'escript ,  en 
ciel  à  Maburg  le  17  d'octobre ,  ung  peu  après  la  lune  levée, 
durant  depuis  7  heures  jusques  à  12  heures  de  nuit  (A). 


(185) 

apostilles  du  Roy, 

(1)  Yo  he  TÎsto  estas  cartas  sino  es  la  duplicada  que  no  bavia 
por  que  embîarmela,  prees  la  havia  visto  ya.  A  los  partîculares 
se  podra  responder  como  se  acostumbra. 

(2)  Bien  sera  que  un  sumario  del  caso  desto  de  San  Pol  y  la 
respuesta  que  yais  ordenando  la  pondreis  en  castellano  para  que 
lo  pueda  ver  en  consejo,  por  que  en  Flandeslos  mas  no  1o  enten- 
deran  ;  y  quando  lo  tengais  a  punto  me  ayisareis  paraque  ordene 
que  se  junten  y  quando  yo  pueda  vs.  Uamare. 

(3)  He  holgado  mucbo'de  lo  de  BergheyUlfty  asî  spero  que  suc- 
cédera siempre  a  tel  gente. 

(4)  He  yisto  esta  figura  que  es  bien  estrana. 

XIV. 

14féTTierl67t. 
Sire, 

Avec  cestes  vont  les  passeports  que ,  comme  j'ay  entendu 
par  le  secrétaire  Zayas,  Vostre  Majesté  a  commandé  faire  pour 
les  hallebardiers  venus  avec  Sa  Majesté  Réginalle;  et  sont 
faîcts  pour  tous  jusques  à  cincquante ,  car  combien  aulcuns 
d'eux  demeureront  possible  ici  au  service  de  Vostre  Majesté , 
toutesfois  ils  demandent  leur  passeport  pour  aultant  qu'ils  ont 
servi  à  Sadîcte  Majesté  Réginalle.  Et  estant  la  pluspart  des 
passeports  escrîpts  en  papier,  aulcuns  ont  requis  qu'ils  soyent 
en  parchemin  pour  ce  qu'ils  s'en  pensent  ayder  en  divers  lieux 
où  ils  suivront  la  guerre,  souffîsant  pour  les  aultres  qui  vont 
à  leur  maison  qu'ils  soyent  en  papier  (1). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 

Majesté  et  me  recommandé  très-bumblement  à  icelle,  prieray 

Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 

bonne  vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 

et  très-haults  désirs. 

Ce  xiiij  de  février  1571. 

De  Vostre  Majesté  très^humble  et  tris^ 
obéissant  serviteur, 

JoACH^HOPPERUS. 


(186) 

Apostille  du  Roy, 

(1)  Esta  todo  esto ,  y  todos  iran  firmados ,  y  tambien  creo  que 
todot  se  quieren  ir« 

Quando  pueda  vos  Uamare ,  hasta  agora  no  he  podido. 

XV. 

17fétrierl671. 
SiBB, 

M'ayant  Yostre  Majesté  commandé  de  mectre  en  castillan  le 
sommaire  des  affaires  de  S'-Pol ,  et  quant  il  seroit  faict  de  lui 
en  faire  l'advertance  pour  faire  joindre  le  conseil ,  cestes  sera 
pouradvertir  Vostre  Majesté  que  ainsy  s*estfaict,  mectantsembla- 
blement  en  la  mesme  langue  les  principalles  pièces  y  servans. 

Et  comme  le  clercqalleman  a  ces  jours  passés  esté  fortempes- 
ché  avec  les  passeports ,  j'ay  mis  en  françois  le  sommaire  et 
substances  de  deux  pièces  en  alleman  que  sont  envoyés  par  le 
secrétaire  Scharemberghe ,  qui  vont  ici  joinctes. 

Et  est  l'ung  ung  advertissement  partie  en  alleman ,  partie 
en  latin ,  sans  sçavoir  de  qui  il  vient ,  ou  à  qui  il  est  adressé , 
comme  communément  se  faict  en  telles  choses. 

L'aultre  est  une  lettre  du  duc  Magnns  (ne  se  dict  à  qui)  du 
succès  de  son  voyage  en  Moscovie,  dont  jà  Yostre  Majesté  a 
entendu  quelque  chose  auparavant.  Et  là  oili  en  ladicte  lettre 
se  dict  que  le  duc  de  Moscovie  et  Magnus  mengoient  le  pain 
ensemble  devant  disner ,  me  semble  qu'il  se  veult  entendre  de 
leur  façon  de  communion ,  car  le  Moscovite  se  dit  chrétien 
soubs  l'obéissance  du  patriarche  de  Constantinople.  Et  selon 
que  je  voy  par  ce  que  ledict  Scharemberghe  m'escript ,  me 
semble  que  ledict  duc  Magnus  est  frère  du  roy  de  Dannemar- 
que,  par  ci-devant  esleu  évesque  ou  constitué  administrateur 
de  Li?onie. 

Gomme  l'on  m'avoit  envoyé  la  nouvelle  ordonnance  sur  les 
impôts  de  par  delà  en  thyois,  j'en  avois  pensé  faire  quelque 


(  187) 

sommaire  en  françoU  ;  mais  depuis  le  secrétaire  Zayas  me  Va 
par  ordonnance  de  Foeire  Majesté  en  françoU  (sic) ,  et  selon 
que  j*entens  par  mes  lettres  particulières,  semble  que  la  chose 
sera  bien  practicable,  au  contentement  du  peuple  et  sans  fbuUe 
d*icelluy. 

Le  secrétaire  Courtewille  m'escript  que  l'évesque  de  Deven- 
ter  ayant  escript  au  ducd'Âlve,  se  loue  fort  de  cenlx  de  ladicte 
ville ,  et  que  les  aultres  évesques  ont  donné  advertance  que  le 
pardon  de  nostre  sainct  père  le  pape,  joinct  avec  celui  de 
Yostre  Majesté,  faict  grand  prouffit,  s'estant  réconcilié  une 
grande  multitude  de  gens  à  tous  coustés,  dont  les  aulcuns 
estoient  auparavant  réellement  attaints  de  hérésie,  et  les 
aultres  (qu'a  esté  la  plus  grand  part)  avoient  par  curiosité  leu 
livres  deffendus  ou  esté  en  prêches  deffendues  des  hérétiques. 

Âtant,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royal  les  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 
bonne  vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 
et  très-haults  désirs. 

Ce  xvij  de  /ebvrier  1571  • 

De  Foêtrê  Majesté  trèa-humble  it  irêM- 
obéissant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 
XVL 

18  février  1671. 
SlRE, 

Avec  cestes  vont  aulcuns  passeport  que  n'ay  peu  excuser 
d'envoyer  et  importuner  Yostre  Majesté ,  de  tant  que  aulcun 
de  cenlx  à  qui  ils  touchent  en  font  instance,  parce  qu'ils  voul- 
droient  bien  partir  avec  leur  compagnie  demain.  Et  demandent 
passeport  non  seulement  hallebardiers,  mais  aussi  aulcuns  aul- 
tres ayant  esté  en  aulcunes  aultres  conditions ,  entremis  au 


(  188) 

service  de  Sa  Majesté  Réginalie ,  qu'est  chose  accoustumée  et 
honorable  en  Allemagne  et  n'emporte  aulcun  préjudice  (!)• 

Âtant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très  humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  Saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs* 

Ce  xviij  de  febvrier  1571. 

De  VoMtf  MajeêU  irèê-kumbU  «1  très- 
cbéiêstMt  ssrvUêur , 

JoACH.  HOPPERUS. 

yàpoitilUt  du  Roy. 

(1)  Estos  van  firmados  y  agoar  no  pnedo  responder  à  lo  queaca 
tengo  i  à  la  manana  me  embiad  a  acordar  voestra  audiencia  ,  y 
veré  si  va.  la  podré  dar  à  la  tarde  y  à  que  hora. 

T  de  aqui  adelante  hazed  poner  en  la  relacion  abaxo  ios  nombres 
de  lo8  aquieo  se  dan  estos  passaportes  en  latin,  pues  no  yo  entiendo 
el  aleman. 

XVII. 

4  mart  1671. 
SiKB, 

Gomme  ces  jours  passés  a  esté  (raicté  au  conseil  d'Estat  de  la 
levée  de  six  mil  allemans  et  des  nouvelles  ordonnances  qu'en 
la  dernière  diette  de  l'Empereur  se  disent  avoir  esté  faictes 
allendroit  des  princes  estrangiers,  voulant  faire  quelque  levée 
illecq  de  gens  de  guerre  ;  et  que  sur  ce  unanimement  a  semblé 
audict conseil,  soubs  très*humble  correction  de  Vostre  Majesté, 
ce  qu'icelle  a  jà  entendu  par  le  sieur  Zayas ,  et  qu'en  confor- 
mité de  ce  j'ay  faict  dresser  les  lettres  en  alleman  à  l'Em- 
pereur et  Archiducs  ses  frères  et  duc  de  Bavière ,  ayant  ledict 
Zayas  et  moy  hier  communicqué  sur  le  tout ,  nous  a  semblé 


(  189) 

que  la  substance  desdictes  lettres  se  debvroit  envoyer  à  Vostre 
dicte  Majesté  pour  les  voir  et  corriger,  comme  elle  trouvera  con- 
venir. Et  va  avec  cestes  et  y  ay  joint  (  semblablement  par  com- 
mun advis  )  la  substance  de  l'instruction  que  semble  se  pouvoir 
envoyer  à  l'ambassadeur  de  Vostredicte  Majesté  le  comte  de 
Montagut,  laquelle  après  avoir  esté  veue  et  corrigée  par  Vostre 
Majesté ,  je  mectray  es  mains  dudict  Zayas  pour  le  mettre  en 
bon  stil  et  ordre  (1). 

Et  comme  par  ce  que  dessus  Vostre  Majesté  verra  qu'il  a 
semblé  que  le  duc  d'Âlve  doibt  aussi  estre  adverti  desdictes  af- 
faires, m'a  semblé  (à  correction  très-bumble  de  Vostre  Majesté) 
que  quant  et  quant  pourra  aussi  aller  ce  que  puis  n'aguères 
elle  a  ordonné  sur  les  lettres  en  françois,  que  lediot  duc  derniè- 
rement a  escript  :  car  combien  les  cboses  en  soy-mesmes  ne 
sont  point  si  importantes  ni  hastées  que  pour  cela  il  falloit  en- 
voyer un  courrier  exprès  (  ce  que  aussi  a  esté  cause  que  je  n'en 
ay  voulu  importuner  Vostre  Majesté  pendant  qu'elle  a  esté  de- 
bors),  toutesfois  se  présentant  à  présent  ceste  occasion,  semble 
qu'il  ne  sera  que  bon  de  faire  les  debvoirs.  Et  suivant  ce ,  re- 
garderay  d'envoyer  incontinent  le  tout  demain  ou  après  à  Vostre 
Majesté ,  car  ce  qu'ira  pour  Allemagne  sera  bientost  prest  (2). 

Atant ,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-sainctset  très- 
haults  désirs. 

Ce  iiij  de  mars  1 57 1 . 

De  Vostre  Majesté  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur  f 

JoACH.  HOPPERUS. 

Apostilles  du  Roy* 

(1)  He  visto  estos  papales  y  algunas  cosasque  se  me  han  ofre- 
cido  sobre  ellos  ;  bedicho  a  Zayas  que  se  ballaba  aquiy  dadole  los 


(  190) 

papeles  por  no  alargarme  aqui,  y  tambien  Toy  miraDdo  para  aca- 
barme  de  retolver  en  los  coroneles. 

(2)  Y  pareceme  bien  quedeesto  se  avîae  al  doque  de  AWa,  como 
lo  concertareis  con  Zayas ,  y  despachado  a  Italia  se  podrà  despa- 
chara  Flandeseon  esto ,  y  lo  demas  que  aqui  decit  qae  me  pareoe 
muy  bien  ,  y  asi  quando  sea  tiempo,  y  eato  a  punto  me  lo  embîa- 
reis  à  firmar. 

xvm. 

Oman  1671. 
SuB, 

Comme  aulcuns  archîers  auxquels  Vostre  Majesté  a  accordé 
leur  congé  et  pension  vouldroient  bien  partir  pour  le  Pays-Bas, 
et  à  tant  font  très-grande  instance  pour  quelque  ayuda  de 
Costa ,  selon  que  Taultre  fois  j'ai  rapporté  à  Vostre  Majesté , 
icelle  me  pardonnera  que  je  lui  envoie  ce  mémoire  (qu'elle  m'a- 
voit  commandé  de  faire)  à  part  ce  que  aultrement  j'eusse  différé 
tantet  jusqu'à  ce  que  je  luy  envoyeray  toutes  les  aultres choses 
concernant  lesdicts  Pays-Bas ,  selon  que  hier  au  soir  elle  m'a 
commandé.  Et  me  dict  souvent  Mons'  de  Selles  que  lui  semble 
que  Vostre  Majesté  pourra  estre  déchargé  de  ces  sollicitations 
quotidiennes ,  en  remectant  sur  le  rolle  ancien  des  archiers,  et 
haulsantung  peu  leur  traictement  et  gaiges,  selon  qu'aultrefois 
j'ay  faict  relation  à  Vostre  Majesté ,  laquelle,  quant  au  premier 
point,  en  a  jà  escript  au  duc  d'Âlve  pour  son  advis,  et  quant 
au  second  mesembloit  qu'elle  me  commandoit  de  communiquer 
avec  le  comte  de  Chinçon  ;  mais  comme  ne  l'entendois  pas  trop 
bien,  ne  l'ay  osé  faire  sans  le  demander  aultrefois.  Vostre  Ma- 
jesté sera  servie  de  me  commander  son  bon  plaisir  (I). 

Le  secrétaire  Zayas  et  moy  avons  ce  matin  (suivant  l'ordre 
de  Vostre  Majesté)  communiqué  sur  l'affaire  d'Allemagne,  et  le 
tout  mis  en  ordre  et  ne  se  cessera  tant  et  jusqu'à  ce  que  tout 
soit  faict ,  et  puis  après ,  ce  des  Pays-Bas  selon  que  Vostre  Ma- 
jesté commande. 


(  191  ) 

Le  fourrier  Jérôme  Heyl  wagen  auquel  Voslre  Majesté  a  donné 
congé  pour  deux  ans  ,  m'a  fait  instance  de  requérir  de  Vostre 
Majesté  de  sa  part,  attendu  que  son  intention  est  de,  aussi  bien 
durant  ledict  congé  que  aultremeut ,  faire  tout  humble  debvoir 
et  service ,  et  que  les  officiers  des  princes  luy  ont  tenu  propos 
de  les  vouloir  assister  en  leur  voyage ,  qu'il  puisse  sçavoir  si 
Yostre  Majesté  sera  mieulx  servie  qu'il  voye  avec  Ses  Altesses, 
ou  bien  avec  le  duc  de  Medina-Celi,  quant  il  partira.  Suppliant 
en  oultre  Vostre  Majesté  trôs-humblement  pour  qaelqueayuda 
de  coêta^  comme  il  est  dict  se  souloir  donner  aux  vieux  servi- 
teurs en  semblable  cas ,  quant  pour  quelque  temps  on  leur 
donne  conjé  pour  entendre  en  leurs  affaires  (2). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  sixième  de  mars  1 57 1 . 

De  Voêire  Majesté  tris^kumble  ei  très' 
obiieiant  serviteur , 

JoACH.  HOPPERUS. 
jépottUles  du  Roy. 

(1)  Gomo  ha  muchos  diaspor  descuydo  y  por  muohas  y  grandes 
ocupacîooes  nohaya  podidoresponder  aestepapel  y  podria  ser  que 
mucbat  oosas  deste  mémorial  se  huviesen  mudado  despues  aca,  y 
algnnos  se  huviesen  ido ,  y  atros  muertos,  me  ha  parecido  volver- 
vole  a  embiar  paraqne  vos  le  volvais  à  ver  ^  y  de  lo  que  agora  es- 
tnviere  en  pie  para  dar  ayuda  de  cosia,  embiareis  una  memoria  à 
Santoyo  que  me  lo  acuerde  ;  y  si  huviese  otras  cosas  que  no  sean 
de  priesa ,  las  podreis  gaardas  para  quando  yo  sea  ay ,  y  lo  que 
fuera  de  mucha  priesa  me  prodreis  embiar  aca.  Y  eu  quanlo  loca  a 
les  archeros ,  en  quanto  à  lo  primero,  esta  muy  bien  que  se  baya 
pedido  parecer  al  duque  de  Alva  ,  y  en  quanto  à  lo  segundo  pues 


(  192  ) 

espero  que  Tendra  preito,  lo  mejor  sera  dexarlo  para  su  veoida , 
que  por  el  cargo  que  alla  ha  teuido,  y  par  el  que  tiene  con  mi  cosa 
sera  bien  que  el  entiendaen  ello,  para  que  yo  vea  despues  lo  que 
conveudrà. 

(2)  Geromîno  el  fîirrier  deve  de  ser  ya  ido  ,  si  ib  a  con  mis  so- 
brinos  que  no  lo  se ,  y  sino ,  podra  ir  con  el  duque ,  y  si  todavia 
pîdicre  para  eso  alguna  ayuda ,  le  podreis  poner  en  la  memoria 
que  haveis  de  emhiar  a  Santoyo* 

Otras  dos  memorias  yan  aqui ,  que  ha  muchos  dias  que  em- 
biastes  à  Santoyo,y  por  las  mismas  causas  que  digo  arriva  no  lahe 
TÎslo  hasta  agora ,  y  porqne  tambien  podra  ser  que  se  avra  mu- 
dadomucho  de  aquello  me  ha  parecido  volyervoslas,  parade  loque 
en  ellas  huyiese  en  ser  ,  embieis  memoria  à  Santoyo  con  lo  demas 
que  aqui  he  dicho ,  y  con  esto  no  creo  que  me  quede  aca  ningun 
papel  vuestro  à  que  seamenester  responder. 

XIX. 

10  mart  1671. 
SiRi, 

Avec  cestes  vont  deux  patentes  des  coronels  de  deux  régi- 
mens  d'Allemands  que  Vostre  Majesté  fait  lever,  ensemble  vingt 
patentes ,  assçavoir ,  dix  pour  chacun  régiment  des  capitaines 
desdicts  régiments,  le  tout  avec  les  noms  en  blancq,  selon  que 
Vostre  Majesté  a  ordonné,  saulf  que  (  selon  le  secrétaire  Zayas 
m'a  adverti  que  l'intention  de  Vostre  Majesté  est)  l'on  fera  in- 
continent après  ce  courrier  parti ,  la  patente  du  comte  Vinci- 
guerra  deArcos;  et  quant  aux  lettres  à  l'Empereur  et  les  archi- 
ducs ses  frères  ,  ensemble  aux  électeurs  et  le  duc  de  Bavière  j 
et  les  copies  d'icelles ,  comme  Tofficial  de  Phintzingest  seul, 
sans  assistance  quelconque,  et  que  les  pièces  sont  plusieurs  en 
nombre,  assçavoir  quatorce  pour  le  moins,  oultre  les  susdicts 
et  aultres  qui  vont  avec ,  et  qu'il  y  a  beaucoup  d'escripture  , 
nonobstant  toute  la  diligence  possible  qu'on  a  faict  et  qu'il  faict 
de  jour  et  de  nuit ,  lesdictes  lettres  ne  pourront  estre  prestes 
sinon  demain  devant  disner.  Et  selon  ce  je  n'obmettray  d'en- 


(  193  ) 

▼oyer  demaio  après  midi  (  si  Dieu  plaist  )  le  tout  avec  ce  que 
(  selon  la  résolution  de  Yostre  Majesté  )  pourra  aller  au  duc 
d*Alve  (si elle  en  est  ainsy  servie)  sur  son  dépesché  précédent, 
y  joindant  aussi  les  lettres  et  pièces  aujourd*huy  venues  dudict 
duc ,  dont  le  déchiffré  est  si  grand  (  comme  Yostre  Majesté 
verra)  qu'il  n'est  point  possible  de  Tachepver  plus  tost(]). 

Et  m'escript  le  président  Viglius  que  enGn  les  bulles  du 
nommé  évesque  de  Harlem  sont  venues ,  m'envoyant  oultre  ce 
FEvesque  d*Anvers  une  ordonnance  qu'il  a  faict  pour  son  dio- 
cèse, qui  va  avec  ceste  en  latin,  et  il  y  a  encoires  une  aultreen 
thyois  pour  donner  instruction  aux  curéscomment  ils  doibvent 
administrer  les  sai  nets  sacrements  qui  me  semble  bien  bonne  (2). 

Estant  Tabbé  de  Vausselles  allé  de  vie  à  trépas ,  ceulx  du 
chapitre  de  Cambray  (selon  qu'on  m'escript)  se  sont  mis  en 
debvoir  de  prendre  la  possession  de  ladicte  abbaye  pour  l'ar- 
chevesque  à  venir,  comme  estant  appliquée  à  son  archevesché; 
et  combien  que  les  François  s'en  semblent  mesler  allcncontre , 
j'espère  que  avec  ceste  si  bonne  conjuncture  la  chose  s'achep- 
vera  (8^. 

Aiani ,  Stre ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté,  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saints  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  X  de  mars  1571. 

De  VoMirê  Majesté  irèe-kumble  et  très- 
obéissant  serviteur , 

loACH.  HOPPERUS. 

apostilles  du  Roy, 

(1)  Tambien  va  a  qui  firmado  esto ,  que  bien  veo  que  por  ser 
laa  largo  no  se  pnede  hazer  mat,  y  el  unode  estot  despachos  se  ha 

de  ser alla  con  el  conde  Alberto  de  Lodron  ;  y  el  conde  Yinci- 

guerra  de  Arcos  podra  llebar  su  despacho ,  que  (irmare  quando  me 
ToM.   TX.  13 


(  I»4) 

embiaredes  ^  y  entos  irân  con  êl  ootreo ,  y  êe  prnidran  para  elto  a 
ponto  que  creo  que  ira  manana. 

(9)  He  holgado  de  lo  que  escribe  el  preaideote  Viglius  y  de  ver 
lo  que  ordeoa  el  obiapo  de  Amberea  que  me  pareee  may  bien ,  y 
qnaïkdo  yengaia  por  aca  me  direia  que  ea  lo  que  manda  que  digan 
deapuea  del  aermon ,  pues  yo  no  lo  enliendo  )  y  no  aéra  raalo  que 
eacribaia  alla  por  todoa  loa  concilioa  proyincialea  que  alli  ae  ban 
ecbo ,  que  non  sera  malo  que  loa  tengamos  aca. 

(3)  He  holgado  de  entender  lo  de  la  abadia  de  Yausaellea  y  puea 
tienenla  poaaeaaion  no  aeria  juato  ae  perdieae;  lambien  quando  yen- 
gais  por  aca  me  decia  quanloa  hgoa  tiene  Berlaymont  estudiantea, 
y  donde  han  esludiado,  y  quai  de  ellosea  el  electo  deCambray,  ai  lo 
sabeia. 

XX. 

11  mari  1595. 
SilkB, 

J'envoie  avec  cesles  à  Vostre  Majesté  sept  lettres  du  duc 
d'Alve,  survenues  avec  les  pièces  principalles  y  joiotes,  ce  que 
ne  8*eat  peu  faire  plus  tost  à  cause  du  cifire  qui  est  aasea  grand, 
comme  Vostre  Majesté  verra.  Et  traicteot  les  trois  desdictes 
lettres  des  choses  publiques,  et  principalement  d'Angleterre  et 
Escosse,  et  les  aultres  quatre  des  choses  particulières  (1)» 

J*y  ay  aussi  joinct  la  lettre  queVostre  Majesté  a  ordonné d'es^ 
cripre  audict  duc  d'Alve  en  réponse  à  la  sienne  du  mois  de  jan- 
vier ,  ensemble  les  lettres  crédentielles  qu*il  demande  par  îcelle  : 
car ,  combien  possible  à  cause  du  présent  dépescbé  se  faira  aul- 
cun  changement ,  ce  que  ne  me  semble ,  il  n'est  toutesfois  que 
bien  que  ledict  duc  voye  ce  que  sur  sesdictes  lettres  précédentes 
s'est  faict.  Et  si  Vostre  Majesté  est  d'intention  que  ceste  lettre 
voyse  par  la  voye  d'Italie  et  Allemagne  ,  avec  aulcunes  aul- 
tres choses  que  peult-étre  vont  à  luy,  me  semble,  à  correction 
très-humble,  que  par  une  postdatte  se  pourra  joinodre ,  que, 
ceste  lettre  escripte ,  est  survenu  son  dépescbé  du  xiiij  de  fé~ 
vrier  (2) . 


(195) 

Alant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  roy ailes  de  Vosire 
Majesté  et  me  recommaodé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longu,  eavec  l'accomplissement  deses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xi  de  mars  1571. 

De  Vostre  Majesté  irèe-humble  ei  irèa- 
obéissant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 

Pour  ce  que  le  faulconnier  donne  haste  pour  son  passeport, 
j'ay  ici  joinct  la  lettre  au  duc  d'Âlve  y  servant,  qu'il  plaira  à 
Vostre  Majesté  de  signer.  Et  m'a,  sous  correction  très-humble, 
semblé  mieulx  de  le  faire  par  voye  de  ladite  lettre,  attendu  que 
ledictduc  est  illecq  présent  et  que  nécessairement  il  doibt  avoir 
notice  des  faulcons  que  passent  par  delà  (8). 

Apostilles  du  Roy. 

(1)  Estas  particulares  por  ser  mas  brevet  be  podido  ver;  las  gé- 
nérales me  quedao  aca  para  ver;  despacio  que  hasta  hagoraoo  le  be 
teDÎdo,  y  vistas  vos.  los  embiaré  porque  despues  se  vean  como  sueleo. 

(2)  Y  estas  del  duque  he  firmado ,  y  las  de  creencia  que  van  con 
ella ,  y  verei»  si  sera  bien  que  vayan  con  este  correo ,  que  no  creo 
que  se  perdera  nada  en  elle. 

Van  aqui  tambien  las  leltras  particulares  que  anoche  no  pude 
embiar,  paraque  a  su  tiempo  me  hagais  relacion  de  ellas,y  se  vea 
si  havra  que  responderles. 

(3)  Bien  me  parece  la  respuesta  para  Forcanvauli  que  va  aqui , 
solo  al  fin  delta  sera  bien  declarar  que  en  caso  que  el  duque  no 
faaya  embiado  la  respuesla ,  le  ordenaré  que  la  embie ,  porque  , 
como  alli  se  dice,  parece  que  se  ofrice  mas  que  este,  y  vos  y  Zayas 
podreis  mîrar  como  séria  bien  darle  esta  respuesta  ,  que  creo  que 
en  su  memoria  avîa  otras  cosas  a  que  es  menester  responderle,  y  si 
lo  dio  todo  junto  havrasele  de  responder  junlamente  à  todo  ello. 
En  fin  lo  vereis ,  vos  y  el ,  como  sera  bien  que  se  baga. 


(  196) 


XXI. 


11  mart  1671. 


SriBy 


Comme  j'avois  hier  dressé  une  partie  du  dépesché  des  deux 
régîmens allemans  pour  envoyer  à  Vostre  Majesté,  et  que  de- 
puis suis  esté  appelé  au  conseil  d*Estat  au  logis  du  cardinal  sur 
Taffairede  Sâinct-Pol,  comme  par  aultre  billet  mien  reudray 
comte  plainière  à  Vostre  Majesté ,  sembloit  au  secrétaire  Zayas 
avec  lequel  depuis  j'ay  compiuniqué  ,  que  mieulx  seroit  de  le 
réserver  jusques  aujourd*huy  et  envoyer  le  tout  ensemble.  Et 
suivant  ce  vont  avec  cestes  le  pacquet  de  hier  et  celluy  d'au- 
jourd^huy  contenant  les  lettres  à  l'empereur  et  à  ses  frères  les 
archiducs  et  duc  de  Bavière ,  ensemble  aux  électeurs  (  comme 
Vostre  Majesté  verra) ,  qu'a  semblé  audict  Zayas  et  moy  (soubs 
très-humble  correction  de  Vostre  Majesté  )  qu'en  tout  événe- 
ment se  pourront  envoyer ,  regardant  le  comte  de  Montagu ,  et 
le  consultant  avec  Sa  Majesté  Impérialle  s'il  doibt  envoyer 
celles  aux  électeurs  ou  non  (1). 

Comme  je  trouve ,  Sire ,  qu'au  temps  de  Sa  Majesté  impé- 
rialle le  sieur  de  Granvelle  et  puis  après  l'évesque  d'Arras  son 
fils ,  et  aulcunes  fois  M.  de  Tisnacq  en  temps  de  Vostre  Ma- 
jesté, souloient,  en  qualité  de  gardes  des  saulx,  mectre  aux 
lettres  et  aultres  dépesches,  mesmes  en  alleman ,  quelque  petit 
signe  ou  paraphe  (  comme  on  l'appelle  )  d'avoir  veu  ledict  dé- 
pesché, comme  encoires  journellement  se  faict  es  dépesches  de 
l'Empereur,  et  est  chose  ancienne  pour  le  plus  grand  service 
du  prince,  j'en  ay  bien  voulu  faire  souvenir  à  Vostre  Majesté 
afin  qu'elle  en  ordonne  son  bon  plaisir  (2). 

A  tant  9  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sasainctegardcjet  donner  bonne 


(  197  ) 

vie  et  longue,  avec  raccomplissement  de  ses  très-saincls  el  très- 
haulU  désirs. 

Ce  xi  de  mars  1571. 

De  Voêtre  Majesté  très'humhlê  et  trèi- 
obéissant  serviteur , 

JoACH.  HOPPERUS. 

jépostilies  du  Roy» 

(1)  Esta  mny  bien  todo  y  aqui  va  firmado. 

(3)  Bien  me  parece  que  en  lo  de  aleman  pongasi  algunacosa,  pues 
yo  no  lo  entiendo,  aunque  à  Tiznach  no  se  me  acuerda  de  baver 
visto  poner  nada.  Y  podreisme  embiar  prîmero  una  donde  lopongais 
y  no  me  pareee  que  sea  el  nombre  sino  alguna  cosa  por  donde  oy 
entienda  ,  que  lo  areis  yisto  y  passado. 

XXII. 

18  mars  1671. 

SllB, 

AvecoesCe  va  tous  les  dépesches  pour  le  comte  d'Arcos ,  as- 
sçavoir  sa  patente  et  estât  et  dix  retenues  de  capitaines,  comme 
Vostre  Majesté  verra  (1).  Et  comme  le  secrétaire  Zajras  m'a  dit 
qu'en  cas  que  le  comte  Alberique  de  Lodron  ne  peult  venir , 
Vostre  Majesté  seroit  d'intention  de  prendre  pour  coronel  le 
commandeur  Remmer ,  et  que  sur  ce  s'escripvassent  deux 
lettres ,  Tune  à  Tarcbiduc  Charle  son  maistre,  et  l'aultre  à  luy, 
pour  les  envoyer  par  le  duc  d'Alburquerque  en  cas  de  besoing , 
icelles  vont  aussi  ci-jointes.  Et  est  la  substance  de  celle  à  l'ar- 
cbiduCy  attendu  que  pour  les*icauses  que  par  aultre  lettre  de 
Vostre  Majesté  il  aura  entendu,  icel le  a  trouvé  bon  de  faire  aul- 
cunes  gens  d'AUemans,  que  se  souvenant  des  bonnes  qualités 
dudict  Remmer,  qui  estant  avec  luy  ici  présenloit  son  service, 
l'a  bien  voulu  choisir  avec  le  bon  plaisir  de  luy  archiduc  pour 
ung  des  coronels,  le  requérant  atant  de  le  prendre  de  bonne 
part,  et  lé  vouloir  déclarer  particulièrement  audict  Remmer  et 


(198) 

Teocharger  d'accepter  ladicte  charge ,  auquel  aussi  VostreMa* 
jestéa  escript  entérines  généraulx,  se  remettant  quant  au  sur- 
plus audict  archiduc.  Et  quant  à  celle  audict  Remmer ,  la  sub- 
stance d'elle  est,yeu  que  Vostre  Majesté,  pour  aulcunes  causes 
à  ce  le  mouvans ,  est  délibérée  de  lever  aulcuns  allemans ,  que 
se  souvenant  deses  bonnes  qualités,  s'ayantoultre  ce  offert  quant 
il  estoit  ici  avec  Farchiduc  son  maistre,  elle  Fa  bien  voulu 
choisir  pour  remployer  en  ce  que  dessus  ayant  sur  ce  escript 
audict  archiduc  et  le  prié  de  lui  vouloir  déclarer  toute  la  chose 
en  particulier,  comme  elle  espère  que  ledict  archiduc  faira  et 
que  ledict  Remmer  ne  le  reffusera  d'accepter  (2). 

En  ce  que  Yostre  Majesté  me  commande  de  faire  relation  h  la 
première  audience,  je  n'obmettray  de  ainsy  le  faire  (3). 

Et  au  regard  du  paraphe,  je  trouve  que  Tévesque  d'Àrras  le 
faisait  de  ceste  sorte  i  V^.  A.  Perrenot,  et  le  président  Yiglius  : 
y.  ^'.,  et  président  Tysnacq  ,  mesmes  aux  nouvelles  ordon- 
nances du  grand  conseil  :  T.  V,  et  le  servant,  en  temps  de  Ma- 
dame ,  au  lieu  dudict  président  Yiglius  alhors  malade  :  H*  V, 
Et  quant  au  lieu  où  il  s'est  accoustumé  de  mectre  lesdicts  pa- 
raphes ,  es  lettres  ft*ançoises  se  souloit  user  (  ce  qu'à  présent 
n'est  point  de  besoing)  de  le  mectre  au  boult  de  4a  date  de  la 
lettre,  et  en  choses  allemandes  embas^  et  en  la  patente  du  comte 
d*Arcos  ay  mis  ung  petit  point ,  sisemble  à  Yostre  Majesté  qu'au 
lieu  de  H,  V.  se  mecte  une  marque  si  comme  N  ou  aultre , 
tout  vient  en  ung  (4). 

Les  réponses  vont  ci-joînctes  que  au  conseil  d'eslat  a  semblé 
(soubs  très-humble  correction  de  Yostre  Majesté) ,  que  se  peu- 
vent donner  au  sieur  de  Fourquevaulx  sur  deux  billets  siens 
aussi  ci-joincts ,  et  me  semblent  estre  conformes  à  la  résolution 
de  Yostre  Majesté;  et  vont  quant  et  quant  aulcunes  lettres  par- 
ticulières à  Yostre  Majesté  que  j'avais  oublié  d'envoyer  à 
îcelle  (5), 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde^  et  donner  bonne 


(  199) 

vie  et  lopgoe  avec  racçomplis^emeot  de  9e#  tr^seiocU  el  trô$- 
haults  dé$ir«, 

CexHJ  denmrs  1671, 

i}$  y^êirê  Majêêii  trêê-humUê  êi  tris* 

JoACH.  HOPPERUS. 

Âpo9iUU$  du  Hoy. 

(1)  Ira  fermado  es^o. 

(2)  Esta  este  asi  muy  bien ,  y  bayaD  las  carias  a  parle  y  de  ma- 
nera  que  na  se  puedan  trocar  ni  se  use  de  ellas ,  sipo  siendo  me- 
nester ,  en  el  caso  que  se  escribe  al  duque  de  Alburquerque. 

(5)  Esta  bien. 

(4)  Bien  me  parece  qne  pongais  17.  F,  como  lo  poniades  con 
Madama ,  y  en  el  Ingar  que  se  sueie  poner  en  lo  de  aleman. 

(5)  Todo  eslo  me  quedara  aca  para  verlo  despues ,  por  no  de- 
Cener  agora  estas  cartas ,  y  vos.  lo  embiaré ,  ay  en  pudiendo  con  lo 
demas  que  aca  tengo  qoe  hasta  agora  no  he  podido. 

xxni. 

^  mars  1571. 
SiaB, 

Comme  Vostre  Maje:.té  m'a  commandé  de  foire  preat  et  ap- 
pareiller ce  que  concerne  les  affaires  de  monsieur  de  Dieters- 
tain  et  aultres ,  qu'elle  vouldroit  bien  dëpescher  devant  le  par^ 
tement  des  princes  pour  lui  en  faire  relation ,  ceste  servira 
pour  advertir  Vostre  Majesté  que  quant  elle  sera  servie,  voye 
ladîcte  relation  que  le  tout  est  jà  mis  en  ordre  (1). 

Et  comme  le  grand  escuyer  du  jeune  duc  de  Bavière ,  Jorge 
Pruzing ,  donne  grande  haste  pour  partir,  a6n  de,  au  plus  tost, 
faire  ses  gens  de  guerre  comme  capitaine  soubs  le  comte  d'Ar- 
cos ,  j'ai  ici  joint  les  lettres  que  Vostre  Majesté  a  comnandé  de 
faire  pour  luy,  dont  l'une  est  à  l'empereur ,  ne  contenant  aultre 


(  200  ) 

chose  qu*uoe  recommandation  en  termes  généraulx  par  plu- 
sieurs parolles  et  avec  peu  de  substance  à  Tusage  d'Allemagne; 
l'aultreau  duc  de  Bavière  le  père  en  la  mesme  forme ,  et  Faultre 
au  duc  de  Bavière  le  fils  en  réponse  de  celle  que  par  ledict 
Pruzing  il  avoît  escript  à  Vostre  Majesté ,  disant  que  ladicte 
lettre  luy  a  esté  très-agréable.  Et  quant  audict  Pruzing  par 
icelle  recommandé  que  Vostre  Majesté  ira  regardant  et  s'infor- 
mant  ce  que  jusques  à  maintenant  n*a  pu  bonnement  faire  à 
cause  d*auitres  négoces,  en  quoy  icelle  le  pourra  favoriser  selon 
sa  qualité ,  et  comme  ceste  occasion  s*est  offerte  que  Yoslre 
Majesté  lui  a  bien ,  par  ledict  Pruzing ,  voulu  envoyer  quatre 
chevaulx  d'Espagne  ,  le  priant  de  les  vouloir  prendre  de  bonne 
part  (î), 

En  oultre,  Sire,  comme  par-dessus  ce  que  dict  est,  Pruzing 
fait  aussi  grande  instance  pour  avoir  réponse  particulière  sur 
la  requeste  aullrefois  par  luy  présentée ,  si  l'aj  bien  voulu  ici 
joindre ,  si  possible  Vostre  Majesté  fut  servie  de  la  veoir ,  estant 
le  sommaire  d'icelle  qu'il  vouldroit  bien  avoir  accroissement  de 
sa  pension  de  cent  florins  par  an  ,  dont  en  quatre  ans  il  dict 
n'avoir  été  payé,  et  qo' on  lui  donnit  quelque  ultérieure  chaîne 
de  gens  de  guerre ,  attendu  son  idoinéité  et  la  grande  affection 
qu'il  a  au  service  de  Vostre  Majesté ,  sur  quoy ,  à  correction 
très-humble  de  Vostre  Majesté ,  me  sembleroit  qu'elle  lui  pour- 
roit  faire  respondre ,  mesmes  attendu  qu'il  a  jà  eu  une  chaîne 
de  deux  cens  escus ,  qu'elle  faira  escripre  au  duc  d'Alve  afin 
qu'il  face  payer  au  plus  tost  les  arriérages  de  ladicte  pension  et 
qu'il  s'informe  bien  et  duement  en  quoy  Vostre  Majesté  pour- 
rait davantaige  employer  ledict  Pruzing,  et ,  ce  faict ,  envoyer 
son  advis  tant  sur  ledict  emploi  que  sur  l'accroissement  de  la- 
dicte pension  (S). 

Ayant  le  comte  d'Aremberghe  hier  esté  au  palais  pour  pré- 
senter à  Vostre  Majesté  la  requette  ci-joincte  et  l'a  trouvé  oc- 
cupée ,  m'a  très-instamment  requis  de ,  à  la  première  occasion , 
la  vouloir  envoyer,  ce  que  n'ose  refuser ,  priant  atant  Vostre 
Majecté  de  le  prendre  de  bonne  part  (4). 


(  201  ) 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisë  les  maÎDs  royalies  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  Taroir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  trèssaincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xxiij  de  mars  1571. 

De  Voatrê  Majesté  trèa-humhlê  et  trèê^ 
obéissant  serviteur, 

J04CH.  HOPPERUS. 

j4poitiUei  du  Roy, 

(1)  MaBana ,  y  el  domÎDgo  do  tos.  podré  ver,  pero  de  alH  ade- 
laoteme  lo  acordad  que  lo  procorase  el  lunes,  o  el  martes. 

(S)  Esta  muy  bieo  todo  lo  destas  cartas ,  y  asi  irao  aqui  firmadas. 

(3)  Muy  bien  me  parece  asi  esta  respuesta ,  y  asi  se  la  podreis 
dar. 

(4)  Aca  me  queda  esta  memoria  para  verla  a  su  tiemp  y  yo  vos. 
embiaré  otra  del  cardenal  de  Granvela,  paraque  me  acordeis 
quando  vengais  por  aca  lo  que  alli  dice  que  ha  vacado  por  su  her- 
maoo  ,  de  cuya  muerte  me  ha  pesado. 

XXIV. 

n  mars  1671. 

Comme  les  gens  des  princes  sont  fort  bastés ,  Vostre  Majesté 
me  pardonnera  que  loy  donne  cest  facheoir  en  envoyant  ces 
passeports  qu*ay  tous  veu,  et  y  mis  les  noms  et  qualités  en  bas, 
comme  Vostre  Majesté  verra  ;  et  ay  faict  le  semblable  quant  à 
trois  lettres  de  recommandation  à  Tempereur  en  termes  géné- 
raulxy  comme  en  semblable  cas  l'on  est  accoustumé  de  faire  (1). 

Et  attendu  que  le  sieur  de  Hille  vouldroit  bien  partir  avec 
ses  aultres,j'ay  aussi  joinct  le  mémoire  que  Vostre  Majesté  m'a 
commandé  hier  de  faire  en  son  endroit ,  ensemble  ung  aultre 


(  202  ) 

tnll^t  de  cinq  souldarU  dont  à  la  préoédeete  c<m«ultc  Vottre 
Majesté  m*avaît  commandé  luy  envoyer  uo  mémoire  avec  mon 
advig,  ce  que  peasois  diiSerer  jusques  après  le  partemeqt  de 
•eadicU  altesset  ;  mais  comme  ils  font  si  grande  instance ,  Q*ay 
peu  laisser  de  Tenvoyer ,  comme  semblablement  aulcnnes  let- 
tres au  duc  d'Alve  ci-jointes ,  que  sur  les  requestes  d'aulcupes 
particulières  Vostre  Majesté  a  résolu  d*escripre  (2). 

De  ce  que  se  doibt  escripre  à  Rome  allendroit  de  Cambray 
pour  assoupir  les  procès  meus  à  Rome  touchant  Tincorporatioa 
de  Yausselles,  j'envoyai  hier  au  soir  ung  mémoire  au  sieur 
Zayas ,  et  demain  (si  Dieu  plaist)  envoyeray  les  concepts  des 
réponses  à  donner  au  nunce  apostolique  et  h  monsieur  Die- 
terstein  allendroit  de  la  vefve  d'Egmont  et  la  princesse  d'O- 
ranges, et  des  frères  de  receveur  (S). 

I*ai  ici  joinct  la  réclamation  des  estats  vaoans  au  Pays-Bas 
et  Bourgoigne  par  la  mort  de  monsieur  de  Ghantoney ,  selon 
que  Vostre  Majesté  me  commandoit  hier  au  soir  par  son 
billet  (4). 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  Tavoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

Ce  xxvij  de  mars  1571. 

De  Vostre  Majesté  très^umhU  et  très^ 
obéissant  serviteur  , 

JoACH.  HOPPERUS. 

ÀpoittlUi  du  Roy. 

(I)  Creo  que  son  todos  de  mi  guarda  y  yao  firmados. 

(3)  Yo  veré  estât  memorias ,  lo  mas  presto  que  pvidieré ,  que 
cargao  agora  tantas  oosas  de  importancîa  que  bo  se  lo  que  eo  elle 
podré  baser  digo  ooo  el  tiempo. 

(3)  Yo  he  ftrmado  estas  carias  para  Roma. 


(  203  ) 

(4)  Kfto  YOt  m^  k>  «cordaroîs  quandb  veDgaU  por  aoa,  y  bien  ne 
podra  despachar^l  titulo  d^  coude  de  Caoteiro  y  e»  la  forma  que 
vos  lo  escrive  el  cardenaU 

XXV. 

23  mars  1671. 

J'envoye  avec  cestea  les  concepts  des  réponses  à  donner  au 
sieur  de  Dîeterstain  allendroit  de  la  princesse  d'Oranges  et  de 
la  yefve  de  feu  comte  d*Egniont  et  des  Irois  villes  impérialles, 
ensemble  au  nunce  apostolique ,  et  les  ayant  Yostre  Majesté 
corrigé,  se  pourront  mectre  par  Zayas  en  bon  langaige  et  styl 
espagnol  (l). 

J*ai  ici  joinct  aussi  une  lettre  à  Tarchevesque  de  Trêves  en 
alleman ,  passé  longtemps  faicte ,  en  réponse  de  celle  que  son 
nepveu  apportoit  à  Vostre  Majesté ,  et  est  la  substance  d*ioeUe 
que  Yostre  Majesté  lui  remercie  de  la  congratulation  du  ma- 
riage avec  Sa  Majesté  Réginalle ,  priant  Dieu  qu'il  soit  à  sa 
gloire  et  honneur  et  bien  de  la  chrétienneté;  et  que  ceiluy  k 
qui  il  avait  donné  ladicle  lettre  nommé  Robert  Stotzingeo , 
mentionné  par  icelle  a  esté  bien  agréable  à  Yostredicte  Majesté; 
disant ,  en  oultre ,  quant  aux  reliquaires  dont  la  lettre  (ait 
mention ,  que ,  aussi  tost  que  Yostre  Majesté  les  avoit  reçu,  elle 
l'en  remercia  par  une  aultre  lettre  sienne,  laquelle  pense  qu'aura 
jà  reçu  (2), 

M'ayant  informé  du  comté  d'Oostervant ,  dont  le  fils  du 
comte  d'Hollande  souloit  porter  le  nom  pendant  la  vie  de  son 
père ,  comme  disois  avant-hier  à  Yostre  Majesté ,  trouve  que 
la  chef-ville  dudict  Oostervant  est  Bouchaîn  en  Hainault,  située 
sur  l'Ëscault,  et  s'extend  jusques  à  une  demie  lieu  près  de 
Douay  j  de  manière  que  Montigny  y  est  aussi  compris ,  sans 
sçavoir  à  présent  aultre  particularité ,  sinon  que  c'est  le  meil- 
leur quartier  de  tout  Haynault;  et  me  dict  Suron  que  Guichar- 
din  en  sa  description  des  Pays-Bas  en  fait  mention  (S). 


(  204  ) 

Je  n*eayoye  point  les  mémoires  que  Vostre  Majesté  avoit 
commandé  de  faire  allendroit  de  la  yefve  de  feu  le  conseîllier 
Bruxelles ,  Assonville,  Caslillo  et  aultres ,  demandans  mercèdes 
sur  les  confiscations  des  Pays-Bas ,  pour  ne  fâcher  Vostre  Ma- 
jesté à  présent  occupée  en  aultres  choses  ;  mais  le  feray  à  son 
temps,  selon  que  Vostre  Majesté  a  commandé.  Et  pour  la  mesme 
cause  n^ay  aussi  envoyé  le  mémoire  de  Terection  (dont  aussi 
ay  parlé  à  Vostre  Majesté)  d'une  escoHe  de  la  doctrine  chré- 
tienne au  village  et  abbaye  de  Hemelin  en  Frize,  oii  j*ay  ma 
petite  maison ,  ne  soit  qu'estant  la  matière  si  très-favorable  et 
digne  d*accélération,  Vostre  Majesté  veuille  faire  quelque  chose 
extraordinnairement,  assistant  à  ladicte  escoUe  de  cinquante 
ou  soixante  escus  de  rente  par  an  des  biens  confisqués  audict 
pays;  car,  oultre  ce  que  ladicte  escoUe  sera  ung  exemplaire 
pour  toute  la  Frize,  si  est-ce  que  d'icelle  sera  bénéficiée  environ 
la  cincquime  partie  dudict  pays ,  là  oili  anciennement  n'i  a 
nulle  institution  (4). 

A  tant,  Sire  9  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 
bonne  vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts 
et  très-haults  désirs. 

Ce  xxviij  de  mars  1571. 

De  Voêtrê  Hfajeêtè  tris'humhle  et  très- 
obéissant  serviteur, 

JoACH.  HOPPERUS. 

JpoitiUes  du  Roy. 

(1)  Dareis  estas  respnestas  a  Zayas ,  y  pueslas  en  castellano  las 
podré  yo  volver  a  ver,  y  mirare  si  convendra  mudar  algunas  cosas 
délias. 

(à)  EsU  muy  bien  y  la  he  firmado. 

(3)  Esta  bien  esto. 

(4)  Y  esto  que  ya  veîs  que  agora  no  puedo  entender  en  estas 
cosas;  à  su  tiempo  veremos  lo  que  en  ellas  convendra. 


(  205  ) 
XXVI. 

8«Tril  1571. 
SiBI, 

Comme  les  hallebardiers  et  aultres  désirans  partir  font  si 
grande  instance,  ne  puis  délaisser  de  donner  ceste  fascherie  à 
Vostre  Majesté  en  lui  envoyant  deux  passeports  et  trois  lettres 
de  recommandation  faictes  soubs  son  bon  plaisir ,  l'une  pour 
Josse  Coquet  à  Tévesque  de  Liège  et  Taultre  au  roy  de  Pologne 
et  duc  de  Clèves ,  respectivement  en  latin  et  françois ,  en  fa- 
veur de  George  de  Val  ayant  esté  de  la  garde  de  Vostre  Majesté; 
et  est  bien  gentilhomme  natif  de  Livonie  près  de  Revel,  homme 
de  bien ,  comme  il  semble ,  et  attendu  qu'il  doibt  partir  avec 
l'âultre  compagnie ,  il  m'a  très-instamment  requis  do  vouloir 
envoyer  sa  requeste^  par  laquelle  il  demande  quelque  ayuda 
de  Costa,  se  trouvant  mal  dispost  et  mal  pourveu  d'argent.  Et 
comme  ces  jours  passés  est  ici  venu  le  secrétaire  du  comte  de 
Meghem  qui  m'a  fort  requis  de  vouUoir  addresser  à  Vostre  Ma- 
jesté les  lettres  et  papiers  de  son  maistre,  n'ay  peu  laisser  de 
les  joindre  à  cestes  (1). 

Ayant  le  secrétaire  Zayas  et  moy  cejourd*hui  esté  ensemble, 
nous  a  semblé ,  à  correction  très-humble  de  Vostre  Majesté , 
qu'il  ne  seroit  que  bon  pour  le  service  d'icelle  que  de,  après 
avoir  veu  au  conseil  les  lettres  et  pièces  du  duc  d'Alve  touchant 
Angleterre  (ce  que  demain  se  pourroit  faire)  ,  dépescher  au 
plus  tost  ung  courrier  pour  les  Pays-Bas ,  veu  mesmes  qu'il  y 
a  assez  longtemps  qu'on  n'a  point  dépesché,  et  que  pour  plu- 
sieurs respects ,  il  ne  sera  que  bien  d'envoyer  la  procure  que 
ledict  duc  demande,  combien  par  ses  lettres  il  dict  que  la  chose 
n'est  point  si  hastée  ;  et  par-dessus  ce  qu'il  semble  convenir 
que  onltre  le  debvoir  jà  faict  par  ledict  Zayas ,  le  duc  soit  bien 
particulièrement  informé  de  ce  que  passe  avec  l'ambassadeur 
de  France  allendroit  de  Saint-Pol ,  selon  que  icelluy  Zayas  m'a 
compté  (2). 


(  â06  ) 

Ce  ëoir  a  esté  vers  moy  Tabréviateur  du  nuoce  du  pape ,  de- 
maodaQt,  par  charge  de  son  maistre,  après  la  réponse  sur  Tes- 
cript  baillet  onltre ,  allendroit  de  Tarchevesque  de  Besançon , 
auquel  ay  répondu  en  termes  généraulx  que  je  tiendray  très- 
volontiers  la  main  afin  qu'il  ait  au  plus  tost  ladicte  réponse, 
comme  j'espère  que  se  faira.  Ne  sçaay  si  Zayas  aura  jà  achepvé, 
auquel  passés  quelques  jours  ay  donné  toutes  les  réponses 
pour  Dieterstain  et  ledict  nunce,  tant  en  français  qu'en  mau- 
vais espagnol ,  afin  qu'il  les  entende  tant  plus  facillement  pour 
les  mectre  en  bon  styl  )  selon  que  Yostre  Majesté  avait  corn- 
mandé  (3). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner 
bonne  vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-sainls 
et  très-hauts  désirs. 

De  Madrid,  ce  ij  d'avril  1571. 

De  Vosire  Majesté  três'humble  et  très* 
obéissant  serviteur  , 

JoACH.  UOPPERUS. 

Aussi  sont  ci-joinctes  les  lettres  de  trois  archiers  auxquels 
au  mois  de  janvier  Yostre  Majesté  a  accordé  leur  pension  (4). 

Apostilles  du  Roy, 

(1)  No  he  tenido  tiempo  de  ver  y  embiar  antes  esto  :  agora  van 
firmadas  estas  castas,  y  Santoyo  vos.  embîara  algo  que  deis  a  ese;  y 
ay  me  acordereis  estas  cartas  de  mons'  de  Meghem  para  ver  lo  que 
convendra  respoDderle. 

(2)  Segun  hoy  me  ha  avisado  Zayas ,  ha  venido  correo  de  Flandes, 
y  se  estaban  descifrando  sus  cartas,  uo  se  si  vos  tendreis  algunas  ; 
sera  bien  verlas  y  si  fîiese  menester  responderle ,  luego  se  podra 
hazer  y  juntamente  embiarle  los  despachos  que  aqui  decis ,  que 
podreis  ir  poniendo  en  orden  enlretanto  que  se  ve  estotro. 


(207  ) 

(3)  HasU  agora  do  me  ha  embiado  Zayas  nada  detio  ;  bien  aéra  ^ 
que  le  digais  me  lo  embie^  y  aviaadme  lo  que  resoivi  que  ae  hitieae 
con  Rugerio  de  Bnabech  que  do  ae  me  acuerda  muy  bien. 

(4)  Van  firmadaa. 

XXVIl. 

0airrill671. 
SlU, 

Avec  cestes  voDt  les  lettrée  du  duc  d'Alve  et  pièces  y  servaos, 
là  où  il  y  a  quelque  peu  de  chiffre  venues  hier  au  soir  environ 
dix  heures,  estant  le  surplus  dupHcalutn*  Il  y  a  encoires  ung 
escript  du  secrétaire  Scharemberghe  en  alleman  des  nouvelles 
d'Allemagne  et  d'Oostlande  qui  se  traduict,  et  est  quasi  le  ré- 
sultat d'icelluy  l'extrait  des  lettres  que  m*escript  ledict  Scha* 
remberghe  ci-joint,  saulf  qu'il  y  ait  aulcunes  particularités  de 
la  mort  subite  de  l'électeur  de  Brandembourg ,  et  du  mariage 
de  Tévesque  de  Maechdenbourg ,  et  qu'il  n'y  a  nul  mouvement 
de  guerre  en  Allemagne ,  saulf  l'alliance  entre  le  roy  de  Polo- 
gne et  celluy  de  Suède  contre  le  duc  Magnus  et  le  Moscovite , 
ensemble  que  ung  Yernst  de  Mandelsle  auroit  conspiré  avec  les 
geux  bannis,  comme  Yostre  Majesté  verra  (1). 

S'envoyent  aussi  aulcuns  passeports  dont  les  noms  et  quali- 
tés sont  mis  au  bas ,  comme  il  apperra  à  Yostre  Majesté.  Et 
comme  il  y  a  ung  de  la  part  de  la  duchesse  de  Lorraine ,  qui 
entre  aultres ,  faict  grande  instance  d'estre  payée ,  au  nom  de 
sa  maistresse,  de  douze  mil  escus  sur  lettres  de  receveurs ,  se- 
lon que  puis  n'aguères  ay  faict  rapport  à  Yostredicte  Majesté, 
et  que ,  selon  la  résolution  d'icelle ,  luy  ai  déclaré  que ,  ne  sça- 
chant  Yostre  Majesté  en  quels  termes  est  la  chose  desdictes  let- 
tres des  receveurs ,  elle  s'en  informera  incontinent  pour ,  ce 
faict ,  en  ordonner  comme  il  appartiendra ,  lui  prenant  la  chose 
à  cœur ,  a  réplicqué  que  cela  est  bien  la  voye  ordinaire ,  mais 
considère  le  prochain  pareotage  entre  Yostre  Majesté  et  sadicte 
maislrissse  et  que  lui  viendroit  fort  à  propos  de  recepvoir  au 


(  208  ) 

plus  tosl  lesdiis  deniers,  employés  (comme  il  dict)  au  service 
de  Yostre  Majesté ,  et  que  suivant  Tautre  voye  la  chose  sera  de 
longue  durée;  qu*il  supplie  très-humblement  que  le  bon  plaisir 
de  Yostre  Majesté  soit  d'escripre  au  duc  d*Alve  absolutement 
de  payer  ladicte  somme ,  moyennant  qu*il  trouve  la  debte  claire 
et  liquide  9  me  requérant  très*instamment  d'en  vouloir  faire 
Tadverlence  à  Yostre  Majesté ,  ce  que  ne  luy  ay  peu  reffuser , 
combien  toutesfois  me  semble,  à  correction  très^bumble  de 
Yostre  Majesté,  qu*il  ne  fait  nullement  à  conseiller  à  icelle 
d*entrer  au  payement  desdictes  debtes ,  sans  préalablement  en 
estre  informé  dudict  duc  avec  son  advis;  et  si  elle  se  voulest 
incliner  en  faveur  de  ladicte  duchesse ,  d*escripre  en  la  forme 
et  manière  comme  dict  est ,  me  sembleroit ,  à  correction  comme 
dessus  qu'on  y  debvroit  adjoustcr  une  clause  bien  expresse  que 
ledict  .payement  se  faict,  en  cas  que  ledict  duc  connist  qu'il  se 
pourroit  faire  sans  aulcun  préjudice  et  non  aultrement  (2). 

Âtant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde ,  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  Irès-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid,  ce  vi  d'avril  1571. 

De  Vosirê  Majesté  très^humUe  et  très- 
obéissant  serviteur, 

JoACE.  HOPPERUS. 

Ceux  qui  demandent  lesdicts  passeports  sont  de  fort  basse 
condition  ;  mais  comme  la  coustume  d'Allemagne  est  de  les  don- 
ner à  tous ,  et  qu'il  ne  semble  que  bien  d'user  de  courtoisie 
avec  eulx ,  iceulx  se  sont  dressés  soubz  le  bon  plaisir  de  Yostre 
Majesté  qui  en  usera  à  sa  bonne  volonté. 

jépottillet  du  Roy* 
(1)  Hé  visto  estas  cartas ,  y  parle  de  las  piezas,  y  de  le  dénias 


(  209  ) 

me  hareis  ay  relacion  para  ver  lo  que  se  respondera  i  y  agora  por 
gaôar  tiempo ,  decid  à  Zayas  que  se  escriba  à  Roma  el  primero 
sobre  lo  del  obîspado  de  Luchemburg.  No  digais  nada  à  Guillelmo 
de  \o  que  el  dnque  escribe  de  este  oficio ,  baslaque  ay  me  hagais 
relacion  dello  ;  y  he  tîsIo  la  caria  de  Scarembergh,  y  verre  lo  de- 
mas  que  decis  que  US.  embia. 

(2)  Los  passaportes  van  firmados  j  y  no  pide  justo  el  de  la  du- 
quesa  de  Lorena  mi  prima  en  querer  que  yo  détermine  lo  que  no 
se ,  ni  lo  que  en  ello  convendra ,  y  asi  vos  procurareîs  de  ponerle 
en  razon ,  y  de  uua  maniera  o  de  otra  se  escrivira  al  duque  para 
tener  su  informacion  como  estaba  acordado.  Domingo  de  Ramos 
(8  avril). 

XXVIII. 

7  avril  1671. 
SiBB, 

Ayant  à  ceste  heure  reçu  ordonnaDce  de  Yostre  Majesté ,  par 
laquelle  elle  me  commande  de  l'advertir  de  ce  qu'elle  résoluît 
allendroit  A.ugerede  Bousbecque,  n'ay  voulu  laisser  d'y  satis- 
faire incontinent;  et  est, Sire,  qu'ayant  sommairement  dict  de 
la  qualité  de  la  personne  dudict  Bousbecque  et  mérites  bien 
cognus  à  Yostre  Majesté,  icelle  augmentant  la  somme  que  je 
disois,  print  résolution  de  luy  donner  six  cent  florins  par  an 
aux  Pays-Bas ,  tant  et  jusques  à  ce  qu'aultrement  s'en  ordonne- 
roit ,  ce  que  Yostre  Majesté  y  adjouta  à  cause  que  je  disois  que 
possible  viendroit  bien  à  propos  qu'elle  luy  donnast  en  son 
temps  aucung  des  nouveaux  flefs  qui  à  présent  s'érigent  par 
delà  ,  soit  de  huit  cent  ou  mille  florios  par  an ,  veu  mesmes 
qu'il  est  de  gens  bien  principaulx  dudict  pays ,  et  qu'il  a  fait 
les  services  que  Yostre  Majesté  sait ,  non-seulement  à  l'Empe- 
reur à  présent  et  à  ses  enfans  ,  mais  aussi  à  feu  de  très-heu- 
reuse mémoire  l'empereur  Charles  et  à  Yostre  Majesté ,  en- 
semble à  toute  la  nation  espagnole,  au  temps  qu'il  résidoit 
pour  ambassadeur  h  Gonstantinople  (1). 

Yostre  Majesté  aura  possible  jà  veu  le  dépesché  du  duc  d'Alve 
que  j'envoyay  hier  au  soir ,  et  me  semble  fort  bien  à  propos  ce 
Ton.  IX.  14 


(  âio  ) 

que  Vostre  Majesté  dict  de  regarder  ai  le  tout  se  pourra  dépes- 
cher  ensemble ,  et  seloo  ce ,  me  régleray  en  conformité  de  ce 
qu'elle  me  commande ,  ayant  aussi  fait  entendre  au  secrétaire 
Zayas  Tordonnance  de  Vostre  Majesté  allendroit  de  la  réponse 
que  se  doit  donner  au  nunce  appostolique  (â). 

A  tant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  créateur  de  l'avoÎT  en  sa  saincte  garde,  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  Taccomplissement  de  ses  très-saincts  et 
très-haults  désirs. 

De  Madrid,  le  vij  de  avril  1571. 

De  Vûstrê  Majeaié  triê-kumUê  et  très- 
Mùsani  serviteur^ 

JoACH.  HOPPERUS. 

Le  secrétaire  Courtewille  m'escript  avoir  en  advertence  du 
sieur  de  Zuemghem  de  son  arrivée  en  Angleterre ,  et  qu'il  au- 
roit  audience  le  18  de  mars;  et  qu'on  lui  avoit  jà  dict  qu'il  y 
avoit  bon  espoir  de  besongner ,  s'il  venoit  fourni  de  caution  et 
s'il  besongnoit  par  authorité  de  Vostre  Majesté  (S). 

jipOitiUei  du  Roy, 

(1)  A  un  me  parece  que  es  poco  para  Bousbecq  los  600  Ûoriaes, 
y  asi  me  parece  que  se  le  podran  dar  800  en  la  forma  que  aqui 
decis  que  asi  sera  muy  bien ,  y  bien  se  lo  podreis  decir  ya ,  y  ha- 
zerle  el  despacho  dello. 

(2)  Visio  el  despacho  del  duque ,  no  creo  que  hay  de  priesa  sino 
lo  de  Inglalerra  para  Champane  como  vos  dira  Zayas,  y  la  respuesta 
que  podreis  dar  al  nuncio. 

(3)  Lo  mas  seguro  es  do  créer  nada  sino  lo  que  verremos. 

XXIX. 

l4aThlt671. 
SlBE, 

J'envoye  avec  cestes  divers  dépeschés  par  Vostre  Majesté  en 


(  211) 

divers  temps  ordonnés  et  résolus ,  lequel  envoy  avoit  semblé  au 
secrétaire  Zayas  et  à  moy  se  debvoir  différer  jusques  à  main- 
tenant pour  ce  bon  temps  de  Pasques  «  que  je  prie  à  Dieu  le 
créateur  soit  à  Vostre  Majesté  heureux  et  salutaire  (1). 

Les  choses  que  s*envoyent  sont  premièrement  les  duplicats 
sur  les  lettres  du  duc  d*Alve  du  mois  de  janvier  touchant  An- 
gleterre, dont  les  premières  lettres  sont  envoyées  par  Italie  et 
Alemagne.  Item  les  responses  sur  les  lettres  du  duc  d'Alve  du 
mois  de  février  et  aultres  sur  celles  de  mars ,  comme  Vostre 
Majesté  trouvera  par  ordre  (S). 

Oulre  lesquelles,  il  y  en  a  plusieurs  autres  audict  duc  tou- 
chant diverses  choses  particulières  résolues  par  Vostre  Majesté, 
entre  lesquelles  sont  aussi  celles  que  concernent  la  comtesse 
d'Egmont  et  princesse  d'Oranges  respectivement,  desquelles 
Vostre  Majesté  pourra  voir  si  elle  veult  encoires  différer  Ten- 
voy  ;  et  celles  touchant  Tescript  du  nunce  appostolique,  auquel 
j'ai  délivré  la  réponse  de  Vostre  Majesté ,  dont  il  s'est  monstre 
fort  content.  Et  comme  il  disoit  qu*il  vouldroit  bien  avoir  la 
copie  de  ce  que  Vostre  Majesté  escripra  par  delà ,  j'ai  de  telle 
sorte  dressé  la  lettre  que ,  si  besoing  est ,  le  dernier  point  se 
pourra  bien  obmettre  en  ladicte  copie.  Aussi,  au  regard  de  la 
duchesse  de  Lorraine  ,  ay  dressé  deux  sortes  de  lettres ,  selon 
que  Vostre  Majesté  a  ordonné  ;  et  celui  qui  est  ici  de  sa  part , 
m'ayant  depuis  ouy  plus  amplement,  se  monstre  plus  content 
qu'auparavant  (3).  Et  ay ,  soubz  le  bon  plaisir  de  Vostre  Ma- 
jesté, aussi  dressé  les  lettres  concernant  la  confirmation  des 
privilèges  de  la  maison  d' Austrice  et  les  lettres  des  recepveurs, 
comme  Vostre  Majesté  verra.  Comme  aussi  a  semblé  convenir 
d'advertir  ledict  duc,  par  lettres  en  langue  françoise,  de  ce 
qu'est  ici  passé  touchant  S*-Pol ,  et  la  licence  demandée  pour 
vendre  aulcuns  biens  des  François  par  delà ,  combien  qu'au  re- 
gard dudict  S*-Pol  ay  jà  faict  quelque  debvoir  par  aultres  let- 
tres en  langue  espagnole  (4j. 

Et  comme  le  secrétaire  Zayas  m'a  dict  qu'il  seroit  bon  de 
dresser  la  commission  du  sieur  de  Champaigny  touchant  le 


(  212  ) 

gouvernemeut  d'Anvers ,  Tay  faict ,  à  correction  très^humble 
de  Votre  Majesté,  selon  qu'elle  verra,  en  termes  généraulx, 
remettant  les  particularités  des  gaiges  et  aultres  choses  que  je 
n'ay  encoîres  veu ,  à  Tinstruction  et  ultérieure  déclaration , 
comme  en  semblables  cas  Ton  est  communément  accoustumé 
d'user  (5).  Et  ay  faict  le  mesme,  soubz  le  bon  plaisir  de  Yostre 
Majesté ,  allendroit  de  l'érection  de  Cantecroix  en  comté,  ayant 
acyousté  à  l'ung  et  l'aultre  l'ordonnance  du  sceau ,  si  possible 
Yostre  Majesté  trouve  ainsi  convenir  (6). 

Estant  le  surplus  lettres  aux  ducs  d'Archot,  sieur  de  Berlay- 
mont ,  comte  de  Boussu  et  Noircarmes  respectivement  (7). 

Le  billet  ci-joinct  est  d'Adrien  Sterck ,  gentilhomme  de  la 
maison  de  Yostre  Majesté,  qui  m'a  requis  de  le  vouloir  au  plus 
tost  envoyer,  attendu  qu'il  vouldroit  bien  partir  la  semaine  qui 
vient  (8);  et  ayant  puis  après  regardé  la  requeste  d'ung  jeune 
homme  de  Bourgoigne,  dont  l'aultre  fois  feis  rapport,  me  sem- 
ble, à  correction  très-humble  de  Yostre  Majesté,  qu'estant  le 
délict  assez  petit ,  asscavoir  d'avoir  déchargé  ung  pistolet  en 
l'ayr  sans  vouloir  ni  avoir  blessé  personne ,  il  se  pourra  bien 
pardonner,  mesmes  en  contemplation  du  sainct  temps  à  pré- 
sent (9). 

11  y  a  aulcunes  lettres  en  alleman  qui  seront  prestes  à  la  ve- 
nue de  \'ostre  Majesté ,  selon  qu'elle  a  commandé ,  ensemble 
l'escript  d'advertence  d'illecq  (10). 

A  tant.  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté,  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saints  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid,  ce  xiiij  d'avril  1671. 

De  Vûttre  Majesté  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur  ^ 

JoAcu.  HOPPERUS. 


(  213  ) 

Apoitillet  du  Roy, 

(1)  Âqoi  van  firmados  estos  despacbos  y  vos  doy  mucbas  gracias 
por  lo  que  mas  decis. 

(â)  Todo  esto  va  fîrmado  y  esta  bien. 

(5)  T  estas  tambien  ,  y  las  de  Ëgmont  y  Oranges  pueden  bien  ir 
agora  porqne  se  entiende  mejor  la  materia.  Y  si  el  nnncio  hiziere 
ÎBStancia  por  la  copia  de  la  carta,  no  bay  paraque  quiteis  nada 
délia  antes,  es  bien  que  yea  que  tambien  qoiero  yo  que  se  guarde 
mi  jurîsdiccion  como  ellos  la  suya,  y  que  a  ninguna  se  baga  per- 
juicio,  y  asi  a  este  proposito  aôadi  algunas  palabras  en  la  respuesta 
que  se  le  dio.  Vereis  la  que  be  fîrmado  de  las  de  la  duquesa  de  Lor- 
rena,  mî  prima  por  darla  mas  contentamiento,  aunque  creo  que  no 
sera  de  mncho  mas  efecto  la  una  que  la  otra. 

(4)  Todo  esto  esta  asi  muy  bien  y  va  fîrmado. 

(5)  Y  esto  tambien. 

(6)  Y  esto  en  que  ba  sîdo  muy  bien  poner  la  data  de  antes. 

(7)  Estan  bien. 

(8)  Mandaré  yer  en  esto  lo  que  se  podra  hazer. 

(9)  Podrase  bazer  asi  como  vos  parece. 

(10)  Esta  bien  y  algbn  dia  bolgaré  que  me  înformeis  de  lo  que 
contieneu  los  privilegios  de  la  casa  de  Austria  ;  y  lo  que  sobre  ello 
se  prétende ,  y  en  que  forma  se  ba  de  pedir  la  confirmacion  dellos. 
Entre  tanto  que  se  cierran  estos  despacbos ,  escribiré  de  mi  mano 
y  embiaré  las  cartas  à  Zayas  con  otras  que  el  me  ba  de  embiar  à 
firmar,  y  con  todo  ello  se  podra  despachar  el  correo.  Del  Escurial, 
lunes  de  Pascuas. 

XXX. 

18ayrill671. 

SlIB, 

Comme  le  secrétaire  Zayas  m'a  ce  soir  envoyé  la  lettre  que 
Vostre  Majesté  escript  au  sieur  de  Champagny  pour  la  mettre 
en  françois ,  ce  qu'a  esté  faict  et  envoyé  audict  Zayas  pour  l'en- 
voyer à  Yostre  dicte  Majesté,  j'ay  à  ceste  occasion  joinct  à  cestea 


(214) 

l'érection  de  Caotecroix  en  comté ,  laquelle  plaira  à  Yostre 
Majesté  signer,  selon  qa*en  semblables  dépeschés  s'est  accous- 
tumé  de  faire  (I). 

Celluy  de  la  duchesse  de  Lorraine  ayant  veu  la  lettre  que 
Yostre  Majesté  escript  au  due  d'Alve  allendroit  des  lettres  de 
receveurs  que  sa  roaistresse  ha,  ne  se  monstre  pas  bien  content 
encoires,  alléguant  que  à  aultres  a  esté  payé  sur  semblables  let- 
tres ,  ce  que  ne  sçay  point ,  et  insistant  que  le  commandement 
de  payer  se  face  absolutement ,  ce  qu'en  ma  conscience  ne 
semble  convenir  :  de  manière  que  luy  ay  dict  que  à  mon  advis 
il  se  debvroit  bien  contenter ,  et  selon  qu'il  prent  la  chose  à 
cœur,  j'ay  subzon  qu'il  y  doibt  avoir  quelque  intérest  particulier 
pour  luy  (2). 

Âtant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté ,  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et 
très-haults  désirs. 

De  Madrid  y  ce  xviij  d'avril  1571. 

De  Vostrê  Majesté  irêê-humble  et  très^ 
ohéUêani  serviteur  ^ 

JoACH.  HOPPERUS. 

JpoitiUes  du  Roy, 

(1)  Ya  firmada  la  caria  y  tambien  esta  ereccion. 

(2)  Poca«  veres  se  pueden  contentar  las  partes  en  estes  liempos, 
porque  peiden  muchoslo  que  no  lienen  razon,  y  asi  es  esto  ;  pero, 
por  esto  no  ha  de  dezar  de  hazerse  lo  que  convenga  y  no  lo  que 
ellos  quisieren ,  y  asi  no  hay  que  mudar  la  carta  sino  que  vaya  de 
aquella  manera,  o  no  vaya. 

XXXI. 

8  de  mai  1671. 
SilB, 

M'ayant  le  secrétaire  Antoine  Ferez  adverti  que  Yostre  Ma- 


(  215  ) 

jesté  a  ordonné  que  les  deux  régiinens  d'AUemans  qu'elle  a  fait 
lever  pour  son  senrioe  en  Italie,  de  trois  mille  le  régiment,  soyent 
augmentés  chascun  de  mil ,  et  que  les  dépeschés  s'en  feissent 
au  plus  tost ,  n'ay  youln  laisser  d*ainsy  le  faire ,  et  vont  avec 
cestes  les  retenues  des  coronels ,  et  aultres  deux  lettres  d*estat 
y  servans ,  ayant  seulement  laissé  en  blanc  le  nombre  des  en- 
seignes :  car,  comme  par  les  retenues  précédentes  Vostre  Ma- 
jesté avoit  ordonné  que  cbasque  régiment  de  trois  mil  fust  de 
dix  enseignes ,  assçavoir  de  trois  cent  l'enseigne ,  la  question 
est  asteur  seulement  si  pour  avoir  accreu  cbasque  régiment  de 
mil  testes ,  elle  veult  que  le  nombre  des  enseignes  s'augmente , 
ou  bien  que ,  demeurant  le  nombre  des  enseignes  tel  qu'il  est , 
cbasque  enseigne  s'augmente  de  cent  testes ,  ce  que ,  à  trôs- 
humble  correction  de  Yostre  Majesté ,  semble  plus  convenable 
et  prouffitable  (combien  l'on  me  dict  que  l'aultre  aussi  a  bien 
esté  usité),  laquelle  en  mandera  son  bon  plaisir;  et  selon  ce.  se 
remplira  ledit  blanc ,  ne  soit  qu'elle  veut  laisser  à  l'arbitrage 
des  coronels,  pour  lesquels  se  sont  aussi  faictes  deux  lettres 
qui  vont  avec  cestes ,  par  lesquelles  Yostre  Majesté  leur  fait 
entendre  ce  que  dessus  de  laditte  accreue ,  et  qu'ils  en  repren- 
dront les  dépeschés  du  duc  d'Alburquerque ,  y  adjoustant  au 
surplus  qu'ils  facent  leurs  debvoirs,  selon  que  Vostre  dicte  Ma- 
jesté confie  en  eulx  qu'ils  feront  (1). 

Le  conseiller  du  grand  conseil  Blasere  et  greffier  Boullin , 
qui  sont  allés  en  Bourgogne  pour  la  visite  illecq  avec  le  séna- 
teur de  Milan  Mezabarba,  qui  en  a  aussi  escript  au  régent  Julio 
Claro,  m*escripvent  que  le  traictement  que  le  duc  d'Alve  leur  a 
ordonné,  assçavoir  auxdits  conseillers  de  huit  florins  chacun 
par  jour,  à  charge  de  quatre  chevaulx,  et  audict  greffier  de  qua- 
tre florins  et  demi  à  charge  de  trois  chevaulx,  est  si  petit  qu'ils 
ne  peuvent  furnir  aux  despens  que  leur  convient  faire  jour- 
nellement ,  suppliant  atant  Yostre  Majesté  très-humblement  y 
attendu  que  l'ayant  donné  à  congnoistre  audict  duc  il  a  ré- 
pondu que,  au  cas  Yostre  Majesté  donne  plus  audict  Meza- 
barba ,  qu'ils  auront  autant  chascun  selon  sa  qualité ,  qu'elle  y 


(216) 

veaille  pourvoir  afin  qu'ils  puissent  estre  traictés  boimeste- 
ment  comme  selon  la  chierté  du  temps  et  les  qualités  de  leurs 
personnes  et  charges  appartient,  mesmes  leur  ayant  esté  dit 
par  ledict  Mezabarba  que  raccoustumé  de  Milan  est  d'avoir 
davantage  ;  sur  quoy  toutesfois  ledict  Julio  Claro  dict  que  riens 
n'est encoires  ordonné  par  Yostre  Majesté ,  requérant,  au  nom 
dudict  Mezabarba  qui  lui  en  a  escript ,  qu'elle  le  veuille  faire  ; 
Yostre  dicte  Majesté  sera  servie  de  regarder  si  elle  veult  en- 
coires les  voir  pour  la  première  audience  ou  en  faire  quelque 
chose  à  présent^  ce  que,  à  très-humble  correction  de  Yostre 
Majesté ,  pou  voit,  est  d'en  escripre  au  duc  d'Alve,  afin  qu'il  y 
pourvoye ,  attendu  que  Yostre  Majesté  n'en  a  point  d'informa- 
tion, on  aultrement ,  comme  elle  trouvera  convenir  (â). 

Selon  que  les  nouvelles  puis  n'aguères  sont  venues  ,  l'effect 
de  ladite  visite  est  que  lesdicts  vîsitateurs  ont  faict  tenir  leurs 
maisons  pour  prison  à  trois  conseillers  de  la  cour  de  parlement 
à  Dole,  et  croy  que  ce  sera  une  fois  bonne  œuvre  que  Yostre 
Majesté  faict  par  ladicte  visite  pour  mectre  bon  ordre  et  justice 
en  sondict  coqtité  de  Bourgoigne.  Et  possible  ne  seroit  hors  de 
propos  d'escripre  au  duc  de  regarder  s'il  ne  conviendroit  pas 
de,  oultre  ce  qu'a  esté  £aict,  mectre  quelque  ordre  en  la 
saulnerie  de  Salines ,  attendu  qu'elle  appartient  à  présent  en- 
tièrement à  Yostre  Majesté,  tant  par  voye  de  confiscation  que 
d'achat  que  j'entends  estre  faict  (3). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royal  les  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelie ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid ,  le  iij  de  may  1671 . 

De  Vostre  Majesté  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur  j 

JoACH.  HOPPERUS. 


(  âi7  ) 

apostilles  du  Roy* 

(1)  Âquî  van  firmados  estoc  despachos ,  y  aunque  séria  mejor 
que  cada  compania  se  creciese  de  cîen  hombres  como  aqui  decîs, 
podria  ser  que  hîxiesen  in  ello  dificaltad  los  capilaues  o  los  coro- 
neles,  y  por  eslo  me  parece  lo  mejor  que  vaya  ella  eu  blanco,  y  que 
se  remita  no  a  ellos  sino  al  duque  d*Alburquerque  dira  lo  que  mas 
coDvendra,  y  asi  lo  direis  à  Antonio  Ferez  paraque  se  le  escriba 
en  esta  conformidad. 

(2)  Parece  bien  que  por  ganar  tiempo  se  escriva  al  duque  con- 
forme à  lo  que  vos  parece. 

(«^)  Muy  bien  sera  que  se  escriba  esto  al  duque  con  lo  demas , 
y  quando  de  otras  cosas  me  avisareis  de  quîen  se  ha  desempe- 
nado  la  parte  que  decis  de  las  salinas  fuera  de  lo  de  la  cocfîscacion 
que  creo  que  devio  de  ser  del  principe  d*Oranges. 

xxxu. 

15  mail67I. 

J'envoye  avec  cestes  la  lettre  que  Vostre  Majesté  a  ordoooë 
d'escripreau  duc  d*Alve  touchant  les  conseilliers  Blasere  et 
Mesabarbe  et  greffier  Boulin  qui  sont  en  Bourgoigne  pour  la 
visite ,  y  ayant  adjousté  ce  de  la  saulnerie  de  Salines ,  selon 
que  Votre  Majesté  a  ordonné  et  pour  aultant  que  touche  le 
surplus  que  Vostre  Majesté  me  commandoit  de  Fadvertir  de  qui 
s'est  rachapté  le  restât  de  ladicte  de  saulnerie ,  oultre  les  con- 
fiscations du  prince  d*Oranges  qui  n*en  avoit  guères  moins  de 
la  moitié.  Avec  cestes  va  ung  extrait  de  la  lettre  qu'en  escript 
le  secrétaire  Bave  à  propos  que  puisque  Votre  Majesté  tient 
asteur  le  tout ,  tant  moins  doibt-elle  donner  à  personne  au  de- 
hors de  ladite  saulnerie ,  et  regarderay  de  m'en  informer  plus 
particulièrement  par  le  premier  pour  en  faire  relation  à  Votre 
Majesté  (1). 

Vont  avec  cestes  aulcuns  passeports  tant  de  ceulx  qui  sont 


(218) 

esté  serviteurs  de  Votre  Majesté  et  de  Sa  Majesté  réginallef 
comme  des  princes  ;  il  y  en  a  quatre  de  ceulx  qui  sont  esté  ser* 
yileurs  à  don  Francisco  de  Lasso  pour  le  service  de  ladicte 
Majesté,  que  Votre  Majesté  pourra  voir  si  elle  sera  servie  de  les 
signer  ou  non  (2). 

Il  y  a  aussi  une  lettre  au  coronel  George  de  Furstembergh 
en  recommandation  de  Conrad  Gesing  qui  a  esté  de  la  garde 
allemande  de  Vostre  Majesté  selon  qu'icelle  aultrefois  à  ma  rela- 
tion a  ordonné  (8). 

L*évesque  deNamur  m'escript  un  grand  chapitre  des  reliques 
de  Sainct  Eugène  qu'il  dict  estre  en  son  abbaye  de  Brongne 
passé  sept  cens  ans ,  dont  il  dict  apparoistre  par  lettres  de 
papes  et  empereurs,  que  m'avoit  semblé  mieulx  réservé  pour  en 
faire  rapport  verbal  à  Votre  Majesté,  ne  soit  toutesfois  que  lui 
plaist  que  j'envoye  Textraict  dudict  chapitre  (4). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  à  Votre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humhlement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et 
très-haults  désirs* 

De  Madrid,  cexij  de  may  1571. 

De  Votre  Majtêté  trèê'kumblê  $$  triê^ 
obiiêêani  serviteur , 

JoACH.  HOPPERUS. 

jâpottiUes  du  Roy. 

(1)  Va  firmada  esla  caria  que  esta  bien,  y  he  vislo  lo  que  vos 
escrive  Bave  que  tambien  lo  esta ,  aunque  algunas  palabras  délia 
no  entiendo  ;  pero  con  la  informacion  que  tendreis  mas  particnlar, 
como  decis,  se  sabra  mejor  todo. 

(2)  Van  firmados  todos  estes,  y  si  no  vos  pareciese  que  hay  alguu 
ioconveniente  en  dar  les  de  los  criados  de  don  Francisco  Lasso , 
bien  se  los  podreis  dar. 

(5)  Tambien  va  6rmada  esta. 


(  219  ) 

(4)  Bien  holgaré  que  me  eidbieit  qnando  otras  cotas  la  copia 
dette  capîltilo  ,  y  ai  deapnea  quiaiere  mas  iDformacion  voettra ,  la 
podré  tener  de  palabra. 

—  Yeed  ea(a  memoria  de  Dayid  de  Qamberg  y  embiadme  ra- 
zon  de  lo  que  en  aqnello  ay ,  y  de  lo  que  sobre  ello  vos  parexca 
que  sea  bien  respooderle,  y  juntamente  me  la  embiad  tambien  cou 
vuestro  parecer  de  lo  que  prétende  otro  varon  de  Puchain  o  no  se 
como  se  nama  que  yiIIo  con  mis  sobrinos  los  pequenos,  como  creo 
que  Yargas  vos  lo  bavra  dicho  de  mi  parte.  Tambien  va  aqni  otra 
memoria  de  la  mnger  del  grefier,  con  que  tambien  me  avisareis  de 
de  lo  que  vos  paresca  con  lo  que  pide  en  los  Estados  Baxos,  y  de  lo 
demas  que  pide  aca  bareis  hazer  una  memoria  en  castillanno,  que 
se  me  imbiarà  juntamente  con  la  de  arrita,  que  va  con  esta  me- 
moria en  Frances.  Tambien  en  esotra  sobre  lo  del  abadia  en  ella 
contenida,  y  atestacion  que  va  con  ella  vereis  lo  que  convendra. 
A16demayo1571. 

XXXUI. 

16  mai  1671. 

SlBI, 

Comme  je  fus  hier  adverti  par  le  secrétaire  Yargaa  de  ce  que 
Vostre  Majesté  a  ordonné  que  je  lui  escripve  allendroit  du  baron 
de  Pouchem ,  ceste  sera  pour  adviser  Vostre  Majesté  en  toute 
obéissance  comme  estant  ledict  baron  gentilhomme  fort  prin- 
cipal d'Austrice  a  icy  esté  (  selon  que  suis  informé  à  la  vérité 
sans  que  je  le  cognois  )  avecq  les  princes  aysnés  à  leur  venue 
par  deçà,  y  ayant  demeuré  deux  ans  et  demi  ;  et  estant  depuis 
retomé  à  la  cour  de  l'empereur,  fut  incontinent  employé  en  la 
chambre  des  princes  maisnez ,  desquels  les  deux  sont  asteur 
ici,  auxquels  il  a  continuellement  servi ,  saulf  que  par  congé  de 
f  empereur  il  s'est  trouvé  es  années  de  soixante-huit  et  soixante- 
neuf  es  Pays-Bas ,  où  il  a  servi  contre  les  rebelles  de  Vostre 
Majesté  avec  huitchevaux^  à  ses  propres  frais  et  despens,  et  de- 
puis est  retomé  ici  en  la  suite  de  Sa  Majesté  réginalle ,  au  ser- 
vice desdicts  jeunes  princes.  Et  quant  à  ce  que  Vostre  Majesté 


(  220  ) 

commande  de  Tadvertir  si  daas  les  Pays-Bas  sesouliont  donner 
pensions  à  alemans  qui  ne  sont  gens  de  guerre  ,  ce  que  j'en 
scay,  Sire ,  est  que  je  ne  souviens  que  aulcune  pension  ne  se  soit 
donnée  sinon  au  feu  yicechancellier  de  l'empire  SigismundSeld, 
pour  les  services  qu'il  avoit  faict  à  feu  de  très-heureuse  mé- 
moire l'empereur  Charles ,  père  de  Yoslre  Majesté  ,  que  Dieu 
pardoint,  et  à  aulcuns  aultres  chancelliers  et  conseilliers  de 
certains  princes  de  l'Empire  et  signamment  de  feu  duc  de 
Bruns wicq ,  comme  Yostre  Majesté  se  peult  souvenir ,  pour  la 
correspondance  qu'on  tenoit  avec  eulx  en  matière  de  guerre 
et  aultrement ,  en  advertence  des  choses  qui  s'y  passiont.  Et 
combien  que  le  tout  deppend  de  Yostre  Majesté  qui  peult  don- 
ner oij  bon  luy  semble ,  viendroit  possible  aussi  bien  à  propos 
audict  baron  d'avoir  ce  que  Yostre  Majesté  veult  donner  en 
Italie  que  autre  part ,  de  tant  que  sa  maison  est  plus  prochain 
de  là,  et  que  la  pluspart  des  aultres  serviteurs  desdicts  princes 
ont  l'assignation  de  leurs  mercedes  illecq,  me  semblant,  à  très- 
humble  correction  de  Yostre  Majesté,  qu'il  ne  sera  que  bien 
qu'il  soit  traicté  à  l'advenant  d'iceulx ,  attendu  qu'il  a  servi  en 
la  sorte  et  manière  que  dit  est  (1). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid,  ce  xv  may  xv°  Ixxj. 

De  Voatr»  Majesté  irês-humble  et  très- 
obéissant  serviteur , 

JoACH.  HOPPERUS. 
apostille  du  Roy. 

(1)  Yo  creo  que  lo  mas  acertado  sera  pedir  relacîon  al  daque  , 
asi  de  lo  que  este  dice,  y  susserviciosoomo  de  lo  que  à  el  leparece 
que  se  haga  con  el,  porque  se  a  todos  los  que  sirven  sola  una  jor- 


(  121  ) 

nada  se  huYiesc  de  dar  pension ,  vos  veîs  si  basiarian  la  renias  de 
todos  mis  estados,  aunqne  estubiesen  muy  libres  quanto  mas  es- 
tando  como  estan,  y  asi  vos  le  podreis  responder  con  buenas  pala- 
bras que  por  agora  yo  no  me  be  podido  resolver,  porque  he  havido 
menester  esperar  algunas  razones  de  aquellos  eslados  para  poder 
me  determinar  mejor,  y  por  aqui  con  las  buenas  palabras  que  vos 
paraceran  al  proposito. 

XXXIV, 

18  mai  1571. 
SilB, 

Suivant  le  commandemeot  de  Vostre  Majesté,  j*envoye  avec 
avec  cestes  Textrait  de  la  lettre  que  m'a  escript  Tévesque  de 
Namur  touchant  les  reliques  de  Sainct  Eugène  ;  et  comme  cel- 
les de  Toledo  seroient  venues  de  St.-Denis  en  France ,  dont  se 
dict  par  le  dict  extrait  que  seroient  aussi  tirées  celles  de 
Brongne  ,  fait  à  présumer  que  les  unes  et  les  autres  seront 
vrayes ,  car  ordinnairement  envoyant  à  quelcun  aulcunes  re- 
liques ,  se  réservent  une  partie  d'icelles  (1). 

Touchant  le  baron  de  Pouchem ,  combien  que  j*espôre  que 
Vostre  Majesté  aura  receu  ce  que  je  luy  en  escripvis  le  xv  du 
présent ,  toutefois  pour  ne  point  faillir ,  j*en  ay  joinct  ung 
double  (2). 

Au  regard  de  la  veufve  du  feu  greffier  du  bureau ,  ce  que 
Vostre  Majesté  a  commandé  de  mectre  en  langue  espagnole,  va 
joinct  à  cestes ,  et  quant  à  ce  qu'elle  demande  aux  Pays-Bas , 
m'ayant  informé  comment  aultres  veufves  de  semblable  qua- 
lité sont  esté  traictées ,  trouve  qu'aulcunes  d'icelles  ont  eu  trois 
cents  florins  par  an  de  pension  et  aultres  peu  plus  ou  moins, 
comme  Vostre  Majesté  pourra  voir  par  ung  billet  ci-joinct. 
Et  comme  oultre  les  services  dudict  defiunct  à  Vostre  Majesté 
cogneus,  ladicte  veufve  est  femme  fort  honneste  et  fille  d'ung 
fort  bien  et  povre  serviteur  de  feu  l'empereur  ,  de  très-heu- 
reuse mémoire,  chargée  (  comme  elle  dict  par  sa  requeste  )  de 


(  2â2  ) 

quatre  enfants  et  enceîncte  du  cinquième  ,  semble  que  la  mer- 
cède  que  Yostre  Majesté  sera  servie  luy  faire  (  laquelle^  à  tr^s- 
humble  correction  pourra  estre  à  l'advenant  de  ce  qui  dict  est), 
sera  à  mon  adyis  très-bien  employée  (3). 

Concernant  la  requeste  du  prothonotaire  Marnier  demandant 
Tabbaye  de  Nostre-Dame  de  Rosières  au  comté  de  Bourgoigne 
est  vray,  Sire,  que  passés  aulcuns  mois  s'est  présenté  requeste 
à  Yostre  Majesté  afin  de  le  vouloir  faire  coadjuteur  de  l'abbé  alors 
vivant,  à  condition  de  prendre  l'habit  et  ordre  dudict  monastère, 
laquelle  Yostre  Majesté  feit  envoyer  au  duc  d'Alve  pour ,  après 
deue  information  prinse ,  en  avoir  son  ad  vis ,  qui  n'est  encoures 
venu  •  Et  comme  estant  à  présent  trespassé  ledict  abbé  il  demande 
ladicte  abbaye  absolutement,  bien  est  vray  qu'ayant  ses  frères 
les  s**'  de  Castey  et  Chemin  si  bien  servi,  comme  Yostre  Bla- 
jesté  sçait,  et  ledict  ducq  en  rend  tesmoignage ,  et  ledict  pro- 
thonotaire est  jeune  homme  de  bonne  apparence ,  selon  que 
l'attestation  joinct  à  la  requeste  dict ,  il  mérite  faveur  ;  mais , 
attendu  que  la  charge  d'une  abbaye  est  chose  de  si  grande  im- 
portance, comme  à  Yostre  Majesté  est  cogneu  et  mesmes  en  ce 
temps  si  dangereux ,  et  que  ledict  prothonotaire  n'est  point  re- 
ligieux et  encoires  fort  jeune ,  me  semble ,  à  correction  très- 
humble  de  Yostre  Majesté,  qu'il  seroit  bien  dangereux  de,  sans 
plus  grande  information ,  faire  ce  qu'il  requiert  ;  mais  attendu 
que  Yostre  Majesté  a  jà  prins  le  chemin  d'avoir  demandé  infor- 
mation et  advis  dudict  ducq ,  que  le  plus  seur  sera  de  luy 
envoyer  aussi  ceste  requeste ,  afin  que  au  plus  tost  que  soit 
possible  il  face  prendre  ladicte  information,  si  jà  elle  n'est 
prinse ,  et  envoyé  le  tout  à  Yostre  Majesté  avec  son  advis  sur 
ceste  nouvelle  requeste ,  ou  si  Yostre  Majesté  est  incliné  de 
faire  plus  grande  grâce  audict  prothonotaire ,  pourra  dire  que 
si,  par  information  prinse ,  il  trouve  que  ledict  prothonotaire 
soit  idoyne,  qu^il  le  pourvoye  de  ce  qu'il  prétend  (4). 

De  David  de  Cambergh  n'ay  peu  prendre  si  bonne  informa- 
tion comme  j'eusse  bien  voulu  à  cause  de  l'absence  de  ceulx 
qui  ont  plus  grande  cognoissauce  de  luy  que  moy.  Est  vray 


(  223  ) 

qu*il  est  fort  bon  gentilhomme  et  principal  de  Bavière ,  ayant 
servi  en  la  chambre  des  princes  aisnés  tant  qu'ils  ont  esté  ici , 
saulf  que  quelque  peu  de  temps  il  a  esté  en  son  pays  jusques  à 
ce  qu'il  est  retorné  en  la  suite  de  Sa  Majesté  réginalle.  En  sa 
vie  et  conversation  il  est  honneste  et  catholicque  ,  et  semons- 
Ire  fort  affectionné  au  service  de  Yostre  Majesté ,  ayant  servi  les 
armes  au  temps  qu'il  dict  par  sa  requeste  aux  Pays-Bas^  là  oik 
entre  aultres  il  a  deux  tantes  (  selon  que  me  veuH  souvenir  )  cha- 
noinesses  de  Mons ,  que ,  comme  Yostre  Majesté  sçait ,  doibvent 
toutes  estre  de  noblesse  bien  principalle.  Et  au  regard^dece  qu'il 
demande  que  Yostre  majesté  lui  veuille  faire  mercede ,  attendu 
qu'elle  en  a  usé  si  principallement  avec  les  aultres  ministres 
de  Leurs  Altesses,  me  semble,  à  correction  très-humble,  que 
si  elle  veult  avoir  mémoire  de  luy  il  sera  fort  bien  employé.  Ne 
sçachant  toutesfois ,  quant  au  particulier  de  l'encommende  par 
delà  qu'il  demande ,  si  jusques  à  oires  semblable  chose  s'est 
donnée  à  ung  estrangier  n'estant  vassal  ni  subjet  de  Yostre 
Majesté  ni  ayant  servi  es  troubles  passés  et  qui  vraysembla- 
blement  n'y  vonidra  résider*  Néantmoins,  comme  tout  dep- 
pend  de  Yostre  Majesté ,  je  n'y  vois  point  d'inconvénient  si  elle 
est  enclinée  à  le  faire  (5). 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royallesde  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle  ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-haults  et  très- 
saincts  désirs. 

De  Madrid ,  ce  xviii  de  may  xv°  Ixxi. 

De  Vosirê  Majesté  trèê'kumhlê  et  três^ 
obéissant  serviteur^ 

JoACH.  HOPPERUS. 

Apostilles  du  Roy. 

(1)  Bien  sera  que  escribais  al  obispo  que  vos  embie  copias  au- 
thenlicas  de  la  esorituras  que  alli  dice  como  el  lo  afrece  ,  y  poralli 


(  2â4  ) 

tendrcmos  mas  claridad,  y  creo  que  deve  de  ser  como  aqui  decîs. 

(2)  Ta  YOê  awaria  zayas  como  avia  recîvido  esta  carta ,  y  en  ella 
ira  la  respuesta. 

(3)  Densele  200  florines  de  pension  en  los  Payses-Baxos ,  y  yo 
Teré  por  aca  lo  que  se  podra  hazer  sobre  la  memorîa  en  espanol 
que  me  queda  aca. 

(4)  Aunque  cierlo  yo  holgara  de  bazer  esto  por  lo  que  loca  à  sus 
hermanos,  pero  por  las  causas  que  decis  que  considérais  muy  bien, 
me  parece  que  no  se  puede  dezar  de  pedir  la  informacion  al  duque, 
y  asi  sele  pida  con  el  primero. 

(5)  Vos  le  podreis  decir  que  esto  no  esta  en  eslado  que  yo  lo  pueda 
resoWer,  que  se  puede  ir  igora  y  su  tiempo  segun  la  forma  que 
se  dice  en  lo  destas  encomiendas  o  feudos,  asi  se  vera  lo  que  en 
ello  se  podra  hazer.  T  yo  conozeo  a  las  tias  que  son  las  mas  antiguas 
y  de  las  quatre  que  goviernan. 

XXXV. 

23  mai  1571. 
SniR, 

J'envoye  avec  cestes  quatre  lettres  duc  d*Alve  qui  vindrent 
hier  au  soir,  et  quant  au  surplus  qui  est  un  eiffre,  et  beaucop, 
il  s'achepvera  en  diligence.  Et  comme  ce  sont  quasi  toutes 
choses  d'Angleterre,  selon  que  semble  par  les  pièces  y  joinctes, 
par  aventure  qu^elles  seront  aulcunement  à  propos  au  regard 
de  ce  que  setraicle  à  présent  apporté  par  €oban ,  que  le  secré- 
taire Zayas  m'a  tout  communiqué  et  n'obmettray  d'achepver 
le  tout  incontinent  (1). 

L'évesque  de  Sainct-Omer  et  ses  consors  m*ont  envoyé  la 
requeste  ci-joincte ,  me  requérant  très-instenunent  de  la  vou- 
loir faire  tenir  à  Vostrc  Majesté,  et  est  matière  quasi  semblable 
à  celle  deceulx  de  l'université  de  Cologne,  requérant  dispense 
du  placart  par  où  est  défendu  aux  vassaulx  et  subgects  de 
Yostre  Majesté  d'étudier  hors  de  ses  universités  (2). 

Il  y  est  aussi  venu  une  lettre  du  duc  de  Bavière  le  jeusne 
que  fais  traduire ,  et  n'est  la  substance  aultre  chose  sinon  qu'il 


(  225  ) 

remercie  très-grandement  à  Vostre  Majesté  des  chevaulx  dont 
il  entend  par  son  grand  écuyer  George  Prenzing,  qui  a  esté  ici, 
qu*îcelle  Vostre  Majesté  lui  a  fait  présent ,  et  comme  avec  la- 
ditte  lettre  venoit  une  autre  de  Sa  Majesté  réginalle,  ne  scha* 
chant  comment  en  debvoir  aultrement  user  ,  j'ai  prins  la  har- 
diesse de  la  joincdre  à  ceste,  ensemble  ung  autre  petit  pacquet 
particulier  à  Vostre  Majesté,  et  une  lettre  (8). 

Le  sieur  de  Mombardin,  qui  est  au  service  de  la  duchesse  de 
Bavière  la  mère,  escript  deFreyberch  ,  du  2  avril.  Sadicte  mais- 
tresse  a  esté  advertie  que  les  huegenots  font  leur  assemblée  à 
Sainct-Omer  et  qu*il  y  a  entreprinse  sur  Besançon  ;  mais  selon 
que  je  puis  entendre  par  les  lettres  de  Gourteville,  tout  est, 
Dieu  merci ,  allé  en  France  (4). 

Le  Secrétaire  Pratz  et  plusieurs  aultres  m*escripvent  que  les 
pirates  ont  prins  plusieurs  batteaux  de  Hollande  et  Frize ,  et 
bruslé  et  saccaigé  les  isles  de  Texel  et  Wuringen  et  toute  la 
coste  de  Hollande  et  entre  aultres  le  village  (  mais  point  le 
monastère)  d'Egmont,  estant  aussi  venus  jusquesàDordrecht, 
et  illecq,  à  la  vue  de  tous ,  prins  deux  batteaux  ;  de  manière 
que  toute  ladicte  coste  de  Hollande,  pour  quelque  temps,  a 
comme  esté  déserte,  et  qu'on  n'ose  aller  à  la  pesche,  à  cause  que 
lesdicts  pirates  prennent  tout  ce  qu'ils  rencontrent;  mais  comme 
le  comte  de  Boussu  fait  asteur  préparation  de  batteaux  pour 
résister  par  ordonnance  du  duc  d'Âlve,  qu'ung  chacun  com- 
mence à  retourner  en  sa  maison  ,  et  qu'estant  lesdicts  batteaux 
en  ordre  ,  qu'on  espère  par  la  grâce  de  Dieu  qu'il  n'y  aura 
point  de  dangier ,  combien  que  lesdicts  pirates  se  vantent  de 
vouloir  faire  une  envahie  générale  avec  l'assistance  de  leurs 
compaignons  qui  sont  aux  havres  d'Angleterre ,  et  de  la 
Rochelle ,  et  les  huguenots  de  France ,  ce  qui  j'espère  par  la 
miséricorde  de  Nostre-Seigneur  qui  ne  seront  que  parolles  et 
que  sera  fort  bien  pourveu  à  tout.  Et  m'escripvent  aultres  que 
ce  que  dict  est  a  esté  tant  d'impourveu  et  en  telles  places  qu'il 
n'estoit  point  possible  d'y  pourveoir  ne  secourir  si  tost  (5). 
Ton.  IX.  16 


(  226  ) 

Le  secrétaire  Scharemberghe  m*a  envoyé  des  nouvelles  en 
alleman  Uni  de  Praga  que  d*OosUande ,  dont  la  substance  va 
en  ung  billet  ci-joinct  ;  et  oultre  ce ,  il  y  a  trois  pièces  concer- 
nans  ce  que  entre  le  duc  de  Clèves  et  le  prince  d'Oranges  est 
intercédé ,  dont  les  deux  sont  en  françois ,  et  la  troisième  en 
allemand  dont  la  substance  est  mise  en  François  (6). 

Atant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  Tavoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et 
Irès-haults  désirs. 

D$  VoêtM  Majêsié  trèt-humbl*  •i  très- 
obéiêsani  serviteur, 

JoACH.  HOPPERDS. 

Tay  ici  joînct  la  lettre  que  Yostre  Majesté  a  ordonné  d*es- 
cripre  au  duc  d'Alve  sur  Taffaire  du  prothonotaire  Marnier , 
et  comme  le  vicomte  Desclay  voudroit  bien  envoyer  ung 
homme  exprès  au  Pays-Bas ,  il  m'a  requis  de  vouloir  envoyer 
ses  deux  requestes  ci-joinctes ,  me  semblant ,  à  correction  très- 
humble  de  Yostre  Majesté,  qu'elle  lui  pourra  bien  accorder 
les  lettres  qu'il  demande  en  termes  généraulx ,  se  remettant  à 
ce  que  convient  en  justice  (7). 

AposlilUi  du  Roy. 

(1)  Ya  vos  respondi  k  \o  que  recivî  despues  desto ,  y  agora  vos 
embio  aqui  lo  que  me  quedo  aca  de  aquello  que  se  ha  ya  vislo  y 
todo  lo  que  vino  con  eslo,  y  de  lo  que  toca  a  consulta  me  hareis 
relacioQ  en  su  tiempo ,  y  tambien  desta  memoria  con  lo  que  sobre 
ella  vos  parece. 

(2)  Esta  bien ,  y  si  fuere  menester  respond  erle  se  podra  hazer 
graciosamente. 

(9)  A  la  reyna  di  su  carta  y  venia  con  ella  como  vos  escrîvi  otra 
para  monsieur  d'Aramberg. 

(4)  Esta  bien  que  sea  como  vos  escrive  GourtewiUe. 


(227) 

(5)  De  tèkm  me  pesa  mucho  ,  por  que  en  aquellai  parles  vendra 
mal  a  proposilo  este  dano ,  tras  el  que  han  écho  las  ioundaciones 
des  inbiemo  pasado  :  para  lo  de  adelante  espero  que  se  remediara 
con  lo  que  el  duque  ha  provelûdo  que  era  bien  menester. 

(6)  Todo  ^to  he  visto  que  va  aqui. 

£n  la  consulta  ay  nna  cosa  que  dice  el  duque  que  convendria 
tener  alla  la  respuesta  para  san  Juan  ;  siendo  asi ,  acordareismelo 
para  con  el  primer  correo. 

(7)  Va  firmada  la  carta  ;  hagase  esto  asi  como  vos  parece. 

XXXVI. 

d4  mai  1571. 
Siai, 

Avec  ceates  vont  les  lettres  du  duc  d*Alve  déciffrées ,  avec 
deux  pièces,  dont  l'une  me  vient  de  Courtewille ,  comme  à  lui 
particulièremeot  envoyée  par  le  sieur  de  Sweveghem  qui  est  en 
Angleterre  (l).  Et  comme  Tune  desdites  lettres  parle  de  ce  que 
se  pourra  respondre  à  Cobbam,  Yostre  Majesté  pourra  regarder 
si  ^le  sera  servie  de  commander  que  aulcune  chose  se  face  au 
regard  d'icelle  et  des  aultres  pièces ,  assçavoir  que  relation  en 
soit  faicte  au  cardinal ,  ou  conseil,  devant  que  dépescher  ledict 
Cobbam ,  ou  aullrement  comme  bon  lui  semblera  (2).  Il  y  reste 
encoires  une  pièce  des  lettres  du  duc  d'Alve  audict  Sweveghem 
et  de  lui  audict  duc ,  là  oij  il  y  a  encoires  aulcuns  passages  en 
ciffre  que  j'envoyeray  au  plus  tost  à  Vostre  Majesté ,  m*ayant 
semblé  convenir  d'envoyer  ceci  devant  pour  le  plus  grand 
service  de  Yostre  Majesté ,  si  possible  elle  pouvoit  convenir  de 
au  plus  tost  dépescher  ledict  Cobbam. 

Du  Tartre  m'a  fort  requis  de  vouloir  envoyer  ceste  requeste 
à  Yostre  Majesté  qu'est  de  son  frère  dénomme  à  Testât  de  con- 
seillier  en  Bourgogne ,  afin  que  Yostre  Majesté  dès  maintenant 
lui  donne  ledict  estât,  ce  que^  à  correction  très-humble  de 
de  Yostre  Majesté,  ne  me  semble  convenir ^  pour  n'estre  in- 
formé de  ses  qualités  \  ains  pourra  de  grâce  espéciale  (si  bon 


(  228  ) 

lui  semblé)  escripre  ung  mot  audict  duc  d*Alve,  que  le  trouvant 
idoyne  il  le  veuille  tenir  pour  recommandé  (S). 

M'ayant  (après  avoir  veu  les  personnes  et  qualités  de  ceux 
qui  demandent  encoires  passeports)  semblé  qu'il  ne  convient  de 
le  leur  donner,  mesmes  au  regard  de  feu  don  Francisco  Lasso , 
restent  les  trois  qui  vont  avec  cestes ,  que  semble ,  à  correction 
très-humble  de  Vostre  Majesté,  que  pourront  encoires  passer, 
attendu  que  avec  aultres  de  semblable  qualité  Ton  en  a  ainsi 
usé  (4). 

Comme  passé  quelque  temps  Vostre  Majesté  a  accordé  à 
certains  bons  ministres  quelque  tour  de  rolle,  et  que  pour 
mieulx  addresser  je  me  suis  informé  par  delà  où  ils  se  pour- 
ront mectre  plus  commodément ,  j'ay  joinct  à  cestes  la  liste 
d*iceulx  qu*il  plaira  à  Vostre  Majesté  de  signer  (5). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Vostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et 
très-haults  désirs. 

De  Madrid  ,  ce  xxiiij  may  1571. 

De  Vostre  Majesté  le  très  humble  et  très^ 
ohèissant  serviteur , 

JoACB.  HOPPERUS. 

apostilles  du  Roy. 

(1)  Ha  sido  niuy  bien  embiarme  estas  cartas  por  1o  quedecis; 
despues  de  vislas  vos  las  embiaré. 

(2)  A  qui  vos  buelvo  su  memoria ,  y  me  parece  muy  bien  lo  que 
decis,  y  asi  se  haga. 

(3)  Bien  me  parece  esto  y  aun  de  mis  sobrinos  les  mas  pequenos 
eslara  endudo  si  séria  mejor  que  selo  dièse  Augerio  Busbecqo  yo  : 
tratadlo  con  el  qne  tambien  creo  que  dixe  à  D.  Juan  de  Ayala  que 
se  lo  comunicasse. 

(4)  Va  firmado  esto. 

(^)  Un  Dean  de  Ulrecht  me  ha  dado  la  carta  y  papeles  que  van 


(  â29  ) 

aquî;  à  sd  tiempo  me  hareis  relacion  dello  para  ver  lo  que  cod- 
yeaga. 

£1  otro  papel  qoe  séria  antes  creo  me  queda  aun  aca  que  veré 
eo  pndiendo,  y  coq  el  venia  esta  carta  para  M.  de  Aramberg  tan 
pagada,  à  la  de  la  reyna  que  me  embiasteis  que  ni  alla  ni  aca  se 
vio  hastaque  ella  abriola  suya. 

XXXVII. 

89  mai  1571. 

SlBE, 

Ayant  ce  matin  reçu  ledcpesché  deVoslre  Majesté  n^ay  voulu 
laisser  de  satisfaire  incontinent  à  ce  qu'elle  commande  allen- 
droit  de  la  provision  de  la  prévosté  de  Sainct-Pierre  h  Douay , 
à  laquelle  est  annexée  la  dignité  du  second  cbancellierderuni- 
versité  illecq  estant  dénomé  par  Vostre  Majesté  à  icelle  prévosté 
(en  cas  que  le  docteur  Breven  ne  la  veult  accepter  comme  il 
ne  veult)  le  doyen  et  prébende  de  Sainct-Amé,  M"  Jehan 
Rubus,  professeur  en  tbéologie,  moyennant  qu'il  laisse  sa 
prébende  au  prouffict  de  Adoenis  Ludovicus  Anglois ,  profes- 
seur au  droit  canon.  Sur  quoy  le  duc  d'Alve  advertit  à  pré- 
sent Vostre  Majesté  que  ledict  Rubus  est  content  d'accepter  la 
dicte  prévosté  de  Sainct-André  et  laisser  ses  doyenné  et  pré- 
bende de  Sainct-Amé ,  saulf  toustesfois  qu'il  puisse  librement 
disposer  de  saditte  prébende  par  change  ou  réserve  de  pen- 
sion ,  attendu  qu'aultremeut  il  auroit  domaige  de  plus  de  cent 
escus  par  an  comme  il  remonstre  par  certain  billet  qui  va  ci- 
joinct;  semblant  audict  duc  que^  ce  considéré ,  Vostre  Majesté 
lui  pourra  bien  laisser  la  libre  disposition  de  sa  dicte  pré- 
bende ,  saulf  que  le  doyenné  demeure  à  la  disposition  du  cha- 
pitre^ selon  que  par  sa  première  résolution  Vostre  Majesté  a 
ordonné;  et  si  elle  se  résoult  ainsy,  que  sera  bien  qu'il  le 
sçache  devant  la  saine t  Jehan,  pour  ne  point  perdre  une  année 
entière  de  fruits,  lequel  advis  le  duc  me  semble  aussi  (à  correc- 


(  230  ) 

lion  très-humble  de  Yottre  Majesté)  bon,  considéré  mesmes 
la  qualité  de  la  personne  dudict  Rubus  que  je  cognois  estre 
homme  fort  entier  et  docte  ^  et  qu'il  ne  seroit  raisonnable  q«c 
par  ce  que  dict  est  il  eust  domaige  (  1  ).  Néantmoins ,  s'il  fust  pos- 
sible 9  sans  discommoder  ledict  Rubus  d'accomoder  ledict  pro- 
fesseur de  canon ,  soit  par  forme  de  charge  ou  pension ,  me 
semble  qu'il  ne  seroit  que  bien,  afin  que  les  professeurs  soyent 
accomodés  de?ant  ung  anltre,  ce  que  aussi  à  la  première  fois 
fut  l'intention  de  Yostre  Majesté ,  et  se  pourra,  si  ainsy  semble 
à  icelle ,  toucher  ung  mot  en  la  lettre  que  sera  escripte  audict 
duc  (2). 

Avec  cestes  va  le  restât  des  pièces  touchant  Angleterre,  et 
je  mets  le  tout  en  ordre  et  par  escript,  pour  en  faire  selon  que 
Yostre  Majesté  sera  servie  en  commander  (S). 

Sur  ce  que  Yostre  Majesté  me  commandoit  de  communicquer 
avec  Augerîus  de  Bousbecque ,  allendroit  des  passeports  des 
ministres  des  jeunes  princes,  nous  a  semblé,  à  correction  très- 
humble  de  Yostre  Majesté,  que  quant  à  ceulx  qui  seront  de 
quelque  honeste  qualité,  Yostre  Majesté  l'en  pourra  faire  donner 
passeport  comme  aux  aultres  a  esté  faict,  et  que  les  aultres 
j*envoyeàluy  après  les  avoir  veu,  et  regardé  quelles  gens  qu'ils 
sont. 

J'envoye  avec  cestes  les  lettres  que  Yostre  Majesté  a  ordonné, 
laquelle  sera  servie  de  les  signer,  et  aultres  deux  soubs  son 
bon  plaisir,  l'une  en  faveur  de  M.  Jérôme  D'Esnetières ,  et  l'aul- 
tre  de  son  cuisenier  M.  Anthoîn,  pour  le  payement  de  sa  pen- 
sion (4).  Et  ayant  MouÛin,  chappellaîn  de  Yostre  Majesté,  com- 
pété  de  gaigner  temps  en  son  affaire  de  la  doyenné  de  Lille ,  dont 
Yostre  Majesté  l'a  pourveu ,  il  m'a  très-instamment  requis  de 
vouloir  envoyer  sa  requeste  ci-joincte  sur  laquelle  me  semble, 
à  correction  très -humble  de  Yostre  Majesté,  quant  au  premier 
point  qu'il  est  raisonnable  qu'ayant  esté  faicte  la  grâce  ici ,  le 
dépesché  se  face  selon  la  datte  de  la  grâce.  Et  quant  au  second 
point,  ce  sont  lettres  ordiuaircs  de  justice,  soit  que  Yostre 


(  231  ) 

Majesté  metise  les  veuille  escripre,  ou  commander  au  duc  d'Alve 
de  le  faire  (5). 

Le  sommaire  de  la  lettre  du  comte  de  Severstain,  est  qu'il 
supplie  estre  recommandé  à  Yostre  Majesté ,  comme  par  Sa  Ma- 
jesté réginalle,  ensemble  par  lettre  de  l'Empereur,  a  esté  faict, 
requérant  que  au  plus  tost  les  gaiges  et  pension  de  son  frère 
puissent  estre  payez,  soit  ici  en  Espagne  ou  es  Pays-Bas,  selon 
qu'en  son  temps  ferai  plus  ample  relation  à  Yostre  Majesté  (6). 

Âtant,  Sire,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle ,  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue ,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et 
très-baults  désirs 

De  Madrid ,  ce  xxix  de  may  1571. 

De  VostfB  MaJBêté  trèê^kumble  êi  trèê' 
obéiêêant  serviteur^ 

JoACH.  HOPPERUS. 

apostilles  du  Roy. 

(1)  Moy  bien  me  pareoe  esto  conforme  al  parecer  del  duque  y 
vuetlro ,  annque  creo  que  no  lo  aceptara,  porque  no  podra  ya  ele- 
gar  aotes  de  San  Juan  ^  lodavia  se  podra  escrivîr  al  duque  para 
con  el  primer  correo  que  sera  este  que  ira  agora. 

(2)  Bien  sera  tocar  nna  palabra  desto  al  duque ,  como  decis. 

(3)  He  yisto  parte  dello  que  lo  demas  he  dexado  por  parecerme 
que  es  ya  yiejo.  Ëmbiadme  quando  otras  cosas  una  copia  de  aquel 
papel  donde  vienen  los  que  hay  en  Inglaterra  propicios ,  y  contra- 
ries, y  neutrales ,  y  no  es  menester  con  ella  la  cifra,  sino  solo  lo 
claro,  y  tambien  del  capitulo  donde  dice  se  embian ,  y  porque  esse 
00  le  be  topado  ni  le  he  visto  aqui  no  se  si  venia  en  la  cartas  que 
venian  antes  que  no  se  me  acuerda. 

(4)  Yan  firmadas  todas  que  estan  bien. 

ÇS)  Pareceme  bien  lo  que  decis  de  Modin  ,  y  asi  se  haga  ,*  y  las 
letras  de  justicia  podra  escribir  el  duque. 


(  232  ) 

(6)  Uoy  se  verà  lo  que  en  esto  cod vendra.  Y  en  estas  memorias 
que  me  ha  dado  Guillaume  de  parle  del  que  esta  ay  re?erei8,  cuyas 
olrasmemorias  vos  embie  desde  Aranjuez  que  todo  se  podra  ver  ay. 

XXXVIil. 

10  juin  1571. 

Ayant,  le  premier  du  mois,  fait  rapport  au  cardinal,  pré- 
sent le  docteur  Velasco  et  Zayas^  des  affaires  d'Angleterre, 
tant  allendroit  de  la  royne  d'Ecosse  que  de  la  restitution  des 
biens  arrestés  d'ung  costé  et  de  Faultre,  et  aussi  de  Cobban  , 
selon  que  Vostre  Majesté  avoit  commandé,  avoit  semblé  que 
premier  et  avant  tout  œuvre ,  ce  debvoit  acliepver  ce  dudict 
Cobban,  afin  que  au  plus  tostil  s'en  alla,  sanscependantempes- 
cher  Vostre  Majesté  du  surplus ,  sinon  que ,  ce  dudict  Cobban 
faict,  sembloit,  à  correction  d'icelle  Vostre  Majesté  ^  qu'il  se- 
roit  bon  de  dépescher  incontinent  ung  courrier  vers  le  duc 
d'Alve,  l'advisant  tant  de  ce  qu'avec  ledict  Cobban  est  passé, 
que  des  aullres  choses  susdictes.  Et  comme  le  secrétaire  Zayas 
m'a  dict  hier  que  ledict  affaire  de  G>bban  est  jà  achepvé  et 
qu'il  ne  sera  que  bon  que  le  surplus  au  plus  tost  se  face  ,  je 
n'ay  voulu  laisser  de  mectrele  tout  incontinent  en  ordre  ^  que 
par  forme  de  minute  de  quatre  tiers  au  duc  d'Alve,  va  joincte  à 
cestes ,  en  conformité  de  ce  qu'a  semblé,  h  très-humble  correc- 
tion de  Vostre  Majesté,  laquelle  pourra  voir  si  aussy  luy  plaist  ; 
dont  l'une  lettre  parle  dudict  Cobban  (l),raultre  de  la  négocia- 
tion de  la  restitution  des  biens  arrestés  d'ung  costé  et  d'aullre  ; 
la  troisiesme ,  de  ce  de  Rudolphy ,  et  la  quatriesme  en  général 
de  la  réception  des  autres  lettres  et  pièces  dudict  duc,  sur  les- 
quelles n'a  esté  possible  de  respondre  à  présent,  ne  soit  que 
Vostre  Majesté  soit  servie  de  se  résouldre  sur  ce  de  Douay ,  dont 
selon  son  commandement  lui  ay  escript  le  29  du  mois  passé,  en- 
voyant quant  et  quant  le  restai  des  pièces  louchant  Angleterre 
déchiffrées ,  et  aulcunes  aullres  choses  (2). 

Des  pièces  de  Rome  que  le  secrétaire  Zayas  m'a  donné  j'en 
fcray  relation  quant  Vostre  Majesté  sera  servie  ;  et  sa  substance 


(  233  ) 

de  la  letlre  du  duc  de  Bavière  ,  du  24  d'avril  que  Yostre  Majesté 
m'envoyoit ,  est  qu'ayant  entendu  l'intention  de  Yostre  Majesté 
par  ses  lettres  et  aultrement ,  de  vouloir  lever  deux  régimens 
d'allemands  pour  son  service  et  défense  de  la  chrétienté,  il  fera 
volontiers  tout  office  possible ,  et  mesmes  sonner  le  tabouriu 
en  son  pays ,  si  besoing  est ,  et  oultre  seroit  fort  bien  content 
que  la  place  de  monstre  se  print  au  mesme  pays ,  si  ce  ne  fust 
pour  la  grande  chierté  qu'il  y  a.  Néantmoins  fera  en  tout  et 
partout  tel  service  que  lui  sera  possible  (8). 

Et  comme  il  y  a  plusieurs  choses  tant  publiques  que  parti- 
culières fort  importantes  que  journellement  sont  très-instem- 
ment  sollicitées ,  Yostre  Majesté  pourra  regarder  quand  elle  sera 
servie  d'en  oyr  la  relation  (4). 

Atant ,  Sire ,  après  avoir  baisé  les  mains  royalles  de  Yostre 
Majesté  et  me  recommandé  très-humblement  à  icelle^  prieray 
Dieu  le  Créateur  de  l'avoir  en  sa  saincte  garde  et  donner  bonne 
vie  et  longue,  avec  l'accomplissement  de  ses  très-saincts  et  très- 
haults  désirs. 

De  Madrid,  ce  x de  juin  1K71. 

De  Vostre  Majesté  iriê'humhle  et  très- 
ohèûfêant  serviteur, 

JoACB.  HOPPERUS. 

apostilles  du  Roy» 

(1)  Cobbau  es  ya  parlido,  como  havreis  entendido,  y  asi  sera 
muy  bien  despacbar  al  duque ,  y  he  visto  las  minutas  de  las  quatro 
carUs  qae  me  parece  que  estan  bien  con  lo  poco  que  he  puesto  en 
la  uoa ,  y  asi  se  podrao  poner  en  limpio  y  embiarmelas  a  fermar 
quando  Zayas  embie  por  despacho. 

(2)  Desta  va  aqui  la  respuesta  como  vereis  que  con  otras  ocupa- 
liones  no  he  podido  anles. 

(3)  Esta  bien  todo  este. 

(4)  Yo  pienso  ser  ay  presto,  donde  me  podreis  hazer  relacion 
deltas  cosas.  De  san  Lorenzo,  à  17  dejunio  1571. 


(  234  ) 


RAPPORT  DE  M.  GACHARD  SUR  SES  RECHERCHES  EN 

ESPAGNE. 


A  M.  le  baron  De  Getktche,  présideni  de  h  Commission  royale 
d'histoire. 

Simancasy  le  28  mars  t844. 

MORSIBOR    LB    PRÉSIDKIfT, 

Après  six  mois  d'un  traTail  assidu,  j'ai  terminé,  dans 
les  bibliothèques  de  Madrid  et  de  l'Escurial,  Teiamen  des 
manuscrits  concernant  Thistoirc  de  Belgique. 

Dans  les  iellres  que  j'ai  eu  l'honneur  de  tous  écrire, 
Monsieur  le  Président,  ainsi  qu*à  plusieurs  de  nos  hono- 
rables collègues,  depuis  que  je  suis  en  Espagne,  je  tous  ai 
donné  quelques  indications  sur  les  documents  relatifs  à 
boire  pays,  que  renferment  ces  dépôts  littéraires^  J'ai 
pensé  que  la  commission  me  saurait  gré  de  lui  offrir 
quelque  chose  de  plus  complet.  Je  ne  Tais  cependant 
mettre  sous  ses  yeux  qu'un  sommaire  des  inTesligations 
auxquelles  je  me  suis  liTré  :  la  description  matérielle  des 
manuscrits,  leur  analyse,  les  extraits  que  j'en  ai  tirés,  je 
dois  les  réserTcr  pour  le  rapport  que  je  présenterai,  à  mon 
retour  à  M.  le  Ministre  de  l'Intérieur. 

I.  Bibliothèque  de  VEêOuriaL 

Pour  obserTcr  l'ordre  d'ancienneté  des  établissements , 
je  commence  par  la  bibliothèque  de  TEscurial. 

Ce  dépôt,  l'un  des  plus  riches  do  l'Europe  en  manus- 


(  235  ) 

crits  arabes  et  grecs,  malgré  les  perles  considérables  qu'il 
fil  lors  du  fatal  inceudic  de  167 1,  ne  Test  pas  en  docu- 
ments historiques,  autant  que  je  me  l'étais  figuré.  Peut-être 
cela  doit-il  être  attribué  aux  goûts  particuliers  de  celui 
auquel  Philippe  II  en  confia  l'organisation  :  ce  fut  le  célèbre 
Arias  Montano^  l'éditeur  de  la  bible  polyglotte  de  Plantin, 
qu'il  chargea  de  ce  soin;  or,  ce  grand  théologien,  qui 
possédait,  dit-on,  toutes  les  langues  mortes  et  rifantes, 
pouvait  avoir  moins  d'inclination  pour  l'histoire  moderne 
que  pour  la  philologie  et  la  littérature  sacrée. 

Une  cinquantaine  de  manuscrits  ont  attiré  mon  atten- 
tion à  l'Escurial.  Je  citerai,  dans  ce  nombre  : 

Une  traduction  française  de  la  chronique  latine  de  Hol- 
lande, de  Zélande  et  de  Frise,  par  Jean  de  Beke  :  l'auteur 
de  cette  traduction ,  dédiée  à  Philippe-le-Bon,  ne  se  nomme 
pas,  pour  eatuê,  dit-il,  de  la  petUesêe  de  êon  œuvre; 

Une  traduction  espagnole  des  Mémoires  de  Gommines, 
dédiée  a  Philippe  IV  par  un  certain  Philibert^  qui  la  lui 
adressait  de  Palerme,  le  6 janvier  1622,  «  quoique  V.  M., 
»  lui  écrivait-il,  n'en  ait  pas  besoin  pour  lire  l'ouvrage 
»  original,  puisqu'elle  entend  le  français;  )> 

Un  recueil  de  traités  conclus  par  les  souverains  des  Pays-  ^ 
Bas,  depuis  le  milieu  du  XY^  jusqu'au  milieu  du  XVI* 
siècle; 

Une  chronique  de  Philippe-le-Beau,  écrite  en  espagnol 
par  un  contemporain,  Lorencio  de  Padiila,  cl  dédiée  à 
Charles-Quint.  Cette  chronique  est  divisée  en  deux  livres  : 
le  premier,  qui  commence  à  la  prise  de  Grenade  par  les 
rois  catholiques,  et  finit  à  la  mort  d'Isabelle,  a  trente  et 
un  chapitres;  le  deuxième  en  a  Irente-qnalrc  :  il  com- 
mence à  la  résolution  de  Philippe-le-Beau  de  prendre  le 
litre  de  roi,  et  ne  finit  qu'à  la  mort  du  roi  Ferdinand. 


(  236  ) 

L'auteur  ne  s'occupe  guère  que  des  affaires  d'Espagoe. 
M.  Miguel  Salva,  membre  de  l'académie  royale  d'histoire 
de  Madrid,  qui,  conjointemeui  avec  deux  autres  membres 
de  cette  compagnie^  MM.  de  Navarrele  et  de  Barauda, 
publie  une  collection  de  documeols  inédits,  se  propose 
d'y  insérer  la  partie  la  plus  intéressante  du  livre  de 
Lorencio  de  Padilla.  On  remarque,  da^s  la  dédicace  de 
l'archidiacre  de  Ronda  à  l'empereur,  cette  prière,  qu'il 
lui  adresse,  d'ordonner  que  la  chronique  ne  sorte  pas  de 
sa  chambre,  «  parce  que  souvent  le  personnel  dont  il  est 
)»  parlé  dans  les  livres  semblables,  y  effacent  ce  qui  ne 
»  leur  convient  pas  :  d'où  il  résulte  que  les  chroniques 
»  perdent  beaucoup  de  leur  autorité,  pour  contenir  des 
;)  choses  inexactes,  et  qu'on  en  impute  la  faute  à  leurs 
»  auteurs  quoiqu'à  tort.  »  On  ne  connaît  pas  de  copie  de 
ce  manuscrit; 

Un  traité  de  l'origine  et  de  la  succession  des  princes  de 
la  maison  d'Autriche ,  par  le  même,  dédié  également  à 
Gharles-Quint.  Ce  fut  pour  rectifier  un  arbre  généalogi- 
que de  la  composition  de  Jean  Stabius,  chroniste  de  l'em- 
pereur Maximilien,  que  Padilla  entreprit  ce  travail  ;  et, 
dans  l'intention  de  le  rendre  plus  complet ,  il  fit  remonter 
la  généalogie  des  princes  de  la  maison  de  Habsbourg 
jusqu'à  Noé  ; 

Une  chronique  de  Gharles-Quint  *  par  Pedro  Mexia,  au- 
teur d'une  histoire  des  Césars,  depuis  Jules  et  Auguste^ 
jusqu'à  Maximilien  P',  et  chroniste  de  l'empereur.  Il  ré- 
sulte du  prologue,  que  ce  fut  par  ordre  de  Charles-Quint 

'  Je  ferai  observer,  une  fois  pour  toutes ,  que  les  documents  que  je 
n^indique  pas  comme  étant  écrits  dans  une  autre  langue ,  ou  dont  le 
titre  même ,  reproduit  textuellement ,  ne  fait  pas  connaître  la  langue , 
sont  en  espagnol.  C^est  la  très-grande  majorité. 


(237  ) 

tui-Tnéme,  que  Meiia  entreprit  cet  ouvrage.  Il  convient  qu'il 
n'a  pas  été  témoin  delà  plupart  des  choses  qu'il  raconte; 
mais  cela  ne  doit  pas,  dit-il,  empêcher  d'ajouter  créance 
à  ses  récils  5  parce  qu'il  a  eu  soin  de  prendre  ses  renseigne- 
ments auprès  de  personnes  dignes  de  foi,  et  qui  étaient 
en  position  de  bien  connaître  les  faits.  Hexia  commença 
d'écrire  sa  chronique  en  1549;  il  mourut  en  155],  la 
laissant  inachevée  (  elle  s'arrête  à  l'année  1529).  Dans  cette 
chronique,  du  reste,  comme  dans  toutes  celles  que  compo- 
sèrent des  Espagnols  ,  les  affaires  des  Pays-Bas  tiennent 
peu  de  place,  et  elles  ne  sont  pas  toujours  rapportées  avec 
une  parfaite  exactitude  ; 

Un  «  commentaire  ou  diurnal  de  l'expédition  de  Thu- 
i>  nés,  faite  par  le  très-auguste  et  très-victorieux  empereur 
9  Charles  Ginquiesme;  » 

La  même  relation ,  sous  ce  titre  :  a  L'expédition  et  vic- 
»  toire  affrîcane  de  Thunes,  faite  par  l'empereur  Charles 
>  Ginquiesme;  » 

(Nous avons,  dans  nos  archives  et  dans  notre  biblio- 
thèque royale ,  d'assez  nombreux  documents  sur  celte 
glorieuse  expédition  de  Charles-Quint,  dont  il  existe  d'ail- 
leurs ,  depuis  long-temps ,  une  relation  imprimée.  ) 

Une  narration  historique  en  latin  de  l'invasion  des  Clé- 
vois  dans  le  Brabant ,  et  du  siège  de  Louvain ,  en  1542,  ré- 
digée par  Jaques  Yeroulx,  et  dédiée  à  Jean  Manrique  de 
Lara,  l'un  des  conseillers  de  Charles-Quint; 

Une  histoire  des  batailles  et  autres  événements  auxquels 
prit  part  l'armée  de  l'empereur,  en  Italie^  en  France,  en 
Afrique  et  ailleurs,  depuis  le  jour  de  S^-Pierre  et  S^-Paul 
1521  jusqu'au  17  novembre  1545,  écrite  par  Garcia  Ze- 
rezeda  ,  et  dédiée  à  Gonçalo  Hernandez  de  Cordoba ,  duc 
de  Terra-Nova ,  prince  d'Esquilache  ; 


(  238  ) 

Les  manuscrits  originaui  de  l'histoire  de  l'expédition  de 
Gharles-Quinl  contre  les  protestants  d'Allemagne,  en  1543, 
par  Pedro  de  Salazar,  et  des  commentaires  de  la  goerre  que 
leur  fit  encore  l'empereur  en  1546  et  1547,  par  Louis  de 
Zuniga  et  Âfila,  grand  commandeur  d'Âlcantara.  Ces  deux 
ouTrages  furent  livrés  au  public  à  l'époque  où  ils  furent 
composés,  et  il  existe  même  du  dernier  une  traduction  la- 
tine deHalinœus,  imprimée  à  Anvers  en  1550; 

Une  traduction  espagnole,  incomplète,  de  l'histoire  des 
troubles  des  Pays-Bas ,  de  Renom  de  France ,  que  doit  pu- 
blier notre  honorable  colique  N.  Dumortier; 

Une  histoire  italienne  des  mêmes  troubles,  jusqu'à  l'an- 
née 1578,  par  un  anonyme; 

Un  recueil  de  lettres  de  Marguerite  de  Parme  et  du  duc 
d'Albe,  aux  gouyerneurs  et  aux  villes  des  Pays-Bas,  écrites 
dans  les  années  1565  à  1570,  et  entremêlées  du  récit  des 
faits  qui  se  passèrent  à  cette  époque.  J'en  ai  extrait,  entre 
autres,  une  relation  delà  mort  du  comte  d'Egmont,  qui 
contient  des  détails  touchants  et  pleins  d'intérêt; 

Une  histoire  ecclésiastique  des  Pays-Bas ,  composée  en 
latin  par  Boece  Epon.  Cet  ouvrage  est  précédé  d'une  dédi- 
cace au  roi  Philippe  II,  datée  de  Douai, le  11  des  calendes 
d'avril  1572; 

Plusieurs  mémoires  présentés  aux  archiducs  Albert  et 
Isabelle  sur  des  matières  de  gouvernement,  et  qui  n'offrent 
rien  de  bien  remarquable; 

Une  relation  italienne  de  la  Flandre^  par  le  cardinal 
Bentivoglio,  nonce  de  Paul  V  auprès  des  archiducs,  en- 
voyée au  cardinal  Borghèsc,  neveu  de  S.  S.,  le  6  avril  1613, 
L'auteur  y  traite  de  la  nature  et  coutume  des  archiducs , 
de  leurs  états,  de  leur  cour,  de  leurs  ministres,  de  leurs 


(  239  ) 

rapports  a?ec  leurs  voisins,  de  l'éUt  de  la  religion  dans 
leurs  domaines  et  dans  les  Provinces-Unies , 

Un  journal ,  tenu  par  un  des  moines  de  TEscurial ,  des 
événements  dont  il  fut  le  témoin,  depuis  la  fondation  du 
monastère  jusqu'à  la  fin  du  XYI™^  siècle,  et  de  quelques 
autres  événements  publics.  On  y  trouve  des  particularités 
curieuses.  Ainsi  Ton  y  voit  que,  le  3  août  1579,1e  roi  étant 
àl'Escurial,  le  cardinal  deGranvelle  y  vint  pour  lui  bai- 
ser les  mains;  que  Philippe  II  le  reçut  fort  bien ,  et  le 
chargea  aussitôt  de  beaucoup  d'affaires  concernant  l'Italie^ 
et  les  Pays-Bas.  On  y  lit,  un  peu  plus  haut,  que  le  11  jan- 
vier précédent ,  le  roi  avait  exilé  de  Madrid  le  duc  d'Albe, 
sans  que  Ton  y  apprenne  toutefois  quelle  fut  la  cause  de 
la  disgrâce  de  ce  dernier. 

Je  ferai  mention  encore  de  trois  manuscrits  dont  la  con- 
naissance peut  étro  utile  à  ceux  qui  s'occuperont  de  notre 
histoire  littéraire.  Le  premier  est  une  histoire  du  Brésil, 
écrite  en  poriugaU  par  Pierre  de  Magalhanes,  de  Gundy 
dans  la  deuxième  moitié  du  XVI"^^  siècle ,  et  dédié  à  don 
Lionis  Pereira.  Le  deuxième  est  un  ColUotarius  sur  le 
livre  des  psaumes  de  David,  formé  en  1374,  par  frère  Pierre 
deHérenthals,  chanoine  et  prieur  de  Floreffe,  pour  Jean 
de  Erckel,  ëvéque  de  Liège.  Le  dernier  est  un  traité  d^Hop- 
perus,  de  Officio  régie  optimij  traduit  en  castillan. 

Les  manuscrits ,  aussi  bien  que  les  livres  imprimés  de 
TEscurial,  qui  furent  recueillis  du  temps  de  Philippe  II, 
se  font  remarquer  par  Télégance  de  la  reliure  et  la  dorure 
des  tranches.  Ils  portent,  sur  les  deux  plats  de  la  couver- 
ture, un  gril,  forme  que  Philippe  voulut  donner,  comme 


*  11  le  nomm ,  oomme  Je  le  dirai  plus  loin ,  préaident  d«  oonMil  tu- 
prène  d'Italie. 


(  240  ) 

on  le  sait ,  a  ce  royal  monastère,  en  mémoire  de  la  yictoire 
de  S^-Quenlin,  remportée  le  jour  du  martyre  de  saint 
Laurent.  Par  opposition  à  ce  qui  se  pratique  partout  ail- 
leurs, ils  sont  rangés  dans  les  armoires  qui  les  contiennent, 
de  manière  que  ce  n'est  pas  le  dos  du  volume,  mais  la  tran- 
che qui  se  voit.  Sur  celle*ci  est  écrit  le  titre  de  l'ouvrage. 

Du  reste,  ni  dans  les  notices  qui  ont  été  publiées  sur  le 
monastère  de  l'Escurial ,  ni  dans  les  catalogues  qui  eiistent 
•de  sa  bibliothèque,  ni  dans  les  divers  manuscrits  que  j'ai 
examinés,  je  n'ai  rien  remarqué  qui  soit  de  nature  à  justifier 
ropinion,a8sezrépanduecheznous,quePhilippeII,lor8qu'il 
s'embarqua  pour  l'Espagne  en  1559,  s'appropria  quelques- 
uns  des  trésors  littéraires  de  la  Belgique,  et  j'oserais  même 
affirmer  que  cette  opinion  est  sans  aucun  fondement,  après 
le  dépouillement  attentif  que  j'ai  fait,  ici,  des  papiers  d'é- 
tat de  cette  époque.  Le  savant  Haenel  dit  avoir  vu ,  à  l'Es- 
curial, des  manuscrits  qui  provenaient  de  l'abbaye  de  S^- 
Pierre  deGand;  j'ai  demandé  ces  manuscrits  au  bibliothé- 
caire, qui  m'a  répondu  qu'il  n'en  avait  pas  connaissance.  Il 
faut  admettre  toutefois  qu'ils  existent,  puisque  H.  Haenel 
les  cite;  mais  on  ne  peut  tirer  aucune  conclusion  de  ce  fait 
en  faveur  de  l'opinion  que  je  viens  de  combattre,  car  il  est 
constant  que,  quand  Philippe  II  fit  construire  l'Escurial, 
bien  des  corporations  religieuses ,  comme  des  seigneurs  et 
des  princes  même ,  lui  envoyèrent  en  cadeau  des  manus- 
crits, des  reliques  et  d'autres  objets  précieux,  pour  en  en- 
richir la  librairie  ou  le  trésor  du  monastère. 

La  bibliothèque  de  l'Escurial  est  placée,  depuis  1837  , 
sous  l'inspection  et  la  direction  de  l'académie  royale  d'his- 
toire, qui  a  délégué,  pour  la  surveiller  en  son  nom,  H.  Mi- 
guel Salva ,  l'un  de  ses  membres.  D'après  les  règlements 
qui  la  régissent,  les  voyageurs  sont  admis  à  la  visiter  ;  mais 


(  EU   ) 

la  lecture  des  lirres  et  des  manuscrits  n'y  est  accordée  qu'à 
ceux  qui  sont  porteurs  d*unc  autorisation  spéciale  du  gou* 
▼ernement,  ou  de  l'académie,  autorisation  qu'on  obtient, 
du  reste ,  avec  facilité. 

Les  manuscrits  latins^  espagnols,  italiens,  français,  con- 
servés dans  ce  dépôt ,  sont  au  nombre  d'un  peu  plus  de  dix- 
huit  cents.  En  1762,  un  savant  bibliographe,  don  Fran- 
cisco Ferez  Bayer,  en  forma  une  description  détaillée  en 
cinq  volumes  in-folio;  malheureusement,  la  bibliothèque 
ne  possède  que  la  copie  des  deux  premiers  volumes,  et  la 
liste  provisoire  qu'ont  rédigée  les  bibliothécaires  actuels, 
pour  compléter  ceux-ci ,  est  extrêmement  sommaire.  Le 
catalogue  original  de  Bayer ,  légué  par  lui  à  la  bibliothèque 
de  l'université  de  Valence,  sa  patrie,  périt  lors  de  la  des- 
truction de  cet  établissement  par  les  bombes  du  maréchal 
Suchet,  le  7  janvier  1812  ^ 

Les  collections  de  manuscrits  arabes, grecs  et  hébreux, 
qui  existent  à  TEscurial ,  comprennent  :  la  première,  1824 
volumes;  la  deuxième,  environ  650  ;  la  dernière,  67  nu- 
méros. 

Le  calalogue  des  manuscrits  arabes,  rédigé  par  Gasiri, 
a  été  publié  en  1760,  en  deux  volumes  in-folio. 

Il  y  a  un  catalogue  raisonné  des  manuscrits  grecs ,  en 
vingt  volumes  in-folio,  qui  a  été  dressé  par  fray  Juan  de 
Cuenca,  en  1777 ,  et  qui  est  resté  inédit. 

IL  Bibliothèque  nationale, 
La  bibliothèque  nationale  de  Madrid,  ainsi  que  plusieurs 

1  Diseurso  leido  a  la  academia  de  la  historia^  por  su  director,  el  Es^^. 
Senor  D.  Martin  Femandez  de  Navarrete,  enjunia  de  ZAde  noviembro 
1837.  Hadrid,  1838.  In-8o,  p.  63. 

TOM.    IX.  16 


(  242  ) 

autres  établissements  soieatifiques  et  littéraires,  doit  son 
existence  à  Philippe  V;  c'est  en  1711  qu'elle  fut  fondée. 
Accrue  successivement  par  d'importantes  acquisitions  faites 
dans  l'intérieur  de  la  Péninsule  et  à  l'étranger,  elle  compte 
aujourd'hui  116,000  Tolumes  imprimés,  environ  8,000 
manuscrits,  et  un  cabinet  de  médailles  et  de  monnaies 
composé  de  plus  de  96,000  pièces,  parmi  lesquelles  il  en 
est  un  grand  nombre  qui  sont  d'une  extrême  rareté  et  d'une 
Taleur  inappréciable  *. 

Dans  la  collection  des  manuscrits,  les  ouvrages  de  litur- 
gie et  de  théologie,  les  sermonnaires,  les  psautiers,  qui ,  en 
France  et  en  Belgique,  encombrent  tant  de  dépAts  du  même 
genre,  occupent  peu  de  place;  ce  sont  les  documents  his- 
toriques qui  y  abondent.  On  y  trouve  beaucoup  de  papiers 
d'État  en  minute,  en  original  et  en  copie;  ils  servent  à  com- 
bler une  partie  des  lacunes  que  présentent  les  archives  de 
Simancas,  principalement  dans  le  XYII'siécle, 

Il  n'existe  pas  de  cette  collection  de  catalogue  propre- 
ment dit ,  mais  un  index  alphabétique,  en  trois  tomes  in- 
folio, des  noms  des  personnes  qui  ont  écrit  les  documents, 
ou  de  celles  à  qui  ils  sont  adressés,  ou  des  pays.  États, 
villes,  etc.,  qu'ils  concernent.  Cet  index,  fait  avec  soin, 
est  l'ouvrage  d'un  des  derniers  bibliothécaires  en  chef,  don 
Francisco  Antonio  Gonzalez,  mort  en  1833. 

J'avais  extrait  de  cet  index  prés  de  cinq  cent  cinquante 
articles  à  vérifier,  comme  devant  avoir,  suivant  les  indi- 
cations données ,  une  relation  plus  ou  moins  directe  avec 
rhistoire  de  Belgique.  Plusieurs  articles  se  trouvant  par- 
fois compris  dans  le  même  volume,  il  en  est  résulté  que 
j'ai  eu  à  examiner  un  peu  moins  de  trois  cents  manuscrits. 

'  Les  médailles  et  monnaies  en  or  sont  au  nombre  de  2672. 


(  243  ) 

Sur  les  (eiDpfi  antérieurs  à  Charles -Quint,  la  biblio- 
théque  nationale  de  Madrid  m'a  offert  peu  de  choses  à 
noter  : 

Une  c  Prouostication  sur  la  vie,  selonc  les  constellations 
»  et  planettes,  du  très-illustre  Jan, duc  de  Bourgogne,  etc., 
)>  et  sur  ses  hoirs  jusques  au  quatriesme  hoir  masle  inclu- 
»  sivement,  faicte  par  notable  astronomiens  maistre  Alo* 
)»  fresin,  jadis  turcque,  depuis  baptisé  en  Rode,  »  etc.; 

Diverses  traductions  espagnoles  de  Tétat  de  la  maison  de 
Charles-le-Hardi ,  décrit  par  Olivier  de  la  Marche  ; 

Une  traduction,  dans  la  même  langue,  du  Chevalier  dé- 
terminé, poëme  dû  aussi  à  la  plume  de  M"  Olivier:  le  sa- 
vant jésuite  espagnol  Audres  Marcos  Burriel  faisait  le  plus 
grand  cas  de  ce  poëme  ; 

Les  vers  dorés  que  donna  Olivier  de  la  Marche  a  son 
maitre,  à  Vàge  de  dii-huit  ans  *  ; 

Une  traduction  espagnole  des  mémoires  de  Philippe  de 
GommineSy  faite  à  Madrid,  en   1652,  par  Juan  Yitrian; 

Une  vie  de  Philippe-le-Beau ,  écrite,  en  1649,  par  le 
docteur  Joseph-Michel  Marquez,  baron  de  San  Dimitrio, 


'  Je  n''ai  pas  le  moyen  ici  de  vérifier  si  ces  yers  sont  connus.  Voici 
le  débat  de  la  pièce  : 

Amour  m*assault  ;   cleroir  me  fait  escripre  ; 
Foj  ,  loyanté  ,  me  fait  vérité  dire  : 
Franchise  fiert  parmi  mon  cœur  ,  et  pince 
Pour  m* acquitter  vers  monseigneur  mon  prince. 


Le  poète  termine  ainsi  : 


Contre  pécbé  prenons  Dieu  en  aydc , 
Et  le  bon  ange  qui  nous  conduit  et  guide 
En  paradis  par  une  bonne  marche. 
Ce  seur  chemin  nous  enseigne  La  Marchr. 


(  244  ) 

chevalier  et  f  ice-chancelier  de  l'ordre  militaire  Gonstan- 
tinieo  de  S^eorge.  Cet  on?rage  est  dédié  au  roi  Phi- 
lippe IV  j  par  Tordre  duquel  il  fut  composé.  L'auteur 
puisa  à  un  grand  nombre  de  sources  ;  il  consulta  les  histo- 
riens flamands,  allemands  y  ilaliens,  espagnols  :  mais  on 
ne  ?oit  pas  qu'il  ait  fait  usage  de  matériaux  inédits.  Sou 
livre  d'ailleurs  ne  manque  pas  d'intérêt  :  il  renferme  des 
détails  curieux  sur  le  mariage  de  Philippe-le-Beau  avec  la 
princesse  Jeanne  de  Gastille ,  sur  ses  discussions  avec  sa 
femme ,  sur  ses  favoris,  les  seigneurs  de  Ville  et  de  la  Vère, 
sur  ses  deux  voyages  en  Espagne ,  sur  ses  démêlés  avec  le 
roi  catholique,  son  beau-père ,  etc.,  etc. 

Les  documents  qui  concernent  le  régnede  Charles-Quint 
sont  nombreux,  variés,  et  quelques-uns  ont  une  grande 
valeur  historique. 

Je  placerai,  en  première  ligne,  les  relations  faites  au 
sénat  de  Venise  ,  en  1646  ,  par  Bernard  Navagero,  et,  en 
1551,  par  Marine  Gavallo  ou  Gavalli,  qui  l'un  et  l'autre 
avaient  rempli  la  charge  d'ambassadeur  de  la  république 
prés  de  l'empereur,  et  un  récit  du  séjour  et  de  la  mort  de 
Gharles-Quint  au  monastère  de  Yuste. 

G'était  un  usage  établi  à  Venise,  que  les  ambassadeurs 
delà  seigneurie  fissent,  au  retour  de  leur  mission,  un  rap- 
port sur  le  prince  près  duquel  ils  avaient  été  accrédités, 
sur  sa  famille ,  sa  cour,  ses  ministres,  sur  le  fort  et  le 
faible  de  ses  états,  sur  ses  relations  avec  les  puissances 
étrangères,  etc.,  etc.  Vous  connaissez,  Monsieur  le  Prési- 
dent, les  rapports  de  ce  genre  qui  ont  été  publiés  dans  la 
Collection  de  documenté  inédit*  mut  Vhiêtoire  de  France. 
La  bibliothèque  de  Madrid  en  possède  plusieurs  qui  n'ont 
pas  encore  vu  le  jour.  J'ai  analysé  et  extrait  ceux  qui  re- 
gardent nos  anciens  souverains.  Gertes,  personne  n'ose- 


(  245  ) 

rail  soutenir  que  les  jugements  portés  par  les  ambassa- 
deurs Ténitiens  sur  les  hommes  et  sur  les  choses  fussent 
exempts  d'erreur;  mais  on  ne  peut  nier  que  ces  diplomates 
étaient  bien  placés  pour  connaître  et  apprécier  les  uns  et 
les  autres  ;  et,  par  ce  motif,  leurs  relations  sont  des  docu- 
ments qui  méritent,  à  un  haut  degré,  de  fixer  l'attention 
des  historiens. 

Bernard  Na?agero  dit,  au  début  de  la  sienne,  qu'il  aTait 
résidé  pendant  trente-quatre  mois  à  la  cour  de  Gharles- 
Quiot.  Il  trace  le  portrait  de  ce  prince,  de  la  reine  Marie, 
sa  sœur,  gouTernante  des  Pays-Bas,  de  ses  généraux,  de 
ses  deux  principaux  ministres,  Francisco  de  Govos ,  grand 
commandeur  de  Léon ,  et  Nicolas  Perrenot  de  Granvelle , 
etc.  La  plupart  des  historiens  français,  Toulant  exalter 
François  I^aux  dépens  de  son  ri?al,  ont  refusé  à  Charles- 
Quint  les  Tcrtus  guerrières.  Selon  Na?agero,  ou  plutAt 
suivant  l'opinion  générale  de  son  temps,  sur  laquelle  il 
s'appuie,  l'empereur  n'avait  pas  de  meilleur  général  que 
lui-même:  à  l'armée,  il  était  infatigable ,  et  remplissait 
l'office  du  moindre  de  ses  capitaines.  Son  ardeur,  son  in- 
trépidité ,  le  faisaient  chérir  des  soldats. 

Harino  Gavallo  s'étend ,  plus  encore  que  son  devancier , 
sur  les  qualités,  le  caractère,  les  goûts,  les  habitudes  de 
Gharles-Quint  ;  il  s'occupe  aussi  du  prince  Philippe,  son 
fils,  qu'il  avait  vu  pendant  hix-huit  mois  à  sa  cour,  et  fait 
une  prédiction  que  l'événement  vérifia,  en  disant  que,  selon 
les  inclinations  que  ce  prince  manifestait,  il  était  à  prévoir 
que,  lorsqu'il  monterait  sur  le  trAne ,  il  n'emploierait  plus 
que  des  ministres  espagnols.  Gavallo  constate ,  comme 
Navagero,  le  grand  crédit  dont  jouissait  H.  de  Granvelle 
auprès  de  l'empereur.  Sa  relation  contient,  au  surplus, 
d'intéressants  détails  sur  le  commerce  que  les  Pays-Bas 


(  246  ) 

faisaient,  i  cette  époque,  avec  TEspagne,  le  Portugal,  la 
France,  TÂngleterre,  TÂlleniagne  et  le  nord  de  l'Europe. 

Après  la  mort  de  Charles-Quint,  la  princesse  de  Portugal, 
sa  fille,  régente  des  royaumes  d'Espagne,  désirant  savoir 
quelle  avait  été  sa  manière  do  vivre  au  monastère  de  Yuste , 
chargea  le  prieur  du  lieu,  fray  Martin  de  /^ngulo,  de  lui 
en  faire  parvenir  un  récit  circonstancié  :  c'est  de  ce  docu- 
ment que  j'ai  voulu  parler  plus  haut.  U  n'est  pas  besoin 
d'entrer  dans  des  détails  pour  en  montrer  l'importance  : 
j'observerai  seulement  que  le  récit  de  fray  Martin  de  An- 
gulo  est  semé  d'anecdotes  et  de  particularités  piquantes. 
J'ai  pris  une  copie  tout  entière  de  ce  manuscrit. 

Le  Journal  des  voyages  de  Charles-Quint  ^  par  Yande- 
nesse ,  que  notre  bibliothèque  royale  possède ,  et  qui  existe 
également  à  Paris,  à  Besançon  et  ailleurs,  fait  aussi  partie 
des  manuscrits  de  la  bibliothèque  nationale  de  Madrid;  il 
provient  de  l'abbaye  de  S'-Vaast,  d'Arras. 

Il  s'y  trouve  un  autre  journal  du  même  genre,  intitulé: 
a  Description  des  voyages,  faictz  et  victoires  de  Vemperèur 
»  Charles  Y  de  ce  nom,  et  ce  qui  est  advenu  jusques  à  son 
»  retour  d'Argel ,  escript  de  la  propre  main  de  M.  de  Her- 
»  bays,  de  la  chambre  de  Sadicle  Majesté,  et  chevalier  de 
»  l'ordre  de  S'-Jacques,  à  sçavoir  de  Fan  1542  :  ce  qu'il  a 
»  iout  veu ,  pour  y  avoir  es td prêtent,  et  faict  lee  mêmes 
»  voyagee  avecque  Sadiote  Majeeti,  »  Je  n'avais  pas  ouï 
parler  jusqu'ici  de  cç  journal  du  sieur  de  Herbays.  Ce  qui 
est  digne  de,  remarque,  c*est  qu'il  contient,  pour  l'époque 
indiquée  df^ns  le  titre,  les  mêmes  choses  que  le  journal  de 
Yandepesse.  Lequel  des  deux  a  été  le  plagiaire? 

Il  y  a  une  chronique  de  Charles-Quint  qui  est  répétée 
une  dizaine  de  fois  à  la  bibliothèque  nationale  ;  elle  a  pour 
auteur  don  Francès  de  Çuniga,run  de  ses  officiers.  Elle 


(  247  ) 

est  écrite  dans  un  stjle  semi-sérieux,  semi-badin^  et  ne 
s'étend  que  jusqu'à  Tannée  1527. 

La  chronique  de  Pedro  Heria  est  reproduite  aussi  dans 
plusieurs  manuscrits,  de  même  qu'une  relation  de  la 
guerre  d'Italie,  en  1525,  par  quelqu'un  qui  y  avait  assisté, 
mais  qui  ne  se  nomme  pas.  J'ai  comparé  le  récit  qui  y  est 
foit  de  la  bataille  de  Pavie,  avec  celui  qu'a  donné  Sando- 
val,  et  j'ai  reconnu  que  ce  dernier  avait  copié,  mot  pour 
mot,  l'écrivain  anonyme,  sans  qu'il  ait  cru  devoir  seule- 
ment le  citer. 

L'expédition  de  Tunis  est  racontée  dans  deux  manuscrits 
différents.  L'auteur  de  l'un  de  ces  manuscrits,  qui  parle 
en  témoin  oculaire,  n'est  pas  connu.  L'autre  est  dédié  par 
don  Alonso  de  Sanabria  au  grand  commandeur  Govos ,  qui 
avait  suivi  Gharles-Quint  en  Afrique.  Les  deux  manuscrits, 
mais  le  dernier  surtout ,  sont  d'une  grande  étendue. 

Il  y  a  une  relation  très-intéressante  de  la  captivité  de 
François  I^  en  Espagne,  par  le  capitaine  Gonzalo  Hernan- 
dez  de  Oriedo  y  Valdez,  qui,  à  cette  époque,  était  à  la 
cour  de  l'empereur.  Les  détails  que  l'on  y  lit  prouvent 
combien  est  mal  fondé  le  reproche  que  plusieurs  histo- 
riens ont  adressé  à  Gharles-Quint,  de  n'avoir  pas  traité  son 
royal  prisonnier  avec  les  égards  dus  à  son  rang  et  à  son 
malheur.  Je  rapporterai  un  seul  trait.  Charles,  qui  se  trou- 
vait à  Tolède,  était  allé  faire  une  excursion  à  Ségovie  : 
lorsqu'il  était  en  route ,  pour  revenir  dans  la  première  de 
ces  villes,  il  reçut  un  courrier  qui  l'informait  que  le  roi 
était  malade,  au  point  de  donner  des  inquiétudes.  Il  prit 
aussitôt  le  chemin  de  Madrid,  où  il  arriva, sans  s'être  ar- 
rêté un  seul  instant,  et  il  s'empressa  d'aller  voir  le  roi  et 
de  lui  porter  des  consolations.  Dans  toutes  les  autres  occa- 
sions, il  lui  rendit  et  lui  fit  rendre  les  plus  grands  hon- 
neurs. 


(  248  ) 

Les  voyages  et  guerres  de  l'empereur  en  1542,  1543  et 
1544,  sont  le  sujet  d'une  relation  en  soîianle-sept  chapitres, 
sans  nom  d'auteur.  Elle  est  suivie  d'une  relation ,  égale- 
ment anonyme  ^  de  son  expédition  en  France,  après  qu'il 
eut  fait  la  conquête  du  duché  de  Gueldre. 

Je  citerai  encore  un  abrégé  de  la  rie  de  Charles-Quint, 
par  André  Doria,  qui  m'a  paru  exact.  Ce  livre  est  écrit  en 
italien,  et  la  bibliothèque  en  possède,  de  plus,  une  tra- 
duction espagnole,  ouvrage  de  Louis  de  Toro,  médecin  de 
la  ville  de  Placencia. 

Plusieurs  manuscrits  contiennent  des  documents  rela- 
tifs au  défi  que  François  I^**  adressa  à  Charles-Quint  en 
1528,  pour  se  dispenser  d'accomplir  le  traité  qu'il  avait  si 
solennellement  signé  et  juré  à  Madrid.  Les  mêmes  docu- 
ments existent,  avec  d'autres  qui  les  complètent,  à  la  bi- 
bliothèque de  l'académie  d'histoire  ;  j'en  parlerai  plus  loin. 

Un  manuscrit  assez  volumineux  est  composé  de  pièces 
originales  sur  la  détention  du  dauphin  et  du  duc  d'Or- 
léans en  Espagne,  où  ils  vinrent  comme  otages, après  la  mise 
en  liberté  de  François  P%  et  sur  les  négociations  à  la  suite 
desquelles  ils  furent  restitués  au  roi  leur  père.  Ces  pièces 
sont  des  lettres  de  Charles-Quint  au  connétable  de  Castille, 
don  Pedro  Hernandez  de  yela8Co,des  lettres  de  ce  dernier 
à  l'empereur  et  à  Timpéralrice,  des  conventions  entre  les 
commissaires  d'Espagne  et  de  France ,  etc.  ;  la  plupart  sont 
des  années  1528 ,  1529 ,  1530;  quelques-unes  sont  de  1526. 
Quoique  l'événement  qu'elles  concernent  puisse  être  con- 
sidéré comme  étranger  à  notre  histoire,  j'ai  cru  devoir 
prendre  copie  des  instructions  données  par  Charles  Y  au 
connétable  de  Castille  sur  l'accomplissement  des  points 
qui  devaient  précéder  la  délivrance  des  princes  français, 
et  sur  le  mode  de  cette  délivrance  :  car  tous  les  actes  qui 


(  249  ) 

porteul l'empreinte  du  caractère  el  de  la  politique  du  grand 
empereur,  sont  intéressants  pour  le  pays  qui  8e  glorifie  do 
lui  aroir  donné  le  jour.  J'ai  noté  quelques  autres  pièces, 
parmi  les  plus  importantes.  Il  est  singulier  que  HH.  de 
Navarrete^  Sal?a  et  de  Baranda,  qui ,  dans  leur  collection 
déjà  citée  ^,  ont  publiéseizedocuments  sur  la  détention  des 
fils  de  François  P'  en  Espagne ,  tirés  des  archives  de  M.  le 
duc  de  Frias,  n'aient  pas  songé  à  recueillir  aussi  ceux  qui 
se  conseryent  à  la  bibliothèque  nationale ,  d'autant  plus 
que  ces  derniers  sont  les  plus  intéressants. 

J'ai  trouvé  une  relation  ,  infiniment  curieuse,  de  l'en- 
trée et  du  séjour  de  Charles-Quint  à  Paris,  lorsqu'il  tra- 
versa la  France,  en  1539 ,  pour  aller  réprimer  l'insurrec- 
tion des  Gantois.  J'en  ai  pris  copie ,  ainsi  que  de  plusieurs 
lettres  relatives  au  même  Toyage.  Ces  pièces  grossiront  la 
collection  de  documents  sur  les  troubles  de  Gand  et  de  la 
Flandre ,  que  la  commission  m'a  confié  le  soin  de  mettre 
au  jour. 

Il  y  a  difl^érentes  copies  d'un  état  de  la  maison  de  Gharles- 
Quint,  sans  date ,  et  d'une  relation  de  la  manière  de  servir 
qui  s'y  observait  en  1546.  Le  rédacteur  de  cette  dernière, 
Jean  Sigoney,  en  l'adressant  à  Philippe  II,  qui  la  lui  avaitde- 
mandée,  lui  faisait  observer  que  l'organisation  de  la  maison 
de  l'empereur  était  bien  difi*érente  decelle  des  ducs  de  Bour- 
gogne,  et  il  expliquait  cela  par  différentes  raisons  :  <  Je 
»  me  rappelle^  disait-il  entre  autres,  que,  quand  on  re- 
»  présentait  à  lempereur  qu'il  n'observait  pas  les  cou- 
if)  tûmes  pratiquées  sous  les  ducs  de  Bourgogne,  il  répon- 
»  dait  que,  comme  ils  avaient  eu  la  liberté  de  vivre  à  leur 
»  guise ,  il  voulait  jouir  de  la  même  liberté.  » 

1  Tome  II,  p.  200 -2ô8. 


(  250  ) 

J'ai  recherché,  d'après  les  indications  du  catalogue,  une 
relation  de  ce  qui  se  passa ,  à  Worms,  entre  Gharles-Quint 
et  Luther  :  cette  pièce  a  été  arrachée  du  volume  qui  la 
contenait.  Ce  n'est  pas  la  seule  qui  manque  ainsi.  Dans 
beaucoup  de  manuscrits ,  j'ai  constaté  de  pareilles  lacunes  ; 
et,  ce  qu'il  y  a  de  particulier  , c'est  que  les  documents  ar- 
rachés étaient  pour  la  plupart  relatiCsaux  troubles  des  Pays- 
Bas.  On  ignore,  à  la  bibliothèque,  à  quelle  époque  ces  actes 
debrigandage  ont  été  commis,  et  qui  a  pu  en  être  l'auteur. 

Les  lettres  écrites  à  et  par  Gharles-Quint  sont  extrême- 
ment nombreuses  dans  ce  dépAt.  J'ai  été  étonné  de  n'en 
trouver  aucune  qui  fit  partie  de  sa  correspondance  avec  le 
gouvernedaent  de  Bruxelles.  Aux  archives  de  Simancas ,  la 
même  chose  m'a  (rappé.  Cette  remarque ,  et  la  circonstance 
que ,  à  l'exception  des  deux  Granvelle,  les  ministres  em- 
ployés par  l'empereur  pour  les  affaires  des  Pays-Bas>  furent 
ordinairement  des  naturels  de  ces  provinces,  ne  laissent 
guère  de  doute  que  les  papiers  de  son  règne ,  en  ce  qui 
concernait  notre  pays ,  furent  déposés  dans  les  archives  de 
Bruxelles.  Malheureusement  nous  n'en  avons  plus  au- 
jourd'hui que  des  débris;  c'est  à  Vienne  qu'il  faut  en 
aller  chercher  la  collection. 

Je  me  suis  contenté  de  recueillir ,  parmi  les  lettres  de 
Gharles-Quint ,  celles  qui  se  rapportaient  à  des  événements 
notables  de  sa  vie»  ou  pouvaient  servir  à  le  caractériser 
comme  homme  et  comme  souverain.  Telles  sont  les  lettres 
qu'il  écrivit  au  connétable  de  Gastille  :  de  Bologne ,  le  7 
mars  1530,surles  raisons  qui  l'avaient  engagé  à  se  faire 
couronner  en  cette  ville,  et  sur  celles  qui  l'obligeaient  à  se 
rendre  eu  Allemagne;  de  Ratisbonne,  le  11  juillet  1632, 
sur  les  dispositions  militaires  qu'il  faisait,  pour  résister 
aux  Turcs;  de  Barcelone,  le  15  avril  1538,  sur  son  dépari 


(  251  ) 

pour  Nice,  où  il  devait  avoir  une  entrevue  avec  le  pape  el 
le  roi  de  France.  Telle  est ,  surtout ,  la  lettre  qu'il  adressa 
au  prince,  son  fils,  de  Palamos,  le  6  mai  1543,  au  mo- 
ment de  s'embarquer  pour  passer  en  Allemagne,  et  de  là 
aux  Pays-Bas  ,  où  François  P'  avait  de  nouveau  allumé 
le  feu  de  la  guerre.  Voulant  prévoir  toutes  les  éventuali- 
tés possibles ,  il  y  donne  des  conseils  à  son  fils ,  auquel 
il  venait  de  confier  le  gouvernement  deTEspagne,  sur 
la  conduite  qu'il  aurait  à  tenir  ,  dans  le  cas  où  lui-même 
viendrait  à  mourir,  ou  tomberait  au  pouvoir  de  ses  en- 
nemis. U  lui  fait  le  portrait  de  qhacun  de  ses  ministres, 
lui  détaille  leurs  qualités  et  leurs  défauts,  lui  dit  le 
degré  de  confiance  qu'il  doit  leur  accorder,  la  manière 
dont  il  doit  s'y  prendre  avec  eux ,  etc.  Cette  lettre ,  monu- 
ment remarquable  de  la  prévoyance  et  de  la  sagesse  de 
Charles-Quint ,  ainsi  que  de  sa  profonde  connaissance  des 
hommes  et  des  afi'aires,  était  destinée  à  demeurer  secrète 
il  tout  jamais  :  l'empereur  ne  voulait  pas  que  le  prince  la 
communiquât  même  à  sa  femme  ^  et  il  lui  recomman- 
dait ,  si  quelque  événement  venait  à  menacer  sa  vie ,  d'y 
mettre  une  enveloppe  qui  en  prévint  l'ouverture  *. 

Parmi  les  manuscrits  qui  contiennent  des  lettres  de 
Charles-Quint,  il  y  en  a  un  qui  fut  l'ouvrage  d'un  de  ses 
secrétaires,  qu'une  note  placée  en  tête  du  volume  appelle 
GasparArghin.  Les  lettres  dont  il  est  formé,  appartien- 

1  Après  aToir  pris  copie  de  la  lettre  do  6  mai  1643,  je  Fai  IroaTde 
imprimée ,  aTec  quelques  -fariantes,  dans  êlSemanario  erudito ,  collec- 
tion de  documents,  entrente  et  quelques  Tolumes,  qui  parut  i  Ma- 
drid sur  la  fin  du  sidcle  dernier.  Quoique  cette  collection  ne  soit  pas 
connue  &  Fétranger,  et  qu'elle  le  soit  même  peu  en  Espagne  ,  la  pu- 
blicité qu'y  a  reçue  la  lettre  en  question  ,  me  dispensera  d*en  repro- 
duire ,  dans  mon  rapport ,  le  texte  original  ;  mais  j'en  donnerai  une 
traduction  française. 


(  232  ) 

nent  aux  années  1518  à  1523;  elles  sont  adressées  au  pape, 
a  des  cardinaux,  à  des  princes  et  à  d'autres  personnages 
marquants  d'Italie  ;  elles  sont  toutes  en  latin.  Quoiqu'elles 
m'aient  paru  authentiques  pour  le  fond,  je  ne  les  regarde 
pas  comme  une  copie  littérale  des  originaux,  car,  dans  les 
chancelleries  d'Espagne,  c'était  le  castillan  dont  on  se  ser- 
Tait  pour  la  correspondance  ayec  l'Italie  :  je  crois  plutôt 
que  l'auteur  du  recueil,  suivant  un  usage  qui  était  encore 
assez  répandu  de  son  temps,  aura  voulu  en  donner  une  tra- 
duction substantielle,  dans  la  langue  des  érudits.  Ces  let- 
tres ne  sont  pas,  du  reste,  d'une  grande  importance  histo- 
rique. Je  n'en  ai  copié  que  deux,  écrites  par  Charles-Quint 
au  pape  :  l'une,  du  6  février  1519,  sur  la  mort  de  l'empe- 
reur Haximilien,  son  aïeul  ;  l'autre,  du  22  août  1523,  sur 
les  mesures  prises  par  lui  contre  Luther. 

Les  manuscrits  qui  sont  relatifs  au  règne  de  Philippe  II 
comprennent ,  de  même  que  ceux  qui  concernent  l'époque 
de  son  père,  deux  relations  d'ambassadeurs  vénitiens  : 
Tune, de  Frédéric Badoaro'  ;  l'autre,  de  Michel  Suriano.  La 
première  a  été  rédigée  en  1557  ou  1558,  quoique,  dans  le 
titre,  elle  pq[te  la  date  de  1561  ;  la  seconde,  à  laquelle  trois 
manuscrits  où  elle  se  trouve  assignent  trois  dates  dijOTé- 
rentes,  celles  de  1559,  1560  et  1573,  doit  être  de  1558, 
on  de  1559. 

Les  deux  ambassadeurs  tracent,  chacun  à  sa  manière, 
le  portrait  de  Philippe  II,  de  don  Carlos,  son  fils,  et  de  ses 
ministres.  Badoaro  parle  longuement  aussi  de  Charles- 
Quint,  près  duquel  il  avait  été  accrédité  pendant  quelque 
temps.  Quoique  je  me  sois  proposé ,  Monsieur  le  Président, 
de  n'entrer  pas  ici  dans  des  détails ,  par  le  motif  que  j'ai 

*  Ce    nom   e^t  estropié  dans  le  titre  du  manuscrit,   lequel   porte 
JSaldovêtv, 


(  253  ) 

énoncé  au  début  de  cette  leUre,  je  ne  puis  résister  au 
plaisir  de  satisfaire  ?Q(re  juste  curiosité ,  en  vous  donnant 
de  cours  extraits  au  moins  des  passages  dans  lequels  les 
envoyés  de  Venise  apprécient  Philippe  II,  le  cardinal  de 
Granyelle  et  le  duc  d'Âlbe  y  trois  personnages  qui  ont  été  de 
TOtre  part  le  sujet  d'études  si  savantes  et  si  consciencieuses. 
«  L'éducation  donnée  à  Philippe  II,  dit  Michel  Suriano, 
»  eut  pour  résultat  que,  lorsqu'il  quitta  la  première  fois 
»  l'Espagne  pour  aller  en  Flandre,  en  passant  par  l'Italie 
)»  et  l'Allemagne,  il  fit  partout  l'effet  d'être  sévère  et  intrai- 
»  table,  de  sorte  qu'il  fut  peu  agréable  aux  Italiens,  qu'il 
n  déplut  tout  a  fait  aux  Flamands ,  et  se  rendit  odieux  aux 
»  Allemands ^  Mais,  ayant  été  averti,  d*abord  par  le  car- 
»  dinal  de  Trente^  jensuite  par  la  reine  Marie,  et  plus  effica- 
y>  cément  encore  par  son  père,  que  cette  sévérité  n'était 
»  point  convenable  chez  un  prince  destiné  à  régner  sur 
»  plusieurs  nations,  de  mœurs  et  d'esprit  divers, il  changea 
»  sa  manière  d'être,  au  point  que,  à  son  second  voyage, 
»  pour  passer  en  Angleterre,  il  fit  toujours  preuve  d'une 
»   douceur  et  d'une  humanité  si  grandes,  qu'il  n'y  a  pas 

»  de  prince  qui  l'eût  surpassé  sous  ce  rapport Sa 

n  complexion  est  très-délicate  ;  aussi  vit-il  avt^  beaucoup 
»  de  régularité,  et  fait-il  son  régime  presque  exclusif 
»  d'aliments  très-nourrissants,  ne  mangeant  ni  poisson  ni 
v>  fruits,  ni  rien  de  pareil,  qui  engendre  de  mauvaises 
»  humeurs.  Il  dort  beaucoup,  fait  peu  d'exercice,  et  ses 
»  passe- temps  domestiques  sont  tout  à  fait  placides.  Il  est 
»  vrai  que,  à  l'armée,  il  a  montré  un  peu  plus  de  vivacité  ; 
»   mais,  en  cela,  il  a  forcé  sa  nature,  qui  est  plus  portée 


^  PerqueaiOyfu  poco  grato  à  Italiani,  ingratissimo  à  Fiamenghi, 
et  odioso  à  Têd^scht. 


(  254  ) 

»  pour  la  tranquillité,  que  pour  le  moufement,  et  plus 

»  pour  le  repos,  que  pour  le  trayail.  Il  s'en  est  suivi  que, 

»  quoiqu'étant  dans  Tâge  où  se  manifestent  ordinairement 

»  des  goûts  belliqueux  et  un  désir  insatiable  de  gloire ,  ses 

»  actions  n'ont  pas  eu  pour  but  jusqu'ici  d'augmenter  ses 

»  états  par  la  guerre,  mais  plutôt  de  les  conserver  par  la 

»  paix.  Aussi ,  dés  le  commencement  de  son  régne,  a-t-il 

»  fait  une  trêve  aveo  le  roi  de  France,  contrairement  à 

D  l'avis  de  l'empereur,  et  malgré  le  Màme  public  de  Hon- 

»  sieur  d'Arras Tout  en  ressemblant  à  son  père  par 

»  le  visage,  les  paroles,  l'accomplissement  des  devoirs 

»  religieux  et  les  habitudes  de  bonté  et  de  bonne  foi,  il 

»  diffère  pourtant  de  lui  sous  plusieurs  rapports,  qui  cons- 

»  tiluent  la  principale  grandeur  des  princes.  L'empereur 

»  se  complaisait  dans  les  choses  de  la  guerre,  et  y  était 

»  fort  entendu;  le  roi  s'y  entend  médiocrement,  et  il  ne 

»  les  aime  pas.  Celui-là  s'engageait  avec  ardeur  dans  les 

))  grandes  entreprises  ;  celui-ci  les  évite  :  il  a  moins  en  vue 

»  de  travailler  à  sa  grandeur,  que  d'empêcher  celle  d'au- 

»  trui.  L'empereur  ne  se  laissait  jamais  influencer  par  la 

y>  menace  ou  la  peur  ;  le  roi,  pour  de  faibles  appréhensions, 

»  a  laissé  sortir  de  ses  mains  plusieurs  de  ses  domaines. 

»  Le  premier  se  guidait  en  toutes  choses  d'après  sa  propre 

»  opinion;  le  second  suit  celle  des  autres.  Pour  lui,  nulle 

»  nation  n'est  au-dessus  des  Espagnols  :  c'est  au  milieu 

»  d'eux  qu'il  vit;  ce  sont  eux  qu'il  écoute;  c'est  par  eux 

^)  qu'il  se  dirige  en  tout.  En  opposition  à  l'empereur,  il 

)>  fait  peu  de  cas  des  Italiens  et  des  Flamands,  et  moins 

»  encore  des  Allemands » 

Frédéric  Badoaro  confirme  ce  que  dit  Suriano  de  la 
complexion  de  Philippe  II,  de  la  timidité  de  son  caractère, 
de  sa  tempérance  ;  il  est  aussi  d'accord  avec  lui  sur  l'eflet 


(  255  ) 

que  produisit  ce  prince  à  son  premier  voyage  en  Italie,  en 
Allemagne  et  en  Flandre.  Illoue  sa  piété,  sa  libéralité,  sa 
charité,  qui  se  manifesta  à  Bruxelles  pendant  rhi?er  de 
1557 ,  où  les  indigents  mouraient  dans  les  rues  de  froid  et 
de  faim;  mais  il  lui  reproche  l'incontinence  et  le  goût 
qu'il  avait  de  sortir  déguisé  la  nuit ,  même  au  milieu  des 
aflfaires  les  plus  graves.  «  Le  roi,  continue  Badoaro,  se 
n  plait  à  Tétude,  et  s'occupe  particulièrement  de  l'histoire. 
»  Il  sait  bien  la  géographie.  Il  s'entend  un  peu  dans  la 
»  statuaire  et  la  peinture;  quelquefois  même,  il  trouve  du 
)»  plaisir  à  s'y  exercer.  II  parle  avec  correction  sa  langue, 
»  et  comprend  parfaitement  le  latin.  Il  parle  aussi  l'italien, 

»  et  un  peu  le  français Avec  les  ambassadeurs,  il  fait 

M  profession  de  se  montrer  content  des  dignités  et  des 
»)  états  qu'il  possède,  pour  autant  qu'il  puisse  en  jouir  en 
»  paix.  Il  est  pour  l'ordinaire  plutAtdoux  qu'irascible,  et 
»  quiconque  a  été  dans  le  cas  de  négocier  avec  lui,  a  pu 

»  se  convaincre  de  son  extrême  bonté Il  dit  parfois 

»  des  bons  mots ,  et  entend  volontiers  des  facéties  ;  mais,  à 
»  ses  repas,  et  lorsqu'il  admet  des  bouffons  en  sa  présence, 
»  il  ne  se  livre  pas  à  l'hilarité  avec  autant  d'abandon  que 

»  dans  sa  chambre,  où  sa  gaieté  est  sans  bornes Il  lit 

rt  les  mémoires  et  discours  qu'on  lui  remet ,  ainsi  que  les 
»  suppliques,  qu'il  reçoit  lui-même  de  tout  le  monde.  H 
»  est  trés-attentif  à  tout  ce  qu'on  lui  dit  \  mais  il  ne  re- 
»  garde  pas  ordinairement  son  interlocuteur,  tenant  les 
)>  yeux  fixés  à  terre ,  ou  dirigés  à  droite  ou  à  gauche.  Il 
»  répond  brièvement,  et  avec  promptitude,  point  par 
»  point  :  il  ne  prend  toutefois  pas  de  résolution  par  lui- 

»  même » 

Hichel  Suriano  s'occupe  peu  du  duc  d'Albe.  La  manière 
dont  parle  de  lui  Badoaro,  ne  correspond   pas,  de   tout 


(  236  ) 

point,  à  l'idée  qu'on  se  fait  communëment  de  ce  persoo^ 
nage:  «Le  duc  d'Albe,  dît-il,  est  âgé  de  cinquante  ans;  il 
y>  est  grand  et  fort  de  taille,  avec  une  petite  tète.  D  est  de 
^  compleiion  sèche  et  colérique.  Il  n'a  fait  preute,  à  la 
»  guerre,  que  de  timidité  et  de  peu  d'intelligence;  aussi 
>  l'empereur  ne  lui  confia-t-il  jamais  de  charge  loin  de  sa 
»  personne,  quoiqu'il  lui  donnât  le  titre  de  capitaine  gé- 
»  néral.  Ce  n'est  pas  un  homme  vénal;  mais  il  est  trés- 
»  avare,  et  sa  dépense  est  plutôt  celle  d'un  comte  que 
»  d'un  duc.  Gonflé  d'orgueil  et  d'ambition,  il  est  enclin  à 
»  la  flatterie  et  trés-envieux.  II  ne  vaut  pas  grand'cbose 
))  pour  les  aflaires ,  et  n'est  en  somme  nullement  aimé  à 
»  la  cour,  où  il  passe  pour  un  homme  de  très-peu  de  cœur. 
»  On  lui  envoya  un  jour  une  lettre  anonyme  ainsi  conçue  : 
^  Au  très'illujftre  seigneur  le  duc  d'Albe^  capitaine  gé- 
»  néral  de  Milan  pour  Vune  et  Vautre  majesté  en  temps 
»  de  paix ,  et  grand  majordome  en  temps  de  guerre.  *  » 
Les  deux  ambassadeurs  de  Venise  font  le  portrait  le 
plus  flatteur  du  cardinal  de  Granvelle,  qui  n'était  encore 
qu'évéque  d'Arras.  Après  avoir  remarqué  que  l'empereur, 
dans  les  dernières  années  de  son  règne,  lui  laissait  le 
soin  de  traiter  toutes  les  aflaires,  Badoaro  ajoute  :  «  Il  est 
n  vrai  que  ce  ministre,  dans  ses  relations  avec  les  ambas- 
»  sadeurs  et  les  autres  personnages  politiques,  s'est  ac- 
»  quitté  de  sa  charge  avec  des  manières  si  gracieuses ,  avec 
»  tant  de  patience,  de  bienveillance  et  de  courtoisie,  et 
»  en  leur  faisant  des  réponses  si  réfléchies  à  la  fois  et  si 
»  promptes, qu'il  eût  été  difficile  d'en  désirer  davantage.  » 
Suriano,  parlant  des  conseillers  de  Philippe  II,  qui,  indé- 
pendamment de  Granvelle,  étaient  Ruy  Goniez  de  Silva, 
comte  de  Melito,  le  ducd'Albe,  don  Juan  Manrique,  don 

*  Celte  anecdote  est  reproduite  dans  la  Biographie  universelle. 


(  257  ) 

Anlonio  de  Toledo,  le  comte  de  Feria  el  le  duc  de  Franca- 
^illa,  dit  à  son  tour  :  «  Telle  est  la  base ,  tels  sont  les  piliers 
»  sur  lesquels  repose  cette  grande  machine ,  tels  sont  les 
»  hommes  de  qui  dépend  le  gouvernement  de  la  moitié  du 
»  monde.  Mais  aucun  d'eux,  tous  réunis  même,  ne  valent 
)»  autant  que  H.  d'Arras,  qui,  par  son  rare  discernement, 
»  par  sa  pratique  des  affaires,  est  le  plus  habile,  le  plus 
»  résolu  dans  la  conduite  des  grandes  entreprises  ,  le  plus 
»  adroit,  le  plus  sûr  de  lui-même  dans  leur  maniement, 
»  et  le  plus  persévérant  pour  les  mener  à  fin.  » 

En  lisant  ces  esquisses.  Monsieur  le  Président,  vous 
n'oublierez  pas  que,  à  l'époque  où  elles  furent  tracées, 
Philippe  II  ne  faisait  que  de  commencer  son  régne  ;  que 
le  duc  d'Albe  et  le  cardinal  de  Granvelle,  quoiqu'ils 
eussent  été  employés  depuis  longtemps  dans  des  choses 
importantes,  n'avaient  pas  encore  subi  l'épreuve  la  plus 
difficile  de  leur  vie  politique.  Vous  ne  les  considérerez 
donc  pas,  quelque  confiance  que  leurs  auteurs  puissent 
vons  inspirer,  comme  des  éléments  suffisants  pour  servir 
à  un  jugement  définitif  sur  les  hommes  célèbres  qu'elles 
concernent.  Dans  peu  de  temps,  j'espère,  je  pourrai  en 
offrir  de  plus  certains,  de  plus  complets,  aux  amis  de  notre 
histoire  nationale  :  ce  sont  les  matériaux  que  j'ai  recueillis 
déjà,  et  que  je  continue  de  recueillir  dans  le  riche  dépôt 
qui  m'a  été  ouvert  ici.  J'ose  d'avance  vous  donner  l'assu- 
rance, Monsieur  le  Président,  qu'ils  ne  laisseront  rien  à 
désirer  pour  la  solution  de  la  grave  question  qui  partage 
encore  aujourd'hui  les  esprits,  en  Belgique  et  ailleurs. 
Philippe,  Granvelle,  Ferdinand  de  Tolède,  pourront  en 
fin  être  jugés  d'après  le  témoignage  le  plus  irrécusable, 
celui  de  leurs  actes  mêmes.  Je  serai  un  rapporteur  fidèle; 
je  dirai  tout,  le  bien  comme  le  mal  :  car  je  ne  suis  guidé. 
Ton.  IX.  17 


(  238  ) 

dans  les  recherches  auxquelles  je  me  livre  ^  par  d'aulres 
passions  que  celles  de  la  vérilé  et  de  la  justice. 

Tai  parcouru  un  manuiîcrit  de  1408  pages  d'écrilure 
serrée,  contenanl  les  guerres  de  Flandre  et  de  France  sous 
le  gouvernement  d'Alexandre  Farnése,  prince  de  Parme. 
L'auteur  y  le  capitaine  Alonso  Vasquez,  qui  avait  servi 
dans  ces  guerres,  les  écrivit  assez  longtemps  après,  en 
1610.  Il  dédia  son  livre  à  Philippe  III.  C'est  le  manuscrit 
original  que  possède  la  bibliothèque. 

Les  guerres  de  Flandre,  depuis  l'origine  des  troubles,  en 
1567,  jusqu'à  la  trêve  de  douze  ans,  ont  été  racontées  par 
plusieurs  Espagnols  qui  y  avaient  pris  part.  Il  y  a,  pour 
l'époque  dont  Alonso  Vasquez  s'est  occupé,  l'histoire  du 
contador  Antonio  Carnero  ,  dédiée  à  l'infante  Isabelle,  et 
qui  fut  imprimée  à  Bruxelles  en  1625.  J'ai  cru  pouvoir 
me  dispenser,  par  ce  motif,  d'analyser  Ténorme  compila- 
lion  du  capitaine  Vasquez.  J'en  ai  extrait  seulement  le 
prologue,  le  portrait  qu'il  fait,  à  la  fin  de  sa  relation, 
d'Alexandre Farnèse,  et  la  description,  qui  la  précède,  des 
mœurs,  usages  et  coutumes  des  habitants  des  Pays-Bas. 
Celle-ci  contient  des  particularités  très-curieuses^  et  qu'on 
ne  trouve  pas  dans  Guichardin. 

Une  vie  de  Philippe  II,  dont  il  y  a  plusieurs  copies,  est 
attribuée,  dans  un  manuscrit,  au  fameux  Antonio  Perez, 
son  secrétaire;  dans  un  autre,  à  don  Juan  de  Idiaquez, 
grand  commandeur  de  Léon  et  conseiller  d'état.  Elle  n'est 
certainement  l'ouvrage  d'aucun  de  ces  deux  ministres ,  car 
elle  fourmille  d'inexactitudes.  Ce  qui  y  est  rapporté  parti- 
culièrement sur  la  fin  prématurée  de  don  Carlos,  est  un 
tissu  d'absurdités  et  de  faussetés. 

Que  de  fables,  Monsieur  le  Président,  n'a-t-on  pas  dé- 
bitées dans  le  nord  comme  dans  le  midi  de  l'Europe,  à 


(  â59  ) 

propos  de  larrestalioii  et  de  la  mort  de  doD  Gurlos!  Cet 
éTénement  ne  pouvait  rester  étranger  à  mes  investigations, 
car  il  se  rattachait  aussi  à  notre  histoire,  ne  fût-ce  que 
par  les  intelligences  qu'on  supposait  qoe  Tinfortuné  prince 
avail  entretenues  avec  les  Flamands  :  j  ai  eu  le  bonheur 
(il  y  en  a  quelquefois  dans  les  recherches  historiques) 
de  trouver,  dans  divers  manuscrits,  des  pièces  qui,  si  je 
ne  m'abuse,  lèveront  bien  des  doutes  sur  le  véritable  ca- 
ractère que  l'histoire  doit  lui  assigner.  Et  je  ne  parle  pas 
seulement  des  communications  que  le  roi  adressa  ou  qu'il 
fit  faire,  par  ses  ambassadeurs,  aux  souverains  étrangers^ 
notamment  au  pape,  à  l'empereur  et  à  la  reine  de  Portu- 
gal, et  des  lettres  qu'il  écrivit  aux  principaux  seigneurs, 
aux  villes,  aux  évéques  et  aux  supérieurs  des  ordres  reli- 
gieux d'Espagne  :  les  déclarations  de  ce  genre  contiennent 
toujours  des  réticences,  et  quelquefois  des  mensonges.  J'ai 
en  ma  possession  des  documents  moins  suspects  :  ils  sont 
écrits  par  un  personnage  qui,  à  raison  de  la  position  qu'il 
occupait  à  la  cour  de  Madrid,  dut  savoir,  mieux  qu'aucun 
antre,  comment  les  choses  se  passèrent. 

Plusieurs  historiens  ont  avancé  que  Philippe  II  fit  faire 
le  procès  à  son  fils  par  l'inquisition.  Cette  assertion,  desti- 
tuée de  preuves ,  ne  peut  plus  se  soutenir  aujourd'hui  ,  en 
présence  du  témoignage  de  Llorente,  qui  avait  compulsé 
les  archives  de  ce  redoutable  tribunal ,  et  qu'on  n'accusera 
certes  pas  d'engouement  pour  Philippe  II  ^ 

Cabrera  s'exprime  d'une  autre  manière  :  il  dit  que  le  roi 
forma  une  junte,  composée  du  cardinal  Espinosa  ,  de  Ruy 
Gomez  et  du  licencié  Briviesca,  pour  instruire  le  procès 


1  Histoire  critique   de  Vinquisition  d* Espagne ,  par  D.  Jean-Antoine 
Llorente.  Paris  ,  1817-1818.  T.  111,  p.  138. 


(  260  ) 

justificatif  de  la  prison  du  prince  ;  que  ,  dans  ce  dessein, 
il  fit  apporter  des  archiyes  de  Barcelone  le  procès  intenté 
par  Jean  II,  roi  d'Aragon  et  de  Navarre,  contre  Charles, 
son  fils  atné ,  prince  de  Biana  et  de  Girone,  et  il  ajoute  : 
«  Ils  sont  tous  les  deux  aux  archives  de  Simancas,où,  en 
»  1592, don  Ghristoval de  Hora  les  mit  en  un  coffre  vert, 
D  dans  lequel  ils  se  conservent  ^.  » 

Llorente  répète  le  récit  de  Cabrera  ;  il  regarde  comme 
constant  le  dépôt  fait,  aux  archives  de  Simancas,  des  pièces 
du  procès  de  don  Carlos  :  «  Ce  procès,  dit-il ,  doit  y  être 
»  encore,  si  on  ne  l'a  transporté  à  Paris  par  ordre  de  l'em- 
»  pereur  Napoléon,  comme  le  bruit  en  a  couru  en  Espa- 
i>  gne^)» 

L'autorité  de  Cabrera  est  imposante,  s'il  est  vrai, comme 
il  l'assure,  que  ce  qu'il  écrivit  sur  ce  sujet,  m  il  l'avait  vu 
»  et  entendu  alors  et  depuis,  au  moyen  de  l'entrée  que, 
»  dès  sa  jeunesse,  il  eut  dans  la  chambre  de  ces  princes  '•)! 
Cependant  j'oserais  presque  affirmer,  d'après  les  documents 
que  j'ai  cités  ci-dessus,  que  cet  historien  a  été  mal  informé 
sur  le  fait  du  procès.  Qu'il  ait  été  question ,  dans  les  pre- 
miers moments  de  l'arrestation  du  prince,  d'instruire  une 
procédure  contre  lui,  cela  n'est  guère  douteux,  et  le  roi, 
s'il  eût  voulu  le  déshériter ,  comme  il  y  a  lieu  de  croire 
qu'il  en  eut  Tinteution,  n'aurait  pu  se  dispenser  d'em- 
ployer ce  moyen ,  d'autant  plus  que  don  Carlos  avait  été 
reconnu  et  juré,  par  les  certes  de  Caslille,  comme  héritier 
présomptif  de  la  couronne  :  mais  le  peu  d'intervalle  qui 
s'écoula  entre  son  arrestation  et  sa  mort,  vint  soustraire 
Philippe  II  à  la  nécessité  de  recourir  aux  voies  judiciaires. 

1  HUtona  de  Phelipe  II,  Ut.  TII  ,  p.  477. 

*  Histoire  de  rinquisition  d'Espagne ,  t.  lll,  p.  172. 

5  HisioHa  de  Phelipe  II,  \\i.  VIII ,  p.  497. 


(  261  ) 

Il  est  à  remarquer  qu'Antonio  de  Herrera,  qui  écrivit 
rhistoire  de  Philippe  II ,  du  vivant  de  ce  monarque  ^,  mais 
ne  la  publia  que  sous  le  régne  de  son  successeur^  et  qui, 
en  sa  qualité  de  chroniste  de  Castilie,  dut  être  bien  ren- 
seigné ,  se  tait  sur  le  fait  énoncé  par  Cabrera  ;  il  rapporte 
seulement  le  bruit  qui  courut,  dans  le  principe,  touchant 
les  intentions  du  roi  :  («  On  disait  à  la  cour  (c*est  ainsi  qu'il 
)>  parle)  que  le  roi  voulait  faire  un  procès,  et  avec  le  con- 
y>  seil  déclarer  le  prince  inhabile  à  succéder  à  la  cou- 
»  ronne.  ^)» 

Llorente  nous  fait  connaître  une  relation  trés-curieuse 
de  l'arrestation  de  don  Carlos,  écrite  par  un  huissier  de  sa 
chambre.  On  y  lit  que  Philippe  II  fit  faire  une  enquête 
sur  la  conduite  du  prince,  et  qu'il  voulut  même  assister 
aux  déclarations  des  témoins.  Bien  qu'il  n'existe  aucune 
preuve  de  cette  enquête,  le  fait  a  pour  lui  tous  les  ca- 
ractères de  la  vraisemblance  :  il  était  naturel  que  le  roi 
cherchât  k  s'entourer  de  toutes  les  lumières  possibles  sur 
les  actions  antérieures  du  prince  et  sur  les  desseins  qu'il 
avait  conçus.  Mais  il  y  a  loin  d'une  enquête  de  ce  genre  à 
un  procès. 

Quant  au  dépôt  des  actes  du  prétendu  procès  dans  les 
archives  de  Simancas,  voici.  Monsieur  lePrésident,  un  fait 
dont  je  puis  garantir  l'authenticitéMiOrsque,  dans  la  guerre 

1  Hiêtoria  général  dêl  mundo,  del  iiempo  de  Phelipe  II  ^  escrita  por 
Antonio  do  Horrora  ,  coronisia  mayor  do  S,  M,  de  las  Indias^  y  eu  eoro- 
niêia  de  Catiilla,  Il  y  en  a  plusieurs  éditions. 

'  Dezioeo  en  la  cor  te  que  el  rey  qneria  hoMerpivceeeo,  y  con  el  consejodo' 
clarar  al  principe  por  inhabil  para  la  eucceeeion  de  la  coronaXxyJi^  ohap.â. 

'  n  est  consigné  dans  on  rapport  du  commissaire  français  Guiter,  que 
le  gouTernement  impérial  chargea  ,  en  1810 ,  d^enlever  les  archives  de 
Simancas ,  pour  les  faire  transporter  i  Paris.  J'ai  In  ce  rapport  aux  archi- 
Tes  du  royaume  de  Irance. 


(  2G2  ) 

fie  l'indépendance,  le  général  Kellermann  eut  occnpé  Val- 
ladolid  *,  les  sayants  du  lieu  n'eurent  rien  de  plus  pressé 
que  de  provoquer  prés  de  lui  Touverture  du  coffre  qui, 
selon  la  tradition  généralement  reçue  (et  qui  l'est  encore 
aujourd'hui  en  Espagne),  devait  renfermer  les  pièces  du 
fameux  procès.  Le  général  Kellermann  envoya  à  Simancas, 
pour  cette  opération ,  le  chanoine  Mogrovejo,  qui  fut  de- 
puis attachéaux  archives  de  l'Empire.  Le  coffre  mystérieux 
fut  ouvert ,  et,  au  lieu  du  procès  dedon  Carlos,  on  y  trouva 
celui  do  don  Rodrigue  Calderon,  marquis  de  Sept-Ëglises, 
qui,  ayant  joui,  pendant  quelques  années,  d'une  haute 
faveur  auprès  de  Philippe  III,  tomba  en  disgrâce  en  même 
temps  que  son  protecteur  le  duc  de  Lerma,  fut  emprisonné 
et  peu  après  condamné  à  mort  et  exécuté.  Ceci  prouve  qu'il 
ne  faut  pas  s'en  rapporter  aveuglément  aux  traditions. 

Parmi  les  pièces  détachées  que  j'ai  extraites  de  divers 
manuscrits,  sont  encore  : 

La  réponse  que  donna  Philippe  II,  en  1569,  aux  points 
qui  lui  furent  proposés  par  l'archiduc  Charles,  au  nom  de 
l'empereur,  sur  la  nécessité  de  changer  de  système  dans  le 
gouvernement  des  Pays-Bas,  et  de  traiter  avec  le  prince 
d'Orange  :  réponse  qui  forme  un  cahier  du  trente  pages; 

Une  lettre  du  cardinal  de  Granvelle  a  don  Juan  d'Au- 
triche, datée  de  Naples,  le  28  août  1573,  dans  laquelle  il 
blâme  les  massacres  ordonnés  par  le  duc  d'Albe  après  la 
prise  de  Harlem^  et  les  moyens  de  rigueur  que  celui-ci  avait 
mis  en  pratique  depuis  son  arrivée  aux  Pays-Bas  ; 

Une  lettre  extrêmement  intéressante  écrite  à  Phi- 
lippe II,  de  Namur ,  le  3  octobre  1578 ,  par  le  P.  Dorante, 


^  SimancM  est  h  doui  lieues  de  ValladoUd,  et  appartient  à  la  province 
dont  Valladolid  est  la  capitale. 


(  263  ) 

confesseur  de  don  Juan  d'Autriche ,  sur  la  maladie  et  les 
derniers  moinenls  de  ce  prince  ; 

Des  lettres  données  à  l'Escurial  le  l"'  septembre  1579 , 
par  lesquelles  le  roi,  «  se  ressouvenant  de  la  grande  pru- 
»  dence,  inteiligencoi  pratique  et  eipérience  de  toute  sorte 
»  d'affaires  et  autres  bonnes  qualités  et  mérites  qui  con- 
»  courent  en  la  personne  du  cardinal  de  Granvelle,  son 
»  très-cber  et  trés-aimé  ami  (  muy  earo  y  muy  amado 
»  amigo)  »,  le  nomme  président  du  conseil  suprême 
d'Italie  pour  les  affaires  de  Naples,  de  Sicile  et  de  Hilan; 

Une  lettre  du  prince  de  Parme,  écrite  de  Beveren  le  25 
août  1585 ,  où  il  donne  le  détail  des  négociations  qui  ont 
précédé  la  reddition  d'Anvers. 

J'ai  noté,  en  outre,  un  grand  nombre  de  pièces  que  je 
n'ai  pas  trouvées  assez  importantes  pour  les  copier  ou  les 
extraire ,  ou  dont  j'ai  cru  qu'il  pouvait  exister  des  copies 
dans  nos  propres  archives. 

Il  y  a,  à  la  bibliothèque,  une  traduction  espagnole  du 
mémoire  d'Hoppérus  sur  les  troubles  des  Pays-Bas,  qui  a 
été  publié  par  Hoynck  van  Papendrecht. 

Il  y  existe  de  pareilles  traductions  : 

Du  discours  de  l'amiral  de  Coligny  sur  le  siège  de  S^- 
Quentin  ; 

Du  mémoire  que  le  secrétaire  Courtewillo  présenta  au 
duc  d'Albe  ,  à  Haestricht,  en  15()8,  et  dont  j'ai  donné  le 
précis  dans  mon  rapport  sur  les  archives  de  Lille  ^ 

De  la  description  des  Pays-Bas ,  par  Guichardin. 

J'ai  analysé  un  mémoire  sur  le  gouvernement  des  Pays- 
Bas,  qui  parait  avoir  été  adressé  à  l'archiduc  Ernest,  ou  à 
l'archiduc  Albert.  L'auteur  y  traite  successivement  :  de 
l'état  ecclésiastique,  du  conseild'élat ,  du  conseil  privé,  du 

'  Pag.  224 


(  264  ) 

grand  conseil  de  Halines ,  de  la  chancellerie  de  Brabant  ^ 
du  conseil  des  finances^  des  receveurs  particuliers  des  pro- 
vinces et  des  villes,  des  magistrats,  des  commissaires  char- 
gés de  tes  renouveler  en  Flandre  et  en  Brabant,  des  quatre 
membres  de  Flandre,  des  gens  de  guerre  et  de  leurs  offi- 
ciers, de  la  charge  d'auditeur  général  de  Tarmée,  du  géné- 
ral des  vivres,  du  véédor  général,  des  eontadores y  du 
pagador  général,  des  commissaires  des  montres,  et  des 
munitions  et  choses  nécessaires  pour  les  châteaux  et  maisons 
fortes,  des  impositions,  tailles  et  subsides  qui  se  lèvent 
sur  le  peuple ,  des  wateringhes  ou  réparations  des  digues , 
des  excès  des  seigneurs  en  domestiques  et  autres  super- 
Suites,  de  ce  qu'il  y  avait  à  négocier  avec  l'électeur  et 
prince  de  Cologne  et  de  Liège ,  des  offices  de  vicaire  général 
et  d'administrateur  de  l'hàpital  royal  de  l'armée ,  de  l'ar- 
mée navale;  et  il  conclut,  en  proposant  diflPérents  moyens 
nécessaires,  selon  lui,  pour  la  bonne  police  de  ces  Etats. 

J'ai  extrait  une  «  Relation  de  quelques  choses  particu- 
)>  lières  et  notables  arrivées  pendant  la  maladie  dont  le  roi 
»  Philippe  II  mourut,  »  relation  qui  parait  avoir  été  écrite 
par  une  personne  attachée  à  son  service,  et  qui  était  à 
l'Escurial,  lorsqu'il  y  rendit  le  dernier  soupir. 

J'ai  pris  note  encore  de  deux  états  des  officiers  de  sa 
maison  :  l'un  portant  la  date  de  1662,  l'autre  appartenant 
à  l'année  1688,  et  d'un  volume  contenant  les  instructions 
que  le  roi  donna,  en  1686,  au  roi  d'armes  Jean  de  Spaen, 
aliàs  Eêpanaj  chargé  par  lui  de  porter  le  collier  de  la 
Toison  d'Or  à  plusieurs  princes  et  seigneurs  d'Italie,  ainsi 
que  les  rapports  de  cet  officier  sur  l'exécution  de  sa  com- 
mission. 

Pour  clore  la  série  des  documents  qui  ont  rapport  au 
règne  de  Philippe  II,  il  me  reste  à  vous  parler,  Monsieur 


(  265  ) 

le  Président,  d'un  manuscrit  contenant  la  correspondance 
de  Tarchevéque  de  Rossano,  qui  occupa  depuis  le  siège 
pontifical  sous  le  nom  d'Urbain  Vilipendant  sa  nonciature 
en  Espagne.  Cette  correspondance,  qui  remplit  un  peu 
plus  de  mille  pages,  commence  au  mois  d'octobre  1565, 
et  Ta  jusqu'au  2  janvier  1569.  Elle  éclaircit  et  complète, 
en  plusieurs  points ,  la  correspondance  officielle  de  Phi- 
lippe II  avec  ses  ministres^  qui  se  conserTC  à  Simancas; 
elle  montre  l'intérêt  que  la  cour  de  Rome  prenait  à  ce  qui 
se  passait  dans  les  Pays-Bas;  elle  révèle  les  démarches  réi- 
térées que  fit  Pie  Y,  afin  d'engager  Philippe  II  à  se  rendre 
dans  ces  proTinces,oàsa  présence  lui  paraissait  indispen- 
sable pour  le  rétablissement  de  la  religion  ;  les  irrésolutions 
continuelles  du  roi;  les  promesses  qu'il  fit,  et  qu'il  ne 
tint  pas,  et  enfin  l'assentiment  que  le  Saint-Siège  donna, 
an  moins  dans  le  principe,  à  la  politique  qui  fut  mise  en 
pratique  à  Bruxelles. 

Lorsque  le  duc  d'Albe  partit  pour  la  Flandre,  il  déclara^ 
par  ordre  de  Philippe  II,  aux  ambassadeurs  des  souverains 
étrangers,  que  ce  n'était  point  les  outrages  faits  à  la  reli- 
gion qu'il  allait  punir,  mais  les  offenses  qu'avait  reçues 
l'autorité  royale  :  il  tint  le  même  langage,  après  son  arrivée 
aux  Pays-Bas ,  dans  toutes  les  occasions  où  des  représenta* 
tiens  lui  furent  faites,  soit  de  la  part  de  Tempereur,  soit 
au  nom  des  princes  d'Allemagne,  contre  les  mesures  qu'il 
prenait;  et  Philippe  II,  de  son  côté,  y  conformait  ses  pro- 
pres discours  officiels ,  ainsi  que  ses  réponses  aux  remon- 
trances qui  lui  étaient  adressées.  J'avais  lu  cela,  k  Paris, 
dans  la  correspondance  inédite  de  l'ambassadeur  de  Char- 
les IX  à  la  cour  d'Espagne;  je  l'avais  vu  confirmé  depuis, 
par  de  nombreux  documents,  aux  archives  de  Simancas: 
si  bien  que  je  m'étais  pris  à  douter  de  ce  zèle  excessif  pour 


(  266  ) 

la  religion  que  la  plupart  des  historiens  ont  présenté 
comme  ayant  été  le  mobile  de  la  politique  de  Philippe  II. 
La  correspondance  de  Tarche^éque  de  Rossano  m'a  donné 
le  mot  de  l'énigme.  L'intention  du  roi ,  en  envoyant  le  duc 
d'Albe  aux  Pays-Bas,  était  que  les  insolences  faites  contre 
la  religion  fussent  châtiées  avec  la  même  rigueur  que  les 
atteintes  portées  à  l'autorité  i^ouveraine  :  Je  né  vêuwpaSf 
dit-il  à  plusieurs  reprises  au  nonce,  Sire  êéignéur  dhdri- 
tiqu4s  *;  mais,  sentant  combien  il  lui  importait  de  ne  pas 
armer  contre  lui  les  protestants  d'Allemagne,  d'Angleterre 
et  de  France,  il  usa  de  dissimulation ,  dans  le  but  de  faire 
prendre  le  change  sur  ses  véritables  sentiments. 

Les  lettres  de  l'archevêque  de  Rossano  forment  un  re- 
cueil de  près  de  deux  cents  pièces.  J'en  ai  Cait  copier  seize; 
parmi  les  autres,  j'ai  analysé  ou  extrait  tout  ce  qui  se  rap- 
portait, directement  ou  indirectement,  aux  affaires  des 
Pays-Bas,  ou  concernait  des  choses  d'un  intérêt  général. 

Je  ne  pouvais  me  flatter  de  trouver,  dans  la  bibliothèque 
de  Madrid,  beaucoup  de  manuscrits  concernant  le  règne 
des  archiducs  Albert  et  Isabelle,  et  en  effet,  ils  y  sont  peu 
nombreux.  Le  plus  important  de  ceux  qui  appartiennent  à 
cette  époque,  consiste  dans  un  recueil  de  lettres  entière- 
ment  autographe*  de  l'archiduc  et  de  l'infante ,  écrites  au 
duc  de  Lcrma,  favori  et  premier  ministre  de  Philippe  III, 
dans  les  années  1598  à  1610. 

Les  lettres  de  l'archiduc  Albert  sont  au  nombre  de  deux 
cent  soixante  et  onze;  elles  font  le  plus  grand  honneur  à 

*  Mioçcorrefar  iniendere  à  Sua  Santiia  che  dapoi  che  U  cose  di  Fiait' 
dra  si  scoprimo  cosi  maie,  io  ho  moite  volte  parlato  con  S,  Aï.,  conlaquale 
se  ben  mi  haveva  piu  voile  dello  che  non  vuole  in  modo  nissuno  esser 
signore  d'heretici,  ete,  (Lettre  de  rarcliCTéqae  de  Rossono  au  cardiDtl 
Alettandrino ,  du  20  octobre  1568.) 


(267  ) 

ce  prince,  en  ce  qu'elles  meUent  en  relief  sa  droiture ,  sa 
loyauté  et  la  sollicitude  qu*il  consacrait  au  bonheur  de  la 
Belgique;  mais  elles  montrent  aussi,  par  de  trop  frappants 
exemples,  que  l'infante  et  lui  étaient  plutôt  des  Tassaux 
de  l'Espagne,  que  des  souverains  indépendants. 

La  plupart  des  lettres  de  l'archiduc  ont  pour  objet  des 
demandes  de  secours  d'hommes  et  d'argent,  afin  qu'il  puisse 
soutenir  la  guerre  contre  les  Hollandais.  C'était  dans  l'in- 
térêt de  rEspagne,et  contre  les  vœux  hautement  manifestés 
des  Belges,  que  cette  lutte  se  continuait  :  il  était  donc 
juste  que  le  gouTcrnement  espagnol  supportât  la  plus 
grande  partie  des  frais  auxquels  elle  donnait  lieu.  Hais  ses 
subsides  n'arrivaient  pas  toujours  à  temps  :  ce  qui  mettait 
les  archiducs  dans  de  cruels  embarras.  L'archiduc  Albert 
ne  se  lasse  point  de  placer  sous  les  yeux  du  premier  mi- 
nistre de  Philippe  III,  les  nécessités  dans  lesquelles  il  se 
trouve:  pour  mieux  exciter  son  zélé,  il  lui  prodigue  les  té- 
moignages d'une  entière  confiance  *,  il  le  comble  de  mar- 
ques de  bienveillance  et  d'amitié. 

D'autres  lettres  concernent  les  événements  qui  se  pas- 
saient dans  le  pays,  tels  que  la  bataille  deNieuport,  le  siège 
et  la  prise  d'Ostende,  etc.  ;  d'autres  encore  traitent  des 
négociations  qui  furent  ouvertes  pour  le  rétablissement  de 
la  paix  entre  l'Angleterre^  l'Espagne  et  les  Pays-Bas; 
d'autres  enfin,  et  ce  ne  sont  pas  les  moins  intéressantes^ 
ont  rapport  aux  tentatives  que  firent  les  archiducs  pour 
amener  uue  cessation  des  hostilités  avec  les  Hollandais, 
et  qui  aboutirent  à  la  trêve  de  douze  ans. 

J'emporterai  copie  de  vingt-sept  des  lettres  de  ce  re- 
cueil. J'ai  choisi,  d'une  part,  celles  qui  m'ont  paru  les  plus 
propres  à  faire  connaître  le  caractère  de  l'archiduc  et  la 
nature  de  ses  relations  avec  la  cour  de  Madrid;  de  l'autre > 


(  26a  ) 

celles  qui  conlenaient  les  détails  les  plus  notables  sur  les 
aflPaires  du  temps. 

Il  y  a  trente-huit  lettres  de  l'infante  Isabelle;  j'en  ai  copié 
trois.  Une  de  celles-ci  est  particulièrement  curieuse  *;  elle 
roule  sur  la  guerre  qu'Henri  lY  youlait  faire  aux  Pays-Bas, 
à  cause  du  refus  des  archiducs  de  lui  rendre  la  princesse 
de  Gondé ,  dont  il  était  passionnément  amoureux.  L'infante 
raconte  les  moyens  qu'employait  le  roi  de  France ,  pour 
faire  parvenir  à  la  princesse  de  Gondé,  à  Bruxelles,  des 
lettres  et  des  présents.  Elle  trace  le  portrait  de  cette  prin- 
cesse, c  dont  la  conduite  lui  cause,  dit-elle,  une  peine 
»  extrême,  parce  qu'elle  est  la  plus  jolie  et  la  plus  douce 
y>  personne  du  monde,  »  et  elle  ajoute  que,  lorsqu'elle be 
rappelle  la  figure  du  galant  (Henri  lY),  elle  ne  peut  s'em- 
pécl^er  de  rire,  malgré  la  guerre  dont  elle  est  menacée  par 
lui*. 

Un  volume  où  l'on  a  rassemblé  toute  sorte  de  documents 
des  années  1600  à  1610,  contient  une  lettre  très-intéres- 
sante, et  que  j'ai  analysée,  sur  la  bataille  de  Mieuport; 
elle  est  de  fray  Inigo  de  Brizuela,  confesseur  de  l'ar- 
chiduc* 

Dans  un  autre  recueil  de  F'aria,  j'ai  trouvé  un  diplôme 
de  Philippe  UI,  daté  de  Yalladolid,  le  !•'  février  1601 , 
par  lequel  il  déclare  que,  si  l'infante  Isabelle  survivait  à 
l'archiduc,  son  époux,  sans  qu'ils  eussent  des  enfants  de 
leur  mariage ,  sa  volonté  est  qu'elle  conserve,  sa  vie  durant, 

1  Cette  lettre  n^est  pat  adressée  au  duc  de  lerma,  mais  k  Philippe  III 
lai-même. 

^  T,  cuando  yo  mê  acuerdo  la  figura  del  galan ,  no  es  poêiUe  dexar 
de  reyrme ,  por  mas  guera  que  nos  quiera  hacer. 

Nous  a^ons ,  dans  nos  archives ,  plusieurs  lettres  échangées  entre  les 
archiducs  et  Henri  IT,  touchant  Taffaire  de  la  princesse  de  Condé. 


(  269  ) 

le  gouTernemeot  des  Pays-Bas.  L'acte  de  cession  du  8  mai 
1598  contenait  cette  clause  en  faveur  de  Tarchiduc,  mais 
il  ne  parlait  pas  de  Tinfanle.  II  parut  juste  et  convenable 
&  Philippe  III  de  faire  pour  sa  sœur  ce  qui  avait  été  fait 
pour  son  beau- frère  >  et  tel  fut  le  motif  de  son  diplôme  du 
l«r  février  1601.  Cet  acte  n'a  pas  été  connu  de  nos  histo- 
riensy  et  je  ne  Tai  pas  rencontré  jusqu'ici  dans  nos  archives, 
quoiqu'il  soit  possible  qu'il  y  existe  :  c'est  ce  qui  m'a  dé- 
terminé à  en  prendre  copie. 

Plusieurs  mémoires  adressés  à  Tarchidnc  Albert,  au 
mois  d'avril  1600,  par  une  personne  qui  n'y  est  pas  nom- 
mée, m'ont  paru  dignes  d'attention.  Il  y  en  a  un  où  l'on 
engage  l'archiduc  à  ne  rien  négliger  pour  captiver  l'amour 
et  la  confiance  du  peuple.  On  lui  rappelle  le  bonheur  dont 
tes  Pays-Bas  ont  joui  sous  les  ducs  de  Bourgogne  et  sous 
Charles-Quint,  qui  avaient  établi  sur  ces  bases  leur  sys- 
tème de  gouvernement,  et  les  conséquences  désastreuses 
qui  sont  résultées  d'un  système  opposé  :  «  La  force  par  la- 
»  quelle  on  a  voulu  gouverner  ces  provinces,  dit  l'auteur, 
)>  est  l'origine  de  toutes  nos  misères,  la  source  de  toutes 
)»  nos  calamités.  Du  moment  où  l'on  commença  d'user  de 
»  rigueur  en  ces  pays,  date  leur  ruine,  et,  avec  l'intro- 
»  duction  du  pouvoir  absolu,  les  affaires  ont  été  en  dé- 
)»  clinant  de  jour  en  jour.  » 

Dans  un  autre  mémoire,  qui  est  le  troisième,  on  repré- 
sente à  l'archiduc  la  nécessité  de  convoquer  les  états  gé- 
néraux. 

Le  cinquième  traite  du  rétablissement  de  l'infanterie 
wallonne,  laquelle,  selon  l'auteur,  coûterait  moins  que  les 
gens  de  guerre  étrangers,  et  assurerait  mieux  la  défense 
en  même  temps  que  la  tranquillité  du  pays.  Il  rappelle  la 
bravoure  connue  des  Belges,  l'estime  que  faisaient  d'eux 


(  270  ) 

Charles-QuÎDl ,  les  services  qu'ils  lui  rendirent ,  et  il  dit ,  à 
cette  occasion ,  que,  Terapereur  s'étant  trouvé  au  centre  de 
l'Allemagne,  entouré  d'ennemis  et  exposé  aux  plus  grands 
dangers,  ce  furent  les  Belges  qui  volèrent  a  son  secours, 
et  le  délivrèrent. 

A  l'époque  dont  je  m'occupe  en  ce  moment,  correspond 
une  relation  faite  au  sénat  de  Venise,  à  la  fin  de  1605, 
par  Simon  Gontarini,  qui  avait  rempli  la  charge  d'ambas- 
sadeur de  la  république  eu  Espagne  ^  Quoique  Philippe 
III  n'ait  pas  été  au  nombre  de  nos  souverains,  l'influence 
que  la  cour  de  Madrid  conserva  sur  les  destinées  de  nos 
provinces  pendant  son  règne,  m'a  engagé  à  extraire,  de  la 
relation  de  Gontarini ,  le  portrait  qu'il  fait  de  ce  monarque 
et  de  son  favori  le  duc  de  Lerma  ;  voici  le  résumé  du  pre- 
mier qui,  à  coup  sûr,  ne  paraîtra  pas  suspect  de  flatterie  : 
((  La  religion  de  Philippe  III,  écrit  l'ambassadenr  vénitien, 
»  est  grande,  sa  capacité  médiocre,  sa  valeur  et  son  cou- 
n  rage  nuis.  En  considérant  son  goût  pour  la  chasse,  et  la 
n  domination  qu'exerce  sur  lui  son  favori,  on  peut  dire 
»   que  le  duc  et  les  bois  sont  le  roi  ^  » 

Gontarini,  parlant  des  rapports  de  l'Espagne  avec  les 
Pays-Bas,  confirme  l'obseryation  que  m'a  suggérée  ci-dessus 
la  lecture  de  la  correspondance  de  l'archiduc  Albert  avec 
le  duc  de  Lerma  :  «  Dans  les  affaires  des  Pays-Bas ,  dit-il, 
»  on  ne  prend  aucune  résolution,  et  l'on  n'envoie  les  de- 
»  niers  nécessaires,  que  quand  l'occasion  est  forcée;  et  le 
»  secours  vient  alors  si  tard,  que  les  dommages  soufferts 

1  C*ett  ane  iradaciion  espagnole  da  texte  original 

'  Su  christiantUui  es  tnucha,  su  capaeidad  modêrada,  su  valor  y  corttgt 
ninguno :  con  loqual,y  con  haverse  entregado  a  su  pribado ,  que  en  esto, 
y  en  andar  a  los  basques ,  se  le  conoce  voluntad,  se  puedc  dezir  que  el  du^ 
que  y  los  basques  san  el  rey 


(271) 

»  l'euiporteol  sur  la  réparaliari  qui  en  est  faile:  de  maniéré 
»  qu'ils  (les  Espagnols)  n'osenl  renoncer  à  la  guerre  à  cause 
»  des  Indes ,  el  ne  savent  se  gouYcrner  en  celle-ci.  )» 

Les  manuscrits  sur  le  régne  de  Pbilippe  lY  sont  notables 
par  leur  importance,  autant  que  par  leur  nombre. 

Je  parlerai  d  abord  d'une  classe  de  documents  qui  offre 
un  intérêt  tout  particulier. 

Vous  le  sayez.  Monsieur  le  Président  :  l'histoire  de  la 
Belgique,  depuis  l'expiration  de  la  trêve  de  douze  ans  jus- 
qu'à la  paix  d'Utrccht,  se  compose  surtout  d'événements 
militaires.  Durant  cette  lougue  période,  notre  pays  eut  le 
malheur  d'être  presque  continuellement  le  champ  de  ba* 
taille  où  les  principales  puissances  de  l'Europe  vinrent 
vider  leurs  querelles,  et  le  malheur  plus  grand  encore 
de  payer  chaque  fois  le  prix  de  leur  réconciliation.  La 
Belgique  ne  compte  pas  dans  ses  annales  d'époque  plus 
désastreuse.  Faut-il  pour  cela  Icnsevelir  dans  l'oubli?  Je 
ne  le  pense  pas.  Je  crois,  au  contraire,  qu'il  importe  de  la 
connaître ,  de  la  méditer,  car  elle  est  féconde  en  enseigne- 
ments; elle  apprendra  à  nos  compatriotes  à  apprécier  leur 
indépendance,  en  leur  montrant  ce  que  devient  un  pays 
asservi  à  la  domination  et  à  la  politique  étrangères.  Re- 
marquons d'ailleurs  que  ces  guerres ,  qui  eurent  de  si  tris- 
tes résultats,  ne  furent  pas  toujours  sans  gloire;  que  les 
revers  même  des  armées  dans  les  rangs  desquelles  les  Belges 
combattaient  alors,  furent  marqués  pan  plus  d'une  action 
digne  de  passer  à  la  postérité  ;  que,  enfin,  dans  mainte  et 
mainte  rencontre,  nos  régiments  wallons  soutinrent  cette 
brillante  réputation  de  valeur  qui  leur  a  mérité  les  louan- 
ges des  deux  plus  grands  capitaines  de  l'antiquité  et  des 
temps  modernes ,  de  César  et  de  Napoléon. 

Jusqu'ici  cependant,  nous  savons  peu  de  chose  sur  cette 


(  272  ) 

époque ,  qui  embrasse  prés  d'un  siècle.  Nos  historiens , 
manquant,  pour  la  raconter,  de  documents  originaux,  lui 
consacrent  à  peine  quelques  pages;  et  ce  qu'ils  en  rappor- 
tent, ils  rempruntent  presque  toujours  aux  écrivains  fran- 
çais ,  souvent  mal  informés,  plus  souvent  encore  partiaux, 
et  par  conséquentinexacts.  II  est  en  résulté  que,  sanslcTOu- 
loir,  ils  ont  quelquefois  magnifié  les  actions  des  étrangers , 
aux  dépens  de  la  vérité,  et  au  détriment  de  la  gloire  na- 
tionale. 

Des  relations  inédites  des  guerres  de  Flandre,  dans  le 
Xyil®  siècle,  principalement  si  leurs  auteurs  appartenaient 
à  la  Belgique  ou  à  TEspagne ,  et  s'ils  avaient  été  en  posi- 
tion de  bien  connaître  les  faits,  devaient  donc  exciter  à  un 
haut  degré  mon  attention.  Or,  la  bibliothèque  nationale  en 
contient  plusieurs,  pour  le  règne  de  Philippe  IV,  qui  se 
recommandent  à  ce  double  titre. 

Telles  sont  les  relations  des  campagnes  de  16d6,  de  1 642, 
de  1645  et  de  1650,  écrites  prolixement^  par  Jean- An  toi  ne 
Yincart ,  secrétaire  des  avis  secrets  de  guerre,  et  adressées 
au  roi. 

Telle  est  encore  la  relation  des  campagnes  do  1648  à 
1653,  écrite  par  le  comte  de  Fuensaldagna ,  qui^  pendant 
ces  six  années,  commanda  Tarmée  hispano- belge,  sous  les 
ordres  de  Tarchiduc  Léopold,  gouverneur  général  des  Pays- 
Bas. 

Viennent  ensuite  : 

Une  relation  du  siège  de  Berg-op-Zoom  entrepris  parle 
marquis  de  Spinola  en  1622; 

Une  relation  de  la  victoire  remportée,  la  même  année  , 


1  La  relation  de  1636  forme  188  pages;  celle  de  1642,   164  p.;  celle 
de  1645, 262  p.;  celle  de  1650,  104  p.  Toutes  sont  en  espagnol. 


(  273  ) 

|>ar  Varmée  bispano- belge ,  ayant  à  sa  léte  don  Goozalo  de 
Cordova,  sur  les  Allemands  luthériens  commandés  par  le 
bâtard  de  Mansfeld  ; 

Une  relation  de  la  défense  de  Bois-le-Duc  par  le  baron 
deGrobbendoncq,en  1629  ; 

Unerelaliondu  secoursde  Bruges, exécuté  par  don  Carlos 
Goloma,  en  1631 ,  contre  les  Hollandais,  sous  les  ordres  d« 
Frédéric-Henri ,  prince  d'Orange; 

Deux  relations  delà  campagne  de  1635,  rédigées,  Tune 
par  don  Geronimo  Mascaregnas,  l'autre  par  le  capitaine 
D.  Diego  de  Luna  y  Hora; 

Une  relation  de  la  campagne  de  1656. 

Ces  diTerses  relations  présentent  bien  des  fois  les  faits 
sous  un  autre  aspect  que  celui  sous  lequel  nous  avons  été 
habitués  à  les  envisager;  on  pourra  s'en  convaincre,  par  Ta*- 
naljse  étendue  que  je  donnerai  de  la  plupart  d'entre  elles, 
dans  mon  rapport  à  M.  le  ministre  de  Tintérieur.  Voici,  en 
attendant ,  une  anecdote  qu'aucun  historien ,  que  je  sache, 
n'a  rapportée,  sur  le  fameux  Jean  de  Weert,  qui  était  belge, 
comme  Jean  Beck ,  comme  le  comte  de  Buquoy ,  et  comme 
plusieurs  au  très  capitaines  qui  s'illustrèrent  dans  les  guerres 
de  ce  temps. 

Le  cardinal-infant,  Ferdinand  d'Autriche,  frère  de  Phi- 
lippe lY,  qui  commandait  en  chef,  dans  la  campagne  de 
1636,  l'armée  hispano-belge,  désirant  forcer  les  Français 
à  en  venir  aux  mains  avec  lui,  donna  ordre  au  comte  Jean 
de  Weert  ^  d'entrer  de  nuit  dans  les  quartiers  qu'occupait 
leur  cavalerie. 

C'était  le  4  octobre.  Jean  de  Weert  prit  2000  chevaux 
des  siens  et  un  autre  régiment  de  cavalerie;  il  sortit  sans 

'  Il  commandait  l'armée  de  la  ligue  catholique. 

TOM.   IX.  18 


(274) 

biruil  de  £on  quartier,  et  envoya  un  lieutenants-colonel 
atec  quarante  faemmcs  prendre  langue ,  pour  savoir  où 
était  logée  la  cavalerie  ennemie.  Cet  officier  revintavec  neuf 
prisonniers^  parle  rapport  desquels  on  apprit  qu'une  divi- 
sion de  cavalerie,  composée  de  trois  régiments  du  duo  de 
Saxe-Weimar|  sous  les  ordres  des  colonels  Echeveh,  Gas- 
sion  et  Geller,  de  deux  régiments  français  commandés  par 
les  colonels  Baugy  et  Miche,  et  d'un  régiment  de  dragons^ 
occupaient  le  village  de  Hontigny,  entre  Corbie  et  Amiens, 
lean  de  Wc^rt  se  dirigea  aussitôt  de  ce  côté. 

Le  duc  de  Wurtemberg  y  avait  été  amené  ce  jour-là 
d'Amiens  par  le  colonel  Echevelt,  qui  lui  donnait  à  sou- 
per. En  attendant,  ils  étaient  allés  à  la  chasse«  Un  cava- 
lier qu'ils  rencontrèrent ,  leur  dit  qu'il  avait  vu,  k  deux 
lieues  du  quartier)  sept  troupes  de  cavalerie,  mais  qu'il 
ne  Savait  si  elles  étaient  ennemies.  Ecbevelt  répondit  que 
c'était  de  ses  gens,  que  Tennémi  était  k  plus  de  vingt 
lieues ,  et  il  continua  de  chasser. 

La  nuit  venue,  le  duo  de  Wurtemberg  se  mit  à  table 
avec  Ecbevelt  et  les  autres  colonels.  Pendant  le  repas,  on 
vint  à  parler  de  ce  que  le  soldat  avait  dit  :  un  des  convi- 
ves observa  que  les  troupes  que  celui-ci  avait  aperçues  ne 
pouvaient  être  ennemies ,  à  moins  que  ce  ne  fût  Jean  de 
Weert,  lequel  était  bien  capable  de  s'être  approché  jus^ 
que  là.  Ecbevelt  alors  voulut  ordonner  aux  trompettes  de 
sonner  le  boule-selle,  mais  te  colonel  Gassion  le  rassura, 
disanl  :  i<  Que  parlc-t-on  de  Jean  de  Weert?  qu'a-t*il  fait 
)»  en  sa  vie?  »  et  un  autre  proposa  de  boire  à  sa  sablé.  Apréâ 
qu'ils  eurent  copieusement  mangé  ^  et  bu  à  rallemàûde, 
ils  allèrent  se  coucher. 

Us  n'étaient  pas  encore  endormis,  lorsque  Jean  de 
Weert  arrive  au  quartier,  et  dispose  son  attaque  de  la  ma- 


(  275  ) 

niirc  loifante  :  il  choisit  dans  chaque  compagnie  de  caya- 
lerie  hnil  soldais  et  un  régiment  de  dragons  tout  entier, 
ce  qoi  pouTiil  taire  huit  cents  hommes  ;  il  leur  ordonne 
d'entrer  avec  furie  dans  le  village ,  tuant,  saccageant  et 
brûlaat  tout.  Lui ,  avec  le  reste  de  ses  forces ,  il  reste  à 
l'entrée  du  village,  pour  soutenir  les  assaillants. 

CeuK-ci, ayant  été  découverts  par  la  première  sentinelle, 
loi  font  accroire  qu'ils  reviennent  d'une  reconnaissance. 
Ils  toBAbent  sur  la  compagnie  qui  était  de  garde ,  et  ne 
laissent  en  vie  aucun  des  hommes  qui  la  composaient.  Ils 
avancent  et  frappent  de  même  tous  ceoi  qu'ils  rencon- 
trent, passant  et  repassant  au  milieu  des  régiments;  se- 
mant la  mort  sur  leurs  pas,  sans  donner  le  temps  aux 
ennemis  de  monter  k  cheval,  et  mettant  enfin  le  feu  aux 
quatre  coins  du  quartier.  Le  duo  de  Wurtemberg  et  les 
colonels  se  sauvèrent  à  grand'peine;  le  duc  s'enfuit  en 
chemise.  Tous  oeax  qui  ne  purent  prendre  la  fuite  furent 
tués  ou  faits  prisonniers.  Les  soldats  s'emparèrent  de  tout 
le  bagage  et  de  plus  de  mille  chevaux.  Jean  de  Weert  re- 
vint auprès  du  cardinaUinfanl  avec  cinq  étendards  enlevés 
aux  ennemis;  douze  autres  avaient  été  brûlés. 

C'est  le  secrétaire  Vincart  qui  rapporte  ce  brillant  fait 
d'armes. 

C'est  encore  lui  qui  nous  apprend  que,  dans  l'hiver  de 
1G45,  le  maréchal  Ranlxau,  voulant  profiler  du  froid 
rigoureux  qui  se  faisait  sentir,  marcha  d'Armentières  sur 
Deynze,  qu'occupait  le  comte  de  Brnay,  arec  son  i^gi- 
ment  de  Wallons.  Le  maréchal  Rantzau  avait  avec  lui 
4«000  bonmes;  le  comte  de  Bruay  n'en  avait  que  500. 
Gelui*ci  se  retira  dans  le  cimetière,  et  il  s'y  défendît,  pen- 
dant sept  heures  consécutives,  avec  tant  de  valeur,  qu'il 
contraignit  les  Français  à  battre  en  retraite. 


(276) 

Dau8  celle  même  année,  deux  cluisions  française» ^^ 
commandées  :  l'une,  par  le  marquis  de  Géminés,  et  lanlre 
par  le  marquis  de  la  Feuillade,  s'élaient  présentées  aux 
portes  de  Courlrai }  elles  avaient  sommé  les  bourgeois  et 
les  soldats  de  les  leur  ouvrir,  ayee  menace  de  leur  couper 
la  télé,  s'ils  résistaient,  celle  ville  n'étant  point  une  place 
de  giMrre.  Les  bourgeois,  que  conduisait  leur  bourgmes- 
tre Tayaert,  avaient  répondu  à  cette  sommation  par  une 
décharge  de  mousquelerie  et  d'artillerie  :  les  Français 
s'étaient  retirés.  Les  bourgeois  d'Ypres^  animés  par  la 
présence  du  prince  de  Ligne,  avaient  annoncé  aussi  l'inten- 
tion de  défendre  leur  ville,  qui  était  menacée  d'un  siège; 
on  avait  vu,  en  cette  occasion,  jusqu'aux  pères  récollets 
de  Saint-François  courir  aux  remparts,  armés  de  mous- 
quets et  de  piques,  pour  repousser  les  ennemis. 

Les  documents  dont  j'ai  déjà  donné  l'énuroéralion,  con- 
tiennent bien  d'autres  traits ,  qui  ne  méritent  pas  moins 
que  ceux  que  je  viens  de  citer,  d'être  inscrits  dans  nos 
annales. 

Quatre  volumes  de  pièces  diplomatiques  (ont  partie  des 
manuscrits  qui  concernent  le  règne  de  Philippe  lY. 

Le  premier  contient  les  actes  d'une  négociation  secrète 
dont  fut  chargé,  en  Flandre,  en  1643 ,  Francisco  de  6a- 
larretta  Ocariz,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint -Jacques, 
secrétaire  du  roi,  et  niédor  général  de  l'artillerie  aux 
Pays-Bas. 

Le  deuxième  se  compose  des  minutes  de  la  correspon- 
dance de  don  Gaspar  de  Bracamonte  y  Guzman,  comte  de 
Pegnarajida ,  premier  ministre  plénipotentiaire  au  congrès 
de  Hunster,  avec  le  roi  et  ses  ministres,  depuis  le  10  mai 
1645,  époque  de  son  arrivée  à  Bruxelles ,  jusqu'à  la  fin  de 
la  même  année. 


(  277  ) 

Le  Iroisiéme  contient  une  copie  de  la  correspondance  du 
GOtnIe  de  Pegnaranda  avec  le  marquis  de  Castel-Rodrigo , 
premier  ministre  aux  Pays-Bas,  depuis  le  1*'  juin  1647 
jusqu'au  mois  de  novembre  de  cette  année ,  époque  où  ce 
dernier  retourna  en  Espagne. 

Le  quatrième  est  formé  des  minutes  de  la  correspon- 
dance du  même  ministre  avec  la  cour  de  Madrid  j  depuis 
le  2  janvier  jusqu'au  26  juin  1648. 

La  négociation  qui  fut  confiée  au  secrétaire  Galarretta 
en  1643,  et  qui  est  restée  ignorée  de  nos  historiens,  était 
d'une  haute  importance. 

Philippe  IV,  voyant  que  tous  ses  efforts  pour  reconqué- 
rir les  provinces  de  l'union  d'Utrecht  étaient  inutiles;  que, 
chaque  jour,  au  contraire,  la  puissance  de  celles-ci  allait 
en  augmentant;  que  ses  trésors  et  le  sang  de  ses  sujets 
s'épuisaient  dans  une  lutte  stérile,  venait  à  peine  de  s'af- 
franchir de  la  tutelle  dans  laquelle  l'avait  tenu  si  longtemps 
le  comte-duc  d'Olivarès,  qu'il  résolut,  de  son  propre  mou- 
vement, de  tenter  des  démarches  directes  auprès  du  prince 
d'Orange.  Ce  fut  dans  cette  vue  qu'il  envoya  Galarretta  à 
Bruxelles,  afin  de  se  concerter  avec  le  gouverneur  général 
des  Pays-Bas,  don  Francisco  de  Helo.  Le  négociateur  qui 
devait  être  employé  dans  cette  affaire,  était  Févêque  de 
Bois-le-Duc,  Joseph  Bergoigne,  dont  le  dévouement  au  roi, 
le  zèle  et  la  dextérité  s'étaient  montrés  dans  plusieurs  mis- 
sions  dont  il  avait  été  chargé  précédemment.  Le  plus  grand 
secret  était  prescrit  par  le  roi.  Aux  Pays-Bas,  don  Francisco 
de  Melo,  Galarretta  et  l'éTêque;  a  la  cour  de  Madrid,  un 
ministre,  le  comte  d'Ognate,  et  le  secrétaire  d'état  Ândres 
de  Rozas,  étaient  les  seules  personnes  qui  dussent  avoir 
connaissance  de  la  négociation. 

La  proposition  h  faire  au  prince  d'Orange  consistait  en 


(  278  ) 

ceci  :  que  le  roi  lui  céderait ,  par  voie  crinféodalion  ,  quel- 
ques-unes des  provinces  révoltées,  h  condition  qu'il  Ot 
rentrer  les  autres  sous  son  obéissance. 

Les  circonstances  paraissaient  favorables  pour  une  telle 
ouverture.  On  savait  que  le  prince  était  en  dissidence  avec 
les  états-généraux,  par  suite  de  plusieurs  disgrâces  qu'il 
en  avait  essuyées  :  il  était  déjè  dans  un  Age  avancé,  et  rien 
ne  le  préoccupait  autant  que  le  désir  d'assurer  à  sa  fa* 
mille,  avant  sa  mort,  une  position  stable  et  indépen- 
dante. 

Des  obstacles  du  dehors  ne  semblaient  pas  à  craindre. 
La  France  était  gouvernée  au  nom  d'un  roi  mineur.  Le 
souverain  de  la  Grande-Bretagne  ne  pouvait  que  se  réjouir 
de  voir  accroître  la  grandeur  de  son  gendre  et  de  sa  mai-' 
son,  et  les  Anglais,  qu'offusquait  le  développement  des 
forces  maritimes  des  Provinces-Unies ,  devaient  désirer  la 
chutede cette  république.  Les  princes  d'Allemagne  étaient 
trop  occupés  de  leurs  propres  différends  ,  pour  se  mêler  de 
cette  affaire;  Philippe  pouvait  compter  d'ailleurs  sur  le 
concours  du  chef  de  l'empire.  Quant  aux  Hollandais,  on 
supposait  que,  le  prince  d'Orange  ayant  l'armée  et  la  plu- 
part des  places  a  sa  dévotion,  ils  seraient  forcés  de  se  soit^ 
mettre  à  ce  que  le  roi  et  lui  auraient  concerté. 

Dans  le  manuscrit  que  j'ai  indiqué,  et  qui,  selon  toute 
probabilité,  aura  été  formé  par  Galarrelta  lui-même  pour 
son  usage,  sont  transcrits  tous  les  actes  de  cette  négoeia*- 
tion,  depuis  le  0  mars  1643  jusqu'au  15  décembre  1644, 
savoir  :  les  instructions  et  dépêches  du  roi ,  les  rapports  de 
don  Francisco  de  Melo,  la  correspondance  de  Galarretta 
avec  le  secrétaire  Andres  de  Rozas,  les  lettres  de  Tévéque 
de  Bois-le-Duc,  etc. 

Une  affaire  au  succès  de  laquelle  Philippe  IV  attachait 


(  279  ) 

i  juste  litre  lanl  de  prix,  aurait  dû  être  conduite  avec  cétév 
rite;  elle  le  fui,  au  contraire,  avec  une  lenteur  extrême. 
D'abord ,  don  Francisco  de  IHelo  entra  avec  assez  de  f roi- 
dtar  diuis  les  vues  du  roi  ;  il  jugeait  préférable,  ou  du  moine 
plus  praticable,  la  conclusion  d'une  trêve  avec  les  étatf^ 
généraux  :  ensuite,  telle  était  la  pénurie  du  trésor  au^ 
Pays-Bas,  que  Ton  eut  beaucoup  de  peine  à  rassembler  le^ 
fonds  nécessaires  pour  les  frais  du  voyage  de  l'ëvèque  de 
Boia-le^Due  à  Cologne,  d'où  il  espérait,  par  la  protection 
de  l'électeur  et  du  duc  de  Neubourg,  obtenir  du  prince 
d'Orange  un  &aufrConduit  au  moyen  duquel  il  entrerait  en 
floilaade,  sou^  le  prétexte  de  s'y  occuper  des  affaires  de 
son  évêcbé.  Ces  préliminaires  firent  perdre  beaucoup  de 
temps.  Âpres,  survinrenides  difficultés  sérieuses.  Le  prince 
répondit  qu'il  ne  pouvait  accorder  de  passe-port  à  un  évé- 
que  belge,  et  surtout  â  Tévêque  de  Bois-leDoc,  qui  était 
connu  pour  s'être  entremis  de  différepites  négociations  di- 
plomatiques. L'évéqup  lui  envoya  un  religieux  de  confiance, 
chargé  de  Iqi  exprimer  le  vif  désir  qu*il  éprouvait  d'être 
admis  prés  de  lui ,  sans  toutefois  s'expliquer  davantage.  Le 
prince,  qui  vraisemblablement  se  doutait  des  communica- 
tions qu'on  avait  à  lui  faire,  reçut  bien  le  religieux,  lui 
|iarla  de  l'évêque  en  des  termes  pleins  d'estime,  lui  dit 
qu'il  serait  charnrà  de  a'aboucber  avec  le  prélat ,  mais  qu'il 
ae  pouvait  le  faire;  que  cela  donnerait  trop  d'ombrage 
aux  état3-géiiéraux.  Tout  ce  à  quoi  il  condescendit ,  fut  de 
déliTrer  à  lévéque  un  passe-port,  pour  se  rendre  dans  un 
lieu  neutre,  sous  l'espoir  qu'ils  auraient  une  occasion  de 
se  reneootrer  quelque  part. 

La  conduite  du  pfiiice  n'était  pas  seulement  dictée  par 
la  jDirconspection  que  lui  inspirait  la  crainte  d'exciter  la 
méfiance  des  éiats-géf»éraur,  elle  avait  encore  un  autre  mo- 


(  280  ) 

lif  :  il  négociait  en  ce  moment  avec  la  Franœ^pour  obtenir 
le  titre  à*aliêêêe  et  une  souveraineté  indépendante.  Les 
ouvertures  de  l'Espagne  auraientété  plus  en  harmonie  avec 
ses  desseins ,  si ,  par  la  défaite  de  Rocroy  et  par  la  perte 
qu'elle  venait  de  faire  de  Tbionville  et  de  Gravelines^  cette 
puissance  ne  s'était  pas  trouvée  affaiblie  aux  Pays-Bas  ,  au 
point  de  ne  pouvoir  inspirer  plus  ni  crainte  à  ses  ennemis , 
ni  confiance  à  ses  amis.  Dans  cet  état  de  choses  ^  le  iBar<|VTs 
de  Castel-RodrigO)  qui  avait  succédé  à  Bruxelles  à  don 
Francisco  de  Helo,  se  détermina  k  charger  Tévéque  de  Bois- 
le-Duo  de  négocier  à  la  fois  avec  le  prince  d'Orange^  sur  les 
bases  précédemment  fixées,  et  avec  les  états-généraux,  pour 
la  conclusion  de  la  paix  ou  d'une  trêve  :  de  manière  que, 
si  la  négociation  secrète  échouait,  celle  qui  pouvait  être 
avouée  fût  continuée  publiquement. 

Le  manuscrit  de  Galarretta  finit  an  moment  où  Févéque 
sollicitait  un  passe-port  pour  entrer  en  Hollande.  Faut-il 
en  conclure  qu'il  lui  fut  refusé,  et  que  la  négociation  en 
resta  là  ?  C'est  un  point  dont  les  archives  d'ici ,  et  peut-être 
les  nôtres,  pourront  donner  la  solution. 

J'ai  pris  copie  d'une  partie  des  pièces  de  ce  manuscrit, 
et  j'ai  analysé  les  autres. 

Des  trois  recueils  de  dépêches  du  comte  de  Pegnaranda, 
le  dernier ,  qui  se  compose  d'un  peu  moins  d'une  centaine 
de  lettres,  est  le  plus  curieux.  A  l'époque  où  il  commence 
(2  janvier  1648),  le  traité  avec  les  Provinces-Unies,  fruit  de 
longues  et  difficiles  négociations,  venait  d'être  ajusté:  mais 
la  France  employait  tous  les  moyens  qui  étaient  en  son  pou- 
voir ,  pour  empêcher  les  Hollandais  d'y  apposer  leurs  signa- 
tures. Le  comte  de  Pegnaranda  agit  en  cette  occasion  avec 
une  grande  fermeté.  Le  15  janvier,  il  fit  dire  aux  plénipo- 
tentiaires de  Hollande,  par  le  conseiller  Brun,  son  collègue, 


(  281  ) 

qii4l  voulait  en  finir,  et  qu'il  fallait,  ou  qu'ils  signassent, 
ou  que  les  négociations  fussent  rompues ,  et  que  tous  les 
actes  échangés  entre  les  deux  parties  se  restituassent  réci- 
proquement. Toutefois,  il  leur  accorda  un  délai  de  quinze 
jours,  sur  leurs  pressantes  instances,  et  moyennant  la  pro- 
messe écrite,  qu'ils  lui  donnèrent,  que,  si  à  l'expiration  de 
ce  terme ,  la  France  n'avait  pas  conclu  elle-même  la  paix 
avec  l'Espagne,  ils  signeraient.  Lorsque  le  30  janvier  fut 
arrivé,  ils  tentèrent  de  recourir  encore  à  des  moyens  dila- 
toires ',  mais  le  comte  de  Pegnaranda,  par  l'énergie  de  sa 
volonté,  triompha  de  tous  les  obstacles.  Cet  épisode  est  si 
intéressant,  que  je  ne  puis  m'empécher  de  traduire  ici  une 
partie  de  la  lettre  que  Pegnaranda  écrivit  au  roi  le  31 , 
pour  lui  en  rendre  compte  :  «  Hier  au  soir,  disait-il,  je 
»  regardai  la  chose  comme  perdue;  et,  si  je  n'étais  sorti 
»  de  chez  moi  avec  la  ferme  résolution  de  conclure,  je 
)>  crois  qu'elle  Taurait  été.  Mais,  considérant  que,  si  je 
»  consentais  à  un  nouveau  délai,  les  Français  chante- 
»  raient  victoire,  en  faisant  voir  au  monde  que  leur  pou- 
»  voir  suffisait  pour  rompre  tout  ce  qui  était  concerté, 
»  et  qu'ils  se  riraient  de  moi ,  ainsi  que  les  Hollandais  eux- 
»  mêmes,  je  me  déterminai,  après  m'étre  recommandé  à 
»  la  protection  de  Dieu,  à  me  munir  de  tous  les  papiers, 
»  publics  et  particuliers ,  signés  et  non  signés,  de  la  négo- 
»  ciation,  a  me  rendre  chez  les  ministres  des  Provinces- 
T»  Dnies,  et  à  leur  déclarer  que  si,  dans  la  soirée,  ils 
n  n'accomplissaient  ce  qu'ils  m'avaient  offert  verbalement 
»  et  par  écrit,  je  laisserais  tous  lesdits  papiers  en  leur 
»  demeure,  et  je  délierais  Y.  M.  de  toute  obligation  en- 
»  vers  eux,  et  laisserais  Y.  M.  en  son  entier,  pour  prendre 
1»  le  parti  qui  lui  paraîtrait  convenable,  parce  que,  s'il 
y>  n'y  avait  de  foi  p«iblique  dans  ce  qui  était  convenu, 


(  282  ) 

»  écrit,  signé  o(  scellé,  il  n'y  aurait  pas  non  plus  de  sûreté 

»  pour  ce  qu'il  resiaii  ii  faire.  Dans  cette  intention,  sans 

»  attendre  qu'ils  envoyassent  chet  nK>i ,  j'envoyai  chez  eux 

"•  dès  neuf  heures  du  matin,  afin  dedemander  heure  pour 

Vf  r,apré8-dtnée.  Ils  fixèrent  quatre  heures.  Un  peu  avanl 

»  cette  heure,  leur  secrétaire  vint  me  dire  qu'ils  étaient 

»  dans  rindispensable  nécessité  daller  conférer  avec  le 

»  duc  de  Longueville  * ,  et  que,  h  leur  retoqr  de  cette 

H  conférence,  ils  m'en  donneraient  avis.  Je  lui  répondis, 

M  en  riapt,  que  nam  doute  le  motif  qui  les  faisait  aller 

»>  chez   le  d<ic  à  l'heure    qu'ils   m'avaient    fixéi),  était 

»  impérieuK,  mais  que,  entre  amis,  les  cérémonies  se 

»  mettaient  de  eèté  :  j'ajoutai  que,  ai  les  Français  les  re- 

»  tenaient  longtemps,  je  n'en  d^ais  pas  moins  avoir  une 

a  entrevue  avec  euz,  à  quelque  heure  de  la  nuit  que  ce 

k>  fût,  parce  que  la  négociation  devait  nécessairement  et 

»  iudispensablement  se  terminer  cette  nuit  même.  Sur 

^>  cette  réponse,  et  avant  que  ^luatre  heures  eussent  sonné, 

H  ils  me  firent  dire  qu'ils  m'atten<laient.  Je  me  rendis 

»  immédiatement  chez  eux.  La  conférence  dura  jusqu'à 

»  onze  heures.  Ils  commencèrent  par  un  grand  discours 

»  sur  ce  que  le  monde  dirait  d'eux,  en  les  voyant  se  séparer 

>»  d'amis  aussi  anciens  que  les  Français  :  ils  se  plaigoifent 

»  que  j'arrêtasse  1a  paix  de  V.  M.  avec  la  couronne  de 

»  France,  pour  un  allié  tel  que  le  duo  de  Lorraine,  tan- 

»  dis  que ,  dans  le  même  temps,  ils  abandonnaient  un  allié 

»  de  qui  ils  avaient  reçu  tant  de  bénéfices,  et  depuis  un 

»  si  grand  nombre  d'années.  Je  leur  répondis  que  j'allais 

»  signer  un  traité  conclu,  conformément  à  ce  dont  nous 

1»  étiom  convenus  quinze  jours  auparavant;  que  ce  n'était 

1  L^un  dus  ambassadeur»  de  France. 


(  383  ) 

yt  pns  looi  qui  arrêtais  le  traité  conclu  aycc  la  France, 
»  mais  rinjufitice  de  cotfre  puissance,  et  le  caprice  et  les 
»  maiiniei  de  son  gouvernement;  que  je  leur  laissais  à 
»  considérer  si  c'était  la  même  chose  :  que  Y.  M.  eonsen- 
»  lit  a  ce  que  le  duc  de  Lorraine  fût  entièrement  dépouillé 
»  et  déshérité  dans  le  monde,  ou  qu'ils  fissent,  eux,  la 
»  paix  aYec  V.  M.,  parce  qu'il  plaisait  aux  Français  de  ne 
»  se  contenter  pas  des  avantages  qu'ils  avaieul  obtenus  par 
»  rînterposilion  des  états-généraux.  Ils  me  demandèrent 
}>  un  délai  de  deux  jours,  dans  lequel  ils  se  promettaient 
»  que  la  France  s'ajusterait  avec  Y.  M.  :  ensuite,  ils  me 
»  dirent  qu'il  était  déjà  fort  tard;  que  ma  santé  pourrait 
»  en  souffrir;  que,  le  lendemain ,  k  neuf  heures,  ils  vien- 
n  draient  chez  moi  conclure  et  signer  le  traité.  Je  leur 
»  répondis  qu'il  devait  être  conclu  et  signé  cette  nuit 
»  même,  ou  rompu  pour  toujours.  Les  députés  de Zélande, 
»  d'Overjssel,  de  Frise,  d'Utreoht  et  de  Groningne  sorti- 
»  renf  alors  de  la  pièce  où  nous  étions  :  les  deux  députés 
»  de  Hollande  et  celui  de  Gueidre  demeurèrent  fermes 
n  dans  leurs  promesses  antérieures;  ils  m'assurèrent  qu'ils 
»  ramèneraient  leurs  compagnons  à  leur  avis,  ou  qu'ils 

»  maintiendraient  le  troilé  contre  ceux-ci  mêmes Bn- 

»  fin,  des  huit  plénipotentiaires  hollandais,  sept  signèrent 
»  le  traité.  Celui  d'Utrecht  ne  le  signa  point;  mais  les  au- 
y>  très  mo  promirent  qu'il  signerait  aujourd'hui ,  quoique 
»  cela  ne  fût  pas  nécessaire  selon  eux.  » 

Le  traité  conclu  et  signé,  il  fallait  en  obtenir  la  ratifi- 
cation. De  vifs  débats  eurent  lieu  à  ce  sujet  dans  plusieurs 
des  Provinces-Unies.  Utrecht  refusa  de  ratifier;  la  Zélande 
protesta  avec  la  plus  grande  insolence  %  et  les  états-géné- 

'   Con  ffranditima  insolencia^  dit  Pcgnaranda  dana  sa  lettre  au  roi  du 
18  avril  1648. 


(  284  ) 

roux^  ne  paryinrent  point  sans  peine  à  vaincre  l'opposition 
de  ces  deux  provinces;  encore  la  ville  de  Middelbonrg  per- 
sîsta-t-elle  dans  son  refus  de  concourir  à  Tacceptation  du 
traité.  Dans  tout  le  cours  de  la  négociation,  la  Hollande 
fut  la  province  qui  montra  les  dispositions  les  pins  favo- 
rables,  jusqu'au  point  qu'un  des  plénipotentiaires,  le  S' 
Quenuyt ,  disait  au  comte  de  Pegnaranda  qu'elle  élaii  au- 
tant  au  roij  que  Tolide,  La  ville  d'Amsterdam  se  chargea 
d'expédier  une  frégate  en  Espagne ,  pour  y  porter  un  double 
du  traité,  tandis  qu'un  autre  original  y  était  envoyé  par 
terre. 

Du  côté  de  la  cour  de  Madrid,  il  n'y  eut  aucune  diffi- 
culté. La  forme  des  ratifications  avait  été  réglée ,  mot  pour 
mot,  à  Hunster,  et  Pegnaranda  avait  supplié  le  roi  de  n'y 
changer  pas  une  seule  lettre,  afin  que  les  Hollandais  n'eus- 
sent aucun  prétexte  de  revenir  sur  ce  qui  avait  été  convenu. 
Enfin  les  ratifications  furent  échangées  à  Munster  le  15  mai, 
et  la  paix  publiée  dans  cette  ville  le  17,  avec  une  grande 
solennité.  Le  traité  était  rédigé  à  la  fois  en  français  et  en 
flamand.  Le  nonce  du  pape,  en  vertu  des  instructions  qu'il 
avait  de  sa  cour ,  protesta ,  par  une  lettre  adressée  au  plé- 
nipotentiaire espagnol,  contre  les  stipulations  du  traité  qui 
transféraient  aux  états- généraux  la  propriété  de  choses  ap- 
partenantes aux  catholiques;  mais  cette  protestation  ne  fut 
que  pour  la  forme.  Le  nonce  était  convenu ,  dans  un  en- 
tretien avec  le  comte  de  Pegnaranda,  que  le  traité  était  fa- 
vorable à  la  sûreté  des  catholiques, ainsi  qu'à  la  conservation 
et  à  l'extension  de  leur  religion  dans  les  Provinces-Unies. 
Les  clauses  en  question  n'avaient  été  consenties  d'ailleurs 
par  le  comte  de  Pegnaranda ,  que  de  l'avis  conforme  des 
universités  de  Louvain  et  de  Douai,  et  d'une  conférence  de 
prélats  que  l'archiduc  Léopold,  gouverneur  général  des 
Pays-Bas,  avait  réunis  pour  cet  objet. 


(  28S  ) 

Tel  est  le  précis  de  la  dernière  correspoodance  du  comte 
dePegnaranda ,  relativement  au  traité  de  Munster.  Elle  coin 
tient,  de  plus,  des  détails  dignes  de  TattentioD  de  Thisto- 
rien,  sur  Tétat  où  en  étaient,  à  cette  époque,  les  négo- 
ciations entamées  entre  l'Espagne  et  la  France;  sur  celles 
qui  se  suiTaient,  à  Osnabruck ,  entre  la  France,  la  Suéde, 
Vempereur  et  Tempire,  etc.  On  y  trouve  encore  des  parti- 
cularités assez  piquantes  sur  le  gouvernement  intérieur  des 
Pays-Bas,  sur  les  présents  que  Philippe  IV  devait  faire  an 
prince  et  aui  princesses  d'Orange,  ainsi  qu'aux  ministres 
des  Provinces-Unies  qui  avaient  le  plus  contribué  à  la  con- 
clusion de  la  paii,  etc.  Elle  se  termine  au  moment  où  le 
comte  dePegnaranda  allait  quitter  Munster,  pour  se  rendre 
à  Bruxelles  et  à  La  Hayc^  afin  d'y  régler  différents  points 
relatifs  à  l'exécution  du  traité. 

J'ai  pris  copie  des  cinq  principales  lettres  dePegnaranda 
au  roi,  savoir  :  celle  du  16  janvier,  où  il  rend  compte  de 
la  conférence  dans  laquelle  les  ministres  hollandais  ont  de- 
mandé un  délai  do  quinze  jours  pour  ta  signature  du  traité; 
celle  du  31  janvier,  dont  j'ai  donné  un  extrait;  celle  du  3 
février,  par  laquelle  il  envoie  les  instructions  du  traité, 
avec  les  projets  de  ratification  ;  celle  du  18  avril ,  concer- 
nant les  discussions  qui  avaient  eu  lieu  dans  le  sein  des 
états-généraux  et  dans  les  assemblées  des  états  de  quelques- 
unes  des  provinces;  celle  enfin  du  18  mai,  où  il  fait  le 
récit  de  ce  qui  s'est  passé  lors  de  la  ratification  et  de  la  pu- 
blication du  traité.  Des  autres  lettres^  j'ai  rédigé  une  ana- 
lyse proportionnée,  pour  chacune  d'elles,  à  son  impor^ 
tance. 

J'aurais  désiré.  Monsieur  le  Président,  rencontrer  à  Ta 
bibliothèque  nationale  la  collection  complète  des  négô- 
eiaticms  du  traité  de  Munster  :  car  ce  grand  fuit  politique  et 


(  286  ) 

«liplomalique^qui,  pen^lanl  un  siècle  el  demi,  exerça  sur 
les  destinées  de  la  Belgique  une  influence  si  fatale  y  est  loin 
d'avoir  été  éclairci  par  nos  historiens.  Peut-être^  si  toutes 
les  circonstances  en  étaient  connues,  absoudraient-elles 
l'Espagne  d'une  partie  des  griefs  qui  ont  été  à  cette  occa- 
sion aKicolés  contre  elle.  Je  n'exprime  pas  ici  une  opinion; 
c'est  une  simple  conjecture  que  je  forme.  Il  est  certain  que, 
depuis  l'origine  de  l'insurrection  des  provinces  du  Nord,  la 
Belgique  n'avait  cessé  de  désirer  un  accommodement  avec 
elles.  C'était  conformément  à  ce  vœu,  que,  en  1575,  un  con- 
grès avait  été  ouvert  à  Brcda;  que  la  pacification  de  Gand 
avait  été  signée  en  1576;  que,  plus  tard,  l'archiduc  Er* 
nest  avait  cherché,  par  des  moyens  indirects,  k  négocier  à 
La  Haye;  que  les  archiducs  Albert  et  Isabelle  avaient  con- 
clu la  trêve  de  douze  ans;  que,  après  l'expiration  decelle-ci, 
l'infante  avait  fait  toute  sorte  de  tentatives  pour  eu  obtenir 
le  renouvellement;  que  d'autres  démarches,  soit  auprès 
des  étals-généraux,  soit  auprès  du  prioCe  d'Orange, avaient 
eu  lieu  sous  le  gouvernement  de  ses  successeurs.  Les  états* 
généraux  belges  eux-mêmes,  lorsqu'ils  furent  réunis  à 
Bruxelles  en  1598,  en  1600  et  en  1632,  avaient  tenté  de 
négocier  directement  avec  les  états  des  Provinces-Unies.  Ce 
vœu  si  souvent  exprimé,  ce  besoin  si  généralement  senti, 
peut-èlre  fut-il  impossible  à  la  cour  de  Madrid  d'y  satia* 
faire  autrement  que  par  les  sacrifices  auxquels  elle  se  ré* 
signa.  Vous  avez  pu  voir,  dans  le  précis  €fue  j'ai  donné  de 
la  correspondance  du  comte  de  Pegnaranda ,  que  les  pléni- 
potentiaires hollandais  ne  montrèrent  pas  un  empressement 
extrême  à  conclure  le  traité,  et  l'on  apprend ,  par  la  même 
correspondance,  que  les  étals  de  Brabanl  votèrent  150,000 
florins  pour  les  dépenses  qui  devaient  résulter  de  son  exé* 
culion  :  ce  qui  implique  un  acquiescement  de  leur  part  à 


(  287  ) 

Taclequi  veiiail  d'èlre  consommé.  Or,  quelle  province  y 
élail  plus  intéressée  que  celle  de  Brabanl? 

Une  relation  d'un  ambassadeur  ténilien,  qui  n^est  pas 
nommé ,  mais  qui  avait  résidé  en  Espagne  pendant  trois 
années  (1656-1660),  contient ,  sur  Philippe  IV,  sa  famille, 
sa  cour  et  ses  ministres,  des  détails  analogues  à  ceut  que 
j'ai  recueillis  dans  des  documents  du  même  genre,  sur 
les  prédécessears  de  ce  monarque  ^  L'auleur  raconte,  entre 
autres,  que,  Philippe  lit  ayant  consulté  le  fameux  astro- 
logue Ârbolesin  .  à  Pavie ,  sur  les  destinées  futures  de  son 
fils,  celui-ci  répondit  que  tes  astres  le  menaçaient  de  grands 
malheurs  :  prédiction  qui  ne  fut  que  trop  justifiée  par  l'é- 
vénement. Il  dit  que  Philippe  IV  eut  Irentc-deux  enfants 
naturels  :  ce  qui  uel'empécbe  pas  de  louer, dans  un  autre 
passage  de  sa  relation ,  Vinnoèencé  de  sa  vie  et  de  ses  moeurs. 
De  tous  ces  bâtards,  dont  aucun,  selon  l'opinion  commune, 
n'avait  eu  une  mère  d*unè  naissance  distinguée,  don  Juan 
d'Autriche  fut  le  seul  que  le  roi ,  pour  ne  s'écarter  pas 
trop  en  cela  de  l'exemple  de  ses  ancêtres  ,  déclara  publi- 
quement, et  auquel  il  destina  une  position  éminente. 

Ce  prince,  toujours  selon  le  diplomate  vénitien,  était 
si  jaloux  du  respect  qui  lui  était  dû,  que,  pour  ne  pas 
donner  lieu  a  une  familiarité  qui  y  portât  atteinte,  il  était 
des  semaines  entières  sans  prononcer  une  parole.  Lu  chasse, 
la  peinture,  la  musique,  étaient  ses  amusements  favoris: 
le  comte-duc  d'Olivarés  avait,  autant  qu'il  l'avait  pu,  dé- 
veloppé en  lui  ces  penchants,  afin  d'avoir  ainsi  la  direc- 
tion exclusive  des  affaires  de  l'état.  Philippe  IV  cultivait 
lui-même  la  peinture,  et,  dans  la  grande  quantité  de  la- 

1  Cette  relation  est  en  espagnol,  coitiine  celle  sur  Philippe  lll  j  c'est 
donc  également  une  traduction. 


(  288  ) 

bleaux  qu'il  possédait  S  il  y  en  avait  plusieurs  de  sa  main. 

J'ai  extrait  de  divers  manuscrits  : 

Une  lettre  du  marquis  d'Âytona  au  roi ,  écrite  de  Bruxel- 
les, le  24  novembre  1629,  dans  laquelle  il  traçait  le  plus 
triste  tableau  de  la  situation  des  Pays-Bas  catholiques; 

Une  autre  lettre  de  ce  seigneur,  du  28  décembre  1630, 
sur  les  dangers  que  couraient  ces  provinces,  par  les  grands 
appréls  de  guerre  que  faisaient  les  Hollandais,  lesquels 
s'étaient  refusés  à  toute  espèce  d'arrangement,  malgré  les 
efforts  du  roi  d'Angleterre; 

Une  instruction  de  la  même  date,  donnée  par  Tinfante 
Isabelle  au  baron  d'Auchy,  gentilhomme  de  la  bouche  du 
roi,  conseiller  du  conseil  de  guerre  aux  Pays-Bas,  et  gou- 
verneur de  Bapaume,  qu'elle  envoyait  à  Madrid,  afin  de 
solliciter  de  prompts  secours; 

Une  lettre  qu'écrivait  de  Bruxelles,  le  22  août  1654, 
l'abbé  deBalerne^  à  Jules  Ghifflet,  chancelier  de  la  Toisou 
d'Or,  son  neveu ,  sur  l'arrivée  et  le  séjour  en  cette  ville  de 
la  reine  Christine  de  Suéde.  On  y  Ht,  entre  autres  parti- 
cularités, que  la  reine  parlait  très-bien  le  français;  qu'elle 
jouait  au  billard  et  au  mail  avec  une  adresse  merveilleuse; 
qu'elle  était  d'une  vivacité  telle,  qu'elle  ne  pouvait  rester 
longtemps  dans  le  même  endroit,  et  que,  dans  la  conversa- 
tion, on  avait  de  la  peine  à  la  suivre.  Une  des  choses  qui 
frappèrent  aussi  Tabbé,  fut  que,  quoiqu'étant  d'une  pe- 
tite taille,  Christine  portai  let  souliers  tris-bas. 

J'ai  analysé  : 

Une  relation  de  la  réception  que  Tinfante  Isabelle  fit  à 

'  C'est  à  Philippe  IV  qu'est  due  racquîsition  de  la  plupart  des  chefs- 
d''œuTre  des  écoles  italienne ,  flamande  et  espagnole  qui  ornent  aujour- 
d'hui le  musée  de  Vadrid. 

a  Philippe  Chifflet. 


(  289  ) 

la  reine-mère  de  France,  Marie  de  Médicis,  quand  cette 
.princesse  vint  chercher  un  refuge  aux  Pays-Bas; 

Une  relation  du  Toyage  du  cardinal -infant,  lorsqu'il 
Yint  prendre  possession  du  gou?erncment  de  ces  provin- 
ces, en  1634; 

Un  mémoire  présenté  à  Philippe  lY,  en  1642,  par  le 
baron  d'Auchy,  dans  lequel  il  énumérait  les  missions  di- 
plomatiques qu'il  avait  remplies  par  ordre  du  roi  et  de 
l'infante  Isabelle; 

Plusieurs  pièces  relatives  à  la  charge  que  l'empereur, 
d'accord  avec  le  roi  d'Espagne,  donna ,  au  commencement 
de  l'année  1641 ,  à  Jean  Wycart,  comte  d'Âversperg,  son 
conseiller  impérial  aulique,  de  se  rendre  en  Hollande,  à 
l'effet  d'y  négocier  une  paix  ou  une  trêve  entre  les  états-gé- 
néraux et  le  roi  ; 

D'autres  concernant  le  projet  d'une  ligue  rhéno-belgi- 
que  contre  la  France,  qui  fut  conçu  dans  des  réunions 
tenues  à  Francfort,  en  1658,  lors  de  l'élection  de  l'empe- 
reur Léopold; 

Une  relation  du  voyage  de  don  Juan  d^Autriche,  de 
Catalogne  aux  Pays-Bas,  pour  y  prendre  les  rênes  du  gou- 
Terncment,  en  1656,  etc.,  etc. 

Sur  les  événements  du  régne  de  Charles  II,  la  biblio- 
thèque nationale  contient  deux  manuscrits  notables. 

L'un  consiste  dans  une  relation  des  campagnes  de  1675, 
1676,  1677  et  1678,  écrite  sous  la  dictée  du  duc  de  Villa- 
Hermosa,  qui  gouverna  les  Pays-Bas  pendant  ces  quatre 
années. 

L'autre  est  une  collection,  en  huit  volumes,  de  lettres 
originales  du  même  seigneur. 

Lors  de  l'inyasion  des  Provinces-Unies  par  Louis  XIV, 
le  comte  de  Montcrey,  prédécesseur  du  duc  de  Villa-Hcr- 
ToM.  IX.  19 


(  290  ) 

roosa,  avait  porté  secours  aux  Hollandais.  Cette  conduite, 
plus  généreuse  que  prudente,  attira  sur  la  Belgique  les 
malheurs  d'une  nouvelle  guerre,  qui  eut  des  résultats  pires 
encore  que  celles  qui  l'avaient  précédée.  Les  quatre  cam- 
pagnes dont  le  duc  de  Yilia-Hermosa  trace  hk  relation, 
furent  une  suite  non  interrompue  de  pertes  et  de  revers. 
Les  Français,  déjà  maîtres  d'une  partie  de  l'Artois,  de  la 
Flandre  et  du  Hainaut,  s'emparèrent  encore  d'Aire,  de 
S^-Omer,  de  Condé,  de  Boucbain,  de  S^-Ghislain,  de  Ya- 
lenciennes^  de  Cambrai,  de  Gand,  d'Ypres,  de  Limbourg, 
de  Léau;et  il  était  fort  à  craindre  qu'ils  soumissent  ainsi 
tous  les  Pays-Bas,  si  le  gouvernement  anglais,  sortant  enfin 
de  sa  iéthftrgie,  ne  se  fût  interposé  entre  les  puissances 
belligérantes,  en  envoyant  des  troupes  qui  occupèrent 
Bruges,  Damme,  Ostende  et  Nieuport. 

Les  Hollandais  «  pour  lesquels  la  Belgique  avait  été  sa- 
crifiée, ne  reconnurent  pas,  comme  on  était  en  droit  de 
l'attendre  d'eux ,  l'éminent  service  qui  leur  avait  été  rendu , 
leur  sollicitude  principale  eut  pour  objet  d'éloigner  les 
Français  de  leurs  frontières.  Plusieurs  de  nos  historiens 
(etceci  estencore  un  exemple  de  l'inconvénient  qu'il  y  a  de 
puiser  aux  sources  exotiques  )  exaltent  beaucoup  les  faits  et 
gestes  du  prince  d'Orange,Guillaume  III,  dans  cette  guerre  : 
le  duc  de  Viila-Hermosa ,  tout  en  rendant  justice  à  la  va- 
leur et  à  la  science  militaire  de  ce  prince  ' ,  attribue  à  sa 
conduite  cauteleuseetasesfins  particulières  les  mauvais  sue- 

^  Il  dit ,  en  parlant  de  la  bataille  de  Itont-Castel ,  que  le  prince  d^O- 
range  perdit  à  la  irërité  ,  à  cause  de  la  grande  supériorité  numérique 
des  Français,  mais  à  la  suite  de  laquelle  ils  n^osèrent  le  poursniTre  :  Cçmo 
las  partes  ds  valor  y  cioncia  militât  le  han  hecho  siempre  habil  para 
oênseguir  grandss  vsntajas ,  siotrssfinss  ne  h  huèieran  smharaamdo^ 
las  Qcrsdito  en  esta  occvrrencia  con  tanto  vigor,  elo. 


(  291  ) 

oèf  désarmes  des  aillés.  Il  lui  reproche,  entre  ciulres,  de 
s*étre  refusé  àlitrer  bataille  auxFrançabJorsqueles  troupes 
alliées  marcbèreiU  au  secours  deBouchaia,  en  1676  ;  d'avoir, 
sans  y  être  conlraint  ^  et  malgré  les  réclamations  des  gé- 
néraux du  roi ,  levé,  la  même  année,  le  siège  de  Maestriebt, 
et  celui  de  Gbarleroi ,.  Tannée  suiianle  :  il  n'bésite  pas  à 
qualifier  à'odiêwe  et  d* ignominieuse  la  résolution  que 
Guillaume  III  prit  dans  ces  deux  dernières  occasions.  Il 
raconle  y  a«  aujet  de  la  lerée  du  siège  do  Maestriebt,  des 
circonstances  qui  semblent  justifier  ces  graves  inenlpa-* 
lions.  C'était  contre  son  avis,  que  le  prince  avait  entrepris 
ce  siège  :  en  vain  lui  en  avait-il  représenté  les  difficultés, 
la  place  ayant  une  garnison  de  8,000  fantassins  et  2,000 
cbevaux;  en  vain  lui  avait-il  fait  observer  que,  pendant 
qu'il  y  emploierait  la  plus  grande  partie  de  ses  forces,  les 
Français  pourraient  faire  quelque  blessure  mortelle  au 
cceor  du  pays  :  aucune  raison  n'avait  pu  le  convaincre. 
Dans  le  principe,  les  opérations  du  siège  furent  poussées 
avec  vigueur.  Charles  II  crut  devoir  alors  faire  rappeler 
am  états -généraux  que,  suivant  le  trailé  de  1673,  si 
fat  place  était  priae ,  elle  devrait  être  remise  entre  Bt$ 
mains.  Les  états-généraux  firent  en  efi'et  parvenir  des 
ifistmclioni  en  ce  sens  au  prince.  Dès  ce  moment ,  il  ra* 
leotit  ses  attaques  ;  il  dit  ensuite  que  les  forces  qu'il  avait 
ne  suffisaient  point  pour  achever  Tenlreprise ,  et  peu  de 
temps  après,  il  retira  ses  (roupes. 

Le  duc  de  Yilla-Hermosa  confirme  ce  que  des  historiens 
ont  rapporté  :  que^  lorsque  Guillaume  III  livra  au  maré- 
chal de  Luxembourg  la  sanglanle  bataille  de  Saint-Benis , 
il  connaissait  la  conclusion  du  traité  entre  les  é(ats-géné- 
raux  et  la  France,  et  il  ajoute:  «En  cette  conjoncture, 
»  le  prince  d'Orange  acheva  de  persuader  au  monde  entier 


(  292  ) 

»  que,  s*il  avait  touIu  se  eomporler  de  même  précédeni' 
»  meot ,  la  France  n'aurait  pas  obtenu  de  si  grands 
»  succès  ^  » 

On  peut  juger  de  la  situation  où  se  trouvait  la  Belgi- 
que^  lors  de  la  conclusion  de  la  paix  deNimègue^par  cet 
autre  passage  de  larjelation  du  duc  :  «  Personne ,  dit-il,  ne 
»  doutait  plus  de  la  perte  des  Pays-Bas:  on  la  tenait  pour 
»  si  infaillible ,  que  déjà  les  peuples  discouraient  sur  Ta* 
»  vantage  qu'il  y  aurait  pour  eux  à  être  réunis  à  la  France, 
»  à  la  Hollande^  ou  à  l'Angleterre.  Ils  inclinaient  uni- 
»  Tersellement  pour  la  première  ,  plutôt  par  la  haine 
»  qu'excitait  en  eux  la  perfidie  de  leurs  défenseurs ,  et  par 
»  des  motifs  de  religion ,  que  par  aucune  affection  pour 
)»  la  domination  du  roi  très-chétien  ^  » 

J'ai  traduit  presque  en  entier  cette  intéressante  relation. 

Les  huit  volumes  de  correspondance  du  duc  de  Villa- 
Hermosa  s'étendent  de  l'année  1673  à  l'anné  1679.  Avant 
son  élévation  au  poste  de  gouverneur  général  des  Pays- 
Bas,  qui  eut  lieu  au  mois  de  janvier  1675  ,  le  duc  rem- 
plissait la  charge  de  capitaine  général  de  la  cavalerie  dans 
ces  provinces  :  la  plupart  des  lettres  écrites  par  lui  en 
cette  qualité  sont  adressées  au  comte  de  Honterey,  et  con- 
cernent le  service  militaire.  Dans  les  années  1675  et  sui- 
vantes ,  ceux  avec  lesquels  il  correspond  le  plus  régulière- 
ment sont  :  don  Francisco  de  Borja,  son  oncle,  qui  l'ins- 
truisait de  ce  qui  se  passait  à  la  cour;  le  connétable  de 


)  En  esta  eoyuniura ,  aeabo  de  persnadir  Oranjê  al  mundo  §ntero  qu§ , 
si  huldêra  quêrido  ohrar,  como  lo  ki»o  «n  esta ,  no  tubiera  la  Francia 
iun  grandes  asuntos  de  trofeos, 

3  Àniês  por  el  odio  que  tenian  a  laperfidiade  sut  defeneores ,  ypor 
la  religion ,  que  por  ningun  afecto  pariicnlar  al  dominio  del  Christian 
nisiwuf. 


(  293  ) 

Gaslille  ,  don  Inigo  Melchor  de  Yelasco  y  Tovar  ,  l'un  des 
membres  les  pins  influents  du  ministère,  et  qui,  à  la  fin  de 
1675,  succéda  au  marquis  de  Castel-Rodrigo  dans  la  prési- 
dence du  conseil  do  Flandre;  le  comte  de  Monterey,  qui, 
à  son  retour  en  Espagne  ,  se  ^it  disgracié ,  exilé ,  et  ne  ren- 
tra en  faTcur  qu'en  1677;  don  Juan  d'Autriche,  depuis 
que  Charles  II  lui  eut  confié  la  direction  supérieure  des 
affaires  de  la  monarchie,  et  le  baron  de  Bergeyck,  envoyé 
par  le  duc  en  Espagne,  pour  représenter  au  roi  et  à  ses 
ministres  le  misérable  état  des  Pays-Bas. 

Dans  quelques-unes  des  lettres  qui  composent  ce  re- 
cueil, le  duc  de  Yilla-Hermosa  s'explique  sur  le  compte 
de  Guillaume  III  d'une  manière  plus  catégorique  qu'il 
ne  le  fait  dans  sa  relation  ci-dessus  citée  :  «  Tout  le  monde 
y>  croit,  écrit-il  le  30  octobre  1675  à  don  Francisco  de 
»  Borja,et  il  est  plus  que  probable,  que  le  prince  d'Orange 
»  aspire  à  la  souveraineté  des  provinces  hollandaises; 
»  mais  les  moyens  qu'il  emploie  sont  tenus  si  cachés  au 
»  public,  qu'il  n'est  pas  facile  è  un  pauvre  ofiicier  espa- 
»  gnol  de  les  pénétrer  ^  »  Le  1''  septembre  1677,  ren- 
dant compte  au  roi  de  la  proposition  que  le  prince,  après 
l'infâme  retraite  du  siège  de  Charlcroi  {deêpues  de  la  tn^ 
famé  retirada  del  êitio  de  Charleroy) ,  lui  a  faite  d'assiéger 
Courtrai,  et  des  raisons  qu'il  a  alléguées  contre  ce  dessein, 
il  lui  dit  que,  chaque  jour,  il  a  des  avis  plus  certains  que 
l'intention  du  prince  est  de  se  rendre  maitre  de  la  plupart 
des  villes  de  Flandre. 

Les  lettres  adressées  au  duc  par  le  baron  de  Bergeyck, 

I  Muyadmiiido  êê  de  iodos^  y  mas  qu$  prohahle ,  que  Oranje  aspira  a 
la  soberania  de  las  provincias  holandosas  j  pero  son  ian  remotos  del 
conocimiento  publiée  los  medios  de  que  se  vate ,  qve  no  es  facil  lleguo  a 
peneirarlos  un  pobre  officiai  espanoL 


(  294  ) 

cfepuis  son  arrivée  en  Espagne,  au  mois  d'avril  1670,  jas- 
qu'à  la  fin  de  cette  année,  qu'il  en  partit  pour  aller  remplir 
nne  mission  en  Angleterre,  contiennent  de  curieux <létails 
sur  les  intrigues  qui  agitaient  la  cour  de  Madrid ,  et  sur  les 
personnages  que  les  caprices  du  monarque  élcTaient  succes- 
sivement jusqu'aux  premiers  degrés  du  pouvoir,  et  en  préci- 
pitaient de  même.  Gomment,  au  milieu  de  ce  conflit  d'am- 
bitions et  de  passions  cupides  qui  sedispntaientl'in'Suence, 
les  affaires  de  l'État  auraient-elles  pu  prospérer?  Le  roi,  la 
reinc-mére,  les  ministres,  chaque  fois  que  le  baron  de 
fiergejck  leur  exposait  les  besoins  des  Pays-Bas,  protes- 
taient de  l'intérêt  qu'ils  prenaient  au  9ort  de  Ces  provinces, 
et  promettaient  d'y  envoyer  de  prompts  et  d'efficaces  se- 
cours; mais  l'effet  ne  suivait  pas  les  promesses.  Bei^eyck 
se  lamente  souvent  à  ce  sujet  :  «  Je  défie,  écrit-il  le  1**  juil^ 
)»  let  1076,  je  défie  les  plus  habiles  gens  et  politiques  do 
y>  monde  de  pouvoir  prendre  meêures  non  plus  avec  Leurs 
)»  Majestés  (Charles  II  et  la  reine-mère)  qu'avec  les  mrnis- 
»  1res;  et,  la  ccnvenianee  prédominant  entièrement,  un 
»  chacun  concurrani  pour  avoir  part  aux  grftces  cft  mercè- 
»  des,  et  personne  au  travail  et  labeur,  le  vaisseau  va  an 
»  fond,  faute  de  pilote,  pour  les  grandissimes  orages  aux- 
»  quels  il  est  exposé  et  te  sera  de  plus  en  plus,  comme  je 
»  prévois  avec  les  larmes  au  cœur,  si  le  bon  Dieu,  par  sa 
»  divine  miséricorde,  et  par  miracle  évident, n'en  prévient 
n  la  chute.  »  Il  disait  une  autre  fois  (12  août  1670)  :  «  Les 
»  résolutions  et  les  choses  présentes  changent  do  jour  an 
»  lendemain  en  sorte  en  cette  cour,  qu'il  est  impossible  de 
»  se  pouvoir  assurer  des  événements  futurs,  ou  d'en  faire 
»   un  jugement  solide.  » 

Tandis  que,  à  Madrid,  des  intrigues  de  palais  absor- 
baient tout  le  temps  des  hommes  d'étal,  que  la  reine-mère 


{  295  ) 

faisMt  écrire  ao  duc  de  Yina-Hermoea  de  lui  euvojer  des 
oueaux  canariens  sifflant  et  chantant  musique  ',  les 
Français  s'avançaient  josqu  au  coeur  de  la  Flamire,  et  pour- 
snivaieiit  leurs  conquêtes  devenues  faciles  par  l'abandon 
dans  lequel  était  laissé  ce  pays. 

Je  ne  sais  si  le  baron  de  Bergeyck  était  un  profond 
diplomate,  mais  il  était  à  coup  sûr  un  fin  courtisan.  Ne 

s'arîse-l'il  pas  d'exalter  la  viûaeiU  desprii  du  roi, de 

Charles  II!!!  Voici  ses  propres  expressions;  elles  sont  con- 
signées dans  une  lettre  du  22  octobre  1676  au  duc  do 
Villa-Hemiota  :  «  Leurs  Majestés  jouissent  de  parfaite 
»  éanté,  et  le  roi  (que  Dieu  conserve!)  est  doué  d'une 
*  vhatili  d'esprit  merveilleuse.  Il  commence  à  prendre 
)»  de  rembofipoiBt.Sesdiverlissements  journaliers  sont  la 
»  chasse,  la  comédie  et  les  combats  de  taureaux.  » 

L'instruotion  particulière  et  l'instruction  secrète  données 
au  duc  de  Villa-Hermosa,  par  le  canal  du  conseil  suprême 
des  Pays-Bas,  lorsqu'il  fut  appelé  au  gouTcrnement  de  Ces 
provinces  (2  janvier  1675),  existent  en  original  dans  le 
recueil  dont  je  m'occupe.  Elles  ne  m'ont  paru  contenir  que 
les  dispositions  ordinaires,  si  ce  n'est  peut-être  la  suivante  : 
«  Sous  vous  enebargeons  bien  séricusewent  l'ouverture 
)»  et  rétablissement  du  commerce  dans  nosdits  pays,  tant 
V  par  mer  que  par  terre  ;  aussi  l'introduction  et  l'entrete- 
»  nement  des  manufactures  en  la  oïeilleure  forme  qu'il 
»  sera  poesîMe,  afin  que  par  ce  moyen  l'on  puisse  ex* 
»  cuser  l'entrée  des  denrées,  marchandises  et  manufac* 
H  tures  étrangères,  qui  épuisent  la  substance  de  nos 
»  sujets,  signamment  èsquelles  la  dépense  est  volon- 
i>  taire  et  superflue,  ne  servant  qu'à  l'ostentation ,  et  à 

\  Lettre  du  baron  de  Bergeyck ,  du  1G  jtûllet  1676. 


(  296  ) 

»  imiter  les  mœurs,  usages  et  façons  des  peuples  et  nations 
3  étrangères.  » 

Dans  un  manuscrit  qui  se  compose  de  Hélanges,  sont 
diverses  relations  de  la  célèbre  bataille  de  Seneffe  (11  août 
1674),  écrites  par  des  officiers  qui  seryaient  dans  les 
troupes  espagnoles  et  belges.  D'accord  avec  les  récits  qu'ont 
publiés  les  historiens  français  sur  l'habileté  et  la  Taleur 
que  déploya  le  prince  de  Condé  dans  cette  sanglante  jour- 
née, elles  en  diffèrent  en  un  point  capital,  car  elles  disent 
positivement  que  les  Franç^iis  laissèrent  le  champ  de  ba- 
taille aux  alliés.  Ceux-ci  durent  leur  succès  à  TinEanterie 
allemande,  qui,  selon  l'un  des  narrateurs ,  s'élança  sur  les 
Français  comme  un  torrent  de  feu  et  de  fer  (eomo  un 
raudal  de  fuego  y  yerro)y  et  rompit  leurs  meilleurs  régi- 
ments. 

J'ai  fait  des  extraits  étendus  de  ces  relations,  qui  don* 
neut  des  détails  circonstanciés  sur  les  mouTements  des 
deux  armées  pendant  la  bataille. 

Les  autres  documents  qui  se  rapportent  au  régne  de 
Charles  II,  sont  : 

Une  relation  italienne  des  négociations  de  la  paix  de 
Nimèguc,  présentée  à  Innocent  XI  par  monsignor  Beifi- 
lacqua,  patriarche  d'Alexandrie,  nonce  et  plénipotentiaire 
apostolique  ; 

Une  lettre  que  le  roi  écriyit,  de  sa  main,  le  4  juillet  1685, 
au  duc  de  Yilla-Hermosa,  pour  qu'il  se  chargeât  de  nou- 
veau du  gouTcrnement  des  Pays-Bas,  devenu  vacant  par  la 
mort  du  marquis  de  Grana; 

Un  recueil  des  marches  et  campements  de  l'armée  des 
alliés  aux  Pays-Bas  pendant  l'année  1691,  formé  par  Yalfere 
et  ingénieur  George  Yerboom; 

El  deux  volumes  de  pièces  relatives  aux  discussions  qui 


(297  ) 

s'élevèrent  en  1602  y  1693  et  1694^  au  sujet  du  formulaire 
d'Alexandre  YII.  Ils  ne  conlîennenl,  sur  ces  querelles,  qui 
répandirent  tant  de  troubles  dans  l'église  belgique,  rien 
que  ne  fassent  connaître,  atec  plus  de  détails,  la  collection 
des  œuvres  de  Van  Espen  et  les  Mémoires  pour  servir  à 
thUtoire  de  la  huile  Unigenilus  au»  Pays-Bas. 

Dans  la  revue  que  je  viens  de  faire  des  documents  de  la 
bibliothèque  nationale  de  Madrid  qui  concernent  l'histoire 
de  la  Belgique,  jusqu'à  la  fin  du  règne  de  Charles  II  (il  n'y 
en  a  point  pour  les  temps  plus  rapprochés  de  nous) ,  je 
n'ai  pas  compris  quelques  manuscrits  auxquels  il  était 
impossible  d'y  assigner  une  place,  d'après  le  plan  que  je 
m'élftîs  tracé.  Tels  sont  : 

Une  histoire  des  comtes  de  Flandre  jusqu'au  règne  de 
Philippe-le-Beau  inclusivement,  dédiée,  en  1566,  à  don 
Carlos,  fils  de  Philippe  II,  par  Pedro  Barrantes  Maldonado, 
histoire  dont  l'auteur  ne  consulta  que  des  sources  connues, 
et  particulièrement  les  écrivains  français; 

Une  description  des  dix-sept  provinces  des  Pays-Bas, 
écrite,  selon  qu'il  est  permis  de  le  conjecturer,  sous  le 
règne  de  Philippe  lY,  et  qui  n'offre  rien  de  remarquable; 

Un  recueil  des  plans  des  fortifications  des  villes  des 
Pays-Bas,  en  1666,  dédié  au  connétable  de  Gastille,  gou- 
verneur général  des  Pays-Bas,  par  Salomon  Van  Es  (ma- 
nuscrit original)  ; 

Un  catalogue  ou  notice  historique  des  gouverneurs  gé- 
néraux des  Pays-Bas,  orné  de  leurs  blasons,  depuis  1404 
jusqu'en  1672,  dédié  au  comte  de  Monterey  par  Pierre- Al- 
bert de  Launay; 

Le  même  catalogue,  continué  jusqu'en  1685^  et  dédié 
par  de  Launay  au  marquis  de  Bedmar,  grand  matlre  et  ca- 
pitaine général  de  l'artillerie  aux  Pays-Bas; 


(  208  ) 

Uo  caiaJogue  des  uoins ,  surooms  et  titres  des  grands 
ipailres  et  capitaines  généraux  de  l'artillerie  de  Taronée 
des  Pays-Bas,  avec  leurs  blasons^  depuis  1412  jusqu'eo 
1682  y  ayaol  aussi  pour  auteur  Pierre-Albert  de  Launay, 
et  dédié  également  par  lui  au  marquis  de  Bedmar  ; 

(Ces  trois  derniers  manuscrits  sont  originaux  S  Dans  le 
premier ,  de  Launay  prend  les  qualifications  et  litres  de 
€  chevaiieTi  gentilhomme  de  la  chambre  do  roi  y  de  sou 
»  conseil ,  grand  et  général  chroaiste,  généalogiste  et  ar- 
»  mariêta  de  ses  royaumes  et  provinces  ,  son  premier  et 
)»  plus  ancien  roi  d'armes  provincial^  et  contrAleor  général 
>  de  rariillerie  des  états  de  Flandre.  »  Dans  les  deux  au- 
tres, le  titre  de  contrôleur  général  de  l'artillerie  est  rem- 
placé par  ceux  de  c  lieutenant  géairal  de  l'artillerie  des 
»  armées  des  Pays-Bas,^  gouverneur  de  celle  de  Bruxelles, 
»  de  9e%  forts  et  de  ses  dépendances  h. 

Je  donnerai,  dans  mon  rapport  à  H. le  ministre  de  l'in- 
térieur, une  analyse  de  ces  manuscrits,  et  redresserai  quel- 
ques erreurs  qu'ils  contiennent) 

Un  recueil  des  titres  d'honneur  accordés  par  les  souve- 
rains des  Pays-Bas  à  des  fiamilles  belges,  depuis  i486 
jusqu'en  1638  :  j'en  ai  fait  le  précis,  qui  sera  également 
inséré  dans  ce  rapport. 

Vous  aurez  remarqué ,  Monsieur  le  Président ,  que  j'ai 
pris  copie^  à  la  bibliothèque  nationale,  d'un  assez  grand 
nombre  de  documents.  Ce  n'est  que  par  une  faveur  spé- 
ciale du  gouvernement  espagnol,  que  j'ai  pu  le  faire,  car 
les  constitutions  de  cet  établissement,  qui  datent  du  régne 
de  Charles  III  ^,  l'interdisent. 


'  lis  sont  en  espagnol. 

*  Elles  portent  la  date  du  H  décembre  1701. 


(  299  ) 

Je  n'ai  eu  qu'à  me  louer  ,  au  surplus  ,  des  chefs  de  ce 
dépAt  Huéraire. 

Lorsque  j'arrivai  à  Madrid,  au  mois  de  juin  dernier,  la 
bibliolfaèque  avait  pour  directeur  [biblwteeario  mayor  ) 
M.  Martin  de  los  Héros  ,  qui  était  revêtu  en  même  temps 
de  la  charge  d'intendant  général  de  la  maison  de  la  reine. 
H«  de  los  Héros  voulut  bien  se  ressouvenir  de  l'accueil  qu'il 
avait  reçu  en  Belgique ,  quand  il  y  vint  chercher  un  re- 
fuge contre  les  tempêtes  politiques  qui  agitaient  son  pays: 
il  me  reçut  avec  une  extrême  bienveillance,  et  me  procura 
tontes  les  facilités  qui  dépendaient  de  lui  ^ 

La  révolution  qui  s'opéra  pcn  de  temps  après  dans  le 
gouvernement  de  l'Espagne ,  fit  perdre  à  M.  de  los  Hero» 
ses  detix  emplois.  M.  Engène  de  Tapia ,  membre  de  l'aca- 
démie ^,  lui  fut  donné  pour  successeur  comme  bibliothé- 
caire eu  chef.  Je  n'eus  pas  à  m'apercevoir  de  ce  change- 
ment. Les  facilités  dont  j'étais  en  possession  me  furent 
continuées.  Le  nouveau  directeur  me  donna,  comme  celui 
qu'il  remplaçait,  des  marques  de  sa  sympathie. 

Je  me  fais  un  devoir  de  consigner  ici  l'expression  de  ma 
gratitude  envers  ces  deux  hommea  distingués ,  et  les  re- 
merctments  que  je  dois  à  don  Juan  Lopez  Inglés ,  chargé 
particulièrement  de  la  garde  des  manuscrits,  qui  a  été 
pour  moi  d'une  complaisance  inépuisable. 

'  M.  de  lot  Herot  ect  auteiir  d'un  petit  livre  dans  lequel  il  •  fait 
preore  d'une  comMÙtMnoc  rare  de  Pkiatoire  de  la  Belgique ,  partieu- 
lièrcmeiit  en  ce  qui  concerne  lea  dvénenientt  militaires  de  la  rdvolv- 
tioa  du  ie«  aiécle.  Ce  livre  est  intitulé  :  Bosqueje  d$  mn  vimjê  hislorieo  e 
intinitHpo  ée  un  BsfmU  9n  Flandês  (Esquitae  d'un  voyage  historique 
et  instruoUr  d*«B  Espagnol  en  Flandre) ,  Madrid  ,  1885. 

^  S.  de  Tapia  est  oomiu  dans  la  rtfpnMiqne  des  lettres  par  une  His- 
toire de  la  civilisation  espagnole,  depuis  les  Arabes,  ladrid  ,  1840, 
4  vol.  in-8'  :  ouvrage  qui  a  obtenu  un  succès  mérité. 


(  300  ) 


IIL  Bibliothèque  de  V Académie  royale  d'hietoire. 


Fondée,  en  1735 ,  par  quelques  amis  des  lettres,  dans  le 
but  de  mettre  en  commun  leurs  efforts  et  leurs  travaux, 
reconnue  et  confirmée  par  décret  du  roi  Philippe  V,  du  18 
avril  1738,  l'académie  royale  d'histoire  de  Madrid  compte 
donc  aujourd'hui  un  peu  plus  d'un  siècle  d'existence. 

Dés  les  premiers  temps  de  son  institution,  cette  compa- 
gnie a  vu  les  écrivains  les  plus  éminents,  les  érudits  les 
plus  en  renom,  briguer  l'honneur  d'être  reçus  dans  son 
sein;  aujourd'hui  encore,  elle  est  fiëre  d'avoir  à  sa  tête  un 
homme  qui  joui  ta  juste  titre  d'une  réputation  européenne, 
don  Martin  Fernandez  de  Navarrete.  Aussi  a-t-elle  rendu 
d'importants  services  aux  lettres  historiques,  et  ces  servi- 
ces auraient  été  plus  nombreux  encore,  si  la  dotation  qui 
lui  est  assignée  avait  été  payée  régulièrement  par  le  trésor 
public;  mais,  comme  les  autres  établissements  scientifi- 
ques et  littéraires,  elle  s'est  ressentie  des  malheurs  des 
temps  et  des  révolutions  qui  ont  affligé  ce  pays  ^. 

La  formation  de  la  bibliothèque  de  l'académie  royale 
d'histoire  date  de  l'année  1751. Déjà,  plusieurs  années  au- 


1  Jatqu^en  1828,  la  dotation  annaeUe  de  racadémie  fut  de  116,000 
réaax  (  environ  81,000  francs).  Cette  année ,  le  gouiremement  la  réduisit 
de  24,000  réanx.  En  1835,  les  cortès  ayant  Yoté,  pour  toutes  les  académies 
du  royaume ,  868,010  réaux^  Pacadémie  d'histoire  irit  sa  dotation  dimi- 
nuée encore,  et  de  plus  des  deux  tiers;  on  la  fixa  à  80,000  réaux  (8,100 
francs).  Cette  dernière  somme  n'a  pas  même  été  acquittée  exacte- 
ment. (Voy.  le  discours  de  H.  de  I^avarrete  du  24  notcmbre  1837,  cité 
p;241.) 


(301  ) 

parafant,  l'académie  avait  reconnu  ia  nécessité,  pour 
-vérifier  l'exactitude  des  écrits  qui  se  lisaient  dans  ses  as- 
semblées y  de  posséder  un  certain  nombre  d'ouvrages  peu 
accessibles  aux  particuliers,  soit  à  cause  de  leur  rareté, 
soit  pour  leur  étendue,  soit  pour  leur  prix  :  cette  nécessité 
se  fit  sentir  plus  encore,  après  que  Philippe  Y,  en  1744, 
eut  annexé  à  l'académie  les  charges  de  chronisles  généraux 
et  particuliers  qui  étaient  à  la  nomination  de  la  couronne, 
y  compris  celle  de  grand  chroniste  des  Indes.  Le  plan 
conçu  et  adopté  en  1751,  consista  à  former  une  collection, 
aussi  complète  que  possible ,  d'ouvrages  imprimés  et  ma- 
nuscrits sur  l'histoire  d'Espagne. 

L'exécution  de  ce  plan,  poursuivie  avec  persévérance, 
dans  la  mesure  des  ressources  financières  de  la  compagnie, 
a  eu  ce  résultat ,  que  l'académie  possède  aujourd'hui  une 
collection  d'environ  16,000  volumes  imprimés  et  1,600 
manuscrits. 

Parmi  ces  derniers,  les  documents  originaux  anciens 
sont  en  minorité.  La  plupart  se  composent  de  notes,  ex- 
traits ou  copies,  recueillis  par  des  membres  de  l'acadé- 
mie. Il  s'y  trouve  notamment  une  collection  de  plus  de 
cent  volumes  de  documents  sur  l'histoire  du  Nouveau- 
Monde,  formée  par  J.-B.  Hugnoz,  qui,  en  qualité  de  grand 
cosmographe  des  Indes,  reçut  de  Charles  III  l'ordre  d'é- 
crire cette  histoire;  une  collection  de  trente-deux  volumes 
sur  la  Nouvelle -Espagne,  faite  en  1792;  une  collection 
de  cinquante-huit  volumes  de  pièces  diverses ,  léguée  a 
l'académie  parD.  José  de  Yargas Ponce, qui  avait  été  l'un 
de  ses  directeurs;  treize  volumes  de  copies  recueillies  par 
D.  Manuel  Abella;  trente-trois  volumes  de  documents  tirés 
des  archives  des  églises;  vingt-six  volumes  de  pièces  ex- 
traites des  archives  du  royaume  d'Aragon ,  etc. 


(  âOi  ) 

Je  n'y  ai  remarqué  que  soixante-trois  documents  eopiés 
aux  archives  de  Simaocas:  ils  furent  oiferts  à  l'académie, 
en  1805,  par  le  lieutenant  de  vaisseau  D.  Juan  Sant  y  de 
BaruteIK 

La  bibliotbéquode  l'jœadémie  d'histoire  n'est  pas  publi- 
que; mais  Fbonneur  que  j'ai  d'appartenir  depuis  plusieurs 
années  à  celte  compagnie,  et  l'extrême  obligeance  de  son 
bibliothécaire,  H.  deBaranda,  m'ont  valu  l'avantage  d'y 
avoir  aecés  en  tout  temps  et  à  toute  heure,  avantage  qui 
me  fut  précieux ,  surlaul  au  mois  de  juillet  de  l'année  der- 
nière, alors  que  la  bibliothèque  nationale  était  fermée,  à 
cause  des  circonstances  critiques  dans  lesquelles  se  troo- 
vait  Madrid. 

D'après  les  détails  que  je  vous  ai  donnés  plus  haut,  vous 
pressentez  déjà ,  Monsieur  le  Président ,  que  je  n'ai  pas  fait 
dans  ce  dépôt  une  moisson  bien  considérable. 

J'y  ai  vu  et  copié  une  relation  originale  de  la  dernière 
maladie  et  de  la  mort  de  l'archiduc  Philippe-le^Beau , 
écrite  par  on  des  médecins  espagnols  qui  lui  donnèrent 
leurs  soins»  Le  docteur  de  la  Parra ,  auteur  de  celte  rela- 
tion, destinée  à  Ferdinand-le-Gatbolique ,  raconte  ce  qui 
s'est  passé,  jour  par  jour,  depuis  le  17  septembre  1506, 
où  éclata  la  maladie^  jusqu'au  24  du  même  mois,  oà  le 
prince  expira.  Son  récit  renferme  sur  Jeanne-la-Folle  celte 
particularité  :  qu'elle  donna  à  son  mari^  durant  sa  maladie, 
des  soins  tels,  qu'il  (le  docteur)  ne  vit  jamais  femme 
d'aucun  état  c^n  faire  autant. 

Un  volume  de  316  feuillets  contient  les  minutes  des 
lettres  écrites  par  Gharles-Quint  au  duc  de  Sessa,  son  aa»- 
bassadeur  à  Rome,  et  au  commandeur  Lope  Hnrtado  de 
Mendoza,  qu'il  employait  aussi  dans  la  capitale  du  monde 
chrétien,  depuis  le  mois  de  septembre  1522  juqu'au  mois 


(  303  ) 

lie  septembre  1526.  Celte  correspondance  est  d'un  haut 
intérêt;  elle  traite  de  toutes  les  grande»  affaires  politiques 
de  répoqoe.  Elle  est  parLiculièrement  curieuve  à  consulter, 
sur  les  négociations  de  l'empereur  airec  Adrien  YI.  Tandis 
qu'on  s'imaginait,  généralement,   que   Charles  obtenait 
tout  ce  qu'il  désirait  de  son  ancien  précepteur ,  leurs  rap- 
ports n'étaient  pas  toujours  marqués  au  coin  d'une  étroite 
intelligeace.  Adrien  venait  &  peine  de  prendre  possession 
du  siège  pontifical,  que  l'empereur  se  plaignait  de  la  tié- 
deur avec  laquelle  il  avait  reçu  ses  ouvertures  pour  la  con- 
clusion d'une  ligue  des  princes  d'Italie  contre  François  I*'  : 
«  Certainement,  écrivait-il  le  10  janvier  1523  au  duc  de 
»  Sessa,  nous  en  sommes  Irés-étonné,  et  surtout  que  S. 
»  S.  veuille  égaler  le  roi  de  France  à  nous,  lui  montrant 
»  même  plus  de  faveur,  tandis  que  nous  lui  sommes  si  bon 
)i  fils  et  élève  formé  de  sa  main ,  que  tout  le  monde  croyait 
y>  que,  arrivé  à  Rome,  il  devait  aussitôt  traiter  nos  affaires 
»  comme  les  siennes  propres  ^  )»  Une  autre  fois  (10  juin 
1523),  l'empereur  disait  a  son  ambassadeur,  à  propos  de 
la  provision  qu'Adrien  voulait  faire  de  Téglise  de  Gatanc  : 
«  Nous  n'entendons  reconnaître  que  nous  tenions  du  saint 
»  siège  le  royaume  de  Sicile,  car  il  est  plus  eiempt  de  lui 
»  que  tous  les  autres.  S.  S.  doit  donc  réparer  prompte* 
»  ment  ce  tort,  et  non  donner  occasion  à  ce  que,  forcé 
}>  de  défendre  notre  prééminence,  nous  ne  lui  montrions 
»  une  entière  dévotion  et  ud  respect  filial.  S.  S.,  en  agissant 
»  autrement,  serait  notée  aussi  de  ne  nous  faire  l'ofiBce  de 

'  Cierto  êstum98  muy  marapiilado  dêllo ,  y  mayormêniê  qvê  Su  Btati'~ 
tud  ^iêra  igttalar  al  rey  de  Franùia  cou  not^  y  akvn  mosêrotHUtê  mas 
por  el ,  êiendele  nos  tan  buên  hijo  y  discipulo  criado  d4  tu  mano,  quê  têdo 
el  mutkdopensava  qu4^  Uegado  #jt  sm  silia,  havia  lue  go  de  ahraçar  y  iraiar 
nueetrae  coeae  oomo  propia»  suyas. 


(  304  ) 

»  bon  père 9  que  nous  sommes  en  droit  d'attendre  d'elle. 
»  Vous  tiendrez  strictement  la  main  à  cet  objet,  en  désa- 
y>  busant  S.  S.  et  le  cardinal  Golonna  de  Tidée  où  ils  pour- 
»  raient  être  que  nous  pourrions  céder  à  cet  égard.  » 
Adrien  désirait  vivement  que  les  serviteurs  attachés  à  sa 
personne  et  à  sa  maison  fussent  pourvus  de  bénéfices  en 
Espagne;  mais,  pour  cela,  il  fallait  qu'ils  fussent  natura- 
lisés, et  l'empereur,  quoique  la  plupart  fussent  flamands, 
ne  voulut  jamais  y  consentir,  se  fondant  sur  ce  que  les 
naturalisations  accordées  à  des  étrangers  avaient  été  l'une 
des  causes  des  troubles  de  Castille.  Charles-Quint  ne  négli- 
geait pourtant  pas  les  moyens  de  s'attacher  ceux  qui  avaient 
le  plus  de  part  à  la  confiance  du  pape.  Il  chargeait,  le  21 
avril  1523,  le  duc  de  Sessa  de  faire  tout  son  possible,  pour 
mettre  dans  ses  intérêts  un  certain  Thiéri,  qui  était  en 
grande  faveur  auprès  d'Adrien  :  «  Rappelez-lui,  mandait 
»  Gharles-Quint  à  son  ambassadeur,  qu'il  est  notre  sujet; 
»  que  le  pape  régnant  ne  vivra  pas  toujours,  et  que  les 
»  princes  ont  beaucoup  de  moyens  de  châtier  ceux  qui  les 
»  desservent,  comme  ils  sont  accoutumés  aussi  à  recon- 
)>  naître  les  services  qu'on  leur  rend  *.  i»  Adrien ,  de  son 
càté,  se  plaignait  des  ministres  de  l'Empereur,  et  en  par- 
ticulier de  don  Juan  Manuel,  prédécesseur  du  duc  de  Sessa  ; 
il  se  plaignait  que  Prosper  Golonna.  qui  commandait  l'ar- 
mée impériale  en  Lombardie,  se  fût  emparé  d'un  lieu  du 
Placentin  appartenant,  scion  lui,  à  l'église,  et  il  menaçait 
d'employer  les  censures  et  les  foudres  ecclésiastiques;  il 

^  À  Thêodorico  nosparece  que  deves  hahlar  eomo  de  vuestro^  acordan- 
dote  que  es  nueeiro  subdUo ,  y  que  el  papa  que  akora  es,  no  ha  de  durar 
para  siemprOy  y  que  los  principes  iienen  muchas  formas  de  dar  castigo 
a  los  que  les  dessirveu,  y  iambien  acostumbran  gratificar  a  los  que  bien  les 
sirven ,  por  manera  que  se  reconosca. 


(  305  ) 

s'élaîl  montré  frcs-mécontent  des  lettres  que  Tempereur 
lui  avait  écrites  sur  diverses  affaires,  et  surtout  au  sujet  de 
Téglise  de  Catane.  Il  articulait  d'autres  griefs  encore  *. 

Une  lettre  de  Charles-Quint  au  duc  deSessa,du  15  avril 
1523,  sur  la  prise  de  Rhodes  par  les  Turcs,  et  une  autre 
du  13  juillet  suivant  sur  la  maladie  d'Adrien  YI,  sont  re- 
marquables. Dans  la  première,  il  déclare  que,  si  le  pape  et 
les  princes  chrétiens  veulent  Taidcr,  il  est  prêt  à  employer 
les  forces  de  tous  ses  royaumes,  seigneuries  et  sujets ,  et  à 
sacrifier  jusqu'à  sa  propre  personne,  pour  le  soutien  de  la 
religion  chrétienne,  comme  vrai  avoué  et  protecteur  du 
saint  siège,  et  chef  temporel  de  tonte  la  chrétienté  \  Par 
la  seconde,  il  charge  son  ambassadeur,  dans  l'hypothèse 
qu'Adrien  vienne  à  mourir,  de  travailler  à  faire  élire  le 
cardinal  de  Médicis;  mais  il  ajoute  :  <\  en  ayant  égard  a  ce 
y>  que  l'élection  se  fasse  en  toute  liberté,  à  moins  que,  du 
»  côté  des  Français,  on  ne  voulût  user  de  force  :  auquel 
y>  cas,  vous  agiriez  énergiquement  pour  nous,  vous  aidant 
n  dès  vice-rois  de  Naples  et  de  Sicile,  et  de  notre  armée, 
»  et  de  tous  les  subsides  et  autres  moyens  qui  seraient 
»  en  votre  pouvoir  '.  » 

L'empereur  avait  obtenu  d'Adrien  YI  une  bulle  pour  la 
perception,  à  son  profit,  de  la  quatrième  partie  des  fruits 
ecclésiastiques  dans  ses  États  :  il  recommande  au  duc  de 

*  Lettres  de  Pemperear  au  dac  de  Sesta ,  des  10  janvier,  16  mars ,  16 
et  Zl  aTril  1528. 

^  Como  verdadero  advogado  y  protector  dessa  sancta  silla ,  y  caheça 
temporal  de  toda  la  chrUHanidad, 

'  Teniendo  siempre  reepecio  a  qne  la  eleceion  se  haga  con  toda  liberiad; 
êi  ya  por  la  parte  franceea  no  se  intentasse  hâter  alguna  fuersa ,  que  en 
este  easo  haveys  os  de  mostrar  reziatnente  por  nuestra  parte,  ayudando  os 
para  eUo  de  les  visorreyes  de  Napoles  y  Siciliaj  y  do  nuestro  exercito,  y  de 
todos  los  svhsidios  y  otros  medios  que  pudierdes. 

Ton.  IX.  20 


(  306  ) 

Se&sa  Je  10  juin  1523 , de  faire  en  sorle  que,  par  les  paro- 
les extra  tamen  superiorem  e$  inferiorem  Gêrmanks,  les 
seigneuries  de  Brabant ,  de  Flandre  et  autres  qu'il  possède 
aux  Pays-Bas,  ne  soient  point  exclues  de  Tapplication  de 
ladite  bulle  ,  «  puisque  la  vérité  est  qu'elles  ne  sont  point 
»  de  l'Allemagne  9  mais  de  la  Gaule  belgique  ^.  »  Dans 
une  lettre  qu'il  lui  écrit  le  18  juillet  de  l'année  suivante, 
il  lui  donne  l'ordre  de  demander  à  Clément  VU  l'érection 
de  trois  nouveaux  évéchés  en  Flandre  :  il  le  lui  renouvelle 
le  18  août  de  ta  même  année,  eu  lui  disant  de  suivre  les 
instructions  qu'il  recevra  à  cet  égard  de  sa  tante,  madame 
Marguerite.  Le  9  septembre  1524,  il  lui  prescrit  de  s'op- 
poser à  la  confirmation ,  que  Tuniversité  de  Louvain  faisait 
solliciter  à  Rome,  de  certains  privilèges  qui  lui  avaient 
été  accordés  par  Léon  X,  et  qu'il  regardait  comme  préju^ 
diciables  à  ses  prééminences  et  même  à  tout  le  pays. 

J'ai  déjà  relevé  l'injustice  des  historiens  français  envers 
Charles-Quint,  à  propos  de  la  captivité  de  François  P'*,  la 
correspondance  de  l'empereur  avec  le  duc  de  Sessa  m'offre 
l'occasion  d'en  fournir  de  nouvelles  preuves.  Que  fait 
Charles ,  en  apprenant  la  victoire  de  Pavie  ?  Il  écrit  à  son 
ambassadeur  qu'il  a  résolu  de  suspendre  les  hostilités,  et 
de  travailler  à  la  paix  générale  de  la  chrétienté;  qu'il  veut 
traiter  avec  le  roi  de  France ,  comme  si  celui-ci  était 
libre  ^.  Plus  tard,  il  facilite  la  venue  de  la  duchesse 
d'Alençon  en  Espagne ,  et ,  si  elle  en  part ,  sans  que  les 
deux  souverains  se  soient  entendus,  ce  n*est  pas  à  lui  que 
Ton  peut  s'en  prendre.  Les  ambassadeurs  français  deman- 
daient que  la  décision  de  la  question  relative  au  duché  de 


'  Pue»  la  verdad  es  que  no  eon  de  Germania ,  sifio  de  Gallia  belgica, 
3  Lettre  datée  de  Madrid  le  ..  mars  162-5. 


(  307  ) 

Bourgogne  fât  remise  aux  pairs  de  France  et  au  parlemeol 
de  Paris,  tandis  qoe  l'empereur  voulait  qu'elle  fût  confiée 
à  des  arbitres  :  ce  qui  garantissait  un  jugement  plus  impar- 
tial La  duchesse  d'Alençon  avait  d'abord  donné  son  con- 
sentement à  cette  proposition  ;  mais  ses  ministres  lui  dirent 
qu'elle  ne  le  pouvait  pas,  et  elle  le  révoqua  *. 

Je  me  borne.  Monsieur  le  Président ,  à  indiquer  ici  quel- 
ques-uns des  points  traités  dans  les  lettres  de  Charles- 
Quint  au  duc  de  Sessa  :  il  en  est  d'autres,  comme  les 
rapports  de  l'empereur  avec  Clément  YII  et  les  princes 
d'Italie,  ses  négociations  avec  les  Anglais,  ses  pensées  sur 
les  luthériens  d'Allemagne,  ses  expéditions  en  France ,  son 
mariage  avec  la  princesse  de  Portugal ,  etc. ,  sur  lesquels 
elles  répandent  aussi  des  lumières.  J'ai  fait  de  presque  tout 
le  volume  une  analyse  étendue;  j'ai  même  tiré  des  extraits 
textuels  des  passages  les  plus  saillants.  L'analyse  et  les  ex- 
traits seront  insérés  dans  mon  rapport  à  H.  le  ministre  de 
rîntérienr. 

La  chronique  de  Charles-Quint  par  Pedro  Mexia,  la  rela- 
tion delà  bataille  de  Pavie,  la  vie  de  Philippe  II  attribuée 
à  Antonio  Ferez,  les  lettres  de  ce  monarque  au  pape  et  à 
la  reine  de  Portugal  sur  l'arrestation  de  don  Carlos ,  des- 
quelles j'ai  parlé  en  faisant  Ténumération  des  manuscrits 
de  la  bibliothèque  nationale,  existent  également  à  la  biblio- 
thèque de  l'académie  d'histoire. 

Lors  du  célèbre  défi  de  François  I^  à  Charles-Quint  en 
1528,  l'empereur,  qui  se  trouvait  alors  en  Espagne,  crut 
devoir  consulter  le  conseil  d'État ,  le  conseil  de  Castille,  les 
grands  et  même  quelques-uns  des  évêqucs  et  quelques-unes 
des  villes  de  ses  royaumes  sur  le  parti  qu'il  devait  prendre. 

*  Lettre  de  Pemperenr  au  duc  de  Sesta,  ëorite  de  Tolède  le  31  octobre 
1626 


(  308  ) 

La  plupart  des  réponses  qui  lui  furenl  faites  se  cônser" 
vaienty  on  ne  sait  comment ,  eu  la  tour  de  Goycocrrota^ 
dans  la  ville  d'Elgoybar,  province  de  Guipuzcoa. En  1804, 
le  ministre  d'état^don  Pedro  Gevalios,  en  ayant  été  in- 
formé, ordonna  qu'elles  lui  fussent  envoyées,  après  qu'on 
en  aurait  tiré  des  copies  fidèles  et  certifiées ,  lesquelles  res- 
teraient déposées  en  ladite  lour.  Ce  fut  D.  José  de  Yargas 
Ponce  qui  fui  chargé  de  l'exécution  de  cet  ordre  ,  et  celui- 
ci  ,  avant  do  délivrer  les  originaux  au  ministre, en  ptildes 
copies,  qui  sont  passées  avec  ses  manuscrits  dans  la  biblio- 
thèque de  l'académie. 

Ces  pièces  intéressantes  ont  été  récemment  mises  au  jour 
par  MM.  de  Navarrete,  Sal  va  et  de  Baranda,  dans  leur  Colec- 
cion  de  Documento*  iniditos  ^  Déjà,  il  y  a  plus  de  deux 
siècles,  Sandoval  avait  publié  ^  les  actes  échangés  entre 
Gharles-Quint  et  François  1"',  savoir  :  les  premiers  défis 
des  rois  de  France  et  d'Angleterre,  les  réponses  de  l'empe- 
reur à  leurs  hérauts  d'armes  Guyenne  cl  Glarence,  sa  cor- 
respondance avec  l'ambassadeur  de  François  I*',  le  cartel 
de  ce  monarque  et  sa  déclaration  à  l'ambassadeur  de 
l'empereur,  enfin  la  relation  du  roi  d'armes  Bourgogne, 
envoyé  par  Charles -Quint  en  France,  pour  y  porter  sa 
réponse.  Ces  derniers  documents  ont  été  reproduits  en 
français,  qui  est  leur  texte  original,  dans  le  premier  vo- 
lume des  Papiers  déiat  de  Granvelle,  dont  la  publica- 
tion se  fait  à  Paris  sous  les  auspices  du  ministère  de  l'in- 
struction publique  :  de  sorte  qu'on  peut  regarder  comme 
suffisamment  éclairci  maintenant  cet  épisode  notable  de 
l'histoire  des  rivalités  des  deux  souverains. 


*  Tome  I,  p.  47-04. 

>  Hùioria  de  Carloê  V,  t.  II,  p.  627^868. 


(  309  ) 

Dans  un  «  Li^re  de  choses  curieuses  du  temps  de  Tcm- 
n  pereur  Gharles-Quint  et  du  roi  Philippe  II,  écrit  par 
»  Antonio  de  Cereceda,  n  j'ai  remarqué  une  lettre  de  la 
reine  Marie  de  Hongrie  à  l'empereur ,  du  11  août  1558, 
et  une  lettre  de  l'empereur  à  la  princesse  de  Portugal,  sa 
fille,  régente  des  royaumes  d'Espagne ,  datée  du  monastère 
de  Yuste,  le  27  du  même  mois,  l'une  et  l'autre  relatives  au 
désir  Qu'avait  Philippe  II  de  voir  la  reine  Marie  se  charger 
de  nouveau  du  gouvernement  des  Pays-Bas,  désir  auquel 
elle  se  montrait  peu  disposée  à  satisfaire. 

Un  volume  de  mélanges  contient  un  premier  livre  d'an- 
nales de  Philippe  II,  par  Juan  de  Bersoza  ;  c'est  un  abrégé 
très-sec,  écrit  en  latin.  Il  commence  au  voyage  de  Phi- 
lippe II  en  Angleterre,  en  1554,  et  va  jusqu'en  1565.  Il 
est  précédé  d'un  décret  du  roi ,  du  17  juillet  1562,  por- 
tant création  d'un  dépôt  d'archives  à  Rome  pour  ses  am- 
bassadeurs, sous  la  garde  du  même  Bersoza. 

Le  motif  qui  détermina  Philippe  II  à  prendre  cette  me- 
sure, sur  la  proposition  de  François  de  Yargas,  son  ambas- 
sadeur près  du  saint  siège,  fut  que  chacun  des  prédéces- 
seurs de  celui-ci  avait  emporté  les  papiers  de  sa  charge. 
L'instructiou  qu'il  donna  à  Bersoza  eut  pour  objet  non- 
seulement  d'assurer  pour  l'avenir  la  conservation  de  ces 
pièces  diplomatiques,  mais  d'obtenir  des  copies  de  tous 
les  documents  qui  pourraient  intéresser  sa  couronne  ou  ses 
états^  et  dont  il  parviendrait  à  se  procurer  la  communica- 
tion. Bersoza  forma  en  effet  des  recueils  fort  précieux.  Vingt 
et  un  de  ces  recueils  existent  aux  archives  deSimancas. 

Il  y  a  un  manuscrit  qui  renferme  les  actes  du  procès 
intenté  à  Antonio  Perez  %  secrétaire  d'état  de  Philippe  II, 

I  Dou  Salvador  Berraudez  de  Castro,  secrétaire  du  conseil  des  ministres, 


(310) 

SOUS  la  préfeolion  d'aToir  fait  assassiner  Escoyedo,  secré- 
taire de  don  Juan  d'Autriche.  Il  résulte  d'un  mémorial  qpi 
en  fait  partie,  que  l'assassinat  fui  perpétré  le  dernier 
mars  1578,  deuuéme  jour  de  Pâques.  La  sentence  rendue 
contre  Pereià  Madrid,  le  10  juin  1590,  est  au  nombre  des 
pièces  de  ce  recueil. 

Enfin,  dans  un  volume  de  Miêoellanêa  %  j'ai  rencontré 
les  pièces  suivantes,  toutes  en  copie  : 

L'instruction  donnée  par  Philippe  lY  à  l'infante  Isabelle, 
le  23  octobre  1621,  sur  le  gouvernement  des  Pays-Bas: 
elle  détermine  les  pouvoirs  que  le  roi  laisse  â  l'infante,  et 
ceux  qu'il  se  réserve; 

Les  patentes  de  gouverneur  et  capitaine  général  des 
Pays-Bas  pour  don  Carlos  de  Gurrea ,  Aragon  y  Borja,  duc 
de  Villa  Hermosa,  en  date  du  1*'  janvier  1675  ; 

Celles  d'Alexandre  Farnèse,  prince  de  Parme,  du  8  août 
1680; 

Celles  du  duc  de  Bavière,  du  13  décembre  1691  ; 

L'instruction  générale  et  l'instruction  réservée  du  même 
duc,  expédiées,  ledit  jour,  en  espagnol ,  par  le  minis* 
tèrc  du  secrétaire  de  la  dépêche  universelle; 

Son  instruction  particulière  et  son  instruction  secrète, 
expédiées,  le  26  décembre  1691 ,  tn  français^  par  la  voie 
du  conseil  suprême  des  Pays-Bas. 

a  publié,  sur  Antonio  Ferez,  des  Esquisses  historiques,  qui  placent  leur 
auteur,  quoique  bien  jeune  encore ,  au  rang  des  meilleurs  écrivains  de 
la  littérature  espagnole.  Les  premières  années  de  Perei,  ses  travaux 
dans  le  cabinet  de  Philippe  II,  ses  amours  avec  la  princesse  d^Eboli ,  sa 
disgrâce ,  les  poursuites  que  le  roi ,  irrité  de  la  préférence  que  la  prin- 
cesse accordait  à  son  audacieux  rival,  fit  intenter  contre  lui,  les  cir- 
constances romanesques  de  son  évasion  de  Madrid  et  de  Saragosse ,  les 
chances  diverses  de  sa  destinée  ,  après  qu^il  se  fut  réfugié  en  France  , 
sont  racontés,  dans  ces  Esquisses ,  avec  un  charme  de  diction  qui  en 
fait  un  des  livres  les  plus  attachants  qu^on  puisse  lire. 


(311  ) 

La  seule  remarque  à  foire  sur  ces  deux  dernières  ins- 
Iruclions,  c'est  que  la  seconde  contient  des  clauses  nota- 
bles sur  les  moyens  à  employer  pour  empêcher  la  propa- 
gation do  jansénisme  dans  les  proTÎnces  belges. 

Dans  rinstruotion  générale  en  espagnol  ^  Charles  II  dit 
an  duc  de  Banére  qu'il  est  résolu  à  employer  toutes  ses 
forces  pour  la  conservation  des  Pays*Bas ,  aiiêndu  qu*iU 
sont  F  appui  et  la  sécurité  du  reste  de  sa  monarchie  ^ 

Il  lui  recommande  y  dans  l'instruction  réservée ,  de  gou- 
verner avec  discrétion  et  prudence,  et  d'éviter  de  donner 
aux  provinces  des  motifs  de  plaintes  sur  l'infraction  de 
leurs  privilèges,  dont  elles  sont  tris*jalouses  *.  Il  le  charge 
aussi  de  témoigner  de  la  confiance  à  la  noblesse,  dont  il  a 
connu  par  expérience  la  fidélité  et  l'amour,  quoique,  en 
d'autres  temps ^  et  en  celui-ci  mSme ,  quelques-uns  de  ses 
membres ,  mal  conseillés ,  aient  prétendu  chercher  leur 
avantage  dans  un  changement  de  gouvernement  \ 

J'ai  cité,  dans  la  partie  de  cette  lettre  qui  s'applique  à 
la  bibliothèque  de  TEscurial ,  les  écrits  de  quelques  belges , 
quoique  le  sujet  en  fîàt  étranger  à  notre  histoire.  Le  même 
motif  m'engage  k  mentionner  ici  une  lettre  adressée,  de 
Nicaragua,  en  1541 ,  à  Gharles-Quint ,  par  frère  Jean  de 
Gand  {Johannes  de  Gandavo)^  de  Tordre  des  frères  mi- 
neurs, sur  les  abus  qui  s'étaient  introduits  parmi  les  prêtres 
et  les  moines  de  cette  province.  L'auteur  y  dit  qu'il  était  à 


'  Por  sêr  §Uoe  il  apoyo  y  sêguridad  de  mi  monarquia, 

3  No  dando  motivo  de  quêxa  à  loê  propimcias  iohrê  êl  çttêhraniamieniê 

de  fêfu0TOi  y  privilêgiosy  de  euya  observancia  euelen  eer  muy  Melosae, 
^  En  la  nohleea  de  aquellas  provincias  se  ha  esperimeniado  nucha 

fidelidad  y  amor  à  miserviciOy  aufique  no  ha  faltado^  en  otros  Hempos,  yen 

esle ,  algunoe  mal  aconsejados  que  han  preiendido  huscar  eus  mejoras  en 

la  mudauMa  de  goviemo. 


(  •ils  ) 

Nicaragua  depuis  six  ans^  et  qu'il  y  élait  venu  à  la  de- 
mande de  ses  supérieurs. 

Peut-êlre  la  relation  de  la  province  du  Darien,  et  des 
mœurs  et  coutumes  de  ses  habitants,  par  Jacques  Wal- 
burger,  est-elle  aussi  l'ouvrage  d'un  belge.  Cette  relation, 
écrite  en  espagnol,  est  datée  de  Yavisa  le  20  janvier  1748. 

Ici  finit,  Monsieur  le  Président,  le  compte,  que  je  me 
suis  proposé  de  rendre  à  la  commission,  de  mes  travaitx 
dans  trois  des  dépôts  littéraires  que  j'avais  reçu  la  mission 
d'explorer. 

Il  y  a,  à  Madrid,  plusieurs  autres  bibliothèques  qui  ren- 
ferment des  manuscrits  historiques  ;  telles  sont  :  celle  de  la 
reine ,  celle  des  certes  et  celle  de  M.  le  duc  d'Ossuna. 

La  bibliothèque  de  la  reine,  qui  se  conserve  au  palais, 
et  dépend  de  l'intendance  de  la  maison  de  Sa  Majesté ,  n'est 
point  accessible  au  public.  Elle  a  été  longtemps  négligée, 
et  il  n'existe  de  catalogue  ni  des  manuscrits ,  ni  des  livres 
dont  elle  se  compose.  M.  Miguel  Salva,  qui  en  a  été  nommé 
depuis  peu  le  conservateur ,  s'occupe  en  ce  moment  de  la 
mettre  en  ordre.  Jusqu'à  ce  que  le  classement  en  soit 
achevé,  il  n'est  guères  à  espérer  qu'on  puisse  obtenir  la  fa- 
veur d'y  être  admis. 

La  bibliothèque  des  certes  a  été,  il  y  a  quelques  années, 
divisée  entre  le  congrès  des  députés  et  le  sénat;  les  livres  et 
les  manuscrits  qui  eu  faisaient  partie,  n'ont  pas  été  classés 
depuis  lors,  et  ils  se  trouvent  relégués  dans  des  locaux  où 
ils  sont  peu  abordables.  J'ai  fait  de  vaines  démarches  pour 
pouvoir  les  visiter* 

Quant  à  la  bibliothèque  de  M.  le  duc  d'Ossuna,  dont 
M.  Salva  est  aussi  le  conservateur,  ce  savant  a  eu  la  com- 
plaisance de  me  l'ouvrir  :  mais,  dans  la  revue  que  j'ai  faite 
avec  lui  des  documents  manuscrits  qui  y  sont  rassemblés, 
je  n'en  ai  remarqué  aucun  qui  fût  d'un  inlérêt  transcen- 


(313) 

daiil;  au  moins  en  ce  qui  conceroe  noire  histoire.  L'un 
des  plus  remarquables  m'a  paru  être  un  volume  de  corres- 
pondance de  l'empereur  Ferdinand  I^  a?ec  Philippe  II, 
dans  les  années  1556  à  1563;  H.  Salva  vient  d'en  insérer 
les  pièces  principales  dans  la  Coleeeion  de  Dooumenios 
inidiioê  *  qu'il  publie  en  société  avec  MM.  de  Navarrele 
et  de  Baranda. 

Gomme  la  date  de  ma  lettre  vous  l'aura  indiqué,  Mon- 
sieur le  Président ,  j'ai  repris  mes  investigations  dans  les 
archives  de  Simancas. 

Vous  savez  déjà  que  ce  dépôt  des  papiers  d'état  de  la 
monarchie  espagnole,  qui  justifie  si  bien,  par  son  impor- 
tance, le  renom  dont  il  jouit  en  Europe,  contient  au  delà 
de  huit  cents  liasses  de  documents  sur  la  Belgique. 

Il  est  superflu  de  vous  faire  observer  que  je  ne  pouvais 
songer  à  parcourir  dans  toutes  ses  parties  cette  volumi- 
neuse collection  ^  :  ce  serait  une  entreprise  qui  exigerait 
plusieurs  années,  et,  indépendamment  d'autres  motifs,  le 
service  dont  la  direction  m'est  confiée,  ne  me  permettrait 
pas  une  si  longue  absence. 

Je  me  suis  d'abord  occupé  de  rechercher,  dans  les  diver- 
ses liasses  où  je  pouvais  espérer  qu'il  s'en  rencontrât,  les 
piéce9  relatives  aux  anciennes  assemblées  nationales  de  la 
Belgique  :  c'était  l'un  des  objets  principaux  de  ma  mission. 
Le  résultat  de  ces  recherches  formera  la  matière  d'un  rap- 
port que  j'adresserai  à  MM.  les  questeurs  de  la  chambre 
des  représentants. 

Tous  ceux  qui  jusqu'ici  ont  écrit  l'histoire  ou  la  biogra- 
phie de  Rubens,  n'avaient  pu  fournir  que  des  indications 
vagues  sur  les  négociations  diplomatiques  auxquelles  ce 

1  Tom.  II  ,  p.  419-592. 

'  En  ne  comptant  que 300  pièces  par  liasse,  ce  serait  160,000  pièces^ 
mais  il  y  a  des  liasses  qui  renferment  300  pièces  et  plus. 


(314) 

célèbre  arliste  prit  part  :  moi-méine  ^  dans  l'espoir  d'éclair* 
cir  celle  époque  de  sa  vie,  je  m'étais  livré ,  sans  beaucoup 
de  succés;  à  des  ioTOStigations  étendues,  à  Bruxelles,  à 
Lille,  à  Paris,  à  Aix  *.  Du  moment  que  les  archives  de  Si- 
taiancas  m'étaient  ouvertes,  j'aurais  justement  encouru  les 
reproches  des  amis  des  arts  et  de  l'histoire,  si  je  n'avais 
profité  de  l'occasion  qui  m'était  offerte,  de  connaître  enfin 
la  nature  de  la  mission  dont  le  grand  peintre  fut  chargé 
en  Angleterre,  et  la  manière  dont  il  s'en  acquitta  :  car  il 
était  probable  que  sa  correspondance  avec  les  ministres 
espagnols  se  conservait  dans  ce  dépôt  \  J'ai  été  en  effet 
assez  heureux  pour  l'y  découvrir.  Elle  consiste  en  vingt 
lettres,  écrites  de  Londres,  dans  les  mois  de  juillet,  août 
et  septembre  1629,  au  comte-duc  d'OIivarès,  premier  mi- 
nistre de  Philippe  iy«  J'ai  trouvé,  de  plus,  différentes  let- 
tres de  lui,  de  l'année  1628,  par  suite  desquelles  il  fut 
appelé  à  Madrid,  et  d'autres  documents  dont  les  moins 
curieux  ne  sont  pas  les  rapports  que  le  conseil  suprême 
de  Flandre  fit  à  Philippe  lY,  sur  les  requêtes  que  Kubens 
adressa  à  ce  monarque:  en  1624,  pour  être  anobli,  et  en 
1631,  pour  être  décoré  du  titre  de  chevalier. 

Tout  en  donnant  mes  soins  à  ces  recherches  spéciales, 
je  ne  perdais  point  de  vue  les  événements  capitaux  de  notre 
histoire.  Après  avoir  visité  les  liasses  du  règne  de  Charles- 

*  Voyei  mes  Particularités  et  documenté  inédit*  sur  Rubcns ,  dans  le 
Trésor  national ,  tom.  I,  p.  1Ô7-183. 

^  Je  disait,  il  y  a  deax  ans,  dans  les  Particularités $t documents  iué' 
dits,  après  avoir  rapporté  tout  ce  que  j'avais  pu  recueillir  dans  lea  divers 
dépôts  littéraires  que  j'avais  fouillés  :  <c  Un  jour,  je  l'espère ,  nous  en  san- 
»  rons  davantage  sur  ce  sujet,  car  la  correspondance  originale  de  Ruhens 
i>  doit  être  aux  archives  royales  de  Siroancas ,  et  l'on  ne  refusera  certai- 
»  nement  pas  à  notre  gouvernement  la  faculté  d'en  faire  prendre  des 
»  copies.  I)  Je  ne  pensais  pas ,  en  écrivant  ces  lignes,  que  mes  espérances 
se  seraient  si  tôt  et  si  complètement  réalisées. 


(315) 

Quint,  et  en  avoir  extrait  un  petit  nombre  de  pièces  (j'ai 
eu  rhonneur  de  vous  faire  observer  ci-dessus,  Monsieur 
le  Président,  que  les  correspondances  de  ce  monarque  avec 
le  gouvernement  des  Pays-Bas  n'existent  point  à  Siman- 
cas)  ;  après  avoir  tiré  d'une  autre  section  des  archives  des 
documents  de  beaucoup  d'intérêt  sur  tes  derniers  raomepts 
du  grand  empereur  au  monastère  de  Yuste,  j'entrepris  le 
dépouillement  des  liasses  du  règne  de  Philippe  IL  J'avais 
bâte,  vous  le  comprendrez,  de  parcourir  les  lettres  du 
cardinal  de  Granvelte,  de  Marguerite  de  Parme,  du  duc 
d'Albe  et  celles  du  roi  lui-même;  je  m'étais  fait,  par  anti- 
cipation, une  haute  idée  de  leur  importance  :  mais  mon 
attente,  je  puis  le  dire,  a  encore  été  surpassée.  Et  ce  ne 
sont  pas  là  les  seuls  documents  notables  que  m'ait  of* 
ferts  la  série  des  papiers  de  cette  époque  :  j'y  ai  rencontré 
encore  des  lettres  du  comte  d'Egmont ,  du  prince  d'Orange^ 
du  comte  de  Homes,  du  président  Yiglius,  du  secrétaire 
Armenteros  et  d'autres  personnages  belges  et  espagnols,, 
qui  répandent  de  vives  lumières  sur  les  affaires  du  temps. 

J'étais  parvenu  ,  dans  ce  dépouillement,  à  l'année  1568,. 
lorsque,  au  mois  denovembre  dernier,  je  quittai  Simancas. 
Sn  y  revenant  9  il  y  a  quinze  jours,  j'ai  continué  ce  travail , 
à  partir  du  point  où  je  l'avais  laissé.  Mon  dessein  est  de 
m'arréler  à  la  prise  d'Anvers ,  en  1585,  sauf  a  vérifier, 
dans  les  liasses  subséquentes,  quelques  faits  d'un  intérêt 
majeur.  Renfermées  même  dans  ces  limites ,  les  recher- 
ches que  j'aurai  faites  ici  seront  déjà  bien  considérables  , 
et  leurs  résultats  bien  importants  pour  la  science.  Tous  les 
problèmes  que  présentait  l'histoire  de  notre  mémorable 
révolution  du  XYP  siècle,  pourront  enfin  être  résolus. 

Ce  château  de  Simancas ,  Monsieur  le  Président ,  qui 
aujourd'hui  sert   uniquement  de   dépôt  aux  archives  de 


(316) 

l'Espagne,  fut  aussi,  sousCharles-Quinlet  sous  Philippe  II| 
une  prison  d'état ,  et  ses  murs  furent  les  témoins  de  plus 
d'un  événement  tragique  dont  le  souTenir  irient  parfois 
assiéger  mon  esprit,  au  milieu  des  travaux  dont  j*y  suis 
occupé.  Dans  la  tour  où  rarchivisle  a  établi  son  cabinet ,  et 
où  il  m'admet  à  prendre  place  prés  de  lui ,  fut  exécuté  se- 
crètement, le  16  octobre  1570,  en.Tertu  d'une  sentence 
rendue  par  le  duc  d'Albe,  Floris  de  Montmorency,  seigneur 
de  Hontigny  et  de  Leuze ,  chevalier  de  la  Toison  d'or , 
gouverneur  et  grand  bailli  de  Tournai  et  Tournaisis  ,  l'un 
des  chefs  les  plus  influents  de  la  noblesse  belge  :  un  quart 
de  siècle  auparavant,  dans  le  même  lieu,  avait  péri  aussi 
de  mort  violente  le  fameux  don  Antonio  de  Acuna ,  évèque 
de  Zamora. 

Mon  rapport  à  H.  le  ministre  de  l'intérieur  contiendra, 
sur  la  mort  du  seigneur  de  Montigny,  des  révélations  qui 
exciteront  un  vif  intérêt.  Je  vous  ferai,  en  quelques  mots, 
le  récit  des  singulières  circonstances  qui  amenèrent  l'exé- 
cution de  l'évéque  de  Zamora  *,  et  ce  sera  par  là  que  je 
terminerai  cette  lettre. 

Don  Antonio  de  Acuna  ,  évéque  de  Zamora ,  était  fils 
lui-même  d'un  évêque,  nommé  don  Louis  de  Acuna.  Dans 
sa  jeunesse,  il  passa  en  Italie,  et  fut  admis  au  service 
d'Alexandre  VI  ;  il  se  lia  étroitement  avec  le  fils  de  ce 
pape.  César  de  Borgia.  Le  roi  Ferdinand-Ie-Gatholique  le  fit 
évêque  de  Carthagène;  depuis,  il  fut  promu  par  Gharles- 

iPemprnnte  ce  récit  à  une  relation  contemporaide inédite  (celle  da 
capitaine  Cronçalo  Hernandex  de  0? icdo  y  Yaldex ,  dont  j*ai  parlé  en 
rendant  compte  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  nationale  )  et  à  la  cor- 
respondance do  Charles-Quint  atec  le  duo  de  Sessa,  que  possède  Faca- 
demie  d^histoire.  Sandotal ,  Historia  de  Carlos  Vy  Ht.  IX ,  fournit  des 
détails  moins  complets. 


(  317  ) 

Quint  à  révécbé  do  Zaniora.Don  Anlooio  était  ambitieux; 
il  convoitait  rarchevéché  (le  Tolède,  ou  celui  de  Séville: 
il  crut  qu'il  parviendrait  à  son  but,   en  entrant  dans  la 
ligue  des  comnaunes  deCastille  contre  l'empereur  ^  Comme 
il  avait  du  génie  et  de   l'audace ,  il  devint  bientôt  l'un 
des  principaux  chefs  des  révoltés.  Il   revêtit  la  cuirasse  y 
il  s'arma 9  et  marcha  à  leur  tête;  il  commit,  dit  la  relation 
qui  me  sert  de  guide,  toute  sorte  de  rapines  et  de  sacri* 
léges^  Après  la  bataille  de  Villalar,  où  les  communeros 
furent  mis  en  déroute,  il  s'enfuit.  Reconnu  et  arrêté  dans 
une  ville  de  Navarre  appartenant  au  duc  de  Najara,  il  fut 
conduit  prisonnier  au  château  de  Simancas.  Gharles-Quint, 
en  vertu  de  commissions  qu'il  obtint  successivement  de 
Léon  X ,  d'Adrien  YI  et  de  Clément  VU ,  lui  fit  faire  son 
procès.  Pendant  que  les  juges  apostoliques  délégués  étaient 
occupés  à  instruire  la  cause,  l'évêque,  redoutant  le  sort  qui 
l'attendait,  conçut  le  dessein  de  s'évader,  et  voici  le  moyen 
infernal  auquel  il  eut  recours.  L'alcaïde  (  concierge)  de  la 
forteresse  avait  l'habitude  de  venir  le  voir  dans  la  chambre 
où  il  était  renfermé  ,  et  de  causer  avec  lui  ;  l'évêque  avait 
dans  celte  chambre  une  table  sur  laquelle  était  ordinaire- 
ment son  bréviaire,  recouvert  d'un  fourreau.  Le  jour  qu'il 
choisit  pour  exécuter  son  projet ,  il  plaça,  au  lieu  du  bré- 
viaire ,  une  pierre  de  la  même  dimension.  L'alcaïde  venu, 
il  l'entretint,  comme  de  coutume,  lui  contant  des  choses 
qu'il  savait  propres  à  exciter  vivement  son  intérêt.  Au  mo- 
ment où  celui-ci  était  le  plus  attentif,  Févêque  prit  un  petit 
brasier  qu'il  avait  prés  de  lui,  en  jeta  les  cendres  au  visage 
de  l'alcaïde,  et,  après  avoir  ainsi  aveuglé  ce  malheureux,  il 

'  Brantôme  rapporte  quHl  leur  avait  persuadé  de  s^ëriger  en  républi- 
que, comme  Venise^  Lucques,  Gènes  et  dWires  villes  d^Italie. 
^  Il  était  craint  comme  le  feu,  le  iemia»  como  al  fuetfo,  dit  Sandoval. 


(  318) 

le  renversa,  et  lui  fracassa  la  léle,  au  moyen  de  la  pierfe 
qu'il  af  ait  cachée.  La  victime  avait  cependant  pu  jeter  des 
cris  qui  furent  entendus.  Son  fils  et  quelques  autres  per- 
sonnes acconruretrt,  et,  lorsque  l'éTéque  voulut  se  sauver, 
il  trouva  les  portes  soigneosemeftl  fermées.  La  nouvelle  de 
ce  crime  ajant  été  apportée  k  Gharles-Quint,  il  en  ressentit 
une  telle  indignation ,  qn*il  envoya  immédiatement  i  Si- 
mancas  le  licencié  Rouquillo,  avec  ordre  de  faire  mourir 
révèque  :  il  ne  fut  donné  à  celui-ci  que  le  temps  de  se 
confesser;  après  quoi,  on  Tétrangla  ^  L'empereur  se  vit, 
pour  ce  fait ,  excommunié  par  le  légat  de  Clément  VII  qui 
était  k  sa  cour ,  et  il  fut  obligé  de  s'adresser  au  pape ,  afin 
d'obtenir  l'absolution  pour  lui  et  pour  tous  ceux  qui 
avaient  pris  part  à  Teiécntion  de  Tévéque.  Ce  qu'il  y  a  de 
curieux,  c'est  que,  dans  la  lettre  qu'il  écrivit  à  ce  sujet  à 
son  ambassadeur  a  Rome,  Charles-Quint  s'excusait  sur 
ce  qu'il  n'avait  pas  pensé,  en  ordonnant  le  châtiment  de 
l'évéque  ,  que  cet  acte  fût  de  si  grande  importance  :  y  en 
la  verdad ,  fue  provêhido  par  nos ,  no  pemando  que 
fueêêe  de  tanto  tnomento. 

Veuillez  agréer.  Monsieur  le  Président ,  et  faire  agréer 
k  mes  honorables  collègues  l'expression  de  mes  sentiments 
les  plus  distingués  et  les  plus  dévoués. 

Gaghaed. 

*  C^ett  ainsi  que  le  porte  la  relation  da  capitaine  Gonçalo  Hernandes 
de  Oviedo ,  d'accord  en  cela  avec  Sandotal  :  mais  Charles-Qaini ,  dans 
sa  lettre  an  duo  de  Sessa ,  du  80  mars  15S6 ,  dit  que  le  licencié  Eonqnillo 
fit  étouffer  le  prélat:  ahogandoiey  como  U  hiso  akogar. 

Sandoval  se  trompe  du  reste,  lorsqu'il  avance  que  cette  exécution  se 
fit  à  Tinsu  de  l'empereur,  Hn  *ab$rlo  •/  emperador» 


(319) 

Suiiê  de  la  notice  dês  manuseriiê  conservés  soit  dans 
des  dépéispubticsy  soit  dans  des  hibliothiques  partiel^ 
liires,  et  qui  ont  rapport  aum  travaux  de  la  commis^ 
sion.  —  Publications  récentes  envisagées  sous  le  même 
point  de  vue;  par  le  baron  de  Reiffenberg. 

I.  —  MANUSCRITS. 

BRUXELLES. 

Bibliothique  royale. 

(  Foy«jK  tome  YIll ,  page  600  et  suivantes.) 

I. 

Les  annales  de  nos  grandes  institutions  religieuses  con- 
tiennent les  documents  les  plus  précieux  sur  notre  ancienne 
histoire,  et,  pour  quelques  époques,  ce  n'est  même  que  dans 
les  archi?es  de  nos  monastères  que  Ton  peut  en  trouver  les 
matériaux.  Aussi  s'est-on  appliqué  à  la  bibliothèque  royale, 
à  compléter  autant  que  possible,  la  série  des  manuscrits 
historiques  qui  concernent  nos  couvents  et  nos  abbayes. 

Due  rencontre  heureuse  vient  de  nous  permettre  d'ac- 
quérir un  manuscrit  intitulé  : 

jfbrégé  chronologique  et  historique  de  Fabbaye  de 
Notre-Dame  de  Los,  avec  quelques  autres  remarques 
d'histoire^  tirées  tant  des  comptes,  registres  et  mémoires 
de  ladite  abbaye  j  que  d* aucunes  histoires  de  ce  pays , 
depuis  la  fondation  de  ce  monastère  jusqu'à  Van  1696; 
par  F.  MiGHBL  Gousblauib  ,  religieux  prestre  et  autrefois 
procureur  et  receveur  de  la  mesme  abbaye,  syndic  gé- 


(  320  ) 

niralde  l'ordre  de  Ciêteaux  dans  les  Payê-Bas  françau, 
directeur  de  Fabbaye  de  Marquette.  2  ?ol.  in-fol.^  ensem- 
ble de  1085  pages  sans  compter  des  tables  fort  amples. 

La  destinée  de  cet  ouvrage  est  assez  singulière.  Un  reli- 
gieux D.  L.  V qui  lavait  recueilli,  à  l'époque  de  la 

suppression  des  couvents,  l'emporta  dans  son  exil  en  Alle- 
magne. Obligé  de  se  défaire  successivement  de  tout  ce  qu'il 
possédait,  pour  subvenir  k  ses  besoins,  il  ne  garda  que  les 
deux  précieux  volumes  qui  ne  le  quittaient  jamais.  Il  se 
ranimait  en  quelque  sorte  sous  ce  fardeau.  Revenu  enfin 
dans  sa  patrie,  et  devenu  curé  de  Trith-Saint-Léger  près 
Yalencienne,  son  trésor  passa  entre  les  mains  d'une  per- 
sonne qui  le  céda  à  M.  Ducas  de  Lille.  C'est  celui-ci  qui 
Ta  vendu  à  la  bibliothèque  royale  *. 

H.  Lucien  de  Rosny ,  auteur  d'une  histoire  de  l'abbaye 
de  Los,  ne  porte  pas  un  jugement  très-favorable  de  l'œuvre 
de  dom  Gouselaire,  à  laquelle  il  n'accorde  qu'un  intérêt 
administratif  qui  a  disparu  aujourd'hui. 

Dom  Gouselaire  a  laissé  en  manuscrit  un  autre  travail  ; 
c'est  un  volume  qu'il  rédiga  en  1699,  à  la  prière  de  l'ab- 
besse  de  Marquette,  Elisabeth  de  Grevant  de  Humières  :  il 
est  intitulé  :  Sommaire  et  répertoire  des  titres  de  V abbaye 
de  Notre-Dame  de  Repos  ,  à  Marquette  ^ 

L'histoire  de  l'abbaye  de  Los,  près  de  Lille  {De  Laude) 
est  précédée  d'une  longue  dédicace  en  latin  à  l'abbé  Al- 
béric  Boulit,  et  à  toute  la  communauté.  Elle  est  datée  du 
1®' janvier  1698,  et  Gouselaire  y  appelle  son  travail  :  Chro- 
nicam  titulorum  ejusdem  coenobii  historiam  ;  ajoutant 


*  Voy.  VJnnvaire  de  cette  bibliothèque  pour  1845. 
3  A.  Le  Glaj,  Hitt.  et  description  deê  arehiv.  générales  du  dép.du  Nord  y 
à  Lille,  Docamentt  inëdita,  rapports  et  notices,  H,  87. 


(  321  ) 

qu'il  avait  été  plus  de  vingt  ans  procureur  et  receveur  de 
celle  maison.  Il  commença  la  rédaction  de  son  ouvrage  au 
mois  de  juillet  1696,  et  le  termina  dans  la  cinquantième 
année  depuis  sa  profession.  Il  s'était  servi  avec  succès  des 
notes  et  mémoires  de  dom  Adrien  du  Roy,  son  prédéces- 
seur dans  la  charge  de  receveur  de  Tabbaye. 

Le  titre  primitif  de  l'abbaye  de  Los,  en  l'an  1146 ,  ne  se 
retrouvait  pas.  Le  plus  ancien  qu'elle  possédât  était  de 
l'an  1147.  On  sait  que  ce  monastère  fut  fondé  par  Thierri 
d'Alsace ,  quinzième  comte  de  Flandre,  et  par  Sibylle  d'An- 
jou ,  sa  femme. 

Gouselaire,  ainsi  que  Buzelin,  place  l'institution  de 
l'échevinage  de  Lille  sous  l'an  1195. 

Arrivé  à  la  mort  de  l'empereur  Baudouin,  il  dit,  en  invo- 
quant Buzelin  et  Oudegherst,  qu'il  fut  fait  prisonnier  par  le 
roi  de  Bulgarie,  et  qu'après  avoir  été  tenu  dans  les  fers 
l'espace  de  seize  mois ,  on  lui  coupa  les  pieds  et  les  mains 
et  on  jeta  son  corps  dans  un  trou ,  où  il  mourut  au  bout  de 
trois  jours. 

Vers  l'an  1280,  on  éleva  divers  bâtiments  pour  étendre 
et  sécher  les  draps,  ce  qui  marque ,  dit  Gouselaire,  qu'on 
en  fabriquait  chez  nous;  on  construisit  aussi  un  moulin 
à  l'huile  et  un  autre  aux  écorces.  Pag.  421,  sous  l'an  1684, 
est  nommé  maître  Robert  Robespierre* ,  procureur  par 
office  de  la  principauté  d'Espinoy. 

En  général,  ainsi  que  l'a  fait  observer  M.  de  Rosny, 
dom  Gouselaire  s'attache  principalement  à  la  partie  con- 
tentieuse  de  son  sujet.  Lorsqu'il  parle  pour  la  première 
fois  d'une  concession,  il  rapporte  immédiatement  tous  les 

I  II  existait  encore  il  y  a  peu  d*annëea  un  aubergiste  de  ce  nom  au 
▼illage  de  Carvin-Espinoy ,  prés  d^Arras. 

Ton.  IX.  21 


(  322  ) 

faits  tubséqueotsqui  y  sont  relaiib.  Quant  aux  événements 
de  rhisioire  civile  ou  politique,  c'est  ordinairement  d'a- 
près des  témoignages  déjà  connus  qu'il  en  fait  mention. 


PIERRE  STOCKMANS. 

L'événement  le  plus  considérable  du  dix-septième  siècle 
est  certainement  la  succession  d'Espagne.  Ce  grand  débat 
a  embrassé  environ  soixante-dix-neuf  années ,  si  Ton  tient 
compte  du  temps  où  s'en  sont  fait  sentir  les  résultats.  Il  a 
exercé  la  politique  la  plus  forte,  mis  en  jeu  les  intérêts 
les  plus  bauts  et  les  hommes  les  plus  habiles.  Au  milieu  de 
ces  querelles ,  dont  M.  Mignet  a  exposé  le  côté  diplomatique 
ayec  une  finesse  merveilleuse  et  une  rare  étendue  de  coup 
d'œil^  apparaît  un  jurisconsulte  belge  qui,  les  lois  et  les 
Tieilles  constitutions  à  la  main ,  vient  faire  tète  à  Louis  XIV 
et  aux  jurisconsultes  français  à  la  suite  de  la  cour.  Le  nom 
de  Stockmans  est  inséparablement  uni  au  droit  de  dévolur- 
iion,  à  cette  coutume  du  Brabant,  suivie  dans  quelques  pro- 
vinces des  Pays-Bas  et  d*après  laquelle  les  biens  patrimo- 
niaux étaient  dévolus  aux  enfants  du  premier  lit,  sans 
égard  pour  les  enfants  du  second ,  coutume  que  Louis  XIV 
TOulut  faire  passer  dans  Tordre  politique,  attendu  qu'il 
avait  épousé  Marie-Thérèse  d'Autriche,  issue  du  mariage 
de  Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  avec  Elisabeth  de  France, 
et  fille  unique  du  premier  lit. 

Stockmans  était  un  esprit  calme  et  prudent,  auquel 
convenait  parfaitement  la  devise  Tranquille  qu'il  avait 
ajoutée  à  ses  armes  et  qui  se  peint  sur  sa  grave  physiono- 
mie, dans  son  portrait  gravé  par  Harrewyn.  Professeur 
distingué  à  l'université  de  Louvain  ,  il  remplit  successive- 


(  323  ) 

meni  des  fondions  élevées  dans  la  magistrature  et  emporta 
la  réputation  d*un  jurisconsulte  instruit ,  d'un  magistrat 
intègre ,  d*un  homme  d*état  plein  de  fermeté  et  de  sagesse. 

La  cour  d*appel  de  Bruxelles  a  entendu  dernièrement 
réloge  de  ce  belge  si  distingué  dans  la  bouche  de  son  pro- 
cureur général ,  et  nous  applaudissons  de  tout  notre  pou- 
voir à  Tinnovation  introduite  par  M.  De  Bavay  dans  les 
discours  de  rentrée.  L'histoire  des  hommes  qui  ont  honoré 
la  robe  vaut  infiniment  mieux  que  les  lieux  communs  les 
plus  ingénieux. 

Le  grand-père  de  Stockmans,  nommé  Sébastien,  maître 
de  police  de  la  ville  d'Anvers,  épousa  Jeanne  Van  Goinlle; 
son  père,  Henri  Stockmans,  surintendant  des  fortifica- 
tions de  la  même  ville ,  mort  en  1628 ,  avait  eu  pour 
femme  Cornélie  Knyf,  décédée  en  1630. 

Quant  à  Pierre  Stockmans ,  il  épousa  Anne-Marie  Scho- 
rebrott,  morte  en  1654.  Son  frère,  Jean  Stockmans,  sei- 
gneur de  Hervé,  deS^-Laurent  et  de  Bouchout ,  conseiller  de 
l'amirauté  à  Oslende,  cessa  de  vivre  en  16S9.  Pétronille 
Stockmans,  petite-fille  de  ce  dernier,  fit  une  alliance  illustre 
et  bien  au-dessus  de  sa  condition,  puisqu'elle  contracta 
mariage  avec  Frédéric,  landgrave  de  Hesse-Darmstadt, 
lieutenant-général  au  service  du  Czar  Pierre  P'. 

Aujourd'hui  le  nom  de  Stockmans  se  trouve  généalogi- 
quement  éteint.  Le  dernier  qui  l'ait  porté ,  messire  Jérôme- 
Benoit  de  Stockmans,  marié  à  dame  Josèphe-Charlotte- 
Hyacinthed'Hannosset  de  Bruxelles,  est  décédé  dans  cette  ca- 
pitale, sans  postérité,  danslecourant  du  mois  demarsl833. 

Dame  Éléonore-Victoire  de  Stockmans  avait  épousé  mes- 
sire Jean-François  Van  Meldert  de  Devaal.  Le  petit-fils  de 
celui-ci,  M.  Eugène  Van  Meldert,  conseiller  provincial  de 
la  Flandre  orientale,  résidant  au  château  de  Zèle,  vient  de 


(  324  ) 

déposer  à  la  bibliothèque  royale,  avec  une  noble  générosité 
qui  mérite  des  imitateurs,  35  pièces  provenant  de  la  fa- 
mille de  Stockmans  et  dont  la  plupart  concernent  le  célè- 
bre conseiller.  En  voici  Tanalyse  par  ordre  chronologique. 

N«  1. 
1601 ,  10  septembre,  à  Magdebourg,  en  latin. 

Lettres  par  le«queUes  Frédéric  Neukirchen  de  Hall ,  est  élu  cba- 

ooine  du  chapitre  de  Magdebourg. 

(Authentique.) 

N»  2. 
1616,  31  août,  à  Bruxelles,  en  flamand. 

Lettres  patentes  d* Albert  et  d^Isabelle^  accordant  aux  magistrats 

de  ViWorde  une  augmentation  de  salaire ,  pour  chaque  a£faire  dont 

ils  auront  à  s^occuper. 

(Original ,  scean  perdu.  ) 

N»  3. 
1630, 11  février  y  à  Anvers,  en  latin. 

Lettre  par  laquelle  Jean  Melderus ,  érêque  d*Anvers ,  déclare 
que  Pierre  Stoekmant,  fils  de  Henri ,  et  de  Cornélie  Knyf ,  du  dio- 
cèse d*Anyers,  étudiant ,  a  reçu  la  tonsure  cléricale. 

(Orig. ,  cachet  sur  papier,  Signé:  P.  Cobhi.) 

N*»  4. 
1630, 9  mars,  en  latin ,  à  Louvain. 

Serment,  contenant  toute  la  profession  de  foi  catholique,  prêté 
par  Pierre  Stockmans ,  dans  le  chœur  de  Téglise  collégiale  de  Saint- 
Pierre,  à  LouTain ,  en  qualité  de  docteur  en  droit. 

(Orig.,  imprimé,  Signé  :  Zangeius,  sceau  de  la  fa- 
culté de  droit ,  enfermé  dans  une  boîte  de  fer-blanc. 


(  325  ) 

N»  5. 
1633,  7  novembre^  à  Bruxelles,  en  français. 

Lettres  par  lesquelles  Philippe,  roi  d*EspagDe,  mande  au  conseiller 
et  receveur  deBrabant,  au  quartier  de  Louvain ,  qu*ayant  nommé 
Pierre  Slockmant ,  docteur  es- lois ,  à  la  place  de  maître  Théodore 
Tuldenus ,  à  la  chaire  de  professeur  de  paralitles,  à  Tuniversité  de 
Louvain ,  ils  auront  à  lui  payer ,  en  deux  semestres,  les  mêmes  gages 
dont  jouissait  ce  professeur,  a  savoir,  KO  livres  d Wdinaire,  et  30  li- 
vres de  crue  et  d'augmentaiiim,  en  tout  SOIivres  (à 40  gros  mon.  de  FI.) 

(Orig. ,  sceau  perdu ,  Signé:  Veeeetckeii.) 

1H'  6. 
1636,  ^juillet,  à  Louvain,  en  latin. 

Reconnaissance  par  laquelle  Balthazar  Hildebrand  déclare  de- 
voir la  somme  de  fl.  101  10  s.  à  Pierre  Stockmant ,  docteur  en 
droit,  etc. ,  recteur  de  Tuniversité  de  Louvain. 

(Orig. ,  signé  et  cachet.  ) 

N*»  7. 
1640, 38  novembre  y  en  flamand  ^  à  Bruocelles. 

Lettres  par  lesquelles  Philippe ,  roi  d*£spagne ,  mande  que,  sur 
la  proposition  du  marquis  de  Castel  Rodrigo,  gouverneur  général 
des  Pays-Bas,  il  a  nommé  à  la  place  de  Philippe  Steenhuyse,  che- 
valier, baron  dePoederlé,  etc.,  etc.,  Pierre  Slockmant,  conseiller 
ordinaire  du  conseil  privé,  aux  fonctions  de  garde  des  Chartres  de 
Brabant ,  conservées  dans  la  trésorerie  de  Brabant,  Limbourg,  etc. 

(Orig. ,  sceau  enlevé,  Signé :YEAAtictiK«.) 

1 643 ,  27  mars ,  à  Bruxelles ,  en  flamand. 

Lettres  par  lesquelles  le  même  déclare  que ,  sur  le  bon  rapport 


(  326  ) 

qui  lui  a  éié  fail  de  Pierre  Stockmans ,  docteur  en  droit ,  professeur 
à  Tuniversité  de  Louvain,  et  sur  la  proposition  de  don  Fr.  de 
Mello ,  gouverneur  général  des  Pays-Bas ,  il  Ta  nommé  aux  fonc- 
tions de  conseiller  ordinaire  du  conseil  de  Brabant. 

(  Orig. ,  sceau  perdo ,  signé  sur  le  pli  au  dos ,  VEAftETCKeiv .) 

W  9. 
1644, 16  mat ,  à  Bruxelles ,  en  français. 

Lettres  patentes  par  lesquellea  don  Francisco  de  Mello ,  gouver- 
neur général  des  Pays-Bas ,  nomme  Jean  Stockmans ,  licencié  eu 
droit,  aux  fonctions  d^avocat  fiscal,  au  siège  de  Tamirauté,  à 
Dunkerke,  en  remplacement  de  Godefroid  Mortel. 

(Original,  Signé  :  De  Mello;  plus  bas:  YsaRBYcu!!.  Sceau  perdu.) 

N^  10. 
1651 ,  15  septembre  f  à  Bruxelles ,  en  flamand. 

Lettres  par  lesquelles  Philippe,  roi  de  Castille ,  etc. ,  accorde  à 
Jean  Siockmans ,  conseiller  d*amirauté ,  seigneur  de  Bouchaul ,  de 
disposer  de  tous  $e$  biens ,  ainsi  qii*il  Tentendra  dans  un  testa- 
ment olographe  ou  public. 

(Original,  sceau  perdu ,  Signé  wr  le  pli  :  RAPPiax.) 

N«  11. 
165â ,  21  juin,  à  Bruxelles,  en  français. 

Lettres  par  lesquelles  Philippe,  roi  d'Espagne ,  déclare  nomn^r, 
sur  la  proposition  de  Léopold  Guillaume ,  gouverneur  général  des 
Pays-Bas,  aux  fonctions  de  membre  de  la  chambre  mi-partie ,  in- 
stituée en  exécution  de  Tart.  21  de  la  paix  de  Munster  du  21  jan- 
vier 1648,  messire  Pierre  Stockmans,  conseiller  ordinaire  du 
conseil  de  Brabant. 

(Orig. ,  sceau  perdu ,  signé  sur  le  pli,  au  dos  :  YEansTOUif .) 


(327  ) 

N°  12. 
1652 y  5  décembre  y  à  Bruxelles,  en  français. 

Lettres  par  lesquelles  le  même  mande  que ,  par  la  mort  de  Jean- 
Baptiste  Haes,  conseiller  ordinaire  de  son  conseil,  le  tour  de  la 
iiyraison  de  bois  et  charbons,  appartenant  à  un  conseiller  ordi- 
naire de  la  première  et  de  la  vieille  retenue  dudit  conseil,  est  de- 
Tenu  vacant.  Sur  Tavis  de  Léopold  Guillaume ,  gouverneur  général 
des  Pays-Bas,  il  accorde,  qu*à  partir  du  24  juin  16i(3,  Pierre 
Stockmant  jouira  de  SOO  esalins  de  bois ,  et  de  48  sacs  de  char- 
bon. 

(Orig. ,  sceau  perdu,  Signé  :  YEaAETCEBii .) 

N*  15. 
1653,  14  novembre  y  à  Bruxelles,  en  français. 

Lettres  par  lesquelles  le  même  nomme  messire  Pierre  SlocJt" 
mans,  séiff.  de  Lathuy  et  de  Pietrebays,  conseiller  ordinaire  du 
conseil  de  Brabant ,  aux  fonctions  de  juge  délégué  à  la  chambre 
mi-partie,  dont  il  est  parlé  dans  le  n**  11, 

(Orig.,  Meau  perdu,  iignétM  dos,  sur  le  pli  :  Ybrbitckbii.) 

N*»  14. 
1653,  24  novembre ,  en  flamand. 

Lettres  par  lesquelles  les  états-généraux  des  Pays-Bas  déclarent 
nommer  Pierre  Stoekmant,  seig'.  de  Lathuy,  etc.,  conseiller  or- 
dinaire du  roi  d*£spagne  en  Brabant ,  aux  fonctions  de  juge  délé- 
gué de  la  chambre  mi-partie. 

(  Orig. ,  sceau  perdu ,  iigné  de  la  part  des  états  :  Mijtsb.) 

N^  15. 
1653 ,  24  novembre ,  à  Bruxelles ,  en  français. 

Lettres  par  lesquelles  le  roi  mande  que  sur  Tavis  de  Léopold 
Guillaume,  gouverneur  général  des  Pays-Bas  ^  il  a  nommé  aux  fonc- 


(  328  ) 

lion»  déjuge  délégué  de  la  chambre  mi-partie ,  dont  s^agit  plus  haut, 

messire  Jean  Stockmatis ,  frère  de  Pierre  ;  conseiller  ordinaire  du 

conseil  de  Brabanl,  qui  prêtera  en  celte  qualité  serment  à  Matines 

aux  deux  parties. 

(  Original ,  sceau  perdu ,  Signé  :  Vebrstcken  .  ) 

N-  16. 
1658,  12  novembre ,  à  Bruxelles,  en  français. 

Ordonnance  de  payement  de  1000  livres,  délivrée  à  Aorèle-Au- 
gustîn  Malinez,  pour  les  dépenses  et  frais  de  route  qa*il  a  supportés 
en  allant  aux  diètes  de  Francfort  et  de  Ratisbonne. 

(Copie  autlientique.) 

N«  17. 
1660, 15  décembre ,  en  flamand. 

Lettres  par  lesquelles  Guillaume  De  Haen  et  Guillaume  Vanden 
Dyck ,  échevins  du  haut-banc  de  Deume  ,  font  connaître  que  Ma- 
thieu Janssens  a  déclaré  en  leur  présence  avoir  vendu  à  Lenart 
Van  Uffels ,  brasseur  à  Anvers  ,  tuteur ,  et  au  profil  des  enfants  de 
feu  Jean  Stockmans ,  avocat  à  Anvers,  et  à  sa  femme,  Madeleine 
Pauwels ,  quelques  bonniers  de  prairies. 

N«  18. 
1663 ,  30  avril ,  à  Bruxelles,  en  flamand. 

Octroi  de  Charles  ,roi  d*Ëspagne,  contre  L.  Van  U£fels. 

(Sans  intérêt,  orig. ,  sceau  perdu.  ) 

No  19. 
1 663 ,  1 2  mai ,  à  Madrid ,  en  français. 

Lettres  patentes  par  lesquelles  Philippe ,  roi  d*Ëspagne ,  nomme 
Pierre  Stockmans,  conseiller  du  conseil  de  Brabant,  aux  fonctions 
de  conseiller  et  maître  de  requêtes  du  conseil  privé  du  roi  aux 


(  329  ) 

Pays-Bas,  pour  le  récompenser  des  services  qu*il  a  rendus  dans  ses 
divers  emplois,  et  eu  égard  à  ses  connaissances  dans  les  leltres,  à 
son  expérience  et  à  sa  prudence. 

{Signé  :  Peilippe  ,  sceau  perdu.) 

N«  20. 

iG64 ,  3  mat ,  à  Ratisbonne,  eti  latin. 

Lettres  par  lesquelles  Tempereur  Léopold  écrit  à  Walderode , 
relativement  au  subside  fourni  par  le  cercle  de  Bourgogne,  pour 
la  défense  de  la  foi  chrétienne  et  la  guerre  qui  avait  lieu  en  Hon- 
grie ;  il  lui  mande  que  Pierre  StoekmanM  lui  a  fait  rapport  de  sa 
bonne  conduite  en  cette  occasion. 

(  Copie  authentique  et  certifiée,  fFalderode  ,7  mai  1664,  sur  papier.) 

N*»  21. 
1664 y  11  septembre,  à  Bruxelles ^  en  espagnol. 

Certificat  donné  par  le  gouverneur  général  des  Pays-Bas,  don 
Louis  Benavides,  comte  de  Pinto,  etc.,  constatant  que  Pierre 
Stockmant,  envoyé  à  la  diète  de  Ratisbonne,  a  rendu  de  grands  ser- 
vices au  cercle  de  Bourgogne  qu*il  représente. 

(Original ,  Signé  :  de  Pinto.  ) 

NO  22. 
1670^  10  août,  à  Brtixelles^  en  espagnol. 

Pierre  Stockmant  félicite  le  gouverneur  général,  récemment 
nommé,  sur  son  arrivée  aux  Pays-Bas;  il  en  prend  occasion  pour 
lui  rappeler  les  services  qu*il  a  rendus  à  S.  M.  et  pour  lui  deman- 
der pour  son  gendre  Ignace  Heymans,  la  place  vacante  de  con- 
seiller de  Brabant. 

(  Orig. ,  Signé  :  P.  Stocks  ans.  ) 
# 

N*»  23. 
1670,  24  septembre  y  à  Brtixelles,  en  espagnol. 

Sur  Tapostille  du  gouverneur  général ,  écrite  en  marge  de  la 


(  330  ) 

pièce  précédenle  ,  Pierre  Stockmant  prend  la  liberté  de  prier  le- 
dit gouTerneur  de  nommer  son  gendre  susdit ,  à  la  place  de  prévit 
de  la  cour  (alcade  de  Corte) ,  s'il  y  ayait  impossibilité  de  lui  con- 
férer les  fonctions  de  conseiller ,  ci-dessus  demandées. 

(Original,  Signé  :  Stocuiahs.) 

N*»  24. 

Même  pièce  y  copie. 

N«  25. 
1672)  5  décembre,  à  Dôle,  en  latin. 

Lettres  patentes  par  lesquelles  Uermanfred  de  Marenches ,  cha- 
noine de  Sainte-Marie  à  Dôle,  remplaçant  A.  De  Grammont,  ar- 
chevêque tti/»arltïiiideGonstanlinople ,  conseryateur  des  privilèges 
de  Punivesité  de  Dôle,  déclare  conférer  à  Se'bastien  Slockmans, 
d*Anvers,  le  titre  de  licencié  en  droit. 

(Signé  :  C.  Laurbht  et  Cl.  Talbcbt,  doyens  de  runiversité.) 
Encadrement  de  fleurs  en  couleur.  Parchemin  original. 

N*  26. 
1680  9  2  mai,  à  Bntocellet  y  en  flamand. 

Lettres  patentes  par  lesquelles  Charles ,  roi  de  Castille ,  etc. , 
déclare  que,  sur  le  rapport  favorable  qui  lui  a  été  fait  de  Sébastien 
Stockmant ,  licencié  en  droit ,  et  sur  la  présentation  du  duc  de 
Villa-Hermosa,  gouverneur  général  des  Pays-Bas ,  il  a  nommé  le- 
dit Stockmant  aux  fonctions  de  chef-mayeur  de  Rode,  en  rempla- 
cement de  François  Brisart ,  auquel  il  a  payé ,  pour  Tindemniser 
de  cette  résignation,  la  somme  de  2400  florins. 

(Signé  sur  le  pli  VEEBETcuir ,  au  dos ,  comte  de  Sâiht- 
PiEERB  et  Yahdee  Bondt.  Sceau  détruit.) 

N»  27. 
1680^  26  septembre ,  à  Bruxelles ,  en  flamand. 

Mêmes  lettres  qu'au  n"»  26 ,  à  Texception  que  le  démissionnaire 

est  Claudio  Gerardo. 

(Original.) 


(331  ) 

N^  28. 
1686,  ^février  y  en  français. 

Quitlaoce  des  coDseillers  el  receveurs  des  finances  d*une  somme 
de  257  liv.  ISs.  reçue  de  (Pierre)  Sloekmans,  grand  mayeur  de 
Vilvorde ,  pour  prix  de  chevaux  malades ,  elc. 

(Original  signé  des  conseillers  et  receveurs  ^  cachet.) 

N^  29. 
1691 ,  9  juillet ,  en  flamand. 

I^eltres  patentes  par  lesquelles  Charles  ,  ror  d*£spagoe ,  sur  la 
demande  de  Marie  Florence  Nicolartz,  Y'  de  Pierre  Stockmans^  en 
son  vivant  grand  qnayeur  de  Yilvorde ,  accorde  la  permission  de 
créer  une  rente  perpétuelle  au  profit  des  deux  fils  de  ladite  dame , 
du  d^ef  du  legs  fait  à  ces  derniers,  par  Se'bastien  Siockmans, 
grand  mayeur  de  Rode. 

(Orig. ,  sceau  ^erdvt,  signé  au  dos  :  VEAEETCKEif.) 

N^  50. 
1700, 21  octobre,  à  Bruxelles ,  en  flamand. 

Lettres  du  même  accordant  la  permission  de  vendre  des  biens 
au  profit  de  Cécile  Stockmans ,  fille  de  feu  Pierre  Siochnans,  et  de 
Marie-Florentine  Nicolaerts ,  religieuse  carmélite ,  à  Vilvorde. 

(Orig. ,  signé  sur  le  pli  :  ScHavnMAXEE.  ) 

N*»  31. 

Deux  crayons  généalogiques ,  constatant  les  belles  alliances  de  la 
famille  Stockmwnsm 

N»  32. 

Une  lettre  et  deux  notes  adressées  à  messire  Philippe  Paul 
Steckmans,  etc. ,  par  lesquelles  on  lui  fait  parvenir  :  1<*  l'inscrip- 
tion fépulcrale  de  Pierre  Stockmans,  enterré  aux  dominicains ,  à 
Bruielles,  décédé  dans  cette  ville,  le 7  mai  1671;  2**  le  dessin  de 
ses  armoiries. 


(  33â  ) 


IL  PUBLICATIONS  RÉCENTES. 

I.    PBXLIMnCAIBBS   HISTOBIQUBS. 

1 .  Die  deutschen  Stamme  und  ihre  Fiirsien  von  D**  Ferdin ani» 
Henri  Mu LLER ,  IY*«'  Theil.  Historich-geographische  Darsteliung 
von  Deuischland  in  MiiidAlier.  Erster Theil.  Berlin  ,  Lûderitz , 
1844 ,  in-8'*,  de  x,  viii  et  S93  pages. 

Toutes  cet  qoettiont  d'ancienne  géographie  dont  la  tolntion  importa 
•i  fort  à  notre  histoire,  sont  d'une  grande  diffionlté.  M.  Muller  y  répand 
une  critique  ingénieuse,  mais  quelquefois  peut-être  trop  oonjecturale } 
car ,  ne  nous  y  trompons  pas ,  la  docte  et  solide  Allemagne  a  toujours  ea 
une  tIto  sympathie  pour  les  hypothèses  les  plus  hardies  \  quelquefois 
même  elle  substitue  le  roman  à  l'histoire ,  et  c'est  ce  que  Tient  de  faire 
encore  M.  le  baron  de  Leutsch,  dont  nous  avons  annoncé  l'écrit  sur  les 
Belges  du  temps  de  César  (tom.VIII,  p.  338,  p.  4).  Les  CelHca  de  M.  le 
docteur  Lor.  Diefenbach ,  dont  nous  avons  parlé  plusieurs  fois,  accor- 
dent aussi  trop  à  ces  suppositions  historiques ,  aux  autorités  incertaines , 
aux  traditions  fabuleuses. 

â.  Dictionnaire  géographique  y  topographique  y  historique  ^ 
etatiêtique ,  ecclésiastique,  administratif,  judiciaire  et  postai 
des  communes,  sections  de  communes  et  hameaux  de  Belgique^ 
publié  au  moyen  de  documents  officiels.  Deuxième  édition ,  mise 
au  courant  jusqu'au  15  juin  1844;  par  M.  J.-M.  Havaro. 
Bruxelles,  Charles  Hen,  1844,  in-B"  de  xxxt  et  384  pp.  à 
S  col. ,  avec  une  gr.  tabl.  et  uoe  carte. 

Ce  dictionnaire,  susceptible  d'améliorations  successifes,  est  un  livre 
indispensable.  L'auteur  l'a  rédigé  avec  un  soin  minutieux  et  qui  lui  fait 
beaucoup  d'honneur.  En  dressant  la  table  onomastique  du  premier  vo- 
lume des  Monuments  pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de  Namur  ^  de 
Hainaut  et  de  Luxembourg ,  nous  avons  éprouvé  quelles  difiBoultés  nais- 
sent de  la  confusion  et  de  la  transformation  des  noms  de  lieux  dans  notre- 
pajs.  Ce  travail  pénible  et  dont  on  ne  peut  se  faire  une  idée,  nous  a  con- 
firmé dans  le  désir  de  voir  composer  enfin  une  bonne  géographie  de  la. 


(  333  ) 

Belgique  au  moyen  âge.  Ce  sujet  toUioUe  les  jeunet  érnditt,  et,  si  j^oteit, 
je  le  dëtigneraif  à  M.  Ferdinand  Hënaux,  qui  réunit  au  savoir  lexèle  et  la 
patience. 

S.  Die  peinliche  Gerichhordnung  Kaiser  KarPs  y,  nebsi  der 
Bamberger  und  der  Brandeburger  Halsgerichtsordnung.,,  Ne^ 
rausgegeben  von  D'  Heinricb  Zobpfl.  Heidelberg,  Winter ,  in-8% 
XVIII  et  264  pp. 

M.  Zoepfl  a  suivi  les  plus  anciennes  éditions  et  a  joint  à  Pordonnaooe 
pénale  de  Charles-Quint ,  un  projet  de  code  criminel,  conçu  sous  le  même 
prince  en  1521  et  1629,  et  publié  pour  la  première  fois  diaprés  des  ma* 
nnscrits.  En  parcourant  ces  codes ,  on  est  effrayé  de  la  barbarie  que 
rhomme  qui  se  croit  civilisé,  s^obstine  à  conserver  dans  les  choses  qui 
touchent  le  plus  à  son  bien-être.  Et  ne  croyons  pas  quUI  ne  s^agisse  ici 
que  du  passé  :  il  reste  encore  asses  de  traces  aujourd'hui  de  notre  vieille 
aauvagerie,  et  d'ailleurs ,  laissex  faire  certaines  gens ,  et  les  abus  revien- 
dront, et  le  travail  des  siècles  sera  sacrifié  à  d'antiques  et  absurdes  res- 
taurations. 

4.  Observations  on  popular  aniiquities  :  chiefly  illusiraiing 
the  origin  ofour  vulgar  customs ,  cérémonies,  and  stiperstitions ^ 
by  JoBif  Brard  ,  arrangedy  revised,  and  greatly  enlarged  for  ihis 
édition  by  sir  Henry  Eilï«,  principal  librarian  of  the  british 
muséum,  London,  Ch.  Knight,  1841 ,  8  vol.  in-12  à  2 colonnes, 
vignettes  en  bois. Tome I,  xx  et  ^96  pp.;  t.  Il,  iv  et  209  pp.; 
t.  m ,  IV  et  288  pp. 

Ce  tableau  des  usages  populaires  et  de  leurs  origines  nous  présente 
plusieurs  coutumes ,  plusieurs  croyances  communes  à  la  Belgique.  Il  est 
curieux,  en  général,  de  suivre  dans  les  différents  pays,  les  transforma- 
tions des  idées  et  des  usages.  Cette  généalogie ,  si  elle  était  clairement 
établie ,  serait  féconde  en  enseignements. 

5.  Histoire  des  fêtes  civiles  et  religieuses ,  usages  anciens  et 
modernes  de  la  Flandre  et  de  différentes  villes  de  France  ^  par 
M"**  Cleheut,  nde  Hébert,  2*^  édition,  Avesnes,  Yiroux,  1844, 
\^  et  2»  livr. ,  72  pp.  et  2  pi. 

Pp.    1-62.  Histoire  de  la  confrérie  du  forestier  de  Bruges. 
Pp.  63-60.  Tournoi  à  Valenoiennes  en  1468. 
Pp.  61-72.  Fêtes  des  Innocents  à  Tournai. 


(  334  ) 

6.  Sagen  der  Nedkarihal$  ^  der  Bergstrasse  und  deê  Oden- 
waldes,  jéu$  dem  munde  deê  F'olken  und  der  Dichier  gesammelt 
von Fbiidebich  Baadir  ,  Maonheim ,  F.  Bassermaon.  1 849 ,  in-12 
de  XVI  et  482  pp.  avec  une  pi.  grav. 

Pp.  965-370.  Eginhard  und  Emma ,  Ton  O.-F.  Grappe. 

7.  Mtehoch,undniederdeut$che  F'olksliedermit Ahhandiung 
und  jénmerkungen  y  herausgegen  von  Lcdwig  Uhland.  Erster 
Band,  Liedersammlung  in  f un f  Bûcher n,  Erste  Ahtheilung. 
Stuttgart  und  Tûbingen,  Cotta ,  1844,  viii  et  561  pp. 

IThUod,  le  poëte  allemand  par  excellence,  le  poëte  populaire, 
Thomme  de  vive  imagination  et  de  gractente  fantaisie ,  est  venn  cette 
année  même  en  Belgique  chercher  des  matériaux  pour  ton  livre.  La 
Belgique ,  toute  fière  d^un  pareil  hôte ,  lui  a  chanté  btcc  coquetterie 
plusieurs  de  ses  beaux  airs  d^autrefois,  de  ses  gothiques  ballades,  de 
ses  lais  historiques.  Mais  déjà  dans  le  premier  volume  rédigé  et  im- 
primé aTant  cette  visite  si  flatteuse,  nous  trouvons  quelques  chansons 
qui  semblent  nous  appartenir,  telle  est,  p.  163,  celle  de  Hter  f/alewyH; 
à  la  p.  465  est  la  chanson  du  roi  de  Castille ,  qui  date  de  1500  et  qui  cé- 
lèbre notre  Philippe-lc-Beau. 

Wie  wil  horen  sioghea 
Een  dmckelyc  nieu  liet 
Vaa  di«  coninc  van  Castilien 
Hœ  dat  hi  uten  lande  schiet?  etc. 

8.  Romancero  Casiellano  o'  coileccion  de  antiguos  romances 
populares  de  los  Espanoles ,  publicada  con  una  introduccion  y 
notas;  por  G.-B.  Detphig.  Nueca  edicion^  con  las  notas  de  iK>if 
Airroiiio  Alcala-Galiauo,  Leipsique,  F.- A.  Brockhaus,  1844, 
2  vol.in-12,  !«',  lxxxiii  et418pp.;  2*,  ix  et  48âpp. 

Le  premier  Tolnme(  pp.  413-418)  contient  trois  romances  sur  Charles- 
Quint;  la  première  célèbre  Texpédition  de  Tunis  ;  la  seconde  a  rapporta 
la  prise  de  Rome }  la  troisième  enfin  raconte  Tabdication  de  reropereur 
d'Allemagne,  roi  des  Espagnes ,  souTcrain  des  Pays-Bas,  etc. 

Carlos  Quinto  de  este  nombre 
Emperador  »  residia 
En  la  villa  de  BruseliS , 
Qufl  pocas  vices  salia. 


(  335  ) 

A  vciotey  ciaco  de  octobre, 
Con  certado  lo  lenian , 
Ano  de  mil  y  quinientos 
CiocuenU  y  cinco  corrian,  etc. 

9.  Essai  sur  l'histoire  monétaire  du  pays  de  Liège,  par  Fsa- 
DiNAHo  Heptaux.  Lîëge ,  Desoer,  1844,  in-B**  de  56  pp.  (Extrait 
du  Messager  des  sciences  historiques.  ) 

Malgré  U  pabUcation  du  feu  comte  de  Reoette,  le  sujet  que  traite  ici 
M.  Henaux  était  encore  neuf.  Il  a  parfaitement  préparé  le  terrain  ,  et  per- 
•onno  mieux  que  lui  n^élèfera  Pédifice.  Là  où  il  laisse  ^empreinte  de  ses 
pas,  il  y  a  toujours  bonne  moisson  à  faire ,  et  oe  que  l^on  s^applaudit  sur* 
tout  de  trouver  chea  lui ,  c>st  Tacoord  du  goût  et  de  Térudition. 

M.  Henaux  remarque,  p.  80  ,  que  ce  fut  Gérard  de  Groesbeok  qui ,  en 
1578 ,  hasarda  le  premier ,  sur  ses  monnaies ,  le  titre  de  prince  de  Ldége, 

10.  Oud-Nederlandinde  uit  troegere  dagen ,  otergeblevene 
burgen  en  kastelen  geschetst  en  ofgeheeld  door  M.G.-P.-E.  RoBiBt 
Vardeb  Aa.  22'**'  afflevering.  Nyraegen,C.-A.Yieweg,  petit  iD-4'', 
3  pi.  et  16  pp.  de  texte. 

Cet  ouvrage  ne  peut  manquer  dMntéresser  la  Belgique  que  tant  de 
soufenirs  unissent  à  la  Hollande.  M.  Robidé  Vander  Aa,  qui  éproufe  pour 
les  restes  du  passé  un  respect  religieux,  a  imité  Pexemple  des  Le  Roy, 
des  Sanderus ,  des  Castillion,  qui  ont  aussi  touIu  perpétuer  des  monu- 
ments périssables.  Son  ouvrage  est  publié  avec  soin  et  k  un  prix  modéré, 
oe  qu'ion  ne  peut  pas  toujours  dire  des  publications  hollandaises.  II  est 
tout  plein  de  renseignements  pour  Phistoire  civile  et  domestique  des 
familles. 

1 1 .  Oudheidkundige  mededeelingen ,  y  an  L  .-J .-  F .  J  AirssEif .  I  i  I , 
met  2  gckleurde  plâten.  Leyden,  Luchtmans,  1844,  in-8<^  de 
211-322  pp. 

M.  Janssen  est  conservateur  du  musée  d'antiquités  de  Leyde,  dont  il 
a  décrit  saTamment  les  curiosités  égyptiennes  et  orientales.  Il  s^occupe 
ici  d^objets  découverts  en  Hollande,  et  recherche  dans  ce  pays  les  ves- 
tiges effacés  des  Romains  et  des  peuples  barbares  qui  les  ont  précédés  ou 
suivis 

12.  Nederland  en  Zweden,  door  M.  G.-W.  Vrkedb,  2^«  aflc- 


(  336) 

vering.  Ulrecht,  N.  VaDder Monde,  1844 ,  in-S»  devin  et  103- 
243  pp. 

Rotre  bulletin  se  félicite  d'avoir  eu  la  primeur  de  cet  cnrieate«  re- 
cherches diplomatiques  qui  rattachent  les  Pays-Bas  à  tout  le  nord  de 
PEurope  et  embrassent  Pëpoque  écoulée  entre  l'avènement  de  GnstaTe- 
Adolphe  et  la  chute  d'Olden-BarncTeld,  c'est-à-dire  de  1611  à  1018. 

18.  F'erhandelingen  in  geleerde  genootschappen ,  van  Joitas- 
Dariil  Meteb,  1***  bundel.  Letter-oudheiden  taaikundige.  Ams- 
terdam, Ipenbuer  en  van  Seldam,  1844,  in-8^  de  xxvjii  et 
S88  pp.  sans  Verrata, 

L'illustre  auteur  de  Vêêprii^  origine  et  progrès  des  institutions  jvdi- 
oiairss ,  était  comme  de  raison ,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes , 
et  il  n'en  était  pas  seulement  membre  honoraire.  On  a  eu  Pheurense  idée 
de  rassembler  se»  travaux  académiques  et  ses  mélanges ,  qui  forment  un 
recueil  à  la  fois  agréable  et  instructif.  Ce  volume  contient  des  mémoires 
en  hollandais  sur  les  mots  bfttards  dans  la  langue  hollandaise ,  sur  l'in- 
fluence réciproque  des  mots  et  de  la  pensée ,  sur  la  désignation  des  mois 
en  langue  des  Pays-Bas,  sur  les  noms  Germains  altérés  par  les  Grecs  et 
les  Romains,  sur  l'origine  des  mots  alode  et  terre  salique^tur  les  moyens 
de  généraliser  l'idiome  teutonique  dans  le  royaume  des  Pays-Bas. 

On  j  retrouve ,  en  français ,  un  mémoire  rédigé  pour  l'académie  de 
Bruxelles ,  sur  l'origine  de  la  différence  relative  à  l'usage  de  la  langue 
flamande  ou  wallonne  dans  les  Pays-Bas ,  et  une  Lettre  à  L'oBSCtTATiua 
BiLOX  sur  le  mot  néerlandais  et  la  langue  hollandaise. 

14.  Histoire  monétaire  de  la  province  d'j^rtois  et  des  seigneu- 
ries  qui  en  dépendaient ,  Béthune,  Fauquembergues  y  Boulogne, 
Saint-Pol  et  Calais,  essai  par  Alex.  Hermako.  Saint-Omer, 
Chauvin,  1843,  gr.  iQ-8«de  548  pp.  et  8  pK 

M.  A.  Hermand  s'est  fait  depuis  plusieurs  années ,  avantageusement 
oonnattre  dans  le  numismatique.  Le  livre  qu'il  intitule  modestement 
essai  est  presqu'un  coup  de  maître, 

15.  La  langue  flamande  y  son  passé  et  son  avenir.  Projet  d'une 
orthographe  commune  aux  peuples  des  Pays-Bas  et  de  la  Basse^ 
Allemagne^  avec  une  carte  de  divers  territoires  où  l'on  parle  le 
RCDSRDDiTSCH ,  par  Hubert  Yandea  Hove  (Delecourt,  vice-prési- 
dent du  tribunal  de  première  instance  à  Bruxelles.  )  Bruxelles, 
Muquardt,  1844,  in-B"  de  102  pages. 


(  337  ) 

Cet  ëorii  prouve  une  grande  connaUsance  de  la  littérature  flandro-ger- 
manique  et  det  couditiont  vëritablea  du  problème.  Par  malheur,  ni  les 
langues  ni  leur  orthographe  ne  ê^ëtablittent  logiquement ,  philoaophi- 
quement  :  TuMge ,  les  tympathiet,  mille  causes  déterminent  le  dëfe- 
loppement  ou  la  décadence  d'un  idiome ,  et  si  le  flamand  peut  être 
considéré  comme  un  excellent  instrument  philologique,  comme  un 
moyen  de  recherche  érudite,  s^il  le  faut  respecter  comme  interprète 
d^une  partie  de  la  nation,  nous  craignons  bien  qu^il  ne  puisse  plus  serfir 
dMIément  ciTilisateur. 

16.  Notice  chronologique  et  afiaiy tique  sur  les  épidémies  et  les 

épixooties  qui  ont  régné  enHainaut^  à  diverses  époques  y  de  1006 

à  1832,  par  ÂccusTifr  Lacroix,  archiviste  de  la  province  de 

Hainautet  de  la  ville  de  Mons^  etc. ,  etc.  (Variétés  historiques 

inédites,  n"*  4).  Bruxelles, Wouters  et  Comp.  1844,  gr.  in-8'* 

de  d8  pages;  quelques  exemplaires  sur  papier  nanquio. 

M.  Lacroix  en  gardant  les  archiTcs  du  Hainaut ,  ne  rappelle  en  aucune 
façon  répigramme  célèbre  dirigée  contre  ces  autres  geôliers  de  FOrient 
t{\ï\ne  font  rien  et  nuisent  à  qui  veut  faire,  VWxTk  de  lèle  et  d'activité, 
il  fait  au  contraire  beaucoup  ,  et  tous  ceux  qui  éprouvent  le  besoin  de 
son  concours,  sont  sûrs  d'une  obligeante  collaboration.  —  Son  tableau 
offre  une  donnée  intéressante  pour  la  statistique  comparée,  et  contri- 
buera k  éolaircir  la  question  de  savoir  si  le  progrès  des  sciences  et  de  la 
civilisation  a  été  favorable  à  la  santé  de  l'homme  et  à  son  organisation 
physique. 

1 7.  Carmina  latina  a  poétis  recentioris aetatis  composita  elegit 
et  edidit  Cakolus  F.  Siedhof^  Gymnasii  regii ,  quod  Auricae est ^ 
rector.  Stuttgardiae ,  J.-F.  Cast ,  1845 ,  in-8®  de  xvi  et  240  pp. 

La  Belgique  et  les  Pays-Ras  en  général  où  plusieurs  langues  étaient  aux 
prises ,  et  dont  la  langue  dominante  avait  peu  de  retentissement  en 
Europe,  abondent  en  poètes  latins^  entre  lesquels  plusieurs  avaient  un 
véritable  talent,  indépendamment  de  la  facilité  et  de  Tëlégance  du 
pastiche ,  ainsi  que  le  démontreraient  au  besoin  MM.  HoeuflTt  et  Hofman 
Peerlkamp.  Les  Pa^s-Bas,  quelle  que  fût  Texiguité  du  recueil  de 
M.  Siedhof ,  ne  pouvaient  donc  manquer  d'y  briller  aux  premiers  rangs. 
Hous  y  trouvons  sans  surprise  Daniel  Heinsius  de  Gand  et  son  fils  Hicolas, 
mais  nous  y  cherchons  en  vain  Sidronius  Hosschins  et ,  à  quelque  distance 
de  lui ,  Wallius,  Becanus  et  Meyerus,  l'auteur  du  joli  poème  de  Luna 
ardêne. 

Ton.  IX.  22 


(  338  ) 

A,  propot  de  Sidroiiius  HoMohinti  nout  diroB«,  en  patMBt,  que 
K.  N »  Corneliiten  u^a  pat  tooIq  qu'on  élevât  un  moiianient  à  cet  hemne 
ëUtingoë,  saot  joindre  son  hommage  à  celui  da  pays.  Non-seulement 
le«  intcripiions  scelléet  dant  la  pierre  font  de  lui,  comme  celles  d*an 
grand  nombre  de  constructions  et  de  médailles,  mais,  poète  latin,  il 
a  célébré  en  Ters  le  meilleur  des  poètes  latins  de  la  Belgique.  Le  Sidrônio 
Hosichio  earm*n  âfnnicium  a  été  inséré  afec  une  planche  dans  le  Meê- 
êëger  dêi  êcitnoêi  historiques^  et  tiré  à  part  ^  il  forme  une  brochure  in-S» 
de  10  pp. 

18.  Hiêtoire  des  Belges  à  la  fin  du  XV  111*  siècle,  avec  une 
introduction  contenant  la  partie  diplomatique  de  cette  histoire^ 
pendant  le  règne  de  Charles  FI  et  de  Marie  ^  Thérèse ,  par 
Ad.  Borgivet  ,  professeur  à  Vuniversité  de  Liège,  Bruxelles  ^ 
A.  Vandale,  in-8%  t.  I,  de  xii  et  816  pp.;  t.  11 ,  18U,  in-8« 
de  480  pp. 

X.  Borgnet  étudie  depuis  nombre  d^années  la  révolution  brabançonne 
de  1789  et  les  événements  qui  Pont  précédée.  Doué  d'un  esprit  droit , 
animé  d'un  vif  amour  de  la  vérité,  il  s'c«t  dégagé  de  tout  esprit  de  sys- 
tème et  de  parti  :  s'il  a  trop  de  gravité  pour  ne  voir ,  avec  beaucoup 
d'écrivains ,  qu^une  parade  ridicule  dans  le  mouvement  auquel  Vander 
IVoot  a  malheureusement  attaché  son  nom ,  il  est  trop  impartial  pour  le 
considérer  comme  irréprochable.  On  peut  ne  pas  partager  toutes  ses 
idées,  mais  il  n'est  personne  qui  ne  rende  hommage  à  sa  haute  probité 
littéraire.  Quanta  l'exécution,  elle  se  distingue  par  un  goût  de  simplicité 
et  de  naturel  d'autant  plus  louable  qu'il  est  extrêmement  rare. 

M.  Borgnet  parle  de  la  protestation  de  M.  Raoux  contre  la  réunion  de 
la  Belgique  à  la  France. 

A  côté  de  ce  courageux  mémoire,  il  en  parut  un  autre  à  Liège,  peut- 
être  plus  vigoureux  encore^  et  dont  un  français  éteit  l'auteur.  En  voici 
le  titre  :  Faut-il  réunir  la  Belgique  à  la  France ,  ou  faut-il  en  faire  un 
état  indépendant?  par  Ferbéol  Cotb^tir .  A  Liège ,  chei  la  citoyenne 
Bollen,  impr.  libr. ,  quaiduPont-des-Arches,  l'an  troisième  de  la  répu- 
blique, in-8o  de  20  pp. 

Cette  pièce  bien  écrite ,  bien  raisonnée  et  dont  l'auteur  rompt  ou- 
vertement en  visière  avec  les  préjugés  à  la  mode,  mérite  d'être  tirée 
de  l'oubli. 

Ferréol  Cotentin  débute  ainii  : 

tt  Quelques  personnes  ont  avancé  qu'il  fallait  que  le  Rhin  servit  dé- 


( 


t 


C  339  ) 

n  tormaM  de  rempart  et  de  barrière  k  la  république  fraoçaUe  ;  et  Boisty 
i>  d'ABglas,  dans  ton  éloquent  discourt ,  a  laitaé  entroToir  que  cette  me- 
•i  sure  devait  être  Partiel e  prélhninaire  de  toute  pacification. 

M  Quand  on  réfléchit  que  de  cette  quet tion  peut  dépendre  la  paix  ou  la 
•>  guerre ,  o*eat-à-dire ,  la  tranquillité  de  l'Europe  entière ,  on  sent  la  né- 
*)  cessité  de  suivre  les  conseils  d^une  sage  politique ,  plutôt  que  Pimpul- 
M  sion  de  l'opinion ,  ou  que  Tenthousiasme  de  la  conquête. 

»  Tout  le  monde  sait  que  cette  idée  est  déjk  vieille  et  qu'elle  était  un 
N  des  mobiles  secrets  de  la  politique  de  Richelieu,  lorsqu*en  1631  il 
»  intriguait ,  dans  les  cabinets  de  PKurope ,  pour  soulcTer  toutes  les 
n  puissances  contre  la  maison  d'Autriche.  Quand  l'Allemagne  fut  bien 
n  ravagée  et  que  Gustave- Adolphe  Peut  parcourue  en  vainqueur ,  Riche- 
•  lieu  se  hftta  de  faire  un  traité  de  partage  avec  les  états-généraux ,  et 
»  fit  ensuite  déclarer  la  guerre  à  l'Bspagne ,  qui  possédait  alors  les  Pays- 
»  Bas.  n 

La  limite  du  Rhin,  qui  est  encore  aujourd'hui  en  France  le  mot  de 
ralliement  de  presque  tous  les  partis ,  n'était  pas  du  goût  de  l'auteur. 
Il  ne  veut  point  d'agrandissement  de  territoire,  et,  s'arrètant  à  la  Belgi- 
que, en  paKicuIier,  il  se  pose  ce  dilemme: 

u  En  supposant  que  nous  gardions  ces  pays  à  titre  de  conquête ,  ou 
M  nous  laisserons  à  ces  peuples  leur  forme  de  gouvernement,  ou  nous  les 
»  forcerons  d'adopter  le  nôtre.  Dans  le  premier  cas,  leur  gouvernement 
n  deviendrait  sujet  et  tributaire  par  rapport  au  nôtre,  dont  le  caractère 
«  essentiel  doit  être  de  ne  point  dominer.  Ce  serait  d'ailleurs  composer 
M  avec  leurs  préjugés,  briser  L'ensemble  et  Tunité  politique,  et  s'expo- 
»  ser  à  des  troubles  et  à  une  scission  prochaine ,  parce  qu^on  n'a  jamais 
M  vu  un  gouvernement  aristocratique  vivre  longtemps  en  bonne  intell i- 
»  gence  sous  la  domination  d'une  démocratie  qui  lui  donne  des  lois.  Dans 
n  le  second  cas  nous  deviendrions  tyrans,  et  ils  se  révolteraient  imman- 
n  qnablement,  comme  ils  l'ont  toujours  fait,  contre  ceux  qui  ont  voulu 
M  toucher  à  leurs  lois  et  4  leurs  privilèges.  » 

Le  citoyen  Terréol  insiste  sur  l'attachement  des  Belges  à  leurs  consti- 
tutions ,  i  leurs  coutumes ,  &  leurs  croyances  religieuses,  il  déclare ,  sam 
détour,  que  la  masse  de  la  nation  n'aime  pas  les  Français,  et  que  ce  qui 
a  contribué  &  cette  antipathie ,  ce  sont  les  lois  rétolntionnaires  et  les 
mesures  tyranniques  et  vexatoires  de  la  foule  inepte  des  agents  de  toute 
eapèee  qui,  à  la  suite  deDumouries,  dérorèrent  ce  malheureux  pays. 

«(  Les  Belges  ne  se  réuniront  donc  jamais  volontairement  à  la  France,  et 
V  il  n'y  a  qu'une  réunion  volontaire  que  des  républicains  puissent  légi- 
»  timement  accepter.  » 


(  340  ) 

((  Hait  en  admeUant  que  cotte  rënnion  ait  lien,  dans  une  telle  condi- 
M  tion,  Pintërèt  bien  entendu  de  la  France  ê^y  oppose.  »  Cette  partie  do 
Pargumentation  ett  développée  avec  toin. 

La  conclusion  est  que  la  Belgique  doit  conserver  son  indépendance 
et  jouir  d\in  gouvernement  libre ,  d'accord  avec  ses  mœurs  et  ses  opi- 
nions politiques  et  religieuses. 

L^auteur  termine  en  ces  termes  :  «  Je  n'ai  plus  qu'un  mot  à  dire  :  J^ai 
»  combattu  Topinion  du  jour,  parce  que  je  Fai  crue  dangereuse.  J'ai 
A  énoncé  la  mienne ,  parce  que  je  l'ai  crue  digne  de  nos  destinées  :  je 
t)  laisse  à  la  sagesse  à  juger.  Heureusement  les  législateurs  qui  se  trouvent 
n  aujourd'hui  au  timon  du  gouvernement,  sont  au  niveau  de  leurs  subli- 
u  mes  fonctions.  Fasse  le  ciel  que  les  hommes  de  bien  concourent  cnsem* 
a  ble ,  par  la  réunion  de  leurs  lumières,  à  arrêter  les  ravages  de  la  guerre  ^ 
n  en  nous  procurant  les  bases  d'une  pacification  glorieuse  et  durable.  *» 

(Voy.  le  Bull,  du  Bibl.  helgê^  1. 1»,  rev,  bibl.  n»  147.) 

II.    niSTOIRB    GÉlcâRALE    ET    PARTIGDLIÀRE. 

19.  Histoire  des  peuples  du  Nord  ou  des  Danois  et  des  Nor- 
mands y  depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  la  conquête  de 
V Angleterre  par  Guillaume  de  Normandie ,  et  du  royaume  des 
DeuxSiciles  par  les  fils  de  Tancrède  de  Hautetille ;  par  Hetcri 
WBEAT05,  ancien  ministre  des  Etats-Unis  près  la  cour  de  Dane- 
marck,  trad,  deVanglais,  par  Paul  Goillot,  avocat,  etc.  Paris, 
Marc-Aurel,  1844 ,  lxi  et  591  pp.  avec  deux  pi.  et  une  carte. 

La  traduction  de  M.  Guillot  n'est  pas  toujours  d'un  stylo  très-franc  et 
très-pur,  mais  elle  a  le  grand  avantage  d'avoir  été  faite  sous  les  yeux  de 
l'auteur  qui  l'a,  de  plus,  enrichie  du  résultat  de  ses  recherches  et  de  9tê 
études  depuis  l'apparition  de  son  ouvrage  en  1831.  M.  Whcaton  a  écrit 
sur  le  l^ord ,  dans  le  Nord  même ,  au  milieu  même  des  monuments  de 
l'antiquité  septentrionale,  dans  la  patrie  des  Rafn  et  des  Finn-Magnusen. 
Son  livre  nous  fera  certainement  mieux  connaître  les  races  audacieuses 
qui  portèrent  jusque  dans  nos  contrées  la  désolation  et  l'épouvante,  et 
dont  les  traces  restèrent  si  longtemps  empreintes  sar  le  sol  de  la  Belgique. 

20,  Histoire  de  Vempire  d'Autriche  depuis  les  temps  les  plus 
reculés  jusqu'au  règne  de  Ferdinand  /,  empereur  d'Autriche , 
en  sis  époques ,  avec  portraits  et  gravures,  tables  généalogiques , 
chronologiques  et  cartes  géographiques  ;  par  le  chevalier  Cbarlis 


(  341) 

DB  CoiKELBERGHB  DB  DoTZBLB ,  Conseiller  de  s.  lU,,  tom.  1*'. 
YicDoe,  Gerald.  1844,  gr.  iD-8*'  de  417  pp. ,  avec  un  portrait 
lithographie. 

Ce  Tolnme  contient  la  première  ëpoqae,  qui  embrasse  les  temps  primi- 
tifs et  s^arrète  à  Pan  983 ,  au  temps  de  Femperenr  Othon  II.  L^auteur  finit 
par  un  tableau  général  de  l^Europe  à  cette  époque.  On  ne  sera  pas  fàcbé 
de  savoir  que  cet  écrivain  est  né  belge. 

21.  Geschichte  des  Hauses  Habsburg ,  von  dem  Fursten 
C.-M.  LicBWowsKY,  VIII*"»  Theil.  Wien ,  Schaumburg,  1844, 
îehB''  de  200  et  dv-dcclxi  pp. ,  avec  deux  portraits  graves. 

Ce  volume  embrasse  les  années  1477-1493.  Le  troisième  livre  est  inti- 
tulé :  Pays-Bas  et  Bretagne,  llaximilien  vient  en  Belgique,  il  épouse 
Harie  de  Bourgogne  et  cette  princesse  meurt.  On  s^aperçoit  en  lisant 
ces  pages  que  M.  le  prince  Licbnovrsky ,  qui  aimait  à  puiser  aux  sources 
originales  et  inédites,  a  consulté  avec  fruit  les  arcbives  de  la  Belgique, 
et  nous  qui  avons  été  témoin  de  ses  travaux  assidus,  pendant  sa  visite 
dans  notre  pays,  nous  pouvons  lui  rendre  témoignage  sur  ce  point.  II 
n^est  personne  qui  n^apprenne  avec  regret  que  la  mort  vient  de  frapper 
cet  auteur. —Parmi  les  pièces  à  Pappui  se  trouve  le  testament  de  Varie 
de  Bourgogne.  Il  est  en  latin ,  et  la  ducbcsseen  mourant  prie  son  époux  , 
afin  de  décharger  sa  conscience,  de  rendre  aux  enfants  du  duc  de  Guel- 
dre  les  états  de  leur  père  ou  de  les  indemniser  d^une  manière  conve- 
nable. Le  portrait  de  Marie ,  diaprés  le  tableau  d^un  ancien  maître  alle- 
mand de  V  Jvthraser'Sammlung  de  Tienne  s'y  trouve.  Elle  n'a  pas  ce 
qu'on  a  appelé  la  lèvre  autrichienne, 

22.  Correspondens  des  Kaisers  Karl  F,  aus  dem  kœniglichen 
j^rchiv  und  der  Bibliothèque  de  Bourgogne  zu  Brussel  metge- 
theilty  von  D'.  Kabl.  Lanz.  Erster  Band,  1518-1^32.  Leipzig, 
Brockhaus.  1844  ,  in-8^  de  xxviii  et  706  pp. 

Voilà  donc  encore  un  document  authentique  qui  nous  aidera  à  mieux 
connaître  ce  grand  empereur,  dont  le  temps  ne  fait  qu'accroître  la  re- 
nommée. M.  Lanz,  dans  l'impossibilité  de  tout  imprimer  ,  a  dû  choisir,  et 
son  choix  a  été  dicté  par  un  esprit  judicieux.  —  En  lisant  tous  ces  vieux 
textes  français,  on  est  étonné  qu'un  allemand  qui  parle  &  peine  notre 
langue,  ait  pu  apporter,  en  les  publiant,  une  si  minutieuse  correction. 
—  La  correspondance  de  Charles-Quint  aura  trois  volumes. 

23.  L* Espagne  depuis  le  règne  de  Philippe  II ,  jusqu'à  l'a- 
vènement des  Bourbons,  par  M.  Ch.  Wbis»,  professeur  d'his- 


(342) 

loire,  etc.  Paris,  Hachette,  l8H,2vol.  iu-8*,  t.  !•%  44Î  pog. ; 
t.  Il,  408  pag. 

L'oufrage  de  M.  Wei«s  te  réduit  à  peu  prèa  aax  conclut  ions  «uivanteft. 
UEipagne,  à  raTéuement  de  Philippe  II,  jouissait  d^une  immense  prospé- 
rité ;  ce  prince  ambitieux  ,  qui  aspirait  réellement  à  la  monarchie  univer- 
selle ,  prépara  sa  décadence ,  par  son  système  d'oppression  et  d'empié- 
tements. Après  lui  la  monarchie  ne  fit  que  déchoir  et  perdit  toute  sa 
prépondérance,  jusqu'à  ce  que  la  maison  de  Bourbon  vint  lui  rendre  des 
forces  et  réparer  des  fautes  presque  irréparables.  M.  Weiss  se  fait  fort 
de  prouver  que,  grâce  aux  réformes  que  les  Bourbons  ont  réalisées  jus- 
qu'à ce  jour,  V Espagne  êtten  voie, de  progrès. 

Ce  livre  ne  repose  point,  par  malheur,  sur  des  bases assex  solides,  sur 
des  éludes  assex  approfondies.  L'auteur  exagère  le  tableau  de  la  prospé- 
rité de  l'Sspagne ,  au  moment  on  Philippe  II  monta  sur  le  trône,  et  quand 
il  vient  à  parler  de  notre  révolution  du  XYI»  siècle,  il  n'offre  que  des 
choses  communes ,  superficielles  et  inexactes  Ce  qu'il  dit  de  l'établis- 
sement de  l'inquisition  en  Belgique  a  été  rectifié  il  y  a  longienipa.  Mais 
M.  Weiss  s'est  peu  inquiété  de  savoir  ce  que  les  Belges  ont  écrit  sur  leurs 
propres  affaires.  On  se  serait  attendu  aussi  à  ce  qu'il  aurait  peint  d'une 
touche  plus  fière  et  plus  originale  les  portraits  d'Egmont  et  du^comte  de 
Bornes,  qu'il  appelle  un  allié  des  Montmorency,  et  qui,  pour  le  remar- 
quer en  courant,  était  un  Montmorency  même.  Toutefois  M.  Weiss  ne  sera 
pas  inutile  à  nos  historiens,  en  élargissant  leur  horiaon  et  en  leur  appre- 
nant à  chercher  jusqu'en  Espagne  ou  dans  les  faits  européens ,  le  mot  de 
bien  de  nos  phénomènes  locaux  et  individuels. 

34.  fftsioriiches  Tasschenbuch ,  herausgegebeo  vodFriedrick 
Voff  RikDMER.  N'eue FolgCy  aechster  Jahrgang.  Leipzig,  Brockhaus, 
1845,in-12. 

Pp   491-630.  l/eber  Verfasaung  und  Ceêchicht»  derStaedie  imBelgie», 
Sur  l'organisation  et  l'histoire  des  villes  en  Belgique,  depuis  le  com- 
mencement du  XY11«  siècle  jusqu'à  la  réunion  du  pays  à  la  république 
française,  par  M.  W.  A.  Arendt,  professeur  à  l'Université  catholique  de 
Louvain. 

25.  Storia  délia  Badia  di  Monie-Casuno  divisa  in  lihri  note , 
ed  illustraia  dinote  e  documenHy  di  D.  Ldigi  Tosti,  Cassinese. 
Tomo^do,  Napolî,  Filippo  Cirelli,  1842,  iD-8odeBâ2pp.  avec 
6  pli  lith.  Des  empreintes  de  sceaux  sont  gravées  en  bois  dans 
le  texte. 


(  343  ) 

Pp.  86-03.  IVotice  s«r  une  histoire  inédite  de  1a  prise  de  Jérutelem,  par 
Grégoire,  évéqae  de  Terracioe. 

Pp.  121-139.  Pétri  Diaconi  easinensiê  ad  Guibaldum  Casinênsem  ei 
Stalnilensem  abbatem  liber  de  locis  sancHs, 

Guibold  on  Wibald  ,  abbé  de  Statelot^  avait  été  inttitaé  abbé  du  mont 
Cattin  par  l'empereur  Lothaire,  comme  le  dit  le  prologue.  La  descrip- 
tion de  Pierre  le  Diacre  est  fort  curieuse. 

Pp.  312—323.  De  quelques  manuscrits  du  XI«  et  du  XII^  siècle  con- 
servés au  mont  Cassin. 

26.  Album  biographique  des  Betge$  célèbres ,  dédié  à  S,  A.  /?. 
Mgr,  le  duc  de  Brabant,  3  vol.  gr.  10-4** ,  ornés  de  90  grav.  et 
de  20  portr.  gravés  au  burin.  Bruxelles ,  J.-A.  Chabannes, 
éditeur,  1844,  2«  livr.,  pp.  161-247. 

Pin  de  Particle  de  Gerberge,  par  M.-P.-A.  F.  Gérard. 
Thierri  Martins  d'Alost,  par  M.  Laurent  Wolffers. 
Marguerite  d'Autriche,  par  M.  Alexandre  Wauquier. 
Godefroid-le-Barbu,  l^''  duc  de  Brabant  (inachevé). 
Le  comte  de  Gages,  par  H.  le  baron  de  Stassart. 

27.  Biographie  des  hommes  remarquables  de  la  Flandre  occi- 
dentale. Tome  II ,  Bruges,  Vande  Casteele-Werbrouck.  1844, 
in-S^'de  818  pp. 

Cet  ouvragée  été  rédigé  par  MM.  C.  Carton,  J.  De  Mersseman  et  F.  Van 
de  Putte.  Il  est  peu  de  noms  de  meilleur  augure.  Les  notices  quMl  con- 
tient sont  écrites  d*un  style  simple  et  rapide.  Hous  y  avons  remarqué  ce- 
pendant quelques  fautes  (et  qui  n'en  commet  pas  ?)  ;  mais  on  pourrait ,  à 
la  rigueur,  mettre  la  plupart  sur  le  compte  du  typographe.  Ainsi,  p.  143,  on 
Ut  :  tin  long  épitaphe  dans  lequel;  p.  147,  ae  distinyua  ..  pour  ae  distinguât, 

28.  L'investigateur ,  journal  de  l'institut  historique.  Onzième 
année, t.  IV,2« série,  122* livr., octobre  1844.  Paris,  gr.in-8«. 

Pp.  344-345.  Pièces  fort  curieuses  communiquées  avec  des  remarques 
par  M.  Achille  Jubinal,  et  quMI  a  extraites  d*un  des  manuscrits  de  Gérard, 
conservés  à  La  Haye.  C'est  le  post'scriptum  d'une  lettre  écrite  de 
Bruxelles,  le  11  octobre  1529,  par  Marguerite  d^Autriche ,  h  son  neveu 
Charles-Quint,  pour  rengager  &  traiter  avec  douceur  le  dauphin  et  le  duc 
d'Orléans,  livrés  comme  otage,  par  François  l"*,  et  un  rapport  de 
Bodin ,  huissier  du  roi ,  qui  alla  en  Espagne  pour  visiter  les  enfants  de  ce 
monarque ,  rapport  qui  motiva  la  lettre  de  Farchiduchesse.  Il  résulte  du 
récit  de  Bodin  que  la  captivité  des  fils  de  France  fut  très-dure.  Il  dit  que 
tous  leurs  domestiques  français  leur  avaient  été  enlevés  ,  et  que  le  dau- 


(344) 

phin  j  par  suite  de  cette  séparation,  avaii  presque  ouhlii  sa  langue  aii- 
iurelle.  Les  deux  captifs  étaient  dans  une  chambre  asseï  obscure, 
n'ayant  que  des  sièges  de  pierre  ;  leur  lit  ne  consistait  qu'en  une  pail-' 
lasse,  La  fenêtre  était  si  haute,  si  étroite  et  tellement  garnie  de  bar- 
reaux de  fer ,  bien  que  la  muraille  eût  plus  de  huit  pieds  d^épaisseur , 
qu^à  peine  donnait-^lle  de  l'air  et  du  jour.  Les  princes  étaient  très-pau- 
vrement habillés  ,  et  Ton  refusa  à  Fenvoyé  de  leur  père  y  qui  les  trouvait 
grandis,  la  permission  de  prendre  leur  mesure  et  de  les  toucher  ^  dans  la 
persuasion  que ,  s'il  emportait  quelque  chose  qui  eût  touché  à  leurs  per- 
sonnes ,  il  y  avait  yens  en  France  qui  ,par  art  mayique  et  de  niyromanoe  , 
les  rendraient  saulvement  par  deçà!  —  Les  archives  de  Bruxelles  possè- 
dent, comme  celles  de  La  Haye,  des  copies  de  ces  documents  dont  les  ori- 
ginaux sont  à  Tienne.  M.  A.  Le  Glay  qui  les  a  fait  transcrire,  se  propose 
de  les  insérer  dans  un  recueil  intitulé  :  Néyociaiions  diplomatiques 
entre  la  France  et  l' Autriche  ^  pendant  les  trente  premières  années  du 
XYI^  siècle.  2  vol.  in-4\ 

29.  Oud en  nieuw  uit  de  vaderlandsche  Geêchiedenie  en  Letter- 
kunde,  verzameld  door  P,  Schilteha.  Amsterd.,  G,  Portielje , 
1844,  îo-8<>  de  VIII  et  288  pp.  sans  la  table. 

Le  nom  de  Scheltema  est  un  des  plus  honorables  dans  la  littérature 
hollandaise  :  il  annonce  è  la  fois  la  science  et  une  haute  moralité.  L^au- 
tenr  du  présent  recueil,  lequel  appartient  par  le  sang  à  M.  Jacques 
Scheltema,  y  a  réuni  la  variété  à  la  solidité.  On  y  trouve  des  morceaux 
de  H.  Jacques  Scheltema  lui-même,  de  J.  Wagenaar  et  J.  W.  de  Crano, 
et  des  pièces  autographes  de  Rujter  et  de  Grotius.  L'éditeur  y  a  ajouté 
des  biographies  de  Ferdinand  de  Beaufort  et  d'Hadrien  Junius. 

SO.  Hendrick,    graaf  van  Brederode,  ntede-grondlegge  der 

Nederlandsche  vryheid  verdedigd^  door  M.  M.-C.  Van  Hall, 

staatsraad,  kommandeur  der  orde  van  den  N.-L.  en  lid  van 

het  K.  N.  I.  Met  platen.  Amst.,  Joannes  Muller,  1844,  iD-8^  de 

XVI  et  241  pp. 

Henri  de  Brederode  était  un  esprit  fougueux ,  d^une  fierté  extrême , 
a^ant  plus  d'audace  que  de  portée ,  plus  d'ambition  que  de  patriotisme  j 
mais  il  se  dévoua  à  la  cause  de  la  résistance,  et  lui  rendit  des  services  es- 
sentiels par  sa  résolution  et  même  par  ses  emportements  passionnés  , 
car  aux  époques  révolutionnaires  la  passion  remue  les  masses  et  fraie  1» 
route  à  la  prudence.  M.  Van  Hall ,  écrivain  d'un  grand  talent,  vient  d'é- 
crire son  apologie  et  de  présenter  son  caractère  sous  le  jour  le  plus  fa- 


C  3i3  ) 

Torable,  Cette  défense,  écrite  avec  beaucoup  d'adreste  et  de  satoir,  eit 
peut-être  trop  bienveillante ,  mait  elle  éclaîrcit  plus  d*an  point  de  cri- 
tique et  offre  des  points  de  vue  noufeaai . 

SI.  Histoire  des  expéditions  maritimes  des  Nortnands  et  de 
leur  établissement  en  France  y  au  X^  siècle  ^  par  M.  Dkppiivg,  ou- 
vrage couronné  par  Vacadéwiie  des  inscriptions  et  belles- lettres. 
Nouvelle  édition  entièremeot  refondue.  Paris,  Didier,  1844, 
in- 12  de  xv  et  460  pp. 

Les  normands  laissèrent  en  Belgique  des  traces  terribles  de  leur  pas- 
sage ,  et  dans  un  mémoire  auquel  Tacadémie  de  Bruxelles  a  accordé  une 
médaille  d*or,  M.  Paillard  de  Saint-Aiglan  a  dernièrement  montré 
quelle  avait  été  sur  notre  ciTilisation  l'influence  des  invasions  de  ces 
formidables  corsaires.  M.  Van  Bolbuis  avait  précédemment  traité  ce 
sujet  en  bollandais.  M.  Depping  reste  toujours  le  maître  en  ces  ma- 
tières. Dans  cette  seconde  édition ,  il  a  encore  perfectionné  son  travail 
qui  aurait  dû  le  conduire  tout  droit  à  Vinstitut ,  si  dans  les  corps  les  plus 
illustres  ne  se  glissaient  parfois  de  petites  faiblesses  indignes  de  la 
science  et  du  talent. 

82.  Der  cardinal  Ximenes  und  die  kirchlichen  Zustande 
Spaniens^  am  Ende  des  15  and  /^nfang,  der  16  Jahrhunderts , 
Insbefendere  ein  Beitrag  »ur  Geschichte  und  ff^ardiging  der  In- 
quisition^ voo  G.-J.  HerELE,  door  und  o.  p.  der  Th,  zu  Tue- 
bingen,  Tubingen  ,  Laupp  (  1844  ),  in-8®  de  vin,  iv  et  601  pp. 

P.  433.  La  ligue  de  Cambrai. 

33.  Die  Kriege  Karls  des  Kuhnen  Herssogs  von  Burgund  und 
seiner  Erben,  met  besonderen  Bezug  auf  die  Theilnalme  der 
Schtoeizer  an  den  selben^  von  Emarusl  vorr  Rodt,  11**'  Band, 
mitKarten  und  Platen.  Schaffbausen,  Hurler,  1844,  in-8*'  de 
VI  et  632  pp . 

Le  second  tome  de  ce  curieux  ouvrage  commence  en  1470  et  conduit 
la  guerre  contre  les  Suisses  jusque  sous  Haiimilien.  La  bataille  de 
Granson  et  se»  suites  y  sont  racontées  avec  détail. 

34.  Taschenbuch  fiir  Geschichte  und  Mterthum  in  SUddeuts- 
chlandj  herausgegeben  von  D'  Heiniiicb  Schreiber,  vierten 
Jahrgang,  met  3  Tafelsafbildungen.  Freiburg  im  Breisgau , 
Ad.  Emmerling,  1844  ,  in- 18  de  vni  et  344  pp. 


(  3î6  ) 

H  Schreiber  ««(  an  tarant  profetaear  de  l'aniv^rtité  de  f  ribonrg,  auquel 
rhUtoire  locale  de  ton  pays  a  de  irès-importaotet  obligation».  Parmi  lea 
morceaux  qui  se  rattachent  de  prés  ou  de  loin  à  notre  histoire  ancienne 
ou  moderne,  nous  citerons  celui  sur  les  connaissances  militaires  des 
Celtes,  sur  le  forgeron  Weiland,  auquel  MM»  Depping  et  Francisque 
Michel  ont  consacre  un  intéressant  mémoire,  sur  Pierre  Hagenbach , 
oe  faTori  malheureux  de  Charles-le-Téméraire ,  et  sur  les  légendes  rela- 
tiTes  aux  fées ,  sujet  aimable  sur  lequel  M  Schreiber  s'était  déjà  exercé| 
et  après  lui  M.  Alfred  Maury. 

S5.  Geschiedenis  der  invoering  en  ventiging  van  het  chris- 
tendom  in  Nederiand^  van  H.-J.  Rota^rds.  Derde^  yermeerde 
en  vcrbeterde  uîtgave.  Utrecht,  Vander  Post,  1844,  in-8^  de 
xiY  et  413  pages. 

Cet  ouvrage ,  couronné  par  Pinstitut  des  Pays-Bas  et  composé  par  un 
savant  professeur  de  Funiversité  d^Utrecht ,  quoique  écrit  au  point  da 
▼uede  la  réforme,  est  empreint  d*un  sentiment  religieux  trés-profoud,  et 
respire  toute  Timpartialité  qu'on  pouvait  attendre  de  la  position  parti- 
culière de  Tautenr.  Sous  le  rapport  littéraire  c'est  aussi  un  livre  plein  de 
mérite. 

86.  Précis  de  Vkistoire  moderne  considérée  particulièrement 
dans  ses  rapports  avec  la  Belgique ,  par  Théodore  Juste.  Bruxelles, 
Hen.  1845(1844),  in-1â  de  viii  et  895  pages. 

Abrégé  écrit  avec  méthode,  clarté  et  sagesse,  et  bon  à  être  mis  entre 
les  mains  des  jeunes  gens.  Les  masses  en  sont  bien  disposées  et  la  Bel- 
gique est  naturellement  amenée  sur  la  scène  au  milieu  des  grands  événe- 
ments qui  ont  agité  le  monde  depuis  le  milieu  du  XV*  siècle  jusqu'ai»- 
jourd'hui(  1463-1831). 

87.  Recueil  des  lettres  missives  de  Henri  IF ^  publié  par 
M.  Berger  oe  Xivret  ,  membre  de  Tinslitut  de  France.  Paris, 
imprimerie  royale,  1848  {Collection  de  documents  inédits  sur 
l'histoire  de  France  y  publiée  par  ordre  du  Roi),  ln-4®  de  xli  et 
711  pp.  avec  deux  fac-similé. 

Les  lettres  de  Henri  iV  sont  un  monument  vraiment  français,  vraiment 
national  et  populaire.  Mais  elles  seront  lues  avec  intérêt  partout,  princi- 
palement aux  Pays-Bas,  dont  la  destinée  dépendit  si  intimement  de  celle 
de  la  France,  comme  elle  en  dépendra  toujours.  N'est-ce  pas,  entre 
autres  faits,  Henri  IV  qui  fixa  le  pavillon  des  Provinoet-Unies ,  en  leur 


(347) 

donnanl,  tur  leur  demaode,  les  couleur*  de  la  fille  de  Paru?  —  Le  to* 
lume  dont  uout  avons  enregUtré  le  titre,  contient,  p.  380,  et  tout  la 
date  dudl  décembre  1680 ,  nne  lettre  du  bon  Henri  &  Guillaume-le-Taoi- 
turne.  Elle  a  été  tirée  de  nos  BulUtina ,  t.  IV,  p.  220,  qui  Tavaient  em- 
pruntée &  un  manuscrit  dépoté  depuis  &  la  bibliothèque  royale  (et  non 
aux  archives  de  Gand  ). 

M.  Berger  de  Xivrey  remarque  que  le  premier  éditeur  (H.  J.-f .  W.) 
s^est  trompé  sur  la  ville  où  résidait  alors  le  roi  de  Ifavarre  :  oMtait  à 
Centras  et  non  &  Tours. 

88.  Coîeccion  de  documentos  ineditoê  para  la  hUtoria  de  E$- 
pana,  por  los  Senores  Navarrbts,  Salva  y  Bararba,  Madrid, 
libreria  da  Sojo.  Tomo  4° ,  quaderno ,  ^'^. 

Cette  livraison  contient  la  fin  de  la  relation  envoyée  par  Feruand 
Cortei  à  Pempereur  Charles-Quint,  avec  d^autres  pièces  relatives  aux 
navigations  dans  les  Indes  occidentales. 

ni.    DIPI.01IATIQUB. 

S9.  Eisai  $ur  le$  archices  historiqueê  du  chapitre  de  l'église 
cathédrale  de  Notre-Dame  à  Saint-Otner  (Pas-de-Calais),  par 
M.  Vallbt  de  ViRiTiLLR.  Salnt-Omer ,  ChauviO;  184-4,  in-8<»,de 
Lxxxviii  pp. 

Cet  inventaire,  imprimé  dans  les  mémoires  de  la  société  des  antiquai- 
res de  la  Horinie,  offre  quantité  de  pièces  relatives  &  la  Belgique.  Il  a  été 
rédigé  avec  beaucoup  de  soin  et  de  méthode  par  un  ancien  élève  de  Té- 
oole  des  chartes,  paléographe  distingué,  auquel  on  doit  déjà  l'analyse 
des  archives  du  département  de  l'Aube. 

40.  Eegesta  Imperiù  Die  Begesten  des  Kaiserreiches  von 
1246-1313.  Neu  bearbeitet  von  Joh*  Fr.  Bobhher.  StuUg;art 
und  Tûbiogeo ,  ColU,  1844 ,  in-4<'  de  x  et  380  pp. 

On  connaît  les  nombreux  travaux  diplomatiques  du  savant  bibliothé- 
caire de  Francfort.  Le  nouveau  volume  intéresse  aussi  notre  histoire,  qui 
ne  saurait  rompre  avec  celle  des  empereurs  d'Allemagne.  Ici  apparais- 
sent Henri  VI,  Guillaume,  Richard,  Rodolphe,  Adolphe,  Albert  et 
Henri  VII.  C'est  dans  cette  longue  période  que  s'élevèrent,  entre  autres,, 
les  difficultés  sur  l'héritage  de  la  Flandre.  M.  Boehmer  cite  quelquefois, 
des  pièces  originales  et  des  cartniaires  qni  se  conservent  à  Bruxellea^ 


(  348  ) 

mais  aucune  publication  belge  moderne  II  t^ett  privé  aussi  d'une  source 
abondante  &  laquelle ,  nous  osons  le  dire ,  il  aurait  pu  puiser  avec  avan- 
tage. 

lY.    HISTOIRE   DBS   SCnSNCBS    DBS   LBTTEES   ET   DBS   ARTS. 

4 1 .  Précis  de  fhisioire  des  chambres  de  rhétorique  et  des  so- 
ciétés dramatiques  belges ,  dédié  à  S,  ji,  R.  Mgr.  le  duc  de  Bra- 
bant,  par  T.-L.-H.  Popblibrs.  Bruxelles,  Woulers,  1844, 
in-l8,  de  Itl  pp. 

Uanteur  reviendra,  il  le  promet,  sur  cette  matière ,  qu'il  n'a  fait  qu'ef- 
fleurer. Alors,  sans  doute ,  il  donnera  à  son  style  plus  de  correction ,  & 
quelques-unes  de  ses  idées  plus  de  rectitude  et  de  portée.  Il  a  réelle- 
ment trop  négligé  la  grammaire. 

11  divise  son  sujet  en  trois  périodes  :  les  moralités ,  les  mytbes  (?),  les 
imitations.  On  lit  sous  ces  rubriques  quelques  détails  dont  on  peut 
profiter. 

42.  Les  romans  en  prose  des  cycles  de  la  table  ronde  et  de 
Charlemagne,  par  J.-W.  Schmidt,  inséré  dans  V annuaire  de 
Vienne  (Wiener  Jahrbucker  der  Litteratur^  1825),  traduit  de 
l'allemand  et  annoté  par  le  baron  Febdinand  oe  Roistr.  (Extrait 
des  mémoires  de  la  société  des  antiquaires  de  la  Morinie), 
1844,  in-8*'  de  188  pp. 

Les  légendes  sur  lesquelles  H.  de  Roisin  fait  connaître  le  jugement 
d'un  des  meilleurs  critiques  de  l'Allemagne,  se  rattachent  en  partie  à 
la  Belgique;  telles  sont  celle  des  quatre  fils  Aymon  sur  laquelle  M,  Fer- 
dinand Henaux  a  derniôrement  écrit  une  dissertation  intéressante,  et 
celle  d^Oger  le  Danois.  H.  de  Roisin,  dans  ses  remarques ,  veut  bien  dire 
que  l'introduction  à  la  chronique  de  Philippe  Mouskes  (ou  Houskés)  est 
un  des  vade  mecum  de  la  critique  romane.  Nous  ne  pouvons  prendre  oe 
compliment  que  pour  une  marque  de  sa  bienveillance  et  de  son  amitié. 
Pour  lui,  qu'il  continue  à  servir  d'interprète  à  l'Allemagne  auprès  de  la 
franco.  Ce  rôle  est  beau  et  utile;  il  s'en  acquittera  à  merveille,  surtout 
quand  il  trouvera  des  imprimeurs  qui  ne  le  mutileront  pas  comme  cenx 
des  antiquaires  do  la  Morinie>  Cette  qualité  d'antiquaire  n'exige  pas 
qu'on  se  fasse  imprimer  avec  des  caractères  usés  ou  d'une  façon  parfois 
inintelligible.  M.  de  Roisin  a  déjà  initié  les  littérateurs  qui  ont  le  mal- 


(349) 

heur  d^ignorer  la  langue  allemande,  aux  idées  un  peu  conjecturales  de 
H.  le  professeur  Huiler  sur  la  géographie  ancienne,  et  à  celles  de  M.  Biets 
sur  les  cours  d^amour.  11  va  publier  incessamment  la  traduction  de  Tou- 
Trage  de  celui-ci  sur  les  troubadours. 

<48.  Métnoirei  et  documenté  inédits  pour  servir  à  l'histoire  de 
la  Franche-Comté  y  publiés  par  racadémie  de  Besaoçoo.  Tome 
troisième*  Besançon  ^  de  Sainte* Agathe ,  184-4,  xii  et  848  pp. 

Pp.  209-484.  Relation  d^un  voyage  littéraire  dans  les  Pays-Bas  français 
et  autrichiens,  lue  à  la  séance  publique  de  Pacadémie  de  Besançon,  le 
21  décembre  1776,  par  Dom  Anselme  Berthod. 

M.  A.  Voisin  a  publié  en  1838,  dans  le  Messager  des  sciences  historié 
quesj  cette  relation  ,  qui  a  été  tirée  à  part  en  une  brochure  de  48  pages  ; 
mais  ici  le  texte  plus  complet  est  accompagné  de  quantités  d^annexes 
que  H.  Voisin  n^a  pas  données.  Parmi  ces  additions  on  remarque  l'État  de 
la  maison  de  Marguerite  d^ Autriche ,  dont  nous  avons  inséré, dès  1836,  un 
extrait  à  la  suite  de  notre  édition  de  la  Chronique  métrique  de  Chastel- 
lainet  de  Molinetj  pp.  162-167.  Le  texte  de  l'Académie  de  Besançon  nous 
montre  que  sommelier  de  notoire  doit  être  remplacé  par  sommelier  d'ora" 
toire.  Quant  au  mtf /«au  qu^on  réservait  j90«r /«  bouillon  de  madame^  ce 
mot  ne  signifie  pas  morceau,  ainsi  qu'on  Pexplique ,  mais  une  partie  du 
cou  du  bœuf  ou  Fos  qui  forme  le  gros  de  Fépaule.  C'est  un  mot  wallon 
dont  le  sens  peut  être  très-naturellement  inconnu  &  Besançon.  Si  l'on 
n'y  est  pas  mieux  informé  de  la  marche  de  notre  littérature  historique, 
nous  ne  devons  pas  non  plus  eu  être  surpris.  Du  moins  les  honorables 
académiciens  semblent  animés  envers  nous  de  la  plus  aimable  bienveil- 
lance. 

Les  notes  de  Dom  Berthod,  omises  par  M.  Voisin,  ou  qui  ne  se  trou- 
vaient pas  dans  sa  copie,  seront  lues  avec  autant  de  plaisir  que  de  profit. 

44.  yinnalen  der  D/iederlaendischen  Malereiy  Formschneide- 
und  Kupferêtecherkunst ,  von  D'  Geobg  Rethgbber.  (suite) 
Gotha,  J.-G.  Mùller,  1844,  in-fol.,  282-448  pp. 

Cette  partie  commence  à  la  mort  de  f  ranck  Floris  et  va  jusqu'au  dé- 
part de  P.-P.  Rubens  pour  l'Italie. 

45.  La  Belgique  musicale.  Cinquième  année,  24®  livraison, 
17oct.  1844,  in-4«. 

Pp.  03-04.  Aperçu  historique  sur  les  développements  de  la  musique 
belge,  par  Aug.  Gaussoin.  17c  article. 


(  350  ) 

46.  Die  Bauhuiie  der  MUulalter$  in  Deui$cklandy  von  Ritter 
Cabl  Hbidbloff.  Nuroberg,  J.-A.  Steio ,  1844,  in-4®  de  10  et 
180  pages,  â  pi.  et  des  Gg.  intercalées  dans  le  texte. 

Le  tavant  et  judicieux  auteur  de  VOmementi^e  du  moyen  âgé  touche 
ici  à  un  sujet  curieux,  et  sur  lequel  on  t^ett  livré  à  des  conjectures  quel- 
quefois romanesques.  Il  trace  l*histoire  des  loges  de  maçons  eonsimo^ 
tour*  oue  nous  ayons  séparés  des  franoS'maçont  proprement  dits  {SoU' 
venir*  d'un  pèlerinage  à  Muntek ,  I,  164).  Quoiqu^il  se  renferme  dans 
r Allemagne  ,  la  Belgique  peut  s^approprier  le  sujet  qu'il  traite,  elle  que 
rAllemagne  regarde  avec  raison  comme  une  fille  ou  une  sœur. 

La  partie  historique  est  comprise  dans  les  trente-trois  premières  pages. 
11  j  est  question  des  quatre  loges-mères  de  Strasbourg ,  de  Vienne ,  de 
Zurich  et  de  Cologne.  Le  reste  du  lifre  e«t  rempli  par  un  mémoire  sur 
Togive  ou  Parc  pointu  dans  rarohitecture  des  anciens;  mémoire  qui  le 
termine  et  qui  est  précédé  de  plusieurs  documents  importants,  treixe  piè- 
ces originales  sur  Porganisation  du  corps  des  tailleurs  de  pierre  ;  un  traité 
de  géométrie  architecturale  attribué  à  .Haut  Hoesch  de  Gmûnd  en  1472  : 
enfin  le  petit  Mfrt  de  route  ou  mémento  contenant  des  règles  architec- 
tonique*  de  Mathias,  maître  architecte  de  Ratisbonne  en  i486.—  Les 
planches  représentent  des  sceaux  et  dea  costumes.  Les  graf  uret  sur  bois 
intercalées ,  des  figures  géométriques. 

▼.    PUBLIGATIOITS   PiaiODIQUES. 

I 

47.  Me$$ager  des  sciences  historiques  de  Belgique,  année 
1844 ,  S*  livr.  Gand ,  Hebbelynck,  in-8» ,  ûq. 

P.  340.  notice  historique  sur  le  village  d'Heusden  (f  landre  orientale  ), 
par  Ph.  Blohhaxrt. 

P.  865  Essai  historique  sur  les  journaux  belges  (suite),  par  A.  VfkKiiM, 

P.  381.  Coup  d'œil  sur  Thistoire  monétaire  du  pays  de  Liège,  par  F.  Wà- 
■ADX  (▼oy.  n»  9) 

P.  431.  Un  chapitre  sur  Vhistoire  de  la  sorcellerie  en  Belgique ,  sous 
les  règnes  d'Albert  et  Isabelle ,  par  L.  Vandb  Walls. 

P.  470.  Découverte  &  Saint-Omer  du  tombeau  d'Adèle,  fille  de  Bau- 
douin ,  comte  de  Flandre. 

48.  Messager  des  sciences  historiques  de  Belgique.  Année  1844^ 
4*  livr.  Gand,  Hebbelynck,  în-8",  fig. 


(331  ) 

P.  473.  Libêrfioribut  Lamberti  canontct,  M8.  da  Xil«  siècle.  Analyse 
et  extrait  par  M.  Jules  de  Saint-Genois, 

P.  607.  Essai  historique  et  statistique  sur  les  journaux  belges,  par 
A,  Warstée  (suite). 

P.  624.  Antiquités  celto-germaniques  et  gallo-romaines,  trouvées  sur 
le  territoire  de  Renaix  et  dans  les  communes  environnantes,  par  £<f • 
Jolff  (  premier  article,  sépultures  gallo-romaines  ). 

P.  630.  Un  pape  des  fous  &  Soignies,  etc.  |  etc. 

49.  La  revue  de  Liège  ^  paraissant  le  15  de  chaque  mois 
(sous  la  direction  de  M.  Félix  Vah  Holst  ) ,  9^  livraison ,  115  sep- 
tembre IB^'i.  Liège,  Félix  Oudart ,  in-8<*« 

Pp  217-233.  Suite  de  la  notice  de  Charles  de  Langhe,  par  M.  F.  Yan 
Hulst,  qui  sait  donner  un  intérêt  particulier  aux  biographies  littéraires. — 
Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  mentionner  avec  les  éloges  qu^ils  méritent 
les  articles  de  MH.  Lesbroussart ,  Alphonse  Le  Roy ,  Léon  Wocquier,  etc., 
articles  qui  malheureusement  sortent  de  notre  sujet. 

50.  Revue  nationale  de  Belgique,  Sixième  année,  tome  Xî, 
1 84i ,  in-8«. 

Pp.  61-08.  La  balance  commerciale  de  la  Belgique. 

51.  Revue  nationale  de Bdgique^  t.  XII,  -4*  livr.  Bruxelles, 
A.  Decq,  1844,  in-d». 

Pp.  232-242.  La  cour  et  la  vie  intérieure  de  Charles-Quint,  diaprés  les 
lettres  de  Guillaume  Van  Haie  ou  Halinœus. 

Le  rédacteur  reproche  à  Péditeur  de  ces  lettres  de  pousser  le  panégy« 
rique  jusqu*&  proclamer  Charles-Quint  le  créateur  de  la  politique  d^é- 
quilibre.  C*eit  à  peu  près,  ce  lui  semble,  faire  honneur  â  la  fièvre  de  la 
déceuvertê  du  quinquina,  D^abord  il  n^y  a  pas  eu  panégyrique.  L^éditeur 
admire  Charles-Quint ,  il  est  persuadé  que  la  postérité  ne  lui  a  pas  en- 
core rendu  pleine  et  entière  justice;  mais  il  ne  dissimule  pas  êeê  défauts, 
loin  de  là.  Quant  &  la  politique  dMquilibre ,  peut-être  n*a-t-il  pas  eu  Fart 
de  se  fairebien  comprendre.  Cependant  si  par  là  il  faut  entendre  le  système 
qui ,  contrairement  à  la  politique  d^isolement ,  laquelle  régna  presque 
seule  avant  le  grand  empereur,  cherchait  à  contenir  les  puissances  les 
unes  par  les  autres ,  à  profiter  de  la  valeur  relative  des  moindres  états  et 
à  faire  entrer  dans  le  jeu  de  ses  combinaisons  des  nations  et  des  princes 
à  peine  connus  de  nous  à  cette  époque ,  on  pourra  non-seulement  passer 
sur  cette  opinion  ,  mais  encore  l'approuver  hautement. 


(  332  ) 

52.  Archief  voor  kerkelyk  geschiedenis ,  in%onderheid  can 
Nederland,  verzameld  door  N.-C.  Kist  en  H.-J.  Rotaabds, 
hoogleeraren  te  Leidenen  Ulrecht.  XV^'  deel.  Leidea,  Lucht- 
man,  1844  ,  in-8<*  de  vi  et  480  pp.  avec  6  pi. 

Pp.  360-480.  Sur  le  caractère  humoristique  du  christianisme  à  Pëpo- 
que  qui  a  précédé  la  réforme  du  XVI'  siècle,  envisagé  principalement 
dans  Tarchitecture  sacrée  et  la  danse  des  morts  par  H.  If  .-C.  Kist. 

Pp.  113-175.  Be  la  siluation  d'Anvers  après  Tintroduction  de  la  ré- 
forme ,  en  1507 ,  par  J.-C.  Schultz  Jacobi  ,  prédicant  à  Zutphen. 

Pp.  183-848.  Yie,  caractère  et  mérite  littéraire  d'Herman  lankel,  de 
Bruges,  considéré  principalement  comme  théologien  de  la  réforme.  Par 
J.  BoBsius,  prédicant  à  Middelbourg. 

53.  Archiefvoor  kerkelyke  en  wereldsche  geschiedenissen  in- 
zonderhetd  van  Utrechi.,,.  door  J.-J.  Dodt  van  Flbnsbdbg.  IV* 
deel.  Utrecht,  N.  Vander  Monde,  1844  ,  in-4°  de  vu  et  404  pp. 

54.  Journal  des  savants ,  août  1844. 

Pp.  440-471.  Bel  article  de  H.  Hignet  sur  Antonio  Perei  et  Philippe  II, 
dans  lequel  il  est  question  de  la  conduite  et  des  projets  de  don  Juan 
d'Autriche,  pendant  qu'il  était  aux  Pays-Bas. 

55.  Le  Correspondant,  recueil  périodique ,  paraissant  le  10 
et  le  25  de  chaque  mois.  Tome  Vil,  S"  année,  10^  livraison, 
25 août.  Paris,  Waille,  1844,  in-8°. 

Pp.  40^510.  Des  changements  dans  le  climat  de  la  France,  par  le 
docteur  fcsTER  (pour  être  continué). 

La  Gaule  au  temps  de  César  avait  un  climat  très-rîgoureuz.  Les  hivers 
étaient  longs  et  d'un  froid  excessif.  Des  vents  impétueux  la  boulever- 
saient continuellement.  Le  Boulonnois,  laflandre,  l'Artois,  le  Hainaut, 
dit  M.  Fuster ,  n'existaient  pas  réellement  ;  ils  étaient  envahis  par  des 
bois  et  des  forêts.  Ces  forêts  se  confondaient  à  l'est  avec  les  vastes  forêts 
des  Ardenncs,  &  l'ouest  avec  celles  du  rivage  de  la  mer  du  Nord  et  de  la 
Hanche ,  au  sud  avec  les  bois  et  les  épaisses  forêts  du  pays  des  Bellova- 
ques.  La  forêt  des  Ardennes,  ajoute-t-il ,  la  plus  grande  de  la  Gaule,  tra- 
versait le  pays  des  Trévires ,  et  s'étendait  des  bords  du  Rhin  aux  fron- 
tières des  Nerviens  et  des  Rémois.  Elle  avait  en  longueur,  selon  la 
supputation  de  César,  rectifiée  par  d'Anville  ,  environ  53  lieues.  Com- 
piégne  et  Senlis  se  trouvaient  comprises  dans  ses  embranchements.  — 
Des  lacs ,  des  marais  et  des  marécages  inondaient  les  bois  et  croupissaient 


(  353  ) 

dam  les  plaines;  ils  submergeaient  la  Flandre  et  le  Hainaut....  Mais 
d* Auguste  à  Vospasien,  des  changements  sensibles  se  font  remarquer. 
Le  climat  de  la  Gaule  s^adoucit  encore  au  lU®  siècle,  etc. 

56.  Revue  de  Paris,  Non  v.  série ,  année  1844,  t.  VII,  juillet. 
Edit.  de  Bruxelles. 

Pp.  20*47.  Petit  roman  de  H.  Arsène Houssaye,  sur  la  célèbre  danseuse 
Harie-Anne  Cupis  de  Camargo,  née  à  Bruxelles  le  ISa^ril  1710,  d'une 
famille  noble,  mais  non  pas  d'un  grand  d'Eapayne^  comme  le  dit 
M.  Houssaj'e. 

57.  annales  archéologiques^  dirigées  par  M.  Didrom,  de  la 
bibliothèque  royale ,  secrétaire  du  comité  historique  des  arts  et 
monuments.  Recueil  mensuel ,  in-4*' ,  fig.  H  en  parait  6  livr. 

H.  Didrona  fondé  un  journal  sérieux,  où  la  science  est  considérée«à  la 
fois  de  haut  et  dans  ses  détails.  Il  n'a  pas  réduit  ridiculement  et  pour 
■on  propre  compte  l'archéologie  au  blason  ;  il  ne  s'adresse  pas  Taniteuse- 
ment  aux  potentats,  qui  n'ont  rien  à  voir  en  cette  affaire  :  il  laisse  d'autre» 
nous  donner  ce  burlesque  spectacle  ,  qui  est  bien  peu  digne  de  quelques 
hommes  de  capacité  associés ,  sans  savoir  pourquoi,  à  ces  saturnales  lit- 
téraires. Chez  lui  l'archéologie  est  ce  qu'elle  doit  être,  rien  n'y  borne 
sa  vaste  étendue,  rien  n'en  dégrade  le  caractère.  La  Belgique  obtiendra 
de  H.  Didron  l'attention  qu'elle  mérite. 

58.  Belgische  muséum,,,   uitgegeven  door  J.-F.  Willems. 
1 844 ,  S***  afflevering.  Cent ,  Gyselinck  ,  in-8<*. 

Pp.  230-263.  Dissertation  de  H.  le  Dr  J.  Yander  Meersch,  d'Aude- 
narde,  tendant  à  établir  que  les  Anglais  ne  firent  pas  usage  du  canon  ù 
la  bataille  de  Crécy,  en  1346,  ce  que  Voltaire,  qui  n'est  pas  toujours 
aussi  inexact  qu'on  veut  bien  le  dire ,  avait  déjà  nié  formellement. 

Pp.  253-260.  Relation  en  vers  flamands  de  la  bataille  de  Crécy,  par 
un  témoin  oculaire  j  fragment  publié  avec  des  notes  de  H.  Willems. 

Pp.  261-263.  Echantillon  du  dialecte  flamand  de  Saint-Trond,  par 
M.G-J.-J.  Van  West,  fils.    * 

Pp.  264-283.  Itotice  sur  Jean  de  Weert ,  poète  flamand  du  XIV^  siècle, 
avec  des  fragments  de  ses  poésies  tirés  des  manuscrits  de  la  bibliothèque 
royale ,  par  M.  Willems. 

Pp,  284-287.  lettre  de  H.  Dodt  Van  Flensburg  d'Utrecht,  sur  don 
Carlos,  fils  de  Philippe  II. 

Pp.  288-378.  Chronique,  par  M.  Willems,  de  la  chambre  de  rhétori- 
que detierre ,  dont  la  bibliothèque  royale  vient  d'acquérir  presque  tous 

Ton.   IX.  23 


(  334  ) 

les  papiers  (aTeo  deox  planches  ).  Cette  bibliothèque  possède ,  parmi  les 
imprimés,  des  pièces  de  Corneille  De  Bie  qui  ne  sont  pas  tontes  énumé- 
réesici.  •—  Pasquin,  docteur  et  astrologue ,  comédie  en  vers  flamands, 
jouée  par  la  chambre  des  ignorant*  de  Lierre,  en  1784. 

59.  Zeitêchrifi  fur  deutscher  Alterthum  y  herausgegeben  von 

MoRiz  Hacpt.  Yierteo  Bandes,  drilles  Hefl.  Leipzig,  Weidmann, 

1844,  in-8». 

Pp.  47iMQ6.  Géographie  des  Mittelaltera  }  sous  ce  titre  le  savant  philo- 
logue Wilh.  Wackernagel  donne  un  extrait  d*un  manuscrit  de  Berne 
(no  260)  :  De  orbe  etejut  dioisione  ac  universi*  regionibus  tocius  muftdi, 
manuscrit  qui  semble  remonter  à  l'an  1350.  Le  25«  chapitre  roule  sur 
le  Brabant,  et  le  68*  sur  la  Flandre.  Ils  sont  ainsi  conçus  (pp.  482, 
484): 

De  Brahancia  XXV  capiiulum. 

Brabancia  Germanie  finalis  est  insula,  que  Gallie  Bcllice  (J^e/^tcas) 
est  contingua,  habens  Renum  ab  oriente  et  ¥rigiam  [Frisiam),  Britanni- 
cum  oceanum  et  Flandricum  sinum  sîtc  ab  aquilone  inferiorem  Galliara 
ab  ocoidente  superiorem  vero  Franciam  a  meridie.  Quam  Acupius  famosa 
preterfluit  multa  habens  opida  et  famosa.  Terra  fertilis  in  frugibus  po- 
pulosa.  Gens  elegantis  stature  et  venuste  forme  bellicosa  animosa  contra 
hostes.  Inter  se  autem  plaoita  et  quieta 

De  Flandria  capitulvm  LVIII, 

Flandria  est  provincia  Gallie  Belgice  iuxta  litus  Occani.  Constituta 
apud  Germaniamab  occideute  («so),  insulam  Britaniam  a  septentrione, 
ab  occideute  mare  Gallicum,  a  meridie  Galliam  Senonensem  et  Burgun- 
diam.  Hec  provincia  quamvis  situ  terre  sit  parvula ,  multis  tamen  bonis 
singularibus  est  roferta.  Est  enim  terra  pascuis  nberrima ,  et  armentis 
et  pecudibus  plena.  Ilobilissimis  opidis  et  partibus  moris  inclyta.  Àmp- 
nibus  famosis.  Soilicet  Scaudaleia  undique  irrigua,  et  perfusa.  Gens  eius 
elegans  oorpore  et  robusta.  Multiplex  in  sobole  et  in  substancia.  In  om- 
nium mercium  diviciis  locuplex.  Venusta  facie  generaliter  et  décora. 
Affeotu  pia.  Âffatu  blanda.  Gestu  matura.  Habitu  honusta  {honesia). 
Erga  domesticos  paoifica.  Erga  extraneos  valde  fida.  Arte  et  ingénie.  In 
opère  lanifico  preolara.  Per  cuius  industriam  magne  parti  orbis  in  lani- 
fiois  (lanifUiiê)  subvenitur.  $.  Nam  preoiosam  lanam  quam  sibi  Anglia 
communicat  in  pannes  nobiles  subtili  artificio  transmutans.  Per  mare , 
per  terras  multis  regionibus  amministrat.  §.  Est  autem  terra  plana  et 


(  355  ) 

frugifera  iii  maltis  loois  multos  quidem  arbore*.  Non  tamen  multas 
siluas.  Gaadet  quibutdam  locU  palattribos  in  quibut  effodiuntur  glebe 
que  siWarum  tupplent  defectum  qaoad  ignium  incrementum.  ITam  ex 
hiis  calidut  et  fortit  ignis  tolet  fieri  magis  efficax  quam  exliguU.  Sed 
inutilior  et  Tilior  quo  ad  cinerem  gra^ior  que  ad  redolenciam  et 
odorem. 

Pp.  667-67d.  Fragment»  celtico-belges  qui  existent  encore  ailleura 
que  dans  les  gloses  malbergiques  ,  par  H.  le  professeur  Léo. 

Ces  fragments  sont  tirés  du  liber  canonum  de  Véiéque  de  Cambrai  Al- 
bëric.  —  On  sait  que  les  glose»  malbergiques  font  l'objet  d'un  mémoire 
récent  de  M.  Edélestand  Duméril.  Paris,  Brockhaus  et  Avenarius,  1843, 
in-8o  de  48  pp. 

60.  HeidelbergerJakrbucherderLiteratur,  d7"  Jahrg.,Sept. 
undOctob.  1844.  Heidelberg,  J.-C.-B.  Mohr,  1844,  in-8°. 

Pp.  664-670.  Artiolede  H.  Schlosser,  sur  Touvrage  de  M.  Gérard,  in- 
titulé :  Ferdinafid  Rapedius  de  Berg. 

Pp.  670-671.  Hôte  du  même  sur  le  Résumé  des  négociations  qui  accom- 
pagnàrent  la  révolution  des  Pays-Bas  Autrichiens,  par  L.-P.-J.  Van  De 
Spiegel. 

6 1 .  Neues  Jahrbuch  der  berliniêcher  Gesellschaft  fur  deutsche 
Sprache  und  Alterthumskunde.  Herausgegeben  durch  F.-H. 
Vahdeb  Hagsn.  Berlin,  1844,  H.  Schuitze,  in-S^"  de  vi  et  822 
pages. 

Pp.  52-72.  Extraits  d'un  manuscrit  en  bas  allemand  {niederdeutschen) 
d'un  voyage  à  la  Terre-Sainte  par  Ludolf  Ton  Sachen  (Parti). 

Pp.  167-180.  Sur  un  poème  en  rieux  français  du  cycle  de  Charlemagne 
(Zinnaro). 

Pp. 261-272.  Le  comte  Guillaume  de  Hollande,  d'après  un  poème  en 
480  vers,  HS.  berlinois  de  Godefroid  Tristan  (Y.-D.  Hagen). 

Le  journal  de  la  Belgique  du  24  décembre  1844  conte- 
nait la  lettre  suivante  : 

Alost ,  22  décembre  1844. 

MOTISIBVB  9 

J'ai  remarqué  récemment  dans  voire  journal  que  Ton  de- 
mande quelle  a  été  l'origine  de  la  famille  Berthout^  qui  a  joue 
dans  nos  annales  un  r61e  important^  de  même  que  des  progrès 


(  356  ) 

de  sa  puissance,  et  TiaflueDce  qu'elle  a  exercée  sur  les  affaires 
du  pays  ? 

Je  crois  être  à  même ,  Monsieur,  de  fournir  tous  les  rensei- 
gnements désirables  sur  cette  famille,  h  laquelle  j'appartiens , 
j'en  possède  la  généalogie  de  Tan  690  (?),  jusqu'à  nos  jours.  Je 
la  communiquerai  avec  plaisir  à  la  personne  qui  se  rendra  chez 
moi  à  cette  un ,  munie  d*une  lettre  d'un  personnage  connu. 

En  cette  attente  je  suis 

La  VEUVE  de  J.  Tack  ,  née  TuiETiPORT. 

Dans  l'analyse  du  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  l'univer- 
sité de  Liège  qui  se  trouve  dans  ce  volume,  M.  Emile  Cachet 
avait  cru  pouvoir  risquer  une  ou  deux  conjectures  relativement 
au  siège  de  l'ancienne  commanderie  de  Chantcraine ,  de  l'ordre 
de  S^-Jean  de  Jérusalem.  Des  recherches  postérieures  lui  ont 
prouvé  qu'il  s'était  trompé.  La  ferme  de  Chanteraine  était  et 
est  même  encore  situéeà  l'extrémité  de  la  commune  d'Huppaye, 
près  de  Jodoigne.  £lle  fut  longtemps  le  siège  de  la  comman- 
derie, mais  plus  tard  celle-ci  fut  en  quelque  sorte  réunie  à  la 
commanderie  de  Yaillenpont ,  près  de  Nivelles ,  et  à  la  fin  du 
XVIH*  siècle,  lorsqu'on  lei;  sépara  de  nouveau  ,  il  parait  que  le 
siège  de  Chanteraine  fut  porté  à  Louvain  au  château  César. 
M .  Cachet  se  propose  au  reste  d'adresser  à  la  commission  le 
résultat  de  ses  recherches  sur  les  différentes  maisons  de  Tor- 
dre de  Malte  en  Belgique. 


FIM  DU  NEUYIEHB  VOLUME. 


\ 


I 


COMPTE-RENDU 


DES  StARCES  DE  LA 


COmiHISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


ou 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


COUPTE-RENDU 


DES  SEANCES  DE  LA 


COMMISSION  ROYALE  D'fflSTOIRE, 


ou 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


TOME  X. 


(Il  JANVIER  -  5  AVRIL  1845.) 


BRUXELLES, 


». 


X.    HAYEZ,   IHPBIMECB  DB  LA  COXHI88IO:<l  BOTALB  D  flISTOIII. 


1845. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


DV   ilXlÈWE   TMOn. 


Séance  du  11  Jaiwier  1S45.  —  Hommaçes  de  M.  de  Nafarreie  et  de 
MM .  Jleime  et  Wasters ,  9.  ^  liste  chroDobfpqiie  te  dipl^mct  imprinét , 
1*6.  —  MaDBterxtf  de  M.  Tan  Grimber^en ,  à  Anveri ,  #.  —  Compte  rtnd« 
par  M.  Gacbard  de  les-recliercbes  dans  lei «rchivet de  Sinaocat  ,5—5. 

Mémoùt  uiresâé  au  cardinal  à*E$pagnc  U  %  mare  15t6 ,  par  l'Mque 
d$  Baéaiaii  («onwiHiuqtié  par  M.  Gâehard  ) ,  ê-«-S5. 

Obsenrations  du  même  sur  les  TrovlblesdcGand,  35—37. 

Gorrespondance  oSkielle  de  Marie-Tbérèse  avee  leprmoe  Cbarles  de  Lor- 
raine ,  aoiiBiUe  à  rexamen  de  M.  de  Gerlaehe ,  37. 

Remarque  de  M.  le  baron  de  Reiffenberg  snr  Pincendie  de  Magdebourg , 
en  1651 ,  37. 

CbartetioédJtes  des «Boies  1130,  1143,1145,  1147 et  1140,  communi- 
quées par  le  même,  38-46. 

SuppïétmtU  à  la  noêke  iur  Philippe  Mou$kéi,  par  M.  Dumortier , 
40-48. 

liotes  et  idées  touchant  Vhietoire  de  deux  traditione  (  la  licorne  et  le  Juif 
errant),  par  M.  le  IK  Coremans,  49—09. 

Sur  Us  anciêMtes  cérémonies  funèbres  en  Belgique,  par  M.  E.  Cachet , 
00-105. 

Suitedela  notice  des  manuscrits  conservés  soit  dans  des  dépôts  publics, 
soit  dans  des  bibliothèques  particulièru  et  qui  ont  rapport  aux  travaux 
de  la  Commission.  —  Publications  récentes  envisagées  sous  le  même  point 
de  vue,  par  M.  le  baron  de  ReiffSenberg ,  1 06—1 30. 


fl  TABLB   DBS   MATIÈBBS. 

BBUXBI.LBS ,  Bibliothèque  royale, 

Leidamoiieauxde  Toumay,  106—112. 

Une  fausse  huile,  1 15— 1 10. 

Manuscrit  de  l'histoire  de  saint  Lambert  par  Etienne,  116—130. 

Le  déduit  de  la  chasse  par  Gaees  de  la  Bigue,  1i1— 196. 

Les  lépreux  en  Belgique,  195—196. 

Fragment  d*ime  chronique  flamande,  adressé  par  M.  le  baron  de  Fierlant , 
196—197. 

AaiBRS ,  Manuscrits  de  M.  Dusevel ,  198—150. 

Pvblicàtiovs  BicBBTBS.  AnnoBoesde  95  oufrages  nouveaux ,  par  M.  le 
baron  De  Reiffenberg. 

Séance  du  5  avril  1845.  —  Publication  projetée  par  M.  Ed.  Fétis,  149. 
—  Liste  chronologique  des  diplômes  belges  imprimés ,  ib,  —  Règlement  in- 
térieur de  la  Commission ,  149—146.  —  Détails  surdon  Antonio  de  Acuna , 
évéqne  de  Zomara ,  par  M.  Gachard,  146—149.  —  Travaux  paléologiques 
de  M.  Lacroix ,  archiviste  à  Mons ,  1 40.  —  Pièces  des  archives  du  Hainaut  qui 
ont  rapport  aux  troubles  du  XVI*  siècle ,  150—159.  —  Collection  des  actes  et 
résolutions  des  états  du  Hainaut,  jusqu*en  1704 ,  159—156. 

Notice  sur  un  manuscrit  de  Thomas  à  Kempis,  appartenant  au  sémi- 
naire de  Liège,  par  M.  Bormans ,  professeur  à  Tuniversité  de  cette  ville , 
156—171. 

Mémoire  et  recueil  de  ce  quiest  passé  entre  le  seigneur  don  Juan  d' Au- 
triche, etc.,  depuis  sa  retraite  au  chasteau  de  Namur,  qui  fustle  94«  de 
juillet  1577 ,  Jusques  à  la  rompure  de  la  paix  entre  Son  AUèze  et  les  Es- 
tais de  par  delà,  rédigé  par  écrit  par  le  sieur  Grobbendoncq ,  comme  y 
atant  esté  entremis.  (Communiqué  par  M.  le  baron  de  Reiffenberg,  dV 
près  une  copie  prise  sur  les  archives  de  la  Chambre  des  Comptes ,  à  Bruxelles), 
179-995. 

Notice  sur  la  l&trairie  de  la  reine  Marie  de  Hongrie,  sœur  de  Charles- 
Quint,  régente  des  Pays-Bas,  par  M.  Gachard ,  994—946. 

Suite  de  la  notice  des  manuscrits  conservés  soit  dans  des  dépôts  publics , 
soit  dans  des  bibliothèques  particulières,  et  qui  ont  rapport  aux  travaux 
de  la  Commission,  —  Publications  récentes  envisagées  sous  le  même  point 
de  vue.  Par  M.  le  baron  de  Reiffenberg ,  947—977. 

Bbdxelles,  Bibliothèque  royale. 

Grant  mesquiefà  Toumay ,  par  yauwe ,  par  feu  et  par  vent,  l'an  1 555 , 
dilier  en  manière  de  vier  dousain ,  947—959. 


TABLB   DBS   lUTlfcRBS.  III 

L'hiver  â$  136S.  ^^  La  fête  de  Varhalète  et  du  prince  d'amour  à  Tour- 
nay,  en  1455 ,  359—366. 

Un  troieé  belge,  Francon  d^Arqueime  (le  texte  latin  en  vers  a  été  pu- 
blié dans  le  Tliesaurui  nov.  Jnecd.  Voir  la  séance  du  11  oct.  1845), 
Î66-271. 

CopBHBAcuB.  Bibliothèque  royale.  Manuscrits  français  qui  y  sont  conte- 
nus et  qui  concernent  la  Belgique ,  971  —279. 

PviucATioRS BécBRTBs.  Aunonco  de  17  oufnges,979— 977. 

l^otice  du  plan  d'une  Bbloica  sacba  ,  par  M.  le  chanoine  de  Ram , 
978-984. 

Note  de  M.  le  baron  de  Reiffenberg  sur  le  mémoire  do  seigneur  de  Grob- 
bendonck,  984. 

Programme  des  questions  soumises  au  congrès  archéologique  et  histori- 
que ,  dans  la  session  ourerte  à  Lille ,  le  5  juin  1845, 985— 991 . 

/data  ehronieon,  édition  enrichie  des  dissertations  et  des  notes  de  Jean 
Mathieu  Garzon ,  publiée  par  M.  de  Ram,  avec  une  pagination  particulière, 
1—310. 


ERRATA. 


Tome  VIII,  tabh  1 ,  lig.  33,  Cai-olo  Mâfnus,  lises  Céirolo  Magno. 


riR    BB   LA    TABLB    DBS    MATlfcBBS. 


COMPTE-RENDU 


BBS  8ÉANCB8  DB  LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE , 


OU 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


I^'  BVLLETin . 


Sianeê  du  \\  janvier  1845. 

Présents  HH.  Le  baron  De  Gerlache, président; 

Le  baron  De  Reiffenberg,  secrétaire; 

Gacbard ,  trésorier. 

De  Ram , 

De  Smet; 

Du  Mortier; 

Willems. 

AFFAIRES  INTÉRIEURES,  CORRESPONDANCE. 


M.  Gacbard ,  au  nom  de  Tacadémie  royale  d'histoire  de 
Madrid,  offre  à  la  Commission  un  rapport  de  M.  Navarrete 
sur  les  travaux  de  sa  compagnie. 

TOH.    X.  1 


(2) 

MM.  Henné  et  Woaters  font  hommage,  de  leur  cAlé, 
des  dernières  li?rai8ons  de  VHUioirê  de  Bruxelles, 

Dépôt  à  la  bibliothèque  royale. 

Diyers  comptes  sont  eiaminés,  vérifiés  et  re?étus  des 
formalités  nécessaires. 

Au  5  octobre  1844  le  nombre  des  bulle- 
tins relevés  pour  servir  à  la  Talle  chrono- 
logique  des  diplômes  belges  imprimés , 
s'élevait  à 14,101  dipl. 

Depuis,  M.  Lefèvre  l'a  accru  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Harténe  et  Durand,  Amplissima  eollec- 
Ho 01  — 

De  Reiffenberg,  Monuments  pour  ser- 
vira C histoire  des  provinces  de  Hainauiy 
de  Namur  et  de  Luxembourg^  tome  I'^     .  328  — 

Total 14,490  dîpl. 

M.  Victor  Yaa  Grimbergen ,  d'Anvers  y  fait  savoir  qu'il 
possède  une  collection  manuscrite  qui  contient  les  objets 
suivants  : 

V  Les  résolutions  du  large  conseil  d'Anvers,  de  1570  à 
1680,  93  volumesy  avec  lacunes  pour  les  années  1580  et 
95, 1654, 55,  57,  58,  59,  63,  66, 68,  69,  72  et  75  ; 

2®  Un  voLj  contenant  des  ordonnances,  jugements  etc., 
du  corps  des  nerciersi  depuis  1529,  ainsi  que  des  proposi- 
tions et  résolutions ,  pour  le  large  conseil,  de  1530  à  1552 
(unique); 

3^  Deux  vol.,  contenant  des  résolutions  du  corps  des 
bateliers  pour  le  large  conseil,  de  1671  à  1759; 

4®  Un  vol.,  contenant  des  résolutions  pour  le  large  con- 
sril,del759àl794; 


(3) 

5*^  Un  00/.,  contenant  de<  résolutions  du  corps  des  mer- 
ciers pour  le  large  conseil,  de  1761  à  1794; 

6®  Un  vol.,  contenant  des  résolutions  du  oorps  des  fou- 
lons pour  le  large  conseil,  de  1761  à  1794; 

7*  Les  comptes  du  corps  des  merciers,  de  1516  à  1747. 
Sise  vol.  (On  y  trouTO  mention  du  large  conseil.)  ; 

8®  Registre  des  résolutions ,  etc.,  du  corps  des  merciers , 
de  1670  i  1774; 

9^  Registre  contenant  les  noms  des  membres  du  oorps 
des  merciers,  depuis  1623  (Les  noms  des  membres  des  an- 
nées antérieures,  depuis  1516,  se  trouyent  dans  les  regis- 
tres des  comptes.); 

10®  D$tu9  voLy  contenant  les  privilèges  et  autres  docu- 
ments du  corps  des  foulons. 

Ensemble  107  volumes,  que  H.  Van  Grimbergen propose 
au  prix  de  2540  francs.  Il  fait  observer  que  cette  collec- 
tion, qui  provient  d'un  cbef-métier,  est  plus  complète  que 
celle  des  archives  d'Anvers,  qui  va  de  1576  à  1794  avec 
hcune  de  1580  à  1585. 


COHMimiCÂTIONS. 


M.  Gachard,  de  retour  de  la  mission  dont  il  a  été  chargé 
en  Espagne,  rend  compte  verbalement  et  sommairement  à 
la  Commission  des  travaux  qu'il  a  exécutés  dans  les  archi- 
ves de  Simancas.  Ainsi  qu'il  l'annonçait  dans  sa  lettre  du 
28  mars  de  l'année  dernière  %  et  par  les  motifs  qui  y  sont 
exprimés,  il  s'est  contenté  de  jeter  un  coup  d'œil  rapide 


>  BuiUtins,  tom.  VIII,  pag.  208. 


sur  les  liasses  des  papiers  de  Flandre  (papeUs  de  Flandes) 
qui  appartiennent  au  régne  de  Charles  -  Quint  ;  mais  il 
a  fait  un  examen  attentif  et  le  dépouillement  complet 
des  liasses  du  régne  de  Philippe  II,  depuis  Va?énement 
do  ce  monarque  jusqu'à  la  prise  d'Anyers,  en  1585;  il  a 
trouvé  y  dans  celles-ci ,  toute  la  correspondance  secrète  du 
roi  avec  le  cardinal  de  Granvclle,  la  duchesse  de  Parme, 
le  duc  d'Albe,  le  grand  commandeur  de  Gaslille,  Grero- 
mino  de  Roda ,  don  Juan  d'Autriche,  Alexandre  Farnése, 
ainsi  qu'un  grand  nombre  d  autres  documents  d'un  haut 
intérêt.  11  a  examiné,  de  plus,  quantité  de  pièces  qui 
concernent  les  affaires  des  Pays-Bas,  dans  les  liasses  des 
papiers  de  Rome ,  de  Castille  et  d'Allemagne.  Indépen- 
damment de  ces  recherches,  de  celles  sur  le  séjour  de 
Charles-Quint  au  monastère  de  Yuste  et  sur  la  mission  di- 
plomatique de  Rubens  en  Angleterre,  desquelles  la  Com- 
mission est  déjà  informée  *,  il  a,  en  yertu  d'une  faveur 
spéciale  du  gou?ernement  espagnol,  pris  connaissance  , 
dans  ce  que  l'on  appelle  les  papiers  réservés  (loê  réserva- 
dos) y  des  pièces  relatives  à  l'arrestation  et  à  la  mort  de 
don  Carlos. 

H.  Gachard  expose  la  marche  qu'il  a  suivie  dans  ces 
travaux.  Il  explique  pourquoi  il  a  fait  copier  une  partie  des 
pièces  qui  ont  passé  sous  ses  yeux ,  et  seulement  analysé 
les  autres.  Les  pièces  copiées,  ou  à  copier,  sont,  dit-il,  au 
nombre  d'environ  neuf  cents  ;  les  pièces  analysées  ne  s'élè- 
vent guères  à  moins  de  deux  mille  :  le  tout,  sans  compter 
celles  qu'il  a  tirées  des  bibliothèques  de  Madrid  et  de 
TEscurial.  Il  ajoute  que  H.  le  ministre  de  l'intérieur  lui  a 
manifesté  l'intention  de  faire  publier  et  les  copies,  et  les 

1  Bulletins ,  tom.  TU,  pp.  4  et  294. 


(5) 

analyses  ,  en  accompagnant  d'une  traduction  française 
les  te&les  espagnols. 

La  Commission  ,  ayant  entendu  ce  rapport,  yote  des  re- 
mercimenls  à  M.  Gacbard,  pour  le  zèle  et  pour  le  talent 
avec  lequel  il  a  rempli  sa  mission,  et  pour  les  services 
qu'il  a  rendus,  par  ses  recherches,  à  la  science  historique. 

La  parole  étant  continuée  à  M.  Gachard,  il  dit  que  les 
pièces  qu'il  a  extraites,  à  Simancas,des  liasses  du  régne 
de  Charles-Quint,  consistent  dans  quelques  lettres  sur  le 
passage  de  l'Empereur  par  la  France,  lorsqu'il  vint  sou- 
mettre les  Gantois,  en  1539  et  1540;  dans  un  mémoire 
adressé,  en  1516,  au  cardinal  Ximenez  de  Cisueros,  gou- 
Terneur  des  royaumes  d'Espagne,  par  Tévéque  de  Badajoz, 
qui  se  trouvait  i  la  cour  de  l'archiduc  Charles,  et  dans  une 
relation  de  la  conquête  des  duchés  de  Clèves  et  de  Guel- 
dre,  envoyée,  en  1543,  par  l'Empereur  lui-même,  au 
prince  son  fils. 

Les  lettres  sur  le  passage  de  Charles-Quint  par  la  France, 
prendront  naturellement  place,  poursuit  M.  Gachard,  dans  le 
recueil  de  pièces  sur  les  troubles  de  Gand  et  de  la  Flandre, 
que  la  Commission  lui  a  confié  le  soin  de  publier.  Quant  au 
mémoire  de  l'évêque  de  fiadajoz  et  à  la  relation  de  1543, 
comme  ils  ne  se  rattachent  à  aucune  des  séries  de  docu- 
ments qu'il  a  tirées  des  archives  de  Simancas,  il  pense 
qu'ils  ne  peuvent  être  plus  convenablement  insérés  que 
dans  le  bulletin  de  la  Commission. 

Il  présente  le  mémoire  en  question,  avec  une  traduc- 
tion française  et  quelques  notes  explicatives.  Il  communi- 
quera, à  une  autre  séance,  la  relation  de  1543. 

La  Commission,  ayant  pris  connaissance  dudil  mémoire, 
ordonne  son  insertion  au  bulletin  de  la  séance. 


(6) 

Mémoire  adressé  au  cardinal  d'Espagne)  le  8  mars  1616, 

par  Véviquede  Badajoz  *. 

(Tradaotion.) 

Sache  le  seigneur  cardinal  ce  qui  suit  : 

Le  prince ,  notre  seigneur,  est  doué,  grâce  à  Dieu  ,  de 
très-bonnes  dispositions  et  d'un  grand  caractère  ;  mais  on 
Ta  éle?é  et  on  relève  encore  loin  du  monde ,  et  particuliè- 
rement des  Espagnols  :  ce  qui  est  un  inconyénient ,  et  le 
sera  beaucoup  plus,  lorsqu'il  ira  là  bas.  L'évéque  est  d'avis, 
et  il  l'a  dit  ici,  que  S.  A.  devrait  communiquer  avec  plus 
de  personnes,  et  même  commencer  k  converser  dès  à  pré- 
sent avec  les  Espagnols. 

S.  Â.  ne  sait  dire  un  seul  mot  en  espagnol,  quoiqu'elle 
le  comprenne  un  peu.  C'est  là  un  très-grand  mal  :  on  en  a 
fait  l'observation ,  et  Ton  a  donné  les  avis  qui  ont  paru 
convenables;  mais  jusqu'à  présent  on  ne  fait  pas  ce  qu'il 
faudrait. 

S.  A.  est  dominée  au  point  qu'elle  ne  sait  faire  ni  dire 
autre  chose  que  ce  qu'on  lui  suggère,  ou  ce  qu'on  lui 
dit.  Elle  écoute  beaucoup  son  conseil,  auquel  elle  montre 
une  grande  déférence.  Nous  voudrions  pourtant,  puisqu'elle 
est  dans  sa  dix-septième  année,  qu'elle  parlât  et  agit  d'elle- 
même,  sans  laisser  pour  cela  de  communiquer  les  affaires 
à  son  conseil,  et  de  les  résoudre  ,  de  l'avis  de  celui-ci. 

1  C«t  évéqtte  était  don  Alonto  Maoriqae.  Peu  de  temps  après  la  rédac- 
tion dn  mémoire  que  nous  pablioni ,  Charles  le  fit  étéqne  de  Cordoue. 
Pins  iard^  il  devint  archetéque  de  Séville  et  cardinal.  (Voy.  Sandoval, 
HiftQHa  de  Carlos  V,  Ht.  II ,  $$  4 et  83.  ) 


(7) 

Le  personnage  qui  gouverne,  et  par  la  main  duquel 
tout  se  fait  absolument  ici|  est  M.  de  Ghiévres  %  homme 
prudent  et  doux  :  mais  il  efit  bon  que  le  seigneur  car- 
dinal sache  que  la  passion  qui  règne  surtout  chez  las 
gens  de  ce  pays,  c'est  la  cupidité  :  car  dans  tous  les  états , 
quelque  religieux  que  Ton  soit ,  on  ne  considère  pas  cela 
comme  un  péché ,  ni  comme  un  mal  ^  Le  chancelier  de 
Bourgogne  lui*méme'y  quoiqu'il  soit  fort  habile  pour  son 
emploi,  et  personne  honorable,  passe  pour  ne  pas  être 
exempt  de  ce  défaut,  et  Ton  endit  autantdes  autres  qui  par- 
ticipent aux  affaires  et  au  gouTornement.  C'est  ainsi  que , 
dans  les  provisions  qui  eurent  lieu  ces  jours  passés,  ne  fu- 
rent pas  compris  quelques  gentilshommes  espagnols,  gens 
de  bien  ,  qui  étaient  ici  depuis  un  certain  temps ,  et  qui , 
par  leurs  services,  méritaient  d'être  placés.  On  leur  pré- 

'  GailknmM  de  Groy. 

^  On  doit  convenir  que  les  action*  dn  teigneor  de  Chièvret  et  de  ceaz 
qui  partageaient  le  pouvoir  avec  lui,  ne  jni  tifièrent  que  trop  cette  accu- 
sation de  cupidité.  Sandoval ,  livre  II ,  $$  85  et  40,  confirme  ce  que  dit  ici 
révèque  de  Badajoz.  Brantôme,  parlant  du  choix  que  Charles-Quiut  fit 
de  ■.  de  Chièvres  pour  la  vice-royauté  d*Sspagne,  dit  qu^il  faillit  en 
cette  charge ,  •  non  par  faute  de  capacité ,  car  il  en  avoit  ce  qu^il  falloit , 
»  mais  pour  les  extorsions  qu^il  y  fit,  et  pour  sa  grande  avarice  à  amasser 
I»  et  accumuler  ces  lieaux  doublons  à  deux  testes  qui  luy  plaisoient  tant 
»  que ,  de  tous  les  payemens  que  luy  faisoient  les  trésoriers,  il  les  con- 
»  traignoit  k  les  faire  de  ces  belles  pièces ,  et  n*en  vouloit  pas  d^autres.  » 
(  Vies  des  hommes  illustres  et  grands  capitaines  étrangers,) 

^  Jean  le  Sauvage ,  seigneur  d^Escaubeke  et  Bierbeke ,  natif  de  Bruxel- 
les. Il  avait  succédé ,  en  1614,  dans  la  dignité  de  grand  chancelier,  au 
seigneur  de  Maigny.  11  mourut  à  Saragosse  le  7  juin  1618.  {Voy,  Butkens, 
Supplément  avs  Trophées  de  Brabant,  liv.  III.  ) 

Sandoval  rapporte  qu^un  de  tet  familiers,  nommé  Zuqucte  (Suqnet), 
était  chargé  par  lui  de  vendre  ouvertement  les  charges  et  offices.  (Liv  11, 
$40.  )  Bo  Espagne ,  il  continua  ce  trafic  :  aussi  y  était-il  universellement 
abhorré.  (Liv.  Il,  $  41, et  liv. III,  $$  2et  17.) 


(8) 

fera  d'aulres  personnes  récemment  arrivées  de  là-bas.  On 
prétend  que  cela  fut ,  parce  que  ces  derniers  donnèrent  de 
l'argent  *  :  de  sorte  que  Téféque  craint  que  tout  ne  marche 
de  cette  manière,  et  avec  d'autant  plus  de  raison,  qu'il  y 
a  encore  beaucoup  de  personnes  riches  du  temps  du  roi  ca- 
tholique, qui  chercheront  à  se  faire  employer  ainsi.  On  a 
été  jusqu'à  prétendre  que  le  doyen  de  Loufain  *,  qui  est 
li-bas,  avait  reçu  quelque  chose;  mais  l'évéque  ne  le  croit 
pas ,  parce  qu'il  tient  ledit  doyen  pour  un  saint  homme.  Il 
est  vrai  que  ni  la  religion,  ni  aucune  autre  vertu,  n^influe 
à  cet  égard  sur  les  naturels  de  ce  pays.  L'évéque  a  cru  qu'il 
importait  que  le  seigneur  cardinal  fût  informé  de  celle 
mauvaise  coutume. 

Il  a  semblé  à  l'évéque  que ,  si  l'on  réglait ,  d'ici,  les  af- 
faires qui  se  présentent  en  Espagne,  et  si  l'on  conférait  des 
charges  et  des  bénéfices,  il  en  résulterait  de  grands  incon- 
vénients, spécialement  à  cause  de  ce  qui  a  été  dit  plus  haut, 
relativement  à  la  cupidité  des  habitants  du  pays,  car  alors 
tout  deviendrait  trafic. 

C'est  pourquoi  on  a  fait  en  sorte  qu'il  ne  s'accorde  ici 
aucune  grâce,  non-seulement  par  le  motif  qui  vient  d'être 

^  Od  lu  dans  Sandotal  :  n  Aastitôt  après  la  mort  da  roi  catholique, 

i>  beaucoup  d^Etpagnols  patsèrent  en  Flandre,  afin  de  solliciter  des  of- 

>  fices ,  ou  l'entrée  en  la  maison  royale,  ou  d^antres  charges  plus  diffici- 

'   »  les.  La  majorité  d'entre  eux  étaient  des  hommes  de  petite  qualité ,  et 

•  peu  estimés  en  Castille ,  où  ils  étaient  connus Il  eût  été  à  souhaiter , 

»  pour  le  bien  du  royaume  et  le  sertice  du  Roi ,  qu'ils  ne  fussent  jamais 
Il  allés  là-bas......  Us  se  mirent  à  acheter  les  ofiices,  tellement  que,  bien 

n  des  fois,  ni  les  services  passés ,  ni  les  bonnes  mœurs ,  ni  la  science , 
»  ni  l'expérience,  ne  suffirent,  s'ils  n'étaient  accompagnés  d'une  offre 
»  d'argent.  »  (Lit.  II,  $  40.] 

'  Adrien  Boyens ,  qui  avait  été  précepteur  de  Charles-Quint.  Ce  prince , 
dans  la  prévision  de  la  mort  prochaine  de  son  aïeul,  le  roi  Ferdinand, 
l'envoya  en  Espagne  au  mois  d'octobre  16iS,  pour  veiller  à  ses  intérêts. 


(9) 

exprimé,  mais  parce  que,  s'il  est  vrai  qu'il  y  soit  Tenu 
quelques  personnes  qui  le  méritent  assez,  il  en  est  arrivé 
d'autres  qui  prétendent  être  considérées  et  traitées  autre- 
ment qu'elles  ne  le  sont  là-bas  ;  et,  si  Ton  distribuait  ici  des 
faveurs,  ou  si  l'on  prenait  des  déterminations  quelconques, 
on  pourrait  commettre  plus  d'une  erreur  qu'on  évitera  en 
Espagne,  quand  le  prince,  notre  seigneur, s'y  rendra  (Dieu 
aidant);  on  ne  saurait  non  plus  décider  convenablement 
sur  des  affaires  qui,  vues  de  loin,  paraissent  tout  autres 
qu'elles  ne  le  sont  en  réalité.  Il  pourrait  arriver,  en  effet, 
qu'on  déplaçât  les  gens  sans  les  connaître ,  et  sans  motifs. 
L'éyéque  voudrait  que  personne  ne  fût  lésé ,  et  que  ceux 
qui  seraient  pourvus  et  favorisés,  le  fussent  sans  préjudice 
à  autrui.  Il  importe  donc  que  le  seigneur  cardinal  obserye, 
dans  sa  correspondance,  de  donner  des  conseils  sur  ce 
point,  en  demandant  que  les  affaires  qui  concernent  l'Es- 
pagne, restent  en  suspens.  Gela  est  très-nécessaire,  etl'é- 
véque  le  désire ,  quoique,  si  les  provisions  se  faisaient  ici , 
il  pût  espérer  d'en  profiter  pour  lui  et  pour  ses  parents  ; 
mais  il  est  résolu  à  subordonner  ses  intérêts  particuliers 
au  service  du  prince  et  au  bien  général. 

Il  y  a  ici,  depuis  un  certain  temps,  quelques  Espagnols 
qui  parlent  très-mal  de  l'inquisition,  alléguant  beaucoup 
d'actes  exorbitants  qu'elle  aurait  commis,  et  disant  qu'elle 
est  cause  de  la  ruine  de  ce  royaume  ^  Il  est  évident  qu'ils 
tendent  à  faire  abolir  ce  tribunal,  ou  à  lui  faire  perdre  de 
son  autorité.  Ici  on  est  entièrement  neuf  dans  les  matières 
d'hérésie,  etencequi  touche  l'inquisition;  les  informations 
de  ceux  qui  veulent  nuire  pourraient  donc  faire  impres- 
sion, surtout  parce  que  l'argent  ne  sera  pas  épargné  dans  ce 

1  C*eft-à-dire  de  l^Esptgne. 


(  10) 

but.  L'éféque  craint  beaucoup  que  ce  saini  office  n'eu  re- 
çoÎTe  du  discrédit,  el  puisqu'il  appartient  surtout  au  seig- 
neur cardinal ,  pour  diverses  raisons,  non-eeulement  de  le 
conaeryer,  mais  de  le  faToriser  et  de  f  étendre,  il  doit  être  in- 
foméde  ceci  et  en  écrire,  d'autant  plus  que  le  prince  lui- 
néme  a  écrit  sur  ce  sujet  k  sa  seigneurie  et  k  ceux  de  son 
conseil. 

On  s'est  procuré  ici  des  cédules  par  lesquelles  le  prince 
promet  des  éyéchés;  quelques-unes  ont  même  déjà  été  dé- 
crétées, et,  si  réyéque  l'eût  youlu,  il  eût  pu  en  obtenir 
comme  un  autre  :  mais,  bien  qu'il  fût  autorisé  à  le  faire 
par  ce  qui  lui  ayait  été  promis  du  temps  du  roi  don  Philippe 
(qui  soit  en  gloirel),  il  est  décidé  à  n'en  solliciter  aucune, 
et  même  à  la  refuser,  si  l'on  la  lui  donnait*,  parce  qu'il 
ne  lui  conyîent  de  parvenir  aux  honneurs ,  qu'autant  que 
cela  plaira  k  Dieu,  et  en  suivant  la  ligne  droite.  Le  seigneur 
cardinal  doit  donc  pourvoir  à  cela ,  en  faisant  semblant 
néanmoins,  lorsqu'il  en  écrira,  d'ignorer  ce  qui  s'est  passé! 

Le  cardinal  de  Santa-Grux  entretient  ici  de  grandes  re- 
lations et  intelligences  :  il  en  agissait  de  même ,  en  Espagne 
et  ici,  du  temps  du  roi  catholique.  On  prétend  qu'il  a  une 
cédule  par  laquelle  le  prince  lui  a  promis  que,  lorsqu'il 
parviendrait  à  la  succession  de  ces  royaumes,  il  lui  resti- 
tuerait l'évêché  de  Siguenza.  L'évêque  n'est  pas  très-satis- 
fait des  procédés  du  susdit  cardinal,  tant  à  cause  de  sa 
conduite  passée  par  rapport  à  l'église ,  que  pour  d'autres 
choses  qui  ont  eu  lieu  ici  par  son  influence. 

M.  de  GbièTres,  qui,  ainsi  qu'on  l'a  dit  plus  haut,  est  le 
principal  personnage  du  gouvernement,  est  natif  de  France, 
de  père  et  mère  français;  et  tous  les  autres  qui  participent 

1  Cela  ne  i'empèoha  point  pourtant  d^accepter  rétéché  de  Cordoue. 
Voy.  la  note  à  la  page  6. 


(  11  ) 

actudlemenl  aux  affaires  sont  français  aussi,  ou  sont  lel- 
lement  allachés  à  la  France ,  que  cela  refient  au  inéme.  Us 
lienneut  le  prince  très-assujetti  au  roi  de  France,  au  point 
qu'il  lui  écrit  serf  ilenient ,  et  met  au  bas  de  ses  lettres: 
Votre  iriê' humble  serviteur  et  vassal.  Les  arrange- 
ments qui  se  firent  ateo  cette  couronne  S  oonnne  on  Ta  su 
là-bas,  furent  peu  honorables:  il  est  ?rai  que,  tout  bien 
considéré,  il  convenait  alors  au  prince  de  se  ménager 
l'amitié  de  ce  roi;  mais  encore  eût-on  pu  parrenir  à  ce 
but  par  d'autres  moyens.  Il  importait,  sans  doute,  que  ces 
deux  princes  fussent  d'accord,  parce  que,  étant  les  plus 
puissants  de  la  chrétienté,  comme  ils  le  sont ,  ils  peufent 
par  leur  union  lui  procurer  un  grand  bien,  et  étendre  leur 
poufoir  jusque  sur  les  infidèles.  Toutefois,  je  ne  pense  pas 
qu'ils  puissent  s'entendre  longtemps,  car  les  Français  (par- 
lant avec  le  respect  qui  leur  est  dû)  n'observent  ni  la  fé- 
rite,  ni  l'amitié,  et  il  est  probable  qu'ils  TobserYeront 
moins  encore  envers  le  prince,  notre  seigneur,  à  cause  de 
la  jalousie  qu'ils  ont  de  ce  qu^il  est  plus  grand  et  plus  puis- 
sant seigneur  que  leur  roattro. 

Il  faut  donc  s'attendre  qu'ils  tâcheront,  par  toutes  les 
voies  possibles,  de  parvenir  à  leurs  fins  :  déjà  le  seigneur 
cardinal  doit  être  informé  qu'ils  ont  arrêté  tous  les  cour- 
riers que  nous  avons  envoyés  en  Espagne,  et  ont  voulu  voir 
leurs  dépêches ,  et  qu'ils  en  ont  usé  de  même  envers  les 
courriers  envoyés  d'Espagne  aux  Pays-Bas  :  ce  qui  n'a  pas 
été,  il  faut  en  convenir,  un  bon  commencement  d'amitié. 
Le  prince  écrivit  au  roi,  afin  de  pouvoir  établir  des  postes 
dans  son  royaume  sur  la  route  d'Espagne;  et  non-seule- 
ment le  roi  dissimula  et  ne  répondit  pas ,  mais  il  en  agit 

1  Alltuion  au  trailë  à%  liojron,du  13 août  1616.  (  Voy.  Dumoat,  Corps 
diplomatique^  t.  IV,  part.  V^ ,  p. 224.) 


(  12) 
comme  il  est  dit  ci-deasus.  Le  seigneur  cardinal  doit  égale- 
ment savoir,  pour  qu'il  juge  raieui  de  celte  bonne  amitié, 
que  le  roi  de  France  a  fait  dire  au  prince,  par  ses  am- 
bassadeurs, qu'il  possédait  des  droits  très-authentiques  au 
royaume  de  Naples,  ou  au  moins  à  la  moitié  d'icelui;  qu'il 
le  priait  de  vouloir  établir  les  siens;  que,  pour  lui,  il  serait 
content  que  les  titres  fussent  examinés,  n'agissant  ainsi 
que  dans  le  but  d'éviter  toute  discorde  entre  eux,  ainsi  que 
tout  inconvénient  au  royaume  de  Naples,  attendu  que  les 
opinions  variaient  à  cet  égard.  On  lui  répondit,  avec  plus 
de  modération  qu'il  n'aurait  fallu,  que  le  prince,  de  son 
côté,  se  réjouirait  aussi  que  Ton  examinât  la  question,  etc. 
Bien  que  ceci  ait  été  ce  que  in  primis  tibi  offerimuê  , 
l'évéque  croit  que  le  prince,  notre  seigneur,  doit,  tant 
qu'il  sera  ici,  temporiser  et  dissimuler  avec  le  roi  de 
France.  D'un  autre  côlé,  il  ne  voudrait  pas  que  la  dissi- 
mulation et  la  douceur  allassent  jusqu'à  faire  penser  aux 
Français  que  nous  les  craignons  :  à  la  vérité,  dans  cette 
maison ,  on  les  craint  et  on  les  aime,  et  il  n'y  a  pour  eux 
d'autre  pays  au  monde  que  la  France.  Gela  va  jusqu'au 
point,  et  c'est  une  chose  bien  douloureuse  à  voir,  que 
l'ambassadeur  ^  n'est  pas  considéré  et  traité  comme  ambas- 
sadeur, mais  comme  s'il  était  le  chambellan  du  prince,  et 
avait  charge  d'assister  à  son  lever  et  à  son  coucher;  il  ne 
quitte  pas  plus  la  chambre,  que  ceux  qui  sont  attachés  à  la 
personne  du  prince. 

Dans  les  arrangements  qui  ont  été  faits  avec  la  France , 
le  prince,  à  ce  que  je  crois,  a  contracté  une  sorte  d'obli- 
gation de  restituer  la  Navarre,  dès  qu'il  le  pourrai  Quant 

I  De  France. 

'  Le  traité  de  Ifoyon  portait  que,  auf sitôt  que  le  roi  catholique  ferait 


(  13) 

à  cet  arlicb,  l'éféquedit  que  la  nécessité  de  conseryer  la 
Navarre  est  notoire  et  patente,  d'autant  plus  qu'il  est  à  pré- 
sumer que  la  bonne  intelligence  avec  la  France  ne  durera 
pas  longtemps.  Cependant ,  d'un  autre  côté ,  il  faut  examiner 
si  le  prince  a  des  droits  légitimes  à  la  possession  de  ce 
rojaume,  car  Ton  doit  satisfaire  à  la  conscience  avant  tout. 
Hais,  encore  en  ce  point,  il  importe  de  tenir  la  main  i  ce 
que  le  prince  ne  décide  rien  ici ,  quelque  pressantes  que 
soient  les  sollicitations  du  roi  de  France.  Une  fois  arrivé 
en  Espagne,  S.  A.  verra  ce  qu'elle  a  à  faire,  et  ce  que  lui 
conseilleraleseigneurcardinal.  La  question  venant  à  se  ré- 
soudre ici,  la  solution  serait  désavantageuse,  et  elle  ne 
procurerait  ni  les  moyens  de  réaliser  les  projets  de  mariage 
qui  ont  été  conçus^,  ni  les  sûretés,  ni  les  autres  arrange- 
ments convenables.  Il  est  donc  essentiel  que  cette  affaire 
soit  mûrement  examinée. 

On  s'est  occupé  ici  du  voyage  du  prince;  et  le  24  février, 
jour  de  S'-Hathias ,  qui  est  celui  de  la  naissance  de  S.  A.,  il 
a  été  décidé^  dans  un  conseil  où  tout  le  monde  a  donné 
son  avis,  que  S.  A.  se  rendrait  en  Espagne  au  plus  tôt,  et 
qu'elle  s'embarquerait  vers  la  S^-Jean.  Déjà  l'on  travaille 
à  réunir  des  fonds  et  tout  ce  qui  est  nécessaire.  A  cette 
occasion,  le  prince  s'exprima  trés-convenablement.  Bien 
que  tout  le  monde  paraisse  être  fixé  sur  ce  point,  il  ne 
faut  pas  encore  trop  y  compter  ;  car  aujourd'hui  on  décide 


en  060  paya  d'Ecpagne ,  a'il  plaiaait  à  la  reine  de  IfaTarre  et  k  ses  enfants 
de  lai  entoyer  leart  ambaMadeurt,  pour  Ini  faire  remontrer  le  droit 
qn^iU  prétendaient  aadit  rojanme  de  Ifatarre,  il  contenterait  icelle 
reine  et  sea  enfanta  aelon  la  raiaon. 

^  Lea  mariagea  qni  devaient  ae  faire ,  d^aprèa  le  traité  de  Noyon ,  entre 
Gharlea  et  Pinfant  Ferdinand ,  son  frère ,  d^nne  part,  et  lea  princeaaea  de 
Yrance ,  de  Tautre. 


(  14) 

uiie  chose,  et  demain  une  autre  :  de  sorte  que  Tévéque 
craint  que  la  résolution  prise  ne  s'exécute  pas;  et,  si  le 
départ  n'avait  lieu  cet  été,  il  faudrait  le  remettre  à  l'été 
suivant,  tu  les  dangers  qu'offre  la  saison  d'hiver.  Le  sei- 
gneur cardinal  doit  donc  insister,  dans  ses  lettres ,  et  le 
royaume  entier  se  joindre  à  lui,  pour  que  ce  voyage  se  fasse 
immédiatement,  vu  les  avantages  qui  en  résulteront,  et  les 
inconvénients  qu'entraînerait  au  contraire  un  plus  long 
retard. 

Ou  craint  des  difficultés  de  la  part  du  duc  de  Gueidre, 
que  les  Français  tiennent  en  réserve  pour  ces  occasions,  et 
qu'ils  sont  accoutumés  de  favoriser,  lorsqu'ils  ont  besoin  de 
lui  :  il  y  a  même  peu  de  temps  que  ce  duc  voulut  nous  pren- 
dre une  ville  appelée  Grave.  Ses  façons  d'agir  donnent 
ici  de  grands  embarras.  L'évéque  ,  depuis  qu'il  est  à  cette 
cour,  a  vu  cinq  des  villes  du  pays  tomber  en  son  pouvoir. 
Il  serait  déshonorant,  pour  un  aussi  grand  prince  que  le 
n6tre,  de  ne  pas  s'opposer  à  de  semblables  usurpations, 
d'autant  plus  qu'il  a  autant  de  droits  i  la  possession  de  la 
Gueidre,  qu'à  celle  de  la  Flandre.  L'évéque  pense  toute- 
fois qu'il  serait  bien  que  le  seigneur  cardinal,  et  même  le 
royaume,  fissent  dire  au  prince  de  ne  pas  différer  pour  cela 
son  voyage,  et  qu'ils  lui  donneraient  plus  tard  les  moyens 
de  faire  la  conquête  de  la  Gueidre. 

Il  a  été  décidé  d'envoyer  là-bas  quelqu'un  ad  prepa^ 
randam  viam.  Cette  ambassade  sera  peu  considérable 
par  le  nombre  et  par  les  personnages  qui  la  composeront. 
Uu  des  objets  dont  elle  sera  chargée,  sera  de  réclamer 
l'infant  et  l'infante  madame  Catherine.  Il  est  bon  que  le 
seigneur  cardinal  sache  que  l'évéque  n'a  pas  été  d'avis 
qu'on  fit  cette  demande  ;  et  ce  qui  a  déterminé  son  oppo- 
sition ,  c'est  la  crainte  que  la  présence  ici  de  l'infant  ne 


(  15) 

fasse  relariter  le  Toyage  da  prince.  En  oatre,  il  fanl  pe- 
ser les  inconvénients  qui  sont  résultés  et  résoltent  du 
séjour  du  prince  dans  un  pays  étranger,  si  différent  do 
l'Espagne.  Quelque  éyénement  fâcheux  pourrait  survenir 
(oe  qu'à  Dieu  ne  plaise  I)  par  suite  de  l'absence  de  TinCant. 
L'éféqne  croit  ainsi  qu'il  serait  plus  sûr  que  le  prince 
partit  immédiatement,  et  que,  une  fois  arrivé  là-bas  sain 
et  sauf  (avec  l'aide  de  Dieu) ,  on  fit  venir  ici  son  frère. 
Alors  le  seigneur  cardinal  aviserait  à  ce  qu'il  y  aurait  h 
Caire  à  l'égard  de  ce  dernier.  Il  est  juste  d'ailleurs ,  puisque 
Dieu  a  donné  en  partage  au  prince,  notre  seigneur,  un 
aussi  grand  héritage,  et  lui  en  réserve  un  autre,  qu'il  le 
partage  avec  l'infant  son  frère,  d'autant  plus  que  les  biens 
d'Autriche, de  Ferrette  et  de  Tyrol  peuvent  se  diviser,  de 
même  que  ceui  de  la  maison  de  Bourgogne. 

Telle  est  l'opinion  de  l'évëque  quant  à  la  venue  de  l'infant 
eu  ce  pays,  en  considérant  surtout  que  l'infant  n'est  pas  en- 
cored'nn  Age  ni  d'un  caractère  à  occasionner  au  prince  des 
embarras  par  son  séjour  en  Espagne,  je  veux  dire  pendant 
le  peu  de  temps  qui  s'écoulera  jusqu'au  départ  du  prince. 
Relativement  à  madame  Catherine,  il  ne  parait  pas  qu'il  y 
ait  des  motifs  raisonnables  de  la  demander,  ni  de  l'envoyer 
en  Flandre.  L'évéque  pense  même  qu'il  serait  bon  de  faire 
conduire  en  Espagne  madame  Éléonore,  que  nous  avons  ici , 
afin  que,  en  attendant  l'époque  de  son  mariage,  on  pût  lui 
former  une  cour,  et  la  faire  élever  avec  des  filles  de  qua- 
lité :  de  cette  manière,  la  maison  du  prince  en  recevrait 
plus  d'éclat.  D'ailleurs  il  pourrait  se  faire,  si  l'on  en- 
voyait ici  madame  Catherine,  et  l'on  y  gardait  madame 
Éléonore,  que  l'on  traitât  pour  elles  de  mariages  qui  ne 
convinssent  pas  ,  car  les  gens  de  ce  pays  s'imaginent  que 
les  princesses  feraient  de  belles  alliances ,  en  s'unissant 


C  16) 

avec  les  princes  Toisins.  C'est  ce  qui  est  arrivé  lors  du  ma- 
riage de  madame  Isabelle  avec  le  roi  de  Danemarck.  On  crut 
alors  avoir  fait  quelque  chose  de  magnifique ,  tandis  que  ce 
mariage  doit  être  considéré  comme  un  malheur.  A  l'égard 
de  l'infant,  comme  de  tous  les  autres  points,  le  seigneur 
cardinal  jugera  de  ce  qu'il  conviendra  de  faire  :  ce  sera 
le  mieux. 

On  s'est  occupé  ici  du  gouvernement  de  l'Espagne ,  et 
l'on  a  parlé  du  nom  sous  lequel  les  affaires  doivent  être 
expédiées.  L'évéque  a  été  d'opinion  ,  ainsi  que  d'autres 
personnes,  que  ce  soit  le  prince ,  comme  curateur  de  la 
reine,  qui  gouverne,  et  le  seigneur  cardinal  en  son  nom. 
Il  est  vrai  que,  en  droit  rigoureux,  et  en  considérant 
rincapacité  de  la  reine  et  sa  maladie  depuis  la  mort  de  sa 
mère,  on  pourrait  agir  autrement;  mais  le  parti  qui  vient 
d'être  indiqué  serait  plus  convenable,  surtout  pendant 
l'absence  du  prince.  Lorsque  S.  A.  sera  arrivée  là-bas,  le 
scîigneur  cardinal  déterminera  ce  qui  sera  le  plus  à  propos. 

On  a  agité  aussi  la  question  de  savoir  si  on  donnerait 
au  prince  le  titre  de  roi  *  :  il  parait  à  l'évéque  qu'il  ne 
faut  non  plus  prendre  de  résolution  à  cet  égard  jusqu'à 
ce  que  S.  A.  soit  en  Espagne.  Du  reste,  S.  A.,  quoiqu'elle 
ne  signe  qu'en  qualité  de  prince,  se  montre  très-satisfaite, 
lorsqu'on  lui  donne  le  titre  de  roi.  Il  lui  arrivera  en  ceci 
ce  qu'il  arrive  à  l'Empereur,  auquel  tout  le  monde  attribue 
cette  qualification ,  bien  qu'il  ne  prenne,  dans  ses  lettres , 
que  celle  de  roi  des  Romains. 

*  Charles,  d'après  le  conseil  de  Maximilien ,  son  aïeul,  résolut  de 
prendre  le  titre  de  roi ,  quoique  le  conseil  d'Espagne  lui  eût  écrit  pour 
Ten  détourner.  Le  13  ayril  1616 ,  une  proclamation  fut  publiée  à  Madrid, 
pour  prescrire  qu'on  lui  donoAt  dorénafant  ce  titre.  (  Voy.  SandoTal , 
Ht.  II,  SS  4,  5 et 8.) 


(  17  ) 

On  a  su  ici  tout  ce  que  le  seigneur  cardinal  a  fait;  com- 
ment, avant  la  mort  du  Roi,  il  s'est  pourvu  de  cavalerie  et 
d'infanterie,  afin  d'assurer  la  pacification  du  royaume,  et 
les  mesures  qu'il  a  prises  pour  la  garde  des  frontières  et 
pour  les  affaires  du  dehors  ;  on  a  été  informé  aussi  de  sa 
réunion  avec  les  grands,  des  merveilles  qu'il  a  opérées  : 
tout  cela  a  trouvé  ici  une  approbation  générale.  Sa  seigneu- 
rie gouvernera  en  la  présence  comme  en  l'absence  du 
prince;  elle  peut  s'en  flatter,  car  c'est  ici  le  vœu  de  cha- 
cun. Qu'elle  s'efforce  donc  de  faire  réaliser  le  voyage  pro- 
jeté de  S.  A.,  voyage  qui  est  d'une  si  grande  importance, 
et  que  réclame  si  instamment  le  service  de  Dieu.  L'évêque 
pense  qu'alors  même  que  le  départ  du  prince  devrait  avoir 
lieu  dans  un  bref  délai ,  il  conviendrait  que  sa  seigneurie 
révérendissime  envoyât  en  cette  cour  quelqu'un  qu'on  sût 
loi  être  dévoué,  pour  négocier  et  parler  en  son  nom  :  bien 
que  sa  seigneurie  possède  ici  beaucoup  de  serviteurs,  cette 
démarche  serait  prudente.  Si  elle  ne  jugeait  pas  devoir 
prendre  ce  parti,  l'évêque  la  supplie,  comme  il  l'en  a  sup- 
pliée d'autres  fois,  de  disposer  de  ses  services  pour  cet 
objet,  puisqu'il  s'estimerait  aussi  heureux  et  aussi  honoré 
de  remplir  les  instructions  qu'elle  lui  donnerait,  que 
de  faire  partie  du  conseil  même  du  prince.  Que  si  sa  sei- 
gneurie se  décidait  à  envoyer  quelqu'un ,  il  la  supplierait 
également  de  recommander  à  cette  personne  qu'elle  se 
servit  de  lui,  étant  prêt  h  l'accompagner  et  à  la  guider  en 
tout.  Le  seigneur  cardinal  voudra  bien  se  rappeler  depuis 
quel  temps  l'évêque  est  son  vrai  serviteur,  et  il  considé- 
rera la  peine  qu'il  lui  ferait,  s'il  employait  un  autre  que 
lui. 

Selon  l'évêque,  une  des  causes  qui  peuvent  le  plus  con- 

ToM.  X.  2 


(  18  ) 

tribuer  à  troubler  ce  royaume  %  c'est  la  rî?alité  du  con- 
nétable et  du  duc  *.  A  la  Térité|  il  y  a  lieu  de  croire  que 
les  deux  personnages  qui  possèdent  ces  dignités  aujour- 
d'hui ^  agiront  mieux  que  leurs  prédécesseurs  ^  puisqu'on 
prétend  qu'ils  sont  amis  et  ne  veulent  pas  se  brouiller: 
néanmoins ,  le  seigneur  cardinal  fera  bien  de  Teiller  à  la 
consenration  de  cette  bonne  harmonie,  d'autant  plus  que 
déjà  réyéque  de  Palencia  s'en  est  occcupé,  selon  Tans 
qu'en  a  envoyé  le  duc  de  Najera.  Si  révéque  était  sur  les 
Ueux,  il  le  ferait  aussi  ;  mais  là  où  se  trouve  sa  seigneurie 
révérendissime,  il  n'est  pas  nécessaire  que  d'autres  inter- 
Tiennent.  On  a  rapporté  ici  que  sa  seigneurie  est  très-bien 
avec  tous ,  mais  plus  spécialement  a?ec  le  marquis  de  Vil- 
lena  et  le  duc  de  Flnfantado  :  c'est  une  fort  bonne  chose. 
Plaise  à  Dieu  que  ces  seigneurs  imposent  silence  à  leurs 
passions  et  à  leurs  intérêts  particuliers  !  Gela  sera ,  on  peut 
l'espérer  y  surtout  si  sa  seigneurie  continue  d'y  mettre  la 
main. 

Le  roi  de  France  fait  en  sorte  qu'il  puisse  avoir  une  en- 
trevue avec  le  prince,  notre  seigneur.  Si  cette  entre?ue 
avait  lieu,  il  en  résulterait  les  mêmes  inconvénients  qui 
résultèrent  de  l'entrevue  du  roi  don  Philippe  (à  qui  Dieu 
pardonne  !  )  avec  le  roi  de  France.  Ledit  roi  s'humilia , 
dans  cette  occasion,  d'une  manière  excessive.  D'ailleurs, 
si  quelques  arrangements  se  faisaient  entre  les  deux  princes, 
il  serait  fort  à  craindre  qu'ils  nous  fussent  plus  défavora- 
bles qu'aux  Français. 

Je  crois  que  l'empereur  voudra  aussi  voir  son  pelit-fils. 
Je  redoute  cette  entrevue,  parce  que  (parlant  avec  le  res- 


'  C'e$t-à-dire  TEspagno. 

B  II  t^agit  ici  du  connétable  de  Castille  et  du  duc  d'Albe. 


(  1») 

pccl  ilû  à  S.  M.  )  j'appréhende  qu'elle  n'ait  de  fâcheuses 
couséquences,  surtout  si  l'empereur  se  fait  accompagner 
du  cardinal  Gursa  ,  dont  la  cupidité  et  l'intérêt  dirigent  les 
actions,  comme  on  Ta  yu  dans  toutes  les  affaires  auxquelles 
il  a  pris  part.  L'empereur  tâcherait  aussi  d'impliquer  le 
prince  dans  les  affaires  d'Italie ,  qui  lui  tiennent  tant  à 
cœur;  et,  pour  le  présent,  cela  ne  nous  conviendrait  en 
aucune  manière.  Ce  que  nous  devons  avoir  en  vuey  c'est 
d'entretenir  les  choses  en  paix  dans  cette  contrée,  jusqu'à 
notre  arrivée  en  Espagne  :  alors  le  temps  sera  le  meilleur 
conseiller. 

En  examinant  bien ,  on  voit  que  le  roi  d'Angleterre  est 
le  prince  qui  a  montré  le  plus  de  dispositions  amicales 
envers  cette  maison.  Quelques-uns  prétendent,  il  est  vrai , 
que  c'est  par  la  faute  des  Anglais,  qu'a  été  rompu  le  ma- 
riage conclu  entre  le  prince  et  madame  Marie;  mais 
d'autres  attribuent  cette  rupture  a  l'empereur  et  aux  gou- 
Terneurs  du  prince.  Quoi  qu'il  en  soit  à  cet  égard ,  le  roi 
d'Angleterre  a  fait  preuve  d'une  bonne  amitié;  et  l'évéque 
pense  que,  puisque  celle  des  Français  n'inspire  pas  une 
confiance  entière ,  il  conviendrait  de  s'allier  plus  étroite- 
ment avec  l'Angleterre.  Cette  alliance  serait  la  plus  assurée, 
attendu  que  les  Anglais  ont  de  l'affection  pour  cette  mai- 
son, et  qu'ils  détestent  celle  de  France.  D'ailleurs,  le  prince 
devant  faire  son  voyage  par  mer ,  il  pourrait  arriver  qu'il 
fût  obligé  de  relâcher  dans  quelque  port  d'Angleterre,  ainsi 
que  le  fut  son  père.  L'amitié  du  roi  d'Angleterre  parait 
donc  à  l'évéque,  dans  le  présent  comme  dans  l'avenir,  aussi 
nécessaire  qu'avantageuse. 

Le  docteur  Mota  ^  réside  actuellement  en  cette  cour  : 

1  Ce  docteur  fat  nommé  par  Charles -Quiot  évèque  de  Badajox,  en 


(20) 

c^est  an  homme  de  bien  et  qui  rend  de  bons  sertices.  II 
possède  toute  les  langues,  et,  par  ce  motif ,  ainsi  qu*à 
raison  de  son  mérite,  il  est  employé  à  Teipédition  des  af- 
faires. Il  se  montre  dévoué  au  seigneur  cardinal  *  ;  ce- 
pendant révéque  conseillerait  à  sa  seigneurie  d'envoyer 
ici  quelque  jurisconsulte  d'un  âge  mûr,  prudent,  expéri- 
menté et  consciencieux ,  comme  il  y  en  a  eu  dans  les  temps 
passés.  Les  affaires  auxquelles  il  ya  à  pourvoir  ne  sont  pas, 
à  la  vérité;  nombreuses  ;mais  enfin  il  y  en  a  toujours  qui  se 
présentent,  et  la  personne  que  sa  seigneurie  enverrait  leur 
donnerait  la  direction  convenable.  Dans  le  cas  où  sa 
seigneurie  n'adopterait  pas  le  parti  qui  vient  de  lui  être 
suggéré,  il  importerait  qu'elle  flt  choix  de  quelqu'un 
pour  remplir  cette  charge,  lors  de  l'entrée  en  Gastille:  car, 
d'après  ce  que  nous  avons  vu  précédemment,  et  ce  que 
nous  pouvons  conjecturer  aujourd'hui,  celui  qui  y  sera 
appelé  pourra  faire  beaucoup  de  bien  ou  de  mal. 

Dans  un  état  de  la  maison  du  prince,  qui  a  été  formé  ici , 
on  a  donné  à  quelques-uns  le  titre  de  secrétaire  :  cela  se 
fit  parce  qu'on  ne  pouvait  les  placer  comme  gentilshom- 
mes (titre  qui  correspond  ici  à  celui  de  chevalier  en 
Espagne ).  Il  fallait  donc  qu'on  les  nommât  secrétaires, 
qualité  fort  peu  considérée  dans  ce  pays,  où  elle  équivaut  à 
celle  de  clerc.  On  en  agit  ainsi ,  afin  qu'ils  eussent  droit  à 
quelque  salaire,  rien,  dans  cette  maison,  ne  se  donnant 
sans  avoir  un  titre  quelconque.  A  l'époque  où  ces  secré- 

même  temps  que  don  Alonto  Hanrique  foi  promu  au  siège  de  Cordone , 
et  le  doyen  de  Louvain,  Adrien  Boyens,  élevé  au  siège  de  Tortose.  (  Voy. 
Sandoval ,  Ut.  II ,  $  23.  ). 

>  Cependant ,  lorsqu^il  fut  arrivé  en  Espagne ,  à  la  suite  et  comme 
Tun  des  conseillers  du  roi,  il  s^appliqnaà  contrecarrer  le  cardinal.  C^ett 
du  moins  ce  que  SojidoTal  rapporte. 


(21) 

laires  furent  nommés,  il  y  a  de  cela  quatre  ou  cinq  ans , 
ce  fut  là  le  seul  motif  que  l'on  eul,  car  ils  ne  devaient  pas 
exercer  réellement  l'emploi  qu'on  leur  conférait.  Cepen- 
dant aujourd'hui  ils  s'ingèrent  d'en  faire  les  fonctions  ; 
chose  tout  à  fait  indécente ,  car,  bien  que  ces  personnes 
pussent  convenir  pour  d'autres  offices,  l'honneur  et  la  con-» 
science  du  prince  exigent  qu'elles  n'exercent  pas  ledit  em- 
ploi. Si  les  choses  continuaient  ainsi,  ce  serait  un  sujet  de 
honte  et  de  blâme.  L'évéque,  ne  voulant  pas  en  partager 
la  responsabilité,  ni  encourir  le  reproche  que  pourrait  lui 
attirer  son  silence ,  croit  devoir  informer  le  seigneur  car- 
dinal de  ce  qui  se  passe,  et  le  supplier  de  choisir  dès  à 
présent  une  personne  qui  convienne  pour  la  charge  de 
secrétaire,  afin  qu'elle  vienne  ici,  ou  qu'elle  se  tienne  prête 
pour  l'époque  de  notre  arrivée  en  Espagne.  Parmi  les  secré- 
taires qu'il  y  a  ici,  est  un  certain  Gonsalo  de  Ségovie,  gou- 
verneur de  l'infant  don  Fernaud,  homme  très-habile  et 
capable.  L'évéque  le  dit  sans  passion  ni  affection  aucune, 
et  seulement  pour  rendre  hommage  à  la  vérité. 

L'évéque  est  déterminé,  puisqu'il  y  a  si  longtemps  quece 
principe  est  la  règle  de  ses  actions,  qu'il  a  vieilli  en  le  pra- 
tiquant, après  avoir  souffert  tant  de  peines  et  de  privations, 
et  la  prison,  et  le  naufrage,  et  l'absence  de  sa  patrie;  il  est 
déterminé  à  avoir  toujours  les  yeux  fixés  sur  Dieu,  surleser- 
vice  du  prince  et  sur  le  bien  général,  sansaucuneautre  fin  ; 
et  ainsi,  ses  parents  eux-mêmes  ne  sauraient  l'intéresser 
à  leurs  prétentions.  Quoiqu'on  lui  ait  écrit  bien  des  choses 
diverses,  pour  lui,  parents  et  étrangers ,  amis  et  ennemis, 
tous  sont  les  mêmes,  et  il  ne  favorise  pas  plus  les  uns  que  les 
autres.  C'est  ce  dont  il  prie  le  seigneur  cardinal  d'être  per- 
suadé, et  dont  l'expérience  rendra  témoignage.  Dieu  aidant! 

Quoiqu'il  y  en  ait  ici  beaucoup  qui  sollicitent  des  fa- 


(22) 

TQurs  en  Espagne,  et  tâchent,  dés  k  présent,  de  faire  leurs 
affaires,  il  faut  que  le  seigneur  cardinal  sache  que  Tévéquc 
n'a  jamais  rien  demandé  ni  pour  lui ,  ni  pour  ses  parents, 
ni  pour  ses  amis,  ni  pour  ses  serviteurs;  qu'il  est,  en  un 
root,  ce  qu'il  était  à  sa  sortie  d'Espagne.  lia  agi  ainsi,  parce 
qu'il  est  bon  qu'on  sache  que  nous  ne  irenons  pas  ici  dans 
des  vues  d'ambition.  D'ailleurs,  il  veut  que  lui  et  les  siens 
doivent  tout  au  seigneur  cardinal ,  connaissant,  par  expé- 
rience, l'intérêt  que  lui  porte  sa  seigneurie.  Lorsqu'il  sera 
arrivé  en  Espagne,  il  se  propose  de  demeurer  à  la  cour , 
moyennant  deux  choses  :  la  première,  qu'il  soit  traité  selon 
ses  services  et  les  peines  qu'il  a  souffertes  ;  la  seconde,  que 
les  affaires  soient  conduites  ainsi  que  l'exige  le  service  de 

Dieu,  sans  passion  et  sans  intérêt Quoique  son  église 

soit  pauvre  et  lui  plus  pauvre  encore,  l'évéque  doit  être 
considéré  comme  étant  riche,  puisque  les  souffrances  en- 
durées par  lui  l'auront  été  pour  son  prince  et  seigneur 
naturel,  jusqu'au  moment  où  il  l'aura  laissé  en  pleine  et 
pacifique  possession  de  son  royaume. 

L'évéque  a,  en  Espagne,  beaucoup  de  parents  et  de  per- 
sonnes qui  lui  écrivent.  Il  correspond  avec  eux  en  termes 
généraux,  ne  voulant  avoir  de  correspondance  particulière 
qu'avec  sa  seigneurie  révérendissime  seule.  C'est  ce  dont  il 
lui  a  paru  utile  d'informer  sa  segneurie,  afin  qu'elle  y  pour- 
voie selon  qu'elle  jugera  convenir. 

Gomme  le  présent  mémoire  renferme  plusieurs  choses 
importantes,  il  est  superflu  de  supplier  sa  seigneurie  de  les 
garder  pour  elle  seule  ;  autrement,  il  pourrait  en  résulter  des 
désagréments  pour  l'évéque.  Celui-ci  continuera,  comme  il 
le  doit,  à  informer  sa  seigneurie  de  tout  ce  qui  pourra  sur- 
venir ;  mais  il  serait  bien  que  leur  correspondance  eût  lieu 
au  moyen  d'autres  caractères.  L'évéque  enverra  ceux-ci  k  la 


(23) 

personne  que  le  seigneur  cardinal  lui  désignera ,  si  telle  est 
la  volonté  de  sa  seigneurie,  car  son  intention  n'est  autre 
que  de  le  servir  de  tout  son  cœur  et  de  toute  sa  volonté. 
G  est  pourquoi  il  a  dit  tout  ce  qui  précède.  Il  croit  inutile 
d'en  demander  pardon  au  seigneur  cardinal,  attendu  que, 
là  où  l'intention  est  pure,  Fexcuse  est  superflue. 


TEXTE  ORIGINAL. 


Memoria  del  Obispo  de  Badajoz  al  eardenal  de  Espana, 

fecha  8  de  marzo  de  1516. 

Sepa  el  senor  Cardenal  lo  sîguiente  : 

El  principe,  nuestro  seiîor,  tiene,  loado  Dios,  muy  buenas 
ynclinaciones  y  grand  natural ,  mas  anle  criado  y  le  crian  agora 
muy  retraydo  y  enpachado,  en  especial  con  los  Espaiîoles,  lo- 
qual  es  ynconveniente ,  y  lo  sera  mucho  mas  para  quando 
vaya  alla.  Al  obispo  le  paresce ,  y  aun  asi  lo  a  dicho  aca ,  que 
devrîa  de  tener  algunà  demas  conversacion ,  y  que  é\  comen- 
zare  dende  agora  de  comunicar  y  platicar  à  los  Espaiîoles. 

Asy  mismo  su  alteza  no  sabe  hablar  ninguna  palabra  en 
espaîiol,  y  puesto  que  entienda  algo ,  es  muy  poco,  loqual,  por 
ser  muy  grand  dano,  se  a  dicbo  aca  y  acousejado  en  esto  ;  mas 
todavia  no  se  hace  bien. 

Esta  muy  governado,  que  no  sabe  hacer  otra  cosa,  ni  de  dezir 
otra  palabra,  syno  lo  que  le  aconsejan  y  le  dicen.  Sigue  mucho 
à  su  consejo ,  y  esta  muy  sujeto  à  él  ;  mas  todavia  queriamos , 
pues  ya  anda  en  diez  y  siete  aiios ,  que  hablase  y  se  demostrase 
en  alguna  manera,  no  dejando  de  comunicar  las  cosas,  y 
hacerlas  con  su  consejo. 


(24) 

El  principal  que  govierna,  y  por  cuya  mano  asolutamente  se 
hace  todo,  es  monsieur  de  Xebres,  el  quai  es  prudente  y  manso , 
y  paresce  buena  persona  ;  mas  a  de  saber  el  senor  cardenal  que 
lo  principal  que  reyna  cerca  de  la  gente  destas  partes ,  es  la 
codicia ,  porque  en  todos  los  estados ,  por  muy  religiosos  que 
sean ,  no  se  tiene  esto  por  pecado  ny  por  mal.  Asy  mismo  el 
chanciiler  de  Borgoîia,  puesto  que  es  bien  avile  para  su  oficio , 
y  persona  honrrada,  dizese  dél  que  no  caresce  de  lo  dicho  ;  y 
tambien  lo  mismo  se  dize  de  los  otros  que  tienen  parte  en  los 
negocios  y  govierno.  Y  aun  asi  se  a  escomenzado  à  hacer  que , 
en  este  estado  que  se  ordeno  los  dias  pasados ,  dexaron  de 
poner  en  el  y  de  remediar  à  algunos  cavalières  y  personas  de 
bien,  espaîioles,  que  avia  dias  que  avian  venido  aca  y  avian  ser- 
vido,  y  lo  merescian,  y  pusieron  a  otros  que  nuevamente  vinieron 
de  alla.  Dizese  que  por  que  dieron  dinero ,  y  aun  asi  se  crée  : 
de  manera  que  terne  el  obispo  que  todo  yra  desta  suerte ,  en 
especial  que  del  tiempo  del  rey  catholico  quedan  muchos  muy 
ricos  y  lienos  de  dinero,  y  estes  anse  de  remediar  por  esta  via, 
y  aun  aca  se  ha  querido  dezir  que  el  dean  de  Lovayna,  que  alla 
esta ,  aya  recibido  algo ,  mas  el  obispo  no  lo  crée,  y  torna  por 
su  bourra,  porque  le  tiene  por  una  persona  bendita.  Yerdad  es 
que  no  ay  religion  que  avaste ,  ni  bonda  alguna,  para  con  los 
naturales  de  aca.  Deste  tan  maluso  y  modo  bien  es  que  el  seilor 
cardenal  este  abisado. 

Aie  parescido  al  obispo  que ,  sy  aca  proveyesen  las  cosas ,  y 
hiziesen  mercedes  de  ofîcios  y  bénéficies  y  de  todo  lo  al  y  que 
séria  grande  inconveniente ,  en  especial  por  lo  que  arriva  se  a 
dicho  de  la  cobdicia  desta  gente ,  que  todo  andaria  en  venta  y 
compra  ;  y  por  esto,  se  a  procurado  que  aca  no  se  haga  ninguna 
merced,  ansi  por  lo  dicho,  como  porque,  à  la  verdad,  aunque 
aca  an  venido  algunas  personas  que  en  asaz  manera  lo  mères- 
cen ,  an  venido  otros  que  se  quieren  estimar  y  tratar  en  mas 
manera  de  lo  que  alla  son  \  y  si  aca  se  hiciesen  mercedes ,  y 
se  proveyesen  las  cosas,  no  sabrian  bien  distiaguir,  como  lo  sa- 
bran  alli,  quandoel  principe,  nuestro  seiîor,  mediantc  Dios,  vaya, 


(25) 

y  auD  tambien  proverseyan  cosas  que  parescen  alla  otras ,  y  no 
sabrian  à  quien  lo  quitan,  ni  con  que  razon  y  iitulo.  Y  el  obispo 
querria  que  nadie  recibiese  clano,  ni  se  le  bicie^e  agrayio,y  que 
lo6  que  fuesen  proveydos,  y  se  les  biciese  merced,  sea  sin  per- 
juicio  de  otros  ;  ansi  que  deve  de  tener  la  mano  el  seiior  carde- 
nal  en  lo  que  aca  escrebiere ,  que  aconseje  en  este  articulo,  di- 
ciendo  que  las  cosas  se  suspendan  para  alla  :  lo  cual  es  bien 
necesario  que  asi  se  haga,  y  el  obispo  lo  desea  ansi,  puesto  que, 
sy  aca  se  proveyeran  las  cosas ,  à  el  le  cupiera  parte  para  sus 
debdos,  y  para  lo  que  le  toca  ;  mas  esta  determinado  de  posponer 
sus  particulares  intereses ,  por  el  servicio  del  principe  y  bien 
gênerai. 

Aca  ay  algunos  Espaîioles  que  a  dias  que  vinieron ,  que  ha- 
blan  muy  mal  en  la  inquisicion ,  alegando  muchas  exorbitan- 
cias  que  dicen  que  en  ella  se  ban  hecho ,  y  que  a  esta  cabsa  ese 
reyno  esta  destruydo,  de  manera  que  escomenzaran  à  procurar 
que  la  inquisicion  se  quite,  6  à  lo  menos  que  se  desfaboresca. 
Y  aca  estan  muy  nuevos  en  estas  eregias  y  en  a  ver  inquisicion, 
y  hara  imprension  en  ellos  las  ynformaciones  de  los  que  en 
esto  querran  daiiar ,  y  junto  con  ello  ynlervernan  dineros,  y 
hartos.  Teme  mucho  el  obispo  que  este  tan  santo  oOcio  reci- 
bira  diminucion  ;  y  pues  al  seiior  cardenal,  por  diversas  vras  ' , 
principalmente  le  yncumbe  no  solo  conservarle,  mas  fabo- 
rescerle  y  augmentarle ,  deve  de  estar  abisado  en  esto ,  y  aun 
escrevîr  algo  en  ello ,  en  especial  pues  el  principe  sobre  esto 
de  la  inquisicion  escrivio  à  su  senoria  y  tambien  à  los  de  su 
consejo. 

Aca  se  an  procurado  cedulas  en  que  promete  el  principe 
obispados,  y  anse  ya  sacado  algunas  ;  y  sy  el  obispo  quisiera 
aver  procurado  otra  para  sy,  ya  la  tubiera,  mas  es  verdad 
que,  puesto  que  esta  ostigado  de  una  que  se  concedio  en  tiempo 
del  rey  don  Felipe  que  en  gloria  sea ,  esta  el  obispo  determi- 

*  Sic  dana  la  copie  ;  mais  le  copiste  doit  avoir  mal  lu  :  le  sens  exige- 
rait causas.  Peut-être  est-ce  vias  qu^il  y  a  dans  Toriginal. 


(26) 

nacio  de  no  la  procurar,  y  aunque  se  la  diesen,  no  la  recibir , 
por  que  acuerda  de  ser  promovido  si  de  Dios  esta  ordenado^  y 
de  entrar  en  la  yglesia  por  la  puerta,  y  no  por  los  corrales.  Deve 
el  seiîor  oardenal  proveer  cerca  deslo ,  y  si  algo  escreviere  en 
ello ,  no  paresca  que  esta  abisado  que  se  an  dado  oedulas. 

El  cardenal  de  Santa  Cruz  trae  aqui  grandes  tratos  y  ynteli- 
gencias,  y  en  tiempo  del  rey  cathoHco,  los  ténia  alla,  y  tambien 
los  ténia  aca  ;  y  ase  dicho  que  a  él  se  le  di6  una  cedula  que 
como  el  principe  subcediese  en  estos  reynos  9  le  restituiria  el 
obispado  de  Siguenza.  No  esta  el  obispo  muy  satisfecho  del 
modo  de  negociar  deste  seiîor  cardenal ,  ansy  por  lo  que  pro- 
cure los  tiempos  passades  en  la  yglesia ,  como  por  otras  muchas 
particularidades  que  aca  ha  traydo ,  y  a  que  se  le  da  crédite  y 
esta  en  autoridad. 

Mosiurde  Xebres,  que  como  esta  dicho  que  esel  principal  del 
govierno ,  es  natural  de  Francia,  de  padre  y  de  madré,  y  todos 
los  otros  que  agora  tienen  parte  en  los  négocies,  6  los  unes  son 
tambien  n  a  tu  raies  de  Francia ,  6  tau  aficionados ,  que  es  todo 
une.  Tienen  muy  sugeto  al  principe  al  rey  de  Francia^  y  asi  le 
escribemuy  baxamente,  en  que  lepone  tmesiro  humilde  servidor 
y  voêàUo,  Los  conciertos  que  se  hizieron  con  Francia,  como  alla 
se  supo ,  fueron  muy  amenguados.  Verdad  es  que ,  consydera* 
das  algunas  cosas,  al  principe  le  conyeni6  estoncesesta  amistad, 
mas  todavia  fue  por  medios  ynonestos.  Bien  convernia  que 
estos  dos  principes  estubiesen  conformée ,  porque ,  siendo  los 
mayores  de  la  christiandad ,  como  son ,  podrian  hacer  grand 
bien  en  ella,  y  se  estenderia  su  poder  hasta  los  ynfieles;  mas 
no  se  como  se  podran  compadescer,  porque  los  Franceses  (ha- 
blando  con  su  acatamiento)  no  guardan  verdad  ni  amistad, 
y  es  de  créer  que,  con  este  seiîor  nuestro,  la  guardaran  muy 
menos,  por  los  celos  que  tienen  que  es  mayor  seiîor  y  mas  po- 
deroso  que  el  suyo.  Y  ansy  an  de  procurar  lo  que  pudieren 
à  su  propésito,  y  aun  asy  lo  an  escomenzado.  Quanlos  mensa- 
jeros  que  alla  enbiamos,  ya  sabra  el  seiîor  cardenal  que  los 
detubieron  en  Francia ,  y  quisieron  ycr  todas  las  cartas ,  y  lo 


(27) 

mismo  se  ha  hecho  à  los  que  vienen  ansy  9  que  no  a  tydo  buen 
principîo  de  amistad  ;  y  el  principe  escrivio  al  rey ,  pidien* 
dole  que  dièse  licencia  para  que  se  pusiesen  postas  en  su  reyno 
en  el  camino  de  Espana,  y  el  rey  no  solo  disimul6  y  no  respon- 
di6  en  esto ,  mas  hizosc  lo  dicho.  Y  tambien  deve  saber  el 
seîior  cardenal ,  porque  vea  esta  buena  amistad ,  que  el  rey 
de  Francia  a  enviado  a  decir  al  principe,  con  sus  embaxadores, 
que  él  ténia  titulo  muy  cierto  y  verdadero  al  reyno  de  Napoles, 
6  à  lo  menos  à  la  meytad  ;  que  le  rogaba  que  se  quisiese  jus- 
tificar,  y  que  él  holgaria  que  se  yiese,  lo  quai  hazia  con  ynten- 
cion  que  entre  ellos  no  ubiese  diferencias ,  y  que  en  Napoles 
no  se  recreciese  dano ,  porque  avia  diversidades  de  opiniones. 
Fuele  respondido  con  mas  flema  que  conyenia ,  diziendo  que 
tambien  holgaria  el  principe  que  se  viese^  etc.  Ansi  que  esto 
a  seydo  lo  que  imprimis  tibi  offerimuê  j  bien  le  paresce  al 
obispo  que  el  principe,  nuestro  senor,  al  présente  estando  aca , 
tyemple  y  disimule  con  el  rey  de  Francia,  hasta  que,  mediante 
Dios,  sea  alla.  Mas  tambien,  por  otra  parte,  no  querria  el  obispo 
que  la  disimulacion  y  templanza  fuese  en  tanto  grado,  que  pen- 
sasen  los  Franceses  que  les  temiamos  :  lo  quai,  à  la  yerdad,  en 
esta  casa  los  temen ,  y  por  otra  parte  los  aman  ^  y  no  ay  mas 
mundo  en  lo  de  aqui,  syno  Francia ,  y  esto  es  en  tanta  ma- 
nera,  que  es  muy  grand  dolor  de  lo  ver,  que  al  embaxador  no  le 
tratan  ni  comunican  como  â  embaxador,  syno  como  sy  fuese 
camarero  del  principe,  y  tuviese  cargo  de  estar  à  su  Icvantar  y 
acostar,  y  nunca  sale  de  la  camara  tan  contino  como  los  que  son 
délia  9  y  an  de  servir  à  la  persona  del  principe. 

En  los  conciertos  que  se  hicieron  con  Francia ,  creo  que  el 
principe  quedo  algo  obligado  de  restytuyr  a  Navarra,  para 
quando  lo  pudiese  hacer.  Y  quanto  a  este  articulo ,  dize  el 
obispo  que  Navarra,  segund  es  notorio  y  patente,  es  muy  ne? 
cesario  que  se  conserve,  en  especial  que  es  de  créer  que  con 
los  Franceses  no  a  de  aver  amistad  ;  mas  tambien ,  por  otra 
parte,  devese  de  consyderar  sy  el  principe  ticne  justo  titulo  y 
derecho  a  aquel  reyno ,  porque  mas  se  deve  de  mirar  a  la  con- 


(28). 

utencia,  que  à  olros  fines;  mas  todavia  se  deve  de  yr  a  la  mano 
que  aca  no  se  détermine  el  principe,  por  mucho  que  el  rey  de 
Francia  lo  quiera  y  lo  procure,  syno  que,  ydo  alla  su  alteza, 
vera  lo  que  deva  de  hacer,  y  el  senor  cardenal  aconsejara. 
Que ,  si  por  ventura  aca  se  hace  la  cosa ,  no  yra  de  buena 
suerte,  ni  daria  taies  medios  de  matrimonio  y  seguridades,  ni 
conciertos  convenibles.  Ansi  que  vease  bien  en  esto. 

Aca  se  a  platicado  en  la  yda  del  principe ,  y  el  dia  de  Santo 
Mathia  ,  ques  a  veinticuatro  de  hebrero ,  y  el  dia  mismo  que 
nascio  el  principe,  se  déterminé,  en  un  consejo  muy  de  propo- 
sito ,  a  do  hablaron  todos ,  y  botaron  ,  que  el  principe,  nueslro 
senor,  vaya  alla  muy  presto ,  y  determinose  que  envarcase  por 
San  Juan.  Y  asi  se  procuran  modos  à  aver  dineros,  y  lo  nes- 
cesario.  Y  el  principe  dixo  buenas  palabras  cerca  desto.  Ansy 
que  esta  determinàcion  tiene  agora ,  mas  la  gente  de  aca  es 
muy  remisa,  y  esta  oy  en  una  cosa,  y  manana  lo  dexan;  y 
terne  el  obispo  que,  aunque  en  la  yda  tienen  la  dicha  deter- 
minàcion ,  que  no  la  pornan  en  obra  ;  y  si  este  verano  no  en- 
barcase ,  el  ynbiemo  es  tiempo  peligroso  para  ello ,  y  dilatarse 
ya  para  el  otro  verano.  Y  por  esto,  el  senor  cardenal ,  en  todo 
lo  que  escribiere,  debe  de  procurar  que  esta  yda  sea  muy 
presto,  y  ansy  la  debe  de  procurar  todo  el  reyno,  porque  de 
su  yda  se  conseguiran  grandes  utilidades  ,  y  de  su  tardanza 
muchos  ynconbenientes. 

Mucho  se  teme  por  via  deste  duque  de  Gueldres  aya  enba- 
raszo,  porque  los  Franceses  le  tienen  para  estas  cosas,  y  le 
suelen  faborescer  en  semejantes  tiempos ,  que  aun  poco  a  que 
el  duque  nos  quiso  burtar  à  una  villa  que  se  Uama  Garva  ;  y 
esto  de  este  duque  es  cosa  de  mucho  trabajo,  que  en  verdad, 
senor ,  despues  que  esta  aca  el  obispo  ,  a  visto  que  a  tomado 
desta  tierra  cinco  villas;  y  grand  verguenza  sera,  syendo  el 
principe  seôor  tan  podcroso ,  que  no  provea  en  esto ,  en  espe- 
cial  que  tanto  titulo  tiene  à  aquel  estado  como  al  de  Flandes. 
Parescele  al  obispo  que  sera  bien  que  el  senor  cardenal,  y  aun 


(29) 

e1  reyno,  le  enbien  a  désir  que  por  este  no  cese  su  yda,  que  ellos 
proverau  en  la  conquista  de  Gueldres. 

Esta  determinado  de  enbiar  alla  alguna  persona  ad  prepa- 
randanviam,  aunque  no  sera  grand  enbaxada,  ni  personas 
principales;  y  entre  otras  cosas  que  Uevara,  sera  pedir  al 
ynfante  y  à  la  ynfanta  doua  Gathalina.  £1  obispo  no  a  sido  de 
opinion  que  se  pida  esto ,  y  ansy  es  bien  que  lo  sepa  el  senor 
cardenal.  Muevese  el  obispo,  quanto à  lo  del  ynfante,  quesy, 
por  caso,  le  tienen  aca,  esfriarse  an  la  yda  del  principe;  y 
aun,  demasdesto,  devese  deconsiderar  los  ynconvenientes  que 
a  abido  y  ay  en  tener  al  principe  ausente  en  tierra  estrana,  tan 
di  versa  de  lo  de  alla  ;  podria  su  céder  (  lo  que  Dios  no  quiera) 
alguna  cosa,  porque  séria  mucho  dano  estar  el  ynfante  ausente 
de  ay  ;  ansy  que  lo  mas  seguro  que  al  obispo  le  paresce ,  es 
que  el  principe  vaya  muy  presto  ,  y  que ,  ydo  alla  en  salva- 
miento,  como  Dios  lo  bara,  médian  te  él,  enbien  al  ynfante. 
Y  el  senor  cardenal  podria  entender  en  lo  que  se  a  de  hacer 
con  el.  Querazon  es  que,  pues  al  principe,  nuestro  senor^  Dios  le 
a  dado  tan  grand  sucesion,  y  espéra  olra,  que  reparta  con  este 
su  hermano ,  porque  es  mucha  razon  y  cosa  dévida ,  en  espe- 
cial  que  lo  de  Âustrisia ,  y  Ferrete ,  y  Tirol ,  son  bienes  parti- 
bles,  y  aun  asy  lo  son  los  de  esta  casa  de  Borgona.  Ansi  que 
esto  es  lo  que  paresce  al  obispo  cerca  de  la  venida  del  ynfante 
aca,  en  especial  pues  al  présente  no  tiene  tanta  hedad  ni 
manera  que  al  principe  se  le  consigna  inconbeniente  con  su 
estada  alla  :  digo  por  estes  pocos  dias  en  que  el  principe  es 
razon  que  vaya.  Quanto  a  lo  de  la  ynfanta  dona  Gathalina ,  no 
paresce  que  ay  razon  por  do  se  deve  de  pedir  ni  de  embiar  ; 
anles  le  paresce  al  obispo  que  madama  Leonor  ,  que  aca  tene- 
mos,  la  llevasen  alla,  porque,  en  tanto  que  se  casa,  tubiese 
corle  de  mugeres,  y  se  criasen  con  ella  hijas  de  senores,  y 
la  casa  del  principe  estubiese  mas  autorizada  con  esto  ;  en  es- 
pecial ,  que  si  aca  queda  madama  Leonor ,  y  embian  a  la  de 
alla ,  podria  ser  que  estas  gentes  tratasen  casamientos  baxos  y 
no  devidos,  porque  las  tienen  por  bien  casadas  con  estes  du- 


(30) 

ques  de  la  comarca,  que  quaodo  casaron  a  madama  Ysabel  con 
el  rey  de  Dînamarca ,  peii$aroD  que  avian  hecho  muy  grand 
cosa  ;  y  a  la  yerdad,  a  sydo  y  lo  es  muy  grand  pîadad.  £1  senor 
cardenai  y  cerca  de  lo  del  ynfante  y  de  esto  todo ,  vera  y  aconse- 
jara ,  y  aquello  sera  lo  mejor. 

Aca  a  avido  plâtica  en  el  modo  del  govierno  de  alla,  y  con 
que  tiUilo  te  deve  proveer  las  cosas.  Aie  parescido  al  obispo,  y 
otros  an  estado  en  lo  mismo,  que  el  principe ,  como  curador  de 
la  reyna,  govieme,  y  el  senor  cardenai  en  su  nombre  y  porque, 
puesto  que ,  de  algund  rigor  de  derecho ,  considerada  la  yna- 
yilidad  y  cnfermedad  de  la  reyna ,  dende  que  murio  su  madré, 
se  podria  hacer  otra  cosa ,  todavia  este  modo  es  mas  onesto  , 
en  etpecial  estando  ausente  el  principe  ;  que  ydo  alla  su  al- 
teza  9  su  senoria  reverendisima  determinara  lo  mejor. 

Asi  mismo  a  abido  plàtica  sy  se  Uamara  rey  ;  y  tambien  pa- 
resce  que  al  présente  se  de?e  de  sobreseer  en  esto,  y  que,  des- 
pues que  alla  sea,  se  hara  lo  mejor.  Con  todo,  el  principe,  aun- 
que  ûrma  principe,  riese  y  alegrase ,  quando  le  llaman  rey. 
Avra  de  venir  esto  como  lo  del  emperador,  que  el  pone  en  sus 
cartas  y  firma  rey  de  Romanos ,  y  todos  le  llaman  y  le  escriben 
emperador. 

Aca  se  a  savido  lo  que  el  senor  cardenai  a  hecho ,  y  como  se 
proveyo ,  antes  que  muriese  el  rey ,  de  génie  asy  de  cayallo 
como  de  peones ,  para  paciûcar  el  reyno ,  y  como  proveyo  en 
las  fronteras  y  en  lo  de  afoera,  y  en  todas  cosas  necesarias  ;  y 
asiroismo,  que  se  junt6  con  los  grandes,  y  que  ha  hecho  mara- 
viilas,  y  de  todo  estan  aca  adverlidos  :  lo  quai  aca  an  estimado 
y  estiman  en  mucha  manera.  Su  senoria  goyernara  en  ausencia 
y  en  presencia ,  quando  alla  vaya  el  principe ,  porque  en  la 
verdad  todos  estan  en  ello ,  y  esto  grandemente  lo  tienen  ,  y  se 
an  determinado  en  ello.  Esfuerzese  su  reverendisima  senoria 
y  lieye  adelante  esta  jornada,  que  es  tan  grande  y  de  tanto 
servicio  à  Dios ,  que  no  puede  ser  mayor.  Y  todavia  le  paresce 
al  obispo  que,  aunque  la  yda  del  principe  ubiese  de  ser  presto, 
que  su  reverendisima  senoria  embiase  una  persona  de  bien 


(31) 

aqui ,  que  sepan  que  es  suyo,  para  que  negociase  y  hablase; 
que,  puesto  que  aca  tenga  muchos  servidores,  todavia  es  bien  ; 
y  sy  su  seîioria  no  enviare ,  el  obispo  le  suplica ,  como  ya  por 
otras  partes  se  \o  a  suplicado ,  que  dél  se  sirva  eo  esto ,  porque 
se  terna  por  tan  honrrado  y  dichoso  en  entender  y  en  hablar  lo 
que  enviara  à  désir ,  cooio  en  ser  del  consejo  del  principe.  Y 
si  ubiere  de  enviar  su  seâoria ,  tanvien  le  suplica  el  obispo 
que  mande  al  suyo  que  se  aproveche  del ,  porque  le  acom- 
panara  y  guiara  en  todo.  Y  mire  el  senor  cardenal  quanto 
tiempo  a  que  el  obispo  es  su  yerdadero  servidor,  y  que  le 
agraviaria  ,  sy  se  sirviese  de  otro  y  no  del. 

Parezele  al  obispo  que  una  de  las  cosas  que  suele  descordar 
lo  de  ese  reyno,  es  la  ynimistad  del  condestable  y  del  duque. 
Verdad  es  que  estos  dos  seûores  que  agora  poseen  estas  casas, 
es  de  créer  que  haran  esto  mejor  que  no  los  pasados ,  porque 
se  dize que estan  amigos ,  y  no  quieren  reûir  ;  mas ,  con  todo, 
el  senor  cardenal  deve  todavia  entender  en  ello,  en  especial 
que ,  pues  segund  lo  que  aca  a  visto  que  le  envio  el  duque  de 
Najera,  el  obispo  de  Palencia  escomenz6  à  entender  entre 
elles  ;  y  sy  el  obispo  estubiese  alla ,  el  obispo  se  ocuparia  en 
ello ,  mas  à  do  esta  su  seûoria  re?erendisima ,  no  ay  necesidad 
que  olros  entiendan,  porque  no  solo  lo  procurara,  mas  poderlo 
a  mandar.  Y  aca  se  a  dicbo  que  su  senoria  esta  muy  amigo  de 
todos ,  y  confederado  en  especial  con  el  marques  de  Yillena  y 
duque  del  Ynfantasgo ,  lo  quai  a  seydo  muy  bien.  Plega  a  Dios 
que  las  pasiones  de  esos  sonores,  y  sus  particularesyntereses,  se 
atajen ,  lo  quai  ansy  se  harâ ,  en  especial  poniendo  la  mano  en 
ello  su  senoria ,  como  la  pone* 

£1  rey  de  Francia  procura  de  se  ver  non  el  principe ,  nuestro 
senor,  de  lo  quai,  sy  se  hace»  sucederà  ynconveniente,  como 
susoedio  al  rey  don  Felipe,  que  Dios  perdone,  que  quando  se 
vido  con  el  rey  de  Françia,  hizo  mucbas  baxezas.  Y  ansy  es  de 
créer  que  se  hana  agora  ;  y  aun ,  de  mas  desto,  sy  algunos  con- 
ciertos  nviese  entre  elles ,  mas  séria  contra  nosotros  ^  que  con- 
tra los  Franceses. 


(32) 

El  emperador  tanbien  creo  que  qiierra  ver  su  nieto ,  y  el 
obispo  teme  esta  vista  ,  porque  (hablando  con  acatamiento  de 
Su  Magestad)  de  alli  crée  que  suscederan  algunas  cosas  de 
g^randes  ioconveDientes,  en  especial  si  viene  con  el  emperador 
el  cardenal  Cursa ,  que  todo  su  fin  es  cobdicia  y  ynteres  ;  y 
bien  paresce ,  pues  de  todas  las  negociaciones  en  que  se  a  visto, 
a  becho  su  particular  provecho.  Y  el  emperador  esta  muy 
puesto  en  lo  de  Ytalia ,  y  porna  el  principe  en  aquello  :  lo 
quai  al  présente  no  nos  oonyernia ,  sino  entretener  las  cosas  en 
paz,  basta  que  seamos  alla,  que  entonces  al  tiempo  el  consejo. 

El  rey  del  Ynglaterra ,  si  bien  se  mira ,  es  el  que  à  la  verdad 
a  guardado  mejor  amistad  con  esta  casa.  Yerdad  es  que  cerca 
del  matrimonio  que  estubo  becho  y  concertado  del  principe 
con  madama  Maria,  unos  quieren  decir  que  qued6  por  ellos, 
otros  que  por  el  emperador  y  sus  tutores  ;  mas  en  fin ,  dexado 
esto ,  el  rey  de  Ynglaterra  a  sydo  buen  amigo ,  y  parescele  al 
obispo  que ,  teniendo  temor  y  sospecba  que  los  Franceses  no 
seran  buenos  amigos,  convernia  travar  de  Ynglaterra.  Y  al 
présente  ay  alguna  amistad ,  mas  no  es  muy  entera  ^  séria  bien 
que  fuese  muy  balida  y  firme ,  porque  esta  es  la  que  sera  mas 
cierta,  porque  aman  esta  casa,  y  porque  aborrescen  la  de 
Francia,  y  tanbien  porque,  no  conviniendo  que  el  principe 
vaya  por  Francia ,  a  de  yr  por  la  mar ,  y  podria  ser  que  suoe- 
diese  caso  que  aportase  en  aquel  reyno ,  como  sucedio  à  su 
padre ,  ansi  que  la  amistad  del  rey  de  Ynglaterra ,  ansy  por  an- 
gora ,  como  para  lo  de  adelante ,  le  paresce  al  obispo  que  séria 
bien  necesaria  y  proyechosa. 

El  maestro  Mota  esta  en  esta  corte ,  y  es  buena  persona ,  y 
se  tiene  por  servido  dël ,  y  liene  uniyersidades  de  lenguas^  y 
por  es^o ,  demas  que  lo  meresce ,  entiende  en  el  expediente.  Es 
servidor  del  senor  cardenal ,  y  por  tal  se  demuestra ,  mas  toda- 
via  paresce  al  obispo  que  su  seûoria  enviase  aqui  un  letrado 
jurista,  vîejo^  prudente,  y  esperimenlado ,  y  de  conciencia, 
de  esos  que  alla  a  avido  en  los  tiempos  pasados^  paraque 
dcnde  aqui  endereszase  las  cosas ,  porque ,  aunque  aca  no  aya 


(  33  ) 

tanlos  negocios ,  todavia  avra  algo  que  proveer  ;  y  en  caso  que 
DO  se  ubiere  de  enviar  este,  sera  bien  que  su  seôoria  se  deter^ 
mine  en  el  que  servira  en  este  oGcio ,  para  entrando  en  Cas^ 
tilla,  pues  es  verdad  que  del  que  en  esto  entiende,  segund 
avemos  visto  por  lo  pasado ,  y  podemos  conjeturar  por  lo  pre^ 
sente,  pendera  mucho  bien  6  mucho  mal. 

Aqui  se  nombraron ,  en  un  eslado  que  se  ordencS ,  algunos 
por  secretarios,  y  esto  se  hizo  entonces ,  porque  no  podian  ser 
puestos  en  estado  de  gentiles  onbres ,  que  aca  quiere  dezir 
gentiles  onbres  como  alla  cavalleros ,  fue  neoesario  que 
se  pusiesen  por  secretarios,  que  en  estas  partes  se  estiman 
muy  poco ,  que  aca  los  llaman  clerques ,  y  esto  fue,  por 
dalles  algund  titulo  ,  para  que  les  diesen  algun  salario , 
que  en  esta  casa  ninguna  cosa  se  da  sin  algun  titulo.  Mas  la 
verdad  es  que,  quando  estos  secretarios  se  nombraron,  que 
avra  bien  quatro  6  cinco  anos,  no  fue  para  que  io  usasen, 
syno  por  la  cabsa  dicha.  An  venido  las  cosas  en  los  terminoa 
en  que  agora  estan,  y  anse  estos  extendido  a  exercitar  sus 
oficios  :  lo  quai  es  cosa  ynonesta,  porque,  puesto  que  sean 
buenas  personas  para  otras  cosas ,  no  conviene  que  exerciten 
el  dicho  oficio  ,  por  lo  que  toca  a  la  honrra  del  principe ,  ni  & 
su  conciencia  ;  y ,  si  va  adelante ,  es  cosa  mny  vergonzosa  y 
digna  de  reprehension  ;  y  porque  el  obispo  no  sea  reprehen- 
dido ,  ni  le  quepa  parte  desta  verguenza ,  haze  saber  lo  diebo , 
y  suplica  al  senor  cardenal  que  elixa  dénde  agora  una  maj 
buena  persona,  quai  para  esto  convenga,  y  le  envie  aca ,  6 
este  nombrado  para  quando  alla  vamos,  porque  cierto  coîi'-- 
viene ,  y  entre  otros  secretarios  que  aca  ay ,  tenemos  uno  que 
se  llama  Gonzalo  de  Segovia,  amo  del  ynfante  don  Hernando, 
avile  y  suficiente  y  buena  persona  ;  y  no  lo  digo  con  pasion  ni 
aficion ,  syno  porque  ansy  es. 

£1  obispo  dice  que  esta  determinado ,  pues  a  tanto  tiempo 

que  sigue  esta  demanda ,  y  en  ella  se  a  envejecido  con  tanto 

travajo  y  naufragio  ,  y  prision  ,  y  absencia  de  su  patria ,  y  ne^ 

cesydades ,  de  tener  pueslo  los  ojos  à  Dios ,  y  al  servicîo  del 

ToM.  X.  3 


(34) 

principe  y  bien  gênerai,  y  no  a  olros  fines  algunos,  y  ansy  no 
le  an  de  apasionar  sus  debdos ,  aunque  lengan  diversidad  de 
parcialidades;  y  aunque  le  an  escrito  mucbas  cosas  diversas, 
para  todos  tiene  un  preso  puesto,  y  para  con  el  ni  a  de  aver 
fubor  de  los  que  an  seguido  lo  de  aca ,  ni  lo  olro ,  que  todo  lo 
liace  uno ,  ni  parientes  6  no  parieotes ,  ni  amigos ,  ni  enemigos  ; 
y  esto  créa  el  senor  cardenal  que  no  lo  dice  el  obispo  como 
suelen  désir  el  corazon  de  la  posada ,  sino  que  realmente  pasa 
ansy ,  como  lo  vei*^  por  esperiencia,  medianto  Dios. 

£1  obispo ,  pueslo  que  aca  piden  muchos  para  lo  de  alla ,  y 
dende  agora  quieren  hacer  sus  cosas ,  sepa  el  seîior  cardenal 
que  ni  para  sy ,  ni  para  debdo,  amigo,  ni  criado,  el  a  pedido 
cosa  alguna ,  sino  que  esta  en  esto  tan  desnudo  de  la  manera 
que  salio  d'Espaîîa.  A  lo  hecho  ansy ,  porque  le  paresce  que  es 
bien  que  cognoscan  que  aca  no  yenimos  por  estos  fines,  y  tam- 
bien ,  porque  quiere  el  obispo  hazer  sus  cosas ,  y  de  todos  los 
que  le  tocan,  por  mano  de  su  selioria  re?erendisima ,  porque 
syendo  por  esta ,  quedara  muy  satisfecho  y  contento  ;  que  sabe 
muy  cierto,  por  voluntad  y  por  obra,  lo  que  en  su  seiioria 
tiene,  y  el  obispo  esta  en  que,  ydos  alla,  se  conservarâ  en  la 
corte,  haziendose  dos  cosas  :  la  una,  tratandole  a  el  conforme 
à  lo  que  a  pasado  y  trabajado ,  y  la  otra ,  si  los  négocies  se 
expiden  conforme  al  servicio  de  Dios,  y  sin  pasion ,  y  sin  in- 
ierès,  y  asy  estas  dos  cosas  no  ve  relraerse  a  su  yglesia  '•  Aun- 
que ella  es  povre,  y  el  esta  muy  mas  povre ,  tenerse  a  por  rico, 
por  aver  sofrido  lo  pasado  en  servicio  de  su  principe  y  natu- 
ral  senor ,  basta  deiarle  en  su  reyno  y  pacifica  sucesion. 

El  obispo  tiene  alla  muchos  debdos  y  personas  que  le  escri- 
ben*  £1  dize  que  respondera  y  terna  ynteligencia  con  dios 
generalmente ,  mas  que  en  cosas  particulares  no  piensa  de 
tener  demanda  ni  respuesta  con  ninguno ,  sino  solo  con  su 
senoria  reverendisima ,  porque  le  paresce  que  conyiene  désir- 
selo  à  ely  abisarle,  para  que  ponga  el  remedio  necesario. 

'  Le  aena  parait  incomplet  ici. 


(  35) 

Y  pues  aqui  se  an  dîcho  algunas  cosas  utiles ,  no  ay  necesi- 
dad  de  suplicar  a  su  senoria  que  esto  sea  para  sy  solo ,  porque 
es  de  ereer  que  ansj  sera,  que  del  contrario  recibîria  el  obispo 
daôo,  y  asy  mismo  dize  el  obispo  que  de  todo  lo  que  suceda 
avisara  a  su  senoria ,  porque  le  paresce  que  haze  lo  que  deve 
en  elle.  Mas  séria  bien  que  ubiese  en  medio  otros  caracte* 
res,  y  el  obispo  los  enviara  à  quien  su  senoria  senalare,  si  fuere 
dello  servido  :  que  su  yntencion  no  es  otra ,  sino  de  le  servir 
con  todo  corazon  y  voluntad ,  y  &  esta  cabsa  a  dicho  todo  lo 
que  aqui  va.  Por  esto  no  ay  necesidad  le  demandar  perdon  > 
porque  a  do  yntervîene  buena  yntencion,  todo  se  deve  sufrir. 


Après  cette  communication,  M.  Gacbard  entretient  l'as- 
semblée  de  la  Relation  des  troubles  de  Gand,  sous  Ghar- 
les-Quînt.  Il  dit  que  ce  qui  en  a  relardé  jusqu'ici ,  et  en 
retardera  encore  pendant  quelques  mois,  la  publication, 
c'est  le  grand  nombre  de  pièces  inédiles  qu'il  a  recueillies 
sur  cet  événement,  à  Bruxelles ,  à  Gand,  à  Paris ,  à  Beau- 
mont  *,  et  en  dernier  lieu  en  Espagne.  11  poursuit  en  ces 
termes  : 

«  La  Commission  voudra  bien  se  rappeler  la  note  dont 
je  lui  donnai  lecture  dans  la  séance  du  6  août  1837  ',  et 
où  je  lui  faisais  connaître  que  la  partie  des  archives  du 
conseil  d'état  et  de  l'audience,  qui  a  été  transportée  à 
Vienne  après  les  événements  de  1794,  et  qui  y  est  encore 
maintenant ,  comprenait  un  Journal  de  la  sédition  de 
Gand,  avec  les  lettres  et  dépêches  faites  à  ce  sujet. 

»  Elle  se  rappellera  aussi  les  obscr?a(ions  que  je  lui 


1  Dana  les  arcliitea  de  M.  le  duc  de  Caraman. 
^Bmlletina,  1. 1,  p.  281. 


(36) 

soumis,  dans  sa  séance  du  10  février  1838*,  sur  le  Dis^ 
cours  dês  troubles  advenuz  en  la  ville  de  Gand,  1539, 
imprimé  dans  les  Analeeta  Belgiea  d'UoynckVan  Papen- 
drechl  ;  obser?ations  qui  tendaient  à  établir  que  ce  dis- 
cours ne  pouvait  avoir  été  composé,  comme  on  l'avait  cru 
jusqu'ici,  par  Jean  d*Hollander, chanoine  de  S^^-Waudru 
à  Mons ,  mais  qu'il  devait  être  un  journal  officiel ,  rédigé 
par  un  membre  du  gouYernement ,  pour  l'information  de 
l'Empereur  lui-même,  au  moment  où  ce  monarque  allait 
traverser  la  France,  sur  la  fin  de  l'année  1539. 

»  Quoique  j'aie  provoqué,  sur  ce  point  intéressant  de 
notre  histoire  littéraire,  les  investigations  de  tous  ceux  qui 
pouvaient  y  répandre  quelque  lumière  nouvelle,  per- 
sonne, que  je  sache^  n'a  combattu  l'opinion  que  j'ai  émise , 
et  aucun  fait  n'est  parvenu  à  ma  connaissance,  qui  soil 
de  nature  h  la  modifier. 

»  Je  voudrais  cependant  être  en  état  de  la  corroborer,  ou 
de  la  rectifier,  par  une  preuve  qui  serait,  à  ce  qu'il  semble, 
décisive.  Il  s'agirait  de  vérifier  si  le  Journal  de  la  eédi- 
tion  de  Gand  y  qui  doit  être  aux  archives  impériales,  a 
Vienne,  est  conforme  au  Discoure  des  troubles  advenuz 
en  la  ville  de  Gand,  ou  s'il  en  diffère,  et  en  quoi. 

»  Je  propose  donc  que  la  Commission  écrive  à  M.  le 
directeur  de  ces  archives ,  afin  de  solliciter  de  sa  com- 
plaisance qu*il  veuille,  s'il  possède  le  texte  du  mémoire 
publié  par  Hoynck  Van  Papendrecht,  le  comparer  avec  le 
Journal  ci-dessus  cité  ,  et  nous  faire  connaître  le  résul- 
tat de  cette  collation  ;  s'il  ne  l'avait  pas,  on  lui  deman-» 
derait  de  vouloir  faire  transcrire ,  pour  nous  les  envoyer, 
les  trois  ou  quatre  premières  pages  du  manuscrit.  Je  ne 

*  SulleHnSfi.M^p.êS^ei. 


(37) 

saurais  douter  que  ce  fonctionoaire  supérieur  n'accède  à 
un  désir  qui  est  motivé  par  Vinlérét  des  lettres.  » 

Cette  proposition  est  adoptée. 

Enfin,  H.  Gachard  informe  la  Commission  qu'il  existe, 
aux  archives  du  royaume,  une  série  de  documents  dont  la 
publication  intéresserait  non-seulement  les  historiens, 
mais  aussi  les  hommes  d'état  et  les  publicistes  :  c'est  la 
correspondance  confidentielle  de  l'impératrice  Marie-Thé- 
rèse avec  le  prince  Charles  de  Lorraine,  son  beau-frère, 
gouverneur  général  des  Pays-Bas  autrichiens,  sur  les  cir- 
constances qui  amenèrent,  en  1750,1e  fameux  traité  d'al- 
liance entre  la  France  et  l'Autriche. 

A  la  demande  de  la  Commission,  M.  le  baron  de  Gerlache 
se  charge  d'examiner  ces  documents,  et  d'en  faire  rapport 
à  une  prochaine  séance. 


Il  résulte  de  différentes  observations  que,  selon  toute 
probabilité,  les  pièces  relatives  à  la  captivité  de  François  V 
qui  se  trouvent  à  Vienne,  ainsi  qu'il  a  été  dit  précédem-» 
ment  *,  proviennent  plutôt  de  Bruxelles  que  de  l'Espagne. 

M.  De  Reiffenberg,  à  propos  de  deux  articles  insérés 
dans  les  Bulle  tins,  sur  l'incendie  de  Hagdebourg,  en 
1631  *,  fait  remarquer  que  dans  le  Deutsche  Monat- 
êchrift,  Leipz.,  bei  Commer,  Jahr  1795,  on  lit,  Mai,  pa- 
ges 37-84,  un  article  intitulé  :  Magdehurgê  Eroherung 
und  Zerstoerung  durch  Tilly,  am  10  May  1631,  vom 
Pasthor  Rathmann ,  zu  Pechan. 


»  T.  VU,  p.  206. 

^  T.  III,  pp.  83-80;  t.  IX,  pp.  140-161. 


(38) 


Charles  inJdiieê  communiquées  par  M,  le  baron  de 

Reiffenherg. 

(Voy.  I.  VII,  p.  •?«;  t.  VIII,  pp.  dOd.304,  et  t.  IX,  pp  101-118). 

I.   (IISO.) 

Frédérie  I,  archevêque  de  Cologne^  et  ff^aîeian,  duc  de  Lim- 
bourg,  aprèe  un  échange  de  bienê,  en  font  y  en  1 180^  deê  do- 
nationê  à  i'abbaye  de  Steinfeit. 

In  Domine  sanctae  et  individuae  Trinitalîs.  Notum  sit  tam 
futurae  quam  praesenti  ecclesDEie,  quod  ego  Friderîcus^  Dei  gra- 
lia  Hcet  indignus  Goloniensis  ecclesiae  achiepiscopus,  animad- 
yertens  quanti  boni  sit  pauperibus  Christi  in  aerumnis  bujus 
saeculi  subvenire ,  curavi  consulerc  commodo  et  utilitati  ûlio- 
rum  meorum  in  Steinfeldensi  coenobio  sub  regulari  disciplina 
Deoservientium,  tollendo  ab  eis  per  quoddam  concambium  multa 
fomenta  offendiculorum.  Nam  ut  cum  quiète  et  licentia  libère 
Deo  servire  queant ,  commutando  acquisivî  eis  a  Duce  f^al- 
ranno,  meo  fideli,  cum  aêseneu  uxorie  ejue  atque  Hberorum  domi- 
nicalem  ipetue  curtim,  atrio  monaeterii  eorum  adhaerentem  cum 
tota  ejusdem  curtis  salica  terra  et  dimidium  mansum  cum  uno 
molendino,  et  unum  foreste,  quod  Jungenvorêt  appellatur,  et 
quidquîd  habet  in  iUo,quodi7a//l&tftcA  nuncupatur.  Quaeetiam 
omnia  obtinui  ab  eodem  cum  omni  jure ,  quo  ea  possederat 
ipse.  Insuper  vero  addidit  etiam  idem  ipse  Dux ,  pro  remedio 
animae  suae  suorumque,  ut  praedicti  canonici  habeantin  per- 
petuum  liberam  potestatem  succidendi  ligna  omnimodo  usui 
eorum  necessaria,  tam  in  suo  sîngulari  nemore,  quod  castello 
Reifencheid  est  vicinum  |  quam  in  eo  quod  in  j^rduenna  possi- 
det.  Ego  autem  tradidi  ei  gratiam  recompensationis  de  praedio 
praefati  coenobii  in  Cinescheit,  in  Berninberg^  in  fp^inthagen  , 


(39) 

in  yisehebaach^  pensionem  XX  solidorum  et  XXX  deDarlorum. 
Praelerca  eliam  dedi  cum  décima  trium  vangarum  paricm  ter- 
mini  ejufdem  coenobii ,  quae  sita  cilra  rivulum  ff^allivuêenu,  per- 
tingitab  ortu  usque  ad  Gnem  ejtisdemrivuli,  terminansinfluvio 
Olefa.  Hujus  quoque  termini  partem  eamdem  transtuli  in  ca- 
pellam  meniorato  castro  contiguam ,  non  aolara  ex  occasione 
hujus  concambii ,  scd  etiam  pro  commodo  et  salute  vicini  po- 
puli.  Hoc  statuens ,  ut  sit  ibi  ecclesia  baptismalis  et  légitima. 
Etquoniam  supradictumlocum,  a  quo  eadem  ecclesia  derivala 
est,  absol?i  a  debito  episcopalis  servitii ,  quod  quarto  anno 
solvitur ,  et  chori  episcopi-  et  decani ,  placuit  eam  mihi  eadem 
liber tate  donare ,  et  praeposito  ejusdem  loci  ila  vicem  meam 
commiltere ,  ut  ipsa  ei  in  spiriluali  regimine  subjaceat  et  per 
eum  pastorem  suscipiat ,  quem  consliterit  esse  idoneum  et  ca- 
nonice  invesiiium  a  praefato  duce  vel  quoviê  legitimo  efusdem 
haerede.  Nec  hoc  putavi  praetermittendum ,  qualiter  sit  a  me 
statutum  ,  ut  nulla  secularis  persona  permittatur  amplius  ha- 
bitare  juxta  coenobium  jam  saepe  memoratum  ,  ut  Deo  inibi 
servientes  ad  observandae  sanctae  profession is  regulam  tanlo 
sint  liberiores  quanto  a  conturbatione  hominum  fuerînt  remo- 
tiores.  Et  quoniam  multiplicanda  sunt  opéra  bona  ut  in  fine 
accumulentur  et  praemia,  trado  eisdem  Dei  servis  affectu  pie- 
tatis,  quidquid  decimarum  fuerit  acquisitum  in  meo  episcopio 
de  novalibus  praedii  ipsarum.  Decimani  vero  de  cunctis  nova- 
libus  parochialis  termini  eorum^  quam  de  libertate  praedeces- 
sorum  meorum  usque  ad  me  detulerunt ,  eis  mea  authoritate 
confirmo.  Ad  confirmandam  igitur  lam  hujus  quamsupradictac 
actionis  seriem,  jussi  eam  scrîpto  roborari  et  sigilli  mei  impres- 
sione  insignitam  atque  episcopali  banni  aulhoritale  commu- 
nitam  solcmniterpromuigari.  Ad  majorisautem  confirraationis 
indicîum  subscripla  sunt  nomina  testium ,  qui  huic  aclioni  in* 
terfucrunt.  Arnoldus,  praepositus  majoris  ecclcsiae,  Hugo,  de- 
canus  ejusdem  ecclesiae ,  Godefridus,  praepositus  de  Santis, 
Arnoldus,  praepositus  de  S.  Andréa,  Arnoldus,  praepositus  de 
S.  Maria,  lludophus,  abbas  de  S.  Heriberto,  liberi.^  Adolphus 


(40) 

eomeSf  Thkiericus  et  Hilgerus ,  Gerlachus,  Luthewîcus,  Rhe- 
teroft,  minûteriales  ;  Almerus,  Conradus  ad?ocatii6,  Jobannes, 
HermaiiDUS ,  Henricus,  Adolfut,  Bertramus*  Quod  si  quîs  poêt 
tanta  et  tant  valida  gettarum  renim  Ormamenta  earuro  aliquid 
temeraria  praetumplione  cassare  teataverit,  yel  etîam  subdole 
permutare,  de  numéro  electonim  segregetur  ,  et  aeterno  îgne 
cremandls  asf ocietur.  Fiat ,  fiât  |  amen. 

Actum  Coloniae  in  celebri  conventu  cleri  et  popali ,  anno  Do- 
minicae  hicarnationis  MCXXX ,  Indiclione  Vlll. 

Cofié  êur  Poriginai  de  fabbaye  de  Steinfdd^ 


11.  (lus.) 

Mhtron  j  évéque  de  Liège  ^  déclare  que  Henri ,  comie  de  Lim^ 
bourg  y  a  fait  donation  à  Végliee  collégiale  de  Sainte^Croix  à 
Liège f  d'un  alleu  qu'il  poaédait  à  Hervé,  et  dont  il  $e  réser- 
vait l'avouerie. 

lo  nominesanctaeet  individuae  Trinitatis.  Quaeafîdelibut  Deo 
servientium  usibus  semel  donata  sunt ,  nulla  pravorum  homi- 
num  refragatione  immutari  valent  in  posterum ,  sed  jure  per- 
petuo  immobilia  consiatunt.  Cum  enim  sinthaec  animarum  vota 
fidelium  et  pretia  peccatorum ,  legis  divinae  judicio  sancta  et 
légitima  sunt  eorum  qui  Domino  in  cuUu  ministerii  ejus  ser- 
viunt.  Quapropter  ego  Albero ,  secundus  Dei  gratia  Leodiensis 
episcopus,  notum  fado  praesentibus  et  futuris  ChrisU  fîdelibus 
quia  diebusnostrisfratribus  canon  icis  ecclesiae  sanctae  Crucis  ex 
donatione fidelium  quaedam  collata  sunt,  quae  nos  Dei  autoritate 
et  nostra  rata  esse  censemus  et  immulabilia,  eo  quod  Deo  ser- 
vientium usibus  sint  oblata.  Siquidem  Henricus,  cornes  de  Lem^ 
bruchf  suam  iUi  ecclesiae  devotionem  applicavit,  et  in  nostra 
praesentia,  coram  multis  nobilibus  viris,  clericis  pariter  et  laïcis, 
libéra  et  légitima  donatione  tradidit  ad  altare  sanctae  Crucis  prae- 


(41  ) 

dium  suae  ÎDgenuitatis  quod  habet  in  ffervia  in  comitaiuaqiien$i, 
cum  omnibus  usuariis  et  appenditiis  universis  suis ,  sicut  est 
in  mansis  ,  in  culutris  ,  in  pratis  ,  in  sylyis  ,  in  terris  cultis  et 
incultis,  in  aquis  aquarumve  decursibus ,  incampis  «  in  molen- 
dinis  9  in  domibus  seu  curtilibus ,  item  in  censu  et  omni  alio 
quovis  redditUy  cum  tota  justitia  et  districtione  ipsius  praedii,  ut 
deinceps  libéra  et  perpétua  possessio  sit  canonioorum ,  qui  in 
praedicta  ecclesia  sanctae  Crucis  Deo  senriunt,  retinuit  autem 
sibiy  suisque  haeredibus  familiam  ejusdem  praedii,  nec  non  et 
adyocatiam  totius  allodii ,  ita  tamen  ut  nullam  ibi  violenliam 
aliquando  imperet ,  nullam  pernoctationem  ,  nullum  obso- 
nium  exigat,  precariam  nullam  habeat ,  solummodo  de  quibus 
eiproclamatum  fuerit,  justitiam  teneat,quae  omnia  nos  cartae 
praesentîs  astipulatione  cum  impresso  sigiili  nostri  munimine 
roboravimus  et  rata  atque  inconvulsa  perpetuo  manere  dccre- 
vimus.  Si  quis  autem  quovis  malignitatis  ingenio  horum  ali- 
quid  infringere  praesumpserit,  auctoritateDei  omnipotentis  et 
Beati  Pétri  Apostolorum  principis  et  nostra ,  excommunicationi 
et  aeternae  mnledictioni  se  substractum  noverit,  nisi  condigna 
satisfactione  erratum  suum  correxerit.Testes  vero  qui  praedictae 
interfuere  traditioni  clerici  pariter  et  laïci  sunt  ii  :  Arnoldus 
cancellarius ,  Wibaldus  abbas  Stabulensis,  Onufus  (Onulfus) 
abbas  de  Porceto,  item  archidiaconi  omnes,  Uenricus  praeposî- 
tus,  Elberlus,  Dedo,  Renerus,  Alexander,  Johannes,  Philippus, 
Bembaiduêdecanuê;  idemque  êanctaecrucispraepo8itu$yl\\co\ikus, 
Bruno,  Waro  et  alii  quamplures  ex  clero  sanctî  Lamberli.  De 
fratribus  sancti  Pétri ,  Robertus  decanus,  Lambertus  cantor, 
Franco  ;  de  fratribus  sancti  Martini,  Godefridus  decanus ,  Silî- 
grious,  Godefridus.  De  canonicis  sanctae  Crucis,  Lambertus  de- 
canus, Nizo  cantor,  Lambertus  custos,  Godefridus  scbolàsticus 
et  alii  fratres.  Delalcis ,  viri  nobiles  Fridericu»,  cornes  de  Fiane^ 
Henricuê,  comei  de  Rupe^  Conradus  de  Dalkerij  Teodoricus  de 
yérgenieal,  Ebrovinus  de  Vaudomonte,  JuUanus  de  H.  Wahartz, 
Steppo  de  Manleis,  Erpho  de  Calmonth,  Memerij  (?)  de  Curtere- 
ceis,  Arnulfus  de  Strata  etaliimulti.  De  familia  sancli  Lambcrti, 


(42) 

Guederîcus  ,  Lambertus ,  Guigerus,  Alberius  ,  Heorîcus ,  Lam- 
bertus  et  alii  mulli.  Actum  ab  iiicarnalioae  Domiai  mîllesinio 
G°XLni°  indictionc  VI',  imperante  Gonrado ,  anno  regnî  ejus 
sexto.  Ex  chartulario  eocleêiae  coliegiatae  S,  Crueis  Leodii,  nunc 
asservaio  in  Arckioiê  publiciê  Leodii,  ubi  charta  haec  legiiur 
foi.  85  veno. 

JV,  B,  De  dictis  vero  bonis  et  censibus  de  Herves  scribitur 
in  antiquo  libro  cartarum,  folio  Vi»,  qaod  illos  tenuit  quidam 
Winandus  de  Slockis  pro  quinque  marchis  cum  dîmidia  census 
dicti  loci. 

Item  folio  ZXX^  ejusdem  libri  quod  anno  domini  mill.  tre- 
cent.  XY <*  accensatl  fuerunt  Arnuldo  de  Herves ,  mediantibus 
quinque  marcis  cum  dimidio  ad  spatium  sex  annorum  tune  in- 
cipientium. 

Item  foL  XXX<»  ejusdem  libri  scribitur  expressius  de  eisdem, 
sic  videlicet  :Summa  census  de  Herves ascendit  ad  IX.  marchas, 
sed  non  omnes  inveniuntur.  Desumma  praedictarecipit  advoca- 
tus  X  et  Vin  B  annuatim  ;  scabini  XX  et  I  et  annuatim ,  fo- 
res tarins  X  et  VIII  annuatim ,  et  habet  ecclesia  apud  Herves 
jornnle  prati  unde  Adtocatuê  habet  juê  suum  in  tribus  placitis 
aequalibus  videlicet  fenum ,  herbam  cum  equis  suis,  et  habet 
advocatus  quatuor  modiosavenae  annuatim,  villici  vero  très. 
Quicumque  praepositus  est  domini  ducis  dicet  se  jus  habere  in 
villicatione  S*  Grucis ,  sed  non  est  par  ecclesiam  ,  ad  vocatus 
etvillius  fromentumhabcntetcaponeSfSedquantitatem  ignoro. 
Praetera  habet  ecclesia  domum  quam  tenuit  quondam  Briches 
filius  Ludowici  de  Foro  in  qua  domo  quotiescumque  necesse 
fuerit ,  placitare  potest  praepositus  et  eadem  domus  annuatim 
débet  11  lib. 

Eegistrc  de  la  collégiale  de  S^'''Croix  à  Liège  y  f»  85,  an.  1879. 


(43) 

m.  (1145.) 

L'empereur  Conrad  II  donne,  par  l'intervention  du  comte  de 
Limbourg,  à  l'abbaye  de  Steinfeld^  une  terre  novale  en  Ar- 
donnes. 

In  Domine  •  .  .  .  CoDradus,  divina  favente  clementia  Ro- 
manorum  rex  secundus  •  •  •  ,  rogatu  fîdelis  et  charissimi  nos- 
tri  Arnoldi  Coloniensis  ecclesiae  majoris  praepositi ,  interventu 
quoque  Henrici,  comitis  de  Limboreh ,  concessimus  Ebroîno , 
venerabili  Steinveldensi  praepositoac  fratribus  in  eadem  ecclesia 
Deo  sub  B.  Augustin!  régula  militantibus,  nunc  et  in  perpetuum 
noYale  quoddam  in  Ardenna  prope  villam  Compendium  die- 
tam  •  •  •  •  qui  locus  a  yicinis  vocatus  est  ff^alburc  .  .  •  • 
Signum  Domini  Conradi,  Romanorum  regîs  secundi.  Ego  Ar- 
Dolduscancellarius  yiceHenrici  Moguntint  archiepiscopi  recog- 
novi.  Anno  Dominicae  incarnationis  MCXLY ,  indict.  VIII. 
Data  est  Wormaliae  féliciter*  Amen. 

Copié  $ur  l'original  repoeant  autrefois  à  l'abbaye  de  Steinfeld, 

IV.  (IU7.) 

L'empereur  Conrad  III  confirme  ,  en  1 147  ,  une  donation  faite 
à  l'église  royale  d' Aix-la-Chapelle ,  par  un  certain  noble  nom- 
mé Baudrù 

In  nomine  sanctae  et  individuae  Trinitatis.  Gunradus,  divina 
favente  clementia  Romanorum  rex  secundus.  Notum  sit  omni- 
bus Christi  nostrique  fidelibus  tam  fuluris  quam  praesentibus, 
quod  Baldericus,  vir  quidam  liber  ex  liberis  ortus  parentibus 
allodium  suum  de  Hoenbusch  cuidain  Eadulpho  Aquensis  ec- 
clesiae ministeriali  et  ejusuxori  Ermentrudi  libère  et  sine  omni 
contradictione  per  manum  Gerardi  de  Ilostade,  viri  similiter 


(44) 

liberî,  vendidit  et  liberam  possessionem  tradidit.  In  hac  igitur 
libéra  allodii  sut  possessmne  praedictus  Eadulphus  cum  pluri- 
bus  annis  sine  liberis  permansisset ,  coepit  cum  uxore  sua  de 
salute  anîmarumu  suarum  saepe  et  dévote  retractare  ,  quibus 
divina  inspirante  gralia  placuît  utrimque,  ut  tpsum  allodium 
ecclesiae  sanclae  Dei  genitricis  Mariae  Aquisgrani ,  cujus  erat 
ministerialis ,  in  spe  salutis  aeternae  ,  amore  Dei  et  gloriosae 
Yirginis,  traderent,  et  specialiter  ad  usum  fralrum  ibidem  Deo 
famulantium  assignarent.  Quod  et  fecerunt,  et  per  manum 
OUonisj  generi  et  kaeredis  praenotninati  Gerardi,  per  quam 
acceperunt,  praefatae  ecclesiae  tradidernnt  et  nemine  conlra- 
dicente  assignaverunt.  Ut  autem  haec  traditio  per  omnem 
temporum  successionem  rata  et  inconvulsa  permaneat,  hanc 
cartam  inde  conscriptam  et  nostra  manu  corroboratam  impres- 
sione  sigilli  nolri  signari  jussimus ,  nec  non  et  testes  hujus 
confirmationis^  sub  quorum  praesenlia  haec  firmata  sunt ,  an» 
nolari  fecimus ,  quorum  nomina  sunt  haec  :  Ârnoldus  Colo- 
niensis  archipiscopus,  Heinricus  Leodiensis  episcopus,  Nicolaus 
Cameracensis  episcopus,  Warnerus  Monasleriensis  episcopus  , 
Gtidefiridus  dux  Lovaniensis  ,  Heinricus  de  Lemburg  y  Lodewi- 
eus  cornes  de  Los  ,  Arnoldus  comes  de  Cleve ,  Otto  cornes  de 
Rineke,  Heinricus  comes  de  Rupe  y  Godefridus  et  Heriraannus 
de  Kuc.  Signum  domini  Cunradi  Romanorum  régis  secundi. 
Arnoldus  cancellarius  recognovit  vice  archicancellarii.  Data 
Kal.  aprilis  anno  dominicae  incarnationis  MCXLYII ,  indict. 
X,  régnante  Cunrado  Roman.  Rege  secundo,  annoX  regni  ejus. 
Actum  Aquisgrani  in  Christo  féliciter  Amen. 

Ex  Chariuiario  regalis  ecclesiae  B,    Mariae  Aquisgrani, 
fol.  40  seqq. 

V.  (1149.) 

Arnold  /,  archevêque  de  Cologne  ,  confinne  de^  donations  faites 

au  monastère  de  Hersel, 

In  nomine  sanclae  et  inviduae  Trinitalis.  Arnoldus,  Dei  mi- 


(45) 

sericordia  Coloniensis  ecclesîae  archiepiscopus,  omnibus  Christi 
Gdelibus  in  perpetuum  ....  ad  notitiam  itaque  posterorum 
transmittimus  quanta  devotione  et  praediorum  suorura  admi- 
nistratione  fidèles  CbrisU ,  qui  sunt  in  villa  Hersell ,  oratorium 
ad  honorem  Dei  et  S.  niartyrum  Gassli  et  Florenlii  in  eadem 
villa  extruxerunt  et  dolarunt.  Primum  vero  ipsi  de  praediis  et 
possessionibus  suis  XL  jornales  in  praedicta  Deo  famulaniibus 
dévote  tradiderunt.  Buic  donationi  etiam  quidam  felicis  me- 
moriae  Albero  de  Pannersdorf  X\  jornales  de  praediissuis  ad- 
didit,  quibus  XII  marcas  recepit,  rogans  dévote,  ut  meraoriale 
ejus  et  parentum  suorum  ibidem  non  derelinquatur  in  ecclesia. 
De  bonis  etiam.  B.  Pétri  quae  ad  nos  spectant,  unus  mansus 
eidem  villae  conterminus  additus  est  in  hune  modum  :  hune 
mansum  Cornes  Adolphus  de  Saffenherg  a  nobis  ;  ab  eo  autem 
jirnoldus  de  Bedebure ,  ab  ipso  Sigebodo  de  Golzdorp  jure 
beneficiali  posséderont.  Sigebodo  autem  eundem  mansum  jure 
censuali  colendum  Berwico  et  uxori  ejus  Hizzichao ,  in  eadem 
villa  manentibuSy  eoncesserat,  sicut  ipse  annue  X  videlicet  so- 
lidos,  sex  denarios  avenae  malderum  et  dimidium,  tresgarbas  , 
duas  gallinas,  deeem  ova  inde  reciperet,  et  caetera  mansualia 
jura  ad  ipsum  spectarent.  Et  quia  hic  Berwicus  scilicet  et  Hiz- 
zicha  liberis  carentes  Deum  bonorum  heredem  constituerant , 
operae  pretiumest,  ut  diligenler  in  memoriasemperhabeantur. 
Hi  vero  omnes  unanimi  consilio  et  devotione  eumdem  man* 
sumpraedictae  ecclesiae  me  annuente  et  confirmante  tradide- 
runt eo  videlicet  pacte  ,  ut  idem  Sigebodo  (et  ejus)  cujus 
successoris  praedictum  tantum  censum  annuatim  inde  recipe- 
rent  et  de  caetero  praefata  ecclesia  eundem  mansum  sine  omni 
vexatîone,  id  est  advocatorum  vexalione  et  hospitandi  incom- 
modltate,  absque  eo  quod  vulgo  dicitur  Verchure  et  caeleris 
gravaminibus  in  posterum  possiderel ,  el  ut  haec  rata  et  indi- 
vulsapermanerent,  idem  Sigibodo  et  caeteri  a  Traire  Wolframmo, 
qui  tune  eidem  ecclesiae  praefuit,  et  caetcris  fratribusXVl  mar- 
cas et  dimidium  argenti  receperunt.  Haec  autem  omnia  quod 
sic  ordinata  et  disposita  sunt)  devota  diligentia  et  studium 


(46) 

dilecli  filii  noslri  Gerhardi  Bonnensis  praepositi ,  quia  illa  ec- 
clesia  îd  fuDdo  Bonnensis  sita  erat,  elaboravît  :  ideoque  fratrcs 
in  diciaeoclesia  Deo  famulantes  ipsi  $e  êuhdiderunt ,  ita,  quia 
ipti  regularem  viiam  dttcere  decreveruntf  ui  decedente  praelalo 
eorum  ipsi  electum  suum  in  Bonnensi  ecclesia  praeseotarcnt , 
qui  ibidem  a  praeposito  investituram  accipiet  coram  principali 
allari  in  signum  suae  praesenlationis  et  récognition em  prae- 
dictae  subjectionis ,  idem  etiam  fratribus  cereum  duas  libras 
appendentem  in  ecclesia  beatorum  martyrum  CassiietFlorenlii 
in  natali  ipsorum  repraesentantes;  ut  sic  etiam  subjectionem 
suam  recognoscat ,  et  sic  praepositum  Bonnensem  obligat ,  ut 
in  omnibus  negotiis  et  gravaminibus  suis  Odeh's  adjutor  et  de- 
fensor  eis  assistât.  Volumus  etiam  ut  in  monumentum  et  stati- 
bilitatem  hujus  societatis  praedictorum  fratrum  praelatus  in 
festo  beatorum  martyrum  et  in  exequiis  fratrum  in  oonyentu 
ecclesiae  Bonnensis  semper  appareat  et  assistât.  Acta  sunt  haec 
in  civitate  Veronae  anno  1149  sub  universali  papa  Eugénie, 
Romanis  dominante  fascibus  Conrado.  Testes  Arnoldus  prae- 
positus  de  domo  S.  Pétri ,  Gerardus  Bonnensis  praepositus , 
Walterus  S.  Pétri ,  Adelbertus  comes  de  Bunna^  Adolphus  co- 
rnes de  Monte  ,  Otto  comes  de  Rbeineck  ,  Fredericus  comes  de 
Are,  Henricus  comes  de  Are,  Henricus  comes  de  Lispurg 
(lig.  Limburg),  Goswinus  comes  de  Hunnersbcrg  Çleg,  Heins- 
berg  ) ,  Albertus  comes  de  Norvenich. 


Supplément  à  la  notice  sur  Philippe  Housk^s,  par 

H.  Du  Mortier. 

Dans  ma  notice  sur  Philippe  Mouskés,  j'ai  démontré 
que  ce  célèbre  trouvère  n'était  nullement  l'éTéque  Phi- 
lippe Mus  y  mais  un  bourgeois  de  Tournay,  appartenant  à 


(47) 

Tiiiie  des  principales  familles  aristocratiques  de  Tantiquc 
capitale  des  Franks,  et  j'ai  prou?é  que  cette  famille  habi- 
tait la  rive  droite  de  l'Escaut  (quartier  de  Saint-Brice)^ 
résidence  habituelle  des  familles  du  Burbant,  comme  c'est 
l'usage  encore  généralement  de  nos  jours.  J'ai  montré  que 
la  famille  Houskés  était  alliée  à  plusieurs  des  principales 
maisons  de  Tournay,  aux  de  Mortagne,  de  la  famille  des 
châtelains  de  Tournay,  aux  Bucau,  aux  Gallait,  aux  Wisse, 
aux  de  Rongies,  aux  Tiebegos,  etc.,  qui  représentaient 
l'un  des  grands  lignages  de  la  cité.  Voici  maintenant  que 
je  Tiens  de  découvrir,  dans  le  carlulaire  de  cuir  rouge  de 
l'abbaye  de  Saini-Hartin  de  Tournay,  vol.  2,  page  24,  une 
charte  donnée  par  Watier  d'Âvesne,  avoué  dcTournay  et 
seigneur  du  Burbant,  actée  en  cette  rille  l'an  1216,  la- 
quelle porte  parmi  les  témoins  le  nom  de  Gérard  Moêchéê, 
châtelain  de  Leuze  en  Burbanl.  Ce  Gérard  Moskés  (dont 
le  nom  est  orthographié  comme  dans  l'acte  de  1230,  nu- 
méro 3)  serait-il  l'époux  de  dame  Juliane  Houskele  qui 
fit  en  1223  son  partage  entre  ses  enfants,  ou  bicu  n'en 
est-il  qu'un  parent  collatéral,  c'est  ce  qu'il  est  impossible 
d'établir.  Hais  ce  qu'on  ne  peut  méconnaître ,  c'est  que 
notre  poète  a  dA  appartenir  à  la  famille  des  châtelains  de 
Leuze,  ce  qui  explique  mieux  encore  la  pensée  aristocra- 
tique que  l'on  remarque  dans  son  poëme  ,  et  les  qualifica- 
tions nobiliaires  que  portaient  les  hommes  et  les  femmes 
de  cette  famille  au  commencement  du  XIIP  siècle.  Voici  ^ 
au  reste,  le  texte  de  cette  charte  : 

«  Ego  Walterus,  dominus  de  Âvesnis,  notum  facio  vni* 
versis  présentes  litteras  inspecturis,  quod  sicut  contine- 
batur  in  autentico  viri  nobilis  Âlardi,  domini  de  Ânlhonio, 
quod  vidi ,  et  etiam  raultorum  veridica  relatione  didici, 
vir  quidam  Walterus  cognomentoSurdillus(/^^a/fer  5(^tir- 


(48) 

dêau)  Huas  partes  décime  que  cofilinelur  inira  (ermînos 
parrochiaruiD  de  Gaurain  et  de  Ramccrois^  cum  omni  in- 
tegritate  qua  eam  possidebat  et  commodis  omnibus  que 
pro?enire  poterunt  de  uoyalibus ,  coram  muUis  paribus 
suis  libère  resignavit  et  ad  opus  sancli  Martini  Tornacensis 
ecclesie,  in  cujus  personatu  sita  est,  una  cum  Txore  sua  et 
filio  suo  primogenito,  in  manus  predicti  Alardi  de  Anlhonio, 
aquo.eam  tenebat,  in  feodo  reportant,  fide  et  sacramento 
firmans  se  in  ea  nichil  amplius  clamaturum,  prius  tamen 
pro,  commutatione  décime  non  modicam  ab  eadem  eccle- 
sia  recipiens  hereditariam  possessionem.  Et  quum  heredes 
ipsius  Walteri  jure  capitali  meo  addicti  erant  scrvilio, 
rogalus  ab  abbate  et  monachis  Tornacensis  ccnobii  ut 
quod  faclum  fuerat  bénigne  concederem,  inlullu  di?ine 
pietatis  eorum  precibus  annui  et  commutalionem  de  as- 
sensu  partium  faclam  approbafi,  mequc  contra  calump- 
niatores  si  qui  forte  émergèrent,  eccicsie  adjutorem  et 
consiliatorem  esse  bona  fide  repromisi,  hoc  addito  quod 
idem  Waiterus  coram  hominibus  mcis  annuil  quod  si  ipse 
Tel  quilibel  heredum  suorum  supra  boc  de  cetero  eccle- 
siam  moles  tare  presumeret  ad  possessionem  pro  commu* 
latione  décime  sibi  tradilam  mibi  manum  apponere  liceret 
usque  ad  emendationem  ecclesie  supradicte  sufficicntem« 
In  hujus  rei  memoriam  predictas  litleras  inde  conscriptas, 
sigilli  mei  impressione  feci  muniri  et  teslium  suhscrip- 
tione  roborari.  Testes  :  Waiterus  de  Proisi ,  Waiterus  de 
Heimys,  Grossellus  de  Kaisneto,  milites,  Gbrardus  Mos- 
Gn£S,GASTELLA]!CUs  LuTOSB,  Woricus  Plomars,  magîstcr  Ro- 
bertus  de  Honecort,  Jobanues  cap""*,  Gossuinus,  clericus, 
Eurardus  de  Condato.  Actum  Tornaci ,  anno  dorainice  In- 
carnationis  M'*CC'*XVI°  mense  junio.  » 


(4») 


Notes  €i  idées  louchant  V histoire  de  deux  traditions, 

par  M.  le  docleiir  Goremans. 


Die  Sagem  halb  'verktitngen  , 
Die  Kumden  wunderbar , 
yonfriseftem  Htmch  Mêùt 
Brlmgt  er  verfûngt  siê  dmr, 

(F.  Wkuê.) 

m  Les  Segm  k  moitié  onbliéM , 
»  les  notions  mervalloaMt  f  nini- 
N  ro^  par  un  soofl«  A&  (ratche 
n  Tic,  —  il  les  offre  rajeunies.  » 


L'histoire  des  traditions  n'est  pas  une  des  branches  les 
moins  remarquables  du  grand  arbre  des  sciences  histori- 
ques. 

Cette  branche  porte  en  effet  des  firuits  merTcilleux 
qui  y  de  siècles  en  siècles,  changent  de  formes' et  de  cou- 
leurs, et  qui  indiquent,  pour  le  penseur,  d'une  manière 
frappante ,  les  Tariations  de  l'esprit  humain ,  les  pas  pro- 
gressifs on  rétrogrades  de  la  ciTÎIisalion  et  des  sciences,  le 
caractère  général  des  différentes  époques,  leurs  bonnes 
et  mauvaises  qualités,  leurs  tendances  poétiques  ou  non , 
leur  foi  ou  leur  scepticisme;  oui,  même  les  phases  diver- 
ses des  préoccupations  politiques. 

Nous  nous  proposons  ici  de  prouver  la  parfaite  exae^ 
titude  de  ces  assertions ,  en  présentant  au  lecteur  l'his- 
toire de  deux  traditions  célèbres  qui  n'appartiennent  pas 
exclusivement  à  un  pays,  à  un  peuple,  h  une  époque, 
mais  bien  à  la  fois  aux  pays  et  aux  peuples  les  plus  divers, 
aux  époques  les  plus  reculées  comme  aux  plus  modernes. 
Ton.  X.  4 


(56) 

Notre  miroir  historique  aura  ici  à  réfléchir  ,  eo  pre- 
mier lieu  f  l'image  de 

I. 


LA    LIGORIIB. 


Und  wieder  gïàn%t  vom  Lichte 
Der  Forseimng  sauft  »rhelU 
Das  dunkle  Reich  dei*  Sage , 
Die  aile  H^'underwelt . 
(F.  Wbiss.) 

n  Et  éclaira  par  U  donee  la« 
B  miôrt  de  r«xaaMii ,  U  brille  de 
B  noureaa  Tempire  lénébreux  de 
M  la  Saga  ,  rancien  inonde  des 
B  menreilles.  • 


Celte  tradition  est  une  des  plus  anciennes  ;  il  faut  en 
aller  chercher  Torigine  au  berceau  de  Thistoire  du  genre 
humain.  A  Persépolis,  au  milieu  des  ruines  d'un  monde 
qui  se  perd  dans  les  ténèbres  de  l'antiquité  primitif e,  et 
dans  les  représentations  du  Zend-uio^êtap  la  licorne  nous 
apparaît  sous  des  formes  colossales.  Elle  ?eille  à  l'entrée  du 
Tachii'Dêohenêchid ,  et  quelques  chapiteaux  des  colon- 
nes qui  s'élèvent  sur  les  tombes  des  rois  nous  oflrent  la 
licorne  à  double  face ,  dans  une  forme  analogue  à  la  tête 
de  Janus. 

Et  quelle  peut  être  la  signification  de  ces  antiques  œu- 
Tres  de  l'art  plastique?  Si  vous  interrogez  l'école  symbo- 
lique allemande,  elle  vous  dira  que  c'est  un  emblème  de 
Yunitd  diyine,  sur  la  corne  de  •laquelle  le  monde  repose  ^ 
et  elle  tous  citera  comme  une  des  preuves  de  la  justesse 
de  son  interprétation ,  une  tradition  africaine  générale- 
ment connue,  et  qui  conserve  dans  la  bouche  du  peuple 
cet  antique  symbole. 


(51  ) 

D*autre8  safants  considércnl  la  licorue  comme  Tem* 
blême  du  monde  animal  dans  tonte  ta  pureté ,  vu  qu'elle 
se  compose  de  parties  empruntées  aux  animaux  les  plus 
utiles  el  les  plus  puissants. 

Pour  d'autres  encore  la  licorne  est  le  symbole  du  pou- 
voir, Tembléme  de  la  souTcraineté,  de  l'état.  C'est  là  une 
idée  sœur  de  celle  qui  voit  dans  cette  figure  le  symbole 
de  la  divinité;  elle  applique  à  la  i4rre  Tidée  universelle 
qui  embrasse  le  monde  entier. 

L'explication  la  plus  simple  sous  tous  les  rapports  et 
aussi  la  plus  prosaïque,  est  celle  qui,  renonçant  à  tout 
symbolisme,  nous  dit  que  la  licorne  est  un  quadrupède 
Ueeme,  et  que  sa  représentation  défectueuse  provient 
d'une  faute  de  l'artiste  qui ,  n'ayant  vu  cet  animal  que 
de  profil,  n'a  pas  représenté  celle  des  deux  cornes  qui 
échappait  à  sa  vue. 

Enfin,  une  dernière  opinion  admet  Vexiêiencê  de  la 
lioorne  oomme  un  être  vivant,  el  transporte  ainsi  dans  la 
rdmiiié  et  le  symbole  et  la  tradition. 

A  la  licorne  symbolique  ou  uon,  de  Persépolis,  vient  se 
joindre  le  rsni  de  VÉeriiurs  saints,  qu'on  pourrait  con- 
sidérer comme  première  épreuve  de  la  licorne  historié 
gue,È\  Bocbard  et  d'autres  ne  prétendaient  pas  que  le  rsm 
de  rËcriture  n'était  que  le  rhinocéros.  Ce  rsm  est  cilé 
dans  la  BîUe  pour  sa  vivacité,  sa  force  et  même  pour  les 
dangers  auxquels  s'exposent  ceux  qui  s'en  approchent. 

Si  nous  sommes  forcés  de  renoncer  au  rsm  comme  pre« 
miére  épreuve  de  la  licorne  historique ,  nous  la  trouTorons 
dans  le  témoignage  de  Gtésias.  Oo  sait  que  celui-ci  se 
trouvait  parmi  ces  Grecs  héroïques  qui  allèrent  jusqu'à 
Babylone  pour  combattre  Cyrus  le  jeune.  Mais  on  sait 
aussi  qu'il  n'eut  pas  le  bonheur  de  participer  à  cette  mer^ 


(3â) 

veilleuse  retraite  des  dix  mille ,  immortalisée  par  Xeno^ 
phon^  et  à  la  gloire  de  laquelle  il  ne  manque  rien ,  sinon  ^ 
peut-être,  que  de  ne  pas  pouvoir  porter  nne  autre  déno- 
mination que  celle  de  retraite.  Gtésias,  fait  prisonnier, 
dut  rester  en  Perse,  où  toutefois  il  sut  se  distinguer  dans 
Tart  de  guérir,  et  devint  même  médecin  d'Arlaierxes- 
Hnémon,  position  qu'il  conserva  pendant  dix*sept  ans* 
Son  Hieioire  de*  Peree*  etdee  jieêyrienê,  dans  laquelle, 
à  sa  manière,  il  a  encadré  différents  faits  d^bistoire  natu* 
relie,  est  aussi  vantée  par  Diodore  de  Sicile  et  ses  disciples 
que  décriée  par  d'autres,  qui  n'y  voient  qu'un  tissu  de 
fables  indignes  de  toute  attention  sérieuse. 

A  dire  vrai,  ce  qu'il  rapporte  de  la  licorne  devient  un  peu 
suspect,  parce  que  Hérodote  et  Aristote  ne  parlent  pas  de 
ce  quadrupède  extraordinaire,  bien  qu'ils  ne  repoussassent 
pas  le  merveilleui  dans  leurs  récits,  et  que  le  dernier  se 
trouvât  dans  une  position  où  il  lui  eût  été  facile  d'avoir 
connaissance  de  pareils  faits,  vu  que  la  générosité  de  son 
disciple,  Alexandre-le-6rand ,  lui  offrait  à  cet  égard  tous 
les  moyens  désirables. 

Hérodote  parle  d'ânes  à  cornes  que  l'on  trouve  en  Éthio« 
pie,  et  Aristote  même  d'ânes  indiens  avec  une  seule  corne. 
Mais  la  dénomination  âne  avait  alors  une  signification 
bien  moins  restreinte  que  de  nos  jours,  et  les  espèces  ehe^ 
vaux,  bœufe  et  gazelles  n'étaient  pas  si  clairement  dé- 
terminées qu'elles  le  sont  aujourd'hui  chez,  les  peuples 
instruits  et  qui  participent  aux  progrès  des  sciences.  On 
ne  peut  pas,  au  surplus,  ajouter  grande  foi  à  ce  que  di- 
sent ces  deux  auteurs  des  cornes  de  leurs  ânes ,  car  il  est 
probable  maintenant  que,  par  exemple ,  Tàne  indien  d'A- 
ristotc  n'est  que  deihiggeiai ,  et  cependant  ce  quadrupède 
n^àpae  de  cornes.  On  a  supposé  que  le  même  animal  pour? 


(53) 

Tait  bien  être  anssi  la  licorne  de  Gtésias.  Celte  supposition 
fait  aussi  absiraetion  de  la  corne,  et ,  au  surplus ,  de  la 
force  extraordinaire  de  la  licorne  deCtésias.  Hais  on  aime 
assez  à  ne  pas  être  gêné  lorsqu'on  marche  sur  la  large  voie 
des  suppositions. 

La  licorne  hhfarigueaj  quoi  qu'on  en  dise,  une  preuve 
qui  se  rattache  i  l'époque  d'Alexandre-le-Grand.  Un  his- 
torien de  cet  illustre  conquérant,  Dnesicrites,  la  décrit 
sous  forme  de  che?al ,  comme  elle  se  trouve  représentée 
à  Persépolis. 

Plus  tard,  à  force  d'être  décrite  sans  avoir  été  vue,  la 
licorne  prend  peu  à  peu  des  formes  de  plus  en  plus  mon- 
strueuses. Du  temps  de  Philêê,  elle  avait  une  terrible 
gueule  de  lion. 

Strabob  en  revient  aux  figures  de  Persépolis,  an  cheval 
avec  une  puissante  corne  au  fronl. 

Mais  Pline  en  revanche  nous  signale  une  transformation 
remarquable  de  notre  tradition.  De  son  temps,  la  licorne 
était  un  quadrupède  trés-sauvage,  qui,  de  la  tête,  ressem- 
blait au  cerf,  des  pieds,  à  Téléphant,  de  la  queue,  à  un 
sanglier,  tout  en  conservant  aux  autres  parties  du  corps 
les  formes  du  cheval.  La  licorne  hurlait  fortement.  Elle 
avait  au  front  une  corttê  noire  de  deux  aunes  de  lon- 
gueur. On  la  trouvait  ou  on  la  cherchait  alors  dans  l'Inde, 
mais  il  était  impossible  de  la  prendre  sans  la  tuer. 

Du  temps  d'Alexandre  Sévère,  la  licorne  habitait,  à 
ce  que  nous  raconte  Philostrate,  toujours  encore  dans 
l'Inde.  Un  fleuve  de  ce  pays,  nommé  Hyphasis,  formait 
différents  marais,  au  bords  desquels  se  trouvaient  des  ânes 
très-sauvages,  ayant  une  corne  au  front,  avec  laquelle  ils 
se  défendaient  à  la  manière  des  taureaux. 

Élien  décrit  ainsi  la  licorne  de  son  époque  :  c'est  un 


(  ii-î  ) 
«aimai  lrès*tnef?eilleui.  Il  •  les  dimeBmni  d'un  grand 
chetaL  Sdn  corps  est  lofig;  sa  couleur  est  jaune;  ses  pieds 
sont  ceux  de  réiépbant;  sa  Toix  est  très-désagréable,  terri- 
ble même.  La  licorne,  ditHl ,  est  tnoins  méchante  a  l'égard 
des  autres  animaux  qu'à  Tégard  do  ceux  de  son  espèce, 
contre  lesquels  elle  soulient  une  guerre  à  morL  Le  mâle 
ne  fait  pas  même  grftce  à  la  femelle,  et  il  ne  se  rappro- 
cke  d'elle  qu'au  temps  de  ses  amours  passagers.  Celle  cir- 
constance expliquait  pour  Élien  la  rareté  de  la  licorne, 
animal  néfaste,  qui  dévorait  tout  ce  qui  ayail  chair,  et 
que  le  lion  même  fuyait.  Toutefois,  le  nri  des  animaux  em- 
ployait a  cette  époque  un  ^ralagème  assez  curienx  pour 
f^inore  la  licorne.  Il  se  cachait  derrière  un  adiré;  la  sau^ 
yagc  licorne,  le  poursuivant  avec  fureur,  enfonçait  sa 
corne  dans  l'arbre ,  et  dès  ce  moment  le  lion  étail  vain- 
queur. 

Les  Talmudistes  prêtaient  i  la  licorne  des  dimensions 
énormes.  Elle  aTait  pour  eux  la  grandeur  du  mont  Tabor, 
et  comme  il  était  impossible  de  faire  entrer  un  monstre  si 
immense  dans  l'arche ,  Noé  fut  obligé  de  se  contenter  dé 
l'attacher  par  la  corne  en  faisant  reposer  le  net  du  gigan- 
tesque quadrupède  sur  le  navire  du  salut» 

Les  monnaies  de  plusieurs  empereurs  d*Orienl  conser- 
vent la  licorne  symbolique  de  Persépolis;  souvent  la  corne 
y  parait  hors  de  toute  proportion  avec  la  grandeur  du 
cheval  dont  elle  orne  le  front. 

Le  moyen  âgé  fut  sans  contredit  la  belle  époque  de  la 
tradition  de  la  licorne.  Il  l'orna  des  tous  les  charmes  de  sa 
poésie^  La  licorne  devint  on  digne  symbole  de  la  fidélité  de 
Tamour  du  chevalier  pour  la  belle  châtelaine,  et  plus  en- 
core de  la  chasteté,  de  la  virginité  de  la  noble  amante  du 
preux  qui  partait  |>our  la  Terre  «-Sainte.  Cette  virginité 


r 


(55) 

éUil  caiifiée  à  la  garde  de  la  HoerDe  >  et  malbeMr  ô  la  belle 
qui  eberchait  à  tromper  ce  giirdieo  fidèle.  L'animal  cbéci 
de- la  tainte  Vierge  Marie  ne  laiatiait  pas  impani  pareil 
méfait. 

Le  Minnêêànger^  le  troubadour,  en  ses  voyages  par 
monts  et  par  Taux»  ne  pouvait  manquer  de  rencontrer 
souvent  la  licorne.  Elle  lui  faisait  mainte  confidence, 
et  si 9  en  entendant  les  secrets  de  la  licorne  9  belle  demoi- 
selle perdait  bonne  contenance,  on  ne  savait  que  trop  ce 
qui  était  arrivé» 

Albert-le-Grand ,  le  moine  de  Gologney  qui,  en  1248, 
transforma  en  Thonnenr  de  lempereur  Guillaume  de 
Nassau,  un  jardin  couvert  de  neige^  en  une  table  de  «plen- 
dide  banquel ,  offrant  les  mets  les  plus  délicieux  au  milieu 
d'arbres  et  d*arbrisseaux  en  pleine  floraison ^  Albert-le^ 
Grand ,  le  vieux  moine ,  disons-sous ,  ne  connaissait  que 
trop  bien  le  tact  que  possédait  la  licorne  pour  distinguer 
vierge  pure  de  vierge  angedéchu. 

La  licorne  symbolique  était  alors  un  coursier  à  poils 
tisses,  dont  le  front  orné  d'une  corne  noire  d'ébéne,  dé- 
fendait au  besoin  la  chasteté. 

Toutefois,  il  arriva  en  ce  temps  d'Orient  un  voyageur 
célèbre  né  à  Venise  et  nommé  Marco  Paolo.  U  avait  été 
en  Arménie ,  dans  l'Inde ,  en  Perse,  en  Tartarie ,  en  Cbine. 
Il  avait  ru  la  licorne  comme  il  avait  vu  aussi  le  vUu»  de 
la  montagne.  Cependant  sa  description  de  la  licorne  n'é- 
tait pas  conforme  ni  à  l'idéal  chevaleresque ,  ni  à  la  figure 
de  Persépolis.  Sa  licorne  indienne  avait  une  tête  de  san- 
glier, qu'elle  portait  haut  en  marchant;  les  poils  d'un  bœuf, 
les  pieds  d'un  éléphant,  mais  elle  était  plus  petite  que 
celui-ci.  Sa  corne  noire  au  milieu  du  front  ne  lui  servait 
pas  pour  sa  défense  ;  la  nature  lui  ayant  appris  inatincti- 


(36) 

Tement  à  reuverser  son  ennemi  et  à  l'écraëer.  Sa  langue, 
couverte  de  forts  piquants,  blessait  griévereenL  La  licorne 
babitait  les  marais.  Il  n'est  pas  très-difficile  de  reconnaître 
le  rhinocéros  dans  cette  description.  De  même  la  licorne 
du  voyageur  Gunz,  aussi  de  Venise,  n'était  sans  doute  rien 
d^autre.  Cette  licorne  habitait  les  extrêmes  limilesde  l'Asie, 
entre  Galhey  et  les  monts  indiens.  Elle  avait  la  tète  d'un 
sanglier,  la  queue  d'un  bœuf,  et  une  corne  et  la  longueur 
d'une  coudée. 

Plus  tard  Ludovicus  Verramundus  eut  l'oecasion  de 
voir  à  la  Mecque  deux  licoraes  venues  d'fetbiopie.  Elles 
étaient  de  couleur  pèle  jaune,  avaient  des  tètes  de  cerf, 
une  crinière  peu  fournie  retombant  d'un  cAté,  et  elles 
étaient  fissipédes.  L'une  avait  la  grandeur  d'un  cheval  de 
deux  ans,  et  une  corne  de  deux  aunes  de  longueur;  l'autre 
ressemblait  à  un  poulain  d'un  an ,  et  sa  corne  était  ausai 
beaucoup  plus  petite.  Ce  renseignement  serait  important 
s'il  n'était  contredit  par  Ulysse  Aldrovandus,  qui  prétend, 
dans  son  ouvrage  de  Quadrupedibus  bisuteis,  que  d'au- 
tres hommes  très-instruits,  avaient  vu  ces  deux  préten- 
dues licornes  qui ,  selon  eux,  n'étaient  que  des  rhinocéros. 
Au  surplus  leur  corne  ne  se  trouvait  pas ,  selon  ces  hom- 
mes savants,  au  front,  mais  sur  le  nez. 

Les  licornes  d*or  ne  sont  évidemment  qu'une  poiiUa'^ 
iian  de  la  licorne  historique  de  couleur  jaune.  Elles  jouent 
cependant  un  rôle  considérable  dans  nos  récits  populaires, 
où  elles  prenaient  place  près  des  cygnes  et  des  lions  dor. 
Bans  un  songe,  un  ange  apparut  à  un  pèlerin  nùrember- 
geois,  et  lui  montra  un  arbre  près  de  Bethléhem^  au  pied 
duquel  il  eut  le  bonheur  de  trouver  le  lendemain  une 
corne  d'or  très-fin,  qui  selon  toute  apparence  appartenait  -à 
une  licorne  d'or.  Cette  trouvaille  lui  procura  les  moyens 


(57) 

de  cousiruiro  une  belle  maiion  à  Nuremberg  ou  près  de 
Nuremberg  ;  il  la  plaça  dans  la  inain  de  Dieu ,  et  la  nomma  : 
^  la  licorne  d*or.  Ces  licornes  d'or  étaient  au  reste  jadis 
une  sorted'enseignes  que  les  hôteliers  affeclionuaient  beau- 
coup.  Il  y  en  avait,  et  il  y  en  a  encore,  dans  la  plupart  des 
grandes  villes  des  Pays-Bas  et  de  TAIlemagne.  La  licorne 
d'oreèi  une  des  plus  anciennes  brasseries  de  Bruxelles. 

de  que  raconte  Tavemier  d'un  àne  rouge  avec  une  corne 
au  front,  dont  le  khan  de  Schiras  avait  fait  présent  à  Schab^ 
AbaSyCst  si  superficiel,  si  incertain,  qu'on  peut  à  peine  y 
voir  une  preuve  en  faveur  de  l'existence  réelle  de  la  licorne. 

Au  reste,  cette  existence  était  encore  si  généralement 
admise,  et  la  poésie  des  troubadours  s'était  si  intimement 
alliée  aux  notions  d'histoire  naturelle,  qu'Eusebe  parle 
de  la  licorne  comme  d'un  animal  très -remarquable. 
Parce  que,  d'après  la  tradition,  le  lion  craignait  la  licorne , 
il  la  place  assez  singulièrement  dans  la  catégorie  du  scor- 
pion, de  la  souris,  du  coq  et  de  quelques  autres  animaux 
qui  ne  nous  paraissent  plus  très-redoutables.  Il  maintient 
encore  comme  vrai  le  respect  de  la  licorne  pour  la  virgi- 
nité. Gessner,  qui  cependant  a  rendu  d'incontestables  ser- 
vices à  la  science,  par  la  publication  de  son  Livre  des 
animaux 9  reste  aussi  fidèle  sur  ce  point  aux  traditions  du 
moyen  âge.  Il  emprunte  à  la  Saga  populaire  tout  son  récit 
de  la  chasse  de  la  licorne.  Les  chasseurs  doivent  se  tra- 
vestir en  femmes.  La  galante  licorne  s'approche  d'eux  pour 
rendre  see  hommages  au  beau  sexe ,  et  elle  périt  victime 
de  son  erreur  sentimentale. 

En  médecine,  les  cornes  de  cet  être  extraordinaire  ue 
cessèrent  pas  de  jouer  un  grand  rôle  pendant  tout  le  moyen 
âge,  et  même  eucoreau  XVIP  siècle.  11  fallait  être  empe- 
reur, roi,  ou  tout  au  moius  graud  et  puissant  seigneur  pour 


(58) 

se  servir  de  ce  remède-là,  qui  ranimait  les  (brcef  du  corps, 
qui  prolongeait  la  vie  et  qui,  au  surplus,  était  trés-e€ieaoe 
en  cas  d'erapoisoDfiement. 

On  vendait  ces  cornes  bien  au  delà  du  poids  d'or. 

€harles*Quint  avait  le  bonheur  d*en  posséder  plusieurs, 
et  comme  il  devait  une  somme  considérable  aui  marc-^ 
graves  Casimir  de  Brandenbourg-Anspach  et  Braoden- 
bourg-Bayreuth ,  ces  princes  furent  assei.  heureui  pour 
obtenir  de  lui,  en  guise  de  payement,  une  grande  &frnê 
de  licorne. 

Casimir  surtout  devait  affectionner  cette  sorte  de  trésor. 

Il  se  trouva  quatre  cornes  dans  sa  mortuaire ,  toutes 
soigneusement  conservées  alors  au  château  de  Plasseo- 
bourg,  célèbre  donjon  franconien,  dernière  prison  de 
Louis-le-Barbu  ,  et  qu'à  l'époque  doat  nous  parlons  un 
autre  prisonnier  important ,  le  duc  d*Aumale ,  devait  bien- 
tôt venir  habiter  ^ 

Une  des  cornes  délaissées  par  Casimir  jouait  un  rAIe  dis- 
tingué dans  la  pharmacie  des  deux  familles  de  Branden- 
bourg-Anspach et  Brandenbourg^Bayreuth,  qui  la  possé- 
daient en  indivis. 

C'était  chose  fort  grave  lorsqu'on  devait  couper  quel- 
ques morceaux  de  cette  corne  médicale.  Les  deux  familles 
nommaient  des  commissaires  pour  procéder  à  Topéralion 
en  présence  de  l'archiviste:  et,  après  que  lacté  était  ac- 
compli ,  ces  commissaires  apposaient  graTcmeni  leurs 
sceaux  respectifs  sur  le  reste  de  la  corne ,  pour  la  garantir 
de  toute  spoliation  illégale. 

'  Le  ohâteaa  de  Plattenboarg  est  bien  dëclia  main  tenant,  étant  de- 
Tenu  une  maison  dé  correction,  Lei  amit  des  perfectionnements  de 
ce  genre  y  allaient  admirer  naguère  une  grande  TreiimûMe,  machine 
pénitentiaire  trèt-tantée  par  ceux  qui  ne  doivent  pat  la  faire  tourner. 


(5D) 

En  I&5O9  il  fut  coiiolu  un  Iruilë  pour  )«  partage  défi- 
niUf  4e  oetle  coni9«  Le  margrave  Albert  Aloibîade,  de 
terrible  mémoire ,  qui  porta  jusqu'à  daiM  les  Pays-Bas  la 
guerre  et  le  pillage,  eu  obtint  trois  mares ,  trois  loibB(ou 
demi -onces  )  et  quatre  gros.  Le  margrate  Georges  Frédéric 
quatre  marcs ,  quinte  loths  et  trois  gros  et  demi. 

Lorque,  sous  Albert,  le  Plassenbourg  fut  pris  par  les 
troupes  des  états  alliés  à  Teropereur,  le  baron  de  Hassen- 
êiein  s'empara  d'une  des  cornes  et  renvoya  à  Ferdinand  * , 
roi  des  Romains  et  frère  de  Charles-Quint. 

En  1558,  4e6  marchands  féniUens  irinrent  trouTor  le 
margrave  George  Frédéric,  poar  lui  offrir  la  somme  ronde 
de  30,000  ducats,  afin  de  l'engager  à  leur  céder  une  de  ses 
cornes  de  licorne,  qui  passait  pour  être  très-belle.  Le  mar- 
grave refusa  celle  offre.  On  dit  que  cette  corne  est  la  même 
que  le  margrav« Frédéric  fit  placer  plus  tard  dans  son  cabi- 
net WA«#/ofr0  naturelle,  et  qui  maintenant  se  trouve  dans 

'  En  citant  le  nom  du  prince  qui,  ainti  que  noua  Tâtons  dit  dant  notre 
Année  de  Vancienne  Belgique ,  se  plaisait  as«ex  dans  set  «ouTcnirt  dct 
Pays-Bas,  ponr  introduire  en  Autriche  le  burlesque  usage  d^ine  course 
d^ànea,  nous  mentionnerons  ioi,  en  passant,  une  autre  oiroonstance 
qui  prouve  que  ces  aonvenirs  belges  le  aerTaient  aussi  quelquefois  d'une 
manière  assez  piquante.  I.a  reine  Harie ,  la  gouvernante  des  Pays-Bas , 
se  gênait  peu  pour  dire  parfois  à  ses  augustes  frères  «Tassez  rudes  vé- 
rîtéea.  Un  jour,  elle  écrivit  à  Ferdinand  en  lui  recommandant  bea«- 
coup  notre  Corneille  Scepper,  qu^il  valait  mieux  employer  des  hommes 
pareils  que  de  confier,  comme  il  Tavait  fait  souvent,  des  affaires  im- 
portantes à  des  ambassadeurs  maladroits,  bons  tout  au  plus  pour  gâter 
ce  qui  ne  Tétait  pas  encore,  le  rei  lui  répond  ainsi ,  en  une  lettre  qui 
îaii  partie  de  aa  oorrespontlance ,  dans  la  grande  collection  dite  4e 
la  réforme  :  «  J'ai  oy  dire  souvent  do  fois  au  Pais-Bas  que  point  de  res- 
M  penses  se  sont  responses ,  et  que  aucunes  fois  vaut  mieulz  se  taire 
i>  que  mal  respondre ,  et  pour  oesluy  étant  de  tele  condicion  me  semble 
n  mieult  me  taire,  n  Ferdinand  avait  ainsi  profité  de  son  séjour  dans 
les  Paya-Bas. 


(60) 

celui  de  notre  aima  mater  runÎTersité  d*Erlangen.  On 
noas  dit  qu'on  pourrait  bien  l'obtenir  maintenant  pour  te 
quart  de  la  somme  qu'en  offrait  alors  les  marchands  de 
Venise,  et  nous  voulons  bien  le  croire;  maintes  choses  ne 
gagnent  pas  en  vieillissant.  An  reste,  qui  sait  si  plus  tard 
de  pareilles   cornes  ne  seront   pas  de  nouveau    recher- 

\^  Il  W9»«  •  «  • 

Tout  en  payant  ses  dettes  en  comee,  Charles -Qoinl 
n'avait  pas  négligé  d'en  conserver  quelqnes-unes  pour  ses 
besoins. 

TTous  lisons  à  cet  égard  sons  la  rubrique  :  Licomee^  ce 
qui  suit,  page  XII,  dans  V Inventaire  dee  joiaulx  et  meu- 
blée délivrez  au  roy  par  Franchoie  de  f^alière ,  en  date 
du  second  d'octobre  1550  : 

«  Premiers  :  une  licorne  aiant  le  boult  d'en  hault  d'ar- 
»  gent  dore,  qui  pesoil  par  le  vieuh  inventaire  avecq  ledit 
»  boult  d'argent  treize  marcs  deux  onces,  et  ne  poise  à 
»  présent  avecq  ledit  boult  que  douze  marcs  une  once 
»  douze  estrelins,  parce  que  Ton  en  a  scyé  une  pièce  jus 
)»  pesée  quatre  onces  neuf  estrelins  dii  grains,  qui  est 
»  celle  mentionnée  au  troisiesme  article,  ensuivant  que 
»  afferme  Franchoys  de  Yallieres ,  ayde  de  garde  joyaulx , 
»  et  du  surplus  de  laditte  diminution  se  trouve  par  les 
»  descharges  contenuees  en  lettres-patentes,  alléguées 
Y  sur  ledit  premier  vieulx  inventaire,  folio  8,  pour  ce 
»  qu'icy  hault  est  dit xii".  i®.  n~^ 

n  Item,  ung  autre  licorne ,  plus  petite ,  pesée  sept  mares 
)i  deux  onces  trois  estrelins  pour  ce    .     .    vu™,  ii**.  iii^*. 

»  Item ,  ung  autre  licorne,  venant  des  meubles  de  Tem- 
»  pereur  Maximilien,  poise  trente  et  ung  marcs  deux  on- 
»  ces,  pour  ce xxxi™.  ii". 

»  Item,  ung  autre  pièce  de  licorne  à  ung  grand  per- 


(61) 

»  luys  par  le  Diilieu  y  pendaDl  a  ung  cbajnelle  d'or  aiant 
»  ung  fillel  d*or  au  bouli,  poise  en  tout  ungooce  quinze 
»  estrelîn»  ung  fierlin,  pource.     •     .     •       r*.  xt^.  i^ 

»  U Inventaire  des  meubles  que  Tempereur  print  pour 
1»  80D  parlement  d'Espaigne,  en  dale  du  11  d'octobre 
«   1556  y  »  page  12  y  contient  ce  qui  suit  : 

%  Item ,  ung  pièce  de  licorne  percée  au  milieu  et  tcyee 
)»  de  la  grande  et  première  licorne,  pesant  quatre  onces 
»  noef  eslrelins  dix  grains ,  pour  ce   .     .     UII^  ix**^  x*^ 

Disons  y  pour  en  finir  a?ec  cette  époque  y  que  déjà  Ters 
la  fia  du  Xyi*  siècle  on  distinguait  dans  nos  notions  po- 
pulaires sur  la  licorne,  la  licorne  terreeire  de  la  lieome 
de  mer.  Celle-ci  (le  zee-eenhoom  des  Flamands)  Tenait 
parfois  se  confondre  avec  les  zee^minnen  ou  bellee  de 
mer;  et,  amoureuse  qu'elle  était  de  sa  nature,  il  lui  arri^ 
Tait  quelquefois  de  trouver  la  mort  en  s'approcbant  trop 
de  maints  robustes  et  peu  romantiques  nautoniers;  les- 
quels Tendaient  à  haut  prix,  comme  nous  venons  de  le 
voir,  sa  corne  merveilleuse  aux  pharmaciens  des  princes. 

La  réforme  religieuse  du  XVP  siècle  est,  chacun  le 
sait,  la  mère  de  l'époque  moderne.  La  poésie  s'efface ,  les 
traditions  perdent  leurs  attraits  merveilleux,  la  foi  s'affai- 
blit, les  mœurs  chevaleresques  disparaissent,  et  déjà  le 
poétique  Don  Juan  d'Autriche  apparaît  comme  un  hors- 
d'œuvre  dans  un  monde  où  l'esprit  l'emportait  sur  le 
cœur,  et  où  les  intrigues  finissaient  par  enlacer  dans  leurs 
ignobles  filets  même  ce  qui  paraissait  devoir  leur  échapper. 

Notre  tradition  eut  bientôt  à  se  ressentir  de  l'influence 
des  idées  modernes  ^ 


'  Dëjà  dan*  un  inventaire  très-cnrienx  de»  joyaoi ,  diantre*  objeU 
préetens,  ainsi  que  des  lÎTres,  etc.,  appartenanl  à  la  maison  impériale 


(6â) 

On  nia  resislenoe  «l^  la  lîeorno  el  la  coriie,  la  seule 
preuve  malérielle  de  celle  exislence,  fal  reconnue  pour 
élre  une  dent  d'un  cétacé  de  la  parlie  septenlrionale  de  la 
mer  Allanlique,  du  Narval ,  du  E^niand  au  Monodên. 
On  lui  coniesla,  au  surplus  ^  set  qualilés  médicales.  En 
effet)  que  pouvait  élre  la  denl  vulgaire  d*un  célacé  incoiuiu 
en  comparaison  de  la  corne  d'un  élre  que  la  Iradilion, 
rbisloire,  la  poésie  el  la  science  s  etaienl  plu  leur  à  lonr 
à  orner  de  loul  le  charme  du  merveilleux. 

Camper  alla  jusqu'à  prétendre  Timpossibiltté  absolue 
de  l'eiislence  réelle  d'une  licorne,  to  que  jamais  «ne 
eome  ne  pouvait  se  renconlrer  sur  le  front  d'un  animal 
quelconque.  La  corne  du  rhinocéros  ne  pouvait  pat  lui 
être  opposée,  car,  prévoyant  la  contradiction,  il  faisait 
remarquer  ce  qui  est  vrai ,  c'esl-a-dire  que  la  prétendue 
corne  de  ce  quadrupède  n'était  qu'une  simple  excroissance 

d'Autriche,  ei  qui  pwatt  aToir  été  dr«Mé  aprèt  la  mort  da  remptraur 
■athiat  (Archives  de  la  tecrétairerie  d'État  de  PAUemagne  et  du  Nord , 
carton  n»  104) ,  noat  ne  trouvons  plut  de  cornes  de  licornes,  mais  bien 
de  rhinocéros ,  et  ce  qui  est  plus  curieux  encore ,  nous  y  voyons  repa- 
raître lea  ooraes  dea  âmes  indieus  d^Aristoto.  Voici  ce  qoe  noua  liseaa 
è  ce  sujet  dans  cet  inventaire,  rédigé  en  allemand  de  Tépoque  : 

No  1809.  Ai»  langes  Hom  von  ainem  indiauischen  Essll  in  Golt 
éingefasi  mit  Rohin  vnd  Péril  goMiertj  in  aintm  RoU  sameien  Fveterall 
1  V«  Bttenlang, 

(Une  longue  corne  d'un  àne  indien,  enohAssée  en  er  et  ornée  de  ruhia 
et  de  perles,  dans  un  étui  de  velours;  1  aune  et  Va  àe  long.) 

Le  numéro  antérieur  est  désigné  ainsi  : 

Ein  Hom  von  ainem  indiauischen  Essll,  uneinjefastes ,  in  ainem 
Mêiisammetên  Fuefermll, 

(Une  corne  d'un  Ane  indien ,  non  enchâssée  ,  dans  un  étui  de  velours 
rouge.} 

Le  rédacteur  de  cet  inventaire  était,  sans  doute,  un  savant  de  ce 
temps  qui  avait  honte  de  parler  encore  de  licorne* ,  roaia  qui  croyait 
ans  âMêê  â  carnes  de  Tlude. 


(63) 

endurcie  de  sa  peau ,  avec  laquelle,  eu  effet,  elle  se  trouve 
seule  en  liaison. 

Linné  ne  parle  plus  do  la  licorne ,  dans  son  SyêUma 
naiura,  que  dans  les  lermes  suivants  :  c  Unieomu  fieii" 
»  Hum  eê$e  meehanioh  ei  zoologieù  argumenéU  evineii 
»  Camper.  » 

Assurément  Camper  était  un  grand  homme ,  mais  il  vi- 
vait dans  un  siècle  où  Thomme  n'était  que  trop  disposé  à 
limiter  à  sa  guise  la  puissance  du  Créateur. 

Le  mâle  de  la  girafe ,  dont  la  corne  de  devant  (ce  qua- 
drupède ,  comme  on  le  sait ,  a  trois  cornes)  sort  réellement 
du  front  et  y  est  attachée  par  une  ossification  qui  forme  une 
espèce  d'os  intermédiaire;  le  mâle  de  la  girafe,  disons- 
nous ,  ne  donne-t-il  pas  un  démenti  à  Camper  et  à  Linné? 

Depuis,  une  nouvelle  phase  de  Tcsprit  humain  s'est  mft-> 
nifestée  par  une  réaction  contre  le  ecepiiciemê  poussé 
peu  à  peu  au  delà  des  bornes  de  la  raison,  surtout  par  des 
hommes  superficiels ,  chez  qui  la  négation  servait  à  cacher 
le  manque  d'instruclion  solide. 

Plusieurs  animaux,  rejetés  par  la  science  trop  scepti- 
que, ont  repris  leur  place,  avec  quelques  modifications , 
au  reste,  dans  nos  ouvrages  d'histoire  naturelle. 

La  licorne  parait  devoir  être  de  ce  nombre. 

Déjà  Thomas  Bertholious  s'en  déclara  le  défenseur,  ei 
cet  exemple  fut  suivi  par  un  homme  d'une  grande  auto- 
rité, par  Kant ,  qui  nous  dit  qu'au  Cap,  personne  ne  dou- 
tait de  l'existence  de  la  licorne. 

Entre  la  Montagne  de  la  Table  et  le  fieuoe  de  la  Vache, 
dit-il,  il  arriva  dans  les  années  quatre-vingt  (du  dernier 
siècle)  qu'un  hottentot  bâtard,  nommé Slinger,  et  son  com* 
pagnon ,  tuèrent  une  licorne  au  milieu  de  tout  un  trou- 
peau d'animaux  de  cette  espèce.  Voici  la  description  de 


(64) 

cette  licorne  de  la  fin  (la  siècle  passé  :  elle  avait  au  front 
une  corne  dont  la  longueur  et  la  base  égalaient  un  bras 
d'homme:  sa  tète  était  ressemblante  à  celle  du  cheval; 
ses  oreilles  étaient  celles  d*un  bœuf;  sa  longue  queue, 
vue  de  loin,  était  semblable  à  celle  d*un  cheval,  et  ses 
pieds  ronds  ressemblaient  aussi  à  des  pieds  de  chevaux. 

Kant,  dont  la  critique  sévère  détruisit  tant  d'opinions 
et  tant  de  systèmes;  Kant,  qui  le  croirait,  a  rétabli  la  licorne 
dans  ses  droits  d'existence  réelle  et  historique.  Il  disait  ne 
pouvoir  pas  admettre  ftmpo^W&tïiV^  que  Camper  lui  oppo- 
sait (le  fait  de  la  corne  de  la  girafe  donne  raison  i  Kant , 
comme  nous  venons  de  le  voir);  mais  il  avouait  que  le  ter- 
ritoire habité  par  la  licorne  devait  être  trés-restreint ,  et 
que  cette  espèce  devait  être  peu  éloignée  de  son  extinc- 
tion totale. 

Saunders  raconte  ce  qui  suit  :  «  Raja  Daeb  m'assurait 
rt  non-seulement  avoir  possédé  lui-même  une  licorne, 
n  mais  promit  même  d'en  montrer  une  deuxième,  qui  se 
n  trouvait,  disait-il,  h  peu  de  distance  de  sa  capitale  de 
»  Tassisudon.  C'était  un  cheval  avec  une  corne  au  front, 
»  venant  d'un  pays  qu'il  nommait  Burraduset.  » 

Si  Saunders  s'était  intéressé  à  de  pareilles  questions 
scientifiques,  il  n'aurait  sans  doute  pas  manqué  de  lâcher 
de  constater  la  vérité  de  ce  renseignement. 

Vaillant  n'a  pas  vu  de  licorne,  mais  Sparmann  prétend 
avoir  découvert  quelques  traces  de  son  existence. 

Dans  les  montagnes  couvertes  de  neige  du  Thihet  se 
trouve  le  chenu ,  gazelle  remarquable,  qui,  au  dire  des 
habitants,  se  rencontre  souvent  avec  une  seule  corne, 
bien  qu'elle  en  ait  assez  ordinairement  deux. 

Quant  à  la  licorne  nommée  hrehig  de  Madagascar,  et 
la  licorne  dont  les  Arabes  racontent  des  choses  si  cxlra^ 


(65) 

ordinaires,  elles  son l  jusqu'ici  purement  traditionnelles, 
aucun  foyageur  ne  les  ayant  vues. 

Ruppe),  de  Francfort^  s'est  procuré  chez  une  tribu  du 
Gordovar,  des  renseignements  très-positifs  sur  un  quadru- 
pède nommé  NtUekma ,  qu'on  décrit  comme  ayant  une 
corne  sur  le  front,  le  cou  assez  court  et  les  pieds  fendus. 

Il  résulte  de  tout  ceci  que  Texisteuce  de  la  licorne  his- 
torique a  gagné  de  nouveau  beaucoup  en  probabilité. 

«  Nous  ne  nous  trompons  pas;  »>  disait  dernièrement 
un  savant  allemand,  dans  le  Morgenhlait  de  Stuttgart, 
«  nous  ne  nous  trompons  pas  en  voyant  dans  cet  animal 
»  une  sorte  d'antilope,  dont  l'espèce  est  très-nombreuse 
»  dans  l'intérieur  de  l'Afrique,  et  qui  ressemblent  en  partie 
»  au  cerf,  en  partie  au  bœuf  et  en  partie  à  la  chèvre. 
»  Peut-être  est-ce  l'antilope-gnou ,  qui  a  presque  la  gran- 
»  deur  d'une  cheval  ei  dont  les  cornes ,  en  forme  de  demi- 
>i  lune,  retombent  sur  le  devant.  Ou  serait-ce  l'antilope- 
»  sassabrys,  si  remarquable  par  ses  cornes? 

»  Un  anglais  nous  a  donné  des  renseignements  très-cu- 
»  rieui  sur  ces  antilopes  et  sur  d'autres  espèces  de  qua- 
»  drupèdes,  l'une  plus  remarquable  que  l'autre;  par 
»  exemple ,  sur  la  gazelle-élan ,  dont  la  chair  a ,  dit-on,  un 
»  goût  délicieux;  sur  les  boucs-sauteurs;  les  sauteurs  de 
»  roc ,  et  différentes  espèces  de  rhinocéros ,  chevaux  flu- 
»  viaux,  girafes,  etc.,  qui  tous  se  trouvent  dans  le  pays 
»  des  Gaffres  et  des  Hottentots. 

»  Cet  anglais  est  William  Harris ,  capitaine  au  service 
)>  de  la  compagnie  anglaise  des  Indes  orientales.  Ce  capi- 
»  taine  Harris  est  un  amateur  passionné  de  la  chasse,  qui 
»  ne  trouvait  plus  les  chasses  des  tigrée  indiens  assez  in- 
»  téressautes,  et  qui  découvrit  dans  les  pays  précités  un 
»   véritable  paradis  de  chasseur.  » 

Ton.  X.  5 


(  66  ) 

ïn  adoptant  «elle  bypothése  on  est  loin  sans  doute  de  la 
licorne  de  Tantiquilé  et  de  celle  du  moyen  ftge,  mais  on 
en  refient  cependant  à  Tidée  de  Teiistence  de  la  licorne 
-comme  gazelle.  Enfin ,  on  peut  aussi  admettre  celte  exis^ 
tence  sous  forme  de  rhinocéros,  dont  il  y  a  une  infinité 
d'espèces.  Burgall  a  tu  à  Geyian  une  sorte  de  rhinocéros 
a?cc  une  corne  très-longue ,  mais  mince ,  au  milieu  de  la 
tête,  et  il  a  cru  reconnaître  en  elle  le  rem  de  la  Bible. 

La  licorne  symbolique ,  ainsi  que  nous  FaYons  remar- 
qué, a  fixé  aussi  de  nouveau  l'attention  de  la  science.  A 
dire  vrai ,  le  symbolisme  est  une  science  obscure  et  qui 
touche  de  près  à  la  poésie,  laquelle  de  nos  jours  se  platt  de 
son  côté  à  répandre  ses  charmes  sur  Tancien  monde  des 
traditions,  chaque  jour  de  plus  en  plus  éclairé  par  des 
recherches  historiques. 

D'après  tont  ce  que  nous  venons  de  dire ,  nous  pensons 
qu'il  pourrait  nous  être  permis  de  trouver  un  nouveau 
symbole  dans  la  tradition  de  la  licorne  :  celui  des  varia- 
lions  incessantes  de  l'esprit  humain,  qui  adopte  aujour- 
d'hui ce  qu'il  rejette  demain ,  et  qui ,  après  avoir  parcouru 
tout  l'espace  qui  sépare  V affirmation  de  la  négation,  re- 
vient de  nouveau  à  peu  près  à  son  point  de  départ.  Âpres 
quarante  siècles,  la  science  est  encore  à  se  demander  :  «  si 
y>  la  licorne  est  une  vérité  matérielle  ;  si  elle  a  un  corps 
»  qu'on  peut  voir  et  toucher,  où  si  elle  est  une  de  ces 
»  vérités  spirituelles  qui  ne  vivent  que  dans  l'emblème ^ 
»  et  qui  échappent  à  nos  mains  et  à  nos  yeux.  »  Le  prêtre 
de  Persépolis  en  savait-il,  à  cet  égard,  plt$e  ou  moine  que 
nous? 


(  67) 


II 


LB  JUI7-ERBANT 


Ich  wandie  sonder  Rast  und  Ruh' ; 
Mein  Wegfiihrt  Aeinem  Ziete  zu , 
Fremd  ùin  icU  tn  jedwedem  Land , 
Und  ûèemff  docfi  wohlùekant. 

(W.   MtLLBft.) 

«  Je  vais  mos  cesse  et  sans  repos;  mob 
M  cbeoiiu  ne  cooduil  k  eucun  but;  je  suik 
■•  étranger  à  tout  pays ,  et  cependant  bien 
»   connu  partout.   » 

(G.   MULLSA.) 


Le. lecteur  qui  a  bien  voulu  nous  suivre  dans  le  récit 
précédent  des  premiers  âges  du  monde  jusqu'à  nos  jours, 
s'intéressera  sans  doute  beaucoup  plus  maintenant  k  Tbis- 
toire  de  notre  seconde  tradition.  Ce  n'est  plus  l'image 
d'un  quadrupède  merveilleux  ;  image  sans  cesse  modifiée, 
n'apparaissant  que  pour  disparaître  ,  ne  se  rapprochant  de 
nous  que  pour  s'éloigner  de  nouveau.  C'est  une  Saga  W- 
vante,  ou  symbole  facile  a  saisir;  c'est,  si  nous  pouvons 
faire  usage  ici  de  cette  image  plus  ou  moins  hardie, 
l'ombre  de  l'histoire  du  genre  humain  ;  c'est  notre  propre 
ombre  qui  va,  qui  vient,  qui  prend  différentes  formes 
d'après  lesprit  du  siècle,  qui  est  immortelle  comme  notre 
âme ,  et  qui  ne  vieillit  que  pour  se  rajeunir,  comme  les 
paroits  se  rajeunissent  dans  leurs  enfants. 

L'idée-noère  du  juif-errant  appartient  à  la  fois  à  l'anti- 
quité sacrée,  à  l'antiquité  grecque  et  à  la  Saga  germani- 
que. D'après  l'antiquité  judaïque  Enoch  et  Élie  vivent 


(68) 

encore;  et  beaucoup  de  juifs  admetteol  qu'Êlie  assisfe 
invisiblement  à  la  cérémonie  de  la  circoncision. 

Plusieurs  théologiens  prétendent  que  saint  Jean  Tévan- 
gélisle  vit  et  viyra  jusqu'au  dernier  jour  du  jugement.  Et 
pourquoi  ?  parce  que  le  Sauveur  a  dit  à  l'égard  de  ce  dis- 
ciple chéri  :  «  Je  veux  qu'il  demeure  jusqu'à  ma  venue; 
»>  que  cela  vous  fait-il?  suivez-moi!  » 

Dans  l'antiquité  grecque  ^  Anthalidès,  fils  de  Hermès  ^ 
possédait,  d'après  l'opinion  populaire^  une  mémoire  tout 
à  fait  extraordinaire  ;  il  n'oubliait  rien.  Il  mourut  ou 
plutôt  il  descendit  dans  l'empire  de  Pluton.  Néanmoins, 
cela  ne  l'empêcha  pas  de  revenir  de  temps  i  autre  au 
monde,  en  adoptant  chaque  fois  un  autre  corps  et  en 
conservant  toujours  le  souvenir  de  tout  ce  qui  lui  était 
arrivé  sous  ces  différentes  formes.  L'idée  symbolique, 
croyons-nous,  n'est  pas  difficile  k  saisir  eu  ce  cas.  L'hu- 
manité ne  meurt  pas;  elle  renait  sans  cesse;  et  l'histoire, 
qu'est-elle  autre  chose  que  la  prodigieuse  mémoire  d'An- 
thalidés? 

La  Saga  de  tous  les  peuples  germaniques  admet  l'idée 
qu'aucune  des  divinités  de  l'Odinisme  n'est  morte ,  et 
qu'elles  se  sont  simplement  retirées  dans  l'intérieur  des 
montagnes,  dans  les  profondeurs  des  forêts,  sous  les  fleu- 
ves et  dans  des  palais  de  cristal. 

Et  ce  qui  est  en  rapport  plus  intime  avec  le  sujet  que 
nous  traitons,  c'est  qu'elle  admet,  au  surplus,  la  même 
chose  de  plusieurs  grands  hommes.  Frédéric  Barberousse 
vit  dans  l'intérieur  de  la  terre;  on  pénétre  en  sa  demeure 
par  ITTntersberg,  le  Kiffhœuser,  etc.,  etc.  Il  reparaîtra 
sur  la  terre  soit  pour  rétablir  l'unité  germanique,  soit 
pour  assister  au  dernier  jugement. 

Et  des  traditions  semblables  ne  se  rattachent-elles  pas 


(09) 

QUI  empereurs  Gharlemagne ,  Louis-le-Buvarois  et  Gharifes- 
Quint? 

Notre  Baudouin  de  Flandre,  empereur  d'Orient,  est-il 
mort?  La  Saga  du  moyen  âge  disait  le  contraire,  et  la 
Saga  slave  et  grecque  le  prétend  encore  aujourd'hui. 

Guillaume  Tell  et  ses  deux  autres  compagnons  du  Grûili 
ne  vivent-ils  pas  maintenant  au  milieu  de  TÂxenberg ,  dans 
un  palais  de  cristal  vert  )  et  ne  reparaitront-ils  pas  un 
jour  y  pour  réunir  à  la  libre  confédération  suisse  tous  les 
pays  entre  les  Alpes  et  le  Bloksberg  ? 

La  Saga  irlandaise  cite  un  personnage  du  nom  de  Ruan, 
qui  seul  surfécut  au  déluge,  et  qui , dit-on,  resta  au  monde 
jusqu*à  Tavénement  de  saint  Patrik. 

L'idée  du  juif-erranî  est  en  rapport  avec  loutes  les 
opinions  plus  ou  moins  populaires,  el  elle  pouvait,  par 
conséquent,  ne  pas  paraître  trés-eitraordioaire  à  nos  an- 
célres. 

Mais  d*où  vient-elle  dans  les  formes  que  nous  lui  con- 
naissons? Henzel  cite  comme  la  plus  ancienne  traee  de 
cette  tradition,  le  récit  qu'en  fait  Mathieu  Paris,  chroni- 
queur du  XIII^  siècle. 

Gela  est  vrai  pour  l'Occident,  mais  ne  Test  pas  pour 
l'Orient.  Les  Turcs  en  connaissent  une  trace  bien  plus  an- 
cienne. Elle  remonte  d'après  eux  à  l'année  16  de  l'Hégire. 

Il  arriva  cette  année  qu'un  capitaine  appelé  Fadhila 
vint  à  se  trouver  un  soir,  au  moment  de  la  prière,  entre 
deux  montagnes.  Deux  cents  cavaliers  étaient  confiés  i  son 
commandement.  Il  leur  ordonna  de  commencer  la  prière, 
en  prononçant  lui-même  les  paroles  :  Dieu  est  grand/ 

Une  voix  mystérieuse  répéta  ces  paroles. 

Fadhila  continua  la  prière;  et  la  voix  répéta  de  nou- 
veau les  paroles  de  Fadhila  jusqu'à  la  fin  de  la  prière. 


(70) 

Au  commencement  il  attribua  cela  k  Técho;  toutefois^ 
il  ne  put  être  longtemps  de  cette  opinion,  car  la  .toîx 
répétait  d'une  manière  très-diitincte  les  mots  tout  en- 
tiers. Étonné  non  sans  motif  d'un  fait  aussi  extraordi- 
naire, Fadhila  ?int  à  s'écrier  : 

«  Toi  qui  répètes  ici  mes  paroles,  es-lu  de  Tordre  des 
»  anges?  alors  que  la  grandeur  de  Dieu  soit  louée  en  tes 
y^  paroles.  Es-tu  d'un  autre  genre  d'esprit?  soit!  Hais  si 
)»  tu  es  ce  que  je  suis,  un  homme i  montre- toi  à  mes 
»   yeux?  » 

A  peine  ces  paroles  avaient-elles  été  prononcées,  qu'un 
vieillard,  dont  la  léte  était  entièrement  dépourvue  de 
cheveux,  se  montra  aux  yeux  de  Fadhila  et  de  ses  soldats. 
Ce  vieillard  tenait  un  énorme  bâton  dans  ses  mains  et  pa- 
raissait être  un  derwiclie. 

Fadhila  le  salua,  et  le  vieillard  lui  rendit  affectueuse- 
ment  son  salul. 

«  Père,  dis-moi  ton  nom?  »  s'écria  Fadhila  : 

«  Mon  nom  est  Zérib,  fils  du  fils  d'Blie,  répondit  le 
»  vieillard.  Je  suis  ici  par  l'ordre  de  Jésus,  qui  m'a  laissé 
»  sur  la  terre  pour  y  vivre  jusqu'au  jour  où  il  y  reviendra 
»  pour  la  seconde  fois.  J'attends  l'arrivée  du  Seigneur, 
»  qui  est  la  source  éternelle  de  tout  bien.  Ha  demeure 
)»  est  ici,  derrière  la  montagne.  » 

«  Et  quand  le  prophète  Jésus  reviendra-t-il  ici  bas?  » 
dit  Fadhila. 

«  A  la  fin  du  monde,  au  grand  jour  du  jugement  uni- 
»   versel,  > 

((  Gomment  saura-t-on  que  ce  jour  approche  ?  >» 

Zérib  parut  tout  à  coup  s'inspirer  de  l'esprit  de  Dicti, 
et  répondit  dans  les  termes  suivants  à  la  demande  de 
Fadhila  : 


(71  ) 

<r  Lorsque  le  jour  s'approchera  où  Jésus  reviendra  sur 
n  U  terre,  on  remarquera  les  signes  que  voici  : 

«  On  verra  Us  hommes  st  les  femmes  se  mêler  sans 
>^  différence  de  seae, 

»  On  verra  la  terre  produire  beaucoup  et  les  vivres 
»  itre  en  abondance ,  mais  cette  abondance  n'en  fera 
)>  pas  baisser  le  priof, 

»  On  verra  le  sang  des  innocents  rougir  la  terre  eê 
»  les  hommes  bien  intentionnés  seront  persécutée  par 
>»  les  injustes. 

»  On  verra  le  pauvre  en  appeler  inutilement  à  la 
ït  charité  du  riche,  dans  le  cœur  duquel  tout  sentiment 
»   de  pitié  s'éteindra, 

»  On  verra  les  Saintes-Écrituree  être  mises  en  chan^ 
»  son ,  et  les  temples  du  vrai  Dieu  se  rempliront 
»   d'idoles. 

)»  Lorsqu'on  verra  ces  signes  se  produire,  alors,  en 
»  vérité ,  le  grand  Jour  sera  proche,  y^ 

A  peine  lÀrih  eut-il  prononcé  ces  mots  qn41  disparut. 

Telle  est  la  première  forme  connue  de  1^  tradition  du 
juif-errant.  Elle  porte  le  cachet  de  la  poésie  arabe. 

Celte  tradition  parait  avoir  été  transplantée  en  Europe 
par  les  croisé». 

Voici  maintenant  comment  Hathieu  Paris  la  raconte 
sous  la  date  de  Tan  1229  :  En  ce  temps  arriva  en  Angle- 
terre, avec  des  lettres  du  saint  père,  un  prélat  arménien. 
Le  pape  invitait  dans  ces  lettres  les  prélats,  de  montrer  à 
eet  archevêque  les  reliques  les  plus  remarquables,  et  de 
lui  faire  bien  connaître  comment  le  service  dfvin  se  célé- 
brait en  Angleterre.  Plusieurs  personnes  s'adressèrent  à  l'ar- 
chevêque arménien,  pour  obtenir  de  lui  des  nouvelles 
assurées  du  juif-errant,  lequel  était  alors  en  Orient.  On 


(72) 

lui  fi^t  là  dessus  lUvcrses  questions,  telles  que  celles  ci  :  si 
le  juif-errant  vivait  encore;  où  il  se  trouvait,  et  commenl 
il  rendait  témoignage  de  lui-même.  A  ces  questions,  le 
prélat  répondait  que  le  juif-errant  était  en  Arménie;  et 
un  des  officiers  de  Tarchevéque  donna  les  renseignements 
qui  suivent  sur  ce  personnage  :  Jadis,  le  juif-errant  était 
portier  dePoncc-Pilate,  et  on  l'appelait  Gatapbilus.  II  vit 
traîner  Jésus  hors  du  prétoire,  et  il  eut  la  mauvaise 
pensée  de  lui  donner  un  coup  de  poing  sur  le  dos,  pour 
le  pousser  plus  promptement  dehors.  Jésus  lui  dit  :  ml  Lé 
»  fiU  de  Vhomme  s'en  va,  mais  tu  aiUndras  son  aviné- 
»  ment,  n  Gatapbilus  se  convertit  plus  tard,  et  reçut  le  bap- 
tême par  Ananias.  Comme  chrétien ,  il  fut  nommé  Joseph. 
Il  continue  a  vivre  de  siècles  en  siècles;  jamais  la  mort 
ne  l'atteint;  seulement ,  lorsqu'il  arriTO  i  l'âge  de  cent 
ans,  il  tombe  dans  une  pâmoison ,  pendant  laquelle  il  se 
rajeunit  peu  à  peu  jusqu'à  l'âge  de  trente  ans,  qui  était 
le  sien  quand  Jésus  fut  mis  à  mort.  L'officier  de  l'ar- 
chevêque ajoutait  à  ces  détails  étonnants  que  son  maître 
connaissait  très-bien  Joseph,  le  juif  baptisé,  qu'il  l'avait 
vu  manger  à  la  table  du  prélat  peu  avant  le  départ 
de  celui-ci ,  et  que  lorsqu'on  l'intérogeait  sur  ce  qui 
s'est  passé  du  temps  de  Jésus  et  des  apôtres,  il  répon- 
dait avec  beaucoup  de  gravité  et  très-bonne  contenance 
à  ces  questions.  Joseph  assurait  avoir  vu  sortir  les  morts 
de  leurs  tombeaux  lorsque  Jésus  fut  crucifié.  De  même  il 
citait ,  comme  témoins  oculaires ,  des  faits  relatifs  aux 
apôtres  et  aux  saints  primitifs.  Il  témoignait  une  grande 
crainte  que  Jésus  ne  vint  juger  le  monde ,  sachant 
qu'alors  Thcure  de  sa  mort  arriverait.  La  faute  qu'il  avait 
commise  en  frappant  Jésus  l'inquiétait  beaucoup ,  cepen- 
dant il  montrait  une  grande  confiance  dans  la  clémence 
du  Sauveur,  parce  qu'il  n'avait  péché  que  par  ignorance. 


(  73) 

11  parait  que  la  Tersion  de  Mathieu  Paris  est  celle  qui , 
au  moyen  âge,  servit  de  type  à  tous  les  récits  de  cette 
tradition. 

Plusieurs  villes  prétendaient  avoir  été  visitées  par  Ga- 
taphiins,  qui,  disait-on,  avait  apparu  trois  fois  sur  leé 
Alpes,  pour  être  témoin  des  changements  qui  s'opéraient 
en  Europe  :  une  première  fois,  lors  de  Textinolion  de  Vim- 
mortelle  famille  des  empereurs  de  la  maison  de  Souabe  ; 
une  seconde  fois,  vers  l'époque  de  Finvention  de  Tim- 
primerie;  une  troisième  fois,  au  moment  où  la  réforme 
religieuse  surgit  en  Allemagne. 

On  place,  au  reste,  aussi  à  d'autres  époques  Tappari- 
tion  Au  juif-errant  sur  les  Alpes. 

Il  visita  TAlsace  vers  la  fin  du  XV*  siècle.  On  le  vit 
alors  dans  l'Alsace  inférieure,  où  il  séjourna  non  loin  de 
Sennheim,  sur  une  plaine  inculte ^  près  d'un  bloc  de  ro- 
cher nommé  la  piêrrê  de  la  Bible  (der  Bibelsteiit  ) , 
qui  semble  avoir  été  un  autel  de  Todinismcyet  sous  lequel 
est  assis ,  d'après  la  tradition  alsacienne ,  l'empereur 
Frédéric  Barberousse  ^  Il  paraissait  âgé  alors  d'à  peu  près 
quarante  ans.  Ses  longs  cheveux  noirs  flottaient  au  gré 
du  vent.  Il  tenait  sous  son  bras  droit  un  grand  livre  noir 
et  portait  un  gros  bâton.  Il  donnait  des  détails  Irés-cir- 
constanciés  sur  le  supplice  du  Seigneur.  Il  avait  assisté  au 
sac  de  Jérusalem,  lorsque  Titus  s'empara  de  cette  ville. 
Il  avait  vu  les  Goths  ensevelir  dans  un  vaste  tombeau  har- 


'  Les  Alsaciens  se  permettent  à  cet  endroit  une  plaisanterie  popu- 
laire, innocente,  à  dire  Trai,  mais  peu  agréable  sans  doute  à  ceux  qui 
en  sont  les  Tictimes.  Ils  inritent  les  gens  crédules  à  poser  Poreille  près 
du  lUùthtein  ,  pour  entendre  respirer  Tempereur  Barberousse  \  puis  ils 
leur  cognent  la  tète  contre  cette  pierre  ;  après  quoi ,  dit>on ,  les  bonnes 
âmes  entendent  réellement  respirer  l^empereiir. 


(74) 

diment  taillé  dans  le  roc,  sous  les  ondes,  le  conqoéranf 
de  Bx)me,  le  grand  rot  Alaric  *;  de  même  il  avait  parlé 
avec  Gharlemagne  et  plusieurs  autres  grands  empereurs; 
et  il  avait,  dans  les  derniers  tettips ,  assistée  la  bataille  de 
Nancy ,  où  Cbàrles-te-Téroérair e  avait  trouvé  la  mort.  Son 
nom  était  alors  Grégoire, 

L'époque  de  la  réforme  eierça  une  grande  influence  sur 
la  tradition  du  juif-errant.  Il  s'était  fait  prêcheur  et  il 
annonçait  alors  les  choses  les  plus  eitraordinaires.  Il  avait,^ 
disait-on  ,  apporté  de  Rhodes  une  lettre  merveilleuse,  qui 
faisait  connaître  au  monde  la  naissance  de  rA^te-Chriat  à 
Babylone.  Il  parlait  souvent  de  manière  à  faire  croire  que 
la  fin  du  monde  ou  au  moins  une  transformation  totale 
de  la  société  approchait.  Il  se  donnait  beaucoup  de  mou- 
vement. Parfois  il  paratt  avoir  été  confondu  avec  l'empe- 
reur Barberousse,  qui,  alors ,  fut  vu  en  plusieurs  endroits 
de  la  Thuringue  et  de  la  Franconîe;  parfois  aussi  avec  un 
prophète  nommé  Mélohior  (Hoffmann),  un  pelletier,  qui 
avait  voyagé  et  prêché  à  Stockholm  cl  à  Riga  ,  dans  le 
Schleswig;  puis  à  Kiel,  dans  le  Holslein;  plus  tard  en 
Frise,  et  qui  tout  a  coup  arriva  en  Suisse  et  en  Alsace  où 
il  séjourna  longtemps.  Le  prophète  Melchior  annonçait  le 
régne  de  Dieu  sur  la  terre  ;  rétablissement  d'une  frater- 
nité parfaite  parmi  les  hommes;  la  communauté  des  biens, 
cl  une  foule  d'autres  idées  de  ce  genre,  que  professaient  en 
général  les  apôtres  de  l'anabaptisme.  Melchior  prétendait 
que  Strasbourg  était  destinée  à  devenir  la  eiU  dé  Diêu. 
Il  assurait  qu'il  partirait  bientôt  de  cette  ville  à  la  tète  de 
cent  quarante-quatre  mille  apôtres-vierges,  c'esl-à-dirc 
qui  ne  se  seraient  jamais  souillés  avec  les  femmes  ;  et 

*  La  Saga  de  I^enscveliiieincnt  d^Alaric  est  rederenue  populaire,  par 
la  manière  dont  notre  honorable  ami  Oebeke  Ta  mise  en  tcrs. 


(75) 

qn  avec  ses  cent  quarantc-quiilre  mille  apAtres,  portant  le 
nom  de  l'agneau  et  le  nom  de  son  père  écrits  sor  le  front, 
ils  feraient  rentrer  dans  Tétable  tontes  les  brebis  égarées. 

\j6  juif-êrrani  prêcha  à  Hambourg,  en  1647,  dans  une 
église  '.  Celait  un  homme  d'en?iron  cinquante  ans;  d'une 
belle  taille;  sa  longue  ebcTelure  lui  retombait  sur  les 
épaules.  Il  gémissait  beaucoup  ^  à  ce  qu'on  croyait,  de 
la  douleur  qu'il  ressentait  de  sa  faute.  Il  disait  qu'a  l'épo- 
que de  la  passion  de  Jésas-Ghrist,  il  était  cordonnière 
Jérusalem,  et  qu'il  demeurait  près  de  la  porte  oà  devait 
passer  le  Sauveur,  en  se  rendant  au  Gal?aire.  Il  était  alors 
juif  et  on  le  nommait  Assuérus.  Jésus,  excédé  de  fatigue, 
voulut  se  reposer  dans  la  boutique  de  ce  cordonnier; 
mais  celui*ci  le  repoussa  en  le  frappant.  Jésus  lui  dit  : 
<(  En  vérité,  je  me  reposerai  ici;  mais  lu  n'auras  plus  de 
»  repos  avant  que  je  ne  revienne.  »  En  effet ,  dès  lors  il 
avait  commencé  à  courir;  et  il  n'avait  plus  cessé  de 
courir  et  d'errer  par  monts  et  par  vaux^  du  Nord  au  Sud , 
de  l'Orient  è  l'Occident. 

11  parut  en  cette  même  année,  à  Hambourg,  un  livre 
populaire  contenant  l'histoire  du  Juif-errant. 

Quelque  temps  auparavant  ce  juif  éternel  avait  eu  un 
entretien  avec  Tévéque  de  Schleswig. 

Plus  tant  il  fut  vu  à  Anvers^  et  en  France. 

En  1603  on  le  vit  à  Lnbeck,  toujours  préoccupé  de  sa 
faute;  toujours  grand  raconteur  d'anciennes  histoires, 
quoique  moins  prédicateur  et  moins  prophète  qu'au  siècle 
précédent. 

Enfin  on  le  reconnut  à  Naumbourg,  où  il  assista  à  un 
5crmon ,  mais  debout  et  sans  pouvoir  rester  un  instant  à 

1  Dom  Calmel  :  Dictionnaire  de  la  Bible. 

■  Legendre  :  Traité  de  f  opinion ,  lom.  IV,  p  244 


(76) 

la  même  place.  Il  avait  toujours  cinq  gros  dam  sa  poehc> 
qui  y  reyeDaient  lorsqu'il  les  avait  dépensés. 

En  1609,  un  Discours  véritable  Jtun  juif-erranty  pU' 
blié  à  Bordeaux ,  annonce  son  arrivée  en  France. 

En  1640,  nous  le  voyons  arriver  à  Bruxelles  ou  au 
moins  à  Ixelles.  Deux  bourgeois  de  la  rue  des  Tanneur» 
le  rencontrèrent  dans  la  forêt  de  Soignes  ^  Ses  babits 
étaient  de  mode  antique.  Us  Tinvitérent  à  les  suivre  à 
Tauberge;  ce  qu'il  fit  de  bon  cœur  ;  toutefois  il  ne  voulut 
pa.s  s'asseoir  et  vida  son  verre  debout ,  en  leur  racontant 
son  histoire  et  d'autres  faits  de  l'époque  de  Jésus-Christ  y 
à  peu  prés  comme  le  fit  Assuérus  à  Hambourg,  en  1547. 

Chez  nous  il  s'appelait  Isaae  Lakêdem  ou  Laquedefn^; 

'  liout  avons  ddjk  parlé,  dant  V Année  de  l'ancienne  Belgiqtte,  de  la 
signification  mythologique  du  Sonieu'  on  Son<ibosch.  Oatre  ce  qii^en  di- 
sent nos  anciens  antenrs,  et  outre  ce  qui  en  vit  encore  dans  la  bouche 
du  peuple,  par  exemple,  an  sujet  d^un  Alve  ou  Boeehgeeai,  qui  retint 
pendant  longtemps  la  pieuse  Hildemarka  dans  un  sommeil  léthargique , 
afin  de  la  forcer  à  renoncer  à  la  religion  du  Christ,  en  la  réTcillant  tons 
les  sept  ans,  pour  lui  demander  si  elle  persistait  toujours  dans  son  refus 
d'en  rcTcnir  au  paganisme,  et  qu'un  ange  finit  par  enlever  au  pouvoir 
de  ce  mauvais  esprit;  outre  cette  tradition ,  connue  aussi  avec  certaines 
modifications  en  Franconie  et  dans  le  Schleswig ,  et  d'autres  traditions 
du  même  genre ,  nous  trouvons  dans  plusieurs  villages  situés  dans 
cette  forêt  ou  sur  sa  lisière,  différents  usages  curieux  qui  se  rattachent 
à  d'anciennes  fêtes ,  etc.,  et  dont  nous  parlerons  dans  un  supplément 
à  notre  jinnée  de  ^'ancienne  Belgique* 

*  Plusieurs  versions  françaises  de  la  Complainte  du  juif'errani  pla- 
cent son  apparition  à  Bruxelles  en  1774,  car  elles  contiennent  les  rimes 

suivantes  : 

La  vieilleste  me  gène , 

J'ai  Lien  dix-sepl  cents  ans  ; 

Chose  sûre  el  certaine , 

Je  passe  encor  trente  ans. 

J'avais  douce  passés 

Quand  Jésas-<^brist  est  n^. 

Peut-être  le  juif-crrant  a-t-il  honoré  deux  fois  Bruxelles  de  sa  visite? 


(77) 

au  moins  est-ce  là  l'être  extraordinaire  que  reconnurent, 
en  leur  compagnon  de  la  forêt,  nos  deui  bons  bourgeois, 
qui ,  peu  dignes  d'être  de  braies  fils  de  Bruxelles,  se  lais- 
sèrent surprendre  par  la  peur  et  s'empressèrent  de  fuir 
leur  nouTelle  connaissance. 

Dans  nos  campagnes  il  y  a  peu  de  yillages  où  les  bonnes 
vieilles  ne  sachent  raconter  quelqu'histoire  du  passage  du 
juif-errant j  dans  tel  ou  tel  endroit.  Une  idée  générale  qui 
se  rattache  à  lui,  chez  nous,  c'est  qu'il  possédait  le  secret 
de  rajeunir  les  vieilles  femmes. 

En  1654  parut  à  Re?al  une  histoire  populaire  Awjuif- 
errant ,  par  Dudulseus. 

Vers  l'année  1670  il  errait  dans  les  environs  de  Yorch- 

D^autrea  Teraions  françaiaes  remplacent  BruselUê  par  Paris,  Viênns^ 
etc.  Cela  a'expUque,  puisque  le  juif  dUait  au  fond  partout  la  même 
chose,  et  pour  ce  qui  concerne  les  accessoires  de  sa  rencontre ,  etc.,  les 
éditeurs  ne  croyisient  pas,  sans  doute,  qu^il  valût  la  peine  de  les  chan- 
ger. Quant  au  nom  de  Isaac  ou  Joseph  Lakedem  ou  Laquedem,  il  est  en- 
core aujourdliui  le  nom  populaire  du^'ut/'-erroiif  en  Flandre,  en  Brahant, 
en  Hollande,  en  Westphalie ,  dans  la  basse  Saxe,  etc.  Le  charlatanisme 
marquait,  et  marque  souvent  encore  de  nos  jours,  d'un  sceau  portant 
les  initiales  mystérieuses  de  ce  nom ,  les  essences  TiTîfiantes  et  d'autres 
médicaments  merveilleux ,  utiles  ou  nuisibles,  qu'il  vendait  ou  vend 
au  peuple  ;  et ,  soit  par  hasard  ou  à  dessein,  c'est  sous  les  mêmes  ini- 
tiales que  fut  publié  en  1070  un  livre  hardi  et  ultra-singulier,  qui  pro- 
duisit alors  une  grande  sensation ,  et  qui  était  en  effet  três-digne  du 
juif-errant  de  la  fin  du  XVII*  siècle.  Ce  livre  écrit  en  aliemasd, 
sur  le  titre  duquel  on  lit  :  Friburgi  apud  Henri  Conraih,  est  un  discours 
politique  entre  Polygame  et  Honogame ,  et  dans  lequel  l'auteiir  cher- 
chait à  prouver,  par  cent  prétendus  arguments  tirés  de  V Écriture 
sainte,  qu'il  était  permis  à  tout  chrétien  d'avoir  plusieurs  femmes.  U 
reprochait  à  Charles-Quint  d'avoir  défendu  dans  sa  Caroline,  sous  peine 
capitale,  ce  que  l'exemple  de  Charlemagne  autorisait  et  qu'un  décret 
de  Valenlinien  permettait.  (Le  concile  de  Trente  a  confirmé  et  ratifié 
sous  peine  d'anathème  la  défense  de  la  Caroline.  )  }*  C*  *^*î^  dédié 
son  livre  avs  dieux  de  la  terre ,  aux  hautes  autorités  gouvernemen- 
tales ,   etc.  Au   fond  ,   il   n'avait  fait  qu'amplifier  et  rédiger  en  une 


(78) 

heîni,  en  Fraaconie,  où  il  annonça  la  ?ictoire  de  la  croix 
sur  le  croissant  et  la  soumission  des  Turcs  >  qui ,  après 
avoir  été  la  terreur  de  la  république  chrétienne,  finiraient 
par  se  trouver  heureui  d'obéir  aux  ordres  du  plus  grand 
souverain  des  chrétiens.  11  montra  une  balle  d'argent  sur 
laquelle  on  lisait  le  nom  de  Gustave-Âdolphe,  et  qui  avait 
tué  ce  prince  dans  la  bataille  que  lui  livra  Wallenslein 
en  1633. 

forme  populaire  an  écrit  Utin  ,  publié  à  la  même  époque  «ous  le  nom 
de  Theophilut  AlethcBua.  Il  existe  plusieurs  réûitations  du  Discours 
politique,  deveau  on  liker  rarissimus  et  qu^ou  désignait  déjà  comme 
te!  au  siècle  dernier.  (Voir  Vogt,  Catal.  libr,  turiouy  page  2S; 
Bûnemanni  CataL,  page  108,  n»  1(19,  et  Diarium  Europmum^  tome  XLI, 
page  164.)  Ces  réfutations  sont,  par  exemple  A  :  Le  mariage  oii  preuve 
que ,  d'après  l'ordre  divin,  l'homme  ne  peui  avoir  qu'une  femme,  etc. 
(D.  Ihestand,  etc.)  Hambourg,  Daniel  Yaolkers.  —  B  :  Lettre  de  réponse 
èoriie  à  la  hâte  à  un  ami  de  Hambourg  et  qui  réfute  sommairement  le 
DiSGOCas  roLiTiQDB  de  l'athéiste,  démonde  lusure,  3«  C  (1077),  par 
Simplicius  Cbristianus.  —  G  :  Monogamia  iriumpkans {ïm^.  dans  Tannée 
de  n.-S.  1606),  par  Ëlie  Scbnegass,  etc.  Toutefois  la  Polygamie  trouTa 
aussi  son  défenseur  dans  un  écrit  :  Pensées  d'hommes  distingués  sur  le 
mariage  ,  rassemblées  par  Gottlieb  Warmund  (1670). 

ICous  possédons  Texemplaire  de  cbacunde  ces  écrits,  qui  se  trouvait 
jadis  dans  la  célèbre  bibliotbèque  du  conseiller  nurembourgeois  Jean- 
Conrad  Feuerlein ,  et  notre  petit  recueil  porte  les  armes  de  ce  savant 
jurisconsulte. 

La  réfutation  k  nous  parle  du  mystérieux  3*  C*  comme  d'un  ser- 
TÎteur  de  Tesprit  malin ,  qui  prétendait  être  fils  d'un  grand  et  célèbre 
théologien ,  servir  comme  médecin  dans  une  armée  royale ,  et  avoir 
beaucoup  de  protecteurs  et  de  partisans  parmi  les  puissants  du  monde. 
U  voyageait  pour  répandre  parmi  les  populations  son  écrit  malfaisant, 
qoUl  distribuait  gratuitement  à  ceux  qui  ne  voulaient  pas  Tacheter. 
Abord  d'un  vaisseau  où  il  se  trouvait,  les  femmes  avaient  demandé 
qu'il  fût  jeté  à  la  mer,  eto  ,  etc.  L'auteur  a  joint  à  sa  réfutation  une 
autre  émanant  d'un  «  théologien  de  la  plus  haute  distinction.  » 

La  réponse ,  etc.,  B  voit  dans  3,  £«  le  démon  lui-même.  Elle  réfute, 
argument  par  argument ,  le  système  de  }.  £,  Ce  dernier  avait  évité 
dans  son  écrit  populaire  le  jargon  semi-latin  des  savants  de  Tépoquc. 


(  79  ) 

Il  fut  reneonlré  vers  le  même  lempa  ^  à  Gronacb ,  à 
Rolhenbourg,  à  WÎDdsbeim  et  sur  d'autres  points  de  la 
Fraoconie. 

En  1689,  uo  savant  allemand,  Pomer,  fit  du  Juif- 
errant  Tobjet  d'une  dissertation  caractéristique  pour 
répoque. 

Un  peu  plus  tard  nous  le  voyons  en  Angleterre.  Dom 
Galmet  cite  une  lettre  qui  parle  de  lui  avec  assez  de  dé- 

Simplicios  Christianas  qui  ne  suit  pas  cet  exemple ,  rentre  toat  à  fait 
dans  la  polémique  groatiére  d^uaage  alors  ;  il  dit ,  par  exemple  :  Sêd  en 
saeemm  dêêHnctionum  /  distinguêndum  eêi  inUr  atinum  ratiomaUm 
et  irraiionalêm  ;  inUr  asinum  bipêdem  H  quudrupêdêm  ;  imter  asinum 
rudênUm  et  joquenUm,  Inttr  aêinum  qui  longaê  habet  aures  et  gui 
brève»  habet.  Dietinguendum  est  inter  asinum  qui  sait  faire  un  su- 
perbe u  discours  politique  »  et  inter  asinum  qui  porte  le  sao  au  moulin. 
Sive  sit  nostsr  wiagister  sive  magistsr  noster  maïs  il  n'en  est  pas  moins 
un  àue ,  etc.,  etc. 

Le  petit  écrit  :  Monogamia  triumphans,  expose  les  dix  principaux  prin- 
cipes du  christianisme  à  Tégard  du  mariage,  et  se  termine  par  l'axiome  : 
A  Dieu  seul  la  gloire  ! 

Les  Pensées  d^kommes  distingués  sur  le  wiariage  citent  différentes 
opinions  émises  sur  eette  matière  antérieurement  au  concile  de  Trente 
et  à  la  Caroline ,  tant  par  des  catholiques  que  par  des  protestants ,  et 
quelques-uns  des  théologiens  protestants  postérieurs  et  même  contem- 
poraine de  Fauteur,  tels  que  Seldeu)  Hahn  et  Struve.  Cet  écrit  se  ter- 
mine trèa-dignement  par  la  soi-disant  épigramme,  que  les  lecteurs 
nous  pardenneront  peut-être  de  transcrire  ici  : 

Psuperiê  est  numerure  pecus.  Quin  prœstat  hsbere 
Innumeros  nammos,  innumerosçus  libros. 

Mamcipium  sess  duntextU  maneiptU  uni 
Umius  ssruus  mon  generosus  srit  ? 

Mille  domus  sepism  pnssiant  et  praedia  mille. 

Îdecet. 
liée  t. 
pi  ace  t. 

Assex  sur  ce  singulier  épisode  de  l'histoire  du  mouvement  des  idées 
humaines.  Le  XVIl*^  siècle  était  bien  le  père  du  XYIIK  II  germait  parfois 
des  idées  bien  singulières  sous  ces  vastes  perruques. 


(80) 

lails.  Il  D'est  celte  fois  priiniti?eiuent  ni  portier  ni  cor- 
donnier, mais  bien  officier  du  conseil  de  Jérusalem. 
Lorsque  Jésus  fut  condamné  par  Pilate,  il  avait  brusque- 
ment poussé  le  Seigneur  hors  du  prétoire  j  en  lui  liisanl  : 
«  Va,  sors,  pourquoi  restes-tu  ici?  »  et  Jésus  lui  avait 
dit  :  «  Je  m'en  vais,  mais  tu  marcheras  jusqu'à  mon  avé- 
»  nement.  »  Il  donnait  les  détails  les  plus  circonstanciés 
sur  les  apôtres;  leurs  figures,  leurs  cheveux  et  leurs  ha- 
bits. C'était  un  homme  d'un  grand  savoir;  il  parlait  plu- 
sieurs langues;  prétendait  pouvoir  guérir  les  malades  en 
les  touchant,  et  rendait  un  compte  si  exact  de  tout  ce  qui 
s'était  passé,  dans  tous  les  âges,  que  ceux  qui  l'écoutaient 
ne  savaient  qu'en  dire  ni  qu'en  penser.  Les  deux  univer- 
sités envoyèrent  vers  lui  leurs  docteurs  les  plus  savants 
pour  conférer  avec  lui  ;  mais  le  savoir  de  ces  docteurs  se 
trouva  en  défaut  :  il  leur  fut  impossible  de  le  mettre  en  con- 
tradiction avec  lui-même.  Un  gentilhomme  lui  adressa  la 
parole  en  arabe;  notre  juif-errant  lui  répondit  dans  la 
mémo  langue  pour  lui  dire  que,  selon  son  avis  ,  il  y  avait  à 
peine  au  monde  une  seule  histoire  véritable  ;  c'est-à-dire  que 
toutes  étaient  plus  ou  moins  altérées  par  l'erreur  ou  l'im- 
posture. Le  gentilhomme  lui  demanda  quelle  était  son 
opinion  à  l'égard  de  Mahomet?  «  J'ai  connu,  lui  dit-il, 
trés-particulièrement  son  père  à  Ormus,  en  Perse;  et 
quant  à  Mahomet,  c'était  un  homme  trés-éclairé ,  mais 
qui  n'en  était  pas  moins  sujet  à  errer ,  comme  tous  les 
autres  mortels.  Une  de  ses  principales  erreurs  est  d'avoir 
nié  que  Jésus  ait  été  crucifié;  car  j'y  étais  présent  et  de 
mes  propres  yeux  je  le  vis  attaché  à  la  croix.  »  Il  préten- 
dait avoir  été  à  Rome  au  moment  où  Néron  y  mit  le  feu, 
et  avoir  vu  Saladin  à  son  retour  des  conquêtes  du  Le- 
vant. Il  racontait  beaucoup  de  particularités  de  Soliman- 


(81) 

le-Maguifique.  Il  avait  Irés-biea  connu  Tanterlaa ,  Bajaiei 
ei  Elalan,  et  faisait  un  ample  récit  des  guerres  de  la 
Terre-Sainte.  La  lettre  citée  par  Dom  Calmel  dit  de  plus 
«  que  le  peuple  et  les  simples  attribuèrent  à  cet  homme 
beaucoup  de  miracles,  mais  que  les  plus  éclairés  le  re- 
gardaient comme  un  imposteur  *,  » 

Cette  remarque,  ainsi  que  tout  le  récit,  caractérise 
très-bien  cètle  époque.  Ce  juif-èrrani  était  tout  juste  ce 
qu'il  devait  être  dans  un  temps  ou  le  scepticisme  afak 
déjà  fait  de  puissants  progrés;  mais  où  cependant  les  idées 
qui  préparèrent  Tilluminisme,  le  mesmérisme  et  nommé- 
ment aussi  le  charlatanisme  de  Cégliostro,  commençaient 
déjà  à  pointer. 

he  juif-errant  du  moyen  âge  et  de  l'époque  transitoire, 
mais  grandiose  du  XVP  siècle,  n'eût  pas  été  goûté  alors; 
Mais  comme  savant,  bien  versé  dans  sa  partie,  il  pouvait 
faire  de  l'impression  sur  lés  classes  supérieures,  tandis 
que  comme  médecin  merveilleux,  il  impressionnait  les 
classes  inférieures,  et  peut-être  aussi  encore  un  peu  celles 
qui  prétendaient  être  au-dessus  des  préjugés  du  vulgaire. 
Ces  bonnes  gens  éclairées  ne  voyaient  pas  qu'en  définitive 
celui  qu'ils  traitaient  d'imposteur,  n'en  était  pas  moins 
envisagé  sous  uu  point  de  vue  plus  élevé,  l'ancien  et  êymr 
boliquê  Juif -errant ,  c'est-à-dire  le  miroir  de  l'esprit  de 
l'époque. 

Il  va  saus  dire  que  le  XVIII"  siècle  se  moqua  beaucoup 
des  imposteurs  qui ,  à  différentes  époques ,  voulurent  jouer 

i  L^anglaU  G.  Dnrham ,  eité  par  Legendre ,  «e  moquait  dans  ta  Théo^ 
logù  physique  du  jvif' errant  ^  et  blâmait  oa  que  rapportaient  fort 
sérieusement  de  lui  certains  historiens ,  dont  il  disait  :  Qui  eemel  00- 
recundiae  fines  fransilierii ,  eum  hene  et  graviter  oportet  esse  t'mptt- 
dentem. 

ToM.  X.  6 


(  H2) 
lerôle  i\xï  juif^rrani.  Tout  cela  n'était  plus  ennsagé  qire 
80U8  un  senl  point  de  vue  trés-piMitif ,  c'est-è-dire  comme 
dea  inventions  de  ceux  qui  ayaient  exploité  la  superstition 
ou  la  simplicité  des  peuples  croupissant  dans  les  ténèbre» 
de  rignorance.  VidJê  symbolique  échappait  nécessaire* 
ment  à  ce  siècle ,  et  cependant  des  Juifr-êrranU  k  la 
mode  d'alors  apparurent  et  trouvèrent  beaucoup  d'adep- 
tes. L'exemple  le  plus  frappant  de  cette  vérité  est  CSa- 
jfliosiro  ^  Il  savait  que  son  siècle  était  trop  peu  pieux  pour 
vouloir  connaître  les  détails  de  la  passion  y  etc.,  aussi  sup- 
prima-t-il  tout  ce  commencement  des  récits  ordinaires  des 
Juifr'errants  ;  mais  il  n'en  conserva  pas  moins  tout  ce  qui 
se  rapportait  h  sa  longévité.  Lui  aussi  avait  parlé  en  Orient 
avec  des  hommes  extraordinaires  j  d«puis  longtemps  morts  ; 
lui  aussi  en  savait  raconter  des  particularités  piquantes  ; 
lui  aussi  savait  opérer  des  guérisons  merveilleuses;  lui 
aussi  savait  lire  parfois  dans  le  livre  mystérieux  de  l'ave- 
nir. Ses  philtres  rajeunissants  et  ses  connaissances  eo 
alchimie  ne  pouvaient  que  le  rehausser  dans  l'opinion 
publique  d'un  siècle ,  où  ceux  qui  prétendaient  ne  croire 
k  rien  croyaient  a  beaucoup  de  choses  auxquelles  nous 
ne  croirons  pins,  parce  que  nous  croyons  encore  une  fois 
autrement. 

A  dire  vrai,  Cagliostro  est  mort,  et,  comme  le  Juif -' 
errant  vit  évidemment  encore,  on   prétendra  que  son 


'  IVoat  ne  parlerons  pat  ici  dn  fameaz  S^-Crermain  qai,  beaocoap 
plus  TÎeoi  que  le  juif-errant  lui-même ,  prétendait  aroir  connu  lésna- 
Cbriti ,  dont  il  diaait  baaucovp  de  bien  ;  o'étaît  aoua  toot  lea  rapports 
«n  Téritâble  juif'wrani  do  aièole  passé.  Poarqooi  tant  prouver? 

S^  -  Germain ,  pouvait  au  reste  s'appuyer  sur  Pexerople  de  licrotiris 
{Phhg.  d#  Mirohil,,  e,  17)  qui,  d'après  son  épitaphe,  aTatt  Teen  5,000 
ans. 


(83  ) 

apparition  ne  peiil  pas  être  regardée  comme  faisant  suite 
aux  différentes  apparitions  de  ce  juif,  immortel  sons  tons 
les  rapports.  Hais  Cagliowlro  est-il  vraiment  mori?  nous 
en  doutons  ;  souvent  nous  avons  cru  reconnaître  de  nos 
jours  maintes  traces  de  son  activité;  mais  attendons,  on 
le  verra  bien  plus  tard. 

Outre  une  dissertation  d'Antonius  (1764)  snr  \tjuif'er- 
raniy  et  quelques  articles  à  son  égard  dans  le  livre  alle- 
mand de  PmêlUnUê  :  Zêit0êrkurzendë  trhaulieke  Luêt, 
le  DietUmnmirê  de  la  Bibh  par  Dom  Galrael,  etc.,  etc.,  le 
XVIII^  siècle  produisit  un  ouvrage  allemand  intitulé  :  Le 
Juif-errant  (publié  à  Riga  en  1786)  et  qui  mérite  d'être 
cité  ici ,  non^seulemeni  pour  compléter  les  citations ,  mais 
aussi  parce  qu'il  nous  montre  le  but  d'utilité  que  Tesprit 
du  XYIII^*  siéde  voulut  assigner  è  notre  tradition.  Dans 
ce  livre,  quatre  étudiants  rencontrent  un  vieillard  qui , 
d'après  sa  tournure  et  ses  manières,  semble  devoir  fournir 
de  l'aliment  à  leur  espièglerie,  ils  commencent ,  par  con- 
séquent, à  adresser  quelques  plaisanteries  plus  ou  moins 
mauvaises  an  vieillard,  qui  parait  ne  pas  vouloir  corn* 
prendre  leurs  méchantes  intentions  et  qui  ne  tarde  pas  à 
éveiller  leur  étomiement ,  par  sa  manière  toute  particu- 
lière de  s'exprimer,  et  par  la  solidité  et  la  variété  de  ses 
connaissances.  Jusqu'à  là  tout  va  bien;  mais  ce  qui  suit 
est  peu  attrayant,  car  ce  n'est  rien  qu'un  long  exposé  de 
l'histoire  universelle;  qu'une  espèce  de  livre  d'école  trop 
froid  et  trop  sec  pour  atteindre  son  but  d'instruire  en 
amusant.  11  faudrait  beaucoup  de  talent  pour  bien  exécu- 
ter une  pareille  œuvre;  pour  éviter,  d'un  côté,  Véoueil 
sur  lequel  échoua  Tanteur  du   livre  dont  nous  venons 
de  parler,    et,  d'un   autre  côté,    pour  ne  pas  tomber 
dans  le  roman  historique ,  proprement  dit ,  avec  son  mé- 


(84) 

lange  souvent  informe  de  vérilés  et  de  fictions.  Le  juif-- 
errant  ne  devrait  guère  apparaître  qu'aux  grandes  époques 
de  rhistoire ,  où  son  symbolisme  deriendrait  pour  chacun 
très-facile  ii  saisir  et  pour  ainsi  dire  un  miroir  de  Tépoque. 
Au  surplus,  cette  manière  de  présenter  les  portraits  yi- 
▼ants  des  personnajges  les  plus  marquants  de  l'histoire,  exi* 
gérait  l'étude  la  plus  consciencieuse,  la  plus  minutieuse 
même,  des  matériaux  que  nous  offrent  les  bibliothèques 
et  surtout  les  archives  pour  de  tels  portraits  ;  et  puis  l'es- 
prit exercé  et  tranchant ,  toujours  prêt  k  saisir  les  points 
saillants  de  chaque  chose,  le  tact  de  l'historien  qui  ne 
dit  ni  trop  ni  trop  peu,  et,  enfin,  le  talent  d'écrire  que 
l'étude  épure,  mais  qu'elle  ne  donne  pas;  tout  cela  devrait 
venir  animer  et  vivifier  l'histoire  racontée  par  le  juif^er* 
rani,  devenu  symbole  du  génie  de  l'humanité. 

Passons  maintenant  à  l'histoire  de  la  tradition  du  juif' 
errant  pendant  noire  siècle. 

Vappariiion  réelle  de  ce  personnage  n'a  été  jusqu'ici 
signalée  qu'une  fois  pendant  ce  siècle  *  ;  elle  ne  serait  pas 
très'Conforme  aux  idées  dominantes  ;  mais  en  revanche  , 
les  dix-huit  sièdes  antérieurs  tous  ensemble  n'ont  pas  (ant 
fait  pour  cette  tradition  que  le  dix-neuvième.  En  Âllema- 

*  Cett  un  habitant  de  Hillao ,  en  Roaergne ,  qui  a  communiqué  à 
M.  Sue  ane  édition  de  la  Complainie  du  juif-êrrani ,  dana  laquelle  on 
lit: 

En  mil  hait  cent  trente 
Passant  dans  Eequisla , 
De  plus  grande  ëpouTante 
Jamais  il  n*exista. 
Tons  criant  au  secours 
Me  prenaient  pour  un  ours. 

Le  juif-êrrani  en  1830!  voilà  comme  le  peuple  fait  du  aymbolitme 


(85) 

gne  surtout  le  symbolisme  Au  juif-errani  a  été  envisagé 
sous  tous  les  points  de  Tue,  et  Timaginalion  des  poètes  est 
venue  orner  richement ^  même  trop  richement  peut-être, 
la  robe  populaire  de  Zérib^  de  Cataphilus^  d'Assuérus, 
de  Jean  Bultadée  j  d'Isaac  de  Lakedem,  de  Grégoire  ou  de 
Joseph. 

L'Ahas?erus  de  notre  siècle  diffère  beaucoup  de  Tan- 
den  Juif'êrrani.  Il  est  chrétien,  tantôt  anti-chrétien , 
tantôt  religieux 9  tantôt  impie;  philosophe  de  toutes  les 
manières  y  tantôt  novateur  ardent,  tantôt  ami  de  paisibles 
réformes.  Nous  allons  avoir  Toccasiou  de  Tobserver  dans 
les  diverses  productions  littéraires  qui  traitent  de  lui. 

Nous  commencerons  par  celles  qui  forment  des  ouvrages 
particuliers  plus  ou  moins  volumineux;  plus  tard  nous 
arriverons  aux  productions  d'une  moindre  étendue. 

En  1821 ,  un  nouvel  essai  pour  faire  servir  lejuif-êrrant 
comme  cadre  d'une  Histoire  univerêelU,  fut  publié  a 
Gotha.  L'auteur  n'a  guère  mieux  réussi  dans  cette  entre- 
prise que  son  modèle  du  XYIIP  siècle.  C'est  encore  une 
de  ces  compilations  qui  ressemblent  à  tout  et  à  rien.  Le 
but  de  populariser  l'histoire  ne  peut  pas  être  atteint  de 
cette  manière.  Quoi  qu'on  en  dise,  il  faut  beaucoup  de  ta- 


Muu  le  Toaloir  et  de  la  manière  la  plot  innocente  !  traduit  en  allemand 
cet  rime«  ruatiqnet  teraient  nne  aMei  bonne  plaisanterie  populaire, 
puisque,  au  figuré ,  ha$r  (ours)  se  prend  dans  la  signification  du  mot  : 
canard  en  français. 

Et  si  par  un  hasard ,  quMl  nous  est  &  peine  permis  de  supposer,  Tours 
de  Millau  et  de  M.  Sue  appartenait ji/«t  ou  moine  à  Pespèce  canardienne, 
nous  en  laisserions  la  responsabilité  à  Thonorable  collaborateur  de 
l'Ohservaiêur  (de  Bruxelles),  qui  nous  a  fait  connaître  cette  variante 
dans  son  n»  67,  en  Tan  de  grâce  1846.  Ce  serait  toujours  un  ours  bien 
tranché.  Mous  avons  des  amis  en  Allemagne  et  en  Angleterre  qui  en  fe* 
raient  des  œuvres  remarquables  de  poésie  historique  ou  politique. 


(86) 

lent  pour  parler  au  peuple  de  manière  à  se  faire  lire  el 
comprendre  par  lui. 

Le  livre  populaire  allemand  Au  juif^emini ,  tel  qu'il  a 
été  publié  de  nouveau  à  Munich  en  1827,  toui  les  auspi» 
ces  de  Goërres^  reste  très-fidéle  à  notre  livre  populaire 
flamand  traitant  le  même  sujet  et  qui  doit  être  ancien  '. 

Le  juif-erran$  a  repoussé  le  Seigneur  de  sa  porte,  au 
moment  même  où  celui-ci  voulait  un  instant  a'y  reposer. 
Jésus  lui  a  dit  alors  :  «  Puisque  tu  n'as  pas  voulu  aocor- 
>»  der  un  moment  de  repos  au  fik  de  Tbomme,  tu  marche- 
»  ras  et  marcheras  jusqu'à  ce  que  je  revienne.  i>  Là  dessus 
nous  voyons  ï^juif-errani  dans  les  positions  les  plus  dif- 
férentes, mais  toujours  et  toujours  sous  le  poids  de  la 
malédiction  du  Seigneur.  Partout  il  accompagne  les  pèle* 
rins  chrétiens  à  Jérusalem  ;  tantôt  il  assiste  à  la  destruc- 
tion de  Jérusalem  el  brave  les  mépris  et  les  menaoes  de 
tons  ses  adversaires.  A  Rome,  parmi  les  gladiateurs,  il  tue 
et  tue  comme  l'ange  e&terminateur;  en  vain,  on  cherche  à 
lui  donner  la  mort  qu'il  cherche  lui-même;  il  doit  vivre; 
le  Christ  l'a  ainsi  ordonné  ;  il  se  jette  dans  le  gouffre  de 
l'Etna ,  mais  la  lave  brûlante  l'en  rejette  vivant  et  intact. 
Dans  sa  fureur  contre  le  Christ,  il  devient,  lors  de  la  per^ 
séculion  des  chrétiens,  leur  bourreau  le  plus  sanguinaire. 
Il  espère  lasser  la  patience  divine;  elle  paraît  ne  pas  re- 
marquer sa  fureur  el  son  désespoir.  Il  y  a  beaucoup  de 
vraie  poésie  dans  ce  livre  populaire. 

Dans  la  même  année ,  le  poëte  allemand  Klingeniann 
traita  ce  sujet  comme  tragédie ,  néanmoins    d'une  ma- 

1  Récemment  l« bibliophile  P.-L.  Jacob,  a  publié  une  édition  com- 
mentée de  la  Tersion  française  du  juif^errant.  ICout  ne  la  connaissent 
que  par  le  titre.  —  Voy.  IMAa^v^nu  de  M.  De  Eeiffenberg  et  sea  Ann. 
de  la  Bill,  royale,  1849,  pages  198-206^  1843 ,  176-177  j  1844,  187-196. 
Cf.  Bull  du  bibl.  belge.  II,  74, 281,  etc.  (E^o.) 


(«7) 

nière  Irés-peu  heureuse.  C'est  un  épisode  remarquable 
de  l'histoire  du  XVI*  siècle  :  La  mort  de  Guetave- Adol- 
phe, mise  en  actes  et  en  scènes;  \e  juif-orrani  figure  là 
comme  une  machine,  et  d'une  manière  beaucoup  trop 
matérielle  et  trop  purement  théâtrale,  pour  faire  l'effet 
que  produit  le  livre  populaire,  qu'un  poète  qui  comprend 
le  peuple  et  qui  partage  la  simplicité  énergique  de  ses  sen- 
timents, pourrait  toutefois  peut-élre  dramatiser  avec 
succès. 

Un  mélodrame  français  intituté  :  Le  Juif-erranf ,  vaut 
bien  moins  encore  que  l'œuvre  de  Klingemanu. 

Un  auteur  anglais,  traita  vers  cette  époque,  dans  un 
roman  historique  intitulé  :  Salaihiel^  et  avec  beaucoup 
de  détails,  la  première  époque  de  l'histoire  du  juif'érrant 
(jusqu'à  la  destruction  de  Jérusalem).  En  1829,  Kaiser  a 
traduit  en  allemand  ce  livre  qui  est  intéressant. 

Le  poème  allemand  :  Der  ewige  Jude,  de  W.  Jemand 
(publié  à  Iserlohn  en  1830),  a  presque  le  même  dé^ 
faut  que  le  juif-errant  dramatisé  par  KJiugemann.  On 
ne  comprend  pas  pourquoi  le  juif^errant  est  mêlé  aux 
faits  et  gestes  des  chevaliers  et  francs-juges  yémiquev, 
que  l'auteur  raconte  dans  ses  vers.  Il  est  remarquable  de 
voir  combien  le  fond,  purement  historique,  sur  lequel  se 
détache  le  symbole  poétique  du  Juif-errant  ^  gène  les  ta- 
lents secondaires  dans  les  œuvres  de  longue  haleine.  Dans 
le  cas  présent ,  l'auteur  ne  sait  réellement  pas  comment  se 
débarrasser  de  son  juif-errant.  Les  assassins  du  tribunal 
vémique  ont  beau  le  hacher  à  coups  de  glaive  et  le  trans- 
percer de  toutes  les  manières  à  coups  de  poignard,  il  reste 
debout  au  milieu  de  cette  boucherie,  qui  finit  par  faire 
rire  le  lecteur ,  car  enfin  ces  sortes  d'extrêmes  horreurs 
touchent  au  ridicule. 


(88) 

Uq  poêle  français,  Edgar  Quînet ,  viol  se  joindre  aux 
auteurs  dont  nous  venons  de  parler.  Son  juif-errant  est 
assurément  une  œuvre  bardie  et  qui  renferme  maintes 
très-belles  pensées ,  exprimées  avec  un  laconisme  énergi- 
que qui  en  rehausse  la  beauté.  Qninet  fait  entrer  dans  son 
cadre  un  peu  chaotique ,  non-seulement  Tbistoire  des 
bommes,  mais,  ce  qui  bien  plus  est,  Dieu  et  toute  sa 
création*  Ce  poème  qui  fait  parler  le  ciel  et  la  terre,  les 
objets  animés  et  inanimés,  nous  apprend  très-bien  à  con- 
naître, sous  tous  les  rapports ,  l'Abasvère  du  XIX*  siècle, 
et  comment  il  a  bérilé  des  siècles  antérieurs  et  le  savoir  et 
les  erreurs.  Au  reste,  Quinet  n'a  pas  cru  devoir  respecter 
même  divers  traits  principaux  de  l'ancienne  tradition. 
Son  juif-errant  n'est  plus  un  être  isolé,  sans  amis,  sans 
frères  et  sœurs  dans  ce  monde,  et  le  caractère  de  la  puni- 
tion que  lui  infligea  la  Divinité  se  perd ,  car  il  aime  et  est 
aimé.  De  même  la  circonstance,  au  reste,  tréa-conforme  à 
ridée-mère  du  christianisme,  que  l'auteur  nous  montre 
Jésus  pardonnant  à  Abasvère  l'offense ,  objet  de  ses  re- 
mords; et  celui-ci  est  transporté  de  bonheur  de  pouvoir 
visiter,  après  sa  régénération  en  Dieu,  un  monde  après 
l'autre  sous  la  protection  de  son  Créateur;  de  même,  di- 
sons-nous, cette  circonstance  transforme  totalement  la 
tradition,  h^  juif -errant  ^  comme  nous  le  connaissons,  n'est 
pas  un  élu  de  la  Divinité  ou  une  âme  réconciliée,  mais  bien 
un  être  malheureux,  en  désaccord  avec  la  Divinité  et  qui 
désespère  ne  pouvoir  jamais  se  mettre  d'accord  avec  elle. 
Son  existence  ici-bas  est  une  punition  ,  et  sa  vie  est  une 
lutte  éternelle  avec  les  dégoûts  et  les  chagrins  qui  le  dé- 
vorent; une  fatale  pensée  le  poursuit  sans  cesse  et  il  cher- 
che vainement  à  lui  échapper. 

A  VAhasvère  de  Quinel  est  venu  se  joindre,  dans  les 


(89) 

derniers  temps ,  celui  du  poeic  allemaod  Julius  Mosen. 
C'est  une  œuvre  trés-digne  d'éloge,  éminemmenl  poétique 
et  aussi,  bâtoos-nous  de  Tajouter,  tout  à  fait  de  notre 

Le  juif-errant  y  est  peint  dans  toute  sa  misère,  et  rien 
ne  Tient  mitîger  la  malédiction  tragique  qui  s'attache  à 
sa  TÎe  plus  dure  que  la  mort.  C'est  la  personnification  de 
cette  douleur  universelle  qui,  bien  souvent  plus  affectée 
que  réelle,  n'en  est  pas  moins  une  maladie  d'âme  très-fré- 
quente de  nos  jours,  où  le  plus  cruel  désillnsionnement  à 
déjà  moissonné  tant  de  belles  espérances  et  parait  s'apprê- 
ter à  continuer  sa  fatale  moisson. 

Le  juif-errant  est  malheureux  dans  toutes  les  circon- 
stances de  sa  vie;  toujours  malheureux,  et  cela  d'autant 
plus  que  la  cause  première  de  ses  malheurs  est  une  faute, 
un  méfait.  Son  combat  incessant  contre  le  Christ  et  le 
christianisme  parait  ici  ne  devoir  jamais  finir ^  or,  c'est 
ce  combat  qui  le  rend  malheureux.  Le  Christ  lui-même, 
au  premier  jugement,  lui  refuse  le  pardon,  et  \e  juif- 
errant  doit  entendre  les  paroles  : 

So  tringe  weiter!  weiter!  zwUehen  Btiden 
ii^ird  einst,  iro  sich  vollendet  hat  der  Krois 
Das  cUlêfieistê  Weltgerichi  ênischeidtn. 

u  Eh  bien,  lutte  encore,  encore!  Entre  les  deux  (prin- 
»  cipes)  décidera  un  jour,  lorsque  le  cours  des  mondes 
accomplira  le  dernier  des  derniers  jugements !  » 

Henzel  trouve,  non  sans  raison,  cette  idée  peu  chré- 
tienne, c'est-à-dire  peu  en  harmonie  avec  le  dogme  d'a- 
mour du  Christ,  et  il  remarque  que  le  Seigneur,  ainsi  que 
l'envisage  l'auteur,  apparaît  trop,  à  l'égard  du  j'ui ferrant, 
comme  un  «  fier  aristocrate  vis-à-vis  du  démocrate,  qui 


(  90) 

s'épuise  eo  eflorts  de  tout  genre.»  Malgré  cet  remarques, 
l'auteur  est  probablement  celui  qui  à  le  tniêu»  traité 
le  sujet  d'Ahasvère  dans  un  outrage  de  longue  haleine. 

Et  que  dirons-nous  dans  le  juif-êrrani  encore  inacheré 
A*Euginê  Suê?  peu  de  chose.  Il  n'a  jusqu'ici,  à  lexcep- 
tion  de  son  titre,  presque  rien  de  commun  avec  la  tradt» 
tion  d'Ahasfère.  Au  reste,  l'idée  de  donner  le  passe-port 
de  ce  titre  à  cette  longue  suite  de  feuilletons  polémiques 
en  forme  de  roman,  est  sans  doute  en  rapport  a?ec  les 
tendances  de  notre  siècle,  pour  autant  qu  elles  soient  en 
partie  représentées  par  les  lecteurs  auxquels  s'adresse 
M.  Sue.  Sous  le  rapport  de  Fart ,  le  juif-errant  d'Eugène 
Sue  n'est  pas  supérieur  i  ce  juif^érrant  dont  nous  avons 
parlé  antérieurement ,  en  remarquant  que  les  assassins  fu^- 
rieux  du  tribunal  vémique  eux-mêmes  ne  purent  venir  à 
bout  d'en  débarrasser  l'auteur;  mais  peut-il  être  question 
d'art  dans  un  ouvrage  qui,  produit  des  circonstances  dans 
un  moment  donné ,  doit  son  succès  à  ces  circonstances  et 
qui  n'est  pas  destiné  À  les  suivre?  Personne,  croyons-nous, 
ne  répondra  affirmativement  è  celte  question.  Remarquons 
encore  en  passant,  qu'ainsi  qu'on  pourrait  traiter  sous  un 
point  de  vue  élevé  l'histoire  de  l'humanité  en  personni" 
fiant  celle-ci,  une  pareille  personnification  d'un  épisode 
important  de  cette  histoire ,  telle  que,  par  exemple,  celui 
de  l'ordre  qu'attaque  Eugène  Sue,  ofi*rirait  assurément 
de  puissantes  ressources,  tant  à  un  historien  qu'à  un 
poète  d'un  talent  supérieur.  Toutefois  ce  n'est  pas  dans  les 
circonstances  présentes  qu'une  pareille  œuvre  pourrait 
réussir  et  trouver  une  appréciation  impartiale.  Sur  un 
champ  de  bataille  on  se  bat  pour  ou  contre ,  et  on  ne  se 
place  pas  au-dessus  de  la  lutte,  lorsqu'on  se  trouve  au 
milieu  de  la  mêlée  ;  ce  serait  mal  choisir  $on  temps. 


(  91  ) 

Passons  rnaiotenaut  aux  prcnluclioiis  de  peu  d'élendue , 
qui  ont  pour  «iget  le  juif-^rrani. 

Après  avoir  avoué  que  nous  connaissons  mieux  le  mou- 
vement lilléraire  de  l'Europe  germanique  que  de  TEurope 
romane,  nous  signalerons  ici,  sans  nous  arrêter  aux  belles 
pages  que  Jean  Paul  consacra  aujutf-erruni^  un  morceau 
en  vers,  publié  en  1816  dans  un  annuaire  de  Tépoque,  par 
le  chevaleresque  barpn  de  la  Motte  Fouqué ,  et  dans  lequel 
se  reflète  très-bien  la  pensée  simple  et  pieuse  qui,  au 
moyen  âge,  savait  tout  au  moins  embellir  les  traditions 
lorsqu'elle  ne  les  créait  pas 

Le  juif-errani de  G.  Mûller,  publié  primitiventent  dans 
un  annuaire  de  1823,  et  auquel  nous  avons  emprunté  notre 
épigraphe  ci-dessus ,  contient  une  plainte  touchante  du 
malheureux  auquel  le  repos,  accordé  par  la  Providence  à 
tout  ce  qu'elle  a  créé,  auquel  ce  repos,  objet  de  ses  vceux , 
est  refusé  y  même  pour  uns  seule  heure. 

En  lisant  de  nouveau  ces  vers,  nous  nous  sommes  rap* 
pelé  avec  tristesse  ceux  qu*inspira  à  un  des  collabora- 
teurs de  notre  ancienne  Preeee  /t^rs,  la  mort  prématurée 
de  notre  poétique  ami  Guillaume  Mûller,  et  nous  avons  ré- 
pété involontairement  les  derniers  de  ces  vers  (  publiés 
dans  le  n*^  36,  année  1837,  de  la  Presse  libre  de  Nurem- 
berg) ; 

ff^erjê  gêhœrt  der  Lyra  holden  Klang, 
ff^trjê  von  ikrem  Zanhêr  watd  umfangên , 
D$r  wHne ,  dasê  der  DichUr  heeimgêgangên, 

»  Celui  qui  jamais  entendit  le  doux  son  de  cette  lyre; 
»  celui  qui  jamais  fut  épris  de  la  magie  de  ces  charmes, 
»  ne  refusera  pas  des  larmes  au  départ  du  poëtc!  » 

Le  juif-errant  de  Schubert  est  en  poésie  un  de  ces  ta- 


(92) 

bleaox  nocturnes  d'EIzhairoer  (Adam  Tedesco),  que  noire 
David  Tenicrs,  latné,  imita  toute  sa  TÎe,  d'après  son  maître, 
sans  pouvoir  devenir  sou  égal.  Ahasvérus  est  fatigué  de 
l'éternel  monotonie  du  temps,  qui  ne  fait  que  reproduire 
sans  cesse  ce  qu'il  a  produit  antérieurement  ;  il  ne  veut 
plus  s'occuper  de  ces  désolantes  reproductions  ;  il  méprise 
l'humanité  avec  ses  maux  incurables  et  son  odeur  sépul- 
crale. Saisi  d'une  indicible  fureur ,  il  roule  nuitamment  de 
rochers  en  rochers  les  têtes  de  ses  femmes  et  de  ses  enfants, 
jusqu'au  moment  où  le  Seigneur ,  touché  de  tant  de  mi- 
sère, lui  envoie  un  ange  de  paix,  qui  lui  dit  :  Dors  en 
repos,  Ahasvhre  !  Cet  Ahasvère  est  bien,  sans  doute,  sous 
plus  d'un  rapport,  celui  de  notre  siècle;  mais  ces  ten- 
dances de  destruction  et  de  désespoir,  sont-elles  confor- 
mes à  la  vérité  et  aux  intérêts  de  la  morale?  non ,  assuré- 
ment non. 

Nous  avons  aussi  traité,  et  à  notre  manière,  le  sujet 
d'Ahasvère,  dans  notre  discours  de  la  Foréi  de  la  Sihald , 
le  21  juillet  1826,  et  nous  traduirons  ici  ce  passage ,  non- 
seulement  parce  qu'il  montre  la  tradition  d'Ahasvère  sous 
une  face  particulière,  mais,  au  surplus ,  parce  qu'il  résume 
les  significations  symboliques  de  cette  tradition.  Voici 
donc  notre  Ahasvère  ! 

«  Ils  se  trompent  étrangement  ceux  qui  pensent  que  les 
doux  rayons  du  souvenir  n'éclairent  plus  la  nuit  du  passé 
de  la  nation  germanique ,  et  que  les  sombres  vagues  de 
la  mer  toubli  recouvrent  déjà  ce  glorieux  passé. 

»  Et  vous  qui  entendez  mes  paroles,  vous  connaissez 
la  tradition  d'Ahasvère,  \e  juif' errant;  vous  connaissez 
TAhasvère  chrétien  du  moyen  âge;  il  a  offensé  le  Christ, 
il  n'a  pas  voulu  abriter  sous  son  toit  celui  qui  est  la  paix 
et  la  douce  tranquillité ,  et ,  dès  ce  moment ,  la  paix  et  la 
tranquillité  l'ont  fui  à  jamais. 


(93) 

»  Vous  connaissez  Ahoêvere  le  Juif;  lui  aussi  appartient 
au  moyen  âge.  C'est  un  ennemi  inexorable  du  christia- 
nisme; il  personnifie  yis-à-vis  de  celui-ci  Tantique  idée 
juive.  Cet  Ahasvére  lutte  et  lutte  toujours  ;  la  persécution 
exalte  ses  forces,  et  la  misère  ne  les  affaiblit  pas  ;  il  ne  par<- 
▼ient  pas  à  gagner  du  terrain ,  mais  il  ne  tneurl  pas;  il  vit 
pour  continuer  à  lutter. 

»  Vous  connaissez  VAhasvire  êymhole  de  VhumaniU. 
C'est  un  fils  du  XVP  siècle ,  mais  il  n'a  grandi  qu'à  notre 
époque  :  les  uns  vous  représentent  cet  Ahasvére  d'une 
façon,  les  autres  d'une  façon  tout  opposée  ;  chacun  porte 
en  soi  le  mireir  dans  lequel  son  Ahasvére  se  reflète.  Par- 
fois ce  miroir  est  du  cristal  le  plus  pur ,  et  la  céleste  lu- 
mière s'y  reproduit  dans  tout  son  éclat;  parfois  c'est  une 
paisible  rivière  ;  parfois  un  torrent  agité  et  impétueux ,  et 
l'image  que  présente,  cette  rivière  ou  ce  torrent  est  con- 
forme à  ce  qu'ils  sont  eux-mêmes;  une  autre  fois  c'est  un 
lac  noir  et  profond  ;  les  figures  qui  s'y  reflètent  partici- 
pent aussi  de  la  nature  de  ce  lac;  elles  sont  ou  mélancoU- 
ques  ou  effrayantes  ;  enfin ,  parfois  ce  n'est  qu'un  bourbier 
fangeux;  la  lumière  s'y  mire  encore,  mais  certes  pas  d'une 
manière  attrayante. 

»  Et  si  maintenant  vous  me  demandez  :  quel  est  votre 
Ahaevere?  je  vous  répondrai  :  j'en  connais  un  autre  en- 
core; je  l'aime;  je  le  porte  dans  mon  cœur  ;  car  il  est  le 
fils  chéri  de  tnee  pensées ,  les  ailes  de  mon  âme ,  qui  veut 
des  voies  libres  et  pas  de  barrières. 

»  La  tradition  nous  dit  qu' Ahasvére,  à  certaines  grandes 
époques,  est  venu  contempler  du  haut  des  Alpes  les  révo- 
lutions qui  s'opéraient  en  Europe.  Dans  la  fixation-  de 
ces  époques  on  n'est  pas  d'accord.  La  tradition  a  trop  de 
bouches  pour  n'être  jamais  en  contradiction  avec  elle* 


(94) 

même.  QuanI  à  moi ,  je  fixerai  la  première  apparilion  sur 
les  Alpes  de  mon  Ahasfère,  à  Tépoqueeù  Alaric  entrait  â 
Rome  et  où  toute  la  yaste  étendue  de  Terapire  romain 
(oorps  immense,  mais  épuisé  et  agonissant)  se  couvrait  de 
ces  flots  de  populations  germaniques,  qui  traçaient  leur 
bîsloire  en  traits  de  lai^ines,  semblables  à  celles  qui  se  dé<- 
tachent  des  cimes  des  montagnes,  lorsque  Tépoque  arrive 
où  le  lumineux  Tunnar  terrasse  le  géant  de  l'hiver.  Ils  ne 
résistent  plus  les  faibles  soldats  de  Rome  a  ces  forts  et 
rudes  barbares;  la  massue,  produit  de  la  nature,  brise 
partout  l'arme  de  la  phalange,  produit  de  Tart  ;  et,  tels  que 
les  avait  décrits  Tacite,  ces  terribles  régénérateurs  appor- 
tent avec  eux  des  lois  pleines  de  sagesse  et  de  vigueur,  une 
intelligenoe  vierge  et  des  idées  poétiques,  des  traditions 
d'un  charme,  d'une  sublime  beauté  et  parfois  d'une  douce 
intimité,  qui  nous  étonnent  et  qui  nous  font  demander 
ai  c'étaient  deux  peuples,  l'un  de  guerriers  et  l'autre  de  lé- 
gislateurs et  de  poètes,  qui  habitaient  ces  forêts,  parmi  les- 
quelles une  nous  abrite  ici  ? 

»  Et  cette  fois,  restant  fidèle  à  la  tradition,  je  placerai  la 
seconde  apparition  d'Ahasvère  sur  les  Alpes  au  moment  où 
l'humble  et  pieux  Guttenberg  venait  d'inventer  l'art  de 
l'imprimerie,  comme  il  le  dit  lui-même  dans  la  préface 
du  Catholieen:  «  Avec  l'aide  du  Tout-Puissant,  dont  un 
»  signe  fait  parler  les  enfants,  et  qui  souvent  révèle  aux 
»  petits  œ  qu'il  cache  aux  sages*  »  La  nouvelle  société 
venait  de  natlre,  et  les  compagnons  imprimears,  qui  de 
Mayeace  et  de  Strasbourg  allaient  s'établir  dans  tous  les 
paya  de  l'Europe,  en  étaient  les  paisibles  missionnaires.  Us 
•ononçaîettt  au  monde  que  les  esprits  n'avaient  plus  qu'une 
patrie;  que  l'immortalité  de  la  pensée  ne  rencontrerait 
désormais  plus  d'entraves;  que  l'instruction,  au  lieu  d'être 


(95  ) 

un  monopole,  deviendrait  bientôt  un  bien  commun  de 
rhumanité;  en  un  mot,  ils  portaient  dans  leurs  sacs  de 
voyage  Tbistoire  des  quatre  siècles  qui  se  sont  écoulés  de- 
puis lors. 

)i  Maintenant,  je  parlerai  d'une  troùîims  apparition  de 
mon  Ahasyère  germanique.  On  le  verra  reparaître  sur  les 
Alpes  au  grand  jour  où  toutes  les  barrières  qui  séparent  les 
peuples  germaniques  tomberont,  où  le  soleil  de  Tunîté 
éclairera  sur  toute  Tétendue  du  sol  de  Freija  ;  qu'UNE  seule 
nation;  et  celte  nation  immense,  forte,  irrésistible,  mai- 
tresse  du  monde  intellectuel  et  matériel,  dictera  les  lois  de 
la  société  à  venir,  comme  elle  a  dicté  celles  de  la  société  qui 
fuf  et  celle  de  la  société  qui  «#/  encore.  Ce  jour  n'est  pas 
si  éloigné  qu'on  le  pense;  son  aurore,  qui  brilla  un  instant 
il  y  a  onze ,  douze  et  treize  ans  ,  s'est  obscurcie  peu  à  peu  ; 
mais  j'entrevois  la  prochaine  dispersion  de  ces  nuages,  et, 
je  vous  le  dis,  j'espère  même,  qu'avant  de  baisser  ma 
léte  sur  le  sein  de  notre  bonne  mère  commune,  pour  y 
dormir  du  sommeil  de  mes  ancêtres ,  je  verrai  la  nouvelle 
Uermanie.  Chacun  dira,  que  depuis  la  mer  du  Nord  et  de- 
puis la  Baltique  jusqu'aux  bords  riants  de  la  mer  Adriati- 
que, depuis  l'Islande,  enveloppée  d'un  blanc  linceul  de 
glace  jusqu'aux  vallées  fleuries  des  Alpes ,  il  n'y  a  qu'une 
patrie;  qu'une  langue,  modulée  en  idiomes  variés;  qu'un 
peuple,  dont  les  apparentes  diversités  mêmes  forment  les 
liens  les  plus  forts  d'une  indissoluble  unité.  Les  barrières 
politiques,  demain  ou  après-demain ,  elles  disparaîtront; 
mais  celles  tracées  par  l'histoire,  par  la  communauté  d'ori- 
gine, par  la  manière  identique  de  penser,  de  sentir  et  de 
s'exprimer,  sont  immuablee  comme  la  pensée  divine, 

»  Mesurer  le  temps,  avec  l'adolescent,  d'après  la  flo- 
raison de  VIdmonea,  qui  est  limitée  à  peu  d'heures; 


(96) 

d'après  la  tic  du  papillon,  celte  flêur  volante  des  airs, 
qui  oatt  et  meurt  en  un  jour;  mesurez-le  avec  l'homme 
que  l'âge  a  initié  aux  mystères  de  la  patience;  d'après  le 
chéiie ,  Parbre  des  siècles,  ou  d'après  le  faucon  qui  jadis 
a  vu  assiéger  Vienne  pour  la  dernière  fois  par  les  Turcs 
et  qui  assista  naguère  aux  deux  prises  de  Paris;  mesurer 
le  temps  de  l'une  ou  de  l'autre  manière,  mon  Ahasvère 
d'avenir  apparaîtra  pour  la  troisième  fois  sur  les  cimes 
des  Alpes,  et  un  aigle  immense  planera  au-dessus  de  lui, 
en  se  mirant  dans  les  rayons  dorés  du  soleil  de  la  renaù- 
sance.  » 

Et,  qui  le  croirait,  notre  Ahasvire ,  qui  alors  n'était 
qu'une  pensée  poitiqt^e^  qu'un  rêve  brillant  de  notre  jeu- 
nesse, a  gagné  depuis ,  d'année  en  année,  plus  en  plus  de 
réalité  ;  l'une  mesure  a  été  prise  à  cet  égard  après  l'autre. 
Munich  l'adopte  comme  Berlin,  Stuttgart  comme  Brème, 
Kônigsberg  comme  Garisruhe.  Les  gouvernements  s'y  rat* 
tachent,  et,  en  1845,  nous  lisons  dans  les  principaux 
journaux  allemands,  que  la  confédération  germanique  va 
adopter  des  armes  unitaires  qui  brilleront  au-dessus  des 
portes  des  forteresses  et  qui,  sur  toutes  les  monnaies,  servi- 
ront d'encadrement  aux  armes  de  divers  étals  allemands.  Un 
drapeau  fédéral  primera  sur  les  drapeaux  particuliers,  sur 
les  bannières  particulières  des  divers  Etats ,  etc.,  etc. 
Que  cela  est  étonnant  ! 

Il  y  a  donc  de  la  vérité  dans  les  rêves,  et  la  poieie  devient 
l'alliée  de  VhUtoire. 

Mais  assez  de  mon  Ahaevire  devenu  celui  de  millions 
d'hommes. 

Dans  une  romance  bien  connue  en  Allemagne  :  PAver- 
tieeemenê,  c'est  Ahaeverey  qui  nous  avertit  du  danger  de 
la  chute  par  son  propre  exemple. 


(97) 

Les  PiUrinagêi  â*Ahasvêre  de  Zedlitz  rappelleot 
ceioi  de  Sohabert,  par  la  profonde  mélancolie  qui  ca- 
ractérise ces  vers  harmonieux  et  grandioses. 

Passant  sur  PAhoêvkre  d'Âîoys  Schreiber ,  qui  ne  pré- 
sente rien  de  bien  remarquable ,  nous  arrivons  à  celui 
de  Wittich ,  digne  de  plus  ^'attention,  parce  que  le  poêle 
cherche  à  rendre  à  la  tradition  un  caractère  plus  analo- 
gue à  son  idée  primitive. 

Conformément  à  ce  que  nous  disent  du  juif-errant  la 
tradition  mahomélane  et  le  récit  de  Mathieu  Paris,  nous  le 
Toyons  inquiété  par  le  souvenir  d'une  grande  faute.  La 
yieillesse  a  affaibli  ses  forces  et  il  désire  la  mort  ;  toutefois 
le  sommeil  ne  le  fuit  pas,  car  le  Seigneur  ne  peut  vouloir 
pousser  sa  malédiction  jusqu'à  ravir  à  un  pauvre  mortel  le 
bienfait  du  sommeil.  Âhasvére  est  resté  homme,  quoiqu'il 
soit  malheureux  et  que  la  réprobation  divine  pèse  sur  lui; 
sa  tristesse,  son  désir  de  voir  se  terminer  une  vie  sans 
charmes  est  plutôt  le  résultat  de  sa  position  momentanée. 
Dans  un  rêve,  un  génie  lui  présente  deux  coupes  :  une 
d'argent,  ombragée  d'or  et  remplie  d'un  breuvage  clair  et 
bouillonnant;  l'autre  noire  et  dépourvue  de  tout  orne- 
ment: ici  la  vie,  ici  la  mort;  et  Ahasvére,  qui  venait  de 
maudire  la  vie,  ne  s'en  jette  pas  moins  sur  la  coupe  qui 
peut  prolonger  encore  son  existence.  Dès  ce  moment  il  se 
sent  rajeuni  et  il  s'apprête  à  fuir  le  tombeau  où,  un  in- 
stant auparavant,]!  voulait  fermer  pour  toujours  les  yeux 
à  la  lumière.  Une  voix  intime,  mais  qui  échappe  à  l'ana- 
lyse de  l'esprit,  lui  dit  que  ce  n'est  pas  ici-bas  qu'il  peut 
atteindre  le  but  de  ses  efforts;  mais  cette  voix  ne  lui  en 
cache  pas  moins  le  quand  et  le  comment  de  l'énigme 
qu'elle  lui  propose.  Au  milieu  du  ravissement  de  sa  renais- 
sance, l'image  du  passé  se  reproduit  à  ses  souvenirs.  Il  re- 
ToM.  X.  7 


(98) 

connati  que  na  vie  s'est  écoulée  dans  les  limiies  d'uo  plan 
tracé|  non  par  la  Autna,  maia  par  Yamour;  car  il  ne  pou- 
vait haïr  celui  qui  nous  ordonna  de  prier  pour  nos  enne- 
mis. Une  larme  échappe  à  ses  yeux  i  ei  à  celle-ci  vient  s'en 
joindre  une  seconde,  lorsqu'après  avoir  lu  sur  le  tom- 
beau :  Ici  repçêê  Hilda,  la  plus  belle  des  femmes,  qui 
ne  vécut  que  seize  printemps  !  il  s'échappe  avec  effroi  de 
ce  lieu  de  douleur.  La  voix  intime  lui  dit  :  ^Si  iu  pleures 
»  uns  troisième  fois ,  tu  auras  vaincu,  » 

Ahasvère  apparaît,  d'après  l'idée  de  Wittich,  comme  le 
représentant  de  l'humanité,  se  régénérant  sans  cesse  ei 
qui ,  sans  pouvoir  mépriser  ce  qu'il  y  a  de  matériel  dans 
l'existence ,  ne  doit ,  d'un  autre  cAté ,  jamais  refuser 
d'écouler  la  Toix  intime  qui  Tappelle  vers  le  ciel,  vers  la 
lumière,  vers  Vamour. 

he  juiferrant  de  Wackernagel  est  une  personnification 
du  phénomène  historique  de  l'existence  de  la  nation  juive^ 
dispersée  sur  toute  la  surface  de  la  terre,  toujours  errante 
et  dont  les  membres ,  après  avoir  yécu  sans  patrie ,  repo- 
sent partout  en  terre  étrangère. 

Une  chose  remarquable,  soit  dit  en  passant,  c'est  que  la 
persécution  est  devenue  le  fondement  de  l'existence  de  cet 
Ahasvère;  car,  en  adoptant  sincèrement  les  bénéfices  que 
les  tendances  de  l'époque  offrent  dans  divers  pays  aux 
Israélites,  ils  deviendraient  membres  des  nations  parmi 
lesquelles  ils  vivent,  et  comme  nation ,  au  moins,  l' Ahas- 
vère juif  en  arriverait  à  la  fin  de  sa  longue  existence, 
marquée  par  de  grandes  vicissitudes,  mais  parfois  aussi 
par  des  prospérités  isolées,  non  moins  grandes. 

H  y  a  encore  maints  autres  juifs^errants  qui  peuvent 
avoir  leur  mérite,  mais  dont  nous  ne  parlerons  pas  ici,  ou 
paroe  qu'ils  ont  échappé  à  noire  altention ,  ou  parce  que 


(99) 

n'ayant  rien  de  bien  curieux  a  en  dire ,  noos  craindrions 
de  fatiguer  le  lecteur  en  parlant  de  choses  d'un  intérêt  par 
trop  secondaire. 

Nous  terminerons  9  par  conséquent ,  cette  notice^  en 
faisant  remarquer  au  lecteur  combien  l'histoire  de  cette 
tradition  est,  elle  aussi,  un  miroir  fidèle  des  tariations 
de  l'esprit  humain.  Si  cette  histoire  n'embrasse  pas,  comme 
celle  de  la  lie&rnê,  des  milliers  d'années,  elle  a,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  précédemment,  le  mérite  d'offrir  plus 
d'attrait  et  de  s'unir  plus  intimement  à  nos  sentiments,  i 
nos  pensées,  i  notre  manière  d'être  ;  elle  nous  dit  ce  que 
nos  ancêtres,  nos  pères,  ont  dit  et  pensé,  et  ce  que  nous 
disons  et  pensons  nous-mêmes. 

Ahasvère  n'a  pas  encore  terminé  ses  pèlerinages  ! 

L'impression  de  ces  notes  et  idées  sur  la  tradition  du 
jtft/'-srran<  était  déjà  commencée,  lorsque  nous  vtmes  an- 
noncer, dans  les  journaux  allemands,  des  recherches  his- 
toriques sur  la  tradition  du  juif  ^errant ,  par  notre 
honorable  et  savant  collègue,  M.  le  docteur  Graesse.  Mal- 
heureusement ce  livre  n'était  pas  encore  parvenu  k  nos 
libraires  allemands,  et  nous  sommes  donc  privé  de  l'avan- 
tage de  pouvoir  le  consulter.  Nous  déplorons  sincèrement 
cette  circonstance. 

Sur  les  aneiennes  eMmonies  funibres  en  Belgique; 
communiqué  par  M.  Emile  Gachet. 

Voici  quelques  indications  extraites  d'un  manuscrit  de 
la  bibliothèque  de  Lille ,  relatif  à  d'anciennes  cérémonies 
funèbres;  elles  paraîtront  sans  doute  intéressantes  à  quel- 
ques-unes des  familles  de  ce  pays.  Je  me  suis  contenté  de 


(  100  ) 

donner  sommairement  les  titres  de  tous  les  chapitres  que 
renferme  le  volume,  laissant  à  chacun  la  faculté  d'y  pui- 
ser maintenant  ce  qui  lui  con?iendra.  Les  détails  variés 
que  l'auteur  nous  fournit  sur  les  nombreuses  obsèques , 
célébrées  dans  ces  provinces  pendant  plusieurs  siècles,  ne 
sont  pas  seulement  curieux  pour  les  familles,  ils  servi- 
ront aussi  beaucoup  à  l'histoire  des  usages  et  des  mœurs. 
Je  ne  dois  pas  oublier  d'ajouter  qu'il  s'agit  d'un  grand  vo- 
lume in-folio,  d'une  fort  belle  écriture,  et  que  l'auteur, 
pour  rendre  sa  description  plus  complète,  y  a  joint  des 
dessins  coloriés  des  différentes  sortes  de  catafalques  usités 
dans  les  pompes  de  cette  espèce. 

On  verra  par  le  contenu  du  volume  que  l'auteur  Guil- 
laume  Rugher,  héraut  d'armes  du  pays  et  comté  de  Hai- 
naut,  commença  l'exercice  de  sa  charge  vers  l'an  1577, 
et  qu'il  l'a  probablement  continué  pendant  tout  le  dernier 
tiers  du  XYP  siècle. 

Ce  manuscrit  est  porté  au  catalogue  de  la  bibliothèque 
de  Lille  sous  les  lettres  FA,  n^  42;  in-folio,  papier.  Il  a 
pour  titre  : 

Rêcoeul  de  pluêiêurê  obêêcquês  ei  pompêê  funèbre* , 
par  Guillame  Rugher,  héraut  d*armes  du  pays  et  comté 
de  Haynaut,  ensemble  de  la  ville  et  châtellenie  de  Lille, 
lieu  de  sa  résidence  ^. 

Voici  les  sommaires  des  différents  chapitres  : 

—  Ordonnances  des  enterrements  de  diverses  espèces  de 
personnages,  grands  officiers  du  prince,  ducs,  chevaliers, 
barons. 

—  Ordonnances  pour  les  bannières ,  manière  et  comment 
on  connoist  ung  noble  homme  ou  aultre  avoir  régné  en  son 
tamps  et  persévéré  jusques  à  la  Go ,  quant  il  est  sépulture,  et 

I  II  y  demeonJi  me  des  prêtres. 


(  101  ) 

comment  sa  représentation  doibt  estre  sur  sa  sépulture  en 
armes.  (Ce  chapitre  donne  le  sens  des  figures  couchées  sur  les 
tombeaux ,  et  à  ce  point  de  vue  il  est  fort  important  pour  les 
archéologues. 

—  Funérailles  de  Louis  de  Maie,  comte  de  Flandre,  à  Lille. 
(Il  faudrait  comparer  ce  chapitre  avec  la  description  qui  est 
mentionnée  dans  l'Inventaire  des  archives  de  Bruxelles.) 

—  Funérailles  de  Jean-sans-Peur,  à  Arras,  le  ^  octobre 
1419.  (Extrait  du  registre  aux  chartes  finissant  à  1423, 
folio  64  verso.) 

—  Transport  du  corps  de  Philippe-le-Bon  et  de  celui  de  sa 
femme  Isabeau  aux  chartreux  de  Dijon  en  1467.  (Très-longue 
ordonnance  à  comparer  avec  le  récit  du  sire  de  Hennin ,  dont 
lès  Mémoires  ont  été  publiés  dernièrement  par  mon  ami, 
M.  Renier  Chalon.) 

—  Funérailles  de  Philippe  de  Croy ,  comte  de  Chimay ,  sei- 
gneur de  Quiévrain,  en  1489,  le  14  septembre,  aux  corde- 
liers  de  Mons. 

—  Obsèques  d'Adolphe  de  Clèves ,  sire  de  Ravestain ,  à 
Bruxelles,  le  21  janvier  1495. 

—  Obsèques  du  prince  de  Castîlle,  faites  par  Farchiduc 
d'Autriche,  à  Bruxelles,  le  SO  janvier  1497. 

—  Ordonnance  donnée  par  l'archiduc  Philippe-le-Beau  pour 
régler  les  funérailles  dans  les  églises,  15... 

—  Obsèques  d'Isabelle  de  Castille ,  célébrées  à  Bruxelles  en 
1504. 

—  Très-longs  détails  des  obsèques  de  Philippe-le-Beau ,  à 
Malines,  1507. 

—  Obsèques  et  pompes  funèbres  de  Ferdinand-le-Catholique 
à  S^-Gudule  de  Bruxelles,  rédigées  par  Henri  Dupuis ,  en  1 515. 

—  Obsèques  de  Jacques  de  Luxembourg ,  chevalier  de  la 
Toison  d'or,  seig'.  de  Fiennes,  mort  à  Chartroux-lez-Gand ,  12 
juillet  1517. 

—  Obsèques  et  épitaphe  du  cardinal  de  Croy ,-  archevêque 
de  Tolède,  primat  d'Espagne,  21  janvier  1520,  à  Worms. 


(  102  ) 

—  Obftèques  de  la  reine  de  Danemarck ,  SO  janvier  15M ,  à 
Gand. 

Obsèques  de  Philippe  de  Glèyes  et  de  la  Marck,  duc  de 
Coimbre,  seig'.  de  Ravestain ,  Bruxelles,  23  mars  11^7. 

—  Obsè<pies  de  Philibert  de  ChAlon ,  prince  d*Orange,  mort 
en  Italie,  près  de  Pistoia ,  le  S  août  1530. 

—  Obsèques  de  Jacques  de  Luxembourg,  comte  de  Gayre, 
seig*.  de  Fiennes,  les  6  et  7  août  IMS. 

—  Obsèques  de  madame  Loyse  d'Albret,  princesse  de  €ht« 
may, 15S5. 

—  Obsèques  d'Elisabeth  de  Portugal ,  femme  de  Charles- 
Quint,  le  30  mai  16S9,  à  Bruxelles,  rédigées  par  Nicaise 
Ladam* 

—  Obsèques  d'Anne  de  Croy,  duchesse  d'Arsehot,  le  24 
septembre  1539,  Beaumont. 

-i-  Obsèques  de  mons'.  iosse  de  Heraellea,  cheyalier,  seig*. 
de  Lillars,  fait  à  Lbomme  en  1546. 

—  Extrait  d'un  compte  de  la  maison  mortuaire  de  Jacques , 
comte  de  Ligne  et  de  Faulquenberghe,  1553* 

—  Obsèques  de  Jeanne  de  Casdile,  veuve  de  Philtppe^le- 
Beau,  1535,  17  septembre. 

—  Obsèques  de  Cbarlea-Quint  2i  Bruxelles,  le  S9  décembre 
1558. 

—  Obsèques  de  Jean  de  Lannoy,  seîg'.  de  Holembaix,  1559, 
Qfdennées  par  Jacques  Le  Boueq  de  Yalendennes. 

—  Obsèques  de  Philippe  de  Stavelle ,  baron  de  Chaumont , 
seig^.  de  Glaison ,  15W  >  en  l'église  d'Esterres. 

—  Règles  et  ordonnances  comme  Ton  doit  marcher  aux  eh* 
sèques  et  pompes  funèbres  ,  lattes  et  ordonnées  par  le  sieur 
de  BenulencoMrt ,  Toison  d'or,  avec  l'avis  d'autres  seigneurs 
et  hérauts* 

—  Obsèques  de  Robert  de  la  Yîesville ,  écuyer,  seig*.  de  Ro- 
meries,  et  porteur  de  guidon  2i  mons'.  de  Boussu,  célébrées 
àRomeries,  à  deux  lieues  de  Quesnoy-de^Gomte  «n  Hainaut, 
sur  l'ordonnance  réglée  par  Guillaume  Rugher  (c'était  le  pre- 


(  103) 

mîer  service  réglé  par  lui),  le  â5  mars  1B77.  Ledit  seigneur 
était  mort  à  Anvers. 

—  Deux  lettres  de  Jeai^  d'Estourmel  è  Guillame  Rugher 
pour  le  service  de  sa  femme. 

—  Ofosèque*  de  feue  noble  dame  madame  Aime  d*Oigntes, 
en  son  vivant  seconde  femme  à  noble  homme  messtre  Jehan 
d'Estormel,  chevalier,  seig'.  de  Vandwille,  du  iViulieu  et  de 
Steenwich ,  maresobal  de  Flandres ,  faites  en  Féglise  de  Steen- 
wercky  le  16  septembre  1577. 

—  Obeèqoes  dans  l'église  de  Notre-Dame  de  Fournes,  de 
dame  Maximîliane  Vandermerre,  dame  et  héritière  de  Mor- 
ehoven  et  d'Oppners ,  femme  de  messire  François  d'Oignies , 
chevalier,  seig'«  de  Couppignies  et  d'Anstaing,  le  19  septem- 
bre 1577. 

—  Obsèques  faites  à  Lignj  en  Gauquerie ,  pour  Jean-le- 
Sauvaige,  chevalier,  seig'.  d'Escobecqne  et  de  Ligny,  le  Z 
décembre  1577. 

—  Lettr»  de  Robert  de  Trasegnies  au  héraut  d'armes  de 
Hainaut ,  8  avril  1578. 

—  Obsèques  de  Charles  baron  de  Trazegnies,  seig'.  de  Silly, 
pair  de  Hainaat,  le  SI  avril  1578,  en  l'église  de  SWullien  d'Ath. 

—  Lettre  de  Philippe  de  Poucqnes  au  héraut  d'armes  de 
Hainaut ,  14  juillet  1578 ,  pour  les  funérailles  du  sire  d'Estiem- 
becque» 

—  Funérailles  de  sîre  Hngues  Romel ,  chevalier,  seig*.  d'Es- 
trembecque ,  Courière  et  Monchy ,  gouverneur  du  château  et 
chàtellenie  de  Bapaumes,  commia  au  gouvernement  de  Lille, 
Douai  et  Orchies,  dans  l'église  de  Courière,  le  21  juillet  1578. 

—  Lettre  de  Jeanne  le  Prévost ,  dite  de  Basserode ,  femme 
du  seig*.  deCnvillers,  A  septembre  1578,  pour  les  funérailles 
du  seig'.  de  Forvye, 

—  Obsèques  de  Michel  de  Forvye ,  chevalier^  ^'g**  de  Grup- 
pillies,  pair  de  Cambrésis,  lieutenant  du  comte  de  Lalaing, 
occfs  devant  le  chatel  de  Haverieh ,  célébrées  en  Téglise  épis- 
copale  de  Cambrai ,  le  SI  septembre  1578. 


(  104  ) 

—  Obsèques  d'Adrieo  de  Forvye ,  écuyer ,  seig'.  de  Beau- 
mont  y  prévôt  de  la  ville  de  Mons ,  frère  du  précédent ,  célé- 
brées audit  Cambrai  le  22  septembre  1578. 

—  Obsèques  d'Uippolyte  Dubois ,  écuyer,  seig'.  de  la  Loa- 
gfaerie,  mayrie  d*Ancoisiie,  célébrées  dans  la  chapelle  paroissiale 
de  Saint-Pierre  à  Lille,  le  4  février  1579. 

—  Lettre  de  Josse  de  Baberghe ,  héraut  de  Brabant,  au  héraut 
Guillaume  Rugher,  pour  les  funérailles  du  comte  de  Boussu , 
le  28  février  1579,  Bruxelles. 

—  Obsèques  de  Maximilien  de  Hennin-Liétart ,  comte  de 
Boussu,  célébrées  audit  Boussu ,  les  9  et  10  mars  1579.- 

—  Obsèques  de  Gabriel  de  Jame,  baron  de  Heyne  et  de 
Poucques,  sire  de  Mastaing,  Herimez  et  Brugelette,  célébrées 
à  BrugeleUe,  le  6  avril  1579. 

—  Obsèques  de  Georges  de  Ligne,  comte  de  Faulquenberghe, 
seig'.  de  Monstreul ,  célébrées  en  Téglise  de  BaillomI  (Belœil) , 
en  Hainaut,  le  SO  novembre  1579. 

—  Obsèques  de  Jean  de  Saint'Omer ,  chevalier ,  seig'.  de 
Morbecque  et  vicomte  d'Aire ,  célébrées  en  la  collégiale  de 
Saint-Pierre,  à  Aire  ,  le  27  avril  1580. 

—  Obsèques  d* Antoine  d'Allennes ,  colonel  d'un  régiment 
d'infanterie,  capitaine  de  la  ville  et  bailliage  de  Courtrai, 
célébrées  audit  Courtrai,  le  27  avril  1580. 

—  Obsèques  de  madame  Anne  d'Autriche ,  fille  de  Maximi- 
lien ,  nièce  de  Ferdinand  et  de  Charles,  empereurs,  et  sœur 
de  l'empereur  Rodolphe ,  femme  de  Philippe  d'Autriche ,  roi 
d'Espagne,  célébrées  à  Sainte-Waudru ,  à  Mons ,  les  29  et  SO 
janvier  1581. 

—  Obsèques  de  Jean  de  Croy  ,  comte  du  Roeux ,  gouverneur 
de  Flandre ,  colonel  de  chevalerie  et  infanterie ,  célébrées  à 
Mons,  les  18  et  19  juiUet  1581. 

—  Obsèques  de  Maximilien  de  Longueval ,  chevalier ,  com- 
mandeur de  l'ordre  de  Calatrava  et  premier  comte  de  Bucquoy, 
baron  de  Yaulx ,  chef  des  finances  du  roi  et  du  conseil-d'£tat, 
célébrées  h  Sainte-Waudru  de  Mons,  les  2  et  3  janvier  1582. 


C  lo^î  ) 

—  Obsèques  de  Philippe  de Preud*home ,  chevalier,  seig^.  de 
Bosseghem  et  Pretz,  célébrées  à  Saint- Etienne  de  Lille,  le  7 
février  1582. 

—  Obsèques  de  Jacques  de  Blondel,  chevalier,  seig'.  des 
deux  Cuinchis ,  célébrées  à  Saint-Albin  de  Douai ,  le  â  sep- 
tembre 1582. 

—  Obsèques  de  Maximilien  Gosson ,  écuyer ,  seig'.  de  Hal- 
loye ,  enseigne  et  lieutenant  de  la  compagnie  du  duc  d^Arschot, 
célébrées  aux  carmes  d*Arras,  le  17  septembre  1&82. 

—  Obsèques  de  Philippe,  chevalier,  seig^  de  Beaufort, 
Ranssart  et  de  Rume ,  célébrées  à  Saint-Nicolas  d'Arras ,  le  22 
octobre  1582. 

—  Obsèques  de  Maximilien  Villain ,  chevalier,  comte  d'Isen- 
ghîen,  baron  de  Rassengbien,  francq  seig'.  de  Janstienne, 
célébrées  à  Lhomme,  le  17  juin  1583. 

—  Obsèques  de  Jean  de  Tragenies  (Trasegnies) ,  dievalier, 
baron  de  Merlimont,  seig'.  de  Liestre,  gouverneur  et  châtelain 
d'Ath,  célébrées  à  Saint-Julien  d'Ath,  le  21  octobre  1584. 

—  Obsèques  de  François  de  Bernemicourt ,  chevalier,  seig*. 
de  la  Thieuloye-Fervin ,  gouverneur  de  Béthune  et  maître 
d'hôtel  de  la  reine  Marie  de  Hongrie ,  célébrées  à  Saint-Bar- 
thélemi  de  Béthune,  le  5  novembre  1584. 

—  Obsèques  de  Charles  de  Bonnières,  chevalier,  baron  d'Au- 
chj,  seig*.  de  Dours  et  du  Biés ,  gouverneur  du  pays  de  Laloeu, 
célébrées  à  Saint-Barthélemi  de  Béthune,  le  8  janvier  1585. 

-—  Obsèques  de  Messire  Jaspar  de  Robblés ,  chevalier,  sei- 
gneur et  baron  de  Billy ,  colonel  et  du  conseil  de  guerre , 
gouverneur  aux  premiers  troubles  de  Groninghe  en  Frise  , 
célébrées  à  Saint-Piat  de  Tournay,  le  10  mai  1585. 

—  Obsèques  de  messire  Oudart  de  Bournoville,  comte  de 
Henin-Liétart,  vicomte  de  Barlin ,  baron  dudit  lieu  et  de  Uoul- 
lefort,etc«,du  conseil-d'État,  chef  des  finances  de  Sa  Majesté, 
célébrées  à  Notre-Dame  de  la  Chapelle ,  à  Bruxelles ,  le  28  dé- 
cembre 1585. 


(  106) 


Suite  de  la  noiiee  dee  manuêcriiê  conêervés  êoi$  dans  des 
dépôts  publioê,  eoit  dans  des  bibliothèques  particu- 
lièreê,  et  qui  ont  rapport  aux  travaux  de  la  commis- 
sion. —  Publications  récentes  envisagées  sous  le  même 
point  de  vue ,  par  le  baron  de  Reiflenberg. 

I.  MANUSCRITS. 
BRUXELLES. 

BIBUOTHi^HTl   AOTALB. 

(Yoy.  tom.  IX,  page*  SIO  et  taÎT.) 

Description  de  la  fondation  des  églises  de  Notre-Dame- 
la-Grande  et  Saint^Jean  en  F'alen tienne  ^  avecq  les 
épitaphes  qui  se  retrouvent  en  icelles^  recueille  (sic) 
par  Simon  Le  Bodcq,  escuier.  1616.  lo-foL  (autogra- 
phe) de  74  feuillets. 

Nous  avons  déjà  donné  plusieurs  extraits  de  ce  folume, 
notamment  dans  Vjénnuaire  dé  la  bibliotkique  royale 
pour  1846.  Nons  en  tirerons  aujourd'hui  quel<]ues  pièces 
relati?es  à  une  association  sur  laquelle  notre  sarant  con- 
frère H.  Du  Mortier  a  attiré  dernièrement  notre  attention , 
en  mettant  sous  nos  yeux  une  torche  d'argent  armoriée  de 
la  confrérie  des  damoiseaux  de  Toumay  ^  fondée  en 
1280.  Or^  il  existait,  à  Valenciennes ,  à  quelques  lieues  de 
Tournay,  une  pareille  confrérie,  et  il  semble  que  Torgani- 
sation  de  Tune  peut  jeter  du  jour  sur  celle  de  l'autre. 
C'est  donc  de  la  confrérie  de  Valenciennes  qu'il  va  être 
question. 


(  Ï07) 


I. 


Extraid  de  la  lettre  de  V augmentation   de  la  confrairie  dee 
Damoiseaux  en  l'église  de  N être- Dame-la- Grande ,  à  Fàlen^ 


viennes  V 


Nous  Jacquemes  Gouches,  Jacqaemes  li  Cangieret,  Jehan 
Polie,  Jehan  Biemier,  fius  Jehan  Biernier,  Taisnet,  Jehan  de 
Basêjr,  Sandrars  li  Oncles,  Pierre  li  Poîures,  Jehans  de  Bai- 
mes ,  Jehans  Partis ,  Wattier  Crests ,  Bobiers  Partis,  Jehans  du 
Gardin,  fius  seigneur  Simon  dou  Cardin ,  qui  fu ,  Jehan  li  Or- 
bateus,  Jehans  li  Vilains,  Waultier  de  Hesques,  Jdians  li  Prévos, 
Jehans  li  Dernier ,  li  maisnés ,  Jacquemes  de  le  Gauchie ,  fius 
Jacquemon  de  le  Gauchie ,  qui  fu  ,  Simons  de  le  Gauchie ,  ses 
frères,  Jehans  de  Wauvrechin,  Jehans  de  Saint-Sauve,  Jac- 
quemes de  Saint-Sauve,  ses  frères,  Franchois  de  Landas, 
Jehan  de  Courtray ,  Jehans  de  Warquegnies ,  Jaquemes  Bro- 
chons, ly  vynyers,  Jehans  Bieniais,  Englebert  li  Orbateus, 
Jdian  de  Frasne  et  Ghillebiers  ly  ymaguieres ,  tous  compag- 
nons ensamble  de  le  confrarie  et  de  le  fraternité  de  la  fiertre 
Nostre-Dame  des  Miracles  séant  en  le  grande  église  de  Nostre- 
Dame  en  le  ville  de  Yallenchiennes ,  faisons  sçavoir  à  tous 
chiaulx  qui  ces  présentes  lettres  verront  ou  orront ,  que 
comme  il  fut  ensy  ^  un  jour  qui  passet  est ,  que  li  compaignon 
de  ledite  fraternité  qui  adonc  estoient  pour  l'onneur  et  loenge 
et  le  exaltassion  del  non  le  bénoite  Virgene  Marie  et  de  sen 
doulch  fil  Dieu  Jhésu-Grist ,  pour  le  salut  de  leurs  âmes  et  des 
Ames  de  leurs  ancisseurs ,  euwissent  estaulit  et  ordonné  celle- 
dite  meismes  confrarie  et  celle  confrarie  et  compaignie  de  fira- 


1  Yoy.  dans  VMi$t.  $êelésiaêt  de  la  nUU  si  eemtà  de  VaUntiennes ,  p«r 
Simon  L^oaoq ,  1  t«1.  grand  m-4^.  YalcneieBset ,  Prignat,  1S44,  pp.  Ift- 
19,  le  obapHra  qui  est  oontacré  à  la  confrérie  dea  Bamoiseauz  et  où  U 
e«t  fait  mention  des  différents  actes  qui  sont  publiés  ici. 


(  108  ) 

terni'té  pour  porter ,  retenir  et  warder  à  tous  jours  honorable- 
ment ledicte  fiertre  des  miracles  le  benoitte  Vierge  Marie, 
laquelle  ditte  ûertre  lydit  compaignons  qui  adonc  estoienl , 
fisent  faire  et  estoffer  à  leur  coust  et  de  leur  propres  deniers, 
sans  nulles  ayuwe  de  l'autruy ,  et  fu  beneitte  solennellement 
à  grand  bénignité  et  à  grand  révérencfae  par  le  main  mon- 
seigneur Jacquemon  Le  Noir,  par  le  grâce  de  Dieu  ,  à  celuy 
jour  abbet  del  église  Saint-Jehan  en  Yallenchiennes ,  en  le 
présence  medame  Marguerite ,  comtesse  d'Artois  et  suer  h  mon- 
signeur  le  comte  de  Haynau  et  de  Hollande,  medame  de  Bier- 
lamont ,  monsigneur  Jehan  de  Yallenchiennes ,  chevalier ,  et 
grand  plenté  de  boinnes  gens  de  religion  et  d'autres  bour- 
geois ,  chevaliers  et  demiselles  de  leditte  ville  de  Yallen- 
chiennes. 

Le  jour  saint  Bietremieu  Tapostre ,  el  mois  d'aoust  l'an  de 
grâce  mil  trois  cens  et  douze  ans ,  il  est  assavoir  que  nous  tout 
li  compaignon  dessusdit,  de  commun  assentement,  et  tout  d'un 
accord ,  rewardet  et  considéret  Testât  de  noditte  société ,  pour 
chou  que  nous  volons  que  elle  soit  à  tousjours  mais  deuwe-^ 
ment  maintenue ,  ordonée  et  gouvernée  ,  avons  ordonné  et 
èstaulit,  pour  demourer  et  remanoir  ferme  et  bien  tenu  à  tous- 
jours,  que  nous  devons  estre  en  cetteditte  compagnie  jusques 
au  nombre  de  trente  compaignons  et  nient  plus ,  en  l'honneur 
de  la  remenbranche  des  trente  pièces  d'argent  dont  li  digne 
cors  Dieu  fu  vendus,  par  telle  condicion  que  nous  et  cescun  de 
nous  pour  lui ,  tant  comme  il  touque  et  touquier  poet  cescun 
de  nous  pour  se  partie ,  proumettons  et  avons  enconvent  loiau- 
ment ,  en  boinne  foy ,  que  nous  n'y  recheverons  ne  recepvoir 
poonsaultre  compaignon  avecq  nous,  soit  un  u  plusieurs,  jus- 
ques adont  que  li  un  de  nous  trente  u  plusieur  seront  de  cest 
siècle  trespasset ,  et  n'y  poons  recepvoir  ne  recepverons  autres 
compaignons  avecq  nous  ou  lieu  de  celuy  u  ciaus  qui  tres- 
passet seroient ,  s'il  n'est  bourgois  o  fieue  de  bourgois  de  le  ville 
de  f^allenchiennee ,  et  jusques  adont  aussi  que  cescuns  de  ciaus 
qui  en  noditte  compaignies  voiront  entrer ,  aront  payet  par  le 


(  109) 

conseil  des  compaigpons  à  do  mayeur,  quiconcques  le  sera  pour 
le  taos ,  cens  sans  de  tour ,  de  telle  monnoye  comme  de  florins 
de  FloreDcfae,  boins  et  loyaux,  d*or,  et  souffissans  de  pois  et 
de  loy,  pour  trese  anis  tour  (?)  cescun  florin  ou  aultre  boinne 
monnoye ,  aultant  vaillant ,  revenant  à  le  valeur  des  florins 
dessusdis ,  pour  mettre  et  convertir  en  Tayuwe  des  frais  de 
noditte  fîertre  à  retenir ,  etc.  Le  surplus  sont  les  règles  que  Us 
confrères  ont  à  suivre^  et  sur  la  fin  y  ai:  Faict  en  Yallenchien- 
nes ,  le  nuit  de  le  pourcession  de  Yallencfaiennes  ,  Tan  122S. 

Restauration  de  la  fiertre  desdtcts  Damoiseaux  et  des  relicques 

y  posées  l'an  1588. 

In  nomine  Domini  Amen.  Sacent  tous  ceux  qui  ces  présentes 
lettres  voiront  ou  oiront ,  que  en  Tan  de  grâce  1588 ,  honnora- 
blés ,  nobles  et  dévotes  personnes ,  sire  Jean  Le  Poyure ,  sire 
Pierre  Rasoir ,  sire  Jehan  Rasoir ,  Philippes  d*Espiennes ,  sire 
Nicolas  Rasoir ,  Jacques  Rasoir ,  Pierre  Le  Poyure ,  Jean  Des* 
maisières,  filz  Antboine  Pierre  Rasoir,  Jean  Desmaisières ,  ûlz 
Jean ,  et  Charles  Le  Mesureur ,  tous  confrères  de  la  noble  con- 
frarie  de  Nostre-Dame  des  Miracles ,  située  en  Téglise  Nostre- 
Dame-la-Grande  en  ceste  ville  de  Yallenchiennes ,  qu*on  dict 
vulgairement  des  Damoiseaux,  cognoissans  que  la  capse  et  fier- 
tre  d*icelle  confrarie  en  laquelle  reposoient  et  estoient  encloses 
plusieurs  saintes  relicques  de  divers  saints  et  sainctes  de  para- 
dis ,  avoit  esté  rompue  et  pillée  par  les  ennemis  de  nostre  sainte 
religion  catholicque  Romaine ,  et  lesdictes  relicques  ou  la  meil- 
leure partie  d*icelles  perdues ,  iceulx  confrères ,  meuz  de  vraye 
dévotion,  ont  faict  drescher  une  nouvelle  capse  et  fiertre  à  leurs 
coustz ,  frais  et  despens  pour  y  mectre  et  reposer  les  susdictes 
relicques  en  bon  nombre  que  leur  estoient  demorées  avec  aul- 
tres  qu'ils  poiront  recouvrer,  pourquoy  mieulx  faire  ont  requis 
maistre  George  Feryn ,  curé  de  S*-Nicolas  et  doyen  de  chres- 
tienneté  de  Valenchiennes ,  se  transporter  en  la  ville  de  Mons , 
en  Haynau,  vers  illuslrissime  et  révérendissime  messireLoys  de 


(110) 

Bariaimont,  arche¥eM{ue  et  duc  deCambray,  ay^c  lesdides 
lîcqoes  et  autres  tirées  de  la  thrésorie  de  Tégltse  et  préyostë  de 
Haspre,  sçavoir  de  S^-Nkolas,  éresque  et  confesseur,  de  la 
croix  de  S^Andrieu,  apostre,  de  S'-Philibert  et  de  S^-Raoul- 
phe ,  pour  estre  par  sa  seigneurie  approuvée ,  lesquelles  après 
avoir  diligemment  visitez ,  comme  appert  par  ses  lettres  auo- 
tenticques  d'approbation  en  datte  du  8*  jour  d'aoust  xv^  iiii" 
huit ,  les  a  touttes  approuvées ,  adjoustant  et  donnant  d'abon- 
dant auxdits  confrères ,  autres  relicques ,  sçavoir  de  la  coste  de 
S^-Landelin ,  fondateur  de  l'abbaye  de  Crespin ,  du  chef  de  S*- 
Luc,  évangéliste ,  du  bras  de  S^-Marc ,  évangéliste ,  de  la  coste 
de  S**- Anne,  mère  de  la  Vierge  Marie,  de  S'^-Anastase,  vierge 
et  martire ,  oultre  quoy  encore  maistre  Jehan  Marcoul,  prebs- 
tre ,  chanoisne  de  S^-Amé  en  Douay ,  a  donné  auxdits  confrè- 
res un  os  des  SS.  martyrs  Thébéens  rapporté  de  Rome.  Touttes 
lesquelles  relicques  ainsy  visitées ,  ledit  seigneur  archevesque 
a  donné  charge  et  donne  plain  povoir  comme  appert  par  let- 
tres patentes  donné  le  6  d'aoust  1 588 ,  à  révérend  père  en  Dieu 
Damp  Pierre  Blondeau ,  par  la  permission  divine ,  abbé  de  S*"- 
Pierre  de  Hasnon ,  de  Tordre  de  S*-Benoist ,  diocèse  d'Arras , 
de  les  mectre  et  imposer  à  la  nouvelle  capse  ou  fiertre ,  décen- 
tement  et  révéremment ,  et  par  après  la  renclore.  Suivant  quoy 
le  jour  de  l'assumption  de  la  Vierge  Marte,  15  d*aoust  en  ladite 
année  88,  ledit  sieur  abbé  après  avoir  chanté  solemnellement 
la  grand  messe  au  grand  autel  de  ladite  église  Nostre-Dame , 
accompagné  de  révérend  père  en  Dieu  ,  sire  Franchois  du  Pire , 
par  la  mesme  permission ,  abbé  de  S^Jean  en  Vallenchiennes , 
de  Tordre  de  S^ -Augustin ,  au  diocèse  de  Chambray ,  en  la  pré- 
sence de  nous  notaires  apostoliques  soubscripts  et  des  tesmoingx 
ci-après  nommés  ;  en  grande  humilité  et  révérence ,  imposa  les 
prédites  relicques  en  la  nouvelle  capse  ou  fiertre,  après  avoir 
faict  la  bénédiction  d*ioelles ,  oultre  touttes  lesquelles  relicques 
adjoustant  davantage  plusieurs  aultres  relicques  données  aux- 
dits confrères  Damoiseaux  par  révérende  mère  en  Jésus-Christ , 
Marie  Le  Poyure ,  par  la  mesme  permission  abbesse  de  Fonte- 


(  111  ) 

Délies  lez  ValleQchieaaea  ,  de  Tordre  de  S^-Beroard ,  diocèse  de 
Cambray ,  qu'elle  feil  tirer  hors  de  la  thrésorie  par  frôre  Gilles 
LoUvier,  père  confesseur  de  ladite  maison  de  Fontetielles , 
comme  appert  par  lettres  patentes  du  IS  dudit  mois  d'aoust  du 
susdit  an  1588.  Asçavoir  de  S*- Pierre,  apostre,  de  S*-Paul,'de 
la  croix  de  S^-Andrieu ,  de  S^-  George,  de  la  verge  d'Aaron ,  du 
mont  de  Calvaire,  du  sépulchre  du  Lazare,  d'une  joineture  de 
S'-Estienne ,  d'une  coste  de  S^-Laurent,  des  orne  mille  vierges, 
de  S*-Nicolas ,  du  suaire  de  la  Vierge  Marie ,  du  couvre-chef  de 
ladite  Yiei^e  Marte  et  de  l'esponge  Nostre-Seigneur.  Aiant  joint 
lesdites  copies  auctenticques  des  lettres  de  donation  desdictes 
relicques  auxdits  confrères  par  lesditz  seigneurs  arcbevesque 
et  abbesse  de  Fontenelles ,  ce  faict  renferma  ladicte  fiertre  et  la 
mit  en  reposer  en  ladite  chappelle  des  Miracles  oui  elle  repose 
encore  présentement ,  et  de  Timposition  de  touttes  ces  relic- 
ques et  de  la  clostnre  de  laquelle  Gertre  pour  perpétuelle  mé- 
moire ,  les  dessusdits  confrères  nous  ont  requis  leur  faire  cest 
instrument  pour  tenir  en  leur  garde.  Ce  fut  faict  au  cœur  de  la 
desusdite  église  Nostre-Dame  la  Grande  en  Valencbiennes  en 
an ,  mois  et  jour  que  dessus,  présens  avecq  lesdits  révérendz 
pères  en  Dieu,  abbez ,  maistre  Grégoire  Le  Duc,  docteur  en 
droictz,  archidiacre  Nostre-Dame  de  Cambray,  Godefroy  Cen- 
turion, chevalier  de  S^-Jan  de  Jérusalem  et  commandent  en 
ces  Pays-Bas,  à  cause  du  Bracq  et  Piéton  en  Haynau ,  et  agent 

de  ladite  ordre,  de  dom prévost  deHaspre,  maistre 

Bernard  Le  Duc ,  prebstre  licencié  en  droictz  et  chanoine  de 
Féglise  collégialle  de  S^-Géry,  père  Bernard  Olivier  de  la  société 
de  Jésus  et  plusieurs  aultres  notables  ecclésiastiques ,  accom-  ,. 

paignez  de  messire  Anlhoine  le  Poiure ,  chevalier ,  seigneur  de  'Q 

Rozel,  Rombies,  etc, ,  prévost  lors  de  ladite  ville,  sire  Adries 
de  Villers  aiant  aussy  esté  prévost  d'icelles ,  avecq  grand  nom- 
bre d'autres  bourgeois  et  gens  de  bien  de  laditte  ville ,  et  par 
o£fecial  des  prédites  confréries  et  Damoiseaux  d'icelle  avecq 
grand  nombre  d'autres  bourgeois  et  gens  de  bien  de  ladite  ville, 
et  par  espécial  des  préditz  confrères  et  damoiseaux  d'icelle  con- 


(  112) 

firarie ,  y  atans  acquis  plusieurs  indulgences  et  pardons  aux 
▼isitans  ladite  chapelle ,  comme  plus  à  plain  appert  par  plu- 
sieurs bulles,  à  quoy  d'abondant  icelluy  seigneur  illustrissime 
et  révérendissime  archevesque  et  duc  de  Cambray,  de  sa  noble 
et  bënëvolente  grAce,  a  adjousté  et  concédé  à  perpétuité  auxdits 
confrères  et  aultres  fidèles  cbrestiens ,  lesquels  au  jour  de  Tas- 
sumption  de  la  Vierge  Marie  visiteront  ladite  chappdle ,  qua- 
rante jours  de  vray  pardon. 

CopU  d'une  sentence  proviâùmnelfe  rendue  au  conteii  privé  du 
roy  noêtre  être  au  profit  des  confrèreê  de  Noêtre^Dame  des 
Damoiseaux  de  ceste  cilié  touchant  la  cotte  d'armes» 

Yeu  au  conseil  privé  du  roy  nostre  sire  le  différent  y  meu 
entre  les  Damoiseaux  de  la  compaignie  Nostreditte  Dame  en  la 
ville  de  Yallencbiennes ,  suppliants  d'une  part ,  et  les  prévost, 
jurez  et  escfaevins  de  laditte  ville  rescribens,  d'aultre;  la  cour, 
par  manière  de  provision ,  ordonne  auxdits  rescribens  de  lais- 
ser mardier  leur  bérault  d'armes  es  processions  ordinaires  de 
laditte  vtUe  de  Yallencbiennes  revestu  de  sa  cotte  d'armes  de» 
vant  les  suppliants,  selon  la  manière  ancbienne,  et  à  cest  eflîect 
délivrer  laditte  cotte  d'armes  sans  ultérieure  difficulté.  Faict 
audit  conseil  privé  tenu  à  Bruxelles ,  le  vingt-ciucquiesme  jour 
d'aoust  mil  cens  vingt  et  ung. 

Ma.  Y*,  et  soubsigné, 

D.    GOTTIGNIIS 

11  est  ainsi  an  folio  111  t»  du  3*  Tolnmo  de*  charte*  et  pmilëget  de 
Yalencienne*  copié*  par  Simon  le  Bouoq,  auteur  du  présent  recueil. 

Nous  puiserons  encore  dans  le  même  manuscrit  quel- 
ques renseignements  sur  les  suppositions  de  titres  qui  se 
pratiquaient  au  moyen  âge. 


(113) 


II. 


Malgré  les  précautions  minutieuses  prescrites  par  la  lé- 
gislation moderne  y  le  faui  est  un  délit  qui  se  renouvelle 
fréquemment.  Ne  devait-il  pas  être  bien  plus  facile  à  per- 
pétrer autrefois ,  quand  la  surveillance  de  Tadministralion 
était  k  la  fois  moins  active  et  moins  éclairée ,  qu'il  n'y 
avait  point  d'unité  dans  l'action  du  pouvoir  ^  que  le  défout 
de  connaissances  rendait  la  vérification  presque  impossi- 
ble, et  que  d'ailleurs  la  fraude  était  mise  sous  la  protection 
de  corporations  puissantes  ou  d'individus  en  crédit?  Aussi 
quelle  prodigieuse  quantité  de  titres  apocryphes  infectent 
l'histoire,  que  de  pièges  ont  été  tendus  à  la  bonne  foi  des 
écrivains!  Beaucoup  de  ces  pièces  subreptrices  ont  été  re- 
connues, mais  combien  dont  les  auteurs  n'ont  pu  encore 
être  démasqués!  Voyez  le  diplôme  prétendument  donné 
par  Cbilpéric  à  Tévéque  de  Tournay  Ghrasmare,  la  charte 
de  fondation  de  l'abbaye  d'Hastiers,  dans  le  pays  de  Namur, 
le  testament  de  S^Remî ,  qui  a  été  l'occasion  d'une  vive 
polémique  entre  Des  Roches  et  un  savant  bollandiste,  et 
tant  d'autres  monuments  suspects  ou  dont  la  supposition 
est  démontrée  !  Plus  près  de  nous  Louis  XI,  très-peu  scru- 
puleux lui-même,  reprochait  à  Maximilien  d'être  un  faus- 
saire. Bulkens  et  Garpentier  mettaient  en  œuvre  de  faux 
documents  qui  leur  étaient  communiqués,  les  frères  De- 
launay  fabriquaient  impudemment  des  diplômes  et  des 
généalogies,  et,  sous  nos  yeux  même ,  n'existe-t-il  pas  en- 
core à  Paris  et  ailleurs  des  ateliers  de  fausses  preuves  his- 
toriques en  plein  exercice?  U  est  donc  intéressant  de 
rassembler  ces  pièces  mensongères  d'abord  pour  les  ex- 
ToH.  X.  8 


(114) 

dure  à  lout  jamais  du  domaine  de  Tbisloire  y  ensuite  pour 
étudier  dans  leur  teneur  et  leur  contëxture,  le  procédé  de 
la  fraude. 

Au  feuille  44  reeio  de  son  bisluire  de  Notre-Dame-la- 
Grande ,  Simon  Leboucq  raconte  un  faux  qui  se  pratiqua  à 
Valenciennes ,  Yers  le  milieu  du  douzième  siècle.  Je  Tais 
le  laisser  parler  : 

«  Au  commencement  de  Tan  1 145 ,  Fabbé  de  SWean  et  ses 

n  religieux  9  d'une  part,  et  le  prieur  et  religieux  de  S^-Saulve, 

n  d'aultre ,  feirent  un  certain  accord  entre  eulx  touchant  le 

»  droict  paroischial ,  comme  le  tout  appert  par  la  lettre  de  Ni- 

»  colas,  évesque  de  Cambray;  mais  n'estant  iceluy  au  conten- 

n  lement  de  ceulx  de  S*  Jean  ,  ils  commencèrent  de  rechef  à 

n  remuer  mesnage,  et  aiant  la  cause  esté  hastée,  elle  fut  ju- 

n  giée  peu  après  au  profîct  de  ceulx  de  S'-Saulve.  D'autant  que 

n  Fabbé  de  S^-Jean  avait  dlct  en  la  présence  du  pape  Lucius  se- 

n  cond ,  qu'il  monstreroît  certain  privilège  authenticque  ser- 

M  Tant  à  son  proGct,  et  le  dict  saint  Père  l'aiant  sur  ce  renvoyé 

»  Il  Sampson ,  archevesque  de  Reims,  pour  le  luy  exhiber,  ainsi 

»  qu'il  appert  par  une  bulle  donnée  l'an  devant  dict  1145)  et 

»  puis  décider  de  la  cause  ;  iceluy  abbé  ne  sceut  rien  montrer, 

H  ce  que  voiant  le  dict  archevesque ,  il  le  renvoya  par  devant 

n  son  évesque  de  Cambray ,  ainsi  qu'il  appert  aussi  par  lettres 

n  du  dict  an  ;  mais  le  dict  abbé  n'exhiba  non  plus  davant  l'é- 

n  vesque  qu'il  n'a  voit  faict  devant  l'archevesque. 

n   Du  depuis  le  prieur  du  dict  SWean ,  feignant  d'avoir  esté 

n  la  mesme  année  à  Rome ,  feit  une  fausie  bulle  sur  le  nom  du 

»  pape  Eugène ,  successeur  du  second  dict  Lucius.  Par  icelle 

»  apparoissoit  qu*il  permecloit  aux  dictsde  S*-Jean  d'avoir  des 

»  fous  baptismaux  en  leur  église  et  y  faire  office  pastoral ,  en 

»  suite  qu'est  requis ,  et  icelle  se  commençant  :  Eugeniuê... 

H  datées  du  dict  an  1 145.  En  suite  de  laquelle  feirent  inconti- 

»  nent  faire  des  fons  baptismaux  en  leur  église.  Mais  le  pape 


(  115) 

H  en  aiant  eu  rapport ,  dépescha  încoDlineot  sa  bulle  apOêtoH- 

»  que  à  Nicolas,  évesque  de  Cambray  ,  par  laquelle  il  déclaroit 

»  que  tous  ceulx  qui  seraient  trouvés  coupables  d*ayoîr  faictet 

»  apporté  cestefause  bulle ,  fuist-il  cfaaDoine  ou  clerc  ,  fussent 

»  à  tous  jours  privés  de  toute  office  et  bénéfice  ecclésiastique , 

»  commandant  en  oultre  d*abattre  les  dtcts  fons,  comme  le  tout 

»  appert  plus  amplement  par  icelle  bulle.  » 

Cette  querelle  n'en  resta  pas  la  /mais  elle  cesse  d'appar- 
tenir à  l'objet  que  nous  nous  sommes  proposé.  Il  ne  nous 
reste  qu'à  donner  le  texte  même  de  la  fausse  bulloi  tel  qu'il 
se  trouve  plus  loin  (fol.  70  verso ),  dans  le  manuscrit  de 
Simon  Leboucq. 

Eugenius  episcopus ,  servus  servorum  Dei ,  venerabili  fratri 
Nicolao ,  Gameracensium  episcopo ,  salutem  et  apostolicam  be- 
nedictionem.  De  compositione  inter  dilectos  filios  nostros  mona- 
chos  Chinacenses  et  canonîcos  Sancti  Joannîs  de  YallenceniSjde 
qua  scripsistis  micfai,  nuUam  babuicertitudinem ,  praeter brève 
vestrum  et  venerabilis  fratris  nostri  Remensis  arcbiepiscopi. 
Canonici  iterum  testimonio  parochianorum  monachorum  ejus- 
dem  villae  argumenta  sua  confimare  videntur;  nos  itaque 
inter  utrumque  de  certitudine  incerti ,  fratrum  nostrorum  ad- 
monitioni  et  judicio  ,  canonicis  indixi(tniM)  silentium ,  ita  ta- 
men  quod  fontem  suum ,  nulle  probibente  ,  in  pace  babeant 
crisma  et  oleum  a  nobis  sive  a  decano  nostro^  secundum  jus 
liberum  accipiant ,  concessimus  ;  itaque  eis  pueros  quolibet 
baptizare ,  quocumque  vero  modo  se  res  babeat ,  décernât 
vestra  discretio,  ne  ecclesia  canonicorum  sui  juris  dignitatem , 
nec  ecclesia  monachorum  justitiam  amittat.  Data  Trans  Tibe- 
rim ,  XIX  calendas  Alartii. 

Parmi  d'au  très  faits  de  cette  espèce,  nous  pouvons  encore 
citer  celui-ci.  Le  19  mai  1198,16  pape  Innocent  III  écrivit 
à  l'archevêque  de  Reims  et  à  ses  suffragants,   pour  leur 


(  "«) 

prescrire  de  détmire  ou  de  faire  résigner  les  bulles  fa- 
briquées par  des  faussaires  alors  détenus  à  Rome  *. 

IIL 

Quand  on  a  constamment  sous  les  yeux  cette  Belgique 
opulente  et  populeuse,  où  des  Tilles  considérables  qui  se 
serrent  mutuellement  de  foubourgs ,  ne  sont  séparées  que 
par  de  riants  jardins»  de  plantureuses  campagnes  et  des 
villages  presque  aussi  peuplés  que  des  Tilles  »  on  a  peine 
à  se  représenter  l'état  du  pays ,  lorsque  couvert  de  forêts , 
rempli  de  mornes  et  stériles  solitudes,  il  n'avait  guère 
pour  habitants  qu'un  nombre  restreint  de  barbares  à  peine 
soumis  au  joug  bienfaisant  de  la  religion  et  qui  mêlaient 
à  leur  nouvelle  et  incomplète  croyance  toutes  les  supersti- 
tions d'un  grossier  paganisme.  Et  cependant  même  alors, 
au  sein  de  cette  vie  dure,  sauvage  et  bornée,  il  se  déve- 
loppait déjà  une  grande  activité  morale  et  intellectuelle. 
Cette  activité ,  la  religion ,  seule  discipline  que  pussent 
reqiecterde  pareils  hommes,  l'avait  entièrement  absor- 
bée :  c'était  elle  qui  la  dirigeait  et  qui  lui  montrait  le  but 
qu'elle  devait  chercher  à  atteindre.  Le  savoir  étroit  qui 
subsistait  encore,  les  rares  sympathies  littéraires,  l'ima- 
gination qui  n'abdique  jamais  entièrement  ses  droits,  s'é- 
taient réfugiés  à  l'ombre  du  sanctuaire.  Les  églises,  les 
monastères  protégeaient  des  écoles  qui  prospéraient  au 
milieu  des  violences  et  des  passions  brutales  de  cette  épo- 
que, l'esprit  monacal  s'appliquait  à  dompter  ces  natures 
jusqu'alors  indomptables ,  et  à  donner  sa  forme|etson  em- 
preinte aux  idées  et  aux  sentiments.  Ce  qui  restait  de 

1  Varia ,  Àrchiv,  adm,  de  la  ville  de  Reims ,  1. 1» }  1^*  partie ,  n»  404  ; 
EfUt,  Innoc.  III ^  1. 1. ,  p.  Il  ,  125 ,  561. 


(117) 

science  profene  était  passé  dans  la  théologie;  les  pâles 
souvenirs  de  l'antiquité  païenne  n'étaient  eux -'mêmes 
transmis  que  par  des  écrits  religieux  des  derniers  temps. 
Quelques  poètes  se  montraient  de  temps  à  autres  comme 
l'écossais  Sednlius  ^ ,  qui  était  venu  vers  le  milieu  du  neu- 
Tième  siècle  chercher  un  asile  dans  Liège  naissante,  ou  du 
moins  dans  le  diocèse  de  l'éTéque  Hircaire;  mais  la  légende 
épuisait ,  pour  ainsi  parler ,  tout  l'art  d'écrire ,  la  légende 
à  la  fois  document  de  l'histoire  et  de  l'état  social ,  la  légende 
qui  avait  détrôné  la  poésie  des  bardes  et  qui  devait  servir 
de  transition  à  celle  des  trouvères. 

Avant  le  milieu  du  huitième  siècle ,  Godeschalc ,  diacre 
de  l'église  de  Tongres ,  et  qui  avait  connu  Théodoen ,  dis- 
ciple ou  serviteur  de  saint  Lambert ,  écrivit,  d'après  ses 
renseignements ,  la  vie  de  ce  saint  évêque,  qui  fut  l'apôtre 
de  l'idolâtre  Taxandrie,  et  tomba  sous  les  coups  du  frère 
d'Alpaide,  de  ce  fier  Dodon  que  M.  Polain ,  dans  son  at- 
tachante Histoire  de  Uége^  fait  comte  d^Avroye,  sans  doute 
d'après  quelque  chronique  populaire  dont  l'autorité  n'est 
pourtant  pas  décisive  en  histoire. 

Plus  tard ,  c'est-à-dire  au  commencement  du  dixième 
siècle,  Etienne,  qui  fut  évéque  de  Tongres  de  903  à  930*, 
se  crut  appelé  à  mettre  l'œuvre  de  Godeschalc  sous  une 
forme  plus  élégante.  Etienne  a  réellement  des  prétentions 
littéraires  :  il  vise  à  la  phrase,  à  l'amplification  ;  il  inter- 
cale à  tout  propos  des  vers  dans  sa  prose ,  vers  qui  souvent 
riment  à  l'hémistiche,  fait  des  allusions  à  la  mythologie 
classique  et  ne  s'aperçoit  pas  que  toutes  ces  paillettes  d'or 

>  Jnnuaire  de  la  bibliothèque  royaUpow  1843,  pp.  83-98. 

*  U  a  un  article  dam  V Histoire  liU,  de  la  Franee,yi ,  168 ;  voy.  aussi 
(kUlia  Christ. ,  UI ,  836;  Jeta  SS.  Belgii  sekcta,  VI ,  24 ,  et  Cbapeavillc, 
Gesta  poniifieum  Tungr, ,  ete, ,  1 ,  350  et  suiv. 


(118) 

faux  ont  moins  de  valeur  qac  les  lames  de  plomb  du  bon 
Godeschalc. 

Ghapeaville  a  bien  fait  cependant  de  publier  cette  vie ^ 
qui  est  un  monument  des  tendances  littéraires  du  dixième 
siècle.  Il  s*est  servi  pour  cela  d*un  manuscrit  de  l'église  col- 
légiale de  S'- Pierre  de  Liège.  Désireux  de  reconstruire 
autant  que  possible  nos  anciennes  bibliothèques  monas- 
tiques y  et  de  recouvrer  les  anciens  manuscrits  que  la  sup- 
pression de  nos  monastères  ou  Tinsouciance  en  avait  fait 
sortir  y  et  qui  ont  échappé  au  gaspillage,  au  défaut  de  soin 
et  à  la  destruction  *  y  nous  venons  d'acquérir  pour  la  bi- 
bliothèque royale ,  à  une  vente  qui  a  eu  lieu  à  Gand  le  30 
janvier  de  cette  année,  un  exemplaire  précieux  de  la  l^ende 
écrite  par  Etienne.  Elle  est  sur  parchemin,  en  deux  colon- 
nes^ avec  lettrines ,  se  compose  deâl  feuillets  et  remonte, 
pour  récriture^  au  douzième  siècle.  C'est  à  tort  que  le  der- 
nier propriétaire  a  marqué  au  dos  le  onzième  siècle. 

Cette  légende  devait  faire  partie  d'un  volume  plus  consi- 
dérable, contenant  d'autres  récits  hagiographiques^  ainsi 
que  semblent  l'indiquer  les  chiflres  XXVI  (fol.  1  verso) 
et  XXVII  (fol.  10),  chiffres  qui,  selon  toute  apparence, 
indiquent  les  divers  traités  autrefois  réunis  par  une  même 
couverture. 

Je  n'oserais  affirmer  que  ce  manuscrit  soit  celui  dont 
Cbapeaville  a  fait  usage.  Je  penche  cependant  à  le  croire, 
quoiqu'il  présente  quelques  variantes  avec  le  texte  de  cet 
éditeur,  qui  affirme  toutefois  n'avoir  rien  changé  au  style  : 

'  Depuis  raooée  1838,  nous  avons  récupéré  plusieurs  manuscrits  d'une 
importance  capitale,  tels  que  Vautographe  de  la  chronique  de  Sigebert  de 
Oembloux ,  la  chronique  de  Brando ,  celles  de  Tongres  et  de  Saint-Trond ,  un 
é?angéliaire  de  Liège ,  du  X**  siècle ,  un  évaogëliaire  de  Zanten ,  du  IX*.  des 
passionaux ,  des  pères,  etc. 


(  119) 

niUla  styli  mulatione  facta.  Pour  ne  rien  omettre,  il  pourrait 
avoir  appartenu  soit  au  monastère  de  S^-Laurent,  soit  à 
celui  des  Croisés»  qui  fournirent  chacun  à  Ghapeaville  une 
copie  de  l'ouvrage  de  Renier  sur  saint  Lambert.  Or»  cet 
écrit  de  Renier  est  aussi  dans  notre  manuscrit. 

Je  me  bornerai  à  relever  les  différences  qui  existent  entre 
le  commencement  du  manuscrit  et  la  leçon  imprimée.  On 
jugera  ainsi  de  la  fidélité  plus  ou  moins  grande  de  Testi- 
mable  Ghapeaville. 


Chmpeav,  p. 

351. 

Domino  patri  Hennan- 
no  archipraesuli,  Ste> 
plianus  humilie  Tno- 
gromm  episcopiu. 

M8. 

Herimanno  archipraesali  Stephanus 
TuDgrorum  episcopns  salutem. 

irrisio. 

— 

derisio. 

lileraria. 

— 

littcnOi. 

Cato  (arec  une  majna- 

— 

cato  (arec  une  roinoscnle),  corrigé 

cule.) 

plus  tard  rato. 

intra  memetlpsum  quaei 

i-  — 

Intra  memet  snm  qnestus. 

tlM. 

faUu. 

^- 

fadns  {mole.) 

creatorem. 

— 

creatori. 

P- 

353. 

Naiades. 

— 

Najdes. 

— 

qnaeqoe  {maU,) 

remae. 

— 

Temo. 

^uateous. 

— 

<luotenas. 

qiieat. 

— 

quitur? 

nisa. 

— 

Tien. 

musae  de  compta. 

— 

ronseo  compta. 

exuris. 

— 

corrigé  postérieurement  :  exueris. 

P- 

353. 

,  benigniMlmoi. 

— 

benignas. 

P- 

354. 

a  JUS. 

ains  ou  avii  (peot-4tre  fant-il  lire 
avis  pont{fex  Theodardus  cla^ 
rissimus  et  Chris ti  rnartyr  fu- 
turus,  en  changeant  la  place  de  la 
copolatire  et;  car  les  deux  noms 
Ayus  et  Theodardus  ,  séparas 
par  le  snhstanlif  pont(fex ,  bles- 
sent tons  les  usages. 

claeoUssimui. 

— 

eincentissimus. 

augroentis. 

— 

argnmentis. 

(  «0) 

Cfmpeav.  p.  SS4.  aposlolici.  US.  apostoli. 

idem.  —  Itâem. 

p.  S65.  tenere  (a<ff .)  —  tenere  {verbe.) 

•dpnim.  —  saaMtipMun. 

omnibiic  diligent e«.  —  diJigeates  omnibus, 

p.  867.  teroperatissimls.  —  tempertntiuimis. 

îndMit.  —  tedicU<. 

eodesiae     IrajectCMit  —  p««lor  eockMM  tr«i«et«BSM. 
pastor. 

▼«ritatit.  —  fcrftsUt ,  etc. 

Le  neuvième  chapitre  et  la  l^ende  finissent  dans  Gha- 
peaville  par  ces  mots  :  et  ad  coelos  usque  emiUentes  suspiria. 
Le  manuscrit  offre  de  plus  tout  ce  passage,  où  est  cité  Ré- 
ginon  y  qui  vivait  en  892  : 

u  Yerum  hac  narratione  finita  nolumus  praeterire  silentio 
quia  necis  Sci.  Lamberti  et  alia  fuit  major  «c  dignior  causa 
quam  Régine ,  multa  recapilulaos  ab  incamatione  Domini  di- 
gna  memoria,  operî  suo  curavlt  ioserere.  Exposîta  namque 
amentia  et  morte  Lodowuci  regîs,  propter  quod  mious  relîgiose 
debrachio  Soi.  Dioniâi  os  fractum  rapuerit ,  factaque  mentiooe 
synodi  habitae  apud  Aquileiam ,  temporibus  Yigilii  papae  :  ea , 
inquit  aetate  claruit  Lambertus ,  Tungrensia  eccleaiae  episco- 
pus ,  qui  dum  regiam  domum  zelo  religioms  aoeensus  incre- 
paiaet,  ab  iniquissimo  Dodone  et  aliifviris  depalatio  missis 
improvise  conclusus  ,  intra  domum  ecclesiae  ,  in  Leodio  vico, 
occiditur*  Gomplevit  autem  sacratissimus  ponlifex  Lambertus 
cursum  sui  agonis  xt  kl.  octobr. ,  rognante  Domino  et  vero  in 
trioitatîs  plenitudine  et  unitatis  majestate,  cui  exstat  laus  et 
sanctorum  jubilatio  nec  non  et  perpes  gratiarum  actio  nunc  et 
semper,  per  immortalia  saeculorum  saecula,  amen  '•  » 

La  vie  de  saint  Lambert  par  Févéque  Etienne  ^  finit  au 
feuillet  10.  Elle  est  suivie,  comme  on  Ta  dit,  de  la  même 

*  Cr.  A  Tbymo,  ffist.  Brab.  dipL ,  Brax.  1836 ,  in-S^,  1. 1 ,  p.  1S9 ,  et 
le  mémoire  de  M.  Dewez ,  dans  le  Recueil  de  Tacad.  de  Brax. ,  nouTelle  série , 
t.  III,  p.  397. 


(121) 

vie  par  Renier,  moine  de  S^-Laurent ,  qui  n'est  cq>endant 
pas  nommé. , 

IV. 

4  la  même  vente  la  bibliothèque  royale  a  acquis  un 
exemplaire  sur  vélin  et  à  drax  colonnes  du  poème  de  Gaces 
de  la  Bigne  sur  la  chasse.  Ce  plaisir  si  féodal ,  si  guerrier,  si 
propre  à  satisfaire  Tactivité  belliqueuse  d*une  population 
conquérante  et  longtemps  nomade ,  avait  subi  la  forme  gé* 
nérale  imprimée  par  le  moyen  âge  à  l'intelligence  :  le  sym- 
bolisme et  la  scolastique^  on  y  avait  découvert  des  allégories 
religieuses ,  on  Favait  assujetti  à  des  règles  compliquées , 
aux  rafiSnements  de  la  dialectique  déliée  qui  régnait  alors. 

Ce  qui  prouve  manifestement  cette  tendance,  c'est  que 
le  livre  classique  du  iid%Ai  de  la  chasse  eut  pour  auteur, 
non  pas  un  chevalier^  un  homme  d'épée,  mais  un  clerc, 
un  bonmie  d'église.  Gaces  de  la  Bigne  avait  été,  en  effet, 
premier  chapelain  du  roi  Jean  pendant  que  ce  prince  lan- 
guissait dans  la  captivité  en  Angleterre.  Le  roi  songeait  à 
l'éducation  de  ses  enfants,  et  la  chasse ,  comme  science,  fai- 
sait partie  d'une  noble  nourriture.  Il  chargea  donc  Gaces  d'é- 
crire sur  ce  sujet,  en  faveur  de  son  quatrième  fils  Philippe, 
duc  de  Bourgogne,  encore  jeune,  et  l'honnête  chapelain 
commença  à  Halfort,  en  1359^  le  poème  dont  nous  nous 
occupons.  Gaces  méritait  cet  honneur  :  d'abord  il  était 
prêtre,  ensuite  il  descendait  de  quatre  côtés  d'ancêtres 
qui  avaient  beaucoup  aimé  la  chasse  au  vol  : 

Le  prestre  est  né  de  Normandie , 
De  quatre  costés  de  Hgnie , 
Qui  moult  ont  amé  les  oyseaulx  ; 
De  ceulx  de  Bîgne  et  d'Âigneaux, 
Et  de  Clincbamp  et  de  Buron , 
Yssî  le  prestre  dont  parlon. 


(  122  ) 

Gaces  traite  de  la  chasse  comme  Tautear  du  Roman  de 
la  Rose  traite  de  l^amour  :  son  ouvrage  est  une  discussion 
moitié  théologique,  moitié  profane  entre  des  personnages 
allégoriques  abstraits,  tels  qu'Honneur,  Vaillance,  Dépit, 
Luxure,  Gloutonnerie.  Déduit  de  chiens  et  Déduit  d* oiseaux 
plaident  leur  cause  par  avocats,  en  justice  réglée  :  il  s'agit 
de  savoir  s'il  vaut  mieux  chasser  au  poil  ou  à  la  plume; 
ce  qui  donne  au  poète  l'occasion  de  passer  en  revue  toutes 
les  espèces  de  chasses  et  de  déployer  à  ce  sujet  une  érudi- 
tion fort  extraordinaire  pour  son  état.  Raison^  obligée  de 
prononcer  après  de  longs  débats,  s'en  tire  en  normande, 
aussi ^  elle  déclare  qu'étant  midi  passé,  il  faut  aller  diner, 
que  les  chiens  et  les  oiseaux  ont  chacun  leurs  avantages, 
et  elle  renvoie  les  parties,  ordonnant  que  les  dépens  soient 
compensés. 

Nous  n'en  dirons  pas  davantage,  attendu  la  longue  ana- 
lyse que  la  Gurne  de  Sainte-Palaye  a  faite  de  ce  poème  ^ 
L'abbé  Le  Beuf,  t.  III,  pp.  455  et  436  de  ses  Dissertations 
sur  l'histoire  ecclésiastique  et  civile  de  Paris  (1743,  in-12), 
donne  la  notice  de  deux  manuscrits  du  roman  de  Gaces 
qui  étaient  chez  le  duc  de  Bourbon.  Goujet  fait  aussi  un 
extrait  de  ce  roman,  dans  sa  Ribliothèque  française,  t.  IX, 
pp.  il5  et  suivantes.  On  peut  lire  encore  dans  Y  Esprit  des 
journaux  (octobre  1781,  pp.  224-246,  et  février  1782, 
pp.  242-252)  deux  lettres  de  M.  Ansiaux  de  Liège  sur 
l'ouvrage  de  Gaces.  L'abbé  Mercier  de  S*-Léger,  à  l'aflût  de 
toutes  les  discussions  qui  pouvaient  intéresser  la  biblio- 
graphie, écrivit  à  M.  Ansiaux  pour  lui  signaler  quelques 
erreurs  qui  lui  étaient  échappées;  sa  lettre ,  qui  n'était  pas 


'  Mémoires  sur  Vaneienne  chevalerie.  Paris,  1826,  t.  Il,  p.  405-427. 
Cf.  J.-B.  Barrois,  Protypographie,  n^«613,  678, 1588,  2091. 


(  1») 

destinée  à  voir  le  jour,  a  été  pabliée  par  M.  de  Villenfagae, 
Mélanges  pour  servir  à  l'histoire  civile,  politique  et  littéraire 
du  ci-devant  pays  de  Liège.  Liège,  1810,  pp.  439-446.  Il 
y  a  plus,  rimprimeur  AntoiaeYerard,  en  mettant  au  jour 
Touvrage  de  Gaston  Phœbus  sur  la  chasse,  jugea  à  propos 
de  publier  celui  de  Gaces,  comme  partie  intégrante  de 
l'œuvre  de  Gaston. 

C'est  donc  pour  un  duc  de  Bourgogne ,  comte  de  Flandre^ 
qu'écrivit  Gaces  de  la  Bigne,  pour  ce  duc  qui  aimait  les 
oiseaux.  Dieu  et  la  sainte  église.  L'exemplaire  que  nous  ve- 
nons d'acheter  porte  à  la  lin  la  signature  de  Philippe  de 
Clèves,  ûlsd'Adolphe  de  Glèves,  ce  prince  si  galant  et  si  che- 
valeresque,  et  de  Béatrix  de  Coïmbre,  de  la  maison  royale 
de  Portugal.  Quoique  d'une  belle  conservation,  il  n'est 
malheureusement  pas  entièrement  complet.  En  voici  les 
premiers  vers  : 

Trop  de  choses  fault  à  chasser 
Le  loup ,  le  cerf  ou  le  sangler 
Et  se  Ton  y  veut  harnois  tendre 
Dieu  scet  comment  il  fault  attendre.... 

Il  se  termine  ainsi  : 

L*un  d*eulx  qui  estoit  né  de  MeauU 
Lui  dist  qu*il  arguast  premier 
Qui  estoit  maistre  du  mestier 
Et  qui  les  questions  savoit 
Et  proposées  les  avoit , 
En  argua  pro  et  contra, 

Nousnous  bornerons  à  citer  l'éloge  dePhilippe-le-Hardi , 
rois  dans  la  bouche  de  Vaillance  :  il  prouve  que  ce  prince 


(124) 
porta  de  bonne  heure  son  surnom. 

Gens  d^armes  ool  pou  de  science , 

Qui  sans  chief  entrent  en  bataille 

Et  semble  que  d*eulx  ne  leur  cbaille  ; 

Pour  ce  nous  fault  nng  capitaine 

Qui  les  gens  d*amies  nous  ordenne  ; 

Regardons  de  qui  le  ferons; 

Se  les  bons  faulconniers  avons 

Qui  scerent  très  bien  le  mestier 

D^armes ,  quant  il  en  est  mestier, 

Ung  en  noromeray,  s*il  tous  plaist* 

L*un  respond  pour  tous  :  beau  nous  est. 

Vonlentiers  je  tous  nomme,  Honneur  {Uonnour)  ; 

Lequel  n*ama  oocques  séjour. 

Mais  Toulentiers  veult  traveillier. 

Pou  dormir  et  assez  TeilUer* 

Et  fut  fils  d'un  moult  Taillant  roy 

Qui  me  tint  toudiz  près  de  soy 

Pour  ce  que  se  avons  Vaillance. 

Et  dès  que  Honneur  ert  en  France 

Je  commanday  à  Hardement 

Qui  m'appartient,  que  nullement 

D'avecques  lui  ne  se  partist , 

Pour  quelque  chose  que  véist. 

Si  l'a  si  lëalment  seryy 

Que  depuis  de  lui  ne  parly 

Et  lui  a  donné  si  beau  nom 

Qu'on  peut  donner  à  nul  bom  ; 

Cest  qu'il  a  surnom  de  Hardy. 

A  présent  de  ce  plus  ne  dy  ; 

Il  est  très  large  et  loyaux , 

Et  si  aime  bien  les  oyseaux , 

Il  aime  Dieu  et  sainte  église 

Et  à  diligence  a  devise. 

Si  me  semble  que  bien  feroit 

Qui  capitaine  le  feroit. 


(  125) 

V. 

J'ai  donné  précédemment  le  formulaire  employé  jadis 
dans  certaines  parties  des  Pays-Bas  pour  la  réclusion  so- 
lennelle des  lépreux.  Ce  sujet ,  qui  sera  traité  ayec  déve- 
loppement par  M.  Francisque  Michel ,  dans  son  Histoire  des 
races  maudites,  est  bien  fait  pour  fixer  l'attention  des  per- 
sonnes appliquées  à  rechercher  tout  ce  qui  peut  mieux 
faire  connaître  les  transformations  de  notre  état  social. 
Cest  ce  qui  nous  a  engagé  à  recueillir  ici  le  certificat  sui- 
vant, donné  en  1674,  à  un  lépreux  de  la  léproserie  de 
Terbanck,  près  de  Louvain  ;  il  est  imprimé  sur  parchemin. 
Nous  avons  mis  en  italique  les  mots  écrits  à  la  main. 

M  Allen  den  geneD  die  deselelleren  suUen  sien  oft  horenlesen, 
ende  besondere  de  seer  eer-weerdige,  wyseen  voorsienige  Heeren 
der  stadt  van  Bruasele,  die  gecommiteerde  en  gedeputeerde 
der  proeve  vanden  sieckten  der  Lasarye  Terbanck  bj  Loven, 
salut.  Doen  condt  ende  certificeren  mîdts  dese  voor  die  ge- 
rechte  waerheyt  dat  op  heden  date  van  desen  voor  ons  gecom- 
pareert  îs  in  sijnen  properenpersoonTVtcoiaiM  de  Foi,  geboren 
ende  woonachtich  in  die  stadt  van  Brusêele^  ende  heeft  begeert 
by  ons  gevisiteert  ende  ter  proeve  gestelt  tesyn  »  den  welcken 
na  dat  wy  gevisiteert  ende  neerstelyck  ondersoecht  hebben  na 
wysheyt  ende  gratie  ons  van  Godt  den  Heer  gegeven  ende  na 
onse  oude  costuyinen  soo  hebben  wy  hem  besieckt  ende  be- 
smet  gevonden  metter  Lasarye  ende  daeromme  verwesen  uyt 
aile  gesonde  nienschen  onder  die  siecken  gelîjck  dat  ghewoon- 
lyck  is  hier  by  ende  tegenwoordigh  sijnde  aïs  getuyghen  heer 
Joêeph  de  Romrée  ende  Jan  Meyeman ,  in  desen  hebben  wy 
ons  gequeten  na  ons  vermogen  seer  Eer-weerdige  wyse  ende 
voorsienige  Heeren  dat  kenne  Godt  almachtich  die  u  lange  ge- 
spaeren  wille  in  salicheden.  Des  oorconden  hebben  wy  ousen 
gewoonlycken  segelhier  «en  doen  hangen  desen  \(S  january 
1674.  n  (Sceau  sur  queue). 


(  126  ) 

Ceux  qui  ont  lu  rintéressante  relation  de  rexpédition 
desTexiens  à  Santa-Fé,  savent  qu'au  Mexique  les  préjugés 
à  regard  des  lépreux  existent  encore  dans  presque  toute 
leur  ignorante  cruauté.  Il  ne  faut  jamais  désespérer  de  la 
sottise  humaine. 


ARGniVKS   DB   l'^GLISB   DB   SAIH TB- GUDULB. 

BruiellM ,  le  18  mart  1845. 

Au  secrétaire  de  la  Committion. 

HOICSIBUB  LB  BilEOir  , 

Voici  la  copie  du  fragment  de  chronique  que  j'ai  trouvé 
il  j  a  quelque  temps  dans  les  archives  de  l'église  de  Saint- 
Michel  et  Gudule,  et  dont  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  entre- 
tenir. 

Ce  fragment  est  inscrit  sur  un  feuillet  d'un  registre  con- 
cernant des  fondations  pieuses. 

Deux  autres  pièces  en  vers  flamands  se  trouvent  dans 
le  même  volume ,  Tune  intitulée  :  Refereyn  :  die  eierven 
iê  een  heri  gelaeh,  et  l'autre  :  Een  gheraeUel,  mais  elles 
ne  présentent  aucun  intérêt  historique. 

Veuillez  agréer ,  Monsieur  le  baron ,  l'expression  de  mes 
sentiments  distingués. 

F.  baron  de  Fibelajtt  ,  conseiller 
à  la  cour  d'appel. 


(  127  ) 

Copye  gltetrocken  vuyt  de  oude  chrtmyck  deser  stadl  Brusgel, 

Beminde  lésera  wilt  bemerckeo  myn  noleren 
Dat  îck  sal  vercleren  will  cl  wel  onlhouwen 
Van  dé  prîncelycke  stadt  Brussel  vaet  myns  solveren 
Wanneer  men  de  nienwe  stadt  vcsten  begonst  te  boaweii 
'Fis  des  ouder  oiemorien  van  mans  en  vrouwen 
Ick  sait  oolfauwen  soo  îck  vînde  bescreTen 
Als  men  scbreef  duysent  drye  hondert  vyfUch  en  seven.. 

Thien  jaer  daer  naer  door  des  Heeren  macbt 
Anno  duysent  drye  hondert  seien  ent  seslich  jaer 
In  december  op  sinte  Nicasius  nacht 
Viel  sînte  Niclaes  thoren  dat  is  vorwaer 
Tan  boven  tondere  bier  binncn  Brussel  claer 
Godt  barcht  tôt  beswaer  die  waeren  in  benauwen 
Dus  sydy  in  noodt  cleyn  oft  groodt,  slelt  op  Godt  u  betrouwen. 

Hertoginne  Joanna  een  weduwe  t*een 
Van  berloch  Wensel  soo  men  mochl  aenmercke 
Regeerde  in  t*jaer  van  veerthien  hondert  en  een 
Als  men  hier  te  Brussel  begonst  te  wercke 
Aen  het  groodt  stadthuys  in  de  Brusselsche  percken 
0ns  achter  gelhaeten  tôt  een  gedenckenesse 
Sy  slerfl  iut  jaer  veerthien  hondert  en  sesse. 

Als  men  screef  duysent  vier  hondert  en  veertich  jaer 
Inde  maendt  van  meert  op  sinte  Geertruyden  dach 
Doen  leyt  men  den  eersten  steen  dat  is  voorwaer 
Van  dese  ses  huysen  sonder  eenich  verdrach 
De  Borse ,  den  Henvel ,  den  Tennenpot  soo  men  sien  roach 
Den  Wintmeulen  ,  den  Treft  ende  oock  de  Cluyse 
Tôt  Brussel  op  de  mert  in  het  goet  ghesach. 
Dit  syn  aile  sesse  die  nieuwe  huysen 
Van  ons  ouders  achterghelaeten  lot  een  memorie 
Godt  brenght  ons  aile  te  saemen  in  syn  eenwighe  glorie 

AasN. 

Is  vreucht  verdriet 
Soo  en  treur  îck  niet 


(  128) 


AMIENS. 

H.  H.  Dasevel,  connu  par  des  publications  historiques 
très-remarquablesy  et  couronné  par  l'Institut  de  France , 
a  trouyé,  en  faisant  des  recherches  dans  les  archives  d'A- 
miensy  pour  le  premier  yolume  de  VHùtairê  du  itéré  itat, 
que  Ta  publier  M.  Aug.  Thierry,  diyerses  pièces  qui  concer- 
nent la  Belgique.  Il  a  bien  touIu  m'en  adresser  l'indica- 
tion suivante  : 

1359.  —  Lettres  faisans  mention  du  traittié  de  mariage  de  Phle 
duc  de  Boarçne,  i  la  fille  du  comte  de  Flandres ,  et  coment  le  roy 
bailla  Lille ,  Douay  et  Orchies ,  par  XML  Lesquelles  villes  le 
roy  poeut  racheter  par  certaine  manière. 

Id»  —  Lettres  de  Marguerite ,  comtesse  de  Flandres ,  de  raliffi- 
cation  des  choses  dessus  dites,  £ûtes  and.  an  1359. 

Ihtd.  —  Lettres  du  comte  de  Flandres ,  par  lesquelles  il  quitte 
an  roy  X  M  1.  de  terre,  en  lui  baillant  Lille,  Douay  et  Orchîes. 

1362.  —  L'instrument  ou  transcript  des  lettres  coment  Giarles, 
empereur  de  Rome ,  dona  k  Phle,  duc  de  Bourgne.  Le  comté  de 
Bourgne;  appartenant  k  Tempire,  par  de£Eanlte  d*hoir  masle ,  fait 
l'an  mil  111°  soixante  deux. 

1413.  —  12  août.  —  Délibération  des  maire  et  escheyins  d'A- 
miens, par  laquelle  on  accorde  aux  archiers  de  cette  ville  dix 
eseus,  pour  eux  aidier  à  susporter  les  despens  que  faire  leur  con- 
venra  pour  aler  à  Toumay  à  un  jeu  de  l'arc  à  main ,  auquel  jeu 
sera  donné  plusieurs  beaux  et  honnourables  pris. 

1431.  —  13  décembre.  — Trefves  et  abstinences  de  guerre  faites 
entre  mgr.  le  duc  de  Bourgogne  et  ses  parlyes  adverses  (Lille). 

1433.  —  7  mars.  —  Requeste  faite  par  le  duc  de  Bourgogne, 
aux  escheyins  et  doyens  de  la  ville  de  Gand ,  par  la  bouche  de  M.  De 
Rumesture  (et  non  de  maître  Gossuin ,  comme  l'a  dit  M.  De  Ba- 
rante),  i  fin  de  leur  expliquer  ses  griefs  et  raisons  de  guerre 
contre  l'Angleterre. 


(  13d  ) 

1441.  —  20  septembre.  —  Lettres  de  la  duchesse  de  Bourgo- 
gne ,  aux  maiear  et  eschevins  d*Âroiens ,  â  fin  d'obtenir  une  aide 
de  Ull®  écus  de  la  yiHe  pour  le  paiement  de  le  renchon  et  fi- 
nance de  son  très-chier  et  très-amé  frère  et  cousin  le  duc  d*Orléans 
(Hesdin). 

144S.  — 16  juillet.  — Lettre  du  comte  d*Étampes,  aux  mêmes, 
pour  qu'ils  aient  à  parachever  le  paiment  des  arriérages  des  aides 
mises  sur  Télection  dudit  Amiens  (Gand). 

1448.  —  17  janvier.  —  Lettres  du  duc  de  Bourgogne  â  Hue 
de  Dompierre,  dit  Baudin  ,  receveur  de  ses  aides  extraordinaires 
d'Artois  et  de  Picardie ,  à  fin  de  cesser  les  poursuites  encomen- 
cées  contre  le  maieur  et  les  eschevins  d'Amiens ,  pour  le  paiement 
de  yi°  XL  1.  quilz  lui  redevoient.  (Bruxelles.) 

1453.  —  Juillet.  —  Les  offres  que  ceulx  de  la  ville  de  Gand  font 
à  leur  très-redoublé  seigneur  et  prince  M.  le  duc  de  Bourgogne , 
adfin  de  paix  et  pour  avoir  sa  bonne  grâce. 

Pfota.  —  D^aprèt  cette  pièce  on  voit  qu'il  y  iTait  alors  trois  portet  à 
Gand  et  non  deux  ^  comme  l'a  encore  dit  H.  De  Barante;  son  récit  pré- 
sente ,  d'ailleurs ,  de  notables  différences  avec  ce  document. 

1454.  —  4  mars.  —  Lettres  du  duc  de  Bourgogne  aux  maieur 
et  échevins  d'Amiens ,  touchant  l'aide  quil  leur  vouloit  requérir 
pour  emploier  an  natnt  voyage  contre  le  Turc,  (  Arras.  ) 

1467.  —  1"'  may.  —  Lettres  du  comte  de  Charolois,  aux  Amië- 
nois ,  à  fin  de  se  justifier  auprès  d'eux  de  l'imputation  que  lui  avoit 
faite  Louis  XI  «  d'estre  un  invoieur  et  enfracteur  de  paix.  »  (Bruges.) 

1471.  —  17  avril.  —  Ordonnance  touchant  la  levée  du  camp  des 
Bourguignons  devant  Sainl-Achœul-lès-Amiens ,  etc. ,  etc. 

M.  Dusevel  possède  lui-même  beaucoup  d'autres  do- 
cuments sur  rbisloire  de  la  Flandre  et  du  Haioaut,  ainsi 
que  quantité  de  noUê  sur  les  familles  A*Egmonty  de  La- 
laing  yAe  Berlaymont ,  de  Ligne ,  etc.,  et  un  certain  nom- 
bre de  relations  manuscrites  des  sièges  de  Namur^  Bruof el- 
les^ etc.,  sous  Louis  XIV  et  Louis  XV.  Les  bornes  d'une 
simple  lettre  ne  lui  permettant  pas  de  signaler  tous  ces 
documents,  il  se  propose  de  nous  en  faire  parvenir  YInven- 
TOM.  X.  9 


(  1^0  ) 

taire  ou  le  catalogue  d'ici  à  quelques  semaines.  La  com- 
loissioii  i^  peut  qu'accueillir  avec  recpunaÎAsance  ces 
wtéressaotes  communications. 

H.  PUBLICATIONS  RÉCENTES. 

I.    PaBLIMIICAIRES   HISTORIQUES. 

1 .  Les  croix  de  Ferviers  à  propos  du  tonlieu  de  Liège ,  par 
Fero.  Hknadx.  Liège,  Oudart,  1845,  in-8**  de  30  pp.  (Extrait 
de  la  Revue  de  Liège  ). 

Cette  dissertation  donne  des  renseignements  curienx  sur  plusieurs 
points  de  nos  coutumes  fiscales.  On  y  trouvera ,  comme  dans  tout  ce  que 
H.  Henaux  écrit ,  du  savoir,  de  la  justesse ,  et ,  ce  qui  est  toujours  bien 
venu,  de  Tesprit. 

2.  Bijdragen  tôt  de  geschiedenii ,  oudheden^  ietteren^  stalis- 
tiek  en  beeldende-kumten  der  provincie  Dloord-Brahand ^  door 
D' C.-R.  Hebi^s,  !¥*><'  stuk.  Te'sUertogenbosch,MuUer ,  1844 , 
in-8o. 

P.  202.  Suite  de  la  revue  criticpie  des  ouvrages  relatifs  à  Thistoire  de 
la  ville  et  baronnie  de  Bréda. 

P.  373.  Notice  sur  une  pièce  d*artillerie  en  fer  qui  se  trouve  sur  la  place 
située  derrière  Phôtel  de  ville  de  Bois-le-Duc.  Avec  une  plancbe. 

P.  395.  Le  protestantisme  à  Bois-le-Duo. 

8 .  Belangrijke  slukken  voor  gesch  ied-  en  oudheidkunde;  sijnde 
bijlagen  en  aanteekeningen  beirekkelijk  ket  beleg  en  de  verdiging 
van  Haarlem  in  1572-78^  door  J.  Yahde  Capbllb.  Schooahoven, 
S.-E.  Van  Noolen ,  1844,  in-8**  de  m  et  62  pp.  sans  la  table. 

Cette  brochure,  dont  le  titre  explique  suffisamment  le  but,  se  compose 
de  25  articles.  C'est  un  appendice  à  un  des  écrits  précédents  de  l'au- 
teur sur  le  siège  et  la  délivrance  de  Harlem  eo  1572  et  1572. 

H.    HISTOIEE   GiHÂRALB   BT   PAETIGUuàBB. 

4.  Algemeene  gesckiedenis  der  Faderlande  van  de  vroegste 


(  131  ) 

tijden  M op  hedei^f  door  J.-P.  Arbhi.  IHet  platen ,1uiarlen en  por- 
iraiten  ;  t.  I«',xi  et  458  pp.  ;  !•  vol.,  1"  partie,  xvi  et  592  pp. 

■.  Ar«nd  t'ett  imposé  eourageatement  une  rode  besogne.  Il  refait 
l^«Birrre  îmineinede  Wagenear,  dont  H.  firroen  Tan  Frintterer  a  fort  bien 
«ignalé  les  défaatt,  mais  qae  rien  encore  ne  remplace,  et  cela  dans 
des  proportions  atseï  considérables ,  puisque  ses  deux  premiers  tomes , 
très-ToInmineux ,  finissent  arec  l'année  1300.  Kous  reviendrons  snr  cette 
publication. 

5*  Histoire  de  l'empire  d^ Autriche ,  député  le$  tempe  ies  plut 
reculés  jusqu'au  règne  de  Ferdinand  I ,  empereur  d'Autriche^ 
en  six  époques,  par  le  chevalier  CHAaLss  de  Cobckelbembe  db  Dot- 
ZBBLB.  Tome  second ,  Vienne ,  Ch.  Gerold ,  1844,  în-8<*  de  vu  et 
417  pp.  2  pi.  et  une  carte. 

Ce  Tol.  va  de  983  à  1373.  Voy.  notre  t.  IX ,  p  340 ,  no  30. 

6.  Aniwoord  aan  M.  M.-C.  Fan  Hall,  staatsraad  ...  (oter 
A*  Hendricky  graaf  van  Brederode;  B.  Uitgave  van  brieven, 
€•  Hùtorische  hritiek),  door  M.  G.  Gbobr  var  Pbiivstbbbb.  Leiden, 
Lochtmansy  1844,  in-8<^  de  104  pp« 

■•  Tan  Hall  avait  ora  devoir  prendre  la  défense  de  Henri  de  Brederode, 
auquel  il  lui  semblait  que  H.  Groen  Van  Prinsterer  n^avait  pat  rendu 
toute  justice.  II  n^approuvait  pas  non  plus  entièrement  les  jugements 
portés  par  cet  écrivain  consciencieux  sur  Philippe ,  Granvelle  et  le  duc 
d*Albe.  M.  Groen  persiste  et  apporte  de  nouvelles  preuves  en  faveur  de 
son  opinion  quUI  explique  et  dont  il  expose  le  véritable  sens. 

7.  Chronique  ou  dialogue  entre  Joannes  Lud  et  Chrétien ,  se- 
crétaire  de  René  II ^  duc  de  Lorraine^  sur  la  défaite  de  Charles- 
le- Téméraire  devant  Nancy  ^  ^janvier  1477;  publiée  pour  la 
première  fois ,  avec  des  annotations  et  des  avertissements  histori- 
ques nouveaux ,  par  Jean  Catou .  Imprimerie  de  Trenel ,  h  Saint- 
Nico1as-de-Part ,  1844,  in-4«de  10 feuilles. 

lU.    niSTOI&B    DB8    SGIBUGBS,    BSS   LBTTABS   BT    DBS    ARTS. 

8.  Let^-es  de  l'abbé  Mann  sur  les  sciences  et  les  lettres  en  Bel- 
gique 9 1779*1768,  traduites  de  Tanglais  par  Octave  Deletieibb, 


(  132  ) 

attaché  à  la  légation  de  Belgique  à  Londres.  Bruxelles,   Ad. 
Wahlen ,  1845 ,  in-lG  de  169  pp. 

Cet  lettres ,  dont  les  originaux  reposent  au  BriHêh  Muséum  ,  ont  été 
publiées  aux  frais  de  H.  Yao  De  Weyer.  Qnelqoes*nnes  ont  été  mises  ait 
jour  en  anglais  par  sir  Henri  El  lis  dans  ses  Original  lettêrs  of  eminêni  Iv- 
têrarymên  oftkê  JfT»*,  X*'//»  and  JFIII   eeuturiês, 

9.  Nieuw  biographisck  ^  anihologisch  en  crititch  woorden- 
boek  van  Nederlandsche  dichiers ,  hijeengehragt  door  A.-J. 
V ANDES  Aa,  e/t  eenige  andere  vaderlandsche leiierkundi'gen ,  kun-- 
nende  dienen  als  aanhangsel  op  P. -G.  Witskiy  Getsbbik's  ff^oor^ 
denhoék  der  A/ederlandêcke  dichten.  Eerste  deel,  A.-B»  Ams- 
terdam ,  W.  De  Grebber ,  1844,  in-8*,  it  et  496  pp. 

Cet  ouvrage  est,  comme  Tannonce  le  titre,  un  supplément  au  DtcU^n» 
naire  dêspoSles  neeriandaiê  de  H.  Witsen  Geysbeek. 

10.  Les  fnanusoritê  françaiê  de  la  biblioikèque  dm  roif  leur 
histoire  et  celle  des  testes  allemands  ^  anglais  ^  hollandais ,  ita- 
liens^ espagnols  de  la  même  collection,  par  A.  pAtun  Pabis. 
An  VI ,  Paris ,  Techener ,  1845,  in-8<*  de  viii  et  499  pp. 

Pp.  48,167,1fi8,165,168,200,2dt,)Sad,a24,  235,  226,  227.  Ki- 
traits  de  différents  manuscrits  du  Boman  du  ekêvaliêr  du  Cygne  et  de 
Codefroidde  Bouillon}  conjectures  ingénieuses  de  ■•  P*  Paris  sur  les 
diverses  branches  et  les  auteurs  de  cette  légende. 

Pp.  163, 181 ,  324,  424,  425.  Manuscrits  relatifs  aux  grandes  familles 
de  Flandre. 

Pp.  374 ,  886.  Examen  de  deux  manuscrits  des  poésies  de  Froissart. 

P.  423.  Ballade  contre  la  TÏlle  de  Gand. 

P.  420.  Ballades  sur  les  ennuis  de  la  guerre  de  Flandre. 

1 1 .  JVieuwe  werken  van  de  maatschappij  der  nederlandsche 
letterkunde  te  Leiden,  Yl*'^  deel.  Dordrecht,  Blussé  en  Van 
Braem ,  in-8*^  de  vi  et  198  pp. 

Bans  ce  volurae,  qui  se  range  si  convenablement  à  côté  de  tous  les  an- 
tres et  qui  fait  beaucoup  d'honneur  à  la  société  de  littérature  de  Leyde, 
on  remarque  comme  se  rapportant  plus  particulièrement  k  la  Belgique, 
des  lettres  recueillies  par  H.  L.-P.-C.  Vanden  Bergh  dans  les  archiTOS 
d'Utrecht ,  et  propres  à  éolaircir  diverses  circonstances  de  la  guerre  sou* 
tenue  par  les  Pays-Bas  contre  l'Espagne  au  XYI*  siècle.  Elles  ont  pour 


(133) 

objet  U  mort  de  Loait  de  IlMtau,  eo  1668,  et  la  surprise  de  château  de 
Loe?ettein  ,  par  Herman  de  Ruyter ,  en  1670. 

Les  philologues  s'arrêteront  à  on  dialogue  flamand  ou  hollandais  du 
XI1I«  siècle  et  au  début  d'un  poème  intitulé  :  Fan  negkên  den  besten ,  pu- 
bliés et  annotés  par  M.  De  Tries ,  ainsi  qu^à  la  romance  de  Brunênùmreh, 
communiquée  a?eo  des  observations  par  M.  L.-P.-€.  Tan  den  Bergh. 

là.  Poèmes  en  patois  de  Liège ^  précédés  d*une  dissertation 
grammaticale  sur  ce  patois,  et  suivis  d'un  glossaire  par  SiHorioif , 
auteur  d'un  essai  sur  une  nouvelle  nomenclature  des  couleurs  ap- 
plicables à  toutes  les  langues,  Liège,  Oudart,  1845,  iD-8^  de 
182  pp.  sans  la  table. 

Le  wallon  de  Liège,  cette  branche  si  curieuse  de  notre  arbre  linguis- 
tique ,  bourgeonne  et  fleurit  de  toutes  parts.  M.  F.  Henaux  publie  une 
seconde  édition  de  ses  études  sur  ce  dialecte  ;  M.  Ch.  Grandgagnage  an- 
nonce un  dictionnaire  étymologique  de  la  langue  wallonne,  et  M.  Simenon 
donne  à  la  fois  un  exemple  de  la  théorie  et  de  la  pratique.  On  lira  aveo 
curiosité  les  changements  qu'il  introduit  dans  l'alphabet  pour  exprimer 
tous  lessons  de  son  patois  chéri.  Dans  la  classification  des  lettres,  il  aban- 
donne Vordre  alphabétique^  qu'il  regarde  plutèt  comme  un  désordre.  Il  les  a 
rangées  selon  un  ordre  rationnel  des  sons  qu'elles  représentent.  M.  Sime- 
non a  enfisagé  la  grammaire  d'une  manière  originale  et  a  présenté  quel- 
ques observations  dont  les  grammairiens  feront  leur  profit.  Toutefois 
^tait-il  bien  nécessaire  d'imaginer  des  signes  nouf  eaux  et  d'effiioer  toute 
trace  de  l'étymologie  ? 

18.  Annuaire  de  la  bibliothèque  royale  de  Belgique^  par  le 
baron  de  Reifienberg.  Sixième  année.  Bruxelles,  Muquardt, 
1845,in-18»,fig. 

En  voici  le  contenu  : 

I.  Coup    d'oUL    SVB  la  BIBLIOTHàçCB  BOTALB 1 

Première  section,  $  1.  Imprimés 16 

$  2,  Cartes ,  plans  et  estampes 26 

$  8.  Cabinet  numismatique    ......  30 

Deuxième  section.  Manuscrits  (ancienne  bibliothèque  de  Bour- 
gogne)   32 

Bâtiments.  Cabinet  de  lecture.  Prêt  extérieur.  Observations  40 

II.  Notices  et  bxtbaits  obs  haroscbits  de  la  BitLioTièçuE  boyale. 
Chansons  historiques  du  XV1«  et  du  XYll^  siècle     .....       45 


(  134  ) 

t.  Chanson  boorguignonnesur  la  défaite  de  François  \^  k  PaTÎe.  49 

9.  Antre  sur  le  même  sujet .     .  47 

8.  Sur  la  prise  de  Rome  et  la  mort  du  dUo  de  Bonrboil     ...  60 
4.  Réponse  de*  habitants  de  Bruges  au  duc  de  Yendéme ,  qui 

les  exhortait  à  se  rendre,  en  juin  1031 59 

6.  Chanson  sur  la  victoire  de  Jarnac  en  1508 54 

0.  Psaume  141  accommodé  à  ladite  Tiotoire 56 

Légende  de  Barlaam  et  de  Josaphat 59 

Satire  guelfe  énigmatique  du  XI II«  siècle 115 

Épigraphie.  Anciens  métiers 135 

Extrait  d'un  manuscrit  de  Simon  Leboucq 189 

ipitaphes  diverses     .     • Th. 

tn.    NftMOIBBS     POUa     l'hISTOIBE     des    LBTTBBS,     DBS    SCIENCES,   DBS 
ÂBTS   ET  DBS  HOKUBS  Eff   BELGIQUE. 

Ifotice  sur  le  marquis  Fortia  d'Urban 168 

Quelques  mots  sur  feu  Antoine-Reinhard  Taick 180 

Christophe  Plantin 819 

Charles  Nodier 885 

IV.    MbLARCES  BIBUOLOGIQCES» 

Observations  rétrospective*.  —  IVicaise  Ladam.  —  P«  A.  et  J.  De 
Launay.  —  Ouidonis  liber,  —  Sedulius  Sooius,  —  *i  Boee  van 
4êr  avûnturen,  —  Recueil  de  proverbes  flamands.  —  Wultha- 
riuê  many  fovUs»  —  M.  Raonx 885 

Enseignes ,  adresses ,  marques  et  devises  des  impriopears  belges.     845 

Civilités  littéraires ,  envois  y  versiculi  ex  tempore 849 

Gravure  de  Tan  1418. 

ly.    PUBLIGATIOKS   PiRIODIQUBS. 

14»  Journal  deê  savante.  Décembre  1844.  Paris ,  in-4°.  (Voy. 
notre  t*  IX,  p.  S5S ,  n°  54.) 

M.  Hignet  continue  dans  ce  cahier,  Pexamen  de  la  conduite  d*Antonio 
Perei,  secrétaire  d'État  de  Philippe  II ,  à  Tégard  d*Escovedo,  son  collè- 
gue, et  examine  les  c-auses  de  sa  disgr&ce.  M.  Blignet n'écrit  ni  des  satires 
ni  des  apologies  ;  il  dégage  les  faits  des  ténèbres  qui  les  obscurcissaient, 
il  les  conclut  de  documents  peu  connus  ou  complètement  neufs,  les  res- 
titue à  l'aide  d'une  critique  pleine  de  finesse  et  d'impartialité ,  et  les  ré- 
tablit dans  leur  véritable  jour.  11  faut  convenir  que  la  nouvelle  discussion 
qu'il  a  soulevée  avec  tant  d'avantage  et  de  talent ,  ne  profitera  guère  à 


(  13S) 

Philippe  II  ni  à  GrMiTelle,  en  faveur  detqneU  un  tentiment  d'équité  » 
epérë  une  réaction  qui  pourrait  finir  par  bletaer  l'équité  mène. 

Antonio  Pert»  était  un  homme  habile ,  mais  paaaionné.  Entratné  par 
•on  amour  pour  une  femme  fière  et  ardente ,  la  princesse  d'Eboli ,  irrité 
comme  elle  dea  reproche*  d'Esoovedo  et  alarmé  de  tea  indiscrétion»,  il 
ejioita  à  le  perdre  Philippe  II ,  qui  redoutait  déjà  l'audace  et  Petprit 
rerouant  de  oe  secrétaire  de  don  Juan.  U  crut  avoir  atteint  le  cmnble 
de  l'adresse  en  persuadant  au  roi  qu'il  n'épousait  que  ses  retaenti*^ 
ments,  tandis  qu'il  satisfaisait  sa  f  engeance  personnelle. 

Escofedo  pressait  a?  eo  instance  le  roi  catholique  d'envoyer  des  troupes 
et  de  l'argent  à  son  frère,  dont  laposition  était  fausae  et  périlleose  dana 
les  Pays-Bas 4  il  blâmait  le  système  de  douceur  et  de  transaction  récem- 
ment adopté  à  l'égard  des- Belges,  système  qai,  selon  lui^  ne  pouvait 
conduire  qu'à  la  consécration  de  la  révolte  et  à  l'eitension  de  l'hérésie  ; 
il  soutenait  qu'on  ne  parviendrait  pas  à  soumettre  le^  Fay»-Baa  et  àlea 
gouverner  sans  employer  les  armea^  il  engageait  à  s'emparer  d'abord,  dea 
provinces  maritimes  de  la  Hollande  et  de  la  Zélande ,  qui  Paient  les  plus 
indociles  et  les  plus  redoutables ,  et  dont  l'occupation  serait ,  à  son  avis , 
plus  difficile  que  la  conquête  même  de  l'Angleterre,  conquête  si  chère 
à  l'ambition  du  duc  son  maitre. 

La  jalousie  ombrageuse  de  Philippe  II  excitée  par  loasuggeations  per- 
fides de  Perex,  crut  commode  de  se  délivrer  d'Sêoovedo»  Le  roi  donna 
donc  à  Peret  l'ordre  de  le  faire  périr. 

Alors  on  ne  se  contentait  pas  de  tuer ,  ,on  s'en  attribuait  le  droit.  Voiei 
oe  que  le  frère  Diego  de  Chaves,  confesseur  de  Philippe  II,  écrivait  au  siget 
même  de  la  mort  d'£soovedo  :  u  D'après  mon  opinion  sur  les  lois,  le 
M  prince  séculier ,  qui  a  puissance  sur  la  vie  de  ses  subordonnés  ou  sn^ 
»  jets ,  de  même  qu'il  peut  la  leur  ôter  pour  juste  cause  et  par  jugement 
M  en  forme,  peut  aussi  le  faire  eaus  tout  cela  {lopuede  hamer  einel)^ 
»  puisque  le  surplus  des  formes  «t  tonte  la  suite  d'un  procès  ne  sont  rien 
M  comme  lois  pour  lui ,  qui  peut  en  dispenser.  Il  n'y!  a  dès  lors  pas  faute 
!•  de  la  part  d'un  aiyet.  On  doit  croire  que  le  prince  a  donné  cet  ordre 
u  pour  une  juste  cause,  ainsi  que  le  droit  présume.toujenrs  qu'il  y  en  a 
»  une  dans  toutes  les  actions  du  souverain.  » 

Bn  vertu  de  ces  surprenantes  maximes ,  le  roi  et  son  ministre  recou- 
rurent &  plusieurs  reprises  au  poison ,  et  finirent  par  le  poignard.  £sco- 
vedo  fut  assassiné  Hais  il  trouva  un  vengeur  après  sa  mort.  Fatigué  des 
reproohes ,  des  exigences  et  des  hauteors  de  Perea  et  de  la  princesse  d^E- 
boli,  éclairé  sur  les  liaisons  de  ces  deux  personnages^  indigné  dVivoir  été 
pris  pour  dupe  et  d'avoir  cru  au  dévoument  de  son  seeréiaire-^  quand  oe* 
lui-ci  ne  faisait  qu'assouvir  ta  haine ,  il  l'abandonna  &  ses  ennemis»  Toute- 


(  136  ) 

fois  l'aninoaitë  profonde  et  tafante  de  ce  monarque  ditaimolé,  qui  crai- 
gnit d'abord  de  pousser  son  complice  aux  indiscrétions  par  le  désespoir, 
le  fit  passer  par  de  longues  alternati'?es  de  séfërités  et  de  ménagements , 
et  ne  crut  pouvoir  Faccabler  entièrement  et  avec  sûreté  que  onte  ana 
après  le  jour  de  sa  chute  et  de  son  premier  emprisonnement. 

Avant  la  disgrâce  officielle  de  Perei,  Philippe  avait  songé  à  le  rempla- 
cer. U  rappela  de  Rome  le  cardinal  de  Granvelle,  alors  âgé  de  soixante- 
deux  ans,  et  qui  aurait  préféré  son  repos  à  l'existence  agitée  où  il  allait  se 
retrouver. 

Avec  Perex  finit  la  domination  du  parti  politique  fondé  par  le  prince 
d*Kboli.  Ce  parti,  après  avoir  conduit  asses  doucement  les  affaires  de  la 
monarchie  espagnole  depuis  plus  de  vingt  ans,  avait  perdu  tour  à  tour 
Roy  Gomes,  son  prudent  et  habile  chef,  don  Juan  d'Autriche ,  son  jeune 
et  brillant  capitaine ,  enfin  le  marquis  de  Los  Valet,  qui  lui  avait  con- 
servé un  reste  de  consistance  et  d'autorité.  Il  céda  la  place  à  un  antre 
parti,  qui,  poussé  par  la  violence  des  temps  et  l'aggravant  lui-même, 
jeta  le  gouvernement  de  Philippe  II  dans  d'autres  voies.  A  la  tète  de  la 
nouvelle  administration  furent  le  franc-comtois  Granvelle ,  le  biscayen 
Idiaquex ,  le  portugais  Chrittoval  de  Moura.  Ces  hommes,  auxquels  il  faut 
joindre  le  comte  de  Cbinchon,  favori  du  roi ,  entraînés  par  un  xèle  reli- 
gieux outré,  ou  par  une  obéissance  aveugle ,  ou  par  un  esprit  téméraire 
d'entreprise,  vers  les  desseins  extrêmes  et  les  résolutions  violentes ,  por- 
tèrent jusqu'aux  derniers  excès  le  système  de  Philippe  II,  et  affaiblirent 
à  jamais  la  monarchie  espagnole  en  voulant  l'agrandir  démesurément. 

La  tète  du  prince  d'Orange  fut  mise  à  prix  dès  l'arrivée  de  Granvelle 
et  sur  son  conseil ,  ainsi  que  l'atteste  une  lettre  du  cardinal  au  roi ,  du 
18  novembre  1679.  C'est  là  une  tache  ineffaçable  dont  on  ne  pourra  laver 
ce  ministre  et  qui  compromet  étrangement  la  renommée  de  modération 
qu'on  lui  a  faite  et  qu'il  méritait  sont  certains  rapports. 

Des  conspirations  serviles  ourdies  contre  la  reineÊlisabeth ,  l'invasion 
de  Portugal ,  l'expédition  de  la  fameuse  Armada  contre  l'Angleterre ,  la 
formation  et  l'entretien  de  la  ligue  en  France ,  répondirent  à  ce  début. 

M.  Mignet  promet  une  suite  à  son  important  mémoire. 

15.  £«  Correspondant^  recueil  périodique  paraissant  le  10  et 
le  25  de  chaque  mois,  t.  IX,  S"  année ,  2*  livr.  25  janvier, 
Paris,  V.-A.  Waille,  éditeur,  1846,  gr.  in-8«. 

Pp.  268-278.  Études  sur  la  Belgiqus  ou  examen  de  l'ouvrage  de  M.  le 
baron  de  Gerlache,  intitulé  :  Histoire  du  royaume  des  Pays-Bas,  M.  Ch. 
de  Riancey  poursuivra  eette  analyse  où  il  rend  pleine  justice  à  l'honora- 
ble auteur. 


(  137  ) 

16.  Le  Politique  (Journal  qaoUdien  publie  à  Bruxelles ,  par 
MM.  Hauman). 

Dans  ce  n»  do  12,  k  propos  des  communications  faites  à  Tacadémie 
sor  Charles-Quint  et  d*un  rapprochement  entre  Dorothée  de  Croy  et  ce 
grand  empereur,  on  a  accusé  Tacadémie  d^one  insouciance  coupable  pour 
les  découvertes  faites  &  Pétranger,  et  on  a  cm  lui  révéler  ce  qui  avait 
été  dit,  le  24  avril  1843,  dans  la  gaiette  de  Prusse ,  article  déjft  traduit 
dans  le  Politique  du  8  février  1844 ,  et  relatif  au  séjour  de  Charles  au  mo- 
nastère de  Tust.  L'académicien  auquel  le  Poiitiqve  fait  particulièrement 
allusion  avec  si  peu  de  bienveillance ,  est  précisément  un  des  membres 
de  la  Commission  royale  d'histoire.  Certes  le  rédacteur  de  cet  article  qui 
lui  impute  avec  tant  d^aigreur  d'ignorer  ce  qui  se  fait  au  dehors,  mérite 
plus  justement  le  reproche  de  ne  pas  savoir  ce  qui  se  fait  en  Belgique 
même.  Bien  loin  d'être  insouciantes  pour  les  travaux  et  les  découvertes 
des  étrangers,  les  personnes  que  l'on  attaque  s'attachent,  au  contraire, 
à  ne  rien  laisser  passer,  témoin  les  minutieuses  revues  bibliographi- 
ques qui  accompagnent  ces  bulletins.  11  y  a  plus,  le  contenu  de  l'article 
de  la  gaxette  de  Prusse ,  dont  on  voudrait  faire  un  réquisitoire  en  cour 
d'assises,  a  été  signalé ,  dès  son  apparition  à  la  Commission  roj^ale  d'his- 
toire d'après  une  lettre  de  H.  Wheaton  au  secrétaire  de  l'institut  na- 
tional des  États-Unis ,  et  le  procès-verbal  de  la  séance  du  2  décembre 
1843  en  offre  une  longue  mention  avant  toute  traduction  du  Politùpiê  ^ 
Yoilk  comme  on  juge  !  Condamnons  toujours  avant  d'instruire  la  chose. 
—  A  mort.  —  Il  s'agit  d'un  pré.  —  Eh!  bien  qu'on  le  fauche.  Le  mot  est 
vieux,  mais  éternellement  juste.  ^  M.  Gachard  a,  du  reste  ,  parfaite- 
ment répondu  au  Politique  dans  les  Bulletins  de  l'académie. 

17.  Annuaire  de  Vunivenité  catholique  de  Louvain,  18-46 , 
neuvième  année.  Louvain,  Van  Linlbout  et  Vanden  Zande , 
in- 18  de  cxxix  et  252  pp. 

Les  appendices  ou  analectes  relatives  à  l'histoire  de  Puniversilé  com- 
prennent : 

Une  lettre  de  M.  Van  Gils,  professeur  en  théologie  à  Louvain  ,  sur  les 
sentiments  de  sa  faculté  par  rapport  à  la  déclaration  gallicane  de  1082. 

Une  notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  Jean  Campensis  et  d'André 
Gennep,  professeur  d'hébreu  au  collège  des  Trois-Langues  i  Louvain. 

Une  autre  notice  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  Vopiscus  Fortunatus 


»  Bull.,  t.  VU,  p.  «94 j  roy.  aussi  p.  278. 


(  138) 

Plempint ,  |»rofs0Miir  île  médeoiDe  è  l'miiventtë  de  JLooTara ,  par  V.  le 
prof.  Haan. 

Un  éloge  en  latin  de  Yalère  André,  par  Ificolat  'Weynants,  élèie  en 
rhétorique  da  collège  de  la  Haute-Colline. 

Enfin  un  article  en  flamand  sur  la  culture  de  la  langue  de*  Pays-Bas,  à 
Louvain. 

18.  Messager  des  eoieucee  kùtioriquee  de  Belgique,  Année 
1844 ,  4*  lîvr.  Gamd ,  Bébbelynck ,  in-8». 

P.  473.  Liber  Ploriduê  Lamherti  canonici ,  manuscrit  du  XII«  siècle, 
analysé  par  M.  le  baron  J.  de  Saint-Génois.  Le  Serapêum  du  28  février 
«n  donne  également  un  extrait.  Yoy.  Bull,  de  bibl,  belge  ,  II,  no  3. 

P.  507.  Essai  historique  et  statistique  sur  les  journaux  belges  (A. 
Warxée).  Suite. 

P.  5^.  Antiquités  celto-germaniques  et  gallo-romaines,  trouvées  sur 
le  territoire  de  Renaix  et  dans  les  communes  environnantes  (&.  Joly), 
1^  article.  Sépultures  gallo-romaines. 

P.  637.  Lettre  de  M.  Th.  Schellinck ,  sur  la  seconde  édition  de  VHie- 
torie  van  Belgis  de  Marc  Van  Waernewyck. 

P.  630.  Un  pape  des  fous  à  Soignies. 

19  La  Belgique  judiciaire  ^  gazette  des  fribunauMP  belges  et 
étrangers.  Troisième  année,  16  fév.  1845. 

Col.  363-858.  Anciens  procès  politiques  en  Belgique.  Condamnation 
des  complices  de  Jauregtii ,  coupable  de  tentative  d^assassinat  sur  la  per- 
sonne du  prince  d'Orange ,  par  M.  C.  Nestor  Considérant,  étudiant  àTuni- 
versité  de  Bruxelles. 

20.  Belgisch  Muséum.,,  uilgegevendoor  J.-F.  Willkhs.  1844; 
4^  aflevering.  Gent,  Gyselinck. 

P.  360.  Ancienne  relation  de  Tinsurrection  des  Gantois  contre  Charles- 
<)uint  (J-F.  Willems). 

P.  414.  Remarques  anciennes  sur  la  ville  de  Gand. 

P.  432.  Pierre  Josse  De  Borchgrave,  poète  flamand  (Pr.  Tan  Dujse). 

P.  447.  Fragment  d'un  poème  moral  (  J  -F.  Willems). 

P.  454.  CommissiAD  de  garde-chartres  de  Brabant,  pour  Philippe  Co- 
tereau  (J.-l.  Dodt  van  Flensburg). 

P.  460.  Bemarques  ii  ce  sujet  par  le  baron  Jules  de  Saint-Génois. 

P.  460.  Sur  la  chanson  d'Hildebrand  (J.-F.  Willems). 

P.  464  Texte  de  cette  chanson  dans  l'idiome  des  Pays-Bas ,  avec  des 
éclaircissements  (J.-F.  Willems). 


(  139) 

Au  toroe  VllI  des  Bulletins  de  Pacadèmie ,  n»  9  ,  j'ai  cité  un  lÎTret  in- 
titulé :  K.  ViRSTEGANirs.  De  galette  vau  nieuwe-maren  van  de  ghekeele 
werelU  V  Hantw.  Hier.  Verdussen  ,  1008 ,  in-12  ,  de  123  pp. 

Or ,  à  la  pag.  122,  on  lit  ce  qui  suit  ; 

u  D'OoDi  LiBDXKua  ZTN  BB  BMTB.  Soo  waren  ty  dan  de  slechtste  doen  «y 
nienwe  waren.  Ende  den  tydt ,  die  ghemeynlyck  aile  dingen  Tcrtlyten 
quader  maecht,  die  maeckt  liedekens  beter ,  dan  hy  dede  die  die  eesrt 
maeckte.  Hoe  veel  excellent  dan  sy  noch  xyn  ,  lullen  dan  metter  tydt  de 
liedekens  Tan  Tysken  Fan  der  Schilden  ende  van  den  Ocdb  Hildebbahvt  , 
die  nu  alreets  toooud  ayn  ..  ..  » 

21.  HeidelbergerJahrhucherderLiteratur,  88*"' Jahrgang  , 
««•  1-12.  Heidelb.,  in-S^. 

Ww  1  et  2.  Pp.  1-20.  Analyse  de  VSisteire  des  Belges  à  la  fin  du  XVIIl'^ 
siècle  )  de  M.  Ad.  Borgnet ,  par  M.  Schlosser. 

Pp.  177-183.  Analyse  du  premier  volume  des  Monuments  pour  servir  à 
V histoire  des  provinces  de  Namur^  de  ffainaut  et  de  Luxembourg.  Èlro 
jugé  avec  bienTeillance  par  un  historien  tel  que. l'illustre  Schlosser  est 
certainement  la  plus  douce  et  la  plus  flatteuse  récompense  de  nos  tra- 
vaux. 

22.  Jahrbiicher  deê  f^ereins  von  Alterlhuinêfreunden  im 
Ehetnlande.  Y  und  VI,  mit  14  lith.  Tafelo.  Bonn,  IHarcus , 
1844  ,  in-8<>  de  486  pp. 

Pp.  1-170  et  pp.  436-36.  Curieuse  et  savante  dissertation  de  M.  G.-P. 
Bock  sur  la  statue  équestre  de  Théodorio  qui  était  devant  le  palais  de 
Charlemagne  à  Aix-la-Chapelle ,  et ,  par  occasion ,  sur  les  monuments 
ost-gothiques. 

Pp.  210-227.  Aperçu  sur  les  récentes  découvertes  d'antiquités  en 
Belgique ,  par  M.  J.  Roulex  (  en  français  ).  Il  y  est  parlé  de  la  statuette 
de  Casterlé  dont  M.  le  chanoine  de  Ram  a  encore  dernièrement  en- 
tretenu Pacadèmie ,  en  réponse  à  des  observations  de  H.  de  \^itte. 

Pp.  800-308.  Examen  par  M.  H.  Dûntier  du  mémoire  de  H.  Rouleisur 
les  magistrats  de  la  Belgique. 


COMPTE-RENDU 

•B8  SiARCBS  n  LA 

commssioiH  royale  d'histoire  , 

00 

RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


II»«  BULLETin . 


Séance  du  5  avril  1845. 

Présents  MH.  le  baron  de  Gerlache  j  président  j 

Le  baron  de  Reiffenberg^  secrétaire  ; 

Gachard,  trésorier; 

Le  chanoine  De  Ram; 

Le  chanoine  De  Smet  ; 

Willems. 

AFFAIRES  INTÉRIEURES. 


U  est  adressé  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  un  rapport 
faforable  sur  une  publication  projetée  par  M.  Ed.  Fétis. 

La  bibliothèque  de  Louis  de  Bruges ,  seigneur  de  la 
Gruthuyse,  contenait  une  légende  manuscrite  de  saint 
ToM.  X.  10 


(  1^2  ) 

Hubert ,  par  Hubert  Le  Prévost  de  Bruges  ;  H.  Yan  Praet , 
Ta  décrite ,  mais  il  croyait  qu'elle  n'avait  jamais  été  im- 
primée. Ce  sayant  bibliographe,  qui  avait  vu  presque  tous 
les  livres,  n'avait  pat  encore  rencontré  celui-là,  que  po8« 
séde  noire  bibliothèque  royale.  H.  Fétis  a  cru  qu'au  mo- 
ment où  l'on  s'occupait  de  la  restauration  de  l'ancienne 
abbaye  de  Saint-Hubert,  il  y  aurait  de  l'à-propos  à  réim- 
primer l'écrit  de  Le  Prévost ,  qui  parut  d'abord  à  Paris. 
Il  y  a  joint  une  introduction  étendue  et  des  notes. 

Au  6  octobre  1844,  le  nombre  des  bulletins 
relevés  pour  la  Tablé  chronologique  des  diplô' 
me*  belges  imprimés ,  i'éie^fkil  k 14,101 

Il  résulte  d'un  rapport  du  secrétaire  que  de- 
puis cette  époque  H.  Lefèvre  en  a  rédigé.     .     .  600 
tirés  des  ouvrages  suivants  : 

F.  Hieris ,  Groote  charterboek ,  IIP  deel  ; 
Hartene  et  Durand,  Ampliseima  colleetio , 
tome  V. 


Total  au  5  avril  1845  ....      14,701 

Il  avait  été  soumis  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  un 
projet  de  règlement  d'ordre,  inséré  dans  le  tome  YI, 
pages  149-163  (séance  du  7  janvier  1843). 

Le  Ministre  vient  de  l'approuver,  en  y  introduisant  quel- 
ques modifications.  Yoici  le  texte  oflBciel  de  ce  règlement. 

LE   iniaST&B   DE   l'IH Ti&IEUR , 

Yu  l'arrêté  royal  du  22  juillet  1834,  organique  de  la 
Commission  royale  d'histoire  ; 


(  143  ) 

Vu  les  propositions  de  ladite  GommissioD  ; 

AaaATB  : 

A&T.  l*'.  La  Commission  ^  composée  de  sept  membres , 
nommés  par  le  Roi ,  choisit  dans  son  sein  un  président ,  un 
secrétaire  et  un  trésorier. 

A&T.  2.  Les  membres  de  la  Commission  s'assemblent 
régulièrement  à  Bruxelles  quatre  fois  Tan,  dans  les  mois 
de  janvier,  avril ,  juillet  et  octobre,  pour  délibérer  sur 
les  matières  soumises  à  leur  examen  ,  se  concerter  sur  les 
publications  qui  font  l'objet  de  leurs  travaux  d'après  le  plan 
approuvé  par  le  Ministre  de  l'intérieur,  conformément  à 
Tart.  2  de  l'arrêté  royal  du  22  juillet  1834 ,  et  s'aider  mu- 
tuellemeut  de  leurs  lumières  et  de  leurs  connaissances. 

La  Commission  s'assemble  extraordinairement,  lorsque 
le  président  le  juge  convenable* 

A&T.  3.  Le  président  met  les  matières  en  délibération, 
recueille  les  voix ,  et  conclut  au  nom  de  la  Commission. 

En  cas  d'absence ,  il  est  remplacé  par  le  doyen  d'âge. 

AaT.  4,  Il  est  publié  un  compte  rendu  ou  bulletin  des 
séances  de  la  Commission ,  dans  lequel  sont  rapportés  les 
sujets  dont  elle  s'est  occupée,  et  les  communications 
qu'elle  a  reçues,  en  tant  que  celles-ci  concernent  l'histoire 
de  la  Belgique. 

Aucune  communication  ne  peut  toutefois  y  être  in- 
sérée ,  qu'après  résolution  prise  par  la  Commission. 

Le  secrétaire  est  invité  à  continuer  de  placer ,  à  la  suite 
du  compte-rendu,  un  bulletin  bibliographique  ,  où  seront 
mentionnées  les  publications  relatives  à  l'histoire  de  la  Bel- 
gique, faites  dans  le  royaume  et  à  l'étranger ,  mais  sans  y 
exprimer  d'opinion  sur  le  mérite  de  ces  ouvrages. 


(  1-w) 

Art.  5.  La  Commission  étant  instituée  uniquement  à 
l'effet  de  rechercher  et  de  mettre  au  jour  les  chroniques 
belges  inédites ,  les  membres  éditeurs  s'abstiennent  d'in- 
troduire dans  les  publications  qui  leur  sont  confiées  des 
matières  étrangères  au  contenu  du  teite  principal  de  l'ou- 
vrage. 

Art.  6.  Les  règles  de  publication  arrêtées  dans  les 
séances  de  la  Commission  du  4  et  du  16  août  1834 ,  et  im- 
primées dans  le  recueil  de  ses  bulletins,  vol.  1^,  pp.  4,  5  et 
6j  seront  strictement  observées.  Chaque  volume  à  publier 
ne  dépassera  pas  100  feuilles  in-4^ 

Art.  7.  Aucune  publication  comprise  dans  le  plan  ap- 
prouvé par  le  ministre  de  l'intérieur  ,  ne  sera  autorisée 
qu'après  que  le  membre  qui  désirera  en  être  chargé  aura 
fait  connaître,  dans  un  rapport  à  la  Commission  ,  le  plan 
qu'il  se  propose  de  suivre ,  ainsi  que  la  nature  et  l'impor- 
tance des  documents  qu'il  croit  devoir  ajouter  au  texte 
principal.  L'impression  commencera  quand  la  copie  d'un 
tiers  de  volume,  au  moins ,  pourra  être  livré  à  l'impri- 
meur. 

Art.  8.  Les  cartes  et  planches  reconnues  nécessaires , 
pour  être  jointes  aux  texte  des  chroniques,  ou  de  leurs 
appendices  ,  ne  seront  confectionnées  que  lorsque  la  Com- 
mission en  aura  autorisé  la  dépense ,  sur  évaluation  ap- 
proximative. 

Art.  9.  Tous  les  mois ,  l'imprimeur  adressera  i  chaque 
membre  de  la  Commmission  ,  une  bonne  feuille  de  tout 
ce  qu'il  aura  imprimé  du  texte  des  voulûmes  de  la  collec- 
tion. 

Art.  10.  Chaque  membre  reçoit  un  exemplaire  sur 
grand  papier  et  un  exemplaire  sur  papier  ordinaire ,  des 
volumes  de  la  collection^  ainsi  que  six  exemplaires  du  Bal- 


(  145  ) 

letio.  Il  a  droit,  en  outre,  à  vingt-cinq  exemplaires  dits 
d'auteur  de  chacun  des  ouvrages  qu'il  est  chargé  de  pu- 
blier. 

Art.  11.  La  distribution  et  la  mise  en  vente  des  volu- 
mes ne  peuvent  avoir  lieu  ,  en  Belgique ,  que  dix  jours 
après  leur  présentation  au  Roi,  leur  remise  aux  membres 
de  la  Commission  et  leur  envoi  dans  les  pays  étrangers. 

AaT.  12.  Les  employés  attachés  à  la  Commission,  adres- 
sent au  président,  avant  chaque  assemblée  trimestrielle, 
un  rapport  sur  leurs  travaux  pendant  le  trimestre  qui  a 
précédé. 

La  Commission  elle-même  adresse  au  Ministre  de  Tin- 
térieur  ^  à  la  fin  de  chaque  année,  un  rapport  général  sur 
ses  travaux. 

AaT.  13.  La  Commission  s'abstient  de  porter  un  juge- 
ment sur  les  ouvrages  imprimés  d'auteurs  vivants ,  quand 
ces  ouvrages  n'ont  pas  de  rapport  direct  avec  ses  travaux. 

Art.  14.  Les  résolutions  et  les  pièces  expédiées  par  la 
Commission  ou  en  son  nom,  sont  signées  par  le  président 
et  par  le  secrétaire. 

Art.  15.  Le  secrétaire  est  dépositaire  des  papiers  et 
documents  appartenant  à  la  Commission.  U  en  tient  in- 
ventaire. 

Art.  16.  Les  comptes  sont  vérifiés  par  le  trésorier  et 
visés  par  le  président  et  par  le  secrétaire. 

Ils  sont  transmis  ensuite  au  Ministre  de  l'intérieur,  qui 
en  soigne  la  liquidation. 

Cependant  une  somme  à  déterminer  par  le  Ministre  de 
l'intérieur  pourra  être  mise  annuellement  à  la  disposition 
de  la  Commission  pour  faire  face  aux  dépenses  urgentes. 

Il  sera  rendu  un  compte  régulier  de  l'emploi  de  cette 
somme. 


(  l-*6) 

AaT.  17.  Les  livres  dont  il  est  tait  hommage  à  la  Com- 
mission  sont  déposés  à  la  bibliotbéqoe  royale  y  contre  le 
reçu  du  conservateur  ;  ils  y  formeront  une  section  disf* 
tincte  80U8  le  nom  de  fonds  de  la  Commission  royale 
d'histoire,  et  seront,  en  tout  temps,  k  la  disposition  des 
membre  de  la  Commission.  Les  titres  de  ces  Hyres,  avec 
les  noms  des  donateurs ,  sont  imprimés  dans  le  Bulletin. 

A&T.  18.  Pour  les  cas  d'urgence  et  de  moindre  impor- 
tance, ainsi  que  pour  les  traïaux  relatifs  à  la  confection 
de  la  table  chronologique  des  chartes  imprimées ,  concer- 
nant rhistoire  de  la  Belgique ,  les  membres  de  la  Com- 
mission domiciliés  à  Bruxelles,  réunis  à  ceux  qui  s'y 
trouveraient  temporairement ,  sont  autorisés  k  prendre 
telles  résolutions  qu'ils  jugeront  convenir. 

Il  sera  rendu  compte  à  la  Commission,dans  son  assemblée 

ordinaire  suivante,  de  ce  qui  aura  été  fait  eu  conséquence 

de  la  présente  autorisation. 

Bruxelles  le  29  mars  1845. 

NOTHOHB. 


COMMUNICATIONS. 


M.  Gachard  lit  la  noie  suivante  : 

«  Dans  la  lettre  que  j'adressai  à  la  commission  sur  les 
bibliothèques  de  Madrid  et  de  l'Escurial,  je  donnai,  d'a- 
près un  manuscrit  de  la  bibliothèque  nationale  de  Madrid, 
quelques  détails  historiques  sur  le  fameux  évéque  de  Za- 
mora,  don  Antonio  de  Acuna,  qui  joua  un  râle  si  actif 
dans  l'insurrection  des  communero* ,  et  que  Charles  V  fit 
étouffer  au  château  de  Simancas. 


(  147) 

»  Doo  Manuel  Garcia  |  garde  des  archi? es  royales  qui 
sont  déposées  daes  ce  château,  vient  de  me  faire  parvenir^ 
sur  l'évéque  de  Zamora,  les  renseignements  qui  suivent  : 

<(  Vous  dites,  m'écrit  don  Manuel  Garcia,  que  F«rdi« 
y>  nand-le-Catbolique  fit  don  Antonio  de  Âcuna  évéque 
»  de  Cartagènoi  et  que  depuis  il  fut  promu  par  Charles- 
»  Quint  à  réféehé  de  Zamora.  Ces  deux  nouvelles,  je  ne 
»  les  trouve  pas  bien  exactes.  Les  documents  que  je  vous 
»  citerai  ci-dessous ,  tous  feront  connattre  que  don  An- 
i>  tonio  de  Acuna,  étant  à  Rome  en  1505  (il  n'était  que 
»  areediano  de  F'alpuêêta)^  fut  chargé  par  Philippe- 
Tfi  le-Beau ,  lorsque  celui-ci  commença  de  se  brouiller 
i>  avec  le  roi  catholique,  de  solliciter  auprès  du  pa|>e 
^  quelques  affaires ,  en  attendant  qu'il  y  eût  des  ambas- 
»  sadeurs,  et  que,  vers  le  mois  de  novembre  de  la  même 
»  année,  Philippe  envoya  à  Rome  Philibert,  prévôt  d'U- 
^  trecht,  et  le  prévôt  Gaselles  (deCassel),  afin  que  tous 
»  les  deux  y  fussent  ses  ambassadeurs ,  ensemble  avec  don 
»  Antonio  de  Acuna. 

»  D'autres  documents  vous  démontreront  que  le  pape, 
»  de  soi-même,  nomma  don  Antonio  évéque  de  Zamora, 
)i  après  la  mort  de  Philippe  ;  qu'il  vint  secrètement  {^en 
»  seerelû)  prendre  la  possession  de  ce  siège,  et  que  le 
)»  conseil  royal  ordonna  aux  doyen  et  chanoines  qu'ils  ne 
»  l'y  reçussent  pas;  que  ce  même  conseil,  pour  soutenir 
»  les  prérogatives  de  la  couronne,  envoya  le  licencié  Ro- 
»  drigo  Ronquillo  (c'est  le  nom,  au  moins  je  le  crois,  de 
»  l'alcade  Ronquillo,  qui  le  fit  étrangler  à  Simancas ,  eu 
I»  1526).  Mais  don  Antonio,  étant  devenu  plus  fort  que 
»  Ronquillo,  le  fit  prisonnier ,  et  il  le  fit  conduire  à  la  for- 
»  teresse  de  Fermoselle,  qui  appartenait  à  Tévéché  de  Za- 
»  mora  (d  la mt/ra),  où  il  le  mit  en  prison.  Je  ne  connais 


(  148  ) 

Il  pas  la  fin  de  cette  tragédie;  mais  je  pense  que|  le  roi 
»  catholique  de  Naples  étant  Tcno  reprendre  le  gooTcrne- 
)i  ment,  il  pardonna  a  Acuna,  de  même  qo'aux  autres 
»  grandes  qui  afaient  suscité  de  pareils  troubles. 

»  Voici  quelques  documents  : 

m  Carta  de  Felipe  el  Hermoso  à  Su  Santidad,  en  el  Beal 
»  sobre  AmaUy  28  dejunio  de  1505 ,  en  creencia  de  don 
»  Antonio  de  Acufia,  arcediano  de  Vaipuesla,  mcargado 
»  de  suplicarle  algunas  cosas  contenidas  en  una  instrucdon 
y^  de  la  misma.  (Libros  générales  de  la  Câiiàrà9  n""  11^ 

»  Caria  del  mismo  Felipe  al  papa  y  fecha  en  Cleves  10  de 
»  agosto  de  1505 ,  acusandole  el  redbo  de  un  brève  de  18 
»  de  julio,  y  de  creencia  para  don  Antonio  de  Acufki,  à 
»  quien  habia  nombrado  por  su  embajador  en  aqueUa 
»  corte.  (Idem.) 

n  Otra  del  mismo  al  mismo,  fecha  en  Amberes ,  d  là  de 
»  noviembre  de  1505,  en  creencia  de  Filiberto ,  prevoste  de 
i>  Utrech,  canciller  de  la  orden  del  toison,  cU  prevoste  de 
»  CaseUes ,  y  à  don  Antonio  de  Acufia ,  nombrados  sus  emr 
»  bajadores  en  Roma. 

»  Provision  dd  consejo  real ,  à  nonibrt  de  la  reina  dofia 
y>  Jtuina ,  fecha  en  Palencia  3  de  mayo  de  1507,  en  la  que 
»  se  dice  que,  estando  don  Antonio  de  Acufia,  arcediano  de 
)i  Valpuesta,  por  su  embajador  en  Roma,  y  sabiendo  que, 
»  despues  de  la  muerte  de  su  marido ,  ella  estaba  retraida 
>  de  los  negodos ,  procuré  que  el  papa,  sin  presenteunon  ni 
)i  suplicadon  de  la  reyna ,  le  nombrase  obispo  de  Zamora , 
»  contra  (o  que  el  mismo  habia  asentado  con  Su  Santidad , 
^  y  9tie,  habiendolo  conseguido ,  se  habia  venido  en  secreto 
)i  d  tomar  posesion  del  otispado,  lo  cual  sabido  por  Su  Ma- 
»  gestad,  habia  mandado  que  no  se  le  recibiese  por  tal 
^  obispo,  ni  se  le  acudiese  con  las  rentas,  por  habersupti- 


(  149) 

»  coda  à  S,  S.  de  este  nombramiento ,  como  hecho  contra  la 
»  preeminencia  real ,  para  lo  ctuiU  habia  nombrado  por 
n  pesquisidor  al  licenciado  Rodrigo  Ronquillo ,  acompanado 
n  del  alguacil  de  cor  te  Juan  de  Castro  Verde  ;  que  el  don 
»  Antonio  habia  prendido  à  los  dos,  y  los  habia  Uevado 
n  presos  à  ta  fortaleza  de  Fermoselle ,  y  habia  hecho  otros 
»  escesos ,  y  mandaba  que  nadie  se  juntase  con  Acuûa,  ni  le 
»  dièse  favor  ni  auxilio  para  continuar  las  disensiones  que 
»  movia  sobre  la  posesion  del  obispado.  (Registro  général 
»  DEL  Sello,  Legajo  de  abril  y  mayo  de  1507.)  « 

»  Je  propose  à  la  commission  de  ro'autoriser  à  remer- 
cier, en  son  nom ,  don  Manoel  Garcia,  pour  les  renseigne- 
ments qu'il  a  bien  voulu  m'adresser,  et  à  le  prier  de  nous 
favoriser ,  le  plus  souvent  possible ,  de  ses  communications, 
qui  seront  toujours  reçues  avec  gratitude. 

»  Je  propose,  de  plus ,  que  le  Bulletin  des  séances  de 
la  commission  lui  soit  envoyé.  » 

Ces  deux  propositions  sont  adoptées. 

M.  Gachard  signale  ensuite  a  la  commission  le  zèle, 
Tactivité  et  Tintelligence  avec  lesquels  M.  Lacroix,  con- 
servateur des  archives  de  TÉtat  à  Mons,  s'occupe  du  clas- 
sement de  cet  important  dépôt. 

«  Le  dernier  rapport  que  j'ai  reçu  de  M.  Lacroix,  dit-îl, 
m'apprend  que,  pendant  l'année  dernière,  il  a  examiné  et 
trié  une  quantité  considérable  de  documents  que  ses  pré- 
décesseurs avaient  laissés  dans  un  extrême  désordre.  Parmi 
ces  documents,  il  y  en  a  qui  peuvent  être  d'un  grand  se- 
cours à  l'administration  ;  il  en  est  d'autres  qui  offrent  de 
l'intérêt  sous  le  rapport  historique. 

»  Je  citerai,  d'après  M.  Lacroix,  quelques-uns  de  ces 
derniers,  qui  ont  rapport  aux  troubles  du  XVI^  siècle. 


(  ISO  ) 

1.  Lettres  closes  de  Philippe  II,  datées  de  Madrid,  le  24 
mars  1576,  adressées  aux  trois  ordres  des  étals  de  Hainaut, 
et  portant  qu'informé  de  la  mort  du  grand  commandeur  de  Cas- 
tille,  lieutenant^  gouverneur  et  capitaine  général  des  Pays-Bas 
et  de  Bourgogne ,  Sa  Majesté  en  a  été  très-peinée ,  surtout  dans 
la  conjoncture,  où  elle  se  trouve^  de  rechercher  les  moyens  de 
parvenir  à  la  pacification  des  Pays-Bas,  et  qu'elle  a  résolu  de 
commettre  à  leur  gouvernement,  jusqu'au  choix  qu'elle  est  dis- 
posée à  faire  d'une  personne  de  son  sang  ,  son  conseil  d'état , 
lui  attribuant  les  mêmes  pouvoirs  qu'avait  le  gouverneur  dé- 
funt, exhortant  de  plus  les  états  à  tenir  la  main  à  la  conserva- 
tion et  défense  de  la  religion  et  foi  catholique  romaine,  ainsi 
qu'à  la  paix  et  tranquillité  de  ses  pays.  (Orig.,  signé  de  S.  M., 
et  contresigné  d'Eivhbtibres.) 

2«  Lettres  du  conseil  d'état  du  19  avril  suivant,  adressées 
aux  états ,  à  ce  sujet. 

S-4.  Deux  lettres ,  dont  Tune  originale ,  adressées  par  le 
conseil  d'état  du  roi,  la  première,  portant  date  du  14  avril 
1576,  à  M.  le  comte  de  Lalaing,  grand  bailli  de  Hainaut  et 
gouverneur  de  Valenciennes ,  et  la  seconde  ^  du  19  mai  suivant, 
aux  états  dudit  pays ,  rappelant  la  demande  faite  à  la  province, 
par  feu  le  gouverneur  général  des  Pays-Bas,  de  la  somme  de 
100,000  livres  de  AO  gros  chacune,  pour  l'entretien  des  gens 
de  guerre ,  et  sur  laquelle  somme  il  n'avait  été  payé  jusqu'alors 
que  celle  de  12,000;  invitant  en  conséquence  les  états,  de  la 
part  de  S.  M. ,  à  fournir  un  deuxième  à-compte  à  titre  de  se- 
cours, au  montant  de  12,000  livres ,  même  monnaie ,  etc. 

5-10.  Six  pièces ,  en  copie  du  temps ,  relatives  aux  troubles 
des  Pays-Bas  ;  la  première  est  ainsi  intitulée  : 

«  Sommaire  des  articles  proposez  aux  seigneurs  des  estatz 
n  généraulx  du  Pays-Bas ,  au  nom  et  de  la  part  de  la  séré- 
n  nissime  royne  d'Angleterre ,  par  le  sieur  Davidson  ,  son 
1*  ambassadeur  résident  et  ordinaire  èsdits  pays  ,  le  20  de 
I»   may  1578  (sept  articles  ).  » 

La  deuxième,  qui  est  un  double  de  la  précédente  ,  contient. 


(  1»1  ) 

par  émargement,  les  réponses  des  états  généraux  aux  articles 
proposés  par  l'ambassadeur  de  la  reine  d'Angleterre.  Cette 
pièce  est  suivie  des  représentations  faites  le  26  mai  1578,  et 
des  réponses  sur  chacnne  d'elles  ,  par  apostilles  des  états  gé- 
néraux assemblés  à  Anvers  le  29  dudit  mois« 

La  troisième,  en  latin,  du  SI  mai  1578,  est  adressée  par  la 
reine  Elisabeth  d'Angleterre  à  l'archiduc  Mathias  ,  son  parent^ 
pour  l'engager  à  seconder  les  deux  députés  qu'elle  lui  envoie 
(  son  intendant  et  son  conseiller  intime  ) ,  pour  parvenir  à  la 
padGcation  qu'elle  recherche  ,  dans  ce  temps  de  trouble  ,  et 
avoir  en  eux  la  confiance  qu'ils  lui  accorderaient  à  elle-même. 

La  quatrième  est  aussi  un  sommaire  «  de  ce  qu'ont  proposé 
»  messeigneurs  les  ambassadeurs  de  la  majesté  réginale,  en  son 
»  nom  ,  aux  députes  du  conseil  d'estat;  demandanslesdits  am- 
1»  bassadeurs  responce  par  voye  d'appostille  ».  Et  à  la  fin , 
on  trouve  ce  qui  suit  :  u  Poinctz  rapportez  par  le  S' de  Meet- 
»  kercke,  conseiller  du  conseil  d'estat,  le  troisième  de  juillet 
»  1 578,  en  l'assamblée  des  estatz  généraulx ,  présens  les  seig- 
»  neurs  prince  d'Orainges ,  duc  d'Arschot  et  Aldegonde ,  de 
»  la  communication  tenue  avecq  les  ambassadeurs  d'Angle- 
»  terre  » . 

La  cinquième  est  une  instruction  donnée ,  à  Anvers ,  le  28 
octobre  1578 ,  de  la  part  de  Son  Altesse  et  de  messeigneurs  les 
estatz  généraulx.  Son  Excellence  et  ceux  du  conseil  <f estât , 

à  M*  Jacques pensionnaire  de  la  ville  de  Bruges ,  pour  se 

trouver  vers  les  états  de  Lille,  Douay  et  Orchies.  Cette  pièce, 
en  treize  paragraphes ,  est  ooUationoée  sur  l'original  par  Des- 
fontaines. 

La  sixième  est  la  réponse  ,  sans  date ,  de  l'archiduc  d'Au- 
triche et  des  états  généraux  aux  propositions  faîtes  par  les 
ambassadeurs  de  la  reine  d'Angleterre. 

1 1 .  Lettres  apostoliques  de  Grégoire  XIII ,  datées  de  Rome 
le  1^  août  1570 ,  adressant  des  félicitations  aux  états  et  à  leurs 
députés  ,  pour  leurs  efforts  afin  de  maintenir  la  religion  ca- 
tholique ,  pendant  les  troubles  des  provinces  belgiques.  (Ori- 


(  152) 

ginal ,  parchemin.  Il  ue  reste  qu'une  faible  fragment  du  sceau 
apposé  en  placard.  ) 

12.  Lettre  de  Farchevèque  et  nonce  du  pape,  adressée,  de 
Cologne ,  le  9  septembre  de  la  même  année ,  aux  députés  du 
Hainaut ,  de  Douai ,  Orchies  et  Artois ,  contenant  les  mêmes 
congratulations ,  pour  ce  qu'ils  ont  fait  en  vue  de  l'union  de 
ces  pays  et  du  maintien  de  la  foi  catholique.  (Orig.  papier,  arec 
empreinte  du  sceau  aussi  apposé  en  placard.) 

18*14«  Deux  lettres  originales  du  prince  Alexandre  de 
Parme,  datées  de  Valenciennes ,  \eh  avril  IK81 ,  témoignant 
aux  états  de  Hainaut  la  satisfaction  de  S.  M.  de  leur  réconci- 
liation avec  elle ,  par  l'acte  du  mois  de  mars  précédent ,  et  les 
priant  de  concourir  de  tout  leur  pouvoir  pour  amener  les  autres 
provinces  à  suivre  leur  exemple ,  avec  promesse  de  les  rétablir 
dans  leurs  privilèges  ,  s'il  y  était  porté  atteinte. 

»  La  collection  des  actes  et  résolutions  des  états  de 
Hainaut  n'avait  été  formée  que  jusqu'à  l'année  1776; 
M.  Lacroix  l'a  complétée  jusqu'à  Tannée  1704  :  de  sorte 
qu'elle  se  compose  aujourd'hui  de  86  volumes,  qui  em- 
brassent les  années  1527-1794.  C'est  la  plus  précieuse 
collection  en  ce  genre  qu'il  y  ait  dans  toutes  les  archives 
des  anciens  corps  d'états  de  nos  provinces. 

»  M.  Lacroix  a  fait,  en  outre,  un  recueil  spécial,  en 
vingt  volumes,  des  acies  des  états  qui  ont  rapport  à  la  ré- 
volution brabançonne. 

)>  Voici  comment  sont  distribués  les  documents  qu'il 
a  fait  entrer  dans  cet  important  recueil. 

Folume  1.  Il  contient  811  pièces,  en  copies  collationnées 
conformes  aux  originaux  reposant  au  département  des  re- 
cherches, par  A.-J.  Gillard,  avocat  du  conseil  de  Brabant,  en 
1790,  comme  examinateur  audit  département.  Toutes  ces 
pièces  concernent  la  correspondance  secrète,  tenue,  en  1787, 
1788  et  1789,  entre  plusieurs  autorités,  la  plupart  militaires,  et 


C  153) 

M.  le  comte  d*HappoDcourt,  génëral-major  au  service  de  YEm^ 
pereur,  et  commandant  supérieur  de  la  ville  de  Mons ,  au  sujet 
des  troubles  survenus  dans  ce  pays,  pendant  ces  années.  Il  s'y 
trouve,  entre  autres,  des  rapports  curieux  sur  les  événements 
de  celte  mémorable  époque ,  et  une  foule  de  dénonciations  sur 
les  principaux  personnages  du  pays,  relatives  à  leurssentiments 
politiques  en  opposition  à  l'autorité  souveraine  '• 

Volume  H.  11  contient  109  pièces  extraites  de  papiers  divers 
de  l'administration  des  anciens  états  ,  et  qui  ont  été  analysées 
et  réunies  dans  l'ordre  chronologique,  suivant  les  matières  aux- 
quelles elles  se  rapportaient.  On  les  a  distribuées  en  trois  par- 
ties, savoir  :  P  Rapport  sommaire,  avec  pièces  à  l'appui,  fait  par 
le  pensionnaire  des  états ,  de  ce  qui  s'est  passé  depuis  l'assem- 
blée générale  des  états,  du  12  janvier  1787  au  18  juin  suivant  ; 
2«  comité  établi  par  résolution  des  états  du  d2  juin  1787,  à 
l'effet  de  formuler  les  représentations  à  faire  au  gouvernement 
sur  les  infractions  et  atteintes  aux  droits  et  constitutions  du 
HainauU  Recueil  de  ces  représentations ,  mémoires  et  autres 
pièces^  adressés  à  l'Empereur  et  aux  gouverneurs  généraux  , 
du  12  janvier  au  20  septembre  1787  ;  8**  suppression  de  cou- 
vents inutiles  ,  prononcée  par  décret  du  conseil  souverain  de 
Brabant.  Chapitres  nobles  existant  dans  les  Pays-Bas.  Plaintes 
au  sujet  de  la  suppression  des  confréries  ,  ainsi  que  des  ker- 
messes des  villes  et  villages  du  pays ,  et  autres  affaires  traitées 
jusques  et  inclus  le  7  décembre  même  année. 

Volume  III.  Il  renferme  802  pièces,  divisées  aussi  en  trois 
parties,  savoir  :  \^  Protocole  des  conférences  tenues  entre  les 
députés  des  provinces  de  Brabant  ,  Limbourg  ,  Flandre , 
Haioaut,  Namur,  Tournay,  Tournaisis  et  Malines;  liste  des 
députés  des  états  de  ces  provinces,  composant  la  députation  à 
envoyer  à  Vienne  ;  délégation  par  les  états  ;  instructions  ;  avis 
des  chambres,  etc.,  du  17  juillet  au  4  août  1787;  2^  députation 

'  H.  Lacroix  suppose  ayec  raison  que  ces  documents  serrirent  à  la 
composition  du  Livr9  noir  de  Hainant ,  publié  pendant  les  troubles. 


(  isw) 

envoyée  à  VieDoe  par  les  ëUU  de  chaque  province ,  selon  le 
désir  exprimé  par  l'Emperear ,  pour  lui  représenter  les  do- 
léances des  états.  Rapports  du  pensionnaire  Auquier ,  député 
à  Bruxelles ,  sur  les  dispositions  prises  par  les  syndics  de  cette 
ville ,  d'Anvers  et  de  Louvain.  Correspondance  des  états  avec 
S.  E.  le  comte  deMurray  et  le  gouvernement.  Note,  sous  forme 
de  rapport,  du  résultat  du  voyage  à  Vienne,  etc.,  du  7  juillet 
au  8  décembre  1787  ;  8*  rapport  fait  aux  états  par  le  pension- 
naire chargé  de  prendre  connaissance  de  la  correspondance 
adressée  aux  états.  Sommaire  sur  les  cinq  affaires ,  objet  de 
ce  rapport ,  toutes  relatives  aux  événemens  de  cette  époque , 
du  28  au  31  juillet  1787.  Même  correspondance  du  4  au  9  août 
suivant. 

F'olume  IV.  11  contient  158  pièces  ayant  rapport  aux  objets 
ci-après  :  l^  Congrès  général  des  provinces  belgiques-unies  ; 
organisation  ;  députation  du  Hainaut  ;  rapports,  etc. .  80  jan- 
vier 1790  au  21  octobre  1791  ;  2<»  députation  des  états  de  Hai- 
naut ,  envoyée  à  Vienne  ,  sa  composition  ,  ses  instructions  , 
son  voyage ,  rapports  sur  le  résultat  de  cette  mission  ,  etc.,  du 
12  janvier  au  6  juillet  1791  ;  8*  suppliques  des  états  à  LL.  AA« 
RR.  les  gouverneurs  généraux  des  Pays-Bas,  pour  que  S.  M. 
daigne  décréter  Tamnistie  générale  pour  tous  les  faits  relatif 
il  la  révolution.  Dépèche  datée  de  Bruxelles  le  16  juin  1791, 
portant  rémission  entière  de  tous  les  crimes ,  délits  et  désordres 
commis  pendant  les  troubles  dans  toute  l'étendue  du  Hainaut, 
à  l'exception  des  personnes  qui  ont  manqué  aux  engagements 
contractés  envers  S.  M.  dans  l'état  militaire.  Autre  dépèche  du 
28  juillet  suivant ,  qui  étend  cette  amnistie  aux  individus  dé- 
missionnes du  service  militaire  avant  les  troubles ,  etc. 

Folume  V.  États  généraux  et  congrès  souverain  des  états 
belgiques-unis;  envoyés  aux  cours  étrangères  ;  députations; 
rapports  et  correspondances ,  1"'' janvier  au  26  avril  1790. 

Folume  VI.  Idem,  mai,  juin,  juillet  et  août  même  année. 

Folume  VU.  Idem,  septembre  et  octobre  même  année. 

Folume  VllI.  Idem ,  novembre  et  décembre  même  année. 


(  Ï53) 

Folume  IX.  Armée  ;  expëdUions  et  mooyements  des  troupes  ; 
bulletins  et  rapports  des  commissaires,  7  janvier  au  81  mai  1790. 

Volume  X.  Suite,  1***  juin  au  11  décembre  1790. 

Volume  XI.  Insurrection  à  Chimay  ,  Leuie ,  Hérinnes  , 
Everbecq,  Flobecq,  Silly,  Lessines;  loi  martiale  :  18  février 
1790  au  10  juin  1794. 

Volume  XIL  Prisonniers  de  l'armée  patriotique  détenus  à 
Luxembourg  ;  échanges  de  prisonniers  de  guerre  ^  troupes  du 
colonel  de  Bender  ;  insurrection  de  Tarmée  ;  mise  en  accusa- 
tion du  général  Vander  Mersch,  et  arrestation  de  plusieurs 
hauts  personnages,  20  janvier  au  28  juillet  1790. 

Volume  Xlll.  Armée  ;  déserteurs  ;  amnistie  ;  licenciement; 
moyens  de  défense  ;  fortifications  de  Mons  ;  munitions  de 
guerre  ;  excitation  h  prendre  les  armes  ;  règlement  ;  discipline 
militaire  ;  dictature  ,   14  janvier  1790  au  27  janvier  1794. 

Volume  XIY.  Achat  de  chevaux  ;  commission  ;  comptabilité  ; 
souscriptions  patriotiques  ;  recrutement  de  six  régiments  na- 
tionaux et  de  troupes  étrangères ,  81  décembre  1789  au  81 
mai  1794. 

Volume  XY.  Volontaires ,  81  octobre  1789  au  14  décembre 
1790. 

Volume  XVI.  Personnel  des  ofiBciers  de  l'armée  ,  31  décem- 
bre 1789  au  18  décembre  1790. 

Volume  XVII.  Comptabilité;  comité  des  finances;  ordon- 
nances expédiées  pour  les  divers  besoins  de  Tarmée,  1790. 
(  Voyez  les  relevés  généraux  et  les  autres  renseignements  de 
cette  nature  rejetés  dans  la  28"  layette  de  l'inventaire  des 
archives  des  états.  ) 

Volume  XVllI.  Armée  ;  magasins  de  vivres  ;  moyens  de  les 
former;  modèles  de  comptabilité,  18  janvier  au  14  juin  1790; 
armement,  équipement,  rapports  et  correspondance  à  ce  sujet, 
]"' janvier  au  31  mars  1790. 

Volume  XIX.  Suite,  6  avril  1790  au  4  février  1794. 

Volume  XX.  Actes  des  états,  relatifs  aux  troubles  des  Pays-Bas 
pendant  la  période  du  3  janvier  1790  au  17  novembre  1798.  » 


(156) 

H.  Gachard  communique  enfin  une  notice  sur  la  librai- 
rie de  la  reine  Marie  de  Hongrie,  sœur  de  Charles  Y,  ré- 
gente des  Pays-Bas,  dont  la  commission  ordonne  l'inser- 
tion au  Bulletin. 

M.  De  Ram  dépose  sur  le  bureau  la  notice  suivante, 
qui  a  un  intérêt  de  circonstance,  puisque  la  question  re- 
lative à  l'auteur  de  \ Imitation  de  JiêUê^Ckriêt^  s'est  ra- 
nimée ayec  une  ardeur  nouvelle. 


Notice  sur  un  manuscrit  dé  Thomas  à  Kempis ,  appar- 
tenant  au  séminaire  dé  LiigSf  par  M.  Bormans,  pro- 
fesseur à  l'université  de  cette  ville. 

DBSGEIPnOir   DU    YOLUMB. 

Le  volume,  assez  bien  conservé,  est  un  petit  in-8*  de 
116  feuillets,  non  compris  les  feuillets  de  garde,  qui  sont, 
au  commencement, au  nombre  de  six  et,  à  la  fin,  au  nombre 
de  trois.  Il  a  encore  sa  reliure  primitive,  sauf  le  fermoir. 
Les  trois  quarts  du  volume  sont  écrits  sur  papier  seule- 
ment, le  reste,  jusqu'à  la  fin,  est  mêlé  de  parchemin,  ainsi 
que  les  feuillets  de  garde.  Le  papier,  trés-épais,  porte  pour 
marque  une  tèle  de  bœuf  avec  une  étoile  entre  les  cornes. 
Cette  étoile  est  formée  de  trois  lignes  qui  se  coupent  et 
l'un  de  ses  six  rayons,  semblable  à  la  queue  d'une  comète, 
descend,  en  se  bifurquant,  entre  les  cornes,  pour  venir 
s'appuyer  sur  le  crâne.  Dans  quelques  feuilles,  cette  queue 


(  1S7  ) 

n'est  que  le  simple  proloogement  du  rayoo.  Eu  revanche 
elle  est  alors  plus  longue  et  Téloile  est  portée  plus  haut. 

L'écriture  est  de  trois  mains  différentes  *.  La  première 
ne  va  que  jusqu'à  la  fin  du  douzième  feuillet  et  finit  au  mi- 
lieu du  17^  chapitre  du  1®'  livre  de  l'Imitation ,  avec  les 
mots  intégra  mortifieatio  passionum...  Il  est  à  remarquer 
que  c'est  cependant  cette  même  main  qui  a  écrit  Tindex 
des  27  premiers  chapitres  de  l'Imitation,  placé  en  tête  du 
Yolume.  Le  copisle  avait  donc  commencé  par  l'index ,  puis- 
que le  texte  commence  ensuite  sur  le  même  feuillet.  Toute 
cette  partie  est  d'une  écriture  plus  négligée. 

La  deuxième  main  s'étend  depuis  le  treizième  feuillet 
jusqu'au  milieu  du  quarantième  (verso),  où  finit  le  IP li- 
vre de  l'Imitation.  Le  41"*  feuillet  est  doublé,  c'est-à-dire 
que  le  feuillet  qui  suit  le  40**  commençant  un  nouveau  ca- 
hier (d'une  feuille  de  papier  pliée  in-8^),  on  a  collé  contre 
le  premier  feuillet  verso  de  ce  cahier,  un  autre  feuillet 
pour  le  renforcer.  Ce  feuillet  de  doublure,  collé  quand 
on  a  relié  le  volume,  est  blanc  au  recto,  mais  au  verso 
intérieurement,  c'est-à-dire  quand  on  le  détache  de  celui 
contre  lequel  il  a  été  collé ,  on  y  voit  une  écriture  abso- 
lument semblable  à  celle  de  la  deuxième  main;  cette  écri- 
ture est  renversée,  parce  qu'on  a  tourné  en  haut  ce  qui 
ayait  fait  le  bas  de  la  page  avant  d'être  collé. 

En  cet  endroit,  la  deuxième  main  se  trouve  interrompue 
par  une  troisième  qui  remplit  41  feuillets,  à  partir  du 
verso  du  feuillet  que  j'ai  dit  être  doublé.  Ces  41  feuillets 
contiennent  le  traité  De  disciplina  elaustralium ,  puis 

>  Les  12  premiers  feuillets  du  toI.  ,  remplis  par  la  première  main , 
comme  je  Tappelle,  sont  d'un  papier  différent,  moins  épais  et  moins 
bon.  J'avais  d^abord  cru  pouvoir  omettre  cette  circonstance,  comme 
peu  importante  et  s'expUquant  facilement. 

TOM.    X.  11 


(  158  ) 

une  leKre  assez  longue  et  deux  autres  traités  que  je  dési- 
gnerai tantôt.  Je  dirai  seulement  ici  qu'après  le  dernier  de 
ces  traités,  qui  finit  aui  deux  tiers  du  Terso  du  41^  feuillet 
(le 81*^  du  Tolume),  on  lit  ce  qui  suit:  au  commencenienl 
de  la  ligne,  >^m#ft, et  tout  au  bout,  dans  la  marge  intérieu- 
re :  Deo  laus;  au-dessous  à'Amên  :  jinno  MCCCC  XLV 
in  profesio  Egidii. 

C'est  tout  ce  que  le  volume  contient  de  cette  troisième 
main,  après  quoi  la  deuxième  reparait  et  remplit  les 
34  feuillets  qui  forment  le  restaut  du  volume.  Or,  il  est  a 
remarquer  qu'il  n'y  a  pas  ici,  entre  la  partie  écrite  par  la 
troisième  main  et  celle  où  reprend  la  deuxième,  cette  sé- 
paration de  cahier  et  de  feuillets  que  j'ai  signalée  plus  haut 
(41'  feuillet)  après  le  II'  livre  de  l'Imitation,  où  la  troi- 
sième main  commence  un  nouveau  cahier  dont  le  premier 
feuillet  a  été  doublé  du  cAlé  de  la  partie  précédente.  Au 
contraire  ici,  au  81'  feuillet  du  volume,  la  deuxième  main 
reparaît  immédiatement  sur  la  même  page  où  la  troisième 
finit.  J'ai  déjà  dit  que  les  derniers  mots  écrits  par  celle-ci 
sont  ceux  qui  renferment  la  date  à  laquelle  celte  partie 
f  u  t  achevée  :  j^nno  MCCCC  XL  V  in  profsêto  Egidii.  C'est 
justement  au-dessous  de  cette  ligne,  sans  plus  d'intervalle 
qu'il  n'y  en  a  entre  les  autres  lignes,  qu'on  lit  en  encre 
rouge  le  titre  du  nouvel  opuscule  que  la  deuxième  main 
y  a  ajouté  :  Incipit  utile  et  devotum  opuseulum  êjusdem 
fratrie  Thomae  de  vênerabili  êaeramenio.  Il  n'y  a ,  entre 
ce  titre  et  la  date  qui  précède,  d'autre  séparation  qu'une 
ligne  rouge  tirée  sous  la  date  par  le  continuateur  avant 
d'écrire  le  nouveau  titre,  comme  on  fait  souvent,  lorsque, 
sur  une  page  en  partie  remplie,  on  veut  faire  suivre  un 
autre  sujet.  Ceci  se  comprendra  encore  mieux  quand  on 
saura  que,  à  l'exception  des  initiales  et  du  commence- 


(  159) 

ment  des  deux  traités  qui  suivent  celui  De  disciplina 
clauêiralium  (folio  65  et  76  du  Tolume),  il  n'y  a  que  les 
deux  parties  écrites  par  la  deuxième  main  qui  aient  les 
titres  et  l'entête  des  chapitres  en  encre  rouge.  Bien  plus, 
a?ec  un  peu  d'attention,  on  peut  se  conyaincre  que  non* 
seulement  les  grandes  initiales  et  les  lettres  illuminées 
dans  le  texte  «  mais  encore  l'indication  et  les  chiffres  des 
chapitres  et  les  inscriptions  mêmes  des  deux  traités  men* 
tiennes  folio  66  et  76,  en  un  mot,  tout  ce  qui  est  en  encre 
ronge,  est  de  la  même  main,  et  que  cette  main  est  celle  que 
nous  avons  nommée  la  deuxième. 

Contenu  du  volume. 

Sur  le  dernier  des  feuillets  de  garde ,  au  commencement 
du  volume  «  le  contenu  a  été  anciennement  indiqué 
comme  suit  : 

ConHnêfUur  in  §o  lihêllo  : 

Qui  êeqmiiur  \ 

lUm  Bsgnum  Dêi  (  ^"*fî*  ^^"^ 

{         MkJBtnpu. 
Item  de  disciplina  elaustralium  i 

liêm  epiêtola  quaedam  ad  quemdam  rsgularêm . 

Item  lihêUuê  spirUnaiiê  êSêrcitii, 

liêm  eognovi  Déminé, 

Item  utile  opusoulum  de  Saeramênio  aliariê. 

Item  dé  coMolatione  pOssimaê  mairie  Dêi  Virginie  Marioê. 

Cette  dernière  ligne  n'a  pas  été  écrite  en  même  temps 
que  le  reste,  qui  parait  être  de  la  main  que  nous  avons  ap- 
pelée la  deuxième.  En  tête  de  celte  notice,  il  y  a  eu  une 
première  ligne  qu'on  a  si  bien  effacée  qu'on  n'en  distingue 

plus  que  le  premier  mot  Liber, Bans  la  seconde  ligne 

il  n'y  a  eu  d'abord  que  eoniinentur  in  eo;  mais  par  suite 
de  la  rature  précédente,  on  a  ajouté  libella,  pour  que  eo 


(  160) 

eût  à  quoi  se  rapporter.  Ces  changements,  quoique  d*une 
époque  postérieure,  sont  cependant  assez  vieux.  L'accolade 
fratrie  Thomas  Kempù  a  été  faite  en  même  temps;  mais 
quel  motif  peut-on  avoir  eu  pour  effacer  le  moi  fratrU 
après  l'avoir  écrit?  Seulement  le  grattoir  a  entamé  ici  un 
peu  moins  profondément  le  parchemin  que  dans  la  première 
ligne.  On  reconnaît  que  les  trois  premiers  traités  sont  de 
Th.aKempis,maison  bésileà  lui  donner  le  nom  defraUr^ 
apparemment  parce  que  cet  humble  titre,  que  le  Groisicr 
portait  aussi,  eût  pu  induire  en  erreur,  et  que  Thomas 
étant  mort  n'était  nommé  qu'avec  plus  de  respect  ^ 

L'inventaire  suivant  du  volume  servira  mieux  à  en  faire 
ressortir  l'importance  historique. 


Fo    lo  verso  :  Incipiuut  ammonicionês  ad  êpi' 

ritualem  vitam  utiles. 

Première  mmin.  Le.  1  ^«  Imitatione  spi  et  contemptu 

12   premiers    feuillets  [  oim  vanitatum  mundû 

kculemeot.  Ecriture  as-  I  _  [  l«r  livre  de  rimi- 

ses  négligée  et  sans  en-  1  F^Moytno'.Espliciuni  amonitoës  ad  epiri- 

cre  rouge.  ]  tualem  vitam  eatie  utUee.  Fra- 

trie Thoé  de  Kempis,  canouici 
regularie  in  Monte  Stë.  Agne- 

«       .,  ^     f  tie  prope  Zwollie, 

Deuxième     main.  |  '^    '^ 

Ibid  .     •     .  Incipiunt  eapPa  libelli  eeqtie.     J 
De  interna  convereaUone ,  etc.    / 


talion. 


Tout  le  reste  de  ces 
dcuxlivres.ElIe  est  plus 
lisible  et  surtout  plus 


correcte.  Les  titres  des  \    fo  4O0  y trêOlEsplidt  libellus. 
cliapit.  en  encre  rouge.  \  '^ 


a*  livre  de  l'Imi. 
tation . 


1  II  eiitte  au  séminaire  de  Liège  un  auUe  toI.  contenant  aussi  diffé- 
rents traités  de  Th.  a  Kempis,  et  absolument  de  la  même  main  que  celle 
que  j^ai  appelée  la  deuxième.  L'index  qu'il  porte  en  tête  est  en  tout  sem- 
blable à  celui  dont  il  est  ici  question.  Or,  voici  comme  la  1*^  ligne  e'j 
lit  :  Liber  fratrum  Sanctae  Crucie  conventue  Leodiensie,  Cette  ligne  a 
été  grattée  dans  l'autre  HS.,  quand  de  Liège  il  a  passé  dans  le  couvent 
de  Huy.  J*ai  constaté  la  même  chose  dans  plusieurs  autres  ISS. 


Troisième  main.  Bâ- 
tarde, lettre*  eignês  avec 
force  liaisons ,  asses  élé- 
gante.  C'est  celle  de  beau- 
coup d'actes  notariels 
on  publics  du  milien  du 
Xy*  siècle.  Grandes  let- 
tres initiales  rouges ,  les 
capitales  dans  le  texte  en* 
laminées  de  rouge ,  mais 
les  inscriptions  des  livres 
et  des  chapitres  en  encre 
noire,  A  l'exception  de 
celles  que  j*ai  marquées 
d*on  astérisque.  L'indi- 
cation des  nombres  des 
chap.  est  aussi  en  rouge. 

NB.  Je  ne  cite  ces  dé- 
tails, que  parce  qu'ils 
prouvent  que  c'est  la 
même  personne  qui  a 
revu  tout  le  volume  et 
qui  7  a  mis  la  dernière 
main.  D'où  il  suit  que 
toutes  les  parties  sont  de 
la  même  date  et  ont  par 
conséquent  été  écrites 
environ  25  ans  avant  la 
mort  de  Th.  a  Kempis. 


(  161  ) 

IfoTA.  L«  rette  de  ce  folio  40»^  Terto,  un  peu  plus  de  la 
moitié ,  est  re«té  en  bUnc ,  «însi  que  le  recto  du  feuillet 
doublé  qui  tuit.  Pai  déjà  dit  qu'un  feuillet  étranger  ren- 
Tersé ,  écrit  intérieurement ,  se  trouTO  collé  contre  le  pre- 
mier feuillet  du  traité  suitant ,  dont  le  commencement 
forme  un  nouTeau  cahier.  Cependant  le  papier  est  le  même. 

fo  41«  Yerto  (les  deux  feuillets  collés  ensemble,  ne  comp- 
tant que  pour  un)  : 

Capitula  libri  sequeniis  : 

In  qmihus  conaittit  dUeipUna  clauatralia,  etc. 

Et  après  Tindication  des  10  chap.,  qui  remplit  la  moitié 
de  la  page,  on  lit  un  peu  plus  bas  cette  note  d'une  écriture 
qui  parait  d'abord  un  peu  différente  de  celle  du  texte,  mais 
qui  est  du  moins  tout  aussi  ancienne  : 

It$m  tête  libelluê  scriptus  êti  es  originali  libro,  quam 
fratsr  Tkamas  Kemp*  qui  eum  composuit ,  propria 
manu  dêscripsii» 

Après  ces  deux  lignes  remplies  d'abrétiations,  une  au* 
tre  main,  qui  me  parait  être  celle  du  texte  même,  a  ajouté 
atec  une  encre  plus  pâle  : 

Qui  dêvoiua  fraiêr  obiit  anno  Dni  1471. 

fo  42o  recto ,  c'est-à-dire ,  sur  la  page  en  regard  de  ce  que 
je  Tiens  de  citer,  à  la  marge  supérieure,  la 
première  de  ces  deux  notes  se  trouve  repro- 
duite avec  quelques  ohang^ements  par  la 
même  main  : 

lUm  hune  libellum  D't  disciplina  elausiralium,  cum 
duobuê  stquêntibuê  libris  edidit  devotitsimuê  fraier 
—  Thomas  de  Kempis,,  canonicus  regularis  in  Monté 
Sanetae  jignetis  prope  Zwoll, 

Après  frater  se  trouve  un  mot  biffé,  qui  me  parait  avoir 
été  l'abréviation  de  dietus.  Sur  l'encre  noire,  avec  laquelle 
on  l'a  effacé ,  on  a  passé  ensuite  une  barre  en  encre  ronge. 
Je  reviendrai  sur  cette  circonstance,  qui  prouve  que  la 
note  est  aussi  ancienne  que  le  texte  même.  Entre  les  mota 
Kempis  et  oanoni^fis ,  il  y  a  un  signe  de  renvoi  qui  se  rap- 
porte aux  mots  antiquus  saeerdos  et,  écrits  dessous  par  la 
même  main ,  mais  avec  une  encre  plus  pâle. 


(  I6«) 


Encore  de  U  troisiè' 
me  mmîH.  La  d«te  ci-' 
contre  se  trouve  aux 
deux  tiers  de  la  page  en 
descendant.  Immédiate- 
ment  au-dessons  recom- 
loe  la 


Immédiatement  «près  cette  note ,  la  même  main  a  écrit , 
«Teo  la  même  encre  qne  la  partie  principale  de  la  note , 
Pentéte  dn  premier  ehap.  dn  Uttc  : 

In  quibuê  contiHii  disciplina  eiauêiralis»  CâpFm  p^. 
(Capital,  in). 

Enêuite  Tient  le  texte. 

F*  9^  recto  :  EspUeit  libêllu»  Dé  disciplina  elauêtralium. 

Ibid.,  Terto  :  Incipii  epictola  dêvoia  ad  iptemdam  régula^ 
rem,  {lêta  cunt  nccêcêaria  ci  praccipue 
utaia  ^Bio,) 

*  F»  60»  recto  :  Incipiuni  oopOula^  libclli  êcqucnHê. 

*  Incipii  lHêllms  êpiritmaliê  cxcroHii. 
F<»  76»  recto  :  Esplicit  libcllus  spirOuali*  êJPêrciHi, 

*¥*>  76*  Terto  :  Ineipimnt  capOmla  libêlli  sequcntis. 
^  De  rcccgnitione  prcpriae  fragUitatit,  cap.  1». 

To81»Terso ,  à  la  fin  du  traité  ci-dcMus  (en  encre  noire)  : 

Amen.  D^o  lads. 

Anno  M.CCCC.  XLV  inpfeeio  Egidii. 


deHxième  main  ,  qui 
remplit  le  reste  de  la 
page  et  continue  josqn'i 
la  fin  da  Tolnme.  Tous 
les  titres  et  même  les 
explicit  sont  en  encre 
rouge  et  de  la  même 
main  que  le  texte.  C'est 
dans  cette  dernière  par- 
tie qa*on  a  ajoute  m  / 
double  feuillet  de  par-  ' 
cbemin  A  chaque  cahier 
de  papier  ,  qui  se  trou- 
vent ainsi  être  de  dix 
feuillets  an  lien  de  bniu 
Dans  tout  le  reste  du 
volume  il  n*y  a  qu'une 
mince  lanière  de  parche- 
min au  milieu  de  chaque 
cahier ,  pour  renforcer  I 
le  pli. 


1 


Ihid  .     .    .  ans  deux  tier«  de  la  page ,  immédiatement  aa- 
dessous  de  la  date  précitée  : 

IncipU  ufUe  et  devotum  opuscnlum  ejue-  \ 
dem  friê  Thoê  de  venerahili  Sacra-  >  i'||oiJ[!!,n 
mente (Sacre  rouge).  ) 

Fo  100»  Terso  :  Esplicii  opueculum  reUgioeerum  de  Sacra- 

menio  altaris, 
Incipii  de  aeceeeu  ad  eancimm  eaneiormm 
Jhm  svi  regem  angelorum.,,,* 

Fo  108o  Terso  :  Explicit. 

(Incipit).  De  proceeeu  ad  ealuiaftdum  Virginem  Ma- 
riam,,.,» 

Fo  xi2o  yerto  :  Esplicii,  Incipit  de  consolatione  piiseimae 

Mairie  Virginie  Mariae 

FellfioTcrto:  Esplicii  de  eoneolaiê  piieeie  Mrte  Firginie 
Marie. 


(163) 

après  quoi ,  pour  remplir  oette  dernière  pege , 
let  huit  Tert  ttiiTanU  sur  let  quatre  docteurs  de 
Téglite  latine  : 

lêronymui  tritus  tribu*  linguiê  atquê  perituê  ; 
Per  quêm  soripturoê  clareseit  littêra  saeraê, 

ÂmhroHuê  ouram  i§ndebat  ad  allegoriam  ; 
jid  quêm  praecipuê  êpêctai  erêdenda  doeere. 

Augu9tinê  dooêi  anagogioa,  de  ^ibuâ  est  sp§s, 
Ad  borna  eaptanda  eoêhêUa  Vêl  êpêeulmnda. 

Gregofiuê  saora  viffUût  ptû  iropohgia, 

Soêo  ê»  rê  gêsta  monêttmt  qua$  sini  fuoiênda. 


Preuves,  iiriee  de  ce  volume ^  que  Thomae  a  Kempiê  eei 

l'auteur  de  l'Imitation. 

Nou«  avoiifly  k  cet  égard  »  le  témoignage  positif  et  cir* 
coDstancié  : 

1**  Du  copiste  du  I*'  et  IP  livre  de  rimitatioD  :  Espli- 
eiunt  admonitionee ,  ete.^  fratrie  Thomae  de  Kempie, 
oanoniei  regularie  in  monte  eanctae  Àgnetie  prope 
Zu>ollie.  Folio  26*"  Terso. 

2^  Du  copiste  du  lY*  liyre  de  l'Imitaliou  (méine  main 
que  la  précédente)  :  Jncipit  utile  et  devotum  opueeulum 
ejuedem  fratrie  Thomas  de  venerabili  eaeramenio.  Fo- 
lio 81*  verso. 

d^  De  Tauteur  des  deux  notes  folio  41<»  verso  et  42^ 
recto  :  a)  Item  iete  libetlus  ecriptue  est  ea  originali  libre, 
quem  frater  Thomae  Kempie ,  qui  eum  eompoeuit^pro^ 
pria  manu  deecripeit.  h)  Item  hune  libellum  De  dieci^ 
plina  clauetralium  ewn  duobue  eequentibue  librie  edidit 
devotieeimue  frater.  —  Thomas  de  Kempis  (antiquus 
saeerdûs  ei)  canenieue  regularis  in  monte  sanetae  Agne- 
tis  prope  Zwoll. 


(  164) 

4^  De  l'auteur  de  rinilicaiion  nécrologique  placée  plus 
tard  à  la  suite  de  la  première  de  ces  notes,  a^ec  une  encre 
plus  pâle  et  par  une  main  plus  Yieille,  mais  qui,  par  la 
forme  des  initiales,  me  semble  être  la  même  qui  avait  au- 
trefois écrit  le  texte  de  celte  partie  du  Tolume,  et  que  j'ai 
appelée  la  3*  :  Qui  devotuê  f rater  obiit  anno  domini  1471. 

Ces  témoignages  sont  on  ne  peut  plus  clairs,  on  ne  peut 
plus  explicites  et  plus  complets.  Gela  seul  suffirait  pour 
établir  leur  autorité;  mais  celle-ci  s'appuie  encore  sur 
d'autres  preuves  non  moins  évidentes,  qui  sont  : 

1^  La  date  :  A*"  1445  in  profeêto  Egidii,  d'où  il  résulte 
que  notre  MS.  a  été  écrit  26  ans  avant  la  mort  de  Th.  a 
Kempis,  qui  vécut  jusqu'en  1471.  Cette  date  rapprochée 
de  la  circonstance  mentionnée  dans  une  des  notes  :  ex 
ORiGiFALi  libro  quem  fraiêr  Thomaê  Kêmp.,  qui  eutn 
GOMPOsuiT,  PEOPRiA  màhu  dksgripsit,  ne  prouve  pas  seule- 
ment que  l'auteur  et  le  copiste  étaient  contemporains, 
mais  semble  encore  indiquer  d'autres  rapports,  soit  de 
lieu,  soit  de  profession.  Ce  ne  sera  pas  trop,  que  d'en  con- 
clure que  l'auteur  des  notes  et  le  copiste,  qui  a  deux  fois 
nommé  a  Kempis  dans  les  titres  mêmes,  étaient  bien  in- 
formés. 

2°  L'écriture,  tant  du  texte  que  des  notes  et  des  chiffres 
qui  appartiennent  tous  au  milieu  du  XV"  siècle,  comme  le 
prouvent  évidemment  la  forme  des  caractères  et  les  abré- 
viations. Les  initiales  de  chaque  traité  en  encre  rouge 
(vermillon),  avec  ornements  en  encre  pâle  ou  de  carmin, 
celles  des  chapitres  également  en  rouge,  les  initiales  de 
chaque  phrase  enluminées ,  la  disposition  et  la  forme  des 
titres,  le  rappel  de  ceux-ci  à  l'extrémité  de  la  marge  infé- 
rieure pour  guider  l'enlumineur  ou  ruhrieattur;  la  pagi- 
nation marquée  sur  le  coin  inférieur  de  chaque  feuillet, 


(165) 

sont  autant  d'indices  qui,  à  eux  seuls,  établiraient  suffisam- 
ment la  date  du  livre. 

3**  Le  papier  (je  Tai  décrit  plus  haut  et  l'on  sait  que  la 
tête  de  bœuf  appartient  pareillement  à  cette  époque). 

4^  La  reliure,  ayec  filets  et  compartiments  sur  plat. 
Dans  chaque  compartiment  il  y  a ,  soit  une  petite  rosace, 
soit  un  enfant  assis  entre  deux  branches  ou  arbustes,  soit 
un  arbuste  entre  deux  oiseaux.  Gela  n'a  de  valeur  que  pour 
ceux  qui  ont  observé  d'autres  reliures  anciennes-,  mais  la 
circonstance  que  les  feuillets  de  garde,  assez  nombreux, 
sont  du  même  papier  et  du  même  parchemin  que  celui  du 
livre  même,  doit  fournir  une  conclusion  à  tout  le  monde. 
Il  en  est  de  même  du  feuillet  de  doublure,  qui  se  trouve 
couvert  d*une  écriture  maintenant  renversée,  mais  évi- 
demment, comme  je  l'ai  dit,  de  la  même  main  qui  a  écrit 
la  deuxième  et  quatrième  partie  du  volume,  et  que  l'on 
voit  aussi  dans  quelques  corrections  marginales  du  texte 
de  la  troisième  main. 

Tout  concourt  ainsi  à  assurer  la  véracité  des  témoignages 
que  nous  avons  rapportés.  Cependant,  comme  la  date  de 
1445  se  trouve  apposée  à  la  fin  de  trois  traités  qui  ne  font 
pas  partie  du  livre  de  l'Imitation,  et  qui,  dans  notre  MS., 
sont  écrits  par  une  autre  main  que  tout  le  reste,  et  que 
c'est  en  tête  de  cette  même  partie  que  se  trouvent  aussi  les 
notes  :  Jiêm  iêie  lihelluê,  etc.  Item  hune  libellum,  etc., 
il  sera  bon  de  faire  voir  comment  tant  cette  date  que  les 
notes  se  rapportent  nicêêsairement  à  tout  le  volume.  Cela 
se  prouTe  : 

V  Par  l'ordre  dans  lequel  les  traités  et  les  témoignages 
se  suivent  dans  le  HS.  :  d'abord  les  deux  premiers  livres 
de  l'Imitation  avec  la  subscription  :  E»plieiunt^  etc.,  fra- 
trié  Thomaede  Kêmpù^  canonici,  etc.,  folio  26.  Ensuite 


(  1«6) 

Jiem  Uté  libêllîiê,  iitm  hune  libellum,  etc.,  folio  41,  oà 
le  iUm  renyoie  Décessairement  aux  liyres  précédents.  Puis 
Tient,  folio  8 1,1a  datede  1445,  et  immédiatement  au-dessous 
sur  la  même  page  :  Inoipit  utile  et  devoium  epuseulum 
BJ1Î8DBM  frairis  Thomaêy  eie.y  de  venerabili  êaeramenio , 
où  Ton  remarquera  non-seulement  le  mot  tjusdem,  mais 
encore  Tomission  des  mots  a  Kempiê  que  le  copiste  a  cru 
inutile  d'ajouter  au  prénom ,  puisqu'ib  se  troufaient  déjà 
indiqués  soit  à  la  fin  soit  au  commencement  de  plusieurs 
des  traités  précédents.  Gomme  cet  ineipit  de  folio  81  et 
les  traités  qui  suivent,  sont  de  la  même  main  que  Veafpli' 
eiunt  de  folio  26,  on  pourrait  croire  que  Tun  se  rapporte 
à  l'autre  et  que  tout  ce  qui  est  entre  ces  deux  indications, 
étant  d'une  autre  main,  et  n'appartenant  pas  an  livre  de 
limitation ,  doit  être  considéré  comme  une  partie  séparée 
et  étrangère  au  plan  du  copiste  des  trois  livres  de  limita- 
tion que  le  volume  contient.  Hais  la  circonstance  déjà 
mentionnée  plusieurs  fois,  que  le  folio  81  contient  sur  une 
même  page  la  fin  d'un  traité  et  le  commencement  d'un 
autre,  dont  Tune  ne  fournit  que  la  date  et  l'autre  le  pré- 
nom seulement ,  et  qu'il  est  commun  aux  deux  mains  dont 
l'une  a  immédiatement  succédé  à  l'autre;  cette  circon- 
stance prouve  évidemment  que  c'est  la  dernière  main  (que 
nous  avons  appelée  la  deuxième)  qui  a  arrangé  le  tout,  et 
que  dans  les  inscriptions  elle  a  suivi  l'ordre  étaUi  dans  le 
volume,  c'est-à-dire  que  les  iUm  et  êjusdem  se  rapportent 
chaque  fois  à  ce  qui  précède  immédiatement. 

2®  La  première  main  (folio  1^-26^)  et  la  troisième  (folio 
41^-81'')  n'ont  employé  que  de  l'encre  noire  pour  les  in- 
scriptions des  traités  et  des  chapitres.  Dans  les  parties 
écrites  par  la  deuxième  main  (folio  26^- 4P  et  folio  81 
jusqu'à  la  fin)  toutes  ces  inscriptions  sont  en  rouge,  et  il 


(  167) 

est  facile  k  voir  qu'elles  sont  toutes  de  la  même  main  que 
le  texte.  Or  cette  maiu,  qui  est  Irès-reconnaissable  et  en- 
tièrement différente  des  deux  autres,  se  retrouve  même 
dans  la  partie  que  nous  avons  assignée  à  la  troisième  main 
aux  folios  65®  et  76®  (où  nous  avons  signalé  aussi  des  titres 
écrits  en  rouge),  et  dans  un  troisième  endroit ,  peut-être 
encore  plus  remarquable,  je  veux  dire,  en  tête  même  dm 
feuillet  41<'  verso,  où  commence  ta  troisième  main  et  oA 
se  trouve  la  première  des  notes  que  nous  avons  transcrites 
aiosi  que  la  date  de  la  mort  d'à  Rempis.  En  cet  endroit  donc 
les  seize  chapitres  du  traité  De  dûcipl.  elaustralium  sont 
écrits  par  la  troisième  main,  mais  Tentêle  Capitula Ubri 
êêfuêntù  et  tous  les  numéros  d'ordre,  depuis  1  jusqu'à 
16,  sont  en  rouge  et  de  la  deuxième  main.  C'est  donc 
toujours  la  deuxième  main  qui  a  soigné  l'ensemble  du  vo- 
lume, qui  l'a  revu ,  corrigé  et  peut-être  relié,  comme  sem- 
ble le  prouver  surtout  l'écriture  du  feuillet  de  doublure. 

3^  Cela  résulte  encore  de  la  parfaite  ressemblance  de 
toutes  les  initiales  ainsi  que  de  leurs  ornements  et  de  tous 
les  chifi'resen  rouge  dans  quelque  partiedu  volume  qu'on  les 
examine.  De  même  les  corrections  sont  partout  de  la  même 
main.  On  voit  clairement  qu'elles  n'ont  d'abord  été  qu'in- 
diquées tantêt  par  un  trait  de  plume  ou  quelques  lettres 
écrites  à  la  marge,  tantôt  au  moyen  d'un  poinçon  qui  a 
profondément  labouré  l'épais  papier.  Bien  plus,  toutes  les 
ratures ,  soit  qu'un  mot  ait  été  entièrement  couvert  d'en- 
cre noire,  soit  qu'on  n'y  eût  passé  qu'une  simple  ligne, 
ont  été  repassées  à  l'encre  rouge  et  toujours  par  la  même 
main.  Il  en  est  de  même  des  renvois  et  de  tout  ce  qu'on  a 
voulu  faire  remarquer  plus  particulièrement. 

De  tout  ce  qui  précède,  il  résultée  l'évidence ,  que  non- 
seulement  toutes  les  parties  du  volume,  mais  les  notes 


(  168) 

mêmes  ont  été  écrites  du  vivant  de  Thomas  a  Kempis.  A 
l'égard  de  ces  dernières,  je  rappellerai  ici  que,  dans  une 
d'elles,  il  se  trouve  aussi  un  mot  effacé,  dans  lequel  j'ai 
cru  reconnaître  l'abréviation  de  dieius.  Le  cl  et  !'#  ainsi 
que  le  trait  indiquant  l'abréviation  sont  encore  un  peu 
visibles;  il  n'y  a  que  la  lettre  du  milieu  qui  soit  entière- 
ment oblitérée,  mais  si  ma  conjecture  est  vraie,  ce  ne  peut 
avoir  été  qu'un  i.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ce  soupçon  qui 
prouverait  que,  tant  pour  celui  qui  a  écrit  le  mot,  que 
pour  celui  qui  l'a  effacé,  Thomas  a  Kempis  était  une  per- 
sonne ou  un  nom  bien  connu,  ceci  n'est  pas  une  contra- 
diction :  l'un  voulait  dire  :  comme  nous  tappelonê  ;  l'autre, 
en  effaçant  dieius^  ne  fait  que  déclarer  cette  addition  inu- 
tile, puisque  tout  le  monde  et  lui  le  premier  savait  que 
c'était  son  véritable  nom.  La  rature  fournit  encore  une 
autre  preuve  de  la  contemporanéité  de  la  note  avec  le  texte, 
puisque  elle  aussi  a  été  marquée  de  ce  trait  rouge  qu'on 
voit  sur  toutes  les  autres  corrections  d'un  bout  à  l'autre  du 
volume.  Cette  remarque  ajoutée  à  ce  qui  a  été  dit  plus 
haut,  que  le  titre  :  In  quibus  oonêiêtit  disciplina  clauê' 
traité,  captm  pm.y  placé  immédiatement  après  la  note,  est 
de  la  même  main  qu'elle,  et  que  deux  ou  trois  des  inscrip- 
tions de  cette  partie  du  livre  qui  étaient  restées  en  blanc, 
ainsi  que  la  plupart  des  chiffres,  ont  été  suppléés  à  l'encre 
rouge  par  celui  qui  a  écrit  la  deuxième  et  la  dernière  par- 
tie du  volume  (deuxième  main),  fournit  une  triple  preuve 
que  la  note  existait  déjà  lorsque  ce  dernier  copiste  a  mis  la 
dernière  main ,  tant  à  ce  que  lui-même  avait  écrit,  qu'à  ce 
qu'avaient  fourni  ses  collaborateurs.  Les  mots  :  aniiquuê 
êacerdoêy  ajoutés  après  coup,  permettraient  d'autres  induc- 
tions semblables,  mais  cette  notice  n*est  déjà  que  trop 
longue.  Aurait-on  ajouté  cela  si  l'on  n'avait  voulu  indiquer 
que  Thomas  vivait  encore? 


(  169  ) 

Faut-il  maiolenant  faire  Thistoire  de  noi$*ê  volume  telle 
qu'elle  résulte  pour  moi  de  rexameo  que  j'en  ai  fait?  La 
voici  :  c'était  dans  les  premiers  mois  de  Tannée  1445. 
Thomas  a  Kempîs  avait  déjà  publié  un  grand  nombre  d'o^ 
puscules  tous  également  estimés,  entre  autres  les  lY  livres 
de  rimitation^  comme  on  les  a  appelés  plus  tard,  mais  qui, 
à  cette  époque,  formaient  encore  quatre  traités  séparés,  dont 
le  premier  seul  portait  ce  titre.  Ces  écrits  se  répandirent  bien- 
tôt dans  les  couvents  de  son  ordre,  et  de  là  dans  toutes  les 
autres  maisons  religieuses,  surtout  de  la  Belgique.  On  se  les 
prêtait  pour  en  pendre  des  copies,  et ,  comme  de  raison ,  les 
exemplaires  sortis  de  la  plume  de  Thomas  lui-même  étaient 
les  plus  recherchés.  Si  dans  un  couvent  on  avait  reçu  plu- 
sieurs traités  à  la  fois,  on  se  partageait  la  besogne  et  Ton 
réunissait  ensuite  ces  différentes  copies  en  un  seul  volume. 
Hais  cela  devait  à  plus  forte  raison  avoir  lieu  dans  le  cou- 
vent de  Thomas  lui-même,  auquel  de  toutes  parts  étaient 
adressées  une  fouie  de  demandes;  et  il  y  avait  profit  à  cela 
pour  la  maison,  car  les  copies  se  vendaient.  Sur  ces  copies 
on  avait  soin  de  marquer  qu'elles  avaient  été  faites  d'après 
l'original,  écrit  de  la  main  même  de  l'auteur,  liem  iête 
lihélluê^  etc.  Je  n'oserais  assurer  que  le  nôtre  %Q\i  un  de 
ces  derniers,  mais  toujours  est-il,  qu'en  l'année  1445,  un 
frère  de  quelque  couvent  fut  chargé  de  faire  une  de  ces 
copies  et  travailla  avec  assez  de  soin  pendant  tout  un  jour; 
mais  le  lendemain,  sa  main  et  son  attention  semblent 
s'être  fatiguées,  si  bien,  que  celui  qui  l'avait  employé 
voyant  les  fautes  et  les  omissions  se  multiplier,  jugea  à 
propos  de  continuer  la  besogne  lui-même  (première  et 
deuxième  main).  En  même  temps  il  pria  un  autre  moine  de 
l'aider  dans  son  travail,  en  copiant  aussi  quelques  traités 
(troisième  main).  Leur  tâche  n'était  pas  tout  à  fait  égale, 


(  170  ) 

mais  pamtt  oependaDt  avoir  été  terminée  à  peu  près  en 
même  temps.  Lorsque  le  premier  (la  deuxième  main)  eut 
reçu  la  copie  que  son  confrère  avait  faite  pour  lui,  voyant 
qu'il  restait  encore  à  la  fin  ud  demi -cahier  de  papier 
blanc  9  iWoulut  Tutiliser  et  préféra  reprendre  où  l'autre 
avait  terminé  9  que  d'ajouter  du  papier  à  la  partie  qu'il 
avait  déjà  achevée  lui-même.  C'est  ainsi  que  la  troisième 
main  se  trouve  dans  le  volume  entre  deux  parties  écrites 
par  la  deuxième.  Cependant  à  la  fin  il  fallut  toujours  du 
papier;  mais  on  y  méia  en  même  temps  du  parchemin , 
soit  parce  que  le  travail,  à  mesure  qu'il  avançait,  acqué- 
rait plus  d'importance  y  soit  parce  qu'on  touchait  a  la  fin 
du  volume  ou  pour  toute  autre  raison. 

Tout  étant  copié  il  ne  s'agissait  plus  que  de  collationner 
et  de  corriger  les  difiTérentes  parties,  d'ajouter  les  titres  et 
les  initiales  en  encre  rouge,  etc.,  et  tout  cela  fut  encore 
fait  par  cette  même  deuxième  main  qu'on  reconnaît  d'un 
bout  à  l'autre  du  volume  partout  où  il  a  été  complété 
ou  relouché,  même  dans  les  notes,  comme  je  l'ai  dit, 
ainsi  que  dans  la  date  que  son  collaborateur,  apparem* 
ment  plus  jeune ,  avait  pris  plaisir  d'apposer  à  la  fin  de 
son  travail. 

Enfin  le  volume  fut  relié,  et  l'on  mit  en  tête  sur  le  der- 
nier feuillet  de  garde  *  l'index  du  contenu.  Vingt-cinq  ans 
après,  celui  qui  avait  aidé  à  écrire  le  livre  et  y  avait  déjà 
inscrit  un  double  lémoigaage  de  sou  respect  pour  a  Kem<> 
pis  pondant  qu'il  vivait  encore,  voulut  aussi  y  laisser  une 
marque  de  ses  regrets  après  la  mort  du  vénérable  vieil- 


'  Le  feaillet  de  doublure  a  été  collé  par  le  relieur,  comme  il  contient 
de  récriture  de  la  deuxième  main,  il  est  plut  que  probable  que  c'est  elld 
aatti  qui  a  relié  le  Tolume. 


(  171) 

lard  ;  au  bas  de  la  première  note  il  ajouta  ces  mots  :  Qui 
dovotuê  f rater  ohiit  anno  dni  1471. 

Il  est  probable  que  le  copiste  de  la  deuiiéme  main  qui 
avait  soigné  tout  le  Tolume  était  déjà  mort  avant  cette 
époque. 

I\^B,  Je  pourraif  ajouter  bien  «Taiitret  preuTes  par  induction  &  celles 
cfae  j'ai  données  plus  haut  ;  mais  en  foilè  assea,  je  pente,  et  peut-être 
déjà  trop.  Je  sens  du  reste  que  je  ne  parTiendrais  jamais  à  faire  ressortir 
de  mon  récit  ce  qui  doit  surtout  parler  aux  yeui ,  ce  qui  n^est  percep- 
tible qu'au  tact ,  pour  ainsi  dire.  Il  doit  y  avoir  à  la  bibliothèque  de  Lou- 
vain  un  manuscrit  absolument  semblable,  à  l'extérieur  du  moins,  à 
celui  du  séminaire  de  Liège.  11  serait  bon  de  les  comparer.  Qui  sait  si 
dans  la  deuxième  main  on  ne  pourrait  pas  reconnaître  enfin  celle  de 
Thomas.  Je  ne  l'affirme  pas,  j'en  doute  même,  mais  je  n'ai  pas  jusqu'ici 
la  preuve  du  contraire  et  je  ne  regarde  pas  la  chose  comme  impossible. 

—  Après  avoir  comparé  d'autres  manuscrits  du  séminaire  et  de  l'uni- 
versité de  Liège,  je  puis  assurer  que  notre  manuscrit  a  appartenu  d'abord 
aux  Croisiers  de  Liège,  puis  de  Huy,  et  il  est  probable  qu'il  a  été  écrit  à 
Liège,  Si  cette  dernière  conjecture  était  erronée,  il  ne  resterait  qu'à  déci- 
der net  que  nous  avons  sous  les  yeux  un  des  exemplaires  écrits  et  donnés 
ou  vendus  par  la  maison  de  S^-Agnès  où  demeurait  a  Kempis  \  et  dans  ce 
cas  il  ne  serait  pas  impossible  que  la  deuxième  main  fût  la  sienne.  Le  ma- 
nuscrit autographe  de  Louvain  peut  servir  à  trancher  cette  question. 

Le  ^t  eum  composuit  dans  la  première  note ,  à  cAté  de  propria  manu 
dêtcripeit^  était  trop  clair  pour  que  j^aie  cru  devoir  le  faire  remarquer. 
Les  oonséquenoes  à  tirer  de  l'absence  du  III*  livre  sautent  pareillement 
aux  yeux.  A  l'époque  où  le  manuscrit  fut  écrit  on  n'avait  encore  que  des 
traités  détachés. 


(  172  ) 


Mémoire  ei  recueil  de  ce  qu  es l  passé  entre  le  seigneur 
don  Jan  d Autriche,  etc.,  depuis  sa  retraite  au  chas- 
teau  de  Namur  que  fust  le  24"  de  juillet  1 577,  jusques 
à  la  rompure  de  la  paix  entre  Son  Alteze  et  les  Estats 
de  par  de  là,  rédigé  par  escript  par  le  sieur  Grohben" 
doncq  comme  y  aïant  esté  entremis  (diaprés  une  copie 
prise  sur  les  archives  de  la  Chambre  des  Comptes  à 
Bruxelles). 

(Commoniqoé  par  ■•  le  baron  de  Reiffenberg.) 

Le  seigneur  don  Johan  d'Autriche ,  après  avoir  esté  reçeu 
en  la  ville  de  Bruxelles  pour  gouverneur  de  ce  pays,  le  pre- 
mier jour  de  may  de  l'an  1577,  et  le  iiij  dudict  mois  admis 
à  serment  bien  solemnellement,  a  faict  toutes  bonnes  dé- 
monstrations possibles  pour  donner  contentement  aui  es- 
tats et  à  la  commune,  mais  ne  se  trouvant  si  bien  corres- 
pondu par  affection,  respect  et  bénévolence,  comme  il 
avoit  espéré,  et  principalement  de  la  commune ,  ce  fust 
cause  qu'il  print  un  certain  dedaing;  et  mesme  estant  ung 
jour  pour  estre  festoyé  sur  la  maison  de  la  ville  de  Bruxel- 
les, sa  guarde  fust  oultragée,  tellement  qu'elle  se  retira  du 
marché,  et  se  trouva  Son  Allèze  sans  icelle,  quand  il  se 
retourna  vers  la  court,  sans  que  de  telle  oullraige  les  estais 
ou  ceux  du  magistrat  de  ladicle  ville  de  Bruxelles  en  fissent 
démonstration  aulcune,  dont  picqué  et,  comme  on  a  en- 
tendu depuis,  poussé  de  quelques  seigneurs  principaulx 
qui  n'asseuroient  trop  la  personne  de  S.  A.  en  icelle  ville , 
se  délibéra  d'en  sortir  soubs  ombre  de  s'en  aller  à  Halines  » 
pour  traicter  avec  coronels  allemans  sur  leurs  payements, 
affin  de  les  faire  sortir  du  pays  avec  leurs  gens  de  guerre^ 


(  173) 

ne  s'estant  IrouTé  convenable  de  les  appeller  en  ladiole 
TÎlle  de  Bruxelles,  pour  l'altération  des  estats  et  da  peuple 
contre  lesdictscoronels,  desquels  aulcuns  avoient  assisté  au 
sacq  d'Anvers ,  de  sorte  que  partant  Sadicte  Altesse  yers 
JHalines,  et  se  trouvant  aussy  lors  assez  maigrement  accom- 
pagniée  de  la  noblesse  de  par  dechi ,  s'en  picqua  encores 
d'avantaige,  tellement  comme  faiot  à  présumer, et  comme 
ce  qu'est  depuis  ensuivy  le  donne  assez  à  cognoistre.  Dès 
ladicte  sortie  de  Bruxelles,  Sadicte  Altéze  a  commencé  à 
prendre  en  teste  autres  hommes  et  desseings  que  les  pre- 
miers qui  ne  tendoient  que  à  remettre  le  tout  par  doulceur 
et  bénéfolence,  dont  dès-lors  en  perdit  l'espoir,  avisa  de 
tenter  la  voye  d'authorité  et  de  respect,  et ,  a  celle  fin,  par 
Tadvis  et  conseil  secret,  comme  se  présumoit,  d'aulcuns 
seigneurs  de  par  dechà,  au  lieu  de  licentier  lesdîcts  coro* 
nels  allemans,  traictoit  avec  eulx  sur  plus  longue  continua* 
tien  de  leur  service,  et  partant  ainsy  avec  de  telle  délibé- 
ration de  Malines  à  Namur,  à  l'occasion  de  la  venue  de  la 
Reyne  de  Navarre  vers  la  fontaine  de  Spa ,  au  pays  de 
Liège,  et  pour  la  congratuler  et  festoyer,  commanda  audict 
sieur  de  Grobbendoncq,  entre aultres  du  conseil,  le  suyvre 
audict  Namur,  ce  que  ledict  de  Grobbendoncq,  obligé  d'o- 
béyr  comme  serviteur  de  S.  H.,  promist  de  faire,  après  qu'il 
auroit  mis  quelque  ordre  à  ses  particulières  affaires  à 
Bruxelles. 

Et  se  trouvant  icellui  de  Grobbendoncq  pour  ce  à  Bruxel- 
les où  les  estats  estoient  assemblés ,  et  ne  veuillant  partir 
sans  parler  auxdicts  estats  et  leur  demander  leur  bon  plai- 
sir, encbargearent  lesdicts  estats  audict  de  Grobbendoncq 
de  vouloir  de  leur  part  biea  humblement  et  respectueuse- 
ment requérir  S.  A.  que  luy  pleust,  au  plus  tost  qu*il  seroit 
possible,  retourner  vers  eulx  et  en  ladicte  ville  de  Bruxelles, 
ToM.  X.  12 


(  174  ) 

pour  myeulx  avec  son  assistance  et  préseace  diriger  les  af- 
faires» De  laquelle  ioteution  et  réquisition  des  estais^  ledict 
de  Grobbendoncq  étant  arrifé  à  Namur,  fist  rapport  à  S.  A.^ 
sur  quoy  après  que  icellese  fusi  dolu  des  indignités  reçeues 
en  lieu  et  récompense  de  tant  de  bénéfices  faicts  au  pays , 
comneoça  à  déclarer  andict  de  Grobbendoncq  le  peu  d'en- 
Tie  qu'elle  aToit  de  retourner  audiot  Bruxelles,  ne  fust 
qu'on  s'y  gouYernàt  aultreroent  qu'on  ne  fist  quant  elle  s'y 
trouva;  et  sur  ce,  après  que  ledict  de  Grobbendoncq  avoit 
eiGusé  les  estats  au  myeulx  qu'il  estoit  possible,  délibéra 
S.  A.  de  le  renvoyer  vers  lesdicta  estats  avecques  une  in-^ 
struction  et  mémoire  de  certains  poincts  et  articles  que 
Sadicle  Majesté  prétendoit  avoir  effectués  et  éclaircis  avant 
son  retour,  despescfaant  ainsy  ledict  de  Grobbendoncq  le 
20  de  julet,  en  luy  commandant  assez  précisément  d'estre 
de  retour  avec  la  résolution  ou  réponse  en  dedans  leroardy 
prochain,  qui  fust  le  23  dudict  mois;  dont  ne  sçacbant  lors 
ledict  de  Grobbendoncq  ia  cause,  s'en  est  après  apperçeu 
que  ce  fust  pour  le  desseing  d'occuper  lors  le  chasteau  de 
Namur,  comme  depuis  est  apparu.  St  estoient  les  poiacts 
que  Sadicte  Majesté  demandoit  en  effect  les  ensuyvana  : 

Que  nuls  deussent  avoir  guarde  d'hallebardiers  ou  ar- 
quebusiers que  S.  A.  seule,  comme  gouverneur  générât 

Que  la  guarde  de  la  ville  se  fist  des  bourgeois  par  antho* 
rite  du  magistrat  etsoubs  un  chief  commandant  au  nom  de 
Sa  Majesté  et  de  Son  Altèze,  et  ce  à  la  couatume  des  bour- 
geois, «ans  enseignes  et  sans  tamburins. 

Que  par  cry  et  édict  puUicques  fust  défendu  tout  ap- 
préhension de  personnes,  dètroussement  et  ouvertures  des 
lettres»  ne  fust  par  l'officier  de  la  justice. 

Que  les  guides  jurassent  soleoanellemenl  d'obéir  à  leurs 
supérieurs  et  magistrats  et  d'assister  à  la  justice. 


(  175  ) 

Que  fast  auity  par  édict  défendu  de  ne  faire  pasquille 
ouefcrîpU  fameui,  ni  de  présenter  requeate  scandaleuseï 
ftur  grandes  paînes. 

Finalement  puisqu'il  y  avoit  question  de  TobserTattcedef 
privilèges,  que  les  estats  n'admissent  personne  en  leur 
assemblée  qni  ne  fust  qualifiée  selon  lesdiols  pririlégeS|  et 
qu'ils  envoyassent  à  S.  A.  le  roUe  de  ceui  qui  esloient  or<- 
donnés  et  commis  pour  entrer  en  ladicte  assemblée. 

Dont  ayant  ledict  deGrobbendoncq,  en  arrivant  à  Bruxel- 
les suivant  sa  charge  et  en  conformité  de  son  instructioni 
faict  rapport  aux  estats  ;  au  regard  que  la  pluspart  desdicU 
points  ooncernoit  le  magistrat  de  la  ville  de  Bruxelles,  en 
fut  ledict  Grobbendoncq  desdicts  estais  réunis  a  ceulx  de 
ladide  ville,  lequel  fit  par  avant  rassembler  le  collège  du 
magistrat  comme  premier  membre  d'icelle  ville  avecq  aul^ 
oons  notables  représenlans  le  second  membre  d'icelle. 

Et  leur  dict  ce  qu'il  avoit  eu  charge,  avecq  une  cordiale 
exhortation  de  se  vouloir  conformer  à  l'intention  de  S.  A* 
tant  juste  et  raisonnable,  avecquM  une  asseurance  de  la 
sincérité  et  vray  bon  zèle  de  S.  A.,  tendant  seulement  de 
mectre  le  tout  en  paix  et  repos. 

Sur  quoy  lesdicU  de  Bruxelles  donnèrent  ponr  réponce 
qu'ils  avoient  déjà  donné  l'ordre  qui  convenoit  à  tout  ce 
que  Sadicte  Altèze  prélendoit,  et  en  e«cripvoient  à  icelle 
en  telle  conformité  une  bonne  lettre,  en  faisant  conjoinc^ 
tement  par  ladicle  lettre  nouvelle  instance  pour  le  brief 
retour  d'icelle. 

Et,  quant  aux  estats  auxquels  toucboit  principalement 
le  dernier  poinct  de  n'admettre  en  leur  assemblée  que  gens 
à  ce  qualifiés  et  de  douner  rolle  d'iceulx,  ils  déclaroient 
qu'ils  ne  sauroient  bonnement  donner  ledict  rolle,  pour  le 
changement  desdicts  personnaîges  que  faisoient  souventes 


(176) 

fois  les  provinces,  et  glisseient  ainsy  ce  poinct»  le  remec- 
lanteneffect  au  retour  de  S.  A.,  que  lesdicU  estais  mons- 
troient  aussi  fort  désirer;  et  donnareot  expresse  charge 
audicl  de  Grobbendoncq  d'en  faire  de  leur  part  requeste 
et  instance  à  Sadicte  Altèie. 

Lequel  cependant,  et  avant  vouloir  partir  de  Bruxelles^ 
pour  donnera  S.  A.  contentement,  ne  laissa  de  traicter  avecq 
M.  de  Heze  en  particulier,  se  portant  lors  comme  gouver* 
neur  de  la  ville  de  Bruxelles,  encoires  qu'il  n'en  eust  com- 
mission formelle,  ayant  ce  néantmoings  le  titre  en  ladicte 
yille  et  guarde  d'hallebardiers  ;  et  fil  ledict  de  Grobben- 
doncq tant  que,  avant  son  parlement  et  en  sa  présence, 
ledict  de  Heze  licentia  lesdicls  ballebardiers. 

Avecq  laquelle  despesche  parlant  ledict  de  Grobbendoncq 
Ters  Namur ,  en  espérance  de  donner  a  S.  A.  boa  contente*- 
menl  et  le  réduire  bientôt  à  Bruxelles,  trouva  le  25  y  arri- 
vant que  S.  A.  s'estoit  déjà  retirée  au  chasleau  de  Namur, 
et  d'une  façon  qu'avoit  scandalisé  tout  le  monde,  dont  le-* 
dict  de  Grobbendoncq  se  trouva  fort  estonné  et  bien  marry 
qu'il  n'avoit  plus  basté  son  retour ,  comme  S.  A.  lui  avoit 
ordonné,  qu'il  soubçonna  alors,  comme  dict  est,  avoir  esté 
fondé  sur  ce  qu'icelle  avoit  dés-lors  proposé  de  faire;  et  ce 
néantmoings  allant  trouver  Sadicte  Altéze  audict  chas* 
teau ,  après  avoir  monstre  son  marrissement  d'un  tel  chan*' 
gement,  et  remonstré  les  inconvénients  apparens  d'une 
telle  nouvellité,  en  disant  librement  que  S.  A.  avoit  eu  en 
ce  mauvais  conseil  et  prins  dangereuse  résolution ,  fist 
ledict  de  Grobbendoncq  ouverture  de  ce  qu'il  avoit  com- 
muniqué et  traicté  avec  lesdicls  estais  et  le  magistrat  et 
aultres  de  la  ville  de  Bruxelles ,  et  particulièrement  avec 
M.  de  Heze,  et  comme  ledict  de  Heze  avoit  pour  obéir  à  S. 
A.  licentié  ses  ballebardiers,  présentant  ledict  de  Grobben- 


C  177  ) 

doDcq  conjunclement  la  lettre  desdicts  de  Bruxelles  et 
déclarant  à  Sadicte  Altèze  le  grand  désir  que  tous  afoienl 
généralement  de  le  Toir  de  retour  k  Bruxelles,  à  quoy  le*» 
dîct  de  Grobbendoncq  en  particulier  exhorta  aussy  S.  Â. 
avec  grande  instance,  se  fondant  sur  Taffection  qui  en  gé-^ 
néral  estoit  portée  à  S.  A.,  et  que  le  respect  ensuyvroit^ 
molennantcontinuacionde  patience  pour  quelque  peu  de 
temps;  à  quoy  respondit  Sadicte  Altèze  qu'elle  avoit  eu 
bien  longue  patience  afec  espérance  de  consuivre  ce  que 
luy  falloit  pour  bien  gouTerner,  qu'estoit  le  respect  avec 
la  bonne  affection,  mais  que  luy  estoit  succédé  le  contraire} 
tellement  que,  pour  éviter  le  danger  mesme  de  sapersonney 
ayoit  esté  contraint  de  s'asseurer,  comme  elle  a? oit  mandé 
aux  estats  par  le  seigneur  de  Rassingbien ,  affirmant  que 
sans  icelle  fust  esté  saisie  et  constituée  en  prison,  selon  les 
adyertences  que  en  afoit,  et  apparences  telles  que  n'en 
doubloit,  mesme  allégant  Texemple  du  conseil  d'estat  en- 
cores  de  fraisce  mémoire.  Et  combien  que  ledict  de  Grobr 
bendoncq  soustinst  le  contraire,  asseurant  et  disant  que 
personne  du  monde  n'eust  osé  entreprendre  ung  si  énorme 
faicl  au  regard  de  lautborité,  respect  et  affection  que  S.  A* 
aToit  déjà  acquis^  et  qu'elle  eust  achevé  de  conquérir  par- 
tout avec  patience  continuée  seulement  par  deux  ou  trois 
mois,  Sadicte  Altèze  persista  au  contraire  qu'elle  avoit 
esté  forcée  de  faire  ce  qu'avoit  faict ,  et  qu'elle  fust  été  pi- 
pée et  prinse  par  la  dîlacion  de  deux  ou  trois  jours  seule- 
ment, aiosy  que  par  patience  ne  fust  jamais  parvenue  k 
l'authorité  requise  pour  bien  gouverner,  et  que  pour  ce 
avoit  choisy  ce  chemin  pour  y  plustot  parvenir,  comme  il 
convenoit  tant  pour  le  service  dé  S.  M.  que  le  bien  et  le 
repos  de  ses  subjects,  et  qu'il  n'en  falloit  plus  disputer, 
puisque  le  dez,  comme  disoit,  en  estoit  jeclé,  et  qu'il  falloit 
passer  oultre ,  attendant  la  bonne  chance. 


(  178) 

Dont  Tojant  lediot  de  Grobbendoooq  ri  ferme  délibéra- 
tioa ,  commença  k  faire  quelques  interrogatoires  à  8.  A. 
pour  sonder  son  intention ,  à  sçavoir  si  elle  entendoit  en- 
fraindre  la  pacification  de  Gand  et  le  traioté  de  paix  j 
ensuivy^on  si  elle  fouloit  se  venger  de  quelqu'un  des  sei- 
gneurs dont  icelle  se  pourroit  tenir  ofiensée,  fust  du  Prince 
d'Oranges,  ou  aultres ;  mais  affirmoit  et  asseuroît  lors  8a- 
dicte  Altesse  audict  de  Grobbendoncq  de  n'avoir  rien  de 
tel  au  cceur,  et  mesmes  qu'elle  entendoit  maintenir  et  en- 
tretenir la  d*  pacification  de  Gand  et  ledict  traité  de  paix, 
précisément  en  tout  poincts;  qu'elle  n'entendeitse  venger  de 
personne  quelconque,  ains  avec  oobliancede  tout  le  passé, 
non-seulement  jusques  à  la  dernière  pacification,  mais  jus- 
ques  lors  avec  offre  de  recevoir  tout  bénignement  qui  vien- 
dront vers  S.  A. ,  et  honorer  et  gratifier  ung  chacun  selon 
ses  qualités  et  mérites,  en  chastiant  au  contraire  les  mal«* 
faicteurs,  comme  convenoit  en  ung  gouvernement  bien 
constitué.  Et  estimant  ledict  de  Grobbendoncq  beaucoup 
une  telle  déclaration  de  S.  A.,  luj  dicl  en  monstrant  avoir 
grand  contentement,  puisqu'elle  avoil  si  bonne  intention, 
qu'il  estoit  fort  requis ,  pour  quicter  les  émotions  que  la 
nouvellité  faicte  par  S.  A.  causeroit ,  que  sadicte  bonne  in- 
tention fust  di vulgée  partout,  et  que  à  tel  fin  icelle  debvroit 
escripre  une  bonne  et  substanciele  lettre  aoxdits  estats, 
pour  estre  copiée,  di  vulgée  et  communiquée  aux  provin- 
ces; dont  Sadicte  Altesse  se  contenta  et  en  donna  charge 
audict  de  Grobbendoncq  de  concevoir  ladicte  lettre. 

Lequel  se  mectant  en  debvoir,  fist  le  concept  qu'il  com- 
muniqua au  doc  d'Arschot  et  au  marquis  de  Havre,  se 
trouvant  lors  près  de  S.  A.,  et  aux  aultres  du  conseil  mesme, 
aussy  à  M.  de  Rassinghien ,  estant  de  retour  à  Bruxelles, 
et  fust  ladicte  lettre  de  tous  trouvée  bonne ,  comme  aussy 


(  179  ) 

de  S.  A.  y  quaed  elle  fusl  à  icelle  oommuDiquée»  deman* 
daDt  ce  aéanlmoioga  la  copie  pour  y  penser  de  plui  prés* 

Quoy  ensuivaot  Tenant  Sadite  A.  le  loodemain  au  000-* 
9m\  pour  consulter  sur  ladiote  lettre,  fust  à  icelle  présent^ 
par  le  conseiller  d'AssonYille,  ung  autre  project  de  lettre 
tendant  a  la  même  fin,  qu'il  afoit  dressé,  comme  il  sem^ 
bloit,  sans  charge,  et  fust  lu  au  conseil  conjoioctement 
avec  ledict  project  du  sieur  de  Grobbendoncq  ;  et  combien 
que  quasi  de  tous  les  seigneurs  estans  lors  audict  conseil 
le  concept  dndict  de  Grobbendonoq  fust  trouvé  lo  plus  4 
propos,  fust  ce  néantmoings  préféré  de  S.  A.  oeluy  du 
conseiller  d'AssooTille,  laquelle  persista  en  icelluy,  disant 
entre  aultres  propos,  qu'elle  se  trouvoit  par  le  project  du** 
dict  de  Gobbeodoncq  trop  liée,  qu'on  présumoit  procéder 
d'ung  poincft  qui  touchoit  l'interprétation  des  différens 
qui  pourroient  tomber  sur  la  pacification  de  Gand ,  remis 
k  certaines  personnaiges  a  députer  par  Sadiole  Altëze  et 
les  estats,  contenu  audict  project  du  sieur  de  Grobben»* 
doncq  et  obmis  en  icelluy  dudicl  conseiller  d'Asson?ille. 

Et  finalement,  nonobstant  des  contradictions  sur  ladicte 
lettre  d'Assonville,  au  regard  de  l'obmission  dudict  poinct, 
et  aussy  quelle  estoit  un  peu  plus  aspre  et  picquante  que 
l'aultre,  et  que  par  ce  aulouns  estoient  d'opinion  de  la 
ung  peu  corriger  ou  mitiger,  fost  résolu  deSadicle  A.  qu'elle 
foflt  envoyée  tout  ainsy  qu'icelle  avoit  esté  dudict  sieur 
d'Assonville  couchée,  qui  donna  soubçon  à  auleuns,  qu'elle 
debvroit  avoir  esté  couchée  par  charge  ou  avis  de  Sadtcte 
Alléze  mesme. 

Et  furent  suivant  ce  ledict  sieur  de  Rassinghîen  et  le 
sieur  de  Grobbendoocq  pour,  ea  compagnie  de  l'abbé  de 
Marelles  et  M.  de  Gras  (qui  furent  après  ledict  de  Grobben* 
doncq  et  pendant  ceste  négociation  envoyés  des  estats  vers 


(  180) 

S.  A.),  avec  ladicte  lettre  retournés  fers  les  estats  et  furent 
dei^pescbée  le  27  de  julet;  et  pour  ce  que  ladicte  lettre  par 
le  conseiller  d'Assonfille  projectée  n'étoit  de  tous  k  leur 
goust,  ledict  de  Rassinghien  el  de  Grobbendoncq  manda- 
rent  au  secrétaire  Berty ,  que  leur  crédence  foste  faict  par 
une  lettre  i  part,  et  non  insérée  dans  la  mesme  lettre  par 
ledict  conseiller  d'AssonTille  conceue ,  en  intention  de  se 
servir  de  ladicte  lettre ,  l'exhiber  ou  retenir  selon  qu'ils 
trouferoient  lesdicles  estats  disposés,  et  selon  que,  pour 
afancement  de  leur  négociation  de  la  paix  a?ec  lesdits 
estats,  leur  sembleroit  le  plus  con?enable. 

Elle  fust  bien  ladicte  lettre  de  crédence  dressée  à  part, 
mais  en  icelle  faict  mention  de  ladicte  aultre  lettre  par 
forme  de  réquisition  d'en  avoir  réponce,  ce  qui  sembloit 
auxdicts  de  Rassinghien  et  de  Grobbendoncq  aToir  esté 
faict  par  S.  A.  tout  à  propos,  affin  qu'ils  n'eussent  moyen 
de  supprimer  ou  celer  ladicte  lettre,  comme  aossy  le  secré- 
taire Berty  confessa  assez  que  S.  A.,  ayant  considéré  que 
ladicte  lettre  n'estoit  au  goust  desdicts  porteurs,  ea  aToit 
prins  de  ce  quelque  jalousie. 

Contenant  en  effect  ladicte  lettre  justification  desactions 
de  S.  A. ,  charge  des  malintentionnés  et  déclaration  de  sa 
bonne  intention  et  prélension  d'aulhorité  requise  pour 
gouTcrner,  avec  relation  de  ce  que  lesdiots  de  Rassinghien 
et  de  Grobbendoncq  de  sa  part  remonstreroienl,  comme 
peult  apparoir  par  la  copie  de  ladicte  lettre  estant  en  estre. 
Suivant  laquelle  lettre  et  mesme  celle  de  crédence,  ont 
lesdicts  sieurs  de  Rassinghien  et  de  Grobbendoncq,  faict  le 
debvoir  vers  les  estats,  leurs  exhibant  par  escript , xxix®  du- 
dict  mois  de  julet,  certains  poincts  par  Sadicte  Altéze  pré- 
sentés, prétendus  et  demandés,  qui  furent  en  efiect  : 
Que  Sadicte  Altéze  enlendoit  de  maintenir,  nonobstant 


(  181  ) 

la  ooaTellité  «dtenuc^  la  pacification  de  Gand,  sans  con<» 
trevenir  à  riens  qu'endroiot  d*icelle  afoit  esté  promis  et 
stipulé  y  requérant  réciproquement  du  costé  des  estats 
aToir  accomply  ce  qu'ils  aToient  si  solemnellement  promis 
et  juré  en  droict,  le  maînleneroent  de  la  religion  catho- 
lique ^  et  obéyssance  due  à  S.  H.;  et  voyant  que  par  faulte 
d'autborité  lesdicts  estats  pourroient  tomber  en  faute  de 
pouf  oir  efiectuer  leurs  promesses ,  que  Sadîete  AUèze  en- 
tendoit  les  assister  de  sadiote  authorité ,  pour  par  ce  moyen 
donner  contentement  k  8.  H.  et  è  eulx  mesmes  le  repos 
qu'ils  désiroient,  sans  prétendre  aullre  chose  quelconque* 

Que  pour  établir  ladicte  authorité  requise  S.  A.  deman- 
doit  de  pouvoir  entretenir  telle  garde  des  subjects  de  par 
deçiy  et  suivant  la  pacification,  qu'elle  trouveroit  convenir 
pour  la  seureté  de  sa  personne  et  suite,  et  pour  aller  celle 
part  où  bon  luy  serobleroit. 

Item ,  que  tous  gouverneurs,  coronels  et  gens  de  guerre 
s'eussent  à  trouver  vers  S.  A.  ,estans  mandet,  et  lui  obéïr, 
comme  à  capitaine  général. 

Item,  que  S.  A.,  comme  gouverneur  général,  pourroil 
disposer  de  tous  offices  et  charges  qui  s'ofl'riroient ,  moïen- 
nant  que  ce  ne  fust  contre  ladicte  pacification  de  Gand , 
et  les  privilèges  du  pays. 

Item ,  que  la  liste  par  8.  A.  demandée  de  ceulx  que  les 
estats  entendoient  eslre  qualifiés  pour  entrer  en  leur  as- 
semblée, fust  à  icelle  envoyée,  pour  remarquer  les  non 
i}ualifiés  on  ceulx  qui  estoient  pour  faire  mauvais  office. 

Item ,  si  le  prince  d'Oranges  et  les  estats  d'Hollande  et 
Zeelande  ne  veullissent  satisfaire  ponctuellement  à  la  pa- 
cification de  Gand,  et  l'accord  faict  entre  S.  A.  et  les 
estats,  iceulx  estats  n'eussent  à  tenir  plus  aulcuue  corres- 
pondance ou  intelligence  avec  eulx,  ains,  s'eussent  i  join- 


(  182) 

dre  k  S.  A.  pour  avoir  d'eulx  la  raison  ^  suifanl  cooloiiu  de 
ladicte  pacification. 

Sar  lequel  rapport  et  exhibition  des  articles  les  estats 
généraulx  firent,  le  pénultième  dudict  mois  de  julet,  une 
réponce  par  escript  qu'ils  n'a?oient  rien  tant  a  ccBur  que 
de  yi?re  et  mourir  en  la  religion  catholique  romaine ,  et 
soubs  la  deue  obéissance  de  Sa  Majesté  leur  prince  natu- 
rel 9  promettans  de  par  tous  bons  moyens  procurer  que  la- 
dicte religion  et  aothorité  de  8.  H.  fust  en  tout  et  par* 
tout  maintenue  et  consenrée,  et  par  conséquence  aussy 
robéîssance  de  8.  A.,  pour  le  rang  qu'elle  tient  au  pays; 
représentant  néantmoings  la  grande  altération  etdîffidence 
qu'avoit  causé  une  si  soudaine  retraicte  en  place  forte* 
sans  aulcune  préadrertence  à  œulx  du  conseil  d'estat  ny 
aux  estats ,  k  grand  blasme  d'iceulx,  persistans  parce  que 
S.  A.  eust  k  déclairer  ceulx  desquels  on  luy  avoit  formé 
tel  soubçon ,  qu'elle  aToit  représenté  du  danger  de  sa  per- 
sonne ,  offrant  d'en  faire  telle  cbastoy  que  S.  A.  cognois- 
troit  rintégrité  de  leurs  intentions ,  et  que  tous  mal  ioten- 
cionnés  prendroient  exemple  de  n'attenter  le  semblable  , 
désirans  que  la  généralité  en  fust  déchargée  par  telle  Toye 
de  la  faulte  de  quelques  particuliers. 

Et  répondant  après  sur  lesdicts  articles  k  eux  proposés, 
après  avoir  à  eulx  rémonstré  que  S.  A.  se  debvoit  fier  sur 
la  bonne  et  cordiale  afiection  que  les  estats  et  la  commune 
luy  avoient  monstre,  qu'estoit  la  plus  sûre  garde  que  les 
princes  pourroient  désirer,  ont  offert  à  ioelle  oultre  la 
garde  ordinaire  des  princes  de  sangd'archiers  et  hallebar- 
diers,  une  garde  de  chief,  capitaines  et  soldats,  jusques  en 
nombre  de  300  arquebusiers  de  naturels  du  pays  uniz ,  et 
agréables  k  S.  A.  et  auxdicts  estats  moïennant  qu'en  fust 
chief  H.  de  Bossu  ou  M.  de  Montigny  ou  le  sieur  de  Groe- 


(  183  ) 

oingheD  od  le  dear  de  Willertal  ou  de  Hoy elles,  an  choii 
de  Son  Altéze;  ayant  lesdicts  estais  troufé  lous  lesaultrea 
articles  propesés  asseï  raisonnables  et  y  prestans  lenr  con- 
sentement, s'eieasant  senlement  d'envoyer  la  liste  de  ceulx 
qu'ils  entroient  en  leur  assemblée  par  Son  Altéze  requise, 
laquelle  disant  ne  se  pouvoir  arrester  pour  ce  que  comme 
Sa  Majesté  Tavoit  à  icelle  mandé,  les  provinces  de  jour  i 
aultre  cbangeoient,  augment'oient  et  diminuoient  ieura 
députez  i  leur  bon  plaisir,  el,  quant  au  poinet  faisant 
mention  de  faire  maintenir  la  pacification  de  Gand,  tant 
du  eostédu  prince  d'Oranges,  estats  d'Hollande  et  Zicelande, 
que  de  leur  costé ,  lesdicts  estats ,  après  avoir  représenté  lea 
solemnités  tenues  en  la  publication  et  confirmation  d'icelle 
pacification  par  intervention  de  l'autborité  impériale,  la 
poursuivant  pour  ce  inviolable  et  promectant  de  la  vouloir 
observer,  ont  déclaré  à  S.  A.  qu'ils  estoient  empeschez  sui- 
vant l'ordonnance  d'icelle  faicte  à  Malines,  dez  le  x^de  ju- 
let,  de  dresser  ung  recueil  de  ce  que  resloit  à  faire  de  Tung 
et  de  l'autre  costé,  pour  y  estre  satisfaict  réciproquem- 
ment,  en  intention,  au  cas  que  le  prince  d'Oranges  de  son 
costé  y  fust  trouvé  défaillans ,  de  s'employer  de  commun 
advis  pour  faire  observer  ladicte  pacification  en  tous  ses 
poincts  et  articles. 

Requérant  lesdicts  estats  finalement  par  leur  dicte  ré- 
ponse S.  A.  vouloir  laisser  le  chasteau  de  Pfamur  en  se 
joindant  avecq  les  estats,  et  faisant  au  pluslot  que  possible 
sortir  les  Allemands,  pour  après  faire  rassembler  les  estats 
généraulx,  et  leur  donner  ordre  à  ce  que  restoit  de  Ur 
dicte  pacification. 

Et  pour  leur  donner  plus  d'appaisement,  S.  A.  fust  con- 
tente quitter  les  arriers  conseils  et  mesmes  des  étrangers 
et  mal  affectionnez  au  pays  de  par  deçà,  suivant  les  reques* 


(  184  ) 

tes  et  grandes  însUnces  que  leidicU  estais  afoient  faict  è 
8.  A.  par  plusieurs  fois. 

Avecques  laquelle  dépesche  furent  envoyez  vers  S.  A^ 
le  comte  de  Bossu  et  le  sieur  de  Hedekercquei  pour  mienU 
informer  Sadicte  Majesté  de  la  bonne  intention  des  estats, 
et  ledict  sieur  de  Grobbendoncq  aussj  avec  eulx,  lesquels 
firent  le  rapport  et  donnèrent  à  Sadite  Altéze  la  réponce 
des  estats  par  escript ,  et,  après  plusieurs  communications 
tenues,  tant  en  conseil  que  à  part,  par  ledict  comte  de 
Bossu ,  furent  ledict  comte  et  de  Medekercque  hastans 
leur  retour,  dépeschez,  retenant  Sadicte  Altesse  finale  ré- 
ponce en  suspens  pour  TeoToyer  par  le  sieur  de  Grobben- 
doncq qui  demeura  audict  Namur. 

Lequel  fust,  après  avoir  plusieurs  fois  communicqué 
avecq  S.  A.,  taut  en  conseil  que  à  part ,  d*icelle  de  rechief 
depesché  vers  les  estats  le  ▼*  de  ce  mois  d'aougst ,  avec  une 
instruction  tendante  à  bien  informer  les  estats  de  la  juste 
cause  qu'elle  avoit  eu  de  se  mectre  au  cbasteau  de  Namur, 
dont  le  duc  d'Arscbot  et  le  vicomte  de  Gand  en  pourroîeni 
donner  bon  témoignage,  qu'avoienl  donné  à  Sadicte  Al* 
tèze  advertences  seures  de  son  dangier,  que  par  ce  de- 
mandoit  telle  garde  et  tel  nombre  soubs  tel  chief  et  ca- 
pitaines, pour  aller  et  séjourner  en  telle  ville  que  bon  luy 
sembleroit,  pourveu  que  ce  fust  sans  contrevenir  à  ladicte 
pacification,  qu'elle  entendoit  observer  inviolablemenl ,  of- 
frant aussy  auxdicts  estats  toute  sécurité  s'il  leur  plai* 
soit  s'approcher  vers  icelle  ou  quelque  aultre  ville  que 
Bruxelles,  pour  tout  plus  commodément  Iraicter  les  affai- 
res ;  réfrechant  de  rechief  les  poincts  et  articles  qu'icelle 
avoit  faict  proposer  auxdits  estats ,  et  dont  Sadicte  Altèze 
par  leur  réponse  ne  se  trou  voit  assez  satisfaicte  et  y  adjoutant 
des  aultres  dusques  à  23  articles ,  dont  le  mémorial  fust 


(  185) 

donné  aoi  ambassadeurs  de  l'Empereur,  qui  retournareni 
à  instance  de  S.  A.  pour  ce  ?ers  lesdicts  estais,  et  furent 
les  articles  d'espagnol  comme  S.  A.  les  a?oit  couché  tra- 
duits en  français. 

Et  comme  ledict  de  Grobbendoncq  déclara  sérieusement 
que  la  diffidence  causoit  tout  le  mal  qu'on  souffroit,  sup*- 
pliant  qu'on  y  advisast  quelque  remède,  et  en  proposant 
ledict  de  Grobbendoncq  quelque  ad  vis,  s'est  Sadicle  Altéze 
laissé  induire  et  contenté  que  ledict  de  Grobbendoncq  dé^ 
clairastde  sa  part  aussy  auxdicts  estats  que  icelle,  pour  déli- 
vrer lesdicts  estats  de  toute  jalousie^  accordoit  que  tous  les 
gensde  guerre  en  faisant  serment  au  nom  du  Roy,  à  Sadicte 
Altéze,de  fidélité  et  obéyssance,  le  fissent  aussy  conjoincle- 
ment  au  prouffit  desdicts  estats,  de  maintenir  les  points  et 
articles  contenus  en  la  pacification  et  ledict  accord  y  enr 
8ui?y,  affin  que  lesdicts  estats  fussent  asseurés  que  les  for- 
ces des  gens  de  guerre  ne  seroient  employées  au  contraire 
à  ladicte  pacification  et  privilège  du  pays,  ofi'rant  aussy 
cependant  qu'on  traicteroit  suspencion  de  toute  hostilité, 
voires  de  faire  cesser  tout  levée  des  gens  de  guerre,  et  de 
faire  licentier  ceulx  qu'estoient  jà  levés,  moyennant  que 
du  costé  des  estats  le  mesure  fust  faicte  réciproquement. 

Et  d*aultant  que  lesdicts  estats  avoient  faict  instance 
pour  le  licentiement  des  gens  de  guerre  allcraans  ,  Sadicte 
Altéze  se  justifiant  en  son  endroit  du  debvoir  et  diligence 
qu'en  avoit  faict  du  passé,  fist  représenter  lors  que  le  prince 
d'Oranges  deroeuroit  armé  et  continuoit  de  fortifier  non 
seulement  en  Hollande  et  Z^eelande,  mais  aussy  ailleurs, et 
mesme  en  Brabant  ;  montrant  par  ce  le  peu  d'envie  qu'il 
a  voit  de  se  gouverner  suivant  la  pacification  deGand  et  ledict 
accord  de  Sa  Majesté,  qu'il  n'avoit  voulu  oncques  laisser 
publicqueresdictes  provinces  de  son  gouvernement,  soute- 


(  186) 

nant  parce  qu'il  oe  eoDTenoit  de  tout  licentier  les  gens  de 
guerre  avaat  eoteodre  bien  senrement  rinteotion  dudiot 
prince,  laquelle  entendue  et  asteurée  de  la  religion  et 
obéyssance  de  S.  M.,  Sadicte  Altèze  casseroit  et  renvoyerait 
toui  les  gens  de  guerre,  représentant  aussy  la  machination 
contre  sa  personne,  laquelle  luy  donna  cause  de  demeurer 
armée. 

Suifant  laquelle  charge  et  instruction  lediot  de  Grob* 
bendoncq  arri?é  k  Bruxelles  le  vii^  dudiot  mois ,  et  verba^ 
lement  aux  estats  rapporté  le  tout  qu'il  atoiteu  charge, 
en  les  exhortant  par  telles  raisons  qu'il  a  trouTé  les  plus 
militantes,  à  s'accommoder  et  s'accorder  à  ce  que  S,  A.  leur 
proposoit,  leur  reroonstrant  les  dangiers  bien  par  le  menu, 
et  la  confusion  apparente  de  ?enir  entre  eulx  par  la  cou- 
tinuationd'icelle,  y  joiact  Timpossibilité  de  la  poufotr  lon- 
guement soutenir  contre  un  si  puissant  prince  et  leur 
seigneur  naturel,  leur  donnant  au  surplus  bien  à  entendre 
les  causes  justes  que  S.  A.  a? ait  eu  de  mettre  en  lien  seur 
sa  personne,  sçachant  que  la  famé  couroit  et  estait  ap- 
paru par  lettres  du  prince  d'Oranges ,  qu'il  avait  esté  d'ad? is 
de  la  saisir ,  comme  avait  esté  faict  des  personnaiges  du 
conseil  d'estat,  et  mesme  le  seigneur  de  Saincte-AUegonde 
avait  tenu  semblable  propos* 

Déclairant  davantage  ledict  sieur  de  Grobbendoncq 
auxdicts  estats ,  qu'il  s'estoit  advancé  de  dire  si  avant  è 
SadicI  Altèie  que  pour  ladicte  retraiete  sur  le  ehasteau 
et  le  changement  depuis  advenu,  y  joinct  les  lettres  inter- 
ceptées tant  de  S.  A.  que  de  Sadicte  Majesté  a  icelle  par 
le  seigneur  de  Saincte*Algonde  destuiées  et  partout  divul^ 
gées,  ne  veoit  qu'ieelle  pourroit  plus  longuement  gouverner 
par  deçà  à  son  contentement  propre  ny  aussy  des  subjects, 
ayant  oe  poinct  tellement  arraisonné  que  Sadicte  Altéze 


(  187) 

confeMant  lesdidea  lettres  astre  sienneS)  mais  non  de  tout 
bien  decy Crées  ^  duit  assez  à  oonfesser  et  ad?ouer  ce  que 
lediol  de  Grobbendoncq  disoit ,  luy  consentant  déclairer 
auxdicis  estais  que  quaut  les  subjects  se  trouferoient  tant 
aliénez  de  luy  et  avecq  une  telle  diffidence  irrémédiable, 
qu'il  estoit  content  demander  son  congezde  S.  M.  etsoJli* 
citer  pour  euli  aultre  gouferneur  de  sang  plus  agréable, 
voulant  respecter  lenr  bien  publicque  plus  que  son  parti- 
culier ,  mesme  se  contentant  que  les  estais  envoyassent 
vers  Espaigne  pour  déclarer  Testât  des  affaires  de  par  deçà 
à  Sa  Majesté  y  et  qu'ils  ne  se  sçauroient  plus  fier  de  leur 
gouverneur  pour  les  causes  susdicles,  et  que  S.  A.  mesme 
y  tiendroit  la  main. 

Quoy  entendant  les  estais  l'ont  demandé  par  escript,  et 
le  leur  a  ledict  de  Grobbendoncq  donné  aveo  les  aullres 
poincls  au  nom  de  S.  A.  présentés  et  signé  de  sa  main  et 
en  vertu  de  sa  lettre  de  crédence. 

Sur  lequel  escript  iesdicts  estais  ont  aussy  répondu  par 
apostilles  le  mesme  jour  qui  estoit  le  viii*  d'aougst,  conte- 
nans  Iesdicts  apostilles  remerciement  à  S.  A.  des  bonnes 
offres,  et  d'estres  marrys  que  ne  lui  plaisoit  de  nommer  les 
autbeurs  des  nenaces  sur  sa  personne  faicles,  et  des  lettres 
d'advertences  escriptes,  pour  eu  scavoir  le  fondement  et  en 
pouvoir  fairele  cbastoycondigne,  persis tans  ce  néantmoings 
que  Sadicte  Altèze  se  debvroit  contenter  de  la  garde  à 
icelle  offert  de  300  arquebusiers ,  et  présentant  de  ne  plus 
faire  levées  des  gens ,  et  de  lioentier  ceulx  que  jà  esté  le^ 
vées,  doit  que  les  allemans  seroient  sortis  du  pays,  insis- 
tans  aussy  derecbief  à  ce  que  S.  A.  voulust  faire  retirer  de  sa 
maison  et  suy te  ions  estrangiers  et  aultres  notoirement  sus- 
pects pour  avoir  esté  contraire  à  Viniention  des  estats, 
puisqueS.  A.  s'es  toit  remise  et  joiucteavec  eu  lx,comue&  A. 


y 


(  188) 

afolty  comme  dîct  est,  faid exhiber  coajoînotement et  au 
mesme  temps  jusquesi  23  articles  en  présence  des  ambassa- 
deurs de  l'Empereur,  afecq  une  préface  des  bénéfices  faicta 
au  pays ,  de  la  sortie  des  Espagnols^  restitution  de  tous 
biens  confisqués ^  restauration  de  tous  privilèges,  oubli 
perpétuel  de  tout  le  passé,  pour  seulement  avoir  le  mainte- 
nement  de  la  religion  catbolicqne  et  de  la  deue  obéissance 
de  Sa  Majesté,  ayant  pour  ce  aussy  advoué  la  pacification  de 
Gand  que  aultrement  n'eust  faict,  et  que  se  voyant  frustrée 
de  son  espoir  et  attente,  et  que  le  faict  de  la  religion  et 
de  l'obéissance  s'en  alloit  de  jour  k  autre  empirant ,  pré- 
tendoit  avoir  exécuté  promptement  lesdicts  articles  et 
réponce  sur  l'escript  aui  estats  sur  ce  exhibé. 

Laquelle  réponce  fust  aussy  faicte  par  apostilles,  mises 
sur  lesdicts  articles  de  8.  k. ,  et  envoyée  à  ioelie  par  les 
évecques  d'Arras  et  dlpre ,  qui  furent  députez  d'aller 
conjoinctement  avec  ledict  sieur  de  Grobbendoncq  pour 
miculx  verbalement  induire  S.  A.  à  se  conformer  à  l'in- 
tentioD  des  estats,  laquelle  estoit  en  efi'et  que  les  estats 
avaient  toujours  maintenu  et  maintiendront  la  religion 
catholicque  inviolablement ,  et  qu'ils  ne  scavoient  quoy 
y  estoit  contrevenu,  ny  en  général  ny  en  particulier, 
et  au  surplus  qu'ils  se  réguleraient  suivant  l'intention 
de  S.  A.  et  lesdicts  articles ,  sauf  que  entre  aultres  sup- 
plioient,  parce  que  ie  comte  de  Bossu  s'estoit  volontairement 
déporté  du  gouvernement  de  Frise,  que  S.  A.  se  contentast 
que  le  baron  de  Ville  le  demeurast,  étant  idoine  et  agréable, 
et  que  d'entrer  en  guerre  contre  le  prince  d'Oranges  et 
les  provinces  d'Hollande  etZeelande,  et  de  faire  partir  le 
seigneur  de  Sainte-Aldegonde  et  Treslon  comme  S.  A.  préten- 
doit,  ils  s'en  excusoient  par  la  mesme  pacification  de  Gand, 
se  remectant  en  eflect  à  ce  que  auparavant  le  dernier  de 


h 

\ 


(  189) 

jiilet  ils  a? oient  déclairé  a  S.  A.  primes  de  faire  ung  receail 
de  ce  que  restoit  à  faire  de  Tung  et  de  l'autre  costé  à  Tac- 
coroplissement  de  la  pacification  de  Gand ,  pour  après  pro- 
céder contre  les  défaillans  comme  seroit  trouyé  conyenablei 
s'excusans  aussy  deremectre  lecbasteau  d'Ânfers  au  mesroe 
estât  qu'il  avoit  esté  en  délivrant  le  sieur  de  Treslon  ,  al- 
léguans  quecequ*ayoit  esté  practiqué  en  cest  endroit  estoil 
contre  ladicte  pacification  et  privilèges  du  pays  :  au  de* 
morani  s'accordans  à  tout. 

Sur  qijoy  Sadicte  Âltèze,  après  avoir  ouy  lesdicts  évec- 
ques  et  de  Grobbendoncq,  visité  ladicte  réponse  et  bien 
entendu  le  tout ,  donna  pour  réplicque,  qu'il  seroit  bien 
raisonnable  queTefiect  fust  conforme  aux  bonnes  paroles 
et  promesses  de  l'obéissance  de  S.  M. ,  que  les  estats  asseu- 
roienl  et  repétoient  si  souvent,  faisant  toutesfois  journel- 
lement le  contraire,  mesmes  telles  hostilités  dont  S.  A. 
justement  s'en  pourroit  ressentir,  ne  leur  en  donnant  ou 
ayant  occasion  quelconque ,  et  offrant  néantmoings ,  et 
affin  que  tout  le  monde  cognoisisse  clèrement  qu'elle  ne  dé- 
siroit  la  guerre ,  que  tant  de  sa  part  que  desdicts  estats ,  fus- 
sent envoyez  vers  S.  M.  aulcuns  personnaiges  pour  l'infor- 
mer de  l'étal  des  affaires ,  affin  qu'elle  prévoise  d'ung  autre 
prince  ou  princesse  du  sang  pour  gouverner  le  pays,  et  que 
cependant,  parforme  d'intérim,  cessassent  toutes  praticques 
emprises,  armées  ethostilitez,  avec  serment  solemnelle  de 
tous  deux  costés  de  riens  attenter  au  contraire  directement 
ni  indirectement,  demeurant  cependant  Sadicte  Âltèze 
audict  chasteau  ou  ville  de  Namur  ou  aultre  lieu  qu'elle 
trouveroit  à  propos  et  convenir  pour  sa  seureté,  affin  de 
gouverner  comme  il  avoit  faict  soubs  l'autborité  de  S.  M.  et 
en  conformité  de  la  pacification  de  Gand  et  l'esdict  de  ac- 
cord, par  advis  des  consaulx  d^estat  privé  et  des  finances  res- 
ToM.  X.  13 


(  190) 

pectiyemeDt ,  requérant  les  estais  d'adfiser  le  Heu  où  ils 
Toudroient  se  tenir  pour  s'approcher  de  S.  A.,  s'ils  ne  Iroo- 
Yoieut  raisonnable  Tenir  la  pari  qu'icelle  seroit. 

Afeoques  laquelle  réponse  furent  lesdicts  éyecques  dé- 
peschez,  demeurant  près  de  S.  A.  ledicl  de  Grobbendonoq 
par  ordonnance  et  commandement  d'icelle,  lequel  pour 
ce  et  pour  ne  pouvoir  faire  de  présence  l'office  qu'il  dési- 
roit  pour  avancer  la  paix,  donna  aoxdictsévecqoe8,oullre 
la  réponse  de  S.  A.,  ung  mémoire  à  part  tendantà  la  roesme 
fin  et  effect  ;  et  fus!  sur  ladicle  réponse  de  S.  A. ,  après 
quelle  fus!  présentée  par  lesdicts  é? ecques  et  visitée ,  ré- 
plicqué  desdits  estats  par  ung  escript  distingué  par  x  ar- 
ticles, contenant  en  effect  ung  remerctment  de  la  bonne 
intention  de  S.  A.  a  la  paix  et  endroict  l'observation  de  la 
pacification  deGand,et  réciprocque  promesse  que  le  mesme 
seroit  faict  du  costé  des  estats;  représentant  ce  néantmoingt 
à  S.  A.  que  l'inespérée  et  subite  retraicte  au  chasteau  de 
Narour  leur  avoit  donné  grande  occasion  de  diffidence ,  y 
joinct  le  contenu  des  lettres  interceptées  du  secrétaire 
Escovedo,  et  le  saisissement  de  la  ville  de  Gbarlemont  » 
avecq  les  praticques  sur  la  ville  et  chasteau  d'Anvers,  et 
autres  diverses  menées  et  secrète  préparation  de  guerre  et 
praticques  avec  les  Allemans  y  ensuivies,  au  contraire  de 
l'intention  des  estats  et  ladicte  pacification  et  aussy  de  la 
promesse  a  eulx  faicte  à  Malines;  et  ce  néantmoing  pour 
parvenir  à  ung  repos  publicq,  supplioient  lesdits  estats  par 
ledict  escript  k  8.  A.  de  se  désarmer  et  se  défaire  inconti- 
nent de  ses  forces  en  faisant  promptement  retirer  les  Alle- 
mans et  renonçant  à  toutes  ligues,  qu'elle  pou  voit  avoir  faict 
avec  le  duc  de  Guise  et  aultres,  et  ne  user  d'arrier  conseil , 
ains  faisant  retirer  les  personnes  qu'ils  entendoient  faire 
malvais  office  auprès  deS.  A.,  comme  icelle  par  diverses  fois 
avoit  esté  requise;  pour ,  cela  faict ,  se  joindre  avec  eulx  sui- 


(  191  )         . 

ipant  rallianoe  réciprocquement  faicle,  et  pour  lors,  seloo 
TaTis  du  conseil  d'estat,  régir  et  gouverner,  qu'ils  enten- 
doient  debfoir  se  faire  par  pluralité  des  voix,  prétendant 
que  lesdîtcs  Toix  fussent  notéez,  et  par  Fun  des  principaulx 
dudict  conseil  paraphéez,  et  que,  en  défaut  de  ce,  les  résolu- 
tions fussent  tenues  pour  nulles^  prétendans  lesdicts  estais 
tout  ce  que  dessus,  moîennant  serment  préalablement  faict 
de  S.  A.,  d'oblier  tout  le  passé  et  d'agréer  tout  ce  qu*estoit 
faict  et  résolu  pendant  la  nouvelle  altération,  s'ayans  les- 
dicts estais  par  lediot  escripl  encore  élargy  d'avantage  a 
dire  àSadicte  Altesse,  quesi  icelIe,pour  plus  grand  son  con- 
tentement, trouva  expédient  ne  plus  gouverner  par  deçà , 
et  résolut  se  retirer,  comme  icelle  avoit  offert  par  lediclde 
Grobbendoncq ,  qu'ils  s'y  accommodaient  aussy  ,  et  qu'en 
ce  cas,  pourroit  icelle  laisser  la  charge  dudict  gouverne- 
ment audicl  conseil  d'estat  y  établi  par  S.  M.,  comme  se 
faisoît  auparavant  de  sa  venue,  et  ce  par  provision  et 
jusquesà  ce  que  Sadicte  Majesté  y  auroit  préveu  de  quelque 
prince  ou  princesse  de  son  sang;  requérans  aussy  lesdicts 
estais,  pour  la  conclusion  finale  dudict  escripl,  S.  A.  soy 
désister  de  les  charger  devers  plusieurs  princes  et  potentats 
de  lachristianité  d'hérésie,  rébellion,  et  comme  s'ils  pré- 
lendoienlde  vivre  sans  bride,  et  en  liberté  de  religion, 
comme  ils  estoienl  adverlis  que  Son  Altëze  avoit  faict  con- 
tre raison,  signamenl  vers  l'Impératrice,  par  ses  lettres 
du  14  d'aougsl  escriples  de  sa  main  et  interceptées. 

Cependant,  étant  lesdicts  évecques  partis,  chercha  ledict 
sieur  de  Grobbendoncq  touttes  occasions ,  et  pensa  à  tous 
bons  moyens  pour  mettre  Son  Allèze  en  bon  chemin,  et 
advisa  i  demander  à  icelle  une  fois  audience  à  part  pour 
plus  librement  povoir  parler,  comme  il  fist ,  en  lui  décla* 
ranl  qu'il  avoit  quelque  chose  sur  le  coeur  pour  dire  a  la 


(  192) 
décharge  de  son  debvoir  et  obligation  qu*il  avoit  au  serfice 
de  S.  M.,  qu'il  ne  Touidroit  ni  oseroit  dire  publicquement 
au  conseil.  A  quoy  luy  aïant  S.  A.  constitué  heure,  après 
que  ledict  de  Grobbendoncq  eust  demandé  congé  de  po? oir 
parler  librement  en  ceste  matière ,  et  que  S.  A.  luy  eust 
non  seulement  de  ce  donné  congé,  mais  aussy  l'incité  et 
animé  de  le  faire,  disant  qu'il  estoit  amy  des  libres  propos 
à  des  ministres  qui  procédoient  de  telle  façon  par  bon 
lèle ,  commença  ledict  de  Grobbendoncq  à  dire  à  S.  A. 
qu'il  alloit  considérant  à  son  grand  regret,  que  lesestats,  luy 
etaultres  quyse  mesloientde  la  paii  faisoient  peine  perdue, 
pour  ce  que  Sadicte  Altéze,  encoires  qu'elle  eust  la  paix  à 
la  bouche,  avoit,  selon  que  se  povoit  par  signes  extérieurs 
juger,  la  guerre  au  coeur,  d'aultant  qu'elle  entretenoit, 
hantoit  et  favorisoit  tous  ceulx  qui  estoient  d'humeur  ten- 
dant à  ladicte  guerre ,  les  ungs  pour  avoir  esté  injuriés  par 
les  estais ,  et  comme  picqués  tendans  à  la  vengeance ,  les 
aultres  pour  être  de  leur  profession  gens  de  guerre,  et 
ainsy  intéressez  et  conseillans  a  leur  profit;  dont  Sadicte 
Altéze  s'en  ressentant  un  peu ,  dit  qu*on  luy  feroit  tort  a 
penser  qu'il  se  gouveruoit  selon  que  ceulx  qu'il  hantoit, 
conseilloient,  et  non  comme  à  luy  sembleroit  convenir 
pour  le  service  de  S.  M.  et  bien  publicq ,  et  qu'il  estoit 
bien  obligé  de  recueillir  et  bienveigner  tous  ceulx  qui  le 
sui voient  mesme  en  ceste  saison,  que  icelle  sembloit  aban- 
donnée d'autres,  non  pas  d'ensuivre  tout  ce  qui  ils  conseil- 
loient, et  que  Dieu  luy  avoit  donné  la  grâce  et  l'expérience 
de  sçavoir  user  eu  ce  de  discrétion,  et  que  se  ainsy  ne 
fust ,  ne  méritoit  d'avoir  la  charge  de  gouverner  que 
S.  M.  luy  avoit  donné;  en  ce  usant  d'ung  bien  long  dis- 
cours, par  lequel  pensoit  audict  de  Grobbendoncq  avoir 
donné  entière  satisfaction  ,  mais  icelluy  réplicqua,  disant 


(  193) 

que  ce  n'étoit  le  plus  grand  argument  qu'il  avoit  pour  l'o- 
pinion qu'il  avoit  diot  et  déclairé  à  S.  A.  Aios  puisqu'icelle 
disoit  de  se  gouverner  selon  qu'il  convenoit  pour  le 
service  de  S.  M. ,  ledict  de  Grobbendoncq  fist  illation  que 
S.  A.  debvroit  aToir  une  maxime  et  résolution  prise,  qu'il 
convenoit  pour  ledict  service  de  S.  M.  de  finir  ce  différent 
BTCcq  les  estats  par  guerre  plustot  que  par  appointement, 
et  que  icelie  debvroit  avoir  de  ainsy  faire  charge  expresse 
de  S.  M.  en  faisant  seulement  démonstration  du  désir  de 
la  paix,  pourroieulx  justifier  la  cause  devant  tout  le  monde, 
et  que  si  ainsy  estoit,  on  se  trayailloit  pour  riens  contre  une 
telle  résolution  prise  de  Sadicte  Majesté;  sur  quoi  Sadicte 
Altèze,  avecques  une  véhémente  affection  et  serment,  as- 
senra  ledict  de  Grobbendoncq  du  contraire,  à  sçavoir,  que 
S.  M.  ne  désiroit  riens  tant  que  la  paix ,  et  qu'il  estoit  en 
ce  de  nature  et  intention  contraire  à  luy,  qui  confessoit 
bien  d'avoir  l'inclination  pour  la  guerre  ,  mais  point  en  ce 
pays  par  deçà,  puisqu'entendoit  n'estre  convenable  audict 
pays  ,  ny  aussy  conforme  à  l'intention  de  Sa  Majesté,  la 
quelle  ayoit  des  occasions  assés  de  faire  la  guerre  ailleurs, 
où  S.  A.  se  désiroit  employer,  après  avoir  procuré  par  deçà 
la  paix  ,  et  que  pour  ce  S.  A.  avoit,  selon  advis  dudict  de 
Grobbendoncq  ,  demandé  son  congé  de  S.  M. ,  et  qu'elle 
en  attendoit  de  brief  la  réponce ,  ne  doubtant  que  Sadicte 
Majesté  le  luy  donneroit,  moïennant  que  ce  de  par  deçà  se 
pourroit  faire  ayecq  les  estats:  dont  ledict  de  Grobbendoncq 
monstrant  d*en  estre  bien  aise,  print  occasion  de  dire  à 
Sadicte  Altèze  que  s'y  ainsy  estoit,  et  s'y  icelie  n'avoit 
bien  expresse  commission  de  S.  M. ,  de  tenter  la  fortune  de 
la  guerre,  qu'il  s'esbahissoit  fort  comme  osoit  mettre  les 
affaires  en  tel  hazard  comme  avoit  faict  par  la  nouvellité 
par  icelie  commise  et  attentée  et  feroit  d'avantage  conti- 


(  194) 

nuant  la  guerre^  que  seroit  en  effecl  risquer  de  perdre  tout 
le  pays,  et  que  nesçavoit,  si  par  un  désastre  S.  Â.  le  vient  à 
perdre ,  comment  il  respondroit  ?ers  le  Roy  et  les  siens  | 
inférant  aînsy  que  ne  convenist  à  personne  du  monde  plus 
solliciter  et  procurer  cette  paix  que  à  luy  mesmespour  se  dé- 
charger d'nng  si  grand  poix;  sur  ce  discourant  bien  parti- 
culièrement et  par  le  mesme  tous  les  bazards  esqueU 
Sadicle  Altéze  se  mettoit  par  la  continuation  de  la  guerre, 
et  au  contraire  le  peu  que  S.  H.  povoit  gagner,  quand  ores 
Sadicte  Altéie  fust  Tictorieuse  en  tous  les  factions;  y  join- 
dant  les  grandes  et  irréparables  pertes,  si  la  fortune  de  la 
guerre  luy  fust  malheureuse  ;  d'adfantage  qu'il  estoit  et 
seroit  fort  difficile  de  subjuger  tout  le  pays,  nommément 
Hollande,  et  Zeelande,  par  forces  d'armes,  et  possible  de 
le  maintenir  à  la  longue  par  la  seule  force;  de  sorte  que 
discourant  ledict  de  Grobbendoncq  le  tout  ainsy  au  long  et 
allegant  quelques  exemples  du  passé,  aussy  quelques  pré- 
sages du  futur  à  craindre,  mena  Sadicte  Altesse  aux  termes 
de  s'incliner  entièrement  à  ladîcte  paix,  jusques  à  deman- 
der audict  de  Grobbendoncq  ce  quelle  voudroit  que  fisse 
pour  démonstrer  de  n  a?oir  la  guerre  au  coeur ,  comme 
ledict  de  Grobbendoncq  avoit  dit  et  conjecturé ,  à  quoi 
ledict  de  Grobbendoncq ,  priant  pardon  de  tant  de  libres 
propos  tenus,  et  demandant  nouveau  congé  de  pouvoir  dire 
et  répondre  à  la  demande  avec  la  mesme  liberté,  et  instigé  de 
S.A.,  déclaroit  à  icelle  quedebvroit  faire  conte  d'avoir  pour 
la  nouvellité  faicte  entièrement  perdu  crédit  avec  les  estats 
etsubjects,etqueparce  désirant  de  traicter  ne  debvroit  user 
des  promesses  futures,  mais  efiectuer  promptement  ce  que 
vouloit  offrir,  et  ainsy  en  lieu  de  promettre  quelle  se  désar- 
meroitetlicentieroitses  gens,  se  debvroit  désarmer  de  faict 
et  promptement;  et  d'avantage  au  regard  de  la  diffidence 


(  195  ) 

émanée  de  la  nouvellité  par  S.  A.  faîcte,  ne  trouver  élraogei 
quelesestatsdemearasseDt  arméajusquesè  cequ'ib  euaseni 
appaisement  de  la  bonne  et  sincère  intention  de  S.  A. , 
comme  seroblablement  ne  se  deb^roit  acandalider  si  les 
estais  par  la  mesroe  raison  enToyassenl  leurs  députez  et 
exprés  en  tous  cotez  du  monde  où  ils  pensent  que  S.  A. 
pourroit  faire  noufelle  amasse  des  gens  de  guerre  pour  les 
offencer;  aossy  que  Sadicte  Altéze,  comme  voyant  les 
affaires  en  terme  d 'hostilité^  debvroit  présenter  auxdicts 
estais  ostagiers  de  principaulx  seigneurs  de  sa  suite,  pour 
leur  donner  plus  de  seuretez,  et  osier  matière  de  soubçon. 
Ce  que  Sadicte  Altéze  ayant  pacientement  et,  comme  sem- 
bloit,  volontiers  ouy,  accorda  tout  libéralement^  deman- 
dant audict  de  Grobbendoncq  s'il  vouloit  chose  d'advautage 
pour  s'asseurerde  sa  bonne  intention  à  la  paix^  à  quoy  ré- 
pondant icelluy  de  Grobbendoncq,  qu'il  regresloit  de 
n'avoir  le  sçavoir  ou  expérience  pour  faire  ultérieure 
pertinente  demande,  réqueroit  S.  A.  de  faire  rassembler 
ceulx  du  conseil, qu'estoit  lors  lezicelle,  pour,  après  leur 
avoir  faict  part  de  ce  qui  s'estoit  passé  et  devisé  entre 
Sadicte  Altéze  et  luy,  demander  leur  advis  ;  quy  fust  ainsy 
faict  au  mesme  instant ,  et  fust  le  tout  trouvé  bon  desdits 
du  conseil ,  lesquels  ne  sçacbant  que  proposer  d'advan- 
tage,  furent  d'advis  que  ledict  de  Grobbendoncq  fust  in- 
continent avec  telle  charge  devant  relatée  et  sans  dilacion 
renvoyé  vers  lesdits  estais. 

Quoy  ensuivant  fust  icelui  dépesché  le  24  d'aousi,  et 
avec  uue  lettre  de  crédence  et  une  instruction  contenante 
ce  que  Sadicte  Altéze  lui  avoit  donné  en  charge;  dont  ar- 
rivé audict  Bruxelles  fist,  le  26  dudict  mois^  son  rapport 
aux  estais  de  bouche,  lesquels  le  demandèrent  par  escript, 
comme  ledict  de  Grobbendoncq  le  donnoit,  contenant  ce 
que  s'ensuyt. 


(  196  ) 

Premiéremont,  que  S,  A.  ;  par  les  éfecques  d'Ipres ,  et 
d'Arras,  en  présence  des  dépuiez  de  rinipérialeHaje8té;avoit 
déclaré  sa  bonne  intention  et  volonté  pour  eicuser  la 
guerre  et  les  maux  en  dépendans,  offrant  de  son  costeil  faire 
cesser  toutes  bostilitez,  mesme  casser  les  gens  de  guerre 
par  icelle  levés,  et  contremander  tous  ceulx  de  dehors  du 
pays  qu'il  avoit  ordonnés  pour  marcher,  et  aussy  de  ce  faire 
effectuellement  prester  serment  solemnel.  Et  d'advantage, 
pour  donner  auxdits  estats  plus  d'appaisement,  que  Sadicte 
Altèze  estoit  contente  qu'ils  envoyassent  personnes  suf- 
fissantes  en  tous  lieux  où  ils  trouveroient  besoing  pour 
veoir  qu'ainsy  fust  faict,  et  oultre  ce,  affin  que  lesdits  estats 
n'eussent  quelque  arriére-pensée  que  S.  A.  procédoit  de 
maulvaise  foy ,  que  icelle  seroit  contente,  pour  l'observa- 
tion de  ce  qui  seroit  accordé,  bailler  ostagers  en  main  neu- 
trale  de  l'évecque  de  Liège  ,  ou  ailleurs. 

Le  tout  moyennant  que  du  costé  des  estats  fust  faict  le 
semblable,  et  permis  que  de  sa  part  fust  pareillement  en- 
voyés gens  où  le  trouveroit  convenir,  pour  estre  asseuré  du 
mesme  faict  en  droict  des  estats. 

D'avantage  puisque  S.  A.  se  trouvoit  tombée  en  tel  in- 
convénient par  les  praticques  de  ceulx  qui  vouloient 
machiner  contre  sa  personne,  que  luy  sembloit  ne  pouvoir 
doresnavant  bonnement  gouverner  ce  pays  en  la  tran- 
quillité qu'icelle  mesmes  désiroit,  qu'icelle  avoit  donné 
charge  audict  de  Grobbendoncq  requérir  jles  estats  qu'ils 
Youlissent,  le  plus  tôt  qu'il  leur  fust  possible,  envoyer 
vers  S.  M.  personnes  qualifiées  des  nobles  et  prélats, 
pour  requérir  S.  M.  d'avoir  aultre  gouverneur  du  sang , 
offrant,  en  cas  qu'ils  ne  trouvissent  aulcuns  volontaires  à 
faire  ledict  voyage,  d'envoyer  elle  mesme  quelque  gentil- 
homme qu'elle  trouveroit  à  propos,  avecq  lettres  siennes 


(197) 

servant  au  mesme  effect,  joinctes  à  celles  que  lesdicts  estats 
fouldront  escripre,  et  qu'il  escrîpveroit  le  plus  faTorable- 
ment  qu'il  luy  seroit  possible,  déclarant  Sadicte  Altèze 
qu'elle  avoit  ferme  espoir  (comme  congnoissant  S.  H.  fort 
inclinée  à  la  tranquillité  et  repos  de  ce  pays)  qu'icelle  sans 
délay  s'accommoderoit  et  résouldroit^lant  plus  queSadicte 
Allèze  promettoit  d'en  tenir  la  main,  en  demandant  son 
congé. 

Et  sembloit  à  Sadicte  Altézc,  pour  mouvoir  d'advantage 
S.  H. ,  de  continuer  la  bonne  voje  de  bénévolence  jà  com- 
mencée, que  lesdicts  estats  feroient  bien  de  faire  quelque 
démonstration  à  leur  bonne  intention  d'obéissance  en 
droictdes  points  par  S.  A.  à  eux  demandés,  sans  le  tout  re- 
mettre sous  la  diffidence,  laquelle,  en  procédant  comme 
dessus,  devroit  cesser,  et  durant  icelle  avoir  par  ce  moyen 
tant  meilleur  fondement  d'escripre  à  Sadicte  Majesté  pour 
la  maintenir  en  son  bon  propos,  selon  sa  bonne  volonté,  que 
luy  demeuroit  et  demeureroit  toujours  vers  les  estats  pour 
leur  procurer  la  paix  et  repos ,  nonobstant  l'inconvénient 
susdict  auquel  icelle  estoit  tombée. 

Présentant  Sadicte  Altéze  en  faisant  cesser  par  le  moyen 
que  dessus,  toutes  armes  et  hostilités,  de  gouverner  selon 
la  pacification  de  Gand,en  toute  doulceur  dés  le  chasteau 
ou  ville  de  Namur,  et  requérant  les  estais  au  regard  de 
ce  qu'estoit  advenu,  ne  lui  voulissent  faire  instance  d'aban- 
donner ledict  lieu  ou  autre  où  icelle  penseroit  sa  personne 
estre  seure,  désirant  Sadicte  Altéie  cependant  que,  du 
costé  des  estats  ,  tout  ce  que  sentoit  la  guerre  ,  cessassent, 
assçavoir  :  exploits  d'armes,  saisissement  des  biens  de  ceulx 
qui  suyvoient  sa  personne ,  détention  des  prisonniers  et 
empeschement  des  libres  venues  et  allées,  comme  Sadicte 
Altéze  ofFroit  de  son  costé  à  tous  ceulx  qui  vouloient  venir 


(  198  ) 

vers  elle,  affin  que  le  toul  sentisse  la  paix  et  ooo  la  guerre. 

Et  cependant  que  ledict  de  Grobbendoneq  estoit  traie- 
tant  ce  que  dessus  avecq  les  estats ,  estant  parvenue  aui 
mains  de  S.  A.  la  réponce  que  lesdicts  estats  ayoient  faict 
sur  lesdicts  articles ,  qu'icelle  a^oit  envoyé, comme  dict  est, 
par  les  évecques  d'Arras  et  d'Ipres ,  fist  icelle  une  brieffe 
réplique  le  28  d'aoust ,  laquelle  envoya  à  Bruielles  par 
rhuissier  du  conseil  d'estat  auxdicts  estats ,  les  remerciant 
de  leur  bonne  intention  en  droict  la  religion  catholicque, 
et  aussj  obéissance  de  S.  H.,  et  promettant  tout  bon  office 
réciproque,  mesme  d'observer  la  pacification  de  Grand,  et 
offrant  des  députez  commissaires  pour  vuider  les  différents, 
et  pour,  par  mutuelle  communication,  le  tout  conclure  et 
arrester,  affin  que  ladicte  pacification  fust  entièrement  ef- 
fectuée sans  ultérieure  scrupule  ou  arriére^pensée  ;  et  pour 
l'instance  que  lesdicts  e»tats  avoient  par  diverses  fois  faict 
vers  icelle  pour  sçavoir  le  fondement  de  la  cause  que  S.  A. 
avoit  eu  se  mettre  au  cbasteau  de  Namur,  icelle  envoyoit  de 
ce  plus  particulière  déclaration  par  ses  lettres  à  part  esorip* 
tes  auxdicts  estats;  finalement  s'exécusant  de  ce  que  les- 
dicts estats  Tavoient  chargé  d'avoir  escript  à  leur  charge  à 
rimpératrice  et  autres  princes  et  potentats,  déclara  d'avoir 
eu  toujours  bonne  opinion  de  la  généralité  des  estats,  mais 
non  des  malintentionnés  auxquels  tels  propos  touchoient. 

Et  comme  ledict  de  Grobbendoneq  se  tenoit  quelque 
tems  à  Bruxelles,  sollicitant  les  estats  pour  se  résouldre  à 
la  paix  sur  les  bonnes  offices  de  Sadicte  Altèie,  lesquels 
il  alloit  divulgant  et  rémonstrant  partout,  et  même  la 
bonne  espérance  de  paix,  selon  ladicte  intention  deS.  A.  ; 
s'en  appercevant  touttes  fois,  que  n'y  avoit  encores  de  tout 
contentement  desdicts  offices,  ains  qu'on  préteudoit  que 
S.  A.  deust   promptement  sortir  aussy  du  chasteau  de 


(  199  ) 

Namur  et  abandonner  Cbariemont,  lodict  de  Grobben- 
doncq,  pour  prévenir  et  ainsy  préparer  le  bon  chemin,  en 
advertit  S.  A.  par  lettreaesoriptes  au  secrétaire  Berlby ,  et, 
ce  do  scen  des  comtes  de  Lallaing  et  Bossu,  et  quelques 
autres  des  estats,  mais  furent  les  lettres,  nonobstant  le  pas- 
seport dudict  comte  de  Lallaing,  interceptées  à  la  porte  de 
Bruxelles  et  ouvertes  et  leutes  par  les  députez  d'Hollande, 
et  depuis  ce  uéantmoings  recouvertes  et  leutes  es  plains 
estais,  où  fust  ordonné  qu'elles  fussent  envoyées  comme  fo* 
rent,  mais  si  tard  qu'elles  ne  pouvoient  servir  à  leffect  pour 
lequel  ledict  de  Grobbendoncq  les  avoit  escript ,  qu'estoit 
que  S.  A.  deust  aux  estats  offrir  ledict  chasteau  avant  d'en 
être  requis  d'eulx  avec  les  armes  en  mains,  veu  que  ce 
seroit  espèce  de  force,  et  ne  se  feroit  avecq  si  grande  répu- 
tation ,  y  adjoustant  les  raisons  pourquoy  luy  sembloit  que 
S.  A.  debvoit  faire  libéralement  ledict  offre  molennant 
quelque  asseurance  du  Caict  de  la  religion  quelle  pourroit 
obtenir,  en  le  condicionnant  avecq  ung  tel  offre,  à  sçavoir  : 
que  l'union  tendante  à  la  conservation  de  ladicte  religion 
fust  publiée  si  bien  en  Hollande,  et  Leelande,  que  es  aultres 
provinces,  quy  sembloit  de  quinze  provinces  confédérées 
par  ladicte  union,  sedebvoir  trouver  bon,  lesquelles  pas*- 
sant  après  les  aultres  leur  roettroient,  comme  l'on  dict^ 
le  cbat  aux  jambes,  les  mettant  eu  nécessité  de  faire  ce 
debvoir  ou  déclaration  de  ne  se  tenir  d'accord  avec  les 
aultres;  et  combien  que  ce  point  fust  offensif  à  ceulx  d'Hol- 
lande et  Zeelande  qui  envoyarent  la  copie  de  la  lettre  inter- 
ceptée au  prince  d'Oranges,  pour  y  avoir  regard ,  fust  ce 
néantmoings  par  la  généralité  des  estats  trouvée  bonne  et 
ordonné  quelle  fust,  comme  dict  est,  envoyée. 

A  quelle  occasion  et  pour  se  justifier,  ledict  de  Grob-* 
bendoncq  déclaroit  aux  estats  de  bouche  la  raison  que  lui 


C  200  ) 

avoit  ineu  de  faire  ladicte  lettre,  aussj  qu'il  Tavoit  faict  du 
8ceu  d'aulcuns  persoooaîges  prîncipaulx  des  eslats,  et  qu'il 
luy  sembloit  que  leur  iroportoit  d'a?oir  le  cbasteau  de  Na- 
mur,  comme  ils  prétendoieut,  que  c'estoit  le  chemin  pour  y 
par?enir.  Ce  que  lesdicts  estât»  trouvoientboo,  nonobstaol 
que  ceulx  de  la  Hollande  et  Zeelande  le  caloranioient ,  et 
en  remerciant  ledict  de  Grobbendoncq  du  seing  qu'ils  por- 
toient  pour  le  bien  publique,  le  réquerans  de  vouloir  re- 
tourner yers  S.  A.  pour  à  ce  la  persuader,  en  luy  donnant 
lettre  de  crédence  du  v*  du  septembre;  et  ce  nonobstant 
que  le  jour  au  paravant  ils  aboient  en?oyé  leur  réponce  sur 
l'escript  apporté  par  les  dicts  évecques  d'Ipres  et  de 
Bruges,  et  ce  par  le  huissier  du  conseil  d'estat  que  S.  A. 
aToit  envoyé  à  Bruxelles  avec  ses  lettres,  pour  haster  ceste 
négociation,  contenante  ladicte  réponce,  donnée  sur  ce  que 
ledict  de  Grobbendoncq  avoit  donné  à  entendre  en  vertu 
des  lettres  de  crédence  de  S.  A.,  en  effect  : 

Que  les  estats  ayant  raeurement  considéré  ce  que  ledict 
de  Grobbendoncq ,  en  vertu  des  lettres  de  crédence ,  avoit 
proposé ,  et  les  articles  par  S.  A.  proposés  du  xiiij  d'aougst, 
et  remercians  S.  A.  de  ses  offres  et  présentations  et  deTaffec- 
tion  qu'icelle  déclaroit  avoir  au  rétablissement  du  bien  et 
repos  publicq,  la  prioient  de  le  vouloir  effectuer  au  plus  tôt, 
comme  important  beaucoup  pour  l'asseurement  et  mainte- 
nement  de  notre  saincte  foy  et  religion  catholique  ro- 
maine, et  la  deue  obéissance  et  authorité  de  8.  H.;  et 
faisans  réponse  d'article  en  article  ,  réquerans  d'avoir  plu- 
sieurs desdicts  articles  effectués,  s'en  excusans  aussy  d'aul- 
cuns d'iceulx,  comme  des  ostagiers  que  S.  A.  avoit  offert 
pour  plus  grande  seureté  réciprocque,  le  tenans  pour  chose 
plus  difficile  que  nécessaire,  excusans  aussy  de  licentier 
entièrement  leurs  gens  de  guerre,  que  8.  A.  avoit  pro- 


(  201  ) 

posé,  ne  fust  que  préalablement  tous  les  estrangiers  fus- 
sent licentiés  et  sortis  du  pays,  insistans  ce  néantmaings 
que  S.  A.  deubt  promptement  abandonner  Namur,  pour 
démonster  yraiment  qu'elle  désiroit  paii,  remonstrans  que 
en  deffaut  de  ce,  seroient  par  l'union  forcés  et  obligés  de 
secourir  leurs  confédérés  de  Namur;  sustenant  finalement 
que  S.  A.  se  deb?roit  fier  à  euh  et  s'asseurer  qu'ils  ne 
feroient  jamais  contre  leur  debvoir,  tant  en  droict  de  la  con- 
ser?ation  de  la  saincte  foy  catbolicqoe  romaine  que  de 
l'autboriié  et  obéissance  deue  à  S.  H.,  prolestans  que  si 
S.  A.  par  défiance  et  refusant  ce  que  dessus^  fust  occasion  de 
guerre,  qu'eulx  en  seroient  innocens  devant  Dieu  et  tous 
les  hommes,  de  tous  les  maux  et  inconyéniens  qu'en  pour- 
roient  advenir,  inhortani  Sadicte  Altéie  de  ne  se  laisser 
divertir  de  sa  bonne  intention  par  advertissemensque  pour- 
roient  luy  avoir  esté  faicts,  du  danger  de  sa  personne  ou 
aultrement,mesmes  soustenans  que  tels  advertisseraens  luy 
debvroient  donner  plus  grande  asseurance  comme  procédés 
des  personnaiges  principauli  des  estais,  s'ayant  par  telle 
diligence  démonstré  afifectionnés  à  Sadicte  Altéze  et  soi- 
gneux de  la  seureté  de  sa  personne,  et  que  ne  debvroient 
faillira  leur  debvoir,  si  quelque  chose  contre  icelle  sur- 
yenist  ou  se  découvrist,  s'en  plaindans  lesdicts  estats  que 
S.  A.  avoit  celé  lesdicts  advertissemens,  tant  au  conseil 
d'estat  qu'aux  estais  généraulx,  lesquels  Tayans  sceu  en 
temps,  eussent  tenu  l'injure  faicte  comme  à  eulx  mesmes, 
et  faict  des  démonstrations  telles  qu'on  pouvoit  d'eulx 
espérer,  au  regard  des  biens  faicts  auparavant  en  semblable 
occasion,  mais  beaucoup  moindres. 

Et  comme  ledict  de  Grobbendoncq  estoil  pour  parti  r  le  len- 
demain Yj*  mois,  vindreut  le  même  jour  lettres  de  S.  A.  du 
mémedate  du  T*  de  septembre  contenantes  les  bonnes  nou- 


(  202  ) 

velles  que  S.  M.  étoit  entièrement  délibérée  de  faire  paix 
avec  aes  subjects,  et  qu'il  avoil  donné  à  S.  A.  licence  de  se 
retirer,  avec  promesse  d'envoyer  bientost  autre  gouTcrneur 
de  son  sang,  comme  les  estats  aYoient  demandé. 

El  ce  nonobstant  que  S.  A.  escripvisl  par  la  même  lettre 
quelle  envoyroit  les  ambassadeurs  de  Liège  et  de  Juliers, 
pour  plus  amplement  informer  les  estats  de  la  bonne  ré- 
solution et  intention  de  8.  H.,  voulurent  lesdits  estats  que 
ledict  de  Grobbendoncq  partist  vers  Sadicte  Altèze  pour 
l'effect  susdict  et  pour  d^icelle  obtenir  prompte  et  faTorable 
réponce  ;  lequel  à  l'instance  desdicts  estats  partant  et  ar- 
rivé à  Namur,  a  suivant  sa  charge  particulièrement  dis- 
couru avecq  S.  A.,  sur  les  conditions  de  la  paix  des  estats 
démandées,  et  avec  l'assistance  de  ceulx  du  conseil  que  lors 
se  IrouToient  près  de  S.  A.,  après  plusieurs  disputes,  en  la 
fin  a  mesné  la  chose  si  avant ,  que  les  conditions  ont  esté 
mises  par  escript  le  xi*  de  septembre,  en  telle  forme  qu'il 
sembloit  audict  de  Grobbendoncq  que  les  estats ,  selon  la 
charge  à  luy  donnée, en  deussent  avoir  contentement:  qui 
ne  fust  sans  grande  peine  pour  la  diversité  des  opinions  et 
les  difficultés  qui  en  semblables  afiPaires  se  soloient  repré- 
senter, mais  forent  finalement  arrestées  et  signées  de  S.A. 
et  délivrées  audit  de  Grobbendoncq  pour  les  présenter  aux 
estais. 

Auxquels,  estant  de  retour  à  Bruxelles,  a  le  xij'dudict 
mois,  déclaré  de  bouche,  que  comme  ils  l'avoient  envoyé 
rersS.  A.  pour  deux  choses  principalement,  l'une  pour  bien 
donnera  cognoistreà  icelle  les  justes  causes  et  raisons  qu'ils 
avoient  de  demander  les  seuretés  par  eux  prétendues,  l'autre 
pour  aulcunemenl  radoucir  leur  demande  tant  absolutede 
r'avoir  le  ch'asteau  de  Namur  et  Gharlemont  promptement, 
sentant  quelque  rigueur  non  accoustumée  entre  le  prince 


(  203  ) 

el  subjecUy  il  avoit  à  l'ung  et  Tautre  saiisfait  en  ayant  ré* 
monstre  à  Sadîcte  Allèze ,  qu*il  convenoit  par  telle  toye 
quièter  le  peapletaot  émeu^et  ayant  une  peur  et  impres- 
sion générale  d'estre  abusé  et  en  la  fin  oppressé;  qu'il  avoit 
par  telles  raisons  et  aullres  semblables,  mené   8.  A.  si 
avant  qu'il  espéroit  que  lesdicts  estais,  aprèsqu'ilsauroient 
teu  l'escript  des  conditions  de  paix  qu'il  portoit  signé  de 
8.  A.  pour  leur  délivrer,  se  trouveroient  de  son  exploit  con- 
tens  et  satisfaits;  auquel  escript  et  la  lettre  d'icelluy  ledict 
de  Grobbendoncq  se  remettoit,  leur  déclarant  ce  néanl- 
moings  préalablement,  que  combien  qu'il a?oit  pensé  que 
sa  négociation  par  la  lettre  venue  de  8.  H.,  dont  S.  A.  avoit 
donné  les  bonnes  nouvelles  aui  estats,  seroit  beaucoup  faci- 
litée, qu'il  l'avoit  touttesfois  fort  difficile,  au  regard  que  S. 
A.  l'avoit  remis  aux  seigneurs  et  gentilshommes  eslans  de  sa 
suyte,pouraultantquetouchoitlepoînct  d'abandonner  leurs 
cbargeson  offices,  comme  lesdicts  estatsavoieutdemandé,di* 
sant  qu'ellene  pouvoit  moins  que  leur  porter  le  respect  que 
leur  bon  zélé  méritoit ,  et  mesmes  qu'elle  ne  vooloit  traicter 
sans  leur  intervention,  et  que  faisant  aultreroent,  ce  seroit 
contre  son  honneur,  au  préjudice  duquel  n'entendoit  que 
8.  H.  luy  pouvoit  commander,  de  sorte  qu'il  convenoit 
avoir  été  force  audict  de  Grobbendoncq  de  donner  auxdicts 
seigneurs  contentement  en  général  et  en  particulier  de  ce 
que  à  chacun  d'eux  poutoil  toucher  en  droict  des  estats 
et  offices  qu'ils  avoient,  pour  ne  divertir  la  bonne  inten- 
tion que  8.  A.  monstroit  à  la  paix  ;  qu'a  cousté  audict  de 
Grobbendoncq  delà  peine  assez,  et  ce  néantmoings  avec  la 
bonne  assistance  des  conseiliiers  Foncq  et  Assonville,  et 
autres  estans  du  conseil  vers  8.  A.,  en  est  venu  k  bout,  y 
assistans  aussy  les  ambassadeurs  de  l'empereur  qui  lors  se 
Irouvoient  audict  Namur;  de  sorte  que  les  conditions  de 


(  204  ) 

paii  furent, comme  diclest,  conclues  par  escript  de  commun 
accord ,  ayant  ledict  de  Grobbendoncq  aussy  déclaré  aux- 
dicts  estats  d'avoir  fait  instance  vers  S.  A.  pour  ?eoîr  la  lettre 
de  S.  M.  contenant  iadicte  résolution  de  paix,  tellement 
qu*ilavoitobtenu  vision  d'icellequ'estoitescriple  en  cyfre  et 
sousignée  de  la  main  da  S.  H.^daléele  vi^'d'aoust^de  laquelle 
fust  le  decyf rément  apporté  aumémeinstant,  et  à  l'inspirée 
demandée  du  secrétaire  qui  Tavoit  en  guarde,  par  laquelle 
avoit  veu  et  entendu  que  S.  H.  déclare  sadicte  intention 
telle  que  S.  A.  avoit  escript  auxdicts  estats,  contenant  icelle 
lettre  quelques  autres  choses  que  8.  A.  avoit  commandé 
audict  de  Grobbendoncq  ne  divulger. 

Et  finalement  déclaroit  ledict  de  Grobbendoncq  aux- 
dicts estats  que  Sadicte  Altéze  avoit  stipulé,  et  pour-parlé 
bien  expressément ,  ayant  signer  lesdictes  conditions  de 
paix,  trois  choses,  assavoir  :que,  se  faisant  Iadicte  paix, 
la  religion  calholicqueseroit  maintenue  es  provinces  con- 
fédérées par  Tunion,  de  moings  que  nul  exercice  d'autre  y 
seroit  souffert ,  aussy  que  pour  l'obéissance  deue  à  S.  H.  et 
le  respect  à  icelle  S.  A.  durant  son  gouvernement,  et  pen- 
dant qu'on  traictoit  la  paix,  toute  hostilité  cesseroit;  de 
sorte  que  nulle  honte  de  surprise  luy  seroit  faicte  du  chas- 
teau  de  Naraur  ou  ailleurs;  dont  ledict  de  Grobbendoncq 
pensant  bien  estre  informé  de  l'intention  des  estats,  en 
asseuroit  S.  A.  sur  son  honneur  et  vie  ;  et  l'ayant  donné  aussi 
àcognoistre  auxdicts  estats,  les  pria  d'en  faire  conte  et  tenir 
bon  mémoire  en  y  donnant  tel  ordre  que  à  leur  dessin  par  les 
gens  deguerre  ou  aultrene fust  faict  au  contraire,  puisque 
S.  A.,  sur  telle  asseurance  dudict  de  Grobbendoncq  et  con- 
fiance d'eux,  s'en  alloit  désarmant  et  avoit  QQCsroes  renvoyé 
quelques  Allemands  qu'il  avoit  tenu  en  service ,  et  faict 
cesser  les  ouvrages  de  la  fortifiation  dudict  chasteau  de 
Namur  et  aultres  démonstrations  de  paix. 


C  205  ) 

Et  furent  les  articles  et  conditions  de  paix  que  ledict 
deGrobbendoncq  y  délivroit  aux  estais  subsignés  de  S.  A., 
les  suyvans  :  que  8.  A.  ne  désirant  riens  plus  que  faire 
promptement  cesser  toutes  les  causes  d'altérations,  en- 
semble effectuer  la  Tolonté  de  S.  M.,  et  pour  une  fois 
mettre  fin  à  ces  différens ,  accordoit ,  selon  la  réquisition 
des  estats ,  les  points  et  articles  suyvans  : 

Que  le  traicté  de  pacification  et  édict  perpétuel  et  ra- 
tification de  S.  H.  demeurent  en  leur  plaine  force  et  vi- 
geur,  et  tout  ce  qui  se  faict  ou  atteinte  contraire  par  qui 
que  ce  soit ,  demeure  pour  nul,  cassé  et  comme  non  ad-* 
venu  et  à  jamais  oublié. 

Et  affin  de  tant  mieulx  redresser  la  confidence  entre  les 
subjets  de  S.  M.  et  une  bonne  union  et  accord  pour  le  ser- 
Tice  de  Dieu^mainlenement  delà  religion  catholicque ro- 
maine, observance  deue  à  S.  H.,  ensemble  pour  le  repos, 
bien  et  tranquillité  du  pays,  et  mectre  paix  entre  mesmes 
subjecls,  soit  accordé  une  oblience  parfaite  et  perpétuelle 
de  deux  costés  de  tout  ce  que  peut  avoir  esté  faict  depuis 
la  dernière  altération ,  sans  en  faire  aulcuue  mention  ,  re- 
proche  ni  recherche,  comme  chose  non  advenue,  ainsy  que 
dict  est. 

Et  que,  pour  encheminer  incontinent  ceste  pacification 
de  la  part  de  S.  A.  et  complaire  auxdicts  estats,  elle  estoit 
contente  de  meclre  promptement  la  ville  et  chasteau  de  Na- 
mur  es  mains  de  ceulx  qui  les  tenoient  et  gouvernoient  au 
jour  que  Sadicte  Altèze  est  venue  au  chasteau  et  ville  de 
Namur,  sans  y  faire  aulcungs  changement  ou  nouyellité. 

Offrant  le  mesme  des  places  de  Gharlemont  et  Harien- 
bourg,  suivant  la  pacification,  sitost  que  les  estats  seroientsa- 
tisfaicts  aux  points  que  cy  après  seront  répétés  en  article  xy. 

Qu'elle  accordoit  pareillement  de  licentier  et  faire  in- 
ToM.  X.  14 


(  206  ) 

continent  sortir  les  gens  de  guerre  allemans  y  eu  leur  don- 
nant contentement  par  lesdicts  estais  conforme  à  l'accord. 

Que  seroient  aussy  cassés  et  licentiés  des  deux  coatés 
tous  gens  de  guerre  de  pied  et  che?al ,  levez  ou  relenuz  eo 
waerigeld,  ou  aultrement,  depuis  ces  derniers  troubles, 
et  dont  de  bonne  foy  se  donneroit  liste,  pour  plus  grande 
asseurance  et  confidence. 

Quant  aux  autres  soldais  non  estans  de  garnison  ordi- 
naire et  touttesfois  présentement  en  service  devant  ces 
derniers  troubles,  qu'ils  se  repartiroient  en  garnison,  et, 
après  la  sortie  des  Allemans,  se  casseroient. 

Que  Sadicte  Altéze  commanderoit  bien  à  certes  aux 
gouverneurs  des  provinces,  de  ne  recepvoir  ny  laisser  en- 
trer soldats  estrangiers  au  pays ,  comme  réciproquement 
les  estais  feroient  de  leur  part  les  debvoirs  requis  au 
mesme  effect. 

Et  que  incontinent  on  cesse  de  toute  hostilité,  voye  de 
faict,  invasions,  excursions,  annotations  et  saisissement  des 
biens  et  personnes,  et  choses  contraires  à  bonne  paix. 

El  que  soyent  restituez  et  remis  en  prompte  liberté  lea 
seingneurs  de  Treslon ,  Charles  Foucquer  et  les  aultres 
prisonniers  détenus  et  arrestés  d'un  costé  et  d'aultre,  de 
quelle  que  qualité  qu'ils  soyent  et  à  quelle  que  cause  et 
couleur  que  ce  soit ,  comme  aussy  seront  relâchez ,  rendus 
et  restituez  les  biens  meubles  et  immeubles ,  saisis ,  levés, 
et  arrestez,  détenus  ou  annotez,  oà  qu'ils  soyent  ;  ensemble 
chacun  remis  en  ses  estats ,  charges,  o£Bces,  actions, 
droicis  et  prétentions,  telz  qu'ils  avoyent  et  tenoient  au- 
paravant cette  dernière  altération,  pour  en  jouir  doresna- 
vant  franchement,  librement  et  paisiblement. 

Et  en  fournissant  de  la  part  desdicts  estats, a  la  relaxa- 
tion et  liberté  desdicts  prisonniers,  main  levée  des  biens 


(  207  ) 

nrrestéâ,  ensemble  le  cassement  et  licentiement  desdicts 
gens  de  guerre  nou?eaulx  levez,  cy  dessus  mentionnez, 
Sadicle  Altesse  feroit  promptement  délivrance  desdictes 
places  de  Gbarlemont  et  Harienbourg ,  en  la  forme  que 
dict  est. 

Et  a£Bn  que  toutes  choses  soyent  plus  pacifiques  et  quié- 
tées,  comme  convient,  paravant  sortir  les  Allemans  ou 
aultres  gens  de  guerre,  estans  à  Boisleducq,  Bréda,  Rure- 
monde ,  Grave,  Devenler  et  Gampen,  et  aultres  villes,  on  fe- 
roit prester  serment  aux  magistrats, ensemble  auibourgeois, 
et  inhabitans  dcsdicles  villes,  dont  sortiront  lesdicts  Al- 
lemands ou  gens  de  guerre  sous  le  sceu  et  ordinance  de 
S.  A.  et  advis  des  estats ,  de  conserver  la  religion  catho- 
licque  romaine  et  obéissance  an  Roy,  mectant  préalable- 
ment ordre  entre  les  bourgeois  inhabitans  que  le  magistrat 
floit  respecté  et  obéi,  comme  convient,  pour  ne  tomber  en 
nouveaulx  inconvéniens. 

Que  le  mesrae  soit  Caict  des  villes  où  aultres  fois  il  y  a 
eu  garnison,  encores  qu'elle  soit  sortie  hors,  comme  à 
Bruxelles,  Anvers,  Bergues  ,  laThole  et  ailleurs. 

Pareillement  trouveroit  bon  S.  A.  (ces  choses  ainsy  remé- 
diées) qu^au  plus  tost  et  sans  délai,  Ton  advisast  les  moyens 
pour  remectre  le  peuple,  tant  aux  villes  qu'aux  champs, 
en  repos  et  leur  premier  mectier,  leur  faisant  poser  Texer- 
eice  des  armes,  pour  éviter  tous  inconvéniens, désordres  et 
tumultes  que  aultrement  pourroient  advenir. 

Et  au  regard  du  lieu  de  la  résidence  de  S.  A. ,  pendant 
son  séjour  au  gouvernement,  et  attendant  le  bon  plaisir 
de  S.  H. ,  se  contenteroit  d'aller  au  pays  de  Luxembourg, 
pour  de  la  gouverner  le  pays  de  par  deçà  ,  conforme  à  la 
pacification  ,  et  ainsi  que  les  estats  ont  requis,  proraectant 
ce  pendant  faire  de  rechief  vers  S.  H.  tous  debvoirs  pour 


(  208  ) 

faire  achever  cesle  négociation  au  plus  lost,  comme  elle 
espère  se  fera,  veu  la  résolution  par  S.  M.  jà  renvoyée. 

Et  d'advantage  se  doibvent  d'un  costé  et  de  Taulre  re- 
noncer à  toutes  et  chacunes  les  ligues  et  confédérations 
qui  pourroient  avoir  esté  faictes  depuis  les  changemens  et 
altérations  dernièrement  advenus. 

Et  si  sur  les  points  susdicts  ou  articles  compris  es  pré- 
cédons escripts ,  ensemble  sur  l'entier  accomplissement 
de  la  pacification  précédente,  et  ce  qu'en  dépend,  tombe 
aulcune  difficulté  et  chose  à  vuyder,  que  S.  A.  députeroît 
ses  commisssaires  sitost  que  lesdicts  estats  auront  nommé 
les  leurs,  pour  entendre,  appointer,  eiécuter  tout  ce  que 
pourroit  rester,  et  queledict  accord  soit  confirmé  par  ser- 
ment réciproque ,  comme  sera  trouvé  convenir. 

Sur  lesquels  articles  et  conditions  de  paix  accordées 
ainsy  par  S.  A. ,  donnarent  les  estats  leurs  réponses  par 
apostilles,  le  xv"  de  septembre,  contenantes  : 

Que  les  estats  généraux  continuans  en  la  singulière  afi^ec- 
tion  qu'ils  ont  toujours  eu  et  auront  au  rétablissement  des 
affaires  de  par  deçà  et  de  parvenir  à  une  paix,  repos  et 
tranquillité  publicque,  pour  la  meilleure  conservation  de 
notre  s^*  foy  et  religion  calholicque  romaine,  et  de  la  deue 
obéyssanceà  S.  M.,  au  soulagement  aussy  du  pauvre  peuple, 
tant  et  si  longuement  affligé  par  ces  altérations;  et  ayant 
meurement  délibéré  sur  les  offres,  poincts  et  articles  com- 
pris en  l'escript  que  S.  A.  leur  a  envoyé  parle  seigneur  de 
Grobbendoncq,  avec  lettre  de  crédence,  en  date  du  xi"  de 
septembre  1577,  remercians  en  premier  lieu  très-humble- 
ment Sadicte  Altèze,  qu'elle  a  été  servie  de  s'accommoder 
plus  près  à  leurs  pétitions  et  demandes,  ont,  sur  chacun 
desdicts  ,  advisé  et  arresté  ce  que  cy  après  est  couché  : 

Au  regard  des  deux  premiers  et  second  articles,  qu'ils 


(  209  ) 

se  conformoient  à  iceuh,  soubs  les  modérations  et  limita- 
tions après  reprinses. 

Sur  le  troisième  article,  qu'il  estoil  accepté  par  les  estais 
moyennant  lesdicts  ville  et  chasteau  soyent  remis  promp- 
tement  es  mains  de  M.  de  Froimont,  lequel  ny  substituera 
personne  sans  Taveu  etagréation  desdicls  estats,  pour  garde 
des  ville  et  chasteau  susdicts. 

Quant  au  quatrième  article,  qu'ils  se  réferoient  au  xi'cy 
après,  où  il  y  seroit  répondu. 

Sur  le  V*,  que  les  Âllemans  seroient  payés  jusques  le 
ixiij*  de  juillet  dernier,  suivant  les  offres  et  accord  faits  à  Ha- 
lines ,  eiceptés  ceulx  avec  lesquels  Ton  a  depuis  appointé  a 
la  reddition  des  villes  de  Bergues  sur  le  Zomm,  Steen- 
berghe,Thol  et  semblables,  lesquels  seront  satisfaits  sui- 
vant leur  dict  accord  particulier,  sans  y  comprendre  ceulx 
quy  è  la  réception  de  S.  A.  au  gouvernement  estoient  cassés, 
sy  comme  ceulx  ayant  esté  en  garnison  en  villes  de  Valen- 
ciennes,  Tournay,  Nivelles,  Diest,  Gemblours,  et  autres 
semblables ,  n'entendans  aussy  lesdicts  estats  estre  obligez 
vers  ceulx  du  coronel  Van  Eynde  et  semblables,  ayant  esté 
au  sacq  d'Anvers,  Haestricht  et  autres ,  selon  le  vij"  article 
de  Tédict  perpétuel. 

Sur  le  vi%  que  les  estats  entendoient  que  S.  A.  casse  tous 
gens  de  guerre,  tant  de  pied  que  de  cheval,  par  elle  levez  et 
retenuzen  waertgeU  ou  aultrement,depuisla  venue  d'icelle 
es  pays  par  deçà  ;  qu*icelle  rendeCbarlemont,  Marienbourg, 
Bovinnes,Gbasteau-Tiry,  et  aultres;  et  en  même  tems  les 
estats  promectoient  aussy  casser  leurs  gens;  mais  pour  aut- 
tant  que  les  Allemans  doivent  estre  sortis  des  pays  avant 
que  les  estats  se  désarment,  le  tout  selon  qu'il  a  esté  sti- 
pulé par  l'édict  de  pacification,  que  les  estats  retiendront, 
pour  s'asseurer  tant  desdicts  Allemans  que  des  François 


(210  ) 

et  pour  plusieurs  auliresbons  et  considérables  respects,  sti 
régiroensà  leur  choix  et  mille  chenaux,  jnsques  à  tant  que 
lesdicts  pays  seront  en  repos  et  asseurés;  et  au  regard  des 
lystes  prétendues  que  l'on  ait  à  s'en  déporter,  se  contentant 
de  Teffect ,  encoires  que  les  eslats ,  au  regard  des  choses 
passées ,  eussent  peu  insister  de  TaToir  de  S.  A.,  comme  ib 
ont  requis  par  leur  escript  du  iiij*  de  ee  mois. 

Sur  le  vij*,  que  les  soldats  retenus  par  lesestats  seroient 
repartis  k  la  discrétion  d'iceulx,  pour  le  plus  grand  soula* 
gement  du  peuple. 

Sur  le  viij^  qu'il  plaisit  &  S.  A.,  à  Teffect  dudict  article, 
faire  les  despesches  à  ce  requises  et  nécessaires,  deffendant 
aux  gouTerneursdes  profinces,  notamentdeBourgoigne,  et 
Luxembourg,  de  ne  souffrir  lever,  passer  ou  entrer  aucuns 
soldats  ou  gens  de  guerre,  au  préjudice  de  ce  pays,  et  que 
de  Teffect  en  puissent  être  appaisez,  offrant  de  leur  part 
en  faire  le  même. 

Sur  le  ▼iiij%  que  sitost  que  S.  A.  aura  quiclé  les  TÎIle  et 
chasteaude  Namur,  selon  la  contenue  du  iij"  article  et  ré- 
solution des  estatssur  icellny,  toutes  hostilités  cesseroient 
de  part  et  d'autre. 

Sur  le  x^,  dès  que  S.  A.  aura  remis  les  tille  et  chasteau 
de  Namur,  comme  dict  est,  tons  prisonniers  indifférente- 
ment ,  seront  mis  es  mains  du  prince  et  des  xxxij  mestiers 
de  Liège,  pour  être  absolutement  élargis,  quand  les  Tilles 
de Gharlemonl ,  Harienbourg,  Bovines,  Ghasteau*Tiry  et 
autres  seroient  aussy  remis;  et  quant  aux  biens  qui  seront 
rendus  au  mesme  temps,  sy  avant  qu'ils  soyent  en  estre  et 
non  aliénez;  mais  au  regard  des  esta ts,  charges,  offices,  il 
ne  convient  point  encoires  qu'ils  soyent  rendus,  pour  les 
inconvéniens  qui  en  poorroient  survenir ,  ains  en  sera  dé- 
terminé par  les  estats  en  leur  assemblée  générale  future. 


(211) 

ensemble  de  toutes  aultres  préteDtioDs  menlioDoée  en  cest 
article. 

Sur  le  xj%  que  après  que  les  ville  et  chaslean  de  Namur, 
Charlemonl,  Marienbourg,  Bovines,  Chasteau-Thiry  el 
aultres  seroient  rerois  es  mains  des  estats ,  pour  mectre 
gouverneurs,  capitaines  et  soldats  à  leur  contentement, 
pour  le  service  de  S.  H. ,  asseurance  du  pays,  et  les  gens  de 
guerre  de  S.  A.  cassés ,  comme dict  est,  lesdits  estats  satis- 
feroient  au  contenu  du  xj*  article,  selon  qu'ils  ont  déclairé 
aux  vj*  et  xj^  articles  précédens. 

Sur  le  xij*  el  xiij%  que  les  estats  se  conformoient aux  xij* 
et  xiij  articles,  moyennant  que  S.  A.  fist  préalablement 
sortir  les  soldats  allemans  des  villes  de  Boisleducq,  Bréda, 
Ruremonde,  Deventer,  Gampen  ,  et  aultres,  et  que  lors 
tout  bon  ordre  seroit  mis  suivant  la  pacification  et  sans 
préjudice  à  icelle. 

Sur  le  xiiij*,  que  les  provinces  respectivement  donne- 
roient  Tordre  qu'il  convient  pour  remectre  le  pays  en 
leur  pristine  tranquillité  et  repos. 

Sur  le  xv%  à  S.  A.,  suivant  son  offre  au  iij  article,  de  soy 
retirer  promptement  des  ville  et  chasteau  de  Namur ,  et 
tant  faire  vers  S.  M.,  que  les  pays  fussent  pourveus 
d'aultre  gouverneur  d'icelle,  au  plustot  que  faire  se  pourra. 
Quant  au  xvj"  article, que  les  articles  s*y  accordent,  et 
pareillement  qu'ils  trouvoient  le  contenu  du  xvij*  article 
raisonnable,  et  que  tout  ce  soit  confirmé  par  serment  réci- 
procque,  solemnel  et  sur  les  saintes  évangiles,  requérant 
très-humblement  S.  A.  de  faire  agréer  ledict  accord  par 
S.  H.  en  dedans  trois  mois  prochains. 

Laquelle  réponse  fust  desdicts  estats  donnée  en  la  ma- 
nière susdicte,  non  obstant  que  ledict  de  Grobbendoncq  , 
en  faisant  lecture  des  articles  de  paix  parluy  apportés,  ait 


(  212  ) 

bien  amplemenlel  bien  soîgaeutemenl  remoDstré  auxdicU 
estais  ce  que  sembloil  cooYenable  pour  la  conclure  et 
achcpver  promptement,  les  exhortans  d'amplecler  ladicte 
paii)  en  prendant  garde  au  don  de  Dieu  y  tant  d'avoir 
changé  le  cœur  de  leur  prince  de  la  rigeur  à  la  clémence , 
et  que  ung  tel  changement  ne  leur  conTcnoit  négliger  ou 
non  chaloir,  ains  qu'ils  debfoient  bien  remarquer  les 
dan^iers  que  pourroient  leur  adtenir  en  continuant  la 
guerre  y  fust  de  la  commune  trop  chargée  d'impost,  et 
par  ce  par  impatience  se  débordante ,  ou  bien  des  soldais 
tant  mal  endisciplinez  et  tant  adonnez,  à  se  mutiner  par 
faulle  de  payement,  laquelle  esloit  bien  apparente  pour 
les  difficultés  de  trouTer  argent,  au  regard  de  la  pauvreté 
et  dégast  du  pays ,  jà  advenus  et  apparens  d*advenir  d'ad- 
vanlage  par  continuation  de  la  guerre,  à  quoi  ne  pourroient 
remédier  les  consenlemens  des  estais,  combien  qu'ils  s'en 
monstroieni,  selon  l'apparence,  prompts  et  volontaires,  au 
regard  que  la  colleclalion  seroit  fort  difficile  et  quasi  im- 
possible: et  que,  oullre  ce,  debvoit  considérer  le  dangier 
de  la  conduictcdes  affaires  fondée  sur  une  si  grande  masse 
des  estais  généraulx  ,  laquelle  se  debvra  gouverner  par 
plusieurs  lestes  de  diverses  humeurs  et  subjects  à  chan- 
gements d'opinions ,  et  à  quelques  occasions  non  pensées , 
et  que  par  ce  convenoit  à  la  roue  d'une  confusion  et 
troubles  qu'avoit  jà  longuement  tourné,  meclre  un  cloud 
de  quelque  bon  accord  pour  la  faire  arrester,  avant  que 
d'eux  mesmes  ou  du  coslé  de  S.  H.  advinst  quelque  incon- 
vénient inespéré;  mesmes  au  regard  que  S.  H.,  après  la 
dale  de  ladicte  bonne  lettre  escripte ,  avoit  reçeu  des  Indes 
parla  flotte  arrivée,  environ  de  trois  millions  d'écus,  et  que 
icelle  auroit  depuis  eu  les  nouvelles  des  démollissemens 
des  ses  chasteaux,  choses  que  pourroient  irriter  et  inciter 


{  213  ) 

Sadicte  Majesté  à  autre  résolution ,  à  quoy  oe  fauldroienl 
instigateurs  en  Espagne,  quand  ce  ne  fussent  que  les  gens 
de  guerre  d'ici  partis,  ne  désirans  que  retourner  par  deçà 
à  quelque  nouvelle  proye;  priant  ledict  de  Grobbendoncq 
les  eslats  ne  vouloir  prendre  maie  part  telle  sa  démonstra- 
tion qu'il  faisoit  de  bon  zèle  et  pour  le  bien  publicque , 
et  craindant  la  confusion  et  ruine  générale  ,  pour  laquelle 
excuser,  il  avoit  aussy  prins  et  supporté  volontiers  la  peine 
et  fraix  de  tant  de  voyage  à  Tordonnance  et  réquisition  des 
estats,  désirant  ce  néantmoings  des  lorsenavantestre  excusé 
pour  le  mauvais  traicteraent  que  luy  avoit  esté  faict  à  son 
dernier  retour  à  Bruxelles,  avecq  ladicte  bonne  résolution 
de  S.  A.,  et  ce  de  bourgeois  de  la  garde,  ayans  voulu  vi- 
siter sa  malle  et  lettres  et  escriptures,  et  l'ayans  mené  à  telle 
fin  en  son  propre  logis  comme  saisy,  jusques  à  ce  qu'ils 
eurent  ordonnances  de  messeigneurs  les  comtes  de  Lallaing 
et  Bossu ,  de  par  les  estats,  de  Taffrauchir. 

Et  ce  néantmoings  ayans  les  estats  forgé  leur  réponse, 
telle  que  dessus  dict  est,  ont  de  rechief  requis  ledict  de 
Grobbendoncq  que  ayant  négotié  cest  affaire  sy  avant,  il 
le  voulus!  parfaire,  et  pour  ce  qu'il  s'étoit  ressenti  et  plaint 
des  mescontenlemens  de  la  commune  en  son  endroict,  et 
des  mauvais  traictemens,  lui  promcctoient  de  tant  faire  que 
les  dix-buit  députez  lors  à  Bruxelles  par  ladicte  commune 
pour  avoir  quelque  superintendence  des  affaires,  les  vien- 
dront de  ce  requérir,  sur  quoy  ledict  de  Grobbendoncq 
réplicqua  que  quant  ores  il  le  deubt  faire  suivant  leur  re- 
queste,  que  toutesfois  estant  la  chose  maintenant  si  avant 
mesnée  pour  en  prendre  une  totale  et  finale  résolution  et 
pour  estre  la  matière  de  tel  poix  et  importance,  désiroit 
bien  pour  plusieurs  bons  respects,  qu*aultres  de  qualité 
fussent  employés,  fusse  sans  luy  ou  bien  avec  luy,  comme 


(  214  ) 

biea  mériloit  une  affaire  de  telle  qualité.  SujTant  quoy 
desdicts  escripts  fust  résolu  queTévecque  de  Bruges  et  mon- 
seigneur de  Willenral  se  députeroîent  avec  ledict  seigneur 
de  Grobbendoncq,  et  fust  sur  ce  dressée  Tinstruction  le  1 5 
de  septembre ,  avecqnes  laquelle  il  partit  de  rechief  en 
compagnie  desdicts  seigneurs,  estant  préalablement  à  ce 
faire  requis  de  sept  ou  huit  des  principaulx  desdits  xtiij 
bourgeois  députez  de  par  ladicte  commune  de  Bruxelles; 
et  fust  aussy  portée  ladicte  réponse  des  estais ,  telle  que 
contiennent  les  apostilles  susdictes  mises  sur  les  articles 
et  conditions  de  paix  que  ledict  de  Grobbendoncq  a?oit 
apporté, cy  devant  mensionnez ,  par  lesdicts  députez,  les- 
quels arrivez  à  Namur,  trouvarent  S.  A.  mal  disposée,  de 
sorte  qu'icelle  s'excusa  donner  audience  pour  deux  jours , 
sauf  quelle  la  donna  une  fois  à  part  audict  de  Grobben- 
doncq, qui  luy  fist  une  sommaire  relacion  de  ce  qu'on 
raporloit  des  estais ,  lemectant  en  bon  chemin  tant  que  luy 
fust  possible. 

De  sorte  ayans  lesdicts  seigneurs  avec  le  susdict  de 
Grobbendoncq  audiencedeSadicteAltézeet  faict  ouverture 
de  leur  charge  et  de  la  réponse  des  estats ,  après  avoir  eu 
quelques  communications  et  dispute  avec  icelle,  fust  fina- 
blement  ladicte  réponse  sur  certains  éclaircissemens  et 
conditions  acceptée  et  trouvée  bonne  de  S.  A.  Lesquels 
conditions  et  éclaircissemens  furent  donnés  par  escript 
de  S.  A.,  et  au  semblant  desdicts  évecques  de  Bruges  et  du 
seigneur  de  Willerval ,  ne  contenoient  auculne  difficulté 
telle  que  deust  offenser  les  estats  ou  empescher  la  paix  , 
mectans  seulement  doubte  sur  les  points  touchant  les 
charges  et  offices  qu'avoient  les  seigneurs  ayans  suyvy  S.  A., 
non  estans  de  gouverneurs  ni  de  charge  des  gens  de  guerre, 
dont  S.  A.,  comme  non  militant  le  soupçon  par  les  estats 


(  215  ) 

allégué  pour  fonder  leur  prétension  en  cest  endroict,  n'en* 
tendoit  priver  lesdicU  teigoeurs  ne  aussy  aullres  estre  pour- 
?en8  des  charges  dont  lekiicts  seigneurs  seroient  prifés^ 
jusques  h  aultre  ordonnance. 

Lequel  poinct,  combien  ledict  de  Grobbendoncq  fisl 
grande  instance  de  faire  condescendre  S.  A.. à  l'intention 
des  estais,  touttesfois  semblant  auxdicts  seigneurs  évecque 
et  de  Willeryal  raisonnable  et  excusable  vers  les  estais  j 
fusl  à  S.  A.  passé ,  de  sorte  que  la  négotiation  se  acheya 
afec  une  asseurance  de  Tung  et  de  l'autre  costé ,  que  Ton 
estoit  d'accord  et  que  l'on  tenoit  la  paix  facile,  ayecq  une 
allégresse  et  contentement  de  tous  ceux  en  général  qu'es* 
toient  lés  S.  A.  et  d'icelle  roesme,  sanif  queSadicte  Altéze 
ayant  entendu  la  venue  du  prince  d'Oranges  à  Anvers  après 
ledict  accord,  aiosy  commedict  est,  arresté,  en  mettoit  doubt^ 
audicl  de  Grobbendoncq,  allégant  la  religion  dudict  prince 
contraire  à  la  catholicque  et  sa  mauvaise  intention  vers  S.  H. 
Hais  ledict  de  Grobbendoncq  asseurant  Sadicts  Altéze  que 
ledict  prince  étoit  politicque  nonobstant  qu'il  estoit  de  di- 
verse religion,  et  que  comme  tel  désireroit  la  paix  et  le 
bien  et  repos  publicque  comme  les  au  1  très  des  estats ,  et 
tiendoit  ses  promesses,  qu'il  s'asseuroitque  ledit  debvroit 
Caire  avant  qu'eslre  admis  des  estats ,  tant  en  droit  la  reli*- 
gionquel'obéyssancedeS.  H.,  redressa  Sadicte  Altéze  tant 
qu'il  pouvoit  en  la  première  opinion  et  espérance  d'accord, 
et  partirent  ainsy  lesdits  députez  en  charge  comme  dessus 
avecq  ledict  éclaircissement.  Et  arrivez  a  Bruxelles ,  après 
avoir  de  tout  faict  aux  estats  rapport  de  ce  qu'avoitélé  né- 
gocié, et  faicl  lecture  dudict  éclaircissement,  fust,  après 
avoir  été  bien  entendu  ,  trouvé  bon  desdits  estats,  comme 
fondé  en  raison,  mesmes  ce  qu'endroict  des  estats  et  offices 
S.  A.  avoit  réservé  pour  lesdicts  seigneurs  l'ayans  suyvi, 


(  216  ) 

réputans  lesdicts  estais  la  difficulté  sur  les  offices  de  ?e- 
neries  et  louTcries  ou  de  commissaire  des  loiide  Flaùdre^ 
et  de  semblables  pluslost  procéder  par  prétension  de  quel- 
ques uns  particulièrement  poursuivans  lesdicts  offices,  que 
par  résolucion  prinse  en  général  des  députez  des  estais,  ce 
que  en  rassemblée  desdicls  estais  fust  lors  déclaré. 

El  fust  ainsy  après  que  le  rapport  fust  fait  desdits  estais 
en  leur  assemblée  l'après-dtné,  assez  résolu  que  Taccord 
faict  avec  S.  A.  se  deubt  accepter  et  estre  tenu  pour  bon  et 
agréable,  et  fust  ce  néanlmoiogs  mise  la  totale  résolution 
jusques  au  matin  le  jour  ensuivant,  et  lors  fust  que  les 
opinions  faicles  et  reccullées  en  la  manière  accoustuméede 
chacune  province,  résolu  de  commun  accord  et  déclairé 
auxdicts  députez  que  les  estais  par  pluralité  des  voix  accep- 
teroient  ladicte  paix  en  la  mesme  forme  comme  elle  fust 
arrestée  avec  S.  A.,  et  suyvant  ledict  éclaircissement,  avecq 
un  remerciment  auxdicts  dépuiez  qu'ils  avoient  si  bien  né- 
gocié, et  ung  commun  contentement  et  rallégreroent  qu'on 
estoit  parvenu  après  si  longue  négociation  à  la  désirée 
paix, et  ce  nonobstant  que  ceulx  d'Hollande,  auxquels  lon- 
cboienl  de  présider  en  l'assemblée  desdils  estais,  furenld'o* 
pinion  qu'on  debvroit  prendre  résolution ,  mais  la  surseoir 
jusques  à  la  venue  de  M.  le  prince  d'Oranges,  qui  estoit  en 
chemin  pour  venirà  Bruxelles ,  et  qu'on  atlendoit  le  même 
jour,  dont  ils  disoient  avoir  nouvelle, mesme  par  une  Jettre 
d'adverlence  par  M.  l'abbé  de  Marolles,  que  fust  leute  en  la 
mesme  assemblée;  mais  ne  fust  pour  ce  laissé  en  suspendu 
la  consulte  de  l'opinion  jà  commencée  ou  délaissée  la 
conclusion  par  pluralité  des  voix  y  ensuivie. 

Et  comme  le  mesme  jour  a  l'après-diné  y  arriva  ledict 
seigneur  prince ,  comme  se  disoil  appelle  des  mesmes  estais 
ou  de  la  commune,  plusieurs  seigneurs  accoutumés  de  com- 


(  217  ) 

paroir  aux  estais  estans  allez  au  devant  de  son  excellence, 
a?oient  esté  abseus  quand  ladicte  résolution  fust  prînse  y 
et  parce  ne  se  trouvoient  bien  satisfaicts  de  ce  qui  s'estoit 
passé,  baptisans  ladicte  résolucion  trop  précipitée,  fust  à 
telle  occasion  ordonné  que  lesdicts  députez  qu'avoient 
fait  le  rapport  de  ladicte  négociation  et  accord  avec  S.  A. 
aux  estats  la  deussent  faire  aultre  fois  en  particulier  audict 
seigneur  prince  d'Oranges  ,  comme  fust  faict  au  logis 
dudict  seigneur  prince,  y  présens  aussy  les  comtes  de  Lal- 
laing  et  Bossu  et  le  secrétaire  Sille,  y  appelé  pour  coucher 
par  escript  ce  qu'en  seroit  advisé. 

Et  fust  illecq  lors  tellement  communiqué  et  disputé 
qu'en  la  fin  audict  seigneur  prince  fust  aussy  donné  con- 
tentement avecq  peu  de  changement  es  articles  de  ladicte 
paix  ,  et  duquel  changement  ledict  de  Grobbendoncq  dé- 
clairoit  qu'il  s'aseuroit  bien  et  se  faisoil  fort  de  le  faire 
passer  et  advenir  par  S.  À.  Mais  fust  le  faict  des  charges 
et  offices  possédés  par  les  seigneurs  ayans  suivy  S.  À.,  non 
concernant  gens  de  guerre  ou  gouvernemens,  de  rechief 
mis  en  dispute,  affirmant  ledict  secrétaire  Sille,  nonobstant 
ce  que  dessus  dict  est,  que  les  estats  y  avoicnt  bien  advisé. 
mais  point  de  tout  résolu,  que  fust  cause,  combien  que  con- 
stoit  assez  aux  députez  qui  Tavoient  négocié,  du  contraire, 
que  le  faict  fust  remis  à  nouvelle  communication  avecques 
les  estats,et  fust  ce  néantmoings  au  mesme  instant  par  ledict 
secrétaire  Sille  couché  par  escript  le  traicté  de  paix  avec  le 
changement  y  faict  du  commun  accord  de  ceulx  qui  furent 
rassemblés  au  logis  dudict  seigneur  prince ,  en  la  forme 
comme  il  sembloit  debvoir  estre  signé,  tant  de  S.  A.  que 
des  estats ,  avec  un  espoir  que  le  faict  des  offices  susdits 
ne  le  devroit  empescher,  comme  une  fois  résolu  en  confor* 
mité  de  l'intention  de  S.  A. 


(218  ) 

Et  comparant  le  lendemain  ledict  prince  d'Oranges  aux 
estaU,  fast  faict  rapport  de  tout  ce  qu'avoil  aussy  esté  ad- 
▼isé  et  communiqué,  ce  qu'avoit  été  mis  par  escript  et 
mesme  de  rechief  mis  en  délibération  ledict  faict  des  offices 
ou  charges  susdicls;  en  laquelle  générale  assemblée  ledict 
de  Grobbendoncq ,  pour  certaine  son  indisposition  y  ne  se 
trouva  présent ,  et  comme  luy  fust  des  seigneurs  étecque 
de  Bruges  et  de  Willerval  rapporté  y  tomba  lors  la  réso- 
lution telle  desdits  estais  que  lesdits  seigneurs  ayans  suif  y 
S.  A.  debTroienl  estre destituez  de  toutes  leurs  charges  et  of- 
fices, nulz  exceptez,  non  obstante  la  résolution  précédente, 
du  moins  qu'en  demeureroit  suspendue  la  détermination 
jusques  à  la  sortie  des  Âllemans  et  rendicion  des  places 
et  filles  à  faire  par  S.  A.,  pour  lors  estre  terminée  par  le 
grand  conseil  de  Halines  ,  y  ajoutés  quelques  autres  con- 
seillers du  conseil  du  Brabant  a  nommer  par  lesdits  estats. 
El,  par  dessus  ce,  oullre  le  changement  faict  en  Tescript 
dressé  par  le  secrétaire  Sille  au  traité  d'accord^  y  furent 
ajoutées  trois  nouvelles  conililions,  la  première  que  le 
comte  de  Buren,  fils  de  H'  le  prince  d'Oranges,  fust  renvoyé 
d'Espagne  pardecàendedans  certain  tems  limité;  la  seconde, 
que  la  reine  d'Angleterre  fust  en  tout  et  par  tout  com- 
prinseau  mesme  traicté,  et  la  troisième,  qu'il  fust  dressé 
un  conseil  d'estat  des  personnaiges  à  dénommer  par  les  es* 
tats  généraulx,  par  adfis  desquels  et  par  pluralité  des  foix^ 
tous  les  affaires  se  résoidroient,  et  par  l'ung  desquels  toutes 
despesches  debfroienl  estre  paraphées,  à  peine  d'estre  te- 
nues de  nulle  valeur,  comme  le  tout  peut  apparoir  par  le 
mesme  project  fait  lexxv*  de  septembre,  le  quel ,  pour  plus 
seure  information  et  déclaration  du  passé,  a  semblé  con- 
venir cy  insérer  et  coucher  de  mot  à  aultre,  pour  avoir  esté 
l'occasion  de  la  rompture  de  ladicte  paix. 


(  219  ) 

Âvecq  lequel  escript  et  despesches  ledict  é^ecque  de 
Bruges  et  M'  de  Willerral  furent  avecq  le  seigneur  de  Grob- 
beudoncq  derechief  requis  d'aller  lers  S.  A.  y  leur  ayant 
été  donnée  instruction  dressée  le  23  du  mois  de  septem- 
bre, contenant  charge  a  remercier  S.  A.  de  ce  qu'il  luy  atoit 
pieu  de  tant  approcher  la  bonne  intention  desestats,  pour 
parrenir  à  la  reconciliation  et  redressement  du  pays  ;  à  la- 
quelle s'estans  les  estats  tant  aussi  conformés  qu'ils  espé- 
roient  que  S.  A.  recognoistroit  de  combien  ils  désiroient 
ledict  repos ,  et  qu'elle  n'auroil  cause  de  difiérer  l'arrest 
absolu  de  la  paii,  avec  charge  de  représenter  à  S.  A.  le 
traicté  couché  par  lesdicts  estats,  pour  estre  approuvé  et 
signé  ;  et  pour  aultant  qu'on  se  doubtoit  que  S.  A.  pourroit 
faire  difficulté  en  droict  et  poinct  louchant  la  délivrance 
du  comte  de  Bureu  en-dedans  certain  temps,  comme  icelle 
avoit  jà  faict  au  paraiant,  alléganl  que  c'estoit  chose  hors 
son  pouvoir,  en  tel  cas  ayans  lesdits  députez  commission 
d'en  désister  et  se  contenter  avecq  la  promesse  de  S.  A. 
d'en  faire  son  mieulx  pour  nerompre  l'accord  :  furent  aui* 
dicls  députez  à  telle  occasion  données  doubles  despesches 
dudict  traité,  l'une  faisant  mention  dudict  comte  de  Buren, 
et  l'autre  poinct,  et  fust  auxdits  députez  donnée  charge  de, 
après  l'accord  arresté  et  signé,  recepvoir  le  serment  avecq 
les  cérémonies  et  solemnitez  requises  de  S.  A. ,  et  de  le 
prester  réciproquement  au  nom  desdits  estats,  et  de  tenir 
la  main  pour  l'effect  dudict  accord,  que  le  chasleau  de 
Namur  fust  délivré  promptement  à  M.  de  Froidmont ,  au 
nom  desdits  estats,  auquel  lesdicts  estats  donnoient  charge 
de  le  garder  avec  60  ou  60  des  plus  fidèles  soldats;  etd'ad* 
vantage  que  S.  A.  commandast  par  lettres  aux  soldats  alle- 
mand de  sortir  de  Deventer,Gampen ,  Ruremonde  elaultres 
tilles  proipptement,  avec  charge  exprès  de  protester  devant 


(  220  ) 

Dieu  et  S.  A.  (en  cas  qu'icelle  ne  volisse  absolulement 
accepter  ledict  Iraiclé  et  ie  subsigner  )  de  tous  maui  qui 
pourroieul  advenir  par  la  guerre  et  au  déservice  de  Sa 
Majesté. 

Auxquels  seigneur  de  Bruges  et  le  seigneur  de  Wil- 
leval  se  apprestans  pour  partir  vers  S.  A.,  déclara  aussv 
ledict  de  Grobbendoncq  comme  assez  informé  de  l'intention 
et  humeur  de  S.  A.,  qu'ils  ne  feroienl  riens  avecques  une 
telle  despesche,  et  ce  k  cause  des  nouvelles  conditions 
adjoustéea  au  traicté  jà  faict  et  arresté  avec  icelle,  oultre 
le  changement  en  aulcuns  points  dicelluy  traicté,  leur  con- 
seillant qu'ils  rémontrassent  avant  de  partir  aux  estais,  que 
s'ils  désiroient  la  paix ,  ne  fissent  proposer  lesdicles  nou- 
vellitez ,  comme  sembloit  vraiment  en  chose  tant  avancée 
ne  se  debvoir  faire  ;  et  fist  ledict  de  Grobbendoncq  aussy 
debvoirs  vers  aulcuns  principaux  des  estats,  mais  ny  eut 
moyen  de  changer  ce  que  ainsy  avoitété  arresté,  se  persua- 
dans  les  estais  ou  aulcuns  d'eulx,  que  ayant  S.  A.  volonté  ou 
envie  de  faire  paix,  qu'elle  ne  le  laisseroil  par  ladite  nou* 
vellilé  de  si  petite  importance,  comme  sembloit  à  ceux  qui 
ne  cognoissoient  si  bien  l'humeur  de  S.  A.,  et  fust  ainsy 
(combien  ledict  de  Grobbendoncq  insistast  au  contraire) 
envoyé  le  traiclé  suivant  ladicle  résolution ,  par  lesdicts 
seigneurs  évecque  de  Bruges  et  de  Willerval ,  s'en  excur 
sant  ledict  de  Grobbendoncq.  Doncq  du  voyage  partit  pour 
son  indisposition,  partie  par  le  désespoir  qu'il  avoit  de 
bien  achever  la  charge  et  commission. 

Et  en  effect  advint  ce  que  ledict  de  Grobbendoncq  avoit 
prédict ,  car  S.  A.  ayant  entendu  ladicle  résolucion  par  sa 
lettre  aux  estais  du  ll'd'ocobre,  se  plaindoit  desdicts 
nouvellilés  et  déraisonnables  demandes,  leur  déclarant  que 
par  cela  luy  apparoissoit  que  au  lieu  de  donner  moyen  pour 


(  221  ) 

conserver  la  religion  calholicquc  el  rauthorilé  de  S.  M.  par 
enx  tant  et  lant  de  fois  asseurée,  ils  Toiiloient  donner  occa* 
sion  que  l'ung  el  Taultre  vint  à  se  perdre  et  anéantir, 
voyant  clairement  qu'ils nentendoient  à  S.  M.  laisser  en  ce 
pays  fors  seulement  le  titre  et  nom  de  prince,  sans  effect, 
et  mesme  puisque  par  l'érection  d'ung  conseil  condnict  par 
pluralité  des  voix, ils avoient  advisez  et  condicionnez  vowfoir 
estre  gouvernet,  à  quoy  joindant  qu'ils  avoient  fait  venir 
entre  eulxle  prince  d'Oranges,  que  S.  H.  nepourroit  gouster 
ne  souffrir,  le  trouvant  par  expérience  tant  ennemy,  tant  de 
luy  quede  la  religion,  et  oullre ce,  estant  advenueladémoli^ 
tion  de  ces  châteaux  sans  son  congé,  et  une  infinité  d'aultres 
indignités  que  les  princes  si  grands  que  luy  sont  accoutu- 
mez de  souffrir  mal  volontiers, parce  S.  A.  estoit délibérée 
en  faire  de  tout  ce  que  passoit  part  à  S.  H.,  et  cependant 
veu  qu'on  luy  portoit  sy  peu  de  respect,  voires  qu'on  in- 
lentoit  contre  luy  toute  hostilité,  qu'il  éloit  délibéré  de 
partir  comme  partiroit  incontinent  vers  le  pays  de  Luxem- 
bourg, pour  dois  la  entendre  au  gouvernement  suivant  la 
charge  qu'il  en  avoit,  et  y  entendre  les  ultérieurs  com- 
mandemens  de  S.  H. 

Que  fust  en  effect  une  manifeste  rompture  de  ladicto 
paix  dont  aulcuns  des  cstats  ,  bien  marris,  t&choient  de  y 
remédier  et  le  redouber  par  une  lettre  responsive,  conte- 
nante qu'on  entendoit  tenir  ladicte  paix ,  arrestée  par 
S.  A. ,  et  déclarant  que  s'il  y  estoit  changement ,  s'enten- 
doit  être  faict  par  forme  de  rcmonstrance  et  réquisition 
pour  meilleure  conduicte  des  affaire,  et  non  par  condicion 
fa  quoy  ledict  de  Grobbendoncq  tint  aussy  la  main ,  telle* 
ment  que  sa  en  esté  dressé  ung  projet  de  la  lettre  sur  le 
bon  plaisir  des  estats,  mais  ne  fust  trouvé  bon  de  plusieurs 
desdicis  cstats,  de  sorte  que  celuy  qui  avoit  dressé  le  project 
Ton.  X.  15 


(222) 

(le  ladicte  lettre,  sans  charge  de  la  généralité  des  estats, 
fust  tellement  réprinse  et  rabroucbé  y  qu'il  s'absenta  de 
l'assemblée  sans  jamais  y  être  retourné  depuis. 

Et  nonobstant  que  S.  A.  depuis  mandit  auxdits  estats 
de  Luxembourg)  par  sa  letlre  du  xiiij*  d'octobre,  qu*il  avoit 
reçue  lettre  de  S.  M.  du  25  de  septembre  contenante  sa  ré- 
solucion  sur  ces  altérations,  et  en  effcct  icelle  estoit  con- 
tente de  inyiolablement  et  ponctuellement  maintenir  la  pa- 
cification, en  obserrantles  estats  seulement  lesdeux  poinots 
par  euh  jurés  et  promis ,  à  scaToir  du  maintenement  de  la 
religion  catholioque  romaine,  et  ladeue  obéyssancei  Sadicte 
Majesté,  prétendant  d'avoir  tel  commandement  absolut  sur 
eulx,  comme  elle  avoit  eu  de  tout  temps,  et  qu'elle  debvoit 
avoir  sujvant  et  en  conformité  de  ladicte  pacification,  et  que 
suyvant  icelle  debvoient  les  armes,  et  non  usurper  authorité 
décommander  aux  gens  de  guerre  compétante  à  Sadicte  Ma- 
jesté ,  aussy  qu'ils  ne  debvroient  soufi'rir  le  prince  d'Oranges 
ny  ses  adhérons  comme  ennemy  de  ladicte  religion,  deS.  M« 
et  aussy  du  repos  publicque,  d'aultant  mesmes  que  ledict 
prince  n'avoit  voulu  agréer  ny  publier  l'édict  de  la  pacifi- 
cation ,  ny  la  ratification  d'icelluy  de  S.  M. ,  et  qu'il  avoit 
faict  et  attenté  plusieurs  choses  contre  la  pacification  de 
Gand,  qu'il  convcnoit  avant  toutles  choses  faire  réparer , 
et  iosoqsme  que  les  estais  debvroient  démonstré  par  efiect 
leur  bonne  volonté  dont  ils  asseuroient  Su  A.  non-seule- 
ment des  paroles,  mais  par  œuvres,  et  mesmes  au  plustôt 
faire  rassembler  les  estats  généraulx,  pour  le  tout  tant 
mieulx  mesner  i  bonne  fin  ,  requérant  lesditcts  estats  et 
par  Sa  Majesté  leur  ordonnant  selon  ee  se  conduire ,  sans 
de  luy  prétendre  aullre  choses,  promectant  du  coslé  de 
S.  M.  lout  clémence  et  bons  traictement,  et  ofi*rant  de  faire 
deréchiefsortir  tous  Espagnolset  gens  de  guerre  estrangiers, 


(  223  ) 

qu  elle  avoit  faicl  vers  soy  pour  son  assistence  et  soutene- 
itteot  des  deux  poincU  susdicls^  eslimaol  au  démorant  sa 
demande  et  proposition  ti  juste ,  que  des  bons  subjets  ne 
seroit  trouvé  que  raisonnable  ^  et  demandant  pour  réponse 
incontinent,  ou  faulte  de  qqoj  seroit  contraint  d'user  des 
moyens  que  Dieu  avoit  donnés  à  Sa  Majesté  pour  conserver 
lesdicts  deux  poincts,  laquelle  estoit  délibéréede  y  employer 
plustAt  toutes  %es  forces  que  de  les  perdre,  protestant  en  cas 
de  refus  de  n'estre  cause  des  maulidépendans  de  la  guerre, 
ainsy  que  eulx  se  seraient  refusans  de  sy  hbnnestes  offres. 
Lesquelles  lettres  et  offres  n'ont  esté  goustées,  mais  esti- 
mées, interprétées,  comme  non  tendantes  à  aultre  fin  que 
pour  faire  la  guerre  au  prince  d'Oranges,  avec  intention 
de  pouvoir  après  rédiger  les  estats  et  provinces  séparés 
dudict  prince,  et  d'Hollande  et  Zeelande  en  l'ancienne 
subjection,  et  par  ce  Ton  se  depuis  lesdicts  temps  de  tous 
deux  costés  prépare  aux  armes ,  dont  est  ensuiyy  la  cala- 
mité en  la  quelle  présentement  on  se  retrouve ,  et  laquelle 
est  assez  esté  représentée  et  prédicte  auxdicts  estats  par 
ledict  seigneur  de  Grobbendoncq ,  et  se  peuU  cl  présagier 
encoires  maintenant  qu'elle  deviendra  plus  grande  voires 
extrême  et  insupportable,  sy  l'on  ne  se  remet  à  ladicte  paix 
et  accord  avec  Sa  Majesté,  comme  à  unicque  et  seul  re- 
mède. Dieu  à  qui  convient  de  remecttre  tout  ce  que  n'est 
possible  aux  hommes  y  peult  remédier ,  auquel  convient 
prier  qu'il  nous  veulle  regarder  de  son  œil  de  miséricorde 
et  nous  délivrer  de  si  grands  maulx  que  la  continuacion 
de  la  guerre  nous  menace. 

Voir  à  la  fin  vne  note  sur  ce  mémoire. 


(  224  ) 

NoUee  êur  la  librairie  dé  la  reine  Marie  de  Hongrie  ; 
êœur  de  Charles^Quini ,  régente  de*  Paye^Bae^  par 
H.  Gachard. 

Dans  le  rapport  sur  les  archiyes  de  Lille,  que  j'ai  publié 
en  1841  J'ai  dgnné  quelques  extraits  des  comptes  du  peu- 
ninckmaietre  de  la  reine  Marie,  sœur  de  Charles-Quint , 
régente  des  Pays-Bas,  pour  les  années  1531  à  1533,  et 
1535  à  1540  ^,  Il  résultait,  entre  autres,  de  ces  extraits, 
que  la  reine  Marie  ayait  eu,  à  Matines,  une  librairie  et 
des  cabinets  de  raretés;  qu'en  1531  et  jusqu*en  1535, 
Richard  GontauU  avait  été  garde  de  ces  collections,  et 
qu'Etienne  LuUier  lui  ayait  succédé  le  1*'  janvier  1536. 

Aucun  écrivain  n'ayait  jusqu'alors  parlé  de  la  librairie  de 
la  reine  Marie.  Dans  son  Mémoire  historique  sur  la  biblio- 
thèque de  Bourgogne ,  La  Serna  Santander  rapporte  seule- 
ment que  les  livres  de  cette  princesse  furent,  après  sa  mort, 
recueillis  par  le  chef  et  président  Yiglius  de  Zwichem,  tré- 
sorier et  garde  de  la  biblolhéque  royale,  en  yerlu  des  ordres 
de  Philippe  II  ^  M.  Namur  se  borne  à  dire,  dans  son  Hie- 
iotre  des  bibliothèques  publiques  de  la  Belgique ,  que  la 
reine,  ayant  d'abandonner  la  régence  des  Pays-Bas,  pour 
accompagner  en  Espagne  l'empereur  son  frère ,  légua  à  la 
bibliothèque  de  Bourgogne  tous  les  livres  qui  lui  apparte- 
naient en  propre  \ 

Depuis  que  mon  rapport  sur  les  archives  de  Lille  a  vu  le 

*  Rapport  à  M,  1$  ministre  de  V Intérieur  sur  différentes  séries  de  do- 
cuments concernant  PhisUfire  de  la  Belgique ,  qui  sont  coaserrées  dans 
les  archives  de  l'ancienne  chawhre  des  comptes  de  Flandre ,  à  Lille, 
BruxeUes,  Ilayex,  1841  j  in-8o,  pages  30,  41,  263,  266. 

^  Mémoire  historique,  etc.,  page  41. 

'  Histoire  des  bibliothèques  publiques  do  la  Belgique  Bruxelles,  1840} 
in-8o,  tome  I,  page  41. 


(  225  ) 

jour,  M.  Marchai  a  fait  paraître  le  catalogue  des  manuscrits 
de  la  bibliothèque  de  Bourgogne.  Dans  une  notice  étendue 
qui  précède  ce  catalogue  j  il  parle  des  bibliothèques  des 
anciens  souirerains  du  pays;  il  décrit  plusieurs  manuscrite 
ou  livres  qui  ont  appartenu  à  la  reine  Marie;  mais  la  bi- 
bliothèque proprement  dite  de  cette  princesse  n'est  pas 
mentionnée  par  lui.  Plus  loin,  dans  le  travail  où  il  établit 
la  concordance  des  anciens  inventaires ,  M.  Marchai  pu- 
blie le  catalogue  qui  fut  fait  parVigliusen  ISTT^.'Ct  dans 
lequel  se  trouve  un  chapitre  intitulé  :  Aultre*  livre*  ren- 
seignez qui  ont  appartenu  à  la  roine  de  Hongerie. 

Une  pièce  que  M.  Meeus-Huller  a  eu  la  complaisance  de 
me  communiquer  tout  récemment,  et  qui  est  venue  en  ses 
mains  par  succession,  avec  la  plupart  des  papiers  du  cha- 
noine Wouters  ^,  prédécesseur  de  l'abbé  Chevalier,  dans  la 
charge  de  conservateur  de  la  bibliothèque  de  Bourgogne , 
me  permet  aujourd'hui  de  répandre  de  nouvelles  lumières 
sur  les  livres  que  possédait  la  reine  Marie  :  c'est  un  invenr 
taire  de  ces  livres,  fait  à  l'époque  où  ils  furent  transportés 
à  Turnhout,  et  vérifié  en  1559,  lorsque  Yiglius ,  qui  venait 
d'être  nommé  trésorier  et  garde  de  la  bibliothèque  royale', 
les  reçut  des  mains  de  celui  sous  la  surveillance  duquel 
ils  étaient  placés. 

Gharles-Quint,  considérant  «  les  grands,  notables  et 
très-agréables  services»  que  la  reine  Marie,  sa  sœur,  lui 
avait  faits  depuis  le  commencement  de  sa  régence ,  mais 
surtout  dans  la  guerre  de  1542,  voulut  lui  donner  une 
marque  de  sa  satisfaction  et  de  sa  gratitude  :  à  cet  effet, 
par  dea  lettres-patentes  datées  de  Macslrichl  le  1^'  mars 

«  Wontors  fut  bibliothécaire  effectif  de  1766  à  1768. 
3  Sa  commission  est  do  12  avril  1660  après  Pâques.  Voyes  le  Calai,  des 
manuscrits  d$  la  bibliothèque  royale  des  ducs  de  Bourgogne^  1*  t,p.  gxit. 


(  226  ) 

1545  (1546y  n.  st.),  il  lui  céda  et  transporta  «  los  ville, 
châtel,  terre  et  seigneurie  de  Turnbout,  et  leurs  apparte- 
nances et  dépendances, avec  tonte  justice,  haute, moyenne 
et  basse,  domaines,  revenus ,  etc.,  sans  y  rien  réserver,  fers 
seulement  les  aides,  ressort  et  souveraineté,  pour  par  la- 
dite reine  en  jouir  le  cours  de  sa  vie  durant  ^  » 

La  reine  Marie  ne  fit  pas  d'abord  transférer  sa  bîbiio- 
tbèque  au  chAteau  de  Tumhout.  Selon  l'inventaire  que 
j'ai  cité,  il  paraîtrait  qu'elle  ne  prit  cette  mesure  qu'après 
avoir  résigné  le  gouvernement  des  Pays-Bas.  Ge  fut  seu- 
lement alors ,  en  effet ,  qu'elle  alla  habiter  son  château,  en 
attendant  le  départ  de  son  frère  pour  TEspagne. 

Celte  princesse  étant  morte  à  Cigales,  près  de  Vallado- 
lid,  au  mois  d'octobre  1558,  ses  livres  passèrent  à  Phi- 
lippe II,  qui  les  destina,  avec  ceux  qui  lui  appartenaient 
auparavant ,  à  former  la  bibliothèque  royale  \ 

Voici  le  contenu  de  la  pièce  dont  H.  Moeus  a  bien  voulu 
me  donne.r  communication.  L'écriture  en  est  du  XVIII* 
siècle,  et  elle  porte,  de  la  main  du  chanoine  Wouters,  de 
nombreuses  corrections,  assez  souvent  inexactes  par  paren^ 
thèse. 

Invenioire  des  livres  de  la  Reine  douairière  d^ Hongrie,  de  Bohême, 
enviez  à  Tumhout,  par  ordonnance  de  Sa  Ma**,  le  v*jour  deféwrier 
1565  ',  que  Gautthier  du  Chatlel  a  délivré  et  mains  de  Jehan  du 
Quesne,  tapissier^  comme  il  t^eusieuL 

Le*  livres  en  ihëolo{[ie  fol.  signe» -  A. 

les  annales  et  chroniques B. 

*  Ces  lettres  sont  dans  le  registre  aux  chartes  de  la  ehamlM'e  des 
comptes  de  Brabant  qui  porte  le  no  180. 

^  Vo^ez  la  commission  de  Viglius. 

^  Il  y  a  ici  une  erreur  évidente  de  copiste,  que  le  chanoine  Wooters 
n^a  pas  aperçue.  C'est  probablement  1566,  ^v.  »t.^  c'est-à-dire  1666,  selon 


(  227  ) 

Le8(N>êtet C. 

Les  litres  moraux D. 

Les  livres  dn  passetemps £. 

Les  litres  des  droits ?. 

De  la  philosophie  uaturelle G. 

A  1 .  Premier,  un  livre  couvert  de  velour  lannel  à  doux  dorez, 
Dommé  Judas  Machabaeus. 

A  '  S.  Un  livre  couvert  de  velour  tannet,  nommé  Livre  de  chani 
et  en  la  fin  y  a  qui  souvent  change  couleurs  ,  conte- 
nant ^ve  sanciissima  Maria. 

A  3.  Ung  livre  couvert  de  velour  (annet  à  doux  dorez, 
nommé  les  Qualres  novîssimes. 

B  4.  Ung  livre  couvert  de  velour  de  viollet  à  doux  dorez , 
nommé  V Histoire  de  Thébes. 

D  8.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  cramosy  k  doux  dorez, 
nommé  le  Régime  des  Princes  et  thre'sor. 

B  6.  Un  livre  couvert  de  velour  cramosy  h  doux  dorez, 
nommé  les  Batailles  punycques, 

B  7  •  Un  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  dorez,  nommé 
le  Livre  monsieur  Jehan  d'Avexnes. 

A  8.  Un  grant  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  do- 
rez, nommé  lai  For  tresse  de  la  Foy. 

E  9.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  do- 
rez, nommé  le  Premier  volume  de  Laneellot  du  Lac, 

£  10.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  do- 
rez, nommé  le  Second  volume  et  dernier  de  Laneellot 
du  Lac* 

B  1 1 .  Un  grand  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  do- 
rez, nommé  la  Premier  Cronique  MargareticquCj  conte- 

notre  nanière  actuelle  de  compter,  qu^il  faut  lire ,  au  lieu  de  1566. 
Quoique  l'ioTentaire  des  livres  de  la  reine  de  Honnie,  fait  par  Yiglius 
eu  1677,  ait  été  imprimé,  nous  n^avons  pas  cru  qu'il  fût  inutile  de  pu- 
blier aussi  celui  de  1660.  On  remarquera  d'abord  que  ce  dernier  est 
formé  dans  un  autre  ordre  ;  ensuite,  il  renferme  un  plus  grand  nombre 
de  volumes ,  et  contient  sur  chacun  d'eux  des  détails  plus  circonstan- 
ciés. 


(  228  ) 

naol  toutes  choses  dès  le  commenceoienl  da  monde 
jusques  à  règne  du  roy  Saiomon. 

B  12.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  cramosy  à  doux  do- 
rez, nommé  la  Seconde  Cronique  Margarettcque,  conte- 
nant le  recueil  de  toutes  croniques ,  comenchant  au 
règne  du  roy  Saiomon ,  jusques  celuy  de  Âssuenis.  Il, 
roy  de  Perse. 

B  13.  Ung  autre  grand  livre  couvert  de  velour  oramosy  à  doux 
dorez,  nommé  la  Troisième  Cronique  M^rgaretteque ^ 
contenant  le  recueil  de  toutes  choses,  comenchant  au 
règne  du  roy  Âssuerus  II ,  roy  de  Perse,  jusques  au. 
temps  de  Hannibal. 

B  14.  Autre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez, 
nommé  le  //  volume  de  Décades  Tilus  Livius. 

B  1<$.  Ung  autre  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux 
dorez,  nommé  Cronicquet  Mariiuienes  '. 

B  16.  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  do- 
rez, nommé  le  Livre  de  Jehan  Bochacet, 

B  17.  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  do- 
rez;  nommé  Josoh  (raictant  de  la  Thoiton  d'or  et  aultres 
matières. 

B  18.  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez, 
nommé  Valerius  Maximus, 

A  19.  Ung  autre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez, 
nommé  la  Fie  de  Jésus^Chrisl, 

B  20.  Ung  autre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  sans 
dorure ,  nommé  V Histoire  de  Merlin.    . 

A  21.  Ung  aultre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez , 
nommé  la  Bible  en  franchois* 

B  22.  Ung  aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux 
dorez,  nommé  du  Commenchement  du  monde  jusques 
au  temps  que  Jule  César  se  partit  de  Rome  pour  cou' 
quester  France, 

D     23.  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  de  les- 

*  L^iiiventatre  de  Viglius  cite  plusieurs  Chroniques  Martiale  nues. 


(  229  ) 

ton  saDs  dorure»  nommé  le  Premier  de  Bocaee,  dès 

nobles  malheureux, 
B     24.  Uog  grand  liyre  couvert  de  velour  vert  non  clouex , 

nommé  le  Camentaire  de  Jule  Ce'utr^ 
D     25.  Uog  aultrelÎYre  couvert  de  velour  à  doux  sans  dorure, 

nommé  le  Miroir  des  dames, 
B     26.  Autre  grand  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez, 

nommé  la  Généalogie  de  tous  les  roys  de  France. 
A    27.  Ung  aultre  grand  livre  couvert  de  vdonr  vert  à  doux 

dorex ,  nommé  V Exposition  du  Psakier. 
B     28.  Ung  aultre  grand  livre  couvert  de  vdonr  vert  à  doux 

sansdorrure,  nommé  Joseph  d'jirismtUie,  qui  est  le 

comencement  de  la  table  ronde  en  la  vie  de  Merlin ,  et 

du  Lancelot  du  Lac  jusques  à  la  mort  du  roy  Artus. 
B     29.  Ung  aultre  livre  couvert  de  vdour  vert  à  doux  sans 

dorure,  nommé  V Histoire  du  bon  roy  Alkxander, 
B     30.  Ung  aultre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  sans 

dorure,  nommé  Le  quart  livre  des  Assuriens  du  grand 

roy  JVabugodono^r. 
B    31.  Un  petit  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  noirs 

dorez ,  nommé  la  Généalogie  depuis  Adam  jusques  à 

■Jésus^hrist. 
D    32.  Ung  aultre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez , 

nommé  le  Miror  du  monde» 
£    33.  Ung  aultre  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  sans 

dorure ,  nommé  le  Chevalier  errant, 
£    34.  Ung  aultre  livre  couvert  de  vdour  vert  à  doux  sans 

dorure ,  nommé  VAH  d'amours, 
£    35.  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux 

sans  dorure ,  nommé  la  Légende  des  Saints. 

8*BN8IBVE1IT  LES  n£1IXBS  ET  AULTaES  PETITS  LIVRES. 

A  36.  £t  premièrement  unes  grosses  Heures  couvertes  de 
velour  vert  avec  deux  clouans  d*argant  dorez,  comen- 
chant  Frater  Ambrosius. 

A     37.  Unes  anitres  grosses  Heures  couvertci»  de  velour  noir 


1 

i 


(  230  ) 

nvec  un  clouant  d*«rgent  dores,  comenohant  ^teum- 

que  wnU* 
A     58.  Unes  aultres  Heures,  avec  •«•  groMea  couvertes  de  ve- 

lour  noir,  plaines  d^oraisons,  dont  le  premier  est  de 

Smiut'Pierrt  de  Luxembourg» 
A     39.  Unes  aultres  Heures  couvertes  de  satin  violet  d*or , 

doublez  de  tafieta  tannet,  avec  deux  douans  d*argent 

dores ,  et  les  aroies  de  Savoye  dessua. 
A     40»  Unes  aultres  petites  Heures  couvertes  de  velour  noir, 

avec  ung  clouant  d*argent  dorez,  et  dessus  les  armes 

de  feu  Madame. 
A     41  •  Unes  aultres  Heures  couvertes  de  drap  d*or ,  avec  ung 

douant  d*argent  dorez,  enfirangé  de  laz  d'amors. 
A     4S.  Unes  aultres  petites  Heures  couvertes  de  velour  noir, 

sans  fermeilletz. 
A     43«  Unes  auUres  petites  Heures  couvertes  de  velour  cra- 

roosy  violet,  avec  clouans  de  lésion. 
A     44.  Ung  aullre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  le 

Débat  des  deux  bon*  serviteurt. 
A    45.  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé 

Plusieurs  ballades» 
A     46.  Ung  petit  livre  couvert  de  satin  de  Bruges  rouge,  nommé 

Plusieurs  ballades, 
A     47*  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  velour  tànnet ,  nommé 

Plusieurs  ballades, 
A     48.  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  camelot  bleu ,  qui  se 

nomme  Plusieurs  ballades. 
A     49.  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  velour  vert ,  nommé 

Plusieurs  enseignements. 
A     KO.  Ung  aultre  livre  couvert  de  damas  vert,  nommé  les  OEu^ 

vres  de  Senecque. 
A     51.  Ung  aultre  moyen  livre  couvert  de  damas  vert ,  nommé 

PtfVrarcAe. 
A     52.  Ung  aultre  livre  couvert  de  velour  vert,  nommé  Change- 
ment de  fortune  en  toute  prospérité',  faictpour  madame 

Margarite ,  archiducesse  d*Austrice. 
A     55.  Ung  aultre  petit  livre  couvert  de  velour  vert,  qui  pari' 


(  231  ) 

de  rempereur  Maximilien  el  de  (ene  Madame,  en  satin . 

A  Sf4«  UDg  aultre  livre  couvert  de  cbmas  vert,  qni  parle  de 
l'empereur  Maiîmilien,  eo  italien. 

A  tttf  •  Aultre  livre  couvert  de  «alin  de  Brugea  gria ,  qui  se 
nomme  jéuUunes  peîiies  OEuvres  de  metf*  Oauvain , 
8r  dt  Cëndit, 

A  KO.  Aultre  livre  comenobaut  Pétri  Burii  ambianatis  in  libel- 
lumepigramma,  la  couverte  poinoCe  (peinte)  des  armes 
de  Tempereur  (Charlea^Qmot)  et  de  feue  Madame  ; 
îmitnlé  Plmg  éuHre  K 

A  \yi.  Aultre  livre  couvert  de  velour  lannel,  nommé  Bréviaire, 
coutenant  la  royale  et  très-anchienne  lignée  de  la  sa- 
crée impériale  et  catholicque  Migesté. 

AULTBES  LIVRÉS* 

£     58.  Un  gros  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez , 

nommé  les  Cent  nouvelles  vielles, 
B     59.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez^ 

nommé  Romuleus  ^. 
B    60.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  vioUet  à  doux , 

nommé  le  Livre  des  t^  Cœsariens. 
B    61*  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  vioUet  à  doux 

dorez,  nommé  les  Septeages  du  monde. 
F     6d.  Aultre  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  dorez, 

nommé  Digeste  vielle» 
E     63.  Aultre  grand  livre  de  velour  vioUet  à  cloux  dorez, 

nommé  L'Arbre  des  batailles* 
C     64*  Ung  moyen  livre  couvert  de  velour  noir,  qui  se  nomme 

le  Livre  de  Clamades  '• 
B     6$«  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  viollet  à  cloux 

dorez ,  nommé  les  Merveilles  de  Alexandre  de  Macé^ 

daine, 
A     66.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux 

dorez ,  nommé  Fita  Christi, 

'  C'est  le  no  790  de  PiiiTenUire  de  YigHus. 
*    Ibid.   no  749. 
""    Ibid.  uo890. 


(  232  ) 

•   €     67.  Ânltre  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  cIouk 

dorez ,  nommé  Lucan. 
G     68.  AuUre  moyen  livre  couvert  de  veloor  vîollel  à  doux 

dorez ,  nommé  le  Livre  du  trésor, 
A     69.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux 

dorez ,  nommé  Extrait  de  la  Bible. 
C     70.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  viollet  aaus  do- 
rure ,  oominé  LoheraiH  Oaérin,  en  ryme, 
D     71 .  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux 

dorez ,  nommé  L'Mstrifde  fortune  et  vertus, 
B     72.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  viollet  &  doux 

dorez ,  nommé  le  Premier  volume  de  Proissarl. 
A     73.  Aultre  grand  livre  couvert  de  vdour  viollet  à  doux 

dorez  ,  nommé  le  Dernier  volume  de  la  cite' de  Dieu, 
D     74.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  sans 

dorure,  nommé  L'eutreténement  du  corps  et  de  Vawe, 
D     75.  Auhre  moyen  livre  couvert  de  velour  noir  sans  dorure, 

nommé  Cronique  abrégie' depuis  le  temps  de  AdamjuS" 

ques  à  Sévère ,  empereur  de  Romme, 
'  A     76.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  sans 

dorure ,  nommé  le  Sainct  Gréai, 
E     77.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  sans 

dorure,  nommé  le  Livre  d^Anseiz  de  Càrtage  et  de  Ve- 

noni  de  HauUonhe  '. 
D     78.  AuUre  petit  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  dorez, 

nommé  les  Moraulx  ditz  des  Philosophes, 
B     79.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux 

dorez  ,  nommé  le  Livre  du  fort  roy  Alexandre, 
Ë    80,  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  dorez, 

nommé  le  Chevalier  hermite, 
B     81 .  Aultre  livre  couvert  de  velour  viollet  à  doux  dorez , 

nommé  de  Jérusalem  les  Cronique's, 
£     82.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  viollel  à  doux 

dorez ,  nommé  Sidrac, 

I  Cest  le  no  805  de  rinventatre  de  Vigltus.  Probablement  le  copiste 
a  défiguré  le  dernier  mot,  dan»  lequel  on  peut  à  peine  reooanaUre 
ffuêves  d'Anstone. 


C  233  ) 

Ë    8$.  Ung  moyen  Irvrè  couvert  de  velour  bien  k  eloui  dorez , 

nommé  Livre  de  pèUrinage  du  viel  home,  expose'  tur  le 

Romani  de  la  Rote. 
Ë    84.  Aultre  moyen  livre  cou  vert  de  velonr  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Livre  det  trois  verius,  à  l'enseignement  des 

dames  et  damoiselles. 
£    85.  Âultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  clous  dorez, 

nommé  le  Livre  de  la  royne  Roze,  mère  de  Godeffroy 

de  BMllion. 
Ë    86.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Livre  du  roy  ArtuSf  des  12  pairs  de  France, 

du  chevalier  à  deux  espées. 
E    87.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  Prologue. 
Ë    88.  Aultre  moyen  livre  Couvert  de  velodr  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Livre  det  prophéties  de  Merlin* 
£    89.  Aultre.moyen  livre  couvert  dé  velour  bleu  k  doux  dorez, 

nommé  Livre  de  Chevalier  cercle  d'or  et  de  Percheval  de 

Galoy» 
D    90.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu ,  nommé  le 

Débat  de  Félicité. 
A     91 .  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Livre  de  dix  eùmandemens  de  Jfostre-S',  avec 

la  différence  d'entre  péché  mortel  et  véniel. 
D    92.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  tans 

dorure ,  nommé  le  Miroir  du  monde. 
D     95.  Aultre  livre  de  velour  bleu  à  doux  dorez ,  nommé  les 

Letres  des  chapitres  du  livre  de  la  moralité  des  nobles 

homes. 
G    94.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  la  Fertu  des phisiciens^  fruit  et  herbes,  viandes 

et  aultres  choses» 
A     9iS.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  sans 

dorure,  nommé  Pater  nosler  en  bloix  '. 

1  Dans  Tinventalre  de  Vigliat,  ce  MS.  est  intitulé  Patemeis  de  Blois, 
11  porte  le  no  901. 


(  2S4  ) 

E     96.  Aaltre  paUt  lirre  caorert  de  Teloiir  noir  k  cloax  sans 

dorure ,  nommé  Ung  ionffe  fakt  de  Gtorgt  de  Chasle- 

lain* 
A     97.  Ânltre  petit  IWre  couvert  de  y^onr  noir  k  doux  sans 

donue,  nommé  le  Upre  dee  mirmeltê  de  Ifosire-Dame. 
fi     98.  Âultre  petit  livre  couvert  de  yelour  noir,  nommé  les 

Trmmphes  de»  damée, 
D    90»  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  bleu  è  doux  dorez, 

nommé  le  Livre  des  fables  d'Ysepet, 
6   100.  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  clous  dorez, 

nommé  le  Premier  voiutme  des  Déemdes  Tiims  Liwius, 
B  101 .  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  è  doux  dorez, 

nommé  le  ///  poiume  des  Décades  Titus  Livius. 
B  102»  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez, 

nommé  Alexandre  Çuinte^Curse, 
C  105.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez, 

nomaié  le  Livre  de^ 

D  104.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez, 

nommé  la  Fieur  des  histoires,  le  quart  livre» 
D  lOtf .  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  k  doux  dorez, 

nommé  les  Croniques  de  Treye, 
E  106.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  la  Cité  des  dames. 
E  107.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  k  doux  dorez, 

nommé  le  Champion  des  dames.  Sur  les  fermeilletz  sont 

les  armes  de  Bourgoiogne. 
D  106.  AoUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Régime  des  princes. 
B  109.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez^ 

nommé  des  Histoires  la  fleur,  premier  volume. 
A  110.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  la  Légende  dorée. 
A  111.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez , 

nommé  le  Second  livre  de  la  Bible  moralisée. 
Alla.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  k  doux  dorez, 

nommé  Senoictt  seront  les  miséricordieulx^ 


(  235  ) 

A  115.  A  ultra  grand  livre  courert  de  velour  noîr  à  cloui  dorez , 
Dommé  la  Ferme  tU  perfeciian, 

A  114.  Aullre  grand  livre  eonverl  de  velour  noir  à  doux  dorez, 
nommé  Plusieurs  livres  de  dévotiou, 

A  115.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez, 
nommé  la  Première  partie  du  dialogue  M^  Jehan  Par- 
son  '. 

A  116.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  vdour  noir,  nommé  le 
Chapellei  des  Saintes  «erfirf. 

D  117.  AuUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  do- 
rez ,  nommé  le  Livre  des  vertus, 

D  118.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  k  doux  do- 
res, nommé  C*est  le  livre  nommé  l'orloge  deSapience. 

D  119.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  do- 
rez, nommé  Cy  comenche  la  table  des  ruhriches  du  livre 
dee  trois  vertus» 

A  lâO.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  vdour  bleu  à  doux  do- 
rez ,  nommé  Cy  eomenche  les  dis  eommandemens  de 
IfostreS*  Jésus-Christ. 

E  121.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  vdour  bleu  à  doux  dorez, 
nommé  L'art  de  chevalerie, 

A  1 22.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  C'est  le  livre  de  l'apoealipse  S^ehan, 
D  1 25.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  bleu  k  doux  dorez , 

nommé  Bonnes  meurs. 
E  124.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  la  Moralité  des  échetz. 
B  125.  Aultre  livre  couvert  de  velour  noir  à  doux  dorez,  en 
langaige  allemant,  qui  $e  nomme  Isi  Fortune  de  l'em- 
pire^  et  au  milieu  de  ce  livre,  y  a  une  croix  S^Andrieu 
avecq  des  fusyz  dorrez. 
D  126.  Un  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 

nommé  le  Tierce  volume  des  Exemples  moraulx. 
B  127.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 
nommé  la  Reste  du  ij*  volume  de  la  Fleur  des  histoires. 

*  L'inventaire  de  Viglins,  no  658,  rappelle  Jean  Jasen, 


(  236  ) 

.   D  128.  Âulre  grand  livre  convert  de  velour  bleu  à  clocix  dorei, 
nommé  la  Reste  dm  tiers  volume  des  Exemples  morauLr, 

B  129.  ÂolUre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  donx  do- 
rez, nommé  le  tf*  volume  de  la  Fleur  des  histoires  Ro- 
maines* 

D  130.  Aultre  grand  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 
nommé  le  Prologue  du  miroir  des  eesurs. 

A  131.  Aultre  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 
nommé  le  Miroir  des  eueurs,  traictans  de  la  sainte  Es- 
eripture* 

C  132.  Anllre  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez, 
nommé  les  Fables  d'Ovide* 

D  133.  Aullre  livre  plat  couvert  de  velour  vert  à  doux  dorez , 
nommé  Bocace  des  eléres  dames* 

D  134.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  vert  à  doux  sans 
dorure,  Dommé  ExplaictSeneeques  '• 

A  135.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  vdour  vert  à  doux  sans 
dorure,  nommé  le  Fieulx  testament  ei  nouveau,  figure'» 

D  136.  Aullre  petit  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  dorez , 
avec  les  armes  de  Savoye ,  qui  se  nomme  Encomen- 
chent  les  ditz  morauh  des  philosophes,  translaté  de 
latin  en  François. 

B  137.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  bleu  à  doux  sans 
dorure,  avec  les  armes  de  Savoye ,  qui  sont  d'argent 
doré ,  qui  se  nomme  de  Amédée,  premier  due  de  Sa- 
voye* 

B  138.  Aullre  livre  plat  couvert  de  velour  vert  à  doux  sans 
dorure ,  nommé  Mappa  mundi, 

B  139.  Aultre  moyen  livre  couvert  de  velour  vert  avec  clôture 
de  leston ,  nommé  L'entrée  de  Bruges. 

A  140.  Ung  petit  livre  couvert  de  velour  vert  à  deux  petitz 
clouans  dargent ,  nommé  les  Evangilles  de  toute  l'an- 
née, en  italien. 

•  Peut-être  faut-il  lire  Explieit  Senecques?  Voy.  le  n"  797  de  rinven- 
taire  de  VigUas. 


(237  ) 

E  141.  AiHtre  petit  livre  couvert  de  satin  cramoty,  nommé  Plu- 
sieurs basses  dances, 

A  1 42.  Âullre  petit  livre  couvert  de  velour  vert  avec  un  clouant 
d*argent  doré,  nommé  la  Passion ,  en  françois ,  faicte 
par  Nicodemut. 

G  143.  Aultre  livre  couvert  de  cuir,  nommé  le  Livre  d'Jvieenne^ 
Wavrin. 

A  144.  Ahltre  livre  couvert  de  velour  vert ,  nommé  le  Bréviaire 
en  franehois» 

D  145.  Aultre  livre  couvert  de  velour  noir ,  nommé  l'Image  du 
monde, 

A  146.  Aultre  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  la  Fie,  ero^ 
nique ,  légende  et  passion  admirable. 

C  147.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  les 
Poètes  f  en  latin. 

A  148.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  vert,  nommé  Con- 
temptus  mundi, 

A  149.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  la  Fie 
abrégée  de  la  très-sainte  vierge  sœur  Collette, 

A  150.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  vert,  nommé  le  Ré- 
gime du  corps  et  de  Famé, 

E  151.  Aultre  petit  livre  couvert  de  cuir  noir,  nommé  la  Conso- 
lation de  paix. 

E  158.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  le  Mi- 
roir des  dames. 

E  155.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  VAbns 
en  court  t. 

C  154.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  gris,  nommé  Ung 
petit  traicté. 

E  155.  Aultre  livre  couvert  de  cnyr,  nommé  Plusieurs  bons  me- 
nus ouvrages. 

E  156.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  Livre 
d'Estat. 

E  157.  Aultre  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  Devise  de 
Madame. 

'  Viglins,  n»  869,  porte  L'abusé  en  court. 

Ton.  X.  10 


(  238  ) 

B  1 58.  Aullre  pelit  livre  couvert  de  velour  noir,  nomir.é  le  Petit 

traicté  de  Frunce. 
D  159.  Aullre  iWre  couvert  de  cuyr  rouge ,  nommé  FEmei^ne^ 

ment  devraye  noblene, 
D  160.  Aullre  livre  couvert  de  velour  uoir,  nommé  Consolation, 

en  langage  italien ,  et  au  commencement  du  livre  est 

escrit  :  En  livre  d*or, 
A   161.  Aullre  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  le  Traicté 

intitule'  de  la  différence  desH^hismêi  et  des  contillei  de 

l'église,  de  la  préminence  et  utilité  des  eonsilles  de  la 

sainte  église  gallicane. 
B  163.  Aultre  petit  livre  couvert  de  velour  noir,  nommé  les 

Louenges  de  Phs  Marie,  due  de  Milan  ^, 
B  165 

8*BRSIEIIVBNT  LB8  L1VBE8  C00VEBT8  DB  CCTB  ET  DE  rUlCBEMlR. 

A   164.  Premier,  un  moien  livre  couvert  de  cuyr  noir,  nommé 

Deux  livres,  Vung  en  ryme,  et  l'autre  en  prose,  de  ce 

comenchement  du  monde. 
£  165.  Aultre  grand  livre ,  nommé  Plusieurs  ballades. 
B   166.  Au]iTe\iTTeuoïnmé\sLSeconde  pérégrination  de  Jérusalem. 
D  167.  Aultre  livre,  nommé  Marcus  Tullius  Cicero. 
D  168.  Aullre  livre ,  nommé  les  Croniques  de  Saroge. 
B  169.  Aultre  livre ,  nommé  le  Voyage  de  l'empereur  de  Flandre 

en  Espagne,  composé  par  M*  Remy,  indiciaire. 
C   170.  Aullre  livre,  nommé  \ai  Farche  yémphitrion  et  Josias. 
O  171.  Aullre  livre,  nommé  le  Traicté  des  vices  et  vertus. 
A   17â.  Aullre  livre,  nommé  Contemplation  de  Nostre-Dame  ,  en 

castillan. 
B  175.  Aullre  grand  livre,  nommé  la  Table  de  ce  présent  livre  des 

lettres  et  épistles  escriptes  et  envoyez  par  les  personnai^ 

ges  qui  s'ensuivent. 
B    174.  Aullre  livre ,  nommé  Livre  qui  parle  de  feue  Madame  et 

de  plusieurs  aultres  princes. 

t  Vigliu8,no872. 


(  239  ) 

E  175.  ÂuUre  livre ,  nommé  Aymery  de  Nerbonne, 

   176.  Aultre  livre ,  nommé  la  Fte  ^M^cAriff. 

B   177.  Aultre  livre ,  nommé  Livre  en  ryme  des  guerres  du  roy 

Edouard, 
E  178.  Âullre  livre,  nommé  Gillion  de  Lastynies,  dit  de  Tre- 

signi, 
G  179.  AuUre  livre,  nommé  Propriétaire  des  choses^eu  castillan. 
B   180.  Auhre  livre ,  nommé  le  Recueil  des  historiens  de  Troye. 
C  181.  AuUre  livre,  nommé  L' histoire  de  Bauduin  de  Sehourcq , 

ien  ryme. 
A   182.  Aoltre  livre,  nommé  la  Vie  des  saints  et  aultres. 
B    185.  Aullre  livre,  nommé  la  Destruction  de  Troye . 
€  184.  Aoltre  hittoire,  nommé  l'Histoire  de  Goddeffroyde  Bouil- 

ion  f  en  ryme. 
B  185.  Aultre  livre,  nommé  la  Décade  de  Titus  Litius. 
D  186.  Aultre  livre ,  nommé  Ysopet,  en  cailillan. 
A  187.  Aultre  livre,  nommé  la  Fie  des  Pérès,  item  le  Débat  du 

corps  et  de  l'ame,  item  le  Doctrinal  aux  simples  gens, 

contenant  les  vices  et  vertus* 
C  188.  Aullre  livre,  contenant  la  Bible  de  poètes,  metamorphosue. 
D  189.  Aullre  livre,  nommé  la  Nef  des  fols  du  monde. 
A   190.  Aullre  livre ,  nommé  Missal  vieu  et  caduc, 
Ë  191.  Aultre  livre,  nommé  Ogier  ledannois,  Wavrin. 
1    192.  Aullre  livre ,  nommé  le  Livre  de  l'arboriste,  Wavrin. 
A    193.  Aultre  livre ,  nommé  les  Epistres  et  évangilles  de  toute 

l'année, 
G  194.  Aultre  livre ,  nommé  les  Secrets  des  philosophes, 
A   195.  Aullre  livre,  nommé  Le  grand  vita  Christi,  en  fran- 

chois  '. 
£196.  Aultre  livre ,  nommé  l'Histoire  de  Mélusine ,  en  italien. 
Ë   197.  Aultre  livre,  nommé  Guerre  de  Rome, 
£   198.  Ung  moien  livre ,  nommé  Tristan  de  Léonnois. 
€   199.  Aultre  petit  livre ,  nommé  Witricquet, 
€    SCO.  Aultre  livre ,  nommé  le  Jugement  de  Adam» 
C   SOI.  Aultre  livre ,  nommé  le  Livre  de  la  foy,  Wavrin. 

'VigUu8,no716. 


(  â40  ) 

C   SOâ.  AuUre  grand  livre,  nommé  Liber  metamorphoseos  OvidiJ 
ingallicum  ex  lalino  tramlatui  >. 

C  203.  ÀuUre  livre,  nommé  Doo  de  Mayenee,  Wavrin. 

C   204.  Au  lire  livre ,  nommé  Damut  de  Danily  en  ryme  ^. 

C   205.  Aullre  livre ,  nommé  le  Livre  d'amourettes. 

E  SM)6.  AuUre  moyen  livre ,  nommé  Me'inztne, 

A  207.  AoUre  moyen  livre ,  nommé  la  Légende  de  S^-Calkerine 
de  Senne  (Sienne). 

C  208.  Aultre  livre ,  nommé  Bien  vieulx ,  en  latin. 

D  209.  AuUre  livre ,  nommé  le  Gouvernement  des  princes, 

£  210.  AuUre  livre,  nommé  le  Livre  de  fnets**  Gilles  de  Chin, 
Wavrin. 

£   211.  AuUre  livre ,  nommé  le  Jardin  de  plaisance, 

A  212.  AuUre  petit  livre ,  nommé  Fita  Chrisli, 

A   215.  AuUre  petit  livre,  nommé  Belbel,  en  franchois  '. 

E  214.  AuUre  petit  livre,  nommé  Ung  livre  en  italien, 

£   215.  Un  livre  nommé  les  Xlf  fiz  Doon, 

£   216.  AuUre  livre ,  nommé  Mandeville. 

E  217.  AuUre  livre ,  nommé  Explicitle  bréviaire  des  nobles, 

E  218.  AnUre  livre,  nommé  le  Livre  dujeuz  d'eschetz,  en  cas- 
tillan. 

E  21 9.  AnUre  petit  livre,  nommé  Faict  de  par  mess"  Julien  Faul- 
cetier. 

£  220.  AuUre  petit  livre ,  nommé  Ung  sermon  de  frère  Henry 
Brixien  *. 

£  221 .  AuUre  petit  livre,  nommé  le  Sermon  de  frère  Estien  Ma- 
rion, 

£  222.  AuUre  petit  livre,  nommé  la  Louenge  de  Dieu, 

D  225.  Aultre  petit  livre,  nommé  un  Livre  en  latin, 

A  224.  Aultre  petit  livre,  nommé  la  Forme  et  manière  de  bénir  et 
consacrer  les  moniales  et  religieuses  de  l'ordre  des  Char- 
treux, 

>  Vigliui,  n<>  674. 

3  Ibid.,  no  882.  Nous  croyons  que  c'est  le  roman  d'Arais  et  Amiles. 

>  Ibid.,  no  808. 
«  Ibîd.,  no  918. 


(241  ) 

D  225.  AuUre  moyen  livre ,  nommé  l*Enseignemenl  de  royt  et 

princes. 
B  826.  Aultre  moyen  livre,  nommé  le  Livre  de  Paris  et  de 

tienne,  Wavrin. 
B  227.  Aultre  livre  .  nommé  Bauduin ,  counte  de  Flandres, 
A  228.  Aullre  moyen  livre,  nommé  Vita  Ckristiy  en  castillan. 
E  229.  Aultre  livre ,  nommé  le  Livre  de  Mandevie. 
C  250.  Aultre  livre ,  nommé  le  Livre  Lyon  de  Bruges  y  eu  ryme. 
£  231.  Aultre  grand  livre,  nommé  la  Table  des  chapitres ,  livre 

de  rhistoire  de  mon«'  Gérart  de  Rossillon. 
A  232.  Aultre  gros  livre ,  nommé  le  Premier  volume  de  Fiia 

Chrisli,  en  latin. 
C  235.  Aultre  petit  livre ,  nommé  les  21  Épistres  d'Ovide, 
D  254.  Aultre  gros  livre  ,  nommé  Rapiamus, 
A  255.  Aultre  livre ,  nommé  Etemelle  consvlation, 
£  256.  Ung  grant  livre^  nommé  le  Passe-temps  impérial, 
£   257.  Aullre  petit  livre ,  nommé  Luchero  de  Landaxianes  (?). 
£   258.  Aultre  gros  livre,  nommé  Reynault  de  Mantmulban, 
D  259.  Aultre  moyen  livre ,  nommé  le  Miroir  de  l'homme. 
D  240.  Aultre  livre,  nommé  le  Livre  TuUius,  de  offlciis. 
£  241 .  Aultre  moyen  livre ,  nommé  Bertrand  de  Claiquin. 
D  242.  Aultre  livre,  nommé  le  Livre  de  pélerinaige  humain,  Wa- 
vrin. 
D  245.  Aultre  moyen  livre,  nommé  Merveilles  du  monde, 
A  244.  Aultre  grand  livre ,  nommé  le  Second  volume  du  grand 

vita  Christiy  en  François. 
£  245.  Aultre  grand  livre ,  nommé  le  Petit  Jrtus  de  Bretagne, 
C  246.  Aultre  grand  livre,  nommé  les    Triumphes  de  mesf 

Franchois  Pétrarche. 
£  247.  Aultre  moyen  livre,  nommé  les  Cent  nouvelles, 
B  248.  Aultre  moyen  livre ,  nommé  la  Fleur  des  histoires  de  la 

terre  d'Oriant, 
A  249.  Aultre  moyen  livre  ,  nommé  Copias ,  de  vita  Christi. 
B  250.  Aultre  grand  livre  ,  nommé  Valère  le  grand, 
B   251.  Ung  grand  livre,  nommé  le  Miroir  de  la  rédemption  de^ 

nature  humaine, 
B  252.  Aultre  grand  livre,  nommé  la  Mère  des  histoires. 


(  242  ) 

B   253.  AuUre  grand  livre ,  nommé  Second  volume  de  fa  Mère 

des  histoires, 
B   251.  AuUre  moyen  livre,  nommé  le  Livre  de   Oclavien  de 

Rome,  Wavrin. 
B  255.  Aaltre  moyen  livre,  nommé  la  Tahie  du  second  livre  du 

Thre'sor  des  histoires, 
O  256.  Âullre  moyen  livre ,  nommé  Plusieurs  enseignemens ,  en 

ryme. 
B  257.  Anltre  grand  livre ,  nommé  Lnean ,  Suétone  et  Saluste, 

en  franchois. 
B    258.  AuUre  grand  livre,   nommé  le  9*  et  dernier  livre  de 

Quinte-Curse. 
A  259.  Aultre  grand  livre ,  nommé  la  Fie  des  pères ,  en  fran- 

çois. 
A   260.  AuUre  petit  livre  pour  cognoistre  soy-mesmes. 
A   261 .  AuUre  petit  livre,  nommé  les  Prologues  des  saincls  anges. 
A   262.  Aultre  moyen  livre ,  nommé  Modus  et  ratio. 
£  263.  Aultre  grand  livre,  nommé  Cavaliers  Syfer,  en  espaignol, 

avecq  deux  clouans  d*argenl  '. 
Ë   264.  AuUre  moyen  livre,  nommé  Couple  de  Gehan  de  Lazune , 

en  espagnol  '. 
D  265.  AuUre  moyen  livre ,  nommé  Exemplaire,  en  espagnol. 
A  266.  AuUre  petit  livre,  nommé  Plusieurs  évangiles,  en  fran- 

chois. 

LES  LITRES  TENANT  DE  MOIfS^  DE  BèVRBS. 

A  267.  Premier,  ung  grand  livre  couvert  de  drap  rouge  avec 
des  clouans  dorez ,  intitulé  le  Premier  volume  de  Jo- 
sephus. 

A  268.  Item ,  aultre  pareil  au  précédent ,  intitulé  le  Second  vo- 
lume de  Josephus, 

B  269.  Item,  aultre  grant  livre  couvert  de  vclour  vert,  figuré  , 
nommé  Romains, 

*  LUnventaire  de  Vigliiis,  n*»  681,  l'appelle  Sifar. 

*  Ibid.,  n°  038.  Couple  de  Jan  de  Lauzonc. 


(  243  ) 

B   270.  Ilem  ,  auUre  livre  couverl  de  velour  noir,  figuré,  fort 

usé ,  ÎDtitulé  des  Croniques  de  Pise, 
B   271 .  Âultre  grant  livre  couverl  de  salio  noir,  lutilulé  le  ////° 

volume  de  la  Fleur  des  ktstoirei. 
A  272.  AuUre  petit  Tolume  couvert  de  velour,  figuré ,  inlilulé 

les  Méditation i  Sainct  Augustin  • 

E  272^.  Aultre  moyeu  liyre  couTert  de  velour  vioUel ,  intitulé 

L'arbre  des  batailles. 

On  lit  ici  en  marge  :  //  ns  se  trouve,  car  la  Royne  Va  porté  en 
Espaigne. 

B  275.  Item ,  un  grand  livre  couyert  de  velour  rouge  avec 
clouans  dorez ,  intitulé  Valerius  Maximus^ 

LES    LIVRES    VEHAKS    DE    BABARCQ. 

B  274.  Premier,  ung  livre  appelle  le  Premtiprro^time(/eZ>eca<2p< 

de  Titus  Livius, 
A   275.  Le  livre  appelle  \e  grand  tita  Okristi, 
A    276.  Ung  livre  escript  à  la  main^  appelle  le  Livre  des  trois 

Vertus. 
B  277.  Le  premier  volume  de  Froissart, 
A  278.  Aultre  légende  en  thiois. 
£  279.  Le  second  volume  de  Monstrelet. 

D  280.  Aultre  grand  livre,  appelle  le  grand  Boèce^  de  Consolation . 
B  281.  Le  second  volume  de  Vincent  (de  Beauvais),  Miroir  his- 

toriaL 
B   282.  Uog  aultre  livre  appelle  la  Cronique  Martiniane, 
E  289.  Uog  aultre  livre  couvert  de  camelot  gris ,  escript  à  la 

main  ,  comenchant  la  Prologue  du  livre  Champion  des 

dames, 
D  284.  Ung  aultre  gros  livre  escript  à  la  main  ,  appelle  Boêce , 

de  Consolation,  en  ryme. 
A  285.  Ung  aultre  livre  en  parchemin,  escript  de  la  main  ,  ap- 
pelle le  Saint  Gréai. 
A   286.  Ung  aultre  livre  en  papier,  escript  de  la  main,  appelle 

Mandeville  et  le  roy  Appollonius  de  Thyr, 
A  287.  Ung  aultre  vieu  livre  couvert  de  velour  incarnat  dé- 


(  244  ) 

couloré,  ayecq  det  clouans  et  garniture  dorée ,  intî- 
luIé  la  Vie  saineie  Catherine  de  Snyne,  escript  k  la 
main,  en  parcbemiD. 

  288.  Ung  auhre  livre  couvert  de  veloar  vert,  ayant  les  clouan» 
et  garniture  dorées,  escript  à  la  main,  en  papier,  inti- 
tulé le  Miroir  de  l'ame. 

E  289.  Ung  aultre  livre  escript  à  ia  main ,  appelle  k  Cité  des. 
dames. 

D  290.  Ung  auhre  livre,  comencbant  :  Cy  commanche  le  notable^ 
iraicU  sur  le  faict  de  la  guerre^ 

fi  S91.  Le  tierch  volume  de  Froissart. 

A  392.  Ung  aultre  livre ,  comencbant  :  Clementisnimo  Patrie 

B  293.  Le  livre  de  la  Seconde  décade  de  Titus  Livius. 

B   294.  Item  ,  ung  livre  faict  de  bois,  couvert  de  cuyr  rouge. 

B  295.  Le  quint  volume  de  Vincent,  Miroir  historial. 

B   296.  Le  tierch  volume  de  Vincent,  Miroir  historial, 

A  297.  La  seconde  partie  des  Méditations  sur  la  vie  de  Jésus- 
Christ, 

A   298.  Le  premier  volume  de  la  Bible  historial, 

B  299.  Aultre  grand  livre  escript  à  la  main ,  de  la  7®  partie  du 
tierch  volume  de  la  Fleur  des  histoires, 

B   300.  Le  livre  5«  de  Falére. 

£  301 .  Le  premier  volume  de  Lancelot  du  Lac. 

B  502.  Le  second  volume  de  Froissart, 

£  303.  Le  livre  de  Blauchandin ,  filz  roy  de  Force  (sic)^  escript 
à  la  main. 

£  304.  Le  livre  appelle  le  Serviteur  sans  guerdon,  escript  à  la 
main ,  en  ryme* 

B  303.  Ung  grand  livre  appelle  Falerius  Maximus. 

B  306.  Ung  grant  livre  en  latin ,  intitulé  Seeunda  pars  de  serf 
fugitives  (?). 

B  307.  Le  premier  volume  de  Vincent,  Miroir  historial. 

A   308.  La  Fie  des  Saincts ,  en  francbois. 

A  309.  La  Bible,  en  tbiois. 

B  310.  Le  quint  volume  de  Vincent,  Miroir  historial. 

A  311.  Le  second  volume  de  la  Bible  historial,  en  francbois. 


\ 


(  245  ) 

C  319.  Uog  granl  livre  intilulé  :  dea  Mélamorphoses  d'Ovide,  en 

françoîs. 
B  513.  Le  tieroh  volume  de  la  Fleur  des  histoiret, 
D  314.  Item ,  ang  aultre  livre  bien  eacril  el  appelle  Spéculum 

exemplorum, 
£  313.  Item  ,  le  Livre  de  Tristan  de  Léonnois» 
£   316.  Aullre  grand  beau  livre  traiclant  des  divisions  du  monde, 

ce  qui  est  passé ,  commencbanl  :  Beatus  vir  qui  in  sq^ 

pientia  morabitur. 
C  317.  Térence,  en  françois. 
D  318.  Ung  livre  commenohant:  On  seuU  dire. 
£  319.  13  Dg  aullre  livre,  commenchant  les  Inventions  sur  les  trois 

estas, 
A   320.  Ung  aullre  livre  escriptà  la  main,nommé  la  Vie  Nostre- 

Dame. 
B  391.  Les  Croniques  de  plusieurs  sages  philosophes. 
A  322.  L'Histoire  ecelésiastieque  de  Eusèhe. 
B  323.  Ung  livre,  en  franchois  escripl ,  nommé  la  Cronique  du 

duc  Louis  de  Bourbon. 
A   324.  Item,  ung  livre  couvert  de  velour  noir,  sans  fermeil- 

lelz,  en  papier,  où  sont  escriptes  les  Apocalypses 

SrGehan. 
E  323.  Item  ,  un  livre  couvert  de  velour  noir,  avec  vertz  cor- 

deleck  de  soye ,  commençant  les  Dangiers  rencontres 

du  cheif  Chirmerciant  (?). 
£  326.  Un  custode  de  cuyr  dorée,  où  il  y  a  un  livre  d*images. 
£   327.  Item,   un  aultre   livre,  couvert  de  velour  noir,  sans 

clouans,  commençans  :  Plume  infelice. 
B  328.  Ung  aultre  petit  livre,  couvert  de  velour  noir,  à  deux 

clouans  de  leton  ,  intitulé  :  Du  duc  Phelippe. 
E  329.  Ung  aultre  livre ,  couvert  de  drap  d'or ,  broudé  des  ar- 
mes de  Ravestein ,  intitulé  :  Cy  s'ensievent  plusieurs 

remonstrances  selon  le  stil  Gehan  Bocace. 
B  330.  Ung  livre  couvert  de  tafia  vierd ,  intitulé  :  De  nuper 

reperds  insulit. 
331.  Ung  livre  de  velour  noir,   avec  ung  clouant  d'argent 


(  246  ) 

dorex,  intilulé:  En  cette  tuhle  emuywanl  les  rubriques 

du  livre  de  Theser  >. 
B  332.  Ung  autre  livre  de  Ufta  Tert,  commeDçant  :  le  Sacre' 

couronnemetU,  triumphe  et  entrée  de  la  trés-^hrétienne 

royne  et  ducesse  Claude  de  France. 
E  333.  Ung  liyre  couvert  de  parchemin;  contenant  plusieurs 

patrons. 
Je,  YifiLius  ZuicatM,  chevalier,  chef  et  président  du  privé  conseil 
du  Roy  nostresire,  confesse  par  ceste,  suivant  la  charge  qu*il  a  pieu 
à  Sa  Ma^  me  donner,  d^avoir  receu  de  Gehan  du  Quesne,  garde  de  la 
librairie  TurnhouU  de  feue  la  royne  douarière  d'Hongrie,  à  cui 
Dieu  face  pair,  tous  les  livres  que  la  ditte  feue  royne  y  a  laissé,  qui 
sont  en  nombre  de  trois  cens  et  trente-trois,  selon  la  spécification 
de  Tinventoire  cy«dessus ,  de  la  rendition  desquelx  livres  en  mes 
mains  je  me  tiens  satisfait,  et  promets  Pen  tenir  quicte  et  deschargé 
vers  Sadite  Ma^,  et  tous  ceulx  qu^il  appartiendra,  tesmoin  mon 
seing  manuel  cy-mis,  le  23  de  may  15$9. 

Soubsiffné  :  Viclivs. 

On  lit  plus  bas  :  Henry  de  la  Genesse  ,  auditeur  des  comptes  de 
la  feue  royne  d'Hongrie ,  a  délivré  es  mains  de  mons'  le  président 
un  grand  livre  couvert  de  velour  violet,  à  doux  de  layton  dorez, 
intitulé  la  Cite'  de  Dieu,  appartenant  à  la  dite  Royne,  le  premier 
de  may  1t$59. 

'  Viglius,  no  861. 


(  247  ) 


Suite  de  la  notice  des  manuscrits  conservés  soit  dans  des 
dépôts  publics ,  soit  dans  des  bibliothèques  particu- 
lières, et  qui  ont  rapport  aux  travaux  de  la  Commis- 
sion,—  Publications  récentes  envisagées  sous  le  même 
point  de  vue  ;  par  le  baron  de  Reiffenberg. 

I.  MANUSCRITS. 

I. 

Grant  mesquief  à   Toumay ,  par  yauwe,  par  feu  et 

par  vent,  Can  1353. 

DITIBB    EN    UAICliRE   DE  YIBE    DOVSAIN, 

(Fol.  LI  du  manuscrit  désigne  plus  ba».  ) 

Tournay ,  la  chitet  honnourée , 
Fa  jadia  dea  Roamains  fondée 
£i  oli  Seconde  Romme  en  non  ; 
Apriës  fu  Rebelle  apiellée, 
Puis  Uostille ,  en  ce  nom  wa(ée  ^ 
Fu  \  es  croniquea  le  troevon  ; 
ApriésNicrvosj  gentilhon 
^n  refist  Pabitassion, 
Lors  fu  IVerve  la  redoutée  ; 
Castiaus  et  tours  y  oit  foison, 
Hoult  loing  doutoit-on  aen  ^  renon , 
C'est  gran  cosae  (cause)  de  renommée. 

Apriés  elle  franq  princlie  Nertus  ' , 
Rena  *  en  Tournay  rois  Tournus , 
Lequel  fu  dou  linage  Tray 

«  Gdlcc.    I    a  Son.     I    '  Plus  haut  iVicrPiij.     |    <  Régna. 


(  248  ) 

Le  preudomme  ancbijen  PhelippiM  f 
£o  che  tamps  fu  Tonrnay  mis  sus. 
Il  dit  (  en  escrit  le  trouTay  ) 
Quant  hors  fu  :  «  Castiel  ne  tour  n^ay.  n 
Là  confrima  nom  de  Tournay. 
Adont  peult  bien  dire  au  sourplus  : 
*i  Las  !  à  Tournajr  mal  m^atournay  , 
Jamais  je  n'y  retourneray, 
Qui  poTres  est ,  il  est  repus,  i» 

Ainsi  rois  Tournu  s'atourna  ; 
Hors  de  Tournay  on  s'atourna 
En  grant  glierre  contre  Chésaire  '  ^ 
Lequel  Tournay  tel  atourna 
Que  par  feu  toutte  le  rasaj 
Depuis  y  fist  Noirons  refaire 
Cesbiaus  Tiés  murs  de  noble  afaire. 
Ensi  Tournay  se  repeupla. 
Hès  onqnes  puis  n'euit  tant  à  faire, 
Che  croy-jou ,  ne  si  grief  contraire 
QuUl  eult  en  Tan  c'on  tous  dira. 

Mais  ains  que  Tan  Toelle  nommer , 

Voel  un  pau  de  Tiauwe  parler 

Que  en  ^  Tournay  toU  Bieus  envoyer , 

Car  en  aoust ,  que  on  Ta  glaner , 

Fist  Dieus  une  nue  crever 

Et  dessus  Tournay  descrinquier  ^, 

Tant  que  *  ou  marquiet  pcult-on  nagier; 

Plein  d'iauwe  furent  H  chelier , 

Les  tonniaus  TÎt-on  hors  floter; 

Puis  fist  yre  et  feu  destourbierj 

Hais  il  n'i  a  dou  courouchier  ^  y 

Le  gret  Dieu  convient  endurer. 

L'an  mil  iii^  chienquante-trois 

Fu  Tournay  misse  *  à  grief  destrois , 

«  César.  |  >  Eiisioo.  |  «  Tomber  avec  fracas,  j  ♦  élîsion.  |  5  Mais  il  n'y 
a  pas  lieu  de  se  courroucer,  j  •  Misse  est  plus  près  de  l'ëlymologie  missa  ,  qwc 
mise. 


(  249  ) 

Par  yaainre,  par  feu  et  par  yre , 

Car  yauwe  y  Tint  à  tel  exploit 

Que  moult  d'aTohr  mitt  ë  mal  ploU  '  ; 

Pières  OQti  de  mainte  tire 

Esraga  *  Tianwe ,  ainti  que  '  on  tire  ; 

Puit  fiât  li  feus  «ouffrir  martire , 

Par  j  jonr  que  *  on  parloit  desloia , 

Dont  plusieurs  ne  sorent  que  dire , 

Car  il  Téoient  tire  à  tire 

Toat  ardoir,  forque  ^  aToir  de  pois  ^. 

On  doit  bien  parler  des  grans  feus 
C'en  Tit  si  grans  et  si  hideus 
Que  maint  en  sont  si  espierdut 
Qui  n'ont  en  yaus  ^  ne  ris  ne  jens, 
Pierdut  ont  meubles  et  bosteus  b, 
D'Angouseus  ^  bâton  sont  batut , 
Combien  que  obe  soit  aTenut 
Eneore  a  Dieus  sen  arcq  tendut 
Pour  abatre  les  Tissieus  : 
Eeconnisons  dont  sa  Tiertut , 
Aincbois  que  tout  soit  parpierdut  ^^  : 
Hieulx  Taultj  damage  que  deux. 

De  cbe  damage  souvenir 
Doit  bien ,  car  qui  Tesist  sallir 
Le  feu  de  manoir  en  manoir , 
Les  gens  par  les  rues  fuir 
Et  laisier  le  feu  couTenir , 
Grant  pitet  en  pëuist  aToir. 
Jusques  le  marquiet,  tout  pour  Toir, 
Portoient  li  gens  leur  avoir , 
Pour  porter  à  cans  garandir  ; 
De  cbou  fasoieni-il  savoir  *  ' , 
Car  qui  voit  le  maison  ardoir , 
Sen  voisin  bien  a  à  oremir  ^'. 

*  Am«iT«upll.iin»l.    |  «  Dërongea ,  enlr.îaa.   ]    5  Éii»ion.    |   ♦  Id.   |    «Ex- 
cepté.   I    •  Objeu  réiUUnU  par  leur  m.sse.    |    '  En  eux.    |    »  HabiUtiow.    | 
9AngolMeax.  |   W  EoUèrcmenl  perdu.   |  "  II.  faisaient  ainsi  ssgemcnl.   |    "Cela 
rappcUe  le  ver»  proterbial  de  Virgile  sur  UcaWgon. 


(  230  ) 


0  laint  Britie  y  qnel  metchëaaohe  ; 
Perroche  l  de  irès-gr«nt  pnitanche  ; 
Quel  dur  joar  et  c*  mère  irait  I 
J  jour  saint  Hiquiel,  quel  grtf Tanche 
T'aTÎnt-îl  et  tel  arierandie 
C'ë  Tournay  abattit  déduit  ! 
lij  mille  iii  cent  dis  et  wit 
Hanoirs  furent  art  et  detlmit 
Par  le  feu  :  or  aient  fiaiiofae 
Li  pierdana  a«  ohiertAÎn  refiui 
Jhesu-Cris ,  se  seront  bien  duit  : 
Aprîés  feu  Toit-on  recoTrancbe. 

Recouvranche  est  le  roi  de  glore. 
Mes  en  Tan  desusdit  encore 
Furent  moult  espantet  ^  li  gent; 
El  quaremrae,  en  cel  saint  tempère  ^ 
L^endemain  du  jour  saint  Grigorre, 
EuTiers  minuit  tout  droittement  | 
Y  venta  si  hideusement 
Que  on  '  qnidoit  estre  un  finement  j 
Car  moustieri  et  maint  oratot e , 
Maisons,  arbres,  moulins  a«  Tcnt 
Gayrent  si  abondamment. 
L'on  on  doit  bien  faire  mémore. 

Hémore  des  bennes  *  poisans 
Et  des  biaus  arbres  frais  portant 
Qui  furent  lort  desraohinet , 
Che  fu  uns  delouTres  ^  petans , 
Et  uns  effréens  ^  vent  et  grans. 
Car  maint  arbre  y  oit  atiéret , 
Que  iij  grans  hommes  acollet 
If 'ëuissent  ;  et ,  pour  véritet , 
On  dit  que  on  ^  vit  lors  par  les  oans 
Et  oîst  enemis  ^  plantet  ; 
Puisque  on  '  Toit  telle  oribletet , 
Amendons-nous ,  il  en  est  tans. 


'  Paroisse.    |   *  ÉpouvanUs.    |   '  élisioD.    |   *  Paniers  i  provision.   |    ^  Dclu{)e. 
0  Effrayant.    |    7  Élision.    j    ^  Damons.    |    *  élisioR. 


(251  ) 

Tant  en  est ,  n^omona  s«r  le  plus , 

£i,  pour  Dieut  ■*awardoiw  ^  dont  plus, 

Regardons  à  no8  povre  Tie 

Comment  nos  temps  est  despendns. 

Cant  orage  si  nos  ceart  ^  êuê , 

Ou  y  Tente ,  tonne  ou  pierie , 

Ou  feu  ou  yauwe  no  cu¥rie 

Cascune  et  cascuns  adont  prie 

A  Dieus,  ce  Tray  roy  de  lë-sus, 

Et  cant  le  tourmente  est  faille , 

Dévotion  est  tos  cangie  j 

Il  samble  que  Dieus  soit  pierdus. 

Pierdns  n'est  point  li  rois  hautains , 
Li  pères  des  ohieus  souTerains , 
Mes  d^orages  et  de  contens  ' 
11  oste  à  le  fie  ses  mains, 
Afin  que  ly  peulles  *  humains 
T  prengne  sen  castiement. 
Las!  li  souverains  sapiens  ^ 
Est  pau  orémus  de  moult  de  gens  ^ 
Il  n*i  vault  orages  vilains 
Diseuse  ^,  feu,  yauwe  ne  vent; 
Non  pour  quant  venra  pajremens , 
Tant  vente  qu'il  pluet  au  darains. 

Au  darains  oonvenra  venir 
Conter  et  payer  sans  fallir , 
Bien  devons  ce  conte  douter , 
Et  se  nos  doit  bien  souvenir 
Que  pluiseurs  nefs  convint  périr 
Le  nuit  du  grant  vent  sur  le  mer  j 
XI«  en  peult-on  trouver 
En  Flandres;  Dieus  les  puist  sauver, 
Et  se  nos  let  {laisêê  )  si  maintenir 
Que  l'un  l'autre  puisième  amer 
Et  en  tous  biens  persévérer 
Et  luy  parfaitement  siervir. 

*  Ne  disputons  plus,  ne  tardons  plus.    |    *  Court.    |    '  Dispute,    j    *  Peuple. 
)    <*  Sage,  laliDisme.    )    *  Disette. 


(  252  ) 

Ce  petit  poëme  qui  a  étééYidemment  composé  à  Tourna  v, 
en  1513,  est  remarquable  par  les  faits  qu'il  contient. 
D*abord  il  récapitule  les  traditions  romanesques  relatives 
à  l'origine  de  Tournay;  ensuite,  en  décrivant  les  fléaux 
dont  cette  ville  fut  victime,  il  fournit  des  données  statis- 
tiques; 3,318  habitations  furent  détruites  alors  :  ce  dire 
du  trouvère  est  confirmé  plus  bas  par  la  prose  du  chroni- 
queur ,  qui  ajoute  qu'avec  ces  maisons  périrent  900  métiers 
de  drapiers  et  que  300  personnes  furent  brûlées.  Cette  in- 
dication donne  une  idée  de  l'étendue  de  la  population. 
3,318  maisons  supposent  au  moins  16,590  habitants,  en 
multipliant  ce  chiffre  par  5 ,  et  ce  n'était  là  probablement 
qu'une  fraction  de  la  population  totale,  une  minorité, 
comme  on  dit  aujourd'hui.  De  plus,  il  est  question  de 
1100  navires  flamands  que  la  tempête  anéantit;  autre 
chiffre  qui,  tout  exagéré  qu'il  peut  être,  prouve  la  pros- 
périté de  la  navigation.  Enfin  ce  diiier  est  un  témoignage 
de  l'existence  à  Tournay  d'une  école  poétique  qui  repa- 
raîtra encore  tout  à  l'heure  ;  la  forme  et  le  langage  de  cette 
ballade  sont  aussi  parfaits  pour  le  temps  qu'ils  pouvaient 
l'être  en  pleine  France,  et  l'on  y  trouve  un  sentiment  fort 
remarquable  du  rhythmeet  du  mouvement  convenable  à  la 
stance. 

IL 

L* hiver  âe  1363.  —  La  fête  de  C Arbalète  et  du  Prince 

d* Amour  à  Tournay^  en  1455. 

L'hiver  dont  nous  venons  d'éprouver  la  rigueur,  nous  a 
fait  jeter  un  regard  en  arrière  et  chercher  des  rapproche- 
ments entre  le  passé  et  le  présent.  En  feuilletant  une  chro- 


(  233  ) 

nique  inédite  de  Flandre  (I)  que  nous  avons  récemment 
achetée  à  Gand,  il  nous  a  semblé  que,  pour  Tintensité  et 
la  durée  du  froid ,  Thiver  de  Fan  1363  (4364)  est  un  de  ceux 
qui  offrent  le  plus  d'analogie  avec  le  nôtre.  M.  Peignot  Ta 
marqué  dans  son  catalogue  (2) ,  mais  sans  ajouter  aucun 
détail  à  cette  mention.  Voici  comment  en  parle  notre  ma- 
nuscrit. Sa  narration  est  précédée  d'un  petit  tableau  d'une 
couleur  très-cruement  démocratique  :  il  y  avait  certaine- 
ment quelque  chose  de  républicain  dans  l'organisation 
communale  de  Tournay. 

Fol.  Ixxj.  u  Environ  le  mois  de  décembre  ou  dit  an  (1364) , 
envola  le  roy  de  Franche  à  Tournay  un  chevallier  apiellés  Ou- 
dart,  seigneur  de  Renty ,  pour  estre  gouvreneur  de  la  ville  de 
Tournay  et  prendre  garde  au  gouvernement  qui  avoit  estet  par 
avant  en  laditte  ville.  Lequel  a  porta  un  mandement  par  lequel 
le  roy  mandoit  et  commandoit  à  le  communaulté  de  Tournay 
qu*il  obéisent  audit  gouvreneur  comme  à  luy  meismes.  Quant 
les  prouvost  et  cheus  de  le  loy  oyrent  ledit  mandement ,  il  fi- 
rent asambler  en  le  Halle  la  communaulté  par  paroche ,  à  ma- 
nière acoustumée ,  pour  savoir  s*il  voroient  obéir  audit  man- 
dement. Lesquelz  ainsi  asamblés  dirent  qu*U  voloîent  avoir  ledit 
gouvreneur,  car  il  leur  sambloit  qu*il  ne  pooient  estre  pis 
gouvrenés  qu*il  avoient  estet  par  avant  et  duques  à  chy.  Dont 
fu  ledit  gouvreneur  mandes  en  Halle  et  luy  dist-on  que  le  com- 
munaulté estoit  contens  d*obéir  à  luy  puis  que  c*hestoit  le  plai- 
sir du  roy ,  et  aroit  tel  gage  que  les  gouvreneurs  avoient  eult 
du  tanps  Piéron  De  le  Marlierre ,  c*estoit  v^  Ib.  ts.  par  an.  Des- 

(1)  Iq-4«,  XV*  siècle,  papier,  276  feuilleU.  Commence  aux  démêlés  du 
comte  de  Flandre ,  Gui  de  Dampierre ,  avec  le  roi  de  France,  et  finit  au  milieu 
du  XV*  siècle.  Les  corrections  et  les  changements  d^écriture  semblent  annon- 
cer on  autographe. 

(2)  Essai  chronologique  sur  les  hivers  les  plt^  rigoureux.  Paris ,  1821 , 
in-S",  p.  45. 

ToM.  X.  17 


(  254  ) 

quelz  gages  il  ne  fu  mie  trop  bien  cooteos  ,  mais  iouttefois  Gsi- 
il  sierment  que  bien  et  Icalment  il  gouverneroit  la  ville  et  feroit 
loy  et  jusliche  oussy  bien  au  petit  que  au  grant ,  à  son  pooir. 
Âprics  firent  sierment  les  prouvost  et  cheus  de  le  loy  et  oussi 
tous  quief  d'oslel  d*obéir  audit  gouvreneur  et  h.  ses  lieutenans 
comme  à  le  personne  du  roy. 

Apriës  chou  que  ledit  gouvreneur  fut  recheu ,  comme  dist 
est,  environ  Fisue  du  mois  de  jenvier,  vint  à  Tournay  un 
prégidens  apiellé  Mestre  Piere  d*Orgimont ,  lequel  aporta  un 
mandement  du  roy  ens  ouquel  estoît  contenus  plaisenrs  maie- 
totes  et  gabelles  que  le  roy  voloit  eslever  en  laditte  ville ,  et 
commandoit  par  ces  lettres  au  gouvreneur  qu'il  fesist  censir 
lesdittes  maletotes  et  gabelles ,  et  les  deniers  d'icelles  emploiast 
à  le  reparasion  et  resoursse  de  laditte  ville ,  dont  monslra  le 
gouvreneur  a  consans  de  la  ville  le  mandement  que  le  roy  lui 
avoit  envoyet ,  lesquelz  consaulx  furent  contens  d*y  obëir  et 
prirent  journée  pour  lesdittes  gabelles  chensir  au  dimenche 
après  dîner ,  qui  estoit  le  jour  de  le  Candeler.  Quant  les  povres 
gens  d*avaDt  la  ville  sorent  les  gabelles  que  le  roy  leur  voloit 
eslever,  il  en  furent  mal  contens  et  disoient  Fun  à  Fautre  : 
Comment  soufferonne  que  nounoyemes  ain$t  menés ,  qui  sommes 
povres  gens  et  de  petit  gagnage^  car  nous  n'avons  cest  an  riens 
gagniet^  tant  pour  le  quier  tans  comme  pour  les  giellées  d'auten; 
car,  à  vérité  dire,  on  ne  vit  onques  si  grant  yvier  de  naiges  et 
de  giellées  qu'il  fu  en  Fivier  Fan  MCGC  et  LXIII,  car  il  corn- 
mencha  à  gieller  entre  le  Tousains  et  le  Saint-Martin ,  et  giella 
tous  dis  sans  desgielier  juques  à  Fisue  de  march.  Che  fut  xix  se- 
maines de  lonc.  Et  ne  fasoient  pluiseurs  gens  ne  œuvre  ne 
sierviche  nien  plus  que  le  dimenche,  et  s*ocupoient  de  faire 
personnages  de  naige  grasieussement  ouvrés ,  devant  lesquelz 
il  fasoient  pluiseurs  esbatemens  tant  en  diliers  comme  en  jeus 
de  piersonnages  pour  eus  oublyer » 

Ces  figures  de  neige  nous  retracent  ce  qui  s'est  passé 
sous  nos  yeux,  et  nous  rappellent  le  livre  du  comte  de  Ro- 


(  255  ) 

biano,  intitalé  :  CoUeclion  des  dessins  des  figures  colossales 
et  des  grouppes  (sic)  qui  ont  été  faits  de  neige  à  Anvers  en 
1772,  et  celui  du  secrétaire  de  l'académie  de  cette  ville, 
Jac.  Vander  Santen  :  Antwerpsche  faem-bazuyn...  uit  het 
uytvrogten  van  sneeutoe  colossen.  A  côté  de  ce  détail  on 
remarque  on  trait  caractéristique  :pour  oublier  leurs  maui, 
les  habitants  de  Tournay  font  des  dictiers  et  jouent  des 
comédies;  un  peu  de  poésie  vient  adoucir  leurs  souffrances 
et  leur  misère.  C'est  qu'alors  il  régnait,  en  effet,  dans 
cette  ville»  une  grande  ardeur  de  rimer  :  il  s'y  trouvait  une 
école  de  poètes»  de  trouvères,  parmi  lesquels  nous  pou- 
vons mettre  au  premier  rang  Philippe  Mouskés ,  que  notre 
judicieux  confrère,  M.  Du  Mortier»  a  fait  devenir  d'évéque, 
non  pas  ce  que  dit  le  proverbe  populaire,  mais  un  franc  et 
joyeux  rimeur  portant  la  cape  et  l'épée  au  lieu  de  la  mitre. 
Il  faut  y  compter  aussi  les  auteurs  anonymes  de  quelques 
grandes  compositions  héroïques,  ainsi  que  ceux  à  qui  l'on 
doit  les  ritmes  et  refrains  touméiiens. 

On  remarquera  peut-être  dans  les  lignes  qui  précèdent 
cette  expression  les  gieUées  d'auten.  Villon  se  chargera  de 
nous  l'expliquer.  Qui  ne  connaît  sa  jolie  ballade  :  des  dames 
du  temps  jadis,  dont  le  refrain  est  : 

Mais  où  sont  les  neiges  d'auUn  >  ? 

Cest-à-dire  les  neiges  de  Vannée  précédente. 

III. 

De  cette  même  chronique ,  qui  est  fort  intéressante  et 
qui  paraît  par  le  dialecte,  par  la  multiplicité  des  rensei^ 

'  Œuvres  de  Maistre  François  nilony  édillon  <le  PrompsauU.  Paris, 
iS35,  p.  136. 


(  256  ) 

gnements  locaux ,  enfin  par  les  sympathies  personnelles 
du  chronographe ,  être  Toeuvred^un  tournaisien,  ou  peut- 
être  de  plusieurs,  Torthographe  et  le  style  rajeunissant 
vers  la  fin  ,  je  tirerai  encore  une  description  de  la  fête  de 
l'arbalète  à  Tournay  »  en  1455.  Les  réjouissances  popu- 
laires tiennent  place  dans  Fhistoire  morale  des  nations; 
elles  peignent  leur  caractère  intime  et  témoignent  du  degré 
de  civilisation  auquel  elles  sont  parvenues.  MM.  Le  Glay, 
Julien  de  Rosny,  Quenson,  M"' Clément  Émery,  etc.,  etc., 
se  sont  particulièrement  occupés  de  ce  sujet,  qui  ne  manque 
ni  de  grâce  ni  d'enseignements.  Voici  un  supplément  à 
leurs  recherches  :  on  remarquera  le  côté  littéraire  et  poé- 
tique de  ces  éballements. 

Fol.  CCLII  verso.  «  A  l'entrée  de  juin,  Fan  rail  IIII**  cinc- 
quantc-cîocq,  accordèrent  les  IllJ  consaulx  de  la  ville  et  cité  de 
Tournai  aux  arbalestriers  du  grand  serment  de  laditte  ville,  de 
faire  et  tenir  une  feste  et  traîne  del  arbalestre,  leur  prometans , 
pour  le  avancement  de  icelle ,  la  somme  de  deux  cens  livres 
tournois  des  deniers  de  laditte  ville,  et  livrer  supzie  g^and  mar- 
cbié  hourt  et  bersaulx  aux  despens  de  îcelle.  Et  cest  accord  et 
promesses  faites,  journée  fut  esleue  etprinse  pour  faire  le  en- 
trée de  laditte  feste  le  XI®  de  aoust  ensievant ,  ouquel  jour  pa- 
reillement se  debvoit  faire  et  fnisoit  le  entrée  de  la  feste  et  Pui 
de  Amourêy  autrement  nommée  la  feste  du  roi,  à  cause  que  ledit 
seigneur  avoit  ordonné  et  commandé  faire  procession  générale 
en  toutes  les  églises  cathédrales  de  son  roiaulme  cascun  an,  en 
rendant  à  Dieu  grâces  de  la  réacquisition  de  son  pays  de  Nor- 
mendie ,  qui  par  le  XII*  dudit  mois  avoit  esté  du  tout  réduit  et 
mis  en  son  obéissance  ,  comme  dessus  est  dit.  De  laquelle  feste 
du  Pui  de  Amours  Jehan  de  Courolles  tabvernier  estoit  prince 
pour  Tannée  et  aussi  dudit  grand  sierment  desdîts  arbalestriers. 

Et  tantost  apriés  laditte  grâce  obtenue  furent  esleus  IHI  mes- 
sagiers,  lesquels  vestus  ethabilliés  de  verdes  parures  alèrent 


(  2o7  ) 

nonchier  ladîUe  feste  en  tous  les  pays  de  autour ,  aians  man- 
demeotcontenant  que  tous  hommes  frans  et  previlegiés ,  feus- 
sent  grands  et  petis,  de  villes  fermées  ou  villages,  venissent  à 
laditte  feste  et  trairie^  et  ils  seroient  receus  et  gardez  en  droit. 
Lesquels  messagiers  furent  partout  honourablement  receus  et 
rapportèrent  en  laditte  ville  de  Tournai  plusieurs  beaux  et  rices 
joiaulx  de  argent.  Et  incontinent  que  lesdits  messagiers  furent 
partis,  furent  commenchiés  faire  du  long  du  grand  marchië 
deux  hours  de  bonne  carpenterie ,  le  ung  vers  le  beliroi ,  et  le 
aultre  vers  la  maison  au  Pauraclet ,  et  une  gallerie  et  alée  de  la 
haulteur  de  iceulx  pour  aler  del  ung  al  aultre.  Lesquels  hours 
et  pareillement  laditte  gallerie  on  couvri  de  asselles  pour  aler 
et  estre  au  secq  partout.  Et  ces  choses  ainsi  faites ,  supz  cascun 
de  iceulx  hours  fut  fait  ung  grand  et  bel  berseil  de  wasons , 
iceulx  couvera  et  vestus  de  verd  drap.  Et  à  la  maison  faisant 
touquet  de  la  rue  Notre-Dame,  de  Taultre  lez  de  la  bretesque, 
fut  ordonné  le  palaix  des  arbalestriers  qui  faisoient  laditte 
feste  ;  la  devanture  de  laquele  maison  fut  toute  painte  de  verd, 
aiant  une  assdle  deseure  les  feneslres  du  lez  du  marchié , 
vestue  et  ornée  de  verd  drap,  à  mettre  les  pris  et  joiaulx  de  la- 
ditte feste ,  supz  laquele  depuis  le  entrée  de  laditte  feste  jus- 
ques  à  la  fin  de  icelle  on  povoil  journelement  veir  les  joiaulx 
qui  s'ensievent ,  c*est  assavoir  douse  quennes  de  argent  rice- 
ment  et  gracieusement  ouvrées  et  pesantes  xxxvj  mars  de 
Troyes,  trois  aighières  pareillement  de  argent  et  pesantes 
iiij  mars  et  demi  ;  et  noef  gobelés  aussi  de  argent  et  pesans 
ix  mars  et  demi.  Toutes  lesqueles  pièces  estoient  dorées  aux 
hors  et  armoiées  des  armes  de  Sainct-George ,  du  roi  et  de 
la  ville  ;  et  avec  lesdits  joiaulx  estoient  deux  broques  de  argent 
qui  estoient  à  donner  au  suivant  derrenier  traiant  et  cloand 
ledit  jeu.  Et  estoient  tous  les  dessusdils  joiaulx  à  gaignier  et 
estre  présentez  à  ceulx  qui  s'ensieuvent ,  c'est  assavoir  au  ser  • 
ment  qui  de  une  main  aroil  les  iiij  plus  courtes  mesures,  iii 
quennes  pesantes  xii  mars  de  Troies  ;  et  au  serment  qui  pareil- 
lement de  une  main  aroit  les  iiij  plus  courtes  après,  iij  quennes 


(  258  ) 

petaDles  ix  mars;  au  termeot  qui  semblablemeDl  de  une  maio 
aroît  les  iij  plus  eourtes  mesures ,  ii  quennes  pesantes  vi  mars , 
et  au  sermeut  qui  aroil  les  iij  plus  courtes  après ,  ij  quenoes 
pesantes  iiij  mars;  à  celui  qui  le  plus  tapperoit  au  blancq»  ung 
gobelet  couvert  pesant  ung  marc  ;  à  la  plus  honnourable ,  belle 
et  grande  compaignie  toute  de  ung  serment ,  entrans  en  laditte 
ville,  ii  aighières  pesantes  iij  mars,  et  à  la  pareille  ensîevant, 
une  aighiôre  pesante  marc  et  demi  i  au  serment  de  la  plus 
longtaioe  ville ,  ung  gobelet  couvert  pesant  un  marc  ;  au  ser^ 
ment  qui  feroit  la  plus  belle  allumerie  du  vespre  une  quenne 
pesante  iij  mars  et  ii  celui  qui  feroit  la  plus  belle  après,  une 
quenne  pesante  ii  mars  ;  au  aermeqt  qui  jueroit  des  meilleurs 
jus  de  personnages  du  vespre  en  langue  franchoise,  ung  go- 
belet couvert  pesant  ii  mars ,  et  pareillement  à  celui  qui  jue^ 
roit  les  meilleurs  jus  en  langue  flamcngue  >,  ung  gobelet  cou- 
vert pesant  ii  mfirs;  au  serment  qui  de  une  parure  yroient  à 
la  procession  du  ziii*  de  aoust  le  plus  révéranment ,  ung  go-» 
belet  coMvert  pesant  ung  marc,  et  à  celui  qui  pareillement 
yroit  h  laditte  procession  le  plus  révéranment  après,  ung  gobe^ 
let  non  couvert  pesant  demi  marc  ;  et  ii  tout  homme  particulier 
pour  cascune  fois  qu*il  tapperoit  et  poseroit  son  quariel  francq 
en  ung  cercle  qui  seroit  ou  bl^ocq  autour  de  ]|i  broque  fait  de 
encre ,  ung  aniel  de  argent  doré  ;  à  la  paroisse  ou  compaignî^ 
de  laditte  ville  de  Tournai  qui  jueroit  les  meilleurs  jus  de  per- 
sonnages du  vespre,  ung  gobelet  couvert  pesant  vij  unces;  h 
celle  qui  juerait  les  meilleurs  après^  ung  gobelet  couvert  pesant 
V  unces,  et  &  la  mieulx  ensîevant  pour  le  tiers  joiel ,  ung  gobe^ 
let  non  couvert  pesant  iiij  unces.  Et  estoient  tous  eeuls  qui 
jueroient  de  personnages  tenus  juer  de  vesprée  à  aultre,  c*est 
assavoir  une  vesprée  franque  entre  deux  ,  taqt  ceuls  de  dehors 
comme  ceuls  de  laditte  ville. 

Le  ij^  jour  de  aoust  dii  dessusdit  an  firent  les  arbalestriers 

1  Des  comédies  flamandes  à  Touroajr  !  cela  ne  pouvait  élrc  admis  que 
pour  adirer  les  villes  de  la  Flandi^e  flaminganlo. 


(  t59  ) 

de  cincquante  noef  compaigoies  leurs  entrées  ,  la  plus  belle 
desqueles  fut  celé  de  la  vîUe  de  Lfle ,  tous  vêtus  de  une  parure 
et  aîaiis  en  cîef  Authoiae,  le  bastard  de  Bourgongne.  A  laquelle 
furent  présentées  et  données  lesdîttes  ij  aigfaières  de  argent. 
La  compaignîe  de  la  ville  de  Auldenarde  fut  moult  belle ,  maïs 
pour  le  bonneur  dudit  bastard  ils  se  contentèrent  du  second 
joîel ,  et  pour  ce  leur  fut  ladilte  aighière  présentée  et  donnée. 
Et  à  ceulx  de  la  ville  et  cité  de  Liège ,  pour  fa  plus  longtaine 
ville ,  Ait  le  dessusdit  gobelet  couvert  présenté  et  donné.  Et  le 
endemain  '  qui  fut  mardi  xij*  dudit  mois  et  feste  du  roi ,  au 
matin ,  fut  faite  une  très-notable  procession  alante  del  église 
^k>stre-I>ame  par  la  rue  des  Canonnes,  Monchiel,  rue  aux  Rates, 
Pnch-réaue ,  €roix-S^-Piat ,  rue  des  Alemans ,  Ture  (ou  Turé), 
rue  de  Paris ,  Grand-Marchié  et  rue  Nostre^Dame.  A  laquele 
procession  avoit  grand  multitude  de  peuple  à  cause  que  plui- 
seurs  y  estoient  venus  pour  le  Ptft  de  Amouriy  et  plus  grand 
nombre  pour  laditte  trairie.  Et  alèrent  à  laditte  procession  ceulx 
de  laditte  ville  de  Lile,  cascun  ung  flambiel  ardant  en  sa  main 
et  en  une  parure  ;  pour  laquele  chose  il  gaignièrent  et  leur  fut 
présenté  et  donné  le  dessusdit  gobelet  de  argent.  Et  à  ceulx  de 
la  ville  de  Auldenarde ,  qui  après  eulx  fut  la  plus  belle  et  rêvé- 
rente  compaignie  alante  à  laditte  procession ,  fut  présenté  et 
donné  pareillement  le  dessusdit  gobelet  à  ce  ordonné*  Tout  ce 
après  disner  dudit  xij*  de  aoust  et  feste  du  roi ,  furent  juez  jus 
de  personnages  devant  la  Halle  des  doiens,  qui  estoit  le  palaix 
dudit  Prince  de  Amours  et  de  où  il  les  regardoit  lui  et  son  estât, 
et  faisoit  présenter  et  donner  à  cascune  carue  (?)  une  fleur  de 
lis  de  argent  pesant  viij  estrelins.  Et  le  heure  du  souper  venue 
ledit  prince  descendi  de  sondit  palaix  et  ala  lui  et  son  estât  en 
la  grande  halle  de  la  ville  oi!i  les  tables  estoient  mises  et  toutes 
choses  préparées,  et  illec  fut  fait  ung  rice  et  noble  soupper,  car 
piniseurs  vénérables  et  honnourables  personnes  y  estoient  ap- 

*  Nous  disons  le  lendemain;  il  faudrait  dire  l'endemain,  eu  égard  à 
Tétymologie. 


(  260  ) 

peUéef  et  invilées  qui  y  furent  tant  de  dehors  oemme  de  de- 
dent.  Auquel  soupper  tous  les  estrangiers  furent  supportez  de 
esoot  et  ceulx  de  la  ville  de  aulcune  partie.  Et,  ledit  soupper  fatt^ 
le  Prince  de  Amoun  descendi  de  illec  et  monta  ensondit  palaix, 
c'est  assavoir  en  la  Halle  des  doiens,  devant  laquele  estoit  j 
hourt  en  manière  accoustumée,  supz  lequel  furent  recordez 
pluiseurs  ekanU  reiaulx  intitulez  «t  continués  des  haulx ,  mi^ 
raculeux  et  victorieux  fais  des  rois  de  France ,  et  espécialement 
de  ceulx  qui  estoient  advenus  en  la  réacquisition  de  Normendie» 
de  Bourdelois  et  de  Baionne ,  puis  ne  a  voit  gaires ,  sens  la  main 
et  conduite  du  roi  Charles  vij*  de  ce  nom ,  par  les  réthoriciens 
de  dehors  qui  les  avoient  fais  et  composez ,  car  ceulx  de  la  ville^ 
n*y  povoient  rien  gaigner.  Et  pareillemeat  furent  reeordéea 
pluiseurs  amoureu^eê  par  lesdils  réthoriciens.  Et  tous  les  re* 
cords  fais  on  appella  celui  qui  avoit  fait  le  meilleur  chant  roial 
pour  la  première  ligne  de  icelui,  lequel  il  lut  derecief ,  et,  ce 
fait,  on  lui  présenta  et  donna  le  joiel  accoustumé,  c'est  assavoir 
ung  escu  de  France  de  argent  pesant  ij  unces.  Et  après  celui 
qui  avoit  fait  le  meilleur  après  auquel ,  celui  leu  de  recief ,  ott 
présenta  et  donna  un  dolphin  de  argent  pesant  un  unce ,  les- 
dits  joiaulx ,  c*est  assavoir  le  escu  et  dolphin  couronnés  «le  cou- 
ronnes de  argent  dorées.  Et  après  ce  fut  pareillement  appelle 
celui  qui  avoit  fait  la  meilleure  amoureuse  pour  la  première 
ligne  de  icelle;  laquele  de  reeief  leue ,  on  lui  présenta  et  donna 
une  couronne  de  argent  pesante  ij  unces.  Et  après  celui  qui 
avoit  fait  la  meilleure  ensievant  auquel ,  icelle  accordée  de  re^ 
cief ,  on  présenta  et  donna  1  capiel  de  argent  pesant  une  unce. 
Et  après  lesdits  records  furent  juez  aulcuns  joieulx  jus  de  per* 
sonnages ,  puis  s'en  ala  cascun  à  son  domicile  ou  bostellerie. 

Et  Tendemain  qui  fut  mercredi  et  xi|j*  dudit  mois  montèrent 
en  la  Halle  des  prévost  et  jurez  les  ciefs  des  cincquante  noef 
sermens  qui  estoient  venus  à  ladilte  feste  et  trairîe  pour  lo- 
tir '  et  sçavoir  la  journée  que  ils  debveroient  traire.  En  la- 

*  Tirer  au  sort,  donner  en  lot. 


^ 


(  2€1  ) 

qoele  elle  esloil  ung  praiel  portatif  duquel  les  verdures,  arbrts* 
seaulx  et  fleurs  estoieot  de  chire  jentemeot  et  ingéuieusemenl 
ouvrées,  et  dedens  ledit  praiel  estoieot  aussi  autant  de  ymages 
féminines  de  dure  que  il  y  arott  de  villes  et  places  à  lotir.  Es 
ciels  desqueles  ymages  qui  estoient  croés ,  estoient  les  noms 
desdittes  villes  et  places,  c'est  assavoir  en  cascun  cief  de  y  mage 
ung  nom  escript  en  ung  petit  brefvet.  Et  eniprès  ledit  praiel 
estoit  une  jeune  et  belle  fillette  vestue  de  une  vermeille  ootte« 
lette  brondée  de  la  parure  des  arbalestriers,  tenante  une  vir- 
guette  en  sa  main,  de  laquele  elle  touefaoit  les  dessusdittes 
ymages  le  une  après  les  aultres.  Et  tantost  que  elle  en  avoit 
toucbié  une,  on  prenoit  icelle  et  le  brefvet  de  son  cief  leu,  on 
le  bailloit  au  serment  de  la  ville  ou  place  que  il  contenoit  avec 
laditte  ymage.  Et  en  ceste  manière  lotirent  les  lij  sermens  pai- 
siblement et  amoureusement.  Le  ordre  auquel  lotissement  advint 
en  cote  manière  :  le  premier  los  eschéi  à  la  ville  de  Sougnies  en 
Hainau  et  trayrent  ceulx  du  serment  de  icelle  à  ix  hommes  ;  le 
second  à  la  ville  de  fiéthune,  de  laquelle  le  serment  jua  à 
X  hommes  ;  le  tiers  à  le  ville  de  Buch  (Binch?) ,  qui  pareille* 
ment  traiy  à  x  hommes  ;  le  quart  à  la  ville  de  Engbien  qui 
aussi  jua  à  x  hommes;  le  quint  à  la  viUe  de  Heddin  qui  trayi 
à  viij  hommes;  le  sexte  à  la  ville  de  Roulers  qui  jua  à  vii  hom- 
mes; le  septiesme  à  la  ville  de  Mons  en  Hainau,  qui  traiy  à 
îx  hommes;  le  huittiesme  à  la  ville  de  Warneston  qui  jua  il 
viii  hommes;  le  noefiesme  au  grand  serment  de  la  ville  de 
Brouxelles,  qui  traiy  à  x  hommes;  le  dixiesme  à  la  ville  de 
Manboege  qui  jua  à  x  hommes  ;  le  unziesme  au  grand  serment 
de  la  ville  de  Nivelle  qui  traiy  à  x  hommes;  le  douziesme  au 
conte  de  Nevers  qui  jua  à  x  hommes  ;  le  treisiesme  h  la  ville  de 
Teuremonde  qui  traiy  à  x  hommes  ;  le  quatorziesme  à  la  ville 
de  Menin  qui  jua  à  x  hommes;  le  quinziesme  à  la  ville  de 
Menstruel  qui  traiy  à  x  hommes;  le  seiziesme  à  la  ville  de 
Chierve  qui  jua  h  ix  hommes;  le  dix-septiesme  au  grand  ser- 
ment de  la  ville  de  Gand  qui  traiy  à  x  hommes  ;  le  dix-huitiesme 
i  la  ville  de  Ypre  qui  jua  à  x  hommes  ;  le  dix-noefiesme  à  la 


(  262  ) 

ville  de  Aras  qui  Iraiy  à  x  honunet  ;  le  vinglieême  à  la  ville  de 
Coadet  qui  jua  à  vij  hommes  ;  le  vingt-unieMne  au  grand  ser- 
ment de  Bruges  qui  traiy  à  x  hommes  ;  le  yingt-deuxiesme  à  la 
ville  du  Dam  qui  jua  à  x  hommes  ;  le  vingi-troisiesme  au  petit 
serment  de  Anvers  qui  trai  j  h  viii  hommes;  le  viogt*quatriesme 
à  la  ville  de  Tilemont  qui  jua  à  x  hommes;  le  vingt-cincquiesme 
au  petit  serment  de  S'-Omer  qui  traiy  à  ix  hommes;  le  vingt- 
sixiesme  à  la  cité  de  Aras  qui  jua  a  x  hommes;  le  vtngt-sep- 
tiesme  à  la  ville  de  Bailloel  en  Flandres  qui  traiy  à  ix  hommes; 
le  vingt-huittiesme  an  petit  serment  de  la  ville  de  NiveUe  qui 
jua  à  vil  hommes;  le  vingt-noeGesme  à  la  ville  de  Leuse  qui 
traiy  à  viii  hommes  ;  le  tren tiesme  à  la  cité  de  Liège  qui  jua  à 
X  hommes  ;  le  trente-uniesme  à  la  ville  de  Nieuport  qui  traiy 
à  X  hommes  ;  le  trente-deux iesme  è  la  ville  de  Louvain  qui  jua 
à  X  hommes  ;  le  trente-troisiesme  au  grand  serment  de  la  ville 
de  Saint-Omer  qui  traiy  à  x  hommes;  le  trente-quatriesme  h 
la  ville  de  Auldenarde  qui  jua  à  x  hommes;  le  trente-cinc- 
quiesme  au  petit  serment  de  la  ville  de  Courtrai  qui  traiy  à 
ix  hommes;  le  trente-sisiesme  au  petit  serment  de  la  ville  de 
Gand  qui  jua  à  vi  hommes;  le  trente-septiesme  à  la  ville  de 
Wervi  qui  traiy  à  ix  hommes  ;  le  trente-huittiesme  au  grand 
serment  de  la  ville  de  Anvers  qui  jua  h  x  hommes;  le  trente- 
noefiesrae  à  la  ville  de  Orchies  qui  traiy  à  x  hommes  ;  le  qua- 
ranttesme  au  petit  serment  de  la  ville  de  Malines  qui  jua  à 
ix  hommes  ;  le  quarante-uniesme  à  la  ville  de  Lile  qui  traiy  à 
X  hommes  ;  le  quarante-deusiesme  à  la  ville  de  Valenchienes 
qui  jua  à  X  hommes  ;  le  quarante-troisiesme  au  grand  serment 
de  la  ville  de  Malines  qui  traiy  à  x  hommes  ;  le  quarante-qua- 
triesme  à  la  ville  de  Ath  qui  jua  à  x  hommes  ;  le  quarante^ 
cincquiesme  au  petit  serment  de  la  ville  de  Brouxelles  qui  traiy 
à  X  hommes;  le  quarante -sixième  à  la  ville  de  Mortaigne  qui 
jua  à  ix  hommes  ;  le  quarante-septiesme  à  la  ville  de  Dixmude 
qui  traiy  à  viij  hommes;  le  quarantc-huitiesme  à  la  ville  de 
Alos  (Jio8i)f  qui  jua  à  x  hommes;  le  quarante-noeGesme  au 
grand  serment  de  la  ville  de  Courtrai  qui  traiy  à  x  hommes;  le 


C  263  ) 

cinequaDtiesme  à  la  ville  de  Asque  qui  jua  à  x  hommes  ;  le 
cinequante-UBiesme  au  séoeschal  de  Hainau  qui  Iraiy  à  x  hom* 
mes;  le  ciocquaote-deuxiesoie  à  la  ville  de  Douai  qui  jua  à 
X  hommes;  le  ciocquante-troisiesme  à  la  ville  de  Haulx  (Haï) 
qui  traiy  h  x  hommes  ;  le  ciDcquante-quatriesme  à  la  ville  de 
Saiotron  qui  jua  à  viij  hommes;  le  cincquanle-cînquiesme  à  la 
ville  de  Avesnes  qui  traiy  à  ix  hommes;  le  cincquante-sixiesme 
au  seigneur  de  Aothoing  qui  jua  h  x  hommes;  le  cincquaute* 
septiesme  au  pelit  serment  de  la  ville  de  Bruges  qui  traiy  à 
X  hommes;  lecincqnaote-hnitiesme  à  la  ville  de  Furnes  qui  jua 
h  X  hommes ,  et  le  cincquante^noeBesme  à  la  ville  de  TEsduse 
qui  traiy  à  viij  hommes. 

Tous  lesquelz ,  seloo  le  ordonnauœ  et  mandement ,  traiyrent 
cascun  xii  cops.  Et  ne  juèrent  cascun  jour  tout  le  terme  et  es* 
pace  de  laditte  trairie  que  ij  sermens;  le  j  devant  disner  et  le 
aultre  après ,  et  es  samedis  et  dimences  n*en  juoit  que  ung,  ne 
pareillement  es  jours  festifs,  et  estoit  del  après  disner.  Et  aussi 
tout  le  temps  de  laditte  feste  ne  estoient  vendues  quelques 
marchandises  ne  denrées  ou  grand  marchié,  ad6n  que  il  feost 
sans  empeîsoement ,  et  se  vendoient  les  herrens  et  poisson  ou 
roduit  (réduit)  tout  derrière  et  les  laignes,  sorlers,  grains  et 
pluiseurs  aultres  choses  oultre  la  Porte  des  Maulx  et  au  Marehié 
aux  Vaques.  Et  pareillement  se  vendoient  pluiseurs  tires  ^  de 
vivres  et  aultres  choses  au  Marehié  aux  Poulies  et  au  Monchiel , 
selon  qu'il  estoit  ordonné  par  les  seigneurs  et  gouverneurs  de  la 
loi  de  la  ville ,  lesquels  aussi  firent  publier  aux  bretesques  que 
personne  ne  olast  ne  joquast  emprès  ne  entour  des  bersaulx 
de  laditte  feste ,  tandis  que  on  y  trairoit ,  fors  sups  son  péril  et 
adventure,  et  que  se  mort,  affoUure  ou  aultre  mescief  en  es« 
chéoit  pour  desserrement  de  arcq  ou  aultre  fortune ,  le  traiant 
en  demoureroit  quite  sans  de  rien  l'en  povoir  demander  ne  em- 
peschier  par  justice  ne  aultrement. 

Lejoedi,  xiiij^dudiimois  incontinent  viij  heures  sonnées  du 

\  Espèces. 


(  264  ) 

matin ,  le  coonesUble  des  arbalestriers  de  Toumai ,  accompai- 
goié  de  pluiseurs  des  compaigoons ,  vestus  de  vermeilles  robes 
broudées  de  leur  parure ,  aians  trompettes  et  menestreux , 
alèreot  querre  à  leur  hostel  le  serment  et  compaignie  de  la  ville 
de  Songoies  qui  par  le  dessusdit  lotissement  debvoit  ouvrir  et 
commeochier  laditte  feste,  et  le  menèrent  jusques  aux  bersaiilx. 
Et  icelui  serment  venu  illec  cascun  de  eulx  traiy  les  xij  cops 
que  ils  debvoient  traire ,  puis  furent  par  les  dessùsdits  connes- 
table  et  aultres  reconvoiez  jusques  à  leur  hostel  où  ils  reçuprent 
et  prinrent  le  vin  au  prendre  congié.  Et  incontinent  après  en- 
tra un  sergent  à  vergue  oudit  hostel  qui  présenta  audit  serment 
et  compaignie  de  Songnies  les  vins  de  la  ville  illec  apportez  par 
les  variés  de  icelle ,  et  semblablement  que  dit  est  fut  fait  par 
ledit  connestable  et  aultres  à  ce  députez  au  serment  et  compai- 
gnie de  la  ville  de  Béthune,  incontinent  deux  heures  sonnées 
del  après  disner  de  ce  meisme  jour ,  comme  au  serment  aiant 
le  second  los.  Et  de  ce  jour  jusques  à  la  fin  de  laditte  feste  fut 
fait  pareillement  à  tous  les  aultres  sermons  et  compaignies  et 
quand  aulcun  arbalestrier  prenoit  mesures  de  ses  cops ,  icelles 
estoient  mises  et  posées  en  certain  coffre  à  ce  ordonné  et  du- 
quel les  clefs  estoient  en  seures  gardes.  Et  la  chose  se  conti- 
nuant en  ceste  manière  le  serment  et  compaignie  de  la  ville  de 
FEscluse  amenez  audit  bersaulx  ,  firent  leur  debvoir  comme  les 
aultres  et  traiy  icelle  ville  à  laquelle  le  derrenîer  los  estoit 
escéu  y  comme  dessus  est  dit ,  le  xviii"  de  septembre  ensievant , 
auquel  jour  ladite  feste  print  fin  et  fut  close ,  à  laquelle  avoient 
trait  la  somme  de  cincq  cens  et  cincquante-trois  arbalestriers 
de  dehors ,  comme  on  trouveroit  de  légier  par  le  nombre  des 
dessusdits  sermons. 

Et  laditte  feste  terminée  en  la  manière  desusdite  on  fist  le 
examen  des  mesures  par  lequel  fut  trouvé  le  grand  serment  de 
la  ville  de  Matines  avoir  iiij  mesures  de  une  main  qui  ne  con- 
tenoient  ensemble  que  ung  polc  et  iij  quarts  de  longueur  et  es- 
toient les  plus  courtes;  pour  laquelle  chose  ils  gaignèrent  et 
leur  furent  présentées  les  dessusdittes  iij  qucnnes  de  xii  mars , 


(  265  ) 

qui  estoit  le  souverain  joiel.  Furent  pareillement  trouvées  par 
ledit  examen  iiij  mesures  de  une  main  du  petit  serment  de  la- 
ditte  ville  de  Malines,  qui  ne  contenoient  ensemble  que  ung 
polc  iij  qnars  et  demi  de  longueur ,  et  estoient  les  plus  courtes 
après  ,  pour  laquele  chose  ils  gaignièrent  et  leur  furent  présen- 
tées les  dessusdittes  iij  quennes  de  ix  mars  pour  le  second  joiel. 
Trouva  aussi  ledit  examen  le  serment  de  la  ville  de  Saintron 
avoir  iij  mesures  de  une  main  qui  ne  contenoient  ensemble  que 
iii  quarts  de  polc  de  longueur ,  et  estoient  les  plus  courtes ,  et 
pour  ce  gaignièrent  et  leur  furent  présentées  les  dessusdittes 
ij  quennes  de  vi  mars,  qui  estoit  le  tiers  pris  et  joiel.  Fut  pa- 
reillement trouvé  par  ledit  examen  le  serment  de  la  ville  de 
Avenues  avoir  iij  mesures  de  une  main  qui  ne  contenoient  en- 
semble que  iij  quars  et  demi  de  polc  de  longueur  et  estoient 
les  plus  courtes  après ,  pour  laquele  chose  il  gaignièrent  et  leur 
furent  présentées,  les  dessusdittes  ii  quennes  de  iiii  mars.  Le 
serment  de  la  ville  de  Yalenchienncs  fut  trouvé  avoir  viii  cops 
francqs  ee  blancq ,  pour  laquele  chose  ils  gaignièrent  et  leur 
fut  présenté  le  dessusdit  gobelet  couvert  de  ung  marc.  Ije  ser- 
ment de  la  ville  de  TEscluse  escéi  avoir  le  derrenier  los  et  pour 
ce  gaignièrent  et  leur  furent  présentées  les  broques  de  argent  et 
les  verds  draps  dont  lesdits  bersaulx  avoient  esté  couvert.  Le 
serment  de  la  ville  de  Lile  fut  trouvé  avoir  fait  la  plus  belle 
alumerie  de  nuit,  jaçoit  ce  que  Malines ,  Gand  et  Bruges  en 
avoient  fait  de  rices  et  belles  devant  leurs  hostels ,  et  pour  ce 
gaignièrent,  et  leur  fut  présenté  la  dessusditte  quenne  de 
iij  mars.  Et  ceulx  de  la  ville  de  Malines  furent  trouvés  avoir 
fait  la  plus  belle  alumerie  après,  pour  laquele  chose  il  gaigniè- 
rent et  leur  fut  présentée  la  dessusditte  quenne  de  ii  mars. 
Ceulx  de  laditte  ville  de  Lile  se 'acquittèrent  bien  touchant  les 
jus  de  personnages  qui  se  feissent  des  vespres,  et  aussi  firent 
ceulx  de  la  ville  de  Ypre,  les  ungs  en  langue  franchoise,  et  les 
aultres  en  flamenghej  et  pour  ce  gaignièrent  pour  le  mieulx 
avoir  fait  cascun  en  sa  langue,  les  dessusdits  ij  gobelets  couvers, 
cascun  de  ii  mars ,  c'est  assavoir  cascune  desdittes  villes  ung. 


(  2«6  ) 

Le  vendredi  XIX*  dudit  moi»  de  septembre  fureni  les  dessu»^ 
dis  pris  el  joîauli  perlez  et  préseotéz  aux  yiHeè  et  senneDs  qui 
gaignîé  les  avoieni ,  à  leurs  hostels ,  par  le  roi ,  conaétable  et 
plusieurs  aultres  arbalestriers ,  aiaus  les  menestreox  et  trom^ 
pelles  de  la  ville  et  menaus  avec  eulx  iij  jentes  et  graccieuses 
pucelles  en  uog  bel  et  plaisant  vergier ,  par  lesquelles  ils  pré- 
sentoîent  lesdils  joiaulx  ;  pour  lesquels  recepvoir  les  arbales- 
triers de  dehors  avoient  fait  au  dehors  de  leurs  hostels  lenderies 
de  tappis  et  anltres  draps ,  avec  ostenlion  el  pompe  de  vasselle 
supr  dredioirs  ricement  ornez  et  gardez  de  fortes  gardes, 
comme  plusieurs  sermens  de  iceulx  avoient  fait  la  journée  que 
ils  avoient  trait.  Et  tous  lesdils  joiaulx  présenlez  et  donnez , 
le  endemain  qui  fut  xx*  dudit  mois  venu ,  tous  les  dessusdits 
sermens  se  portèrent  de  laditte  ville  de  Tournai  et  tirèrent 
easeun  vers  son  pays  et  ville.  Et  iceulx  partis  et  évalez ,  on  fist 
le  examen  de  cincq  que  paroisses  que  compaignies  de  laditte 
ville  qui  avoient  continué  juer  de  personnages  éêFwaL  ladifle 
feste.  Et  fut  trouvé  que  la  compaignie  éa  Prmœ  d9  j^momrwy 
qui  cstoil  celle  des  rétiioriciens ,  avoit  le  mieulx  fait;  pour  la^ 
quele  ch4Me  ils  gaignièrent  et  leur  fut  présenté  le  dessusdil  go* 
belet  de  vii  onces.  Ceulx  de  la  paroisse  S^*-Margerite  furent  les 
mieulx  faisans  après,  et  pour  ce  leur  fîit  présenté  et  donné  le 
dessusdit  gobelet  couvert  de  v  onces  pour  le  second  joiel.  El 
ceulx  delà  paroisse  de  S*-Nicolai  ou  Bruisle ,  pour  le  tiers  joiel 
eubrent  le  dessusdit  gobelet  non  couvert  de  iii)  onces.  Et 
toutes  ces  choses  aussi  faites ,  laditte  feste  et  trairie  print  fin. 

IV. 
Un  croisé  belge ,  Francon  d*jirquenne. 

Occupé,  à  propos  d'un  ancien  pocme  relatif  aux  croi- 
sades, de  rechercher  qu'elle  a  été  la  pari  des  Belges  dans 
ces  expéditions  fameuses,  je  recueille  toules  les  légendes  et 


(  267  ) 

les  témoignages  historiques  qui  s'y  rapportent.  C'est  ainsi 
que  les  papiers  des  Boilaodistes  (12-13  décembre,  p.  32) 
m'ont  fourni  un  poème  en  latin  barbare  en  l'honneur  de 
Francon  d'Arquenne,  un  des  cheialiers  du  Brabant  qui 
suÎTirent  Godefroid  de  Bouillon.  On  sait  qu'Arquenne  est 
un  village  du  Brabant- Wallon ,  lequel  fut  décoré  du  titre 
de  comté  ^.  Ce  poème  était  connu  de  Mirœusqui^  dans  les 
FaêU  Bêlgioi  ei  Burgundiy  s'exprime  ainsi ,  p.  483  : 

y.  Franco ,  nohili  eyuiium  Arkênnensium  génère  in 
Brabantia  naiusy  cruee  eignaiue  oum  filio  utroque^  in 
Syria  contra  SoUanum  foriiier  bella  geeeiL  Uierque 
filiue  in  Syria  oeeubuii;  ipse  inBelgiôam  redu»  mowu- 
iicen  in  V Mario  amplexus  eei^  uhi  ei  viia  ejuê  legiiur 
ryihmioê  conseripêa. 

Le  même  auteur  s'était  déjà  servi  des  mêmes  expressions 
dans  son  ChroniconCietereienee,  Colon.  16149in-8^,p.  129. 

Le  Fr.  Chrysostôme  Henriquez,  qui  publia  à  Bruxelles, 
Tan  ^623,  en  2  vol.  in-fot.,  un  Faeeiculus  eanoiorum  or- 
dinie  Cietercieneis ,  ëcrit  ce  qui  suit,  lib.  1^  distinct,  4, 
cap.  XX ,  de  abbaiibue  ei  aniifuie  Alnêntie  coenobii  mo- 
numeniie  : 

Sii  igiiur  primue  nenerabilis  abbae  Franco,  Ber^ 
nardi  noeiri  dioeipulfu  ^^  quem  piuê  paier  ad  iam 
eaneium  opue  aeêumpeii,  ui  in  pariibue  illiê  novellam 
noêiram  reformaiionem  planiareieipueillum  gregem  ad 
paecua  eoeleeiie  viiae  dirigerei.  Floruii  viriuiibue  clarue 
anno  Dni  1134,,  eub  Henrico  secundo  Leodieneiepiecopo, 

J.-B.  Gramaye,  dans  sa  description  de  Genappe,  n'ou- 


1  Troph.  de  Brabant ,  11,  288. 

*  L^abbayc  de  Yiliers  Tut  fondée  à  Pinitigation  de  saint  Bernard,  qui 
kl  viiUaen  1151. 


(  268  ) 

blie  pas  non  plus  notre  héros,  dont  la  mémoire  se  célèbre 
le  12  décembre,  sui?ant  Saussaie. 

p^Ularê ,  dii-il  y  Mi  Brabaniiaê  noêtrae  deeus^  relu 
gionis  offieina,  inUgriiaiiê  seminarium,  Claraevalliê 
in  Jtelgio  primogênita ,  Ciêtéreienêiê  ittêiiiuii  hU  loeis 
parenê ,  Benedicii  ordinU  fêlix  eolonia ,  etc.  .  .  .  quid 
referam  equesirtêordiniê  êipriniae  nohilitatiê  heroes,  qui 
vitae  in  melitu  muiandaê  locum  non  alibi  quant  in  F^il" 
lario  délegêruni?  Ex  eomitibuê  dé  Sêgne^  octavus  et 
nonuê  abbaUê,  hie  filius,  ilU  fraier  comitiêy  Goberttiê, 
Aêperi'Mimtis  eomeê ,  très  ob  vitae  êaneiitaiem  mérita  in 
divoe  referendi.  Ex  Birbaeeneïbuê  Henrieue;  Dongel- 
bertiie  Guilelmue;  Sombrefiis  Olioeriuê  jEjuckviES^iMVs 
F&ÂNCO,  Graviie  Gerardue ,  Divianeneibus  Mgidiue^ 
viceeomitee  duo  Montiniaceneie  et  Cortraeeneisy  omnee 
equeetri ordinie ,  et  a  militia  Claris  a  génère  elarieeimi. 

Enfin  Heribert  Rosweide,  dans  i'épitre  dédicatoire  à 
l'abbé  de  Yillers,  en  (éle  du  traité  d'Eucher  de  contemptu 
mundif  a  inséré  ces  lignes  : 

Nonne  apud  vos  Franco j  nobili  Jrkenneneium  equi- 
tum  génère  ortue ,  domi  milHiaque  olarus ,  Fillariam 
sua  eanctitate  illustravit?  Hic  cum  cruci  nomen  dédis- 
set,  utroque  filio  comitatue  in  Syriam  abiitf  et  refor- 
titer  contra  Soldanunt  geetOy  cum  uterque  filiue  ean- 
guinem  pro  fide  catholiea  aeeerenda  propqgandaque 
profudieeet ,  in  patriam  redux,  monaetieen  in  F^iUa" 
rienei  coenobio  amplexue  eet  vitamque  ibidem  eancte 
exegit. 

Voici  le  commencement  du  poëme,  qui  ne  peut  élrc 
d'une  époque  fort  éloignée  de  celle  où  vivait  Francon.  Il 
intéressera,  nous  Tespérons,  les  savants  membres  de  l'aca- 
démie des  inscriptions,  à  qui  est  si  justement  confiée  la 


(  269  ) 

pubiicatioa  des  hittoriens  des  croisades  :  je  le  mets,  à  tout 
hasard  y  soos  la  protection  de  MHL  Naudet,  Guérard  et 
Letronoe. 

Il  pourrait  passer  pour  un  chant  composé  de  couplets 
de  quatre  vers  chacun,  sur  une  même  rime. 

De  Nonno  Franoone  de  Arkenna  monacho ,  prius  milite  proba* 

tiêêimo.  Riihmiee. 

{E  lUS codicê monasterii  RubeaevaUis^  in  êylva  Zonia^in  Brabaniia, 
ubi  de  gesHê  illustrium  virorum  Villariensis  coenobii,  Haec  eadem  le~ 
ffunturin  chronico  Villariensi  nostro  JUS), 

Qaidam  milea  incl^taa,  orta  Brtbantinaa , 
Franco  dictut  nominc ,  corde  leoninut , 
Fieri  ditpotait  Christi  peregrinut , 
Nam  tio  eum  monuit  spiritus  dÎTioat, 
Crace  salotiferi  decrevit  tignari  ^ 
Profide  oathuHca  volens  praeliari. 
Qao  audito,  plorimi  Toluntate  pari 
Sant  signaii  militea  signo  salatari. 
Franco,  crncit  nobili  titulo  aignatus, 
Armit  militaribus  fait  adornatua, 
Sqait  et  divitiit  tatia  aablimatua 
Et  praeclara  militum  turba  conatipatua. 
Poatqaam  terraa  plarimaa  Franco  peragravit , 
Tandem  veDto  propero  mare  tranafretaTit 
Et  com  aaia  aociia  terram  aobiotratit 
In  qna  Chriatna  dominna  mortem  toIeraTit. 
Tandem  rumor  percnlit  anrea  paganorum 
Qnodveniaaet  plurimagena  Ghriatianornro , 
Qnae  Tellet  aub^ertere  cultna  idolomm 
Et  aibi  aubjicere  régna  Chaldaeorum. 
Tune  pagani  nimium  fremere  coeperunt 
Et  magnnm  exercilum  colligi  fecerunt 
Ac  noatroa  invadere  Tiroa  decreverunt , 
Sed  noatri  Tiriliter  eia  reatiterunt. 
Franco,  milea  inclytoa,  chriatianna  Tcma, 

TOM.    X.  18 


1 


(270) 

In  congreMy  praelii  audai  pi  aeferoi , 
Et  cum  eo  pariter  dominus  Sigerat 
loTascrant  barbaroc  velut  OlÎTerns, 
Sed  cum  ipsia  alii  militât  faetant 
Qui  ^g««oB  perfidoa  valide  preM«niiit 
Et  eotdem  Tertere  terga  compuleraot , 
Ac  de  ipsit  maximam  ttragem  reliquenint. 
Qaidam  milea  extitit  ex  pagana  parte 
Giganteot  corpore  ao  toperbiu  mente , 
Qui  quaerebat  voce  tebemente 
Singniare  praelinm,  ipto  hoc  petente. 
Cnmqae  taepe  quaereret  bellam  singulare , 
Etnnilut  praesnmeret  cum  illo  pugnare, 
Franco  vident  militet  nottroa  titubare, 
Cum  pagano  voluit  bellum  attentare. 
Mox  nterque  propriis  armis  te  armavit 
Et  per  longum  spatium  pariter  pugnavit. 
Tandem  ope  Domini  Sarracennm  ttravit 
Et  de  botte  barbare  Franco  triumphavit. 
Tune  pagani  territi  valde  ttupuerunt 
Et  de  morte  militit  tanti  doluerunt. 
Qui  voto  unanimi  treugat  petierunt , 
Nam  Franconêfn  oernere  noatrum  volnemnt. 
Franco  propter  corporia  miram  probitatem  ; 
Habena  apud  militea  famae  claritatem , 
Tamen  coram  omnibut  morum  honeatatem 
Studuit  oatendere  ac  humilitatem. 
Nil  in  ejut  corpore ,  nil  in  ejut  ore 
Apparere  voluit  quod  molettnm  fore 
Poaaet  intuentibut ,  propter  quod  aroore 
Plurimorum  dignior  fuit  et  bonore; 
Quia  tanta  gratia  erat  illuatratna 
Et  virtute  corporia  omnibua  praeolarua, 
Ad  Soldanum  principem  miatua  eat  legatus, 
Aliia  militibua  tribut  tociatut. 
Cauta  talit  extitit  hujut  mittionia, 
Quia  pacit  foedere  et  conventionit 
Soldanna  petierat  ut  in  bit  pertonit 
Valeret  agnoacere  facîem  Franconis, 
Nam  Franconis  probitaa  nota  et  audita 


(271  ) 

SoUUnnm  reddidtrat  atopefactam ,  ita 
Qood  eh  ipao  foedera  paois  expoaita 
Baaent;  et  sio  TWere  tata  poteat  tita. 
Haio  Franc9ni  filiis  gemioi  fu«rant 
Qui  com  ipto  pariier  mare  tranaieront 
Et  iù  armia  bellicia  Talde  floraenmt , 
Sed  pro  Chritti  nomine  post  ocoubaerant. 
Tandem  Franco  inclytoa,  dignna  collaudari, 
Probna  in  militia  quondam  aaeculari , 
Lnsnm  aperaena  aaecoli ,  faotua  in  Yillari 
Monacbna,  aub  habita  TÎxit  regnlari. 
Ipae  peai  miliiiae  onranm  temporalta 
lllnatratua  gratia  doni  apiritualia, 
Esae  Gbritti  cnpiena  milea  apecialia, 
In  hao  domo  monachna  factna  eat  clauatnlia. 


Dans  le  reste  du  poème ,  il  n'est  question  que  de  la  vie 
monastique  de  Francon.  On  le  troutera  tout  entier  à  la  fin 
du  premier  volume  du  Chevalier  au  Cygne. 


œPBNHAGUE. 

BIBLIOTlliQUB   aOTÂI.B. 

Plusieurs  des  manuscrits  français  do  cette  grande  bi- 
bliothèque proviennent  de  celle  des  ducs  de  Clèves  ;  il  y  en 
a  qui  portent  la  signature  de  Philippe  de  Clèves,  seigneur 
de  Ravestein ,  fils  d'Adolphe  de  Clèves  et  de  Béatrix  de 
Portugal. 

—  Fonda  de  Tbott,  no  811 ,  in-fol.  VEêirif  de  vertu  et  fortune ,  par 
Martin  Franc  ;  dédié  à  ?hilippe-le-Bon ,  duc  de  Bourgogne. 

—  Mêmefonda,  n«>  1090,  in-4r.  Divers  traités  traduits  du  latin  enfran- 
fflw,  par  Jean  Biclot,  cbanoine  de  Lille,  aecrétaire  du  duc  Philippc- 
le-Bon.  Voir  une  notice  aur  Mielot,  dana  le  BuU.  du  WW.,  t.  H,  n»  5. 

—  Même  fonda ,  o"  540,  in-fol.  Quinte- Curce ,  traduction  de  Vaaque  de 


(  272  ) 

lucène,  dédiée  à  Charlet-le-Téméraire ,  dao  de  Bourgogne.  (Cf.  Paulin 
Paris ,  Us  MSS.  français  de  la  Hbl.  du  Rai,  l ,  49-61  ;  II,  280-984.  ) 

—  Même  fondt,  no  463 ,  in-fol.  ;  Hisioirs  ds  la  Toison  é^Or ,  deuxième 
partie ,  ou  histoire  de  la  Toison  de  Jacob ,  par  Guillaume  Villastre. 

—  Héme  fonds ,  n»  464,  in-fol.  La  même, 

—  Hême  fonds,  n»  465,  in-fol.  Troisième  parité  du  même  ouvrage ^  ou 
la  Toison  de  Gédéon. 

—  Nouveau  fonds  royal ,  n»  395,  in-4''.  Livre  des  ordonnances  de  Perdre 
delà  Toison  d'Or. 

—  Héme  fonds,  n^  113,  in-fol.  Statuts  et  ordonnances  mUiiaires  du  duc 
de  Bourgogne. 

—  fonds  de  Tholt ,  n»  571,  in-fol.  Fie  de  Charlemagne^  trad.  du  Faus- 
Turpin ,  par  Michel  de  Hames.  On  la  retrouve  dans  le  n»  487,  fn-fol. , 
du  nouveau  fonds  royal. 

—  fonds  de  Thott,  n»  413,  in-fol.  Chronique  de  Toumay  ou  roman  de 
Bustalus  ( Buscalus  ),  seconde  partie. 

—  Héme  fonds,  n»  416,  in-fol.  Roman  du  chevalier  du  Cygne ,  mis  en 
prose  par  Berihault  de  Villebresme ,  pour  Harie  de  Clères ,  duchesse  d^Or- 
léans. 

(Voy.  If.-C.-L.  Abraham,  prof. à  Tuniv.  de  Copenhague,  Description 
des  manuscrits  français  du  moyen  âge  de  la  bibl,  roy.  Copenhague , 
Thiele,  1844,  in-4o.  Bull,  du  Bibl.  belge ,  II ,  no  4). 

IL  PUBLICATIONS  RÉCENTES. 

I.    PBBLIMIICAIRBS   BISTOEIQUES. 

I .  Dictionnaire  géographique  et  statistique  du  royaume  de 
Belgique ,  contenant  la  description  générale  des  provinces  et  la 
description  particulière  de  toutes  les  communes  de  ce  royaume 
sous  leurs  rapports  physiques ,  historiques,  politiques,  topogra^ 
phiques,  administratifs ,  judiciaires ,  ecclésiastiques,  militaires  ^ 
scientifiques^  industriels  et  commerciaux.....  etc.,  ouvrage  ré- 
digésur  les  publications  officielles  et  d'après  un  grand  nombre  de 
documents  particuliers  ^  par  Charles  Meerts  ,  professeur  d^his- 
toîre  et  de  géographie  à  Técole  normale  de  Lierre ,  orné  d'une 
carte  générale  du  royaume,  et  des  caries  des  neuf  provinces. 
Bruxelles,  Yanden  Borght ,  1845 ,  gr. in-8®  dexxxvi  et  8S0  pp. 


(  273  ) 

II.     HI8TOIBB  GÂNBRALB    ET    PARTICULIERE. 

â.  Dispuiatio  de  causis  regni  Franeorum  e  Merovifigis  ad 
Carlingos  translati  icripsii  L-G»  Lobbbll.  Bood  ,   1844,  io-4°. 

3.  Légendes  et  faits  historiques  de  la  province  d^ Anvers ,  par 

J.  GOLLIII  DB  PlANCY. 

La  oolleotion  formera  9  toI.  in-12  d^etiTiron  860  pp.  chacan;  on  toI. 
pour  cbaqat  proTÎnce. 

4.  Eloge  de  Jeanne  de  Constantinople ,  comtesse  de  Flandre 
et  de  Hainaut.  Lille,  Van  Ackere,  în-8**. 

Coaronné  par  rastociation  lilloise- 

ô.  Une  existence  de  grand  seigneur  au  X  V l^  siècle.  Mémoires 
autographes  du  duc  Charles  de  Croy ,  publics  pour  la  première 
fois ,  par  le  baron  di  Reiffitiberg  (  société  des  bibliophiles  de 
Belgique,  troisième  publicatiou).  Bruxelles,  Deleviogoe  et 
Gallewaerl,  1845,  in-8odexxxvi  et  369  pp. ,  2  ùq.  200exempK 
seulement  ont  été  mis  dans  le  commerce. 

Ces  mémoires  Tont  de  rannëe  1560  à  1611.  Ils  sont  entièrement  per- 
sonnels et  ont  été  publiés  sur  le  manuscrit  original  signé  à  plusieurs 
reprises  par  le  duc  même,  et  qui  a  été  déposé  à  la  bibliothèque  royale. 
Une  table  des  noms  et  des  matières  occupe  les  dernières  pages  (  305- 
868). 

6.  Biographie  universelle ,  ancienne  et  modt  me.  Supplément, 
Tomes  LXXIII ,  LXXIV,  LXXV  et  LXXVI ,  MAR-PES,  Paris, 
Michaud,  1848-1844. 

Les  articles  qui,  dans  ces  quatre  volumes,  concernent  la  Belgique, 
sont  : 

Marguerite  de  Constantinople,  comtesse  de  Flandre  (R-f-g). 

Marie  d^Ongnies,  de  Nivelles  (Z). 

Matsys  (  Corneille) ,  graveur  du  XVI*  siècle  (  P-s  ). 

Mercy-Argentean  (le  comte  François  de)  (A-y). 

Mercy-Argenteau ( le  comte  Florimond-Claude  de)  (A-y). 

Mërode  (le  comte  de) ,  né  en  1763  (M-d-j). 

■ertens  (Charles  de),  médecin  ,  né  &  Bruxelles  en  1737 ,  et  qui  técut 
en  Allemagne  et  en  Eussie  (  G-t-r  ). 


(  274  ) 

Heyer  (Jooai-DaDÎel),  né  à  Arnheinii  membre  de  Pacadémie  de 
Bruxelles  (Z). 

■ichel  (Claade-Louis-Simon),  né  à  Maubeuge ,  en  1764. 

Hon«  (Jean-Baptiste  Van),  chimitte  et  borticnltenr,  né  à  Bruxelles 
le  UnoT.1765(G.p}. 

Moreau  de  Bioul  (Jean-Hicbel-Raimond-Gislain  de],  né  à  Namnr  le 
16  décembre  1765  (St-t). 

Mnncb  (Ernest-Hermann-Josepb  de),  né  à  Eheinfeld  en  1798,  profes- 
seur à  TunÎTersité  de  Liège  ( l^'f^)» 

Ifeufforge  (  Jean-Yrançois  de  ),  arebitecte ,  né  le  l***  aTril  1714,  è  Com- 
blain,  près  de  Liège. 

Ifieuport  (Cbar les -François -Ferdinand -Florent-Antoine  de  Preu- 
d^borome  d^Hailly ,  Ticomte  de),  plus  connu  à  Bruxelles  sous  le  surnom 
de  Commandeur  (R-f-g). 

Odevaere  ( Josepb-Denis )  (St-t),  spirtuellement  apprécié  comme 
bomme  d'esprit ,  peut-être  un  peu  trop  loué  comme  peintre. 

Ferez  (don  Antonio) (E-f-g),  addition  à  Farticle  inséré  t.  XXXllI, 
362.  On  s'étonnera  peut-être  de  ne  voir  cités  dans  cette  note  addi- 
tionnelle ,  ni  Fouvrage  espagnol  de  M.  de  Castro  sur  Antonio  Pères ,  ni 
les  beaux  articles  de  H.  Hignet  sur  le  même  sujet ,  dans  le  Journal 
de$  savants  ;  mais  cela  s'explique  quand  on  sait  que  la  note  a  été  écrite 
plusieurs  années  avant  ces  deux  publications ,  ce  dont  il  est  facile  de  se 
convaincre  en  remarquant  qu'il  y  est  parlé  de  M.  Van  llultbem  comme 
s'il  était  vivant.  Il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  cela  puisque  le  supplément  à 
la  biograpbie  universelle  contient  jusqu'à  des  articles  de  H.  Suard,  ou- 
bliés jusqu''aIors  dans  les  cartons  do  la  rédaction  générale. 

?•  Fie  et  miracles  de  saint  Rambaut^  né  en  Irlande j  patron 
de  la  ville  de  Malines ,  d'après  les  tableaux  de  Michel  Coxis ,  qui 
se  trouvent  à  la  cathédrale  de  Malines,  Lithographie  de  H.  Bor- 
remans  et  Masson^  à  Bruxelles.  Bruxelles,  Vandale,  1844- 
1845,  15  liv.  io-fol.  contenant  80  pi.  en  noir  ou  coloriées  et  un 
texte  en  français  et  en  anglais.  Il  a  paru  9  livraisons  ou  18 
planches ,  mais  sans  texte. 

III.    aéciTS   HISTOaiGO-AOMAITESQUBS. 

8.  Geschiedenis  van  graefHugo  van  Craenhote  en  van  zynen 
vriend  Abulfaragus^  historische  tafereelen  uit  de  XI F^  eeww , 
door  Hkrdrik  ConsciincB,  versierd  met  twintig  groole  platen 


(  275  ) 

op  chÎDÎesch  papier ,  door  Ed.  Dujardin.  AntwerpeD ,  Busch- 
mann,  1846,  în-4^  obi.  de  1 18  pp.  Prix  5  francs. 
RoBiaB  hittoffiqae  qui  eat  centé  se  passer  en  1S60. 

IT.    HI8TOIRB   DBS   SGIBKGBS,   DBS  LBTTEBS  BT   DBS   ARTS. 

9.  Notice  sur  Pierre  Ctmdenbergf  pharmacien ,  à  ^envers ,  au 
XV!""  siècle  y  par  C.  Brokckx  ,  Anvers ,  1848,  in-8*  de  16  pp. 

10-11.  Pierre  Siochmans^  jurisconsulte  belge ^  par  M.  le  pro- 
cureur général  Di  Batay.  Bruxelles,  D.  Raes  (15  octobre), 
1844,  in-8«de  16  pages. 

D*après  une  généalogie  déposée  à  la  bibliothèque  royale  par  H.  Van 
Meldert ,  nous  aTÎons  dit  que  le  père  de  Stockmans  était  surintendant 
des  fortioationt d*AnTers.  M.  De  BaTay  prétend, lui,  qu'il  était  brasseur: 
ces  deux  choses  étaient-elles  incompatibles,  du  moins  successivement? 

Étude  sur  Pierre  Stockmanê  d* Anvers,  par  M.  Baitz,  docteur  en 
droit,  chef  de  bureau  au  ministère  de  la  justice.  (Bruxelles,  s.  n.  d'imp. 
ni  date);  gr.  in-S»  à  deux  colonnes,  15  pages. 

Cet  article  fut  inséré  d*abord  dans  la  Revue  du  droit  français  et  étran- 
ger,  sept,  et  octob-  1844.  Dans  la  première  rédaction,  on  avait  ma! 
marqué  la  nomination  officielle  de  Stockmans  aux  fonctions  de  garde 
des  chartes  de  Brahant,  Limbourg,  etc  ;  la  véritable  date  est  du  28  no- 
vembre 1664  ;  il  y  a  donc  eu  erreur,  à  cet  égard ,  dans  le  Bulletin  de 
l'académie,  octobre  1844,  page  221,  et  dans  ces  Bulletins ,  tome  IX, 
page  825,  diaprés  une  note  de  M.  Tan  Meldert. 

On  remarque  dans  cette  notice  que  Stockmans  succéda,  en  l'uni- 
versité de  Xouvain  ,  à  Diedore  Tulden ,  et  non  pat  à  Théodore ,  comme 
nous  Tavons  dit  à  Tacadémie  et  dans  ces  Bulletins ,  tome  IX ,  page  825 
(voy.  d'ailleurs  Verrata  de  ce  neuvième  volume). 

13.  Histoire  numismatique  de  la  révolution  belge  j  ou  descrip- 
tion raisonnée  des  médailles  ^  des  jetons  et  des  monnaies  qui  ont 
été  frappées  (sic)  depuis  lecommencementde  cette  révolution  jusqu'à 
ce  jour  y  par  M,  Guioth,  ingénieur  en  chef  au  corps  des  ponts 
et  chaussées,  etc.  Hasselt,  Mélis,  1845,  în-4^,  4  livr.,  160 
pages  de  texte  et  âl  pi.  lith.  par  Cremetti,  Il  Liège;  ces  plan* 
ches  représentent  jusqu'ici  178  pièces  avec  leurs  revers. 

18.    Histoire  de  la  peinture  flamande  el  hollandaise^  par 


(  276  ) 

Alfred  Michibls.  Bruxelles,  Vandale,  1845,  iii-8«  de  xii  et 
414  pages  chiffr.  et  4  pages  pour  les  notes  et  la  taUe. 

Ce  Tolnme  est  consacré  aux  Toes  génëralea  et  expose  les  causes  qui 
présideat  au  développement  de  Part  :  ces  causes  sont  Tinfluence  du 
•ol,de  la  raoe,  des  idées,  des  circonstances  historiques ,  dea  grands 
hommes,  de  la  multitude.  Au  chapitre  VIII,  Fauteur  parle  des  manu- 
scrits de  la  bibibliothèque  royale,  et  aborde,  dans  le  suivant,  les 
premiers  essais  de  la  peinture  dans  les  Pays-Bas  ;  il  commence  à  sortir 
de  la  partie  synthétique  de  son  sujet.  Ici  se  présentent  les  écueils. 

lY.    PUBLICATIONS    PERIODIQUES,    JOURNAUX. 

14.  Messager  des  sciences  historiques  ei  archives  des  arts  de 
Belgique.  Année  1845,  l'*' livraison.  Gand  ,  Hebbelynck,  in-d^» 
de  192  pp.  et  6  pi. 

Pp.  1-27.  Gaspar  Ueuvick,  Jean  Snellinok  et  Simon  de  Pape,  pein- 
tres belges,  et  quelques-unes  de  leurs  productions  ;  par  le  De  D.-J .  Vander 
Heersch. 

Pp.  28-66.  Recherches  sur  la  vie  et  les  travaux  de  quelques  impri- 
meurs belges,  établis  à  Tétranger,  pendant  les  XV«  et  Xyi«  siècles. 
111.  Arnoldus  de  Bruxella,  imprimeur  à  llaples,  de  1472-1477;  par 
P.-C.  Vander  Heersch. 

Pp.  67-79.  Des  aides  et  subsides  en  Belgique  f  par  L.  Vande  Walle. 

Pp.  03-112.  Antiquités  celto-germaniques  et  gallo-romaines,  trou- 
vées sur  le  territoire  de  Renaix  et  dans  les  communes  environnantes  ; 
par  E.  Joly. 

Pp.  113-147.  Historique  de  la  commune  et  de  Téglise  de  Vosselaere  j 
par  A.-L.  Van  Hoorebeke. 

Pp.  148-160.  Tombeaux  de  Pancienne  abbaye  de  Saint-Bavon,  à  Gand. 

Pp.  169-101.  Article  de  H.-A.  Schayes  sur  Touvrage  de  K.  R.  Chr. 
von  Leutsch ,  intitulé  :  Uher  die  Belgen  des  Juliuê  Caesar,  Ce  mémoire  a 
été  annoncé  dans  ce  bulletin  avec  plus  de  ménagement  que  dans  laXt/0- 
rarisohe  Zeitung  de  Berlin ,  dont  l'article  a  été  traduit  par  H.  Schayes 
et  qui  traite  la  brochure  de  M.  De  Leutsch  de  mystification,  attendu, 
ce  qui  est  vrai ,  que  Pauteur  réprouve  et  renie  impitoyablement  les  fon- 
dements et  les  sources  sur  lesquels  les  historiens  se  sont  appuyés  jus- 
quUci,  pour  donner  dans  les  rêveries  les  plus  fabuleuses  et  les  plus 
grotesques.   H.  Schayes  n^esi  pas  moins  explicite  que  le  journaliste 


(  277  ) 

prucsieo,  et  range  dans  U  littérature  ridicule  Vœwrte  de  H.  Von  Leatsch, 
ainsi  que  la  carte  qui  Paccompagne. 

15.  Nouvelle  revue  de  Bruxelles  y  paraissant  le  16  de  chaque 
mois.  Religion,  morale,  philosophie,  questions  politiques ^  lit- 
térature, sciences  et  arts.  Tome  troisième ,  année  1845 ,  i  5  avril , 
quatrième livr.  Bruxelles ,  De  Mortier,  1845,  gr.  in-8**. 

Pp.  230-838.  Premier  article  de  M.  do  Riancey  sar  Vffistoire  du 
royaume  des  Pays-Bas  ;  par  H.  le  baron  de  Gerlaohe ,  extrait  du  Corres- 
fondant  ^-siïix  plut  haut  p.  130  de  ce  Tolume. 

Pp.  23S-251.  Lettre  de  M.  Gachard,  à  HH.  les  questeurs  de  la  chambre 
des  représentants ,  sur  les  documents  concernant  les  anciennes  assem- 
blées nationales  de  la  Belgique,  qui  existent  dans  les  archives  de  Simancas 
et  dans  les  bibliothèques  de  Madrid.  Extrait  du  Moniteur» 

16.  Bévue  nationale  de  Belgique  (par  MM.  Devaux,  Moke,  etc.), 
t.  Xli.  Première  livraison.  Bruxelles,  Decq,  1844,  in-8^. 

Pp.  6-26.  La  conspiration  des  nobles  belges  au  XVII«  siècle. 

Pp.  46-60.  Très-bon  article  sur  la  brochure  de  H.  Hubert  Vanden 
Hoven  (Deleoourt),  intitulée  :  Delà  langue  flamande,  son  passé  et  son 
avenir. 

17.  Bulletin  du  bibliophile  belge  ^  publié  par  la  librairie 
Vandale.  Bruxelles,  1845  ,  tome  II ,  n*»  1  et2,  184pp.  et  2  fig. 
sur  bois. 

Pp.  1-23.  Coup  d^œil  sur  la  bibliothèque  royale. 

P.  23.  Sur  un  exemplaire  imprime  de  Tunion  de  Bruxelles  de  1677. 

Pp.  3-41.  Mathieu  Laensbergh,  par  M.  Ferd.  Henaux. 

Pp.  41-43.  La  presse  espagnole  en  Belgique  (  suite  )  \  par  M.  De  Reiffen- 
berg. 

Pp.  46-62.  Des  marques  de  quelques  imprimeurs  :  Pierre  de  Keysere, 
imprimeur  à  Gand ,  au  XVI«  siècle;  par  P.-C.  Vander  Meersch. 

Pp.  60-60.  Suppl.  aux  mémoires  de  Paquot. 

Pp.  118-123.  Trois  poëmes  belges  du  siècle  dernier,  article  de  M. 
R.  Chalon. 

Pp.  127-133.  Un  album  du  Xyi«  siècle.  De  Reiffenborg. 

Pp.  134-149.  Ouvrages  d'Aubert  le  Mire.  De  Reiffenberg. 

Pp.  140-162.  Paquot  historiographe.  G.  Piot. 

Pp.  166-166.  Lettres  inédites  relatives  à  la  Bibliotheca  belgica  manus' 
cripta,  de  Sanderus.  G. -P.  Serrure.  Etc. 


(  278  ) 


Notice  du  plan  d'une  Belqiga.  sagka,  par  M.  le  chanoine 

de  Ram. 

La  Commission  s'est  occupée  plus  d*uno  fois  de  Tuliliié 
d'une  grande  collection  sur  Tbistoire  des  éféchés  de  la  Bel- 
gique, qui  réunirait  et  compléterait  les  travaux  de  Sande- 
rus.  Van  Gestel,  Foppens,  etc.,  et  qui  offrirait  dans  un  seul 
corps  d'ouTrage  une  collection  semblable  à  celles  que  nous 
cnTÎons  à  la  France,  à  l'Angleterre  et  à  d'autres  pays  ^ 

Le  plan  publié  en  1831,  par  H.  le  chanoine  de  Ram, 
lequel  continue  de  réunir  les  matériaux  de  cette  collection, 
doit  trouver  une  place  dans  nos  bulletins. 

«  Le  Synodicon  Belgicum,  dit  l'éditeur,  contenant  les 
monuments  relatifs  à  la  discipline  ecclésiastique  de  toutes 
les  églises  épiscopales  des  anciennes  provinces  de  la  Belgi-* 
que,  depuis  le  concile  de  Trente  jusqu'au  concordat  de 
1801*,  ne  renferme  pas,  d'après  le  plan  que  j'ai  cru  devoir 
suivre,  les  monuments  antérieurs  à  ce  concile.  Pour  remplir 
cette  lacune,  je  me  propose  de  publier,  sous  le  titre  de 
GoicGiLiA  AifTiQUA  Belgigjb,  uuc  collcction  chronologique 
de  ces  monuments.  Les  pièces  inédites  et  rares  y  seront 
reproduites  en  entier; je  me  bornerai  a  indiquer  sommai-^ 
rement  celles  qui  se  trouvent  dans  les  grandes  collections 
de  Labbeus,  Hardouin,  Hansi  et  Harlzheim. 

'  Voyez  Bull.,  tom.  II,  p.  200,  et  tom  IV,  p.  123. 

*  Trois  volumes  de  cette  collection  ont  été  publiés;  le  premier  et  le 
deuxième,  renfermant  \t$  Syn^deê,  etc.,  de  TarcheTèché  de  BfaKnes,  et  le 
quatrième  renfermant  ceux  de  Tëvèobë  de  Gand.  Le  troisième  Tolume 
consaeré  à  Panoien  diocèse  d^Anvers,  est  sous  presse.  LMditeur  expose, 
dans  la  préface  du  premier  vol.,  pages  ixxit,  Tordre  qu'ail  a  adopté  pour 
la  publication  du  Synodicon. 


(279  ) 

»  La  coiloction  géDéraie  de  nos  monuments  ecclésiasti- 
ques exige,  comme  dernier  complément,  un  ouvrage  his- 
torique dans  le  genre  de  ceux  qui  ont  été  publiés,  pour 
ritalie,  par  Ughelli  et  Riccio,  pour  TAUemagne,  par  Han- 
sitz  et  Uffermann,  pour  Ja  France,  par  les  Bénédictins  de 
Saint-Haur,  etc. 

»  C'est  ce  qui  m'a  suggéré  la  pensée  de  rassembler  les  ma- 
tériaux pour  une  Bblgiga  Sacha,  outrage  qui,  en  retraçant 
la  partie  la  plus  utile  et  la  plus  curieuse  de  notre  histoire 
ecclésiastique,  ne  sera  pas  sans  intérêt  pour  l'histoire  civile 
de  la  Belgique. 

»  Voici  le  plan  que  je  me  propose  de  suivre. 

»  Dissertations  préliminaires  : 

»  Â) — DissBATATio  PBiMA.  De  Epocha  prœdtcaii  Evan- 
gélii  in  Bêlgiea.  — -  Cette  dissertation,  basée  sur  les  re- 
cherches des  Bollandistes,  de  Hartzheim,  Hontheim  et 
Ghesquiére,  servira  à  éclaircir  la  première  époque  de  notre 
histoire  ecclésiastique. 

»  B) — DissBRTATio  SBCUUDA.  De  tnitus  et  vioissitudinp- 
bus  epiêeapaiuum  in  Bélgicoy  ab  epocha  prœdieaii  Evan- 
gelii  usque  ad  novarum  sedium  ereotionem  êmc.  XVI. 
— Cette  dissertation  est  consacrée  à  l'histoire  des  anciennes 
églises  épiscopales  qui  existaient  avant  l'érection  des  nou- 
veaux évéchés  au  XVI*  siècle.  Elle  contient  la  succession 
(avec  les  détails  nécessaires)  des  évéques,  et  spécialement 
la  description  de  Télendue  et  des  limites  de  ces  anciens 
diocèses.  Bucherius  et  Wastelain  ainsi  que  Des  Roches 
tirent  de  l'étendue  cl  des  limites  de  nos  anciennes  églises 
épiscopales  un  argument  pour  fixer  la  situation  des  diflTé- 
rents  peuples  qui  ont  occupé  les  provinces  belgiques  dans 
les  temps  les  plus  éloignés,  c  Cet  argument,  dit  Des  Roches 
»  dans  son  Hiêt.  ano.  des  Pays-Bas,  p.  98,  a  beaucoup 


(  280  ) 

»  lie  poids;  même  il  balance  quelquefois  rautorité  d'un 
»  contemporain,  n  Le  traducteur  de  Niebuhr,  M.  P.  de 
Golbéry,  dans  un  article  sur  l'écrit  de  H.  Benjamin  Preus- 
ker,  intitulé  :  Ueber  Mtiiel  und  Zweck  der  vaterlàndU^ 
ehen  jiUerthumêforêchung ,  dit  encore  â  ce  sujet:  «  Nous 
»  y  remarquons...  une  obserTation  qui  est  juste  aussi  pour 
»  la  Gaule,  c'est  que  les  confins  des  diocèses  guident  assez 
»  bien  l'antiquaire  pour  fixer  les  frontières  des  peuples 
»  anciens.  On  sera  bien  aise  de  savoir  d'ailleurs  que  plus 
»  d'un  fait  constaté  aujourd'hui  est  yenu  appuyer  les  con- 
»  jectures  du  géographe  Hannert  ^  »  Nous  a?ons  la  con- 
fiance de  pouvoir  satisfaire  le  désir  de  ceux  qui  s'intéressent 
à  l'ancienne  topographie  de  la  Belgique;  car  nous  possédons 
trois  manuscrits  qui  présentent  l'état  détaillé  de  tous  les 
doyennés  {deeanatuê)  et  de  leurs  paroisses,  de  trois  de  nos 
plus  anciennes  églises  épiscopales,  Liège,  Tournai  et  Cam- 
brai. Puissent  nos  recherches  nous  conduire  également  à 
fixer  les  limites  des  évêchés  d'Utrecht,  d'Ârras  et  de  Saint- 
Omer!  Les  archevêchés  de  Cologne,  de  Trêves  et  de  Reims, 
et  révêché  de  Munster  n'avaient  qu'une  étendue  peu  consi- 
dérable dans  les  provinces  qui  constituent  la  Belgique  pro- 
prement dite. 

1  Bulletin  des  Sciences  hist,  etc. y  rédigé  par  HK.  Champollion,  no  10, 
oot.  1830,  p.  174.  —  M.  A.  de  Wersebe,  dans  une  description  des  Pagi, 
qui  ae  trouTaient  entre  PBlbe,  la  Saaie,  le  Veser  et  la  Verna,  en  tant  que 
ces  Pagi  ont  appartenu  à  rOstphalie  y  compris  la  Thuringe  du  nord,  et 
à  Ostengern ,  diyise  aussi  ces  Pagi  diaprés  les  limites  et  retendue  des 
anciens  diocèses  de  cette  partie  de  PAllemagne.  Cette  dissertation,  re- 
marquable par  la  profondeur  des  recherches,  a  été  couronnée  par  la 
Société  des  Sciences  de  Gottingue,  et  publiée  en  allemand  à  Hanovre, 
1839, 1  Tol.  in-4o,  avec  une  carte.  On  doit  au  même  auteur  deux  autres 
écrits  qui  se  rattachent  à  la  dissertation  précédente;  Pun  sur  la  fonda- 
tion des  colonies  néerlandaises  dans  TAUemagne  du  Iford  au  XII«  siècle , 
et  Tautre  sur  les  peuples  et  les  ligues  nationales  de  Tanciennc  Alle- 
magne. 


(  2S1  ) 

»  G) — DissBRTATio  TBRTiA.  De  oriffùtê  novorum  Epis- 
oopaiuum  in  Belgio  sœe.  XVI.  —  Cette  matière,  plus  ou 
moins  éclaircie  par  le  Commentaire  d'Havensius  et  par  les 
actes  publiés  par  rarchidiacre  Foppens  dans  la  nouvelle 
édition  de  Miraeus,  est  en  état  d'obtenir  un  nouveau  degré 
d'intérêt,  puisque  nous  avons  eu  le  bonheur  de  découvrir 
un  nombre  considérable  de  monuments  inédits  qui  se  rap- 
portent à  l'érection  de  ces  évéchés,  tels  que  les  lettres  ori- 
ginales de  SonniuSy  écrites  pendant  son  séjour  à  Rome,  au 
roi  Philippe  II;  la  minute  de  la  correspondance  de  Lœvi- 
nus  Torrentius,  envoyé  à  Rome  par  l'évéque  de  Liège, 
Robert  de  Berg,  pour  s'opposera  cette  érection;  différentes 
consultations,  réclamations,  protestations,  etc.,  etc.  Cest 
d'après  ces  pièces  authentiques  que  nous  tAcherons  de  dé- 
velopper les  causes  et  les  conséquences  du  nouyel  ordre 
hiérarchique. 

Ces  trois  dissertations  forment  l'introduction  générale 
à  l'Histoire  de  nos  diocèses,  qui  comprend,  comme  le 
Synodicon  Belgioupn^  les  trois  églises  métropolitaines 
avec  leurs  suffragants  et  l'évéché  de  Liège,  dans  l'ordre  sui- 
vant : 

a  )    —    1.  Prihatialis  ag  metropolitana  egglbsia 
Heghliuibksis. 

2.  Ecclesia  Antverpiênêiê, 

3.  —  Gandavenêiê , 

4.  —  Brugensiê, 

5.  —  Iprenêiê. 

6.  —  Buscoducenciê. 

7.  —  Rurœmundenêiê. 

b  )    —    8.  HETaopoLiTAirA  egglesia  Cambragensis. 
9.  Ejcchêia  Atrebatensiê, 


! 


(  282  ) 

10.  Eeelêsia  Tornaeenêiê. 

11.  —         Audomarenêiê. 

12.  —         Namureenêiê, 

c  )  —  13.  Metropolitaka  egglesia  Ultrajectensis. 

14.  EcoUêia  Harlemêftêù. 

15.  —  Davêniriensû. 

16.  —  Leowardêfiêiê. 

17.  —  Groeninyenêû, 
17.  —  Middélburgenêiê. 

d)  —  17.  Egglesia  Leodieicsis. 

L'histoire  de  chacun  de  ces  diocèses^  formanl  un  ouTrage 
séparé^  sera  divisée  de  la  manière  suivanle  : 

Gaput  feihuh.  —  Ereeiio  êpûeopaêûs,  —  Description 
abrégée  de  la  tille  ;  résumé  historique  ;  érection  de  Téf  é- 
ché,  bulles  et  autres  pièces  y  relatives,  etc. 

Cavut  sBGuicBUH.  —  Sertêê  epueoporum, — Notices  bis- 
toriques  des  évéques,  avec  leurs  portraits. 

Gaput  TBaTniM.  — Ecclesia  cathedralù, — Description 
de  Féglise;  série  historique  des  prévAts^  archidiacres,  ar- 
chiprêtresy  écolàtres,  doyens,  chantres,  pénitencien,  etc. — 
Deux  lithographies,  Trae  représentant  l'intérieur  et  l'autre 
l'extérieur  de  l'église. 

Gaput  quartum.— iSsminartum  olêrieorutn. — Érection, 
dotation  du  séminaire;  études  ecclésiastiques;  série  histo- 
rique des  présidents  ;  notices  de  quelques  professeurs  dis- 
tingués. —  Vue  du  séminaire. 

Gaput  quintum.  —  Curia  êceUêiaêiica,  —  Origine  de 
l'officialité  ;  série  historique  des  officiaux. 

Gaput  sextum.  —  Eecle^iœ  eollegiatœ.  —  Description 
des  églises  collégiales  du  diocèse,  par  ordre  alphabétique. 


(  283  ) 

CAfOT  s^TiMUM.  —  y^A&a^râ.— -Description  des  abbeyes 
d'hommes  ei  de  femmes.  — Plusieurs  de  ces  anciens  éta- 
blissements mériteraient  d'être  représentés  en  lithogra- 
phie. Les  éditeurs  du  Monasiicon  jinglicanum  nous  ont 
donné  un  exemple  qu'il  convient  de  suivre^  surtout  lors- 
qu'il s'agit  de  conserTcr  le  souvenir  des  établissements 
auxquels  la  Belgique  doit  sa  première  civilisation,  et  qui 
ont  exercé  une  influence  salutaire  sur  les  arts  et  les 
sciences. 

GAFirr  OGTAYU».  —  Monoêtêria  virorum, — Description 
abrégée  de  ces  monastères. 

Caput  ifONVii.  —  Monasieria  fœminarum.  —  Descrip- 
tion abrégée  des  communautés  religieuses  et  des  bégui- 
nages. 

Gaput  dbgimuh.  —  Decanaius  et  pagi.  —  Ce  chapitre, 
précédé  d'une  carte  topographique  du  diocèse,  donnera  les 
détails  nécessaires  sur  les  rilles,  villages,  bénéfices,  etc. 

Gaput  vkbbgimitm. — Diœeêêeoè  êiaiuê  hierarchicus  posi 
concordatum  anni  1801.  —  Exposition  du  nouvel  ordre 
de  choses  établi  par  le  concordat  de  1801  (en  tant  que 
eela  concerne  le  diocèse  dont  on  donne  l'histoire);  nou- 
velle circonscription  et  état  actuel  du  diocèse;  notices  des 
évéques  et  des  yicaires  généraux  capitulaires  nommés  de- 
puis cette  époque;  érection  du  chapitre;  rétablissement  du 
séminaire  et  série  historique  des  présidents;  nouvelles 
communautés  religieuses.  Ce  dernier  chapitre  doit  néces- 
sairement ne  pas  se  trouver  dans  l'histoire  des  diocèses  qui 
ont  été  incorporés  à  d'autres,  tels  que  ceux  d'Anyers,  d'Y- 
près,  etc.  L'ouvrage  sera  terminé  par  un 

Codex  diplom atigus,  siyb  appekdix  MONUMBiiToauB. — On 
y  donnera  par  ordre  chronologique  les  pièces  justificatives, 


(  >B4  ) 

pour  servir  de  preuves  à  Thistoire  de  chaque  diocèse.  Les 
pièces  imprimées  dans  les  collections  qu'on  peut  se  pro- 
curer facilement^  n'y  seront  point  reproduites;  le  titre 
seul)  suivi  d'un  sommaire,  y  sera  indiqué.  » 


Observation  sur  le  mémoire  du  seigneur  do  Grobhendonck, 

Le  >aTani  Pierre  Burinan  le  second,  daoi  le  premier  tome  de  set  Âna" 
lecia  Belffica,  n^a  pour  ainsi  dire  réuni  que  des  écrits  de  Gaspard 
Sohets,  seigneur  de  Grobbendonck.  Parmi  ces  écrits  se  trouTe,  pages 
1  à  114,  un  morceau  inédit  intitulé  :  Succincta  narratio  earum  rerum 
guatf  inter  serenissimum  Joannem  Austriacum  ab  eo  tempore  quo  in 
arcem  iVamurci  se  recepit,  quod  fuit  xxit  julii  HDLXXVII ,  et  ordines 
Belgii,  donec  ad  arma  ventum  est^  acta  sunt;  narration  que  le  savant 
éditeur  a  fait  précéder  d*une  longue  et  importante  préface  de  ciui  pa- 
ges. Ce  rapport,  en  latin,  est  presque  une  traduction  du  mémoire  que 
Ton  Tient  de  lire  et  que  nous  considérons  comme  Toriginal ,  le  premier 
jet,  la  pièce  même  mise  sous  les  yeux  des  états.  Plus  tard  Sobetx  aura 
donné  à  ce  travail,  en  quelque  sorte  improvisé,  une  forme  plus  soignée  et 
plus  savante ,  et  Taura  mis  dans  Pétat  où  Burman  nou#  l'a  fait  oonnaitre. 

H.  le  professeur  Serrure ,  dans  le  Bulletin  du  bibliophile  belge ,  t.  II, 
page  321,  a  loué  justement  Gaspard  ou  Gaspar  Schetz  et  a  publié  une 
de  ses  lettres  qui ,  pour  les  opinions ,  est  tout  à  fait  en  harmonie  avec 
le  mémoire  qu'on  vient  de  lire. 


(  ^^  ) 


PROGRAMME 

Dés  questions  qui  sen^ni  soumises  au  congrès  archio- 
logique  oi  historique ,  dans  la  session  qui  s'ouvrira 
àLilU,  U^  juin  1845. 

ÊPO9ITB    CELTIQUE. 

1 .  Existe-t-tl  dans  la  première  divisloB  monnnentale  de  la  so- 
ciété française ,  division  qui  se  compose  des  denx  départements  du 
Nord  et  du  Pas-de-Calais,  ainsi  qne  dans  les  provinces  du  royaume 
belge,  voisines  de  la  France,  des  montimenls  celtiques  entiers  ou 
en  ruines?  où  sont-ils  situés?  k  quel  genre  appartiennent-ils?  s*y 
rattache-t-il  quelques  croyances  populaires?  sont«ils  Tobjet  de 
quelques  traditions  ou  récits  mervetllettx  ? 

2.  Est-on  bien  fixé  sur  les  limites  qui  séparaient  entre  eux  les 
Nerviens ,  les  Alrébates ,  les  Horins  et  les  Ménapiens  ? 

3.  Pourrait-on  donner  des  renseignements  nouveaux  sur  la  dé- 
signation du  lieu  où  s^est  livrée  la  grande  bataille  dans  laquelle 
César  défit  complètement  les  Nervieos  ? 

EPOQUE    filLLO-ROlÀUIE. 

/  4.  Quels  renseignements  nouveaux  pourrait-on  fournir  sur  le 

tracé  des  voies  romaines  connues  dans  la  circonscription  des  pro- 
vinces françaises  et  belges ,  soumises  aux  investigations  archéolo- 
giques et  historiques  du  congrès  de  Lille?  Indiquer  leur  direction 
ancienne,  les  changements  qu'elles  ont  subis,  faire  remarquer 
leur  rapport  avec  les  mansionet  et  les  camps  romains  dont  on  a 
constaté  Fexistence ,  examiner  la  manière  dont  elles  ont  été  con- 
struites et  les  matériaux  avec  lesquels  elles  ont  été  confectionnées. 
Rechercber  cdles  de  ces  votes  qui  ne  seraient  pas  encore  généra- 
lement connues. 

5.  Quels  sont  les  monuments  ou  restes  de  monuments  gallo- 
romaÎAS  qui  existent  encore  dans  la  ciroonacriptîon  indiquée  en 
Tarticle  précédent  ? 

Ton.  X.  19 


(286  ) 

6.  Quels  sont  les  objels  d*une  véritable  importance ,  qui  ont  été 
trouvés  dans  les  fouilles  entreprises  à  différentes  époques,  à 
Bavai,  à  Famars,  à  Casse!,  et  autres  stations  romaines  connues 
dans  la  même  circonscription  ?  Indiquer  dans  quelles  collections 
ils  ont  été  déposés  et  à  quels  monuments  ils  ont  appartenu. 

7.  Pense-t-on  généralement  que  la  situation  de  VHermoniacum 
de  la  carte  de  Peutinger  soit  suffisamment  déterminée  ? 

8.  Plusieurs  personnes,  se  fondant  sur  le  silence  de  la  carte 
de  Peutinger  et  de  Titinéraire  d*Antonin ,  qui  ne  mentionnent  pas 
le  territoire  occupé  aujourd'hui  par  la  ville  de  Lille ,  pensent  que 
les  Romains  n*ont  jamais  eu  d'établissement  dans  cette  partie  de 
la  Gaule-Belgique  ;  il  conviendrait  d'examiner  cette  question  plus 
sérieusement  qu'on  ne  l'a  fait  jusqu'à  ce  jour,  et  de  démontrer  par 
de  nouvelles  preuves  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  réel  ou  d'erroné  dans 
cette  opinion. 

9.  Quelle  était,  du  temps  des  Romains,  la  langue  parlée  dans 
les  provinces  belgiques?  à  quelle  époque  cette  langue  a-t-elle  été 
remplacée  par  la  langue  romane  ? 

10.  A  quelle  époque  les  règles  grammaticales  de  cette  dernière 
langue  ont-elles  été  introduites  et  fixées?  Quand  cette  langue 
a-t-elle  commencé  à  être  employée  dans  les  écrits  en  prose ,  en 
poésie,  enfin  dans  les  actes  officiels?  Quels  sont  les  premiers 
monuments  de  cette  langue  ? 

1 1 .  Pourrait-on  déterminer  des  caractères  particuliers  aux  sou- 
terrains refuges  des  diverses  époques  architectoniques?  Ne  reste- 
rait-il rien  à  dire  sur  ces  vastes  souterrains,  si  communs  en  Flan- 
dre ,  en  Artois  et  en  Picardie? 

12.  A-t-on  acquis  de  nouvelles  notions  sur  la  fabrication  des 
monnaies  romaines  dans  le  pays  des  Nerviens ,  des  Atrébates ,  des 
Morins  et  des  Ménapiens  ? 

iPOf^UB  DE  TBAHSlTlOlf    BRTRB    LE    HOTBlf  ÂÙE  ET  1,'iRE    «ÂLLO-AOBAIITE.  — 

HOTEN  AOB. 

13.  Décrire  et  donner  la  délimitation  des  dÏYen  pagi^  tant  ma- 
jores que  minores,  qui  divisaient  l'ancien  comté  de  Flandre. 


(  287  ) 

14.  Quelle»  étaient  les  prérogatives  royales  dont  jouissaient  les 
comtes  de  Flandre  ? 

15.  Quelle  est  Torigine  de  la  juridiction  de  la  SalU  de  Lille ,  de 
la  Salle  de  Phalempin  et  de  la  Salle  le  Comte  à  Valenciennes  ? 

16.  Quelle  était  l'organisation  de  la  pairie  en  Flandre,  en  Artois, 
dans  le  Gambrésis  et  en  Hainaut  ?  A  quelle  époque  remonte  cette 
organisation  ? 

17.  Quelle  était  la  constitution  des  cours  féodales ,  notamment 
de  celles  auxquelles  on  donnait  le  nom  de  Perron ,  telles  que  le 
Perron  de  Cassel,  le  Perron  d' uéudenarde  f  Par  qui  et  comment 
ces  cours  étaient-elles  tenues  ?  dans  quels  lieux  siégeaient  les  prin- 
cipales? 

18.  Quels  sont  les  plus  anciens  actes  écrits  qui  constatent  les 
droits  et  les  devoirs  des  seigneurs  et  des  yassaux ,  dans  le  comté 
de  Flandre? 

« 

19.  Quelles  étaient  les  limites  des  principaux  diocèses  dans  le 
nord  de  la  Gaule?  Par  qui  et  comment  les  évéques  étaient-ils 
nommés ,  à  partir  du  X«  siècle  jusqu'au  XYI^  ? 

50.  Quelle  était  Faulorité  politique  ou  féodale  du  prince  sur 
Téglise  et  le  clergé  ?  Quels  étaient  les  rapports  de  Téglise  et  de 
rilat  ? 

51 .  Quelle  était  l'autorité  des  évéques  sur  les  monastères  d'hom- 
mes et  de  femmes  ?  Quelle  était  l'organisation  de  ces  mêmes  mo- 
nastères? quelles  en  étaient  les  dignités?  comment  et  par  qui 
étaient-elles  conférées?  Quels  étaient  en  ces  contrées  les  monas- 
tères qui  recevaient  tout  à  la  fois  des  personnes  des  deux  sexes? 
Quelle  discipline  régissait  ces  sortes  de  maisons  ? 

52.  A  quelle  époque  remonte  l'organisation  des  communes  pro- 
prement dites ,  dans  les  comtés  de  Flandre ,  de  Hainaut  et  dans  les 
autres  parties  de  la  Belgique  actuelle  ?  N'y  aurait-il  rien  de  nou- 
veau à  dire  sur  l'origine  de  nos  institutions  communales?  en  quoi 
différaient-elles  des  anciennes  municipalités  ou  des  ghildei  ger- 
maniques ,  ou  des  communes  insurrectionnelles  de  l'intérieur  de 
la  France ,  au  XII«  et  au  XIII"  siècle? 

23.  A  quelle  époque  remonte  l'établissement  de  nos  premiers 
états  provinciaux?  A  quelle  époque  précise  le  tiers-état  y  a-t-il  été 
admis  ? 


(  288  ) 

24.  Le  droit  romain  éUit41  observé  en  Flandre  et  dans  les  pays 
d*alentoar,  ayant  le  XII«  siècle?  A  quelle  époque  s*y  est-U  princi- 
palement développé  ? 

S5.  A  quelle  date  remontent  les  premières  coutumes  écrites 
dans  les  prorinces  cinlessus  indiquées? 

26.  Pourquoi  la  féodalité  a-t-elle  pris  une  extension  plus  large 
et  plus  complète  dans  le  Hainaut  qu*en  Flandre  ? 

S7.  En  ce  qui  concerne  les  monuments  du  moyen  âge ,  a-t-on 
observé  des  différences  notables  entre  Farchitecture  du  nord  de  la 
France  et  du  midi  dt  la  Belgique,  et  celle  des  autres  provinces  de 
rÉtat  connu  sous  le  nom  des  dix-sept  provinces  belgiques;  les  Flan- 
dres, le  Hainaut,  le  Gambrésis,  TArtois  auraient-ils  emprunté  leurs 
types  arohitectoniques  à  la  France ,  ou  les  auraient-ils  reçus  des 
parties  septentrionales  de  ces  dix-sept  provinces,  ou  bien  de 
TAllemagne ,  pays  qui  ont  toujours  été  plus  riches  en  monuments 
civils  et  religieux  d*une  véritable  importance  ?  Comparer  les  pro- 
duits de  Tart  dans  ces  diverses  contrées  et  faire  ressortir  de  ce 
rapprochement  les  différences  et  les  analogies. 

28.  Il  résulte  des  renseignements  transmis  par  Thistoire  qne  la 
Flandre  française ,  le  Hainaut  français  et  le  Gambrésis  n*ont  ja- 
mais possédé  de  ces  vastes  basiliques  au  frontispice  historié, 
comme  on  en  remarque  encore  augourd*hui  dans  les  pays  limilro- 
phes.  ^ancienne  métropole  de  Cambrai ,  le  plus  important  def> 
édifices  de  ces  trois  petits  pays,  construite  du  XIII*  aa  XY*"  sit-- 
oie;  Saint-Pierre  et  Saint-Étienne  de  Lille,  riches  et  célèbres 
églises  d'ailleurs,  n'avaient  rien,  k  Textérieur,  de  la  fastueux 
élégance  de  certaines  basiliques  contemporaines  élevées  dans  leur' 
voisinage.  Il  serait  intéressant  de  rechercher  la  cause  de  cette 
absence  presque  complète  d'ornementation  extérieure^  qui  rend 
très-diiBcile  Tétude  de  l'iconographie  catholique  dans  les  quatre 
provinces  qui  forment  aujourd'hui  la  nugeure  partie  des  dépar- 
tements du  Nord  et  du  Pas-de-Calais. 

29.  On  a  cru  remarquer,  et  on  Ta  dit  quelquefois,  que  les 
transitions  en  architecture  avaient  été  lentes  dans  la  Flandre  fran- 
çaise ,  c'est-à-dire  qu'un  style  nouveau  était  pratiqué  depuis  long- 
temps dans  les  autres  pays ,  tandis  que  l'on  construisait  encore 


(  289  ) 

dans  celui-ci ,  selon  les  principea  de  l*ëcele  abandonnée.  Celle  opi- 
nion repo«e-t-^lle  sur  des  faîls  conslants  ?  Ponrrail-on  ciler  plu- 
sieurs monumenls  d*une  dale  précise,  conslruits  snirant  les  usages 
de  la  période  précédenle? 

30.  Beaucoup  d*édifices  religieniL,  dont  rarcfaileeture  n*offire 
rien  de  remarquable,  renferment  quelquefois  des  objets  d*arts 
d*un  haut  intérêt ,  tels  que  :  stalles ,  confessionnaux  sculptés , 
Terrières  historiées,  fonts  baptismaux,  tabernacles,  bas-relieis, 

croix  de  procession,  châsses,  elc Signaler  et  décrire  ceux 

de  ces  objets  qui  peuvent  mériter  ratlention  du  congrès  et  servir 
de  renseignements  sur  Tétat  des  arts  du  dessin  dans  nos  provinces, 
au  moyen  Age. 

31 .  La  domination  espagnole  a-t-elle  exercé  une  vérilable  in- 
fluenee  sur  les  habitudes  architectoniques  des  Flandres  et  de 
TÂrtois?  Toutes  les  constructions  particulières ^  les  beffrois,  les 
hôtels  de  ville,  etc.,  que  Ton  attribue  communément  aux  Bspa^ 
gnols ,  ont-ils  réellement  été  construits  par  eux ,  ou  sous  leur  in- 
spiration? Dire  quels  sont  les  principaux  caractères  de  cette 
architecture ,  dont  les  villes  de  Lille  et  d'Ârras  possèdent  de  nom- 
breux exemples ,  appartenant  aux  dernières  années  de  Toocupa- 
tion. 

33.  Peut-on  constater  dans  les  provinces  situées  au  nord  de 
Tancienne  Gaule ,  rexistence  d*églises  d*architeclure  romane ,  pré- 
cédées d*un  vaste  atrium  f 

33.  £xisLe-t-il  dans  cette  même  partie  de  Tancienne  Gaule ,  on 
dans  d*aulres,  des  églises  d*architecture  romane,  qui  n*aient  ja- 
mais été  voûtées,  et  qui  n'avaient  qu*un  plafond  plat  ou  cintré  en 
planches  ? 

34.  A4-il  existé ,  dans  ces  mêmes  contrées ,  des  absides  ou 
d'autres  parties  d'églises  romanes ,  de  forme  octogone  ? 

35.  Gonnatt-on ,  dans  les  mêmes  pays ,  des  voûtes  ogivales  pla- 
cées après  coup ,  dans  des  églises  du  style  roman  pur? 

36.  Connaît- on  plusieurs  exemples  d'églises  de  l'époque  de 
transition  du  plein-cintre  à  l'ogive,  qui  soient,  à  l'extérieur,  en- 
tièrement romanes,  et  à  l'intérieur  tout  à  fait  ogivales?  Lorsque 
l'on  rencontre  celle  disposition,  n'est-elle  pas  due  à  un  revêtement 
intérieur,  fait  souvent  en  même  temps  que  la  voûte? 


(  290  ) 

57.  Gomment,  k  Tépoque  tus-iDdiquée,  dans  le  nord  de  la 
France,  les  deux  styles  architectoniques  se  sont-ils  le  plus  ordi- 
nairement mélangés  et  combinés  î 

38.  Les  peuples  d*origine  germanique  ont-ils  toujours  marché 
d*accord,  dans  les  divers  changements  apportés  aux  travaux  ar- 
chitectoniques ? 

Z9»  La  construction  des  cryptea  sous  les  églises  peut-elle  élre 
constatée,  dans  la  Belgique  et  les  provinces  septentrionales  de 
la  France,  pendant  la  période  du  style  ogival,  du  XI*  au  XVI^ 
siècle  ? 

40.  Quelle  était  la  destination  des  cryptes ,  ou  églises  souter- 
raines dans  la  liturgie  chrétienne?  Quelles  cérémonies  particu- 
lières y  célébrait-on? 

41 .  A  quelle  époque  peuU-on  faire  remonter  Tintroduction  des 
zodiaques,  dans  les  monuments  consacrés  au  culte  chrétien  ;  leur 
emploi  pour  la  décoration  des  pavés  a-t^il  été  fréquent  dans  le 
Nord? 

42.  Les  pavés  formés  de  dalles  semi-gravées^  semi-sculptées  en 
bas-reliefs ,  dont  les  creux  sont  remplis  d*un  mastic  polychrome , 
ont-ils  été  souvent  posés  dans  les  églises? 

43.  Les  mosaïques  ont-elles  continué  à  être  employées  dans  les 
pavés  des  églises  du  style  ogival  ? 

44.  Leê  labyrinthes  ou  chemins  de  Jérusalem  ont-ils  été  fré- 
quemment employés  dans  les  pavés  du  moyen  âge?  A  quelle 
époque  peut-on  faire  remonter  le  commencement  de  ces  labyrin- 
thes? 

43.  Quelles  sont  les  causes  générales  auxquelles  on  peut  attri- 
buer le  grand  nombre  d*édifices  religieux  du  premier  ordre ,  élevés 
au  moyen  âge ,  durant  les  périodes  du  style  ogival  primitif  et  se- 
condaire, qui  existent  encore  aujourd'hui  dans  les  provinces  en 
deçà  de  la  Loire ,  lesquelles  faisaient  alors  partie  du  pays  que  les 
historiens  ont  désigné  sous  la  dénomination  de  pays  de  langue 
d'oïl  f  comparativement  au  petit  nombre  de  ces  mêmes  édifices , 
et  d*un  mérite  inférieur,  de  la  même  époque,  qu'on  rencontre 
dans  les  provinces  d'Outre-Loire,  désignées  sous  le  nom  de  pays 
de  langue  d'oc  ? 


(  291  ) 

46.  La  Belgique  et  les  provinces  dn  nord  de  la  France  offrent- 
elles  quelques  exemples  d*églises  ou  chapelles  payées  en  Terre, 
pendant  la  période  du  style  d'architecture  romane  ? 

Nota.  Le  congrès  accueillera  aTeo  un  égal  intérêt  les  mémoires  et 
dissertations  qui  lui  seraient  présentés  snr  d'autres  points  d'histoire  et 
d'archéologie,  surtout  si  le  sujet  se  rattache  à  nos  contrées  gallo-bel- 
giqnes. 


IDATII   EVISCOPI 


CHRONICON. 


IDATII  ÊPISCOPI 


CHRONICON 


CORRECTIONIBUS,  SCHOLIIS  ET  DISSERTÀTIOMIBUS  ILLUSTRÀTUH 


JOANNB  MATTHAEO  GARZON, 

HISPANO,  SOCIETATiS  JESU  TUEOLOGO ,  GANDIENSIS  ACADEMIAB  OLIM 

CANCELLARIO. 

EX  COOICE  ACT06BAPH0  BIBL.   ME6IAE  BRCXELLENSIS 

■  •IMT 


)p.  i.  X.  ht  1^am, 


».   TNtOL.   ET   »5.  Cil.  »»CT.  ,  CWLLB61I  «ST.  *!•■  NUII  SOCir»- 


BRUXELLIS, 

KKCUDF.RAT  M.    IfAYEZ ,   REG.   ACAD.  TYPOCRArniS. 

1845. 


J 


MONITUM  EDITORIS. 


In  praevia  dissertatione  satis  superque  pertractan- 
tur,  quae  ad  Idatii  vitam  et  scripta  attinent  ^.  Pauca 
tamen  de  ipsius  chronico,  quod  Garzonius  omnium 
optime  illustravit,  hoc  loco  praemonenda  sunt. 


*   Yid.  p.  9  et  sqq 


(V.) 

Chronicon  istud ,  inter  praecipua  historiae  suae  mo- 
numenta  ab  Hispanis  habitum ,  decurrit  ab  anno  aerae 
christianae  CGCLXXIX  ad  annum  ejusdem  aerae 
CCGGLXIX  ^  Gomplectitur  itaque  a  Theodosio  ad 
Leonem  annos  fere  nonaginta.  Âb  ipso  auctore  in  duas 
partes  ita  divisum  fuit,  ut  priorem  quidem  ab  aliis 
sumptam  ingénue  fateretur;  posteriorem  vero,  ab  anno 
GGGGXXYII  ad  finem ,  a  se  immediato  teste  conscri- 
ptam  afiirmaret^.  Ghristianus  Fredericus  Roesler  ait^, 
scriptores  quos  Idatius  in  priori  chronici  parte  secutus 
esse  videri  possit,  Sulpicium  fuisse  atque  Orosium, 
communes  eorum  temporum  et  scriptorum  fontes,  Hi- 
spanis etiam  proxime  notos.  Inde  autem  a  Yalentiniani 
anno  III,  id  est  aerae  christianae  anno  GGGGXXYII, 
Idatius  ipse  fons  esse  incipit,  e  quo  multi  post  prata 
sua  satis  profecto  arida  irrigarunt.  In  bis  nemo  magis 
quam  Isidorus  tum  Hispalensis  tum  Pacensis. 

Ut  oculatum   veracemque   inter  optimos    saeculi 


'  Sigeberlos  Gemblacensit  ad  annam  400  ait  :  Idatius  chronica  Atic- 
usque  perdusii,  Vossiat  reole  observât,  errasse  Sigebertam,  qaod  in 
aliqaem  incidisset  codicem,  ubi  Idatiano  testai  aliquot  anDÏ  ab  alio 
adjecti  fuissent.  Cfr.  Ricolai  A.ntonii  Hispalensis  Bibiiothaoa  Uispana 
vêtus,  Madriti,  USS,  irt-fol.,  tom.  I,  p.  d69. 

3  Cfr.  Idatli  praefat.,  p.  60. 

'  Chronica  meditaevi^  argumente  generaliora,  auctoritate  celehriora^ 
utu  communiora,  post  Eusehium  atque  Uieronymum  res  saec.  IV ^  V  et 
VI  expottentia.  Tabingae,  1708,  in-S»,  p.  00. 


(  >"  ) 

quinti  scriptores  merito  numerandum  esse  Idatium, 
testa tur  Papirius  Massonus  ^  Erat  enim  eo  constitutus 
I0CO9  ex  quo  multa  accuratius  poterat  et  circumspicere 
et  judicare.  Episcopatu  non  tantum  multis  annis  per- 
functus  est,  sed  etiam  ad  legationes  et  officia  publica 
adhibitus  ^.  Rébus  ipsis  immixtus,  quae  propria  di- 
dicit  experientia,  literis  cooimendavit.  In  scribendo 
plerumque  utitur  stylo  breviori ,  eoque  barbaro  ac  dif- 
ficili  :  lieque  hoc  obstare  potest ,  quo  minus  sumoio 
in  pretio  habeatur  Idatii  chronicon.  Enim  vero  non  so- 
lum  ab  hoc  fonte  baustasunt,  inquit  Sirmondus  ^quae 
de  Gothorum ,  Suevorum ,  aliarumque  gentium  rébus 
inHispania,  Galliaque,  per  ea  tempora  gestis,  apud  Isi- 
dorum  et  ahos  scriptores  non  aliis  ferme  quam  ipsiqs 
chronici  verbis  contexta  leguntur;  sed  alia  praeterea 
tum  ad  sacram  tum  ad  civilem  historiam  plurima  hic 
docentur,  quae  ut  caeteris  omnibus  intacta  qui  exstant, 
ipsi  etiam  nos,  nisi  ab  Idatio  prodita  essent,  ignorare 
cogeremur. 

Nullus  fortasse  meliorum  Chronicorum  aut  celebrio- 
rum  superest,  cujus  tam  rarisunt  CodicesMSS.  In  ipsa 
etiam  Hispania  vix  obvios  esse,  et  ex  eorum  collatione 

<  Hist.  calamit.  Galliae ,  p  97. 

^  Cfr.  infra,  p.  16  et  74. 

'  In  pracfat.  ad  Idaiii  chronicon. 


(  vifi  ) 

nihil  fere  ad  textus  emendationem  desumi  posse ,  te- 
statur  Floresius  ^.  Ut  autem  Idatius  extra  Hispaniam 
saepius  describeretur ,  vix  tulisse  videtur  insignis  illa 
auctoritas  qua  Prosperi  chronicon  valuit. 

Plures  tamen  tum  fragmentorum  tum  integri  Ida- 
tiani  chronici  exstant  editiones  ^. 

Excerpta  quaedam  ex  hoc  chronico  a  quodam  colle- 
ctore  Galle ,  Garoli  magni  aequali ,  primus  publie!  juris 
fecit  Henricus  Ganisius  ^.  Gompendium  illud  in  prima  { 

sua  Eusebiani  chronici  editione  retinuit  Josephus  Sca- 
liger  *  ;  legitur  quoque  in  Ândreae  Sehotti  Hispaniae 
illustratae  tomo  quarto,  a  Francisco  ejus  fratre  edito  ^ 

Post  très  illas  maie  breviati  chronici  publicationes , 
prodiit  tandem  integrum  chronicon  Ludovici  S.  Lau- 
rentii  Gordubensis  cura,  Romae  anno  1615,  ex  codice, 
ut  ait  ille,  Parisiens!  desumptum.  Mox  nova  prodiit 
editio  Parisiis  ex  oiïicina  Sébastian!  Gramoys! ,  anno 
1619,  in-8%  opéra  eruditissim!  viri  Jacob!  Sirmondi, 
qui  eumdem  MSS.  codicem,  unde  romanus  profecit 


I  Espana  sagrada,  tom.  lY ,  p.  381. 

3  Hoesler,  op.  cit. ,  p.  92,  et  Bilhr,  Die  ckristlickên  DichUr  und  Ge- 
schiehUohreiber  Rome,  CarUmhe,  1836,  in-S». 

3  Lectionum  antiq.,  tom.  11.  IngoUtad.,  1608.  Cfr.  ejnsd.  op.  edit. 
Amstelod.,  1726,  tom.  II,  part.  I,  p.  166. 

*  Thésaurus  Umporum,  Genevae,  1609,  in>fol. 

^  Hispania  illustraia,  seu  rerum  urbiumque  Hitpaniae,  Lusitaniae, 
jEthiopiae  etjndiae  tcriptores  varii,  Francof  ,  1603-1608,  iv  vol.  in-fol. 


(.X) 

editor,  non  quidem  Parisiensem,  sed  vere  Metensem, 
scilicet  Métis  scriptum ,  eumque  antiquum  archetypon 
se  habuisse  fatetur.  Hujus  MS.  codicis  meminit  Lab- 
beus  ^;  alteram  ad  manus  habuit  ante  annos  septin- 
gentos  exaratum  Papirius  Massonus  ^. 

Romanam  editionem ,  eodem  aut  sequenti  anno  quo 
prodiit ,  repetiit  Prudentius  Sandovalius,  Benedictinus 
Pampilonensis  episcopus.  Sirmondiana  vero  editio  sae^ 
plus  novis  typis  reddita  est,  in  primis  ab  ipso  Sir- 
mondo  ^y  deinde  ab  Andréa  Duchesnio  ^^  ab  Alexandro 
Moro  ^,  ab  ediloribus  Bibliothecae  Pairum  ^  et  Con- 
cUiorum  Hispaniae  '^^  a  Bouquetio  ®,  a  Floresio  ®,  a 
Roncallio  *^  et  a  Roeslero  ". 

Librariorum  incuria  evenit»  ut  pluribus  in  locis  Ida* 
tiana  chronologia  vitiata  fuerit.  Praeterea  ex  uno  exem* 


'  Bibl.  librorum  MSS.^  p.  8. 

*  Hiêt,  oalamitat,  Galliae^  p.  98. 

^  Anno  1629.  Cfr.  Sirmondi  op.  VenetiU,  1729,  tom.  Il,  p.  228. 

*  Eût,  Franc iae  script.  Paru,  1636. 

^  Scaligeri,  Thésaurus  Ump.^  noT.  edit.  Amttelod.,  1668,  io-fol., 
p.  17. 

«  Bibl.  Pair.  mas.  Lugdani,  1677,  tom.  VII,  p.  1231,  et  Gallandii 
Bibl.  Pairum^  tom.  X ,  p.  323. 

'  Colleciio  max.  Concil.  Hispaniae^  tom.  II,  p.  168. 

^  Rscueil  dss  historiens  des  Gaulss  et  de  la  France^  tom.  1 ,  p.  612. 

'  Espànasagrada^  tom.  IV,  p.  239-416. 

^^  Fetust,  Lait.  Script.  Chronic,  ad  MSS.codices  emendata.  Patavii, 
1787,10-40,  part. 2. 

"  Op.  cit.,  p.  84  et  131. 


(O 

plari  et  MS.  codice  omnes  fluxerunt  editiones;  itaque 
ex  codicum  MSS.  comparatione  Idatii  textus  plane 
emendari  nondum  potuit  ^. 

In  illustrando  Idatio  nemo  diligentior  fuit  Floresîo , 
qui  Hispanico  idiomate  prolegomena  et  notas  conscri- 
psit^.  Pagius  in  Criiica  Baronii  saepe  et  multum  usus 
est  Idatio,  atque  etiam  Petavius  in  Doctrina  temporum. 
Horum  prior  chronici  locis  quam  plurimis  interpre- 
tatione,  emendatione  et  notis  succurrit.  Sed  Pagius, 
quemadmodum  alii  chronici  editores,  saepissime  lapsus 
est,  ita  ut  Matthaeus  Âimerichius  jure  observaverit 
Garzonium  in  pluribusPagium  emendasse^  et  sexaginta 
eoque  amplius  Pagii  errores  circa  Hispanorum  prae- 
sertim  res  adnotasse  in  annis  nonaginla  chronici 
Idatiani  ^. 

Nostruoi  illum  Garzonium  Aimerichius  praecipuis 
aetatis  suae  chronologis  annumerat,  hocque  de  eo 
et  de  opère ,  quod  typis  excudimus ,  testimonium 
tulit  :  <  Chronicon»  inquit  *,  a  Sirmondo  inventum, 

I  Cfr.  Roncallius  ex  praefal.  op.  cit.,  p.  xxiT. 

*  Idaeio  illustrado  C9n  notasj  correceionee,  y  disirihucion  mas  exacia^ 
que  en  las  Ediciones  anteriores.  A  riàdidos  dos  chronicones  ineditos  :  Pas-' 
tos  Idacianosy  y  Tabiasde  Olympiadas ^  consulados ,  yanos  de  iafunda- 
cion  de  Roma,  reducidos  a  les  de  Christo.  Todo  con  nucvas  ohservaciones. 
Op.  cit.,  toiD.  IV. 

'  Speeimen  veteris  romanae  litteraturae  deperditae  vcl  adhuc  tatenlis. 
Ferrariae,  178 {,  in-4%  part.  I,  p.  xiv. 

*  Op.  cit.,  p.  178. 


(XI    ) 

correction ibus ,  notis  et  dissertationibus  illustravit  so- 
dalis  olim  et  amicus  meus  Joan.  Mattbaeus  Garzon 
Hisp.,  cbronologus  doctissimus.  Hoc  opus  pQsthumum, 
quod  jussu  Cl.  J.  Santanderii  Reg.  Bibliotbecarii^  nu- 
per  defuncti ,  in  regia  bibliotbeca  asservatur  Matriti , 
typis  editum  jam  esset  cum  nostra  Historia  naturali 
et  OEconomica  Cataloniae,  me  curante  utriusque  edi- 
tionis  correctionem ,  ni  Fortuna  ludum  insolentem  lu- 
dere  pertinax,  repentino  excita to  turbine,  totum  ne- 
gotium  disturbasset.  »  Eo  enim  tempore,  quo  nova  illa 
Idatiani  cbronici  editio  typis  excudenda  erat^,  in  Hi- 
spania  Societas  Jesu  suppressa  fuit,  ejusque  alumni 
iniquo  mulctati  sunt  exilio. 

Garzonii  codicem  MS.  Joannes  Santander  testamento 
suo  legavit  Garolo  de  la  Sema  Santander,  Bibliothe- 
cae  publicae  Bruxellensis  custodi.  Quum  viri  illius  cla- 
rissimi  bibliotbeca  venalis  proposita  esset  Bruxellis 
anno  1816,  Garolus  Yan  Hultbem  die  19  mensis  mar- 
tii  sibi  comparavit  illum  Garzonii  codicem  qui  nunc 
exstat  in  Regia  Bibliotbeca  Bruxellensi ,  sub  n^  17971 
codd.  MSS. 

Ex  hoc  codice  autograpbo  descripsi ,  quod  nunc  in 

'  Ut  typit  exoaderetur ,  die  30  tepiembris  1763,  facuiUtem  coiices^- 
•erat  Petrus  Raiarro,  SocietatU  Jesu  praepositut  proTincialis  in  pro- 
Ttncia  Aragoniae.  Eamdem  facaltatem  censoret  regii  dederant. 


(  «*) 

lucem  prodit  Idatii  chronicon  illustratum.  Quantum 
laborem,  quantumque  studium  in  adornando  hoc  opère 
Garzonius  adhibuerit,  intelligent  omnes  qui  novissi- 
mani  banc  Idatii  editionem  cum  prioribus  comparare 
voluerint. 

Lovanii,  die  16  mensis  maii  MDGGGXLY. 

P.  F.  X.  DE  Ram. 


LECTORI. 


I.  Ecce  tibi,  mi  lector,  Idatii  episcopi  Aquifla- 
yiensis  chronicon  receoscusum,  perpetuis  ferescho- 
liisetnotisbrevioribusad  calcera  cujusque  paginée, 
fusioribus  vero  ad  fioem  operis  adjunctis ,  nonoul- 
iisque  interdum  correctionibus  illustra tum. 

Post  noTissimas,  inquies,  Bouquetii  atque  Fio- 
rii  editiones?  Ita  enim  vero  :  nec  sine  causa  opinor 
alque  aliquo  operae  prelio.  Nam  doctissimus  Bou- 
quetius  non  Idatii  chronicon ,  sed  indicem  quem- 
dam    siye  commenlarium    rerum  Idatii    tempore 

1 


(2) 
gestanim  Dobis  offert ,  siquidem  chonologicasomnes 
notas,  quibusidatius  opus  suumin  annales  digessit, 
ab  eo  rescidit ,  novasque  alias  pro  opinione  sua  ob- 
trusit.  Eruditissimus  autem  Florins  characteres  sane 
chronologicos ,  quos  libri  editi  praeferunt,  universos 
senravit  ;  sed  tamen  annos  Abrahamiticos  et  Olym- 
piadicos  a  locis ,  quibus  insiti  erant,  aTulsit  et  Impe- 
ratoriis  ab  auctore  consignatis  suos  saepe  adjunxit, 
ut  eum,  quia  a  yera  chronologia  aberrare  existi- 
mavit ,  in  viam  reduceret.  Utrique  tamen,  quod  ip- 
sorum  ductu  chronologicas  antiquarum  editionum 
salebras  superare  poterunt,  multum  Idatii  lectores 
debebunt  ;  at  Idatius  ipse  non  ita  :  quia  dum  illi  sos- 
pitalem  manum  admoyere  prae  se  ferunt ,  si  licet 
dicere ,  Bouquetins  rheda  eum ,  quasi  utroque  pede 
claudum,  scipione  yero  quasi  altero  tantum  pede 
claudicantem  Florins  doTa^it ,  quo  quidem  ejus  ipsi 
aegritudinem  immedicabilem  esse  denuntianint. 

IL  At  mihi  chronicon  istud  contextumque  illius 
diligenler  scrutanti  longe  aliter  yisum  est.  Nam  in 
eo  non  ita  chonologia  perturbata  est ,  ut  si  modo 
oculos  ad  illius  yerba  adjicere,  animumque  ad  totius 
scripti  seriem  advertere  yelimus,  non  inyeniamus 
auctorem  recta  fere  semper  yia  incedere  ;  neque  illis 
auxiliis,  tanquam  potisnon  sit,  suis  ambulare  gres- 
sibus,  indigere,  quinimoquandocumque  librariorum 
«imperitia  sive  oscitantia  factum  est,  ut  ab  aequa- 
bili,  oui  insistit,  cursu  abducatur;  ipse  per  sese 
lectori  suo  ostendit  illatam  sibi  vim  esse ,  atque  eum 
quodammodo  deprecatur,   ut  ab  injuria  impacto- 


(3) 

que  sibi  yitio  Tindicatum  se  ire  yelit»  Quod  ut  uno 
atque  altero  exempio  palam  fiât,  sume,  lector,  chro- 
nicon  a  Sirmondo  editum  atque  ibi  in  ter  paragra- 
phum  Aêturiui  vir  (  ad  annum  XXYI  Theodosii 
atque  Placidi  Valent.  )  et  paragraphum  :  Secundo 
regni  anno  prmoipis  Marciani,  numéros  chronolo* 
gicosmutatos  reperies.  Quid  igitur?  Idatiusne  aetate 
prope  sexa^nariuS)  dignitate  episcopus  et  hucus- 
que  tam  accuratus  scriptor ,  redditus  nunc  est  adeo 
iiidfili|peii8  )  ut  Theodosii  atque  Placidiae  mortem 
unum  post  aminm ,  quam  quo  reipsa  evenit  corn- 
memoretP  Sed  esto.  Nescierit  Idatius  Theodosium 
atque  Placidiam  obiisse  anno  aerae  Tulgaris  CCCCL , 
qui  fuit  ipsius  Theodosii  et  Yalentiniani  XXVI  ;  ads- 
cribiturque  in  editione  Sirmondiana  eidem  y^  Aêtti- 
rius,  an  ignorare  potuit  bellum  Attilianum  atroique 
illudpraelium,  quo  in  campis  Catalaunicis  annoejus- 
dem  Yalentiniani  XXYII ,  aerae  communis  CCCCLI 
pugnatum  fuisse ,  quod  cunctarum  gentium  linguis 
et  litteris  perrulgatum  est?  At  si  Idatius  §<>  Valent 
tf niant  imperatoris  mater  annum  ipsius  XXYI II  ad- 
nexuit,  praelium  illud  in  annum  communis  aerae 
CCCCLII  conjecisse  dicendus  est.  Yerumtamen  con- 
jecturis  neutiquam  egemus ,  quandoquidem  ^  In 
Gallœcia ,  qui  in  editione  Sirmondiana  subjicitur 
anno  XXYIII  Yalentiniani ,  diem  quartum  aprilis 
incidisse  ait  Idatius  in  feriam  terliam.  Atqui  hoc 
contigitanno  aerae  Dionysianae  CCCCL,  imperii  Ya- 
lentiniani XXYI ,  qui  cyclo  solis  XI ,  litt.  Domîn. 
A  insignitus  fuit.  Idatius  igitur  ^^  illum  In  GakBcia 


et  quioque  praecedentes  sub  eo  ûtmo  XXVI  con- 
signavit  ;  pessimeque  cum  eo  actum  est  a  librariis  , 
quiannos  duos  XXYII  et  XXYIIl  YalentiDianî  eidem 
§<>  praeposuere,  quos  eidem  postposuerat  manifeste 
Idatius.  Sed  plura  de  bis  in  notis. 

111.  Pauio  post  Idatiusad  y^  Romcmarum  XLIII : 
hanc  notam  1  apposuit,  qua  annum  1  A^iti  desig;- 
nare  Toluit.  Attamen  librarii  eamdem  notam  non  ut 
solius  primi  Aviti  anni ,  sed  ut  noyi  etiam  Olympia- 
dici  atque  Abrahamitici   sig;num  accepere.    Quasi 
Idatius  ipse  ad  annum  XYII  Tbeodosii  Magni  non 
praemonuisset  propter  hanc  quinti  anni  imperii  ad- 
jeetionem  turbandam  non  esse,  nequepraeyertendam 
Oiympiadum  seriem  ;  quandocumque  uno  eodemque 
anno  civili  seu  juliano  et  primus  imperium  adeuntis 
et  ultimus  decedenlis  ab  eo  principis  designaretur. 
Id  quod  de  Abrahamiticis  etiam  annis  intelligen- 
dum  est.  Menlem  hanc  suam  de  illius  notae  signi* 
ficatione  déclarât  eyidentissime  Idatius  eodem  loco , 
dum  nullam  ibi  in  annos  Marciani  mutationem  in- 
ducit,  sed  eundem  iilum  retinet,  quem  antea  con- 
signayerat  ^  quarto  regni  anno.  Item  dum  statim 
post  scribit  :  Gaisericus. . .  pritisqtuim  Avittùs  Augus- 
tîi^fieret,  Rotnam  ingreditur,  etc.,  quibusyerbiscla- 
rissimesignificatse  narrationem  continuare  iiiiusmet 
anni,  quo  occisus  est  Yalentinanus ,  renuntiatique 
Maximus  et  Ayitus ,  quorum  successiones  ut  uno  te- 
nore  redderet,  irruptionem  Gaiserici  in  urbem  quae 
inter  mortem  Maximi  et  Ayiti  renuntiationem  fecta 
est ,  post  hanc  renuntiationem  tradit ,  id  ipsum  ex- 


(  5  ) 

presse  admonens  :  admoniiurus  parîter  ad  annum 
praecedentem  irruptionem  illam  pertinere.  seque 
eam  eictra  locum  et  tempus  narrare,  si  ab  iilo  §o  I. 
Romanorum  XLIII  dovuid  annum  ciTilem  sciiieet 
CCCCLYI  auspicaretur. 

IV.  Sed  simile  a  librariis  chronico  illatum  Titium 
longe  manifestius  deprehendîtur  §<^  Theodoricuê  eut- 
vergù.  Induxerat  paulo  antea  Idatius  Theodoricum 
postRechiarii  mortem  ,  quioccisus  férturmense  de- 
cembri ,  Emerîtae  civitatis  depraedationem  molien- 
tem,  intereaque  noyiiscum  advenîsset  annus ,  eum 
consignavit  §®  Avtius  tertio  anno  :  atque  Avili  et 
Marciani  obitu,  Leonisque  ac  Majoriani  ad  imperiî 
festigium  ascensu  cursira  comraemoratis^resumpsit 
iterum  actorum  Theodorici  narrationem ,  quam  se- 
quitur  a  §<>  illo  Theottoricus  adversis ,  eique  notam 
hanc  1  apponit ,  initium  principatus  Leonis  atque 
Majoriani  denotantem.  Librarii  autem  nimis  quam 
oscitanter  haec  legentes ,  noyumque  aperiri  annum 
existimantes ,  numerum  annorum  civilium  ibi  adau- 
gent,  et  Theodoricum  sexdecim  fere  roenses  Emeritae 
cunclari  £aciunt;  eum  vix  quatuor  in  ea  urbe  per- 
raansisse  Idatianae  narrationis  ordo  perspicue  de- 
monstrat. 

y.  Hi  naeTÎ  sunt  atque  etiam  alii ,  sed  sane  non 
roulti ,  quibus  a  librariis  Idatius  devenustatus  est.  Ut 
miraculo  proprius  sit  scriptorem  hune  tam  sui  simi- 
lem  in  unico  Ms.  (namque  hucusque  nullum  aliud 
inventum  est)  conseryari  potuisse.  Ergo  pauculas 
îstas  labes  eum  detegere  possent  yiri  clarissimi,  qui 


(«) 

chronico  isti  illustrando  operam  nayarunt;  nescîo 
cur  suam  potius  chronologiam  hue  invehere ,  quam 
Idatianam  restituere  yoluerunt.  Sed  contra  fidem 
MS.  inquietit,  quis  hoc  audeatP  Iido  Tero ,  quis  non 
audeat,  si  de  auctoris  sententia  oerto  constet?  Ma- 
jorne  adhibenda  fides  est  librariorum  calamis ,  quam 
ipsorum  auctorum  Terbis  ?  quaenam  rogo  religio  est, 
ut  librario  parcas  ,  opem  negare  scriptori  dignis- 
simo,  qui  eam  implorât,  et  quasi  admota  manu 
inflictum  sibi  Tulnus  indicat,  ut  ei  mederi  yelisP 
Ego  autem  contrarium  facere  decrcTÎ  ;  atque  in  hac 
editione  loca  superius  adducta  ac  aiia  nonnulla  cor- 
rigam,  germanamque  Idatii  kctionem  restituam  ; 
eam  expungens ,  quam  librariorum  siye  incuria  sive 
imperitia  siye  audacia  iuTexit.  Cumque  nuUum  MS. 
suppetat ,  aliqua  ex  conjectura  et  historica  yeritate 
emendabo ,  quae  paucissima  erunt  ;  plura  ex  ipso 
hujus  chronici  contextu ,  caetera  yero  aut  ex  Fastis 
ipsius  Idalii ,  aut  ex  Isidoro  aut  ex  excerptis  ,  quae 
tomo  lY  Hùpamœ  iUustrcUœ  excusa  sunt ,  aut  de- 
nique  ex  chronico  Parvo ,  atque  alio  chronico  Se- 
yero  adscripto ,  quae  Florins  in  lucem  protulit 
tomo  IV  Hispaniœ  stxcrœ. 

YI.  Dum  aulera  singula  persequor,  quibus  has 
emendationes  iieri  pesse  quam  probatissimas  exis- 
timavi ,  nimius  alicui ,  justoque  diffusior  fbrtasse 
yidear.  Sed  adyertat  hic ,  quaeso  ,  animadver- 
siones  illas ,  in  quibus  de  notis  numerorum ,  et  quo 
quaeque  ioco  ab  auctore  inscripta  sît ,  agitur  ad 
summam  rei  pertinere.  Quotiescunque  enim  id  sub 


(7) 
dubio  maneat ,  atque  sub  lite,  Idatii  opus  comnien* 

tarius  aliquis  historicus  dici  poterit ,  chroDÎcon  dici 
non  poterit.  Istud  igitur  causa  fuit,  quamobrem 
^;o,  dum  de  numeris  chronologicis  quaestio  orta 
est,  argumenta  cuncta  protulerim,  quae  mihi  TÎsa 
sunt  aliquid  lucis  genuinae  lectioni  restituendae  al- 
latura.  Nec  me  pertaesum  est,  hanc  in  rem  tem- 
pus  et  operam  liberaliter  impendere.  Has  autem 
atque  alias  ad  historiam  et  ad  Hispaniae  laudem  spec-^ 
tantes  longiores  annotationes  ad  calcem  chronici 
amandayi;  ne  si  ipsius  chronici  contextui,  ubi 
occurrunt,  subjicerem ,  nimis  illum  discerperem ,  et 
lectoribus ,  qui  Idatium  festina  Tolent  lectione  per- 
currerre,  interjectionibus  hujus  modi  moras  ob- 
tenderem. 

VU.  Ut  autem  de  antiquis  editionibus  nihil  lec- 
tori  depereat,  si  quid  in  ista  detractum  est ,  aut  in- 
yersum,  id  omne,  ne  una  quidem  litterula  minus 
in  scholiis  exhibeo ,  simulque  quid,  quove  loco  vel 
additum  yel  expunctum  vel  immutatum  est ,  indico. 
De  epochis  ,  quibus  chronicon  Idatius  insignayit , 
dicam  infra,  cum  de  illius  scriptis  sequenti  dis- 
sertatione  agara.  Christianam  autem  aeram  aliis, 
quas  ipse  adhibet,  ego  adjunxi;  quia  haec  cum  in 
usu  communi  omnium  sit ,  et  mihi  et  lectori  com- 
modior  ac  expeditior  futura  est  ;  compendii  etiam 
causa ,  dum  hac  epocha  utor ,  atque  etiam  dum 
aliorum  scriptorum  loca  allego ,  Arabicas  notas  (sic 
Tuigo  appellari  soient)  saepe  usurpo  ;  nam  yelocius 
scribo  450,  quamXXYI  Theodosii  et  Yalentiniani  III 


(8) 

anaorum;  velocius  item  389  quam  CGCLXXXIX. 
YlII.  Demumsihicallqua  iiiTeois,  quae  occiipata 
prius  fuerjot  a  Bouquetio  ;  scito  me  nunquam  eum 
vtdisse ,  neque  in  nidulo  ,  in  que  dudc  babito,  Ti- 
dere  licet.  Quae  autem  de  eo  supra  praelocutus 
sum  ,  ex  R.  P.  Florio  didici.  Sed  neque  scio,  an 
quidquam  omissurus  sim ,  etiara  si  antequam  haec 
in  lucem  proferam ,  opus  illius  nactus  fuero.  Ego 
enim  baec  ex  publica  silva  coliegi ,  nibilque  Bou- 
quetio debent. 


(9) 


DISSBRTATIO  PRAIYIA   DB   TITÀ   ATQUI   SGRIPTI8   IDATII. 

$  1.  Idaiii  pairia. 

I.  Idatius,  ut  ipse  de  se  ieBiniur  ^  provinciae  Gallae- 
ciae  in  Lemiea  oivitate  ualus  est.  Ad  Lemica  vel  Limica 
ab  IdaUo  scriptam  fuerit,  divinare  non  possumiis.  Inler 
Duriura  et  Minium  Gallaeciae  fluTios,  flumen  aliud  est, 
quod  Plinio  ^  et  Melae  '  lAmia^  Ptolomeo'  LimiM^  Stra- 
boni^  demum  Limaea  dicitur,  tertia  vocali  li  non  se- 
cunda  le  cunctis  scribentibus.  Ad  haec  inter  decem 
civitatesy  quas  recenset  inscriplio,  quae  hodiedum  ad 
Aquas  flavias  (Tulgo  GhaTes)  in  ponte  ad  Tamagam  flu- 
▼ium  yisitur^  quamque  Gruterus  ^  et  alii  exhibent,  sep- 
timo  loco  Limici  nuroerantur.  Tempus,  quo  ea  inscriptio 
posita  est,  ipsa  per  se  prodil.  En  illius  principium. 

I».  Cabs  Vfisp.  AuG.  Poff. 

Max  TiiB.  Pot.  Ï  Imp.  XX  P.  P.  Cos.  ÏX 

Imp.  V£SP.  Cabs.   Aoo.  Fil.  Poii.  Xrib. 


Pot.  VIII  Imp.  XIII.  Cos  VII. 


Eadem  profecto  yerba,  quae  lectoribus  suis  offert  Pau- 
▼inius®,  nisi  quod  apud  eum  consulatus  Titi.  Vllinscrip- 


•  Lib    IV,  C.20. 

•  Mb  m,  c.  1 

^  Tab.  II.  Europe. 
'  Lib.  III. 

*  Pag.  CCXLV,  no  2. 

6  Lib.  II  in  Fastos  anU.  C.  DGGCXXXII 


(  10) 

tus  est  ;  bic  autem  YI.  Isti  tamen  leclioDÎ  contentiunt 
Fastî  Idatiani,  atque  Graeci  et  liber  Gaspinianî  y  qui  ipso 
Panvinio  teste  insequenti  anno  urbis  DGGGXXXIII  con- 
sulatum  Titî  YII  praefert. 

II.  Yerum  id  modo  nostra  non  refert.  Haec  autem 
omnia  eo  solum  fine  commemoravi ,  ut  palam  fieret  yen- 
simîlius  esse  anle  Idatii  sallem  terapora  Limieus  adjec- 
tivuni  a  Limia  terlîa  Yocali ,  non  autem  secunda  Lemieus 
cfferri  solitum  fuisse.  Quin  etiam  hodierna  die  flumen 
illud  Lima  ,  et  tractus  ipsi  yicinus  Limia  appellatur. 
Quare  quod  nunc  Lêmica  in  Idatio  legalur,  ex  librario- 
rum  forsan  errore  nalum  est.  Quid  si  exinde  ille  etiam 
deri^atus  est,  ut  Idatium  Lamecensem  episcopum  plu- 
rimi  scriptores  fecerint.  Porro  si  Limioa  in  Idatio  lege- 
relur ,  Sigebertus  Limicensem  illum  episcopum  dixissel , 
non  Tero  Lemicensem.  Alii  autem  scriptores  Forum  Li- 
mieorum  in  Ptolomaeo,  et  Limieoê  in  lapide  Aquiflafien- 
si  iuTenienteSy  aul  cum  Sigeberto  episcopum  Limicensem 
appcllarent,  aut  saltem  nichil  commenti  essent  de  épis- 
copatu  Lamecensi;  quem  Idatio  tribuunt  pari,  ac  Sigeber- 
tus Lemicensem,  errore;  sed  qui  plurium  insedit  anirais , 
penitiusque  inhaesit  non  sine  aliqua  yeritatis  specie. 
Nam  episcopatus  Lamacensis  eliamnum  persévérât  in  ora 
Gallacciae  yeteri  yicina  prope  Durium  flumen.  At  Lemica 
n'ullibi  neque  apud  antiques  géographes,  neque  in  eccle- 
siarum  monumentis  apparet.  Gaeterum  urbem  Lcmicam 
yel  Limicam ,  ubi  natum  se  ait  Idatius,  in  eo  loco  fuisse, 
ubi  nunc  yicus  est  yulgo  Puente  de  Lima  dictus ,  opinio 
fuit  D.  Nicolai  Antonii.  Sane  Itinerarium  Antonini  XIX 
m.  Bracara  Tydem  versus  Limiam  statuit ,  fluyium  non  op- 
pidum,  si  Zuritae  credimus.  Sednibil  prohibet,  quominus 
et  urbem  et  fluvium  Limiam  inibi  fuisse  dicamus ,  sicuti 


(H) 

in  atersa  Hispaniae  ora  Sucro  fuit  et  flumen  et  oppidam 
teste  Plinio  *  qui  etiam  oppidum  et  flumen  Aerainium  in 
TÎcina  Lusitania  memorat  \ 

§  IL  Ortuê  Idatii,  peregrinaiio  in  PalœêHnam  at^tu 

indé  in  Hispaniam  rêditus, 

m  Quo  anno  natus  fuerilldatius  etiam  in  incerto  est; 
sed  si  datur  conjeclationibus  locus,  in  annum  circiter 
CGGXGIU   natalem  ejus  incidisse  non  imprudenter  sta- 
tuam.  Opinalus  quidem  est  vir  impense  doctus  et  de  Idatio 
optime  merîtus  eum  circa  annum  GGGXG  natum  fuisse  ; 
confcctaque  in  Paleslinam  peregrinatione  anno  GGGG  ad 
suos  rediisse.  Sedquod  attiuet  ad  regressum  Idatii  exorien- 
te,  hnmanitus  vir  tantus  deceptusest,  uti  Acta  S.Porphyrii 
epîscopi  Gazensis  apud  Surium  et  Bollandum  die  26  fe- 
bruarii  certo  nos  décent.  Namqueibi  cap.  8  legiraus,  Joan- 
nem  Gaesareae  Palestinae  episcopum  anno  GGGGI,  die 
post  Pascha  15,  ex  ilinere  Gonstantinopolilano  Majnmam 
appulsum,  inde  tertio  post  die  Gaesaraeam  abiisse,  sanum 
utique  ac  Tegetum,  ut  qui  média  hieme  mari  se  ac  navi- 
gationi  satis  difficili  commiserit.  Gumque  eo  anno  Pascha 
celebratum  fuisset  a  Graecîsdie  XIY  aprilis,  Joannes  die  II 
Mail  ejusdem  anni  inter  viTOS  erat.   Atqui  dum  Idatiua 
Palestinam  lustrabat,  Joanne  yita  functo,  Gaesariensem 
ecclesiam  Eulogius  regebat.  Legesis  Idatium  ipsum  ad  an- 
num XII  Honorii,   Ghristi  GGGGVI,  itemque  ad  annum 
ejusdem  Honorii  XIII ,  aerae  coramunis  GGGGVII  ubi  in- 
fantulum  se  et  pupillum  hune  eundem  Eulogium  Gaesa- 

*  Ub.  Iir,  cap.  8. 
'  Lib.  IV,  cap.  19 


(  12) 

reaejam  tum  epucopiim  yidisse  testatur.  Neque,  ai  di- 
cam  ideo  Idatium  ad  hune  annum  407  Joannis  Hieroaolr- 
mitanly  Eulogii  Gaesariensis  et  aliorum  metninisse ,  quia 
eodem  ipso  anno  factura  est ,  ut  eos  tideril  in  Paleslina , 
queroquam  me  erroris  accuçatum  ire  meluo. 

ly.  Eiistiroavitpraelerea  idemGl.  vir  Idalium^  dum  anno 
Theodosii  et  Placidi  Yalentîniani  XI  Tulgaris  aerae  435 
ait  :  Quo  Umpore  SS.  Joannes,  HUronymtis  ei  alii,  quos 

êupra  diximiu,  obierint referentem  sermo  non  edi- 

dii^  de  his  loqui,  quos  anno  GGCCVl  landa?erat;  cumque 
inter  eos  commemoratus  fusset  et  Epiphanius  Salaminae 
in  Cypro  episcopus,  terapus,  quo  hic  obierit^  ignorasse 
Idatium  credîdit ,  quia  in  Hispaniam  ex  Syriacâ  peregri- 
natione  se  recepisset  ante  diem  XII  maii  annoGGGGI,  quo 
ab  aliquibus  obiisse  dicitur  Epiphanius.  At  iraprimis 
multo  probabilius  est,  Idalium  ad  annum  435  deiia  lo- 
qui  y  quorum  anno  GGGGVM  meminerat,  inter  quos  non 
est  Epiphanius.  Deinde  fieri  non  potuit ,  ut  Eulogium 
in  ecclesia  Caesariensi  episcopum  Tiderel,  utque  a  Pa- 
laestina  ipse  ante  Epiphanii  mortcm,  si  is  obiit  anno 
GGGGI,  recesserit,  nisi  si  Joannes  Eulogii  decessor  statima 
Constantinopolitanoitinere  viyere  desierit  ;  statim  Eulogius 
in  Joannislocum  adiectusfuerit;  Idatiusjam  lumin  Palaes- 
tinam  nayigaverit,  atqueab  ea  proyincia  nullainterposila 
morâ  recesserit.  Quae  omnia  uno  non  intègre  mense  fieri 
nemo  sine  tabulis  y  sine  teslibus  sibi  persuadeat. 

y.  Yerum  licet  Epiphanius  diem  obierit  extremum 
anno  GGGGII  aut  GGGGIII,  de  quo  disputant  Baronius  *, 
Pagius  *y  Papebrochius ',  et  Yalesius  ^,  non  ideo  oonse- 

^  Anno  402,  n.  Z6 

'  Eodem  anno,  n.  7. 

'  In  vita  nnni.  42. 

*  In  Notis  ad  Soorat.  iib  6,  cap.  14. 


(  13) 

qaeiM  erit  Idatium  iUiiM  obilum  ignorasse,  quia  ante- 
quam  eveniret ,  ab  Oriente  in  Hispaniam  rerersus  fiierit. 
Fieri  enim  potuit^  at  etiamsi  în  Syria  et  praesertim  in  Pa- 
laestina  celeberrimam  fuissel  Epiphanii  nomen ,  dum  tî- 
Teret,  nihil  Idatius,  quarodiu  illic  fuit,  de  illius  morte 
audierit,  quia  TÎdelicet  tertio  tel  quarto  ab  Epiphauii  ex- 
cessu  anno,  id  est  GGGGYI  aut  GGGGVII,  in  Palaesiinam 
ad^enerit ,  quando  cuncti  de  Epiphanio  serraones  sopiti 
erant.  Gumque  ju&la  opinionem  nostram  decimum  tertium 
aetatis  annum  nnmeraret  tune  Idalius ,  yerum  se  infan- 
tulum  ac  pupillum  appellare  potuit.  Hieronymus  pro- 
fecto  saepe  se  adolescentem,  alicnbi  etiam  pêne  puerum 
in  eremum  secessisse  ait  ;  et  tamen  juyenem  yel  etiaro 
Tirum  tune  fuisse  apud  omnes  constat.  Cornélius  etiam 
Nepos  j  in  vita  Attiei  cap.  8 ,  adolescentem  appellat 
H.  Brutum  post  illud  tempus  ,  quo  ab  ipso  cura  sociis 
occisus  fuerat  Gaesar  in  senatu ,  et  ipsum  Atticum  ado- 
lescentem Yocat  cap.  2,  cum  jam  annum  23  ageret. 
Itaquo  bujusmodi  yerba  nos  saepe  fallent,  si  ad  praes- 
criplas  Yulgo  metas  infantiae ,  pueriliae  et  adolescentiae 
reducantur.  Quando  Tero  finem  chronico  iroposuit  Ida- 
tins ,  non  immérité  extremum  se  t itae  curriculum  pera- 
gère  scripsit  iu  prologo;  namque  erat  tune  fere  octoge- 
narius,  ut  infra  videbimus. 

§  III.  Dec  »e  devovei ,  Epiêcopus  fii  ;  religua  usgue  ad 

moriem. 

yi.  Regressus  ex  Sjria  ante  annum  GCGGXII,  quo 
obiit  Theophilus  Alexandrinus  (nam  cum  illinc  discessit, 
▼ivum  reliquitTheophilum,  uti  ea  ostendunt,  quaescribit 
anno  XI  Placidi  Valcntiniani  )  Deo  se  devovet  clericum  , 


(  W) 

monachum  aul  religiosum^  qaam  antea  TiUm  profesavs  , 
anno  aerae  fulgaris  417  aul  418.  M  nihilqne  aliud  sîg- 
nificaDt  terba  illa ,  quae  io  Chrooîoo  Parvo  (  aie  illad 
appellare  tisum  est  editori  Florio  )  post  Gonslantii  Dup- 
tiaaet  Placidiae,  ante  Walliaeniortem  leguntur,  acilicet  : 
Idatiiad  Dominum  eonvérêio  pêceatoriê.  Equidem  Sal- 
tianus  *  ilHus  lemporis  acriplor  eadem  pbrasi  :  Si  quù, 
ait ,  nobilium  converti  ad  Deum  ccsperit  Slatimqoe , 
quid  inielligat  cooTersionii  noinine  declarans ,  inquit  : 
*Sf  quiê  melior  otm  UmimmmriÈ  :  runumque  r  Si  homm 
rmêiûr  fwifpiam  rêligioni  ê9  applicuêrit.  Sirniliter  de 
Paaiino  Auaonius'  Ftriiêti,  Pauline^  iuoê^  duleisêimê 
moreê.  Aique  etiam  Idatius  ipse  infra  ad  annam  XXX H<h 
Dorii  :  PauUnuê  nokUistimus  et  eloquentiêêimuê  du* 
dum  eanvereiane  ad  Deum  nobilior  faeiue.  Qe  eadem 
re  qui  plura  Telit,  légat  oundem  Paulinum'  atquo  &• 
donium  *. 

VIL  Anno  deinde  III  Theodosii  junioris  et  Yaleotiniaoi, 
aerae  vulgaris  GGGGXXYII  creatus  es!  episcopus  Aquifla- 
YÎensis.Qaod  cum  primus  animadTerteritPhilippus  Labbeus 
insigoisSoc.  Jesu  scriptor^  dum  Faslos  Idalianos  iolegroa 
publicaretyOOf  issime  multis  confirmât  doctissimus  Florîus. 
Urbem  episcopatu  dignam  probat  inscripUo  apud  Grute- 
rum  ^,  in  qua  coloniae  titulo  honestalur.  Sigebertus ,  ut 
supra  innuiy  Lemicensero,  plures  Laraecensem  episcopum 
fecerunt)  omnium  pessime  Paschasius  Quesnellns  Lucen- 
sem.  Qui  errores  insuper  accumulans  Idatiuro  melropolitam 

^  Lib.  IV  deipiberDat.  D«i. 

'  Spif.  25. 

>  EpUt.  30  ad  militem. 

«  Lib.  IV,  epUt  24. 

^  Pag.  XXIII  nuin.  10. 


(  1») 

fuisse  aflBrmat,  îdqoe  Idatiuni  ipsoin  cigoificare  ait, 
dum  in  prologo  ad  chronicon  scribit  se  êummi  praêêuUni 
erêaêum  affieii.  At  Lucas  Augusti  metropolis  honore  non 
niai  muUos  post  annos  decoraius  est.  Sed  neqae  summum 
praesulatus  officiutn  Metropolitas  tantum,  ternm  quem* 
libet  etiam  episcopum  désignât  ;  siquidem  de  polestate 
ordinis,  ut  theologi  et  joris  ecclesiastici  interprètes  lo- 
quuntur,  sermo  si  t.  Antiquus  scriptor^  de  sanctis  Gas- 
Irensoy  Romo,  Prisco  et  Tammaro  episcopis  Africae,  non 
Metropolilanis ,  summi  saoerdotii  honore  praeditos  fuisse 
ait  ;  et  S.  Gaodentins  Briiiensis  de  se  loquens  sermone  in 
die  suae  ordioationis  et  de  suo  episeopatu,  ntêoepi ,  in- 
quit|  êumtni  êaeêrdoiii  tnunuê.  Si  vero  de  potestate  jo* 
risdiotionis  loquamur^  nec  Metropolitani  quidem  summo 
saoerdotii  oflBoio  gaudeut  y  cum  habent  supra  se  patriar* 
chas  aut  primates  et  summum  pontificem.  Haec  necessaria 
adnolanda  fuerunt,  quia  res  nobis  est  cum  impheabiii 
ecclesiae  supremique  ejus  capitis  hoste. 

YIU.  Yixit  in  episcopatu  IdatiuSi  at  minimum  annos 
XLII;  nam  chronicon  suuoi  osque  ad  annum  469  per- 
duxit.  Imo  in  eo  nonnolla  iegimus ,  quae  ab  Idatio  scribi 
non  potuerunt  ante  annum  472,  ut  infra  osteodam  '.  At- 
tamen  necesse  est  eum  aote  annum  474  extremum  diem 
obiisse,  si  sub  Leone  Auguste  decessit ,  uli  narrât  S.  Isi- 
dorus'jCui  salius  est  credere  quam  Sigeberto^  qui  ad 
«mam  usque  GGGGXG  vixisse  eum  a£Brmat.  Léo  autem 
mense  Januario  an.  474  vitam  finivit.  Quare  Idatius  an- 
nos fere  octogiuta  iritam  produxisse  ambigi  yix  potest. 

IX.  Ab  eo  Tero    tempore,  quo  episcopus  factns  est^ 

*  Vita  s.  Castrenttu,  cap,  1 ,  apud  Bollandum  11  febr. 
^  Infra  uam.  XIXIV. 
'  De  TÎrif  îllatt.,  cap.  9. 


(16) 

maiimis  laboribus,  ingentibusque  aeromniis  in  christianae 
patientiae  gymnaiio  eiercitus  est.  Nam  atrocia  continue 
bella  ,  et  quae  bellis  annexa ,  incendia  ,  rapinae ,  capti- 
vitates,  caedes  miseram  Gallaeciam  attrifcrnnL  Hae  ta- 
roen  injuriae  erant  corporum  atque  bonoram.  Angores 
aniroi  mullo  acrins  sanctum  episcopum  cruciabanl ,  cum 
yideret  gregem  suum  hue  atque  illuc  distrahi,  dispergi, 
lupisque  irruentibus,  hoc  est,  haereticis  Priscillianislis 
et  Arianis  saef issime  dilacerari.  Interea  tamen  principibus 
et  populis  charus  erat  atque  venerabilis ,  ita  ut  legatione 
pro  suis  Gallaecis  ad  Aetium  suscepta,  hic  precibus  ejus 
▼ictus  Suerorum  regem  Hermericum  ad  ineundaro  cum 
Gallaecis  pacem  paulo  post  induxerit.  Idatius  vero  nomeo 
suum  relicens  pacem  hanc  intervontn  episcopali  obtentam 
esse  affirmât.  At  ista  pluraque  alia  lector  ex  ipso  chronico 
roelius  intelliget*  Silentio  tamen  praeterire  non  possum 
ferba  S.  Leonis  Magni,  quae  Idatium  uostrum  maxime 
commendant.  Agens  enim  vigilantissimus  pontifex  de  ge- 
nerali  concilio  ex  omnibus  Hispaniae  proyinciis  cogendo, 
ut  Priscillianistarum  furori  occurreretur;  haec  inter  alia 
ad  Turibium  Asturicensem  scribit  *  :  «  Si  autem  aliquid, 
»  quod  absit,  obstiterit,  quominus  possit  celebrari  générale 
y>  concilium;  Gallaeciae  saltem  in  unum  conveniant  sa- 
n  cerdotes  ;  quibus  congregatis  fratres  nostri  Idatius  et  Ce- 
»  ponius  imminebuntyconjuncta  cum  eisinstantia  tua,  quo 
»  oitius  yelprovinciali  con^entu  remedium  tantis  Tulneri- 
»  bus  afferatur.  »  Haec  S.  Léo, qui  Idatium  et  Geponium 
nominatira  appellasse  videturex  Turibii  commendatione; 
nam  et  Turibius  ipse  ad  eosdera  de  secla  Priscillianistarum 
litteras  dédit  ^  quas  apud  Moralem  ^  rcperies. 

•  EpUtola  mihi  XCIII  in  fine. 
'  Lib.  XI,  cap.  26. 


(  17  ) 


5  IV.  Idatii  êcripta. 

X.  Duo  Idatio  scripta  tribuuDtur,  Ghronicon  scilicet 
et  Fasii  consulares.  Et  Ghronicon  quidcm  omnium  tem- 
porum  ac  eruditorum  consensu;  at  de  Fastis  anliqui  scrip- 
tores  omnino  tacent  ;  posteriores  ?ero  alii  dubitant,  alii 
etiam  incunctanter  negant.  Sed  genuinum  Idatii  opus 
esse  hos  Fastos  in^ictis,  ni  fallor  ,  argumentis  mox  §  XI 
eTincam.  Ghronicon  ParTum  paucis  abhinc  annis  pu- 
blica  donatum  luce,  cento  est  ab  imperîta  manu  ex  in- 
tègre chronico  exsectus  et  maie  consutus.  Liber  contra 
Priscillianum,  quem  anostro  Idatio  scriptum  refertTrithe- 
roius,  alterius  Idatii  seu  potius  Itarii  est,  qui  teste  D.  Isi- 
dore *  pluribus  annis  antiquior  fuit  hoc  nostro  Idatio 
episcopo  Aquiflaviensi. 

Post  haec  scripta  Tcnit  in  manus  meas  eruditi  viri  Fran- 
cisci  Girvesii  de  historia  PriscillianistarumDissertatio,  ubi 
parte  1,  num.  33  existimare  se  ostendit,Idatiumnostrum 
diversum  non  esse  ab  eo,  cujus  in  Biblioth.  PP.  tom.  5 
opus  exslat  adversus  Yarimadum  Ansanum.  Sed  cum  Ida- 
tius  noster  ad  extremum  usque  senium  annuroque  471 
aut  472  a  Gallaecia  non  recesserit  y  uti  constat  ex  chro- 
nico, obierilque  une  aut  altère  anno  post;  colligitur  inde 
Idatium  neutiquara  scribere  ea  potuisse  quae  initie  operis 
illius  contra  Yarimadum  leguntur  :  Dudum  in  Neapoli 
urhe  Campaniae  eofiêUtuttu ,  etc. 

<  De  Virit  illait.,  cap.  15. 


(  18) 

§  V.  De  époehiê  chronico  inêcriptis  et  pritnum  de  aéra 

Hiêpana. 

XI.  Ut  a  chronico  încipiamus,  utilitatem  ejusaroagnis 
viri9  SirmoDdo  et  FloriocommendataiU;  non  est ,  cur  ego 
exaggerem.  De  chronologicis  autern  notis,  quibushoc  opua 
suum  insigoivit  Idatius,  libère  atque  ingénue  dicam  nus- 
qnam  epocham  aerae  Hispanae  ab  eo  in  chronico  usur- 
patam  fuisse.  Quid  enim?GoQlinuandun[i8Uscipitchronicon 
Idatius  ab  Eusebio  et  Hieronyrao,  qui  illud  olyrapiadum 
atque  Abrahami  priuciputnque  annis  consignaferant.  Er-* 
gone  novam  ipse  exlerisque  gentibus  ignotam  adjecisset 
epocham,  quin  de  ea  quidquani  praefatus  lectores  suos 
admooeret?  Nullumne  \erbum  tolo  usquam  chronico  de 
hacnoyae  epochae  adjectione  mutiret?  Praeterea  sic istud 
chronicon  continuandura  suscepit  Idatius ^  ut  in    unum 
Tolumen  ,   quasi    unicum    esset   opus ,  et    unius  solius 
scriptoris  labor,  très  ejus  partes  compegerit ,  et  ita  com- 
pactum  promulga?erit.   Ita  Labbeus  testatur^qui  in  illo 
MS.  collegii  Soc.  Jesu  parisiensis  Eusebii  chronicon  cum 
auctariîs  Hieronymi  et  Idatii  uno  continenter  volumine 
reperiri  affirmât.  Verum  potissima  est  Idatii  ipsius  aucto- 
ritas ,  tum  in  prologo,  ubi  haec  scribit  :  Quia  ad  noêtri 
iemports  cureum,  ut  euperior  leciio  dooety  descriptio  de- 
fluxit  annorum,  Nam  Terba  ista   êuperior  leciio  chro- 
nicon Eusebii  et  Hieronymi  significavit  Idatius  praeposi- 
tum  in  eodem  volumine  :  tum  etiam  in  chronico  ad  an- 
num  XIII  Honorii,  ubi  haec  leguntur  :  Poei  eupraecrip- 
toê  eane  Arianoe  ,   qui   Hieroeolymiê   anie   Joannem 
episeopi  fueriniy  etc.  Inquire ,  lector,ab  initie  auctarit 
Idatii  y  ubinam  ille  de  his  episcopis  Arianis  menlionem 


(19  ) 

feceril?  Nullibi  inveiiies  ;  invenies  autem  in  adjeclîoni- 
bus  Hieronymi,  anno  I  olyrnpiadis  283.  Quîs  igitur  non 
yidet  Idalium  non  ila  loqui  poluisse,  nisi  cam  Hierouy- 
niiano  chronico  Hbrum  suum  quasi  appendiceni  quandara 
in  unicum  yolumen  conjiinxisset  ?  Si  au(em  conjunxit, 
€redibilene  est  novae  epochae  characlere  ,  el  quidem  lec- 
iore  non  praeroonilo,  hoc  anum  auctariam  a  reliquo  cor- 
pore  discriminasse? 

XII.  Sed  Hispanam  aeram  ,inquies,  semelalque  ilerum 
non  in  ora  tantum  libri ,  sed  intra  ipsa  Idatii  verba  repe- 
rimus.  Probe  id  scio  ;  verura  ncc  sic  quidem  mibi  certo 
persuadeam  duplicem  illam  aeram  chronico  insertam, 
alteram  anno  XV  Honorii ,  alleram  anno  Leonis  VI  esse 
ab  Idatii  mann.  Utraque  primum  libri  aerae  ab  uno  li- 
brario  adscrîbi,  el  eiinde  Iranscribi  ab  alio  potuit  in  ope- 
ris  Idaliani  contextum.  Porro  in  Faslis  MSS.  sab  Coss. 
Auguste  II  et  Paulo  (lege  Tullo)  haec,  erudilissimo 
Labbeo  teste ,  habentur  :  Hù  Coiê,  aéra  prima.  Cursus 
lunaeinventus,  Anooymus  autem  Guspinianeus  consulatu 
L.  Antonii  et  Isaurici ,  in  quem  forte  primus  aerae  bis- 
panaeannus  incidit,  pro  aéra  prima  legit  luna  prima. 
Haec  autem  varietas  argumente  est,  quantum  sibi  per- 
miserint  librarii ,  dum  antiqua  monumenta  exscribebanl , 
quando  alter  aéra  prima  scripsit,  aller  luna  prima.  At- 
que  prior  ille  Idatium  describens  aeram  primam  anno 
anle  Ghristum  33  tribuit,  quod  non  fcceritidatius.  Ilaque 
quod  evenit  in  Faslis ,  ut  naevo  illo  aéra  prima  a  librario 
deturparentur  ;  sic  etiam  contigisse  chronico  existimo 
duobus  in  locis ,  qui  nobis  objiciuntur.  Denique  distri- 
butio  aerarum^  quam  in  Chronico,  sed  in  Fastis  praeci- 
pue  animadvertirous  ,  quia  nimis  exacta ,  mihi  suspecta 
valde  est,  ut  infra  dicam. 


(  20) 

XIII.  Ego  equidem  noa  modo  non  invite  ^  ?eruin  li- 
bentissime  manusdarerohis,  qui  Idatium  Hispanae  aerae 
cbaracterismo  chronicon  distinxisse  suum  opinantur  ; 
praesertirn  quia  satis  certo  constat  hanc  epocham  in  aliquo 
U8U  publico  fuisse  circa  annuni  Leonis  VI  communia 
aerae  GGCGLXII,  uhi  chronicon  aeraro  D.  exhibet.Quippe 
apud  diligentissimum  et  eximii  candoris  vinim  Ambro- 
sium  Mortflem  ^  banc  inscriplionem  nulli  non  probatam 
legimus  : 

Albxahdriâ  CLâRISSIHâ  FBKIIIâ  vizit 
AHROS   FLUS   HIHUS   XXV,    RBCBSSIT    IN 

FACE  BBCUO  KaL.  JaH.  BRA  DIII^ 
FROIDS  FILIOS  TIXIT  AHROS  DUOS  HBH.    I. 

Yerumtamen  argumenta  supra  exposita  et  S.  Isidori  ac 
Joannis  Biclarensis  exeroplum,  qui  banc  aerae  bispanae 
epocbam  in  chronicis  suis  per  annos  principum  digeslis 
nunquam  (nisi  semel  fortasse  in  fine  Isidorus)  usurpant , 
dissentire  ab  eis  me  viris  cogunt.  Maxime  de  aeris  per 
singulos  annos  aerae  chronici  adjectis;  nam  de  duabus 
aliis  supra  memoratis  infraque  cbronici  conlextum  rejec- 
tis,  non  est,  cur  tam  constanter  refragemur  abipso  Idatio 
illis  in  tocis  inscriptos  fuisse. 

$  VI.  De  oêra  Abrahami. 

XIY.  Reliqui  cbaracteres,  nimirum  anni  Abrabami, 
imperatorum  a^que  olympiadum  ab  Idatio  profecto  sunt. 
Et  annos  quidem  Abrahami ,  Hieronymum,  Idatiumque 
latinis  scribentes  ab  januario  auspicari  argumento  est, 

>  Lib.  XI,  cap.  81. 


(21  ) 

quod  ab  iûilio  chronici  annorum  illorum  notae  continuo 
secusacolympiadumlateri  adscriplaesunt  annorum  princi- 
pam  j  quos  a  capite  adcalcemcum  annis  Jalianis  fluere  m 
in  dubiuni  yerti  potest.  Sed  tamen  quisqais  de  hoc  ambi- 
gatjlcgat  hoc  chronicon  in  ipsius  fere  yestibulo,  nimirum 
ad  annum  IV  et  Y  Theodosii  Hagni  ;  inteniel  anno  IV  pa- 
cem  Romanos  înter  el  Gothos  Idalium  consignasse,  quam 
in  Fastis  Idalius  ipse  perfeclam  fuisse  ait  quinto  non. 
octob.,  assentiturque  ei  Pagius^  Ab  hac  aulem  die  adXVII 
Tel  (  ut  demus  id  Pagio,  ne  de  nihilo  dispulemus)  ad  XIY 
anle  kal.  insequenlis  februarii ,  cui  inaugurationem  Ar- 
cadii  consignât,  in  iisdem  Faslis  Iraosiens  annum  V  prae- 
figit.  Unde  a  nemiue  negandum  puto^  Idatium  annos  abra- 
hamiticos  et  imperatorios  a  januarî»  auspicatum  fuisse. 
Ad  annum  praeterea  IV  Hajorani  et  Leonis  idem  obser- 
vare  licet.  Nam  ibi  Idatium  a  februario  ad  novembrem , 
decem  continues  menses ,  sub  unius  ejusdemque  anni 
nota  decurrit.  Si  autem  ab  octobri  initiuro  annorum  su- 
meret,  uti  assidue  inculcat  Pagius,  cumad  §"^  Idatius  qui 
supra  pervenit,  aut  etiam  antea,  novum  annum  designas- 
set.  Sed  id  saepiu»  recurret  in  notis. 

XV.  Nunc  autem  deHieronymo  dicamus,  qui  anno  XX 
Gonstantii  Constantini  Magni  filii  haee  scribit  :  Julianuê 
frater  Galli  Mediolani  Caesar  appellatur  FUI  Idus 
novemh.  subsîgnatoque  mox  anno  XXIejusdem  Gonstantii 
ait:  Rêliquiae  Apostoli  Timoihei  Consianiînopolim  in* 
veciae  êunt.  Atqui  Idatius  in  Fastis  contigisse  id  testatur 
die  kal.  junii.  Neque  est,  qui  CTCCtionem  banc  longius 
protrahat  ;  nisi  Theodorus  Lector  ',  qui  tamen  in  diem 


'  In  CriUcaan.  481,  nom.  2. 
*  Lib.  Il  Collectan. 


(  22  ) 

XXIV  ejuadem  menais  juDÎi  illa  referl.  Hîeronymus  ergo 
a  noTembri  in  proximum  jiinium  procedens  noTum  an-* 
num  inchoayit.  Quo  igitur  mense  nisi  janaario  ?  Certe 
«ulumnum  non  exspeclavit.  Verum  etEusebium  in  latino 
ehronico  annorum  principum  exordium  a  janaario  capere 
olarissime  constat.  Siquidem  Gonstantini  Slagni  anno  VU 
mortem  adnectit  Diocletiani.  Verene  an  faiso,  quod  dis* 
pulat  Pagiu8^,nihil  nunc  refert,  adnectit.  Eam  autem  mor* 
tem  eyenisse  narrât  Idatius  in  fastisIIInon.dec.Narraturas 
deinde  Eusebius  nuncupalionem  triuro  Gaesaram  Grispi, 
Licinii  et  Gonstantini ,  qnae,  eodem  Idatio  teste ,  facta  est 
die  kal.  martii  proxime  insequentis  ,  annum  ejusdem 
Gonstantini  Hagni  VIII  praescripsit.  Âtque  decembrem 
intérêt  roarlium  duos  tantuni  numeramus  menses,  janua- 
rinm  et  febriiarium.  Puto  Eusebiuni  principium  illius 
anni  VIII  Gonstantini  februario  non  illigasse.  Haec  plu- 
ribus  confirmari  possent  ;  sed  ea  satis  fore  Petavio  credam, 
qui  de  Eusebio  probabile  tantum  ac  Terosimile  esse  scri- 
bil  '  annos  ab  autumno  cum  Syris  inchoare. 

XVI.  Gum  eruditissimo  tamen  Pagio  non  ita  paucia 
agendum  est  mihi  ;  quia  et  frequentius  et  asseferantius 
neque  de  solo  Eusebio  verum  de  Hieronymo  etiam  alque 
Idatio  id  ipsumincritica  affirmât,  exque  bac  sua  opinione 
methodum  praescribit*,  «  certum ,  ut  ait,  et  facilem  ad 
eusebianorum  ,  hieronymianorum  et  idatianorum  anno- 
rum  ineundam  rationem  ;  et  non  tantum  ad  agnoscendos 
erroresEusebii,  Hieronymi  et  Idatii.sed  et  eorum  omnium, 
qui  eosdem  perperam  citant*»  Igitur  bac  ipse  opinione 
imbutus,  cum  Idatium,  quem  quia  non  viderat  Emin. 

*  In  Critica  an.  316,  n.  8. 

«  Ration.  pi«  3,  lib.  ï  ,  c.  10. 

^  Dissert,  de  periodo  graeco-romana ,  num.  70. 


(23) 

Baronius  atque  adeo  annalibus  suis  non  inseruerat^  magna 
ex  parte  in  sua  crilica  describendum  sibiesse  censuit,  saepe 
corrigat,  suggillet  ac  sinistre  interpretetur,  propterquc  a 
me  fréquenter  redarguendus  sit;  altîus  hanc  de  aunorum 
idatianorum  exordio  disputationem  repetere  alque  perspi- 
ouisargumenlis  definire  nunc  statui,  ne  cui  postea  videar 
ex  lubidine  potius  yiro  doclissimo  contradicendi  ,quara  ex 
officiosoldatiaradefendendi  studio  illi  fréquenter  refragarià 
Xyil.  Igitur  cum  in  chronico,  quale  illud  habemus  ab 
Hieronymo,  annos  Abrahami  e  regione  annoruro  princi- 
pum^  neque  laturo  unguero  superius,  aut  infèrius  con* 
signatos  Tidearous;  qiiis  sibi  a  Pagio  persuaderi  paliatur 
latinum  Eusebium  (ne  de  graoco  aulhographo  dispulemus) 
Hieronymum  acidatium  Abrahami  annos  ab  octobri,  prin-* 
cipnrovero  a  januario,  ut  demonstratum  est,  auspicari? 
Praesertim  cum  annos  olympiadicos ,  quibus  principium 
aliud  dederunt,  quara  imperatoris,  alio  etiam  loco  Tel 
anterius  Tel  posterius  désignasse  perspicuum  sit.  Praeter- 
ea  ita  Idatius  a  mullipiicandis  in  epocbis ,  quas  usurpât, 
annorum  initiis  abborret,  ut  siquando  principes  impe- 
rium  adeunt  post  januarium  poslque  praenotatum  in 
cbronico  currentem  annum ,  aut  noTam  aditi  imperii 
notam  non  adhibeat  ;  Tel  si  eam  adhibet,  cum  primum  se 
dat  occasio,  supprimât;  quippe  récurrente  proximo  ja- 
Duario ,  etiamsi  principatus  expletus  non  sit  annus  pri- 
mus,  secundum  désignât.  Cujus  utriusque  exempta  habes 
in  Placido  Valenliniano,  in  ATito,  Majorano  et  Leone. 
Prudens  sane  consilium  quo  cautum  esse  Toluit ,  ne 
chronologiae ,  qnae  res  est  satis  per  se  implexa,  noTae 
offunderentur  tenebrae,  quibus  lector  praepeditus  in  er^ 
rorem  laberctur.  Non  longe  abibo,  neque  a  Tia,  cui  in- 
sislere  dcbeo,   rccedam  ,  dum  oslendo   interpretationem 


(24) 

hanc  de  anois  eusebianis,  hieronymianis  ot  idattanis  ab 
oclobri  8i?e  aulamno  îocipienlibas  (  praeterquam  quod 
falsaest)  sexcenloram  erroram  causam  non  solum  tironir 
bus  sed  eliam  chronologis  non  indoctis  fularam  esse. 

XyiII.  Porro  idem  doctissiraus  Pagius  ,duai  de  bac  re 
dispulat ,  non  sine  aliqua  errorisac  contradictionis  specie 
loculus  est.  Nam  testimonio  Eusebii  adducto  *  scribentîs: 
Colliguntur  omneê  anni  Abrahami  usquê  ad  Nativi-- 
taiem  Chriêti  anniTI.  XV :  incluso  scilicet  in  bis  anno 
primo  Christi,  subjungil:  Ctrium  têt  anno  juliano  XLIIl 
Euêebium  primum  incamationis  annum  incêpisêê.  El 
nequis  ila  possit  baec  interpretari,  quasi  sensus  sit  Ease- 
bium  Ghristi  ortum  illi  anno  Abrabami  alligasse  ,  qui  ab 
antumno  anni  XLIII  juliani  exordiuro  surapsit ,  conlinuo 
addit  :  Euêêbium  incamationU  principium  ab  anno 
juliano  XLIII repeierê,  Vrincipium  inearnaliouis  (sump-* 
ta  incarnatione  pro  nalivita(e)  prout  nune  loquiraur, 
diem  Gbristi  nati  primum,  aut  aliqucm  illi  proiimum 
esse  nemo  non  falebilur,  sicut  nemo  item  est,  qui  nés- 
ciret  annos  julianos  a  kal.  januarii  initium  capere.  Cum 
igitur  Eusebius  ,  Graecos  imitatus ,  alligaverit  natalem 
Gbristi  diei  sexlae  januarii  anni  ejusdem  Abrabami  IL 
W ,  poluitne  Pagius  sine  erroris  ac  contradictionis  specie 
scribere  incamationis  initium  ab  anno  juliano  XLIII  Eu- 
sebium arcessere  ?  Nam  diesillaVI  januarii,  Eusebius  cui 
natalem Gbristi  adscripsit ,  VI  pariter  erat  dies  anni  XLIIII 
juliani;  siquidem  iste  inchoatus  est  die  prima  ejusdem- 
met  januarii.  Igitur  quemadmodum  etiam  si  Eusebius  an- 
num, cui  adnectit  incarnationem,  ab  octobri  anni  XLIII 
juliani  auspicatus  fuisset,  non  propterea  dici  posset  eum 

I  Dittert.  de  periodo  graeco-romanA ,  n»  78. 


(25) 

Christi  natalem  aliciii  ex  tribus  prioribus  ejusdem  anni 
meosibus  oclobri,  norembrî  ant  decembri ,   neque  consu* 
latu  Leniuli  et  Hessallini  adscripsisse  ;  quia  et  consulalus 
iste  et  très  illi  menses  finiti  jam  erant  die  sexta  insequen- 
tis  januarii;  ita  neque  affingi  Eusebio  polest  eum  aiino 
XLIII  juliauo  natalem  Christi  alligasse  quandoquidem 
aoDus  hic  non  minus  ac  très  illi  menses  consuIatusLen- 
tuli  et  Messallini  eadem  illa  die  sexta  penitus  eifluxerat. 
XIX.  Ego  sane  non  i^idco,  curPagius,  qui  in  apparatu 
ad  annales  n^  146,  cui  inscriptus  est  annus  julianus  XLIII, 
dissertis  verbis  fatetur  :  Euêehiutn  exutimaêêe  Chrùtum 
natum  die  êemtajanuarii  sequentiê  anni ,  quem  ibidem 
n^  153  ipse  XLIII  ex  juHanis  facil  ;  non ,  inquam  ,  video, 
cur  in  critica  ^  Petavium  corrigat,  quod  in  cundem  an- 
num  XLIIII  julianum  Eusebium  Christi  natalem  retu- 
lisse  scribat.  An  quia  Eusebius  annos  ,  quibus  chronicon 
suum   insignivit  ,  abautumno,  ut  exislimat  Pagius,  in- 
choavit ,  annos  julianos,  quos  nunquam  usurpât,  a  suis 
finibus  avellere  potuit,  efficereque,  ne  XLIIII  annus  kaL 
ejusdem    mensis  januarii  ,   cujus   sexlae   diei    natalem 
Christi  annexuit,  inchoatus  fuerit  ?  Obser?averat  Petavius  ^ 
priusquam  Pagius  ,  yerisimile  esse  annos  eusebianos  ab 
autumnoexordiumsumcre  :  attamcn  ,  quia  major  eusebia- 
norum  pars  cum  julianis  sequentibus  concurrit,  suadet 
ut  in   usu  annus  Abrahami  exempli   gratiâ  II.XV,  cum 
XLIV  juliano  confcratur,  quorum  per  novem  mensescon- 
currit  non  vero  cum  XLIII  cum  quo  praedicto  anno  Abra- 
hami II.Xy  trium  tantum  mensium  communilas  est.  Et 
haec   qnidem  PetaTÎus  consultissime  :   nam  quaenam  , 


'  Ad  ann    XIV,  no  6. 

3  Bation.  pt«  2,  lib.I,cap.  10 


(26  ) 

rogo,  chronologiae  confusîo  et  perlurbatio  est  ,81  aut  an- 
num  Christi  primum  cum  abrabamitico  II.XY  a  die  seita 
januarii  conjungens  eundem  sejiingas  ab  aono  juliano 
XLiy,  qui  sex  prius  diebus  inchoatus  fuit?  antChristuni 
tiatum  asserens  consulatu  Augusti  XIII ,  natnm  esse  neges 
eodem  illo  anno  juliano  XLIV,  atque  eos  eliam  carpas, 
qui  hocaffirmaDt.Annon  consulatusiste atque annusXLIV 
julianus  eadem  die  initium  habuere?  8ed  miseret  oie  hu- 
roanae  imbecillitatis,  dum  YideoeumdemmetPagium  idip- 
sum,  quod  in  Pctavio  hic  reprehendit,  alibi  ^  probare,pe- 
tavianaque  régula  utendum  esse  docere.  Agens  enim  de 
anno  II  imperii  C.  Galigulae,  haec  scribit  :  Aller  imperii 
Galigulae  annus  Christi  potius  38 ,  quam  39  est ,  cum  38 
Christi  annus  correspondeat  novem  ejusdem  secundi  im- 
perii anni  mensibus  y  39  Tero  tribus,  39  Tero  tribus  tan* 
tum  iisque  incompletis. 

XX.  Auget  deinde  tenebras  Pagius,  inquiens  ^:  In  aéra 
Dionysiana  primiis  Christi  annus  inchoatur  kal.  januarii 
anni  juliani  XLVI.  Namque  annus  julianus  XLIII  annîs 
tribus  a  XLVI  dislat;  et  qui  uatalem  Christi  anno  ju- 
liano XLIII adscri bit,  illnm  très  anterius  annos  statuere 
censetur ,  quam  qui  enm  ron.Mgnat  anno  XLVI.  Cumergo 
dixerit  Pagius  Eusebium  adiigasse  natalem  Christi  anno 
juliano  XLIII,  Dionysium  vero  anno  XLVI ,  nemo  ipsuro 
audiet,  quin  sibi  persuadeat  natalem  Christi  eusebianura 
annis  tribus  dionysianiim  anteire.  Sane  doctissimo  viro 
haec  Pagii  irerba  imposuerunt ,  ut  crederet ,  quod  modo 
inquiebam,  quodque  ipso  ita  exposuit  :  «Eusebio  anexo  cl. 
ano  priroero  deChristo  al  aïïo  43  juliano,  y  Dionysio  al 


'  Prolog,  ad  dUsert.  Hyp.  n»  XV. 
*  Dissert,  deperiodo  graeco-rom.,  no  70. 


(27  ) 

46 ,  como  dize  Pagi  en  la  dîssert  :  del  periodo  Greco-Rom. 
nom.  78  y  79.  En  fuerza  de  eslo  elque  de  los  anos  de  Abra-- 
han  qiiiera  sacar  los  de  Chrislo  ,segun  nos  olros  los  conla- 
iDOs ,  se  ha  de  diferenciar  en  très  unidades,  etc.  »  Deceptus 
est  Tir  cl.  Pagium  legens  ,  et  ex  eo  hausit  natalem  Ghristi 
eusebianuni  tribus  annis  dionysianum  praevertere.  Neque 
hic  stelit  error.  Faotam  exinde  est ,  ut  haec  labes  in  no-* 
^am  chronici  editionem  ab  ipso  ornatam  derifaretur.  Ne- 
que  enim  animadvertit  yir  doctissimus  ,  Hieronyroum 
non  potnisse  finem  chronico  suo  imponere  Abrahamianno 
2395,  imposuisse  vero  anno  2394.  Vide  infra  n^  XXVf 
et  seqq.  Quin  etiam,  quod  valde  mirandum  est,  Pagius  qui 
in  hune  errorem  Florium  induxit,  eum  ipsc  non  contraxit  ; 
nam  Idatii  chronicon  ab  anno  Abrahami  2395  exordiri 
existimare  se  ostendit ,  cum  anno  post  ejiis  inilium 
sexto  annum  2400  adscribat. 

XXI.  At  Pagius,  inquies  ,  eodem  illo  loco  conlrarium 
expresse  docuit;  nam  conceptis  Terbis  edixil  :  <<  Constat  Eu- 
sebium  annos  incarnationis  triennio  ante  aeram  diony* 
sianam  incboare.  »  Audio  equidem.  Verum  diversilale  illa 
annorum  eusebianorum  et  julianorum  dislentus  ila  scrip- 
tionem  suam  obscurat ,  ut  ipse  pugnantia  loqui  videa- 
tur;  et  lector,  cujus  modo  memini,  neque  indoctus, 
neque  indiligens ,  quique  a  Pagio  de  inilio  annorum  ida- 
tianorum  dissentit,  quos  non  ab  octobri,  sed  a  januario 
fluere  opinatur,  in  errorem propter  ipsum  lapsus  sit.Ilaque 
ut  faos  scopulos  CTitaret  Hieronymus  (nam  verissimeidem 
Pagius  alibi  seripsit  *  :  Periodorum  multiplicatio  me* 
moriae  anirooque  onerosa  est)  licet  in  chronico  Eusebii 
annos  abrahamiticosabautumno  deduclos  invenerit  (quod 

'  Dittcrt.  de  periodo  graeco-rom.,  n»  70. 


(28) 

in  praesentiarum  nihil  atlioel  qaaerere)  eos  atque  etîaia 
imperalorios  cumjulianis  et  cîirilibus  annisKomanorum, 
quibud  chronicon  illud  latinum  faciebat^quibusque  igno- 
ta  eralSjrorum  annos  putaodi  ratio,  a  januario  incboaYit, 
no  triplici  periodo  ,  altéra  Abrahami ,  altéra  olympiadis, 
tertia  denique  principum  ^  quarum  unaquaeque  diverso 
ao  alio  mense  annos  suos  auspicaretur,  lectornm  aniraos 
obrueret.  Porro  quantumsibîHieronymusiudulserit  in  yer- 
tendo  Eusebii  chronico  disertis  ipse  Terbis  in  praefatione 
professus  est,  dum  ait ,  se  esse  et  interpretis  et  scriploris 
ex  parte  officie  usum.  Idatiumautem  Hieronymum  imita- 
tum  fuisse,  tam  mihi  certum  est ,  ut  chronicon  Graecani| 
quale  ab  Eusebio  prodiit ,  ne  quidem  legisse  putem. 


§  VII.  De  annU  OlympiadicU. 

XXII.  De  bis  aliter  ac  de  abrahamiticîs  et  imperatoriis 
statuendum  est,  incunctanterque  asserendum  Eusebium, 
Hieronymum  et  Idatium  aestÎTO  tempori  olympiadum  ini- 
tium  alligasse  ;  idque  ipsarum  olympiadum  positu  alque 
consignatione  teslatum  reliquisse.  Quapropter  in  noi^is- 
sima  Idatiieditione  non  rectc  factum  est,  dumanni  olym- 
piadici  cum  abrahamiticis  et  imperatoriis  ex  aequo  confe- 
runlur;  quasi  illi  non  secusac  isli  a  jaunuario  numerandi 
sint.  Non  ita  profecto  connectendi  fuerunt  in  chronico 
harum  epocharum  anni,sed sexto  praelerpropter  menseab 
inilio  et  fine  aliorum  încipere  et  desinere  debucrant  olyra- 
piadici.  Idnosdocetclarissiroe  Idalius,  dum  in  editione  sir^ 
mondiana  ,  quae  expressa  est  ex  unico  Ms.  quod  superest, 
olympiadem  CGXG  non  e  regione  anni  II  Theodosii ,  scd 
inferiusnicdio  utique  spalio  inter  II  et  III  ad  §  Alexan- 


(29  ) 

driae  inscripsit.  Quod  reliquo  deinceps  chronico  lolies  re- 
tinet ,  quoties  librariorum  incuria  depraTatus  non  est.  In 
quo  Eusebium  el  Hieronymum  secutus  est,  qui  in  hoc 
ipsi  praeiverunt.  Nam  Eusebius  inler  VU  el  YIII  Dîo- 
cletiani ,  et  inter  I  et  II  Constantini  annos  aequali  ab 
iitrisque  inter?allo  olympiades  GCLXYIII  et  CCLXXII  con- 
signant. Hieronymus  etiam  inter  annos  ejusdem  Constan- 
tini XXy  el  XXVI  alque  XI  et  XII  Valentis  olympiades 
CGLXXyiII  et  CCLXXXIX  inscripsit.  Plurima  sunt  hujus- 
modi  exempla  loto  sparsa  chronico  Ycnetiis  anno  1483 
et  Basileae  anno  1529  impresso.  Sed  ista  tanlum  placuil 
adducere,  quae  nullum  relinqunnl  \itilitigationibu8  lo- 
cum. 

XXIII.  Nec  mirari  débet  leclor,  si  annos  abrahamilicos 
secus  ac  olympiadicos  a  januario  initiam  ducere  apud Euse- 
bium et  Idatium  dixerim.  Nam  practerquam  quod  id  evin- 
cunt  exempla  superius  adducla;  annus  ab  autamno  iniens, 
qualemTuItPagius,Syris,utdictum  est.  tanlum  in  usu  erat, 
illisque  solis  notus;  al  annus  olympiadicus  ab  aestale  in- 
cipiens  et  in  aestatem  anno  consequenti  desinens ,  cunclis 
gentîbus,  qua  late  patebat  Romanum  imperium,  erat  no- 
tissimus,  alque  ab  omnibus  una  eademque  ratione  puta- 
batur.  Quapropter  aequale  errandi  periculum  lecloribus 
crearetur^  si  annus  olympiadicus  in  chronicon  inserlus 
esset  cum  anno  juliano  parîli  cursu  fiuens  quam  si  induc- 
tus  esset  annus  Abrahamiticus  cum  Syrorum  civili  anno 
decurrens.  Sed  faaec  certa  cunclis  esse  debent.  Silentio 
tamen  ea  praeterire  noiui  propter  Pagium  et  Florium , 
quorum  ille  annos  olympiadicos  ab  octobri,  hic  a  januario 
numerandos  esse  in  noslro  chronico  docenl,  cum  eos  a 
mense  juIio  Idatius  certissime  anspicalus  ait. 


(  30) 


§  VIIL   Quoto  jibrahami  anno  Idatiuê  chronicon  in- 

choaverit  ? 

XXIV.  Nunc  autem  quoniam,  qaae  hucusque  dicta 
8unt  deinilio  anni  olympiadici ,  deque  illîus  tam  apud 
Graecos  quam  apud  Lalinos  usurpalione,  nola  suât  apud 
omnesy  solius  Ceosorini  testimoniam  adducam,  non  ut 
rem  îndubîam  confirmem  ;  scd  ut  ex  eo  ad  annum  pri- 
mum  et  ullimum  Auctarii  idatiani  inquirendum  transea- 
mus.  Igitur  Gensorinus  :  «  Hic  annus ,  ait ,  cujus  velut 
i>  index  et  titulus  quidam  est  Ulpii  et  Pontiaui  conaula- 
r>  tus,  ab  olympiade  prima  millesimus  est  et  XIY  ex  diebus 
»  tantum  aestatis ,  qnibus  agon  olympiens  celebratur.  A 
»  Roma  autem  condila  DCCCCXCI  et  quidem  a  Pâli-*- 
»  libus ,  unde  urbis  anni  numerantur.  Eorum  Tero 
»  annorum  y  quibus  julianis  nomen  est  ,  GGLXXXIII 
>  sed  ex  die  kal.  januarii.  »  Haec  Censorinus.  Ex  quibus 
liquide  constat  annorum  olympiadicorum  iniiium  alle- 
gandum  fuisse  ab  Hieronimo  et  Idatio  diebus  aestalis  ,  ne 
novam  atque  insolentem  eos  numerandi  rationem  in  chro- 
nicon inferrent.  Alque  exinde  etiam  demonstrari  posse 
existiroo,  Hieronymum  roauum  a  chronico  sustulisse  anno 
Abrahami  II.GGGXGIV,  olympiadis  GGLXXXIX  anno 
tertio,  mense  hujus  sexto  labeote,  Ghristi  toto  juxta  Eu- 
sebium  GGGLXXX  ;  proptereaque  Idatium,  qui  sequenti 
anno  calamum  applicavit  eidera  chronico  conlinuando^ 
consignare  in  vestibule  operis  sui  debuisse  annum  Abra- 
ham! ILCGGXGV  ,  olympiadis  praedictao  annum  item  III, 
Ghristi,  si  hac  epocha  juxta  Eusebii  opinionem  u»us  fuis- 
set,  annum  GGGLXXXL 


(31  ) 

XXy.  Itaque  annum,  quem  lot  characlerihus  désignât 
Ceosorinus,  euDdem  esse  eum  anno  238  aerae  vulgaris, 
autumant  hoc  tempore  plerique  omnes.  Âbeo  aiitem  anno 
usque  ad  finem  chronici  Hierooymiaiii  GXL  anni  Dume- 
rantur;  siquidem  illud  fiiii?it  consulatu  Valenlis  YI  et 
VatentiDiani  junioris  II ,  qui  aonura  aerae  diouYsiaoae 
GCGLXXVIII  aperuit.  Atqui  hoc  aono  numerasse  uecesse 
est  HieroDymum  GGCLXXX  id  est,  duos  amplius  annos 
quam  Dionysius ,  quotquot  ab  ioilio  aéra  Ghrisli  euse* 
biaoa  dionysianam  anleverlit.  Quisquis  ergo  anliquis  hie- 
ronymianis  chronici  eiempluribus  credidil,  in  quibus  an- 
nus,  que  desinit  Hieronymus  GGGLXXXI,  Ghristi  desig- 
nalus  est ,  falsus  est  vehementer.  Namque  ex  epocbis , 
quarum  auni  eodem  dierum  numéro  constant,  neque 
plures  una  quam  alia,  neque  pauciores  in  eodem  spatio 
temporis  uumerare  potest.  Quare  si  ab  anno  primo  aerae 
communis  usque  ad  consulatum  Valenlis  YI  haec  aéra 
378  annos  numerat,  eosdem  non  autem  piures  eusebia- 
nam  pulare  necesse  est.  Quod  si  in  chronico  Hieronymiin- 
venis  annos  GCGLXXXI ,  scito  id  sine  subdititia  unius 
anni  intercalatione  fieri  non  potuisse.  Rursus  si  Hierony- 
musab  anno  XY  Tiberii  et  XXX  Ghristi  ad  XIY  Yalenlis, 
hujusque  interitum  GGGLI  annos  fluxisse  af&rmat  *  aut 
in  hacsumma  XY  Tiberii  et  XXX  Ghristi  annum  includit, 
aut  librariorum  negligentia  corruptus  etiam  est  ille  locus. 
Idatius  profecto  annos  tantum  GGGL  numerat,  ut  sta* 
tim  demonstrabo  ;  et  argumentum  ex  lot  characteribus 
cerlisque  po»itionibus  modo  deductum  sumroam  illam 
GCGLXXXI  annorum  a  natali  Ghristi  eusebiano  ad  exitum 
Yalentis,  sextumque  illius  consulatum  manifestae  falsi- 

I  In  Prœfat.  ad  chron.  edit  BmîI.  1529. 


(3^) 

latis  coiiTÎncit,  atque  adeo  et  postremam  banc  aiiDorum 
GGCLI  a  XV  Tiberii  et  XXX  Christi  ad  ejusdem  Valentû 
morlem;  nisi  si  annus  Tiberii  XV  et  Cbristi  XXX  haoc 
eandem  summam  ingrediatur. 

XXVI.  Ubi  semel  demonstratam  est  Hieronymum  chro- 
nicofinem  fecisse  anno  natalis  Christi  easebiani  GGCLXXX, 
non  est,  cur  erudilissimus  Florins  illud  absoirisse  inficie- 
tur  anno  Âbrafaami  II.CGGXGIV.  Gaeterum  ad  hoc  ipsum 
comprobandum  novum  praebet  nobis  argumentam  Cen- 
sorinus,  dum  consulalum  Ulpii  et  Pontiani  incidisse  ait  in 
annumex  jnlianis  GGLXXXIII.  Nam  si  ex  hissubducasan- 
nos  XLIII,  qui  ante  natalem  christi  eusebianum  decur^ 
reraoty  habebis  GGXL,  his  adde  CXL,  quos  ex  Fastis 
elicies  a  consulaln  illo  ad  consulalum  Valenlis  VI ,  sum- 
mam conficies  annorum  GGGLXXX.  Quibus  tandem  si 
annos  Âbrahami  adjicias  IL  XIV  y  quos  anle  natalem  Ghristi 
Eusebius  numera?erat,  conficient  anni  II.GGCXGIV.  Hoc 
igitur  anno  Abrahami  Hieronymus  chronicon  absoNit  j 
atque  insequenti  II.GGGXGV  Idatio  illud  continuandum 
dereliquit. 

XXVII.  Ut  autem  Fiorius  crederet,  Hieronymum  ad 
annum  usque  Abrahami  II.GGGXGV  chronicon  perduxisse, 
fefellerunt  diclum  virum  tum  libri  editi,  qui  in  fine  Auc- 
tarii  hieronymiani  hune  numerum  exhibent,  tum  Pagius , 
cujus  Terbis  propter  magnam  viri  auctorilalem  sine  dis- 
cussione  subscripsit.  Gaeterum  Pagius  de  annis  Abrahami 
ila  diserlis  verbis  pronunciat  *  :  a  Epocha  aborlu  Abrahae, 
»  quam  Eusebius,  Hieronymus  et  Idatius  in  chronicis  ad- 
»  hibent,  auspicatur  anno  periodi  graeco-romanae  3477  et 
)i  quidem  a  primo  die  octobris.»  Igitur  si  spretis  anni  illius 

I  Dittert.  de  periodo  graeco-romana ,  n»  78. 


(33) 

mensibus  octobri,  noTembri  atqae  decembri  primum 
Abrahami  anoum  anno  insequeoli,  id  est,  periodi  Graeco- 
Romanae  3478  illigasset  Pagius  (ut  illigandum  esse  mo- 
nuit  PetaTius,  illigalque  re  ipsft  Florius),  nuoquam  pe- 
riodi Graeco-Romaoae  par  annorum  numerus  epochae 
abrahami licae  Dumero,  neque  impar  impari  respouderet. 
At  si  HieroDymus  ad  anoum  XIV  Valentis,  quo  finiit 
ehronicon,  consignaTÎsset  anoum  Abrahami  II.GGGXGV  ; 
cum  Pagius  periodi  Graeco-Romanae  annura  5871 ,  eidem 
anno  Valentis  XIV  inscribat,  par  hujusmodi  periodi  nu- 
merus pari  epochae  abrahamiticae  respondet,  et  impar 
impari,  ut  per  se  liquet.  Restât  ergo,  ut  Hieronymus  anno 
Abrahami  II.CCGXGIV  non  Tero  II.CGGXGV  chronico 
suo  finem  fecerit.  Id  quod  et  cognoTisse  et  approbasse 
condemnet  Pagiuro  y  supra  n®  XX  observatum  est. 

XXVIII.  Sed  jam  ex  ipso  Eusebii  chronico  rem  de- 
monstremus.  Igilur  Eusebius  in  chronico  annum  Abra- 
hami II.XX  adneclit  anno  Augusti  XLVII,  qui  fuit  aerae 
Tulgaris  IV.  Ergo  necesse  est ,  ut  eiinde  decimus  quisque 
annorum  Abrahamiticorum  in  IV  post  decimum  quemque 
ejusdem  aerae  Yulgaris  incidal.  Ita  annus  Abrahami  2030 
incidet  in  dionysianum  14;  Abrami  2040  in  dionysia- 
num  24.  Abrahami  denique  2400  in  annum  aerae  com- 
munis  384.  Et  sane  Idatius  ab  eodem  hoc  anno  Abrahami 
II.  GGGG,  qui  ex  decennalibus  primus  ipsi  occurrit,  ad 
U.  GGGGLX  decennia  cuncla  praedicto  ordine  distribuit. 
Neque  hic  ordo  in  chronico  turbatus  est,  nisi  postquam  re- 
liquae  omnes  numerorum  notae  extrema  libri  parte  corrup- 
tae  sunt.  Hune  ordinem  praefert  editio  Sirmondiana ,  qui 
nuUo  modo  praeyertendus  erat ,  Iraductis ,  ut  modo  factum 
est,  annorum  abrahamiticorum  decadibus  in  III  post  deci- 
mum quemque  aerae  dionysianae  annum.  Nam  et  Pagius 

3 


(34j 

ip8e  huno  ordinem  unice  laudat  in  chronicb^  primamque 
illam  decadem  anno  YI  Theodosiî  Magni,  qui  Florio  est 
aerae  communis  484,  adligaTÎt.  Jam  ergo  si  anno  diony- 
siano  GGGLXXXIV  respondet  aonus  Abrahami  II.  GGCG , 
dionysiano  379 ,  quo  Idatius  chronicon  exorsus  est,  alius 
respondere  non  potest  nisi  Abrahami  annus  II.  GGCXGV. 
XXIX.  Qoapropler  neminem  deinde  fallat  regala ,  quam 
praescribit  Pagias  *  ad  annos  aerae  dionysiaoae  ex  abraha- 
miticiserueDdos.Niinirain  ait  subducendos  esse  ex  abraha- 
miticis  annos  2017,quique  posthancsubductionemreliqui 
fient,  exhibebunt  annum  dionysianum.  At  quoto  mense 
illum  exhibebunt  ?  Octobri  scilicet ,  atqne  adeo  post  no- 
▼em  illius  menses  jam  elapsos.  Exempli  gratia,  ex  anno 
Abrahami  2018  detrahe  2017,  restât  I.  Itaque  elicitur 
annus  primus  Dionysianus,  sed  non  tune  incipiens  sed 
decimum  mensem  tum  decurrens.  Et  haec  quidem  juxla 
Pagii  opinionem ,  qui  annos  idatianos  ab  octobri  auspi- 
catur.  Gaeterum  qui  eos  a  januario  insequenti  numeret,  ut 
numerat  quidem  Florins,  ex  ea  régula  annum  I  dionysia- 
num  eliciens  planissime  decipietur.  Namque  Abrahami 
2018  ab  octobri  inchoatus  non  nisi  decimo  mense  annum 
primum  dionysianum  assequitur ,  quippe  hic  Pagii  sen- 
8U8  est  ;  annus  idem  abrahamiticus  a  januario  sequenti  in- 
cipiens annum  eundem  dionysianum  nulla  sui  parte  asse* 
quetur.  Quare  qui  annos  eusebianos,  hieronymianos , 
idatianos  a  januario  auspicetur,  ex  eorum  abrahamîticis, 
ut  eliciat  dionysianos  ,  detrahere  débet  2016  non  autem 
2017 ,  sicut  ut  eliciat  annum  primum  Ghristi  eusebianum 
subtrahere  débet  2014  non  Tcro  2015. 

'  Ditsert.  de  periodo  graeoo-roroana  ,  n.  79. 


(35) 


§  IX.  De  anno  Olympiadieo ,  quo  Idatius  êaorêuê  $4t 

ekronioon. 


XXX.  Nunc  quod  de  anno  Olympiadieo,  quo  desiit 
Hieronymus,  et  unde  Idatius  exorsus  est,  asserui,  paucis 
coroprobabo.  Porroquod  adidatiam  attinet,  ipseper  se  lo- 
quitur;  nam  post  sesquiannumab  incepto  chronicoOlym- 
piadem  CCXG  praefixit  ,  utî  ex  editione  sirmondianà 
constat.  Itaque  de  Idatio  ambigi  non  potest  a  septimo  cir- 
citer  mense  anni  III  Oiympiadis  CGGLXXXIX  auctariam 
suum  auspicatnm  fuisse.  Hinc  consequens  est  Hierony^ 
mum  sexto  ejusdem  anni  Olympiadici  mense  chronicon 
suum  absolvisse.  Quod  ctiam  ipse  aperte  testatur  cura  ab 
Olympiade  I  ad  consulatum  Valentis  VI  fluxisse  affirmât  * 
annos  Olympiadicos  MGLY,  non  quidem  intègres;  hujus 
enim  postremi  anni  sex  tantum  menses  elapsi  erant,  cum 
clausulam  chronico  posuit.  Sed  hoc  salis  fuit,  ut  ab 
Olympiade  prima  usque  ad  annum  illum  Valentis,  cbro- 
nici  ultimum ,  1155  annos  numerarel.  Totidem  namque 
deducesexintegrisOlympiadibus  288,  qnatermultiplicatis 
et  tribns  insuper  annis  Olymp.  GGLXXXIX.  Ex  hoc  au- 
tem  testimonio  Hieronymi ,  sed  praecipue  ex  Idalio  salis 
certo  colligimus  post  ulriusque  tempera  adhaesisse  chro- 
nico Hieronymi  labem  illam,  qua  nunc  imo  vero  a  tem- 
père Harcellini  Comitis  (si  yerum  est,  quod  hic  narrai  in 
praefatione  chronici  sui)  sordel,  praeferendi  in  fine  annos 
mundi  V.DLXXIX  sive  Abrahami  ÎÏ.CCCXGV  et  Olym- 
piadis  M.GLYI,  qualibet  ex  bis  epochis  une  aucla  anno. 

*  Ita  in  multit  manatoriptit  reperiri  tetUior  Pootaen*. 


(36) 

Quod  etiam  meDdum  irrepsit  in  Socratem  y  qui  necem  Ya- 
lentis  consignât  anno  olympiadis  289.  Sed  quidquid  de 
occasione  ao  tempore,  quo  hoc  vitium  chronicon  hierony- 
mianum  occiipaTit,  a  nemine  tamen  neganduin  esse  puio, 
aut  Idaliumilludnouoffendisse,  aut  si  offendit,  correxiase, 
ut  ex  diclis  abunde  liquere  exislimo. 

XXXI.  Quod  ut  ilerum  clarius  demonstrarem  ^  non 
pigebit  arguroenlum  bic  repetere  deduclum  ex  compara- 
tione  annorum  olympiadicorum  cum  abrahamiticis.  Igi- 
tur  cum  Eusebius  olympiadi  inilium  fecerit  anno  Abra« 
hami  1240,  cui  primum  olympiadis  supposuit,  necesse 
est,  ul  annum  1155  olympiadicum ,  qui  fuit  annus  lerlius 
olympiadis  CGLXXXIX ,  anno  Abrabami  II.GGCXLIV, 
annum  Tero  quartum  ejusdem  olympiadis  (qui  primus 
occurrit  in  Idalio)  Abrabami  anno  II.CCGXCV  suppo- 
suerit.  Neque  unquam  in  Eusebii  chronologia  fieri  potest, 
ut  per  annorum  olympiadicorum  numerus  a  numéro  Abra- 
hamilicorum  pari,  aut  impar  ab  impari  inilium  capiat. 
Quod  cum  non  animadverlit  recens  Idatii  illustrator, 
annum  IV  olympiadis  GGLXXXIX,  qui  ab  exordio  olym- 
piadum  eusebianarum  annus  est  1156  anno  Abrabami 
IL  CGGXGVI  illigat.  Itaque  in  aditu  chronici  idatiani  ita 
annorum  nolae  ordinandae  sunt ,  ut  §**  Theodoêiuê  na- 
IfuyieapponaturannusITheodosii  et  Abrabami  II.CGGXGV 
et  §^  InUr  Romanoê  Olympiadis  GGLXXXIX  annus  IV , 
utihis,  qui  annorum  raliones  inire  velinl,  evidentissime 
conslabil. 

XXXII.  Yerum  enim  Tero  si  Gensorinus  anno  aeracTul- 
garis  GGXXXYIII  adneclit  olympiadis  annum  H  et  XIY, 
a  diebus  aestalis  ejusdem  anni  dionysiani  ineuntem  post 
annos  dein  CXL,  quoi  a  238  ad  378,  ubidesinit  chronicon 
hieronymianum,  fluxerunt,  annos  tantum  M.  CLIY  nume- 


(37) 

raturas erat.  A tqni  inHieronymo  et  Idatio  endemilla  aestate 
completus  est  aonus  M.  GLIV  ab  olympiade  prima  et  in- 
choatus  M.  CLV.  Uno  ergo  anno  Hîeronymus  et  Idalius  in 
compulationeoIympiadumGen8orioumanle?ertuDt.Itaqui- 
dem  est.  Nam  Eusebius^quemHieronymus  et  Idalius  secuti 
sunt^  olympiadis  initium  uno  anno  altius ,  quam  Genso- 
rinus  et  reliqui  vulgo  scriptores  desumpsit,  exordium 
enim  illius  non  cum  anno  Abrahami  1241  ,  ut  ait  Peta- 
Tius  *y  sed  ut  ex  ipso  apparet  chronico,  cum  anno  1240 
conjunxit ,  qui€um  anno  eonferlur  periodi  julianae  3937. 
Censorinus  vero  aliique  fere  omnes  sequenti  anno  illigant 
olympiadis  initium.  Sed  de  hoc  inter  olympiadas  euse- 
bianas  et  communes  discrimine  jam  antea  Pagius  et  Flo- 
rins egerunt.  Illud  etiam  Petavio  occurrit,  et  prius  in 
mentem  Tenerat ,  at  rem  noluit  morosius  examinare ,  ne- 
que  in  tricisdiutius  immorari ,  ut  ibidem  ait.  Tandem  si* 
lentio  preetereundum  non  est ,  eum ,  qui  Hieronymum 
absoWisse  chronicon  existimet  anno  Abrahami  2395  y  non 
recte  in  ejusdem  chronici  fine  annum  olympiadis  1155 
putaturum  )  sed  numerare  debere  1156,  quotquot  ab 
anno  Abrahami  1240 ,  cui  Eusebius  annectit  initium 
olympiadis,  ad  ejusdem  Abrahami  annum  2395  nume- 
rantur.  lodeque  olympiades  eusebianae  non  unatantum, 
sed  duobus  annis  olympiades  vutgares  antoTertent.  Quippe 
consulalu  Valentis  sexto,  in  quo  finit  chronicon  Hiero- 
nymi,  olympiadis  Tulgaris  nnmerabatur  annus  1154. 
Hoc  autem  ratiocinio  valide  roborantur,  quae  hucusque 
dicta  sunt  de  anno  ,  quo  finivit  Hieronymus  ,  et  exorsus 
est  Idatius  chronicon. 

1  Ration.  Temp.  pt«  2,  lib.  I,  cap.  10. 


(38) 


$  X.  Quoi0  jibrahami  atque  Olympiadiê  anno  finem 

ekranioo  feoêrit  Idatiuê. 

XXXIII.  Historiam  complezus  est  Idalius  annorum 
01.  Unde  manum  a  chronico  sastulit  anno  Abrahami 
ÎÎ.CCCCLXXXV,  olympiadis  CGGXII  anno  II,  Christi 
secundum  Eusebium  anno  GCGGLXXI,  secundum  Diony* 
sium  GGGGLXIX,  Leonis  Augasli  anno XIII ,  Anthemii  III. 
Gaeteram  obserTare  diligenter  oportet  ab  anno  Leonis  YIII, 
omnia  perlarbata  esse  in  chronico,  seu  polius  îndiscreU; 
quia  et  hic  annus  VIII  Leonis  a  sua  sede  amotns  est, 
el  reliqui  omues  usque  ad  XIII,  in  quo  desinit  chroni» 
-con ,  jam  inde  ab  Isidori  aetate  ,  nt  ex  ipso  cotUgilor  ' 
omissi  fuerunt;  unde  nescias  quid  huic,  quid  illi  anno 
respondeat. Simile  quid  evenit  in  Fastis,  namque  ibi  adno- 
tato  Olybrii  consulalu,  très  conséquentes  scilicet  anno- 
rum GGGGLXV,  GGGGLXyi  et  GGGGLXYII  praetermissi 
sunt.  Et  post  consulatum  Anthemii  Augusti,  quem  illede 
more  sumpsit  anno  GGGGLXVIII,  consulatus  etiam  inse- 
quentis  anni  GGGGLXIX  omissus  est.  Nimiruro  quatuor  his 
annis  cum  nuttus  ex  Occidente  consul  assamptus  fuisset, 
Idatius  m  extrema  Gallaecia  constitutus, ac  bellis  quaqua 
yersuro  strepentibus,  quinam  in  Oriente  consules  renun-» 
ciali  fuissent,  penilus  ignoravit  Imo  et  de  consulatu  Oly- 
brii  nihil  euro  nisi  aliquot  post  annos  audivisse  videtur. 
Siquidem  Fastis  adscriplus  est  his  verbis;  Dno  CHyhrio. 
Ex  quo  coUigitur  consulatum  hune  adnolatum  ibi  non 
fuisse  ante  annum  GGCGLXXII,  cum  antea  Olybrius  re- 

'  Lib.  de  Ttrit  illutlr.,  cap.  10. 


(89  ) 

Bunciatus  noa  fuerit  Augustus,  ut  Dominuê  dici  posset. 
Ob  eam  epochae  principis  omissioneoi  errores  aliqui  in 
Isîdorum  et  alios  derivati  sunt,  nobisque  et  aoDis  Leonia 
Ul,  X  et  XI  locum  in  chronioo  qnaerendi  et  aonum  YIII 
in  8uam  sedem  revocandi  labor  relictus  est.  At  cum  in  Fas* 
Us  eonsulatus  Anthemii,  qui  notnen  dédit  anno  aerae  Dio- 
nysianae  466  et  in  chronico  tertius  etiam  ejusdem  Antbe- 
mii  principatus  annus,  qui  in  annum  incidit  GGGGLXIX 
adnotati  sint;  profecto  ex  eo,  maximeque  ex  Olympiade 
GGGXII,  sesquianno  anle  fineni  chronici  etiamnum  cond* 
gnata,  bistoriam  in  eo  contineri  deducitur  annorum  XGI^ 
ab  anno  scilicet  379  ad  469;  nam  utrumque  chronicon 
ampleotitvr. 

XXXIV.  Atque  haec  quidem  ita  staluenda  sunt,  qaan<- 
docunque  notae  numérales  ultra  hune  annum  non  excur- 
runt.  Attameu  cum  in  fine  cbronici  Asparis  exautoratio 
filiique  ejus  caedes  memorentur,  quae  anno  GCGGLXXI 
eyenerunt;  non  temere  scriptum  est  ab  eruditissimo  Lab- 
beo  '  chronicon  istud  ab  anno  aerae  Ghristianae  GCGLXXIX 
ad  annum  ejusdem  aerae  GGGCLXXI  decurrere.  Yerum  ea 
de  Aspare  et  filio  vix  dubium  est,  quin  post  absolutum 
chronicon  ab  Idatio  aut  ab  alio  margini  adscripta  fuerint; 
posteaque  Hbrarii  operis  contexiui  intulerinl.  Quod  Tcro  ad 
Isidorum  attinet,  dnm  ait:  Idatius  ab  anno  primo  Theodo^ 
êii  Auguiti  uêque  in  annuim  imperii  LeonU  VIll  sub^ 
jtmciam  sêquUur  hiêtoriam^iceiium  nobis  esse  débet  ul- 
tra Leonis  YIII  annum  uullum  alium ,  neque  ipsius  Leonis 
neque  Anthemii,  designatum  invenisse  eum  in  chronico* 
Nam  postquam  ea  scripserat  de  Idatio ,  ex  ipsius  chronico 


'  Praefat.  in  fasi.  Idatii,  tom.  I  noTaeBibl. 
^  Ubi  supra. 


(40) 

Terba  describens*  inqnit  :  Anna  imperii  Léoniê  FUI  Eu- 
rieus  pari  quo  fraier  seeUre  êueeêdii  in  regno.  Ista  autem 
legunlur  ounc  in  chronico  ad  annum  I  Aothemii  ^  qui  Léo- 
nia  erat XL  Haec  fero  alîa,  quae  ex  eodem  Idatio  exscribit^: 
Olyêipona  quoquê  ab  €o  (a  rege  Sueyorom)  ocoupatur, 
CîVêêuo,  qui  Uli  praeerai,  tradenU  Lusidio ;  consignata 
nuoc  sunt  prope  fioem  chrooici  ad  annum  III  Antheenii. 
Ex  bis  autem  omnibus  duo  profecto  deduci  posse  yiden- 
tur:Iy  Isîdopura  cuncta  quae  in  chronico  nunc  habenlur 
usque  ad  baec  saltem  yerba  :  OlyHpona  quoquê^  etc.,  quae 
ad  annum  Anthemii  III,  Leonis  XIII ,  aerae  communis 
CGGGLXIX  pertinent  y  yidisse.  II ,  in  exemplari,  quo  Isi- 
dorus  U8U8  est,  Leonis  YUI  tantum  annum, Anthemii  yero 
omnino  nuUum  consignatum  fuisse;  alioquin  si  cbronicon 
ad  annum  usque  III  Anthemii  deductum ,  et  Euricum  anno 
ipsius  primo  regnantem  legeret;  neutiquam  scripsisset, 
Idatium  usque  ad  YlIIsolummodo  annum  historiamsecu* 
tum  fuisse,  et  Euricum  eodem  octayo  annoregnum  inya- 
sisse.  Sed  an  librarius  in  exemplari,  quod  babuit  Isidorus, 
illorum  annorum  notas  oblitus  sit  adscribere?  An,  sicut 
de  consulatibus  supra  aiebam,  Idatius,  Seyero  Auguste 
mortuo,  dubiusque,  an  Léo  etiam  tum  in  Oriente  yiyerel, 
illas  omiserit ,  posteaque  yel  ipse  Idatius  yel  alius  annos 
Anthemii  adjecerit,  quis  diyinet?  Intérim  tamen  major 
nobis  libertas  relicta  esse  yidetur  ordinandi  notas  chrono- 
logicas  in  postremo  chronici  quinquennio,  utpote  quas 
non  certo  constat  ab  Idatio  esse,  Yerum  bac  ego  libertate 
non  utar,  nisi  in  annis  VIII,  IX,  X  et  XI  Leonis  digerendis, 
intactis  penitus  bis  notis ,  quae  annos  Anthemii  référant. 


1  Hitt.  Goihor. 
'  Uist.  SuoTor. 


(41) 


$  XL  De  Foêtiê,  et  quod  sint  Idatii  opu^. 

XXXY.  Alterum  Idatii  opas ,  ut  ego  opioor ,  Fasti  sunt 
consulares,  qui  in  manuscripto  codice  Parisiensi  cbronico 
adjuncti  snnt.  Eos  dum  ederet  ingentis  doctrinae  vir  Sir- 
mondusy  ita  praefatus  est  :  Ho4  Fastos  Idatianos  nominal' 
vimuê,  non  iam  quod  in  eodem  eodiee  Idatii  ehronico 
êubjieianiur  ;  quam  quod...,.  reliqua  infra  dabo.  Yerum 
quod  hi  Fasti  cbronico  Idatii  adjecti  siot,  nullum  auctoris 
Domen  praeferentes ,  non  tam  levé,  quam  Sirmondo  yisum 
est,  sed  polius  grave  mibi  videlur  argumentnm  idcirco  ita 
factuniy  quia  integrum  illud  irolumen,  qualein  codice  illo 
etiam  nunc  extare  dicitur,  ex  Idatii  officina  prodiit,  prop- 
tereaqne  auctoris  nomen  illis  subditum  non  fuisse ,  quia 
praefixum  jam    fuerat  initie  cbronici,  quod  praecedit. 

XXXyi.  PorroFastoshos  jam  inde  ab  auctore  suo  in  eum 
codicem,  cujus  exemplar  Parisiis  asserfatur ,  collatosfuisseï 
ea  profecto  déclarant,  quae  ibi  babentur  consulatu  Veri  III 

et  Quadratiy  scilicet  :  In  ehronico  pasêOê  le  gis (caetera 

truncarit  librarius).  Nain  auctoris  laudati  cbronici  nomen 
a  Fastorum  scriptore  necessario  designandum  fuerat,  nisi 
si  idem  chronicon  Fastis  praepositum ,  et  in  eo  auctoris  sui 
nomen  expressum  erat.  Sed  prorsus  inscriptum  ibi  erat 
Eusebii  nomen  ejusque  chronicon,  in  quo  ad  annum 
M.  Aurel.  Ântonini  VII,  qui  illi  consulatui  respondet, 
baec  leguntur  :  Pereeeuiione  orta  in  jieia,  Policarpus  et 
Pioniue  feeere  martyrium.  In  hune  locum  auctorem  Fas- 
torum oculos  intendisse  nullum  mibi  dubium  est.  Atqui 
bunc  morem  observât  Idatius,  ut  Eusebium  appellat  ta- 
cite ipsius  nomine.  Nam  in  prologo  ad  chronicon  sub  illis 


(42) 

Terbis  in  praêcedênii  opère ,  et  in  ipso  etiam  chronico 
sub  bis  Poêt  praedietOM  ^rûinoiEusebiaoum  chrooicoo 
ab  HieroDymo  aucUim  désignât.  Hinc  non  temere  et  Fastos 
et  Chronicon  ejusdem  auctoris  opus  esse  existimo  ;  et  ab 
eodeni  in  unum  volumen  cum  cbronicis  Eusebii  atqoe 
Hieronymi  cuncta  simul  conjecla  fuisse. 

XXXVIL  Yerum,  inquies,  in  iisdem  Fastis  martyrium 
Polycarpi  etPionis  cousignatum  supra  legimoaconBoIatu, 
ut  ibi  dieitur,  Antonini  V  et  Aurelii  Gaesaris.  Ita  sane;  sed 
ea  una  labes  est  ex  multîs,  quae  bos  Fastos  inquinavere» 
Porro  magnus  Baronius  in  notis  ad  Martyrologium  XXVI 
Januarii  baec  dePolycarpo  scribit:  «Passus est,  ot  scribit 
Eusebius^  anno  VII  H*  Aurel.  Antonini  et  Lucii  Veri  Goss. 
Lucio  Aurelio  tertium  et  Qnadrato.  »  Quare  martyrium 
istud  primnm  optime ,  utpote  ab  Idatio  ipso  sub  bis  Goss. 
cousignatum  est.  Deinde  caeculiens  aliquis  librarius  sex 
annos  illud  anticipaTit.  Inde  postremo  contigit,  ut  aliua 
quispiam  ad  consulatum  Veri  et  Quadrati  bis  descriptis 

In  ehronieo,  his  Coss,,  passas  legis Polycarpi  et 

Pionis  nomina  onaiserit^  quae  sexto  antea  consulatu  ex 
Tiliato  exeraplari  descripserat  Sicut  Polycarpi  et  Pionia 
sic  etiam  mors  Ciceronis  in  iisdem  Fastis  bis  adnotata  eat 
errore  pari,  sed  dispari  yitio;  nam  primo  loco  recte,  se-» 
cundo  perperam  consignala  est.  Hi  autem  nae? i  in  antiquis 
manuscriptis  fréquentes  sunt,  quos  experlus  non  mirabi- 
tur  lector.  Hic  monitum  ? olo  Pionis  nomen  additum  fuisse 
ab  Hieronymo;nam  in  graeco  Eusebii  cbronico  non  infeni- 
tur  y  multosque  postquam  Polycarpus  annos  passus  est  sub 
Decio  ^  Itaque  Idatius  ex  cbronico  Hieronymi  latinO| 
graeco  inconsullo,  baec  in  Fastis  transcripsit. 

*  Vide  Bolltndam ,  die  1  ffbrotrii. 


(43) 

XXXYIII.  Sed  multo  efficaoius  argumentum  de  auc- 
tore  horom  Fastorum  nobis  praebet eorum  fiuis,  fini  cbro* 
nid  y  ut  supra  monui  n^  33  longe  simillimus.  Nam  ubi 
ad  quinque  postremos  annos  yentum  est,  utrobique  pari, 
imo  eadem  gestorum  extra  Hispaniam  ignorantia  laborasse 
auctorem  deprebenditur.  Fasti  carent  consulibus,  qui 
in  îpsis  annos  distinguant ,  cbronicon  Leonis  chronologia 
spoliatum  est.  Simile  quid  in  ipso  fere  vestibulo  utriusque 
operis  obserfare  quivis  poterit;  utrobique  enim  inaugu- 
ratio  Honorii,  qui  in  Occidente  imperayit,  silentio  praeter-  . 
mittitur  ad  annum  GGGXGIII.  Incredibile  autem  est  hujus 
modi  sife  ignorantiam  tive  oblifionem  accidisse  duobus 
diversisque  scriptoribus  iisdemque  latinis,  quorum  neuter 
oblitus  fuit  ad  annum  GCGLXXXIII  Arcadii,  qui  in  Oriente 
semper  fuit,  ad  ann.  383  iuaugurationem  adnotare.  Ad 
baeo  si  quis  error  reperilur  in  Ghronico  non  quidem  li- 
brariised  auctoris,  eundera  iuFastis  offendimus.  Ita  ter- 
raemotus,  quibus  conquassata  est  PalestinaannoGGCGXIX, 
tam  in  cbronico  ,  quam  in  Fastis  contigisse  dicuntur  epis*- 
copo  Hierosolymorum  Joanne,  qui  secundo  aut  tertio  anno 
prius  deeesserat.  Lege  notam  XXX.  Quis  igitur  post  baeo 
neget  Fastorum  et  Ghronioi  eundem  esse  auctorem,  nempe 
Idatium.  Sed  pergo.  Sirmondus  ut  hos  Fastos  Idatio  adju^ 
dicarel,  bac,  ut  ipse  fatetur,  ratione  motus  est  :  «Quod  re- 
1»  rum  et  verborum  in  utroque  opère  (in  Fastis  ipsis  et  in 
i>  Ghronico)  affinitas  et  cognatio  epocharumque  ac  tempo* 
»  rum  par  observatio,  totius  denique  scriptionis  color 
»  idem  ac  genius  eundem  utriusque  auctorem  fuisse  satit 
»  ostendunt;  tametsi  auctoris  nomen  nullum  praeférat 
»  inscriptio.  d  Haec  Sirmondus  in  praefatione  ad  Gbroni- 
con  et  Fastos.  Atstyli  affinitatem,  et  quod  idem  sit  utrius-* 
que  scripli  color  et  genius  neganl  nonnulli,  qui  purius  et 


(44) 

occuratius  scriptum  fuisse  Ghronicon ,  quam  Fastos  affir- 
mant Sed  iinprimis  non  estcur  quispiamldalii  latinitalem 
nimis  extollat,  quae  salis  aetatem  suain  prodit*  Praeterea 
Faslos  forsitan  privato  usui  sibi  concinnafit.  Quando  vero 
quis  privatim  sibi  scribil,  nemo  est,  qai  nesciat  yerbis 
eum  uti  consuevisse  atque  locutionibus  yolgo  tritis.  Aique 
haec  esse  causa  potuit,  cur  bos  Fastos  S.  Isidorus  non  vi- 
dent, quia  Tidelicet  cbronicon  in  publicam  lucem  emit- 
tens  Idatius,  Fastos  doroi  inter  schedas  continuit.  Postmo- 
dum  Tero  Tel  aroicorum  importunitate,  Tel  eo  Tita  functo, 
quod  in  eodem  Tolumine  cum  chronico  conjuncti  essent , 
fieri  potuity  ut  OTuIgarentur  ;  quin  bujusmodi  exemplar, 
quod  utrumque  opus  amplectebatur,  tam  late  distrahere- 
tur  quam  Ghronicon. 

XXXIX.  Major  autem  rerum  copia ,  quam  a  Gonstan- 
tino  ad  Arcadium  nobis  hi  Fasti  exhibent ,  cum  nuda 
ferme consulum  nomina  reliquo  in  opère  désignent;  dum 
longe  abest,  ut  diversum  ab  Idatio  auctorem  denotet,  ut 
e  contrario  efficacissime  ex  eo  comprobari  existimem  non 
nisi  Idatium  bujusmodi  opus  scribere  potuisse.  Quisenim 
praeter^  Idatium  hos  Fastos  scriberet,  et  de  rébus  ante 
annum  GCCC  gestis  tam  multa  narrare ,  praetermissis  bia, 
quae  quinto,  hoc  est,  quae  suo  tempore  acta  sunt?  At 
Idatium  ila  sibi  ipsi  priTatoque  usui  scribere  recte  con- 
jicit,  quia  ab  Arcadio  et  Honorio  ad  an.  GGGLXIX,  ia 
quo  finiunt  Fasti,  quae  sibi  digna  Tisa  sunt,  ut  posteri- 
tatimandarentur,  in  Chronico  tradîderat.  Gaeterum  derebua 
ante  Magnum  Theodosium  hihil  a  Theodosio  ad  filios  per- 
pauca  in  eonarraTerat.  Fortasseetiampropter  chronologiae 
sludium ,  quae  certior  ex  série  Consulum  eruitur ,  Fastos 
conscripsit  ;  ideoque  ipsi  in  hoc  opère  consulatuum  sui 
temporis  potior  quam  historiae  cura  fuit. 


(45) 

XL.  Sed  Tideamus  jam  quaeDam  in  Faslis  improbent^ 
qni  stylum  causaDtes  eos  Idatio  abrogant?  IsU  nimirum  : 
ad  Foêsatutn ,  Remania ,  levatuê  est  imperaior.  Ad- 
dunt  praeterea  auctorem  Fastorum  parum  fuisse  accura- 
tum  in  eclipsibus  notandis ,  Idatium  Yero  in  chronico 
diligentissimuro.  Verumtamen  ul  a  Foêsato  incipiam  j 
dum  auctor  Fastorum  consulaln  Valentis  sexto  ita  scribit: 
Profeettu  est  F'alenê  u^ugnstuê  ex  urbe  ad  Fossatum  ; 
quid  doctis  viris  displicel?  verbumne  hoc  Fostatum,  an 
conslructio  7  Sed  constructio  qut  potest ,  cum  sit  ^  ut  ita 
dicam,  latinissima?  ergo  voiFossatum?  Atqui  Plinii  his- 
torici  aoTO  juris  erat  Latii ,  ut  indicani  variae  lectiones 
codicum  MM.  SS.  ipai  operi  *  adscriptae.  Si  tamen  testi- 
monium  istud  non  placet  quia  incertum  ^  alia  Idatio  an- 
tiquiora  exhibet  Gothofredus  comment.-in  leg.  IdeZtmf* 
ianeù  God.  Tbeod.,  qua  in  lege  tox  Fo^satum  reperitur; 
lataque  illa  est  anno  GGGGIX ,  sexagesimo  scilicet  ante- 
quam  Idatius  Gbronicon  finiret. 

XLI.  Deinde  Romaniae  nomen  irulgo  usitatum  erat  Orosii 
tempore.Quod  testalur  ipse  dum  ait^:  «Essetque,  utvulgari- 
ter  loquar^Gothia  quod  Romania  fuisset.  »  Possidiusetiam^ 
qui  Idatio  aliquanto  fuit  antiquior,eandem  Tocem  usurpât^ 
Demum  licet  innulloauctore,  qui  ante  Idatium  scripse* 
rit,  ea  locutio  reperiatur  Levatus  «#<(  sane  ego  non  legi  ) , 
attamen  Anoymus  Guspinianeus  fréquenter  illa  utitur* 
De  tempore  antem ,  quo  is  scribebat ,  auctor  magnae  dili- 
gentiae  atque  eruditionis  -vir  Panyinius  statuit  '*;  Ineertuê 
hie  auctor  proeul  duhio  per  haee  iempora  viaii  :  nimi* 

'  Ad  ortm  cap.  Zl ,  lib*  XYIII  in  edltione  Lagdan.  1601. 

*  Lib.  YII  cap.  43. 

'  In  TÎta  S.  Aaguttini  cap.  30. 

*  In  Lib.  III  Fattor. 


(46) 

rum  circa  aunum  aerae  ? ulgaris  GGCGLY.  Atqiii  tune  tî- 
Tebat  IdatiuSy  et  quindecim  ot  mioiinain  annos  ulteriui 
▼itam  prodaxit.  Qaare  non  est,  cur  illom  loquendi  mo* 
dum  indignum  Idatii  aeYO  et  calaino  reputemoa.  Qoid- 
quod  qui  bos  Fastos  Idatii  esse  negant,  quia»  ut  aiunt, 
icriptionishojus  stylus  ac  genius  recentioris  tequiorisque 
eis  esse  tidetur,  in  alium  scopulum  impingunt,  quod 
nullam  causam  in^enire ,  neqoe  reddere  possent ,  cur  il* 
lorum  auctor  nullius  ultra  Idatii  aetatem  consnlatus  me- 
minerit ,  nibilque  fere  de  rébus  quinti  seculi  tradiderit. 
Nonne  si  cum  Maroellino  comité,  aut  cum  Cassiodoro ,  aut 
cum  Mario  ATenticensi  yixisset,  ex  ipsis,  Yel  ande  ipsi 
plura  alia  CSonsuInm  paria,  multaque  de  rébus  gestis  inse- 
quentium  annorum  exoerpere  potuisset? 

XUI.  Quod  ad  éclipses  attinet;  cum  Idatius  bos  Fastos 
Ghronico  subjecisset.  in  que  eas  satis  accurate  descripse- 
rat,  Fastis  rursus  inserere  superfacaneum  duxit.  Profecto 
defectum  solis, quem  anno  VIIIHonorii primum  bis  verbis 
expressit  :  Soli9  faeia  defeetio  III  iduê  novêmb.  feria 
seeunday  cum  consulatn  Arcadii  et  Honorii  Y ,  qui  in  eum 
annum  incidit,  transcribere ooepisset  in  Fastos,  percursis 
primis  yerbis  Soliê  faeia  defeetio  III  iduê  novêtnb.  ca- 
lamum  stitit,  praetermissisduobusreliquis/Syrta^tfOfiniia, 
Quod  ab  eo  non  alia  de  causa  factum  existimo ,  nisi  quia 
cum  in  Fastis  talia  praeterire  decrevisset ,  propositi  im- 
memor,  eclipsim  illam  ex  Ghronico  coepit  exscribere, 
propositique,  antequam  finiyisset  cuncta  describere,  re« 
cordatus,  duo  posteriora  yerba  omisit. 

XLIII.  Ut  finem  tandem  faciam  ;  de  aerae  Hispanae  notis 
per  omnes  Fastos  digestis  idem  este  judicium ,  ac  de  pau- 
culis  Ghronico  adjectis.  Imo  de  bis  minus  dubito  Fastis 
ingeslas  fuisse  post  Idatii  aeyum.  Tum  quia  ab  aéra  X  re- 


(47) 

liquae  continuo  et  corrupte  fluunt,  quod  in  antiquis  MM  SS. 
non  solet  ;  tum  quia  I  aéra  intra  Fastorum  corpus  reperta 
cum  caeteris  non  cohaeret  ;  cohaereret  aulem ,  si  ab  Idatio 
cunciae  adnotatae  in  libre  fuissent  ;  quod  si  cunctae  ab 
Idatio  non  sunt  neque  ulla. 


(48) 


IDA.TII   BPISGOPI    GH&OKICOlf. 


Praêfatio. 

IDÂTIUSy  serfus  Domini  Nostri  Jesn  Ghrisli  unifersis 
fidelibus  in  Domino  Nostro  Jesu  Gbristo ,  et  servientibus 
ei  in  veritate  salulem. 

Probatissimorum  in  omnibus  virorum  studia ,  quos 
praecipue  in  fide  catholica  et  conversatione  perfecta  tes- 
tis  veritatis  divini  cultus  docet  assertio,  ut  ornantur  dé- 
core dictorum ,  ita  et  commendantur  honore  meritorum , 
ut  miram  in  orani  opère  obtineant  firmitatem.  Verum 
Idatius  provinciae  Gallaeciae  natus  in  Leraica  *  civitate, 
mage  divine  munere,  quam  proprio  roerito,  summi  prae- 
sul  creatus  officii  ^,  ut  extremus  plagae  ita  citremus  et 
vitae,  perexiguum  informatus  studio  saeculari ,  multo  mi- 
nus docilis  sanctae  lectionis  volumine  salutari ,  sanctorum 
eteruditissimorumpalrum  in  praecedenti  opère  suo',  pro 
capacitate  proprii  sensus  aut  verbi  secutus  exemplar  *, 
Quorum  primus  Eusebius,  Gaesariensis   episcopus ,  qui 

1  De  nomine  ei  sita  hujus  urbit  egi  sapra  in  Dissert  praeTia  n*  II. 

s  Spiicopatam  inielligit  de  quo  in  eadem  Diisert  n.  YII ,  et  Diitert. 
de  Priscill. 

'  Ghronicon  tcilicet  Eniebii  ab  Hieronymo  auctum  ,  quod  in  eodem 
Tolumine  sno  cum  appendice  oo^janxerat  Idatins. 

*  Prolracta  niminm  est  et  tntpensa  oratio ,  neqne  uoqaam  infn 
completur. 


(49  ) 

ecclesiasticas  sui  numeri  libris  scripsit  historias^ab  initio 
Nini  Âssyriis  et  aancli  Abrahae  Palriarchae  Haebraeis,  et 
relîquorum  contemporales  bis  aonos  regum  in  yicesimum 
Constanlini  Augusti,  quo  imperabat,  annum,  graeci  sermo- 
nis  chronograpbiae  concludithisloria.  Posthunc  saccessor 
syngrapheus  perfectus  universis  factorum,  diclorumque  mo- 
DumentisHieronymaspresbyteridemEusebiuscognomentOy 
de  graeco  in  lalinura  scripturae  hujus  interpres  a  vicesimo 
anno  supradicti  imperatoris  in  XIY  Yalentis  Augusti  an- 
num  subditam  texit  bistoriam  :  qui  *  esto  in  sanctis,  quibus 
deguit  Hierosolymorum  locis,  a  memorato  Yalentis  anno 
in  tempus  quo  in  praesenti  vila  duravit,  forte  quam  pluriroa 
de  bis  qiiae  sunt  insecuta,  subjecerit,  quia  haud  unquam , 
dum  yaluit ,  a  diverso  styli  opère  ccssavit  ;  quem  quodeni 
tempore  propriae  percgrinationi  in  supradictis  regionibus 
adbuc  infantulus  yidisse  me  ^  certus  sum.  Qui  post  aliquoi 
annos  beato,  ut  erat,  mansit  in  corpore,  si  tune  proprio 
operi,  quod  subdidit  '  aliqua  subjuuxerit;  apud  eos  ad 
quos  scriptorum  ejus  omne  opus,  Tel  summa  pervenit,  certa 
et  plena  cognitio  est.  Sed  quouiam  in  cujusdam  studii  sui 
scriptura  *  dixisse  eum  constat  :  debaeehantibuê  jam  in 
Romano  solo  barbarie  omnia  haberi  permixta  atque  con- 
flua :  opinamur  ex  hujus  indicio  sermonis  in  hoc  per  se 
annorum  volumine  subdito  '  de  successione  temporum 

'  In  aliis  editionibut  legitur  eêto  ut ,  omitio  qui  ;  sed  correctione 
itta  aui  timili  alia  indigere  locum  ittam ,   nemo  non  yidet. 

*  Yidf)  chronicon  ad  onnain  407. 

'  Auctuarinm^  qnod  Hieronymut  tabjecit  Eatebii  cbrouioo. 

*  Haeo  ex  fine  praefat.  Hieronymi  in  chronicon  desnmpta  Tidentur  j 
quanquam  alibi  similia  in  Hieronyroo  legisse  me  puto. 

^  Cronicon  Snsebio  Hieronymianum  ,  qnod  ad  XIY  nsqne  Yalentis 
annam  bistoriam  continet ,  qnodqne  antea  ,  nnnc  iternm ,  et  paulo 
post  per  ea  super  hctio  tertio  testatar  praepositum  a  se  fuisse  chronico 

4 


(50  ) 

ab  ipso  nihil  adjectum.  Tamen  quia  ad  nostri  lemporia 
cursum,  ut  superior  leclîo  docet,  descriptio  defluxit  an- 
norum  ,  cum  membrana  bujus  historiae  curam  conligisset 
experlîs,  menlem  monuit  imperiti,  ut  de  cognitîs  (etsi  îa 
omnibus  impart  gressu  )  vel  yestigiis  se  substerneret  prae- 
ce68orum.  Quae  fideli  suscipiens  cordis  intuitu  partim  ex 
studio  H'criptorum,  partim  ex  certo  aliquantorum  relato, 
partim  ex  cognilione,  quam  jam  lacrymabile  propriae  yitae 
tempus  ostendit,  quae  subsequuntur  adjecimus;  quorum 
coDiinentiam  gestorum  et  temporum  qui  legis  ita  discernes. 
Ab  anno  primo Theodosii  Augusti  in  annum  tertium  Valen- 
tiniani  Augusti  Placidiae  filii  ex  supradiclo  a  nobis  con- 
scripta  sunl  studio^  vel  ex  scriptorum  stylo,  Yel  ex  relatio- 
nibus  indicantum.  Exin  immerito  adieetus  ad  Episcopatus 
officium  non  ignarus  omnium  miserabilis  temporis  aerum- 
narum  et  conclusi  in  angustias  Imperii  Romani  metas 
subdidirous  ruituras.  Et  quod  est  luctuosius  intra  extremam 
universi  orbis  Gallaeciam  deformem  ecclesiastici  ordiuis 
statum  creationibus  indiscretis  honestae  libertatis  interi- 
tum  et  uniyersae  propemodum  in  di  vina  disciplina  religionts 
occasum  ex  furentium  dominantem  ^  permixta  iniquarum 
perturbatione  nationum.  Haec  jam  quidem  inserta,  sed 
posteris  in  iemporibus,  quibus  offenderint,  reliquimut* 
consummanda. 

tuo  in  eodem  Tolumine.  Hoo  aufem  si  quo  modo  ab  Idatio  emissum  est 
in  publicam  ad  nostra  tempora  perTenittet  ;  non  dubito ,  quin  in  fine 
Auctarii  Hieronymiani  Abrahami  annus  2394 ,  et  tub  ipto  olynipiadit 
880  annut  tertius  contignatus  reperiretur  \  nam  quae  in  cbronico  Idatii 
subteqnantur  cbronologiao  nolae  «  eas  Hieronymiano  requirunt. 

*  Legorem  dominalum,  aut  quod  magis  arridet  imminenUm, 

3  Alias  :  relinquimui. 


(51  ) 


IDATII    BPnCOPI   GHRONIGOlf. 


iMp.  &nMi.  Oltmp.    Cbrist* 

Romanonim  XXXIX  '  Theodosius  per 
Gratiaoum  io  consortium  regiii  adsump* 
tus,  cum  ipso  et  Valentiniano  juniore  ré- 
gnât annis  XVH. 

I.  Ahrahae    TJ.  CCCXCF.   Olympiadit    m.  «79 
^^^annuêàbaeêtatepraecedenti  inchoatus. 

Theodosius  natione  Hispanus  de  pro- 
vincia  Gallaeciae  civitate  Cauca  ^  a  Gra- 
tiano  Augustus  appellatur  '. 

Inter  Romanos  et  Gothos  multa  certa-     it. 
mina  conferuntur. 

II.  Theodosius  ConstantinopoUm  ingredi-  880 
tur  in  primo  consulatu  suo,  quem  cum 

Gratiano  agebat  Augusto  *, 

'  Idatins  ordinem  seryat  ohronioi  Hieronymiani,  in  qao  prozime  prae- 
oedit  :  ValenHnianuê  et  Valen*  XXXVIII,  At  Orotio  et  Paulo  Diacono 
Theodotint  XL  est;  Marcellino  ^ero  comiti  XXXVIII. 

^  Hon  modo  Idatias  sed  Zosimat  etiam  Ub.  IV  Theodotium  Caacae  na- 
tum  etse  affirmât.  At  Harcellinus  in  chronico  et  Jomandes  de  Regnor. 
Success.  Italioae  ortum  aatamant.  Vide  infra  notam  I. 

*  Sirmii  Angattus  renunciatus  est  Theodosius  XIY  kal.  feb.  Ita  idem- 
met  Idatius  io  f  astis  et  Marcellinus  in  chronico.  Eratque  tune  Theodo- 
sius XXXUI  annomm,  ut  ex  Victore  nolligitur,  et  Paulus  Diaconus  diserte 
iradit 

*  Ingressus  hnius  diem  designavit  opiner  in  Fastis  Idatius  YIII  kal. 
decei»b.|  sed  librariorum  negligentia  faclum  est,  atpro  VIIl  legatur  nuno 


(52) 

iMP.  OLTMP.      CnRIST. 

Alexandriae  XXI  ^  habetur  episcopus 
Theophilus,  vir  eruditissimus ,  insignis, 
qui  a  primo  consulatu  Theodosii  Augusti 
laterculum  per  centum  annos  ^  digestum 
de  Paschae  observatiooe  composuit. 
m.  Athanaricus  rex  Golhorum  ^ apud  Con-  381 

stantinopolim  XV  die  *  ex  quo  a  Theodo- 
sio  susceptus  erat,  interiit.  ii. 

lY.  ^  420.  Yll  Jobelaeus  ,  ex  quo  Dominus 

asceiidit.  981 

Goihi  in  foedera  ^  Romanis  pace  se 
tradunt. 

Ambrosius  in  Italia  Mediolani  episco- 
pus, Martînus  in  Galliis  Turonis  episco- 
pus ,  et  vitae  meritis  et  patratis  mifaculis 
virtutum  habentur  insignes.  m. 

XYIIL  In  TÎta  tane  S.  Isaaci  confessorit  (30  maji)  dicitur  Theodotium  in- 
grestum  fuisse  Gonstantinopolim  die  24  noTemb.  idqae  etiam  coUigitnr 
ex  lege  XV  de  peHiionihu»  Cod.  Theod. ,  uti  observât  Gotbofredus. 

1  Prolepsi  bic  nsos  est  Idatios  loquens  de  Theopbilo  qaasi  jam  nane 
episcopo.  Vid.  notam  II. 

3  CyclnsTheophili  437  annorum  erat.  Sed  in  Occidente  TÎsa  tantum  est 
excerpta  ex  eo  periodus  annorom  G  Tel  XCV  a  Cyrillo  Tbeopbili  nepote. 
■eminit  illius  Léo  episi.  64. 

'  VisigotbisnonnullisimperabaitancAtbanaricns.  Alii  ejus  imperiam 
detrectabant ,  sediiionis  auciore  Tritigerne,  sub  quo  site  regalo  siTedactt 
erant  reliqui  Visigothi. 

*  Jiixta  Idatium  in  Fastis  ingressus  est  Atbanarinn»  Gonstantinopo- 
Km  III  Idian.;  obiit  ergo  XXY  dieejusdem  mensis.  Vid.  not.  III. 

^  In  aliis  editionibus  notae  istae  Hispanae  aerae  GGCGXX  et  Jobelaei 
Vllmargini  adscriptae  suni  e  regione  IV  anni  Theodosii ,  sicui  e  regione 
anni  ejusdem  VI  Abrabami  annus  II  CCCG.  Sed  cam  duo  tantum  aerae 
octoque  annorum  Abrabami  décades  toto  reperiantur  cbronico ,  TÎsum 
est  eas  omnes  a  libri  ora  remo^ere  \  nam  neque  aliis  immisceri  sine  erro- 
ns periculo ,  neque  ab  eis  separari  possunt  sine  chartae  dispendio. 

^  Vulgati  libri  legunt  inpda,  oorr'igo  in  foedêra  ex  excerptis  seu  frag* 
mentis  ,  qnae  babentur  tom.  IV  Hispaniae  iUustratae.  Vid.  noiam  IV. 


(53) 

IMP.  Olym».    Cbkist. 

▼•  Theodosius  Arcadium  '  filium  suum  88S 

Augustum  appellans  re£;ni  facit  sibi  esse 
consortem.  iv. 

VI.  Abrahami  annus  TT.  GCCG  K  S84 
Honorius  nascitur  Glius  Theodosii  ^, 

Legati  Persarum  ad  Theodosium  Cod- 
stantinopolioi  yeniunt  ^.  291 

VII.  ^  Priscillianus  declinans  ia  haeresîm  385 
Gnosiicorum  per  episcopos^  quos  sibi  în 

eadem  pravitate  coUegerat^  Abulae  ® 
episcopus  ordinatur.  Qui  aliquot  episco- 
pornm  coaciliîs  auditus  ^  Italiam  petit  et 
Romani  ^  ubi  ne  ad  conspectum  quidem 
SS.  episcoporum,  Damasi  et  Ambrosii  ii« 
receptus,  cum  his,  cnin  quîbus  iverat, 

1  Arcadiat  deolaratar  auguitut  die  XVII  kal.  feb.  ut  tradii  Idatiuc 
notter  in  Tastit.  Befragatur  Pagius  sed  immerito.  Yid,  nol.  V. 

3  Cum  hoc  Theodosii  anno  YI ,  aerae  Talgaris  384  oonjanxit  Idatiut 
•nnam  Abrahami  II-  CGCG.  Yid.  ditsert  praeT.  n»  XXYI. 

^  llatalem  Fonorii  consignant  etiam  Prosper  et  Sarcellinns  et  obronl- 
con  Aleiandrinnm  sub  hujus  anni  consulibns.  Diem  adnotant  Soorates 
lib.  Y,  cap.  12,  atque  anonymns  Guspiniani  anotior(in  actis  SS.  Ant- 
werpiensibus  tom  YI  junii  )  Y  Idus  sept.  Yemm  anonymns  annum  anti- 
cipât designatqne  praecedentem. 

*  De  hao  legatione  vide  notam  YI. 

^  Annum  bnno  YII  Theodosii  Tacuum  reliquit  dootissimus  Florins. 
Editio  Sirmondiana  sub  eo  Ticioriam  et  $■»  hune  Priscillianus  declinans 
praefert.  Separari  debent,  et  alternm  sub  anno  Yllalterum  sub  YIII  con- 
signandum  est,  ut  factum  hie  vides.  Yide  notam  YII. 

^  Àhylae  scribit  Hieronymus  lib.  de  script. Eocl.n.  t3t.  ScTems  lib.  II 
Hist.tj»  Labilensi  opido ,  lege  Ahileusi^ 

'  Hinc  constat  non  unum  tantum  Caesaraugustanum  concilium  sed 
etiam  aliquot  alia  contra  Priscillianum  in  Hispania  coacta  fuisse,  ante- 
quam  is  supplicio  afficeretur  anno  386. 

^  Damasus  obiit  anno  884;  ultra  hune  annum  iter  istud  diffcrri  non 
potest. 


(54) 

iMP.  Oltm».    Cbkist. 

redit  ad  Gailias.  loibi  similiter  a  S.  Mar- 
tino  episcopo  et  ab  alîi»  episcopîs  haere- 
ticus  judicatus  ' ,  appellat  ad  Caesarem  ; 
quia  in  Galliis  his  dîebu»  potestatem  ty- 
rannus  Maximus  ^  obtinebat  imperii* 
▼III.  '  Greothingorum  ^  gens  a  Theodosio  S36 

saperatur* 

^  PrisciliiaDu»   propler   «upradictam 
haereûm  ab  episcopatu  depuUus  et  eu  m 
ipso  Latrooianu»  ^,  aliquanlique  sectato-    m. 
res  apud  Treverim  sub  tyranno  Maximo^ 
caeduDlur* 

Exiu  iu  Gallaeciam  FrlacillîaDlataruni 
haeresis  invasit. 
IX.  ^Areadliquinquennalia  celebrantur^*  S87 

Romanae  ecclesiae  XXXVI  ^®  habetur 
episcopus  Siricius.  it. 

'  In  concUio  Bardegalenti  anno  885. 

^  Occito  Gratiano  YIII  kat.  «ep.  anni  S8S,  Maximut,  ot  tradunt  Mar- 
cellinut  et  încertnt  Catpinîani  aaotior ,  impenom  airipait.  Protper  et 
Gastiodornt  perperam  hoc  refemnt  in  annumteqnentem. 

'  Praecedenti  anno  adligatnm  id  est  in  editione  Sirmondiana,  restitni 
tno  loco  ex  Fatttt  Idatii.  Vide  notam  Vil  n^S. 

^  Greothingi  Ostrogothorum  erant  portio.  De  hit  et  de  hoc  bello  non* 
nulla  dabo  nota  YIII. 

*  Ordine  praepostero  Tulgati  libri  prias  §'*^  Arcadiuê  anno  Theodo- 
tii  VIII ,  deinde  $™  Priêeillianus  propt$r  anno  IX  «nbjectot  offemnt. 
Veram  ordinandot  este ,  sicnti  hic  eos  exhibeo ,  ostendam  nota  VIL 
no  3  et  4. 

*  Matroniannm  vocat  Hieronymns  de  script.  Kcde.  n»  130.  AtProsper 
et  Seterus  Latronianum  cnm  Idatio  appellant.DesociisPriscillianisop- 
plicio  affectis ,  ^id.  notam  IX. 

7  Sententiam  tnlit  ETodins  consnl  et  praefectus  praetorio. 
B  Vide  supra  ad  notam  3. 

*  Die  XVII  ante  kal.  febr.,  ut  ait  Idatius  in  Fastis,  quem  immerito  cor* 
rigit  Pagius. 

'®  Cum  Idatio  Proi(|>er  et  larcellinus  XXXVI  pontificem  numerant  Siri- 


(55) 

Imp.  Olymp.    Christ. 

X.  Naximus  tyrannus  occiditur  per  Tbeo-  888 
dosium  tertio  lapide  ab  Aquileia  Y  kalen- 

das  augustas  ' .  Et  eodem  tempore  vel  ipso  292 
anno  in  Gallii»  per  Arbogattem  oomitem  fî« 
Iiu8  Maximi,  Domine  Victor,  extinctus  e»t. 
CyDegiu»Theodo8ii  praefectus  habetur 
îllustris  '.  Qui  facU»  ÎDsignibus  praedi- 
tu$  et  usque  ad  Aegyplum  penetran», 
gentium  «imulacra  subvertit. 

XI.  Theodofius  cum  Honorio  filio  suo  Ro* 

mam  ingressus  est  ^,  ii.           889 

xij.             890 

xrii.            m.           391 

XIV.  AeraCGCCXXX.  iv.  892 
Valentinianus  junior  apud  Viennam 

scelere  comitis  Arbogasti  occiditur  *.  Et 

ciom ,  tecuti  Eucebinm ,  qui  «  Lino  nnmerare  exortat ,  et  Cletum  ouiii 
Anaoleto,  Iftroellumque  cum  larcellino  coofandent,  Felicem  praete- 
rea ,  quia  intrutum  putavit ,  praeiermitteot ,  quem  XL  dicturuc  erat , 
XXXVl  facit.  Siriciut  creatuc  e«t  pontifex  anno  385  non  autem  387,  quo 
iUiut  memiait  Idatiut.  Quem  Floriut  putat  non  adepti  «ed  faabiti  episco- 
pato*  tempu«  respicere  ,  dum  in  cbronico  Romanorum  pontificum  me- 
rainit. 

'  De  loco  et  tempore  necic  Haximi  eadem  repetit  Idatius  in  Factit  «ub 
conculibuc  bojut  anni.  Socratec  lib.  V,  cap.  14  neois  diem  désignât  Yi  kal. 
augutti.  Incertuc  Cuspiniani  Y  kal.  sept,  vide  alia  notaX. 

^  Plura  de  hoc  illuttri  viro  prodit  Idatiuc  in  Fastis  hoc  eodem  anno.  Ea, 
ti  vit ,  lege  nota  XI. 

'  Idatius  ipte  in  Factis  Idibuc  junii  Romam  ingrescnm  fuisse  Tbeodo- 
sium  prodit.  Cui  aoonymus  Cuspinianus  suffragatnr.  Idatius  addit  Theo- 
dosium  congiarium  dédisse  Romanis;  ex  quo  intelligimus  triumpbum 
etiam  Inm  egisse. 

^  Idatius  in  Fastis  eadem  habet.  Yerum  Cassiodonis  in  cbronico  Va- 
UniinianuSf  ait,  vitae  taedio  apud  yiennam  laqueo  suspensus  est,  Ita  qui- 
dem  per  summam  calumniam  ab  interfectoribus  vulgatum  est.  Rem  ad 


(56) 


Imf. 


Ëugenius  tyrannos  effîcitur  ^» 

3 


Olthp.     4 

CHmiST, 

29S 

S9S 

11.^ 

S94 

XV. 

XTi.  Abrahami  ÎICCCCX. 

Ëugenius  a  Theodosio  Augusto  supe- 
ratus  '  occiditur. 

xTii.  Theodosius     io  valet  udine     liydrepîs 

apud  Mediolaoum  defuBctus  e»t  anao  re- 
gni  8ui  XVil  *•  Et  iste  annus ,  qui  Théo- 
dosii  XVII,  ipse  Arcadii  et  Honorii  in 
înitio  regni  eorum  '  primus  est.  Qtxod 
ideo  indicatur,  ne  Olympiadem  quinquc 
annorum  turbet  adjectio,  in  hoc  loco 
propter  régna  tantum  ®  inserta  princi- 
pum. 

ungiieiii  expoDit  Orosiua  lib.  VU,  cap  35.  Precsint  «o  tignifioantiii» 
D.  Hieronymut  epist  3.  F'alentinianus  ^  inquit,  necatus  «#<,  et  cadaver 
êsanime  suspendio  infamatum.  Ocoitac  est  idibuc  maii  pridie  Fentecoa- 
ie«,  oti  ex  Epiphaoio  obterTanint  jam  alii 

'  Sodem  hoc  anno  EugcDius  tyranDidem  arripnit.  Vide  notam  XII. 

^  Oblitut  e«t  hîo  adiiotare  Idatiut  Honoriam  heo  aono  %  patre  in  con» 
•ortiam  regni  ascamptam.  Vide  notam  XIIF. 

^  Victus  est  Ëugenius ,  Arcadio  III  et  Honorio  II  consaliboê  hoc  seiU- 
eet  anno.  Ita  CIaudianu«  in  IV  oonsulatu  Honorii  t.  037,  Idatioê  ipae  in 
Fa»tiS|  Haroellinut,  anonymnsque  Guspiniani|  qnidiem  adnotat  6  sept. 
Prosper  et  Gatsiodorus  tequenti  anno  viotoriam  de  Eugenio  non  recte 
adsoribunt. 

^  Tbeodosiuc  annum  iroperii  XVIII  non  modo  non  expletit ,  sed  neqoe 
attigit;  siquidem  appellatns  est  Angustus  XIX  jan.  ann.  370,  obiitqne 
boc  anno  XV  ejusdem  mensisjuxtaincertum  Guspiniani  vel  XVIIjuxta 
Socratemlib.  VI ,  cap.  1.  Idatius  tamen  omnet  annos  civiles  seu  Julianos 
quos  regnando  contigit ,  illi  tribuit. 

^  Primum  appellat,  quia  vivente  patre  filii  qnamvis  in  impcrio  aocii, 
nullam  illins  administrandi  partem  sortiti  sunt ,  neque  aetas  ferebat, 
Caetemm  in  edendis  quinquennalibns ,  decennalibus  etct,  ratio  babeba- 
tnrprimaevae  inaugurationis. 

^  Keliqui  iibri  babent  in  hoc  loco  tantum  propter  regnantum  inserta 
prinoipum.  Vid.  not.  XIT. 


(57) 

Imp.  Olymp.    Chkist. 

I.  Romaoorum  XL  Arcadius  et  Honorius 

Theodosii  filii ,  defuncto  pâtre  ^  régnant     iv. 
annis  XXX  ^. 

lu  594      S96 

m.  (Romanae  ecclesiae  XXXVll  liabelur  397 

episcopusÂnastasius) '.  ii. 

IV.  «98 

V.  4 III.  199 

VI.  Jn  provincia  Carthaginensi  in  civitate 
Toletosynodusepiscoporumcontrahitur,     iv.  400 
in  qua ,  quod  gestis  continetur,  Sympho- 

sius  '  et  Dictiiiius  et  alii  Gallaeciae  ®  pro- 
vinciae  episcopi  Priscilliani  sectatores, 
haeresis  ejus  blasphemissimam  cum  ad- 
sertore  eodem  professionis  suae  sub- 
dcriptione  condemnant.  Statuuntur  quae- 

«  Iterum  IdatiiM  déclarât  te  imperii  Arcadii  et  HoDorii  «nnos  àb  hoc 
ipso  auspicari. 

3  Qaomodo  hi  «nui  iotelligendi  tant  expHco  nota  XV. 

'  Sirmondus  in  prima  editione  ansulis  haec  conclnait,  qnae  in  Veneta 
diterao  charactere  exprosa  tnnt.  An  quia  chronico  infarta  censuit  ?  Ut 
ut  «it^  Anastasius  inter  pontificec  Romanos  XLI  pontificatnm  adeptua 
«tt  anno  898  exennte ,  non  vero  397. 

*  In  Sirmondiana  editione  V  hnic  anno  anbditut  est  $•  in  provincia 
Carikaginenêi  ,  et  annua  VI  vacuus  relictua  eat.  E  contrario  fieri  debuit. 
Vid.  not.  XVI. 

*  Cum  ex  concilie  ipso  conatet  Symphotium  jam  tum  tenem  fuiaaCi 
aliot  prooul  dubio  est  ab  eo  Syrophosio ,  de  quo  loqnitnr  chronicon  ad 
•nnnm  433,  «iout  etiam  aliut  est  hic  Dictinias  ab  eo,  de  quo  agitur  anno 
460. 

^  Hinc  apparet  mérite  scrip«t««e  Idatium  anno  386  a  Pritcilliani  morte 
ejus  haeresim  Gallaeciam  invasisse.  In  universum  affirmarat  olim  Sève* 
rus  lib.  II  hist.  in  fine  :  Priscilliano  oociso^non  êolum  non  repressa  ost 
haeretis,  quao  illo  auctore  proruperat^  sed  confirmata  lafius  propagaia 
êsi. 


(58) 

Inp.  Olymp.     Cbbist. 

dam  eliam  observanda  de  ecclesiae  disci-  395 
plina  ^  Communicante  in  eodem  concilio 
Ortigio  episcopo,  qui  Caelenis  ^  fuerat 
ordinatus;  sed  agentibus  Priscillianistis 
pro  fide  catholica  pulsus  faclionibus  exu- 
labat. 
VII*  '  Theodosius  Arcadii  ûlius  nascitur.         ii.  401 

VIII.  Solis  facta  defectio  III  novemb.    fe- 

ria  U  ^.  402 

Romanae  ecdeaiae   XXXVII    habetur 
episcopus  Innocentius  '.  m. 

IX.  0 40S 

X.  Abrahami  HCGCCXX.  iv.  404 
Gonstantinopoli     Joannes    epiacopu» 

praedicatur  iosignis,  qui  ob  fidem  catho- 

'  Etiam  nanc  XX  canone»  exiant  in  hoc  concilio  confecti.  De  eo  plura 
in  diateri.  de  PricoilliaBistis ,  ibi  fidem  horum  oanonam  contra  Quesnel- 
lum  ostendam, 

3  Sensoi  ett  Ottigium  tanquam  legitimam  Gaelenamm  epiacopum  «e- 
ditse  in  concilio,  Aquae  Caelenae,  Antonino  Caelenae,  nuno  Orense, 

'  Verba  ista  in  fulgatit  libris  perperara  anno  IX  adtcripta  aunt.  Vide 
notam  XYL 

*  In  Fasiis  feriam  silentio  praeterii  Idatint,  quam  forsitan  neqnehie 
expreatit,  Porro  oum  alicujus  ecliptit  meminit  olironicon ,  freqnenter 
mencis  aut  hebdomadae  diem  niale  désignât.  Namqne  haeo  eelipsis  fe- 
ria  III  non  autem  Ilcontigit ,  aono  418  feria  YI  non  autem  Y.  Anno  447 
defeetot  solit  evenit  X  kal.  deo.  pro  qno  habet  chronicon  IX  kal.  Quae 
omnia  castigavit  DoC""*  Florins  notis  5 ,  7  et  13  in  Idatinm.  Deniqne 
Petavins  Ration.,  p.  2,  lib.  lY,  cap.  18,  pro  Y  kal.  ootob.  quera  dien 
praefert  chronicon ,  defectum  lunae  narrans  anno  451  legendum  esse 
ait  YI  kal. 

'  innocentius  in  ordine  Romanomm  ponttficum  XLII  est  renunciatns 
initie  anni  aerae  yalgaris  CCCCII. 

6  Hoc  loco  Tulgati  libri  natalem  Theodosii  exhibent  quem  dedi  an.  YU. 
Yide  notaro  XYI. 


(59) 

IMP.  Olymp.    CnniJiT. 

licam  Eudoxiam  Arcadii  uxorem  iofes- 
tissimam  patitur  '  arrianam.  296 

Xi«  ••••••••••••  4Uv 

XII.  HJerosolymis  Joannes,  Gaesaren  Eu-     ii. 
logius,  Cypro  Epiphanius  ^  Alexaodria  406 
Tbeophilus,  qui  »upra',  episcopi  haben- 

tur  insignes. 

Hieronymus  presbyterio  praeditus  in    m. 
Bethléem  Judae  vicinia  consistens  prae- 
cipuus  habetur  in  cunctis. 

XIII.  Post  supradictos  ^  sane  anrianos,  qui  407 
Hierosolymis  ante  Joannem  episcopi  fue- 

rint  ',  Idatius,  qui  haec  scribit,  scire  non     ly. 
potuit.  Hune  vero  sanctum  cum  sanctis 
Eulogio ,  Tbeophilo  et  Hieronymo  vidit  ^ 
et  infantulus  et  pupiilus. 

XIV.  7 297      408 

XV.  Alani  et  Wandali  et  Suevi  ^  Hispanias  409 

■  Sidit  Jnctina  Ambrosium ,  ita  eiiam  Eudoziam  fidei  eause  p«r«eoutaiii 
faUte  Chrytottomtiin  credidit  Idatius  ;  et  in  Oocidente  forsan  ita  per? ul- 
gatum  est.  At  Sodoxia  non  ariana  «ed  catboliea  fuit. 

9  Epipbaniuf  hoc  anno  inter  -vîtos  non  erat  ;  namque  antea  obiit. 

'  Anno  380  de  Tbeophilo  locntnt  est  et  nnnc  eo  respicit. 

*  Arianos  episcopos  inteUigit ,  quos  Hieronymus  commémorât  anno  XI 
filiornm  Constantini  Hagni,  quos  ideo  ênprûdietoê  ait,  quia  in  eodem  vo- 
Inmine  chronicon  suam  cum  Ensebio-Hieronymiano  Idatius  oonjunxit, 
nt  obsenratum  est  in  diss.  praevia  n«  XI,  confirmatque  Isidorus  de  Viris 
Ill.c.  9,  dumhistoriam  Idatii  chronico  Hieronymi  subjectam  esse  innnit. 

'  Omnino  scire  non  potait ,  quia  nullus  alius  praeter  eos,  quoi  recen- 
sât Hieronymus ,  episcopatum  illum  tenuit  Ariaaus.  Yid.  not.  XVII. 

^  Horum  omnium  meminisse  ^idetur  nunc  Idatius ,  quia  hoc  anno  fac- 
tura est ,  ut  eos  Tideret  oum  infantulus  peregrinaretur  per  Palestinara. 

^  Hoc  anno  Arcadius  kal.  migi  decessit ,  successore  relicto  filio  Tbeo- 
dosio. 

'  De  bis  gentibua  nonnulla  dicemas  dissert,  de  Gothia. 


(60) 

Imp.  OLTMP.     CUIIST. 

ingressi  >  aéra  CCCGLYII  alii  quarto  kal. 
alii  111.  Idus  octob.  memoraDt  die,  tertia     ii. 
feria ,  HoDorîo  VIII  et  Theodosio  Arcadii 
Glio  III  consulibus* 

2  Alaricus,  rex  Gothorum,  Romain  io- 
gressus  cum  intra  et  extra  urbem  caedes 
agerentur ,  omnibus  indultum  est ,  qui 
ad  Sanctorum  limina  confugerunt  '. 

Placidia ,  Theodosii  filia ,  Honorii  im- 
peratoris  soror,  a  Gothis  in  urbe  capta  ^. 
XVI.  ^  Alaricus  morilur,  cui  Ataulfus  suc-  410 

cedit  in  regno. 

Barbari,  qui  in  Hispanias  ingressi  fue- 
rant,  caede  depraedantur  hostilL.  Pesti- 
lentia  suas  partes  non  segnius  operatur. . 

®  Debaccbantibus  per  Hispanias  Bar- 
baris,  et  saeviente  nihilominus  pesti- 
lentiae  malo,  opes  et  conditam  in  urbibus 

1  Suspecta  mihi  «unt  quae  «equontar  usque  «d  floem  ^.  Id«tia«  hftt  et 
gimilea  notas  ubiqne  omittit ,  nisi  obi  de  defeotibus  solis  aat.  luoie  agit, 
tom  eDÎm  diem  et  feriam  detigoare  solitns  est.  Vide  notam  XYIII. 

^  CL  f  lorius  hoc  loco  annum  Honorii  XVI  consignât.  Sirmondus  vero 
IS.secntaSi  eum  annnm  praefert  §^  D$bacohaniibuê,  Medinm  inter  ntrum- 
qne  tenere  mihi  Tisum  est ,  et  Idatiom  tennisse  Terosimilins  est.  Vide 
notam  XIX  n*  1  ;  obi  de  anno  exoidiinrbis  agitnr. 

'  Verissime  scriptum  id  ab  Idatio  ;  haud  enim  una  tantum  ecclesia  sed 
plores  asylo  Eomanis  fuerunt.  Vide  not.  XX ,  ubi  de  Gothomm  modera- 
tione  in  ea  nrbis  irmptione. 

^  Capta  est  Placidia  anno  409.  Vide  not.  XIX,  n»  6. 

'  Hue  a  $**  DehacehanHbut  banc  anni  XVI  notam  retraxi.  Vide  notera 
XXI ,  ubi  de  Alarici  morte  et  Ataulfi  successione  agitur* 

^  Hoc  iooo  Sirmondus  ex  MS.  annum  expressit  Honorii  XVI,  quem 
ego  supra  ad  il  la  Alaricus  moritur  R^poêm,  ductus  Isidori  auotoritate, 
qui  initium  regni  Ataulfi  auno  CCGCX  adligat,  quo  etiam  necesse  est 
obiisse  Alaricum;  et  haeo  est  communis  omnium  sententia. 


r 
I 


(61  ) 

Imp.  Olymp.    Christ. 

subslantiam  tyrannicus  exactor  diripit,    m. 
et  miles  exhaurit* 

Famés  dira  grassatur  adeo ,  ut  huma- 
nae  carnes  ab  humano  génère  vi  famis 
fuerint  devoratae  ,  maires  quoque  neca- 
tis  vel  coctis  per  se  natorum  suorum  sint 
pastae  ^  corporibus.  Bestiae  occisorum 
gladio,  famé,  peslilentia,  cadaveribus  ad- 
suetae,  quosque  hominum  fortiores  in- 
terimunt ,  eorumque  carnibus  pastae , 
passim  in  humani  generis  efferuntur  in- 
terilum.  Et  ita  quatuor  plagis,  ferri, 
famis,  pestilentiae ,  bestiarum,  ubique 
in  toto  orbe  saevientibus  praedictae  a 
Domino  per  Prophetas  suos  adnunciatio- 
nes  implentur. 
xvij.  Subversis  raemorata  plagarum  gras-  411 

satione  Hispaniae  provinciis  ,  Barbari  ad 
paceoi  ineundam ,  Domino  miserante , 
conversi,  sorte  ^  ad  habilandum  sibi 
provinciarum  dividunt  regiones.  iv. 

Gallaeciam  Wandali   occupant   '    et 

'  Rem  diiiioctiot  narrât  Olympiodorus  iaquienc:  Mulieruna  quatuor 
liberorum  mater  omnes  devoravit,  ad  singulos  praeiesêns  reliquat  se  alerê 
et  salvaré  vellê  f  donee  omnibus  absumptis^  lapidibbus  a  piebe  obruta  est, 
Hoe  ipso  annoKomani  famé  ao  pecte  conflictati.  circo  tamen  Tacabant, 
ibiqae  feralis  illa  tox  audita  est ,  pone  pretium  cami  kumanae,  Ita 
Zotimua. 

'  De  hac  inter  barbares  proTÎnciarum  sortitione  memioit  Orosius, 
lib.  Vil,  oap.  40  scribens  :  Aetis  aliquandiu  magnis  cruentisque  diseur- 
sibuSf  post  graves  rerum  atque  hominum  vastationes,  quarum  ipsos  quo- 
que modo  poenitet ,  habita  sorte  et  distributa  usque  ad  nutie  possessions 
oousistunt, 
'  Wandali  régi  Gunderico  parebant,  filio  Godigiseli  sive  Godagisci  sive 


(  62) 

Imf.  OLYur.    Christ. 

Suevi  ^  silam  in  exlremitate  Oceani  ma- 
ris occidua  ;  Alaoi  Lusitaniam  et  Carlha- 
ginensem  provîncias  '  ;  et  Wandali ,  co- 
gnomeoto  Silingi  '  Baeticam  sortiuntur. 
Hispani  per  civitates  et  castella  ^  residui 
a  plagis  Barbarorum  per  provincias  do- 
minantium  se  subjiciunt  '  servituti. 

CoDstantinus  ^  post  triennium  invasae 
tyrannidis  ab  Honorii  duce  Coostantio  io- 
tra  Gallias  occiditur  ^. 
xTiii.        Jovinus  et  Sebastianus  fratres  intra 

Galliam,  et  in  Africa  Heraclianus  pari  ty-  41 2 

raaaidis  inflantur  iosania. 

Augustinus    Hipponensis     episcopus      298 


Gudegiscli  (  namque  ita  oomen  ejut  Tariant  auctores }  sub  quo  Wandali 
Rhenuni  transire  aggressi  sunt,  Sed  ibi,  Godigisclo  a  Francis  occUo ,  nt 
ex  Frigerido  narrai  Gregoriot  Turonencis  lib.  II,  cap.  9.  Gundericus  pri- 
mus  in  Hitpania  ^'andaloruni  rex  fait ,  ut  recte  in  eornm  hi»toria  prodit 
Isidoraa.  Qoare  corrigendns  eat  Procopius ,  qui  lib.  1  de  Belle  Wanda- 
lioo  Godîgisehim  in  Hispaniam  Tenisse  affirmât. 

^  Sueti  regem  habebant  llermericnm ,  cujusapud  Idatium  crebra  dein- 
ceps  meniio. 

3  Atax  rex  erat  Alanorum  ,  mcminit  illius  Idatius  infra  anno  418 

'  Cam  Fredibalum  regem  Wandalomm  appellet  Idatiu*  anno  416  y 
Wandalos  Silingos  intelligo  ;  nam  reliqui«  imperabat  Gunderiout. 

^  Gentes,  qnae  Hispanias  irruperant,  loca  ant  natnra  ant  arlemanita 
obsidione  cingere  et  machinis  expngnare  admotis  oesciebant.  Ideo  Bit- 
pani  ad  ea  loca  confugerunt. 

^  De  bac  sertitute  dicam  nota  XXII. 

6  De  eodem  Coastantino  Idatins  nosier  in  Fastis  sub  consulibus  faujus 
anni  ait  :  Constantini  tyranni  in  conto  captit  adlatum  est  XI F  kal.  octob, 
Anno  igitur  408  tyrannidem  arripuit. 

^  Prosper  Tictum  et  captum  ait  Arelate  (  Orosius  addit  occisum  )  per 
duces  Honorii  Constantiura  et  Ulphilam.  Hujus  etiara  meminere  Soio- 
menus  et  Olympiodorus. 


(63) 

IMP.  Olymp.  Christ. 

habetur  insignis.  Inter  cujus  studia  ma- 
gnifica  Donatistas  ab  eo  Dei  adjutorio 
superatos  probata  ûdes  demonstrat  acto- 
rum  '. 

XIX.  Jovinus  et  Sebastianus  oppressi  ab  Ho- 

norii  ducibus  ^  Narbona  interfectî  sunU  41 S 

Gothi   Narbonam  iogressi  viademiae 
tempore  ^. 

Heraclianus  *  moveas  exercitum  de 
Africa  adversus  Honorium,  Ulriculo  in  ii. 
Italîa  in  conflictu  superatus  effugit  in 
Africam ,  caesis  in  loco  supradicto  L  mil- 
libus  '  armatorum.  Ipse  post  Carthagine 
in  aede  Memoriae  per  Honorium  percus- 
soribus  missis  occiditur. 

XX.  8  Abrahami  H.  CCCCXXX.  414 

I  Id  vulgatis  libris  legitur  aMC/oru»;  sed  oonstat  manifesto  legendum 
este  actorum,  Saepe^enim  Angnstinus  cam  DonaiUtit  dispotaTÎt,  colla- 
tionumque  banim  acta  a  notariis  excepta  deinde  in  publicam  emisca 
«ont.  Horumqne  fidem  appellat  hic  Idatiua. 

*  ■arcellinnt  in  chronico  t^rannidis  et  neois  Jovini  et  Sebastiani  me- 
minit  anoo  praecedenli.  De  its  Tide  notam  XXHI. 

'  Adventum  Gothomm  in  Gallia*  recte  Prosper  et  Cassiodomt  anoo 
tnperiori  illigant  ;  neque  adversantur  Idatio ,  quia  Atanlfuc  Gailtac  in- 
grestuc  Narbonam  non  oontendit  perpeti  carcu  Qui  poterat ,  cuin  par^u- 
lorum ,  tenum ,  feminarumque  populum  secum  dnoeret ,  quibus  anno- 
nam  providere  atqae  etiam  «aepe  armornro  vi  aperire  cibi  Tiam  necesce 
habuit  ?  Olympiodoruc  sane  Ifassiliam  obcediste  in  itinere  Aiaulfum  et  ab 
Bonifacio  inde  repulsom  tettatum  reliquit. 

*  Orosius  lib.  YII ,  cap.  42  tyrannidem  Heracliani ,  irruptionem  ejus 
in  Italiam  atqne  tupplicium  exponit ,  additqne  ezpeditionem  adornacse 
inetruota  8700  na^ium  classe. 

^  Ifaraemm  oocisorum  ad  Utriculam  non  L  «ed  XX  milliapraefert  cbro- 
nicon  parTum  ,  qaod  fortasce  Teriu*  est. 

^  No?as  hoc  loco  annns  ab  Idatio  designatus  evidens  argumentum  est 
ipsnn  a  Januario  annoa  auspicari. 


(64) 

IMP.  Olymp.     Christ. 

Alaulfus  apud  Narbonam    Placidiam 
duxit  uxorem  i.  In  quo  prophetia  Danie- 
lis  putatur  impleta  ^,  qui  ait  Gliam  régis 
Austri  sociandam  régi  Aquilonis,  nullo    m. 
tamen  ejus  ex  ea  semine  subsistente  '. 
XXI.  Hierosolymis  Joanne ,  de  quo  supra  ^, 

episcopo  praesidente ,  sanctus  et  primus  -il  5 

post  Chrislum  Dominum  martyr  Stepha- 
nus  revelatur  *. 

Hieronymus,  qui  supra  ^  praecipuus 
in  omnibus ,  elementorum  quoque  peri- 
tissimus  Hebraeorum,  in  lege  Domini,  iv. 
quod  scriptum  est ,  diurna  nocturnaque 
meditatione  continuus ,  studia  ôperis  re- 
liquit  innumera.  Ad  ullimum  Pelagia- 
norum  sectam  ^  cum  ejusdem  auclore 
adamantino    veritatis   malleo  contrivit. 

*  De  hU  ouptiit  nonDuIla  ex  Olympiodoro  de«cribam  nota  XXIV. 

*  Daniel  cap.  XI  de  rege  Aegypti  Ptolemaeo  Philadelpho  Taticînatiir, 
qui  filiam  «uara  Berenîcem  nuptui  dédit  Anttocho  ,  qni  Theof  oognomî- 
natac  est,  Syriae  régi.  Laodice  auteni  prior  Antioohi  uxor,  repadtatana 
te  dolent,  necem  ipsi  Antiocho,  Berenici  et  otriutqne  filio  intulH,  et 
Callinicam  tuum  ex  eodem  Antioebo  filiam  regem  conttitoit.  Rem  fotiua 
narrant  Hieron^mut ,  Apiannt  et  Jasiinnt. 

'  Sicnt  ex  Bérénice  nnllot  superttet  filius  Syriae  regnnm  obtinuit;  it« 
neqneex  Placidiaet  Ataulfo  natut  filiut,  Theodotiut  nomine,  in  r^pao 
parentibus  succetsit;  obiitque  pauUo  postquam  natnt  est,  et  in  temple 
JQxta  Barcinonem  argentea  capsala  cura  ingenti  atriotqne  parentit  lacta 
tepuliut  ett. 

*  Supra  anno  400  et  407. 

'  Eadem  habet  larcellinat  in  chronico.  Idatiut  Tero  in  Fattit  non- 
nuUa  addit,  quae  videre  potet  nota  XXV,  ubi  de  patrie  Pauli  Orotiut  in- 
quiritur  ex  conjectura. 

0  Supra  anno  406  et  407. 

'  Eieronymut  priroum  epittola  ad  Gtetiphontem,  quae  jutti  Tolomiiûa 


(65) 

ÏMf.  Olymp.    Christ. 

Adversus  hos  et  alios  haereticos  extant 
ejus  probatiêsima  monumenta. 
XXII.         Ataulfus  a  patricio  Constantio  puUa- 

tus,  ut  relicta  Narbona  ^  Hispanias  pc-  416 

terct ,  per  quemdam    Golhum  '  apnd 

Barcinonam  in  ter  familiares  fabulas  '  ju* 

gulalur.  Cui  succedens  Wallia  ^  in  regno 

cum  Patricio  Constantio,  pace  mox  facta  ^^ 

Alanis  et  Wandalis  Silingis  in  Lusitania 

et  Baetica  sedentibus  adversatur. 

A lexand ri nae  ecclesiae  post  Tbeophi- 
lum  quis  praesederit  ^  ignoravi  haec  scri* 
bens. 

Constanlius  Placidiam  accipit  uxo* 
rem  '. 

librum  oonfioit ,  Pelagiam  exagitavit  |  deiode  tret  contra  ip«uin  dialogo- 
rum  libros  ooatcripsit ,  et  atrumque  opac  etiamnum  extat. 

1  Ataalfnt  anno  toperiori  IlarboDani  relinquent ,  Baroinooain  deveDÎt , 
ubi  hoc  anoo ,  qui  fuit  aerae  coromunis  CCCCXVI  occiditur.  Vide  noiam 
XXVI  H"  1. 

3  Interfectorem  Ataulfi  Ol^mpiodorut  Dobbium,  Jornandet  Vernnl- 
fum  -vocat.  Vide  notam  eamdem. 

^  In  stabulo  occitumait  Olympiodorut. 

*  Orotiai  lib.  VII ,  o.  43 ,  Jornandes  in  Geticis ,  n*  45 ,  Isidorns  et  alii 
Sigericnm  succestoreni  Atanlfi  faoiunt.  Ai  Idatias  et  Protper  Sigericum 
filentio  praelereunt  ;  qnia,  u(  refert  Olyropiodoriis ,  septem  diescum  im- 
peratiet,  ioterfectut  est. 

^  De  tempore  confectae  bajus  pacis  «entenlia  Pagiî  refutator  nota 
XXVII.  Ubi  ad  qaos  pertineat  lex  XIV  cod  Tbeod.  de  infirmandU ,  quM 
ëvbtyrannis  f  tndico. 

'  Seriem  epUcoporum  Alexandrinorum  chronico  suo  innectere  ta- 
lutsse  Idatiom ,  uti  ab  flieronymo  et  Ensebio  factam  fuerat ,  ex  hoc  loco 
întelligimus.  Sednon  hot  tantuni,  Terum  et  HieroaolymitanosAntioche- 
notque  omisttse  Tidetur,  quia  eorum  sctre  non  potait  sucoessiones. 

'  Diei  primo  sequentit  anni  adligat  bas  nuptiaa  Olympiodoras.  Vide 
noiam  XXVIII. 

5 


(66) 

iMP.  OLYHP.      CaiLlST. 

'  Fredihalum  regem  gemiis  ff^^ndalo- 
rum  '  aime  ulio  certamiMê  iugenioêe  cttp^ 
tumad  imperatorem  Honorium  destinât^, 
XXIII.       Wallia,  rex  Gothorum,  Romani  nomiais  417 

causa ,  întra  Uispanîas  caedes  magoas 
efficit  Barbarorum.  ii. 

xxiT*        Solis  facta  defectio  die  XIV  kal.  Au*- 

gusti,  qui  fuit  feria  Y  ^*  -418 

Romanae  ecclesiae  XXXIX  praesidet  ' 
Zosimus. 

^  Durante  episcopo^  quo  supra ,  eio. 

Wandali  Silingi  in  fiaetica  per  Wal- 
)iam  regem  omnes  ^  extincti. 

Alani ,  qui  Waodalis  et  Suevis  poteo- 
tabantur ,  adeo  caesi  sunt  a  Gothis ,  ut 
extincto  Atace  ^   rege  îpsorum,  pauci,    m. 
quisuperfuerani,  abolilo  regoi  nomine*, 

■  Editio  Sirmondiana  lineoUt  circuoiclusa  ista  exhibet.  An  «ubdititia 
fUa  sont  Sirmondo?  Sane  cbrooicon  parTam  ea  omttiit  et  eonim  loco 
haeo  babet  :  Idaiii  ad  Dominum  converno  pcccatoris,  Isidonis  qaoqae 
illade  Fredibalo  praeteriit.  AtSigonius  lib.  XI  de  Occideniali  imperio, 
Jornandi  tribuit  in  annalibnt,  sed  nullibi  in  Jornande  a  me  reperta  sunt. 

'  Wandaloc  Silingoc  intelligit^  namque  aliit  imperabat  Gundericot. 

^  Destinât  Gonitantius ,  a  quo  captus  est  ïredibalus. 

^  Lege  feria  YI ,  uti  supra  ad  anouni  402  adnotatum  est. 

'  Praetidet  ab  initie  GCCCXYII  inter  Romanes  pontifices  XLII. 

'  Ifodus  bic  occurrit,  qui  uecesse  est ,  ut  scindatur,  cum  nullo  modo 
soHi  possit.  Itaque  tradncendus  est  §*  Durante  episcopo ,  etc, ,  ingénies 
post  duos  sequentes  Wandali  et  Alani ^  et  cum  eo  traducendae  etiam 
sunt  bi^e  notae  XXY.  Yid.  not.  XXIX. 

^  Cbronicon  parTum  Terbum  omnea  omittit. 

*  £x  quatuor  regibus  barbarorum  ,  quos  supra  ad  annum  411  distinxi| 
Ataoe  nunc  extincto,  et  anno  416  Fredibalo,  duo  tantum  relicti  sunt; 
scilicet  Hermericus  Suevoruro  et  Wandaloruro  Gundericus. 

*  In  aliis  cditionibus  legitur  :  aholito  regni  nomine  de  Gunderici  re- 


(67) 

IMP.  Oltmp.    CamsT. 

GuDderlci   regîs  Wandalomm ,  qui  in 
Gallaecia  resederat,  se  patroeinio  sub- 
jugarent. 
XXV.  1  Durante  epîscopo ,  quo  «upra  ',  gra-  410 

vissimo  terrae  motu  sancta  ïn  Hieroaoly- 
misloca  quatsanUir.  Et  caetera  '  dequibus 
în  Gestis  ejusdem  epîscopi. 

Gothi,  întermisso  certamioe,  quod 
agebant,  ^  per  Constantium  ad  Gallias 
revocati,  sedes  io  Aquitanica  '  a  Tolosa 
usque  ad  OoeaDum  acceperent* 

Wallia  eorum  rege  defuncto  *  Théo- 
dore» 7  succedit  in  regno. 

^  Inter  Gundericuoi  Wandalorum  et 

gis,  etc.;  er««i  praepocittonein  df,  quae  contra  legei  grammaticae  ir- 
repsit. 

'  OmniDo  contignandus  hic  fuit  ei  mente  Idatii ,  exque  ipso  rerum 
geitamm  ordine  $•  i«te  Durante  cum  anno  XXV  Honorii  |  uti  ottentum 
eat  nota  XXEL. 

'  Supra  anno  416  meminit  Idatiut  Joanni« ,  eomdemqne  none  deci- 
gnari  ex  Fa»tis  cjat  difoimut.  At  Joannct  secundo  aut  teKio  abhino  anno 
deettfterat.  Y.  noian  XXX. 

'  la  innaiÉ  ■arcellinus  in  chronico  «ib  oonsnlibus  hnjus  anni. 

*  Bellum  intelligtt  e«m  Wand«]is  et  Alanis ,  de  quo  antea. 

^  Lege  ex  ohronico  parro  Àquêimnia  fe\  ex  Isidoro  secunda  Aqvtta» 
nica,  oujns  caput  Burdegala,  quaeque  cum  «liis  quihusdam  civitëtikus 
coMfimium  provineiarum,  ut  ait  Prosper,  ab  Honorio  hoc  a«no  Gethis 
data  est.  Ex  confinibus  provinciis  lIoTeropopnlana  et  llarbonensi  prima , 
in  qna  Tolosa ,  part  eerto  Walliae  attribnta  fuit. 

^  Isidorus  in  bist.  Gothor.  aerae  457  mortem  Walliae  annectit.  Y.  oo- 
tam  XXXI. 

'  Qoem  Tbeodorem  Toeat  Idatins,  Teudoredus,  Tbeudores,  Theudo- 
ridus,  Tbeodoricus  et  Theudo  dicilurab  aliis.  Ab  ilispanis  Tulgo  Theo" 
dorede  appellatur.  De  ejus  génère  not.  XXXII. 

'  Conaignaton  hoc  looo  offemat  aliaeeditiones ,  una  excepta  Tloriana, 
annum  XXY  Bonorii ,  sed  adsorîbendun  fuisse  $•  Durante  supra  demon<» 


(68) 

IMP.  Oltmv.    Christ. 

Hermericum  SueTorum  reges  certamine    it. 
orto ,  SiMvi  in  Nervasii  '  montibus  obsi- 
dentur  a  Wandalis. 

Valentiniaous  '  Constantii  et  Placidiae 
Glius  nascitur. 

In  Gallicana  regione,  in  civitate  Biler- 
ris  multa  signa  effecta  terrifica  Paulini 
epistola  ejusdem  civitatis  episcopi  enar- 
rat  ubique  directa. 
XXVI.         WandaliSuevorum  obsidione  dimissa,  420 

instante  Asterio  '  Hispaniarum  comité, 
et  sub  vicarîo  ^  Maurocello ,  aliquantis 
Bracarae  in  excitu  suo  occisis,  relicta 
Gallaecia  ad  Baeticam  transierunt. 

(Romanae  ecclesiae  XL  '  praesidet  epis- 
copus  Bonifacius). 

Uonorius  apud   Ravennam  Constan-       SOO 

stratnm  est,  simulqae  eam  §^  loco  soo  restiiui|  nil^il  méritas,  ne  qui» 
oorrectioDem  improperet ,  aot  eam  ex  Idatii  mente  esse  neget. 

*  Ptolomens  Tori  Ilarbassorum  meminit  in  Europae  tabula  II,  quam 
urbem  collocat  Ortelius  ad  Durium  amnem  Hinc  Idutii  tempore  Iferva- 
sinssive  Itarbassus  mons  dictas  est,  qui  oltm  Herminius  dicebatur,  non 
longe  ab  hodierna  cÎTitate  Roderici.  Morales  et  Hariaoa  aliter  opînaniur 
ei  NerTasios  montes,  de  quibus  hic  loquitur  Idatius,  eos  e$êe  existimant, 
quos  nanc  Arvas  appellamns  Legionero  inter  et  Ovetom. 

*  Hoc  anno  natus  est  profecto  Yalenlinianus,  cum  prius  nata  esset 
Honoria.  Rota  XXXIII. 

'  Asterius  sive  Astnricus,  ntroque  enim  nomine  ab  Idatio  et  ab  aliia 
appellatur,  TÎr  fait  comitiva,  magisteria  ntriusqae  militiae,  consulatu 
demamqae  patrioiatu  insignis.  De  eo  plura  ad  aonum  449. 

*  Ex  boo  loco  disctmus  per  -vicariam  PP.  Galliarnm  Hispanias  hoc  tem- 
pore administrâtes  faisse 

*  Anno  418  exennte ,  eleclus  fuit  Bonifacius  Romanae  ecclesiae  pon- 
tifes XLIY.  Haec  autem(sicat  et  illa,  qnae  de  Anastasio  supra  anno  307 
et  de  Leone  infra  441  legantur)  adjecta  fuisse  Idatio  TÎdentnr. 


(69) 

iMP.  Olymp.    Chbist. 

lium  coDsorteiu  '  sibi  facit  in  r^oo  ^. 
Coostantîus  imperator  Raveonae  moritur 
in  suo  tertio  consulatu. 

xxvii.        ^ ••••.••     II.  4âl 

xxvui.      Castinus  magister  militum  cum  magna  422 

manu  et  auxiliis  Gotborum  bellum  in 
Baelica  Wandalis  infert  ^  ;  quos  cum  ad 
inopiam  vi  obsidionis  arctaret ,  adeo  ut 
se  Iradere  jam  parafent ,  inconsulte  pu- 
blico  certamine  confligens  ^  auxiliorum  iii. 
fraude  deceptus  ^,  ad  Tarraconem  viclus  ^ 
aufugit. 

Bonifacius  palalium  deserens  ^  Afri- 
cam  înyadit. 
XXIX.  42S 


'  Constantii  inaugurationem  Protper  et  Cattiodorut  haie  anno  adtcri- 
buni ,  quibut  et  Idatio  major  prae  Oriental iTheophane  habenda  est  fidet , 
qui  in  annum  tequentem  eam  differt. 

*  Libri  ediii  hoc  loco  annum  Honorii  XXYII  exhibent  contra  clarit- 
•ima  Idatii  Yerba|  qoae  nos  cognnt  ejut  auni  notât  hinc  abjicere.  V.  no* 
tam  IIXIV. 

'  Vacnum  reliqoi  honc  annum ,  quia  tub  ip«o  praeferunt  aliae  editio* 
net,  quae  ad praecedentem  annum,  utdictum  ett,  pertinent. 

*  Eodem  boc  anno  Cattiodorut  hujut  belli  meminit.  Heminit  etiam 
Protper ,  qui  tum  hic  tom  anno  426  tub  Contulibut  Theodotio  XL  et 
Yalentiniano  plutcula  alia  addit  de  Cattino. 

^  Qaat  ob  cautat  expeditio  itta  maie  oetterit,  exProtpero  etSaWiano 
ditcet  nota  XXXV. 

^  l^ihil  de  bac  fraude  Protper,  nihil  Salvianut.  Superbient  Cattinut 
tibique  praefident  temereconflixit  et  exercitnm  perdidit;  nam  XX  milli^ 
tuomm  ocoita  tunt ,  ti  Protpero  Pithaeano  credimut. 

^  Eomanot  tum  temporit  Hitpaniam  citeriorem,  excepta  Gallaeoiae 
provincia,  retinuitte  ex  hoc  atque  aliit  Idatii  locit  apparet. 

'  Bonifacium  a  Cattino  ditcedentem  primum  in  Italiam,  deinde  in  Afri* 
£am  devenitte  docet  Pcoi|2er,  V.  not.  XXXV,  n»  2. 


(70) 

IMP.  OtTMP.      CmsT. 

XXX.  Abrahami  ÏÏCCCGXL.  iv. 

HoD<>rius  actis  tricemialibus  buis  Ra-  424 

veDDae  obiît  ^ 

Paulious  nebiUssimus  et  elequeotissi* 
mus ,  dudum  conyersîone  ad  Deum  do- 
bîlior  factus ,  vir  Aposlolicus ,  Noia 
Campaniae  episcopus  habetar  ÎDsignîs  ; 
cui  Tbcrasia  de  conjuge  facta  soror  tes- 
timonia  vîtae  beatae  aequatur  et  merito. 
Extant  operîs  îpeius  egregii  stadia  prae- 
dfcanda. 

RomaDorum  XLI  Theodosius  Arcadii 
Glius  ante  aliquot  annos  regnans  ^  in 
partibus  Orîentis,  defuncto  patre  ^  post 
obitumHonorH  patrui  monarcbiam  tenuit 
imperii  ',  cum  esset  annorum  XXVI  ^. 

Joanoes  airipit  tyraniiidein  ^. 

1  De  Honorii  obitn  Idatiat  Dotter  in  Fattit  tob  contnfibiit  Asclepio- 
doto  et  ■sximmno  ait  :  Hit  eontalibos  Honorins  Augintut  recefttt  Bf 
Tennae.  Kidem  aniio,qui  faitaerae  Dionyfianae  423,  Honorii  mortem 
adligant  Prosper,  Harcellinut,  Cattiodoms.  Socratet  lib.  Vil,  cap.  t9 
inortis  diem  désignât  16  angutti ,  Olyrapiodomt  27;  qnod  fortatsia  Teriat 
eft,  etiamsi  Socrati  adstipnletur  Tbeophanet.  Aqnae  intercntia  morbo 
interiitte  Olympiodorns  et  alii  tradidemnt.  TricennaHa  agere  non  po- 
taisse  poat  anniim  428  eridens  eft,  namqne  eti  TÎta  eicetsit.  Cnr  ergo 
Idatint,  qui  id  non  ignoravit,  et  obiimn  et  tricennalia  iptiat  hnicanno 
424adligaTit  ?  Conjectnram  meam  exponam  nota  XXXVI. 

*  A  kalendit  maji  anno  408;  eo  enim  die  obiit  Arcadint  pater. 

'  Manarchiam  tenvit ;  qvk'tmolu»  ipae  légitimât  erat  princept;  Joan- 
toetantem  tyrannnt  erat. 

*  Librariat  ex  XXIV^  quod  teriptit  certittime  Idattnt ,  XXVI  fecît , 
onitatit  notam  I  facili  lapta  notae  V  pottponent,  cnm  ante  ponere  de* 
buittet.  Videnol.  XXXVII. 

'  Joannet  ex  Primioerîo  notariomm  tyrannidem  arripnit  Tel  detinenfe 
anno  423,  quo  Protper;  Tel  ineunte  424,  qno  Idatint  et  Harcellinn»  illiut 


(  71  ) 

l«P.  OLTMP.     CHKISTr 

I.  *  Theodosias  ValentiniaDum  suae  ami-  4S5 

tae   Placidiae    filium  ^  ConstaiiUnopoîi 
Caesarem  facit  et  contra  Joannem  miltît. 

Sub  quo  a  ducibus,  qui  cum  eo  per     ii. 
Theodosium  missi  fuerant ,  apud  Raven- 
nam  primo  anno  invasae  tyrannidis  occi- 
ditur  ^.  Et  Félix  Patricîus  ordioatur  ^  ex 
magistro  roilituin. 

ValenUaianu8,qui  erat  CaesarRomae^, 
Augustus  appellatur. 

Wandali  Balearicas  insulas  depraedan- 
lur  ^.  Deinde  Gartbagine  Spartarîa  ^  et 


meminero.  Adjutoret  perdaellionii  illi  faemnt  Cattinut  et  Aeiiiu,  tefCe 
Protpero. 

i  Hino  Idatiut  timplici  nnmerali  nota  non  tantnm  TbeodoMÎ,  at  phirea 
•ontiunt,  nec  tolius  Valentiniani,  ut  autumat  florins ,  ttd  ntrîntqno 
annoa daaignat ,  nt  ex  initio  et  fine  hujut  epochae  perapicnom  fit,  siqni- 
dem  initio  illiut  Valentinianns  nondom  factut  fnerat  Angustut  et  in  fine 
Tbeodotins  Jamdia  obierat. 

^  Thetfalonîcae  Caetarem  renanciatnm  fniate  tradil  Olympiodorua. 
Vide  nota»  XIXVIII. 

'  Expcditionem  hanc  mnltit  narrât  Socrates  lib.  VII  cap.  S9,  et  Olyro- 
ptodoriM  atque  Philottorgins,  qaof,  si  libet,  logea.  Praeoipui  in  ea  ducea 
Ardaburiua,  Aapar,  Candidianua  et  Helion  fuere.  Vide  noiam  XXXIX. 

^  Florentio  et  Dionyaio  conanlibna ,  id  eat ,  anno  CCCCXXIX  f  elicem 
Patricium  factum  acribit  Proaper. 

^  BaTonnae  ait  Haroeninua  in  chronico;  aed  fallitur.  Vide  notara  XL. 

^  Ex  hoo  Idatii  loco  maximeqne  ex  laidoro  in  hiatoria  Wandalorum , 
i|bi  eaadem  inaiilaa  circa  annum  41t  Wandaloa  Silingoa  depraedatoa 
eaae  acribit ,  oatenditor  non  undeqnaqne  Tcrum  eaae,  quod  de  Wandalia 
tradit  Proaper  aub  conanlibna  Hierio  et  Ardaburio ,  acilicet  uaqne  ad 
tranaitum  in  Africam  ,  qui  anno  429  contigit,  navibua  eos  uti  neaciiaae. 

^  Major  huic  urbi  illata  oladea  eat ,  quam  Hiapali.  Ita  quae  do  Biapalt 
narrantur  anno  4tô,oa(endunt.  Meque  dubito,  quin  everaa  penituafuerit 
tune  Carthago. 


(72) 

1«P.  OLTMP.      CMftiST. 

Hispali  everta ,  et  HUpanîis  depraedatu, 

MauriUniam  inyadunt  *. 
11.  Romanae  Ecclesiae  XLI   ^   praesidet  426 

episcopus  Caelettinus*  m. 

m -4Î7 

IV.  Gunderîcuft  rex  Wandalorum,  capta    it. 
Hispali  ' ,  cum  ipse  elatus  maous  in  ec- 

clesiam  civitatis  ipsius  *  extendisset,  mox  428 

Dei  judicio  daemone  correptus  interiit  '. 

Cui  Gaisericus  frater  ®  succedit  in  regno. 

Qui,  ut  aliquorum  relatio  habet,  effeo-   SOS 

tus  Apostata  de  fide  catholica  in  Aria- 

nam  dictus  est  transiisse  perfidiam. 

V.  Gaisericus  rex  de  Baeticae  provinciae 
liltore  cum  Wandalis  omnibus  ^  eorum- 

1  lutadant  praedmndi  non  tero  manencli  ibi  caa»4;  id  eoim  quarto 
deînde  anno  OTenit. 

'  CaelMtiiiiu  ordine  XLV  creatur  Pontifex  aoDo  439  mente  teptembri. 

'  Igitur  tertio  rétro  anno  euro  iidem  Wandali  Hitpalim  irnip^nnt, 
neque  eam  penitui  Taftarunt ,  neqae  sibi  retinuerunt.  Nantit  ergo  tob 
Eomanit ,  tob  quibut  ipta  tient  etiam  Carthago  anf  e  iilnd  tempnt  erat. 

*  S.  Isidornt  in  bitt.  Wandal.  eccletiaro  banc  roartyri  Vinceotio  dica- 
tam  fuitte  tradit. 

'  Gunderiout  XlIX  annot  regnavit  jnxta  Itidorum  ubi  tapta ,  qnot  non 
ab  ingrettn  barbaromm  in  Hitpaniat  anno  409  ted  a  tortitione  provin- 
oiarum  ab  illit  facta  anno  41 1  numerare  videtur.  At  cnm  de  Hermerico 
rege  Saetomm  agit  regni  ejut  initium  ab  anno  409  detumit. 

*  Gaiteriout  Tictori  Titenti  Geîtericat  ett,  reliquit  fere  omnibus  Gen- 
sérient.  Viliot  fuit  Godigeli  et  Gunderici  frater,  ted  ex  impari  matre, 
uti  obtervat  Procopiut  lib.  1  bitt.  Wandal.  cap.  9,  et  si  Sidonio  oredimut, 
tenrA;  nam  de  eo  in  Paneg.  Antbemii  Tert.  S6S  loquentait  : 

Tncertum  crepat  ille  patrem ,  cum  serva  sit  illi 
Certa  parens 

^  NumeratA  Gaiterici  juttu  Wandalorum  multitudine,  quam  tecum 
ferebat,  qui  reperti sunt  (ait  Victor  initie  libri  I)  senês ,  juvenes ,  par* 
vuli ,  servi  domini  ocioginia  miUia  numêrati. 


(73) 

IMP.  Olymp.    CantsT. 

que  famîliîs  mense  majo  ad  Maurita* 
niam  et  Africain  relictis  transitHispaDiîs  ' . 
Qui  priusquam  pertransiret  admonitus 
Hermigarium  Suevuin  vicinas  in  Iraositu 
suo  provincias  depraedari ,  recursu  cum 
aliquanlulis  suis  facio ,  praedanlem  in 
Lusitania  coosequitur.  Qui  haud  procul 
de  Emerita ,  quam  cum  sanctae  marlyris 
Eulaliae  iojurià  spreverat,  mullis  per  ii. 
Gaisericum  caesis  ex  his ,  quos  secum  ha- 
bebaty  arrepto,  ut  putavit,  Euro  velo- 
cius  fugae  subsidio ,  in  flumine  Ana  di- 
vine brachio  praecipitatus  interiit.  Quo 
ita  extincto  ,  mox  quo  caeperat,  Gaiseri- 
eus  enavigavit. 
VI.  Suevi  sub  Herraerico  rege  ^  médias  4S0 

partes  Gallaeciae  depraedantes  per  pie- 
bem,  quae  castella  tutiora  retînebat  ^ 
acta  suorum  partim  caede  partira  capli- 
vitale,  pacem  ,  quam  ruperant,  familia- 
rum ,  quae  lenebantur ,  redhibitione  in- 
staurant. 

Per  Aetium  comitem  non  procul  de 
Arelale  quacdam  Gothorum  manus  extin- 

1  Gaifericut  regnum  Africanum  hoc  anno  aatpicatut  e«t ,  quo ,  ut 
narrai  Idatiut,  Africain  inTasit.  Vide  notam  XLI. 

*  Hermcricum  hanc  regem  foista  Suevoram ,  tapra ,  anno  41 1 ,  ad- 
noiatam  est,  regnavitque  solut  et  cnra  filio  Rochita  osqne  ad  annnm  441, 
ci  taepe  rcpetii  Idatiut.  Quare  Hermîgariam ,  do  quo  paulo  anie,  ducom 
aliquem  ton  praefecium  SucTorum  fuisse  oportei.  Florins  Hermigarinm 
regem  facii  eiqne  successisse  Ilermericuin  falso  asserii,  iom.  18  pag.  88. 

'  llispanos  in  ingressu  barbarorum  ad  nrbes  ci  casiella  conlbgisse, 
ubi  suam  adversus  hoslium  incursus  tuebantur  libertatem ,  saepe  memi- 
nii  Idatius ,  ci  notA  XXII  declaraium  est. 


(74  ) 

Itu.  Oltkp.     Cbhist. 

guitur  ',  Anaolfo  opUmate  eoram  capto. 

JuthuDgi  per  enm  simîliter  debellan-     m. 
lur  ^  et  Nori. 

Félix  y  qui  dicebalur  patricius ,  Raveo- 
nac  tumuitu  '  occiditur  militarî. 

▼11.  Aelius  dox  utrinsque  militiae  Noros 

edomat  rebellantet*  Rursus  Suevi  initam 
eu  m  Gallaecis  pacem  libala  sibi  occasione 
coDturbant.  Ob  quorum  depraedationem 
Idalius  episcopus  ^  ad  Aetiun  ducem,  qui 
expeditionem  agebat  in  Galliis  suscipit  iy. 
legationem  '.  Yeito  ^,  qui  de  Gothis  do- 
lose  ad  Gallaeeiain  veuerat,  sine  aliquo 
effeetu  redit  ad  Gothos. 

Yiii.  Superatis  per  Aetium    in  certamine 

Francis  et  in  pace  susceptis ,  Censorius  ''  432 

comes  legatus  mittitur  ad  Suevos,  supra- 
dicto  secum  Idatio  redeunte. 

Bonifacius  in  aemulationem  Aelii  de 

^  Bellum  istnd  mz  annoê  «ntehac  non  beoe  coiuignat  Protpor.  Itido- 
rat  de  eo  qnaedam  addit.  Y.  not.  XLII. 

*  Meminit  hujns  belUSidonius  in  ÀTÎti  panegyrico  verfu  233  inquient  : 
iVaiR  post  Juthvngos  et  Norica  hella  subacio  Victor  Vindelico ,  «te.  Vide 
Sirmondam  ad  eundem  locum.  iDterim  ne  mireris ,  quod  finiio  belle 
Gothico  initie  huyua  anni  aliud  cum  Juihungis  aettate  et  deineept  get- 
tum  ait. 

"  Felicem  hanc  Tirum  luiaie  improbum  ea  oftendunt,  quae  nami 
Prosper  de  Patroeh» ,  epitcopo  Aielatenai  et  Tito  Komano  diacono  illiot 
juaau  occitis.  Y.  not.  XLIU. 

^  Ancter  hxji^i^  ekronioi. 

'  El  numéro  tequenti  apparet  eipeditionem  Utam  tuaceptam  fuiaae 
adTertua  Francos ,  que»  Aetiat  ultra  Rhenum  trusit.  De  ea  praemalure 
agit  Protper.  Yide  nolaai  XLIY. 

'  Quos  dolot  atruserit  Yetto,  lacente  Idatio,  di^inare  non  poMumut. 

'  Centoriut  Romanarum  partium  cooiet  fuit ,  qui  non  nnioa  ad  Sueroa 
legatione  functus  fuit.  Meminit  illios  Idatius  annis  433,  487  et  448. 


(75) 

lur.  Olymp.    CimtsT. 

Africa  per  Placîdiam.  evocatus  in  Ilaliam  303 
ad  Palalium  redit  ^ .  Qui  depulso  Aetio  io 
locum  ejus  succedens ,  paucis  post  men- 
sibus  inito  adversus  Aelium  confliclu,  de 
vuloere,  quo  fiierat  percussus,  interiit* 
Cui  Sebastianu^  gêner  subsiitalus  per 
Actium  de  palatio  superatus  expellitur^. 
IX.  Regresso  Censorio  ad  palatium,  Her^^  4Sd 

mericus  pacem  cum  Gallaecis,  quos  prae- 
dabatur  aasidue,  sub  inierveotu  episeo- 
pâli  dfkiiê  sibi  reformât  obsidibus. 

Symphosîus  episcopus,  per  eum  ad 
comitatum  legalos  missus,  rcbus  incas- 
8uin  fru«tratur  arreptis  ^.  ii. 

Id  conventu  Lucensi  contra  voluntatem 
Agrestii  episcopi  Lucensîa  ^ ,  Pastor^  et 
Syagrius  episcopi  ordinantur. 

I  Bonifaciiu  in  muliit  Tir  egregiat  fuit,  et  erga Piacidiam  eximiae  fide- 
UiatU,  teste  Olympiodoro.  De  eo  plara,  tî  tU|  Tide  notam  XLV. 

'  Sebattiann»  non  itto  «ed  aecnnda  post  anno  ab  Aetio  palatio  exactoa 
ett ,  ut  ibi  narrât  Idatint.  At  nnno  cnm  de  Socero  Bonifacio  loeutut  fuit- 
•ei ,  baec  de  Sebaftiano  adjecit,  nt  qoae  uterqoa  ab  in?identia  Aatiipas- 
auf  est ,  ocnlis  lectorum  simul  exponeret. 

^  Cum  inter  Censorium  et  Hermerioum  de  pace  non  oonTenittet,  illo 
dis€cd«»te,  et  epiacopis  proYinciae  adnilentibut,  pax  tandem  oonttituta 
ett ,  tradentibnt  Gallaecis  Hermerico  aliquoa  obsides.  Ut  aotem  Roauno- 
rom  nomine  firmaretur ,  miMut  ett  ab  Hermerico  epitcopnt  Sjmphotiut 
ad  comitatum  ;  ted  frutlra.  Spet  ibi  de  pace  penitusabrupta  ett.  Ua  quod 
duobut  hitce  §§  aitidatiot ,  capio.  An  iptum  non  capio?  Pro  arreptis  iege 
qbrvpiis.  Et  hune  S^mpbotium  divertum  ette  ab  eo ,  oujua  mentio  fit 
anno  400,  ubi  de  tynodo  Toletana ,  toito. 

*  In  Agrtttii  dioeoeti,  licet  metropolita  non  ettet,  extraneut  episeoput 
i^btque  illiut  contenta  id  praettare  non  poterat.  Qoare  perperam  Quet- 
nellut  ex  boc  Idatii  loco  Lucum  metropolim  tune  fuitae  infert. 

^  An  Patlor  it  ett,  de  quo  Gennadins  de  Script,  ecoiea.  n.  70agit?  Libri 
orgumentum  Hitpano  epitcopo  temput  iptum  buic  etiam  congruit. 


(76) 

iMr-  Oltmp.    Cm«»t. 

Actius  dux  utriusquemilitîae  Patricîus 
appellatur. 

X.  Àbrahami  lîCCCCL.  ÀZA 
SebasUanus  exul  et  profugus  effeclus, 

'  navigat  ad  palalium  Orientis. 

Romanae  ecclesiac  XLII  ^  habetur  epis- 
copus  Xi$tu8.  iif. 

XI.  Hierosolymis    Juvenalem    episcopum 
praesidere  ^  Germanî  presbyleri  Arabicae  485 
regionis  exinde  ad  Gallaeciam  veDientis 

et  aliorum  Graecorum  relatioae  corn  péri- 
mus,  adjicîeotibus  CoDslantioopolim  eum 
cum  aliis  et  Palestinae  provinciae  et 
Orientis  epîscopis  evocatum  sub  praesen- 
tia  Theodosiî  Augusti  contracte  epUco- 
porum  ioterfuisse  coocilio  ^  ad  destruen- 
daiD  Hebionitarum  haeresiin  ',  quam 
Nestorîus  ej  iisdem  urbis  ^  episcopus  pravo 

*  Expulaum  ab  Aetio  Sebattisnam  praemisit  supra  Idatiiif.  Idipsom 
Duno  repetit,  quiare  ipsaboc  anno  in  Orientem  aufugit.  Rem  ei  Protpero 
lege  nota  XLVI. 

*  Xittas  tive  Sixtuf  XLVI  pontifex  Romanas  renunciatut  est  anno  432 
mensemajo. 

'  Praesidebat  qaidem  hoc  anno  Hierosolymitanae  ecclesiae  JuTcna- 
lis,  idque  Tere  narrât  Idatius;  at  longe  antea  episcopatum  illum  obti* 
nnerat.  De  quo  dictum  est  nota  XXX. 

*  Conciliam  istud  habitnm  est  Ephesi  anno  431.  Quare  aut  Germanus 
aliique  Graeci  iempus ,  quo  coactum  est,  Idatto  non  indicarunt,  aut 
Idatius  cum  haec  scriberet ,  illius  oblitus  erat.  Ad  illud  accessit  Juvena- 
lis  intra  octavas  Pentecostesj  ibique  partes  ecclesiae  suae  (forsan  ultra 
quam  par  erat)  strenue  egit. 

^  Sbion  eum  haerettcum  appellat  etiam  Ilestorium  Cassianus  lib.  I  de 
Incam.  Yerura  non  Ebionem  modo ,  sed  et  Paulum  Samosatenum  et  duoa 
Theodoros  Hopsuetenum  et  Tarsensem  suae  haeresis  magistros  habuit. 

^  Nimirura  Constantinopolis. 


(77  ) 

Imp.  Or.YMP.    Cbaist. 

stultissimae  sectae  resuscitabal  iogenîo. 

Quo  vero  tempore  sancti  Joaones  ' , 
Hieronymus  ^  et  alîi,  quos  supra  diximus,  i  v. 
s  obieriat  ;  vel  quis  Joanni  ante  Juvena- 
lem  successerit,  sicut  et  fecîsse  cogni* 
tum  est  in  brevi  *  senioren  quemdam 
referentum  sermo  non  edidit. 
XII.  Narbona  obsîderî  coepta  per  Gothos.  4S6 

Burgundiones,  qui  rebellaverant  ^,  a  Ro- 
manis duce  Âetio  debellantur. 

Une  eodemque  tempore  Alexandriae      S04 
Cyrillum  episcopum  praesidere  et  Con- 
stantinopoli  Nestorium  haereticum  He- 
bionaeum  ^,  Cy  rilli  ipsius  ad  eundem  épis- 


'  De  anno  moriis  Joannis  Tîde  no  t.  XXX . 

'  De  Hieronymo  Protper  ad  annum  420.  Hieronymuê,  inquii,  prûsbytêr 
moritur  anno  oêtaHs  XCI  prid.  kal.  octob.  De  anno  emortnali  Hieronynii 
nuIlniD ,  de  aetate  aliqaod  dÎMidinm  est  Tide  Pagiam  anno  420  n.  21. 

'  Praeter  Joannem  et  Hieronymum  duos  alios  laudayit  fupra  Idatiut 
anno  407,  Ealogium  Caefarienfem  et  Theophilum  Alexandrinum.  Théo- 
philut  obiit  anno  412  Id.  ociob.  Ita  Socratef  lib.  YII  cap.  7.  De  Sulogio 
priroaf  tenaisfe  constat  in  synodo  Dio^poUtana,  quae  habita  est  post 
diem  XX  decemb.  anno  416.  Quamdiu  post  illam  Tiierit  Salogius,  non- 
dum  scire  potui. 

*  Senior,  qui  Joanni  successit  in  ecciesia  Hierosolymitana,  Praylius 
fuit,  nomen  ignoravit  Idatius ,  at  illum  brevi  obiisse  diserte  tettatur. 
Unde  opinio  Papebrochii  de  exoessu  Praylii  ante  annnm  421  contra  oard. 
Iforisium  ei  Pagium  confirmatur.  Vid.  not.  XLVII. 

'  Prosper  et  Cassiodorus  rebellionem  hano  sub  oonsuHbus  anni  436 
désignant  ;  sed  forsan  eo  anno  inoepit ,  isto  finivit. 

'  lia  quidem  tribus  annis  et  tribus  fere  mensibus  ab  initio  aprilis  anni 
428  ad  exitum  julii  anni  431  Cyrillus  et  Nestorius,  hic  Constantinopoli , 
ille  Alexandriae  episoopatum  eodem  tempore  gesseruni.  At  hic  sextus 
erat  annus,  ex  quo  IVestorius  ab  ecciesia  Conatantinopolitana  ejeotus 
fuit. 


(78) 

Uip.  Oltmp.    Cuist. 

tola  et  haeresim  destruentis  et  reguiam 
fîdei  exponeotU  attendit*  Haec  cum  aliis 
^  habeotar  dlata. 
XIII.  Narbooa  obûdione  Hberatur  ^  Aelio  '  4S7 

duce  et  magistro  oûlitum.  Burguodlo* 
oum  caesa  ^  XX  millia. 

Rursus  Censorius  et  Fretimundus  le- 
gati  miUuDlur  ad  Suevos.  ii. 

Gothorum  ^  caesa  octo  millia  sub  Aeiio 
duce.  -418 

Suevi  cum  parte  plebis  Gallaeciae ,  cui 
adversabanlur,  paois  jura  ^  confictuiH. 

Herroericus  rex  morbo  oppressus , 
Rechilam  filium  suum  subatituit  io  re- 
gnum.  ^  Qui  Andevotum  cum  sua ,  quam 


<  Dt  hit  CyrUIi  toripiit  vide  noUm  XLVIU. 

'  De  IfarbonentU  oivitAtit  liberstione  snb  oonsnlibut  anni  496,  <pio, 
ut  •dnotavit  liUtiut,  obtideri  ooepta  e«t,  Protper,  Goiki^  inq«it,  pacU 
plaeiia  perturbant ,  et  plurima  municipia  eedibus  vieima  suis  occupant^ 
Pfafhenenei  oppido  masiwte  i»festi,  qmd^  cum  diu  oàeidiene  et  fume  lu" 
borareif  per  Litorium  eovUtem  ah  utroque  periculo  iiberatum  ««<• 

'  Non  Aetio  duoe  ted  Litori»,  ut  ait  Pro«p«r,  Karbona  liberata  est, 
quod  non  ignoravit  Idatiof.  Loeus  itaque  sic  est  interpaagendus ,  ut  es , 
Aetio  duce  cumseqnentibusinon  autem  cum  praecedentibusoonjangantar. 

^  Rursut  Bargundio  rebellât  belluinqae  infert.  V.  not.  XUX. 

^  Gothi  ab  obsidione  Narbonae  non  a  bello  disoesserant.  Dom  erge 
cum  Aetio  pugnant,  octo  eorum  millia  oooisa  sunt. 

'  Inter  Suevos  et  Gallaecos  pax  nunqaam  ttabilis ,  brèves  aliquaado 
iadnciae  erant.  Censorins  et  Fretimundus,  q«i  aano  superiore  legatt  a 
Eomanis  ad  Suevos  Tenerant,  banc  inter  utrosqoe  qnalemounqne  pacem 
composuisse  videntur. 

^  Isidorus  in  bist.  SueT.  eadem  babet,  praetereaque  Hermertciiai 
morJ>oantea  tentatum  pacem  oum  Gallaeois,  de  qua  modo  IJatios,  fe- 
cissetradit.  Adnotat  insuper  Andevotum  Romanaemilitiae  duoem  fuisse. 
Tnde  Romani  tune  (emporis  praeter  oppida  et  cattella,  quae  in  Galiaecis 


(79) 

IMV.  Oltmp.    Chbist. 

habebat  manu ,  ad  Siogilionem  *  Baetîcae 
fluyiuin  apcrto  marte  prostravlt,  magoîs 
ejus  auri  et  argeoti  opibus  ocoupatîs. 
XT.  Carthagioe  fraude  decepta  ^  XI Y  kal.  4S9 

novemb.;  omaem  Africam  rex  Gaiserlcuf 
iovadit.  iv, 

Bello  Gothico  tub  Théodore  rege  apud 
Tolosam  Lilorios  Romauus  dux  incoa- 
sullius  cura  auxiliari  manu  irrueos ,  cae* 
sis  his',ipse  yulueratus^capitur  et  post 
dies  paucos  occiditur. 

^  lu  ter  RoffiaDos  et  Gothos  pax  efficî- 
tur.  Gaisericus  elatus  impie  episcopum 
cleru  raque  CarthagiDÎs  depellit  ex  ea  ^* 
Et  juxta  propbetiam  Danielis  ^  demutatis 


sob  eorum  nomine  ab  indigenit  tenebantar  ;  reliquat  Htspaniae  proYÎn- 
ciaa  tub  <e  haboitae  iridentur  ;  nUi  si  ex  Lutitania  jam  tum  aliqua  Suevi 
deoerpseraot. 

'  SîDgilio  Hitpanif  nonc  e«t  Genil, 

'  MarcelUnuf  perperam  eYertiouem  Cartbaginit  adsoribit  diei  X  kal. 
octob.;  nam  Prosper  eondem  ac  Idatius  diem  praefert,  doloque  captam 
urbem  affirmât.  Idatius  excîdium  ejut  anno  430  coofignat,  non  autem 
438,  ut  ait  Pagiuf.  Vide  nutam  L. 

'  Hunnos  intelligit,  quoi  teoum  in  auiilium  duoebat  Litoriot ,  ut  ex- 
primit  hoc  anno  Prosper. 

*  Latiuf  haec  exponuntur  ex  Prospero  et  Salviano.  Vide  notam  LI. 

^  Pacem  banc  petiifse  et  impetrasse  Romanoa ,  contra  quam  Profper 
narrât,  ottendo  nota  LH. 

'  Crudelitalem  Gaiterici  in  cathoUcot  grapbioe  depingit  Victor  Vi« 
tenfiatoto  lib.  I  de  per<eoutione  Wandalica.  Spifoopuf  erat  Quodrul- 
deua,  quom  ejectum  tua  ecolesia  hoc  anno  locut  hic  Idatii  inviote 
probat. 

'  Abominationem  deaolationia  intelligit,  quam  Tatioinatu»  est  Daniel 
cap.  XI  Y.  31;  quamque  Ântiochum  Hieroaolymitano  templo  intutiate , 
legimut  lib.  II  Hachab.  cap.  0. 


(80) 

>"'•  Oltmp.    Christ. 

miaisteriis,  sanctorum  ecclesias  catholi- 
cas  tradit  Arianis. 

Rechila  rex  Suevorum  Eroeritam  *  ia- 
greditur. 

XVI.  GaisericusSiciliamdepraedatus,  Panor- 

mum  diu  obsedit  3;  qui  damoati  a  catho-  430 

licis  episcopis  Maximini  '  apud  Siciliam 
Arianorum  ducis  adversus  catholicos 
praecipitatnr  instinctu ,  ut  eos  qnoquo 
pacto  in  impietatem  cogeret  Arianam. 
Nonnullis  declinaotibus,  aliquanti  duran- 
tes in  fide  catholica  consummavere  mar-  805 
tyrium. 

Censorius  cornes,  qui  legatus  missus 
fuerat  ad  Suevos  ^  residens  Myrtili  ',  ob- 
sessus  a  Rechila ,  in  pace  se  tradit. 

xTii.  Rex   Suevorum  diuturno   per   annos 

septem  morbo  affliçlus  moritur  Henne-  441 

ricus  ®. 

l  Apparei  Rechilam  ttrenaam  ao  bellatorem  ffaitae ,  qui  RomanU  tôt 
provinciat,  tcilicet  Lufif anam ,  Baeticam  et  Carthaginensem  ademerit. 
Tide  infra  anno  44t .  laidorus  naiirpatam  nanc  Emeritam  tibi  in  postemm 
retinuisse  affirmât. 

*  Ex  quo  Gaisericut  Carthaginem  expugnaTÎti  continuo  maritiinas 
omnea  utriafque  imperii  provinoias  inonrsiontbat  vexavit.  T.  noi.  LUI. 

'  Hic  ,  ut  opinor,  Maximintu  est,  cum  quo Auguttinnt  Hippone  regio 
diaputationem  illam  habuit,  quae  inier  ipsiut  Auguftiui  opéra  reperitur. 
V.  not.  LIV. 

*  De  bac  legatione  Idatius  tupra  anno  437.  Ea  autem  obita,  Centoriua 
in  Hispania  reaedit. 

'  Oppidum  est  Lnfitaniae  ad  niteriorem  Anae  fluminis  ripam ,  qnod 
nuno  parum  immntato  nomine  Mertola  dioitur. 

'  In  hiatoria  Suevorum  eadem  narrât  Itidorua ,  adnotatque  Hermeri- 
cum  XXXII  annos  régnasse;  qui  cum  boc  anno  obierit  ;  id  enim  testatur 
Idatius ,  qui  inter  Suctos  degebat ,  quemque  Isidorus  exsoribere  solet  ; 


(81  ) 

Istr.  OLTvr.    Chiist. 

RexRechila,  Hispali  obtcnta,  Baellcam 
et  Carthaginensem  *  provinciaâ  in  suain 
redigit  poteslatem. 

Rofnanoê  eeclesiae  XLIII  praesidei 
episcopuê  Léo  '. 

Sabino  epiacopo  de  Hispali  factione  de- 
puiso  '  in  locum  ejiu  Epiphanius  ordi- 
natur  fraude ,  non  jure. 

Asturius  *  dux  utriusqoe  militiae  ad 
Hispanias  missus  Tarraconensitini  caedit    ii. 
multitudinem  Bacaudarum  ^, 
XVIII.        Cometae  sidus  apparere  incîpit  mense 

decembri  * ,  quod  per  menses  aliquot  yi-  442 

illins  regnam  neeeMe  eat  anno  CCCCIX  exordiam ,  anno  Tero  CCCCXLI 
finero  acoepÎMe.  Qaapropter  inîtio  Saevioae  hUtoriae  aéra  CCCCXLVII 
et  ÎD  morte  Uermerici  aéra  CGCCLXXIX  contignandae  erant,  et  non  aliae, 
ut  jam  antea  animadvertit  florins  tom.  VI ,  Hispaniae  tacrae  pag.  620. 

*  Satdem  proYÎnoiat  retinet  anno  440. 

'  C«m  Leonit  pontifioatus  iterom  adnoiatat  tit  infra  ad  annnm  447, 
uta  oerto  ah  alio  quam  ab  Idatio  «oripta  aunt  et  chronico  tnbdita  \  nam  de 
hao  LeoBÎt  electione  nihil  Idatinm  sciTiMe  currente  anno  445 ,  dénotant 
praecipne  verba ,  qnae  ibi  legantnr,  YÎdelicet  :  pêr  epiêeopum  Bowtaê 
tunepraendentem^ete,  8«ne  si  acWitaet  pontifiois  nomen,  non  Ualoque- 
rettu*!  sed  diceret  :  per  Lêonêm,  sic» 

^  Chronicon  P.  de  hoc  Sabino  tub  aéra  406  ait  :  poêi  annos  JTJT,  gvam 
ceriaverat,  êspulêus  dé  Galliiê^  adpropriam  rêdiit  êcchHam.  Si  ergo 
ejeotnt  fait  hoo  anno,  redire  non  potuit  ante  aeram  400. 

^  Qoem  anno  4t0  Atterioum  irocat ,  nunc  Attnrium  appellat ,  itemque 
annis  443  et  440. 

'  De  Bacandamm  factione  iride  notam  LY. 

'  Meminit  de  hoocometa  Haroeliinos  tnb  contnlibut  ludoxio  et  Dioa- 
ooro.  Sx  boo  loco  denuo  diacimna  Idatinm  annoa  deducere  non  ab  octo- 
bri  in  octobrim  ,«ed  a  janoario  in  janaarinm.  Siqnidem  deoember  anni 
Abrabami  2468,  cni  adneotit  Idatiua  banc  ooroetam  anno  441,  niai  iaa 
jenuario  incipiat ,  conourrere  non  potnit  cnm  decembri  anni  442  aerae 
▼nlgaria,  «pio  bi  conanlea  fuenint. 

6 


(8à) 

Imp.  Olymp.    Christ. 

sum  subscqucnlis  in  pestilenlia  piagae , 
quae  fere  in  toto  orbe  diJQTusa  est ,  prae- 
misit  ostentum. 

Constantinopolitanae  eccleaiae,  depul- 
so  Nestorio  ^  praesidet  episoopuâ  Flavia-    iii« 
nus  ^ 

XIX.  Asturio,  magistro  utriusque  miliiiae, 

gêner  ipsius  successor  ipsi  mittîtur  Me-  44S 

robaudcs,  nalu  nobilis  et  eloquentiae 
mcrito  vel  maxime  in  poëmatis  st4idio  . 
veteribus  coroparandus,  testimonio  etiam 
provehitur  statuarum  ^.  Brevi  tempore  iv. 
potestatis  suae  Aracellilanorum  '  frangit 
msolentiam  Bacaudarum.  Mox  nonnullo- 
rum  invidia  perurgente  ad  urbem  Bo- 
mam  praeceptione  evocatur. 

XX.  Abrahami  ÏT.  CCCCLX.  444 
Sebastianus  illic,  quo  confugerat,  de- 

prehensus  sibi  ad  versa  moliri,  e  Conslan- 
tinopoli  fugit  admonitus ,  et  ad  Theodo-       S06 
rem  regem  Golborum  veniens,  conquisi- 


'  Ecolesiae  Gonatantiuopolitanae  nondam  hoc  tempore  praeerat  Fia- 
TÎanuê,  qaillestorio  ab  ea  exturbato  anno  431  non  proxime  fucceMÎt. 
Kam  poft  Keatorium  primum  Haximianut  annis  III ,  deinde  Patroclut  XIH 
eocleaiam  illam  rexemnt.  Postremo  Flatianut  anno  447  epUcopatum  illnm 
tenuit. 

'  Haec  de  nottrate  Herobaude  confirmata  reporiet  not.  LVI. 

'  Plintut  lib.  in,  cap.  3,  meminit  Arocelitanonim,  qaot  conventui 
Caesaraugustano  attrïbuit,  et  ttipendiariot  fuisse  affirmât.  AnAroceli- 
tani  Plinii,  Arracillum  Flori,  Aracillum  Orosii ,  et  quod  Aracaelim  rocat 
Antoninns,  idem  omnino  sint,  ac  quot  Aracellitanos  bic  Tocat  Idatius , 
incertumost.  Sed  verisimile  valde  est  de  eodem  canctos  loqui  oppido, 
quod  nunc  etiam  exlare  et  Âraciel  vulgo  appellari  censct  Zurita. 


(83) 

tMP.  Oltmp.    Cbrwt. 

tara  sibi ,  qua  potuit ,  Barcinonani  '  hostis 
inçredilur. 
XXI.  In  AusturjcensiurbeGallacciaequidam 

ante  aliquot  annos  latentes  Manichaei  445 

gestis  epîscopalibus  deteguntur ,  quae  ab 
Idatio  et  Toribio  ^  qui  eos  audierant,  ad 
Antoniiun  Emerîtensem  episcopum  di- 
recta  sunt. 

Wandali,  nayibus  Taronio'  io  littore         ii. 
Gallaeciae  repente  advecti ,  famîlias  ca- 
piunl  plunmoruin. 

Sebastlanus  de  Barcinona  fugatus  mi- 
grât ad  Wandalos  ^. 

Per  episcopum,  Romae  tuncpraesiden- 
tem  ^,  gesta  de  Manichaeis  per  proyincias 
®  dirîguntur. 


anno  Sebattiani  aufugium  in  palaiinm  Orientis  nar- 
ravii  Idatio*.  Itlhie ouift  440  in  Africain  transmiaiste ,  refert  Proaper,  cum 
Idatiutez  Oriente  ad  AqoitaaMUM  Teniaêe  hoc  anno  et  inteqnenti  ex  His- 
pania  in  Africam  commigratte  affirmet.  ?id.  soi.  LYil. 

*  Idatiuf  et  Turibina  haeo  gesta  conficiunt  Leoniaesemplo  proYocati. 
An  ea  ad  Antonium  Emeretentem  miseront  tanqnam  metropoUftam  ?  Tide 
noUm  LTUL 

'  Heminit  Turonii  hiijus  ditisio  episcopatnura  concilio,  ut  feriur, 
Lucensi,  aéra  607  oelebrato,  annexa,  quae  inter  Paraecias  Tndensis 
epiacopatus  Turonium  numerat.  Anno  1171  cornes  Urgellae  dominans  in 
Limiaet  Toronio  confirmât  privilegium,  quod  describit  florins  tom.  !(^ 
Hiapaniae  sacrae.  IVomen  illi  erat  Armengaudns,  obiitqoe  anno  1184, u(i 
narrant  Zurita  et  Kariana. 

^  Sebastiannm  praecipiiem  tocat  Sidonins  carm.  IX ,  ▼.  277,  quia, 
▼aria  et  subite  consilia  secutns  non  diu  in  eodem  animi  proposito  per- 
manere  visns  est. 

'  Léo  Magnttsis  erat. 

*  Causa  our  Léo  haec  gesta  ad  proirinoias  miserit,  prodit  Prosper 
anno  superiori,  iaquiens  :  ConfêêêùmUrUê  in  Vrh$  coptorum  Manieka§9^ 


(84j 

Imp.  Oltmp.    ComisT. 

Kxif,         Vitus,  magîster  utriusque  militiae  fac-  44B 

tu8,  ad  Hispania8  missus,  non  exignae 
manus  fultus  auxilio  >,  cum  Carthagtnen- 
ses  vexarct  et  ftaeticos,  succedentibus 
cum  rcgc  suo  illicSuevis,  superatî»  etiam 
in  congressione ,  qui  ei  ad  praedandnm  m. 
in  adjutorium  vénérant,  Gothîs  ',  ter- 
ritus  miserabili  timoré  diffugit.  Suevi 
exîn  illas  provincias  magnas  depraeda- 
tione  sufoverlunt. 

XXIII.        Romanae  ecclesiae  XLIII  '  praesidet 

episcopus  Léo.  Hujus  scripta  per  episcopi  447 

Turibii  diaconum  Pervincum  contra  Pris- 
cillianistas  ad  Hispanenses  episcopos  de- 
feruntur.  Inter  quae  ad  episcopum  Tu-  iv. 
ribium  de  observatione  catbolicae  fidei 
et  de  baeresum  blasphemiis  disputatio 
plena  dirigitur  ^,  quae  ab  aliquibus 
Gallaecis  subdolo  probatur  arbîtrio. 

Solis  facta  defectio  die  IX  kal.  jan.  ' , 
qui  fuit  ni  feria. 


rum,  qui  dociorê»  torum,qui  êpiêûopi^  quive  prêsbyierif  in  quilms  pro^ 
vinciiê  vH  oivitatibus  degerênt ,  patêfacium  êst,  DêtecH  êrgo  Manichaei 
propineii»  dênunciantur  ^  ut  ab  illiê  hoê  oaveant. 

*•  Yitut  a  Valentiniano  mittut ,  ut  HUpuiia»  a  SaoTÎoo  jugo  Tindioa- 
rot,  ipte  e  oonTerto  eas  depopalaiat  est* 

*  Gothot  ei  foederatis  intelligo,  qui  ea  tempestate  plurimi  iater  Ro* 
manoê  militobant ,  quiqne  Vili  eiemplum  tecutii  ipsi  pariter  proTÎBoiat^ 
quibutauxilio vénérant,  depraedabantur. 

'  Léo  ab  anno  CCCCXL  mense  julio  Homanae  eooletiao  praeerat  or* 
dineXLYIII. 

*  Hulta  hic  prac8tringit  Idatint,  quae  brevi  scholio  cxplicari  neqnèunl. 
Vide  ergo  notam  LIX. 

^  Ad  annuin  402  monut  legcndum  eate  X  kal.  jan.  non  Tero  IX  kal.^ 


(83) 

IMP.  Olymp.    Cmrist. 

iLxiv,         RechHa,  rcx  Suevorum,  Emerîtae  gcn-  448 

tilis  moritur  mense  auguslo,  cvi  mox 
filius  8UU8  caiholîcus  Rechiarius  *  suo-  807 
cedit  in  regnam ,  nonnullis  quîdem  sibi 
de  gente  sua  aemulis,  sed  latenler.  Ob» 
lento  tamen  regno,  sine  mora  ulteriores 
regiones  invadit  ad  praedam* 

Pascentium  quemdam  urbis  Romae  ', 
qui  de  Asturica  diffugerat,  Manichaeum 
AntoQÎDUs  episcopus  comprehendit ,  au- 
ditumque  etiam  de  provincia  Lusîtana  ^ 
facit  expellî. 

Per  Ajulfum  *  Hispali  Censorius  jugu- 
latur. 

xxY.         Rechiarius  accepta  in  conjugium  Théo-  449 

doris  régis  filia'»  auspicatus  initium  regni 

quia  re  ipta  eoliptit  hoc  anno  contigit  dio  XXIII  decemb. ,  qvl  inoidit  in 
feriam  III  designaUm  ob  Idatio;  dietautem  XXIV  feria  IV  fait.Corri- 
gendi  item  sunt  Pagiot  et  CaWitiut.  De  qttibut  noi.  LX. 

'  SaeTl  etbnici  erant.  Rechiariat  6dem  catholicam  primat  ex  eorum 
regibut  profettut  est.  Verum  post  ejut  ubitum  ab  Atace  quodam  Galata 
•edacti ,  in  Arianam  impietatem  prolapsi  tunt  anno  406 ,  ut  ibi  narrât 
Idatint.  Sam  tandem  siib  Theodomiro  rege  anno  circiter  600  ejnramnt  et 
catbolici  fecti  aunt  praedicatione  S.  Martini  Dnmienti»,  Ita  Uidomt  in 
historié  SneTornm. 

^  An  bic  Pasoentint  Roma  aufagit,  dnm  ibi  Leo,Ast«rioa  Tero  dam 
in  ea  Toribios  et  Idatiaa  in  Hanicbaeot  inquirebant? 

*  Obaerr a  jat  et  antiquam  eontuetndinem  episcopomm  agendi  contra 
baereticot. 

*  Aginlfum  Tooat  cbronioon  parvnm.  Jornandet  in  Getiois,  n»  74, 
Aihiulfum  Vamorum  sHrpt  gtniium  longé  a  Goihiei  sanguimis  nMlitaiê 
sêjunêtum  fuisse  soribit.  Soevis  boo  tempère  adbaesisse  ^idetur.  Inter 
quos  cum  essei  Censorius,  qui  M^rtili  régi  eorum  scse  dederat,  potuit 
(jure  an  injuria  quis  statuât  ?)ab  Ajulfo  jugulari. 

'  Ilomen  filiae  bujus  Theodoris  nusquam ,  quod  sciam ,  proditur,  sicut 
nequeannus,  quonupsit  Rechiario. 


(  86) 

Imp.  Olymp.     CamsT. 

Vasconias  depraedatur  mense  februario. 

BasiKîus  >  ob  testimonium  egregii  ausus 
suî ,  coDgregatis  Bacaudit  in  Tyrtassone 
foederalos  '  occîdit.  Ubî  el  f^eo,  ejusdem  €c- 
clesiae  episcopus,  ab  iisdem,  qui  cum  Ba- 
sih'o  aderaqt ,  in  eo  loco  obiit  valneratus. 

Rechiarius  mense  julîo  ad  Theodorem 
socerum  suum  profectus,  Caesaraugus- 
tam  regionem  cum  BasiKo  in  redita  de-     it. 
praedatnr.  Irrupta  per  doluod  llerdensi 
urbe,  acta  est  non  pauca'*'  capliyîtas. 

'  Asturius  vir  illustris  ^  ad  honorem 
provehilur  consulatus. 
XXVI.         ^  Sébastian  us  ^  exul  faclus  ad  perni-  450 

*  BMÎlîut  forUite  ex  imperii  perduelle  Btcaudarum  dux  eT««it ,  cujiu 
andax  ftotum  fuerii,  quod  ex  MUil>at,  fragotUque  te  praernplit  mon- 
tiaoi  jugU  in  aperia  ci  plana  looa  descenderit ,  beilumque  urbibut  el 
prorinciU  intolerit.  Sed  haeo  conjeclurae  tunt. 

*  An  foederatos  pro  militibat,  <ini  ila  appel labantnr ,  aooipiai  Ida- 
tint,  an  ttaiplicius  pro  popnlo  m  eccletia  oongregaio?  quit  ttatnat? 
Priranm  Tidetnr  ▼eriaimilinsf  nam  neqne  caedem  istam  factam  in  eccle- 
tia fniMeaii  expretse  Idatiut ,  neqne  plebem  ac  ciTet  foederatonim  no- 
nine  appellatanifl  Tideinr.  Tyriatao,  aliit  Turiato  est,  aliit  TnriMto  ;  ted 
in  nummis  Turioêo  conftanter  legitnr.  Ynigo  nune  Tara  zone  appellaiur. 

^  Hio  etiam ,  ticui  nnpra  t  dam  oontulatum  Constantii  memtnit  Ida- 
lins,  librariufl  notam  ehronologioam  antioipaTÎt.  Utrobique  enim  leuio 
conanlalnt  nomine,  qnati  no^n»  aperiretor  annna,  noTum  nnraenim  in- 
•criptit  ;  cum  tamen  utrobique  uno  pott  Tertu  ooneignandus  ettet.  Meque 
aliter  tcriptum  fuitte  ab  Idatio  quemquam  dubitaturum  existimo,  et  ideo 
neqae  ego  utrumque  locnm  corrigere  dnbitavi. 

*  De  Atlurio  aliqua  dixi  ad  annum  420.  Yid.  not.  LXI. 

^  Annut  XXV I^  quem  librariut  $"  Aaiurius  ante  temput  apposuit ,  hic 
certitaime,  aut  iniequenti  $o  de  Galliis  contignatut  est  ab  Idatio.  Vide 
not.  LXiU,n'>a. 

*  DeSebastiano  vide  notam  LXII. 

*  Alias  non  parva. 


(87) 

Imp.  Olymp.    Giiikt. 

ciosam  sibi,  sicut  post  ezitos  docuit, 
Gaiserici  confugit  potesUtem,  parvo  post 
iempore  ^  quam  vénérait  per  eum  jube- 
tur  occidi. 

De  Galliis  ^  epblolae  defenintur  Fla- 
viani  episcopi  ad  Leoném  epîscopum  ^  iii« 
missae  ^  (cum  scriptis  Cyrilli  episcopi 
Alexandrini  ad  Neslorium  Coastaotino- 
polilaaum)  de  Eutychete  HebioniU  hae- 
retico  ^  et  Leonis  episoopi  ad  eundem 
responsa  ^ ,  quae  cum  aliorum  episcopo- 


*  Sebattianut  qainto  abhinc  anno  ad  GaUericam  oonfngit.  Si  ergo 
parTo  post  iempor«  ocoUuê  ettf  ante  haoo  annum  ootidandus  Ibit. 

^  8.  Léo  per  Galliat  haeo  ad  Hitpanias  toripta  misit.  Exinde  insulte 
Qnesnelliis  oeoasionem  arripnit  eiiollendi  eptscopos  Galles  et  Bispanos 
deprimendi.  Yide  not.  LXIII ,  o»  1 . 

'  Binae  Hterae  tant,  quae  inter  Léonines  post  VlIIreperinntur  in  ▼o'^ 
teribas  editionibus. 

*  Haec  parenthesi  conolusi ,  ne  onm  sequentibos  eoujnngantnr  ;  nam 
ad  superiora  certe  pertinent ,  qnibus  ita  sunt  conneotenda  :  de  GalHiê 
êpiêtolaê  dêffruntur  Flaviani  episcopi  ad  Lwnêm  tpiseopum  miêêae  de 
Efttychêtê  y  He.  siquidem  Cyrilli  soripta  Restorinra  Sfbpngnabant ,  non 
antem  Eutychem.  De  bis  Cyrilli  scriptis  egi  nota  XLyiII. 

^  Cor  Entycbes  Hebionita  dicatnr  penltus  ignore,  hb  Hebionis  enlu 
haeresi ,  quae  Cbristum  purnm  bominem  esse  docebat,  (am  longe  abfuit 
Eotyehes,  nt  in  oppositum  Apollinaris  errorem  declinaTerit ,  qni  in 
Cbristo  bominem  negavit  ;  qnamqnam  FlaTÎanus  de  eo  loqaens ,  IVestorii^ 
inquit ,  impietaiêm  confirmabat  §i  auccingebatur pro  NestoHo  militarê  in 
pugna,  Haeo  Idatiumin  errorem  ducere  potoernnt;  nam  Ifestorius  He- 
bionita fait.  Sed  et  Aritus  Viennensis  post  Idatium  Ilestorii  errores  Eo^ 
tyebeti  applionit  epistola  9. 

*  Léo  FlaTiano  respondit  celeberrima  epistola  Leotis  âUecUoniê 
#M6e,  e<o. ,  de  fide  Incamationis ,  qnam  ipsi  cardioalts  llorisiu»  nimis 
quam  immérité  abrogat,  ul  Prospero  adjudicet  Vide  notera  LXIII ,  nn- 
meris  8  et  4. 


(88) 

fur*  Oltmp.    Christ. 

mm  et  geaUs  et  scriptis  ^  per  ecclesîas 
diriguntitr. 

*  TheodosiiM  imperator  moritiir  Cens* 
tantinopoU  anoo  aetatis  suae  quadrage* 
simo  octaYO  '• 

Post  quem  XLIII  ^  8tatiin  >  apnd  Cous- 
tantinopoUm  Marcianna  a  nilitîbus  et  ab 
ezercitu,  instante  etîam  sorore  Théo- 
closii  Pulcherla  r^na  ^,  efficitur  im- 
perator; qua  sibi  in  conjugium  '' 
sumpta ,  régnât  in  partibua  Orientia. 

^  Placidia  moritur  apud  Romam. 


I  Horam  gtstonun  mamiiiere  FlaTianaa  epUt.  I  altas  II  et  Léo  ep« 
•lim  19. 

*  Infcriptam  koc  looo  notam  XXVII  contra  manifMtaiii  Idatii  men- 
tem^  ut  otiendi  in  prologo  et  moz  itenim  demonttrabo,  inounotantcr 
eratU 

'  Thaodotiot  aetalU  anno  XLIX  expleto  obiît.  Rota  LXIY. 

*  XLI  traoait  ad  XLIII  praetermÎMo  XUI,  param  hoe  rafert,  aed 
tainan  notandum  a«l. 

5  Anctor  ohronîoi  Alaiandrîni  t«b  hi^at  aoni  contulibiit  Initiam  aa- 
•tmptia  Marciano  imperii  coatâgnat  hU  TerbU  :  Mareimntisin  Hêiâêmê 
ab  êsereitu  mêuêê  Àuguêto  VIH  kal,  êêptêmb,  diê  J^vis  impnxurt  jmêêUê 
êst,  Ubi  taman  aot  in  mentit  aut  in  taptimanae  die  arrat  ;  nam  boo  anno 
diet  XXY  Augotti  non  Y  ted  VI  feria  erat. 

*  Raginam  appel lat  Pnloberiam  illint  aevi  more.  Ita  enim  Tolgo  ap«* 
pallabantnr  filiae  aot  tororet  Aoguttonira.  CyrillusAlexandrinnt  adean- 
dero  Pnlcberiam  et  tororet  duos  librot  mitit ,  qoot  de  Fide  ad  rêgimas 
iutcriptît.  Qain  etîam  Claudiannt,  si  raalenon  memini,  Serenam  Honorii 
fratrifl  Theodotii  Magni  filiam  reginae  nomine  alicubi  bonorat,  Caetenun 
Pulcberia  a  fratre  Theodotio  Augutta  renunoiata  est  anno  414,  ut  tra« 
dant  Haroellinu*  et  auctor  obronici  Alezandrini. 

'  Data  Puloberiae  fide  de  ipsiut  f  irginitate  non  temeranda,  quam  Dea 
deTOTorat. 

"  Inaliis  editionibutiia  Icgitur  :  XXV J II  Valentiniani  imperaioris 


(89) 

iMP.  OLTMP.      CflllST. 

Iq  Gallaeda  lerrae  motu8  auidui  ;  «îgna 
incoelo  plurimaostenduntur.  Nam  pridie 
nonas  aprilit  tertia  feria  * ,  pott  solis  ce* 
casum,  ab  Aqoilanis  plaga  cœlam  rubeDs 
slcut  îgnia  aut  sanguis  efficitur,  inter- 
mixtid  per  igneum  ruborem  lineia  darto- 
ribus  in  apeciem  haslarum  rutîlanlium 
deformatis  *•  A  dieclanao  usque  in  horam 
fere  tertian  signi  durât  ostensio,  quae 
mox  ingenU  exitu  '  perdocetur. 
xxTii.      i.^Geiu»Huniioram,paoerupla,deprae-  451 

datur  provindaa  Galliamm.  Plurimae  ci- 
vitatea  effraclae  *.  In  campis  Catalau- 
nicis  *  baud  longe  de  civitate,  quam 

WMÉêr  Ptaeiâia  moriiur  apnd  Bommm,  Ilotam  chronologicam  et  tria 
prîora  Terba  deleTÎ  vido  Bolam  LXV  no  1. 

*  Haeo  manifeste  déclarant  Idatinm  anno  Dionytîano  GCCCL ,  Valen- 
Uniani  XXVl  eadem  tubjecitae  ;  nam  eo  anno  diet  lY  aprilit  inoidit  in 
feriam  tertiam;  habuit  enim  oyolnm  tolit  XI  litteram  Dominicam  Â.. 

^  Ostenta  et  tigna  hvjoHnodi  qnid  diTinitos  portendere  eiittimaTit 
antiqnitat  ;  neque  faltam  temper  fuÎMe  hano  interprétât ionem  credere 
nos  cogii  anotor  lib.  11,  Hacbab.  cap.  5.  Manc  etiam  nihil  prohibât, 
qoominiM  bitee  tignia  praemoiwtrare  Tolnitae  Deam  dicamnt  dimm  ao 
fcrale  illnd  Aiiilae  bellnm ,  nt  innnit  Idatiut ,  et  onra  eo  Isidomt.  At  si 
quis  portentnm  bio  nullnm  agnosoere  Telit,  recorratqne  adaaroram,  nt 
diount,  Borealem,suo  froaturjudicio. 

'  Pngnam  Attilianam  intelligit. 

*  Notas  bas  XXYll.  1.  hoc  loco  insoripsit  Idatins ,  casqne  perperam 
librarii  ad  $■  ,  PlaMia  rétro  traxemnt.  Tide  notera  LXYI. 

'  Multa  de  hoo  Attiliano  belle  apnd  Panlum  IHaoonum  lib.  XY,  et 
Jomandem  n»  60.  Praeterea  in  aotis  fusioribns  S.  Lupi  episcopi  Tricasslni 
die  20  julii  non  panca  inTcnies  de  provinciis  ab  Attila  vastatis ,  de  nr- 
bibus  direptis  aut  etiam  eioisis.  Qnae  omnia  pleraque  alia  oollegit  Ha- 
driamis  Yalesius,  tom.  t  Remm  Franciae,  lib.  lY. 

*  Gregorius  Tnronicus  Mauriaoos  vocat  bot  campos.  Utrumque  oomen 
habnernnt  teste  Jomande  n»  6  De  eorum  situ  Tide  notam  LXYII. 


(90) 

eJÛTregerant,  Meilû,  Aêtio  doci  ^  et  régi  iy. 
Theodori ,  qiiîbus  eral  în  pace  socîeUt  ' 
aperto  marte  cottfligeiUt  dÎTÎDo.oaesa 
saperatur  auxilîo.  Bellum  mox  intem- 
pesta  direiait.  Rei  ilUc  Theodorea  prM- 
tratus  ^  occubuît  ;  CCC  ferme  millia  ho- 
mÎQum  *  in  eo  oertamine  occiaa  memo- 
rantur. 

Multa  anno  aigaa  procédant.  Quioto 
kal.  octob.  ^  a  parte  Orientia  luoa  fua- 
catur.  In  diebus  sequentîs  Paachae  ^  yisa 
quaedam  in  coelo  in  regionibus  Galliarum 
epistola  de  hia  Eufronii  Augustodiinensis 

*  In  ohronioo  parTo  ita  legitar  :  Cum  genU  ejuê  ducis  g§nê  régis 
Tkêod^ri  etc.  \  puio  germantm  lectionem  fuisse  :  Cum  §entê  AStii  dueis 
êi  régis  Theodoris ,  quibus ,  etc. ,  nam  confligere  cum  gente dieimus ,  non 
aatem  confligere  genti, 

2  Idatîas  Gothos  Untam  Aêtii  in  hoc  praelio  socios  namerat.  Sidonias 
insuper  Francos  cam  Attila  fuisse  diserte  tradit.  Itaque  improlmbilia 
narrant Pagius et  alii scriptores  Galli,qui  MeroTeum  Francorum  regem 
onm  suis  Aëtio  adhaesisse  eosdemque  reportatae  de  AttHa  victoriae 
partein  magnam  Tel  etiam  praecipuam  fuisse  jaotani.  Vide  notam  LXVIII. 

'  De  Theederis  morte,  regno  atque  filiis  nonnulla  dabo  nota  LUX. 

^  Enormis  tîsus  est  aliquibus  oecisomm  hic  nomems.  Apud  auetereM 
■isoellae  etiornandera  ad  CC  raîHia  non  aseendit.  Istdoras  Idattim  ex* 
scribit. 

'  Istic  dies  corrigendus  est  ut  ad  annum  40ft  docui,  et  ex  Petavio 
pro  y  kal.  reponendum  Vl  kal.  esse  monui.  Hic  aatem  solts  dofeetnm 
noTum  suppeditat  nobis  argumentum,  quo  librariornm  negligentiana 
demonstremus.  Incredibile  enim  est ,  Idathim ,  qui  aoouratissime  annos 
eoiipsinm  adnotavit ,  banc  Yalentiniani  anno  XXYIII ,  Christi  CCGCLIf 
subjecisse.  Itaque  anno  XXVII  Yalentiniani,  Christi  Tero  CGCCLI  eam 
consignaTÎt. 

^  Yereor ,  ne  praecedenHs  Paeohae  Idatius  scripaerit j  nam  si  hoo  ad 
consequentem  annum  pertineret,  «t  quid  praesenti  anno  illnd  subdi- 
disset?  Be  Sufronio  nonnulla  dieam  nota  LXVll. 


(91  ) 

epîscopî  ad  Agrippinum  comilem  fada 
evidenter  ostendit.  Stella  comètes  a  XiV 
kal.  juli  apparere  incipit,  qnae  Ilf  kal. 
diluculo  ab  Oriente  visa  post  occaaum 
solis  ab  oecidua  parte  mox  eemitur  ;  kal. 
Augusti  a  parte  Occidentis  apparet. 

Occiso  Théodore,  Thorismo  filius  ejus 
succedlt  *  in  regno. 

Hunni  cum  rege   suo  Attib ,  relictis 
Galliispost  certamen ,  Itatiam  petunt. 
xxviii.  II.  '  (  id  est ,  êecundo  regni anno prineipis  452 

Marciani)  Hunni,  qui  Italiam  praeda- 
bantur,  aliqaantié  etiam  civitatibus  ir- 
ruptiSf  divinitus  partim  famé,  partira 
morbo  quodam,  plagis  coelestibus  fe- 
riuntur,  missîs  etiam  per  Marcianum 
princjpem ,  Aêtio  duce ,  caeduntur  auxi- 
liis;  pariterque  in  sedibus  suis  et  coeles- 
tibus plagis  et  per  Marciani  subjugantur 

'  Theodoret,  ait  Jornandet ,  quatuor  filiis  domi  dimissiSj  Fttiericê 
et  Turic0  (leg«Sarico)  Roiemêro  et  MimmêHt ,  »êeum  ttintum  Tkoris- 
mundêi  Tkêodoneum  parHeipêê  laborie  assumit  ;  ié  ett,  tecmn  duxit  in 
bellam  cootra  Attilam.  His  dooemur  Thoritniundaiii  aetaiit  praeragativè 
patri  ex  electtooe  laanen  cncoeMiMe.  Regnom  illi  delalam  est  inter  fre^ 
mitiu  exultatiooetqae  miiituin;  nam  eodem  ipso  tempore,  ut  narrât 
Jomandea ,  n»  6 ,  Theodori  adhuojuêta  solvêntes  Oothi ,  armi*  insenan- 
tftfttw,  rêgiam  deferebant  Thurismundo  majestatem.  Hic  obserira  ;  hone , 
qatThoriamo  est  Idatto ,  Thoritmodiini  Prosper ,  Thorisnund  Jomandes  , 
Isidoma  Thnrisniwulnm  appetlant. 

^  Ifunqnam  alias  nisi  numeralibuslantumnotisanoos  priiieipnni  dési- 
gnât Idatias.  Unde  neque  annom  I  Marciani,  eipressis  id  genna  Terbis, 
adnoiasse  videtur,  alioqoin  iu  lanla  luce  annus  ille  I  effugerenon  po- 
t«issei  librariontm  ocuios  ,  ut  sane  effogii ,  qnmifloqmdcro  deaignatum 
evm  in  chronieo  non  reperimus.  Srgo  isia  sobdittlia  snnt  atqne  boc  et 
consequeiitibus  annis  eipangenda  erant  repositis  nnmeralibus  noti».  At 


(92) 

iMr.  Oltmp*    Cbust. 

exercitiUB  '  ;  et  ita  subacii ,  pacc  facta 
cum  Romanis  »  proprias  repetunt  aedeê* 
Ad  quas  rex  eorum  Alitla  mox  reyersus  ' 
interiît. 

Ad  Saevos  Mansuelus  cornes  Hispar 
niarum  >,  et  Fronio  ^  similiter  oomes, 
legati  pro  pace  mittuntur  et  obtioent       308 
conditiones  injunctas. 

Thorismo  rex  Gothorum ,  spiraos  bos- 
tilia  ',  a  Theodorico  et  Frederico  fratri- 
bus  jugulatur  ^  »  cui  Theudorious  sucoe- 
dit  io  regno. 
XXIX.  III.  "^  {ide$iy  Urtio  regni  anno  prindpis  45S 


aoUs  «go  reposai ,  ted  Terba  ttiam  serTUTÎ ,  oe  antiqais  editionibat  qaîd- 
qoam  detrmherem. 

'  Ex  hit  apparet  bellam  hoo  anno  com  Hnnnit  et  in  Pannonia  et  in 
Italia  geiiam  fuisse  aaspioiis  Marciani. 

'  Immanis  generis  humani  hostis  Attila  non  tam  armis  militum ,  qnam 
eoelesti  vi  vicias  et  interfectns  est,  at  indicat  Idatias.  Vide  notant 
LU. 

*  Cornes  erat  Hansoetas  Hispaniarum ,  qna  hae  Romanis  parebanl. 

^  De  hoo  Prontone  iteram  Idatius  anno  466.  ArTemns  erat,  laudatnr- 
^e  a  Sidonio,  lib.  lY ,  epist.  2t. 

^  Tyro  Prosper  snb  Consaiibns  inseqaentis  anni  inqnit  :  Jpud  Ooikêê 
intta  GûUias  consistentês  ini^rfUios  Thêodori  régie ,  quorum  ThoriMMO^ 
dus  masimu%  naiu  patri  suecêsêêrat^  oria  dissensi»  êst.  Et  cv»  rês  ea 
molirêiur  quaê  et  Bcwtanae  paci  et  Gatkioae  advêrsarentur  fuieH ,  a  ^er* 
m&nis  suiêf  quod  nosnêdispOMitioniiusirrevocabiliterinêtartty  oeeisus 
$st.  Gregorius  Taronensis  Hist.  Tranc.  1.  2  c.  7  narrât ,  Tborisroondum 
Alanot  belle  domaisse . 

*  De  anno  mortis  Thurismandi  agam  notaLXXI. 

'  Eregione  anni  III  Xarotani  exhibent  libri  editi  annom  Abrahami 
2470 ,  ninirum  aocto  numéro  annonim  principora  supra  $■  Tkêodéêiuê 
imperator^  conséquent  fuit,  ut  oitiat,  quam  par  erat  ad  eum  Abrahami 
annum  perveniretur . 


(93) 

iMr.  Olymp.    CHii&T. 

Marciani)    regina    morilur    Pulcheria 
mense  julio  ^  11 

Per  Fredericum  Theudorici  régis  fra*- 
trem  Bacaudae  Tarraconenses  caeduDtnr 
ex  auctorltate  Romana  ^. 

In  Gallaecia  terraemotus  et  in  sole  si* 
gnum  tn  ortn ,  quasi  allero  secum  con> 
certante ,  monstralur. 
XXX.  IV.    Abrahamiïî.CGCCLXX.  454 

^  Aëtius  duz  et  patricius  (Vaiidulen- 
ter  singularis  -accilus  intra  patatium 
manu  ipsius  ValenliniaQi  imperatoris  oc- 
ciditur  ^.  Et  cum  ipso  per  spatarium  ejus 
aliqui  singulariter  întromissi  jugulantur 
honorati. 


'  DWam  Pulcheriam  dioratuoin  obiitse  hoc  anno^  Vinoomalo  et  Opl- 
lionecontulibus,  tcstanlnr  eltam  BlarceUinus  et  ohronicon  Alexandrinam* 
De  mente  cardinalit  Ilorîiias  et  Pagiut  iaroerUo  ab  Idatio  diuentîant. 
Vide  notam  LXXII. 

*  Qaia anspiciit  Komani  Imperii  non  aatem  Gothioo  nomîne  hoc  bellnm 
gettit  Fredericu8,  ideo  aactoritate  Komana  Bacaudat  oeoidi«te  dioitur. 

'  Hoo  loco  bat  eicidiate  notas  XXX.  IV  désignantes  trigesimum  annam 
Valentiniani  et  quartam  Harcîani  ottendam  nota  LXXIII,  neque  mihi 
relîgio  fuit  eas  bue  rcTocare ,  licet  in  reliquis  editionibus  omittantnr. 

*  Procoptns  lib.  I  de  Bello  Wandal.  narrât  Yalentiniannm  deceptum  ab 
Xanuchis  (anum  tantam  tantam  Heraclium  exprioiit  Prosper  snb  conso- 
libas  hnjus  anni,  ejasdemqae  meminit  Marcellinat  seqaenti  consnlatu) 
credidisse  AStium  sibi  insidiat  struere.  Fraudit  bajus  aoctorem  accusât 
Maximum  ;  qnod  etiam  infra  innuit  Idatius  affirmatqne  expresse  Marcel* 
linus.  Porro  Sidonins  carm.  Y,  vers.  203.  Aëtium  ejusque  oonjugem, 
quam  Getbico  et  regio  sanguine  ortam  affirmât ,  Gaudencio  filio  Impe» 
rium  concupivisse  prodidit.  Joannis  insuper  tyrannidi  Aëtium  faTÎsse 
Prosper  suo  loco  commémorât.  Denique  hoc  eodem  tempore,  nt  altéra 
ex  fil iabus  Valentiniani  filio  suo  nuberet,  instanter  urgebat.  Caetera  Aë- 
tium virum  fuisse  bello  et  pace  clarissimum,  quis  neget? 


(94) 

liip.  Oltmp.     Cbkist. 

His  gestis  legalos  Valealinianus  mitlît 
ad  gentes,  ex  quibusad  Suevos  venit  Jus-      ne 
tînianua. 
XXXI.  y.     *  Per  duos  barbaroê  Aëtii  familiarea  * 

ValentiDianus  Romae  imperator  occiditur  455 

ÎD  Campo  '  exercitu  circumstaote ,  anno 

aetalis  suae  XXXVI  *  et  regni  XXXI.  Poti 

quem  inox  Maximus  ex  consultbus  XLIII 

Romae  Augustus  appellatur.  Qui  cum 

imperator  factus  relictam  Valentiniani 

sibi  duxisftet   uxorem,  et  filio  suo  ex 

prîore  conjuge  Palladio ,  quem  Caesarem 

fecerat,  YalentiDiani  fiUam  ^  in  conju- 

gium  tradidisset,  magnorum  motuum, 

quo8  verebatur ,  perturbatione  distortus  ; 

et  quia  in  occisorum  per  Yalentinianum , 

et  in  ipsius  interitum  Valentiniani ,  am- 

bitu  regni  consilia  scelcsta  polrata  conto^ 

lerat  ;  cum  hofmum  deserere  vellet  ^  et 

*  Libri  editi  «ic  habeat  :  XXXI.  Quarto  regni  annofrineipis  Marciani. 
Verba  baec  delevi  et  notam  V  addidi  \  quia  ex  dictit  constat  annum  bic 
quintum  Harciani  Idatium  adscriptiste. 

3  Hua  barbarofl  Opttlam  et  Transtillam  Tocat  MaroelUnut^  a  qoo  nihil 
fere  ditcrepat  Jornandet  de  Regn.  et  Kegum  tuceas. 

'  In  campo  Martio ,  ut  expresiit  Marcel linut  tub  bujut  anni  consul ibua. 

*  Incertus  Cuspiniani  levatum  faitse  ait  Maximum  XYI  kal.  aprilia  el 
Mariauut  Scotut  Yalentinianum  uno  ante  die  occisum  esse  tradit,  id  est 
10  roartii.  Vixit  igitur  Valentinianus  annos  36  mensesS  dies  15  j  agebat 
principatus  annum  30  a  die  X  kal.  novemb.  praecedentis  anni.  Gard. 
Rorisius  bist.  Pelag.  lib.  11,  cap  13  minus  exacte ,  quam  tantum  decebat 
cbronologum ,  ista  recenset.  Idatius  autem  ex  V  non  integris  principatus 
mensibus  duos  annos  1  et  XXXI  fecit ,  qood  praestitit  etiara  in  Avito. 

'  Utram?P]acidiam  an  Eudociam  ?  nemo  explicat.  Vid.  not.  LXXIV. 

<  IneamdemsententiamSidoniusIib.  II ,  cap.  13 de  Maxime  ait:  <2*^i"* 
dampoiestatisimmensae  vertiginem  sub  corona  paHehatur,  IVec  susiinehat 
Dominus  esse,  qui  non  sùsiinuerai  esse  sub  Domino. 


(93) 

iMP.  OLTMP.      CtRIST. 

Romam ,  vix  quatuor  regni  sui  mensibus 
expletis,  io  îpsa  urbe  lumultu  populi  et 
seditione  occldiiur  militari  *. 

Ipso  anoo  in  Galliis  Avitns,  gallus  ci- 
vis  2 ,  ab  exercitu  Gallicano  et  ab  booo-      it 
ratis  primum  Tolosae  3,   debinc  apud 
Arelatem  ^,  Augustus  appeUatus,  Romam 
pergît  et  susctpitur  *. 
1.  ^  Romanorum   XLIII  ^   Marcianus  ® 

'  Idem  Sidoniat  carm.  VU  ▼.  441  de  nece  Maximi  baoo  scribit  : 

Jntet-en  incuutam  JurtivU  Kandalui  armis 

Te  capit  (Roroain)  Infidoque  tibi  Burgundio  ditctu 

Extonjuet  trépidas  mactandi  principis  iras. 

Ubi  Burgondioni*  alicujus  ductu  sWe  mann  periiste  Haiimam  innuit. 
Aliter  alii  narrant.  Ifot.  LXXV. 

3  Ilempe  AtUh*  Arvernus  erat 

'  Sidoiiius  carm.  VII  Theodorioum  Yitigotbum  Atito ,  cam  hic  Toloiae 
in  illius  regia  e«tet,  aoctorem  fuisse  narrât  tumendi  imperii,  quod  in- 
TÎtam  tuscopiste  ait ,  ni  illiut  regi«  ope,  atqne  anxilio  reipnblioae  flubre- 
nire  posset.  Sed  par  erat  ut  gêner  toceri  ambitum  tegeret ,  et  onncta 
flileret ,  quae  Avitua  egit ,  ut  a  Gallicano  eiercitu  Gothia  coofentientibut 
Augufltus  renunciaretur.  Levatut  autêm  est  (ut  loquitur  Anonymus  Cu8- 
piniancus)  die  VI  Id.  Julias, 

^  De  haec  Aviti  nuncupatione  Sidoniut  carm.  VU ,  y.  671  ioquit  : 

Fragor  alria  complet 
Ugemif  qno  (brie  loco  pia  lurba  senalos 
Detulerat  Tim  ,  Tola,  preces.  locns»  hora,  diesque 
Dicitnr  imperio  Max. 

Ugernum  aotem  oattrum  erat  Arelateotium.  Ideo  Idatiu»  Arolate  Au- 
gostum  renunoiatum  este  ait. 

*  Avitum  a  Romanis  autceptum ,  ut  Idatiut  narrât ,  probat  Panegyri» 
ipti  dicta  Romae  a  Sidooio. 

^  Haec  nota  1  non  initiuni  noTi  annii  ted  imperii  Atiti  désignât  « 
IfoU  LXXYI. 
7  Tertiam  jam  nunc  oumeratns  est  XLIII  imperator. 

*  Perperam  Tolgati  libri  pro  quinto  praeferuât  quarto  anno. 


(96) 

iMP.  Oltiip.    Cikut. 

quinto  jam  regni  8ui  anoo  obtînet  mo- 
oarchiam. 

Per  A  vitum ,  qui  a  Romanis  et  vocatus 
et  su8ceplu8  faerat  imperator ,  legati  ad 
Marcianum  pro  onanimitate  mittuntur 
imperii* 

Gaisericuft  sollicitatas  a  relicia  Valen- 
tiniani,  ut  malum  fama  dispergitS  pnus- 
quain  Aviiua  Augustus  Oeret  ^ ,  Romam 
ingreditur,  direptisque  opibus  '  Roma- 
norum ,  Carthaginem  redit,  relictam  Va- 
lentiniani  et  filias  duas  et  Aétii  filium 
Gaudentium  nomine  secum  ducens. 

Suevi  Carthaginienses  regiones ,  quas 
Romanis  reddideraat  ^,  depracdantur. 
Marcianus  et  Avitus  concordes  principatu 
utuntur  imperii. 
!!•  VI.       Ter  Augustum  Avîtum  Fronto  cornes  456 

*  Ita  etUm  narrant  Marcellinat  in  chronico ,  Jornandct  lib.  de  Regnor. 
•uccett.  et  Paulut  diaconut  lib.  XV  atque  etiam  alii. 

*  Haee  pertpicne  dénotant  Idatium  etiam  nuno  getta  anni  CCCGLT  et 
V  Maroiani  narrare;  quibuscnm  I  Aviti  anuum  conjanxit;  otî  snpra  I 
Arcadii  etHonorii  cam  XYII  Theodotii  copulatit.  Sed  de  hia  «otam  est 
memorata  nota  LXXVI, 

8  De  hac  urbît  direptione  Proaper  :  Posî  XIV  dits  tecura  et  liberû, 
tcruiatione  omnibus  opibus  suis  Borna  vacuaia  eêi  multa^s  miUia  eapH" 
vorum,  proui  quique  aui  asiate  aui  arts placueruni ,  oum  regina  stfUia^ 
bus  ejus  Carthaginem  abducia  suni»  Haec  Protper ,  qoae  anctor  Mitcellae 
trantcripait  lib.  XV;  regina  Eudoxia,  filiae  Eudooia  et  Plaoidia  Toca* 
bantur. 

*  Itidomt  inbitt.  SuoTor.  Reohilaro  bas  proTinciaa  Romania  reddiditae 
tradit.  Kecbila  autem  anno  448  obiit. 

^  Ineunto  noTo  aono  civiti,  qui  fuit  aerae  Tulgarit  466,  Idatiua  VI 
Harciani  annum  et  kiiiï  II  (nam  utriutque  imperatorit  annot  conjan- 
gere,  ubi  primnm  se  dat  occasio ,  mos  iltiut  est)  désignât it.  Et  qnidem 


(  97) 

IKP.  Oltmp.    Csrht. 

legatus  raittitar  ad  Suevos.  Similiter  a 
rege  Golho  Theudorico  ,  qaia  lidus  Ro- 
mano  esaet  imperto ,  legati  ad  ecsdem 
mittuntur;  ut  tam  secum,  quam  cum 
Romano  «mperio ,  quia  uno  essent  pacîs 
foedere  copulati ,  jurait  foederis  promissa 
servarent  K  Remissia  legatis  utriusque 
partis,  atque  omoi  juris  ratione  violala , 
Suevi  Tarraconensem  proyiodam ,  quae 
Romana  împerio  deserviebat  >  invadunt. 
De  Erulorum  gente  '  septem  navibus 
in  Lucensi  littore  aliquanti  advecti ,  viri 
ferme  CCCC  expediti,  superventu  mullî- 
ludinis  congregatae ,  duobua  tantum  ex 
8U0  numéro  effugantur  occisis.  Qui  ad 
sedes  proprias  redeuntes,  Cantabriarum  * 
et  Varduliarum  ^  loca  mari  lima  crudelis- 
aime  depraedati  sunt. 

hoo  eodeni  loco  annimi  VI  Maroitni  retinet  ehronicon  parTam.  Vide 
notam  LXXVII. 

*  Avitnin  non  «olnm  M aroieni ,  ted  alionim  qnoque  prinoipam  araici- 
lia*  sollicite  tibi  quaesrvitte,  Theodorioo  jurante,  clare  ista  ottendonf. 

*  Ex  hi«  «Tîdenter  oolHgitur  Idatium  a  $«  Per  Augustum  Avitum  ret 
gestas  anno  aerae  communia  4ff0  atque  adeo  VI  Maroiani  narrare  ince- 
piète.  Sed  et  quae  narrât  usque  ad  $■»  Mos  Hispaniae  idiptum  etiam 
evidentint  demonttrant.  Ifam  tôt  tantaeque  ret  confioi  non  poterant  a 
die  X  julii  anno  456 ,  quo  Avitu*  faotus  est  imperator  ad  finem  illiut 
anni.  Itaque  mirum  est  annum  iptiut  II,  qui  totn«  cum  VI  Haroiani  de- 
ottcurrit,  potuiaae  a  librariit  tanto  pott  ad  $»  Rtehiarius  transferri. 

'  De  Erulis  paucnla  nota  LXXVIII. 

*  Antiqui  tcriptores  Cantabrov ,  Vardnlos ,  Vasconot  dixere ,  non  autem 
Cantabrias,  Yarduliat ,  Yasconiat;  haeo  enim  nomina  deteriorit  tuntae- 
tatit.  Pliniut  lib.  III,  cap.  3  :  ^d  Ooêanumj  inquit,  reliqua  verguni, 
Vardulique  êx  praêdietU  et  Cantahri* 

*  Vardnlorum  oititas  et  portut  Flaviobriga  fuit  Idem  Plinius  lib.  Vf , 

7 


(98  ) 

Ih».  Oltmp.    Ckbist. 

Legati  Goihorum  mrtum  veoinnt  ad 
Suevos*  Potl  quorum  advenium  rex  Re* 
chiarius  cum  magna  suorum  maliiiudine 
regiopes  provinctae  Tarraoooeiiaia  ioTa- 
dit  ' ,  aeta  illîc  depraedatione  et  grandi 
ad  Gallaeciam  captivitate  deducta. 

Mox  >  Hispaniat  rex  Gothorum  Tbeu- 
doricua  cum  iogenti  exercitu  suo  '  et  cum     tOd 
voluQtate  et  ordinatione  Aviti  împera* 
toris  ^  ingreditur.  Gui  cum  multitndine 

oap.  8.  flATiobrigftni  autem  eam  ette  «rbem ,  qiue  nanc  HispanU  BUhao 
dicitar ,  muUoram  opinio  est. 

'  Kurtat  pottqaaai  ÀTÎtiu  imptraior  reannciatat  est,  legati  Gothorum 
veniunt  ad  Suctos  i  nt  hot  d«  irruptione  in  proTinoiam  Tarraoonentem 
arguèrent.  8ed  nihil  hao  expottulatione  profecerunt  ;  imo  Suevi  eamdem 
provinoiara  fecundo  ioTatere.  Hino  Ince  olariut  ostenditur  duplicem 
hanc  Gothorum  legatione  Suevorumque  irruptionem,  nisî  caecut  penitnt 
etset  Idatiu* ,  in  annum  CGCCLV  post  àviti  nuncnpationem  oongerere 
nequiviate. 

3  Rerum  gestamm  hoe  tempore  hic  ordo  IViit.  Detinente  anno  4fi6 
concordia  Harcianum  inter  ac  Avitura  ttabilita,  hicFrontonem  Itgatum 
MHimeam  legatia  Tbenderici  ad  Saeroêmittit  iaitio  anni  46ê.  $^  SueTi, 
nulle  datée  fidei  retione  habita ,  Tarraeonentem  provineiem  inTedaaft. 
Quod  cum  audiTiatet  Thendorioua  |  aeenndam  ed  Reobianui  legationem 
direzit.  Ilihil  taroen  profecit  ;  Suevique  itemm  in  Terraoonenaem  irrai»» 
punt»  Interee  annus  46ê  ia  eutumnum  vergebat,  oum  Thendoricaa 
contra  Keohiarium  in  Hispaniat  venit,  uti  narrât  hoc  loco  Idaiiua. 

'  Eadem  habet  Uidorus  in  hitt.  Ck>thor.  eeqne  adliget  anno  Y  regni 
Theodorici.  Annum  eutem  1  iptiua  coigunzit  oum  anno  U  Maroiani.  Unde 
liquet  haeo  adacripta  fuisse  anno  VI  Maroiani  ab  Idatio,  atque  edeo 
enno  4M.  Jornandes  io  Geticis ,  n^  74 ,  narrât  Burguodionum  regea  Gnn- 
diaonm  et  Hilperionm  cum  Theudorieo  in  Hispauias  Teaisae. 

*  Isidorus  laudato  loco  :  Thêudoriou»,  ait ,  s'n  Hitpanùim  eum  imsêmii 
mulHiudinê  emtrcituê ,  et  eum  UcênHa  Jviti  impêtatêrit  in^rMtur 
anno  F  regni.  Unde  Theodorious  aequo  Jure  Hispanianim  regnum  aSuevis 
extorsisse  sibique  comparasse  constat. 


(99) 

*«'•  Olïmp.    GmisT. 

Suevorum  rex  Rediiarius  occurrensy  duo- 
decimo  de  Asturicensi  urbe  millîario ,  ad 
fluvîum  BomineUrbîcum  '  HI  non.  octob* 
die  quarta*  feria  inito  mox  certamioe 
superatur.  CaetU  suorum  agminibus ,  alî- 
quantis  captis ,  plurimisque  fugatis ,  ipse 
ad  extremas  sedet  Gallaecîae  plagatus  viz 
evadit  ac  profagit. 

Theudorico  rege  cam  exercitu  ad  Bra- 
caram  extremam  dvitatem  Gailaeciae 
pertendente  V  kal.  novemb.  die  Domi- 
nico  3,  etsi  iocruenta,  fit  tamen  moesla 
et  lacrymabîlis  ejasdem  direptio  cîvi- 
tatis.  Romanorum  '  magna  agitur  cap- 
tivitas  captivorum;  aanctorum  Basili- 
cae  effracCae ,  altaria  sublata  atque  con- 
fracta;  virgines  Deî  exin  quidem  ab- 
ductae  sed  integritate  servata  *.  Clerus 
usque  ad  nuditatem  pudoris  exutus;  pro- 

'  Hodie  Orhigo  Tulgo  appelUtar  et  ab  Soro  AttarkMBi  retpicit.  Prae- 
llQm  Ulod  ad  orun  chroaioi  ViotorU  TunentU  anonymvs  «daotator  «ed 
aotiqaut  eontigitte  ait  tu  eampo  Paramo  justa  fumen  OrHoum,  Unde 
duo  colligimuB ,  I»  flumen  iUiid  Çriioum  et  Drbioum  diotmni  freqnenti  u 
ia  0  et  e  eonTerto  faota  eomimitatione ,  !!•  Sepontiam  Faramicam  Ptolo- 
maei  in  hoc  fiiÎMe  tracta  ab  orbe ,  quae  nune  Miranda  de  Duero  dicitnr , 
•atit  dÎMitam. 

3  Diet  Uta28  octob.  in  Dominieam,  et  die*  6  ejutdem  mentit ,  de  qna 
panlo  antea  in  feriam  qaartam  inoidemnt  anno  4M.  Qnare  nallum  du- 
bium  relinquitar ,  Idatium  acta  bujus  anni  nuno  pertequi ,  recteque  tu- 
pra  annum  VI  Harciani  et  II  ky'iii  intcriptot  este. 

'  Soilicet  Gallaeoorum,  qui  tub  Romanomm  imperio  aut  protectione 
erant. 

*  Gotborum  pudieiliam  mirifioe  laudat  SalTianut  Hb.  YI  de  Pro^i' 
dentia. 

*  Alias  testa. 


(  100  ) 

IMP.  OLTMr.      CatlST. 

miscui  sexus  cttm  parvalis,  de  locis  refu- 
gii  sanctis  popalus  omnis  abstnictus  ; 
jumentoram  ,  pecoraniy  cameloramque 
horrore  locus  sacer  impleUis;  scripta 
super  Hîeruaalem  ex  parte  coeleslîs  irae  ^ 
revocavît  exempla. 

^  Recbiarius  ad  locom ,  qui  Portucale  ' 
appeUatur,  profugus,  régi  Theudorico 
capUvus  adducilur.  Quo  in  custodiam 
redacto,  caeleris,  qui  de  priore  certa- 
mine  «uperfuerant,  tradeotibus  se  Saevis, 
aliquantis  nibilominus  interfectîs,  re- 
gnum  destructum  et  finitum  est  *  Sue- 
vorum. 

lisdem  diebus  Rechimeris  comitis  cir- 
cunaventione  magna  multitudo  Wanda- 

I  DsiimUs  cap.  IX,  t.  S4)  Math.  oap.  XXIV,  ▼.  16. 

^  Non  nUi  par  tninniam  librariomm  inscitiam  aut  negligentiam  fieri 
potait  ^  ut  Utuc  annat  II  ÀTÎti  tranalatut  fuerit. 

'  Ad  Durii  ripam  propeqiM  illkit  ottiuni  oattram  hujat  nominit  nni- 
cum  «ratidatii  tempore;  nam  ai  duplex  fnUtet,  ntique  dUtinzittet,  nt 
tciremuB  quodoam  iUorum  fuit ,  ad  quod  deTenarat  Reohiariut.  Prooe* 
dente  vero  tempore,  noTum  oaatnim  erectnin  est  Portucale  etiam  dio- 
tum  a  Cale  vico  ntrique  tîcîdo.  Potlremum  hoc  epUcopali  aede  eoho- 
ueatatuui ,  antiqnum  epitcopo  Coimbricensi  subjectum  fuit,  ut  conatat 
ex  dÎTitione  tedium  episcopalium ,  quae  tub  nomine  Concilii  Lucensis 
fertur.  Hioo  itaque  apparet  ascendentibut  a  mari  per  Durium,  oaitrum 
noTum  ad  lacTam ,  ubi  nunc  est  cÎTitai  Portueotis,  Tctut  autem  ad  dex- 
tram  occurrere  atque  hue ,  quia  eo  tempore  unicum  erat ,  appui  iaae  Re- 
chiarium. 

*  Itidornt  in  hitloria  Gothorum  tic  iata  legit  :  Pro  majori  parié  Jaf- 
iructum  eti^  finitumqve  Suevorum  regnum^  iu  hittoria  Tero  Suetorum  : 
PêHê  degtrucfum  est  fimtHwt^fUê,  An  perdita  tunt  in  Idatio  illa  pro  majori 
parte  aut  illud  pêne?  Sane  Suetorum  reget  et  regnum  toto  deinoept 
ohronico  legimut. 


(101  ) 

Imp.  Oltmp.    Christ. 

lorum,  quae  se  de  Carthagine  cum  LX 
navibus  ad  Gallias  vel  ad  Italiam  move- 
rat,  régi  Theodorico  nunciatur  occisa 
per  Avitum. 

Hesychius  tribunus  legatus  ad  Theu- 
doricum  cum  sacris  muneribus  '  missus 
ad  Gallaeciam  yenit,  nuncians  ei,  id 
quod  supra ,  in  Corsica  caesam  multitu- 
dinem  Wandalorum  et  Avitum  de  Italia 
ad  Gallias  Arelate  ^  successisse.  Orienta- 
lium  naves  Hispalim  venientes  per  Mar<- 
cjani  exercitum  '  caesas  nunciat. 

In  conventus  parte  Bracarensis  lalro- 
cinantium  depraedatio  perpétra lur. 

Ajuifus  deserens  Gothos  in  Gallaecia 
residet. 

Suevi  9  qui  remanserant  in  extrema 
parte  Gallaeciae,  Massiliae  filium  no- 
mine  Maldram  sibi  regem  constiluunt. 

Theudoricus  Emeritam  depraedari  vo- 
lens  Beatae  Eulaliae  martyris  terretur 
ostentis. 


'  Sacra  focat ,  quia  mitta  ab  imperatore. 

^  Obter^are  boc  loco  maxime  oportet  ordtnem,  qnem  tenet  Idatiut  in 
bif,  qoae  boc  anno  getta  sant,  narrandit.  ITam  «x  eo  quWit  intelligero 
poterit  ret  ea  continaatione  et  tenore  procetsitse,  quo  ab  Idaiio  oar- 
rantor.  Atque  inde  ulteriut  oerti  aliquid  de  tempore ,  quo  ATÎtut  ab  im- 
perio  dejeclut  e«l,  eliciemuf.  Yide  notam  LXXX. 

'  Tarn  inepte  librarii  buno  loonm  immutaTemnt ,  nt  nnllns  in  eo  sentat 
•it.  Quare  ex  fragmente  tecando  Hitpaniae  illuttratae  tic  legendnm 
ezittimo  ;  OrienicUium  navêê  Hiapalim  vêHientêê  pro  Marciano  exerci- 
tum caeêum  nuneiani}  nimirum  Gaiterioi  exercitum,  qui  in  Corticam 
detcenderat.  Yid.  not.  LXXXI. 


(  102) 

Imp.  Oltnp.  Cbiimt. 

III.  VII.     ■  Avilus  postquam  a  Gallis  et  a  Gothîs  457 

factus  faeratimperator,  caret  impeno', 

Gothorum  promisso  destituins  auxilio  * 

caret  et  vita. 

In  OrieDtis  partibus  Vil  anno  imperti 

tui  *  moritur  Marcianus« 

Romaooruiii  XLIV  Majorianus  ia  italia 

et  Constantinopoli  Léo  ^  Auguati  appel* 

laniur. 
1.  ®  Theudoricys   adversis  sibi  mincua 

territua,  mox  poat  dîes  PatchatU ,  qnod 

<  Gbronicon  a  Siraondo  editam  hnae  loeaa  Ha  expiimit  :  ///. 
Avituê  UrHo  anHopotiqmam  a  Gailis ,  etc.  ÀtHanrioat  Yaletiiia,  qui  ma- 
nafcriptam  Sirmondi  TÎderai ,  ita  in  eo  legi  teatatur  in  notU  ad  lib.  II, 
Xtagriicap.  7  :  Tertio  anno  A  vitus  sêptimo  memse  postquam  a  Galiisetc, 
atque  haao  lectionem  in  edilione  tua  offert  doctittimns  Florin*.  Ai 
germanam  lectionem  hano  etse,  quam  not  damna,  demonatrabitnr 
nota  LXXXU. 

^  Exntut  pnrpnra  a  Eechimere,  nt  dictnm  est  nota  80.  An  ad  Avitam 
dejiciendnm  decretum  aenatnf  ezquitierit  Eechimer  ?  Valde  dnbito. 

'  Avitnm  ordinatnm  fniste  Plaoentiae  epitoopnm  poU  tmperii  abdi- 
CQtionem  tradunt  Gregorius  Tnroneniit  et  Victor  Tnnentia,  qui  multi* 
pott  anoit  Tixemnt.  CoaeTÎ  antem  toriptorea  de  Ayiti  epitcopatu  non 
meminere  ;  qnin  imo  Idatins ,  dum  Atiti  in  Galliaa  adTcntnm  et  lega- 
tionem  ab  eo  ad  Thendoricum  mitêam  narrât  hujuamodi  epiacopatom 
negare  mihi  certo  -?idetnr.  Yide  notam  LXXX ,  n«  6. 

*  Maroiaona  iaperiom  tennit  a  die  XXIV  ant  XXV  Angutti  anni  CCCCL 
ad  iiiitinm  febroarii  aimi  CCCGLYU.  Itaqœ  reete  Maroellinos  regnatae 
•om  ait  annoa  YI  menaea  YI ,  niai  qnod  pancnloa  diet  praeteriitj  Idatins 
ancre  mio  aliter  numermt,  nt  taepe  dictnm  eat. 

^  Vtrumque  hoc  anno  imperium  adeptnm  foiate  Harcellinaa  et  CaMÎo- 
domf  aliiqne  teatantnr.  Hajorianna,  nt  ait  inoertna  Cnapiniani,  lêvatus 
êêt  kal,  aprilis  :  Léo  YII  Idna  Pebr. ,  teate  ohronico  Alexandrino. 

^  Tantnm  Leoiiis  et  Majoriani  epocbara  désignât  baec  nota  1 ,  cfarono' 
logiam  Tero  régit  ilia,  qnae  tupra  adtoripta  est  ad  tertinm  Aviti  annnm. 
Yide  notam  LXXXIII. 


(  103  ) 

!••'•  Olymp.     Crrist. 

fuit  II 1  kal.  aprilts  de  Emerita  egreditur, 
et  Galiias  repetens ,  partem  ex  ea ,  quam 
habebal  multitudine  Tariae  nationis  ^, 
cum  ducibus  suis  ad  campos  '  Gallaeciae 
dirigit.  Qui  dolis  et  perjuriis  instructi , 
sîcut  eis  faerat  imperatum ,  Asturicam 
(quam  jam  praedones  ipsius  sub  specie 
RomanaeordinatioDÎs  ^  intraverant)  meu- 
tientesad  Sueros,  qui  reman8erant,ju8- 
sam  sibi  expeditionem,  ingrediantar  pace 
fucata  solita  arte  perfidiae.  Nec  mora 
promiscui  generis  reperta  illic  caeditur 
multitudo;  sanctae  effringuntur  eccle- 
siae ,  altarîbus  direplis  et  demolîtis ,  sa- 
cer  omnis  omatus  et  nsus  aufertur.  Duo 


>  In  Tulgatit  librif  legitnr  V  kal,,  correzi  //  kal,,  oon  Uotam  quia 
Patcha  hoc  anno  XXXI  martii  celebratum  est;  nam  potuitset  ex  obli- 
Tione  errare,  sed  quia  ferotimilius  est  librariam  ex  hao  nota  II,  qaam 
IdatiuB,  hanc  aliam  Y  feoiMO.  Iniuper  in  Tolgatit  legitnr  Paêckaê 
quod,  Gorrexi  ex  grammaticae  regnlit  PasekaHs,  qoo  nomine  ntitnr 
infra  Idatiot  $»  Frantanêê, 

^  Bargnndionet  cum  Theqdorioo  in  Hifpanias  ^eniMe  aduota^i  tupra 
ex  Jornande. 

*  Jd  oampêê ait,  ^el  qnia  SueTi  aperta  tantom  planaqne  loca  poMÎde- 
bant  ;  f  el  potiut  quia  ad  tractnm  illum ,  quem  nuno  Tierra  de  Campoê 
dicimua,  militet  anoa  direxit  Theudorioua.  Gampi  «iquideni  Palentini 
ab  Orotio  laudantnr  lib.  Vît  cap.  40,  ubi  iamen  pro  Palalinis  oampii^ 
Palêntinis  cum  Li^io  aut  PalanHnU  cnm  Strabone  legendnm  est. 

*  Qnod  jam  aliat  dictnm  est,  Gallaeci,  qui  anno  400  irruentibut  in 
proTÎnoiam  barbarif,  in  loca  tutiora  te  recepemnt,  tub  Romanorum  no-» 
mine  etiam  nunc  censebantur  \  quod  •igniftcaTÎt  paulo  antea  Idatiua , 
dum  Bracarae  magnam  Romuinorum  captivitaUm  faotam  fuisse  affirmât. 
8ed  ergo  causae  fuit^  ourÀsturioa,  Falentia,  aliaque  oppida  Gothos, 
qui  pro  Romano  Imperio  atque  ex  imperatoris  ordinatione  bellum  ge- 
rere  prae  se  ferebant ,  intra  moenia  recepemnt. 


(  104) 

Im».  OLTHr.     Cbrut. 

illîc  epUcopi  invenii  cum  omni  clero  ab- 
ducuntur  in  captivitatem  ;  iovalidior  pro- 
miscuisexus  agilur  mîteranda  captivitas; 
residuis  et  vacuis  civitatis  domibus  datû 
iocendio.  Camporum  loca  vastantur  ^. 
Paleùtina  civiUs  simili,  quo  Asturica, 
per  Gothos  periit  exitio.  Unuin  Covia-  ii. 
censé  ^  castrum  tricesimo  de  Asturica 
milliario  a  Gotbis  diutino  certamine  fati- 
gatum ,  auxilio  Dei  hostibus  et  obsistit  et 
praevalet.  Quamplurimis  exeorum  manu 
interfectis,  reliqui  revertuntur  ad  Gai- 
lias. 

Ajulfus,  dum  regnum  Suevorum  spi- 
rat ,  Portucale  moritur  '  mense  julio. 

Suevi  in  partes  divisi  pacem  ambiunt 
Gallaeciarum  *.  E  quibus  pars  Frantanem, 
pars  Maldram  ^  regem  appel  lant.  Solito 

'  Theadoriooê  ob  AtUi  ab  Jmperio  dejectionem  in  GalUecot,  qui 
parte*  Romanorum  sequebantur,  desaerit.  Vide  notam  LXXXIY. 

3  Anno  aerae  christianae  1060  habitam  est  Gonoiliam  in  caatro  Coya- 
ceiui ,  quod  aliud  non  est ,  qnara  ci^iu  bic  meminit  Idatint.  Situm  Mt  in 
agro  Oireienti ,  irnlgoque  nunc  VaUncia  de  Z)"  Juan  appellator. 

'  Ajnlfom  neque  praepositum  SneTit  a  Thendorico  neque  buja»  im- 
perio  oocitom  fuisse  (quod  tradit  Jornandes ,  n«  74  in  Gelicis  )  ^parei 
•X  bis,  qoae  Idatius  testis  oculatus  scribit.  ICam  Ajnlfus  antequam  Tbeo- 
doricus  a  proirincia  discederet ,  Gothos  deservitf  et  mortuus,  non  au- 
tem  interfectns  bic  dicitur.  Ipsum  regno  inbiasse  non  dissimulât  Ida- 
tius j  attamen  ambire  potnit  regnum  sine  Theudorici  injuria,  quiSuefia 
potestatem  fecerat  eligendi  sibi  regem. 

*  Nempe  Gallaecorum,  qui  libertate  gaudebant ,  neque  barbaris  sub- 
Jioiebantur. 

'  Haldrae  electionem  anno  superiore  consigna^it  Idatius;  sed  ali- 
qnanto  post ,  dissensione  orta  inter  Sue^os ,  nonnulH  alium  sibi  regem^ 
soilicet  Frantanem  constituunt.  Rem  dilucide  exposuit  Isidorus  in  bist. 


(  105) 

iMP.  Olymp.    Christ. 

more  perfidiae  Lusitaniam  depraedaiur 
pars  Suevorum  Maldram  sequens.  Acta 
il  lie  Romanorum  caede  praedisque  con- 
tractis  civitas  Ulyxipona  sub  specie  pa- 
cis  intratur. 
11.  '   Frantanes  moritur   per  Pascba  et 

Pentecosten.  Jubente  Maldra,  Suevi  in  458 

solitam  perfidiam  versi,  regionem  Gal- 

laeciae  adhaerentem  flumini  Durio  de- 

praedaotur.  Quioto  ^  Idus  Juniaa  die  IV 

feria  ab  hora  quarta  in  boram  sextam  ad 

speciem  lunae  quintae  vel  sextae  sol  de 

lumine  orbis  sui  minora  tus  est. 

3  Golbicus  exercitus  duce  suo  Cyrila  a    m. 
Theudorico  rege  ad  Hispanias  missus, 
mense  julio  succedit  *  ad  Baeticam.  Le- 
gati  Gotborum  et  Wandalorum  pariter  ad 
Suevos  ^  yeniunt  et  revertu ntur. 

Suefor,,  ubi  haec  tcribit  :  Suêvi  Maldram  Matêilia$  filium  sibi  regem 
consHtuuni,  Mom  hifariam  diviH  pars  Frantanem ,  pars  Maldram  regem 
uppeliant. 

'  Hio  ex  $®  seqaenti  anniim  II  Majoriani  et  Leonis  retiaxi.  Moia 
LXXXT. 

3  V  kal.juniaa  nonautem  F/tfif«  •cribeodiim  ettedocentPetafiuset 
Rieciolns  et  nos  aliaa  monuimus. 

'  Libri  editi  annum  hic  II  Majoriani  exhibent  TÎtio  librariorum ,  nam 
Idatint  banc  notam  fnpra ,  ut  demonatratum  e«t  nota  86,  ad  $"^  Pranta- 
nes  contignaTÎt. 

*  Hinc  rarsuf  intelligimut  Idatium  acta  anni  458  a  $<»  praeoedente 
narrare  eiortum  fuitte ,  et  ilHc  quae  mente  mijo ,  hic,  quae  mense  julio 
getta  sunt ,  eodem  anno  tradere. 

'^  Quo  tenderent  istae  legationcs,  qnid  Gothi,  AVandali  et  Sueiri  moli- 
rentur ,  e^entus  ipse  docuit.  Omnes  enim  communi  consilio  in  Romanos 
arma  Terterunt,  quos  pri^ati»  odîis  ditsidiisque  inter  se  oertantes ,  fa- 
«illime  irinci  poste  animadverterant.  Theudorici  tune  odium  in  Suetos 


(  106) 

IMP.  Oltmp.     CnuT. 

III.  Theudoricuft  cum  duce  suo  Suuierico  459 

exercitas  sui  aliquaniam  ad  BaeUcam  di- 
rigit  manuin.  Cyrtlla  revocatur  ad  Gai* 
lias.  Suevi  DÎhilominua  Lusitanîae  partes 
cum  Maldra,  alii  cum  Reinismundo  ^ 
Gallaedam  depraedantur. 

Eruli  marilîma  ooDventus  Luceosis  loca 
nooDulla  crndelissime  ioTadunt  ad  Bae- 
ticam  perteudentes. 

Maidras  germaoum  anum  fratrem  îo- 
terûcil,  et  Porlucale  '  castrum  idem 
hostis  inradit. 

loter  Suevos  et  Gallaecoa,  interfectis 
aliquautiê  honeatis  natu ,  malum  hostile 
miscetur. 

Legati  a  Nepotiano  '  magistro  militum, 

extinctain  erat,  oocUo  aot  mortoo  Avito ,  cnjut  causa  in  eot  bflllani  tut- 
ceperat ,  atqae  ioterfecto  Rechiario ,  quem  Hoet  affinem  prÎTatim  oderat 
ob  ea  quae  narrât  Jomandet  in  Getioit  n«  73. 

I  In  hittoria  Suetomm  D.  Itidori  Reoohimnndum  et  Eemitmuadam 
reperimnt*  Sed  cum  neque  in  omnibnt  illiut  hittoriae  ezomplaribiu ,  ne- 
que  in  Idatio  Reccbimundi  nomen  unquam  legatvr,  unicom  tantum 
eumque  Remitmundi  nomine  SncTorum  regem  fuitte  hoc  tempore  puio. 
In  aliquibut  praelerea  Gothicae  bittoriae  ejutdem  Itidori  editionibui  Re- 
mitmundui  dioitur  Maldrae  filiuê;  at  in  Labbeana  baeo  ^erba  detont; 
•et  Idatiui  diTertamm  partinm  reget  Haldram  et  Remismundum  fiiett. 
Ideo  Teriui  exittimo  RemitBraaduB  non  fuitte  Haldrae  filinm. 

'  Penet  Crallaecot  hoc  cattmm  eo  tempore  fuitte  esiatioM.  Het. 
LXXXVI. 

*  Hune  prmiam  apud  Gotbot  oomitet  et  magittrot  militum  lego.  Âm 
reipta  talet  erant  llepotianut  et  Sunieriont  ?  an  Idatiut  a  Romaait  bot 
titnlot  in  eot  tranttulit  ?  8ane  Sunierienm  Gothum  fbitte  non  didnto.  Et 
licet  Repotiani  noroen  Gotbicum  non  tit,  tub  Tbendorieo  militatte  tea- 
tatur  ittfra  Idatiat  \  attamen  adhaetitte  Gotbit  potait  pott  ÀTiti  intert- 
tum  y  tient  eliam  Sanierieut ,  atqne  hic  eomitiTae,  ille  magitteriao  hono- 


(107  ) 

Int.  Oltmp.  CmmsTi. 

et  a  SuDierico  comité  missi  veoiuDl  ad 
Gallaecos,  nuDciaotes  Majorîanum  Au- 
gustum  et  Tbeudoricum  regem  ûrmis- 
sima  Inter  se  pacis  jura  saoxisse ,  Gotbis 
in  quodam  certamine  '  supcratis. 
IV.  Maldras  in  6ne  februarii  ^  jugulatus  460 

merito  periit  interitu. 

Per  Suevoft  Luco  babitantes  in  diebus 
Pascbae  Romani  aliquanti  cum  rectore 
suo  honesto  natu  repentino  (securi  de 
reverentia  dierum)  occiduniur  incursu. 

Mense  majo  Majorianus  Hispanias  in- 
gredilur  imperator.  Qoo  Cartbagincnsem 
provinciam  pertendente ,  aliquantas  na- 
yes,  quas  sibi  ad  iransitum  adversus 
Wandalos  praeparabat,  de  litloreCarlha- 
ginienn  ^  commoti  Wandali  per  prodi- 

rem^qaain  apad  Eomanos  adepti  erani,  iuter  Gotboi  retinuere.  Oatrogo- 
thut  TheodoricQS  hujufmodi  honoris  gnidaf  paalo  post  in  Italicam 
•unm  regnum  inirexit  ;  apad  YUigotho»  non  niti  longe  terint  inTenimnt. 
.  1  Ubinam  ge»liim  «it  boc  beUma ,  in  qno  Gotbi  a  Romanis  Ticti  sont , 
non  asprimit  Idaiioa.  InGallia  pugnatam  inter  mtrosqoe  fuisse  t%  Sidonio 
oolligiior.  Not.  LXXXYIL 

^  Sx  tempore,  quo  Haldram  régnasse  constat,  liqnet Idatinm  iata  ad 
aiwiUB  Abrabani  8470  retnlisse,  qui  omn  anoo  aerae  vulgaria  460  con- 
oiurril.  Kot.  LXXXVIU. 

'  De  litiore  non  de  porin  Cartbaginensiabreptasa Waodalis  naToa  foisse 
ait  Idatins,  Àtqui  littns  longins  se  eztendit,  ad  oram  soilicet  maritimam 
totins  proTÎnciae.  Qnamobrem  Temni  esse  eiistimo ,  qnod  Marias  Àven- 
ticenses  pressins  soribit,  dam  ait  prope  llicem  ista  oontigisse.  Porro  in 
illa  ora  promontoriam  est,  oujus  nullam  apud  antiqnos  geograpbos  mea^ 
iiooem  invenio,  nnno  antem  noatratibns  Cabodê  Santa  Poia  dioiturj 
dupUeemqne  praebet  stationem,  altérera  ad  ortnm^  nbi  Alona,  alteram 
ad  oooaaun ,  nbi  oaatmm  est  ei  Tienlns  ^vtgo  Lu$ar  nuêvê,  utramque 
satis  nafibns  fidam  atqne  opportmiam. 


(108) 

îtn.  Oltmp.    CatisT. 

tores  abripiunt.  MajoriaDus  ita  a  sua 
ordinatîoDe  frustratus  ad  Italiam  rever- 
tilur. 

Pars  Gothi  exercilus,  a  Sunierico  et  810 
Nepoliano  comitibus  ad  Gallaeciam  dî- 
recta,  Suevos  apud  Lucum  depraedan- 
tur  1  ;  quae  DicUnio ,  Spinione  et  Ascanio 
delatoribus,  spargentibosque  ad  terro- 
rem  propriae  venena  perfidiae  ^  ÎBdi- 
cata  '  recurrit  ad  suos.  Ac  mox  iisdem 
delatoribus,  quibus  supra,  Frumarius 
cum  maou  Suevorum,  quam  habebat, 
impuisus,  capto  Idatio  episcopo  VII  kal. 
augusti  in  Aquaeflavîensi^  ecelesia,  eun- 
dem  conventum  grandi  evertit  excidio. 

Remismundus  vicioa  pariter  Auregen- 
gensium  ^  loca  et  Lucensis  conveDtus 
maritima  populatur. 

Inter  Frumarium  et  Remismundum 
oritur  de  regni  potestate  dissensio. 

'  In  editione  Teneta  anno  1788  haeo  iU  in  ■•.  r«periri  adnotatar  : 
Sueposapud  Lucum  dêproêdatur  kabiianUs^  etc.,  qaam  leotionem  ger- 
maDam  Idatii  este  puto.  Habetur  id  in  praefatione,  tom.  II,  Oper.  Sir* 
mondi. 

^  Apparet  Diotiniom ,  Spinionem  et  Ascaniom  homine»  faitae  parfidot, 
qui  nnno  Sneiro»,  nanc  Crallaecot  prodldernnt,  illot  Gotbif ,  hoa  SneTia. 

'  SiMpactom  mihi  eat  ferbum  illud.  In  Sandovalii  Idatio  lacnoa  boo 
loco  cemitor. 

*  Qnod  in  AqaiflaTianai  eccleaîa  inTentof  faerit  Idatiu»  a  Fmmario  et 
ad  eandem  pott  tertiom  mentem  redierit ,  illinf  eccletiae  epiaoopndi 
InÎMe  affatim  déclarât. 

'  kn  qnot  bic  Auregentea  Tooat  Idatin»,  iidem  illi  tnnt,  qui  in  lapide 
AqniflaTienfi  Aobrigenset  dicuntur  ?  Sane  nomen  non  multom  abludit. 
St  fi  Anregentinm  cÎTitat  eadem  est  ac  quam  nuno  Orênse  Tulgo  dioi^ 
mus  ;  et  ad  conventum  Lucentem  procul  dubio  pertinuit ,  et  ponti  Aqm- 


(  109) 

IMP.  Oltmp.  Ckiust. 

Gallaecorum  et  Suevonim  pacis  quae- 
dam  umbra  conseritur. 

A  Theudorico  legati  ad  SueTos  veniunt 
el  reveriuntur. 

SuDiericusScalabim',  oui  adversaba- 
tur,  obtînet  civitatem. 

Idatius,  qui  supra,  tribus  mensibus 
captivîtatis  impletis,  mense  novembri  ^ 
miserantis  Deî  gratia  contra  votum  et 
ordinationem  supradictorum  delatorum  ' 
redit  ad  Flavias  ^. 

De  rege  Theudorico  legatî  gentis  per- 
(idae  '  revertuntur. 

Gaisericus  rex  a  Majoriano  imperatore 
per  legatos  postulat  pacem  ®. 


flafienti  oonatraendo  ob  ▼icinitatem  op«in  ferre  et  potuit  et  debuit. 
Joennet  Biclerentit  anno  VII  Leotigildi  meminit  etiam  montes  Are- 
geotet. 

I  Scalabit  nota  nono  ett  Lutitaniae  cititaf  tnb  nomine  Saniarên,  Pto- 
lemaeo  colonie ,  Plinie  manicipinm  cÎTium  Eomanoram  fait, 

*  Annon  claristime  oftendit  nunc  Idatias  êe  a  Jannario  non  antera  ab 
octobri  annura  aatpioari ,  cobi  a  mense  angusto  ad  noTembrem  tranteat 
tab  eadem  nota  chronologica ,  qua  lY  annam  Migoriani  deaignatit  ? 

'  Dictinium ,  Spinionem  et  Atcaninm  tntelligit ,  Idatio ,  nt  apparet , 
maiime  infestes. 

*  Morales  et  Hariana  Flavias  in  Iriam  Flatiam  commataTerunt  deceptt 
a  Roderico  Toletano,  qni  dam  haec  narrât,  Flafiam  pro  Aquis  Flaviiê 
•cribit.  laidorns  etiam  non  Aqnas  Plagias  sed  urbem  f  ia-?iensem  nomi- 
naTit.  Morales  et  Hariana  Idatium  non  ▼iderant. 

^  SueTorum  scilicet  gentis. 

^  Gaisericus  eqnidem  expeditionem  Hajoriani  in  Africam ,  direpla  il- 
lius  classe  in  litore  Carthaginensi ,  disturbairerat  ;  sed  tamen  fortem 
strenuumque  imperatorem  sab^ereri  coeperat,  îdeoqae  pacem  ab  eo 
postalat. 


(  110) 

IMP.  Oltmp.    Csiut. 

V.  I  Majorianum  de  Galltis  Romani  re-  Ml 
deunlem  et  Romano  imperio  vel  Bomtoî 

res  necessarias  ordinantem  Recbimer, 
livore  percitus  et  invidomm  coosilio  faU 
tus,  fraude  interficit  circumYentuin  \ 

Romanorum  XLV  Sevems  a  senatu 
Romae  Au^piatus  appellatur  '  anno  im- 
periî  Leonis  quinto. 

VI.  I.       ^  Suniericus  redit  ad  Gallias.  Nepotia-  462 

nus,  Theodorico  ordinante,  Arborium 
accipit  successorem. 

In  provincia  Gallaeciae  prodîgiorum 
videutur  signa  di versa.  Aéra  D.  VI.  no- 

*  Volgati  libri  hoc  in  loco  nota*  pra«fenint  daat  Y  et  I ,  annam  Leonia 
quintum  et  primum  Severi  •ignifioante».  Yenim  Idatii  perpetaus  mos  eat , 
ut  Dollius  priucipU  annos  adnotet,  quin  priât  ejusdem  inaagarationem 
enunoiet.  Atqni  ita  res  ipta  postulat  ;  com  agnotoere  neqaeat  lector  c«- 
jutnam  principia  epoeham  denotet  nofut  iiiimenit ,  ai  noadam  nowa 
princeps  in  chronico  apparnit.  Praeterea  cunotit  rétro  principibns  adj»- 
dicavit  Idatiua  annnm  iilam ,  quo  vita  fancti  annt ,  etiamsi  initio  ejna 
excetaerint.  Igitnr  «nioam  banc  notam  Y  bio  affixii,  annnm  quintum 
Leonia  et  Hajoriani  fignifioantem,  qui  labeate  anno  obiit. 

'  Anonymns  saepe  laudatus  tub  Gonfnlibnt  bnjnf  anni  :  Mmjorianuê 
dêpoêiius  êêt  a  patrtcio  Bicimêrê  Dertonaê  Vf  non.  Âug.  al  oeeifus  êst 
ndfluvium  ffyram  Vil liu»  Auguêti.  Castiodorus  eundem  annnm,  Har- 
cellinnt  eundem  et  annum  et  locum  necit  désignât;  diem  nentw  ex- 
primit. 

^  De  SeTero  idem  Anonymut  :  Levatuê  êsi  Imperatêr  XIII  kal.  ie^ 
o€mb,  Eidem  bnic  anno  adligant  nnnoupationem  Sereri  Mareellinna  et 
Cattiodorut ,  quam  RaTennae  factam  fuiwe  ait  Mariut  ATenticensis.  At 
Idatint  ret  tuo  tempore  gestat  narrât ,  non  ita  nnnc  Mariut. 

*  Ad  YI  Leonia  annnm,  quoonm  ourrebat  aerae  vulgarit  CCCGLXII 
Severi  annum  II  et  Abrahami  2480,  praeferunt  libri  editi.  Sed  Severi 
annufl  I  hic  conaignandus  est ,  Abrahami  vero  8480 ,  teoundo  poat  anno, 
quod  ex  diotif  aupra  consequitur. 


(  ȕl) 

iMp.  Olynp.    CaauT. 

nas  Mariias  pullorum  cantu  ab  oocasu 
solis  luna  in  sanguinem  pleoa  converli- 
tur.  Idem  dies  sexta  feria  fuit  '. 

Antiodiia  major  Isauriae  '  inobedient 
moDÎlit  salutaribus  '  terra  déhiscente 
demergitur  ^,  tantum  ipsius  civitatis 
aliquantift,  qui  ea,  obaudientes  timori 
Domini  sunt  secuti ,  de  interitu  liberalis, 
turrium  etiam  solis  cacuminibus  extan- 
tibus  super  terram. 

Gaîsericus  Yalentiniani  relîctam  Con-    m. 
stantinopolim  remitlit  ^.  Filiae  suae  una 
Gentoni  ®,  Gaiserici  (îlio ,  alia  Olybrio  se- 
nalori  urbis  Romae  jure  maUrimonii  co- 
pulantur. 

Agrippinus  ^  Gallus  et  cornes  et  civis 
Aegidio  comiti,  viro  insigni,  inimicus, 
ut  Gothorum  mereretur  auxilia,  Narbo- 
nem  tradidit  Theudorico. 
VII.  II.      ^  Adv^*sus  Aegidium  comitem  utrius-  46S 


'  Sx  boo  loco  apparet  Idatii  ohronologiam  a  librariit  faÎMe  p«rtarba- 
tan.  Vide  Dotam  LXXXIX,  ubi  alia  etiam  intenie*. 

^  Haeo  (lubio  prooul  ita  tcriptit  Idakios  :  Aniiochia  majoris  Syriaê 

inoiêdiens  monitiê   êoiutaribmt aliquamHê ,  qiU  ea  (monita) 

obaudiênUê  HmoriDomimi,  #to.  V.  Not.  XG,  n«  1. 

'  Qnae  monila  dederit  boo  tempore  Aniioobenif  S.  Simeon  Stylita, 
Yide  eandem  notam  XC ,  o9  2. 

*  Baaiuio,  quo  bio  terrae  motus  contigit,  eadem  nota,  b«  S. 

'  Vna  Qom  Eudozia  Augntta  remitsa  ott  Con»tantinopolim  filiaPlaci- 
dia  et  quidero  boc  anno ,  quod  perperam  negat  Pagina.  Vide  notam  XCI. 

*  AHi  Hunnerico,  alii  Trasimundo  Endooiam ,  alteram  Sndoziae  filiam 
nuptitse  affirmant:  Rot.  XCII 

^  De  Aegidio  et  Agrippino  agam  nota  XCIII. 

*  Szplorate  bat  notât  boo  locn  affinii,  licet  eaaomittant  reiiqnt  ful- 


(  112) 

Imp.  Oltmf.     CntrsT. 

que  militiae  viruni ,  ut  fama  commendat, 
Deo  bonis  operibus  placenlem  ' ,  în  Ar- 
moriceoa  provincia  ^  Fredericus  frater 
Theudorici  régit  iusurgens  cum  bis ,  cum 
quibus  fuerat,  superaius  occiditur  '. 

^  Cum  Palegorîo  vino  nobîli  Gallaeciae, 
qui  ad  supradictum  fuerat  regem,  Cyrila 
legatus  ad  Gallaeciam  veoieus,  euntes 


gati  libri  ;  nam  ni  «apra  demonsCraTÎ,  aBoaa  l  SeTori  înscrîbeiidut  fîiit 
$o  Suntericus  redit  ^  cam  ergo  $»  Nepotianuê  reeêdit,  qui  multo  poti  se- 
quitor ,  adjectuf  ait  annut  III  ejatdem  SeTeri,  Dullibi  meliut,  qoam  Uto 
loco  consignari  potett  anniia  illras  II.  Praesertim  cum  Harhis  ATentioen- 
•U  hoo  Aegidii  cum  f  rederioo  praelium  tub  Contulibn*  Basilic  et  Y t^iano, 
qui  hoc  anno  contulatum  gesserunt ,  contigitte  tcêtctur.  Quod  si  qois 
praeoedenti  ^  Agrippintu  haa  nota»  adsoribendaa  este  y^lit,  noaadmo- 
dnm  contendam ,  ai  modo  mihi  astentiatur  alteri  ex  hit  duobua  $$  eas 
contignandat  eue.  Et  sane  potuit  Rarbona  Golhit  ab  Agrippino  tradi 
eodem  hoc  anno  463. 

^  Aegidii  probitati  aliî  etiam  teatimonium  praebent.  Qnare  falsnm 
pato ,  quod  nonnulhit  de  eo  narrât ,  probante  Pagio ,  per  calumniam 
•oilicet  Agrippinum  accutatse  perduellionis  apud  imperatorem.  Vide 
quae  dicta  tunt  nota  XCIII. 

3  Ventura  est  ad  pugnam  ,  ut  scribit  Harius  ATentioensis  sob  Conin- 
libus  hujus  anni  inter  Ligerim  et  Ligericinnmi  cum  autem  Ligericinus 
sen  Ligerulus  «na  tanlum  esigua  levca  ab  Aurélia  oriatur ,  eursumgue 
habeaiparis  longitudinis  aui  paulo  majoris ,  ut  tradit  Basson  de  f  lumi- 
nibus  Galliae,  pag.  57,  pugnatum  fuisse  dicimns  duobus  aut  tribus  mil- 
liaribus  ab  ea  urbe.  De  hoo  bello  Tide  notam  XCIV. 

'  Ita  Frederici  nomen  expressi  constantiae  causa ,  quia  supra  anno  40Z 
et  453 ,  Fredericus  legttur  non  vero  Pridericue ,  ut  modo  in  Tulgatis  le- 
gitur.  Frater  régis  erat ,  non  autem  rex ,  ut  faiso  narrât  Marins  Aventi- 
censis.  Fredcricum  magnificum  virum  fUtum  noetrum  appellat  Hilarns 
Papa,  et  1  itéras  ab  eodem  accepisae  significat  in  epistola  ad  Leontium 
Arelatenseni. 

*  Sensus  est  :  Cyrila  a  Theudorioo  ad  Remismundum  regem  SueTorum 
legatus,  cum  Palegorio  ,  qui  ex  Gallaecia  ad  Theudoricum  Mra<  (sic  enim 


(  113) 

'**<••  Olymp.    Ghrisi:. 

ad  eundem  regem  legatos  obviât  Remis- 
mundi.  Qui  regresêi  in  céleri  revertentem 
Cyrilam  in  Lucensi  urbe  sascipiunt.  Post  it. 
cujus  mox  egressum  de  Gallaecia  Suevi , 
promissioDum  ut  semper  fal laces  et  per- 
fidi,  diversa  loca  infelicis  Gallaeciaesolite 
depraedantur. 

Per  Theudoricum  ad  Suevos  Remis- 
mundus  '  et  Cyrila  cum  aliquanlis  Go- 
this,  qui  prius  yeneraut,  remîttuntur. 
Cyrila  in  Gallaecia  rémanente,  Remîs- 
mundo  mox  récurrente  ad  regem ,  inter 
Gallaecos  et  Suevos  indisciplinata  pertur- 
batio  dominatur. 

Romanae  ecdesiae  XLIV  '  praesidet 
episcopus  Hilarus. 
VIII.  III.     3  Abrahami  H.  CCCCLXXX.  464 

Nepotianus  recedit  e  corpore. 

Frumario  mortuo  ^,  Remismundus  om- 
nibus Suevis  in  suam  ditionem  regali 

legeadum  este Tidetnr ,  non  autem  fuêrai),  ToIom  profeoto*  ob^iot  hm- 
bnit  legalos ,  qui  a  Remismundo  ad  Theudoricum  eodem  tempore  mitte- 
bantur.  Hi  legaiione  cito  obita  ai  Tolota  ad  Gallaeciam  redeunte* ,  Gy- 
rilae,  qni  legaiione  ilidem  functu»,  Tolo«am  properabat,  in  cititate 
Luoenti  ocourruni ,  eumqiie  in  ipsa  excipinni,  Ritt  haec  ita  inlerproterit, 
y'n.  ac  ne  Tixquidem  intelligere  poteris. 

'  Goihum  oporiel  fuisse  hune  Regismundum ,  ut  qni  Gotbomm  régi 
Theodorico  parebat.  Sane  distinctns  omnino ,  neoette  est ,  ut  ait  a  Ro- 
roismundo  régi  SueTorura. 

*  Hilarat  XLVlll  Pontifex  Romanus  renunoiatut  est ,  anno461  exeuntc. 
'  Hoclooo  annns  Leonis  Vill  adnoiandut erat  ;  sed  onm  librarin»  fupra 

ad  §1^  /édversvs  Aegidium  consignare  omit issei  annum  VU,  bue  illum 
transtulit ,  eumqne  bic  offerunt  lectoribnt  libri  editi.  Vide  notam  XCV. 

*  Fnunarii  mortem  Uidoma  in  bist.  Sne^or.  aerae  DU  adnectit.  Qnare 
dubitandnm  non  ett ,  oonsignatum  bic   fuisse  ab  Idalio ,  Isidorninqu« 

8 


(  11^) 

Inr.  OLTMP.       CMtlST. 

jure  raTocatit ,  pacem  reformât  elaptain. 

Mense  migo  tupradicti  viri  Aegkbi  * 
legati  per  OceaDum  ad  Wandaloa  trana- 
euDt,quieodeiDCursu  tepiembri  mente 
reverluDiur  ad  auot. 

Decimo  tertio  kal.  aug«  die  II  feria  ^ 
in  speciem  lunae  quintae  sol  de  lumine       SI  1 
suo  ab  hora  tartia  in  horam  aextam  cer- 
nitur  minoratua. 

Legatoa  Remiamundot  mîttit  ad  Theu- 
doricum,  qui  aimiliter  tuos  ad  Remia- 
mundum  remittit  cum  armorum  adjeo- 
tione  vel  munerum ,  directa  et  oonjuge  '  , 
quam  haberet. 

Wandali  per  Marcdlinum  ^  in  Sicilia 
caeti  fugantur  ex  ea. 

oontignatam  reperÎMe  eam  prinoipatot  «nnam,  qui  Hitp«n«iii  hano 
«eram  et  «erae  comunonit  «nnum  CCCCLXIIII  referret. 

'  A.egidiam  «ntpiciit  tait  non  vero  impeimtoris  Sereri  raetoritata  pro- 
▼inoiam  tea  partan  iUam  Galliarnm,  quam  regebat,adiiiiButraMe  per- 
tpicue  haec  otiendant.  liée  mirum,  ti,  oam  Tir  ettet  egregiat  ac  fortû, 
iounaai  Eechimeriê,  qui  iatigmet  qaoqne  Tirot  ceMOuloabat,  tjraamdi 
•eee  tabimittare  Boloit. 

*  Ita  qoideoi  oontigii,  ai  a«iio  YIII  Leaait  Tolgarit  aerae  COCCUi? 
die*  XX  jolii  in  ferîam  taouidaa  inciderit ,  oom  litera  dominioa  eteat 
S.  D.  Sadam  die  toieai  obacaratiun  fuÎMe  adooCaTit  PetaTiat  in  Eatiooario 
Tempornm  p^«  d  ,lib.  IV,  cap.  13,  ai  lib.  VIII,  de  Dootrina  TemponuB, 
pag  848,  ubi  aundem  diem  XX  julii  datigoat ,  non  autam  XXII,  ni  maie 
ralart  Pagio*  ad  annam  4<I4.  Itaqua  cerium  nobU  eMe  débet,  Idatûm 
anno  Abrabami  2480  et  anno  Leonit  VIII  itta  adIigaMe. 

'  Go^jagem  Eemismundo  mÎMam  a  Tbandoiico  bnjns  filiam  fnitsa 
trad«nt  Mariana  et  alii.  Variaimila  «ane  est  ;  venun  taoantibot  Uatio 
atqae  Itidoro  affirmare  non  andao, 

^  De  Marcellino  nonnnUa  ex  Pritoo  protuli  nota  94  j  de  eodewqna 
agaoi  iteram  nota  104.  Ilatione  erat  DaUnata,  et,  nt  ait  MarcelUnnt  in 
cbrooioo,  patrioiot  Oocidentia  atqne  pagantitî  tantaqoe  orevit  potm- 


(  li») 

*«»•  Oltmp.     Chiiist. 

IX.  !▼.       1  Aegidius  moriUir  ^ ,  alii  dicunt  iati- 

diis  alii  veoeao  decepius.  Quq  desiaente,  46tf 

mox  Gothî  regionet  iovadunt ,  quat  Ro- 
mano  nomioe  tuebaCur. 

Suevi  CoDimbrieam  dolose  ingreAsi  fo- 
miliam  nobilem  Caniabri  spoUant,   et     ii. 
capCivam  abducunt  matrem  cum  filiit. 

Legati  eodem  anno  duabus  vicibus  a 
regeSuevomm  mitUmiaradregeniTheu- 
doricum.  Ad  quem  et  Arboriut  proficis- 
citur  '  evooaiut. 

X .  *  Reversi  legati  SoeForum  obiitse  nun-  466 

iia,  nt  atrique  imperio  magno  metui  ettei.  RoTÎt  ttadoitte  rebot  indicat 
Proo^piw,  lib,  I,  df  Bello  Wandal,  Ap«rti»a  loquiiar  Sidooint  lib.  !« 
•put.  11 ,  dom  ait  :  Cum  de  cmfttêndo  diadewt^U  ^omJMwa$i»  Maroêl^ 
liana  90^ner$Utr,  Sad  T«Id«  vereor ,  ne  calMiiiiam  li«no  puiot  «it  a  fta- 
ahÎBMraf  ^i,  t«»t«  Prisoa,  bominem  poMÎma  «derat. 

*  laa  Qotaa  aonimi  IX  Laonia  at  IV  9everi  Mgvifimiiitaa  devint  ia 
libria  valgatU.  MoU  XCVI. 

^  Chraiûaoa  Yirdaaeiiaa  ait  :  CkHiêficuêplimê  Mtovêi^  espmlM  Aê' 
gidiQ  dmcê  BomMnêrum  de  r^fno  at^uê  inUrfêoto^  r§ffnum  invodU  anno 
ah  Inoamaiionê  Domini  406.  At  GragorinsTuronantU,  lib.  II,  oap.  18^ 
Eortco  Ub.  If  4a  6aat.  Fnuaaar.  at  Aimaiiiaa  non  ooai—  aad  moHaam 
iniMa  aiuiit.  Qood  utiqpa  naoaafa  ••i,  ot  da  Tanano ,  qyod  ait  Idatioa, 
mmor  •pargaratar  ;  nam  •!  in  aoia  oaoidi««at,  qaodnavi  aiM  poterat  da 
ganara  aiartia  4iibiiiaii  ?  Caatara  quaa  rafart  iliud  cbrooieoiii  ditaatiam 
ootaXCVII  Qaod  ragioaat  ait  IdatUw  Aegidiam  EaMano  nomina  tuitam 
CaîtM,  Qoo  aia  aapiaa,  ttt  eradat,  ipMun  obadiviiaa  tuoi  Eomana  impa- 
latarif  aaqaa  aBîm  ita  att.  8ed  ita  loqnitur  Idatiiu,  fût  Aag»divt  pra 
impario  te  ttara  jactabat,  lioat  prioaipibat,  qnoa  illagitimot  bababat, 
tata  noUet  tubjicare. 

'  SiilpitÎM  9avanM  al  Fart«f>atM  îd  vita  8.  Vartini  Aiborii  anjoadam 
^iri  Praaiaatorii  manMaare ,  qoi  bujiM  Aibarii  patar ,  val  patios  afsa  aaia 
patvit;  oamqoa  otnunqBa  A^oilaniini  fuitaa  a^btima. 

^  Haac  Idatii  Terba  Mitia  alara  tigiiifiaaBt  posi  anoiuvi  IV  8a?ari  aa 
UattoiB  «of tptitia ,  aliat  ii  Mmplioitar  disûsat  :  Obiii  Sêvêtus  val  Le^a- 


(  116) 

iMr.  Oltmp.     CanisT. 

ciant  Severum  imperii  sui  anoo  quarto. 
Qui  supra  remittuntur  ad  Conimbricam. 
Ajax ,  natiooe  Galata  * ,  effectua  apostata 
et  senior  ^  inler  Suevos,  régis  sui  auxi- 
lio  hostis  catholicae  fidei  et  divioae  Tri- 
nitatis  emergit  '.  De  GallicaDa  Gothorum 
habitatione  hoc  pestiferum  inimici  homi- 
nis  virus  advenit. 

Suevi  adversum  AuDonensem  saeviunt 
plebem.  Qua  de  causa  legati  a  Tbeudorico    m. 
ad  Remismundum  mittuntur  incassum  , 
spretique  ab  eo  mox  redeunt. 
XI.  ^  De  ConstantiDopoli  a  Leooe  Augusto  467 

H  ohiiêêê  nuHciant  Stperum,  lia  enim  debait  loqui,  ti  mort  SeT«ri  in 
annanii  qoem  deimrrii ,  incidittet.  Quapropier  nullibi  melint  Leoitu 
annum  X  contignare  pottumas  (  tiquidem  chronoiogiam ,  quain  ab  aiiao 
illms  YIll  deseruit  Idatias ,  oontinaare  Telimut)  quam  hoo  pott  Serer i 
mortem  loco ,  quae  anno  taperiore  certo  contigit.  Vide  notam  XCyiII. 
Deinde  cum  ea,  qaae  praecedenii  $»  Legati  eodem  anno  tcribit  Idatiut  ad 
annum  Leonis  IX  et  SeTeri  IV ,  attinere  demonttraTerim  nota  96 ,  nnnc 
ti  novnt  hic  annnt  detîgnandut  ett,  non  Leonit  IX  ted  X,  proculdubio 
•tt. 

I  An  Galatam  Ajacem  Tocat  Graeconim  more ,  cum  Gallum  enm  etae 
tignificare  ▼e1it?An  potint  Galatam  dixit,  id  ett,  Graecum,  ticut  in 
vita  S.  Bpiphanii  Ticinensit  Ennodiut  Antbemium  imperatorem  Galatam 
appellat  ?  Saue  ti  ei  Gallaeoia  originem  duoeret,  Idatiut  Gailaeciim  enm 
nominatte,  non  Galatam.  Qoare  perperam  Ortîut  Gallaecam  hune  facit. 
Illiut  omnet  Hitpani  bittorici  meminere,  quia  ab  eo  primum  Suevorum 
gent  Arianae  baeretit  Teneno  infecta  ett ,  cum  antehao  immunit  hujut 
labit  puraque  Tel  etiam  inter  Wandalot  permanterit. 

*  Holuit  eum  pretbyterum  appellare. 

'  In  manutcripto  ita  haec  toripta  feruntur  :  Ad  Oallioanam  Gothorum 
habitationêm  hoc  pestiferum ,  etc,  Sed  oum  in  hittoria  Suevoram  D.  Iti- 
dori  eodem  modo  itta  legantur^  ac  in  editione  prima  Sirmondiana  reti- 
nenda  ett  a  tummo  Tiro  tcite  adhibita  emendatio. 

*  Cum  baec  ad  annum  467  pertineant,  ohronograpbi  Cutpinianei , 


(  "7) 

IMP.  Oltmp.    Christ. 

Anthemius  frater  ^  Procopii  cum  Mar- 
cellino  aliisque  comitibus  yiris  electîs, 
et  cum  ÎDgenti  multitudine  exerdtas  co- 
pioti  ad  Italiam ,  Deo  ordinante  ,  dîrectus 
ascendit. 

RomaDorum  XLY(  Anthemius  oclavo  >     iv. 
miUîario  de  Roma  Auçuttus  appellatur 
(aDQO  Leooia  impeni  octavo  '  mense  au- 
gusto  *). 
I.  f  Expeditio  ad  Africam  adyersus  Wan- 

daloa  ordiuata  ^  metabolorum  ^  comrou- 


oellini ,  Cattiodori  et  communi  scriptoram  omnium  tettimonio  oontcri- 
bendas  hoo  loco  fuit  «nnut  XI  Leonit,  qui  cum  eo  oononrrit. 

*  llnllat  dubiio ,  quin  pro /râler  Procopii  legendum  ait  filiut  Prooopii. 
Vide  noUm  XCIX. 

'  Tertio  ab  urbe  milliario  in  loco  Brontotat  ait  CaMÎodorus.  Rec  facile 
ttatuat ,  utri  potiut  credas  Caisiodoro  an  Idatio. 

'  Prortof  affiota  tunt  Idatio  haeo  verba  :  A  nno  Lêoniê  itnperii  oetavo , 
ex  quo  ad  Itidorum  trantierunt,  ut  mox  dicam.  Error  inde  ortut  est, 
quod  Idaiins  octavum  Leonis  annum  tantummodo  in  cbronico  désigna- 
▼it,  ut  saepe  alias  animadversum  est.  Librarius  autem  haec  addidit,  ut 
memoriam  lecioris  juvaret,  si  forte  oblitus  fuerat  Idatium  eiiamnum 
ret  gestas  narrare  anno  Leonis  YI;  ipse  enim  ita  existimaTÎt,  cum  post 
annum  bunc  YIII ,  nullum  alinm  designatum  in  cbronico  reperiret. 

*  Incertus  Cuspiniani  sub  Consulibus  hujus  anni  Anthemiu%^  inquit, 
levatus  eatimpêrator  Romaepridie  Idus  jépril.  De  loco ,  ut  rides ,  neque 
cum  Cassiodoro  neque  cum  Idatio  illi  couTenit.  Ab  Idatio  de  mense 
etiam  dissentit. 

'  Multiplici  errore  annum  Leonis  IX ,  oum  I  Anthemii  conjunctum 
praeferunt  hoo  loco  libri  editi;  at  in  eo  Anthemii  annum  I,  quem  ipse 
labente  Leonis  XI  et  vulgaris  aerae  CCCCLXVII,  auspicatus  est,  consi- 
gnandus  tantum  erai,  uti  in  bac  editione  factum  vides  nota  C. 

*  Parari  coepta  est  hoc  anno  expeditio  in  Africam,  peracta  tamen  non 
est  nisi  anno  sequedti.  V.  not.  CI. 

^  Isidorus  in  Glossario  metabulum  ait  prosporam  naTigationem  signi- 
ficare }  et  in  hoc  sensu ,  vel  affini  huic  aliquo ,  scilicet  pro  tempestivo 


(  118  ) 

Im.  Oltvp.     Ciibist. 

tatione  ti  oaTi^tionit  inopporUiDÎtaie 
revocatur. 

Per  Tbeadoricam  Sella  *  legatat  mitti- 
tur  ad  ReiniamoDcluiii  regem  Sueyoram, 
qui  y  rerersut  ad  Gallias ,  eum  a  firatre 
suo  Eurico  reperit  interfectum  *• 

Euricut  pari  tcelere ,  quo  frater  ,  tuo- 
cedk  in  regnom  *  ;  qui  honore  provectut 
ac  crimine  legatos  ad  regem  dirigît  Sue- 
vorum.  Quibus  sine  mora  a  RemitmuDdo 
remÎMis ,  ejusdem  régît  ^  legati  ad  impe- 
ratorem ,  alii  ad  Waudalot ,  alii  diriguo- 
tur  ad  Gothos. 

De  AunonenM  plèbe,  cui  Sueyorum 
adrersabatur  hostililas  ,  Opilio  cum  TÎris 

natigatioai  i«mpore  mêtaèulmm  tnniU  Idstiat,  qmm  UoraoTox  rnitCa- 
tionem  alioqiim ,  aoi  conT^nionea  latine  sigaifieat, 

'  Caeda*  Theodorioi  anno  LeonU  XI ,  Anthemii  I,  aarae  oomminb 
407  contigit  j  nani  illam  Idaiiiu  tabjicit  Antheoûi  mmoupationi ,  qvae 
hoe  anno  eertÎMime  faota  eat.  Proinde  Theudorioas  regnaTÎi  annot  XTV , 
ai  qnidem  integtot,  aiqna  completoa,  «tiigitqo*  etiam  XV.  AUtar  ntt- 
merat  Uidornt.  Vide  Botan  Cil. 

^  nimimm  qnia  aient  Theudoricni  per  Thoritmnndi  fratrit  aaoani  ad 
regnniB  ingrestnt  est ,  ita  etiaan  Bariout  regnirai  iMurpaTÎt ,  illata  a  se 
neee  Theudorioo  fratri. 

'  Dabinm  est  ^  ad  qnem  itta  êjuêétm  régis  raferantnr ,  an  ad  Xarienm, 
an  patins  ad  Eemisnmndnm.  Idatins  do»  de  aodeai  rege  ait  ipsnm  lega- 
tos misiNse  ad  imperatorem ,  ad  Wandalos  et  ad  Gotbos  de  Eemismundo 
loqni  Tidetar  ;  nam  Gothus  rex  legatos  ad  ae  non  mitteret.  Ai  Matina 
panlo  post  legatos  ad  Wandalos  Gotbam  misasse  prodit ,  Idatiomqaa 
desoribens  Itidonu  £uricnm  statim  ao  regnnm  adeptos  eat,  legatos  ad 
Leonem  imperatorem  direxissa  narrât.  Qnamobrem  jndico  laidorumhaec 
tantum  in  Idatio  legisse  :  êjuêdêm  rtgia  (Knrici)  lêgati  adimpêmiêrêm 
alii,  ad  Wandalos  alii  dirigunfur  ^  et  duo  illa  Terba  ad  Gotkûs  posilsi- 
dori  aoTum  subdita  fuisse  et  adjeota  Idatio. 

*  Alias  Salla. 


(  119) 

Imp.  Olymp.    Cbiist. 

secum  a  rege  profecUt  et  cum  aliquantis, 
qui  cum  ipso  missi  fuerant ,  reyertitur. 
Gothi,  qui  ad  Wandaloe  >  missi  fue- 
rant,  supradictae  expeditiouis  rumore 
perteiriti,  revertuntur  in  céleri  '.  Pariter 
et  Suevi,  qui  post  legatot  more  tolito  per 
diversa  loca  in  praedam  dispersi  Aierant, 
revocantur.  Sed  paucis  post  mensibus 
ipse  rex  Suevorum  ad  Lusitaniam  transit. 
XII.  II.       '  Gonimbrica  in  pace  decepta  ^  diripi- 

tur.    Domus    destruuntur  cum    aliqua  468 

parte  mnrorum,  habitatoribus  captis  at- 
que  dispersis  et  regio  desolalur  et  civitas. 
Legati  de  Gothico  reversi  ^  nunciant 

>  Kn  qnod  antec  dicebam  Goihomm  regem  Earioam  legatot  taot  ad 
WaïuUloi  DiUiMe,  atqae  adeo  de  illo  intelligenda  e«f«  Ula  ^nsian  rtgù, 

3  Hino  ditcimot  !<>  espeditionem  in  Affioam  anno  407 1  apparari 
ooeptam  fuisse  famaqae  Talgatnm ,  clatsem  in  Wandalot  eodem  aooo 
inimitteiidam  este,  qnod  sapra  obseriratum  jam  ettj  ll^  non  selnm 
Wandalot  sed  etiam  Gothos  atque  SueTOs  timoré  percnlaos  et  animîa 
•uspensos  fuisse ,  dnm  quem  finem  tantus  beili  apparatus  babitums  sit , 
exspectant. 

'  In  Tulgatis  Ubris  Leonit  quoque  XII  annus  desideratur.  Eum  tamen 
atqoa  etiam  XIU  ,  qui  pariter  omissus  est,  aii^eoi,  non  quod  ilUs  opua 
esset  ad  ohronoiogiae  continua tionem ,  ut  sane  opus  fuit  X  et  XI,  quando 
interregnum  erat  in  Occidente  ;  sed  quia  bis  et  aiiquot  post  annis  Léo 
imperiuoi  tenuit ,  illudque  ab  initio  adnotare  coeperat  Idatius. 

*  Conimbrica  ,  $calabis^  OJisipo  item  Lucensium  Auregensium  et  Au- 
nonensinm  (BÎTitates  et  oppida  in  Lusitania  et  Gallaecia  a  Gotbis  et  SueYÎa 
per  baeo  tcmpora  bostili  inva^ione  direptA  argumente  sunt  muLta  etiam- 
num  oppida  sub  Provincialium  jure  ac  potestate  fuisse. 

^  Cum  magna  es  parte  bunc  §  exsoribat  Isidorus  in  historia  Gotborumf 
ostentum  tamen  de  duplici  soie ,  quod  primis  Yersibu*  narrare  videtur 
Idatius,  penitus  il  le  omittit.  Sed  neque  aliunde  oaetera,  quae  desunt, 
supplere  possumus  nisi  hoo  tantum  verbum  nuncianif  aut  aliud  sinile, 
quod  in  cbronico  scriptum  fuisse  res  ipsa  et  grammatica  docent. 


(  lâO) 

iu9.  Oltmp.     Christ. 

portenta  in  Galliw  tîm  aliquanta  in  con- 

tpectu  ' similem  îpsi  de  continuo       SIS 

paraisse  solem ,  alium  yisum 

solis  occasH  ;  coDgregalis  etiam  quodam 
die  ^  coDcilii  sui  Gothis,  tela,  quae  ha- 
bebant  in  maaibus,  a  parte  ferri  Tel 
acie,  alia  TÎridi ,  alia  roseo ,  alia  croceo, 
alîa  nigro  colore  oataralem  ferri  spedem 
aliquandiu  '  babuisse  mutatam;  medio 
Tolosae  civitatis  iisdem  diebos  e  terra 
sanguinem  erupisse  totoque  dieî  fluxisse 
currîculo. 
XIII.  m.    *  Legatorum  Sueyorum  '  reditum  ali- 

quanta  Gothoru  m  manus  insequens  Eme-  À&9 

ritam  petit. 

I  LÎTint  lib.  XXVIII,  cap.  11,  Antii  oraentas  tpic««  et  Albae  duo» 
f  olet  tUos  este  narrât  anno  arbit  DXLIT.  Simileque  prodigiam  memÎDit 
Plutarchut  in  Marcello. 

'  Rodericut  ToleUnns  lib.  II,  cap.  10,  et  Morales  lib.  XI,  cap.  S4 
eTeoitte  haeo  ajunt  Arelate;  qnod  neque  Idatias  neqne  Isidoms  prodide- 
rant.  Decepit  TÎros  doctittimot  idem  Iiidonis ,  qai  ea  narrât ,  postquam 
Areiatem  et  Mattiliam  ab  Eurico  captas  fuitte  commemoraverat,  qnod 
longe  pott  banc  annum  erenit.  Sed  ex  Terbit  etiam  iptini  Isidori  aperte 
colligitnr,  te,  quoto  Eurici  anno  portentum  boc  centigerit,  detignare 
nolle,  cnm  inditcrimînatim  scribat  : /f/0  quodam  diê  et  caetera,  qaae 
ttatim  dabo. 

*  In  Tulgatis  est  :  Aliquandiu  non  hahiisso  mutaia.  Delevi  voculam 
non  evidentissime  Idatio  ingettam.  Afficta  etiam  fuit  Isidore  in  bistoria 
Gotborum  editionis  Labbeanae;  at  in  atiis  ita  legitur  :  Ist9  (Euricus) 
quodam  diê  congregatis  in  eolloquio  Goîkis ,  tela ,  quae  hahehani  in  ma^ 
nibusy  a  parte  ferri,  vol  acie  alia  viridi,  alia  roseo,  alia  croceo^  alia 
nigro  colore  naturalem  ferri  êpeciem  vidit  aliquandiu  habuisse  mutatam. 
Ex  qno  in  Idatio  mutatam  reposai ,  cum  antea  mutata  legeretor. 

*  Deest  in  Tulgatis  baeo  nota  XIII. 

^  Ad  Gotbos  hi  SucTorum  legati  missi  Tidentur ,  quos  ex  Aquitania 
venientes  insecnti  dicuntur  Gotbi. 


(  121  ) 

Imp.  Oltmp.    Christ. 

UlixîppoDa  a  Suevis  occupatur,  cive 
8U0,  qui  illîc  praeerat,  tradente  Lusidio. 
Hac  re  cognita,  Gothi,  qui  vénérant,  et 
Suevos  depraedanlur  pariter  et  Roma* 
nos  ^  iptis  in  Lusitania  tervientes. 

Legati ,  qui  ad  imperatorem  misei  fue- 
rant  ^ ,  redeunt  nunciantet  sub  praesen- 
tia  sui  '  magnum  valde  exercitum  ^  cum 
tribus  ducibus  ^  lectis  adversum  Wan- 
dalos  a  Leone  imperatore  descendisse, 
directo  Marcellino  ^  pariter  cum  magna 
manu  eidemper  imperatorem  Anthemium 
sociata  :  Rechimerum  generum  Anthemii 
imperatoris  et  patricium  factum  ^  :  As- 

1  Euricuê,  ait  D.  laidonit  in  historia  Gothomm,  honore  9i  eriminê 
provêcius,  êtatim  Ugatoi  ad  Leonem  imperatorem  dirigii.  Neo  mora 
partes  LuHtaniae  magno  impetu  depraedatur,  Habet  hic  iegationem  Eu- 
rioi  ad  Leonem  imperatorem,  quam  tupra  dixi  ab  Isidore  commemorari; 
qaod  antem  addit ,  née  mora  partes  Lueiianiae  eto, ,  tecando  pott  anno 
nempe  itto  oontigii.  Ram  Enriont  pott  regni  nsurpatiooem  sese  oonti- 
nuit ,  nec  bellum  oiereaoaut  est,  oiti  pottquam  de  infelici  exitu  expe- 
ditionis  Romanomm  in  Wandalos  ceriior  faciut  est.  Y.  not.  CIH. 

'  Haec  mrtut  dabitare  nos  faciunt,  an  supra  de  legatis  ad  imperatorem 
a  rege  Gotbomm,an  de  misais  a  rege  SnoTorum  loquatur  Idatiua;  nam 
ii ,  qui  nanc  rediisse  dicuntur ,  Suevi  procul  dobio  erant. 

'  Erant  igitur  legati  apnd  imperatorem  anno  468 ,  que  haeo  acte  sant. 

*  De  ingenti  roilitum  nairinmque  numéro  totaque  expeditione  ^ide 
Baroninm  et  Pagium  ad  hune  annum. 

^  Praeter  Basilicum  et  Heraclium,  quos  Prooopius  commémorât,  ter- 
tium  ducem ,  nisi  is  Haroellinus  ait,  non  reperio.  At  alinm  a  Maroellino 
Iniaae ,  aignifioare  videtur  Idatiua. 

*  Marcellinus  ab  ipsis,  quibns  auxilio  in  Africam  Tenerat,  Eomanis  in 
eadem  Africa  occisus  est,  si  Marcellino  comiti  fidem  habeamus.  In  Si- 
oilia  interfectum  narrant  Anonymus  Cuspinianeus  et  Cassiodorus.  Vide 
notam  CIV. 

^  Eeohimer  non  isto  sed  secundo  rétro  anno^  ▼idelicet407 ,  Anthemii 
gêner,  iterumque  patricius  factus  est.  Vide  notam  CV. 


(  ï») 

Ihp.  OLTvr.     Tbiist. 

parem  *  degradatom  ad  prÎTatam  viUm, 
filium  ejus  occisam ,  adversut  Romanum 
imperium ,  ticut  detecti  sunt ,  Wandalis 
coDsulentes. 

Hilaro  defuncto  tex  sacerdotii  tui  an- 
DIS  expletis  ^  XLY  '  romanae  eccletîae 
SimpHcius  episoopat  ordinatur. 

ÂuDonenses  ^  pacem  cam  rege  factunt 
Suevorum  ;  qui  et  Lusîtaniae  et  conven- 
tus  Asturicensis  quaedam  loca  praedaotes 
iovadunt. 

Gothi  circa  eundem  couventum  pari 
hostilitate  desaeviuDt ,  partes  etiam  Lu- 
sitaniae  depraedautnr  ^. 

Lusidius  per  Remismundum  cum  suis     ii. 
hominibus  Suevis  ad  imperatorem  in  le- 
gatioDe  ^  dirigitur. 


1  Qaae  ad  Asptram  pertineal ,  postqaam  abaolutiiai  att  obronîoMi , 
eidem  oertissime  adjecU  tant  tWe  ab  Idatio ,  tWe  ab  alio.  Eeliqaa  omnia 
Idatii  eMe  Tidentiir.  Vide  noUm  CYI. 

*  Metoio  qno  paoto  Pagiot  ad  annum  CCCCLVU  f  n*  8 ,  oblitos  fuit  sea- 
tantiam  tnani  de  aBoit  Poolificaiat  Hilari  expreMO  boo  Idatii  auciorii 
ooaeTi  testimonio  eonfirmare  ;  praetertim  oam  nullam  aliam ,  ovjna  no» 
meii  cognitum  ait,  aetatis tantae,  quanta  Idatio  est ,  baberet,  opinioqoa 
tua  tôt  adTartariot  pateretor.  Sed  re  ipaa  ?era  illa  est,  ai  credimut 
Idatio. 

'  Simpliotat  joxtaPagiam  laudato  looo  ordinatoa  est  die  XXV  fdiraarii  ^ 
aexU  a  morte  Hilari,  anno  CCCCLXVIII,  Romanus  Pontifex  XUX. 

*  Ubi  Annonenses  constituti  fuerint,  nondnm  acire  potui.  Entra  oon* 
Tentnm  Lucentem  fuisse  Tel  juxta  ipsum  opinor. 

'  Hispanos,  qui  in  Lusitania  et  Gallaeeia  libertatem  suam  tuebaatur, 
saepe  aliaâ  Tidimus  a  Gotbis  et  SuoTis  oppugnarî. 

^  Hino  deducitnr ,  Lusidium  intra  Olisiponis  moenia  SueTOS  admi* 
•isse ,  nt  eam  urbem  a  Gotbis  defenderent ,  qui  tune  Romanis  infestiores 


(  123) 

IMP.  Olïmp.    Obrist. 

Durissimut  extra  aolîtum  hoc  eodem 
tempore  annus  hiberni ,  veria ,  aeslatis , 
autumni  in  aèria  et  omnium  fructnum 
permutatione  diffunditur. 

8igna  etîam  aliquanta  et  prodigia  in 
locis  Gallaeciae  pervidentur  '• 

In  flumine  Minio  de  municipio  Lais 
milliario  fere  quinto  capiuntur  piaces 
quatuor,  novi  visu  et  specie,  sicut  re- 
tulere,  qui  ceperant  christiani  et  religioai, 
autem  Hebraeiset  Graecis  literis  ',  Latinis 
aerarum  numeris  insigniti,  ita  GCCLXV  ' 
anni  circulum  continentes,  pari  mensium 
intervallo.  Uaud  procul  de  supradicto 
municipio  in  speciem  lenticulae  viri- 
dissimorum,  ut  herba  quaedam,  forma 

eimnt  qiiam  Saevi.  Ideo  non  Teretnr  cam  SneTis  ad  impermtorem  aooe- 
dere. 

1  Sigebertot  in  ohronico  ad  annani  CGGCXCIV,  haeo  aliter  narrai  ;  ait 
enini,  iu  flumine  Minio  captot  fnivte  pisces,  qui  inscriptam  habebant 
aeram  Hispanam ,  qnae  illum  annum  referebat ,  ac  proinde  aéra  DXXXII 
futura  erat.  Vemm  Idatias  non  epochae  alicnjus  certum  annum,  ted  nu- 
merum  dierum ,  quo  quilibet  annus  tolaris  constat  eipressnm  prae  se 
tnlisse  eos  pisces  affirmât.  Tel  erga  aliud  portentnm  est,  quod  narrai 
Sigebertus,  Tel  si  unum  idemqne  est ,  adsciia  suni  haec  Jdaiio  posi  ab- 
solutum  cbronicon  anno  XXY  aliter  narrata  bic  sont,  ac  in  scriptoillo, 
unde  ea  desampsit  Sigebertus.  Quid  literae  Hebreae,  quid  Graecae  signî- 
fioareni ,  non  prodit  cbronicon.  Ileque  ego  quid  sibi  illa  velini  pars  ««m- 
sium  intervalle  capio. 

*  Aliquid  bine  excidisse  videtur^  ex  quo  suspense  et  biuloa  mansit 
oratio.  Id  autem  fortasse  erat,  quod  Hebreae  atque  Graecae  literae  si- 
gnificabant ,  Tel  Terba  ipsa  Hebraea  atque  Graeca. 

'  Tria  modo  oonjungit  Idatius,  Tel  si  quis  ista  obronico  adjeoit  aeram, 
numerum  et  annum,  quae  nisi  aliquatenus  distincte  sint,  maie  ipsum 
locutum  fuisse  necesse  est    Igitur  aerarum  nomine  significari  hic  puto 


(  124) 

Inp.  OLYMP.      ClUtlST. 

granorum  plena  amaritudiiie  defluxii 
ecoelo.  Et  mulu  alia  ostenU  ,  memorare 
prolixum  est. 

notas  numermlet,  qualet  apud  Latinot  tant  I.  V.  X.  et  qnale«  apad  no« 
sunt,  qaa«  oifrat  dicimnt,  1,  6, 10. 


Finis  GHBOiraci  *. 

'  Ganoniat  ad  calcem  paginae  Terba ,  qnae  tequuntnr ,  hUpano  idio- 
mate  adtoriptit  :  «  K«ia  cita  de  Sigeberto  estatomada  de  Moralet^lib.  XI, 
cap.  88 ,  en  donde  por  bierro  de  Imprenta  te  pone  la  era  432  ;  mat  ti  era 
ei  âne  de  494,  la  era  no  pnede  ter  otra  qae  la  63t  porqne  etta  etta  que 
c  or ret ponde  a  tal  âno  • 


NOTÀE 


IN   IDATII   CHRONICON. 


NOTAE  m  iDATIUH. 


Nota  /,  p.  51. 

Caucam ,  qiiae  Livio  Cancia  est,  inter  Vaccaeorum  urbes  nu- 
merant  Plinius  lib  III  cap.  S  et  Ptolemaeus  in  II  Europae  ta- 
bula. Eam  ibi  fuisse,  ubi  nuuc  Coca  est,  afiioitas  nomipis ,  et 
situs  ipse  suadet,  oam  si  Antonini  itioerario  credimusXXlXmil- 
liario  Segovia  Palantiam  tendentibus  occurrit«  Gallaeciae  con- 
tributam  fuisse  Idatius,  ut  vides ,  et  ex  eo  explicandus  Orosîus 
lib.  V  cap.  7  testantur.  Accinit  Claudiauus  Garni,  de  laudibus 
Serenae,  Uonorii,  Tbeodosii  fralris  filiae,  ubi  natale  solum  in 
ejus  ortu  laetitia  exultans  depingit  a  Tersu  70  inquiens  : 

Ta  Dtâcenie  ferunt  per  pingni*  calta  tumentem 
Divitiit  andasta  Tagmn ,  Gallaecia  ritit 
Floribiis  et  roteit  formosaa  Doria  ripit 
Tellere  purpureo  paMim  mutaTit  ovile. 
Cantaber  Oo«aniit  Tloiao  lîttora  gammaa 
Expnit  etc. 

Haec  Serenam  in  Gallaecia  natam  innuunt,  Gaucae  nimirum, 
ubi  familia  Tbeodosii  consederat,  Alioquin ,  si  Italicae  nata 
fuisset ,  Baetim  atque  Baeticam  mareque  Tartessiacum  carmini 
suo  inseruisset  Claudianus ,  non  vero  Gallaeciam ,  Durium  et 
Oceanum  Gantabricum.  Durium  inquam  ;  nam  si  qui  ea  roteU 
formoêuê  Duria  ripis  de  Turîa  Edetanorum  flumine  interpre- 
tentur,  credet  his,  qui  volet,  mibi  nunquam  imponent.  Qui 
enim  Geri  poterat,  ut  poéta  neque  indiligens  neque  ineruditus 
ex  Gallaecia ,  quam  floribus  ridentem  depinxerat ,  Durio  ipsius 


(  128) 

provÎDciae  fluvio  praetermisto ,  saltu  se  proriperei  ad  Turiae 
ripaSy  Qulla  decori  ratione  habita.  Durium  autem  Duriam  dîxit, 
uti  aotea  Straboni  dictus  fuerai  Dorîas.  Nec  me  quidquam 
movet  auctoritasMelae ,  apud  quem  Duria  legilurcum  de  Turia 
ilH  sermo  ibi  sit  ;  nam  librariorum  hic  error  est ,  quem  Her- 
molaus,  Pincianus,  Schottus,  et  praeter  hos  Petrus  Joannes 
Oliverius  atque  etiam  Petrus  Joannes  Hunnesius  ,  uterque  pa- 
tria  Valentinus  et  eruditione  clarissimus ,  jam  olim  castigave- 
runt.  Scio  Claudianum  non  semel  Honorii  originem  ad  gentem 
Ulpiam  referre,  quae  Italicensis  erat.  Aurelius  etiam  Victor 
Theodosium  ipsum  a  Trajano  principe  originem  ducere  affir- 
mât. Esto ,  sed  non  propterea  Italicae  nasci  debuit. 

Nota  II,  p.  5Î. 

Theophilus  annoCCCLXXXY  Alexandrinus  creatusestepisco- 
pus  XXlll  non  vero  XXI ,  ut  ait  Idatius ,  qui  Eusebii  in  nnme- 
randis  illius  eoclesiae  praesulibus  ordinem  secutus  non  a  S. 
Marco,  sed  a  Marci  successore  Aniano  antistitum  Alexandrino- 
rum  catalogum,  sicut  Romanorum  a  Lino,  et  Antiochenorum  ab 
Evodio  non  autem  a  S.  Petro  exorsus  est.  Ad  haec  ipse  Idatius 
post  Petrum,  quem  ultîmum  nominaverat  Hieronymus,  Timo- 
theum  praetermisit,  qui  Petro  ante  Tbeophilum  successordatus 
est  circa  an.  CCCLXXX.  Sancto  itaque  Marco  atque  hoc  Timotheo 
additis  Alexandrinorum  Patriardiarum  numéro,  recte  in  eorum 
chronologîa  praeGxa  Y  tomo  Sanctorum  mensis  Juniî  Jesuitae 
Antwerpienses  XK  IIl  Episcopum  numerant  Tbeophilum. 

Nota  III,  p.  5J. 

Consulatu  Syagrii  et  Eucherii  qui  nomen  fecerunt  anno  aerae 
vulgaris  CCGLXXXI  haec  de  Athanarico  scribît  Idatius  in  Fastis  : 
«  Ingressus  est  Alhanaricus  rex  Gothorum  Constantinopolim 
die  ni  Idus  januar.  eodem  mense  diem  functus  idem  Athana- 
ricus  Vin  kal  februar.  n  Eundem  anaum  ac  mensem  désignât 
Marcellinusinchronico,  diem  omittit.  Porro  pulcherrimushicde 
faoste  formidabili  triumphus  praemium  fuit  ob  debellatum  anno 


(  129  ) 

siiperiore  AriaDismam  religiosissimo  imperatori  Theodosio  di- 
vînitus  destinatum.  ka  înterpretatur  S.  Ambrosius  in  prologe 
ad  lib.  i  de  Spiritu  saDcto.  Sed  praestat  audire  MarcelliDum , 
qui  stib  Gratiano  V  et  Theodosio  Consul  i  bus  haec  narrât  :  u  Théo» 
dosius  Magnus  postquam  de  Scyticis  gentibus  triumphavit  ^ 
expulsis  continue  ab  orthodoxorum  ecclesia  Arianis ,  qui  eam 
per  XL  annos  tenuerant ,  nostris  CalhoHcis  orthodoxus  restî- 
tuit  imperator   mense  decembri.  )>  Ecclesiam  intelligit  urbis 
Constaniinopolitanae  ,  ad  quam  anno  elapso  directum  est  a 
Theodosio  celeberrimum  illud  edictum  L.  II  de  fide  catholica 
God.  Theod.  De  ConstantinopoH  et  de  Athanarico  loquens  Am- 
brosius loco  laudato  inquit  :  «  Postea  vero  quam  fidei  exules 
abdicavit  (  Constantinopolis  )  hostem   ipsum  ,  quem  regnum 
semper  timere  consueverat,  deditum  vidit,  supplicem  recepit, 
morientem  obruit,  sepultum  possidet.  n  Nimirum  quamquam 
Theodosius  post  initum  principalum  nondum  Constantinopolim 
ingressus  fuerat ,  eratque  in  ea  haereticorum  ingens  potentia , 
par  audacia ,  ille  tamen  nihil  horum  veritus  statim  a  suscepto 
Thessalonicae  baptismo  bellum  haeresi  indixit  felici  adeo  exitu, 
ut  dum  ipse  pro  fide  ac  religione  pugnat ,  Deus  illi  cunctos 
imperii  hostes  subdiderit,  tyrannosque  Maximum  et  Eugenium 
précédente  tempore  conculcandos  subjecerit.  Sed  ante  haee 
Athanaricum ,  ut  ait   Ambrosius  ,  deditum  ac  supplicem  re* 
cepit. 

Nota  ly,  p.  52. 

Orosius  lib.  VII  cap.  S4  de  pace  inter  Romanes  et  Gothos 
inita  anno  IV  Theodosii ,  Christi  88â  ,  ita  scribit  :  u  Universae 
Gothorum  gentes  rege  defuncto,  aspicientes  virlulem  benigni- 
tatemque  Theodosii ,  Romano  sese  imperio  dederunt.  »  Paulus 
Diac.  lib.  XI  et  Marcellinus  iu  chronico  Orosium  exscribunt» 
S.  Isidorus  in  hist.  Gothor.  «  Gothi ,  inquit ,  proprio  rege  de- 
functo.... inito  foedere  Romano  se  imperio  dediderunt.  »  Sed 
et  Sinesius  in  Orat.  ad  Arcadium  de  Theodosio  et  de  hac  pace 
loquens  inquit  :  «  Gothos  una  cum  uxoribus  suis  ad  pedes  ejus 

9 


{  130  ) 

procambentes  «ipplicet  exciUvit ,  belli  socios  aadvit ,  civiUie 
dooavit ,  honores  omnes  communicavit  et  partem  agrî  BomaDÎ 
aUribuit.  »  Nullus  praeterea  est  scriptor  Yetus ,  qui  de  bac  pace 
loquens  mnlae  ûdei  Golbos  arguai.  Imo  D.  Ambrosius,  quo  fiemo 
melius  res  boc  tempore  gestas  cognovit ,  de  bisagensepist.  XXII 
ail  :  tt  Noone  in  Macedonia  similia  (videlicet  similia  bis  quae  de 
Eliseo  IV  Neg.  cap.  7  narrantur  )  Dominus  per  orationes  S. 
Acbolii  fecit  miracula  ^  aut  prope  majora?  Non  enim  inanimetu 
nec  superflua  suspiciçne  sed  saeviente  lue  et  ardenti  pestilentîa 
perturbaii  Golbiacterriti  sunt.  Denique  tune  fugerunt,  ut  éva- 
dèrent, egressi  postea  paeem  rogaverunt ,  ut  viverent.  »  Tangtt 
in  bis  Ambrosius  aliquorum  annorum  gesta.  Primo  belkim  in- 
nuit, de  quo  in  chronico  Idatius  auno  CCCLXXI  ait  :  «  Inter  Ro- 
manes et  Golbos  multa  certamina  conseruntur.  »  Et  in  Fastis 
eodem  anuo  victorias  amborum  Augustorum  nunciatas  fuisse 
Iradit.  Has  Ambrosius ,  ut  vidimus ,  non  tam  armis  militum , 
qnam  orationibus  S.  Acbolii  Tbessalonicensium  episcopi  oblen- 
las  referl,  cujus  precibus  lues  peslilentiaque  Golbos percolit  at- 
que  fugavit.  Deinde  pacis,  de  qua  nunc  agimus,  quaeque  ad 
annum  S82  pertinet,  meminit  Ambrosius,  quam  profeclo  neqae 
Acbolii  meritis  partam  neque  divinitus  concessam  praedicaret , 
si  mala  Golbi  ùde  eam  rogassent  ac  obtinuissent.  Quapropler 
recte,  opinor ,  pro  infida ,  quod  habent  libri  editi,  reposui  m 
foedera  ;  sed  si  magis  arridet,  lege  ex  Isidore  et  Jomande  imU 
fœdere.  De  bac  Romanes  inter  et  Golbos  pace  ilerum  Idalius 
scribit  in  Faslis  consulatu  Syagrii  et  Antonii  :  Univerêa  gens 
Gothorum  cumregesuo  inEomantam  se  tradideruni  die  f^ Non. 
Octohr,  Diem  nunc  exprimit  ,  quem  in  cbronico  praeterierat. 
Atque  inde  videlur  corrigendus  Marcellinus ,  in  quo  legitur  : 
Eodetn  anno  universa  gens  Gothorum ,  ^thanarico  rege  suo  de- 
functo,  Eomanoeese  imperio  dedii,  Mense  OctobriDama8Uê,eie., 
legendum  est  enim  :  Romano  tese  imperio  dédit  menée  Ociobri. 
Damaeue^  etc.  lia  ut  illud  men$e  Oetobri  ad  deditionem  Gotbo- 
rum  referatur ,  non  autem  ad  morlem  Damasi ,  quae  secundo 
post  mense  contigit.  Quod  Idatius  ait,  cum  rege  suo,  de  Fri-^ 


(  131  ) 

Ugerne  intelligo  ;  nam  tune  cum  Gothis ,  qui  8ub  ipso  erant , 
de  pace  actum  ;  nimiruin  cum  illis ,  quibuscum  post  fatale 
illud  praelium,  quo  Valens  ejusque  exercitus  perierunt,  Théo- 
dosius  bellum  gessit  annis  S79  et  380. 

Ad  haec  Gothi ,  qui  partes  Athanarici  secuti  fuerant ,  cum 
illo  sublato  rege  carerent,  Theodosio  sese  submittere  decre- 
verunt ,  a  quo  et  humanissime  susceptum  et  splendidissime 
babitum  regem  suum  laetantes  audierant.  Atque  ita  factum 
est,  ut  universaWisigothorum  gens  vivoex  suis  regibus  al  tero, 
altero  extincto ,  pacem  a  Theodosio  peteret  et  acciperet.  Quare 
non  est ,  cur  Idatium  corrigamus  ;  et  quod  ait  cum  rege  suo  , 
scilicet  Fritigerue ,  in  cum  regno  êuo  mutemus  ,  quod  tentavit 
Pagius  in  Gritica  ad  aonum  Christi  GCCLXXXI  n^2. 

Nota  y,  p.  58. 

Arcadium  in  consortium  regni  adscitum  a  pâtre  ait  Idatius 
in  Fastis  die  XYI  januarii.  Sed  Pagius  in  Dissert..  Hypat.  in 
Coss.  anni  188  inauguration is  hujus  diem  XIX  ejusdem  mensis 
fuisse  affirmât*  Cujus  testes  adducit  Marcellinum  in  chronico , 
Paulum  Diaconum  et  chronicon  Alexandrinum.  Sed  Marcellinus 
et  Paulus  Diaconus  diem  non  exprimunt.  Chronicon  Alexan- 
drinum in  bis  fréquenter  errât.  Quare  non  est  cur  illi  potius 
quam  Idatiocredamus.  Praesertim  si  Idatio  Socrates  adhaerere 
testatur  ibidem  Pagius.  Socratis  tamen  exemplar ,  quo  utor , 
diem  praefert  XIX.  Quod  autem  in  Gritica  ad  an.  88S  n®  12  ad* 
dit  idem  Pagius,  scilicet  electum  fuisse  diem  illum  XIV  Kal. 
Febr.  ad  Arcadii  inaagmrationem  ;  quia  eodem  die  Thodosius 
pater  imperator  renunciatus  est ,  nullius  est  momenti  ;  nam  et 
Honorius  ab  eodem  Theodosio  pâtre  et  minor  Theodosius  ab 
Arcadio  Augusti  nuncupati  sunt  alio  quam  ipsonim  parentes 
die.  Idatius  insuper  in  Fastis  ad  annum88i,  quoddedieinauga- 
rationis  Arcadii  in  chronico  scripserat ,  confirmans  ait ,  quin- 
quennalia  ipsius  celebrala  fuisse  XVII  kal«  Febr.  Quod  iterum 
sngillat  Pagius  in  Gritica  eo  anno ,  inquiens  ,  id  esse  in  errore 


(  132) 

persUre.  Verum  eidem  diei  ÎDitium  imperiî  et  quinquennalia 
adscribere ,  dod  qaidem  errons  sed  cooslantis  veriuUs  indi- 
cium  est. 

Nota  VI,  p.  58. 

Delegatione  Persarum  ad  Theodosium  Orosius  Ub.  VIII  cap. 
87  ait  :  «  Persae....  ultro  CoDStantiDopolim  ad  Theodosium  mi- 
sère legatos  pacemque  supplices  poposceruot;  ictumque  foedas 
tune  est ,  quo  universus  Oriens  ad  nunc  tranquillissime  firui- 
tur.  »  Pro  isto  foedere  cum  Persîs  feriendo  missus  est  a  Théo- 
dosio  legatus  Stilico ,  uti  nos  docet  Ciaudian.  Paneg.  I  in  ipsius 
laudem  v.  51,  ubi  inquit  : 

Vis  primsevus  eras ,  pacîs  corn  mitteri«  soctor 
AMyriae.  Tanta  foedus  cum  gente  ferire 
CommiMam  juveiii ,  etc. 

JVota  FJI,  p.  58  ei  54. 

1.  Theodosium  de  Greothingis  trinmphasse  anno  imperii  soi 
Vil!  aerae  Dionysîanae  386  nos  dubitare  non  sinit  Claudianus , 
Honorii  IV  Consul.  V.  654 ,  ubi  ipsum  Honorium alloqaens  ait: 

Tibi  debeatorbia 
fata  Gothanorum  debellatumqae  tyrannom. 
Uter  sanguineos  egit ,  te  Consule ,  fluctas. 

Nam  haec  ad  primum  Honorii  consulatum  refert ,  quemgesait 
eo  anno.  Non  id  latuit  Idatium  ;  siquidem  in  Pastis  sub  eodem 
consulatu  scribit  :  «  His  Consulibus  victi  atque  expugnati  et  in 
Romaniam  captivi  adducti  gens  Greothingorum  a  nostris  Theo- 
dosio  et  Arcadio.  Deinde  cum  Victoria  et  Iriumpho  ingressi  sont 
Constantinopolim  die  IV  Idus  Octobris.»  Quapropter  trium- 
phum  de  Greothingis  optime  et  ex  auctoritate  Idatii  ab  anno 
Vil  Theodosii ,  cui  adscriptns  est  in  editione  Sirmondiana ,  in 
annum  VIII  transtulit  Florins. 

3.  Sub  eodem  anno  Vil  Theodosii  consignatus  est  in  chro- 
nico  SirmonfU  §  PriêciiHanuê  declmam ,  in  quo  Idatius  ea  de 


(  133) 

PrisciUiaDo  narrât,  quae  ante  annum  VHI  Theodosii  aerae 
communis  CCCLXXXVI  gesta  esse  satis  certo  cooslat ,  utî  in 
scholiis  per  singula  nolatum  est*  Proindeque  §  iste  Priscillia- 
nus  dedinan»  sub  anno  VII  Theodosii  relinqueodus  erat ,  ubi 
eum  ex  MS.  eihibuit  Sirmondus.  Neque  enim  consequens  est, 
nt  ad  annum  YIII  pertineat ,  si  ad  hune  perlinet  §  Greoihingo^ 
rum,  qui  ante  ipsum  descriptus  est.  Namque  hoc  vitium  in 
chronicon  irrepsit  ex  librarii  oscitantia ,  qui  a  §  Legati  Persa" 
rum  ad  §  Grwthingorum  transiit ,  praetermisso  §  PrisceliianMê 
declinanê.  Gumque  errorem  hune  suum  corrigere  debuisset, 
deleto  ibi  §*  Greothingorum^  et  in  locum  suum  (ad  annum  sci- 
licet  Vlll)  translate ,  emendatione  bac  contempla ,  satis  illi  fuit 
§'^  Priscillianuê  déclinant  suhyiceve  §^  Greothingorum ,  utnim- 
queanno  VII Theodosii consignando^  cum  hic  anno  VIII,  §*"vero 
Pn'tcillianuê  declinam  anno  VII  adscribendus  esset;  quod  ex 
Idatio  et  ex  dictis  patere  existimo. 

S.  Cum  §^  Greothingorum  sub  eodem  anno  VIII  Theodosii 
conjunxit  Idatius  ^'^  Priêcillianus  propter.  At  librarius,  qui 
hune  locum  dederat  §°  Priscillianus  déclinons ,  coactus  est 
^m  PrisdUianus  propter  alio  traducere,  ne  quos  et  loco  et  anno 
sejunxerat  Idatius,  ipse  utroque conjungeret.  Hinc  post  §  Pris* 
cillianuê declinanê ,  quem  subjecerat  anno  VII  Theodosii,  an- 
num adnotavit  VIII  et  Arcadii  quinquennalia.  Post  haec  sub 
anno  IX  conscripsit  ^'^  Priecillianue  propter^  atque  his  inter- 
polationibus  trium  annorum  chronologiam  penilns  evertit. 
Conanti  eam  resUtuere  facem  mihi  praetulit  Idatius  ipse,  dum 
in  Fastis  yictoriam  de  Greothingis  anno  Vlll ,  ut  dictum  est, 
adnectit,  Arcadiique  quinquennalia  anno  IX  aerae  vulgaris 
CCCLXXXVIl  ;  quippe  sub  hujus  anni  consulibus  haec  scribit  : 
«Quinquennalia  Arcadius  Augustus  propria  cumTheodosio  Au- 
guste pâtre  suo  editionibus  ludisque  celebravit  XVII  kal.  febr.» 
Quapropter  islasic  ordinanda  sunt,  ut  sub  anno  VII  consigne- 
tur  §  Priêcillianus  declinam;  sub  VIII  §  Greothingorum  et  § 
Priscillianus  propter;  sub  IX  §  Arcadii  quinquennalia;  quaç 
omnia  ex  chronico  et  Fastis  Idatii  desumuntur.  Cujus  ope  quod 


(134) 

vuloera  ipsimet  a  librariis  iaflicU  curemus,  quîs  reprebeodai? 
Taotum  de  J^  Pri$eiUiimuê  propttr  dubitare  quû  poierit ,  aa 
ab  Idalio  adligaiua  sii  aono  Theodotii  VIII.  Sed  praeterquam  , 
quod  yerosimilliaiuoi  est  quod  aupra  dixi ,  eum  §"  a  librarto 
ejeclum  fuîtae  loca  suo ,  cum  in  eum  intuiit  §"*  PriêcUHamuê 
deolinanê,  ea  etiam ,  quae  io  eo  oarrantiir ,  îtto  Theodoaii  VIII 
anno  certissime  contigeruot. 

4»  Itaque  PriscilliaiHia  quemadmodnin  rtS&ti  Proaper  in  chro- 
nico  sub  consulibas  Arcadîo  et  Daatone ,  qui  aDno  CCCLXUV 
nomen  dederunt ,  damoaDdum  se  intelligeQS  in  sjnodo  Burde- 
galensi ,  ad  imperatorem  Maximum  proyocavit.  Idatius  in  diro- 
nico  a  Sirmondo  édita  haee  etiam  adiigat  eidem  anno  W5 , 
dum  ait  Priscillianum  in  Galliis  a  S*  Martine  et  ab  aliis  episco- 
pis  haereticum  judicatum  ad  Caesarem  appellasse*  Cum  ex  hia 
ergo  praecipuum  sit  supplicium  de  PrisoiUiano,  post  concilium 
Burdegalense  et  ante  invasam  aMaximo  kaliam,  smnptumfuisse; 
cogimur  anno  VIII  Theodosii,  aerae  Dionysianae  CGCULXXVI 
necem  ilUus  illigare.  Maxime  cum  quae  Severus  lib.  II  hislor. 
scribit  inter  synodum  et  Priscilliani  necem  interœssise;  ante 
exitum  anni  S85  peragt  nequaquam  potueriot,  rursusque 
quae  in  eadem  historia^  et  in  lib.  II  Dialog.  gesta  esse  narrai  a 
nece  Priscilliani  admotum  in  Italîam  Maximi,  integrum  ut  mi- 
nimum annum  requirant.  Atqui  Maximus  anno  CCCLXXXVII 
autumno  appetente  aut  etiam  antea  bellum  in  Haliam  tuliu 
Hinc  consequens  est ,  ut  Prisctllianus  et  socii  anno  %9%  Théo- 
dosii  VIII  plexi  fuerint. 

Noia  r/IIy  p.  54. 

1 .  Greothingos  inter  Ostrogothos  numerant  Jornandes  et  Am- 
mianus  Marceliinus.  Nam  Jornandes  ii^  Geticisn®  46Uermanari- 
cum  Ostrogothorum  regem  appellat,  eundemque  Marceliinus 
lib.  XXXI  regem  vocat  Greuthingorum.  Eosdem  Claudianus  Go- 
thunos  ubique  nominat.  Quare  iidem  omnino  sunt  Greothingi 
Idatii,  AmmianiGreuthingi  etClaudianiGothuni;  quidquidcon- 


(  135) 

tradicat  Salmasius  in  nolis  ad  Trebdlium  pag.  S29.  An  vero 
hoc  nomen  in  Claudiano  depravatum  sit?  Alia  quaestio  est. 

2.  Bellum  cum  Greothingis  per  legatum  Promotum  gessit 
initio  Theodosias  ;  deinde  per  se  ipsum.  De  illo  fuse  Zosimus 
iib.  IV  et  Glaudianus  de  IVconsulatu  Honorii  non  parce  :  haec 
ex  isto  accipe  ▼.  62S. 

▲iisi  Danubiiira  qaodam  traiMra  GoUmiii 
In  Unires  fregere  nemns ,  ter  mille  raebuit 
Per  flamen  plenae  ouaeis  immanibas  aliii. 
Dax  Odothaeas  erat.  Tantae  molimina  classit 
Inoipiens  te  tas  et  primiu  contudit  annus,  etc. 

Primus  annus  Claudiano  est  primus  Honorii  consalalus ,  quo 
haec  acta  sunt ,  ut  superius  observabam.  Idatius  in  Fastis  non 
expugnatos  modo,  sed  et  captivos  in  Romaniam  traductos 
fuisse  Greothingos  teslatur,  ubi  colendis  agris  addicti  sunt 
alii,  alti  in  militîam  assumpti.  Utrumque  tradit  Glaudianus 
Iib.  H  in  Eutropium  inquiens  :  Oêtrogoihia  coiilur,  tnixtisque 
Goihuniê  Pkryx  ager.  En  primum.  Legio  pridem  Romana  Gù- 
thum.  Eadem  habet  Pacatus  in  Panegyrico  ad  Theodosium , 
ubi  :  Dicamne,  ait,  receptos  ad  servitiutn  Gothos  caêtrii  mili- 
iem\  terrii  sufficere  cuUorem.  En  secundum.  Ubi  licet  Gothunos 
ab  Ostrogothis  distinguere  videatur,  reipsa  Gothuni  sive  Greo- 
thingi  non  magis  a  Gothis  distinguebantur ,  quam  Siiingi  a 
Wandalis ,  Gallaeci  ab  Hispanis. 

Nota  IX,  p.  S4. 

Una  cum  Priscilliano  ,  quod  Severus  et  Hieronymus  tes- 
tantur,  morte  mulctati  sunt  Felicissimus,  Julianus,  Asarinus, 
Aurelius,  Armenus,  Latronianus  atque  uxor  Delphidii  Rhe- 
toris  Eucrocia.  De  quorum  61ia  Procula,  ait  Severus  :  Fuit  in 
tennone  hominum  Priscilliani  êtupro  gravidam  partum  êibi  gra- 
minibus  abegiêse,  Utrumque  et  uxoris  Delphidii  supplicium  et 
filiaededecussignificat  Ausonius ,  dnm  epig.  V  profess.  Burdeg. 


(  136) 

de  eodem  Ddpbidio  ait;  yl  jam  oUm  adaoUyit  GîsleDins  : 

Hedio  qaod  aevi  raptiu  et t  : 
Irrore  qaod  non  deviantis  6liae , 
Poenaqne  laetns  coojngU. 

Alii  PrîicfllîaDi  tecUlores  mitioribus  suppliciis  affectî,  io  exî- 
fiuroqne  pulsi  suDt.  At  haeresie  exUncU  non  est,  sed  in  majii* 
aucta  exinde ,  ut  ait  fdatius ,  in  Gallaedam  inyaait. 

Nota  X  j  ft.  55* 

Maximum,  quem  multorum  judicîo  exîtua  potiua  quam 
causa  tyrannum  fecil,  cur  plerique  Britannum  dicant,  Tix 
capio.  Nam  quod  de  illo  canit  Claudianus  IV  consulata  Hono- 
rii  :  Hume  $mevum  Britanniafudii,  non  patriam  significat,  sed 
proYÎnciam ,  ubi  imperium  arripuit.  Zosimus  profecto  Hispa- 
num  fuisse  affirmât  lib.  IV.  Depranius  Theodosio  ipso  coram 
Theodosianae  domus  vernam  indigitat  tanquam  in  ea  ortum* 
Coaevis  bis  testibus  et  ferme  oculatis  quis  non  credat  ?  Plora 
htsdabit  Pagius  in  Critica  ad  annum  CGCLXXXIlIy  n®  4.  Maxi- 
mum non  semel  nec  parce  laudat  Severus  et  ejusdem  uxo- 
ris  pietatem  atque  religionem  multis  commendat  Dialogo  H , 
n*  7.  Orosius  lib.  VU,  eap.  S4,  Maximum  yirum  strenuum, 
probum  atque  Augusto  dignum  yocat.  Quin  etiam  Theodosius 
ipse  (apud  Suidam,  verbo  f^aleniianus)  eundem  Valentianum 
alloquens  de  Maximo  ait  :  Becte  Chrisium  colit ,  qui  te  non  m- 
juête  ejecit  :  ac  perversa  fides  tua  (  Arianis  quippe  adbaeserat) 
Masimo  hanc  fecit  occanonem.  Denique  sanctissimus  etiam 
pontifex  Léo  religionem  Maximi  commendat,  epist.  ad  Thurib.  : 
Mitto  Rufinum  lib.  Il,  cap.  16,  ubi  causas  tyrannidis  Maximi 
et  rebelHonis  in  Valentinianum ,  hujus  impietatem  et  haeresîn 
fuisse  indicat. 

JVota  XI,  p.  85. 

I.  DeCynegio  Idatius  in  Fastis  consulatu  Tbeodosii  II  et  ip- 
sius  Gynegii  :  Defunctuê  ett ,  ait ,  Cynetius  praefechu  Orientis 


(  137) 

in  comuiaiu  êno  Con$ianimùpoH.  Hic  univerêos  provineias  longi 
iemporiê  tabe  decepta»  in  êiaium  priatinnm  revocavit ,  el  uêque 
ad  Egypiumpenetravit  ei  aimulacra  gentiutn  everiit.  Unde  cum 
magno  fteiu  tctius  popuH  civitatis  deducium  est  corpus  ejns  ad 
Apostoloê  die  XIV  kal.  april.  Et  poêt  annum  transiulit  eunt 
mairona  efue  Achanîia  ad  Ifiêpanias  pédestre.  Videsne ,  lector, 
in  nostratem  Cynegium ,  obitis  moneribus  illustrîssimum ,  fidei 
catholicae  et  justitiae  zelus  illustriorem  reddiderit?  Nostratem 
ioquam;  nam  quo  pertînet,  ut  coojux  Achantia  ab  urbe  Gon- 
staotioopolitana  immeoso  fere  itinere  icHispaniam  deduceret, 
DÎsi  ut  eum  îd  majorum  suorum  monumentum  inferret?  Fac- 
tum  id  ipsuin  est  cnm  Arborio  eodem  fere  tempore ,  et  îd  ea- 
dem  urbe  Constantinopoli  yita  functo,  qui  in  patriam  sive  ea 
Tolosa  fuit  sive  Burdegala,  translatns  est.  Quod  Ausonius  ejus- 
dem  Arborii  sororis  filius  prodidit  laudato  loco ,  epigr.  XVII , 
inquiens  : 

In  patriam  sed  te  sedem  ac  monamenta  taorum 
Principia  Aagasti  rettituii  pielas. 

3.  Cyuegius  igitur  Hispaous  erat.  Sed  veterum  scriptorum 
pertinaci  silentioyel  aliis  casibus  factum  est,  ut  neque  illius 
neque  plurium  aliorum  Hispanorum  ,  quos  secum  habuisse 
Theodosium  necesse  est,  patriam  ullibi  litteris  expressam  ha- 
beamus.  Claudianus  profecto  Hispanam  oobilitatem  Hooorii 
lateri  adhaesissein  IV  ejusconsulatusPanegyrico  testatur,  dum 
versu  582  ait  : 

Illastri  te  proie  Tagiis ,  te  Gallia  doctis 
CiTibut ,  et  toto  stipaTÎt  Aoma  senato. 

Quidni  etiam  Theodosium  patrem  plures  etiam  quam  filium 
Hispani  sequerentur?  Sed  ad  Cynegiumredi,  eum  non  ultra 
meritum  ab  Idalio  laudatum  fuisse  Zosimus  lib.  IV  testis  est  mi- 
nime suspectus ,  utpote  qui  Christianis  viris  etiam  principibus 
iniquus  fréquenter  est.  Magnus  etiam  Theodosius  lib.  XV  de 


(  138) 

Àccu$mtùrihu$  God.  Theod.  cam  Cynegîo  loquens  ait: 
9^  a€quitaiê ,  qna  noiuê ,  «to.  Plura  m  vis ,  lege  GollMlredam  in 
Prosopog.  Cod.  Theod.  verbo  Cynegiuê^  ubi  accurate  de  Cyne- 
gii  muneribos  comitiva  Socr.  Largit.  Praefeciara  praetoni 
per  Orienlem  pluribus  aonîs  et  eonsulatu  agit. 

t.  Quoad  locum ,  quo  mortuus  est  Cynegîua ,  non  te  fallat 
ZosimuSy  dieoi  obîisae  eiun  ait  in  itinere.  Ita  quîdein  ;  sed  Cj- 
Degio  ut  ex  Eg]rpto  ad  Theodosium ,  a  quo  arcessitus  erat,  in 
Ulyricum  yeoiret,  ConstantiDopoli  traoseuodum  erat,  ibique, 
ut  ait  Idatius,  mors  iilum  occupavit.  Les  etîain  ILVi  de  ka^mieiê 
GkI.  Theod.  cum  inscripta  ait  Gynegio  prof,  praetorto  die  Yi 
augusti  hujus  anni  induoere  poterit  lectorem ,  et  impeliere ,  ut 
ea  die  Cyoegium-noudum  vita  functum  credat.  Verum  follit  ea 
inscrîptio,  ut  probat  lex  III  de  Hiê  qui  $uper  religione,  eodem 
God.  ,  ex  qua  discimus  XVI  kal.  julias  ejusdem  anni  Tatianum 
praefecturam  illam  tenuisse.  QuareGynegius  ab  humania  exoea- 
sit  prope  diem  XIX  martii,  quo  secundum  Idatium  ad  Apostolos 
elatus  est. 

4.  In  actis  S.  Porphyriî  apud  Surium  et  Bollandum  XXVI 
febr.  praclara  6t  allerius  Cynegii  mentio ,  cui  Arcadius  Au- 
guslus  ejusque  uxor  Eudoxia  anno  GGGCI  excidendi  Marnae 
Gazensis  delubrum  curam  imposuerunt.  Gynegii  nomen  ar- 
densque  religionis  studium  atque  eximius  in  eum  aulae  favor 
filium  aut  cognatum  superiorîs  Cynegii  indicant.  Unde  inclyta 
gens  Gynegiorum  expugnandis  et  solo  aequandis  Idololatriae 
arcibus  nata  videri  potest.  Verum  hic  Cynegius  idem  fortasse 
est  ac  cui  D.  Ambrosius  epistolam  misit  LXXIf.  Pietas  atque 
egregia  illius  juvenis  indoles  ,  tempus  etiam,  quo  illae  litterae 
scriptae  sunt,  hanc  mihi  cogitationem  îndiderunt.  Gaeterum  Gy- 
negii hujus  pater  Paternus  vocabatur,  quem  Ambrosius  a  pro- 
posito  deterret  sociandi  hune  filium  suum  cum  nepte  sua  ex  fi- 
lia ,  atque  adeo  ex  istius  Gynegii  sorore  nata.  Horrebat  reli- 
giosus  juvenis  has  nuptias  ,  quas  cum  illaesa  erga  patrem 
pietate  vitare  vellet,  Ambrosium ,  qui  eas  patri  dissuaderet,  de- 
precatus  est.  Quod  sanctissimus  pontifex  praestitit  data  epîs- 


(  139) 

lola  XLVn  ad  PaiernuiB  lectu  dignÎMima.  Uti  et  a  Theodosio 
legem  datam  memioit ,  qua  palruelium  fratrum  ei  consobrîno- 
rum  inter  se  coDJugîa  sub  aeverissima  poena  vetuit;  lege,  si 
vis  Einin.  Baronium  ao.  190  in  fine*  Denique  apud  Ennodium 
post  epist.  7  lib.  IV  et  alibi  epitaphia  legitur  Cynegiae  uxoris 
Fausti  summi  yiri  et  supremis  honoribus  fuDcti ,  quae  alicujas 
ex  his  Cynegiis  neptis  esse  potuit. 

Nota  XI!  y  p.  56. 

Eugenianae  tjrrannidis  initium  anno  CCGXCI  perperam  ad* 
nectuDt  Prosper ,  Marcelliiiiis  et  Incertus  Guspiniani,  qui  diem 
illius  désignât  Xlkal.  Septembris.  Porro  MarcellÎDus  et  Aoony- 
mus  rem  narrant  non  per  se  incredibilem;  nam  Valentiniani 
caedem ,  quam  Eugenii  tyrannis  conseqouta  est ,  eidem  anno 
CCCXCI  adscribunt.  At  Prosper  y  qui  occîsum  ait  Valentînia- 
nuDiy  ut  quidem  occisus  est^  anno  CCCXGII»  sibi  ipsi  coutrarius 
est  et  pugnantia  scribit.  Quod  non  animadvertens  Petavius  ei- 
dem ac  Prosper  anno  CCCXCI  arrepti  ab  Eugenio  imperii  exor- 
dium  iJligat. 

Nota  Xlll,  p,  56. 

Nescio  quo  pacte  fieri  potuit ,  ut  Idatius  ad  annum  CCCXCIII 
Honoriumin  consortium  principatusapatre  Theodosio  assump- 
tum  non  meminerit.  Socrates  lib.  Y  cap.  24  consulatu  Théo- 
dosii  \\\  et  Abundatii,  qui  huic anno  CCCXCIII  nomen  dederunt, 
Honorium  Augustum  renunciatum  fuisse  V  idus  januarii  tradit. 
Sed  cum  Theodosium  non  multo  post  in  Gailias  contra  Euge- 
nium  profectum  fuisse  scribat,  legesque  XXXI  de  Operibuêpu^ 
bltciê  et  XXIY  de  Haereticû  Cod.  Theod.  nos  doceant  Theodosium 
inilio  Juhi  insequentis  anni  nondum  Constantinopolim  dere- 
liquisse,  quis  non  videt  Socratem  sibi  non  constare?  Nam 
quo  pacto  verum  esse  potest  Theodosium  paulo  post  ascitum 
in  regui  societatem  Honorium  versus  Gailias  Constantinopoli 
movisse ,  êi  post  sesquiannum  nondum  Constantinopoli  egre^ 
sus  erat?  Quid  quod  Prosper  et  Marcellinus  ita  loquuntur ,  ut 


(  1^0) 

eadem  die,  qua  Honorium  coiuorlem  iaperii  renimciavit  paler, 
solem  defecîsse  affirmare  videaniur  ;  hic  autem  solia  defedos 
anno  Z9Z  ex  astrononiîae  regulis  cadere  non  poluit  tn  diem  U 
jannarii.  Melius  itaque  pracdariasinma  aatronomus  Petavius 
Rationarii  Tempor*  parte  11  lib  lY  •  cap.  2  Honorium  a  pâtre  in 
regni  conaoriiam  assumptum  fuisse  censeidie  XXnovemb.  qoo 
illo  anno  S93  sol  eclipsim  passus  est,  quique  decem  minus 
menses  et  amplius  distat  a  Julio  consequentis  anni  S9<4 ,  quo 
Theodosius  adversus  Eugenium  ex  Oriente  profectus  est,  quam 
dies  IX  januarii  a  Socrate  designata.  Ptolemeus  SiWius  in  Ka- 
lendarîo  Natalem  Honorii  consignât  XVIH  febr. ,  natalem  in- 
quam  Purpurae ,  de  quo  nunc  quaeritur.  Quodsi  ab  opinione 
Petavii  recedendum  sit ,  Silvio  potius ,  quam  Socrati  assentiar, 
quia  illein  Occidente  vel  etiamin  ipsa  Romavixit  ubi  quotannis 
natalis  hic  dies  Honorii  solemniserat  Silviiipsius  tempore.  Ab 
omnibus  dissentiens  Anonymus  Cuspiniani  eclipsim  adcribit 
diei  VI  Kal*  novemb.  et  inaugurationem  Honorii  X  kal.  fe- 
bniarii. 

Nota  XI F,  p.  56. 

Cum  dormitans  nescio  quis  librarius  haec  ita  prius  descrîp- 
sisset  :  in  hoc  loco  tantum  praeter  régna  tanium  in$erta  prin- 
cipum,  vocabulum  lan/iiiH  inepUssime  iterans,  alius  postea 
labem  banc  emundare  aggressus  adverbium  tantum  in  prima 
sede  conservavit ,  în  secunda  yero  illud  cum  praecedenti  verbo 
régna  commiscens  ;  ex  duobus  iilis  régna  et  tantum  hoc  unum 
fecit  regnantum  ,  quod  hucusque  in  libris  editis  retentum  est , 
ut  monui  in  scholio.  Intérim  tamen  manifestum  nobis  indicium 
relictum  fuit  antiquae  lectionis,  quae  adverbium  istud  tantum 
semelet  quidem  in  ultima  sedepraeferebat  ;  afficiens,  ut  ita  di- 
cam,  verba  iïlapropter  régna,  Nequeunquam  Idatio  mens  fuit, 
ut  in  hoc  tantum  loco  quinque  pnncipatus  annos  sub  una  Olym- 
piade legeremus,  nam  idipsum  aliquoties  infra  videbimus.  Quo- 
tiescunque  autem  id  fiet  sub  uno  anno  civili  imperatorios  duos 
reperies ,  alterum  principis  excedentis  ,  alterum  principis  im- 


(  141  ) 

perium  adeuntis  ;  attamen  quia  neuter  complelus  est ,  ambo 
unico  civili  notantur.  Quod  autem  de  Olympiade  monait  Ida* 
lius,  monilum  etiam  esse  débet  de  deoadibus  annoram  Abra* 
hamiticorum  ,  ne  eam  undecimi  aoni  principatus  turbet 
adjectio.  Quod  Bouquetius  Pagiusque  non  animadvertenies  ab 
anno  Abrahami  II.GCCCX.  ad  annum  II.CCCGXX  annos  unde- 
cim  numerant.  Exinde  Pagius  ad  annum  CCCCV  n®  14  annum 
ll.CCCCXVI  Abrahami  anno  Honorii  V  non  recte  adligat ,  ut  ad 
annum  400  ostendam.  Bouquetius  (apud  Florium  n®  1 16)  errât 
praeterea  inquiens  annum  XVII  Theodosii  anno  Abrahamitioo 
2410  in  Idatii  chronico  respondere  ;  nam  praeterquam  quod 
hic  annus  Abrahami  propius  accedit  in  chronico  ad  annum  XVI 
Theodosii,  reliqui  omnes  usque  ad  ll.CCGCLX  necessario  pos- 
tulant, ul  II.GCCCX  Theodosii  XVI  adligetur.  Sed  de  bis  plura, 
si  vis ,  invenies  in  Dissert,  praevia  n?  XXV  et  XXVI. 

l^oia  XF,  p.  57. 

Dum  Idatius  de  Arcadio  et  Honorio  loquens  régnasse  eos  as- 
serit  XXX  annos  ab  excessu  patris  non  utrumque  eorum  sed 
alterum,  Honorium  videlicet,  annum  XXX  regni  peryenisse  sig- 
nificare  voluit.  Etnec  Honorium  verum  estsolidos  XXXX  annos 
imperasse.  Nam  Arcadius  XIV  imperii  anno  mense  quarto  obiit 
nimirum  Kal.  Maji  anno  aerae  vulgaris  CGGGVIII  ;  Honorius 
vero  XXIX  quidem  non  implevit.  At  Idatius  ejus  regno  adscri« 
bons  temporis  excnrrit  a  Theodosii  patris  morte  ad  imperium 
Valentiniani  111  anno 425  vel  potius  ad  initium  hujus  anni,  ubi 
annum  I  Theodosii  mi noris  praeûxitsubductisrationibus,  sum- 
mam  confecit  annorum  XXX.  Hinc  colligimus  perspicuae  Ida- 
tium  aerae  communis  annum  GCCGXXIV  Honorio  adjudicasse. 
Quod  etiam  ex  ipsa  notarum  chronologicarum  designatione 
aperte  comprobatur. 

Nota  XVI,  p.  58. 

In  editione  Sirmondiana  concilium  istud  Toletanum  anno 
Arcadir  et  Honorii  V  Christi  vero  S99  alligatum  est.  Cl.  Florins 


(  142) 

îHikI  prinros  Iniic  «ono  Vf  subjectt;  et  Hcet  duIIo  alio  Idatîi 
testimomo  correctto  fulciatar,  firmiter  tamen  tenenda  mifri 
▼ÎM  est  ;  tam  quia  épigraphe  ipsa  concHii  consulatum  StiticoDts 
praefert,  qui  alius  vis  ac  nec  vix  quidem  esse  potest  quam 
quem  gessit  anno  400  ;  tune  quia  facilis  fuit  librarii  lapsus  an- 
ticîpandt  hune  {"*  In  pravincia  Cartkaginensi  tineota  una; 
maxime  cum  illa  vacaret.  Attamen  doctîssimus  Pagîus  anti- 
quam  lectîooem  retineudam  censet ,  quia  Concîlium  istud  allî- 
gasse  Idatinm  putat,  nec  fallitar,  anno  Abrahami  If,  CCGCXVT, 
qui  (ait  Pagîus  ad  annum  CCCCV,  n*  14)  kal.  sept,  annî  Christi 
890  inchoatur.  Sed  priroum  si  annus  Abrabami  2416  inchoa- 
tus  sit  kal.  septemb.  an.  S09,  necesse  est  pridie  kalendas  eas- 
dem  anno  400  finem  accepisse.  Atqui  concilium  bis  an.  400 
kalendis  coaetnm  est ,  si  coactum  est  consniatu  I  Stilîconis.  Non 
ergo  intra  annum  Abrahami  2416  est  celebratum ,  sed  die 
prima  anni2417,  quod  noiet  Pagius.  Deinde  annus  Arcadii  et 
Honorii  V  secundum  Idatium  neque  in  annum  Dionysianum 
400,  quo  primum  Stilico  consul  renunciatus  est,  neque  in 
Abrahamiticum  2416  incidere  potuit ,  cum  annus  eorumdem 
Augnstorum  I  innexus  sit  ab  Idatio  anno  Abrafaamitico  2410  , 
qui  cum  Dîonysiano  195  concurrit.  Igitur  quisquis  Concilium 
hocToletanum  celebratum  esse  afirrmet  anno  aerae  communia 
400  ac  Abrahamitico  2816,  nequit  non  ipsum  conjicere  in  an- 
num Arcadii  et  Honorii  VI.  Quod  non  animadTcKisse  Pagium 
vehementer  mirarer ,  nisi  non  ipse  alibi  monuisset,  periodurum 
multiplicationem  memoriae  et  animo  onerosam  esse  ;  a  diversa 
namqueannosldatianos,communesque  putandi  ratione,  quam 
sequitur  Pagius,  hune  ipsius  lapsuro  fluxisse  minime  dubito. 
2.  Natalem  Theodosii  junioris ,  qui  in  aliis  chronici  hujus 
editionibus  illigatns  est  anno  IX  Arcadii  et  Honorii  in  hune 
annum  VII  retraxi ,  nihil  dubitans  eidem  anno  ab  Idatio  fuisse 
adscriptum,  librariorumque  errore  in  illum  annum  IX  aerae 
communis  CCGGIII  rejectum  fuisse.  Siquidem  in  chronico  sub 
Severi  Sulpitii  nomine  ab  eruditissimo  Florio  promulgato  anno 
VII  (Florins  correxit  VIII  sed  immerito)  ita  in  Ms.  legitur  : 


(143) 

Tkeodoêiuê  junior  ei  /éugysiuê  foetus  est.  Constat  autem  fere 
omoîa,  quae  in  eo  chronico  a  Theodosîo  Magno  usque  ad  An- 
themium  acripta  sunt ,  ex  Idatio  desumpta  fuisse.  Qaapropter 
haudquaquam  ego  dubitem  Idatium  in  chronieo  ita  scripsisse  : 
yil  Theodosiuê  yircadii  filiuê  noêcitur  et  AugustuB  faetuê  est. 
Etsane  in  vitaS.  Porphiriiepîscopi  Gazensis  (26  febr.)ita  scrip- 
tum  est  :  Theodoêiuscutnprimum  fuiêset  natuê,  fuitrenuncia^ 
tuê  imperator,  Quod  de  acclamatione  et  assumptione  purpurae 
saltem  interpretari  possumus  ;  verum  si  eut  de  solemni  inau- 
guratione  interpretanda  eise  Yelit  verba  Idatii ,  eamque  com 
Marcellino  et  chronico  Alexandrino  in  diem  IV  Idus  januariî 
anni  VIII  Arcadii  et  Honorii  référât;  dicam  Idatium  haec  ita 
distinxisse:  VU  Theodosius  arcadii  fUiuê  luueitur  Vlll  The(h 
dosius  foetus  est  ^ugustus,  Solis  facto  defectio  II i  Idus  novemb. 
Porro  apud  Severum  post  illa  verba  Theodosius  junior  alîquid 
déesse  manifestum  est  ;  neque  melius  locum  suppléas,  quam  si 
legas  :  Theodosius  junior  nascitur  et  Augustus  factus  est.  Atque 
id  etiaro  suadent,  quae  in  eodem  Severo  sequuntur;  nam  addit 
statim  :  Sol  eclipsimpassus ,  quae  certe  eclipsis  anno  Vlll  con- 
tigit.  Haec  omnia  satis  clare  demonstrant  Idatium  natalem 
Theodosii  anno  VII  Arcadii  et  Honorii  adnexuisse ,  librario- 
rumque  oscitantia  in  annum  ipsorum  IK  delapsum  esse. 

S.  Praeterealdatiusad annum  Honorii XXX  Christi  CCCCXXIV 
de  eodem  Theodosio  ait  :  Post  obitum  Honorii  patrui  monor- 
chiam  tenuit  imperii  cum  esset  onnorum  XXFI,  Quae  falsa 
esse  necessarium  est,  si  natus  fuerit  Theodosius  anno  408* 
Verum  si  proXXVI  legatur  XXIV,  anteposita  nota  1  notae  V, 
cui  facili  lapsu  poslposita  est,  ut  ego  existimo,  a  librario;  lune 
omnia  cohaerent,  neque  pugnantia  scribet  Idatius;  namque 
XXIV  annos  si  Theodosius  numerabat,dum  anno 425  chronico 
suo  eum  ingeril  Idatius,  natum  fuisse  oportet  anno  401;  et  si 
natus  est  eo  anno ,  cum  ad  426  perventum  est ,  XXIV  annorum 
tune  certe  erat.  Natus  est  Theodosius  IV  Idus  aprilis  ;  ita  So- 
crates  lib.  VI ,  cap.  6  et  Marceilinus  in  chronico  ante  Sirmon- 
dum  edito,  et  in  Ms.  Brugensi ,  quod  habuit  Petrus  Franciscus 


(  146  ) 

gresêus,  Placidiam  yelatobsidein  ÎDitae  cnni  tenatapacis,  et  ul 
ab  Honorio  confinnaretar,  iode  addazit.  Haec  igitur  narrans  hoc 
anno  GGGCIX  Idatîus,  cladem  urbis,  quia  cum  iis  conoexa  erat, 
adjecit.  Ut  ut  sit,  quia  Yen.  Beda  lib  1  Hiator.  Auglor.  cap.  H, 
et  Ivo  Gamotenaîs  in  chronico  Ms.  apud  Schelestratum  tom.  1 
Diaaert.  3,  pag.  2S9,  aouo  CCGGIX,  ezcidium  urbis  evenisae 
tradunt ,  quod  noTisaime  Pagius  multis  asaerere  aggreasus  est , 
transferendam  in  Idatio  non  putavi  Honorii  annum  XVI  ad 
^'^jéinriouê  rex^  ne  hune  sententiae  auae  patronum  eripere  ipti 
▼elle  yidear. 

3.  Gaeterum  ▼aatitatem  Romae  illatam  non  fuisse  ante  an- 
num GGGGX  ego  qnoque  firmissime  assentior.  Namque  idipsum 
cuncti  historici  tradunt  praeter  Bedam  et  Ivonem  laudatos ,  de 
quorum  tamen  supputatione  dubitare  possumus ,  an  quam  alii 
observant,  ipsi  sequantur.  Deinde  id  ipsum  rerum ,  quae  a  nece 
Stiliconis  ad  postremam  illam  urbis  irruptionem  gestae  sunt, 
magnitudine  demonstratur.  Siquidem  Alaricus  non  statim ,  ac 
Stilîco  interfectus  est,  in  urbem  movit,  sed  movit  non  paulo 
post,cum  etiam  Eucherius  Stiliconis  filius  extinctus  fuerit.  Ac-^ 
cedente  deinde  ad  urbem  Alarico  eamque  obsidione  cingente , 
gemina  legatio  a  senatu  ad  Honorium,  qui  Ravennae  tune  erat, 
pro  pace  cum  Gotho  feriendamissa  est.  Post  haec  ipse  etiam  Ala- 
ricus cumexercitu  Ravennam  accessit.  Longae  ibi  per  internun- 
cios  de  pacis  conditionibus  inter  ipsum  et  Honorium  tractatio 
habita  est.  Praetera  Attalus  semel  atque  iterum  purpura  in- 
dutus  atque  exutus  fuit ,  quidquid  Pagius  ad  an.  GGGGX  n^  10 
contra  perspicua  Orosii  et  Olympiodori  verba  reclamet ,  tyran- 
nidem  secundo  ab  Attalo  assumptam  anno  GCCGXIV  conten- 
dens.  Denique  ab  eodem  Attalo  tune  temporis  eipeditio  in 
Africam  instituta  fuit ,  ob  eamque,  quia  maie  cessit,  quod 
Romano  tantum  milite ,  excluais  Gothis  ,  suscepta  fuerat,  Ala- 
ricus Attalo  imperium  abrogavit.  Haecautemomnialongiorem, 
quam  unius  anni  moram  requirunt.  Quare  cum  Stiiico  occisus 
sit  XXIII  die  augusti  et  XXIV  augusti  etiam  mensis  urbs  a  Go- 
this vasUU ,  Stiliconis  caedem  mense  augusto  anni  GGGCYIII , 


(  147  ) 

postremam  nrbis  irruptionem  eodem  mense  augustoaonîCCCCX 
cuncti  historici  coDsigoaverunt. 

S.  Seà  praestat  audire  Zosimum ,  qui ,  referente  îd  sua  bi- 
bliotheca  Photio,  ait  :  n  AlaricusRomam  iterumobsidenSycivîbus 
ad  inopiam  redactis,  obsidîonem  solvit,  eisque  imperatorem 
dédit  Altalum,  quem  tamen  deinde  rursus  abdicavit  imperio; 
atque  ad  Honorium  Augustum  Ravennaetunc  agentem  foedus 
cum  eainiturummisit.  Assarus  vero  (Sarum  appeliantcontinuo 
reliqni  )  Gothufl  et  ipse  Alarici  rebus  impedimentum  injecît.  » 
Atque  huDC  (addit  Pholius)  sexti  historiarum  libri  fioem  facît 
Zosimus.  Agnovit  id  ipsum  Pagius  ad  annum  410  n<»  5  dumait  : 
«Deinde  loqaitur  (Zosimus)  de  pugna  inter  Alaricum  et  Sarum 
ducem  habita;  quo  praelio  ex  parte  narrato,  opus  ejus  absol- 
vitur,  reliquis  injuria  temporum  deperditis.  »  Uinc  liquide  con- 
stat, Romam  ter  a  Gothis  obsessam  fuisse,  quod  diserte  tradit 
Sozomenus  lib.  IX  capp.  6,  8  et  0.  Et  expresse  Zosimus  iteratae 
obsidionis  roeminit,  eamque  Alaricum  soivisse,  deindeque  de 
pace  cum  Honorio  ineunda  cogitasse  atque  serio  egisse  narrât, 
cui  conciliandae  impedimentum  objecit  Sarus.  Plura  non  legi- 
mus  in  historia  Zosimi ,  quam  nunc  habemus  ,  vir  Pagius  ipse 
agnoscit  ad  an.  410  n®  S.  Et  tamen  postquam  ipse  historiae  suae 
Gnem  posuit,  et  Sarus  injuria  Alaricum  lacessivit ,  irruptio  illa 
subsecuta  est ,  qua  capta  Roma  atque  vastata  est.  Quare  incre- 
dibile  prorsus  fit ,  tertiam  banc  et  postremam  urbis  ezpugna- 
tionem  ante  annum  CCCCX  contigisse. 

4.  Tertulli  praeterea  consulatus  id  ipsum ,  ut  ego  sentio  , 
clarissime  demonstrat ,  mirorque  doctissimum  Pagium  ad  an. 
(XCCX  n^  8  ex  eo  consulatu  urbem  ab  Alarico  vastatam  esse 
anno  CCCCIX,  collegisse.  Tertullusne  post  Attali  abdicalionem, 
post  urbis  direptionem  atque  Gothorum  inde  abitum  ausus 
fuisset  CoDSulis  nomen  usurpare?  At  Pagius  adducto  Zosimo 
ait  :  Attalutn  poêiridie  (  quam  imperator  appellatus  est  )  sena- 
tutn  ingreêêum  TertaUum   consulem  deaignaêêe,    quod  anno 

CCCCJX  êine  dubio  facium urbemque  tune  ab  Alarico  di- 

repiam.  Imprimis  haec  Tertulli  designatio  quid  ad  rem  faciat , 


(  148) 

nondum  capio.  E  contrario  vero  consulatus  anno  CCCCX  per 
aliquot  menses ,  intraque  urbia  tantum  moenia  a  Tertullo  gea- 
tus ,  eam  intitio  saltem  illius  anni  a  Gothis  nondum  depraeda- 
tam  fuisse ,  atque  desertam  ostendit.  Quare  appetente  illo  anno 
CCCCX  turbatis  maxime  rébus ,  Gothisque  circa  urbem  omnia 
occupantibnSy  licuitin  ea  Tertullo  personatum  consulem  agere, 
donec  post  Romaedadem  Gothis  inde  discedentibus  mense  Au- 
gusto  ejusdem  anni  CCCCX  ea  consulatus  umbra  etiam  evanuit. 
Hinc  Orosius  umbratilem  consulem  Tertullum  appellat  lib.  YII 
cap.  43.  Prosper  et  Marcellinus  in  chron.  non  modo  consulatum 
ejus  praetereunt,  verum  etiam  expresse  notant  unicum  eo  anno 
consulem  fuisse  orientalium  partium  Varanem.  Idatius  quoque 
ita  Tertulli  consulatum  assent ,  ut  neganti  proprior  sit.  Deinde 
ubinam  legit  Pagina  urbem  captam  ac  direptam  fuisse  a  Gothis, 
statim  ac  Attalus  imperator  et  Tertullus  consul  designatus 
fuit  ?  Zosimus  tam  longe  abfuit ,  ut  hoc  scripserit ,  ut  disertis 
verbis  contrarium  tradat  inquiens  :  Alaricuê  Romam  iterum 
ob$iden$f  civibuê  €ui  inopiam  redactiê,  obsidionem  solvit ,  et  re- 
liqua  supra  exhibita.  Quidquod  tôt  tantaque  ab  hoc  tempore 
usquead  excidium  urbis  gestasunt,  ut  hic  integer  solidusque 
annus  vix  sufficiat  ;  quod  jam  antea  satis  superque  ostendisse 
me  existimo.  Ut  autem  Pagius  plura  de  urbis  direptae  anno  a 
veritate  aliéna  scriberet ,  inde  natum  est ,  quod  ad  scribendum 
accesserit,  sibi  persuasum  habens,  bis  tantum  a  Gothis  Romam 
obsessam  fuisse.  Hinc  quod  in  tertia  expugnatione  contigit , 
quodque  de  illa  antiqui  scriplores  narrant  de  secunda ,  quae 
tertiam  anno  uno  antevertit  ,  interpretatus  est.  Idatius  ergo 
eu  m  de  urbis  calamitatibus  anno  superiori ,  quando  semel  et 
iterum  obsessa  est ,  loqui  coepisset ,  postremae  illius  cladis 
eodem  illo  anno  meminit  ante  scenae  quidem  finem. 

5.  Tum  etiam  Placidiam  ab  Alarico  captam  in  urbe  memoral  ; 
et  reipsa  eo  anno  CCCCIX  inde  a  Gothis  abducta  est.  Namque 
Zosimus,  qui  historiae  ante  tertiam  urbis  irruptionem,  ut 
modo  dictum  est,  finem  fecit ,  haec  de  Placida  lib.  VI  scribit  : 
Placidia  soror  imperatoHê  apud  Alaricum  manebat ,  vicem  ifla 


(  149) 

quidem  ohêidii  modo  quodam  implens ,  iia  tamen  ut  honore 
omni  cuituque  regaii  fruereiur.  Ex  quibus  nonnulla,  quae  supra 
dicta  sunt ,  conCrmantur ,  et  Âlarici  comitas  et  magnanîmitas 
ostenditur ,  qui  regiam  virginem  splendide  et ,  ut  cum  Plauto 
loquar,  hanlioe  habuit. 

Nota  XX,  p.  60. 

1 .  Gonsulto  ab  Idatio  scriptum  est  iadultum  esse  a  Gotbis  in 
urbis  excidio  lis ,  qui  ad  sanctorum  limina  confugerunt  )  non 
enim  basiUcae  tantum  Apostolorum ,  sed  ut  testatur  D.  Augus- 
tinus  lib.  I  decivit.  cap.  1.,  Martyrum  eiiam  locain  illa  vasta- 
tione  urbis  ad  $e  confugientes  $uoê  alienosque  receperunt ,  ita 
ut  quod  in  Romanos  jure  belli  fieri  iicuiêset,  illicitumsibiesseju' 
dicarent  Gothi.  Ait  ibidem  iib.  Il  cap.  â  Augustinus,  quin  etiam 
uoiversum  militibus  suis  Alaricum  indixisse  ,  ut  in  quantum 
possent,  praedae  inhiantes,  a  sanguine  temperarent.  Ita  Orosius 
refert  lib.  VII  cap.  89.  Parsum  quoque  est  maxima,  imo  omni 
fere  ex  parte,  domibus  atque  aediGciis  civitatis.  Idem  Orosius 
cap.  40  de  bac  clade  loquens  inquit  :  Cujus  rei  quamvis  recens 
memoria  sit,  tamen  si  quispopuli  Romani  muititudinem  videat, 
et  vocetn  audiat ,  nihil  factum  sicut  etiam  ipsi  fatentur ,  arbitra- 
bitur;  nisi  aliquantis  adhuc  existentibus  ex  incendia  ruinis  do- 
ceatur,  Ita  a  Gotbis  in  Romanos  actum  est.  Quod  oonflrmat 
Olympiodorus ,  qui  quarto  ab  irruptione  anno ,  praefecturam 
urbis  gerente  Albino ,  eam  ad  pristinum  rediisse  statum  tradit. 
Quincunque  autem  ista  comparet  cum  iis,  quae  Romani  ipsi 
tum  in  Deum  tum  in  homines  impie  crudeiiterque  admiserant , 
inveniet  profecto  longe  eos  mitiora,  quam  quae  fecerant,  passos 
fuisse. 

2.  Nara  praeter  enormia,  quibus  tune  laborabant  vitia,  quae- 
que  D.  Augustinus ,  Orosius,  Salvianus,  Sozomenus  et  alii  ex- 
probant ,  quanto  illi  atrocius  in  reliquum  pêne  orbem  terrarum 
grassati  sunt?  Ut  taceam  praeclarissimas  urbes  Carthaginem, 
Corinthum ,  Sy racusas ,  Tarentum  et  virtutis  merito  clariorem 
bis  omnibus Numantiam,  innumerasque  alias,  unusSempronius 


(  ISO) 

Gracchus  CCC  oppida  întra  Hiâpaoiae  limites  feiro  et  igné  vas- 
tavit.  Polybius  io  fragroentis  id  tettatur.  Orosiuslib.  IV  cap.  20 
sxcisa  fuisse  ab  hoc  Graccho  ait  oppida  CCCL.  Sed  lege  CCCY , 
Dam  libri  variant  et  hic  numerus  propius  aceedit  ad  Polybia- 
Dum.  Quid  etiam  Julius  Caesar  in  Galliis?  Praeter  civiUê  pie- 
toria9  y  XI  centena  et  XCII  milita  hominum  ab  eo  occi$a  pne- 
lits  confesêuê  est  ip$ê.  Verba  sunt  Plioii  Uist.  lib.  VU  cap.  25. 
Totidem  uno  Gallico  bello  victimas  insanae  ambitioni  soae 
vicUmarius  iste  Julius  mactavit.  Sed  non  est  cur  antiquiora 
quaeramas.  Heraclianus  cornes  Africae  hoc  eodem  tempore 
tniculenlius  quam  Gothi  saeviit  in  Romanos  suos ,  qui  ex  nrbis 
naufragio  émergentes  crudeliora ,  ut  scribit  Hieronymus  epist. 
VIII ,  invenere  Africae  littora.  Denique  multa  non  barbarae  aut 
ferae,  îmo  egregîae  indolis  exempia  dedere  tune  Gothi;  uti 
narrant  Hieronymus,  Augustinus,  Orosius,  Sozomenus  atque 
alii.  Scio  duobus  non  rétro  seculis  a  magno  viro  scriptum 
fuisse,  urbe  a  Gothis  occupata,  Titum  Diaconnm  pecuniam 
pauperibus  distribuentem  tribuni  barbari  jussu  per  Gothos 
Arianos  occîsum  fuisse.  Quid  Gothi  tantum  virum  laeserint 
nescio;  at  quam  immerito  ipse  Gothos  Gothorumque  nepotes 
fréquenter  traducat,  norunt  omnes.  Porro  S.  Prosper  necis  S. 
Tili  testis  singuiaris  longe  aliter  ad  consulatum  Theodosii  XII 
et  Valentiniani  II  rem  narrât,  quod  jam  olim  viri  in  Gallia  doc- 
tissimi  adnotarunt.  Verba  Prosperi  infra  nota  XLIII  exscripta 
reperies. 

Nota  XXI,  p.  60. 

Alaricus,  ut  narrât  Isidorus  in  historia  Gothorum,  paulo  post 
dadem  urbis  vita  functus  est  XXVII  regni  sui  anno,  Honorii 
XVI,  aerae  vulgaris  CCCCX.  Cum  ergo  Isidorus  Idatiuip  exscri- 
bat,  non  temere  credidi  Alarici  mortem  librariorum  vitio  anno 
Honorii  XV  subditam  fuisse,  uti  in  libris  editis  videmus,  atta- 
men  adiigandam  esse  anno  ejusdem  Honorii  XVI;  atque  banc 
notam  a  §^  Debacchantibuê  avulsam  §*  Alaricuê  moriiur  prae- 
ponendam.  Itaque  tertio  non  sexto  die ,  ut  perperam  MarcelU- 


(  151  ) 

nus  in  chronico  tradit ,  Alaricut  sponle  sua  cum  suis  egressus 
et  Campaniam  Lucaniamque  pervagatus,  tandem  in  Brutiis 
jurope  Consentiam  morbo  correptus  interiit.  Eo  ingenti  luctu 
et  superbo  funere  elato ,  Wisigothi  regnum  Ataulfo  ejus  oon- 
sanguineo  (certe  affini ,  nam  uxoris  Alarici  frater  erat)  el  forma 
et  mente  conspicuo  tradunt,  Ita  Jomandes  in  Geticis  n'*  54  et 
55,  ubi  alia,  si  yîs,  légère  poteris.  Quo  autem  die  Alaricus 
mortnus  sit,  quoye  rex  factus  Ataulfiis,  certo  statui  non  po- 
test,  cum  nibil  horum  ab  historicis  litteris  mandatum  sit.  Sed 
neutrum  ante  novembrem  anni  CCCCX  contigisse  ex  eo  eolligi- 
tur ,  quod  capta  Roma  est  die  XXIY  Augusti,  Paulo  Diacono  et 
Theophane  testibus.  Post  triduum ,  id  est ,  XXVII  aut  XXVUI 
die  ejusdem  menais  eam  deseruit  Alaricus,  et  in  Campaniam 
irruens  reliquam  Italiam  usque  ad  Siculum  fretum  peragrarit^ 
quae  duos  ut  minimum  tresve  menses  requirunt. 

Nota  XXII,  p.  62. 

1  •  Dum  Idatius  Uispanos ,  quae  in  castella  sese  et  urbes  re- 
ceperunt,  barbarorum  se  subjecisse  servituti  ait,  non  ita  iilius 
verba  accipias,  ut  existimes  suam  eos  libertatem  amisisse. 
Namque  bis  in  iocis  cum  a  barbaris  expugnari  non  possent ,  ad 
extremum  pax  inter  utrosque  conciliata  est,  atque  Hispani 
majorem  quam  antea  libertatem  quodammodo  nacti  sunt,  cum 
neque  barbaris  neque  Romanis  servîre  cogerentur.  Sîquidem 
a  barbaris  tutos  eos  reddebat  iocorum  munitio,  a  Romanis 
vero  eorumque  tum  temporis  effraeni  dominatu  barbari  ipsi. 
Caeterum  inter  Romanos  etiam  tum  numerari  avebant  Hispani 
ob  imperii,  cui  diu  suberant,  majestatem,  et  ut  a  Romanis,  si 
fore  ferret,  adjuvarentur.  Quod  sane  saepius  experti  sunt  Gal- 
laeci,  uti  pluribus  iocis  scriptum  reliquit  Idatius.  Magistratus 
etiam  ab  imperatore  accepisse  eos  puto,  quotiescumque  ab  urbe 
ipsis  mittebantur.  Sed  raro  in  Gallaeciam  missos  crediderim , 
ubi  ab  anno  CCCC  fusi  per  campestria  Suevi  omnia  itinera 
commeantibus  Roma  in  Gallaeciam  claudebant.  Ergo  per  haec 


.  (  152  ) 

teropora  electum  a  ctribas  in  unaquaque  urbe  ac  oppklo  M«- 
gUtratum  rempublicam  admiDisirasse ,  et  lîbertatem  suam  po- 
pulos servasse  existîmo.  Quin  etiam  id  aperie  testatar  Isidoroa 
io  histor.  Suevor. ,  ubi  haec  ait  :  Galheci  (ita  legea ,  non  G^- 
liciae  uti  Grotius,  neque  Gaiiiae ,  uii  Labbeus  legant)  in  parte 
pravinciae  regno  êuo  utebaniur.  Attamen  Idalius  Hispanos  seae 
barbaris  submisisae  ait,  qaîa  passi  sunt  eos  in  proviocia  coo- 
sistere,  atque  uberiores  et  faecundiores  agros  poasidere.  Quibus 
saepe  noo  contenta  reliquos  etiam ,  qui  ex  pacis  conditionibas 
antiquis  locorum  dominis  cesserant ,  continno  depopulabantur, 
urbibusque  etiam  ac  castellis  assidue  imminebant.  De  bac  igi- 
tur  servitute  loquitur  Idatius ,  quae  Galiaecos  frequentibas  et 
fere  quotidianis  Suevorum  infestationibus  obnoxîos  reddebat. 
2«  At  quatumcanque  baec  servitus  molesta  esset  Hispanis, 
longe  illos  Gallosque  grayiorem  his  temporibus  a  Romanis, 
dum  ipsis  subjecti  erant ,  sustinuîsse  testantur  Orosius  et  Sal- 
vianus.  Orosius  quidem  de  bac  re  loquens  lib.  VII  cap.  41  ait  : 
Post  hoc  (  id  est  post  magnos  cruentosque  barbarorum  incnr- 
sus  in  Uispanias,  quorum  antea  meminerat)  continua  barbari 
esecrati  gladioa  êuos  ad  aratra  conversi  sunt  residuosque  Roma- 
noê  (Hispanos  intelligit ,  qui  pars  fuerant  imperii  Romani)  ut 
socioê  modo  et  amicos  fovent ,  ut  inventantur  jam  inter  eos  Ro- 
mani quidam ,  qui  malint  inter  barbares  pauperem  libertatem  y 
quam  inter  Romanos  tributariam  servitutem  sustinere,  Similia 
habet  Salvianus  lib.  VI  de  Gubern.  agens  de  Galiis  sponte  sua 
ad  Gothos  declinantibus  :  Ad  barbaroSy  inquit,  migrant  et 
commigrasse  non  poenitet  ;  malunt  enim  sub  specie  captivitatis 
vivere  liberi ,  quam  sub  specie  libertatis  esse  captivi» 

Nota  XXIII,  p,  68. 

Idatius  noster  in  Fastis ,  Lucio  consule  ,  qui  anno  CGCCXIU 
nomen  dédit,  ait  :  Occisisunt  Jovinus,  Sebastianus,  et  Hera- 
clianus  abolitus,  Subscribit  Prosper.  At  Marcellinus  Jovini  et 
Sebastiani  necem  anno  praecedenti  adiigat.  Potior  est  Idatii 


(  153  ) 

atque  Prosperi  auctoritas.  De  iisdem  tyrannis  Orosius  lib.  VU 
cap.  A^.  Jovinuê,  inquit,  vir  Galliarum  nobilissimus,  in  ty- 
rannidem  tnox  ut  aêêurrerii ,  cecidtt;  Seboêtianuê  frater  efuê 
hoc  aolum  ,  ut  tyrannus  moreretur ,  elegit  ;  nam  continua , 
ut  esterectus,  occisus  est.  Olympîodorus  Jovinum  apud  Mun- 
diacam  (  lege  Mogwnciacum)  Germaniae  urbem  lyrannidem 
arripuisse  tradit  studio  Goaris  Alani  et  Guntarîi  (alii«  est  Gun- 
dicarius)  Burgundtomiiii  praefecti.  Addit  praeterea  Jovinum 
aegre  tultsse  Ataulfum  sibi  appropinquasse,  pariterque  AUul- 
fum   Jovino  succensuisse  ,  quod  is  se  invito    Sebastianum 
fratrem  imperatorem  renunciaverit,  Quare  utrique  Ataulfus 
înfestus,  Sebastiano  caputabscidit,  Joyinum  yero  ad  Honorium 
▼ivum  remisit.  Haec  Olympiodonis  ,  qui  in  Italia ,  ubi  erat  Ho- 
noriuSy  necem  Joyino  illatam  aperle  stgnificat.  Prospertamen  et 
Marcellinus  Idatio  consentiunt ,  dum  utrumque  fratrem  in  Gai- 
lia  interfectum  fuisse  narrant. 

Nota  XXIF,  p.  64. 

1.  De  nuptiis  Ataulfi  etPlacidiae  Olympîodorus  apud  Photium 
haec  prodit  :  Ataulfo  studio  acconsilio  Candidiani  nuptiaecum 
Placidia  conveniunt.  Januario  tnense  nuptiis  dies  dictus  Nar- 
bone  Galliae  urbe,  in  domo  Ingefiii  cujusdam  primarii  ^us  ur- 
bis  viri.  Hic  digniore  loco  résidente  Placidia  in  atrio  romano 
more  adomato^  habituque  regio  ;  assedit  ipsi  et  Ataulfus  lana 
indutuSf  omniquealioamictu  romano.  Interalia  nuptiarumdona 
donatur  Maulfus  (ab  Ataulfo  legi  débet;  nara  non  Ataulfus  a 
Placidia,  sed  Placidia  ab  Ataulfo  bis  muneribus  donata  est  )  etiam 
quifiquaginta  formosis  pueris  serica  veste  indutis,  ferentibus 
singulis  utraque  manu  ingentes  discos  binos,  quorum  aUer  auri 
plenus,  alter  fapiliis  pretiosis  vel  pretii  potius  inaestimabilis  ^ 
quae  ex  Bomanae  urbis  direptione  Gothi  depraedati  sunt.  Hinc 
versus  canuntur  Epithalamiij  Àttalopraecinente,  dehinc  Busticio 
atque  Phoebadio.  Nuptiis  finis  datus  lusu  gaudioque  ingenti  bar- 
barorum  simul  et  Eomanorum ,  qui  cum  eis  erant. 


(  «w  ) 

3.  HÎQC  liquide  ioferiar  et  tempus  et  locum  hanim  nupiia- 
rum  ignorasse  auctorem  Miacellae ,  dam  lib.  XUI  celdbratas 
esse  ait  Foro-Cornelii,  aatequam  Âtaulfas  ab  Italia  discetaisset* 
Patet  deinde  ex  assigoato  ab  Olympiodoro  nuptiarum  mense 
Januario  doctissimum  Pagium  halluciDatum  esse  vebementer  , 
dam  persuasissîmam  eam  imbibit  opinionem  de  aDnis  Idatianis 
ab  octobriauspicantibus.  Nam  siitaessetprofecto  viodemiaean- 
ni  CCCCXUl  aerae  vulgaris  et  naptiaeAtauifî  et  Piacidiae  mense 
Januario  conséquente  celebratae  eidem  anno  adiigatae  essentab 
Idatio  in  chronico,  nimirum  anno  Abrabami  U.  CCCCUX,  in 
cujus  primummensem  vindemiae ,  in  tertium  vero  nnptiae  inci- 
dissent.  Atqui  non  ita  ab  illofactum  est;  sed  contra  vindemias, 
quarum  tempore  Gotbi  ingressi  sunt  Narbonem ,  anno  XIX  Ho- 
norii,  nuptias  vero  anno  XX  adscripsit.  Exinde  igitur  manifc*- 
tum  est,  Idatium  annum  XIX  Honorii  et  Abrabami  U.  CCCCXXIX 
fînem  usque  decembris,  qui  proxime  post  illas  vindemias  in* 
secutus  est,  perduxisse  ;  eoque  ibi  absoluto ,  novum  a  januario 
sequenti  annum  iochoasse,  videlicet  Honorii  XX  Abrabami 
if.  CGGCXXX  die  prima  anni  ChrisUaoi  CCCCXIV.  Sed  hoc  ip- 
sum  positus  notarum  chronologicarum  cbronici  evidentissime 
demonslrat. 

S.  Denique  Philostorgius ,  mendacissimus  alioquin  scriptor, 
Ataulfum  duxisse  Placidiam  tradit,  yivente  prima  ipsius  uxore, 
quod  nuHus  alius  prodidit  neque  quîsquam,  opinor,  creditu- 
rus  est. 

JSoia  XXF,  p.  64. 

1  •  Idatius  in  Pastis  sub  Consulibus  Honorio  X  et  Theodosio  Yl, 
id  est,  anno  aerae  communia  CCCCXV^  postquam  inventionem 
sacrarum  exuyiarum  D^  Stephani  contigisse  narravit  VI  feria, 
die  Hldecemb.  addit  :  Estant  exhisgestiê  epiêtola  S.  Lueiani 
presbyteriet  S.  Aviti  preébyteri  Bracarenêis^  qui  tune  in  ffie- 
roêolymis  degebant,  Lucianus ,  cui  facta  est  revelatio ,  graece 
historiam  hujusinventionisscripsit;  Avitus  latinam  fecit.  Extat 
autem  tom.  X  operum  D.  Augustini  pag.  mihi  6S0. 


(  155) 

2.  Avitumhunc  non  nemo  forsaneundem  îllumesseexistima- 
bitfCuiHieronyroosepistolam  misitLIX,  înqaadeOrigenis  erro- 
ribus  sermo  est.  Porro  causa  tune  non  levis  suberat,quainobreni 
Hispani  Hieronymum  de  Origene  consuierent.  Ea  déclarât  Oro* 
sius  in  commonitorio  quod  tom.  VI  oper.  D.  Augustin!  inser- 
tum  est.  Tempus  deinde  optime  congruit,  nam  ea  epistola 
est  ciroa  annum  CCCCXIU,  quod  ex  illius  exordio  constat  ;  ubi 
Hieronymus  ante  annos  decem  de  eodem  argumento  litteras  se 
ad  Pammachium  dédisse  affirmât.  Atqui  litterae  hae  ad  Pam- 
macbium  anno  circiter  CCCCUII  scriptae  sunt;  in  iisdem  enim 
legimus  a  morte  tumOrigenis  annos  numerari  CLI.  Origenes  au- 
tem  mortuus  est  anno  CCLUI  ;  igilur  ex  bis  omnibus  annus 
elicitur  CCGCXIIII.  Si  autem  non  omnes  integri  atque  compleli 
sint ,  recte  eam  epistolam  ad  Pammachium  ad  annum  403  re- 
feremus,  et  epistolam  ad  Avitum  ad  annum  418;  si  vero  in- 
tegri, altéra  anno  404,  altéra  41 S  scripta  erit. 

8.  Scio  doctissimum  Pagium  eam  ad  Pammachium  epistolam 
anno  CCCXCIX  adscribere ,  ductum  testimonio  ipsius  Uierony- 
mi,  qui  ante  annos  XX,  quam  eas  ad  Pammachium  litteras 
mitteret,  Constantinopoli  se  cum  Gregorio  Nazianzeno  fuisse 
significat.  At  deceptus  est  Pagius,  magnusque  etiam  Baronius, 
dum  credunt  Hieronymum  Constantinopoli  Gregorium  conve- 
nisse  anno  CCCLXXIX.  Siquidem  Gregorius  post  synodum  An- 
tiochenam  eodem  anno  CCCLXXIX  mense  octobri  habitam  ex 
Syria  Constantinopolim  profeclus  est,  ad  eumque  postea  Hie- 
ronymus accessit.  Nihil  autem  similius  vero  est,  quam  quod 
Hieronymus  istud  iter  non  arripuerit ,  nisi  postquam  ad  Orien- 
tem  fama  pervenit  ecclesias  Constantinopoli  Arianis  ereptas 
fuisse  catholicisque  restitutas  Theodosii  Magni  edicto ,  quod 
Thessalonicae  promulgatum  sive  conditum  est  UI  Kal.  Martii 
anni  CCCLXXX  habeturque  L.  H  de  fîde  cath.  cod.  Theod.  Unde 
fieri  vix  potuit  ut  Hieronymus  Constantinopolim  advenerit,  nisi 
eodem  anno  CCCLXXX  labente.  Substîtit  etiam  in  eadem  urbe 
anno  insequenti  CCCLXXXI  dum  générale  Concilium  habeba- 
lur;  quod  testatur  idemmet  Baronius  ad  eundem  annum,  colligi- 


(  136) 

turque  ex  ipso  Hieronymo  Lib.  de  Scrip.  Eccles.  in  Gregorio 
Nisseoo.  Igitur  cum  ex  hîs  omnibus  recte  oonfîcîatur,  fieri  non 
potuisse,  ut  annus  XX  a  commoratione  Hierooymi  in  urbe 
Constaotînopoiiiana  completusfueritante  annum  GCCCII  Com- 
pletum  autem  fuisse  tradit  idem  Hieronymus  dum  ait  :  Hàbe^ 
fur  liber  in  manibuê  ante  XX  annos  edituê ,  quae  sunt  verba 
ejus  in  laudata  epistola  ad  Pammachiura  LXV  ;  multo  probabî- 
lius  est,  quod  ab  incolatu  suo  in  urbe  Constantinopolitana  ad 
scriptam  ab  se  epistolam  ad  Pammachium  annos  XX  et  araplins 
quoqueabscripta  hac  epistola  ad  scriptas  Avito  litteras  annos  X 
ipse  numéral  ab  anno  CCCCXH  vel  ut  potius  ab  anno  CGCCXIIl 
retrorsum  numerando  putandas  esse  ;  non  vero  ab  anno 
CGCLXXIX.  Maxime  cum  hic  computus  atque  prior  ille  , 
quem  supra  deduxi  ex  annis  Origenianis ,  optime  inter  se 
cohaereant. 

S.  Quod  si  hic  Avitus  ille  etiam  sit ,  qui  ex  Hierosolymilana 
peregrinatione  Origenis  libros  in  patriam  secum  advexit ,  equi- 
dem  vel  sanctorum  locorum  desiderio  vel  taedio  patriae,  quam 
a  barbaris  dilacerari  cemebat,  vel  Hieronymum  consultums 
iterum  in  Palaestinam  post  annum  CCCCIX  navigare  potuit;  cum 
semel  antea  eam  peregrinationem  confecisset,  quando  ex  ea  re- 
diens  Origenis  libros  attulit.  Si  ita  est ,  Orosius  profecto  Braca- 
rensis  dicendus  erit;  cum  ipse  in  Commonitorio  Avitum  illum 
cîvem  suum  appellet.  Ego  ex  Avili  nomine  (quod  mea  Hispaniae 
ora  frequens  jam  olim  fuisse  constat  ex  antiquis  inscriptionibut 
apud  Gruterum  pag.  XXXI  n*  8  pag.  XCIII  n<>  2.  pag.  CCLII  n*  K, 
et  apud  Barveirum  in  Itiner.  pag.  49) ,  item  ex  peregrinatione 
in  Palaestinam  per  ea  tempora  a  Gallaecis  frequentata,  demum 
ex  Priscilliani  erroribus ,  qui  nullibi  magis  quam  in  Gallaecia 
invaluerant ,  quosque  Orosius  conjunctim  cum  Origenianis  in 
eodem Commonitorio  Augustinopraeposuît y  nonomnino  temere 
credi  posse  existimo  Avitum  ,  qui  libros  Origenis  in  Hispaniam 
asportavit,  Bracarensem ,  aut  saltem  Gallaecum  fuisse.  Sed  ta- 
men  certum  id  esse  non  affirmo ,  tantummodo  nostrae  historiae 
iilustrandae  desiderio  suspicionem  hanc  meam  volui  exponere. 


(  187  ) 

Nota  XXVI,  p.  66. 

1 .  Ataulfus,  ut  in  schoiio  adDOtatum  est,  Narbonam  anno  su- 

periore  deseruit  et  BarcioDDam  in  Uispania  occupavit;  ubi  in- 

sequenti  anno  interfectus  est,  qui  fuit  aerae  yulgarisCCCCXVI. 

Morales  igitur  lib.  XI  cap.  12  ingressum  Golhorum  in  Hispa- 

niam  regnique  eorum  in  illa  initium  perperam  in  eundem  hune 

annum  CCCGKVI  distulit.  Longius  aberravit  Majansius,  dum 

in  Praefat.  ad  opéra  chronologiae  Marchionis  Mondex.  n®  80 

haec  scripsit  :  £1  Beyno  de  Bspana  empeso  ano  420. ..  q%Mndo 

los  Godoê  Bortearon  entre  $%  las  provincias  de  Espana  de  la  ma- 

nera ,  que  escribe  Jdacio  Obispo  de  Lamega  en  eu  chronicon 

y  5.  lêidoro  copiandale  in  fVandalorum  hietoria  aéra  450.  Non 

recte;  nam  Gothicum  in  Hispania  regnum  ex  Idatio  anno  aerae 

vulgaris  420  neutiquam  auspicatum  est,  sed  415. Sortitio  pro- 

yinciarum  a  barbaris  facta  est  ex  eodem  Idatio  anno  411,  quo 

Gothi  nondum  Italia  excesserant  Alpesve  superarant,  ut  in  Uis- 

panîam  venirent.  Quare  non  hi ,  sed  Wandali ,  Alani ,  Silingi 

atque  Suevi  provincias  inter  sese  sorti ti  sunt.  Eandem  proyin- 

ciarum  divisionem  Isidorus  aerae  449  adnectit  non  yero  459 , 

ut  ait  Majansius,  qui  haec  omnia  posuit,  ut  exinde  conûceret 

regni  Gothici  annum  985  in  1407  Dionysianum  incidisse,  quod 

ut  eliceret ,  necesse  erat,  ut  regni  Gothici  exordium  anno  aerae 

yulgaris  42d  illigassset.  Nequeraelius  doctissimus  PagiusAtaulfi 

mortem  rétro  ad  annum  CCCCXV  (  ibi  ipsum  lege  n""  23]  auc- 

toritate  chronici  Alexandrini,  in  quo  sub  Consulibus  Honorio 

X  atque  Theodosio  VI  haec  leguntur  :  Mense  Goripiaeo  Vlll 

Kal,  octob,  die  Vénerie  nuntius  allatuê  est  de  caede  Ataulfi  bar- 

bari  in  partibuê  euperioribus.  Ex  quibus  elicit  Pagius  mortem 

Ataulfi  die  XXIV  sept,  anni  CCCCXV,  in  quem  incidit  ille  con- 

sulatus  ,  contigisse ,  et  Idatium  a  Kal.  octb.  annum  exordiri. 

Verum  si  Pagius  de  hoc  annorum  initio  ideo  nos  nunc  monuit, 

ut  Idatio  cum  auctore  chronici  Alexandrini  de  anno  necis  Ataulfi 

convenire  nobis  persuademus,  frustra  est;  nam  XXIV  illo  die 


_   (  158  ) 

sept.  Abrahami  annus  II.CCCXXXIl,  cui  neccm  AtaulG  adli^t 
Idatîua,  nondum  in  cursu  erat,  seâ  octavo  post  die  nempe 
Kalendît  insequentis  octobris ,  Pagio  affirmante ,  închoatut  est. 
Qaare  dicendum  incunctanter,  Ataulfum  occisum  fuisse  aniK» 
aerae  vulgaris  CCCCXVl ,  cui  in  Idatii  cbronico  ex  integro 
respondet  annus  Abrahami  II.  CCCXXXII  et   XXII  Hooorii. 
Praesertim  cum  D.  Isidorus  in  hist.  Gothor.  sex  illi  regni  an- 
nos  tribuat,  et  nequidem  quinque  regnasset,  si  XXIV  die 
septembris  anni  CCCCXV  interfectos  fuisset.  Nam  a  mense 
novembri  an.  CCCCX,  quo  citius  regnum  accipere  non  po- 
tuisse  Ataulfum ,  nota  31  ostendi,  ad  XXIV  sept,  anni  CCCXV, 
quinque  non  integri  anni  numerantur.  Quapropter  nisi  Isidoro 
atque  Idatio,  quorum  testîmonium  in  rébus  praesertim  Hit- 
paniae  longe  potius  est  quam  chronici  Alexandrini ,  relragarî 
velit  Pagius ,  Ataulû  necem  adscribat  oporlet  anno  CCCŒVI. 
Hinc  eliam  illud  însuper  liquet,  desumptum  ex  Ataulfi  caede 
argumentum  nihil  facere  ad  exordium  annorum  Idatianorum 
elicendum  ;  nam  D.  Isidorus  ,  qui  annos  aerae  Hispanae  a 
Januario  auspicatur ,  caedem  Ataulfi  adcribit  aerae  CCCCLIV 
et  anno  XXII  Honorii ,   idest ,  anno  aerae  vulgaris  CCCCXVl. 
Si  quîdem  huic  anno  adiigat  regnum  Sigerici  ;  cum  ergo  ex 
Olympiodoro   constet ,   Sigericum    septem  tantum    régnasse 
dies ,  necesse  est  mortem  Ataulfi  demortui  mense  septembri , 
et  regnum  Sigerici  in  cundem  annum  Julianum  incidisse  aerae 
vulgaris  CCCCXVl  ,  ut  tradit  Isidorus.  Itaque  de  die  ac  mense 
caedis  Ataulfi  fortasse  non  falsa  narrât  auctor  chronici  Alexan- 
drini, tantumque  ab  eo  peccatum  erit  in  anno  designando,dum 
pro  Honorio  et  Palladio,  qui  consulatum  gessere  anno  416, 
Honorium  atque  Theodosîum,  et  sub  eis  mortem  Ataulfi  scrip- 
ait.  Denique  Jornandes  in  Geticis  n*^  55 ,  dum  de  Ataulfo  ait  : 
Tertio  anno  ,  poêtquam  Gallias  Hispaniasque  domuisset,  accu-' 
huit ,  tam  ambiguë  loquitur,  ut,  si  velis  ,  collîgere  ex  eo  possis 
Ataulfum  anno  418  aut  419  obiisse. 

3.  De  inlerfectore  Ataulfi  de  necis  loco  et  causa  haec  narrât 
Olympiodorus  :  Interficitttr  Ataulfui ,  dum  equos  suos  in  sta- 


(  159  ) 

buh  de  more  contemplatur  ,  a  Gotho  quodam  efuê  domeeiîco , 
Dobbi  namine^  cum  hanc  veteris  odii  vindicandi  occasionem  Me 
oaptasêei  :  hujuê  enim  prior  dominuê  ^  Gvthicae  partis  res, 
fuertU  ah  Ataulfo  e  tnedio  êublatuê.  Easin  Dobhium  receptum 
jitaulfuê  in  êuam  famiiiam  adsciteraty  qui  in  ultianem  priaris 
domini  alterum  hune  injecta  manu  violenta  suêtulit.  Et  haec 
Olympiodorus.  Ât  Joraandes  de  rébus  Geticis  n?  55  de  eadem 
Ataulfî  nece  ait  :  Occubuit  giadio  ilio  perforato  Femulfi,  de 
cujuB  êolituê  erat  ridere  etatura.  In  hîsOiympiodori  et  Joraandis 
veihis  înterfectoris  Ataulfi  nomen  diversum  est.  Reliqua  neque 
inter  se ,  neque  ab  Idatianis  yàlde  discrepant,  nisî  quod  Olym- 
piodorus pluribus  rem  exponit.  Qui  cum  plura  etiam  alîa  de 
Ataulfo  tam  distincte ,  singillatimque  describat ,  cum  eodem 
Ataulfo  Narbonae  Barcinonaeque  fuisse  videtur. 

Nota  XXFII,  p.  65. 

Pagius  ad  an.  GCCCXV  n.  25  ex  lib.  XIV.  €od.  Tbeod.  de 
Infirmandiê  hi$^  quae  sub  Tyrannie  ^  deduci  posse  putat  antc 
Rai.  Mart.  anni  GCCCXVI  inter  Walliam  et  Honorium  de  pace 
conventum  fuisse.  Sed  cum  Wallia  non  ante  hune  annum,  ve- 
rum  ipso  jam  labente ,  Golhorum  rex  fuerit  renuncialus ,  quod 
ex  supra  dictis  abunde  constat,  multo  post  Kal.  Mart.  ejusdem 
anni  pacem  illam  confectam  fuisse  necesse  est.  Quidquod  lex 
ea,  ut  mea  quidem  sententia  fert^  non  eos  respicit,  quialicui 
ex  tyrannis^  sed  eos ,  qui  praedae  sese  latrocinioque  dedentes , 
interturbatis  rébus  ^  Bacaudarum  factionem  a  temporibus  Dio- 
cletiani  fere  extinctam  initio  hujus  saeculi  in  Galliis  suscita- 
verunt,  duravitque  non  ibi  modo ,  sed  etiam  in  Hispaniis  cen- 
tum  et  eo  amplius  annos.  Hos  homines ,  ut  ad  tecta  et  oppida 
redigeret  ex  saltibus  atque  inaccessis  locis,  allicitHonorius  me- 
lioribus  illis  verbis  ejusdem  legis  :  Si  qua  per  fugam  aut  per 
congregationem  infelicium  popuiorum ,  etc*  Praeterea  cum  lex 
XI  et  XII  de  indulg,  Crim.y  eod.  Cod.  datae  fuerint,  quando 
bellum  tota  Italia  fervebat;  cur  praedicta  lex  de  Infirmandis 


(  160  ) 

dâri  non  potuit,  antequam  pax  cum  GoUiis  ictr^Uxt?  Igîtar 
ceriius  est  foedos  Utud  percosêum   fuisse   desinenle  quam 
ineunle  anno  CCCGXVl.  Neque  enim  statim  ab  elecUone  Wal- 
liae  inîri  potuit;  quin  imo  postquam  de  hac  electione  Ra- 
yennae  auditum  est,  Emplutiuê  Magistrianuê  ad  Fallium  dh- 
ihorum  praefeciam  mitiiiur  (ab  Honorio),   qui  pacis  foedera 
mirei ,  Piacidiamque  reciperet.  Jiie  tero  comwtoiie  nùêpù;  «tû- 
êaqtêe  frumentatùmê  êexcentorum  miliium ,  Piacidia  Bmpiuiio 
tradUa  ad  ffouorium  fratrem  rmniUiiur.  Haec  scripta  reliquit 
Olympiodiorus  ,  quae  brevi  tempore   confîci  non  potuerunt. 
Quare  si  Ataulfus  vergente  anno  416  interfectus  est,  Walliaque 
post  ipsum  accepit  regnum  (Sîgericum  non  est  cur  modo  nu- 
meremus)  pax  ista  eodem  anno  desinente  firmata  est.  Marcel- 
linus  baec  anno  414  tribuit. 

Nota  XXV m  y  p.  65. 

De  Constantii  et  Placidiae  nuptiis  Olympiodiorus  haec  nar- 
rât :  Honoriiu  imperaior  Placidiam  licet  invitam  Conêianiio  in 
manum  iradii  ip$Oy  quo  consulatum  iniii,  die.  Iniit  autem  consu- 
latum  II  (oam  de  hoc  loquitur  Olymp.)  kal.  jan.  anni  CCCCXY  If. 
Harum  nuptianim  Idatius  noster ,  Prosper  et  Cassiodorus  anno 
416  îdeo  meminerunt  ;  quia  tum  Piacidia  desponsa  est  Constan- 
tio  ab  Honorio ,  licet  tradita  non  sit  ante  diem  primam  inse- 
quentis  anni. 

Nota  XXIX  y  p.  66. 

1.  Duplex  in  describendo  §*^  Durante  episeopo  contractum 
est  a  librariis  vitium;  nam  et  de  sua  iUum  sede  dejecerunt, 
et  notis  bis  chronologicis  XXV ,  quas  Idatius  eidem  certissime 
indiderat,  spoliaverunt ,  eas  rejicientes  in  §™  Jnter  Ganderi- 
cum  y  ubi  illas  nunc  profert  editio  Sirmondiana.  Ultimum  hoc 
▼itium  correxit  Florins ,  praedictasque  notas  suo  loco  restituit. 
Optime  id  quidem  exque  auctoritate  ipsius  Idatii  in  Fastis, 
ubi  consulatui  Monaxii  et  Plintae,  qui  in  annum  aerae  vulga- 
ris  CCGCXIX  et  Honorii  XXV  incidit ,  terrae  motus  illos  Pa- 


(  161  ) 

lesHnae  adligat  ;  ibi  enim  haec  habet  :  iS*.  Joanne$  ffieroèoly- 
morum  epiicojmê ,  qui  iupra  epistoîam  dirigit  per  ecclesîai 
orhis  terrarum,  quaê  habetur  de  signis  terroribusquè  divinitus 
petpeiratiê.  Et  ne  quis  dubitet  eamdem  hic  Idatîum  loqui,  qui 
chronicon  scripsit,  animadvertat,  quaeso,  pari  utrobique  errore 
haec  sub  epîscopo  Joanne  contigisse  ab  auctore  affirmari. 
Quod  sane  argumentum  est  utrumque  opus  ab  eodem  fonte 
manasse,  ut  in  Dissert,  praevia  n**.  XXXVII  observatum  est. 
Marcellînus  quoque  in  chronico  sub  iisdem  consulibus  eos  ter*^ 
raemotus  Palestinae  consignât. 

2.  Sane  correctione  doctissimi  Fioriî  praedictus  §'  Durante 
eptseopo  «nno  suo,  id  est,  Honorîi  XXY  restitutus  est,  verum 
non  suo  loco  ;  namque  collocari  procul  dubio  debuit  post  §§<*' 
ff^anditii  Stlingi  et  /élani  qui^  in  quibus  bella,  quae  gessit 
Wallia  anno  CCCCXVIII,  Idatius  commémorât.  Neque  enim  eo 
anno  occisus  fuit  teste  Orosio,  qui  Gnem  suis  historiarum  li- 
bris  eodem  anno  faciens,  haec  cap.  ult.  lib.  YII  scribit  :  A'uitc 
quotidie  apud  ffispaniaê  geri  bella  get^tium  et  agi  strages  ex 
alterutro  barbarorum  crebrie  certisque  nunciis  discitnuê^  Prae- 
cipue  ff^alliam  Gothorum  regem  insiêtere patrandae paci  ferunt. 
Refragatnr  tamen  Pagius  ad  annum  CCCCXVII  n^  2S,  que 
Orosium  opus  suum  in  Hispania  absolvisse  duplici  errore 
affirmât.  Nam  primum  Orosius  finem  operi  imponere  se  testa- 
tur  anno  mundi  Eusebiano  (Eusebii  enim  chronologiam  se- 
quntus  est ,  ni  constat  ex  cap.  I ,  lib.  I)  Y.DCXVIII ,  qui  cum 
anno  aerae  communis  CCCCXVIII  concurrit ,  ut  calculos  sub- 
ducenti  perspicuum  fîet.  Siquidem  in  chronologîa  Eusebii 
annus  I  aerae  vulgaris  respondet  anno  mundi  V.CCI.  Igitur 
annus  aerae  vulgaris  CCCCXVIII  concurrat  necesse  est  cum 
anno  mundi  V.DCXVIII.  Sed  neque  unquam  fieri  potest,  ut  an* 
norum  serae  communis  impar  numerus,  puta  CCCCXVII,  pari 
annorum  numéro  sive  mundi ,  sive  Abrahami ,  sive  Eusebii 
cfaronologia  respondeat;  cum  ab  impari  earum  epocharum 
numéro  epocha  christiana  initium  suum  sumpserit.  Quaprop- 

11 


(  161  ) 

ter  iii  chronicoD  Prosperi  ubi  aDous  mandi  V.DCXVIU  cani 
Monaxii  et  Pliotae  coiMulatu  coDoectitur,  qui  nomeD  dede- 
runt  anno  aerae  christianae -410,  mendum  irrepsit;  nam  ibî 
annus  mundi  5619  consignaDduê  cerliMime  fuerat.  Verum  hu* 
jusmodi  vitium  totum  illud  chronicoa  faedavit ,  ex  quo  îa  ejus 
aditu  inscriptus  est  annus  muodi  5580,  cum  consignandus 
fuisset  5570,  quod  jam  alibi  demoDSlratum  est. 

8.  Deînde  allata  modo  ex  eodem  Orosio  verba  evidenter 
ostendunt  eum  ,  dum  illa  scriberet,  alibi  quam  io  Hispania 

fuisse;  ait  euim  :  Nunc  quotidie  apud  Hispanias  bellageri 

crebriê  ceriisque  nunciis  discimm.  Uaeccine  ab  Orosio  scribi 
polerant  in  Hispauia  consisteote?  UbiTero  tum  erat?  in  Afirica; 
quod  ipse  clarissime  prodit  lib.  V,  cap.  H.  Utrumque  prae- 
terea  ex  epistola  Severi  ia  niinori  Baleari  episcopi  (apud  Baro- 
nium  anno  il 8)  satis  certo  coliigitur ,  nam  in  ea  Severus  de 
Orosio  loquens  ait  :  Presbyier  quidam  sanciitate  prmcipuuM  ah 
Hierosolyma  veniens ,  Magonae  non  longo  tempore  moratuê  etim 
Quipostquam  tranêvehi  ad  HispaniaSy  êicui  deêideraverai ,  ne» 
quii,  remeare  ad  Africam  denuo  statuit.  Haec  autem  contigisse 
tradit  Severus  initio  Februarii  post  conêulatum  Honorii  et 
Conêtaniii  iterum^  qui  consules  fuerunt  anno  CCCCXVII.  Porro 
ab  Hierosolyma  Orosium  venire  ait  Severus  ;  quia  exinde  iler 
in  Hispanias  exoTGus  ilie  est,  ibique  sacrarumD.  Stephani  exu- 
viarum  reliquias  adeptus  erat,  in  quarum  bonorem  Deus  in- 
gentia  illa  prodigia ,  quae  narrât  in  epistola  sua  Severus , 
operatus  fuerat.  Âttamen  Orosius  priusquam  Magonem  appu- 
lisset,  in  Africam  delatus  est,  ut  constat  ex  litteris  Aurelii 
Cartbaginensîs  et  aliorum  episcoporum  provinciae  proconsu- 
laris  ad  lonocentium  pontîGcem  romanum  ex  synodo  habita 
die  XXIII  augusti  anni  CCCCXVl  datis.  In  eadem  Africa  persli- 
tisse  Orosium  usque  ad  inilium  anni  GCCCXVill  fere  certum 
est.  Sed  tum  ex  ea  solvens  cum  in  minorem  ex  Balearibus  in- 
sulam  descendisset ,  ibique  infestari  omnia  a  barbaris  in  His- 
pania  cognovisset ,  remeare  in  Africam  statuit.  Ubi  ab  Augos- 
tino,utputo,hospitio  exceplus,  îpsiusrogatu  libres  histcriarum 


(  163) 

co  anno  CCCCXVIIf  aut  a  capiie  ad  calcem  lolos  confecii,  aut 
începtos  antea  sive  anno  CCCGXVI  sîve  CCCCXVH  tum  de- 
mu  m  absolvit. 

Nota  XXX,  p.  67. 

Prodigia  illa,  quae  Hierosolymis  anno  Christi  419  evenerimt, 
a  Joanne  illius  urbis  episcopo  litteria  consigoata  fuisse  Idalius 
et  in  Faslis  et  in  Chronico  tradit.  Ât  ex  epistola  Zosimi  papae 
secunda  ad  Aurelium  et  reliquos  episcopos  Africae  certissime 
constat,  Joanne  vita  functo,  Praylium  anno  CCCGXVI  aut 
initio  sequentis  episcopatum  Hierosolymitanum  obtinuisse. 
Quin  etiam  Praylio  quoque  mortuo ,  Juyenalis  eam  ecclesiam 
pegebat  anno  il8,  ut  ostendam  nota  XLYIU  Quapropter  vel 
in  scripto  tllo  de  signis  atque  prodigiis,  quae  Hierosolymis  visa 
sunt ,  expressum  non  erat  episcopi  nomen ,  et  Idatius  Joan- 
nem  e9$e  existimavit ,  vel  in  exemplari ,  quod  îpse  babuit  pro 
Juvenale  subditus  fuerat  Joannes ,  utut  ait ,  Fasti  profeclo  sic 
sunt  corrigendi  :  His  comulthus  Juvenalia  Hieroaolymorum 
episcopuê,  e/c,  et  in  Chronico  quatuor  illa  verba  Durante  epis^ 
copo  quo  supra  ,  deleri  debent.  Attamen  nobis  nihil  mutare 
licet;  quia  ab  eodem  Idaiio  ita  scriptum  fuisse  videtur,  cum 
in  utroque  opère  Joannis  nomen  legatur ,  testatumque  ipse 
reliquerit  ad  annum  485  se ,  quo  anno  obierit  Joannes ,  scire 
non  potuisse.  Quae  autcm  fuerint  porlenta  illa  atque  prodigia, 
quae  tune  Hierosolymis  evenerunt,  narrant  Marcellinus  in 
chronico  et  D.  Augustinus  tomo  lY  editionis  Benedict.  serm» 
XIX.  Irridet  illa  omnis  pietatis  irrisor  Phereponus ,  religiosis- 
sîmeque  Sirmondo  imponit ,  quod  in  notis  ad  eum  sermonem 
Augustini  priera  Marcellini  verba  prae  verecundia  reticuerit. 

Nota  XXXI,  p.  67. 

Cum  D.  Isidorus  in  hist.  Golhor.  totum  exscribat  Idatium , 
mortemque  Wailiae  adnectat  aerae  Uispanae  CCCCLVII ,  quis 
dubitet  Idatium  mortem  banc  sub  anno  Honorii  XXV,  quem 


(  164) 

etiâm  in  kidoro  exhibent  ediiiones  Labbei  et  GroUi  cooiîgnasae 
et  notas  bat  XXV  în  J*  Jnier  Gunden'cum  post  narratam  mor- 
tem  Walliae  non  rejecisse?  Itaque  Wallia  interiit  anno  aerae 
conununiê  CCCCXIX  et  quidem ,  ut  ego  opinor,  non  anie  au- 
tumnum.  Nam  cum  regnum  teste  Isidoro  tribuê  anni$  ieHuerù, 
îlludque  adierit  desinente  anno  CCCCXYI  ut  ex  supradicUa 
nota  27  constat ,  consequens  est,  ut  post  septembrem  anni 
CCCCXIX  obierit.  Jornandes  in  Geticis  per  summum  errorem 
Walliam  inter  vivos  numerat  anno  ,  quo  Wandali  in  Âfricam 
transmiserunt  ;  quem  exteri  plerique  scriptores  secuti  sunt , 
Walliae  vitam  et  regnum  protrahentes  ad  annum  usque 
CCCCXXIX.  Sed  neque  venus  eidem  anno  adligat  Jornandes 
naufragium  iilud ,  quod  in  freto  Hercuieo  passos  fuisse  Gotbos 
anno  CCCCXVII ,  Orosius  (anno  sequenti  historiae  suae  finem 
imponens)  memoriae  tradidit.  At  vero  non  ita  hallucinatum 
fuisse  Jornandem  credo  ,  du  m  Walliam  scribit  Tolosae  deces- 
sisse,  Filiam  is  reliquit ,  quae  viro  ex  regia  Suevorum  stîrpe 
nupta,  ûiium  edidit  Rechimerem.  Id  nos  praecipue  docet  Si- 
donius  in  Paneg.  Anthemii  vers.  SOO,  ubl  baec  ait  : 

Ricimêrem 

f n  regnum  dao  régna  vooant  ;  nam  pâtre  Sae? o 
A  genetrice  Gethes.  Simul  et  reminitcitur  illad, 
Qood  Tartcttiacit  a^na  hojat  Wallia  terris 
Wandalicat  turmat  et  juncti  Martit  Alanot 
StraTÎt  y  et  oociduam  lezere  cadavera  Calpen. 

Ubi  Sidonius  bellum  innuit  ^  quod  Wallia  cum  Wandalis  et 
Alanis  gessit  annis  il7  et  -4 18,  cujus  ait  :  Gaiêericus  remini" 
êcUur  ;  nam  de  Gaiserico  ibi  loquitur. 

JVoia  XXXII,  p.  67. 

Theodorem  Gothorum  regem,  qui  Walliae  successit,  filium, 
seu  potius  generum  fuisse  Alarici  significat  ApoUinaris  Sido- 


(  165  ) 

niuê,  carm.  VU  versu  501,  ubi  Theodorîcum  Theodoris  hujus 
jSlium  sistit  ita  loquentem  : 

,  Tttttor,  loroa,  tnum  nobit  ^enerabile  namen 
Me  paoem  terrare  tibi ,  Tel  Telle  abolere 
Quae  notter  pecoaTÎt  avos;  qaeni  futcat  id  unam 
Quod  te ,  Roma ,  oapit ,  etc. 

En  Theodoricus  Theodoris  hujus  filius  avum  vocal  Alarîcum  ; 
hîc  enîm  est ,  qui  Romain  expugnavit  et  cepit.  Unde  necesse 
«st  Theodorcm  aat  Alaricî  filium  fuisse,  aut  generum.  Regni 
ejus  înitium  anno  il9  in  exilum  vergenteconsignandum  est 
ex  supradictis. 

NiOa  XXXI 11 ,  p.  68. 

Olympiodorus ,  qui  Placidiam  Constanlio  traditam  fuisse 
scribit  ka).  jan.  an.  CCCCXVH  Honoriam  ex  hoc  conjugio  prius 
in  lucem  editam  quamValentinianum  memorat.  Proinde  Yalen- 
tinianus  ante  annum  419  nasci  non  potuit.  Harcellinus  in  chro- 
nico  a  Panvinio  edito  rursusque  in  Hildelbergensi  editione 
anni  1588  diem  désignât  et  iocum  natalis  Valenliniani ,  în- 
quiens  natum  fuisse  Ravennae  Yl  non.  jul.  Sub  eadem  die 
kalendarium  Ptolemei  Silvii  in  Aclis  SS.  Ântwerpiensibus 
tom.  YI  junii  haec  habet  :  Nataliê  genuinus  domini  F'alen- 
/tntant .  Eundem  etiam  diem  désignât  Prosper  in  chronico.Qua- 
propter  corrigendus  est  Marcellinus  in  editione  Sirmondiana , 
quae  diem  Y  nonas  praefert. 

Noia  XXXlVy  p.  69. 

1 .  Dum  librarius  ea  cbronici  verba  scriberet  :  Constanituitm^ 
perator  Ravennae  moritur  in  $hb  111  consulatu,  consulatum 
audiens,  notam  novi  anni,  scilioet  XXYH  Honorii,  iisdem  verbis 
apposuit  non  aliter  ac  si  chronicon  consulare  exscriberet.  Sed 
aperte  contradicit  Idatius,  cum  dicat  Constantium  mortuum 
fuisse  ler/fo  consulaiu,  qui  in  Fastis  ejusdem  Idatii  anno  Ho- 


(  166) 

oorii  XXVI  aerae  cominuDis  CCCCXX  respondeU  Similiter  pec- 
catum  est  a  librario  infra  anno  CCGCXLIX,  uti  ostendam. 
Igitur  Idatius  GoDstantii  princîpis  tota  Hispania  notûsimi  atque 
celeberrimi ,  et  sab  cujus  dilione  ipse  neque  puerneque  ado- 
lesoeos,  sed  pêne  vir  anoo  CCCCXX  degebat ,  eidem  anno  mor- 
tem  adlîgavit  express»  illis  verbis  :  Moritur  in  muo  terlio  cou- 
iulatUf  quae  non  facile  vitiari  queunt;  cum  e  converso  notae 
chronologicae  frequentissÎBie  a  iibrariia  deprayentur ,  cas  Tel 
prius  vel  poaterius ,  quam  ab  auctoribus  inscriptae  sunt ,  de- 
scribentibus.  Panvinius  lib.  I  de  Romanis  principibus  Idatio^ 
quemnon  viderai»  consentit ,  atque  etiam  Emin.  Baronius  diim 
ad  annum  iI9  num,  de  Conslantio  ait  :  Quem  $0queniiunn>0 
obiiêêe  êcimuê.  Prosper  et  Cassiodorus  mortuum  esse  aiunt 
Constantium  an.  CCCCXXI.  DenîqueTbeopfaanes  regnumadiisse 
tradit  YIII  die  febr.  anni  CCCCXXI ,  eodemque  mensis  sept,  die 
H  obiisse.  Dissentit  itaque  Theophanes  ab  omnibus  antiquis 
scriptoribiis  Occidenlis ,  a  Prospero  et  Cassiodoro  de  inttio,  ab 
Idatio  vero  de  initio  et  fine  imperii  Constantii.  At  fieri  po-> 
test ,  ut  dum  Constantium  inquit  imperium  adiisse  VI  Id*  febr. 
anni  CCCCXXI  de  die  inaugura tionis  vera  scripserit;  licet  quod 
narrât  de  anno,  (aisum  omnino  est. 

â.  Interca  doctissimus  Pagius  ad  annum  CCCCXX  n**  S  Tbeo- 
phani,  qui  quadringenlos  fere  post  annos  in  Oriente  yixit, 
quique  in  eadem  Constantii  narranda  morte  insigniter  decep- 
tus  est ,  fidem  praestare  maluit ,  quam  Idatio  coaevo  scriptorî , 
qui  ea,  quae  sub  ejus  ferme  oculis  gerebantur,  posteritati 
mandabat,  quique  Constantii  mortem  singulari  characterismo 
designavit,  inquiens  ;  Moritur  in  muo  tertio  consulatu.  Existi- 
mat  sane  Pagius  Theophani  suffragari  praeter  Prosperum  et 
Cassiodorum  (quos  tamen  non  magis  Theopbani  quam  Idatio 
favere  supra  vidimus)  Leges,  quas  ex  Cod.  Tbeod.  postSigo* 
nium  et  Golhofredum  profert.  Sed  primum  animadvertere 
oportet  nullam  toto  imperii  Constanliani  tempore  (siquidem  H 
die  septemb.  an.  420  mortnus  fuerit)  editam  fuisse  legem ,  in 
qua  Constantii  nomen  ullo  modo  exprimi  potuerit  ^  eliamsi  eo 


(  167  ) 

anno  a  mense  febraario  îd  $eptembrem  imperaverit«  Nam  ici 
his ,  quae  a  Theodosîo  latae  suDt ,  cutn  ille  CoDstaotium  in  re- 
gni  societatem  assumere  noiaerit ,  procul  dubio  expressum  non 
fait.  Hooorius  autem  duas  eo  anoo  edidit ,  alteram ,  quae  est 
¥1  de  Legitimiê  kaeredii.  Y  kal.  octob.,  alteram ,  quae  uunc  in 
duas  conscissa  est ,  cum  uuica  tantum  fuisset ,  uti  constat  ex 
appendice  Cod.  Theod.  n*  X  apud  Sirmondum  tom.  1,  p.  iOO, 
eamque  Gothofredus  monuit  in  yiniano  optimae  noiae  subscrip- 
tam  esse  VIII  kal.  noyemb,  Igitur  utraque  édita  est  post  Con- 
stantil  obituœ ,  si  is  mortuus  est  H  septemb.  an  GCCCXX. 

8.  Deinde  ex  septem  legibus  anno  421  editis  II  de  Eepudiiê 
in  Aniano  et  aliis  manuscriptis  codicibus  data  legitur  VII  Idus 
noyemb.yUtitestaturGolhofredus.Tum  autem  juxta  Theopha* 
nem  mortuus  erat  Constantius ,  quatuor  aliae  scilicet  uoica  de 
Ouinquen.  praetcript,  XXilI,  de  ^otiMpraescrip/ et  XXXIX  el  XXX 
de  Petii*  ei  ult,  daê.^  unica  tantum  ab  initio  fuit;  nunc  autem 
cum  in  quatuor  partita  est;  prima,  secunda  et  ultima,  duae  illae 
in  Cod»  Theod.  haec  in  Cod.  Justin.  Constantii  nomine  carent. 

Sexta,  quae  est  XLV  de  epiêcopiê,  Gonstantium  non  exporimit. 

Septima,  quae  est  unica  :  si  certum  petatur  de  chirographo, 
Constantii  nomen  retinet;  sed  id  non  satis  est,  ut  dicamus  Gon<^ 
stantium  tune  temporis  nondum  obiisse  ;  quandoquidem  tam 
saepe  fallunt  legum  inscripliones ,  ut  Gratiani  nomen  post  ejus 
etiam  mortem  sexagies  et  ultra  nobis  obtrudant.  Quin  etiam 
lex  XXXI  de  Petit,  et  ult.  dat.  Cod.  Theod.  quae  lata  est  anno 
GCCGXXII ,  Gonstantium  in  fronte  refert;  et  tamen  nemini  du- 
bium  est  tum  jam  Gonstantium  vivere  desiisse.  Igitur  ex  hujus- 
modi  inscriptionibus ,  nisi  firmiora  argumenta  aliunde  habean- 
tnr,  nullo  pacto  colligi  certe  potest,  quo  anno  Constantius 
decesserit ,  quaque  morte  mortuus  fuerit,  non  violenta,  ut 
narrât  ibidem  Theophanes  (ex  quo  fit,  ut  minor  ipsi  in  his, 
quae  de  Constantio  tradit ,  adhibenda  sit  fides  )  sed  pieuritîde 
correptus  interiit.  Quod  scriptor  illins  temporis  Olympiodorus 
testatur  inquiens  :  eeptimo  imperii  menée  {^quemadmodum  et 
in  êomnium  sic  indicaterat;  sextus  abiit,  septimus  inchoatur) 


(  168) 

piemriiuU  êsiimtuê  e$i.  N^ue  Idatius ,  si  violeoU  caeik  pem»' 
•et ,  fcriberet  :  moritur. 

4.  Cardinaliê  BaroDÎa»  ad  anoum  CCGCXX,  doctissimua 
JoaDQea  Garaertiis,  Ditsert.  III  de  ConsUU  Imperat.  adversua 
Pelagianoêy  et  alii,  epîstolam  allegaat  GoDStantîi  ad  YolusiaDum 
praefedum  Urbit,  quam  idem  Ganierius  pluresque  alii  erudi* 
tÎMimi  viri  tcriptam  Ciiiaae  epinaotur  amio  CGCCIUI.  Igilur 
Garnerius  laudato  loco  potiquam  supra  venun  asaerit ,  IdalioBi 
uhique  fere  corrupium  e$m  y  conlraque  yeritatem  opinatom  iU 
lam  fuisse  affirmât  3  Canêkmtium  jam  inde  ah  «««a  CCCCXIX 
imperium  susoepisse,  ex  praedicta  epistola  initium  C^kustan* 
Uani  imperii  alligondumprorsuacontendil  anoo  CCCCUK  Sed 
immerilo ,  tum  quia  ea  epistola  nota  dtei  et  oonsolis  caret  ;  tam 
etiam  quia  Utulus  illius  apad  Gameriom  epiêialm  Comianiii 
imperaiorUpainê  FakniiHtani  Auguêti  111  (a  quo  nihtl  quoad 
rem  uostram  differt  is ,  qui  legitur  apud  Saimasiwm  in  Eucba^ 
ristico)  argumeuto  est  codicem ,  in  qoo  ea  ^istola  oontineba-^ 
tur  I  longe  post  Coostantii  mortem  scrîptuiB  fuisse,  llude  fierî 
potait,  et  ita  faetum  esse  nequaquam  dubito,  nia  librario  in 
inscriplione  epistolae  imperatoris  nomen  adderetur  ;  quantum- 
vis  illa  ante  inilum  a  Constantio  imperium  scrîpla  fuisset.  Equi- 
dem  constat  id  genus  epistolas  ad  diversos  magistratus  et  épia-» 
copos  ante  imperium  dédisse  Constaniium. 

5.  Exemplar  quoddam  hujusmodi  lilterarum  ad  Symmachum 
P.  V.  datarum  a£[ert  Baronius  ad  annum  419 ,  et  paulo  antea 
eodem  anno  binas  exscribit  Honorii  epistolas,  in  quarum  prima 
ad  Aurelium  Carthaginiensem  ait  Honorius  :  e#  quamaiê  suffice^ 
rent  domini  germani  met  uiuguêH  êcripta*  In  secunda  vero  ad 
Augustinum  et  alios  :  Sed  quamins  sacra  Domini  gertnami  me» 
Auguêti  principis  ad  llaiiae  êynodum  ecocan$  auctoritas  non 
negligenda  pravenerii.  Honorii  bas  esse  litteras  non  autem  Pla^ 
cidiae ,  quod  opinatur  Em.  Norisius  lib.  I.  Hist.  Pelag.  cap.  16 
constat  tum  ex  fide  manuscriptorum,  quae  habuitEm.  Baronius, 
tum  ex  ipsarum  yerbis.  Perpendat  illas  leetor,  invenietque  de 
Ifonorii  Augusti  aucloritalc  non  tam  humiliter  demtsseque  lo- 


(  169  ) 

coioram  fuisse  Placidiam  ;  maxime  cum  de  se  ipsa  ita  loqualur  i 
Soeianda  eiiam  serenitatiê  nosirae  êcripia  judioamus.  Quidquid 
non  ad  anum  tantum  Aureiium ,  sed  ad  septem  alios  episcopos 
scripsîsse  Placidiam  incredibile  est.  Tandem  in  Append.  Cod. 
Theod.  apud  Sîrmondum  Tom.  1  pag.  il7  Honorius  ad  Con- 
stantin m  scribens  ait  :  Idy  Conêianti,  parens  carisêime,  ad 
natiiiam  omnium  ordinariorumjudicumfacieapervenire.  Scripla 
notatur  haec  epistola  XV  kal.  feb.  Honorio  XI  et  Constantio  III 
Consulihus,  Sed  vix  dnbium  est ,  quin  legendum  sit  Constant 
tio  II 9  ut  ad  annum  referatur  GCCCXVU ,  quo  cum  Honorio  XI 
consul  fuit  iternm  Gonstantius;  nam  si  ad  annum  CCCGXX  per- 
tineret  epistola ,  quo  tertium  oonsulatum  cum  Tbeodosio.gessit 
Gonstantius,  librarius  Thêododo  IX va  Honorio  XI  commutât* 
set ,  longe  autem  credîbilius  est  pro  Con$taniio  II  scripsisse 
ConHantio  III* 

6.  Ex  bis  omnibus  nonnuUa  nobis  datur  colligere;  l^  Con- 
stantium  antequam  in  imperii  consortium  adsqîtus  fuisset,  de-> 
coratum  esse  ab  Honorio  Auguêii  titulo,  quod  alias  nulli 
unquam  riro  anle  solemnem  inaugurationem ,  id  est,  ante 
imperium  ri^numque  assumptum  contigisse  credo ,  certe  non 
memini.  2^  Eundem  Constantium  postquam  in  matrimonium 
Placidiam  duxit,  aucloritate  quadani  functum  fuisse,  quae 
ipsi  supremos  etiam  magistratus  praefectos  praetorio  et  urbi 
subdebat;  quam  imperii  vicariatum  aut  proconsulare  imperium 
non  omnino  inepte  appellare  possumus.  S**  Constantium  bac, 
qua  praepoilebat,  auctoritate  praedictam  ad  Volusianum  épis- 
loiam  Tel  ante  initum  etiam  imperium  dare  potuisse.  Quamo- 
brcm  nisi  constet  aliunde  illam  anno  CCCOXXI  scripsisse,  nihil 
penitus  actum  fuerit  a  Garnerio.  Âlqui  neque  ex  adscriptione, 
cum  illa  careat  epistola ,  neque  ex  tilulo  Imperatoriê  Constan- 
tio ibi  atlribnto  id  deduci  potest,  ut  supra  observatum  est* 
Restât  ergo,  ut  ex  persona  illius,  ad  quem  mittitur  epistola, 
tempus,  quo  scripta  est,  eruamus.  Igilur  Volusianus  urbis 
praefecluram  accepit  anno  ejusdem  urbis  ôôCLXX  teste  Rutilio 
Numatiano  lib.  I.  lliner.,  ubi  Volusianum  sibi  proxime  in  ea 


(  170  ) 

proefeclura  successive  affirmât.  Roiiiius  aulem  eam  admiriU- 
Iravit  anno  arbts  o^^LXIX ,  qaod  ipse  hoc  distîcho  lestatar  : 

QusiDTw  ted«eiet  denii  et  mîUft  peractU 
Annos  praeteres  jam  Ubi  dodus  est. 

Urbiê  huDC  aimuni  cam  aerae  ChrisUanae  ubqo  CCCCXVII 
coDJuDgit  Panvinius.  Qoare  si  anno  insequente  praefectorain 
urbîs  Volasianas,  profecto  eam  gessii  anno  CCCCXYIII.  Ât 
Inquies ,  in  chronologia  Panvinii ,  qui  ipsi  annus  est  Chrislî 
CCCCXVII  jusU  Dionysii  computum  est  CCCCXVI ,  quia  Pan- 
vinius ^>ocham  Christi  a  consulatu  Caesaris  et  Pauli  nume- 
rat ,  atque  adeo  recte  cardinalem  Norisium  în  Advenioria  ad 
Macedum  scripsisse  ooncludes  :  ^«91^  Rufiuê  Foluêianuê  urbi$ 
praefecturam  anno  epochae  Chrisiianae  il 7.  Nec  vacat,  Dec 
juTat  examinare ,  quam  de  urbis  conditu  opinioneiii  Numatia- 
nus  seeatus  fuerit ,  neque  an  in  secundo  versu  legendum  sil 
nonuê  eat,  quasi  annus  is ,  quem  désignât ,  etiarn  tum  flueret  ; 
an  fioitfft  erai,  quod  in  edilione  Panyinii  legitur,  quodque 
annum  jam  exactum  signiGcat.  Satis  est ,  ut  ex  Numatiani  auc- 
torîtate  statuamus  proxime  post  ipsum  urbis  praefeciuram  te- 
nuisse  Yolusianum.  Nam  cum  ex  Leg.  IV  de  HahitUy  quanti 
opariei  Cod.  Theod,  constet  die  XII  decemb.  anni  CCCCXVI 
eam  praefecturam  Probianum  administrasse ,  praefectura  Vo- 
lusiani  neqnivit  non  incidere  in  annum  CCCCXYIII ,  quando 
quidem  in  ter  ipsum  et  Probianum  médius  fuit  Numatianus. 
Kaque  deceptus  est  cardinalis  doctissimus,  et  praefectura  Yo- 
lusiani  adiîganda  est  anno  aerae  vulgaris  CCCCXYIII.  Cum 
ergo  a  die  XXX  aprilis  ejusdem  anni  constitutiones  atque  edicta 
in  Pelagium  et  Caelestium  ab  Honorio  Augusto  et  a  praefecto 
Praetorio  promulgarî  caepta  fuissent ,  et  praefectus  urbi  Vola- 
sianus  negligenter  nimis  sanctiones  principis  contra  fidei  per- 
duelles  executioni  mandaret ,  Constantius  severa  eum  censuit 
correctione  admonendum ,  quod  fecit  missa  ad  eum  epistola , 
de  qua  sermo  est. 


(  171  ) 

7.  Ex  quibus  liquido  consequitur  nullum  aliud  esse  funda* 
iDeotum ,  ut  hujusmodi  epistola  scrîpta  fuisse  dicaiur  anno 
GCCGXXI ,  quant  quod  iu  ipsins  titulo  imperatoris  nomen  Cou* 
stautio  defertur.  Caelerum  ut  eam  in  annum  CCCCXYUI  re» 
feramus,  suadet  I®  praefectura  Volusiani,  quam  hoc  anno  ad* 
mînistrasse  modo  demonstratum  est;  anuo  autem  CCCCXrXI, 
eam  gessisse  nusquam  alias,  quod  ego  sciam,  prodttum  esti 
U^9  Quod  iasignita  non  sii  epistola  oominibus  aliorum  Au^ 
gustorum ,  saltem  Honorii ,  cum  in  epistola  ejusdem  Honorli 
ad  Aurelium  Carthaginensem  episoopum  de  iisdem ,  Pelagio  et 
Caelestioscripta  Theodosii  nomen  expressum  sit;  III*.  Id  ipsum 
suadet  edictum  Volusiani ,  in  quo  ista  leguntur  :  ffacienuê 
Caehêtium  divinae  fidei  ei  quietiê  publicae  turbatorem^  judicUiy 
arnica  reUf  $eerêia  tnbduserunt.  Jam  lege$  eijamedieta  perse^ 
qneniurabêentemf  etc.  HaecVolusianns  ediceret  anno  post  quam 
sententia  in  Caelestium  lata  est;  IV».  Editum  jam,  an  non 
potius  olim  J0I9»  in  hune  diyinae  fidei  et  quietis  publicae  per«- 
turbatorem  edicta  jaculata  fuisse  diceret  Volusianus ,  si  edii>- 
tum  suum  anno  CCXfJLXl  proponeret? 

8.  Enim  vero  res ,  ut  ego  existimo ,  ila  se  habuit.  Ab  octobri 
anni  CCCCXVII  ad  Majum  insequentis  anni  CCCCXVIII  plurimis 
grovissimîsque  inter  apo9tolicam  sedem  (  ut  refert  Augustinus 
lib.  II ,  ad  Bonif.  cap.  3  )  e/  ^froê  eptêcopoê  curreniibuê  ei  fie- 
curreniibuê  êcn'ptU  eccli$ia$ticù;  tandem  Zosimus  Papa ,  quaa- 
tumvis  eo  usque  lenius  cum  Caelestio  se  gessisset ,  rursus  in 
examen  vocare,  severiusque  causam  illius  dijudicarc  constiluit. 
Ergo  cum  ejuê  (addit  ibidem  Augustinus)  prae$entia  poêceretur^ 
ut  oertii  ac  dilttcidiê  retponsionibuê  vel  aêtniia  kominù ,  vel 
eorrectio  diluceêceret  j  ei  nuili  ambtgua  rémanent  y  $e  eublraxii 
et  negavit  esamini,  Haec  Augustinus.  Eadem  Marius  Mercator 
narrât  in  Commonit. ,  illud  expresse  adnotans,  quod  Caelestius 
huic  indictae  a  Zosimo  audienHae  pleniori  non  êolum  non  adfuity 
eedeiiam  ex  Rotnana  urbeprofugii.  Dum  haec  geruntur,  deven^ 
tum  est  ad  diem  XXX  aprilis  anni  CCCCXVIII ,  quo  Honorîus 
Augustus  constituUonem  edidit  adversus  Pelagium  et  Caeles- 


(  172) 

tium,  quoi  urbe  pelli  cum  caeterb  •ecUtoribus  jubet*  CooêU* 
tutionem  ImperaUurU  conteculum  est  edîcUioi  praefecti  Prae- 
toris  praecipKQt,  nt  Pelagiuê  atque  CaeUêtiuê  venerabiii  nrbe 
êummoU  bomorum  concilio  mulctareniur.  Aberat  tuDC  Roma 
Pidagîus;  aUainen  quia  erroris  magisler  et  sacrilegae  sectae 
auctor  babebatur ,  in  eaia  etîam  coosUtutiones  principuin  el 
edicta  praefectorom  animadverlebaiit;  et  ne  illi  ad  urbem 
^M^cedere  futurû  temporibus  lioeret,  ab  ea  non  secus  a«  ai 
praesens  esset ,  pelli  ipsum  jubent.  At  Yolusîani  edictum  Cae^ 
leatîum  solum  petit,  et  exinde  non  iemere  colligimus  editam 
illud  fuisse  eodem  anno  CCCCXVIII  aliquod  post  tempos,  qnam 
promul^ta  fuit  Imperatoris  constitutio,  quia  dubium  erat  an 
CaetoiUus  urbem  reliquisset ,  Constautiusque  autsuspicabator  , 
-aut  certe  cognoverat  Romae  delitescere.  Porro  Gamerins 
Dissert,  de  Auctoribus  et  Defens.  haeresis  Pelag.  cap.  5  dîsertis 
verbis  scripsit  :  Caelettitun  vel  re  tpêa  non  profugùêe  urbe , 
cum  $9Judicio  êubduxit ,  sed  apud  patentée  praeêertim  femimaM 
iatuùêe  vel  in  urbem  poetquam  detanuit  tempestas ,  eecurum  re-- 
diiêsef  connivente  urbie  Praefecio.  Si  ergo  Caelestius  ab  urbe 
non  discessit  conslitutionis  Honorii  in  eum  promulgata  metu  , 
vel  etiamsi  ad  tempus  aufugit ,  ubi  primum  tes%  dédit  occasio, 
in  eam  iterum  irrepit  ;  quis  negat  ante  annum  CCCCXIX  id  est 
anno  CCCCKVHI  desiderare  potuisse  praefecti  nrbis  in  tanta 
peste  ab  ea  arcenda  diligentiom? 

9.  Sane  quae  hucusque  dicta  sont,  quam  veri  simillima  sint, 
quantoque  probabilius  anno  GGCCXYIH  quam  CCCCXXI  ad- 
scribi  queant,  nemo,  qui  ea  pensiculate  consideret,  non  ag^ 
noscet.  lia  ut  si  in  epistola  adjectum  Gonstantio  Imperatorie 
nomen  non  legeretur ,  nemo  opinor,  anno  CCCCXXI  eam  un* 
quam  adjudicandam  existimasset.  At  quis  non  videt  /ntpem- 
Joris  titulum  apponi  potuisse  a  librario,  ut  sctremus  ,  quisnam 
esset  auctor  illius  epistolae,  sicut  eadem  de  causa  in  ejus 
fronte  adjecta  sunt  illa  pairie  P^alentiniani  Mugueti  III? 
Porro  Photius  cum  de  scriptis  principum  adversus  Pelagianos 
dgitcod.  58.  Theodosium  et  Honorium  imperalores  appellat, 


(  173  ) 

CoDStantium  vero  non  ita.  Igitur  ab  ea  epistola,  ut  Constantium 
usque  ad  aanam  CCCCXX[  vitam  duxisse  credamus,  dubiun^ 
admodum,  ne  dicam  futile,  argumentum  desumilur.  Efficacius 
multo  efformare  possumus  ex  consulatu ,  quem  idem  Constan- 
tins  gessjt  anno  CCGCXX ,  ut  eodem  anno  ad  imperii  fastigium 
ascendisse  incunctanter  asseramus.  Id  enim  alias  non  semel 
factum  fuisse  scicnus ,  et  de  alto  yero  testatur  Spartianus ,  quod 
quia  depuiatuê  erai  itnperio^  tterum  Consul  dengnatuê  est. 
Itaque  cum  Honorius  Constantium  anno  CGCCXX  ,  Augustum 
nuncupare  decrevisset,  in  eundem  hune  annutn  consulem  de- 
signavit,  ut  in  kal.  jan.  et  consul  et  imperator  procederet. 
Verum  obnitente  Theodosio ,  qui  Constantium  in  regni  socie- 
tatem  assumere  recusabat,  atque  euntibus  hinc  illinc  et  re- 
deuntibus  nunciis  res  protacta  est  ad  diem  usque  VI  ante  Id< 
Febr.quo  omnispe  abrupta  obtinendi  a  Theodosio  consensus, 
absque  eo  Constantius  Âuguslus  factus  est  eo  anno  CCCCXX. 
Hinc  in  Orientem  ,  cui  Theodosius  imperabat,  Constantii  irae; 
hinc  in  ipsum  meditata  expeditio.  Extat  apud  Grut.  p.  449, 
n?  7  lapis ,  in  quo  iegitur ,  Honorium ,  Theodosium  et  Constan- 
tium Augustos  jussisse  statuam  Petronio  Maximo,  praefecto 
Urbis  constitui.  Praefecturam  antem  urbis  gessisse  Maximum 
anno  420  opinantur  viri  doctissimi  ipsique  directam  fuisse  au- 
tumant  legemVl  de  legii.  haeredit,  quae  lata  est  V  kal.  octob. 
eodem  anno  4â0.  Nam  licet  inscripta  sit  Maximo  P.  P. ,  at  illo 
anno  420  Palladium  non  vero  Maximum  P.  P.  fuisse  constat. 
Quapropter  subscriptionem  eam  corrigunt  leguntque  Maximo 
P*  U.  Ex  his  ergo  concludimus  Constantium,  si  renunciatus 
fuit  Augustus  mense  febr. ,  ut  ait  Theophanes ,  non  alio  quam 
febr.  anni  420  renunciatum  fuisse  eodemquc  anno  post  6  im^ 
perii  menses  inleriisse. 

Nota  XXXF,  p.  69. 

1 .  Salvianus ,  lib.  Vil  de  Gubérn.  Dei ,  agens  de  praelio  quod 
Castinus  cum  Wandalis  commisit ,  ait  :  Jd  ^andalos  cum  in 


(  174) 

Htêpania  $Uoê  noêira  paré  pergerei  ^  ianiamque  ad  debellamdos 
90$  praeêumplionis  fiduciam  ferrai ,  quaniam  proxime  ad  Goihot 
(  bellum  înouit  TolosaDum,  de  quo  Idatius  anno  4S9  )  parisu^ 
perbiae  faêin,  pari  exiiu  corrmeruni,  Haec  prima  causa  infeli^ 
cilatis  illius  pugoae ,  detpectus  bosiium  et  propriarum  virtum 
ConfideDlia.  SecuDdam  adaolat  Prosper  sub  Consulibus  bajus 
anni  CCCCXXII;  Caêiinus,  inquit,  Bonifacium  virum  heUids 
ariibuê  praêclarum  inepio  et  injurioio  imperio  ah  expeditionU 
êuae  êocieiate  avertit;  nam  ilie  pericuiosum  atqite  indignutn  ra- 
tuê  êêqui  quem  diêcordem  êuperbientemque  expertuê  eiset,  ede- 
riter  êê  ad  portum  urbis  atque  inde  ad  Africain  proripuit.  Ita 
Casiînus  dum  Bonifacium  a  se  avertit ,  ab  boslibas  sapcratus 
et  vîctus  est.  Alter  Prosper  ad  aunura  YIII  Theodosii  XX  fere 
millia  Romanorum  a  Wandalis  occisa  fuisse  a£Brmat. 

2.  Idatius  silenlio  praeleriit  Bonifacium  ium  temporis  in 
Hispania  fuisse  ex  eaque  in  Italiam  properasse.  Attamen  ipse 
cum  Prospero  ex  Italia  in  Africam  Bonifacium  contendisse  les- 
tantur.  Nimirum  in  Africam  tandem  rediit ,  unde  Honorii  jussu 
ad  bellum  sub  Castino  gerendum  in  Hispaniam  venerat,  Ita  ex 
epist.  D.  Aug.  ("olim  70)  colligo  ;  qui  praeterea  Bonifacium  hoc 
tempore ,  defunclà  uxore,  secundam  extra  Africam  eamqne 
Arianam  duxisse  refert.  At  cognalam  eam  fuisse  régis  Gaiserici, 
ut  ait  Baronius ,  neque  Augustinus  innuit,  nomenque  multeris 
renuit ,  quod  fuit  Pelagia. 

Nota  XXX FI,  p.  70. 

Cum  ex  Fastis  Idatii  nostri  (  quidquid  reclamet  Pagîus  )  li- 
quido  constet  eum  non  ignorasse  Uonorium  ante  annum  414 
Tita  functum  esse,  atque  adeo  XXX  imperii  annum  non  atti- 
gisse;  cur  triginta  principatus  illi  annos  tribuit  et  sub  anno 
CCCCXXIY  mortemejus  ac  Tricennalia  consignât?  Si  vefacmen- 
ter  non  ego  fallor,  Idatius  cum  animadverteret  epocham  im- 
peratorum  mensuram  esse  aliarum ,  Abrabamiticae  nimirum  , 
et  Olympiadicae,  quas  non  singulis,  ut  Imperatoriam  annis , 


C  175) 

sed  decimo  quoque  Abrahamiticam ,  quarto  quoque  Olympia* 
dicam  tantum  solilus  sît  exprimere ,  Dullam  putayit  faciendam 
sibi  esse  io  chronicoannorum  imperatoriorum  interruplionein^ 
ne  notis  hujusmodi  aDOorum  deûcienlibus  Abrahamiticoram 
et  OlympiadicorunQ  cunclaeque  chronologiae  ratio  perturbare- 
tur;  ut  sane  turbata  est  infra  ab  anno  Leonis  Vlll,  postquam 
Idatius  narrationeiD  suam  non  digessit,  nec  partitusest  adno* 
tato  quolibet  imperii  ineunte  anno.  Id  autem  ut  praecaveret 
Idatius,  interregnorura  tempus  his  principibus,  qui  praeces- 
serunt,  adscripsit.  Quod  infra  in  Avito  demonstrabo.  Igitur 
Idatius  Honorio  adjudicans  interregni  tempus ,  quod  inter  ip- 
fium  et  Valentinianum  IH  fuit,  imperium  ejus  ad  triginta  us- 
que  annos  produxit  ;  et  cum  ad  extremumpervenit,  Tricenna- 
lia  illius  mortemque  enunciavit  ;  ne  cuiquam  absonum  videretur 
exhiberi  a  se  Honorium  Tricennalia  ante  trigesimum  regni 
annum  celebrantem  et  imperium  post  ipsam  etiam  morlem  ad- 
mînistrantem. 

Nota  XXXFIIy  p.  70. 

Theodosius  Arcadii  ûlius  anno  aerae  Cbristianae  CGCCXXV, 
cui  Idatius  in  chronico  imperii  ejus  annum  I  adneclit ,  aetatis 
procul  dubio  agebatXXiV,  alque  hune  non  autem  XXVI  desi- 
gnavit  isto  loco  Idatius.  Relegequae  dicta  sunt  nota  16.  Utro- 
bique  ergo  tum  hic  tum  ad  annum  CCCCI  Idatius  a  librariis 
depravatus  est.  Quare  non  erat  cur  Pagiusad  annum  CCCCXX  VIII, 
ut  nota  praeccdentî  observabam ,  ex  hoc  librariorum  errato  in 
annis  Theodosii  describendis  et  ex  morte  Honorii  ab  Idatio  sub 
anno  illius  XXX  ,  id  est,  CCCCXXIV  aerae  vulgaris  commemo- 
rala  ,eum  quasi  parum  accuratum  in  romana  historia  scribenda 
illiusque  imperitum  accusaret.  Potiori  jure  Pagius  ipse  corri- 
gendus  infra  veniet;  quia  ad  annum  CCCCXLVIU  ti?  13  sui 
immemor  Idatio  imponit  auspicatum  esse  annos  regni  Theo- 
dosii ab  Oclobri  anni  CCCCXXIU  cum  ex  annis,  quos  tribuit 
Honorio  quoque ,  quod  ei  tribuat ,  carpit  memorato  anno  428 


(  J76) 

Pagiu8  maDifesUMÎme  dediiealur  aonuin  I  Theodosiî  anno  aerae 
vulgaria  CCCCXXV  eum  iUigavisae. 

JVoiaXXXriII,p.li. 

OI]rinpiodoru8  non  Gaesarîs  aed  Nobilissîmi  titulum  Cooataii- 
tinopoH  accepisse  Valentînianumscribit;  Caesarem  veroThes- 
aalonicae  factum  ipae  Olympiodonis  atque  etiam  Phîlostorgias 
tradunt.  Porro  ValentioiaDUS  Nobilissinû  Placidîa  vero  Aaguatî 
Utulis  decorati  aotea  fuerant;  utrique  lameii  ïheodosius  cod- 
ferre  honores  istos  voluisse  videlur;  quia  in  principatus  aocie- 
talem  ipse  Constanlium  admittere  noluerat ,  ex  quo  in  uxorem 
Placidiam  et  (ilium  Valentinianum  haec  prius  décora  proma- 
naverant.  Lex  XIV  de  Muril  et  Gtfnaec.  Cod.  Theod.  die  XVI 
octob.  anni  424  lata  Valentinianum  Caesarem  vocat.  Sed  lex 
eod.  Cod.  XKXtlI  de  Annona  et  Tributisy  quae  sex  anle  dies 
édita  fuerat,  Theodosiî  solius  nomen  praefert.  Hinc  inferre 
utcumque  licet  aliquo  ex  îllis  sex  diebus ,  qui  a  X  ad  XVI  octob. 
ejusdem  anni  CCCCXXIV  excurrerunt,  Valentinianum  Caesa-^ 
rem  renunciatum  fuisse. 

NotaXXXlX,p.1\. 

Joannem  tyrannum  Aquilejae  necatum  fuisse  affirmât  Pht-^ 
lostorgius  lib.  XIL  Quod  quidem  dubitandum  non  esse  asseye*- 
rat  Pagius  ad  annum  CCCCXXV  n^  4  ;  quia  Idalius ,  qui  Raven- 
nae  Joannem  supplicio  affectum  fuisse  tradit ,  de  rebmê  estra 
Hispaniam,  înquit  Pagius ,  parum  edoctuê  fuit.  At  Phîlostor- 
giusnequidem  de  rébus  in  Grnecia  aclitatisconscium  scse  pro- 
dit  eodem  loco  ;  du  m  ibidem  Placidiam  scribit  et  Valentinianum 
post  obitum  Honorii  ex  Italia  Byzantium  profugisse.  Atqui 
Placidia  jàugusta  a  fratre  Honerio  pu/sa  ad  Orientem  cum  Ho^ 
noria  (sic  enim  lege ,  non  Honorio ,  feminae  significatu  ,  quod 
improbabiliter  docet  aHcubiNorisius)e/f^ii/!eii/tiitaiio/€/fûpro- 
fecta  fuit ,  ut  narrât  Prosper  sub  Consulibos  Mariniano  et  As- 
depiodoto;  eademque  tradunt  Cassiodorus  et  auctor  Miscellae 


C  177  ) 

omniumque  fusissime  Olympiodorus.  Idatio  igitur  magis  quam 
Philostorgîo  Gdem  adhibere  oportet;  Joanneinque  neci  Raven- 
nae  datum  credam  y  quandocunque  quHus  melior  auctor  quam 
Philostorgius  Aquilejae  occisum  testetur. 

Nota  XLy  p.  71. 

Faleniinianus  junior  apud  Ravennam  factus  est  Imperator  : 
scribit  Marcellinus  îd  chronico  sub  Consulibus  anoo  CCCCXXV. 
Bomae  Augustus  appeilatur,  ait  Idatius,  cui  Olympiodoruspraei- 
verat  dum  in  fine  historiae  suae  scripsit  :  Caeso  Joanne  Ty- 
ranno^  Helion  Magiêter  et  Patricius  Bomatn  intHiêit,  omnibus- 
que  eo  confluentibus  Falentinianumjam  septennem  veste  induit 
imperatona,  Septimum  annum  inierat  Yalentioianus  secuoda 
die  Julii  hujus  annî.  Qaapropter  septeDoem  eu  m  tuDC  fuisse 
non  ita  intelligas ,  quasi  septimum  jam  tum  explevisset  annum. 
Die  VI II  octob.  hujus  anni  CCCCXXV  nondum  Augustum  re- 
nunciatum  fuisse  Valentinianum,  indicio  est  lexXLVIlde  Episc. 
EccL  et  Cler.  Cod.  Theod.  in  qua  ea  die  Caesar  appellatur. 
Verumtamen  decimo  quinto  post  die,  id  est,  XXHI  ejusdem 
roensis  Augustus  inauguratus  esU  Ptolemeus  Silvius  in  kalen- 
dario  supra  laudato  :  JIT.  Kai,  novetnl.  natale  Fakntiniani pur- 
puras etc.  Eadem  die,  qua  Romae  imperatoriam  vestem  induit 
Valentinianus ,  Constantinopoli  Theodosii  decreto  Augustus 
nuncupatus  est,  ut  ex  Prospero  in  chronico  et  ex  Socrate 
lib.  VII  cap.  25,  colligitur  ;  namque  in  hoc  sensu  verba  Socràtis 
accipieoda  sunt. 

Nota  XLl,  p.  78. 

1.  Wandalicum  in  Africa  regnum  initium  suum  sortitum  est 
mense  Majo  anni  CCCXXIX,  quod  in  scholio  adnotatum  supra. 
At  Cuperus  et  apud  ipsum  in  vita  S.  Victoris  Vitensis  XXHI , 
Chiffletius  atque  Ruinartius  Wandalorum  in  Africam  irruf)- 
tionem  ex  Prosperi  testimonio  in  chronico ,  quem  de  more 
sequitur  Cassiodorus ,   anno  CCCCXXVII  adnectunt.   Verum 

12 


(  178) 

oemo  erit,  qoi  dubitel  poUorem  in  hac  re  etêe  audoritalOB 
Idatii ,  qui  tiun  inler  W^odalet  degelMii ,  et  terlio  jâm  anoo 
episcoput  crealus  fuerat*  Quklqiiod  Protpert  chronicoD  fine- 
quenlibut  tcatei  dironologicit  meadis.  Saoe  Cupema  ipae  io 
dironoUxi  gettorum  D.  AugatUot  ad  diem  XXVIII  Augoati 
aonumque  CCCCXXVIII  haec  ait  :  Hêo  vel  mquenii  anno  ff^au* 
dali  jéfricam  îngrediuniur, 

3.  Necfefellit  magooa  viros,  ut  Pagins  ad  aonum  CCCCXXVIII 

n*  S  coDJicit ,  modua  in  annis  numerandia  ab  Idatio  uaarpatua 

(quod  quia  aaepe  iuculcat  vir  hic  dociisêtmua,  aaepe  ctiam  a 

me  refellendua  est) ,  nam  io  chronologia  Idatii  Maiua  anui 

Abrahamitici  ll.CCCCXLV  idem  ipsissimus  Mains  est  anni  Dio- 

nysiani  CCCCXXIX,  sive  annum  illum  Abrabami  numeret  ab 

octobri  aerae  communia  CCCCXXVIII,  sive  a  Januario  insequen- 

lis  anni  CCCCXXIX.  Quicunque  ergo  Wandalorum  ^ransitiim 

in  Africam  Tel  anno  Dionjsiaoo  CCCCXXVII  vel  CCCCXXVIH 

adiîgant,  non  ideo  decepti  sunt ,  quia  methodum  non  animad^ 

verterunt,  quam  in  annis  numerandis  tenet  Idatius;  sed  quia 

Idatii  testimonium  obliti  sunt,  vel  quia  despectui  habnmini. 

t.  Praeterea  exinde  eliam  factum  est ,  ut  viri  illi  doctissimi 

aibi  persuaserint  Victorem  Vitenaem  libres  suos  de  persecu- 

tione  Wandalicascribere  aggressum  fuisse  anno  CCCCLXXXVII. 

Cum  tamen  juxta  id,  quod  scribit  Idatius,  annus  sexagesimos 

Wandalici  in  Africa  regni ,  quo  se  scribere  nos  moauit  Victor, 

%n   annum  inciderit  CCCCLXXXIX ,   nam  a    CCCCXXIX  ad 

CCCCLXXXVII  non  plures  quam  LVIII  numerantur,  Sexagesi- 

>mu8  ergo,  quo  scribebat Victor ,  anous  erat  Dion jsianus 489. 

i.  Caetenim  licet  ab  anno  CCCCXXIX  regnum  Africanum 

^uspicatus  sit  Gaisericus,  attamen  a  capta  Carthagine,  id  est, 

ab  anno  CCCCXXXIX ,  numerari  vulgo  solet  ab  historicîs^  atque 

etiam  ad  eodem  Victore.  Nam  in  fine  lib.  I  Gaisericum  régnasse 

scribit  annos  XXXVII  menses  ill  (Anonymus  Augostanus  a 

Canisio  editus  addit  dies  VI) ,  quos  a  capta  Carthagine  non  an- 

tem  ab  ingressu  illius  in  Africam  numerat*  Itaque  cum  Car- 

«haginem  occupaverit  XIV  kal.  novembris  anni  CCCCXXXIX  , 


(  Ï79  ) 

ut  ad  eum  annom  asserit  Matins;  si  huic  numéro  addas  annofl 
XXXVII  mensesUIy  obiisse  Gaiscricum  colliget  an.  CGCCLXXVII 
die  XIV  kal.  febr.  aut  sexto  post  die  juxta  Aoonymum  Augusta- 
Duni. 

5.  Hiuc  corrigeodus  est  Victor  Tunensis,  qui  Gaisericuui 
decessisse  ait  Olybrio  et  Rustico  consulibus ,  qui  nomen  dede- 
runt  anno  aerae  communia  CCCCLXIV  Africani  regni  XL  anno. 
Victorem  hune  secutus  est  D.  Isidorus ,  in  que  propterea  tam 
Gaiserici,  quam  successorum  ejus  cunctae  epochae  depra- 
vatae  sunt.  Sed  baec  jam  dicere  occupayit  Florius  ad  îpsius 
Isidorî  Wandalorum  historiam. 

Nota  XLII,  p.  74. 

1.  Prosper  consulatu  Theodosii  Xlet  Valentiniani,  qui  eum 
gesserunt  anno  CCCGXXV,  j^reloê,  ait ,  nobile  oppidum  Gallia- 
rum  a  GothU  tnulta  vi  oppugnatutn  esi,  donec  imminente  Aê- 
tio^  non  impuniUreceneruni.  Unum  idemque  belium  Prosperum 
hic  Idatiumque  anno  CCCCXXX  nanrare  res  ipsa,  verbaque 
utriusque  atque  Isidori,  quem  statim  adducam,  ostendunt. 
Et  tamen  quinque  prius  annos  Prosper  quam  Idatius  illud 
consignât.  Pagius  Prospero  huic  adhaeret ,  alterumque  Pros- 
perum Pilhaeanum  ad  Idatii  sententiam  propius  accedentem 
sugiliat  ;  quia  per  haec  tempora ,  inquit ,  chronicon  ejus  quoad 
annoê  imperaiorum  valde  depravaium  es/.  Sed  id  verius  Aqui- 
tano  Prospero  objici  poterat ,  qui  per  hos  annos  belium  hoc 
Gothicum  et  transitum  Wandalorum  in  Africam  belium  insu- 
per Francicum  perturbato  nimium  ordine  describit.  Quod  ad 
rem  nunc  attinet,  mirum  est  virum  eruditissimum  Pagium 
non  animadvertisse  Aétio  eo  anno  CCCCXXV  primum  fovendae 
Joannis  tyrannidi,  deinde  Hunnis  in  Pannoniam  deducendis 
intentum,  belium  cum  Gothis  gerere  non  potuisse.  Itaque 
belium  istud  annos  quinque  Prosper  antevertit.  Finitum  au- 
tem  est  foedere  Romanos  inter  et  Gothos  inito,  datisque  a 
Gallis  régi  Theodori  obsidibus,  inter  quos  Theodorus  erat 


(180) 

Avili  propinqu us;  cujus  memiDÎt  Sidonîus  Carm.  VU,  y.  218. 

Régi  Getico  tôt  G«lIiA  ptcit 
PignorA  JQMa  dtre  ett,  inter  qoie  nobilit  obte* 
Ta,  Théodore,  Teoit,  qoem  pro  pietate  propioqiii 
BxpetU  in  mediA  pelHti  piineipit  taU, 
Tatiu,ATÎte,  fide. 

Aduo  aateni  CCGCXXV  tantae  apud  Gothos  auctoiîtalis  fuisse 
Avitum  acftate  tum  juveDem,  utpote  qui  triginta  post  auDos 
imperator  factus  est ,  non  facile  credam.  Quam  ob  rem  rursos 
Idatio  prae  Prospero  assentior. 

3.  De  eodem  hoc  bello  Isidorus  in  hist.  Gothor.  inquit  : 
Theodorus  regno  Aquitanico  non  amtenitu  pacte  Eomanae 
foeduê  récusai,  pleraque  municipia  Bomanorum  vicina  êedibus 
êutê  occupai.  Areloê  nobilissimum  Galliae  oppidum  mulia  vi 
oppugnai;  a  cujus  obsidione  itnmincnie  viriute  Aéiii,  Bomanae 
miliiioé  ducis,  non  impuniius  ahscedit.  Post  quae  haec  slalîm 
subjungit  :  Remoio  igiiur  F'aleniiniani  imperaioris  jussu  a 
poiesiaie  miliiari  Aêiioy  sic.  Atqui  Aêtius  ab  exercitu  Gallicano 
amotus  est  anno  GGGGXXXII  postquam  Bonifacio  necem  intu- 
lit.  Ex  tenore  igitur  narrationis  Isidorianae  satis  clare  dedu- 
citur  bellum  hoc  Gothicum  Aëtii  a  Galliis  remotionem  praece- 
dere  nonpotuisse  annis  septein,quotquotpraecederedebuisset, 
si  actum  fuisset  anno  GCGGXXV,  cui  illud  adnectit  Prosper. 

t.  Quae  praeterea  oppugnaverit  Theodorus  oppida  noD 
explicat  Idatîus,  imo  neque  Isidorus.  Sed  ut  Arelatem  usque 
penetraret ,  plura  in  îtinere  expugnasse  necesse  est. 

Nota  XLlll,  p.  74. 

Felicis  necem  anno  GCGGXXX  adiigat  Prosper  haec  consulatu 
Theodosii  XIII  et  III  Valentiniani  scribens  :  Aêiius  Felicem  cum 
usore  sua  Padusia  ei  Gramutium  Diaconum  cas  insidiari  sihi 
cum  praesensisssi ,  inieremù,  Eundem  Felicem  nefarium  fuitee 
hominem ,  prodiderat  alias  ipse  Prosper  ad  annum  GCGGXXVI 
consulibus  Theodosio  XII  et  Yalentiniano  II  inquiens  :  Palro^ 


(  181  ) 

cluê  JreiaUntis  epiêcopuê  a  Tribune  quodam  barbaro  muliis 
vuineribuê  hniatuê  occidiiur.  Quod  faeinuf  ad  occuliam  jussio- 
nem  Feliciê  magisiri  militum  referebaiur,  Cujuê  impulsu  credi- 
iua  egt  eiiam  Tituê  diaconuê ,  vir  $anciu$  Romae  peeunias  pau- 
peribuê  disiribttenê,  interfecêuê.  Vidés ,  leetor,  quam  jure 
merilo  flagitior4iin  scolerumque  vindex  Deus  Aêtii  ininîsterîo 
ÎD  Felicem  animadverlcrit  !  Sed  et  observa ,  quae  de  Titi  nece 
narrât  Prosper;  creditum  fuisse  testatur  auctorem  impiae 
caedis  illius  eundem  huoc  Felicem  fuisse,  qui  non  Gothus  sed 
Roraanus  aut  Gallus  erat ,  ut  Yuit  Pag^us  ad  annum  428  n®  1 . 
Tribunum  autem  barbarum  Patroclum  iuterfecisse ,  testatur 
sane  Prosper.  De  interfectore  vero  Titi  penitus  tacet.  Et  taioen 
de  hac  Titi  coede  ea  narrantur  (et  quidem  ubi  minime  opor- 
tebat)  quae  supra  nota  XX  perstrinxi. 

Noia  XLIF,  p.  74- 

1  •  Expeditioncm ,  quam  Idatius  egisse  ait  Aêtium  in  Galliis 
adversus  Francos  anno  CCCCXXXI ,  Prosper  adscribit  anno 
CCCCXXVll  ;  dein  sub  consulibus  Felice  et  Tauro  ait  :  MUuê, 
tnuiiiê  Francis  caesiê,  quam  occupaverani  propinquam  Rheno 
partem  recipit  GaUiarum*  In  hoc  dissidio  satius  est,  ut  Idatio 
assentiamur ,  quam  Prospero  ;  siquidem  Idatius  tum  cum  Aétio 
in  Galliis  erat,  nec  nisi  finito  hoc  belle  anno  CCCCXXXI!  ab 
Aëtio  recessit  in  palriam  rediturus.  Clarissima  Idatii  verba 
exhibet  chronicon  annis  41 1  et  4S2.  Quidquod  expeditioncm 
hanc  Aêtii  altero  post  Wandalorum  in  Africam  transfretatio- 
nem  anno  Prosper  ipse  commémorât.  Wandali  autem  in  Afri- 
cam transmiserunt  anno  429.  Qut  ergo  Francicum  illud  belium 
confici  anno  428  potuit?  Sed  ut  supra  animadverti,  et  obser- 
vare  quilibet  poterit ,  chronologia  in  Prospero  valde  per  hos 
annos  deprayata  est.  Franci  tum  ab  Aêtio  debellati  in  geni- 
talem  Nicrum  relusi  sunt.  Illinc  anno  CCCCL  aut  CCCCLI  in 
Galliam  cum  Attila  irruerunt,  Sidonio  teste  Carm.  VII  v.  S25. 
Quapropter  nescio  quid  Aegidium  Voechtium  a  Papcbrochio 


(  18«) 

relatum  ïa  Appendice  II  ad  Ezegesîm  de  episcopis  TiingrcDsi- 
bu8  tom.  !¥•  SS.  Majî  n®  105  impolerît,  ut  contra  auctoritatem 
Prospert  et  Sidonii  scriptonim  ejuadem  aevi  atque  GaUorum 
Francot  omnes  ab  anno  CCGCVI  aut  CCCGVII  in  Taxandriam 
vicinamqoe  Tnngriam  ad  gentiiet  8uo8  Salioa  transiisae ,  neque 
deincepi  trans  Rhenum  habitasae  affirmaret*  Neque  melîus 
alii ,  cum  diserte  Prosper  bellum  hoc  juxta  Rhenum  actnm 
fuisse  testetur,  hue  revocant,  quod  Stdonius  Carm.  Y  y»  2i!l 
de  Aêtio  et  Majoriano  cum  Clojone  Franco  deoertantibus  ca-» 
oit ,  inquiens  : 

Pott  tempore  parvo 
PagnaitU  pariter,  Fraacas,  qua  Clojo  patentes 
Altrebatum  terrât  pervaserat. 

Quid  Attrebates  ad  Rhenum? 

3.  Praeterea  haec  de  bello  cum  Clodione  non  ad  annum 
CCGCXXVH  aut  CCCCXXXI,  neque  ad  CGCCXXXVII,  ut  toléra- 
bilius  aberravit  Yalesius,  pertinent;  sed  ad  annum  circiter 
CCCCXLVfl  spectant.  Aam  qui  poiuii  (inquit  Sirmondus  ad 
hune  Sidonii  locum)  Majorianus  bello  adeêse  (anno  CCCCXXYIII) 
ei  tam  acriter  dimicare ,  qwi  XXX  poêt  annoê  in  êuo  eomulaiu 
(anno  C€CCLYII1)  juvenr^  erat;  ut  patet  ex  eodem  Sidonie 
ibidem  y.  524?  Accedit  auctoritas  non  omnino  contemnenda 
chronid  Yerdunensis  quod  ad  annum  446  haec  habet  :  In 
Francorum  terra  reges  regnare  coeperunt  et  primuê  eorum 
régnât  Clodio,  Interea  tamen  Francici  scriptores  ex  laudato 
Prosperi  loco  €lodionem  anno  CCCCXXYIII ,  et  ex  Prospère 
Pithaeano  Pharamundum  anno  CCCCXYIII  yel  citius  inter 
Francos  cis  et  ultra  Rhenum  régnasse  praedicant.  Etsi  Pagius 
ad  annum  CCCCXYIII  n*.  81  de  Pbaramundo  et  ad  annum 
CCCCXXYIII  de  Clodione  sic  loquitur,  maxime  de  Pharamundo, 
ut  satis  liquido  appareat,  non  suam  sed  suorum  assertam 
vulgo  opinionem  de  initio  regni  Francici  in  Galliis  exprimere 
voluisse.  Sed  de  bis  alias  fortasse  plura. 

S.  Nunc   duo    ipsius   Pagii  lapsus   in   critica   ad  annum 


(  183) 

CCCCXXVffll  n*.  9.  corrigendi  sunt.  Alterquod  dical  Sirmondum 
oîhil  in  médium  protulissè,  quo  suam  comprobet  sentenliam 
de  Clodiaoi  beili  tempore.  Niminim  eyidens  argumentum  ab 
aetaie  Majoriaoi  detumptum  et  a  me  ipsius  Sirmoudi  verbis 
modo  productum  nihili  Pagîo  est.  Sirmondut  itaque  bellum 
illiua  annt  CCCCXXVII,  ut  yult  Prosper ,  vel  ut  rectius  observât 
Idatius  aoQO  CCCCXXXI  a  Clodiano  distinguit ,  quod  gestum 
eaae  negat  per  baec  tempora,  et  post  annum  445  ablegaU 
Rursus  de  Ciodiano  itto  belloloqui  ezistimat  non  solum  Sido- 
nium  sed  etiam  Gregorium  Turouensem ,  Sigebertum  et  cum 
bit  Anuales  Frauconim ,  atque  in  eadem  tempora  illud  reji- 
cere.  Neque  est ,  cur  Sirmondo  Pagius  objiciat ,  quod  Sido- 
nius  victosFrancos,  Sigebertus  vero  et  Annales  patriae  victores 
fuisse  praedicent  ;  nam  quando  Franci  apud  domesticos  histo- 
rioos  non  victores?  quando  non  triumpbos  agunt? 

4.  Alter  Pagii  error  est,  quod  dicat  Idatium  hoc  ioco  non 
significare  eo  Abrahami  anno  (2448,  Christi  4S2)  Francoê  vicioê 
eêsê^  sed  tantum  pacem  êo$  cum  AêHo  pepigiêie.  Et  post  pauca  : 
Ibi  Idaiiuê  ioquUur  de  priêtina  digniiate  ab  Aêiio  recuperata  ; 
quod  tamen  non  nisi  poêt  altquot  annoê  C0nitgi$$9  videbimuê. 
Uaec  Pagius,  quem  Idatius  evidentissime  refellit  ;  du  m  anno 
CCCCXXXI  inquit  :  Jdaiiuê  Epiêoopuê  ad  AëUum  ducem,  qui 
expêdiiionem  agebat  in  Galliiê ,  êuscepii  legatianem.  Statimque 
anno  CCCCXXXII  subjungit  :  Superatis  per  Aétium  in  cerfa^ 
mine  Ftxmcis,  et  in  pace  euêceptiê^  Ceneoriuê  comeê  legatue 
miititur  ad  Suevoê ,  eupradicio  secum  Idaiio  redeunte.  Quam- 
nam  ergoagebat  Aétius  expeditionem  in  Galliisanno  CCCCXXXI 
nisi  quae  insequenti  anno  finita  est,  superatis  per  ipsum 
Francis  et  in  pace  susceptis?  Sed  taedet  in  bis  diutius  immo- 
rari.  Tantum  in  fine  duo  moneo.  Alterum  Idatium  barum 
rerum  testem  fuisse  oculatum  et  ideo  periculum  nuUumest, 
nec  suspicio  quidem,  quod  eas  extra  locum  et  tempus  referai 
Alterum  de  pristina  dignitate  ab  Aëtio  recuperata  nullum  per 
cos  annos  Idatium  verbum  facere. 


(  1«4) 

Noia  XLV,  p.  75. 

De  BoniCado,  eommentarii  vice,  haec  io  nonoulla  Idalii  loca 
ex  AugustiDo,  Prospero,  Olympiodoro  et  aliis  summattm  ex- 
cerpla  accipe.  Boaifacius,  Thrax  geoere,  belli  pacisque  arlibus 
ÎDsignis ,  a  Castiao  maie  habitus  ex  bello  Hûpanieofti  contra 
Wandaloa  anoo  CCCCXXIl  io  aulam  Honorii  Augusti ,  et  inde 
in  Africain  transiil.   Post  Honorii  mortem  proyiDciain  banc 
contra  Joannis  t jrannidem  tribunua  tune  militum  défendit , 
Placidiaeque  et  Valentiniano  filio  servavit.  Exinde  Placidia, 
quia  aibi  (idissimum  Bonifacium  ubique  experta  fuerat,  comî- 
tiva  domesticorum  atque  Africae  honestatum  eidem  provincîae 
praefecit,  quod  Aètius  lulit  aegerrime.  flaque  ut  PUcîdiae 
suspectum  redderet  Bonifacium ,  eum  apud  ipaam  ooepit  cri- 
minari,  regno  inhiare  dictitana;  etaiquidem  abAfrica  reyoca- 
retur,  non  pariturum.  Simulque  ad  Bonifacium  scribît,  Piaci* 
diam  ipsi  insidias  struere  »  quarum  hoc  ei  erit  indicium ,  fore 
ut  abaque  uUa  causa  aubito  ad  palatium  acciretur.  Uis  artibus 
Placidia  et  Bonifacio  circumventis ,  illa  Bonifacium  ex  Africa 
venire  ad  se  jubet;  Bonifacius  vero  yenire  abnuit.  Quare  per- 
dueUionis  danmatus ,  cum  bellum  in  publico  nomine  indice- 
relur,  Wandaiosex  Hispania,  ut  sibi  auxilio  essent,  adyocayit* 
Verum  detectis  postea  Aëtii  dolis  abstersisque  suspicionibus , 
quae  Placidiam  a  Bonifacio ,  et  Bonifacium  a  Placidia  averte- 
rant ,  Bonifacius  quidem  nibil  non  egil ,  ut  Wandalos  ab  Africa 
removeret  (quamquam  omnia  frustra  fuerunt),  Pladdiae ,  vero 
jussu  in  aemulationem  Aêtii  et  totins  orbis  (ut  ait  Prosper  ad 
annum  CCCCXXXil)  /Nice  etconfeiêione  (an  consensione  ?}  mira- 
bili  Bonifacius  ah  Africa  ad  lialiam  in  urbem  venit^  accepta 
¥agisiri  militum  dignitate.  Aëtius  acrioribus  proptereainvidiae 
stimulis  agilalus ,  Bonifacium  breviore  telo  instructum  Ion- 
giore  ipse  aggreditur  vulneratque.  Hinc  tertio   post  mense 
Bonifacius  ex  vulnere  moriens  uxorem  suam  valde  locupleteaa, 
ut  nulli  nisi  Aëtio  nubal ,  monet.  Ubi  observa  Aëlium  tuDC 
sine  uxore  fuisse  ]  namque  alias  importuna  esset  et  inoffîciosa 


(  185  ) 

Bonifacii  de  nupliis  cuin  Aëlio  contrahendis  ad  uzorein  admo- 
nilio.  Si  tamen  Aëlio  nupsit,  atque  illa  Gaudeolii  maler  est , 
de  qua  loquitur  Sidonius  Carm.  V  versu  205,  ex  Gothica  pro- 
fecto  gentefuit,  non  ex  Wandalica.  Quamquam  Pelagiae  nomen 
(quod  Bonifacii  uxorem  habuisse  prodidit  Marcellinus)  neu- 
trum  soDat,  et  extra  Gothos  et  Wandalos  Ariaoam,  quam 
duceret,  invenire  potuit  Bonifacîus.  Id  autem  ex  Prisco  et 
Gassiodoro  constat  Aêtium  alium  habuisse  ûlium  nomine  Car- 
pilionem  5  qui  major  Gaudcntio  erat;  nam  hic  apud  Sidonium 
parvuê  Gaudentius  a  matre  dicitur  eo  tempore,  quô  Carpilio 
legationem  jam  obierat  ad  Attilam.  Quare  si  Carpilio  nondum 
morluus  erat ,  quando  Gaudentio  minorî  ejus  fratri  imperium 
quaerebatur  ;  quid  causae  esse  potuit ,  nisi  quod  Aëtii  uxor , 
quae  apud  Sidonium  loquitur,  maler  erat Gaudenlii  etCarpî- 
lionis  noverca.  Plura  de  Bonifacio  coUegit  Stillingus  commen- 
lario  praevio  ad  vitam  S.  Augustini  §  52. 

JVoia  XLFI,  p.  76. 

De  Aëtiopost  interfeclum  ab  eo  Bonifacium  Prosper  sub  Con- 
sulibus  Aëlio  ipso  et  Valerio,  id  est  anno  CGCGXXX,  haec  Ira- 
dit  :  Aetiu»  cum ,  deposiia  poêeitaie,  in  agro  suo  degerei,  ibique 
cum  quidam  inimicuê  ejus  repentino  eum  incursu  opprimere 
tentasêety  profuguê  ad  urbem  atque  illinc  ad  Dalmaitam^ 
deinde  Pannoniam  ad  ffunnoê  pervenii^  quorum  amicitia 
ausilîoque  pacem  prinmpum  et  jus  interpolatae  potestatis 
obtinuit.  In  libro  Prosperî,  quo  utor,  pro  et  jus  quod  hic 
exhibeo ,  scriptum  est  Aëtius.  Sed  orae  libri  adscriptae  ex  ûde 
manuscriplorum  sunt,  exque  aliis  auctoribus  optimae  plu- 
resque  correcliones  et  notae ,  quas  esse  suspicor  ab  studio 
magni  Anlonii  Augustini.  Ex  ilUs  una  haec  est,  quae  expunclo 
illo  verbo  Aêtius  ea  restituit  e^^tM.  Igilur  ex  descriptis  Pros- 
peri  verbis  nemo  non  videt  Aëtium,  interfecto  Bonifacio  iram 
principum  melucntem  palatium  reliquisse.  Ubi  Sebastianus 
Bonifacio  succedens ,  lamdiu  ibidem  permansit  quamdiu  abfuît 


(  186) 

Aêtîut.  Ai  hic  anno  CCCCXXXIII  ad  aubm  revenus,  Patrtcioa- 
que  renuncîatiM,  SebatUanum  panlo  post  aula  expulit  et  «d 
Orieolem  nayigare  coégit.  Quare  quae  Prosper  de  secessu  AéCu 
in  agruiii  fugaque  inDalmatlam  et  Paononiam  narrai,  maziHHi 
ev  parte  ad  annum  CCC€XXXIII  pertinent. 

Nda  XiriJ,  p.  77. 

1 .  Prayliam  anno  CCCCXYI  aut  initio  anni  GCCCXTII  Joanni 
in  episcopatu  Hierosolymilano  snccesaisse  ,  decessisse  vero  ante 
annum  €C€CXIX,  ejusque  in  locum  suffectum  fuisse  Juvenalem 
nota  XXX  paucis  exposui.  Igitur  doctissimus,  cui  ego  assen- 
tior,  Papebrochius  in  hist.  chronolog.  Episcop.  HieroaoL 
Praylii  mortem  anno  418  adnectit.  Clar.  vero  Pagius  in  cri- 
tica  ad  annum  429  n*.  27,  mortuum  asserit  Praylium  anno 
CCGCXXY.  Verum  neuter  quemquam  veterum  scriptomm  pre- 
ducit ,  qui  suae  sententiae  presse  clareque  suffragetur.  Quîn- 
imo  Pagius  ex  XX  Episcopatus  annis,  quos  Praylio  Nicephorum 
et  Theophanem  tribuere  fatetur ,  novem  et  ultra ,  necesse  est , 
ut  detrahat ,  et  nec  sic  quidem  computus  illius  constat.  Pape- 
brochius similiter  in  Cyrillo  scriptore  vîtae  S.  Enthymii 
(XX  januarii)  qui  Juvenalem  successorem  Praylii  anno  XLYI 
Episcopatus  obiise  tradit,  pro  XLIV  legendum  esse  ait  XL; 
namque  ita  chronologiam ,  quam  astruit ,  requirere  existimat. 
Nimirum  tam  Pagius  quam  Papebrochius,  dum  suam  quisqae 
sententiam  comprobare  conatur,  scripta  veterum  vel  refellit 
vel  corrigit;  quia  uterque  opinioni  suae  contraria  esse  çemit. 
Attamen  Papebrochii  correctio  Cyrille  adhibita  non  tam  enor- 
mis  est,  utper  sese  patet,  ac  illa  ,  quam  Pagius  Nicephoro  et 
Theophani  adhibet ,  ut  eos  in  suam  sententiam  trahat.  Quara- 
quam  hi ,  ut  verum  fatear,  severiorem  longe  merentur ,  quia 
longissime  a  veritate  aberrant.  Praeterea  ut  ad  Papebrochium 
redeam ,  facillimum  fuit  auctori  vitae  Enthymii  Cyrille  Episco- 
patum  Juvenalis  numerare  a  morte  Joannis ,  praetermisso  ex 
oblivione  Praylio.  Quem  cum  in  brevi,  id  est  ^  brevi  tempore 


(  Ï87  ) 

Episcopâlum  leouiisé  Idalius  affirmét,  illîus  teslimonio  effi^^ 
cere  potuisset  Papébrochios^  ùt  ejut  opinio,  sin  minus  certa , 
valde  tamen  probabilis  lectoribus  videretur.  Porro  Episco- 
patus  decem  annorum,  quanlum  Praylio  tribuil  Pagius,  brevis 
dici  DOD  potest.  Si  autenv  brevis  fuit,  ut  tradidit  Idatius, 
secundo  a  morte  Joannis  anno,  id  est,  CCCCXVllI  obiit;  Juve* 
nalisque  post  ipsum  electus  est  eodem  anno. 

t.  Emin.  Gird.  Norisius  PrayliumnonanteannumGCCCXXI 
obiisse  existimare  se  indicat ,  dum ,  in  bist.  Pelag*  lib,  II  cap.  4 
scribit  ab  eo  anno  (431),  qui  acceptaeaTbeodotosedis(Antio* 
chenae)  primus  numeratur,  contigîsse,  ut  Pelagius  de  sanctis 
Hierosolymorum  locis  ejiceretur.  Duo  hic  adstruit  vir  doctis- 
simus;  alterum ,  electionem  Theodoli  evenisse  anno  CGCCXXI , 
alternm ,  Pelagium  post  Theodoti  electionem  abactum  fuisse 
Hierosolymis*  Caeterum  Eusebius  Gremonensis  (ita  conjicit 
magnus  Baronius  ad  annum  417  n<*  15,  vel  si  Gremonensis  non 
est,  certe  ille  videtur  es$e ,  cujus  meminit  Hîeronymus  epistola 
nunc  ioter  Augustioianas  GGII)  Gyrillo  Alexandrino  scribens 
(apud  Baron,  ibidem)  haec  inquit  :  Quomodo  nunCf  cum  beaiae 
memoriae  Innoceniius  Pelagium ,  Caelesitumque  cutn  $uiê  capi- 
tibus  candemnavit ,   cunctiê  eoê  abfieieniibui    Orienialibus , 
Alesandrina  Ecckêia  in  communionem  receperit,  quae  9ola  H 
prima  inter  provincialeê  êuoê  taies  refutare  debuerai?  Si  nunc 
id  estquando  Innoceniius,  qui  inilioanni  GGGGXVII  decessit, 
Pelagium  damnavit  ;  Orientales  hune  abjecerunt  Syri  et  Pa- 
lestini,  annon  sero  nimis^  scilicet  post  quatuor  aut  quinque 
annos  abactus  dicitur  a  Norisio?  Quidquod  de  hac  Pelagii  e 
sanctis  locis  ejectione  snb  Gatilinae  nomine  locutus  fuisse  vide- 
tur Hieronymus  ep.  LV  ad  Riparium.   At  Hierooymus  ante 
annum  GGGGXXI  mortuus  est.  Portasse  etiam  clarius  de  ejec- 
tione Pelagii  e  sacris  locis  locutus  est  alias  Hioronymus  ,  scrip- 
tumque,  ubî  haec  narrât,  deperiit.  Plura  enim  opéra  S.  doc- 
toris  injuria  temporum  perdita  sunt. 

3.  Itaque  Praylius  Pelagium  Hierosolymis  expulit  post  sy- 
nodum  Anliochenam ,  quae  serins  quam  anno  GGGGXVII  cogi 


(  180) 

non  poiuît.  Nam  cum  Pdagius  ex  synodo  Diospolîtanâ 
natus  evasîsset  anno  415  desinente,  orthodoxi ,  qai   ipsios 
condemnationem  flagrantissimeconcupiacebant,  confeatîmliaDc 
causam  ad  A.ntiochenum  Patriarcham ,  cai  saberant  episc»>pî 
PalaesUni,  detulerunt.  Sed  importune  in  eo  reram  articulo  eve- 
nit,  ut  Alexander  epîscopns  Antiochiae  moreretur,  unde  causa 
procrastinata  est  usque  ad  electionem  TheodoU  in  aiminn 
CCCCKVII.  Gamerius  Dîssert.  H  de  Synodis  in  causa  Pelagiana 
habitis.  Synode  X  Theodotum  anno  411  Alexandre  successîsse 
existimat  sed  immerito.   Marius  Mercator  cap.  S  Commonit. 
postquam  Pelagium  Patres  Diospolitanos  delusisse  narrarit, 
continue  quid  Antiochiae  de  eo  actum  sit  commémorai,  in- 
quiens  :  Pottmodum  evidenier  deprehensut  (Pelagius)  insisien- 
iibuê  aoousaioribus  a  poêieriore  Synodo ,  eut  ianciae  memorioB 
Theodoiuê  Antiochiae  praeâedii  Epûeopuê  j  atque  detecius  a 
âandiê  quoque  et  venerabilibus  Hieroêolymorum  lociê  cet  detur- 
batuê.  Ergo  si  po^modum^  si  ineistentibus  ace^isatoribue  sci- 
licet  iisdem,  qui  in  Diospolitana  Synodo  eum  accusaverant, 
damnatus  est  a  Theodoto  ;  quis  aut  cum  Norisio  anno  ab  ea 
Synodo  quinto ,  aut  cum  Pagio  anno  octavo ,  uti  opinatnr  is 
ad  annum  CCCCXXIV  n^^.  8,  nimirum  multos  etiam  post  annos, 
quam  celeberrimum  Zosimi  decretum  totum  orbem  percnrre- 
rat,  faclum  id  fuisse  credat?  Imo  neque  Norîsium  nequePagium 
credituros  id  fuisse  existimo ,  nisi  yiri  doctissimi  in  eam  ivis- 
sent  opinionem ,  quod  Theodotus  longe  post  annum  CCCCXVII 
Antiochenam  obtiouerit  sedem. 

4.  Yerum  aliter  omnino  res  se  habet;  namque  Theodotus 
anno  isto  CCCCXVII  Antiochiae  factus  est  episcopus,  ut  in  hist. 
Patriarch.  Antioch.  praefixa  Tomo  IV  SS.  Julii,  satis  liquide 
deducit  eruditissimus  Jesuita  Boschius;  ejusque  opinie  lau- 
date  Mercateris  testimonio  adjunctisque  Eusebii  verbis  supra 
descriptis  maxime  comprobatur.  Cum  enim  Euscbius  solius 
lonocentii  rescriptum  meminerit,  nulla  recentieris  alicujus 
decreti  (puta  Zosimi)  facta  commemoratione ,  profecto  gravis- 
simum  nebis  praebet  fundamenlum ,  ut  credamus  epistolam 


(189  ) 

illam  missam  ad  Cyrillum  fuisse  eodem  anna  CCCCXViL  At 
quid  ego  moror?  lidem  Emin.  Morisius  ac  Pagius  (lege  hune  ad 
eum  aDDum  n^  9)  hoc  ipsum  fatentur,  scilicet  eas  Eusebii 
Hueras  scriptas  fuisse  initio  ponliûcalus  Zosimi ,  quem  eodem 
anno  417*  die  XYIII  Marlii  consecratum  fuisse  tradit  ibidem 
Pagius  n**  12.  Cum  ergo  Pelagius  ex  sacris  Hierosolymorum 
locis  exturbatus  fuerit  auctoritate  synodi  Antiochenae ,  in  qua 
sederunt  Theodotus  et  Praylius  ;  namque  id  etiam  de  Praylio 
testari  videtur  Mercator ,  qui  post  laudata  ipsius  supra  verba 
haec  slatim  adjicit  :  Quod  (ejectionem  Pelagii  a  sanctis  locis 
Hierosolymorum)  ejusdem  5.  Theodoii  ad  reverendiêsimum 
urbis  Romae  Episcopum  et  sanctae  memoriae  Praylii  Hiero$o* 
ly mitant  Epiêcopi  misêa  scripta  testantur;  annon  ex  his  omni- 
bus liquido  colligilur  V  Synodum  Antiochenam  faabitam 
fuisse  anno  CCCCXYII ,  non  autem  post  annum  CCGGXXI. 
2°  Theodotum  jam  tum  Antiochiae  Episcopum  factum  fuisse, 
uti  contra  quam  opinantur  Norisius  et  Pagius ,  propugnat  Bos^ 
cfaius.  S®  Pelagium ,  etiam  si  post  electîonem  Theodoii  Hiero^ 
solymis  expuisus  fuerit  a  Praylio,  Prayliusquee  vivis  excesserit 
yel  in  fine  anni  CCCCXYlll  vel  initio  insequentis,  ab  eo  prorsus 
expelli  potuisse  ,  et  re  ipsa  expulsum  fuisse  anno  CCCCXVll , 
non  autem  post  annum  CCCCXXl ,  uti  contendunt  Norisius  et 
PagiuSi  existimantes  Praylium  eo  anno  oondum  obiisse. 

5.  At  constat ,  inquies  ,  Praylium  propensiore  in  Pelagium 
animo  fuisse  initio  Episcopatus ,  et  pro  eo  tum  ad  Innocenlium 
Papam  litteras  dédisse.  Quo  itaque  pacto  fieri  potuit ,  ut  tam 
cito,  nempe  in  ipso  episcopatus  anno  primo  Pelagium  abjiceret 
et  a  Palaestina  expelleret?  Simili  ratiocinatione  asserere  qui 
poterit  Tractoriam  Zosimi  post  annum  418  editam  fuisse  ;  quia 
Zosimus  usque  ad  diem  XXI  Martii  ejusdem  anni  Pelagium 
Caelestiumque  excusare  conatus  est ,  eorum  accusatoribus 
acerrime  sugillatis.  Praylius  utique  litteras  pro  Pelagio  ad 
Innocenlium  scripsit ,  illaeque  perlalaesunt  eotempore  ,  quod 
inter  primas  et  secundas  litteras  Zosimi  (qui  Innocentio  suc- 
cesserat  )  ad  Africanos  Episcopos  excurrit.  Id  ex  eo  colligitur, 


(190) 

quod  ctim  Zoumus  nullam  Praylii  epîslolae  meationcm  în  pti- 
mis  tuUad  Afrot  lilterU  feciasei,  facturas proculdubio,  si  eam 
jam  tum  accepistet;  in  aecuDdis,  quae  datae  sunt  XXII  die 
lepiemb*  anno  CCCCXVII ,  acceptant  a  se  meminit.  Caeierum 
dum  Praylii  litterae  ad  Innoceniium  perferuntur,  delatam  est 
ad  Orientem  decretam  ejusdem  Innocentii ,  quo  Pelagias  dam- 
nabatur.  Hoc  decreto  ezcilus  Tbeodotus,  et  insistentibus  Pe- 
lagii  accusatoribus ,  Synodum  statim  coégit ,  ubi  praeaente 
Praylio  Pelagius  damnatus  est ,  ei  ut  aiebat  supra  Eusebtns 
a  cuncUs  Orientalibus  abjectus.  Siquîdem  opportune  tune, 
id  est ,  pontificatus  Innocentii  tempore,  legatio  Romam  mîsaa 
fuerat  ab  Episcopis  Orientalibus ,  de  qua  Bonifacius   Papa  in 
epistolis  ad  quosdam  MacedoniaeEpiscopos  tom.  4  Concil.  Col- 
lecUonis  Labbeanae  col.  1708baechabet  :  Al  nie  bme  tempuê, 
ideit  f  êubpraedeœsiore  meo  beatae  memoriae  Innocentio  Orim^ 
UUium  êcdeêîarum  Pontifices,  dolentes  sea  B.  Pelricommunitm^ 
êefundoêy  per  iegatoê  pacem^  êi  ekartias  veaira  reiinei ,  popoêc^- 
runt.  Niminun  sejunxeruntsese  Orientales,  Constantinopolitani 
et  Aegyptii  a  communione  Romanae  Sedis,  récusantes  nomen 
S.  Joannis  Chrysostomi  dypticis  inserere,  quod  Innoceotia« 
urgebat.  Orientalium  autem  legationis  auctorem  Aiexandmm 
fuisse  praedecessorem  Theodoti,  ipse  Innocentius  testator  epis- 
tola  ad  Maximianum  Episcopum  tom,  3  Conciliorum  Col.  IS66; 
in  qua  baec  scribit  :  Àniiochenae  eccleêiae  frater  ei  coipiscapuê 
noêter  Alesander  digna  legatiane  et  proeecuêue  eei  et  probavii  / 
negotium  scilicet  reconciliationis  Orientalium  eu  m  Ecclesia  Ro- 
mana.  Igitur  ex  Italia  Antiochiam  redeuntibus  Alexandri  le- 
gatis,  desinente  anno  416  vel   ineunte  potins  417  ,  ad  aha  , 
quae  ab  ipso  Innocentio  traditasunt ,  rescripta  decretum  contra 
Pelagium  recens  tum  editum  adjunxisse  tam  est  credibile, 
quam  quod  maxime.  His  ergo  Innocentii  litteris  a  Theodoto 
acceptis,  namque  intérim  Alexander  decesserat ,  ut  se  Romano 
Pontifici    magis  probaret ,  Synodum  statim  cêogit ,  Pelagium 
damnavit  et  ab  Oriente  rejiciendum  decrevit. 

0.  Sedecce  nunc  NorisiusLib.  1 .  bist.  Pelag.  cap.  1 1  nullum 


(  191  ) 

«b  lonoceotioadversusPelagiumconditum  decretumconlendit. 
Tum  quia  hujusmodi  decreli,  ait,  nnllibi  D.  ÂDgustinus  me* 
minit;  tum  quia  illud  Zosimus  PoDlifex  Caelestio  non  objecit  ; 
cum  tamen  ab  eo  requisiverit,  ui  SeéUs  ^postolicae  litieriê , 
quae  a  ianciae  tnemonae  suo  praedece$êor$  manaverant ,  praC' 
béni  atêensum;  uti  refert  idem  Augustinus  lib.  Il  de  peccato 
origin.  cap.  S.  In  Norisii  senlentiam  pedibus,  ut  solet,  ivit  Pagias 
ad  annum  416  d*'  15  et  16.  Sed  imprimis  esto  quod  illius  de- 
creli  luDOcentiani  DuUam  S.  Augustinus  meutionem  fecisset, 
oon  satis  hoc  erat ,  ut  illud  extitisse  umquam  negemns.  Atqui 
îd  expresse  tradit  Gennadius,  cujus  testimonium  tanti  aliquando 
facit  Norisius,  quanti  infra  videbimus  nota  LXIU  a  n^  8,  ubi  de 
lepistola  Leonis  ad  Flavianum  de  Incarnationis  mysterio  dicen- 
dum  est.  Testatur  id  ipsum  etiam  liber  Pontificalis;  ut  Eusebius 
antea  laudatus  non  obscure  indicat.  Utquid  enim  cum  Pelagia* 
nos  ab  Orienlalibus  abjectos  esse  ait ,  factum  id  signiGcanter 
adnolat,  cum  heatae  memoriae  Jnnocentius  Pelagium  Coehê- 
tiumque  cum  $uis  capitibus  condemnavit  ? 

7.  Deinde  nego  Augustinum  non  meminisse  decreti  Inno- 
•centiani ,  neque  illud  Caelestio  Zosimum  objecisse.  An  quia 
Augustinus  litierarum  non  vero  decreii  nomine  utitur  ideo 
«pistolam,  aut  epistolas  aliquas  non  autem  decretum  signiG- 
care  voluisse  dicendiis  est  7  At  enim  vel  consullo ,  vel  casu  po- 
tuit  decreti  nomen  non  usurpare.  Annon  Possidius  in  vita 
ejusdem  Augustini  cap.  XVIIl  de  Innocentio  et  Zosimo  k>- 
quens  inquit  :  At  iUi  tantae  eedis  antieiiteê  suie  diverêis 
iemporibuê  eoêdem  (Pelagianos)  notantes,,. •  datte  litteriê  et  ad 
Africanue  Occidentia  et  ad  Orientis  partes  ecclesias  eos  anaths" 
matizandos  et  devitandos  ab  omnibus  catholicis  censuerunt.  Et 
hoc  taie  de  iliis  Ecclesiae  Dei  catholicae prolaiumjudicium  ,  etc. 
£n  Possidius  lilteras  appellat  tam  Zosimi  quam  Innocenlii  ad« 
versus  Pelagium  constiluta;  eaque  non  a  solo  Zosimo,  sed 
«liam  ab  Innocentio  ad  Orientis  partis  ecclesias  missas  esse  tes- 
tatur. Ipse  etiam  Augustinus  epist«  190  alias  157  adOptatum 
de  constitutis  ab  Innocentio  et  Zosimo  eodem  tenore  loquens 


(  192  ) 

ait  :  Pelogiuê  et  Caeleitiuê  duobus  tenerabiiibuM  aniisiiUbus 
ApottoUcae  $ediê  Papa  Innocentio  et  Papa  Zosimo  toto  christiano 
orbe  damnati  sunt.  De  quitus  exempia  recentium  liiterarum 
êive  quae  untpersaliter  ad  omne$  Epiecopos  de  memorata  tede 
manaruniy  etc.  At  dubium  non  est ,  quio  Zosimus  decretam 
contra  Pelagianos  ediderit.  Denique  Emîn.  Baronius,  Garne- 
rius  et  alii  nssensi  suot  Gennadîo  lib.  de  vir.  iliuslr.  de  In- 
nocentio jnxla  lectionem  Pagii  dicenli  :  Scripsii  deerehm 
Occidentaiium  et  Orientalium  eccleêiis  adversus  Peiagiumda' 
tum.  Poêt  quem  successor  cjus  Papa  Zoeimus  laitue  prûmul- 
gavit. 

8.  Et  sane  si  quo  scripta  sua  contra  Pelagium  mîtlere  de- 
buisse  et  misisse  Innocentinm  credendum  est ,  Orientis  dioe- 
cesis  fuit  ;  ubi  quot  et  quanta  perpetraverit  Pelagîus,  tum  per 
se  Epîscopos  deludens  in  synodis  tum  per  suae  factionis  ho- 
mines  Hieronymum  et  sanctas  virgines  Eustochiam  et  Paolam 
juniorem  immaniter  vexans,  mature  cognoverat,  ut  palet  ex 
ipsius  Tnnocentii  epistola  inter  Augustinianas  olim  XCT  ounc 
CXCIII ,  exque  alia  ,  quam  ad  loannem  Episcopum  Hierow- 
lymitanum  scripsit,  babesque  apud  Baronium  ad  annum  416. 
Sed  jaro  nimismulta  de  nomine  disputavimus  ;  praesertîm  coin 
uno  verbo  lis  dirimi  possit ,  si  dixerimus  latuîsse  Augustinam 
decretum  Innocentii  contra  Pelagium  missum  in  Orientem; 
sicuti  latuit  ipsum  Concilium  in  eodem  Oriente,  in  eadem 
causa  et  eodem  anno  habitum  a  Theodoto  ;  neque  enim  illiu* 
Synodi  meminit  usquamS.  Doctor  :  si  ergo  ex  ejus  de  bac  Synodo 
silenlio  nemo  nisi  temere  falsitatis  arguet  Mercatorem  ,  ^^ 
et  babitam  dîcat,  et  in  ea  damnatum  fuisse  Pelagium  scribat; 
cur  quia  Decreti  Innocentiani  sub  expresso  nomine  Decreii  non 
meminit  Augustinus ,  falsitatis  arguendi  sunt  Gennadius,  lib^'' 
Pontificalis  vel  etiam  laudatus  supra  Eusebius  ?  Ego  equidem 
cum  haec  et  plura  bis  similia  lego  in  historia  Pelagianoruo)  ^^ 
Vindiciîs  Augustini  ejusdem  auctoris  ;  illud  uno  commutât^ 
verbo  repetere  soleo  :  Honor  régis  judicium  diligit.  Veruna- 
tamen  sive  decretum  contra  Pelagianos  ediderit  Innocenlius , 


(  193  ) 

quod  ad  cunctas  ecclesias  miserit,  sive  epistolarum  ad  Afros 
scriptarum  exemplar  io  Palaestinam  et  Orientera  transmitti 
curaverit  ;  id  ex  Eusebii  et  Mercatoris  lestimoniis  certtssime 
constat  Orienlales  Pelagium  abjecîsse,  quia  illum  ab  Inno- 
centio  ,  nandum  autem  a  Zosimo  damnatum  didicerant.  Quod 
cum  anno  417  vel  ut  serius  initio  418  factum  fuerit  sedente 
Hierosolymis  Praylio ,  Joannes  ,  qui  hune  in  Episcopatu  illo 
praecessit.  tenere  eum  non  poterat  anno  419,  quo  terrae 
motus  ab  Idatio  commemorati  contigerunt.  Quin  etiam  Praylio 
brevi  vita  functo  ,  Juvenalis  tune  temporis  Hierosolymitanam 
sedem  occupabat. 

Nota  XLrjII,p.7S. 

1 .  Inter  epistolas  S.  Cyrilli  Alexandrini  oetava ,  quae  incipit  : 
Afuganivr  quidam^  ad  Nestorium  directa  est*  De  ea  autem 
S.  Léo  epist.  (  mihi  )  3S  ad  Theodosium  Augustum  ait  :  Qua 
f  epistola  Cyrillus  )  Nestorium  corrigere  et   sanare  voluit  , 
pravaê  praedicationee  ipeiue  arguens  et  evidentiuê  fidem  Ni- 
cenae  definitionia  exponene  ;  quatnque  ah  eo  miêeam  Apoeto* 
licaeeedia  ecrinia  susceperunt»  EjusdemCyrilli  epistolae  meminit 
S.  Flavianus  in  primis  et  secundis  ad  S.  Leonem  missis  a  se 
litteris  ,    quae  in  antiquis  Leonis  editionibus  post  epistolam 
oetavam  reperiuntur.  Ergo  in  primis  teslatur  Flavianus  ei  Gy* 
rtlli  epistolae  omnes  Synodi  Ephesinae  Patres  assensisse.  In 
secundis  verba  quaedam  adducit  ,  quae  eum  ex  eadem  illa  Gy- 
rilii  epistola  desumpta  sint ,  aperte  demonslrant  de  ea  ,  et  non 
de  alia  Gyrilli  epistola  loquutum  fuisse  Flavianum  in  primis 
suis  litteris  et  de  eadem  locutos  Leonem  in  litteris  ad  Theo- 
dosium ,  et  Idatium  in  chronico ,  dum  Gyrilli  epistolae  unius 
meminit  ad  Nestorium  missae ,  ejus  haeresim  destruentia  et  ré- 
gulant fidei  exponentis. 

2.  Quapropter  immérité  Quesnellus  praeter  banc  Gyrilli 
epistolam  ,  Nugantur  quidam ,  quae  in  Tome  I  eoneilii  Epbe- 
sinicap.  12  initium  aliud  habet ,  seilieet  :  Intelligo  quoêdam; 
illam  etiam  ,  quae  de  paee  est  ad  Orientales  ineipitque  :  Lae- 

13 


(  19^  ) 

tenturcoeliy  significatam  esse  Tult  a  Flaviano.  Nam  quod  hic 
Idatius  alia  cum  hac  epittola  missa  esse  testatur ,  iDterpretari 
possumus,  et  quidem  consullius ,  de  alio  Cyrilli  seripto  ,  qood 
laudato  loco  desîgoat  Léo  loquieDS  :  Ephesinae  etiam  Synodi 
gtskt  féceuêeat ,  quibus  contra  Neêtorii  impietaiem  a  sandae 
memoriae  Cyrillo  inurta  et  allegata  sunt  de  Jncamatiane  Ca- 
tholieorum  teetimonia  êocerdotum.  Quainquain  nihil  nos  cogit , 
ut  ea  alia,  quae  allata  fuisse  ait  Idatius  ,  Cyrilli  essedicamus. 
S.  Porro  contra  Nestorianae  jhaeresis  venenum ,  quod  bas 
quoque  Oceidentis  partes  afflaverat ,  praesentissimum  scripta 
haec  anlidotum  attulerunt.  Nam ,  ut  omittam  Leporium  roo- 
nachum  Massiliensem ,  quem  in  emendationis  suae  libello 
(seripto  ut  opinatur  Tiliemonlius  an.  427)  apud  Sirmondum 
Toin.  1.  opusciil.  confitentem  legimus  :  De  eancta  Maria  non 
Deum  ipium  natum  ,  sed  perfectum  cum  Deo  natum  hotninem 
dioebatnus  :  en  Uispania  datis  ad  Capreolum  Carthagincnsem 
in  Africa  Episcopum  litteris  Vitalis  et  Constantius  scripserunt  : 
Sunt  hic  quidam  ,  qui  dicunt  non  debere  dici  Deum  natum. 
Nam  tt  haec  estfides  (  haereêÎM  potius)  eorum ,  hominempurum 
natum  fuisse  de  Maria  Firgine ,  et  post  haec  Deum  habitasse 
in  60.  Ita  a  religiosishis  viris  Vitale  et  Constanlio  scripta  fuisse 
postEphesinamSynoduro  litterae  Capreoli  ad  ipsosdemanstraul, 
quae  Tom.  I.  Operum  Sirmondi  pag.  S15  legi  poterunt.  Cum 
uutem  scripta  non  fuerint  post  occupatam  a  Gaiserico  Cartha- 
ginem  die XIX  novemb.  auno  CCCCXXXIX  ;  nam  ab  eo  tempore 
cuncta  in  illa  urbe  perturbatissima  fuerunt;  puto  Yitalem  et 
Constantium  eas  litleras  ad  Capreolum  misisse  aliquo  ex  his 
annis  ,  qui  inter  CCCCXXXII  et  CCCCXXXIX  decurrerunt. 
Quod  si  scriptas  fuisse  eas  dicamus ,  antequam  ad  Hispanîas 
anno  4S6  allata  fuerint  scripta ,  quae  hoc  anno  memorat  Ida- 
tius ,  nihil  fortasse  a  veritate  aberrabimus. 

ISotaXLlX,  p.  78. 
Scmel  et  iterum  Idalius  Burgundiones  contra  Romanos  re- 


(  i9;î  ) 

bellasse  tradit  anais  CCCCXXXVI  el  CGCCXXXVII ,  atqiie  in: 
hoc  ultimo  bello  caesa  eorum  XX  millia  testalur.  De  qiin  in* 
telllçeiida  suni  ilU  y  quae  Sidonias  Carm.  Vif  vers.  934 
scribîl  : 

Belgam  ,  Burgundio  quem  trux 

Presserat ,  absoWii  juootut  tibi. 

Videlicet  Aëtius  junctasAvilo.  Addit  insiiper  Sidonius  : 

Vinok«r  illic 
Curtu  Herulus ,  Clunut  jaculis ,  Franousque  oatatu  , 
Sauromata  olypeo,  Saliuf  pede ,  etc. 

Ubi  utrosque  Francos  Allhurios ,  qui  ad  Nicrum ,  et  Salios , 
qui  ad  Salam  autlsalam  fluminaconsid<?bant,  Burgundionibus 
adhaesisse  sîgniGcat.  Caelerum  unicus  belli  dux  et  auctor 
Gundiacus  fuit,  Burgundionum  rex  ;  reliquae  vero  gentes  Bur- 
gundionis  ductum  fortunamque  sequebantur.  Et  tamen  Ma- 
riaous  Scotus  sexto  post  natus  saeculo  sub  hujus  anni  Con- 
sul ibus  haec  scribit  :  Batavos  ,  Tungroa ,  Menapioâ,  Tervanoê^ 
Morinos,  .^mbianes ,  Cameracenses ,  Tomacenses,  ^ttrebateê , 
Belvacenses  et  quidquid  his  regionibus  interjacet ,  uliraque  Se^ 
quanamei  Ligeritn  Clodius  Francorum  regno  adjecit,  Uacc  cum 
Sidonianis  contu lisse  réfutasse  est.  Sirmondus  ad  hune  Sidonii 
locum  Gothos  Burgundionibus  auxilio  accurrisse  eorumque 
Vil!  Burgundionum  vero  XX  millia  eodem  teropore  et  loco  oc- 
cisa  fuisse  refert.  Sed  fallitur  vir  doctissimus  ;  Gotbi  enim  alio 
anno,  quam  Burgundiones  perierunt^  ut  constates  Idatio  ; 
et  loco  etîam  diverso  bellum  gessisse  videntur,  scilicet  in  pro- 
vincia  Narbonensi ,  cum  Burgundiones  in  Belgica  bellarent. 

Nota  L ,  p.  79. 

Narraturus  Idatius  acta  anni  CCCCXXXIX ,  nihil  peccavit , 
si  Carthagints  celeberrimae  urbis  excîdium  ante  omnia  prae- 
misit ,  ante  ea  etiam ,  quae  eodem  illp  anno  prius  contigerunt. 


(  19«) 

Pagiustamen  ilhim  peccaste  vult,  imo  peccare  eum  facit;  duni 
•ibi  fiDgtt  Abrahami  annuin  Tï.  GCGGLV ,  cui  ad  diem  XIX  oc- 
tobris  everaionem  Carthagtois  adiigat  Idatius,  Dumerandum 
esse  a  die  prima  oclobris  anoi  Dionysiani  CCCCXXKVIU.  Quod 
si  iu  esset ,  certe  eversiooem  CarthagiDis  adscripsiaset  Idatîas 
anno  eidem  4S8.  At  numeret  Pagius  aoDo  hujus  cbronici  a 
lanuario ,  et  incidet  illud  excidîum  in  anoum  GCCCXXXIX , 
iû  quem  cum  dubitari  oequeat  Idatium  illud  retuliase ,  ag- 
ooacat  tandem  Pagina  errorem  suum ,  desioatque  inculcare 
toties  annos  Idatianoa  ab  octobri  numerandoa  esse* 

Nota  LI,  p.  79. 

De  bello  Tolosano,  de  quo  Idatius  anno  GGGGXXXIX,  Pros- 
per  sub  ejusdem  anni  Consulibus  haeo  scribit  :  Litorius ,  cui 
secundae  ah  Aëtio  Patricia  potestati  Hunniê  auxiiiantibuê 
praeerai  ,  dum  Aétii  gloriam  âuperare  appétit ^  dumque  ffarus- 
picum  respoHêiê  et  daemonum  significationibue  fidit,  pugnam 
cum  Gothie  imprudenter  coneeruit.  Merito  ergo  victus ,  captus, 
occisus  est ,  qui  vanitate  tumidus  et  sacrilega  impietate  coo- 
taininatuspugnamconseruit.  Comparât  hune  Calholict  impera- 
tons  ducem  Salvianus  Lib.  VU  de  Gubern.  cum  Théodore 
Gothorum  rege  Ariane,  pieque  sapienterque  philosophatur, 
dicens  :  Cum  Gothi  metuerent ,  praeeumpsimuê  noe  in  Hunniê 
$pem  ponere ,  f7/«  in  Deo  ;  pas  ah  iUi$  postulareiur^  a  nohiê 
negaretury  illi  episcopoe  mitterent^  nos  repelleremuê ,  iUi  eiiam 
in  alieniê  sacerdotibus  (erant  enim ,  quos  pacis  internuncios 
et  séquestres  ad  Romanes  mittebant  Gothi ,  Episcopi  catbo- 
lici)  Deum  honorarenty  noe  in  noêtris  coniemneremuê.  Prout 
actue  utriuêque  partie ,  ita  et  rerum  terminus  fuit.  Jtaque  Ole 
dus  noêtrae  partis  Litorius  eandem  urbem  hosHum  (Tolosam) 
quam  eodem  die  victorem  se  intraturum  esse  praesumpsit ,  cap- 
tivus  iniravit.  Finola,  quae  aliis  paraviij  ipsesusêinuit.  Uiqui 
masimutn  hahuerat  supercilium  fortis  viri,  mortem  subirot 
ignavi,  longo  tempore  it  diutuma  in  ergastuio  harharorum  iabe 


(  197) 

€&H$umptuê,  Ipêerex  hoêitum,  quantum  resprodtdit,acprobavii, 
usqueaddiempugnaeêtratuM  cUicio  preces  fudit;  anie  beilum  in 
oratione  jaeuit  ;  ad  beilum  de  oratione  eurrexii.  Priuêquam 
pugnam  manu  capeêserei,  eupplicatione pugnavit ;  et  ideofidenê 
procetêit  ad  pugnam  y  quiajam  meruerat  in  oratione  tictoriam. 
Haec  carptim ,  quia  lectu  illa  dîgnissima  ,  et  quae  egregiam 
Theodoris  Gothorumque  nostrorum  iodolem  08tendunt,exSal- 
yiano  descripsû  Intérim  observa  Idatium  posl  dieê  paucoê^ 
quamcaptus  est  Lilorius,  occisum  fuisse  affirmare.  Salvianus 
vero  lo$igo  tempore  etdiutuma  in  ergastuhbarbarorumtabecon- 
eumptum  ait.  SaWiaDus  et  ioco  et  tempore  rébus  his  propior 
erat;  nam  perhos  dies  aut  paulo  post  haec  in  Gallia  scribebat. 

Nota  LU,  p.  79. 

Pacis  inler  Romaoos  et  Gothos  eodem  anno  CCCCKXXIX 
confectae  laudem  Avilo  tribuit  Sidonius  Carm.  VII  y.  299  y  ubî 
Aètii  totiusque  Galliae  trepidationem  post  devictum  a  Théodore 
Litorium  bis  carminibus  depingit  : 

Gallia Getioa  pallebal  ab  ira  : 

Ril  preoe,  nil  preito  nil  milite  fractat  agebat 
Aêtiiu  :  capto  terramm  damna  patebant 
Litorio.  In  Rhodanum  proprios  prodnoere  fines 
Theudoridae  fixum  ;  neo  erat  pugnare  neoetse 
Sed  migrare  Getit.  —  Pottquam  undique  nuUum 
Praesidium  dacibntque  tuit  nil ,  Roma ,  reliotnm 
Poednt,  ATite,  noTat,  etc. 

Praelicenter  ista  a  Sidonio  scripta  vlderi  poterunt ,  si  Pros- 
pero  creditur,  qui  deeadem  bac  pace  loquens  inquit  ;  Paxcum 
Gothis  facta  ,  cum  eam  poêt  ancipitiê  pugnae  lacrymahile  expe^ 
rimentum  humiiiuSy  quamunquam  ante  popoêciêsent.  Sed  hune 
Prosperi  locum  luxatum  esse  dubitare  non  possumus  ;  tum 
propter  Salviani  teslimonium ,  quo  Sidonbnum  confirmatur; 
tnm  praecipue,  quia  Paulus  Diaconus,  qui  Prosperum  ezscH- 
bere  manifeste  videtur ,  haec  lib«  XIV  Iradit  :  Pax  cum  Gothi$ 


(  198  ) 

facia  eiif  eum  eam  Bomani  posi  kujuê  iaerimabilû  beUi  pemi- 
ciem  humilius,  fuam  unquam  aniem  papo9ciê$enU  Quarc  in 
Prospero  vox  Jîomam ,  quae  librariorum  ncgligenlla  iode  ex- 
cidit ,  reponenda  est. 

Noia  un ,  p.  80. 

De  Gaiserici  irruplionibus ,  quibus  iiiaritimas  ulriusque  im- 
perii  regiooes  per  singulos  annos  vastare  solitus  est ,  Victor 
Vitcnsis  in  fine  lib.  I  haec  scribit  :  Quae  vero  in  Uiêpania 
lialia^  Dalmatia^  Calahria^  y^pulia,  Sicilia^  Sardinia^  Bruiiiê^ 
Lucania  ,  EpyrOf  vel  Hellade  (Gaisericus)  ge$$erù,  mdiuê  M 
ipsij  qui  pats i  sunt^  miêerabilitêr  lugenda  narrabuni»  Htnc 
apud  Cassiodorum  lib.  I  Variar.  ep.  4  :  Saet>u$  et  repenhnuê 
hoêtis  dicitur ,  a  quo  avus  ipsius  Senaloris  Siciitam  Brutiosque 
iiberavii.  Quod  fortassis  nunc  accîdît.  Ab  bac  Sicula  expeditÎMie 
narrât  Prosper  sub  Coss.  hujus  anni  revocatum  fuisse  Gaise» 
ricum  metu  Sebastiani ,  qui  ab  Hispania  io  Africain  transfreta- 
verat ,  adjungitque  ab  eodem  tandem  Gaiserico  Sebastiaoam 
interfectum  fuisse.  Vid.  not.  67. 

J^ota  Liy,  p.  81. 

Extat  lomo  IV  Oper.  D.  Auguslîui  edîtionis  Theol.  Lova- 
niensium  Disputatio  inler  ipsum  Auguslinuoi  et  Maximinum 
Episcopum  Arianum ,  qui  teste  Possidio  in  vita  S*  Auguslini 
cap.  17  cum  Gothis  in  Africam  venerat.  Ipse  autem  Maximinus 
inilio  Disputationis  Garthagine  se  missum  Hipponem  ait  a  co- 
mité régie;  sed  lege  a  comité  Sigisvuito,  quomodo  iegendum 
esse  monuit  Sirmondus  ^  cujus  animadversionem  nescio ,  cur 
ex  quadam  ejusdem  Sirmondi  nota  ad  sermonem  140  D.  Au- 
gustini  resciderunt  Benediclini.  Sigisvultus  ergo  natione  Go- 
tbus  bellum  pro  Valentiniano  in  Africa  contra  Bonifacium 
administravit  ;  ipsoque  ab  ea  recedente,  recessisse  etiam  cam 
eo  genlilem  suum  Maximinum  existimo.  Sallem  nemo  infîcias 
tbit  post  devictos  a  Gaiserico  Asparem  et  Bonifacium  hujusque 


(  199  ) 

in  aulaiD  regressum  aono  CCCCXXXll ,  quo  cum  coDsignat 
Idalius,  Marcellioum  ab  Africa  discessisse.  Hinc  irrurapenli  hoc 
anno  CCCGXLI  in  Siciliam  Gaiserico  occurrere  et  Ariani  régis 
Ariaous  Episcopus  gratiam  aucupari  poluil.  Maximtnum  au- 
tem  ab  Episcopis  damnatum  ideo  dixii  Idatius,  quia  S.  Âugus- 
tinus  praeter  commemoratam  supra  disputationem  ,  quae  nunc 
primus  est  ex  iîbris ,  quos  habemus  ab  Augustino  contra  Maxi- 
minum ,  dnobus  instiper  aliis  II  et  HT  cum  S.  Doctor  validissime 
refutavit. 

Nota  LV  ^p.  ^\, 

Bacauda  non  gentis  sed  factîonis  nomen  est  lalrocinii  de- 
ditae.  Quae  Diocletiani  teropore  in  Galliis  ita  invaluit ,  ut 
contra  Bacaudas  mittendus  fuerit  Maximianus,  qui  eos  non 
tam  extînxit,  quam  frenavit.  Post  irruptiones  vero  Barba- 
rorum  in  HispaniasGalliasque  immaniter  coaluere ,  praelerque 
plurima  aliaioca,  Pyrenaeos  saltus  omnesa  mediterraneo  ad 
oceanum  mare  occupaverunt.  Hinc  Aracillitani ,  inde  Tarra- 
conenses  Bacaudae  erumpentes  oppida  ,  urbes  atque  intégras 
provincias  vastabant.  Mentio  etiam  eorum  fit  in  chronico  plu- 
ribus  in  locis.  Lege,  si  vis,  in  fine  hujus  operis  dissertatiun- 
culam  de  Bacaudis  '. 

Nota  LFI ,  p.  82. 

Merobaudem  ,  quem  eximie  laudat  Idatius  ad  annum 
CCCGXLIH,  eundem  illum  poétam  esse  existimat  Sirmondus, 
de  quo  Apollinaris  Sidonius  Carm.  IX  vers.  298  canit  : 

Sed  neo  tertiat  il  le  nuoc  legaiur 
Baeiim ,  qui  patrium  temel  relinquens 
Umlotae  petiit  fitim  Ravennae. 
Plosoreê  cui  fulgidam  Quiritet , 
Et  caruf  popularilate  princeps 
Trajano  ftatuani  foro  loca?it. 

'  Hano  dissertationem  ab  auctore  ehicubratam  non  fui»»e ,  dictum 
e»t  ia  praefatione. 


(  aoo  ) 

Patriam  quidem  Merbaudîs  Uoet  Idaiîus ,  Sidooius  oometi  ; 
catera  tamen ,  quae  seorsîm  uousquisque  exprimit ,  salis  suât , 
ut  utrumque  de  eo  viro  loqui  credamus.  Merobaudis  poemata 
aut  perieruDt ,  aut  hucusque  latent  praeter  uuam  de  Cbrislo 
epigramma ,  cujus  hoc  est  iDÎtium  : 

Proies  Tera  Dei^  ounotitqae  antiqaior  «nnU 
Ifnno  genitm  ,  qui  temper  erat,  lacUqae  repertor. 
Aote  taae  niAtrUqae  parent ,  qaem  mUit  «b  attris 
Aeqaaetut  genitor  ,  verbiqne  temina  fatum 
Tirgineot  habitare  tinut  et  corporît  artnt 
latait  inire  TÎat  parvaque  in  tede  morari. 

Reliqua  in  Bibliotheca  VV.  PP.  invenies.  An  Merobaudes 
hic  Olius  oeposve  fuerit  alterius  Merobaudis ,  qui  semel  et 
iterum  Consulatum  gessit  annis  CCGLXXVIf  et  CCCLXIXIII , 
au  niillam  cum  eo  cognatioDemhabucrit?  Horum  Deutrum  sine 
auctore  sine  ullo  teste  statuere  valemus.  Raritas  quidem  ac  in- 
solentia  nominis  intra  unam  faniiliam  retenlum  id  fuisse  sua- 
dent.  Nam  quem  Ammianus  Marcellinus  fîb.  XXX  etProsper  sub 
Consul ibus  Clearcho  et  Richemere  regem  Gallorum  et  Magis- 
trummilitum  meminepunt  non  Merobaudes,  quod  apud  hos 
auctores  legitur ,  sed  Mallobaudes  dicebatur.  Merobaudes  ille 
consularis  sub  Maxime  Tyranno  periit  ,  ut  narrât  Latinus 
Paccatus  in  Panegyrico  Theodosio  dicto. 

Nota  LVll ,  p.  8S. 

Idatius  anno  CCGGXXXIV  in  Orientis  palatium  ex  Ravenna* 
lensi  Sebaslianum  aufugisse  ait.  Ex  Oriente  in  Aqnitaniaai 
profugum  hoc  anno  CCCCXLIV  venisse  affirmât  et  anno  inse- 
quenti  GCCCXLV  transitum  illius  ad  Wandalos  in  Africam  con- 
signât. Prosper  vero  sub  Gonsulibus  Valentiniano  Auguste  V 
et  Anatolio,  id  est  anno  GGGGXL  Sebaslianum  in  Africam  na- 
vigasse  signiGcat.  At  Idaliuni  melius  quam  Prosperum  res 
SebasUani  cognitas  habuisse  exislimo.  Quod  si  quis  istius 
teslimonio  assentiendum  sibi  esse  judicaveril,  duplicem  Sebas» 


(  201  ) 

tiaoî  transitum  in  Africain  statuât,  priroum  anno  CCOCXL  , 
po8t  quem  régressas  in  Orieniem ,  ibiqne  aliquot  annos  com- 
moratus  in  Aquitaniam  nunc  ad  Theodorem  venerit,  Bar- 
cînonemque  postmodum  occupaverit  ;  unde  iternm  anno 
CCCCXLV  ,  quod  Idatius  testatur ,  in  Africam  convolarit.  Sed 
ut  venim  fatear ,  cum  satis  fréquenter  res  gestas  praemature 
oonsîgnet  et  aliquando  integro  quinquennio  praevcrtat,  mîrum 
non  erit ,  si  nunc  etiam  annos  totidem  Sébastian!  transitum  ad 
Wandalos  anticipaverit.  Verum  nibil  ego  definio ,  sed  lectoris 
judicio  relinquo. 

Nota  LVIll,  p.  8«. 

Idem  Prospèr  sub  Consulibus  anni  CCCCXLIII  diligentiam 
S.  Leonis  Papae  laudat,  qui  latentes  in  urbe  Manichaeos  e  la- 
tebris  suis  eruit ,  eosque  totius  ecclesiae  oculis  ezposuit ,  ad- 
ditque  :  Multx  OrientaHutn  partium  sacerdoies  induêiriam 
j^poBtoiici  recioriê  itniiati  sunt,  Imitatus  est  etiam  Turibîus 
Asturicensis  Epîscopus  ,  qui  Idalium  nostrum  in  iaboris  ac 
solliciludînis  suae  societatem  adsciscens ,  Manichaeos  Astu- 
ricae  latentes  delexit ,  eisque  diem  dixit.  Gesta  autem  epîs- 
copalia  contra  hos  haereticos  confecta  ad  Antonium  Emeri- 
tensem  Episcopum  a  Turibio  et  Idatio  missa  fuisse  puto  , 
quomodo  ab  Adigino  Episcopo  Cordubensi  circa  annum 
CCCCLXXX  ad  Itatium  ejusdem  Emeritensis  ecclesiae  Episcopum 
de  Priscilliano  relaturo  est,  quod  Severus  hist.  lib.  If  prope 
(inem  testatum  reliquit.  Non  quod  Ementensi  Metropoli  aut 
Corduba  aut  Astnrica  subjicerentur,  quod  nec  tune,  neque 
unquam  postea  contigit ,  sed  vel  ob  illius  urbis  dignitatem  vel 
ob  Episcoporum  Antonii  etidatii  famam.Ita  etiam  a  nostratibus 
Hispanis  saepe  alias  faetum  est,  ut  etiam  extra  provinciam  ce- 
leberrimarum  urbium  Antistites  Cuprianum  et  Capreolum 
Carthaginienses  Ambrosium  et  Simplicianum  Mediolani  de 
rébus  gravioribus  consulerent.  Omnia  constant  ex  epistola 
LXVIII  Cypriani ,  ex  epistola  Gipreoli  supra  nota  48  laudata , 
atque  ex  aclis  Goncilii  I  Toletaoi. 


V 


202  ) 


Notm  LIX  ,  p.  84. 

1 .  Turibins  Asluricensis  Eptfcopas,  ut  gratMntibas  per  His- 
pMiîat  PrradHianitiis  obviam  îret ,  primo  m  commonitfHrîuin  ad 
OrUiodoxot,  polo,  scripêît.  Deinde  libellum  compoMiii,  îb  q«o 
8€xdecîiii  capitoHs  damnaUs  Priscîlliaoi  opintoiies  perstrinxU. 
Sesdedm  ,  inquam  ;  naoi  XVI  uliimum  vocal  S.  Léo ,  et  XVII 
noB  ÎD  hoc  de  Priftcilliani  erroribus  libello  aed  in  epîatola  fa- 
miliari  Turibii  ad  se  misaa  expresanm  fuiaae  déclarât.  Haec 
autem  Turibius  ad  Leonem  Pontificem  Romam  miaît ,  ut  ex 
epiatola  XCIII  dudc  XV  tpaius  Leonis  discimus.  Qui  praeler 
haoc  ad  Turibium  epistolam  litteras  simol  niisit  ad  cunctos 
Hispaniae  Episcopoa ,  quod  haec  ipsiua  verba  déclarant  :  De^ 
dimuê ,  inquUy  liUeroê  ad  fruiret  êi  coépiêcopoê  noêtras  7*«rr«- 
eanen$e$  y  Cariha^inen$e$ ,  Luêitanos  aique  Gallaicoê  (  Baelîcoa 
addit  Concilium  I  Bracarense,  neque  ulla  auberat  causa,  car 
eos  prai*teriret  Léo) ,  eisque  concilium  Synodi  getieralis  indisi^ 
mus.  Quae  omnia  cum  a  Leone  per  Pervincum  ejusdem  Turtbu 
Diaconom  mtssa  fuisse  oculatus  testis  Idalius  diserte  affirmet  ; 
nescto ,  quae  ilia  scripla  sint ,  quae  Léo ,  eodera  Goncilio  Bra* 
carensi  testante ,  per  Turibium  notarium  sedis  suae  ad  Syno* 
dum  Gallaciae  direxit.  Maxime  cum  ibidem  subjecerit  Léo  :  Si 
autem  aiiquid,  quod  absii,  obsHierity  quominut  pouii  edobrari 
gonerale  concilium ,  Gatiaeciaê  $aUem  in  unum  convenimni  aa- 
cerdoieê ,  quibuê  congregatis  fratreê  nostri  Jdatiuë  et  Ceponius 
imminebunt,  conjuncta  cum  eiê  instantia  tua,,  quo  cUimêvel 
promneiali  concenturemedium  tantie  vulneribue  afferatur,  Poat 
haec  igîtur  neque  opus  erat,  ut  quidquam  aliud  ad  Synodum 
Galaeciae  scribet  Léo  :  neque  si  quid  scripsit,  Oerî  potuisae  ri- 
detur,  ut  Idatius  ejusdem  provinciae  Episcopus,  et  illius  pars 
magna  Synodi  posterions  hujus  Leonis  scripti  nusquam  me- 
minerit. 

S.  Neque  suspicari  fas  est  vitium  irrepsissc  in  Concilium 
illud  Bracarense,  cl  in  eo  a  colleclore  addila  esse  illa  verba  notoh- 


(  203  ) 

rium  êèdié  suae  ;  natn  ea  repelit  lonocenlius  III ,  lib.  II  episi. 
133,  ubi  ait  :  Dicitur  in  I  condko  Braearemi,  quod  Tkeorihius, 
D/oiariusa  Papa  Leone  ad  Synodum  Gallaeciae  (qua«iGallaecîae 
Syoodum  jain  turo  pertisse  affirmât  ibidem  Innocentiu8)mtMti« 
fuit,  Quod  interea  iameo  simile  valde  vero  puto  hoc  sane  est 
Turibiuin  illoin ,  de  quo  loquitur  GoDCÎliniii  Bracarense ,  di- 
versum  non  esse  a  Turibio  Asturiœnsi ,  qnem  impropria  satîs 
sigiiifîcalione ,  neqoe  quinto  secnlo  usitata  Notarium  appella- 
verit  Conciliam  yel  ejus  potius  Collector.  iDdistinctum  etiam 
cxisUmat  Florîus  Tout.  VI  Hisp.  sacrae.  Dîssert.  I  ad  n*  200 , 
ubi  Pagium  Quesnellumque  refellit ,  qui  Turibîum  Leouis  no- 
tarium a  Turibio  Episcopo  Asturicensi  disiiagnuDt.  Veriim 
enimvero  sive  aller  ab  altero  diversus  ,  sive  non  dirersas 
sit  ,  coofundeudus  non  est  Turibius  Leonis  Notarius  cum 
Turibio  sive  Theoribio  illo  ,  ad  qnem  odogesimo  post  anno 
epistolam  scHpsil  Montanus  Toleti  Episcopus ,  quae  édita  est 
post  CoDcilium  Toletanum  II,  quaeque  in  addita  îbi  ad  oram 
nota  scripta  dicitur  ad  Turibium  Asturicensem.  Qui  potuit 
post  annos  octoginla?  Ibi  etiam  epistola  alia  legitur  ejusdem 
MoBtani  ad  Pa!entinus,  in  qua  scripta  Turibii  nostri  impensc 
comméndantur. 

Noia  LX,  p.  85. 

].  Nunc  quoque  Pagius  Idatium  errare  facit,  illi  imponens 
cclipsim,  quam  decembri  anni  Abrahamitici  II.CCCCLXill 
adscribit ,  aerae  vulgaris  CCCGXLVl  adiigare.  Et  quidem  ita 
consequilur,  si  Idatîus  annos,  quibus  chronicon  soum  insi- 
gnivit,  ab  oclobri  auspicator;  nam  annus  Abrabami  li. 
CCCCLin  ab  octobri  aerae  communis  CCCCXLVI  inchoatus, 
eundem  cum  anno  isto  Dionysiano  Decembrem  habet.  At 
aequum  erat ,  ut  Pagius  Idatium  toties  et  tam  foede  in  errores 
impegisse  non  crederet;  sed  potins  annos  illum  a  januario 
numerare  sibi  persuaderet  ;  quo  pacto  tôt  errores  antiqno  huîc 
et  accurato  scriptorî  nulla  esset  objiciendi  causa  nullumquc 
fundamciilum.    Idatius  crgo  eclipsim  illam  mensi   decembri 


(t04) 

anni  DiooyfiaDÎ  44 1  adnectit ,  quocam  a  prima  ad  vIUdmiii 
diem  anouê  Abrahamidcas  II.  CCCCLIII  concurrit.  Dîeatameo 
perperam  in  chrooico  detigDatus  est;  nam  feria  tertia,  qua 
contigisse  dicîtar  ecliptîs ,  die*  erat  X  non  autem  IX  Kal,  Jan, 
Sed  hoc  adnotatum  sopra  fuit  in  sdiolio. 

2.  Pergit  inauper  Pagius  et  ad  eundem  aonuin  CCCCXLVII 
n*  13  suuin  et  CalyUiî  errorem  prodit,  asserentium  Theodo* 
sianî  principatus  annos  ab  anno  aerae  communU  CCCCXXIII 
Idatium  exordiri.  FaUum  îd  evîdentissîme  demonstrat  senes  an- 
Dorum  in  chrooico  observata.  Item  numerus  anDorum  XXX  , 
quo8  Idatius  Honorio  tribuit  a  morte  Theodoaii  patris,  et  suo 
ordioe  digessit  ab  anoo  aerae  vulgaris  495,  quo  Honorii  régna 
initium  fecit.  Si  ergo  haie  primo  anno  XXIX  adjicias,  ut  XXX 
oompleas ,  in  annum  devenies  ejusdem  aerae  CCCCXXIV.  Ergo^ 
insequens  annus,  cui  exordium  Theodosii  junioris  et  Plac^idi 
Valentiniani  principatus  adnexuitidatius,  annus  fuit  aerae  tuI* 
garis  CfiCCXXV ,  annusque  ipsorum   XXIII ,  annus  ejusdem 
aerae   CCCCXLVII.    Porro  cum  ex   ipso  chrooico  evidenter 
constet ,  Idatium  destgnato  anno  L  Theodosii  eidem  subjedase 
initium  imperii  Valentiniani,  et  eadem  chronologica  nota  deîn- 
ceps  utriusque  regni  annos  designare  continuasse,  quîs  non 
videat  eos  annos  ab  aerae  Dionysianae  CCGCXXY  auspicatum 
fuisse,  siquidem  hoc  anno  desinente  Valentinianus  Augustns 
renunciatus  est?  Praeterea  cum  Idatius  annum  XXX  Honorii 
cum  anno   Abrahamitico  II.CCCCXL  conjunxerit,  ut  ipsîos 
chronicon  demonstrat,  annum  Theodosii  et  Valentiniani  Icum 
Abrahamitico  II.  CCCCXLI  alligasse  necesse  est.  Igilur  annos 
XXIII  eorumdem  non  potuit  non  concurrere  cum  anno  Abra- 
hami  ILCCCCLXIll,  atque  aerae  vulgaris  CCCCXLVII,  cujus 
die  XXIII  decemb.  eclipsis  contigit.  Non  ergo  erravit  Idatius 
consignans  hanc  eclipsim  anno  XXIII  Theodosii  et  Abrahamt 
II.  CCCCLXIII.  Sed  polius  Calvisius  Pagiusque  aberrant ,  quo- 
rum ille  sesqui  anno  citius  Theodosii  regni  annos  nuraerare 
Idatium  coepisse,  hic  autem  annos  Abrahami  aboctobri  auspi- 
cari  faiso  affirmât. 


(  205  ) 

Nota  LXi  ,  p.  86. 

1  •  Âsterium  Protogenis  in  consulatu  coIlegamanDoCCCCXLIX 
HispaDÎs  valde  acceptuin  ipsique  pariler  acceptam  fuisse 
geotem  nostram,  argumenlo  suDt  dîuturna  illius  in  Hispanîa 
commoratio  et  Olia  Hîspaiio  Meraubaudi  in  matrimoDium 
collocala.  Cujus  pietatem  comtnendaot  Sedulii  Christiani  ac  re- 
ligiosi  poètae  carmina  ab  ipso  collecta  et  divulgata.  Nanique 
huic  noslro  Asterio  cam  carminuni  Sedulii  edendorum  curam 
tribuil  Sirmondus  ad  epist*  21  lib.  I  Ennodii:  ubi  epigramma 
quoddam  Asturii  ex  codice  Rhemensi  protulit ,  cui  praemissa 
erat  haec  adnotatio  :  Hoc  opus  Sedulius  inter  ckartulas  diê* 
perêum  reliquit;  quod  recoliectum  adomaiumque  ad  otnnem 
elegantiatn  divulgatum  esta  Turcio  Rufio  Aêterio  F.  C  Con- 
êule  ordinario  aique  Patricio,  Sequilur  Asterii  epigramma  ad 
eundem  Macedonium,  ad  quemper  epistolam  opus  suum  Sedu- 
lius  direxit.  Tta  illud  ex  emendatione  Gasparîs  Barthii  descrîp- 
tum  accipe  : 

Sume  Mcer  meritit  Tenois  dicta  poëtae 

Qnae  sine  figmenti  oondita  tmit  TÎtio  ; 
Quo  oaret  aima  fides,  qaa  tancti  graiia  Chritti, 

Par  qaam  juttot  ait  talia  S«daliiit. 
Atteriique  tui  êomper  meministe  jnbeto, 

Cujat  ope  et  oura  dedita  suot  popnlis , 
Qaem  quamTÎs  tumiiii  célèbrent  per  taecola  Fatti  ; 

Plat  tamen  ad  meritnm  ett^  ti  tiget  ore  tno. 

S.  Cardioalis  Norisius  in  Cenothaphiis  Pisanis  Dissert,  VI 
haoc  Sirmondi  opinationem  suis  despicabilem  iectoribus  facere 
Yoluisse  videtur,  dum  eam  tanto  cootemptui  habitam  fuisse 
ab  Usserio  et  Pearsonio  ait,  ut  nequidem  in  ea  commemoranda 
voluerint  immorari.  Quasi  id  solemne  non  sit  plerisque  acatho- 
licis,  ut  ejusmodi  professionis  viros,  cujus  fuit  magnus  Sir- 
mondus, nihilise  facere  videri  velint.  At  Norisius  contra  vînin) 
agens  eximiae  probitatis,  doctrinae  alque  modestiae,  eun-r 


(  206  ) 

demque  ftacerdolem  summisque  ecclesiae  viris  alque  eliam 
christiaDÎtsimis  Galliae  regtbus  raagiio  in  prelio  habiUim  non 
his  profecto  arinîs  cerlare  debuit.  Argamenluni ,  quod  habuil 
Sîrmondus,  at  collecti  et  adornati  operis  Seduliani  laudetn 
Asterio  buic  D08tro  Iribueret ,  desumptum  est  ex  Geonadio^ 
ex  cujuê  inUgrU  exemplaribuM ^  ail  Sirmondus ,  Sedultufn  Tkeo- 
doêiojuniore ,  eut  opu$  sunrn  dedicavît,  et  F'aleniiniaHO  re^nan- 
tibus  viia  functum  didicimus,  Extat  etiam  dudc  carmen ,  ubi 
Sedulius  eundem  juniorem  Theodosium  alloquent  baec  îoter 
alia  scribit  : 

H«eo  relegM  terTetqwe  diy  tradaïque  minori 
Arcadio;  haeo  ille  tuo  generi.  Haec  tua  «emper 
Acoipiat,  doceatque  tuot  Augutta  propage. 

Neque  iosertum  carmioi  /\rcadii  uomea  cogitnos,  ulTheo> 
dosio  Magno  ioscriplos  lios  versus  credamus;  natnque  hic 
minor  Jrcadius  Theodosii  miuoris  ûiius  eët ,  non  qui  jam  ipsi 
natus  esset,  aut  quem  unquam  nasci  contigerit,  sed  quem 
Theodosio  blandiens  nasciturum  ominalur  poêla ,  sicut  et  ipsi 
Arcadio  sobolem  Gliosque  valiclnattir  cam  addît  :  ff^ec  iiie 
sue  generi,  At  minorem  Aroadiwn  vocat;  quia  ex  more  illîas 
aevi  mascula  prima  Theodosii  proies  de  avi  nomine  appellanda 
erat,  quod  fuit  Arcadius.  A  quo  ut  distingueretur  secundus 
hic  Arcadius  minor  dicendus  erat,  ut  ipse  Theodosius jufttor 
dlctus  est,  ut  ab  avo  Theodosio  Magno  distinguerelor.  Ne 
uiilcm  id  de  Arcadio  Theodosii  juniorîs  pâtre  dicUrai  existinae- 
mus,  ratio  temporum  suadet,  multoque  minus  de  Arcadia 
ejusdem  Theodosii  sorore  interpretari  |>ossumus,  nam  prae- 
terquam  quod  in  ipso  carminé  Arcadio  tegilur  non  Arcadiae; 
cnr  Arcadiam  potius,  quam  Polcheriam  aut  Mariamappetiaret 
poéto? 

S.  Secundum  argumenlum,  quod  habuit  Sirmondus,  ut 
Asterio  huic  Protogenis  in  consulatu  collegae  concinnationem 
Seduliani  operis  adjudicarel ,  desumpsit  ex  epigrammale  supra 
adducto  ipsius  Aslerii  ad  abbalem  illuiiiMacedonium,cui  idem- 


(  207  ) 

met  Sedulius  opus  suum  miltere  decreveral,  et  oui  iaicripla 
est  epîftlola  ,  quae  Rhemeosi  in  codlce  carmen  praecedit.  Nam 
cum  Sedulius^  Gennadio  teste,  ante  annum  CCCCL  obierit; 
eo  eoim  aono  obiit  Theodosius,  Seduliusque  régnante  Théo- 
dosîo  fato  fondus  est  juxta  Gennadium  (ut  omiltam  «  quod  si 
vera  esset  Gardinalis  Norisii  conjectura,  qui  in  laudato  supra 
carminé  pro  yàreadio  legi  vellet  Arcadiae,  quae  moriuaest,  ut 
tradit  Marcellinus  in  chronico  anno  GGCGXLIV ,  ante  hune 
annuni  opus  suum  absolvisset)  oppido  incredibile  est  Macedo- 
nium  inter  viros  egîsse  quinquagesimo  ferme  ab  obiCu  Sedulij 
anno.  Atqui  hoc  opus  erat,  ut  ipsi  epîgramma  illud  misisset  As- 
turus,  is  qui  consulatum  gcssit  cum  Praesidio  anno  CCGCXCiV^ 
quemque  Pearsonius ,  Usserius ,  ^orisius  et  Pagius  affirmant 
Sedulii  opus  collegisse  et  evulgasse.  Ad  haec  carmina  tôt  annos 
inter  charlulas  schedasque  neglecta  atque  di9j>ersa  facilius, 
quam  Sibyllina  oracula  foliis  inscripta,  periissent.  Denium  nemo 
hucusque  evicit  ea  omnia  nomina ,  quae  in  Rhemensis  codicis 
adnotatione  expressa  sunt,  Asterio  nostro  non  congruere. 
£  contrario  aliéna  ab  eo  non  esse  existimavit  Sirmondus ,  qui 
denominibus  mediae  aelatis  erudite  scripsit,  cujusque  dehac 
re  judicium  non  est,  cur  aliorum  opinamentis  non  praefe- 
ramus. 

4.  Sed  esto.  Asterius  hic  noster  Flavius  Asterius  vocatussit, 
non  vero  Turciua  Bufius  Attierius,  quid  inde?  Enim  vero  haec 
dico  Turcius  Bufius  aflinxisse  illi  dicam  librarios.  Annon  k\ 
facilius  fecit ,  quam  Sedulio  affînxissc  epislolam  ad  Macedo- 
nium  et  carmen  ad  Theodosium,  quod  ut  suam  opinionem 
tueantur ,  factum  esse  dicunt ,  qui  Sirmondi  senlentiam  con- 
temnunt  aut  rejiciunt?  Et  carmen  quidem  Probae  Falconiae 
adjudicant,  quia  praefixum  aliquando  fuit  Gentoni  hujus 
poëtriae  ;  quasi  non  potuerit  ab  opère  Sedulii  in  Gentonem 
Falconiae  transferri ,  sicnt  a  carminé  Falconiae  in  opus  Sedulii 
translatum  esse  dicitur.  Porro  si  in  carminé  Sedulii  ad  Théo* 
siura  de  Arcadio  jam  uato  sciolus  aliquis  sermonem  esse  pnta-^ 
vit,  satishoc  ipsi  erat,  ut  carmen  illud  Falconiae  adscriberet , 


(  208  ) 

quamsciretTheodo8ii  Magoi,  qui  filium  habuît  Arcadium.tein- 
pore  vixisse.  Epistolam  autem  ad  Macedoilium  cur  Atturio 
adscribendam  esse  velînt,  nescio.  Nisî  quod,  ut  dtctuin  est,  si 
Sedulio  iribuatur ,  et  is  mortuus  fuerit  ante  annuin  CCCCL , 
carmeo  quod  ad  eundem  Macedouium  scrîbit  Asturios,  SeduUaoi 
operis  condiioator  et  ediior ,  nemo  uaquam  credet  scriptum 
esse  ab  eo,  qui  anno  CCCCXCIV  coosulalum  gessît.  Sane 
utrumque  scriptum ,  epistolam,  ioquam,  ad  Maeedonium  et 
Carmen  ad  Theodosium  sub  Sedulii  aomine  ipsiusque  operi 
praefixum  fréquenter  invenimus.  Vide  Bibliotbecae  ¥¥•  PP. 
editae  Lugduni  apno  1677.  tom.  6.  In  eadem  tom*  6  reperîes 
Centonem  Falconiae  sine  eo  ad  Theodosium  carminé. 

Nota  LXIJ ,  p.  88. 

Sébastian!  inclyti  bello  viri  Gaissericus  (ait  Victor  Vitensis 
lib.  I  )  sicut  conêilia  tieceêsarta  habebat,  iia  et  praeêeniiamfor^ 
midahat,  Cuptens  autem  illum  extinguere,  occasionem  mortis  de 
religione  quaesivit  :  Nimirum  ad  Arianîsmum  trahere  illum  per- 
tentavit.  Sed  cum  Gaiserici  suggestionem  acuta  pulcherri- 
raaque  responsione  retudisset  Sebastianus,  obmutuit  quidem 
tum  Gaisericus  ;  verumtamen  (addit  Victor)  alto  generis  argu- 
menta postea  bellicoâum  virum  occidit,  Quodnam  autem  fuerit 
illud  argumentum ,  non  prodidit  Victor.  At  si  unica  tantum 
religio  apud  impium  regem  reum  fecerat  Sebastianum ,  quo- 
cunque  alio  praeteztu  eum  occident ,  ipsius  nomen  coeli  tabula 
(ait  Emin.  Baronius  ad  annum  446)  et  liber  vilae  indelebili 
nota  scriptum  retinet. 

Nota  LXIII,  p.  87. 

Qui  légat  epistolam  Leonis  ad  Ravennium  Arelatensem  Epis- 
copum ,  quae  CK  est  in  antiquis  editionibus ,  intelliget  profecio 
de  illis  scriptis  agere  bic  Idatium»  quae  sanctissimns  Pontifex 
Ravennis  indixit^  ut  êoHieitudine  vigiiantiae  $uae  faverei  uni- 
vente  fratribus  innoiescere;  fralribus  scilicet  non   Hispanus 


(  209  ) 

modo  sed  eiiain  GalHs.  Et  ad  Hispanes  quidem  transmitlendi 
haec  scripta  cura  Ravenoio  demandatur ,  quia ,  sic  provin- 
cîarum  posilu  exîgente,  per  Gallias  ad  Hispanîas  mitti  sole- 
bant ,  uti  constat  ex  epist.  (mîhi)  LU  îpsîus  Leonis  ad  euodem 
Rarennium.  Quare  mirari  satis  nequeo  Pascbasii  Quesoelli 
levitatem ,  qui  ex  iis  occasionem  arripuit  îo  notis  ad  epistolam 
Leonis  (apud  ipsum)  XY ,  n<*  9  ista  effutiendi  :  Cum  Hispa^ 
niarum  eoclsêia  in  magna  iuno  ignorantia  vermreiur ,  plurimis 
earum  Bpiêoopis  vel  errore  infeoiiê  vel  de  eooleêiae  doctrina  non 
$aiiê  inêtrucêU ,  admodum  conveniens  erai,  ut  earum  Synodù 
es  GoUicanorum  jinêitHium  fide  ac  doctrina  robur  accederet. 
Ita  Quesneltus  honestiore  nuUo  fine,  quam  ut  vanîssimam 
Gallîs  suis  laudem  quaerat ,  Episcopos  Hispaniae  dehonestat. 
Verum  id  tolerabilius,  illud  gravius  est,  quod  cum  ab  Epis- 
copis  Galliae  nulla  doctrioae  capîta  ,  scripta  nulla ,  nisi  quae 
Ravennio  mîssa  sunt  a  S.  Leone ,  in  Hispanias  transmissae  fuis- 
sent ,  nullo  pacto  fieri  potuit ,  ut  ex  Gallicorum  antistilum  ûde 
ac  doctrina  Synodis  Hispaniae  robur  accederet ,  nisi  si  dixerit 
Quesnelliis  scriptis  S.  Cyrilii  a  Synodo  generali  Epbesina  appro- 
batis  eidemque  Synodo  insertis ,  atque  epistolae  dogmaticae 
Pontificis  summi  Leonis  novum  a  Ravennio  et  coUegis  robur 
accessisse,  quod  eadem  scripta  secum  in  Hispaniam  tulerint, 
hujus  provinciae  Synodis  inserenda. 

S.  At  quam  longe  fuerint  ab  bac  vanitate  Ravennius  et  qua- 
draginta  très  alii  Episcopi  Galliarum  cum  Ravennio  in  Synodo 
congregati,  ipsorum  litterae  ad  Leonem  ostendunt,  quibus 
pro  tanto  munere  sibi  ipsismisso  gratias  ei  agunt,  profitentes 
Galliam  totumque  orbem  epistolae  hujusmodi  radiis  fuisse 
iUustratum.  Sed  ipsos  audiamus:  Perlata  ad  nos,  inquiunt, 
epiiiela  BeatUudiniê  vestrae,  quam  ad  Orieniem  pro  caiholicae 

fidei  oêêertione  mieisiiê Ouie  jipoetolatui  vesiro  pro  hoc 

tanto  munere,  quod  non  eolum  Galliae,  eed  totum  mmndum 
velui  quibuedam  gemmie  omavH,  dignae  aeetimet  gratiae  poeee 
pereolvi?  Et  rursus;  quae  ApoetokUue  veetri  eoripta  ^  ità  ut 

14 


(  210  ) 

êymbolum  fidei ,  fwkquiê  rddêmpiion4ê m€fmm9nêm  «mi  ■ayftyil, 
iabuNë  oordU  aéêcripni.  Andîn  Quetoelle  I  ScripU  Sedb  Apos* 
tdicae  de  re  dogmatica»  qwalit  est  buUa  Umgemkmê^  nt  jymft^ 
ium  fidêi  Éahuliê  oardiê  néêêri  adêcribmda  9umi*  Qood  m  e  cob- 
yerso  eâ  praeliracU  RedemptorU  grtliem  ««gnificie  rerbU 
extollere  riderî  yelis  ^  rMlfiN^i^tofliff  iSWwiwfliilg  facUe  re  iptâ 
negligis ,  spemû ,  oonculeai.  Sed  ad  kieeptam  redeamua*  Ex 
Epîtcoponnn  GaHîae  allalîa  Terlita ,  eUi  caetera  deetaent ,  ai 
dainta  non  erat  QuetDellaa  oeolisy  yidere  darisêime  petuîi 
acripta  illa  a  Leoue  miaaa  fuiaae  în  Oalliat,BOO  ulUlîcabEpiac» 
pis  GallicaDia  nova  Idce  ac  robore  donarenUir ,  ameqoaaa  de- 
feireotnr  in  HUpanias ,  aed  quia  ad  Hiapaoka,  ma  qaat  aient 
ad  reliqiiaa  orlna  provincîaa  mitlebuitar  «  iter  erat  per  Galliaa» 

S.  Quetnellua  yim  auotoritaUnuqne  epiatolae  Leonia  obecvrîa 
ambiguîtque  rerbia  extenuare  voluiase  risua  eat.  At  Noriaina 
dum  etiam  ioter  auoa  coDceliîtaa  privatam  TÎtam  ageret  aperie 
nimis  atque  intrépide  dictatae  ejuadem  epictolaa  laudem  Leeni 
ademptam  in  Prospemm  tranaferre  conatua  est.  Sed  praestat 
ipaorn  audire  lib.  II  cap.  IS  hialor.  Pelag.,  ad  qnani  nihilo  plaa 
faciebat  sermo  de  bac  Leonia  epistola  ^  quam  prolixa  illa  de 
LevinoisibuSi  Agaunensibus  et  Jurensibna  monadiia  diaaertatîe 
atqne  aexcenta  alia.  Ergo  Noriaina,  adducte  Gennadii  lesti-» 
monio ,  ubi  de  Prospero  inquit  :  Epistolme  quoquê  P&poê  LmmU 
advênuê  £utifek$m  dé  V0râ  ChriêH  IncamoHone  ad  divenoë 
daiaê  ei  ab  ipêo  (Proêpero)  dietatae  crediminr;  baec  addit  ex 
Barpnio  in  notis  ad  Martyrologium  Romanum  die  XXY  junii  : 
Ado  FUnnemiê  et  alii  tradunt  Proêperum  fuîêêe  mb  êpiêiMs 
S»  Lêonii  Pupae  ab  toque  scripia  feriur  famoêi$nma  illa  epù^ 
tùla  S»  Leoniê  ad  Fiavianum  dé  Inoamatione  Ffbi*  Quod  non 
tanéum  Gennadiuê,  Honorimê  ei  alii,  eed  et  Maroellinuê  corne» 
teêiaiur  m  ehronito.  Ex  bis  concludii  Emin,  Norisius,  oonda^ 
matque:  Jn  taniâ  aniiquorum  eonmnêùme  9t>  Beliarmim^  ktm 
de  re  jure  dubiiandi  ioouê  êupereeié 

•4«  Sed  imprimia  cum  ignorare  non  peaset  Norisina  »  oerie 
non  deberet,  eadem  Baronium  de  auctore  bujus  epiatolae. 


(211  ) 

quam  Bellarminiun  sentire ,  qaa  fide  eos  quasi  inter  se  dissî* 
dentés  lectorihus  suis  objeeit  ?  Porro  Baronius  in  Anoalibus 
ad  annum  GCGGXLIX  haee  de  ea  epistola  scribît  :  Cu^ierum  non 
niii  S»  Leoniêeêse  diseerim  ;  êienim  éandem  dtcHonem,  quae  eH 
in  epiêiola,  niique  reeognoêca  tn  ejuêdem  S.  Leonù  êermonibus, 
Bellarmînus  vero  Hb.  de  Script.  Ecel*  in  Prospère,  ait.  :  Sinlia^ 
episiolm  5*  Leonù  e$ij  itta  omnino  0$t^  êwe  êtylnm^  9ive  doe^ 
trinam  Leaniê  aiiendaê.  En  duo  emînentissimae  sanctitatis  ac 
sapientiae  yiri,  cum  rix  dubitare  jure  possent,  si  Norisio 
credintus,  cam  epistolam  Prosperi  esse,  îpsam  Leoni  indubi- 
tanter  adjudîoank. 

5.  Ad  haeo  illa  Adonk,  Marcellini  atque  Honorii  cum  Gen- 
nadio  consensio  non  tant  antiquorum  quam  antiquariorum  aliéna 
scripta  exscribentium  consensio  est.  Nam  ut  ipse  Norisius  fate- 
tur  sequenti  cap.  lA^MArceWiauénniusGennadiivêrbisloquUur; 
Honorius  omnia  ad  verbum  triBnicribit  ew  Gennadto.  Sed  et 
Adonis  haec  yerba  sunt  :  a  quo  (a  Prospère)  diciatae  ereduniur 
eue  epiêiolae  adeereue  Euiyohem  de  vera  ChriHi  Incarna'- 
Hone,  Eâdem  profecto  ^  quae  supra  ex  Gennadio  protuli.  Ergo 
unus  Gennadins  iantam  illam  aniiquorutn  turbam  conficit,  ex 
quorum  ceneeneione  vix  BeUarmino  locuê  êuperesi  divinam 
illam  epistolam  S.  LeonisjMre  adjudicandi.  £  contrario  vero  ex 
obscure insertoqoe  quolibet  ramusculo  jus  sibt  assumere  licere 
existimant  hesterni  nonnulli  critici,  ut  contra  omnis  rétro 
antîquitatis  consensum  (Gallicanorum  Antistitum  supra  vidi- 
mas)  contra  fidem  caelestium  signorum,  quae  laudato  loco 
refertEmin.  Baronius,  Prosperum  celeberrimae  illius  epbtolac 
auctorem  praedicent ,  hominem  doctum  oppido  atque  pium  et 
de  gratia  Dei  contra  Pelagianos  et  Semipelagianos  optime  me- 
ritum,  sed  tamen  laïcum  caeteraque  ignoturo.  A  quo  proinde 
nemo  non  videt  S.  Leonem  sine  aliquo  sui  ipsins  totiusque 
ordinis  episcopalis  dedeoore  emendicare  non  potuisse  scriptum 
illud  in  quo,  quidquid  de  oeconomia  saeratissimi  mysterii  6de 
tenendum  erat,  universo  orbi  sexcentorumque  et  amplius  Epis- 
coporum  gênerait  Gondlio  propositum  fuit.  Yerum  o  te  felicem 


(212) 

Gennadiura!  qui  Galia  oreduiikite  (liceat  cura  Valerio  Martiale 
loqui  quandoquidem  Gennadius  ipse  ait  :  epiêiolM  dictaime  cre- 
duniur)  sapientiMimo  maximoque  Pontifici  detnndsti,  quod 
Prospero  adjudicares;  nam  si  quem  ex  his,  quos  amatNori- 
$îu8  tetigistea,  aoceptus  ab  eo  procul  dubio  fuisses ,  sicut  mi- 
sellus  ille  acceptus  est  Prosper  Pitbaeanus ,  quia  ad  aunum 
Honorii  XXIU  haeresis  PraedestinatiaDorum  meotionem  fecit. 
▼id.  iofra  not.  LXVIIL  n<>  6. 

6.  Epistola  Leoois  ad  Ravennium  scripta  est  111  Non.  Majî 
Valentiniano  Aug.  VII  et  Avieno  Goosulibus,  aouo  scilicet  aene 
christianae  CCCCL.  Unde  dubîtare  dod  possumus  scripta  iUa, 
quae  ibi  injuagit  Léo  Rayennio ,  ut  nota  faciat  fratribus ,  ad 
Hispanias  non  penrenisse  ante  hune  annum.  Quod  cum  Ida- 
tius  non  ignoraret ,  erat  enim  de  illorum  numéro ,  ad  quos 
eadem  illa  scripta  mittebantur  ^  de  eorum  acceptione  memi- 
nisse  non  potuitante  annum  XXVI  Valentiniani,  quocum  con- 
currit  annus  ille  vulgaris  aerae  CCCCL.  Igitur  bas  notas  XXVI, 
quae  vigesimum  sextum  annum  imperii  Valentiniani  signifi- 
canty  consignare  non  debuit  ^  et  certo  non  consignayît  Idatius 
post  §  De  GalliU  epiêtolae,  alioquin  asportationem  in  Hispanias 
eorum  scriptorum  alligasset  anno  XXV  Valentiniani  aerae  com- 
munia CCCCXLIX,  yidelicet  uno  citius  anno,  quam  a  LeoDe 
missa  fuerunt.  Itaque  annum  Valentiniani  XXVI  adscripsit  Ida- 
tius §*  Sébatiianui;  unde  ad  §"*  Jlsturiuê  extulit  librarius  bas 
notas,  cum  ibi  nomen  Conêulis  legeret,  quod  noyi  anni 
signum  sibi  yisum  est ,  uti  supra  etiam  Honorii  annum  XXVII 
ad  §">  Conêtantius  simili  ductus  errore  transtulit. 

Nota  LXJF,  p.  88. 

Consignatum  ad  §"*  Theodonuê  imperaior  moritur  annum 
XXVIl  Valentiniani  deleyi,  nihil  dubitans  eam  istic  notam  non 
ab  Idatio  sed  a  librariis  impressam  fuisse.  Ex  quo  non  onus 
tantum  sed  plures  errores  in  cbronicon  irrepserunt,  quos  sin- 
gulatim  mox  recensebo.  Igitur  Tbeodosii  mors  illigari  non 
potuit  anno  Valentiniani  XXVII,  qui  in  annum  aerae  yulgaria 


(213) 

incidit  CCCCLI.  Hudc  enîm  aonum  non  attigit  Theodosius, 
cum  CCCCL  obiisset  die ,  si  Theodoro  Lectorî  lib.  II  Collectan. 
credimus ,  XXVHI  Julii.  Yixît  Theodosius  annos  XLIX ,  menses 
circiter  Uf.  Quare  in  Idatio  pro  qiiadragesimo  octavo  legen- 
dum  est  XLIX  ;  namque  hune  numerum  retinet  Fragmentum  I 
Hispaniae  Illust.,  et  in  Chronico  Parvo  annus  legitur  XLIV, 
quod  veheraens  indicium  est  germanam  aniiquitus  lectionem 
fuisse  XLIX  atqueexea  natam  fuisse  illam  Chronici  Parvi  XLIV, 
mutata  X  in  ¥•  Ex  his  liquido  consequitur  non  ideo  notarum 
cbronologicarum  seriem  in  Idatio  per  hos  annos  perturbatam 
fuisse  ;  qui  ante  hune  §"*  Theodoaiuê  imperator  moritur  Yalen- 
tîniani  annus  XXVI  inscriptus  est;  sed  quia  nota  anni  XXVII 
ejusdem  Valentiniani  eidem  §*  adjecta  est,  oum  rejicienda 
esset  ad  §<°  Gen9  Hunnorum ,  ubi  eam  consignavit  Idatius ,  ut 
mox  ostendam. 

JVota  LXV,  p.  89. 

1.  Mortem  Placidiae  Augustae  adnotavit  Tyro  Prosper  sub 
Consulibus  Valentiniano  VII  et  Avieno ,  qui  Consules  fuere  anno 
aerae  vulgaris  CCCCL.  Alter  Prosper  mortis  diem  V.  Kal. 
decemb.  quem  etiam  praefert  Sepulchralis  inscriptio,  quae 
Ravennae  in  ecclesia  SS.  Martyrum  Nazarii  et  Ceisi  visitur, 
quamque  apud  Emin.  Baronium  invenies  ad  annum  449 
no  167.  Pseudo-Severus ,  qui  acta  hujus  temporis  ex  Idatio 
describit ,  eidem  anno  obitum  Theodosii  et  Placidiae  adnectit , 
ut  minime  dubitare  liceat  Idatium  utriusque  mortem  eidem 
notae  chronologicae  subjecisse,  huic  nimirum  XXVI,  quae 
adscripta  §®  Seboêttanus,  annum  désignât  aerae  communis 
CCCCL ,  quocum ,  ut  dictum  est ,  connectitur  annus  vigesimus 
sextus  Valentiniani.  Quapropter  in  reliquis  chronici  Idatiani 
editionibus,  in  quibus  legitur  :  XXVIII  f^aleniiniani  imperatoris 
mater  Placidia  moritur  apud  Romamy  triplici  laborat  vitio 
locus  iste,  I®,  quod  notam  praeferat  chronologicam  XX VIII,  cum 
Idatius  sub  modo  dicta  nota  XXVI  a  §^  Seba$iianu$  esul  ad  §*" 
Gens  Hunnorum  decurrat,  2®  quod  ex  duabus  numeralibus 


(SU) 

notis  altéra  XXVIl  altéra  1  una  cooflata  tit  XXTIII  ;  S«  qood 
verba  illa  f^ahmiiniani  tmpêmioriê  mater ^  quae  Idatil  non  sont, 
haie  loco  ingesta  sint. 

S.  Idatius  itaqne  ab  anno  aerae  Dionysîanae  CCGCLI ,  que 
Valentîniani  XXYII  numorabatury  utriutque  imperatorit  tam 
Oceidentis  quam  Orientis  principatns  annos  chronico  soo  inse- 
ruit*  OecklentUy  quia  Idatius  ipse  sub  illo;  OrienUs  (opinor)  qoîa 
légitime  et  diutlus  imperare  ibi  solitî  principes.  Gim  ergo  ad  ea 
narranda,  quae  anno  illo  CCCCIi  gesta  sunt»  deyenit,  qaod 
exequitur  a  §*  Gtns  ffunorum  ;  bas  notas  XXV II.  I.  illi  S*  ^P- 
posuit ,  quibus  significabat  aunum  Tigesimum  septimum  Yalen- 
tiniani  et  primum  Mardani.  Verum  enim  vero  cum  bas  notas 
plures  logèrent,  atque  exscriberent ,  unus  nescio  quk  rei  noTÎ- 
tate  perculras ,  neque  quid  boc  erat  intell  igens  (  anni  entm 
Hononi  et  Arcadii,  rursusque  anni  Theodosii  et  Valentîniani 
cum  ab  initio  aequaliter  fluerent ,  utrorumque  eorum  simplkt 
et  îndiscreta  nota  ab  Idatio  consignati  fuerant)  ex  bis  duobns 
numeris  XXVII  et  I  unicum  confecit  XXVIII.  Deinde  cum  qaae 
rétro  scripta  erant,  relegeret ,  et  notam  anni  XXVII  Valentîniani 
nuUibi  inveniret,  eam  adscripsit  ^  Tkeodonuê  impemiar  Mori- 
tur^  totamqne  Idatii  cbronologiam  interturbavit. 

S.  Alius  vero  notas  illas  relegens  XXVU.  L  earumque  sigû- 
Gcatum  capiens,  claritatis  gratia  boc  modo  distinxit  XXVIl 
V.  I.  M.,  quae  sic  exponi  debuissent  :  vigeêimo  99pHmo  f^aisn^ 
iiniani^  primo  Maroiani  anno.  Sed  inventus  est,  qui  posle- 
riores  illas  notas  V.  I.  M.  ita  interpretaretar  :  FaUnimiani 
imperaiorif  mater;  atque  ex  hoc  commente  et  ex  primo  illo  er- 
rore ,  quo  duae  duorum  princîpum  epocbae  scilioet  XXVIl  et 
I  in  hanc  unam  coaluere  XXVIII ,  nata  est  illa  lectio  XXVII l 
ValentinianiImperatoriê  mater  Placidia  etc.  quam  cunctî  libri 
praeferunt ,  et  qua  chronologia  Idatii  penitus  turbata  est.  Nam 
qui  banc  iuterpretationem  sive  a  se  inventam  sire  ab  alio 
excogitatam  inbaerere  non  posse  yidit  §<*  illi  Gens  Hunnomen 
(quem  enim  sensum  haberent  ista  XXVIII  Vaientiniani  impe^ 
retoriê  mater.  Gem  Hnnnorum  ?)  notam  chronologicam  et  tria 


(  215  ) 

priora  verba  nimirum  baec  XX ri  11  f^alentintaniimperatpris 
m^ier  a  ^**  Geu$  ffunnorum  avubit  y  et  cum  bi$  Placidm  ma- 
rùur  apud  Botnam^  quae  aliquanto  aatea  praecesseraDt , 
coQJuiixit ,  hanc  periodum  confîciens  :  XXFIII  Valentiniani 
Jmperaioriê  mater  Plactdîa  tnoritur  apud  Eomapi»  Haec  autem 
cum  seosum  noa  ioeptum  redderent,  ablata  est  legeoUbiis 
oocaaio  bujus  ob$ervaodae  labU ,  quae  cbronicoa  deturbabat. 
At  ea  nuQc  détecta,  lectionem ,  quam  hic  exhibeo^  germanam 
este  eam  et  ab  Idatii  calamo  judicaturum  te^  lector,  coofido* 
Nam  licet  quae  de  ratione  et  causa  eversae  per  hos  anoos  in 
Idatio  chronologiae  dicta  a  me  modo  suot ,  merae  coojecturae 
siot;  at  praeterquam  quod  lllae  probabiles  admodum  suut 
maxime  si  conferanlur  cum  bis,  quae  dicturus  sum  ad 
aoDum  YII  Marciani  nota  LXXXII  n^  1.  ubi  aliam  chronici 
depravationem  superiori  omuino  similem  detegam ,  correctio- 
Qes»  quaf  adbibuiy  ex  ipso  Idatio  vel  ex  iis ,  qui  eumexscri- 
buut  desumptae  suot* 

Nota  LXFl,  p.  89. 

1.  §<*  Gens  ffunnorum  adscribendas  esse  bas  ootas  XXVll.  I. 
quae  anoum  vigesimum  seplimum  YaleatiDiam ,  et  I.  Marciani 
désignent ,  argumenta ,  quae  supra  adduxi ,  convincunt.  Et  de 
Valentiniani  anno  XXVn  nemo  erit ,  qui  neget.  Ad  de  I  Mar- 
ciani vereor,  ne  quis  adnecleodum  fuisse  conteodat  anno 
Valentiniani  XXYI ,  aerae  oommunis  GCCCL.  Nam  ab  boc  anno 
plurtmi  soriptores  imperium  Marciani  deducunt»  Enim  yero 
daducunt  bistorici,  quia  reipsa  Marcianus  imperator  renun* 
eîaliisest  mease  Augusto  anni  GCCCL.  Atlaman  cbronioorum 
et  Faslorum  oonsularium  scriptores  adnotato  principis  ad  im- 
perium aditu  eo  anno,  que  evenit,  prineipattis  annum  I 
sequenti  consulatui  subjeceront.  Porro  Mareellinus  et  Cassio* 
dorus  consulatui  ejusdem  Marciani  et  Addphii  illius  annum  I 
adiigant,  qui  inciditin  annum  GCCCLl.  Apud  Panvinium  vero 
non  solum  consulatus  designatione  sed  apposita  etiam  margini 
hac  nota  I,  exin  annos  Marciani  auspicari  apertissime  signifî- 


(116) 

catar.  Et  sane  Idatium  annum  I  Marciani  cum  anno  XKVII 
ValentiniaDi  ab  januario  anni  Dionysiani  CCCCLI  inchoalo, 
aequo  comparasse^  perspicue  constat  ex  ordine,  quemin 
ris  ejusdem  Marciani  anaîs  desîgnandis  obserrat.  Potnisset 
profecto  Idatius  imperii  Mardani  exordium  ejusqoe  annum  I 
anno  GCCCL  jam  inchoato  adnectere ,  et  ineunti  postea  anno 
CCCCLI  annum  II  Marciani  cum  anno  XXVII  Yalentiniani  adli- 
gare  ;  namque  ita  eum  observasse  in  Avito  et  aliis  infira  ride- 
bimus;  cur  autem  non  id  îpsum  in  Marciano  praestitit,  âkri~ 
nare  non  possumus. 

2.  Sed  juvat  bic  animadvertere  ex  scriptorum  in  annis  Mar- 
ciani numerandis  diversitate  natum  esse ,  ut  de  anno  et  Coo- 
sulibus,  sub  quibus  habita  fuit  lY  Synodus,  diversa  atqae 
pugnantia  litteris  consignata  inveniantur.  Cum  enim  in  eadem 
Synodo  annus  II  Marciani  ejusdemque  consnlatus  ,  qnem  cum 
Adelphio  gessit  anno  CCCCLI  adscripti  sint ,  auctor  dironicî 
Alexandrini  in  annum  II  Marciani,  quem  désignât  Synodus , 
animum  intendens  Fastosque  deinde  consulatus ,  dum  in  lus 
annum  II  Marciani  ex  intègre  collatum  videt  cum  anno  aerae 
communîs  45S ,  seu  quod  idem  est  cum  anno ,  qui  Sporaiium 
et  Herculanum  Consules  habuit,  haec  de  ea  Synodo  scripdt  : 
Marciani  anno  II,  Spharatio  et  H&rculano  Cansulibus,  acte  est 
IF  Synoduê  Chalcedonensis,  At  Synodus  annum  II  Marciani 
non  a  prima  die  januariî  anni  Dionysiani  CCCCLII  numéral  ; 
sed  a  die  XXIV  aut  XXY  augusti  anni  CCCCLI,  quando  Marcia- 
nus  annum  I  ab  inito  imperio  expleyit.  Cum  ergo  anno  CCCCLI 
Consules  fuerint  Marcianus  et  Adelpbius,  et  eodem  anno  mense 
octobri  coacta  sit  lY  Synodus ,  recte  in  ipsa  Marciano  et  Adel- 
phio, in  chronico  vero  Alexandrino  perperam  Sporatio  et  Heroa- 
lano  Consulibus  habita  esse  dicitur.  Non  minori ,  licet  dispari, 
vitiolaborat  Panvinius  de  eadem  Synodo  agens  in  chronico,  nam 
dum  in  Consules ,  qui  in  ea  adscribuntur,  oculos  conjicit,  ha- 
bitam  esse  ait  anno  1  Marciani ,  Consulibus  eodem  Marciano  et 
Adelphio.  Itaque  Consules  eosdem  ac  Concilium  praefert  ;  ao- 
num  vero  imperii  Marciani  diversum.  Caeterum  Panvinius  dum 


(217) 

ita  scribit,  ab  insliluta  a  se  imperii  Marciani  epocha  non  dis-' 
cedit. 

S*  Interea  Alexandrinî,  Onuphriani,  aliorumque  chronico- 
rum  exempla  (idem  faciunt  non  modo  Idatium,  sed  plures 
«tlam  alios  scriptores  Marciani  I  annum  consulalui  ejusdem  et 
Adelphii,  id  est  anno  CGCCLI  annumque  II  consulatui  Sporatii 
et  Uerculani  vulgaris  aerae  anno  GCCCLII  solitos  fuisse  ad- 
nectere.  Denique  in  hist.  Gothor.  Isidori  annus  I  Marciani  et 
Tarismundi  (  is  Idatio  Thorismo  est)  illîgatur  Hispanae  aerae 
CGCCXC,  id  est,  anno  aerae  communis  GCCCLII,  Sed  cum 
idem  Isidoras  in  chronico  annum  eundem  Marciani  I  adnectat 
anno  mundi  V.  DCXLIX^  cui  juxta  ipsum  Isidorum  respondet 
annus  aerae  Hispanae  CCCCLXXXIX ,  christianae  vero  annus 
CGCCLI  y  utrumque  nec  simul  verum,  neque  ab  eodem  Isi- 
doro  esse  potest.  Quin  etiam  in  fine  chronici  annum  mundi 
V.  DCCCXLY  componit  Isidorus  cum  aéra  Hispana  654.  Si  ergo 
ab  eo  anno  mundi  in  annum  Y.  DCXLIX,  cui  Isidorus,  ut  dictum 
est,  annum  I  Marciani  adligat,  retrorsum  numerandoascendere 
velis^  subducendi  tibi  sunt  anni  CLXV.  Igitur  eosdem  sub- 
trabe  ex  illa  aéra  DCLIV,  reliqui  erunt  CCCCLXXXIX,  non 
autem  CCCCXC.  Hinc  in  bisloria  illa  Gothorum  corrigendus 
est  locus ,  ubi  Marciani  et  Turismundi  annus  I  adscriptus  est 
aerae  400  et  reponenda  aéra  489. 

Nota  LXVIl,  p.  89. 

Catalaunicos  Campos  ,  ubi  Romani  et  Gothi  cum  Attila  acie 
decertarunt,  a  Catalauno,  Campaniae  Gallicanae  ad  Matronam 
urbe,  yulgo  Chalonê^  nomen  accepisse  communis  est  erudi-* 
torum  sententia.  Sed  quid  si  a  Cabillono  Aeduorum  oppido  ita 
appellati  sunt  ?  Sane  Cabillonum  islud  ad  Ararim  Catalaunum 
etiam  olim  vocatum  fuisse  indicio  est ,  quod  nunc  etiam  Cka- 
/ofM,  sicut  illud  prius  Catalaunum  ad  Matronam  vulgo  nomi- 
natur.  Deinde  Ëumenius  in  Panegyrico  Constantini  Augusti  , 
ubi  quid  egerint ,  quid  passi  fuerint  Aedui  pro  Romanis  di- 


(  218  ) 

ceodum  sîbi  unice  proposuerai,  cujiudaiii  cUdis  CaUlaunîciie 
meminit.  Atqui  Cabillonî  ad  Matronam  nîhil  CabiUoni  veto 
ad  Ararim  dades  plarimiUB  adîoalituluintuum  faclebat.  Prae- 
ierea  planitiem  circa  istud  AeduoranCabilionumoailM  nostris 
yidemua,  et  ipaius  idem  Eumeniua  ibidem  meminit.  Deoique 
Rodericus  ToletaDus  Euphronîum  Augustoduoi ,  quae  primaria 
Aeduorum  civitas  est ,  epiacopum  ionumera  in  ea  pogna 
occisorum  millia  aepelivisse  narrât  lib.  U.  cap.  8.  Qui  quidem 
Rodericua  licet  multo  posterior  fuerit ,  et  auctorem  longe  se 
antiquiorem  hojusce  rei  teslem  habuisse  vîdetur.  NamPseudo- 
Severus  a  doctissimo  Florio  editus  ad  annum  I  Marciani  haec 
scribit  :  Cadavera  innumera  (ex  oodsis  in  pugna  Catalaunica  ) 
Euproniuê  Episcopuê  Augu9$oduno  êepelitur;  ubi  proculdabio 
legendum  est  :  Epiêcopuê  Auguêioduni  sepelivU.  Vemm  non 
dissimulo ,  in  hoc  Severi  loco  haec  etiam  adduntur  :  AUims 
conira  /éitilam  Tricasiê  pugnat  loco  Mauriacoê.  Tricasses  au- 
tem  longtus  distant  a  Cabiiiono  ad  Ararim ,  quadl  a  Catalauno 
ad  Matronam  :  quo  pietate  duce  ac  comité  aocurrere  potuit 
Eupbronius ,  etiamsi  pugnae  tempore  longe  a  loco  abessei  ; 
ingens  enim  occisorum  ille  numerus  terrae  mandari  nisi  plu- 
ribus  diebus  non  potuit. 

Nota  LXriII ,  p.  90. 

1.  Cum  Aëtio  ad  versus  Attilam  non  tantum  Gothos  sed  etiam 
Francos  fuisse  narrant  locis  in  scholiis  laudalis  Jomandes, 
Gregorius  Turonîcus  et  auctor  Miscellae.  Quorum  Jomandes 
omnium  antiquissimus  integro  post  haec  tempera  saecalo 
scrip^it.  At  scriptores  illius  aevi  Idatius  et  Prosper  de  Francîa 
penitus  silent  ;  solos  Gothos  Romanis  junctos  contra  Attilam 
pugnasse  expresse  traduut.  Idatii  verba  supra  habes.  Prosper 
vero  consulatu  Marciani  et  Adelphii  haec  ait  :  Ciio  et  noêtriê  et 
Gothiê  placuitf  utfurori  superborum  hostium  comeociaiii  viri- 
bu9  r^imgnmretur.  Tacet  etiam  de  Francis  ,  Gothosque  tantum 
cum  Aètioconjungit,  auctor  vitaeS.  Genovefae  (  III  januarît  ) 


(  219  ) 

quem ,  opioio  est,  prope  annum  D  scripsisse,  quemque  nihil 
Francorum  laudîbut  gloriaeque  detractum  aut  dîssimulatum 
de  illis  quidquam  ire  Toluisse  credendum  est ,  cum  jam  tum 
hi  Parisiis  domînarentur.  Quod  aulem  maximi  momenti  est,  Si- 
doDius,  qui  historiam  hujus  belli  conscribere  se  coepisse  prodit 
lib.  VIII  cap.  15  ,  tam  longe  abest,  ut  Francos  cum  Romanis 
eonjungat ,  ut  contra  Romanos  pro  Attila  eos  stetisse  disertis 
verbis  testetur  carm.  VII  vers.  S25.  Cum  Hunno  enim  ait  : 

UItom  ,   quem  tel  11 ioer  abluU  UDdt 
Prontmpit  Frtnciis. 

Itaque  tacentibus  vel  etiam  contradicentibus  vins  gravis- 
siniis  Prospero  ,  Idatio ,  atque  Sidonio ,  qui ,  quae  suo  tem- 
pore  et  suos  ante  oculos  gerebanlur ,  posteritati  mandabant  ; 
quis  non  miretur  oculatissimum  Pagium  ista  ad  annum  CGCCLI 
n»  2â  scripsisse?  Ex  Turonensis,  inquit ,  et  Priêciinter  $e  col' 
latione  aliqua  alias  magna  caligine  involuta  in  manifesiam  lu- 
cem  proferuntur;  liquetque  P  Clodionem  Francorum  regem 
ante  quadriennium  demortuum  éuoê  filios  reliquiê$e ,  //®  inier 
eoêdem  post  ejuê  mortem  de  regni  êuccesnone  conirovernam 
moiam,  JJJ^j  eorum  unum  in  belio  Attiliano  pro  Romanis  puÇ' 
nasse  f  JF^  hune  fuisse  Meroteum. 

2.  Sed  Turonensis  imprimis  lib.  11  cap.  7  nibil  amplius , 
quam  quod  Frand  Aëtio  adhaeserint ,  scribit.  Id  quod  si  aut 
de  tota  gente,  aut  de  tanta  ejusdem  multitudine,  quae  regnum 
constitueret ,  regemque  super  se  baberet ,  interpretetur  Pa- 
gius  y  et  non  polius  de  bis  Francis  ita  existimet ,  sicut  de  Sar- 
matis ,  Ripariolis  ,  Ibrionibus  et  aliis  populis ,  quos  etiam 
socios  adjungît  Aëtio  Jornandes ,  Idatii  Prosperique  silentio  et 
expresse  Sidonii  testimonio  ita  retunditur ,  ut  quae  narrât , 
non  in  manifesiam  lucem  prodiisse ,  sed  ea  poUus  densis 
adbuc  in  tenebris  delitescere  fatendum  sit.  Maxime  cum  idem 
S.  Gregorius  cap.  deinde  9  Francorum  reges  inter  vulgi  ra- 
musculos  (  nam  quae  ex  anliquis  scriptoribus  desumpsit , 
nominatim  eos  appellando  expriroil)  quaeritans  tradat  :  De 


(  210  ) 

hujuê  (ClogioDU  seu  Clojonis  vel  Clodionis)  êiirpe  quidam  Mm- 
rontum  regem  fuisse  adserunt ,  cujus  fuit  filius  Childericus. 
Haeccîne  verba  sunt  hominîs,  qui  Franco»  sub  Meroveo  filio 
Clodionis  pro  Romanis  militasse  et  agnoverit  ipse  et  posteris 
testatum  esse  voluerit  ? 

S.  Sed  et  Prîscum  audiamus,  qui  ab  ipso  Pagio  ibidem 
n®  M  productus  ait  :  ^ét  Francos  bello  iacessendi  iUi  (AtU'lae) 
causa  fuU  regum  ipsorum  obitus ,  ei  de  regno  inter  libéras  con^ 
troversiae»  Seniori  AttUas  studebal,  juniorum  Aiiius  tuebatur; 
quem  Bamae  vidimus  legationem  obeuniem  nondum  ianugine 
efflorescere  incipienie,  flava  coma  ei  capillis  propier  densitaiem 
et  magnitudinem  super  humerum  effusis,  Pagius  itaque  defuno- 
lum  regem ,  etsi  nomen  non  exprimat  Priscus ,  Clodionem , 
quasi  liquido  constaret,  interpretatur.  Hujus  filium,  cujus 
nomen  silet  etiam  Priscus  ,  Meroveum  esse  divinando  asserit; 
nam  Gregorius  non  filium  Clodionis ,  sed  de  ejus  stirpe  fuisse 
Mororeum  dictitarî  testatur.  Ad  haec  si  objicias  Meroveum 
post  patris  Clojonis  obitum  (  quem  alias  anno  GCCCXLVIl  al- 
ligat  Pagius)  imberbem,  uti  eum  depingit  Priscus,  esse  nequl« 
visse ,  cum  ipsius  filius  Childericus  anno  post  haec  XI  nimirum 
CCCCLYIII  luxuriae  immodicus  arguatur  a  Turonensi  cap.  12, 
respondet  Pagius  Priscum  nullatenus  Romae  vidisse  Meroveum 
anno  CCCCXLVIII  aut  quod  rerum  séries ,  quas  narrât  Pris- 
cus ,  videtur  postulare  anno  CCCCXLVIII  vel  serins  ;  sed  anno 
CCCCXXXII  cum  legatus  a  pâtre  Clodione  missus  esset  ad  Aê- 
tium  vel  ad  Augustum.  Sed  praeterquam  quod  acriores  aliae 
curae  distinebant  eo  tempore  Aètium  perdendi  scilicet  Bonifa- 
cium ,  quem  in  palatium  a  Placidia  accitum  aegerrime  ferebat , 
quemque  tandem  eodem  anno  de  medio  sustulit  ;  ex  quo  ipsi 
in  Ptinnoniam  fugiendum  fuit;  idemmet  Priscus  non  modo  istud 
non  adstruit,  sed  ipsum  aperte  destruit.  Nam  postquam 
horum  meminerat  patris  mortem  filiique  legationem  déclara- 
turus  quid  oratum,  et  a  quo  missus  ille  Francus  Romam  ad 
Imperatorem  venisset,  subdil:  Hune  etiam  AHius  in  filiutn 
adoptaverat  et  plurimis  donis  omatum  ad  imperatorem ,  ut  ami- 


(  221  ) 

cUiam  et  êocieiaiem  cum  eo  facerei,  miserat.  Potuitne  Priscus 
clarlus  exprimere  FraDcum  illum,  quem  ipse  legatioDem 
obeuntem  Romae  vidit,  Âétii  consiliis  instructum  et  muneri- 
bu8  ornatum  illuc  ab  eodem  Aëtio  missum  fuisse ,  non  ut  patrî 
sed  ut  sîbi  amicitiam  et  societatem  cum  Valentiniano  conci- 
liaret?  Potuit  Aètîus  praedicto  anoo  CCCCXXXII,  dum  iram 
Valentiniani  fugiens  secessit  in  Pannoniam,  ista  praestare? 
Quapropter  licet  Pagius,  dum  bas  explicat  tricas,  in  mani- 
festam  se  lucem  protulisse  dicat  Meroveum  jam  tum  Francis 
imperantem  pro  Romanis  contra  Attilam  pugnasseannoCCCCL, 
ut  ego  quidem  puto  (idemque  fortasse  judicabunt  prudentis- 
simi  quique  Galli ,  qui  de  Pbaramundo  quo  modo  alias  loqua- 
tur ,  observarunt)  non  aliter  melius  ostendere  ille  potuit ,  pie- 
raque  ex  bis,  quae  de  eo  rege  Annales  Francici  jactant ,  incerta 
prorsus ,  atque  obscura  esse  ;  utpote  quae  non  alia  luce  cla- 
reant,  nisi  quam  ab  hujusmodi  caliginosis  conjectionibus 
mutuantur. 

4.  At  inter  omnes  historiae  Francicae  scriptores  convenit 
Meroveum  post  Clodionem  régnasse.  £«to.  Sed  ubinam  gen- 
tium  regnavit?  Nam  si  eidem  Pagio  credimus,  frater  Merovei 
natu  major  utramque  Rheni  ripam  lenebat.  De  tempore,  quo 
regnum  inivit  etiam  obscurum.  Pâtre  enim  mortuo  anno  cir- 
citer  CCCCXLVIII ,  ut  tradit  Pagius  ad  annum  4SS  n''  19,  dis- 
sidium  orlum  est  inter  fratres.  Et  Meroveus  postquam  fratri 
cedere  coactus  est ,  ad  Aêtium  confugit ,  apud  quem  diutius 
moratum  fuisse  necesse  est ,  neque  enim  uno  die  illiu«  amici- 
tiam adoptionemque  promereri  poterat.  Post  haec  illi  Romam 
proficiscendum  fuit  deprecatum  imperatorem ,  ut  Romanorum 
armis  in  paternum  se  regnum  restitui  yellet ,  atque  praecipe- 
ret.  Haec  omnia  non  modicum  tempus  requirunt.  Et  tamen 
neque  tune  regnum  obtinuisse  Meroveum ,  neque  ad  illud  obti- 
nendum  adjutum  fuisse  a  Romanis  usquam  legimus.  Quin  imo 
quisquis  altum  scriptorum  illius  temporis  silentium ,  ingénies 
Attilae  motus,  Romanorumque  trepidationem  consideret,  pro- 
fecto  intelliget  nuUum  ab  eis  bellum  pro  Meroveo  Pagiano 


(  322  ) 

ante  annum  CCCCLllI  fuisse  tusoepium,  neqae  soscipî  pe- 
luîsse. 

5.  Veram  itaqae  Meroyeum  patrem  Gbilderici,  Clodioiûa 
▼ero  aut  filîum  aut  cognatum  aut  generum  nîhil  fortasse  a 
yerîtate  aberret,  qui  dicat  posi  bdlum  AtUlianam  val  etiam 
post  Âètii  mortem  ex  Francia  traDsrhenaiia  in  GalKas  irrupîsse , 
alque  hnc reCerenduiD  esse,  quod  in  SidoDÎo  Garai.  YII  yen. 
S71  legitur  c 

Franciit  Germanam  primom  Belgamqae  tecandani 
Stemebat. 

Ponro  Uenscbenius  in  Ezegesi  de  Episoopîs  Tungren.  prae- 
fixa  tom.  IV  Maji  b*  3,  Tu&gromm  orbem,  postqnam  ab  Attila 
yastata  fuit,  a  Francis  occupatam  fuisse  se  opioari  significat. 
Dicamus  ergo  Meroyeum  aonum  circiter  CCCCLY  sedem  in 
Gallia  propinqua  Rheno  fixisse,  primumque  omnium  Francict 
regni  jecisse  fundamentum.  Quod  suadet  etiam  prima  regum 
Francornm  in  Gallia  stirpa  a  Meroyeo  Meroyingae  nomen 
sortita.  At  regnnm  Clodionis  (ne  de  Pharamundo  loquar)  ti» 
imrmino  Tmmgfxfmm  regnantis  yalde  dobium  est,  yel  potins 
fiidsnm.  Godioes  bistoriae  Turonensis  Gregorii  fere  omnes  non 
Tungrarum  sed  Thoringorum  legunt,  horumqu^saq>ein  eadem 
historia  mentio  oocurrit.  Deinde  de  Tungris,  immaniter  ab 
Hannis  hoc  bello  yexatis,dum  historici  loquuntu|^,nuUiu8  aut 
régis  aut  regni  aut  gentis  Francorum  meminere.  ^aciniam  ex 
Sigeberto  scriptore  saeculi  noni  Aetis  S.  Lupi  assntam ,  in  qna 
mentio  fit  Meroyei,  nihil  ego  moror.  Itaque  Glodionam  in  Gai- 
lias  aliqnando  irrupisse  oertum  est.  In  ea  subatitîsse  încertum 
qnam  quod  maxime.  Id  non  ignorant  Galli,  atque  i^deo  non 
ignorant,  ut  Hadrianus  Valesias  in  historia  Francorum  stoma- 
chi  plenus  inyehi  saepe  soleat  in  S.  Gregorium  Turonensem 
Francicae  Historiae  patrem,  quia  nihil  de  Pharamundo,  de 
Ciodione  yero  et  Meroyeo  jejune  admodum  locutus  est.  Quasi 
ille  quidquid  post  ipsum  ex  Prospère  Pitbaeano  ineptissime 
interpolalorenim  Francicarum  scriptoresde  bis  regibns,  neque 


(  223  ) 

àfi  his  tantum  sedde  Priamoqaoque  etTroJana  Francorum  ori- 
gine narrant,  légère  potuerit;  aut  etiam,  si  nunc  redivivas 
legeret,  aliquo  pacto  probaturua  essel.  Landandus  tamen  est 
idem  Valesius,  quod  in  notitia  Galliarum  ingénue  fatetur  Pha- 
ramundum  uihil  terrarum  in  Gallia ,  Clodionem  et  Meroveum 
pleraque  trans  Rhenum  pauca  eis  illum  ohtinuisse. 

6.  Inlerpolatum  dico  hujus  Prosperi  chronicon,  quod  exfide 
duorum  vetustissimorum  codicum  ostendit  Henschenius  loco 
supra  laudato  capi  X  ubi  de  altero  illorum  anno  OSS  exarato , 
vel  saltem  ex  alio  tanti  aevi  descripto  haec  ait:  Jn  hoc  veiuitiê- 
9imo  Proêperi  ehronico  vei  saliem  iam  veiusti  exemplaris  apo^ 
graphe  nuUa  prorêuê  fit  meniiù  Priami,  Pharamundiy  Clodii^ 
Merovei.  Interpolatum  tamen  negat  Pagina  anno  418  n«  SI , 
contenditque  in  etemplaribus  Henschenianishaecomnia  omissa 
fuisse  non  yero  aliis  inserta.  Attamen  quibusargumentis  probat 
hoc  Pagius?  Habuitne  codicem  ante  annum  OSS  scriptum,  aut 
aliquem  alium,  qui  ex  tantae  aetatis  codice  descriptus  fideliter 
fuerit,  qnalem  habuit  allegavitque  Henschenius?  Quamquam 
perinde  etiam  est  sive  a  libranis  sive  ab  auctore  ipso  ea  de 
Priamo  Pharamundo  et  Gojone  eonficta  sint.  Âiinon  jure  con* 
ficta  esse  dicttntur,quando  iiiius  temporis  scnptores  etiam  cum 
ferebat  occasio  resque  ipsa  postulabat,  eorum  nonquam  memi- 
nerunt.  Atqui  non  meminisse  fatetur  ibidem  idemmet  Pagius 
inquiens  :  Unu$  Pêeudo-Proêper  in  ohfxmioo  impenali  monar* 
chiûê  Froncicoê  initii  méminii,  Neque  doctissimnm  virum 
latuiése  opinor  censuram,  quam  de  eo  sonptore  protulit  Cardi* 
nalis  Norisfus  lib.  II  cap.  15.  hist.  Pelag.  ubi  haecscripsit: 
Mirari  tohô  homineg  erudiios  Proipero  Tyroni  adeo  fidenier 
fldem  pramHiiuey  ewm  idem  non  Tyto ,  9ed  puer  in  ohrûnoiogia 
appareai  iotuê  in  hiêtoria  hospes,  ao  omnium,  quae  liiieriê  pro- 
didit  imperiHêêimuê.  Recenset  deinde  plures  foedosque  illius 
lapsus  finitque:  Mallem  Augioê  êiùbulum  purgare^  quam  Tyro- 
nié  hujus  erroreê  ex  indice  reoiiare*  Quantis  igitur  sordibus 
foetere  hune  Prosperum  credimus  qui  censuram  banc  meruit  a 
yîro  cujus  ea  vox  est  :  acerbiora  dicta  procul  eeee  vohmuê  ac 


(  2^  ) 

miituimê  $emper  lop^ù  Hitt.  de  Syiiodo  V,  cap.  SI.  lo  his 
îtaque  faecibus  clarissimi  glorioaiftsimique  Fraocorum  r^DÎ 
initia  ioquirere  vanum  et  indecomm  est. 

Noia  LXJX,  p.  90. 

S.  Uidorus  in  hiat.  Gothor.  semel  et  iterum  Romanoa  et 
Gothos  cum  Attila  dimicatse  significat,  et  Theodorum  in  piîma 
oongrestione  occitum  atque  a  Thurismundo  filio  altero  proelio 
egregie  vindicatum  narrât.  Jornandes  n«  66,  eqiio  dejectum, 
dum  8U08  Gothos  ad  pugnam  hortatiir  etab  iisdem  concukatum 
interii^se  a£Birniat  additque  :  ^lii  dicuni  eum  interfedum  tdo 
Andagiê  de  parte  Oitrogêthorum,  qui  iunc  Attilanum  eeque- 
bantur  regimen»  Obiit  rex  vero  magnus  annum  aospîcatus 
regni  XXXIII.  Atque  ita  intelligendus  est  Isidorus,  dum  XXXllI 
annos  principatus  illi  tribuit;  nisi  mavis  Isidomm  ideo  XXXin 
annos  Theodori  adscribere,  quia  uno  post  anno,  quam  mortuus 
est,  ejus  obitum  consignât,  nimirum  45S.  Et  re  vera  Theodoris 
annum  regni  XXXIII  vix  attigit;  nam  regnare  coepit  anno 
CCGCXIX  circiter  auctumnum,  ut  dictum  est  nota  SI  ;  obiitque 
eodem  fere  tempore  anno  CGGCLI.  Regnum  Gotfaicum  sab  hoc 
principe  ingens  incrementum  aocepit;  nam  angnstis  finibus 
initîo  circumclusum  ad  Ligerim  usque  et  Rhodanum  ab  eo 
delitatum  est  sex  filios  masculos  superstites  reliquit,  quorum 
nomina  ex  Jomande  in  scholio  descripsi.  Filiam  insuper  unam, 
quam  Rechiario  Suevo  matrimonio  junxit  anno  GGGCXLIX. 
Nam  de  altéra,  quam  Hunnerico  Gaiserici  filio  in  Africa  nuptam 
socer  deprehensam  necem  sibi  machinari  ad  patrem  hune 
Theodorum  abscissis  naribus  remisisse  narrât  Jornandes,  non 
satis  constat  atque  haec  fabulae  simih'a  sunt. 

Noia  LXXy  p.  02. 

Prosper  consulatu  Sporatii  et  Herculani  Attilam  mira  S. 
Leonis  virtute  ultra  Danubium  abactum  narrât.  Exinde  vero 


(  225  ) 

nunquam  alias  in  has  Occidentis  partes  rediit.  Quare  audien- 
dus  non  esl  Joroandes,  qui  iterum  contra  Yisigothos  movis>e 
et  a  Thurismundo  pêne  simili  tenore ,  ut  prius  in  campis  Cata- 
launicis  fugatum  affirmât.  Attilae  post  hune  annum  mors  «c- 
cidit,  consulloque  scripsit  Idatius  :  mos  interiit.  Prosper  et 
Cassiodorus  obitum  illius  illigaiit  anno  CCCCLIII ,  Marcellinus 
vero  anno  conséquent!.  Jornandes  multa  de  Attila  refert  in 
Geticis,  numéro  autem  82  singularia  de  mortîs  génère  et  de 
ejusfunere  narrât ,  quae  ibi  legi  poterunt.  Inter  caetera  Attilae 
mortem  Marciano  optimo  et  cumprimis  religioso  principi  divi- 
nitus  praenunciatam  tcstatur  inquiens  :  Id  accessit  mirabUey 
ut  Marciano  principi  O rient is  de  tam  feroci  hoste  solliciêo  in 
somnis  dicinitus  aasistens  arcuin  Attilae  in  eadem  macîe  (nimi* 
rum  qua  Attila  periil)  fractum  ostenderet, 

Nota  rXXl ,  p.  92. 

Licet  Prosper  Thurismundi  necem  adscribat  anno  CCCCLIII 
eidemque  assentiri  videatur  Isidorus,  dum  initium  regni  ejus 
subaera  Hispana  CCCXC  consignât,  unumque  tantum  annum 
régnasse  affirmât  ;  at  cum  ibidem  Thurismundum  ad  regnum 
provectum  fuisse  asserat  anno  primo  Marciani ,  qui  fuit  aerae 
vulgaris  CCCCLI,  ut  supra  ostensum.est,  si  Thurismundus 
post  unum  annum  occisus  est,  necem  ejus  in  annum  CCCCLII 
incidisse  necessario  consequitur.  Et  reipsa  Isidorus  cum  Idatio 
sentire  dicendus  est  secundum  ea,  quae  de  eo  Isidori  loco  dicta 
sunt  nota  LXVI  n^  8  ;  cum  utroque  ergo  Thurismundi  caedem 
anno  CCCCLII  adscribamus.  Jornandes  in  Geticis  n®  72  trien- 
nio  regnavisse  tradit,  sed  audiendus  non  est;  etiamsi  Rode- 
ricus  Toletanus  lib.  II  cap.  8,  ut  hoc  dissidium  componat, 
scripsisse  videatur  :  Thorismundus  regnavit  anno  uno,  cum 
pâtre  duobus^  qui  pa tri  annumerantur ;  nam  Thurismundum 
cum  pâtre  régnasse  faisum  est.  Interemptum  fuisse  notât  Jor- 
nandes ,  duin  sanguinem  tolitt  de  tcna, 

15 


(  8^  ) 

Nêla  LXXII,  p.  OS. 

Pagius  ad  aBoum  GCCCUII  a*  5 .  aaterere  non  dvbkarîl 
Emio.  Norisiam  ex  cfaronico  Alexandrino  deoMmstratae  S*  Pol- 
cheriam  obiisse  Xll  Kal.  Mart.  Attamen  eruditisaîmiis  ioamies 
Stilliogus  in  vita  ejusdem  S.  Pulcheriae  X  septembris  danaa 
demontlral  Norbium  verba  chronici  Alexandrini  maie  intel- 
leiiiêe.  Quapropter  idem  SUllingus  et  apud  ipsum  TiUemon- 
tius  ei  Cangius  Idatio  subtcribuot  et  quidem  jure  merito.  Nan 
cbroDÎcon  illud  inventioDem  capitis  S.  Joannis  Bapiistae  el 
Pulcheriae  mortem  uno  tenore  narrans ,  non  moriem  Pulche- 
riae ,  sed  invenlionem  capilû»  S.  Joannia  in  diem  illum  Xil  Kal* 
Martias  referl,  uli  ex  graecis  ejutdem  chronici  verbia,  ai  exacte 
fideliterque  reddantur ,  perspicnum  Ct.  Ea  vide  in  Aclia  SS. 
Antwerpiensibus  loco  antelaudato.  Ulrumque  pariter  Marcel- 
linus  in  chronico  tradit,  ejusque  haec  verba  sunt  :  Hoc  venera- 
bile  caput  (Joannis  Baptistae)  9uh  Uranio  memwmtae  ciciiah's 
(Emisenae)  Epi$copo  per  praefaium  Marcelium  presbyterum 
eoHêtai  inventum  Fincomalo  ei  Opiiione  ConeulibvSf  «leiiae 
fehruario  die  24  média  jejuniorum  Paschalium  êeptimana,  m> 
peratoribuê  vero  Falentiniano  et  Marciano  regnantibue.  Pu/- 
ckeria  AuguUa  Marci^ni prtHcipie  user  beaii  Laureniii  atrium 
inimitabUi  opère  consummavii ,  beatumgue  viremdi  finem  fedU 
Haec  Marcellinus,  diem  inventionis  capitis  S.  Joannis  adno- 
tans,  tacensque  obitus  diem  S.  Pulcheriae.  Idemqoe chronicon 
Alexandrinum  exequitur.  Quare  sitentibus  conctis  et  Idatio 
diserte  testante  Pnlcberiam  obiisse  mense  Julio ,  aequnm  est 
illi  assentiri.  Inventionem  capitis  S.  Joannis  Marcellinus  diei 
XXIV  febmarii,  Alexandrinum  vero  chronicon  XVIII  tribuit« 
Ita  quidem  non  tamen  audeo ,  utri  credendum  sit ,  stataere. 
Landes  augustae  hujus  et  admirandae  vii^inis  pâtre  avis  ata- 
visquc  Uispanis  editae ,  quaquc  nihil  sanctlus  majus  nihil  tulîi 
illud  aevum  ctiam  in  his  dotibus  quae  sunt  supra  sequiorem 
sexum,  praedicat  saepissime  S.  Léo,  praedicat  Concilium  Cfaal- 


t  227  ) 

cedooense  et  innumeri  alii.  Plura  de  ea  iovenie»  în  Anoalibus 
eccletîàsticift. 

Nota  LXXIII,  p.  9«. 

1 .  Ad  oram  §'  Aëtius  dux  omÎMas  esse  a  Itbrariis  bas  notas 
XXX  et  IFy  trigesimum  YalentioiaDi  et  quarlum  Marciani  an- 
num  sîgnificantes  ,  quas  ibi  Idatius  impresserat ,  diiobus  argu- 
mentis  comprobatur  in  hoc  génère  maxime  efficacibus.  Primum 
est  :  Idatius  post  haee  continao  ait  Yalentianum  XXX  regni  anno 
interfectum  fuisse.  Atqui  necesse  est,  ut  XXX  occisussit,  si 
inter  §"*  Tertio  regni  anno  novus  non  sit  adscriptus  numerus. 
Nam  quod  Idatius  ad  §<"  Tertio  regni  anno  Valentiniani  annum 
XXIX  consignaverit ,  supra  affatim  demonstratum  est.  Allerum 
argumentum  est  :  Idatius  de  annis ,  quos  imperavit  Marcianus  , 
agens  ait  iiifra  :  In  Orientis  partibus  P^JI  anno  imperii  aui 
moritur  Marcianuê.  Rogo  ergo  te ,  lector ,  a  §*»  Tertio  regni 
anno  usque ad  Marciani  obitum  quatuor  annos  reliques  quaerere. 
Nusquam  invenies  ;  namque  haec  nota  I  §^  Bomanorutn  XLTIf 
adjuncta  numerum  annorum  Marciani  non  auget ,  ut  ibi  osten- 
dam;  imo  et  ipsum  chronicon  Sirmondianum  ,  quantumcun- 
que  depravatum^  per  seseostendit  ;  namque  ibi  annum  quartum 
Marciani  etiam  tum  fluere  adnotat;  cum  tamen  praecedenti 
notae  annorum  Valentiniani  nîmirum  XXXI  hune  eundem  Mar- 
ciani annum  quartum  adiigaverit.  A  §**  ergo  Tetiio  anno  ad 
obitum  Marciani  très  tanlum  regni  ejus  anni  in  editis  libris 
numerantur*  Itaque  annus  quartus  ex  §*  Aëtius  dux  aut  ex 
altero  e  duobus,  qui  hune  praecedunt,  abscissus  est.  Caeterum 
ego  §*  Aêtius  dux  hos  numéros  XXX  et  IV  apposui ,  quia  Aétii 
morscerUsaimead  annam  IV  Marciani  et  XXX  Valentiniani  per- 
tinet;  incertum  autem  est ,  an  ad  eum  annum  pertineant  ilia , 
quae  n«>rat  Idatius  de  Friderici  belle  adversum  Bacaudes  et  de 
Gallaeciae  terrae  motu.  Denique  Aétio  occiso  Valentinianus  lega* 
tos  sues,  qui  banc  mortem  nunciarent,  ad  cunctas  provindas 
misit,  etiam  ad  Snevos,  ut  testatur  Idatius.  Cum  ergo  inter 


(  2â8  ) 

Suevos  agerei ,  credibilene  est  teinpus  illius  mortis  ignonuse 
et  oDno  ChrUti  CCCCLIII,  Marciani  III  înnexuisse?  SîmiliCer 
de  nece  ValeotiniaQi  ratiocinari  possumus ,  quam  io  TolgalU 
hujus  chrooici  editionibus  oollatam  videmus  cum  lY  aimo 
Marciani ,  qui  fuit  aerae  vulgaris  454.  Haeccine  scripsisse  Ida- 
tium  ,  erit  qui  sibi  persuadeat? 

2.  Sed  lubet  hic  delclarum  c  regione  §^  Aetius  dus  illaram 
QotaruiQ  XXX. J F.  occasiouem  lectori  aperire.  Res,  nisi  ego 
maxime  fallor,  ita  se  habet.  Anoî  ValentiniaQi  XXX  et  Mar- 
ciaDÎ  IV  iisdem  prorsus  Dotis  exprimuntur,  ac  anni  Valeoti- 
niani  XXX!  et  Y  Marciani  his  nimirum  XXXIV,  ita  ut  udo 
taotum  puncto  hic  aut  illic  inscripto  distinguantur.  Si  punc- 
tum  imprimas  ante  I  ita  videlicel  XXX.IV ,  designabis  aonum 
Irigesimum  Valenliniani ,  etquartum  Marciani.  Si  autem  ponc- 
tum  post  I  affingas,  ita  scribens  XXXI. V,  denotabis  aonum 
Valentiniani  trigesimum  primum ,  Marciani  quintum.  Tantilla 
res  aut  in  codice  praeterroissa,  aut  a  librario  non  animadversa 
pfagam  banc,  de  qua  agirons,  Idatio  fecit.  Exinde  enim  natom 
est ,  ut  existimaret  nescio  quis  unum  eundemque  numerum 
notis  illis  signiGcari ,  perque  errorem  bis  in  chronico  scrîptas 
esse.  Hoc  autem  errore  imbutus ,  eas  a  primo  loco  ejecit  ni- 
mirum a  §*  Aëtius  dux ,  servavit  vero  secundo  loco  ad  §■*  Ptr 
duos  Barbaroi,  ubi  deinccpsnecessefuit ,  ut  IV  annus  Marciani 
legeretur,  cum  rétro  proxime  III  consignatus  esset.  Atquehoc 
dcmum  pacto  V  et  VI  annus  Marciani  ex  manuscriptis  dirontci 
exemplaribus  evanuit. 

Nota  LXXIF,  p.  94. 

Si  verasnnt,  quae  Nicephorus  lib.XVcap.  Il  et  alii  narrant, 
Placidiam  Valentiniani  filiam,  antequam  Roma  a  Gaiserico  cape- 
relur,  Olybrio  desponsam  fuisse,  oportet,  Endociam  sororem 
filio  Palladio  a  Maximo  datam  fuisse.  Ni  malit  quis  a  Maxirao 
Placidiam  Olybrio  abintam  fuisse ,  aut  Olybrium  ,  interfcctis 
Blaxiroo  et  filio  Palladio ,  Placidiam  sibi  despondisse  tndiio  illo , 


(  2â9  ) 

quod  a  morte  Maxioû  ad  ingressum  Gaiserici  io  urbem  de- 
fluxit,  teste  Victore  Tunensi.  Utrumque  autem  satU  încredi- 
bile.  At  cum  Evagriu»  lib.  H  cap.  7 ,  alqne  etiam  Priscus , 
contraquam  alii  scriptores  fréquenter  narrant ,  Eudociam  mo- 
jorem  natu  Placidia  fuisse  tradant,  veri  cuique  simillimum 
videri  poterit  Vaientinianum ,  qui  mascula  proie  carebat,  qui- 
que  non  ignorabat  se  patremque  suum  Ck>nstantium  per  ma- 
irem  Placidiam  ad  imperii  fastigium  asceodisse  nuptias  majoris 
Gliae  Eudociae  relardasse ,  ne  dum  ipse  végéta  adbuc  eMorenti 
erat  aetate  ,  successorem  slbi  in  geoero  ascisceret  ;  atque 
Maximum  ob  eamdem  rationem  Palladio  filio  Eudociam  potius 
quam  Placidiam  conjungere  voluisse. 

Nota  IXXr,  p.  95. 

De  interfectoribus  Flavii  Anicii  Pelronii  Maximi,  qui  occiso 
Placido  Yalenliniano  imperium  arripuit ,  non  convenit  ioter 
scHptores.  Prosper  ab  Augustae  Eudoxiae  famulis  dilaniatum , 
Cassiodorus  a  roililibus  extinctum,  Jornandes  ab  Urso  milite  ro- 
mane necatum,  Theophanes  a  suis  interemptum  fuisse  mira  va- 
rielate  tradiderunt.  Prosper  deinde  breviler  sed  dilucide  f  quae 
nd  necem  Yalentiniani  et  Maximi  attineut ,  perslringit.  Occisus 
est  Maximus  teste  Anonyme  Cuspinianeo  pridie  Idus  iunias. 
Marcellinos  in  chronico  tertio  tyrannidis  mense ,  cbronicon 
Severo  affictum  septuagesimo  imperii  die  necatum  fuisse  nar- 
rant. A  Severo  nihil  difierl  Sidonius ,  qui  imperium  Maximo 
paulo  amplius  quam  bimestre  tribuit  lib.  II  epist.  13.  Verum 
Idatius  more  suo  eidera  etiam  interregni  adscribil ,  quod  ad 
diem  Xjulii,  quo  Avitus  imperator  factus  est,  duravit.  A  die 
aulem  X  julii ,  si  rétro  numerando  adsccndas  ad  diem  XYII 
Martii,  qua  Maximus  imperium  usurpa  vit,  quatuor  menses, 
septem  minus  dies,  reperies.  Quare  Idatius  vere  exacte  locu- 
tus  est ,  dum  Maximum  vix  quatuor  regni  sui  menses  exple- 
visse  dixit.  Neque  minus  recteEmin.  Baroniusiuterregnum  a 
Maximi  caede  ad  Aviti  nuncupationem  dierum  XXYllI  fuisse 


n«10. 


(  230  ) 

niti;   ideoque  perperam  eum  corrigii    Pagios  aono  4ë5 


Noia  LXXyj,  p.  95. 


Nihil  profuit  Idaiio  ad  Arcadîî  et  Honorii  anouBi  I  haee 
edixîsse  :  ne  Oiifmpiudum  quin^ue  annorum  iuthH  adjectif , 
proptêr  re^na  tmntum  imerta  prineipum.  Nihil  iaquam  pro- 
fuit; tiifbavit  librarios  io  Aviti  ad  imp^ium  aditu  quinqne 
annoruai  numeraBdaOiyinptas ,  propterea  quod  oontigwuri  de- 
bait  primus  illius  anous ,  qui  civiles  annos  noo  augeret ,  ticot 
eo8  non  auxit  I  annus  Arcadii  et  Honorii.  Enim  vero  damât 
toto  ore  Idatius  se  ejusdem  anni  res  gestas  persequi  a  §*  Fer 
duos  barbares  ad  §■*  (ut  miniaioin)  Suwi  Carihaginenses  regtù- 
nés;  nam  primum  id  clarissime  signîGcat  inquiens  :  Ipso  an9to 
Àvitus;  deinde  dumait  :  Marcianus  quiniojam  regni  9niamno 
eundem  annum  Mardani  retinens ,  quem  sopra  detîgnaverat. 
Atque  simile  quid  evenit  in  aliis  edîlionibus ,  in  quibus  per 
enrorem  non  quinto  sed  quarto  anno  legitur  ;  période  enîm  est 
sive  quarto  sive  quinto  legas ,  si  eundum  annum  utrobique  re^ 
tioeas.  Atqui  si  nota  illa  I.  §*  Romanorum  XLIJI  adscripta  , 
quae  I  annum  Avili  significat ,  novum  annum  civilem  iadica* 
ret,  annorum  Marciani  numerum  augere  debuisset  atque  VI 
illius  annorum  cum  I  Avili  conjunxisset,  et  deinceps  VU  eum  11 
et  VU!  cumin,  quod  non  facil;  imo  expressis  dilucidisque  verbia 
s^ptem  tantum  annos  imperii  ei  tribu it.  Tandem  Idatius  infra 
Gaiserici  idgressum  et  irruptionem  in  urbem  narrât,  qoam 
factam  fuisse  ait,  priusquam  JvUuê  Jugustus  fieret,  Quid  îta- 
que?  Nimis  vecordem  oportebat  esse«  qui  ad  annum  post 
initum  ab  Avito  imperium  referre  id ,  quod  ipse  eveniste  affir- 
n;iat  ante  illius  inauguralionem.  Quid  ajjtem  inlra  illius  anni 
CCCCLY  gesta ,  renunoiationem  Avili ,  quae  poalertor  fuit  vas- 
lalione  urbis ,  anie  banc  commemoravil  ;  ideo  ab  ipso  factum 
est  «  ut  successorem  Btaximi ,  ci^us  caedes  ante  Gaiserici  iirup- 
lionem^   et  perpelrata  fuerat  et  in   chronico  narrata,  «no 


(  *31  > 

tenore  denunciaret.  Idalius  iUiqae  ad  $*  Baitumûrum  XLIII 
annum  primum  Avili  consignavil,  sicut  conaignaverat  aupra 
ad  $"*  Bamanorum  XL  annum  I  Arcadiî  et  Honorii  »  et  ut  infra 
ad  ^"^  Romanorum  XLIV  consignaturus  est  annum  I  M;^orani 
atque  Leonid  ,  nullam  per  hoc  in  annos  civiles  innovationem 
inducendo.  Quapropter  annum  V  Marciani  aerae  vulgaris 
CCCCLV  nunc  etiam  in  hoc  §°  Bomanorum  XLIII  Idatius  de- 
currit ,  decurretque  usque  dum  ad  §"*  Per  Auguêium  /tvitutn 
perveniel;  uhî  numerandus  erit  annus  Aviti  11  Marciani  VI, 
Abraham  ÎT.  CCCCLXXII,  Christi  CCCCLVI. 

Nota  LXXm,  p.  97 . 

Animadverterat  olim  Sirmondus  a  §  Per  jéuguêtum  Atitum 
excidisse  notas  chronologicas ,  cumque  Idatium  in  lucem  pro- 
ferret,  oraechronici  hujus  apposuit  F annuB  Marciani^  quae 
in  sua  editione  omisit  doctissimus  Florins.  Et  quidem  merito , 
nam  eaverba  Sirmondi  sunt,  non  vero  Idatit.  At  locum,  quo 
novus  designandus  erat  numerus ,  recte  observavit  Sirmondus, 
non  item  ntimerum  ipsum  ;  neque  enim  Marciani  V  sed  Yi 
annus  illic  conscribendus  erat.  Ulrumque  videre  licet  in  Chro- 
nico  Parvo  ;  quippe  in  eo  statim  post  illa  verba  :  Marcianue  et 
Avitus  concorda principatu  utuntur  imperii  y  haec  subjunguu- 
tur  FI  anno  Marciani^  nisi  quod  in  manuscripto  legebatur 
anniêf  quod  recte  corrcxit  cl.  Florins.  Ita  etiam  legisse  Isido- 
rum  oslendunt  ea ,  quae  scribit  tum  in  historia  Gothorum,  ubi 
Theudoricum  ingressum  ait  in  Bispanias  Y  regni  sui  anno^ 
pauloque  antea  de  eodem  Theodorico  dixerat  regnare  coepisse 
anno  II  Marciani ,  tum  in  chronico  ubi  expressis  verbis  ait  : 
Bujue  (Marciani;  FI  imperiiaHno  Theodoricue  rex  Gothorum 
cufn  ingenti  exercitu  in  Hùpàniam  ingreditur.  Itaque  librarii 
pessime  annum  YI  Marciani  ubique  otniseruut  et  II  Aviti^  quem 
cum  Yl  Marciani  certissime  conjunxit  Idalius ,  in  §"■  Bechia- 
rius  ad  tocum  a  propria  sede  quam  Idngissime  rejecerunt. 


(  232  ) 

Nota  LXXyiU,  p.  97. 

De  Eruiift  Joroandes  in  Gelicis  n*  4S  ad  Maeotidem  sîIm 
et  pedettri  mililia  insignet  fuisse  ex  Ablavio  describit.  Ma- 
merlinus  îd  Panegyrico  Maximiano  Augusto  dicto,  cum,  Eruli, 
ioquit,  viribuê  primi  barbarorum  locis  uliimi  in  hoêpravin- 
cta<(Gallîae)  irruisieni  etc^  vîctosdeinde  eos  excisosque  ibidem 
ait»  Ex  quo  iDlelligioius  a  Galliae  Gnibus  ejectos  juxta  Ama- 
sium  seu  Amisium  flumeo  ad  Oceanum  Germaoîcum  aut  con* 
sedisse  lune  aut  cum  jam  aotea  loca  illa  tenerent,  ad  ea 
rediisêc,  fioitimos  Balavis  fuisse,  auimisquc  conjuoclos  ex  eo 
apparet ,  quod  ioter  Romanos  miltles  Eruli  Batavis  mixli  saepe 
memorautur.  Ex  iis  ergo  locis  piraticam  sicul  vicini  Saxooes 
exercentes,  Belgii ,  Galliae  ac  Hispaniae  oras  assiduîs  plurimos 
par  annos  irruptiootbus  vexaverunt.  Sidonius  de  Erulislib. 
Vin  epist.  9  inquit  : 

Hic  glaucU  Erulua  genit  f  agatnr 
Imoa  Oceani  rolent  recestut, 
Algoto  prope  conoolor  profundo. 

De  Saxouum  maritimis  irruption ibuf,   quibus  Ërulorum 
sirailes  omninoerant,loquitur  idem  Sidonius  eod.  lib.  epist*  6. 

JVoia  LXXJX,  p.  100. 

Nihil  opus  hic  verbis  est.  Scriptionis  et  rerum  gestarum  oiv 
dinem  lute  ipse ,  lector ,  in  chronieo  dispice.  Profecto  liquide 
elicies,  quod  multis  jam  argumenlis  demonstratum  est,  per- 
peram  a  librariisannum  II  Aviti  §**  Rechiariuêadlocum  adscrip- 
tum  fuisse,  cum  is  consignari  debuisaet  §<"  Per  AuguHum 
yÉvitum;  qui  eliamst  9^à^  Rechiariuê  perlineret,  sejungendus 
non  erat  ab  anno  VI  Marciani  ;  sed  uterqqe  simul  inscribendus 
eodem  loco  fuerat.  Itaque  cuncta,  quae  sequuntur  usquc  ad 
§"*  yéviluê  posieaquam,  ipso  nos  docente   Idalio  discimus  ad 


(  233  ) 

annum ,  qui  caedem  ValeDliniaoî  conseculus  est,  ici  est  vul- 
garis  aerae  CCCCLYI  pertinere.  Neque  ad  excusandum  libra- 
riorum  errorem  prodesse  quidquam  potest  seDtentia  Fagii, 
quod  Idalius  auspicetur  annos  a  mense  oclobri  ;  nam  Octobrem 
recto  jam  reliquit  a  §<>  Mox  Hispanis,  quod  ex  ipso  chronîco 
evidenlissime  constat.  Imo  vix  alius  est  loto  chronico  locus , 
ex  quo  opÎDÎo  Pagii  manifestius  falsîlatis  arguatur. 

LXXX,  p.  101. 

I  •  Postquam  id,  quod  gestum  faerai  die  XXVIIIOctobris  anni 
Il  Aviti  et  YI  Marciani ,  vulgaris  aerae  CCCCLYI  narravit  Ida- 
tius  subjungil  Hesychium  Tribunum  in  Gallaeciam  advenisse 
Icgatum  ab  Avito ,  qui  eundem  Avitum  de  Jialia  ad  Galiias 
Arelaie  succeuisse  nunciavit.  Deinde  necem  Rechiarii  commé- 
morai, quem  occisum  fuisse  ait  mense  Decembri.  Ex  quibus 
non  temere  colligimus  Hesychium  eodem  anno ,  mense  novem- 
bri  ad  Gallaeciam  pervenisse.  Quisquis  enim  attente  légat  Ida- 
tium  ,  dubitare  vix  poterit ,  ipsum  illius  anni  gesta  non  alio , 
quam  quo  eveuere ,  ordine  narrare.  Hesychium  autem  postu^- 
latum  venisse  a  Theodorico  auxilia ,  quae  hic  Avito  promiscrat, 
et  res  ipsa  suadet,  innuitque  infra  Idatius,  dum  de  Avito  scri- 
bit  :  Goihorum  promisso  deêtitutua  auxUio  caret  et  vita.  Atqui 
credere  oportet  Avitum,  statim  ac  se  imperio  spoliatum  sensit, 
opem  auxiliumque  a  Theodorico  postulasse.  Si  ergo  Hesychius 
Theodoricum  in  Gallaecia  convenit  mense  novembri ,  conse- 
quens  est  ut  Avitus  a  Ricimere  imperio  depositus  fuerit  mense 
octobri;  neque  enîm  longiore  tempore  ojius  erat,  ut  Hesychius 
ex  Italia  ad  Gallaeciam  perveniret.  Yerum  enim  vero  claris- 
simum  babemus  testimonium  Anonymi  Cuspiniani,  qui  Avitum 
imperii  fastigio  dejectum  fuisse  tradit  XYI  Kal.  novemb.  Yerba 
illius  consulatu  Yaranis  et  Joannis  sunt  :  Captus  est  imperator 
(Avitus)  Placentia  a  magistro  militum  Ricimere  et  occiêus 
est  Messianus  Pat  ricins  ejus  XIV  KaL  novemb,  ha  in  co 
chronico  legitur,  quod  Yienuae  in  Austriadescripsit  anno  1683 


Pfcwlo-Sefcm,  si- 

I  mftmàêïïiM^ 
m  <lies  tantni,  qoas  qw»  n 

gnare  coofteotos.  Favei  dmi  uMcriplio 
m  Bmba  ssbterruMa  d  SinBoadani  in  cmbmb  VI 
q«a  kg^lair  :  Dd.  Taumviia.  m.  pacs.  D.  Kal.  m>t.  Om,  D.  Il 
Atitu  Si  coHB  Unto  anlea,  Tiddicci  XYI  Ul.  J».  |»rr« 
exoUu  cttd  ATttss,  tttMpe  Z>MtnuM  iMa  appcUaretar  ««n 
OrbcaaBooMao  cire.  Qoarein  illa  àiemÊcriftiùot^fp^^ 
iiideai  Stnatmào  et  Aiiiti^o  addocitar  :  Lacas.  Gumm.  f"^ 
Dirosms.  XI?  &al.  Jbl.  Caas.  EvAacu.  Atri.  AtîUbs  iiteCiB- 
•ol  aiuts  aliqnîs  est  ex  tnffiedis ,  doq  tcto  AyUhs  Aa^aïf*» 
coi  Doo  Eparcfans,  sed  FI.  Maedllhis  AtîU»  wiomta  crtt,** 
constat  ex  bohubo  apnd  M ediobarboai ,  ei  jaB  ate  •'^"•" 
Teral  Morales  lib.  XI  cap.  28  magniwque  cCiaBi  Ab^**"*' 

S.  AviUu  itaqae  ioiperiiim  leonit  a  die  X  joKi  aaiu  CCCCLV 
ad  XYII  odob.  inseqaeotis  aiwi  ;  ideaque  iaiperaTil  aaan*  | 
laeoses  III  dies  VII.  Quapropter  corrîgcndi  suât  Efi^gn^  f 
lib.  II  cap.  7  octo  laDlam  menses;  Pagîus  qui  îb  critica  i^ 
aDOum  CCCCLVI  o*  6  praram  Anonymi  Cu^ioiaoi  leeiioam 
secatus  neases  X  el  dies  VII;  Valesius  qai  io  BOti»  »à  £^ 
grium  VII  dymUxat  aut  VIII  meoscs  Àvilum  iaipefaMe  uadt- 
derunt. 


(S3tS  } 

4.  Quo  autem  loco  aut  temipore,  qiH^ve  jnoHto  gendre  obie- 
rit ,  valde  incertum  est.  N^m  quod  IdAtîus  morteoi  ^s  interat 
auDo  CCCCLYII,  non  eatiar  est,  ni  illMmamte  huncikoiiuai  noo 
obuMe  dîcamu«.  Quippe  Hooorii  nMttem  sub  aimo  CCCCXXIV 
adnotavit  ;  et  tamen  diem  ille  extremom  obiii  aate  hauc  aoDum 
scilicet  anno  CCCCXXIII.  Quod  quidem  non  îgaoravk  Idatîua, 
ut  Ipse  io  Fastlsftuis  indicavit,  Yerumquiainterregni  tempus, 
quod  tune  fuit  (exeluso  ab  împeratorum  numéro  JfoaOnei  uti 
eum  excludit  Idatius),  Honorio  adêoripsk  «  idée  «aorlem  cjus  in 
chronîeo  siluit  u«que  ^d  annum  CCGGlULiV»  Id  îpauin  in  Avito 
praesUtisse  potuit  Idatius ,. ip^î  adjudtcans  interregni  tempua , 
quod  renunciationeoi  Ma^orani  praecessit.  Ex  Idatio  igilur 
eruere  certo  non  pos^umus^  an  Avitus  eit,  bac  yita  deceaserit 
anno  CCCCLVI  exennie  an  CCCCLVII  incipiente.  Aliquantulum 
teroporis  inter  ejus  aln^ca^nein  et  mortem  cessittse  Idaliuê 
non  semel  aignificat;  nam  et  de  Italia  ad  Galliaê  Arehte  èuc^ 
ceiêiêêe,  imperio  utiquiQ  apoliatum  bic  affirmât,  et  postmodum 
banc  spoliatîonem  iUfusqvre  mortem  gràdatim  commémorât 
inquien»  r  Aviius  poUêoq'uam  a  Gallù  et  a  GHhifif4H>iu8/mrat 
imperator ,  caret  imperio ,  Golhorum  prof^eêô  destitutus  anxi- 
liq  caret  et  vita;  quin  etiam  suprA  clare  îd  exprefaît,  dam 
Hesycbium  narrasse  ait  Avitum  de  Italia  ad  Gallias  successieee. 
Ex  bis  sane  non  lemere  deduces  Avitum  Placentiae  ab  imperio 
dejectum  die  XVII  octob.  uti  narrât  Anonymus,  ex  eaurbein 
Galtias,  cum  primum  se  dédit  occasio,  aufugisse  et  adTbeodo- 
ricum  in  Hispanîas  Uesychium  Tribunum  auxilia  petitnm 
legasse*  Hesyehius  Theodoricum  convenit  in  Galhiecia,  ubi 
Idatias  agebat,  desinente  novembri  aut  initie  decembris  anno 
GCGGLYI,  nuiiisque  a  Tbeodoriço  impetratis  auxilii  ad  Avi- 
tum rediit /ajppetente  anno  GGGGLVII.  Tqm  Avitus  aut  rerum 
desperatîone  aut  neçis  metu  ,  ad  quam  a  Ricimere  quaereba- 
tur,  aututroque  in  morbum  incidit^  morteinqfie  oppetiit ,  ut 
indicat  Turonensis ,  cujus  verba  statim  dabo. 

5.  Locum  et  genus  mortis,  ntçumque  nos  docet  laudatus 
Gregorius  Turon.  lib.  Il ,  hi^t*  c^ap*  Xl^.  ubi  haec  scribit  :  Avi- 


(234) 

îirWN"  fitpUftU  Soleriat  (teu  poiiut  Coorados  iaDiogas) 
SocîetaiU  ietu ,  posteaqoe  tom.  VI  Saoctorimi  junii  imprioû 
curavk.  Huîc  editiooî  a  viro  adoroatae  harum  rerom  experien- 
tifsimoy  quique  per  teae  nanutcriptum  Guspinianeom  receaa» 
deêcripserat ,  aequius  «si,  utcredamus ,  plenamque  adhibea- 
mat  ûdem,  quam  aaliquae  edilioni  PaoTinHy  in  qua  pro 
Xyi  KaL  novemb.  legkur  XF'I  KaL  Junioê.  Maxime  cun» 
io  ipaa  PanviDii  ediiione  ista  praecedaot  :  Occintê  esê  Remisems 
tu  palatio  Ciasêiê  XV  KaU  oclob, ,  quîbus  proxime  succedunt 
iUa  :  Capiuê  e$i  imperaior  Avitun  etc.  quae  $i  ad  XVI  Kal.  Jud. 
perlinerent ,  profecto  auctor  illius  chronici  ante  caedem  Re- 
misei  commemorasaet. 

S.  Fere  nihil  ditcrepat  ab  Anonymo  Pseudo-Sevenis,  si- 
qiiidem  regoasae  Avitum  Mserit  aoQum  I  menais  III  »  îd  est 
septem  nainus  dies  tantum,  quam  quos  nuraerat  Anonymus , 
quosque  ille  fartasse  omisit ,  annum  et  menses  rotunde  desî- 
gnare  contentus.  Favet  etiam  inscripUo  Romana  apud  Arbingum 
in  Roma  subterranea  et  Sirmooduin  in  carmen  VI  Sidonîi,  ia 
qua  legitur  :  Det*  TaiaoTHBA.  m.  facs.  D.  Kal.  hot.  Cous.  D.  N. 
Atiti.  Si  enim  tanto  aniea,  videlicet  XVI  Kal.  4un.  purpura 
exutus  esset  Avttus,  utique  Dontinuê  non  appetlaretur  intra 
Urbem  a  Romano  cive.  Quare  in  illa  die  inscriptione ,  quae  ab 
iisdem  Sirmondo  et  Arhingo  adducitur  :  Locus.  Giaoïrri.  Passa. 
Diposrrrs.  XIV  Kal.  Jdl.  Cons.  Epaichi.  Aviti.  Avitus  isie  Con- 
sul unus  aliquis  est  ex  suffectis ,  non  vero  Avitus  Augustus , 
oui  non  Eparchus ,  sed  FI.  Maecillius  Avitus  nomen  erat ,  «t 
constat  ex  nummo  apud  Mediobarbum ,  et  jam  olim  observa- 
verat  Morales  iib.  XI  cap.  28  magnusque  etiam  Augustinus. 

3.  Avitus  itaque  imperium  tenuit  a  die  X  julii  anni  CCCCLV 
ad  XVII  octob.  insequentis  anni  ;  ideoque  imperavit  annum  I 
menses  111  dies  VU.  Quapropter  corrigendi  sunt  Evagrîus,  qui 
Ub.  Il  cap.  7  octo  tantum  menses;  Pagius  qui  in  critîca  ad 
annum  CCCCLVI  n^*  6  pravam  Anonymi  Cuspiniani  iectionem 
secutus  menses  X  el  dies  VII;  Valesius  qui  in  notis  ad  Eva- 
grtum  VII  dumtaxat  aut  VIU  menses  Àvitum  imperasse  tradi- 
derunt. 


(838  ) 

4.  Quo  autem  loco  aut  tenapore,  qiiove  «OHia  génère  obie- 
rit ,  vakle  iocertum  est*  Nam  qued  Iciatius  morteai  ejnf  insérât 
aoDo  CCCCLVIIy  non  satis  est,  vt  illumaBte  honcMnutB  non 
obtisse  dîcamus.  Quippe  Hooorii  mertem  sub  aune  CCCCXXIV 
adootavit  ;  et  tamen  diem  ille  extremum  obiît  isnte  buac  aDDum 
scilicet  aooo  CCCCXXIII.  Quod  quidem  non  igaoravk  Idatius , 
ut  ipse  in  Fastîs  suis  indicavit.  Verum  quia  interregni  (empus, 
quod  tune  fuit  (excluso  ab  imperatomm.nnaiera  Joanne,  uti 
eum  excludit  Idatius),  Honorio  adscri|>sîit  ideo  nortem  ^s  in 
chronico  siluit  usque  ^d  annuoi  CCGGXJHV »  Id  îpsuin  in  Avito 
praestitisse  poluit  Idatius ,  ipsi  adjudicans  interregni  tempus , 
quod  renunciationeoi  Ma^orani  praecessit.  Ex  Idatio  igilur 
eruere  certo  non  posfumiis,  an  Avitus  e^  bac  yita  decesserit 
anno  CCCCLVI  exeun|e  an  CCCCLVII  incipiente.  Aliqoùnluluni 
temporis  inter  ejus  «bdîcatîonem  et  mortem  cessisse  Matins 
non  semel  significat;  nan»  et  de  Italia  ad  Gaiiioê  Arehte  iuo' 
Qe$$iêê9,  imperio  utiq^^E^  spi^liatum  bic  affirmât,  et  postmodum 
banc  spolîationem  iUjiisque  mortem  gradatim  commémorât 
inquiens:  ^vituê  po^haquama  Gailiêéia  G0$hififmeiu8  fwerai 
imperator ,  caret  imperio ,  Goihorum  promiuo  deiiiMue  angi- 
Ho  caret  et  vita  ;  quin  etiam  supra  clare  id  expresaît,  dum 
Hesychium  narrasse  ait  Avitum  de  Italia  ad  Galliassuccessisse. 
Ex  bis  sane  non  temere  deduces  Avitum  Placentiae  ab  imperio 
dejectum  die  XVU  octob.  uti  narrât  Anonymus,  ex  ea  urbe  in 
Gallias,  cum  primum  se  dédit  occasio,  aufugisse  et  adTbeodo- 
rieum  in  Hispanias  Uesycbium  Tribunum  auxilia  petitum 
legasse.  Hesyehius  Theodoricum  conyenit  in  Gallaecia,  ubi 
Idatius  agebat,  desinente  novembri  aut  initie  decembris  anno 
GCGGLVI,  nuliisque  a  Theodoriço  impetratis  auxilii  ad  Avi- 
tuQi  rediit)  ajppetente  anno  GGGGLVII.  T^m  Avitus  aut  rerum 
desperatione  aut  necis  metu  ,  ad  quam  a  Ricimere  quaereba- 
tur,  aut  utroque  in  morbum  incidit^  mortemque  oppetiit,  ut 
indicat  Turonensis ,  cujus  verba  statiqi  dabo. 

5.  Locum  et  genus  mortis,  ntcumque  nos  docet  laudatus 
Gregorius  Turon.  Iib<  II,  hîst» cap.  XI.,. ubi  haec  scribit  :  Avi- 


(  236  ) 

to#.. ..  a  Senmêen'buê  êjedus  apmd  Piûceniiam  urbem  Episcopus 
ordînaiur.  Comperlo  auiem  quo  adhuc  indignons  Senatui  vita 
eum  privare  vtUet ,  Basilieam  5.  Juliani  Avemi  martyriscum 
mukiê  mnmerihuê  espeiitii,  sêd  imphto  in  itinere  viiae  eursu 
ohUtj  dehiuêque  ad  Brivaienêem  vicum  ad  pedet  aniedieti  mar- 
iifHs  €âi  êêpultuê.  Haec  Gregorius.  Ubi  quod  de  Episcopatu 
Placeatino  Avito  coUato  narrai  (id  eliam  ante  scripterat  Victor 
TuDensis  )  yerum  foriasse  est ,  certe  a  moribut  illius  aevi  non 
abhorret.  Attameo  veriu6  puto ,  qaod  cum  Riciraer  ad  îIHus 
civitalîs  Episcopatam  suscipiendnm  Avitum  cogère  yellet,  ipse 
în  Galliat  noodum  iniliatas  aufugit ,  ibique  de  imperio  potius 
recuperando  ,  qiiam  de  episcopatu  capessendo  cogitavit. 

6.  Sed  quoDiam  incliti  martyris  iuliani  Brivatensis  ioddrt 
meDtio ,  juvat  obiter  adnotare,  quod  idem  Gregorius  Turoni- 
eus  lib.  Ilde  gloria martyrum  cap.IIII  refert,  scilîcct  Hispaoam 
feminam  primam  omnium  buic  sancto  martjri  lemplum  seu 
sacellum  dedicasse.  Nam  cum  Brivate  transtret ,  Treviros  ap- 
properans,  ubi  vir  ejus  jamjam  a  Tyranno  Maximo  neciadju* 
dicandus  erat ,  auditis  Juliani  miraculis  promisit  aediculam  se 
illi  construcluram ,  si  maritus  tanto  pericnio  eriperetur.  Igîiur 
voti  compos  facta  pollicitationem ,  quam  promiserat  cum  im- 
mcnsis  muneribusadimplevit. 

Nota  LXXXI,  p.  101. 

Theodorus  Lector  lib.  I  Gollectan. ,  post  irruptionem  Gai- 
serici  in  urbem  adductasque  inde  in  Africam  Eudoxiam  Au* 
gustam  ejusque  Clias,  Marcianum  bellum  Gaiserico  inferre 
decrevisse  his  verbis  tcstalur  :  Marcianus  agnitis  quae  contra 
Romanam  civitaiem  et  impératrices  ab  A  fris  fièrent,  pro  ma* 
jestate  imperii  commotus  ad  bellum  se  paravft.  Hinc  jure  merito 
ambigas ,  an  verum  sit ,  quod  Procopius  lib.  I  de  bello  Wanda- 
lorum,  et  ex  eo  alii  scribunt,  nimirum  Marcianum  aliquando  in 
Africa  a  Gaiserico  captus  Gdem  huic  suam  obslrinxisse  nunquam 
se  Wandalis  moleslum  fore.  Scd  ad  rem  noslram.  Expedilio,  de 


(  237  ) 

qua  Theodorus  loquitur,  Marciani  contra  Afros  oeque  alîo  tem* 
pore,  quam  isto,  ncquo  alîa  quam  navalis  esse  potuit.  Uode 
Idatium ,  dum  ait  :  Orientalium  tiare»  HUpalim  venienieg  pro 
Marciano  exereUmn  caetum  nunciant ,  sic  interpretor ,  ut  quas 
Orientales  naves  appellat,  classis  sit  a  Marciano  ad  fretum 
Herculeum  et  Hispalim  missa,  quae  auxiliis  ab  Avitoaucta  in 
Africam  irrumperet.  Constat  enim  Prisci  testimonio  ulrumque 
Auguslum  pro  libertate  Eudoxiae  et  filiarum  libérasse.  Ergo 
classis  haec  Hispalim  appulsa  caedem  exercitiis  Wandalici  in 
Corsica  a  Ricimere  factam ,  quam  A.vitus  antea  per  Hesycfaium 
Theodorico  retulerat ,  iterum  nunciavit.  Pro  Marciano  autem 
dixit  Idatius ,  quia  ex  parte  Marciani  naves  illae  Orientales  vé- 
nérant. Lectio  haec  ac  interpretatio  satis  congrua ,  et  alioquin 
necessaria  videtur  ;  namque  ea ,  quam  vulgati  libri  praeferunt, 
sine  sensu  ac  nullius  rei  est. 

Nota  LXXXII,  p.  102. 

1 .  Quemadmodum  ad  annum  I,  Marciani  notas,  quas  ibi  ins- 
cripserat  Idatius,  primum  interpolatione  ista  XXVII  V.  I.  M. 
deinde  hoc  commento  XXVIII  Valeniiniani  itnperaforis 
mater,  depravaverunt  librarii,  ita  etiam  ad  ipsius  Marciani 
annum  ultimum,  quas  consignavil  :  Idatius  notas  bas  III, 
Vn,  quibusque  signiCcare  voloit  tertium  annum  Aviti  et  sep- 
timum  Marciani  ;  inlcrpolavit  primum  nescio  quis,  ita  scribens  : 
III  A.  VII  M.  posteaque  alius  sic  illas  interpretatus  est  :  tertio 
anno  Avitun  aeptimo  men$e;  monstrum  Icctionis^quodhuc  us* 
que  omnes,  qui  haec  legerunt,  turbavit.  Et  erat  quidem 
cognitu  di£Gicilis  depravatio  illa  :  f^alentiniani  imperatoris 
mater,  postquam  notae  illae  F".  /.  M,  translatae  sunta§®  Gfns 
Hunnorum  ad  §"*  Placidia  moritur;  nam  sensu  m  reddebant 
non  undequaque  ineptum.  Ideo  nemo,  quod  sciam  de  ea  lec- 
tione,  quantumvis  nota,  aliquando  dubitavit.  Verum  banc 
noslram ,  qua  illud  P^II  31.  in  septimum  mcnsem,  aut  sepiefn 
menses  commutatum  est,  adeo  suspectam,  aut  eliam  falsani 


(  S38  ) 

hftbait  Siriitefidus ,  ut  in  soa  edttione  duo  illa  verba  êeptimû 
iN«fijtf  oxpuBxertt.  Henricut  ValesiiM,  qui  de  hac  e^rrectioDe 
Sirmandi  ne$  docuit  >  ut  dMtam  eàl  in  acholio ,  nihtto  ipao  me- 
Uorem  e:tbilftet  ;  ait  enim  :  Sirmondms  kas  duat  voceê  septimo 
iWiae  ÎH  cdiiion»  êum  omiêii ,  meliuê  faduruê  a»  éhias  iUa$ 
lartlo  anoo  expunxisaet.  Florins  nota  XIV  in  Ida  tin  m  n^  6  Va- 
loMQ  aubacribtt,  niai  quod  pro  tepHmo  metise  scripaisae  fortasse 
ait  Idatânm  decimo, 

3,  Equidem  très  hi  darissimi  virildatii  textui  aliquid  detrac- 
tum  VoUint,  Ai  Sirmondns  illnd  rejicit ,  quod  mea  sententia 
DoiMpiavi  êoripsit  idotiua,  aed  naque  id  Ibcôrnm  scribere  potuit; 
nam  exinde  narrationem  eorura  exorditnr ,  quae  acta  sunt  anno 
CCCCLVII  ;  quando  aul^em  hic  annna  advenit ,  non  septem  aut 
daoem  menses ,  aed  ootodecim  ferme  ab  inauguratione  Aviti 
effluxerant.  Verum  Valesiifs  atque  Florins  id  deirahere  rdleot, 
quod  scripsiiccrtissime  Idat^us.  PraestantissimnscriticusPagius 
Dissert.  Hypat.  cap.  14,  dfini  de  Consulibus  anni  CCCCLVI 
agit,  utramque  lectionem  coi^sistere  posse  asseril;  ipse  tamen 
ne  conatus  qnideni  est  ista  coroponere  ant  ibi  ant  in  crttica , 
ubi  itemm  bunc  Idaiii  locum  rétractât.  Imo  n®  7  anno  eodem 
CCCCLVI  ita  condudit  :  f^erbm  it9quê  t'Ua ,  de  quibu9  qmaeêtio 
nt  (nimirum  haecduo  tertio  anno)  in  Tdaiium  rtdenturinfarUt» 

3.  Pace  tamen  tantorum  virorum  dicam  notam  illam  III , 
quae  anoum  tertium  Aviti  imperii  signiGcat,  eradendam  non 
esse  a  cbronico  ;  ab  Idatii  namque  calamo  absque  ullo  dubio 
scripta  est.  Idatius  igitur  hune  morem  ubique  in  chronico  scr- 
vat,  ut  postquam  cujusque  principis  annum  primnm  consi- 
gnavit ,  tôt  deinceps  illi  tribual ,  quot  ipse  imperando  dviles 
annos  attigit ,  edam  si  ultimum  non  solum  non  expleverit,  sed 
nec  vix  quidem  inchoaverit  Ita  ab  il|o  factnm  est  in  Theodosio 
Magno,  oui  annum  CCCXCV  addixit,  et  tamen  Thodosius  XVII 
illîtts  anni  die  extremum  vitae  suae  obiit,  Similiter  Valentiniani 
et  Marciani  numeravit.  Nam  quidquid  sit  de  loco,  de  quo  nnnc 
quaerimus,  expressis  statim  verbis  septera  illi  regni  annos 
adscribit  inquiens  :  In  Orientis  partibus  septimo  impeHi  sut 


(  839  ) 

en9H>  moriêur  Marcianuê.  Ex  didU  autem  liqirido  constat ,  sep- 
Umuin  hune  anoum  Marcianî  cum  €GC€LVII  aerae  vulgarîs 
fëalram  conoectere;  et  tamen  vix  illius  rnensem  prhnum  vifens 
expleritMarcianiis  ;  nam  successor  ejus  Léo  VII  Febr.  die  eodem 
antioelecUisest  juxta  chronicon  Alexandrioum. 

4.  Praeterea  ejusque  interregnt  tempus,  siquando  înterve- 
nisse  contigit.,  ei  imperatori  attribut,  qui  proxicue  praecessit. 
Exemplum  babemus  ÎD  Honorîo,  qui  anno  CCCCXXMI  obiît, 
«t  tamen  imperium  ip$ius  protrahit  ad  annum  CCCGXXV,  quo 
Tbeodotium  jnniorem  primo,  deinde  Yaleutinîanûm  inserit 
dironico.  Ergo  juxta  morem  snnm  Idatius  cum  ATiti  prind- 
patus  elquod  secutum  est  post  ipsum  interregnum  très  annos 
civiles  contigissent ,  videlicet  CCCGLV,  CCCGLVI  et  GGGGLYII, 
Ires  ei  annos  imperii  adscripsit;  quos  hac  nota  ///  désigna- 
rit,  oui  adjunxit  banc  aliam  Fil  Marciani  annum  septimum 
indicantem.  Has  autem  notas  sciolus  aliquis  interpolavit,  ut 
dictum  est  supra;  et  inde  nata  est  lectio  Tcriio  anno  Aviiutt 
êepiimo  menée.  Neque  propter  très  annos  Avito  adscriptos  in- 
vecta  fuisset  in  cbrooicon  ulla  perturbalio,  si  lectoris  ac  librarii 
meminisset  regulae  ab  Idatio  traditae  anno  XVII  Theodosii 
Magni;  ex  ea  enim  intellexissent  l  Aviti  annum  eundem  esse 
cum  anno  V  Marciani  et  I  Majorani  eundem  cum  III  Aviti  ; 
proptereaque  annos  civiles  in  chronico  augendos  non  esse, 
neque  ubi  I  Aviti ,  neque  ubi  i  Majorani  annus  inscriptus  est. 
Hoc  pacte  constat  omnino  chronologia  Idatii ,  patetque  cunctis 
nihii  ab  eo  peccatum  fuisse ,  quamvis  Avitp  très  imperii  annos 
adjudicaverit  ;  nam  numerandi  sunt  sicuti  ab  eodem  Idatio  nu- 
merantur  anni  XVll  Majoris  Theodosii  et  XXXI  Placidi  Valen- 
tiniani. 

iVo/»  LXXXIII,  p.  lOî. 

Quisquis  Idatium  credidit  ad  §■*  Theudorieuê  advenu*  no- 
vum  aunum  civilem  inchoasse ,  nae  ille  non  modo  regulae  obli- 
tus  est,  quam  anno  primo  Arcadii  et  Honorii  Idatius  idem 


(  240  ) 

praei»cripiit ,  8cd  el  clauses  peDÎtus  habuisse  oculos  oportoit. 
Tam  cvideDS  oamqae  est ,  Idalium  eo  §*  Theudorîcus  arenis 
Darraiiooein  contiouare ,  quam  §®  Theudoricus  Emeritam  ia- 
slitucrat ,  ut  si  dmhIo  quls  oscitaoter  ista  dod  legat ,  oeqneat 
id  non  manifesto  percipere.  Quîppe  res  ipsa  moram  rejicil  se- 
decim  mensium ,  quos  ut  minimum  decurrisse  oportet  a  prae- 
concepla  per  Tlieudoricum  Emeritae  depraedatione  ad  egres- 
sum  illius  ab  ea  urbe ,  si  ^  Tkeudoricuê  adversut  novus  annos 
communis  numeretur.  Porro  S.  Isidorus  in  hisl.  Gothor.  haec 
cadem  narrans,  Theudoricnê,  ait,  dum  Ementamurbetn  de- 
praedari  fttolîrelur^  sanctae  mart^ri$  Enlaliae  ostensû  pertrr^ 
rituê  mm  omni  proiinuB  esercitu  diêcedii  et  GûUiaê  repetii, 
Theudoricum  Emerita  protinuê  discesstsse  dictunw  erat  bldo- 
rus ,  si  dum  baec  ex  Idatio  describebat ,  existimavit  ootam  illam 
I  §®  Tkeudortcus  adverêis  annexam  non  modo  novum  princîpa- 
tum ,  sed  novum  etiam  annum  signiGcare?  Sed  rursus  infra  ad 
annum  CCCCLX  ostendam ,  Isidorum  novum  hoc  loco  civUem 
annum  non  compulasse.  I^jîtur  Idatius  a  §^  ///.  F'II,  Aviinê 
poêteaquam  novum  annum  inchoans ,  eidem  epocham  imperiî 
Leonis  et  Majorani ,  quae  post  januarium  initium  suumhabuît, 
infra  inneclit  consignala  ad  §■*  Theudoncus  adoersis  liac  nota 
/,  quae  proinde  novum  principatum  ,  non  autem  novum  civi« 
lero  annum  signiGcat. 

Nola  LXXXIF,  p.  104. 

Cum  Avitum  ab  imperio  dejectum  ex  Tribuno  Hesychio  di- 
dicisset  Tbeudoricus  aut  ira  percitus,  aut  subilanea  correplos 
cupiditate  regno  suo  adjiciendi,  quidquid  in  Gallaecia  et  in  aliis 
Hispaniae  provinciis  juris  erat  Romanorum  (nam  hucusque 
fidum  imperio  fuisse  Idatius  et  Sidonius  non  semcl  testantur) 
illa ,  quae  ab  Idatio  narrantur  ad  annum  467 ,  a  suis  Gothis  per- 
petrari  passus  est  vel  etiam  jussit.  Atrocia  quidem  ea  atque 
saeva  et  a  moribus  Theudorici ,  quos  describit  idem  Sidonius 
lib.  I  epist.  2 ,  nimis  aliéna.  Postea  tamen  anliquis  Gallaecîae 


(241  ) 

posseséoribus  tam  indignis ,  quam  Sueyis  cunctam  proviociant 
concesBÎt ,  Saevisque  pro  ingeoita  magnanimitale ,  ut  regem  e 
saa  gente  sibi  asciscerenl ,  induisit.  Rem  ftisius  narrât  Jornan^ 
des  in  Geticis  n**  74  inquiens  :  Suevi  reciori$  sut  (régis  Rechia- 
riî)  inieriium  contueniet,  locorum  smcerdaieê  ad  TT^eodoricuni 
a%tppliees  direseruni,  Quos  ilh  pontificaii  reverentia  êuëcipienê 
non  êolum  impuniiaiêm  Suevis  induisii;  sud  ui  $ibi  de  $uo  ge*- 
nfre  prineipem  eanêtiinerenê ,  fiexuêpiekite  canee$$ii,  SacerdiH 
tes  hi  episcopi  erant  catholioi  ;  neque  enim  alii  id  temporis  in 
Gallaecia  erant*  Eos  tamen  reveritus  est  Theudorieus ,  propter» 
que  illos  indulgentius,  quam  pro  jure  belUcum  Suevis  egit* 
Gothorum  banc  in  episoopos  observantiam,  saepe  alias  ab  scrip* 
toribus  testalam  animadverti ,  verbaque  Salyiani  de  bac  eadem 
re  supra  nota  Li  adduxi. 

Nota  LXXXr,  p.  lOK. 

Florio  religîoni  fuit  ei  §^  Gothicue  eserûihtê^  qui  post  hune 
Frantaneê  sequitur  ,  annum  II  Majorani  et  Leonis  istbuc 
revocare;  etiam  si  isthuc  perlinere  optime  noirerat.  Equidem 
nihil  amplius  opus  est ,  ut  quilibet  ita  ab  Idatio  scriptum  fuisse 
cognoscat ,  quam  eundem  Idatium  légère.  Nam  supra  §®  Theu- 
dorieus advergiê  unîus  Pascbatis  meminit^  aliusque  memioit 
hoc  §<*  Frantaneê.  Alius ,  inquam ,  quod  nemo  înficias  ibit ,  si 
narraiionis  Idatianae  seriem  diligenter  perpendat.  Igittir  pri* 
mum  Pascha  ad  anoum  aerae  commuais  CCCCLVII  et  I  Majo- 
rani spectat,  secundum  vero  ad  annum  CCCGLYIII  et  11  Majo- 
rani ,  quem  ad  hune  §"*  Fran/afies  désignasse  Idatium  manifeste 
apparet. 

Nota  LXXXri,  p.  106. 

Portucale  sub  potestate  Romanorum,  id  est  Gallaecorum^ 
qui  immunes  a  jugo  Suevorum  remanserant,  fuisse  éxistimo, 
quando  illuc  Rechiarius  vi  tcmpestatis  aclus,  ut  narrât  Jor- 
nandes,  appulit.  Eisdem  Theudorieus  illud  caslrum  reliquit^ 

16 


(  2**  ) 

«inulqoe  quMftquid  jura  «omm  erat  aate  beHom  OMUrm  EeGbîa* 
riofli  •Mtcepium,  quod  ex  IpM  Malti  oâiratioiie  penpîcw 
colU^iiur.  Unioum  Urne  fuitêe  têMtrmm  P^rtmcaie  oomiiie  ad 
aniiuiii  «456  în  MboUo  llUera  P  adoolatuoi  «st.  Poste*  noTom 
«JHfdem  oominis  cattrum  conditum  fait ,  q«ocl  in  praecUram 
câvitaiem  mox  evaait ,  noiMeeque  sihud  Portogaliae  dédit  ab 
ea  lemporc ,  quo  cathoUci  noalrt  re^  ex  Gallaecta  coeUra  Sa» 
raoeaof  ad  Auttrum  rnowentet  ctvitatam  illam  tibi  aubîeocraat^ 
et  ex  ea  «uburbanam  regiouem ,  et  qoidquid  poalmodam  cqd» 
tiaenter  in  ea  ora  occapayertintY  Pertucale  dixenut.  Hme 
liquet  non  reote  PoriuguUim  duplioi  //  a  nonniillia  acribi. 

Nota  LXXXVII,  p.  107- 

1 .  Idatius  de  firmiêsîma  pace  înter  Majoranum  et  Theadori- 
cnm  înita  meminit  ad  annum  GCCCLIX.  De  eadem  Sîdoniiu 
Carm.  Y,  vers.  S71  laudes  pracdicans  Pétri,  qui  ab  epistolis 
erat  Majorane,  ha^  ait  : 

....  Attamen  hic  naper  pUeidittiiiM  Caesar 
Obside  percepto ,  niottrae  de  moenibas  urbit 
YUceribat  mUerit  intertum  depulit  hoslem, 
Et  quia  lassatU  ntmiuin  spes  nnica  rebut 
VenUU,  nostrU  prîmuni  aocevrre  minit , 
LugduoQoiqne  tuam  dam  praeterU,  atpice,  Victor 
Otia  pott  nimiot  potcit  te  fracta  laboret . 
Cui  pacem  dat,  redde  animot. 

Hic  bostis  qui  tam  misère  lugere  Lugdunum  coêgit ,  et  cum 
quo  nuDC ,  datis  obsidibus  pax  composila  est ,  non  externus 
miles,  si  doclissimo  Sirmundo  credimus,  sed  miles  praesîdîa- 
rius  erat  Lngdunensibus  impositns ,  ut  eos  in  officio  contineret. 
Al  vero  Sigonius  de  Occidentali  imperio  lib.  XIV  de  Gotbis, 
qui  Lugdunum  occupaverant ,  hune  Sîdonii  locum  interpréta- 
tur.  Gui  sane  ego  quoque  assenlior.  Quisquis  enim  Idatinm 
attento  légat  animo,  nequibit  non  intelligere  Theudoricum 
stalim  ac  de  Avili  abjectione  cerlior  factus  est  per  Hesychium 


(  243  ) 

tribuouin ,  bellum ,  quod  ad?6rsu8  Suevos  iDstituerat ,  in  Ro- 
uumot  verlÎMe.  Et  io  Baetica  quideoi  per  legalos  Hlud  gettîl , 
in  Gallaecia  per  se  ipaum.  Qao  i^lkta  Hispaaia  properasse 
TheudorîeiNn  poat  Patcha  anoi  CCCCLVII  narrât  idem  Idatîuf  • 
3.  Parro  ainiie  valde  vero  est,  Galloa ,  qui  Avito  sinnendi 
imperii  aucterea  fuerant,  aegre  illioa  df^ectionem  tuliaae.  Si- 
(ioniuDique  Aviti  generHBi  atque  alioa  maxime  ex  Ayemia  cum 
Theudorico  agisse,  ut  Ricîmerif  et  ab  ipso  ereato  imperatori 
Majorano  bdlnm  indiceret,  iojuriamque  Avito  Gallorum  Go- 
Ihorumque  commuoi  consilio  imperatori  facto  illatam  vindica- 
ret.  Sidonius  sane  non  praesidii  sed  hostis  «  neque  rebellionis 
sed  belli  nomina  ibi  usurpât ,  seseque  illi  immiscuisse  in  prae- 
fatione  fatetur  inquiens  : 

Ut  tibi,  flacoe ,  «cies  Brati  Cattique  secuto 
CarminU  est  auctor,  qni  fait  et  Teniae, 

Sic  mibi  di? crso  ouper  sub  Karta  cadanti , 
Jatsitli  placido  YÎolor  ut  etsem  animo^ 

Quin  et  îpse  Sirmondus  ad  epist,  IS  lib.  YII  ejusdem  Sidonii 
Gotlios  hoc  tempore  Arelatem  oppugnasse,  et  ab  Aegidio 
comité  Dei  auxilio  et  D.  Martini  precibus  percuUos  alque  fu- 
gatos  er  Pauljno  in  vita  S.  Martini  observarat.  Carmina  Paulini 
dabo  nota  XGIII ,  ex  quibus  ista  novam  lucem  accipient.  In  hoc 
tandem  bello,  quod  in  une  anni  CCCCLIX,  geslum  est,  pros- 
trali  aliquando  Gothi  pacem  cum  Majorano  icerunt.  Quod  Su- 
niericus  et  Nepolianus  Gailaecis  renunciari  curarunt ,  ut  narrât 
Idatius  eodem  anno  459.  Aderat  lune  in  Galliis  Majoranus  et 
Arelate  die  XVII  Maji  edidit  Novellas  de  aduUeriiê, 

m 

Nota  LXXXFIII,  p.  107. 

Cum  in  Hist.  Suevor.  totidem  fere  ac  Idatius  verbis  ingres« 
sum  Maidrae  in  regnum  et  egressum  e  vita  référât  Isidorus, 
ejnsque  obitum  aerae  CCCCXCYIII  adliget ,  satis  certo  coUigi- 
(ur  numéros  cbroi^tci  aetaia  Isidori  nondum  in  bac  parte  vitia- 


(244) 

tos  Tuisse ,  eosque ,  ubi  NaldfM  mors  consîgnata  fuit  ab  Idalio, 
annum  CCCCLX  acpae  vulgaris,  cui  aéra  Hispaoa  respoodel, 
reddîdisse.  Praeterea  cum  idem  Isidoras  jugulatam  a  suis  dkat 
Maldrain  tertio  regni  soi  anDO  (sprevit  paucolos  diet,qaoi 
akra  regnavit)  profedo  a  $•  Suêvi,  qui  remannrant,  obi  regni 
îHias  consignatum  est  înitiom,  ad  hune  §"  Maldras  infm 
très  tantum  annos  Julianos  ab  Idatio  înacriptof  iiiveni««e  se 
osteodit.  Atqui  désignâtes  reperisset  non  très  tantum  sed  qua- 
tuor si  ad  §■  Theudoricuê  adverêia  civilium  annorom  oamerai 
augeatur;  nam  quinquies  ab  uno  ad  alium  locum  nanertlei 
nous  multiplicat  ;  igitur  illa  noU  I  §•  Theudorieus  aiverm 
împressa ,  annum  Majorani  et  Leonis  primnm ,  non  aatem  an- 
num civilem  désignât. 

Nota  LXXXIX ,  p.  111. 

De  hoc  defectu  lunae  scribit  Petavius  Ration,  p**  3>  1«*>*'' 
cap.  IS  :  Hoc  anno  46Î  ineunte  feria  P^I ,  hoc  est  paulopoit 
mediam  nociem  diei  êecundae  Martii  obscuraia  e$i  hna  ad  do- 
dranient.  lUque  verli  nequit  in  dubium  Idalium,  quac  dudc 
de  defectu  lunae  narrât  ad  eum  Abrahami  et  Ireonis  annum 
retulisse,  qui  anno  CCCCLXU  aerae  Dionysianae  rcspondet 
Quod  etiam  Hispana  aéra  D  islhic  inscripta  evidenler  dcmon- 
strat.  Et  licet  ab  Idatio  ea  non  sit,  ab  antiquo  scriptorc,  qnino^ 
loco  in  Idatio  ilhim  Ghristî  annum  numeravit,  certo  inscrip 
est.  Chronicon  Parvum  alterum  ex  bis  prodigiis  mcminit  w- 
quiens  :  In  conveniu  Bracarensi  duorum  natorum  porte* 
vUum^  ïd  est,  duo  infantes  carne  invicem  solidala  adhacrc" 
tes.  Ita  ex  fragments  Hispaniae  lilustratae  discimus;  ubitAO^ 
pro  infanteê  legitur  albescenie. 


Nota  XC,p.   m. 

1.  Duplici  mendo ,  quo  laborat  chronicon  §•  Antiùchtaj 
rectionem  adhibui  in  scholio.  Et  primum  legendum  6sse 
Antiochiae  majoria  Syriae ,  non  vero  AnHochia  itiajcr  I 


(245) 

riae ,  quod  feruot  vulgali  libri  ;  nam  îd  isauria  DuUa  est  major 
nec  mÎQor  Antiochia.  Ai  majoriê  Syriae  mentio  fit  îd  lapide 
TarraconeDsi  apud  Gruterum  pag.  MXCI ,  nec  mirum  est  li- 
brarium  ex  majoris  Syriae  fecisse  major  Isauriae,  ex  priori 
voce  majoris  duabus  postremis  litteris  ù  sequenti  Syriae  as- 
scitis ,  ex  quibus  yocem  lesyriae  confectam  postea  ïn  Isauriae 
mutavit.  Deiade  ubi  vulgati  libri  eum  exhibent,  legeodum 
mooui  aa,  ut  referatur  ad  ealutaria  monita,  quod  praecessit. 
Aliter  neque  sensus  ueque  Grammatîca  constat. 

2.  Baronius,  qui  ex  Eyagrio  banc  Antiochiae  dadem  des* 
cribît  ad  annum  CCGCLVIII  n^  27,  eam  Antiochenos  propter 
haereses,  quas  fovebant,  passes  fuisse  affirmât.  Verum  in 
yita  S.  Simeonis  Stylitae  (V  janu.  apud  Bollandum)  Antio- 
chenses  tune  ab  eo  sanctissimo  yiro  reprehensos  maxime  fuisse 
dicitur  ob  luxum ,  intemperantiam  aliaque  id  genus  fkgitia. 
Neque  enim  solius  haeresis  crimcn  ,  sed  alia  quoque  innumera 
coelestem  iram  provocant  et  vindictam  Dei  in  homines  accer* 
sunt. 

2.  Quod  aitinet  ad  tempus,  quo  ille  Antiochiae  terrae  motua 
contigit ,  fatendum  est  Idatium  res  Orientis ,  eas  praesertim  , 
quae  ad  statum  publicum  non  pertinebant,  aliquando  non 
satis  cognitas  habuisse.  Quod  supra  jam  vidimus,  imo  Idatius 
ipse  nonnunquam  confessus  est.  Alterum  nunc  etiam  occurrit 
exemplum  istud  de  terraemotu ,  nam  certius  est  contigisse 
anno  CGCGLVIII  quam  CGGGLXII  cui  illum  Idatius  adiigat.  Verum 
ab  Orientalibus  decipi  ille  potuit  ;  quippe  eorum  unus  scripsit 
(et  quod  scripsit  Evagrius ,  alii  prius  scribere  potuerunt)  ter- 
rae molum  illum  evenisse  elapsîs  S47  annis  ab  eo  alio  terrae 
motu ,  qui  Trajani  temporibus  contigit.  Atqui  is  alligatur  ab 
Eusebio  Abrahami  anno  H.  CXXX.  Si  ergo  bis  addas  annos 
CCCXLYIII,  nimirum  847 ,  qui  juxta  Evagrium  elapsi  jam  fue- 
rant,  annumque  praeterea,  qui  lune  dum  hic  alius  terrae 
motus  evenit,  fluebat,  profecto  ad  annum  Abrahami  devenies 
II.  CGÇCLXXVIII.  Hune  ergo  ipsum  annum  decurrit  Idatius , 
dum  terraemotum  hune  commémorât.  Lege ,  si  lubet ,  doctis^ 


(«46) 

•iflÉum  PâgîiiBi  ad  annum  4tt8  n.'^  0 ,  obi  non  mmin  errorcB 
Eragriî  in  bac  re  deiegii  atque  redarguit. 

yVota  XCI,  p.  tlh 

1.  Pagîot  ad  anmim  CCCCLVII  n*  14  addacto  Theapluoii 
lettimonio  Eudoxiam  Auguslatn  cum  fiiia  Plaoidia  eodeai  iUt 
aoDO  457  ex  Africa  in  Orientcm  adTenîsse  affirauit.  Al  ut  IdiAis 
discessum  illun  Eudostae  ex  Afriea  anno  CCCCLXU  adl^tnti 
potfus  aMCûiîar,  qoam  Theophani,  movet  n>e  primo ,  qwK^  to 
vim  S,  Danielia  Stjlitae  die  XI  dec.  apud  Sariam  n.*  SS  ^ 
eadom  Augutta  legttur.  Siquidem  haec  îbi  aeripta  «imt  •  (^ 
fûWMt  êQnotnm  (Daniclem)  ubi^me  praedicmi^  y  ad  «imi  (tn  co- 
lumna  degenteoi)  r«iit^  imp€rm$rim  Eudasim,  quae  nupirmt' 
vûta  ês  Africa,  etc.  Atqui  constat  DaoiWom  colamnam  ascen- 
disse  post  mortem  Simeonis ,  qui  virere  desiit  die  Parasceves, 
fiut  quod  magis  airidet  Pagio  kai.  septemb  anno  CCCCXL*  Q^ 
ergo  fama  Danielem  nbique  praedicare  potuit,  anta  aDiHis 
CCCCLXU.  Qaod  si  re  ipsa  id  6eri  non  poiuit ,  neqne  %xiàoJ\t 
ad  Danielem  yenit  ante  huno  annum;  qnomodoatfriMi^^**^ 
$x  Afriea  dicitur,  siquidem  quinque  ante  aniios  et  Afriea  îb 
Orientem  advenerat,  anno  seilicet  CCCCYII,  nt  volt  Pagîus. 

8.  Deinde  Eudocia  Augusla  hujus  Endoziae  mater  obui 
die  XX  octob.  anno  CCCCLX,  lU  legitur  in  vila  S.  Euthymii  Uf^ 
Pagio  ad  eum  annum  n.^  7,  cum  apud  Bollandum  (XX  jaoaarii) 
dies  emortuah's  Eudociae  non  ezprimatur.  Incredibife  aaten 
est  Endoxiam ,  ubi  primum  in  Orientem  pcrvenit ,  ad  matreiD 
non  ad  volasse ,  si  haec  inter  viyos  etiam  tu  m  agebat.  ?BxiAff 
incredibile  etiam  est,  si  ad  matrem  accurrit,  soripti^r^ 
omnes  de  hoc  ocoursu  pepitus  tacuisse,  maxime  CyrtifoiHf 
qui  illam  yitam  Eutfaymii  scribens,  sileotio  non  praciemti 
Eudociam  corde  sauciatam  fuisse ,  cnm  de  generi  Valeofû»*'" 
nece  et  de  filtae  atque  neptum  captivitate  audîvit.  Porro  Théo- 
phanes  ad  annum  juxta  Alexandrinos  464  non  siluit  oepC^ 
^udociam  statim  ac  ex  AfHca  rediit .  Ilierosoljmam  propers^ 


(247) 

exuvîas  aviae  veneratum.  Quapropter  verisimilius  mihi  vide- 
tur,  quod  narrai  Idatiuf  auctor  coaevuSf  quique  proximior 
erat  Africae  et  cum  Gaîserico  Yixerat  in  Gallaecia.  Ubi  etîam 
ipsias  legatoa  yidere  potuit  anno  CCGCLVIU,  deque  ipaU  qnîd 
praecedenti  annogestum  eratapud  Wandaloa  cerio  oognoscere, 
praeserlim  de  Eiidozia  ejusqne  fiUabus,  de  quanim  sorte 
magna  tune  Orien$  atqoe  Occidena  in  expçctatiooe  erat* 

3.  Immérité  praeterea  Pagina  in  auam  aententiam  trahit 
Priscum,  quasi  is  Gaisericum  libéras  misisse  Eudoiiam  filiamque 
Placidîam  anno  457  ullo  modo  tignifîcet.  Nam  praeterquam 
qnod  Priaci  narrationes  nnllîs  chronologicis  cfaoracteribus  dis* 
tinguuntur,  quibus  diaoerni certo  posait,  quid  oui  annosiogu- 
latim  ipse  adaeribat ,  banc  de  assertia  in  libertatem  Eudoxia 
ejusque  filia  sic  exorditur  :  C^êerichm  cum  non  ampliu9 
foederibuê  oum  Majorano  paciiê  êtare  consiùuiêsçi,  etç»  Deinde 
addit:  Missa  esi  ad  Genserichum  legatio  a  Riohimero,  ne 
fondent  vioiarei;  et  post  iste  Eudoxiae  narrât  et  Piacidiae  libe- 
rationem.  Ex  hia  autem  liquido  deducitur  Priscum  earum  ex 
Africa  reditum  non  niai  poat  pacem  inter  Gaiaericum  et  Majo- 
ranum  initam ,  imo  et  postquam  Wandalum  hujusmodi  pacia 
taedium  ceperat,  Majoranoque  interfeclo,  Severua  regnabat, 
statuisae.  Quapropter  vix  juxta  Priacum  fieri  poteat ,  ut  Eu- 
doxia  et  Placidia  ante  annum  46â  a  Gaiaerico  in  Orienlem 
miaaae  ainU 

Nota  XCII,  p.  m. 

Quianam  fuerit  Gaiserici  filiua,  oui  a  pâtre  nuptui  data  est 
Eudoxia  et  Yalentiniani  filia  Eudocia ,  non  una  est  scriptorum 
sententia.  Idatius  Gentonem,  Paulua  Diaconua  et  Golfridus 
Viterbiensia  Trasamondum,  Priscua  Procopius,  Victor  Tunen- 
sis,  Evagriua,  S.  Isidorus,  Theophanea,  Zonaraa  et  alii  Hun- 
nericum  Eudoxiam  duxisse  affirmant.  De  Trasamundo  non  est 
cur  disputemns  cum  ex  Gassiodoro  lib*  Y  Var»  epiat.  43 ,  et 
lib»  IX  epist.  I  conslet  Amaiafrîdam  sororem  Tbeodorici  Italiae 


(  248  ) 

regem  htbuUêe  uxorem.  Ex  hit  âatem ,  qui  Eudocitin  malri- 
moDÎo  junclâm  foitie  Hunnenoo  Mteruni ,  m  Pritoam  exci- 
piaty  qui  Umeo  foede  errai  Eudocîae  nomen  in  Hoooriam  con- 
mutândo,  reliqui  centom  et  amplius  aimot,  pottquan  hacc 
gerebantur,  scripêcruot,  atque  aliua  ex  alîo,  quod  littem 
mandabat ,  exdpiebat.  loauper  Prooopiut  praecipuae  inter  hoi 
•cripiores  auctoritaiis  multa  de  Gaiserici  filiia  et  oepotibw 
îgDoraite  visus  est,  dum  TbeodoricnmHaiinerici  firatrem  l•o^ 
tuum  fuisse  narrât ,  vivenle  Gaiserioo ,  uuUaqoe  relicia  prsk; 
quae  faisissima  esse  ex  Victore  teste  ocuiato  carte  consUt  àt 
Idatins  sexagenario  migor  tune  erat ,  cum  Eudoda  ducta  eilis 
Africani ,  et  qnindecim  ut  minimum  annos  inauper  Wxit.  Prte- 
terea  res  Gaiseriei ,  quem  factus  jam  Episcopus  ex  Gallaecia  îb 
Africain  transfretantem  viderat,  fere  nihil  dubito,  qaio  ad 
unam  omnes  cognitas  habuerit  ;  ut  etiamsi  tct  alii  scriptorei 
secus  ac  ipse  narrent ,  nihilominus  illins  testimonium  oootem- 
nendum  non  sit.  Porro  unus  Victor  Vitensis,  qui  rdMistonc 
praeseos  aderat,  bis  non  dubietatibus  atque  baesitatiooîbus 
eximere  potuisset;  verum  nequidem  Eudociae  nomeo  toU 
unquam  hisloria  sua  meminit.  Et  licet  lib.  III  Hanooîcoin 
filium  habuisse  tradat  Hiklericuni  nomine;  attamen  qns  ^ 
uxore  illum  susceperit  nuliatenus  prodit. 

2.  Ut  autem  Eudociam  eam  fuisse  non  contiDUO  asseoUar, 
praeter  Idatii  auctoritatem  movet  me  tum  hoc  ipsum  VidorK 
silentium,  qui  cum  soforis  ejus  Placidiae  meipinerity  Eudociain 
non  videtur  taciturus ,  siquidem  uxor  Hunnericî  et  hojitf  «^ 
Hilderici  mater  extitisset.  Tum  quod  de  Eudociae  in  OrieoUiB 
fuga  Hunnericum  questum  aliquando  fuisse  nullibi  leg<^^' 
Quin  imo  Placidiae  sororis  rogatu  ordinari  Episcopum  permitH 
in  ecclesia  Carthaginiensi,  quae  sine  Episcopo  erat  annis  XXl^} 
eidemque  Placidiae  possessiones ,  quas  habebat  in  Africa ,  a^ 
vavit ,  et  per  Alexandrum  illius  procuratorem  a  Xenone  Au- 
guste comitem  creatum  rerum  privalarum  administrare  coo- 
cessit.  Quae  sane  Hunnericum  exacerbato  non  fuisse  aniiDO  lo 
Eudociam,  ejusque  ad  qnos  confugerat,  cognâtes  ostendust' 


(  249  ) 

Al  si  per  hujus  fugam  non  modo  uxoresedetiainfiliis  riduatus 
fuît,  nemoillum  credet  aequo  anîmo  tantam  orbHatem  laturam 
fuisse.  Nam  Eudociam  filios  secum  abduxisse,  roorientenique 
Epîscopo  Hierosolyroorum  commendasse  testatur  Theophanes 
his  verbis  :  Eudooia  Curco  oujus  opéra ,  et  awnliiê  velui  êibi 
fidiêêimij  dutn  Honorùmm  eanjugem  fageret ,  uea  fueraty  eum , 
liberU  Arehiepiêcopo  Hieroêolymorum  commendato  y  in  paee 
animam  efflavit.  Ut  autem  illud  cum  liberté  non  de  Curci  sed  de 
ipsius  Eudociae  liberis,  inter  quos  fuerit  Hîldericus,  qui  in 
Africa  post  Trasamundum  reçnavit,  intelligamns ,  id  quod 
Procopius  lib.  I  de  bello  Wandal.  scribit ,  facit  ;  ait  enitn  :  Erat 
Hiidericuê  arotiêêimae  amicitiae  pinculo  aique  hoêpîiiojunctus 
Juêtiniano  mmdum  quidem  udepto  imperium,  id  tamen  ad 
arbiirium  moderanH, 

S.  Ergo  ista  de  Hilderico  abEudocia  secum  in  Orientem  ex 
AfHca  ducto,  ibique  post  matris  obitum  apud  materteram 
Placidiaro  et  consobrinam  Andam  Julianam ,  Arcobindi  uxo- 
rem ,  longo  tempore  commorante ,  non  imprudenter  interpre- 
tamur  capimusque.  Quae  e  conrerso  de  Hilderico  Hunnerici 
filio  vix  intelligi  qoeunt  ;  hic  enim  Carthagine  erat ,  qnando 
aliquot  post  annos  ab  Eudociae  fuga  Hunnericus  pater  Epis- 
copîs  cathoiicis  edici  jussit  :  Jurate  si  poêt  obitum  Domini 
noêtri  régie  ejue  filiutn  Hildericum  deeideratiê  eêee  regem ,  ttel 
êi  nulluê  eestrum  ad  regiones  tranêtnarinas  epiatolaê  dirigei  ? 
Haec  Victor  loco  supra  laudato.  Ex  quibus  novum  pro  Idatii 
narratione  argumentum  desumitur ,  non  illud  quidem  effica- 
cissimum ,  attamen  non  penitus  exile.  Nam  ad  quos  trans  mare 
auxilium  aerumnis  suis  imploraturi  scriberent  catholici  Epis- 
copi,  cum,  Occidentali  imperio  abolito,  Hispanias,  Gallias, 
Italiam  barbari  tenerent?  Ab  Oriente  yero  timendum  non  erat 
Hunnerico,  ne  communi  ipsius  Eudociaeque  filio  bellum  infer- 
retur,  cum  cognati  iilius  G>nstantinopo1i  potentes  ad  modum 
essent  atque  gratiosi.  Yerum  quod  Hunnericus  timet ,  quod 
reformidat  hoc  ipsum  est.  Nimirum  Hildericus,  quem  Eudocia 
genuerat,  non  Hunnerici  sed  Gentonis  filius  erat.  Is,  Gcnlone 


(  250  ) 

patrt  mortuOy  Gum  autre  Eudocia  in  Omntem  daptiu  io  ndi 
poD^Mil  HoDMrîcimy  ne  pro  eo  Orien*  contra  HiUeriemi 
Ûlinn  âme  sutctperet*  Ideo  urgei  Epieoopot,  ut  juratipr^ 
mittant  te  mMl  contra  hnac  toom  HUdericuni  com  treniBan- 
nia  aimnl  machinatoros. 

A.  Itaqoe  Victor  Vitcom  de  crodelitale  Hoimenci,  poitfUB 
it  regnum  adeptas  eat,  aermonem  instituent  baec  Ub.  Il  iaUr 
alia  tcribit  :  Tkêedorieuif^  frairêm  fUioêqMê  êjus  G^nUmifn- 
trié  fiUoê  enuMitêr  eoepif  itueqm.  Quorum  nulimm  dimitimtj 
«wt  et  wtorê  dêndêrii  êui  ffêimUëiem  auferrei.  Rortus  de  Gcd- 
tonîe  filio  :  Gtmiûmiê  wutJBrem  filium  immumm  Godsgisim  cm 
uworê  aiqme  êolmiio  êervuU  ami  andlU^  crudêU  esnlio  diUgn*^ 
Ex  hk  exque  aliis  aupra  ezpoaitit ,  si  in  re  penitiis  obtevt 
locus  est  coDJecturia,  quatuor  haec  colligo.  I.  Gentoneoi)  cam 
regnum  aêtumptit  Hunnericus,  lato  jam  suo  fuoctum  iam\ 
nam  si  inter  vivos  tum  ageret ,  quîa  dubilet  Hunnerican  sicvt 
filios  sic  etian  patrem  inaectaturum?  II«  Eundem  Geotooembi* 
uxorem  duxisse ,  et  ex  prima  Godagiaum,  qui  anno  CCCCLXXfU 
matrimonio  junctus  erat ,  et  alios  fortasse  filios  sosoepisse,  ^ 
secunda  vero  eaque  Eudoda ,  quam  anno  CCCCLXII,  u^  "^'^ 
Idatius ,  accepit  uxorem ,  Hildericum  et  quidem  noo  unican 
genuisse.  IIL  Eudociam  post  XYI  annum  a  nuptiis  cam  GenUMK 
contractis  anno  circîter  CCCCLXXVIII ,  cum  sibi  suMqae  filitf 
ab  Hunnerico  timeret,  quem  în  agaatos  suoa  omnestam  iou*** 
niter  desaerire  oeroebat ,  Cartbagine  in  Orientem  Bvh^' 
IV.  îd  causée  fuisse,  quamobrem  Hunnericus  nibil  de  Eodociae 
fnga  conquestus  sit  ;  nam  neque  uxor  iiiius  erat ,  neque  ip^ 
Gentonis  fralris  filios  amabat,  imo  eos  a  se  abigere  satagebtt) 
ut  de  Godagiso  dictum  est.  Sed  tamen  quod  Eudocia  coin  fiui* 
suis  ad  cognâtes  coafugisset ,  nuUns  dnbito ,  quin  ipsi  veb^ 
menter  displicuerit;  neque  enim  non  yidere  poterat  eiio<^ 
sibî ,  filioque  suo  Hilderico  aliquod  belli  pericnlum  iannia^* 
Quod  ut  averteret  Xenoni  et  Placidiae  ea,  quae  refert  Vidor, 
gratificatus  esse  videiur.  Denique  Eudociam ,  viro  suo  Geouw^ 
soccroque  Gatsertco  viventîbus  elabi  ex  Africa  non  ftAM^ 


(  191  ) 

[  perspieumn  ett.  Ideo  posl  utriusque  obitum ,  cum  non  ita  con- 

I  tibuo  observaretur ,  ut  antea ,  fugam  capere  potuiiae  esiaiimo. 

1  Sed  hae  conj«cturae  aunt ,  quibus  llbemm  erit  lectoribus  vel 

I  asaentiri  vel  dÎMeniîri.  Taotuoi  ne  Idatium,  dum  Gentoni  ma- 

trîmonio  junctam  Eudociam  narrât,  manifeatae  faltîtatit  teneri 
i  asseveranter  pronuncient. 

F* 

.  Nota  xciii,  p.  m. 

,  ] .  Agrippinus  oomes ,  qnem  Uatioa  ad  annum  CCCCLXII  ob 

,  înîmieittas ,  quas  cum  Aegidio  comité  et  magUtro  mîlîtum  ge- 

,  rebat ,  Narbonam  Gothii  tradidiase  narrât ,  ab  eodem  Aegidio 

perduettionis  faUo  accusatua  dîcitur  in  yita  S.  Lupictni ,  quam 
ad  diem  XXI  Martii  exhibent  Acta  Saactorum  Antwerpiensja. 
,  Ex  ea  pauca  haec ,  plu  rimis  praetermiaais ,  accipe.  V ir  quondam 

I  illustris  Agrippinua  per  Aegidium  comitem  tum  magistrum 

,  roilitum  callida  malitiosaque  apud  imperatorem  arte  fuerat 

I  obfuscatus ,  eo  qnod  Romanis  fascibus  lucena ,  barbarie  procul 

dubio  favere ,  et  subreptione  clandestina  provincîaa  a  publica 
niteretur  ditione  dejecisse.  Evocatum  propterea  Romam  Agrip- 
pinum  indiscussum  atque  inaudîlum  capitatem  subire  senten- 
tiam,  atque  intérim  in  carcerem  detrudi  jussit  imperator.  Ex  quo 
ad  Baftilicam  S.  Pétri  insigni  miracuio  elapsus  Agrippinus 
moxque  Auguste  praesentatus ,  ac  suspicione  detersa  ad  Galiias 
repedavitaditoqueS.  Lupicioo ,  cujus  precibustanto  discrimine 
ereptus  fuerat ,  gratias  illi  pro  tanto  beneûeio  coram  omnibus 
retulit.  Haec  iisdem  fere  verbis  ibi,  quae  quomodocunque 
rera  sint,  ad  annum  tamen  462  referenda  non  sunt,  neque 
ab  Aegidio  proditionis  accusatus  Aiisse  Agrippinus  coram  Au- 
guste dicendus  ,  postquam  hic  Narbonam  Gothis  contradidit. 
Namque rhetore Prisco  teste,  cujus  verba  sequenti  annotatione 
exhibebo,  Aegidius  post  Majorani  necem  Romanis  infestus, 
eorum  sese  atque  Severi  imperio  subtraxit,  et  dominatu 
quodam  sîbi  in  média  Gallia  comparato ,  autoritate  sua ,  atque 
auspiciis  bella  gerere ,  deque  rébus  omnibus  disponere  con- 


(  «5â) 

•uevit.  Quod  Idatins  notier  annis  468  et  464  dis^e  prodidit 
Qaare  ti  cui  imperatori  Aegidins  delatloDeiii  cootrâ  Agrippi- 
Dum  dédît ,  is  MajoraDot  fuit ,  nequaquam  yero  Seycnit. 

S.  Ergo  pottduot  aut  très  anoot,  quam  Agrippiom  apnd 
imperatorem  perduellionis  accusataa  ett,  Gothû  NarbouD 
prodidit.  Atqui  hoc  iptum  et  si  caetera  deesaent ,  satis  est,  ut 
Darratiooem ,  aupra  ex  yita  S.  Lupicioi  adductam ,  sospecUn 
habeamus.  Nam  cum  semel  Aggripioua  proditionis  manifesUis 
teneatur ,  quis  credat  callida  et  malitiosa  arte  de  hoc  apad  iffl- 
peratorem  crimine  accusatum  fuisse  ab  Aegidie ,  qoeoi,  ttt*)^ 
Idatîus,  fawuk  cammendai  virwn  eue  Dêo  bonis  operibuifh- 
eemtem,  quemque  non  modo  Idatius,  sed  etiam  Paalinns,  qui 
vitam  S.  Gregorii  Turonensis  eodem  tempore  scrîbebat,$iiiD" 
mis  laudibus  célébrât,  ita  de  eo  lib.  Yl  caneos. 

Illnstrtni  Tirtate  ^imm  sed  morilras  almU 
Plus  olamm  mAgnamqiM  Ode ,  qua  olarior  estât , 
AegidiaiD  bostUis  Ttlla^erat  agmine  miilto. 
Obtidio  objectif  quae  moenia  •epterat  armit. 

Elogia  haec  Aegidii  perspicua  sunt.  Pergit  deiadc  Pauuni» 
ea  enarrare,  quae  obsidioois  tempore  actitata  suot,  et  ilu»^ 
(inem  perstrîngens  inquit  : 

Veram  praesidio  Domini  dejecta  fagantar 
Hillia  et  egreMiim  portU  bipatentibas  agmen 
Restaurât  aoUdaa  secoro  principe  vires. 

Ergo  hoste  fugato  alque  depulso ,  ait  Paulinus ,  milite^'  9!^^ 
civitatem  defenderaot ,  de  salute  Majorani  (de  Majorano  eoi0 
iatelligi  illud  débet  securo  principe)  solliciti  obviam  ilh  p<^ 
duDt,  eumque  salvum  et  securum  offendentes,  iogenti  alacn 
tate  ac  laetilia  gestîunt.  Ex  bis  autem  facile  iotelligitur  p^^ 
losimum  fuisse  hoc  bellum ,  quod  cum  Gothis  gestom  lUi^ 
oslendi  nota  77.  Post  haec  redit  Paulinus  ad  Aegidi«»"»  ^ 
quis  de  eo  populorum  esset  seosus,  déclarât,  dum  cunc 


(  253  ) 

paviclos,  moeslos  ,  et  de  salute  illius  perquam  soHlcitos  atque 
anxios  depiogit.  Sed  praestal  Paulinum  îpsum  audire,  cujus 
haec  verba  suot  : 

Interea  (repido  ^icinia  moesta  paTore 

Pallebat  tanti  prooerU  (Aegidii;  dUcrimîne ,  et  omoit 

Ansia  pendebat  populoram  cara  patentam  , 

Dum  te  qaUqae  pulat  tiniileni  perferre  prooellam 

Inque  ano  natat,  quidquid  contUtit  in  tino. 

Denique  quod  prius  dixerat  Dei  ope  atque  auxilio  cîvitatein 
ab  hoslibus  liberatam  et  îq  ea  Aegidium  îpsum,  id  S.  Martini 
precibus  adscribit,  inquieos: 

Obsidione  arbem  Mariino  orante  tolntam 
Atque  ipti  donatae  Deam  popalamqne  dacemque. 

Vrhs  autem  j  sub  cujus  moenia  tam  insigni  prodigio  Gotbi 
prostrati  sunt ,  eam  fuisse  ait  : 

Praecipitem  Rhodanam  molli  quae  ponte  subegit 
St  jonxit  geminat  oonuexo  tramite  ripas. 

Quae  Arelatensem  civitatem  clare  signiGcaut ,  ut  ad  epist.  IS 
lib.  VU  ApolliDaris  Sidonii  observavit  olim  dootissimus  Sir- 
mondus.  Haec  igitur,  quaehistorica  proprietate  cecinit  Paulious 
vera  esse  confirmant  illa,  quae  poetîce  Sidonius  ipse  scripsit 
Carm.  Y  v.  55tf ,  ubi  de  Aegidio  nostro,  magistro  tune  militum , 
inquit  : 

Dignoa  cni  cederet  uni 
Sylla  acie ,  genio  Fabius ,  pietate  Hetellu« , 
Appius  eloquio,  tî  FaUins ,  arte  Camillus. 

Quare  non  erat ,  cur  Pagins  bujus  viri  gloriae ,  Idatiique  de 
eo  testimonio  detractum  ire  voluerit  auctoritate  inductus  scrip- 
toris  yitae  S.  Lupicini.  Nam  praeterquam  quod  quisnam  ille 
fuerity  et  quonam  praecise  tempore   scripserit,  ignoratur. 


C«4) 

unde  oomfMinindiM  non  atl  coaevit  et  augnae  certaeqm  fidd 
virity  Idatio ,  Paulino  alqae  Sidonio ,  âcriptiuocala  ipsa  bob 
ab  ofimibos  probatnr;  imo  aliquibua  supposiUtia  aai  sahom 
ÎDterpolata  visa  eaU  Lege  Papebrochiiim ,  toin.  Il  Maji  pag.  805 
Venetae  edîUonia. 

Nota  XCiy,  p.  1 12. 

Poat  nortem  Majorani  acre  inter  Romanos ,  qui  sub  ke^éh 
milîtabaiity  et  Gothoa  bellum  exarait.  Narbooa  a  Gotbia  oeco- 
pata  eat ,  tradeote  Agrippioo ,  et  Fredericac  Gotboa  ab  Aegi- 
diaoîs  in  proeliooocisus.  Memiait  bujua  belli  Priacaa,  cnjus  io 
Excerptis  legatiooum  ad  historiam  bujus  lemporis  facieotia 
baec  verba  accipe  :  Oœidemtaiibus  Romanis  Mareeilini  tacrr- 
menia  timorem  injiettbani ,  ne  i$  taniù  viribus  auctus  beilum 
f'pêiê  inferret.  Prorsuê  enim  tune  temporiê  reê  iliorum^  variis 
modia  perturbatae  erani  kinc  Wandalù  imtnineniibus y  iliine 
Aegidio  vtro  es  G  allia  oriundoj  qui  Majoranum  in  bellis  eo- 
miiatuê  fuerat ,  magnasque  circa  se  copias  kabebat,  ei  ob  Afaj/h- 
tant  imperatoris  caetUm  erat  infensus,  Sed  eum  a  Mio  Italie 
infertndo  avocaf>erai  orlum  ipsi  cum  Gotkie  in  Gallia  disei^ 
dium*  De  conlermina  enitn  regione  cum  illis  certans  forîiter 
beUum  gerebat ,  eimulque  viri  sirenui  in  belle  fitcinora  eéidèt, 
Uinc  diaciinus  1.  Aegidium  origine  fuisse  GaHuiii^  II.  eundem 
Majorani  oplinii  priocipia  necem  pertaesum,  proptereaqae 
Romanis  vebementer  iratum  exercitus  Gallicaoos  alqae  pro- 
vincias  (quantum  ex  illius  temporîs  monumentis  elicere  poe- 
sumus)  Lugdunensem ,  Senoniam  ,  Belgicam  secundam  et  con- 
termînarum  aliquam  parlem  sub  se  retinuisse.  Quin  etiam 
Annales  Francîci  ex  Gregorio  Turonense  regem  eum  fréquenter 
appellant,  etFrancos,  abjecte  expulsoque  Ghilderico  rege  soo 
gentili,  sese  Aegidio  submisisae  affiraianl.  Quod  iaunerito 
vertere  in  dubium  voluii  Galmetus  in  chroaico.  lll.  dooat  noa 
Priseus  bèllum  eum  Gothis  gessisse  Aegîdium  et  quîdcai  dio- 
turnum.  Quae  n  cum  bis ,  quae  narrât  Idatius ,  conferantor  » 


(  3^  ) 

nihil  yîderi  poterit  vero  propius,  quam  quod  Ag^pious  in* 
vidia  percHus,  tradiia  GothU  Narbona,  eos  in  Aegidium  sti- 
molaverit,  ei  ad  bellam  ipai  indicendom  acceoderit.  Haec 
autero  rursum  auapectiun  valde  redduni  faisioriam  de  Aggrîp- 
ptno  a  S.  Lupicîno  mire  servato,  de  qua  supra.  Intérim  vero 
animadverte,  ledor,  qoam  misère  Occidentale  imperium  undi- 
que  dilacerabalur ,  dum  imperatoribus  nmbratilem  tantum 
principatus  speciem  gerentibua ,  cuncta  ad  se  Recimer  trabe- 
bat.  Unde  in  sola  Gallia  Aegidius,  Agrippinus  et  Arvandua  ad 
aliquam  dommationis  parlem  comparandam  diversk  licet  arli- 
bus  exoitati  sunt. 

Nota  XCV,  p.  lis. 

Nolam  banc  Vlli  indiœm  anni  octavi  Leonis  praeponendam 
esse  iUis  chronici  rerbis  :  Nepotianvê  recedi  te  corpore,  docui 
in  scholio.  Quonam  autem  pacte  fieri  potuit ,  ut  Cardinalis 
Norisius  retinuerit  eo  loco  anni  VII  Leonis  notam,  nulla  ego 
ratione  assequi  polui.  Maxime  cum  quae  ipse  ex  Idatio  assu- 
rait ,  Jibrarii  lapsum  tam  evidenter  redarguant ,  ut  nibil  cla- 
riusin  confirmationem  correctionis  a  me  nunc  adhibitaeadducî 
queat.  En  lector  verbaeniinenlissimi  viri  ex  historia  Pelag.lib. 
IL  cap.  2  :  degidiiU  Agrippini  iempui pluribus  chrotiologiciê 
notU  ldatiu9  in  ehrontoo  illustrât^  annutn  (quo  Àggrippinns 
prodidit  Narbonam  Gothis)  aii  fuisse  VI  Leonis ,  aéra  His- 
pana  D.  quo  anno  se^io  JVonas  Martias  ah  oecasu  solis  luna 
defeeitferia  VI*  Alligavit  ergo  Idatius  falenle  Norisio  annuin 
VI  Leonis  anno  aerae  vulgaris  CCCGLXII.  Additdeiiide  :  Scribit 
Marius  Atenticensis  Basilio  ei  Vîviano.  Uis  Gonsulibus  pugna 
lacta  est  interAegidiumetGotbos,  etc.  Fuitanmus  CCCCLXllI 
atque  ideo  VII  Leonis.  Pergit  iterum  vir  doctissimus  :  Anmo 
ifuefuenti  (videlicet  GCCCLXIlil)  Aegidium  ohisse  Idaiius  iU 
lius  iemporis  soriptor  affirmât,  nobilibus  etiam  ûkaracterihus 
eundem  annwn  ^demonstrans;  quod  esset  VII  Leonis ,  quando 
XIII  KaL  Aug.  feria  II  solis  eclipsis  acddit  ab  kora  III  ad 


(256) 

horûêm  êêxtam.  Et  quidam  &nno  CCCCLXIf^  Letus  Vil 
dU  XX juin  etc.  Idatiiu  ne  aonam  CCGCUIV  deflumsUravil 
eo  characterUmo ,  quod  esset  VU  Le<mi$  annuê  ?  Porro  ù 
aera  D ,  id  est  anno  GCCCLXll  ante  diem  YI  Nouas  Marlîas 
numerabat  annum  Leonis  VI  post  annos  duos  et  quînque  fere 
menseSy  qui  ab  eo  lunae  defectu ,  qui  VI  Non.  mart*  anoi  me- 
moraU  GCCCLXll  cootigit,  ad  diem  XXI  jaiii  anni  CCCCLXIV, 
quando  edipsis  illa  solis  accidit,  defluxeraut,  nisi  penilus 
caecutiret  Idatius,  annum  Leonis  VUI  numerare  debuil.  At 
inqaies  :  cbronicon ,  quod  ante  oculos  habuit  Norisîus ,  annum 
Vil  eo  in  loco  exhibebat.  Ita  sane.  Verum  tamen  quis  non  mi- 
retur  potuisse  tantum  cbronologum  et  crilicum  non  animad- 
vertere  a  librario ,  non  vero  ab  Idatii  manu  annum  ibi  Leonis 
Vil  pro  anno  Vlll  scriptum  fuisse?  Equidem  potuisse  cemimus. 
Nos  autem  librariorum  errorem  agnoscamus,  et  Idatio  ipso 
nos  docenle  annum  VUI  $<*  Nepotianuê  rêcedit  restituamus. 

JVota  XCyi,  f).  11». 

In  dissertatione  praevia  n.«  XXX  ex  Isidori  verbis  praefiitiM 
sum  ab  anno  Vlll  Leonis  ad  finem  usque  chronici  praeler-^ 
missas  in  eo  fuisse  notas ,  quae  acta  quiuque  saltem  aonorum, 
quos  ulterius  decurrit  Idatius ,  in  annales  digérèrent  ac  parti» 
rentur  ;  proindeque  laboris  id  nobis  relictum  fuisse ,  ut  anno* 
rum  Leonis  IX,  X,  XI ,  XU  et  Xlll  notas  propriis  in  locis  sia- 
tuamus.  Caeterum  cum  très  Anthemii  1 ,  H ,  et  III  cum  XI,  XH 
et  XIII  Leonis  concurrerint  et  bi  Anthemii  anni  jam  olim  ad- 
notati  in  cbronico  fuerint  sive  ab  ipso  Idatio ,  sive  ab  alio 
Leonis  XII  et  XIII  cum  II  et  III  ex  intègre  confcremus ,  XI  pau- 
lo  ante  1  Antbemii  consignabimus,  eo  quod  ex  eadem  Matîi 
narratione  constat  labente  jam  anno  CCCCLXVII,  qui  fak 
Leonis  annus  is  XI ,  Anthemium  imperii  sui  annum  I  auapî» 
catum  fuisse.  Igitur  reducU  in  sedem  suam ,  aqua  remoU  fait 
anni  Vlll  Leonis,  noU,  ejusdem  annus  IX  et  Severi  IV,  qui 
connexi  fuerunt  cum  anno  aerae  vulgaris  CCCCLXV ,  nullibi 


(  257  ) 

melius  quam  §^  Aegidiuê  moritur  cousignabunlur.  Nam  X^ffi-^ 
tiones,  quas  Idatius  commémorât §<>  Legatos  Remismundus  el§o 
Legaii  eodem  annc  ad  cliver$08  annos  perlioere  liquidissime 
constat;  cum  autem  priores  illae ,  de  quibus  §*  Legatos  Remii- 
mundus ,  ad  aoDum  Leonis  YIII  Severi  III  et  aerae  commu- 
nts  CGGGLXIV  spectent,  posteriores  profecto  legationes  anno 
Leonis  IX ,  Severi  IV  aerae  communis  465  Idatium  adKgasse 
dubitari  minime  potest.  Si  autem  quaeras,  cur  bas  notas  §<^ 
Aegidius  moritur  potius  quam  alteri  e  duobus  sequentibus 
upposuerim?  Ingénue  fateor  argumentum  modo  proposilura 
id  solum  probare  sub  bis  notis  conscribendum  esse  §""  Legaii 
eodem  anno»  Atlamen  quia  cbronicon  Yirdunense  Aegidii  mortera 
anno  ab  Incarnatione  CCCGXVI  illigat,  verisimilius  mihi  visum 
est  eum  post  annum  a  Ghristi  nativitate  GGGGLXIV  obiisse. 
ldeo§^  Aegiditts  fnoritur,  ubi  ejus  obitum  narrât  Idalius,  notas 
bas  IX,  IV,  annum  nonum  Leonis  et  quartum  Severi  signiG^ 
cantes ,  apposui ,  quia  is  annus  fuit  aerae  vulgarls  annus 
CCGGLXV. 

Nota  XCm,  p.   [  15. 

1  •  De  anno  morlis  Aegidii  quid  cbronicon  Virdunense  narrât, 
jam  vidimus.  Addit  deinde  interfectum  fuisse  a  Ghilderico  Me- 
rovei  ÛHo,  qui  regnum  ejus  invasit.  Ida  tins  contra  Gotbos  eam 
Galliae  partem ,  quam  Aegidius  tuebatur ,  boc  mortuo ,  inva- 
sisse  diserte  affirmât,  nullam  de  Francis  mentionem  faciens.  Eo- 
dem tempore,  Severo  decedente ,  interregnum  subsecutum  est 
atque  rerum  ingens  perturbatio.  Quae  Arvando  praefecto  Gai- 
liarum  animes  fecerunt,  ntprovinciam  misère  vastaret,  et  ut 
in  rempublicam  bostile  nescio  quid  moliretur.  Hujusmodi  cri- 
minis  testes  a  provincialibus  productae  suntliterae  ab  Arvando 
dictatae,  et  ad  regem  Gothorum  missae,  foedus  cum  graeco 
imperatore  (Leonem  inteUigeret  an  Antbemium ,  incertum)  ne 
feriat  suadentes,  Britannos  super  Ligerim  sitos  expugnarî 
oportere  suadentes,  cum  Burgundionibus  jure  gentium  Gallias 
dividi  debere  confirmantes.  Haec  Sidonius  lib.  I  epist.  7  judU 

17 


(  2^  ) 

cium  exponens ,  quo  Arroodus  seeundo  poslhac  anno  majci' 
Utîs  damoalus  est.  Ubi  cnni  DuHam  ab  Arvaodo  menlionen 
de  Francis  fieri  neqee  inter  illos ,  quibuscom  pugDsre  neqoe 
quibuscum  Galliam  dirkiere  debereot  Godii,  TÎdeamus,  pn- 
fecto  Doo  hiiprudeiiler  existimabiimis  Francorom  res  ia  GiIm 
aut  rnillas  aut  Dimimn  tun  exiles  fuisse»  et  Chitdericum aeqM 
cmB  Aegidîo  p«gnare ,  neque  AegidiuBi  m  pogna  caedere  po- 
tuîsse. 

3.  Itaque  in  re  satis  obsoura  et  a  millo  scriptoram  ilbos 
aevi  literis  clare  ae  distincte  tradita  liceat,  quod  prsbabilias 
puto ,  yerbis  etiam  exprimere.  Aegidios  igitur  anno  CCCCLIV 
extremum  diem  obiît.  Post  ejus  mortem  bi ,  qui  inier  Franc» 
(exiguaiB  saDemanum  et  a  Sidonio  proptereaDuoqoamperhos 
annos  commemoratam)  Childerico  favebant ,  ut  it  e  Tborio- 
gia  revocaretur,  effecerunl.  Ghildericus  ergo  circa  aniwiB 
CCCCLXVIy  octavo  postquaoi  a  suis  Francis  abjectus  eratet 
in  ipsius  locum  Aegidius  ab  iisdem  rex  appellatus  est,  uttes- 
tatur  Turonensis  lib.  Il  cap.  12,  in  Galliam  rediit,  etcamSji- 
grio  Aegidii  Glio  et  aliis  bellum  annis  insequeolibus  gessit. 
Sane  de  bellis  ipsius  nihil  aliud  quisquam  ex  laudato  locoîu^^ 
nensis  elicîet.  Nam  quod  ibi  ait,  regnantibus  Aegidîo  et  Childe- 
rico ,  Basina^  relicto  viro  suOj  ad  Childericum  venit^  non  opos 
est  y  ut  de  Cbilderico  in  interiori  Gallia  régnante  intetliganiiisi 
sed  intelligere  possumus  de  eo  ad  Rbenum  et  Treviros  beliaiD 
administrante,  quando,  ut  narrât  Rorico  lib.  I,  Coloaiamoo* 
cupavit;  cujusque  belli  meminit  auctor  de  Gestis  Francoruo 
cap.  8,  insuper  adnotans  tum  temporis  Aegidium  obiisse.  Ai 
Childericum  tune  nondum  regnum  suum  Armasse,  neque  ra- 
diées in  interiori  Gallia  egisse ,  ostendunt  ca ,  quae  SidoDiu$ 
lib.  VIII  cap.  Z  de  Eurico  Golhorum  rege  longe  post  Franci» 
ad  Vabalim  pacem  concedente  prodidit. 

3.  Judicium  de  Arvandohabitum  fuisse  dixi  annoCCCCLA^'' 
(exeunte  scilicet) ,  quia  ex  eadem  Sidonii  epist.  7  lib.  1  supi^ 
laudata  fere  certo  constat  judicium  illud  habitum  fuisse  tam 
cumSidoniuspraefecturam  urbis  nondum  adeptus  fueraft^AiiO' 
quin  Arvandusnon  illi  exprobrasset  indignum  esse /'fff^'^'^'^ 


(  259  ) 

paire  ^  quod  exprobrasse  sibi  narrât  ibi  Sidonius,  téût  potiut 
objioeret  iodigoun  esse  praefectura.  Hanc  aatem  Sidonius  ad- 
minîstravit  anno  CCCCLXVllI.  Dixi  ileram  Childericum  in 
Galliam  rediisse  anno  GCCGLXVI.  Pagîus  aono  CCGGLXIV  re- 
diisse  affirmât  ad  eum  annum  n®  6.  Sed  contradicit  Turooensis 
laudato  loco,  ubî  vocatum  e  Thoringia  asserit  Childericum , 
cum  octavo  anno  regnaret  Aegidiuê»  Gum  autem  Aegidius  cla- 
rescere  inceperit  sub  Majorano  imperalore,  neque  ante 
annum  GGGCLYIII  regnare  (ut  loquitur  Turonensis)  poiuerit 
inter  Francos,  consequens  est,  ut  annus  hujusmodi  regnî 
Aegidii  VII t  coeperît  anno  Ghristi  465  finieritque  anno  466» 

Nota  xcvin,  p.  ne. 

De  Severi  Augusti  morte  Marcellinus  comes  sub  Gonsulibus 
Hermenerico  et  Basilisco  j  qui  nomen  dederunt  anno  Diony- 
siano  GGGGLV,  Seteruê^  ait,  qui  Occidentiê  arripuit prinoipa- 
ium^  Romae  interiii,  Anonymus  laudatus  a  Sirmondo  in 
Carmen  II  Sidonii  vers.  817  inquit  :  Severus  Romae  imperavit 
annie  IV ^  îbique  religioee  mvens  obiiê,  Denique  Anonymus 
Guspinianeus  eodem  anno  :  Defunctus  est  Severus  imperator 
Romae  XV III  KaU  sept.  At  inter  Novellas  constitutio  quae- 
dam  est  Severi,  quae  data  dicitur  Vil  Kal.  octobr.  sub  iisdem 
Gonsulibus.  Habes  annum ,  diem  et  locum  mortis  Severi.  De 
veneno ,  quo  addit  Gassiodorus ,  non  credo ,  quando  très  lau- 
dati  scriptores  simul  et  Idatius  naturali  ipsum  morte  inleriisse 
signiûcant. 

Noia  XCIX,  p.  117. 

Anthemio  Auguste  Procopius  paler  fuit ,  quem  egregic  lau** 
dat  Sidonius  carm.  II  a  vers.  68  inquiens  : 

Proôopi»  gsiiitore  mioat ,  oui  prisca  propsgo 
AngustOf  Tenit  a  proatitf  :  q«em  dioara  digoo 
Non  datar  eloqaio. 

Lege ,  si  vis ,  reliqua  in  Sidonio  et  in  notis  Sirmondi  ad  eilm 
Io€um«  A  pâtre  igitur  adeo  illustri  merito  Idatius  Anthemium 


(  260  ) 

oommendat.  Ai  commendare  ipsam  voluîsse  a  fratre ,  quem 
Procopium  nomine  oeqaideia  habuMse  uspiam  legitur,  quia 
sîbi  persuadeat? 

^oia  C,  p.  117. 

Si  ad  §"*  Espediiio  in  jéfricam  notaœ  hanc  I ,  quam  ubique 
cOQsigDare  solitus  est  Idalius ,  postquam  alicojus  novi  impe- 
ratoris  nuncupatioDem  eounciavit ,  Idatius  ipse  apposait;  non 
eam  oovum  annum  ciTilem  sîgniGcare certum  esse  débet,  sed 
anoum  I  Anthemii  principatus;  alias  ioauguratio  illius  di- 
verso,  quam  quo  venit  in  Italiam,  anno  consignata  esset  ab 
Idatio.  Quod  de  tanio  viro ,  et  qui  ea  y  quae  boc  tempore  ^ere- 
bantur ,  in  diem  scripsisse  yidetur  (nam  paulo  post  defunctus 
est)  credere  nobis  non  licet.  Quapropter  nota  illa  I ,  ad  ^ 
Expeditio  in  jéfricam  apposita,  nutlum  incremenlum  affert 
annisOlympiadicis  necpie  Abrahamiticis,  uti  neqoe  similis  nota 
consignata  in  aditu  ad  imperium  Honorii ,  Avili  et  Majorani 
augmentum  ullum  annis  civilibus  in  cbronico  fecerunt.  Idatius 
itaque  contra  %^De  Constantinopoii^  unde  narrationem  eortim, 
quae  gesta  sunt  anno  CGCCLXVII  exorsus  est,  Leonis  annum  XI 
statuit,  nunciataque  deinde  Anthemii  inauguratione ,  quae 
eodem  anno  roense  aprili  vel  augusto  celebrata  est,  primum 
illius  annum  §^  Expeditio  in  Africam  adscripsit ,  quin  Olym- 
piadis  quinque  annorum  adjeciiane  annos  cbronologicos  multi- 
plicare  vellet.  Nam  et  Antbemii  inauguratio  et  quaecunque 
alia  ad  g"'  usque  Conimhrica  in  pace  babentur  in  cbronico  , 
ad  eundem  annum  467  spectant,  ut  ex  Olympiade  SIS  inse- 
quenti  §<*  Legaii  de  Goihico  consignata  clarissime  patet. 

JVota  CI,  p.  117. 

Nisi  si  duplex  expeditio  in  Africam  suscepta  est,atque  utraque 
nayalis,  altéra  anno  GCCCLXVII,  altéra  CCCCLXYIII,  quod 
non  credo,  praemature  eam  isthic  commémora  vît  Idatius.  Nam 
exMarcellino  in  cbronico  et  ex  Sidonio,  cujus  verba  moxdescri- 
bam ,  certissimc  constat  classem ,  quae  conjunctis  utriusque 


(  261  ) 

împerii  viribus  apparata  fuit  per  haec  tempora  in  Wandalos, 
non  nisi  anno  CGCGLXVIII  sub  praefecto  Basilisco  in  Africain 
movisse.  Verum  tamen  quia  anno  GGGCLYll  praeparari  et 
instrui  coepta  est ,  vulgatumque  quaqaa  yersum  fuit  eodem 
anno  in  Africam  excensuram  (quod  tamen  factum  non  est  aut 
reflantium  yentonim  importunitate,  aut  quod  verius  existimo, 
quia  non  omnia  in  tempore  dispoaita  atque  parata  fuerant) , 
ideo  expeditionem  istam  sub  anno  I  Anthemii  aerae  Diony- 
sianae  CGCCLXVII  adligavit  Idatius ,  seu  quisquis  in  hac  chro- 
nici  postrema  parte  numéros  cKronologicos  inscripsit.  Nam 
quod  recens  ecdesiasticae  bistoriae  scriptor  lib.  XXXV  n^  12 
narrât ,  a  Ricimere  anno  CGGCLXVI  instructam  fuisse  hauc 
dassem  dum  interregnum,  Severo  mortuo ,  in  Occidenie 
durabat ,  sine  ullo  antiquo  teste  dictum  existimô.  Igitur  expe- 
ditio  in  Africam  anno  CGGCLXVIfl  peracta  est  ingenti  militum 
naviumque  instrucla  classe.  Sidonius  panegyrico ,  Anthemio 
dicto,  anno  eodem  KaK  januar.  de  hac  expeditione  v.  540 
inquit  : 

Attamen,  o  princeps ,  quae  nanc  tibi  olatsis  et  arma 
Tractantar ,  quam  magna  géras,  qaam  tempore  parte. 

Quae  sane  perspicue  demonstrant  Anthemium,  ex  quo  iu 
Occidentem  venit  praecedenti  anno ,  apparando  in  Waudalos 
bello  curas  suas  omnes  intendisse,  lllud  eodem  anno  inferen- 
dum  fuisse ,  et  timuit  in  Africa  Gaisericus  et  tota  Europa  cre- 
ditum  est ,  ut  indicat  chronicon  §**  Gothiy  qui  ad  ff^andalos. 

Nota  Cil,  p.  118. 

1 .  Isidorus  in  historia  Gothorum  Theudorici  necem  et  Eurici 
in  regnum  aditum  YIII  Leonis  anno  adscribit.  At  eu  m  haec 
ibidem  adligel  aerae  Hispanae  DIY  pugnantia  profecto  scribit  ; 
nam  aéra  DIV  cum  anno  Leonis  X  Ghristi  vero  466  concurrit. 
Hujusce  rei  testem  habemus  ipsum  fsidorum  in  chronico ,  in 
quo  impcrii  Leonis  initium  anno  raundi  5670  innectit,  quocum 
connexa  est  aéra  GGGGXGV.  Ab  hac  autem  aéra  ad  DIV,  si 


(  362  ) 

ulriiisque  exUremum  aiiQum  îo  ^unmiiin  cooferaf  noo  VIII 
Untuis  annofi  aed  prortut  X  inveoiei,  Deiode  îo  ipsa  hiaioria 
Gothorum  paulo  ante  aciibebat  laidorof  TheiMloriciiiii  aimos 
Xi  11  regoaaae,  cjasque  regoi  initium  aerae  CCCCLXI  itt%iivi|. 
Uaeo  Btmt  vera  ease  ooo  poaauDly  ai  ThatMiortoufi  aano  Le#ma 
VUI  interfeciua  est.  Si  enim  491  addas  U,  ^Bdes  tt04.  Baac 
auieni  aéra  aniiufli  Dionysiaouni  CCCCLXYI  referi,  ei  LooniaX, 
Qt  didum  est.  Utdoma  Aom  Euricum  ail  Theodorîoa  auooea- 
aîsse  anno  YIII  LeooU ,  aut  depravalua  aat  a  Ubrario  aoi  îa 
oadicetn  îpse  Idaiii  vei  vitialtun  val  notis  cbronalQgîcia  eataa- 
tem  incidît  ;  hideque  faduin  esl  j  ut  caneta  qaae  ab  eo  looo, 
nbi  notam  Vlli  anni  LeoQÎs  ioTenit ,  ad  fiDem  naqne  ckroiûci 
ex  eodem  deaumpait,  eidem  aimo  Lconia  YIII  ad^odkaT^erift. 

3.  Catterum  naqaelttdoniaaMiooraoïmi  Idatio  crit,  attaMai 
Theudariti  mortam  et  exordlom  Suricî  aiiBO  Lnûm  X  atqiie 
aerae  Hiapanae  DIY  adt<aribalé  Nam  Idatiua  utrumque  adoodk 
aano,  qao  Anthemina  Auguatiia  renanciatua  asi»  aiexipae 
chronîco  patet.  Anlhemius  yero  imperium  înivit  aoDO  Loanis 
XI,  Christi  CCCCLXYII,  aéra  Hispana  DY.  Idatio  adhaeret 
Marius  Ayenticepsia,  qui  licet  Yelaero  auctor  ait  parri  preCii, 
cum  consentientem  habeat  Idatium  acriptorem  coaeyam ,  ha- 
rumque  rerum  pêne  oculatum  testem,  ambornm  testimonium 
nonexigutraerilj  est.  Quareocciso  ThorismondoanniCCCCLfl, 
cum  nb  eodem  anuo  Theudoricus  ad  CCCCLXYII  regnayerit , 
ipsum  XIY  et  amplius  auuos  regnum  tenuisse  non  autem  Xlffl 
tantum ,  ut  plerique  omnes  numerant ,  atque  Euricum  eodem 
anno  CCCCLXYII  regnum  arripuisse  dicendum  est.  Diligentis- 
simus  Morales  haec  de  fine  Theudorici  et  exordio  Euricî  acute 
vidity  et  in  hune  annum  retulit.  At  tam  ipse  quam  Mariana  , 
cum  Idatium  nunquam  integrum  vîdisaent ,  Theudorici  regno 
initium  cum  Isidori  anno  CCCCLIY  fecerunt.  Hos  secuti  suot 
posteri ,  et  exinde  invaluit  error  eorum ,  qui  Theudorîco  XIII 
tantum  annos  regni  tribuunt.  Denique  Sidonius  amplîssimum 
Theudorîco  clogium  confecit  Nb.  I  epist.  3,  ubi  ejus  virtutes 
magno  quolibet  rege  dignas  cgregie  laudat. 


(  263  ) 

Nota  cm,  p.  121. 

1 .  Eurici  bellahoG  ordiiM  receoëel  Uidoruf  in  bUloriaGolho- 
ruEQ  :  Parteê  Lmi$anw  ma^nc  impetu  depraedatur.  Inde  Pam- 
pHonmm  ei  CaeêarmtguBittm  mi$$o  esêreiiu  capiip  Supertorem 
quoque  Hitptmiam  in  pçtêêiaie  êtia  tniitii,  TarrnconemU  eiiûm 
pwtvineiae  nobilitaiem,  quae  ei  r^ugnaverut^  exercitus  irmp' 
tione  evetiit.  In  Galliaê  autem  reversHê,  AreliUmm  urhem  ei  Maê- 
êiliatn  bellando  ohtinuit^  suoque  regno  utramque  adjecit.  Iste 
quodam  die  congregatiê  in  ùoUoquio  Gothis ,  etc. ,  quae  in  scho- 
lio  «xbitNii*  NUairum  Euricuê  cum  dominalui  uDÎversae  Uispa- 
niae,  qua  BomaoU  parebat,  iiiliiaret«  poatquam  hos  a  Gaiaerico 
io  Africa  vlotoa  aiuio  GCGCLXVUI  ialellexit,  aiino  insequeoU 
CCGCLXIX  araia  movil  in  HîspaniaiB  »  ei  a  Luaitania,  in  gujus 
fines  ab  anno  CGGCLVI  pedam  intukraotGotbi  ibique  militare, 
ut  epinor,  praesidium  constituerant^  bellum  incboavit,  suo- 
mmque  manum  Eoieritam»  quod  narrai  Idatius»  prlmum  misit, 
Ibi  aulem  Golhi  audienles ,  OUsiponem  (sic  bujus  civiialis  no- 
men  scribeiidum  est ,  namque  ita  perpétue  lapidibus  incisuoi 
est,  non  autem  Ulieeipe^  quidquid  decepius  a  Clusio  dicat 
Ortelius)  a  Lusidio  traditam  Suevis,  quos  extra  Gallaeciam 
dominationem  prolerre  nolebaot,  eosdem  Suevos  LusiUaosqae 
bis  subjectos  aggredîuntur ,  expugnant ,  depraedantur.  Mox  in 
Austrum  et  Eurum  arma  verlentes  totam  fere  Hispaniam  sibi 
subjiciunt,  Romaoumque  in  ea  nomen  tanlum  non  penitus  de- 
lent  imperîumque  evertunt.  Sed  baec  postea.  Belle  buic  His- 
paniensi  GaUicnm  successit,  in  que  £uricus  Arelatem  et  Mas- 
siliamsuo  regno  adjecit  circa  annum  473 ,  Antbemio  et  Olybrio 
Augustis  fiito  functis.  Ita  ex  Jornande  discimus ,  qui  in  Geticis 
Vk^  75  scribit  :  Euricue  FF'eeegotherwn  res  crebram  muUitio- 
nem  Ramanorum  prineipum  cemene,  Gallias  êuo  jure  nieuê  est 
oceupmre.  Et  n*  76  :  Eurioue  Avemmm  Gallias  cvoitatem  oecn- 
pmvity  Anthemiù  principe  jam  drfnncto.  Occupavil  quidem 
non  vi ,  sed  eam  ipsi  œdente  Nepote  Auguste.  Plura  de  bis  Si- 
donius  et  ad  epist.  ejusdem  I ,  lib.  III,  Sirmondus. 

3.  Verumcaeteris  omissis ,  quae  nuncad  institulum  noslrum 


(264) 

faciunl ,  duo  haec  sunt  ;  1*  Idalium  anno  CCCGLXIX  cbrooko 
Baem  împotaUse  ;  ul  pote  qui  nullaniEurîci  bellum  meminerrl , 
praeterquam  quod  in  LusiUaîa  gesaH ,  quod  allra  einn  umam 
differre  non  potsumus  juxta  ea,  quae  dicta  suot  in  scholiof 
1®  porteotum  illud  de  telia  Gothorum  in  varies  colores  pemu* 
tatis  anno  CCCCLXYIH  contigisse,  cui  adligat  Idatios  ,  atqoe 
adeo  aliquet  ante  annos  qnam  Euricos  trans  RbodanoBi  ama 
lulerit  et  Arelalem  oocapaverit. 

Nota  Cir,  p.  lîl. 

fnccrius  Cuspiniani  anno  CGCCLXVIII  MmroeiUnmê  ioqatt , 
oceiêvê  eêi  in  Siciiim  menée  augneio.  De  aano  ei  loco  caedit  as- 
sentitur  Anonyme  Gassiodorus.  Marcellinus  cornes  in  chronico 
eodem  anno  haec  habet  :  Marcellinuê  Oceideniiê  patridue  » 
idemque  paganuê^  dum  Remmnie  contra  Wandaloe  apud  Car- 
tkaginem  pugnantihue  opem  ausiliumque  fert ,  ah  iiedem  doio 
confoditur^pro  quibuê  palamvenenU  pugnaturuê.  Ubi  MarceIK* 
num  non  in  Sicilia  sed  in  Africa  interfeclum  fuisse  sîgnîficat. 
At  praestat  anonyme  coaevo  scriptori  atque  Gassiodoro  cre- 
dere  quam  Marcellino.  Damasias  apnd  Photium  cod.  CCLJCff  , 
pag.  170  narrât ,  Gaisericum  audita  Marcellinî  caede  dixîsse  : 
Eomani  siniwtra  manu  desteram  amputaruni. 

NotaCF,p.  121. 

Anthemius  Augustus  apud  Ennodium  in  vita  Epiphânîi  épis- 
copi  Tidnensis  aiebat  :  QhU  veiermm  rétro  prindpum  feeii 
unquam,  ut  inter  munetr»,  quae  pelHto  Getae  (Ricimm)  dare 
neceste  erat  pro  quiète  communi,  filia  poneretur?  Invitas  ergo 
Anthemius  filiam  Ricimeri  nuplui  coHocavit.  Sed  nuptiae  anno 
GCGGLXVII  desinente,  non  vero  CCCCLXIX,  quando  earum 
meminitidatius,  conjunclae  sunt ,  uti  ex  Sidonio  lib.  I ,  epist.  5 
et  carm.  II ,  vers.  54i  manifeste  colligitur.  De  patriciatu  etiam 
dubium  ingerit  Anonymus  saepe  laudatus,  dum  consulatu  Gon- 
slanlini  et  Ruû ,  hoc  est  anno  GGGCLVll  aerae  Dionysianae , 
haec  scribit  :  His  consulibus  Ricimer  magister  miliium  patricius 
facluê  est  pridie  kal*  mart,  Ergo  ante  Anthemium  Ricimer  pa- 


(  265  ) 

triciatus  honore  decoraius  fuerat.  Quaniquain  id  verum  ail , 
duplicî  ex  causa  oovotpatricialus  eodiciUos  ab  ÂDlheinîo  expe- 
tere  poiuît  Ricîmer.  Nam  priores  illoa  interregni  tempore,  dum 
turbatae  aimium  res  erant,  accepit,  aiit  ipse  êibi  confecit  et 
foedis  postea  in  Majoranum  et  Seyerum  cnminlbu$  ïkh  eo  ho- 
nore cxcidîsse  viderî  poterat.  Deinde ,  cum  patricius  ex  leg.  I , 
iniUt.  Tit.  Xn  in  patrem  imperatorîs  eligatur,  sanctius  pulavii 
Ricimer  Anthemio  fàturum  sui  patriciatut  nomen,  quod  idem 
Anthemius  ipsi  praestitisset.  Namque  is,  qiiem  ipse  sibi  prîn- 
ceps  patricium  elegerat,  singularis  ejus  patricius  habebatur. 
Quod  indicat  Anonymus  Cuspinîanens ,  dum  consulatu  Joannis 
et  Varannis  Messianum  Aviti  patricium  vocat. 

Nota  CFI,  p.  IM. 

1 .  Marcellinus  in  chronico  consulatu  Leonis  IV  et  Probiani 
anno  aerae  vulgaris  CCCCLXXI  haec  de  Aspare  «jusque  ûliis  tra- 
dit  :  j^spar  primus  pairiciorum  cum  Ardahur  d  Paitioiolo  filiiê , 
illo  quidem  oUm  Pairicio  ,  Aoc  auiem  Caesare,  generoque  Leonû 
principiê  appellato^  Arianuê  cum  Ariana  proie  ^  spadonum  eu- 
êibus  in  paiatio  vulneratus  interiit.  Haec  Marcellinus  breviter 
quidem  sed  dilucidius  atque  etiam  venus ,  quam  Idatius ,  vel 
quisquis  illius  chronicon  hoc  addimento  auxit,  de  Aspare  et 
filiis  narrât.  Caeterum  Candidus  apud  Photium  cod.  LXXIX 
scribit  Patriciolum  Caesarem  excepta  plaga  salvum  evasisse. 

Cassiodorus  eidem  ac  Marcellinus  anno  haec  adscribit,  eoque 
jam  desinente  contigisse  necesse  est  ;  siquidem  Theophanes  id 
ad  annum  incarnationis  secundum  Alexandrinos  CCCCLXIV  re- 
ferty  qui  kal.  septemb,  anni  Dionysiani  471  inceptus  fuit. 

2.  Igîtur  de  Asparis  ûliorumque  casu  Idatius  in  Gallaecia 
ante  annum  CCCCLXXH  vix  ac  ne  vix  quidem  scire  poluit.  Qua- 
propter  si  haec,  ubi  de  Aspare  agitur,  ipse  scripsit,  conse- 
quens  est,  ut  ante  eum  annum  non  excesserit.  Quod  si  non  ab 
Idatio  scripta ,  sed  ab  alio  assuta  sunt  chronico ,  caetera  quae 
sequuntur  cuinam  anno ,  cujusnam  etiam  calamo  tribuemus  ? 
Ego  quidem  ita  judico ,  Idatium  omnia  scripsisse ,  et  ad  annum 
CGCCLXIX  perlioere  cuncta  praeter  ista ,  quae  de  Aspare  et  (ilio 


(  ^6  ) 

oarraotur .  Haec  enioi  a  legatit ,  quoram  paub  aate  nemineral , 
DOD  aocepit  Matins,  sed  aliquoi  ab  eomm  reditn  annis  nvnctaU 
tufit  et  additachrooko.  Alioquin  si  haec,  qaae  anno  CCCCLXXI 
acIasuDi,  Idatiolêgatî  retulere,  car  de  exila  ezpeditionisin  Afirî- 
caai  nihil ,  sed  tantum  belticam  apparatom  ioimissaiiique  m 
Waodalos  datsem  naDcîannii?  Nam  qois  credat,  finem  Olîos 
bellî  scÎTisêe  Idaiium ,  eomqoe  silentîo  praeteriisse?  Qoidqnod 
minas  etiam  cradibîle  est ,  legates  ab  anno  GCCCLXYI f ,  qao 
filiam  Anthemnis  in  uxoren  dédit  Rioîmeri ,  osque  ad  Énefli 
CCCCLXXI,  qoo  de  Aspare  et  filiis  supplicium  sttmptam  est, 
apad  împeratorem  sabstitisse?  Itaqae  legaii  Roma  disoedeiH 
tes ,  postqaam  nunciatum  est ,  classem  versus  Africain  vêla  fe- 
cisse,  ad  Gallaeciam  pervenerunt,  aat  exeunte  auno  468  ant 
469  ineunte,  ibique  ea  narraverunt,  quae  Idatius  chronico 
inserutt,  expressitqueab  initie  illius  §*  Legaiiqui  ad  imperaiartm 
ad  ea  usque  Pairicium  factum.  Caetera  vero  ad  ûnem  ejusdem 
^  vel  ab  Idatio  Tel  ab  alio  margini ,  ut  puto,  primum  inscrîpta, 
postmodum  a  nbrario  aliquo  cum  iis ,  quae  ibidem  conaerip- 
sit  certo  Idatius  (non  quod  cuncla  ad  annum  GCCCLXIX  perti- 
nerent ,  sed  quia  tune ,  ut  ipse  ait ,  a  legatis  nundata  sunC  ) 
eodem  tenore  ac  reliqua  in  interius  chronicon  relata  faerunt* 
Atque  baec  ita  interpretatus  sum  auctoritate  Marcdlini ,  Caa- 
siodori  et  Theophanis.  Si  quis  tamen  malit  adhibere  Gdem 
chronico  Alexandrino ,  dîcet  Idatium  optîme  quod  de  Aspare  et 
filio  narrât  audire  potuisse  anno  469,  cum  chronicon  istud, 
sub  consulibus  Jeanne  et  Pusaeo,  anno  467  id  accidisse  affirmet. 
S.  Quod  autem  de  Aspare  et  fiKis  additum  est,  nimintm 
animadversum  in  eos  (îttsse ,  quia  înTentum  est  Wandalîs  vp90s 
favere,  Theophanes  confirmât,  inquîens  :  Atpar  ei  Ard&bu- 
rint,  Arii  steMoreSy  BasQisco  (illius  Africanae  expeditionis 
duci  et  praefecto)  imperium  se  poUicebantur  tradere,  $i  n%0€io 
chssem  cum  Mo  eserciiu  Gaiserico,  qui  una  cum  ipêis  Arianms 
opiuiones  sequ^iur ,  prodcret,  Qua  de  causa  Basiliscuw%  ad 
exercitum  prodendum  inclinasse  dicuni. 


DISSERTATIONES 


DISSERTATIO  PRIMA  *. 


DE    JOBELAEO    Yll    AB   ASGBKSIORB   DOMINl. 

1.  In  ora  Chronici  Idaliani  ad  annuin  IV  Theodosii 
Magni,  qui  cum  anno  aerae  Dionysianae  CCCCLXXXII 
concurrit,  haec  consignala  sunt  :  CCCCXX,  VII  Johe- 
laeus,  ex  quo  Domintis  ascendit,  Quae  si  scripla  fuis- 
sent ab  Idatio,  ipse  procul  dubio  et  cum  Dionysio  de  anno 
morlis  Chrisli  el  cum  omnibus  plerisque  scriploribus  hujus 
lemporis  de  eiordio  aerae  Hîspanae,  quae  cipressa  est  ea 
nota  CCCCXX.  consenliret.  Nam  juxta  Dionysium  a  morte 
seu  ascensione  Chrisli,  si  ineunte  aetalis  33  anno  passus 
est,  ad  IV  Theodosii  annum  CCCL  sive  seplies  quinqua- 
ginta  anni  numerantur,  per  quos  ad  VU  Jobelaeum  de- 
venilur;  eodemque  anno  acra  Hispana  CCCCXX  pu- 
tanda  est ,  si  haec  anno  ante  Natalem  Cbristi  Dionysianum 
XXXVIII ^  ut  communis  fert  opinio,  initium  habuit.  Ast 
ego  longe  aliter  judico,  eaque  verba  post  Idatii  aevum  chro- 
nico  infarta  fuisse  scmper  existimavi.   Argumenta  vero, 

*  In  codice  Ganonii  haec  dÎMertatio  inscribltur  secundo ,  et  qaae 
sequiiur  de  aerae  Hitpanae  initio  têHia  dicitur  ;  praetia  enim  dÎMerta- 
tio de  TÏta  ettcriptit  Idatii  ordinepr»«a  est.  Secundam  et  tertiam  aucior 
in  unam  dittertationeni  oonflairerat,  ted  propter  argnmenti  diTertitatem 
duae  factae  tunt.  Desiderantur  aliae  ditsertationet  de  Prifcillianittit, 
de  Gotbit  j  etc.,  quas  auctor  morte  praeTcntus  elucnbrare  non  potuit. 


(  270  ) 

qaae  in  hanc  me  opioionem  induxerunt,  hac  Dissertalkuie 
expendere  slalui.  Et  primo  quidem  de  Jobelaeo  agam, 
deiude  vero  de  aéra  Uispana.  Hac  aéra  Idatium  neque 
Gkronicon  neque  Faslos  insigniîisse,  abunde,  nisi  valde 
deceptufl  som  y  denionstravi  dissertatione  praeria  num.  K. 
Sed  nunc  praecipue  de  ejus  cxordio  dicanô}  qood  dici  non 
potesty  quam  ait  obscurum,  quamque  inler  se  pngnanlia 
sint,  quaede  eo  deducuntur  ex  dietis  velerum  scriptomm, 
quorum  auotorttate  dnctî  potCeri  in  GonaalalUBi  Pulchri 
et  Flacei,  cl  in  annum  periodi  Julianae  4676 ,  mnndi  Tero 
(juxta  Eusebium)  YGLXIIIy  id  est,  in  annum  XXXYUI 
ante  Natalem  Chrisli  Dionysianura  référendum  esse  sibi 
persuaserunt.  Gacterum  quidquid  dicam,  non  eo  tendit,  ut 
usitatum  aerae  computum  dissuadeam,  nam  a  communi 
scriptorum  sententia  sine  oerlis  alque  e?identibus  argu- 
mentis  dîssentire  non  licet  cordato  ac  modcsto  viro.  Imo 
nunc  temporis  etiamsi  certo  constaret,  natam  fuisse  aeram 
Tel  ante  yel  post  XXXVIIf  annum ,  quam  Gbristus  Do- 
minus  natus  est,  nihil  prorsus  in  usa  hujus  epochae  îano- 
yandum  esset,  eademque,  quae  nunc  ejiis  putandae  ratio 
seryatur,  retinenda  foret,  siquidem  mille  et  amplius  annos 
ubicumque  ea  adhibita  est,  sive  in  historiis  sive  in  conci- 
liis,  sive  in  aliis  monumentis  XXXYIII  praecise  anois 
aeram  yulgarem  antevertît;  ita  ut  nisi  cuncta  re&nganlar, 
corrigi  nequeat  error,  si  quis  in  tali  supputatione  admis- 
sus  est.  Igitur,  quod  in  hac  disserlatione  de  aerae  Hit- 
panae  initie  demonstrare  intendo,  id  tantum  est,  nimîrum 
illud  incertum  penitus  esse  et  neque  ex  hoc  Idatii  loco, 
neque  ex  ullîs  antiquitatis  monumentis  hucusque  liquide 
constare  anno  ante  aeram  communem  XXXYIII  ilKgandom 
fuisse.  Id  autem  si  lectoribus  probayerim,  fortassis  exinde 
fiet,  ut  in  tam  erudito  saeculo  yiri  docti  aliqua  ex  rude- 


(271  ) 

ribus   antiquilalis   effodianl^   quibus   vulgarii  de  aerae 
noslro  eiordio  opinio  melius  firmiufque  slabilialur. 

$  I.  Quod  eu  verba  :  Vil  Jobelueus,  etc.,  affleta  ^int 
Chronic&y  probai  véierum  êoriptotutn  de  hujuèmodi 
Jobêlaeo  Meniium. 

2.  Jobelaeus  primum  apiid  Hebraeos*  inslililtusesL  Qm, 
ut  ail  D.  Gregorius  Nazianteaus  ^  ^  sêptênnariutn  nume- 
rum  êjff  Ugiê  Mosaïcaé  praeseripio  in  honore  habéni. 
Porro  hic  honos  apud  eos  non  in  diebuê  tantum  eH,  sêd 
ad  annoê  quoque  porrigiiur  ;  me  in  hébdomadis  solum 
sêd  êiiam  in  hebdomadarum  hébdomadis,  in  diebus 
juxta  atquê  annis.  Enimvero  dierum  hebdomades  Pen- 
tecoMies  pariuni,  annorum  aultm  sêptimanae  Jobê' 
laeum  annum.  Jobelaei  hoc  geoiis  ad  quinquagesimum 
queinque  annum  ab  A$ceii8ione  ia  codos  Christî  Domioi 
recciisendo ,  solemue  aliquaiida  fuisse  alque  speciali  aliqno 
in  ccclesia  rîta  celebratum  nunquam  legi.  Isîdoras  Hispal  ' 
eum  in  usu  non  fuisse  saiis  aperie  indicat,  dum  post* 
quam  de  Jobelaeo  apud  Hebraeos  quinquagesimo  quoque 
aniio  celebralo  menliouem  fecisset,  ail  :  Hune  numsrum 
etiam  in  diebus  Peniecostes  et  ipsi  celebramus  posi  Do- 
mini  resurreciionem  ^  stlelqoe  penilus  de  Jobelaeo  quio- 
quagesimi  cujusque  anni  ab  Aseeosione  Gbrisli  aut  cen- 
lesimi. 

3.  Praetcrea  si  hujusmodi  Jobelaeus  instilulus  fuissel 
in  ecclesia  anle  Idalii  lempora,  non  essenl  nunc  loi  lîlcs 
lolque  opinîones  de  anno  saeculi,  quo  Ghrislus  Domious 

*  Levit.,  cap.  XXV. 

»  Orat.,  XlIV. 

'  Lib.  Vy  Orig.,  cap.  XXXI. 


(872) 

inorluiis  est;  nam  ci  publica  solemniquc  bac  iiisliiulione 
constititset  apud  oronet^  Cbristum  passum  fuisse  sub 
Consulibus  Persico  et  Yîlellio,  a  quorum  consuhlu  ad 
IV  Theodosîi  annuin  VU  Jobelaei  seu  CGCL  annî  nuioe- 
rantur.  Neque  passum  fuisse  Cbrislom  sub  duobus  Ge- 
minis  Iradidissent  loi  antiqui  scriplores,  quos  infra  re- 
censebOf  inlerque  eos  idemmet  Idatius.  Nec  me  ktet  a 
Venerabili  Beda  *  roemoriae  posterorum  tradtlum  fuisse  : 
Frairêt,  qui  Romae  fueruni  anno  juxta  Dionymm 
DCCLfin  NaialiDominiin  eereù  saneiae  Marine  icrip- 
ium  vidiêse ,  et  inde  dêêeripsUse  hoc  modo  :  a  paitio^ 
Domini  nos  tri  Jeêu  Christi  anni  suni  DCLXFIH-  Al 
isia  longe  posl  Idalii  aevum,  post  induclam  videlicet  a 
Dionysio  rationem  anoos  numerandi  ab  lacaruatiooe  acu- 
lala  Romae  teslatur  expresse  Beda,  quae  proinde  argu- 
meutum  nostrum  non  modo  dod  eliduot,  sed  polius  egre- 
gie  confirmant.  Nam  si  a  leropore,  quo  consucludo  ioducla 
est  edicendi  quolannis  populo,  quis  a  morte  Christi '''""^ 
juxla  Dionysii  compulum  bicet  nunc  decurrit,  nunquam 
in  bac  epocba  quidquam  iurbalum  est ,  nequcdubitalum, 
an  nunc  nuraerandus  sit  bic  an  alius  a  Gbristi  morle 
annus;  îgitur  si  a  primis  Ecclesiae  temporibus  mosobli- 
nuissel  celebrandi  Jobelaeum  quinquagesimo  quoque  au 
centesimo  anno  ab  Ascensione  Domini  nullum  inler 
scriptores  esset  nunc  dissidium  de  anno,  qui  bodie  QQ' 
mcrandus  est  ab  eadem  Ascensione.  Quod  si  in  aliquibu^ 
ccclesiis  eliam  ante  quintum  seculum  et  in  Alexanurio 
multo  antea  atque  a  tempore  D.  Harci  ^  si  ?era  csl  con- 
jectura Papebrocbii  *,  indicebatur  quotannis  populo,  q"° 


'  De  ratione  temporum,  cap.  LXV. 
^  Id  coDaia  ohronol.,  pag.  83^  n^  11. 


(  273  ) 

die  agendum  erat  Pascba;  attamen  aoous,  qui  a  morte 
Gbriflli  tune  flaeret^  non  enunciabaiur  ;  ut  constat  éz 
formula  y  qua  in  Ecclesia  Môdiolanensi  Diaconus  Pascha 
promulgabat^  inquiens*  :  Noverit  caritas  veêira,  frairêê 
cariêsimif  quod  annuênie  Dei  ei  Domini  nosiri  Jtsu 
Chviêti  muerteordia ,  iali  die  Paseha  eum  gaudio  cê- 
lêhrabimuê.  Hinc  non  impradenter  qnis  eliciat^  notam 
banc  de  VU  Jobelaeo  ab  Ascensione  Domini  additam  fuisse 
chronico  Idatii  post  Bonifacii  VIII  et  démentis  YI  tem- 
pera,  quando  Hebraïci  Jobelaei  instar  Jobelaeus  Gbristia- 
nus  statis  temporibus  primum  centesimodeinde  quinqua- 
gesimo  quoque  anno  y  ut  celebraretur ,  sancitum  est.  Nisi 
mavis  post  Bonifacium ,  anlequam  a  Clémente  ad  quin- 
quagesimum  quemque  annum  Jobelaeus  contraclus  fnisset^ 
eam  cbronico  notam  infartam  esse.  De  Jobelaeo  curiosa 
quaedam  recenset  liber  non  minus  egregius,  quam  ab 
aemulis  arrosus^  qui  inscribitur  :  Imago  primi  seouli 
eociéiatiê  Jeêu  in  prolegom.  Dissert.  Y. 

S  IL  Eadem  verba  affleia  fuUse  Chronico  êof  Fasiis 

ipêiuê  Idaiii  osiendiiur. 

4.  Sub  consulibus  Octaviano  Auguste  XIII  et  Silvano 
Mali  us  in  Faslis  haec  habet  :  His  consulibus  naius  est 
Christus  die  VIII  haL  Januarii,  Silvanus  aulem  cum 
Auguste  consul  fuit  duobus  anle  aeram  Dionysianam 
annis.  Sive  ergo  Idatius  communem  inler  scriptores  sui 
aefi  de  anno  mortis  Ghristi  sententiam  seculus  fuerit, 
quod  ego  Tix  dubito,  ut  moz  dicam,  sive  cum  Eusebio, 
quem  anle  oculos  babebat,  senserit  Gbristum  passum 
fuisse  quarto  post  expletum  XXXII  aetatis  annum  mense^ 

i  Ibidem. 

18 


(274) 

consoUtu  Tiberîi  Augutti  Y  atque  Aelii  Sejani,  oec^esse 
eft  in  aoDQiii  Jobelaei  YII,  fel  qaod  idem  est,  in  annam 
GGGL  ab  Atceosione  ejni  ante  lY  annam  Theodorii  dere- 
nerit.  Gum  enim  annnt  etnortualis  Ghristi  primai  fit  an-* 
nuf  primi  Jobelaei  ^  sîcnl  diee  Returectionif  illitis  primnt 
dies  est  PentecosteS)  annuf  GGCL  ab  Aicensione  Donini 
septimosque  ab  ea  Jobelaeof  cum  consolalu  concorrei  Gra- 
tiani  Y  et  Theodotii,  qui  oomeii  dederont  anûo  GGGLXXX 
uerae  Tulgaris,  Theodosii  Magoi  anno  II ,  uli  nomeratit 
coDiuKbus  perspicuum  fiet. 

6.  Sed  est  longe  probabilius  Idatium  mortaum  crcdî- 
disBeCbrîstum  lub  duobos  Greminis  Ral>ellîo  et  Fosco  cxmh 
sulibus;  nam  id  expresse  tradit  ipse  io  Fastis  ad  eundem 
consulatom  inquîens:  His  conêtdibuê passuê  est  CkrUims 
domintu,  Quod  si  quis  isla  neget  scrîpta  fuisse  ab  Idalio, 
Faslisqiie  ejus  ingesta  esse  conlendat  ab  aliéna  manu ,  at 
inficiari  non  poterit  hanc  eandem  fuisse  iotius  ferme  an-» 
tiquitalis  a  tempore  Tertulliani  opinionem  maxime  oorum, 
qui  Idalii  aetatescripserunl.  Id  nos  docet  Auclarium  chro- 
liici  Tyronis  Prosperi  edilionis  Labbeanae  et  tcriptores 
ipsi  per  se  aperle  lestanlur.  Sulpilius  Seîerus  ^,  S.  Au- 
gustinus  *,  Yictorius  Aquitanus  ',  Anonymi  duo  Cuspi- 
niani,  quos  a  Ci.  Janingo  descriplosf  allerum  idem  Janin- 
gus  ^,  alterum  GK  Schelslralus  '  edidit.  In  eadem  sententia 
fuisse  pulo  Quintum  Julium  Hilarionem  et  Prosperum 
Pithaeanum.  Nam  ilie  ®  scripta  haec  reliquit  :  A  passione 

*  Lib.  II,  hitt. 

9  Lib.  XYUI  de  ciTit.,  cap.  UV. 
'  In  oanOBO  Paschali. 

*  Tom.  VI,  SS.  Jimii. 

*  In  appendice  ad  op.  chronol. 

*  Lib.  de  hebdom.  Daniel it. 


(  275  ) 

Domini  in  oonsulaium  Cuesarû  (lege  Gaasarii)  ei  Auiài 
du  X  kal.  apriL  mnni  itamiefUHi  CCCLXIX.  GoDStt- 
laliis  autem  Caesarii  «t  Altioi  incîdit  in  aoAum  aerae  vul- 
garis  CCCXGVII.  £x  quibus  si  aoao0  subduoaf  XIX |  qui 
in  CGCLXIX  sunt ,  supra  VU  Jobelacos^  site  supra  annos 
ab  Ascensione  Domini  CCGL ,  reliqui  fient  GGCLXXYIII. 
Isto  ergo  anno  juxta  Hilarionein  Jobalaeus  VU  a  morte 
Ghrisli  recensendus  erit.  Praelerea  Prosper  a  passione 
Chrisli  ad  consulalum  Yalentiniani  Junioris  tertinm  ab- 
nos  numéral  CGGLX.  Gum  ergo  coosulalus  ille  cum  aâna 
aerae  coromunis  GCGLXXXVII  concurrerit,  si  ex  fais  an- 
nos  X  lollas,  qui  subtrabendi  sunt  ex  GGGLX.  ut  fient 
CGGL  siye  septem  Jobclaei ,  ad  ann.  regredieris  GGGLXX  VU, 
in  quem  VU  Jobelaeus  incideril.  Igitur  ex  supputatîone 
Hilarionis  et  Prosperi,  qui  aliquanlo  prius  quam  Idatius 
scripsere,  Jobelaeus  VU  ab  Ascensione  Domini  quatuor 
aut  quinque  annos  Theodosiani  imperii  annum  IV  prae- 
cessit,  ita  ut  Jobelaeus  primus  numerandus  sit  a  consu- 
lalu  duorum  Geminorum,  vel  juxta  Prosperum,  si  men- 
dum  in  ejus  chronicon  non  irrepsit,  ab  uno  altius  anno. 
Ilaque  a  tôt  tantisque  Tiris  eodem  illi  aevo  recessisse  Ida- 
tium ,  aut  ipsum,  qui  Faslos  consulares  scripsit ,  ignorasse, 
quot  anni  a  consulatu  duorum  Geminorum  ad  consulatum 
Antonii  et  Sjagrii,  annumque  IV  Magni  Theodosii  efBuxe- 
rint,  quis  prudens  affirmet  ? 

6.  Si  ergo  horum  sententiam  secntus  est  Idatius,  quod 
vix  in  dubium  yerti  potest,  juxta  ipsum  Jobelaeus  VU 
mense  Hajo  anno  GGGLXXIX  finem  accepit.  Gum  autem 
Tbeodosius  eodem  illo  anno  die  XIX  Januarii  renuneiatus 
fuisset  imperator,  primus  regni  sui  annus  quatuor  fere 
menses  cum  hoc  Jobelaeo  communes  habuit.  Unde  exisli- 
mare  quis  poterit^  Idatiuro,  dum  in  Chronico  suo  Terba 


(  276  ) 

illa  VII  JohêlaêUê,  %9  quo  Domintu  aseéndii  contigiiâ^ 
\it,  et  eidem  aoDo  CCCLXXIX  adscripsisse ,  at  hac  neUi 
quasi  fatnraefelicilatif  omioe,  initinm  Tbeodosiani  prin- 
cipalus  insigoiret.  Nain  cam  nasquain  alias  hojusmodi 
Jobelaei  mentio  occorraty  quod  uoos  Idalius  illitia  memi- 
nerit,  in  commendatioDem  Theodosii  imperiom  tam  ad* 
eanlis  faclom  id  ab  eo  altqnis  suspicabatur.  Gui  ista  pla- 
ceaiit,  suo  ut  fruatur  judicio^  per  me  licet.  At  ego  neque 
ad  annum  I  Theodosii  oeqoe  ad  lY  ea  yerba  Idatium  ad- 
scripsisse, sed  a  librariis  illius  chronico  afficla  fuisse,  pulo. 


DISSERTATIO  SECONDA. 


DE      AERAE     HISPANAE     llflTIO. 

$  I.  Quantum  sibi  in  noiù  chronologies  sive  fortnandis 
êive  reformandis  induUerini  librarii,  dum  aniiçua 
monumenia  ewsoribunt.  Locut  Augtutini  oorrigiiur. 

1.  Gum  aera  Hispana  nullo  io  usa  fuerit  apud  exleras 
gentes,  neque  chronologiae  dedncendae  causa  a  quoquam 
extra  Hispaniam  adhibita  unquam  sit ,  quis  Hbrariorom 
audaciam  non  miretur,  qui  banc  epocbam  epistolis  S.  Leo- 
nis  Magni  non  semel  adscrîpserunt?  Quin  etiam  praefiia 
ab  ipsis  est  plerisque  conciliis,  Tidelicet  Nicaeano  I,  Sardi- 
censi ,  Gonstantinopolitano  I ,  Ghalcedonensi ,  Gartbagi- 
nensi  IV  et  V  alque  seicenlis  aliis.  Qui  aulem  in  synodis 


(  277  ) 

eilra  HispaDiam  habitis  ista  sîbi  licere  arbitrait  sunt,  quîd 
non  in  Hispanis  conciliis  describendis  sibi  permiserint? 
Quare  imbelle  prorsus  est  argumentum ,  quod  Florins  * 
urget,  dum  contra  Majansinm  ex  laudatis  ibi  conciliis, 
Tarracouensi ,  Gerundensi  alque  Ilerdensi  démons Irare 
nititur  anle  seculum  X  in  usu  fuisse  aerae  epocham  in 
proîincia  Tarraconensi  ;  namque  in  titulis  lanlum  borum 
conciliorum  aéra  expressa  est ,  ubi  non  a  noiariis  tempore 
conciliorum,  sed  a  librariis  inscripta  postea  est,  uti  ab 
ipso  certissime  facium  fuit  in  synodis  oecumenicis  et  Afri- 
canis,  quas  supra  recensui.  Atqui  nullum  conciliorum 
codicem  babemus,  quem  scriplum  fuisse  constat  ante  se* 
culum  X.  Gaeterum  in  Gaesar-Âugustano  III  fortassis  aéra 
consignata  est  eo  tempore,  quo  concilium  celebratum 
est,  scilîcet  anno  aerae  coromunis  601,  naro  Terba  illa, 
quae  ibi  legunlur  :  In  nomine  Domini  inoipiunt  gesia 
synodalia  in  urbe  Caesar-jéugusta  sub  die  kaL  novemb. 
aéra  DCCXXIX  anno  IF  Orihodoofi  aique  Sereniêsimi 
Domini  noeiri  Egicanis  Régie,  non  penilus  absimile  est, 
scrîpla  fuisse abejusdem  concilii Notarié.  Verumlamen  non 
erat,  cur  argumeutis  non  omnino  cerlis,  aut  etiam  falsis 
agerel  contra  HajansiumFlorius,  cum  efficacissimum  desu* 
mère  posset  ex  constilutione  Fisci  Barcinonensis  *  ubi  haec 
habenlur:  In  quo  coneeneu  eubter  qui  coneeneimue  ,  ma- 
nibuê  noeirie  eubecripeimus;  Factum  coneeneum  eub  die 
pridie  non,  nov,  aéra  DCXXX  anno  VII  regni  Dni  noe- 
iri  nimirum  Reccaredî.  De  bac  aéra  nemini  dubiuro  esse 
potest,  qnin  adhibita  fuerit  ab  eo,  qui  instrumentum  illud 
Barcinone  confecit.  Cumque  confectum  sit  anno  DXCII 


^  Tom.  II,  Hisp,  sac. y  pt«  2,  cap.  ult. 
^  In  collectione  Loaitae,  page  260. 


(  278  ) 
n^rae  ^nlgaris,  Hquet  Ipnge  acte  leculum  X  untatum 
fuiise  aerae  coroputom  in  proyincia  Tarraçooenû^  8ed 
isia  doclissiioif  Florio  atqoe  Najansip  relinqaaœus  ;  nos 
Tero  ad  aeras  cona^gnatai  in  Gonciliis  Hîapaniae  redeamua. 
2.  Srgo  de  bia  ita  ego  judico  :  eaa  omnea ,  quae  in  ple^ 
risqoe  Synodorum  inacripiionibua  reperiunlur,qaaleaaunC 
illae  :  Concilium  Elibêrikinum  aéra  CCCLXII^  Cénci- 
lium  Caêêar-Âugu$ianum  aerê  CCCCXFIJI,  Cansêitu- 
êie  Con^ilii  êpiseoporum  ToUiiArdadii  êi  Bûnarii  l#ffi* 
poribuê  aère  CCCCXXXV III ^  Canciliufn  Tarraeonênse 
aer^  BLJFyConeilium  Gerundensê  aêraDLF'.Coneflium 
lUrdênsé  aéra  DLXXXIII ,  aubditiiiaa  esae  et  ab  anlîqoa- 
riia  tel  coHeploribus  ipsorum  Conciliorum,  non  auteni  a  ^o- 
lariia,  qui  décréta  Palrum  excipiebant,  eaqqe  diei  ei  anni 
nota  mpnire  dcbebant ,  conaîgnataa  eaae.  Nimiruni  qui  olini 
ea  Concilia  aut  collegerunl,  aut  deacripaerunt^  quaoïfia  nul- 
lam  in  eia  adnolatam  aeram  invenirenl,  eum  ipei  abdide- 
runt.  Sicul  postmodnm  Loaiaa  aliquibua  Synodis,  in  quibus 
suo  tempore  aerae  nota  deaiderabalur^  illam  ipse  adjecît, 
Quod  in  cfaronologia  Gonciliorum,  quant  auae  oollectioni 
praepoauit ,  ingénue  fatelur.  Rem  ita  ,  ut  a  me  dictum  eat, 
contigiaao  codicea  ipai^  ex  quibua  concilia  a  typographia 
expreaaa  aunt,  manifeato  demonatrant.  Namque  aliqnando 
omnea  aeriim  omiltunt,  aliquando  unuaquiaque  diToraam 
ab  aliia  praefert.  Codex  Emilianenaia  (aliaa  Hiapalcnaîa} 
omnium  antiquiaaimua  in  nulle  eorum  Concilioruro ,  quae 
ante  aeculum  aextum  babita  aunt,  aeram  conaignalaœ 
habet.  Quod  teslatum  reliquit  Cl.  et  illuatriaaimua  Perea  in 
cbronologia  Couciliorum  Hiapaniae,  quam  in  collectione 
Loaiaae  et  alibi  reperiea.  Atqui  incredibile  eat  Notarioa 
diero  et  annum,  quibua  habitae  aunt  Synodi,  adnotare 
oblitoa  fuiaac?  Sane  nunc  etiam  in  aliquibua  eorum  extant 


(  279  ) 

diligentiae  notarionum  in  bac  re  indicia.  Nam  in  Concilio 
TolelaBQ  I  OQQaulalos  SliliconU  exprimiUr  ^  in  Tarraco* 
neosi  conaulalua  Pelri  et  aonua  YI  Theodorici,  in  Gerun- 
denf  i  ooQf  ulatiis  Agapili  et  aonus  Theodorici  VIL  Gaeterum 
Itbrarii  ia  miiUis  alîia  oompendii  ergo  iata  resecanles,  uno 
Terbo  tempua,  quo  Concilia  coacla  aont,  significarunt^  ita 
soribenlea  :  Goncilium  Gaesar-Augustanum  aéra  GGCGX  VUI} 
Gooeilium  Eliberitanum  aéra  GGGLXII.  An  vero^  ubi  pro 
eoBsnlatu  annoque  priocipis  aeran^  subrogarnnt,  id  sine 
errore  praettiterint?  an  e  contrario  annum,  qui  per  illas 
notaa  sîgnificabatur  faUo  per  aoffectam  aeraro  reddiderint? 
scire  haudqaaquam  possumu»;  id  enim  non  nisi  ex  iisdem 
noti»  coUigendum  erat|  quas  ipai  e  libris  cum  eraserint  ^ 
nolla  adipifcendae  verilatis  via  nobis  relicta  est. 

3.  Quin  tamen  numérales  notas  pulandique  ralioncm , 
quam  in  libris,  quos  deacribebant,  repererunt,  ad  arbi- 
trium  aenaumque  suum  aaepe  contoraerint,  dubitare  nos 
non  ainunt  variantea  codicum  lectiones  alque  nonnulla 
eijam  exempla,  quorum  unum  ideroque  valde  perapicuupfi 
occurrit  in  Augustino  *,  apud  quero  de  anno  mortis  Christi, 
de  quo  modo  agebamua,  haec  legunlur  :  Moriuus  esl 
Chris êuê ,  duobiu  Gêminis  Consulibus,  FUI  kalend, 
april.;  et  aliquanto  post:  Mùsus  esi  Spiriius  Si^ncfus per 
iduê  Majas.  Numeraiis  proinde  Consulibus  CCCLXV 
anni  reperiuntur  B»pleU  per  easdem  idui  consulalu 
Himorii  et  Euijfchiani.  Quod  apertisaime  refragatur 
menti  yerbiaque  Auguatini;  nam  cum  ibidem  morlem  Do- 
mini  duobua  Geminia  Conaulibua  contigisse  afl^rmet,  qui 
nomen  dederunt  anno  aerae  yulgaria  XXIX,  ab  bpc  ad  con- 
sulatum  HoBorii  IV  et  Eutychiani  numerare  non   polest 

l  Lib.  XVIII  de  civit.  cap.  LIV. 


(  280  ) 

pauciores,  quaoi  GGGLKIX  annos.  Siquidem  consulatum 
hi  gesserunt  anno  communis  aerae  GGGXGVIII.  Qqîs  igî- 
tur  nuDC  temerilatem  librariorum  non  agnoscal  et  damnet, 
qui  hoc  Augustini  loco  et  saepe  fortassis  aHaa,  qaamcinn- 
que  annorum  summam  aut  a  natali  aul  a  morte  Gbrîsti 
dedoctam  contra  mentera  atqne  auctoram,  qaos  deacribe- 
banly  Terba  ad  Epocbae  Dionyaianae  calcules  reforraare 
auii  8unt.  Quanaquam  hune  Anguslini  locom  comim«>' 
pendo,  id  modo  asseculî  non  sunt,  nam  ab  anno  emor- 
tuali  Christi,  si  mortunm  dicas  Dominum  post  XXXIII 
aetatis  expletum  annnm  ;  ad  eum  Honorii  consulatnm, 
juila  Dionysium  GGGLXIY  tantum  anni ,  non  autem 
CGGLXV  elapsi  sunt.  Coquaeus  de  primis  ex  supra  serîplis 
Augustini  Terbis  :  Mortuus  est  Chrisius  Dotnintu  duobus^ 
Geminù  Conêulihuê ,  non  dubila^il  asserere*  :  ^uguêii- 

n u^  foria99€ ,  non  txam inatit  Faêtit  conêularAnu 

sub  duobut  GeminU  eonsulibu4  Chriêti  passionem  eol^ 
ioeavit.  Quod  saWa  reverentia,  quae  Augustino  debeiur, 
de  postremis  saltem  Terbis  dici  non  potest  ;  cum  sanctos- 
doctor  disertis  Terbis  dixeril  :  NumeratU  proindt  eonsuli- 
bus  anni  rêpêriuntur.  Quot?  non  utique  CGGLXV,  quod 
librarius  Augustini  chronologiam  ad  Dionysianam  contor- 
quere  Tolens  ansus  est  confingere,  sed  GCCLXIX,  quos 
Augnstino^^  consulatu  Geminorum  ad  consulatum  Bo- 
norii  lY  nunîeraTit,  scriptoque  suo  tradidit.  Ex  bis  utique 
omnibus  apparet,  quid  nos  de  librariis  tîmere  possnraus, 
cum  aeram  nostrara  cum  aéra  Ghristiana,  sÎTe  Dionysiana 
sive  Eusebiana  sivc  alia  quacumque  comparant,  addilis 
super  hanc  annis  XXXVIII,  ut  illam  eliciant. 

*  |n  laudatum  Augustini  locum. 


(  281  ) 

§  II.  Quo  têmporê,  quave  occaêiotiê  publicus  aerae  uiuê 

in  Hiêpania  coêperit? 

4.  Omniym  iDonumentorum ,  qaae  aeram  Hispanam 
praeferunt  illad  et  aotiqûimmuin  e»t  et  digoissimum , 
cui  fidem  adhibeamus,  quod  in  disserlalione  praevia  ei 
Morale  ^  descripsi,  invenilurque  etiam  apud  Gruterum  \ 
ubi  illud  reperiet  lector.  Cumque  in  eo  aéra  DIII  insculpla 
ait;  quiBquis  eam  ante  seculum  quinluni  in  publico  et 
communi  U8u  apud  Hispanos  fuisse,  suadere  voluerît,  is 
nisi  Telustiora  monumenla  effoderit,  testesque  suscitave- 
rit  y  quibus  prudenter  credi  possit,  profecto  a  nemine  as- 
sensum  extorquebit*  In  publico,  inquam^  et  communi 
tiêu;  nam  ab  officio  rationalis,  et  apud  procuratorem 
summae  rei  per  Hispanias  usurpalam  fuisse  plurimos  ante 
annos ,  et  ab  ipsips  aerae  eiordio  neutiquam  dubitari  po- 
test.  Alioquin  quomodo  in  eo  lapide  aéra  DIU  consignata 
esset,  si  totidem  ante  annos  orta  atque  usitata  ab  aliqoi- 
bas  non  fuisset? 

6.  Yerum  enim  vero,  cum  ante  aerae  eiordium  Ro- 
mani^ qui  Hispanis  dominabantur,  in  publicis  monumen- 
tJ8  anuum ,  quo  ea  conficiebantur,  per  consules  designare 
consuescerent,  cautumque  aliquando  fuerit  legc',  nullum 
ut  instrumentuin,  quod  consule  careret,  ulliusesset  robo- 


'  Lib.  XI,  cap.  XXXI. 

3  Pag.  1040.  —  Vid.  aupra,  pag.  dO. 

^  Leg.  I  De  oontt.  prineip,  Cod.  Theod.,  quae  data  eat  ad  Lutitanot , 
transit  hoc  etiam  ad  Getta  écoles,  uti  constat  ei  Aug.  loin.  IX  edit. 
Benedict.  in  Brevic.  Collât,  diei  3,  n"  S7  et  can.  ^0  Concil.  Hilevit.  ha- 
biti  an.  401. 


(  388  ) 

1*18)  computu8  ille  aerae  in  ofEcio  ralionalU  >  ÎDter  scribas 
qoaestorios,  et  in  ore  folgi^  qnod  aéra  census  sohere  qao* 
tannis  cogebatur,  retentus  est,  neque  in  alia  pnblica  in- 
strumenta transiil  ^  donec  Romano  labente  imperio ,  Go- 
thisqne  Suevisque  magnam  partem  HispaniasoccupanliboSy 
nequiden  qyis  Romae  cooaulatum  gereret  seîri  poterat  in 
bia  parlibut.  Exinde  ergo  neeesaitateduce  ac  magi§tra,teai* 
pora  atque  annos  Hispani  exorai  sont per  Aêraê  designare, 
moremque  istom  initio ,  ut  asselet ,  unua  aut  alter  seootus 
est  y  moi  in  onmem  gentem  transiit,  et  in  omnia  instru- 
menta ^  in  obartas,  in  lapides,  in  reliqua.  Ceosequenti 
irero  lempore  notarii  etiam  in  solemniortbas  maxime  «dis 
annos  principum^  et  Theodorici  Italiae  régis  aetale  consu- 
les  exprtmere  eonsueferunt.  De  annis  prineipnm  exempta 
passim  occurrunt.  Consulatum  Pétri  in  oonoilio  Tarraco- 
nensiy  et  oonsulatnm  Agapiti  in  Gerundensi  supra  laudatis 
insoriptos  reperies.  Nimirum  Tbeodorious  oum  in  Occi- 
dente  oonsules  designaret,  non  modo  Italiae  sed  etiam 
Hispaniae,  quam  pro  nepote  soo  Amalarico  administra- 
bat,  quis  ab  eo  unoquoqae  anno  consul  renuneiatus  tue- 
rat,  notnm  fieri  jubebat,  placebatque,  opinor,  Theodorieo, 
ut  sioul  oHm,  ila  etiam  tum  nomen  consulis,  qui  ab  eo 
creabatur,  aetîs  insererelur. 

6.  Ilaque  invectae  in  publica  monnmenta  aerae  epo- 
ehara  deducendam  esse  statue  ab  eo  oiroiter  tempère,  qno 
TheodoricusYisigotfaorum  rex  Afiti  imperatoris  consensu^ 
deinde  suum  dilalandi  regnum  desiderio  Hispanias  ingenti 
cum  exercitu  aggressus  est,  Gallaeciamque,  Lusitaniam  et 
Baeticae  partem  occupavit.  Quod  ex  Idatio,  Isidore  et  aliis 
anno  CCGGLVI  evenisse  constat.  Ex  eo  aulem  tempère 
omnia  in  Hispaoia  lurbari,  resque  Romanorum  in  prae- 
ceps  ruere  visa  sunl,  ila  ut  in  Gallaecia,  oum  Fastes  con- 


(  883  J 

sulares  soriberei  Idalius ,  scire  non  poiueril^  quinain  post 
annum  GGGCLXIY  consules  fuerinl.  Ad  sequentem  vero 
annum  seouodum  eommunem  de  exordio  aerae  opinionem 
spécial  elogium  illud  Aleiandriae^  quod  aeram  DIII  prae* 
ferl.  Poal  haeo  increbuil  uius  aerae  publicus,  eamque  fre^ 
quenter  eibibenl  insoripliones  sépulcrales.  Duas  ad  ini-r 
lium  seculi  VI  perlinenles  refert  Morales  ^,  earumqne 
alleraniGrulerus^,  poaleriorisque  aevi  plures  aliaopassim 
ocourrunl.  Goncilium  Braoarense  I  aéra  DXCVIII  oonsi- 
gnalnm  eal,  neque  de  ejns  inscriplione  dubilari  potesl, 
cum  geoius  lenorque  îllius  cerlam  nobis  fidem  faoianl;  îla 
entra  babel  i  Synodu*  JBraearenM  refnaniê  Domino 
nasSro  Jêsu  Chrùio  currente  aéra  DXCyilI,  anno  III 
Ariamiri  régis  die  hal.  Maja*  ^  De  Tolelano  I  e  contra- 
rio vix  dubium  essepolest^  quin  in  eo  aéra  GGGGXXXVIII 
a  librariis  adjecla  ait,  Lioet  enim  in  contextu  Synodi  haec 
legaulur  :  jiera  qua  supra,  tamen  ea  lerba  collecloris 
sqoly  qui  acla  iltius  Synodi  tnterpolaf il ,  mullos  post  ha« 
bitum  eonoilium  annos,  Quod  clarissime  ex  eo  constat , 
quod  ibidem  conoilii  alLerius  merainit,  quod  S.  Lee  papa, 
ut  e^  omnibus  Hispaniae  partibus  cogeretur,  injunxit 
anno  CGCGXLVII  si?e  aerae  485.  Ita  ex  epistola  ipsius 
Leoois  *  et  ex  Idalii  ohronico  ^  colligilur.  In  coneilio  To- 
letano  U  quamvis  aéra  expressa  sit  in  fine  inscriptionis 
post  Qnnqlalum  Amalarioi  annum  Y,  lamen  adscrîbi  poluit 
a  lîbrario,  et  adscripsiase  auadent  tria  concilia,  quae  usque 
ad  Brac£irense  I  aequunlur ,  quaeque  aeram  non  nisi  in 

1  i.il>.  XI,  cup.  XLl. 

a  Pag.  1064. 

'  Editio  Lotitae  ,  pag.  116 ,  Aquirrii  editio  novissiroa,  pag.  177. 

*  Epiai    oHm  03. 

s  Anno  Domini  447.  —  Vide,  tapra,  p.  84. 


(884) 

tilulis  a  concinnatoribus  collectionis  coQoilioram  adjectis 
babent.  Ideo  ea  concilîi  Toletani  II  aéra  DLXV  dubîa,  imo 
subditilia  mihi  semper  Tisa  est.  Quarc  bit  insuper  babilU, 
ex  certioribos  aliis  monomenlis  argumeniisqae  supra  ad- 
ductis  dicamus,  publicum  aerae  usnin  labente  Y  seculo 
înTeclnni  fuisse  paulatiiuque  per  omueiii  Hispaniam  io- 
crebuisse. 

7.  De  teiupore  TerO|  qno  audacia  librariorum  banc  aerae 
epocbam  scripUs  codicibus,  qui  illa  carebant^  affinxit, 
mirum  est,  quod  Loaisa  '  magnum  Hispaniae  omamenlum 
ei  Hincmaro^  ut  ait  y  Remensi  narrât.  Kimîrum  Hinema- 
rum  producit  in  libre  de  condliis,  qnem  MS.  apud  se  ba- 
bere  teslatur,  asserentem  aeram  nostram  in  Synode  I  Con- 
stantinopolitana  et  in  uniTersali  Epbesina  reperiri.  Atqui 
Hincmarus  Rbemensis  obiit  anno  882  ;  oportet  ergo  aerae 
ooroputum  ante  annos  ferme  nonagentos  in  aliarum  extra 
Hispaniam  gentium  monumenta  illatum  fuisse.  Profecto 
fieri  potuisse  non  inficior;  at  loous  a  Loaisa  productna 
nihil  eonfincit,  neque  enim  liber  ille  de  couciliis  Hinc- 
mari  Rbemensis  esse  potest ,  cum  in  eo  mentio  fiât  Do- 
mini  Hêrmani,  id  est  Hermani  Gonlracti ,  qui  duobus 
ferme  seeulis  Hincroaro  poslerior  fuit. 

8.  Haec  de  iuitio  et  progressu  publiai  usus  aerae  Tero- 
similiora  mihi  Tidentur  ;  neque  Florio  et  Majansio  assen« 
liri  in  omnibus  valeo.  Disputant  ergo  viri  bi  doctissimi  de 
inTectae  in  communem  usum  aerae  initie,  et  Fiorius  ^ 
ante  Gotbos,  Hajansius  Tero  a  Golbis  bujusmodi  suppu- 
talionem  inductam  fuisse  indiscriminatim  a£BrmanL  At 
oporlebat  duplicem  aerae  usum  distinguere,  alium  publi- 


>  In  notis  ad  conc.  Eliber.  §  quid  sit  Era. 
a  HUft,  sacraêy  tom.  II,  pari.  1,  oap.  VU. 


(  285  ) 

cum  et  ubique  adhibilum ,  pri?atum  alium ,  qui  non  ubi- 
que  sed  ab  bis  tanlum,  qui  vectigalia  et  tributa  exigebant, 
usorpatus  fnerit.  Ergo  de  publico,  quod  asserit  Florins, 
nego  ante  invasam  a  Yisigotho  Theodorico  Hispaniam 
anno  CGGCLVI  U8urpatum  unqnam  fuisse;  quandoqnidem 
nnllum  hujus  rei  indicinm  ullibi  eitat.  Nam  eloginm  cu- 
jusdam  Udellae,  quod  affert  yir  Cl.  '  et  si  qua  sunt  alia 
huic  affinia,  qno  loco  habenda  sint^  docuernnt  ante  me 
plerique  yiri  eniditissimi.  Incredibile  aulem  est  in  tanta 
inscriptionum  segele ,  qnae  passim  in  libris  prostant , 
quaeque  non  tantum  a  Romanis  magistralibus,  sed  etiam 
a  municipiis,  civitatibus  et  privatis  quibusque  indigenis 
in  Hispania  dedicatae  sunt,  nunquam  ante  Theodoricnm 
atque  annum  CCGGLXV  inieniendam  fuisse  aeram,  si  pu- 
blicns  illius  usus  quatuor  et  ampHus  ante  Theodoricum 
seculis  invaluerat  inter  nostrates.  Maxime  cum  in  iisdem 
elogiis  sive  inscriplionibus  consulatus  nonnunqnam  anno- 
tati  sint  etiam  apud  Hispanos,  apud  exteras  vero  gentes 
Tel  in  lapidibus  sepulcralibus  saepissime. 

9.  Imbelle  Tocat  boc  argumentum  Florius  contendens 
ex  defectu  monumenlorum  ante  seculum  quintum  aeram 
proferentium  non  recte  deduci  eam  ante  hoc  tempus  in 
usu  non  fuisse;  quasi  ut  aliquid  exlilisse  negemus,  non 
satis  sit  nullum  de  eo  indiciura  reperiri.  Porro  nihil  apud 
ipsnm  Florium  frequentius  est,  quam  hujusniodi  argu- 
mentum; passimque  eorum  scriptorum,  qui  de  rébus  ve- 
tustioribus  agunt,  opiniones  rejicit,  causatus  auctorum 
ejusdem  aevi  testimoniis  cas  destitui.  Quapropter  veris- 
sime  auctor  chronici  Burgensis  diligens,  ut  apparet,  scrip- 
tor  DXLY  rétro  annis  haec  tradidit  :  Ex  quo  Goihi  HU~ 

«  Bisp,  sacrer,  ium.  Il,  parte  1 ,  cap.  VII,  pag.  123. 


(  S86  ) 

paniaê  iniravêruHê  ^  e0nêmêhêêi0  ohiinuity  uipêr  JSras 
iêmpora  êupfUiarênL  Ab  eo  îUqoe  tempore  «à  ooaamm^ 
tado  iovalaiti  ab  HispaHM,  nt  tupra  cKcUta  eat,  ii«>- 
oattitate  cogenle  ex  tulgi  ore  et  raliooalis  oScio  de- 
•WBpUi  iioa  anten,  ul  tuU  Hajansius,  a  Crothis  iododa , 
qaibiu  neque  uiitatay  imo  Deqae  oognita  fuisse  yide- 
tttr,  dum  in  Aquitania  dt  ultra  Piremos  montes  se  tenue* 
runt. 

S  m.  De  anno  primo  êeu  iniiio  aerat, 

10.  Anle  invenlum  a  Dionysio  Eiiguo  aerae  chrislianae 
compulum  nullibi  allegatum  reperîmus  aerae  Hispanae 
exordiuni,  cuiquam  ex  anliquioribus  epocbis  aut  Oljm- 
piadis  aut  urbis  Romae  aut  alii.  Gaeterum  cum  anno  ante 
Ghristum  XXXVIII  eam  exorlam  fuisse  anliqua  et  perTul- 
gata  genlis  noslrae  opinio  sît,  ex  anno^quo  natum  Ghris- 
tum scriplorum  quisque  teneat,  que  item  anno  aeram  in- 
cepisse  senserit^  deducemus.  Et  quia  de  anno  natali  Ghruti 
ditersaesunt  sententiae^dÎTersao  pari  1er  futurae  sunt  opi- 
niones  de  aerae  iniiio.  Quapropter,  ul  quaestionem  istam 
clarius  et  expedilius  agUemus,  operae  pretîum  erit  nobilis 
alicujus  scriptoris  chronologiam  in  exemplum  assumere, 
juxtaque  ipsam  pro  Tarietate  senteutiarum  diverses  natalis 
Gbrisli  atque  aerae  annos  staluere.  Gumque  satis  diUgens 
▼etusque  auctor  Isidorus  Pacensis  in  fine  chronici  sui  * 
scripserit  :  Anno  Octaviani  XLII  Christum  natum  ##- 
oundum  hùtoriam  eceUêicuticam  Domini  Etuêbii  Coê- 
sariênsù  epùcopi  in  lib.  I  aetate  VI,  et  nunc  têeun- 

»  N^  80. 


(  287  ) 

dum  chnmioam  Domini  Isidori uêique  omnes 

soripiurae  denuneiant;  profeclo  ex  hoc  testimoDio  et  ex 
Orosio,  Idatio,  Joanneqoe  Bîclariensi  cerlissittie  colligimus 
chronologos  no^trates  Eusebium  Gaesariensem  ejusdemque 
computum  în  annis  tnundi  deducendis  maxime  seoatos 
fuisse;  alque  adeo  nihil  melius  securiusque  a  nobis  nuoc 
agelur,  quam  si  ad  ejusdem  Eusebii  calcules  Tarias  sorip* 
torum  senlenlias  de  aerae  inilio  exigamns ,  et  cum  illius 
cbroDologîa  comparemus,  Itaque  ordine  dune  ostendam, 
oui  scriptorum  uoslroruiki  quisque  tum  aerae  lum  Ghristi 
Nalalem  chronici  Eusebiani  aono  adiiget;  additis  etiam 
coDsuIatibus  annisque  periodi  Julianae  et  Augustin  qui 
Eusebianis  respondent,  ut  ex  cerlis  bis  cbaracterismis,  quo 
anoo  uuaquaeque  opinio  ex  quinque,  quas  (praeter  tuI- 
garem)  in  scriptis  veteruro  Hispanorum  inTcnio,  aerae  ini- 
tium  àut  adnectat  aut  adneclere  debuerit,  lectoribus  pers- 
picuttm  fiât.  locipiam  vero  ab  ea,  quae  minus  recedit  a 
conununi  usuque  nunc  recepta  aerae  epocha^  quae  ab 
anno  mundi  Eusebiano  Y.  CLXIII)  periodi  Julianae  IIIL 
DGLXXVI,  Augusti  YI,  consulatu  Pulchri  et  Flacci  auspi- 
oatur.  AnnoB  autem  Augusti  a  kalendis  januarii  numéro 
illius  anni,  quo  consules  renunciali  sunt  G.  Livius  Pansa 
et  Aulus  Hirtius.  Hune  enim  annum  desiguat  et  quidem  a 
prima  die  januarii  chronicon  Eusebio-Hieronymianum , 
dum  I  Augusti  annum  mundi  annoilligat  Y.  GLYIII.  Eu- 
se)>ium  ?ero  seeutos  fuisse  nostrates  chronologos  praeter 
illnm^  qui  chronicon  Burgense  scripsit^  mihi  dubium  non 
est 

11.  Prima  igitur  sententia  Ghristi  natalem  anno  mundi 
Eusebiano  Y.  GG  adscribit,  anno  une  aeram  Dionysianam 
praevertens^  qui  anno  mundi  Y.  GGI,  periodi  Julianae 
Ou.  DGGXIY,  Augusti  XLIY  consulatu  Gaesaris  et  Pauli 


(  â88  ) 

natam  fais^e  Cbristum  docel.  Enidilus  HajftQiiiu  ia  prae- 
fatione  ad  opéra  chroDologica  Exc">'  Harchionis  Mondeja- 
rcDsis  n*  53  hujas  primae  lenlenliae  auctorem  facit  me 
asserlorem  Julianum  Toletanum.  Porro  io  Juliani  opère 
de  sex  aetalibus  seculi  aliquando  Nalalem  Ghrîsti  anno 
Mundi  Y.  GG  adligatum  legimos.  Sed  corn  aliaa  anno 
IV.  DXXVy  alias  etîam  aono  Y.  CGGXXY  in  eodem  opère 
adneclaluri  nibil  cerlî  ex  bit  locis,  qni  a  librariis  e?î- 
denter  depra?ati  8unt|  de  sensa  Jalianî  definire  possumns. 
Maxime  cum  ex  sincerioribus  aliis,  quos  infra  exbibebo, 
appareat  in  alia  illum  longe  diversa  opinione  fuisse.  Quis- 
qais  aalem  primain  banc  senlentiam  aut  (enueriC  aut  te- 
neat,  aerae  exordium  Irabere  ipse  rétro  débet  in  annam 
mandi  Y.  CLXII ,  periodi  Julianae  IIIL  DGLXXY,  Au- 
gusli  Y)  consulatu  Gensorini  et  Sabini. 

12.  Secundam  senteotiam  tribuere  possamus  anliqoio- 
ribos  Hispaniae  bistoriae  parenlibus  IdaliO|  Joanni  Bi- 
clariensi,  et  alicubi  eliam  S.  Isidore.  Sane  Idalius  in 
praefatione  ad  chronicon^  ubi  magoopere  oportait,  aerae 
non  meminit.  Unde  aerarum  notae  eidem  cbronico  Fastis- 
que  Idalii  adscriplae,  mibi ,  ut  alias  dictum  est,  snspectae 
et  subleslae  fidei  semper  visae  sunt.  Yerumlamen  este 
Idatius  de  aéra  omnino  taceat,  at  in  Fastis  Natalem  Ghristi 
adnectit  consulatu  Augusli  XIII  et  Silvani,  id  est,  anno 
muDdi  Eusebiano  Y.GXCIX,  periodi  Julianae  IIII.  DGGXII, 
Augnsti  XLIL  Ex  quibus  si,  ut  aeram  nostram  elîcias, 
illiusque  natale,  anuos  subducas  XXXYIII,  in  consula- 
tum  deienies  Galvini  et  Pollionis ,  et  in  annum  mundi 
Eusebianura  Y.  GLXI ,  periodi  Julianae  lY.  DGLXXYI, 
Augusti  lY.  Pariter  Joannes  Biclariensis  aeram  nunqnam 
usurpât,  sed  cum  in  fine  chronici  ab  Abraham  usque  ad 
Gfaristum    eosdem  cum  Eusebio  annos  IL  XY  numerat 


(289  ) 

(cencladît  in  bis  ipsum  Ghristi  naUlem  annutn ,  siciit 
feoit  olim  Orosios  et  deinceps  alti)  eidem  ac  Idatius  anno 
tum  Ghristi  tum  etiam  aerae  ortum  adscribit.  Deniqqe 
bidorus  in  chronico  Natale  Gbristi  anno  Augnsti  XLII 
cuinldatio,  Biclariensi  Joanne  et  aliis  diserte  illigat.  Atta- 
men,  quod  dissimulandum  non  est^  sed  potins  pro  bis^ 
quae  infra  dicemos,  diligenler  est  observandum,  annuQi  I 
Aagusti  cum  anno  mundi  Y.  GLYI  conjungit.  Hune  Isi- 
dori  locom  cum  obiter  legisset  Majansius,  foedum  ipsi 
errorefti  imposuil,  dum  in  praefatione  ad  opéra  cbronolo- 
gica  Marcbionis  Hondejarensis  scribit^Isidorum  Natale 
Ghristi  anno  mundi  Y.  GLY  tribuere.  In  kidori  computo, 
si  per  annos  mundi,  quomodo  ille  in  fine  quintae  aetatis 
hoB  annos  nuraerat,  natalem  Gbrisli  quaeras,  in  annum 
inde  venies  Y.  GXGYIL  Si  autem  per  annos  Augusti  ab 
eodem  Isidore  ibidem   expresses,  non    tamen  ab  anno 
raundi  5156  cum  eodem  Isidore  sed  a  5158  cum  Éusebio 
putatos,  rationem  ineas,  in  annum  incurres  Y.  GXGIX, 
nunquam  Tero  in  annum  Y.  GLY,  quod  Isidorum  affirmarè 
Majansius  ait.  Eamdem  cum  laudalis  chronologis  senlen- 
tiam  amplexi  sunt  Lucas  Tudensis  et  auclor  cbronici  Al- 
beldensis,  qui  de  Natali  Ghristi  baec  scribit  :  Colligiiur 
omnê  tempu4  ad  jidam  usque  ad  Chris  tum  V.CXCIX, 
Item  auctor  Annalium   Gompostellanorum,   cujus  baec 
verba  sunt.  Augu9i%  XLII  anno  imperii  *ub  lEra  (post) 
XXXV III  Jeitu  in  Beihlem  natuê  est.  Exciderat  baec 
Tocula  po*t,  verborumque  sensus  perierat;  nunc  vero  roa- 
nifestissimus  est  mentemque  scriptoris  exprimit,  qui  Gbris- 
tum  natum  esse  tuU  aéra  XXXIX,  quae  prima  est  post 
XXXYIII.  Saltem  bic  est  illius  loci  genuinus  sensus. 
13.  Gbronici  Burgensis  auctor,  cujus  mentio  supra  facta 

est^  postquam  aliorum  scriptorum  errores  ac  yitia  sugiU 

19 


(  290  ) 

)a?U,  (liligenUâiuquc  suam  in  lemporibus  digeremlîs  etpO'* 
•uity  in  initium  «erae  «nno  Augusti  lY  adligâns,  inqnit  t 
Qmia  êeripUrum  êiligêniia  in  nmmerù  êrraê  êaêpe, 
oriêur  Ueioribuê  in  annorum  êeriê  eonttariêta^.  C^n^ 
coriare  vùUnêibtu  Jiffiûulêmê  eêi  j  êo  juod  alii  cùdie99 
imp^rmioribuê  vêl  regibtu  aiiribuuni  pluru  ann^ê  ;  alii 
paueiortê.  Ego  impêtaiarum  êi  rtgum  Umpora  e»  variis 
êmêtHflmtihuê  a  prinkaê  aeraê  prineipio  imperaiormm 
iêmpera  fér  annoêy  fuibus  impêrabanê,  eompuUivi,  ê$ 
aérmêmêêumpêiy  iia  quod  imptraîorum  UmporAuê  cow^ 
putaiio  a  prinûipio  IV  anni  Oetawiani  jiufuêiij  a  fué 
Era  hgUur  inôepiêêê^  #ld«  lia  lègendum  etl,  non  aulem  â 
prineipio  quorum^  quod  «ilias  inepte  iegilur.Haec  scripta 
reliquil  âuctor  ilHui  obronioi,  qui  cum  finein  operi  snô 
imponal  anno  CCXII^  eo  tempore  fioruÎMe  TÎderi  poterit. 
Sed  animadTerlere  oporlet  eum  annos  Augasti  a  merle 
Julii  Gaesaris  pntare  atque  ad  eo  quarlus  apud  ipaïun  An- 
gtistî  annus  ejusdem  Augusti  annus  tertius  est  apud  alios, 
qui  a  kalendis  jânuarii  anni  Juliani  Y  auspicatus  est,  et 
cum  consulatu  Antonii  et  Isaurici  decurriL  Hinc  ini- 
tium aerae  nunc  anno  III  Augusti  juxta  alîoriim  senlen- 
tiam  f  nunc  IV,  juxta  propriam  iUigat.  Seu  potius  annum 
m  exclu8i?e|  lY  vero  inclusive ,  uti  dici  Tulgo  solet, 
computat  Igitur  seriptor  is  plura,  ut  ipse  testatur»  anti- 
quorum  cedicum  exemplaria  contulit,  quae  aut  arcbe- 
typa  erant,  aut  saltem  emendatiora ,  quam  quae  aliquîbiis 
postea  secuUs  editionibus  typographicia  obstetricandis  de- 
servierunt.  His  omnibus  recensitis  Hispanam  aeram  tribus 
antiqutorem  annis,  quam  quod  Tulgo  putatur,  deprehen- 
dit,  ipsiusque  initium  in  primam  diem  jânuarii  «liai  Y 
Juliani,  mundi  juxta  Eusebi.um  Y.  CLX|  periodi  Julianae 
lY.  DCLXXIUy  quo  consulatum  gessere  L  Antonius  et 


(  291  ) 
Isauricus  retuHl.  Huic  ierlÎM  seoUnliae  adhaesisse  Yid«- 
tur  S.  JuUanus  Tolelî  epiacopusi  quando  lib.  I  de  sextao 
slalis  comprobalione  scribit  :  0€iQvianuê  Caesar  régnât 
annis  LFL  Htffus  XLl  anno^  seoundum  quod  Tertul- 
liantu Hieronymwfquê^  i0i$an(ur^  Chriêius Dei  Filiusdê 
Maria  virgitu  na$citur.  Namque  vaiosimillimum  esl, 
Julianum  Augusli  annos  cura  Ëusebio  ab  aoQo  mandi 
V.  CLVm  pulare, 

14.  Quarta  de  initîo  aerae  senlentia  deducilur  ex  hisi 
quae  D.  Isidorus  Hispal.  narrât  îo  chrooico.  Ibi  enim  cum 
Âugusti  anno  XLII  natum  fuisse  Ghrislum  Iradat,  Augusli 
anoum  I  adiigat  aono  niundi  Y.  GLVI,  uti  superius  ad- 
notalum  est.  Blinde  aulem  fit  natalem  Christi  in  annum 
mundi  V.  GXCYII  incidisae  dicendum  esse.  Âlqui  ^i  ex 
bis  XXXyiII  subducas,  ut  ad  aerae  exordium  revertaris, 
tantum  V.  CLIX  reliqui  fient.  Hoc  ergo  mundi  anno,  pe- 
riodi  Yero  Julianae  lîÎL  DCLXXII,  consulatu  M.  Lepidi  II 
et  L.  Munatii  Planci  juxta  hune  Isidori  locum  aerae  in- 
choata  est.  Non  unius  Isidori  Hispalensis  banc  fuisse  opi* 
nîoneni  («i  taraen  illius  fuit,  et  non  potius  depraTaturo  est 
ejus  chronicon  )  indicat  Isidorus  alius  dictus  Pacensis.  in 
chronico  n^  79 ,  ubi  haec  legunlur  :  Quia  compUio  V 
anno  Julii  Caesaris  fiunt  anno  seculi  V.  CLIF  addiits 
XLII  Oetaviani  fiunt  ab  Adam  usque  in  nativitatem 
Christi  T.  CXCFl ,  subtraetiê  IF ,  quo9  êuperius 
diximuê  ab  anni  $eculi  F.  CC  quosdam  êubtrahere  ; 
quitus  F.  CXCFI  superius  memoratis ,  si  addantur 
anniJneamaiionis  D'^  DCCLJF,  qui  in  Era  DCCXCII 
vêridice  oomputantur,  repêriuntur  anni  F.  DCCCCL, 
oblitis  quatuor  diminutisque  effectis.  Oblitis  legendum 
eal  ex  MS.  Marianae  non  obitis^  ab  oblino  non  ab  obeo. 
HuUiim  in  bis  verbis  Isidori  extricandia  laborat  CI.  Flo- 


(  292  ) 

rius,  quem  ride  tom.  YIII  Hûpaoiae  sacrae,  ubi  Marianae 
leolionem  nobis  offert.  Nunc  salis  est,  ot  ex  addactis  Isi- 
dori  yerbis  perspicae  colligatur  reperiri  nonnullos,  qoi 
natalem  Ghristi  alligarunt  anoo  mundi  Y.  GXGYIL  Cum 
enim  dicat  Isidoros  :  V.  CXCVI  êuperiuê  mêmoratiê 
êi  addaniur  anni  Ineamaiionù  Domini  DCCLIF^  qui 
in  Era  DCCXCII  veridice  eompuiantur^  rtperiunîur 
anni  V.  DCCCCL.  Yeruni  id  esse  non  potest  nisi  I  Ghristi 
annus  connectatur  cum  anno  mundi  Y.  GXGYII  initium- 
que  aerae  cura  anno  Y.  GLIX,  quatuor  praeTcrlendo  annis 
communem  aerae  cbristianae  atque  Hispanae  coroputum. 
Hocusque  quatuor  sententias  protnli ,  cunctasque  com- 
mun! Tulgoque  receptae  de  initio  aerae  répugnantes.  Itunc 
quinta^in  qua  diutius  immorabimur,  exponenda  est. 

S  lY.  S.  Juliani  Archiêpiêoopi  Toletani  locus ,  ubi 
Aeram  DCCXXIV  cum  anno  Ilrêgu  Ervigti  eom- 
parât,  eapenditur. 

15.  Sanclissimus  pariter  ac  sapienlissimus  Tolef^nus 
Episcopus  JuHanus  ^  haec  de  aéra  tradidit  :  Aéra  inventa 
estante  XXXyiIl anno* ,  quant  Chrutuê  nascerétur. 
Est  quidem  Julianus  inter  eos  ,  qui  de  hoc  aerae  initie tes- 
limonium  tulere,  et  auctorilate  praecipuus  et  tempore 
primus.  Atque  ille ,  ut  quod  Terbo  docuerat ,  aliquo  exem- 
ple confirmaret,  haec  addidit  :  Nunc  acclamatur  aéra 
eeee  DCCXXIV.  Detraetie  igitur  XXXVIII ,  e»  quo 
aéra  inventa  eet,  usque  ad  Nativitatem  Christi,  r#- 
eiduieunt  DCCCCLXXX VI.  Corrigendus  est  manifestus 

*  Lib.  m  de  sêstaê  Aeiatis  comprobatioM  ^  in  Bibl.  YV.  PP.edHionit 
Ptriti.  an.  1610,  Tom.  lY,  col.  261 ,  et  maltît  in  aliit ,  qoM  TÎdi. 


(293) 

crror  typographiae  y  reponendnmqae  DGLXXXVI ,  uti 
paulo  po8t  errore  sublato  legitnr.  Nanc  Tero  coraputom 
ineamas,  si  prius  Julianum  îpsum  audimas,  qui  se  isia 
scribereleslatur  :  quandoê^renUêimu^Ervigiuêprineêpê 
imperii  êui  vidêiur  habêre  annum.  Nimirum  libros  bos 
absoUit  Julianus  et  Eryigio  oblulit^  récurrente  annali 
inauguralionis  ipsius  in  regem  die,  quae  iocidit  in  XII 
Kal.  NoTemb.  Siquidem  fatetur  hoc  opus  se  confecisse^ 
ejusdem  Ervigii,  utique  jam  régis ,  rogatu;  eslque  ila 
spissnm  elaboratumque,  ut  brevi  tempore  perfici  non  po- 
taerit.  Ad  haeo  initie  regni  ErTigii  pluribus  distentus  fuit 
Julianus  curis,  scilicet  inaugurandi  régis,  Goncilii  XII 
Metani  celebrandi,  et  aliis.  Qnapropter  eo  die,  quo.  Ervi- 
gius  annum  principatos  exegerat  aut  circiler,  hos  libros 
absohit  Julianus,  eodemqueillo  tempore  ea  scripsit ,  quae 
ÎD  fine  operis  sui  legimus  :  Nune  aeelamaiur  aéra  êssê 
DCCXXIF.  Ergo  octobri  illo ,  in  quo  desiit  I  Ervigii 
annus,  et  initium  habuit  ejusdem  annus  II ,  numerabat  Ju« 
HanusDCLXXXyiChristi,  atque  aeraeHispanaeDCGXXIV. 
At  in  aliis  Hispaniae  nostrae  monumenlis  et  chronicis  hic 
idem  Ervigii  annusGhristi est  DGLXXXIaeraeque  DGCXIX. 
Quinque  ergo  superius  annis,  quam  Tulgaris  fert  opinio, 
Natalem  tum  Ghristi  tum  aerae  repetit  Julianus.  Qna- 
propter si  I  Ghristi  annus  secundum  receptam  vulgo  chro- 
Qologiam  in  consulatum  incidit  Gaesaris  et  Pauli,  alque  I 
aéra  Hispana  in  consulatum  Pulchri  et  Flacci  in  Juliani 
computo  I  aéra  Hispana  inciderit  in  consulatum  Hirtii  et 
et  Pansae  et  in  annum  mundi  Y.  GLYIII  periodi  Julianae 
ÏV.  DCLXXI  Aug.  I. 

16.  Etsane  cum  fere  id  ipsum  sit,  quod  plurimî  atque 
eruditissimi  viri  jam  olim  demonslrandum  susceperunt , 
videlicet  Natalem  Ghristi  a  Dionysio  quinqueserius  annis, 


(3»4) 

quain  qoo  efenil,  ooaaigoâluni  fuisse  »  mirum  cuîque  tî- 
deri  polesl,  quod  neqne  in illo  Um grandi da  bac  re  Schck- 
trali  Tolumine  lanti  Docloris  teslimoniom  in  hajusce 
opinionis  confirmaiioncm  addncalur.  Scio  Kscell"^  Har- 
chionem  Mondejarensem  *  laudalum  Juliaui  locum  ita 
legendura  esse  eiistimasse  :  Quando  êerênùsimuê  Er9i- 
giuê  princêps  imperii  sui  vidêiur  Aabêre  annum  If^. 
Sed  primum,  quicumque  aeram  annis  tanlum  XXXYIIl 
Ratalem  Ghristi  anteire  sentiunl|  correctionem  banc  reji- 
cienty  contendentque  V  legendum  esse,  non  lY  quod  in« 
trudit,  inquienty  Marobio  ut  sententiam  suau  de  eioesau 
aerae  ad  Cbristum  XXXIX  annorum  confirmée  Deiade 
utrosque  réfutant  cuncii  libri,  in  quibua  neque  IV  neque 
Y  uspiam  legitur,  Denique  annus  sine  ulla  adjecta^noU 
frimuê  ,  sêcunduê^  ieriiuêf  elc,  adbibelur  in  sermone  a 
probatis  quibusque  aucloribas,  uti  aPlauto  \  qui  ait  :  lêi- 
hune  êmi  anno  ;  et  dum  sic  absolute  effertur  annum  nnom 
aut  primum  sîgoificat.  Quare  non  esl^  cur  ulla  în  Juiîano 
correclio  fiât ,  nisi  eum,  quantumfis  repugnanlem  ad  se 
sensuQique  suuoi  trabere  quisquam  yelit.  Neque  quodNa- 
talem  Gbristi  XLI  anno  Augusti  adscripsisse  eum  supra 
vidimus,  quidquam  refert,  cum  scire  nequcamus,  unde 
Augusti  annos  nuroerare  exorsus  fuerit  CredibiJe  est  eum 
Isidoro  Hispalensi  anno  mundi  Y,  CLYI  Augusti  annum  I 
illigare,  ipiiusque  XII9  quo  natura  affirmât  Cbristum  anno 
mundi  Y.  CXGYI  periodi  Julianae  ÎÎÎL  DCGIX  Goosulîbus 
eodem  Auguste  XII  et  8uUa  adnectereu  Quod  si  iia  est , 
utrobique  banc  q^iotam  sententiam  tenere  dicemus,  ter«- 
(iam  vero  nullibi. 


^  De  sera  HUp.  Diue.  111,  $  ]L1V. 
'  Xen  tceo*  3,9,  |. 


(  %m  ) 

$.  y.  HUpana  aéra  nata  videri  pofuU  triumviratu 

Lepidiy  Antonii  ei  Ociavii. 

17.  Sivera  eslS.  Juliani  commerooratasenlentUyOporlet 
Hispanam  aeram  initium  habuisse  eo  ipso  anno^  quo 
BL  Lepidus,  H.  Antonius  et  Oclavius  Gaesar  trîuin?iratum 
8Îbi  yindicaTcrunt.  Id  non  erit  creditu  difficile  iis ,  qui  ^ 
eum  eam  opinionem  imbiberint,  quod  aéra  nomen  suuo» 
ab  aère  sorlita  est,  sciunl  ab  eo  nUtim  tempore  Ântonium 
et  Octavium  pecunia?  corrogare^  fecligalia  cupidissiroe 
exigere  eoepisse.  Quod  abunde  testantur  Appianus  Alexao- 
drinus,  Dio  Cassius^  nec  abnuit  Tranquiltus.  f^ectiffaliaf 
inquit  Dio*  ^  partim  prius  ahrogata  ium  renovahantur , 
pariim  nova  eon^ittuêbantur,  Quae  licet  narret  Dio,  post- 
quam  consulatus  a  Lepido  et  Planco  inili  anno  urbis 
DGGXII  (mundi  ^.  CLIX)  meminerat ,  iamen  neque  prae- 
cedentem  annum  iromunem  triumviros  iribulo  fecisse  vix 
dubium  est.  Praeterea  Appianus  *  edictorum  triumvira- 
liom  formulam  nobis  conseryavit,  quae  trium?irorum 
nomina  praeferebat  hoc  ordine:  M.  Lepidtu,  M.  Anto^ 
niu4j  Ooiaviuê  Caesar  etc  :  Et  licet  de  Lepido  loquens 
adjungat  Antonium  et  Caesarem  s iaiuûjfeêum  oh  uirosjue 
Iberiae  praoêidere;  at  in  Hispania  sicut  in  reliquis  pro- 
irinciis  edicta  sub  ea  formula  promulgabantur.  Itaque 
pecuniae,  quae  primum  Çaesaris  nomine,  licet  non  solius, 
dein  abolito  Triumviratu  ,  sub  ejusdem  solius  nomine 
plurimos  annos  indictae  Hispaois  sunlj  aêrae  Caeêarts  et 
Qomen  et  iniliuoi  facere  in  Hispania  quam  belle  potue- 
runt.  Sed  initium  a  Gaesare  et  sociis  acceperit;  nomen  vero 

'  Lib.  XXXYII. 
2  Lib.  IV. 


(  S96  ) 

a  solo  Gaetaro  propler  diaturoani  iinperii  iIHus  duralio- 
nem  y  et  qoia  deiiicepa  hoc  Gaesarit  nomen  reliqui  irape- 
ratoret  tibi  retHiaeriint. 

18.  Yerum  si  oonsulata  Hirlii  et  Pansae  V  kal.  decemb. 
ereciQs  fuit  Triumiriralusy  ab  Hièpania ,  inquies,  non  oisî 
anno  conséquente  tributum  eiigi  ullo  modo  poluît.  lia 
sane  est.  Sed  lamen  anno  urbis  DGCXII  anle  Philippeose 
bellum  duorum  annorum  Tcctigalia  exigi  potuerunt  al> 
Hispanisi  alterunii  quod  ad  ipsius  anni  DGCXII ,  alterum 
quod  ad  praecedentis  DGGXI,  quo  Consules  fuerant  Hîr* 
tins  et  Pansa ,  rationes  pertineret.  Scitum  non  minus  est 
atque  facetum,  quod  TriumTÎro  Antonio  eodem  illo  anno 
Urbis  DGGXII  duplicatum  ab  Asiaticis  tributum  eiîgenti 
Hybraeus  quidem  objecil-.St  poiesj  inquit,  Antoni, 
eodêm  anno  bis  veetigal  ewigere ,  illud  etiam  êfih^êre  tê 
déceiyUi  biê  aestaUm  habeamus  bisque  auiumnum*. 
Eusebius  in  chronico  anno  altero  a  morte  Giceronis,  qui 
Hirtio  et  Pansa  Gpnsulibus  occisus  est ,  refert  Curiium 
Talassum  cum  quatuor  cohorlibus  vivum  combustum  esse 
in  Insula  Arado ,  quod  gradins  tribula  eiigeret.  Quod  de 
eadem  exactiope ,  de  qua  Hybraeus  ab  Antonio  imperata 
intelligendum  est,  si?e  is  in  Asiaro  jam  advenisset^  sifc 
tum  etiam  in  Graecia  subsisteret.  Tum  ergo  Triumvirîs 
bellum  adversus  Brutum  et  Gassium  apparantibus  im- 
mensa  ?is  aurî  atque  argent!  opus  esset  ^  non  prorsus  absi- 
mile  Tero  est  eos,  sicut  Asianis  post  confcclum  beiitim, 
sic  ante  ipsum  anno  urbis  DXII  dupliim,  id  est,  duorum 
annorum  tributum  atque  I  et  II  aes  Hispaniae  indixisse, 
lil  T^ro  anno  urbis  couditae  DXIII  et  ila  deinceps  IV^Y, 
VI,  etc.,  quotoquoque  anno  scriptum. 

*  plutaroh.  in  vi(a  Atonii. 


(«»7  ) 

19.  An  Lepidi,  an  Antonii  aD  Gaesam  nomine,  teu 
quod  magis  arridet,  tolemni  illa  ab  Appîano  memorata 
formula  aéra  ista^  sea  tribata  jassa  faerint,  definire  non 
pessnmns.  Terum  si  ab  initio.ea  Gaefari  pendere  seHis- 
pani  patarant,  indeqae  nomen  aerae  Gaesaris  deriyatum 
ett  atque  inTentum,  id.propterea  factum  foisae credide* 
rim^  quod  Autonio  saepius  longe  agente  et  Leptdo  cuneta 
Caeëari  assentante,  hujus  nomen  et  auotoritas  praevalebat. 
Quod  de  tempore  consulatus  Hirlii  et  Pansae  testatur 
Xiphilious  ^  inquiens  :  Potesias  omnis  pênes  Caeearem 
fuiL  Et  Torsus  îstî,  quos.alieubi  legi,  et  de  Triumviris 
aunt  intelligendi  in  eandero  rem  : 

Oout  non  probat  hio  duof  todalet , 
Landatnr  tamen  a  dnobnt  nniu. 
Âut  ett  Masimut,  ant  duo  nihil  funt. 

Quapropter  si  consulatu  Hirtii  et  Pansae  anno  urbis 
DGGXl  Augusti  I,  periodi.  Juliauae  IIII.  DGLXXI  mundi 
V.  GXGVIII,aut  pro  eo,  ut  diclum  est  ,consequenli  anno 
DGGXII  urbis  conditae^  novum  Iributum  imperatum  est 
Hispanis  et  ab  illis  exactum  ,  Triumviris  pecunias  insalia- 
bili  cupiditate  undequaque  e^errenlibus^  nescio  cur  aéra 
Hispana  ab  eodem  illo  anno  ortum  suum  exordiumque 
non  deducat. 

20.  Porro  mirari  satis  nequeo  ,  quosdam  utique  magnos 
Tires  Hispanae  aerae  initium  in  consulatum  Pulchri  et 
Flacci  sibi  yisos  fuisse  ex  Dionis  aucloritale  '  referre 
certo  possc.  Narrât  quidem  Dio  statim  a  Philippensi  belle 
Antonium  Gaesari  Hispaniam  cessisse  Lepidoereptam,  et 

•  Lib.  XLVI. 
'  iib    XLVIII. 


(SM  ) 

•eouiMl#  po9â  anoo,  videlio«t  DGGXIV  urbît  in  poleslaleo» 
CtOMm  rmÎMe.  Deîmle  «d  aomini  U.  C.  DGGXV  ail  Se* 
Ml.n«i  rata  esae  j«tti»e  zinnia ,  quae  TrÎBnmri  ab  ioUo 
«o  oiagîiifafta  tgiateoC  Bcmuia  no? oruin  ?eoljgaU«iii  me- 
niail ,  q«ae  Triumviri  jmm  anU  mêtitmêsênt.  Sx  fais 
aoten  qoo  pacte  eitci  possiti  HispaDam  aeram  imliiiai 
liabiiiMe  aiuie  DGCIVI  U.  C  oeiianlatu  Pvlehri  et  Flaect 
ego  plane  nea  vidée.  Nam  SeoaUuMxmiohmi  illud  tan» 
nibîl  ad  ean  bicii,  qsaamibili SeoatomiaoiebaDt TrUuii<* 
fin  9  de  qoibas  îpte  Die  ^  mmnia  €»  mnimi  sut  sêmimUim 
mgêimnif  êtH  néjuê  ad  Sémaium  mêquê  adpcpmium  de  Av 
rêhUisêênt  Quid  ergo?  eliamsi  bob  ttatim  ac  Triiimm»^ 
tum  ioieniDt  Lepidas,  Antooius  et  Octarius,  nota  Tecli- 
galia  proTineiis  emnibas  y  qaas  sub  «e  habebant,  iDdixi»- 
sent,  credibile  est  Caeaarem  Hispaniam  aari  ditissimam 
ab  anno  DCCXIY  U.  C.  pleno  jore  et  domiiiatu  obtinen- 
tem  une  et  altère  anno  naqne  ad  DCCXYI  immiuieiD  eam 
iributo  Toluisie^  bellii  circumqaaqoe  slrepenCibas  elmi^ 
lilibns  non  solum  stipendia  petentibus  sed  donalifaiosaper 
Jargissime  promissa  minaciterexposlnlantibus?  Sed  neque 
Dio^  qnod  maxime  ad  rem  pertinet^  ullivs  veetigalif, 
quod  anno  nrbis  DGCXYI  institutam  sit^  memieit;  me- 
roinit  vero  Tectigalium  jam  anU  ituiiiuiorum. 

21.  Yerum  enim  Tero  si  quod  yiri  doctissimi  opinatî 
sunty  scilieet  Hispanae  aerae  exordium  consulatoi  Pulcbri 
et  Flacci  ex  Dionis  auctoritate  aflSgi  posse,  ioeertum 
maxime  esse  dixi^  non  propterea  existimare  qnisquaiia 
débet 9  me  ea,  quae  attuli^  tapquam  certiora  yindicare. 
Profecto  quidqoid  ex  Romana  historié  de  bac  re  dedu- 
catur,  certum  hihil,  sed  meras  oportet  esse  conjecturas^ 

»  lib.  XLVI. 


(  S99  ) 

cum  de  aéra  noatra  ibi  altum  rit  rilenliuiii.  Verum  ri  ab 
aère  Hispanis  imperato  dicla  ait  aéra,  hujusque  inî- 
tium  ail  prÎBiaBi  illius  tributi  seu  Teçtigalis  iiutitulionem 
referendam  eue  dicamut,  quisquîs  Appiaaum,  Dionenii 
Pltttarchum  légat,  forlasae,  quae  a  me  exbibita  alque  dU- 
putatasunt,  veriaimîliara  jadicabiL  Ad  baec  monitum 
hic  irolo,  BuUam  me  nuikc  litem  bis  inteodere,  qui 
XXXVIII  BOB  ampliua  annoa  aeram  nottram  praecedere 
natalem  Gbriali  existimant,  nam  neqoe  de  bocipse  quld^ 
qvam  dibito,  quia  yernm  rit  tolius  gentit  bic  aaosut  eat^ 
Quîd  ego  perrioaciter  f matraque  obnitar?  Gaeterum  argu- 
meota  supra  eiposita  dubitare  nos  faciuat,  de  quonatali 
Christi  anoo  iutalltgendum  id  rit,  quemve  iUorum  aéra 
HispaDa  XXXVIII  aimos  autevertat,  Diooysianum  me  an 
alium  quemquam  iUorum  quioque,  quos  ei  scriploribus 
Dostratibus  antiquioribus  recensui,  quorumque  unaquae- 
qoe  opinio  etiamnum  patrooos  sues  Tiros  eruditissimos 
babet?  Quare  quae  bucuaque  a  me  dicta  sunt  de  aerae 
nofttrae  initie  eo  tenduot ,  ut  oetendam  XXXVUI  illos  ao- 
uoBy  quibus  ea  dicitur  naUlem  Chrisli  superare ,  non  adeo 
certis  argumentis  constare,  computandos  esse  ab  anuo  I 
aerae  Dionysiaoae  sursum,  ut  piaculum  sit  boo  in  dubium 
Tertere  et  in  quaestionem  yocare. 

S  VI.  A^roê  iniiium,  dum  de  êo  cêtHora  non  appa* 
reani  argumenta  ^  dubium  eriL  Tenenda  ianun  esi 
communié  ei  uêiU$$a  iltiw  putandae  raiio. 

22.  S.  Julianus  centum  abhine  supra  mille  et  amplius 
annos  ea  scriprit,  quae  supra  retuli  :  Aora  inventa  est 
ante  XXX F'III  annos  quam  Chrietuê  naeceretur.  Sexa- 
gesimo  post  Julianum  anno  eadem  Isidorus  Pacensis  Ira- 


(  800  ) 

didit  inquiens  :  In  aéra  DCCXCIJ  anni  DCCLIF  In- 
eamàiioniê  Domini  veridiee  e&mpuianiur.  Ex  quîbus 
duo  penpieue  colligimus  :  1*  ab  anliquis  Hispaoiae  serip- 
toribus  I  dam  ckronologos  agunt  in  eadem  significatione 
sumi  incarnationis  ac  natif  itatis  Chrîsti  verbum;  nimimm 
ylrnmqQe  pro  natali  Christi  accipiunt,  quod  statira  de 
Ifidoro,  qui  incarnalionis  Toce  utitur,  demonstrabo  ;  2^  to- 
tias  aniiquitatis  sensnm  fuisse ,  Htspanam  aeram  XXXYIII 
annis  anle  natale  Christi  incepisse.  Addo  insuper  Isl- 
dorum  excessum  hune  aerae  Hispaniae  ad  CSiristia- 
nam,  qnalem  banc  Dionysins  Exignus  conmenlos  e«C, 
metiri  ;  ait  namque  *  :  Fiuni  igitur  ab  êMordio  mundi 
uêquê  in  Eram  eoepiam  DCCXCH,  imperii  Consian- 

lfnj(Copronynii}  Jt anni  V.DCCCCLIV.  Annus  iste 

mundi,  ne  de  aliis  aeris,  quas  ibi  congerit  Isidorus,  dis- 
putemus,  annura  désignai  Dionysianum  DCGLIV  ad  quem, 
ut  ex  aéra  DGCXGII  descendasy  quam  cum  eodem  anno 
fluere  Isidorns  aflSrmat^  subirahendi  tibi  sunt  neque 
pluresy  neque  pauciores  quam  XXXVUI  anni.  Isîderus 
ergo  mille  ante  annos  expresse  diserteque  coromunem 
hiÉjus  temporis  opinionem  de  exordio  aerae  nostrae 
XXXyiII  praecise  annis  ante  Dîonysianam ,  quae  a  nati- 
▼itate  Christi  non  tero  ab  Incarnatione  deducilur,  te- 
nuit  et  amplexus  est.  Neque  enim  an.  mundi  V.DGCCCLIY 
numerare  potest  Isidorus  Christianae  aerae  DCCLIV^  nisi 
faos  ab  anno  mundi  V.  CCI  cum  Dîonysio  anspicetur,  uti 
subdictis  rationibus  quilibet  deprehendit. 

23.  Vera  equidem  ista  sunt.  At  cum  paulo  antea  ex 
aliorum  opinioneeanon  refutata  eandem  aeram  annumque 
Christi  illiget  Isidorus  anno  mundi  V.  DGGCCL^uti  supra 

'  In  Ghronic.  n»  79. 


(301) 

nom.  20  annotatum  est,  profecto  ei  eo  discimaï^  non 
unam  eandemque  Caisse  suo  lempore  scriptoriim  omnium 
de  bac  ré  sententiam.  Imo  neque  ipse  secum  convenit  9 
dum  anno  mundi  Y.DCCCGLIY  aerara  DGGXII  annumque 
Ghristi  DGCLIV  înneclit:  naraque,  ut  supra  num.  XII  vi- 
dimusy  Natale  Ghristi  cum  Eusebio  Isidore  omnibusqùe 
scripturis  (sicIoquitur)annoXLII  Augusti  adnectit,  qui 
cum  anno  mundi  V.GXClXconcurril.  Atqui  ab  hoc  mundi 
anno  ad  Y.  DGGGCLIY  numerantur  anni  DGCLYI  non  yero 
DGGLIY.  Et  si  aeraHispanaXXXYIIIanleGhristum  annis 
eiorta  est,  numerari  debetDGGXGIYnonautemDGGXGlI. 
Igilur  Isidorussibiipsicontrarius  est  et  pugnantia  scribit. 
Porro  mirabile  yalde  est  intellectuque  difficile,  qui 
fieri  potuit,  ut  qui  aeram  nostram  XXXYIII  neque  plus 
neque  minus  annos  Nalalem  Ghristi  diem  praecessisse  cre- 
diderunt  istudque  alii  anno  XXXIX,  alii  XL,  alii  XU, 
aliiXLII,  alii  XLIII  Augusti  illigarunt;omnes  ferme  eam* 
dem  aeram  XXXYIII  iliis  annis  priorem  faciant  uno  tantum 
Natali  Ghristi  Dionysiano,  quod  cum  nulle  ex  eis  Augusti 
annis,  nisi  cum  XLIY  connexum  est.  Haec  ut  quam  maie 
inter  se  cohaereant  oculis  lectorum  subjiciam ,  duplicem 
hic  annorum  Augusti  laterculum  proponam ,  quorum  pri- 
mus  sex  annos  a  I  illius  ad  YI 9  quibus  initium  aerae , 
secundus  Tcro  sex  alios  a  XXXIX  ad  XUY ,  quibus  Nati- 
Titas  Ghristi  secundum  sex  difersas  opiniones  respondet , 
antiquitatis  ordine  servato  exhibebit.  Nimirum  in  utroque 
laterculo  primam  lineam  ducet  ea  opinio,  quae  antiquius 
reliquis  initium  uniuscujusque  aerae  statuit ,  Hispanae 
anno  Augusti  I,  Ghristianae  anno  XXXIX;  secundam , 
quae  aeram  Hispanam  alligat,  anno  Augusti  II,  Ghristia- 
nam  anno  XL  et  sic  deinceps.  Annis  autem  Augusti  con- 
sulatus  annosque  mundi  et  periodi  Julianae,  quibuscum 


(  30i  ) 

ooDCurrual  adjiciam ,  ut  e&hi«  characteribut  îUanrai  opi- 
irioonin  varieUs  et  contrarielas  (aciliiii  dariiiaque  dîpioa* 
catur.  Si  quia  autem  in  Hiiloria  lyro  lot  de  anno  nalali 
Gbriflli  eate  aeotentiaa  nunc  primum  legit  et  stupet,  oon* 
tulat  docliatiaiam  Lamy  '  qui  eai ,  et  quaa  unaquaeque 
habtterit  aatestores  raoens^. 

Laierculuê  aéras  Hitpanae, 

L  Àng.  «I.  CoM.  Hirtio  et  Poomu  M.  5168,  p»  J.  4671,  1 

II    Ang.  an    Com.  Lepido  II  et  Planco.  Bff.  5169,  p.  J.  467a,  2 

III.  Aug.  an.  Cott.  Antonio  et  Jtanrieo.  ■•  6166,  p.  J.  4679,  9 

IV.  Ang.  an.  Cou.  Cahîno  et  PolUone.  ■.  61f9,  p.  J.  4719,  4 
Y.  Ang.  an.  Com.  Centorino  et  Sabiiio.  M.  6168,  p.  J.  4676,  6 

VI    Aog.  an.  Cots.  Piilchro  et  Flacco.       M.  6163,  p.  I.  467^1,  6 

LatêPoulus  aêrae  Ckristianae. 

XXXIX.  Aug.  an.  Com.  Ang   XII  et  Snlla.       ■.  6106,  p.  J.  4706,  1 

XL.  Aug.  an.  Com   Sabine  et  Info.  H.  6167,  p    J.  4710,  a 

XU.  Ang.  ta.  Com.  Lentnlo  et  HetMl.       M.  6108,  p.  J.  4711,  6 

XLU.  Aog.  an.  Com.  Ang.  XIH  et  SylTano.  M.  6107,  p.  J.  4712,  4 

XLin.  Aug.  an.  Com.  Lentulo  et  Pitone.      M.  6200,  p    J.  4712,  6 

XLIV.  Aug.  an.  Com.  Caetare  et  Panlo.        M.  6201,  p.  I.  4714,  6 

lospectis  bis  lalerculis  oon  potest  lector  noaintelligere, 
quotoexsex  supra  memoralis  opioionibus  anno  Uispanam 
aeram  aul  reipsa  iaueclal,  out  sallem  înocclere  debeat. 

24.  Niniirura  quisquis  natum  Ghristum  existimaferit 
anno  Augusti  XXX,  seu  quod  idem  est,  annorauadi  Eu- 
sebiano  V.  GXGYI  Hispanae  aerae  aonum  primum  alk'gare 
débet  anno  ejusdem  Âugusti  I  et  mundi  anno  V^GLYUl. 

Qui  Natalem  Ghrisli  connectât  cutn  anno  Augusli  XL 
Hispananï  aeram  ejusque  exordium  illigare  débet  ejusdem 
Augusti  anno  II  et  mundi  Y.  CLIXct  sic  deca6teri8.Loqoi- 

*  In  Appar.  chroaol.  a4  eencord.,  p.  I,  cap.  VII,  $  4, 


(  303  ) 

ttior  aolem  de  fais  ,  qui  XXX.VIII  annos  Hispanain  aeram 
priua  quam  Chrislianam  initiuro  suum  tortilam  fuiMeaen- 
tiant  el  e  centorao.  Hi  nuDquam ,  nisi  sibi  ipsi  conirarii  esêe 
▼eliot^  aerae  Hispanaeexordium  in  postremum  primi  later- 
culi  aoiiani  conjicient,  si  Natalem  Christî  addicantalicuî  ex 
quinque  primis  anDissecundi  lateroali.  Nequesi  Hispanain 
aeram  nalam  fuisse  asserant  aliquo  ex  quinque  prioribusan- 
nîs  primi  laterculi  consignare  polerunt ,  Natale  Ghristi  anno 
secundi  laterculi  postremo.  Sed  quod  fieri  non  posse  dioi* 
mus  factum  Tidemus.  Que  tamen  casu  factum  ignorarous. 
Gaeterum  ab  inducto  in  usum  ecclesiarum  Paschali  Dionysii 
cjclo  qatum  id  fuisse  Terosimillimum  conjeotamur.  Anti-> 
qua  monumenta  omnia  a  clericis  et  monachis  Tel  soripta 
Tel   exscripta  ad  nos  pervenisse  nuUus  non  scit.  Dionysii 
cyclus  slatim  ac  oonfeotus  fuit,  quin  omnibus  Occidentis 
ecclesiis  a  Romane  Pontifice  sil  missus  y  nemo  inficias 
ibity  qui  antiqunm  Alexandrinae  et  Romanae  ecclesiae 
morem  in  Paschatedenuntiando  noverit.  Igiturin  eo  cycle 
ecclesiastici  tlli  viri  Natale  Ghristi  relatum  offendentes  in 
annum  postremum  secundi  laterculi ,  fidem  incunctanler 
Dionysio  adhibent^non  intelligentes  dÎTorsam  illum  chro- 
nologiam  sequi ,  quam  quae  ab  ipsis  aut  ab  bis,  quos  des- 
cribebant  usurpata  haclenus  fuerat.  Inde  itaque  factum 
est  9  ut  dum  sive  suum  ipsornm  sive  eorum ,  quos  descri- 
bebant ,  compntum  modo  rctinent ,  modo  ab  eo  desciscunt , 
ut  Dionysiano  adhaereant  ^  omnem  in  libris  chronologiam 
inextricabilibus  nodis  implicarint,  dubiumque  fecerint, 
quonam  quisqne  Hispanam  aeram  ^quonam  Ghrislianam 
consignaferil  anno. 

25.  Interea  tamen  cum  in  dubinm  revocare  nequeat 
Hbpanos,  siapud  eos  in  rationario  sallem  fisci  aut  in  of- 
ficio  procuratoris  suromae  rei  aerae  computus  perpétue  in 


(304) 

U8U  fuil,  Umin  eoilesigQaDdofallinoQpotui8Myqaaiii  bob 
niHic  falH  oequimus  in  aéra  Tulgariassignaoda  illius  annum 
nDGGLyiIInumeraodoy  hic  enim,  dum  haec  scribo,  agw 
tur  ;  quandocumque  cerlis  et  ineluclabilibus  argumeDlis 
deraonstraretur  scriplores  nostrates  hune  a  majoribus 
aeram  sine  interruptione  acceptam  ita  semper  pulasse,  ut 
XXXyiII  anni ,  neque  plures  neque  paucîoret  inler  eam 
f ulgaremque  Dionysii  Exigui  intercédant  :  profecto  eior-- 
dium  aerae  nostrae  in  consulatum  Pulchri  et  Flacci,  in 
Augusti  annum  YI,  periodi  JulianaelY.BGLXXVIy  mundi 
▼ero  y.  GLXUI  inciditse,  comprobabitnr  ;  eieinpli  grafia 
in  lapide  Toletano  ,  quem  addùcit  CI.  Florioa  '  isCa  le* 
guntur  : 

In  NomicB  Di»  coirsEGaA.- 

T^   ECGLBSIA   8GT1    HaEIB 

in  gatolico  dib  pbiho 
Idus  âpeius  avno  feu* 

GITBE    PElIfO   RBGNI   DnI 

1c06tbi  gl0k108issihi  fl. 
Rbggarbdi  Régis  bba 
DCXXY. 

Haec  inscriptio  rem  conficeret  ^  siquidem  duo  consta- 
rent  :  Primum  aeram  sine  errore  consignatam  fuisse,  eo 
quod  haec  epocha  ab  ipsius  ortu  usque  ad  eum  amium 
semper  apud  Hispanos  in  usu  fuerit;Secundum  notas  illas 
DCXXY  aeram  625  non  Tero  630  significare  ;  nam  si  haec 
certa  sint,  ex  reliquis  characteribus  elicitur  annus  587 
aerae  Tulgaris ,  in  quo  primo  idus  seu  idibus  Âprilis  dies 

'  Hispaniae  sacras,  tom.  II,  pag.  28  et  alibi. 


(  306  ) 

catboiictts  y  hoo  est  ^  univer»o  populo  colendus ,  el  I  feria 
fuit.  Anoit  aulem  687  $\  addas  d8  effidos  aeram  Hispa- 
aam  626. 

26.  Caeternm  teetimonium  S.  Juliani  supra  exhibitutn 
formaqueipsa  altitnae  notae  Ydubitalionem  mihi  ingerunt, 
et  timere  me  Caoiunt ,  ne  propter  lilterarum  Gothicarnm 
difficoltatem^  Tel  etiamquîa  sînistrorsum  eiesaest  inferûe 
nota  illa  Y,  accepta  ea  tit  pro  Y  ab  scriptoribus,  cum  rt 
ipsa  JTfulura  ait.  Id  quod  maxime  Terenduro  eat,  si  eutti , 
qui  primus  exscripsit  illud  elogium  (idem  putem  de  bis, 
qui  etiam  nuno  legant)  praejudicium  sententiae  commua- 
nts urgebat ,  ut  exinde  aeram  Hiipanam  DGXXV  elicëret. 
Sed  neque  ex  die  Dominioo  ibi  consignato  argumentam 
ullum  desumere  possumus,  quod  dubium  istud  dirimat, 
cum  tam  aéra  Juliani  (juxta  memoratam  ipsius  auotori*- 
tatetn  )  630,  quam  àliorum  6â5  cum  anno  Gbristi  587 
concnrrerit.  Quin  etiam  anno  Gbristi  592 ,  quocum  juxta 
communem  sententiam  aeraHispana  630  conjungitur,  idi- 
bus  Aprilis  dies  Dominica  fuit.  Quodsi  nota  illa  Y  non  V 
sed  X  est ,  lapis  hic  ipsissimam  D.  Juliani  epochàm  ex^ 
primet,  nimirum  aeram  DGXXX,  et  hoc  noTo  argumente 
oomprobabiljir  aeram  nostram  intègre  quinquennio  prius, 
quam  vulgo  nunc  credilur,  incepisse.  Quapropter  maximi 
refert,  ut  de  hujuiinscriptionis  germana  lectione  publiée 
liquidoque  oônstet. 

27.  Sed  neque  idsatit  est,  ut  aerae  computus  oertussit 
et  indubitatus.  Postquam  enim  demonstratum  fuetit ,  in 
co lapide  Toletano  vel  DGXXV  vel  DGXXXscripturo  fuisse^ 
illud  praeterea  necesseest,  ut  qui  eas  notas  insoulpsît,  hu-^ 
jusepochaeortum  exacte  noferit,  ita  ut  neque  plures  neque 
pauciores  anni  transierint ,  ex  que  aéra  nata  est ,  quam 
quotilledesignaTÎt.  Id  autemTaldeaffirmareegononausiro, 

20 


(  306  ) 

neque  alius  forlasse  quitquam;  quandoquidem  in  monu- 
mentis ,  quae  apud  nos  sunl  y  non  oisi  posl  quingenlesi- 
mum  ab  aerae  exordio  annum   illius  mentio  fit.  Atqui 
DioDysium  Exigaum^  dumsexlo  seculo  communein  Christi 
aeram  coannenius  esl ,  quinquennio  toto  a  vero  y  ut  nuDc 
fert   plarîmorum  eruditissimorumque  hominum  opioio  , 
aberrare  tidemus.    Ergo  si   quid  simile   de  aerae   nos- 
Irae   pulandae  ratione  tereri    se  quisquam  dicat  ,  non 
est,  cur  illi  succenseamus  et  leraeritatis  illum  damne- 
mus.   Nam  si  Diooysius ,  oui  praefulserat   infallibîle  D. 
Lucae  testimoaium  illud,  ubi  ea  enarrans,  quae  gesta 
sunt  anno  quinto  decimo  imperii  Tiberîi  Gaesaris  ait  :  Ei 
ipêe  Jésus  srai  ineipiens  quasi  annorum  triginta  ^ , 
immaniler  hallucioatus  est,  si  credimus  chrooologis  om- 
nium doctissimis,  nonne  similiter  ballucînari  poluit  is, 
qui  saeculo  sexto  aerae  Hispanae  inscriptionem  eam  Tôle- 
tanam  exaravil?  Falii  utiquepotuit  tantoquefacilius  quam 
Dionysius,  quanto  rariora,  ut  apparet ,  exsKitere  semper 
indicia  de  exordio  aerae  nostrae ,  quam  de  anno  Incarna- 
tionis  Ghristi  Domini;  buic  enim  inveniendo  praeler  scrîp- 
tores    eccclesiasticos    Fasti   eliam    totaque  Romanorum 
historia  usui  esse  poteranl  Dionysio  ex  assignato  ibi  a  D. 
Luca  Tiberii  decimo  quinto  anno. 

28.  Ergo  ut  finem  imponam  prolixae  disputationi  , 
quaecumque  bactenus  dicta  sunt  ,nos  plane,  opinor,  dé- 
cent non  satis  certo  constare  epocham  aerae  Hispanae  a 
consulatu  Pulchri  et  Flacci  atque  ab  anno  Augusti  YI 
roundi  Y.  GLXIII,  periodi  Julianae  IV.  DGLXXYI  descen- 
dere.  Quare  manifestioribus  id  argumentis  comprobari 
oportet.  Id  quod  cum  ex  antiquis  tantum  inscriptionibus 

*  Cap  m. 


(  307  ) 

ac  mooumeotis  erui  Taleat,  profecto  antiquilatum  Hispa- 
narum  sludiosi  erudilique  ^iri  iutcllîgent  interesse  quam 
plurîrai,  ut  si  quae  adhuc  sunt,  quae  in  tenebris  deli- 
tescant,  publioa  ac  commiini  luee  donentur. 

29.  Interea  autera,  quia  unius  Terilalisaraore  haec  scri- 
bereaggressussum,  diuquemecumcogitaTi,  si  quaralione 
per?ulgata  de  aerae  inilio  sentenlia  sustineri  possit  nibil 
obstantibuSy  quae  adyersus  eam  superius  allata  sunt,  lec- 
torem  roeum  non  celabo  argumenlis  supra  exposilis  oc- 
curri  non  improbabiliter  posse,  si  dicatur,  laudalos  anlea 
scriptores  illorumque  antiquissimos  aeram  ab  anno  anle 
consnlaturo Gaesaris  et  Pauli  seu , quod  idem  est,  abannQ 
ante  Natalem  Cbristi  Dionysianum  XXXVIII  deduxisse, 
accepta  ex  ore  Tulgi  et  ex  rationario  fisci  bujusmodi  sup- 
putatione.  Quae  proinde,  ut  obserrabara  num.  22,  in- 
cerla  esse  non  potest  ;  etiamsi  posteri  Natalem  Cbristi  per 
annos  Augusti  désignantes,  illum  tribus  quatuorve  aut 
pluribus  annis  antevertisse  ?ideantur.  Namqueipsi  quoto- 
cuique  anno  Âugusti  aut  mundi  Nativitatom  Domini 
adligent,  eidem  ac  Dionysius  anno  se  illam  adiigare  opi- 
nabantur.  Hoc  de  Isidore  Pacensî  manifcstum  est ,  quem 
supra  n°  16  Tidimus  Natalem  Cbristi  anno  Âugusti  XLII 
asseverantissiroe  adnectere  ;  et  tamen  annos  ab  exordio 
mundi  usque  in  aeram  DCCXGII(in  qua  ait,  anni  incar- 
nationis  DominiDCCLIV  Teridice  computantur)  colligens, 
summam  conficit  annorum  V.DCCCCLIV.Si  ergohoc  mundi 
anno  numerabat  Isidorus  annum  DGCLIV  Cbristi,  non  po- 
tuit  Cbristianae  aerae  initium  non  adiigare  anno  mundi 
Eusebiano  Y. CCI,  eidem  scilicet,  cui  adligavit  Dionysius 
Exiguus.  Âtqui  cum  anno  mundi  Eusebiano  Y.  CCI  con- 
nexus  fuit  annus  Augusti  XLIY.  Igitur  Isidorus  Natalem 
Cbristi  anno  Augusti  LXII  verbo  innexuit,  at  reipsa  cum 


(  308  ) 

anno  XLIV  conjunxil  coamuneaique  ée  aerte  nostrae 
exordio  MenleDlîam  tcnuit.  Relcge  quae  n®  28  scrîpta  sant. 
Si  cui  haec  respoosio  plaoel,  YÎdeal  perpoodatque ,  an  re- 
liquis  adductis  supra   tetlimoniis  adhiberi  poasit   fides. 
Ego  sane  S.  Juliani  auctoritatem  allatam  n'^  21  dilui  non 
poise   eiislimo  hojasmodi  inlerpretatione,  quam  oliam 
retpuere  Tidentor  verba  chronici  Borgensis,  quae  n*^  10 
protuli.  Et  quod  silentio  praeterire  noio,  olarÎMimut  era* 
dÎMimusque  vir  JoannesYergara  Ganonicus  Tolelanut  ante 
daoentos  anoos  ei  historiis,  cbronologis,  faslisque  consu- 
laribus  exordium  aerae  nostraecum  eruere  tentasset,  illud 
consulatui  Cn.  Doroitii  Galvinî  et  G.  Atinii  PoUionîs  in- 
nexuit ,  Nataleinque  Christi ,  quem  XXXVULI  annis  aeram 
praetertisse ,  cum   communi  sententia  affirmât ,  in  an- 
num  Augnsti  XLII  Terbo  atque  re  conjecit. 

30.  Denique  si  forte  aliquis  infenisse  se  oerto  credi- 
derît,  aeram  non  eo,  quo  Tulgo  putatnr,  aono  natam 
fuisse ,  non  propterea  aliter  ejus  computo  nteodum  lieere 
sibi  exîslimet,  ac  quo  nunc  ab  omnibus  usurpalur.  Equi- 
dem  postquam  de  Christianae  aerae  initio  a  doctisaimis 
TÎrîs  disputari  coeptum  est,  atque  alii  très,  alii  quatuor, 
alii  quinque  aut  plures  annos  serins ,  quam  par  erat,  aus- 
picatum  eam  fuisse  Dionysium  demonstrasse  sibî  visi  sunt^ 
non  propterea  in  ea  alieganda  quidquam  praeter  commu- 
nem  usum  lieere  sibi  arbilrati  sunt;sciteque  a  non  nemine, 
dum  de  bac  re  ageret^  dictum  est:  scientiam  tibi  serra, 
consuetudinem  et  antiquum  usum  Tulgo  relinque.  Praeie- 
rea  cum  bistorias,  chronica  caeteraque  monumenta  scrip- 
torum  nosiralium  legeris,  aeram  juxta  vulgarem  suppu- 
tationem  sume  ;  nam  juxta  eam  ab  ipsis  scriptoribus  sife 
a  librariis  ubique  fere  adhibîta  est. 


FIT(IS. 


INDEX. 


MONITUM  EDITORIS v 

Gabionii  mohitdh  ad  lbgtorbm 1 

DiSSEBTATIO   DE  TITA  ET  SCBIPTI8  lOATIl 9 

I.  Idatii  patria ibid, 

II.  Ortus  Idatii,  peregrinatio  in  Palaestinam  aiqne  inde  io 

Hispaniam  reditos. 11 

m.     Deo  se  devoTet ,  episcopus  6t  ;  reliqua  usque  ad  mortem  .  1 5 

IV.  Idatii  scripu 17 

V .  De  epochis  chroDico  inscriptis  et  primum  de  aéra  Hispana .  1 8 

VI.  De acra  Abrahami 90 

VII.  De  annis  olympiadicis 38 

VIII.  Quoto  Abrahami  anno  Idatius  chronicon  incboaverit   .    .  80 

IX.  De  anno  olympiadico,  quo  Idatius  exorsus  est  chronicon.  85 

X.  Quoto  Abrahami  atque  olympiadis  anno  finem  chronico 

fecerit  Idatius 88 

XI.  De  Fastis  et  quod  sint  Idatii  opus 41 

Idatii  bpiscopi  chroicicon  ,  cum  notis 48 

NoTAE  fusiores  in  Idatii  chronicon 135 

DiSSEBTATIO  DE  JoBELAEO  Tli  AB  ASCERSIONE  DOBINI 360 

I .       Ouod  ea  verba  :  FUI  JobeUietu,  etc.  afficta  sint  Chronico , 


(310) 


probal  Yelerum  scriptomiD  de  bujusmodi  Jobelaeo  si- 

lentium 971 

Il .      Eadem  ? erba  afficU  fnisse  Chronico  ex  Fastis  ipsius  Idatii 

ostenditur 973 

DiSSIATATIO  DE  ABBAE  HjSPAHAE  IHITIO 976 

I.  QaaDtam  sibi  in  noUs  chronologicis  sive  formandis  site  re- 

fonnandis  indulsenDt  librarii ,  dom  aoUqua  moDomeDta 
exMribuDt.  Locus  Angustini  corrigitur ibid. 

II.  Quo  Cempore,  quave occasioDe  publicus  aerae  usas  in  His- 

paoia  coeperit 981 

III.  De  anno  primo  sen  initio  aerae 986 

IV.  S.    Juliani    arcbiepiscopi  Toletani   locas ,    obi    aertm 

DCGXXIY  cum  anao  II  régis  Er? igii  comparât ,  expen* 

ditur 992 

V.  Uispana  aéra  nata  videri  potaitsub  triom-YÎratn  Lepidî, 

ADlonii  et  OcUf  iî 995 

VI .  iCrae  initiam,  dum  eo  certiora  non  appareanl  argumenta, 

dubium  erit.  Teoenda  tameo  est  commuois  et  usitata 
illius  putandae  ratio 999 


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