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COMPTE-RENDU
DES StAIfCU DE LA
COJlIlinSSIOlH ROYALE D'HISTOIRE,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS.
V
COMPTE-RENDU
DES SEARCB6 DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS.
TOHE IX.
(S OCTOBRE 1844.)
iMSTOtKEl
BRUXELLES,
».
■AYBl, UniBCUB DB LA COHMI8810II BOTALB D HI8T0IBB.
1845.
/Veth.39J
(/
^ TABLE DES MATIÈRES
n IVtVTlÉBV VOLOVI.
Séameê du 5 oeUkrû 1844. — financée , 1 . — Prëseataiioa du premier
volame des Jf(m««Mn<«p«tfr Mr9trd Vhisloirê des provinee» de Namur,
de Bainaui el de Luxembourg ^ par M. De Reiffenberg, 8. — Rapport sur
les traTaax relatifs & la Table chronologique dee diplômée belgee impri'
méSf 2—3. " Lettre de M. le prof. G.-G. Vreede , contenant des obser-
vations snr on passage de Fou? rage que H. Frédéric Tôrster a consacré à
Wanensteifi , S<-0. — Gomautnicatimi de M. De Ram relativement à an
nannscrit de révèque Idaoe, 0-^7. — Hotice d^ira manasorit do la bi-
bliothèque de PanÎTersité de Liège, par X. Emile Gachet, 8 — 101. — Six
chartes inédites des années 1103, 1118, 1182, 1126, 1140 et 1141,
données par Adalbert, comte de Saifenberg, le pape Gelase, le pape Ca-
Uxte 11 , Temperenr Henri V , Arnold W , archevêque de Cologne , et com-
raoniqnées par H. De Reiffenberg^ 101 — 112. ~ Sur Philippe Mouskes,
auteur dn poème roman des rois de Franee; par Bf . B.-C. Du Mortier,
112— 14A. — nouvelle justification de Tilly , par rapport à Pinoendie de
Magdebourg, Iraduite de l'allemand par M. loeller fils, et présentée par
M. De Ram, 146-161.
Suite de la eéanee. — Trente-huit lettres de Joachim Uopperus à Phi-
lippe 11, écrites de 1670 à 1671 , avec les apostilles de ce roi; publiées
par M. De Reiffenberg , 162—233. — Rapport de Al. Gachard sur ses re-
cherches en Espagne , I. Bibliothèque de PEscurial , 11, Bibliothèque na-
tionale, III Bibliothèque de Pacadémie royale d^hittoire, IV. Archives
deSimancas, etc., 234—318.
II TABLE DES HATIÈKES.
Suite de la noHcê des manuscrits conêervés soit dans des dipàts publics ,
soit dans des bibliothèques particulières ^ et qui ont rapport aux tra^
vaus de la commission^ par le baron De Reiffenberg.
Bftiinu.ES, bibliothèque royale , 319-331.
Histoire de l'abbaye de Los , par dom Gouselaire , 310-328.
Pièces concernant Pierre Stoekmane, 388—330.
PoBUGATioiis aictHTis , par le baron De Reiffenberg.
Annonce de 01 ouTrages , 331—366.
Lettre sur les Berthout , 366 — 366.
Remarque de H. Gachet sur la oommanderie de Chanteraine , 360.
FIN DE LA TABLE DES lATIÈBES.
KRRATA.
ToMi II, pag. 263, lig. 30, au liea de Philibert ^ naturel grend prévôt, lises
Philibert Neturel f grand prévôt,
— — 277 , lig. 28 , an lien de 1403 , lises 1048.
ToM£ IX, — 28, diplôme de 1088. D'aprÀs'la supputation de Vandeabercb ,
on a lu Henri III; c'est Henri IW qu'il faut lire.
— — 24 i dipl. de 1101 , lises encore Henri IV,
— — 27, — de 1125, — HenHV.
— . 28, — de 1134, — Lothaire II,
— — 29, — de 1136, — également £o<Aa/r» JJ.
— ~ 164 , lig. 32 , au lieu de Vostre Majesté plaira , lises Vestre Ma-'
/esté, plaira,
— — 825, ligne 4, Théodore, li^e» Diodora.
— Ibtd. La pièce placée sous le n« 7 doit être datée de Tannée 1664
et non 1640.
COMPTE-RENDU
»I8 StAHCBS 0K LA
conmiissiON royale d'histoire ,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS.
I» BULLETin .
Sdancê du 5 octobre 1844.
Présents HM. Le baron De Gerlache, président;
Le baron De Reiffenberg, secrétaire;
Damortier;
De Ram,
De Smet;
Willems.
AFFAIRES INTÉRIEURES.
Suivant Tusage^on commence par régler quelques détails
de comptabilité.
La Commission est informée qu'il a été pris sur son
budget de 1844 une somme de 4000 francs, pour couvrir
une partie des frais du Toyage littéraire de H. Gachard
TOM. IX. 1
(2)
en Espagne, et que son budget de 1845 sera réduit de
2000 francs, affectés à i*Observatoire.
Le premier Tolume des Monuments pour servir à l'his-
toire des provinces de Namur , de Hainaut et de Luxem^
ioi/r^r (éditeur H. De Reiffenkerg) est déposé sur le bureau,
ainsi que la seconde édition du premier volume des Bul-
letins, Il en sera fait hommage au Roi, aux chambres, au
ministre de l'intérieur, ainsi qu'aux établissements et aux
personnes à qui ces sortes de publications sont régulière-
ment envoyées.
Le secrétaire fait son rapport sur Tétat du travail re-
latif à la table chronologique des diplômes belges impri-
més. En voici le résultat :
Au 6 juillet 1844 , le nombre des bulletins relevés était
de 12,394 bull.
Depuis, H. Lcfcvre a dépouillé les volumes
suivants :
De Smet, Recueil des chroniques de Flan-
dres 365 —
Kluit, Historia critica comitatus Hol-
landiœ et Zelandiœ 424 —
Buzelini Annales (à la suite de la Gallo-
Flandria) 8 —
Lindani Teneramunda 91 —
Colliette, Mémoires pour servir à l'his-
toire du Vermandois 17 —
l\^TAw\ïïy Mémoires sur (Artois ... 3 —
J. Hcyeri Annales Flandriœ .... 92 —
Ordonnances des rois de France de la
troisième race, t. P' 44 —
A RBPORTKR. . 13,428 bull.
(3)
RliPORT. . 13,428 Inill.
\ Thymo, Historia Brahaniiœ diploma^
If'eo, L I« 21 —
Vao Heela , dditim de M. WUlems . . 230 —
Philippe Houskes (oa Moaskés); idition de
M. De Reiffenberg ..* 19 —
Hiêierisch onderzoeknaer den oorsprong
«N den waren naem der openhare plaeUen
en andere oudheden van de eiad Anwer^
pen 123 -^
Giiérardy Cartulaire de V abbaye de Saint^
Bénin 133 —
îkKBiDy j^nalecia Leodieneia. ... 147 •—
Total. . . 14,101 bull.
^
COMMUNICATIONS.
Lettre de M. le profeeseur G.-G, Vreede.
Utrecbt, 19 août 1844.
« Yous aurez lu probablement le nouvel ouvrage que
TÎeot de publier à Leipzick H. Frédéric Fôrstcr, dont les
infatigables recherches ont fait voir plus clair dans raiTaire
si longtemps mystérieuse de l'infortuné Wallenetein [Wal-
lensteine Proeesz vor den Schranken dee fFeltgerichts,
1844.) Je me suis toujours étonné que ni dans la biographie
de l'illustre général , ni dans la collection de documents re-
latifs a son histoire, que nous devons à H. Fôrster , le savant
auteur n'ait fait aucune mention des négociations entamées
ea 1629 et 1630, entre le duc de Friediand et la républi-
(4)
que des ProTinces-Unies. Mon déplacement deGorcum el la
oou?elle carrière qui m'a été ouverte ici me laissant peu
de loisir pour des travaux qui y sont étrangers , m'ont em-
pêché jusqu'à présent de donner suite au projet que j'avais
conçu de rédiger un article, corollaire de celui du docteur
Goremans, inséré, il y a quelque temps, au Bulletin de la
Commiêiton royale dlIUtûire; le mien aurait trouvé place
dans les Bydragen de H. Nyhoff, muni de pièces recueil-
lies aux archives de l'État à La Haye, dont MH. De Jonge et
De Zwaan ont bien voulu m'envoyer une copie. Comme
ces négociations se rattachent k la politique générale de
l'époque, et, en particulier, aux événements de la guerre de
trente ans, je pourrai traiter ce sujet dans la troisiém^e li*
vraison de mon ouvrage : Nederland en Zweden in eiaai-
kundige beirekking. Vous recevrez la seconde livraison,
dont l'impression est presque achevée, vers le l*'^ septem-
bre. J'y expose les relations politiques de la Hollande et
de la Suéde jusqu'à la chute A^Olden-Bameveld (1618).
» Pour en revenir à H. Fôrster, vous pourrez remarquer
dans sa nouvelle publication, comme dans celles qui l'ont
précédée, une singulière conjecture, selon laquelle une
lettre, écrite par un gentilhomme bohème , Slawata, le
14 juin 1629, et datée d'Amsterdam, devrait être réputée
écrite non en Hollande, mais à Vienne. La distraction de
Slawala semble par trop forte, et la conjecture, à mon avis,
est totalement fausse. Il ne faut rien changer à la lettre,
et le sens sera tout autre que ne l'explique M. Fôrster
{Walleneieins Proceez^ pp. 43 et 44). « Die herren in dem
Orie, aus dem ihr schreibt, » et que le duc de Friedland,
répondant aux insinuations de Slawata, menace de sa pro-
chaine vengeance, ne sont autres que les Hollandais dont
la conduite sur le territoire de l'Empire déplaisait à Wal-
lenstein, non moins qu'à Tilly.
(S)
)> D^aulre pari , il est vrai que le nouveau duc de Hec-
lleobonrg arait ses inléréts à ménager, qu'il ne lui était
nullement indifférent de s'assurer de la possession pacifi-»
que de ce pays et de la neutralité de la Hollande. Delà le
récit circonstancié el puisé aux sources aulhenliques que
nous donne l'historien Aitzema (Saken vansiaei en oor^
logh. Ht. IX etX) des ouTertures faites par Wallenstein
k la république 9 el de la mission remplie prés le comle de
Tilly, et ensuite k Gitschin, prés Wallenstein, par le rési-
dent dés états-généraux prés les villes auséatiques, Foppe
d*Aitzeaia, oncle dé Tauteur de cette relation curieuse. Ce
qui manquait à la connaissance de ces négociations diplo-
matiques (édit d'Aitxema, in-4% années 1657 et 1658, t. Il,
pp. 700 et 701 ; t. m, pp. 25-38), jai tâché de le suppléer
par les pièces que m'ont fournies les archives de La Haye.
Elles pourront servir à éclaircir un passage des Annale*
Ferdtnandei de Khevenhuller, t. XI (1631}, folio 1950 et
1951. « Ein mahl sey klar, dass nach Abziekung des Her-
zogs von Friedland er Posten von dero KduigausSchwcden
uud denen Hollandern angehort und angenomment. » Les
amis de Wallenstein répliquaient: « Die Schwedische ,
Hollandische und Arnheimische Posten habc er angehort,
nicht ihro kayserl. Haj. zu schaden, sondern nîmmchrals
ein dèsinteressi'ster, ein Mittel eines Friedens zu fiiiden. »
» Le bulletin de la Commission étant lu eu Allemagne
comme en d'autres pariies de TEurope, j'ai cru devoir vous
communiquer le résultai de mes investigations sur ce point,
et appeler l'attention de M. Fôrster sur les détails précieux
que renferme la narration imprimée d'Ailzema. Quant aux
documents manuscrits qui sont en ma possession, ils consis-
tent: 1^ dans un extrait du registre des résolutions des étals*
généraux, en date du 22 janvier 1629; 2'' en un pareil cx^
(6)
(rail,cntlaledu25 janvier t629;3® en une lettre de créance,
dont Foppe d'Aitzema était muni, tnutatU muiandtê^
pour Tilly et le duc de Friediand, eo date du 2 janvier
1630. Le titre de duc de Mecklenbourg y était omis ( voyei
k ce sujet ce que rapporte Thistorien Aitzema du mécon*
tentement manifesté par Wallenstein, t. III, p. 34); enfin ^
4® les instructions données au résident par lès états-gé*
néraux et le prince d'Orange Frédéric-Henri pour cette
double mission, même date (16 pages in-(ol.). Je me borne
aujourd'hui à vous en communiquer l'article suivant, qui
concerne les Pays-Bas Espagnols.
N Ondersouckende curieuselick wat by den eenen ende den an-
deren (Tilly-Wallenstein) omgaet ] wat Grave Jan van Nassau
by den bertoch van Fritlant compt aengeven ende molîeren; wat
desseine aldaer mogen werden gevaeokt tegens desen staei i
ohe 't geene directelick ofte indirectelick den selven soude mo«
gen prejudiciabel wesen ,ende arbeyden toi afsweringe van dien*
» EndesalmetalledexteriteytsonderenoffdeprincevanFrid-
landt yet wes soude mogen hebbeo voor te steilen, 'i welck tôt
naerderbevestinge van vnintschap ende correspond en tie soude
mogen strecken.
» Voyez sur Tbabilo émissaire qu'avaient choisi les étals-
généraux, et qui, plus lard, fut leur représentant a la cour
devienne, Scbellcma, «^/£ia/A. iVec/^r/. v. Foppe v. Ail-
zcma; de Wal, De clarù Frùiœ JureconsuUù , pp. 38,
137, 145; les lettres de Grolius, pasiim, etc.
G.-G. Vrbedb. »
M. le chanoine De Ram présente quelques observations
sur un HS. de la bibliothèque royale, qui porto pour titre:
Idatii epiicopi chronicon y correctionibu* ^ tcholiiê et
noih illuêtratum a Joanne Maîîhaeo Garzon, hhpanop
(7)
e Sociêiaie Jesu iheologo, almae Gandemû academiae
olim caneeUario. — Ce travail sur la chronique dldacoy
qui élait prêt à être iraprimé eo 1763 , mérite la plus
grande attention y surtout par rapport aux recherches que
le pèr« Garzon a faites sur la chronologie du Y* siècle.
Les anciens manuscrits de cette chronique sont trés-raresi
el Garzon lui-même n'avait pu s'en procurer. Il fut donc
oUîgé , quant à la critique du texte , de se borner aux édi-
tions de dom Bouquet et de Florez, éditions trés-incom-
plétes. Il lâcha de suppléer cette lacune par la critique
conjecturale appuyée sur les recherches chronologiques
les plus approfondies. Pour rétablir le véritable texte de
son auteur, il fit une étude soigneuse de l'histoire et 8ur<*
tout de la chronologie du V* siècle; il collationna entre eux
les différents ehronographes , et il expliqua la chronique
d'Idalîus dans un savant commentaire. En outre , il déposa
les résultats de ses laborieoses recherches dans des noies
et des dissertations supplémentaires.
La mort empêcha l'auteur de publier son travail. Il
légua son Idatius a don Jean Santander, premier conserva-
teur de la bibliothèque publique du roi à Madrid. Après
U mort de celui-ci , le MS. deyiut la propriété de M. de
La Serna Santander, à la vente des livres duquel M. Van
HnUbem Tacheta, le 19 mars 1816. C'est M. Van Hulthem
qui a eu soin de l'annoter sur le premier feuillet du HS.
U 7 ajoute que M. de La Serna, en vendant sa grande bi-
bliothèque, d'abord au marquis d'Arconati et ensuite au
libraire Renouard de Paris, s'était réservé Tldatius et qu'il
se proposait de le publier un jour, mais que les circonstan-
ces de l'époque l'empêclièrent d'accomplir son dessein.
La Commission engage M. le chanoine De Ram à faire
celle publication.
(8)
Notice d*un manuserii dé la bibliothèque de Vuniveniii
de Liige^ par M. Emile Ga.chbt*
L'analyse des rnanuscrils étant un des plus sûrs moyens
de faciliter les études et les recherches historiques , je nt
laisse passer aucune occasion de tirer de l'obscurité ces re*
cueils si intéressants des siècles passés. Il serait i désirer que
la bibliographie des manuscrits fnt exploitée avec autant
d'ardeur que celle des livres imprimés ; nous saurions bien-
tôt à quoi nous en tenir sur toutes ces pertes dont l'histoire
gémit depuis si longtemps; nous apprendrions sans doute
avec des sentiments de joie que les réyolutions ou les siè-
cles n'ont pas été aussi impitoyables que nous Tarions cru ;
et l'on pourrait bientAt joindre de nouveaui trésors k ceux
que nous possédons déjà.
Au nombre de ces desiderata célèbres, il iaut compter
surtout les cartulaires des évéques de Liège , intitulés
Libri eartarum^ k la recherche desquels les savants belges
se sont mis depuis nombre d'années et que l'on désespère de
retrouver. Je ne viens pas vous annoncer que j'ai été plus
heureux. Hais les moindres compensations k d'aussi gran-
des pertes sont quelquefois précieuses, et qui sait d'ailleurs
si elles ne peuvent pas mettre sur la voie pour trouTcr
mieux ?
C'est à H. Polain que je dois la connaissance du manus-
crit dont je vous soumets ici l'analyse. C'est lui qui m'en
signala l'existence dans la bibliothèque de l'université de
Liège, et M. Fiess en le mettant à ma disposition pour la
Commission royale d'histoire, nous a rendu un service que
peuvent aisément faire apprécier les nombreux extraits
dont sont enrichies les Analeeta Leodieneia de M. De Ram.
Je fus surtout frappé, en parcourant ce volume, de la
(9)
quantité dedocumeiiU que le compilateur avait copiés dans
ces LUri eariarum dont je viens de tons parler. If on-sen-
lement il s'est plu k faire ces transcriptions, mais il y a
joint la pagination de chaque pièce et Ton y trouve même
une espèce de table de l'un des volumes de ce fameux car-
lulaire. En Callait-il plus pour m'engager à prendre une
connaissance détaillée de ce manuscrit. Ma patience n'a pas
été perdue et anjourd'hui que je viens vous apporter le ré-
a«Itat de ce long dépouillement , je n'hésite pas 4 dire que
l'on en pourra tirer quelque fruit»
Comme tout est mêlé et sans aucun ordre, dans le ma-
nuscrit qni nous occupe, j'ai dû adopter dans mon analyse
un système plus uniforme et plus facile pour les recher-
ches. Aimi donc an lieu d'analyser chaque pièce successi-
vement, j'ai trouvé plus convenable de tirer tons les
diplômes, chartes et actes publics et de les présenter chro-
nologiquement, ayant soin toutefois de mentionner exacte-
ment la place que chacun occupe daùsie volume.
Cette partie de mon travail vous paraîtra sans doute assez
intéressante^ et peut-être vous suggèrera-t-elle la pensée
de faire exécuter sur les nombreux cartulaires des archives
du pays un travail analogue à celui que l'on accomplit
maintenant sur les livres imprimés. Une telle entreprise
offrirait sans doute quelques difficultés, mais on pourrait
parvenir a les surmonter, et les avantages qui en résulte-
raient seraient immenses.
Quant aux pièces qui sortent de cette première catégo-
rie, il n'y avait aucun inconvénient à les laisser dans l'or-
dre où elles se trouvent. Je me suis contenté de les diviser
par articles.
Le HS. n<» 188 de la bibliothèque de l'université de Liège
est on in-folio en papier d'environ mille pages, écrit vers
le milieu du XVII^ siècle.
( 10)
Ji est relié eo parcbemio e^ porte sur le dos uo titre qui
ne correspood qu'au premier article du recueil^ savoir;
Copié des armêê et blasons des sviques de Tongre et de
ZUjfe. L'écriture de tout le Yolume est de la roaio du cha-
noine H. Yanden Beroh, qui a laissé un nombre prodigieux
de copies et de compilations pour Thistoire de Liège *.
Je donnerai sommairement dans la première partie de
mon travail l'analyse dés article^ qiii composent le manuw
scrit, et je placerai dans la seconde la table chronologique
des diplômes et chartes qui forment le fond de ce précieux
jpecueiL
PREMIÈRE PARTIE.
I. Copte iei arma et hlasons dei tpespies ée Tengre et de Liège,
qtCil eonvient adviter et corriger en grande partiem
Oo y Irouye uoe liste des évéques oorameoçant à saiot Mateime et
unissant à Ferdinand de Bavière, et chacun d*eux a des armoiries plus
ou moins authentiques. Il n*y a pas jusqu*à saint Materne qui n*ait
les siennes et qui portait d*argenl à la croix de gueules avec quatre
croisettes cantonnées, etc., etc., s*il faut en croire le compilateur !
Navitus, Marcellus, Metropoins et leurs successeurs ont aussi leurs
blasons. N^oublions pas cependant que tout cela devait être adexté et
corrigé en grande partie, et n'accusons pas trop vite le chanoine
Yanden Berch de crédulité.
II. Nous trouvons après cette liste, an t** 14, trois dessins de pier-
res antiques.- La première o qui avoit, dit Yanden Berch, un pied
trois quarts , un demi poulx moins , de hauteur, et un pied 4 pou-
ces de longueur, • offre Tinscription suivante :
HAKTI
HALâHAHB
SkCKYU
T. DOBIT. VlIfDEX
O. LE6. ZX. V. V.
▼ . S. L. SI.
' Il t^intitule autti roi d'armes de Liège au K 310 de son manuscrit.
( H)
Cette inscripUon a été publiée, avee de légéreê diflérenoea, par
He jleo et par M . Schayea. Voy. les Pmyê-Mas mvmmi «I ptndmf la lEa-
«•mo/fo» rofliatiie, t. II , p. 855.
La seconde y dont la longueur était « de deux pieds, trois quarts
et on deoii ponlx, et la largeur de trois quarts de pieds et ung
poulx • ne présente pas d'inscription , mais on y voit représenté
un vase , an-nlessus duquel est une espèce de chaîne tendue.
La troisième , dont Vanden Berch n'indique pas les dimensions ,
porte pour inscription :
■Bicwai
MSBITTS
Tnnn
Néttà oroyoM ùSrt plaisir a«x saraats en tnmaonTaiit ici la note
que YêMÈà&k Bereh a placée aa-detsotts des deux premiara dessina :
• JVy tiré,» dit-il, «ces deux pierres antiques hors des pierres ori-
gineUea qni sont massonnées dans le muraille de Téglise parochiale
de Home, capitale de la comté , appennaige de la comté de Looa, le
9 d'apwril premier des festes de Pasques 1640, et medict pour lors
le pasteur du lieu, qu'il aroit plussieurs médailles des empereurs
romains trouvées audit Home, s
Vanden Berch fait ensuite la description de plusieurs antiquités
et médailles romaines trouvées à Heel , village situé à une lieue de
Home, n ajoute : « Le plus admirable est du mesme lieu , que le
viiUîgede Heel s'appelle après Helena * ; ce qu'ils sont par tradition,
et est d'autant plus croyable qu'on at trouvé en terre une statue
de marbre blanc très-fin qu'on at tiré au jour , et est encor, ce
15 avril 1640, gîssante sur le réal chemin, mais Cart desrompue,
car on y voit les cuises d'en hault jusques aux chevilles d'une
mesme pièce de la hautteur de six pieds nng poulx et demi , qui
est d'une daroe,pourestre par tout son corps voillée come les dames
romaines, et tiennent pour certain que la rest de la statue est encor
1 Le Ficus ffêiêna ou ffedêna n^ett point le village de Heel , comme
poumit le faire croire cette note de V. D. B. Le père WatCellain, diaprés
tout les anciens géographes, place ce vtciti à Hetdin.
(12)
en terre. • Dans un autre endroit il dit que le pasleur lui avait
promit une pièce de monnaie sur laquelle élait écrit le mot aBBL.
III. Au folio 15 se trouvent enfin des copies de diplômes aux-
quels Vanden Berch a joint le plus souvent des dessins de sceaux.
Cest la partie la plus intéressante du manuscrit , celle qui nous a
surtout engagé à faire cette analyse. Voici le titre que portent ces
premiers extraits qui vont du fol. 15 au fol. 182.
Çuae sequuutur kahuiper copiam ex iptis onginalibus miki ron-
€€ssis et per me eopiatû diverstê vicibus de verbo ad verbum , liiUra
ad Utieram, anno 1634, mente aprili et mayo, H» Vanden Berch y
Can. SS» Trinité et omnium SS, Spiren» iocripalatii et aulae Laie"
Tûneœ comtt», milit» et équité amrmtum ereatmm, a* Domini 1656 ,
mensù febmarii die 80«
IV. Les extraits oompria entre les fol. 1S5-142 sont précédés de
cette indication t Le nùpant etf tout tiré des archivée orifinelet de$
preecheurt de Liège ^ amtqueUei il$ m*0ni favaraUemeni admis en
juillet 1653. Ce aont aussi des copies et des analyses de di-
l^ômes.
V. Plusieurs pièces comprises entre les feuillets 143-150, sont
accompagnées de cette mention : Es archivis fratrum minorum Léo-
diensium»
VI. Les diplômes copiés aux folios 151-155 , devaient servir à
faire des preuves de noblesse comme le démontre la note sui-
vante :
jéitettationt concernantes les saifet eartiert d'illustre noble et gêné-
reuse dam^^^« madamoiselle Dorothea , Anna de Schwartzenbergh ,
future channoniese de Thome, tant de eosté paternel que maternel,
quej'aye copie' des originelles ce 25' d'aoust 1657, estant au chasteau
de Stochem. H. K D. Berch.
Toi. 15t.
VII. Tableau généalogique de la D^^* Dorothée Anne , comtesse
de Schwartxenbergh , baronne de Hohenlausbergh, produit pour
entrer an chapitre de Thorn.
Avec Tattesf ation du secrétaire du chapitre de Cologne.
Fol. 156.
f 13 )
VIII. Note de quelqDes-uns det enfants de Emond ft* et de dtme
QaadÎDe de Barbanson.
Fol. tfta.
IX. Trois diplômes soDt placés soos le titre qui suit :
Ex copia per originalem apudAndream, tketaurarium D. Crudulœ
BruxeUeuns, aceept Slochemiœ a domina comiiista de Sekwarttem"
hergkf a* Domini 1638 maii die 15*.
fol. 167-180.
X. Note de tons les droits qne Ton paye à la réception d^une
cbanoiaesse k Tbom , et formule de la demande d*un canonicat.
Cette formule est ainsi conçue :
Ftk bidde , my vrouwe^ om Godti wiHe om die provent indèr eeren
Godii ende Onser Liewen F'rouwe.
fol. 1«1.
XI. Ex primo libre chartamm illustrb ecdestœ»
Premier extrait de ces fameux cartulaires de Liège, qui paraissent
définjlJFement perdus et qne Ton ne saurait trop regretter. Si par
on bonheur inespéré celte magnifique collection existait encore^
penl-^e quelques-unes de nos indications permettraient-elles d*en
constater Taulbenticité.
fol. ieB-164 , 100-170.
XII. Tous les documents compris sons le titre suivant offrent le
plus grand intérêt :
Omnia quœ sequuntur detumpla sunt ex MS, ffuberti de Tolins ^
S,Johannis evangelistœ Leodiensii decano, quod dicebat se récupérasse
ex manibus magistri Johannis Steelanl, liquel at esté autrefois
apartenant à maistre Jean de Platea , doyen et chanoine dudit S*-
Jean qu^il ledit Platea dût avoir rassemblé après plussieurs guerres
et perditions de ses autres escriptures et livres pour en servir le
bien pnbHc &toit snbsigné de PUUea. Le tiltre est latin de diverses
mains et ce qne est en francoys est uii supra et signé comme
dessus.
Fol. 171-9074
( 1-*)
OuUre cet dipidmet oa y tronre 1m pièces ei indiealieiw sui-
vanles :
a. Vers sur la mort de réyéque Louis de Bourbon.
Iinpriinës dans les AnaUcla Leodiensia de M. De Ram, p. 3tS5.
Fol. 178.
b. Fragment de chronique relatif à Tabandon que Rîchilde fît à
Tabbaye de S'-Hubert de la terre de Caviniacum et de ses dépen-
dances.
(Isle fiscus continet tredecim Tillas et est pars roaxima totius
terrée S. Huberti).
îol. 100.
c. Adverlissement sommaire de plusieurs matières dont les dé-
clarations principales sont contenues es registres des chartret de
moqseîgtieilr de Liège.
(Espèce de table, avec indication de la pagination, pour un des
volumes des fameux Libri Ckartarum. )
Fol. 238-843.
r
d. Les gabelles de la cité , franchise et banlieuwe de Liège pour
an enthier.
(Cette liste des droits qui se payaient pour les divers objets de
consommation ne porte point de date).
Foi. 248.
e. Table analytique de documents du registre de J. de Platea
avec la note ci-dessous :
• Andà JUS, se retrouvent encor beaucovp de pièces faisantes (sic) à
t histoire de Liège , lesquelles , mancque de loisir^ suis esté constraint
iaisser en arrière, ayant seulement quotté les feuillets de pièces prin^
tipales avec leurs tillres et années, telles que s^ensuivent.
Fol. 870.
XIU. Copie de pièces communiquées par diflërenles personnes.
Fol. dOO-330.
Xiy. Caialogus sanclorum et gestogum eorum ex diversis vo-
( 15)
lomiDibus collectns , edilus a reyerendissino in Christo pâtre do-
mino Peiro de Nalalibus de Venelîis, Dei Gratia episeopo Equilîno.
( Henricus Yandenberch boc yolamen conseribere coepil a* Dni
1621 sept. 5^
Fol. 8»l-4«3 Idê.
XV. Enuméralion dee parlements de France et nombre de»
dîocèsea que chacun d*eui comprenait.
Fol. 403-481 .
XVI. Généalogie de la maison de Rréderode en hollandais, arec
\eû éenssons.
(Elle s*arréte à Walram, XIX* s^ de Brederode, et Vandenbergh
dît ravoir extraite d*un manuscrit qui lui avait été communiqué par
une demoiselle de Wittenhorst , chanoinesse de Rinsberg.
Fol. 485-491.
XVII. Recneil de plusieurs traités , chroniques , anciens caria-
laires, marbres , et autres mémoires pour parvenir à quelque con-
joncture généalogique de la noble extraction des châtelains de
saint-Omer, comtes deFaucquemberghe.
Fol 493-604.
XVIII. Armes de plusieurs royaumes tant d*Âsie, Europe comme
d^Âfriqae.
(Blasons coloriés).
Fol. 607-618.
XIX. Bhisons coloriés des officiers héréditaires de Tempire d'Al-
lemagne.
Les sept électeurs. — Les quatre ducs d*empire. — Les quatre
marquis du sainl-Empire. — Les quatre burgraves du saint-Em-
pire. — Les quatre lantgraves. — Les quatre comtes. — Les qua-
tre chevaliers. — Les quatre cités métropolitaines. — Les quatre
villages. — he9 quatre paysans.
Fol. 616-618.
XX. Ex veteri MS. pergameao S. Jacobi Leodiensis.
( 1«)
Notes eur Teibpereur el set droits.
— sur les électeurs.
— sur les couroones de fer, d*arçent et d*or.
— sur Tempereur de Constant inople.
•*- sur les rois chrétiens qui sont sacrés el couronnés.
— sur ceuK qui ne le sont point.
— sur ceux qui sont feudataires de Téglise.
Fol 619.
XXI. Blasons coloriés de différentes familles des Pays-Bas et
autres.
Fol.6Sl-67i».
XXII. Généalogie, avec blasons coloriés, des comtes de Hollande
jusqu'à Philippe-le-Bon duc de Bourgogne»
Fol. 689-012.
XXIII. Généalogie, arec blasons coloriés, des comtes de Luxem-
boui^ jusqu'à Elisabeth de Gorlilz , épouse d'Antoine de Bour-
gogne, duc de Brabant.
Fol. 618-623.
XXIV. Description des armoiries de quelques princes et de quel-
ques villes.
Fol 636.
XXV . Description des armoiries de familles nobles de différents
pays.
Fol. 636-668.
XXYÏ, Autre description des armoiries de familles nobles de dif-
férents pays.
Fol. 673-695.
XXVII. Documents généalogiques pour servir à l'histoire d'un
grand nombre de familles du pays de Liège et des Pays-Bas. { Ex-
trait d'un MS. ayant appartenu à M. Paul de Halmale.)
Fol. 697-712.
XXVIII. Généalogie du prince du Saint-Empire, Bernard, comte
(17)
de Lippe, qui se fit moine après la mort de «on ëpome Sophie, fiJle
du eomte Frédéric d*Ânitberg, et devint abbé de l'ordre de G-
teaux.
Fol. 714«
XXIX. Quelques généalogies des éréques de Liège.
(Ex opère genealogico eatholico de pr»dpnis familiis iroperato*
rum, regnm, principum aliorumque procerum orbis christiani, anc-
tore Elia Reusnero , Francofurti , ex officina typograpbica Nicolaî
Bass», MDXai , in-fol.)
Fol. 711^744.
XXX. Copies de diplômes et documents extraits d*nn registre
ayant appartenu à illustre S' Mons' Henry, comte de Ririère-Ar-
schot et de Heers.
fol. 746-7M.
XXXL Description d^armoiries de quantité de familles de Hol-
lande et des Pays-Bas.
(Â la fin se trouvent dessinées plusieurs couronnes , telles que
celles d^eopereur , de roi , d*arcbiduc , de duc, de marquis et de
comte.)
Fol. 7^776.
XXXIL Fragments généalogiques et héraldiques relatifs à plu-
sieurs tournois qui ont été célébrés à Louvain, à Bruges, à Anvers,
à Bruxelles , à Malines et à Utrecht.
(Gehouden by Wilem heer Van Halmale , amman der stadt van
Antwerpen.)
Fol. 785-788.
XXXIII. Fragment généalogique de la famille de Halmale de-
pub 1366.
(De mons' Willem Van Halmale , amman de la ville d* Anvers.)
Fol. 788.
XXXIY . Copies de diplômes et documents extraits d*un registre
communiqué au chanoine Yanden Bergh , par le comte de Rivière-
Arschot et de Heers.
Aux feuillets 797-799 , on trouve des documents généalogiques
ToM. IX. 2
( 18)
recueillis contre Jean et Gilles de Bocholt , qui demandaient à être
reçu« chanoines de Liège et a prouver leur nobleate.
Fol. 790-803.
XXXV. Dessins de cimiers et d*armoiriea de plusieurs familles
nobles des Pays-Bas. — Blasons coloriés ou décrits.
Fol. 801-610, 816^17.
XXXYI. Extraits de livres imprimés sur des évêques et des
abbés du pays de Liège.
Fol. 810-824.
XXXVIL Dessins de quelques monnaies des abbayes de Thorn ,
de Stavelot et de Tévéché de Liège.
Fol. 8S1.
XXX Vni. Quelques notes sur Tancienne division administra-
tive du comté de Looz et sur le ressort et la juridiction des com-
munes.
Fol. SSO-844.
XXXIX. Quelques mots généalogiques sur la famille de Sobaing
et d*autreè sur les familles patriciennes de Bruxelles.
Fol. 868.^00.
XL. Généalogie des vicomtes et hauts voués héréditaires de la
maison d*Anthine , jusqu'à Florent d*Anthine marié en lt$89.
(Suivie àe diplômes à Tappui.)
Fol. 809-880.
XLL Courte notice ou petit inventaire des premières chartes et
litres de la maison et haute vouerie héréditaire d*Anthines.
Fol. 800-899.
XLII. Catalogue des généraux de la maison primaire de Tordre
des Croisiers à Huy, nommée Clairlieu , suivie d*une liste des églises
paroissiales de la ville de Huy; d'une autre des abbés de Neuf-
moustiers et d'une indication des dignités ecclésiastiques du dio-
cèse de Liège.
Fol. 896-899.
( 19)
XLni. FragmeaideU diroDiqued'Hariger, imprimée au tom. I"'
de Chapeaville. On lit à la fio la note aaiTante : Quae koe caractère
eemscripia sumi fuermui dnumjfta ex quadam hietoria Leod, m-foUo
per^amteno ecripta, quae aliquando periinuit ad praedtcataret Leod,,
volmmen quidem justae crassitudinis , sed partim deleium et multis
loeis maeulatmm a Johanne CkapeapiUo qui iUo utu$ est in hiêt, ium
leod. epiH. fol. 018.^7.
XLIY. Nooia des faraillea dont les blasons étaient destinés dans
un mannscrit appartenant à M. Paul de Halmale.
Fol. 968.
XLY. Descente conftise et assez embrouillée de la noble maison
de MaiUy. Fol. •74M8.
SECONDE PARTIE.
746. Régnante Hilderico rege , juniui (sic) , dies VI,
Carloman, maire du palab et 6ls de feu Charles Martel ', donne
à AnglînQS,abbéde Stayelo et de Malmédy , plusieurs villas dont
les noms suivent : Levione (in pago Condustrinse), Caldina, Mo-
saria, Morsipio, Barsina, Halmaet Haist(in Gualdo Manso),Solavia
6C Wadalino. S. iDustrîs vir Karlomannus major domns filins.
S. illustris VÎT Drogono filio ejns consentiente. Ego Hildradus can-
eellarios rogatus hoc testamento scrtpsi '.
( Fuit mihi missum Stabuleto per D. Lathour , canonicum Fos-
sensem.) Fol 820 bit.
841. Data iduMJuUi anno Chritto propitio imperii Dni Lotharii in
italia 36 et in Francia 15. Indict, II*. Jctum Mandenfelt,
palatio regio.
L'empereur Lothaire donne au monastère de Prume la terre
d^Hawans en Hesbaye avec la jouissance de tous ses droits.
' Yanden Borgh t'ett trompé on ditant Charlot-le-ChauTO. Yoy. De
Wailly,qui cite cotte donation, dant set Éléments de Paléographie^ t. I,
p. M7. Defoy a autti analyté cet acte d^aprèt Bertholet.
' Hoot atont donné la touscription de ce diplôme d^aprét Vanden
lereh. On remarqiiora qu'elle diffère beaucoup dant H. de Wailly.
(20)
Sigoum Hlotbarii Sereo. Aog. f Ercabot (Ercamboidaa) nota-
rius et ad vicem Hilduioi '.
(Habui a dilecto Âlardo de la Roche, ex vero origioali codice qui
aureut appellatur.)
fol. 118.
898. Actum octavo idut oetobris, anno Ineamationig Domini
DCCC XCFIII Indi'ci. II». Regni vero Zuenteboldi serenû-
sitni ac piiMsimi regii ttït. Actum viila Aquaductut, in Dei
notnine féliciter amen .
Le roi Zuentebold donne à Téglise de Notre-Dame et de S*-Lain-
bert de Liège, sous Tépiscopat de Franco, la TÎlla de Teux, située
dans le pagus de Tenga sur le fleure Poledam ', ayec toutes ses
appartenances, telles que serfs des deux sexes, cbamps, bois, prés,
eaux , moulins , chiens , pêcheries , meubles et immeubles , etc.
Fac-similé de la signature de Zuentebold.
(Originale habetur in lib. charlarum Dni Leodiensis fol. 3.)
Fol. 176.
910. Quinto idut novembrii, Actum in Geleneheim.
Louis , roi de Lotharingie et frère de Zuentibolde, donne aux
chanoines de Chèvremont le lieu appelé Mortier (Mortarinm). ^
(À dno. Claud. Montigni , 1636.) Cette pièce est aussi dans Mi-
reeus, DipL Belg*, t. I, p. 253.
fol. 806.
915. Datum viii kL septembrii indictione III» a° XXIII y régnante
Karolo rege gloriosiisimo moncuterio S* Amulpki, in
Dei nomine féliciter amen,
Gharles-le-Simple, roi des Francs, confirme la donation delà forêt
* Ce nom, qui est probablement celui d^un notaire ou d^anc hancelier
de Pempereur Lothaire , manque dans la liste dressée par M. De Wailljr,
op. cit., 1. 1 , p. 892.
' Ce fleuve ou plutôt ce ruisseau, a sans doute donné son nom aux lo-
calités Toisiues appelées Polltvr et Pollenheid. Quant au pagus de Tenga,
Mirœns a écrit Lenga , Liège (Dipl. Belg,^ i. I, p. 853), et cela est plus
conforme aux autres désignations ordinaires du pays de Liège.
(21)
de Teax faite à TéglUe de Liège , et en délermîne 1e« limites. Il
déclare en outre que personne ne pourra y chasser sans le consen-
tement de rëyéque.
(Qoam constat in pago Luyiensi atqne in comitatn Sichardi sitam ,
atqne istis finîbus circumquaque conclusam; terminatur a Wulfingî
fago et awarica usqae in flayiolum Ambleyam, inde ad monasterinm
Stabalans , sicqoe vadit ad M ergis , Fraplum et inde ad Selceias
usque ad Nordrees fontem et ad Havernai asque ad Vesere, et inde
adriynmde Solmania usque ad Solergeias et Hukclebac , usque ad
Veseren et Geislampiam , usqae ad hospitale , et sic rcTertitur ad
Wolfingi fagom.)
(Lib, chart. Dni Leod. fol. zii signo xzrii.) Cette pièce est aussi
dans MiraBus , t. 1 , p. 254.
¥ol. 176.
958. Aeium IIIl** idu$ fhbruarii, in willa qum dicitur Hacta,
Gerberge , reine des Francs , donne en alleu à saint Rémi une
métairie du nom de Marsua (in cooûtatu Masango) , avec toutes
ses dépendances , savoir : Cluioa et Lîta , Hertra et Ângleeura , le-
dit aJIea consistant en quatre-vingt-deux manses, avec terres, bois,
prés, vignes, champs, pâturages, moulins, eaux, etc.
(Suivent de nombreuses signatures.) Butkens, t. I. Pr., p. 14,
d*après Mirseus.
fol. 188.
(963). Anno secundo po$t rediium B. Martini ab exiUo, videlieet a
eivitaU Autisiodoro providentia Dei et auxilio Ingelgitii
Gasiiconensis comitii , Hugouis iucliti Burgundiae ducis
eonsanguinei cura pervigiti^ mera sollicitudine et armato^
rum eopiosa muUitudine, in quo priui venerabaiur loeo
honorifice et decenter relocati,
Everaclius , >évêque de Liège , en reconnaissance de sa guérison
due à la puissance miraculeuse de saint Martin , dont il était allé
visiter le tombeau, fonde à Liège (in monte Publico) uue église qui
porte le nom de ce saint , et il y établit 30 chanoines. Les offices
devaient en outre y être les mêmes que ceux de S*-Martin à Tours.
(A Dom. Kessel, cantore S^* Martini.)
(22)
Impr. dans GhapeaT., L I, p. 194. Analyse dast Bréquigny, 1. 1,
p. 437.
fol. 109.
96tt. Data quarto nonas junii. Indiettone Fl/f. j4*> regni Ottonit
augusti xrx^ OUonis régis v. Acium Coloniœ.
Eyeraclins, évéquede Liège, donne àl'églUe de S*-Martin, qu*il
avait fondée , plutienrs biens situés à Berlheim , Bateheim ,
Cresheim , Wittereslucka , Benchoium , Flaredesheim , Brusti,
Wolt, Canne, Hest, Âltboust, Hahest^ Frère, Utheri, Bereldingen,
Weromia, Urlis, Rumaureis, Slurin, Liedes, Schores, Malgreis,
Olfeium, Samma , Lument, Hosmont, Marenisses, Assera.
(A dom. Kessel , cant. S. Martini.) Nombreuses signatures.
fol. 110.
966. Indtctione tepiima, nonis octohrtt.
OttOD I, roi des Romains , accorde à Ausirid plusieurs privilèges ,
entre autres le droit de battre monnaie dans un lieu appelé Cassai,
situé au pagus Moselana dans le comté de Rudolphe. (Mercatum ,
usum monetae et theloneum in villa Eth.)
fol. 620.
986. Sexto ealendas julii,
Olton III, roi des Romains, accorde au comte Ausfrid , une part
du tonlieu, de la monnaie et du cens qu*il tenait en bénéfice dans le
lieu appelé M edenelacha, dans le Maslandt.
fol. 6t0.
1016. Indtctione XUlh.
Baldric {indignu$ gacerdoM ecclesiae Leodiensis)^ évêque de Liège,
consent à Télection de Gilbert, comte de Looz, comme avoué de S*-
Jacques, et règle son pouvoir.
(Dimension du sceau.)
Fol. 40.
1020. Indtctione Xllh.
Baldric, évéquede Liège, donne à Tabbaye de SWacques Talleu
(M)
d^ifavreth qu*il teDait de Levgarde, yeare da comte Amonlf de Fo-
lenctnes, et il règle la coostîtutioo de cette terre. Lambert, comte
de Looyain , y avait retenu le droit d*ayouerie.
(Description du sceau de Baldric) Plusieurs témoins.
Fol. 66.
1040. I¥ono kaL fehruarii, indict, oetava, ^ctum Ulmae,
Uempereur Henri III donne à Nilhard, évéque de Liège , en re-
ooonaissanee des services qu*il lui avait rendus et en mémoire de
son père Conrard , les droits qu*il possédait au comté du comte
Amould , dans le pays d*Haespingouw , lequel comté est appelé
Haspinga (Hesbaye). Les droits dont il est question consistaient in
moueta vel tkelonio,
(À dom. Alardo de la Roche.) Analyse dans Bréquigny , t. II ,
p. 30.
F«l. 112.
1084. indictùmê FI.
Henri , é^èque de Liège , confirme la vente du praedium domini
Cyrùi, an comté de Huy, dans le pagus de Hesbaye, adflumen Er»
nom ', faite à Tabbaye de S^-Jacques par Raginerus de Briey, de la
famille de la marquise Mathilde.
(Description du sceau d*Henri.)
Fol. ao.
1086. Indicttone FUI.
Henri , évéque de Liège , échange , au nom des moines de S*-
Jacques, un bois qu'ils possédaient près de Fléroale, contre une
terre appartenant à la prévôté de S*-Pierre. Cette terre était, dit la
charte, pleine de ce que le vulgaire appelle ratpalta, et paraissait
propre à fiiire un vignoble.
(Desmption du sceau d^Henri.) Plusieurs témoins.
Fol. 88.
1088. Indtctioue Xi, Aetum dqui$granim
Henri III , empereur , confirme la vente du praedium domini
^ Ce ruîsteaa qui arrose quelques prés de la commune de Jehay, porte
encore le nom d^Ernawe.
(24)
Cyriei, faite en 1084 au couyent de SWacquet , par Raguierus de
Briez, serf de la marquise Mathilde.
(Detcription d*iin aceau el de deux aignatures.) Plusieurs témoins.
fol. 83.
Vers 1100 (en latin). Sans date.
Etienne, abbé de S*-Jacques, rappelle la donation faite à son église
par Steppo^ cbanoine de S^Lambert, de plusieurs biens situés à
Golumbire , à Bilesten , à Struoya , et confirme celle qu*il avait
faite d*une part d*alleu appelée Ma$nil, moyennant certaines con-
ditions.
(Description du sceau de Tabbé Etienne.)
fol. 60.
Vers 1100 (sans date). A iempore SUphani Magni^ S. Jacobi
abbutti quiniù
Qiarte relatant les conditions auxquelles l'église de S^acques
ayait acheté des pêcheries à Téglise de S^Paul , et la manière dont
l*investiture devait s*en (aire.
Ex folio pergameni MS.
fol. lia.
1101. Indtetione Fl/II.
Etienne , Y* abbé de SWacques, déclare la donation faite à son
église , par Rodulphe , noble homme de Dongleberge , de tout ce
qu*il possédait à RoUnz '.
(Descript. du sceau de rabbaye.) Plusieurs témoins.
fol. 08.
1101. Indtetione VIIII, Aetum Aqutigrani,
Henri III , empereur , fait réprimer par jugement les violences
qu'exerçaient dans les villages de Se9e et à^Emaui , appartenant à
S^acques , un certain Guillaume de Namur , homme puissant et
cruel , à qui Arnould , comte de Looz , en avait cédé Tavouerie en
bénéfice , quoiqu'il n'en eût pas le droit.
(Description d'un sceau et d'une signature.) Nombreux témoins.
fol. 87.
*■ Eoloux, arrond. de Liège.
(»)
1103. Indiciiane XL
^tienne , abbé de S^acqaes , certifie que Rodulpbe , fiU de
Lambert orf Buecam de Lioebi * et Uda sa fîlle , étant tout deax
d*eztractioD libre , ae sont donnés à Dieu et à S'-Jacques, en pré-
sence et du consentement de leur père. U mentionne en outre la do-
nation de plusieurs terres à Linehi , plus celle d*un serf et d*une
aerre. Parmi les témoins se trouve un certain Elbertus Sarracenus
de Linebi.
(Description dn sceaa de l'abbaye.)
Fel. 71.
1107. ludùtioneXF.
Etienne , abbé de S'-Jacques , ayant reçu des sœurs Adélaïde et
Haduide, nne somme de douze marcs d^argent pour Tabbaye, à la
condition d*acbeter un alleu dont elles auraient Pusufruit , déclare
que n'ayant rien trouTé à la convenance du couvent , l'argent a été
employé d'autre manière , et donne en échange aux deux sœurs la
rente de la terre de Rollues.
(Description du sceau d'Etienne. )
Fol. M.
1107. Indietione XV.
Etienne, chanoine de S*-Lambert, donne à l'abbaye de S'-Jacques
en île , un alleu de deux manses et de sept courtils (curtiliorum)
mpudwiUam de jÉleutkcurih.
(Description du sceau de l'évéque Otbert. ) Plusieurs témoins.
fol. 17.
1 1(^. Indictione prima, ociavo kal, martii.
Extrait du Ltberckariarum Leodienstutn, fol. xxiii, sig. Wii, relatif
aux chanoines mourant ah intestat, et réglant de quelle manière le
chapitre doit ordonner de leurs biens.
Fol. 174.
1111. Indictione quarta,
Etienne , abbé de S*-Jacques , déclare la donation du riche al-
* Sans doute ligney , canton de Waremme.
(26)
leu, de Malle ayec set appendanoet, faite à son église par Oïla, veuve
de WaUer , qui avait acheté ce bien de Lietdulfe et de sa femme
Ida. Il mentionne en outre le don d*ane maison située sur le
marché à Liège.
(Description du sceau d« Tabbé.) Plusieurs témoins.
fol. 64.
1111. Indictione XV.
Alberon , évéque de Liège , confirme la donation faite à Téglise
de S^imphorien-au-Bois (cella S. Petrî Cluniacensis), par Guil-
laume de Chiney, son épouse Malhilde et leurs enfants Thierri,
Guillaume, Gertrude et Âldegonde, tous libres, des biens ou droits
qu'ils possédaient à Féglise de Mosen et à celle de Herpinei. La
donation a été faite entre les mains de Lambert, comte de Montaigu,
avoué dudit lieu.
(Originale habui ab N. Garit, procuratore curiae officialis Leo-
diensis habitantis juxta S. Severinum Leod. 21 decembris anni
1635.)
FI. 96.
1112. Indictione V.
Otbert, évéque de Liège, confirme la donation qu'il avait faite
au couvent de SWacques , de l'église de S^-Léonard dans le fau-
bourg du même nom à Liège, et il la déclare libre de toute sujétion.
(Description du sceau d'Olbert. )
fol. 18.
1112. Indictione quinta .
Otbert , évéque de Liège , règle les droits qu'avait l'abbaye de
S^-Jacques sur deux manses que le bienheureux Pierre Laubacensis
avait possédées à Uavrech , l'une 4 Herlaul et l'autre à Yilerval.
fol. 64.
1112. Indictione quinta,
Adelard déclare qu'ayant fait le partage de set biens entre les
enfants qu'il avait d'un premier lit, et ayant eu de sa seconde
femme Ode, un fiU, qu'il avait voulu faire instruire dans les lettres,
il avait^ acquis pour cela certains biens à Hor pale et à Flemale,
(87)
aioû qn'ooe nabon k Liège, lesquels il donnait à Téglise de S*-Ja€-
ques, Unt en son nom qa*en celui de son fils, ne se réservant sur
ces biens qa*UB€ rente yiagère de deux deniers pour lui et pour
Fenfaot, rente qui deyait cesser, si son fils prenait Tbabit monas-
tique.
(Description dn sceau de S'-Jacqnes.)
roi. 60.
1125. ^cfa iunt hmc indtctione III, epact. XII II, régnante Lothario,
Ram, tmperaiore.
Godefroid , duc et marquis de Lotbier , confirme la donation
faîte à Tabbaye d*Âffligbem , par Arnould, comte d*Arscbot, de tout
ce qu^l possédait à Buchenbolt.
(Cette copie est suivie d'une attestation de rarchevéque de Ma-
lines, Jacques Boonen du 21 août 1628. ) Imprimé dans Mirœns,
t. Il, p. 817.
Fol. IflS.
1125. Indtctione III.
Henri IV, empereur, confirme la donation faite par une veuve,
nommée Guda, à Tabbaye de S^- Jacques, de deux alleus situés
à Lira et à Witham, et indique Tusage que la testatrice veut que
Ton fasse des rentes.
(Description du sceau et de la signature de Tempereur.)
Fol. 68.
1126. Indtctione quarta,
Albéron , évéqne de Liège, voulant témoigner la dévotion qu*il a
pour sainte Marie-Madeleine et à laquelle il s*efibrce d*exciter les fi-
dèles de son évécfaè, confirme la fondation de Tèglise que le jprétre
Bovon a bâlie sous son invocation dans le lieu appelé aux Camps ^
où ledit évéque lui avait concédé deux bonniers à cet effet. Il con-
firme en outre les premières acquisitions faites par Bovon , d*une
mani»e sur les bords de la Meuse , et d*un bon nier sur la terre de
Notre-Dame à Maestricht.
(Deserîptioo dn sceau de Tévéque.)
Fol. 74.
(28)
1 1 50. Indictione oetava .
AleiaDdre, éréque de Liège, fait connaître que Bovon , qui avait
construit Téglise de Sainte-Marie-Madeleine dans une île de la Meuse,
à Tendroit appelé aux Campt en face de Maestricht , ayant donné
cette église avec toutes êes appendances au couyent de Neufinous-
tier de Huy , pour Tautel de S^ean-Baptiste , et s*étant lui-même
mis sous Tobédience des chanoines de SWean , a cédé à ces der-
niers tous les revenus de son église.
( Description du sceau de Tévêque. )
Fol. 60.
1151. Indietione Fllfi.
Alexandre, évéque de Liège, déclare que Bovon, prêtre, premier
fondateur {planiaior) de Téglise de S'"-Marie-Madeleine dans le lieu
appelé aujp Camps (Castris), a acheté sept bonniers appartenant
à la court d*Heimale pour ladite église , et que Tinvestiture dndit
bien appartient au mayeur d*Heimale.
(Description du sceau d'Alexandre.) Nombreux témoins.
roi. 78.
1151. Indictione F /Il F,
Alexandre , évêque de Liège , déclare que Bovon , fondateur de
Tèglise de S^^Marie-Madeleine aux Campt, a acquis plusieurs biens,
entre autres, la court de LeincuU, faisant partie du fisc royal, pour
laquelle il doit payer annuellement deux sous de cens à Tofficier
du roi.
(Description du sceau de Tèvéque. )
loi. 70.
1154. Indictione XII. Actum Aquiigrani.
Lothaire, empereur, confirme la donation que Withikind de
Sualemborg , en Saxe , avait faite à S*-Jacques de Liège , de tou»
les biens qu*il possédait à Bacenges sur la Gerre (Jechoram).
(Description d*un sceau et d*une signature.)
Fol. 2d et 60 , mais au fol. 60 la
charte est incomplète.
(29 )
1136. Indicttane Xllll.
Lothaire III, empereur, confirme le testameot de Walter, sur-
nommé rAIlemand (Teutonicua), qui donnait à Tégliae de S*-Jacqoea
à Liège, lout ce qa*il ayai t à Hadegrin et à Urchit, tant en aerfa, qu'en
vignobles , champs , prairies, etc. , en outre one rente à Engram-
rode , ainn qa*un certain serf nommé Walter , sa femme , ses fils
et ses filles.
( Description de la signature et du sceau de Lothaire.)
Toi. 61.
1141. Indicttane quaria, jÉrgentina, in octapa Paschm,
G>nrad III, à la demande de Libert, abbé de S*-Jacques à Liège,
confirme la donation faite à S'-Jacques, par Arnould de Nittes , qui
allait faire le pèlerinage de Jérusalem , de la moitié du domaine
de Bacenghes sur la Gerre. Les droits de Tavouè Louis, comte de
Looz , sont de plus réglés dans cette charte.
(Description du sceau de Conrad et de la signature du chancelier
Arnonld.)
roi. 88.
1146. indiclione mil. Aetum féliciter,
Elbert, huitième abbé de SMacques , déclare que Maurice, fils
d*Hercelon de Glauns (Glons) , avant de partir pour la croisade , a
disposé d*nne manse qu*il tenait en fief de l'abbaye de SWacques ,
laissant la moitié à Tèglise et Tusufimit de Tautre moitié à sa mère.
(Description d*an sceau.)
fol. 16.
1152. (En latin).
Henri, èvéque de Liège, déclare de queUe façon Ayelin, construc-
teur de règlise de S**-Marie-Madeleine eu Ile , à Liège , a libéré
cette église de la sujétion à laquelle elle était soumise à Tégard de
règlise de SWean rèYangèliste , la dîme du fonds de Tèglise de
S^'-Marie-M adeleine appartenant à S*-Jean. Il mentionne les biens
que ledit Ayelin a donnés en échange.
(Pas de sceau. )
Fol. 78.
(SO)
1154 {Acta et peraeta suni huBC anno),
Heori, éyéque de Liège, fait la récapitulation de tous les biens
qii*il ayait acquis pour son église. On y trouve mentionnés le châ-
teau de Rodhe et ses dépendances , celui de Belmont et les alleus
de Hastenoit , les alleus de Repe , Thiedenbeike , Scans et Castel-
lare; les châteaux de Duras, de Fontaines, de Borne, de Revogne,
de Ehmeirvile, et la sécurité (securitatem) du château de Walecure.
( Deux signatures. )
Fol. 190.
1 154. Indictiom stcunda, Fmperanie Ftedeneo. ffenrieo Leodientem
epitcopatum administrante,
Hugues, comte de Movson ?(Musacensis), confirme une donation
faite par son aïeule la comtesse Hermeoseode, et relative k Téglise
de S^-Jean de Huy.
(Description d*un sceau.)
Fol. SIS.
1 169. Indictione tecunda,
Reynier, prévôt de S*-Paul à Liège, concède aux frères de relise
de Ghastres, située sur la limite de la dîme de Lise , Texemption de
la dime pour tous les animaux qui seront nourris dans l'étendue
d*un bonnier autour de ladite église. Us ne devront payer que six
deniers par an.
( Description du sceau de Téglise de S^Paul.)
Fol 72.
1173. (En latin.)
Rodolphe , évêque de Liège , déclare de quelle manière noble
dame Giele et son fils Lambert , qui avaient engagé le quart de la
dimede Flemale à Lambert de Mommale et à Godefroid son frère,
puis qui avaient donné en engagère aux chevaliers de SWean la
moitié de leurs alleus pour le terme de quatre ans , ont cédé tous
leurs droits aux frères hospiUliers de Jérusalem , avec la faculté
de racheter lesdits alleus.
(A dom. scabino Masset, SI oct. 1645.)
Fol. 117.
(31 )
Vers 1175 {en lalÎD). Sans date.
Les frères de l*hôpilal rachètent le quart de la dime de Flémale,
ponr la somme de vingt marcs , à Lambert et à Godefirotd de Mom-
maie , qui la tenaient en engagère de dame Gide et de son fils.
fol. 308.
1176. (En latin).
Gérard , comte de Looz et de Rinecke , confirme le testament et
la donation de Henri , fils de Menzo de BetlanTÎlle , mayeur de
Bailles , en fiivear de S Wacqnes.
(Description du sceau de Gérard.) •
Fol. 40.
1177. {hiÊpèranie FreêerieOy pnesulante Rodulpko.)
Henri , prévôt , Simon , doyen , et les archidiacres de Liège , dé-
clarent que les frères hospitaliers de Jérusalem ont racheté de Lam-
bert de Mommale et de Godefroid son frère, leur alleu de Flemale,
qu^ils tenaient en engagère desdits religieux pour une somme con-
sidérable. Comme ces derniers leur redevaient encore 45 marcs
d'argent et un firton , lesdits de Mommale retinrent Tengagère de
la moitié de Talleu avec certaines conditions stipulées,
(Â.Dom. scabino Masset SI Oct. 1645 et originali in pergameno.)
Fol. 117.
1178. Mtdiatite matth in festo S, €hrlrudis.
Henri y prévôt, Simon ^ doyen , et les archidiacres de Téglise de
Liège , déclarent que les hospitaliers de Jérusalem ont racheté de
Lambert de Mommale et de Godefroid son frère, Talleu de Flemale,
qu'ils tenaient en engagère desdits religieux. Godefroid a été payé
intégralement et a donné quittance absolue. Lambert a retenu en
engagère le quart dudit alleud pour cinq ans avec certaines excep-
tions, pour une somme de 26 1;2 marcs d'argent qui lui revenait.
(Ex originali quod habui a Dom. Scabino Masset 21 oct. 1645.)
Fol. 07.
(32)
11 79. Actum prius Aniverpiae et posl eonsutnmalum Bruxellae.
CoDlrat de mariage de Henri, fils du doc de Louvaio Godefroid,
avec Malhilde , nièce de Philippe, comte de Flandre. Le duc donne
à son fila Bruxelles et son château , Leuwe , Uccle et Rusbroech ,
et tout ce qu*il avait entre la Senne et la Flandre , et Henri les
donne en dot à sa femme. Il est aussi stipulé touchant la succession
au duché laquelle revient à Henri , sauf toutefois le comté d*Or-
then (Urtina) et le comté d*Ârschot.
(Nombreux témoins et description du sceau du duc.) Bntkens ,
t. I. Pr. p. 43.
roi. 167.
1181. Indictiome XtV.
Forme de la signature impériale.Actahaec dominicae incarnalio-
nis M. C. LXXX primo, indictione IIII* décima, régnante domino
Friderico Romanorum imperatore gloriosissimo , anno regni ^us
XX® , imperio vero ejus xxvij féliciter amen.
Fol. 14d.
(1181-1185). Datum Feron.viikaL Octobrit.
Lucius 111, pape, confirme rétablissement des moines de S*-Jac-
ques , fait par Tévèque Henri, dans l'église de S^^-Marie-Madeleine
de Liège, ainsi que les autres concessions du même prélat.
(Description de la bulle de Lucius.)
Fol. 80 .
1187. (En latin.)
Rodolphe, évéque de Liège , confirme le règlement établi par
Hermann, abbé deS'-Jacques, touchant Tinvestiture de la chapelle
de S^-Remi. Il mentionne dans cet acte l'anniversaire de plusieurs
membres de sa famille, tels que ceux de son père Conrad ( dux
Zeringiae) de sa mère Clémence, de son frère le duc Berthold, etc.
(Description d*un sceau presque entièrement brisé.)
Fol 83.
1193. (En latin.)
Otger, maître des hospitaliers de France , confirme un accord
signé par Lambert de Momale avec les fils de son frère et les re-
ligieux hospitaliers au sujet d*un don fait à Téglise de Flemale.
Fol. 608.
(33)
1195. IndUtûme XIII.
Gozuin, abbë de S'-Jacques, déclare que toutes les contestations
éleTées jadis à propos d*uoe terre à Hodege, par Lietbert, eheTalier
dadit lieu , dans on temps où révéché lui-méine était siget à toutes
sortes de vexations , sont désormais mises à néant, depuis qu'Al-
bert de Cuch occupe le siège épiscopal, le chevalier Lietberl
ayant renoncé à ses prétentions.
(Description de plusieurs sceaux brisés.) Fol. 05.
1205. Indictéoue VIIL
Hugues, évéque de Liège, accorde , à la demande des habitants de
Jjexbj , la permission de choisir un prêtre pour le service quoti-
dien de leur église , à la condition qu*il sera soumis à la présenta-
tion de Hnvesti ou du curé d'Hozémont , et que les paroissiens de
Lexhy en supporteront toutes les charges , sans que Tinvesti de
Hoxémont puisse en souffrir aucun dommage^
(Habui a pastore de Hozemont, 1636.)
fol. 148.
1208« Decimo mentît fehruarii,
Guillaume, châtelain de SM3mer, donne à Téglise de Blandecques
quinze livres à prendre sur les revenus de ses moulins audit lieu.
fol. 608.
1209. Februario mente,
Baudouin jeune , châtelain d*Aire , déclare que Gilles de Nedon-
chel et sa femme Adèle, ont donné en gage à Tèglise de Blan-
decques , la dîme de Tilio , qu*ils tenaient de lui en fief.
fol. 608.
lâlO. Mente aprilit»
J.,évéquede Térouanne, déclare que Gilles de Nedonchel, Aléis
son épouse et M. leur fils aîné, ont donné en gage à Féglise de
S*^-Colombe de Blandecques , la dime de Tilio qu*ils tenaient en
fief de Baudouin jeune de Comines.
fol. 608.
1210. vtt kal. apriiit.
Hathilde, fille de Guillaume , châtelain de S'-Omer, donne une
partie de terre labourable à Féglise de S^^-Colombe de Blandecques.
fol. 608.
Ton. IX. 3
(34)
1213. Même auguste
Hugues, évéqne de Liège, confirme la paix et l*arrangeinenl fait
par le comte Pierre et la comtesse Jolande de Namur, avec le sei-
gneur Gobert de Bioul, relativement au bois de Marlaigne.
( A côté de celte pièce se trouve une traduction française da
temps. L*originaI était aux chartes de Namur. )
Fol. 740.
1215. (En latin.)
Thierri, doyen de la grande église de Liège , règle un différend
qui existait entre le couvent de SWacques et Renier de Gimeppe ,
chevalier, au si^jet d'un legs fait par une certaine dame Ida.
(Description du sceau de Thierri.)
ïol. 47.
1215. (En latin.)
Jean, grand prévôt de Liège, et tout le chapitre approuvent l'in-
stitution des chapelains de Tévéque faite par Hugues , et déter-
minent la prébende qu*il leur a assignée sur la table épiscopale
(mensa episcopali).
Fol. 102.
(1216). Datum Ramae apudS. Sahinam vit kaL deeemh,, poniif.
anno 1**.
Bulle d*Honoré (III), qui accorde aux frères prêcheurs, dans le
cas où les évéques ou ordinaires , sous lesquels ils se trouvent ,
feraient difficulté de consacrer leurs églises ou d*en poser la pre-
mière pierre, la permission de s*adresser à d*autres évéques.
(Simple analyse.)
Fol. 136.
1223. Tertio kalendas apriUt.
Hugues, évéque de Liège , accorde à Tabbé de S^Jacques , la
permission de célébrer trois messes par semaine dans la chapelle
de Ferme.
Fol. 44.
1224. Mente fehruario,
Hugues, évéque de Liège, approuve un accord conclu entre Tab-
(35)
baye de S*-Jaoqaet et Antoine de Masoil , chevalier , au sujet de la
«layerîe de Hawreee*
(Description du sceau de Tévéque.)
FoU5t.
12S5. (En latin.)
Gaîllaume de S^*Omer, donne à T^lisede Blandecques une rasîère
de blé à prendre sur f moniins dudit lieu.
Fol. 5M.
(1227.) Datum Laterani pndie (dus mait\ pçnttf. omno !♦.
BuMe du pape Grégoire (ÎX), adressée à toutes les églises, pour
que les frères prêcheurs fussent admis en tous lieux aux fonctions
ecclésiastiques.
(Simple analyse.)
Fol. 14a.
1229. jépud fTorem feria aetunda ante festum Btati Laurentii,
Jean, élu de Lïége , fait savoir à maître J. de Tordre des frères
prêcheurs, à C , prieur, provincial theutonique et à tout le cha-
pitre du même ordre , quil a accordé rétablissement d*un couvent
de Cr^e^ prêcheurs dans la ville de Liège , avec permission de
Êûre dea lectures sur la théologie , de répandre la parole divine
dans le diocèse , d*écouter les confessions, etc.
(Sceau de Jean élu de Liège.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. Itt.
1229. Feria tecunda ante festum S, Laurentiù
Lettres de Jean , successeur de Hugues , évêque de Liège , qui
confirme la fondation du couvent des frères prêcheurs de cette
ville.
(Simple analyae.)
Fol. 137.
1229. Feria quarta post Palmarum,
Hugues, évêque de Liège , autorise les frères prêcheurs à s'éta-
blir dans la ville de Liège , à y faire des lectures sur la théologie ,
(36)
à écouter les confeMions et à donner l^absolution. 11 nomme comme
eiécuteurs de sa Tolontéle vénérable frère Jacques, évéquedePto-
lémaïs (Accon) et son neveu J. , grand prévôt de Lîége.
(Description du sceau de Tévèque Hugues.)
Cette pièce est tirée des archives originales des prêcheurs de
Liège , auxquelles ils m*ont favorablement admis en juillet 1655.
(Note de Van D. B.)
Fol. 128 et 141, analyse fol. 187.
1229. (En latin.)
Hugues, évèque de Liège , reconnaît que Tèglise de S'-Lambert
a eu dans tous les temps le pouvoir d*excommunier les malfaiteurs
et de prononcer sur les appels interposés par les églises conven-
tuelles de Liège.
Fol. 849.
(1250). Datum Lateran. viii id. deeemhris, ponttf. nosiri anno
quarto,
Grégoire IX , prend sous sa protection le couvent et les biens de
S^-Jacques , et confirme la donation que lui a faite Tévéque Henri ,
de Téglise de S^-Léonard au faubourg de Liège avec toutes ses ap-
partenances.
(Description de la bulle.)
Fol. 81.
1251. Mente maijo , pontifieatus nostrt anno secundo,
Jean, évèque de Liège, confirme Tinstitution de deux vicaires ou
chapelains épiscopaux faite par Hugues , évèque du même diocèse ,
lequel leur a conféré une prébende sur la table èpiscopale et un
revenu de vingt muids de spelte à Viller et à Seraing. Il déclare
en outre qu'ils ont acquis différentes autres rentes avec les au-
mônes que leur a faites Tèvéque Hugues.
Fol. 188.
(1251). Datum Reatis non. febr, , pontif. anno quinto»
Bulle de Grégoire ( IX ) au duc de Brabant , pour employer les
frères prêcheurs contre les hérétiques.
(Simple analyse.)
Fol. 188.
( 37)
1252. (En latin.)
Jean, évéqnede Liège, mande à tout ceux de son diocèse que les
frères prêcheurs doivent être reçus et admis partout , pour rem*
pUr les fonctions ecclèsiasiiques.
(Simple analyse.) Fol. 149.
1232. Meuse junio , feria tertio post oetavam Penleeostet.
W. , abbé de Yillers , et G. de Laoo, chanoine de Reims , règlent
les difiërends élevés entre Tévêque de Liège et le chapitre de
S^Lambert , relativement à certains droits que ce dernier préten-
dait avoir tant dans la cité que dans le diocèse.
(Ex lib. cart. dni Leod. episc. fol. xxviii et xxix.)
Fol. 249.
1232. Mente jidti.
Jean 9 évêque de Liège, fait savoir aux abbés, prieurs, doyens et
prêtres de son diocèse, qu'il a reçu du pape Grégoire des lettres
par lesquelles le souverain pontife donne aux frères prêcheurs le
droit de prêcher , d'entendre les confessions et d'entendre les pé-
nitences. Il recommande de suivre expressément à l'égard des frères
prêcheurs le mandement du saint-père.
(Sceau de l'évêque Jean.)
Arch. orig. des frères prêcheurs de Liège. Fol. 181.
1233. (En latin.)
Berlholdde Nedonchel, chevalier, donne à Téglise de S*«-Co1ombe
de Blandecques, la dîme de Tilioy qu'il tenait de Mons' Baudouin
de Comines , châtelain d'Aire.
Fol. 60a.
1233. Mense octobris.
Baudouin de Comines, chevalier, déclare qu'il a vendu à l'église
de Blandecques tous les droits que le S' de Nedonchel tenait de
lai en 6ef sur la dîme de Tilio.
Fol. 600.
1233. (En latin.)
Jean, évêque de Liège , certifie la teneur et donne le vidimus
(38)
d'un privilège accordé aux frères précheni» par le pape Grégoire,
daté de Latran , 8 des kal. de juin, Tan premier de sod pontificat ,
privilège en vertu duqael les frères prêcheurs n'étaient pas tenus
de se soumettre aux exécutions de sentence faites par le S^-Siége
ou ses délégués , si les lettres apostoliques ne renfermaient pas
une mention spéciale relative à une telle concession*
(Sceau de Tévéque Jean.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 134.
1235. (En latin.)
Tidimus donné par Jean , évêque de Liège , d*une bulle du pape
Grégoire , datée d*Anagnie le 8 des kaL de juillet. Tan premier de
son pontificat , et en vertu de laquelle les frères prêcheurs peuvent
donner le bénéfice de Tabsolution à ceux qui voulant entrer dans
leur ordre, auraient encouru une sentence canonique : on ne pourra
s*opposer à leur projet , pourvu qu'ils donnent une satisfaction
suffisante à ceux qu'ils auraient lésés, et pourvu que le délit ne soit
pas de nature à exiger leur envoi au saint Siège.
(Sceau de Tévêque Jean.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. Id4.
1233. (En latin.)
Vidimus donné par Jean , évêque de Liège , d'une bulle du pape
Grégoire, datée d'Aoagnie le 3 des ides de juin, l'an premier de son
pontificat , et par laquelle il défend k quiconque a fait profession
dans l'ordre des frères prêcheurs , de s'en retirer sans la permission
de son prieur.
(Sceau de l'évêque Jean.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. U7.
1233. (En latin.)
Vidimus donné par Jean, évêque de Liège , d'une bulle du pape
Grégoire, datée de Latran le 4 des nones de décembre l'an premier
de son pontificat, et en verlu de laquelle il ordonne aux frères
(39)
précheart de «e soumettre à leurs évéques diocésains, en taot que
les iostitats de leur ordre soient respectés , surtout relativement
à la Domina tioD et à la deslîtation des prieurs.
(Sceau de Févéqne Jean.)
ArdiiTes origtoales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 126.
Ii53. (En latin.)
Yidîmns donné par Jean , éréque de Liège, d*une bulle du pape
Grégoire, datée de Latranle 8 des kal. de décembre, Tan premier de
son pontificat , et en vertu de laquelle il est permis aux frères prê-
cheurs , dans le cas d*interdit général , de célébrer l'office divin à
voix basse , les portes étant fermées , et sans bruit de cloches , à
Texclusion des personnes excommuniées.
(Sceau de l'évéque Jean.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. IM.
1233. (En latin.)
Yidimus donné par Jean, évêque de Liège, d*une bulle du pape
Gr^ire, datée de Latran, kal. de décembre, l'an premier de son
pontificat , et en vertu de laquelle les frères prêcheurs pouvaient
donner la sépulture dans leurs églises à ceux qui auraient mani-
festé llntention d*y être placés 3 sans préjudice toutefois de la jus-
tice des églises à la paroisse desquelles les morts appartiendraient.
(Sceau (le Tévêque Jean.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 126,
1234. Mente tnarlio.
Jean, évêque de Liège, confirme le don fait par son prédécesseur
et oncle Févêque Hugues , à Tabbaye du Val S*-Lambert, 1<* de ses
vignobles situés apud Bruertas, in Chastrenel, Gala et Clauto, 2® de
la moitié d*une maison et d'un pressoir audit Bruyère, renonçant à
tous les droits qu'il pouvait avoir sur lesdits biens.
(Sceau de Tévêque Jean.)
Exarchivis VallisSancti Lamberti, 12 decembris 1655.
Fol. 08.
(40)
1258. Metue mato»
Jean , prëv6t, le doyen , les archidiacres et tout le chapitre de
Liège, pendant la vacance du siège épiscopal, font connaître à toutes
les personnes ecclésiastiques ou non , aux châtelains , aux haillis ,
aux écoutètes , aux mayeurs et écbevins de tontes les communes
du diocèse de Liège , qu^ils ont chargé les frères prêcheurs de faire
Tinquisilion des hérétiques qui pourraient exister dans le diocèse
susdit, et qu*ils devront donner à ces religieux Faide et Tassistance
dont ils auront besoin.
(Sceau du chapitre de S^Lambert.)
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
FoU 189.
1242. Feria ter lia post dominicam Invoeatii»
Otton, doyen de S^Paul , proviseur des biens de SWacques,
règle certains différends entre Tabbè de S'-Jacques, le chevalier
Humbert de Sève et la veuve d'Arnoud , sa mansionière (ejus mon'
sionaria) , à cause des droits que Tèglise et Tabbé de S^Jacques pré-
tendaient avoir sur la cour de Sève.
(Description du sceau d*Otton.)
Fol. S9.
1243. Men$e februarto,
Lambert, mayeur de Liège, et tous les échevins et bourgeois de
la cité , déclarent que les frères mineurs ont légitimement acquis
Tendroit qu*ils occupent depuis peu dans la rue Hors Château, et
que personne des héritiers de ceux qui leur ont fait la cession ,
veuves, orphelins, ou autres, n*ont la moindre réclamation à leur
faire.
(Sceau brisé.)
Fol. 14S.
1243. (En latin.)
Oston de Moriaumés, chevalier, s' de Lovierval, et les hommes
dudit lieu, d'une part, et les frères de Biterunsart de la maison des
chevaliers du Temple, de Tautre, terminent leurs différends au su-
(41)
jel de la forêt de Ruzomoat, par le jugemeol arbitral de Jean CoIîd,
baîDi de Namur.
(DetsÎD du sceau d*Osloo.)
Fol. 608.
1243. in erasiino dedieatioait eeelesiae SiabuUnsù.
Frédéric , abbé de Stavelot , prononce sur un différend existant
entre Thomas, fils de Wéri de Streis, et Tabbesse de Solières, au
sujet de la dîme d*Anthines.
(Ex copia mihi concessa a N. Borsut, secretario nobilis collegii
D. D. deAndenne. Ânno 1643.)
Fol. 810.
1243. Le mercredi après la fesie de S^'Lue éwangtliste.
Jean, duc deLothier et de Brabanl, déclare tenir de Tévéque et
deTéglise de Liège, le fief d*Hackendeur et ses appartenances, et il
s*engage à relever et k tenir de la même manière tons les biens qui
par chartes ou autrement seront prouvés appartenir au pays de
Li^.
(Ex arcbivis dominer n m S. Lamberli.)
Fol. 00.
1243. D€U, Laterani non. kal. apr,, ponlif. annol".
Bulle dlnnocent IV, défendant à toute personne de porter Tba-
bit des frères prêcheurs ou tout autre pareil , sous peine d*étre
réprimandé par les diocésains.
(Simple analyse.)
Fol. 180.
(1243). Datum Lateranen, x kai. apr,, poniificaius tnnocentii IV
anno 1*.
Bulle du pape Innocent IV, qui déclare qu*on ne peut forcer les
frères prêcheurs aux offices , aux visitations , ou aui corrections
dans les églises ou les monastères , non plus qu*aux exécutions de
causes , aux dénonciations d*excommunications ou au soin des re-
ligieuses.
(Simple analyse.) Fol- 1**^'
(42)
(1243). Datum Lateranen, 10 kal. apr,, pontificats anuo l".
Bulle d^Ionocent IV, qui déclare que les évéques peuvent ab-
soudre les frères prêcheurs et leur accorder des dispenses.
(Simple analyse.)
Fol. 135.
(1243). Datum Lateranen, iii non. febr^^pôntificai» Innocenta J F
annoi^.
Bulle d*Innocent IV, qui exempte les frères prêcheurs de payer
les dîmes pour leurs jardins et leurs vergers, et qui leur permet
d*administrer les sacrements k leurs serviteurs ( famulis suis ) et
de les enterrer dans leurs cimetières.
(Simple analyse.)
Fol 1S6.
(1243.) Dut. Lateranen» 4 id. fehr,, pontife anno 1*.
Bulle d*Innocent IV, qui accorde aux frères prêcheurs le droit
d*enlerrer librement toute personne dans leurs cimetières.
(Simple analyse.)
Fol. 135.
1245 {?). Datum Lugduni xv kaL octoh,, pontif. Innocenta IF,,,,,
Bulle du pape Innocent IV, qui prescrit à tous prélats d*empè-
cher qu*on ne moleste les frères prêcheurs.
(Simple analyse.)
Fol. 134.
(1245). Datum Laterani S kal, apr,, pontif, anno 1**.
Bulle d*Innocent IV, qui permet aux frères prêcheurs de s^'our-
ner dans les pays excommuniés, et d'y demander et d*y recevoir,
quand ils passent , les choses qui leur sont nécessaires.
(Simple analyse.)
Fol. 136.
(1245). Dat, Laterani. non, febr,, pontif, anno \^,
Bulle d*Innocent IV, décidant que le maître et le provincial des
(43)
lirèret prêcheurs peareot snbstiiaer et remplacer ceui qui toni
dépotés pour prêcher la croii et faire iaquisîtion de Thérésie.
(Simple analyse.)
Fol. 195.
(1245). Dmlum Laieram 8 kai. apt,, poniif, anuo 1^.
BuUe dUnDoeeot lY, permettant aux frères prêcheurs d*enlen-
dre la confession de tous ceux qui Tiennent k leurs prédications ,
el déclarant que les prélats des églises peuvent appréhender qui-
conque aura recueilli de Targent sous l*hahil de frère prêcheur»
(^mple analyse.)
Fol. 1S6.
(1243). Daium Laterani 9m kal. apr., poniif. mtmo \^,
Bulle d*Innocent IV, qui permet aux frères prêcheurs de célé-
brer la messe sur un autel portatif.
(Sioiple analyse.)
Fol. 185.
(124J). Daium Laierani iii non, febr., poniif, unno 1".
Bulle d*Innocent IV, qui permet aux frères prêcheurs de célé-
brer le service divin à voix basse, même dans les lieux frappés
d^interdit , à moins que les frères ne soient eux-mêmes excommu-
niés.
(Simple analyse.)
Fol. 136.
(1243). Daium Laierani viii kaL apr,, poniif. anno \^.
BuUe dlnnocent IV, qui donne le nom de conventuelles aux
églises des frères prêcheurs et accorde la licence du cimetière aux
besoins des ttère» et des couvera.
(Simple analyse.)
Fol. 185
1243. Die Jacobi apotioli (23 juillet).
Le prévôt, le doyen, les archidiacres el tout le chapilrede Liége^
demandent au pape Innocent , qu*il accorde k Tabbé de S^Jac-
( 44 )
ques , la mitre , Fanneaa , la tunique , la dalmatique et les san-
dales^ pour qu*il puisse remplacer révéque de Liège au besoin.
(Description du sceau de révéque.)
Fol. 15.
(1S45). Datum Lugduni xi kl, junii, pontif. nosiri anno II!,
Innocent IV accorde aux moines de S'-Jacques la permission de
retenir librement les biens, meubles et immeubles, qui pourraient
échoir aux religieux de leur couvent par succession ou autrement,
excepté toutefois les choses féodales.
(Description de la bulle de plomb.)
Fol. 80.
(1245). Datum Lugduni v kal, apr.^ peniif, anno tertio.
Bulle d*Ionocent IV, qui permet aux frères prêcheurs de saisir
leurs frères apostats, sous quelque habit qu*ils les trouvent.
(Simple analyse.)
Fol. 186.
(1246). Datum Lugduni xi kal. oetob,, potUif. anno quarto.
Bulle d'Innocent IV, qui déclare que ceux qui seront expulsés
de Tordre des frères prêcheurs ne pourront plus prêcher ni en-
tendre les confessions, et qu*ils peuvent même être excommuniés
par les prêcheurs.
(Simple analyse.) Fol. 1S6.
(1246). Datum Lugduni v^ idus januarii, pontif, nottri anno tertio.
Innocent IV, pape, confirme Tinstitution des deux chapelains
épiscopaux dans Téglise de S'-Lambert à Liège , ainsi que les pré-
bendes et revenus qui leur sont assignés sur la table épiscopale.
Fol. 103.
1246 Datum Lugduni id, januarii, pontif, anno 4®.
Bulle d'Innocent IV, qui déclare que dans le cas où la contrée
habitée par les frères prêcheurs serait frappée d*excommunication
ou d*interdiction, leurs serviteurs n*en sont pas atteints.
(Simple analyse).
Fol. 13«.
(45)
(1247) Daîuwk Lugduni viii kl. aug,^ poniifieaius nottri anno
quinto.
Innocent IV déclare que les religieux de SWacqnes ne peuTcnt
être injuatement forcés à donnera personne des pensions ou béné-
fices ecclésiastiques , au moyen de lettres apostoliques qui ne fe-
raient pas une mention expresse de la présente indulgence.
(Description de la bulle).
Fol. 81.
1248. Mense martio^ in xigilia Annuntiatùmis Dominœ (24 mars].
Vidlmus donné parle chapitre de Liège des lettres de Henri élu
de Liège [en date du mois de mars 1248 tn erattino B. Benedicli
abbaiis; 22 mars] , par lesquelles ce dernier donne cent bonniers k
perpétuité à Lambert de Solario, maintenant son maréchal, et à ses
hoirs, au cens annuel d*un denier d*or. dans la forêt située sur le
lerritorre Amanrentis, au lieu appelé Tourou, Ils devront de plus
pour ladite concession cinc[uante muids d*ayoine à la S'-Ândré. Ils
pourront défricher la forêt et nous devrons les protéger contre
toute TÎolence , en leur laissant la liberté du chemin pour aller à
HujT et à Aman (Amay).
(Sceau du chapitre.)
Ârch. orig. des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 1»8.
1248. Mente martio in erastino beati Benedicti abbatis.
Henri , èln de Liège , ayant donné à Lambert de Solario, sou ma-
réchal, et à ses héritiers , cent bonniers de forêt tn territorio Ama^
nienti dans le lieu appelé Conrou ^, moyennant un cens annuel de
HO muids d*avoine, déclare que lesdits héritiers, après Taccomplis-
sèment de toutes les clauses de la charte de donation , ne devront
plus payer ledit cens pendant cinq ans, à partir de la S^-Remi pro-
chain venant.
(Description du sceau de Henri).
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 128.
* Phis haut Touro».
(46 )
1249. Feria terlia post ftêium Sti-Petri ad vmeula.
Henri , élu de Liège , déclare que la coutume de Tévéclié étant
que Tévéque ou Pélu ait une prébende, il réservera pour lui la pre-
mière qui deviendra vacante et ne la conférera à personne.
Fol. 163.
1250. Daium V idu$ novembris,
Pierre, évéque d*Albani , légat du Saint-Siège, déclare que dans
réglise de S^-Lambertde Liège Tèvéque doit toujours posséder une
certaine prébende dont les revenus sont réservés à ses deux cha-
pelains.
Fol. 16S.
1250. fn Fiffilia B. Johannit Baplisiae,
Henri, élu de Liège, déclare qu*il s*est réservé la prébende deve-
nue vacante par la mort de H. De Vaiana , élu de Maestricht, et
qu*il veut en faire jouir ses deux chapelains , Lambert de Troyes
et maître Albério.
Fol. 163.
1251. Datum Lugduni idus martii, poniifieatus nosiri anno
oeiavo.
Innocent IV, pape, donne des lettres exécutoires pour que
Tinstitution de la table épiscopale et Temploi de ses revenus en
faveur des deux chapelains ait lieu dans Féglise de Liège.
Fol. IM.
1251 . Datum Lugduni idtbus martiij poniif. nottri onno ociavo»
Innocent IV, pape, confirme Tinstitution faite par Tèvéque
Hugues, de deux chapelains épiscopaux, auxquels il a assigné les
revenus delà prébende que possède Tévéquepar un ancien usage.
Il confirme en outre la reconstitution faite par Pierre d*Albani, son
légat.
Fol. IM.
1251. Jlfeme novembri*
Le chapitre de Tèglise de S^-Martin de Tours adresse à celui de
(47 )
Liège du même nom , une lettre de frateroité et d^union , comme
ce dernier Pavait demaodé , et il Texhorte à envoyer à Tours quel-
<]u*an des siens tons les sept ans , conformément à la teneur dndit
acte de fraternité.
(Â dom. Kessel cantore B. Martini). Fol. 110.
12«Sâ. Leodii 6 kal. januarii, pontificatut domini Innocenta ,
papae II II, anno deeimo.
Hugues, cardinal-prêtre do titre de S'«-Sabine , légat du Saint-
Siège , accorde aux frères prêcheurs de Liège la permission de cé-
lébrer les offices divins dans les églises où ils se trouveront , malgré
rinterdit général, ayant soin toutefois de fermer les portes, de ne
point sonner les cloches , de célébrer les offices à voix basse et d*en
exclure les excommuniés.
(Sceau du légat).
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 120.
1255. Feria êetunda in vigilia divisionû apoitolorum»
Les prélals et les chapitres de toutes les églises et couvents de
Liège, déclarent qu*ils se prêteront dorénavant une assistance
mutuelle en tonte occasion , et qu*ils supporteront en commun les
dommages qui seront causés à Tun d*eux.
Fol. 173
1255. Sabhato pott fetium Beati Martini hyemalis.
Privilège accordé par Henri, élu de Liège, aux familles des églises
pour les exempter de la juridiction temporelle de la cité.
Fol. 961.
1254. Machliniae, idus fehruarii, Indiet. XII,
G>nfirmation et vidimus du privilège de Henri , élu de Liège ,
relativement à Texemption des églises dans la juridiction temporelle
de la cité, donnée par Guillaume , roi des Romains.
Mention, à la même page, d'une confirmation du pape Alexandre
pour ce même privilège, en date du 12 kal. jan, 1254.
Fol. 261.
(48)
(1254). Datum Lateranen. 4. tW. apr., ponitficaiut anuo primo.
Bulle d'Alexandre IV , qui accorde aux frères prêcheurs le droit
d*enlerrer librement toute personne dans leurs cimetières.
(Simple analyse).
Fol. 185.
1259 (?) In festo Beatt Andreae aposioli.
Frère Jean de M aestricht et le couvent des frères prêcheurs
d*Âix-la-Chapelle, de la province Teutonique, voulant reconnaître
la faveur que lui a faite le couvent du même ordre , de la province
Française , à Liège , en accordant à leurs frères quemdam loeum
S'^ Viti nuncupatum, pour prêcher, recueillir des aumônes , etc.,
Fespace de douze ans, promettent de payer chaque année ^ pendant
le même terme, trente-deux florins de Horne aux prêcheurs de Liège.
Arch. orig. des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 183.
1259. Apud Franchal, in ociob.
Accord fait entre Henri, élu de Liège, et Thomas, archevêque de
Reims , louchant leurs droits respectifs dans les villages de Saint-
Memins, Floins, Flaigneul, Ylii, Guionne, Villers-Sarnay , Daigny,
Lamoncelle, Rubiercort , Lamercort , Yassailles, Balans, Proons
emprès le bois. Forons, Mont-S^-Remy, Sedens, Terbie, Douze,
Franchal , la rivière de Chiers et la forêt de Bouillon du cêté de la-
dite rivière.
Fol. 206.
1263. VI hal. julii, indicL F, poutifieaiut vero domini
Ufhani II II anno primo.
Le pape Urbain lY confirme la fondation du monastère de So-
lières, ainsi que toutes les libertés, privilèges et immunités, anté-
rieurement accordés aux religieuses de cette maison. Parmi les
biens dont il leur confirme la propriété se trouvent un moulin à
Huy et plusieurs parts à d*autres moulins de la même ville ; des
terres à Avins, Moseron, Marnaris, Abrimeis, Latines, Ëlmonsée,
Fys, Elbrenais, Tearus, le patronat et les dîmes de Bens et de
Ramelo, celles de Tisange , d*Antines, de Perveis , de Jalim et de
(49)
Filées y des terres à Aloosart , des bois k Chefail , Biertaiofontaine
et Beao-pré , et le quart de la dîme des bois de Beaufort.
(Sceaux, bullea et signatures.)
Fol. M.
1264. LejourtUl Aieention ^ à Lovaingk devant le casteai.
Âlab, duchesse de Brabaot et de Loherègue, déclare que devant
Henri , évéque de Liège , la paix a élé faîte entre Wilbaume de Ber-
gyDes , Baudouin son frère , Ywin de Flepe , Nycbole Dudengyen ^
eoopables de la mort de Godefroid et de Jakemen de Flepe , son
ùrèrCy et toute leur parenté d*nne part , et Jakemon de Clermont ,
onde maternel des TÎcliraes, avec tout son lignage i à telles condi-
tions que les quatre meurtriers susdits ont pris la cto\% et doivent
aller outre mer à la Terre Sainte, sans revenir, k moins que Jake-
mon de Qermont et Arnnl de Flepe ne les rappellent, selon les pou-
voirs qu^ils en ont de leurs amis. £t après eux , les pouvoirs de Ja-
kemon passent à Jean de Bealfort son oncle, puis à messire
R jgaulx de Bealfort , sire de Falaix , et ensuite au plus prochain de
son lignage. Les pouvoirs d*Arnul de Flepe passent à Arnulz de
Walebain , son frère , et ensaile à son plus prochain parent.
Guillaume et Twains qui étaient hommes de Godefroid , ont de
plus remis tous les fiefs qu'ils tenaient de lui entre les mains de
révéque de Liège, lequel lésa rendus à quatre membres du lignage
de Godefroid ; et le délai de leur départ est fixé à S^-Jean-Baptiste
prochain en un an , terme après lequel ils sont bannis du Brabant.
(Description de plusieurs sceaux.)
Fol. 145.
1264. Sabbato post fetlum B. Mailhaei,
Amouldy comte de Looz, confirme la donation d*un fief situé à
Wentersoveo laite à Tabbaye d*Herckenrode par Raes de Schoen^^
winckele qui le tenait de Guillaume de Dessenere, et déclare que
ce dernier a renoncé lui-même à tout bénéfice de son droit.
(Exlib. cartarum).
Fol. 810.
ToM. IX. 4
(50)
1364. Feria lertia posi fettum B, Pétri ad vincula.
Le chapitre de Liège règle les différends ezislant entre Tabbë de
S^-Jacques , le chevalier Fàstré de Ferme et son fils Robert , sur la
prétention qu*avaient ces derniers d*ètre hébergés, en tout temps au
monastère de S'-Jacques , avec leurs chevaux et leur suite.
(Descript. de deux sceaux.)
Fol. 44.
126$. Le semedich devant le fette sayns Andrieui,
Mention d*un acte passé devant les hommes de la Ckhe^Diew ,
Tofficial de Liège et H* Gérard du Temple.
(Hors Farchive des chevaliers de Villers-le-Temples en Goodroe,
vi$%$ originalihut.) H. Y. D. B.
Fol. 121.
(1265). Datum Perusii, xtii kaLjulii,, pontif, anno primo (trani^
iumptii offlciii euriaede data 1267. Mense januario).
Bulle du pape Clément IV, qui d^nne aux frères prêcheurs, pen-
dant la vacance du siège épiscopal, le droit d*absoudre ceux qui se
confessent k eux, et de changer les vœux en d*autres œuvres de
piété.
(Simple analyse.) Fol. 187.
(1265-1268). Datum Perusii xtii kaLjulii^ pontif. atmo
Bulle du pape Clément IV, déclarant que les frères prêcheurs
ne peuvent être excommuniés que par le souverain Pontife.
(Simple analyse.)
Fol. 184.
1267. Mense junio,
J., prieur du nouvel hôpital de Liège, et les frères et sœurs de la-
dite maison , déclarent avoir vendu quatre muids de sptlte k Béa-
trice, béguine, pour dix marcs de Liège, et avoir employé cet
argent k Tachât de trente-six muids qu*ils étaient tenus de payer à
Gilles Cramadar héréditairement , sur leur moulin de Villers situé
au lieu appelé Enbruek.
(Sceau du nouvel hôpital dessiné.)
(51)
Afdiives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 180.
(1367). Dot. Fùerbii, ^•kal.juln, pontif. aun9 tertio.
BoHe de Clément IV , qui permet aux frères prêcheurs de s'ab-
soudre et de receToir les sacrements même en temps d*interdit.
(^rnple analyse.)
Fol. ise.
(1267). Datum Fiterbii, 15 kal, janua. , pontif, anno tertio.
Bolle da pape Clément (lY), qui permet aux frères prêcheurs
danser de* sacrements ecclésiastiqttes an temps de Tinterdit , et de
eélébrer la messe à portes danses, au temps de rîoterdit le plus
strict (strietissimi).
(Simple analyse.) Fol. IM.
(1267). Datum Fiterbii, X kal. febr,, pontif. anno tertio.
Bulle de Clément IV , qui défend d'éle?er aucune maison reli-
gieuse auprès d*un couvent de frères prêcheurs, et qui détermine
à quelle dislance.
(Simple analyse.)
Fol. 187.
1269. Datum et aetum Leodii , sahbato post octavas
S'i Dion^sii.
Le prienr et les frères du Mont-Carmel reconnaissent certaines
obligations envers le couvent de SWacques , pour le terrain qui
leur a été concédé sur la paroisse de la Madeleine-en-Ile , et pour
la permission qu'ils ont eue d*y construire une chapelle avec un
clocher.
Fol. 28.
1269. Dominiea ante festum beati Marci evangelistœ,
Henri, évêque de Liège, déclare s*en remettre à Parbitrage du
comte deLooz , pour savoir le nombre de personnes par lesquelles
il doit faire hommage à Parchevêque de Reims.
Fol.
(52)
1269. Même februario.
Guy , comte de Flandre et marquis de Namnr , fait Tabandon
d*uDe redevance que les moines de S'-Jacques lui devaient, sous le
nom deportoing , pour la terre û*Havrech dans le comté de Namur ,
et réduit ses droits à une rente de 60 sols par an.
(Description du sceau de Guy. )
Fol. 34.
1271. Craiitno heaii Remigit,
Radulpbe, prieur général des frères de l'ordre de Notre-Dame
du Mont-Carmel, confirme la convention de 1269, passée avec l*ab-
baye de S^acques. (Voy. plus haut.)
(11 y a un seel en cyre verde, portant Teffigie Nostre-Dame nais-
sant , ou à demi , avec le petit Jésus à son bras gauche , assise sur
une église entre deux thoures , et dessoub un carme à genoux ,
mains joinctes). Note de Y* D. B.
Fol. 30.
1275. La nuiei de Vinvention tainte Crois.
Testament de Hnmbert de Ferme, chevalier. Détail de biens qu'il
laisse k la table du S^Esprit de Ferme et de Sève.
( Description de deux sceaux. ) Fol. 42.
1275. El mois de septembre.
Jean, avoué de Thuin et sire de Marchines, fait échange de
quelques biens avec messire Jean de Warnans, dit des Preis, en pré-
sence de Renier de Vileir , commaistre des maisons du Temple en
Hesbaye.
( Une liste des hommes de fief des chevaliers du Temple pour
les terres de Musai , Warnans et là entour.)
Fol. 604.
1275. Oppenheim, quarto idus septembris, indietione tertio.
Rodolphe , roi des Romains , confirme le jugement qu'il avait
rendu au tribunal de l'empire, et d'après lequel il n'est point permis
aux échevins de Liège de porter de sentences contre les suppôts
des églises.
(Voyez une autre mention de cet acte, fol. 262.) Fol. 800.
(53)
1277. Le diemenee e'un chante Lœtare Jherusalem, c'est en
mi-^aréme.
CoDTeDtion relati?e aux detcors et bestens qui s^étaieot élevés à
Liège, à Toccasion délie fèrmeteit^ entre les églises et la commune.
L^assemblée réunie à S'-I^mbert , décide qu*on élira une commis-
sou de douze , chaînée de lever une assise sur la cervoise pour re-
faire les chaussées^ les ponts, les entrées, les murs et les fossés
de la cité , là on besons en serat et mestien éttdem. Les parties
jurent en outre ke on ne lèverut maû , dedem Liège , fermeteU ne
ehoeêe piipor fermetier soit contée,
(Cinq sceaui brisés. )
Fol. 187.
1280. Mense augusto,
Jean , duc de Lothier et de Brabant , ordonne à lous les baillis,
mayeurs, officiers, receveurs de tonlieu , etc., de ses domaines, de
laisser passer, librement et sans payer , tous les objets qui appar-
tiendront auT frères prêcheurs de Liège , et de leur prêter assis-
tance au besoin.
(Sceau du duc Jean décrit. )
Archives originales des frères prêcheurs de Liège.
Fol. 181.
1280. Mense augusto.
Renier de Yellerus, chevalier , déclare les conditions auxquelles
il a re^ in ptrpetuam estithiosim de M* Gilles de Surelet, investi
de Seraiog, certains biens situés â Scopiton ', d /e Uarchale, à Bri-
ton Marliere , à Reies , à ffoUogne, à Mean, sur leJoncour de Cro^
taie, smr les Serreies de Mons , subtiis Tiliam de Mans,
(Description de trois sceaux.)
Fol. 40.
1281. Mense martio.
Le doyen et le chapitre de Téglise S'-Barthélemi de Liège , aban-
' Parmi les dépendances de la commune de Mons, arrondissement de
Liège, on tronve Crotteax, Mean , Souihon. Une erreur de lecture peut
•Toir fait de ce dernier mot Scopiton,
(54)
doDDeot tes droits qu*i1s avaient à la dime d*ane partie de terre
comprise dans le terrain des frères mineurs.
(Sceau brise.)
Fol. 143.
1282. Le jour de la Pentecoste, en nostre chasteau de Letnhourg,
Jean, duc de Lothier, de Brabant, etc. , donne à Thomas d*Aii-
tbines, cbeYalier,]abauteTouerie et vicomte, avec tous au très droits
et juridiction , que ceux de Houfalize tenaient de lui comme due
de Limbourg , au lieu d*Anthines et d*Ouhare.
Suivent les droits seigneuriaux appartenant k ladite avouerie. '
( De son original, au château d*Anlhines. )
Fol. 82S et 877-870.
(1282). Datum apud Urhem veterem, kaL odob.^ pontif, anno
secundo.
Bulle de Martin IV , qui p^met aux frères prêcheurs de con*
fesser et de prêcher autant qu*ils le voudront.
(Simple analyse. )
Fol. 130.
1283. Op Sint Odulfeus avent. (17 juillet.)
Jean de Meurs confirme, de concert avec Godefroid de Boicholt,
mari de sa sœur Alis, la donation d*une cour à Holst (een houftlede
zu Holst) faite par son père, le comte de Meurs , à Tabbé et aux
religieux de Campen.
(Description de quatre sceaux. )
FoK 102.
1283. In naiiviiate heaii Johannis Baptistœ.
Jean , duc de Lothier et de Brabant , et Godefroid son frère ,
s' d*Arschot et de Virson, accordent k Jean, dit de Riviren, la di-
vision et la distinction qu*il leur avait demandées de son droit, avec
le leur, sur tons les biens quMl possédait dans Talleu d^Arschot.
De plus , ils reconnaissent Jean de Riviren comme issu des comtes
d^Arschot ac de fratre majore.
(53)
(Ex charta deposita ad tacellum de Ri?ieren , in ecclesia colle-
giaU S. Pétri LoTaoienait.)
FoK 167.
1284. In ercuttno domiuicœ qua canlatur Oculi,
Jean , eTèque de Liège , promet aax religieux de SWacques de
De transporter ni en fief , ni en emphy téose , à Robert de Ferme
OD à set successeurs, la seigneurie de Ferme, dont Fabbé Guillaume
lui airail fait la cession.
(Description du sceau. ) Fol. 43.
(1288). Datum Beati* V kaL aug, y pont, anno primo.
Bulle de Nicolas IV, portant exemption pour les frères prêcheurs
tant au spirituel qu*au temporel.
(Simple analyse.) Fol. 186.
1289. Inffictione II, 16 kal. itop.
Acte d*une donation faite à la maison militaire du Temple en
Hesbaye , par Bauduin de Berseies , et Marie , veuve de son frère
Guillaume, a6n que Téglise de Berseies fût pourvue à Tavenir
d*nn recteur.
( De M. réchevin Masset. ) Fol. 826.
1392. Coloniœ , deeimo itpttmo kal, octobris. Ind, V,
Adolphe, roi des Romains, confirme différents privilèges ac-
cordés à Tabbaye de Thorn , par Henri , roi des Romains , tuper
fnerealu , ihelonio, et districtu ejuidem villœ Thorensû et sur les
églises de Beka , Hamerca et Âvesaka.
Fol. 581.
1292. Feria tecundapost Quasimodo,
Waleran . comte de Juliers, sur la renonciation faite par Gode-
froid de Dessener, qui en était le véritable héritier , donne en fief
à son frère Amis de Dessener une arée (area) avec quatre bonniers
de terres labourables audit Dessener.
(Ex originali. Sceau brisé. ) Fol. 810.
(56)
1293. InerastinoB. Barlholomœiapotioli.
Le chapitre de Liège recoonait que Téglise ayant acheté Vusu-
fruit et ]e droit de la dame de Mirwart et de son mari Henri de
Belleconste , sur le château de Mirwart et ses dépendances , les-
quels droit et usufruit montaient à la somme de 200 livres tour-
nois , il a été convenu que ladite dame recevrait sa vie durant, sur
la bourse de Tévéque , une rente annuelle de cent livres tournois
noirs.
Fol. 181.
1295. Le vendredi pardevaui la fetie St.-Fficholai,
Guy , comte de Flandre et marquis de Namur , termine les dé-
bats qui existaient entre le couvent de SMacques , d*une part, et
Robert de Ferme , chevalier , avec Fastré son fils , pour la justice
de Sève , de Ferme et de Tiermoing.
(Description du sceau de Guy et dessin du sceau de Wathier de
Merlemont.) Plusieurs témoins.
Fol. 86.
1297 (f). fje mardi après le feite de la nativiteit de sain Jokan-
BapiisU milh dois cens et dis et set.
Les échevins de la cité de Liège rendent à la maison du Temple
de Viset, 19 bonniersde terre que leur ont laissés Watier Carot et
dame Sophie, sa femme, à charge de payer chaque année 30 muids
de spelte à Téglise Notre-Dame de Viset. Emus de Carnoir , mai-
res de Liège , mit cet acte en la garde des échevins. Parmi les
échevins, sont nommés Jakemes Calot, Jakemon de Lardier,
Loweit Surelet '.
( Dessin de plusieurs sceaux des échevins de Liège. )
(De M. Téchevin Masset. )
Fol. 827.
1 Dans FouUoo , il y a un extrait d'un acte de 1890 , où «e trouvent
cité* I.ouy Surlet , Jaoquemin de Lardier , Jacquemin Chabot. C'est ce
qui nous a engagé i mettre cette pièce tout la date de 1897.
( 87)
1300. Daium in Ezzelingken , 14 kal. octobrii, tndiet, XHF, tegni
veto nottri o® VII.
Âcle par lequel Albert, roi des Romains, promet assistance
contre les Liégeois à Hngnes, évéque de Liège, et reçoit de lui
une promesse semblable contre Jean, comte de Hainaut i.
Fol. 208.
1300. Le samedi après l'ascension de Nostre^Satngnor,
Le conseil de la cité de Liège et le couTcnt des Cornillons, éta-
blissent firère Lambert , maître délie courte Douche , pour faire
échange ayee Tabbaye de S*-Jacques, d'une certaine partie de
bien* situés k Rokelenges et à Doincke.
( Description du sceau de la cité. ) Fol. 40.
1S04. Die Mercurii festo heati Martini hyemalis.
Tlubaud, évéque de Liège, déclare qu^il a promis de s*en remettre
à l'arbitrage du comte de Looz , sur le nombre d'hommes par les-
quels il doit faire hommage à l'archevêque de Reims.
Fol. t05.
1304. Feria secunda anie festum beali Servatii in mense maij'o,
Werric , abbé de S^Laurent , déclare qu'il a vendu à frère Ri-
chard de Crispoye , représentant les hospitaliers de Jérusalem ,
dont la maison est à Flémale, tous les biens consistant en terres
labourables, cens, alleus, fiefs, justices, droits, fruits, revenus
des dîmes, etc., que le couvent de S*-Laurent avait audit Flémale,
moyennant 750 liv. de petits noirs tournois qu'il a reçus, le tout
avec le consentement de Thibaud , évéque de Liège.
( A d. scabino Massel, â1 oct. 1643.)
Fol. 118.
' Fiten mentionne cet acte sons la date du 14 des kal. de janvier, t II,
p. 40. Yanden Berch ajoute en note : u Indictio hnjus instrnmenti con-
cordat cam anno Domini , sed annus regni Alberti régis non concordat
cam aliif anctoribns o Albert ne fut en effet roi des Romains qn^en 1208.
(»a)
1304. Le lundi après les otavelet de Sacratnent,
Thîbaud (de Bar) , évéque de Liège , confirme la vente faite par
Werric , abbé de S*-Laurent , et contractée par Jean , commandeur
des hospitaliers d*outre-mer, séants à Flémale , de 60 bonniersde
terre , situés audit lieu , du quart de la dîme de Flémale , grosse
et menue , du droit de patronage de Téglise , etc. , et déclare que
ledit Jean tient désormais tous les biens en fief de Tévêché de
Liège.
(Ut supra.) Fol. 120.
1306. Le jour del ccnvertion sain Paul le aposlole, el mois
de janvier,
Thîbaud, évêque de Liège, fait connaître aux échevins de la
cour de Seraing et d^ÀTroit, qu*il a donné quittance « du meffait
iroveit et rapporteit par les voirs jureis de cbarbenage et les eske-
vins de Seraing , à le baye del allou , sor ceas de Téglise de SWa-
keme, del warissal qui là fut precbiet. « Il y joint une commission de
charbonnage sur le lieu appelé en Roufays et une autre sous
S^-Jacques.
(Description du sceau de Thiebaus. )
Fol. 47.
1309. In cratUno beaii Dionysit.
Acte constatant la mention faite sur un ancien titre en parche-
min , de Jean , fils de Er^win , de Gossuin , fils de Winand , cheva-
liers de Fouron-S^-Martin, de Henri de Antin dit Mortier, de Jean,
s^ deGronselt, chevalier de la cour de Fouron-S^-Martin, de Adam,
clerc, fils de Winand , chevalier de Fouron-S*-Marlin.
( Description du sceau de Jean de Gromselt.)
Fol. 05.
1311. Vigilia Nativitattt beali Johannis haptùtœ,
Arnond , comte de Looz, Marguerite sa femme, et Louis, comte
de Chiny leur fils , restituent à Tabbaye de S^-Jacques de Liège les
dîmes de Asse.
(Description des trois sceaux.) Fol. 15.
(59)
1319. Le i:fjour du mois dejenvier.
Record reiklo par les échevios de Liège , sur la quesliou sai-
Tante : « Si de falot ou de dict que H maislres et ly jureîs de la cité
de temps passé aient fait ou dit . et de temps advenir fâchent ou
dyent ensemble , nng chascun par luy ou nom de nous et par le
besogné de nous et de la cité , si les écherins de la cité ou autres
eo ont à cogooistre et à juger encontre les maislres et lesjureis. »
Fol. 398.
1514. Feria sexta po$t octavas TrinitatU,
Aelis, fille d*Ida, dite de Stopitou ' , Jean Cilicus, ditCeles,
Slassin, G>iin et Berte, héritiers d*Âe1is , reconnaissent avec Jean
de Hanefife, chevalier , en présence de François de Milan, chanoine
et gardien deSMjambert de Liège, qu'ils sont serfs et appartiennent à
la famille dudit Jean de Haneffe, lequel les a offerts à Téglise de Liège
et de serfs les a faits affranchis ( libertos) , moyennant un cens ao-
Duel d*an denier de Liège , payable par chacun d'eui et par leurs
successeurs aui gardiens de ladite église.
(Description du sceau de François de Milan.)
Fol 86.
1315. Die beati Matthœi apostoli et evangelittœ,
Âmoold , comte de Looz , et Marguerite sa femme , déclarent
renoncer à tous les droits auxquels ils avaient jusqu'alors prétendu
en qualité d*avooés de SWacques , excepté toutefois au payement
annuel de trois marcs six deniers de Liège, d'une pelisse d'agneau
et de bottes {bottas) . à prendre sur la cour de Buelses (Buelhes) à
Rokelenges et sur les biens du couvent k Bacenghes. De son côté,
Guillaume , abbé de S'-Jacques , promet dix muids de spelle pour
leur anniversaire.
(Pas de sceaux.)
Fol. 84.
* Boas avons précédemment vu ScofUen dans un dipMme de 1280.
(60)
1315. Le jour délie êatn Mathieu Capottle , el mois de septembre.
Autre original de la renonciation du comte Arnould qui précède,
mais cette fois en langue romane.
(Description de quatre sceaux.)
Fol. 10.
1317. Le tamedy devant le sain Thumas, ou mois de
décembre.
Fastreis des Bareis de Bafroipont, demeurant à Havrech, trans-
porte à Tabbaye de S^-Jacques plusieurs biens gisans en divers lieux,
qu'il relevait de Jean de Flandres, comte de Namur, et ce dernier
consent à ce que Tabbaye les tienne de lui en frano-alleu.
(Description de six sceaux. )
Fol. 62.
1318. El mois d*octembre.
Frère Jean de Sanmes, de Thôpital de S'-Jean de Jérusalem, et les
autres frères dudit hôpital, qui jadis furent du Temple, ont donné,
livré et acensé leur maison de Viset , qui jadis fut du Temple, avec
toutes les appendances, à mons*" Wautier de le Sauch, chevalier et
à sa femme.
( Description des sceaux de Jean de Saumes et de Wautier del
Sauch. )
Fol. 504.
13dO. Le mercredi devant le saint Gielle après aoust.
Sentence rendue par arbitres sur le différend mû entre Robert
d'Orjo et Tabbé de S^-Hubert , sur le treffon des héritages et la
vouerie du ban d'Ausereie (Ansereme), Tabbé devant demeurer
seigneur treffoncier, et Robert d'Orjo , avoué.
( Du comte de Rivière-Arschot et de Heers.)
Fol 702.
1321. fndictione HII, Mensis septembris die septima,
Jean , s' de Heers-le-Châleau , déclare qn*i] n*a nullement Fin-
lenlion de s'opposer à ce que mons*" Henri , abbé de S^- Jacques et
( 61)
le couTeDt culthrent les terres qu^iU ont dans le domaine de Heert.
( Description du sceau de Jean de Heers. )
Fol. 76.
1 322. Le jour délie feiU S*-Remy elle chtefd'ocMre.
Pierre de Hubine, chevalier et voué de Marloye, déclare en quoi
consiste Vassise de la haute vouerie de Marloye, laquelle est un fief
de réglise de Liège.
Fol. 748.
1322. Le vendredi après le fie$i Voicemion /f.-i9.
Jean, s' de Heers-le-Château, chevalier , reconnaît quMl n*a aucun
droit sur les biens de l*église de SMacques, mais qu*ils sont quittes
et liges et francs-alleus à ladite église de S^-Jacqoes, $auve la haut*
ieur geulemeni.
{Description de trois sceaux. ) Fol. 76.
1323. Jn vigtlia beatomm PhiUppi et Jacohi apostolorutn.
Henri , abbé de S'-Jacques, déclare la donation faite à son cou-
vent par Renier de Fier et son épouse Cécile, pour Taccroissement
de la chapelle de S'-André , sise en Téglise S^-Marie-M adeleine ad
transitum 1.
(Description du sceau de Tabbé et de celui du couvent.)
Fol. 77.
1323. Die décima mentis deeembris.
Les chanoines de Liège , résidant en cour de Rome , adhèrent à
la translation du chapitre dans la ville de Huy, nécessitée par les
troubles de la commune de Liège , et par les outrages auxquels le
clergé y était en butte de la part des maîtres, gouverneurs, jurés
et bourgeois.
(Ex arch. S. Lamb. a dom. Ar : Ho :) Foi. 114.
1323. Le mardi après le natitfité Notre-Dame en mois de septembre.
• Lettre extraite du papier c*on dist at ahaiUes, faisant mention
1 St«-MadeIeine-en-lle , à Liège.
(6±)
des aisemeoces de U cité de Liège et que les écheTÎos n^ont autre
loi qne la loi Cbarlemagne. »
( MS. du doct. Mean.) Fol. 823.
1526. Ferûi tertia pott festutn heati Nieolat.
D"* Adèle de Thys , béguine , demeurant sur la paroisse de
S^Martin-en-Ile à Liège, donne huit bonniers et une verge de
terre labourable sur le territoire de Bergilez, mouvants de la cour
dudit lieu , à Teffet d^établir un second chapelain pour Pautel de
S*-André et de tous les saints apôtres , situé au parvis du couvent
de S^-Jacques.
Fol. 78.
1328. Le tnardtt après le fieste délie sainct Bonis.
Les maîtres, échevins , jurés , etc., de la cité de Liège , recon-
naissent que Gérard de Dinant, qui tenait, pour seize sous liégeois
de cens annuel , une maison située sur le Pont-d*Ile , a racheté
cette rente moyennant une certaine somme d*argent qui a été em-
ployée à acquitter les dettes dont la cité était chargée envers plu-
sieurs sodiers ^ que Ton avait tenus pour la guerre faite contre Té-
véque Adolphe et ses aidants.
(Description du sceau de la cité , avec Teffigie de S^Lambert et
les mots: Sancta. Legxa, Dei, gratta, romane, ecclesie. filt'a» Le
contre-scel présente un double aigle avec ces mots : S. secreli» ci"
ffium, civit, Leodien,)
Fol. 90.
1328. Indiei, Xi» 21' die mensis decemhris.
Acte notarié renfermant une protestation de plusieurs chanoines
de Liège, qui avaient été pris et détenus à la Violette de la part
des maîtres et jurés de la cité, déclarant que s^ils 8*abstenaient du
service divin , ils n*entendaient point le faire comme étant frappés
d'interdit , mais dans la crainte que les chanoines et le chapitre
résidant à Huy , ne procédassent contre eux et ne leur causassent
du dommage.
( Sceau du notaire. )
' Sodiers f tandoyert , gens de guerre.
( «3)
(Haboi a receptore beneficiatorum S. Tiamberti, 11 jul. 1640.)
H. V. D. B.
Fol. IM.
1532. Le vigxh délie frste Si-Lambert tnarfyr.
Lettre des Vinoiers ou règlement d* Adolphe , évéqne de Liëge,
pour \a Tente des vins étrangers.
(Extraite d'un MS. du docteur Mean , qui Pavait copiée chez les
échcTins de Liège.)
Fol. 831.
1555. Le dtmenehe après le Sainet-Bemard, \^jour enjung*
Sentence prononcée au nom du roi de France à Cambrai , par
réréque de Téronane , l*abbé de S*-Nicaise de Reims, Tarchidiacre
deToumay, etc., dans le différend élevé entre Vévêque de Liège
et le duc de Brabant.
Fol. 226.
1355. In monatterto S. Adriani de Geraldi monte, mentit ocîobrts
die xvi,
Louis, comte de Flandre , de Nevers et de Rethel, se reconnaît
vassal deTéglise de Liège et fait reliefà Tèvéque Adolphe pour les
fiefs de Malines , de Grammont et de Bernehem. Celle pièce est
signée par plusieurs échevins de Liège et quelques chanoines ou
notaires publics.
(Baec ex Johanne UUramosano. Idem habetur in Cornelio Zant-
fliet,foL20», 6.)
Fol. 177,
133 4. u4 Camhray le sx^ jour de may.
Paix de Cambrai prononcée au nom du roi de France , par Tévé-
qiie d'Arras et différents commissaires , entre le duc de Brabant et
Tévéque de Lîége.
(Cecy est extrait hors Jean d^Oultre-Heuse.)
Fol. 228.
(64)
1534. A jitniens U pénultième jour d'awousU
Ordonnance arbitrale de Philippe, roi de France, sur les diffé-
rends enlre le duc de Brabant et TéTéque de Liège.
(Imprimée dans la chronique de De Klerk, 1. 1, p. 798.)
Fol, 101 et 288.
1535. Le via» jour de Fenailmoix (jaillet).
Accord fait entre Jean , roi de' Bohême et comte de Luxembourg,
et Adolphe, évéque de Liège , au sujet du château de Logne. Cha-
cune des parties s*engage à ne jamais aliéner ce château des égli-
ses de Stavelot et de Malmédy , et à ne jamais chercher à s*en
emparer pour s*en servir en cas de guerre.
(Ex Hbro cartarum domioi decani migoris ecclesiae Leodiensis ,
fol. vii° Ivi.)
Fol. 847.
1355. Donné à Paris le jour de t Epiphanie,
Philippe, roi de France, ajoute à sa sentence prononcée à
Amiens, dans le différend de Tévéque de Liège avec le duc de Bra-
bant, certaines assignations payables par ce dernier.
Fol. 838.
1358. Mentis œtohris die 25.
Sentence rendue par Adolphe , évéque de Liège , dans un diffé-
rend élevé entre le chapitre de Tèglise de Celles (maintenant de
Visé), et noble homme Jacques de Celles, au sujet de la translation
du collège et aussi du corps de S*-Adelin.
Fol. 389.
1359.
Mention d*un acte par lequel Thièry , comte de Looz et de Chiny
sire de Hynsberghe, transporte à Jean, duc de Brabant, ravouerie
de Liège.
Fol. 8«8.
(65)
15iS. Le i^ de fehvrier.
Jean de Lardier, chevalier et écbevio de Liège , reconoaît que
Tabbaye <le S^-Jacquea doit avoir la pêcherie en Meuse depuis le
Heu qu*on dit le Beiche « qui slat aile Bovrie ainsi que droite ligne
se porte de cel Beiche encontre Beaurepaire. »
(Description du sceau de Tabbé Jean et de Jean du Lardier.)
Fol. 79.
1S44. Apud castrum Fene [Vershoven] xi» die maiù
L'évéque de Liège reconnaît qn^l doit son hommage à Tarcbevé-
qne de Reims et promet de le lui prêter au lieu habituel , aussitôt
que les circonstances le lui permettront.
Fol. 395.
(1547). Daliim Awinione, kaL maii, poniifieatut, noslri anno lixto.
Le pape Clément YI autorise Tévéque et le chapitre de Liège à
se transporter partout où ils le jugeront convenable pour leur
tf^réié , tontes les fois que les habitants de Liège se soulèveront
contre eux et voudront leur porter dommage.
(Ex arch. S. Lamberti adom. Àr. Ho.)
Fol. 114.
1350* (En français).
Analyse d*nne charte de SMacqnes où il était fait mention d*une
d«i^ Marie , femme de Gerlac de Mondersdorp , châtelain de Wa-
r^nme, laquelle Marie était fille de Baudouin, jadis châtelain de
Waremme et de dame Geile , qui avait épousé en secondes noces
messire Henri de Pitersem, chevalier. Il y est aussi fait mention de
plusieurs antres noms.
(Pas de sceau.) Fol. 80.
1396. Mentis aprilis die xiii.
Louis , comte de Flandre, de Nevers et de Rethel , fait relief à
Tévéque Engelbert de Liège pour les fiefs de Malines , Grammont
et Bomehem , et promet en outre . avec serment, de maintenir les
Ton. IX. 5
( 66)
conditions et articles du contrat de vente fait entre son père et
Tévéque Adolphe de La Marck , pour la ville de Matines.
Fol. 178.
13((6. Doux' jour$ en moix d'apvrii.
Pierre de Chinvilbe, chevalier, donne quittance à Tabbaye de
S*-Jacques des biens de Malle et de Seluzei, qu^il a vendus à Gillon
Bacheler, procureur et agent de ladite abbaye.
(Descript. du sceau de P. de Giinvilhe.)
Fol. 19,
1557. Mentit januarti dte décima quarta,
Engelbert de La Marck , évéqne de Liège , fonde le monastère
des Chartreux et y fait servir la donation qu*un certain Jean, dit
de Brabant, avait léguée à S^-Jacques.
(Description des sceaux de Tévéque , du chapitre de S*-Lambert
et de Tabbé du couvent de S^-Jacques).
Fol. 25.
15ï$8. Donné à Treit sur Moeute quint* jours en décembre.
AVenceslas de Bohème, duc de Luxembourg, de Lothier, de
Brabant, etc., promet à Tévéque Engelbert de Liège de venir, un
mois après sa requête , dans son château de Bouillon , faire relief
du château de Mirwart, et, ajoute-t-il, de tout ce que Ton nous
montrera que nous tenons dudit évéque.
Fol. 181.
1359. Le unzième jour del moit de jung.
Le prévôt de Bouillon, Lambert D*Opey, et les hommes de fief
du château déclarent que le duc Wenceslas de Bohème a relevé et
repris, en fief de pairie du château de Bouillon , du très-révérend
père en Dieu Mons' Englebert , le château et la terre de Mirwart ,
avec tous leurs appendices et les hommages y appartenants, sauf
toutefois Tavouerie de S^Unbert qu*il lient de Tabbé dudit lien.
(Plusieurs signatures de chevaliers.)
Fol. 181.
(67)
1361. Le 34« jour d^apvriL
Jeanne, duchesse de Brabant, de Lembourg, etc., donne acte
à messire Thomas d^Ànthines, du relief qn*il lui a fait pour les fiefs
et ravonerie d*Anthines , dépendants du Limbourg.
Fol. 882.
1561. SeiT^ jour en mois de juUet,
Donation et relief faits par M ons' Thomas d*Anthines dit dn Fane,
des biens et du fief à lui cédés par Damp Thomas Gorbeal d*An«
ihines, abbé de Wausor.
Fol. 880.
1365. La nuiete délie Saine t Mathieu apohtre.
Extrait d*an diplôme de Hugues^ abbé de Stavelot et de Mal-
médy , duquel il appert que Thomas Corbeal d^Aolhines était châ-
telain du comté de Logne et podestat de Stavelot.
Fol. 888.
1362. Trez* jour en marche.
Testament de Robert de Ferme , chevalier qui lègue une partie
de êe» biens en le vilhe de Termoin (Termogbe) pour la fondation
d*un autel.
Fol. 44.
Entre 1364 et 1578. (En latin).
Positîo pro justificaliooe judicii pacis pro parte episcopi Leo-
diensis (rei notaiu di^na), Avinione exhibita in consistorio publico
contra ducem Brabantiae, ou réponse à M* Arnold qui avait plaidé
la cause du duel pour le duc de Brabant, faite par Tarchidiacre de
Liège, Henri de Tremogne.
(Y. D. Berch ajoute en note les motifs pour lesquels il attribue
cette pièce au règne de Jean de Arkel.)
Fol. lOS.
Entre 1364 et 1378. (En lattn).
Sequuntur solutiones aliquae ad rationes allegatas pro parte ducis
Brabantiae contra judicium pacis. (Autres raisons contre le duel
suivies d*nne ordonnance des champions en français. )
Fol. 203.
(68 )
1368. Del mois de genticr le xviejour.
MentioD cI*ud chirograpbe rçcoril « passé entre le maire et les
écheyÎDS de la grande Flémale et frère Houwe. Prévost, maître de
Chanterene ' de S*-Jean de Jérusalem , et honorable écuyer Jean
Boileawe de Mons , bailli de Flémale , alors déposé pour quelque
folle par lui commise , et en sa place mis et institueit Ameles de
Parfonriwe, et depuis, ledit Houwes aussi déposé par ses supérieurs
et en sa place députeit et instabli vénérable et religieux homme
frère Johans de Duysons maistre de Chantraines. n
Fol. 121.
1569. Vingts huH^ jour en mois d'apvriL
Jean de Ercle (Àrkel) ratifie et agrée, en faveur de Thomas d*An-
tbines , certaines œuvres à lui faites des fiefs et biens d*Anthines.
Fol. 88».
1370. Le premier dimenche de may»
Mention d^un record et jugement rendus sur les différends mus
entre Jacques de Looz, s** de château Thiry, d*une part, etTabbaye
d*Hastiers , à cause des droits prétendus par ledit Jacques sur la
vouerie de Blaimont.
(Du comte de Rivière-Àrschot et de Heers.) Fol. 794.
1 371 . Le^i^ du mois de décembre.
Frère Henri de Saintron, commandeur en la baiUeried'Avalterre',
* La commanderie de Chantereine était-elle dam le faubourg St-Médard
de Jodoigne ou bien i Piétrain, où Ton trouve encore deux emplacements
appelés la grande et la petite Chantereine ? Mirent dit que cette com-
manderie près de Jodoigne était une •uccortale de celle de Yaillan-
pont, dans la commune de Thiene près de Hivellet. An XIV* siècle,
elles semblent avoir été bien distinctes et elles Tétaient encore i la fin
du siècle dernier, lorsque M. le bailli de Grussol était commandeur
de Chantereine et M. de Rieuport commandeur de Vaillanpont. Y. Mi-
raus, Op. dipl.^ t. II, p. 1166, et St-Allais, Vordre de Malte, p. 837.
* Est ce le bailliage de Flémale , est-ce une autre dénomination de la
commanderie de Chantereine ? Voy. les actes de 1441 et 1450.
(69)
de Tordre de S^Jestn de Jérusalem , donne à cens à Gile de Ro-
chefort, chanoine de Liège, leur maison de Haneffe.
{De 1. réchevin Hasset.) Fol. S27.
1373. Le 6 d'april.
Relief de la terre et seigneurie de Bioul , fait par messire Gille
de Jauche par-devant mons' de Daules , bailli de Bouvigne. En léte
de cet acte est une description détaillée de la terre de monseigneur
Gille de Jauche , autour de la ville de Bioul.
(Extrait de Taocien registre de Bioul.) Fol. 760,
1373. A Bruxelles, neuf' jour en novembre,
Jeanne, duchesse de Luxembourg, de Lothier, de Brabant, etc.,
règle le différend qui existait entre Jean de Wesemale, deFallais, et
dame Félicitas, fille de Lambert d*Oppey, à Toccasion des château,
TÎUe et biens de Fallais ; de telle manière que la dame Félicitas
devait garder le douaire que lui avait assigné son mari Jean de
Fallais , ainsi que les 10,000 montons d*or qu*il lui avait laissés.
Quant an château, il devait apparlenirà Jean de Wesemale, sauf que
la dame Félicitas aurait Tusufruit de tous les biens et la possession
de tous les meubles. Elle devait toutefois y laisser les « arbalestres
et artilleries y appartenantes. »
(Description de onze sceaux , celui de la duchesse , du S** de
Bouchont, du S*" d^Aa, du S' de Bourgneval, du S' de Spoutin, du
S' de Ruppemont, du S' de Rorchem, du S^ de Ranst, du S' de
Truwaut, du S' de Wesemale, du S' d'Oppey.)
Fol. 91.
1373. Le neuffièmejour de novembre,
Jean , sire de Wesemale, de Fallais, maréchal de Brabant, ac-
cepte le jugement rendu par la duchesse Jeanne, an sujet de 10,000
moutons d*or que son oncle Jean de Fallais avait laissés par testa-
ment à dame Félicitas, fille de messire Lambert d*Oppey, et promet
de n*en plus rien demander à Ta venir.
(Description du sceau de Jean de Wesemale.)
Fol. 01.
(70)
1373. indict. XI, Mentit martii die xvii,
Nieola» de Uertlal , abbé de S'- Jacques , et son couvent , d'une
part, et Robert de Géryroont, abbé de S^-Laurent, et son couvent,
de Tautre, règlent leurs différends sur des prétentions de préséance
dans les processions ou les offices , d*après la sentence arbitrale de
Jean d*£nghien , évêque de Liège.
(Pas de sceau .) Fol. 82.
1377. Zrf 14 de fehvrier.
Seotence rendue par les écbevins de Flémale-la-Grande, à cause
d*un différend survenu entre les mambours de Taunidne des pau-
vres dndit Flémale et frère Henri de Saint-Trond, maître de Chan-
traines, commandeur de la baillie d*Avalterre et seig'. temporel de
la ville de Flémale , relativement à une aumône de 23 muids.
(De M. récbevin Masset.) Fol. 8d4.
1377. Le premier jour de mois de marche.
Renard de Streez, écuyer, prononce en qualité d'arbitre singu-
lier dans une contestation élevée entre la maison de la Grande Flé-
male et les mambours de Taumône des pauvres dudit lieu , à Toc-
casion d'une aumône de pain que « jadit très-longtemps passeit et de
grande antiquiteit, avoit lassieit un vaillans bons dudit linaige de
Flémale, qui en sornon estoit Lahiere appelleis. » Il condamne les
religieux à payer aux pauvres une rente de 2â muids de spelte et
règle la manière dont Taumône dudit Lahiere doit se faire.
(Ut supra.) Fol. 121.
1378. Le »* décembre.
Extrait ou analyse d*un document relatifà l'aumône de 23 muids
prétendue par les mambours de l'aumône des pauvres delà Grande
Flémale, à charge des commandeurs de la baillie d'Avalterre de
S^-Jean de Jérusalem.
(De M. l'échevin Masset.) Fol. 826.
1384. Au dixhuici' jour'du moix de décembre»
Frère Henri de Saint-Trond , commandeur en la bailli d'Aval-
( 71 )
terre, confirme la donation faite à Wakier del Sauii et à ta femme,
par frère Uae le Prévôt, jadis commandeur de ladile baillie, de
leur Maison et cour de visile qui jadis fut du Temple.
(Description d*un sceau de témoin.) Fol. ft04.
1584. Le tt'exiême de septembre*
Banduîns de Mostiers remontre par-devanl le bailli du comté
de Namur, que messire Jacques de Looz , sire de Cbâleau-Thiry-
sor-Meuse était redevable à Haroie d*Artois d*une certaine somme
de 40 sols sept deniers et un esterlin de yieux gros. En vertu de
quoi le bailli fait assigner madame de Stolzembergb, dame de Cbâ-
teau-Tbiry, pour montrer payement.
(Du comte de Rivière-Arschot et de Heers.) Fol 704.
1388, xix^ jour en mois de novefmbre.
Ânsely de Wartain, abbesse de BonefTe, accepte le testament de
Walier de Hemmetines, jadis chanoine de Liège , par lequel il lé-
guait à ce couvent plusieurs biens en la ville et ban de Waseiges, à
la condition d'un anniversaire et d*une distribution de rentes.
(Description du sceau de Fabbesse.)
Fol. 51.
1589. Selon le itiel de la duché' de Triveres, le tembdy devant le
dimenche qu'on chante Reminiscere.
Hnart d^Auteil, sénéchal du comté de Luxembourg, établit Pirlo
de Thines comme châtelain et garde de Château-Thiry-sur-Meuse
deleis Dînant, lequel avait été transporté au roi des Romains par
la dame Marie de Looe ( Loz ) , dame de Rovelcheit et Arnoul de
Boullant, son fils aîné.
(Du comte de Rivière Arschot et de Heers.) Fol. 701.
1590. Le Pttï décembre, au chaiteau de Uuy,
Ferry de Brandeoberg fait relief à Jean de Bavière, élu de Liège,
pour la seigneurie , hauteur et justice , château , maison , ville et
terre de Hubines, avec toutes rentes, revenus, cens, etc.
Fol 747.
( 72)
1593. f^ingt siex^ jours en Juin,
Acte de relief et ratification du cootrat de mariage entre Adam
Corbeal d*Anthinefl et Damchellin d*Audrimont.
Fol. 887
(159â) sans date.
Lettre» de noble homme (Walerand de Luxembourg) , comte de
S*-Pol, envoyées anx frères prêcheurs de Liège pour les informer
des dommages que lui et son armée avaient causés auxdits frères
dans le pays de Luxembourg, dans la guerre > que ledit comte de
S*-Pol faisait au comte de Luxembourg (Wenceslas de Bohême). Le
comte de S*-Pol paya en argent aux frères prêcheurs les dommages
qu*il leur avait causés.
(Simple analyse.) Fol. H7.
1395 ou environ.
Mention d*un record rendu sur les droits qu*avait le damoisean
Arnould de Bollant comme haut voué de Falmignoul.
' Fol. 800.
1595. Le diex^nauffième jour du moix de septembre.
Record de la justice de Fontaine FÉvesque, touchant la hauteur,
ville , terre et seigneurie dudit lieu.
Fol. 217.
1395. Le 25 fehvrier.
Marie de Looa, dame de Stoizembergheet de Château-Thiry-sur-
Meuse, donne un répit et souffrance de tous les débats et actions
qui sont pour le moment entre elle et Pirlo de Thiennes , prévôt
d^Orzimont.
(Du comte de Rivière-Arschot et de Heers.)
Fol 705.
1596. Le 6" jour du moix d'aoust.
Mention d*un record rendu par les échevins de la cour du Mont,
' Misi, Chron des comtes deSt-Pavl, par Ferry de Locres, fol. 62.
(73)
touchant lesdroiU qae Jean, S' de WaUin, a en 8on ban qu^on dit
do Mont à Falmignoal.
(Dq comte de Kivière-Âracbot et de Heers.)
Fol 704.
140â. Le xi d'octobre.
Les teigneurs de Brandebergh donnent leurs lettres de foi et
d^hommage au duc d*Orléans, comte de Valois, etc., comme
mambour et goviTemenr des duché de Luxembourg et comté de
Cbîny.
Fol. 795.
1404. Le rinienieutime jour dou mois de décembre,
Jean d*Orjolx,s' de Herbemmont, de Bareze etd*Orjolz, « donne
à son boin et byn ameit servant et amit Jehan dit fîlz Gros Jehan
de Bastaigne le joTeoe, son waignage gisant en la ville d^Orjoul ,
avec tous ses aisences et appendices. *■
(Habui  dno d'Oijol, can<'» S. Crucis Leod. 7« oct. 1636.)
Fol. 306.
1 406. Le 2*jour du motx de décembre.
Analyse d*une charte par laquelle frère Jean de Bomale , partie
faisant pour frères Jean de Parfonrieu , commandeur d^Avalterre
de Tordre de S'-Jean de Jérusalem, rend la maison de Bitronsart,
membre de ladite commaaderie , à Giliam Machi d*Âhérées.
Fol. 604.
1406. Mentis februarii die quinta,
Jean de Bavière incorpore Téglise provinciale de Seraing-sur-
Meuse à Tabbaye de S*- Jacques , et fait certaines réserves pour le
vicaire de ladite paroisse.
(Description du sceau.) P<>1« ^«
1407. Le 9 janvier.
Cutiegonde de Boullant , dame de Stolzembergh et Château-
Thiry-sur-Meuse , vend à Jean de Guestines tous les fruits et émo-
luments de sa terre des Omals deleis Mézières.
Fol. 796.
( 74)
1 409. Le douzième jour d*aou$t.
Sentence rendue par le duc Jean de Bourgogne el le comte
Guillaume de Hainaut contre les Liégeois rebelles, avec les lettres
de déclaration.
Fol. 263-276.
1412. Letdd'aouit.
Robert , comte de Virnenbourg , certifie avoir reçu des mains
du secrétaire du duc de Brabant les lettres de foi el hommage
adressées au duc d^Orléans par les seigneurs de Brandebergh.
Fol. 706.
1413 et années suivantes ,
Quelques reliefs du winage de Château-Tbiry-sur-Mense , faits
par les seigneurs de Brandenberg.
Fol. 796.
14âl. Le quatrième jour de moix de février»
Les maîtres de Liège donnent quittance aux commissaires du
comte de Namur de la somme de 5,000 couronnes , qui ont été
payées au change de la justice de Liège , aux termes d*une sen-
tence de révéque relative aux différends mus entre la ville de Di-
nant et ses surséans de Liège et de Looz, d^uoe part, et le comte de
Namur et ses surséans , de Tautre.
(Description du sceau de la cité.) Fol 67.
1 421 . Le vingle-siexièmejour du mois de juin ff,
Jean de Heynsbergh, évéquede Liége^, et les maîtres de la cité de
Liège et de Huy donnent quittance aux commissaires du comte de
Namur de la somme de neuf mille couronnes de France, qu*il de-
vait aux termes de la sentence rendue par ledit évéque , sur des
différends mus entre la ville de Dinant et autres surséans du pays
de Liège et de Looz d*une part , et le comte de Namur et ses sur-
séans de Tautre.
(Description du sceau de Tèvéque et de celui de la ville de
Liège.)
Fol. 66
(75)
1422. En français.
Serments de ceux de la justice du ban d^Ânsereme , de Ferry de
Brandebourg, avoué , et de êeê masniers.
Fol. 796.
1424. Le XV i^ jour de mois de décembre,
Bertrand de Leirs, écuyer, transporte à Fabbaye de S*-Jacques,
par-devant la cour féodale, la court et maison qu*on dit Enchastre,
consistant en terres , prés , bois , trieihes, etc., dont il fait Ténu-
mération.
(Description d*un sceau aux armes de Jean de Heynsbergh.)
Fol. 76.
1128. Du mois de janvier le ^Zejour.
Piercheval, dit le Galloil , bâtard de Heste, lieulenant de Thiry
deBrandenbourg, s' de Château-Thiry-sur-Meuse , déclare avoir
fait son ban et vesture du fief qui fut jadis à Gérard de Modave à
EwrekotUe, à Jean de Flandre, comte de Namur, et à dem^'^" Ca-
therine, sa fille naturelle, assistée de Jean Burekin de Jupleu
(Jupîlle), son mambour.
Fol. 700.
14:28. Ou moix de julle le 2^ jour.
Accord fait entre Thiry de Brandenberch, s' de Bollant, et Jacques
de Brandenbergh, s*" de Wilrezie, sou frère par sentence arbitrale,
relativement à la succession de leurs père et mère.
(D*un registre du comte de Rivière-Arschot et de Heers.)
Fol. 700.
1430. Mensis novembris die duodecima,
Jean de Heynsberg, évéque de Liège, approuve la fondation
d*un couvent de religieuses du tiers ordre de S*-François , faite
par Yde Potsings dans la ville de Hasselt, au lieu dit op die Wolf-
ken. Il confirme la donation faite à ce couvent de la courl située
entre les deux portes de Campine , et lui donne le nom de Val S**-
(76)
Calherine , en statuant qu*il sera visité par le prieur des Croisiers
de Liège.
Fol. 166.
1439. Des fridagsnades Helligen Sacrament dage.
Preuve d*adn]ission au chapitre de Cologne pour Gérard , comte
de Berg et de Ravensberg, donnée par Thierri , archevêque de
Cologne, tant pour les quartiers paternels que maternels.
(Deux pièces de la même date.)
Fol. 165.
1458. Ou moix de jullet le xxviij^ jour.
Extrait d\in record rendu par les échevins de Rendeur S^-Lam-
bert, pour savoir quelle part avait à cette seigneurie la dame
Agnez Dantin, cbevaleresse , femme à messire Jehan de Hamale,
chevalier.
Fol. 748
1 439« Le quinzième jour dejenvier.
Jean dlve, seigneur de B^ubegny et bailli de Florines, certifie
les dépenses qu*ii a dû faire en plusieurs voyages , afin d'obtenir
Tagréation de mons** Jean de Heyusbergh, pour la vente d*une terre
située à Florines et achetée à mons** de Semelles par Clarenbaut
de Proisi. Il mentionne qu'ail avait dû par deux fois se rendre près
de Cologne pour trouver Tévêque , à cause de la mortalité qui ré-
gnait à Liège.
(Description du sceau de Jean d*Ive.)
Fol. 60.
1441. Memis sepfembris die vtcetima prima.
Jean de Heynsbergh , évêque de Liège , confirme la fondation
du couvent du Val S'"-Calherine de Uasselt, et lui accorde diffé-
rentes demandes, entre autres d*élever une église avec cime-
tière, etc., et d*y suspendre une cloche, etc.
Fol. 167.
1 441 . Le ix* jour de fehvrier.
Description du sceau de frère Kmond d*Emechoven , comman-
(77 )
denr de la baillîe cl*Âyallerre de Tordre de S'-Jean de Jérusalem ,
aalrement dit mailre de Cbaotraînes.
Fol. 327.
1445. En mots de /e 1 4* jour.
Record donné par les mayeur et écbevins de la haute cour et
justice de Tibaoge emprès de Huy, à la requête de Jean del Sarte ,
sur les aisemences et droitures qu*il a et doit avoir comme masnier
de ladite hautenr de Tibaoge. Ledit Jean de] Sarte se présentait
comme opposant à mous' de Liège.
Fol 684.
1445. Le viti* jour de may,
Jean de Heynsbergh , évéqne de Liège , donne acte k Thiry de
Brandebei^h^ a' de BouUant, du relief qu*il a fait dans la grande
église de Liège, de la tierce part de la seigneurie de Boullant.
Fol. 749.
1448. Le 25 mars, veille de la grande Pasquet,
Acte de naissance d*un fils de damoiselle Jehenne d*Aste, femme
et épouse du damoiseau Gille de Jauche.
Fol. 760.
1450. Lee juillet.
Frère Emond de Michoven^, commandeur de la baillie d'À val-
terre , autrement dit maître de Cbantraines , donne sa maison de
Flémale à frère Guillaume de Dalhem, curé de Flémale, sauf quel-
ques exceptions.
(De M. réchevin Masset.)
Fol. 826.
1450. Le dixisme jour dejulleU
Frère Emond d^Emechoven , commandeur de la baillie d*Avaul-
terre de Tordre de S^ean de Jérusalem , autrement dit maître de
Chanteraines , donne à frère Guillaume de Dalhem , curé de Fié*
maie, sa maison avec toutes 9e» appartenances et dépendances, sauf
^ Phu haut Emechoven, Voy. ton épitaphe dans le baron Leroy.
( 78)
1e« dîmes , les vignes , le stoinleur , les bois , les mines et terrages
de houilles el charbons dont il se réserve la moitié.
(Ut supra.) Cette donation est, sauf la date^ en tout semblable
à la précédente.
Fol. 128.
1451. (En français.)
Acte constatant les armoiries de Antoine , s' de Croy , comte de
Porcien et s' de Roncy , conseiller et premier chambellan du duc
de Bourgogne.
(Description du sceau d*Antoine.)
Fol. 54.
1484. Le ^7 janvier.
Soumission faite à la salle du château de BoUand entre les sei-
gneurs de Brandenbourg , par devant le bailli du comté de Namur.
(Cette année le winage de Hastiers , appartenant à Chàleau-Thiry-
sur-Meuse, fut relevé par Frédéric de Brandenbourg, seig' dudit
Château-Thiry.)
Fol. 800.
1455. Le 12« jour de décembre,
Henri de Jumeppe dit de Heyz , mari et mambour de d^'* Mar-
guerite, fille de Lambert de Streez, cède à Daniel de Hosdaing, en
présence de Jean de Heynsberg , la moitié de certains biens dont il
était advesii et qui étaient mouvants en fief de Févêque et deTéglise
de Liège.
(Description du sceau de Tévèque.)
Fol. 68.
1455. En mois de feuvri le trautêeme jour.
Mention d*un record passé dans un plaid général , le jour de S*-
Remi , devant le maire et les échevins de Flémale , à la requête de
frère Wilhaume de Dalhem , commandeur de la maison et hôpital
de la grande Flémale.
(Hors Tarchive des chevaliers de Yiller-le-Temples en Condros ,
visit originalihut H. Y. D. B., a D. Masset, scabino Leod.)
Fol. 121.
(79)
1456. Le 2« jour du moix d'apvn'L
Frédéric «le Brandenbourg assigne à Catherine de Crupey, sa
femme, un douaire de 200 muids de spelte , garantis sur la sei-
gneurie de Château-Thiry, les voueries de HasLier et de Wachoer.
Fol. 800.
1457. Le 9iu« jour de Julie.
Guillaume de Moumale , le jeune , seign' de Kykenpoise , vend
an couTent de S'-Lorent la terre , forteresse et seigneurie de Ky-
kenpoixel la haute vouerie d*Ângleur, pour la somme de 3,000 flo-
rins d'or délie marche de sur le rins ou leur valleur.
Fol 680.
1457. Le viii^ jour de julle.
Contre-céduUe contenant la déclaration des biens de Kikenpoise
vendus à Tabbaye de S^-Laurent , par Guillaume de Moumale.
Fol. 681.
1457. (Style de Liège) 14 febvrter.
Acte constatant Texistence de messire Symon de Fumale , che-
valier, lieutenant du souverain bailli du comté de Namnr.
Fol. 54.
1458. En français,
Louis de Bourbon commet Thomas Lardinois De Ville pour res-
dre vesture de 28 muids d*avoine de rente, assis sur la ville et sei-
gneurie de RendettrS'-Lambert,àEmoulde Brandenbourg, fils de
Thiry, qui les avoit ci-devant transportés à Gilechon de Ligniée ;
Ârnould, dit le texte, les rapproche hors les mains dudit Gilechon.
Fol. 749.
1458.
Extrait duquel il appert que M. Pirard d*Anthines était châte-
lain de la forteresse et comté de Logne , et que la dignité de po-
destat de la principauté de Slavelot a été pendant cent ans et plus
en la possession de Taïeul , du grand-père et de Toncle maternel
des enfants du voué d*Anthines.
Fol. 880.
(80 )
1460. Le xvii^ jour d'apvriif après Pasquet.
Lellres de oeutralîté et de protection émanées de Charlei» Sep-
tième, roi de France, en faveur de la cité et pays de Liège et comté
de Looz.
(Ex. MS. domini Âmandi Gelselii).
u4naL Leod., publiés par M. De Ram, p. 482.
Fol. dQ9.
1460. Ze 26 juin.
Madame Béatrix du Sart fait relief à Frédéric de Brandenbourg
de la quarte partie du moulin de Pewillon , située k Dinant assez
près de Tabbaye k Leff, comme fief à elle appartenant.
Fol. 800.
1461 et années suivantes.
Différents reliefs de la terre de Bioul faits par des seigneurs de
Jauche.
Fol. 760.
1462. Op teu 15 dach in den maeni van september.
Relief de fief fait par Guillaume Van Loen dans Thôtel de mons'
de Liège à Maestricbt, pour les terres et le cbâteau de Herly, Luy-
den, Dorpen et Steyn.
Fol. 808.
1462. Le iO^jour de septembre.
Olivier de la Marche, maître d*h6tel et conseiller du duc de Bour-
gogne, établit Jean d*Anthine8, fils de Pirard , en qualité de capi-
taine et prévôt de la forteresse et du duché de Bouillon.
Fol. 886.
1463. Du moix dejuing le ^Z* jour.
Mention d*un record donné par la Justice de Marloye à Ernoui
de Brandenbourg , sur les assises dudit Marloye.
Fol. 749.
(81 )
1466. Le douzième jour du mois de septembre.
Acte par lequel les maîlres et les métiers de la cité de Liège
reconnaissent le dac de Bourgogne et ses successeurs en qualité de
gardiens et avoués, conformément au traité de 1465.
(Gachard , Documents , t. II , p. 406.)
Fol. 22S.
1467. Le xxviii^ jour de novembre.
Traicté de ceulx de Francbimont fait avec monsieur le duc Cbarle
de Bourgongne.
(Ibid., p. 480.)
Fol. 25d.
1 469. La Haye , le xxi^ jour d'octobre.
Charles , duc de Bourgogne , mande à Guy de Brimeu , qu*il ait
è contraindre ceux dePeelt, de Lnmmen et de Gravenbroech , à
contribuer aux rentes et gabelles mises et à mettre sur le pays
de Liège et de Looz.
{Anal. Leod., p. 597.)
Fol. 180.
1 469. Le xxii^ jour d'aoust.
Lettres par lesquelles mons' consent la demeurance de ceulx
qu*il Youldrat demorer en Tisle de la cité.
{JmaL Leod., p. 593.)
Fol. 278.
1469. Le vingt-deuxième jour d'aoust.
Lettre de quittance de quatre cent mille florins donnés aux Lié-
geois par le duc Charles.
{Anal. Leod., p. 590.)
Fol. 277.
1473. Post S. Michaelis archangeU diem.
L'empereur Frédéric confirme les titres et privilèges d'Ar-
nould de Mérode, chanoine de Liège, et de Jean , Ryckald et Guil-
laume , ses frères.
Fol. 072.
ToM. IX. 6
(82)
1473. Lt ^iO^jour de mart.
Mention de letlres de provision procédantes des bailli et gens du
conseil de mons** de Liège , pour avoir record de certain jugement
rendu à la court de Rendeur S'-Lambert , à cause de certains hé-
ritages , la justice de Rendeur refusant d*en donner copie à £r-
noul de Brandebourg.
Fol. 749.
1474. Deu 25 dachin novembri.
Consentement donné par Técoutète, les échevins, etc., de Mae-
seyck, aux frères de S^-Croix, pour qu*ils fondent une chapelle
dans la rue dite Boschstraete , à charge de certaine redevance.
(Ex originali.)
Fol. 150.
1474. Mensù novembrts die décima septima*
Le doyen et le chapitre de Notre-Dame de Maeseyck (Eyckensis) ,
au diocèse de Liège , accordent aux frères de Tordre de la sainte-
Croix (les Croisiers) sous la règle de S*-Âugustin , la permission de
fonder et d'établir un couvent et un monastère dans la chapelle de
S'-Jacques et in ejus fundo,
(Deux sceaux.)
Fol. 140.
1476. En mois de féverier le 10^ jour.
Quittance donnée à Ernult de Berckt, abbé de S*-Jacques, pour
le payement de la taxe qui lui avait été imposée par le conseil du
duc de Bourgogne, pour la valeur de 97 muids , 7 seliers de spelte
et 15 awez , à la somme de 15 flor. de Rhin et un aidant.
Fol. 36.
1477. Sahmedi xxix jour du moys d'aytril.
Acte de protestation concernant le rétablissement des maîtres
de la cité de Liège.
(Anal, Leod., fol. 655.)
Fol. 176.
( 83)
1477. Du mois d'octobre le troisième jour,
Louis de Baurboo cède el transporte la terre de FranchimoDt k
GaOlaome d*Areinberg«
{^nal. Leod., p. 6u6.)
Fol. 188.
1477. Nono kal, januarii.
Bulle da pape Sixte IV , relative à la collation des prébendes
dans l^abbaye de Notre-Dame de Thorn , au diocèse de Li^e.
(Ex originali.)
Fol. 319.
1480. De moy de may Ze 15* jour.
Record passé dcTant Jehan Badin , seig' de Trouwengnée , el
ses hommes de ûeÇ^ par lequel Rigault de Thys renonce à tous
les droits sur la moitié de la terre el sur l*avouerie de Grausce^ que
son père Louys lui avait légués par testament, reconnaissant
qnH s*en est dessaisi par traité el arrangement passé entre lui et
Jean délie Goortjoie.
Fol. 170.
1180. Le Yi* jour dejuing, le lendemain de la dicace de Stavelot.
Extrait d'un registre féodal duquel il consle que Adam Gorbeal
d^Anlhines, Jean et Thys d*Anthines étaient fils légitimes de mon-
seigneur Pirard d*Anthines.
Fol. 884
1480. Le iT* septembre,
Gry proclamé an Perron à Liège , pour que nulle assistance ne
soit donnée à Guillaume d*Aremberg ou à ses complices.
{Anal, Leod,, p. 684.)
Fol. 268.
1 480. Le v« jour de septembre»
Cry proclamé an Perron , à Liège , contre Guillaume d*Arem-
berg, condamné an bannissement et à la confiscation de ses
biens.
(Anal, Leod., p. 685.) Fol. 863.
(84)
1480. Le xii^jouf d'octobre.
ËTrard de La Marck , seig' d*Agimont , reconnaît qu^il tient en
fief de réyêque de Liège , les forteresse , terre , hauteur et sei*
gneurie d*Aginiont.
{jénal. Leod,, p. 687.)
Fol. 179.
1481 et années suivantes.
Extraits de plusieurs lettres et documents relatifs à des fiefs ap-
partenant k la famille de Brandenbourg et gisans en Euwillies ou
à Qiâteau-Thiry sur Meuse.
Fol. 800.
1481. E script à Agymonty ce xi dejuing.
Ëyerard de La Marck refuse d'ouvrir le château d*Agimonl et
d*en remettre la garde aux hommes de Tévéque , malgré les ordres
que lui avaient adressés les États du pays.
(Anal, Leod,, p. 690.)
Fol. 170.
1482. Datum in Castro Zuytstrom, mensis septembris die 23.
Herman (le texte porte Henri) , archevêque de Cologne , excom-
munie Guillaume de La Marck et ses complices à cause de la mort
de Louis de Bourbon.
{Anal, Leod., p. 699.)
Fol. 171.
1482. {Sans date.) En français.
Supplication à monseigneur le duc d*Ostrice, pour Je reliève-
ment des églises de Liège contre le bourgeoix d*icelle cité, en sui-
vant leur obligation.
{Anal, Leod.j p. 703, note.)
Fol. 244.
1482. Bruxelles, le U*jour d'octobre.
Lettres par lesquelles Tarchiduc Maximilien ordonne mainlevée
de la saisie des biens du clergé de Liège , etc.
{Anal. Leod.^ p. 703.)
Fol. 243.
(85)
1483. Du moix d'apvrille second jour,
I/abbé de Prume , Robert de Vemenborch , déclare de quelle
façon M*** Marie, fille de feu Godefroîd de Beauriea, aMÎstéede sod
mambour, Gérard de Fléron , a relevé le tiers de la terre et sei-
gnenrie de Beaurieu de ladite église de Prume. — Le 26 du même
mois, Gérard de Fléron releva ledit tiers devant les commis et
lieutenants établis.
Fol. 926.
1485. ( Fers le commencement du mois d^avril.) En français.
AppoÎDtement (ait devant la ville de Huy entre Maximilien d'Au-
triche et les La Marck.
(Jnal. Leod.f p. 707.)
Fol. 172.
1483. Le onzième Jour du mois d'apwril.
Copie de certaine obligation faicte par le pays de Liège, de
trente mille livres , en faveur de messeigneurs Jehan de Châlon et
Philippe de Cltves.
(Jnal. Leod., p. 706.)
Fol. S67.
1484. Feria secunda post undecim millium virginum, (En alle-
mand.)
Regalia Domini Leodiensis episcopi sive testimoniales.
Fol. 266.
1484. Bruxelles , le quinzième jour de septembre.
Lettres de Tarchiduc Maximilien et de Philippe , son fils , pour
contraindre les États de Liège à payer à Philippe de Clèves la
somme de trente mille livres.
{Anal. Leod., p. 757.)
Fol. 268.
1484.
Paix de Tongres entre Jean de Uorne et Guillaume de La
Marck.
(»6)
Extrait des Libri cartarum , fol. 50. Ce texte est incomplet,
voyez-le plus au long dans les j^nal. Leod., p. 745.
Fol. 279.
1484. Die Mereurii décima tertia mentit octobrit.
Procuratorium ad regalia domini Leodiensis obtinenda apud
Francofordiiim , videlicet domini Jobannis de Horne.
{jinai. Leod,^ p. 759.)
?ol. 264.
1485. Le IX* jour d'octobre.
Copie de la gagière de Huy vers monseigneur Tarchidnc d*Au-
tricbe , pour douze mille livres.
(Anal. Leod,, p. 808.)
Fol. 186.
1485. Le neuffiéme jour dudit moix d'octobre.
Lettre de preste de douze mille livres toucbant Huy, fait k Tévé-
que Jean de Horne par farcbiduc d*Autricbe.
{Anal. Leod., p. 810.)
Fol. 186.
1486. CouloingnCf au moit d*apvril.
Abolition de tous crimes et excès perpétrés par cy-devant par les
Liégeois et leurs adbérants, donnée par Maximilien et Pbilippe
d* Au triche.
(Anal. Leod., p. 811.)
Fol. 268.
1486. Coviongne, le xiwii* jour d'apvril.
Sauvegarde accordée aux Liégeois par Maximilien et Philippe
d*Autriche , en leur envoyant Philippe de Clèves comme lieutenant
général de Tavouerie de Liège et de Looz.
Fol. 269.
1487. Mentit augntti die tecunda.
Note historique constatant que frère Jacques Cailhot était com-
mandeur de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem ou maître de la
(87)
maUoD de Chantraine , et des autres commafidenes du pays de
Liège, comté de Bouillon et comté de Looz.
Fol. US,
1487. Du mois de mars le douzième jour» Stilede Liège,
AatignatioD faite aux églises de Liège par ceux de la cité tou-
chant les pensiooDaires de Brabant.
(AuaL Leod., p. 829.) Fol. 246.
1488. Le jeudi après le dimanche «/'Exaudi.
. Traduction d^allemaod en français de la paix faite entre Tempe-
reur , les seigneurs de La Marck et la cité de Liège.
( jénal. Leod,^ p. 851 . )
Fol. 188, mention au fol. 853.
1488. Le jeudi après le dimanche J'Ëxaudi.
Lettre des trêves conclues entre les seigneurs de La Marck et la
ville de Liège, d*une part , et Tévéque Jean de Home et la ville de
Maestricht, de Tautre.
{Jnal. Leod., p. 830.) Fol. 186.
1489. Dalum Romae, decimo oclato kal, januariij pontif, nottri
anno teilo.
Le pape Innocent permet aux religieux de Sainte-Elisabeth à
Liège , appelés les Bons-Enfants , de transférer leur couvent hors
des portes de la ville, dans la maison de Saint-Léonard, que les
moines de Saint-Jacques ont consenti à leur céder.
Fol. 160.
1490. Le iS^jour de febvrier,
Admission de Thiéry PouHon , en qualité de capitaine de guerre
du château de Dînant pour mons' de Liège. Suivent les serments
de Tèvéque à la ville de Dinant et à Tèglise de Dînant , et celui
do capitaine et haut voué de Dînant.
(Hors de quelques notes que m^at communiquées M. le bourghe-
maistre de Dinant en 1641. Note de V. D. B.)
Fol. 800.
(88)
1 490. xxviii aprilii.
Le prieur et le couvent des Bons Enfants , ou des chanoines ré-
guliers de S^-Léonard, voulant reconnaître la faveur que leur avait
faite le couvent de S^-Jacques, en leur cédant le bien sur lequel
était située leur église, offrent audit couvent de S'-Jacques, la pleine
et entière participation et confraternité dans leur maison.
(Pas de sceaux).
Fol. 04.
1492. En noiire ville de Malines oumoix de juing ,
Abolition donnée aux Liégeois par le roi des Romains et mon-
seig' Farchiduc son fils.
{Jnal. Leod., p. 861.)
Fol. 187.
1492 (sans date). Eu Français.
Copie de ce que les ambassadeurs de mons' de Liège et les estais
de ses pays ont requis à monseig' d*Orval , lieutenant-général da
roy et gonverneur de Champaigne, leur estre ottroyé et accordé
en traitant la neutralité par eulx requise.
Fol. 261.
1492. Paris le H^juiUet.
Charles VIII déclare qu*il consent à faire respecter la neutralité
du pays de Liège dans les guerres qui pourraient s*élever à Tavenir
entre ses voisins.
(Parmi les signataires se trouve, comme dans la pièce citée plus
haut , mons' d*Orval , gouverneur de Champagne).
Fol. 300.
1492. En français.
Transport de la terre et seigneurie de Boullant , fait par Ërnoul
de Brandenbourg à son cousin Thiry de Brandenbourg , s' de Châ-
teau-Thiry sur Meuse, au-dessus de Dinant.
Fol. 747.
1495. Le 16 d'aoust.
Jean de Horne déclare que devant son lieutenant féodal et ses
( 89 )
bomiDes de fief, Emoul de Brandenbourg a Iransporlé à soa neveu
Thiry de Braodenbourg , les seigneuries de Uu bines , Reudeur
S^Laodbert el la vouerie de Marloye.
Fol. 747.
1495. Le V de juillet.
Record de la justice de Landely , suiyi de témoignages sur une
terre de débat , près de Fontaine , à laquelle prétendaient Tévéque
de Li^e et le comte de Hainaut.
Fol. 220.
149S. Le%9juing.
Record de la justice de Leernes et de Wespes.
Fol. 219.
1498 (?).
Sententia régis francorum Ludovici XII, in causa nullitatis matri*
oionii cum illustrissima domina Jobanna de Francia.
Fol. 222.
1 499. Mensù februarii die prima .
Le prienr et les cbanoines réguliers de S*-LéoDard , s'engagent
à payer tous les ans au couvent de S*-Jacques, qui a consenti à
l'acquisition dudit lieu de S'-Léonard , un florin d*or pour une
pitance.
(Pas de sceaux.)
Fol. 96.
1510. 25«youf d'apvril.
Mention de certain procès élevé entre D^*'® Catherine d*£ve et
H' de S'-Hubert, à cause de la baute vouerie de Marloye , qui fut
définitivement adjugée à ladite dame.
Fol. 749.
1513. Le 9^ jour de may.
Acte de relief fait devant Henri de Gielpenne , lieutenant du
duché de Limbourg, par mons' François d^Anthines , fils d*Adam
Corbeal et de dame Agnès de Brialmont, pour la vouerie et vicomte
d^Anthines.
Fol. 886.
( 90 )
1 51 5. ./m samptagh nuch Pétri und Pauli det heiltgen zwolffGoUen
iagh den les f en ta g der monatzjunii,
AUeslalioD de noble«8e pour Tadmission à Téglise métropolitaine
et électorale de Cologne, donnée par le chapitre, à Paul, s' de
Scliwartzenbergh , pour les quartiers paternels et maternels.
Fol. 160.
1519. Mentit novembris die quarto,
L*abbé de S^-Jacques délie de Tobédience de son couvent , plu-
sieurs religieux qui, à la demande d^Erard delà Marck , avaient été
envoyés au couvent de S*-Hubert en Ardenne , pour y faire mieux
observer la règle de S*-Benoît, etTabbé de S'-Huberl leur accorde
les mêmes privilèges et prérogatives qu'aux autres religieux de
son monastère.
(Description de deux sceaux.)
Fol. 86.
15â9. Da moix de juing le pe' Huitième jour,
Tfaierri de IlanefTe et Pettre de Theus dit Massin , commis éta-
blis par noble et honoré seigneur Antoine de Werres , commandeur
de Tordre de S'-Jean de Jérusalem, donnent à Jean, s' de Hawesen,
la maison appelée Monijoye , située à Warnant , à tenir dudit com-
mandeur pour le terme de neuf ans.
Fol. 122
1(552. Die décima quinla mentit januarii in oppido nostro
Bruxellarum.
Acte d'anoblissement donné par Fempereur Charles-Quint, à
Jean Bardoul , à son père Henri et à son frère Léonard.
Fol. 005.
1534. Le diexième d'octobre,
Erard de la Marck, cardinal, archevêque de Valence, évêquede
Liège, ordonne rétablissement d'un marché franc pour les bestiaux
dans la ville de Liège , le jour 'des S'-Simon et S'-Jude , pendant
(91 )
quatre joars , « hors et près ladite cité, es fauliboiirgs et lieux et
place du pont d^Âmercourt , et à l'enlhour de là. 11 ordonne que
Ton protège les gens qui y viendront , mais il en exclut ceux qui
sont attaînts et infectés de Tillaiu cas de crisme et d*hérésie. »
(Sceaa brisé. Lettres sur parchemin prêtées à Vanden Bergh
par N. Plenevaulx ).
Fol. 143.
1537. Du mois de décembre le ^^ jour.
Ratification d*an contrat passé entre Adrien de la Haye , mayeur
de Viller-le-TempIe, Jean de Lonchin , chev' s' de Taliier, et frère
Antoine de Verres , chev' de Tordre de S'-Jean de Jérusalem ,
commandeur delà commanderie de Liège ', à cause de biens, fruits
et émoluments de ladite commanderie.
(De H. réchevin Masset. )
Fol. 324.
1340. Le quattrième jour de juillet,
Charles -Quint règle la juridiction de plusieurs communes
d*Outre-Meuse et de Brabant , qui au lieu de prendre leur avis et
conseil au pays et comté de Dolhaio, allaient soit à Aix, soit à Liège.
(A Doo. Claud. Montigni.)
Fol. 800.
1^41. Le \^ juillet.
Tbiry , baron de Brandenbourg , fait relief devant les hommes
de mons** de Liège , pour la seigneurie haute , moyenne et basse,
de Hubine en Condroz, avec la haute vouerie de Marloye et la
tierce part de la seigneurie de Rendeur-S*-Lambert.
Fol. 748.
134â. Dal, sexta augusti ,
Quittance donnée aux frères prêcheurs de Liège, par Bertrand
Rogeri, d*une somme de 23 fl. de Brabant, pour leur part dans les
travaux des fossés de la ville.
Fol. 142.
* Peut-être de la commanderie de Y illers-aa-Liége , car Tautre non»
semble inconnue.
(92)
1543. Le \6 de septembre ,
Record donné par la justice de Flémale-la-Grande , au sujet des
aiseroences de ladite yille.
( De M. réchevin Masset). Fol. 826.
1546. Bînchet, le sixième jour de may.
Convention faite entre la reine Marie de Hongrie et mons' de
de Liège , pour la construction d*une forteresse , près du pont à
Frasne ( Marienbourg ) , et la cession du terrain nécessaire, en
échange d*une portion égale k prendre sur la seigneurie de Herstal.
( Par Jean, s' de Roly.)
Fol. 682.
1548. Le A^ jour du mois d'aousL
Antres conventions et accords relatifs à la construction de Ma-
rienbourg et à la cession du terrain, faile à Tempereur par mons'
de Liège. Il fut réglé alors , que Tévéque céderait deux mille dix-
neuf bonniers, trois grandes verges et une petite , en échange
d*autant à prendre sur Herstal. Cette dernière seigneurie mesurant
2,715 bonniers, trois grandes verges et une petite, chaque verge
de 16 pieds , mesure de S*-Lambert.
(De l'original.) Fol. 683.
1550. Le W de may.
Claude de Willen fange, lieutenant, et Claude de Wahan, prévôt
de la seigneurie de Poilvacbe, font connaître un appointement
établi entre Thiry , baron de Brandenbourg , d'une part, et Pierre
de Brandenbourg , s' de Bioul , Jean , son frère , etc. , au si^et de
quelques biens , cens et rentes.
Fol. 746.
1550. Le xxvii^ jour de janvier, (Stiel de Liège).
Recès a touchant un différend mû entre Tabbé de S^-Hubert et
Tévêque de Liège, à cause du terroir, hauteur et juridiction, es
rues et chemins de Falmignoule , entre et contiguës au banc de
S'-Hubert et 'du banc.de Mons. »
Fol. 746.
(93)
1552. Le 27 d'apvriL
Relief de fief fait devant le bailli de Namur, Godefroy GaifBer ,
par Pierre de Brandenbourg , pour le winaige de Château-Thiry
sur Meuse.
(Plus bas spécification de ce que chaque marchandise doit en
passant à ce winage. )
Fol. 746.
11^52. Dat, xiiijulii.
Quittance donnée aux frères prêcheurs de Liège , par Bertrand
Viogeri^ d*ane somme de 25 fl. de Brabant pour leur part dans les
Iravani des fossés de la ville.
Fol. 149.
1552. Dat* xvi teptembrit.
Quittance donnée aux frères prêcheurs de Liège, par Denis de
Dolhain, d'aune somme de vingt-cinq florins de Brabant, pour leur
part dans les travaux des fossés de la ville de Liège.
Fol. 142.
1555. Oh quarta tnensts maii.
Acte d*anoblissement donné par Tempereur Giarles-Quint à
Louis, à Bernardin et à François Porquin , frères.
Fol. 961.
1555. jim aisteen tag des monats januarii.
Acte d*anoblissement donné par Tempereur Charles-Quint, à
Hans Ott von Berckmuelen ou Bernimolin.
Fol. osa.
1557. Le 'iS'' décembre.
Pierre, baron de Brandenbourg, S' de Châtean-Thiry-sur-Meuse,
BionI, Hnbine, par le trépas de son père Thiry, fait relief des sei-
gneuries de Hubine, de la vouerie de Marloye et de Rondeur , par
devant Robert de Bergbes, évéque de Liège.
Fol. 748.
(94)
1559. yiugusla Vindtlicorum die 28 mentis jult'i,
L*empereur Ferdinand confirme en faveur de Fabbaye de Tborn
au diocèse de Liège, plusieurs diplômes accordés par les empereurs
Othon 1 el III , au comte Ausfrid, et un autre d'Adolpbe , roi des
romains, au couvent même de Tborn, en date de 966, 986 et 1292,
portant privilège pour le marché, le tonlieu et la monnaie dans di-
verses localités. Voy. plus haut aux années citées,
(Habui a Waltero Bctoven procuratore.) Fol. 620.
1566. Le 17« de may.
Extrait de lettres de Gérard de Groesbeek , sur un appointement
relatif à la seigneurie de Flémale conclu par frère Michel de Sevré,
commandeur de Liège, et Jean de Lonchin, S' de Gentianes, en qua-
lité de commissaires de Jean de la Fontaine, grand prieur de France.
(De M. réchevin Masset.)
Fol. Z29.
1566. Le pénuUiètne juillet.
Acte passé devant les échevins de Liège relativement à Tap-
pointement ci-dessus louchant la seigneurie de Flémale.
(De M. réchevin Masset.)
Fol. 929.
1569. Le xxiij septembre.
Philippe II accorde aux moines de S^-JacqueS; le pouvoir de re-
chercher les cenS; rentes et autres servitudes qui peuvent leur
appartenir comme S'* fonciers tant de Havresche que de Haubrene.
Fol. 36.
1570. Mentis novembris die quarta, et a tergo litterarum die
quinta.
Gérard de Groesbeek, évéque de Liège, considérant que les cha-
noines de réglise collégiale de Notre-Dame à Aldeneyck, n^étaient
pas en sûreté dans cette ville , où ils essuyaient journellement les
outrages des malveillants , consent à leur translation dans la ville
de Maeseyck .
(Pas de sceaux.) Fol. 108.108.
( 9^ )
1570. En lalin.
Aotilbedis sive conlrapo»ilio argumenlorum reformidatae incor-
poralioDÎs abbatiae S. Laurentii cum episcopalu Leodiensi et
modi eamdem devitandi.
(A dom. priore divi Jacobi.)
Fol. 506.
1574. Le septième jour de novembre,
Gérard de Fléron cooslîtue et établit la justice de Beaurieu. —
Suit le serment de ladite justice.
Fol. 036.
1574. De moix de novembre le tl^ jour.
Record rendu par les échevinsde la cour et justice de Beaurieu ,
à la requête de leur seigneur Gérard de Fléron, touchant les droits
seigneuriaux appartenant à un comte et seigneur de Beaurieu.
Fol. 626.
1586. Kayserwerdt den 14 augutti (en bas allemand.)
Ernest, archevêque confirmé de Cologne et é?êque de Liège ,
donne à Godefroid Taxis (staethelder tôt StaveJot) la charge de re-
chercher tous les biens du comte Adolphe de Newenaer et de plu-
sieurs autres de ^es ennemis, dans les comtés de Looz et de Horne ;
et demande qu*on lui porte assistance en cette besogne.
(Habui originales a duo comité hujus filio.)
Fol. 806
1602. Den 18 dach aprtlis.
Relief de fief fait par Jean de Settelere, chargé de procuration
de Maximilien van Brouchhorst, pour les château, franchise etsei-
gnearie de Steyn.
Fol. 308 bit.
1606. Décima oclava die mensis augutti.
Acte d*anoblissement donné à Laurent Ramée et à ses succes-
seurs par Tempereur Rodolphe.
Fol. 61t.
(96)
1612. Le i^^ jour du moix de sepienthre.
Preuves de noblesse faites par Arnould de Fléron, S' de Cawen-
burch , etplacet pour être mis au nombre des fiévés et vassaux de
noble lenement dans le comté de Looz.
Fol. 627.
1624. Le 24 de septembre.
Certificat d*admissioo à Tétat noble du comté de Looz , donné
dans la salle de Curenge par le secrétaire de la noblesse à Jean van
Blocquerien , S' Vanderlaemen.
(Des mains de M. le chancelier Blocquerien, anno 1640.)
Fol. 482.
16âtS. Le troisième d*aousL
Acte notarié servant d*atlestation pour prouver que Damp Tho-
mas d*Antbines , fils de monsieur Ponsard , était abbé de Wausor
et Hastiers en 1360.
Fol. 870.
1626. Le siexième de mars.
Philippe III, roi de Castille, donne et confère à D^*"" Ermelinde
de Oyenbrugge de Duras, fille du sieur de Meldert, les canonicat et
prébende vacants au chapitre d^Andenne par le trépas de D*'"® Ma-
rie de Sanzelle.
(Extrait de Toriginal étant à Andenne, le 11 octobre 1641.)
Fol. 116.
1626. Décima quinia mensis septembris.
Acte d*anoblissement donné par Tempereur Ferdinand à Herman
Lerneux.
Fol. 024.
1626. Die décima mariii.
Lettre de Ferdinand de Bavière, évéque de Liège , à Jean de
Chockier, son vicaire général, au sujet d'une donation faite au cou-
(97)
Tent des capucins de Maeseyck , par Nicolas Nestelins , pasteur à
Malines.
(Ex onginali a PP.)
Fol. 81t.
1626. En latin.
Origine et accroissement du couvent des capucins de Maeseyck.
(Ex origînali concesso a Patribns.)
Fol. 311^18.
1627. Die vigesima sexia mensis martii.
Acte d'anoblissement donné à Corneille-Henri Motmans par i*em-
pereor Ferdinand.
Fol. 085.
1627. Die vigesima nova mensis decembris.
Acte d'anoblissement donné par Tempereur Ferdinand à Jean
Cortius.
Fol. 037.
1628. Die vigesima prima mensis novemhris»
Acte d'anoblissement donné à Mathieu Hustin et à son neveu
parPempereur Ferdinand.
Fol. 018.
1629. Die vigesima tertia mensis januarii.
Acte d'anoblissement donné par l'empereur Ferdinand à Tilman
Vanderborcbt.
Fol. 021.
1630. Viertzeheuden tag monais ociohris.
Acte d'anoblissement donné par l'empereur Ferdinand à Charles
de BiUefie.
Fol. 008.
1631. Op den negenden dach januarii.
Certificat et accord donnés par les écoutète et échevins des sei-
gneuries de Breugel et d'Erpecom , sur la nature de la juridiction
desdits lieux.
Vo\.d24bié.
ToM. IX. 7
(98 )
1651. 5 octobrii.
Non videtur aliquis ablegaodus ex parte Irium ordioum bujut
patriae Leodiensis ad conventum circali Westphalici Colonîae.
(A dom. Amand. Gelselîo qui cilat Pleneva burgimagistrum.)
Fol. 301.
163S {environ). En français*
Remontrances adressées à Tinfante par le prince-électeur-é?é-
que de Liège, avec les apostilles y ajoutées par ladite prin-
cesse.
(Habui a domino Materni.)
Fol. 851-860.
1655. Die décima tertia tnensis martii.
Diplôme d*anoblissement donné k Guillaume Gaiffier par Tempe-
reur Ferdinand II.
Fol. 066.
1656. Zu Lntzenbourgs , am 5 drits martii,
Ernest, comte et seig' d*Isenburg, certifie bien connaître les
quartiers de Schwartzenbergh , de la Marck, de Corswaremme, de
Huy.
(Cachet d*£rnest d'Isenburg.)
Fol. 164.
1656. J MarcIie, le 18« d'apvril.
Jean-Théodore , comte de Mérode, baron de Houffalize, certifie
bien connaître le quartier de Hamal.
(Cachet de J.-Th. de Mérode.) Fol. 164.
1636. Donné à Palésieux, le 39« apvril,
François de Lorraine , évéque et comte de Verdun , prince du
Saint-Empire , grand doyen de Féglise électorale de Cologne , cer-
tifie que les quartiers de Barbanson et des Harmoises , provenant
de la mère du père de M"" Dorothea-Anna de Schwartzenbergh ,
sont vrays anciens comtes el barons et d'extraction illustre , etc.
(Cachet de François de Lorraine.)
Fol. 151.
(99)
1636. A Bruxelles , le troisième de jmiug.
Le comte de Noyelle et de Fallez , maître d*hdtel du prince-car-
diDal-infant , certifie que les quartiers de mère de Pétersem de
Bréderode, provenant du père de la mère de D'^« Dorothea-Ânna
de Sch^rartzenbergfa , tont yrays anciens comtes et barons et
d'extraction îUustre, comme anssi les quartiers de Bossu, Blois,
Hnmière provenants de la grand*mère maternelle.
(Cachet du comte de Noyelle.)
Fol 16S.
1656. A Bruxelles^ le sixième dejuing.
Guillaume , baron Scheffart de Mérode , certifie bien connaître
les quartiers de Rivière, de Mérode, de Pétershem-Mérode , de
Bornhem et Bréderode, provenant du père de la mère de D^^* Do-
rothea-Anna de Schwartzenbergh.
(Cachet de G. de Mérode.)
Fol. 164 et 156.
1636. A Bruxelles , le 27« dejuing.
Claude d'Ongnyes, seig' de Coupigny, elc, certifie bien con-
naître les quartiers de Mérode , de Houffiilize , de Hennin-Liétard ,
de Blois, de Hnmière.
(Cachet de Claude d*Ongnyes.)
Fol. 168.
1636. Bruxelles^ le troisième de juilleite.
Philippe de Rubemprez, comte de Vertaing, etc., certifie bien
connaître les quartiers de Mérode, de HoufTalize, Hennin-Liétart
dit Boussu, Blois et Hnmière.
(Cachet de Ph. de Rubemprez.)
Fol. 163.
1636. A Bruxelles, le 31« de juillet.
Charles-Philippe de Croy, duc de Havre et Ooy , etc., certifie
bien connaître les quartiers de Barbanson , Boussu , Mérode dit
Pétersem , et Rivière dit de Heere , et que ce sont quartiers d*an-
cieos comtes et barons.
(Cachet de Charles Philippe.) Fol 162.
( 100)
1636. Le trûiêièmejour de septembre , à Maestricht,
Le duc de Bouillon , gouverneur de Maestricht, certifie que les
quartiers de Mérode , de Pétersem-Bréderodes et Humière , pro-
Tenant tant du grand père que de la grand*mère, du côté maternel,
de D^'ii* Dorothea-Anna de Schwartzenbergh , sont yrays anciens
comtes et barons d'extraction illustre.
(Cachet du duc de Bouillon.)
Fol. 161.
1636. Den acht und zwanzigesten dag tnonatt novembris.
Acte d*anob1issement donné à Godard de Boucholt par IVmpe-
reur Ferdinand.
Fol. 014.
1637. Au château d'Anvers, le chinquiesme janvier,
Albert, prince-comte d'Aremberghe et du Saint-Empire, prince
de Barbanson, comte d*Aygremont et de La Boche en Ardenne,
yicomte de Dave, gentilhomme de la chambre de sa magesté et
chevalier de Tordre de la Thoison d*or , certifie que les quartiers
de Hamal et de Boulant, provenant de la part de la grand*mère
paternelle de D^^^ Dorothée-Anna de Schwartzenberg , sont re-
connues de Tancienne chevalerie militaire.
(Cachet d*Albert.)
Fol. 152.
1637. Dte ierlia mensis octohris.
Le doyen et le chapitre de Téglise métropolitaine de Cologne
déclarent que les preuves de D*^® Dorothée-Anne de Schwartzen-
bergh, lui ayant été soumises par le chanoine Henri Vanden Bergh,
ils les ont fait examiner suivant Tusage, et que par décret capitu-
laire spécial ils les acceptent et les admettent.
(Sceau du chapitre de Cologne.)
Fol. 165.
1639. Tertio idus aprilis.
Diplôme de collation de titre donné par Tempereur Ferdinand III
à Ernest de Suys.
Fol. oe?.
(101 )
1645. xxYi* jour du mots de décembre.
Lettres du roi de Fraoce qui nomme Jean , seig^ de Marsin , à
la chaire de maréchal-des-eamps et armées , en récompense des
serrices qu'il a rendus comme colonel d*un régiment de cavalerie
étrangère , surtout dans la guerre d'Italie.
(Hors son originale à moi communiqué par le noble et généreux
sieur Jean de Marchin , reprins au blanc de cestes.)
Fol. 320.
Chartes inédites communiquées par 3f. le baron
De Reiffenberg.
L— (H03.)
Addherij comte de Saphenberg, donne l'alleu de Herche à l'ab-
baye de Munêier-Bilêen.
Quonîam ia hoc seculo nichil stabile et mansurum probatur,
nisi quod Deo pura devotione coDsecratur, nullumque felicius
commercium quam transitoriis comparare coelestia, e^oAdel-
beriuê , comee de Saphenberge, tradidi sancto amori in villa
Beiieiae hereditatem meam Herche , cum omnibus appendiciis
suis cultis et incultis, aquamm et silvarum compendiis , stabili
elfideli jure sine ulla contradictione , pro anima meaet omnium
heredum meorum et uxorum mearum. Ut autem haec tradi-
tio firmior permaneret suscepi de gazopbylatio sanctuarii
X libras a manu Mathildis abbatissae in necessitatis causa , sed
ut probabilior esset emptionis cautela , censum ipsius allodii
recensuimus YIIl libras et dimidiam , quarum sex détermina-
vimus ad vestituram Dominarum , septimam ad coraparandos
pjsces abbatissaej et sororum in quadragesima , X solidos ad lu-
minaria sanctuarii. De peculiaribus et placitorum causis statu-
endis et destituendis in manu saepedictae abbatissae , ipsa sup-
provisori suo statuât quod velit. Acta sunt haec, rata etindi-
( 102 )
vulsaanoolncamalionis Dominicae MO** YIIK*, régnante domino
Heinrico quarto, Otberto, fideli Leodiensium episcopo , coram
îdoneîs testibus Adolfo , Olberto , Ludoifo et compluribus alîk,
manu mea simul et Ûlii mei Iradita et abrenuntiala , sigillata et
inbaonha , ut ai quia de his statntîs qnicquam irritare voluerit ,
infemalî dampnatloni et judicum punitioni aubjaceat. Amen.
IL — (1118.)
Ltiire du pape Gela$e à Richard ^prévôt de Springeersbach ,
touchant la règle de saint Auguetin.
s
Gelasiusepiscopua, servus servorum Deî , R. ecclesiae Sprin-
berbaccnsi praeposito et ejus fratribus salutem , et apostolicam
benedictionem. Quaeationem in ter vos pro beati Augustini ré-
gula emersisse audivimus, quoniam quaedam in ea scripla sunt,
videlicet de officiis, delabore manuum , et de jejunio, quae non
possunt in nostris provinciis adîmpleri , quibus in rébus corn-
petens moderatio adhibenda. Ea enim quae ad mores bonos
pertinent, divina coopérante gratia, (ubique) obserranda sunt.
Ea yero , quae de offîciis ab eodem doctore scripta sunt , quia
et in (a) roroana (ae) , et in (a) ceterarum ecclesiarum consue-
tudo (consuetudine) discrepant, observari non possunt. Sic
ut in beati quoque Benedicti régula quaedam de hujus modi ob-
servationibus (observantiis) scripta sunt, quae nostris (quoque)
temporibus per monasteria longe aliter sunt (Gunl). Neque ta-
men enim propler hoc mouachorum professio crediturinfirmari.
Praecipimus ergo ut officiorum celebrationibus(celebrationes),
apud vos juxta (secundum) communem catholicae ecclesiae con-
suetudinem observentur. Sane opus manuum , et jejunium se-
cundum loci qualitatem , et personarum facultatem exerceatur*
Sed (et) intus quoque communis regularium fratrum consue-
tudo custodiatur. Ab excommunicatarum participatione quali-
1er abstinendum sit sanctorum patrum nos instruunt sanctio-
nés. Si qui tamen fragilitate aliqua , Tel iniquorum violentia
corum communicatione maculaverint in dicta compétent! poeni-
( 103)
teolk prîoris arbitrk> abeolvaniur. Pro nottrb et romaoaeecda-
sîae inbolatione firatemiUs yetlra indesiDentcr apadomnlpoUD'
tem Dominum interoedat. DalumRoraae (II. ldu8Attgu«ti(l 118).
Item Gêiaêiuê.
Si quia pofttprofesskMiein secundum regulam beaii AugusiiDÎ
exhibitam fraires in caDonîco ordioe Deo servire voleDiesin-
qaietaverît, et litibus et astiduîs contentîonibas operam dando
Deo et regulae inobediens conyeotum indesinenter contarba-
verit , hi'c talU , taliterque coorersando , ai ad aliquem eorum ,
in quo sub praeposito secundum aui ordinîa propositum $alvari
po6sit,ire consilio sui praepositi suorumque fratnim voluerit,
licentiadata discedat. Si autem contumaciae spiriiu duclu8,non
causa salutis animae suae , sed amplioris viae volutabra repli-
candi , et cum corvo ex arca egresso carnibus ac sanguinibus
crasssari , ac pasci magis, quam cum columba virtutibus refici
ddectaverit absque benedictionis licentia juxta prophetam se-
cundum desideria cordis sui demittatur. Infîdelis enim si disce-
dity discedat. Non enim boc juxta beatum Augustinum fit cru-
deliler, sed misericorditer, ne contagione pestifera plurimos
perdat. Yerum tamen si extra positus fratres vel domum infes-
tarerit, secundo terciove admonitus, nisi resipuerit , a prae-
posito et fratribus excommunicetur*
IIL — (H22.)
Le pape Caltxte 11 confirme la règle et Vinêtitut de l'abbaye de
Rolduc , le 25 mars.
Calîxtusepiscopus, servusservorumDei, dileclisfiliisRichero
abbali et canonîcis in ecclesia sancti Gabrielis de Rode , regu-
larem yitam professis , tam praesentibus quam futuris , in per-
petuum. Praeceptum Domini habemus intrare per angustam
portam , quia angusta via est quae ducît ad vitam. Quia igitur
( IW)
vos, o filî în Christo charissimi , per divioam gratUm aspirali
mores vestros sub regularis vitae disciplina coèrcere , et ut an-
gustam valeaUs ingredi poitam , communiter secundum sanc-
toruin Patrum instilutionem omnipotent! Domino deservire
proposuislis : nos votis vestris paterno congratulamur affectu.
Unde etiam petitioni vestrae benignitate débita imperlientes
assensum , religionis proposilum praesentis privilegii auctori-
tate firmanus. Statuimus enim ut nulli omnino hominum liceat
vitae canonicae ordinem quem professi estis , in vestra eccle-
sia immutare. Nemini etiam professionis vestrae facultas sit
alicujus levitatis instinctu^ vel arciioris religionis obtentu
sine prioris vel congregationis licentia de claustro discedere ;
quod si discederet, nullus eum episcoporum, nullus abbatum,
nullus monachorum sine communium litterarum cautione
suscipiat, quamdiu videlicet in ecclesia vestra canonici ordi*
nis ténor Domino praestante viguerit. Vestra vero omnia
proteclione apostolicae sedis munientes, vobis vestrisque
successoribus in eadem religione mansuris ca perpétue possi-
denda sanximus, quae in presentiarum pro communis victus
sustentatione , videmini possidere, et quaecumque in futu-
rum largiente Domino juste atque canonice poieritis adipisci.
Nulli ergo hominum liceat eamdem ecclesiam temere pertur-
bare, aut ejus possessiones auferre, vel ablatas retinere»
minuere, vel temerariis vexationibus fatigare, sed omnia
intégra conserventur eorum, pro quorum sustentatione et
gubernatione concessa sunt, usibus omnimodis profutura.
Obeunte te nunc ejus loci abbate vel tuorum quolibet succès-
sorum nullus ibi quolibet surreptionis astutia seu violentia
praeponatur nisi quem fratres communi consensu , vel fra-
trum pars consilii sanioris secundum Dei timorem providerint
eligendum. Electus autem a dioecesano benedicatur episcopo,
a quo etiam chrisma , oleum sanctum consecrationes altarium
sive basilicarum et ordinationes clericorum vestrorum accipie-
tis , siquidem calholicus fuerit et gratiam atque communionem
apostolicae sedis habuerit, etsi ea gratis ac sine pravitate
( 105)
Toliimt exbibere. Alioquin pro eorundem sacrameatorum
suaceptioDe, catbolîcum qaem malueritia antialitem adeatis,
aalTo tamen in omnibus catholici Leodiensis episcopi jure ac
reverentia. Sane fructuum yestrorum décimas quos propriis
fumpttbus laboribus ve colligilis , vobis absque episcoporum
▼el episcopalium ministrorum contradictione faabendas sta-
taimns. Siqua igitur in futurum ecclesiastica saecularisve per-
sona bancnostrae consUtulionis paginam sciens, conlra eam
temere venire temptaverit, secundo tertiove comraonita, si
non praesumptionen suam digna satisfaciione correxerit , pu-
testatis honorisve sui dignitate careat, reamque se divino
judîcio existere de perpetrata iniquitate cognoscat , ita sacra-
tissimo corpore et sanguine Dei et Domini redemptoris nostri
Jesu Chrisli aliéna 6at , atque in extremo examine dislricto
ultionî subjaceat. Cunctis autem ecclesiae justa servanlibus fit
pax Domini nostri Jesu Christi; qualenus et hic fructum
bonae aelionis percipiant, et apud districtum judicem prae*
mîa aeternae pacis inveniant. Amen. Datum Laterani per ma-
num Crisogoni, sanctaeRomanae ecclesiae Diaconicardinalisac
biUiothecarii. VIII kal. aprilis. Indict. 15. Incarnationis Do-
minicae anno mill. CXXll, pontificatus autem domini Calixli
secundi papae anno quarto.
Ego Kalixtus catholicae ecclesiae episcopus laudans.
( D'après roriginal.)
IV. — (H25.)
Vewpereur Henri V confirme^ /e 81 mare 1 125, la donation faite
à l'abbaye de S'- Jacques à Liège , par Tiebauld de Foron et
par Guda, sonépouêe, de certains biens situés à Blistin [Bilsten]
et ailleurs '•
In Domine sanctae et individuae Trinitatis.Henricus,divina
fafente clementià quintus Romanorum imperalor Augustus,
' Uoe ftntre donation des mêmes individus à l'abbaye de Saint-Jacques,
confirmée aussi par l'empereur Henri Y , est analysée précédemment.
(106)
digDum este judioamus et ad vîtani praetentem
et ad futuram féliciter obtinendam Id profuturum non dubîta-
mus secundum âdelium nostrorum juatas petitiones ecdeaias*
Ucaa facultatea et a cujualibet potestatis injusta penraaione
liberare et liberatas augmentare , augmentatas quoque regaltê
edîcti munimiDe tueodas conOrmare. Quapropter omnibus
divini noatrique Dominis amatoribua tam futuris qaam prae-
aenlîbus , perspicuum ease yolumus quia Tiebaldua de Foron ,
vîr ingenous , ad extrema veoiens mandayerit coDJagi saae
fidelissimae, acilicet Gudae , et Arnolpho nepoti auo, utapud
aanctum Jacobam, in însula Leodii, corpus auum sepelirent,
duo praedia Colombier yidelicet et Bilisten ecclesiae beatiapos*
toli pro redemptione animae suae traderent , post cujus obi-
tumjam dicla uxor jeus atque nepos mandatis ipsius fidelîtef
obtempérantes in die qua sepultus est , duo illa praedia ecde^
siae Sti. Jacobi per manum advocati Arnulphi acilicet comîtis
de Los jure perpetuo tradiderunt cum omnibus appenditiis ad
ipsa praedia respicientibos , videlicet familia, agris, pratis
pascuis, sylvis, aquis, ea certa lege atque jure, quo ipaa
rirens îlla obtinuit , et ita scilicet ut utrumque allodium a
cujustibet extraneae potestatis placito vel districtione liberum
penitus sit et immune , ad vocationem autem utriusque praedii
nepos ejus Arnuiphns consensu abbatis rel fratrum retinuit
sibi , non tamen ita ut placitum vel aliquod servicium ibi ali-
quando habeat, non ingrediatur aut exeat noncerte se omnino
intromittat, sed ea tantum ratione^ ut pro anima avunculi
sui Tîebaldi hoc bonum contra omnem invasorem si opus sit
jure advocati defendat. Facta est autem haec praesente domino
Otberto Leod. episc. multisque regni nostri summis primati-
bus , quorum nomina ad ipsam roborandam infra sunt scripta
cornes Cuno, Wilhelmus advocalus Leodii, Renerus advocatua
Sti. Lamberli, Gillebertus de Granes, Wolbertus de Woldey-
mont, Godefridus de Sineys, Bovo de Wahart, Engo filiua
ejus, Bovo de Braz, Walterus de Bullione, Balduinus filios
Ebulonis de Forselis , Gilebertus de Haret et alii plures. Hac
( 107)
iUque tradittone legitiffie peracla venerabilis Guda pie memor
et sollicita de salute defuDcti €ODJugts tertium qooque prae-
dium quod Struone dicitur supra Mosellam situ m pro anima
ejus per manum ejusdem comilis Arnulphi tradidii Sto Jacobo
cum omnibus appendiliis suis, familia scilicet, agris, vineis,
pratis, pascuis, aquis, sjlvis; cujus advocationem nec sibi,
retinuit, nec praedicto Arnuipho vel cuique constituit, sed
liberum ab omni jure alieno sive advocato tradidit , ut ecclesia
culcuoiqne rellet illud committeret, qui tueri et defendere illis
in partibus posset. Hujus secundae traditionîs testes sunt Wil-
helmus advocatus Leodii, Wilhelmus de Herculenes, WilheU
mus de Darelis, Arnulphus de Lcolres, Cuno de Herdines,
Arnulphus de Boden et duo filii ejus Arnulphus et Gilebertus ,
Franco de Castren et plures alii* Ego igitur Henricus, gratia
Dei Romanorum imperator Augustus cum pascha Leodii
celebrarem , honoriGce postnialus a venerabili ipsius civitatis
episoopo Adelberone et Otberto ejusdem ecclesiae Sti. Jacobi
abbati atque fideli meo Amulpho de Los comité, ejusdem ad-
vocalo^ praedictas traditiones ut scriptae sunt inspexi et appro-
bavi y signo sigilioque meo contra omnem in perpetuum con-
troYersiam communiai, astantibus, videntibus etipsum appro-
bantibns multis summisque regni mei primoribus , quorum
nomina ad ipsa corroboranda infra subscripta sunt : Adelbero,
episcopus Leodiensis, Godeboldus episcopus Ultrajectensis ,
Henricus episcopus Yirdunensis , Andréas praepositus Sti
Lambert! , Philippus praepositus Trajectensis, Alexander et
Steppo arcbidiaconi , Reinto , Arnulphus , Reinbaldus , Wîdo,
canonici , Tiebaldus marchio , Berengerus comes de Sozbach ,
Amuiphus cornes de Los, Gerardus corne* de fF'asaemhêrg ^
Wilelmos comes, Lambertus comes, Wigerus advocatus Sti*
Lambert!, Arnulphus de Rode , Werricusde GaWo-Monte , Otto
filius Gileberti de Duraco ^ Arnulphus de Erschoch , Lambertus
frater Yerrici. De familia imperatoris Henricus Houvech , Fol-
mams, Richardus, Ludovicns et alit mulli. Anno Dominicae
incamationis MOXXV. Indictione tertia. Anno autem imperii
(108)
Domini Uenrici , Romanorum imperatorts Augusti XV. Actum
Leodii féliciter in Domine Domini pridie kalendas Aprilis.
V. — (1140.)
Arnold I^ archevêque de Cologne^ confirme toutes lespoêsessions de
Vabhaye de Rolduc , le âO octobre*
In Domine sanctae et individuaeTrinitatis, ego Arnoldussanc-
tae Colonicnsis ecclesiae archiepiscopus , in perpeluum notum
facio omnibus Christi fidelibus praesentibus atque futuris ,
qualiter ecclesia Rodensis sub temporibus praedecessorum
meorum, liberalitate principum, oblationibus fidelium aucla
vel promota est. Igitur comes Adelbertus de Saphenberg,
post omuia beoeGcia praedictam honeste dotavit ecclesiam,
postque datam omnimodam libertatem , sicut plenarie sub si-
gillo episcopi Oberti coolinetur , mansum qui dicitur Germani
specialiter pro anima malris suae Gepe eu m fîlio suo Adolfo
eidem dédit ecclesiae. In obitu vero ejusdem comitis Adel-
berti, praedictus fîliusejus comes Adolfus décimas quasin prae-
dio suo Rimest et Gelliche et Herdene , et Breidelo et Geneche
possedity cum omnibus appendiciis suis, sex quoque bonnaria
in Rimest , et très curtes quae apud ipsos vocanlur Hovestede,
pro anima patris sui eidem tradidit ecclesiae. Praeterea in ipso
allodio Rode loca quaedam quae nominantur Berrenbruch,
Gerberstbruch , sex quoque mansos etdimidium, idestquid-
quid ad beneficium fratris Theoderici , qui cognominatus est
Holgrim , pertinebat, eidem ecclesiae ipse Theoderico régnante
donavit, scilicet unum mansum in Crumbach , mansum et di-
midium in Rode, très mansos apud Herebach, et mansum
unum in Wilandeshus. Dédit eliam ipsi ecclesiae mansum
Walthelmi et dimidium mansum Adolphi, mansum quoque
Ansfridi juxta vivarium , très quoque mansos , beneficium vi-
delicet Hugonis fratris praenominati Theoderici. Duos insuper
( 109 )
mansos et aa jugera nemoris sui in Meœweae. Locum quoque
vioeae quae dicilur Haogendenyels super fluvium Ara eidem
ecclesîae dédit. Praedecessor etîam meus archiepiscopus Frî-
dericus postea quam idem locus viueis est insitus , decimam
quae sui juris erat, eidem ecclesiae concessit et sigilli sui at-
testatioue confirmavit. Dux quoque Waleramus de Limburg
sex mansos io allodio Rutelvel beneGcium videlicet Engrami
et fratris Embriconis et decimam unius mansi in Kettensiphen
praeDominatae tradidit ecclesiae , et filius ejus doodinus Heu-
ricusXV jugera de beneûcio fratris Hezelouis, ministerialis sui,
apposuit, et quidquid tam pater quam socer ejus fecerant,
conGrmavit. Praedictus etiam cornes Adolfns de Saphenberg
dédit eidem ecclesiae parles quatuor ecclesiarum eu m partibus
pariler decimarum , quarum nomina haec et parles sunt : Sex-
tam partem ecclesiae quae est in Gelleche dédit ecclesiae cum
sexta decimarum parle , quintam partem ecclesiae quae est in
Rimist. Dédit ecclesiae cum quinta decimarum parte , et locum
curtis in cimetorio ecclesiae. Quintam partem ecclesiae quae
est in Geniche dédit ecclesiae cum quinta decimarum parte;
quintam partem ecclesiae quae est in Asch dédit ecclesiae cum
quinta decimarum parte , et ecclesiam proximae Rodensis
villae liberam dimisit ecclesiae* Udo etiam vir nobilis de Mu-
lesyort cujus propria erat quarta pars donationis ecclesiae apud
Setterig contulit eam praefatae Rodensi ecclesiae cum quarta
decimarum parte, Billhene octavam partem ecclesiae cum
octava decimarum parle. Praeterea Udo junior^ praedicli
Udonis filius, contulit eidem ecclesiae quindecim diurnales
terrae apud Setterig, et unam curtem , tressolidos Coloniensis
raonetae, ibidem solventes et quindecim Urethen et curlem
apud HiUinchoven. Item Ludolphus de Bethbure quod habuit
Vinearum in duabus villis Dune et Bingenhove a Theodorico
comité de Ara. Dimidium molendinum in Wanle traditione
legiraa praedicta suscepit ecclesia. Regenwidis quoque nobilis
femina et vir ejus Adelbertus mansum unum et dimidium in
villa Holtheim et très curies. Soror etiam Wendelburgis man-
(110)
Mim uoum in Diburghove , et soror Adeleidis triginta jugera
et curlem in Liehe eidem tradiderunt ecclesiae. Nizo quoquede
Gerode eidem ecclesiae quoddam allodium in Gerode et in
Melewilre tradidit quod XVII solides colon, monetae solvit.
Mengenzo ministerialis praedicti comitis Adolphi cum uxore
sua Gepa quamdam vineam apud montem sanctae Walburgis ,
quae dicitur Dalewingart, et très partes vineae in Budendorp
et octo jugera in Wilre; VIII quoque jugera juxta hospitale.
Praeterea totam curiam in qua hospitale situm est , et nemus
rétro hospitale per manum domini sui praedictae dona?it
ecclesiae. Rudolphus de Wezenrode tria honnaria apud eum-
dem locum et Godescalcus cum uxore sua Âdeleidà novem
jugera apud Amble ad praefatam dederunt ecclesiam. Hae tam
noslris quam praedecessorum nostrorum temporibus légitime
data, légitime ab eadem possessa sunt ecclesia* Quia igitur
justum est , nos pauperum Chrbti , cujus vicem gerimus in
terris , patres et protectores existere , ne quis invasione vio-
lenta vel machinatione fraudulenta , quae huic carthelae anno-
tata sunt, et légitima traditione praedictae concessa sunt
ecclesiae , diripienda vel imminuenda putaverit , banni nostri
autoritate ea confirmamus et sigilli nostri impressione signa-
mus, testibus idoneis, quorum haec suntnomina annotata :
Arnoldus archidiaconus et praepositus majoris ecclesiae. Wal-
terus ejusdem ecclesiae decanus. Oberlus ejusdem ecclesiae
scholasticus, Gerardus archidiaconus et praepositus Veronensis
ecclesijae. Tiboldus sancti Severini praepositus. Bero praeposi-
tus Cuneberti, Albero ejusdem ecclesiae scholaslicus , Wal-
therus praepositus de Wassenberg, Berengerus scholasticus
ecclesiae sanctae Mariae ad gradus ; liberi homines cornes AdoU
phus de Saphenberg, dominus Heinricus de Limburg Lotba-
rius comes de Are, Goswinusde Heinisberg et alii quamplures.
Acta sunt hoc anno Dominicae incarnationis millésime cente-
simo quadragesimo. Indictione tertia duodecimo Kalendas
octobris in ecclesia B. Pétri Coloniac. Code diplomatique ma^
nu«crtV,pag 84.
( 111 )
VI. {H4i)
Arnold /, archevêque de Cologne , après avoir fait recouvrer au
Chapitre de l'église St-Martin à Liège , un bien envahi par
quelques seigneurs y en affertnit la possession par uneescom^
nwnication lancée contre ceux qui tenteraient encore de «'en
emparer.
Ego Amoldas , Dei gratia Coloniensis episcopus , salutem in
perpetuam. OfiBcii nostri est veritati teslimonium perhibere,
et ecdesiam Dei nobis comiiiissaiii cura pervigili sic regere,
ot auxiliante Deo floreat relîgione, et nulla rerum suarum
amissione marcescat. Ea proter notum facimus omnibus tam
fotaris quam praesentibus, quemadmodnm ecclesia B. Martini
in Leodio fiossessionem suam quam in Diegada per violentiam
Stephani de Oys et suorum non pauco tempore amiserat,
divina gratia nobis coopérante tandem in pace possideat. Cum
enim idem Stephanus propter eamdem violentiam légitime
excommunicatus post obitum suum atrio caruisset , Gerardus
gêner ejus bonum illud a fratibus S. Martini in obedientiam
legitimam petens et suscipiens omnem violentiam ejusdem in
capilulo eorum abjuravit, et eidem facluro suo consilio et
instinctn sororios suos cum sacramento promisit, in eodem
autem juramento hujusmodi interposita fuit pactio quatenus
secundum tenorem chartae , quam impressam sigillo ejusdem
ecdesiae accepit, primis quidem, tribus annis XXV solidos , in
quarto vero et deinceps ipse vel filii sui praedictis fratribus
S. Martini annis singulis XXX solidos solverunt, sui autem
obedientiam eorum absqueomnicontradictione eis reliquerunt.
Hanc itaque pactionem praedicti Stephani uxor et filii ejus se-
quentesColoniae in ecclesia B. Pétri in praesentia nostra, et in
facie totius ecclesie, cum et prioris nostri et ceteri quam*
plures clerici , libri ac ministeriales ibidem testes adessent ,
praedîctae possessionis B. Martini violentiam omnem , sicut et
Gerardus Leodii fecerat abjuraverunt , nihil penitus in eo
( 112 )
juris se habere , nec unquam habuisse , coram omni recognos-
centes. Nos igitur de pace ecclesiae gaudentes, beati Pétri et
nostrae auctoritatis bannum judicio ecclesiae nostrae ibidem io
audilu omnium inter posuimus , ne quisquam ex eis vel eorum
heredibus, quae praedicta modo sopitaet extincta erant, susci-
tare aut roovere praesumeret ullerius. Hujus rei testes sunt
Amulpbus majoris ecclesiae praepositus , Waltberus decanus ,
Berno praepositus S. Gereonis, Gerardus praepositus Bonnensis.
Theobaldus prepositus , S* Severini , Theodoricus praepositus ,
S. apostolorum , Rodulphus abbas Tuitiensis cum reteris prio-
ribus et fratribus nostris. Praeterea cornes ^dolphus de Monte,
Conrardus cornes Bonnensis, Amulphuê cornes Tuitiensis j
Gosuimus de Facoumont , et alii quamplures liberi ministeria-
libus; Hermannus advocatus. Joannes Dapifer, cum caeteris
quampluribus. Actum est hoc solemniler Coloniae in ecclesia
heati Pétri. Anno incarnationis Dominicae MCXII. IndictionelV.
Régnante glorioso Rege Conrado , anno regni ejus tertio , epis-
copatus aulem nostri anno quarto féliciter.
[Tiré d'un M S, du baron de Crassier, lequel appartint ensuite
à F. David ^ chanoine de St.-^ean, à Liège ^ fol. 16 recto.)
Sur Philippe Mouêkiê, auteur du poème roman de» Roi»
de France; par H. B. G. Du Mortier.
Philippe Houskés^ connu sous le nom de Philippe
Mouskes, est sans contredit Tun des plus féconds et des
plus fameux trouvères du XIII* siècle; soit qu'on le con-
sidère comme écrivain ou comme historien, soit qu'on
envisage l'époque reculée du chantre roman de Philippe
Auguste, on devra reconnaître que Philipe Mouskés est
sans contredit le trouvère le plus important de l'époque
romane. Son poëme en 32,000 vers est une véritable épopée
(113)
de l'histoire de France, où les fables et les romans des
temps héroïques se mêlent aax récits historiques, aux
tableaux de mœurs de la Tie domestique et aux scènes de
la Tie sociale. Ce ne sont point ces narrations galantes,
ces tournures amoureuses des trouTéres lyriques, c'est la
conception épique romane dans sa séfére simplicité et
sa naïTC candeur. Vouloir juger l'épopée de la période
féodale par les conditions lyriques de cette époque, ce
serait tomber dans une grave erreur , et cette faute a été
pourtant commise par plusieurs écrirains qui, jugeant
Philippe Houskés au point de yue des poésies galantes du
XIII* siècle , ont méconnu son mérite réel. Hais, quoi
qu'en aient pu dire quelques critiques, on est forcé de re-
connaître avec l'un de nos plus spirituels littérateurs,
que son ouvrage n'en est pas moins le monument le plus
entier, le plus vaste, de la langue romane en Belgique *.
Célébré par Du Gange, Tillustre auteur du Glossaire du
moyen âge, par Foppens, Paquet, Duchesne, Roquefort,
Raynouard, et récemment encore par M. Arthur Dinaux,
Philippe Mouskésa trouvé dans noire savant confrère M. le
baron deReiffenberg, un éditeur érudit et spirituel à la fois
qui, enfin, Ta mis en lumière. Il n'a point perdu à attendre.
Le nom de l'auteur de la grande épopée de l'histoire de
France ne saurait présenter de doute; le poëte roman se
nomme lui-même dès le premier vers, tout en indiquant
le but qu'il se propose.
Phiiiprss HousKEsaentremet,
Et eoaî point de fans ni met ;
Tont tant donner et tant pronmettre
Bet roit de Franche en rime mètre
Tonte lettore et le lignie.
I De Reiffenberg , Inirod. à Pkil. Mouskêê, I , p. ccxxxii.
Ton. IX. 8
( 114 )
Àiosi k) nom de l'auteur est Philippe Mouskes, ou mieux
Houskés, comme oous le verrons tout à Theure; Tbistoire
est celle des rois de France. Hais Técrivain-poële est-il ,
comme tons les auteurs l'ont répété depuis André Du->
chesne , le même que l'évéque de Tournay y Philippe de
6and,suraommé Jiftii4^? Telle est la question que je veux
examiner aujourd'hui, et je démontrerai: l^' que Philippe
Mouskés et l'évêque Philippe de Gand sont deux person-
nages entièrement différents; 2'' que le trouvère était un
bourgeois de Tournay , qui florissail sous Phlippe Auguste ,
un demi-siècle avant l'évêque Philippe de Gand ; 3"* que
son nom doit se prononcer Mouêkis et non Mouêkeê ;
4® que la f«mille Mouskés est tournaisienne et non gan-
toise; que, par conséquent, il y a eu erreur et confusion
lorsque l'on a attribué à l'évêque Philippe de Gand le
poëme du trouvère tournaisien.
Hâtons-nous de dire que celui qui, le premier , a con-
fondu le poêle tournaisien avec l'évêque Philippe de
Gand, parait être André Duchesne. Foppens, en accueillant
celte version, l'a rendue populaire, et tous les autres n'oot
fait que la suivre. L'erreur ne peut donc aucunement être
imputée à notre savant ami RL le baron de Reiffenberg,
commentateur de la chronique de Philippe Mouskés, et
qui ^n'ayant trouvé aucun motif pour rejeter l'opinion
commune, avait bien dû l'admettra Ajoutons que, dans le
second volume de cet ouvrage, il semble avoir conçu des
doutes sur ridcntilé du personnage, en émettant le soupçon
que l'évêque Philippe pourrait bien appartenir à la maison
de Gand % ce qui nous paraît aujourd'hui très-vraisem-
blable. Un heureux hasard pouvait seul faire connaître la
t Reiff. , Mouskés^ vul, 11^ p. lxxvhi.
(115)
Térilé,et après quatre années de recherches, le hasard m'a
servi an delà même de mes espérances.
Pour démontrer l'erreur que nous venons de signaler,
établissons d'abord les faits en ce qui concerne révéque
Philippe de Gand ; Texaraen de ces faits prouvera que la
chronique romane des rois de France n'est et ne peut être
sou ouvrage.
L'évêqne Philippe de Gand appartenait à la Flandre fla-
mingante et était natif de la ville de Gand % où il résida,
paralt-il, durant de longues années. Chancelier de l'é-
vêché de Tournay en 1272, il fut, en 1274, promu à l'épis-
copat , fit son entrée à Tournay, le 25 janvier 1275 (1274,
V. st.), el mourut à la Noël de l'année 1283, époque à la-
quelle Michel de Warenghien lui succéda comme évêque.
Aucune charte, aucun ouvrage antérieur à André Duchesne
ne le désigne sons le nom de Philippe Mouskes, mais tous
les documents contemporains et authentiques lui donnent
celui de Philippe de Gand, dit Muê ou Muuê.
La vieille chronique des évêques de Tournay , MSS. con-
servé an chapitre de la cathédrale, s'exprime en ces termes:
« Après ledict euesque mestre Jehan Buchiel succéda
» Phelippê de Gant, chanônne et chancellier en ladicte
» église, et fust sacré lan mil deux cens soixante-quat-
» torze. 1^
La chronique des évêques de Tonrnay , conservée à l'ab-
baye de Cysoing et qui parait être une copie du texte pri-
mitif de la chronique de la cathédrale ^ reproduit la même
Tcrsion : Johanni Buchiel êucoeêêU dominuê Pulippus de
' ChronipudeSt.'Bavon,
* Cette chronique ett publiée par M. le baron de ReHTenberg «hina Ie«
•ppendicea à Philippe Mouskes, vol. I , p. 542.
( "6)
Ga^rdayo, canonicuê êi cancellariuê tomaeenêù in epiê^
coputn eonêecraiuê anno HGGLXXIV.
Gilles li Huîsis, abbé de S^-Hartin à Tournay et contem-
porain de l'évéque Philippe de Gand , parle de lui, dans
sa chronique, eu ses termes: Anno 1274 fuit êlectus a
deeano eê capitula Magistêr Philippus de GàiCDATO ortun-
dus canonieus et de gremio, vir litteratuê, prudens et
discretuê, et venit in Tomaeum illo anno; prœfuit annis
eir citer octo *.
La chronique de S^Bavon à Gand , où ré?éque Philippe
était né 9 dit en parlant de ce prélat: Ordinatus est in
epiecopum Phii.ippus, cognomine die tus Huus, circaan-
num domini 1275, natus de Gandavo, tnagieter in ar-
tibuê, dominue legum, magie ter in decretis , homo mitis
et euaviê ^.
Dans toutes les chartes données par ce prélat, il prend
le nom de Philippus de Gandavo, ou très-rarement celui
dePhilippus de Gandavo die tus lHuus; jamais il ne prend
celui de Moushes. Le nécrologe de la cathédrale de Tour-
nay, en parlant de son oncle, porte : Eodem die (18 kal.
Decetnhr.)^ ohiit Georgius penitentiarius , avunculus
domini Philippi de Gaicdayo, episcopi tomacensis.
Enfin, le registre aux entrées, dit de cuir noir, manus-
crit contemporain qui repose aux archives de la ville et
cité de Tournay, raconte la joyeuse entrée de TéTéque Phi-
lippe de Gand en ces termes :
DB LE VEIfDE LE UESQUB PHfiLIPON DE GART.
« L'an del Incarnation M.GG.LXXIV el mois de jenuier
» le samedi apries le ior de le connersion de saint Pol,
* Li Haitit in Corp, chron. Flandr, , I , p. 164.
* Chron, SU^Bavon.
( 117 )
r^ entra premiers ea Tornai liueêkeê Phelippes de Ghani,
» quant il reuint de sen sacre. Si ramena par lassens des
» proQOS) des iurés, des eswardeurs, des maîeurs et de tout
» le consel de le uille tous banis et a ans et a denier, fors
>» cheaus ki estoient banit pour mourdre , pour rat de femme
» efforchié u rauie u emmenée à forche , pour arcin , pour
i> renbeenbos u en kemin, u pour pais faite par preudomes
D brisie, u pour triues , u respit u snretet brisié , u pour
n mort dôme a de femme faite puis le daraine lettre le roi
j» en laquelle il est contenu! que iamais ne puist rauoir
» Tornai ki home u feme ochie, et partant se tiunrent les
» parties a paiiet. >
Ainsi y k Gand comme à Toarnay j dans les actes de Té-
Tèché comme dans ceux de la cité, Tévêque Philippe est
toujours nommé Philippe de Gand ou Muuê, jamais il ne
prend le nom de Mouske*; les textes des autorités con-
temporaines que nous Tenons de citer établissent cette vé-
rité a l'éfidence. Quant au MSS. n^ 0435 non?. , de la
bibliothèque de Bourgogne, cité par H. le baron de Reif-
fenberg ^ , et qui donne le nom deHouskes à révéque Phi-
lippe, c'est un manuscrit moderne du XVIII* siècle, sans
importance pour le sujet qui nous occupe.
Les citations qui précèdent démontrent :
l"" Que l'évêque Philippe de Gand était flamand et né
à Gand ;
2^ Qu'il ne se nommait pas Mouskes, mais bien Philippe
de Gand surnommé Mus ou Muuê;
3« Qn'il florissait en 1280.
' Reiff., Chronique de Ph. Mouskes, toI. U, p. cccv. Il est k remarquer
que ce MSS. y ett coté n» 9436 , ancien ; mait c^est 9435 nuuf eau qu^ii
faut lire. Cette rectification m^a été indiquée par H. Cachet , qui avait
fourni l'extrait \ ainsi, il n^y a nul doute sur Tidentité du IS.
(118)
Or, aucun de ce$ points n'est applicable à l'auteur du
poëme.
D'abord nous établirons que le trouvère était non pas
un flamand , mais un wallon sujet de la France. En efiet,
ou ne trouve dans tout l'ouvrage ni un seul flandricisme,
ni une tourqure flamande , mais toutes les expressions et
les tournures rappellent complètement le Tiçux langage
tournaisien , comme il s'est presque entièrement conservé
dans les communes rurales des environs de la vieille cité
des Franks, que notre poète célèbre si souvent dans ses
vers. Qu'est d'ailleurs l'ouvrage de Philippe Houskés ? Un
éloge des rois de France. Or, un tel éloge était naturel sous
la plume d'un habitant de la ville de Tournay i ville sujette
aux rois de France et qui formait une régale au milieu
des grands vassaux ^ mais dans la bouche d'un flamand ^
et surtout d'un gantois, c'eût été une trahisou. Philippe
Mouskés ne cache pa^ d'ailleurs qu'il appartenait à la
France; les Français , poqr lui ce sont nos Français; les
Flamands sont ses ennemis ^ En racontant l'hisloire de
la bataille de Bouvines, dont il avait été témoin, Philippe
Mouskés ne montre aucune sympathie pour les vaincus ^
Maintes fois oïssies le jour
Crier mon joie sans séjour ;
Cis mos esmaîa ^ les f lamens
Cis mos lor fu paine et lormens
Cis mos les a tons abaubis '
(V. 21 , 901.)
* Plusieurs des héros cités par Philippe Mouskés , daos sou récit 4c la
bataille de Bouvines, Gérard-la-Truie, Hues des Wastines(et non de la
Voestine), Guillaume des Barres, appartenaient à des familles tournai-
siennes. 11 existe dans les archiTCs de Tournay des actes d^intérét privé
qui se rapportent à ces familles lesquelles existent encore de nos jours.
* Dérouta t déconcerta.
* EbaubiSj ébahis.
( 119)
Et quant on etcrîf) mon joie
Ifi ot flamenc qni n^asoploie.
(V.21, 875.)
C'est bien I& le langage de celui qui criait monjoie
dans le combat et non de ceux que ce mot mettait en dé-
route. En parlant des Champenois , il dit :
Det CampignoU ni ot celai
Qui ne fatao flament anni.
(V. 21, 892.)
On Toit que la sympathie de l'auteur n'est pas pour les
Flamands, et cela se'conçoit chez celui qui ayait assisté au
sac de Tonrnay , sons le comte Fcrrand. Hais quand il parle
des Français il n'a pas d'éloges trop grands à leur offrir,
comme dans ces vers si délicats :
Mait li Trançoia, 8*on dire Voêty
Sont de tout oeTaliert la rote.
(V. 21,991.)
Nons avons dit que Philippe Mouskés ne laisse pas igno-
rer qu'il appartenait k la France. Dans la narration de la
bataille de fionvines, dont il avait été témoin , il s'exprime
en ces termes :
SonTent oissies a grant joie
IVOS François escrier mon joie.
(V. 21,833.)
Nùf Frmnçaiê, c'est le langage d'un compatriote et non
d'en ennefoi; il n'y a qn'on sujet français q«i ait pu s'ex-
primer de U sorte; encore une fois chez un flamand c'eût
été une trahison. En parla»! du roi Jean d'Angleterre, dé-
( 120 )
fait devant la Roche-aux-Moines, il ajoute :
Et quant il sot la Térité
Comment François tont arouttf ,
Detoonfi a'en alla fuiant
Et HO François aprièt huant.
(V. 22,251.)
Tous ces passages prouvent que la chronique n'a pas été
écrite par un flamand ; un sujet des rois de France pouvait
seul s'exprimer comme le fait notre poète. Hais l'esprit de
clocher perce d'une manière singulièrement remarquable
quand Philippe Mouskés raconte le supplice que Philippe
Auguste fit subir au comte Ferrand, le même qui, à la léte
d'une armée flamande, avait saccagé et ruiné Tonrnay
Tannée qui précéda la bataille de Bouvines.
Sot Terrand mit en double fier
Âusi corne diable d^enfier;
Por çon kil Toloit regibier
On le fait pettre et soujourner
Si come oeval detsoulë ,
Por çou quil ot Tornai foulé.
(V. 23, 289.)
Un flamand n'eût certes pas comparé le comte Ferrand
à un diable d'enfer* Et pourquoi le roi de France met- il
le chef des Flamands en double fier ? écoutons le motif
qu'en donne Philippe Houskés; c'est, dit-il , par çou quil
ot Tornai fouU. Ainsi le comte Ferrand, fait prisonnier à
Bouvines , n'est pas mis aux fers pour avoir levé l'étendard
de la révolte et voulu détrôner son suzerain; non, le motif
qui le fait condamner à ce supplice, c'est parce qu'il a foulé
et saccagé Tournay ! L'esprit municipal du bourgeois de
Tournay est ici trop évident pour avoir besoin de commen-
taires. Et cet esprit de localité se reproduit chez Philippe
Mouskés chaque fois qu'il s'agit de la ville de Tournay ,
( 121 )
ce qui ùiit que dés l'époque où le HS. fut découvert, tout
les auteurs reconnurent qu'il devait avoir été écrit par un
habitant de cette ville.
Le texte de la chronique repousse donc la supposition
qu'elle aurait été écrite par un flamand ; tout démontre au
contraire qu'un tournaisien seul a pu en être l'auteur.
Le nom du poète est d'ailleurs , comme nous Tavons dit,
trés^lifférent de celui de révéque; les chartes épiscopales^
les chroniques contemporaines ^ la narration de la joyeuse
entrée de Tévéque Philippe sont unanimes à cet égard. Cet
évéque se nommait Philippe de Gand ; la chronique de
S^Bavon lui donne le surnom de Muus; mais nulle part
on ne lui trouve le nom de MousIUê, nom qui présente
une signification entièrement diflérente.
Que si nous rapprochons les dates du poète roman et de
l'évéque, nous reconnaîtrons bienlAt que ce rapproche»
ment établit une autre preuve nouvelle que Tévéque Phi-
lippe de Gand ne peut avoir été l'auteur du poëme sur les
rois de France, en démontrant que Tévéque et le poêle flo-
rissaient à un demi-siécle l'un de l'autre. En effet , toutes
les chroniques s'accordent en ce point, que Philippe de
Gand fut élu en 1274, et les archives de l'évéché de
Tournay établissent qu'il mourut vers la Noël de l'an
1283 *. Or, Philippe Mouskés, en parlant de la prise de
* le Jeudi aprè* U Ifodl 1288, le chapitre aononoe au roi Philippe-le-
Eardi, le décè* de Téf éqae Philippe de Gand et demande d^étre autorittf
à procéder à Téleetion de son aucoetseur. Le dimanche après ^Epiphanie,
le roi donne licence d'élire on sucoessenr. Enfin, le mardi après la Pa-
rifieatioo 1S84 (ia88, t. st.), le roi ordonne ans gardiens de la régale de
délivrer aox exéoateurs testamentairea de l'évéque défont, les biens mo-
biliers ffo'il possédait et de délivrer ao chapitre les biens épiscopaox qui,
par cootome, étaient de la régale. Ces pièces m'ont été commoniquées
^ par H' leehanoioe Yoiêin, archiviste général de la cathédrale de Tourna/.
( 122 )
Toiirnay par le comte Ferrand^ s'appuie sur aoD propre té-
moignage comme ayant été présent à ce désastreux événe-
ment, auquel la trahison eut une grande part :
Bien le taYommes (dit- il), ki là fumes.
(V. 21. 229.)
La prise de Tonrnay par le comte Ferrand ^ qui pré-
céda la bataille de Bou?ines, eut lieu en 1213; Philippe
Mouskés était donc à Tonrnay à celte époque, et, d'après
ses expressions, il n'est pas douteux qu'il n'ait été présent
à l'action , puisqu'il se porte garant des faits qui s'y pas-
sèrent ; par conséquent , Philippe Mouskés devait, en
1213, être âgé d'au moins 20 ans. Or , comme l'évéque
Philippe fut élu en 1274, il aurait eu à cette époque au
moins 81 ans, ce qui est entièrement invraisemblable,
et il aurait eu k sa mort au moins 90 ans, toutes choses
en dehors des conditions habituelles des hommes , et par
conséquent improbables. Gomment d'ailleurs supposer un
âge aussi avaucé à l'évéque que l'abbé Li Nuisis indi-
que comme chevauchant par la ville en brillant équipage
dq 16 à 20 chevaux? Est-ce là l'allure d'un vieillard nona-
génaire ? évidemment cela est impossible. L'évéque Phi-
lippe de Gand, qui, en 1280,6e signalait par ces brillantes
chevauchées, ne devait pas encore être né en 1213. En réa-
lité Philippe Mouskés, le poëte roman de Philippe Au-
guste appartient à la première moitié du XIII* siècle ,
l'évéque Philippe de Gand à la seconde; le premier floris-
sait de 1213 à 1240, le second de 1274 à 1283.
Nous venons de prouver que l'évéque Philippe de Gand
n'était point et ne pouvait être l'écrivain de la grande épo-
pée romane des rois de France, et nous avons établi que le
véritable auteur de ce poème, Philippe Mcuskes, devait élre
(128)
wallon, sujel fraoçais et tournaisiee. Or, il existait au XIII'
siècle à Tournay^ uoe famille puissante qui portait le même
nom que nolfQ poêle : Houssles. Ce nom toutefois nes'écri-
yait pas toujours de roéme^ et il subissait les modifications
orthographiques usitées pour tous les roots à cette époque.
Conformément aux régies de la grammaire romane du XIIP
siècle, ce nom s'écriTait Ueuêhds ou MouscAés, au cas no-
minatif singulier, comme dans le premier vers du poëme;
Mouêkêt ou Moucheté à l'accusatif et au datif. ' Les da-
mes féminisaient leur nom toutes les fois qu'il était décli-
nable, et celles de la famille qui nous occupe prenaient
le nom de Mouskete. Cet usage de féminiser les noms de
femme existe encore dans plusieurs provinces de France;
dans la Brie, par exemple, il est encore usité de nos jours.
C'est à la famille que nous Tenons d'indiquer et non h
celle de Tévêque Philippe de Gand qu'appartient le célè-
bre chroniqueur.
Le nom de Mauskeê n'est nullement flamand, il est ro-
1 Let règles de le grammaire romane qui preterivaieni la dëclinaiton
dea moU substantift et la coDJugaison dea verbea aoot rendaea ëvidentee
par lea piécea rapportées k la fin de cette notice et qui ont été collationr
nées aTeesoin. Oq peut 7 ▼oir la différence des cas où Ton écrirait li^
le ou eZ , H ou se. Les mots substantifs et adjectifs prennent Ve au cas
nominatif singulier et jamais au nominatif pluriel. Les Terbes prennent
le I au parfait , etc. — L^extrait suivant du registre des guerres de
famiiie de Tournay en 1975, met en évidence Fortbograpbe romane,
et si on le traduit mentalement en latin - roman on verra que les règles
de Tun étaient celles de Taulre et constituent la véritable différence
du roman an français.
» JalLeme« H pissenier^ et Jakemea de Gauraiog on paia faite H una al
» autre ( sans a) dans et des leur (sans s)\%\ doit Jakemea H pissenier^
» aler a S^. Jakeme ( sens « ] en Galisse damende del fourfait quil fist
» a Jakeroon de Gaurain , et cis Jakeroe« doit aler a S^ Gille ( sans a) por
» le fourfait qu'il fist a Jakcmon le pissenier ( sans «), etc. »
( 124 )
tnan et se retrouve encore aujourd'hui daus le patois de
Touruay. Ce root signifie mouche , quand Ve se prononce
fermé, tandis que si IV se prononce aigu, il désigne un
oiseau de proie, connu sous le nom de crécerelle (Faleo
tinnuneuluê) , que nos campagnards nomment communé-
ment moukéi ou émouchit ; dans le nord de la France et
la Picardie, cet oiseau porto encore le même nom. On sait
que l'orthographe du moyen âge n'admettait pas d'accents
dans l'écriture ; la langue française à cette époque s'écri-
Tant sans accents et sans apostrophes , il serait impossi-
ble de déterminer quelle doit être la prononciation de la
famille tournaisienne , si une circonstance que je rela-
terai plus tard , ne nous faisait connaître que le nom des
Mouêkée était emblématique, qu'il désigne l'oiseau de
proie, et que, par conséquent , il doit se prononcer ilfouAi^/.
La famille Mouskés figure souyent dans la grande collec-
tion des chirographos de Tournay, ainsi que dans les listes
du magistrat de cette ville. Elle appartenait à la haute aris-
tocratie tournaisienne du XIIP siècle et habitait la rive
droite de l'Escaut, c'est-à-dire, l'échevinage de S^-6rice.
J'ai rencontré dans les archives de Tournay plus de cent
actes qui en font mention. Le plus ancien est de l'an 1223 *;
c'est un accord entre dame Juliane Mouskete , veuve de
N. Mouskés , et ses enfants. Ceux-ci n'y sont point nommés,
excepté un seul, Thiery, qui se trouvait au loin à l'étran-
ger, peut-être en pèlerinage à la Terre-Sainte; mais comme,
en cas de retour, il lui est accordé une quatrième part, on
doit en conclure que les enfants étaient au nombre de
quatre. La qualification de dame donnée à Juliane Mous-
kete prouve la haute position dont elle jouissait , car au
■ Voir aux preuves , n*> 1 .
(125)
moyen ftge cetle qualification n'était accordée qu'aux
femmes et aux filles de chevaliers.
Un acte de 1248 indique le nom d'un second fils de
dame Juliane Monskele; il s'appelait Jehan Mouskés. Ce
Jean fut , en 1228 , pleige de Jean Wisse , vis-à-vis du cha-
pitre de Tournay , avec Aubert et Godefroy de Mortagne,
Jacques et Thomas Buciau , Jean de Rongies, Ferain Ca-
lait, etc., qui étaient -vraisemblablement ses alliés de fa-
mille * , et qui étaient au nombre des lignages les plus
paissants de l'époque. Jean Mouskés habitait la rue de Pont
à Tonrnay *; il fut échevin du banc de Saint-Brice en
12d8,mayeurdecetéchevinageen 1251 ', et juré de Tour-
nay en 1248. Il épousa dame Agnès N., et était mort avant
l'an 1265 ; car en cette année , Golars et Gilles Mouskés, ses
deux fils , firent un accord au sujet de sa succession *. Dans
cet acte Jean Mouskés est désigné tantôt sous le nom de
seigneur Jehan Mouehée, tantôt sous celui de sire Jehan
Mouskés y qualifications qui ne s'accordaient qu'aux pro-
priétaires d'une seigneurie ou bien aux personnages qui
avaient exercé les plus hautes fonctions publiques. Gilles
Mouskés, fils de Jean^ vivait encore en 1276 et 1280 '^^
c'est-à-dire pendant l'épiscopat de Philippe de Gand ; il dut
avoir un fils de son nom, puisque dans l'acte de 1280 , il
est désigné sous le nom de le pire. Ce Gilles ne doit donc
pas être confondu avec un autre Gilles Mouskés dont nous
allons parler et qui était déjà mort en 1261.
Nous ne possédons aucun acte de filiation des autres en-
1 Toîr aaz preuTCê , sob no 2.
' Voir aax preoTea, sub no 3.
' Voir aux preures , tnb n« 5
* Voir anx preuves , tub no 7.
* Voir anx preuves , sub no« 8 et 9.
( 126)
fanls de dame Juliane MouAkete^ maïs nous relrouvoDs, à
répoque de son partage, deux autres tournaisiens de ce
nom 9 Gilles Mouêkés et Philippe Mouékée, le poète , qui
vraisemblablement sont ces deux autres enfants.
Le premier, Gilles, surnort^mé li Pordhiefs, acheta en
1225, un bonnier de terre à Férain Galet ; il épousa Marie
N , qui était veuve en 1261. D'eux sont nés plusieurs en-
fants, savoiriGossuiu, Alard et Marie, et uiie fille Isabelle,
qui épousa Jean Brabant ou de Brabant *•
Enfin, PniLiPFB Mouskàs, le poëte, parait avoir été le
quatrième fils de dame Juliane Mouskete. Après quatre an-
nées de recherches, j'ai enfin eu le boùheur de trouver dans
un sac échappé à la dévastation des archives de Tourna j
en 1822, un titre qui constate son existence^Gechirog^a-
phe est de l'an 1236 ou peut-être 1237^ et renferme trois
actes différents. Par le premier, les échevins du banc de
Saint'BricearrententàPhilippeMoUskés et à ses hoirs, pour
six deniers blans ou flamens de cens à la 8^-Remi et 5 sols
de rente à deux termes l'an , savoir, a la Chandeleur et à la
^ Voir aux preuves rab n» 0. Cette famille Brabant , qui portait d^atur
& la fasce d^argent accompagnée on chef de deux étoiles et en pointe
d^unc croisettc de même, était considérable et a fourni plusieurs cha-
noines et magistrats de Tournay. On lui doit une précieuse fondation de
bourses d'études dont les principaux ayants droit habitent aujourdliui les
bords de la Meuse. Un membre de cette famille se signala dans les arts à
la fin du XIV« siècle et il devait être le premier sculpteur de Tourpay,
car lors do la restauration du beffroi, en 1306, le magistrat lui confia
Texéculion des quatre gargouilles. J'ai trouvé dans le compte de cette
restauration : Payé à Jehan Braibant tailluer dHmaigea, etc.
' Voir aux preuves , sub no 4.
^ Il est difficile de préciser la date, car le second / du chiffre romain
est si peu visible dans Forigiual, qu'il est présumable que l'écrivain lui*
même l'aura fait disparaître. Remarquez que l'acte est du mois de mars ,
époque du renouvellement de l'année ou une erreur de date est facile.
( 127 )
fête de Saint-Pierre is-liens, la sixième partie d'une maison
de pierre qui arait appartenu à Wibiert de Mande, bour-
geois de Tournay, et que celui-ci avait donnée pour Dieu
aox pauvres quand il mourut. Par le second acte, Frère
Sobier de Hariis et les conseils de sa maison arrentent à
Philippe Houskés, et à ses hoirs, pour quatre deniers de
cens blans ou flamens de rente à la Saint-Remi , et sols
moins un denier, aux deux termes devantdis, telle partie
qui était échue à mattre Jean de Mande, chanoine de
Toornay, en la maison de son père et qu'il avait donnée
à la maison de Harvis ponr le repos de leurs âmes. Enfin ,
par le troisième acte, mattre Jean de Haude, chanoine de
Toarnay,arrente k Philippe Houskés et à ses hoirs, pour
6 deniers de blans ou de flamens de cens k la Saint-Remi,
et 14 sols par an aux deux termes susmentionnés, telle
partie qui était échoe en ladite maison de pierre, à Fenfant
que sa sœur N. de Maude avait retenu de son mariage
avec Jean Bilebet, et dont il était tuteur. Et comme cet
enfant n'ayait pas son âge, ladite maison fut cerque*
manée par deux échevins ainsi que li eor derrière. Dans
ces trois actes le poêle est nommé tour à tour Felipon
Mûuêhei, Felipon Moêkeij Phelipphon Mouêchet et Fe/t-
pon Mouêchet; au dos est écrit : Felipbes Hoskbs comme
dans le premier vers du poëme.
Philippe Mooskés habitait donc, comme sa famille, l'échc-
vinage de Saint-Brice k Tournay; la maison de pierre des
de Maulde, qu'il acheta en 1236, était situé à Saint-Brice,
puisque les actes sont passés devant l'échevinage de ce
quartier. Il est présnmable qu'il resta célibataire, car nous
ne lot trouvons aucune postérité, et, dans l'acte susmen-
tionné, toutes les rentes sont faites à lui et à ses hoirs,
tandis que s'il eût eu des enfants on n'eût pas manqué de
( 128 )
dire, comme souTent au moyen âge, que la Tente se faisait
à lui êê à i€s enfanté. Lors de Tachât de sa maison , Phi-
Mouskés était occupé à écrire son poëme, dont la chroni-
que finit en 1242, époque qui correspond sans doute ayec
celle de sa mort, car s'il eût vécu davantage il n'eût pas
manqué de parler des faits du concile de Lyon et des évé-
nements si remarquables qui signalèrent le règne de saint
Louis.
L'auteur de la grande épopée des rois de France devait
être, de son vivant, considéré comme une illustration
tournaisienne , et c'est à cette circonstance que nous
devons de connaître avec certitude la signification du
nom de MouskJs. Voulant célébrer son concitoyen, l'é-
crivain public chargé d'écrire l'acte de 1236, prit soin de
dessiner au dos de l'acte, l'emblème du nom et des armes
de Philippe Mouskés, savoir : trois crécerelles ou moukets
posés héraldiquement, deux en chef et une en pointe, qui
sont les armes parlantes de la famille *. Cette particularité
que je n'ai remarquée que sur ce seul acte dans toute l'im-
mense collection des chirographes de Tournay, en mon-
trant la considération dont jouissait notre poète, ne laisse
aucun doute sur la signification de son nom ni sur la ma-
nière de l'accentuer.
La position qu'avait à Tournay la famille Mouskés, les
qualifications qui lui sont données dans les actes, lesJTonc-
tions élevées de maire et de juré exercées par Jean Mouskés
pendant la première moitié du XIIP siècle, prouvent le
rang que cette maison occupait alors. Mais nous devons
appeler l'attention sur les indications qui découlent de la
charte des pleiges de Jean Wisse, donnée par l'évéque
* Voyez le fac simile de cet acte cnrieax.
( 129 )
Waller de Mams en 1228 ^ Au moyen ftge, tous les actes
de la vie ciyile se faisaient par lignage, et cela est surtout
remarquable à Tournay, où , comme je le démontrerai un
jour, le droit germanique était resté en vigueur dans ses
dispositions relatives aux personnes et où les guerres de
famille, les fourjurements , acles complètement saliques,
les paix, les trêves entre les lignages Franks avaient lieu
en présence de la loi et sous son patronage. Les actes de
pleigerie , nous le voyons par beaucoup d'exemples, étaient
ainsi des actes de lignage, et ce qui le prouve dans le cas
présent, c'est que, soixante ans plus tard, dans les guer-
res de famille de 1276 , nous retrouvons encore les Wisse
et les de Rongies, de l'acte de 1228, réunis par les
liens du lignage. On peut donc regarder comme alliés
des Mouskés ceux qui figurent avec eux dans l'acte de
pleigerie de 1228, les de Mortagne, de la famille des
châtelains, les fiucau, qui fournirent au milieu du XIII*
siècle on grand prévAt et un évéque de Tournay de triste
célébrité, puisqu'il excommunia son père; les Wisse et
les Gallait, familles considérables, qualifiées du titre de
monseigneur, toutes deux figurant au nombre des estoar^
deurê en 1198 , les Gallait qui fournirent en 1 197, l'on des
quatre souverains arbitres chargés de la part de la ville
de régler les différends avec le comte Baudouin de Flan-
dre *; les de Rongies, dont le nom se retrouve si souvent
avec les Wisse dans le registre des paix et trêves à propos
des guerres de famille qu'ils soutinrent, de 1270 à i280,
contre les Du Mortier et les A le take; les Tiebegos^ les Sai-
keboide, les Le Flamenghe, les de Holai, toutes familles
partriciennes dans le XIII* siècle.
^ Voir aux pièes joatificatÎTea no 2.
' Voir Poutraio, HUUdê ronmay^pièceajiiftifioatiTet, p. 80.
ToH. IX. 9
( 130)
Be ces relations et de ces alliances on peut conclure
que les Mouskés appartenaient à la hante aristocratie de
Tournay. On conçoit maintenant le langage du poète lors-
que, signalan t la cor r n ption des mœurs de la noblesse 9e son
époque y il regrette le temps des galanteries où Ton aimait
par amour , langage qui n'est point d'un évéque, mais d'un
trouvère. Que peut, dit - il, faire le peuple quand les
grands sont tombés si bas ! Jadis les grands savaient étaler
leur magnificence et dépenser leur fortune dans les fêtes,
au point qu'on en parlait au delà des mers ; alors on savait
aimer par amour, faire joutes et tournois, fêtes et galan-
teries. Aujourd'hui les hommes ne savent plus que trom-
per. Ils ue cherchent qu'à s'enrichir et sont devenus cu-
pides et sensuels*, on n'en voit plus d'occupés au noble
amusement des conteurs d'histoires ou des trouvères , ils
ne savent que calculer; il n'en est aucun qui ne songe à
faire sa bourse, par les moyens les plus vils, car l'avarice
les entraîne et l'amour s'est changé en haine.
Que pueent faire li menut
Quant li haut «ont bas deyenut !
On siont jadit t«nir grant cours
Et deipendre lavoir k cours,
Con en parloit outre la mer.
Et siout-on par amour amer
Et faire joustes et tornoia
Et baleries et dosnois ;
On ne siet mes fors qae tréoier
Et tout engloutir et lecier,
Ue de biel conte ne destore
Ne set nus mais faire memore,
Ni a celui ne face bourse
Soit de cierf et de Tace a d^ourse,
Car ayarisse les entraine
El amours ki devient haïne.
(Vers 24-41).
( 131 )
Ces Tors, qui peigoeut si bien Tétat de la société féodale
à la suite des croisades, lorsque les débris de l'ancienne no«
blesse abandonnant les traditions de la galanterie, étaient
occupés à refaire par l'usure leur fortune délabrée, n'indi-
quent ni le prélat préchant sur les mœurs déprafées, ni
Tennemi de la haute classe de la société, c'est la pensée
aristocratique pure déplorant la chute des principes de
noblesse et de choTalerie des anciens preux qui avaient fait
place à l'afarice et à la cupidité des grands. '
La perte des listes du magistrat de Tournay, avant l'an
1313, ne permet pas de suivre la famille Houskés dans
les fonctions publiques qu'elle occupa au XIIP siècle;
tOQt ce que nous savons , c'est que plusieurs de ses mem-
bres, vers la fin de ce siècle, se livrèrent à des actes de
prêt et commerce. On trouve dans les archives de Tournay
ane grande quantité d'actes de la famille Mouskés au sujet
de prêts d'argents , de vente ou achat de grains, de ga-
rance', de bois et autres produits du sol. C'est ainsi d'ail-
leurs que les choses se passaient chez toutes les familles
aristocratiques. A l'opposé des temps plus modernes, pen-
dant les XIII* et XIV** siècles, les cadets des plus grandes
maisons et des chevaliers , faisaient le commerce pour
relever leur branche, et c'est confondre les temps et mé-
connaître tous les enseignements du moyen âge, que de
Toaloir joger les usages sociaux de cette époque par l'exem-
ple de l'état nobiliaire depuis la maison de fiourgogne. Il y
' Il est bien digne de remirque que la plupart des testaments des
famîUes féodales de cette ëpoqoe, conservés anx archives de Tournay,
ordonnent de nombreuses restitutions , ce qui prouve combien étaient
fondées les plaintes de Philippe Mouskés , lorsque! dit que les grands
ne savaient pins que tromper ( trèoier^ tricher) et faire leur bourse.
' Voir an échantillon de ces actes dans le n» 8.
( 132)
a dans les archives de Tournay des milliers d'actes qui
établissent celte yérité à TéTidence, et les vers que nous
venons de rappeler prouvent quelle était au XIII® siècle
la décadence des grands et des vieilles familles aristocra-
tiques.
Au commencement du XIV* siècle, la famille Mouskés
occupait encore un grand rang à Tournay; Jakèmes Mous-
kés fut échevin du banc de Saint-rBrice en 1316, et juré de
Tournay en 1318, 1319, 1321, etc. Les registres des reliefs
de bourgeoisie nous apprennent qu'il était fils de Jehans
Mouskés, le procureur de le Roke, et qu'il releva sa bour-
geoisie le 12 juillet 1313. Il racheta sa commune en 1317
pour 75 sols. En 1320, trois membres de la famille Mouskés
relevèrent leur bourgeoisie, savoir : Jakèmes Mouskés, dit
li clers , qui racquil sa commune le 15 de mars pour 40
sols ; Jakemart Mouskés , fils de dame Marie Mouskete, qui
racheta sa commune le 24 avril pour 40 sols , et Tbéris
Mouskés, qui la racquit le 13 de ghieskerec (juillet) pour
35 sols. En 1339 , Jean Mouskés, fils de Gontier Mousket,
jura sa bourgeoisie le 27 février et paya 50 sols; enfin, en
1347, Jean Mouskés, boucher, jura la bourgeoisie pour
trois florins d'or à Técu. Nous touchons ici du doigt la dé-
cadence de la famille qui nous occupe. Seigneurs et trou-
vères au commencement du XIII* siècle, les Mouskés
étaient devenus d'intrépides bouchers au siècle suivant.
Ainsi va la roue de fortune, un peu plus tôt, un peu plus
tard, toutes les familles ont leurs jours de chute et de dé-
plaisir; elles tombent comme les empires et les grandes
cités, comme tout ce qui est humain sur la terre.
La filiation de la famille Mouskés, pendant le XIII*^
siècle et jusqu'à l'époque de l'évéque Philippe , parait pou-
voir s'établir de la manière suivante :
(133)
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( Ï34)
Cette troisième génération était contemporaine de Té-
véqae Philippe de Gand, surnommé Muus, comme le prou-
vent les actes de 1276 et 1280 que nous donnons dans les
preuves; or y remarquons-le bien, dans tous les documents
authentiques, soit du magistrat, soit du chapitre de Tour-
nay, jamais on ne confond TéTéque Philippe de Gand ayec
la famille Mouskés. Lorsqu'on 1274 , l'évèque Philippe de
Gand est élevé à Tépiscopat de Tournay, le magistrat de
cette ville, dont tous les actes portent le nom de Mouchée
quand il s'agit de la famille du poète , écrit dans son re-
gistre des entrées la venue le uesque Phelippon de Gand.
Lorsqu'au contraire, le chapitre deTournay veut parler de
la famille du poëte, lui qui qualifie toujours son évéquo
du nom de Philippus de Gandavo ou bien dietus Muuê^
nomme la famille tournaisienne sous le nom de Mouskés,
comme dans les actes de la ville; l'acte de l'évéque Walter
de 1228 et celui de 1294 que nous donnons plus loin , en
fournissent la preuve *. Ainsi , au moyen-âge, on ne trouve
nulle confusion entre l'évéque et la famille Mouskés.
L'auteur de l'erreur que nous venons de rectifier,
parait être André Ducbesne. Dans ses Annales de Flan-
dre, p. 93 , Meyer avait dit : Philippus cognomento Mus,
Gandavo oriundus fit episcopus Tomaeensis, André
Ducbesne ayant eu connaissance du manuscrit de la chro-
nique des rois de France, écrivit le 7 mai 1622 à de
Wingbe, chanoine de Tournay, pour lui faire part de
cette découverte : <c Ces jours passés, dit-il, j'ai eu com-
% munication d'une histoire de France escrite en vieille
» rime, où j'ai remarqué beaucoup de choses de la ville
1» et des évéques de Tournay, ce qui m'a faict estimer
' Voir aux preuTeasttb n^Q.
( 133)
» qae i'autheor nommé Philippe Mousque, en pouvoit
]» estre originaire ^» André Ducbesne, on le voit, recon-
naissait bien que Tauleur de la chronique devait être tour-
naisien, mais il n'avait point encore imaginé qu'il fût le
même que Téyéque Philippe de Gand; aussi, dans This-
toire de la maison de Montmorency, qu'il publia en 1624,
les eilrails qu'il donne de notre écrivain ne portent au-
cune qualification épiscopale ^ Hais en 1639, lorsqu'il
fit paraître l'histoire de la maison de Bélbune, confon-
dant Mouêhiê avec le Muuê dont parle Heyer, il repré-
senta le poète comme le même personnage que Tévêque
qui vivait un demi-siécle après lui '. Bientôt, sur la foi
du célèbre généalogiste français, cette erreur passa pour
vérité, et elle devint populaire sous la plume des Foppens,
des Paquot et des auteurs de l'histoire littéraire. Le Phù
lippuêdê Gandavo disparut, et le trouvère Philippe Mous-
kés devint évéque de Tournay pour tous les écrivains.
Combien d'erreurs semblables rhistoire n'ai-t-^elle pat
accréditées !
En résumé , le chantre romaii de Philippe Aagttite ,
Philippe Mouêkéêj était un trouvère tournaisien de ia pre-
mière moitié du XIII® siècle. L'évêque Philippe de Gand,
sarnommé Muuê^ était un Gantois issu sans doute de l'il-
lustre maison de Gand et qui florissait un demi-siècle
après le poète.
* Ceiie lettre eon»erv^ dant le VS. de Uo Fief , de la bibliothèque de
Bourgogne , est rapportée par M. de Keiffenberg ( Mousli,^ 1\ , p. gcgtiii}.
* Dacheioe, Hiat. Montmorency , preuve* , pag. 30 et 60.
' € Extraict d^une histoire de France, escripte en vieux Tera françois,
n par Philippe Mousque, qui fut depuis ëvesque de Tournay. m André Du-
obetne, Bisi. tk Be^uuê ^ preuves, pag. 371. Les citations contémpo'
raines prouTent IHoexacUtude ide oette «Meriion.
(136)
PREUVES.
N« 1.
Esirmit de$ archivée de Toumay; èchevinage de Saint-Brice*
Ce tacent tôt cil ki cest escrît oront et veront que li dame
Juliane Mouskeieetsi enfant se sont concordé entraus ensî que
si enfant le doivent cascun an xxi lib. de flamens de rente
a paier a qvatre termenes lan, a fieste Saint-Remi le premier,
al Noëlle secont , à Pasque le tîerc , a fîesle Saint- Jehan le
quart, et por ces xxj. lib. quil doivent corne rente paier si
quil est deuisé devoir, a Dame Juliane clamet cuite et werpit
en ceste iustice et en altre quanquelea en meule et en iretage,
et sil ne li paioient ceste rente si qu'il est avant dit ele sen
tient a co quele lor avoit doué et werpit et se nus de ses
enfans moroit li leur enfant seroit oir de ceste warizon si que
deuiset est. Et se Teris eesfitts reuenoit, le qvarte part doit
rauoir et paier le qvarte part des cousteges , et parmi tôt ce
puet li dame Juliane doner xh lib. de flamens por sarme, mais
lesdites. xl. lib. doit auoir fp^aflarê le fiuê Teris een fil xx lib.
après son decies, par tel que si Waflars moroit sans oir
ces XX. lib. reviennent as oirs li dafne Juliane^ et se Waflars
moroit ains que li dame Jvliane tos les xl lib. puet ele donner
à son plaizir, et sil avenoit cose qele par vbli et par force de
mal nasenalt ces xl. lib. par le consel des eskieuins et de ses
enfans, doit on douner ces. xl. lib. porsarme. Et ce fu fait par-
devant les eskieuins, Huon le Fort, Brission Mouton, Jehan
Dalaing, Grigorie de Mavde , Bauduin de le Porte, Nicolon le
Borgne , Wibiert al Piet , el mois de jun après le mort le roi
Phelipe en lan de lincarnation dev M. CG. et XXIII.
(137)
W 2.
Bsiraii des archivée de Toumay, carhdairede cuir rouge ^
fol. V recto,
1228.
Ll CAITI OBi) FLAI6K8 JBHAlf W188IT 018 C« <?•
Ego W. (Walterus) episcopus* et magister N. scolasticus Torn.
yniversis praesentes litteras inspecturis salutem in Domino.
Norerit universitas vestra quod nos mandatum domini Remen-
cîs archiepiscopi recepimus sub bac forma : Henricus Dei gracia
Remensis arcbiepiscopus , yenerabili fratri W. Dei gracia épis-
copo et dilecto filio magistro N. Bucbel canonico Tornacensi ,
salutémin Domino. Mandamus y obis quatinus a Johanne Wis-
set ex parte nostra recipiatis plegios conpetentes de centum
libras sub bac forma, quod si forte , quod absit, ipsum con-
tingerit facere forefactum quod de jure banniret eundem de
cîyitate Tomaeensi nunquam de cetero ciyitatem intraret donec
dyitati de dictis centum libris satisfactum esset ad plénum.
Qnod dictus Johannes fecerit, uos ei auctoritate nostra ciyita-
tem Tomacensem intrandi et manendi in ea concedatis liberam
potestatem. Contra dictores si qui fuerint yel rebelles , per
censuram ecclesiasticam conpescendo, et si yos ambos hiis
exequendis non contigerit interesse , alter utrum ea nicbilomi-
nus exequatur. Datum apud Wattenes feria. Y. post Pentecostem
anno Domini M*^, CC<». yicesimo octayo, mense Maio. Nos
îgitnr auctoritate prescripti mandati prepositis, juratis com-
munie Tornacensis in nostra presentia conyocatis , plegios de
dicto Johanne in presentia capituli Tornacensis recipimus
secondum formam ipsius mandati , sicut nobis yisum est et ipsi
capitnlo conpetentes usque ad summam centum et triginta li-
1 Walter de HarTÎ*.
( 138)
brorum quamvis de ceDtum tantum in plegios recipere tene-
mur ; hoc autem fecimua ad cumulum aecuritatls et eo întuitu
quo si aliquem plegiorum de partibus iliis contigerit recedere
▼el et decedere itaquod non posselreperiri a preposilis el juratis
unde posset solvi portio quam supra se assumpserat, ad'sum-
mam super excresseutem posset recursus haberi. ?ioiniaa au-
tem plegiorum quorum quiiibet in certa su rama plegiavit
Johanuem memoratum suot hec. Aubertusde Mauritauia de
decem lib. , Jacobus Bucbius de x ^ , Johannes H Bous de x ^ ,
Baldninus de le Mote de c. solidis, Jacobus de le Mote de c. so-
lidis, Thomas Buchiaus de c. solidis, Godefridus de Maurilba-
nia de c. sol. , Nicholaus li Boulois de c. sol., Johannes Moske$
de csol. , Rodulpbus de Sancto Piato de c. solidis, Saikeboide
de c. sol.^ JoannesdeRongidec. so1.,FeranusGalaîsdec.so1.,
Johannes Tiebegos de c. sol. , Cauweliers de c. sol., Gossuinus
Buchiaus de c. sol., Ghero Flamingus de c. sol., Walterus
Fhanate de c. soi*, Colardus Wisse de decem ^, Egidiusde Holai
dex. <t^, Gonterus de le Cromberie de x Q , Gonterus de Holay
de X ^. Nos autem plegiis istis receplis auctoritate domini
Remensis monuimus prepositos et jurâtes ut prenominato
Johanni intrandicivitatemTornacensemplenamet liberam con-
cédèrent potestatem. Ipsi autem super hoc habite ditigenti
consilio , concesserunt nobis quod petebamus et de licentîa
eorum in civitatem Tornaeensem sepedictus Johannes est
reversus. Vt autem predicta Grma permaneant et inconcussa
lîtteras présentes sigillorum nostrorum appentione fecimus
roborari. Actum anno Domini. M». CC<^. XXVIII. mense Maîo
(sic).
{Extrait deê archivée de Toumay, échevinage de Saint- Brice,)
IMO (V. st.)
Sacent cil ki sunt et ki auenir sunt et cest escrit uerunt ,
(1S9)
que Syvions Baràs et Emois Waflars kî sunt warde de le wa-
rison des comuns poures de Tornaj par le commandement del
doîeo et des canon ies de nostre dame et des escheujn ont
donet a censé. TJ. boniers de tiere ki gist au saucoit deçà
diain a Brîtion Mouton ki maint dedens le porte Daubegnj et a
Joium Moêckei ki maini en le rue de Pont ; par xy rasieres de
•oiie par an de tel blet que li tiere porte. Por ceste acensepaier
cascun an si com il est deuiset done Brisses Moutons se maison
en wages ki siet dedens le porte daubegnj et Johan$ Moschei
le sive maison ki siet en le rue de Pont en coste le maison Soi-
ikiont le feure a lequele oon se prenge des maisons li autre le
doit aqniter de le moitiet del acense. Ceste acense doiuent il
tenir xx ans et paier le doiuent à cascune fieste de Tos Sains.
Et ce fu fait par le consel del doîen et del capille et des esche-
vins de Tornaj et des escfaeuins deS*-Brisse si cum Hues li Fors ,
Wibiers de Moriau porte, Jackemes Warisons, A de par Io-
niens, Grigories de Maude, Gillebers de Gelue, Johans li
Borgnes , tôt cist i furent cumme eskieuin. Lan del Incarnation
BOistre signor Jbesu €rîst. M. et. €C. et. xxx. el mois do gen-
uier.
N» 4.
(Extrait des archives de Toumay^ échevinage de Saint-Brice.)
1236.
Bien sacent tôt cil «ki sont et seront ki cest escrit veront
et oront que li eskieuin de S*-Brisce ki le ois et les rentes
des poures ont a warde. arenterent a Felipon Mousket , et a
son oir por vj deniers blans v flamens de cens a le saint Remj,
et T sols a deus tiermincs lan si com le Gandeler et fieste
saint Piere entrant aoust li siste part deuant et deriere de le
maizon de piere ki fu Wibiert de Maude borjois de Tornaj
quji dona as poures por dev quant il morv. la fu a cest aren-
tement com eskievins Nicoles Cardeuake , Wibiers de Morel
Porte , Nicole li Borgnes, Jakemes Warisons , Jehans Destates,
(140 )
Jakemes Deuilers , Ades parlemeos , tolcist i furent com eskie-
uin -4- Apries cierte cose soit que frère Sohier de Marui et Ij
coDsaus de se maison, arenterent a Felipon Moêkei et a son
oir par iiij deniers de cens blanc v flamens a le saint Remj
et sols i denier mains a ces deus Uermines ki deuant sont
dit, tele partie , com mestre Jehans de Maude estoit eskuwe en
le maison sen père deuant et deriere quil lor auoit dounee
por les armes daus , et par deuant ces eskieuins ki sont (dis)
fu fes cîs otroi de frère Sohier et son consel à Phelipphen Mous-
chet + Encor soit ciertainnement sev que mestre Jehans de
Maude canonies de Tornaj si arenta à Felipon Mouêchet et à
son oir par vj deniers blans y flamens de cens à le saint Remj,
et xijij. sols par an a ces deus tiermjnes , ki dit sont tele par-
tie com a lenfant se sereur quele eut de Jehan Bilehet,
estoit eskeuwe, dont il estoit bailles et warde de le maison de
piere kinomée est. Por co que il nauoit son âge et porlemiols
de lenfant se fist et fu cierkemanec li maisons et li cors deriere
par ces eskievins ki dit sont et demora li cors en pais à le
maison de piere et cou reconeut mestre Jehans deuant deus
eskieuins, Nicholon Golemers et Simon Deuaus, et cist le re-
cordèrent deuant lor compaignons Wibîert de Morel Porte,
Jekemon Deujlers, Rogier de Maude, Huon le Fort, Mahiu
Biecdanette , tôt cist i furent com eskieuin , et por co que ce
soit ferme cose et estaule si en fu fes cis escrit et liures en le
warde des eskieuins lan del Incarnation nostre seigneur Jesu
Crist M. ce. XXXYl. el mois de Ma
( ^tf dos est écrit : FiufRU Moncis. )
Voyez le fac-«imile de cet acte à la tuite de cette notice.
[Extrait des archives de Toumay, échevinage de Saint^Brice»)
1261 (v. st.)
Ce sacent cil ki sunt et ki auenir sunt et cest escrit yerunt
( 1-*!)
et orunt, ke Jehans barons Emmelot ki fu femme Willaume
Lescapet et Jakemins fius Willaume Lescapet H ainsnet ont
werpit et clamet cujte absoluement ii Jehan Paret yne maison
de piere ki siet entre le maison Juliane Mouton et le riuele
tout ensi com ile siet devant et deriere parmi iij loenisiens
de cens à le saint Remj, iij. loenisiens j. capon de rente
al Noël con doit à Annies fille Foucon Davbegni Ix. s. darti-
siens de rente à y. ij. tiermines. xxx. s. dartisiens al Noël. xxx.
dartisiens à le saint Jehans Baptiste, ij. loenisiens de cens a
le saint Remj con doit à Jehan le Tiulier se fu ciste auant rente
Nicolon le Grognut , et a tel cens et a tel rente ki ci deuant est
nommée lont encouuent Jehans et Jakemins deuant dit ii
acuiter tôt cuite à lassens des Eskieuins et sen ont assené à als
et al leur et se la Jakemes de Fromont pères Emmelot deuant
dite encouuent à acuiter tout cuite à lassens des Eskieuins et sen
a assené à luj et al sien pour la cuitance , et Jehanê Mouske»
maires des Eskieuin» la werpit pour tous les autres enfans ki
nont mie leur aage par lassens des eskieuins , et s*il auenoit
ke Jehans H pares deuant dis volsist racater y ses oirs les Ix. s.
dartisiens de rente et les. ij. loenisiens de cens deuant dis à
Jehan le Tiullier et à seu oir racater en puet le moitiet pour
XXV. lib. dartisien, et lautre moitiet pour. xxv. lib. A cest
werp et a ceste deuise furent li eskieuin de saint Brisse tel come
Jakemes de Vilcrs , Monnars Trugos , Jehans Mouskes y Gilles li
noiriers, Jakemes Costars, Colars Miace et Colars Colemers,
tout. vij. comme eskieuins de Saint Brice, et pour chou ke
ciste chose demeurt ferme et estaule si en auommes nous fait
cirografeen. ij. pièces et lune pièce deliureeet mise en le warde
des eskieuins deuant dis pour souuenance de cesti chose et
lautre détenu. Ce fu fait lan del Incarnation nostre Segneur
m. ce. et Ij. el moisdejenuier.
{Au dos êsi écrit : Jiran le Pabkt. )
( 1^2)
W 6.
(Exirait des archives de Toumay , échetinage des Cau fours.)
1263 (v. 8t.)
Saceot tout cil ki cest escrit veront et oront ke Gossuins
Mouskei , Alars ses frères et Maroie leur sueur ont achatet bien
et loiaumeot à Jehan Braibant ei à Ysahiel se femme toute les-
canse qui leur poroit ue deveroit eskeir en le justice des Caufors
à tousiours de par dame Marijen Mouskete le mère Ysahiel le
femme Jehan de Braibant douant dit , et ce leur ont werpit
vendut et clamet quite Jehan de Braibant et Ysabiel se femme
bien et loiaumcnt et enconvent à aquiter à Gossuin et Alart et
Marijen leur sereur devant noumes à lassons des eskieuins. Et
por cou que ce soit ferme chose et estaule si en est fais cy-
rografies et liures en le main des eschieuins des Caufours si
come Thumas Daleng , Thumas le Torge ur , Watier le Blont ,
Watier de Tourp , Willaume Lau wier , Jakemons des Près et
Wicart Anete. Tout cist i furent com eskieuin. Ce fut fait lan
del incarnation Jhesu Grist.M. CC. etLXlII. el mois defeurier,
N« 7.
{Extrait des archives de Toumay , échevinage de Saint- Brice,)
126».
Sacent tout cil ki cest escrit ueront et oront ki Colars Mous-
kes a vendut werpit et clamet quite bien et loiaument et de
boin 3 volentel à Cillions Mousket sen frère toutes les escances
ki eskier H doivent ne eskeir li pueent de signeur Jehan Mous-
ket sen père ne de dame Ânnies Mouskette se mère et toutes
autres escances ki eskeir li pueent ne eskeir li doiuent en quele
manière que ce soit et si est ausi à sauoir ke sire Jehans Mous-
kes a graet et loet de boine volentet ke sil auenoit ensi que
( 1^3)
Colarê us ûus ki dis est morust Gilks Mouêkes doit tout plain-
oement partir dame Martien Petelanê le feme celui Coiar$ ausi
auant que être Jehans ki dis est deuoit ne pooit faire et toutes ces
escanches ki dites sont à Gilles Mouskes reciutes par tel manière
kil î doit tôt auant auoir et prendre xv lib. de tornois et sil a
remanant deseure ces xv lib. Gilles Mouskes le doit sauuer et
warder à sen pooir aoes Co/arl sen frère sil demeure en vie et se
cil Colars moroit ne estoit mors Gilles Mouskes doit cel rema-
dant ki dis est doner la v il kerra et vcra ke boin soit poor
larme de celui Colart loiaument en boine foit. et à cest werp
et à ces deuises faire furent comme eskievin deS*-Brisse Mahiu
Biedanelte, Jeurars a le Take, Jehans Gerris, Gilles Colemers,
Gerart de Bari , Nicoles li Kokus et Gilles li Pares et si fut fet
lan del Incarnation Jhu Crist MIL. et CC. et LXV. el mois de
gieskeraic.
(Au dos têt écrit : Cuisciu est Guliors Mooskit)
N* 8.
(Esiraii des archives de Tottmay , échevinage du Briufle,)
1276.
Sacent tout cil ki cest escrit veront et oront que Jebans le
Beghins a vendut à Gillon Mouxkei xiij vergbes de warance
ki siéent deriere se maisson ki fut an tan plantée sour le tiere
ki fa Gerart le Quatit , el si puet Gilles Mouskes laisier le wa-
rance en le tiere dusques apries le plancbon ; et encore est
asauoir que Jebans li Begbins et Jehans de Halujn ont vendut
à Gilion Mousket xxiiij vergbes de warance ki gist viers
Gostentaing en le tiere ki fu Gberart le Quati et ces xxiiij
vergfaesde warance doit Gilles ilfou«to desfouir del mi marc ki
vient procainement en j an; et assenet en ont Jebans It
Beghins et Jebans de Haluin celuj Gillon Mot^ket à ans et au
leur a quanquil ont et aront partout del conduire et faire pai-
( 144)
»ivle; et des xiij verghet de waranoe deuant dites, a cjus
Jehans li BeghiDS H deuant oommes asenet Gilion Mouthet à
luj et au sien à quanquil a et ara partout del conduire paisi-
vlement. Etfurent com eskievin dou Bruille , Gilles de le Court,
Estieuenes Chokaite , Jehans Loeijs , Sohiers li Candillieres ,
Watiersde Monnes, Gherars Yingrelins , Mahieus li Frutiers, et
si furent les parties présentes a cest escrit livrer. Ce fu fait lan
del Incarnation. M. CC. et LXXYI el mois de sietembre.
(Au dêê est écrit : Cm Giluoh ]Ioii«kit.)
N<» 9.
(Extrait des archives de TourtMy , échevinage de S^Brice*)
1280.
Sacent tout cil kil cest escrit veront et oront ke Eurars dou
Mortier, a vendut werpit et clamet a tous iours qujte yretau-
lement a Gillion Mousket le pere^ x cens et vij verghes et le
quart dune de tiereki gist sor le pire de saucoit tenant a le tiere
Jehan Mouton dune part , et a le tiere Jehan Plaloul dautre
part , toute qujte a disme dieu, ceste tiere deuant ditte a cil
Eurars dou Mortier enconvent a conduire et a aquiter toute
quite a Gillion Mousket iuskes al assens des eskieuins de S.
Brisse , et assenet en a a luj et au sien partout pour la qujtance
et se tient Eurars dou Mortier bien apaijetde tous les deniers dou
yendage de le tiere deuant noumëe , et si en a qujtet Gillion
Mousket de tout le paiement et seit asauoir que li tiere deuant
ditte fu criée par trois diemences en plaines glises deçà eskaut
et de la et bien démence par loij , si ne viunt nus auant par
deuant eskieuins ki nient demandast a le tiere deuant noumee
par coi ele demeure toute qujte a Gillion Mousket iusques a
lassens des eskieuins de S. Brisse. Or est asavoir que Jehans
Moriaus dou Mortier ki auoit xvj sols dartisien ujes de rente
par an sor le tiere deuant noumee a werpit et clamet qujte a
i%> anr iltwocv • la^ Afiro" 4^11 uiuT own 1
*0
-v/,'.--,..^-,/
■
I
]
( 145)
Gillion deuant dit les xvj sois de rente deuant noumes et H a
encoovent a conduire et a aqujter tous quites a tous iours yre-
taulement sor le tiere deuant dite iusques a lassens des es-
kieuins de S. Brisse et asenet en a cil Jehans a luj et au sien
a quanquil a et ara pour la quitance et si se tiunt cil Jehans
bien a paîjet de tous les deniers dou vendage de le rente deuant
noumee et si en a quitet Gillion Mouêket de tout le paiement.
A cest werp et a toutes ces couvenences furent cum eskieuin
de S. Brisse, Jehans Miace, Gossuins dou Mortier, Nicholes lî
Kokus , Piere Dorke , Jakemes H Blons , Hellins de Brujele , et
Mahius li Naicres. Cist vij i furent cum eskieuin et pour cou ke
ce soit ferme cose et estaule si en est fais cijrographies par le
gretet lassentement des parties ki j furent présentes au deliurer
en le main et en le warde des eskieuins. Ce fu fait el an del
Incarnation, M. C€. et IIH" el mois de genvier.
{Au dos est écrit : Cest Giuion Modsket le perb.)
N*» 10.
(^Esirait des archives delà cathédrale de Toumay; cartulaire /?,
folio S verso,)
1394.
Egidius Moushes vendidit Egidio Quanette de Yalencienis
septem dolia vini de Rupella; qui Egidius soluit in pecunia
domino cantori foragium de dictis doliis ad voluntatem domini
cantoris predicti in presentia domini Pétri Dandrinnes capel-
lani Tornacensis et domini Johannis de Guisia capellani Tor-
nacensis et Jacobi Golemer civis Tornacensis et Baudardi de
S'^-Quintino civis Tornacensis et Johannis Lautel civis Torna-
censis anno nonagesimo quarto.
N. B. Cette pièce est transcrite entre deux actes de 1394.
ToM. IX. 10
( 146)
Nouvelle juêtificaiîan de Tilly ^ par rapport à Vincendie
de Magdêbourg , traduite de l'allemand par M. Moeller
fils, et communiquée par H. le chanoine de Ram.
Dans le tome III de nos Bulletins, pp. 83-89, a été im-
primé un article sur l'incendie de Magdêbourg en 1631.
L'auteur de cet article, extrait des FeuilUê hisiorigues et
politiques de Munich, s'est proposé pour but de ?enger
l'honneur d'un héros d'origine belge auquel S. H. le roi de
BaTÎère fient de rendre un hommage éclatant. Lors de
l'inauguration des statues du général Tilly et du maréchal
de Wrede, ce prince, protecteur éclairé des lettres et des
arts, prononça ces paroles : « Une preufe que nous n'ou-
» blions pas les services de Tilly et de Wrede, ce sont ces
y> deux statues. Le premier a été grossièrement calomnié
» pendant deux siècles; mais les rayons de la vérité ont
» fini par dissiper les nuages accumulés par les préjugés
» autour de cette grande figure. »
L'auteur de l'article , que nous avons attribué à M. le pro-
fesseur Phillips, a été l'un de ceux qui ont puissamment
contribué à dissiper ces nuages. Il prouva, d'après des
rapports officiels, que le sac de Magdeboug n*a pas été
ordonné par Tilly ; que cet éfénement désastreux doit être
considéré comme l'efi'et d'un hasard, jusqu'à ce que l'on
eût trouvé plus de preuves pour mettre hors de doute que
le crime a été commis par le colonel suédois Falkenberg.
Les Feuilles historiques et politiques (tom. XIY, p. 296-
308) viennent de fournir ces preuves. Nous aimons à en
communiquer la traduction, faite par M. le professeur
Moeller, fils.
(147)
(c II se lrou?e dans la bibliolbèquc de Tabbaye de Tepl,
en Bobéme, un manuscrit qui, à ce que je crois, n*a en^
core jamais été consulté, et qui a pour titre : Diarium,in
quo triplex rêbellio €t eaoidium civiiaiis MagdéburgêU'
êiutn eontinentur^ ita quod reê eorum tragice aliquando
comoedici narranlur. An. Ch. 1631. 20 Maji. L'auleur
de cet ouTrage est le père Zaccbarie Bandbauer. Né dans
la ville deBurg, en Saxe, il entra plus tard dans Tordre des
Préroontrés à Tabbaye de Tepl en Bobéme. Depuis Tan 1628,
alors que le couvent de Notre-Dame à Magdebourg fut
rendu à Tordre, il vivait partie à Magdebourg, partie dans
le couvent de Jericbau, dans le voisinage de cette ville,
couvent dont il était prieur. Il n'est donc guère possible
d'élever le moindre doute sur la connaissance que cet
bomme devait avoir de ce qui s'est passé à cette époque à
Magdebourg; aussi ne raconte-t-il que des événements
dont il a été témoin oculaire, ou qui lui avaient été com-
muoiqués par des témoins oculaires, et ceux-ci étaient des
hommes dont la véracité ne peut pas être révoquée en
doute; c'étaient Tilly, Pappenbeim, avec lequel le P. Zac-
cbarie était fort lié, le père Sylvius, proviseur du couvent,
homme de beaucoup de prudence, et qui n'était pas moins
estimé des ennemis que des amis; enfin c'étaient les pri-
sonniers de Magdebourg mêmes, parmi lesquels se trou*
vaienl des condisciples et des parents du P. Zaccharie, et
qui 9 par jon entremise, furent mis en liberté et reçurent
des secours de toute espèce^. Il dit lui-même, dans la
préface de son ouvrage quel a été son but en le composant ;
1 Le P. Zaccharie, expalté de Jerichan par le* SoëdoU, arrWa 4 Mag-
deboorg peu de temps après le sac de cette Tille, et y prêcha devant
Tamiée le \^ join. Dès lors il resta dans la Tilie jasqo^ao moment où
l'arma impériale la quitta de nouveau.
(148)
voici seâ propres paroles : Cum igitur veritatem pra
seopo suêceperimy Magdeburgenêium malefacta, gua
poêêim fnodeêtia, eaplîcabo, negue calumniiê bonoê, si
boni êiniy pairiotas aui altos onerabo, sed magie ne ani-
tnoê acerbitate guadam exulcerêm, cavebo.... Propoêui
€x multiê pauea, si non tnagno cum apparatu sermonis^
oerte multa cum vêriiate : non enim hic verba^ sedvêra
placent, guae pariim iptemet oculiê lusiravi, pariimgue
mihi fide digniêsimorufn virorum narra tio êuggeêêit.
Nous faisons suivre ici en abrégé quelques passages de
Touvrage du P. Zaccharie, passages qui jetteront un nou-
veau jour sur le caractère de TiUy,si indignement calom-
nié, et qui fourniront de nouveaux éclaircissements sur
toute cette histoire.
Depuis longtemps déjà une révolte contre Teropereur
se préparait a Xagdebourg, et il paraissait que l'on n'atten-
dait qu'une occasion favorable pour se déclarer ouverte-
ment, lorsque le 30 mai 1629 , sans que Ton s'y fût at-
tendu, les pécheurs et les bateliers de la ville assaillirent
et chassèrent du fort de Sudenbourg, de la Neustadt et
de Rrakow la garnison impériale venue pour surveiller
la rentrée des contributions de guerre non payées. En même
temps les émeutiers prirent et pillèrent les bateaux char-
gés de denrées et d'argent, et destinés par Waldstein pour
le Mecklenbourgct la Poméranie. Le sénat de la ville, tout
en prétendant n'avoir pas en connaissance de ces excès,
dont il rejeta la faute sur ceux qui s'en étaient rendus
coupables, ne fit cependant rien pour les punir; il resta
au contraire spectateur tranquille lorsque Ton se saisit de
la personne des religieux Prémontrés, pour s'en servir
comme otage en cas d'une guerre qui paraissait immi-
nente. Cette négligence du sénat et sa connivence avec les
( 149)
coupables exaspéra Waldstein bien plus que les excès
mêmes; il parut aussilAt avec son armée défaut Magde-
bonrg * et attaqua la Tille de tous les côtés , de manière
que Ton menaça de pendre les religieux, mis en prison, si
Waldstein continuait à agir contre la Tille.
Enfin, sur Tintercession des Tilles Ânséatiques, dont les
députés s'étaient réunis à Halberstadt , les difiérends entre
l'empereur et la Tille de Hagdebourg furent aplanis, et
les habitants de cette dernière Tille reçurent non-seulement
un pardon complet, mais on leur promit encore que Ton
ne reyiendrait plus sur cette afiaire, et qu'ils ne seraient
frappés d'aucune amende. « L'empereur, déclarait Wald-
stein , n'aTait pas besoin de leur argent , il ne demandait à
l'aTenir qu'une plus grande fidélité et plus d'attachement à
sa personne. y> La tournure inattendue qu'avait prise cette
affaire causa une joie générale à Magdebourg. Les habitants,
les larmes aux yeux , élcTaient aux nues la clémence de
l'empereur et de son général, et promirent sous serment
d'obserrer la fidélité; les Tilles Anséatiques déclarèrent en
même temps que si la TÎlle de Hagdebourg entreprenait ja-
mais à l'aTenir quelque chose de pareil contre l'empereur,
elles se chargeraient Tolontiers de châtier les parjures.
Peu de temps après ce compromis si faTorable aux Mag-
ilebourgeois, de nouTcaux troubles éclatèrent dans la Tille.
On reprochait au sénat de faToriser trop le parti impé-
rial, et les sénateurs furent destitués en présence d'euToyés
de plusieurs autres Tilles. On nomma à leur place des
hommes sans expérience, légers et hardis,qui, peu soucieux
de maintenir l'autorité de l'empereur^netraTaillaient qu'à
' Ce fot donc là la véritable raUon de rattaqae de Hagdebourg par
Waidftein.
( 150)
fortifier leur parti, et qui, s'appuyant sur le margrave
lie Braodenbourg, Chrétien Guillaume, recherchèrent en
même temps le secours du roi de Stiéde Gustafe Adolphe,
auquel ils promirent de le servir de tontes leurs forces.
Ce fut le 7 août que le margrave, accompagné d'une dé<-
pulation que la Tille avait envoyée au devant de lui, ar-
riva à Hagdebourg; mais il se tint presque caché jusqu'au
dimanche 11. Ce jour il fut installé avec une grande solen-
nité et mis en possession de la principauté archiépiscopale,
démarche par laquelle la rupture entre Tempereur et le
margrave éclata ouvertement ^ L'éloignement de Wald*
stein,qui venait d'être destitué, et Tabsence de son succes-
seur Tilly, donnèrent du courage aux Magdebourgeois, et
les mirent même en état de prendre possession de toute
la principauté archiépiscopale. Cependant, lorsqu'à la fia
de la campagne deManloue, la cavalerie impériale fut ve-
nue, en 18 jours, de Strasbourg jusqu'en Saie, les chances
tournèrent subitement, et le margrave se trouva tellement
menacé, qu'il envoyades exprès auprès du roi de Suède pour
lui demander un prompt secours. Le roi lui envoya enefiet le
colonel Thierry de Falkenberg, que suivirent en secret quel-
ques troupes (furlim ao cuneaiitn) ^ ; mais la situation du
margrave et de la ville devint d'autant plus critique, que,
sur Tordre de Tilly, Pappenheim était venu camper avec un
corps d'armée devant Magdebourg, pour réduire la ville et
pour gagner ainsi une position forte contre le roi de Suède.
1 Le même jour le colonel de Boy fit arrêter les quatre religieux Pré-
montrét , et ayec eux un moine Bénédictin d*AmersIeben , ensuite
Jérôme Talk, le seul bourgeois catholique à Magdebourg , enfin plusieurs
officiers et soldats impériaux , qui étaient Tenus pour assister au service
dans Téglise du courent.
S La présence de troupes suédoises à Magdebourg est ainsi mise hors
de doute.
( 151 )
Celle dernière considération ainsi que la compassion
sincère qu'il a?ail des bourgeois de Hfagdebourg, égarét
par quelques fanatiques , engagèrent Tilly à employer tous
les moyens de persuasion, pour décider les Magdebourgcois
à se soumettre. Mais ses instances bienfeillanles échouèrent
aux cris fanatiques des douze prédîcants dont se compo-
sait le consistoire protestant , et ceux-ci parvinrent k irriter
le peuple tellement, que personne dans la fille n'osa pen-
ser et moins encore parler d'un accommodement pacifique.
Le Prémontré, administrateur du couvent de Notre-Dame,
le père Sylvius, homme prudent et adroit, qui connaissait
bien le caractère et les sentiments du peuple, essaya seul de
persuader le sénat de le mettre en liberté et de le laisser
aller auprès de l'empereur, promettant de terminera l'amia-
ble cette affaire si difficile. Aussitôt que Falkenberg apprit
cette proposition, il se rendit tout furieux dans lecoufent
oik les prêtres catholiques étaient enfermés, pour tuer de
ses propres mains le père Syhius (5 janvier 1631). La fer-
meté et le courage que celui-ci opposa à ce furibond, et la
promesse formelle de ne plus faire de semblables propo-
sitions , le préservèrent d'une mort certaine.
Le lendemain au soir le margrave se rendit en personne
auprès de SyWius dans le couvent, le prit à l'écart et lui
demanda de quelle manière il comptait le réconcilier avec
l'empereur. Sylvius exigea de lui qu'il résignât l'arche-
Téché^ en lui faisant espérer que Sa Majesté l'empereur le
dédommagerait suffisamment pard'autres biens territoriaux,
dont il pourrait avoir la possession héréditaire, «car,
ajouta-t-il, je sais que l'empereur est très-bon et très-con-
ciliant. » Ces propositions déplurent au margrave, et tout
en quittant Sylvius avec des protestations amicales, il lui
interdit pourtant, sous peine de mort, toute communication
( 152)
par écrit ayec la ville; le lendemain il lui enleva même tout
ce dont il avait besoin pour écrire, et le vendredi avant le
dimanche du Laetarêy il le fit mettre dans les fers avec
les autres frères, au nombre de quatre.
Lorsque Tilly eut acquis la certitude que la Tille ne se
soumettrait pas d'une manière pacifique ^ mais que son op-
position contre Tempereur devenait plus grande encore,
il donna enfin , le 5 avril 1631 , Tordre de la bloquer pins
étroitement et de commencer un siège en règle. De l'autre
cAté de l'Elbe était stationné Pappenheim, feld-maréchal
de l'armée réunie de la Ligue, et de ce côté le comte Wolf-
gangde Mansfeldyfeld-maréchal des troupes autrichiennes.
Les opérations qu'ils dirigèrent contre la Tille étaient en
général couronnées de succès; ils prirent dans de courts
intervalles les forts Trutzpappenheim , Secours de Magde-
bourg, Trutz-Tilly, Prester-Krakow, la Corne rouge, la
douane de Werder, et le l^'mai les assiégeants dominaient
déjà l'Elbe. Tilly espérait que cet heureux succès de ses
armes rendrait les Magdebourgeois plus souples. Il écrivit
donc au margraTc, au sénat et à Pappenbeim ( en date de
Westerhus, 4 et 12 mai), les exhorta paternellement, mais
aTCC énergie, de se souvenir de leurs serments et de leurs
devoirs, et leur promit de leur expédier les passe-ports
qu'ils aTaient demandés. Il écrivit en même au prince élec-
teur de Saxe, et enfin pou r que les habitants de la Tille n'igno-
rassent pas d'une part ces propositions pacifiques et de l'an-
tre la menace de sévir contre eux, en cas d'une résistance
plus prolongée, il donna ordre à son envoyé délire en pu-
blic la lettre qu'il aTait écrite au sénat, en date du 12 mai.
Mais cette mesure n'eut pas d'efi'et, car les prédicants surent
effacer l'impression que les propositions de Tilly auraient
pu faire sur le peuple, et ils décidèrent celui-ci à persister
(153)
dans sa rébellion contre l'empereur. Le 15 mai , ils pré*
chérent la révolte dans ton te la ville, et on distingua surtout
comme les plus fougueux parmi eux, le D' Gilbert, prédica-
teur à S^Udalric , et M. Rrammer. a Les bourgeois, dirent-
ils, ne devaient pas accepter la paix qu'on leur proposait,
au contraire, ils devaient continuer à combattre vaillam-
ment et à défendre leurs familles et leurs biens. S'ils ac-
ceptaient la paix , ils devaient atmndonner leur religion , et
avec la religion ils perdraient leur salut éternel; la religion
papiste était une religion diabolique et idolâtre; il vau-
drait mieux perdre la vie que le salut éternel; ils devaient
mettre leur espoir en Dieu , dont le bras n'était pas encore
raccourci; quiconque songeait à la paix serait éternelle-
ment damné, etc.)) En attendant, Tarmée impériale ne resta
pas inactive : toutes ses opérations contre la ville étaient
couronnées de succès, et le 17, on craignait déjà que la
▼illc ne pât pas tenir plus longtemps. Falkenberg, qui
commençait à craindre sérieusement que l'on ne fit des
propositions de paix aux vainqueurs, cherchait de tout
son pouvoir à empêcher une pareille démarche.
Il exhortait les Magdebonrgeois k à ne pas oublier le
bonheur de leurs ancêtres et à avoir confiance dans les for-
tifications que les ingénieurs saxons et hollandais avaient
construites avec tant d'art, ainsi que dans ces murailles
imprenables, et quand même l'ennemi se trouverait devant
la rille, il n'était pas encore dedans. » Du reste, le danger
n'était pas encore si grand qu'ils fussent obligés de met-
tre bas les armes et de rendre une ville si peuplée. Il les
priait de ne pas se déshonorer eux-mêmes ou la patrie , ni
d'assumer sur eux une honte qui ne serait jamais effacée ,
en 86 rendant si facilement. On avait examiné les provi-
sions, et Ton avait trouvé assez de vin , de beurre et de den-
( IW)
rées de toutes espèces pour plusieurs années: les munitions
de guerre étaient plus que suffisantes. Il avait lui-même
des troupes braves et bien exercées qui ne désiraient rien
de plus que de se mesurer avec Tennemi. Il espérait en ou-
tre qu'un certain nombre de bourgeois^ qui s'étaient mon-
trés jusqu'à présent courageux et braves, continueraient a
défendre leur ville, leurs femmes et leurs enfants, ainsi
que l'ancienne liberté religieuse et la justice civile. Il as-
surait aussi sous serment, que le roi de Suède arriverait
sous peu de jours au secours de la ville , etc., etc. )»
C'est ainsi, dit le péi*e Zaccbarie, que le combat se ranima
plus que jamais; 900 paysans, réfugiés dans la ville, y
prirent une part active, et les femmes mêmes armaient
contre l'empereur et leurs bras et leurs langues.
Pendant que cela se passait à Hagdebourg, les assié-
geants continuaient à bombarder la ville. Leur point de
mire était une tour très-forte, placée près des remparts
vers la Neustadt, et appelée la haute porte , d'où les assié-
gés faisaient beaucoup de mal à l'ennemi, qui ne put don-
ner un assaut à la ville de ce côté. Tilly fit diriger son ar-
tillerie contre cette tour, qui s'écroula le 18, sans tomber,
comme il l'avait espéré et désiré, dans les fossés, mais dans
la ville. Avec la chute de cette tour, les assiégés perdirent
toute confiance, et leur courage les abandonna. Tilly en
profita, et envoya le 18, à midi, un trompette dans la ville
avec des propositions de paix , espérant recevoir au moius
une réponse semblable aux précédentes. Â son grand
étonnement le trompette n'était pas encore de retour le
lendemain, et les habitants se préparèrent au contraire à
une résistance désespérée. Les tours et les pignons les plus
élevés des maisons furent couverts de pannes, de boue et
de chaux, pour les préserver contre les boulets des ennemis,
et on pendit des sacs remplis de laine aux flancs des tours.
( 155)
En même temps on répandit le brait que le roi de Suéde
s'approchait de la ville, et qu'il aiait déjà fait occuper les
forêts par sa cavalerie. Falkenberg ayant assemblé les ha-
bîtantSy leur lut une lettre qu'il prétendait avoir reçue du
roi de Suède , et les exhorta à persévérer et à risquer tout
pour défendre la ville. A partir du 18, les assiégés restaient
jour et nuit sous les armes : tout le monde s'attendait à
un événement imprévu qui aurait lieu devant Hagdebourg^
et les yeux de tout l'empire étaient tournés vers cette
ville. Beaucoup de personnes se moquaient de l'entreprise
de Tilly comme étant trop gigantesque, et ajoutaient qu'il
allait briser sa tête grise contre les rochers de Magdebourg ;
d'autres se moquaient des bastions placés autour de la
ville ; des commerçants firent des paris considérables, pré-
disant la malheureuse issue de cette guerre; mais les étran-
gers avaient si peu de crainte pour la ville, et la tempori-
sation de Tilly, qui remettait toujours de porter un coup
décisif, fit tant que l'on ne voulut pas croire à la victoire
lorsqu'elle était déjà remportée.
Ce qui se passait dans la ville décida enfin Tilly d'aban-
donner les propositions de paix, si souvent renouvelées. Il
agit alors avec tant d'énergie que Falkenberg et le maro-
grave s'effrayèrent de voir les succès de l'armée impériale,
qui s'avançait jusqu'aux dernières murailles de la ville. Le
10 à midi la canonnade contre la ville cessa, et ce fut le
jour fatal où la ruine de la ville fui décidée. Ce jour là Fal-
kenberg se rendit au sénat et ordonna : « Que êi eonire
toute attente Vennemi donnait un assaut à la ville , et
que Von vît que le combat fût malheureuse et que
f espoir de remporter la victoire e'éoanoutt tout à fait ,
l*on arrachât la ville aux ennemis papistes , en y met-
C 156 )
tant le feu ^ )» Il ordonna à son porteur d'armes, qu'au
cas où il lomberait yifant dans les mains des ennemis,
il le tuâl d'un coup de fusil. Après cela, il prit les me-
sures nécessaires pour repousser l'assaut auquel il devait
s'attendre, car ainsi que le margrave il reconnaissait clai-
rement le danger dans lequel se trouvait la ville; mais
ils ne laissèrent pas paraître leurs craintes, afin de ne pas
jeter le découragement parmi les assiégés. Du reste , rien
d'extraordinaire n'arriva ce jour-là.
L'armée impériale campait prés des murailles de la ville,
et tout paraissait tranquille dans le camp de Tilly. Tilly lui-
même passa la plus grande partie de la nuit du 19 au 20
dans la prière, et ne prit qu'une heure de repos; alors il
servit deux messes comme c'était sa coutume, visita le
camp et encouragea les soldats , qui espéraient obtenir la
victoire, puis il donna enfin ses ordres aux généraux. Fort
benreuseroenlpour lui, ses vétérans, habitués aux fatigues,
supportaient aisément les tempêtes et les mauvais temps.
Depuis longtemps il avait envoyé de la cavalerie pour oc-
cuper toutes les routes et les abords, afin que les Suédois
ne l'attaquassent pas inopinément. Comme cri de guerre, il
donna à ses soldats les noms de Jésuê, Marie; leur ordonna
de mettre une écharpe blanche à leur bras, et de com-
mencer Tassant aussitôt qu'ils entendraient gronder la
grosse artillerie.
Faikenberg et les Hagdebourgeois fatigués par les veil-
les et le service (car ils étaient sous les armes nuit et
* Decimo nono maji senatui Falkenbergias mandaTit , ut si forte praeter
opinionem ad cÏTitatem oppugnandam suam studium impenderent et
8pem TÎctoriae sinUtra belli fortuna decreacere ac in nibilum «ensim
abireTiderent, urbemhostipontificio suppositia ignibus eriperent :jaMÎt
et armigero , ut se airain in hostiom manus deTenire non patereinr , «ed
«epotiia in enm caaum glande plumbea fitam toHeret.
(157)
jour depuis le 18), et trompés par Tapparente tranquil-
lité qui régnait dans le camp ennemi , croyaient que
Tilly, qui ayait laissé tranquillement passer la nuit^ ne com-
mencerait pas l'assaut au grand jour, d'autant plus qu'il
arait fait retirer quelques pièces des tranchées^ pour s'en
servir, à ce qu'il paraissait , contre les Suédois , qui s'ap-
prochaient de la ville. Falkenberg prit cependant toutes
les mesures nécessaires de précaution, pour le cas où l'assaut
aurait lieu ^ il retira toutefois la plus grande partie des
troupes des remparts , où il ne laissa que quelques postes,
pour que le repos leur rendit leurs forces, a Et alors, dit le
P. Zaccharie, les uns se mirent à dormir, les autres à
boire et d'autres encore se rendirent en toute sécurité là
où leurs passions les poussaient. Ils étaient ainsi dispersés
sans armes et sans soucis, et beaucoup d'entre eux s'a-
bandonnaient aux désordres les plus grossiers : personne
ne songeait è la prise de la ville. »
Les régiments impériaux, destinés à ouvrir l'assaut, s'é-
taient déjà avancés jusque sous les murailles ; bien munis
d'armes et d'échelles, ils attendaient le signal. Vers l'autre
côté de la ville, le Sudenbourg, Mansfeld avait l'ordre d'a-
gir. Là se trouvait un bastion très-fort et trèsélevé
appelé Haidek, entouré d'un fossé profond et rempli
d'eau et bien muni de pièces de gros calibre. Pappenheim
avait l'ordre d'attaquer un autre quartier de la ville, la
Neustadt , ou se trouvait aussi un bastion très- fort, le
Neuvrerk, que les Magdebourgeois avaient construit en
quatre ans, mais les fossés étaient desséchés à cause des eaux
basses de l'Elbe. Ce bastion avait aussi plusieurs pièces
de gros calibre. On avait ordonné de commencer l'assaut
au signal parti des deux côtés à la fois , afin de jeter le
trouble parmi les assiégés. A 6 heures du matin ce signal
fut donné et l'assaut commença. Les remparts furent pris
( Ï58)
facilement , mais un combat meurtrier s'engagea , parce
que Falkenberg ne négligea rien pour repousser Tennemi.
Là il fut atteint d'une balle qui renleva,et afeclui Tespoir
de la Yille. Pappenheim combattait déjà depuis une
heure sans que Hansfeld eût ouvert le combat à Haidek.
Il semblait ne youloir pas contribuer à la victoire de
Pappenheim > car il exiêtaii entré les deux généraux
des méeintelligeneeê qui n*éiaieni pas encore apla-
niée. Pappenheim, forcé ainsi de soutenir seul le com-
bat, perdit les plus braves de ses soldats, et lorsqu'il les
vit périr autour de lui, et que Hansfeld ne voulait pas
commencer l'assaut à Haidek , il donna enfin Tordre de
mettre le feu à quelques petites maisons {vvkx axtbbak-
QUE domigitulm) situe'es aux remparts y pour effrayer
l'ennemi» Il espérait que ses soldats, couverts par la fumée,
seraient moins exposés et pourraient mieux avancer sur
les remparts en se soutenant mutuellement. Alors les
soldats de Mansfeld ouvrirent le combat , sans qu'on le leur
eût ordonné. Ils passèrent les fossés, marchant dans l'eau
jusqu'aux épaules , prirent la bastion, repoussèrent la gar-
nison et entrèrent dans la ville par la porte de Sudenbourg.
Lorsque Pappenheim rencontra plus tard les officiers de
Hansfeld, il leur dit : « Aujourd'hui vous avez agi comme
» des traîtres et des poltrons. »
Pendant ce combat victorieux, Pappenheim envoya un
officier nommé Horian, à Westerhausen auprès de Tilly,
avec la bonne nouvelle que la ville était prise. Tilly, qui
ne voulait pas le croire , se rendit de suite à Hagdebourg,
où il rencontra sur le Vieux- Harché , le P. Sylvius. Il lui
donna la main, et se réjouit de sa bonne sanlé et de sa li-
berté. Pappenheim le félicita aussi et lui baisa la main.
Déjà les troupes impériales étaient maîtresses des remparts
et des portes, et les Hagdebourgeois ne voulaient pas se
( 159}
rendre : ils lançaient même du haut de leurs maisons des
pierres contre les vainqueurs, et les exaspéraient ainsi au
dernier degré. Ceux-ci parcoururent la ville conquise en
pillant et en tuant; ils n'épargnaient aucun de ceux qu'ils
rencontraient les armes à la main. Le désespoir parvint
à son comble, lorsque tout d'un coup , comme l'avait or-
donné Falkenberg, un incendie éclata au Vieux-Harcbé,
dans une maison à côté d'une pharmacie oà se trouvait
une grande masse de poudre. Le feu se répandit rapide-
ment à cause de la poudre qui était dispersée partout.
A la même heure, le feu se déclara dans plusieurs en-
droits de la ville. Tillyne put supporter le triste aspect de
cette ville , que dévastaient à la fois et le glaive et le feu*
Il parcourut à cheval la ville en tous eene^ et força les
soldats par des promesses et des menaces à s'abstenir
des meurtres et à aider à éteindre les flammes. Il dit
en français au P. Sylvius, qui était facile à distinguer à
cause de son costume blanc, et autour duquel se groupait
le peuple, qui cherchait à se sauver: (( Mon pere^ délivrez,
arrachez au désastre autant de monde que vous pouvez.^
Lui-même descendit de cheval et recueillit un petit enfant
qui était couché sur le sein de sa mère tuée , en disant :
<c Yoili mon butin. » Des larmes coulaient sur les joues du
vieux guerrier. Hais tous ses efforts pour sauver la ville
échouèrent devant la fureur des habitants. Le feu avait
déjà rompu toutes les digues et on ne put plus le maîtriser.
Partout on voyait des murailles que léchaient les flammes, et
les maisons s'écroulèrent les unes après les autres. Ce qu'il
y avait de plus triste, c'est que les ruines n'ensevelissaient
pas seulement ceux qui, de peur de tomber entre les mains
des ennemis, n'avaient osé quitter leurs maisons, mais en-
core ceux qui s'étaient réfugiés dans les caves et autres
réduits. La où le feu ne put pénétrer, la chaleur et la fu-»
( 160)
mée parvinrent , car la chaleur était telle que même lea
canons se fondirent. Bn quelques heures près de 25,000
hommes périrent ainsi ; les cinq mille qui avaient échappé
à ce désastre cherchèrent et trouvèrent la protection du
vainqueur ^.
L'après-midi les flammes pénétrèrent aussi dans le
couveut des Prémontrés. Sept fois il fut attaqué par le feu
et autant de fois on Téteignit. Enfin tout secours humain
fut inutile et le couvent parut perdu. Alors, comme le
P. Sjlvius ne voulut pas abandonner l'espoir de le garantir,
Tilly déclara a que quiconque aiderait à le sauver , recevrait
immédiatement la liberté. » La maison, préservée ainsi avec
la plus grande peine, offrit le même jour un asile à plus
de six cents personnes. Le lendemaiu ce nombre augmenta
considérablement; toutes les salles étaient remplies et on
ne savait où mettre le pied. Tilly traita les malheureux qui
avaient échappé à ce désastre général avec clémence et
bonté , leur rendit généreusement la liberté sans rançon,
et menaça de mort ceux qui maltraiteraient les femmes
(24 mai) ^ Cette conduite força non-seulement les habitants
à avouer « qu'ils n'auraient jamais cru que les catholi-
ques agiraient à leur égard avec autant de bonté (benêvoU),
qu'ils désiraient ardemment, avec la grâce de Dieu, pou-
voir les récompenser de leurs bienfaits» ; mais ils osèrent
adresser au vainqueur la demande de restaurer une église
pour eux et d'y nommer un prédicateur ( 8 juin ). Tilly
ne put accéder à cette demande, car les sermons fanati-
ques et rebelles des prédicants retentissaient encore à ses
1 Lea magUtrata prisonniers certifiaient qu'il n*y avait pas en plus de
80,000 hommes en Tille.
^ Cette circonstance peut avoir donné occasion an soupçon que
la Tie des habitants avait été mise à la merci des vainqueurs barbares
pendant trois jours.
(161)
oreilles , sermons par lesquels ils avaient ponssé les habi-
tants à une résistance désespérée et même jusqu'à leur
propre ruine *. »
Voilà le récit du P. Zaccharie sur la prise et Tincendie
de Hagdebourg. Nous sommes loin de vouloir nier que des
excès n*aient été commis par les troupes impériales , mais
il ne faut pas oublier que les habitants avaient exaspéré
les vainqueurs par leur résistance opiniâtre; par le dé-
dain avec lequel ils avaient repoussé toute proposition de
paix ^parles injures qu'ils proférèrent contre l'empereur;
enfin par les railleries de toute espèce , qu'ils ne s'étaient
pas épargnées contre les assiégeants. Ces excès, on ne peut
pas les mettre sur le compte des généraux ni de Tilly , mais
bien d'une soldatesque victorieuse, qui, dans l'ivresse de
la victoire, ne tint pas toujours compte des défenses et des
ordres émanés de ses supérieurs.
N, B, On peat comparer au récit qae noaa donnons ici d'après une
•onrca jusqu'à présent inconnue, celui que la Rêvue de Bruxelles a
donné en 1839, dans son cahier de noTembre, pages 101 et suiTantes,
principalement d'après l'historien allemand Charles Ad. Meniel. Quoique
protestant , cet auteur a su rendre justice à Tilly. Un autre auteur alle-
mand , protestant comme Heniel , H. Barthold , professeur à Greifswalde,
qui -vient de publier sur la guerre de trente ans un ouvrage des plus re-
marquables, dit en parlant de Tilly : Ce vieux héros si indignsinsnt ca-
hmniipar Iss froUsiants. Ainsi la vérité se fait enfin jour de tout c6té
sur notre illustre compatriote.
1 Ce furent les prédicants qui irritèrent le peuple contre les Pré-
Bontrés et qui empêchèrent tout rapprochement entre eux et le sénat ;
et lorsque malgré cela des relations amicales avaient été établies , ils
rompirent tout en employant des censures ecclésiastiques. Ils parvin-
rent aussi à pénétrer dans le sénat et à y obtenir des Totes. Depuis lors
une forte opposition contre l'empereur se forma dans le sénat et en-
traîna enfin tout ce corps à la réTolte.
TOM. IX.. 11
!!>»• BVLLETIH .
8UITS DE LÀ séAlTGB DU 5 OGTOBRB 1844.
Dîverêeê lettres (fHopperus an roi Philippe 11^ ^ur les
araires des Pay#-^a« ^communiquées par M. De Reif-
fenberg.
I.
17 «Mcembro 1670.
SiRB,
Avec cestes vont les mëmoriaulx que Yostre Majesté a com-
mandé de faire, Fung des gentilshommes la désirant servir,
l'autre du gouvernement de Charlemont , et le troisième des
comdamnéz aux galères , couchés comme Yostre Majesté Ta
ordonné.
Et comme j'ay dit au prothonotaire da Rceulx que Yostre
Majesté m'a dict qu'elle est contente de lui donner au plus
tost accès , il s'en est fort réjoui et attend quand Me en sera
servie, pour après se retirer à Alcala, aux études auxquelles il
est fort incliné. Et si plaist à Yostre Majesté que d'ung chemin
je lui die ung mot ou deux d'ung peu de négoces restans, tout
sera pour ce coup achepvé , me semblant ( à correction trè&-
humble de Yostre Majesté ) que sera bien que , avec ce que
Yostre Maje^é a résolu, se dépesche ung courrier et qu'il puisse
partir devant les prochaines festes de Noël.
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à îcelle , pneray
Dîeu le Créateur de l'avoir en sa saieete garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Le xvij de décembre 1870.
De Vostre Majesté irèê^umhis ei trèa-
obéissant serviteur^
JoACH. HOPPERUS.
(163)
Comme Voslr^ Majêtté nf a aiihrefois commandé éé mettre la
réquiaîtîoo de Fh. d'Amy en espagnol et la lui envojrer, je l'ay
▼ouln joindre h ceste.
ApostUU de Philippe II , roy d'Espagne*
El mémorial de les gentiles hombres y el de les condenados à
gâteras me quedan aca, para ir roirando en elle, en desocupandome
mas qne agora 1o estay . El de Charlemoo he quemado , porque ya
no es menesler.
A lo demas , no hay ya qae decîr pnet esla écho.
Traduction de Tapostille*
£e mémorial des gentilshommes et celui des condamnes aux galères
me restent ici, afin de les examiner quand j'aurai plus de loisir que
Je n'en ai à présent; celui de Charlemont ^ je l'ai brûlé parce qu'on
n'en a plus besoin.
j4n reste y je n'ai plus rien à en dire puisque la chose est faite»
IL
t4 décembre 1570.
Siti,
Avec ceêtes vont lea lettres qne Yostre Majesté a ordonné
d*e6cripre , que ne sont peu achevé plus tost, pour estre tant en
nombre , et va la principalle touchant l'Angleterre et Escosse
par forme de minute , pour , après estre veue par Vostre Ma-
jesté, la mettre incontinent en chiffre (1).
Je y ay joint aussi les substances de^ lettres de la comtesse
d'Egmont , du duc Auguste de Saxe et du landgrave de Hesse>
en (aveur de la princesse d'Oranges respectivement , comme
elles sont faictes par le clerc de feu Pûntzing, là où qnant à
la dernière au lieu de dot, j'ay mis au marge duaire^ car par
toute la lettre ne se trouve nulle mention de ce que ladttte
princesse a porté en mariage qu'est dot, sinon de ce que le
priuce lui a promis après sa mort , sa vie durante, qu'est duai-
( 164)
re , si comme le comté de Viande , la seigneurie de Saint-Vy t et
leGrare, que sont tous biens qui appartenoient, albors au prince
et n^ont riens de commun avec ledict dot ; et me semble, à cor-
rection très-humble de Yostre Majesté , que si monseigneur de
Dieterstain {Dietrichitein) en parie aultrefois à icelle , qu'elle
lui pourra faire demander s'il a la copie de la lettre , ou sçayt
le contenu d*icelle , car , par son billet , il parle du dot et non
du duaire , que sont deux choses entièrement différentes (2).
Vont aussi avec cestes deux mémoires , l'ung du capitaine
Padilla et l'autre de Benoit Charreton, mareschal, lesquels
m'ont faict fort grande instance de les vouloir envoyer à Yostre
Majesté , afio que son bon plaisir soit de déterminer leur cas
incontinent , sans en demander l'avis au duc d'Alve , alléguant
ledict Padilla ses grands services et que ce qu'il demande se-
roit de petite importance , comme il dict. Et le dict Charreton
aussi ses bons services, et recommandation de Sa Majesté ré-
ginalle, ensemble de l'Empereur, du duc d'Alve , et aussi qu'il
est en termes de se marier ici en court. Yostre Majesté en faira
et prendra tel regard comme elle trouvera convenir , considé-
rant si ne sera pas le plus seur de demander ledict avis , veu
raesmes que de tous aultres se faict aînsy.
J'ay joinct avec cestes l'ordonnance pour mettre au rolle
aulcuns chantres que Yostre Majesté coosentit d'y mettre par-
tie le dix d'octobre dernier et partie le quatorze du présent (4j;
ensemble de faire dépescher et sceller la commission de Char-
lemont, et d'huissier extraordinaire supernuméraire d'ung
mien serviteur , et l'annoblissement du bourgmaître de Dor-
drecht, selon que Yostre Majesté a ordonné et sera servie de
signer (5).
Et comme j'ay communiqué au secrétaire Gastelluce des
parchemins, lequel l'a réservé et faict mettre en espi^ol pour
en faire relation à Yostre Majesté. Plaira à icelle de regarder
si j'en doibs escripre aulcune chose au président Yigilius pour
gaigner temps, lequel sans faulte nulle faira toute diligence
possible (6).
( 165)
Atant, Sîre, après avoir baisé les maÎDS royalles de Vosire
Majesté et me recommandé très-humblement à îoelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en saincte garde et donner bonne
▼îe et longue, avec Faccomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
De Madrid , ce xxiiij de décembre 1570.
D9 Fosirê Maj$9U iféê-humhU êHrèê-
obéissant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
Les deux lettres ci-joinctes m*a donné le comte d'Arember-
ghe et requis de les adresser à Vostre Majesté (6).
Apostilles du Roy.
(1) Porqne se gaiîe tiempo en cerrar estas cartas vos las embio
agora , y la minuta que esta bien , paraque se ponga en cifra cou
lo demas en que deveis de entender.
(2) To creo que es lo que vos decis duario y no dote , pero de
de qnalqoiera raanera creo que es cota dependiente de justicia.
Todavia me quedan aca los papeles para mirar mas en ellos y ver
)o que con vendra.
(5) Sobre la memoria de Padilla no se puede dexar de pedir
parecer al duque , y asi se volvera a bazer la carta para el , sin
que lo que he bonado en la que estaba echa ; y la razon del duque
es menester para saver si esta liquido aquello, y en que forma , y
con que condiciones se ha de dar lo que se dièses, que en esto como
sabeîs no hay aun tratado in resuelto nada , pero conviene resol-
verlo antes de comenzar nada. En lo de Charreton, esperar a esto
séria largo para el que se quiere casar, y asi quando vengasi por
aca me lo podreis acordar , paraque veamos un poco en lo demas
lo que coovendra, y vos ireis pensando en ello para decirme vues-
tro parecer.
(4) Va firmado esto.
(tt) Aun no me han acabado de embiar relacion de TEscurial
desto de los pergaminos con la mudanza de prior que alli ba ha-
( l«î)
\îdo ; Me yeowe aole^ que yaya el correo se vos avîtara , y sioo
escrÎYÎseis a Yiglius que con otro le respondereis a esto.
(6) La una era de no Espanol , y la otra de su madré , como
vereîs que va aqui y podreis ordenar uoa respuesta para ella en
la forma que vos pareceva convenir que podré yo ver despues por
gaûar tîempo.
m.
96 décembre 1670.
Le seerëtaire Zayas m'a hier au soir envoyé diverses requêtes
tant de la mère du feu comte de Homes, se plaindant d'icelluy
comte de Homes es seigneuries de Weert et Wissem , et inter-
cédant pour le sieur De Montigny son (ils , ce que font aussi
sa femme et mère d'elle , la princesse d*£spinoy ; comme de la
veufve du feu comte d'Egmont , implorant la miséricorde de
Votre Majesté pour elle et ses unze enfans orphelins , par la
bonne intercession de Sa Magesté réginalle ; ensemble aultre
requeste de damoiselle Dorothea de Sustetin , priant pour son
n^ari Martin Serclaes ; et aultre de Ph* de Monte^ pour avoir
placet sur certain induit impérial de pièces primarias aux ^
collations de Tarchevèque d'Utreoht ; et aultre de la duchesse
douaigière de Gheldres, donnant à cognoistre que certain
bois dont elle coulait user est failly , et qu'il faut réparer certain
moulin et aussi certaines choses du chasteau où elle demeure ,
et qu'elle n'a en tout que sis mille florins par an sur le tonlieu
de Nimegen , qu'est peu pour une princesse , comme elle est ,
de la maison de Brunswick ; suppliant partant qu'ayant regard
à œ qui dict est et à son vieil âge, de manière qu'elle ne pourra
vivre longuement , que Votre Majesté veuUe accroistre son
douaire de deux mil florins par an sur le dict tonlieu. Me disant
le dict Zayas par son billet que Votre Majesté avait commandé
de regarder incontinent s'il semble convenir que Votre dicte
Majesté demande l'advis du duc d'Alve sur ce que dessus , et
(167)
oepeadaat ce que l'oa doibt dire à Monteigoeur de Dieter«-
UÎD (1).
Pour à quoy furnir, Sire, me semble, à correction très-
humble de Votre Majesté , premiers quant audict feu sieur de
Moniigny, qu'il n'i chiet point d*advis, veu que par après il est
allé de vie à trespas. Ayant Votre Majesté, quant audit Serclaes,
jà ordonné que Tadvis se demande , selon quoy est dressé la
lettre qu'lcelle a en main pour signer.
Et au regard de la veufve douaigière de Gheldres, ensemble
du dict Ph* de Monte , me semble que Votre Majesté ne peult
avoir nulle clarté sans avoir semblablement Tadvis du duc.
Comme semblablement Votre Majesté ne sçait aussi riens de ce
qu'est passé allendroit dudict comte de Hornes et des seigneu-
ries de Weert et de Wissem, de manière que ne sera que bien
que Votre Majesté soit de tout informé par le duo et de son
advis, ce que semble bien aussi allendroit de ladicte veufve de
feu comte d'Egmond, ayant jà escript et présenté ses requestes
par diverses fois, tant en français qu'alleman et aslheur en es-
pagnol ; mais la cause pourquoy jusques à oires ne s'est riens
faict Jà-dessus a esté que devent le pardon général publié et les
mercèdes des bien méritansencommencées,il ne sembloit con-
venir de faire aulcune chose sur sa prétension; mais comme
l'ung et l'autre est présentement en tels bons termes qu'il est ,
semble , à correction très-humble , que Votre Majesté pourra
bien demander ledict advis , mêmes principallemeni en consi*
dération de l'intercession de Sa Majesté réginalle.
Et quant à ce que pendant l'on doibt dire audict Dieterstain,
me semble , à correction très-humble, qu'on ne doit faire nul
semblant des dicts advis demandés, mais dire seulement en
termes généraulx que Votre Majesté y veult penser, avec les au-
tres choses concernant la mesme matière des biens confisqués
de par delà.
Semblant oui tre , Sire, à correction très-humble, qu'il ne
seroit, possible , hors de propos d'envoyer audict duc copie de
la lettre du duc de Saxe et lantgrave de Uesêe , esoripte en fa-
( 168)
veur de la princesse d'Oranges, non point pour avoir son advis
là-dessus, mais aÛn qu'il sçache ce que passe et regarde d'avoir
secrètement le traité de mariage, et à quoi de droict Votre Ma-
jesté puisse être tenue tant au regard du dot que du douaire ;
car quant au douaire, je tiens que Votre Majesté en riens n'est
obligée , du moins à présent ; et quant au dot , s'il consiste en
deniers non hypothéqués spécialement, Votre Majesté n'est
obligée à elle sinon à l'advenant des biens confisqués , de ma-
nière que les biens non confisqués, si comme Oranges et
Nassau , aussi doibvent venir à contribution , comme plus am-
plement se pourra estudier, et déduire si la chose vient suivant
par voye de justice.
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sasaincte garde, et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saints et très-
haults désirs.
Ce XXVI de décembre 1570.
De Vostre Majesté très-humUe et très^
obéissant serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
Apostille du Roy.
(1) Pareceme bien lo que aquidecis, que de las demas cotas des-
tas se pueda pedir parecer al duque con este correo : pero non en
lo de Egmond en que yo ire pensando como digo en esolro papel.
Y si entretando Dieterstain diere priesa por la respuesta, veremos
entonces lo que convendra responderle.
IV.
8 janvier 1571.
Sire,
Avec cestes vont certaines lettres et pièces y jointes que sont
venues du duc d'Alve par le courrier, qui arrivoit hier au soir
( i6d )
entre neaf et dix; et qaaot au surplus, qu'est en cîffre ,
est beaucop touchant prîncipallement les affaires d'Angleterre
et Ecosse , ne laisseront de les déciffrer au plus test et faire
tenir à Votre Majesté. 11 y a aussi des lettres de particuliers et
ung escript de nouvelles de Moscoue ci-joinctes, que le secré-
taire Scharemberghe m'a envoyé avec deux lettres en alleman,
dont avec les pièces susdîctes envoyeray la relation.
Comme le président Yiglius m'envoye diverses pièces ,
mesmes des instructions que par ci-devant ont eu le duc de
Savoye et madame la duchesse de Parme pour le bon gouver-
nement des pays de par del^^ et aultres choses duysans au ser-
vicede Votre Majesté, quant ainsi viendra à propos. Il y a aussi
joinct aulcuns mémoires touchant Tinnondation puis n'aguères
advenue èsdicts pays^ dont les deux estant en françois ay joint
à cestes, et quant aux aultres en thyois disent qu'absolutement
tout le pays de Groeninghe est inundé , selon que le magistrat
d'icelle ville l'escript à leurs députés envoyés vers le duc d'Alve
pour aultres choses. Et est semblablement inundée toute la
Frise, de manière qu'aulcuns grands batteaux de mer sont estes
rejectés par-dessus les dicques dedens le pays. Et m'escript le
président de Tisnacq que entre hommes et bestes en Frise seule
seriont noyés 84 mil : mais les aultres disent moings, comme
j'espère par la grâce de Dieu que ce sera.
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté , et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa sainte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saints et très-
hault désirs.
De Madrid, ce viij de janvier 1571.
De VoHrê Majêsti irèê-humbU êi trèê-
obéisêani serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
(170)
ApotWlei du Roi.
(1) Esto que me quedo e1 otro dia he acabado ya de ver digolot
auctos por donde se entienden las prezas, srao me engaBo, y asi yos
la embio aqni.
(â) T a Tos embié estas partica1are« y no be podido yer las naeyas
de Moscovia quando TÎniesedes aca, me prodreis bazer nna breye
relaeion de lo que importase d^ello.
(5) Esta muy bien las instrucciones y lo demas que vos ha em-
biado el présidente , y oo lo demas de la iouDdacion de que me ha
pesado mucho , y de todo el dauc que ha becbo que deye deser
grandissime y y no menor el de los piratas por esta causa« segun me
monstro Zayas la otra nocbe en un billete que le embiastes ; y
quando ley lo de frances puse en elde Tioys lo que yereis no acoj^-
dandomeque a qui lo déclarais como agora lo he yueltoa yer. Creo
que lo mas desta inundacion no deve deser para siempre stno que
se cobrara , aunque temo que alguna isla o islas se deyen de bayer
perdido deltodojy aunque creoque se deben de bayer becbo ora-
ciones y processiones por aplacar a Nuestro Senor, no séria malo
escrrbir algo al duque sobre ello , y aun no se si séria bien que yo
lo escribesse a los obispos y a las yillas para que ylesen el cuydado
que tengo dello , y lo que me pesa.
SiEl,
V.
• jaDfier1671.
Ayant hier envoyé les lettres et pièces que sont venues en
claire du duc d'Alve^ avec cestes vont celles en ciffre déciffrëes,
que sont une lettre dudict duc , et copie d'une lettre de l'am-
bassadeur de Yostre Majesté en France , avec ung advertisse-
ment de la comtesse de Northumberland ; et quant au surplus,
ce sont tous duplicats des despesches précédens. Et comme
cestes , Sire , ne sert d*aullre chose ( n'estant les relations des
lettres en alleman encoires faictes ) , baisant les mains royalles
( 171 )
de Voftre Majesté , et me recommandant très-humblement à
icelle, priera^ Dieu le créateur de Tavoir en sa saincte garde ,
et donner bonne vie et longue avec l'accomplissement de ses
très-saincts et très-haults désirs.
De Madrid, ce ix de janvier 1571.
Db Voêtre MaJMié tris-humblê ei très'
ohéissani serviteur,
JoACD. HOPPERUS.
apostille du Roy.
(i) Por parecerme lo de mas priesa esto de loglaterra lo he visto
hoy , y si se puede ver manana en ooDsejo séria bien , y para este
efecto vos lo embio agora , paraqoe lo tengais prevenido para en-
toDces vos lo embio agora, y si huviere deaver que sera con el car^
dînai ] y Zayas vos lo avisara. Tambien van aqui las carias de par-
ticulares que he visto y las demas me quedan aca para ver en
pudiendo , y asi mismo el despacho para Flandes que a dias me
embiastes que nunca he podido acabar de verle , y TÎstas las cartas
y es(o de loglaterra, veremos si havra que ana dir à el.
VI.
11 janvier 1671.
SiBi,
Comme suivant le commendement de Yostre Majesté ay
cest après-disné faict rapport au conseil d'estat des affaires
d'Angleterre et Escosse , n'ay voulu laisser d'en advertir incon-
tinent icdle , afin que son bon plaisir soit de regarder quant
elle sera servie d'en oyr la relation qui sera bien briefve, ayant
ceulx dudict conseil trestous esté d'ung mesme accord et advis,
sous le bon plaisir et correction très-humble de Yostre Majesté.
£t vont avec cestes deux relations des lettres en alleman , as-
teur venues pour Yostre Majesté ; l'une du duc de Bavière y et
Paultre du marquis Jehan de Brandembourg (1).
(172)
Ataot , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Diea le créateur de l'avoir en sa saincte g^rde, et donner bonne
vie et longue avec Taccomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xi de janvier 1571.
De Vostrê Majêêti irèê-humblê $t trèS"
obéissant ssrvitsur^
JoAci. HOPPERUS.
ApotiUU du Roy.
(!) No he podido rospoodervos aotes a esto ni tampoco fauviera
teoido tiempo para oyrvos; manana martes podreis venir a haierme
razon de esto , y si vos pareciere que baya alguoa cosa mas a qae
responder destas cartas.
Ya las he visto y sera justo responderles graciosamente aunque
a la del duque sera menester mirar como que oo enliendo mny
bieD la intencion délia.
Tambien me bareis relacion delà memoria de Cumpemberg que
me ha embiado este capitan y dendo suyo que conoceis.
Tambien me bareis relacion algun dia de la memoria de los ar*
cheros.
VII.
10 janvier 1671.
SiEE,
Yostre Majesté me pardonnera que ne pouvant pas bien veoir
mon billet à cause de la nuit , que survint , j'ai oublié une chose
dont principal lement avois pensé parler, et est. Sire, ce que
Yostre Majesté si très-sainctement dict par son billet, qu'à
cause des inundations survenues aux Pays-Bas se facent illecq
prières et processions publiques pour demander pardon à Nos-
tre-Seigneur ; soit que Yostre Majesté soit servie qu'il s'escripve
au duc seul , aGn que de la part d'icelle il le face entendre aux
( 173 )
^yesqnes et villes , ensemble le grand regret que Yostre Majesté
a eo à cause desdictes inundations et ce qui en dépend , ou qu*il
s*escnpTe aussi aux évesques, ou bien oultre ce semblablement
aux bonnes villes. Tout ce que Yostre Majesté commandera
sera très-bon et très-sainct, et très-agréable à Nostre-Seigneur,
et selon ce se feront les lettres (1).
Ce que Yostre Majesté avait noté en tbyois parlant des inun-
dations, est que se dict qu'un petit fort faict contre Emden au
quartier de Groeninghen , nommé Delfzil j a aussi esté couvert
d*eau , mais que la plus grand part des souldats qui y estoient
dedens se sont saul vés sur les maisons (1) .
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xvi de janvier 1571 .
De Vûsirê Majesté irès-humhlê et trèe^
obiiêsant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
apostilles du Roy.
(1) Parceme que es mejor que eslas cartas para les obispos y las
boenas villas es mejor que seau mias , porque para ser del duque
•erian ya muy viejas , y para de aca no lo pareceran , y podran ir
remitidas al duque paraque pareciendole bien las embie.
(2) Grec que el fuerte de Delfzil voiverian luego a cobrar y me-
terse eo el mis soldados , que no séria bueno que los de los ene-
migos se meterien eo el.
vm.
17 janvier 1671.
SiEX,
Avec cestes vont les mémoriaulx que Yostre Majesté me com-.
(174)
mandoit hier envoyer , assçarmr de Tëveêque de Leuvarden ,
da comte Proepero , et des archiers deMandans ayuda da costa
respectivement y joint deux aultres que Yostre Majesté auHre-
fois a ordonné , d'ung gentilhomme de Liège , nommé Briamont
et da conirolleur de feu la royne Marie, Mesmay. Et quant au
gentilhomme dont Yostre Majesté reoeut hier une lettre de re-
merciment d'une encomiende qu'on lui a donné , c'est le sieur
de Câpres; et comme la traduction des pièces traictans des
alnns est jà faîcte , je regarderay de faire toute diligence vers
le cardinal , afin que par le premier courrier il puisse partir
s'il est possible , car ainsy convient pour le service de Yostre
Majesté (1).
Selon que ce matin ay oy dire , semble qu'il y court quelque
brait d'aulcunsmouvemens etpractiques de l'admirai de France,
prince d'Oranges , et le comte palatin , et combien que faut à
espérer qu'il n'en est riens (veu mesmes que ordinairement en-
virons ce temps ici se sèment semblables bruitz) , toutesfois en
ay bien voulu advertir par ce mot Yostre Majesté, si possible
elle trouvait à propos que s'en touche ung mot au duc d'Alve
quasi en passant , pour ce qu'en telles choses on ne peult estre
par trop diligent ou curieux (2).
Et que hier au soir , à cause de la nuicl survenant , fut ou-
vlié de l'advertissement de Moscovie , la substance d'icelluy est
que de la part du roy de Pologne se sont faictes plaintes en
empire du Moscovite , qui se faict de jour à aultre plus fort sur
la mer de Levant , par connivence du roy de Dannemarque et
de ceulx de Lubecque, de manière qu'il faict à craindre que
quelque jour se pourroit perdre toute la navigation illecq,
mesmes s'estant le duc Magnus entièrement submis audict
Moscovite , recepvant de luy la Livonie en fîef , et faisant les
apprestes d'aller sur Revel , par où il serait entièrement mais-
tre de ladiete navigation (S).
Sire , à cest instant est venu ung courrier par la voye de Mé-
dina del Gampo , qui a apporté les lettres du duc d'Alve ci-
joinctes, l'une touchant le gouverneur de Lille pour son habita-
( 175)
iioB, et l'aolire de9 lettres que Vof tre Majetté avait escrîpt aux
Estaff de delà à roccamm de la bonne réception faicte à la
royne, lesquelles ledîct duc dict n*avoir envoyé (combien
qu'elles lui semblent bien à propos) , à raisson qu'il seroit bon
d'y adjouter quelque mot de remerciment pour avoir si rolon-
tairement accordé les aydes à eulx demmandés, et aussi que
sera mieulx de changer les superseripUons que avions ici faict,
sans y faire mention des évesques , que toutefois m'avait sem*
blé convenir, non seulement pour tant plus les authoriser,
mais aussi pour ce que tous les évesques sont des Estats , ce
que Yostre Majesté a voulu studieusement procurer en leur don-
nant des abbayes pour dot , qui notoirement partout sont des-
dicta estats (4).
Néantmoins, comme ledtct remerciment pour l'accord des-
dicls aydes est fort à propos , et qu'il n'y va pas beaucoup si
les noms desdicts évesques se mectent es dictes suscriptions
suivant l'ancienne forme , le tout sera bientost faict si Vostre
Majesté en est servie.
Le commis Van Loo, m'escript que ayant le château de Lou-
vestafn esté prins par 19 ou ^0 hommes, a bientost esté reprîns^
tuant et prenant prisionniers ceulx qui s'y estoient mis dedens,
soubs lesquels a esté trouvé une retenue cachetée et signée par
le prince d'Oranges. Le sieur de Berlaymont (les lettres duquel
vont avec cestes) m'escript que aussi seroient prins les villes
et châteaux de Berch et Dulf , lesquels ledict commis VanLoo,
dict auroient autrefois appartenu au comte Vanden Berch , y
adjoutant qu'il y a bruit de levée et rassemblement d'aultres
gens de guerre ; mais qu'on pense que tout ira en fumée et que
le due par sa prudence nogulîère y mectra bientost ordre , ce
que j'espère et conGe en Dieu entièrement.
L'innundaiioD de Hollande se dict avoir esté si grande que
non plus que la sixième part du pays en a esté exempte. Néant-
moins nuHe part se dict que aulcnnes terres demeureront per-
dues, ce que j'espère entièrement que non, parla grâce de
Dieu qu'il fault prier , comme Yostre Majesté dict si saincte-
ment (5).
( 176 )
AtaDt, Sire, après avoir baise les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir ensa sa incte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xvîj de janvier 1IS71.
De Vosirê Majesté irés^humhle et irès'-
obéissant serviteur.
JoACH. HOPPERUS.
jâpottilles du Roy.
(1) Todos estos memoriales me quedan aca, que ire vîendo y
remitiendo paraque se responda a las parles, y muy bien sera que
de maDaoa adelante 10 h. esteis al cardeoal paraque se vea este de
les alumbres que sera muy bien.
(S) No havia eutendido nada desto, mas deve de ser lo mismo
que el duque me escrive en espanol con este correo , que es en
conformidad de lo que me decis al fin deste papel de aquellos cas-
tîllejos que havian tomado y cobradose el de Louvestain , aunqne
mataron al cunado de Tizuais , y para esto dice que se havia hecho
nn poco de movimtento de geote à la parte de Alemania , pero es-
pero que se remediara.
(3) He holgado de entender esta relacion que me haveis hecho.
(4) De lo que el duque me scribe sobre la habitacion del gover*
nador de Lille me acordareis adelante , pues no es de priesa para
agora. Esotras cartas se podran embiar agora con este correo , y
se podran hazer luego entretanto que yo veo las que aca tengo, y
prandose hazer en la forma que dice el duque aunque yo no veo
inconveniente en lo de los obispos, pues es como decis; perocomo
decis va poco en ello.
(5) Asi es esto y asi lo escribe el duque , y embia copia de las
escrituras que se hallaron , pero no fueron piratas estos que ve-
nieron à la parte de Alemania. T los que tomaron estos castîUejos
dice que iban con intencion de ir a Deventer , sino la halleran bien
proveyda.
(177)
IX.
SiRJE,
21 janvier 1571.
Avec cestes vont les lettres que Vostre Majesté a ordonné
d*escripre aux estais de par delà alleodroît de la réception de
Sa Majesté Réginalle, et la promptitude qu'ils ont monstre aux
aydes et aultrement, selon que le duc d'Alve a advisé à Vostre
Majesté, y ajantjoinct aussi, à correction très-humble, ce des
inuodations , èsquelles s'escript semblablement aux archeves-
queset ëvesques , comme Vostre Majesté pourra veoir (1).
Et Tont semblablement ci-joinctes diverses lettres au duc
d*Alve , selon la résolution de Vostre Majesté et à correction
d'icelle, en partie sur choses particulières et en partie sur choses
publicques , si comme ce de Sainct-Pol , le pardon général , et
d'Angletterre et d'Escosse, allendroit de quoy sera Vostre Ma-
jesté servie de regarder si elle veult doiz maintenant se re-
mettre audict duc pour donner secours à la royne d'Escosse ,
s'il trouve ainsy à propos , comme est couché au marge , ou le
différer encoures, comme est couché au texte, aux mots subvir-
gulés, laquelle lettre se debvra mectre en ciffre (2).
Et sommes à présent besongnans pour mettre en ciffre ce que
Vostre Majesté renvoya hier au soir avec tout le dépesché sur
les précédentes lettres dudict duc , ce que s'envoyera au plus
tost avec trois ou quatre lettres en allemant ordonnées par
Vostre Majesté et aultres mentionnées par lesdicts billets de hier
au soir. Et suis journellement faisant instance au regard des
alluns aOn que la chose puisse aussi aller avec ce courrier (S).
raj reçu hier par Sebastiant Santoyo la requeste que le
sommelier de la Pauvetrie a présenté à Vostre Majesté, deman-
dant la conciergerie de la Veure , vacante par la mort de Nico-
las Boonart, comme j'entens. Je crois que la chose n'est point
de si grande importance de soi-mesmes sinon pour la commo-
dité. Et si Vostre Majesté est incliné de faire en ce mercède au-
Ton. IX. 12
( Ï78)
dict sommelier , comme certes semble qu'il mérite davantaige,
semble, à correction très-humble, que le plus tostseroitle
mieulx , afin que le duc d'Alve (si possible il le peult donner,
ce que ne sçay point ) ne prévienne , et prévenant Yostre Ma-
jesté sortira effect la provision quant oires il ne fut point de
choses réservées. Et est chose que par diverses fois a esté usi-
tée ; ayant Sa Majesté Impérialle , de très-glorieuse mémoire ,
prévenu en semblables choses à la royne , mesmes au prouffit
de ses serviteurs domestiques , qui, pour n'estre sur la place ,
aultrement demeurent fourcloz. Yostre Majesté en fera à son
bon plaisir (4).
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me reconmiandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de Tavoir en sa saincte garde, et donner bonne
vie et longue, avec Faccomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xxi de janvier ltS7l .
De Voêtre Majesté iris'humble êi tris"
obéissant servitsur,
JoAGH. HOPPERUS.
jépostilUs du Roy.
(1) Yan firmadas estas carias que estan muy bien.
(2) T estas tambien , y pareoeme que se puede poner bien como
esta en la margen, pues tal ocasion podria aver que se perdiese
tiempo en consultar aca , y asi se ponga en oilra.
(3) Esta bien y a Zayasavisad paraque tambien ponga apanto sus
despachos, y oi se avia de tratar lo de los alumbres, y creo que
se havra écho.
(4) En esto se podra pedir razon al duque de los que es y de lo
que vale y ordenarle que no la provea, si no que si alla la piden
me avise de quienes.
( 179)
X.
S9 janvier 1571.
SiBl ,
Comme hier au soir a esté traicté des alluns au conseil de la
Hazienda au logis du cardinal , n'ay voulu laisser de ce adver-
tir Vostre Majesté aQn qu'elle puisse regarder quant elle sera
servie d'oyr ma relation , que sera fort brtefve attendu que la
chose a esté fort bien entendue et traictée uniformément (1).
Nous ne perdons temps de parachever le despéché mectant en
ciffre ce que Vostre Majesté a ordonné tant auparavant comme
hier au soir et est jà la plus part faict ; mais pour ne donner
moleste à Vostre Majesté, se réserve tant et jusqu'à ce que le
tout sera faict pour l'envoyer à signer ensemble.
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement \ icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xxiij de janvier 1 57 1 .
De Vosirê Majesté très-humble et très^
obéissant serviteur,
JokCE. HOPPERUS.
ApottHk du Roy»
(1) Me voy agora a ver a mi Heriii> y volvere manana o esotro;
eotretanto podriades ponerlo eo claro en la carta , que cosa es en
que creo que yo me conformare con lo que à vos parece , y para
la vnelta pueden estar a punto todo paraque lo acabemos de ver y
despachar.
XI.
t0j«iivisrl671.
SiEB,
J'envoye avec cestes à Vostre Majesté tout le restant des lettres
et aultres choses tant en alleman que aultrement en langue
( 180)
françoise que pour cesle fois icelle a ordonné , là où est aussi la
lettre touchant les alluns , comme Yostre Majesté verra (1).
Et pour donner relation à Yostre Majesté, suivant son com-
mandement, de ce que en cest endroit est passé au conseil d*Es-
tat , le tout consiste en trois points , en quoy tous se sont con-
formés , soubs le bon plaisir et à correction très-humble de
Yostre Majesté.
Le premier est qu'en faisant le nouveau contrat des alluns
l'on doit regarder bien diligemment les personnes avec qui l'on
contracte, mectant en considération que Ton ne scait si Ma-
thias Palavecin , dénommé par la lettre du duc d'Alve , est suf-
fisant pour contracter avec lui ou non , attendu mesmes que
Ton dlct que son homme Pierre Spinola , dont aussi par ladicte
lettre se faict mention , se dict avoir failli ou estre en termes
de faillir.
Le second , comme le duc mect en avant si le contract des-
dicts alluns se doibt faire par deçli ou par delà , semble bien
à tous y attendu que l'affaire concerne principallement les pays
de par delà et la schale d'iceulx, et que les causes par quoy
on l'avoit pensé faire ici sont asteur faillis , qu'il se peult faire
par delà, saulf toutes fois qu'avant que de conclure s'il est aul-
cunement faisable sans préjudice de Yostre Majesté qu'il s'en-
voye à icelle pour en prendre la résolution.
Le troisième , comme le dict duc mect aussi en avant si les
placcarts se doibvent faire à la manière accoustumée sans def-
fendre absolutement la négociation des alluns à tous, exceptés
les contractans , ou bien si on la doibt déffendre absolutement
comme tousjours a esté promis auxdicts contractans , a semblé
qu'il se doibt remettre au duc en la forme que dict est, en pre-
nant regard aux inconvéniens par lui et ceulx dudict conseil
privé mis en avant, et y remédiant tant qu'il soit possible (2).
Ayant , oultre ce , regard à ce que ceulx de la Hazienda ont
mis en considération que se joindra à la lettre de Yostre Majesté
en langue espagnole , sur quoy le contador Garnica et moy
avons hier après dinée communiqué, et se mect au net.
( 181)
Et quant aaxdictsdepesches en alleman, il y a une lettre au
duc de Bavière , et aultre au duc de Clôves , et aultre au mar-
quis Jehan de Baden , selon que Vostre Majesté a ordonné et
verra par les substances y joînctes. Et oultre ce ung passeport
d'ung hallebardier alleman nommé Thomas Rlof dict Domitîus,
que Yostre Majesté , si luy plaist, signera; et me dîct le clercq
de feu Vfîntzing, qu'en absence du secrétaire alleman feu Gon-
zalo Ferez 9 a par ci-devant bien signé semblables dépesches par
où s*en suivroit , à correction très-humble , que Zayas le pour-
roit bien faire (2).
Va aussi ci-joincte la traduction d*une relation que le secré-
taire Scharembergh m'a envoyé en alleman touchant les affaires
de Dannemarque et Zueden ; et comme le comte d'Olivarès va
asteur (à ce que j'entends) en France , combien que je présup-
pose bien que ce que je veulx dire sera jà faict, toutes fois
pour mon acquis n'y peu délaisser de le dire en ung mot , soubs
très-humble correction de Vostre Majesté , assçavoir, qu'estant
ledict comte par delà il prengne songneux regard à quoy les
coeurs des François se semblent inclinés , et s'il y a aulcuns
bannis et rebelles traffiquans par delà, et ce que faict l'admirai,
et aultres choses semblables ; car , combien faict à espérer par
la grâce de Dieu , qu'il n'y aura point de dangier , toutefois ,
considérant l'humeur de la nation françoise, et qu'ils sont pau-
vres d'un coustel et d'aultre, et gens aguerris, et que lesdicts
bannis et rebelles ne cessent jamais, et que ledict admirai est
tel comme il est, on ne peult estre trop sur sa garde en telles
et semblables choses (4),
Le secrétaire Anthoine Ferez m'a aultrefois envoyé les re-
questes et pièces de George Grimaldo , prétendant , en vertu
de quelque contrat faict avec Vostre Majesté , que tous les ans
lui doibvent suivre dix forçayres de Bourgoigne , et comme il
en fait à présent grande instance , je feray rapport à Vostre
Majesté quant elle sera servie, mesmes si de ceux desdits
allnns ou aultres choses Vostre Majesté veult avoir plus ample
relation de bouche , il se pourra rapporter quant et quant (5).
( 182 )
Âtant , Sire , après aroir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa sainte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xxvi de janvier 1571.
De VoMtrê Majesté triê^kumbie et très-
obéiêsan t serviteur ,
JokCB. HOPPERUS.
apostilles du roi.
(1) Todo esto va aqui firmado.
(2) Todo esto de los alumbres me parece que esta asi muy bien.
(3) En la carta para el duque de Baviera se pondra lo que be
puesto en la relacioo d'ella ; las otras dos para el duque de Cleves
y marques de Brandenbourg he firmado y el pasaporte para el de
la quarda que podra refrindar Zayas como decîs , entretanto que
yo noproveo o ordeno otra cosa.
(4) Este relaoion he visto , y el conde de Olivares no va mas ,
que a visitacion y congratulation del oasamiento de aquellos reyes,
y el embazador que esta alli se lo tiene bien a cargo, y creo que
base y harà en esto el oficio que deve.
(5) Quando vengaisaca mepodreis hazer relacion desto de Jorge
de Grimaldo , pero etto sera dispechado el correo y quando yo
tenga mas tiempo que agora y todavia creo que séria menester,
dosdias o très para escribir yo y lo que huviere de embiar Zayas.
XII.
29 janvier 1671.
SlSB,
J'envoie avec cestes à Vostre Majesté la lettre au duc de
Bavière avec la post-date, selon que Vostre Majesté l'a com-
mandé (1).
( 1«3 )
Et comme le contador Garnica , qui oertes en l'affaire des
alloiM a use de fort bonne et grande diligence , m'en voyant
Tescript espagnol que se doibt envoyer au duc d'Alve ci-joinct,
a envoyé quant et quant un poui^ect de lettre que se pourra
escripre audict duc, Tay bien voulu joindre en ceste, ensemble
la traduction d'icelluy, en forme de lettre en françois, afin que
Vostre Majesté puisse regarder si elle veult laisser la lettre jà
signée (que aussi est ci-joincte) comme elle est , ou au lieu
d'icelle signer Taultre , ou aultrement en faire comme elle sera
servie, car la substance principalle semble consister en Fescript
susdict {!).
A tant, Sire, après avoir baisé les mains roy ailes de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde, et donner
bonne vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xxix de janvier 1 571 •
De VoMire MajesU irêâ-humbU et trèe-
ohéiseant eerviieur ,
JoACH. HOPPERUS.
ApoitiUe du Roy.
(1) Yk firmada esU*
(2) He visto este mémorial que ha écho Garoica que me ha pa-
recido bieo ; y tambien la carta que el ordeno por que va mas
particalar que la otra , y asi la he firmado para que pueda ir digo
la de ïrauces que sacastes délia.
xm.
16fétrierl671.
SlRBy
J'eovoye avec cestes les trois lettres du duc d'Alve à Vostre
Majesté, que viendrent hier au soir environ l'unze heures, dont
(184)
Tune n'esl que duplicatum d'une précédente touchant les ai-
luns. Et joinctement cinq lettres particulières dont Tune par
inadvertance a esté ouverte sans toutesfois la lire (1).
Le secrétaire Zayas m'a , selon le commandement de Voslre
Majesté , envoyé une lettre du roy de France et ung escript de
son ambassadeur touchant la conté de S'-Pol , pour concevoir
sur l'ung et l'aultre une réponse ce que ya jà commencé à
faire, roesmes en conformité de ce que le duc d'Âlve a der-
nièrement escript dudit S*-Pol; mais comme la chose est de si
grande importance et conséquence comme Vostre Magesté
sçait , son bon plaisir sera de regarder si elle sera servie que
ladite réponse se voit au conseil d'estat là où quant et quant je
pourroye faire sommière relation de toute la matière comment
la chose est passée. Faisant journellement grande instance
George Grimaldo pour avoir faict rapport de son négoce à
Vostre Majesté , comme Tay escript par un billet passé huit
jours , l'ai à ceste occasion bien voulu ramentevoir auUre fois
sans toutesfois importuner icelle (2).
Combien Vostre Majesté est jh advertie du recouvrement de
Berghe et Ulft, toutesfois ay bien voulu joindre à cestes les
deux pièces en parlant que m'a envoyé le président Viglius ,
de manière que grâces à Dieu tout est arrière en repos (8).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xiij février 1571.
De rostre MajsMti très'humhiê et trèe-
obéissant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
La figure ci-joincte a esté veue , selon qu'on m'escript , en
ciel à Maburg le 17 d'octobre , ung peu après la lune levée,
durant depuis 7 heures jusques à 12 heures de nuit (A).
(185)
apostilles du Roy,
(1) Yo he TÎsto estas cartas sino es la duplicada que no bavia
por que embîarmela, prees la havia visto ya. A los partîculares
se podra responder como se acostumbra.
(2) Bien sera que un sumario del caso desto de San Pol y la
respuesta que yais ordenando la pondreis en castellano para que
lo pueda ver en consejo, por que en Flandeslos mas no 1o enten-
deran ; y quando lo tengais a punto me ayisareis paraque ordene
que se junten y quando yo pueda vs. Uamare.
(3) He holgado mucbo'de lo de BergheyUlfty asî spero que suc-
cédera siempre a tel gente.
(4) He yisto esta figura que es bien estrana.
XIV.
14féTTierl67t.
Sire,
Avec cestes vont les passeports que , comme j'ay entendu
par le secrétaire Zayas, Vostre Majesté a commandé faire pour
les hallebardiers venus avec Sa Majesté Réginalle; et sont
faîcts pour tous jusques à cincquante , car combien aulcuns
d'eux demeureront possible ici au service de Vostre Majesté ,
toutesfois ils demandent leur passeport pour aultant qu'ils ont
servi à Sadîcte Majesté Réginalle. Et estant la pluspart des
passeports escrîpts en papier, aulcuns ont requis qu'ils soyent
en parchemin pour ce qu'ils s'en pensent ayder en divers lieux
où ils suivront la guerre, souffîsant pour les aultres qui vont
à leur maison qu'ils soyent en papier (1).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-bumblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xiiij de février 1571.
De Vostre Majesté très^humble et tris^
obéissant serviteur,
JoACH^HOPPERUS.
(186)
Apostille du Roy,
(1) Esta todo esto , y todos iran firmados , y tambien creo que
todot se quieren ir«
Quando pueda vos Uamare , hasta agora no he podido.
XV.
17fétrierl671.
SiBB,
M'ayant Yostre Majesté commandé de mectre en castillan le
sommaire des affaires de S'-Pol , et quant il seroit faict de lui
en faire l'advertance pour faire joindre le conseil , cestes sera
pouradvertir Vostre Majesté que ainsy s*estfaict, mectantsembla-
blement en la mesme langue les principalles pièces y servans.
Et comme le clercqalleman a ces jours passés esté fortempes-
ché avec les passeports , j'ay mis en françois le sommaire et
substances de deux pièces en alleman que sont envoyés par le
secrétaire Scharemberghe , qui vont ici joinctes.
Et est l'ung ung advertissement partie en alleman , partie
en latin , sans sçavoir de qui il vient , ou à qui il est adressé ,
comme communément se faict en telles choses.
L'aultre est une lettre du duc Magnns (ne se dict à qui) du
succès de son voyage en Moscovie, dont jà Yostre Majesté a
entendu quelque chose auparavant. Et là oili en ladicte lettre
se dict que le duc de Moscovie et Magnus mengoient le pain
ensemble devant disner , me semble qu'il se veult entendre de
leur façon de communion , car le Moscovite se dit chrétien
soubs l'obéissance du patriarche de Constantinople. Et selon
que je voy par ce que ledict Scharemberghe m'escript , me
semble que ledict duc Magnus est frère du roy de Dannemar-
que, par ci-devant esleu évesque ou constitué administrateur
de Li?onie.
Gomme l'on m'avoit envoyé la nouvelle ordonnance sur les
impôts de par delà en thyois, j'en avois pensé faire quelque
( 187)
sommaire en françoU ; mais depuis le secrétaire Zayas me Va
par ordonnance de Foeire Majesté en françoU (sic) , et selon
que j*entens par mes lettres particulières, semble que la chose
sera bien practicable, au contentement du peuple et sans fbuUe
d*icelluy.
Le secrétaire Courtewille m'escript que l'évesque de Deven-
ter ayant escript au ducd'Âlve, se loue fort de cenlx de ladicte
ville , et que les aultres évesques ont donné advertance que le
pardon de nostre sainct père le pape, joinct avec celui de
Yostre Majesté, faict grand prouffit, s'estant réconcilié une
grande multitude de gens à tous coustés, dont les aulcuns
estoient auparavant réellement attaints de hérésie, et les
aultres (qu'a esté la plus grand part) avoient par curiosité leu
livres deffendus ou esté en prêches deffendues des hérétiques.
Âtant, Sire , après avoir baisé les mains royal les de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xvij de /ebvrier 1571 •
De Foêtrê Majesté trèa-humble it irêM-
obéissant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
XVL
18 février 1671.
SlRE,
Avec cestes vont aulcuns passeport que n'ay peu excuser
d'envoyer et importuner Yostre Majesté , de tant que aulcun
de cenlx à qui ils touchent en font instance, parce qu'ils voul-
droient bien partir avec leur compagnie demain. Et demandent
passeport non seulement hallebardiers, mais aussi aulcuns aul-
tres ayant esté en aulcunes aultres conditions , entremis au
( 188)
service de Sa Majesté Réginalie , qu'est chose accoustumée et
honorable en Allemagne et n'emporte aulcun préjudice (!)•
Âtant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa Saincte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs*
Ce xviij de febvrier 1571.
De VoMtf MajeêU irèê-kumbU «1 très-
cbéiêstMt ssrvUêur ,
JoACH. HOPPERUS.
yàpoitilUt du Roy.
(1) Estos van firmados y agoar no pnedo responder à lo queaca
tengo i à la manana me embiad a acordar voestra audiencia , y
veré si va. la podré dar à la tarde y à que hora.
T de aqui adelante hazed poner en la relacion abaxo ios nombres
de lo8 aquieo se dan estos passaportes en latin, pues no yo entiendo
el aleman.
XVII.
4 mart 1671.
SiKB,
Gomme ces jours passés a esté (raicté au conseil d'Estat de la
levée de six mil allemans et des nouvelles ordonnances qu'en
la dernière diette de l'Empereur se disent avoir esté faictes
allendroit des princes estrangiers, voulant faire quelque levée
illecq de gens de guerre ; et que sur ce unanimement a semblé
audict conseil, soubs très*humble correction de Vostre Majesté,
ce qu'icelle a jà entendu par le sieur Zayas , et qu'en confor-
mité de ce j'ay faict dresser les lettres en alleman à l'Em-
pereur et Archiducs ses frères et duc de Bavière , ayant ledict
Zayas et moy hier communicqué sur le tout , nous a semblé
( 189)
que la substance desdictes lettres se debvroit envoyer à Vostre
dicte Majesté pour les voir et corriger, comme elle trouvera con-
venir. Et va avec cestes et y ay joint ( semblablement par com-
mun advis ) la substance de l'instruction que semble se pouvoir
envoyer à l'ambassadeur de Vostredicte Majesté le comte de
Montagut, laquelle après avoir esté veue et corrigée par Vostre
Majesté , je mectray es mains dudict Zayas pour le mettre en
bon stil et ordre (1).
Et comme par ce que dessus Vostre Majesté verra qu'il a
semblé que le duc d'Âlve doibt aussi estre adverti desdictes af-
faires, m'a semblé (à correction très-bumble de Vostre Majesté)
que quant et quant pourra aussi aller ce que puis n'aguères
elle a ordonné sur les lettres en françois, que lediot duc derniè-
rement a escript : car combien les cboses en soy-mesmes ne
sont point si importantes ni hastées que pour cela il falloit en-
voyer un courrier exprès ( ce que aussi a esté cause que je n'en
ay voulu importuner Vostre Majesté pendant qu'elle a esté de-
bors), toutesfois se présentant à présent ceste occasion, semble
qu'il ne sera que bon de faire les debvoirs. Et suivant ce , re-
garderay d'envoyer incontinent le tout demain ou après à Vostre
Majesté , car ce qu'ira pour Allemagne sera bientost prest (2).
Atant , Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-sainctset très-
haults désirs.
Ce iiij de mars 1 57 1 .
De Vostre Majesté très-humble et très-
obéissant serviteur f
JoACH. HOPPERUS.
Apostilles du Roy*
(1) He visto estos papales y algunas cosasque se me han ofre-
cido sobre ellos ; bedicho a Zayas que se ballaba aquiy dadole los
( 190)
papeles por no alargarme aqui, y tambien Toy miraDdo para aca-
barme de retolver en los coroneles.
(2) Y pareceme bien quedeesto se avîae al doque de AWa, como
lo concertareis con Zayas , y despachado a Italia se podrà despa-
chara Flandeseon esto , y lo demas que aqui decit qae me pareoe
muy bien , y asi quando sea tiempo, y eato a punto me lo embîa-
reis à firmar.
xvm.
Oman 1671.
SuB,
Comme aulcuns archîers auxquels Vostre Majesté a accordé
leur congé et pension vouldroient bien partir pour le Pays-Bas,
et à tant font très-grande instance pour quelque ayuda de
Costa , selon que Taultre fois j'ai rapporté à Vostre Majesté ,
icelle me pardonnera que je lui envoie ce mémoire (qu'elle m'a-
voit commandé de faire) à part ce que aultrement j'eusse différé
tantet jusqu'à ce que je luy envoyeray toutes les aultres choses
concernant lesdicts Pays-Bas , selon que hier au soir elle m'a
commandé. Et me dict souvent Mons' de Selles que lui semble
que Vostre Majesté pourra estre déchargé de ces sollicitations
quotidiennes , en remectant sur le rolle ancien des archiers, et
haulsantung peu leur traictement et gaiges, selon qu'aultrefois
j'ay faict relation à Vostre Majesté , laquelle, quant au premier
point, en a jà escript au duc d'Âlve pour son advis, et quant
au second mesembloit qu'elle me commandoit de communiquer
avec le comte de Chinçon ; mais comme ne l'entendois pas trop
bien, ne l'ay osé faire sans le demander aultrefois. Vostre Ma-
jesté sera servie de me commander son bon plaisir (I).
Le secrétaire Zayas et moy avons ce matin (suivant l'ordre
de Vostre Majesté) communiqué sur l'affaire d'Allemagne, et le
tout mis en ordre et ne se cessera tant et jusqu'à ce que tout
soit faict , et puis après , ce des Pays-Bas selon que Vostre Ma-
jesté commande.
( 191 )
Le fourrier Jérôme Heyl wagen auquel Voslre Majesté a donné
congé pour deux ans , m'a fait instance de requérir de Vostre
Majesté de sa part, attendu que son intention est de, aussi bien
durant ledict congé que aultremeut , faire tout humble debvoir
et service , et que les officiers des princes luy ont tenu propos
de les vouloir assister en leur voyage , qu'il puisse sçavoir si
Yostre Majesté sera mieulx servie qu'il voye avec Ses Altesses,
ou bien avec le duc de Medina-Celi, quant il partira. Suppliant
en oultre Vostre Majesté trôs-humblement pour qaelqueayuda
de coêta^ comme il est dict se souloir donner aux vieux servi-
teurs en semblable cas , quant pour quelque temps on leur
donne conjé pour entendre en leurs affaires (2).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde, et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce sixième de mars 1 57 1 .
De Voêire Majesté tris^kumble ei très'
obiieiant serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
jépottUles du Roy.
(1) Gomo ha muchos diaspor descuydo y por muohas y grandes
ocupacîooes nohaya podidoresponder aestepapel y podria ser que
mucbat oosas deste mémorial se huviesen mudado despues aca, y
algnnos se huviesen ido , y atros muertos, me ha parecido volver-
vole a embiar paraqne vos le volvais à ver ^ y de lo que agora es-
tnviere en pie para dar ayuda de cosia, embiareis una memoria à
Santoyo que me lo acuerde ; y si huviese otras cosas que no sean
de priesa , las podreis gaardas para quando yo sea ay , y lo que
fuera de mucha priesa me prodreis embiar aca. Y eu quanlo loca a
les archeros , en quanto à lo primero, esta muy bien que se baya
pedido parecer al duque de Alva , y en quanto à lo segundo pues
( 192 )
espero que Tendra preito, lo mejor sera dexarlo para su veoida ,
que por el cargo que alla ha teuido, y par el que tiene con mi cosa
sera bien que el entiendaen ello, para que yo vea despues lo que
conveudrà.
(2) Geromîno el fîirrier deve de ser ya ido , si ib a con mis so-
brinos que no lo se , y sino , podra ir con el duque , y si todavia
pîdicre para eso alguna ayuda , le podreis poner en la memoria
que haveis de emhiar a Santoyo*
Otras dos memorias yan aqui , que ha muchos dias que em-
biastes à Santoyo,y por las mismas causas que digo arriva no lahe
TÎslo hasta agora , y porqne tambien podra ser que se avra mu-
dadomucho de aquello me ha parecido volyervoslas, parade loque
en ellas huyiese en ser , embieis memoria à Santoyo con lo demas
que aqui he dicho , y con esto no creo que me quede aca ningun
papel vuestro à que seamenester responder.
XIX.
10 mart 1671.
SiRi,
Avec cestes vont deux patentes des coronels de deux régi-
mens d'Allemands que Vostre Majesté fait lever, ensemble vingt
patentes , assçavoir , dix pour chacun régiment des capitaines
desdicts régiments, le tout avec les noms en blancq, selon que
Vostre Majesté a ordonné, saulf que ( selon le secrétaire Zayas
m'a adverti que l'intention de Vostre Majesté est) l'on fera in-
continent après ce courrier parti , la patente du comte Vinci-
guerra deArcos; et quant aux lettres à l'Empereur et les archi-
ducs ses frères , ensemble aux électeurs et le duc de Bavière j
et les copies d'icelles , comme Tofficial de Phintzingest seul,
sans assistance quelconque, et que les pièces sont plusieurs en
nombre, assçavoir quatorce pour le moins, oultre les susdicts
et aultres qui vont avec , et qu'il y a beaucoup d'escripture ,
nonobstant toute la diligence possible qu'on a faict et qu'il faict
de jour et de nuit , lesdictes lettres ne pourront estre prestes
sinon demain devant disner. Et selon ce je n'obmettray d'en-
( 193 )
▼oyer demaio après midi ( si Dieu plaist ) le tout avec ce que
( selon la résolution de Yostre Majesté ) pourra aller au duc
d*Alve (si elle en est ainsy servie) sur son dépesché précédent,
y joindant aussi les lettres et pièces aujourd*huy venues dudict
duc , dont le déchiffré est si grand ( comme Yostre Majesté
verra) qu'il n'est point possible de Tachepver plus tost(]).
Et m'escript le président Viglius que enGn les bulles du
nommé évesque de Harlem sont venues , m'envoyant oultre ce
FEvesque d*Anvers une ordonnance qu'il a faict pour son dio-
cèse, qui va avec ceste en latin, et il y a encoires une aultreen
thyois pour donner instruction aux curéscomment ils doibvent
administrer les sai nets sacrements qui me semble bien bonne (2).
Estant Tabbé de Vausselles allé de vie à trépas , ceulx du
chapitre de Cambray (selon qu'on m'escript) se sont mis en
debvoir de prendre la possession de ladicte abbaye pour l'ar-
chevesque à venir, comme estant appliquée à son archevesché;
et combien que les François s'en semblent mesler allcncontre ,
j'espère que avec ceste si bonne conjuncture la chose s'achep-
vera (8^.
Aiani , Stre , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté, et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde, et donner bonne
vie et longue avec l'accomplissement de ses très-saints et très-
haults désirs.
Ce X de mars 1571.
De VoMirê Majesté irèe-kumble et très-
obéissant serviteur ,
loACH. HOPPERUS.
apostilles du Roy,
(1) Tambien va a qui firmado esto , que bien veo que por ser
laa largo no se pnede hazer mat, y el unode estot despachos se ha
de ser alla con el conde Alberto de Lodron ; y el conde Yinci-
guerra de Arcos podra llebar su despacho , que (irmare quando me
ToM. TX. 13
( I»4)
embiaredes ^ y entos irân con êl ootreo , y êe prnidran para elto a
ponto que creo que ira manana.
(9) He holgado de lo que escribe el preaideote Viglius y de ver
lo que ordeoa el obiapo de Amberea que me pareee may bien , y
qnaïkdo yengaia por aca me direia que ea lo que manda que digan
deapuea del aermon , pues yo no lo enliendo ) y no aéra raalo que
eacribaia alla por todoa loa concilioa proyincialea que alli ae ban
ecbo , que non sera malo que loa tengamos aca.
(3) He holgado de entender lo de la abadia de Yausaellea y puea
tienenla poaaeaaion no aeria juato ae perdieae; lambien quando yen-
gais por aca me decia quanloa hgoa tiene Berlaymont estudiantea,
y donde han esludiado, y quai de ellosea el electo deCambray, ai lo
sabeia.
XX.
11 mari 1595.
SilkB,
J'envoie avec cesles à Vostre Majesté sept lettres du duc
d'Alve, survenues avec les pièces principalles y joiotes, ce que
ne 8*eat peu faire plus tost à cause du cifire qui est aasea grand,
comme Vostre Majesté verra. Et traicteot les trois desdictes
lettres des choses publiques, et principalement d'Angleterre et
Escosse, et les aultres quatre des choses particulières (1)»
J*y ay aussi joinct la lettre queVostre Majesté a ordonné d'es^
cripre audict duc d'Alve en réponse à la sienne du mois de jan-
vier , ensemble les lettres crédentielles qu*il demande par îcelle :
car , combien possible à cause du présent dépescbé se faira aul-
cun changement , ce que ne me semble , il n'est toutesfois que
bien que ledict duc voye ce que sur sesdictes lettres précédentes
s'est faict. Et si Vostre Majesté est d'intention que ceste lettre
voyse par la voye d'Italie et Allemagne , avec aulcunes aul-
tres choses que peult-étre vont à luy, me semble, à correction
très-humble, que par une postdatte se pourra joinodre , que,
ceste lettre escripte , est survenu son dépescbé du xiiij de fé~
vrier (2) .
(195)
Alant, Sire, après avoir baisé les mains roy ailes de Vosire
Majesté et me recommaodé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde, et donner bonne
vie et longu, eavec l'accomplissement deses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xi de mars 1571.
De Vostre Majesté irèe-humble ei irèa-
obéissant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
Pour ce que le faulconnier donne haste pour son passeport,
j'ay ici joinct la lettre au duc d'Âlve y servant, qu'il plaira à
Vostre Majesté de signer. Et m'a, sous correction très-humble,
semblé mieulx de le faire par voye de ladite lettre, attendu que
ledictduc est illecq présent et que nécessairement il doibt avoir
notice des faulcons que passent par delà (8).
Apostilles du Roy.
(1) Estas particulares por ser mas brevet be podido ver; las gé-
nérales me quedao aca para ver; despacio que hasta hagoraoo le be
teDÎdo, y vistas vos. los embiaré porque despues se vean como sueleo.
(2) Y estas del duque he firmado , y las de creencia que van con
ella , y verei» si sera bien que vayan con este correo , que no creo
que se perdera nada en elle.
Van aqui tambien las leltras particulares que anoche no pude
embiar, paraque a su tiempo me hagais relacion de ellas,y se vea
si havra que responderles.
(3) Bien me parece la respuesta para Forcanvauli que va aqui ,
solo al fin delta sera bien declarar que en caso que el duque no
faaya embiado la respuesla , le ordenaré que la embie , porque ,
como alli se dice, parece que se ofrice mas que este, y vos y Zayas
podreis mîrar como séria bien darle esta respuesta , que creo que
en su memoria avîa otras cosas a que es menester responderle, y si
lo dio todo junto havrasele de responder junlamente à todo ello.
En fin lo vereis , vos y el , como sera bien que se baga.
( 196)
XXI.
11 mart 1671.
SriBy
Comme j'avois hier dressé une partie du dépesché des deux
régîmens allemans pour envoyer à Vostre Majesté, et que de-
puis suis esté appelé au conseil d*Estat au logis du cardinal sur
Taffairede Sâinct-Pol, comme par aultre billet mien reudray
comte plainière à Vostre Majesté , sembloit au secrétaire Zayas
avec lequel depuis j'ay compiuniqué , que mieulx seroit de le
réserver jusques aujourd*huy et envoyer le tout ensemble. Et
suivant ce vont avec cestes le pacquet de hier et celluy d'au-
jourd^huy contenant les lettres à l'empereur et à ses frères les
archiducs et duc de Bavière , ensemble aux électeurs ( comme
Vostre Majesté verra) , qu'a semblé audict Zayas et moy (soubs
très-humble correction de Vostre Majesté ) qu'en tout événe-
ment se pourront envoyer , regardant le comte de Montagu , et
le consultant avec Sa Majesté Impérialle s'il doibt envoyer
celles aux électeurs ou non (1).
Comme je trouve , Sire , qu'au temps de Sa Majesté impé-
rialle le sieur de Granvelle et puis après l'évesque d'Arras son
fils , et aulcunes fois M. de Tisnacq en temps de Vostre Ma-
jesté, souloient, en qualité de gardes des saulx, mectre aux
lettres et aultres dépesches, mesmes en alleman , quelque petit
signe ou paraphe ( comme on l'appelle ) d'avoir veu ledict dé-
pesché, comme encoires journellement se faict es dépesches de
l'Empereur, et est chose ancienne pour le plus grand service
du prince, j'en ay bien voulu faire souvenir à Vostre Majesté
afin qu'elle en ordonne son bon plaisir (2).
A tant 9 Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sasainctegardcjet donner bonne
( 197 )
vie et longue, avec raccomplissement de ses très-saincls el très-
haulU désirs.
Ce xi de mars 1571.
De Voêtre Majesté très'humhlê et trèi-
obéissant serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
jépostilies du Roy»
(1) Esta mny bien todo y aqui va firmado.
(3) Bien me parece que en lo de aleman pongasi algunacosa, pues
yo no lo entiendo, aunque à Tiznach no se me acuerda de baver
visto poner nada. Y podreisme embiar prîmero una donde lopongais
y no me pareee que sea el nombre sino alguna cosa por donde oy
entienda , que lo areis yisto y passado.
XXII.
18 mars 1671.
SllB,
AvecoesCe va tous les dépesches pour le comte d'Arcos , as-
sçavoir sa patente et estât et dix retenues de capitaines, comme
Vostre Majesté verra (1). Et comme le secrétaire Zajras m'a dit
qu'en cas que le comte Alberique de Lodron ne peult venir ,
Vostre Majesté seroit d'intention de prendre pour coronel le
commandeur Remmer , et que sur ce s'escripvassent deux
lettres , Tune à Tarcbiduc Charle son maistre, et l'aultre à luy,
pour les envoyer par le duc d'Alburquerque en cas de besoing ,
icelles vont aussi ci-jointes. Et est la substance de celle à l'ar-
cbiduCy attendu que pour les*icauses que par aultre lettre de
Vostre Majesté il aura entendu, icel le a trouvé bon de faire aul-
cunes gens d'AUemans, que se souvenant des bonnes qualités
dudict Remmer, qui estant avec luy ici présenloit son service,
l'a bien voulu choisir avec le bon plaisir de luy archiduc pour
ung des coronels, le requérant atant de le prendre de bonne
part, et lé vouloir déclarer particulièrement audict Remmer et
(198)
Teocharger d'accepter ladicte charge , auquel aussi VostreMa*
jestéa escript entérines généraulx, se remettant quant au sur-
plus audict archiduc. Et quant à celle audict Remmer , la sub-
stance d'elle est,yeu que Vostre Majesté, pour aulcunes causes
à ce le mouvans , est délibérée de lever aulcuns allemans , que
se souvenant deses bonnes qualités, s'ayantoultre ce offert quant
il estoit ici avec Farchiduc son maistre, elle Fa bien voulu
choisir pour remployer en ce que dessus ayant sur ce escript
audict archiduc et le prié de lui vouloir déclarer toute la chose
en particulier, comme elle espère que ledict archiduc faira et
que ledict Remmer ne le reffusera d'accepter (2).
En ce que Yostre Majesté me commande de faire relation h la
première audience, je n'obmettray de ainsy le faire (3).
Et au regard du paraphe, je trouve que Tévesque d'Àrras le
faisait de ceste sorte i V^. A. Perrenot, et le président Yiglius :
y. ^'., et président Tysnacq , mesmes aux nouvelles ordon-
nances du grand conseil : T. V, et le servant, en temps de Ma-
dame , au lieu dudict président Yiglius alhors malade : H* V,
Et quant au lieu où il s'est accoustumé de mectre lesdicts pa-
raphes , es lettres ft*ançoises se souloit user ( ce qu'à présent
n'est point de besoing) de le mectre au boult de 4a date de la
lettre, et en choses allemandes embas^ et en la patente du comte
d*Arcos ay mis ung petit point , sisemble à Yostre Majesté qu'au
lieu de H, V. se mecte une marque si comme N ou aultre ,
tout vient en ung (4).
Les réponses vont ci-joînctes que au conseil d'eslat a semblé
(soubs très-humble correction de Yostre Majesté) , que se peu-
vent donner au sieur de Fourquevaulx sur deux billets siens
aussi ci-joincts , et me semblent estre conformes à la résolution
de Yostre Majesté; et vont quant et quant aulcunes lettres par-
ticulières à Yostre Majesté que j'avais oublié d'envoyer à
îcelle (5),
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa saincte garde^ et donner bonne
( 199)
vie et lopgoe avec racçomplis^emeot de 9e# tr^seiocU el trô$-
haults dé$ir«,
CexHJ denmrs 1671,
i}$ y^êirê Majêêii trêê-humUê êi tris*
JoACH. HOPPERUS.
Âpo9iUU$ du Hoy.
(1) Ira fermado es^o.
(2) Esta este asi muy bien , y bayaD las carias a parle y de ma-
nera que na se puedan trocar ni se use de ellas , sipo siendo me-
nester , en el caso que se escribe al duque de Alburquerque.
(5) Esta bien.
(4) Bien me parece qne pongais 17. F, como lo poniades con
Madama , y en el Ingar que se sueie poner en lo de aleman.
(5) Todo eslo me quedara aca para verlo despues , por no de-
Cener agora estas cartas , y vos. lo embiaré , ay en pudiendo con lo
demas que aca tengo qoe hasta agora no he podido.
xxni.
^ mars 1571.
SiaB,
Comme Vostre Maje:.té m'a commandé de foire preat et ap-
pareiller ce que concerne les affaires de monsieur de Dieters-
tain et aultres , qu'elle vouldroit bien dëpescher devant le par^
tement des princes pour lui en faire relation , ceste servira
pour advertir Vostre Majesté que quant elle sera servie, voye
ladîcte relation que le tout est jà mis en ordre (1).
Et comme le grand escuyer du jeune duc de Bavière , Jorge
Pruzing , donne grande haste pour partir, a6n de, au plus tost,
faire ses gens de guerre comme capitaine soubs le comte d'Ar-
cos , j'ai ici joint les lettres que Vostre Majesté a comnandé de
faire pour luy, dont l'une est à l'empereur , ne contenant aultre
( 200 )
chose qu*uoe recommandation en termes généraulx par plu-
sieurs parolles et avec peu de substance à Tusage d'Allemagne;
l'aultreau duc de Bavière le père en la mesme forme , et Faultre
au duc de Bavière le fils en réponse de celle que par ledict
Pruzing il avoît escript à Vostre Majesté , disant que ladicte
lettre luy a esté très-agréable. Et quant audict Pruzing par
icelle recommandé que Vostre Majesté ira regardant et s'infor-
mant ce que jusques à maintenant n*a pu bonnement faire à
cause d*auitres négoces, en quoy icelle le pourra favoriser selon
sa qualité , et comme ceste occasion s*est offerte que Yoslre
Majesté lui a bien , par ledict Pruzing , voulu envoyer quatre
chevaulx d'Espagne , le priant de les vouloir prendre de bonne
part (î),
En oultre, Sire, comme par-dessus ce que dict est, Pruzing
fait aussi grande instance pour avoir réponse particulière sur
la requeste aullrefois par luy présentée , si l'aj bien voulu ici
joindre , si possible Vostre Majesté fut servie de la veoir , estant
le sommaire d'icelle qu'il vouldroit bien avoir accroissement de
sa pension de cent florins par an , dont en quatre ans il dict
n'avoir été payé, et qo' on lui donnit quelque ultérieure chaîne
de gens de guerre , attendu son idoinéité et la grande affection
qu'il a au service de Vostre Majesté , sur quoy , à correction
très-humble de Vostre Majesté , me sembleroit qu'elle lui pour-
roit faire respondre , mesmes attendu qu'il a jà eu une chaîne
de deux cens escus , qu'elle faira escripre au duc d'Alve afin
qu'il face payer au plus tost les arriérages de ladicte pension et
qu'il s'informe bien et duement en quoy Vostre Majesté pour-
rait davantaige employer ledict Pruzing, et , ce faict , envoyer
son advis tant sur ledict emploi que sur l'accroissement de la-
dicte pension (S).
Ayant le comte d'Aremberghe hier esté au palais pour pré-
senter à Vostre Majesté la requette ci-joincte et l'a trouvé oc-
cupée , m'a très-instamment requis de , à la première occasion ,
la vouloir envoyer, ce que n'ose refuser , priant atant Vostre
Majecté de le prendre de bonne part (4).
( 201 )
Atant , Sire , après avoir baisë les maÎDs royalies de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de Taroir en sa saincte garde , et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses trèssaincts et très-
haults désirs.
Ce xxiij de mars 1571.
De Voatrê Majesté trèa-humhlê et trèê^
obéissant serviteur,
J04CH. HOPPERUS.
j4poitiUei du Roy,
(1) MaBana , y el domÎDgo do tos. podré ver, pero de alH ade-
laoteme lo acordad que lo procorase el lunes, o el martes.
(S) Esta muy bieo todo lo destas cartas , y asi irao aqui firmadas.
(3) Muy bien me parece asi esta respuesta , y asi se la podreis
dar.
(4) Aca me queda esta memoria para verla a su tiemp y yo vos.
embiaré otra del cardenal de Granvela, paraque me acordeis
quando vengais por aca lo que alli dice que ha vacado por su her-
maoo , de cuya muerte me ha pesado.
XXIV.
n mars 1671.
Comme les gens des princes sont fort bastés , Vostre Majesté
me pardonnera que loy donne cest facheoir en envoyant ces
passeports qu*ay tous veu, et y mis les noms et qualités en bas,
comme Vostre Majesté verra ; et ay faict le semblable quant à
trois lettres de recommandation à Tempereur en termes géné-
raulxy comme en semblable cas l'on est accoustumé de faire (1).
Et attendu que le sieur de Hille vouldroit bien partir avec
ses aultres,j'ay aussi joinct le mémoire que Vostre Majesté m'a
commandé hier de faire en son endroit , ensemble ung aultre
( 202 )
tnll^t de cinq souldarU dont à la préoédeete c<m«ultc Vottre
Majesté m*avaît commandé luy envoyer uo mémoire avec mon
advig, ce que peasois diiSerer jusques après le partemeqt de
•eadicU altesset ; mais comme ils font si grande instance , Q*ay
peu laisser de Tenvoyer , comme semblablement aulcnnes let-
tres au duc d'Alve ci-jointes , que sur les requestes d'aulcupes
particulières Vostre Majesté a résolu d*escripre (2).
De ce que se doibt escripre à Rome allendroit de Cambray
pour assoupir les procès meus à Rome touchant Tincorporatioa
de Yausselles, j'envoyai hier au soir ung mémoire au sieur
Zayas , et demain (si Dieu plaist) envoyeray les concepts des
réponses à donner au nunce apostolique et h monsieur Die-
terstein allendroit de la vefve d'Egmont et la princesse d'O-
ranges, et des frères de receveur (S).
I*ai ici joinct la réclamation des estats vaoans au Pays-Bas
et Bourgoigne par la mort de monsieur de Ghantoney , selon
que Vostre Majesté me commandoit hier au soir par son
billet (4).
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le créateur de Tavoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
Ce xxvij de mars 1571.
De Vostre Majesté très^umhU et très^
obéissant serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
ÀpoittlUi du Roy.
(I) Creo que son todos de mi guarda y yao firmados.
(3) Yo veré estât memorias , lo mas presto que pvidieré , que
cargao agora tantas oosas de importancîa que bo se lo que eo elle
podré baser digo ooo el tiempo.
(3) Yo he ftrmado estas carias para Roma.
( 203 )
(4) Kfto YOt m^ k> «cordaroîs quandb veDgaU por aoa, y bien ne
podra despachar^l titulo d^ coude de Caoteiro y e» la forma que
vos lo escrive el cardenaU
XXV.
23 mars 1671.
J'envoye avec cestea les concepts des réponses à donner au
sieur de Dîeterstain allendroit de la princesse d'Oranges et de
la yefve de feu comte d*Egniont et des Irois villes impérialles,
ensemble au nunce apostolique , et les ayant Yostre Majesté
corrigé, se pourront mectre par Zayas en bon langaige et styl
espagnol (l).
J*ai ici joinct aussi une lettre à Tarchevesque de Trêves en
alleman , passé longtemps faicte , en réponse de celle que son
nepveu apportoit à Vostre Majesté , et est la substance d*ioeUe
que Yostre Majesté lui remercie de la congratulation du ma-
riage avec Sa Majesté Réginalle , priant Dieu qu'il soit à sa
gloire et honneur et bien de la chrétienneté; et que ceiluy k
qui il avait donné ladicle lettre nommé Robert Stotzingeo ,
mentionné par icelle a esté bien agréable à Yostredicte Majesté;
disant , en oultre , quant aux reliquaires dont la lettre (ait
mention , que , aussi tost que Yostre Majesté les avoit reçu, elle
l'en remercia par une aultre lettre sienne, laquelle pense qu'aura
jà reçu (2),
M'ayant informé du comté d'Oostervant , dont le fils du
comte d'Hollande souloit porter le nom pendant la vie de son
père , comme disois avant-hier à Yostre Majesté , trouve que
la chef-ville dudict Oostervant est Bouchaîn en Hainault, située
sur l'Ëscault, et s'extend jusques à une demie lieu près de
Douay j de manière que Montigny y est aussi compris , sans
sçavoir à présent aultre particularité , sinon que c'est le meil-
leur quartier de tout Haynault; et me dict Suron que Guichar-
din en sa description des Pays-Bas en fait mention (S).
( 204 )
Je n*eayoye point les mémoires que Vostre Majesté avoit
commandé de faire allendroit de la yefve de feu le conseîllier
Bruxelles , Assonville, Caslillo et aultres , demandans mercèdes
sur les confiscations des Pays-Bas , pour ne fâcher Vostre Ma-
jesté à présent occupée en aultres choses ; mais le feray à son
temps, selon que Vostre Majesté a commandé. Et pour la mesme
cause n^ay aussi envoyé le mémoire de Terection (dont aussi
ay parlé à Vostre Majesté) d'une escoHe de la doctrine chré-
tienne au village et abbaye de Hemelin en Frize, oii j*ay ma
petite maison , ne soit qu'estant la matière si très-favorable et
digne d*accélération, Vostre Majesté veuille faire quelque chose
extraordinnairement, assistant à ladicte escoUe de cinquante
ou soixante escus de rente par an des biens confisqués audict
pays; car, oultre ce que ladicte escoUe sera ung exemplaire
pour toute la Frize, si est-ce que d'icelle sera bénéficiée environ
la cincquime partie dudict pays , là oili anciennement n'i a
nulle institution (4).
A tant, Sire 9 après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts
et très-haults désirs.
Ce xxviij de mars 1571.
De Voêtrê Hfajeêtè tris'humhle et très-
obéissant serviteur,
JoACH. HOPPERUS.
JpoitiUes du Roy.
(1) Dareis estas respnestas a Zayas , y pueslas en castellano las
podré yo volver a ver, y mirare si convendra mudar algunas cosas
délias.
(à) EsU muy bien y la he firmado.
(3) Esta bien esto.
(4) Y esto que ya veîs que agora no puedo entender en estas
cosas; à su tiempo veremos lo que en ellas convendra.
( 205 )
XXVI.
8«Tril 1571.
SiBI,
Comme les hallebardiers et aultres désirans partir font si
grande instance, ne puis délaisser de donner ceste fascherie à
Vostre Majesté en lui envoyant deux passeports et trois lettres
de recommandation faictes soubs son bon plaisir , l'une pour
Josse Coquet à Tévesque de Liège et Taultre au roy de Pologne
et duc de Clèves , respectivement en latin et françois , en fa-
veur de George de Val ayant esté de la garde de Vostre Majesté;
et est bien gentilhomme natif de Livonie près de Revel, homme
de bien , comme il semble , et attendu qu'il doibt partir avec
l'âultre compagnie , il m'a très-instamment requis do vouloir
envoyer sa requeste^ par laquelle il demande quelque ayuda
de Costa, se trouvant mal dispost et mal pourveu d'argent. Et
comme ces jours passés est ici venu le secrétaire du comte de
Meghem qui m'a fort requis de vouUoir addresser à Vostre Ma-
jesté les lettres et papiers de son maistre, n'ay peu laisser de
les joindre à cestes (1).
Ayant le secrétaire Zayas et moy cejourd*hui esté ensemble,
nous a semblé , à correction très-humble de Vostre Majesté ,
qu'il ne seroit que bon pour le service d'icelle que de, après
avoir veu au conseil les lettres et pièces du duc d'Alve touchant
Angleterre (ce que demain se pourroit faire) , dépescher au
plus tost ung courrier pour les Pays-Bas , veu mesmes qu'il y
a assez longtemps qu'on n'a point dépesché, et que pour plu-
sieurs respects , il ne sera que bien d'envoyer la procure que
ledict duc demande, combien par ses lettres il dict que la chose
n'est point si hastée ; et par-dessus ce qu'il semble convenir
que onltre le debvoir jà faict par ledict Zayas , le duc soit bien
particulièrement informé de ce que passe avec l'ambassadeur
de France allendroit de Saint-Pol , selon que icelluy Zayas m'a
compté (2).
( â06 )
Ce ëoir a esté vers moy Tabréviateur du nuoce du pape , de-
maodaQt, par charge de son maistre, après la réponse sur Tes-
cript baillet onltre , allendroit de Tarchevesque de Besançon ,
auquel ay répondu en termes généraulx que je tiendray très-
volontiers la main afin qu'il ait au plus tost ladicte réponse,
comme j'espère que se faira. Ne sçaay si Zayas aura jà achepvé,
auquel passés quelques jours ay donné toutes les réponses
pour Dieterstain et ledict nunce, tant en français qu'en mau-
vais espagnol , afin qu'il les entende tant plus facillement pour
les mectre en bon styl ) selon que Yostre Majesté avait corn-
mandé (3).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner
bonne vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-sainls
et très-hauts désirs.
De Madrid, ce ij d'avril 1571.
De Vosire Majesté três'humble et très*
obéissant serviteur ,
JoACH. UOPPERUS.
Aussi sont ci-joinctes les lettres de trois archiers auxquels
au mois de janvier Yostre Majesté a accordé leur pension (4).
Apostilles du Roy,
(1) No he tenido tiempo de ver y embiar antes esto : agora van
firmadas estas castas, y Santoyo vos. embîara algo que deis a ese; y
ay me acordereis estas cartas de mons' de Meghem para ver lo que
convendra respoDderle.
(2) Segun hoy me ha avisado Zayas , ha venido correo de Flandes,
y se estaban descifrando sus cartas, uo se si vos tendreis algunas ;
sera bien verlas y si fîiese menester responderle , luego se podra
hazer y juntamente embiarle los despachos que aqui decis , que
podreis ir poniendo en orden enlretanto que se ve estotro.
(207 )
(3) HasU agora do me ha embiado Zayas nada detio ; bien aéra ^
que le digais me lo embie^ y aviaadme lo que resoivi que ae hitieae
con Rugerio de Bnabech que do ae me acuerda muy bien.
(4) Van firmadaa.
XXVIl.
0airrill671.
SlU,
Avec cestes voDt les lettrée du duc d'Alve et pièces y servaos,
là où il y a quelque peu de chiffre venues hier au soir environ
dix heures, estant le surplus dupHcalutn* Il y a encoires ung
escript du secrétaire Scharemberghe en alleman des nouvelles
d'Allemagne et d'Oostlande qui se traduict, et est quasi le ré-
sultat d'icelluy l'extrait des lettres que m*escript ledict Scha*
remberghe ci-joint, saulf qu'il y ait aulcunes particularités de
la mort subite de l'électeur de Brandembourg , et du mariage
de Tévesque de Maechdenbourg , et qu'il n'y a nul mouvement
de guerre en Allemagne , saulf l'alliance entre le roy de Polo-
gne et celluy de Suède contre le duc Magnus et le Moscovite ,
ensemble que ung Yernst de Mandelsle auroit conspiré avec les
geux bannis, comme Yostre Majesté verra (1).
S'envoyent aussi aulcuns passeports dont les noms et quali-
tés sont mis au bas , comme il apperra à Yostre Majesté. Et
comme il y a ung de la part de la duchesse de Lorraine , qui
entre aultres , faict grande instance d'estre payée , au nom de
sa maistresse, de douze mil escus sur lettres de receveurs , se-
lon que puis n'aguères ay faict rapport à Yostredicte Majesté,
et que , selon la résolution d'icelle , luy ai déclaré que , ne sça-
chant Yostre Majesté en quels termes est la chose desdictes let-
tres des receveurs , elle s'en informera incontinent pour , ce
faict , en ordonner comme il appartiendra , lui prenant la chose
à cœur , a réplicqué que cela est bien la voye ordinaire , mais
considère le prochain pareotage entre Yostre Majesté et sadicte
maislrissse et que lui viendroit fort à propos de recepvoir au
( 208 )
plus tosl lesdiis deniers, employés (comme il dict) au service
de Yostre Majesté , et que suivant Tautre voye la chose sera de
longue durée; qu*il supplie très-humblement que le bon plaisir
de Yostre Majesté soit d'escripre au duc d*Alve absolutement
de payer ladicte somme , moyennant qu*il trouve la debte claire
et liquide 9 me requérant très*instamment d'en vouloir faire
Tadverlence à Yostre Majesté , ce que ne luy ay peu reffuser ,
combien toutesfois me semble, à correction très^bumble de
Yostre Majesté, qu*il ne fait nullement à conseiller à icelle
d*entrer au payement desdictes debtes , sans préalablement en
estre informé dudict duc avec son advis; et si elle se voulest
incliner en faveur de ladicte duchesse , d*escripre en la forme
et manière comme dict est , me sembleroit , à correction comme
dessus qu'on y debvroit adjoustcr une clause bien expresse que
ledict .payement se faict, en cas que ledict duc connist qu'il se
pourroit faire sans aulcun préjudice et non aultrement (2).
Âtant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le créateur de l'avoir en sa saincte garde , et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses Irès-saincts et très-
haults désirs.
De Madrid, ce vi d'avril 1571.
De Vosirê Majesté très^humUe et très-
obéissant serviteur,
JoACE. HOPPERUS.
Ceux qui demandent lesdicts passeports sont de fort basse
condition ; mais comme la coustume d'Allemagne est de les don-
ner à tous , et qu'il ne semble que bien d'user de courtoisie
avec eulx , iceulx se sont dressés soubz le bon plaisir de Yostre
Majesté qui en usera à sa bonne volonté.
jépottillet du Roy*
(1) Hé visto estas cartas , y parle de las piezas, y de le dénias
( 209 )
me hareis ay relacion para ver lo que se respondera i y agora por
gaôar tiempo , decid à Zayas que se escriba à Roma el primero
sobre lo del obîspado de Luchemburg. No digais nada à Guillelmo
de \o que el dnque escribe de este oficio , baslaque ay me hagais
relacion dello ; y he tîsIo la caria de Scarembergh, y verre lo de-
mas que decis que US. embia.
(2) Los passaportes van firmados j y no pide justo el de la du-
quesa de Lorena mi prima en querer que yo détermine lo que no
se , ni lo que en ello convendra , y asi vos procurareîs de ponerle
en razon , y de uua maniera o de otra se escrivira al duque para
tener su informacion como estaba acordado. Domingo de Ramos
(8 avril).
XXVIII.
7 avril 1671.
SiBB,
Ayant à ceste heure reçu ordonnaDce de Yostre Majesté , par
laquelle elle me commande de l'advertir de ce qu'elle résoluît
allendroit A.ugerede Bousbecque, n'ay voulu laisser d'y satis-
faire incontinent; et est, Sire, qu'ayant sommairement dict de
la qualité de la personne dudict Bousbecque et mérites bien
cognus à Yostre Majesté, icelle augmentant la somme que je
disois, print résolution de luy donner six cent florins par an
aux Pays-Bas , tant et jusques à ce qu'aultrement s'en ordonne-
roit , ce que Yostre Majesté y adjouta à cause que je disois que
possible viendroit bien à propos qu'elle luy donnast en son
temps aucung des nouveaux flefs qui à présent s'érigent par
delà , soit de huit cent ou mille florios par an , veu mesmes
qu'il est de gens bien principaulx dudict pays , et qu'il a fait
les services que Yostre Majesté sait , non-seulement à l'Empe-
reur à présent et à ses enfans , mais aussi à feu de très-heu-
reuse mémoire l'empereur Charles et à Yostre Majesté , en-
semble à toute la nation espagnole, au temps qu'il résidoit
pour ambassadeur h Gonstantinople (1).
Yostre Majesté aura possible jà veu le dépesché du duc d'Alve
que j'envoyay hier au soir , et me semble fort bien à propos ce
Ton. IX. 14
( âio )
que Vostre Majesté dict de regarder ai le tout se pourra dépes-
cher ensemble , et seloo ce , me régleray en conformité de ce
qu'elle me commande , ayant aussi fait entendre au secrétaire
Zayas Tordonnance de Vostre Majesté allendroit de la réponse
que se doit donner au nunce appostolique (â).
A tant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le créateur de l'avoÎT en sa saincte garde, et donner bonne
vie et longue, avec Taccomplissement de ses très-saincts et
très-haults désirs.
De Madrid, le vij de avril 1571.
De Vûstrê Majeaié triê-kumUê et très-
Mùsani serviteur^
JoACH. HOPPERUS.
Le secrétaire Courtewille m'escript avoir en advertence du
sieur de Zuemghem de son arrivée en Angleterre , et qu'il au-
roit audience le 18 de mars; et qu'on lui avoit jà dict qu'il y
avoit bon espoir de besongner , s'il venoit fourni de caution et
s'il besongnoit par authorité de Vostre Majesté (S).
jipOitiUei du Roy,
(1) A un me parece que es poco para Bousbecq los 600 Ûoriaes,
y asi me parece que se le podran dar 800 en la forma que aqui
decis que asi sera muy bien , y bien se lo podreis decir ya , y ha-
zerle el despacho dello.
(2) Visio el despacho del duque , no creo que hay de priesa sino
lo de Inglalerra para Champane como vos dira Zayas, y la respuesta
que podreis dar al nuncio.
(3) Lo mas seguro es do créer nada sino lo que verremos.
XXIX.
l4aThlt671.
SlBE,
J'envoye avec cestes divers dépeschés par Vostre Majesté en
( 211)
divers temps ordonnés et résolus , lequel envoy avoit semblé au
secrétaire Zayas et à moy se debvoir différer jusques à main-
tenant pour ce bon temps de Pasques « que je prie à Dieu le
créateur soit à Vostre Majesté heureux et salutaire (1).
Les choses que s*envoyent sont premièrement les duplicats
sur les lettres du duc d*Alve du mois de janvier touchant An-
gleterre, dont les premières lettres sont envoyées par Italie et
Alemagne. Item les responses sur les lettres du duc d'Alve du
mois de février et aultres sur celles de mars , comme Vostre
Majesté trouvera par ordre (S).
Oulre lesquelles, il y en a plusieurs autres audict duc tou-
chant diverses choses particulières résolues par Vostre Majesté,
entre lesquelles sont aussi celles que concernent la comtesse
d'Egmont et princesse d'Oranges respectivement, desquelles
Vostre Majesté pourra voir si elle veult encoires différer Ten-
voy ; et celles touchant Tescript du nunce appostolique, auquel
j'ai délivré la réponse de Vostre Majesté , dont il s'est monstre
fort content. Et comme il disoit qu*il vouldroit bien avoir la
copie de ce que Vostre Majesté escripra par delà , j'ai de telle
sorte dressé la lettre que , si besoing est , le dernier point se
pourra bien obmettre en ladicte copie. Aussi, au regard de la
duchesse de Lorraine , ay dressé deux sortes de lettres , selon
que Vostre Majesté a ordonné ; et celui qui est ici de sa part ,
m'ayant depuis ouy plus amplement, se monstre plus content
qu'auparavant (3). Et ay , soubz le bon plaisir de Vostre Ma-
jesté, aussi dressé les lettres concernant la confirmation des
privilèges de la maison d' Austrice et les lettres des recepveurs,
comme Vostre Majesté verra. Comme aussi a semblé convenir
d'advertir ledict duc, par lettres en langue françoise, de ce
qu'est ici passé touchant S*-Pol , et la licence demandée pour
vendre aulcuns biens des François par delà , combien qu'au re-
gard dudict S*-Pol ay jà faict quelque debvoir par aultres let-
tres en langue espagnole (4j.
Et comme le secrétaire Zayas m'a dict qu'il seroit bon de
dresser la commission du sieur de Champaigny touchant le
( 212 )
gouvernemeut d'Anvers , Tay faict , à correction très^humble
de Votre Majesté, selon qu'elle verra, en termes généraulx,
remettant les particularités des gaiges et aultres choses que je
n'ay encoîres veu , à Tinstruction et ultérieure déclaration ,
comme en semblables cas Ton est communément accoustumé
d'user (5). Et ay faict le mesme, soubz le bon plaisir de Yostre
Majesté , allendroit de l'érection de Cantecroix en comté, ayant
acyousté à l'ung et l'aultre l'ordonnance du sceau , si possible
Yostre Majesté trouve ainsi convenir (6).
Estant le surplus lettres aux ducs d'Archot, sieur de Berlay-
mont , comte de Boussu et Noircarmes respectivement (7).
Le billet ci-joinct est d'Adrien Sterck , gentilhomme de la
maison de Yostre Majesté, qui m'a requis de le vouloir au plus
tost envoyer, attendu qu'il vouldroit bien partir la semaine qui
vient (8); et ayant puis après regardé la requeste d'ung jeune
homme de Bourgoigne, dont l'aultre fois feis rapport, me sem-
ble, à correction très-humble de Yostre Majesté, qu'estant le
délict assez petit , asscavoir d'avoir déchargé ung pistolet en
l'ayr sans vouloir ni avoir blessé personne , il se pourra bien
pardonner, mesmes en contemplation du sainct temps à pré-
sent (9).
11 y a aulcunes lettres en alleman qui seront prestes à la ve-
nue de \'ostre Majesté , selon qu'elle a commandé , ensemble
l'escript d'advertence d'illecq (10).
A tant. Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté, et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saints et très-
haults désirs.
De Madrid, ce xiiij d'avril 1671.
De Vûttre Majesté très-humble et très-
obéissant serviteur ^
JoAcu. HOPPERUS.
( 213 )
Apoitillet du Roy,
(1) Âqoi van firmados estos despacbos y vos doy mucbas gracias
por lo que mas decis.
(â) Todo esto va fîrmado y esta bien.
(5) T estas tambien , y las de Ëgmont y Oranges pueden bien ir
agora porqne se entiende mejor la materia. Y si el nnncio hiziere
ÎBStancia por la copia de la carta, no bay paraque quiteis nada
délia antes, es bien que yea que tambien qoiero yo que se guarde
mi jurîsdiccion como ellos la suya, y que a ninguna se baga per-
juicio, y asi a este proposito aôadi algunas palabras en la respuesta
que se le dio. Vereis la que be fîrmado de las de la duquesa de Lor-
rena, mî prima por darla mas contentamiento, aunque creo que no
sera de mncho mas efecto la una que la otra.
(4) Todo esto esta asi muy bien y va fîrmado.
(5) Y esto tambien.
(6) Y esto en que ba sîdo muy bien poner la data de antes.
(7) Estan bien.
(8) Mandaré yer en esto lo que se podra hazer.
(9) Podrase bazer asi como vos parece.
(10) Esta bien y algbn dia bolgaré que me înformeis de lo que
contieneu los privilegios de la casa de Austria ; y lo que sobre ello
se prétende , y en que forma se ba de pedir la confirmacion dellos.
Entre tanto que se cierran estos despacbos , escribiré de mi mano
y embiaré las cartas à Zayas con otras que el me ba de embiar à
firmar, y con todo ello se podra despachar el correo. Del Escurial,
lunes de Pascuas.
XXX.
18ayrill671.
SlIB,
Comme le secrétaire Zayas m'a ce soir envoyé la lettre que
Vostre Majesté escript au sieur de Champagny pour la mettre
en françois , ce qu'a esté faict et envoyé audict Zayas pour l'en-
voyer à Yostre dicte Majesté, j'ay à ceste occasion joinct à cestea
(214)
l'érection de Caotecroix en comté , laquelle plaira à Yostre
Majesté signer, selon qa*en semblables dépeschés s'est accous-
tumé de faire (I).
Celluy de la duchesse de Lorraine ayant veu la lettre que
Yostre Majesté escript au due d'Alve allendroit des lettres de
receveurs que sa roaistresse ha, ne se monstre pas bien content
encoires, alléguant que à aultres a esté payé sur semblables let-
tres , ce que ne sçay point , et insistant que le commandement
de payer se face absolutement , ce qu'en ma conscience ne
semble convenir : de manière que luy ay dict que à mon advis
il se debvroit bien contenter , et selon qu'il prent la chose à
cœur, j'ay subzon qu'il y doibt avoir quelque intérest particulier
pour luy (2).
Âtant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté , et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts et
très-haults désirs.
De Madrid y ce xviij d'avril 1571.
De Vostrê Majesté irêê-humble et très^
ohéUêani serviteur ^
JoACH. HOPPERUS.
JpoitiUes du Roy,
(1) Ya firmada la caria y tambien esta ereccion.
(2) Poca« veres se pueden contentar las partes en estes liempos,
porque peiden muchoslo que no lienen razon, y asi es esto ; pero,
por esto no ha de dezar de hazerse lo que convenga y no lo que
ellos quisieren , y asi no hay que mudar la carta sino que vaya de
aquella manera, o no vaya.
XXXI.
8 de mai 1671.
SilB,
M'ayant le secrétaire Antoine Ferez adverti que Yostre Ma-
( 215 )
jesté a ordonné que les deux régiinens d'AUemans qu'elle a fait
lever pour son senrioe en Italie, de trois mille le régiment, soyent
augmentés chascun de mil , et que les dépeschés s'en feissent
au plus tost , n'ay youln laisser d*ainsy le faire , et vont avec
cestes les retenues des coronels , et aultres deux lettres d*estat
y servans , ayant seulement laissé en blanc le nombre des en-
seignes : car, comme par les retenues précédentes Vostre Ma-
jesté avoit ordonné que cbasque régiment de trois mil fust de
dix enseignes , assçavoir de trois cent l'enseigne , la question
est asteur seulement si pour avoir accreu cbasque régiment de
mil testes , elle veult que le nombre des enseignes s'augmente ,
ou bien que , demeurant le nombre des enseignes tel qu'il est ,
cbasque enseigne s'augmente de cent testes , ce que , à trôs-
humble correction de Yostre Majesté , semble plus convenable
et prouffitable (combien l'on me dict que l'aultre aussi a bien
esté usité), laquelle en mandera son bon plaisir; et selon ce. se
remplira ledit blanc , ne soit qu'elle veut laisser à l'arbitrage
des coronels, pour lesquels se sont aussi faictes deux lettres
qui vont avec cestes , par lesquelles Yostre Majesté leur fait
entendre ce que dessus de laditte accreue , et qu'ils en repren-
dront les dépeschés du duc d'Alburquerque , y adjoustant au
surplus qu'ils facent leurs debvoirs, selon que Vostre dicte Ma-
jesté confie en eulx qu'ils feront (1).
Le conseiller du grand conseil Blasere et greffier Boullin ,
qui sont allés en Bourgogne pour la visite illecq avec le séna-
teur de Milan Mezabarba, qui en a aussi escript au régent Julio
Claro, m*escripvent que le traictement que le duc d'Alve leur a
ordonné, assçavoir auxdits conseillers de huit florins chacun
par jour, à charge de quatre chevaulx, et audict greffier de qua-
tre florins et demi à charge de trois chevaulx, est si petit qu'ils
ne peuvent furnir aux despens que leur convient faire jour-
nellement , suppliant atant Yostre Majesté très-humblement y
attendu que l'ayant donné à congnoistre audict duc il a ré-
pondu que, au cas Yostre Majesté donne plus audict Meza-
barba , qu'ils auront autant chascun selon sa qualité , qu'elle y
(216)
veaille pourvoir afin qu'ils puissent estre traictés boimeste-
ment comme selon la chierté du temps et les qualités de leurs
personnes et charges appartient, mesmes leur ayant esté dit
par ledict Mezabarba que raccoustumé de Milan est d'avoir
davantage ; sur quoy toutesfois ledict Julio Claro dict que riens
n'est encoires ordonné par Yostre Majesté , requérant, au nom
dudict Mezabarba qui lui en a escript , qu'elle le veuille faire ;
Yostre dicte Majesté sera servie de regarder si elle veult en-
coires les voir pour la première audience ou en faire quelque
chose à présent^ ce que, à très-humble correction de Yostre
Majesté , pou voit, est d'en escripre au duc d'Alve, afin qu'il y
pourvoye , attendu que Yostre Majesté n'en a point d'informa-
tion, on aultrement , comme elle trouvera convenir (â).
Selon que les nouvelles puis n'aguères sont venues , l'effect
de ladite visite est que lesdicts vîsitateurs ont faict tenir leurs
maisons pour prison à trois conseillers de la cour de parlement
à Dole, et croy que ce sera une fois bonne œuvre que Yostre
Majesté faict par ladicte visite pour mectre bon ordre et justice
en sondict coqtité de Bourgoigne. Et possible ne seroit hors de
propos d'escripre au duc de regarder s'il ne conviendroit pas
de, oultre ce qu'a esté £aict, mectre quelque ordre en la
saulnerie de Salines , attendu qu'elle appartient à présent en-
tièrement à Yostre Majesté, tant par voye de confiscation que
d'achat que j'entends estre faict (3).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royal les de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelie , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
De Madrid , le iij de may 1671 .
De Vostre Majesté très-humble et très-
obéissant serviteur j
JoACH. HOPPERUS.
( âi7 )
apostilles du Roy*
(1) Âquî van firmados estoc despachos , y aunque séria mejor
que cada compania se creciese de cîen hombres como aqui decîs,
podria ser que hîxiesen in ello dificaltad los capilaues o los coro-
neles, y por eslo me parece lo mejor que vaya ella eu blanco, y que
se remita no a ellos sino al duque d*Alburquerque dira lo que mas
coDvendra, y asi lo direis à Antonio Ferez paraque se le escriba
en esta conformidad.
(2) Parece bien que por ganar tiempo se escriva al duque con-
forme à lo que vos parece.
(«^) Muy bien sera que se escriba esto al duque con lo demas ,
y quando de otras cosas me avisareis de quîen se ha desempe-
nado la parte que decis de las salinas fuera de lo de la cocfîscacion
que creo que devio de ser del principe d*Oranges.
xxxu.
15 mail67I.
J'envoye avec cestes la lettre que Vostre Majesté a ordoooë
d'escripreau duc d*Alve touchant les conseilliers Blasere et
Mesabarbe et greffier Boulin qui sont en Bourgoigne pour la
visite , y ayant adjousté ce de la saulnerie de Salines , selon
que Votre Majesté a ordonné et pour aultant que touche le
surplus que Vostre Majesté me commandoit de Fadvertir de qui
s'est rachapté le restât de ladicte de saulnerie , oultre les con-
fiscations du prince d*Oranges qui n*en avoit guères moins de
la moitié. Avec cestes va ung extrait de la lettre qu'en escript
le secrétaire Bave à propos que puisque Votre Majesté tient
asteur le tout , tant moins doibt-elle donner à personne au de-
hors de ladite saulnerie , et regarderay de m'en informer plus
particulièrement par le premier pour en faire relation à Votre
Majesté (1).
Vont avec cestes aulcuns passeports tant de ceulx qui sont
(218)
esté serviteurs de Votre Majesté et de Sa Majesté réginallef
comme des princes ; il y en a quatre de ceulx qui sont esté ser*
yileurs à don Francisco de Lasso pour le service de ladicte
Majesté, que Votre Majesté pourra voir si elle sera servie de les
signer ou non (2).
Il y a aussi une lettre au coronel George de Furstembergh
en recommandation de Conrad Gesing qui a esté de la garde
allemande de Vostre Majesté selon qu'icelle aultrefois à ma rela-
tion a ordonné (8).
L*évesque deNamur m'escript un grand chapitre des reliques
de Sainct Eugène qu'il dict estre en son abbaye de Brongne
passé sept cens ans , dont il dict apparoistre par lettres de
papes et empereurs, que m'avoit semblé mieulx réservé pour en
faire rapport verbal à Votre Majesté, ne soit toutesfois que lui
plaist que j'envoye Textraict dudict chapitre (4).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles à Votre
Majesté et me recommandé très-humhlement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts et
très-haults désirs*
De Madrid, cexij de may 1571.
De Votre Majtêté trèê'kumblê $$ triê^
obiiêêani serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
jâpottiUes du Roy.
(1) Va firmada esla caria que esta bien, y he vislo lo que vos
escrive Bave que tambien lo esta , aunque algunas palabras délia
no entiendo ; pero con la informacion que tendreis mas particnlar,
como decis, se sabra mejor todo.
(2) Van firmados todos estes, y si no vos pareciese que hay alguu
ioconveniente en dar les de los criados de don Francisco Lasso ,
bien se los podreis dar.
(5) Tambien va 6rmada esta.
( 219 )
(4) Bien holgaré que me eidbieit qnando otras cotas la copia
dette capîltilo , y ai deapnea quiaiere mas iDformacion voettra , la
podré tener de palabra.
— Yeed ea(a memoria de Dayid de Qamberg y embiadme ra-
zon de lo que en aqnello ay , y de lo que sobre ello vos parexca
que sea bien respooderle, y juntamente me la embiad tambien cou
vuestro parecer de lo que prétende otro varon de Puchain o no se
como se nama que yiIIo con mis sobrinos los pequenos, como creo
que Yargas vos lo bavra dicho de mi parte. Tambien va aqni otra
memoria de la mnger del grefier, con que tambien me avisareis de
de lo que vos paresca con lo que pide en los Estados Baxos, y de lo
demas que pide aca bareis hazer una memoria en castillanno, que
se me imbiarà juntamente con la de arrita, que va con esta me-
moria en Frances. Tambien en esotra sobre lo del abadia en ella
contenida, y atestacion que va con ella vereis lo que convendra.
A16demayo1571.
XXXUI.
16 mai 1671.
SlBI,
Comme je fus hier adverti par le secrétaire Yargaa de ce que
Vostre Majesté a ordonné que je lui escripve allendroit du baron
de Pouchem , ceste sera pour adviser Vostre Majesté en toute
obéissance comme estant ledict baron gentilhomme fort prin-
cipal d'Austrice a icy esté ( selon que suis informé à la vérité
sans que je le cognois ) avecq les princes aysnés à leur venue
par deçà, y ayant demeuré deux ans et demi ; et estant depuis
retomé à la cour de l'empereur, fut incontinent employé en la
chambre des princes maisnez , desquels les deux sont asteur
ici, auxquels il a continuellement servi , saulf que par congé de
f empereur il s'est trouvé es années de soixante-huit et soixante-
neuf es Pays-Bas , où il a servi contre les rebelles de Vostre
Majesté avec huitchevaux^ à ses propres frais et despens, et de-
puis est retomé ici en la suite de Sa Majesté réginalle , au ser-
vice desdicts jeunes princes. Et quant à ce que Vostre Majesté
( 220 )
commande de Tadvertir si daas les Pays-Bas sesouliont donner
pensions à alemans qui ne sont gens de guerre , ce que j'en
scay, Sire , est que je ne souviens que aulcune pension ne se soit
donnée sinon au feu yicechancellier de l'empire SigismundSeld,
pour les services qu'il avoit faict à feu de très-heureuse mé-
moire l'empereur Charles , père de Yoslre Majesté , que Dieu
pardoint, et à aulcuns aultres chancelliers et conseilliers de
certains princes de l'Empire et signamment de feu duc de
Bruns wicq , comme Yostre Majesté se peult souvenir , pour la
correspondance qu'on tenoit avec eulx en matière de guerre
et aultrement , en advertence des choses qui s'y passiont. Et
combien que le tout deppend de Yostre Majesté qui peult don-
ner oij bon luy semble , viendroit possible aussi bien à propos
audict baron d'avoir ce que Yostre Majesté veult donner en
Italie que autre part , de tant que sa maison est plus prochain
de là, et que la pluspart des aultres serviteurs desdicts princes
ont l'assignation de leurs mercedes illecq, me semblant, à très-
humble correction de Yostre Majesté, qu'il ne sera que bien
qu'il soit traicté à l'advenant d'iceulx , attendu qu'il a servi en
la sorte et manière que dit est (1).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle, prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
De Madrid, ce xv may xv° Ixxj.
De Voatr» Majesté irês-humble et très-
obéissant serviteur ,
JoACH. HOPPERUS.
apostille du Roy.
(1) Yo creo que lo mas acertado sera pedir relacîon al daque ,
asi de lo que este dice, y susserviciosoomo de lo que à el leparece
que se haga con el, porque se a todos los que sirven sola una jor-
( 121 )
nada se huYiesc de dar pension , vos veîs si basiarian la renias de
todos mis estados, aunqne estubiesen muy libres quanto mas es-
tando como estan, y asi vos le podreis responder con buenas pala-
bras que por agora yo no me be podido resolver, porque he havido
menester esperar algunas razones de aquellos eslados para poder
me determinar mejor, y por aqui con las buenas palabras que vos
paraceran al proposito.
XXXIV,
18 mai 1571.
SilB,
Suivant le commandemeot de Vostre Majesté, j*envoye avec
avec cestes Textrait de la lettre que m'a escript Tévesque de
Namur touchant les reliques de Sainct Eugène ; et comme cel-
les de Toledo seroient venues de St.-Denis en France , dont se
dict par le dict extrait que seroient aussi tirées celles de
Brongne , fait à présumer que les unes et les autres seront
vrayes , car ordinnairement envoyant à quelcun aulcunes re-
liques , se réservent une partie d'icelles (1).
Touchant le baron de Pouchem , combien que j*espôre que
Vostre Majesté aura receu ce que je luy en escripvis le xv du
présent , toutefois pour ne point faillir , j*en ay joinct ung
double (2).
Au regard de la veufve du feu greffier du bureau , ce que
Vostre Majesté a commandé de mectre en langue espagnole, va
joinct à cestes , et quant à ce qu'elle demande aux Pays-Bas ,
m'ayant informé comment aultres veufves de semblable qua-
lité sont esté traictées , trouve qu'aulcunes d'icelles ont eu trois
cents florins par an de pension et aultres peu plus ou moins,
comme Vostre Majesté pourra voir par ung billet ci-joinct.
Et comme oultre les services dudict defiunct à Vostre Majesté
cogneus, ladicte veufve est femme fort honneste et fille d'ung
fort bien et povre serviteur de feu l'empereur , de très-heu-
reuse mémoire, chargée ( comme elle dict par sa requeste ) de
( 2â2 )
quatre enfants et enceîncte du cinquième , semble que la mer-
cède que Yostre Majesté sera servie luy faire ( laquelle^ à tr^s-
humble correction pourra estre à l'advenant de ce qui dict est),
sera à mon adyis très-bien employée (3).
Concernant la requeste du prothonotaire Marnier demandant
Tabbaye de Nostre-Dame de Rosières au comté de Bourgoigne
est vray, Sire, que passés aulcuns mois s'est présenté requeste
à Yostre Majesté afin de le vouloir faire coadjuteur de l'abbé alors
vivant, à condition de prendre l'habit et ordre dudict monastère,
laquelle Yostre Majesté feit envoyer au duc d'Alve pour , après
deue information prinse , en avoir son ad vis , qui n'est encoures
venu • Et comme estant à présent trespassé ledict abbé il demande
ladicte abbaye absolutement, bien est vray qu'ayant ses frères
les s**' de Castey et Chemin si bien servi, comme Yostre Bla-
jesté sçait, et ledict ducq en rend tesmoignage , et ledict pro-
thonotaire est jeune homme de bonne apparence , selon que
l'attestation joinct à la requeste dict , il mérite faveur ; mais ,
attendu que la charge d'une abbaye est chose de si grande im-
portance, comme à Yostre Majesté est cogneu et mesmes en ce
temps si dangereux , et que ledict prothonotaire n'est point re-
ligieux et encoires fort jeune , me semble , à correction très-
humble de Yostre Majesté, qu'il seroit bien dangereux de, sans
plus grande information , faire ce qu'il requiert ; mais attendu
que Yostre Majesté a jà prins le chemin d'avoir demandé infor-
mation et advis dudict ducq , que le plus seur sera de luy
envoyer aussi ceste requeste , afin que au plus tost que soit
possible il face prendre ladicte information, si jà elle n'est
prinse , et envoyé le tout à Yostre Majesté avec son advis sur
ceste nouvelle requeste , ou si Yostre Majesté est incliné de
faire plus grande grâce audict prothonotaire , pourra dire que
si, par information prinse , il trouve que ledict prothonotaire
soit idoyne, qu^il le pourvoye de ce qu'il prétend (4).
De David de Cambergh n'ay peu prendre si bonne informa-
tion comme j'eusse bien voulu à cause de l'absence de ceulx
qui ont plus grande cognoissauce de luy que moy. Est vray
( 223 )
qu*il est fort bon gentilhomme et principal de Bavière , ayant
servi en la chambre des princes aisnés tant qu'ils ont esté ici ,
saulf que quelque peu de temps il a esté en son pays jusques à
ce qu'il est retorné en la suite de Sa Majesté réginalle. En sa
vie et conversation il est honneste et catholicque , et semons-
Ire fort affectionné au service de Yostre Majesté , ayant servi les
armes au temps qu'il dict par sa requeste aux Pays-Bas^ là oik
entre aultres il a deux tantes ( selon que me veuH souvenir ) cha-
noinesses de Mons , que , comme Yostre Majesté sçait , doibvent
toutes estre de noblesse bien principalle. Et au regard^dece qu'il
demande que Yostre majesté lui veuille faire mercede , attendu
qu'elle en a usé si principallement avec les aultres ministres
de Leurs Altesses, me semble, à correction très-humble, que
si elle veult avoir mémoire de luy il sera fort bien employé. Ne
sçachant toutesfois , quant au particulier de l'encommende par
delà qu'il demande , si jusques à oires semblable chose s'est
donnée à ung estrangier n'estant vassal ni subjet de Yostre
Majesté ni ayant servi es troubles passés et qui vraysembla-
blement n'y vonidra résider* Néantmoins, comme tout dep-
pend de Yostre Majesté , je n'y vois point d'inconvénient si elle
est enclinée à le faire (5).
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royallesde Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-haults et très-
saincts désirs.
De Madrid , ce xviii de may xv° Ixxi.
De Vosirê Majesté trèê'kumhlê et três^
obéissant serviteur^
JoACH. HOPPERUS.
Apostilles du Roy.
(1) Bien sera que escribais al obispo que vos embie copias au-
thenlicas de la esorituras que alli dice como el lo afrece , y poralli
( 2â4 )
tendrcmos mas claridad, y creo que deve de ser como aqui decîs.
(2) Ta YOê awaria zayas como avia recîvido esta carta , y en ella
ira la respuesta.
(3) Densele 200 florines de pension en los Payses-Baxos , y yo
Teré por aca lo que se podra hazer sobre la memorîa en espanol
que me queda aca.
(4) Aunque cierlo yo holgara de bazer esto por lo que loca à sus
hermanos, pero por las causas que decis que considérais muy bien,
me parece que no se puede dezar de pedir la informacion al duque,
y asi sele pida con el primero.
(5) Vos le podreis decir que esto no esta en eslado que yo lo pueda
resoWer, que se puede ir igora y su tiempo segun la forma que
se dice en lo destas encomiendas o feudos, asi se vera lo que en
ello se podra hazer. T yo conozeo a las tias que son las mas antiguas
y de las quatre que goviernan.
XXXV.
23 mai 1571.
SniR,
J'envoye avec cestes quatre lettres duc d*Alve qui vindrent
hier au soir, et quant au surplus qui est un eiffre, et beaucop,
il s'achepvera en diligence. Et comme ce sont quasi toutes
choses d'Angleterre, selon que semble par les pièces y joinctes,
par aventure qu^elles seront aulcunement à propos au regard
de ce que setraicle à présent apporté par €oban , que le secré-
taire Zayas m'a tout communiqué et n'obmettray d'achepver
le tout incontinent (1).
L'évesque de Sainct-Omer et ses consors m*ont envoyé la
requeste ci-joincte , me requérant très-instenunent de la vou-
loir faire tenir à Vostrc Majesté, et est matière quasi semblable
à celle deceulx de l'université de Cologne, requérant dispense
du placart par où est défendu aux vassaulx et subgects de
Yostre Majesté d'étudier hors de ses universités (2).
Il y est aussi venu une lettre du duc de Bavière le jeusne
que fais traduire , et n'est la substance aultre chose sinon qu'il
( 225 )
remercie très-grandement à Vostre Majesté des chevaulx dont
il entend par son grand écuyer George Prenzing, qui a esté ici,
qu*îcelle Vostre Majesté lui a fait présent , et comme avec la-
ditte lettre venoit une autre de Sa Majesté réginalle, ne scha*
chant comment en debvoir aultrement user , j'ai prins la har-
diesse de la joincdre à ceste, ensemble ung autre petit pacquet
particulier à Vostre Majesté, et une lettre (8).
Le sieur de Mombardin, qui est au service de la duchesse de
Bavière la mère, escript deFreyberch , du 2 avril. Sadicte mais-
tresse a esté advertie que les huegenots font leur assemblée à
Sainct-Omer et qu*il y a entreprinse sur Besançon ; mais selon
que je puis entendre par les lettres de Gourteville, tout est,
Dieu merci , allé en France (4).
Le Secrétaire Pratz et plusieurs aultres m*escripvent que les
pirates ont prins plusieurs batteaux de Hollande et Frize , et
bruslé et saccaigé les isles de Texel et Wuringen et toute la
coste de Hollande et entre aultres le village ( mais point le
monastère) d'Egmont, estant aussi venus jusquesàDordrecht,
et illecq, à la vue de tous , prins deux batteaux ; de manière
que toute ladicte coste de Hollande, pour quelque temps, a
comme esté déserte, et qu'on n'ose aller à la pesche, à cause que
lesdicts pirates prennent tout ce qu'ils rencontrent; mais comme
le comte de Boussu fait asteur préparation de batteaux pour
résister par ordonnance du duc d'Âlve, qu'ung chacun com-
mence à retourner en sa maison , et qu'estant lesdicts batteaux
en ordre , qu'on espère par la grâce de Dieu qu'il n'y aura
point de dangier , combien que lesdicts pirates se vantent de
vouloir faire une envahie générale avec l'assistance de leurs
compaignons qui sont aux havres d'Angleterre , et de la
Rochelle , et les huguenots de France , ce qui j'espère par la
miséricorde de Nostre-Seigneur qui ne seront que parolles et
que sera fort bien pourveu à tout. Et m'escripvent aultres que
ce que dict est a esté tant d'impourveu et en telles places qu'il
n'estoit point possible d'y pourveoir ne secourir si tost (5).
Ton. IX. 16
( 226 )
Le secrétaire Scharemberghe m*a envoyé des nouvelles en
alleman Uni de Praga que d*OosUande , dont la substance va
en ung billet ci-joinct ; et oultre ce , il y a trois pièces concer-
nans ce que entre le duc de Clèves et le prince d'Oranges est
intercédé , dont les deux sont en françois , et la troisième en
allemand dont la substance est mise en François (6).
Atant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de Tavoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et
Irès-haults désirs.
D$ VoêtM Majêsié trèt-humbl* •i très-
obéiêsani serviteur,
JoACH. HOPPERDS.
Tay ici joînct la lettre que Yostre Majesté a ordonné d*es-
cripre au duc d'Alve sur Taffaire du prothonotaire Marnier ,
et comme le vicomte Desclay voudroit bien envoyer ung
homme exprès au Pays-Bas , il m'a requis de vouloir envoyer
ses deux requestes ci-joinctes , me semblant , à correction très-
humble de Yostre Majesté, qu'elle lui pourra bien accorder
les lettres qu'il demande en termes généraulx , se remettant à
ce que convient en justice (7).
AposlilUi du Roy.
(1) Ya vos respondi k \o que recivî despues desto , y agora vos
embio aqui lo que me quedo aca de aquello que se ha ya vislo y
todo lo que vino con eslo, y de lo que toca a consulta me hareis
relacioQ en su tiempo , y tambien desta memoria con lo que sobre
ella vos parece.
(2) Esta bien , y si fuere menester respond erle se podra hazer
graciosamente.
(9) A la reyna di su carta y venia con ella como vos escrîvi otra
para monsieur d'Aramberg.
(4) Esta bien que sea como vos escrive GourtewiUe.
(227)
(5) De tèkm me pesa mucho , por que en aquellai parles vendra
mal a proposilo este dano , tras el que han écho las ioundaciones
des inbiemo pasado : para lo de adelante espero que se remediara
con lo que el duque ha provelûdo que era bien menester.
(6) Todo ^to he visto que va aqui.
£n la consulta ay nna cosa que dice el duque que convendria
tener alla la respuesta para san Juan ; siendo asi , acordareismelo
para con el primer correo.
(7) Va firmada la carta ; hagase esto asi como vos parece.
XXXVI.
d4 mai 1571.
Siai,
Avec ceates vont les lettres du duc d*Alve déciffrées , avec
deux pièces, dont l'une me vient de Courtewille , comme à lui
particulièremeot envoyée par le sieur de Sweveghem qui est en
Angleterre (l). Et comme Tune desdites lettres parle de ce que
se pourra respondre à Cobbam, Yostre Majesté pourra regarder
si ^le sera servie de commander que aulcune chose se face au
regard d'icelle et des aultres pièces , assçavoir que relation en
soit faicte au cardinal , ou conseil, devant que dépescher ledict
Cobbam , ou aullrement comme bon lui semblera (2). Il y reste
encoires une pièce des lettres du duc d'Alve audict Sweveghem
et de lui audict duc , là oij il y a encoires aulcuns passages en
ciffre que j'envoyeray au plus tost à Vostre Majesté , m*ayant
semblé convenir d'envoyer ceci devant pour le plus grand
service de Yostre Majesté , si possible elle pouvoit convenir de
au plus tost dépescher ledict Cobbam.
Du Tartre m'a fort requis de vouloir envoyer ceste requeste
à Yostre Majesté qu'est de son frère dénomme à Testât de con-
seillier en Bourgogne , afin que Yostre Majesté dès maintenant
lui donne ledict estât, ce que^ à correction très-humble de
de Yostre Majesté, ne me semble convenir ^ pour n'estre in-
formé de ses qualités \ ains pourra de grâce espéciale (si bon
( 228 )
lui semblé) escripre ung mot audict duc d*Alve, que le trouvant
idoyne il le veuille tenir pour recommandé (S).
M'ayant (après avoir veu les personnes et qualités de ceux
qui demandent encoires passeports) semblé qu'il ne convient de
le leur donner, mesmes au regard de feu don Francisco Lasso ,
restent les trois qui vont avec cestes , que semble , à correction
très-humble de Vostre Majesté, que pourront encoires passer,
attendu que avec aultres de semblable qualité Ton en a ainsi
usé (4).
Comme passé quelque temps Vostre Majesté a accordé à
certains bons ministres quelque tour de rolle, et que pour
mieulx addresser je me suis informé par delà où ils se pour-
ront mectre plus commodément , j'ay joinct à cestes la liste
d*iceulx qu*il plaira à Vostre Majesté de signer (5).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Vostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts et
très-haults désirs.
De Madrid , ce xxiiij may 1571.
De Vostre Majesté le très humble et très^
ohèissant serviteur ,
JoACB. HOPPERUS.
apostilles du Roy.
(1) Ha sido niuy bien embiarme estas cartas por 1o quedecis;
despues de vislas vos las embiaré.
(2) A qui vos buelvo su memoria , y me parece muy bien lo que
decis, y asi se haga.
(3) Bien me parece esto y aun de mis sobrinos les mas pequenos
eslara endudo si séria mejor que selo dièse Augerio Busbecqo yo :
tratadlo con el qne tambien creo que dixe à D. Juan de Ayala que
se lo comunicasse.
(4) Va firmado esto.
(^) Un Dean de Ulrecht me ha dado la carta y papeles que van
( â29 )
aquî; à sd tiempo me hareis relacion dello para ver lo que cod-
yeaga.
£1 otro papel qoe séria antes creo me queda aun aca que veré
eo pndiendo, y coq el venia esta carta para M. de Aramberg tan
pagada, à la de la reyna que me embiasteis que ni alla ni aca se
vio hastaque ella abriola suya.
XXXVII.
89 mai 1571.
SlBE,
Ayant ce matin reçu ledcpesché deVoslre Majesté n^ay voulu
laisser de satisfaire incontinent à ce qu'elle commande allen-
droit de la provision de la prévosté de Sainct-Pierre h Douay ,
à laquelle est annexée la dignité du second cbancellierderuni-
versité illecq estant dénomé par Vostre Majesté à icelle prévosté
(en cas que le docteur Breven ne la veult accepter comme il
ne veult) le doyen et prébende de Sainct-Amé, M" Jehan
Rubus, professeur en tbéologie, moyennant qu'il laisse sa
prébende au prouffict de Adoenis Ludovicus Anglois , profes-
seur au droit canon. Sur quoy le duc d'Alve advertit à pré-
sent Vostre Majesté que ledict Rubus est content d'accepter la
dicte prévosté de Sainct-André et laisser ses doyenné et pré-
bende de Sainct-Amé , saulf toustesfois qu'il puisse librement
disposer de saditte prébende par change ou réserve de pen-
sion , attendu qu'aultremeut il auroit domaige de plus de cent
escus par an comme il remonstre par certain billet qui va ci-
joinct; semblant audict duc que^ ce considéré , Vostre Majesté
lui pourra bien laisser la libre disposition de sa dicte pré-
bende , saulf que le doyenné demeure à la disposition du cha-
pitre^ selon que par sa première résolution Vostre Majesté a
ordonné; et si elle se résoult ainsy, que sera bien qu'il le
sçache devant la saine t Jehan, pour ne point perdre une année
entière de fruits, lequel advis le duc me semble aussi (à correc-
( 230 )
lion très-humble de Yottre Majesté) bon, considéré mesmes
la qualité de la personne dudict Rubus que je cognois estre
homme fort entier et docte ^ et qu'il ne seroit raisonnable q«c
par ce que dict est il eust domaige ( 1 ). Néantmoins , s'il fust pos-
sible 9 sans discommoder ledict Rubus d'accomoder ledict pro-
fesseur de canon , soit par forme de charge ou pension , me
semble qu'il ne seroit que bien, afin que les professeurs soyent
accomodés de?ant ung anltre, ce que aussi à la première fois
fut l'intention de Yostre Majesté , et se pourra, si ainsy semble
à icelle , toucher ung mot en la lettre que sera escripte audict
duc (2).
Avec cestes va le restât des pièces touchant Angleterre, et
je mets le tout en ordre et par escript, pour en faire selon que
Yostre Majesté sera servie en commander (S).
Sur ce que Yostre Majesté me commandoit de communicquer
avec Augerîus de Bousbecque , allendroit des passeports des
ministres des jeunes princes, nous a semblé, à correction très-
humble de Yostre Majesté, que quant à ceulx qui seront de
quelque honeste qualité, Yostre Majesté l'en pourra faire donner
passeport comme aux aultres a esté faict, et que les aultres
j*envoyeàluy après les avoir veu, et regardé quelles gens qu'ils
sont.
J'envoye avec cestes les lettres que Yostre Majesté a ordonné,
laquelle sera servie de les signer, et aultres deux soubs son
bon plaisir, l'une en faveur de M. Jérôme D'Esnetières , et l'aul-
tre de son cuisenier M. Anthoîn, pour le payement de sa pen-
sion (4). Et ayant MouÛin, chappellaîn de Yostre Majesté, com-
pété de gaigner temps en son affaire de la doyenné de Lille , dont
Yostre Majesté l'a pourveu , il m'a très-instamment requis de
vouloir envoyer sa requeste ci-joincte sur laquelle me semble,
à correction très -humble de Yostre Majesté, quant au premier
point qu'il est raisonnable qu'ayant esté faicte la grâce ici , le
dépesché se face selon la datte de la grâce. Et quant au second
point, ce sont lettres ordiuaircs de justice, soit que Yostre
( 231 )
Majesté metise les veuille escripre, ou commander au duc d'Alve
de le faire (5).
Le sommaire de la lettre du comte de Severstain, est qu'il
supplie estre recommandé à Yostre Majesté , comme par Sa Ma-
jesté réginalle, ensemble par lettre de l'Empereur, a esté faict,
requérant que au plus tost les gaiges et pension de son frère
puissent estre payez, soit ici en Espagne ou es Pays-Bas, selon
qu'en son temps ferai plus ample relation à Yostre Majesté (6).
Âtant, Sire, après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle , prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue , avec l'accomplissement de ses très-saincts et
très-baults désirs
De Madrid , ce xxix de may 1571.
De VostfB MaJBêté trèê^kumble êi trèê'
obéiêêant serviteur^
JoACH. HOPPERUS.
apostilles du Roy.
(1) Moy bien me pareoe esto conforme al parecer del duque y
vuetlro , annque creo que no lo aceptara, porque no podra ya ele-
gar aotes de San Juan ^ lodavia se podra escrivîr al duque para
con el primer correo que sera este que ira agora.
(2) Bien sera tocar nna palabra desto al duque , como decis.
(3) He yisto parte dello que lo demas he dexado por parecerme
que es ya yiejo. Ëmbiadme quando otras cosas una copia de aquel
papel donde vienen los que hay en Inglaterra propicios , y contra-
ries, y neutrales , y no es menester con ella la cifra, sino solo lo
claro, y tambien del capitulo donde dice se embian , y porque esse
00 le be topado ni le he visto aqui no se si venia en la cartas que
venian antes que no se me acuerda.
(4) Yan firmadas todas que estan bien.
ÇS) Pareceme bien lo que decis de Modin , y asi se haga ,* y las
letras de justicia podra escribir el duque.
( 232 )
(6) Uoy se verà lo que en esto cod vendra. Y en estas memorias
que me ha dado Guillaume de parle del que esta ay re?erei8, cuyas
olrasmemorias vos embie desde Aranjuez que todo se podra ver ay.
XXXVIil.
10 juin 1571.
Ayant, le premier du mois, fait rapport au cardinal, pré-
sent le docteur Velasco et Zayas^ des affaires d'Angleterre,
tant allendroit de la royne d'Ecosse que de la restitution des
biens arrestés d'ung costé et de Faultre, et aussi de Cobban ,
selon que Vostre Majesté avoit commandé, avoit semblé que
premier et avant tout œuvre , ce debvoit acliepver ce dudict
Cobban, afin que au plus tostil s'en alla, sanscependantempes-
cher Vostre Majesté du surplus , sinon que , ce dudict Cobban
faict, sembloit, à correction d'icelle Vostre Majesté ^ qu'il se-
roit bon de dépescher incontinent ung courrier vers le duc
d'Alve, l'advisant tant de ce qu'avec ledict Cobban est passé,
que des aullres choses susdictes. Et comme le secrétaire Zayas
m'a dict hier que ledict affaire de G>bban est jà achepvé et
qu'il ne sera que bon que le surplus au plus tost se face , je
n'ay voulu laisser de mectrele tout incontinent en ordre ^ que
par forme de minute de quatre tiers au duc d'Alve, va joincte à
cestes , en conformité de ce qu'a semblé, h très-humble correc-
tion de Vostre Majesté, laquelle pourra voir si aussy luy plaist ;
dont l'une lettre parle dudict Cobban (l),raultre de la négocia-
tion de la restitution des biens arrestés d'ung costé et d'aullre ;
la troisiesme , de ce de Rudolphy , et la quatriesme en général
de la réception des autres lettres et pièces dudict duc, sur les-
quelles n'a esté possible de respondre à présent, ne soit que
Vostre Majesté soit servie de se résouldre sur ce de Douay , dont
selon son commandement lui ay escript le 29 du mois passé, en-
voyant quant et quant le restai des pièces louchant Angleterre
déchiffrées , et aulcunes aullres choses (2).
Des pièces de Rome que le secrétaire Zayas m'a donné j'en
fcray relation quant Vostre Majesté sera servie ; et sa substance
( 233 )
de la letlre du duc de Bavière , du 24 d'avril que Yostre Majesté
m'envoyoit , est qu'ayant entendu l'intention de Yostre Majesté
par ses lettres et aultrement , de vouloir lever deux régimens
d'allemands pour son service et défense de la chrétienté, il fera
volontiers tout office possible , et mesmes sonner le tabouriu
en son pays , si besoing est , et oultre seroit fort bien content
que la place de monstre se print au mesme pays , si ce ne fust
pour la grande chierté qu'il y a. Néantmoins fera en tout et
partout tel service que lui sera possible (8).
Et comme il y a plusieurs choses tant publiques que parti-
culières fort importantes que journellement sont très-instem-
ment sollicitées , Yostre Majesté pourra regarder quand elle sera
servie d'en oyr la relation (4).
Atant , Sire , après avoir baisé les mains royalles de Yostre
Majesté et me recommandé très-humblement à icelle^ prieray
Dieu le Créateur de l'avoir en sa saincte garde et donner bonne
vie et longue, avec l'accomplissement de ses très-saincts et très-
haults désirs.
De Madrid, ce x de juin 1K71.
De Vostre Majesté iriê'humhle et très-
ohèûfêant serviteur,
JoACB. HOPPERUS.
apostilles du Roy»
(1) Cobbau es ya parlido, como havreis entendido, y asi sera
muy bien despacbar al duque , y he visto las minutas de las quatro
carUs qae me parece que estan bien con lo poco que he puesto en
la uoa , y asi se podrao poner en limpio y embiarmelas a fermar
quando Zayas embie por despacho.
(2) Desta va aqui la respuesta como vereis que con otras ocupa-
liones no he podido anles.
(3) Esta bien todo este.
(4) Yo pienso ser ay presto, donde me podreis hazer relacion
deltas cosas. De san Lorenzo, à 17 dejunio 1571.
( 234 )
RAPPORT DE M. GACHARD SUR SES RECHERCHES EN
ESPAGNE.
A M. le baron De Getktche, présideni de h Commission royale
d'histoire.
Simancasy le 28 mars t844.
MORSIBOR LB PRÉSIDKIfT,
Après six mois d'un traTail assidu, j'ai terminé, dans
les bibliothèques de Madrid et de l'Escurial, Teiamen des
manuscrits concernant Thistoirc de Belgique.
Dans les iellres que j'ai eu l'honneur de tous écrire,
Monsieur le Président, ainsi qu*à plusieurs de nos hono-
rables collègues, depuis que je suis en Espagne, je tous ai
donné quelques indications sur les documents relatifs à
boire pays, que renferment ces dépôts littéraires^ J'ai
pensé que la commission me saurait gré de lui offrir
quelque chose de plus complet. Je ne Tais cependant
mettre sous ses yeux qu'un sommaire des inTesligations
auxquelles je me suis liTré : la description matérielle des
manuscrits, leur analyse, les extraits que j'en ai tirés, je
dois les réserTcr pour le rapport que je présenterai, à mon
retour à M. le Ministre de l'Intérieur.
I. Bibliothèque de VEêOuriaL
Pour obserTcr l'ordre d'ancienneté des établissements ,
je commence par la bibliothèque de TEscurial.
Ce dépôt, l'un des plus riches do l'Europe en manus-
( 235 )
crits arabes et grecs, malgré les perles considérables qu'il
fil lors du fatal inceudic de 167 1, ne Test pas en docu-
ments historiques, autant que je me l'étais figuré. Peut-être
cela doit-il être attribué aux goûts particuliers de celui
auquel Philippe II en confia l'organisation : ce fut le célèbre
Arias Montano^ l'éditeur de la bible polyglotte de Plantin,
qu'il chargea de ce soin; or, ce grand théologien, qui
possédait, dit-on, toutes les langues mortes et rifantes,
pouvait avoir moins d'inclination pour l'histoire moderne
que pour la philologie et la littérature sacrée.
Une cinquantaine de manuscrits ont attiré mon atten-
tion à l'Escurial. Je citerai, dans ce nombre :
Une traduction française de la chronique latine de Hol-
lande, de Zélande et de Frise, par Jean de Beke : l'auteur
de cette traduction , dédiée à Philippe-le-Bon, ne se nomme
pas, pour eatuê, dit-il, de la petUesêe de êon œuvre;
Une traduction espagnole des Mémoires de Gommines,
dédiée a Philippe IV par un certain Philibert^ qui la lui
adressait de Palerme, le 6 janvier 1622, « quoique V. M.,
» lui écrivait-il, n'en ait pas besoin pour lire l'ouvrage
» original, puisqu'elle entend le français; )>
Un recueil de traités conclus par les souverains des Pays- ^
Bas, depuis le milieu du XY^ jusqu'au milieu du XVI*
siècle;
Une chronique de Philippe-le-Beau, écrite en espagnol
par un contemporain, Lorencio de Padiila, cl dédiée à
Charles-Quint. Cette chronique est divisée en deux livres :
le premier, qui commence à la prise de Grenade par les
rois catholiques, et finit à la mort d'Isabelle, a trente et
un chapitres; le deuxième en a Irente-qnalrc : il com-
mence à la résolution de Philippe-le-Beau de prendre le
litre de roi, et ne finit qu'à la mort du roi Ferdinand.
( 236 )
L'auteur ne s'occupe guère que des affaires d'Espagoe.
M. Miguel Salva, membre de l'académie royale d'histoire
de Madrid, qui, conjointemeui avec deux autres membres
de cette compagnie^ MM. de Navarrele et de Barauda,
publie une collection de documeols inédits, se propose
d'y insérer la partie la plus intéressante du livre de
Lorencio de Padilla. On remarque, da^s la dédicace de
l'archidiacre de Ronda à l'empereur, cette prière, qu'il
lui adresse, d'ordonner que la chronique ne sorte pas de
sa chambre, « parce que souvent le personnel dont il est
)» parlé dans les livres semblables, y effacent ce qui ne
» leur convient pas : d'où il résulte que les chroniques
» perdent beaucoup de leur autorité, pour contenir des
;) choses inexactes, et qu'on en impute la faute à leurs
» auteurs quoiqu'à tort. » On ne connaît pas de copie de
ce manuscrit;
Un traité de l'origine et de la succession des princes de
la maison d'Autriche , par le même, dédié également à
Gharles-Quint. Ce fut pour rectifier un arbre généalogi-
que de la composition de Jean Stabius, chroniste de l'em-
pereur Maximilien, que Padilla entreprit ce travail ; et,
dans l'intention de le rendre plus complet , il fit remonter
la généalogie des princes de la maison de Habsbourg
jusqu'à Noé ;
Une chronique de Gharles-Quint * par Pedro Mexia, au-
teur d'une histoire des Césars, depuis Jules et Auguste^
jusqu'à Maximilien P', et chroniste de l'empereur. Il ré-
sulte du prologue, que ce fut par ordre de Charles-Quint
' Je ferai observer, une fois pour toutes , que les documents que je
n^indique pas comme étant écrits dans une autre langue , ou dont le
titre même , reproduit textuellement , ne fait pas connaître la langue ,
sont en espagnol. C^est la très-grande majorité.
(237 )
tui-Tnéme, que Meiia entreprit cet ouvrage. Il convient qu'il
n'a pas été témoin delà plupart des choses qu'il raconte;
mais cela ne doit pas, dit-il, empêcher d'ajouter créance
à ses récils 5 parce qu'il a eu soin de prendre ses renseigne-
ments auprès de personnes dignes de foi, et qui étaient
en position de bien connaître les faits. Hexia commença
d'écrire sa chronique en 1549; il mourut en 155], la
laissant inachevée ( elle s'arrête à l'année 1529). Dans cette
chronique, du reste, comme dans toutes celles que compo-
sèrent des Espagnols , les affaires des Pays-Bas tiennent
peu de place, et elles ne sont pas toujours rapportées avec
une parfaite exactitude ;
Un « commentaire ou diurnal de l'expédition de Thu-
i> nés, faite par le très-auguste et très-victorieux empereur
9 Charles Ginquiesme; »
La même relation , sous ce titre : a L'expédition et vic-
» toire affrîcane de Thunes, faite par l'empereur Charles
> Ginquiesme; »
(Nous avons, dans nos archives et dans notre biblio-
thèque royale , d'assez nombreux documents sur celte
glorieuse expédition de Charles-Quint, dont il existe d'ail-
leurs , depuis long-temps , une relation imprimée. )
Une narration historique en latin de l'invasion des Clé-
vois dans le Brabant , et du siège de Louvain , en 1542, ré-
digée par Jaques Yeroulx, et dédiée à Jean Manrique de
Lara, l'un des conseillers de Charles-Quint;
Une histoire des batailles et autres événements auxquels
prit part l'armée de l'empereur, en Italie^ en France, en
Afrique et ailleurs, depuis le jour de S^-Pierre et S^-Paul
1521 jusqu'au 17 novembre 1545, écrite par Garcia Ze-
rezeda , et dédiée à Gonçalo Hernandez de Cordoba , duc
de Terra-Nova , prince d'Esquilache ;
( 238 )
Les manuscrits originaui de l'histoire de l'expédition de
Gharles-Quinl contre les protestants d'Allemagne, en 1543,
par Pedro de Salazar, et des commentaires de la goerre que
leur fit encore l'empereur en 1546 et 1547, par Louis de
Zuniga et Âfila, grand commandeur d'Âlcantara. Ces deux
ouTrages furent livrés au public à l'époque où ils furent
composés, et il existe même du dernier une traduction la-
tine deHalinœus, imprimée à Anvers en 1550;
Une traduction espagnole, incomplète, de l'histoire des
troubles des Pays-Bas , de Renom de France , que doit pu-
blier notre honorable colique N. Dumortier;
Une histoire italienne des mêmes troubles, jusqu'à l'an-
née 1578, par un anonyme;
Un recueil de lettres de Marguerite de Parme et du duc
d'Albe, aux gouyerneurs et aux villes des Pays-Bas, écrites
dans les années 1565 à 1570, et entremêlées du récit des
faits qui se passèrent à cette époque. J'en ai extrait, entre
autres, une relation delà mort du comte d'Egmont, qui
contient des détails touchants et pleins d'intérêt;
Une histoire ecclésiastique des Pays-Bas , composée en
latin par Boece Epon. Cet ouvrage est précédé d'une dédi-
cace au roi Philippe II, datée de Douai, le 11 des calendes
d'avril 1572;
Plusieurs mémoires présentés aux archiducs Albert et
Isabelle sur des matières de gouvernement, et qui n'offrent
rien de bien remarquable;
Une relation italienne de la Flandre^ par le cardinal
Bentivoglio, nonce de Paul V auprès des archiducs, en-
voyée au cardinal Borghèsc, neveu de S. S., le 6 avril 1613,
L'auteur y traite de la nature et coutume des archiducs ,
de leurs états, de leur cour, de leurs ministres, de leurs
( 239 )
rapports a?ec leurs voisins, de l'éUt de la religion dans
leurs domaines et dans les Provinces-Unies ,
Un journal , tenu par un des moines de TEscurial , des
événements dont il fut le témoin, depuis la fondation du
monastère jusqu'à la fin du XYI™^ siècle, et de quelques
autres événements publics. On y trouve des particularités
curieuses. Ainsi Ton y voit que, le 3 août 1579,1e roi étant
àl'Escurial, le cardinal deGranvelle y vint pour lui bai-
ser les mains; que Philippe II le reçut fort bien , et le
chargea aussitôt de beaucoup d'affaires concernant l'Italie^
et les Pays-Bas. On y lit, un peu plus haut, que le 11 jan-
vier précédent , le roi avait exilé de Madrid le duc d'Albe,
sans que Ton y apprenne toutefois quelle fut la cause de
la disgrâce de ce dernier.
Je ferai mention encore de trois manuscrits dont la con-
naissance peut étro utile à ceux qui s'occuperont de notre
histoire littéraire. Le premier est une histoire du Brésil,
écrite en poriugaU par Pierre de Magalhanes, de Gundy
dans la deuxième moitié du XVI"^^ siècle , et dédié à don
Lionis Pereira. Le deuxième est un ColUotarius sur le
livre des psaumes de David, formé en 1374, par frère Pierre
deHérenthals, chanoine et prieur de Floreffe, pour Jean
de Erckel, ëvéque de Liège. Le dernier est un traité d^Hop-
perus, de Officio régie optimij traduit en castillan.
Les manuscrits , aussi bien que les livres imprimés de
TEscurial, qui furent recueillis du temps de Philippe II,
se font remarquer par Télégance de la reliure et la dorure
des tranches. Ils portent, sur les deux plats de la couver-
ture, un gril, forme que Philippe voulut donner, comme
* 11 le nomm , oomme Je le dirai plus loin , préaident d« oonMil tu-
prène d'Italie.
( 240 )
on le sait , a ce royal monastère, en mémoire de la yictoire
de S^-Quenlin, remportée le jour du martyre de saint
Laurent. Par opposition à ce qui se pratique partout ail-
leurs, ils sont rangés dans les armoires qui les contiennent,
de manière que ce n'est pas le dos du volume, mais la tran-
che qui se voit. Sur celle*ci est écrit le titre de l'ouvrage.
Du reste, ni dans les notices qui ont été publiées sur le
monastère de l'Escurial , ni dans les catalogues qui eiistent
•de sa bibliothèque, ni dans les divers manuscrits que j'ai
examinés, je n'ai rien remarqué qui soit de nature à justifier
ropinion,a8sezrépanduecheznous,quePhilippeII,lor8qu'il
s'embarqua pour l'Espagne en 1559, s'appropria quelques-
uns des trésors littéraires de la Belgique, et j'oserais même
affirmer que cette opinion est sans aucun fondement, après
le dépouillement attentif que j'ai fait, ici, des papiers d'é-
tat de cette époque. Le savant Haenel dit avoir vu , à l'Es-
curial, des manuscrits qui provenaient de l'abbaye de S^-
Pierre deGand; j'ai demandé ces manuscrits au bibliothé-
caire, qui m'a répondu qu'il n'en avait pas connaissance. Il
faut admettre toutefois qu'ils existent, puisque H. Haenel
les cite; mais on ne peut tirer aucune conclusion de ce fait
en faveur de l'opinion que je viens de combattre, car il est
constant que, quand Philippe II fit construire l'Escurial,
bien des corporations religieuses , comme des seigneurs et
des princes même , lui envoyèrent en cadeau des manus-
crits, des reliques et d'autres objets précieux, pour en en-
richir la librairie ou le trésor du monastère.
La bibliothèque de l'Escurial est placée, depuis 1837 ,
sous l'inspection et la direction de l'académie royale d'his-
toire, qui a délégué, pour la surveiller en son nom, H. Mi-
guel Salva , l'un de ses membres. D'après les règlements
qui la régissent, les voyageurs sont admis à la visiter ; mais
( EU )
la lecture des lirres et des manuscrits n'y est accordée qu'à
ceux qui sont porteurs d*unc autorisation spéciale du gou*
▼ernement, ou de l'académie, autorisation qu'on obtient,
du reste , avec facilité.
Les manuscrits latins^ espagnols, italiens, français, con-
servés dans ce dépôt , sont au nombre d'un peu plus de dix-
huit cents. En 1762, un savant bibliographe, don Fran-
cisco Ferez Bayer, en forma une description détaillée en
cinq volumes in-folio; malheureusement, la bibliothèque
ne possède que la copie des deux premiers volumes, et la
liste provisoire qu'ont rédigée les bibliothécaires actuels,
pour compléter ceux-ci , est extrêmement sommaire. Le
catalogue original de Bayer , légué par lui à la bibliothèque
de l'université de Valence, sa patrie, périt lors de la des-
truction de cet établissement par les bombes du maréchal
Suchet, le 7 janvier 1812 ^
Les collections de manuscrits arabes, grecs et hébreux,
qui existent à TEscurial , comprennent : la première, 1824
volumes; la deuxième, environ 650 ; la dernière, 67 nu-
méros.
Le calalogue des manuscrits arabes, rédigé par Gasiri,
a été publié en 1760, en deux volumes in-folio.
Il y a un catalogue raisonné des manuscrits grecs , en
vingt volumes in-folio, qui a été dressé par fray Juan de
Cuenca, en 1777 , et qui est resté inédit.
IL Bibliothèque nationale,
La bibliothèque nationale de Madrid, ainsi que plusieurs
1 Diseurso leido a la academia de la historia^ por su director, el Es^^.
Senor D. Martin Femandez de Navarrete, enjunia de ZAde noviembro
1837. Hadrid, 1838. In-8o, p. 63.
TOM. IX. 16
( 242 )
autres établissements soieatifiques et littéraires, doit son
existence à Philippe V; c'est en 1711 qu'elle fut fondée.
Accrue successivement par d'importantes acquisitions faites
dans l'intérieur de la Péninsule et à l'étranger, elle compte
aujourd'hui 116,000 Tolumes imprimés, environ 8,000
manuscrits, et un cabinet de médailles et de monnaies
composé de plus de 96,000 pièces, parmi lesquelles il en
est un grand nombre qui sont d'une extrême rareté et d'une
Taleur inappréciable *.
Dans la collection des manuscrits, les ouvrages de litur-
gie et de théologie, les sermonnaires, les psautiers, qui , en
France et en Belgique, encombrent tant de dépAts du même
genre, occupent peu de place; ce sont les documents his-
toriques qui y abondent. On y trouve beaucoup de papiers
d'État en minute, en original et en copie; ils servent à com-
bler une partie des lacunes que présentent les archives de
Simancas, principalement dans le XYII'siécle,
Il n'existe pas de cette collection de catalogue propre-
ment dit , mais un index alphabétique, en trois tomes in-
folio, des noms des personnes qui ont écrit les documents,
ou de celles à qui ils sont adressés, ou des pays. États,
villes, etc., qu'ils concernent. Cet index, fait avec soin,
est l'ouvrage d'un des derniers bibliothécaires en chef, don
Francisco Antonio Gonzalez, mort en 1833.
J'avais extrait de cet index prés de cinq cent cinquante
articles à vérifier, comme devant avoir, suivant les indi-
cations données , une relation plus ou moins directe avec
rhistoire de Belgique. Plusieurs articles se trouvant par-
fois compris dans le même volume, il en est résulté que
j'ai eu à examiner un peu moins de trois cents manuscrits.
' Les médailles et monnaies en or sont au nombre de 2672.
( 243 )
Sur les (eiDpfi antérieurs à Charles -Quint, la biblio-
théque nationale de Madrid m'a offert peu de choses à
noter :
Une c Prouostication sur la vie, selonc les constellations
» et planettes, du très-illustre Jan, duc de Bourgogne, etc.,
)> et sur ses hoirs jusques au quatriesme hoir masle inclu-
» sivement, faicte par notable astronomiens maistre Alo*
)» fresin, jadis turcque, depuis baptisé en Rode, » etc.;
Diverses traductions espagnoles de Tétat de la maison de
Charles-le-Hardi , décrit par Olivier de la Marche ;
Une traduction, dans la même langue, du Chevalier dé-
terminé, poëme dû aussi à la plume de M" Olivier: le sa-
vant jésuite espagnol Audres Marcos Burriel faisait le plus
grand cas de ce poëme ;
Les vers dorés que donna Olivier de la Marche a son
maitre, à Vàge de dii-huit ans * ;
Une traduction espagnole des mémoires de Philippe de
GommineSy faite à Madrid, en 1652, par Juan Yitrian;
Une vie de Philippe-le-Beau , écrite, en 1649, par le
docteur Joseph-Michel Marquez, baron de San Dimitrio,
' Je n''ai pas le moyen ici de vérifier si ces yers sont connus. Voici
le débat de la pièce :
Amour m*assault ; cleroir me fait escripre ;
Foj , loyanté , me fait vérité dire :
Franchise fiert parmi mon cœur , et pince
Pour m* acquitter vers monseigneur mon prince.
Le poète termine ainsi :
Contre pécbé prenons Dieu en aydc ,
Et le bon ange qui nous conduit et guide
En paradis par une bonne marche.
Ce seur chemin nous enseigne La Marchr.
( 244 )
chevalier et f ice-chancelier de l'ordre militaire Gonstan-
tinieo de S^eorge. Cet on?rage est dédié au roi Phi-
lippe IV j par Tordre duquel il fut composé. L'auteur
puisa à un grand nombre de sources ; il consulta les histo-
riens flamands, allemands y ilaliens, espagnols : mais on
ne ?oit pas qu'il ait fait usage de matériaux inédits. Sou
livre d'ailleurs ne manque pas d'intérêt : il renferme des
détails curieux sur le mariage de Philippe-le-Beau avec la
princesse Jeanne de Gastille , sur ses discussions avec sa
femme , sur ses favoris, les seigneurs de Ville et de la Vère,
sur ses deux voyages en Espagne , sur ses démêlés avec le
roi catholique, son beau-père , etc., etc.
Les documents qui concernent le régnede Charles-Quint
sont nombreux, variés, et quelques-uns ont une grande
valeur historique.
Je placerai, en première ligne, les relations faites au
sénat de Venise , en 1646 , par Bernard Navagero, et, en
1551, par Marine Gavallo ou Gavalli, qui l'un et l'autre
avaient rempli la charge d'ambassadeur de la république
prés de l'empereur, et un récit du séjour et de la mort de
Gharles-Quint au monastère de Yuste.
G'était un usage établi à Venise, que les ambassadeurs
delà seigneurie fissent, au retour de leur mission, un rap-
port sur le prince près duquel ils avaient été accrédités,
sur sa famille , sa cour, ses ministres, sur le fort et le
faible de ses états, sur ses relations avec les puissances
étrangères, etc., etc. Vous connaissez, Monsieur le Prési-
dent, les rapports de ce genre qui ont été publiés dans la
Collection de documenté inédit* mut Vhiêtoire de France.
La bibliothèque de Madrid en possède plusieurs qui n'ont
pas encore vu le jour. J'ai analysé et extrait ceux qui re-
gardent nos anciens souverains. Gertes, personne n'ose-
( 245 )
rail soutenir que les jugements portés par les ambassa-
deurs Ténitiens sur les hommes et sur les choses fussent
exempts d'erreur; mais on ne peut nier que ces diplomates
étaient bien placés pour connaître et apprécier les uns et
les autres ; et, par ce motif, leurs relations sont des docu-
ments qui méritent, à un haut degré, de fixer l'attention
des historiens.
Bernard Na?agero dit, au début de la sienne, qu'il aTait
résidé pendant trente-quatre mois à la cour de Gharles-
Quiot. Il trace le portrait de ce prince, de la reine Marie,
sa sœur, gouTernante des Pays-Bas, de ses généraux, de
ses deux principaux ministres, Francisco de Govos , grand
commandeur de Léon , et Nicolas Perrenot de Granvelle ,
etc. La plupart des historiens français, Toulant exalter
François I^aux dépens de son ri?al, ont refusé à Charles-
Quint les Tcrtus guerrières. Selon Na?agero, ou plutAt
suivant l'opinion générale de son temps, sur laquelle il
s'appuie, l'empereur n'avait pas de meilleur général que
lui-même: à l'armée, il était infatigable , et remplissait
l'office du moindre de ses capitaines. Son ardeur, son in-
trépidité , le faisaient chérir des soldats.
Harino Gavallo s'étend , plus encore que son devancier ,
sur les qualités, le caractère, les goûts, les habitudes de
Gharles-Quint ; il s'occupe aussi du prince Philippe, son
fils, qu'il avait vu pendant hix-huit mois à sa cour, et fait
une prédiction que l'événement vérifia, en disant que, selon
les inclinations que ce prince manifestait, il était à prévoir
que, lorsqu'il monterait sur le trAne , il n'emploierait plus
que des ministres espagnols. Gavallo constate , comme
Navagero, le grand crédit dont jouissait H. de Granvelle
auprès de l'empereur. Sa relation contient, au surplus,
d'intéressants détails sur le commerce que les Pays-Bas
( 246 )
faisaient, i cette époque, avec TEspagne, le Portugal, la
France, TÂngleterre, TÂlleniagne et le nord de l'Europe.
Après la mort de Charles-Quint, la princesse de Portugal,
sa fille, régente des royaumes d'Espagne, désirant savoir
quelle avait été sa manière do vivre au monastère de Yuste ,
chargea le prieur du lieu, fray Martin de /^ngulo, de lui
en faire parvenir un récit circonstancié : c'est de ce docu-
ment que j'ai voulu parler plus haut. U n'est pas besoin
d'entrer dans des détails pour en montrer l'importance :
j'observerai seulement que le récit de fray Martin de An-
gulo est semé d'anecdotes et de particularités piquantes.
J'ai pris une copie tout entière de ce manuscrit.
Le Journal des voyages de Charles-Quint ^ par Yande-
nesse , que notre bibliothèque royale possède , et qui existe
également à Paris, à Besançon et ailleurs, fait aussi partie
des manuscrits de la bibliothèque nationale de Madrid; il
provient de l'abbaye de S'-Vaast, d'Arras.
Il s'y trouve un autre journal du même genre, intitulé:
a Description des voyages, faictz et victoires de Vemperèur
» Charles Y de ce nom, et ce qui est advenu jusques à son
» retour d'Argel , escript de la propre main de M. de Her-
» bays, de la chambre de Sadicle Majesté, et chevalier de
» l'ordre de S'-Jacques, à sçavoir de Fan 1542 : ce qu'il a
» iout veu , pour y avoir es td prêtent, et faict lee mêmes
» voyagee avecque Sadiote Majeeti, » Je n'avais pas ouï
parler jusqu'ici de cç journal du sieur de Herbays. Ce qui
est digne de, remarque, c*est qu'il contient, pour l'époque
indiquée df^ns le titre, les mêmes choses que le journal de
Yandepesse. Lequel des deux a été le plagiaire?
Il y a une chronique de Charles-Quint qui est répétée
une dizaine de fois à la bibliothèque nationale ; elle a pour
auteur don Francès de Çuniga,run de ses officiers. Elle
( 247 )
est écrite dans un stjle semi-sérieux, semi-badin^ et ne
s'étend que jusqu'à Tannée 1527.
La chronique de Pedro Heria est reproduite aussi dans
plusieurs manuscrits, de même qu'une relation de la
guerre d'Italie, en 1525, par quelqu'un qui y avait assisté,
mais qui ne se nomme pas. J'ai comparé le récit qui y est
foit de la bataille de Pavie, avec celui qu'a donné Sando-
val, et j'ai reconnu que ce dernier avait copié, mot pour
mot, l'écrivain anonyme, sans qu'il ait cru devoir seule-
ment le citer.
L'expédition de Tunis est racontée dans deux manuscrits
différents. L'auteur de l'un de ces manuscrits, qui parle
en témoin oculaire, n'est pas connu. L'autre est dédié par
don Alonso de Sanabria au grand commandeur Govos , qui
avait suivi Gharles-Quint en Afrique. Les deux manuscrits,
mais le dernier surtout , sont d'une grande étendue.
Il y a une relation très-intéressante de la captivité de
François I^ en Espagne, par le capitaine Gonzalo Hernan-
dez de Oriedo y Valdez, qui, à cette époque, était à la
cour de l'empereur. Les détails que l'on y lit prouvent
combien est mal fondé le reproche que plusieurs histo-
riens ont adressé à Gharles-Quint, de n'avoir pas traité son
royal prisonnier avec les égards dus à son rang et à son
malheur. Je rapporterai un seul trait. Charles, qui se trou-
vait à Tolède, était allé faire une excursion à Ségovie :
lorsqu'il était en route , pour revenir dans la première de
ces villes, il reçut un courrier qui l'informait que le roi
était malade, au point de donner des inquiétudes. Il prit
aussitôt le chemin de Madrid, où il arriva, sans s'être ar-
rêté un seul instant, et il s'empressa d'aller voir le roi et
de lui porter des consolations. Dans toutes les autres occa-
sions, il lui rendit et lui fit rendre les plus grands hon-
neurs.
( 248 )
Les voyages et guerres de l'empereur en 1542, 1543 et
1544, sont le sujet d'une relation en soîianle-sept chapitres,
sans nom d'auteur. Elle est suivie d'une relation , égale-
ment anonyme ^ de son expédition en France, après qu'il
eut fait la conquête du duché de Gueldre.
Je citerai encore un abrégé de la rie de Charles-Quint,
par André Doria, qui m'a paru exact. Ce livre est écrit en
italien, et la bibliothèque en possède, de plus, une tra-
duction espagnole, ouvrage de Louis de Toro, médecin de
la ville de Placencia.
Plusieurs manuscrits contiennent des documents rela-
tifs au défi que François I^** adressa à Charles-Quint en
1528, pour se dispenser d'accomplir le traité qu'il avait si
solennellement signé et juré à Madrid. Les mêmes docu-
ments existent, avec d'autres qui les complètent, à la bi-
bliothèque de l'académie d'histoire ; j'en parlerai plus loin.
Un manuscrit assez volumineux est composé de pièces
originales sur la détention du dauphin et du duc d'Or-
léans en Espagne, où ils vinrent comme otages, après la mise
en liberté de François P% et sur les négociations à la suite
desquelles ils furent restitués au roi leur père. Ces pièces
sont des lettres de Charles-Quint au connétable de Castille,
don Pedro Hernandez de yela8Co,des lettres de ce dernier
à l'empereur et à Timpéralrice, des conventions entre les
commissaires d'Espagne et de France , etc. ; la plupart sont
des années 1528 , 1529 , 1530; quelques-unes sont de 1526.
Quoique l'événement qu'elles concernent puisse être con-
sidéré comme étranger à notre histoire, j'ai cru devoir
prendre copie des instructions données par Charles Y au
connétable de Castille sur l'accomplissement des points
qui devaient précéder la délivrance des princes français,
et sur le mode de cette délivrance : car tous les actes qui
( 249 )
porteul l'empreinte du caractère el de la politique du grand
empereur, sont intéressants pour le pays qui 8e glorifie do
lui aroir donné le jour. J'ai noté quelques autres pièces,
parmi les plus importantes. Il est singulier que HH. de
Navarrete^ Sal?a et de Baranda, qui , dans leur collection
déjà citée ^, ont publiéseizedocuments sur la détention des
fils de François P' en Espagne , tirés des archives de M. le
duc de Frias, n'aient pas songé à recueillir aussi ceux qui
se conseryent à la bibliothèque nationale , d'autant plus
que ces derniers sont les plus intéressants.
J'ai trouvé une relation , infiniment curieuse, de l'en-
trée et du séjour de Charles-Quint à Paris, lorsqu'il tra-
versa la France, en 1539 , pour aller réprimer l'insurrec-
tion des Gantois. J'en ai pris copie , ainsi que de plusieurs
lettres relatives au même Toyage. Ces pièces grossiront la
collection de documents sur les troubles de Gand et de la
Flandre , que la commission m'a confié le soin de mettre
au jour.
Il y a difl^érentes copies d'un état de la maison de Gharles-
Quint, sans date , et d'une relation de la manière de servir
qui s'y observait en 1546. Le rédacteur de cette dernière,
Jean Sigoney, en l'adressant à Philippe II, qui la lui avaitde-
mandée, lui faisait observer que l'organisation de la maison
de l'empereur était bien difi*érente decelle des ducs de Bour-
gogne, et il expliquait cela par différentes raisons : < Je
» me rappelle^ disait-il entre autres, que, quand on re-
» présentait à lempereur qu'il n'observait pas les cou-
if) tûmes pratiquées sous les ducs de Bourgogne, il répon-
» dait que, comme ils avaient eu la liberté de vivre à leur
» guise , il voulait jouir de la même liberté. »
1 Tome II, p. 200 -2ô8.
( 250 )
J'ai recherché, d'après les indications du catalogue, une
relation de ce qui se passa , à Worms, entre Gharles-Quint
et Luther : cette pièce a été arrachée du volume qui la
contenait. Ce n'est pas la seule qui manque ainsi. Dans
beaucoup de manuscrits , j'ai constaté de pareilles lacunes ;
et, ce qu'il y a de particulier , c'est que les documents ar-
rachés étaient pour la plupart relatiCsaux troubles des Pays-
Bas. On ignore, à la bibliothèque, à quelle époque ces actes
debrigandage ont été commis, et qui a pu en être l'auteur.
Les lettres écrites à et par Gharles-Quint sont extrême-
ment nombreuses dans ce dépAt. J'ai été étonné de n'en
trouver aucune qui fit partie de sa correspondance avec le
gouvernedaent de Bruxelles. Aux archives de Simancas , la
même chose m'a (rappé. Cette remarque , et la circonstance
que , à l'exception des deux Granvelle, les ministres em-
ployés par l'empereur pour les affaires des Pays-Bas> furent
ordinairement des naturels de ces provinces, ne laissent
guère de doute que les papiers de son règne , en ce qui
concernait notre pays , furent déposés dans les archives de
Bruxelles. Malheureusement nous n'en avons plus au-
jourd'hui que des débris; c'est à Vienne qu'il faut en
aller chercher la collection.
Je me suis contenté de recueillir , parmi les lettres de
Gharles-Quint , celles qui se rapportaient à des événements
notables de sa vie» ou pouvaient servir à le caractériser
comme homme et comme souverain. Telles sont les lettres
qu'il écrivit au connétable de Gastille : de Bologne , le 7
mars 1530,surles raisons qui l'avaient engagé à se faire
couronner en cette ville, et sur celles qui l'obligeaient à se
rendre eu Allemagne; de Ratisbonne, le 11 juillet 1632,
sur les dispositions militaires qu'il faisait, pour résister
aux Turcs; de Barcelone, le 15 avril 1538, sur son dépari
( 251 )
pour Nice, où il devait avoir une entrevue avec le pape el
le roi de France. Telle est , surtout , la lettre qu'il adressa
au prince, son fils, de Palamos, le 6 mai 1543, au mo-
ment de s'embarquer pour passer en Allemagne, et de là
aux Pays-Bas , où François P' avait de nouveau allumé
le feu de la guerre. Voulant prévoir toutes les éventuali-
tés possibles , il y donne des conseils à son fils , auquel
il venait de confier le gouvernement deTEspagne, sur
la conduite qu'il aurait à tenir , dans le cas où lui-même
viendrait à mourir, ou tomberait au pouvoir de ses en-
nemis. U lui fait le portrait de qhacun de ses ministres,
lui détaille leurs qualités et leurs défauts, lui dit le
degré de confiance qu'il doit leur accorder, la manière
dont il doit s'y prendre avec eux , etc. Cette lettre , monu-
ment remarquable de la prévoyance et de la sagesse de
Charles-Quint , ainsi que de sa profonde connaissance des
hommes et des afi'aires, était destinée à demeurer secrète
il tout jamais : l'empereur ne voulait pas que le prince la
communiquât même à sa femme ^ et il lui recomman-
dait , si quelque événement venait à menacer sa vie , d'y
mettre une enveloppe qui en prévint l'ouverture *.
Parmi les manuscrits qui contiennent des lettres de
Charles-Quint, il y en a un qui fut l'ouvrage d'un de ses
secrétaires, qu'une note placée en tête du volume appelle
GasparArghin. Les lettres dont il est formé, appartien-
1 Après aToir pris copie de la lettre do 6 mai 1643, je Fai IroaTde
imprimée , aTec quelques -fariantes, dans êlSemanario erudito , collec-
tion de documents, entrente et quelques Tolumes, qui parut i Ma-
drid sur la fin du sidcle dernier. Quoique cette collection ne soit pas
connue & Fétranger, et qu'elle le soit même peu en Espagne , la pu-
blicité qu'y a reçue la lettre en question , me dispensera d*en repro-
duire , dans mon rapport , le texte original ; mais j'en donnerai une
traduction française.
( 232 )
nent aux années 1518 à 1523; elles sont adressées au pape,
a des cardinaux, à des princes et à d'autres personnages
marquants d'Italie ; elles sont toutes en latin. Quoiqu'elles
m'aient paru authentiques pour le fond, je ne les regarde
pas comme une copie littérale des originaux, car, dans les
chancelleries d'Espagne, c'était le castillan dont on se ser-
Tait pour la correspondance ayec l'Italie : je crois plutôt
que l'auteur du recueil, suivant un usage qui était encore
assez répandu de son temps, aura voulu en donner une tra-
duction substantielle, dans la langue des érudits. Ces let-
tres ne sont pas, du reste, d'une grande importance histo-
rique. Je n'en ai copié que deux, écrites par Charles-Quint
au pape : l'une, du 6 février 1519, sur la mort de l'empe-
reur Haximilien, son aïeul ; l'autre, du 22 août 1523, sur
les mesures prises par lui contre Luther.
Les manuscrits qui sont relatifs au règne de Philippe II
comprennent , de même que ceux qui concernent l'époque
de son père, deux relations d'ambassadeurs vénitiens :
Tune, de Frédéric Badoaro' ; l'autre, de Michel Suriano. La
première a été rédigée en 1557 ou 1558, quoique, dans le
titre, elle pq[te la date de 1561 ; la seconde, à laquelle trois
manuscrits où elle se trouve assignent trois dates dijOTé-
rentes, celles de 1559, 1560 et 1573, doit être de 1558,
on de 1559.
Les deux ambassadeurs tracent, chacun à sa manière,
le portrait de Philippe II, de don Carlos, son fils, et de ses
ministres. Badoaro parle longuement aussi de Charles-
Quint, près duquel il avait été accrédité pendant quelque
temps. Quoique je me sois proposé , Monsieur le Président,
de n'entrer pas ici dans des détails , par le motif que j'ai
* Ce nom e^t estropié dans le titre du manuscrit, lequel porte
JSaldovêtv,
( 253 )
énoncé au début de cette leUre, je ne puis résister au
plaisir de satisfaire ?Q(re juste curiosité , en vous donnant
de cours extraits au moins des passages dans lequels les
envoyés de Venise apprécient Philippe II, le cardinal de
Granyelle et le duc d'Âlbe y trois personnages qui ont été de
TOtre part le sujet d'études si savantes et si consciencieuses.
« L'éducation donnée à Philippe II, dit Michel Suriano,
» eut pour résultat que, lorsqu'il quitta la première fois
» l'Espagne pour aller en Flandre, en passant par l'Italie
)» et l'Allemagne, il fit partout l'effet d'être sévère et intrai-
» table, de sorte qu'il fut peu agréable aux Italiens, qu'il
n déplut tout a fait aux Flamands , et se rendit odieux aux
» Allemands ^ Mais, ayant été averti, d*abord par le car-
» dinal de Trente^ jensuite par la reine Marie, et plus effica-
y> cément encore par son père, que cette sévérité n'était
» point convenable chez un prince destiné à régner sur
» plusieurs nations, de mœurs et d'esprit divers, il changea
» sa manière d'être, au point que, à son second voyage,
» pour passer en Angleterre, il fit toujours preuve d'une
» douceur et d'une humanité si grandes, qu'il n'y a pas
» de prince qui l'eût surpassé sous ce rapport Sa
n complexion est très-délicate ; aussi vit-il avt^ beaucoup
» de régularité, et fait-il son régime presque exclusif
» d'aliments très-nourrissants, ne mangeant ni poisson ni
v> fruits, ni rien de pareil, qui engendre de mauvaises
» humeurs. Il dort beaucoup, fait peu d'exercice, et ses
» passe- temps domestiques sont tout à fait placides. Il est
» vrai que, à l'armée, il a montré un peu plus de vivacité ;
» mais, en cela, il a forcé sa nature, qui est plus portée
^ PerqueaiOyfu poco grato à Italiani, ingratissimo à Fiamenghi,
et odioso à Têd^scht.
( 254 )
» pour la tranquillité, que pour le moufement, et plus
» pour le repos, que pour le trayail. Il s'en est suivi que,
» quoiqu'étant dans Tâge où se manifestent ordinairement
» des goûts belliqueux et un désir insatiable de gloire , ses
» actions n'ont pas eu pour but jusqu'ici d'augmenter ses
» états par la guerre, mais plutôt de les conserver par la
» paix. Aussi , dés le commencement de son régne, a-t-il
» fait une trêve aveo le roi de France, contrairement à
D l'avis de l'empereur, et malgré le Màme public de Hon-
» sieur d'Arras Tout en ressemblant à son père par
» le visage, les paroles, l'accomplissement des devoirs
» religieux et les habitudes de bonté et de bonne foi, il
» diffère pourtant de lui sous plusieurs rapports, qui cons-
» tiluent la principale grandeur des princes. L'empereur
» se complaisait dans les choses de la guerre, et y était
» fort entendu; le roi s'y entend médiocrement, et il ne
» les aime pas. Celui-là s'engageait avec ardeur dans les
)) grandes entreprises ; celui-ci les évite : il a moins en vue
» de travailler à sa grandeur, que d'empêcher celle d'au-
» trui. L'empereur ne se laissait jamais influencer par la
y> menace ou la peur ; le roi, pour de faibles appréhensions,
» a laissé sortir de ses mains plusieurs de ses domaines.
» Le premier se guidait en toutes choses d'après sa propre
» opinion; le second suit celle des autres. Pour lui, nulle
» nation n'est au-dessus des Espagnols : c'est au milieu
» d'eux qu'il vit; ce sont eux qu'il écoute; c'est par eux
^) qu'il se dirige en tout. En opposition à l'empereur, il
)> fait peu de cas des Italiens et des Flamands, et moins
» encore des Allemands »
Frédéric Badoaro confirme ce que dit Suriano de la
complexion de Philippe II, de la timidité de son caractère,
de sa tempérance ; il est aussi d'accord avec lui sur l'eflet
( 255 )
que produisit ce prince à son premier voyage en Italie, en
Allemagne et en Flandre. Illoue sa piété, sa libéralité, sa
charité, qui se manifesta à Bruxelles pendant rhi?er de
1557 , où les indigents mouraient dans les rues de froid et
de faim; mais il lui reproche l'incontinence et le goût
qu'il avait de sortir déguisé la nuit , même au milieu des
aflfaires les plus graves. « Le roi, continue Badoaro, se
n plait à Tétude, et s'occupe particulièrement de l'histoire.
» Il sait bien la géographie. Il s'entend un peu dans la
» statuaire et la peinture; quelquefois même, il trouve du
)» plaisir à s'y exercer. II parle avec correction sa langue,
» et comprend parfaitement le latin. Il parle aussi l'italien,
» et un peu le français Avec les ambassadeurs, il fait
M profession de se montrer content des dignités et des
») états qu'il possède, pour autant qu'il puisse en jouir en
» paix. Il est pour l'ordinaire plutAtdoux qu'irascible, et
» quiconque a été dans le cas de négocier avec lui, a pu
» se convaincre de son extrême bonté Il dit parfois
» des bons mots , et entend volontiers des facéties ; mais, à
» ses repas, et lorsqu'il admet des bouffons en sa présence,
» il ne se livre pas à l'hilarité avec autant d'abandon que
» dans sa chambre, où sa gaieté est sans bornes Il lit
rt les mémoires et discours qu'on lui remet , ainsi que les
» suppliques, qu'il reçoit lui-même de tout le monde. H
» est trés-attentif à tout ce qu'on lui dit \ mais il ne re-
» garde pas ordinairement son interlocuteur, tenant les
)> yeux fixés à terre , ou dirigés à droite ou à gauche. Il
» répond brièvement, et avec promptitude, point par
» point : il ne prend toutefois pas de résolution par lui-
» même »
Hichel Suriano s'occupe peu du duc d'Albe. La manière
dont parle de lui Badoaro, ne correspond pas, de tout
( 236 )
point, à l'idée qu'on se fait communëment de ce persoo^
nage: «Le duc d'Albe, dît-il, est âgé de cinquante ans; il
y> est grand et fort de taille, avec une petite tète. D est de
^ compleiion sèche et colérique. Il n'a fait preute, à la
» guerre, que de timidité et de peu d'intelligence; aussi
> l'empereur ne lui confia-t-il jamais de charge loin de sa
» personne, quoiqu'il lui donnât le titre de capitaine gé-
» néral. Ce n'est pas un homme vénal; mais il est trés-
» avare, et sa dépense est plutôt celle d'un comte que
» d'un duc. Gonflé d'orgueil et d'ambition, il est enclin à
» la flatterie et trés-envieux. II ne vaut pas grand'cbose
)) pour les aflaires , et n'est en somme nullement aimé à
» la cour, où il passe pour un homme de très-peu de cœur.
» On lui envoya un jour une lettre anonyme ainsi conçue :
^ Au très'illujftre seigneur le duc d'Albe^ capitaine gé-
» néral de Milan pour Vune et Vautre majesté en temps
» de paix , et grand majordome en temps de guerre. * »
Les deux ambassadeurs de Venise font le portrait le
plus flatteur du cardinal de Granvelle, qui n'était encore
qu'évéque d'Arras. Après avoir remarqué que l'empereur,
dans les dernières années de son règne, lui laissait le
soin de traiter toutes les aflaires, Badoaro ajoute : « Il est
n vrai que ce ministre, dans ses relations avec les ambas-
» sadeurs et les autres personnages politiques, s'est ac-
» quitté de sa charge avec des manières si gracieuses , avec
» tant de patience, de bienveillance et de courtoisie, et
» en leur faisant des réponses si réfléchies à la fois et si
» promptes, qu'il eût été difficile d'en désirer davantage. »
Suriano, parlant des conseillers de Philippe II, qui, indé-
pendamment de Granvelle, étaient Ruy Goniez de Silva,
comte de Melito, le ducd'Albe, don Juan Manrique, don
* Celte anecdote est reproduite dans la Biographie universelle.
( 257 )
Anlonio de Toledo, le comte de Feria el le duc de Franca-
^illa, dit à son tour : « Telle est la base , tels sont les piliers
» sur lesquels repose cette grande machine , tels sont les
» hommes de qui dépend le gouvernement de la moitié du
» monde. Mais aucun d'eux, tous réunis même, ne valent
)» autant que H. d'Arras, qui, par son rare discernement,
» par sa pratique des affaires, est le plus habile, le plus
» résolu dans la conduite des grandes entreprises , le plus
» adroit, le plus sûr de lui-même dans leur maniement,
» et le plus persévérant pour les mener à fin. »
En lisant ces esquisses. Monsieur le Président, vous
n'oublierez pas que, à l'époque où elles furent tracées,
Philippe II ne faisait que de commencer son régne ; que
le duc d'Albe et le cardinal de Granvelle, quoiqu'ils
eussent été employés depuis longtemps dans des choses
importantes, n'avaient pas encore subi l'épreuve la plus
difficile de leur vie politique. Vous ne les considérerez
donc pas, quelque confiance que leurs auteurs puissent
vons inspirer, comme des éléments suffisants pour servir
à un jugement définitif sur les hommes célèbres qu'elles
concernent. Dans peu de temps, j'espère, je pourrai en
offrir de plus certains, de plus complets, aux amis de notre
histoire nationale : ce sont les matériaux que j'ai recueillis
déjà, et que je continue de recueillir dans le riche dépôt
qui m'a été ouvert ici. J'ose d'avance vous donner l'assu-
rance, Monsieur le Président, qu'ils ne laisseront rien à
désirer pour la solution de la grave question qui partage
encore aujourd'hui les esprits, en Belgique et ailleurs.
Philippe, Granvelle, Ferdinand de Tolède, pourront en
fin être jugés d'après le témoignage le plus irrécusable,
celui de leurs actes mêmes. Je serai un rapporteur fidèle;
je dirai tout, le bien comme le mal : car je ne suis guidé.
Ton. IX. 17
( 238 )
dans les recherches auxquelles je me livre ^ par d'aulres
passions que celles de la vérilé et de la justice.
Tai parcouru un manuiîcrit de 1408 pages d'écrilure
serrée, contenanl les guerres de Flandre et de France sous
le gouvernement d'Alexandre Farnése, prince de Parme.
L'auteur y le capitaine Alonso Vasquez, qui avait servi
dans ces guerres, les écrivit assez longtemps après, en
1610. Il dédia son livre à Philippe III. C'est le manuscrit
original que possède la bibliothèque.
Les guerres de Flandre, depuis l'origine des troubles, en
1567, jusqu'à la trêve de douze ans, ont été racontées par
plusieurs Espagnols qui y avaient pris part. Il y a, pour
l'époque dont Alonso Vasquez s'est occupé, l'histoire du
contador Antonio Carnero , dédiée à l'infante Isabelle, et
qui fut imprimée à Bruxelles en 1625. J'ai cru pouvoir
me dispenser, par ce motif, d'analyser Ténorme compila-
lion du capitaine Vasquez. J'en ai extrait seulement le
prologue, le portrait qu'il fait, à la fin de sa relation,
d'Alexandre Farnèse, et la description, qui la précède, des
mœurs, usages et coutumes des habitants des Pays-Bas.
Celle-ci contient des particularités très-curieuses^ et qu'on
ne trouve pas dans Guichardin.
Une vie de Philippe II, dont il y a plusieurs copies, est
attribuée, dans un manuscrit, au fameux Antonio Perez,
son secrétaire; dans un autre, à don Juan de Idiaquez,
grand commandeur de Léon et conseiller d'état. Elle n'est
certainement l'ouvrage d'aucun de ces deux ministres , car
elle fourmille d'inexactitudes. Ce qui y est rapporté parti-
culièrement sur la fin prématurée de don Carlos, est un
tissu d'absurdités et de faussetés.
Que de fables, Monsieur le Président, n'a-t-on pas dé-
bitées dans le nord comme dans le midi de l'Europe, à
( â59 )
propos de larrestalioii et de la mort de doD Gurlos! Cet
éTénement ne pouvait rester étranger à mes investigations,
car il se rattachait aussi à notre histoire, ne fût-ce que
par les intelligences qu'on supposait qoe Tinfortuné prince
avail entretenues avec les Flamands : j ai eu le bonheur
(il y en a quelquefois dans les recherches historiques)
de trouver, dans divers manuscrits, des pièces qui, si je
ne m'abuse, lèveront bien des doutes sur le véritable ca-
ractère que l'histoire doit lui assigner. Et je ne parle pas
seulement des communications que le roi adressa ou qu'il
fit faire, par ses ambassadeurs, aux souverains étrangers^
notamment au pape, à l'empereur et à la reine de Portu-
gal, et des lettres qu'il écrivit aux principaux seigneurs,
aux villes, aux évéques et aux supérieurs des ordres reli-
gieux d'Espagne : les déclarations de ce genre contiennent
toujours des réticences, et quelquefois des mensonges. J'ai
en ma possession des documents moins suspects : ils sont
écrits par un personnage qui, à raison de la position qu'il
occupait à la cour de Madrid, dut savoir, mieux qu'aucun
antre, comment les choses se passèrent.
Plusieurs historiens ont avancé que Philippe II fit faire
le procès à son fils par l'inquisition. Cette assertion, desti-
tuée de preuves , ne peut plus se soutenir aujourd'hui , en
présence du témoignage de Llorente, qui avait compulsé
les archives de ce redoutable tribunal , et qu'on n'accusera
certes pas d'engouement pour Philippe II ^
Cabrera s'exprime d'une autre manière : il dit que le roi
forma une junte, composée du cardinal Espinosa , de Ruy
Gomez et du licencié Briviesca, pour instruire le procès
1 Histoire critique de Vinquisition d* Espagne , par D. Jean-Antoine
Llorente. Paris , 1817-1818. T. 111, p. 138.
( 260 )
justificatif de la prison du prince ; que , dans ce dessein,
il fit apporter des archiyes de Barcelone le procès intenté
par Jean II, roi d'Aragon et de Navarre, contre Charles,
son fils atné , prince de Biana et de Girone, et il ajoute :
« Ils sont tous les deux aux archives de Simancas,où, en
» 1592, don Ghristoval de Hora les mit en un coffre vert,
D dans lequel ils se conservent ^. »
Llorente répète le récit de Cabrera ; il regarde comme
constant le dépôt fait, aux archives de Simancas, des pièces
du procès de don Carlos : « Ce procès, dit-il , doit y être
» encore, si on ne l'a transporté à Paris par ordre de l'em-
» pereur Napoléon, comme le bruit en a couru en Espa-
i> gne^)»
L'autorité de Cabrera est imposante, s'il est vrai, comme
il l'assure, que ce qu'il écrivit sur ce sujet, m il l'avait vu
» et entendu alors et depuis, au moyen de l'entrée que,
» dès sa jeunesse, il eut dans la chambre de ces princes '•)!
Cependant j'oserais presque affirmer, d'après les documents
que j'ai cités ci-dessus, que cet historien a été mal informé
sur le fait du procès. Qu'il ait été question , dans les pre-
miers moments de l'arrestation du prince, d'instruire une
procédure contre lui, cela n'est guère douteux, et le roi,
s'il eût voulu le déshériter , comme il y a lieu de croire
qu'il en eut Tinteution, n'aurait pu se dispenser d'em-
ployer ce moyen , d'autant plus que don Carlos avait été
reconnu et juré, par les certes de Caslille, comme héritier
présomptif de la couronne : mais le peu d'intervalle qui
s'écoula entre son arrestation et sa mort, vint soustraire
Philippe II à la nécessité de recourir aux voies judiciaires.
1 HUtona de Phelipe II, Ut. TII , p. 477.
* Histoire de rinquisition d'Espagne , t. lll, p. 172.
5 HisioHa de Phelipe II, \\i. VIII , p. 497.
( 261 )
Il est à remarquer qu'Antonio de Herrera, qui écrivit
rhistoire de Philippe II , du vivant de ce monarque ^, mais
ne la publia que sous le régne de son successeur^ et qui,
en sa qualité de chroniste de Castilie, dut être bien ren-
seigné , se tait sur le fait énoncé par Cabrera ; il rapporte
seulement le bruit qui courut, dans le principe, touchant
les intentions du roi : (« On disait à la cour (c*est ainsi qu'il
)> parle) que le roi voulait faire un procès, et avec le con-
y> seil déclarer le prince inhabile à succéder à la cou-
» ronne. ^)»
Llorente nous fait connaître une relation trés-curieuse
de l'arrestation de don Carlos, écrite par un huissier de sa
chambre. On y lit que Philippe II fit faire une enquête
sur la conduite du prince, et qu'il voulut même assister
aux déclarations des témoins. Bien qu'il n'existe aucune
preuve de cette enquête, le fait a pour lui tous les ca-
ractères de la vraisemblance : il était naturel que le roi
cherchât k s'entourer de toutes les lumières possibles sur
les actions antérieures du prince et sur les desseins qu'il
avait conçus. Mais il y a loin d'une enquête de ce genre à
un procès.
Quant au dépôt des actes du prétendu procès dans les
archives de Simancas, voici. Monsieur lePrésident, un fait
dont je puis garantir l'authenticitéMiOrsque, dans la guerre
1 Hiêtoria général dêl mundo, del iiempo de Phelipe II ^ escrita por
Antonio do Horrora , coronisia mayor do S, M, de las Indias^ y eu eoro-
niêia de Catiilla, Il y en a plusieurs éditions.
' Dezioeo en la cor te que el rey qneria hoMerpivceeeo, y con el consejodo'
clarar al principe por inhabil para la eucceeeion de la coronaXxyJi^ ohap.â.
' n est consigné dans on rapport du commissaire français Guiter, que
le gouTernement impérial chargea , en 1810 , d^enlever les archives de
Simancas , pour les faire transporter i Paris. J'ai In ce rapport aux archi-
Tes du royaume de Irance.
( 2G2 )
fie l'indépendance, le général Kellermann eut occnpé Val-
ladolid *, les sayants du lieu n'eurent rien de plus pressé
que de provoquer prés de lui Touverture du coffre qui,
selon la tradition généralement reçue (et qui l'est encore
aujourd'hui en Espagne), devait renfermer les pièces du
fameux procès. Le général Kellermann envoya à Simancas,
pour cette opération , le chanoine Mogrovejo, qui fut de-
puis attachéaux archives de l'Empire. Le coffre mystérieux
fut ouvert , et, au lieu du procès dedon Carlos, on y trouva
celui do don Rodrigue Calderon, marquis de Sept-Ëglises,
qui, ayant joui, pendant quelques années, d'une haute
faveur auprès de Philippe III, tomba en disgrâce en même
temps que son protecteur le duc de Lerma, fut emprisonné
et peu après condamné à mort et exécuté. Ceci prouve qu'il
ne faut pas s'en rapporter aveuglément aux traditions.
Parmi les pièces détachées que j'ai extraites de divers
manuscrits, sont encore :
La réponse que donna Philippe II, en 1569, aux points
qui lui furent proposés par l'archiduc Charles, au nom de
l'empereur, sur la nécessité de changer de système dans le
gouvernement des Pays-Bas, et de traiter avec le prince
d'Orange : réponse qui forme un cahier du trente pages;
Une lettre du cardinal de Granvelle a don Juan d'Au-
triche, datée de Naples, le 28 août 1573, dans laquelle il
blâme les massacres ordonnés par le duc d'Albe après la
prise de Harlem^ et les moyens de rigueur que celui-ci avait
mis en pratique depuis son arrivée aux Pays-Bas ;
Une lettre extrêmement intéressante écrite à Phi-
lippe II, de Namur , le 3 octobre 1578 , par le P. Dorante,
^ SimancM est h doui lieues de ValladoUd, et appartient à la province
dont Valladolid est la capitale.
( 263 )
confesseur de don Juan d'Autriche , sur la maladie et les
derniers moinenls de ce prince ;
Des lettres données à l'Escurial le l"' septembre 1579 ,
par lesquelles le roi, « se ressouvenant de la grande pru-
» dence, inteiligencoi pratique et eipérience de toute sorte
» d'affaires et autres bonnes qualités et mérites qui con-
» courent en la personne du cardinal de Granvelle, son
» très-cber et trés-aimé ami ( muy earo y muy amado
» amigo) », le nomme président du conseil suprême
d'Italie pour les affaires de Naples, de Sicile et de Hilan;
Une lettre du prince de Parme, écrite de Beveren le 25
août 1585 , où il donne le détail des négociations qui ont
précédé la reddition d'Anvers.
J'ai noté, en outre, un grand nombre de pièces que je
n'ai pas trouvées assez importantes pour les copier ou les
extraire , ou dont j'ai cru qu'il pouvait exister des copies
dans nos propres archives.
Il y a, à la bibliothèque, une traduction espagnole du
mémoire d'Hoppérus sur les troubles des Pays-Bas, qui a
été publié par Hoynck van Papendrecht.
Il y existe de pareilles traductions :
Du discours de l'amiral de Coligny sur le siège de S^-
Quentin ;
Du mémoire que le secrétaire Courtewillo présenta au
duc d'Albe , à Haestricht, en 15()8, et dont j'ai donné le
précis dans mon rapport sur les archives de Lille ^
De la description des Pays-Bas , par Guichardin.
J'ai analysé un mémoire sur le gouvernement des Pays-
Bas, qui parait avoir été adressé à l'archiduc Ernest, ou à
l'archiduc Albert. L'auteur y traite successivement : de
l'état ecclésiastique, du conseild'élat , du conseil privé, du
' Pag. 224
( 264 )
grand conseil de Halines , de la chancellerie de Brabant ^
du conseil des finances^ des receveurs particuliers des pro-
vinces et des villes, des magistrats, des commissaires char-
gés de tes renouveler en Flandre et en Brabant, des quatre
membres de Flandre, des gens de guerre et de leurs offi-
ciers, de la charge d'auditeur général de Tarmée, du géné-
ral des vivres, du véédor général, des eontadores y du
pagador général, des commissaires des montres, et des
munitions et choses nécessaires pour les châteaux et maisons
fortes, des impositions, tailles et subsides qui se lèvent
sur le peuple , des wateringhes ou réparations des digues ,
des excès des seigneurs en domestiques et autres super-
Suites, de ce qu'il y avait à négocier avec l'électeur et
prince de Cologne et de Liège , des offices de vicaire général
et d'administrateur de l'hàpital royal de l'armée , de l'ar-
mée navale; et il conclut, en proposant diflPérents moyens
nécessaires, selon lui, pour la bonne police de ces Etats.
J'ai extrait une « Relation de quelques choses particu-
)> lières et notables arrivées pendant la maladie dont le roi
» Philippe II mourut, » relation qui parait avoir été écrite
par une personne attachée à son service, et qui était à
l'Escurial, lorsqu'il y rendit le dernier soupir.
J'ai pris note encore de deux états des officiers de sa
maison : l'un portant la date de 1662, l'autre appartenant
à l'année 1688, et d'un volume contenant les instructions
que le roi donna, en 1686, au roi d'armes Jean de Spaen,
aliàs Eêpanaj chargé par lui de porter le collier de la
Toison d'Or à plusieurs princes et seigneurs d'Italie, ainsi
que les rapports de cet officier sur l'exécution de sa com-
mission.
Pour clore la série des documents qui ont rapport au
règne de Philippe II, il me reste à vous parler, Monsieur
( 265 )
le Président, d'un manuscrit contenant la correspondance
de Tarchevéque de Rossano, qui occupa depuis le siège
pontifical sous le nom d'Urbain Vilipendant sa nonciature
en Espagne. Cette correspondance, qui remplit un peu
plus de mille pages, commence au mois d'octobre 1565,
et Ta jusqu'au 2 janvier 1569. Elle éclaircit et complète,
en plusieurs points , la correspondance officielle de Phi-
lippe II avec ses ministres^ qui se conserTC à Simancas;
elle montre l'intérêt que la cour de Rome prenait à ce qui
se passait dans les Pays-Bas; elle révèle les démarches réi-
térées que fit Pie Y, afin d'engager Philippe II à se rendre
dans ces proTinces,oàsa présence lui paraissait indispen-
sable pour le rétablissement de la religion ; les irrésolutions
continuelles du roi; les promesses qu'il fit, et qu'il ne
tint pas, et enfin l'assentiment que le Saint-Siège donna,
an moins dans le principe, à la politique qui fut mise en
pratique à Bruxelles.
Lorsque le duc d'Albe partit pour la Flandre, il déclara^
par ordre de Philippe II, aux ambassadeurs des souverains
étrangers, que ce n'était point les outrages faits à la reli-
gion qu'il allait punir, mais les offenses qu'avait reçues
l'autorité royale : il tint le même langage, après son arrivée
aux Pays-Bas , dans toutes les occasions où des représenta*
tiens lui furent faites, soit de la part de Tempereur, soit
au nom des princes d'Allemagne, contre les mesures qu'il
prenait; et Philippe II, de son côté, y conformait ses pro-
pres discours officiels , ainsi que ses réponses aux remon-
trances qui lui étaient adressées. J'avais lu cela, k Paris,
dans la correspondance inédite de l'ambassadeur de Char-
les IX à la cour d'Espagne; je l'avais vu confirmé depuis,
par de nombreux documents, aux archives de Simancas:
si bien que je m'étais pris à douter de ce zèle excessif pour
( 266 )
la religion que la plupart des historiens ont présenté
comme ayant été le mobile de la politique de Philippe II.
La correspondance de Tarche^éque de Rossano m'a donné
le mot de l'énigme. L'intention du roi , en envoyant le duc
d'Albe aux Pays-Bas, était que les insolences faites contre
la religion fussent châtiées avec la même rigueur que les
atteintes portées à l'autorité i^ouveraine : Je né vêuwpaSf
dit-il à plusieurs reprises au nonce, Sire êéignéur dhdri-
tiqu4s *; mais, sentant combien il lui importait de ne pas
armer contre lui les protestants d'Allemagne, d'Angleterre
et de France, il usa de dissimulation , dans le but de faire
prendre le change sur ses véritables sentiments.
Les lettres de l'archevêque de Rossano forment un re-
cueil de près de deux cents pièces. J'en ai Cait copier seize;
parmi les autres, j'ai analysé ou extrait tout ce qui se rap-
portait, directement ou indirectement, aux affaires des
Pays-Bas, ou concernait des choses d'un intérêt général.
Je ne pouvais me flatter de trouver, dans la bibliothèque
de Madrid, beaucoup de manuscrits concernant le règne
des archiducs Albert et Isabelle, et en effet, ils y sont peu
nombreux. Le plus important de ceux qui appartiennent à
cette époque, consiste dans un recueil de lettres entière-
ment autographe* de l'archiduc et de l'infante , écrites au
duc de Lcrma, favori et premier ministre de Philippe III,
dans les années 1598 à 1610.
Les lettres de l'archiduc Albert sont au nombre de deux
cent soixante et onze; elles font le plus grand honneur à
* Mioçcorrefar iniendere à Sua Santiia che dapoi che U cose di Fiait'
dra si scoprimo cosi maie, io ho moite volte parlato con S, Aï., conlaquale
se ben mi haveva piu voile dello che non vuole in modo nissuno esser
signore d'heretici, ete, (Lettre de rarcliCTéqae de Rossono au cardiDtl
Alettandrino , du 20 octobre 1568.)
(267 )
ce prince, en ce qu'elles meUent en relief sa droiture , sa
loyauté et la sollicitude qu*il consacrait au bonheur de la
Belgique; mais elles montrent aussi, par de trop frappants
exemples, que l'infante et lui étaient plutôt des Tassaux
de l'Espagne, que des souverains indépendants.
La plupart des lettres de l'archiduc ont pour objet des
demandes de secours d'hommes et d'argent, afin qu'il puisse
soutenir la guerre contre les Hollandais. C'était dans l'in-
térêt de rEspagne,et contre les vœux hautement manifestés
des Belges, que cette lutte se continuait : il était donc
juste que le gouTcrnement espagnol supportât la plus
grande partie des frais auxquels elle donnait lieu. Hais ses
subsides n'arrivaient pas toujours à temps : ce qui mettait
les archiducs dans de cruels embarras. L'archiduc Albert
ne se lasse point de placer sous les yeux du premier mi-
nistre de Philippe III, les nécessités dans lesquelles il se
trouve: pour mieux exciter son zélé, il lui prodigue les té-
moignages d'une entière confiance *, il le comble de mar-
ques de bienveillance et d'amitié.
D'autres lettres concernent les événements qui se pas-
saient dans le pays, tels que la bataille deNieuport, le siège
et la prise d'Ostende, etc. ; d'autres encore traitent des
négociations qui furent ouvertes pour le rétablissement de
la paix entre l'Angleterre^ l'Espagne et les Pays-Bas;
d'autres enfin, et ce ne sont pas les moins intéressantes^
ont rapport aux tentatives que firent les archiducs pour
amener uue cessation des hostilités avec les Hollandais,
et qui aboutirent à la trêve de douze ans.
J'emporterai copie de vingt-sept des lettres de ce re-
cueil. J'ai choisi, d'une part, celles qui m'ont paru les plus
propres à faire connaître le caractère de l'archiduc et la
nature de ses relations avec la cour de Madrid; de l'autre >
( 26a )
celles qui conlenaient les détails les plus notables sur les
aflPaires du temps.
Il y a trente-huit lettres de l'infante Isabelle; j'en ai copié
trois. Une de celles-ci est particulièrement curieuse *; elle
roule sur la guerre qu'Henri lY youlait faire aux Pays-Bas,
à cause du refus des archiducs de lui rendre la princesse
de Gondé , dont il était passionnément amoureux. L'infante
raconte les moyens qu'employait le roi de France , pour
faire parvenir à la princesse de Gondé, à Bruxelles, des
lettres et des présents. Elle trace le portrait de cette prin-
cesse, c dont la conduite lui cause, dit-elle, une peine
» extrême, parce qu'elle est la plus jolie et la plus douce
y> personne du monde, » et elle ajoute que, lorsqu'elle be
rappelle la figure du galant (Henri lY), elle ne peut s'em-
pécl^er de rire, malgré la guerre dont elle est menacée par
lui*.
Un volume où l'on a rassemblé toute sorte de documents
des années 1600 à 1610, contient une lettre très-intéres-
sante, et que j'ai analysée, sur la bataille de Mieuport;
elle est de fray Inigo de Brizuela, confesseur de l'ar-
chiduc*
Dans un autre recueil de F'aria, j'ai trouvé un diplôme
de Philippe UI, daté de Yalladolid, le !•' février 1601 ,
par lequel il déclare que, si l'infante Isabelle survivait à
l'archiduc, son époux, sans qu'ils eussent des enfants de
leur mariage , sa volonté est qu'elle conserve, sa vie durant,
1 Cette lettre n^est pat adressée au duc de lerma, mais k Philippe III
lai-même.
^ T, cuando yo mê acuerdo la figura del galan , no es poêiUe dexar
de reyrme , por mas guera que nos quiera hacer.
Nous a^ons , dans nos archives , plusieurs lettres échangées entre les
archiducs et Henri IT, touchant Taffaire de la princesse de Condé.
( 269 )
le gouTernemeot des Pays-Bas. L'acte de cession du 8 mai
1598 contenait cette clause en faveur de Tarchiduc, mais
il ne parlait pas de Tinfanle. II parut juste et convenable
& Philippe III de faire pour sa sœur ce qui avait été fait
pour son beau- frère > et tel fut le motif de son diplôme du
l«r février 1601. Cet acte n'a pas été connu de nos histo-
riensy et je ne Tai pas rencontré jusqu'ici dans nos archives,
quoiqu'il soit possible qu'il y existe : c'est ce qui m'a dé-
terminé à en prendre copie.
Plusieurs mémoires adressés à Tarchidnc Albert, au
mois d'avril 1600, par une personne qui n'y est pas nom-
mée, m'ont paru dignes d'attention. Il y en a un où l'on
engage l'archiduc à ne rien négliger pour captiver l'amour
et la confiance du peuple. On lui rappelle le bonheur dont
tes Pays-Bas ont joui sous les ducs de Bourgogne et sous
Charles-Quint, qui avaient établi sur ces bases leur sys-
tème de gouvernement, et les conséquences désastreuses
qui sont résultées d'un système opposé : « La force par la-
» quelle on a voulu gouverner ces provinces, dit l'auteur,
)> est l'origine de toutes nos misères, la source de toutes
)» nos calamités. Du moment où l'on commença d'user de
» rigueur en ces pays, date leur ruine, et, avec l'intro-
» duction du pouvoir absolu, les affaires ont été en dé-
)» clinant de jour en jour. »
Dans un autre mémoire, qui est le troisième, on repré-
sente à l'archiduc la nécessité de convoquer les états gé-
néraux.
Le cinquième traite du rétablissement de l'infanterie
wallonne, laquelle, selon l'auteur, coûterait moins que les
gens de guerre étrangers, et assurerait mieux la défense
en même temps que la tranquillité du pays. Il rappelle la
bravoure connue des Belges, l'estime que faisaient d'eux
( 270 )
Charles-QuÎDl , les services qu'ils lui rendirent , et il dit , à
cette occasion , que, Terapereur s'étant trouvé au centre de
l'Allemagne, entouré d'ennemis et exposé aux plus grands
dangers, ce furent les Belges qui volèrent a son secours,
et le délivrèrent.
A l'époque dont je m'occupe en ce moment, correspond
une relation faite au sénat de Venise, à la fin de 1605,
par Simon Gontarini, qui avait rempli la charge d'ambas-
sadeur de la république eu Espagne ^ Quoique Philippe
III n'ait pas été au nombre de nos souverains, l'influence
que la cour de Madrid conserva sur les destinées de nos
provinces pendant son règne, m'a engagé à extraire, de la
relation de Gontarini , le portrait qu'il fait de ce monarque
et de son favori le duc de Lerma ; voici le résumé du pre-
mier qui, à coup sûr, ne paraîtra pas suspect de flatterie :
(( La religion de Philippe III, écrit l'ambassadenr vénitien,
» est grande, sa capacité médiocre, sa valeur et son cou-
n rage nuis. En considérant son goût pour la chasse, et la
n domination qu'exerce sur lui son favori, on peut dire
» que le duc et les bois sont le roi ^ »
Gontarini, parlant des rapports de l'Espagne avec les
Pays-Bas, confirme l'obseryation que m'a suggérée ci-dessus
la lecture de la correspondance de l'archiduc Albert avec
le duc de Lerma : « Dans les affaires des Pays-Bas , dit-il,
» on ne prend aucune résolution, et l'on n'envoie les de-
» niers nécessaires, que quand l'occasion est forcée; et le
» secours vient alors si tard, que les dommages soufferts
1 C*ett ane iradaciion espagnole da texte original
' Su christiantUui es tnucha, su capaeidad modêrada, su valor y corttgt
ninguno : con loqual,y con haverse entregado a su pribado , que en esto,
y en andar a los basques , se le conoce voluntad, se puedc dezir que el du^
que y los basques san el rey
(271)
» l'euiporteol sur la réparaliari qui en est faile: de maniéré
» qu'ils (les Espagnols) n'osenl renoncer à la guerre à cause
» des Indes , el ne savent se gouYcrner en celle-ci. )»
Les manuscrits sur le régne de Pbilippe lY sont notables
par leur importance, autant que par leur nombre.
Je parlerai d abord d'une classe de documents qui offre
un intérêt tout particulier.
Vous le sayez. Monsieur le Président : l'histoire de la
Belgique, depuis l'expiration de la trêve de douze ans jus-
qu'à la paix d'Utrccht, se compose surtout d'événements
militaires. Durant cette lougue période, notre pays eut le
malheur d'être presque continuellement le champ de ba*
taille où les principales puissances de l'Europe vinrent
vider leurs querelles, et le malheur plus grand encore
de payer chaque fois le prix de leur réconciliation. La
Belgique ne compte pas dans ses annales d'époque plus
désastreuse. Faut-il pour cela Icnsevelir dans l'oubli? Je
ne le pense pas. Je crois, au contraire, qu'il importe de la
connaître , de la méditer, car elle est féconde en enseigne-
ments; elle apprendra à nos compatriotes à apprécier leur
indépendance, en leur montrant ce que devient un pays
asservi à la domination et à la politique étrangères. Re-
marquons d'ailleurs que ces guerres , qui eurent de si tris-
tes résultats, ne furent pas toujours sans gloire; que les
revers même des armées dans les rangs desquelles les Belges
combattaient alors, furent marqués pan plus d'une action
digne de passer à la postérité ; que, enfin, dans mainte et
mainte rencontre, nos régiments wallons soutinrent cette
brillante réputation de valeur qui leur a mérité les louan-
ges des deux plus grands capitaines de l'antiquité et des
temps modernes , de César et de Napoléon.
Jusqu'ici cependant, nous savons peu de chose sur cette
( 272 )
époque , qui embrasse prés d'un siècle. Nos historiens ,
manquant, pour la raconter, de documents originaux, lui
consacrent à peine quelques pages; et ce qu'ils en rappor-
tent, ils rempruntent presque toujours aux écrivains fran-
çais , souvent mal informés, plus souvent encore partiaux,
et par conséquentinexacts. II est en résulté que, sanslcTOu-
loir, ils ont quelquefois magnifié les actions des étrangers ,
aux dépens de la vérité, et au détriment de la gloire na-
tionale.
Des relations inédites des guerres de Flandre, dans le
Xyil® siècle, principalement si leurs auteurs appartenaient
à la Belgique ou à TEspagne , et s'ils avaient été en posi-
tion de bien connaître les faits, devaient donc exciter à un
haut degré mon attention. Or, la bibliothèque nationale en
contient plusieurs, pour le règne de Philippe IV, qui se
recommandent à ce double titre.
Telles sont les relations des campagnes de 16d6, de 1 642,
de 1645 et de 1650, écrites prolixement^ par Jean- An toi ne
Yincart , secrétaire des avis secrets de guerre, et adressées
au roi.
Telle est encore la relation des campagnes do 1648 à
1653, écrite par le comte de Fuensaldagna , qui^ pendant
ces six années, commanda Tarmée hispano- belge, sous les
ordres de Tarchiduc Léopold, gouverneur général des Pays-
Bas.
Viennent ensuite :
Une relation du siège de Berg-op-Zoom entrepris parle
marquis de Spinola en 1622;
Une relation de la victoire remportée, la même année ,
1 La relation de 1636 forme 188 pages; celle de 1642, 164 p.; celle
de 1645, 262 p.; celle de 1650, 104 p. Toutes sont en espagnol.
( 273 )
|>ar Varmée bispano- belge , ayant à sa léte don Goozalo de
Cordova, sur les Allemands luthériens commandés par le
bâtard de Mansfeld ;
Une relation de la défense de Bois-le-Duc par le baron
deGrobbendoncq,en 1629 ;
Unerelaliondu secoursde Bruges, exécuté par don Carlos
Goloma, en 1631 , contre les Hollandais, sous les ordres d«
Frédéric-Henri , prince d'Orange;
Deux relations delà campagne de 1635, rédigées, Tune
par don Geronimo Mascaregnas, l'autre par le capitaine
D. Diego de Luna y Hora;
Une relation de la campagne de 1656.
Ces diTerses relations présentent bien des fois les faits
sous un autre aspect que celui sous lequel nous avons été
habitués à les envisager; on pourra s'en convaincre, par Ta*-
naljse étendue que je donnerai de la plupart d'entre elles,
dans mon rapport à M. le ministre de Tintérieur. Voici, en
attendant , une anecdote qu'aucun historien , que je sache,
n'a rapportée, sur le fameux Jean de Weert, qui était belge,
comme Jean Beck , comme le comte de Buquoy , et comme
plusieurs au très capitaines qui s'illustrèrent dans les guerres
de ce temps.
Le cardinal-infant, Ferdinand d'Autriche, frère de Phi-
lippe lY, qui commandait en chef, dans la campagne de
1636, l'armée hispano-belge, désirant forcer les Français
à en venir aux mains avec lui, donna ordre au comte Jean
de Weert ^ d'entrer de nuit dans les quartiers qu'occupait
leur cavalerie.
C'était le 4 octobre. Jean de Weert prit 2000 chevaux
des siens et un autre régiment de cavalerie; il sortit sans
' Il commandait l'armée de la ligue catholique.
TOM. IX. 18
(274)
biruil de £on quartier, et envoya un lieutenants-colonel
atec quarante faemmcs prendre langue , pour savoir où
était logée la cavalerie ennemie. Cet officier revintavec neuf
prisonniers^ parle rapport desquels on apprit qu'une divi-
sion de cavalerie, composée de trois régiments du duo de
Saxe-Weimar| sous les ordres des colonels Echeveh, Gas-
sion et Geller, de deux régiments français commandés par
les colonels Baugy et Miche, et d'un régiment de dragons^
occupaient le village de Hontigny, entre Corbie et Amiens,
lean de Wc^rt se dirigea aussitôt de ce côté.
Le duc de Wurtemberg y avait été amené ce jour-là
d'Amiens par le colonel Echevelt, qui lui donnait à sou-
per. En attendant, ils étaient allés à la chasse« Un cava-
lier qu'ils rencontrèrent , leur dit qu'il avait vu, k deux
lieues du quartier) sept troupes de cavalerie, mais qu'il
ne Savait si elles étaient ennemies. Ecbevelt répondit que
c'était de ses gens, que Tennémi était k plus de vingt
lieues , et il continua de chasser.
La nuit venue, le duo de Wurtemberg se mit à table
avec Ecbevelt et les autres colonels. Pendant le repas, on
vint à parler de ce que le soldat avait dit : un des convi-
ves observa que les troupes que celui-ci avait aperçues ne
pouvaient être ennemies , à moins que ce ne fût Jean de
Weert, lequel était bien capable de s'être approché jus^
que là. Ecbevelt alors voulut ordonner aux trompettes de
sonner le boule-selle, mais te colonel Gassion le rassura,
disanl : i< Que parlc-t-on de Jean de Weert? qu'a-t*il fait
)» en sa vie? » et un autre proposa de boire à sa sablé. Apréâ
qu'ils eurent copieusement mangé ^ et bu à rallemàûde,
ils allèrent se coucher.
Us n'étaient pas encore endormis, lorsque Jean de
Weert arrive au quartier, et dispose son attaque de la ma-
( 275 )
niirc loifante : il choisit dans chaque compagnie de caya-
lerie hnil soldais et un régiment de dragons tout entier,
ce qoi pouTiil taire huit cents hommes ; il leur ordonne
d'entrer avec furie dans le village , tuant, saccageant et
brûlaat tout. Lui , avec le reste de ses forces , il reste à
l'entrée du village, pour soutenir les assaillants.
CeuK-ci, ayant été découverts par la première sentinelle,
loi font accroire qu'ils reviennent d'une reconnaissance.
Ils toBAbent sur la compagnie qui était de garde , et ne
laissent en vie aucun des hommes qui la composaient. Ils
avancent et frappent de même tous ceoi qu'ils rencon-
trent, passant et repassant au milieu des régiments; se-
mant la mort sur leurs pas, sans donner le temps aux
ennemis de monter k cheval, et mettant enfin le feu aux
quatre coins du quartier. Le duo de Wurtemberg et les
colonels se sauvèrent à grand'peine; le duc s'enfuit en
chemise. Tous oeax qui ne purent prendre la fuite furent
tués ou faits prisonniers. Les soldats s'emparèrent de tout
le bagage et de plus de mille chevaux. Jean de Weert re-
vint auprès du cardinaUinfanl avec cinq étendards enlevés
aux ennemis; douze autres avaient été brûlés.
C'est le secrétaire Vincart qui rapporte ce brillant fait
d'armes.
C'est encore lui qui nous apprend que, dans l'hiver de
1G45, le maréchal Ranlxau, voulant profiler du froid
rigoureux qui se faisait sentir, marcha d'Armentières sur
Deynze, qu'occupait le comte de Brnay, arec son i^gi-
ment de Wallons. Le maréchal Rantzau avait avec lui
4«000 bonmes; le comte de Bruay n'en avait que 500.
Gelui*ci se retira dans le cimetière, et il s'y défendît, pen-
dant sept heures consécutives, avec tant de valeur, qu'il
contraignit les Français à battre en retraite.
(276)
Dau8 celle même année, deux cluisions française» ^^
commandées : l'une, par le marquis de Géminés, et lanlre
par le marquis de la Feuillade, s'élaient présentées aux
portes de Courlrai } elles avaient sommé les bourgeois et
les soldats de les leur ouvrir, ayee menace de leur couper
la télé, s'ils résistaient, celle ville n'étant point une place
de giMrre. Les bourgeois, que conduisait leur bourgmes-
tre Tayaert, avaient répondu à cette sommation par une
décharge de mousquelerie et d'artillerie : les Français
s'étaient retirés. Les bourgeois d'Ypres^ animés par la
présence du prince de Ligne, avaient annoncé aussi l'inten-
tion de défendre leur ville, qui était menacée d'un siège;
on avait vu, en cette occasion, jusqu'aux pères récollets
de Saint-François courir aux remparts, armés de mous-
quets et de piques, pour repousser les ennemis.
Les documents dont j'ai déjà donné l'énuroéralion, con-
tiennent bien d'autres traits , qui ne méritent pas moins
que ceux que je viens de citer, d'être inscrits dans nos
annales.
Quatre volumes de pièces diplomatiques (ont partie des
manuscrits qui concernent le règne de Philippe lY.
Le premier contient les actes d'une négociation secrète
dont fut chargé, en Flandre, en 1643 , Francisco de 6a-
larretta Ocariz, chevalier de l'ordre de Saint -Jacques,
secrétaire du roi, et niédor général de l'artillerie aux
Pays-Bas.
Le deuxième se compose des minutes de la correspon-
dance de don Gaspar de Bracamonte y Guzman, comte de
Pegnarajida , premier ministre plénipotentiaire au congrès
de Hunster, avec le roi et ses ministres, depuis le 10 mai
1645, époque de son arrivée à Bruxelles , jusqu'à la fin de
la même année.
( 277 )
Le Iroisiéme contient une copie de la correspondance du
GOtnIe de Pegnaranda avec le marquis de Castel-Rodrigo ,
premier ministre aux Pays-Bas, depuis le 1*' juin 1647
jusqu'au mois de novembre de cette année , époque où ce
dernier retourna en Espagne.
Le quatrième est formé des minutes de la correspon-
dance du même ministre avec la cour de Madrid j depuis
le 2 janvier jusqu'au 26 juin 1648.
La négociation qui fut confiée au secrétaire Galarretta
en 1643, et qui est restée ignorée de nos historiens, était
d'une haute importance.
Philippe IV, voyant que tous ses efforts pour reconqué-
rir les provinces de l'union d'Utrecht étaient inutiles; que,
chaque jour, au contraire, la puissance de celles-ci allait
en augmentant; que ses trésors et le sang de ses sujets
s'épuisaient dans une lutte stérile, venait à peine de s'af-
franchir de la tutelle dans laquelle l'avait tenu si longtemps
le comte-duc d'Olivarès, qu'il résolut, de son propre mou-
vement, de tenter des démarches directes auprès du prince
d'Orange. Ce fut dans cette vue qu'il envoya Galarretta à
Bruxelles, afin de se concerter avec le gouverneur général
des Pays-Bas, don Francisco de Helo. Le négociateur qui
devait être employé dans cette affaire, était Févêque de
Bois-le-Duc, Joseph Bergoigne, dont le dévouement au roi,
le zèle et la dextérité s'étaient montrés dans plusieurs mis-
sions dont il avait été chargé précédemment. Le plus grand
secret était prescrit par le roi. Aux Pays-Bas, don Francisco
de Melo, Galarretta et l'éTêque; a la cour de Madrid, un
ministre, le comte d'Ognate, et le secrétaire d'état Ândres
de Rozas, étaient les seules personnes qui dussent avoir
connaissance de la négociation.
La proposition h faire au prince d'Orange consistait en
( 278 )
ceci : que le roi lui céderait , par voie crinféodalion , quel-
ques-unes des provinces révoltées, h condition qu'il Ot
rentrer les autres sous son obéissance.
Les circonstances paraissaient favorables pour une telle
ouverture. On savait que le prince était en dissidence avec
les états-généraux, par suite de plusieurs disgrâces qu'il
en avait essuyées : il était déjè dans un Age avancé, et rien
ne le préoccupait autant que le désir d'assurer à sa fa*
mille, avant sa mort, une position stable et indépen-
dante.
Des obstacles du dehors ne semblaient pas à craindre.
La France était gouvernée au nom d'un roi mineur. Le
souverain de la Grande-Bretagne ne pouvait que se réjouir
de voir accroître la grandeur de son gendre et de sa mai-'
son, et les Anglais, qu'offusquait le développement des
forces maritimes des Provinces-Unies , devaient désirer la
chutede cette république. Les princes d'Allemagne étaient
trop occupés de leurs propres différends , pour se mêler de
cette affaire; Philippe pouvait compter d'ailleurs sur le
concours du chef de l'empire. Quant aux Hollandais, on
supposait que, le prince d'Orange ayant l'armée et la plu-
part des places a sa dévotion, ils seraient forcés de se soit^
mettre à ce que le roi et lui auraient concerté.
Dans le manuscrit que j'ai indiqué, et qui, selon toute
probabilité, aura été formé par Galarrelta lui-même pour
son usage, sont transcrits tous les actes de cette négoeia*-
tion, depuis le 0 mars 1643 jusqu'au 15 décembre 1644,
savoir : les instructions et dépêches du roi , les rapports de
don Francisco de Melo, la correspondance de Galarretta
avec le secrétaire Andres de Rozas, les lettres de Tévéque
de Bois-le-Duc, etc.
Une affaire au succès de laquelle Philippe IV attachait
( 279 )
i juste litre lanl de prix, aurait dû être conduite avec cétév
rite; elle le fui, au contraire, avec une lenteur extrême.
D'abord , don Francisco de IHelo entra avec assez de f roi-
dtar diuis les vues du roi ; il jugeait préférable, ou du moine
plus praticable, la conclusion d'une trêve avec les étatf^
généraux : ensuite, telle était la pénurie du trésor au^
Pays-Bas, que Ton eut beaucoup de peine à rassembler le^
fonds nécessaires pour les frais du voyage de l'ëvèque de
Boia-le^Due à Cologne, d'où il espérait, par la protection
de l'électeur et du duc de Neubourg, obtenir du prince
d'Orange un &aufrConduit au moyen duquel il entrerait en
floilaade, sou^ le prétexte de s'y occuper des affaires de
son évêcbé. Ces préliminaires firent perdre beaucoup de
temps. Âpres, survinrenides difficultés sérieuses. Le prince
répondit qu'il ne pouvait accorder de passe-port à un évé-
que belge, et surtout â Tévêque de Bois-leDoc, qui était
connu pour s'être entremis de différepites négociations di-
plomatiques. L'évéqup lui envoya un religieux de confiance,
chargé de Iqi exprimer le vif désir qu*il éprouvait d'être
admis prés de lui , sans toutefois s'expliquer davantage. Le
prince, qui vraisemblablement se doutait des communica-
tions qu'on avait à lui faire, reçut bien le religieux, lui
|iarla de l'évêque en des termes pleins d'estime, lui dit
qu'il serait charnrà de a'aboucber avec le prélat , mais qu'il
ae pouvait le faire; que cela donnerait trop d'ombrage
aux état3-géiiéraux. Tout ce à quoi il condescendit , fut de
déliTrer à lévéque un passe-port, pour se rendre dans un
lieu neutre, sous l'espoir qu'ils auraient une occasion de
se reneootrer quelque part.
La conduite du pfiiice n'était pas seulement dictée par
la jDirconspection que lui inspirait la crainte d'exciter la
méfiance des éiats-géf»éraur, elle avait encore un autre mo-
( 280 )
lif : il négociait en ce moment avec la Franœ^pour obtenir
le titre à*aliêêêe et une souveraineté indépendante. Les
ouvertures de l'Espagne auraientété plus en harmonie avec
ses desseins , si , par la défaite de Rocroy et par la perte
qu'elle venait de faire de Tbionville et de Gravelines^ cette
puissance ne s'était pas trouvée affaiblie aux Pays-Bas , au
point de ne pouvoir inspirer plus ni crainte à ses ennemis ,
ni confiance à ses amis. Dans cet état de choses ^ le iBar<|VTs
de Castel-RodrigO) qui avait succédé à Bruxelles à don
Francisco de Helo, se détermina k charger Tévéque de Bois-
le-Duo de négocier à la fois avec le prince d'Orange^ sur les
bases précédemment fixées, et avec les états-généraux, pour
la conclusion de la paix ou d'une trêve : de manière que,
si la négociation secrète échouait, celle qui pouvait être
avouée fût continuée publiquement.
Le manuscrit de Galarretta finit an moment où Févéque
sollicitait un passe-port pour entrer en Hollande. Faut-il
en conclure qu'il lui fut refusé, et que la négociation en
resta là ? C'est un point dont les archives d'ici , et peut-être
les nôtres, pourront donner la solution.
J'ai pris copie d'une partie des pièces de ce manuscrit,
et j'ai analysé les autres.
Des trois recueils de dépêches du comte de Pegnaranda,
le dernier , qui se compose d'un peu moins d'une centaine
de lettres, est le plus curieux. A l'époque où il commence
(2 janvier 1648), le traité avec les Provinces-Unies, fruit de
longues et difficiles négociations, venait d'être ajusté: mais
la France employait tous les moyens qui étaient en son pou-
voir , pour empêcher les Hollandais d'y apposer leurs signa-
tures. Le comte de Pegnaranda agit en cette occasion avec
une grande fermeté. Le 15 janvier, il fit dire aux plénipo-
tentiaires de Hollande, par le conseiller Brun, son collègue,
( 281 )
qii4l voulait en finir, et qu'il fallait, ou qu'ils signassent,
ou que les négociations fussent rompues , et que tous les
actes échangés entre les deux parties se restituassent réci-
proquement. Toutefois, il leur accorda un délai de quinze
jours, sur leurs pressantes instances, et moyennant la pro-
messe écrite, qu'ils lui donnèrent, que, si à l'expiration de
ce terme , la France n'avait pas conclu elle-même la paix
avec l'Espagne, ils signeraient. Lorsque le 30 janvier fut
arrivé, ils tentèrent de recourir encore à des moyens dila-
toires ', mais le comte de Pegnaranda, par l'énergie de sa
volonté, triompha de tous les obstacles. Cet épisode est si
intéressant, que je ne puis m'empécher de traduire ici une
partie de la lettre que Pegnaranda écrivit au roi le 31 ,
pour lui en rendre compte : « Hier au soir, disait-il, je
» regardai la chose comme perdue; et, si je n'étais sorti
» de chez moi avec la ferme résolution de conclure, je
)> crois qu'elle Taurait été. Mais, considérant que, si je
» consentais à un nouveau délai, les Français chante-
» raient victoire, en faisant voir au monde que leur pou-
» voir suffisait pour rompre tout ce qui était concerté,
» et qu'ils se riraient de moi , ainsi que les Hollandais eux-
» mêmes, je me déterminai, après m'étre recommandé à
» la protection de Dieu, à me munir de tous les papiers,
» publics et particuliers , signés et non signés, de la négo-
» ciation, a me rendre chez les ministres des Provinces-
T» Dnies, et à leur déclarer que si, dans la soirée, ils
n n'accomplissaient ce qu'ils m'avaient offert verbalement
» et par écrit, je laisserais tous lesdits papiers en leur
» demeure, et je délierais Y. M. de toute obligation en-
» vers eux, et laisserais Y. M. en son entier, pour prendre
1» le parti qui lui paraîtrait convenable, parce que, s'il
y> n'y avait de foi p«iblique dans ce qui était convenu,
( 282 )
» écrit, signé o( scellé, il n'y aurait pas non plus de sûreté
» pour ce qu'il resiaii ii faire. Dans cette intention, sans
» attendre qu'ils envoyassent chet nK>i , j'envoyai chez eux
"• dès neuf heures du matin, afin dedemander heure pour
Vf r,apré8-dtnée. Ils fixèrent quatre heures. Un peu avanl
» cette heure, leur secrétaire vint me dire qu'ils étaient
» dans rindispensable nécessité daller conférer avec le
» duc de Longueville * , et que, h leur retoqr de cette
H conférence, ils m'en donneraient avis. Je lui répondis,
M en riapt, que nam doute le motif qui les faisait aller
»> chez le d<ic à l'heure qu'ils m'avaient fixéi), était
» impérieuK, mais que, entre amis, les cérémonies se
» mettaient de eèté : j'ajoutai que, ai les Français les re-
» tenaient longtemps, je n'en d^ais pas moins avoir une
a entrevue avec euz, à quelque heure de la nuit que ce
k> fût, parce que la négociation devait nécessairement et
» iudispensablement se terminer cette nuit même. Sur
^> cette réponse, et avant que ^luatre heures eussent sonné,
H ils me firent dire qu'ils m'atten<laient. Je me rendis
» immédiatement chez eux. La conférence dura jusqu'à
» onze heures. Ils commencèrent par un grand discours
» sur ce que le monde dirait d'eux, en les voyant se séparer
>» d'amis aussi anciens que les Français : ils se plaigoifent
» que j'arrêtasse 1a paix de V. M. avec la couronne de
» France, pour un allié tel que le duo de Lorraine, tan-
» dis que , dans le même temps, ils abandonnaient un allié
» de qui ils avaient reçu tant de bénéfices, et depuis un
» si grand nombre d'années. Je leur répondis que j'allais
» signer un traité conclu, conformément à ce dont nous
1» étiom convenus quinze jours auparavant; que ce n'était
1 L^un dus ambassadeur» de France.
( 383 )
yt pns looi qui arrêtais le traité conclu aycc la France,
» mais rinjufitice de cotfre puissance, et le caprice et les
» maiiniei de son gouvernement; que je leur laissais à
» considérer si c'était la même chose : que Y. M. eonsen-
» lit a ce que le duc de Lorraine fût entièrement dépouillé
» et déshérité dans le monde, ou qu'ils fissent, eux, la
» paix aYec V. M., parce qu'il plaisait aux Français de ne
» se contenter pas des avantages qu'ils avaieul obtenus par
» rînterposilion des états-généraux. Ils me demandèrent
}> un délai de deux jours, dans lequel ils se promettaient
» que la France s'ajusterait avec Y. M. : ensuite, ils me
» dirent qu'il était déjà fort tard; que ma santé pourrait
» en souffrir; que, le lendemain , k neuf heures, ils vien-
n draient chez moi conclure et signer le traité. Je leur
» répondis qu'il devait être conclu et signé cette nuit
» même, ou rompu pour toujours. Les députés de Zélande,
» d'Overjssel, de Frise, d'Utreoht et de Groningne sorti-
» renf alors de la pièce où nous étions : les deux députés
» de Hollande et celui de Gueidre demeurèrent fermes
n dans leurs promesses antérieures; ils m'assurèrent qu'ils
» ramèneraient leurs compagnons à leur avis, ou qu'ils
» maintiendraient le troilé contre ceux-ci mêmes Bn-
» fin, des huit plénipotentiaires hollandais, sept signèrent
» le traité. Celui d'Utrecht ne le signa point; mais les au-
y> très mo promirent qu'il signerait aujourd'hui , quoique
» cela ne fût pas nécessaire selon eux. »
Le traité conclu et signé, il fallait en obtenir la ratifi-
cation. De vifs débats eurent lieu à ce sujet dans plusieurs
des Provinces-Unies. Utrecht refusa de ratifier; la Zélande
protesta avec la plus grande insolence % et les états-géné-
' Con ffranditima insolencia^ dit Pcgnaranda dana sa lettre au roi du
18 avril 1648.
( 284 )
roux^ ne paryinrent point sans peine à vaincre l'opposition
de ces deux provinces; encore la ville de Middelbonrg per-
sîsta-t-elle dans son refus de concourir à Tacceptation du
traité. Dans tout le cours de la négociation, la Hollande
fut la province qui montra les dispositions les pins favo-
rables, jusqu'au point qu'un des plénipotentiaires, le S'
Quenuyt , disait au comte de Pegnaranda qu'elle élaii au-
tant au roij que Tolide, La ville d'Amsterdam se chargea
d'expédier une frégate en Espagne , pour y porter un double
du traité, tandis qu'un autre original y était envoyé par
terre.
Du côté de la cour de Madrid, il n'y eut aucune diffi-
culté. La forme des ratifications avait été réglée , mot pour
mot, à Hunster, et Pegnaranda avait supplié le roi de n'y
changer pas une seule lettre, afin que les Hollandais n'eus-
sent aucun prétexte de revenir sur ce qui avait été convenu.
Enfin les ratifications furent échangées à Munster le 15 mai,
et la paix publiée dans cette ville le 17, avec une grande
solennité. Le traité était rédigé à la fois en français et en
flamand. Le nonce du pape, en vertu des instructions qu'il
avait de sa cour , protesta , par une lettre adressée au plé-
nipotentiaire espagnol, contre les stipulations du traité qui
transféraient aux états- généraux la propriété de choses ap-
partenantes aux catholiques; mais cette protestation ne fut
que pour la forme. Le nonce était convenu , dans un en-
tretien avec le comte de Pegnaranda, que le traité était fa-
vorable à la sûreté des catholiques, ainsi qu'à la conservation
et à l'extension de leur religion dans les Provinces-Unies.
Les clauses en question n'avaient été consenties d'ailleurs
par le comte de Pegnaranda , que de l'avis conforme des
universités de Louvain et de Douai, et d'une conférence de
prélats que l'archiduc Léopold, gouverneur général des
Pays-Bas, avait réunis pour cet objet.
( 28S )
Tel est le précis de la dernière correspoodance du comte
dePegnaranda , relativement au traité de Munster. Elle coin
tient, de plus, des détails dignes de TattentioD de Thisto-
rien, sur Tétat où en étaient, à cette époque, les négo-
ciations entamées entre l'Espagne et la France; sur celles
qui se suiTaient, à Osnabruck , entre la France, la Suéde,
Vempereur et Tempire, etc. On y trouve encore des parti-
cularités assez piquantes sur le gouvernement intérieur des
Pays-Bas, sur les présents que Philippe IV devait faire an
prince et aui princesses d'Orange, ainsi qu'aux ministres
des Provinces-Unies qui avaient le plus contribué à la con-
clusion de la paii, etc. Elle se termine au moment où le
comte dePegnaranda allait quitter Munster, pour se rendre
à Bruxelles et à La Hayc^ afin d'y régler différents points
relatifs à l'exécution du traité.
J'ai pris copie des cinq principales lettres dePegnaranda
au roi, savoir : celle du 16 janvier, où il rend compte de
la conférence dans laquelle les ministres hollandais ont de-
mandé un délai do quinze jours pour ta signature du traité;
celle du 31 janvier, dont j'ai donné un extrait; celle du 3
février, par laquelle il envoie les instructions du traité,
avec les projets de ratification ; celle du 18 avril , concer-
nant les discussions qui avaient eu lieu dans le sein des
états-généraux et dans les assemblées des états de quelques-
unes des provinces; celle enfin du 18 mai, où il fait le
récit de ce qui s'est passé lors de la ratification et de la pu-
blication du traité. Des autres lettres^ j'ai rédigé une ana-
lyse proportionnée, pour chacune d'elles, à son impor^
tance.
J'aurais désiré. Monsieur le Président, rencontrer à Ta
bibliothèque nationale la collection complète des négô-
eiaticms du traité de Munster : car ce grand fuit politique et
( 286 )
«liplomalique^qui, pen^lanl un siècle el demi, exerça sur
les destinées de la Belgique une influence si fatale y est loin
d'avoir été éclairci par nos historiens. Peut-être^ si toutes
les circonstances en étaient connues, absoudraient-elles
l'Espagne d'une partie des griefs qui ont été à cette occa-
sion aKicolés contre elle. Je n'exprime pas ici une opinion;
c'est une simple conjecture que je forme. Il est certain que,
depuis l'origine de l'insurrection des provinces du Nord, la
Belgique n'avait cessé de désirer un accommodement avec
elles. C'était conformément à ce vœu, que, en 1575, un con-
grès avait été ouvert à Brcda; que la pacification de Gand
avait été signée en 1576; que, plus tard, l'archiduc Er*
nest avait cherché, par des moyens indirects, k négocier à
La Haye; que les archiducs Albert et Isabelle avaient con-
clu la trêve de douze ans; que, après l'expiration decelle-ci,
l'infante avait fait toute sorte de tentatives pour eu obtenir
le renouvellement; que d'autres démarches, soit auprès
des étals-généraux, soit auprès du prioCe d'Orange, avaient
eu lieu sous le gouvernement de ses successeurs. Les états*
généraux belges eux-mêmes, lorsqu'ils furent réunis à
Bruxelles en 1598, en 1600 et en 1632, avaient tenté de
négocier directement avec les états des Provinces-Unies. Ce
vœu si souvent exprimé, ce besoin si généralement senti,
peut-èlre fut-il impossible à la cour de Madrid d'y satia*
faire autrement que par les sacrifices auxquels elle se ré*
signa. Vous avez pu voir, dans le précis €fue j'ai donné de
la correspondance du comte de Pegnaranda , que les pléni-
potentiaires hollandais ne montrèrent pas un empressement
extrême à conclure le traité, et l'on apprend , par la même
correspondance, que les étals de Brabanl votèrent 150,000
florins pour les dépenses qui devaient résulter de son exé*
culion : ce qui implique un acquiescement de leur part à
( 287 )
Taclequi veiiail d'èlre consommé. Or, quelle province y
élail plus intéressée que celle de Brabanl?
Une relation d'un ambassadeur ténilien, qui n^est pas
nommé , mais qui avait résidé en Espagne pendant trois
années (1656-1660), contient , sur Philippe IV, sa famille,
sa cour et ses ministres, des détails analogues à ceut que
j'ai recueillis dans des documents du même genre, sur
les prédécessears de ce monarque ^ L'auleur raconte, entre
autres, que, Philippe lit ayant consulté le fameux astro-
logue Ârbolesin . à Pavie , sur les destinées futures de son
fils, celui-ci répondit que tes astres le menaçaient de grands
malheurs : prédiction qui ne fut que trop justifiée par l'é-
vénement. Il dit que Philippe IV eut Irentc-deux enfants
naturels : ce qui uel'empécbe pas de louer, dans un autre
passage de sa relation , Vinnoèencé de sa vie et de ses moeurs.
De tous ces bâtards, dont aucun, selon l'opinion commune,
n'avait eu une mère d*unè naissance distinguée, don Juan
d'Autriche fut le seul que le roi , pour ne s'écarter pas
trop en cela de l'exemple de ses ancêtres , déclara publi-
quement, et auquel il destina une position éminente.
Ce prince, toujours selon le diplomate vénitien, était
si jaloux du respect qui lui était dû, que, pour ne pas
donner lieu a une familiarité qui y portât atteinte, il était
des semaines entières sans prononcer une parole. Lu chasse,
la peinture, la musique, étaient ses amusements favoris:
le comte-duc d'Olivarés avait, autant qu'il l'avait pu, dé-
veloppé en lui ces penchants, afin d'avoir ainsi la direc-
tion exclusive des affaires de l'état. Philippe IV cultivait
lui-même la peinture, et, dans la grande quantité de la-
1 Cette relation est en espagnol, coitiine celle sur Philippe lll j c'est
donc également une traduction.
( 288 )
bleaux qu'il possédait S il y en avait plusieurs de sa main.
J'ai extrait de divers manuscrits :
Une lettre du marquis d'Âytona au roi , écrite de Bruxel-
les, le 24 novembre 1629, dans laquelle il traçait le plus
triste tableau de la situation des Pays-Bas catholiques;
Une autre lettre de ce seigneur, du 28 décembre 1630,
sur les dangers que couraient ces provinces, par les grands
appréls de guerre que faisaient les Hollandais, lesquels
s'étaient refusés à toute espèce d'arrangement, malgré les
efforts du roi d'Angleterre;
Une instruction de la même date, donnée par Tinfante
Isabelle au baron d'Auchy, gentilhomme de la bouche du
roi, conseiller du conseil de guerre aux Pays-Bas, et gou-
verneur de Bapaume, qu'elle envoyait à Madrid, afin de
solliciter de prompts secours;
Une lettre qu'écrivait de Bruxelles, le 22 août 1654,
l'abbé deBalerne^ à Jules Ghifflet, chancelier de la Toisou
d'Or, son neveu , sur l'arrivée et le séjour en cette ville de
la reine Christine de Suéde. On y Ht, entre autres parti-
cularités, que la reine parlait très-bien le français; qu'elle
jouait au billard et au mail avec une adresse merveilleuse;
qu'elle était d'une vivacité telle, qu'elle ne pouvait rester
longtemps dans le même endroit, et que, dans la conversa-
tion, on avait de la peine à la suivre. Une des choses qui
frappèrent aussi Tabbé, fut que, quoiqu'étant d'une pe-
tite taille, Christine portai let souliers tris-bas.
J'ai analysé :
Une relation de la réception que Tinfante Isabelle fit à
' C'est à Philippe IV qu'est due racquîsition de la plupart des chefs-
d''œuTre des écoles italienne , flamande et espagnole qui ornent aujour-
d'hui le musée de Vadrid.
a Philippe Chifflet.
( 289 )
la reine-mère de France, Marie de Médicis, quand cette
.princesse vint chercher un refuge aux Pays-Bas;
Une relation du Toyage du cardinal -infant, lorsqu'il
Yint prendre possession du gou?erncment de ces provin-
ces, en 1634;
Un mémoire présenté à Philippe lY, en 1642, par le
baron d'Auchy, dans lequel il énumérait les missions di-
plomatiques qu'il avait remplies par ordre du roi et de
l'infante Isabelle;
Plusieurs pièces relatives à la charge que l'empereur,
d'accord avec le roi d'Espagne, donna , au commencement
de l'année 1641 , à Jean Wycart, comte d'Âversperg, son
conseiller impérial aulique, de se rendre en Hollande, à
l'effet d'y négocier une paix ou une trêve entre les états-gé-
néraux et le roi ;
D'autres concernant le projet d'une ligue rhéno-belgi-
que contre la France, qui fut conçu dans des réunions
tenues à Francfort, en 1658, lors de l'élection de l'empe-
reur Léopold;
Une relation du voyage de don Juan d^Autriche, de
Catalogne aux Pays-Bas, pour y prendre les rênes du gou-
Terncment, en 1656, etc., etc.
Sur les événements du régne de Charles II, la biblio-
thèque nationale contient deux manuscrits notables.
L'un consiste dans une relation des campagnes de 1675,
1676, 1677 et 1678, écrite sous la dictée du duc de Villa-
Hermosa, qui gouverna les Pays-Bas pendant ces quatre
années.
L'autre est une collection, en huit volumes, de lettres
originales du même seigneur.
Lors de l'inyasion des Provinces-Unies par Louis XIV,
le comte de Montcrey, prédécesseur du duc de Villa-Hcr-
ToM. IX. 19
( 290 )
roosa, avait porté secours aux Hollandais. Cette conduite,
plus généreuse que prudente, attira sur la Belgique les
malheurs d'une nouvelle guerre, qui eut des résultats pires
encore que celles qui l'avaient précédée. Les quatre cam-
pagnes dont le duc de Yilia-Hermosa trace hk relation,
furent une suite non interrompue de pertes et de revers.
Les Français, déjà maîtres d'une partie de l'Artois, de la
Flandre et du Hainaut, s'emparèrent encore d'Aire, de
S^-Omer, de Condé, de Boucbain, de S^-Ghislain, de Ya-
lenciennes^ de Cambrai, de Gand, d'Ypres, de Limbourg,
de Léau;et il était fort à craindre qu'ils soumissent ainsi
tous les Pays-Bas, si le gouvernement anglais, sortant enfin
de sa iéthftrgie, ne se fût interposé entre les puissances
belligérantes, en envoyant des troupes qui occupèrent
Bruges, Damme, Ostende et Nieuport.
Les Hollandais « pour lesquels la Belgique avait été sa-
crifiée, ne reconnurent pas, comme on était en droit de
l'attendre d'eux , l'éminent service qui leur avait été rendu ,
leur sollicitude principale eut pour objet d'éloigner les
Français de leurs frontières. Plusieurs de nos historiens
(etceci estencore un exemple de l'inconvénient qu'il y a de
puiser aux sources exotiques ) exaltent beaucoup les faits et
gestes du prince d'Orange,Guillaume III, dans cette guerre :
le duc de Viila-Hermosa , tout en rendant justice à la va-
leur et à la science militaire de ce prince ' , attribue à sa
conduite cauteleuseetasesfins particulières les mauvais sue-
^ Il dit , en parlant de la bataille de Itont-Castel , que le prince d^O-
range perdit à la irërité , à cause de la grande supériorité numérique
des Français, mais à la suite de laquelle ils n^osèrent le poursniTre : Cçmo
las partes ds valor y cioncia militât le han hecho siempre habil para
oênseguir grandss vsntajas , siotrssfinss ne h huèieran smharaamdo^
las Qcrsdito en esta occvrrencia con tanto vigor, elo.
( 291 )
oèf désarmes des aillés. Il lui reproche, entre ciulres, de
s*étre refusé àlitrer bataille auxFrançabJorsqueles troupes
alliées marcbèreiU au secours deBouchaia, en 1676 ; d'avoir,
sans y être conlraint ^ et malgré les réclamations des gé-
néraux du roi , levé, la même année, le siège de Maestriebt,
et celui de Gbarleroi ,. Tannée suiianle : il n'bésite pas à
qualifier à'odiêwe et d* ignominieuse la résolution que
Guillaume III prit dans ces deux dernières occasions. Il
raconle y a« aujet de la lerée du siège do Maestriebt, des
circonstances qui semblent justifier ces graves inenlpa-*
lions. C'était contre son avis, que le prince avait entrepris
ce siège : en vain lui en avait-il représenté les difficultés,
la place ayant une garnison de 8,000 fantassins et 2,000
cbevaux; en vain lui avait-il fait observer que, pendant
qu'il y emploierait la plus grande partie de ses forces, les
Français pourraient faire quelque blessure mortelle au
cceor du pays : aucune raison n'avait pu le convaincre.
Dans le principe, les opérations du siège furent poussées
avec vigueur. Charles II crut devoir alors faire rappeler
am états -généraux que, suivant le trailé de 1673, si
fat place était priae , elle devrait être remise entre Bt$
mains. Les états-généraux firent en efi'et parvenir des
ifistmclioni en ce sens au prince. Dès ce moment , il ra*
leotit ses attaques ; il dit ensuite que les forces qu'il avait
ne suffisaient point pour achever Tenlreprise , et peu de
temps après, il retira ses (roupes.
Le duc de Yilla-Hermosa confirme ce que des historiens
ont rapporté : que^ lorsque Guillaume III livra au maré-
chal de Luxembourg la sanglanle bataille de Saint-Benis ,
il connaissait la conclusion du traité entre les é(ats-géné-
raux et la France, et il ajoute: «En cette conjoncture,
» le prince d'Orange acheva de persuader au monde entier
( 292 )
» que, s*il avait touIu se eomporler de même précédeni'
» meot , la France n'aurait pas obtenu de si grands
» succès ^ »
On peut juger de la situation où se trouvait la Belgi-
que^ lors de la conclusion de la paix deNimègue^par cet
autre passage de larjelation du duc : « Personne , dit-il, ne
» doutait plus de la perte des Pays-Bas: on la tenait pour
» si infaillible , que déjà les peuples discouraient sur Ta*
» vantage qu'il y aurait pour eux à être réunis à la France,
» à la Hollande^ ou à l'Angleterre. Ils inclinaient uni-
» Tersellement pour la première , plutôt par la haine
» qu'excitait en eux la perfidie de leurs défenseurs , et par
» des motifs de religion , que par aucune affection pour
)» la domination du roi très-chétien ^ »
J'ai traduit presque en entier cette intéressante relation.
Les huit volumes de correspondance du duc de Villa-
Hermosa s'étendent de l'année 1673 à l'anné 1679. Avant
son élévation au poste de gouverneur général des Pays-
Bas, qui eut lieu au mois de janvier 1675 , le duc rem-
plissait la charge de capitaine général de la cavalerie dans
ces provinces : la plupart des lettres écrites par lui en
cette qualité sont adressées au comte de Honterey, et con-
cernent le service militaire. Dans les années 1675 et sui-
vantes , ceux avec lesquels il correspond le plus régulière-
ment sont : don Francisco de Borja, son oncle, qui l'ins-
truisait de ce qui se passait à la cour; le connétable de
) En esta eoyuniura , aeabo de persnadir Oranjê al mundo §ntero qu§ ,
si huldêra quêrido ohrar, como lo ki»o «n esta , no tubiera la Francia
iun grandes asuntos de trofeos,
3 Àniês por el odio que tenian a laperfidiade sut defeneores , ypor
la religion , que por ningun afecto pariicnlar al dominio del Christian
nisiwuf.
( 293 )
Gaslille , don Inigo Melchor de Yelasco y Tovar , l'un des
membres les pins influents du ministère, et qui, à la fin de
1675, succéda au marquis de Castel-Rodrigo dans la prési-
dence du conseil do Flandre; le comte de Monterey, qui,
à son retour en Espagne , se ^it disgracié , exilé , et ne ren-
tra en faTcur qu'en 1677; don Juan d'Autriche, depuis
que Charles II lui eut confié la direction supérieure des
affaires de la monarchie, et le baron de Bergeyck, envoyé
par le duc en Espagne, pour représenter au roi et à ses
ministres le misérable état des Pays-Bas.
Dans quelques-unes des lettres qui composent ce re-
cueil, le duc de Yilla-Hermosa s'explique sur le compte
de Guillaume III d'une manière plus catégorique qu'il
ne le fait dans sa relation ci-dessus citée : « Tout le monde
y> croit, écrit-il le 30 octobre 1675 à don Francisco de
» Borja,et il est plus que probable, que le prince d'Orange
» aspire à la souveraineté des provinces hollandaises;
» mais les moyens qu'il emploie sont tenus si cachés au
» public, qu'il n'est pas facile è un pauvre ofiicier espa-
» gnol de les pénétrer ^ » Le 1'' septembre 1677, ren-
dant compte au roi de la proposition que le prince, après
l'infâme retraite du siège de Charlcroi {deêpues de la tn^
famé retirada del êitio de Charleroy) , lui a faite d'assiéger
Courtrai, et des raisons qu'il a alléguées contre ce dessein,
il lui dit que, chaque jour, il a des avis plus certains que
l'intention du prince est de se rendre maitre de la plupart
des villes de Flandre.
Les lettres adressées au duc par le baron de Bergeyck,
I Muyadmiiido êê de iodos^ y mas qu$ prohahle , que Oranje aspira a
la soberania de las provincias holandosas j pero son ian remotos del
conocimiento publiée los medios de que se vate , qve no es facil lleguo a
peneirarlos un pobre officiai espanoL
( 294 )
cfepuis son arrivée en Espagne, au mois d'avril 1670, jas-
qu'à la fin de cette année, qu'il en partit pour aller remplir
nne mission en Angleterre, contiennent de curieux <létails
sur les intrigues qui agitaient la cour de Madrid , et sur les
personnages que les caprices du monarque élcTaient succes-
sivement jusqu'aux premiers degrés du pouvoir, et en préci-
pitaient de même. Gomment, au milieu de ce conflit d'am-
bitions et de passions cupides qui sedispntaientl'in'Suence,
les affaires de l'État auraient-elles pu prospérer? Le roi, la
reinc-mére, les ministres, chaque fois que le baron de
fiergejck leur exposait les besoins des Pays-Bas, protes-
taient de l'intérêt qu'ils prenaient au 9ort de Ces provinces,
et promettaient d'y envoyer de prompts et d'efficaces se-
cours; mais l'effet ne suivait pas les promesses. Bei^eyck
se lamente souvent à ce sujet : « Je défie, écrit-il le 1** juil^
)» let 1076, je défie les plus habiles gens et politiques do
y> monde de pouvoir prendre meêures non plus avec Leurs
)» Majestés (Charles II et la reine-mère) qu'avec les mrnis-
» 1res; et, la ccnvenianee prédominant entièrement, un
» chacun concurrani pour avoir part aux grftces cft mercè-
» des, et personne au travail et labeur, le vaisseau va an
» fond, faute de pilote, pour les grandissimes orages aux-
» quels il est exposé et te sera de plus en plus, comme je
» prévois avec les larmes au cœur, si le bon Dieu, par sa
» divine miséricorde, et par miracle évident, n'en prévient
n la chute. » Il disait une autre fois (12 août 1670) : « Les
» résolutions et les choses présentes changent do jour an
» lendemain en sorte en cette cour, qu'il est impossible de
» se pouvoir assurer des événements futurs, ou d'en faire
» un jugement solide. »
Tandis que, à Madrid, des intrigues de palais absor-
baient tout le temps des hommes d'étal, que la reine-mère
{ 295 )
faisMt écrire ao duc de Yina-Hermoea de lui euvojer des
oueaux canariens sifflant et chantant musique ', les
Français s'avançaient josqu au coeur de la Flamire, et pour-
snivaieiit leurs conquêtes devenues faciles par l'abandon
dans lequel était laissé ce pays.
Je ne sais si le baron de Bergeyck était un profond
diplomate, mais il était à coup sûr un fin courtisan. Ne
s'arîse-l'il pas d'exalter la viûaeiU desprii du roi, de
Charles II!!! Voici ses propres expressions; elles sont con-
signées dans une lettre du 22 octobre 1676 au duc do
Villa-Hemiota : « Leurs Majestés jouissent de parfaite
» éanté, et le roi (que Dieu conserve!) est doué d'une
* vhatili d'esprit merveilleuse. Il commence à prendre
)» de rembofipoiBt.Sesdiverlissements journaliers sont la
» chasse, la comédie et les combats de taureaux. »
L'instruotion particulière et l'instruction secrète données
au duc de Villa-Hermosa, par le canal du conseil suprême
des Pays-Bas, lorsqu'il fut appelé au gouTcrnement de Ces
provinces (2 janvier 1675), existent en original dans le
recueil dont je m'occupe. Elles ne m'ont paru contenir que
les dispositions ordinaires, si ce n'est peut-être la suivante :
« Sous vous enebargeons bien séricusewent l'ouverture
)» et rétablissement du commerce dans nosdits pays, tant
V par mer que par terre ; aussi l'introduction et l'entrete-
» nement des manufactures en la oïeilleure forme qu'il
» sera poesîMe, afin que par ce moyen l'on puisse ex*
» cuser l'entrée des denrées, marchandises et manufac*
H tures étrangères, qui épuisent la substance de nos
» sujets, signamment èsquelles la dépense est volon-
i> taire et superflue, ne servant qu'à l'ostentation , et à
\ Lettre du baron de Bergeyck , du 1G jtûllet 1676.
( 296 )
» imiter les mœurs, usages et façons des peuples et nations
3 étrangères. »
Dans un manuscrit qui se compose de Hélanges, sont
diverses relations de la célèbre bataille de Seneffe (11 août
1674), écrites par des officiers qui seryaient dans les
troupes espagnoles et belges. D'accord avec les récits qu'ont
publiés les historiens français sur l'habileté et la Taleur
que déploya le prince de Condé dans cette sanglante jour-
née, elles en diffèrent en un point capital, car elles disent
positivement que les Franç^iis laissèrent le champ de ba-
taille aux alliés. Ceux-ci durent leur succès à TinEanterie
allemande, qui, selon l'un des narrateurs , s'élança sur les
Français comme un torrent de feu et de fer (eomo un
raudal de fuego y yerro)y et rompit leurs meilleurs régi-
ments.
J'ai fait des extraits étendus de ces relations, qui don*
neut des détails circonstanciés sur les mouTements des
deux armées pendant la bataille.
Les autres documents qui se rapportent au régne de
Charles II, sont :
Une relation italienne des négociations de la paix de
Nimèguc, présentée à Innocent XI par monsignor Beifi-
lacqua, patriarche d'Alexandrie, nonce et plénipotentiaire
apostolique ;
Une lettre que le roi écriyit, de sa main, le 4 juillet 1685,
au duc de Yilla-Hermosa, pour qu'il se chargeât de nou-
veau du gouTcrnement des Pays-Bas, devenu vacant par la
mort du marquis de Grana;
Un recueil des marches et campements de l'armée des
alliés aux Pays-Bas pendant l'année 1691, formé par Yalfere
et ingénieur George Yerboom;
El deux volumes de pièces relatives aux discussions qui
(297 )
s'élevèrent en 1602 y 1693 et 1694^ au sujet du formulaire
d'Alexandre YII. Ils ne conlîennenl, sur ces querelles, qui
répandirent tant de troubles dans l'église belgique, rien
que ne fassent connaître, atec plus de détails, la collection
des œuvres de Van Espen et les Mémoires pour servir à
thUtoire de la huile Unigenilus au» Pays-Bas.
Dans la revue que je viens de faire des documents de la
bibliothèque nationale de Madrid qui concernent l'histoire
de la Belgique, jusqu'à la fin du règne de Charles II (il n'y
en a point pour les temps plus rapprochés de nous) , je
n'ai pas compris quelques manuscrits auxquels il était
impossible d'y assigner une place, d'après le plan que je
m'élftîs tracé. Tels sont :
Une histoire des comtes de Flandre jusqu'au règne de
Philippe-le-Beau inclusivement, dédiée, en 1566, à don
Carlos, fils de Philippe II, par Pedro Barrantes Maldonado,
histoire dont l'auteur ne consulta que des sources connues,
et particulièrement les écrivains français;
Une description des dix-sept provinces des Pays-Bas,
écrite, selon qu'il est permis de le conjecturer, sous le
règne de Philippe lY, et qui n'offre rien de remarquable;
Un recueil des plans des fortifications des villes des
Pays-Bas, en 1666, dédié au connétable de Gastille, gou-
verneur général des Pays-Bas, par Salomon Van Es (ma-
nuscrit original) ;
Un catalogue ou notice historique des gouverneurs gé-
néraux des Pays-Bas, orné de leurs blasons, depuis 1404
jusqu'en 1672, dédié au comte de Monterey par Pierre- Al-
bert de Launay;
Le même catalogue, continué jusqu'en 1685^ et dédié
par de Launay au marquis de Bedmar, grand matlre et ca-
pitaine général de l'artillerie aux Pays-Bas;
( 208 )
Uo caiaJogue des uoins , surooms et titres des grands
ipailres et capitaines généraux de l'artillerie de Taronée
des Pays-Bas, avec leurs blasons^ depuis 1412 jusqu'eo
1682 y ayaol aussi pour auteur Pierre-Albert de Launay,
et dédié également par lui au marquis de Bedmar ;
(Ces trois derniers manuscrits sont originaux S Dans le
premier , de Launay prend les qualifications et litres de
€ chevaiieTi gentilhomme de la chambre do roi y de sou
» conseil , grand et général chroaiste, généalogiste et ar-
» mariêta de ses royaumes et provinces , son premier et
)» plus ancien roi d'armes provincial^ et contrAleor général
> de rariillerie des états de Flandre. » Dans les deux au-
tres, le titre de contrôleur général de l'artillerie est rem-
placé par ceux de c lieutenant géairal de l'artillerie des
» armées des Pays-Bas,^ gouverneur de celle de Bruxelles,
» de 9e% forts et de ses dépendances h.
Je donnerai, dans mon rapport à H. le ministre de l'in-
térieur, une analyse de ces manuscrits, et redresserai quel-
ques erreurs qu'ils contiennent)
Un recueil des titres d'honneur accordés par les souve-
rains des Pays-Bas à des fiamilles belges, depuis i486
jusqu'en 1638 : j'en ai fait le précis, qui sera également
inséré dans ce rapport.
Vous aurez remarqué , Monsieur le Président , que j'ai
pris copie^ à la bibliothèque nationale, d'un assez grand
nombre de documents. Ce n'est que par une faveur spé-
ciale du gouvernement espagnol, que j'ai pu le faire, car
les constitutions de cet établissement, qui datent du régne
de Charles III ^, l'interdisent.
' lis sont en espagnol.
* Elles portent la date du H décembre 1701.
( 299 )
Je n'ai eu qu'à me louer , au surplus , des chefs de ce
dépAt Huéraire.
Lorsque j'arrivai à Madrid, au mois de juin dernier, la
bibliolfaèque avait pour directeur [biblwteeario mayor )
M. Martin de los Héros , qui était revêtu en même temps
de la charge d'intendant général de la maison de la reine.
H« de los Héros voulut bien se ressouvenir de l'accueil qu'il
avait reçu en Belgique , quand il y vint chercher un re-
fuge contre les tempêtes politiques qui agitaient son pays:
il me reçut avec une extrême bienveillance, et me procura
tontes les facilités qui dépendaient de lui ^
La révolution qui s'opéra pcn de temps après dans le
gouvernement de l'Espagne , fit perdre à M. de los Hero»
ses detix emplois. M. Engène de Tapia , membre de l'aca-
démie ^, lui fut donné pour successeur comme bibliothé-
caire eu chef. Je n'eus pas à m'apercevoir de ce change-
ment. Les facilités dont j'étais en possession me furent
continuées. Le nouveau directeur me donna, comme celui
qu'il remplaçait, des marques de sa sympathie.
Je me fais un devoir de consigner ici l'expression de ma
gratitude envers ces deux hommea distingués , et les re-
merctments que je dois à don Juan Lopez Inglés , chargé
particulièrement de la garde des manuscrits, qui a été
pour moi d'une complaisance inépuisable.
' M. de lot Herot ect auteiir d'un petit livre dans lequel il • fait
preore d'une comMÙtMnoc rare de Pkiatoire de la Belgique , partieu-
lièrcmeiit en ce qui concerne lea dvénenientt militaires de la rdvolv-
tioa du ie« aiécle. Ce livre est intitulé : Bosqueje d$ mn vimjê hislorieo e
intinitHpo ée un BsfmU 9n Flandês (Esquitae d'un voyage historique
et instruoUr d*«B Espagnol en Flandre) , Madrid , 1885.
^ S. de Tapia est oomiu dans la rtfpnMiqne des lettres par une His-
toire de la civilisation espagnole, depuis les Arabes, ladrid , 1840,
4 vol. in-8' : ouvrage qui a obtenu un succès mérité.
( 300 )
IIL Bibliothèque de V Académie royale d'hietoire.
Fondée, en 1735 , par quelques amis des lettres, dans le
but de mettre en commun leurs efforts et leurs travaux,
reconnue et confirmée par décret du roi Philippe V, du 18
avril 1738, l'académie royale d'histoire de Madrid compte
donc aujourd'hui un peu plus d'un siècle d'existence.
Dés les premiers temps de son institution, cette compa-
gnie a vu les écrivains les plus éminents, les érudits les
plus en renom, briguer l'honneur d'être reçus dans son
sein; aujourd'hui encore, elle est fiëre d'avoir à sa tête un
homme qui joui ta juste titre d'une réputation européenne,
don Martin Fernandez de Navarrete. Aussi a-t-elle rendu
d'importants services aux lettres historiques, et ces servi-
ces auraient été plus nombreux encore, si la dotation qui
lui est assignée avait été payée régulièrement par le trésor
public; mais, comme les autres établissements scientifi-
ques et littéraires, elle s'est ressentie des malheurs des
temps et des révolutions qui ont affligé ce pays ^.
La formation de la bibliothèque de l'académie royale
d'histoire date de l'année 1751. Déjà, plusieurs années au-
1 Jatqu^en 1828, la dotation annaeUe de racadémie fut de 116,000
réaax ( environ 81,000 francs). Cette année , le gouiremement la réduisit
de 24,000 réanx. En 1835, les cortès ayant Yoté, pour toutes les académies
du royaume , 868,010 réaux^ Pacadémie d'histoire irit sa dotation dimi-
nuée encore, et de plus des deux tiers; on la fixa à 80,000 réaux (8,100
francs). Cette dernière somme n'a pas même été acquittée exacte-
ment. (Voy. le discours de H. de I^avarrete du 24 notcmbre 1837, cité
p;241.)
(301 )
parafant, l'académie avait reconnu ia nécessité, pour
-vérifier l'exactitude des écrits qui se lisaient dans ses as-
semblées y de posséder un certain nombre d'ouvrages peu
accessibles aux particuliers, soit à cause de leur rareté,
soit pour leur étendue, soit pour leur prix : cette nécessité
se fit sentir plus encore, après que Philippe Y, en 1744,
eut annexé à l'académie les charges de chronisles généraux
et particuliers qui étaient à la nomination de la couronne,
y compris celle de grand chroniste des Indes. Le plan
conçu et adopté en 1751, consista à former une collection,
aussi complète que possible , d'ouvrages imprimés et ma-
nuscrits sur l'histoire d'Espagne.
L'exécution de ce plan, poursuivie avec persévérance,
dans la mesure des ressources financières de la compagnie,
a eu ce résultat , que l'académie possède aujourd'hui une
collection d'environ 16,000 volumes imprimés et 1,600
manuscrits.
Parmi ces derniers, les documents originaux anciens
sont en minorité. La plupart se composent de notes, ex-
traits ou copies, recueillis par des membres de l'acadé-
mie. Il s'y trouve notamment une collection de plus de
cent volumes de documents sur l'histoire du Nouveau-
Monde, formée par J.-B. Hugnoz, qui, en qualité de grand
cosmographe des Indes, reçut de Charles III l'ordre d'é-
crire cette histoire; une collection de trente-deux volumes
sur la Nouvelle -Espagne, faite en 1792; une collection
de cinquante-huit volumes de pièces diverses , léguée a
l'académie parD. José de Yargas Ponce, qui avait été l'un
de ses directeurs; treize volumes de copies recueillies par
D. Manuel Abella; trente-trois volumes de documents tirés
des archives des églises; vingt-six volumes de pièces ex-
traites des archives du royaume d'Aragon , etc.
( âOi )
Je n'y ai remarqué que soixante-trois documents eopiés
aux archives de Simaocas: ils furent oiferts à l'académie,
en 1805, par le lieutenant de vaisseau D. Juan Sant y de
BaruteIK
La bibliotbéquode l'jœadémie d'histoire n'est pas publi-
que; mais Fbonneur que j'ai d'appartenir depuis plusieurs
années à celte compagnie, et l'extrême obligeance de son
bibliothécaire, H. deBaranda, m'ont valu l'avantage d'y
avoir aecés en tout temps et à toute heure, avantage qui
me fut précieux , surlaul au mois de juillet de l'année der-
nière, alors que la bibliothèque nationale était fermée, à
cause des circonstances critiques dans lesquelles se troo-
vait Madrid.
D'après les détails que je vous ai donnés plus haut, vous
pressentez déjà , Monsieur le Président , que je n'ai pas fait
dans ce dépôt une moisson bien considérable.
J'y ai vu et copié une relation originale de la dernière
maladie et de la mort de l'archiduc Philippe-le^Beau ,
écrite par on des médecins espagnols qui lui donnèrent
leurs soins» Le docteur de la Parra , auteur de celte rela-
tion, destinée à Ferdinand-le-Gatbolique , raconte ce qui
s'est passé, jour par jour, depuis le 17 septembre 1506,
où éclata la maladie^ jusqu'au 24 du même mois, oà le
prince expira. Son récit renferme sur Jeanne-la-Folle celte
particularité : qu'elle donna à son mari^ durant sa maladie,
des soins tels, qu'il (le docteur) ne vit jamais femme
d'aucun état c^n faire autant.
Un volume de 316 feuillets contient les minutes des
lettres écrites par Gharles-Quint au duc de Sessa, son aa»-
bassadeur à Rome, et au commandeur Lope Hnrtado de
Mendoza, qu'il employait aussi dans la capitale du monde
chrétien, depuis le mois de septembre 1522 juqu'au mois
( 303 )
lie septembre 1526. Celte correspondance est d'un haut
intérêt; elle traite de toutes les grande» affaires politiques
de répoqoe. Elle est parLiculièrement curieuve à consulter,
sur les négociations de l'empereur airec Adrien YI. Tandis
qu'on s'imaginait, généralement, que Charles obtenait
tout ce qu'il désirait de son ancien précepteur , leurs rap-
ports n'étaient pas toujours marqués au coin d'une étroite
intelligeace. Adrien venait & peine de prendre possession
du siège pontifical, que l'empereur se plaignait de la tié-
deur avec laquelle il avait reçu ses ouvertures pour la con-
clusion d'une ligue des princes d'Italie contre François I*' :
« Certainement, écrivait-il le 10 janvier 1523 au duc de
» Sessa, nous en sommes Irés-étonné, et surtout que S.
» S. veuille égaler le roi de France à nous, lui montrant
» même plus de faveur, tandis que nous lui sommes si bon
)i fils et élève formé de sa main , que tout le monde croyait
y> que, arrivé à Rome, il devait aussitôt traiter nos affaires
» comme les siennes propres ^ )» Une autre fois (10 juin
1523), l'empereur disait a son ambassadeur, à propos de
la provision qu'Adrien voulait faire de Téglise de Gatanc :
« Nous n'entendons reconnaître que nous tenions du saint
» siège le royaume de Sicile, car il est plus eiempt de lui
» que tous les autres. S. S. doit donc réparer prompte*
» ment ce tort, et non donner occasion à ce que, forcé
}> de défendre notre prééminence, nous ne lui montrions
» une entière dévotion et ud respect filial. S. S., en agissant
» autrement, serait notée aussi de ne nous faire l'ofiBce de
' Cierto êstum98 muy marapiilado dêllo , y mayormêniê qvê Su Btati'~
tud ^iêra igttalar al rey de Franùia cou not^ y akvn mosêrotHUtê mas
por el , êiendele nos tan buên hijo y discipulo criado d4 tu mano, quê têdo
el mutkdopensava qu4^ Uegado #jt sm silia, havia lue go de ahraçar y iraiar
nueetrae coeae oomo propia» suyas.
( 304 )
» bon père 9 que nous sommes en droit d'attendre d'elle.
» Vous tiendrez strictement la main à cet objet, en désa-
y> busant S. S. et le cardinal Golonna de Tidée où ils pour-
» raient être que nous pourrions céder à cet égard. »
Adrien désirait vivement que les serviteurs attachés à sa
personne et à sa maison fussent pourvus de bénéfices en
Espagne; mais, pour cela, il fallait qu'ils fussent natura-
lisés, et l'empereur, quoique la plupart fussent flamands,
ne voulut jamais y consentir, se fondant sur ce que les
naturalisations accordées à des étrangers avaient été l'une
des causes des troubles de Castille. Charles-Quint ne négli-
geait pourtant pas les moyens de s'attacher ceux qui avaient
le plus de part à la confiance du pape. Il chargeait, le 21
avril 1523, le duc de Sessa de faire tout son possible, pour
mettre dans ses intérêts un certain Thiéri, qui était en
grande faveur auprès d'Adrien : « Rappelez-lui, mandait
» Gharles-Quint à son ambassadeur, qu'il est notre sujet;
» que le pape régnant ne vivra pas toujours, et que les
» princes ont beaucoup de moyens de châtier ceux qui les
» desservent, comme ils sont accoutumés aussi à recon-
)> naître les services qu'on leur rend *. i» Adrien , de son
càté, se plaignait des ministres de l'Empereur, et en par-
ticulier de don Juan Manuel, prédécesseur du duc de Sessa ;
il se plaignait que Prosper Golonna. qui commandait l'ar-
mée impériale en Lombardie, se fût emparé d'un lieu du
Placentin appartenant, scion lui, à l'église, et il menaçait
d'employer les censures et les foudres ecclésiastiques; il
^ À Thêodorico nosparece que deves hahlar eomo de vuestro^ acordan-
dote que es nueeiro subdUo , y que el papa que akora es, no ha de durar
para siemprOy y que los principes iienen muchas formas de dar castigo
a los que les dessirveu, y iambien acostumbran gratificar a los que bien les
sirven , por manera que se reconosca.
( 305 )
s'élaîl montré frcs-mécontent des lettres que Tempereur
lui avait écrites sur diverses affaires, et surtout au sujet de
Téglise de Catane. Il articulait d'autres griefs encore *.
Une lettre de Charles-Quint au duc deSessa,du 15 avril
1523, sur la prise de Rhodes par les Turcs, et une autre
du 13 juillet suivant sur la maladie d'Adrien YI, sont re-
marquables. Dans la première, il déclare que, si le pape et
les princes chrétiens veulent Taidcr, il est prêt à employer
les forces de tous ses royaumes, seigneuries et sujets , et à
sacrifier jusqu'à sa propre personne, pour le soutien de la
religion chrétienne, comme vrai avoué et protecteur du
saint siège, et chef temporel de tonte la chrétienté \ Par
la seconde, il charge son ambassadeur, dans l'hypothèse
qu'Adrien vienne à mourir, de travailler à faire élire le
cardinal de Médicis; mais il ajoute : <\ en ayant égard a ce
y> que l'élection se fasse en toute liberté, à moins que, du
» côté des Français, on ne voulût user de force : auquel
y> cas, vous agiriez énergiquement pour nous, vous aidant
n dès vice-rois de Naples et de Sicile, et de notre armée,
» et de tous les subsides et autres moyens qui seraient
» en votre pouvoir '. »
L'empereur avait obtenu d'Adrien YI une bulle pour la
perception, à son profit, de la quatrième partie des fruits
ecclésiastiques dans ses États : il recommande au duc de
* Lettres de Pemperear au dac de Sesta , des 10 janvier, 16 mars , 16
et Zl aTril 1528.
^ Como verdadero advogado y protector dessa sancta silla , y caheça
temporal de toda la chrUHanidad,
' Teniendo siempre reepecio a qne la eleceion se haga con toda liberiad;
êi ya por la parte franceea no se intentasse hâter alguna fuersa , que en
este easo haveys os de mostrar reziatnente por nuestra parte, ayudando os
para eUo de les visorreyes de Napoles y Siciliaj y do nuestro exercito, y de
todos los svhsidios y otros medios que pudierdes.
Ton. IX. 20
( 306 )
Se&sa Je 10 juin 1523 , de faire en sorle que, par les paro-
les extra tamen superiorem e$ inferiorem Gêrmanks, les
seigneuries de Brabant , de Flandre et autres qu'il possède
aux Pays-Bas, ne soient point exclues de Tapplication de
ladite bulle , « puisque la vérité est qu'elles ne sont point
» de l'Allemagne 9 mais de la Gaule belgique ^. » Dans
une lettre qu'il lui écrit le 18 juillet de l'année suivante,
il lui donne l'ordre de demander à Clément VU l'érection
de trois nouveaux évéchés en Flandre : il le lui renouvelle
le 18 août de ta même année, eu lui disant de suivre les
instructions qu'il recevra à cet égard de sa tante, madame
Marguerite. Le 9 septembre 1524, il lui prescrit de s'op-
poser à la confirmation , que Tuniversité de Louvain faisait
solliciter à Rome, de certains privilèges qui lui avaient
été accordés par Léon X, et qu'il regardait comme préju^
diciables à ses prééminences et même à tout le pays.
J'ai déjà relevé l'injustice des historiens français envers
Charles-Quint, à propos de la captivité de François P'*, la
correspondance de l'empereur avec le duc de Sessa m'offre
l'occasion d'en fournir de nouvelles preuves. Que fait
Charles , en apprenant la victoire de Pavie ? Il écrit à son
ambassadeur qu'il a résolu de suspendre les hostilités, et
de travailler à la paix générale de la chrétienté; qu'il veut
traiter avec le roi de France , comme si celui-ci était
libre ^. Plus tard, il facilite la venue de la duchesse
d'Alençon en Espagne , et , si elle en part , sans que les
deux souverains se soient entendus, ce n*est pas à lui que
Ton peut s'en prendre. Les ambassadeurs français deman-
daient que la décision de la question relative au duché de
' Pue» la verdad es que no eon de Germania , sifio de Gallia belgica,
3 Lettre datée de Madrid le .. mars 162-5.
( 307 )
Bourgogne fât remise aux pairs de France et au parlemeol
de Paris, tandis qoe l'empereur voulait qu'elle fût confiée
à des arbitres : ce qui garantissait un jugement plus impar-
tial La duchesse d'Alençon avait d'abord donné son con-
sentement à cette proposition ; mais ses ministres lui dirent
qu'elle ne le pouvait pas, et elle le révoqua *.
Je me borne. Monsieur le Président , à indiquer ici quel-
ques-uns des points traités dans les lettres de Charles-
Quint au duc de Sessa : il en est d'autres, comme les
rapports de l'empereur avec Clément YII et les princes
d'Italie, ses négociations avec les Anglais, ses pensées sur
les luthériens d'Allemagne, ses expéditions en France , son
mariage avec la princesse de Portugal , etc. , sur lesquels
elles répandent aussi des lumières. J'ai fait de presque tout
le volume une analyse étendue; j'ai même tiré des extraits
textuels des passages les plus saillants. L'analyse et les ex-
traits seront insérés dans mon rapport à H. le ministre de
rîntérienr.
La chronique de Charles-Quint par Pedro Mexia, la rela-
tion delà bataille de Pavie, la vie de Philippe II attribuée
à Antonio Ferez, les lettres de ce monarque au pape et à
la reine de Portugal sur l'arrestation de don Carlos , des-
quelles j'ai parlé en faisant Ténumération des manuscrits
de la bibliothèque nationale, existent également à la biblio-
thèque de l'académie d'histoire.
Lors du célèbre défi de François I^ à Charles-Quint en
1528, l'empereur, qui se trouvait alors en Espagne, crut
devoir consulter le conseil d'État , le conseil de Castille, les
grands et même quelques-uns des évêqucs et quelques-unes
des villes de ses royaumes sur le parti qu'il devait prendre.
* Lettre de Pemperenr au duc de Sesta, ëorite de Tolède le 31 octobre
1626
( 308 )
La plupart des réponses qui lui furenl faites se cônser"
vaienty on ne sait comment , eu la tour de Goycocrrota^
dans la ville d'Elgoybar, province de Guipuzcoa. En 1804,
le ministre d'état^don Pedro Gevalios, en ayant été in-
formé, ordonna qu'elles lui fussent envoyées, après qu'on
en aurait tiré des copies fidèles et certifiées , lesquelles res-
teraient déposées en ladite lour. Ce fut D. José de Yargas
Ponce qui fui chargé de l'exécution de cet ordre , et celui-
ci , avant do délivrer les originaux au ministre, en ptildes
copies, qui sont passées avec ses manuscrits dans la biblio-
thèque de l'académie.
Ces pièces intéressantes ont été récemment mises au jour
par MM. de Navarrete, Sal va et de Baranda, dans leur Colec-
cion de Documento* iniditos ^ Déjà, il y a plus de deux
siècles, Sandoval avait publié ^ les actes échangés entre
Gharles-Quint et François 1"', savoir : les premiers défis
des rois de France et d'Angleterre, les réponses de l'empe-
reur à leurs hérauts d'armes Guyenne cl Glarence, sa cor-
respondance avec l'ambassadeur de François I*', le cartel
de ce monarque et sa déclaration à l'ambassadeur de
l'empereur, enfin la relation du roi d'armes Bourgogne,
envoyé par Charles -Quint en France, pour y porter sa
réponse. Ces derniers documents ont été reproduits en
français, qui est leur texte original, dans le premier vo-
lume des Papiers déiat de Granvelle, dont la publica-
tion se fait à Paris sous les auspices du ministère de l'in-
struction publique : de sorte qu'on peut regarder comme
suffisamment éclairci maintenant cet épisode notable de
l'histoire des rivalités des deux souverains.
* Tome I, p. 47-04.
> Hùioria de Carloê V, t. II, p. 627^868.
( 309 )
Dans un « Li^re de choses curieuses du temps de Tcm-
n pereur Gharles-Quint et du roi Philippe II, écrit par
» Antonio de Cereceda, n j'ai remarqué une lettre de la
reine Marie de Hongrie à l'empereur , du 11 août 1558,
et une lettre de l'empereur à la princesse de Portugal, sa
fille, régente des royaumes d'Espagne , datée du monastère
de Yuste, le 27 du même mois, l'une et l'autre relatives au
désir Qu'avait Philippe II de voir la reine Marie se charger
de nouveau du gouvernement des Pays-Bas, désir auquel
elle se montrait peu disposée à satisfaire.
Un volume de mélanges contient un premier livre d'an-
nales de Philippe II, par Juan de Bersoza ; c'est un abrégé
très-sec, écrit en latin. Il commence au voyage de Phi-
lippe II en Angleterre, en 1554, et va jusqu'en 1565. Il
est précédé d'un décret du roi , du 17 juillet 1562, por-
tant création d'un dépôt d'archives à Rome pour ses am-
bassadeurs, sous la garde du même Bersoza.
Le motif qui détermina Philippe II à prendre cette me-
sure, sur la proposition de François de Yargas, son ambas-
sadeur près du saint siège, fut que chacun des prédéces-
seurs de celui-ci avait emporté les papiers de sa charge.
L'instructiou qu'il donna à Bersoza eut pour objet non-
seulement d'assurer pour l'avenir la conservation de ces
pièces diplomatiques, mais d'obtenir des copies de tous
les documents qui pourraient intéresser sa couronne ou ses
états^ et dont il parviendrait à se procurer la communica-
tion. Bersoza forma en effet des recueils fort précieux. Vingt
et un de ces recueils existent aux archives deSimancas.
Il y a un manuscrit qui renferme les actes du procès
intenté à Antonio Perez % secrétaire d'état de Philippe II,
I Dou Salvador Berraudez de Castro, secrétaire du conseil des ministres,
(310)
SOUS la préfeolion d'aToir fait assassiner Escoyedo, secré-
taire de don Juan d'Autriche. Il résulte d'un mémorial qpi
en fait partie, que l'assassinat fui perpétré le dernier
mars 1578, deuuéme jour de Pâques. La sentence rendue
contre Pereià Madrid, le 10 juin 1590, est au nombre des
pièces de ce recueil.
Enfin, dans un volume de Miêoellanêa % j'ai rencontré
les pièces suivantes, toutes en copie :
L'instruction donnée par Philippe lY à l'infante Isabelle,
le 23 octobre 1621, sur le gouvernement des Pays-Bas:
elle détermine les pouvoirs que le roi laisse â l'infante, et
ceux qu'il se réserve;
Les patentes de gouverneur et capitaine général des
Pays-Bas pour don Carlos de Gurrea , Aragon y Borja, duc
de Villa Hermosa, en date du 1*' janvier 1675 ;
Celles d'Alexandre Farnèse, prince de Parme, du 8 août
1680;
Celles du duc de Bavière, du 13 décembre 1691 ;
L'instruction générale et l'instruction réservée du même
duc, expédiées, ledit jour, en espagnol , par le minis*
tèrc du secrétaire de la dépêche universelle;
Son instruction particulière et son instruction secrète,
expédiées, le 26 décembre 1691 , tn français^ par la voie
du conseil suprême des Pays-Bas.
a publié, sur Antonio Ferez, des Esquisses historiques, qui placent leur
auteur, quoique bien jeune encore , au rang des meilleurs écrivains de
la littérature espagnole. Les premières années de Perei, ses travaux
dans le cabinet de Philippe II, ses amours avec la princesse d^Eboli , sa
disgrâce , les poursuites que le roi , irrité de la préférence que la prin-
cesse accordait à son audacieux rival, fit intenter contre lui, les cir-
constances romanesques de son évasion de Madrid et de Saragosse , les
chances diverses de sa destinée , après qu^il se fut réfugié en France ,
sont racontés, dans ces Esquisses , avec un charme de diction qui en
fait un des livres les plus attachants qu^on puisse lire.
(311 )
La seule remarque à foire sur ces deux dernières ins-
Iruclions, c'est que la seconde contient des clauses nota-
bles sur les moyens à employer pour empêcher la propa-
gation do jansénisme dans les proTÎnces belges.
Dans rinstruotion générale en espagnol ^ Charles II dit
an duc de Banére qu'il est résolu à employer toutes ses
forces pour la conservation des Pays*Bas , aiiêndu qu*iU
sont F appui et la sécurité du reste de sa monarchie ^
Il lui recommande y dans l'instruction réservée , de gou-
verner avec discrétion et prudence, et d'éviter de donner
aux provinces des motifs de plaintes sur l'infraction de
leurs privilèges, dont elles sont tris*jalouses *. Il le charge
aussi de témoigner de la confiance à la noblesse, dont il a
connu par expérience la fidélité et l'amour, quoique, en
d'autres temps ^ et en celui-ci mSme , quelques-uns de ses
membres , mal conseillés , aient prétendu chercher leur
avantage dans un changement de gouvernement \
J'ai cité, dans la partie de cette lettre qui s'applique à
la bibliothèque de TEscurial , les écrits de quelques belges ,
quoique le sujet en fîàt étranger à notre histoire. Le même
motif m'engage k mentionner ici une lettre adressée, de
Nicaragua, en 1541 , à Gharles-Quint , par frère Jean de
Gand {Johannes de Gandavo)^ de Tordre des frères mi-
neurs, sur les abus qui s'étaient introduits parmi les prêtres
et les moines de cette province. L'auteur y dit qu'il était à
' Por sêr §Uoe il apoyo y sêguridad de mi monarquia,
3 No dando motivo de quêxa à loê propimcias iohrê êl çttêhraniamieniê
de fêfu0TOi y privilêgiosy de euya observancia euelen eer muy Melosae,
^ En la nohleea de aquellas provincias se ha esperimeniado nucha
fidelidad y amor à miserviciOy aufique no ha faltado^ en otros Hempos, yen
esle , algunoe mal aconsejados que han preiendido huscar eus mejoras en
la mudauMa de goviemo.
( •ils )
Nicaragua depuis six ans^ et qu'il y élait venu à la de-
mande de ses supérieurs.
Peut-êlre la relation de la province du Darien, et des
mœurs et coutumes de ses habitants, par Jacques Wal-
burger, est-elle aussi l'ouvrage d'un belge. Cette relation,
écrite en espagnol, est datée de Yavisa le 20 janvier 1748.
Ici finit, Monsieur le Président, le compte, que je me
suis proposé de rendre à la commission, de mes travaitx
dans trois des dépôts littéraires que j'avais reçu la mission
d'explorer.
Il y a, à Madrid, plusieurs autres bibliothèques qui ren-
ferment des manuscrits historiques ; telles sont : celle de la
reine , celle des certes et celle de M. le duc d'Ossuna.
La bibliothèque de la reine, qui se conserve au palais,
et dépend de l'intendance de la maison de Sa Majesté , n'est
point accessible au public. Elle a été longtemps négligée,
et il n'existe de catalogue ni des manuscrits , ni des livres
dont elle se compose. M. Miguel Salva, qui en a été nommé
depuis peu le conservateur , s'occupe en ce moment de la
mettre en ordre. Jusqu'à ce que le classement en soit
achevé, il n'est guères à espérer qu'on puisse obtenir la fa-
veur d'y être admis.
La bibliothèque des certes a été, il y a quelques années,
divisée entre le congrès des députés et le sénat; les livres et
les manuscrits qui eu faisaient partie, n'ont pas été classés
depuis lors, et ils se trouvent relégués dans des locaux où
ils sont peu abordables. J'ai fait de vaines démarches pour
pouvoir les visiter*
Quant à la bibliothèque de M. le duc d'Ossuna, dont
M. Salva est aussi le conservateur, ce savant a eu la com-
plaisance de me l'ouvrir : mais, dans la revue que j'ai faite
avec lui des documents manuscrits qui y sont rassemblés,
je n'en ai remarqué aucun qui fût d'un inlérêt transcen-
(313)
daiil; au moins en ce qui conceroe noire histoire. L'un
des plus remarquables m'a paru être un volume de corres-
pondance de l'empereur Ferdinand I^ a?ec Philippe II,
dans les années 1556 à 1563; H. Salva vient d'en insérer
les pièces principales dans la Coleeeion de Dooumenios
inidiioê * qu'il publie en société avec MM. de Navarrele
et de Baranda.
Gomme la date de ma lettre vous l'aura indiqué, Mon-
sieur le Président , j'ai repris mes investigations dans les
archives de Simancas.
Vous savez déjà que ce dépôt des papiers d'état de la
monarchie espagnole, qui justifie si bien, par son impor-
tance, le renom dont il jouit en Europe, contient au delà
de huit cents liasses de documents sur la Belgique.
Il est superflu de vous faire observer que je ne pouvais
songer à parcourir dans toutes ses parties cette volumi-
neuse collection ^ : ce serait une entreprise qui exigerait
plusieurs années, et, indépendamment d'autres motifs, le
service dont la direction m'est confiée, ne me permettrait
pas une si longue absence.
Je me suis d'abord occupé de rechercher, dans les diver-
ses liasses où je pouvais espérer qu'il s'en rencontrât, les
piéce9 relatives aux anciennes assemblées nationales de la
Belgique : c'était l'un des objets principaux de ma mission.
Le résultat de ces recherches formera la matière d'un rap-
port que j'adresserai à MM. les questeurs de la chambre
des représentants.
Tous ceux qui jusqu'ici ont écrit l'histoire ou la biogra-
phie de Rubens, n'avaient pu fournir que des indications
vagues sur les négociations diplomatiques auxquelles ce
1 Tom. II , p. 419-592.
' En ne comptant que 300 pièces par liasse, ce serait 160,000 pièces^
mais il y a des liasses qui renferment 300 pièces et plus.
(314)
célèbre arliste prit part : moi-méine ^ dans l'espoir d'éclair*
cir celle époque de sa vie, je m'étais livré , sans beaucoup
de succés; à des ioTOStigations étendues, à Bruxelles, à
Lille, à Paris, à Aix *. Du moment que les archives de Si-
taiancas m'étaient ouvertes, j'aurais justement encouru les
reproches des amis des arts et de l'histoire, si je n'avais
profité de l'occasion qui m'était offerte, de connaître enfin
la nature de la mission dont le grand peintre fut chargé
en Angleterre, et la manière dont il s'en acquitta : car il
était probable que sa correspondance avec les ministres
espagnols se conservait dans ce dépôt \ J'ai été en effet
assez heureux pour l'y découvrir. Elle consiste en vingt
lettres, écrites de Londres, dans les mois de juillet, août
et septembre 1629, au comte-duc d'OIivarès, premier mi-
nistre de Philippe iy« J'ai trouvé, de plus, différentes let-
tres de lui, de l'année 1628, par suite desquelles il fut
appelé à Madrid, et d'autres documents dont les moins
curieux ne sont pas les rapports que le conseil suprême
de Flandre fit à Philippe lY, sur les requêtes que Kubens
adressa à ce monarque: en 1624, pour être anobli, et en
1631, pour être décoré du titre de chevalier.
Tout en donnant mes soins à ces recherches spéciales,
je ne perdais point de vue les événements capitaux de notre
histoire. Après avoir visité les liasses du règne de Charles-
* Voyei mes Particularités et documenté inédit* sur Rubcns , dans le
Trésor national , tom. I, p. 1Ô7-183.
^ Je disait, il y a deax ans, dans les Particularités $t documents iué'
dits, après avoir rapporté tout ce que j'avais pu recueillir dans lea divers
dépôts littéraires que j'avais fouillés : <c Un jour, je l'espère , nous en san-
» rons davantage sur ce sujet, car la correspondance originale de Ruhens
i> doit être aux archives royales de Siroancas , et l'on ne refusera certai-
» nement pas à notre gouvernement la faculté d'en faire prendre des
» copies. I) Je ne pensais pas , en écrivant ces lignes, que mes espérances
se seraient si tôt et si complètement réalisées.
(315)
Quint, et en avoir extrait un petit nombre de pièces (j'ai
eu rhonneur de vous faire observer ci-dessus, Monsieur
le Président, que les correspondances de ce monarque avec
le gouvernement des Pays-Bas n'existent point à Siman-
cas) ; après avoir tiré d'une autre section des archives des
documents de beaucoup d'intérêt sur tes derniers raomepts
du grand empereur au monastère de Yuste, j'entrepris le
dépouillement des liasses du règne de Philippe IL J'avais
bâte, vous le comprendrez, de parcourir les lettres du
cardinal de Granvelte, de Marguerite de Parme, du duc
d'Albe et celles du roi lui-même; je m'étais fait, par anti-
cipation, une haute idée de leur importance : mais mon
attente, je puis le dire, a encore été surpassée. Et ce ne
sont pas là les seuls documents notables que m'ait of*
ferts la série des papiers de cette époque : j'y ai rencontré
encore des lettres du comte d'Egmont , du prince d'Orange^
du comte de Homes, du président Yiglius, du secrétaire
Armenteros et d'autres personnages belges et espagnols,,
qui répandent de vives lumières sur les affaires du temps.
J'étais parvenu , dans ce dépouillement, à l'année 1568,.
lorsque, au mois denovembre dernier, je quittai Simancas.
Sn y revenant 9 il y a quinze jours, j'ai continué ce travail ,
à partir du point où je l'avais laissé. Mon dessein est de
m'arréler à la prise d'Anvers , en 1585, sauf a vérifier,
dans les liasses subséquentes, quelques faits d'un intérêt
majeur. Renfermées même dans ces limites , les recher-
ches que j'aurai faites ici seront déjà bien considérables ,
et leurs résultats bien importants pour la science. Tous les
problèmes que présentait l'histoire de notre mémorable
révolution du XYP siècle, pourront enfin être résolus.
Ce château de Simancas , Monsieur le Président , qui
aujourd'hui sert uniquement de dépôt aux archives de
(316)
l'Espagne, fut aussi, sousCharles-Quinlet sous Philippe II|
une prison d'état , et ses murs furent les témoins de plus
d'un événement tragique dont le souTenir irient parfois
assiéger mon esprit, au milieu des travaux dont j*y suis
occupé. Dans la tour où rarchivisle a établi son cabinet , et
où il m'admet à prendre place prés de lui , fut exécuté se-
crètement, le 16 octobre 1570, en.Tertu d'une sentence
rendue par le duc d'Albe, Floris de Montmorency, seigneur
de Hontigny et de Leuze , chevalier de la Toison d'or ,
gouverneur et grand bailli de Tournai et Tournaisis , l'un
des chefs les plus influents de la noblesse belge : un quart
de siècle auparavant, dans le même lieu, avait péri aussi
de mort violente le fameux don Antonio de Acuna , évèque
de Zamora.
Mon rapport à H. le ministre de l'intérieur contiendra,
sur la mort du seigneur de Montigny, des révélations qui
exciteront un vif intérêt. Je vous ferai, en quelques mots,
le récit des singulières circonstances qui amenèrent l'exé-
cution de l'évéque de Zamora *, et ce sera par là que je
terminerai cette lettre.
Don Antonio de Acuna , évéque de Zamora , était fils
lui-même d'un évêque, nommé don Louis de Acuna. Dans
sa jeunesse, il passa en Italie, et fut admis au service
d'Alexandre VI ; il se lia étroitement avec le fils de ce
pape. César de Borgia. Le roi Ferdinand-Ie-Gatholique le fit
évêque de Carthagène; depuis, il fut promu par Gharles-
iPemprnnte ce récit à une relation contemporaide inédite (celle da
capitaine Cronçalo Hernandex de 0? icdo y Yaldex , dont j*ai parlé en
rendant compte des manuscrits de la bibliothèque nationale ) et à la cor-
respondance do Charles-Quint atec le duo de Sessa, que possède Faca-
demie d^histoire. Sandotal , Historia de Carlos Vy Ht. IX , fournit des
détails moins complets.
( 317 )
Quint à révécbé do Zaniora.Don Anlooio était ambitieux;
il convoitait rarchevéché (le Tolède, ou celui de Séville:
il crut qu'il parviendrait à son but, en entrant dans la
ligue des comnaunes deCastille contre l'empereur ^ Comme
il avait du génie et de l'audace , il devint bientôt l'un
des principaux chefs des révoltés. Il revêtit la cuirasse y
il s'arma 9 et marcha à leur tête; il commit, dit la relation
qui me sert de guide, toute sorte de rapines et de sacri*
léges^ Après la bataille de Villalar, où les communeros
furent mis en déroute, il s'enfuit. Reconnu et arrêté dans
une ville de Navarre appartenant au duc de Najara, il fut
conduit prisonnier au château de Simancas. Gharles-Quint,
en vertu de commissions qu'il obtint successivement de
Léon X , d'Adrien YI et de Clément VU , lui fit faire son
procès. Pendant que les juges apostoliques délégués étaient
occupés à instruire la cause, l'évêque, redoutant le sort qui
l'attendait, conçut le dessein de s'évader, et voici le moyen
infernal auquel il eut recours. L'alcaïde ( concierge) de la
forteresse avait l'habitude de venir le voir dans la chambre
où il était renfermé , et de causer avec lui ; l'évêque avait
dans celte chambre une table sur laquelle était ordinaire-
ment son bréviaire, recouvert d'un fourreau. Le jour qu'il
choisit pour exécuter son projet , il plaça, au lieu du bré-
viaire , une pierre de la même dimension. L'alcaïde venu,
il l'entretint, comme de coutume, lui contant des choses
qu'il savait propres à exciter vivement son intérêt. Au mo-
ment où celui-ci était le plus attentif, Févêque prit un petit
brasier qu'il avait prés de lui, en jeta les cendres au visage
de l'alcaïde, et, après avoir ainsi aveuglé ce malheureux, il
' Brantôme rapporte quHl leur avait persuadé de s^ëriger en républi-
que, comme Venise^ Lucques, Gènes et dWires villes d^Italie.
^ Il était craint comme le feu, le iemia» como al fuetfo, dit Sandoval.
( 318)
le renversa, et lui fracassa la léle, au moyen de la pierfe
qu'il af ait cachée. La victime avait cependant pu jeter des
cris qui furent entendus. Son fils et quelques autres per-
sonnes acconruretrt, et, lorsque l'éTéque voulut se sauver,
il trouva les portes soigneosemeftl fermées. La nouvelle de
ce crime ajant été apportée k Gharles-Quint, il en ressentit
une telle indignation , qn*il envoya immédiatement i Si-
mancas le licencié Rouquillo, avec ordre de faire mourir
révèque : il ne fut donné à celui-ci que le temps de se
confesser; après quoi, on Tétrangla ^ L'empereur se vit,
pour ce fait , excommunié par le légat de Clément VII qui
était k sa cour , et il fut obligé de s'adresser au pape , afin
d'obtenir l'absolution pour lui et pour tous ceux qui
avaient pris part à Teiécntion de Tévéque. Ce qu'il y a de
curieux, c'est que, dans la lettre qu'il écrivit à ce sujet à
son ambassadeur a Rome, Charles-Quint s'excusait sur
ce qu'il n'avait pas pensé, en ordonnant le châtiment de
l'évéque , que cet acte fût de si grande importance : y en
la verdad , fue provêhido par nos , no pemando que
fueêêe de tanto tnomento.
Veuillez agréer. Monsieur le Président , et faire agréer
k mes honorables collègues l'expression de mes sentiments
les plus distingués et les plus dévoués.
Gaghaed.
* C^ett ainsi que le porte la relation da capitaine Gonçalo Hernandes
de Oviedo , d'accord en cela avec Sandotal : mais Charles-Qaini , dans
sa lettre an duo de Sessa , du 80 mars 15S6 , dit que le licencié Eonqnillo
fit étouffer le prélat: ahogandoiey como U hiso akogar.
Sandoval se trompe du reste, lorsqu'il avance que cette exécution se
fit à Tinsu de l'empereur, Hn *ab$rlo •/ emperador»
(319)
Suiiê de la notice dês manuseriiê conservés soit dans
des dépéispubticsy soit dans des hibliothiques partiel^
liires, et qui ont rapport aum travaux de la commis^
sion. — Publications récentes envisagées sous le même
point de vue; par le baron de Reiffenberg.
I. — MANUSCRITS.
BRUXELLES.
Bibliothique royale.
( Foy«jK tome YIll , page 600 et suivantes.)
I.
Les annales de nos grandes institutions religieuses con-
tiennent les documents les plus précieux sur notre ancienne
histoire, et, pour quelques époques, ce n'est même que dans
les archi?es de nos monastères que Ton peut en trouver les
matériaux. Aussi s'est-on appliqué à la bibliothèque royale,
à compléter autant que possible, la série des manuscrits
historiques qui concernent nos couvents et nos abbayes.
Due rencontre heureuse vient de nous permettre d'ac-
quérir un manuscrit intitulé :
jfbrégé chronologique et historique de Fabbaye de
Notre-Dame de Los, avec quelques autres remarques
d'histoire^ tirées tant des comptes, registres et mémoires
de ladite abbaye j que d* aucunes histoires de ce pays ,
depuis la fondation de ce monastère jusqu'à Van 1696;
par F. MiGHBL Gousblauib , religieux prestre et autrefois
procureur et receveur de la mesme abbaye, syndic gé-
( 320 )
niralde l'ordre de Ciêteaux dans les Payê-Bas françau,
directeur de Fabbaye de Marquette. 2 ?ol. in-fol.^ ensem-
ble de 1085 pages sans compter des tables fort amples.
La destinée de cet ouvrage est assez singulière. Un reli-
gieux D. L. V qui lavait recueilli, à l'époque de la
suppression des couvents, l'emporta dans son exil en Alle-
magne. Obligé de se défaire successivement de tout ce qu'il
possédait, pour subvenir k ses besoins, il ne garda que les
deux précieux volumes qui ne le quittaient jamais. Il se
ranimait en quelque sorte sous ce fardeau. Revenu enfin
dans sa patrie, et devenu curé de Trith-Saint-Léger près
Yalencienne, son trésor passa entre les mains d'une per-
sonne qui le céda à M. Ducas de Lille. C'est celui-ci qui
Ta vendu à la bibliothèque royale *.
H. Lucien de Rosny , auteur d'une histoire de l'abbaye
de Los, ne porte pas un jugement très-favorable de l'œuvre
de dom Gouselaire, à laquelle il n'accorde qu'un intérêt
administratif qui a disparu aujourd'hui.
Dom Gouselaire a laissé en manuscrit un autre travail ;
c'est un volume qu'il rédiga en 1699, à la prière de l'ab-
besse de Marquette, Elisabeth de Grevant de Humières : il
est intitulé : Sommaire et répertoire des titres de V abbaye
de Notre-Dame de Repos , à Marquette ^
L'histoire de l'abbaye de Los, près de Lille {De Laude)
est précédée d'une longue dédicace en latin à l'abbé Al-
béric Boulit, et à toute la communauté. Elle est datée du
1®' janvier 1698, et Gouselaire y appelle son travail : Chro-
nicam titulorum ejusdem coenobii historiam ; ajoutant
* Voy. VJnnvaire de cette bibliothèque pour 1845.
3 A. Le Glaj, Hitt. et description deê arehiv. générales du dép.du Nord y
à Lille, Docamentt inëdita, rapports et notices, H, 87.
( 321 )
qu'il avait été plus de vingt ans procureur et receveur de
celle maison. Il commença la rédaction de son ouvrage au
mois de juillet 1696, et le termina dans la cinquantième
année depuis sa profession. Il s'était servi avec succès des
notes et mémoires de dom Adrien du Roy, son prédéces-
seur dans la charge de receveur de Tabbaye.
Le titre primitif de l'abbaye de Los, en l'an 1146 , ne se
retrouvait pas. Le plus ancien qu'elle possédât était de
l'an 1147. On sait que ce monastère fut fondé par Thierri
d'Alsace , quinzième comte de Flandre, et par Sibylle d'An-
jou , sa femme.
Gouselaire, ainsi que Buzelin, place l'institution de
l'échevinage de Lille sous l'an 1195.
Arrivé à la mort de l'empereur Baudouin, il dit, en invo-
quant Buzelin et Oudegherst, qu'il fut fait prisonnier par le
roi de Bulgarie, et qu'après avoir été tenu dans les fers
l'espace de seize mois , on lui coupa les pieds et les mains
et on jeta son corps dans un trou , où il mourut au bout de
trois jours.
Vers l'an 1280, on éleva divers bâtiments pour étendre
et sécher les draps, ce qui marque , dit Gouselaire, qu'on
en fabriquait chez nous; on construisit aussi un moulin
à l'huile et un autre aux écorces. Pag. 421, sous l'an 1684,
est nommé maître Robert Robespierre* , procureur par
office de la principauté d'Espinoy.
En général, ainsi que l'a fait observer M. de Rosny,
dom Gouselaire s'attache principalement à la partie con-
tentieuse de son sujet. Lorsqu'il parle pour la première
fois d'une concession, il rapporte immédiatement tous les
I II existait encore il y a peu d*annëea un aubergiste de ce nom au
▼illage de Carvin-Espinoy , prés d^Arras.
Ton. IX. 21
( 322 )
faits tubséqueotsqui y sont relaiib. Quant aux événements
de rhisioire civile ou politique, c'est ordinairement d'a-
près des témoignages déjà connus qu'il en fait mention.
PIERRE STOCKMANS.
L'événement le plus considérable du dix-septième siècle
est certainement la succession d'Espagne. Ce grand débat
a embrassé environ soixante-dix-neuf années , si Ton tient
compte du temps où s'en sont fait sentir les résultats. Il a
exercé la politique la plus forte, mis en jeu les intérêts
les plus bauts et les hommes les plus habiles. Au milieu de
ces querelles , dont M. Mignet a exposé le côté diplomatique
ayec une finesse merveilleuse et une rare étendue de coup
d'œil^ apparaît un jurisconsulte belge qui, les lois et les
Tieilles constitutions à la main , vient faire tète à Louis XIV
et aux jurisconsultes français à la suite de la cour. Le nom
de Stockmans est inséparablement uni au droit de dévolur-
iion, à cette coutume du Brabant, suivie dans quelques pro-
vinces des Pays-Bas et d*après laquelle les biens patrimo-
niaux étaient dévolus aux enfants du premier lit, sans
égard pour les enfants du second , coutume que Louis XIV
TOulut faire passer dans Tordre politique, attendu qu'il
avait épousé Marie-Thérèse d'Autriche, issue du mariage
de Philippe IV, roi d'Espagne, avec Elisabeth de France,
et fille unique du premier lit.
Stockmans était un esprit calme et prudent, auquel
convenait parfaitement la devise Tranquille qu'il avait
ajoutée à ses armes et qui se peint sur sa grave physiono-
mie, dans son portrait gravé par Harrewyn. Professeur
distingué à l'université de Louvain , il remplit successive-
( 323 )
meni des fondions élevées dans la magistrature et emporta
la réputation d*un jurisconsulte instruit , d'un magistrat
intègre , d*un homme d*état plein de fermeté et de sagesse.
La cour d*appel de Bruxelles a entendu dernièrement
réloge de ce belge si distingué dans la bouche de son pro-
cureur général , et nous applaudissons de tout notre pou-
voir à Tinnovation introduite par M. De Bavay dans les
discours de rentrée. L'histoire des hommes qui ont honoré
la robe vaut infiniment mieux que les lieux communs les
plus ingénieux.
Le grand-père de Stockmans, nommé Sébastien, maître
de police de la ville d'Anvers, épousa Jeanne Van Goinlle;
son père, Henri Stockmans, surintendant des fortifica-
tions de la même ville , mort en 1628 , avait eu pour
femme Cornélie Knyf, décédée en 1630.
Quant à Pierre Stockmans , il épousa Anne-Marie Scho-
rebrott, morte en 1654. Son frère, Jean Stockmans, sei-
gneur de Hervé, deS^-Laurent et de Bouchout , conseiller de
l'amirauté à Oslende, cessa de vivre en 16S9. Pétronille
Stockmans, petite-fille de ce dernier, fit une alliance illustre
et bien au-dessus de sa condition, puisqu'elle contracta
mariage avec Frédéric, landgrave de Hesse-Darmstadt,
lieutenant-général au service du Czar Pierre P'.
Aujourd'hui le nom de Stockmans se trouve généalogi-
quement éteint. Le dernier qui l'ait porté , messire Jérôme-
Benoit de Stockmans, marié à dame Josèphe-Charlotte-
Hyacinthed'Hannosset de Bruxelles, est décédé dans cette ca-
pitale, sans postérité, danslecourant du mois demarsl833.
Dame Éléonore-Victoire de Stockmans avait épousé mes-
sire Jean-François Van Meldert de Devaal. Le petit-fils de
celui-ci, M. Eugène Van Meldert, conseiller provincial de
la Flandre orientale, résidant au château de Zèle, vient de
( 324 )
déposer à la bibliothèque royale, avec une noble générosité
qui mérite des imitateurs, 35 pièces provenant de la fa-
mille de Stockmans et dont la plupart concernent le célè-
bre conseiller. En voici Tanalyse par ordre chronologique.
N« 1.
1601 , 10 septembre, à Magdebourg, en latin.
Lettres par le«queUes Frédéric Neukirchen de Hall , est élu cba-
ooine du chapitre de Magdebourg.
(Authentique.)
N» 2.
1616, 31 août, à Bruxelles, en flamand.
Lettres patentes d* Albert et d^Isabelle^ accordant aux magistrats
de ViWorde une augmentation de salaire , pour chaque a£faire dont
ils auront à s^occuper.
(Original , scean perdu. )
N» 3.
1630, 11 février y à Anvers, en latin.
Lettre par laquelle Jean Melderus , érêque d*Anvers , déclare
que Pierre Stoekmant, fils de Henri , et de Cornélie Knyf , du dio-
cèse d*Anyers, étudiant , a reçu la tonsure cléricale.
(Orig. , cachet sur papier, Signé: P. Cobhi.)
N*» 4.
1630, 9 mars, en latin , à Louvain.
Serment, contenant toute la profession de foi catholique, prêté
par Pierre Stockmans , dans le chœur de Téglise collégiale de Saint-
Pierre, à LouTain , en qualité de docteur en droit.
(Orig., imprimé, Signé : Zangeius, sceau de la fa-
culté de droit , enfermé dans une boîte de fer-blanc.
( 325 )
N» 5.
1633, 7 novembre^ à Bruxelles, en français.
Lettres par lesquelles Philippe, roi d*EspagDe, mande au conseiller
et receveur deBrabant, au quartier de Louvain , qu*ayant nommé
Pierre Slockmant , docteur es- lois , à la place de maître Théodore
Tuldenus , à la chaire de professeur de paralitles, à Tuniversité de
Louvain , ils auront à lui payer , en deux semestres, les mêmes gages
dont jouissait ce professeur, a savoir, KO livres d Wdinaire, et 30 li-
vres de crue et d'augmentaiiim, en tout SOIivres (à 40 gros mon. de FI.)
(Orig. , sceau perdu , Signé: Veeeetckeii.)
1H' 6.
1636, ^juillet, à Louvain, en latin.
Reconnaissance par laquelle Balthazar Hildebrand déclare de-
voir la somme de fl. 101 10 s. à Pierre Stockmant , docteur en
droit, etc. , recteur de Tuniversité de Louvain.
(Orig. , signé et cachet. )
N*» 7.
1640, 38 novembre y en flamand ^ à Bruocelles.
Lettres par lesquelles Philippe , roi d*£spagne , mande que, sur
la proposition du marquis de Castel Rodrigo, gouverneur général
des Pays-Bas, il a nommé à la place de Philippe Steenhuyse, che-
valier, baron dePoederlé, etc., etc., Pierre Slockmant, conseiller
ordinaire du conseil privé, aux fonctions de garde des Chartres de
Brabant , conservées dans la trésorerie de Brabant, Limbourg, etc.
(Orig. , sceau enlevé, Signé :YEAAtictiK«.)
1 643 , 27 mars , à Bruxelles , en flamand.
Lettres par lesquelles le même déclare que , sur le bon rapport
( 326 )
qui lui a éié fail de Pierre Stockmans , docteur en droit , professeur
à Tuniversité de Louvain, et sur la proposition de don Fr. de
Mello , gouverneur général des Pays-Bas , il Ta nommé aux fonc-
tions de conseiller ordinaire du conseil de Brabant.
( Orig. , sceau perdo , signé sur le pli au dos , VEAftETCKeiv .)
W 9.
1644, 16 mat , à Bruxelles , en français.
Lettres patentes par lesquellea don Francisco de Mello , gouver-
neur général des Pays-Bas , nomme Jean Stockmans , licencié eu
droit, aux fonctions d^avocat fiscal, au siège de Tamirauté, à
Dunkerke, en remplacement de Godefroid Mortel.
(Original, Signé : De Mello; plus bas: YsaRBYcu!!. Sceau perdu.)
N^ 10.
1651 , 15 septembre f à Bruxelles , en flamand.
Lettres par lesquelles Philippe, roi de Castille , etc. , accorde à
Jean Siockmans , conseiller d*amirauté , seigneur de Bouchaul , de
disposer de tous $e$ biens , ainsi qii*il Tentendra dans un testa-
ment olographe ou public.
(Original, sceau perdu , Signé wr le pli : RAPPiax.)
N« 11.
165â , 21 juin, à Bruxelles, en français.
Lettres par lesquelles Philippe, roi d'Espagne , déclare nomn^r,
sur la proposition de Léopold Guillaume , gouverneur général des
Pays-Bas, aux fonctions de membre de la chambre mi-partie , in-
stituée en exécution de Tart. 21 de la paix de Munster du 21 jan-
vier 1648, messire Pierre Stockmans, conseiller ordinaire du
conseil de Brabant.
(Orig. , sceau perdu , signé sur le pli, au dos : YEansTOUif .)
(327 )
N° 12.
1652 y 5 décembre y à Bruxelles, en français.
Lettres par lesquelles le même mande que , par la mort de Jean-
Baptiste Haes, conseiller ordinaire de son conseil, le tour de la
iiyraison de bois et charbons, appartenant à un conseiller ordi-
naire de la première et de la vieille retenue dudit conseil, est de-
Tenu vacant. Sur Tavis de Léopold Guillaume , gouverneur général
des Pays-Bas, il accorde, qu*à partir du 24 juin 16i(3, Pierre
Stockmant jouira de SOO esalins de bois , et de 48 sacs de char-
bon.
(Orig. , sceau perdu, Signé : YEaAETCEBii .)
N* 15.
1653, 14 novembre y à Bruxelles, en français.
Lettres par lesquelles le même nomme messire Pierre SlocJt"
mans, séiff. de Lathuy et de Pietrebays, conseiller ordinaire du
conseil de Brabant , aux fonctions de juge délégué à la chambre
mi-partie, dont il est parlé dans le n** 11,
(Orig., Meau perdu, iignétM dos, sur le pli : Ybrbitckbii.)
N*» 14.
1653, 24 novembre , en flamand.
Lettres par lesquelles les états-généraux des Pays-Bas déclarent
nommer Pierre Stoekmant, seig'. de Lathuy, etc., conseiller or-
dinaire du roi d*£spagne en Brabant , aux fonctions de juge délé-
gué de la chambre mi-partie.
( Orig. , sceau perdu , iigné de la part des états : Mijtsb.)
N^ 15.
1653 , 24 novembre , à Bruxelles , en français.
Lettres par lesquelles le roi mande que sur Tavis de Léopold
Guillaume, gouverneur général des Pays-Bas ^ il a nommé aux fonc-
( 328 )
lion» déjuge délégué de la chambre mi-partie , dont s^agit plus haut,
messire Jean Stockmatis , frère de Pierre ; conseiller ordinaire du
conseil de Brabanl, qui prêtera en celte qualité serment à Matines
aux deux parties.
( Original , sceau perdu , Signé : Vebrstcken . )
N- 16.
1658, 12 novembre , à Bruxelles, en français.
Ordonnance de payement de 1000 livres, délivrée à Aorèle-Au-
gustîn Malinez, pour les dépenses et frais de route qa*il a supportés
en allant aux diètes de Francfort et de Ratisbonne.
(Copie autlientique.)
N« 17.
1660, 15 décembre , en flamand.
Lettres par lesquelles Guillaume De Haen et Guillaume Vanden
Dyck , échevins du haut-banc de Deume , font connaître que Ma-
thieu Janssens a déclaré en leur présence avoir vendu à Lenart
Van Uffels , brasseur à Anvers , tuteur , et au profil des enfants de
feu Jean Stockmans , avocat à Anvers, et à sa femme, Madeleine
Pauwels , quelques bonniers de prairies.
N« 18.
1663 , 30 avril , à Bruxelles, en flamand.
Octroi de Charles ,roi d*Ëspagne, contre L. Van U£fels.
(Sans intérêt, orig. , sceau perdu. )
No 19.
1 663 , 1 2 mai , à Madrid , en français.
Lettres patentes par lesquelles Philippe , roi d*Ëspagne , nomme
Pierre Stockmans, conseiller du conseil de Brabant, aux fonctions
de conseiller et maître de requêtes du conseil privé du roi aux
( 329 )
Pays-Bas, pour le récompenser des services qu*il a rendus dans ses
divers emplois, et eu égard à ses connaissances dans les leltres, à
son expérience et à sa prudence.
{Signé : Peilippe , sceau perdu.)
N« 20.
iG64 , 3 mat , à Ratisbonne, eti latin.
Lettres par lesquelles Tempereur Léopold écrit à Walderode ,
relativement au subside fourni par le cercle de Bourgogne, pour
la défense de la foi chrétienne et la guerre qui avait lieu en Hon-
grie ; il lui mande que Pierre StoekmanM lui a fait rapport de sa
bonne conduite en cette occasion.
( Copie authentique et certifiée, fFalderode ,7 mai 1664, sur papier.)
N*» 21.
1664 y 11 septembre, à Bruxelles ^ en espagnol.
Certificat donné par le gouverneur général des Pays-Bas, don
Louis Benavides, comte de Pinto, etc., constatant que Pierre
Stockmant, envoyé à la diète de Ratisbonne, a rendu de grands ser-
vices au cercle de Bourgogne qu*il représente.
(Original , Signé : de Pinto. )
NO 22.
1670^ 10 août, à Brtixelles^ en espagnol.
Pierre Stockmant félicite le gouverneur général, récemment
nommé, sur son arrivée aux Pays-Bas; il en prend occasion pour
lui rappeler les services qu*il a rendus à S. M. et pour lui deman-
der pour son gendre Ignace Heymans, la place vacante de con-
seiller de Brabant.
( Orig. , Signé : P. Stocks ans. )
#
N*» 23.
1670, 24 septembre y à Brtixelles, en espagnol.
Sur Tapostille du gouverneur général , écrite en marge de la
( 330 )
pièce précédenle , Pierre Stockmant prend la liberté de prier le-
dit gouTerneur de nommer son gendre susdit , à la place de prévit
de la cour (alcade de Corte) , s'il y ayait impossibilité de lui con-
férer les fonctions de conseiller , ci-dessus demandées.
(Original, Signé : Stocuiahs.)
N*» 24.
Même pièce y copie.
N« 25.
1672) 5 décembre, à Dôle, en latin.
Lettres patentes par lesquelles Uermanfred de Marenches , cha-
noine de Sainte-Marie à Dôle, remplaçant A. De Grammont, ar-
chevêque tti/»arltïiiideGonstanlinople , conseryateur des privilèges
de Punivesité de Dôle, déclare conférer à Se'bastien Slockmans,
d*Anvers, le titre de licencié en droit.
(Signé : C. Laurbht et Cl. Talbcbt, doyens de runiversité.)
Encadrement de fleurs en couleur. Parchemin original.
N* 26.
1680 9 2 mai, à Bntocellet y en flamand.
Lettres patentes par lesquelles Charles , roi de Castille , etc. ,
déclare que, sur le rapport favorable qui lui a été fait de Sébastien
Stockmant , licencié en droit , et sur la présentation du duc de
Villa-Hermosa, gouverneur général des Pays-Bas , il a nommé le-
dit Stockmant aux fonctions de chef-mayeur de Rode, en rempla-
cement de François Brisart , auquel il a payé , pour Tindemniser
de cette résignation, la somme de 2400 florins.
(Signé sur le pli VEEBETcuir , au dos , comte de Sâiht-
PiEERB et Yahdee Bondt. Sceau détruit.)
N» 27.
1680^ 26 septembre , à Bruxelles , en flamand.
Mêmes lettres qu'au n"» 26 , à Texception que le démissionnaire
est Claudio Gerardo.
(Original.)
(331 )
N^ 28.
1686, ^février y en français.
Quitlaoce des coDseillers el receveurs des finances d*une somme
de 257 liv. ISs. reçue de (Pierre) Sloekmans, grand mayeur de
Vilvorde , pour prix de chevaux malades , elc.
(Original signé des conseillers et receveurs ^ cachet.)
N^ 29.
1691 , 9 juillet , en flamand.
I^eltres patentes par lesquelles Charles , ror d*£spagoe , sur la
demande de Marie Florence Nicolartz, Y' de Pierre Stockmans^ en
son vivant grand qnayeur de Yilvorde , accorde la permission de
créer une rente perpétuelle au profit des deux fils de ladite dame ,
du d^ef du legs fait à ces derniers, par Se'bastien Siockmans,
grand mayeur de Rode.
(Orig. , sceau ^erdvt, signé au dos : VEAEETCKEif.)
N^ 50.
1700, 21 octobre, à Bruxelles , en flamand.
Lettres du même accordant la permission de vendre des biens
au profit de Cécile Stockmans , fille de feu Pierre Siochnans, et de
Marie-Florentine Nicolaerts , religieuse carmélite , à Vilvorde.
(Orig. , signé sur le pli : ScHavnMAXEE. )
N*» 31.
Deux crayons généalogiques , constatant les belles alliances de la
famille Stockmwnsm
N» 32.
Une lettre et deux notes adressées à messire Philippe Paul
Steckmans, etc. , par lesquelles on lui fait parvenir : 1<* l'inscrip-
tion fépulcrale de Pierre Stockmans, enterré aux dominicains , à
Bruielles, décédé dans cette ville, le 7 mai 1671; 2** le dessin de
ses armoiries.
( 33â )
IL PUBLICATIONS RÉCENTES.
I. PBXLIMnCAIBBS HISTOBIQUBS.
1 . Die deutschen Stamme und ihre Fiirsien von D** Ferdin ani»
Henri Mu LLER , IY*«' Theil. Historich-geographische Darsteliung
von Deuischland in MiiidAlier. Erster Theil. Berlin , Lûderitz ,
1844 , in-8'*, de x, viii et S93 pages.
Toutes cet qoettiont d'ancienne géographie dont la tolntion importa
•i fort à notre histoire, sont d'une grande diffionlté. M. Muller y répand
une critique ingénieuse, mais quelquefois peut-être trop oonjecturale }
car , ne nous y trompons pas , la docte et solide Allemagne a toujours ea
une tIto sympathie pour les hypothèses les plus hardies \ quelquefois
même elle substitue le roman à l'histoire , et c'est ce que Tient de faire
encore M. le baron de Leutsch, dont nous avons annoncé l'écrit sur les
Belges du temps de César (tom.VIII, p. 338, p. 4). Les CelHca de M. le
docteur Lor. Diefenbach , dont nous avons parlé plusieurs fois, accor-
dent aussi trop à ces suppositions historiques , aux autorités incertaines ,
aux traditions fabuleuses.
â. Dictionnaire géographique y topographique y historique ^
etatiêtique , ecclésiastique, administratif, judiciaire et postai
des communes, sections de communes et hameaux de Belgique^
publié au moyen de documents officiels. Deuxième édition , mise
au courant jusqu'au 15 juin 1844; par M. J.-M. Havaro.
Bruxelles, Charles Hen, 1844, in-B" de xxxt et 384 pp. à
S col. , avec une gr. tabl. et uoe carte.
Ce dictionnaire, susceptible d'améliorations successifes, est un livre
indispensable. L'auteur l'a rédigé avec un soin minutieux et qui lui fait
beaucoup d'honneur. En dressant la table onomastique du premier vo-
lume des Monuments pour servir à l'histoire des provinces de Namur ^ de
Hainaut et de Luxembourg , nous avons éprouvé quelles difiBoultés nais-
sent de la confusion et de la transformation des noms de lieux dans notre-
pajs. Ce travail pénible et dont on ne peut se faire une idée, nous a con-
firmé dans le désir de voir composer enfin une bonne géographie de la.
( 333 )
Belgique au moyen âge. Ce sujet toUioUe les jeunet érnditt, et, si j^oteit,
je le dëtigneraif à M. Ferdinand Hënaux, qui réunit au savoir lexèle et la
patience.
S. Die peinliche Gerichhordnung Kaiser KarPs y, nebsi der
Bamberger und der Brandeburger Halsgerichtsordnung.,, Ne^
rausgegeben von D' Heinricb Zobpfl. Heidelberg, Winter , in-8%
XVIII et 264 pp.
M. Zoepfl a suivi les plus anciennes éditions et a joint à Pordonnaooe
pénale de Charles-Quint , un projet de code criminel, conçu sous le même
prince en 1521 et 1629, et publié pour la première fois diaprés des ma*
nnscrits. En parcourant ces codes , on est effrayé de la barbarie que
rhomme qui se croit civilisé, s^obstine à conserver dans les choses qui
touchent le plus à son bien-être. Et ne croyons pas quUI ne s^agisse ici
que du passé : il reste encore asses de traces aujourd'hui de notre vieille
aauvagerie, et d'ailleurs , laissex faire certaines gens , et les abus revien-
dront, et le travail des siècles sera sacrifié à d'antiques et absurdes res-
taurations.
4. Observations on popular aniiquities : chiefly illusiraiing
the origin ofour vulgar customs , cérémonies, and stiperstitions ^
by JoBif Brard , arrangedy revised, and greatly enlarged for ihis
édition by sir Henry Eilï«, principal librarian of the british
muséum, London, Ch. Knight, 1841 , 8 vol. in-12 à 2 colonnes,
vignettes en bois. Tome I, xx et ^96 pp.; t. Il, iv et 209 pp.;
t. m , IV et 288 pp.
Ce tableau des usages populaires et de leurs origines nous présente
plusieurs coutumes , plusieurs croyances communes à la Belgique. Il est
curieux, en général, de suivre dans les différents pays, les transforma-
tions des idées et des usages. Cette généalogie , si elle était clairement
établie , serait féconde en enseignements.
5. Histoire des fêtes civiles et religieuses , usages anciens et
modernes de la Flandre et de différentes villes de France ^ par
M"** Cleheut, nde Hébert, 2*^ édition, Avesnes, Yiroux, 1844,
\^ et 2» livr. , 72 pp. et 2 pi.
Pp. 1-62. Histoire de la confrérie du forestier de Bruges.
Pp. 63-60. Tournoi à Valenoiennes en 1468.
Pp. 61-72. Fêtes des Innocents à Tournai.
( 334 )
6. Sagen der Nedkarihal$ ^ der Bergstrasse und deê Oden-
waldes, jéu$ dem munde deê F'olken und der Dichier gesammelt
von Fbiidebich Baadir , Maonheim , F. Bassermaon. 1 849 , in-12
de XVI et 482 pp. avec une pi. grav.
Pp. 965-370. Eginhard und Emma , Ton O.-F. Grappe.
7. Mtehoch,undniederdeut$che F'olksliedermit Ahhandiung
und jénmerkungen y herausgegen von Lcdwig Uhland. Erster
Band, Liedersammlung in f un f Bûcher n, Erste Ahtheilung.
Stuttgart und Tûbingen, Cotta , 1844, viii et 561 pp.
IThUod, le poëte allemand par excellence, le poëte populaire,
Thomme de vive imagination et de gractente fantaisie , est venn cette
année même en Belgique chercher des matériaux pour ton livre. La
Belgique , toute fière d^un pareil hôte , lui a chanté btcc coquetterie
plusieurs de ses beaux airs d^autrefois, de ses gothiques ballades, de
ses lais historiques. Mais déjà dans le premier volume rédigé et im-
primé aTant cette visite si flatteuse, nous trouvons quelques chansons
qui semblent nous appartenir, telle est, p. 163, celle de Hter f/alewyH;
à la p. 465 est la chanson du roi de Castille , qui date de 1500 et qui cé-
lèbre notre Philippe-lc-Beau.
Wie wil horen sioghea
Een dmckelyc nieu liet
Vaa di« coninc van Castilien
Hœ dat hi uten lande schiet? etc.
8. Romancero Casiellano o' coileccion de antiguos romances
populares de los Espanoles , publicada con una introduccion y
notas; por G.-B. Detphig. Nueca edicion^ con las notas de iK>if
Airroiiio Alcala-Galiauo, Leipsique, F.- A. Brockhaus, 1844,
2 vol.in-12, !«', lxxxiii et418pp.; 2*, ix et 48âpp.
Le premier Tolnme( pp. 413-418) contient trois romances sur Charles-
Quint; la première célèbre Texpédition de Tunis ; la seconde a rapporta
la prise de Rome } la troisième enfin raconte Tabdication de reropereur
d'Allemagne, roi des Espagnes , souTcrain des Pays-Bas, etc.
Carlos Quinto de este nombre
Emperador » residia
En la villa de BruseliS ,
Qufl pocas vices salia.
( 335 )
A vciotey ciaco de octobre,
Con certado lo lenian ,
Ano de mil y quinientos
CiocuenU y cinco corrian, etc.
9. Essai sur l'histoire monétaire du pays de Liège, par Fsa-
DiNAHo Heptaux. Lîëge , Desoer, 1844, in-B** de 56 pp. (Extrait
du Messager des sciences historiques. )
Malgré U pabUcation du feu comte de Reoette, le sujet que traite ici
M. Henaux était encore neuf. Il a parfaitement préparé le terrain , et per-
•onno mieux que lui n^élèfera Pédifice. Là où il laisse ^empreinte de ses
pas, il y a toujours bonne moisson à faire , et oe que l^on s^applaudit sur*
tout de trouver chea lui , c>st Tacoord du goût et de Térudition.
M. Henaux remarque, p. 80 , que ce fut Gérard de Groesbeok qui , en
1578 , hasarda le premier , sur ses monnaies , le titre de prince de Ldége,
10. Oud-Nederlandinde uit troegere dagen , otergeblevene
burgen en kastelen geschetst en ofgeheeld door M.G.-P.-E. RoBiBt
Vardeb Aa. 22'**' afflevering. Nyraegen,C.-A.Yieweg, petit iD-4'',
3 pi. et 16 pp. de texte.
Cet ouvrage ne peut manquer dMntéresser la Belgique que tant de
soufenirs unissent à la Hollande. M. Robidé Vander Aa, qui éproufe pour
les restes du passé un respect religieux, a imité Pexemple des Le Roy,
des Sanderus , des Castillion, qui ont aussi touIu perpétuer des monu-
ments périssables. Son ouvrage est publié avec soin et k un prix modéré,
oe qu'ion ne peut pas toujours dire des publications hollandaises. II est
tout plein de renseignements pour Phistoire civile et domestique des
familles.
1 1 . Oudheidkundige mededeelingen , y an L .-J .- F . J AirssEif . I i I ,
met 2 gckleurde plâten. Leyden, Luchtmans, 1844, in-8<^ de
211-322 pp.
M. Janssen est conservateur du musée d'antiquités de Leyde, dont il
a décrit saTamment les curiosités égyptiennes et orientales. Il s^occupe
ici d^objets découverts en Hollande, et recherche dans ce pays les ves-
tiges effacés des Romains et des peuples barbares qui les ont précédés ou
suivis
12. Nederland en Zweden, door M. G.-W. Vrkedb, 2^« aflc-
( 336)
vering. Ulrecht, N. VaDder Monde, 1844 , in-S» devin et 103-
243 pp.
Rotre bulletin se félicite d'avoir eu la primeur de cet cnrieate« re-
cherches diplomatiques qui rattachent les Pays-Bas à tout le nord de
PEurope et embrassent Pëpoque écoulée entre l'avènement de GnstaTe-
Adolphe et la chute d'Olden-BarncTeld, c'est-à-dire de 1611 à 1018.
18. F'erhandelingen in geleerde genootschappen , van Joitas-
Dariil Meteb, 1*** bundel. Letter-oudheiden taaikundige. Ams-
terdam, Ipenbuer en van Seldam, 1844, in-8^ de xxvjii et
S88 pp. sans Verrata,
L'illustre auteur de Vêêprii^ origine et progrès des institutions jvdi-
oiairss , était comme de raison , membre de plusieurs sociétés savantes ,
et il n'en était pas seulement membre honoraire. On a eu Pheurense idée
de rassembler se» travaux académiques et ses mélanges , qui forment un
recueil à la fois agréable et instructif. Ce volume contient des mémoires
en hollandais sur les mots bfttards dans la langue hollandaise , sur l'in-
fluence réciproque des mots et de la pensée , sur la désignation des mois
en langue des Pays-Bas, sur les noms Germains altérés par les Grecs et
les Romains, sur l'origine des mots alode et terre salique^tur les moyens
de généraliser l'idiome teutonique dans le royaume des Pays-Bas.
On j retrouve , en français , un mémoire rédigé pour l'académie de
Bruxelles , sur l'origine de la différence relative à l'usage de la langue
flamande ou wallonne dans les Pays-Bas , et une Lettre à L'oBSCtTATiua
BiLOX sur le mot néerlandais et la langue hollandaise.
14. Histoire monétaire de la province d'j^rtois et des seigneu-
ries qui en dépendaient , Béthune, Fauquembergues y Boulogne,
Saint-Pol et Calais, essai par Alex. Hermako. Saint-Omer,
Chauvin, 1843, gr. iQ-8«de 548 pp. et 8 pK
M. A. Hermand s'est fait depuis plusieurs années , avantageusement
oonnattre dans le numismatique. Le livre qu'il intitule modestement
essai est presqu'un coup de maître,
15. La langue flamande y son passé et son avenir. Projet d'une
orthographe commune aux peuples des Pays-Bas et de la Basse^
Allemagne^ avec une carte de divers territoires où l'on parle le
RCDSRDDiTSCH , par Hubert Yandea Hove (Delecourt, vice-prési-
dent du tribunal de première instance à Bruxelles. ) Bruxelles,
Muquardt, 1844, in-B" de 102 pages.
( 337 )
Cet ëorii prouve une grande connaUsance de la littérature flandro-ger-
manique et det couditiont vëritablea du problème. Par malheur, ni les
langues ni leur orthographe ne ê^ëtablittent logiquement , philoaophi-
quement : TuMge , les tympathiet, mille causes déterminent le dëfe-
loppement ou la décadence d'un idiome , et si le flamand peut être
considéré comme un excellent instrument philologique, comme un
moyen de recherche érudite, s^il le faut respecter comme interprète
d^une partie de la nation, nous craignons bien qu^il ne puisse plus serfir
dMIément ciTilisateur.
16. Notice chronologique et afiaiy tique sur les épidémies et les
épixooties qui ont régné enHainaut^ à diverses époques y de 1006
à 1832, par ÂccusTifr Lacroix, archiviste de la province de
Hainautet de la ville de Mons^ etc. , etc. (Variétés historiques
inédites, n"* 4). Bruxelles, Wouters et Comp. 1844, gr. in-8'*
de d8 pages; quelques exemplaires sur papier nanquio.
M. Lacroix en gardant les archiTcs du Hainaut , ne rappelle en aucune
façon répigramme célèbre dirigée contre ces autres geôliers de FOrient
t{\ï\ne font rien et nuisent à qui veut faire, VWxTk de lèle et d'activité,
il fait au contraire beaucoup , et tous ceux qui éprouvent le besoin de
son concours, sont sûrs d'une obligeante collaboration. — Son tableau
offre une donnée intéressante pour la statistique comparée, et contri-
buera k éolaircir la question de savoir si le progrès des sciences et de la
civilisation a été favorable à la santé de l'homme et à son organisation
physique.
1 7. Carmina latina a poétis recentioris aetatis composita elegit
et edidit Cakolus F. Siedhof^ Gymnasii regii , quod Auricae est ^
rector. Stuttgardiae , J.-F. Cast , 1845 , in-8® de xvi et 240 pp.
La Belgique et les Pays-Ras en général où plusieurs langues étaient aux
prises , et dont la langue dominante avait peu de retentissement en
Europe, abondent en poètes latins^ entre lesquels plusieurs avaient un
véritable talent, indépendamment de la facilité et de Tëlégance du
pastiche , ainsi que le démontreraient au besoin MM. HoeuflTt et Hofman
Peerlkamp. Les Pa^s-Bas, quelle que fût Texiguité du recueil de
M. Siedhof , ne pouvaient donc manquer d'y briller aux premiers rangs.
Hous y trouvons sans surprise Daniel Heinsius de Gand et son fils Hicolas,
mais nous y cherchons en vain Sidronius Hosschins et , à quelque distance
de lui , Wallius, Becanus et Meyerus, l'auteur du joli poème de Luna
ardêne.
Ton. IX. 22
( 338 )
A, propot de Sidroiiius HoMohinti nout diroB«, en patMBt, que
K. N » Corneliiten u^a pat tooIq qu'on élevât un moiianient à cet hemne
ëUtingoë, saot joindre son hommage à celui da pays. Non-seulement
le« intcripiions scelléet dant la pierre font de lui, comme celles d*an
grand nombre de constructions et de médailles, mais, poète latin, il
a célébré en Ters le meilleur des poètes latins de la Belgique. Le Sidrônio
Hosichio earm*n âfnnicium a été inséré afec une planche dans le Meê-
êëger dêi êcitnoêi historiques^ et tiré à part ^ il forme une brochure in-S»
de 10 pp.
18. Hiêtoire des Belges à la fin du XV 111* siècle, avec une
introduction contenant la partie diplomatique de cette histoire^
pendant le règne de Charles FI et de Marie ^ Thérèse , par
Ad. Borgivet , professeur à Vuniversité de Liège, Bruxelles ^
A. Vandale, in-8% t. I, de xii et 816 pp.; t. 11 , 18U, in-8«
de 480 pp.
X. Borgnet étudie depuis nombre d^années la révolution brabançonne
de 1789 et les événements qui Pont précédée. Doué d'un esprit droit ,
animé d'un vif amour de la vérité, il s'c«t dégagé de tout esprit de sys-
tème et de parti : s'il a trop de gravité pour ne voir , avec beaucoup
d'écrivains , qu^une parade ridicule dans le mouvement auquel Vander
IVoot a malheureusement attaché son nom , il est trop impartial pour le
considérer comme irréprochable. On peut ne pas partager toutes ses
idées, mais il n'est personne qui ne rende hommage à sa haute probité
littéraire. Quanta l'exécution, elle se distingue par un goût de simplicité
et de naturel d'autant plus louable qu'il est extrêmement rare.
M. Borgnet parle de la protestation de M. Raoux contre la réunion de
la Belgique à la France.
A côté de ce courageux mémoire, il en parut un autre à Liège, peut-
être plus vigoureux encore^ et dont un français éteit l'auteur. En voici
le titre : Faut-il réunir la Belgique à la France , ou faut-il en faire un
état indépendant? par Ferbéol Cotb^tir . A Liège , chei la citoyenne
Bollen, impr. libr. , quaiduPont-des-Arches, l'an troisième de la répu-
blique, in-8o de 20 pp.
Cette pièce bien écrite , bien raisonnée et dont l'auteur rompt ou-
vertement en visière avec les préjugés à la mode, mérite d'être tirée
de l'oubli.
Ferréol Cotentin débute ainii :
tt Quelques personnes ont avancé qu'il fallait que le Rhin servit dé-
(
t
C 339 )
n tormaM de rempart et de barrière k la république fraoçaUe ; et Boisty
i> d'ABglas, dans ton éloquent discourt , a laitaé entroToir que cette me-
•i sure devait être Partiel e prélhninaire de toute pacification.
M Quand on réfléchit que de cette quet tion peut dépendre la paix ou la
•> guerre , o*eat-à-dire , la tranquillité de l'Europe entière , on sent la né-
*) cessité de suivre les conseils d^une sage politique , plutôt que Pimpul-
M sion de l'opinion , ou que Tenthousiasme de la conquête.
» Tout le monde sait que cette idée est déjk vieille et qu'elle était un
N des mobiles secrets de la politique de Richelieu, lorsqu*en 1631 il
» intriguait , dans les cabinets de PKurope , pour soulcTer toutes les
n puissances contre la maison d'Autriche. Quand l'Allemagne fut bien
n ravagée et que Gustave- Adolphe Peut parcourue en vainqueur , Riche-
• lieu se hftta de faire un traité de partage avec les états-généraux , et
» fit ensuite déclarer la guerre à l'Bspagne , qui possédait alors les Pays-
» Bas. n
La limite du Rhin, qui est encore aujourd'hui en France le mot de
ralliement de presque tous les partis , n'était pas du goût de l'auteur.
Il ne veut point d'agrandissement de territoire, et, s'arrètant à la Belgi-
que, en paKicuIier, il se pose ce dilemme:
u En supposant que nous gardions ces pays à titre de conquête , ou
M nous laisserons à ces peuples leur forme de gouvernement, ou nous les
» forcerons d'adopter le nôtre. Dans le premier cas, leur gouvernement
n deviendrait sujet et tributaire par rapport au nôtre, dont le caractère
« essentiel doit être de ne point dominer. Ce serait d'ailleurs composer
M avec leurs préjugés, briser L'ensemble et Tunité politique, et s'expo-
» ser à des troubles et à une scission prochaine , parce qu^on n'a jamais
M vu un gouvernement aristocratique vivre longtemps en bonne intell i-
» gence sous la domination d'une démocratie qui lui donne des lois. Dans
n le second cas nous deviendrions tyrans, et ils se révolteraient imman-
n qnablement, comme ils l'ont toujours fait, contre ceux qui ont voulu
M toucher à leurs lois et 4 leurs privilèges. »
Le citoyen Terréol insiste sur l'attachement des Belges à leurs consti-
tutions , i leurs coutumes , & leurs croyances religieuses, il déclare , sam
détour, que la masse de la nation n'aime pas les Français, et que ce qui
a contribué & cette antipathie , ce sont les lois rétolntionnaires et les
mesures tyranniques et vexatoires de la foule inepte des agents de toute
eapèee qui, à la suite deDumouries, dérorèrent ce malheureux pays.
«( Les Belges ne se réuniront donc jamais volontairement à la France, et
V il n'y a qu'une réunion volontaire que des républicains puissent légi-
» timement accepter. »
( 340 )
(( Hait en admeUant que cotte rënnion ait lien, dans une telle condi-
M tion, Pintërèt bien entendu de la France ê^y oppose. » Cette partie do
Pargumentation ett développée avec toin.
La conclusion est que la Belgique doit conserver son indépendance
et jouir d\in gouvernement libre , d'accord avec ses mœurs et ses opi-
nions politiques et religieuses.
L^auteur termine en ces termes : « Je n'ai plus qu'un mot à dire : J^ai
» combattu Topinion du jour, parce que je Fai crue dangereuse. J'ai
A énoncé la mienne , parce que je l'ai crue digne de nos destinées : je
t) laisse à la sagesse à juger. Heureusement les législateurs qui se trouvent
n aujourd'hui au timon du gouvernement, sont au niveau de leurs subli-
u mes fonctions. Fasse le ciel que les hommes de bien concourent cnsem*
a ble , par la réunion de leurs lumières, à arrêter les ravages de la guerre ^
n en nous procurant les bases d'une pacification glorieuse et durable. *»
(Voy. le Bull, du Bibl. helgê^ 1. 1», rev, bibl. n» 147.)
II. niSTOIRB GÉlcâRALE ET PARTIGDLIÀRE.
19. Histoire des peuples du Nord ou des Danois et des Nor-
mands y depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête de
V Angleterre par Guillaume de Normandie , et du royaume des
DeuxSiciles par les fils de Tancrède de Hautetille ; par Hetcri
WBEAT05, ancien ministre des Etats-Unis près la cour de Dane-
marck, trad, deVanglais, par Paul Goillot, avocat, etc. Paris,
Marc-Aurel, 1844 , lxi et 591 pp. avec deux pi. et une carte.
La traduction de M. Guillot n'est pas toujours d'un stylo très-franc et
très-pur, mais elle a le grand avantage d'avoir été faite sous les yeux de
l'auteur qui l'a, de plus, enrichie du résultat de ses recherches et de 9tê
études depuis l'apparition de son ouvrage en 1831. M. Whcaton a écrit
sur le l^ord , dans le Nord même , au milieu même des monuments de
l'antiquité septentrionale, dans la patrie des Rafn et des Finn-Magnusen.
Son livre nous fera certainement mieux connaître les races audacieuses
qui portèrent jusque dans nos contrées la désolation et l'épouvante, et
dont les traces restèrent si longtemps empreintes sar le sol de la Belgique.
20, Histoire de Vempire d'Autriche depuis les temps les plus
reculés jusqu'au règne de Ferdinand /, empereur d'Autriche ,
en sis époques , avec portraits et gravures, tables généalogiques ,
chronologiques et cartes géographiques ; par le chevalier Cbarlis
( 341)
DB CoiKELBERGHB DB DoTZBLB , Conseiller de s. lU,, tom. 1*'.
YicDoe, Gerald. 1844, gr. iD-8*' de 417 pp. , avec un portrait
lithographie.
Ce Tolnme contient la première ëpoqae, qui embrasse les temps primi-
tifs et s^arrète à Pan 983 , au temps de Femperenr Othon II. L^auteur finit
par un tableau général de l^Europe à cette époque. On ne sera pas fàcbé
de savoir que cet écrivain est né belge.
21. Geschichte des Hauses Habsburg , von dem Fursten
C.-M. LicBWowsKY, VIII*"» Theil. Wien , Schaumburg, 1844,
îehB'' de 200 et dv-dcclxi pp. , avec deux portraits graves.
Ce volume embrasse les années 1477-1493. Le troisième livre est inti-
tulé : Pays-Bas et Bretagne, llaximilien vient en Belgique, il épouse
Harie de Bourgogne et cette princesse meurt. On s^aperçoit en lisant
ces pages que M. le prince Licbnovrsky , qui aimait à puiser aux sources
originales et inédites, a consulté avec fruit les arcbives de la Belgique,
et nous qui avons été témoin de ses travaux assidus, pendant sa visite
dans notre pays, nous pouvons lui rendre témoignage sur ce point. II
n^est personne qui n^apprenne avec regret que la mort vient de frapper
cet auteur. —Parmi les pièces à Pappui se trouve le testament de Varie
de Bourgogne. Il est en latin , et la ducbcsseen mourant prie son époux ,
afin de décharger sa conscience, de rendre aux enfants du duc de Guel-
dre les états de leur père ou de les indemniser d^une manière conve-
nable. Le portrait de Marie , diaprés le tableau d^un ancien maître alle-
mand de V Jvthraser'Sammlung de Tienne s'y trouve. Elle n'a pas ce
qu'on a appelé la lèvre autrichienne,
22. Correspondens des Kaisers Karl F, aus dem kœniglichen
j^rchiv und der Bibliothèque de Bourgogne zu Brussel metge-
theilty von D'. Kabl. Lanz. Erster Band, 1518-1^32. Leipzig,
Brockhaus. 1844 , in-8^ de xxviii et 706 pp.
Voilà donc encore un document authentique qui nous aidera à mieux
connaître ce grand empereur, dont le temps ne fait qu'accroître la re-
nommée. M. Lanz, dans l'impossibilité de tout imprimer , a dû choisir, et
son choix a été dicté par un esprit judicieux. — En lisant tous ces vieux
textes français, on est étonné qu'un allemand qui parle & peine notre
langue, ait pu apporter, en les publiant, une si minutieuse correction.
— La correspondance de Charles-Quint aura trois volumes.
23. L* Espagne depuis le règne de Philippe II , jusqu'à l'a-
vènement des Bourbons, par M. Ch. Wbis», professeur d'his-
(342)
loire, etc. Paris, Hachette, l8H,2vol. iu-8*, t. !•% 44Î pog. ;
t. Il, 408 pag.
L'oufrage de M. Wei«s te réduit à peu prèa aax conclut ions «uivanteft.
UEipagne, à raTéuement de Philippe II, jouissait d^une immense prospé-
rité ; ce prince ambitieux , qui aspirait réellement à la monarchie univer-
selle , prépara sa décadence , par son système d'oppression et d'empié-
tements. Après lui la monarchie ne fit que déchoir et perdit toute sa
prépondérance, jusqu'à ce que la maison de Bourbon vint lui rendre des
forces et réparer des fautes presque irréparables. M. Weiss se fait fort
de prouver que, grâce aux réformes que les Bourbons ont réalisées jus-
qu'à ce jour, V Espagne êtten voie, de progrès.
Ce livre ne repose point, par malheur, sur des bases assex solides, sur
des éludes assex approfondies. L'auteur exagère le tableau de la prospé-
rité de l'Sspagne , au moment on Philippe II monta sur le trône, et quand
il vient à parler de notre révolution du XYI» siècle, il n'offre que des
choses communes , superficielles et inexactes Ce qu'il dit de l'établis-
sement de l'inquisition en Belgique a été rectifié il y a longienipa. Mais
M. Weiss s'est peu inquiété de savoir ce que les Belges ont écrit sur leurs
propres affaires. On se serait attendu aussi à ce qu'il aurait peint d'une
touche plus fière et plus originale les portraits d'Egmont et du^comte de
Bornes, qu'il appelle un allié des Montmorency, et qui, pour le remar-
quer en courant, était un Montmorency même. Toutefois M. Weiss ne sera
pas inutile à nos historiens, en élargissant leur horiaon et en leur appre-
nant à chercher jusqu'en Espagne ou dans les faits européens , le mot de
bien de nos phénomènes locaux et individuels.
34. fftsioriiches Tasschenbuch , herausgegebeo vodFriedrick
Voff RikDMER. N'eue FolgCy aechster Jahrgang. Leipzig, Brockhaus,
1845,in-12.
Pp 491-630. l/eber Verfasaung und Ceêchicht» derStaedie imBelgie»,
Sur l'organisation et l'histoire des villes en Belgique, depuis le com-
mencement du XY11« siècle jusqu'à la réunion du pays à la république
française, par M. W. A. Arendt, professeur à l'Université catholique de
Louvain.
25. Storia délia Badia di Monie-Casuno divisa in lihri note ,
ed illustraia dinote e documenHy di D. Ldigi Tosti, Cassinese.
Tomo^do, Napolî, Filippo Cirelli, 1842, iD-8odeBâ2pp. avec
6 pli lith. Des empreintes de sceaux sont gravées en bois dans
le texte.
( 343 )
Pp. 86-03. IVotice s«r une histoire inédite de 1a prise de Jérutelem, par
Grégoire, évéqae de Terracioe.
Pp. 121-139. Pétri Diaconi easinensiê ad Guibaldum Casinênsem ei
Stalnilensem abbatem liber de locis sancHs,
Guibold on Wibald , abbé de Statelot^ avait été inttitaé abbé du mont
Cattin par l'empereur Lothaire, comme le dit le prologue. La descrip-
tion de Pierre le Diacre est fort curieuse.
Pp. 312—323. De quelques manuscrits du XI« et du XII^ siècle con-
servés au mont Cassin.
26. Album biographique des Betge$ célèbres , dédié à S, A. /?.
Mgr, le duc de Brabant, 3 vol. gr. 10-4** , ornés de 90 grav. et
de 20 portr. gravés au burin. Bruxelles , J.-A. Chabannes,
éditeur, 1844, 2« livr., pp. 161-247.
Pin de Particle de Gerberge, par M.-P.-A. F. Gérard.
Thierri Martins d'Alost, par M. Laurent Wolffers.
Marguerite d'Autriche, par M. Alexandre Wauquier.
Godefroid-le-Barbu, l^'' duc de Brabant (inachevé).
Le comte de Gages, par H. le baron de Stassart.
27. Biographie des hommes remarquables de la Flandre occi-
dentale. Tome II , Bruges, Vande Casteele-Werbrouck. 1844,
in-S^'de 818 pp.
Cet ouvragée été rédigé par MM. C. Carton, J. De Mersseman et F. Van
de Putte. Il est peu de noms de meilleur augure. Les notices quMl con-
tient sont écrites d*un style simple et rapide. Hous y avons remarqué ce-
pendant quelques fautes (et qui n'en commet pas ?) ; mais on pourrait , à
la rigueur, mettre la plupart sur le compte du typographe. Ainsi, p. 143, on
Ut : tin long épitaphe dans lequel; p. 147, ae distinyua .. pour ae distinguât,
28. L'investigateur , journal de l'institut historique. Onzième
année, t. IV,2« série, 122* livr., octobre 1844. Paris, gr.in-8«.
Pp. 344-345. Pièces fort curieuses communiquées avec des remarques
par M. Achille Jubinal, et quMI a extraites d*un des manuscrits de Gérard,
conservés à La Haye. C'est le post'scriptum d'une lettre écrite de
Bruxelles, le 11 octobre 1529, par Marguerite d^Autriche , h son neveu
Charles-Quint, pour rengager & traiter avec douceur le dauphin et le duc
d'Orléans, livrés comme otage, par François l"*, et un rapport de
Bodin , huissier du roi , qui alla en Espagne pour visiter les enfants de ce
monarque , rapport qui motiva la lettre de Farchiduchesse. Il résulte du
récit de Bodin que la captivité des fils de France fut très-dure. Il dit que
tous leurs domestiques français leur avaient été enlevés , et que le dau-
(344)
phin j par suite de cette séparation, avaii presque ouhlii sa langue aii-
iurelle. Les deux captifs étaient dans une chambre asseï obscure,
n'ayant que des sièges de pierre ; leur lit ne consistait qu'en une pail-'
lasse, La fenêtre était si haute, si étroite et tellement garnie de bar-
reaux de fer , bien que la muraille eût plus de huit pieds d^épaisseur ,
qu^à peine donnait-^lle de l'air et du jour. Les princes étaient très-pau-
vrement habillés , et Ton refusa à Fenvoyé de leur père y qui les trouvait
grandis, la permission de prendre leur mesure et de les toucher ^ dans la
persuasion que , s'il emportait quelque chose qui eût touché à leurs per-
sonnes , il y avait yens en France qui ,par art mayique et de niyromanoe ,
les rendraient saulvement par deçà! — Les archives de Bruxelles possè-
dent, comme celles de La Haye, des copies de ces documents dont les ori-
ginaux sont à Tienne. M. A. Le Glay qui les a fait transcrire, se propose
de les insérer dans un recueil intitulé : Néyociaiions diplomatiques
entre la France et l' Autriche ^ pendant les trente premières années du
XYI^ siècle. 2 vol. in-4\
29. Oud en nieuw uit de vaderlandsche Geêchiedenie en Letter-
kunde, verzameld door P, Schilteha. Amsterd., G, Portielje ,
1844, îo-8<> de VIII et 288 pp. sans la table.
Le nom de Scheltema est un des plus honorables dans la littérature
hollandaise : il annonce è la fois la science et une haute moralité. L^au-
tenr du présent recueil, lequel appartient par le sang à M. Jacques
Scheltema, y a réuni la variété à la solidité. On y trouve des morceaux
de H. Jacques Scheltema lui-même, de J. Wagenaar et J. W. de Crano,
et des pièces autographes de Rujter et de Grotius. L'éditeur y a ajouté
des biographies de Ferdinand de Beaufort et d'Hadrien Junius.
SO. Hendrick, graaf van Brederode, ntede-grondlegge der
Nederlandsche vryheid verdedigd^ door M. M.-C. Van Hall,
staatsraad, kommandeur der orde van den N.-L. en lid van
het K. N. I. Met platen. Amst., Joannes Muller, 1844, iD-8^ de
XVI et 241 pp.
Henri de Brederode était un esprit fougueux , d^une fierté extrême ,
a^ant plus d'audace que de portée , plus d'ambition que de patriotisme j
mais il se dévoua à la cause de la résistance, et lui rendit des services es-
sentiels par sa résolution et même par ses emportements passionnés ,
car aux époques révolutionnaires la passion remue les masses et fraie 1»
route à la prudence. M. Van Hall , écrivain d'un grand talent, vient d'é-
crire son apologie et de présenter son caractère sous le jour le plus fa-
C 3i3 )
Torable, Cette défense, écrite avec beaucoup d'adreste et de satoir, eit
peut-être trop bienveillante , mait elle éclaîrcit plus d*an point de cri-
tique et offre des points de vue noufeaai .
SI. Histoire des expéditions maritimes des Nortnands et de
leur établissement en France y au X^ siècle ^ par M. Dkppiivg, ou-
vrage couronné par Vacadéwiie des inscriptions et belles- lettres.
Nouvelle édition entièremeot refondue. Paris, Didier, 1844,
in- 12 de xv et 460 pp.
Les normands laissèrent en Belgique des traces terribles de leur pas-
sage , et dans un mémoire auquel Tacadémie de Bruxelles a accordé une
médaille d*or, M. Paillard de Saint-Aiglan a dernièrement montré
quelle avait été sur notre ciTilisation l'influence des invasions de ces
formidables corsaires. M. Van Bolbuis avait précédemment traité ce
sujet en bollandais. M. Depping reste toujours le maître en ces ma-
tières. Dans cette seconde édition , il a encore perfectionné son travail
qui aurait dû le conduire tout droit à Vinstitut , si dans les corps les plus
illustres ne se glissaient parfois de petites faiblesses indignes de la
science et du talent.
82. Der cardinal Ximenes und die kirchlichen Zustande
Spaniens^ am Ende des 15 and /^nfang, der 16 Jahrhunderts ,
Insbefendere ein Beitrag »ur Geschichte und ff^ardiging der In-
quisition^ voo G.-J. HerELE, door und o. p. der Th, zu Tue-
bingen, Tubingen , Laupp ( 1844 ), in-8® de vin, iv et 601 pp.
P. 433. La ligue de Cambrai.
33. Die Kriege Karls des Kuhnen Herssogs von Burgund und
seiner Erben, met besonderen Bezug auf die Theilnalme der
Schtoeizer an den selben^ von Emarusl vorr Rodt, 11**' Band,
mitKarten und Platen. Schaffbausen, Hurler, 1844, in-8*' de
VI et 632 pp .
Le second tome de ce curieux ouvrage commence en 1470 et conduit
la guerre contre les Suisses jusque sous Haiimilien. La bataille de
Granson et se» suites y sont racontées avec détail.
34. Taschenbuch fiir Geschichte und Mterthum in SUddeuts-
chlandj herausgegeben von D' Heiniiicb Schreiber, vierten
Jahrgang, met 3 Tafelsafbildungen. Freiburg im Breisgau ,
Ad. Emmerling, 1844 , in- 18 de vni et 344 pp.
( 3î6 )
H Schreiber ««( an tarant profetaear de l'aniv^rtité de f ribonrg, auquel
rhUtoire locale de ton pays a de irès-importaotet obligation». Parmi lea
morceaux qui se rattachent de prés ou de loin à notre histoire ancienne
ou moderne, nous citerons celui sur les connaissances militaires des
Celtes, sur le forgeron Weiland, auquel MM» Depping et Francisque
Michel ont consacre un intéressant mémoire, sur Pierre Hagenbach ,
oe faTori malheureux de Charles-le-Téméraire , et sur les légendes rela-
tiTes aux fées , sujet aimable sur lequel M Schreiber s'était déjà exercé|
et après lui M. Alfred Maury.
S5. Geschiedenis der invoering en ventiging van het chris-
tendom in Nederiand^ van H.-J. Rota^rds. Derde^ yermeerde
en vcrbeterde uîtgave. Utrecht, Vander Post, 1844, in-8^ de
xiY et 413 pages.
Cet ouvrage , couronné par Pinstitut des Pays-Bas et composé par un
savant professeur de Funiversité d^Utrecht , quoique écrit au point da
▼uede la réforme, est empreint d*un sentiment religieux trés-profoud, et
respire toute Timpartialité qu'on pouvait attendre de la position parti-
culière de Tautenr. Sous le rapport littéraire c'est aussi un livre plein de
mérite.
86. Précis de Vkistoire moderne considérée particulièrement
dans ses rapports avec la Belgique , par Théodore Juste. Bruxelles,
Hen. 1845(1844), in-1â de viii et 895 pages.
Abrégé écrit avec méthode, clarté et sagesse, et bon à être mis entre
les mains des jeunes gens. Les masses en sont bien disposées et la Bel-
gique est naturellement amenée sur la scène au milieu des grands événe-
ments qui ont agité le monde depuis le milieu du XV* siècle jusqu'ai»-
jourd'hui( 1463-1831).
87. Recueil des lettres missives de Henri IF ^ publié par
M. Berger oe Xivret , membre de Tinslitut de France. Paris,
imprimerie royale, 1848 {Collection de documents inédits sur
l'histoire de France y publiée par ordre du Roi), ln-4® de xli et
711 pp. avec deux fac-similé.
Les lettres de Henri iV sont un monument vraiment français, vraiment
national et populaire. Mais elles seront lues avec intérêt partout, princi-
palement aux Pays-Bas, dont la destinée dépendit si intimement de celle
de la France, comme elle en dépendra toujours. N'est-ce pas, entre
autres faits, Henri IV qui fixa le pavillon des Provinoet-Unies , en leur
(347)
donnanl, tur leur demaode, les couleur* de la fille de Paru? — Le to*
lume dont uout avons enregUtré le titre, contient, p. 380, et tout la
date dudl décembre 1680 , nne lettre du bon Henri & Guillaume-le-Taoi-
turne. Elle a été tirée de nos BulUtina , t. IV, p. 220, qui Tavaient em-
pruntée & un manuscrit dépoté depuis & la bibliothèque royale (et non
aux archives de Gand ).
M. Berger de Xivrey remarque que le premier éditeur (H. J.-f . W.)
s^est trompé sur la ville où résidait alors le roi de Ifavarre : oMtait à
Centras et non & Tours.
88. Coîeccion de documentos ineditoê para la hUtoria de E$-
pana, por los Senores Navarrbts, Salva y Bararba, Madrid,
libreria da Sojo. Tomo 4° , quaderno , ^'^.
Cette livraison contient la fin de la relation envoyée par Feruand
Cortei à Pempereur Charles-Quint, avec d^autres pièces relatives aux
navigations dans les Indes occidentales.
ni. DIPI.01IATIQUB.
S9. Eisai $ur le$ archices historiqueê du chapitre de l'église
cathédrale de Notre-Dame à Saint-Otner (Pas-de-Calais), par
M. Vallbt de ViRiTiLLR. Salnt-Omer , ChauviO; 184-4, in-8<»,de
Lxxxviii pp.
Cet inventaire, imprimé dans les mémoires de la société des antiquai-
res de la Horinie, offre quantité de pièces relatives & la Belgique. Il a été
rédigé avec beaucoup de soin et de méthode par un ancien élève de Té-
oole des chartes, paléographe distingué, auquel on doit déjà l'analyse
des archives du département de l'Aube.
40. Eegesta Imperiù Die Begesten des Kaiserreiches von
1246-1313. Neu bearbeitet von Joh* Fr. Bobhher. StuUg;art
und Tûbiogeo , ColU, 1844 , in-4<' de x et 380 pp.
On connaît les nombreux travaux diplomatiques du savant bibliothé-
caire de Francfort. Le nouveau volume intéresse aussi notre histoire, qui
ne saurait rompre avec celle des empereurs d'Allemagne. Ici apparais-
sent Henri VI, Guillaume, Richard, Rodolphe, Adolphe, Albert et
Henri VII. C'est dans cette longue période que s'élevèrent, entre autres,,
les difficultés sur l'héritage de la Flandre. M. Boehmer cite quelquefois,
des pièces originales et des cartniaires qni se conservent à Bruxellea^
( 348 )
mais aucune publication belge moderne II t^ett privé aussi d'une source
abondante & laquelle , nous osons le dire , il aurait pu puiser avec avan-
tage.
lY. HISTOIRE DBS SCnSNCBS DBS LBTTEES ET DBS ARTS.
4 1 . Précis de fhisioire des chambres de rhétorique et des so-
ciétés dramatiques belges , dédié à S, ji, R. Mgr. le duc de Bra-
bant, par T.-L.-H. Popblibrs. Bruxelles, Woulers, 1844,
in-l8, de Itl pp.
Uanteur reviendra, il le promet, sur cette matière , qu'il n'a fait qu'ef-
fleurer. Alors, sans doute , il donnera à son style plus de correction , &
quelques-unes de ses idées plus de rectitude et de portée. Il a réelle-
ment trop négligé la grammaire.
11 divise son sujet en trois périodes : les moralités , les mytbes (?), les
imitations. On lit sous ces rubriques quelques détails dont on peut
profiter.
42. Les romans en prose des cycles de la table ronde et de
Charlemagne, par J.-W. Schmidt, inséré dans V annuaire de
Vienne (Wiener Jahrbucker der Litteratur^ 1825), traduit de
l'allemand et annoté par le baron Febdinand oe Roistr. (Extrait
des mémoires de la société des antiquaires de la Morinie),
1844, in-8*' de 188 pp.
Les légendes sur lesquelles H. de Roisin fait connaître le jugement
d'un des meilleurs critiques de l'Allemagne, se rattachent en partie à
la Belgique; telles sont celle des quatre fils Aymon sur laquelle M, Fer-
dinand Henaux a derniôrement écrit une dissertation intéressante, et
celle d^Oger le Danois. H. de Roisin, dans ses remarques , veut bien dire
que l'introduction à la chronique de Philippe Mouskes (ou Houskés) est
un des vade mecum de la critique romane. Nous ne pouvons prendre oe
compliment que pour une marque de sa bienveillance et de son amitié.
Pour lui, qu'il continue à servir d'interprète à l'Allemagne auprès de la
franco. Ce rôle est beau et utile; il s'en acquittera à merveille, surtout
quand il trouvera des imprimeurs qui ne le mutileront pas comme cenx
des antiquaires do la Morinie> Cette qualité d'antiquaire n'exige pas
qu'on se fasse imprimer avec des caractères usés ou d'une façon parfois
inintelligible. M. de Roisin a déjà initié les littérateurs qui ont le mal-
(349)
heur d^ignorer la langue allemande, aux idées un peu conjecturales de
H. le professeur Huiler sur la géographie ancienne, et à celles de M. Biets
sur les cours d^amour. 11 va publier incessamment la traduction de Tou-
Trage de celui-ci sur les troubadours.
<48. Métnoirei et documenté inédits pour servir à l'histoire de
la Franche-Comté y publiés par racadémie de Besaoçoo. Tome
troisième* Besançon ^ de Sainte* Agathe , 184-4, xii et 848 pp.
Pp. 209-484. Relation d^un voyage littéraire dans les Pays-Bas français
et autrichiens, lue à la séance publique de Pacadémie de Besançon, le
21 décembre 1776, par Dom Anselme Berthod.
M. A. Voisin a publié en 1838, dans le Messager des sciences historié
quesj cette relation , qui a été tirée à part en une brochure de 48 pages ;
mais ici le texte plus complet est accompagné de quantités d^annexes
que H. Voisin n^a pas données. Parmi ces additions on remarque l'État de
la maison de Marguerite d^ Autriche , dont nous avons inséré, dès 1836, un
extrait à la suite de notre édition de la Chronique métrique de Chastel-
lainet de Molinetj pp. 162-167. Le texte de l'Académie de Besançon nous
montre que sommelier de notoire doit être remplacé par sommelier d'ora"
toire. Quant au mtf /«au qu^on réservait j90«r /« bouillon de madame^ ce
mot ne signifie pas morceau, ainsi qu'on Pexplique , mais une partie du
cou du bœuf ou Fos qui forme le gros de Fépaule. C'est un mot wallon
dont le sens peut être très-naturellement inconnu & Besançon. Si l'on
n'y est pas mieux informé de la marche de notre littérature historique,
nous ne devons pas non plus eu être surpris. Du moins les honorables
académiciens semblent animés envers nous de la plus aimable bienveil-
lance.
Les notes de Dom Berthod, omises par M. Voisin, ou qui ne se trou-
vaient pas dans sa copie, seront lues avec autant de plaisir que de profit.
44. yinnalen der D/iederlaendischen Malereiy Formschneide-
und Kupferêtecherkunst , von D' Geobg Rethgbber. (suite)
Gotha, J.-G. Mùller, 1844, in-fol., 282-448 pp.
Cette partie commence à la mort de f ranck Floris et va jusqu'au dé-
part de P.-P. Rubens pour l'Italie.
45. La Belgique musicale. Cinquième année, 24® livraison,
17oct. 1844, in-4«.
Pp. 03-04. Aperçu historique sur les développements de la musique
belge, par Aug. Gaussoin. 17c article.
( 350 )
46. Die Bauhuiie der MUulalter$ in Deui$cklandy von Ritter
Cabl Hbidbloff. Nuroberg, J.-A. Steio , 1844, in-4® de 10 et
180 pages, â pi. et des Gg. intercalées dans le texte.
Le tavant et judicieux auteur de VOmementi^e du moyen âgé touche
ici à un sujet curieux, et sur lequel on t^ett livré à des conjectures quel-
quefois romanesques. Il trace l*histoire des loges de maçons eonsimo^
tour* oue nous ayons séparés des franoS'maçont proprement dits {SoU'
venir* d'un pèlerinage à Muntek , I, 164). Quoiqu^il se renferme dans
r Allemagne , la Belgique peut s^approprier le sujet qu'il traite, elle que
rAllemagne regarde avec raison comme une fille ou une sœur.
La partie historique est comprise dans les trente-trois premières pages.
11 j est question des quatre loges-mères de Strasbourg , de Vienne , de
Zurich et de Cologne. Le reste du lifre e«t rempli par un mémoire sur
Togive ou Parc pointu dans rarohitecture des anciens; mémoire qui le
termine et qui est précédé de plusieurs documents importants, treixe piè-
ces originales sur Porganisation du corps des tailleurs de pierre ; un traité
de géométrie architecturale attribué à .Haut Hoesch de Gmûnd en 1472 :
enfin le petit Mfrt de route ou mémento contenant des règles architec-
tonique* de Mathias, maître architecte de Ratisbonne en i486.— Les
planches représentent des sceaux et dea costumes. Les graf uret sur bois
intercalées , des figures géométriques.
▼. PUBLIGATIOITS PiaiODIQUES.
I
47. Me$$ager des sciences historiques de Belgique, année
1844 , S* livr. Gand , Hebbelynck, in-8» , ûq.
P. 340. notice historique sur le village d'Heusden (f landre orientale ),
par Ph. Blohhaxrt.
P. 865 Essai historique sur les journaux belges (suite), par A. VfkKiiM,
P. 381. Coup d'œil sur Thistoire monétaire du pays de Liège, par F. Wà-
■ADX (▼oy. n» 9)
P. 431. Un chapitre sur Vhistoire de la sorcellerie en Belgique , sous
les règnes d'Albert et Isabelle , par L. Vandb Walls.
P. 470. Découverte & Saint-Omer du tombeau d'Adèle, fille de Bau-
douin , comte de Flandre.
48. Messager des sciences historiques de Belgique. Année 1844^
4* livr. Gand, Hebbelynck, în-8", fig.
(331 )
P. 473. Libêrfioribut Lamberti canontct, M8. da Xil« siècle. Analyse
et extrait par M. Jules de Saint-Genois,
P. 607. Essai historique et statistique sur les journaux belges, par
A, Warstée (suite).
P. 624. Antiquités celto-germaniques et gallo-romaines, trouvées sur
le territoire de Renaix et dans les communes environnantes, par £<f •
Jolff ( premier article, sépultures gallo-romaines ).
P. 630. Un pape des fous & Soignies, etc. | etc.
49. La revue de Liège ^ paraissant le 15 de chaque mois
(sous la direction de M. Félix Vah Holst ) , 9^ livraison , 115 sep-
tembre IB^'i. Liège, Félix Oudart , in-8<*«
Pp 217-233. Suite de la notice de Charles de Langhe, par M. F. Yan
Hulst, qui sait donner un intérêt particulier aux biographies littéraires. —
Nous regrettons de ne pouvoir mentionner avec les éloges qu^ils méritent
les articles de MH. Lesbroussart , Alphonse Le Roy , Léon Wocquier, etc.,
articles qui malheureusement sortent de notre sujet.
50. Revue nationale de Belgique, Sixième année, tome Xî,
1 84i , in-8«.
Pp. 61-08. La balance commerciale de la Belgique.
51. Revue nationale de Bdgique^ t. XII, -4* livr. Bruxelles,
A. Decq, 1844, in-d».
Pp. 232-242. La cour et la vie intérieure de Charles-Quint, diaprés les
lettres de Guillaume Van Haie ou Halinœus.
Le rédacteur reproche à Péditeur de ces lettres de pousser le panégy«
rique jusqu*& proclamer Charles-Quint le créateur de la politique d^é-
quilibre. C*eit à peu près, ce lui semble, faire honneur â la fièvre de la
déceuvertê du quinquina, D^abord il n^y a pas eu panégyrique. L^éditeur
admire Charles-Quint , il est persuadé que la postérité ne lui a pas en-
core rendu pleine et entière justice; mais il ne dissimule pas êeê défauts,
loin de là. Quant & la politique dMquilibre , peut-être n*a-t-il pas eu Fart
de se fairebien comprendre. Cependant si par là il faut entendre le système
qui , contrairement à la politique d^isolement , laquelle régna presque
seule avant le grand empereur, cherchait à contenir les puissances les
unes par les autres , à profiter de la valeur relative des moindres états et
à faire entrer dans le jeu de ses combinaisons des nations et des princes
à peine connus de nous à cette époque , on pourra non-seulement passer
sur cette opinion , mais encore l'approuver hautement.
( 332 )
52. Archief voor kerkelyk geschiedenis , in%onderheid can
Nederland, verzameld door N.-C. Kist en H.-J. Rotaabds,
hoogleeraren te Leidenen Ulrecht. XV^' deel. Leidea, Lucht-
man, 1844 , in-8<* de vi et 480 pp. avec 6 pi.
Pp. 360-480. Sur le caractère humoristique du christianisme à Pëpo-
que qui a précédé la réforme du XVI' siècle, envisagé principalement
dans Tarchitecture sacrée et la danse des morts par H. If .-C. Kist.
Pp. 113-175. Be la siluation d'Anvers après Tintroduction de la ré-
forme , en 1507 , par J.-C. Schultz Jacobi , prédicant à Zutphen.
Pp. 183-848. Yie, caractère et mérite littéraire d'Herman lankel, de
Bruges, considéré principalement comme théologien de la réforme. Par
J. BoBsius, prédicant à Middelbourg.
53. Archiefvoor kerkelyke en wereldsche geschiedenissen in-
zonderhetd van Utrechi.,,. door J.-J. Dodt van Flbnsbdbg. IV*
deel. Utrecht, N. Vander Monde, 1844 , in-4° de vu et 404 pp.
54. Journal des savants , août 1844.
Pp. 440-471. Bel article de H. Hignet sur Antonio Perei et Philippe II,
dans lequel il est question de la conduite et des projets de don Juan
d'Autriche, pendant qu'il était aux Pays-Bas.
55. Le Correspondant, recueil périodique , paraissant le 10
et le 25 de chaque mois. Tome Vil, S" année, 10^ livraison,
25 août. Paris, Waille, 1844, in-8°.
Pp. 40^510. Des changements dans le climat de la France, par le
docteur fcsTER (pour être continué).
La Gaule au temps de César avait un climat très-rîgoureuz. Les hivers
étaient longs et d'un froid excessif. Des vents impétueux la boulever-
saient continuellement. Le Boulonnois, laflandre, l'Artois, le Hainaut,
dit M. Fuster , n'existaient pas réellement ; ils étaient envahis par des
bois et des forêts. Ces forêts se confondaient à l'est avec les vastes forêts
des Ardenncs, & l'ouest avec celles du rivage de la mer du Nord et de la
Hanche , au sud avec les bois et les épaisses forêts du pays des Bellova-
ques. La forêt des Ardennes, ajoute-t-il , la plus grande de la Gaule, tra-
versait le pays des Trévires , et s'étendait des bords du Rhin aux fron-
tières des Nerviens et des Rémois. Elle avait en longueur, selon la
supputation de César, rectifiée par d'Anville , environ 53 lieues. Com-
piégne et Senlis se trouvaient comprises dans ses embranchements. —
Des lacs , des marais et des marécages inondaient les bois et croupissaient
( 353 )
dam les plaines; ils submergeaient la Flandre et le Hainaut.... Mais
d* Auguste à Vospasien, des changements sensibles se font remarquer.
Le climat de la Gaule s^adoucit encore au lU® siècle, etc.
56. Revue de Paris, Non v. série , année 1844, t. VII, juillet.
Edit. de Bruxelles.
Pp. 20*47. Petit roman de H. Arsène Houssaye, sur la célèbre danseuse
Harie-Anne Cupis de Camargo, née à Bruxelles le ISa^ril 1710, d'une
famille noble, mais non pas d'un grand d'Eapayne^ comme le dit
M. Houssaj'e.
57. annales archéologiques^ dirigées par M. Didrom, de la
bibliothèque royale , secrétaire du comité historique des arts et
monuments. Recueil mensuel , in-4*' , fig. H en parait 6 livr.
H. Didrona fondé un journal sérieux, où la science est considérée«à la
fois de haut et dans ses détails. Il n'a pas réduit ridiculement et pour
■on propre compte l'archéologie au blason ; il ne s'adresse pas Taniteuse-
ment aux potentats, qui n'ont rien à voir en cette affaire : il laisse d'autre»
nous donner ce burlesque spectacle , qui est bien peu digne de quelques
hommes de capacité associés , sans savoir pourquoi, à ces saturnales lit-
téraires. Chez lui l'archéologie est ce qu'elle doit être, rien n'y borne
sa vaste étendue, rien n'en dégrade le caractère. La Belgique obtiendra
de H. Didron l'attention qu'elle mérite.
58. Belgische muséum,,, uitgegeven door J.-F. Willems.
1 844 , S*** afflevering. Cent , Gyselinck , in-8<*.
Pp. 230-263. Dissertation de H. le Dr J. Yander Meersch, d'Aude-
narde, tendant à établir que les Anglais ne firent pas usage du canon ù
la bataille de Crécy, en 1346, ce que Voltaire, qui n'est pas toujours
aussi inexact qu'on veut bien le dire , avait déjà nié formellement.
Pp. 253-260. Relation en vers flamands de la bataille de Crécy, par
un témoin oculaire j fragment publié avec des notes de H. Willems.
Pp. 261-263. Echantillon du dialecte flamand de Saint-Trond, par
M.G-J.-J. Van West, fils. *
Pp. 264-283. Itotice sur Jean de Weert , poète flamand du XIV^ siècle,
avec des fragments de ses poésies tirés des manuscrits de la bibliothèque
royale , par M. Willems.
Pp, 284-287. lettre de H. Dodt Van Flensburg d'Utrecht, sur don
Carlos, fils de Philippe II.
Pp. 288-378. Chronique, par M. Willems, de la chambre de rhétori-
que detierre , dont la bibliothèque royale vient d'acquérir presque tous
Ton. IX. 23
( 334 )
les papiers (aTeo deox planches ). Cette bibliothèque possède , parmi les
imprimés, des pièces de Corneille De Bie qui ne sont pas tontes énumé-
réesici. •— Pasquin, docteur et astrologue , comédie en vers flamands,
jouée par la chambre des ignorant* de Lierre, en 1784.
59. Zeitêchrifi fur deutscher Alterthum y herausgegeben von
MoRiz Hacpt. Yierteo Bandes, drilles Hefl. Leipzig, Weidmann,
1844, in-8».
Pp. 47iMQ6. Géographie des Mittelaltera } sous ce titre le savant philo-
logue Wilh. Wackernagel donne un extrait d*un manuscrit de Berne
(no 260) : De orbe etejut dioisione ac universi* regionibus tocius muftdi,
manuscrit qui semble remonter à l'an 1350. Le 25« chapitre roule sur
le Brabant, et le 68* sur la Flandre. Ils sont ainsi conçus (pp. 482,
484):
De Brahancia XXV capiiulum.
Brabancia Germanie finalis est insula, que Gallie Bcllice (J^e/^tcas)
est contingua, habens Renum ab oriente et ¥rigiam [Frisiam), Britanni-
cum oceanum et Flandricum sinum sîtc ab aquilone inferiorem Galliara
ab ocoidente superiorem vero Franciam a meridie. Quam Acupius famosa
preterfluit multa habens opida et famosa. Terra fertilis in frugibus po-
pulosa. Gens elegantis stature et venuste forme bellicosa animosa contra
hostes. Inter se autem plaoita et quieta
De Flandria capitulvm LVIII,
Flandria est provincia Gallie Belgice iuxta litus Occani. Constituta
apud Germaniamab occideute («so), insulam Britaniam a septentrione,
ab occideute mare Gallicum, a meridie Galliam Senonensem et Burgun-
diam. Hec provincia quamvis situ terre sit parvula , multis tamen bonis
singularibus est roferta. Est enim terra pascuis nberrima , et armentis
et pecudibus plena. Ilobilissimis opidis et partibus moris inclyta. Àmp-
nibus famosis. Soilicet Scaudaleia undique irrigua, et perfusa. Gens eius
elegans oorpore et robusta. Multiplex in sobole et in substancia. In om-
nium mercium diviciis locuplex. Venusta facie generaliter et décora.
Affeotu pia. Âffatu blanda. Gestu matura. Habitu honusta {honesia).
Erga domesticos paoifica. Erga extraneos valde fida. Arte et ingénie. In
opère lanifico preolara. Per cuius industriam magne parti orbis in lani-
fiois (lanifUiiê) subvenitur. $. Nam preoiosam lanam quam sibi Anglia
communicat in pannes nobiles subtili artificio transmutans. Per mare ,
per terras multis regionibus amministrat. §. Est autem terra plana et
( 355 )
frugifera iii maltis loois multos quidem arbore*. Non tamen multas
siluas. Gaadet quibutdam locU palattribos in quibut effodiuntur glebe
que siWarum tupplent defectum qaoad ignium incrementum. ITam ex
hiis calidut et fortit ignis tolet fieri magis efficax quam exliguU. Sed
inutilior et Tilior quo ad cinerem gra^ior que ad redolenciam et
odorem.
Pp. 667-67d. Fragment» celtico-belges qui existent encore ailleura
que dans les gloses malbergiques , par H. le professeur Léo.
Ces fragments sont tirés du liber canonum de Véiéque de Cambrai Al-
bëric. — On sait que les glose» malbergiques font l'objet d'un mémoire
récent de M. Edélestand Duméril. Paris, Brockhaus et Avenarius, 1843,
in-8o de 48 pp.
60. HeidelbergerJakrbucherderLiteratur, d7" Jahrg.,Sept.
undOctob. 1844. Heidelberg, J.-C.-B. Mohr, 1844, in-8°.
Pp. 664-670. Artiolede H. Schlosser, sur Touvrage de M. Gérard, in-
titulé : Ferdinafid Rapedius de Berg.
Pp. 670-671. Hôte du même sur le Résumé des négociations qui accom-
pagnàrent la révolution des Pays-Bas Autrichiens, par L.-P.-J. Van De
Spiegel.
6 1 . Neues Jahrbuch der berliniêcher Gesellschaft fur deutsche
Sprache und Alterthumskunde. Herausgegeben durch F.-H.
Vahdeb Hagsn. Berlin, 1844, H. Schuitze, in-S^" de vi et 822
pages.
Pp. 52-72. Extraits d'un manuscrit en bas allemand {niederdeutschen)
d'un voyage à la Terre-Sainte par Ludolf Ton Sachen (Parti).
Pp. 167-180. Sur un poème en rieux français du cycle de Charlemagne
(Zinnaro).
Pp. 261-272. Le comte Guillaume de Hollande, d'après un poème en
480 vers, HS. berlinois de Godefroid Tristan (Y.-D. Hagen).
Le journal de la Belgique du 24 décembre 1844 conte-
nait la lettre suivante :
Alost , 22 décembre 1844.
MOTISIBVB 9
J'ai remarqué récemment dans voire journal que Ton de-
mande quelle a été l'origine de la famille Berthout^ qui a joue
dans nos annales un r61e important^ de même que des progrès
( 356 )
de sa puissance, et TiaflueDce qu'elle a exercée sur les affaires
du pays ?
Je crois être à même , Monsieur, de fournir tous les rensei-
gnements désirables sur cette famille, h laquelle j'appartiens ,
j'en possède la généalogie de Tan 690 (?), jusqu'à nos jours. Je
la communiquerai avec plaisir à la personne qui se rendra chez
moi à cette un , munie d*une lettre d'un personnage connu.
En cette attente je suis
La VEUVE de J. Tack , née TuiETiPORT.
Dans l'analyse du manuscrit de la bibliothèque de l'univer-
sité de Liège qui se trouve dans ce volume, M. Emile Cachet
avait cru pouvoir risquer une ou deux conjectures relativement
au siège de l'ancienne commanderie de Chantcraine , de l'ordre
de S^-Jean de Jérusalem. Des recherches postérieures lui ont
prouvé qu'il s'était trompé. La ferme de Chanteraine était et
est même encore situéeà l'extrémité de la commune d'Huppaye,
près de Jodoigne. £lle fut longtemps le siège de la comman-
derie, mais plus tard celle-ci fut en quelque sorte réunie à la
commanderie de Yaillenpont , près de Nivelles , et à la fin du
XVIH* siècle, lorsqu'on lei; sépara de nouveau , il parait que le
siège de Chanteraine fut porté à Louvain au château César.
M . Cachet se propose au reste d'adresser à la commission le
résultat de ses recherches sur les différentes maisons de Tor-
dre de Malte en Belgique.
FIM DU NEUYIEHB VOLUME.
\
I
COMPTE-RENDU
DES StARCES DE LA
COmiHISSION ROYALE D'HISTOIRE,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS.
COUPTE-RENDU
DES SEANCES DE LA
COMMISSION ROYALE D'fflSTOIRE,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS.
TOME X.
(Il JANVIER - 5 AVRIL 1845.)
BRUXELLES,
».
X. HAYEZ, IHPBIMECB DB LA COXHI88IO:<l BOTALB D flISTOIII.
1845.
TABLE DES MATIÈRES.
DV ilXlÈWE TMOn.
Séance du 11 Jaiwier 1S45. — Hommaçes de M. de Nafarreie et de
MM . Jleime et Wasters , 9. ^ liste chroDobfpqiie te dipl^mct imprinét ,
1*6. — MaDBterxtf de M. Tan Grimber^en , à Anveri , #. — Compte rtnd«
par M. Gacbard de les-recliercbes dans lei «rchivet de Sinaocat ,5—5.
Mémoùt uiresâé au cardinal à*E$pagnc U % mare 15t6 , par l'Mque
d$ Baéaiaii («onwiHiuqtié par M. Gâehard ) , ê-«-S5.
Obsenrations du même sur les TrovlblesdcGand, 35—37.
Gorrespondance oSkielle de Marie-Tbérèse avee leprmoe Cbarles de Lor-
raine , aoiiBiUe à rexamen de M. de Gerlaehe , 37.
Remarque de M. le baron de Reiffenberg snr Pincendie de Magdebourg ,
en 1651 , 37.
CbartetioédJtes des «Boies 1130, 1143,1145, 1147 et 1140, communi-
quées par le même, 38-46.
SuppïétmtU à la noêke iur Philippe Mou$kéi, par M. Dumortier ,
40-48.
liotes et idées touchant Vhietoire de deux traditione ( la licorne et le Juif
errant), par M. le IK Coremans, 49—09.
Sur Us anciêMtes cérémonies funèbres en Belgique, par M. E. Cachet ,
00-105.
Suitedela notice des manuscrits conservés soit dans des dépôts publics,
soit dans des bibliothèques particulièru et qui ont rapport aux travaux
de la Commission. — Publications récentes envisagées sous le même point
de vue, par M. le baron de ReiffSenberg , 1 06—1 30.
fl TABLB DBS MATIÈBBS.
BBUXBI.LBS , Bibliothèque royale,
Leidamoiieauxde Toumay, 106—112.
Une fausse huile, 1 15— 1 10.
Manuscrit de l'histoire de saint Lambert par Etienne, 116—130.
Le déduit de la chasse par Gaees de la Bigue, 1i1— 196.
Les lépreux en Belgique, 195—196.
Fragment d*ime chronique flamande, adressé par M. le baron de Fierlant ,
196—197.
AaiBRS , Manuscrits de M. Dusevel , 198—150.
Pvblicàtiovs BicBBTBS. AnnoBoesde 95 oufrages nouveaux , par M. le
baron De Reiffenberg.
Séance du 5 avril 1845. — Publication projetée par M. Ed. Fétis, 149.
— Liste chronologique des diplômes belges imprimés , ib, — Règlement in-
térieur de la Commission , 149—146. — Détails surdon Antonio de Acuna ,
évéqne de Zomara , par M. Gachard, 146—149. — Travaux paléologiques
de M. Lacroix , archiviste à Mons , 1 40. — Pièces des archives du Hainaut qui
ont rapport aux troubles du XVI* siècle , 150—159. — Collection des actes et
résolutions des états du Hainaut, jusqu*en 1704 , 159—156.
Notice sur un manuscrit de Thomas à Kempis, appartenant au sémi-
naire de Liège, par M. Bormans , professeur à Tuniversité de cette ville ,
156—171.
Mémoire et recueil de ce quiest passé entre le seigneur don Juan d' Au-
triche, etc., depuis sa retraite au chasteau de Namur, qui fustle 94« de
juillet 1577 , Jusques à la rompure de la paix entre Son AUèze et les Es-
tais de par delà, rédigé par écrit par le sieur Grobbendoncq , comme y
atant esté entremis. (Communiqué par M. le baron de Reiffenberg, dV
près une copie prise sur les archives de la Chambre des Comptes , à Bruxelles),
179-995.
Notice sur la l&trairie de la reine Marie de Hongrie, sœur de Charles-
Quint, régente des Pays-Bas, par M. Gachard , 994—946.
Suite de la notice des manuscrits conservés soit dans des dépôts publics ,
soit dans des bibliothèques particulières, et qui ont rapport aux travaux
de la Commission, — Publications récentes envisagées sous le même point
de vue. Par M. le baron de Reiffenberg , 947—977.
Bbdxelles, Bibliothèque royale.
Grant mesquiefà Toumay , par yauwe , par feu et par vent, l'an 1 555 ,
dilier en manière de vier dousain , 947—959.
TABLB DBS lUTlfcRBS. III
L'hiver â$ 136S. ^^ La fête de Varhalète et du prince d'amour à Tour-
nay, en 1455 , 359—366.
Un troieé belge, Francon d^Arqueime (le texte latin en vers a été pu-
blié dans le Tliesaurui nov. Jnecd. Voir la séance du 11 oct. 1845),
Î66-271.
CopBHBAcuB. Bibliothèque royale. Manuscrits français qui y sont conte-
nus et qui concernent la Belgique , 971 —279.
PviucATioRS BécBRTBs. Aunonco de 17 oufnges,979— 977.
l^otice du plan d'une Bbloica sacba , par M. le chanoine de Ram ,
978-984.
Note de M. le baron de Reiffenberg sur le mémoire do seigneur de Grob-
bendonck, 984.
Programme des questions soumises au congrès archéologique et histori-
que , dans la session ourerte à Lille , le 5 juin 1845, 985— 991 .
/data ehronieon, édition enrichie des dissertations et des notes de Jean
Mathieu Garzon , publiée par M. de Ram, avec une pagination particulière,
1—310.
ERRATA.
Tome VIII, tabh 1 , lig. 33, Cai-olo Mâfnus, lises Céirolo Magno.
riR BB LA TABLB DBS MATlfcBBS.
COMPTE-RENDU
BBS 8ÉANCB8 DB LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE ,
OU
RECUEIL DE SES BULLETINS.
I^' BVLLETin .
Sianeê du \\ janvier 1845.
Présents HH. Le baron De Gerlache, président;
Le baron De Reiffenberg, secrétaire;
Gacbard , trésorier.
De Ram ,
De Smet;
Du Mortier;
Willems.
AFFAIRES INTÉRIEURES, CORRESPONDANCE.
M. Gacbard , au nom de Tacadémie royale d'histoire de
Madrid, offre à la Commission un rapport de M. Navarrete
sur les travaux de sa compagnie.
TOH. X. 1
(2)
MM. Henné et Woaters font hommage, de leur cAlé,
des dernières li?rai8ons de VHUioirê de Bruxelles,
Dépôt à la bibliothèque royale.
Diyers comptes sont eiaminés, vérifiés et re?étus des
formalités nécessaires.
Au 5 octobre 1844 le nombre des bulle-
tins relevés pour servir à la Talle chrono-
logique des diplômes belges imprimés ,
s'élevait à 14,101 dipl.
Depuis, M. Lefèvre l'a accru de la ma-
nière suivante :
Harténe et Durand, Amplissima eollec-
Ho 01 —
De Reiffenberg, Monuments pour ser-
vira C histoire des provinces de Hainauiy
de Namur et de Luxembourg^ tome I'^ . 328 —
Total 14,490 dîpl.
M. Victor Yaa Grimbergen , d'Anvers y fait savoir qu'il
possède une collection manuscrite qui contient les objets
suivants :
V Les résolutions du large conseil d'Anvers, de 1570 à
1680, 93 volumesy avec lacunes pour les années 1580 et
95, 1654, 55, 57, 58, 59, 63, 66, 68, 69, 72 et 75 ;
2® Un voLj contenant des ordonnances, jugements etc.,
du corps des nerciersi depuis 1529, ainsi que des proposi-
tions et résolutions , pour le large conseil, de 1530 à 1552
(unique);
3^ Deux vol., contenant des résolutions du corps des
bateliers pour le large conseil, de 1671 à 1759;
4® Un vol., contenant des résolutions pour le large con-
sril,del759àl794;
(3)
5*^ Un 00/., contenant de< résolutions du corps des mer-
ciers pour le large conseil, de 1761 à 1794;
6® Un vol., contenant des résolutions du oorps des fou-
lons pour le large conseil, de 1761 à 1794;
7* Les comptes du corps des merciers, de 1516 à 1747.
Sise vol. (On y trouTO mention du large conseil.) ;
8® Registre des résolutions , etc., du corps des merciers ,
de 1670 i 1774;
9^ Registre contenant les noms des membres du oorps
des merciers, depuis 1623 (Les noms des membres des an-
nées antérieures, depuis 1516, se trouyent dans les regis-
tres des comptes.);
10® D$tu9 voLy contenant les privilèges et autres docu-
ments du corps des foulons.
Ensemble 107 volumes, que H. Van Grimbergen propose
au prix de 2540 francs. Il fait observer que cette collec-
tion, qui provient d'un cbef-métier, est plus complète que
celle des archives d'Anvers, qui va de 1576 à 1794 avec
hcune de 1580 à 1585.
COHMimiCÂTIONS.
M. Gachard, de retour de la mission dont il a été chargé
en Espagne, rend compte verbalement et sommairement à
la Commission des travaux qu'il a exécutés dans les archi-
ves de Simancas. Ainsi qu'il l'annonçait dans sa lettre du
28 mars de l'année dernière % et par les motifs qui y sont
exprimés, il s'est contenté de jeter un coup d'œil rapide
> BuiUtins, tom. VIII, pag. 208.
sur les liasses des papiers de Flandre (papeUs de Flandes)
qui appartiennent au régne de Charles - Quint ; mais il
a fait un examen attentif et le dépouillement complet
des liasses du régne de Philippe II, depuis Va?énement
do ce monarque jusqu'à la prise d'Anyers, en 1585; il a
trouvé y dans celles-ci , toute la correspondance secrète du
roi avec le cardinal de Granvclle, la duchesse de Parme,
le duc d'Albe, le grand commandeur de Gaslille, Grero-
mino de Roda , don Juan d'Autriche, Alexandre Farnése,
ainsi qu'un grand nombre d autres documents d'un haut
intérêt. 11 a examiné, de plus, quantité de pièces qui
concernent les affaires des Pays-Bas, dans les liasses des
papiers de Rome , de Castille et d'Allemagne. Indépen-
damment de ces recherches, de celles sur le séjour de
Charles-Quint au monastère de Yuste et sur la mission di-
plomatique de Rubens en Angleterre, desquelles la Com-
mission est déjà informée *, il a, en yertu d'une faveur
spéciale du gou?ernement espagnol, pris connaissance ,
dans ce que l'on appelle les papiers réservés (loê réserva-
dos) y des pièces relatives à l'arrestation et à la mort de
don Carlos.
H. Gachard expose la marche qu'il a suivie dans ces
travaux. Il explique pourquoi il a fait copier une partie des
pièces qui ont passé sous ses yeux , et seulement analysé
les autres. Les pièces copiées, ou à copier, sont, dit-il, au
nombre d'environ neuf cents ; les pièces analysées ne s'élè-
vent guères à moins de deux mille : le tout, sans compter
celles qu'il a tirées des bibliothèques de Madrid et de
TEscurial. Il ajoute que H. le ministre de l'intérieur lui a
manifesté l'intention de faire publier et les copies, et les
1 Bulletins , tom. TU, pp. 4 et 294.
(5)
analyses , en accompagnant d'une traduction française
les te&les espagnols.
La Commission , ayant entendu ce rapport, yote des re-
mercimenls à M. Gacbard, pour le zèle et pour le talent
avec lequel il a rempli sa mission, et pour les services
qu'il a rendus, par ses recherches, à la science historique.
La parole étant continuée à M. Gachard, il dit que les
pièces qu'il a extraites, à Simancas,des liasses du régne
de Charles-Quint, consistent dans quelques lettres sur le
passage de l'Empereur par la France, lorsqu'il vint sou-
mettre les Gantois, en 1539 et 1540; dans un mémoire
adressé, en 1516, au cardinal Ximenez de Cisueros, gou-
Terneur des royaumes d'Espagne, par Tévéque de Badajoz,
qui se trouvait i la cour de l'archiduc Charles, et dans une
relation de la conquête des duchés de Clèves et de Guel-
dre, envoyée, en 1543, par l'Empereur lui-même, au
prince son fils.
Les lettres sur le passage de Charles-Quint par la France,
prendront naturellement place, poursuit M. Gachard, dans le
recueil de pièces sur les troubles de Gand et de la Flandre,
que la Commission lui a confié le soin de publier. Quant au
mémoire de l'évêque de fiadajoz et à la relation de 1543,
comme ils ne se rattachent à aucune des séries de docu-
ments qu'il a tirées des archives de Simancas, il pense
qu'ils ne peuvent être plus convenablement insérés que
dans le bulletin de la Commission.
Il présente le mémoire en question, avec une traduc-
tion française et quelques notes explicatives. Il communi-
quera, à une autre séance, la relation de 1543.
La Commission, ayant pris connaissance dudil mémoire,
ordonne son insertion au bulletin de la séance.
(6)
Mémoire adressé au cardinal d'Espagne) le 8 mars 1616,
par Véviquede Badajoz *.
(Tradaotion.)
Sache le seigneur cardinal ce qui suit :
Le prince , notre seigneur, est doué, grâce à Dieu , de
très-bonnes dispositions et d'un grand caractère ; mais on
Ta éle?é et on relève encore loin du monde , et particuliè-
rement des Espagnols : ce qui est un inconyénient , et le
sera beaucoup plus, lorsqu'il ira là bas. L'évéque est d'avis,
et il l'a dit ici, que S. A. devrait communiquer avec plus
de personnes, et même commencer k converser dès à pré-
sent avec les Espagnols.
S. Â. ne sait dire un seul mot en espagnol, quoiqu'elle
le comprenne un peu. C'est là un très-grand mal : on en a
fait l'observation , et Ton a donné les avis qui ont paru
convenables; mais jusqu'à présent on ne fait pas ce qu'il
faudrait.
S. A. est dominée au point qu'elle ne sait faire ni dire
autre chose que ce qu'on lui suggère, ou ce qu'on lui
dit. Elle écoute beaucoup son conseil, auquel elle montre
une grande déférence. Nous voudrions pourtant, puisqu'elle
est dans sa dix-septième année, qu'elle parlât et agit d'elle-
même, sans laisser pour cela de communiquer les affaires
à son conseil, et de les résoudre , de l'avis de celui-ci.
1 C«t évéqtte était don Alonto Maoriqae. Peu de temps après la rédac-
tion dn mémoire que nous pablioni , Charles le fit étéqne de Cordoue.
Pins iard^ il devint archetéque de Séville et cardinal. (Voy. Sandoval,
HiftQHa de Carlos V, Ht. II , $$ 4 et 83. )
(7)
Le personnage qui gouverne, et par la main duquel
tout se fait absolument ici| est M. de Ghiévres % homme
prudent et doux : mais il efit bon que le seigneur car-
dinal sache que la passion qui règne surtout chez las
gens de ce pays, c'est la cupidité : car dans tous les états ,
quelque religieux que Ton soit , on ne considère pas cela
comme un péché , ni comme un mal ^ Le chancelier de
Bourgogne lui*méme'y quoiqu'il soit fort habile pour son
emploi, et personne honorable, passe pour ne pas être
exempt de ce défaut, et Ton endit autantdes autres qui par-
ticipent aux affaires et au gouTornement. C'est ainsi que ,
dans les provisions qui eurent lieu ces jours passés, ne fu-
rent pas compris quelques gentilshommes espagnols, gens
de bien , qui étaient ici depuis un certain temps , et qui ,
par leurs services, méritaient d'être placés. On leur pré-
' GailknmM de Groy.
^ On doit convenir que les action* dn teigneor de Chièvret et de ceaz
qui partageaient le pouvoir avec lui, ne jni tifièrent que trop cette accu-
sation de cupidité. Sandoval , livre II , $$ 85 et 40, confirme ce que dit ici
révèque de Badajoz. Brantôme, parlant du choix que Charles-Quiut fit
de ■. de Chièvres pour la vice-royauté d*Sspagne, dit qu^il faillit en
cette charge , • non par faute de capacité , car il en avoit ce qu^il falloit ,
» mais pour les extorsions qu^il y fit, et pour sa grande avarice à amasser
I» et accumuler ces lieaux doublons à deux testes qui luy plaisoient tant
» que , de tous les payemens que luy faisoient les trésoriers, il les con-
» traignoit k les faire de ces belles pièces , et n*en vouloit pas d^autres. »
( Vies des hommes illustres et grands capitaines étrangers,)
^ Jean le Sauvage , seigneur d^Escaubeke et Bierbeke , natif de Bruxel-
les. Il avait succédé , en 1614, dans la dignité de grand chancelier, au
seigneur de Maigny. 11 mourut à Saragosse le 7 juin 1618. {Voy, Butkens,
Supplément avs Trophées de Brabant, liv. III. )
Sandoval rapporte qu^un de tet familiers, nommé Zuqucte (Suqnet),
était chargé par lui de vendre ouvertement les charges et offices. (Liv 11,
$40. ) Bo Espagne , il continua ce trafic : aussi y était-il universellement
abhorré. (Liv. Il, $ 41, et liv. III, $$ 2et 17.)
(8)
fera d'aulres personnes récemment arrivées de là-bas. On
prétend que cela fut , parce que ces derniers donnèrent de
l'argent * : de sorte que Téféque craint que tout ne marche
de cette manière, et avec d'autant plus de raison, qu'il y
a encore beaucoup de personnes riches du temps du roi ca-
tholique, qui chercheront à se faire employer ainsi. On a
été jusqu'à prétendre que le doyen de Loufain *, qui est
li-bas, avait reçu quelque chose; mais l'évéque ne le croit
pas , parce qu'il tient ledit doyen pour un saint homme. Il
est vrai que ni la religion, ni aucune autre vertu, n^influe
à cet égard sur les naturels de ce pays. L'évéque a cru qu'il
importait que le seigneur cardinal fût informé de celle
mauvaise coutume.
Il a semblé à l'évéque que , si l'on réglait , d'ici, les af-
faires qui se présentent en Espagne, et si l'on conférait des
charges et des bénéfices, il en résulterait de grands incon-
vénients, spécialement à cause de ce qui a été dit plus haut,
relativement à la cupidité des habitants du pays, car alors
tout deviendrait trafic.
C'est pourquoi on a fait en sorte qu'il ne s'accorde ici
aucune grâce, non-seulement par le motif qui vient d'être
^ Od lu dans Sandotal : n Aastitôt après la mort da roi catholique,
i> beaucoup d^Etpagnols patsèrent en Flandre, afin de solliciter des of-
> fices , ou l'entrée en la maison royale, ou d^antres charges plus diffici-
' » les. La majorité d'entre eux étaient des hommes de petite qualité , et
• peu estimés en Castille , où ils étaient connus Il eût été à souhaiter ,
» pour le bien du royaume et le sertice du Roi , qu'ils ne fussent jamais
Il allés là-bas...... Us se mirent à acheter les ofiices, tellement que, bien
n des fois, ni les services passés , ni les bonnes mœurs , ni la science ,
» ni l'expérience, ne suffirent, s'ils n'étaient accompagnés d'une offre
» d'argent. » (Lit. II, $ 40.]
' Adrien Boyens , qui avait été précepteur de Charles-Quint. Ce prince ,
dans la prévision de la mort prochaine de son aïeul, le roi Ferdinand,
l'envoya en Espagne au mois d'octobre 16iS, pour veiller à ses intérêts.
(9)
exprimé, mais parce que, s'il est vrai qu'il y soit Tenu
quelques personnes qui le méritent assez, il en est arrivé
d'autres qui prétendent être considérées et traitées autre-
ment qu'elles ne le sont là-bas ; et, si Ton distribuait ici des
faveurs, ou si l'on prenait des déterminations quelconques,
on pourrait commettre plus d'une erreur qu'on évitera en
Espagne, quand le prince, notre seigneur, s'y rendra (Dieu
aidant); on ne saurait non plus décider convenablement
sur des affaires qui, vues de loin, paraissent tout autres
qu'elles ne le sont en réalité. Il pourrait arriver, en effet,
qu'on déplaçât les gens sans les connaître , et sans motifs.
L'éyéque voudrait que personne ne fût lésé , et que ceux
qui seraient pourvus et favorisés, le fussent sans préjudice
à autrui. Il importe donc que le seigneur cardinal obserye,
dans sa correspondance, de donner des conseils sur ce
point, en demandant que les affaires qui concernent l'Es-
pagne, restent en suspens. Gela est très-nécessaire, etl'é-
véque le désire , quoique, si les provisions se faisaient ici ,
il pût espérer d'en profiter pour lui et pour ses parents ;
mais il est résolu à subordonner ses intérêts particuliers
au service du prince et au bien général.
Il y a ici, depuis un certain temps, quelques Espagnols
qui parlent très-mal de l'inquisition, alléguant beaucoup
d'actes exorbitants qu'elle aurait commis, et disant qu'elle
est cause de la ruine de ce royaume ^ Il est évident qu'ils
tendent à faire abolir ce tribunal, ou à lui faire perdre de
son autorité. Ici on est entièrement neuf dans les matières
d'hérésie, etencequi touche l'inquisition; les informations
de ceux qui veulent nuire pourraient donc faire impres-
sion, surtout parce que l'argent ne sera pas épargné dans ce
1 C*eft-à-dire de l^Esptgne.
( 10)
but. L'éféque craint beaucoup que ce saini office n'eu re-
çoÎTe du discrédit, el puisqu'il appartient surtout au seig-
neur cardinal , pour diverses raisons, non-eeulement de le
conaeryer, mais de le faToriser et de f étendre, il doit être in-
foméde ceci et en écrire, d'autant plus que le prince lui-
néme a écrit sur ce sujet k sa seigneurie et k ceux de son
conseil.
On s'est procuré ici des cédules par lesquelles le prince
promet des éyéchés; quelques-unes ont même déjà été dé-
crétées, et, si réyéque l'eût youlu, il eût pu en obtenir
comme un autre : mais, bien qu'il fût autorisé à le faire
par ce qui lui ayait été promis du temps du roi don Philippe
(qui soit en gloirel), il est décidé à n'en solliciter aucune,
et même à la refuser, si l'on la lui donnait*, parce qu'il
ne lui conyîent de parvenir aux honneurs , qu'autant que
cela plaira k Dieu, et en suivant la ligne droite. Le seigneur
cardinal doit donc pourvoir à cela , en faisant semblant
néanmoins, lorsqu'il en écrira, d'ignorer ce qui s'est passé!
Le cardinal de Santa-Grux entretient ici de grandes re-
lations et intelligences : il en agissait de même , en Espagne
et ici, du temps du roi catholique. On prétend qu'il a une
cédule par laquelle le prince lui a promis que, lorsqu'il
parviendrait à la succession de ces royaumes, il lui resti-
tuerait l'évêché de Siguenza. L'évêque n'est pas très-satis-
fait des procédés du susdit cardinal, tant à cause de sa
conduite passée par rapport à l'église , que pour d'autres
choses qui ont eu lieu ici par son influence.
M. de GbièTres, qui, ainsi qu'on l'a dit plus haut, est le
principal personnage du gouvernement, est natif de France,
de père et mère français; et tous les autres qui participent
1 Cela ne i'empèoha point pourtant d^accepter rétéché de Cordoue.
Voy. la note à la page 6.
( 11 )
actudlemenl aux affaires sont français aussi, ou sont lel-
lement allachés à la France , que cela refient au inéme. Us
lienneut le prince très-assujetti au roi de France, au point
qu'il lui écrit serf ilenient , et met au bas de ses lettres:
Votre iriê' humble serviteur et vassal. Les arrange-
ments qui se firent ateo cette couronne S oonnne on Ta su
là-bas, furent peu honorables: il est ?rai que, tout bien
considéré, il convenait alors au prince de se ménager
l'amitié de ce roi; mais encore eût-on pu parrenir à ce
but par d'autres moyens. Il importait, sans doute, que ces
deux princes fussent d'accord, parce que, étant les plus
puissants de la chrétienté, comme ils le sont , ils peufent
par leur union lui procurer un grand bien, et étendre leur
poufoir jusque sur les infidèles. Toutefois, je ne pense pas
qu'ils puissent s'entendre longtemps, car les Français (par-
lant avec le respect qui leur est dû) n'observent ni la fé-
rite, ni l'amitié, et il est probable qu'ils TobserYeront
moins encore envers le prince, notre seigneur, à cause de
la jalousie qu'ils ont de ce qu^il est plus grand et plus puis-
sant seigneur que leur roattro.
Il faut donc s'attendre qu'ils tâcheront, par toutes les
voies possibles, de parvenir à leurs fins : déjà le seigneur
cardinal doit être informé qu'ils ont arrêté tous les cour-
riers que nous avons envoyés en Espagne, et ont voulu voir
leurs dépêches , et qu'ils en ont usé de même envers les
courriers envoyés d'Espagne aux Pays-Bas : ce qui n'a pas
été, il faut en convenir, un bon commencement d'amitié.
Le prince écrivit au roi, afin de pouvoir établir des postes
dans son royaume sur la route d'Espagne; et non-seule-
ment le roi dissimula et ne répondit pas , mais il en agit
1 Alltuion au trailë à% liojron,du 13 août 1616. ( Voy. Dumoat, Corps
diplomatique^ t. IV, part. V^ , p. 224.)
( 12)
comme il est dit ci-deasus. Le seigneur cardinal doit égale-
ment savoir, pour qu'il juge raieui de celte bonne amitié,
que le roi de France a fait dire au prince, par ses am-
bassadeurs, qu'il possédait des droits très-authentiques au
royaume de Naples, ou au moins à la moitié d'icelui; qu'il
le priait de vouloir établir les siens; que, pour lui, il serait
content que les titres fussent examinés, n'agissant ainsi
que dans le but d'éviter toute discorde entre eux, ainsi que
tout inconvénient au royaume de Naples, attendu que les
opinions variaient à cet égard. On lui répondit, avec plus
de modération qu'il n'aurait fallu, que le prince, de son
côté, se réjouirait aussi que Ton examinât la question, etc.
Bien que ceci ait été ce que in primis tibi offerimuê ,
l'évéque croit que le prince, notre seigneur, doit, tant
qu'il sera ici, temporiser et dissimuler avec le roi de
France. D'un autre côlé, il ne voudrait pas que la dissi-
mulation et la douceur allassent jusqu'à faire penser aux
Français que nous les craignons : à la vérité, dans cette
maison , on les craint et on les aime, et il n'y a pour eux
d'autre pays au monde que la France. Gela va jusqu'au
point, et c'est une chose bien douloureuse à voir, que
l'ambassadeur ^ n'est pas considéré et traité comme ambas-
sadeur, mais comme s'il était le chambellan du prince, et
avait charge d'assister à son lever et à son coucher; il ne
quitte pas plus la chambre, que ceux qui sont attachés à la
personne du prince.
Dans les arrangements qui ont été faits avec la France ,
le prince, à ce que je crois, a contracté une sorte d'obli-
gation de restituer la Navarre, dès qu'il le pourrai Quant
I De France.
' Le traité de Ifoyon portait que, auf sitôt que le roi catholique ferait
( 13)
à cet arlicb, l'éféquedit que la nécessité de conseryer la
Navarre est notoire et patente, d'autant plus qu'il est à pré-
sumer que la bonne intelligence avec la France ne durera
pas longtemps. Cependant , d'un autre côté , il faut examiner
si le prince a des droits légitimes à la possession de ce
rojaume, car Ton doit satisfaire à la conscience avant tout.
Hais, encore en ce point, il importe de tenir la main i ce
que le prince ne décide rien ici , quelque pressantes que
soient les sollicitations du roi de France. Une fois arrivé
en Espagne, S. A. verra ce qu'elle a à faire, et ce que lui
conseilleraleseigneurcardinal. La question venant à se ré-
soudre ici, la solution serait désavantageuse, et elle ne
procurerait ni les moyens de réaliser les projets de mariage
qui ont été conçus^, ni les sûretés, ni les autres arrange-
ments convenables. Il est donc essentiel que cette affaire
soit mûrement examinée.
On s'est occupé ici du voyage du prince; et le 24 février,
jour de S'-Hathias , qui est celui de la naissance de S. A., il
a été décidé^ dans un conseil où tout le monde a donné
son avis, que S. A. se rendrait en Espagne au plus tôt, et
qu'elle s'embarquerait vers la S^-Jean. Déjà l'on travaille
à réunir des fonds et tout ce qui est nécessaire. A cette
occasion, le prince s'exprima trés-convenablement. Bien
que tout le monde paraisse être fixé sur ce point, il ne
faut pas encore trop y compter ; car aujourd'hui on décide
en 060 paya d'Ecpagne , a'il plaiaait à la reine de IfaTarre et k ses enfants
de lai entoyer leart ambaMadeurt, pour Ini faire remontrer le droit
qn^iU prétendaient aadit rojanme de Ifatarre, il contenterait icelle
reine et sea enfanta aelon la raiaon.
^ Lea mariagea qni devaient ae faire , d^aprèa le traité de Noyon , entre
Gharlea et Pinfant Ferdinand , son frère , d^nne part, et lea princeaaea de
Yrance , de Tautre.
( 14)
uiie chose, et demain une autre : de sorte que Tévéque
craint que la résolution prise ne s'exécute pas; et, si le
départ n'avait lieu cet été, il faudrait le remettre à l'été
suivant, tu les dangers qu'offre la saison d'hiver. Le sei-
gneur cardinal doit donc insister, dans ses lettres , et le
royaume entier se joindre à lui, pour que ce voyage se fasse
immédiatement, vu les avantages qui en résulteront, et les
inconvénients qu'entraînerait au contraire un plus long
retard.
Ou craint des difficultés de la part du duc de Gueidre,
que les Français tiennent en réserve pour ces occasions, et
qu'ils sont accoutumés de favoriser, lorsqu'ils ont besoin de
lui : il y a même peu de temps que ce duc voulut nous pren-
dre une ville appelée Grave. Ses façons d'agir donnent
ici de grands embarras. L'évéque , depuis qu'il est à cette
cour, a vu cinq des villes du pays tomber en son pouvoir.
Il serait déshonorant, pour un aussi grand prince que le
n6tre, de ne pas s'opposer à de semblables usurpations,
d'autant plus qu'il a autant de droits i la possession de la
Gueidre, qu'à celle de la Flandre. L'évéque pense toute-
fois qu'il serait bien que le seigneur cardinal, et même le
royaume, fissent dire au prince de ne pas différer pour cela
son voyage, et qu'ils lui donneraient plus tard les moyens
de faire la conquête de la Gueidre.
Il a été décidé d'envoyer là-bas quelqu'un ad prepa^
randam viam. Cette ambassade sera peu considérable
par le nombre et par les personnages qui la composeront.
Uu des objets dont elle sera chargée, sera de réclamer
l'infant et l'infante madame Catherine. Il est bon que le
seigneur cardinal sache que l'évéque n'a pas été d'avis
qu'on fit cette demande ; et ce qui a déterminé son oppo-
sition , c'est la crainte que la présence ici de l'infant ne
( 15)
fasse relariter le Toyage da prince. En oatre, il fanl pe-
ser les inconvénients qui sont résultés et résoltent du
séjour du prince dans un pays étranger, si différent do
l'Espagne. Quelque éyénement fâcheux pourrait survenir
(oe qu'à Dieu ne plaise I) par suite de l'absence de TinCant.
L'éféqne croit ainsi qu'il serait plus sûr que le prince
partit immédiatement, et que, une fois arrivé là-bas sain
et sauf (avec l'aide de Dieu) , on fit venir ici son frère.
Alors le seigneur cardinal aviserait à ce qu'il y aurait h
Caire à l'égard de ce dernier. Il est juste d'ailleurs , puisque
Dieu a donné en partage au prince, notre seigneur, un
aussi grand héritage, et lui en réserve un autre, qu'il le
partage avec l'infant son frère, d'autant plus que les biens
d'Autriche, de Ferrette et de Tyrol peuvent se diviser, de
même que ceui de la maison de Bourgogne.
Telle est l'opinion de l'évëque quant à la venue de l'infant
eu ce pays, en considérant surtout que l'infant n'est pas en-
cored'nn Age ni d'un caractère à occasionner au prince des
embarras par son séjour en Espagne, je veux dire pendant
le peu de temps qui s'écoulera jusqu'au départ du prince.
Relativement à madame Catherine, il ne parait pas qu'il y
ait des motifs raisonnables de la demander, ni de l'envoyer
en Flandre. L'évéque pense même qu'il serait bon de faire
conduire en Espagne madame Éléonore, que nous avons ici ,
afin que, en attendant l'époque de son mariage, on pût lui
former une cour, et la faire élever avec des filles de qua-
lité : de cette manière, la maison du prince en recevrait
plus d'éclat. D'ailleurs il pourrait se faire, si l'on en-
voyait ici madame Catherine, et l'on y gardait madame
Éléonore, que l'on traitât pour elles de mariages qui ne
convinssent pas , car les gens de ce pays s'imaginent que
les princesses feraient de belles alliances , en s'unissant
C 16)
avec les princes Toisins. C'est ce qui est arrivé lors du ma-
riage de madame Isabelle avec le roi de Danemarck. On crut
alors avoir fait quelque chose de magnifique , tandis que ce
mariage doit être considéré comme un malheur. A l'égard
de l'infant, comme de tous les autres points, le seigneur
cardinal jugera de ce qu'il conviendra de faire : ce sera
le mieux.
On s'est occupé ici du gouvernement de l'Espagne , et
l'on a parlé du nom sous lequel les affaires doivent être
expédiées. L'évéque a été d'opinion , ainsi que d'autres
personnes, que ce soit le prince , comme curateur de la
reine, qui gouverne, et le seigneur cardinal en son nom.
Il est vrai que, en droit rigoureux, et en considérant
rincapacité de la reine et sa maladie depuis la mort de sa
mère, on pourrait agir autrement; mais le parti qui vient
d'être indiqué serait plus convenable, surtout pendant
l'absence du prince. Lorsque S. A. sera arrivée là-bas, le
scîigneur cardinal déterminera ce qui sera le plus à propos.
On a agité aussi la question de savoir si on donnerait
au prince le titre de roi * : il parait à l'évéque qu'il ne
faut non plus prendre de résolution à cet égard jusqu'à
ce que S. A. soit en Espagne. Du reste, S. A., quoiqu'elle
ne signe qu'en qualité de prince, se montre très-satisfaite,
lorsqu'on lui donne le titre de roi. Il lui arrivera en ceci
ce qu'il arrive à l'Empereur, auquel tout le monde attribue
cette qualification , bien qu'il ne prenne, dans ses lettres ,
que celle de roi des Romains.
* Charles, d'après le conseil de Maximilien , son aïeul, résolut de
prendre le titre de roi , quoique le conseil d'Espagne lui eût écrit pour
Ten détourner. Le 13 ayril 1616 , une proclamation fut publiée à Madrid,
pour prescrire qu'on lui donoAt dorénafant ce titre. ( Voy. SandoTal ,
Ht. II, SS 4, 5 et 8.)
( 17 )
On a su ici tout ce que le seigneur cardinal a fait; com-
ment, avant la mort du Roi, il s'est pourvu de cavalerie et
d'infanterie, afin d'assurer la pacification du royaume, et
les mesures qu'il a prises pour la garde des frontières et
pour les affaires du dehors ; on a été informé aussi de sa
réunion avec les grands, des merveilles qu'il a opérées :
tout cela a trouvé ici une approbation générale. Sa seigneu-
rie gouvernera en la présence comme en l'absence du
prince; elle peut s'en flatter, car c'est ici le vœu de cha-
cun. Qu'elle s'efforce donc de faire réaliser le voyage pro-
jeté de S. A., voyage qui est d'une si grande importance,
et que réclame si instamment le service de Dieu. L'évêque
pense qu'alors même que le départ du prince devrait avoir
lieu dans un bref délai , il conviendrait que sa seigneurie
révérendissime envoyât en cette cour quelqu'un qu'on sût
loi être dévoué, pour négocier et parler en son nom : bien
que sa seigneurie possède ici beaucoup de serviteurs, cette
démarche serait prudente. Si elle ne jugeait pas devoir
prendre ce parti, l'évêque la supplie, comme il l'en a sup-
pliée d'autres fois, de disposer de ses services pour cet
objet, puisqu'il s'estimerait aussi heureux et aussi honoré
de remplir les instructions qu'elle lui donnerait, que
de faire partie du conseil même du prince. Que si sa sei-
gneurie se décidait à envoyer quelqu'un , il la supplierait
également de recommander à cette personne qu'elle se
servit de lui, étant prêt h l'accompagner et à la guider en
tout. Le seigneur cardinal voudra bien se rappeler depuis
quel temps l'évêque est son vrai serviteur, et il considé-
rera la peine qu'il lui ferait, s'il employait un autre que
lui.
Selon l'évêque, une des causes qui peuvent le plus con-
ToM. X. 2
( 18 )
tribuer à troubler ce royaume % c'est la rî?alité du con-
nétable et du duc *. A la Térité| il y a lieu de croire que
les deux personnages qui possèdent ces dignités aujour-
d'hui ^ agiront mieux que leurs prédécesseurs ^ puisqu'on
prétend qu'ils sont amis et ne veulent pas se brouiller:
néanmoins , le seigneur cardinal fera bien de Teiller à la
consenration de cette bonne harmonie, d'autant plus que
déjà réyéque de Palencia s'en est occcupé, selon Tans
qu'en a envoyé le duc de Najera. Si révéque était sur les
Ueux, il le ferait aussi ; mais là où se trouve sa seigneurie
révérendissime, il n'est pas nécessaire que d'autres inter-
Tiennent. On a rapporté ici que sa seigneurie est très-bien
avec tous , mais plus spécialement a?ec le marquis de Vil-
lena et le duc de Flnfantado : c'est une fort bonne chose.
Plaise à Dieu que ces seigneurs imposent silence à leurs
passions et à leurs intérêts particuliers ! Gela sera , on peut
l'espérer y surtout si sa seigneurie continue d'y mettre la
main.
Le roi de France fait en sorte qu'il puisse avoir une en-
trevue avec le prince, notre seigneur. Si cette entre?ue
avait lieu, il en résulterait les mêmes inconvénients qui
résultèrent de l'entrevue du roi don Philippe (à qui Dieu
pardonne ! ) avec le roi de France. Ledit roi s'humilia ,
dans cette occasion, d'une manière excessive. D'ailleurs,
si quelques arrangements se faisaient entre les deux princes,
il serait fort à craindre qu'ils nous fussent plus défavora-
bles qu'aux Français.
Je crois que l'empereur voudra aussi voir son pelit-fils.
Je redoute cette entrevue, parce que (parlant avec le res-
' C'e$t-à-dire TEspagno.
B II t^agit ici du connétable de Castille et du duc d'Albe.
( 1»)
pccl ilû à S. M. ) j'appréhende qu'elle n'ait de fâcheuses
couséquences, surtout si l'empereur se fait accompagner
du cardinal Gursa , dont la cupidité et l'intérêt dirigent les
actions, comme on Ta yu dans toutes les affaires auxquelles
il a pris part. L'empereur tâcherait aussi d'impliquer le
prince dans les affaires d'Italie , qui lui tiennent tant à
cœur; et, pour le présent, cela ne nous conviendrait en
aucune manière. Ce que nous devons avoir en vuey c'est
d'entretenir les choses en paix dans cette contrée, jusqu'à
notre arrivée en Espagne : alors le temps sera le meilleur
conseiller.
En examinant bien , on voit que le roi d'Angleterre est
le prince qui a montré le plus de dispositions amicales
envers cette maison. Quelques-uns prétendent, il est vrai ,
que c'est par la faute des Anglais, qu'a été rompu le ma-
riage conclu entre le prince et madame Marie; mais
d'autres attribuent cette rupture a l'empereur et aux gou-
Terneurs du prince. Quoi qu'il en soit à cet égard , le roi
d'Angleterre a fait preuve d'une bonne amitié; et l'évéque
pense que, puisque celle des Français n'inspire pas une
confiance entière , il conviendrait de s'allier plus étroite-
ment avec l'Angleterre. Cette alliance serait la plus assurée,
attendu que les Anglais ont de l'affection pour cette mai-
son, et qu'ils détestent celle de France. D'ailleurs, le prince
devant faire son voyage par mer , il pourrait arriver qu'il
fût obligé de relâcher dans quelque port d'Angleterre, ainsi
que le fut son père. L'amitié du roi d'Angleterre parait
donc à l'évéque, dans le présent comme dans l'avenir, aussi
nécessaire qu'avantageuse.
Le docteur Mota ^ réside actuellement en cette cour :
1 Ce docteur fat nommé par Charles -Quiot évèque de Badajox, en
(20)
c^est an homme de bien et qui rend de bons sertices. II
possède toute les langues, et, par ce motif , ainsi qu*à
raison de son mérite, il est employé à Teipédition des af-
faires. Il se montre dévoué au seigneur cardinal * ; ce-
pendant révéque conseillerait à sa seigneurie d'envoyer
ici quelque jurisconsulte d'un âge mûr, prudent, expéri-
menté et consciencieux , comme il y en a eu dans les temps
passés. Les affaires auxquelles il ya à pourvoir ne sont pas,
à la vérité; nombreuses ;mais enfin il y en a toujours qui se
présentent, et la personne que sa seigneurie enverrait leur
donnerait la direction convenable. Dans le cas où sa
seigneurie n'adopterait pas le parti qui vient de lui être
suggéré, il importerait qu'elle flt choix de quelqu'un
pour remplir cette charge, lors de l'entrée en Gastille: car,
d'après ce que nous avons vu précédemment, et ce que
nous pouvons conjecturer aujourd'hui, celui qui y sera
appelé pourra faire beaucoup de bien ou de mal.
Dans un état de la maison du prince, qui a été formé ici ,
on a donné à quelques-uns le titre de secrétaire : cela se
fit parce qu'on ne pouvait les placer comme gentilshom-
mes (titre qui correspond ici à celui de chevalier en
Espagne ). Il fallait donc qu'on les nommât secrétaires,
qualité fort peu considérée dans ce pays, où elle équivaut à
celle de clerc. On en agit ainsi , afin qu'ils eussent droit à
quelque salaire, rien, dans cette maison, ne se donnant
sans avoir un titre quelconque. A l'époque où ces secré-
même temps que don Alonto Hanrique foi promu au siège de Cordone ,
et le doyen de Louvain, Adrien Boyens, élevé au siège de Tortose. ( Voy.
Sandoval , Ut. II , $ 23. ).
> Cependant , lorsqu^il fut arrivé en Espagne , à la suite et comme
Tun des conseillers du roi, il s^appliqnaà contrecarrer le cardinal. C^ett
du moins ce que SojidoTal rapporte.
(21)
laires furent nommés, il y a de cela quatre ou cinq ans ,
ce fut là le seul motif que l'on eul, car ils ne devaient pas
exercer réellement l'emploi qu'on leur conférait. Cepen-
dant aujourd'hui ils s'ingèrent d'en faire les fonctions ;
chose tout à fait indécente , car, bien que ces personnes
pussent convenir pour d'autres offices, l'honneur et la con-»
science du prince exigent qu'elles n'exercent pas ledit em-
ploi. Si les choses continuaient ainsi, ce serait un sujet de
honte et de blâme. L'évéque, ne voulant pas en partager
la responsabilité, ni encourir le reproche que pourrait lui
attirer son silence , croit devoir informer le seigneur car-
dinal de ce qui se passe, et le supplier de choisir dès à
présent une personne qui convienne pour la charge de
secrétaire, afin qu'elle vienne ici, ou qu'elle se tienne prête
pour l'époque de notre arrivée en Espagne. Parmi les secré-
taires qu'il y a ici, est un certain Gonsalo de Ségovie, gou-
verneur de l'infant don Fernaud, homme très-habile et
capable. L'évéque le dit sans passion ni affection aucune,
et seulement pour rendre hommage à la vérité.
L'évéque est déterminé, puisqu'il y a si longtemps quece
principe est la règle de ses actions, qu'il a vieilli en le pra-
tiquant, après avoir souffert tant de peines et de privations,
et la prison, et le naufrage, et l'absence de sa patrie; il est
déterminé à avoir toujours les yeux fixés sur Dieu, surleser-
vice du prince et sur le bien général, sansaucuneautre fin ;
et ainsi, ses parents eux-mêmes ne sauraient l'intéresser
à leurs prétentions. Quoiqu'on lui ait écrit bien des choses
diverses, pour lui, parents et étrangers , amis et ennemis,
tous sont les mêmes, et il ne favorise pas plus les uns que les
autres. C'est ce dont il prie le seigneur cardinal d'être per-
suadé, et dont l'expérience rendra témoignage. Dieu aidant!
Quoiqu'il y en ait ici beaucoup qui sollicitent des fa-
(22)
TQurs en Espagne, et tâchent, dés k présent, de faire leurs
affaires, il faut que le seigneur cardinal sache que Tévéquc
n'a jamais rien demandé ni pour lui , ni pour ses parents,
ni pour ses amis, ni pour ses serviteurs; qu'il est, en un
root, ce qu'il était à sa sortie d'Espagne. lia agi ainsi, parce
qu'il est bon qu'on sache que nous ne irenons pas ici dans
des vues d'ambition. D'ailleurs, il veut que lui et les siens
doivent tout au seigneur cardinal , connaissant, par expé-
rience, l'intérêt que lui porte sa seigneurie. Lorsqu'il sera
arrivé en Espagne, il se propose de demeurer à la cour ,
moyennant deux choses : la première, qu'il soit traité selon
ses services et les peines qu'il a souffertes ; la seconde, que
les affaires soient conduites ainsi que l'exige le service de
Dieu, sans passion et sans intérêt Quoique son église
soit pauvre et lui plus pauvre encore, l'évéque doit être
considéré comme étant riche, puisque les souffrances en-
durées par lui l'auront été pour son prince et seigneur
naturel, jusqu'au moment où il l'aura laissé en pleine et
pacifique possession de son royaume.
L'évéque a, en Espagne, beaucoup de parents et de per-
sonnes qui lui écrivent. Il correspond avec eux en termes
généraux, ne voulant avoir de correspondance particulière
qu'avec sa seigneurie révérendissime seule. C'est ce dont il
lui a paru utile d'informer sa segneurie, afin qu'elle y pour-
voie selon qu'elle jugera convenir.
Gomme le présent mémoire renferme plusieurs choses
importantes, il est superflu de supplier sa seigneurie de les
garder pour elle seule ; autrement, il pourrait en résulter des
désagréments pour l'évéque. Celui-ci continuera, comme il
le doit, à informer sa seigneurie de tout ce qui pourra sur-
venir ; mais il serait bien que leur correspondance eût lieu
au moyen d'autres caractères. L'évéque enverra ceux-ci k la
(23)
personne que le seigneur cardinal lui désignera , si telle est
la volonté de sa seigneurie, car son intention n'est autre
que de le servir de tout son cœur et de toute sa volonté.
G est pourquoi il a dit tout ce qui précède. Il croit inutile
d'en demander pardon au seigneur cardinal, attendu que,
là où l'intention est pure, Fexcuse est superflue.
TEXTE ORIGINAL.
Memoria del Obispo de Badajoz al eardenal de Espana,
fecha 8 de marzo de 1516.
Sepa el senor Cardenal lo sîguiente :
El principe, nuestro seiîor, tiene, loado Dios, muy buenas
ynclinaciones y grand natural , mas anle criado y le crian agora
muy retraydo y enpachado, en especial con los Espaiîoles, lo-
qual es ynconveniente , y lo sera mucho mas para quando
vaya alla. Al obispo le paresce , y aun asi lo a dicho aca , que
devrîa de tener algunà demas conversacion , y que é\ comen-
zare dende agora de comunicar y platicar à los Espaiîoles.
Asy mismo su alteza no sabe hablar ninguna palabra en
espaîiol, y puesto que entienda algo , es muy poco, loqual, por
ser muy grand dano, se a dicbo aca y acousejado en esto ; mas
todavia no se hace bien.
Esta muy governado, que no sabe hacer otra cosa, ni de dezir
otra palabra, syno lo que le aconsejan y le dicen. Sigue mucho
à su consejo , y esta muy sujeto à él ; mas todavia queriamos ,
pues ya anda en diez y siete aiios , que hablase y se demostrase
en alguna manera, no dejando de comunicar las cosas, y
hacerlas con su consejo.
(24)
El principal que govierna, y por cuya mano asolutamente se
hace todo, es monsieur de Xebres, el quai es prudente y manso ,
y paresce buena persona ; mas a de saber el senor cardenal que
lo principal que reyna cerca de la gente destas partes , es la
codicia , porque en todos los estados , por muy religiosos que
sean , no se tiene esto por pecado ny por mal. Asy mismo el
chanciiler de Borgoîia, puesto que es bien avile para su oficio ,
y persona honrrada, dizese dél que no caresce de lo dicho ; y
tambien lo mismo se dize de los otros que tienen parte en los
negocios y govierno. Y aun asi se a escomenzado à hacer que ,
en este estado que se ordeno los dias pasados , dexaron de
poner en el y de remediar à algunos cavalières y personas de
bien, espaîioles, que avia dias que avian venido aca y avian ser-
vido, y lo merescian, y pusieron a otros que nuevamente vinieron
de alla. Dizese que por que dieron dinero , y aun asi se crée :
de manera que terne el obispo que todo yra desta suerte , en
especial que del tiempo del rey catholico quedan muchos muy
ricos y lienos de dinero, y estes anse de remediar por esta via,
y aun aca se ha querido dezir que el dean de Lovayna, que alla
esta , aya recibido algo , mas el obispo no lo crée, y torna por
su bourra, porque le tiene por una persona bendita. Yerdad es
que no ay religion que avaste , ni bonda alguna, para con los
naturales de aca. Deste tan maluso y modo bien es que el seilor
cardenal este abisado.
Aie parescido al obispo que , sy aca proveyesen las cosas , y
hiziesen mercedes de ofîcios y bénéficies y de todo lo al y que
séria grande inconveniente , en especial por lo que arriva se a
dicho de la cobdicia desta gente , que todo andaria en venta y
compra ; y por esto, se a procurado que aca no se haga ninguna
merced, ansi por lo dicho, como porque, à la verdad, aunque
aca an venido algunas personas que en asaz manera lo mères-
cen , an venido otros que se quieren estimar y tratar en mas
manera de lo que alla son \ y si aca se hiciesen mercedes , y
se proveyesen las cosas, no sabrian bien distiaguir, como lo sa-
bran alli, quandoel principe, nuestro seiîor, mediantc Dios, vaya,
(25)
y auD tambien proverseyan cosas que parescen alla otras , y no
sabrian à quien lo quitan, ni con que razon y iitulo. Y el obispo
querria que nadie recibiese clano, ni se le bicie^e agrayio,y que
lo6 que fuesen proveydos, y se les biciese merced, sea sin per-
juicio de otros ; ansi que deve de tener la mano el seiior carde-
nal en lo que aca escrebiere , que aconseje en este articulo, di-
ciendo que las cosas se suspendan para alla : lo cual es bien
necesario que asi se haga, y el obispo lo desea ansi, puesto que,
sy aca se proveyeran las cosas , à el le cupiera parte para sus
debdos, y para lo que le toca ; mas esta determinado de posponer
sus particulares intereses , por el servicio del principe y bien
gênerai.
Aca ay algunos Espaîioles que a dias que vinieron , que ha-
blan muy mal en la inquisicion , alegando muchas exorbitan-
cias que dicen que en ella se ban hecho , y que a esta cabsa ese
reyno esta destruydo, de manera que escomenzaran à procurar
que la inquisicion se quite, 6 à lo menos que se desfaboresca.
Y aca estan muy nuevos en estas eregias y en a ver inquisicion,
y hara imprension en ellos las ynformaciones de los que en
esto querran daiiar , y junto con ello ynlervernan dineros, y
hartos. Teme mucho el obispo que este tan santo oOcio reci-
bira diminucion ; y pues al seiior cardenal, por diversas vras ' ,
principalmente le yncumbe no solo conservarle, mas fabo-
rescerle y augmentarle , deve de estar abisado en esto , y aun
escrevîr algo en ello , en especial pues el principe sobre esto
de la inquisicion escrivio à su senoria y tambien à los de su
consejo.
Aca se an procurado cedulas en que promete el principe
obispados, y anse ya sacado algunas ; y sy el obispo quisiera
aver procurado otra para sy, ya la tubiera, mas es verdad
que, puesto que esta ostigado de una que se concedio en tiempo
del rey don Felipe que en gloria sea , esta el obispo determi-
* Sic dana la copie ; mais le copiste doit avoir mal lu : le sens exige-
rait causas. Peut-être est-ce vias qu^il y a dans Toriginal.
(26)
nacio de no la procurar, y aunque se la diesen, no la recibir ,
por que acuerda de ser promovido si de Dios esta ordenado^ y
de entrar en la yglesia por la puerta, y no por los corrales. Deve
el seiîor oardenal proveer cerca deslo , y si algo escreviere en
ello , no paresca que esta abisado que se an dado oedulas.
El cardenal de Santa Cruz trae aqui grandes tratos y ynteli-
gencias, y en tiempo del rey cathoHco, los ténia alla, y tambien
los ténia aca ; y ase dicho que a él se le di6 una cedula que
como el principe subcediese en estos reynos 9 le restituiria el
obispado de Siguenza. No esta el obispo muy satisfecho del
modo de negociar deste seiîor cardenal , ansy por lo que pro-
cure los tiempos passades en la yglesia , como por otras muchas
particularidades que aca ha traydo , y a que se le da crédite y
esta en autoridad.
Mosiurde Xebres, que como esta dicho que esel principal del
govierno , es natural de Francia, de padre y de madré, y todos
los otros que agora tienen parte en los négocies, 6 los unes son
tambien n a tu raies de Francia , 6 tau aficionados , que es todo
une. Tienen muy sugeto al principe al rey de Francia^ y asi le
escribemuy baxamente, en que lepone tmesiro humilde servidor
y voêàUo, Los conciertos que se hizieron con Francia, como alla
se supo , fueron muy amenguados. Verdad es que , consydera*
das algunas cosas, al principe le conyeni6 estoncesesta amistad,
mas todavia fue por medios ynonestos. Bien convernia que
estos dos principes estubiesen conformée , porque , siendo los
mayores de la christiandad , como son , podrian hacer grand
bien en ella, y se estenderia su poder hasta los ynfieles; mas
no se como se podran compadescer, porque los Franceses (ha-
blando con su acatamiento) no guardan verdad ni amistad,
y es de créer que, con este seiîor nuestro, la guardaran muy
menos, por los celos que tienen que es mayor seiîor y mas po-
deroso que el suyo. Y ansy an de procurar lo que pudieren
à su propésito, y aun asy lo an escomenzado. Quanlos mensa-
jeros que alla enbiamos, ya sabra el seiîor cardenal que los
detubieron en Francia , y quisieron ycr todas las cartas , y lo
(27)
mismo se ha hecho à los que vienen ansy 9 que no a tydo buen
principîo de amistad ; y el principe escrivio al rey , pidien*
dole que dièse licencia para que se pusiesen postas en su reyno
en el camino de Espana, y el rey no solo disimul6 y no respon-
di6 en esto , mas hizosc lo dicho. Y tambien deve saber el
seîior cardenal , porque vea esta buena amistad , que el rey
de Francia a enviado a decir al principe, con sus embaxadores,
que él ténia titulo muy cierto y verdadero al reyno de Napoles,
6 à lo menos à la meytad ; que le rogaba que se quisiese jus-
tificar, y que él holgaria que se yiese, lo quai hazia con ynten-
cion que entre ellos no ubiese diferencias , y que en Napoles
no se recreciese dano , porque avia diversidades de opiniones.
Fuele respondido con mas flema que conyenia , diziendo que
tambien holgaria el principe que se viese^ etc. Ansi que esto
a seydo lo que imprimis tibi offerimuê j bien le paresce al
obispo que el principe, nuestro senor, al présente estando aca ,
tyemple y disimule con el rey de Francia, hasta que, mediante
Dios, sea alla. Mas tambien, por otra parte, no querria el obispo
que la disimulacion y templanza fuese en tanto grado, que pen-
sasen los Franceses que les temiamos : lo quai, à la yerdad, en
esta casa los temen , y por otra parte los aman ^ y no ay mas
mundo en lo de aqui, syno Francia , y esto es en tanta ma-
nera, que es muy grand dolor de lo ver, que al embaxador no le
tratan ni comunican como â embaxador, syno como sy fuese
camarero del principe, y tuviese cargo de estar à su Icvantar y
acostar, y nunca sale de la camara tan contino como los que son
délia 9 y an de servir à la persona del principe.
En los conciertos que se hicieron con Francia , creo que el
principe quedo algo obligado de restytuyr a Navarra, para
quando lo pudiese hacer. Y quanto a este articulo , dize el
obispo que Navarra, segund es notorio y patente, es muy ne?
cesario que se conserve, en especial que es de créer que con
los Franceses no a de aver amistad ; mas tambien , por otra
parte, devese de consyderar sy el principe ticne justo titulo y
derecho a aquel reyno , porque mas se deve de mirar a la con-
(28).
utencia, que à olros fines; mas todavia se deve de yr a la mano
que aca no se détermine el principe, por mucho que el rey de
Francia lo quiera y lo procure, syno que, ydo alla su alteza,
vera lo que deva de hacer, y el senor cardenal aconsejara.
Que , si por ventura aca se hace la cosa , no yra de buena
suerte, ni daria taies medios de matrimonio y seguridades, ni
conciertos convenibles. Ansi que vease bien en esto.
Aca se a platicado en la yda del principe , y el dia de Santo
Mathia , ques a veinticuatro de hebrero , y el dia mismo que
nascio el principe, se déterminé, en un consejo muy de propo-
sito , a do hablaron todos , y botaron , que el principe, nueslro
senor, vaya alla muy presto , y determinose que envarcase por
San Juan. Y asi se procuran modos à aver dineros, y lo nes-
cesario. Y el principe dixo buenas palabras cerca desto. Ansy
que esta determinàcion tiene agora , mas la gente de aca es
muy remisa, y esta oy en una cosa, y manana lo dexan; y
terne el obispo que, aunque en la yda tienen la dicha deter-
minàcion , que no la pornan en obra ; y si este verano no en-
barcase , el ynbiemo es tiempo peligroso para ello , y dilatarse
ya para el otro verano. Y por esto, el senor cardenal , en todo
lo que escribiere, debe de procurar que esta yda sea muy
presto, y ansy la debe de procurar todo el reyno, porque de
su yda se conseguiran grandes utilidades , y de su tardanza
muchos ynconbenientes.
Mucho se teme por via deste duque de Gueldres aya enba-
raszo, porque los Franceses le tienen para estas cosas, y le
suelen faborescer en semejantes tiempos , que aun poco a que
el duque nos quiso burtar à una villa que se Uama Garva ; y
esto de este duque es cosa de mucho trabajo, que en verdad,
senor , despues que esta aca el obispo , a visto que a tomado
desta tierra cinco villas; y grand verguenza sera, syendo el
principe seôor tan podcroso , que no provea en esto , en espe-
cial que tanto titulo tiene à aquel estado como al de Flandes.
Parescele al obispo que sera bien que el senor cardenal, y aun
(29)
e1 reyno, le enbien a désir que por este no cese su yda, que ellos
proverau en la conquista de Gueldres.
Esta determinado de enbiar alla alguna persona ad prepa-
randanviam, aunque no sera grand enbaxada, ni personas
principales; y entre otras cosas que Uevara, sera pedir al
ynfante y à la ynfanta doua Gathalina. £1 obispo no a sido de
opinion que se pida esto , y ansy es bien que lo sepa el senor
cardenal. Muevese el obispo, quanto à lo del ynfante, quesy,
por caso, le tienen aca, esfriarse an la yda del principe; y
aun, demasdesto, devese deconsiderar los ynconvenientes que
a abido y ay en tener al principe ausente en tierra estrana, tan
di versa de lo de alla ; podria su céder ( lo que Dios no quiera)
alguna cosa, porque séria mucho dano estar el ynfante ausente
de ay ; ansy que lo mas seguro que al obispo le paresce , es
que el principe vaya muy presto , y que , ydo alla en salva-
miento, como Dios lo bara, médian te él, enbien al ynfante.
Y el senor cardenal podria entender en lo que se a de hacer
con el. Querazon es que, pues al principe, nuestro senor^ Dios le
a dado tan grand sucesion, y espéra olra, que reparta con este
su hermano , porque es mucha razon y cosa dévida , en espe-
cial que lo de Âustrisia , y Ferrete , y Tirol , son bienes parti-
bles, y aun asy lo son los de esta casa de Borgona. Ansi que
esto es lo que paresce al obispo cerca de la venida del ynfante
aca, en especial pues al présente no tiene tanta hedad ni
manera que al principe se le consigna inconbeniente con su
estada alla : digo por estes pocos dias en que el principe es
razon que vaya. Quanto a lo de la ynfanta dona Gathalina , no
paresce que ay razon por do se deve de pedir ni de embiar ;
anles le paresce al obispo que madama Leonor , que aca tene-
mos, la llevasen alla, porque, en tanto que se casa, tubiese
corle de mugeres, y se criasen con ella hijas de senores, y
la casa del principe estubiese mas autorizada con esto ; en es-
pecial , que si aca queda madama Leonor , y embian a la de
alla , podria ser que estas gentes tratasen casamientos baxos y
no devidos, porque las tienen por bien casadas con estes du-
(30)
ques de la comarca, que quaodo casaron a madama Ysabel con
el rey de Dînamarca , peii$aroD que avian hecho muy grand
cosa ; y a la yerdad, a sydo y lo es muy grand pîadad. £1 senor
cardenai y cerca de lo del ynfante y de esto todo , vera y aconse-
jara , y aquello sera lo mejor.
Aca a avido plâtica en el modo del govierno de alla, y con
que tiUilo te deve proveer las cosas. Aie parescido al obispo, y
otros an estado en lo mismo, que el principe , como curador de
la reyna, govieme, y el senor cardenai en su nombre y porque,
puesto que , de algund rigor de derecho , considerada la yna-
yilidad y cnfermedad de la reyna , dende que murio su madré,
se podria hacer otra cosa , todavia este modo es mas onesto ,
en etpecial estando ausente el principe ; que ydo alla su al-
teza 9 su senoria reverendisima determinara lo mejor.
Asi mismo a abido plàtica sy se Uamara rey ; y tambien pa-
resce que al présente se de?e de sobreseer en esto, y que, des-
pues que alla sea, se hara lo mejor. Con todo, el principe, aun-
que ûrma principe, riese y alegrase , quando le llaman rey.
Avra de venir esto como lo del emperador, que el pone en sus
cartas y firma rey de Romanos , y todos le llaman y le escriben
emperador.
Aca se a savido lo que el senor cardenai a hecho , y como se
proveyo , antes que muriese el rey , de génie asy de cayallo
como de peones , para paciûcar el reyno , y como proveyo en
las fronteras y en lo de afoera, y en todas cosas necesarias ; y
asiroismo, que se junt6 con los grandes, y que ha hecho mara-
viilas, y de todo estan aca adverlidos : lo quai aca an estimado
y estiman en mucha manera. Su senoria goyernara en ausencia
y en presencia , quando alla vaya el principe , porque en la
verdad todos estan en ello , y esto grandemente lo tienen , y se
an determinado en ello. Esfuerzese su reverendisima senoria
y lieye adelante esta jornada, que es tan grande y de tanto
servicio à Dios , que no puede ser mayor. Y todavia le paresce
al obispo que, aunque la yda del principe ubiese de ser presto,
que su reverendisima senoria embiase una persona de bien
(31)
aqui , que sepan que es suyo, para que negociase y hablase;
que, puesto que aca tenga muchos servidores, todavia es bien ;
y sy su seîioria no enviare , el obispo le suplica , como ya por
otras partes se \o a suplicado , que dél se sirva eo esto , porque
se terna por tan honrrado y dichoso en entender y en hablar lo
que enviara à désir , cooio en ser del consejo del principe. Y
si ubiere de enviar su seâoria , tanvien le suplica el obispo
que mande al suyo que se aproveche del , porque le acom-
panara y guiara en todo. Y mire el senor cardenal quanto
tiempo a que el obispo es su yerdadero servidor, y que le
agraviaria , sy se sirviese de otro y no del.
Parezele al obispo que una de las cosas que suele descordar
lo de ese reyno, es la ynimistad del condestable y del duque.
Verdad es que estos dos seûores que agora poseen estas casas,
es de créer que haran esto mejor que no los pasados , porque
se dize que estan amigos , y no quieren reûir ; mas , con todo,
el senor cardenal deve todavia entender en ello, en especial
que , pues segund lo que aca a visto que le envio el duque de
Najera, el obispo de Palencia escomenz6 à entender entre
elles ; y sy el obispo estubiese alla , el obispo se ocuparia en
ello , mas à do esta su seûoria re?erendisima , no ay necesidad
que olros entiendan, porque no solo lo procurara, mas poderlo
a mandar. Y aca se a dicbo que su senoria esta muy amigo de
todos , y confederado en especial con el marques de Yillena y
duque del Ynfantasgo , lo quai a seydo muy bien. Plega a Dios
que las pasiones de esos sonores, y sus particularesyntereses, se
atajen , lo quai ansy se harâ , en especial poniendo la mano en
ello su senoria , como la pone*
£1 rey de Francia procura de se ver non el principe , nuestro
senor, de lo quai, sy se hace» sucederà ynconveniente, como
susoedio al rey don Felipe, que Dios perdone, que quando se
vido con el rey de Françia, hizo mucbas baxezas. Y ansy es de
créer que se hana agora ; y aun , de mas desto, sy algunos con-
ciertos nviese entre elles , mas séria contra nosotros ^ que con-
tra los Franceses.
(32)
El emperador tanbien creo que qiierra ver su nieto , y el
obispo teme esta vista , porque (hablando con acatamiento de
Su Magestad) de alli crée que suscederan algunas cosas de
g^randes ioconveDientes, en especial si viene con el emperador
el cardenal Cursa , que todo su fin es cobdicia y ynteres ; y
bien paresce , pues de todas las negociaciones en que se a visto,
a becho su particular provecho. Y el emperador esta muy
puesto en lo de Ytalia , y porna el principe en aquello : lo
quai al présente no nos oonyernia , sino entretener las cosas en
paz, basta que seamos alla, que entonces al tiempo el consejo.
El rey del Ynglaterra , si bien se mira , es el que à la verdad
a guardado mejor amistad con esta casa. Yerdad es que cerca
del matrimonio que estubo becho y concertado del principe
con madama Maria, unos quieren decir que qued6 por ellos,
otros que por el emperador y sus tutores ; mas en fin , dexado
esto , el rey de Ynglaterra a sydo buen amigo , y parescele al
obispo que , teniendo temor y sospecba que los Franceses no
seran buenos amigos, convernia travar de Ynglaterra. Y al
présente ay alguna amistad , mas no es muy entera ^ séria bien
que fuese muy balida y firme , porque esta es la que sera mas
cierta, porque aman esta casa, y porque aborrescen la de
Francia, y tanbien porque, no conviniendo que el principe
vaya por Francia , a de yr por la mar , y podria ser que suoe-
diese caso que aportase en aquel reyno , como sucedio à su
padre , ansi que la amistad del rey de Ynglaterra , ansy por an-
gora , como para lo de adelante , le paresce al obispo que séria
bien necesaria y proyechosa.
El maestro Mota esta en esta corte , y es buena persona , y
se tiene por servido dël , y liene uniyersidades de lenguas^ y
por es^o , demas que lo meresce , entiende en el expediente. Es
servidor del senor cardenal , y por tal se demuestra , mas toda-
via paresce al obispo que su seûoria enviase aqui un letrado
jurista, vîejo^ prudente, y esperimenlado , y de conciencia,
de esos que alla a avido en los tiempos pasados^ paraque
dcnde aqui endereszase las cosas , porque , aunque aca no aya
( 33 )
tanlos negocios , todavia avra algo que proveer ; y en caso que
DO se ubiere de enviar este, sera bien que su seôoria se deter^
mine en el que servira en este oGcio , para entrando en Cas^
tilla, pues es verdad que del que en esto entiende, segund
avemos visto por lo pasado , y podemos conjeturar por lo pre^
sente, pendera mucho bien 6 mucho mal.
Aqui se nombraron , en un eslado que se ordencS , algunos
por secretarios, y esto se hizo entonces , porque no podian ser
puestos en estado de gentiles onbres , que aca quiere dezir
gentiles onbres como alla cavalleros , fue neoesario que
se pusiesen por secretarios, que en estas partes se estiman
muy poco , que aca los llaman clerques , y esto fue, por
dalles algund titulo , para que les diesen algun salario ,
que en esta casa ninguna cosa se da sin algun titulo. Mas la
verdad es que, quando estos secretarios se nombraron, que
avra bien quatro 6 cinco anos, no fue para que io usasen,
syno por la cabsa dicha. An venido las cosas en los terminoa
en que agora estan, y anse estos extendido a exercitar sus
oficios : lo quai es cosa ynonesta, porque, puesto que sean
buenas personas para otras cosas , no conviene que exerciten
el dicho oficio , por lo que toca a la honrra del principe , ni &
su conciencia ; y , si va adelante , es cosa mny vergonzosa y
digna de reprehension ; y porque el obispo no sea reprehen-
dido , ni le quepa parte desta verguenza , haze saber lo diebo ,
y suplica al senor cardenal que elixa dénde agora una maj
buena persona, quai para esto convenga, y le envie aca , 6
este nombrado para quando alla vamos, porque cierto coîi'--
viene , y entre otros secretarios que aca ay , tenemos uno que
se llama Gonzalo de Segovia, amo del ynfante don Hernando,
avile y suficiente y buena persona ; y no lo digo con pasion ni
aficion , syno porque ansy es.
£1 obispo dice que esta determinado , pues a tanto tiempo
que sigue esta demanda , y en ella se a envejecido con tanto
travajo y naufragio , y prision , y absencia de su patria , y ne^
cesydades , de tener pueslo los ojos à Dios , y al servicîo del
ToM. X. 3
(34)
principe y bien gênerai, y no a olros fines algunos, y ansy no
le an de apasionar sus debdos , aunque lengan diversidad de
parcialidades; y aunque le an escrito mucbas cosas diversas,
para todos tiene un preso puesto, y para con el ni a de aver
fubor de los que an seguido lo de aca , ni lo olro , que todo lo
liace uno , ni parientes 6 no parieotes , ni amigos , ni enemigos ;
y esto créa el senor cardenal que no lo dice el obispo como
suelen désir el corazon de la posada , sino que realmente pasa
ansy , como lo vei*^ por esperiencia, medianto Dios.
£1 obispo , pueslo que aca piden muchos para lo de alla , y
dende agora quieren hacer sus cosas , sepa el seîior cardenal
que ni para sy , ni para debdo, amigo, ni criado, el a pedido
cosa alguna , sino que esta en esto tan desnudo de la manera
que salio d'Espaîîa. A lo hecho ansy , porque le paresce que es
bien que cognoscan que aca no yenimos por estos fines, y tam-
bien , porque quiere el obispo hazer sus cosas , y de todos los
que le tocan, por mano de su selioria re?erendisima , porque
syendo por esta , quedara muy satisfecho y contento ; que sabe
muy cierto, por voluntad y por obra, lo que en su seiioria
tiene, y el obispo esta en que, ydos alla, se conservarâ en la
corte, haziendose dos cosas : la una, tratandole a el conforme
à lo que a pasado y trabajado , y la otra , si los négocies se
expiden conforme al servicio de Dios, y sin pasion , y sin in-
ierès, y asy estas dos cosas no ve relraerse a su yglesia '• Aun-
que ella es povre, y el esta muy mas povre , tenerse a por rico,
por aver sofrido lo pasado en servicio de su principe y natu-
ral senor , basta deiarle en su reyno y pacifica sucesion.
El obispo tiene alla muchos debdos y personas que le escri-
ben* £1 dize que respondera y terna ynteligencia con dios
generalmente , mas que en cosas particulares no piensa de
tener demanda ni respuesta con ninguno , sino solo con su
senoria reverendisima , porque le paresce que conyiene désir-
selo à ely abisarle, para que ponga el remedio necesario.
' Le aena parait incomplet ici.
( 35)
Y pues aqui se an dîcho algunas cosas utiles , no ay necesi-
dad de suplicar a su senoria que esto sea para sy solo , porque
es de ereer que ansj sera, que del contrario recibîria el obispo
daôo, y asy mismo dize el obispo que de todo lo que suceda
avisara a su senoria , porque le paresce que haze lo que deve
en elle. Mas séria bien que ubiese en medio otros caracte*
res, y el obispo los enviara à quien su senoria senalare, si fuere
dello servido : que su yntencion no es otra , sino de le servir
con todo corazon y voluntad , y & esta cabsa a dicho todo lo
que aqui va. Por esto no ay necesidad le demandar perdon >
porque a do yntervîene buena yntencion, todo se deve sufrir.
Après cette communication, M. Gacbard entretient l'as-
semblée de la Relation des troubles de Gand, sous Ghar-
les-Quînt. Il dit que ce qui en a relardé jusqu'ici , et en
retardera encore pendant quelques mois, la publication,
c'est le grand nombre de pièces inédiles qu'il a recueillies
sur cet événement, à Bruxelles , à Gand, à Paris , à Beau-
mont *, et en dernier lieu en Espagne. 11 poursuit en ces
termes :
« La Commission voudra bien se rappeler la note dont
je lui donnai lecture dans la séance du 6 août 1837 ', et
où je lui faisais connaître que la partie des archives du
conseil d'état et de l'audience, qui a été transportée à
Vienne après les événements de 1794, et qui y est encore
maintenant , comprenait un Journal de la sédition de
Gand, avec les lettres et dépêches faites à ce sujet.
» Elle se rappellera aussi les obscr?a(ions que je lui
1 Dana les arcliitea de M. le duc de Caraman.
^Bmlletina, 1. 1, p. 281.
(36)
soumis, dans sa séance du 10 février 1838*, sur le Dis^
cours dês troubles advenuz en la ville de Gand, 1539,
imprimé dans les Analeeta Belgiea d'UoynckVan Papen-
drechl ; obser?ations qui tendaient à établir que ce dis-
cours ne pouvait avoir été composé, comme on l'avait cru
jusqu'ici, par Jean d*Hollander, chanoine de S^^-Waudru
à Mons , mais qu'il devait être un journal officiel , rédigé
par un membre du gouYernement , pour l'information de
l'Empereur lui-même, au moment où ce monarque allait
traverser la France, sur la fin de l'année 1539.
» Quoique j'aie provoqué, sur ce point intéressant de
notre histoire littéraire, les investigations de tous ceux qui
pouvaient y répandre quelque lumière nouvelle, per-
sonne, que je sache^ n'a combattu l'opinion que j'ai émise ,
et aucun fait n'est parvenu à ma connaissance, qui soil
de nature h la modifier.
» Je voudrais cependant être en état de la corroborer, ou
de la rectifier, par une preuve qui serait, à ce qu'il semble,
décisive. Il s'agirait de vérifier si le Journal de la eédi-
tion de Gand y qui doit être aux archives impériales, a
Vienne, est conforme au Discoure des troubles advenuz
en la ville de Gand, ou s'il en diffère, et en quoi.
» Je propose donc que la Commission écrive à M. le
directeur de ces archives , afin de solliciter de sa com-
plaisance qu*il veuille, s'il possède le texte du mémoire
publié par Hoynck Van Papendrecht, le comparer avec le
Journal ci-dessus cité , et nous faire connaître le résul-
tat de cette collation ; s'il ne l'avait pas, on lui deman-»
derait de vouloir faire transcrire , pour nous les envoyer,
les trois ou quatre premières pages du manuscrit. Je ne
* SulleHnSfi.M^p.êS^ei.
(37)
saurais douter que ce fonctionoaire supérieur n'accède à
un désir qui est motivé par Vinlérét des lettres. »
Cette proposition est adoptée.
Enfin, H. Gachard informe la Commission qu'il existe,
aux archives du royaume, une série de documents dont la
publication intéresserait non-seulement les historiens,
mais aussi les hommes d'état et les publicistes : c'est la
correspondance confidentielle de l'impératrice Marie-Thé-
rèse avec le prince Charles de Lorraine, son beau-frère,
gouverneur général des Pays-Bas autrichiens, sur les cir-
constances qui amenèrent, en 1750,1e fameux traité d'al-
liance entre la France et l'Autriche.
A la demande de la Commission, M. le baron de Gerlache
se charge d'examiner ces documents, et d'en faire rapport
à une prochaine séance.
Il résulte de différentes observations que, selon toute
probabilité, les pièces relatives à la captivité de François V
qui se trouvent à Vienne, ainsi qu'il a été dit précédem-»
ment *, proviennent plutôt de Bruxelles que de l'Espagne.
M. De Reiffenberg, à propos de deux articles insérés
dans les Bulle tins, sur l'incendie de Hagdebourg, en
1631 *, fait remarquer que dans le Deutsche Monat-
êchrift, Leipz., bei Commer, Jahr 1795, on lit, Mai, pa-
ges 37-84, un article intitulé : Magdehurgê Eroherung
und Zerstoerung durch Tilly, am 10 May 1631, vom
Pasthor Rathmann , zu Pechan.
» T. VU, p. 206.
^ T. III, pp. 83-80; t. IX, pp. 140-161.
(38)
Charles inJdiieê communiquées par M, le baron de
Reiffenherg.
(Voy. I. VII, p. •?«; t. VIII, pp. dOd.304, et t. IX, pp 101-118).
I. (IISO.)
Frédérie I, archevêque de Cologne^ et ff^aîeian, duc de Lim-
bourg, aprèe un échange de bienê, en font y en 1 180^ deê do-
nationê à i'abbaye de Steinfeit.
In Domine sanctae et individuae Trinitalîs. Notum sit tam
futurae quam praesenti ecclesDEie, quod ego Friderîcus^ Dei gra-
lia Hcet indignus Goloniensis ecclesiae achiepiscopus, animad-
yertens quanti boni sit pauperibus Christi in aerumnis bujus
saeculi subvenire , curavi consulerc commodo et utilitati ûlio-
rum meorum in Steinfeldensi coenobio sub regulari disciplina
Deoservientium, tollendo ab eis per quoddam concambium multa
fomenta offendiculorum. Nam ut cum quiète et licentia libère
Deo servire queant , commutando acquisivî eis a Duce f^al-
ranno, meo fideli, cum aêseneu uxorie ejue atque Hberorum domi-
nicalem ipetue curtim, atrio monaeterii eorum adhaerentem cum
tota ejusdem curtis salica terra et dimidium mansum cum uno
molendino, et unum foreste, quod Jungenvorêt appellatur, et
quidquîd habet in iUo,quodi7a//l&tftcA nuncupatur. Quaeetiam
omnia obtinui ab eodem cum omni jure , quo ea possederat
ipse. Insuper vero addidit etiam idem ipse Dux , pro remedio
animae suae suorumque, ut praedicti canonici habeantin per-
petuum liberam potestatem succidendi ligna omnimodo usui
eorum necessaria, tam in suo sîngulari nemore, quod castello
Reifencheid est vicinum | quam in eo quod in j^rduenna possi-
det. Ego autem tradidi ei gratiam recompensationis de praedio
praefati coenobii in Cinescheit, in Berninberg^ in fp^inthagen ,
(39)
in yisehebaach^ pensionem XX solidorum et XXX deDarlorum.
Praelerca eliam dedi cum décima trium vangarum paricm ter-
mini ejufdem coenobii , quae sita cilra rivulum ff^allivuêenu, per-
tingitab ortu usque ad Gnem ejtisdemrivuli, terminansinfluvio
Olefa. Hujus quoque termini partem eamdem transtuli in ca-
pellam meniorato castro contiguam , non aolara ex occasione
hujus concambii , scd etiam pro commodo et salute vicini po-
puli. Hoc statuens , ut sit ibi ecclesia baptismalis et légitima.
Etquoniam supradictumlocum, a quo eadem ecclesia derivala
est, absol?i a debito episcopalis servitii , quod quarto anno
solvitur , et chori episcopi- et decani , placuit eam mihi eadem
liber tate donare , et praeposito ejusdem loci ila vicem meam
commiltere , ut ipsa ei in spiriluali regimine subjaceat et per
eum pastorem suscipiat , quem consliterit esse idoneum et ca-
nonice invesiiium a praefato duce vel quoviê legitimo efusdem
haerede. Nec hoc putavi praetermittendum , qualiter sit a me
statutum , ut nulla secularis persona permittatur amplius ha-
bitare juxta coenobium jam saepe memoratum , ut Deo inibi
servientes ad observandae sanctae profession is regulam tanlo
sint liberiores quanto a conturbatione hominum fuerînt remo-
tiores. Et quoniam multiplicanda sunt opéra bona ut in fine
accumulentur et praemia, trado eisdem Dei servis affectu pie-
tatis, quidquid decimarum fuerit acquisitum in meo episcopio
de novalibus praedii ipsarum. Decimani vero de cunctis nova-
libus parochialis termini eorum^ quam de libertate praedeces-
sorum meorum usque ad me detulerunt , eis mea authoritate
confirmo. Ad confirmandam igitur lam hujus quamsupradictac
actionis seriem, jussi eam scrîpto roborari et sigilli mei impres-
sione insignitam atque episcopali banni aulhoritale commu-
nitam solcmniterpromuigari. Ad majorisautem confirraationis
indicîum subscripla sunt nomina testium , qui huic aclioni in*
terfucrunt. Arnoldus, praepositus majoris ecclcsiae, Hugo, de-
canus ejusdem ecclesiae , Godefridus, praepositus de Santis,
Arnoldus, praepositus de S. Andréa, Arnoldus, praepositus de
S. Maria, lludophus, abbas de S. Heriberto, liberi.^ Adolphus
(40)
eomeSf Thkiericus et Hilgerus , Gerlachus, Luthewîcus, Rhe-
teroft, minûteriales ; Almerus, Conradus ad?ocatii6, Jobannes,
HermaiiDUS , Henricus, Adolfut, Bertramus* Quod si quîs poêt
tanta et tant valida gettarum renim Ormamenta earuro aliquid
temeraria praetumplione cassare teataverit, yel etîam subdole
permutare, de numéro electonim segregetur , et aeterno îgne
cremandls asf ocietur. Fiat , fiât | amen.
Actum Coloniae in celebri conventu cleri et popali , anno Do-
minicae hicarnationis MCXXX , Indiclione Vlll.
Cofié êur Poriginai de fabbaye de Steinfdd^
11. (lus.)
Mhtron j évéque de Liège ^ déclare que Henri , comie de Lim^
bourg y a fait donation à Végliee collégiale de Sainte^Croix à
Liège f d'un alleu qu'il poaédait à Hervé, et dont il $e réser-
vait l'avouerie.
lo nominesanctaeet individuae Trinitatis. Quaeafîdelibut Deo
servientium usibus semel donata sunt , nulla pravorum homi-
num refragatione immutari valent in posterum , sed jure per-
petuo immobilia consiatunt. Cum enim sinthaec animarum vota
fidelium et pretia peccatorum , legis divinae judicio sancta et
légitima sunt eorum qui Domino in cuUu ministerii ejus ser-
viunt. Quapropter ego Albero , secundus Dei gratia Leodiensis
episcopus, notum fado praesentibus et futuris ChrisU fîdelibus
quia diebusnostrisfratribus canon icis ecclesiae sanctae Crucis ex
donatione fidelium quaedam collata sunt, quae nos Dei autoritate
et nostra rata esse censemus et immulabilia, eo quod Deo ser-
vientium usibus sint oblata. Siquidem Henricus, cornes de Lem^
bruchf suam iUi ecclesiae devotionem applicavit, et in nostra
praesentia, coram multis nobilibus viris, clericis pariter et laïcis,
libéra et légitima donatione tradidit ad altare sanctae Crucis prae-
(41 )
dium suae ÎDgenuitatis quod habet in ffervia in comitaiuaqiien$i,
cum omnibus usuariis et appenditiis universis suis , sicut est
in mansis , in culutris , in pratis , in sylyis , in terris cultis et
incultis, in aquis aquarumve decursibus , incampis « in molen-
dinis 9 in domibus seu curtilibus , item in censu et omni alio
quovis redditUy cum tota justitia et districtione ipsius praedii, ut
deinceps libéra et perpétua possessio sit canonioorum , qui in
praedicta ecclesia sanctae Crucis Deo senriunt, retinuit autem
sibiy suisque haeredibus familiam ejusdem praedii, nec non et
adyocatiam totius allodii , ita tamen ut nullam ibi violenliam
aliquando imperet , nullam pernoctationem , nullum obso-
nium exigat, precariam nullam habeat , solummodo de quibus
eiproclamatum fuerit, justitiam teneat,quae omnia nos cartae
praesentîs astipulatione cum impresso sigiili nostri munimine
roboravimus et rata atque inconvulsa perpetuo manere dccre-
vimus. Si quis autem quovis malignitatis ingenio horum ali-
quid infringere praesumpserit, auctoritateDei omnipotentis et
Beati Pétri Apostolorum principis et nostra , excommunicationi
et aeternae mnledictioni se substractum noverit, nisi condigna
satisfactione erratum suum correxerit.Testes vero qui praedictae
interfuere traditioni clerici pariter et laïci sunt ii : Arnoldus
cancellarius , Wibaldus abbas Stabulensis, Onufus (Onulfus)
abbas de Porceto, item archidiaconi omnes, Uenricus praeposî-
tus, Elberlus, Dedo, Renerus, Alexander, Johannes, Philippus,
Bembaiduêdecanuê; idemque êanctaecrucispraepo8itu$yl\\co\ikus,
Bruno, Waro et alii quamplures ex clero sanctî Lamberli. De
fratribus sancti Pétri , Robertus decanus, Lambertus cantor,
Franco ; de fratribus sancti Martini, Godefridus decanus , Silî-
grious, Godefridus. De canonicis sanctae Crucis, Lambertus de-
canus, Nizo cantor, Lambertus custos, Godefridus scbolàsticus
et alii fratres. Delalcis , viri nobiles Fridericu», cornes de Fiane^
Henricuê, comei de Rupe^ Conradus de Dalkerij Teodoricus de
yérgenieal, Ebrovinus de Vaudomonte, JuUanus de H. Wahartz,
Steppo de Manleis, Erpho de Calmonth, Memerij (?) de Curtere-
ceis, Arnulfus de Strata etaliimulti. De familia sancli Lambcrti,
(42)
Guederîcus , Lambertus , Guigerus, Alberius , Heorîcus , Lam-
bertus et alii mulli. Actum ab iiicarnalioae Domiai mîllesinio
G°XLni° indictionc VI', imperante Gonrado , anno regnî ejus
sexto. Ex chartulario eocleêiae coliegiatae S, Crueis Leodii, nunc
asservaio in Arckioiê publiciê Leodii, ubi charta haec legiiur
foi. 85 veno.
JV, B, De dictis vero bonis et censibus de Herves scribitur
in antiquo libro cartarum, folio Vi», qaod illos tenuit quidam
Winandus de Slockis pro quinque marchis cum dîmidia census
dicti loci.
Item folio ZXX^ ejusdem libri quod anno domini mill. tre-
cent. XY <* accensatl fuerunt Arnuldo de Herves , mediantibus
quinque marcis cum dimidio ad spatium sex annorum tune in-
cipientium.
Item foL XXX<» ejusdem libri scribitur expressius de eisdem,
sic videlicet :Summa census de Herves ascendit ad IX. marchas,
sed non omnes inveniuntur. Desumma praedictarecipit advoca-
tus X et Vin B annuatim ; scabini XX et I et annuatim , fo-
res tarins X et VIII annuatim , et habet ecclesia apud Herves
jornnle prati unde Adtocatuê habet juê suum in tribus placitis
aequalibus videlicet fenum , herbam cum equis suis, et habet
advocatus quatuor modiosavenae annuatim, villici vero très.
Quicumque praepositus est domini ducis dicet se jus habere in
villicatione S* Grucis , sed non est par ecclesiam , ad vocatus
etvillius fromentumhabcntetcaponeSfSedquantitatem ignoro.
Praetera habet ecclesia domum quam tenuit quondam Briches
filius Ludowici de Foro in qua domo quotiescumque necesse
fuerit , placitare potest praepositus et eadem domus annuatim
débet 11 lib.
Eegistrc de la collégiale de S^'''Croix à Liège y f» 85, an. 1879.
(43)
m. (1145.)
L'empereur Conrad II donne, par l'intervention du comte de
Limbourg, à l'abbaye de Steinfeld^ une terre novale en Ar-
donnes.
In Domine • . . . CoDradus, divina favente clementia Ro-
manorum rex secundus • • • , rogatu fîdelis et charissimi nos-
tri Arnoldi Coloniensis ecclesiae majoris praepositi , interventu
quoque Henrici, comitis de Limboreh , concessimus Ebroîno ,
venerabili Steinveldensi praepositoac fratribus in eadem ecclesia
Deo sub B. Augustin! régula militantibus, nunc et in perpetuum
noYale quoddam in Ardenna prope villam Compendium die-
tam • • • • qui locus a yicinis vocatus est ff^alburc . . • •
Signum Domini Conradi, Romanorum regîs secundi. Ego Ar-
Dolduscancellarius yiceHenrici Moguntint archiepiscopi recog-
novi. Anno Dominicae incarnationis MCXLY , indict. VIII.
Data est Wormaliae féliciter* Amen.
Copié $ur l'original repoeant autrefois à l'abbaye de Steinfeld,
IV. (IU7.)
L'empereur Conrad III confirme , en 1 147 , une donation faite
à l'église royale d' Aix-la-Chapelle , par un certain noble nom-
mé Baudrù
In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Gunradus, divina
favente clementia Romanorum rex secundus. Notum sit omni-
bus Christi nostrique fidelibus tam fuluris quam praesentibus,
quod Baldericus, vir quidam liber ex liberis ortus parentibus
allodium suum de Hoenbusch cuidain Eadulpho Aquensis ec-
clesiae ministeriali et ejusuxori Ermentrudi libère et sine omni
contradictione per manum Gerardi de Ilostade, viri similiter
(44)
liberî, vendidit et liberam possessionem tradidit. In hac igitur
libéra allodii sut possessmne praedictus Eadulphus cum pluri-
bus annis sine liberis permansisset , coepit cum uxore sua de
salute anîmarumu suarum saepe et dévote retractare , quibus
divina inspirante gralia placuît utrimque, ut tpsum allodium
ecclesiae sanclae Dei genitricis Mariae Aquisgrani , cujus erat
ministerialis , in spe salutis aeternae , amore Dei et gloriosae
Yirginis, traderent, et specialiter ad usum fralrum ibidem Deo
famulantium assignarent. Quod et fecerunt, et per manum
OUonisj generi et kaeredis praenotninati Gerardi, per quam
acceperunt, praefatae ecclesiae tradidernnt et nemine conlra-
dicente assignaverunt. Ut autem haec traditio per omnem
temporum successionem rata et inconvulsa permaneat, hanc
cartam inde conscriptam et nostra manu corroboratam impres-
sione sigilli nolri signari jussimus , nec non et testes hujus
confirmationis^ sub quorum praesenlia haec firmata sunt , an»
nolari fecimus , quorum nomina sunt haec : Ârnoldus Colo-
niensis archipiscopus, Heinricus Leodiensis episcopus, Nicolaus
Cameracensis episcopus, Warnerus Monasleriensis episcopus ,
Gtidefiridus dux Lovaniensis , Heinricus de Lemburg y Lodewi-
eus cornes de Los , Arnoldus comes de Cleve , Otto cornes de
Rineke, Heinricus comes de Rupe y Godefridus et Heriraannus
de Kuc. Signum domini Cunradi Romanorum régis secundi.
Arnoldus cancellarius recognovit vice archicancellarii. Data
Kal. aprilis anno dominicae incarnationis MCXLYII , indict.
X, régnante Cunrado Roman. Rege secundo, annoX regni ejus.
Actum Aquisgrani in Christo féliciter Amen.
Ex Chariuiario regalis ecclesiae B, Mariae Aquisgrani,
fol. 40 seqq.
V. (1149.)
Arnold /, archevêque de Cologne , confinne de^ donations faites
au monastère de Hersel,
In nomine sanclae et inviduae Trinitalis. Arnoldus, Dei mi-
(45)
sericordia Coloniensis ecclesîae archiepiscopus, omnibus Christi
Gdelibus in perpetuum .... ad notitiam itaque posterorum
transmittimus quanta devotione et praediorum suorura admi-
nistratione fidèles CbrisU , qui sunt in villa Hersell , oratorium
ad honorem Dei et S. niartyrum Gassli et Florenlii in eadem
villa extruxerunt et dolarunt. Primum vero ipsi de praediis et
possessionibus suis XL jornales in praedicta Deo famulaniibus
dévote tradiderunt. Buic donationi etiam quidam felicis me-
moriae Albero de Pannersdorf X\ jornales de praediissuis ad-
didit, quibus XII marcas recepit, rogans dévote, ut meraoriale
ejus et parentum suorum ibidem non derelinquatur in ecclesia.
De bonis etiam. B. Pétri quae ad nos spectant, unus mansus
eidem villae conterminus additus est in hune modum : hune
mansum Cornes Adolphus de Saffenherg a nobis ; ab eo autem
jirnoldus de Bedebure , ab ipso Sigebodo de Golzdorp jure
beneficiali posséderont. Sigebodo autem eundem mansum jure
censuali colendum Berwico et uxori ejus Hizzichao , in eadem
villa manentibuSy eoncesserat, sicut ipse annue X videlicet so-
lidos, sex denarios avenae malderum et dimidium, tresgarbas ,
duas gallinas, deeem ova inde reciperet, et caetera mansualia
jura ad ipsum spectarent. Et quia hic Berwicus scilicet et Hiz-
zicha liberis carentes Deum bonorum heredem constituerant ,
operae pretiumest, ut diligenler in memoriasemperhabeantur.
Hi vero omnes unanimi consilio et devotione eumdem man*
sumpraedictae ecclesiae me annuente et confirmante tradide-
runt eo videlicet pacte , ut idem Sigebodo (et ejus) cujus
successoris praedictum tantum censum annuatim inde recipe-
rent et de caetero praefata ecclesia eundem mansum sine omni
vexatîone, id est advocatorum vexalione et hospitandi incom-
modltate, absque eo quod vulgo dicitur Verchure et caeleris
gravaminibus in posterum possiderel , el ut haec rata et indi-
vulsapermanerent, idem Sigibodo et caeteri a Traire Wolframmo,
qui tune eidem ecclesiae praefuit, et caetcris fratribusXVl mar-
cas et dimidium argenti receperunt. Haec autem omnia quod
sic ordinata et disposita sunt) devota diligentia et studium
(46)
dilecli filii noslri Gerhardi Bonnensis praepositi , quia illa ec-
clesia îd fuDdo Bonnensis sita erat, elaboravît : ideoque fratrcs
in diciaeoclesia Deo famulantes ipsi $e êuhdiderunt , ita, quia
ipti regularem viiam dttcere decreveruntf ui decedente praelalo
eorum ipsi electum suum in Bonnensi ecclesia praeseotarcnt ,
qui ibidem a praeposito investituram accipiet coram principali
allari in signum suae praesenlationis et récognition em prae-
dictae subjectionis , idem etiam fratribus cereum duas libras
appendentem in ecclesia beatorum martyrum CassiietFlorenlii
in natali ipsorum repraesentantes; ut sic etiam subjectionem
suam recognoscat , et sic praepositum Bonnensem obligat , ut
in omnibus negotiis et gravaminibus suis Odeh's adjutor et de-
fensor eis assistât. Volumus etiam ut in monumentum et stati-
bilitatem hujus societatis praedictorum fratrum praelatus in
festo beatorum martyrum et in exequiis fratrum in oonyentu
ecclesiae Bonnensis semper appareat et assistât. Acta sunt haec
in civitate Veronae anno 1149 sub universali papa Eugénie,
Romanis dominante fascibus Conrado. Testes Arnoldus prae-
positus de domo S. Pétri , Gerardus Bonnensis praepositus ,
Walterus S. Pétri , Adelbertus comes de Bunna^ Adolphus co-
rnes de Monte , Otto comes de Rbeineck , Fredericus comes de
Are, Henricus comes de Are, Henricus comes de Lispurg
(lig. Limburg), Goswinus comes de Hunnersbcrg Çleg, Heins-
berg ) , Albertus comes de Norvenich.
Supplément à la notice sur Philippe Housk^s, par
H. Du Mortier.
Dans ma notice sur Philippe Mouskés, j'ai démontré
que ce célèbre trouvère n'était nullement l'éTéque Phi-
lippe Mus y mais un bourgeois de Tournay, appartenant à
(47)
Tiiiie des principales familles aristocratiques de Tantiquc
capitale des Franks, et j'ai prou?é que cette famille habi-
tait la rive droite de l'Escaut (quartier de Saint-Brice)^
résidence habituelle des familles du Burbant, comme c'est
l'usage encore généralement de nos jours. J'ai montré que
la famille Houskés était alliée à plusieurs des principales
maisons de Tournay, aux de Mortagne, de la famille des
châtelains de Tournay, aux Bucau, aux Gallait, aux Wisse,
aux de Rongies, aux Tiebegos, etc., qui représentaient
l'un des grands lignages de la cité. Voici maintenant que
je Tiens de découvrir, dans le carlulaire de cuir rouge de
l'abbaye de Saini-Hartin de Tournay, vol. 2, page 24, une
charte donnée par Watier d'Âvesne, avoué dcTournay et
seigneur du Burbant, actée en cette rille l'an 1216, la-
quelle porte parmi les témoins le nom de Gérard Moêchéê,
châtelain de Leuze en Burbanl. Ce Gérard Moskés (dont
le nom est orthographié comme dans l'acte de 1230, nu-
méro 3) serait-il l'époux de dame Juliane Houskele qui
fit en 1223 son partage entre ses enfants, ou bicu n'en
est-il qu'un parent collatéral, c'est ce qu'il est impossible
d'établir. Hais ce qu'on ne peut méconnaître , c'est que
notre poète a dA appartenir à la famille des châtelains de
Leuze, ce qui explique mieux encore la pensée aristocra-
tique que l'on remarque dans son poëme , et les qualifica-
tions nobiliaires que portaient les hommes et les femmes
de cette famille au commencement du XIIP siècle. Voici ^
au reste, le texte de cette charte :
« Ego Walterus, dominus de Âvesnis, notum facio vni*
versis présentes litteras inspecturis, quod sicut contine-
batur in autentico viri nobilis Âlardi, domini de Ânlhonio,
quod vidi , et etiam raultorum veridica relatione didici,
vir quidam Walterus cognomentoSurdillus(/^^a/fer 5(^tir-
(48)
dêau) Huas partes décime que cofilinelur inira (ermînos
parrochiaruiD de Gaurain et de Ramccrois^ cum omni in-
tegritate qua eam possidebat et commodis omnibus que
pro?enire poterunt de uoyalibus , coram muUis paribus
suis libère resignavit et ad opus sancli Martini Tornacensis
ecclesie, in cujus personatu sita est, una cum Txore sua et
filio suo primogenito, in manus predicti Alardi de Anlhonio,
aquo.eam tenebat, in feodo reportant, fide et sacramento
firmans se in ea nichil amplius clamaturum, prius tamen
pro, commutatione décime non modicam ab eadem eccle-
sia recipiens hereditariam possessionem. Et quum heredes
ipsius Walteri jure capitali meo addicti erant scrvilio,
rogalus ab abbate et monachis Tornacensis ccnobii ut
quod faclum fuerat bénigne concederem, inlullu di?ine
pietatis eorum precibus annui et commutalionem de as-
sensu partium faclam approbafi, mequc contra calump-
niatores si qui forte émergèrent, eccicsie adjutorem et
consiliatorem esse bona fide repromisi, hoc addito quod
idem Waiterus coram hominibus mcis annuil quod si ipse
Tel quilibel heredum suorum supra boc de cetero eccle-
siam moles tare presumeret ad possessionem pro commu*
latione décime sibi tradilam mibi manum apponere liceret
usque ad emendationem ecclesie supradicte sufficicntem«
In hujus rei memoriam predictas litleras inde conscriptas,
sigilli mei impressione feci muniri et teslium suhscrip-
tione roborari. Testes : Waiterus de Proisi , Waiterus de
Heimys, Grossellus de Kaisneto, milites, Gbrardus Mos-
Gn£S,GASTELLA]!CUs LuTOSB, Woricus Plomars, magîstcr Ro-
bertus de Honecort, Jobanues cap""*, Gossuinus, clericus,
Eurardus de Condato. Actum Tornaci , anno dorainice In-
carnationis M'*CC'*XVI° mense junio. »
(4»)
Notes €i idées louchant V histoire de deux traditions,
par M. le docleiir Goremans.
Die Sagem halb 'verktitngen ,
Die Kumden wunderbar ,
yonfriseftem Htmch Mêùt
Brlmgt er verfûngt siê dmr,
(F. Wkuê.)
m Les Segm k moitié onbliéM ,
» les notions mervalloaMt f nini-
N ro^ par un soofl« A& (ratche
n Tic, — il les offre rajeunies. »
L'histoire des traditions n'est pas une des branches les
moins remarquables du grand arbre des sciences histori-
ques.
Cette branche porte en effet des firuits merTcilleux
qui y de siècles en siècles, changent de formes' et de cou-
leurs, et qui indiquent, pour le penseur, d'une manière
frappante , les Tariations de l'esprit humain , les pas pro-
gressifs on rétrogrades de la ciTÎIisalion et des sciences, le
caractère général des différentes époques, leurs bonnes
et mauvaises qualités, leurs tendances poétiques ou non ,
leur foi ou leur scepticisme; oui, même les phases diver-
ses des préoccupations politiques.
Nous nous proposons ici de prouver la parfaite exae^
titude de ces assertions , en présentant au lecteur l'his-
toire de deux traditions célèbres qui n'appartiennent pas
exclusivement à un pays, à un peuple, h une époque,
mais bien à la fois aux pays et aux peuples les plus divers,
aux époques les plus reculées comme aux plus modernes.
Ton. X. 4
(56)
Notre miroir historique aura ici à réfléchir , eo pre-
mier lieu f l'image de
I.
LA LIGORIIB.
Und wieder gïàn%t vom Lichte
Der Forseimng sauft »rhelU
Das dunkle Reich dei* Sage ,
Die aile H^'underwelt .
(F. Wbiss.)
n Et éclaira par U donee la«
B miôrt de r«xaaMii , U brille de
B noureaa Tempire lénébreux de
M la Saga , rancien inonde des
B menreilles. •
Celte tradition est une des plus anciennes ; il faut en
aller chercher Torigine au berceau de Thistoire du genre
humain. A Persépolis, au milieu des ruines d'un monde
qui se perd dans les ténèbres de l'antiquité primitif e, et
dans les représentations du Zend-uio^êtap la licorne nous
apparaît sous des formes colossales. Elle ?eille à l'entrée du
Tachii'Dêohenêchid , et quelques chapiteaux des colon-
nes qui s'élèvent sur les tombes des rois nous oflrent la
licorne à double face , dans une forme analogue à la tête
de Janus.
Et quelle peut être la signification de ces antiques œu-
Tres de l'art plastique? Si vous interrogez l'école symbo-
lique allemande, elle vous dira que c'est un emblème de
Yunitd diyine, sur la corne de •laquelle le monde repose ^
et elle tous citera comme une des preuves de la justesse
de son interprétation , une tradition africaine générale-
ment connue, et qui conserve dans la bouche du peuple
cet antique symbole.
(51 )
D*autre8 safants considércnl la licorue comme Tem*
blême du monde animal dans tonte ta pureté , vu qu'elle
se compose de parties empruntées aux animaux les plus
utiles el les plus puissants.
Pour d'autres encore la licorne est le symbole du pou-
voir, Tembléme de la souTcraineté, de l'état. C'est là une
idée sœur de celle qui voit dans cette figure le symbole
de la divinité; elle applique à la i4rre Tidée universelle
qui embrasse le monde entier.
L'explication la plus simple sous tous les rapports et
aussi la plus prosaïque, est celle qui, renonçant à tout
symbolisme, nous dit que la licorne est un quadrupède
Ueeme, et que sa représentation défectueuse provient
d'une faute de l'artiste qui , n'ayant vu cet animal que
de profil, n'a pas représenté celle des deux cornes qui
échappait à sa vue.
Enfin, une dernière opinion admet Vexiêiencê de la
lioorne oomme un être vivant, el transporte ainsi dans la
rdmiiié et le symbole et la tradition.
A la licorne symbolique ou uon, de Persépolis, vient se
joindre le rsni de VÉeriiurs saints, qu'on pourrait con-
sidérer comme première épreuve de la licorne historié
gue,È\ Bocbard et d'autres ne prétendaient pas que le rsm
de rËcriture n'était que le rhinocéros. Ce rsm est cilé
dans la BîUe pour sa vivacité, sa force et même pour les
dangers auxquels s'exposent ceux qui s'en approchent.
Si nous sommes forcés de renoncer au rsm comme pre«
miére épreuve de la licorne historique , nous la trouTorons
dans le témoignage de Gtésias. Oo sait que celui-ci se
trouvait parmi ces Grecs héroïques qui allèrent jusqu'à
Babylone pour combattre Cyrus le jeune. Mais on sait
aussi qu'il n'eut pas le bonheur de participer à cette mer^
(3â)
veilleuse retraite des dix mille , immortalisée par Xeno^
phon^ et à la gloire de laquelle il ne manque rien , sinon ^
peut-être, que de ne pas pouvoir porter nne autre déno-
mination que celle de retraite. Gtésias, fait prisonnier,
dut rester en Perse, où toutefois il sut se distinguer dans
Tart de guérir, et devint même médecin d'Arlaierxes-
Hnémon, position qu'il conserva pendant dix*sept ans*
Son Hieioire de* Peree* etdee jieêyrienê, dans laquelle,
à sa manière, il a encadré différents faits d^bistoire natu*
relie, est aussi vantée par Diodore de Sicile et ses disciples
que décriée par d'autres, qui n'y voient qu'un tissu de
fables indignes de toute attention sérieuse.
A dire vrai, ce qu'il rapporte de la licorne devient un peu
suspect, parce que Hérodote et Aristote ne parlent pas de
ce quadrupède extraordinaire, bien qu'ils ne repoussassent
pas le merveilleui dans leurs récits, et que le dernier se
trouvât dans une position où il lui eût été facile d'avoir
connaissance de pareils faits, vu que la générosité de son
disciple, Alexandre-le-6rand , lui offrait à cet égard tous
les moyens désirables.
Hérodote parle d'ânes à cornes que l'on trouve en Éthio«
pie, et Aristote même d'ânes indiens avec une seule corne.
Mais la dénomination âne avait alors une signification
bien moins restreinte que de nos jours, et les espèces ehe^
vaux, bœufe et gazelles n'étaient pas si clairement dé-
terminées qu'elles le sont aujourd'hui chez, les peuples
instruits et qui participent aux progrès des sciences. On
ne peut pas, au surplus, ajouter grande foi à ce que di-
sent ces deux auteurs des cornes de leurs ânes , car il est
probable maintenant que, par exemple , Tàne indien d'A-
ristotc n'est que deihiggeiai , et cependant ce quadrupède
n^àpae de cornes. On a supposé que le même animal pour?
(53)
Tait bien être anssi la licorne de Gtésias. Celte supposition
fait aussi absiraetion de la corne, et , au surplus , de la
force extraordinaire de la licorne deCtésias. Hais on aime
assez à ne pas être gêné lorsqu'on marche sur la large voie
des suppositions.
La licorne hhfarigueaj quoi qu'on en dise, une preuve
qui se rattache i l'époque d'Alexandre-le-Grand. Un his-
torien de cet illustre conquérant, Dnesicrites, la décrit
sous forme de che?al , comme elle se trouve représentée
à Persépolis.
Plus tard, à force d'être décrite sans avoir été vue, la
licorne prend peu à peu des formes de plus en plus mon-
strueuses. Du temps de Philêê, elle avait une terrible
gueule de lion.
Strabob en revient aux figures de Persépolis, an cheval
avec une puissante corne au fronl.
Mais Pline en revanche nous signale une transformation
remarquable de notre tradition. De son temps, la licorne
était un quadrupède trés-sauvage, qui, de la tête, ressem-
blait au cerf, des pieds, à Téléphant, de la queue, à un
sanglier, tout en conservant aux autres parties du corps
les formes du cheval. La licorne hurlait fortement. Elle
avait au front une corttê noire de deux aunes de lon-
gueur. On la trouvait ou on la cherchait alors dans l'Inde,
mais il était impossible de la prendre sans la tuer.
Du temps d'Alexandre Sévère, la licorne habitait, à
ce que nous raconte Philostrate, toujours encore dans
l'Inde. Un fleuve de ce pays, nommé Hyphasis, formait
différents marais, au bords desquels se trouvaient des ânes
très-sauvages, ayant une corne au front, avec laquelle ils
se défendaient à la manière des taureaux.
Élien décrit ainsi la licorne de son époque : c'est un
( ii-î )
«aimai lrès*tnef?eilleui. Il • les dimeBmni d'un grand
chetaL Sdn corps est lofig; sa couleur est jaune; ses pieds
sont ceux de réiépbant; sa Toix est très-désagréable, terri-
ble même. La licorne, ditHl , est tnoins méchante a l'égard
des autres animaux qu'à Tégard do ceux de son espèce,
contre lesquels elle soulient une guerre à morL Le mâle
ne fait pas même grftce à la femelle, et il ne se rappro-
cke d'elle qu'au temps de ses amours passagers. Celle cir-
constance expliquait pour Élien la rareté de la licorne,
animal néfaste, qui dévorait tout ce qui ayail chair, et
que le lion même fuyait. Toutefois, le nri des animaux em-
ployait a cette époque un ^ralagème assez curienx pour
f^inore la licorne. Il se cachait derrière un adiré; la sau^
yagc licorne, le poursuivant avec fureur, enfonçait sa
corne dans l'arbre , et dès ce moment le lion étail vain-
queur.
Les Talmudistes prêtaient i la licorne des dimensions
énormes. Elle aTait pour eux la grandeur du mont Tabor,
et comme il était impossible de faire entrer un monstre si
immense dans l'arche , Noé fut obligé de se contenter dé
l'attacher par la corne en faisant reposer le net du gigan-
tesque quadrupède sur le navire du salut»
Les monnaies de plusieurs empereurs d*Orienl conser-
vent la licorne symbolique de Persépolis; souvent la corne
y parait hors de toute proportion avec la grandeur du
cheval dont elle orne le front.
Le moyen âgé fut sans contredit la belle époque de la
tradition de la licorne. Il l'orna des tous les charmes de sa
poésie^ La licorne devint on digne symbole de la fidélité de
Tamour du chevalier pour la belle châtelaine, et plus en-
core de la chasteté, de la virginité de la noble amante du
preux qui partait |>our la Terre «-Sainte. Cette virginité
r
(55)
éUil caiifiée à la garde de la HoerDe > et malbeMr ô la belle
qui eberchait à tromper ce giirdieo fidèle. L'animal cbéci
de- la tainte Vierge Marie ne laiatiait pas impani pareil
méfait.
Le Minnêêànger^ le troubadour, en ses voyages par
monts et par Taux» ne pouvait manquer de rencontrer
souvent la licorne. Elle lui faisait mainte confidence,
et si 9 en entendant les secrets de la licorne 9 belle demoi-
selle perdait bonne contenance, on ne savait que trop ce
qui était arrivé»
Albert-le-Grand , le moine de Gologney qui, en 1248,
transforma en Thonnenr de lempereur Guillaume de
Nassau, un jardin couvert de neige^ en une table de «plen-
dide banquel , offrant les mets les plus délicieux au milieu
d'arbres et d*arbrisseaux en pleine floraison ^ Albert-le^
Grand , le vieux moine , disons-sous , ne connaissait que
trop bien le tact que possédait la licorne pour distinguer
vierge pure de vierge angedéchu.
La licorne symbolique était alors un coursier à poils
tisses, dont le front orné d'une corne noire d'ébéne, dé-
fendait au besoin la chasteté.
Toutefois, il arriva en ce temps d'Orient un voyageur
célèbre né à Venise et nommé Marco Paolo. U avait été
en Arménie , dans l'Inde , en Perse, en Tartarie , en Cbine.
Il avait ru la licorne comme il avait vu aussi le vUu» de
la montagne. Cependant sa description de la licorne n'é-
tait pas conforme ni à l'idéal chevaleresque , ni à la figure
de Persépolis. Sa licorne indienne avait une tête de san-
glier, qu'elle portait haut en marchant; les poils d'un bœuf,
les pieds d'un éléphant, mais elle était plus petite que
celui-ci. Sa corne noire au milieu du front ne lui servait
pas pour sa défense ; la nature lui ayant appris inatincti-
(36)
Tement à reuverser son ennemi et à l'écraëer. Sa langue,
couverte de forts piquants, blessait griévereenL La licorne
babitait les marais. Il n'est pas très-difficile de reconnaître
le rhinocéros dans cette description. De même la licorne
du voyageur Gunz, aussi de Venise, n'était sans doute rien
d^autre. Cette licorne habitait les extrêmes limilesde l'Asie,
entre Galhey et les monts indiens. Elle avait la tète d'un
sanglier, la queue d'un bœuf, et une corne et la longueur
d'une coudée.
Plus tard Ludovicus Verramundus eut l'oecasion de
voir à la Mecque deux licoraes venues d'fetbiopie. Elles
étaient de couleur pèle jaune, avaient des tètes de cerf,
une crinière peu fournie retombant d'un cAté, et elles
étaient fissipédes. L'une avait la grandeur d'un cheval de
deux ans, et une corne de deux aunes de longueur; l'autre
ressemblait à un poulain d'un an , et sa corne était ausai
beaucoup plus petite. Ce renseignement serait important
s'il n'était contredit par Ulysse Aldrovandus, qui prétend,
dans son ouvrage de Quadrupedibus bisuteis, que d'au-
tres hommes très-instruits, avaient vu ces deux préten-
dues licornes qui , selon eux, n'étaient que des rhinocéros.
Au surplus leur corne ne se trouvait pas , selon ces hom-
mes savants, au front, mais sur le nez.
Les licornes d*or ne sont évidemment qu'une poiiUa'^
iian de la licorne historique de couleur jaune. Elles jouent
cependant un rôle considérable dans nos récits populaires,
où elles prenaient place près des cygnes et des lions dor.
Bans un songe, un ange apparut à un pèlerin nùrember-
geois, et lui montra un arbre près de Bethléhem^ au pied
duquel il eut le bonheur de trouver le lendemain une
corne d'or très-fin, qui selon toute apparence appartenait -à
une licorne d'or. Cette trouvaille lui procura les moyens
(57)
de cousiruiro une belle maiion à Nuremberg ou près de
Nuremberg ; il la plaça dans la inain de Dieu , et la nomma :
^ la licorne d*or. Ces licornes d'or étaient au reste jadis
une sorted'enseignes que les hôteliers affeclionuaient beau-
coup. Il y en avait, et il y en a encore, dans la plupart des
grandes villes des Pays-Bas et de TAIlemagne. La licorne
d'oreèi une des plus anciennes brasseries de Bruxelles.
de que raconte Tavemier d'un àne rouge avec une corne
au front, dont le khan de Schiras avait fait présent à Schab^
AbaSyCst si superficiel, si incertain, qu'on peut à peine y
voir une preuve en faveur de l'existence réelle de la licorne.
Au reste, cette existence était encore si généralement
admise, et la poésie des troubadours s'était si intimement
alliée aux notions d'histoire naturelle, qu'Eusebe parle
de la licorne comme d'un animal très -remarquable.
Parce que, d'après la tradition, le lion craignait la licorne ,
il la place assez singulièrement dans la catégorie du scor-
pion, de la souris, du coq et de quelques autres animaux
qui ne nous paraissent plus très-redoutables. Il maintient
encore comme vrai le respect de la licorne pour la virgi-
nité. Gessner, qui cependant a rendu d'incontestables ser-
vices à la science, par la publication de son Livre des
animaux 9 reste aussi fidèle sur ce point aux traditions du
moyen âge. Il emprunte à la Saga populaire tout son récit
de la chasse de la licorne. Les chasseurs doivent se tra-
vestir en femmes. La galante licorne s'approche d'eux pour
rendre see hommages au beau sexe , et elle périt victime
de son erreur sentimentale.
En médecine, les cornes de cet être extraordinaire ue
cessèrent pas de jouer un grand rôle pendant tout le moyen
âge, et même eucoreau XVIP siècle. 11 fallait être empe-
reur, roi, ou tout au moius graud et puissant seigneur pour
(58)
se servir de ce remède-là, qui ranimait les (brcef du corps,
qui prolongeait la vie et qui, au surplus, était trés-e€ieaoe
en cas d'erapoisoDfiement.
On vendait ces cornes bien au delà du poids d'or.
€harles*Quint avait le bonheur d*en posséder plusieurs,
et comme il devait une somme considérable aui marc-^
graves Casimir de Brandenbourg-Anspach et Braoden-
bourg-Bayreuth , ces princes furent assei. heureui pour
obtenir de lui, en guise de payement, une grande &frnê
de licorne.
Casimir surtout devait affectionner cette sorte de trésor.
Il se trouva quatre cornes dans sa mortuaire , toutes
soigneusement conservées alors au château de Plasseo-
bourg, célèbre donjon franconien, dernière prison de
Louis-le-Barbu , et qu'à l'époque doat nous parlons un
autre prisonnier important , le duc d*Aumale , devait bien-
tôt venir habiter ^
Une des cornes délaissées par Casimir jouait un rAIe dis-
tingué dans la pharmacie des deux familles de Branden-
bourg-Anspach et Brandenbourg^Bayreuth, qui la possé-
daient en indivis.
C'était chose fort grave lorsqu'on devait couper quel-
ques morceaux de cette corne médicale. Les deux familles
nommaient des commissaires pour procéder à Topéralion
en présence de l'archiviste: et, après que lacté était ac-
compli , ces commissaires apposaient graTcmeni leurs
sceaux respectifs sur le reste de la corne , pour la garantir
de toute spoliation illégale.
' Le ohâteaa de Plattenboarg est bien dëclia main tenant, étant de-
Tenu une maison dé correction, Lei amit des perfectionnements de
ce genre y allaient admirer naguère une grande TreiimûMe, machine
pénitentiaire trèt-tantée par ceux qui ne doivent pat la faire tourner.
(5D)
En I&5O9 il fut coiiolu un Iruilë pour )« partage défi-
niUf 4e oetle coni9« Le margrave Albert Aloibîade, de
terrible mémoire , qui porta jusqu'à daiM les Pays-Bas la
guerre et le pillage, eu obtint trois mares , trois loibB(ou
demi -onces ) et quatre gros. Le margrate Georges Frédéric
quatre marcs , quinte loths et trois gros et demi.
Lorque, sous Albert, le Plassenbourg fut pris par les
troupes des états alliés à Teropereur, le baron de Hassen-
êiein s'empara d'une des cornes et renvoya à Ferdinand * ,
roi des Romains et frère de Charles-Quint.
En 1558, 4e6 marchands féniUens irinrent trouTor le
margrave George Frédéric, poar lui offrir la somme ronde
de 30,000 ducats, afin de l'engager à leur céder une de ses
cornes de licorne, qui passait pour être très-belle. Le mar-
grave refusa celle offre. On dit que cette corne est la même
que le margrav« Frédéric fit placer plus tard dans son cabi-
net WA«#/ofr0 naturelle, et qui maintenant se trouve dans
' En citant le nom du prince qui, ainti que noua Tâtons dit dant notre
Année de Vancienne Belgique , se plaisait as«ex dans set «ouTcnirt dct
Pays-Bas, ponr introduire en Autriche le burlesque usage d^ine course
d^ànea, nous mentionnerons ioi, en passant, une autre oiroonstance
qui prouve que ces aonvenirs belges le aerTaient aussi quelquefois d'une
manière assez piquante. I.a reine Harie , la gouvernante des Pays-Bas ,
se gênait peu pour dire parfois à ses augustes frères «Tassez rudes vé-
rîtéea. Un jour, elle écrivit à Ferdinand en lui recommandant bea«-
coup notre Corneille Scepper, qu^il valait mieux employer des hommes
pareils que de confier, comme il Tavait fait souvent, des affaires im-
portantes à des ambassadeurs maladroits, bons tout au plus pour gâter
ce qui ne Tétait pas encore, le rei lui répond ainsi , en une lettre qui
îaii partie de aa oorrespontlance , dans la grande collection dite 4e
la réforme : « J'ai oy dire souvent do fois au Pais-Bas que point de res-
M penses se sont responses , et que aucunes fois vaut mieulz se taire
i> que mal respondre , et pour oesluy étant de tele condicion me semble
n mieult me taire, n Ferdinand avait ainsi profité de son séjour dans
les Paya-Bas.
(60)
celui de notre aima mater runÎTersité d*Erlangen. On
noas dit qu'on pourrait bien l'obtenir maintenant pour te
quart de la somme qu'en offrait alors les marchands de
Venise, et nous voulons bien le croire; maintes choses ne
gagnent pas en vieillissant. An reste, qui sait si plus tard
de pareilles cornes ne seront pas de nouveau recher-
\^ Il W9»« • « •
Tout en payant ses dettes en comee, Charles -Qoinl
n'avait pas négligé d'en conserver quelqnes-unes pour ses
besoins.
TTous lisons à cet égard sons la rubrique : Licomee^ ce
qui suit, page XII, dans V Inventaire dee joiaulx et meu-
blée délivrez au roy par Franchoie de f^alière , en date
du second d'octobre 1550 :
« Premiers : une licorne aiant le boult d'en hault d'ar-
» gent dore, qui pesoil par le vieuh inventaire avecq ledit
» boult d'argent treize marcs deux onces, et ne poise à
» présent avecq ledit boult que douze marcs une once
» douze estrelins, parce que Ton en a scyé une pièce jus
)» pesée quatre onces neuf estrelins dii grains, qui est
» celle mentionnée au troisiesme article, ensuivant que
» afferme Franchoys de Yallieres , ayde de garde joyaulx ,
» et du surplus de laditte diminution se trouve par les
» descharges contenuees en lettres-patentes, alléguées
Y sur ledit premier vieulx inventaire, folio 8, pour ce
» qu'icy hault est dit xii". i®. n~^
n Item, ung autre licorne , plus petite , pesée sept mares
)i deux onces trois estrelins pour ce . . vu™, ii**. iii^*.
» Item , ung autre licorne, venant des meubles de Tem-
» pereur Maximilien, poise trente et ung marcs deux on-
» ces, pour ce xxxi™. ii".
» Item, ung autre pièce de licorne à ung grand per-
(61)
» luys par le Diilieu y pendaDl a ung cbajnelle d'or aiant
» ung fillel d*or au bouli, poise en tout ungooce quinze
» estrelîn» ung fierlin, pource. • . • r*. xt^. i^
» U Inventaire des meubles que Tempereur print pour
1» 80D parlement d'Espaigne, en dale du 11 d'octobre
« 1556 y » page 12 y contient ce qui suit :
% Item , ung pièce de licorne percée au milieu et tcyee
)» de la grande et première licorne, pesant quatre onces
» noef eslrelins dix grains , pour ce . . UII^ ix**^ x*^
Disons y pour en finir a?ec cette époque y que déjà Ters
la fia du Xyi* siècle on distinguait dans nos notions po-
pulaires sur la licorne, la licorne terreeire de la lieome
de mer. Celle-ci (le zee-eenhoom des Flamands) Tenait
parfois se confondre avec les zee^minnen ou bellee de
mer; et, amoureuse qu'elle était de sa nature, il lui arri^
Tait quelquefois de trouver la mort en s'approcbant trop
de maints robustes et peu romantiques nautoniers; les-
quels Tendaient à haut prix, comme nous venons de le
voir, sa corne merveilleuse aux pharmaciens des princes.
La réforme religieuse du XVP siècle est, chacun le
sait, la mère de l'époque moderne. La poésie s'efface , les
traditions perdent leurs attraits merveilleux, la foi s'affai-
blit, les mœurs chevaleresques disparaissent, et déjà le
poétique Don Juan d'Autriche apparaît comme un hors-
d'œuvre dans un monde où l'esprit l'emportait sur le
cœur, et où les intrigues finissaient par enlacer dans leurs
ignobles filets même ce qui paraissait devoir leur échapper.
Notre tradition eut bientôt à se ressentir de l'influence
des idées modernes ^
' Dëjà dan* un inventaire très-cnrienx de» joyaoi , diantre* objeU
préetens, ainsi que des lÎTres, etc., appartenanl à la maison impériale
(6â)
On nia resislenoe «l^ la lîeorno el la coriie, la seule
preuve malérielle de celle exislence, fal reconnue pour
élre une dent d'un cétacé de la parlie septenlrionale de la
mer Allanlique, du Narval , du E^niand au Monodên.
On lui coniesla, au surplus ^ set qualilés médicales. En
effet) que pouvait élre la denl vulgaire d*un célacé incoiuiu
en comparaison de la corne d'un élre que la Iradilion,
rbisloire, la poésie el la science s etaienl plu leur à lonr
à orner de loul le charme du merveilleux.
Camper alla jusqu'à prétendre Timpossibiltté absolue
de l'eiislence réelle d'une licorne, to que jamais «ne
eome ne pouvait se renconlrer sur le front d'un animal
quelconque. La corne du rhinocéros ne pouvait pat lui
être opposée, car, prévoyant la contradiction, il faisait
remarquer ce qui est vrai , c'esl-a-dire que la prétendue
corne de ce quadrupède n'était qu'une simple excroissance
d'Autriche, ei qui pwatt aToir été dr«Mé aprèt la mort da remptraur
■athiat (Archives de la tecrétairerie d'État de PAUemagne et du Nord ,
carton n» 104) , noat ne trouvons plut de cornes de licornes, mais bien
de rhinocéros , et ce qui est plus curieux encore , nous y voyons repa-
raître lea ooraes dea âmes indieus d^Aristoto. Voici ce qoe noua liseaa
è ce sujet dans cet inventaire, rédigé en allemand de Tépoque :
No 1809. Ai» langes Hom von ainem indiauischen Essll in Golt
éingefasi mit Rohin vnd Péril goMiertj in aintm RoU sameien Fveterall
1 V« Bttenlang,
(Une longue corne d'un àne indien, enohAssée en er et ornée de ruhia
et de perles, dans un étui de velours; 1 aune et Va àe long.)
Le numéro antérieur est désigné ainsi :
Ein Hom von ainem indiauischen Essll, uneinjefastes , in ainem
Mêiisammetên Fuefermll,
(Une corne d'un Ane indien , non enchâssée , dans un étui de velours
rouge.}
Le rédacteur de cet inventaire était, sans doute, un savant de ce
temps qui avait honte de parler encore de licorne* , roaia qui croyait
ans âMêê â carnes de Tlude.
(63)
endurcie de sa peau , avec laquelle, eu effet, elle se trouve
seule en liaison.
Linné ne parle plus do la licorne , dans son SyêUma
naiura, que dans les lermes suivants : c Unieomu fieii"
» Hum eê$e meehanioh ei zoologieù argumenéU evineii
» Camper. »
Assurément Camper était un grand homme , mais il vi-
vait dans un siècle où Thomme n'était que trop disposé à
limiter à sa guise la puissance du Créateur.
Le mâle de la girafe , dont la corne de devant (ce qua-
drupède , comme on le sait , a trois cornes) sort réellement
du front et y est attachée par une ossification qui forme une
espèce d'os intermédiaire; le mâle de la girafe, disons-
nous , ne donne-t-il pas un démenti à Camper et à Linné?
Depuis, une nouvelle phase de Tcsprit humain s'est mft->
nifestée par une réaction contre le ecepiiciemê poussé
peu à peu au delà des bornes de la raison, surtout par des
hommes superficiels , chez qui la négation servait à cacher
le manque d'instruclion solide.
Plusieurs animaux, rejetés par la science trop scepti-
que, ont repris leur place, avec quelques modifications ,
au reste, dans nos ouvrages d'histoire naturelle.
La licorne parait devoir être de ce nombre.
Déjà Thomas Bertholious s'en déclara le défenseur, ei
cet exemple fut suivi par un homme d'une grande auto-
rité, par Kant , qui nous dit qu'au Cap, personne ne dou-
tait de l'existence de la licorne.
Entre la Montagne de la Table et le fieuoe de la Vache,
dit-il, il arriva dans les années quatre-vingt (du dernier
siècle) qu'un hottentot bâtard, nommé Slinger, et son com*
pagnon , tuèrent une licorne au milieu de tout un trou-
peau d'animaux de cette espèce. Voici la description de
(64)
cette licorne de la fin (la siècle passé : elle avait au front
une corne dont la longueur et la base égalaient un bras
d'homme: sa tète était ressemblante à celle du cheval;
ses oreilles étaient celles d*un bœuf; sa longue queue,
vue de loin, était semblable à celle d*un cheval, et ses
pieds ronds ressemblaient aussi à des pieds de chevaux.
Kant, dont la critique sévère détruisit tant d'opinions
et tant de systèmes; Kant, qui le croirait, a rétabli la licorne
dans ses droits d'existence réelle et historique. Il disait ne
pouvoir pas admettre ftmpo^W&tïiV^ que Camper lui oppo-
sait (le fait de la corne de la girafe donne raison i Kant ,
comme nous venons de le voir); mais il avouait que le ter-
ritoire habité par la licorne devait être trés-restreint , et
que cette espèce devait être peu éloignée de son extinc-
tion totale.
Saunders raconte ce qui suit : « Raja Daeb m'assurait
rt non-seulement avoir possédé lui-même une licorne,
n mais promit même d'en montrer une deuxième, qui se
n trouvait, disait-il, h peu de distance de sa capitale de
» Tassisudon. C'était un cheval avec une corne au front,
» venant d'un pays qu'il nommait Burraduset. »
Si Saunders s'était intéressé à de pareilles questions
scientifiques, il n'aurait sans doute pas manqué de lâcher
de constater la vérité de ce renseignement.
Vaillant n'a pas vu de licorne, mais Sparmann prétend
avoir découvert quelques traces de son existence.
Dans les montagnes couvertes de neige du Thihet se
trouve le chenu , gazelle remarquable, qui, au dire des
habitants, se rencontre souvent avec une seule corne,
bien qu'elle en ait assez ordinairement deux.
Quant à la licorne nommée hrehig de Madagascar, et
la licorne dont les Arabes racontent des choses si cxlra^
(65)
ordinaires, elles son l jusqu'ici purement traditionnelles,
aucun foyageur ne les ayant vues.
Ruppe), de Francfort^ s'est procuré chez une tribu du
Gordovar, des renseignements très-positifs sur un quadru-
pède nommé NtUekma , qu'on décrit comme ayant une
corne sur le front, le cou assez court et les pieds fendus.
Il résulte de tout ceci que Texisteuce de la licorne his-
torique a gagné de nouveau beaucoup en probabilité.
« Nous ne nous trompons pas; »> disait dernièrement
un savant allemand, dans le Morgenhlait de Stuttgart,
« nous ne nous trompons pas en voyant dans cet animal
» une sorte d'antilope, dont l'espèce est très-nombreuse
» dans l'intérieur de l'Afrique, et qui ressemblent en partie
» au cerf, en partie au bœuf et en partie à la chèvre.
» Peut-être est-ce l'antilope-gnou , qui a presque la gran-
» deur d'une cheval ei dont les cornes , en forme de demi-
>i lune, retombent sur le devant. Ou serait-ce l'antilope-
» sassabrys, si remarquable par ses cornes?
» Un anglais nous a donné des renseignements très-cu-
» rieui sur ces antilopes et sur d'autres espèces de qua-
» drupèdes, l'une plus remarquable que l'autre; par
» exemple , sur la gazelle-élan , dont la chair a , dit-on, un
» goût délicieux; sur les boucs-sauteurs; les sauteurs de
» roc , et différentes espèces de rhinocéros , chevaux flu-
» viaux, girafes, etc., qui tous se trouvent dans le pays
» des Gaffres et des Hottentots.
» Cet anglais est William Harris , capitaine au service
)> de la compagnie anglaise des Indes orientales. Ce capi-
» taine Harris est un amateur passionné de la chasse, qui
» ne trouvait plus les chasses des tigrée indiens assez in-
» téressautes, et qui découvrit dans les pays précités un
» véritable paradis de chasseur. »
Ton. X. 5
( 66 )
ïn adoptant «elle bypothése on est loin sans doute de la
licorne de Tantiquilé et de celle du moyen ftge, mais on
en refient cependant à Tidée de Teiistence de la licorne
-comme gazelle. Enfin , on peut aussi admettre celte exis^
tence sous forme de rhinocéros, dont il y a une infinité
d'espèces. Burgall a tu à Geyian une sorte de rhinocéros
a?cc une corne très-longue , mais mince , au milieu de la
tête, et il a cru reconnaître en elle le rem de la Bible.
La licorne symbolique , ainsi que nous FaYons remar-
qué, a fixé aussi de nouveau l'attention de la science. A
dire vrai , le symbolisme est une science obscure et qui
touche de près à la poésie, laquelle de nos jours se platt de
son côté à répandre ses charmes sur Tancien monde des
traditions, chaque jour de plus en plus éclairé par des
recherches historiques.
D'après tont ce que nous venons de dire , nous pensons
qu'il pourrait nous être permis de trouver un nouveau
symbole dans la tradition de la licorne : celui des varia-
lions incessantes de l'esprit humain, qui adopte aujour-
d'hui ce qu'il rejette demain , et qui , après avoir parcouru
tout l'espace qui sépare V affirmation de la négation, re-
vient de nouveau à peu près à son point de départ. Âpres
quarante siècles, la science est encore à se demander : « si
y> la licorne est une vérité matérielle ; si elle a un corps
» qu'on peut voir et toucher, où si elle est une de ces
» vérités spirituelles qui ne vivent que dans l'emblème ^
» et qui échappent à nos mains et à nos yeux. » Le prêtre
de Persépolis en savait-il, à cet égard, plt$e ou moine que
nous?
( 67)
II
LB JUI7-ERBANT
Ich wandie sonder Rast und Ruh' ;
Mein Wegfiihrt Aeinem Ziete zu ,
Fremd ùin icU tn jedwedem Land ,
Und ûèemff docfi wohlùekant.
(W. MtLLBft.)
« Je vais mos cesse et sans repos; mob
M cbeoiiu ne cooduil k eucun but; je suik
■• étranger à tout pays , et cependant bien
» connu partout. »
(G. MULLSA.)
Le. lecteur qui a bien voulu nous suivre dans le récit
précédent des premiers âges du monde jusqu'à nos jours,
s'intéressera sans doute beaucoup plus maintenant k Tbis-
toire de notre seconde tradition. Ce n'est plus l'image
d'un quadrupède merveilleux ; image sans cesse modifiée,
n'apparaissant que pour disparaître , ne se rapprochant de
nous que pour s'éloigner de nouveau. C'est une Saga W-
vante, ou symbole facile a saisir; c'est, si nous pouvons
faire usage ici de cette image plus ou moins hardie,
l'ombre de l'histoire du genre humain ; c'est notre propre
ombre qui va, qui vient, qui prend différentes formes
d'après lesprit du siècle, qui est immortelle comme notre
âme , et qui ne vieillit que pour se rajeunir, comme les
paroits se rajeunissent dans leurs enfants.
L'idée-noère du juif-errant appartient à la fois à l'anti-
quité sacrée, à l'antiquité grecque et à la Saga germani-
que. D'après l'antiquité judaïque Enoch et Élie vivent
(68)
encore; et beaucoup de juifs admetteol qu'Êlie assisfe
invisiblement à la cérémonie de la circoncision.
Plusieurs théologiens prétendent que saint Jean Tévan-
gélisle vit et viyra jusqu'au dernier jour du jugement. Et
pourquoi ? parce que le Sauveur a dit à l'égard de ce dis-
ciple chéri : « Je veux qu'il demeure jusqu'à ma venue;
»> que cela vous fait-il? suivez-moi! »
Dans l'antiquité grecque ^ Anthalidès, fils de Hermès ^
possédait, d'après l'opinion populaire^ une mémoire tout
à fait extraordinaire ; il n'oubliait rien. Il mourut ou
plutôt il descendit dans l'empire de Pluton. Néanmoins,
cela ne l'empêcha pas de revenir de temps i autre au
monde, en adoptant chaque fois un autre corps et en
conservant toujours le souvenir de tout ce qui lui était
arrivé sous ces différentes formes. L'idée symbolique,
croyons-nous, n'est pas difficile k saisir eu ce cas. L'hu-
manité ne meurt pas; elle renait sans cesse; et l'histoire,
qu'est-elle autre chose que la prodigieuse mémoire d'An-
thalidés?
La Saga de tous les peuples germaniques admet l'idée
qu'aucune des divinités de l'Odinisme n'est morte , et
qu'elles se sont simplement retirées dans l'intérieur des
montagnes, dans les profondeurs des forêts, sous les fleu-
ves et dans des palais de cristal.
Et ce qui est en rapport plus intime avec le sujet que
nous traitons, c'est qu'elle admet, au surplus, la même
chose de plusieurs grands hommes. Frédéric Barberousse
vit dans l'intérieur de la terre; on pénétre en sa demeure
par ITTntersberg, le Kiffhœuser, etc., etc. Il reparaîtra
sur la terre soit pour rétablir l'unité germanique, soit
pour assister au dernier jugement.
Et des traditions semblables ne se rattachent-elles pas
(09)
QUI empereurs Gharlemagne , Louis-le-Buvarois et Gharifes-
Quint?
Notre Baudouin de Flandre, empereur d'Orient, est-il
mort? La Saga du moyen âge disait le contraire, et la
Saga slave et grecque le prétend encore aujourd'hui.
Guillaume Tell et ses deux autres compagnons du Grûili
ne vivent-ils pas maintenant au milieu de TÂxenberg , dans
un palais de cristal vert ) et ne reparaitront-ils pas un
jour y pour réunir à la libre confédération suisse tous les
pays entre les Alpes et le Bloksberg ?
La Saga irlandaise cite un personnage du nom de Ruan,
qui seul surfécut au déluge, et qui , dit-on, resta au monde
jusqu*à Tavénement de saint Patrik.
L'idée du juif-erranî est en rapport avec loutes les
opinions plus ou moins populaires, el elle pouvait, par
conséquent, ne pas paraître trés-eitraordioaire à nos an-
célres.
Mais d*où vient-elle dans les formes que nous lui con-
naissons? Henzel cite comme la plus ancienne traee de
cette tradition, le récit qu'en fait Mathieu Paris, chroni-
queur du XIII^ siècle.
Gela est vrai pour l'Occident, mais ne Test pas pour
l'Orient. Les Turcs en connaissent une trace bien plus an-
cienne. Elle remonte d'après eux à l'année 16 de l'Hégire.
Il arriva cette année qu'un capitaine appelé Fadhila
vint à se trouver un soir, au moment de la prière, entre
deux montagnes. Deux cents cavaliers étaient confiés i son
commandement. Il leur ordonna de commencer la prière,
en prononçant lui-même les paroles : Dieu est grand/
Une voix mystérieuse répéta ces paroles.
Fadhila continua la prière; et la voix répéta de nou-
veau les paroles de Fadhila jusqu'à la fin de la prière.
(70)
Au commencement il attribua cela k Técho; toutefois^
il ne put être longtemps de cette opinion, car la .toîx
répétait d'une manière très-diitincte les mots tout en-
tiers. Étonné non sans motif d'un fait aussi extraordi-
naire, Fadhila ?int à s'écrier :
« Toi qui répètes ici mes paroles, es-lu de Tordre des
» anges? alors que la grandeur de Dieu soit louée en tes
y^ paroles. Es-tu d'un autre genre d'esprit? soit! Hais si
)» tu es ce que je suis, un homme i montre- toi à mes
» yeux? »
A peine ces paroles avaient-elles été prononcées, qu'un
vieillard, dont la léte était entièrement dépourvue de
cheveux, se montra aux yeux de Fadhila et de ses soldats.
Ce vieillard tenait un énorme bâton dans ses mains et pa-
raissait être un derwiclie.
Fadhila le salua, et le vieillard lui rendit affectueuse-
ment son salul.
« Père, dis-moi ton nom? » s'écria Fadhila :
« Mon nom est Zérib, fils du fils d'Blie, répondit le
» vieillard. Je suis ici par l'ordre de Jésus, qui m'a laissé
» sur la terre pour y vivre jusqu'au jour où il y reviendra
» pour la seconde fois. J'attends l'arrivée du Seigneur,
» qui est la source éternelle de tout bien. Ha demeure
)» est ici, derrière la montagne. »
« Et quand le prophète Jésus reviendra-t-il ici bas? »
dit Fadhila.
« A la fin du monde, au grand jour du jugement uni-
» versel, >
(( Gomment saura-t-on que ce jour approche ? >»
Zérib parut tout à coup s'inspirer de l'esprit de Dicti,
et répondit dans les termes suivants à la demande de
Fadhila :
(71 )
<r Lorsque le jour s'approchera où Jésus reviendra sur
n U terre, on remarquera les signes que voici :
« On verra Us hommes st les femmes se mêler sans
>^ différence de seae,
» On verra la terre produire beaucoup et les vivres
» itre en abondance , mais cette abondance n'en fera
)> pas baisser le priof,
» On verra le sang des innocents rougir la terre eê
» les hommes bien intentionnés seront persécutée par
>» les injustes.
» On verra le pauvre en appeler inutilement à la
ït charité du riche, dans le cœur duquel tout sentiment
» de pitié s'éteindra,
» On verra les Saintes-Écrituree être mises en chan^
» son , et les temples du vrai Dieu se rempliront
» d'idoles.
)» Lorsqu'on verra ces signes se produire, alors, en
» vérité , le grand Jour sera proche, y^
A peine lÀrih eut-il prononcé ces mots qn41 disparut.
Telle est la première forme connue de 1^ tradition du
juif-errant. Elle porte le cachet de la poésie arabe.
Celte tradition parait avoir été transplantée en Europe
par les croisé».
Voici maintenant comment Hathieu Paris la raconte
sous la date de Tan 1229 : En ce temps arriva en Angle-
terre, avec des lettres du saint père, un prélat arménien.
Le pape invitait dans ces lettres les prélats, de montrer à
eet archevêque les reliques les plus remarquables, et de
lui faire bien connaître comment le service dfvin se célé-
brait en Angleterre. Plusieurs personnes s'adressèrent à l'ar-
chevêque arménien, pour obtenir de lui des nouvelles
assurées du juif-errant, lequel était alors en Orient. On
(72)
lui fi^t là dessus lUvcrses questions, telles que celles ci : si
le juif-errant vivait encore; où il se trouvait, et commenl
il rendait témoignage de lui-même. A ces questions, le
prélat répondait que le juif-errant était en Arménie; et
un des officiers de Tarchevéque donna les renseignements
qui suivent sur ce personnage : Jadis, le juif-errant était
portier dePoncc-Pilate, et on l'appelait Gatapbilus. II vit
traîner Jésus hors du prétoire, et il eut la mauvaise
pensée de lui donner un coup de poing sur le dos, pour
le pousser plus promptement dehors. Jésus lui dit : ml Lé
» fiU de Vhomme s'en va, mais tu aiUndras son aviné-
» ment, n Gatapbilus se convertit plus tard, et reçut le bap-
tême par Ananias. Comme chrétien , il fut nommé Joseph.
Il continue a vivre de siècles en siècles; jamais la mort
ne l'atteint; seulement , lorsqu'il arriTO i l'âge de cent
ans, il tombe dans une pâmoison , pendant laquelle il se
rajeunit peu à peu jusqu'à l'âge de trente ans, qui était
le sien quand Jésus fut mis à mort. L'officier de l'ar-
chevêque ajoutait à ces détails étonnants que son maître
connaissait très-bien Joseph, le juif baptisé, qu'il l'avait
vu manger à la table du prélat peu avant le départ
de celui-ci , et que lorsqu'on l'intérogeait sur ce qui
s'est passé du temps de Jésus et des apôtres, il répon-
dait avec beaucoup de gravité et très-bonne contenance
à ces questions. Joseph assurait avoir vu sortir les morts
de leurs tombeaux lorsque Jésus fut crucifié. De même il
citait , comme témoins oculaires , des faits relatifs aux
apôtres et aux saints primitifs. Il témoignait une grande
crainte que Jésus ne vint juger le monde , sachant
qu'alors Thcure de sa mort arriverait. La faute qu'il avait
commise en frappant Jésus l'inquiétait beaucoup , cepen-
dant il montrait une grande confiance dans la clémence
du Sauveur, parce qu'il n'avait péché que par ignorance.
( 73)
11 parait que la Tersion de Mathieu Paris est celle qui ,
au moyen âge, servit de type à tous les récits de cette
tradition.
Plusieurs villes prétendaient avoir été visitées par Ga-
taphiins, qui, disait-on, avait apparu trois fois sur leé
Alpes, pour être témoin des changements qui s'opéraient
en Europe : une première fois, lors de Textinolion de Vim-
mortelle famille des empereurs de la maison de Souabe ;
une seconde fois, vers l'époque de Finvention de Tim-
primerie; une troisième fois, au moment où la réforme
religieuse surgit en Allemagne.
On place, au reste, aussi à d'autres époques Tappari-
tion Au juif-errant sur les Alpes.
Il visita TAlsace vers la fin du XV* siècle. On le vit
alors dans l'Alsace inférieure, où il séjourna non loin de
Sennheim, sur une plaine inculte ^ près d'un bloc de ro-
cher nommé la piêrrê de la Bible (der Bibelsteiit ) ,
qui semble avoir été un autel de Todinismcyet sous lequel
est assis , d'après la tradition alsacienne , l'empereur
Frédéric Barberousse ^ Il paraissait âgé alors d'à peu près
quarante ans. Ses longs cheveux noirs flottaient au gré
du vent. Il tenait sous son bras droit un grand livre noir
et portait un gros bâton. Il donnait des détails Irés-cir-
constanciés sur le supplice du Seigneur. Il avait assisté au
sac de Jérusalem, lorsque Titus s'empara de cette ville.
Il avait vu les Goths ensevelir dans un vaste tombeau har-
' Les Alsaciens se permettent à cet endroit une plaisanterie popu-
laire, innocente, à dire Trai, mais peu agréable sans doute à ceux qui
en sont les Tictimes. Ils inritent les gens crédules à poser Poreille près
du lUùthtein , pour entendre respirer Tempereur Barberousse \ puis ils
leur cognent la tète contre cette pierre ; après quoi , dit>on , les bonnes
âmes entendent réellement respirer l^empereiir.
(74)
diment taillé dans le roc, sous les ondes, le conqoéranf
de Bx)me, le grand rot Alaric *; de même il avait parlé
avec Gharlemagne et plusieurs autres grands empereurs;
et il avait, dans les derniers tettips , assistée la bataille de
Nancy , où Cbàrles-te-Téroérair e avait trouvé la mort. Son
nom était alors Grégoire,
L'époque de la réforme eierça une grande influence sur
la tradition du juif-errant. Il s'était fait prêcheur et il
annonçait alors les choses les plus eitraordinaires. Il avait,^
disait-on , apporté de Rhodes une lettre merveilleuse, qui
faisait connaître au monde la naissance de rA^te-Chriat à
Babylone. Il parlait souvent de manière à faire croire que
la fin du monde ou au moins une transformation totale
de la société approchait. Il se donnait beaucoup de mou-
vement. Parfois il paratt avoir été confondu avec l'empe-
reur Barberousse, qui, alors , fut vu en plusieurs endroits
de la Thuringue et de la Franconîe; parfois aussi avec un
prophète nommé Mélohior (Hoffmann), un pelletier, qui
avait voyagé et prêché à Stockholm cl à Riga , dans le
Schleswig; puis à Kiel, dans le Holslein; plus tard en
Frise, et qui tout a coup arriva en Suisse et en Alsace où
il séjourna longtemps. Le prophète Melchior annonçait le
régne de Dieu sur la terre ; rétablissement d'une frater-
nité parfaite parmi les hommes; la communauté des biens,
cl une foule d'autres idées de ce genre, que professaient en
général les apôtres de l'anabaptisme. Melchior prétendait
que Strasbourg était destinée à devenir la eiU dé Diêu.
Il assurait qu'il partirait bientôt de cette ville à la tète de
cent quarante-quatre mille apôtres-vierges, c'esl-à-dirc
qui ne se seraient jamais souillés avec les femmes ; et
* La Saga de I^enscveliiieincnt d^Alaric est rederenue populaire, par
la manière dont notre honorable ami Oebeke Ta mise en tcrs.
(75)
qn avec ses cent quarantc-quiilre mille apAtres, portant le
nom de l'agneau et le nom de son père écrits sor le front,
ils feraient rentrer dans Tétable tontes les brebis égarées.
\j6 juif-êrrani prêcha à Hambourg, en 1647, dans une
église '. Celait un homme d'en?iron cinquante ans; d'une
belle taille; sa longue ebcTelure lui retombait sur les
épaules. Il gémissait beaucoup ^ à ce qu'on croyait, de
la douleur qu'il ressentait de sa faute. Il disait qu'a l'épo-
que de la passion de Jésas-Ghrist, il était cordonnière
Jérusalem, et qu'il demeurait près de la porte oà devait
passer le Sauveur, en se rendant au Gal?aire. Il était alors
juif et on le nommait Assuérus. Jésus, excédé de fatigue,
voulut se reposer dans la boutique de ce cordonnier;
mais celui*ci le repoussa en le frappant. Jésus lui dit :
<( En vérité, je me reposerai ici; mais lu n'auras plus de
» repos avant que je ne revienne. » En effet , dès lors il
avait commencé à courir; et il n'avait plus cessé de
courir et d'errer par monts et par vaux^ du Nord au Sud ,
de l'Orient è l'Occident.
11 parut en cette même année, à Hambourg, un livre
populaire contenant l'histoire du Juif-errant.
Quelque temps auparavant ce juif éternel avait eu un
entretien avec Tévéque de Schleswig.
Plus tant il fut vu à Anvers^ et en France.
En 1603 on le vit à Lnbeck, toujours préoccupé de sa
faute; toujours grand raconteur d'anciennes histoires,
quoique moins prédicateur et moins prophète qu'au siècle
précédent.
Enfin on le reconnut à Naumbourg, où il assista à un
5crmon , mais debout et sans pouvoir rester un instant à
1 Dom Calmel : Dictionnaire de la Bible.
■ Legendre : Traité de f opinion , lom. IV, p 244
(76)
la même place. Il avait toujours cinq gros dam sa poehc>
qui y reyeDaient lorsqu'il les avait dépensés.
En 1609, un Discours véritable Jtun juif-erranty pU'
blié à Bordeaux , annonce son arrivée en France.
En 1640, nous le voyons arriver à Bruxelles ou au
moins à Ixelles. Deux bourgeois de la rue des Tanneur»
le rencontrèrent dans la forêt de Soignes ^ Ses babits
étaient de mode antique. Us Tinvitérent à les suivre à
Tauberge; ce qu'il fit de bon cœur ; toutefois il ne voulut
pa.s s'asseoir et vida son verre debout , en leur racontant
son histoire et d'autres faits de l'époque de Jésus-Christ y
à peu prés comme le fit Assuérus à Hambourg, en 1547.
Chez nous il s'appelait Isaae Lakêdem ou Laquedefn^;
' liout avons ddjk parlé, dant V Année de l'ancienne Belgiqtte, de la
signification mythologique du Sonieu' on Son<ibosch. Oatre ce qii^en di-
sent nos anciens antenrs, et outre ce qui en vit encore dans la bouche
du peuple, par exemple, an sujet d^un Alve ou Boeehgeeai, qui retint
pendant longtemps la pieuse Hildemarka dans un sommeil léthargique ,
afin de la forcer à renoncer à la religion du Christ, en la réTcillant tons
les sept ans, pour lui demander si elle persistait toujours dans son refus
d'en rcTcnir au paganisme, et qu'un ange finit par enlever au pouvoir
de ce mauvais esprit; outre cette tradition , connue aussi avec certaines
modifications en Franconie et dans le Schleswig , et d'autres traditions
du même genre , nous trouvons dans plusieurs villages situés dans
cette forêt ou sur sa lisière, différents usages curieux qui se rattachent
à d'anciennes fêtes , etc., et dont nous parlerons dans un supplément
à notre jinnée de ^'ancienne Belgique*
* Plusieurs versions françaises de la Complainte du juif'errani pla-
cent son apparition à Bruxelles en 1774, car elles contiennent les rimes
suivantes :
La vieilleste me gène ,
J'ai Lien dix-sepl cents ans ;
Chose sûre el certaine ,
Je passe encor trente ans.
J'avais douce passés
Quand Jésas-<^brist est n^.
Peut-être le juif-crrant a-t-il honoré deux fois Bruxelles de sa visite?
(77)
au moins est-ce là l'être extraordinaire que reconnurent,
en leur compagnon de la forêt, nos deui bons bourgeois,
qui , peu dignes d'être de braies fils de Bruxelles, se lais-
sèrent surprendre par la peur et s'empressèrent de fuir
leur nouTelle connaissance.
Dans nos campagnes il y a peu de yillages où les bonnes
vieilles ne sachent raconter quelqu'histoire du passage du
juif-errant j dans tel ou tel endroit. Une idée générale qui
se rattache à lui, chez nous, c'est qu'il possédait le secret
de rajeunir les vieilles femmes.
En 1654 parut à Re?al une histoire populaire Awjuif-
errant , par Dudulseus.
Vers l'année 1670 il errait dans les environs de Yorch-
D^autrea Teraions françaiaes remplacent BruselUê par Paris, Viênns^
etc. Cela a'expUque, puisque le juif dUait au fond partout la même
chose, et pour ce qui concerne les accessoires de sa rencontre , etc., les
éditeurs ne croyisient pas, sans doute, qu^il valût la peine de les chan-
ger. Quant au nom de Isaac ou Joseph Lakedem ou Laquedem, il est en-
core aujourdliui le nom populaire du^'ut/'-erroiif en Flandre, en Brahant,
en Hollande, en Westphalie , dans la basse Saxe, etc. Le charlatanisme
marquait, et marque souvent encore de nos jours, d'un sceau portant
les initiales mystérieuses de ce nom , les essences TiTîfiantes et d'autres
médicaments merveilleux , utiles ou nuisibles, qu'il vendait ou vend
au peuple ; et , soit par hasard ou à dessein, c'est sous les mêmes ini-
tiales que fut publié en 1070 un livre hardi et ultra-singulier, qui pro-
duisit alors une grande sensation , et qui était en effet três-digne du
juif-errant de la fin du XVII* siècle. Ce livre écrit en aliemasd,
sur le titre duquel on lit : Friburgi apud Henri Conraih, est un discours
politique entre Polygame et Honogame , et dans lequel l'auteiir cher-
chait à prouver, par cent prétendus arguments tirés de V Écriture
sainte, qu'il était permis à tout chrétien d'avoir plusieurs femmes. U
reprochait à Charles-Quint d'avoir défendu dans sa Caroline, sous peine
capitale, ce que l'exemple de Charlemagne autorisait et qu'un décret
de Valenlinien permettait. (Le concile de Trente a confirmé et ratifié
sous peine d'anathème la défense de la Caroline. ) }* C* *^*î^ dédié
son livre avs dieux de la terre , aux hautes autorités gouvernemen-
tales , etc. Au fond , il n'avait fait qu'amplifier et rédiger en une
(78)
heîni, en Fraaconie, où il annonça la ?ictoire de la croix
sur le croissant et la soumission des Turcs > qui , après
avoir été la terreur de la république chrétienne, finiraient
par se trouver heureui d'obéir aux ordres du plus grand
souverain des chrétiens. 11 montra une balle d'argent sur
laquelle on lisait le nom de Gustave-Âdolphe, et qui avait
tué ce prince dans la bataille que lui livra Wallenslein
en 1633.
forme populaire an écrit Utin , publié à la même époque «ous le nom
de Theophilut AlethcBua. Il existe plusieurs réûitations du Discours
politique, deveau on liker rarissimus et qu^ou désignait déjà comme
te! au siècle dernier. (Voir Vogt, Catal. libr, turiouy page 2S;
Bûnemanni CataL, page 108, n» 1(19, et Diarium Europmum^ tome XLI,
page 164.) Ces réfutations sont, par exemple A : Le mariage oii preuve
que , d'après l'ordre divin, l'homme ne peui avoir qu'une femme, etc.
(D. Ihestand, etc.) Hambourg, Daniel Yaolkers. — B : Lettre de réponse
èoriie à la hâte à un ami de Hambourg et qui réfute sommairement le
DiSGOCas roLiTiQDB de l'athéiste, démonde lusure, 3« C (1077), par
Simplicius Cbristianus. — G : Monogamia iriumpkans {ïm^. dans Tannée
de n.-S. 1606), par Ëlie Scbnegass, etc. Toutefois la Polygamie trouTa
aussi son défenseur dans un écrit : Pensées d'hommes distingués sur le
mariage , rassemblées par Gottlieb Warmund (1670).
ICous possédons Texemplaire de cbacunde ces écrits, qui se trouvait
jadis dans la célèbre bibliotbèque du conseiller nurembourgeois Jean-
Conrad Feuerlein , et notre petit recueil porte les armes de ce savant
jurisconsulte.
La réfutation k nous parle du mystérieux 3* C* comme d'un ser-
TÎteur de Tesprit malin , qui prétendait être fils d'un grand et célèbre
théologien , servir comme médecin dans une armée royale , et avoir
beaucoup de protecteurs et de partisans parmi les puissants du monde.
U voyageait pour répandre parmi les populations son écrit malfaisant,
qoUl distribuait gratuitement à ceux qui ne voulaient pas Tacheter.
Abord d'un vaisseau où il se trouvait, les femmes avaient demandé
qu'il fût jeté à la mer, eto , etc. L'auteur a joint à sa réfutation une
autre émanant d'un « théologien de la plus haute distinction. »
La réponse , etc., B voit dans 3, £« le démon lui-même. Elle réfute,
argument par argument , le système de }. £, Ce dernier avait évité
dans son écrit populaire le jargon semi-latin des savants de Tépoquc.
( 79 )
Il fut reneonlré vers le même lempa ^ à Gronacb , à
Rolhenbourg, à WÎDdsbeim et sur d'autres points de la
Fraoconie.
En 1689, uo savant allemand, Pomer, fit du Juif-
errant Tobjet d'une dissertation caractéristique pour
répoque.
Un peu plus tard nous le voyons en Angleterre. Dom
Galmet cite une lettre qui parle de lui avec assez de dé-
Simplicios Christianas qui ne suit pas cet exemple , rentre toat à fait
dans la polémique groatiére d^uaage alors ; il dit , par exemple : Sêd en
saeemm dêêHnctionum / distinguêndum eêi inUr atinum ratiomaUm
et irraiionalêm ; inUr asinum bipêdem H quudrupêdêm ; imter asinum
rudênUm et joquenUm, Inttr aêinum qui longaê habet aures et gui
brève» habet. Dietinguendum est inter asinum qui sait faire un su-
perbe u discours politique » et inter asinum qui porte le sao au moulin.
Sive sit nostsr wiagister sive magistsr noster maïs il n'en est pas moins
un àue , etc., etc.
Le petit écrit : Monogamia triumphans, expose les dix principaux prin-
cipes du christianisme à Tégard du mariage, et se termine par l'axiome :
A Dieu seul la gloire !
Les Pensées d^kommes distingués sur le wiariage citent différentes
opinions émises sur eette matière antérieurement au concile de Trente
et à la Caroline , tant par des catholiques que par des protestants , et
quelques-uns des théologiens protestants postérieurs et même contem-
poraine de Fauteur, tels que Seldeu) Hahn et Struve. Cet écrit se ter-
mine trèa-dignement par la soi-disant épigramme, que les lecteurs
nous pardenneront peut-être de transcrire ici :
Psuperiê est numerure pecus. Quin prœstat hsbere
Innumeros nammos, innumerosçus libros.
Mamcipium sess duntextU maneiptU uni
Umius ssruus mon generosus srit ?
Mille domus sepism pnssiant et praedia mille.
Îdecet.
liée t.
pi ace t.
Assex sur ce singulier épisode de l'histoire du mouvement des idées
humaines. Le XVIl*^ siècle était bien le père du XYIIK II germait parfois
des idées bien singulières sous ces vastes perruques.
(80)
lails. Il D'est celte fois priiniti?eiuent ni portier ni cor-
donnier, mais bien officier du conseil de Jérusalem.
Lorsque Jésus fut condamné par Pilate, il avait brusque-
ment poussé le Seigneur hors du prétoire j en lui liisanl :
« Va, sors, pourquoi restes-tu ici? » et Jésus lui avait
dit : « Je m'en vais, mais tu marcheras jusqu'à mon avé-
» nement. » Il donnait les détails les plus circonstanciés
sur les apôtres; leurs figures, leurs cheveux et leurs ha-
bits. C'était un homme d'un grand savoir; il parlait plu-
sieurs langues; prétendait pouvoir guérir les malades en
les touchant, et rendait un compte si exact de tout ce qui
s'était passé, dans tous les âges, que ceux qui l'écoutaient
ne savaient qu'en dire ni qu'en penser. Les deux univer-
sités envoyèrent vers lui leurs docteurs les plus savants
pour conférer avec lui ; mais le savoir de ces docteurs se
trouva en défaut : il leur fut impossible de le mettre en con-
tradiction avec lui-même. Un gentilhomme lui adressa la
parole en arabe; notre juif-errant lui répondit dans la
mémo langue pour lui dire que, selon son avis , il y avait à
peine au monde une seule histoire véritable ; c'est-à-dire que
toutes étaient plus ou moins altérées par l'erreur ou l'im-
posture. Le gentilhomme lui demanda quelle était son
opinion à l'égard de Mahomet? « J'ai connu, lui dit-il,
trés-particulièrement son père à Ormus, en Perse; et
quant à Mahomet, c'était un homme trés-éclairé , mais
qui n'en était pas moins sujet à errer , comme tous les
autres mortels. Une de ses principales erreurs est d'avoir
nié que Jésus ait été crucifié; car j'y étais présent et de
mes propres yeux je le vis attaché à la croix. » Il préten-
dait avoir été à Rome au moment où Néron y mit le feu,
et avoir vu Saladin à son retour des conquêtes du Le-
vant. Il racontait beaucoup de particularités de Soliman-
(81)
le-Maguifique. Il avait Irés-biea connu Tanterlaa , Bajaiei
ei Elalan, et faisait un ample récit des guerres de la
Terre-Sainte. La lettre citée par Dom Calmel dit de plus
« que le peuple et les simples attribuèrent à cet homme
beaucoup de miracles, mais que les plus éclairés le re-
gardaient comme un imposteur *, »
Cette remarque, ainsi que tout le récit, caractérise
très-bien cètle époque. Ce juif-èrrani était tout juste ce
qu'il devait être dans un temps ou le scepticisme afak
déjà fait de puissants progrés; mais où cependant les idées
qui préparèrent Tilluminisme, le mesmérisme et nommé-
ment aussi le charlatanisme de Cégliostro, commençaient
déjà à pointer.
he juif-errant du moyen âge et de l'époque transitoire,
mais grandiose du XVP siècle, n'eût pas été goûté alors;
Mais comme savant, bien versé dans sa partie, il pouvait
faire de l'impression sur lés classes supérieures, tandis
que comme médecin merveilleux, il impressionnait les
classes inférieures, et peut-être aussi encore un peu celles
qui prétendaient être au-dessus des préjugés du vulgaire.
Ces bonnes gens éclairées ne voyaient pas qu'en définitive
celui qu'ils traitaient d'imposteur, n'en était pas moins
envisagé sous uu point de vue plus élevé, l'ancien et êymr
boliquê Juif -errant , c'est-à-dire le miroir de l'esprit de
l'époque.
Il va saus dire que le XVIII" siècle se moqua beaucoup
des imposteurs qui , à différentes époques , voulurent jouer
i L^anglaU G. Dnrham , eité par Legendre , «e moquait dans ta Théo^
logù physique du jvif' errant ^ et blâmait oa que rapportaient fort
sérieusement de lui certains historiens , dont il disait : Qui eemel 00-
recundiae fines fransilierii , eum hene et graviter oportet esse t'mptt-
dentem.
ToM. X. 6
( H2)
lerôle i\xï juif^rrani. Tout cela n'était plus ennsagé qire
80U8 un senl point de vue trés-piMitif , c'est-è-dire comme
dea inventions de ceux qui ayaient exploité la superstition
ou la simplicité des peuples croupissant dans les ténèbre»
de rignorance. VidJê symbolique échappait nécessaire*
ment à ce siècle , et cependant des Juifr-êrranU k la
mode d'alors apparurent et trouvèrent beaucoup d'adep-
tes. L'exemple le plus frappant de cette vérité est CSa-
jfliosiro ^ Il savait que son siècle était trop peu pieux pour
vouloir connaître les détails de la passion y etc., aussi sup-
prima-t-il tout ce commencement des récits ordinaires des
Juifr'errants ; mais il n'en conserva pas moins tout ce qui
se rapportait h sa longévité. Lui aussi avait parlé en Orient
avec des hommes extraordinaires j d«puis longtemps morts ;
lui aussi en savait raconter des particularités piquantes ;
lui aussi savait opérer des guérisons merveilleuses; lui
aussi savait lire parfois dans le livre mystérieux de l'ave-
nir. Ses philtres rajeunissants et ses connaissances eo
alchimie ne pouvaient que le rehausser dans l'opinion
publique d'un siècle , où ceux qui prétendaient ne croire
k rien croyaient a beaucoup de choses auxquelles nous
ne croirons pins, parce que nous croyons encore une fois
autrement.
A dire vrai, Cagliostro est mort, et, comme le Juif -'
errant vit évidemment encore, on prétendra que son
' IVoat ne parlerons pat ici dn fameaz S^-Crermain qai, beaocoap
plus TÎeoi que le juif-errant lui-même , prétendait aroir connu lésna-
Cbriti , dont il diaait baaucovp de bien ; o'étaît aoua toot lea rapports
«n Téritâble juif'wrani do aièole passé. Poarqooi tant prouver?
S^ - Germain , pouvait au reste s'appuyer sur Pexerople de licrotiris
{Phhg. d# Mirohil,, e, 17) qui, d'après son épitaphe, aTatt Teen 5,000
ans.
(83 )
apparition ne peiil pas être regardée comme faisant suite
aux différentes apparitions de ce juif, immortel sons tons
les rapports. Hais Cagliowlro est-il vraiment mori? nous
en doutons ; souvent nous avons cru reconnaître de nos
jours maintes traces de son activité; mais attendons, on
le verra bien plus tard.
Outre une dissertation d'Antonius (1764) snr \tjuif'er-
raniy et quelques articles à son égard dans le livre alle-
mand de PmêlUnUê : Zêit0êrkurzendë trhaulieke Luêt,
le DietUmnmirê de la Bibh par Dom Galrael, etc., etc., le
XVIII^ siècle produisit un ouvrage allemand intitulé : Le
Juif-errant (publié à Riga en 1786) et qui mérite d'être
cité ici , non^seulemeni pour compléter les citations , mais
aussi parce qu'il nous montre le but d'utilité que Tesprit
du XYIII^* siéde voulut assigner è notre tradition. Dans
ce livre, quatre étudiants rencontrent un vieillard qui ,
d'après sa tournure et ses manières, semble devoir fournir
de l'aliment à leur espièglerie, ils commencent , par con-
séquent, à adresser quelques plaisanteries plus ou moins
mauvaises an vieillard, qui parait ne pas vouloir corn*
prendre leurs méchantes intentions et qui ne tarde pas à
éveiller leur étomiement , par sa manière toute particu-
lière de s'exprimer, et par la solidité et la variété de ses
connaissances. Jusqu'à là tout va bien; mais ce qui suit
est peu attrayant, car ce n'est rien qu'un long exposé de
l'histoire universelle; qu'une espèce de livre d'école trop
froid et trop sec pour atteindre son but d'instruire en
amusant. 11 faudrait beaucoup de talent pour bien exécu-
ter une pareille œuvre; pour éviter, d'un côté, Véoueil
sur lequel échoua Tanteur du livre dont nous venons
de parler, et, d'un autre côté, pour ne pas tomber
dans le roman historique , proprement dit , avec son mé-
(84)
lange souvent informe de vérilés et de fictions. Le juif--
errant ne devrait guère apparaître qu'aux grandes époques
de rhistoire , où son symbolisme deriendrait pour chacun
très-facile ii saisir et pour ainsi dire un miroir de Tépoque.
Au surplus, cette manière de présenter les portraits yi-
▼ants des personnajges les plus marquants de l'histoire, exi*
gérait l'étude la plus consciencieuse, la plus minutieuse
même, des matériaux que nous offrent les bibliothèques
et surtout les archives pour de tels portraits ; et puis l'es-
prit exercé et tranchant , toujours prêt k saisir les points
saillants de chaque chose, le tact de l'historien qui ne
dit ni trop ni trop peu, et, enfin, le talent d'écrire que
l'étude épure, mais qu'elle ne donne pas; tout cela devrait
venir animer et vivifier l'histoire racontée par le juif^er*
rani, devenu symbole du génie de l'humanité.
Passons maintenant à l'histoire de la tradition du juif'
errant pendant noire siècle.
Vappariiion réelle de ce personnage n'a été jusqu'ici
signalée qu'une fois pendant ce siècle * ; elle ne serait pas
très'Conforme aux idées dominantes ; mais en revanche ,
les dix-huit sièdes antérieurs tous ensemble n'ont pas (ant
fait pour cette tradition que le dix-neuvième. En Âllema-
* Cett un habitant de Hillao , en Roaergne , qui a communiqué à
M. Sue ane édition de la Complainie du juif-êrrani , dana laquelle on
lit:
En mil hait cent trente
Passant dans Eequisla ,
De plus grande ëpouTante
Jamais il n*exista.
Tons criant au secours
Me prenaient pour un ours.
Le juif-êrrani en 1830! voilà comme le peuple fait du aymbolitme
(85)
gne surtout le symbolisme Au juif-errani a été envisagé
sous tous les points de Tue, et Timaginalion des poètes est
venue orner richement ^ même trop richement peut-être,
la robe populaire de Zérib^ de Cataphilus^ d'Assuérus,
de Jean Bultadée j d'Isaac de Lakedem, de Grégoire ou de
Joseph.
L'Ahas?erus de notre siècle diffère beaucoup de Tan-
den Juif'êrrani. Il est chrétien, tantôt anti-chrétien ,
tantôt religieux 9 tantôt impie; philosophe de toutes les
manières y tantôt novateur ardent, tantôt ami de paisibles
réformes. Nous allons avoir Toccasiou de Tobserver dans
les diverses productions littéraires qui traitent de lui.
Nous commencerons par celles qui forment des ouvrages
particuliers plus ou moins volumineux; plus tard nous
arriverons aux productions d'une moindre étendue.
En 1821 , un nouvel essai pour faire servir lejuif-êrrant
comme cadre d'une Histoire univerêelU, fut publié a
Gotha. L'auteur n'a guère mieux réussi dans cette entre-
prise que son modèle du XYIIP siècle. C'est encore une
de ces compilations qui ressemblent à tout et à rien. Le
but de populariser l'histoire ne peut pas être atteint de
cette manière. Quoi qu'on en dise, il faut beaucoup de ta-
Muu le Toaloir et de la manière la plot innocente ! traduit en allemand
cet rime« ruatiqnet teraient nne aMei bonne plaisanterie populaire,
puisque, au figuré , ha$r (ours) se prend dans la signification du mot :
canard en français.
Et si par un hasard , quMl nous est & peine permis de supposer, Tours
de Millau et de M. Sue appartenait ji/«t ou moine à Pespèce canardienne,
nous en laisserions la responsabilité à Thonorable collaborateur de
l'Ohservaiêur (de Bruxelles), qui nous a fait connaître cette variante
dans son n» 67, en Tan de grâce 1846. Ce serait toujours un ours bien
tranché. Mous avons des amis en Allemagne et en Angleterre qui en fe*
raient des œuvres remarquables de poésie historique ou politique.
(86)
lent pour parler au peuple de manière à se faire lire el
comprendre par lui.
Le livre populaire allemand Au juif^emini , tel qu'il a
été publié de nouveau à Munich en 1827, toui les auspi»
ces de Goërres^ reste très-fidéle à notre livre populaire
flamand traitant le même sujet et qui doit être ancien '.
Le juif-erran$ a repoussé le Seigneur de sa porte, au
moment même où celui-ci voulait un instant a'y reposer.
Jésus lui a dit alors : « Puisque tu n'as pas voulu aocor-
>» der un moment de repos au fik de Tbomme, tu marche-
» ras et marcheras jusqu'à ce que je revienne. i> Là dessus
nous voyons ï^juif-errani dans les positions les plus dif-
férentes, mais toujours et toujours sous le poids de la
malédiction du Seigneur. Partout il accompagne les pèle*
rins chrétiens à Jérusalem ; tantôt il assiste à la destruc-
tion de Jérusalem el brave les mépris et les menaoes de
tons ses adversaires. A Rome, parmi les gladiateurs, il tue
et tue comme l'ange e&terminateur; en vain, on cherche à
lui donner la mort qu'il cherche lui-même; il doit vivre;
le Christ l'a ainsi ordonné ; il se jette dans le gouffre de
l'Etna , mais la lave brûlante l'en rejette vivant et intact.
Dans sa fureur contre le Christ, il devient, lors de la per^
séculion des chrétiens, leur bourreau le plus sanguinaire.
Il espère lasser la patience divine; elle paraît ne pas re-
marquer sa fureur el son désespoir. Il y a beaucoup de
vraie poésie dans ce livre populaire.
Dans la même année , le poëte allemand Klingeniann
traita ce sujet comme tragédie , néanmoins d'une ma-
1 Récemment l« bibliophile P.-L. Jacob, a publié une édition com-
mentée de la Tersion française du juif^errant. ICout ne la connaissent
que par le titre. — Voy. IMAa^v^nu de M. De Eeiffenberg et sea Ann.
de la Bill, royale, 1849, pages 198-206^ 1843 , 176-177 j 1844, 187-196.
Cf. Bull du bibl. belge. II, 74, 281, etc. (E^o.)
(«7)
nière Irés-peu heureuse. C'est un épisode remarquable
de l'histoire du XVI* siècle : La mort de Guetave- Adol-
phe, mise en actes et en scènes; \e juif-orrani figure là
comme une machine, et d'une manière beaucoup trop
matérielle et trop purement théâtrale, pour faire l'effet
que produit le livre populaire, qu'un poète qui comprend
le peuple et qui partage la simplicité énergique de ses sen-
timents, pourrait toutefois peut-élre dramatiser avec
succès.
Un mélodrame français intituté : Le Juif-erranf , vaut
bien moins encore que l'œuvre de Klingemanu.
Un auteur anglais, traita vers cette époque, dans un
roman historique intitulé : Salaihiel^ et avec beaucoup
de détails, la première époque de l'histoire du juif'érrant
(jusqu'à la destruction de Jérusalem). En 1829, Kaiser a
traduit en allemand ce livre qui est intéressant.
Le poème allemand : Der ewige Jude, de W. Jemand
(publié à Iserlohn en 1830), a presque le même dé^
faut que le juif-errant dramatisé par KJiugemann. On
ne comprend pas pourquoi le juif^errant est mêlé aux
faits et gestes des chevaliers et francs-juges yémiquev,
que l'auteur raconte dans ses vers. Il est remarquable de
voir combien le fond, purement historique, sur lequel se
détache le symbole poétique du Juif-errant ^ gène les ta-
lents secondaires dans les œuvres de longue haleine. Dans
le cas présent , l'auteur ne sait réellement pas comment se
débarrasser de son juif-errant. Les assassins du tribunal
vémique ont beau le hacher à coups de glaive et le trans-
percer de toutes les manières à coups de poignard, il reste
debout au milieu de cette boucherie, qui finit par faire
rire le lecteur , car enfin ces sortes d'extrêmes horreurs
touchent au ridicule.
(88)
Uq poêle français, Edgar Quînet , viol se joindre aux
auteurs dont nous venons de parler. Son juif-errant est
assurément une œuvre bardie et qui renferme maintes
très-belles pensées , exprimées avec un laconisme énergi-
que qui en rehausse la beauté. Qninet fait entrer dans son
cadre un peu chaotique , non-seulement Tbistoire des
bommes, mais, ce qui bien plus est, Dieu et toute sa
création* Ce poème qui fait parler le ciel et la terre, les
objets animés et inanimés, nous apprend très-bien à con-
naître, sous tous les rapports , l'Abasvère du XIX* siècle,
et comment il a bérilé des siècles antérieurs et le savoir et
les erreurs. Au reste, Quinet n'a pas cru devoir respecter
même divers traits principaux de l'ancienne tradition.
Son juif-errant n'est plus un être isolé, sans amis, sans
frères et sœurs dans ce monde, et le caractère de la puni-
tion que lui infligea la Divinité se perd , car il aime et est
aimé. De même la circonstance, au reste, tréa-conforme à
ridée-mère du christianisme, que l'auteur nous montre
Jésus pardonnant à Abasvère l'offense , objet de ses re-
mords; et celui-ci est transporté de bonheur de pouvoir
visiter, après sa régénération en Dieu, un monde après
l'autre sous la protection de son Créateur; de même, di-
sons-nous, cette circonstance transforme totalement la
tradition, h^ juif -errant ^ comme nous le connaissons, n'est
pas un élu de la Divinité ou une âme réconciliée, mais bien
un être malheureux, en désaccord avec la Divinité et qui
désespère ne pouvoir jamais se mettre d'accord avec elle.
Son existence ici-bas est une punition , et sa vie est une
lutte éternelle avec les dégoûts et les chagrins qui le dé-
vorent; une fatale pensée le poursuit sans cesse et il cher-
che vainement à lui échapper.
A VAhasvère de Quinel est venu se joindre, dans les
(89)
derniers temps , celui du poeic allemaod Julius Mosen.
C'est une œuvre trés-digne d'éloge, éminemmenl poétique
et aussi, bâtoos-nous de Tajouter, tout à fait de notre
Le juif-errant y est peint dans toute sa misère, et rien
ne Tient mitîger la malédiction tragique qui s'attache à
sa TÎe plus dure que la mort. C'est la personnification de
cette douleur universelle qui, bien souvent plus affectée
que réelle, n'en est pas moins une maladie d'âme très-fré-
quente de nos jours, où le plus cruel désillnsionnement à
déjà moissonné tant de belles espérances et parait s'apprê-
ter à continuer sa fatale moisson.
Le juif-errant est malheureux dans toutes les circon-
stances de sa vie; toujours malheureux, et cela d'autant
plus que la cause première de ses malheurs est une faute,
un méfait. Son combat incessant contre le Christ et le
christianisme parait ici ne devoir jamais finir ^ or, c'est
ce combat qui le rend malheureux. Le Christ lui-même,
au premier jugement, lui refuse le pardon, et \e juif-
errant doit entendre les paroles :
So tringe weiter! weiter! zwUehen Btiden
ii^ird einst, iro sich vollendet hat der Krois
Das cUlêfieistê Weltgerichi ênischeidtn.
u Eh bien, lutte encore, encore! Entre les deux (prin-
» cipes) décidera un jour, lorsque le cours des mondes
accomplira le dernier des derniers jugements ! »
Henzel trouve, non sans raison, cette idée peu chré-
tienne, c'est-à-dire peu en harmonie avec le dogme d'a-
mour du Christ, et il remarque que le Seigneur, ainsi que
l'envisage l'auteur, apparaît trop, à l'égard du j'ui ferrant,
comme un « fier aristocrate vis-à-vis du démocrate, qui
( 90)
s'épuise eo eflorts de tout genre.» Malgré cet remarques,
l'auteur est probablement celui qui à le tniêu» traité
le sujet d'Ahasvère dans un outrage de longue haleine.
Et que dirons-nous dans le juif-êrrani encore inacheré
A*Euginê Suê? peu de chose. Il n'a jusqu'ici, à lexcep-
tion de son titre, presque rien de commun avec la tradt»
tion d'Ahasfère. Au reste, l'idée de donner le passe-port
de ce titre à cette longue suite de feuilletons polémiques
en forme de roman, est sans doute en rapport a?ec les
tendances de notre siècle, pour autant qu elles soient en
partie représentées par les lecteurs auxquels s'adresse
M. Sue. Sous le rapport de Fart , le juif-errant d'Eugène
Sue n'est pas supérieur i ce juif^érrant dont nous avons
parlé antérieurement , en remarquant que les assassins fu^-
rieux du tribunal vémique eux-mêmes ne purent venir à
bout d'en débarrasser l'auteur; mais peut-il être question
d'art dans un ouvrage qui, produit des circonstances dans
un moment donné , doit son succès à ces circonstances et
qui n'est pas destiné À les suivre? Personne, croyons-nous,
ne répondra affirmativement è celte question. Remarquons
encore en passant, qu'ainsi qu'on pourrait traiter sous un
point de vue élevé l'histoire de l'humanité en personni"
fiant celle-ci, une pareille personnification d'un épisode
important de cette histoire , telle que, par exemple, celui
de l'ordre qu'attaque Eugène Sue, ofi*rirait assurément
de puissantes ressources, tant à un historien qu'à un
poète d'un talent supérieur. Toutefois ce n'est pas dans les
circonstances présentes qu'une pareille œuvre pourrait
réussir et trouver une appréciation impartiale. Sur un
champ de bataille on se bat pour ou contre , et on ne se
place pas au-dessus de la lutte, lorsqu'on se trouve au
milieu de la mêlée ; ce serait mal choisir $on temps.
( 91 )
Passons rnaiotenaut aux prcnluclioiis de peu d'élendue ,
qui ont pour «iget le juif-^rrani.
Après avoir avoué que nous connaissons mieux le mou-
vement lilléraire de l'Europe germanique que de TEurope
romane, nous signalerons ici, sans nous arrêter aux belles
pages que Jean Paul consacra aujutf-erruni^ un morceau
en vers, publié en 1816 dans un annuaire de Tépoque, par
le chevaleresque barpn de la Motte Fouqué , et dans lequel
se reflète très-bien la pensée simple et pieuse qui, au
moyen âge, savait tout au moins embellir les traditions
lorsqu'elle ne les créait pas
Le juif-errani de G. Mûller, publié primitiventent dans
un annuaire de 1823, et auquel nous avons emprunté notre
épigraphe ci-dessus , contient une plainte touchante du
malheureux auquel le repos, accordé par la Providence à
tout ce qu'elle a créé, auquel ce repos, objet de ses vceux ,
est refusé y même pour uns seule heure.
En lisant de nouveau ces vers, nous nous sommes rap*
pelé avec tristesse ceux qu*inspira à un des collabora-
teurs de notre ancienne Preeee /t^rs, la mort prématurée
de notre poétique ami Guillaume Mûller, et nous avons ré-
pété involontairement les derniers de ces vers ( publiés
dans le n*^ 36, année 1837, de la Presse libre de Nurem-
berg) ;
ff^erjê gêhœrt der Lyra holden Klang,
ff^trjê von ikrem Zanhêr watd umfangên ,
D$r wHne , dasê der DichUr heeimgêgangên,
» Celui qui jamais entendit le doux son de cette lyre;
» celui qui jamais fut épris de la magie de ces charmes,
» ne refusera pas des larmes au départ du poëtc! »
Le juif-errant de Schubert est en poésie un de ces ta-
(92)
bleaox nocturnes d'EIzhairoer (Adam Tedesco), que noire
David Tenicrs, latné, imita toute sa TÎe, d'après son maître,
sans pouvoir devenir sou égal. Ahasvérus est fatigué de
l'éternel monotonie du temps, qui ne fait que reproduire
sans cesse ce qu'il a produit antérieurement ; il ne veut
plus s'occuper de ces désolantes reproductions ; il méprise
l'humanité avec ses maux incurables et son odeur sépul-
crale. Saisi d'une indicible fureur , il roule nuitamment de
rochers en rochers les têtes de ses femmes et de ses enfants,
jusqu'au moment où le Seigneur , touché de tant de mi-
sère, lui envoie un ange de paix, qui lui dit : Dors en
repos, Ahasvhre ! Cet Ahasvère est bien, sans doute, sous
plus d'un rapport, celui de notre siècle; mais ces ten-
dances de destruction et de désespoir, sont-elles confor-
mes à la vérité et aux intérêts de la morale? non , assuré-
ment non.
Nous avons aussi traité, et à notre manière, le sujet
d'Ahasvère, dans notre discours de la Foréi de la Sihald ,
le 21 juillet 1826, et nous traduirons ici ce passage , non-
seulement parce qu'il montre la tradition d'Ahasvère sous
une face particulière, mais, au surplus , parce qu'il résume
les significations symboliques de cette tradition. Voici
donc notre Ahasvère !
« Ils se trompent étrangement ceux qui pensent que les
doux rayons du souvenir n'éclairent plus la nuit du passé
de la nation germanique , et que les sombres vagues de
la mer toubli recouvrent déjà ce glorieux passé.
» Et vous qui entendez mes paroles, vous connaissez
la tradition d'Ahasvère, \e juif' errant; vous connaissez
TAhasvère chrétien du moyen âge; il a offensé le Christ,
il n'a pas voulu abriter sous son toit celui qui est la paix
et la douce tranquillité , et , dès ce moment , la paix et la
tranquillité l'ont fui à jamais.
(93)
» Vous connaissez Ahoêvere le Juif; lui aussi appartient
au moyen âge. C'est un ennemi inexorable du christia-
nisme; il personnifie yis-à-vis de celui-ci Tantique idée
juive. Cet Ahasvére lutte et lutte toujours ; la persécution
exalte ses forces, et la misère ne les affaiblit pas ; il ne par<-
▼ient pas à gagner du terrain , mais il ne tneurl pas; il vit
pour continuer à lutter.
» Vous connaissez VAhasvire êymhole de VhumaniU.
C'est un fils du XVP siècle , mais il n'a grandi qu'à notre
époque : les uns vous représentent cet Ahasvére d'une
façon, les autres d'une façon tout opposée ; chacun porte
en soi le mireir dans lequel son Ahasvére se reflète. Par-
fois ce miroir est du cristal le plus pur , et la céleste lu-
mière s'y reproduit dans tout son éclat; parfois c'est une
paisible rivière ; parfois un torrent agité et impétueux , et
l'image que présente, cette rivière ou ce torrent est con-
forme à ce qu'ils sont eux-mêmes; une autre fois c'est un
lac noir et profond ; les figures qui s'y reflètent partici-
pent aussi de la nature de ce lac; elles sont ou mélancoU-
ques ou effrayantes ; enfin , parfois ce n'est qu'un bourbier
fangeux; la lumière s'y mire encore, mais certes pas d'une
manière attrayante.
» Et si maintenant vous me demandez : quel est votre
Ahaevere? je vous répondrai : j'en connais un autre en-
core; je l'aime; je le porte dans mon cœur ; car il est le
fils chéri de tnee pensées , les ailes de mon âme , qui veut
des voies libres et pas de barrières.
» La tradition nous dit qu' Ahasvére, à certaines grandes
époques, est venu contempler du haut des Alpes les révo-
lutions qui s'opéraient en Europe. Dans la fixation- de
ces époques on n'est pas d'accord. La tradition a trop de
bouches pour n'être jamais en contradiction avec elle*
(94)
même. QuanI à moi , je fixerai la première apparilion sur
les Alpes de mon Ahasfère, à Tépoqueeù Alaric entrait â
Rome et où toute la yaste étendue de Terapire romain
(oorps immense, mais épuisé et agonissant) se couvrait de
ces flots de populations germaniques, qui traçaient leur
bîsloire en traits de lai^ines, semblables à celles qui se dé<-
tachent des cimes des montagnes, lorsque Tépoque arrive
où le lumineux Tunnar terrasse le géant de l'hiver. Ils ne
résistent plus les faibles soldats de Rome a ces forts et
rudes barbares; la massue, produit de la nature, brise
partout l'arme de la phalange, produit de Tart ; et, tels que
les avait décrits Tacite, ces terribles régénérateurs appor-
tent avec eux des lois pleines de sagesse et de vigueur, une
intelligenoe vierge et des idées poétiques, des traditions
d'un charme, d'une sublime beauté et parfois d'une douce
intimité, qui nous étonnent et qui nous font demander
ai c'étaient deux peuples, l'un de guerriers et l'autre de lé-
gislateurs et de poètes, qui habitaient ces forêts, parmi les-
quelles une nous abrite ici ?
» Et cette fois, restant fidèle à la tradition, je placerai la
seconde apparition d'Ahasvère sur les Alpes au moment où
l'humble et pieux Guttenberg venait d'inventer l'art de
l'imprimerie, comme il le dit lui-même dans la préface
du Catholieen: « Avec l'aide du Tout-Puissant, dont un
» signe fait parler les enfants, et qui souvent révèle aux
» petits œ qu'il cache aux sages* » La nouvelle société
venait de natlre, et les compagnons imprimears, qui de
Mayeace et de Strasbourg allaient s'établir dans tous les
paya de l'Europe, en étaient les paisibles missionnaires. Us
•ononçaîettt au monde que les esprits n'avaient plus qu'une
patrie; que l'immortalité de la pensée ne rencontrerait
désormais plus d'entraves; que l'instruction, au lieu d'être
(95 )
un monopole, deviendrait bientôt un bien commun de
rhumanité; en un mot, ils portaient dans leurs sacs de
voyage Tbistoire des quatre siècles qui se sont écoulés de-
puis lors.
)i Maintenant, je parlerai d'une troùîims apparition de
mon Ahasyère germanique. On le verra reparaître sur les
Alpes au grand jour où toutes les barrières qui séparent les
peuples germaniques tomberont, où le soleil de Tunîté
éclairera sur toute Tétendue du sol de Freija ; qu'UNE seule
nation; et celte nation immense, forte, irrésistible, mai-
tresse du monde intellectuel et matériel, dictera les lois de
la société à venir, comme elle a dicté celles de la société qui
fuf et celle de la société qui «#/ encore. Ce jour n'est pas
si éloigné qu'on le pense; son aurore, qui brilla un instant
il y a onze , douze et treize ans , s'est obscurcie peu à peu ;
mais j'entrevois la prochaine dispersion de ces nuages, et,
je vous le dis, j'espère même, qu'avant de baisser ma
léte sur le sein de notre bonne mère commune, pour y
dormir du sommeil de mes ancêtres , je verrai la nouvelle
Uermanie. Chacun dira, que depuis la mer du Nord et de-
puis la Baltique jusqu'aux bords riants de la mer Adriati-
que, depuis l'Islande, enveloppée d'un blanc linceul de
glace jusqu'aux vallées fleuries des Alpes , il n'y a qu'une
patrie; qu'une langue, modulée en idiomes variés; qu'un
peuple, dont les apparentes diversités mêmes forment les
liens les plus forts d'une indissoluble unité. Les barrières
politiques, demain ou après-demain , elles disparaîtront;
mais celles tracées par l'histoire, par la communauté d'ori-
gine, par la manière identique de penser, de sentir et de
s'exprimer, sont immuablee comme la pensée divine,
» Mesurer le temps, avec l'adolescent, d'après la flo-
raison de VIdmonea, qui est limitée à peu d'heures;
(96)
d'après la tic du papillon, celte flêur volante des airs,
qui oatt et meurt en un jour; mesurez-le avec l'homme
que l'âge a initié aux mystères de la patience; d'après le
chéiie , Parbre des siècles, ou d'après le faucon qui jadis
a vu assiéger Vienne pour la dernière fois par les Turcs
et qui assista naguère aux deux prises de Paris; mesurer
le temps de l'une ou de l'autre manière, mon Ahasvère
d'avenir apparaîtra pour la troisième fois sur les cimes
des Alpes, et un aigle immense planera au-dessus de lui,
en se mirant dans les rayons dorés du soleil de la renaù-
sance. »
Et, qui le croirait, notre Ahasvire , qui alors n'était
qu'une pensée poitiqt^e^ qu'un rêve brillant de notre jeu-
nesse, a gagné depuis , d'année en année, plus en plus de
réalité ; l'une mesure a été prise à cet égard après l'autre.
Munich l'adopte comme Berlin, Stuttgart comme Brème,
Kônigsberg comme Garisruhe. Les gouvernements s'y rat*
tachent, et, en 1845, nous lisons dans les principaux
journaux allemands, que la confédération germanique va
adopter des armes unitaires qui brilleront au-dessus des
portes des forteresses et qui, sur toutes les monnaies, servi-
ront d'encadrement aux armes de divers étals allemands. Un
drapeau fédéral primera sur les drapeaux particuliers, sur
les bannières particulières des divers Etats , etc., etc.
Que cela est étonnant !
Il y a donc de la vérité dans les rêves, et la poieie devient
l'alliée de VhUtoire.
Mais assez de mon Ahaevire devenu celui de millions
d'hommes.
Dans une romance bien connue en Allemagne : PAver-
tieeemenê, c'est Ahaeverey qui nous avertit du danger de
la chute par son propre exemple.
(97)
Les PiUrinagêi â*Ahasvêre de Zedlitz rappelleot
ceioi de Sohabert, par la profonde mélancolie qui ca-
ractérise ces vers harmonieux et grandioses.
Passant sur PAhoêvkre d'Âîoys Schreiber , qui ne pré-
sente rien de bien remarquable , nous arrivons à celui
de Wittich , digne de plus ^'attention, parce que le poêle
cherche à rendre à la tradition un caractère plus analo-
gue à son idée primitive.
Conformément à ce que nous disent du juif-errant la
tradition mahomélane et le récit de Mathieu Paris, nous le
Toyons inquiété par le souvenir d'une grande faute. La
yieillesse a affaibli ses forces et il désire la mort ; toutefois
le sommeil ne le fuit pas, car le Seigneur ne peut vouloir
pousser sa malédiction jusqu'à ravir à un pauvre mortel le
bienfait du sommeil. Âhasvére est resté homme, quoiqu'il
soit malheureux et que la réprobation divine pèse sur lui;
sa tristesse, son désir de voir se terminer une vie sans
charmes est plutôt le résultat de sa position momentanée.
Dans un rêve, un génie lui présente deux coupes : une
d'argent, ombragée d'or et remplie d'un breuvage clair et
bouillonnant; l'autre noire et dépourvue de tout orne-
ment: ici la vie, ici la mort; et Ahasvére, qui venait de
maudire la vie, ne s'en jette pas moins sur la coupe qui
peut prolonger encore son existence. Dès ce moment il se
sent rajeuni et il s'apprête à fuir le tombeau où, un in-
stant auparavant,]! voulait fermer pour toujours les yeux
à la lumière. Une voix intime, mais qui échappe à l'ana-
lyse de l'esprit, lui dit que ce n'est pas ici-bas qu'il peut
atteindre le but de ses efforts; mais cette voix ne lui en
cache pas moins le quand et le comment de l'énigme
qu'elle lui propose. Au milieu du ravissement de sa renais-
sance, l'image du passé se reproduit à ses souvenirs. Il re-
ToM. X. 7
(98)
connati que na vie s'est écoulée dans les limiies d'uo plan
tracé| non par la Autna, maia par Yamour; car il ne pou-
vait haïr celui qui nous ordonna de prier pour nos enne-
mis. Une larme échappe à ses yeux i ei à celle-ci vient s'en
joindre une seconde, lorsqu'après avoir lu sur le tom-
beau : Ici repçêê Hilda, la plus belle des femmes, qui
ne vécut que seize printemps ! il s'échappe avec effroi de
ce lieu de douleur. La voix intime lui dit : ^Si iu pleures
» uns troisième fois , tu auras vaincu, »
Ahasvère apparaît, d'après l'idée de Wittich, comme le
représentant de l'humanité, se régénérant sans cesse ei
qui , sans pouvoir mépriser ce qu'il y a de matériel dans
l'existence , ne doit , d'un autre cAté , jamais refuser
d'écouler la Toix intime qui Tappelle vers le ciel, vers la
lumière, vers Vamour.
he juiferrant de Wackernagel est une personnification
du phénomène historique de l'existence de la nation juive^
dispersée sur toute la surface de la terre, toujours errante
et dont les membres , après avoir yécu sans patrie , repo-
sent partout en terre étrangère.
Une chose remarquable, soit dit en passant, c'est que la
persécution est devenue le fondement de l'existence de cet
Ahasvère; car, en adoptant sincèrement les bénéfices que
les tendances de l'époque offrent dans divers pays aux
Israélites, ils deviendraient membres des nations parmi
lesquelles ils vivent, et comme nation , au moins, l' Ahas-
vère juif en arriverait à la fin de sa longue existence,
marquée par de grandes vicissitudes, mais parfois aussi
par des prospérités isolées, non moins grandes.
H y a encore maints autres juifs^errants qui peuvent
avoir leur mérite, mais dont nous ne parlerons pas ici, ou
paroe qu'ils ont échappé à noire altention , ou parce que
(99)
n'ayant rien de bien curieux a en dire , noos craindrions
de fatiguer le lecteur en parlant de choses d'un intérêt par
trop secondaire.
Nous terminerons 9 par conséquent , cette notice^ en
faisant remarquer au lecteur combien l'histoire de cette
tradition est, elle aussi, un miroir fidèle des tariations
de l'esprit humain. Si cette histoire n'embrasse pas, comme
celle de la lie&rnê, des milliers d'années, elle a, ainsi que
nous l'avons dit précédemment, le mérite d'offrir plus
d'attrait et de s'unir plus intimement à nos sentiments, i
nos pensées, i notre manière d'être ; elle nous dit ce que
nos ancêtres, nos pères, ont dit et pensé, et ce que nous
disons et pensons nous-mêmes.
Ahasvère n'a pas encore terminé ses pèlerinages !
L'impression de ces notes et idées sur la tradition du
jtft/'-srran< était déjà commencée, lorsque nous vtmes an-
noncer, dans les journaux allemands, des recherches his-
toriques sur la tradition du juif ^errant , par notre
honorable et savant collègue, M. le docteur Graesse. Mal-
heureusement ce livre n'était pas encore parvenu k nos
libraires allemands, et nous sommes donc privé de l'avan-
tage de pouvoir le consulter. Nous déplorons sincèrement
cette circonstance.
Sur les aneiennes eMmonies funibres en Belgique;
communiqué par M. Emile Gachet.
Voici quelques indications extraites d'un manuscrit de
la bibliothèque de Lille , relatif à d'anciennes cérémonies
funèbres; elles paraîtront sans doute intéressantes à quel-
ques-unes des familles de ce pays. Je me suis contenté de
( 100 )
donner sommairement les titres de tous les chapitres que
renferme le volume, laissant à chacun la faculté d'y pui-
ser maintenant ce qui lui con?iendra. Les détails variés
que l'auteur nous fournit sur les nombreuses obsèques ,
célébrées dans ces provinces pendant plusieurs siècles, ne
sont pas seulement curieux pour les familles, ils servi-
ront aussi beaucoup à l'histoire des usages et des mœurs.
Je ne dois pas oublier d'ajouter qu'il s'agit d'un grand vo-
lume in-folio, d'une fort belle écriture, et que l'auteur,
pour rendre sa description plus complète, y a joint des
dessins coloriés des différentes sortes de catafalques usités
dans les pompes de cette espèce.
On verra par le contenu du volume que l'auteur Guil-
laume Rugher, héraut d'armes du pays et comté de Hai-
naut, commença l'exercice de sa charge vers l'an 1577,
et qu'il l'a probablement continué pendant tout le dernier
tiers du XYP siècle.
Ce manuscrit est porté au catalogue de la bibliothèque
de Lille sous les lettres FA, n^ 42; in-folio, papier. Il a
pour titre :
Rêcoeul de pluêiêurê obêêcquês ei pompêê funèbre* ,
par Guillame Rugher, héraut d*armes du pays et comté
de Haynaut, ensemble de la ville et châtellenie de Lille,
lieu de sa résidence ^.
Voici les sommaires des différents chapitres :
— Ordonnances des enterrements de diverses espèces de
personnages, grands officiers du prince, ducs, chevaliers,
barons.
— Ordonnances pour les bannières , manière et comment
on connoist ung noble homme ou aultre avoir régné en son
tamps et persévéré jusques à la Go , quant il est sépulture, et
I II y demeonJi me des prêtres.
( 101 )
comment sa représentation doibt estre sur sa sépulture en
armes. (Ce chapitre donne le sens des figures couchées sur les
tombeaux , et à ce point de vue il est fort important pour les
archéologues.
— Funérailles de Louis de Maie, comte de Flandre, à Lille.
(Il faudrait comparer ce chapitre avec la description qui est
mentionnée dans l'Inventaire des archives de Bruxelles.)
— Funérailles de Jean-sans-Peur, à Arras, le ^ octobre
1419. (Extrait du registre aux chartes finissant à 1423,
folio 64 verso.)
— Transport du corps de Philippe-le-Bon et de celui de sa
femme Isabeau aux chartreux de Dijon en 1467. (Très-longue
ordonnance à comparer avec le récit du sire de Hennin , dont
lès Mémoires ont été publiés dernièrement par mon ami,
M. Renier Chalon.)
— Funérailles de Philippe de Croy , comte de Chimay , sei-
gneur de Quiévrain, en 1489, le 14 septembre, aux corde-
liers de Mons.
— Obsèques d'Adolphe de Clèves , sire de Ravestain , à
Bruxelles, le 21 janvier 1495.
— Obsèques du prince de Castîlle, faites par Farchiduc
d'Autriche, à Bruxelles, le SO janvier 1497.
— Ordonnance donnée par l'archiduc Philippe-le-Beau pour
régler les funérailles dans les églises, 15...
— Obsèques d'Isabelle de Castille , célébrées à Bruxelles en
1504.
— Très-longs détails des obsèques de Philippe-le-Beau , à
Malines, 1507.
— Obsèques et pompes funèbres de Ferdinand-le-Catholique
à S^-Gudule de Bruxelles, rédigées par Henri Dupuis , en 1 515.
— Obsèques de Jacques de Luxembourg , chevalier de la
Toison d'or, seig'. de Fiennes, mort à Chartroux-lez-Gand , 12
juillet 1517.
— Obsèques et épitaphe du cardinal de Croy ,- archevêque
de Tolède, primat d'Espagne, 21 janvier 1520, à Worms.
( 102 )
— Obftèques de la reine de Danemarck , SO janvier 15M , à
Gand.
Obsèques de Philippe de Glèyes et de la Marck, duc de
Coimbre, seig'. de Ravestain , Bruxelles, 23 mars 11^7.
— Obsè<pies de Philibert de ChAlon , prince d*Orange, mort
en Italie, près de Pistoia , le S août 1530.
— Obsèques de Jacques de Luxembourg, comte de Gayre,
seig*. de Fiennes, les 6 et 7 août IMS.
— Obsèques de madame Loyse d'Albret, princesse de €ht«
may, 15S5.
— Obsèques d'Elisabeth de Portugal , femme de Charles-
Quint, le 30 mai 16S9, à Bruxelles, rédigées par Nicaise
Ladam*
— Obsèques d'Anne de Croy, duchesse d'Arsehot, le 24
septembre 1539, Beaumont.
-i- Obsèques de mons'. iosse de Heraellea, cheyalier, seig*.
de Lillars, fait à Lbomme en 1546.
— Extrait d'un compte de la maison mortuaire de Jacques ,
comte de Ligne et de Faulquenberghe, 1553*
— Obsèques de Jeanne de Casdile, veuve de Philtppe^le-
Beau, 1535, 17 septembre.
— Obsèques de Cbarlea-Quint 2i Bruxelles, le S9 décembre
1558.
— Obsèques de Jean de Lannoy, seîg'. de Holembaix, 1559,
Qfdennées par Jacques Le Boueq de Yalendennes.
— Obsèques de Philippe de Stavelle , baron de Chaumont ,
seig^. de Glaison , 15W > en l'église d'Esterres.
— Règles et ordonnances comme Ton doit marcher aux eh*
sèques et pompes funèbres , lattes et ordonnées par le sieur
de BenulencoMrt , Toison d'or, avec l'avis d'autres seigneurs
et hérauts*
— Obsèques de Robert de la Yîesville , écuyer, seig*. de Ro-
meries, et porteur de guidon 2i mons'. de Boussu, célébrées
àRomeries, à deux lieues de Quesnoy-de^Gomte «n Hainaut,
sur l'ordonnance réglée par Guillaume Rugher (c'était le pre-
( 103)
mîer service réglé par lui), le â5 mars 1B77. Ledit seigneur
était mort à Anvers.
— Deux lettres de Jeai^ d'Estourmel è Guillame Rugher
pour le service de sa femme.
— Ofosèque* de feue noble dame madame Aime d*Oigntes,
en son vivant seconde femme à noble homme messtre Jehan
d'Estormel, chevalier, seig'. de Vandwille, du iViulieu et de
Steenwich , maresobal de Flandres , faites en Féglise de Steen-
wercky le 16 septembre 1577.
— Obeèqoes dans l'église de Notre-Dame de Fournes, de
dame Maximîliane Vandermerre, dame et héritière de Mor-
ehoven et d'Oppners , femme de messire François d'Oignies ,
chevalier, seig'« de Couppignies et d'Anstaing, le 19 septem-
bre 1577.
— Obsèques faites à Lignj en Gauquerie , pour Jean-le-
Sauvaige, chevalier, seig'. d'Escobecqne et de Ligny, le Z
décembre 1577.
— Lettr» de Robert de Trasegnies au héraut d'armes de
Hainaut , 8 avril 1578.
— Obsèques de Charles baron de Trazegnies, seig'. de Silly,
pair de Hainaat, le SI avril 1578, en l'église de SWullien d'Ath.
— Lettre de Philippe de Poucqnes au héraut d'armes de
Hainaut , 14 juillet 1578 , pour les funérailles du sire d'Estiem-
becque»
— Funérailles de sîre Hngues Romel , chevalier, seig*. d'Es-
trembecque , Courière et Monchy , gouverneur du château et
chàtellenie de Bapaumes, commia au gouvernement de Lille,
Douai et Orchies, dans l'église de Courière, le 21 juillet 1578.
— Lettre de Jeanne le Prévost , dite de Basserode , femme
du seig*. deCnvillers, A septembre 1578, pour les funérailles
du seig'. de Forvye,
— Obsèques de Michel de Forvye , chevalier^ ^'g** de Grup-
pillies, pair de Cambrésis, lieutenant du comte de Lalaing,
occfs devant le chatel de Haverieh , célébrées en Téglise épis-
copale de Cambrai , le SI septembre 1578.
( 104 )
— Obsèques d'Adrieo de Forvye , écuyer , seig'. de Beau-
mont y prévôt de la ville de Mons , frère du précédent , célé-
brées audit Cambrai le 22 septembre 1578.
— Obsèques d'Uippolyte Dubois , écuyer, seig'. de la Loa-
gfaerie, mayrie d*Ancoisiie, célébrées dans la chapelle paroissiale
de Saint-Pierre à Lille, le 4 février 1579.
— Lettre de Josse de Baberghe , héraut de Brabant, au héraut
Guillaume Rugher, pour les funérailles du comte de Boussu ,
le 28 février 1579, Bruxelles.
— Obsèques de Maximilien de Hennin-Liétart , comte de
Boussu, célébrées audit Boussu , les 9 et 10 mars 1579.-
— Obsèques de Gabriel de Jame, baron de Heyne et de
Poucques, sire de Mastaing, Herimez et Brugelette, célébrées
à BrugeleUe, le 6 avril 1579.
— Obsèques de Georges de Ligne, comte de Faulquenberghe,
seig'. de Monstreul , célébrées en Téglise de BaillomI (Belœil) ,
en Hainaut, le SO novembre 1579.
— Obsèques de Jean de Saint'Omer , chevalier , seig'. de
Morbecque et vicomte d'Aire , célébrées en la collégiale de
Saint-Pierre, à Aire , le 27 avril 1580.
— Obsèques d* Antoine d'Allennes , colonel d'un régiment
d'infanterie, capitaine de la ville et bailliage de Courtrai,
célébrées audit Courtrai, le 27 avril 1580.
— Obsèques de madame Anne d'Autriche , fille de Maximi-
lien , nièce de Ferdinand et de Charles, empereurs, et sœur
de l'empereur Rodolphe , femme de Philippe d'Autriche , roi
d'Espagne, célébrées à Sainte-Waudru , à Mons , les 29 et SO
janvier 1581.
— Obsèques de Jean de Croy , comte du Roeux , gouverneur
de Flandre , colonel de chevalerie et infanterie , célébrées à
Mons, les 18 et 19 juiUet 1581.
— Obsèques de Maximilien de Longueval , chevalier , com-
mandeur de l'ordre de Calatrava et premier comte de Bucquoy,
baron de Yaulx , chef des finances du roi et du conseil-d'£tat,
célébrées h Sainte-Waudru de Mons, les 2 et 3 janvier 1582.
C lo^î )
— Obsèques de Philippe de Preud*home , chevalier, seig^. de
Bosseghem et Pretz, célébrées à Saint- Etienne de Lille, le 7
février 1582.
— Obsèques de Jacques de Blondel, chevalier, seig'. des
deux Cuinchis , célébrées à Saint-Albin de Douai , le â sep-
tembre 1582.
— Obsèques de Maximilien Gosson , écuyer , seig'. de Hal-
loye , enseigne et lieutenant de la compagnie du duc d^Arschot,
célébrées aux carmes d*Arras, le 17 septembre 1&82.
— Obsèques de Philippe, chevalier, seig^ de Beaufort,
Ranssart et de Rume , célébrées à Saint-Nicolas d'Arras , le 22
octobre 1582.
— Obsèques de Maximilien Villain , chevalier, comte d'Isen-
ghîen, baron de Rassengbien, francq seig'. de Janstienne,
célébrées à Lhomme, le 17 juin 1583.
— Obsèques de Jean de Tragenies (Trasegnies) , dievalier,
baron de Merlimont, seig'. de Liestre, gouverneur et châtelain
d'Ath, célébrées à Saint-Julien d'Ath, le 21 octobre 1584.
— Obsèques de François de Bernemicourt , chevalier, seig*.
de la Thieuloye-Fervin , gouverneur de Béthune et maître
d'hôtel de la reine Marie de Hongrie , célébrées à Saint-Bar-
thélemi de Béthune, le 5 novembre 1584.
— Obsèques de Charles de Bonnières, chevalier, baron d'Au-
chj, seig*. de Dours et du Biés , gouverneur du pays de Laloeu,
célébrées à Saint-Barthélemi de Béthune, le 8 janvier 1585.
-— Obsèques de Messire Jaspar de Robblés , chevalier, sei-
gneur et baron de Billy , colonel et du conseil de guerre ,
gouverneur aux premiers troubles de Groninghe en Frise ,
célébrées à Saint-Piat de Tournay, le 10 mai 1585.
— Obsèques de messire Oudart de Bournoville, comte de
Henin-Liétart, vicomte de Barlin , baron dudit lieu et de Uoul-
lefort,etc«,du conseil-d'État, chef des finances de Sa Majesté,
célébrées à Notre-Dame de la Chapelle , à Bruxelles , le 28 dé-
cembre 1585.
( 106)
Suite de la noiiee dee manuêcriiê conêervés êoi$ dans des
dépôts publioê, eoit dans des bibliothèques particu-
lièreê, et qui ont rapport aux travaux de la commis-
sion. — Publications récentes envisagées sous le même
point de vue , par le baron de Reiflenberg.
I. MANUSCRITS.
BRUXELLES.
BIBUOTHi^HTl AOTALB.
(Yoy. tom. IX, page* SIO et taÎT.)
Description de la fondation des églises de Notre-Dame-
la-Grande et Saint^Jean en F'alen tienne ^ avecq les
épitaphes qui se retrouvent en icelles^ recueille (sic)
par Simon Le Bodcq, escuier. 1616. lo-foL (autogra-
phe) de 74 feuillets.
Nous avons déjà donné plusieurs extraits de ce folume,
notamment dans Vjénnuaire dé la bibliotkique royale
pour 1846. Nons en tirerons aujourd'hui quel<]ues pièces
relati?es à une association sur laquelle notre sarant con-
frère H. Du Mortier a attiré dernièrement notre attention ,
en mettant sous nos yeux une torche d'argent armoriée de
la confrérie des damoiseaux de Toumay ^ fondée en
1280. Or^ il existait, à Valenciennes , à quelques lieues de
Tournay, une pareille confrérie, et il semble que Torgani-
sation de Tune peut jeter du jour sur celle de l'autre.
C'est donc de la confrérie de Valenciennes qu'il va être
question.
( Ï07)
I.
Extraid de la lettre de V augmentation de la confrairie dee
Damoiseaux en l'église de N être- Dame-la- Grande , à Fàlen^
viennes V
Nous Jacquemes Gouches, Jacqaemes li Cangieret, Jehan
Polie, Jehan Biemier, fius Jehan Biernier, Taisnet, Jehan de
Basêjr, Sandrars li Oncles, Pierre li Poîures, Jehans de Bai-
mes , Jehans Partis , Wattier Crests , Bobiers Partis, Jehans du
Gardin, fius seigneur Simon dou Cardin , qui fu , Jehan li Or-
bateus, Jehans li Vilains, Waultier de Hesques, Jdians li Prévos,
Jehans li Dernier , li maisnés , Jacquemes de le Gauchie , fius
Jacquemon de le Gauchie , qui fu , Simons de le Gauchie , ses
frères, Jehans de Wauvrechin, Jehans de Saint-Sauve, Jac-
quemes de Saint-Sauve, ses frères, Franchois de Landas,
Jehan de Courtray , Jehans de Warquegnies , Jaquemes Bro-
chons, ly vynyers, Jehans Bieniais, Englebert li Orbateus,
Jdian de Frasne et Ghillebiers ly ymaguieres , tous compag-
nons ensamble de le confrarie et de le fraternité de la fiertre
Nostre-Dame des Miracles séant en le grande église de Nostre-
Dame en le ville de Yallenchiennes , faisons sçavoir à tous
chiaulx qui ces présentes lettres verront ou orront , que
comme il fut ensy ^ un jour qui passet est , que li compaignon
de ledite fraternité qui adonc estoient pour l'onneur et loenge
et le exaltassion del non le bénoite Virgene Marie et de sen
doulch fil Dieu Jhésu-Grist , pour le salut de leurs âmes et des
Ames de leurs ancisseurs , euwissent estaulit et ordonné celle-
dite meismes confrarie et celle confrarie et compaignie de fira-
1 Yoy. dans VMi$t. $êelésiaêt de la nUU si eemtà de VaUntiennes , p«r
Simon L^oaoq , 1 t«1. grand m-4^. YalcneieBset , Prignat, 1S44, pp. Ift-
19, le obapHra qui est oontacré à la confrérie dea Bamoiseauz et où U
e«t fait mention des différents actes qui sont publiés ici.
( 108 )
terni'té pour porter , retenir et warder à tous jours honorable-
ment ledicte fiertre des miracles le benoitte Vierge Marie,
laquelle ditte ûertre lydit compaignons qui adonc estoienl ,
fisent faire et estoffer à leur coust et de leur propres deniers,
sans nulles ayuwe de l'autruy , et fu beneitte solennellement
à grand bénignité et à grand révérencfae par le main mon-
seigneur Jacquemon Le Noir, par le grâce de Dieu , à celuy
jour abbet del église Saint-Jehan en Yallenchiennes , en le
présence medame Marguerite , comtesse d'Artois et suer h mon-
signeur le comte de Haynau et de Hollande, medame de Bier-
lamont , monsigneur Jehan de Yallenchiennes , chevalier , et
grand plenté de boinnes gens de religion et d'autres bour-
geois , chevaliers et demiselles de leditte ville de Yallen-
chiennes.
Le jour saint Bietremieu Tapostre , el mois d'aoust l'an de
grâce mil trois cens et douze ans , il est assavoir que nous tout
li compaignon dessusdit, de commun assentement, et tout d'un
accord , rewardet et considéret Testât de noditte société , pour
chou que nous volons que elle soit à tousjours mais deuwe-^
ment maintenue , ordonée et gouvernée , avons ordonné et
èstaulit, pour demourer et remanoir ferme et bien tenu à tous-
jours, que nous devons estre en cetteditte compagnie jusques
au nombre de trente compaignons et nient plus , en l'honneur
de la remenbranche des trente pièces d'argent dont li digne
cors Dieu fu vendus, par telle condicion que nous et cescun de
nous pour lui , tant comme il touque et touquier poet cescun
de nous pour se partie , proumettons et avons enconvent loiau-
ment , en boinne foy , que nous n'y recheverons ne recepvoir
poonsaultre compaignon avecq nous, soit un u plusieurs, jus-
ques adont que li un de nous trente u plusieur seront de cest
siècle trespasset , et n'y poons recepvoir ne recepverons autres
compaignons avecq nous ou lieu de celuy u ciaus qui tres-
passet seroient , s'il n'est bourgois o fieue de bourgois de le ville
de f^allenchiennee , et jusques adont aussi que cescuns de ciaus
qui en noditte compaignies voiront entrer , aront payet par le
( 109)
conseil des compaigpons à do mayeur, quiconcques le sera pour
le taos , cens sans de tour , de telle monnoye comme de florins
de FloreDcfae, boins et loyaux, d*or, et souffissans de pois et
de loy, pour trese anis tour (?) cescun florin ou aultre boinne
monnoye , aultant vaillant , revenant à le valeur des florins
dessusdis , pour mettre et convertir en Tayuwe des frais de
noditte fîertre à retenir , etc. Le surplus sont les règles que Us
confrères ont à suivre^ et sur la fin y ai: Faict en Yallenchien-
nes , le nuit de le pourcession de Yallencfaiennes , Tan 122S.
Restauration de la fiertre desdtcts Damoiseaux et des relicques
y posées l'an 1588.
In nomine Domini Amen. Sacent tous ceux qui ces présentes
lettres voiront ou oiront , que en Tan de grâce 1588 , honnora-
blés , nobles et dévotes personnes , sire Jean Le Poyure , sire
Pierre Rasoir , sire Jehan Rasoir , Philippes d*Espiennes , sire
Nicolas Rasoir , Jacques Rasoir , Pierre Le Poyure , Jean Des*
maisières, filz Antboine Pierre Rasoir, Jean Desmaisières , ûlz
Jean , et Charles Le Mesureur , tous confrères de la noble con-
frarie de Nostre-Dame des Miracles , située en Téglise Nostre-
Dame-la-Grande en ceste ville de Yallenchiennes , qu*on dict
vulgairement des Damoiseaux, cognoissans que la capse et fier-
tre d*icelle confrarie en laquelle reposoient et estoient encloses
plusieurs saintes relicques de divers saints et sainctes de para-
dis , avoit esté rompue et pillée par les ennemis de nostre sainte
religion catholicque Romaine , et lesdictes relicques ou la meil-
leure partie d*icelles perdues , iceulx confrères , meuz de vraye
dévotion, ont faict drescher une nouvelle capse et fiertre à leurs
coustz , frais et despens pour y mectre et reposer les susdictes
relicques en bon nombre que leur estoient demorées avec aul-
tres qu'ils poiront recouvrer, pourquoy mieulx faire ont requis
maistre George Feryn , curé de S*-Nicolas et doyen de chres-
tienneté de Valenchiennes , se transporter en la ville de Mons ,
en Haynau, vers illuslrissime et révérendissime messireLoys de
(110)
Bariaimont, arche¥eM{ue et duc deCambray, ay^c lesdides
lîcqoes et autres tirées de la thrésorie de Tégltse et préyostë de
Haspre, sçavoir de S^-Nkolas, éresque et confesseur, de la
croix de S^Andrieu, apostre, de S'-Philibert et de S^-Raoul-
phe , pour estre par sa seigneurie approuvée , lesquelles après
avoir diligemment visitez , comme appert par ses lettres auo-
tenticques d'approbation en datte du 8* jour d'aoust xv^ iiii"
huit , les a touttes approuvées , adjoustant et donnant d'abon-
dant auxdits confrères , autres relicques , sçavoir de la coste de
S^-Landelin , fondateur de l'abbaye de Crespin , du chef de S*-
Luc, évangéliste , du bras de S^-Marc , évangéliste , de la coste
de S**- Anne, mère de la Vierge Marie, de S'^-Anastase, vierge
et martire , oultre quoy encore maistre Jehan Marcoul, prebs-
tre , chanoisne de S^-Amé en Douay , a donné auxdits confrè-
res un os des SS. martyrs Thébéens rapporté de Rome. Touttes
lesquelles relicques ainsy visitées , ledit seigneur archevesque
a donné charge et donne plain povoir comme appert par let-
tres patentes donné le 6 d'aoust 1 588 , à révérend père en Dieu
Damp Pierre Blondeau , par la permission divine , abbé de S*"-
Pierre de Hasnon , de Tordre de S*-Benoist , diocèse d'Arras ,
de les mectre et imposer à la nouvelle capse ou fiertre , décen-
tement et révéremment , et par après la renclore. Suivant quoy
le jour de l'assumption de la Vierge Marte, 15 d*aoust en ladite
année 88, ledit sieur abbé après avoir chanté solemnellement
la grand messe au grand autel de ladite église Nostre-Dame ,
accompagné de révérend père en Dieu , sire Franchois du Pire ,
par la mesme permission , abbé de S^Jean en Vallenchiennes ,
de Tordre de S^ -Augustin , au diocèse de Chambray , en la pré-
sence de nous notaires apostoliques soubscripts et des tesmoingx
ci-après nommés ; en grande humilité et révérence , imposa les
prédites relicques en la nouvelle capse ou fiertre, après avoir
faict la bénédiction d*ioelles , oultre touttes lesquelles relicques
adjoustant davantage plusieurs aultres relicques données aux-
dits confrères Damoiseaux par révérende mère en Jésus-Christ ,
Marie Le Poyure , par la mesme permission abbesse de Fonte-
( 111 )
Délies lez ValleQchieaaea , de Tordre de S^-Beroard , diocèse de
Cambray , qu'elle feil tirer hors de la thrésorie par frôre Gilles
LoUvier, père confesseur de ladite maison de Fontetielles ,
comme appert par lettres patentes du IS dudit mois d'aoust du
susdit an 1588. Asçavoir de S*- Pierre, apostre, de S*-Paul,'de
la croix de S^-Andrieu , de S^- George, de la verge d'Aaron , du
mont de Calvaire, du sépulchre du Lazare, d'une joineture de
S'-Estienne , d'une coste de S^-Laurent, des orne mille vierges,
de S*-Nicolas , du suaire de la Vierge Marie , du couvre-chef de
ladite Yiei^e Marte et de l'esponge Nostre-Seigneur. Aiant joint
lesdites copies auctenticques des lettres de donation desdictes
relicques auxdits confrères par lesditz seigneurs arcbevesque
et abbesse de Fontenelles , ce faict renferma ladicte fiertre et la
mit en reposer en ladite chappelle des Miracles oui elle repose
encore présentement , et de Timposition de touttes ces relic-
ques et de la clostnre de laquelle Gertre pour perpétuelle mé-
moire , les dessusdits confrères nous ont requis leur faire cest
instrument pour tenir en leur garde. Ce fut faict au cœur de la
desusdite église Nostre-Dame la Grande en Valencbiennes en
an , mois et jour que dessus, présens avecq lesdits révérendz
pères en Dieu, abbez , maistre Grégoire Le Duc, docteur en
droictz, archidiacre Nostre-Dame de Cambray, Godefroy Cen-
turion, chevalier de S^-Jan de Jérusalem et commandent en
ces Pays-Bas, à cause du Bracq et Piéton en Haynau , et agent
de ladite ordre, de dom prévost deHaspre, maistre
Bernard Le Duc , prebstre licencié en droictz et chanoine de
Féglise collégialle de S^-Géry, père Bernard Olivier de la société
de Jésus et plusieurs aultres notables ecclésiastiques , accom- ,.
paignez de messire Anlhoine le Poiure , chevalier , seigneur de 'Q
Rozel, Rombies, etc, , prévost lors de ladite ville, sire Adries
de Villers aiant aussy esté prévost d'icelles , avecq grand nom-
bre d'autres bourgeois et gens de bien de laditte ville , et par
o£fecial des prédites confréries et Damoiseaux d'icelle avecq
grand nombre d'autres bourgeois et gens de bien de ladite ville,
et par espécial des préditz confrères et damoiseaux d'icelle con-
( 112)
firarie , y atans acquis plusieurs indulgences et pardons aux
▼isitans ladite chapelle , comme plus à plain appert par plu-
sieurs bulles, à quoy d'abondant icelluy seigneur illustrissime
et révérendissime archevesque et duc de Cambray, de sa noble
et bënëvolente grAce, a adjousté et concédé à perpétuité auxdits
confrères et aultres fidèles cbrestiens , lesquels au jour de Tas-
sumption de la Vierge Marie visiteront ladite chappdle , qua-
rante jours de vray pardon.
CopU d'une sentence proviâùmnelfe rendue au conteii privé du
roy noêtre être au profit des confrèreê de Noêtre^Dame des
Damoiseaux de ceste cilié touchant la cotte d'armes»
Yeu au conseil privé du roy nostre sire le différent y meu
entre les Damoiseaux de la compaignie Nostreditte Dame en la
ville de Yallencbiennes , suppliants d'une part , et les prévost,
jurez et escfaevins de laditte ville rescribens, d'aultre; la cour,
par manière de provision , ordonne auxdits rescribens de lais-
ser mardier leur bérault d'armes es processions ordinaires de
laditte vtUe de Yallencbiennes revestu de sa cotte d'armes de»
vant les suppliants, selon la manière ancbienne, et à cest eflîect
délivrer laditte cotte d'armes sans ultérieure difficulté. Faict
audit conseil privé tenu à Bruxelles , le vingt-ciucquiesme jour
d'aoust mil cens vingt et ung.
Ma. Y*, et soubsigné,
D. GOTTIGNIIS
11 est ainsi an folio 111 t» du 3* Tolnmo de* charte* et pmilëget de
Yalencienne* copié* par Simon le Bouoq, auteur du présent recueil.
Nous puiserons encore dans le même manuscrit quel-
ques renseignements sur les suppositions de titres qui se
pratiquaient au moyen âge.
(113)
II.
Malgré les précautions minutieuses prescrites par la lé-
gislation moderne y le faui est un délit qui se renouvelle
fréquemment. Ne devait-il pas être bien plus facile à per-
pétrer autrefois , quand la surveillance de Tadministralion
était k la fois moins active et moins éclairée , qu'il n'y
avait point d'unité dans l'action du pouvoir ^ que le défout
de connaissances rendait la vérification presque impossi-
ble, et que d'ailleurs la fraude était mise sous la protection
de corporations puissantes ou d'individus en crédit? Aussi
quelle prodigieuse quantité de titres apocryphes infectent
l'histoire, que de pièges ont été tendus à la bonne foi des
écrivains! Beaucoup de ces pièces subreptrices ont été re-
connues, mais combien dont les auteurs n'ont pu encore
être démasqués! Voyez le diplôme prétendument donné
par Cbilpéric à Tévéque de Tournay Ghrasmare, la charte
de fondation de l'abbaye d'Hastiers, dans le pays de Namur,
le testament de S^Remî , qui a été l'occasion d'une vive
polémique entre Des Roches et un savant bollandiste, et
tant d'autres monuments suspects ou dont la supposition
est démontrée ! Plus près de nous Louis XI, très-peu scru-
puleux lui-même, reprochait à Maximilien d'être un faus-
saire. Bulkens et Garpentier mettaient en œuvre de faux
documents qui leur étaient communiqués, les frères De-
launay fabriquaient impudemment des diplômes et des
généalogies, et, sous nos yeux même , n'existe-t-il pas en-
core à Paris et ailleurs des ateliers de fausses preuves his-
toriques en plein exercice? U est donc intéressant de
rassembler ces pièces mensongères d'abord pour les ex-
ToH. X. 8
(114)
dure à lout jamais du domaine de Tbisloire y ensuite pour
étudier dans leur teneur et leur contëxture, le procédé de
la fraude.
Au feuille 44 reeio de son bisluire de Notre-Dame-la-
Grande , Simon Leboucq raconte un faux qui se pratiqua à
Valenciennes , Yers le milieu du douzième siècle. Je Tais
le laisser parler :
« Au commencement de Tan 1 145 , Fabbé de SWean et ses
n religieux 9 d'une part, et le prieur et religieux de S^-Saulve,
n d'aultre , feirent un certain accord entre eulx touchant le
» droict paroischial , comme le tout appert par la lettre de Ni-
» colas, évesque de Cambray; mais n'estant iceluy au conten-
n lement de ceulx de S* Jean , ils commencèrent de rechef à
n remuer mesnage, et aiant la cause esté hastée, elle fut ju-
n giée peu après au profîct de ceulx de S'-Saulve. D'autant que
n Fabbé de S^-Jean avait dlct en la présence du pape Lucius se-
n cond , qu'il monstreroît certain privilège authenticque ser-
M Tant à son proGct, et le dict saint Père l'aiant sur ce renvoyé
» Il Sampson , archevesque de Reims, pour le luy exhiber, ainsi
» qu'il appert par une bulle donnée l'an devant dict 1145) et
» puis décider de la cause ; iceluy abbé ne sceut rien montrer,
H ce que voiant le dict archevesque , il le renvoya par devant
n son évesque de Cambray , ainsi qu'il appert aussi par lettres
n du dict an ; mais le dict abbé n'exhiba non plus davant l'é-
n vesque qu'il n'a voit faict devant l'archevesque.
n Du depuis le prieur du dict SWean , feignant d'avoir esté
n la mesme année à Rome , feit une fausie bulle sur le nom du
» pape Eugène , successeur du second dict Lucius. Par icelle
» apparoissoit qu*il permecloit aux dictsde S*-Jean d'avoir des
» fous baptismaux en leur église et y faire office pastoral , en
» suite qu'est requis , et icelle se commençant : Eugeniuê...
H datées du dict an 1 145. En suite de laquelle feirent inconti-
» nent faire des fons baptismaux en leur église. Mais le pape
( 115)
H en aiant eu rapport , dépescha încoDlineot sa bulle apOêtoH-
» que à Nicolas, évesque de Cambray , par laquelle il déclaroit
» que tous ceulx qui seraient trouvés coupables d*ayoîr faictet
» apporté cestefause bulle , fuist-il cfaaDoine ou clerc , fussent
» à tous jours privés de toute office et bénéfice ecclésiastique ,
» commandant en oultre d*abattre les dtcts fons, comme le tout
» appert plus amplement par icelle bulle. »
Cette querelle n'en resta pas la /mais elle cesse d'appar-
tenir à l'objet que nous nous sommes proposé. Il ne nous
reste qu'à donner le texte même de la fausse bulloi tel qu'il
se trouve plus loin (fol. 70 verso ), dans le manuscrit de
Simon Leboucq.
Eugenius episcopus , servus servorum Dei , venerabili fratri
Nicolao , Gameracensium episcopo , salutem et apostolicam be-
nedictionem. De compositione inter dilectos filios nostros mona-
chos Chinacenses et canonîcos Sancti Joannîs de YallenceniSjde
qua scripsistis micfai, nuUam babuicertitudinem , praeter brève
vestrum et venerabilis fratris nostri Remensis arcbiepiscopi.
Canonici iterum testimonio parochianorum monachorum ejus-
dem villae argumenta sua confimare videntur; nos itaque
inter utrumque de certitudine incerti , fratrum nostrorum ad-
monitioni et judicio , canonicis indixi(tniM) silentium , ita ta-
men quod fontem suum , nulle probibente , in pace babeant
crisma et oleum a nobis sive a decano nostro^ secundum jus
liberum accipiant , concessimus ; itaque eis pueros quolibet
baptizare , quocumque vero modo se res babeat , décernât
vestra discretio, ne ecclesia canonicorum sui juris dignitatem ,
nec ecclesia monachorum justitiam amittat. Data Trans Tibe-
rim , XIX calendas Alartii.
Parmi d'au très faits de cette espèce, nous pouvons encore
citer celui-ci. Le 19 mai 1198,16 pape Innocent III écrivit
à l'archevêque de Reims et à ses suffragants, pour leur
( "«)
prescrire de détmire ou de faire résigner les bulles fa-
briquées par des faussaires alors détenus à Rome *.
IIL
Quand on a constamment sous les yeux cette Belgique
opulente et populeuse, où des Tilles considérables qui se
serrent mutuellement de foubourgs , ne sont séparées que
par de riants jardins» de plantureuses campagnes et des
villages presque aussi peuplés que des Tilles » on a peine
à se représenter l'état du pays , lorsque couvert de forêts ,
rempli de mornes et stériles solitudes, il n'avait guère
pour habitants qu'un nombre restreint de barbares à peine
soumis au joug bienfaisant de la religion et qui mêlaient
à leur nouvelle et incomplète croyance toutes les supersti-
tions d'un grossier paganisme. Et cependant même alors,
au sein de cette vie dure, sauvage et bornée, il se déve-
loppait déjà une grande activité morale et intellectuelle.
Cette activité , la religion , seule discipline que pussent
reqiecterde pareils hommes, l'avait entièrement absor-
bée : c'était elle qui la dirigeait et qui lui montrait le but
qu'elle devait chercher à atteindre. Le savoir étroit qui
subsistait encore, les rares sympathies littéraires, l'ima-
gination qui n'abdique jamais entièrement ses droits, s'é-
taient réfugiés à l'ombre du sanctuaire. Les églises, les
monastères protégeaient des écoles qui prospéraient au
milieu des violences et des passions brutales de cette épo-
que, l'esprit monacal s'appliquait à dompter ces natures
jusqu'alors indomptables , et à donner sa forme|etson em-
preinte aux idées et aux sentiments. Ce qui restait de
1 Varia , Àrchiv, adm, de la ville de Reims , 1. 1» } 1^* partie , n» 404 ;
EfUt, Innoc. III ^ 1. 1. , p. Il , 125 , 561.
(117)
science profene était passé dans la théologie; les pâles
souvenirs de l'antiquité païenne n'étaient eux -'mêmes
transmis que par des écrits religieux des derniers temps.
Quelques poètes se montraient de temps à autres comme
l'écossais Sednlius ^ , qui était venu vers le milieu du neu-
Tième siècle chercher un asile dans Liège naissante, ou du
moins dans le diocèse de l'éTéque Hircaire; mais la légende
épuisait , pour ainsi parler , tout l'art d'écrire , la légende
à la fois document de l'histoire et de l'état social , la légende
qui avait détrôné la poésie des bardes et qui devait servir
de transition à celle des trouvères.
Avant le milieu du huitième siècle , Godeschalc , diacre
de l'église de Tongres , et qui avait connu Théodoen , dis-
ciple ou serviteur de saint Lambert , écrivit, d'après ses
renseignements , la vie de ce saint évêque, qui fut l'apôtre
de l'idolâtre Taxandrie, et tomba sous les coups du frère
d'Alpaide, de ce fier Dodon que M. Polain , dans son at-
tachante Histoire de Uége^ fait comte d^Avroye, sans doute
d'après quelque chronique populaire dont l'autorité n'est
pourtant pas décisive en histoire.
Plus tard , c'est-à-dire au commencement du dixième
siècle, Etienne, qui fut évéque de Tongres de 903 à 930*,
se crut appelé à mettre l'œuvre de Godeschalc sous une
forme plus élégante. Etienne a réellement des prétentions
littéraires : il vise à la phrase, à l'amplification ; il inter-
cale à tout propos des vers dans sa prose , vers qui souvent
riment à l'hémistiche, fait des allusions à la mythologie
classique et ne s'aperçoit pas que toutes ces paillettes d'or
> Jnnuaire de la bibliothèque royaUpow 1843, pp. 83-98.
* U a un article dam V Histoire liU, de la Franee,yi , 168 ; voy. aussi
(kUlia Christ. , UI , 836; Jeta SS. Belgii sekcta, VI , 24 , et Cbapeavillc,
Gesta poniifieum Tungr, , ete, , 1 , 350 et suiv.
(118)
faux ont moins de valeur qac les lames de plomb du bon
Godeschalc.
Ghapeaville a bien fait cependant de publier cette vie ^
qui est un monument des tendances littéraires du dixième
siècle. Il s*est servi pour cela d*un manuscrit de l'église col-
légiale de S'- Pierre de Liège. Désireux de reconstruire
autant que possible nos anciennes bibliothèques monas-
tiques y et de recouvrer les anciens manuscrits que la sup-
pression de nos monastères ou Tinsouciance en avait fait
sortir y et qui ont échappé au gaspillage, au défaut de soin
et à la destruction * y nous venons d'acquérir pour la bi-
bliothèque royale , à une vente qui a eu lieu à Gand le 30
janvier de cette année, un exemplaire précieux de la l^ende
écrite par Etienne. Elle est sur parchemin, en deux colon-
nes^ avec lettrines , se compose deâl feuillets et remonte,
pour récriture^ au douzième siècle. C'est à tort que le der-
nier propriétaire a marqué au dos le onzième siècle.
Cette légende devait faire partie d'un volume plus consi-
dérable, contenant d'autres récits hagiographiques^ ainsi
que semblent l'indiquer les chiflres XXVI (fol. 1 verso)
et XXVII (fol. 10), chiffres qui, selon toute apparence,
indiquent les divers traités autrefois réunis par une même
couverture.
Je n'oserais affirmer que ce manuscrit soit celui dont
Cbapeaville a fait usage. Je penche cependant à le croire,
quoiqu'il présente quelques variantes avec le texte de cet
éditeur, qui affirme toutefois n'avoir rien changé au style :
' Depuis raooée 1838, nous avons récupéré plusieurs manuscrits d'une
importance capitale, tels que Vautographe de la chronique de Sigebert de
Oembloux , la chronique de Brando , celles de Tongres et de Saint-Trond , un
é?angéliaire de Liège , du X** siècle , un évaogëliaire de Zanten , du IX*. des
passionaux , des pères, etc.
( 119)
niUla styli mulatione facta. Pour ne rien omettre, il pourrait
avoir appartenu soit au monastère de S^-Laurent, soit à
celui des Croisés» qui fournirent chacun à Ghapeaville une
copie de l'ouvrage de Renier sur saint Lambert. Or» cet
écrit de Renier est aussi dans notre manuscrit.
Je me bornerai à relever les différences qui existent entre
le commencement du manuscrit et la leçon imprimée. On
jugera ainsi de la fidélité plus ou moins grande de Testi-
mable Ghapeaville.
Chmpeav, p.
351.
Domino patri Hennan-
no archipraesuli, Ste>
plianus humilie Tno-
gromm episcopiu.
M8.
Herimanno archipraesali Stephanus
TuDgrorum episcopns salutem.
irrisio.
—
derisio.
lileraria.
—
littcnOi.
Cato (arec une majna-
—
cato (arec une roinoscnle), corrigé
cule.)
plus tard rato.
intra memetlpsum quaei
i- —
Intra memet snm qnestus.
tlM.
faUu.
^-
fadns {mole.)
creatorem.
—
creatori.
P-
353.
Naiades.
—
Najdes.
—
qnaeqoe {maU,)
remae.
—
Temo.
^uateous.
—
<luotenas.
qiieat.
—
quitur?
nisa.
—
Tien.
musae de compta.
—
ronseo compta.
exuris.
—
corrigé postérieurement : exueris.
P-
353.
, benigniMlmoi.
—
benignas.
P-
354.
a JUS.
ains ou avii (peot-4tre fant-il lire
avis pont{fex Theodardus cla^
rissimus et Chris ti rnartyr fu-
turus, en changeant la place de la
copolatire et; car les deux noms
Ayus et Theodardus , séparas
par le snhstanlif pont(fex , bles-
sent tons les usages.
claeoUssimui.
—
eincentissimus.
augroentis.
—
argnmentis.
( «0)
Cfmpeav. p. SS4. aposlolici. US. apostoli.
idem. — Itâem.
p. S65. tenere (a<ff .) — tenere {verbe.)
•dpnim. — saaMtipMun.
omnibiic diligent e«. — diJigeates omnibus,
p. 867. teroperatissimls. — tempertntiuimis.
îndMit. — tedicU<.
eodesiae IrajectCMit — p««lor eockMM tr«i«et«BSM.
pastor.
▼«ritatit. — fcrftsUt , etc.
Le neuvième chapitre et la l^ende finissent dans Gha-
peaville par ces mots : et ad coelos usque emiUentes suspiria.
Le manuscrit offre de plus tout ce passage, où est cité Ré-
ginon y qui vivait en 892 :
u Yerum hac narratione finita nolumus praeterire silentio
quia necis Sci. Lamberti et alia fuit major «c dignior causa
quam Régine , multa recapilulaos ab incamatione Domini di-
gna memoria, operî suo curavlt ioserere. Exposîta namque
amentia et morte Lodowuci regîs, propter quod mious relîgiose
debrachio Soi. Dioniâi os fractum rapuerit , factaque mentiooe
synodi habitae apud Aquileiam , temporibus Yigilii papae : ea ,
inquit aetate claruit Lambertus , Tungrensia eccleaiae episco-
pus , qui dum regiam domum zelo religioms aoeensus incre-
paiaet, ab iniquissimo Dodone et aliifviris depalatio missis
improvise conclusus , intra domum ecclesiae , in Leodio vico,
occiditur* Gomplevit autem sacratissimus ponlifex Lambertus
cursum sui agonis xt kl. octobr. , rognante Domino et vero in
trioitatîs plenitudine et unitatis majestate, cui exstat laus et
sanctorum jubilatio nec non et perpes gratiarum actio nunc et
semper, per immortalia saeculorum saecula, amen '• »
La vie de saint Lambert par Févéque Etienne ^ finit au
feuillet 10. Elle est suivie, comme on Ta dit, de la même
* Cr. A Tbymo, ffist. Brab. dipL , Brax. 1836 , in-S^, 1. 1 , p. 1S9 , et
le mémoire de M. Dewez , dans le Recueil de Tacad. de Brax. , nouTelle série ,
t. III, p. 397.
(121)
vie par Renier, moine de S^-Laurent , qui n'est cq>endant
pas nommé. ,
IV.
4 la même vente la bibliothèque royale a acquis un
exemplaire sur vélin et à drax colonnes du poème de Gaces
de la Bigne sur la chasse. Ce plaisir si féodal , si guerrier, si
propre à satisfaire Tactivité belliqueuse d*une population
conquérante et longtemps nomade , avait subi la forme gé*
nérale imprimée par le moyen âge à l'intelligence : le sym-
bolisme et la scolastique^ on y avait découvert des allégories
religieuses , on Favait assujetti à des règles compliquées ,
aux rafiSnements de la dialectique déliée qui régnait alors.
Ce qui prouve manifestement cette tendance, c'est que
le livre classique du iid%Ai de la chasse eut pour auteur,
non pas un chevalier^ un homme d'épée, mais un clerc,
un bonmie d'église. Gaces de la Bigne avait été, en effet,
premier chapelain du roi Jean pendant que ce prince lan-
guissait dans la captivité en Angleterre. Le roi songeait à
l'éducation de ses enfants, et la chasse , comme science, fai-
sait partie d'une noble nourriture. Il chargea donc Gaces d'é-
crire sur ce sujet, en faveur de son quatrième fils Philippe,
duc de Bourgogne, encore jeune, et l'honnête chapelain
commença à Halfort, en 1359^ le poème dont nous nous
occupons. Gaces méritait cet honneur : d'abord il était
prêtre, ensuite il descendait de quatre côtés d'ancêtres
qui avaient beaucoup aimé la chasse au vol :
Le prestre est né de Normandie ,
De quatre costés de Hgnie ,
Qui moult ont amé les oyseaulx ;
De ceulx de Bîgne et d'Âigneaux,
Et de Clincbamp et de Buron ,
Yssî le prestre dont parlon.
( 122 )
Gaces traite de la chasse comme Tautear du Roman de
la Rose traite de l^amour : son ouvrage est une discussion
moitié théologique, moitié profane entre des personnages
allégoriques abstraits, tels qu'Honneur, Vaillance, Dépit,
Luxure, Gloutonnerie. Déduit de chiens et Déduit d* oiseaux
plaident leur cause par avocats, en justice réglée : il s'agit
de savoir s'il vaut mieux chasser au poil ou à la plume;
ce qui donne au poète l'occasion de passer en revue toutes
les espèces de chasses et de déployer à ce sujet une érudi-
tion fort extraordinaire pour son état. Raison^ obligée de
prononcer après de longs débats, s'en tire en normande,
aussi ^ elle déclare qu'étant midi passé, il faut aller diner,
que les chiens et les oiseaux ont chacun leurs avantages,
et elle renvoie les parties, ordonnant que les dépens soient
compensés.
Nous n'en dirons pas davantage, attendu la longue ana-
lyse que la Gurne de Sainte-Palaye a faite de ce poème ^
L'abbé Le Beuf, t. III, pp. 455 et 436 de ses Dissertations
sur l'histoire ecclésiastique et civile de Paris (1743, in-12),
donne la notice de deux manuscrits du roman de Gaces
qui étaient chez le duc de Bourbon. Goujet fait aussi un
extrait de ce roman, dans sa Ribliothèque française, t. IX,
pp. il5 et suivantes. On peut lire encore dans Y Esprit des
journaux (octobre 1781, pp. 224-246, et février 1782,
pp. 242-252) deux lettres de M. Ansiaux de Liège sur
l'ouvrage de Gaces. L'abbé Mercier de S*-Léger, à l'aflût de
toutes les discussions qui pouvaient intéresser la biblio-
graphie, écrivit à M. Ansiaux pour lui signaler quelques
erreurs qui lui étaient échappées; sa lettre , qui n'était pas
' Mémoires sur Vaneienne chevalerie. Paris, 1826, t. Il, p. 405-427.
Cf. J.-B. Barrois, Protypographie, n^«613, 678, 1588, 2091.
( 1»)
destinée à voir le jour, a été pabliée par M. de Villenfagae,
Mélanges pour servir à l'histoire civile, politique et littéraire
du ci-devant pays de Liège. Liège, 1810, pp. 439-446. Il
y a plus, rimprimeur AntoiaeYerard, en mettant au jour
Touvrage de Gaston Phœbus sur la chasse, jugea à propos
de publier celui de Gaces, comme partie intégrante de
l'œuvre de Gaston.
C'est donc pour un duc de Bourgogne , comte de Flandre^
qu'écrivit Gaces de la Bigne, pour ce duc qui aimait les
oiseaux. Dieu et la sainte église. L'exemplaire que nous ve-
nons d'acheter porte à la lin la signature de Philippe de
Clèves, ûlsd'Adolphe de Glèves, ce prince si galant et si che-
valeresque, et de Béatrix de Coïmbre, de la maison royale
de Portugal. Quoique d'une belle conservation, il n'est
malheureusement pas entièrement complet. En voici les
premiers vers :
Trop de choses fault à chasser
Le loup , le cerf ou le sangler
Et se Ton y veut harnois tendre
Dieu scet comment il fault attendre....
Il se termine ainsi :
L*un d*eulx qui estoit né de MeauU
Lui dist qu*il arguast premier
Qui estoit maistre du mestier
Et qui les questions savoit
Et proposées les avoit ,
En argua pro et contra,
Nousnous bornerons à citer l'éloge dePhilippe-le-Hardi ,
rois dans la bouche de Vaillance : il prouve que ce prince
(124)
porta de bonne heure son surnom.
Gens d^armes ool pou de science ,
Qui sans chief entrent en bataille
Et semble que d*eulx ne leur cbaille ;
Pour ce nous fault nng capitaine
Qui les gens d*amies nous ordenne ;
Regardons de qui le ferons;
Se les bons faulconniers avons
Qui scerent très bien le mestier
D^armes , quant il en est mestier,
Ung en noromeray, s*il tous plaist*
L*un respond pour tous : beau nous est.
Vonlentiers je tous nomme, Honneur {Uonnour) ;
Lequel n*ama oocques séjour.
Mais Toulentiers veult traveillier.
Pou dormir et assez TeilUer*
Et fut fils d'un moult Taillant roy
Qui me tint toudiz près de soy
Pour ce que se avons Vaillance.
Et dès que Honneur ert en France
Je commanday à Hardement
Qui m'appartient, que nullement
D'avecques lui ne se partist ,
Pour quelque chose que véist.
Si l'a si lëalment seryy
Que depuis de lui ne parly
Et lui a donné si beau nom
Qu'on peut donner à nul bom ;
Cest qu'il a surnom de Hardy.
A présent de ce plus ne dy ;
Il est très large et loyaux ,
Et si aime bien les oyseaux ,
Il aime Dieu et sainte église
Et à diligence a devise.
Si me semble que bien feroit
Qui capitaine le feroit.
( 125)
V.
J'ai donné précédemment le formulaire employé jadis
dans certaines parties des Pays-Bas pour la réclusion so-
lennelle des lépreux. Ce sujet , qui sera traité ayec déve-
loppement par M. Francisque Michel , dans son Histoire des
races maudites, est bien fait pour fixer l'attention des per-
sonnes appliquées à rechercher tout ce qui peut mieux
faire connaître les transformations de notre état social.
Cest ce qui nous a engagé à recueillir ici le certificat sui-
vant, donné en 1674, à un lépreux de la léproserie de
Terbanck, près de Louvain ; il est imprimé sur parchemin.
Nous avons mis en italique les mots écrits à la main.
M Allen den geneD die deselelleren suUen sien oft horenlesen,
ende besondere de seer eer-weerdige, wyseen voorsienige Heeren
der stadt van Bruasele, die gecommiteerde en gedeputeerde
der proeve vanden sieckten der Lasarye Terbanck bj Loven,
salut. Doen condt ende certificeren mîdts dese voor die ge-
rechte waerheyt dat op heden date van desen voor ons gecom-
pareert îs in sijnen properenpersoonTVtcoiaiM de Foi, geboren
ende woonachtich in die stadt van Brusêele^ ende heeft begeert
by ons gevisiteert ende ter proeve gestelt tesyn » den welcken
na dat wy gevisiteert ende neerstelyck ondersoecht hebben na
wysheyt ende gratie ons van Godt den Heer gegeven ende na
onse oude costuyinen soo hebben wy hem besieckt ende be-
smet gevonden metter Lasarye ende daeromme verwesen uyt
aile gesonde nienschen onder die siecken gelîjck dat ghewoon-
lyck is hier by ende tegenwoordigh sijnde aïs getuyghen heer
Joêeph de Romrée ende Jan Meyeman , in desen hebben wy
ons gequeten na ons vermogen seer Eer-weerdige wyse ende
voorsienige Heeren dat kenne Godt almachtich die u lange ge-
spaeren wille in salicheden. Des oorconden hebben wy ousen
gewoonlycken segelhier «en doen hangen desen \(S january
1674. n (Sceau sur queue).
( 126 )
Ceux qui ont lu rintéressante relation de rexpédition
desTexiens à Santa-Fé, savent qu'au Mexique les préjugés
à regard des lépreux existent encore dans presque toute
leur ignorante cruauté. Il ne faut jamais désespérer de la
sottise humaine.
ARGniVKS DB l'^GLISB DB SAIH TB- GUDULB.
BruiellM , le 18 mart 1845.
Au secrétaire de la Committion.
HOICSIBUB LB BilEOir ,
Voici la copie du fragment de chronique que j'ai trouvé
il j a quelque temps dans les archives de l'église de Saint-
Michel et Gudule, et dont j'ai eu l'honneur de vous entre-
tenir.
Ce fragment est inscrit sur un feuillet d'un registre con-
cernant des fondations pieuses.
Deux autres pièces en vers flamands se trouvent dans
le même volume , Tune intitulée : Refereyn : die eierven
iê een heri gelaeh, et l'autre : Een gheraeUel, mais elles
ne présentent aucun intérêt historique.
Veuillez agréer , Monsieur le baron , l'expression de mes
sentiments distingués.
F. baron de Fibelajtt , conseiller
à la cour d'appel.
( 127 )
Copye gltetrocken vuyt de oude chrtmyck deser stadl Brusgel,
Beminde lésera wilt bemerckeo myn noleren
Dat îck sal vercleren will cl wel onlhouwen
Van dé prîncelycke stadt Brussel vaet myns solveren
Wanneer men de nienwe stadt vcsten begonst te boaweii
'Fis des ouder oiemorien van mans en vrouwen
Ick sait oolfauwen soo îck vînde bescreTen
Als men scbreef duysent drye hondert vyfUch en seven..
Thien jaer daer naer door des Heeren macbt
Anno duysent drye hondert seien ent seslich jaer
In december op sinte Nicasius nacht
Viel sînte Niclaes thoren dat is vorwaer
Tan boven tondere bier binncn Brussel claer
Godt barcht tôt beswaer die waeren in benauwen
Dus sydy in noodt cleyn oft groodt, slelt op Godt u betrouwen.
Hertoginne Joanna een weduwe t*een
Van berloch Wensel soo men mochl aenmercke
Regeerde in t*jaer van veerthien hondert en een
Als men hier te Brussel begonst te wercke
Aen het groodt stadthuys in de Brusselsche percken
0ns achter gelhaeten tôt een gedenckenesse
Sy slerfl iut jaer veerthien hondert en sesse.
Als men screef duysent vier hondert en veertich jaer
Inde maendt van meert op sinte Geertruyden dach
Doen leyt men den eersten steen dat is voorwaer
Van dese ses huysen sonder eenich verdrach
De Borse , den Henvel , den Tennenpot soo men sien roach
Den Wintmeulen , den Treft ende oock de Cluyse
Tôt Brussel op de mert in het goet ghesach.
Dit syn aile sesse die nieuwe huysen
Van ons ouders achterghelaeten lot een memorie
Godt brenght ons aile te saemen in syn eenwighe glorie
AasN.
Is vreucht verdriet
Soo en treur îck niet
( 128)
AMIENS.
H. H. Dasevel, connu par des publications historiques
très-remarquablesy et couronné par l'Institut de France ,
a trouyé, en faisant des recherches dans les archives d'A-
miensy pour le premier yolume de VHùtairê du itéré itat,
que Ta publier M. Aug. Thierry, diyerses pièces qui concer-
nent la Belgique. Il a bien touIu m'en adresser l'indica-
tion suivante :
1359. — Lettres faisans mention du traittié de mariage de Phle
duc de Boarçne, i la fille du comte de Flandres , et coment le roy
bailla Lille , Douay et Orchies , par XML Lesquelles villes le
roy poeut racheter par certaine manière.
Id» — Lettres de Marguerite , comtesse de Flandres , de raliffi-
cation des choses dessus dites, £ûtes and. an 1359.
Ihtd. — Lettres du comte de Flandres , par lesquelles il quitte
an roy X M 1. de terre, en lui baillant Lille, Douay et Orchîes.
1362. — L'instrument ou transcript des lettres coment Giarles,
empereur de Rome , dona k Phle, duc de Bourgne. Le comté de
Bourgne; appartenant k Tempire, par de£Eanlte d*hoir masle , fait
l'an mil 111° soixante deux.
1413. — 12 août. — Délibération des maire et escheyins d'A-
miens, par laquelle on accorde aux archiers de cette ville dix
eseus, pour eux aidier à susporter les despens que faire leur con-
venra pour aler à Toumay à un jeu de l'arc à main , auquel jeu
sera donné plusieurs beaux et honnourables pris.
1431. — 13 décembre. — Trefves et abstinences de guerre faites
entre mgr. le duc de Bourgogne et ses parlyes adverses (Lille).
1433. — 7 mars. — Requeste faite par le duc de Bourgogne,
aux escheyins et doyens de la ville de Gand , par la bouche de M. De
Rumesture (et non de maître Gossuin , comme l'a dit M. De Ba-
rante), i fin de leur expliquer ses griefs et raisons de guerre
contre l'Angleterre.
( 13d )
1441. — 20 septembre. — Lettres de la duchesse de Bourgo-
gne , aux maiear et eschevins d*Âroiens , â fin d'obtenir une aide
de Ull® écus de la yiHe pour le paiement de le renchon et fi-
nance de son très-chier et très-amé frère et cousin le duc d*Orléans
(Hesdin).
144S. — 16 juillet. — Lettre du comte d*Étampes, aux mêmes,
pour qu'ils aient à parachever le paiment des arriérages des aides
mises sur Télection dudit Amiens (Gand).
1448. — 17 janvier. — Lettres du duc de Bourgogne â Hue
de Dompierre, dit Baudin , receveur de ses aides extraordinaires
d'Artois et de Picardie , à fin de cesser les poursuites encomen-
cées contre le maieur et les eschevins d'Amiens , pour le paiement
de yi° XL 1. quilz lui redevoient. (Bruxelles.)
1453. — Juillet. — Les offres que ceulx de la ville de Gand font
à leur très-redoublé seigneur et prince M. le duc de Bourgogne ,
adfin de paix et pour avoir sa bonne grâce.
Pfota. — D^aprèt cette pièce on voit qu'il y iTait alors trois portet à
Gand et non deux ^ comme l'a encore dit H. De Barante; son récit pré-
sente , d'ailleurs , de notables différences avec ce document.
1454. — 4 mars. — Lettres du duc de Bourgogne aux maieur
et échevins d'Amiens , touchant l'aide quil leur vouloit requérir
pour emploier an natnt voyage contre le Turc, ( Arras. )
1467. — 1"' may. — Lettres du comte de Charolois, aux Amië-
nois , à fin de se justifier auprès d'eux de l'imputation que lui avoit
faite Louis XI « d'estre un invoieur et enfracteur de paix. » (Bruges.)
1471. — 17 avril. — Ordonnance touchant la levée du camp des
Bourguignons devant Sainl-Achœul-lès-Amiens , etc. , etc.
M. Dusevel possède lui-même beaucoup d'autres do-
cuments sur rbisloire de la Flandre et du Haioaut, ainsi
que quantité de noUê sur les familles A*Egmonty de La-
laing yAe Berlaymont , de Ligne , etc., et un certain nom-
bre de relations manuscrites des sièges de Namur^ Bruof el-
les^ etc., sous Louis XIV et Louis XV. Les bornes d'une
simple lettre ne lui permettant pas de signaler tous ces
documents, il se propose de nous en faire parvenir YInven-
TOM. X. 9
( 1^0 )
taire ou le catalogue d'ici à quelques semaines. La com-
loissioii i^ peut qu'accueillir avec recpunaÎAsance ces
wtéressaotes communications.
H. PUBLICATIONS RÉCENTES.
I. PaBLIMIICAIRES HISTORIQUES.
1 . Les croix de Ferviers à propos du tonlieu de Liège , par
Fero. Hknadx. Liège, Oudart, 1845, in-8** de 30 pp. (Extrait
de la Revue de Liège ).
Cette dissertation donne des renseignements curienx sur plusieurs
points de nos coutumes fiscales. On y trouvera , comme dans tout ce que
H. Henaux écrit , du savoir, de la justesse , et , ce qui est toujours bien
venu, de Tesprit.
2. Bijdragen tôt de geschiedenii , oudheden^ ietteren^ stalis-
tiek en beeldende-kumten der provincie Dloord-Brahand ^ door
D' C.-R. Hebi^s, !¥*><' stuk. Te'sUertogenbosch,MuUer , 1844 ,
in-8o.
P. 202. Suite de la revue criticpie des ouvrages relatifs à Thistoire de
la ville et baronnie de Bréda.
P. 373. Notice sur une pièce d*artillerie en fer qui se trouve sur la place
située derrière Phôtel de ville de Bois-le-Duc. Avec une plancbe.
P. 395. Le protestantisme à Bois-le-Duo.
8 . Belangrijke slukken voor gesch ied- en oudheidkunde; sijnde
bijlagen en aanteekeningen beirekkelijk ket beleg en de verdiging
van Haarlem in 1572-78^ door J. Yahde Capbllb. Schooahoven,
S.-E. Van Noolen , 1844, in-8** de m et 62 pp. sans la table.
Cette brochure, dont le titre explique suffisamment le but, se compose
de 25 articles. C'est un appendice à un des écrits précédents de l'au-
teur sur le siège et la délivrance de Harlem eo 1572 et 1572.
H. HISTOIEE GiHÂRALB BT PAETIGUuàBB.
4. Algemeene gesckiedenis der Faderlande van de vroegste
( 131 )
tijden M op hedei^f door J.-P. Arbhi. IHet platen ,1uiarlen en por-
iraiten ; t. I«',xi et 458 pp. ; !• vol., 1" partie, xvi et 592 pp.
■. Ar«nd t'ett imposé eourageatement une rode besogne. Il refait
l^«Birrre îmineinede Wagenear, dont H. firroen Tan Frintterer a fort bien
«ignalé les défaatt, mais qae rien encore ne remplace, et cela dans
des proportions atseï considérables , puisque ses deux premiers tomes ,
très-ToInmineux , finissent arec l'année 1300. Kous reviendrons snr cette
publication.
5* Histoire de l'empire d^ Autriche , député le$ tempe ies plut
reculés jusqu'au règne de Ferdinand I , empereur d'Autriche^
en six époques, par le chevalier CHAaLss de Cobckelbembe db Dot-
ZBBLB. Tome second , Vienne , Ch. Gerold , 1844, în-8<* de vu et
417 pp. 2 pi. et une carte.
Ce Tol. va de 983 à 1373. Voy. notre t. IX , p 340 , no 30.
6. Aniwoord aan M. M.-C. Fan Hall, staatsraad ... (oter
A* Hendricky graaf van Brederode; B. Uitgave van brieven,
€• Hùtorische hritiek), door M. G. Gbobr var Pbiivstbbbb. Leiden,
Lochtmansy 1844, in-8<^ de 104 pp«
■• Tan Hall avait ora devoir prendre la défense de Henri de Brederode,
auquel il lui semblait que H. Groen Van Prinsterer n^avait pat rendu
toute justice. II n^approuvait pas non plus entièrement les jugements
portés par cet écrivain consciencieux sur Philippe , Granvelle et le duc
d*Albe. M. Groen persiste et apporte de nouvelles preuves en faveur de
son opinion quUI explique et dont il expose le véritable sens.
7. Chronique ou dialogue entre Joannes Lud et Chrétien , se-
crétaire de René II ^ duc de Lorraine^ sur la défaite de Charles-
le- Téméraire devant Nancy ^ ^janvier 1477; publiée pour la
première fois , avec des annotations et des avertissements histori-
ques nouveaux , par Jean Catou . Imprimerie de Trenel , h Saint-
Nico1as-de-Part , 1844, in-4«de 10 feuilles.
lU. niSTOI&B DB8 SGIBUGBS, BSS LBTTABS BT DBS ARTS.
8. Let^-es de l'abbé Mann sur les sciences et les lettres en Bel-
gique 9 1779*1768, traduites de Tanglais par Octave Deletieibb,
( 132 )
attaché à la légation de Belgique à Londres. Bruxelles, Ad.
Wahlen , 1845 , in-lG de 169 pp.
Cet lettres , dont les originaux reposent au BriHêh Muséum , ont été
publiées aux frais de H. Yao De Weyer. Qnelqoes*nnes ont été mises ait
jour en anglais par sir Henri El lis dans ses Original lettêrs of eminêni Iv-
têrarymên oftkê JfT»*, X*'//» and JFIII eeuturiês,
9. Nieuw biographisck ^ anihologisch en crititch woorden-
boek van Nederlandsche dichiers , hijeengehragt door A.-J.
V ANDES Aa, e/t eenige andere vaderlandsche leiierkundi'gen , kun--
nende dienen als aanhangsel op P. -G. Witskiy Getsbbik's ff^oor^
denhoék der A/ederlandêcke dichten. Eerste deel, A.-B» Ams-
terdam , W. De Grebber , 1844, in-8*, it et 496 pp.
Cet ouvrage est, comme Tannonce le titre, un supplément au DtcU^n»
naire dêspoSles neeriandaiê de H. Witsen Geysbeek.
10. Les fnanusoritê françaiê de la biblioikèque dm roif leur
histoire et celle des testes allemands ^ anglais ^ hollandais , ita-
liens^ espagnols de la même collection, par A. pAtun Pabis.
An VI , Paris , Techener , 1845, in-8<* de viii et 499 pp.
Pp. 48,167,1fi8,165,168,200,2dt,)Sad,a24, 235, 226, 227. Ki-
traits de différents manuscrits du Boman du ekêvaliêr du Cygne et de
Codefroidde Bouillon} conjectures ingénieuses de ■• P* Paris sur les
diverses branches et les auteurs de cette légende.
Pp. 163, 181 , 324, 424, 425. Manuscrits relatifs aux grandes familles
de Flandre.
Pp. 374 , 886. Examen de deux manuscrits des poésies de Froissart.
P. 423. Ballade contre la TÏlle de Gand.
P. 420. Ballades sur les ennuis de la guerre de Flandre.
1 1 . JVieuwe werken van de maatschappij der nederlandsche
letterkunde te Leiden, Yl*'^ deel. Dordrecht, Blussé en Van
Braem , in-8*^ de vi et 198 pp.
Bans ce volurae, qui se range si convenablement à côté de tous les an-
tres et qui fait beaucoup d'honneur à la société de littérature de Leyde,
on remarque comme se rapportant plus particulièrement k la Belgique,
des lettres recueillies par H. L.-P.-C. Vanden Bergh dans les archiTOS
d'Utrecht , et propres à éolaircir diverses circonstances de la guerre sou*
tenue par les Pays-Bas contre l'Espagne au XYI* siècle. Elles ont pour
(133)
objet U mort de Loait de IlMtau, eo 1668, et la surprise de château de
Loe?ettein , par Herman de Ruyter , en 1670.
Les philologues s'arrêteront à on dialogue flamand ou hollandais du
XI1I« siècle et au début d'un poème intitulé : Fan negkên den besten , pu-
bliés et annotés par M. De Tries , ainsi qu^à la romance de Brunênùmreh,
communiquée a?eo des observations par M. L.-P.-€. Tan den Bergh.
là. Poèmes en patois de Liège ^ précédés d*une dissertation
grammaticale sur ce patois, et suivis d'un glossaire par SiHorioif ,
auteur d'un essai sur une nouvelle nomenclature des couleurs ap-
plicables à toutes les langues, Liège, Oudart, 1845, iD-8^ de
182 pp. sans la table.
Le wallon de Liège, cette branche si curieuse de notre arbre linguis-
tique , bourgeonne et fleurit de toutes parts. M. F. Henaux publie une
seconde édition de ses études sur ce dialecte ; M. Ch. Grandgagnage an-
nonce un dictionnaire étymologique de la langue wallonne, et M. Simenon
donne à la fois un exemple de la théorie et de la pratique. On lira aveo
curiosité les changements qu'il introduit dans l'alphabet pour exprimer
tous lessons de son patois chéri. Dans la classification des lettres, il aban-
donne Vordre alphabétique^ qu'il regarde plutèt comme un désordre. Il les a
rangées selon un ordre rationnel des sons qu'elles représentent. M. Sime-
non a enfisagé la grammaire d'une manière originale et a présenté quel-
ques observations dont les grammairiens feront leur profit. Toutefois
^tait-il bien nécessaire d'imaginer des signes nouf eaux et d'effiioer toute
trace de l'étymologie ?
18. Annuaire de la bibliothèque royale de Belgique^ par le
baron de Reifienberg. Sixième année. Bruxelles, Muquardt,
1845,in-18»,fig.
En voici le contenu :
I. Coup d'oUL SVB la BIBLIOTHàçCB BOTALB 1
Première section, $ 1. Imprimés 16
$ 2, Cartes , plans et estampes 26
$ 8. Cabinet numismatique ...... 30
Deuxième section. Manuscrits (ancienne bibliothèque de Bour-
gogne) 32
Bâtiments. Cabinet de lecture. Prêt extérieur. Observations 40
II. Notices et bxtbaits obs haroscbits de la BitLioTièçuE boyale.
Chansons historiques du XV1« et du XYll^ siècle ..... 45
( 134 )
t. Chanson boorguignonnesur la défaite de François \^ k PaTÎe. 49
9. Antre sur le même sujet . . 47
8. Sur la prise de Rome et la mort du dUo de Bonrboil ... 60
4. Réponse de* habitants de Bruges au duc de Yendéme , qui
les exhortait à se rendre, en juin 1031 59
6. Chanson sur la victoire de Jarnac en 1508 54
0. Psaume 141 accommodé à ladite Tiotoire 56
Légende de Barlaam et de Josaphat 59
Satire guelfe énigmatique du XI II« siècle 115
Épigraphie. Anciens métiers 135
Extrait d'un manuscrit de Simon Leboucq 189
ipitaphes diverses . • Th.
tn. NftMOIBBS POUa l'hISTOIBE des LBTTBBS, DBS SCIENCES, DBS
ÂBTS ET DBS HOKUBS Eff BELGIQUE.
Ifotice sur le marquis Fortia d'Urban 168
Quelques mots sur feu Antoine-Reinhard Taick 180
Christophe Plantin 819
Charles Nodier 885
IV. MbLARCES BIBUOLOGIQCES»
Observations rétrospective*. — IVicaise Ladam. — P« A. et J. De
Launay. — Ouidonis liber, — Sedulius Sooius, — *i Boee van
4êr avûnturen, — Recueil de proverbes flamands. — Wultha-
riuê many fovUs» — M. Raonx 885
Enseignes , adresses , marques et devises des impriopears belges. 845
Civilités littéraires , envois y versiculi ex tempore 849
Gravure de Tan 1418.
ly. PUBLIGATIOKS PiRIODIQUBS.
14» Journal deê savante. Décembre 1844. Paris , in-4°. (Voy.
notre t* IX, p. S5S , n° 54.)
M. Hignet continue dans ce cahier, Pexamen de la conduite d*Antonio
Perei, secrétaire d'État de Philippe II , à Tégard d*Escovedo, son collè-
gue, et examine les c-auses de sa disgr&ce. M. Blignet n'écrit ni des satires
ni des apologies ; il dégage les faits des ténèbres qui les obscurcissaient,
il les conclut de documents peu connus ou complètement neufs, les res-
titue à l'aide d'une critique pleine de finesse et d'impartialité , et les ré-
tablit dans leur véritable jour. 11 faut convenir que la nouvelle discussion
qu'il a soulevée avec tant d'avantage et de talent , ne profitera guère à
( 13S)
Philippe II ni à GrMiTelle, en faveur detqneU un tentiment d'équité »
epérë une réaction qui pourrait finir par bletaer l'équité mène.
Antonio Pert» était un homme habile , mais paaaionné. Entratné par
•on amour pour une femme fière et ardente , la princesse d'Eboli , irrité
comme elle dea reproche* d'Esoovedo et alarmé de tea indiscrétion», il
ejioita à le perdre Philippe II , qui redoutait déjà l'audace et Petprit
rerouant de oe secrétaire de don Juan. U crut avoir atteint le cmnble
de l'adresse en persuadant au roi qu'il n'épousait que ses retaenti*^
ments, tandis qu'il satisfaisait sa f engeance personnelle.
Escofedo pressait a? eo instance le roi catholique d'envoyer des troupes
et de l'argent à son frère, dont laposition était fausae et périlleose dana
les Pays-Bas 4 il blâmait le système de douceur et de transaction récem-
ment adopté à l'égard des- Belges, système qai, selon lui^ ne pouvait
conduire qu'à la consécration de la révolte et à l'eitension de l'hérésie ;
il soutenait qu'on ne parviendrait pas à soumettre le^ Fay»-Baa et àlea
gouverner sans employer les armea^ il engageait à s'emparer d'abord, dea
provinces maritimes de la Hollande et de la Zélande , qui Paient les plus
indociles et les plus redoutables , et dont l'occupation serait , à son avis ,
plus difficile que la conquête même de l'Angleterre, conquête si chère
à l'ambition du duc son maitre.
La jalousie ombrageuse de Philippe II excitée par loasuggeations per-
fides de Perex, crut commode de se délivrer d'Sêoovedo» Le roi donna
donc à Peret l'ordre de le faire périr.
Alors on ne se contentait pas de tuer , ,on s'en attribuait le droit. Voiei
oe que le frère Diego de Chaves, confesseur de Philippe II, écrivait au siget
même de la mort d'£soovedo : u D'après mon opinion sur les lois, le
M prince séculier , qui a puissance sur la vie de ses subordonnés ou sn^
» jets , de même qu'il peut la leur ôter pour juste cause et par jugement
M en forme, peut aussi le faire eaus tout cela {lopuede hamer einel)^
» puisque le surplus des formes «t tonte la suite d'un procès ne sont rien
M comme lois pour lui , qui peut en dispenser. Il n'y! a dès lors pas faute
!• de la part d'un aiyet. On doit croire que le prince a donné cet ordre
u pour une juste cause, ainsi que le droit présume.toujenrs qu'il y en a
» une dans toutes les actions du souverain. »
Bn vertu de ces surprenantes maximes , le roi et son ministre recou-
rurent & plusieurs reprises au poison , et finirent par le poignard. £sco-
vedo fut assassiné Hais il trouva un vengeur après sa mort. Fatigué des
reproohes , des exigences et des hauteors de Perea et de la princesse d^E-
boli, éclairé sur les liaisons de ces deux personnages^ indigné dVivoir été
pris pour dupe et d'avoir cru au dévoument de son seeréiaire-^ quand oe*
lui-ci ne faisait qu'assouvir ta haine , il l'abandonna & ses ennemis» Toute-
( 136 )
fois l'aninoaitë profonde et tafante de ce monarque ditaimolé, qui crai-
gnit d'abord de pousser son complice aux indiscrétions par le désespoir,
le fit passer par de longues alternati'?es de séfërités et de ménagements ,
et ne crut pouvoir Faccabler entièrement et avec sûreté que onte ana
après le jour de sa chute et de son premier emprisonnement.
Avant la disgrâce officielle de Perei, Philippe avait songé à le rempla-
cer. U rappela de Rome le cardinal de Granvelle, alors âgé de soixante-
deux ans, et qui aurait préféré son repos à l'existence agitée où il allait se
retrouver.
Avec Perex finit la domination du parti politique fondé par le prince
d*Kboli. Ce parti, après avoir conduit asses doucement les affaires de la
monarchie espagnole depuis plus de vingt ans, avait perdu tour à tour
Roy Gomes, son prudent et habile chef, don Juan d'Autriche , son jeune
et brillant capitaine , enfin le marquis de Los Valet, qui lui avait con-
servé un reste de consistance et d'autorité. Il céda la place à un antre
parti, qui, poussé par la violence des temps et l'aggravant lui-même,
jeta le gouvernement de Philippe II dans d'autres voies. A la tète de la
nouvelle administration furent le franc-comtois Granvelle , le biscayen
Idiaquex , le portugais Chrittoval de Moura. Ces hommes, auxquels il faut
joindre le comte de Cbinchon, favori du roi , entraînés par un xèle reli-
gieux outré, ou par une obéissance aveugle , ou par un esprit téméraire
d'entreprise, vers les desseins extrêmes et les résolutions violentes , por-
tèrent jusqu'aux derniers excès le système de Philippe II, et affaiblirent
à jamais la monarchie espagnole en voulant l'agrandir démesurément.
La tète du prince d'Orange fut mise à prix dès l'arrivée de Granvelle
et sur son conseil , ainsi que l'atteste une lettre du cardinal au roi , du
18 novembre 1679. C'est là une tache ineffaçable dont on ne pourra laver
ce ministre et qui compromet étrangement la renommée de modération
qu'on lui a faite et qu'il méritait sont certains rapports.
Des conspirations serviles ourdies contre la reineÊlisabeth , l'invasion
de Portugal , l'expédition de la fameuse Armada contre l'Angleterre , la
formation et l'entretien de la ligue en France , répondirent à ce début.
M. Mignet promet une suite à son important mémoire.
15. £« Correspondant^ recueil périodique paraissant le 10 et
le 25 de chaque mois, t. IX, S" année , 2* livr. 25 janvier,
Paris, V.-A. Waille, éditeur, 1846, gr. in-8«.
Pp. 268-278. Études sur la Belgiqus ou examen de l'ouvrage de M. le
baron de Gerlache, intitulé : Histoire du royaume des Pays-Bas, M. Ch.
de Riancey poursuivra eette analyse où il rend pleine justice à l'honora-
ble auteur.
( 137 )
16. Le Politique (Journal qaoUdien publie à Bruxelles , par
MM. Hauman).
Dans ce n» do 12, k propos des communications faites à Tacadémie
sor Charles-Quint et d*un rapprochement entre Dorothée de Croy et ce
grand empereur, on a accusé Tacadémie d^one insouciance coupable pour
les découvertes faites & Pétranger, et on a cm lui révéler ce qui avait
été dit, le 24 avril 1843, dans la gaiette de Prusse , article déjft traduit
dans le Politique du 8 février 1844 , et relatif au séjour de Charles au mo-
nastère de Tust. L'académicien auquel le Poiitiqve fait particulièrement
allusion avec si peu de bienveillance , est précisément un des membres
de la Commission royale d'histoire. Certes le rédacteur de cet article qui
lui impute avec tant d^aigreur d'ignorer ce qui se fait au dehors, mérite
plus justement le reproche de ne pas savoir ce qui se fait en Belgique
même. Bien loin d'être insouciantes pour les travaux et les découvertes
des étrangers, les personnes que l'on attaque s'attachent, au contraire,
à ne rien laisser passer, témoin les minutieuses revues bibliographi-
ques qui accompagnent ces bulletins. 11 y a plus, le contenu de l'article
de la gaxette de Prusse , dont on voudrait faire un réquisitoire en cour
d'assises, a été signalé , dès son apparition à la Commission roj^ale d'his-
toire d'après une lettre de H. Wheaton au secrétaire de l'institut na-
tional des États-Unis , et le procès-verbal de la séance du 2 décembre
1843 en offre une longue mention avant toute traduction du Politùpiê ^
Yoilk comme on juge ! Condamnons toujours avant d'instruire la chose.
— A mort. — Il s'agit d'un pré. — Eh! bien qu'on le fauche. Le mot est
vieux, mais éternellement juste. ^ M. Gachard a, du reste , parfaite-
ment répondu au Politique dans les Bulletins de l'académie.
17. Annuaire de Vunivenité catholique de Louvain, 18-46 ,
neuvième année. Louvain, Van Linlbout et Vanden Zande ,
in- 18 de cxxix et 252 pp.
Les appendices ou analectes relatives à l'histoire de Puniversilé com-
prennent :
Une lettre de M. Van Gils, professeur en théologie à Louvain , sur les
sentiments de sa faculté par rapport à la déclaration gallicane de 1082.
Une notice sur la vie et les travaux de Jean Campensis et d'André
Gennep, professeur d'hébreu au collège des Trois-Langues i Louvain.
Une autre notice sur la vie et les ouvrages de Vopiscus Fortunatus
» Bull., t. VU, p. «94 j roy. aussi p. 278.
( 138)
Plempint , |»rofs0Miir île médeoiDe è l'miiventtë de JLooTara , par V. le
prof. Haan.
Un éloge en latin de Yalère André, par Ificolat 'Weynants, élèie en
rhétorique da collège de la Haute-Colline.
Enfin un article en flamand sur la culture de la langue de* Pays-Bas, à
Louvain.
18. Messager des eoieucee kùtioriquee de Belgique, Année
1844 , 4* lîvr. Gamd , Bébbelynck , in-8».
P. 473. Liber Ploriduê Lamherti canonici , manuscrit du XII« siècle,
analysé par M. le baron J. de Saint-Génois. Le Serapêum du 28 février
«n donne également un extrait. Yoy. Bull, de bibl, belge , II, no 3.
P. 507. Essai historique et statistique sur les journaux belges (A.
Warxée). Suite.
P. 5^. Antiquités celto-germaniques et gallo-romaines, trouvées sur
le territoire de Renaix et dans les communes environnantes (&. Joly),
1^ article. Sépultures gallo-romaines.
P. 637. Lettre de M. Th. Schellinck , sur la seconde édition de VHie-
torie van Belgis de Marc Van Waernewyck.
P. 630. Un pape des fous à Soignies.
19 La Belgique judiciaire ^ gazette des fribunauMP belges et
étrangers. Troisième année, 16 fév. 1845.
Col. 363-858. Anciens procès politiques en Belgique. Condamnation
des complices de Jauregtii , coupable de tentative d^assassinat sur la per-
sonne du prince d'Orange , par M. C. Nestor Considérant, étudiant àTuni-
versité de Bruxelles.
20. Belgisch Muséum.,, uilgegevendoor J.-F. Willkhs. 1844;
4^ aflevering. Gent, Gyselinck.
P. 360. Ancienne relation de Tinsurrection des Gantois contre Charles-
<)uint (J-F. Willems).
P. 414. Remarques anciennes sur la ville de Gand.
P. 432. Pierre Josse De Borchgrave, poète flamand (Pr. Tan Dujse).
P. 447. Fragment d'un poème moral ( J -F. Willems).
P. 454. CommissiAD de garde-chartres de Brabant, pour Philippe Co-
tereau (J.-l. Dodt van Flensburg).
P. 460. Bemarques ii ce sujet par le baron Jules de Saint-Génois.
P. 460. Sur la chanson d'Hildebrand (J.-F. Willems).
P. 464 Texte de cette chanson dans l'idiome des Pays-Bas , avec des
éclaircissements (J.-F. Willems).
( 139)
Au toroe VllI des Bulletins de Pacadèmie , n» 9 , j'ai cité un lÎTret in-
titulé : K. ViRSTEGANirs. De galette vau nieuwe-maren van de ghekeele
werelU V Hantw. Hier. Verdussen , 1008 , in-12 , de 123 pp.
Or , à la pag. 122, on lit ce qui suit ;
u D'OoDi LiBDXKua ZTN BB BMTB. Soo waren ty dan de slechtste doen «y
nienwe waren. Ende den tydt , die ghemeynlyck aile dingen Tcrtlyten
quader maecht, die maeckt liedekens beter , dan hy dede die die eesrt
maeckte. Hoe veel excellent dan sy noch xyn , lullen dan metter tydt de
liedekens Tan Tysken Fan der Schilden ende van den Ocdb Hildebbahvt ,
die nu alreets toooud ayn .. .. »
21. HeidelbergerJahrhucherderLiteratur, 88*"' Jahrgang ,
««• 1-12. Heidelb., in-S^.
Ww 1 et 2. Pp. 1-20. Analyse de VSisteire des Belges à la fin du XVIIl'^
siècle ) de M. Ad. Borgnet , par M. Schlosser.
Pp. 177-183. Analyse du premier volume des Monuments pour servir à
V histoire des provinces de Namur^ de ffainaut et de Luxembourg. Èlro
jugé avec bienTeillance par un historien tel que. l'illustre Schlosser est
certainement la plus douce et la plus flatteuse récompense de nos tra-
vaux.
22. Jahrbiicher deê f^ereins von Alterlhuinêfreunden im
Ehetnlande. Y und VI, mit 14 lith. Tafelo. Bonn, IHarcus ,
1844 , in-8<> de 486 pp.
Pp. 1-170 et pp. 436-36. Curieuse et savante dissertation de M. G.-P.
Bock sur la statue équestre de Théodorio qui était devant le palais de
Charlemagne à Aix-la-Chapelle , et , par occasion , sur les monuments
ost-gothiques.
Pp. 210-227. Aperçu sur les récentes découvertes d'antiquités en
Belgique , par M. J. Roulex ( en français ). Il y est parlé de la statuette
de Casterlé dont M. le chanoine de Ram a encore dernièrement en-
tretenu Pacadèmie , en réponse à des observations de H. de \^itte.
Pp. 800-308. Examen par M. H. Dûntier du mémoire de H. Rouleisur
les magistrats de la Belgique.
COMPTE-RENDU
•B8 SiARCBS n LA
commssioiH royale d'histoire ,
00
RECUEIL DE SES BULLETINS.
II»« BULLETin .
Séance du 5 avril 1845.
Présents MH. le baron de Gerlache j président j
Le baron de Reiffenberg^ secrétaire ;
Gachard, trésorier;
Le chanoine De Ram;
Le chanoine De Smet ;
Willems.
AFFAIRES INTÉRIEURES.
U est adressé à M. le Ministre de l'intérieur un rapport
faforable sur une publication projetée par M. Ed. Fétis.
La bibliothèque de Louis de Bruges , seigneur de la
Gruthuyse, contenait une légende manuscrite de saint
ToM. X. 10
( 1^2 )
Hubert , par Hubert Le Prévost de Bruges ; H. Yan Praet ,
Ta décrite , mais il croyait qu'elle n'avait jamais été im-
primée. Ce sayant bibliographe, qui avait vu presque tous
les livres, n'avait pat encore rencontré celui-là, que po8«
séde noire bibliothèque royale. H. Fétis a cru qu'au mo-
ment où l'on s'occupait de la restauration de l'ancienne
abbaye de Saint-Hubert, il y aurait de l'à-propos à réim-
primer l'écrit de Le Prévost , qui parut d'abord à Paris.
Il y a joint une introduction étendue et des notes.
Au 6 octobre 1844, le nombre des bulletins
relevés pour la Tablé chronologique des diplô'
me* belges imprimés , i'éie^fkil k 14,101
Il résulte d'un rapport du secrétaire que de-
puis cette époque H. Lefèvre en a rédigé. . . 600
tirés des ouvrages suivants :
F. Hieris , Groote charterboek , IIP deel ;
Hartene et Durand, Ampliseima colleetio ,
tome V.
Total au 5 avril 1845 .... 14,701
Il avait été soumis à M. le Ministre de l'intérieur un
projet de règlement d'ordre, inséré dans le tome YI,
pages 149-163 (séance du 7 janvier 1843).
Le Ministre vient de l'approuver, en y introduisant quel-
ques modifications. Yoici le texte oflBciel de ce règlement.
LE iniaST&B DE l'IH Ti&IEUR ,
Yu l'arrêté royal du 22 juillet 1834, organique de la
Commission royale d'histoire ;
( 143 )
Vu les propositions de ladite GommissioD ;
AaaATB :
A&T. l*'. La Commission ^ composée de sept membres ,
nommés par le Roi , choisit dans son sein un président , un
secrétaire et un trésorier.
A&T. 2. Les membres de la Commission s'assemblent
régulièrement à Bruxelles quatre fois Tan, dans les mois
de janvier, avril , juillet et octobre, pour délibérer sur
les matières soumises à leur examen , se concerter sur les
publications qui font l'objet de leurs travaux d'après le plan
approuvé par le Ministre de l'intérieur, conformément à
Tart. 2 de l'arrêté royal du 22 juillet 1834 , et s'aider mu-
tuellemeut de leurs lumières et de leurs connaissances.
La Commission s'assemble extraordinairement, lorsque
le président le juge convenable*
A&T. 3. Le président met les matières en délibération,
recueille les voix , et conclut au nom de la Commission.
En cas d'absence , il est remplacé par le doyen d'âge.
AaT. 4, Il est publié un compte rendu ou bulletin des
séances de la Commission , dans lequel sont rapportés les
sujets dont elle s'est occupée, et les communications
qu'elle a reçues, en tant que celles-ci concernent l'histoire
de la Belgique.
Aucune communication ne peut toutefois y être in-
sérée , qu'après résolution prise par la Commission.
Le secrétaire est invité à continuer de placer , à la suite
du compte-rendu, un bulletin bibliographique , où seront
mentionnées les publications relatives à l'histoire de la Bel-
gique, faites dans le royaume et à l'étranger , mais sans y
exprimer d'opinion sur le mérite de ces ouvrages.
( 1-w)
Art. 5. La Commission étant instituée uniquement à
l'effet de rechercher et de mettre au jour les chroniques
belges inédites , les membres éditeurs s'abstiennent d'in-
troduire dans les publications qui leur sont confiées des
matières étrangères au contenu du teite principal de l'ou-
vrage.
Art. 6. Les règles de publication arrêtées dans les
séances de la Commission du 4 et du 16 août 1834 , et im-
primées dans le recueil de ses bulletins, vol. 1^, pp. 4, 5 et
6j seront strictement observées. Chaque volume à publier
ne dépassera pas 100 feuilles in-4^
Art. 7. Aucune publication comprise dans le plan ap-
prouvé par le ministre de l'intérieur , ne sera autorisée
qu'après que le membre qui désirera en être chargé aura
fait connaître, dans un rapport à la Commission , le plan
qu'il se propose de suivre , ainsi que la nature et l'impor-
tance des documents qu'il croit devoir ajouter au texte
principal. L'impression commencera quand la copie d'un
tiers de volume, au moins , pourra être livré à l'impri-
meur.
Art. 8. Les cartes et planches reconnues nécessaires ,
pour être jointes aux texte des chroniques, ou de leurs
appendices , ne seront confectionnées que lorsque la Com-
mission en aura autorisé la dépense , sur évaluation ap-
proximative.
Art. 9. Tous les mois , l'imprimeur adressera i chaque
membre de la Commmission , une bonne feuille de tout
ce qu'il aura imprimé du texte des voulûmes de la collec-
tion.
Art. 10. Chaque membre reçoit un exemplaire sur
grand papier et un exemplaire sur papier ordinaire , des
volumes de la collection^ ainsi que six exemplaires du Bal-
( 145 )
letio. Il a droit, en outre, à vingt-cinq exemplaires dits
d'auteur de chacun des ouvrages qu'il est chargé de pu-
blier.
Art. 11. La distribution et la mise en vente des volu-
mes ne peuvent avoir lieu , en Belgique , que dix jours
après leur présentation au Roi, leur remise aux membres
de la Commission et leur envoi dans les pays étrangers.
AaT. 12. Les employés attachés à la Commission, adres-
sent au président, avant chaque assemblée trimestrielle,
un rapport sur leurs travaux pendant le trimestre qui a
précédé.
La Commission elle-même adresse au Ministre de Tin-
térieur ^ à la fin de chaque année, un rapport général sur
ses travaux.
AaT. 13. La Commission s'abstient de porter un juge-
ment sur les ouvrages imprimés d'auteurs vivants , quand
ces ouvrages n'ont pas de rapport direct avec ses travaux.
Art. 14. Les résolutions et les pièces expédiées par la
Commission ou en son nom, sont signées par le président
et par le secrétaire.
Art. 15. Le secrétaire est dépositaire des papiers et
documents appartenant à la Commission. U en tient in-
ventaire.
Art. 16. Les comptes sont vérifiés par le trésorier et
visés par le président et par le secrétaire.
Ils sont transmis ensuite au Ministre de l'intérieur, qui
en soigne la liquidation.
Cependant une somme à déterminer par le Ministre de
l'intérieur pourra être mise annuellement à la disposition
de la Commission pour faire face aux dépenses urgentes.
Il sera rendu un compte régulier de l'emploi de cette
somme.
( l-*6)
AaT. 17. Les livres dont il est tait hommage à la Com-
mission sont déposés à la bibliotbéqoe royale y contre le
reçu du conservateur ; ils y formeront une section disf*
tincte 80U8 le nom de fonds de la Commission royale
d'histoire, et seront, en tout temps, k la disposition des
membre de la Commission. Les titres de ces Hyres, avec
les noms des donateurs , sont imprimés dans le Bulletin.
A&T. 18. Pour les cas d'urgence et de moindre impor-
tance, ainsi que pour les traïaux relatifs à la confection
de la table chronologique des chartes imprimées , concer-
nant rhistoire de la Belgique , les membres de la Com-
mission domiciliés à Bruxelles, réunis à ceux qui s'y
trouveraient temporairement , sont autorisés k prendre
telles résolutions qu'ils jugeront convenir.
Il sera rendu compte à la Commission,dans son assemblée
ordinaire suivante, de ce qui aura été fait eu conséquence
de la présente autorisation.
Bruxelles le 29 mars 1845.
NOTHOHB.
COMMUNICATIONS.
M. Gachard lit la noie suivante :
« Dans la lettre que j'adressai à la commission sur les
bibliothèques de Madrid et de l'Escurial, je donnai, d'a-
près un manuscrit de la bibliothèque nationale de Madrid,
quelques détails historiques sur le fameux évéque de Za-
mora, don Antonio de Acuna, qui joua un râle si actif
dans l'insurrection des communero* , et que Charles V fit
étouffer au château de Simancas.
( 147)
» Doo Manuel Garcia | garde des archi? es royales qui
sont déposées daes ce château, vient de me faire parvenir^
sur l'évéque de Zamora, les renseignements qui suivent :
<( Vous dites, m'écrit don Manuel Garcia, que F«rdi«
y> nand-le-Catbolique fit don Antonio de Âcuna évéque
» de Cartagènoi et que depuis il fut promu par Charles-
» Quint à réféehé de Zamora. Ces deux nouvelles, je ne
» les trouve pas bien exactes. Les documents que je vous
» citerai ci-dessous , tous feront connattre que don An-
i> tonio de Acuna, étant à Rome en 1505 (il n'était que
» areediano de F'alpuêêta)^ fut chargé par Philippe-
Tfi le-Beau , lorsque celui-ci commença de se brouiller
i> avec le roi catholique, de solliciter auprès du pa|>e
^ quelques affaires , en attendant qu'il y eût des ambas-
» sadeurs, et que, vers le mois de novembre de la même
» année, Philippe envoya à Rome Philibert, prévôt d'U-
^ trecht, et le prévôt Gaselles (deCassel), afin que tous
» les deux y fussent ses ambassadeurs , ensemble avec don
» Antonio de Acuna.
» D'autres documents vous démontreront que le pape,
» de soi-même, nomma don Antonio évéque de Zamora,
)i après la mort de Philippe ; qu'il vint secrètement {^en
» seerelû) prendre la possession de ce siège, et que le
)» conseil royal ordonna aux doyen et chanoines qu'ils ne
» l'y reçussent pas; que ce même conseil, pour soutenir
» les prérogatives de la couronne, envoya le licencié Ro-
» drigo Ronquillo (c'est le nom, au moins je le crois, de
» l'alcade Ronquillo, qui le fit étrangler à Simancas , eu
I» 1526). Mais don Antonio, étant devenu plus fort que
» Ronquillo, le fit prisonnier , et il le fit conduire à la for-
» teresse de Fermoselle, qui appartenait à Tévéché de Za-
» mora (d la mt/ra), où il le mit en prison. Je ne connais
( 148 )
Il pas la fin de cette tragédie; mais je pense que| le roi
» catholique de Naples étant Tcno reprendre le gooTcrne-
)i ment, il pardonna a Acuna, de même qo'aux autres
» grandes qui afaient suscité de pareils troubles.
» Voici quelques documents :
m Carta de Felipe el Hermoso à Su Santidad, en el Beal
» sobre AmaUy 28 dejunio de 1505 , en creencia de don
» Antonio de Acufia, arcediano de Vaipuesla, mcargado
» de suplicarle algunas cosas contenidas en una instrucdon
y^ de la misma. (Libros générales de la Câiiàrà9 n"" 11^
» Caria del mismo Felipe al papa y fecha en Cleves 10 de
» agosto de 1505 , acusandole el redbo de un brève de 18
» de julio, y de creencia para don Antonio de Acufki, à
» quien habia nombrado por su embajador en aqueUa
» corte. (Idem.)
n Otra del mismo al mismo, fecha en Amberes , d là de
» noviembre de 1505, en creencia de Filiberto , prevoste de
i> Utrech, canciller de la orden del toison, cU prevoste de
» CaseUes , y à don Antonio de Acufia , nombrados sus emr
» bajadores en Roma.
» Provision dd consejo real , à nonibrt de la reina dofia
y> Jtuina , fecha en Palencia 3 de mayo de 1507, en la que
» se dice que, estando don Antonio de Acufia, arcediano de
)i Valpuesta, por su embajador en Roma, y sabiendo que,
» despues de la muerte de su marido , ella estaba retraida
> de los negodos , procuré que el papa, sin presenteunon ni
)i suplicadon de la reyna , le nombrase obispo de Zamora ,
» contra (o que el mismo habia asentado con Su Santidad ,
^ y 9tie, habiendolo conseguido , se habia venido en secreto
)i d tomar posesion del otispado, lo cual sabido por Su Ma-
» gestad, habia mandado que no se le recibiese por tal
^ obispo, ni se le acudiese con las rentas, por habersupti-
( 149)
» coda à S, S. de este nombramiento , como hecho contra la
» preeminencia real , para lo ctuiU habia nombrado por
n pesquisidor al licenciado Rodrigo Ronquillo , acompanado
n del alguacil de cor te Juan de Castro Verde ; que el don
» Antonio habia prendido à los dos, y los habia Uevado
n presos à ta fortaleza de Fermoselle , y habia hecho otros
» escesos , y mandaba que nadie se juntase con Acuûa, ni le
» dièse favor ni auxilio para continuar las disensiones que
» movia sobre la posesion del obispado. (Registro général
» DEL Sello, Legajo de abril y mayo de 1507.) «
» Je propose à la commission de ro'autoriser à remer-
cier, en son nom , don Manoel Garcia, pour les renseigne-
ments qu'il a bien voulu m'adresser, et à le prier de nous
favoriser , le plus souvent possible , de ses communications,
qui seront toujours reçues avec gratitude.
» Je propose, de plus , que le Bulletin des séances de
la commission lui soit envoyé. »
Ces deux propositions sont adoptées.
M. Gachard signale ensuite a la commission le zèle,
Tactivité et Tintelligence avec lesquels M. Lacroix, con-
servateur des archives de TÉtat à Mons, s'occupe du clas-
sement de cet important dépôt.
« Le dernier rapport que j'ai reçu de M. Lacroix, dit-îl,
m'apprend que, pendant l'année dernière, il a examiné et
trié une quantité considérable de documents que ses pré-
décesseurs avaient laissés dans un extrême désordre. Parmi
ces documents, il y en a qui peuvent être d'un grand se-
cours à l'administration ; il en est d'autres qui offrent de
l'intérêt sous le rapport historique.
» Je citerai, d'après M. Lacroix, quelques-uns de ces
derniers, qui ont rapport aux troubles du XVI^ siècle.
( ISO )
1. Lettres closes de Philippe II, datées de Madrid, le 24
mars 1576, adressées aux trois ordres des étals de Hainaut,
et portant qu'informé de la mort du grand commandeur de Cas-
tille, lieutenant^ gouverneur et capitaine général des Pays-Bas
et de Bourgogne , Sa Majesté en a été très-peinée , surtout dans
la conjoncture, où elle se trouve^ de rechercher les moyens de
parvenir à la pacification des Pays-Bas, et qu'elle a résolu de
commettre à leur gouvernement, jusqu'au choix qu'elle est dis-
posée à faire d'une personne de son sang , son conseil d'état ,
lui attribuant les mêmes pouvoirs qu'avait le gouverneur dé-
funt, exhortant de plus les états à tenir la main à la conserva-
tion et défense de la religion et foi catholique romaine, ainsi
qu'à la paix et tranquillité de ses pays. (Orig., signé de S. M.,
et contresigné d'Eivhbtibres.)
2« Lettres du conseil d'état du 19 avril suivant, adressées
aux états , à ce sujet.
S-4. Deux lettres , dont Tune originale , adressées par le
conseil d'état du roi, la première, portant date du 14 avril
1576, à M. le comte de Lalaing, grand bailli de Hainaut et
gouverneur de Valenciennes , et la seconde ^ du 19 mai suivant,
aux états dudit pays , rappelant la demande faite à la province,
par feu le gouverneur général des Pays-Bas, de la somme de
100,000 livres de AO gros chacune, pour l'entretien des gens
de guerre , et sur laquelle somme il n'avait été payé jusqu'alors
que celle de 12,000; invitant en conséquence les états, de la
part de S. M. , à fournir un deuxième à-compte à titre de se-
cours, au montant de 12,000 livres , même monnaie , etc.
5-10. Six pièces , en copie du temps , relatives aux troubles
des Pays-Bas ; la première est ainsi intitulée :
« Sommaire des articles proposez aux seigneurs des estatz
n généraulx du Pays-Bas , au nom et de la part de la séré-
n nissime royne d'Angleterre , par le sieur Davidson , son
1* ambassadeur résident et ordinaire èsdits pays , le 20 de
I» may 1578 (sept articles ). »
La deuxième, qui est un double de la précédente , contient.
( 1»1 )
par émargement, les réponses des états généraux aux articles
proposés par l'ambassadeur de la reine d'Angleterre. Cette
pièce est suivie des représentations faites le 26 mai 1578, et
des réponses sur chacnne d'elles , par apostilles des états gé-
néraux assemblés à Anvers le 29 dudit mois«
La troisième, en latin, du SI mai 1578, est adressée par la
reine Elisabeth d'Angleterre à l'archiduc Mathias , son parent^
pour l'engager à seconder les deux députés qu'elle lui envoie
( son intendant et son conseiller intime ) , pour parvenir à la
padGcation qu'elle recherche , dans ce temps de trouble , et
avoir en eux la confiance qu'ils lui accorderaient à elle-même.
La quatrième est aussi un sommaire « de ce qu'ont proposé
» messeigneurs les ambassadeurs de la majesté réginale, en son
» nom , aux députes du conseil d'estat; demandanslesdits am-
1» bassadeurs responce par voye d'appostille ». Et à la fin ,
on trouve ce qui suit : u Poinctz rapportez par le S' de Meet-
» kercke, conseiller du conseil d'estat, le troisième de juillet
» 1 578, en l'assamblée des estatz généraulx , présens les seig-
» neurs prince d'Orainges , duc d'Arschot et Aldegonde , de
» la communication tenue avecq les ambassadeurs d'Angle-
» terre » .
La cinquième est une instruction donnée , à Anvers , le 28
octobre 1578 , de la part de Son Altesse et de messeigneurs les
estatz généraulx. Son Excellence et ceux du conseil <f estât ,
à M* Jacques pensionnaire de la ville de Bruges , pour se
trouver vers les états de Lille, Douay et Orchies. Cette pièce,
en treize paragraphes , est ooUationoée sur l'original par Des-
fontaines.
La sixième est la réponse , sans date , de l'archiduc d'Au-
triche et des états généraux aux propositions faîtes par les
ambassadeurs de la reine d'Angleterre.
1 1 . Lettres apostoliques de Grégoire XIII , datées de Rome
le 1^ août 1570 , adressant des félicitations aux états et à leurs
députés , pour leurs efforts afin de maintenir la religion ca-
tholique , pendant les troubles des provinces belgiques. (Ori-
( 152)
ginal , parchemin. Il ue reste qu'une faible fragment du sceau
apposé en placard. )
12. Lettre de Farchevèque et nonce du pape, adressée, de
Cologne , le 9 septembre de la même année , aux députés du
Hainaut , de Douai , Orchies et Artois , contenant les mêmes
congratulations , pour ce qu'ils ont fait en vue de l'union de
ces pays et du maintien de la foi catholique. (Orig. papier, arec
empreinte du sceau aussi apposé en placard.)
18*14« Deux lettres originales du prince Alexandre de
Parme, datées de Valenciennes , \eh avril IK81 , témoignant
aux états de Hainaut la satisfaction de S. M. de leur réconci-
liation avec elle , par l'acte du mois de mars précédent , et les
priant de concourir de tout leur pouvoir pour amener les autres
provinces à suivre leur exemple , avec promesse de les rétablir
dans leurs privilèges , s'il y était porté atteinte.
» La collection des actes et résolutions des états de
Hainaut n'avait été formée que jusqu'à l'année 1776;
M. Lacroix l'a complétée jusqu'à Tannée 1704 : de sorte
qu'elle se compose aujourd'hui de 86 volumes, qui em-
brassent les années 1527-1794. C'est la plus précieuse
collection en ce genre qu'il y ait dans toutes les archives
des anciens corps d'états de nos provinces.
» M. Lacroix a fait, en outre, un recueil spécial, en
vingt volumes, des acies des états qui ont rapport à la ré-
volution brabançonne.
)> Voici comment sont distribués les documents qu'il
a fait entrer dans cet important recueil.
Folume 1. Il contient 811 pièces, en copies collationnées
conformes aux originaux reposant au département des re-
cherches, par A.-J. Gillard, avocat du conseil de Brabant, en
1790, comme examinateur audit département. Toutes ces
pièces concernent la correspondance secrète, tenue, en 1787,
1788 et 1789, entre plusieurs autorités, la plupart militaires, et
C 153)
M. le comte d*HappoDcourt, génëral-major au service de YEm^
pereur, et commandant supérieur de la ville de Mons , au sujet
des troubles survenus dans ce pays, pendant ces années. Il s'y
trouve, entre autres, des rapports curieux sur les événements
de celte mémorable époque , et une foule de dénonciations sur
les principaux personnages du pays, relatives à leurssentiments
politiques en opposition à l'autorité souveraine '•
Volume H. 11 contient 109 pièces extraites de papiers divers
de l'administration des anciens états , et qui ont été analysées
et réunies dans l'ordre chronologique, suivant les matières aux-
quelles elles se rapportaient. On les a distribuées en trois par-
ties, savoir : P Rapport sommaire, avec pièces à l'appui, fait par
le pensionnaire des états , de ce qui s'est passé depuis l'assem-
blée générale des états, du 12 janvier 1787 au 18 juin suivant ;
2« comité établi par résolution des états du d2 juin 1787, à
l'effet de formuler les représentations à faire au gouvernement
sur les infractions et atteintes aux droits et constitutions du
HainauU Recueil de ces représentations , mémoires et autres
pièces^ adressés à l'Empereur et aux gouverneurs généraux ,
du 12 janvier au 20 septembre 1787 ; 8** suppression de cou-
vents inutiles , prononcée par décret du conseil souverain de
Brabant. Chapitres nobles existant dans les Pays-Bas. Plaintes
au sujet de la suppression des confréries , ainsi que des ker-
messes des villes et villages du pays , et autres affaires traitées
jusques et inclus le 7 décembre même année.
Volume III. Il renferme 802 pièces, divisées aussi en trois
parties, savoir : \^ Protocole des conférences tenues entre les
députés des provinces de Brabant , Limbourg , Flandre ,
Haioaut, Namur, Tournay, Tournaisis et Malines; liste des
députés des états de ces provinces, composant la députation à
envoyer à Vienne ; délégation par les états ; instructions ; avis
des chambres, etc., du 17 juillet au 4 août 1787; 2^ députation
' H. Lacroix suppose ayec raison que ces documents serrirent à la
composition du Livr9 noir de Hainant , publié pendant les troubles.
( isw)
envoyée à VieDoe par les ëUU de chaque province , selon le
désir exprimé par l'Emperear , pour lui représenter les do-
léances des états. Rapports du pensionnaire Auquier , député
à Bruxelles , sur les dispositions prises par les syndics de cette
ville , d'Anvers et de Louvain. Correspondance des états avec
S. E. le comte deMurray et le gouvernement. Note, sous forme
de rapport, du résultat du voyage à Vienne, etc., du 7 juillet
au 8 décembre 1787 ; 8* rapport fait aux états par le pension-
naire chargé de prendre connaissance de la correspondance
adressée aux états. Sommaire sur les cinq affaires , objet de
ce rapport , toutes relatives aux événemens de cette époque ,
du 28 au 31 juillet 1787. Même correspondance du 4 au 9 août
suivant.
F'olume IV. 11 contient 158 pièces ayant rapport aux objets
ci-après : l^ Congrès général des provinces belgiques-unies ;
organisation ; députation du Hainaut ; rapports, etc. . 80 jan-
vier 1790 au 21 octobre 1791 ; 2<» députation des états de Hai-
naut , envoyée à Vienne , sa composition , ses instructions ,
son voyage , rapports sur le résultat de cette mission , etc., du
12 janvier au 6 juillet 1791 ; 8* suppliques des états à LL. AA«
RR. les gouverneurs généraux des Pays-Bas, pour que S. M.
daigne décréter Tamnistie générale pour tous les faits relatif
il la révolution. Dépèche datée de Bruxelles le 16 juin 1791,
portant rémission entière de tous les crimes , délits et désordres
commis pendant les troubles dans toute l'étendue du Hainaut,
à l'exception des personnes qui ont manqué aux engagements
contractés envers S. M. dans l'état militaire. Autre dépèche du
28 juillet suivant , qui étend cette amnistie aux individus dé-
missionnes du service militaire avant les troubles , etc.
Folume V. États généraux et congrès souverain des états
belgiques-unis; envoyés aux cours étrangères ; députations;
rapports et correspondances , 1"'' janvier au 26 avril 1790.
Folume VI. Idem, mai, juin, juillet et août même année.
Folume VU. Idem, septembre et octobre même année.
Folume VllI. Idem , novembre et décembre même année.
( Ï53)
Folume IX. Armée ; expëdUions et mooyements des troupes ;
bulletins et rapports des commissaires, 7 janvier au 81 mai 1790.
Volume X. Suite, 1*** juin au 11 décembre 1790.
Volume XI. Insurrection à Chimay , Leuie , Hérinnes ,
Everbecq, Flobecq, Silly, Lessines; loi martiale : 18 février
1790 au 10 juin 1794.
Volume XIL Prisonniers de l'armée patriotique détenus à
Luxembourg ; échanges de prisonniers de guerre ^ troupes du
colonel de Bender ; insurrection de Tarmée ; mise en accusa-
tion du général Vander Mersch, et arrestation de plusieurs
hauts personnages, 20 janvier au 28 juillet 1790.
Volume Xlll. Armée ; déserteurs ; amnistie ; licenciement;
moyens de défense ; fortifications de Mons ; munitions de
guerre ; excitation h prendre les armes ; règlement ; discipline
militaire ; dictature , 14 janvier 1790 au 27 janvier 1794.
Volume XIY. Achat de chevaux ; commission ; comptabilité ;
souscriptions patriotiques ; recrutement de six régiments na-
tionaux et de troupes étrangères , 81 décembre 1789 au 81
mai 1794.
Volume XY. Volontaires , 81 octobre 1789 au 14 décembre
1790.
Volume XVI. Personnel des ofiBciers de l'armée , 31 décem-
bre 1789 au 18 décembre 1790.
Volume XVII. Comptabilité; comité des finances; ordon-
nances expédiées pour les divers besoins de Tarmée, 1790.
( Voyez les relevés généraux et les autres renseignements de
cette nature rejetés dans la 28" layette de l'inventaire des
archives des états. )
Volume XVllI. Armée ; magasins de vivres ; moyens de les
former; modèles de comptabilité, 18 janvier au 14 juin 1790;
armement, équipement, rapports et correspondance à ce sujet,
]"' janvier au 31 mars 1790.
Volume XIX. Suite, 6 avril 1790 au 4 février 1794.
Volume XX. Actes des états, relatifs aux troubles des Pays-Bas
pendant la période du 3 janvier 1790 au 17 novembre 1798. »
(156)
H. Gachard communique enfin une notice sur la librai-
rie de la reine Marie de Hongrie, sœur de Charles Y, ré-
gente des Pays-Bas, dont la commission ordonne l'inser-
tion au Bulletin.
M. De Ram dépose sur le bureau la notice suivante,
qui a un intérêt de circonstance, puisque la question re-
lative à l'auteur de \ Imitation de JiêUê^Ckriêt^ s'est ra-
nimée ayec une ardeur nouvelle.
Notice sur un manuscrit dé Thomas à Kempis , appar-
tenant au séminaire dé LiigSf par M. Bormans, pro-
fesseur à l'université de cette ville.
DBSGEIPnOir DU YOLUMB.
Le volume, assez bien conservé, est un petit in-8* de
116 feuillets, non compris les feuillets de garde, qui sont,
au commencement, au nombre de six et, à la fin, au nombre
de trois. Il a encore sa reliure primitive, sauf le fermoir.
Les trois quarts du volume sont écrits sur papier seule-
ment, le reste, jusqu'à la fin, est mêlé de parchemin, ainsi
que les feuillets de garde. Le papier, trés-épais, porte pour
marque une tèle de bœuf avec une étoile entre les cornes.
Cette étoile est formée de trois lignes qui se coupent et
l'un de ses six rayons, semblable à la queue d'une comète,
descend, en se bifurquant, entre les cornes, pour venir
s'appuyer sur le crâne. Dans quelques feuilles, cette queue
( 1S7 )
n'est que le simple proloogement du rayoo. Eu revanche
elle est alors plus longue et Téloile est portée plus haut.
L'écriture est de trois mains différentes *. La première
ne va que jusqu'à la fin du douzième feuillet et finit au mi-
lieu du 17^ chapitre du 1®' livre de l'Imitation , avec les
mots intégra mortifieatio passionum... Il est à remarquer
que c'est cependant cette même main qui a écrit Tindex
des 27 premiers chapitres de l'Imitation, placé en tête du
Yolume. Le copisle avait donc commencé par l'index , puis-
que le texte commence ensuite sur le même feuillet. Toute
cette partie est d'une écriture plus négligée.
La deuxième main s'étend depuis le treizième feuillet
jusqu'au milieu du quarantième (verso), où finit le IP li-
vre de l'Imitation. Le 41"* feuillet est doublé, c'est-à-dire
que le feuillet qui suit le 40** commençant un nouveau ca-
hier (d'une feuille de papier pliée in-8^), on a collé contre
le premier feuillet verso de ce cahier, un autre feuillet
pour le renforcer. Ce feuillet de doublure, collé quand
on a relié le volume, est blanc au recto, mais au verso
intérieurement, c'est-à-dire quand on le détache de celui
contre lequel il a été collé , on y voit une écriture abso-
lument semblable à celle de la deuxième main; cette écri-
ture est renversée, parce qu'on a tourné en haut ce qui
ayait fait le bas de la page avant d'être collé.
En cet endroit, la deuxième main se trouve interrompue
par une troisième qui remplit 41 feuillets, à partir du
verso du feuillet que j'ai dit être doublé. Ces 41 feuillets
contiennent le traité De disciplina elaustralium , puis
> Les 12 premiers feuillets du toI. , remplis par la première main ,
comme je Tappelle, sont d'un papier différent, moins épais et moins
bon. J'avais d^abord cru pouvoir omettre cette circonstance, comme
peu importante et s'expUquant facilement.
TOM. X. 11
( 158 )
une leKre assez longue et deux autres traités que je dési-
gnerai tantôt. Je dirai seulement ici qu'après le dernier de
ces traités, qui finit aui deux tiers du Terso du 41^ feuillet
(le 81*^ du Tolume), on lit ce qui suit: au commencenienl
de la ligne, >^m#ft, et tout au bout, dans la marge intérieu-
re : Deo laus; au-dessous à'Amên : jinno MCCCC XLV
in profesio Egidii.
C'est tout ce que le volume contient de cette troisième
main, après quoi la deuxième reparait et remplit les
34 feuillets qui forment le restaut du volume. Or, il est a
remarquer qu'il n'y a pas ici, entre la partie écrite par la
troisième main et celle où reprend la deuxième, cette sé-
paration de cahier et de feuillets que j'ai signalée plus haut
(41' feuillet) après le II' livre de l'Imitation, où la troi-
sième main commence un nouveau cahier dont le premier
feuillet a été doublé du cAlé de la partie précédente. Au
contraire ici, au 81' feuillet du volume, la deuxième main
reparaît immédiatement sur la même page où la troisième
finit. J'ai déjà dit que les derniers mots écrits par celle-ci
sont ceux qui renferment la date à laquelle celte partie
f u t achevée : j^nno MCCCC XL V in profsêto Egidii. C'est
justement au-dessous de cette ligne, sans plus d'intervalle
qu'il n'y en a entre les autres lignes, qu'on lit en encre
rouge le titre du nouvel opuscule que la deuxième main
y a ajouté : Incipit utile et devotum opuseulum êjusdem
fratrie Thomae de vênerabili êaeramenio. Il n'y a , entre
ce titre et la date qui précède, d'autre séparation qu'une
ligne rouge tirée sous la date par le continuateur avant
d'écrire le nouveau titre, comme on fait souvent, lorsque,
sur une page en partie remplie, on veut faire suivre un
autre sujet. Ceci se comprendra encore mieux quand on
saura que, à l'exception des initiales et du commence-
( 159)
ment des deux traités qui suivent celui De disciplina
clauêiralium (folio 65 et 76 du Tolume), il n'y a que les
deux parties écrites par la deuxième main qui aient les
titres et l'entête des chapitres en encre rouge. Bien plus,
a?ec un peu d'attention, on peut se conyaincre que non*
seulement les grandes initiales et les lettres illuminées
dans le texte « mais encore l'indication et les chiffres des
chapitres et les inscriptions mêmes des deux traités men*
tiennes folio 66 et 76, en un mot, tout ce qui est en encre
ronge, est de la même main, et que cette main est celle que
nous avons nommée la deuxième.
Contenu du volume.
Sur le dernier des feuillets de garde , au commencement
du volume « le contenu a été anciennement indiqué
comme suit :
ConHnêfUur in §o lihêllo :
Qui êeqmiiur \
lUm Bsgnum Dêi ( ^"*fî* ^^"^
{ MkJBtnpu.
Item de disciplina elaustralium i
liêm epiêtola quaedam ad quemdam rsgularêm .
Item lihêUuê spirUnaiiê êSêrcitii,
liêm eognovi Déminé,
Item utile opusoulum de Saeramênio aliariê.
Item dé coMolatione pOssimaê mairie Dêi Virginie Marioê.
Cette dernière ligne n'a pas été écrite en même temps
que le reste, qui parait être de la main que nous avons ap-
pelée la deuxième. En tête de celte notice, il y a eu une
première ligne qu'on a si bien effacée qu'on n'en distingue
plus que le premier mot Liber, Bans la seconde ligne
il n'y a eu d'abord que eoniinentur in eo; mais par suite
de la rature précédente, on a ajouté libella, pour que eo
( 160)
eût à quoi se rapporter. Ces changements, quoique d*une
époque postérieure, sont cependant assez vieux. L'accolade
fratrie Thomas Kempù a été faite en même temps; mais
quel motif peut-on avoir eu pour effacer le moi fratrU
après l'avoir écrit? Seulement le grattoir a entamé ici un
peu moins profondément le parchemin que dans la première
ligne. On reconnaît que les trois premiers traités sont de
Th.aKempis,maison bésileà lui donner le nom defraUr^
apparemment parce que cet humble titre, que le Groisicr
portait aussi, eût pu induire en erreur, et que Thomas
étant mort n'était nommé qu'avec plus de respect ^
L'inventaire suivant du volume servira mieux à en faire
ressortir l'importance historique.
Fo lo verso : Incipiuut ammonicionês ad êpi'
ritualem vitam utiles.
Première mmin. Le. 1 ^« Imitatione spi et contemptu
12 premiers feuillets [ oim vanitatum mundû
kculemeot. Ecriture as- I _ [ l«r livre de rimi-
ses négligée et sans en- 1 F^Moytno'.Espliciuni amonitoës ad epiri-
cre rouge. ] tualem vitam eatie utUee. Fra-
trie Thoé de Kempis, canouici
regularie in Monte Stë. Agne-
« ., ^ f tie prope Zwollie,
Deuxième main. | '^ '^
Ibid . • . Incipiunt eapPa libelli eeqtie. J
De interna convereaUone , etc. /
talion.
Tout le reste de ces
dcuxlivres.ElIe est plus
lisible et surtout plus
correcte. Les titres des \ fo 4O0 y trêOlEsplidt libellus.
cliapit. en encre rouge. \ '^
a* livre de l'Imi.
tation .
1 II eiitte au séminaire de Liège un auUe toI. contenant aussi diffé-
rents traités de Th. a Kempis, et absolument de la même main que celle
que j^ai appelée la deuxième. L'index qu'il porte en tête est en tout sem-
blable à celui dont il est ici question. Or, voici comme la 1*^ ligne e'j
lit : Liber fratrum Sanctae Crucie conventue Leodiensie, Cette ligne a
été grattée dans l'autre HS., quand de Liège il a passé dans le couvent
de Huy. J*ai constaté la même chose dans plusieurs autres ISS.
Troisième main. Bâ-
tarde, lettre* eignês avec
force liaisons , asses élé-
gante. C'est celle de beau-
coup d'actes notariels
on publics du milien du
Xy* siècle. Grandes let-
tres initiales rouges , les
capitales dans le texte en*
laminées de rouge , mais
les inscriptions des livres
et des chapitres en encre
noire, A l'exception de
celles que j*ai marquées
d*on astérisque. L'indi-
cation des nombres des
chap. est aussi en rouge.
NB. Je ne cite ces dé-
tails, que parce qu'ils
prouvent que c'est la
même personne qui a
revu tout le volume et
qui 7 a mis la dernière
main. D'où il suit que
toutes les parties sont de
la même date et ont par
conséquent été écrites
environ 25 ans avant la
mort de Th. a Kempis.
( 161 )
IfoTA. L« rette de ce folio 40»^ Terto, un peu plus de la
moitié , est re«té en bUnc , «însi que le recto du feuillet
doublé qui tuit. Pai déjà dit qu'un feuillet étranger ren-
Tersé , écrit intérieurement , se trouTO collé contre le pre-
mier feuillet du traité suitant , dont le commencement
forme un nouTeau cahier. Cependant le papier est le même.
fo 41« Yerto (les deux feuillets collés ensemble, ne comp-
tant que pour un) :
Capitula libri sequeniis :
In qmihus conaittit dUeipUna clauatralia, etc.
Et après Tindication des 10 chap., qui remplit la moitié
de la page, on lit un peu plus bas cette note d'une écriture
qui parait d'abord un peu différente de celle du texte, mais
qui est du moins tout aussi ancienne :
It$m tête libelluê scriptus êti es originali libro, quam
fratsr Tkamas Kemp* qui eum composuit , propria
manu dêscripsii»
Après ces deux lignes remplies d'abrétiations, une au*
tre main, qui me parait être celle du texte même, a ajouté
atec une encre plus pâle :
Qui dêvoiua fraiêr obiit anno Dni 1471.
fo 42o recto , c'est-à-dire , sur la page en regard de ce que
je Tiens de citer, à la marge supérieure, la
première de ces deux notes se trouve repro-
duite avec quelques ohang^ements par la
même main :
lUm hune libellum D't disciplina elausiralium, cum
duobuê stquêntibuê libris edidit devotitsimuê fraier
— Thomas de Kempis,, canonicus regularis in Monté
Sanetae jignetis prope Zwoll,
Après frater se trouve un mot biffé, qui me parait avoir
été l'abréviation de dietus. Sur l'encre noire, avec laquelle
on l'a effacé , on a passé ensuite une barre en encre ronge.
Je reviendrai sur cette circonstance, qui prouve que la
note est aussi ancienne que le texte même. Entre les mota
Kempis et oanoni^fis , il y a un signe de renvoi qui se rap-
porte aux mots antiquus saeerdos et, écrits dessous par la
même main , mais avec une encre plus pâle.
( I6«)
Encore de U troisiè'
me mmîH. La d«te ci-'
contre se trouve aux
deux tiers de la page en
descendant. Immédiate-
ment au-dessons recom-
loe la
Immédiatement «près cette note , la même main a écrit ,
«Teo la même encre qne la partie principale de la note ,
Pentéte dn premier ehap. dn Uttc :
In quibuê contiHii disciplina eiauêiralis» CâpFm p^.
(Capital, in).
Enêuite Tient le texte.
F* 9^ recto : EspUeit libêllu» Dé disciplina elauêtralium.
Ibid., Terto : Incipii epictola dêvoia ad iptemdam régula^
rem, {lêta cunt nccêcêaria ci praccipue
utaia ^Bio,)
* F» 60» recto : Incipiuni oopOula^ libclli êcqucnHê.
* Incipii lHêllms êpiritmaliê cxcroHii.
F<» 76» recto : Esplicit libcllus spirOuali* êJPêrciHi,
*¥*> 76* Terto : Ineipimnt capOmla libêlli sequcntis.
^ De rcccgnitione prcpriae fragUitatit, cap. 1».
To81»Terso , à la fin du traité ci-dcMus (en encre noire) :
Amen. D^o lads.
Anno M.CCCC. XLV inpfeeio Egidii.
deHxième main , qui
remplit le reste de la
page et continue josqn'i
la fin da Tolnme. Tous
les titres et même les
explicit sont en encre
rouge et de la même
main que le texte. C'est
dans cette dernière par-
tie qa*on a ajoute m /
double feuillet de par- '
cbemin A chaque cahier
de papier , qui se trou-
vent ainsi être de dix
feuillets an lien de bniu
Dans tout le reste du
volume il n*y a qu'une
mince lanière de parche-
min au milieu de chaque
cahier , pour renforcer I
le pli.
1
Ihid . . . ans deux tier« de la page , immédiatement aa-
dessous de la date précitée :
IncipU ufUe et devotum opuscnlum ejue- \
dem friê Thoê de venerahili Sacra- > i'||oiJ[!!,n
mente (Sacre rouge). )
Fo 100» Terso : Esplicii opueculum reUgioeerum de Sacra-
menio altaris,
Incipii de aeceeeu ad eancimm eaneiormm
Jhm svi regem angelorum.,,,*
Fo 108o Terso : Explicit.
(Incipit). De proceeeu ad ealuiaftdum Virginem Ma-
riam,,.,»
Fo xi2o yerto : Esplicii, Incipit de consolatione piiseimae
Mairie Virginie Mariae
FellfioTcrto: Esplicii de eoneolaiê piieeie Mrte Firginie
Marie.
(163)
après quoi , pour remplir oette dernière pege ,
let huit Tert ttiiTanU sur let quatre docteurs de
Téglite latine :
lêronymui tritus tribu* linguiê atquê perituê ;
Per quêm soripturoê clareseit littêra saeraê,
ÂmhroHuê ouram i§ndebat ad allegoriam ;
jid quêm praecipuê êpêctai erêdenda doeere.
Augu9tinê dooêi anagogioa, de ^ibuâ est sp§s,
Ad borna eaptanda eoêhêUa Vêl êpêeulmnda.
Gregofiuê saora viffUût ptû iropohgia,
Soêo ê» rê gêsta monêttmt qua$ sini fuoiênda.
Preuves, iiriee de ce volume ^ que Thomae a Kempiê eei
l'auteur de l'Imitation.
Nou« avoiifly k cet égard » le témoignage positif et cir*
coDstancié :
1** Du copiste du I*' et IP livre de rimitatioD : Espli-
eiunt admonitionee , ete.^ fratrie Thomae de Kempie,
oanoniei regularie in monte eanctae Àgnetie prope
Zu>ollie. Folio 26*" Terso.
2^ Du copiste du lY* liyre de l'Imitaliou (méine main
que la précédente) : Jncipit utile et devotum opueeulum
ejuedem fratrie Thomas de venerabili eaeramenio. Fo-
lio 81* verso.
d^ De Tauteur des deux notes folio 41<» verso et 42^
recto : a) Item iete libetlus ecriptue est ea originali libre,
quem frater Thomae Kempie , qui eum eompoeuit^pro^
pria manu deecripeit. h) Item hune libellum De dieci^
plina clauetralium ewn duobue eequentibue librie edidit
devotieeimue frater. — Thomas de Kempis (antiquus
saeerdûs ei) canenieue regularis in monte sanetae Agne-
tis prope Zwoll.
( 164)
4^ De l'auteur de rinilicaiion nécrologique placée plus
tard à la suite de la première de ces notes, a^ec une encre
plus pâle et par une main plus Yieille, mais qui, par la
forme des initiales, me semble être la même qui avait au-
trefois écrit le texte de celte partie du Tolume, et que j'ai
appelée la 3* : Qui devotuê f rater obiit anno domini 1471.
Ces témoignages sont on ne peut plus clairs, on ne peut
plus explicites et plus complets. Gela seul suffirait pour
établir leur autorité; mais celle-ci s'appuie encore sur
d'autres preuves non moins évidentes, qui sont :
1^ La date : A*" 1445 in profeêto Egidii, d'où il résulte
que notre MS. a été écrit 26 ans avant la mort de Th. a
Kempis, qui vécut jusqu'en 1471. Cette date rapprochée
de la circonstance mentionnée dans une des notes : ex
ORiGiFALi libro quem fraiêr Thomaê Kêmp., qui eutn
GOMPOsuiT, PEOPRiA màhu dksgripsit, ne prouve pas seule-
ment que l'auteur et le copiste étaient contemporains,
mais semble encore indiquer d'autres rapports, soit de
lieu, soit de profession. Ce ne sera pas trop, que d'en con-
clure que l'auteur des notes et le copiste, qui a deux fois
nommé a Kempis dans les titres mêmes, étaient bien in-
formés.
2° L'écriture, tant du texte que des notes et des chiffres
qui appartiennent tous au milieu du XV" siècle, comme le
prouvent évidemment la forme des caractères et les abré-
viations. Les initiales de chaque traité en encre rouge
(vermillon), avec ornements en encre pâle ou de carmin,
celles des chapitres également en rouge, les initiales de
chaque phrase enluminées , la disposition et la forme des
titres, le rappel de ceux-ci à l'extrémité de la marge infé-
rieure pour guider l'enlumineur ou ruhrieattur; la pagi-
nation marquée sur le coin inférieur de chaque feuillet,
(165)
sont autant d'indices qui, à eux seuls, établiraient suffisam-
ment la date du livre.
3** Le papier (je Tai décrit plus haut et l'on sait que la
tête de bœuf appartient pareillement à cette époque).
4^ La reliure, ayec filets et compartiments sur plat.
Dans chaque compartiment il y a , soit une petite rosace,
soit un enfant assis entre deux branches ou arbustes, soit
un arbuste entre deux oiseaux. Gela n'a de valeur que pour
ceux qui ont observé d'autres reliures anciennes-, mais la
circonstance que les feuillets de garde, assez nombreux,
sont du même papier et du même parchemin que celui du
livre même, doit fournir une conclusion à tout le monde.
Il en est de même du feuillet de doublure, qui se trouve
couvert d*une écriture maintenant renversée, mais évi-
demment, comme je l'ai dit, de la même main qui a écrit
la deuxième et quatrième partie du volume, et que l'on
voit aussi dans quelques corrections marginales du texte
de la troisième main.
Tout concourt ainsi à assurer la véracité des témoignages
que nous avons rapportés. Cependant, comme la date de
1445 se trouve apposée à la fin de trois traités qui ne font
pas partie du livre de l'Imitation, et qui, dans notre MS.,
sont écrits par une autre main que tout le reste, et que
c'est en tête de cette même partie que se trouvent aussi les
notes : Jiêm iêie lihelluê, etc. Item hune libellum, etc.,
il sera bon de faire voir comment tant cette date que les
notes se rapportent nicêêsairement à tout le volume. Cela
se prouTe :
V Par l'ordre dans lequel les traités et les témoignages
se suivent dans le HS. : d'abord les deux premiers livres
de l'Imitation avec la subscription : E»plieiunt^ etc., fra-
trié Thomaede Kêmpù^ canonici, etc., folio 26. Ensuite
( 1«6)
Jiem Uté libêllîiê, iitm hune libellum, etc., folio 41, oà
le iUm renyoie Décessairement aux liyres précédents. Puis
Tient, folio 8 1,1a datede 1445, et immédiatement au-dessous
sur la même page : Inoipit utile et devoium epuseulum
BJ1Î8DBM frairis Thomaêy eie.y de venerabili êaeramenio ,
où Ton remarquera non-seulement le mot tjusdem, mais
encore Tomission des mots a Kempiê que le copiste a cru
inutile d'ajouter au prénom , puisqu'ib se troufaient déjà
indiqués soit à la fin soit au commencement de plusieurs
des traités précédents. Gomme cet ineipit de folio 81 et
les traités qui suivent, sont de la même main que Veafpli'
eiunt de folio 26, on pourrait croire que Tun se rapporte
à l'autre et que tout ce qui est entre ces deux indications,
étant d'une autre main, et n'appartenant pas an livre de
limitation , doit être considéré comme une partie séparée
et étrangère au plan du copiste des trois livres de limita-
tion que le volume contient. Hais la circonstance déjà
mentionnée plusieurs fois, que le folio 81 contient sur une
même page la fin d'un traité et le commencement d'un
autre, dont Tune ne fournit que la date et l'autre le pré-
nom seulement , et qu'il est commun aux deux mains dont
l'une a immédiatement succédé à l'autre; cette circon-
stance prouve évidemment que c'est la dernière main (que
nous avons appelée la deuxième) qui a arrangé le tout, et
que dans les inscriptions elle a suivi l'ordre étaUi dans le
volume, c'est-à-dire que les iUm et êjusdem se rapportent
chaque fois à ce qui précède immédiatement.
2® La première main (folio 1^-26^) et la troisième (folio
41^-81'') n'ont employé que de l'encre noire pour les in-
scriptions des traités et des chapitres. Dans les parties
écrites par la deuxième main (folio 26^- 4P et folio 81
jusqu'à la fin) toutes ces inscriptions sont en rouge, et il
( 167)
est facile k voir qu'elles sont toutes de la même main que
le texte. Or cette maiu, qui est Irès-reconnaissable et en-
tièrement différente des deux autres, se retrouve même
dans la partie que nous avons assignée à la troisième main
aux folios 65® et 76® (où nous avons signalé aussi des titres
écrits en rouge), et dans un troisième endroit , peut-être
encore plus remarquable, je veux dire, en tête même dm
feuillet 41<' verso, où commence ta troisième main et oA
se trouve la première des notes que nous avons transcrites
aiosi que la date de la mort d'à Rempis. En cet endroit donc
les seize chapitres du traité De dûcipl. elaustralium sont
écrits par la troisième main, mais Tentêle Capitula Ubri
êêfuêntù et tous les numéros d'ordre, depuis 1 jusqu'à
16, sont en rouge et de la deuxième main. C'est donc
toujours la deuxième main qui a soigné l'ensemble du vo-
lume, qui l'a revu , corrigé et peut-être relié, comme sem-
ble le prouver surtout l'écriture du feuillet de doublure.
3^ Cela résulte encore de la parfaite ressemblance de
toutes les initiales ainsi que de leurs ornements et de tous
les chifi'resen rouge dans quelque partiedu volume qu'on les
examine. De même les corrections sont partout de la même
main. On voit clairement qu'elles n'ont d'abord été qu'in-
diquées tantêt par un trait de plume ou quelques lettres
écrites à la marge, tantôt au moyen d'un poinçon qui a
profondément labouré l'épais papier. Bien plus, toutes les
ratures , soit qu'un mot ait été entièrement couvert d'en-
cre noire, soit qu'on n'y eût passé qu'une simple ligne,
ont été repassées à l'encre rouge et toujours par la même
main. Il en est de même des renvois et de tout ce qu'on a
voulu faire remarquer plus particulièrement.
De tout ce qui précède, il résultée l'évidence , que non-
seulement toutes les parties du volume, mais les notes
( 168)
mêmes ont été écrites du vivant de Thomas a Kempis. A
l'égard de ces dernières, je rappellerai ici que, dans une
d'elles, il se trouve aussi un mot effacé, dans lequel j'ai
cru reconnaître l'abréviation de dieius. Le cl et !'# ainsi
que le trait indiquant l'abréviation sont encore un peu
visibles; il n'y a que la lettre du milieu qui soit entière-
ment oblitérée, mais si ma conjecture est vraie, ce ne peut
avoir été qu'un i. Quoi qu'il en soit de ce soupçon qui
prouverait que, tant pour celui qui a écrit le mot, que
pour celui qui l'a effacé, Thomas a Kempis était une per-
sonne ou un nom bien connu, ceci n'est pas une contra-
diction : l'un voulait dire : comme nous tappelonê ; l'autre,
en effaçant dieius^ ne fait que déclarer cette addition inu-
tile, puisque tout le monde et lui le premier savait que
c'était son véritable nom. La rature fournit encore une
autre preuve de la contemporanéité de la note avec le texte,
puisque elle aussi a été marquée de ce trait rouge qu'on
voit sur toutes les autres corrections d'un bout à l'autre du
volume. Cette remarque ajoutée à ce qui a été dit plus
haut, que le titre : In quibus oonêiêtit disciplina clauê'
traité, captm pm.y placé immédiatement après la note, est
de la même main qu'elle, et que deux ou trois des inscrip-
tions de cette partie du livre qui étaient restées en blanc,
ainsi que la plupart des chiffres, ont été suppléés à l'encre
rouge par celui qui a écrit la deuxième et la dernière par-
tie du volume (deuxième main), fournit une triple preuve
que la note existait déjà lorsque ce dernier copiste a mis la
dernière main , tant à ce que lui-même avait écrit, qu'à ce
qu'avaient fourni ses collaborateurs. Les mots : aniiquuê
êacerdoêy ajoutés après coup, permettraient d'autres induc-
tions semblables, mais cette notice n*est déjà que trop
longue. Aurait-on ajouté cela si l'on n'avait voulu indiquer
que Thomas vivait encore?
( 169 )
Faut-il maiolenant faire Thistoire de noi$*ê volume telle
qu'elle résulte pour moi de rexameo que j'en ai fait? La
voici : c'était dans les premiers mois de Tannée 1445.
Thomas a Kempîs avait déjà publié un grand nombre d'o^
puscules tous également estimés, entre autres les lY livres
de rimitation^ comme on les a appelés plus tard, mais qui,
à cette époque, formaient encore quatre traités séparés, dont
le premier seul portait ce titre. Ces écrits se répandirent bien-
tôt dans les couvents de son ordre, et de là dans toutes les
autres maisons religieuses, surtout de la Belgique. On se les
prêtait pour en pendre des copies, et , comme de raison , les
exemplaires sortis de la plume de Thomas lui-même étaient
les plus recherchés. Si dans un couvent on avait reçu plu-
sieurs traités à la fois, on se partageait la besogne et Ton
réunissait ensuite ces différentes copies en un seul volume.
Hais cela devait à plus forte raison avoir lieu dans le cou-
vent de Thomas lui-même, auquel de toutes parts étaient
adressées une fouie de demandes; et il y avait profit à cela
pour la maison, car les copies se vendaient. Sur ces copies
on avait soin de marquer qu'elles avaient été faites d'après
l'original, écrit de la main même de l'auteur, liem iête
lihélluê^ etc. Je n'oserais assurer que le nôtre %Q\i un de
ces derniers, mais toujours est-il, qu'en l'année 1445, un
frère de quelque couvent fut chargé de faire une de ces
copies et travailla avec assez de soin pendant tout un jour;
mais le lendemain, sa main et son attention semblent
s'être fatiguées, si bien, que celui qui l'avait employé
voyant les fautes et les omissions se multiplier, jugea à
propos de continuer la besogne lui-même (première et
deuxième main). En même temps il pria un autre moine de
l'aider dans son travail, en copiant aussi quelques traités
(troisième main). Leur tâche n'était pas tout à fait égale,
( 170 )
mais pamtt oependaDt avoir été terminée à peu près en
même temps. Lorsque le premier (la deuxième main) eut
reçu la copie que son confrère avait faite pour lui, voyant
qu'il restait encore à la fin ud demi -cahier de papier
blanc 9 iWoulut Tutiliser et préféra reprendre où l'autre
avait terminé 9 que d'ajouter du papier à la partie qu'il
avait déjà achevée lui-même. C'est ainsi que la troisième
main se trouve dans le volume entre deux parties écrites
par la deuxième. Cependant à la fin il fallut toujours du
papier; mais on y méia en même temps du parchemin ,
soit parce que le travail, à mesure qu'il avançait, acqué-
rait plus d'importance y soit parce qu'on touchait a la fin
du volume ou pour toute autre raison.
Tout étant copié il ne s'agissait plus que de collationner
et de corriger les difiTérentes parties, d'ajouter les titres et
les initiales en encre rouge, etc., et tout cela fut encore
fait par cette même deuxième main qu'on reconnaît d'un
bout à l'autre du volume partout où il a été complété
ou relouché, même dans les notes, comme je l'ai dit,
ainsi que dans la date que son collaborateur, apparem*
ment plus jeune , avait pris plaisir d'apposer à la fin de
son travail.
Enfin le volume fut relié, et l'on mit en tête sur le der-
nier feuillet de garde * l'index du contenu. Vingt-cinq ans
après, celui qui avait aidé à écrire le livre et y avait déjà
inscrit un double lémoigaage de sou respect pour a Kem<>
pis pondant qu'il vivait encore, voulut aussi y laisser une
marque de ses regrets après la mort du vénérable vieil-
' Le feaillet de doublure a été collé par le relieur, comme il contient
de récriture de la deuxième main, il est plut que probable que c'est elld
aatti qui a relié le Tolume.
( 171)
lard ; au bas de la première note il ajouta ces mots : Qui
dovotuê f rater ohiit anno dni 1471.
Il est probable que le copiste de la deuiiéme main qui
avait soigné tout le Tolume était déjà mort avant cette
époque.
I\^B, Je pourraif ajouter bien «Taiitret preuTes par induction & celles
cfae j'ai données plus haut ; mais en foilè assea, je pente, et peut-être
déjà trop. Je sens du reste que je ne parTiendrais jamais à faire ressortir
de mon récit ce qui doit surtout parler aux yeui , ce qui n^est percep-
tible qu'au tact , pour ainsi dire. Il doit y avoir à la bibliothèque de Lou-
vain un manuscrit absolument semblable, à l'extérieur du moins, à
celui du séminaire de Liège. 11 serait bon de les comparer. Qui sait si
dans la deuxième main on ne pourrait pas reconnaître enfin celle de
Thomas. Je ne l'affirme pas, j'en doute même, mais je n'ai pas jusqu'ici
la preuve du contraire et je ne regarde pas la chose comme impossible.
— Après avoir comparé d'autres manuscrits du séminaire et de l'uni-
versité de Liège, je puis assurer que notre manuscrit a appartenu d'abord
aux Croisiers de Liège, puis de Huy, et il est probable qu'il a été écrit à
Liège, Si cette dernière conjecture était erronée, il ne resterait qu'à déci-
der net que nous avons sous les yeux un des exemplaires écrits et donnés
ou vendus par la maison de S^-Agnès où demeurait a Kempis \ et dans ce
cas il ne serait pas impossible que la deuxième main fût la sienne. Le ma-
nuscrit autographe de Louvain peut servir à trancher cette question.
Le ^t eum composuit dans la première note , à cAté de propria manu
dêtcripeit^ était trop clair pour que j^aie cru devoir le faire remarquer.
Les oonséquenoes à tirer de l'absence du III* livre sautent pareillement
aux yeux. A l'époque où le manuscrit fut écrit on n'avait encore que des
traités détachés.
( 172 )
Mémoire ei recueil de ce qu es l passé entre le seigneur
don Jan d Autriche, etc., depuis sa retraite au chas-
teau de Namur que fust le 24" de juillet 1 577, jusques
à la rompure de la paix entre Son Alteze et les Estats
de par de là, rédigé par escript par le sieur Grohben"
doncq comme y aïant esté entremis (diaprés une copie
prise sur les archives de la Chambre des Comptes à
Bruxelles).
(Commoniqoé par ■• le baron de Reiffenberg.)
Le seigneur don Johan d'Autriche , après avoir esté reçeu
en la ville de Bruxelles pour gouverneur de ce pays, le pre-
mier jour de may de l'an 1577, et le iiij dudict mois admis
à serment bien solemnellement, a faict toutes bonnes dé-
monstrations possibles pour donner contentement aui es-
tats et à la commune, mais ne se trouvant si bien corres-
pondu par affection, respect et bénévolence, comme il
avoit espéré, et principalement de la commune , ce fust
cause qu'il print un certain dedaing; et mesme estant ung
jour pour estre festoyé sur la maison de la ville de Bruxel-
les, sa guarde fust oultragée, tellement qu'elle se retira du
marché, et se trouva Son Allèze sans icelle, quand il se
retourna vers la court, sans que de telle oullraige les estais
ou ceux du magistrat de ladicle ville de Bruxelles en fissent
démonstration aulcune, dont picqué et, comme on a en-
tendu depuis, poussé de quelques seigneurs principaulx
qui n'asseuroient trop la personne de S. A. en icelle ville ,
se délibéra d'en sortir soubs ombre de s'en aller à Halines »
pour traicter avec coronels allemans sur leurs payements,
affin de les faire sortir du pays avec leurs gens de guerre^
( 173)
ne s'estant IrouTé convenable de les appeller en ladiole
TÎlle de Bruxelles, pour l'altération des estats et da peuple
contre lesdictscoronels, desquels aulcuns avoient assisté au
sacq d'Anvers , de sorte que partant Sadicte Altesse yers
JHalines, et se trouvant aussy lors assez maigrement accom-
pagniée de la noblesse de par dechi , s'en picqua encores
d'avantaige, tellement comme faiot à présumer, et comme
ce qu'est depuis ensuivy le donne assez à cognoistre. Dès
ladicte sortie de Bruxelles, Sadicte Altéze a commencé à
prendre en teste autres hommes et desseings que les pre-
miers qui ne tendoient que à remettre le tout par doulceur
et bénéfolence, dont dès-lors en perdit l'espoir, avisa de
tenter la voye d'authorité et de respect, et , a celle fin, par
Tadvis et conseil secret, comme se présumoit, d'aulcuns
seigneurs de par dechà, au lieu de licentier lesdîcts coro*
nels allemans, traictoit avec eulx sur plus longue continua*
tien de leur service, et partant ainsy avec de telle délibé-
ration de Malines à Namur, à l'occasion de la venue de la
Reyne de Navarre vers la fontaine de Spa , au pays de
Liège, et pour la congratuler et festoyer, commanda audict
sieur de Grobbendoncq, entre aultres du conseil, le suyvre
audict Namur, ce que ledict de Grobbendoncq, obligé d'o-
béyr comme serviteur de S. H., promist de faire, après qu'il
auroit mis quelque ordre à ses particulières affaires à
Bruxelles.
Et se trouvant icellui de Grobbendoncq pour ce à Bruxel-
les où les estats estoient assemblés , et ne veuillant partir
sans parler auxdicts estats et leur demander leur bon plai-
sir, encbargearent lesdicts estats audict de Grobbendoncq
de vouloir de leur part biea humblement et respectueuse-
ment requérir S. A. que luy pleust, au plus tost qu*il seroit
possible, retourner vers eulx et en ladicte ville de Bruxelles,
ToM. X. 12
( 174 )
pour myeulx avec son assistance et préseace diriger les af-
faires» De laquelle ioteution et réquisition des estais^ ledict
de Grobbendoncq étant arrifé à Namur, fist rapport à S. A.^
sur quoy après que icellese fusi dolu des indignités reçeues
en lieu et récompense de tant de bénéfices faicts au pays ,
comneoça à déclarer andict de Grobbendoncq le peu d'en-
Tie qu'elle aToit de retourner audiot Bruxelles, ne fust
qu'on s'y gouYernàt aultreroent qu'on ne fist quant elle s'y
trouva; et sur ce, après que ledict de Grobbendoncq avoit
eiGusé les estats au myeulx qu'il estoit possible, délibéra
S. A. de le renvoyer vers lesdicta estats avecques une in-^
struction et mémoire de certains poincts et articles que
Sadicle Majesté prétendoit avoir effectués et éclaircis avant
son retour, despescfaant ainsy ledict de Grobbendoncq le
20 de julet, en luy commandant assez précisément d'estre
de retour avec la résolution ou réponse en dedans leroardy
prochain, qui fust le 23 dudict mois; dont ne sçacbant lors
ledict de Grobbendoncq ia cause, s'en est après apperçeu
que ce fust pour le desseing d'occuper lors le chasteau de
Namur, comme depuis est apparu. St estoient les poiacts
que Sadicte Majesté demandoit en effect les ensuyvana :
Que nuls deussent avoir guarde d'hallebardiers ou ar-
quebusiers que S. A. seule, comme gouverneur générât
Que la guarde de la ville se fist des bourgeois par antho*
rite du magistrat etsoubs un chief commandant au nom de
Sa Majesté et de Son Altèze, et ce à la couatume des bour-
geois, «ans enseignes et sans tamburins.
Que par cry et édict puUicques fust défendu tout ap-
préhension de personnes, dètroussement et ouvertures des
lettres» ne fust par l'officier de la justice.
Que les guides jurassent soleoanellemenl d'obéir à leurs
supérieurs et magistrats et d'assister à la justice.
( 175 )
Que fast auity par édict défendu de ne faire pasquille
ouefcrîpU fameui, ni de présenter requeate scandaleuseï
ftur grandes paînes.
Finalement puisqu'il y avoit question de TobserTattcedef
privilèges, que les estats n'admissent personne en leur
assemblée qni ne fust qualifiée selon lesdiols pririlégeS| et
qu'ils envoyassent à S. A. le roUe de ceui qui esloient or<-
donnés et commis pour entrer en ladicte assemblée.
Dont ayant ledict deGrobbendoncq, en arrivant à Bruxel-
les suivant sa charge et en conformité de son instructioni
faict rapport aux estats ; au regard que la pluspart desdicU
points ooncernoit le magistrat de la ville de Bruxelles, en
fut ledict Grobbendoncq desdicts estais réunis a ceulx de
ladide ville, lequel fit par avant rassembler le collège du
magistrat comme premier membre d'icelle ville avecq aul^
oons notables représenlans le second membre d'icelle.
Et leur dict ce qu'il avoit eu charge, avecq une cordiale
exhortation de se vouloir conformer à l'intention de S. A*
tant juste et raisonnable, avecquM une asseurance de la
sincérité et vray bon zèle de S. A., tendant seulement de
mectre le tout en paix et repos.
Sur quoy lesdicU de Bruxelles donnèrent ponr réponce
qu'ils avoient déjà donné l'ordre qui convenoit à tout ce
que Sadicte Altèze prélendoit, et en e«cripvoient à icelle
en telle conformité une bonne lettre, en faisant conjoinc^
tement par ladicle lettre nouvelle instance pour le brief
retour d'icelle.
Et, quant aux estats auxquels toucboit principalement
le dernier poinct de n'admettre en leur assemblée que gens
à ce qualifiés et de douner rolle d'iceulx, ils déclaroient
qu'ils ne sauroient bonnement donner ledict rolle, pour le
changement desdicts personnaîges que faisoient souventes
(176)
fois les provinces, et glisseient ainsy ce poinct» le remec-
lanteneffect au retour de S. A., que lesdicU estais mons-
troient aussi fort désirer; et donnareot expresse charge
audicl de Grobbendoncq d'en faire de leur part requeste
et instance à Sadicte Altèie.
Lequel cependant, et avant vouloir partir de Bruxelles^
pour donnera S. A. contentement, ne laissa de traicter avecq
M. de Heze en particulier, se portant lors comme gouver*
neur de la ville de Bruxelles, encoires qu'il n'en eust com-
mission formelle, ayant ce néantmoings le titre en ladicte
yille et guarde d'hallebardiers ; et fil ledict de Grobben-
doncq tant que, avant son parlement et en sa présence,
ledict de Heze licentia lesdicls ballebardiers.
Avecq laquelle despesche parlant ledict de Grobbendoncq
Ters Namur , en espérance de donner a S. A. boa contente*-
menl et le réduire bientôt à Bruxelles, trouva le 25 y arri-
vant que S. A. s'estoit déjà retirée au chasleau de Namur,
et d'une façon qu'avoit scandalisé tout le monde, dont le-*
dict de Grobbendoncq se trouva fort estonné et bien marry
qu'il n'avoit plus basté son retour , comme S. A. lui avoit
ordonné, qu'il soubçonna alors, comme dict est, avoir esté
fondé sur ce qu'icelle avoit dés-lors proposé de faire; et ce
néantmoings allant trouver Sadicte Altéze audict chas*
teau , après avoir monstre son marrissement d'un tel chan*'
gement, et remonstré les inconvénients apparens d'une
telle nouvellité, en disant librement que S. A. avoit eu en
ce mauvais conseil et prins dangereuse résolution , fist
ledict de Grobbendoncq ouverture de ce qu'il avoit com-
muniqué et traicté avec lesdicls estais et le magistrat et
aultres de la ville de Bruxelles , et particulièrement avec
M. de Heze, et comme ledict de Heze avoit pour obéir à S.
A. licentié ses ballebardiers, présentant ledict de Grobben-
C 177 )
doDcq conjunclement la lettre desdicts de Bruxelles et
déclarant à Sadicte Altèze le grand désir que tous afoienl
généralement de le Toir de retour k Bruxelles, à quoy le*»
dîct de Grobbendoncq en particulier exhorta aussy S. Â.
avec grande instance, se fondant sur Taffection qui en gé-^
néral estoit portée à S. A., et que le respect ensuyvroit^
molennantcontinuacionde patience pour quelque peu de
temps; à quoy respondit Sadicte Altèze qu'elle avoit eu
bien longue patience afec espérance de consuivre ce que
luy falloit pour bien gouTerner, qu'estoit le respect avec
la bonne affection, mais que luy estoit succédé le contraire}
tellement que, pour éviter le danger mesme de sapersonney
ayoit esté contraint de s'asseurer, comme elle a? oit mandé
aux estats par le seigneur de Rassingbien , affirmant que
sans icelle fust esté saisie et constituée en prison, selon les
adyertences que en afoit, et apparences telles que n'en
doubloit, mesme allégant Texemple du conseil d'estat en-
cores de fraisce mémoire. Et combien que ledict de Grobr
bendoncq soustinst le contraire, asseurant et disant que
personne du monde n'eust osé entreprendre ung si énorme
faicl au regard de lautborité, respect et affection que S. A*
aToit déjà acquis^ et qu'elle eust achevé de conquérir par-
tout avec patience continuée seulement par deux ou trois
mois, Sadicte Altèze persista au contraire qu'elle avoit
esté forcée de faire ce qu'avoit faict , et qu'elle fust été pi-
pée et prinse par la dîlacion de deux ou trois jours seule-
ment, aiosy que par patience ne fust jamais parvenue k
l'authorité requise pour bien gouverner, et que pour ce
avoit choisy ce chemin pour y plustot parvenir, comme il
convenoit tant pour le service dé S. M. que le bien et le
repos de ses subjects, et qu'il n'en falloit plus disputer,
puisque le dez, comme disoit, en estoit jeclé, et qu'il falloit
passer oultre , attendant la bonne chance.
( 178)
Dont Tojant lediot de Grobbendoooq ri ferme délibéra-
tioa , commença k faire quelques interrogatoires à 8. A.
pour sonder son intention , à sçavoir si elle entendoit en-
fraindre la pacification de Gand et le traioté de paix j
ensuivy^on si elle fouloit se venger de quelqu'un des sei-
gneurs dont icelle se pourroit tenir ofiensée, fust du Prince
d'Oranges, ou aultres ; mais affirmoit et asseuroît lors 8a-
dicte Altesse audict de Grobbendoncq de n'avoir rien de
tel au cceur, et mesmes qu'elle entendoit maintenir et en-
tretenir la d* pacification de Gand et ledict traité de paix,
précisément en tout poincts; qu'elle n'entendeitse venger de
personne quelconque, ains avec oobliancede tout le passé,
non-seulement jusques à la dernière pacification, mais jus-
ques lors avec offre de recevoir tout bénignement qui vien-
dront vers S. A. , et honorer et gratifier ung chacun selon
ses qualités et mérites, en chastiant au contraire les mal«*
faicteurs, comme convenoit en ung gouvernement bien
constitué. Et estimant ledict de Grobbendoncq beaucoup
une telle déclaration de S. A., luj dicl en monstrant avoir
grand contentement, puisqu'elle avoil si bonne intention,
qu'il estoit fort requis , pour quicter les émotions que la
nouvellité faicte par S. A. causeroit , que sadicte bonne in-
tention fust di vulgée partout, et que à tel fin icelle debvroit
escripre une bonne et substanciele lettre aoxdits estats,
pour estre copiée, di vulgée et communiquée aux provin-
ces; dont Sadicte Altesse se contenta et en donna charge
audict de Grobbendoncq de concevoir ladicte lettre.
Lequel se mectant en debvoir, fist le concept qu'il com-
muniqua au doc d'Arschot et au marquis de Havre, se
trouvant lors près de S. A., et aux aultres du conseil mesme,
aussy à M. de Rassinghien , estant de retour à Bruxelles,
et fust ladicte lettre de tous trouvée bonne , comme aussy
( 179 )
de S. A. y quaed elle fusl à icelle oommuDiquée» deman*
daDt ce aéanlmoioga la copie pour y penser de plui prés*
Quoy ensuivaot Tenant Sadite A. le loodemain au 000-*
9m\ pour consulter sur ladiote lettre, fust à icelle présent^
par le conseiller d'AssonYille, ung autre project de lettre
tendant a la même fin, qu'il afoit dressé, comme il sem^
bloit, sans charge, et fust lu au conseil conjoioctement
avec ledict project du sieur de Grobbendoncq ; et combien
que quasi de tous les seigneurs estans lors audict conseil
le concept dndict de Grobbendonoq fust trouvé lo plus 4
propos, fust ce néantmoings préféré de S. A. oeluy du
conseiller d'AssooTille, laquelle persista en icelluy, disant
entre aultres propos, qu'elle se trouvoit par le project du**
dict de Gobbeodoncq trop liée, qu'on présumoit procéder
d'ung poincft qui touchoit l'interprétation des différens
qui pourroient tomber sur la pacification de Gand , remis
k certaines personnaiges a députer par Sadiole Altëze et
les estats, contenu audict project du sieur de Grobben»*
doncq et obmis en icelluy dudicl conseiller d'Asson?ille.
Et finalement, nonobstant des contradictions sur ladicte
lettre d'Assonville, au regard de l'obmission dudict poinct,
et aussy quelle estoit un peu plus aspre et picquante que
l'aultre, et que par ce aulouns estoient d'opinion de la
ung peu corriger ou mitiger, fost résolu deSadicle A. qu'elle
foflt envoyée tout ainsy qu'icelle avoit esté dudict sieur
d'Assonville couchée, qui donna soubçon à auleuns, qu'elle
debvroit avoir esté couchée par charge ou avis de Sadtcte
Alléze mesme.
Et furent suivant ce ledict sieur de Rassinghîen et le
sieur de Grobbendoocq pour, ea compagnie de l'abbé de
Marelles et M. de Gras (qui furent après ledict de Grobben*
doncq et pendant ceste négociation envoyés des estats vers
( 180)
S. A.), avec ladicte lettre retournés fers les estats et furent
dei^pescbée le 27 de julet; et pour ce que ladicte lettre par
le conseiller d'Assonfille projectée n'étoit de tous k leur
goust, ledict de Rassinghien el de Grobbendoncq manda-
rent au secrétaire Berty , que leur crédence foste faict par
une lettre i part, et non insérée dans la mesme lettre par
ledict conseiller d'AssonTille conceue , en intention de se
servir de ladicte lettre , l'exhiber ou retenir selon qu'ils
trouferoient lesdicles estats disposés, et selon que, pour
afancement de leur négociation de la paix a?ec lesdits
estats, leur sembleroit le plus con?enable.
Elle fust bien ladicte lettre de crédence dressée à part,
mais en icelle faict mention de ladicte aultre lettre par
forme de réquisition d'en avoir réponce, ce qui sembloit
auxdicts de Rassinghien et de Grobbendoncq aToir esté
faict par S. A. tout à propos, affin qu'ils n'eussent moyen
de supprimer ou celer ladicte lettre, comme aossy le secré-
taire Berty confessa assez que S. A., ayant considéré que
ladicte lettre n'estoit au goust desdicts porteurs, ea aToit
prins de ce quelque jalousie.
Contenant en effect ladicte lettre justification desactions
de S. A. , charge des malintentionnés et déclaration de sa
bonne intention et prélension d'aulhorité requise pour
gouTcrner, avec relation de ce que lesdiots de Rassinghien
et de Grobbendoncq de sa part remonstreroienl, comme
peult apparoir par la copie de ladicte lettre estant en estre.
Suivant laquelle lettre et mesme celle de crédence, ont
lesdicts sieurs de Rassinghien et de Grobbendoncq, faict le
debvoir vers les estats, leurs exhibant par escript , xxix® du-
dict mois de julet, certains poincts par Sadicte Altéze pré-
sentés, prétendus et demandés, qui furent en efiect :
Que Sadicte Altéze enlendoit de maintenir, nonobstant
( 181 )
la ooaTellité «dtenuc^ la pacification de Gand, sans con<»
trevenir à riens qu'endroiot d*icelle afoit esté promis et
stipulé y requérant réciproquement du costé des estats
aToir accomply ce qu'ils aToient si solemnellement promis
et juré en droict, le maînleneroent de la religion catho-
lique ^ et obéyssance due à S. H.; et voyant que par faulte
d'autborité lesdicts estats pourroient tomber en faute de
pouf oir efiectuer leurs promesses , que Sadîete AUèze en-
tendoit les assister de sadiote authorité , pour par ce moyen
donner contentement k 8. H. et è eulx mesmes le repos
qu'ils désiroient, sans prétendre aullre chose quelconque*
Que pour établir ladicte authorité requise S. A. deman-
doit de pouvoir entretenir telle garde des subjects de par
deçiy et suivant la pacification, qu'elle trouveroit convenir
pour la seureté de sa personne et suite, et pour aller celle
part où bon luy serobleroit.
Item , que tous gouverneurs, coronels et gens de guerre
s'eussent à trouver vers S. A. ,estans mandet, et lui obéïr,
comme à capitaine général.
Item, que S. A., comme gouverneur général, pourroil
disposer de tous offices et charges qui s'ofl'riroient , moïen-
nant que ce ne fust contre ladicte pacification de Gand ,
et les privilèges du pays.
Item , que la liste par 8. A. demandée de ceulx que les
estats entendoient eslre qualifiés pour entrer en leur as-
semblée, fust à icelle envoyée, pour remarquer les non
i}ualifiés on ceulx qui estoient pour faire mauvais office.
Item , si le prince d'Oranges et les estats d'Hollande et
Zeelande ne veullissent satisfaire ponctuellement à la pa-
cification de Gand, et l'accord faict entre S. A. et les
estats, iceulx estats n'eussent à tenir plus aulcuue corres-
pondance ou intelligence avec eulx, ains, s'eussent i join-
( 182)
dre k S. A. pour avoir d'eulx la raison ^ suifanl cooloiiu de
ladicte pacification.
Sar lequel rapport et exhibition des articles les estats
généraulx firent, le pénultième dudict mois de julet, une
réponce par escript qu'ils n'a?oient rien tant a ccBur que
de yi?re et mourir en la religion catholique romaine , et
soubs la deue obéissance de Sa Majesté leur prince natu-
rel 9 promettans de par tous bons moyens procurer que la-
dicte religion et aothorité de 8. H. fust en tout et par*
tout maintenue et consenrée, et par conséquence aussy
robéîssance de 8. A., pour le rang qu'elle tient au pays;
représentant néantmoings la grande altération etdîffidence
qu'avoit causé une si soudaine retraicte en place forte*
sans aulcune préadrertence à œulx du conseil d'estat ny
aux estats , k grand blasme d'iceulx, persistans parce que
S. A. eust k déclairer ceulx desquels on luy avoit formé
tel soubçon , qu'elle aToit représenté du danger de sa per-
sonne , offrant d'en faire telle cbastoy que S. A. cognois-
troit rintégrité de leurs intentions , et que tous mal ioten-
cionnés prendroient exemple de n'attenter le semblable ,
désirans que la généralité en fust déchargée par telle Toye
de la faulte de quelques particuliers.
Et répondant après sur lesdicts articles k eux proposés,
après avoir à eulx rémonstré que S. A. se debvoit fier sur
la bonne et cordiale afiection que les estats et la commune
luy avoient monstre, qu'estoit la plus sûre garde que les
princes pourroient désirer, ont offert à ioelle oultre la
garde ordinaire des princes de sangd'archiers et hallebar-
diers, une garde de chief, capitaines et soldats, jusques en
nombre de 300 arquebusiers de naturels du pays uniz , et
agréables k S. A. et auxdicts estats moïennant qu'en fust
chief H. de Bossu ou M. de Montigny ou le sieur de Groe-
( 183 )
oingheD od le dear de Willertal ou de Hoy elles, an choii
de Son Altéze; ayant lesdicts estais troufé lous lesaultrea
articles propesés asseï raisonnables et y prestans lenr con-
sentement, s'eieasant senlement d'envoyer la liste de ceulx
qu'ils entroient en leur assemblée par Son Altéze requise,
laquelle disant ne se pouvoir arrester pour ce que comme
Sa Majesté Tavoit à icelle mandé, les provinces de jour i
aultre cbangeoient, augment'oient et diminuoient ieura
députez i leur bon plaisir, el, quant au poinet faisant
mention de faire maintenir la pacification de Gand, tant
du eostédu prince d'Oranges, estats d'Hollande et Zicelande,
que de leur costé , lesdicts estats , après avoir représenté lea
solemnités tenues en la publication et confirmation d'icelle
pacification par intervention de l'autborité impériale, la
poursuivant pour ce inviolable et promectant de la vouloir
observer, ont déclaré à S. A. qu'ils estoient empeschez sui-
vant l'ordonnance d'icelle faicte à Malines, dez le x^de ju-
let, de dresser ung recueil de ce que resloit à faire de Tung
et de l'autre costé, pour y estre satisfaict réciproquem-
ment, en intention, au cas que le prince d'Oranges de son
costé y fust trouvé défaillans , de s'employer de commun
advis pour faire observer ladicte pacification en tous ses
poincts et articles.
Requérant lesdicts estats finalement par leur dicte ré-
ponse S. A. vouloir laisser le chasteau de Pfamur en se
joindant avecq les estats, et faisant au pluslot que possible
sortir les Allemands, pour après faire rassembler les estats
généraulx, et leur donner ordre à ce que restoit de Ur
dicte pacification.
Et pour leur donner plus d'appaisement, S. A. fust con-
tente quitter les arriers conseils et mesmes des étrangers
et mal affectionnez au pays de par deçà, suivant les reques*
( 184 )
tes et grandes însUnces que leidicU estais afoient faict è
8. A. par plusieurs fois.
Avecques laquelle dépesche furent envoyez vers S. A^
le comte de Bossu et le sieur de Hedekercquei pour mienU
informer Sadicte Majesté de la bonne intention des estats,
et ledict sieur de Grobbendoncq aussj avec eulx, lesquels
firent le rapport et donnèrent à Sadite Altéze la réponce
des estats par escript , et, après plusieurs communications
tenues, tant en conseil que à part, par ledict comte de
Bossu , furent ledict comte et de Medekercque hastans
leur retour, dépeschez, retenant Sadicte Altesse finale ré-
ponce en suspens pour TeoToyer par le sieur de Grobben-
doncq qui demeura audict Namur.
Lequel fust, après avoir plusieurs fois communicqué
avecq S. A., taut en conseil que à part , d*icelle de rechief
depesché vers les estats le ▼* de ce mois d'aougst , avec une
instruction tendante à bien informer les estats de la juste
cause qu'elle avoit eu de se mectre au cbasteau de Namur,
dont le duc d'Arscbot et le vicomte de Gand en pourroîeni
donner bon témoignage, qu'avoienl donné à Sadicte Al*
tèze advertences seures de son dangier, que par ce de-
mandoit telle garde et tel nombre soubs tel chief et ca-
pitaines, pour aller et séjourner en telle ville que bon luy
sembleroit, pourveu que ce fust sans contrevenir à ladicte
pacification, qu'elle entendoit observer inviolablemenl , of-
frant aussy auxdicts estats toute sécurité s'il leur plai*
soit s'approcher vers icelle ou quelque aultre ville que
Bruxelles, pour tout plus commodément Iraicter les affai-
res ; réfrechant de rechief les poincts et articles qu'icelle
avoit faict proposer auxdits estats , et dont Sadicte Altèze
par leur réponse ne se trou voit assez satisfaicte et y adjoutant
des aultres dusques à 23 articles , dont le mémorial fust
( 185)
donné aoi ambassadeurs de l'Empereur, qui retournareni
à instance de S. A. pour ce ?ers lesdicts estais, et furent
les articles d'espagnol comme S. A. les a?oit couché tra-
duits en français.
Et comme ledict de Grobbendoncq déclara sérieusement
que la diffidence causoit tout le mal qu'on souffroit, sup*-
pliant qu'on y advisast quelque remède, et en proposant
ledict de Grobbendoncq quelque ad vis, s'est Sadicle Altéze
laissé induire et contenté que ledict de Grobbendoncq dé^
clairastde sa part aussy auxdicts estats que icelle, pour déli-
vrer lesdicts estats de toute jalousie^ accordoit que tous les
gensde guerre en faisant serment au nom du Roy, à Sadicte
Altéze,de fidélité et obéyssance, le fissent aussy conjoincle-
ment au prouffit desdicts estats, de maintenir les points et
articles contenus en la pacification et ledict accord y enr
8ui?y, affin que lesdicts estats fussent asseurés que les for-
ces des gens de guerre ne seroient employées au contraire
à ladicte pacification et privilège du pays, ofi'rant aussy
cependant qu'on traicteroit suspencion de toute hostilité,
voires de faire cesser tout levée des gens de guerre, et de
faire licentier ceulx qu'estoient jà levés, moyennant que
du costé des estats le mesure fust faicte réciproquement.
Et d*aultant que lesdicts estats avoient faict instance
pour le licentiement des gens de guerre allcraans , Sadicte
Altéze se justifiant en son endroit du debvoir et diligence
qu'en avoit faict du passé, fist représenter lors que le prince
d'Oranges deroeuroit armé et continuoit de fortifier non
seulement en Hollande et Z^eelande, mais aussy ailleurs, et
mesme en Brabant ; montrant par ce le peu d'envie qu'il
a voit de se gouverner suivant la pacification deGand et ledict
accord de Sa Majesté, qu'il n'avoit voulu oncques laisser
publicqueresdictes provinces de son gouvernement, soute-
( 186)
nant parce qu'il oe eoDTenoit de tout licentier les gens de
guerre avaat eoteodre bien senrement rinteotion dudiot
prince, laquelle entendue et asteurée de la religion et
obéyssance de S. M., Sadicte Altèze casseroit et renvoyerait
toui les gens de guerre, représentant aussy la machination
contre sa personne, laquelle luy donna cause de demeurer
armée.
Suifant laquelle charge et instruction lediot de Grob*
bendoncq arri?é k Bruxelles le vii^ dudiot mois , et verba^
lement aux estats rapporté le tout qu'il atoiteu charge,
en les exhortant par telles raisons qu'il a trouTé les plus
militantes, à s'accommoder et s'accorder à ce que S, A. leur
proposoit, leur reroonstrant les dangiers bien par le menu,
et la confusion apparente de ?enir entre eulx par la cou-
tinuationd'icelle, y joiact Timpossibilité de la poufotr lon-
guement soutenir contre un si puissant prince et leur
seigneur naturel, leur donnant au surplus bien à entendre
les causes justes que S. A. a? ait eu de mettre en lien seur
sa personne, sçachant que la famé couroit et estait ap-
paru par lettres du prince d'Oranges , qu'il avait esté d'ad? is
de la saisir , comme avait esté faict des personnaiges du
conseil d'estat, et mesme le seigneur de Saincte-AUegonde
avait tenu semblable propos*
Déclairant davantage ledict sieur de Grobbendoncq
auxdicts estats , qu'il s'estoit advancé de dire si avant è
SadicI Altèie que pour ladicte retraiete sur le ehasteau
et le changement depuis advenu, y joinct les lettres inter-
ceptées tant de S. A. que de Sadicte Majesté a icelle par
le seigneur de Saincte*Algonde destuiées et partout divul^
gées, ne veoit qu'ieelle pourroit plus longuement gouverner
par deçà à son contentement propre ny aussy des subjects,
ayant oe poinct tellement arraisonné que Sadicte Altéze
( 187)
confeMant lesdidea lettres astre sienneS) mais non de tout
bien decy Crées ^ duit assez à oonfesser et ad?ouer ce que
lediol de Grobbendoncq disoit , luy consentant déclairer
auxdicis estais que quaut les subjects se trouferoient tant
aliénez de luy et avecq une telle diffidence irrémédiable,
qu'il estoit content demander son congezde S. M. etsoJli*
citer pour euli aultre gouferneur de sang plus agréable,
voulant respecter lenr bien publicque plus que son parti-
culier , mesme se contentant que les estais envoyassent
vers Espaigne pour déclarer Testât des affaires de par deçà
à Sa Majesté y et qu'ils ne se sçauroient plus fier de leur
gouverneur pour les causes susdicles, et que S. A. mesme
y tiendroit la main.
Quoy entendant les estais l'ont demandé par escript, et
le leur a ledict de Grobbendoncq donné aveo les aullres
poincls au nom de S. A. présentés et signé de sa main et
en vertu de sa lettre de crédence.
Sur lequel escript iesdicts estais ont aussy répondu par
apostilles le mesme jour qui estoit le viii* d'aougst, conte-
nans Iesdicts apostilles remerciement à S. A. des bonnes
offres, et d'estres marrys que ne lui plaisoit de nommer les
autbeurs des nenaces sur sa personne faicles, et des lettres
d'advertences escriptes, pour eu scavoir le fondement et en
pouvoir fairele cbastoycondigne, persis tans ce néantmoings
que Sadicte Altèze se debvroit contenter de la garde à
icelle offert de 300 arquebusiers , et présentant de ne plus
faire levées des gens , et de lioentier ceulx que jà esté le^
vées, doit que les allemans seroient sortis du pays, insis-
tans aussy derecbief à ce que S. A. voulust faire retirer de sa
maison et suy te ions estrangiers et aultres notoirement sus-
pects pour avoir esté contraire à Viniention des estats,
puisqueS. A. s'es toit remise et joiucteavec eu lx,comue& A.
y
( 188)
afolty comme dîct est, faid exhiber coajoînotement et au
mesme temps jusquesi 23 articles en présence des ambassa-
deurs de l'Empereur, afecq une préface des bénéfices faicta
au pays , de la sortie des Espagnols^ restitution de tous
biens confisqués ^ restauration de tous privilèges, oubli
perpétuel de tout le passé, pour seulement avoir le mainte-
nement de la religion catbolicqne et de la deue obéissance
de Sa Majesté, ayant pour ce aussy advoué la pacification de
Gand que aultrement n'eust faict, et que se voyant frustrée
de son espoir et attente, et que le faict de la religion et
de l'obéissance s'en alloit de jour k autre empirant , pré-
tendoit avoir exécuté promptement lesdicts articles et
réponce sur l'escript aui estats sur ce exhibé.
Laquelle réponce fust aussy faicte par apostilles, mises
sur lesdicts articles de 8. k. , et envoyée à ioelie par les
évecques d'Arras et dlpre , qui furent députez d'aller
conjoinctement avec ledict sieur de Grobbendoncq pour
miculx verbalement induire S. A. à se conformer à l'in-
tentioD des estats, laquelle estoit en efi'et que les estats
avaient toujours maintenu et maintiendront la religion
catholicque inviolablement , et qu'ils ne scavoient quoy
y estoit contrevenu, ny en général ny en particulier,
et au surplus qu'ils se réguleraient suivant l'intention
de S. A. et lesdicts articles , sauf que entre aultres sup-
plioient, parce que ie comte de Bossu s'estoit volontairement
déporté du gouvernement de Frise, que S. A. se contentast
que le baron de Ville le demeurast, étant idoine et agréable,
et que d'entrer en guerre contre le prince d'Oranges et
les provinces d'Hollande etZeelande, et de faire partir le
seigneur de Sainte-Aldegonde et Treslon comme S. A. préten-
doit, ils s'en excusoient par la mesme pacification de Gand,
se remectant en eflect à ce que auparavant le dernier de
h
\
( 189)
jiilet ils a? oient déclairé a S. A. primes de faire ung receail
de ce que restoit à faire de Tung et de l'autre costé à Tac-
coroplissement de la pacification de Gand , pour après pro-
céder contre les défaillans comme seroit trouyé conyenablei
s'excusans aussy deremectre lecbasteau d'Ânfers au mesroe
estât qu'il avoit esté en délivrant le sieur de Treslon , al-
léguans quecequ*ayoit esté practiqué en cest endroit estoil
contre ladicte pacification et privilèges du pays : au de*
morani s'accordans à tout.
Sur qijoy Sadicte Âltèze, après avoir ouy lesdicts évec-
ques et de Grobbendoncq, visité ladicte réponse et bien
entendu le tout , donna pour réplicque, qu'il seroit bien
raisonnable queTefiect fust conforme aux bonnes paroles
et promesses de l'obéissance de S. M. , que les estats asseu-
roienl et repétoient si souvent, faisant toutesfois journel-
lement le contraire, mesmes telles hostilités dont S. A.
justement s'en pourroit ressentir, ne leur en donnant ou
ayant occasion quelconque , et offrant néantmoings , et
affin que tout le monde cognoisisse clèrement qu'elle ne dé-
siroit la guerre , que tant de sa part que desdicts estats , fus-
sent envoyez vers S. M. aulcuns personnaiges pour l'infor-
mer de l'étal des affaires , affin qu'elle prévoise d'ung autre
prince ou princesse du sang pour gouverner le pays, et que
cependant, parforme d'intérim, cessassent toutes praticques
emprises, armées ethostilitez, avec serment solemnelle de
tous deux costés de riens attenter au contraire directement
ni indirectement, demeurant cependant Sadicte Âltèze
audict chasteau ou ville de Namur ou aultre lieu qu'elle
trouveroit à propos et convenir pour sa seureté, affin de
gouverner comme il avoit faict soubs l'autborité de S. M. et
en conformité de la pacification de Gand et l'esdict de ac-
cord, par advis des consaulx d^estat privé et des finances res-
ToM. X. 13
( 190)
pectiyemeDt , requérant les estais d'adfiser le Heu où ils
Toudroient se tenir pour s'approcher de S. A., s'ils ne Iroo-
Yoieut raisonnable Tenir la pari qu'icelle seroit.
Afeoques laquelle réponse furent lesdicts éyecques dé-
peschez, demeurant près de S. A. ledicl de Grobbendonoq
par ordonnance et commandement d'icelle, lequel pour
ce et pour ne pouvoir faire de présence l'office qu'il dési-
roit pour avancer la paix, donna aoxdictsévecqoe8,oullre
la réponse de S. A., ung mémoire à part tendantà la roesme
fin et effect ; et fus! sur ladicle réponse de S. A. , après
quelle fus! présentée par lesdicts é? ecques et visitée , ré-
plicqué desdits estats par ung escript distingué par x ar-
ticles, contenant en effect ung remerctment de la bonne
intention de S. A. a la paix et endroict l'observation de la
pacification deGand,et réciprocque promesse que le mesme
seroit faict du costé des estats; représentant ce néantmoingt
à S. A. que l'inespérée et subite retraicte au chasteau de
Narour leur avoit donné grande occasion de diffidence , y
joinct le contenu des lettres interceptées du secrétaire
Escovedo, et le saisissement de la ville de Gbarlemont »
avecq les praticques sur la ville et chasteau d'Anvers, et
autres diverses menées et secrète préparation de guerre et
praticques avec les Allemans y ensuivies, au contraire de
l'intention des estats et ladicte pacification et aussy de la
promesse a eulx faicte à Malines; et ce néantmoing pour
parvenir à ung repos publicq, supplioient lesdits estats par
ledict escript k 8. A. de se désarmer et se défaire inconti-
nent de ses forces en faisant promptement retirer les Alle-
mans et renonçant à toutes ligues, qu'elle pou voit avoir faict
avec le duc de Guise et aultres, et ne user d'arrier conseil ,
ains faisant retirer les personnes qu'ils entendoient faire
malvais office auprès deS. A., comme icelle par diverses fois
avoit esté requise; pour , cela faict , se joindre avec eulx sui-
( 191 ) .
ipant rallianoe réciprocquement faicle, et pour lors, seloo
TaTis du conseil d'estat, régir et gouverner, qu'ils enten-
doient debfoir se faire par pluralité des voix, prétendant
que lesdîtcs Toix fussent notéez, et par Fun des principaulx
dudict conseil paraphéez, et que, en défaut de ce, les résolu-
tions fussent tenues pour nulles^ prétendans lesdicts estais
tout ce que dessus, moîennant serment préalablement faict
de S. A., d'oblier tout le passé et d'agréer tout ce qu*estoit
faict et résolu pendant la nouvelle altération, s'ayans les-
dicts estais par lediot escripl encore élargy d'avantage a
dire àSadicte Altesse, quesi icelIe,pour plus grand son con-
tentement, trouva expédient ne plus gouverner par deçà ,
et résolut se retirer, comme icelle avoit offert par lediclde
Grobbendoncq , qu'ils s'y accommodaient aussy , et qu'en
ce cas, pourroit icelle laisser la charge dudict gouverne-
ment audicl conseil d'estat y établi par S. M., comme se
faisoît auparavant de sa venue, et ce par provision et
jusquesà ce que Sadicte Majesté y auroit préveu de quelque
prince ou princesse de son sang; requérans aussy lesdicts
estais, pour la conclusion finale dudict escripl, S. A. soy
désister de les charger devers plusieurs princes et potentats
de lachristianité d'hérésie, rébellion, et comme s'ils pré-
lendoienlde vivre sans bride, et en liberté de religion,
comme ils estoienl adverlis que Son Altëze avoit faict con-
tre raison, signamenl vers l'Impératrice, par ses lettres
du 14 d'aougsl escriples de sa main et interceptées.
Cependant, étant lesdicts évecques partis, chercha ledict
sieur de Grobbendoncq touttes occasions , et pensa à tous
bons moyens pour mettre Son Allèze en bon chemin, et
advisa i demander à icelle une fois audience à part pour
plus librement povoir parler, comme il fist , en lui décla*
ranl qu'il avoit quelque chose sur le coeur pour dire a la
( 192)
décharge de son debvoir et obligation qu*il avoit au serfice
de S. M., qu'il ne Touidroit ni oseroit dire publicquement
au conseil. A quoy luy aïant S. A. constitué heure, après
que ledict de Grobbendoncq eust demandé congé de po? oir
parler librement en ceste matière , et que S. A. luy eust
non seulement de ce donné congé, mais aussy l'incité et
animé de le faire, disant qu'il estoit amy des libres propos
à des ministres qui procédoient de telle façon par bon
lèle , commença ledict de Grobbendoncq à dire à S. A.
qu'il alloit considérant à son grand regret, que lesestats, luy
etaultres quyse mesloientde la paii faisoient peine perdue,
pour ce que Sadicte Altéze, encoires qu'elle eust la paix à
la bouche, avoit, selon que se povoit par signes extérieurs
juger, la guerre au coeur, d'aultant qu'elle entretenoit,
hantoit et favorisoit tous ceulx qui estoient d'humeur ten-
dant à ladicte guerre , les ungs pour avoir esté injuriés par
les estais , et comme picqués tendans à la vengeance , les
aultres pour être de leur profession gens de guerre, et
ainsy intéressez et conseillans a leur profit; dont Sadicte
Altéze s'en ressentant un peu , dit qu*on luy feroit tort a
penser qu'il se gouveruoit selon que ceulx qu'il hantoit,
conseilloient, et non comme à luy sembleroit convenir
pour le service de S. M. et bien publicq , et qu'il estoit
bien obligé de recueillir et bienveigner tous ceulx qui le
sui voient mesme en ceste saison, que icelle sembloit aban-
donnée d'autres, non pas d'ensuivre tout ce qui ils conseil-
loient, et que Dieu luy avoit donné la grâce et l'expérience
de sçavoir user eu ce de discrétion, et que se ainsy ne
fust , ne méritoit d'avoir la charge de gouverner que
S. M. luy avoit donné; en ce usant d'ung bien long dis-
cours, par lequel pensoit audict de Grobbendoncq avoir
donné entière satisfaction , mais icelluy réplicqua, disant
( 193)
que ce n'étoit le plus grand argument qu'il avoit pour l'o-
pinion qu'il avoit diot et déclairé à S. A. Aios puisqu'icelle
disoit de se gouverner selon qu'il convenoit pour le
service de S. M. , ledict de Grobbendoncq fist illation que
S. A. debvroit aToir une maxime et résolution prise, qu'il
convenoit pour ledict service de S. M. de finir ce différent
BTCcq les estats par guerre plustot que par appointement,
et que icelie debvroit avoir de ainsy faire charge expresse
de S. M. en faisant seulement démonstration du désir de
la paix, pourroieulx justifier la cause devant tout le monde,
et que si ainsy estoit, on se trayailloit pour riens contre une
telle résolution prise de Sadicte Majesté; sur quoi Sadicte
Altèze, avecques une véhémente affection et serment, as-
senra ledict de Grobbendoncq du contraire, à sçavoir, que
S. M. ne désiroit riens tant que la paix , et qu'il estoit en
ce de nature et intention contraire à luy, qui confessoit
bien d'avoir l'inclination pour la guerre , mais point en ce
pays par deçà, puisqu'entendoit n'estre convenable audict
pays , ny aussy conforme à l'intention de Sa Majesté, la
quelle ayoit des occasions assés de faire la guerre ailleurs,
où S. A. se désiroit employer, après avoir procuré par deçà
la paix , et que pour ce S. A. avoit, selon advis dudict de
Grobbendoncq , demandé son congé de S. M. , et qu'elle
en attendoit de brief la réponce , ne doubtant que Sadicte
Majesté le luy donneroit, moïennant que ce de par deçà se
pourroit faire ayecq les estats: dont ledict de Grobbendoncq
monstrant d*en estre bien aise, print occasion de dire à
Sadicte Altèze que s'y ainsy estoit, et s'y icelie n'avoit
bien expresse commission de S. M. , de tenter la fortune de
la guerre, qu'il s'esbahissoit fort comme osoit mettre les
affaires en tel hazard comme avoit faict par la nouvellité
par icelie commise et attentée et feroit d'avantage conti-
( 194)
nuant la guerre^ que seroit en effecl risquer de perdre tout
le pays, et que nesçavoit, si par un désastre S. Â. le vient à
perdre , comment il respondroit ?ers le Roy et les siens |
inférant aînsy que ne convenist à personne du monde plus
solliciter et procurer cette paix que à luy mesmespour se dé-
charger d'nng si grand poix; sur ce discourant bien parti-
culièrement et par le mesme tous les bazards esqueU
Sadicle Altéze se mettoit par la continuation de la guerre,
et au contraire le peu que S. H. povoit gagner, quand ores
Sadicte Altéie fust Tictorieuse en tous les factions; y join-
dant les grandes et irréparables pertes, si la fortune de la
guerre luy fust malheureuse ; d'adfantage qu'il estoit et
seroit fort difficile de subjuger tout le pays, nommément
Hollande, et Zeelande, par forces d'armes, et possible de
le maintenir à la longue par la seule force; de sorte que
discourant ledict de Grobbendoncq le tout ainsy au long et
allegant quelques exemples du passé, aussy quelques pré-
sages du futur à craindre, mena Sadicte Altesse aux termes
de s'incliner entièrement à ladîcte paix, jusques à deman-
der audict de Grobbendoncq ce quelle voudroit que fisse
pour démonstrer de n a?oir la guerre au coeur , comme
ledict de Grobbendoncq avoit dit et conjecturé , à quoi
ledict de Grobbendoncq , priant pardon de tant de libres
propos tenus, et demandant nouveau congé de pouvoir dire
et répondre à la demande avec la mesme liberté, et instigé de
S.A., déclaroit à icelle quedebvroit faire conte d'avoir pour
la nouvellité faicte entièrement perdu crédit avec les estats
etsubjects,etqueparce désirant de traicter ne debvroit user
des promesses futures, mais efiectuer promptement ce que
vouloit offrir, et ainsy en lieu de promettre quelle se désar-
meroitetlicentieroitses gens, se debvroit désarmer de faict
et promptement; et d'avantage au regard de la diffidence
( 195 )
émanée de la nouvellité par S. A. faîcte, ne trouver élraogei
quelesestatsdemearasseDt arméajusquesè cequ'ib euaseni
appaisement de la bonne et sincère intention de S. A. ,
comme seroblablement ne se deb^roit acandalider si les
estais par la mesroe raison enToyassenl leurs députez et
exprés en tous cotez du monde où ils pensent que S. A.
pourroit faire noufelle amasse des gens de guerre pour les
offencer; aossy que Sadicte Altéze, comme voyant les
affaires en terme d 'hostilité^ debvroit présenter auxdicts
estais ostagiers de principaulx seigneurs de sa suite, pour
leur donner plus de seuretez, et osier matière de soubçon.
Ce que Sadicte Altéze ayant pacientement et, comme sem-
bloit, volontiers ouy, accorda tout libéralement^ deman-
dant audict de Grobbendoncq s'il vouloit chose d'advautage
pour s'asseurerde sa bonne intention à la paix^ à quoy ré-
pondant icelluy de Grobbendoncq, qu'il regresloit de
n'avoir le sçavoir ou expérience pour faire ultérieure
pertinente demande, réqueroit S. A. de faire rassembler
ceulx du conseil, qu'estoit lors lezicelle, pour, après leur
avoir faict part de ce qui s'estoit passé et devisé entre
Sadicte Altéze et luy, demander leur advis ; quy fust ainsy
faict au mesme instant , et fust le tout trouvé bon desdits
du conseil , lesquels ne sçacbant que proposer d'advan-
tage, furent d'advis que ledict de Grobbendoncq fust in-
continent avec telle charge devant relatée et sans dilacion
renvoyé vers lesdits estais.
Quoy ensuivant fust icelui dépesché le 24 d'aousi, et
avec uue lettre de crédence et une instruction contenante
ce que Sadicte Altéze lui avoit donné en charge; dont ar-
rivé audict Bruxelles fist, le 26 dudict mois^ son rapport
aux estais de bouche, lesquels le demandèrent par escript,
comme ledict de Grobbendoncq le donnoit, contenant ce
que s'ensuyt.
( 196 )
Premiéremont, que S, A. ; par les éfecques d'Ipres , et
d'Arras, en présence des dépuiez de rinipérialeHaje8té;avoit
déclaré sa bonne intention et volonté pour eicuser la
guerre et les maux en dépendans, offrant de son costeil faire
cesser toutes bostilitez, mesme casser les gens de guerre
par icelle levés, et contremander tous ceulx de dehors du
pays qu'il avoit ordonnés pour marcher, et aussy de ce faire
effectuellement prester serment solemnel. Et d'advantage,
pour donner auxdits estats plus d'appaisement, que Sadicte
Altèze estoit contente qu'ils envoyassent personnes suf-
fissantes en tous lieux où ils trouveroient besoing pour
veoir qu'ainsy fust faict, et oultre ce, affin que lesdits estats
n'eussent quelque arriére-pensée que S. A. procédoit de
maulvaise foy , que icelle seroit contente, pour l'observa-
tion de ce qui seroit accordé, bailler ostagers en main neu-
trale de l'évecque de Liège , ou ailleurs.
Le tout moyennant que du costé des estats fust faict le
semblable, et permis que de sa part fust pareillement en-
voyés gens où le trouveroit convenir, pour estre asseuré du
mesme faict en droict des estats.
D'avantage puisque S. A. se trouvoit tombée en tel in-
convénient par les praticques de ceulx qui vouloient
machiner contre sa personne, que luy sembloit ne pouvoir
doresnavant bonnement gouverner ce pays en la tran-
quillité qu'icelle mesmes désiroit, qu'icelle avoit donné
charge audict de Grobbendoncq requérir jles estats qu'ils
Youlissent, le plus tôt qu'il leur fust possible, envoyer
vers S. M. personnes qualifiées des nobles et prélats,
pour requérir S. M. d'avoir aultre gouverneur du sang ,
offrant, en cas qu'ils ne trouvissent aulcuns volontaires à
faire ledict voyage, d'envoyer elle mesme quelque gentil-
homme qu'elle trouveroit à propos, avecq lettres siennes
(197)
servant au mesme effect, joinctes à celles que lesdicts estats
fouldront escripre, et qu'il escrîpveroit le plus faTorable-
ment qu'il luy seroit possible, déclarant Sadicte Altèze
qu'elle avoit ferme espoir (comme congnoissant S. H. fort
inclinée à la tranquillité et repos de ce pays) qu'icelle sans
délay s'accommoderoit et résouldroit^lant plus queSadicte
Allèze promettoit d'en tenir la main, en demandant son
congé.
Et sembloit à Sadicte Altézc, pour mouvoir d'advantage
S. H. , de continuer la bonne voje de bénévolence jà com-
mencée, que lesdicts estats feroient bien de faire quelque
démonstration à leur bonne intention d'obéissance en
droictdes points par S. A. à eux demandés, sans le tout re-
mettre sous la diffidence, laquelle, en procédant comme
dessus, devroit cesser, et durant icelle avoir par ce moyen
tant meilleur fondement d'escripre à Sadicte Majesté pour
la maintenir en son bon propos, selon sa bonne volonté, que
luy demeuroit et demeureroit toujours vers les estats pour
leur procurer la paix et repos , nonobstant l'inconvénient
susdict auquel icelle estoit tombée.
Présentant Sadicte Altéze en faisant cesser par le moyen
que dessus, toutes armes et hostilités, de gouverner selon
la pacification de Gand,en toute doulceur dés le chasteau
ou ville de Namur, et requérant les estais au regard de
ce qu'estoit advenu, ne lui voulissent faire instance d'aban-
donner ledict lieu ou autre où icelle penseroit sa personne
estre seure, désirant Sadicte Altéie cependant que, du
costé des estats , tout ce que sentoit la guerre , cessassent,
assçavoir : exploits d'armes, saisissement des biens de ceulx
qui suyvoient sa personne , détention des prisonniers et
empeschement des libres venues et allées, comme Sadicte
Altéze ofFroit de son costé à tous ceulx qui vouloient venir
( 198 )
vers elle, affin que le toul sentisse la paix et ooo la guerre.
Et cependant que ledict de Grobbendoneq estoit traie-
tant ce que dessus avecq les estats , estant parvenue aui
mains de S. A. la réponce que lesdicts estats ayoient faict
sur lesdicts articles , qu'icelle a^oit envoyé, comme dict est,
par les évecques d'Arras et d'Ipres , fist icelle une brieffe
réplique le 28 d'aoust , laquelle envoya à Bruielles par
rhuissier du conseil d'estat auxdicts estats , les remerciant
de leur bonne intention en droict la religion catholicque,
et aussj obéissance de S. H., et promettant tout bon office
réciproque, mesme d'observer la pacification de Grand, et
offrant des députez commissaires pour vuider les différents,
et pour, par mutuelle communication, le tout conclure et
arrester, affin que ladicte pacification fust entièrement ef-
fectuée sans ultérieure scrupule ou arriére^pensée ; et pour
l'instance que lesdicts e»tats avoient par diverses fois faict
vers icelle pour sçavoir le fondement de la cause que S. A.
avoit eu se mettre au cbasteau de Namur, icelle envoyoit de
ce plus particulière déclaration par ses lettres à part esorip*
tes auxdicts estats; finalement s'exécusant de ce que les-
dicts estats Tavoient chargé d'avoir escript à leur charge à
rimpératrice et autres princes et potentats, déclara d'avoir
eu toujours bonne opinion de la généralité des estats, mais
non des malintentionnés auxquels tels propos touchoient.
Et comme ledict de Grobbendoneq se tenoit quelque
tems à Bruxelles, sollicitant les estats pour se résouldre à
la paix sur les bonnes offices de Sadicte Altèie, lesquels
il alloit divulgant et rémonstrant partout, et même la
bonne espérance de paix, selon ladicte intention deS. A. ;
s'en appercevant touttes fois, que n'y avoit encores de tout
contentement desdicts offices, ains qu'on préteudoit que
S. A. deust promptement sortir aussy du chasteau de
( 199 )
Namur et abandonner Cbariemont, lodict de Grobben-
doncq, pour prévenir et ainsy préparer le bon chemin, en
advertit S. A. par lettreaesoriptes au secrétaire Berlby , et,
ce do scen des comtes de Lallaing et Bossu, et quelques
autres des estats, mais furent les lettres, nonobstant le pas-
seport dudict comte de Lallaing, interceptées à la porte de
Bruxelles et ouvertes et leutes par les députez d'Hollande,
et depuis ce uéantmoings recouvertes et leutes es plains
estais, où fust ordonné qu'elles fussent envoyées comme fo*
rent, mais si tard qu'elles ne pouvoient servir à leffect pour
lequel ledict de Grobbendoncq les avoit escript , qu'estoit
que S. A. deust aux estats offrir ledict chasteau avant d'en
être requis d'eulx avec les armes en mains, veu que ce
seroit espèce de force, et ne se feroit avecq si grande répu-
tation , y adjoustant les raisons pourquoy luy sembloit que
S. A. debvoit faire libéralement ledict offre molennant
quelque asseurance du Caict de la religion quelle pourroit
obtenir, en le condicionnant avecq ung tel offre, à sçavoir :
que l'union tendante à la conservation de ladicte religion
fust publiée si bien en Hollande, et Leelande, que es aultres
provinces, quy sembloit de quinze provinces confédérées
par ladicte union, sedebvoir trouver bon, lesquelles pas*-
sant après les aultres leur roettroient, comme l'on dict^
le cbat aux jambes, les mettant eu nécessité de faire ce
debvoir ou déclaration de ne se tenir d'accord avec les
aultres; et combien que ce point fust offensif à ceulx d'Hol-
lande et Zeelande qui envoyarent la copie de la lettre inter-
ceptée au prince d'Oranges, pour y avoir regard , fust ce
néantmoings par la généralité des estats trouvée bonne et
ordonné quelle fust, comme dict est, envoyée.
A quelle occasion et pour se justifier, ledict de Grob-*
bendoncq déclaroit aux estats de bouche la raison que lui
C 200 )
avoit ineu de faire ladicte lettre, aussj qu'il Tavoit faict du
8ceu d'aulcuns persoooaîges prîncipaulx des eslats, et qu'il
luy sembloit que leur iroportoit d'a?oir le cbasteau de Na-
mur, comme ils prétendoieut, que c'estoit le chemin pour y
par?enir. Ce que lesdicts estât» trouvoientboo, nonobstaol
que ceulx de la Hollande et Zeelande le caloranioient , et
en remerciant ledict de Grobbendoncq du seing qu'ils por-
toient pour le bien publique, le réquerans de vouloir re-
tourner yers S. A. pour à ce la persuader, en luy donnant
lettre de crédence du v* du septembre; et ce nonobstant
que le jour au paravant ils aboient en?oyé leur réponce sur
l'escript apporté par les dicts évecques d'Ipres et de
Bruges, et ce par le huissier du conseil d'estat que S. A.
aToit envoyé à Bruxelles avec ses lettres, pour haster ceste
négociation, contenante ladicte réponce, donnée sur ce que
ledict de Grobbendoncq avoit donné à entendre en vertu
des lettres de crédence de S. A., en effect :
Que les estats ayant raeurement considéré ce que ledict
de Grobbendoncq , en vertu des lettres de crédence , avoit
proposé , et les articles par S. A. proposés du xiiij d'aougst,
et remercians S. A. de ses offres et présentations et deTaffec-
tion qu'icelle déclaroit avoir au rétablissement du bien et
repos publicq, la prioient de le vouloir effectuer au plus tôt,
comme important beaucoup pour l'asseurement et mainte-
nement de notre saincte foy et religion catholique ro-
maine, et la deue obéissance et authorité de 8. H.; et
faisans réponse d'article en article , réquerans d'avoir plu-
sieurs desdicts articles effectués, s'en excusans aussy d'aul-
cuns d'iceulx, comme des ostagiers que S. A. avoit offert
pour plus grande seureté réciprocque, le tenans pour chose
plus difficile que nécessaire, excusans aussy de licentier
entièrement leurs gens de guerre, que 8. A. avoit pro-
( 201 )
posé, ne fust que préalablement tous les estrangiers fus-
sent licentiés et sortis du pays, insistans ce néantmaings
que S. A. deubt promptement abandonner Namur, pour
démonster yraiment qu'elle désiroit paii, remonstrans que
en deffaut de ce, seroient par l'union forcés et obligés de
secourir leurs confédérés de Namur; sustenant finalement
que S. A. se deb?roit fier à euh et s'asseurer qu'ils ne
feroient jamais contre leur debvoir, tant en droict de la con-
ser?ation de la saincte foy catbolicqoe romaine que de
l'autboriié et obéissance deue à S. H., prolestans que si
S. A. par défiance et refusant ce que dessus^ fust occasion de
guerre, qu'eulx en seroient innocens devant Dieu et tous
les hommes, de tous les maux et inconyéniens qu'en pour-
roient advenir, inhortani Sadicte Altéie de ne se laisser
divertir de sa bonne intention par advertissemensque pour-
roient luy avoir esté faicts, du danger de sa personne ou
aultrement,mesmes soustenans que tels advertisseraens luy
debvroient donner plus grande asseurance comme procédés
des personnaiges principauli des estais, s'ayant par telle
diligence démonstré afifectionnés à Sadicte Altéze et soi-
gneux de la seureté de sa personne, et que ne debvroient
faillira leur debvoir, si quelque chose contre icelle sur-
yenist ou se découvrist, s'en plaindans lesdicts estats que
S. A. avoit celé lesdicts advertissemens, tant au conseil
d'estat qu'aux estais généraulx, lesquels Tayans sceu en
temps, eussent tenu l'injure faicte comme à eulx mesmes,
et faict des démonstrations telles qu'on pouvoit d'eulx
espérer, au regard des biens faicts auparavant en semblable
occasion, mais beaucoup moindres.
Et comme ledict de Grobbendoncq estoil pour parti r le len-
demain Yj* mois, vindreut le même jour lettres de S. A. du
mémedate du T* de septembre contenantes les bonnes nou-
( 202 )
velles que S. M. étoit entièrement délibérée de faire paix
avec aes subjects, et qu'il avoil donné à S. A. licence de se
retirer, avec promesse d'envoyer bientost autre gouTcrneur
de son sang, comme les estats aYoient demandé.
El ce nonobstant que S. A. escripvisl par la même lettre
quelle envoyroit les ambassadeurs de Liège et de Juliers,
pour plus amplement informer les estats de la bonne ré-
solution et intention de 8. H., voulurent lesdits estats que
ledict de Grobbendoncq partist vers Sadicte Altèze pour
l'effect susdict et pour d^icelle obtenir prompte et faTorable
réponce ; lequel à l'instance desdicts estats partant et ar-
rivé à Namur, a suivant sa charge particulièrement dis-
couru avecq S. A., sur les conditions de la paix des estats
démandées, et avec l'assistance de ceulx du conseil que lors
se IrouToient près de S. A., après plusieurs disputes, en la
fin a mesné la chose si avant , que les conditions ont esté
mises par escript le xi* de septembre, en telle forme qu'il
sembloit audict de Grobbendoncq que les estats , selon la
charge à luy donnée, en deussent avoir contentement: qui
ne fust sans grande peine pour la diversité des opinions et
les difficultés qui en semblables afiPaires se soloient repré-
senter, mais forent finalement arrestées et signées de S.A.
et délivrées audit de Grobbendoncq pour les présenter aux
estais.
Auxquels, estant de retour à Bruxelles, a le xij'dudict
mois, déclaré de bouche, que comme ils l'avoient envoyé
rersS. A. pour deux choses principalement, l'une pour bien
donnera cognoistreà icelle les justes causes et raisons qu'ils
avoient de demander les seuretés par eux prétendues, l'autre
pour aulcunemenl radoucir leur demande tant absolutede
r'avoir le ch'asteau de Namur et Gharlemont promptement,
sentant quelque rigueur non accoustumée entre le prince
( 203 )
el subjecUy il avoit à l'ung et Tautre saiisfait en ayant ré*
monstre à Sadîcte Allèze , qu*il convenoit par telle toye
quièter le peapletaot émeu^et ayant une peur et impres-
sion générale d'estre abusé et en la fin oppressé; qu'il avoit
par telles raisons et aullres semblables, mené 8. A. si
avant qu'il espéroit que lesdicts estais, aprèsqu'ilsauroient
teu l'escript des conditions de paix qu'il portoit signé de
8. A. pour leur délivrer, se trouveroient de son exploit con-
tens et satisfaits; auquel escript et la lettre d'icelluy ledict
de Grobbendoncq se remettoit, leur déclarant ce néanl-
moings préalablement, que combien qu'il a?oit pensé que
sa négociation par la lettre venue de 8. H., dont S. A. avoit
donné les bonnes nouvelles aui estats, seroit beaucoup faci-
litée, qu'il l'avoit touttesfois fort difficile, au regard que S.
A. l'avoit remis aux seigneurs et gentilshommes eslans de sa
suyte,pouraultantquetouchoitlepoînct d'abandonner leurs
cbargeson offices, comme lesdicts estatsavoieutdemandé,di*
sant qu'ellene pouvoit moins que leur porter le respect que
leur bon zélé méritoit , et mesmes qu'elle ne vooloit traicter
sans leur intervention, et que faisant aultreroent, ce seroit
contre son honneur, au préjudice duquel n'entendoit que
8. H. luy pouvoit commander, de sorte qu'il convenoit
avoir été force audict de Grobbendoncq de donner auxdicts
seigneurs contentement en général et en particulier de ce
que à chacun d'eux poutoil toucher en droict des estats
et offices qu'ils avoient, pour ne divertir la bonne inten-
tion que 8. A. monstroit à la paix ; qu'a cousté audict de
Grobbendoncq delà peine assez, et ce néantmoings avec la
bonne assistance des conseiliiers Foncq et Assonville, et
autres estans du conseil vers 8. A., en est venu k bout, y
assistans aussy les ambassadeurs de l'empereur qui lors se
Irouvoient audict Namur; de sorte que les conditions de
( 204 )
paii furent, comme diclest, conclues par escript de commun
accord , ayant ledict de Grobbendoncq aussy déclaré aux-
dicts estats d'avoir fait instance vers S. A. pour ?eoîr la lettre
de S. M. contenant iadicte résolution de paix, tellement
qu*ilavoitobtenu vision d'icellequ'estoitescriple en cyfre et
sousignée de la main da S. H.^daléele vi^'d'aoust^de laquelle
fust le decyf rément apporté aumémeinstant, et à l'inspirée
demandée du secrétaire qui Tavoit en guarde, par laquelle
avoit veu et entendu que S. H. déclare sadicte intention
telle que S. A. avoit escript auxdicts estats, contenant icelle
lettre quelques autres choses que 8. A. avoit commandé
audict de Grobbendoncq ne divulger.
Et finalement déclaroit ledict de Grobbendoncq aux-
dicts estats que Sadicte Altéze avoit stipulé, et pour-parlé
bien expressément , ayant signer lesdictes conditions de
paix, trois choses, assavoir :que, se faisant Iadicte paix,
la religion calholicqueseroit maintenue es provinces con-
fédérées par Tunion, de moings que nul exercice d'autre y
seroit souffert , aussy que pour l'obéissance deue à S. H. et
le respect à icelle S. A. durant son gouvernement, et pen-
dant qu'on traictoit la paix, toute hostilité cesseroit; de
sorte que nulle honte de surprise luy seroit faicte du chas-
teau de Naraur ou ailleurs; dont ledict de Grobbendoncq
pensant bien estre informé de l'intention des estats, en
asseuroit S. A. sur son honneur et vie ; et l'ayant donné aussi
àcognoistre auxdicts estats, les pria d'en faire conte et tenir
bon mémoire en y donnant tel ordre que à leur dessin par les
gens deguerre ou aultrene fust faict au contraire, puisque
S. A., sur telle asseurance dudict de Grobbendoncq et con-
fiance d'eux, s'en alloit désarmant et avoit QQCsroes renvoyé
quelques Allemands qu'il avoit tenu en service , et faict
cesser les ouvrages de la fortifiation dudict chasteau de
Namur et aultres démonstrations de paix.
C 205 )
Et furent les articles et conditions de paix que ledict
deGrobbendoncq y délivroit aux estais subsignés de S. A.,
les suyvans : que 8. A. ne désirant riens plus que faire
promptement cesser toutes les causes d'altérations, en-
semble effectuer la Tolonté de S. M., et pour une fois
mettre fin à ces différens , accordoit , selon la réquisition
des estats , les points et articles suyvans :
Que le traicté de pacification et édict perpétuel et ra-
tification de S. H. demeurent en leur plaine force et vi-
geur, et tout ce qui se faict ou atteinte contraire par qui
que ce soit , demeure pour nul, cassé et comme non ad-*
venu et à jamais oublié.
Et affin de tant mieulx redresser la confidence entre les
subjets de S. M. et une bonne union et accord pour le ser-
Tice de Dieu^mainlenement delà religion catholicque ro-
maine, observance deue à S. H., ensemble pour le repos,
bien et tranquillité du pays, et mectre paix entre mesmes
subjecls, soit accordé une oblience parfaite et perpétuelle
de deux costés de tout ce que peut avoir esté faict depuis
la dernière altération , sans en faire aulcuue mention , re-
proche ni recherche, comme chose non advenue, ainsy que
dict est.
Et que, pour encheminer incontinent ceste pacification
de la part de S. A. et complaire auxdicts estats, elle estoit
contente de meclre promptement la ville et chasteau de Na-
mur es mains de ceulx qui les tenoient et gouvernoient au
jour que Sadicte Altèze est venue au chasteau et ville de
Namur, sans y faire aulcungs changement ou nouyellité.
Offrant le mesme des places de Gharlemont et Harien-
bourg, suivant la pacification, sitost que les estats seroientsa-
tisfaicts aux points que cy après seront répétés en article xy.
Qu'elle accordoit pareillement de licentier et faire in-
ToM. X. 14
( 206 )
continent sortir les gens de guerre allemans y eu leur don-
nant contentement par lesdicts estais conforme à l'accord.
Que seroient aussy cassés et licentiés des deux coatés
tous gens de guerre de pied et che?al , levez ou relenuz eo
waerigeld, ou aultrement, depuis ces derniers troubles,
et dont de bonne foy se donneroit liste, pour plus grande
asseurance et confidence.
Quant aux autres soldais non estans de garnison ordi-
naire et touttesfois présentement en service devant ces
derniers troubles, qu'ils se repartiroient en garnison, et,
après la sortie des Allemans, se casseroient.
Que Sadicte Altéze commanderoit bien à certes aux
gouverneurs des provinces, de ne recepvoir ny laisser en-
trer soldats estrangiers au pays , comme réciproquement
les estais feroient de leur part les debvoirs requis au
mesme effect.
Et que incontinent on cesse de toute hostilité, voye de
faict, invasions, excursions, annotations et saisissement des
biens et personnes, et choses contraires à bonne paix.
El que soyent restituez et remis en prompte liberté lea
seingneurs de Treslon , Charles Foucquer et les aultres
prisonniers détenus et arrestés d'un costé et d'aultre, de
quelle que qualité qu'ils soyent et à quelle que cause et
couleur que ce soit , comme aussy seront relâchez , rendus
et restituez les biens meubles et immeubles , saisis , levés,
et arrestez, détenus ou annotez, oà qu'ils soyent ; ensemble
chacun remis en ses estats , charges, o£Bces, actions,
droicis et prétentions, telz qu'ils avoyent et tenoient au-
paravant cette dernière altération, pour en jouir doresna-
vant franchement, librement et paisiblement.
Et en fournissant de la part desdicts estats, a la relaxa-
tion et liberté desdicts prisonniers, main levée des biens
( 207 )
nrrestéâ, ensemble le cassement et licentiement desdicts
gens de guerre nou?eaulx levez, cy dessus mentionnez,
Sadicle Altesse feroit promptement délivrance desdictes
places de Gbarlemont et Harienbourg , en la forme que
dict est.
Et a£Bn que toutes choses soyent plus pacifiques et quié-
tées, comme convient, paravant sortir les Allemans ou
aultres gens de guerre, estans à Boisleducq, Bréda, Rure-
monde , Grave, Devenler et Gampen, et aultres villes, on fe-
roit prester serment aux magistrats, ensemble auibourgeois,
et inhabitans dcsdicles villes, dont sortiront lesdicts Al-
lemands ou gens de guerre sous le sceu et ordinance de
S. A. et advis des estats , de conserver la religion catho-
licque romaine et obéissance an Roy, mectant préalable-
ment ordre entre les bourgeois inhabitans que le magistrat
floit respecté et obéi, comme convient, pour ne tomber en
nouveaulx inconvéniens.
Que le mesrae soit Caict des villes où aultres fois il y a
eu garnison, encores qu'elle soit sortie hors, comme à
Bruxelles, Anvers, Bergues , laThole et ailleurs.
Pareillement trouveroit bon S. A. (ces choses ainsy remé-
diées) qu^au plus tost et sans délai, Ton advisast les moyens
pour remectre le peuple, tant aux villes qu'aux champs,
en repos et leur premier mectier, leur faisant poser Texer-
eice des armes, pour éviter tous inconvéniens, désordres et
tumultes que aultrement pourroient advenir.
Et au regard du lieu de la résidence de S. A. , pendant
son séjour au gouvernement, et attendant le bon plaisir
de S. H. , se contenteroit d'aller au pays de Luxembourg,
pour de la gouverner le pays de par deçà , conforme à la
pacification , et ainsi que les estats ont requis, proraectant
ce pendant faire de rechief vers S. H. tous debvoirs pour
( 208 )
faire achever cesle négociation au plus lost, comme elle
espère se fera, veu la résolution par S. M. jà renvoyée.
Et d'advantage se doibvent d'un costé et de Taulre re-
noncer à toutes et chacunes les ligues et confédérations
qui pourroient avoir esté faictes depuis les changemens et
altérations dernièrement advenus.
Et si sur les points susdicts ou articles compris es pré-
cédons escripts , ensemble sur l'entier accomplissement
de la pacification précédente, et ce qu'en dépend, tombe
aulcune difficulté et chose à vuyder, que S. A. députeroît
ses commisssaires sitost que lesdicts estats auront nommé
les leurs, pour entendre, appointer, eiécuter tout ce que
pourroit rester, et queledict accord soit confirmé par ser-
ment réciproque , comme sera trouvé convenir.
Sur lesquels articles et conditions de paix accordées
ainsy par S. A. , donnarent les estats leurs réponses par
apostilles, le xv" de septembre, contenantes :
Que les estats généraux continuans en la singulière afi^ec-
tion qu'ils ont toujours eu et auront au rétablissement des
affaires de par deçà et de parvenir à une paix, repos et
tranquillité publicque, pour la meilleure conservation de
notre s^* foy et religion calholicque romaine, et de la deue
obéyssanceà S. M., au soulagement aussy du pauvre peuple,
tant et si longuement affligé par ces altérations; et ayant
meurement délibéré sur les offres, poincts et articles com-
pris en l'escript que S. A. leur a envoyé parle seigneur de
Grobbendoncq, avec lettre de crédence, en date du xi" de
septembre 1577, remercians en premier lieu très-humble-
ment Sadicte Altèze, qu'elle a été servie de s'accommoder
plus près à leurs pétitions et demandes, ont, sur chacun
desdicts , advisé et arresté ce que cy après est couché :
Au regard des deux premiers et second articles, qu'ils
( 209 )
se conformoient à iceuh, soubs les modérations et limita-
tions après reprinses.
Sur le troisième article, qu'il estoil accepté par les estais
moyennant lesdicts ville et chasteau soyent remis promp-
tement es mains de M. de Froimont, lequel ny substituera
personne sans Taveu etagréation desdicls estats, pour garde
des ville et chasteau susdicts.
Quant au quatrième article, qu'ils se réferoient au xi'cy
après, où il y seroit répondu.
Sur le V*, que les Âllemans seroient payés jusques le
ixiij* de juillet dernier, suivant les offres et accord faits à Ha-
lines , eiceptés ceulx avec lesquels Ton a depuis appointé a
la reddition des villes de Bergues sur le Zomm, Steen-
berghe,Thol et semblables, lesquels seront satisfaits sui-
vant leur dict accord particulier, sans y comprendre ceulx
quy è la réception de S. A. au gouvernement estoient cassés,
sy comme ceulx ayant esté en garnison en villes de Valen-
ciennes, Tournay, Nivelles, Diest, Gemblours, et autres
semblables , n'entendans aussy lesdicts estats estre obligez
vers ceulx du coronel Van Eynde et semblables, ayant esté
au sacq d'Anvers, Haestricht et autres , selon le vij" article
de Tédict perpétuel.
Sur le vi% que les estats entendoient que S. A. casse tous
gens de guerre, tant de pied que de cheval, par elle levez et
retenuzen waertgeU ou aultrement,depuisla venue d'icelle
es pays par deçà ; qu*icelle rendeCbarlemont, Marienbourg,
Bovinnes,Gbasteau-Tiry, et aultres; et en même tems les
estats promectoient aussy casser leurs gens; mais pour aut-
tant que les Allemans doivent estre sortis des pays avant
que les estats se désarment, le tout selon qu'il a esté sti-
pulé par l'édict de pacification, que les estats retiendront,
pour s'asseurer tant desdicts Allemans que des François
(210 )
et pour plusieurs auliresbons et considérables respects, sti
régiroensà leur choix et mille chenaux, jnsques à tant que
lesdicts pays seront en repos et asseurés; et au regard des
lystes prétendues que l'on ait à s'en déporter, se contentant
de Teffect , encoires que les eslats , au regard des choses
passées , eussent peu insister de TaToir de S. A., comme ib
ont requis par leur escript du iiij* de ee mois.
Sur le vij*, que les soldats retenus par lesestats seroient
repartis k la discrétion d'iceulx, pour le plus grand soula*
gement du peuple.
Sur le viij^ qu'il plaisit & S. A., à Teffect dudict article,
faire les despesches à ce requises et nécessaires, deffendant
aux gouTerneursdes profinces, notamentdeBourgoigne, et
Luxembourg, de ne souffrir lever, passer ou entrer aucuns
soldats ou gens de guerre, au préjudice de ce pays, et que
de Teffect en puissent être appaisez, offrant de leur part
en faire le même.
Sur le ▼iiij% que sitost que S. A. aura quiclé les TÎIle et
chasteaude Namur, selon la contenue du iij" article et ré-
solution des estatssur icellny, toutes hostilités cesseroient
de part et d'autre.
Sur le x^, dès que S. A. aura remis les tille et chasteau
de Namur, comme dict est, tons prisonniers indifférente-
ment , seront mis es mains du prince et des xxxij mestiers
de Liège, pour être absolutement élargis, quand les Tilles
de Gharlemonl , Harienbourg, Bovines, Ghasteau*Tiry et
autres seroient aussy remis; et quant aux biens qui seront
rendus au mesme temps, sy avant qu'ils soyent en estre et
non aliénez; mais au regard des esta ts, charges, offices, il
ne convient point encoires qu'ils soyent rendus, pour les
inconvéniens qui en poorroient survenir , ains en sera dé-
terminé par les estats en leur assemblée générale future.
(211)
ensemble de toutes aultres préteDtioDs menlioDoée en cest
article.
Sur le xj% que après que les ville et chaslean de Namur,
Charlemonl, Marienbourg, Bovines, Chasteau-Thiry el
aultres seroient rerois es mains des estats , pour mectre
gouverneurs, capitaines et soldats à leur contentement,
pour le service de S. H. , asseurance du pays, et les gens de
guerre de S. A. cassés , comme dict est, lesdits estats satis-
feroient au contenu du xj* article, selon qu'ils ont déclairé
aux vj* et xj^ articles précédens.
Sur le xij* el xiij% que les estats se conformoient aux xij*
et xiij articles, moyennant que S. A. fist préalablement
sortir les soldats allemans des villes de Boisleducq, Bréda,
Ruremonde, Deventer, Gampen , et aultres, et que lors
tout bon ordre seroit mis suivant la pacification et sans
préjudice à icelle.
Sur le xiiij*, que les provinces respectivement donne-
roient Tordre qu'il convient pour remectre le pays en
leur pristine tranquillité et repos.
Sur le xv% à S. A., suivant son offre au iij article, de soy
retirer promptement des ville et chasteau de Namur , et
tant faire vers S. M., que les pays fussent pourveus
d'aultre gouverneur d'icelle, au plustot que faire se pourra.
Quant au xvj" article, que les articles s*y accordent, et
pareillement qu'ils trouvoient le contenu du xvij* article
raisonnable, et que tout ce soit confirmé par serment réci-
procque, solemnel et sur les saintes évangiles, requérant
très-humblement S. A. de faire agréer ledict accord par
S. H. en dedans trois mois prochains.
Laquelle réponse fust desdicts estats donnée en la ma-
nière susdicte, non obstant que ledict de Grobbendoncq ,
en faisant lecture des articles de paix parluy apportés, ait
( 212 )
bien amplemenlel bien soîgaeutemenl remoDstré auxdicU
estais ce que sembloil cooYenable pour la conclure et
achcpver promptement, les exhortans d'amplecler ladicte
paii) en prendant garde au don de Dieu y tant d'avoir
changé le cœur de leur prince de la rigeur à la clémence ,
et que ung tel changement ne leur conTcnoit négliger ou
non chaloir, ains qu'ils debfoient bien remarquer les
dan^iers que pourroient leur adtenir en continuant la
guerre y fust de la commune trop chargée d'impost, et
par ce par impatience se débordante , ou bien des soldais
tant mal endisciplinez et tant adonnez, à se mutiner par
faulle de payement, laquelle esloit bien apparente pour
les difficultés de trouTer argent, au regard de la pauvreté
et dégast du pays , jà advenus et apparens d*advenir d'ad-
vanlage par continuation de la guerre, à quoi ne pourroient
remédier les consenlemens des estais, combien qu'ils s'en
monstroieni, selon l'apparence, prompts et volontaires, au
regard que la colleclalion seroit fort difficile et quasi im-
possible: et que, oullre ce, debvoit considérer le dangier
de la conduictcdes affaires fondée sur une si grande masse
des estais généraulx , laquelle se debvra gouverner par
plusieurs lestes de diverses humeurs et subjects à chan-
gements d'opinions , et à quelques occasions non pensées ,
et que par ce convenoit à la roue d'une confusion et
troubles qu'avoit jà longuement tourné, meclre un cloud
de quelque bon accord pour la faire arrester, avant que
d'eux mesmes ou du coslé de S. H. advinst quelque incon-
vénient inespéré; mesmes au regard que S. H., après la
dale de ladicte bonne lettre escripte , avoit reçeu des Indes
parla flotte arrivée, environ de trois millions d'écus, et que
icelle auroit depuis eu les nouvelles des démollissemens
des ses chasteaux, choses que pourroient irriter et inciter
{ 213 )
Sadicte Majesté à autre résolution , à quoy oe fauldroienl
instigateurs en Espagne, quand ce ne fussent que les gens
de guerre d'ici partis, ne désirans que retourner par deçà
à quelque nouvelle proye; priant ledict de Grobbendoncq
les eslats ne vouloir prendre maie part telle sa démonstra-
tion qu'il faisoit de bon zèle et pour le bien publicque ,
et craindant la confusion et ruine générale , pour laquelle
excuser, il avoit aussy prins et supporté volontiers la peine
et fraix de tant de voyage à Tordonnance et réquisition des
estats, désirant ce néantmoings des lorsenavantestre excusé
pour le mauvais traicteraent que luy avoit esté faict à son
dernier retour à Bruxelles, avecq ladicte bonne résolution
de S. A., et ce de bourgeois de la garde, ayans voulu vi-
siter sa malle et lettres et escriptures, et l'ayans mené à telle
fin en son propre logis comme saisy, jusques à ce qu'ils
eurent ordonnances de messeigneurs les comtes de Lallaing
et Bossu , de par les estats, de Taffrauchir.
Et ce néantmoings ayans les estats forgé leur réponse,
telle que dessus dict est, ont de rechief requis ledict de
Grobbendoncq que ayant négotié cest affaire sy avant, il
le voulus! parfaire, et pour ce qu'il s'étoit ressenti et plaint
des mescontenlemens de la commune en son endroict, et
des mauvais traictemens, lui promcctoient de tant faire que
les dix-buit députez lors à Bruxelles par ladicte commune
pour avoir quelque superintendence des affaires, les vien-
dront de ce requérir, sur quoy ledict de Grobbendoncq
réplicqua que quant ores il le deubt faire suivant leur re-
queste, que toutesfois estant la chose maintenant si avant
mesnée pour en prendre une totale et finale résolution et
pour estre la matière de tel poix et importance, désiroit
bien pour plusieurs bons respects, qu*aultres de qualité
fussent employés, fusse sans luy ou bien avec luy, comme
( 214 )
biea mériloit une affaire de telle qualité. SujTant quoy
desdicts escripts fust résolu queTévecque de Bruges et mon-
seigneur de Willenral se députeroîent avec ledict seigneur
de Grobbendoncq, et fust sur ce dressée Tinstruction le 1 5
de septembre , avecqnes laquelle il partit de rechief en
compagnie desdicts seigneurs, estant préalablement à ce
faire requis de sept ou huit des principaulx desdits xtiij
bourgeois députez de par ladicte commune de Bruxelles;
et fust aussy portée ladicte réponse des estais , telle que
contiennent les apostilles susdictes mises sur les articles
et conditions de paix que ledict de Grobbendoncq a?oit
apporté, cy devant mensionnez , par lesdicts députez, les-
quels arrivez à Namur, trouvarent S. A. mal disposée, de
sorte qu'icelle s'excusa donner audience pour deux jours ,
sauf quelle la donna une fois à part audict de Grobben-
doncq, qui luy fist une sommaire relacion de ce qu'on
raporloit des estais , lemectant en bon chemin tant que luy
fust possible.
De sorte ayans lesdicts seigneurs avec le susdict de
Grobbendoncq audiencedeSadicteAltézeet faict ouverture
de leur charge et de la réponse des estats , après avoir eu
quelques communications et dispute avec icelle, fust fina-
blement ladicte réponse sur certains éclaircissemens et
conditions acceptée et trouvée bonne de S. A. Lesquels
conditions et éclaircissemens furent donnés par escript
de S. A., et au semblant desdicts évecques de Bruges et du
seigneur de Willerval , ne contenoient auculne difficulté
telle que deust offenser les estats ou empescher la paix ,
mectans seulement doubte sur les points touchant les
charges et offices qu'avoient les seigneurs ayans suyvy S. A.,
non estans de gouverneurs ni de charge des gens de guerre,
dont S. A., comme non militant le soupçon par les estats
( 215 )
allégué pour fonder leur prétension en cest endroict, n'en*
tendoit priver lesdicU teigoeurs ne aussy aullres estre pour-
?en8 des charges dont lekiicts seigneurs seroient prifés^
jusques h aultre ordonnance.
Lequel poinct, combien ledict de Grobbendoncq fisl
grande instance de faire condescendre S. A.. à l'intention
des estais, touttesfois semblant auxdicts seigneurs évecque
et de Willeryal raisonnable et excusable vers les estais j
fusl à S. A. passé , de sorte que la négotiation se acheya
afec une asseurance de Tung et de l'autre costé , que Ton
estoit d'accord et que l'on tenoit la paix facile, ayecq une
allégresse et contentement de tous ceux en général qu'es*
toient lés S. A. et d'icelle roesme, sanif queSadicte Altéze
ayant entendu la venue du prince d'Oranges à Anvers après
ledict accord, aiosy commedict est, arresté, en mettoit doubt^
audicl de Grobbendoncq, allégant la religion dudict prince
contraire à la catholicque et sa mauvaise intention vers S. H.
Hais ledict de Grobbendoncq asseurant Sadicts Altéze que
ledict prince étoit politicque nonobstant qu'il estoit de di-
verse religion, et que comme tel désireroit la paix et le
bien et repos publicque comme les au 1 très des estats , et
tiendoit ses promesses, qu'il s'asseuroitque ledit debvroit
Caire avant qu'eslre admis des estats , tant en droit la reli*-
gionquel'obéyssancedeS. H., redressa Sadicte Altéze tant
qu'il pouvoit en la première opinion et espérance d'accord,
et partirent ainsy lesdits députez en charge comme dessus
avecq ledict éclaircissement. Et arrivez a Bruxelles , après
avoir de tout faict aux estats rapport de ce qu'avoitélé né-
gocié, et faicl lecture dudict éclaircissement, fust, après
avoir été bien entendu , trouvé bon desdits estats, comme
fondé en raison, mesmes ce qu'endroict des estats et offices
S. A. avoit réservé pour lesdicts seigneurs l'ayans suyvi,
( 216 )
réputans lesdicts estais la difficulté sur les offices de ?e-
neries et louTcries ou de commissaire des loiide Flaùdre^
et de semblables pluslost procéder par prétension de quel-
ques uns particulièrement poursuivans lesdicts offices, que
par résolucion prinse en général des députez des estais, ce
que en rassemblée desdicls estais fust lors déclaré.
El fust ainsy après que le rapport fust fait desdits estais
en leur assemblée l'après-dtné, assez résolu que Taccord
faict avec S. A. se deubt accepter et estre tenu pour bon et
agréable, et fust ce néanlmoiogs mise la totale résolution
jusques au matin le jour ensuivant, et lors fust que les
opinions faicles et reccullées en la manière accoustuméede
chacune province, résolu de commun accord et déclairé
auxdicts députez que les estais par pluralité des voix accep-
teroient ladicte paix en la mesme forme comme elle fust
arrestée avec S. A., et suyvant ledict éclaircissement, avecq
un remerciment auxdicts dépuiez qu'ils avoient si bien né-
gocié, et ung commun contentement et rallégreroent qu'on
estoit parvenu après si longue négociation à la désirée
paix, et ce nonobstant que ceulx d'Hollande, auxquels lon-
cboienl de présider en l'assemblée desdils estais, furenld'o*
pinion qu'on debvroit prendre résolution , mais la surseoir
jusques à la venue de M. le prince d'Oranges, qui estoit en
chemin pour venirà Bruxelles , et qu'on atlendoit le même
jour, dont ils disoient avoir nouvelle, mesme par une Jettre
d'adverlence par M. l'abbé de Marolles, que fust leute en la
mesme assemblée; mais ne fust pour ce laissé en suspendu
la consulte de l'opinion jà commencée ou délaissée la
conclusion par pluralité des voix y ensuivie.
Et comme le mesme jour a l'après-diné y arriva ledict
seigneur prince , comme se disoil appelle des mesmes estais
ou de la commune, plusieurs seigneurs accoutumés de com-
( 217 )
paroir aux estais estans allez au devant de son excellence,
a?oient esté abseus quand ladicte résolution fust prînse y
et parce ne se trouvoient bien satisfaicts de ce qui s'estoit
passé, baptisans ladicte résolucion trop précipitée, fust à
telle occasion ordonné que lesdicts députez qu'avoient
fait le rapport de ladicte négociation et accord avec S. A.
aux estats la deussent faire aultre fois en particulier audict
seigneur prince d'Oranges , comme fust faict au logis
dudict seigneur prince, y présens aussy les comtes de Lal-
laing et Bossu et le secrétaire Sille, y appelé pour coucher
par escript ce qu'en seroit advisé.
Et fust illecq lors tellement communiqué et disputé
qu'en la fin audict seigneur prince fust aussy donné con-
tentement avecq peu de changement es articles de ladicte
paix , et duquel changement ledict de Grobbendoncq dé-
clairoit qu'il s'aseuroit bien et se faisoil fort de le faire
passer et advenir par S. À. Mais fust le faict des charges
et offices possédés par les seigneurs ayans suivy S. À., non
concernant gens de guerre ou gouvernemens, de rechief
mis en dispute, affirmant ledict secrétaire Sille, nonobstant
ce que dessus dict est, que les estats y avoicnt bien advisé.
mais point de tout résolu, que fust cause, combien que con-
stoit assez aux députez qui Tavoient négocié, du contraire,
que le faict fust remis à nouvelle communication avecques
les estats,et fust ce néantmoings au mesme instant par ledict
secrétaire Sille couché par escript le traicté de paix avec le
changement y faict du commun accord de ceulx qui furent
rassemblés au logis dudict seigneur prince , en la forme
comme il sembloit debvoir estre signé, tant de S. A. que
des estats , avec un espoir que le faict des offices susdits
ne le devroit empescher, comme une fois résolu en confor*
mité de l'intention de S. A.
(218 )
Et comparant le lendemain ledict prince d'Oranges aux
estaU, fast faict rapport de tout ce qu'avoil aussy esté ad-
▼isé et communiqué, ce qu'avoit été mis par escript et
mesme de rechief mis en délibération ledict faict des offices
ou charges susdicls; en laquelle générale assemblée ledict
de Grobbendoncq , pour certaine son indisposition y ne se
trouva présent , et comme luy fust des seigneurs étecque
de Bruges et de Willerval rapporté y tomba lors la réso-
lution telle desdits estais que lesdits seigneurs ayans suif y
S. A. debTroienl estre destituez de toutes leurs charges et of-
fices, nulz exceptez, non obstante la résolution précédente,
du moins qu'en demeureroit suspendue la détermination
jusques à la sortie des Âllemans et rendicion des places
et filles à faire par S. A., pour lors estre terminée par le
grand conseil de Halines , y ajoutés quelques autres con-
seillers du conseil du Brabant a nommer par lesdits estats.
El, par dessus ce, oullre le changement faict en Tescript
dressé par le secrétaire Sille au traité d'accord^ y furent
ajoutées trois nouvelles conililions, la première que le
comte de Buren, fils de H' le prince d'Oranges, fust renvoyé
d'Espagne pardecàendedans certain tems limité; la seconde,
que la reine d'Angleterre fust en tout et par tout com-
prinseau mesme traicté, et la troisième, qu'il fust dressé
un conseil d'estat des personnaiges à dénommer par les es*
tats généraulx, par adfis desquels et par pluralité des foix^
tous les affaires se résoidroient, et par l'ung desquels toutes
despesches debfroienl estre paraphées, à peine d'estre te-
nues de nulle valeur, comme le tout peut apparoir par le
mesme project fait lexxv* de septembre, le quel , pour plus
seure information et déclaration du passé, a semblé con-
venir cy insérer et coucher de mot à aultre, pour avoir esté
l'occasion de la rompture de ladicte paix.
( 219 )
Âvecq lequel escript et despesches ledict é^ecque de
Bruges et M' de Willerral furent avecq le seigneur de Grob-
beudoncq derechief requis d'aller lers S. A. y leur ayant
été donnée instruction dressée le 23 du mois de septem-
bre, contenant charge a remercier S. A. de ce qu'il luy atoit
pieu de tant approcher la bonne intention desestats, pour
parrenir à la reconciliation et redressement du pays ; à la-
quelle s'estans les estats tant aussi conformés qu'ils espé-
roient que S. A. recognoistroit de combien ils désiroient
ledict repos , et qu'elle n'auroil cause de difiérer l'arrest
absolu de la paii, avec charge de représenter à S. A. le
traicté couché par lesdicts estats, pour estre approuvé et
signé ; et pour aultant qu'on se doubtoit que S. A. pourroit
faire difficulté en droict et poinct louchant la délivrance
du comte de Bureu en-dedans certain temps, comme icelle
avoit jà faict au paraiant, alléganl que c'estoit chose hors
son pouvoir, en tel cas ayans lesdits députez commission
d'en désister et se contenter avecq la promesse de S. A.
d'en faire son mieulx pour nerompre l'accord : furent aui*
dicls députez à telle occasion données doubles despesches
dudict traité, l'une faisant mention dudict comte de Buren,
et l'autre poinct, et fust auxdits députez donnée charge de,
après l'accord arresté et signé, recepvoir le serment avecq
les cérémonies et solemnitez requises de S. A. , et de le
prester réciproquement au nom desdits estats, et de tenir
la main pour l'effect dudict accord, que le chasleau de
Namur fust délivré promptement à M. de Froidmont , au
nom desdits estats, auquel lesdicts estats donnoient charge
de le garder avec 60 ou 60 des plus fidèles soldats; etd'ad*
vantage que S. A. commandast par lettres aux soldats alle-
mand de sortir de Deventer,Gampen , Ruremonde elaultres
tilles proipptement, avec charge exprès de protester devant
( 220 )
Dieu et S. A. (en cas qu'icelle ne volisse absolulement
accepter ledict Iraiclé et ie subsigner ) de tous maui qui
pourroieul advenir par la guerre et au déservice de Sa
Majesté.
Auxquels seigneur de Bruges et le seigneur de Wil-
leval se apprestans pour partir vers S. A., déclara aussv
ledict de Grobbendoncq comme assez informé de l'intention
et humeur de S. A., qu'ils ne feroienl riens avecques une
telle despesche, et ce k cause des nouvelles conditions
adjoustéea au traicté jà faict et arresté avec icelle, oultre
le changement en aulcuns points dicelluy traicté, leur con-
seillant qu'ils rémontrassent avant de partir aux estais, que
s'ils désiroient la paix , ne fissent proposer lesdicles nou-
vellitez , comme sembloit vraiment en chose tant avancée
ne se debvoir faire ; et fist ledict de Grobbendoncq aussy
debvoirs vers aulcuns principaux des estats, mais ny eut
moyen de changer ce que ainsy avoitété arresté, se persua-
dans les estais ou aulcuns d'eulx, que ayant S. A. volonté ou
envie de faire paix, qu'elle ne le laisseroil par ladite nou*
vellilé de si petite importance, comme sembloit à ceux qui
ne cognoissoient si bien l'humeur de S. A., et fust ainsy
(combien ledict de Grobbendoncq insistast au contraire)
envoyé le traiclé suivant ladicle résolution , par lesdicts
seigneurs évecque de Bruges et de Willerval , s'en excur
sant ledict de Grobbendoncq. Doncq du voyage partit pour
son indisposition, partie par le désespoir qu'il avoit de
bien achever la charge et commission.
Et en effect advint ce que ledict de Grobbendoncq avoit
prédict , car S. A. ayant entendu ladicle résolucion par sa
lettre aux estais du ll'd'ocobre, se plaindoit desdicts
nouvellilés et déraisonnables demandes, leur déclarant que
par cela luy apparoissoit que au lieu de donner moyen pour
( 221 )
conserver la religion calholicquc el rauthorilé de S. M. par
enx tant et lant de fois asseurée, ils Toiiloient donner occa*
sion que l'ung el Taultre vint à se perdre et anéantir,
voyant clairement qu'ils nentendoient à S. M. laisser en ce
pays fors seulement le titre et nom de prince, sans effect,
et mesme puisque par l'érection d'ung conseil condnict par
pluralité des voix, ils avoient advisez et condicionnez vowfoir
estre gouvernet, à quoy joindant qu'ils avoient fait venir
entre eulxle prince d'Oranges, que S. H. nepourroit gouster
ne souffrir, le trouvant par expérience tant ennemy, tant de
luy quede la religion, et oullre ce, estant advenueladémoli^
tion de ces châteaux sans son congé, et une infinité d'aultres
indignités que les princes si grands que luy sont accoutu-
mez de souffrir mal volontiers, parce S. A. estoit délibérée
en faire de tout ce que passoit part à S. H., et cependant
veu qu'on luy portoit sy peu de respect, voires qu'on in-
lentoit contre luy toute hostilité, qu'il éloit délibéré de
partir comme partiroit incontinent vers le pays de Luxem-
bourg, pour dois la entendre au gouvernement suivant la
charge qu'il en avoit, et y entendre les ultérieurs com-
mandemens de S. H.
Que fust en effect une manifeste rompture de ladicto
paix dont aulcuns des cstats , bien marris, t&choient de y
remédier et le redouber par une lettre responsive, conte-
nante qu'on entendoit tenir ladicte paix , arrestée par
S. A. , et déclarant que s'il y estoit changement , s'enten-
doit être faict par forme de rcmonstrance et réquisition
pour meilleure conduicte des affaire, et non par condicion
fa quoy ledict de Grobbendoncq tint aussy la main , telle*
ment que sa en esté dressé ung projet de la lettre sur le
bon plaisir des estats, mais ne fust trouvé bon de plusieurs
desdicis cstats, de sorte que celuy qui avoit dressé le project
Ton. X. 15
(222)
(le ladicte lettre, sans charge de la généralité des estats,
fust tellement réprinse et rabroucbé y qu'il s'absenta de
l'assemblée sans jamais y être retourné depuis.
Et nonobstant que S. A. depuis mandit auxdits estats
de Luxembourg) par sa letlre du xiiij* d'octobre, qu*il avoit
reçue lettre de S. M. du 25 de septembre contenante sa ré-
solucion sur ces altérations, et en effcct icelle estoit con-
tente de inyiolablement et ponctuellement maintenir la pa-
cification, en obserrantles estats seulement lesdeux poinots
par euh jurés et promis , à scaToir du maintenement de la
religion catholioque romaine, et ladeue obéyssancei Sadicte
Majesté, prétendant d'avoir tel commandement absolut sur
eulx, comme elle avoit eu de tout temps, et qu'elle debvoit
avoir sujvant et en conformité de ladicte pacification, et que
suyvant icelle debvoient les armes, et non usurper authorité
décommander aux gens de guerre compétante à Sadicte Ma-
jesté , aussy qu'ils ne debvroient soufi'rir le prince d'Oranges
ny ses adhérons comme ennemy de ladicte religion, deS. M«
et aussy du repos publicque, d'aultant mesmes que ledict
prince n'avoit voulu agréer ny publier l'édict de la pacifi-
cation , ny la ratification d'icelluy de S. M. , et qu'il avoit
faict et attenté plusieurs choses contre la pacification de
Gand, qu'il convcnoit avant toutles choses faire réparer ,
et iosoqsme que les estais debvroient démonstré par efiect
leur bonne volonté dont ils asseuroient Su A. non-seule-
ment des paroles, mais par œuvres, et mesmes au plustôt
faire rassembler les estats généraulx, pour le tout tant
mieulx mesner i bonne fin , requérant lesditcts estats et
par Sa Majesté leur ordonnant selon ee se conduire , sans
de luy prétendre aullre choses, promectant du coslé de
S. M. lout clémence et bons traictement, et ofi*rant de faire
deréchiefsortir tous Espagnolset gens de guerre estrangiers,
( 223 )
qu elle avoit faicl vers soy pour son assistence et soutene-
itteot des deux poincU susdicls^ eslimaol au démorant sa
demande et proposition ti juste , que des bons subjets ne
seroit trouvé que raisonnable ^ et demandant pour réponse
incontinent, ou faulte de qqoj seroit contraint d'user des
moyens que Dieu avoit donnés à Sa Majesté pour conserver
lesdicts deux poincts, laquelle estoit délibéréede y employer
plustAt toutes %es forces que de les perdre, protestant en cas
de refus de n'estre cause des maulidépendans de la guerre,
ainsy que eulx se seraient refusans de sy hbnnestes offres.
Lesquelles lettres et offres n'ont esté goustées, mais esti-
mées, interprétées, comme non tendantes à aultre fin que
pour faire la guerre au prince d'Oranges, avec intention
de pouvoir après rédiger les estats et provinces séparés
dudict prince, et d'Hollande et Zeelande en l'ancienne
subjection, et par ce Ton se depuis lesdicts temps de tous
deux costés prépare aux armes , dont est ensuiyy la cala-
mité en la quelle présentement on se retrouve , et laquelle
est assez esté représentée et prédicte auxdicts estats par
ledict seigneur de Grobbendoncq , et se peuU cl présagier
encoires maintenant qu'elle deviendra plus grande voires
extrême et insupportable, sy l'on ne se remet à ladicte paix
et accord avec Sa Majesté, comme à unicque et seul re-
mède. Dieu à qui convient de remecttre tout ce que n'est
possible aux hommes y peult remédier , auquel convient
prier qu'il nous veulle regarder de son œil de miséricorde
et nous délivrer de si grands maulx que la continuacion
de la guerre nous menace.
Voir à la fin vne note sur ce mémoire.
( 224 )
NoUee êur la librairie dé la reine Marie de Hongrie ;
êœur de Charles^Quini , régente de* Paye^Bae^ par
H. Gachard.
Dans le rapport sur les archiyes de Lille, que j'ai publié
en 1841 J'ai dgnné quelques extraits des comptes du peu-
ninckmaietre de la reine Marie, sœur de Charles-Quint ,
régente des Pays-Bas, pour les années 1531 à 1533, et
1535 à 1540 ^, Il résultait, entre autres, de ces extraits,
que la reine Marie ayait eu, à Matines, une librairie et
des cabinets de raretés; qu'en 1531 et jusqu*en 1535,
Richard GontauU avait été garde de ces collections, et
qu'Etienne LuUier lui ayait succédé le 1*' janvier 1536.
Aucun écrivain n'ayait jusqu'alors parlé de la librairie de
la reine Marie. Dans son Mémoire historique sur la biblio-
thèque de Bourgogne , La Serna Santander rapporte seule-
ment que les livres de cette princesse furent, après sa mort,
recueillis par le chef et président Yiglius de Zwichem, tré-
sorier et garde de la biblolhéque royale, en yerlu des ordres
de Philippe II ^ M. Namur se borne à dire, dans son Hie-
iotre des bibliothèques publiques de la Belgique , que la
reine, ayant d'abandonner la régence des Pays-Bas, pour
accompagner en Espagne l'empereur son frère , légua à la
bibliothèque de Bourgogne tous les livres qui lui apparte-
naient en propre \
Depuis que mon rapport sur les archives de Lille a vu le
* Rapport à M, 1$ ministre de V Intérieur sur différentes séries de do-
cuments concernant PhisUfire de la Belgique , qui sont coaserrées dans
les archives de l'ancienne chawhre des comptes de Flandre , à Lille,
BruxeUes, Ilayex, 1841 j in-8o, pages 30, 41, 263, 266.
^ Mémoire historique, etc., page 41.
' Histoire des bibliothèques publiques do la Belgique Bruxelles, 1840}
in-8o, tome I, page 41.
( 225 )
jour, M. Marchai a fait paraître le catalogue des manuscrits
de la bibliothèque de Bourgogne. Dans une notice étendue
qui précède ce catalogue j il parle des bibliothèques des
anciens souirerains du pays; il décrit plusieurs manuscrite
ou livres qui ont appartenu à la reine Marie; mais la bi-
bliothèque proprement dite de cette princesse n'est pas
mentionnée par lui. Plus loin, dans le travail où il établit
la concordance des anciens inventaires , M. Marchai pu-
blie le catalogue qui fut fait parVigliusen ISTT^.'Ct dans
lequel se trouve un chapitre intitulé : Aultre* livre* ren-
seignez qui ont appartenu à la roine de Hongerie.
Une pièce que M. Meeus-Huller a eu la complaisance de
me communiquer tout récemment, et qui est venue en ses
mains par succession, avec la plupart des papiers du cha-
noine Wouters ^, prédécesseur de l'abbé Chevalier, dans la
charge de conservateur de la bibliothèque de Bourgogne ,
me permet aujourd'hui de répandre de nouvelles lumières
sur les livres que possédait la reine Marie : c'est un invenr
taire de ces livres, fait à l'époque où ils furent transportés
à Turnhout, et vérifié en 1559, lorsque Yiglius , qui venait
d'être nommé trésorier et garde de la bibliothèque royale',
les reçut des mains de celui sous la surveillance duquel
ils étaient placés.
Gharles-Quint, considérant « les grands, notables et
très-agréables services» que la reine Marie, sa sœur, lui
avait faits depuis le commencement de sa régence , mais
surtout dans la guerre de 1542, voulut lui donner une
marque de sa satisfaction et de sa gratitude : à cet effet,
par dea lettres-patentes datées de Macslrichl le 1^' mars
« Wontors fut bibliothécaire effectif de 1766 à 1768.
3 Sa commission est do 12 avril 1660 après Pâques. Voyes le Calai, des
manuscrits d$ la bibliothèque royale des ducs de Bourgogne^ 1* t,p. gxit.
( 226 )
1545 (1546y n. st.), il lui céda et transporta « los ville,
châtel, terre et seigneurie de Turnbout, et leurs apparte-
nances et dépendances, avec tonte justice, haute, moyenne
et basse, domaines, revenus , etc., sans y rien réserver, fers
seulement les aides, ressort et souveraineté, pour par la-
dite reine en jouir le cours de sa vie durant ^ »
La reine Marie ne fit pas d'abord transférer sa bîbiio-
tbèque au chAteau de Tumhout. Selon l'inventaire que
j'ai cité, il paraîtrait qu'elle ne prit cette mesure qu'après
avoir résigné le gouvernement des Pays-Bas. Ge fut seu-
lement alors , en effet , qu'elle alla habiter son château, en
attendant le départ de son frère pour TEspagne.
Celte princesse étant morte à Cigales, près de Vallado-
lid, au mois d'octobre 1558, ses livres passèrent à Phi-
lippe II, qui les destina, avec ceux qui lui appartenaient
auparavant , à former la bibliothèque royale \
Voici le contenu de la pièce dont H. Moeus a bien voulu
me donne.r communication. L'écriture en est du XVIII*
siècle, et elle porte, de la main du chanoine Wouters, de
nombreuses corrections, assez souvent inexactes par paren^
thèse.
Invenioire des livres de la Reine douairière d^ Hongrie, de Bohême,
enviez à Tumhout, par ordonnance de Sa Ma**, le v*jour deféwrier
1565 ', que Gautthier du Chatlel a délivré et mains de Jehan du
Quesne, tapissier^ comme il t^eusieuL
Le* livres en ihëolo{[ie fol. signe» - A.
les annales et chroniques B.
* Ces lettres sont dans le registre aux chartes de la ehamlM'e des
comptes de Brabant qui porte le no 180.
^ Vo^ez la commission de Viglius.
^ Il y a ici une erreur évidente de copiste, que le chanoine Wooters
n^a pas aperçue. C'est probablement 1566, ^v. »t.^ c'est-à-dire 1666, selon
( 227 )
Le8(N>êtet C.
Les litres moraux D.
Les livres dn passetemps £.
Les litres des droits ?.
De la philosophie uaturelle G.
A 1 . Premier, un livre couvert de velour lannel à doux dorez,
Dommé Judas Machabaeus.
A ' S. Un livre couvert de velour tannet, nommé Livre de chani
et en la fin y a qui souvent change couleurs , conte-
nant ^ve sanciissima Maria.
A 3. Ung livre couvert de velour (annet à doux dorez,
nommé les Qualres novîssimes.
B 4. Ung livre couvert de velour de viollet à doux dorez ,
nommé V Histoire de Thébes.
D 8. Un grand livre couvert de velour cramosy k doux dorez,
nommé le Régime des Princes et thre'sor.
B 6. Un livre couvert de velour cramosy h doux dorez,
nommé les Batailles punycques,
B 7 • Un livre couvert de velour cramosy à doux dorez, nommé
le Livre monsieur Jehan d'Avexnes.
A 8. Un grant livre couvert de velour cramosy à doux do-
rez, nommé lai For tresse de la Foy.
E 9. Un grand livre couvert de velour cramosy à doux do-
rez, nommé le Premier volume de Laneellot du Lac,
£ 10. Un grand livre couvert de velour cramosy à doux do-
rez, nommé le Second volume et dernier de Laneellot
du Lac*
B 1 1 . Un grand livre couvert de velour cramosy à doux do-
rez, nommé la Premier Cronique MargareticquCj conte-
notre nanière actuelle de compter, qu^il faut lire , au lieu de 1566.
Quoique l'ioTentaire des livres de la reine de Honnie, fait par Yiglius
eu 1677, ait été imprimé, nous n^avons pas cru qu'il fût inutile de pu-
blier aussi celui de 1660. On remarquera d'abord que ce dernier est
formé dans un autre ordre ; ensuite, il renferme un plus grand nombre
de volumes , et contient sur chacun d'eux des détails plus circonstan-
ciés.
( 228 )
naol toutes choses dès le commenceoienl da monde
jusques à règne du roy Saiomon.
B 12. Un grand livre couvert de velour cramosy à doux do-
rez, nommé la Seconde Cronique Margarettcque, conte-
nant le recueil de toutes croniques , comenchant au
règne du roy Saiomon , jusques celuy de Âssuenis. Il,
roy de Perse.
B 13. Ung autre grand livre couvert de velour oramosy à doux
dorez, nommé la Troisième Cronique M^rgaretteque ^
contenant le recueil de toutes choses, comenchant au
règne du roy Âssuerus II , roy de Perse, jusques au.
temps de Hannibal.
B 14. Autre grand livre couvert de velour noir à doux dorez,
nommé le // volume de Décades Tilus Livius.
B 1<$. Ung autre grand livre couvert de velour viollet à doux
dorez, nommé Cronicquet Mariiuienes '.
B 16. Ung grand livre couvert de velour viollet à doux do-
rez, nommé le Livre de Jehan Bochacet,
B 17. Ung grand livre couvert de velour viollet à doux do-
rez; nommé Josoh (raictant de la Thoiton d'or et aultres
matières.
B 18. Ung grand livre couvert de velour vert à doux dorez,
nommé Valerius Maximus,
A 19. Ung autre livre couvert de velour vert à doux dorez,
nommé la Fie de Jésus^Chrisl,
B 20. Ung autre livre couvert de velour vert à doux sans
dorure , nommé V Histoire de Merlin. .
A 21. Ung aultre livre couvert de velour vert à doux dorez ,
nommé la Bible en franchois*
B 22. Ung aultre moyen livre couvert de velour vert à doux
dorez, nommé du Commenchement du monde jusques
au temps que Jule César se partit de Rome pour cou'
quester France,
D 23. Ung grand livre couvert de velour vert à doux de les-
* L^iiiventatre de Viglius cite plusieurs Chroniques Martiale nues.
( 229 )
ton saDs dorure» nommé le Premier de Bocaee, dès
nobles malheureux,
B 24. Uog grand liyre couvert de velour vert non clouex ,
nommé le Camentaire de Jule Ce'utr^
D 25. Uog aultrelÎYre couvert de velour à doux sans dorure,
nommé le Miroir des dames,
B 26. Autre grand livre couvert de velour vert à doux dorez,
nommé la Généalogie de tous les roys de France.
A 27. Ung aultre grand livre couvert de vdonr vert à doux
dorex , nommé V Exposition du Psakier.
B 28. Ung aultre grand livre couvert de vdonr vert à doux
sansdorrure, nommé Joseph d'jirismtUie, qui est le
comencement de la table ronde en la vie de Merlin , et
du Lancelot du Lac jusques à la mort du roy Artus.
B 29. Ung aultre livre couvert de vdour vert à doux sans
dorure, nommé V Histoire du bon roy Alkxander,
B 30. Ung aultre livre couvert de velour vert à doux sans
dorure, nommé Le quart livre des Assuriens du grand
roy JVabugodono^r.
B 31. Un petit livre couvert de velour vert à doux noirs
dorez , nommé la Généalogie depuis Adam jusques à
■Jésus^hrist.
D 32. Ung aultre livre couvert de velour vert à doux dorez ,
nommé le Miror du monde»
£ 33. Ung aultre livre couvert de velour vert à doux sans
dorure , nommé le Chevalier errant,
£ 34. Ung aultre livre couvert de vdour vert à doux sans
dorure , nommé VAH d'amours,
£ 35. Ung aultre petit livre couvert de velour vert à doux
sans dorure , nommé la Légende des Saints.
8*BN8IBVE1IT LES n£1IXBS ET AULTaES PETITS LIVRES.
A 36. £t premièrement unes grosses Heures couvertes de
velour vert avec deux clouans d*argant dorez, comen-
chant Frater Ambrosius.
A 37. Unes anitres grosses Heures couvertci» de velour noir
1
i
( 230 )
nvec un clouant d*«rgent dores, comenohant ^teum-
que wnU*
A 58. Unes aultres Heures, avec •«• groMea couvertes de ve-
lour noir, plaines d^oraisons, dont le premier est de
Smiut'Pierrt de Luxembourg»
A 39. Unes aultres Heures couvertes de satin violet d*or ,
doublez de tafieta tannet, avec deux douans d*argent
dores , et les aroies de Savoye dessua.
A 40» Unes aultres petites Heures couvertes de velour noir,
avec ung clouant d*argent dorez, et dessus les armes
de feu Madame.
A 41 • Unes aultres Heures couvertes de drap d*or , avec ung
douant d*argent dorez, enfirangé de laz d'amors.
A 4S. Unes aultres petites Heures couvertes de velour noir,
sans fermeilletz.
A 43« Unes auUres petites Heures couvertes de velour cra-
roosy violet, avec clouans de lésion.
A 44. Ung aullre petit livre couvert de velour noir, nommé le
Débat des deux bon* serviteurt.
A 45. Ung aultre petit livre couvert de velour noir, nommé
Plusieurs ballades»
A 46. Ung petit livre couvert de satin de Bruges rouge, nommé
Plusieurs ballades,
A 47* Ung aultre petit livre couvert de velour tànnet , nommé
Plusieurs ballades,
A 48. Ung aultre petit livre couvert de camelot bleu , qui se
nomme Plusieurs ballades.
A 49. Ung aultre petit livre couvert de velour vert , nommé
Plusieurs enseignements.
A KO. Ung aultre livre couvert de damas vert, nommé les OEu^
vres de Senecque.
A 51. Ung aultre moyen livre couvert de damas vert , nommé
PtfVrarcAe.
A 52. Ung aultre livre couvert de velour vert, nommé Change-
ment de fortune en toute prospérité', faictpour madame
Margarite , archiducesse d*Austrice.
A 55. Ung aultre petit livre couvert de velour vert, qui pari'
( 231 )
de rempereur Maximilien el de (ene Madame, en satin .
A Sf4« UDg aultre livre couvert de cbmas vert, qni parle de
l'empereur Maiîmilien, eo italien.
A tttf • Aultre livre couvert de «alin de Brugea gria , qui se
nomme jéuUunes peîiies OEuvres de metf* Oauvain ,
8r dt Cëndit,
A KO. Aultre livre comenobaut Pétri Burii ambianatis in libel-
lumepigramma, la couverte poinoCe (peinte) des armes
de Tempereur (Charlea^Qmot) et de feue Madame ;
îmitnlé Plmg éuHre K
A \yi. Aultre livre couvert de velour lannel, nommé Bréviaire,
coutenant la royale et très-anchienne lignée de la sa-
crée impériale et catholicque Migesté.
AULTBES LIVRÉS*
£ 58. Un gros livre couvert de velour noir à doux dorez ,
nommé les Cent nouvelles vielles,
B 59. Aultre grand livre couvert de velour noir à doux dorez^
nommé Romuleus ^.
B 60. Aultre grand livre couvert de velour vioUet à doux ,
nommé le Livre des t^ Cœsariens.
B 61* Aultre grand livre couvert de velour vioUet à doux
dorez, nommé les Septeages du monde.
F 6d. Aultre livre couvert de velour viollet à doux dorez,
nommé Digeste vielle»
E 63. Aultre grand livre de velour vioUet à cloux dorez,
nommé L'Arbre des batailles*
C 64* Ung moyen livre couvert de velour noir, qui se nomme
le Livre de Clamades '•
B 6$« Aultre petit livre couvert de velour viollet à cloux
dorez , nommé les Merveilles de Alexandre de Macé^
daine,
A 66. Aultre grand livre couvert de velour viollet à doux
dorez , nommé Fita Christi,
' C'est le no 790 de PiiiTenUire de YigHus.
* Ibid. no 749.
"" Ibid. uo890.
( 232 )
• € 67. Ânltre grand livre couvert de velour viollet à cIouk
dorez , nommé Lucan.
G 68. AuUre moyen livre couvert de veloor vîollel à doux
dorez , nommé le Livre du trésor,
A 69. AuUre grand livre couvert de velour viollet à doux
dorez , nommé Extrait de la Bible.
C 70. Aultre moyen livre couvert de velour viollet aaus do-
rure , oominé LoheraiH Oaérin, en ryme,
D 71 . Aultre moyen livre couvert de velour viollet à doux
dorez , nommé L'Mstrifde fortune et vertus,
B 72. Aultre moyen livre couvert de velour viollet & doux
dorez , nommé le Premier volume de Proissarl.
A 73. Aultre grand livre couvert de vdour viollet à doux
dorez , nommé le Dernier volume de la cite' de Dieu,
D 74. Aultre petit livre couvert de velour noir à doux sans
dorure, nommé L'eutreténement du corps et de Vawe,
D 75. Auhre moyen livre couvert de velour noir sans dorure,
nommé Cronique abrégie' depuis le temps de AdamjuS"
ques à Sévère , empereur de Romme,
' A 76. Aultre moyen livre couvert de velour noir à doux sans
dorure , nommé le Sainct Gréai,
E 77. Aultre moyen livre couvert de velour noir à doux sans
dorure, nommé le Livre d^Anseiz de Càrtage et de Ve-
noni de HauUonhe '.
D 78. AuUre petit livre couvert de velour viollet à doux dorez,
nommé les Moraulx ditz des Philosophes,
B 79. Aultre petit livre couvert de velour viollet à doux
dorez , nommé le Livre du fort roy Alexandre,
Ë 80, Aultre petit livre couvert de velour viollet à doux dorez,
nommé le Chevalier hermite,
B 81 . Aultre livre couvert de velour viollet à doux dorez ,
nommé de Jérusalem les Cronique's,
£ 82. Aultre moyen livre couvert de velour viollel à doux
dorez , nommé Sidrac,
I Cest le no 805 de rinventatre de Vigltus. Probablement le copiste
a défiguré le dernier mot, dan» lequel on peut à peine reooanaUre
ffuêves d'Anstone.
C 233 )
Ë 8$. Ung moyen Irvrè couvert de velour bien k eloui dorez ,
nommé Livre de pèUrinage du viel home, expose' tur le
Romani de la Rote.
Ë 84. Aultre moyen livre cou vert de velonr bleu à doux dorez,
nommé le Livre det trois verius, à l'enseignement des
dames et damoiselles.
£ 85. Âultre moyen livre couvert de velour bleu à clous dorez,
nommé le Livre de la royne Roze, mère de Godeffroy
de BMllion.
Ë 86. Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Livre du roy ArtuSf des 12 pairs de France,
du chevalier à deux espées.
E 87. Aultre petit livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé Prologue.
Ë 88. Aultre moyen livre Couvert de velodr bleu à doux dorez,
nommé le Livre det prophéties de Merlin*
£ 89. Aultre.moyen livre couvert dé velour bleu k doux dorez,
nommé Livre de Chevalier cercle d'or et de Percheval de
Galoy»
D 90. Aultre moyen livre couvert de velour bleu , nommé le
Débat de Félicité.
A 91 . Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Livre de dix eùmandemens de Jfostre-S', avec
la différence d'entre péché mortel et véniel.
D 92. Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux tans
dorure , nommé le Miroir du monde.
D 95. Aultre livre de velour bleu à doux dorez , nommé les
Letres des chapitres du livre de la moralité des nobles
homes.
G 94. Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé la Fertu des phisiciens^ fruit et herbes, viandes
et aultres choses»
A 9iS. Aultre petit livre couvert de velour noir à doux sans
dorure, nommé Pater nosler en bloix '.
1 Dans Tinventalre de Vigliat, ce MS. est intitulé Patemeis de Blois,
11 porte le no 901.
( 2S4 )
E 96. Aaltre paUt lirre caorert de Teloiir noir k cloax sans
dorure , nommé Ung ionffe fakt de Gtorgt de Chasle-
lain*
A 97. Ânltre petit IWre couvert de y^onr noir k doux sans
donue, nommé le Upre dee mirmeltê de Ifosire-Dame.
fi 98. Âultre petit livre couvert de yelour noir, nommé les
Trmmphes de» damée,
D 90» Aultre petit livre couvert de velour bleu è doux dorez,
nommé le Livre des fables d'Ysepet,
6 100. Ung grand livre couvert de velour noir à clous dorez,
nommé le Premier voiutme des Déemdes Tiims Liwius,
B 101 . AuUre grand livre couvert de velour noir è doux dorez,
nommé le /// poiume des Décades Titus Livius.
B 102» Aultre grand livre couvert de velour noir à doux dorez,
nommé Alexandre Çuinte^Curse,
C 105. Aultre grand livre couvert de velour noir à doux dorez,
nomaié le Livre de^
D 104. Aultre grand livre couvert de velour noir à doux dorez,
nommé la Fieur des histoires, le quart livre»
D lOtf . AuUre grand livre couvert de velour bleu k doux dorez,
nommé les Croniques de Treye,
E 106. Aultre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé la Cité des dames.
E 107. AuUre grand livre couvert de velour bleu k doux dorez,
nommé le Champion des dames. Sur les fermeilletz sont
les armes de Bourgoiogne.
D 106. AoUre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Régime des princes.
B 109. AuUre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez^
nommé des Histoires la fleur, premier volume.
A 110. Aultre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé la Légende dorée.
A 111. Un grand livre couvert de velour noir à doux dorez ,
nommé le Second livre de la Bible moralisée.
Alla. AuUre grand livre couvert de velour noir k doux dorez,
nommé Senoictt seront les miséricordieulx^
( 235 )
A 115. A ultra grand livre courert de velour noîr à cloui dorez ,
Dommé la Ferme tU perfeciian,
A 114. Aullre grand livre eonverl de velour noir à doux dorez,
nommé Plusieurs livres de dévotiou,
A 115. AuUre grand livre couvert de velour noir à doux dorez,
nommé la Première partie du dialogue M^ Jehan Par-
son '.
A 116. Aultre moyen livre couvert de vdour noir, nommé le
Chapellei des Saintes «erfirf.
D 117. AuUre grand livre couvert de velour bleu à doux do-
rez , nommé le Livre des vertus,
D 118. Aultre moyen livre couvert de velour bleu k doux do-
res, nommé C*est le livre nommé l'orloge deSapience.
D 119. Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux do-
rez, nommé Cy comenche la table des ruhriches du livre
dee trois vertus»
A lâO. Aultre moyen livre couvert de vdour bleu à doux do-
rez , nommé Cy eomenche les dis eommandemens de
IfostreS* Jésus-Christ.
E 121. Aultre moyen livre couvert de vdour bleu à doux dorez,
nommé L'art de chevalerie,
A 1 22. Aultre moyen livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé C'est le livre de l'apoealipse S^ehan,
D 1 25. Aultre moyen livre couvert de velour bleu k doux dorez ,
nommé Bonnes meurs.
E 124. Aultre petit livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé la Moralité des échetz.
B 125. Aultre livre couvert de velour noir à doux dorez, en
langaige allemant, qui $e nomme Isi Fortune de l'em-
pire^ et au milieu de ce livre, y a une croix S^Andrieu
avecq des fusyz dorrez.
D 126. Un grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Tierce volume des Exemples moraulx.
B 127. Aultre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé la Reste du ij* volume de la Fleur des histoires.
* L'inventaire de Viglins, no 658, rappelle Jean Jasen,
( 236 )
. D 128. Âulre grand livre convert de velour bleu à clocix dorei,
nommé la Reste dm tiers volume des Exemples morauLr,
B 129. ÂolUre grand livre couvert de velour bleu à donx do-
rez, nommé le tf* volume de la Fleur des histoires Ro-
maines*
D 130. Aultre grand livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Prologue du miroir des eesurs.
A 131. Aultre livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé le Miroir des eueurs, traictans de la sainte Es-
eripture*
C 132. Anllre livre couvert de velour bleu à doux dorez,
nommé les Fables d'Ovide*
D 133. Aullre livre plat couvert de velour vert à doux dorez ,
nommé Bocace des eléres dames*
D 134. Aultre moyen livre couvert de velour vert à doux sans
dorure, Dommé ExplaictSeneeques '•
A 135. Aultre moyen livre couvert de vdour vert à doux sans
dorure, nommé le Fieulx testament ei nouveau, figure'»
D 136. Aullre petit livre couvert de velour bleu à doux dorez ,
avec les armes de Savoye , qui se nomme Encomen-
chent les ditz morauh des philosophes, translaté de
latin en François.
B 137. Aultre petit livre couvert de velour bleu à doux sans
dorure, avec les armes de Savoye , qui sont d'argent
doré , qui se nomme de Amédée, premier due de Sa-
voye*
B 138. Aullre livre plat couvert de velour vert à doux sans
dorure , nommé Mappa mundi,
B 139. Aultre moyen livre couvert de velour vert avec clôture
de leston , nommé L'entrée de Bruges.
A 140. Ung petit livre couvert de velour vert à deux petitz
clouans dargent , nommé les Evangilles de toute l'an-
née, en italien.
• Peut-être faut-il lire Explieit Senecques? Voy. le n" 797 de rinven-
taire de VigUas.
(237 )
E 141. AiHtre petit livre couvert de satin cramoty, nommé Plu-
sieurs basses dances,
A 1 42. Âullre petit livre couvert de velour vert avec un clouant
d*argent doré, nommé la Passion , en françois , faicte
par Nicodemut.
G 143. Aultre livre couvert de cuir, nommé le Livre d'Jvieenne^
Wavrin.
A 144. Ahltre livre couvert de velour vert , nommé le Bréviaire
en franehois»
D 145. Aultre livre couvert de velour noir , nommé l'Image du
monde,
A 146. Aultre livre couvert de velour noir, nommé la Fie, ero^
nique , légende et passion admirable.
C 147. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé les
Poètes f en latin.
A 148. Aultre petit livre couvert de velour vert, nommé Con-
temptus mundi,
A 149. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé la Fie
abrégée de la très-sainte vierge sœur Collette,
A 150. Aultre petit livre couvert de velour vert, nommé le Ré-
gime du corps et de Famé,
E 151. Aultre petit livre couvert de cuir noir, nommé la Conso-
lation de paix.
E 158. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé le Mi-
roir des dames.
E 155. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé VAbns
en court t.
C 154. Aultre petit livre couvert de velour gris, nommé Ung
petit traicté.
E 155. Aultre livre couvert de cnyr, nommé Plusieurs bons me-
nus ouvrages.
E 156. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé Livre
d'Estat.
E 157. Aultre livre couvert de velour noir, nommé Devise de
Madame.
' Viglins, n» 869, porte L'abusé en court.
Ton. X. 10
( 238 )
B 1 58. Aullre pelit livre couvert de velour noir, nomir.é le Petit
traicté de Frunce.
D 159. Aullre iWre couvert de cuyr rouge , nommé FEmei^ne^
ment devraye noblene,
D 160. Aullre livre couvert de velour uoir, nommé Consolation,
en langage italien , et au commencement du livre est
escrit : En livre d*or,
A 161. Aullre livre couvert de velour noir, nommé le Traicté
intitule' de la différence desH^hismêi et des contillei de
l'église, de la préminence et utilité des eonsilles de la
sainte église gallicane.
B 163. Aultre petit livre couvert de velour noir, nommé les
Louenges de Phs Marie, due de Milan ^,
B 165
8*BRSIEIIVBNT LB8 L1VBE8 C00VEBT8 DB CCTB ET DE rUlCBEMlR.
A 164. Premier, un moien livre couvert de cuyr noir, nommé
Deux livres, Vung en ryme, et l'autre en prose, de ce
comenchement du monde.
£ 165. Aultre grand livre , nommé Plusieurs ballades.
B 166. Au]iTe\iTTeuoïnmé\sLSeconde pérégrination de Jérusalem.
D 167. Aultre livre, nommé Marcus Tullius Cicero.
D 168. Aullre livre , nommé les Croniques de Saroge.
B 169. Aultre livre , nommé le Voyage de l'empereur de Flandre
en Espagne, composé par M* Remy, indiciaire.
C 170. Aullre livre, nommé \ai Farche yémphitrion et Josias.
O 171. Aullre livre, nommé le Traicté des vices et vertus.
A 17â. Aullre livre, nommé Contemplation de Nostre-Dame , en
castillan.
B 175. Aullre grand livre, nommé la Table de ce présent livre des
lettres et épistles escriptes et envoyez par les personnai^
ges qui s'ensuivent.
B 174. Aullre livre , nommé Livre qui parle de feue Madame et
de plusieurs aultres princes.
t Vigliu8,no872.
( 239 )
E 175. ÂuUre livre , nommé Aymery de Nerbonne,
 176. Aultre livre , nommé la Fte ^M^cAriff.
B 177. Aultre livre , nommé Livre en ryme des guerres du roy
Edouard,
E 178. Âullre livre, nommé Gillion de Lastynies, dit de Tre-
signi,
G 179. AuUre livre, nommé Propriétaire des choses^eu castillan.
B 180. Auhre livre , nommé le Recueil des historiens de Troye.
C 181. AuUre livre, nommé L' histoire de Bauduin de Sehourcq ,
ien ryme.
A 182. Aoltre livre, nommé la Vie des saints et aultres.
B 185. Aullre livre, nommé la Destruction de Troye .
€ 184. Aoltre hittoire, nommé l'Histoire de Goddeffroyde Bouil-
ion f en ryme.
B 185. Aultre livre, nommé la Décade de Titus Litius.
D 186. Aultre livre , nommé Ysopet, en cailillan.
A 187. Aultre livre, nommé la Fie des Pérès, item le Débat du
corps et de l'ame, item le Doctrinal aux simples gens,
contenant les vices et vertus*
C 188. Aullre livre, contenant la Bible de poètes, metamorphosue.
D 189. Aullre livre, nommé la Nef des fols du monde.
A 190. Aullre livre , nommé Missal vieu et caduc,
Ë 191. Aultre livre, nommé Ogier ledannois, Wavrin.
1 192. Aullre livre , nommé le Livre de l'arboriste, Wavrin.
A 193. Aultre livre , nommé les Epistres et évangilles de toute
l'année,
G 194. Aultre livre , nommé les Secrets des philosophes,
A 195. Aullre livre, nommé Le grand vita Christi, en fran-
chois '.
£196. Aultre livre , nommé l'Histoire de Mélusine , en italien.
Ë 197. Aultre livre, nommé Guerre de Rome,
£ 198. Ung moien livre , nommé Tristan de Léonnois.
€ 199. Aultre petit livre , nommé Witricquet,
€ SCO. Aultre livre , nommé le Jugement de Adam»
C SOI. Aultre livre , nommé le Livre de la foy, Wavrin.
'VigUu8,no716.
( â40 )
C SOâ. AuUre grand livre, nommé Liber metamorphoseos OvidiJ
ingallicum ex lalino tramlatui >.
C 203. ÀuUre livre, nommé Doo de Mayenee, Wavrin.
C 204. Au lire livre , nommé Damut de Danily en ryme ^.
C 205. Aullre livre , nommé le Livre d'amourettes.
E SM)6. AuUre moyen livre , nommé Me'inztne,
A 207. AoUre moyen livre , nommé la Légende de S^-Calkerine
de Senne (Sienne).
C 208. Aultre livre , nommé Bien vieulx , en latin.
D 209. AuUre livre , nommé le Gouvernement des princes,
£ 210. AuUre livre, nommé le Livre de fnets** Gilles de Chin,
Wavrin.
£ 211. AuUre livre , nommé le Jardin de plaisance,
A 212. AuUre petit livre , nommé Fita Chrisli,
A 215. AuUre petit livre, nommé Belbel, en franchois '.
E 214. AuUre petit livre, nommé Ung livre en italien,
£ 215. Un livre nommé les Xlf fiz Doon,
£ 216. AuUre livre , nommé Mandeville.
E 217. AuUre livre , nommé Explicitle bréviaire des nobles,
E 218. AnUre livre, nommé le Livre dujeuz d'eschetz, en cas-
tillan.
E 21 9. AnUre petit livre, nommé Faict de par mess" Julien Faul-
cetier.
£ 220. AuUre petit livre , nommé Ung sermon de frère Henry
Brixien *.
£ 221 . AuUre petit livre, nommé le Sermon de frère Estien Ma-
rion,
£ 222. AuUre petit livre, nommé la Louenge de Dieu,
D 225. Aultre petit livre, nommé un Livre en latin,
A 224. Aultre petit livre, nommé la Forme et manière de bénir et
consacrer les moniales et religieuses de l'ordre des Char-
treux,
> Vigliui, n<> 674.
3 Ibid., no 882. Nous croyons que c'est le roman d'Arais et Amiles.
> Ibid., no 808.
« Ibîd., no 918.
(241 )
D 225. AuUre moyen livre , nommé l*Enseignemenl de royt et
princes.
B 826. Aultre moyen livre, nommé le Livre de Paris et de
tienne, Wavrin.
B 227. Aultre livre . nommé Bauduin , counte de Flandres,
A 228. Aullre moyen livre, nommé Vita Ckristiy en castillan.
E 229. Aultre livre , nommé le Livre de Mandevie.
C 250. Aultre livre , nommé le Livre Lyon de Bruges y eu ryme.
£ 231. Aultre grand livre, nommé la Table des chapitres , livre
de rhistoire de mon«' Gérart de Rossillon.
A 232. Aultre gros livre , nommé le Premier volume de Fiia
Chrisli, en latin.
C 235. Aultre petit livre , nommé les 21 Épistres d'Ovide,
D 254. Aultre gros livre , nommé Rapiamus,
A 255. Aultre livre , nommé Etemelle consvlation,
£ 256. Ung grant livre^ nommé le Passe-temps impérial,
£ 257. Aullre petit livre , nommé Luchero de Landaxianes (?).
£ 258. Aultre gros livre, nommé Reynault de Mantmulban,
D 259. Aultre moyen livre , nommé le Miroir de l'homme.
D 240. Aultre livre, nommé le Livre TuUius, de offlciis.
£ 241 . Aultre moyen livre , nommé Bertrand de Claiquin.
D 242. Aultre livre, nommé le Livre de pélerinaige humain, Wa-
vrin.
D 245. Aultre moyen livre, nommé Merveilles du monde,
A 244. Aultre grand livre , nommé le Second volume du grand
vita Christiy en François.
£ 245. Aultre grand livre , nommé le Petit Jrtus de Bretagne,
C 246. Aultre grand livre, nommé les Triumphes de mesf
Franchois Pétrarche.
£ 247. Aultre moyen livre, nommé les Cent nouvelles,
B 248. Aultre moyen livre , nommé la Fleur des histoires de la
terre d'Oriant,
A 249. Aultre moyen livre , nommé Copias , de vita Christi.
B 250. Aultre grand livre , nommé Valère le grand,
B 251. Ung grand livre, nommé le Miroir de la rédemption de^
nature humaine,
B 252. Aultre grand livre, nommé la Mère des histoires.
( 242 )
B 253. AuUre grand livre , nommé Second volume de fa Mère
des histoires,
B 251. AuUre moyen livre, nommé le Livre de Oclavien de
Rome, Wavrin.
B 255. Aaltre moyen livre, nommé la Tahie du second livre du
Thre'sor des histoires,
O 256. Âullre moyen livre , nommé Plusieurs enseignemens , en
ryme.
B 257. Anltre grand livre , nommé Lnean , Suétone et Saluste,
en franchois.
B 258. AuUre grand livre, nommé le 9* et dernier livre de
Quinte-Curse.
A 259. Aultre grand livre , nommé la Fie des pères , en fran-
çois.
A 260. AuUre petit livre pour cognoistre soy-mesmes.
A 261 . AuUre petit livre, nommé les Prologues des saincls anges.
A 262. Aultre moyen livre , nommé Modus et ratio.
£ 263. Aultre grand livre, nommé Cavaliers Syfer, en espaignol,
avecq deux clouans d*argenl '.
Ë 264. AuUre moyen livre, nommé Couple de Gehan de Lazune ,
en espagnol '.
D 265. AuUre moyen livre , nommé Exemplaire, en espagnol.
A 266. AuUre petit livre, nommé Plusieurs évangiles, en fran-
chois.
LES LITRES TENANT DE MOIfS^ DE BèVRBS.
A 267. Premier, ung grand livre couvert de drap rouge avec
des clouans dorez , intitulé le Premier volume de Jo-
sephus.
A 268. Item , aultre pareil au précédent , intitulé le Second vo-
lume de Josephus,
B 269. Item, aultre grant livre couvert de vclour vert, figuré ,
nommé Romains,
* LUnventaire de Vigliiis, n*» 681, l'appelle Sifar.
* Ibid., n° 038. Couple de Jan de Lauzonc.
( 243 )
B 270. Ilem , auUre livre couverl de velour noir, figuré, fort
usé , ÎDtitulé des Croniques de Pise,
B 271 . Âultre grant livre couverl de salio noir, lutilulé le ////°
volume de la Fleur des ktstoirei.
A 272. AuUre petit Tolume couvert de velour, figuré , inlilulé
les Méditation i Sainct Augustin •
E 272^. Aultre moyeu liyre couTert de velour vioUel , intitulé
L'arbre des batailles.
On lit ici en marge : // ns se trouve, car la Royne Va porté en
Espaigne.
B 275. Item , un grand livre couyert de velour rouge avec
clouans dorez , intitulé Valerius Maximus^
LES LIVRES VEHAKS DE BABARCQ.
B 274. Premier, ung livre appelle le Premtiprro^time(/eZ>eca<2p<
de Titus Livius,
A 275. Le livre appelle \e grand tita Okristi,
A 276. Ung livre escript à la main^ appelle le Livre des trois
Vertus.
B 277. Le premier volume de Froissart,
A 278. Aultre légende en thiois.
£ 279. Le second volume de Monstrelet.
D 280. Aultre grand livre, appelle le grand Boèce^ de Consolation .
B 281. Le second volume de Vincent (de Beauvais), Miroir his-
toriaL
B 282. Uog aultre livre appelle la Cronique Martiniane,
E 289. Uog aultre livre couvert de camelot gris , escript à la
main , comenchant la Prologue du livre Champion des
dames,
D 284. Ung aultre gros livre escript à la main , appelle Boêce ,
de Consolation, en ryme.
A 285. Ung aultre livre en parchemin, escript de la main , ap-
pelle le Saint Gréai.
A 286. Ung aultre livre en papier, escript de la main, appelle
Mandeville et le roy Appollonius de Thyr,
A 287. Ung aultre vieu livre couvert de velour incarnat dé-
( 244 )
couloré, ayecq det clouans et garniture dorée , intî-
luIé la Vie saineie Catherine de Snyne, escript k la
main, en parcbemiD.
 288. Ung auhre livre couvert de veloar vert, ayant les clouan»
et garniture dorées, escript à la main, en papier, inti-
tulé le Miroir de l'ame.
E 289. Ung aultre livre escript à ia main , appelle k Cité des.
dames.
D 290. Ung auhre livre, comencbant : Cy commanche le notable^
iraicU sur le faict de la guerre^
fi S91. Le tierch volume de Froissart.
A 392. Ung aultre livre , comencbant : Clementisnimo Patrie
B 293. Le livre de la Seconde décade de Titus Livius.
B 294. Item , ung livre faict de bois, couvert de cuyr rouge.
B 295. Le quint volume de Vincent, Miroir historial.
B 296. Le tierch volume de Vincent, Miroir historial,
A 297. La seconde partie des Méditations sur la vie de Jésus-
Christ,
A 298. Le premier volume de la Bible historial,
B 299. Aultre grand livre escript à la main , de la 7® partie du
tierch volume de la Fleur des histoires,
B 300. Le livre 5« de Falére.
£ 301 . Le premier volume de Lancelot du Lac.
B 502. Le second volume de Froissart,
£ 303. Le livre de Blauchandin , filz roy de Force (sic)^ escript
à la main.
£ 304. Le livre appelle le Serviteur sans guerdon, escript à la
main , en ryme*
B 303. Ung grand livre appelle Falerius Maximus.
B 306. Ung grant livre en latin , intitulé Seeunda pars de serf
fugitives (?).
B 307. Le premier volume de Vincent, Miroir historial.
A 308. La Fie des Saincts , en francbois.
A 309. La Bible, en tbiois.
B 310. Le quint volume de Vincent, Miroir historial.
A 311. Le second volume de la Bible historial, en francbois.
\
( 245 )
C 319. Uog granl livre intilulé : dea Mélamorphoses d'Ovide, en
françoîs.
B 513. Le tieroh volume de la Fleur des histoiret,
D 314. Item , ang aultre livre bien eacril el appelle Spéculum
exemplorum,
£ 313. Item , le Livre de Tristan de Léonnois»
£ 316. Aullre grand beau livre traiclant des divisions du monde,
ce qui est passé , commencbanl : Beatus vir qui in sq^
pientia morabitur.
C 317. Térence, en françois.
D 318. Ung livre commenohant: On seuU dire.
£ 319. 13 Dg aullre livre, commenchant les Inventions sur les trois
estas,
A 320. Ung aullre livre escriptà la main,nommé la Vie Nostre-
Dame.
B 391. Les Croniques de plusieurs sages philosophes.
A 322. L'Histoire ecelésiastieque de Eusèhe.
B 323. Ung livre, en franchois escripl , nommé la Cronique du
duc Louis de Bourbon.
A 324. Item, ung livre couvert de velour noir, sans fermeil-
lelz, en papier, où sont escriptes les Apocalypses
SrGehan.
E 323. Item , un livre couvert de velour noir, avec vertz cor-
deleck de soye , commençant les Dangiers rencontres
du cheif Chirmerciant (?).
£ 326. Un custode de cuyr dorée, où il y a un livre d*images.
£ 327. Item, un aultre livre, couvert de velour noir, sans
clouans, commençans : Plume infelice.
B 328. Ung aultre petit livre, couvert de velour noir, à deux
clouans de leton , intitulé : Du duc Phelippe.
E 329. Ung aultre livre , couvert de drap d'or , broudé des ar-
mes de Ravestein , intitulé : Cy s'ensievent plusieurs
remonstrances selon le stil Gehan Bocace.
B 330. Ung livre couvert de tafia vierd , intitulé : De nuper
reperds insulit.
331. Ung livre de velour noir, avec ung clouant d'argent
( 246 )
dorex, intilulé: En cette tuhle emuywanl les rubriques
du livre de Theser >.
B 332. Ung autre livre de Ufta Tert, commeDçant : le Sacre'
couronnemetU, triumphe et entrée de la trés-^hrétienne
royne et ducesse Claude de France.
E 333. Ung liyre couvert de parchemin; contenant plusieurs
patrons.
Je, YifiLius ZuicatM, chevalier, chef et président du privé conseil
du Roy nostresire, confesse par ceste, suivant la charge qu*il a pieu
à Sa Ma^ me donner, d^avoir receu de Gehan du Quesne, garde de la
librairie TurnhouU de feue la royne douarière d'Hongrie, à cui
Dieu face pair, tous les livres que la ditte feue royne y a laissé, qui
sont en nombre de trois cens et trente-trois, selon la spécification
de Tinventoire cy«dessus , de la rendition desquelx livres en mes
mains je me tiens satisfait, et promets Pen tenir quicte et deschargé
vers Sadite Ma^, et tous ceulx qu^il appartiendra, tesmoin mon
seing manuel cy-mis, le 23 de may 15$9.
Soubsiffné : Viclivs.
On lit plus bas : Henry de la Genesse , auditeur des comptes de
la feue royne d'Hongrie , a délivré es mains de mons' le président
un grand livre couvert de velour violet, à doux de layton dorez,
intitulé la Cite' de Dieu, appartenant à la dite Royne, le premier
de may 1t$59.
' Viglius, no 861.
( 247 )
Suite de la notice des manuscrits conservés soit dans des
dépôts publics , soit dans des bibliothèques particu-
lières, et qui ont rapport aux travaux de la Commis-
sion,— Publications récentes envisagées sous le même
point de vue ; par le baron de Reiffenberg.
I. MANUSCRITS.
I.
Grant mesquief à Toumay , par yauwe, par feu et
par vent, Can 1353.
DITIBB EN UAICliRE DE YIBE DOVSAIN,
(Fol. LI du manuscrit désigne plus ba». )
Tournay , la chitet honnourée ,
Fa jadia dea Roamains fondée
£i oli Seconde Romme en non ;
Apriës fu Rebelle apiellée,
Puis Uostille , en ce nom wa(ée ^
Fu \ es croniquea le troevon ;
ApriésNicrvosj gentilhon
^n refist Pabitassion,
Lors fu IVerve la redoutée ;
Castiaus et tours y oit foison,
Hoult loing doutoit-on aen ^ renon ,
C'est gran cosae (cause) de renommée.
Apriés elle franq princlie Nertus ' ,
Rena * en Tournay rois Tournus ,
Lequel fu dou linage Tray
« Gdlcc. I a Son. I ' Plus haut iVicrPiij. | < Régna.
( 248 )
Le preudomme ancbijen PhelippiM f
£o che tamps fu Tonrnay mis sus.
Il dit ( en escrit le trouTay )
Quant hors fu : « Castiel ne tour n^ay. n
Là confrima nom de Tournay.
Adont peult bien dire au sourplus :
*i Las ! à Tournajr mal m^atournay ,
Jamais je n'y retourneray,
Qui poTres est , il est repus, i»
Ainsi rois Tournu s'atourna ;
Hors de Tournay on s'atourna
En grant glierre contre Chésaire ' ^
Lequel Tournay tel atourna
Que par feu toutte le rasaj
Depuis y fist Noirons refaire
Cesbiaus Tiés murs de noble afaire.
Ensi Tournay se repeupla.
Hès onqnes puis n'euit tant à faire,
Che croy-jou , ne si grief contraire
QuUl eult en Tan c'on tous dira.
Mais ains que Tan Toelle nommer ,
Voel un pau de Tiauwe parler
Que en ^ Tournay toU Bieus envoyer ,
Car en aoust , que on Ta glaner ,
Fist Dieus une nue crever
Et dessus Tournay descrinquier ^,
Tant que * ou marquiet pcult-on nagier;
Plein d'iauwe furent H chelier ,
Les tonniaus TÎt-on hors floter;
Puis fist yre et feu destourbierj
Hais il n'i a dou courouchier ^ y
Le gret Dieu convient endurer.
L'an mil iii^ chienquante-trois
Fu Tournay misse * à grief destrois ,
« César. | > Eiisioo. | « Tomber avec fracas, j ♦ élîsion. | 5 Mais il n'y
a pas lieu de se courroucer, j • Misse est plus près de l'ëlymologie missa , qwc
mise.
( 249 )
Par yaainre, par feu et par yre ,
Car yauwe y Tint à tel exploit
Que moult d'aTohr mitt ë mal ploU ' ;
Pières OQti de mainte tire
Esraga * Tianwe , ainti que ' on tire ;
Puit fiât li feus «ouffrir martire ,
Par j jonr que * on parloit desloia ,
Dont plusieurs ne sorent que dire ,
Car il Téoient tire à tire
Toat ardoir, forque ^ aToir de pois ^.
On doit bien parler des grans feus
C'en Tit si grans et si hideus
Que maint en sont si espierdut
Qui n'ont en yaus ^ ne ris ne jens,
Pierdut ont meubles et bosteus b,
D'Angouseus ^ bâton sont batut ,
Combien que obe soit aTenut
Eneore a Dieus sen arcq tendut
Pour abatre les Tissieus :
Eeconnisons dont sa Tiertut ,
Aincbois que tout soit parpierdut ^^ :
Hieulx Taultj damage que deux.
De cbe damage souvenir
Doit bien , car qui Tesist sallir
Le feu de manoir en manoir ,
Les gens par les rues fuir
Et laisier le feu couTenir ,
Grant pitet en pëuist aToir.
Jusques le marquiet, tout pour Toir,
Portoient li gens leur avoir ,
Pour porter à cans garandir ;
De cbou fasoieni-il savoir * ' ,
Car qui voit le maison ardoir ,
Sen voisin bien a à oremir ^'.
* Am«iT«upll.iin»l. | « Dërongea , enlr.îaa. ] 5 Éii»ion. | ♦ Id. | «Ex-
cepté. I • Objeu réiUUnU par leur m.sse. | ' En eux. | » HabiUtiow. |
9AngolMeax. | W EoUèrcmenl perdu. | " II. faisaient ainsi ssgemcnl. | "Cela
rappcUe le ver» proterbial de Virgile sur UcaWgon.
( 230 )
0 laint Britie y qnel metchëaaohe ;
Perroche l de irès-gr«nt pnitanche ;
Quel dur joar et c* mère irait I
J jour saint Hiquiel, quel grtf Tanche
T'aTÎnt-îl et tel arierandie
C'ë Tournay abattit déduit !
lij mille iii cent dis et wit
Hanoirs furent art et detlmit
Par le feu : or aient fiaiiofae
Li pierdana a« ohiertAÎn refiui
Jhesu-Cris , se seront bien duit :
Aprîés feu Toit-on recoTrancbe.
Recouvranche est le roi de glore.
Mes en Tan desusdit encore
Furent moult espantet ^ li gent;
El quaremrae, en cel saint tempère ^
L^endemain du jour saint Grigorre,
EuTiers minuit tout droittement |
Y venta si hideusement
Que on ' qnidoit estre un finement j
Car moustieri et maint oratot e ,
Maisons, arbres, moulins a« Tcnt
Gayrent si abondamment.
L'on on doit bien faire mémore.
Hémore des bennes * poisans
Et des biaus arbres frais portant
Qui furent lort desraohinet ,
Che fu uns delouTres ^ petans ,
Et uns effréens ^ vent et grans.
Car maint arbre y oit atiéret ,
Que iij grans hommes acollet
If 'ëuissent ; et , pour véritet ,
On dit que on ^ vit lors par les oans
Et oîst enemis ^ plantet ;
Puisque on ' Toit telle oribletet ,
Amendons-nous , il en est tans.
' Paroisse. | * ÉpouvanUs. | ' élisioD. | * Paniers i provision. | ^ Dclu{)e.
0 Effrayant. | 7 Élision. j ^ Damons. | * élisioR.
(251 )
Tant en est , n^omona s«r le plus ,
£i, pour Dieut ■*awardoiw ^ dont plus,
Regardons à no8 povre Tie
Comment nos temps est despendns.
Cant orage si nos ceart ^ êuê ,
Ou y Tente , tonne ou pierie ,
Ou feu ou yauwe no cu¥rie
Cascune et cascuns adont prie
A Dieus, ce Tray roy de lë-sus,
Et cant le tourmente est faille ,
Dévotion est tos cangie j
Il samble que Dieus soit pierdus.
Pierdns n'est point li rois hautains ,
Li pères des ohieus souTerains ,
Mes d^orages et de contens '
11 oste à le fie ses mains,
Afin que ly peulles * humains
T prengne sen castiement.
Las! li souverains sapiens ^
Est pau orémus de moult de gens ^
Il n*i vault orages vilains
Diseuse ^, feu, yauwe ne vent;
Non pour quant venra pajremens ,
Tant vente qu'il pluet au darains.
Au darains oonvenra venir
Conter et payer sans fallir ,
Bien devons ce conte douter ,
Et se nos doit bien souvenir
Que pluiseurs nefs convint périr
Le nuit du grant vent sur le mer j
XI« en peult-on trouver
En Flandres; Dieus les puist sauver,
Et se nos let {laisêê ) si maintenir
Que l'un l'autre puisième amer
Et en tous biens persévérer
Et luy parfaitement siervir.
* Ne disputons plus, ne tardons plus. | * Court. | ' Dispute, j * Peuple.
) <* Sage, laliDisme. ) * Disette.
( 252 )
Ce petit poëme qui a étééYidemment composé à Tourna v,
en 1513, est remarquable par les faits qu'il contient.
D*abord il récapitule les traditions romanesques relatives
à l'origine de Tournay; ensuite, en décrivant les fléaux
dont cette ville fut victime, il fournit des données statis-
tiques; 3,318 habitations furent détruites alors : ce dire
du trouvère est confirmé plus bas par la prose du chroni-
queur , qui ajoute qu'avec ces maisons périrent 900 métiers
de drapiers et que 300 personnes furent brûlées. Cette in-
dication donne une idée de l'étendue de la population.
3,318 maisons supposent au moins 16,590 habitants, en
multipliant ce chiffre par 5 , et ce n'était là probablement
qu'une fraction de la population totale, une minorité,
comme on dit aujourd'hui. De plus, il est question de
1100 navires flamands que la tempête anéantit; autre
chiffre qui, tout exagéré qu'il peut être, prouve la pros-
périté de la navigation. Enfin ce diiier est un témoignage
de l'existence à Tournay d'une école poétique qui repa-
raîtra encore tout à l'heure ; la forme et le langage de cette
ballade sont aussi parfaits pour le temps qu'ils pouvaient
l'être en pleine France, et l'on y trouve un sentiment fort
remarquable du rhythmeet du mouvement convenable à la
stance.
IL
L* hiver âe 1363. — La fête de C Arbalète et du Prince
d* Amour à Tournay^ en 1455.
L'hiver dont nous venons d'éprouver la rigueur, nous a
fait jeter un regard en arrière et chercher des rapproche-
ments entre le passé et le présent. En feuilletant une chro-
( 233 )
nique inédite de Flandre (I) que nous avons récemment
achetée à Gand, il nous a semblé que, pour Tintensité et
la durée du froid , Thiver de Fan 1363 (4364) est un de ceux
qui offrent le plus d'analogie avec le nôtre. M. Peignot Ta
marqué dans son catalogue (2) , mais sans ajouter aucun
détail à cette mention. Voici comment en parle notre ma-
nuscrit. Sa narration est précédée d'un petit tableau d'une
couleur très-cruement démocratique : il y avait certaine-
ment quelque chose de républicain dans l'organisation
communale de Tournay.
Fol. Ixxj. u Environ le mois de décembre ou dit an (1364) ,
envola le roy de Franche à Tournay un chevallier apiellés Ou-
dart, seigneur de Renty , pour estre gouvreneur de la ville de
Tournay et prendre garde au gouvernement qui avoit estet par
avant en laditte ville. Lequel a porta un mandement par lequel
le roy mandoit et commandoit à le communaulté de Tournay
qu*il obéisent audit gouvreneur comme à luy meismes. Quant
les prouvost et cheus de le loy oyrent ledit mandement , il fi-
rent asambler en le Halle la communaulté par paroche , à ma-
nière acoustumée , pour savoir s*il voroient obéir audit man-
dement. Lesquelz ainsi asamblés dirent qu*U voloîent avoir ledit
gouvreneur, car il leur sambloit qu*il ne pooient estre pis
gouvrenés qu*il avoient estet par avant et duques à chy. Dont
fu ledit gouvreneur mandes en Halle et luy dist-on que le com-
munaulté estoit contens d*obéir à luy puis que c*hestoit le plai-
sir du roy , et aroit tel gage que les gouvreneurs avoient eult
du tanps Piéron De le Marlierre , c*estoit v^ Ib. ts. par an. Des-
(1) Iq-4«, XV* siècle, papier, 276 feuilleU. Commence aux démêlés du
comte de Flandre , Gui de Dampierre , avec le roi de France, et finit au milieu
du XV* siècle. Les corrections et les changements d^écriture semblent annon-
cer on autographe.
(2) Essai chronologique sur les hivers les plt^ rigoureux. Paris , 1821 ,
in-S", p. 45.
ToM. X. 17
( 254 )
quelz gages il ne fu mie trop bien cooteos , mais iouttefois Gsi-
il sierment que bien et Icalment il gouverneroit la ville et feroit
loy et jusliche oussy bien au petit que au grant , à son pooir.
Âprics firent sierment les prouvost et cheus de le loy et oussi
tous quief d'oslel d*obéir audit gouvreneur et h. ses lieutenans
comme à le personne du roy.
Apriës chou que ledit gouvreneur fut recheu , comme dist
est, environ Fisue du mois de jenvier, vint à Tournay un
prégidens apiellé Mestre Piere d*Orgimont , lequel aporta un
mandement du roy ens ouquel estoît contenus plaisenrs maie-
totes et gabelles que le roy voloit eslever en laditte ville , et
commandoit par ces lettres au gouvreneur qu'il fesist censir
lesdittes maletotes et gabelles , et les deniers d'icelles emploiast
à le reparasion et resoursse de laditte ville , dont monslra le
gouvreneur a consans de la ville le mandement que le roy lui
avoit envoyet , lesquelz consaulx furent contens d*y obëir et
prirent journée pour lesdittes gabelles chensir au dimenche
après dîner , qui estoit le jour de le Candeler. Quant les povres
gens d*avaDt la ville sorent les gabelles que le roy leur voloit
eslever, il en furent mal contens et disoient Fun à Fautre :
Comment soufferonne que nounoyemes ain$t menés , qui sommes
povres gens et de petit gagnage^ car nous n'avons cest an riens
gagniet^ tant pour le quier tans comme pour les giellées d'auten;
car, à vérité dire, on ne vit onques si grant yvier de naiges et
de giellées qu'il fu en Fivier Fan MCGC et LXIII, car il corn-
mencha à gieller entre le Tousains et le Saint-Martin , et giella
tous dis sans desgielier juques à Fisue de march. Che fut xix se-
maines de lonc. Et ne fasoient pluiseurs gens ne œuvre ne
sierviche nien plus que le dimenche, et s*ocupoient de faire
personnages de naige grasieussement ouvrés , devant lesquelz
il fasoient pluiseurs esbatemens tant en diliers comme en jeus
de piersonnages pour eus oublyer »
Ces figures de neige nous retracent ce qui s'est passé
sous nos yeux, et nous rappellent le livre du comte de Ro-
( 255 )
biano, intitalé : CoUeclion des dessins des figures colossales
et des grouppes (sic) qui ont été faits de neige à Anvers en
1772, et celui du secrétaire de l'académie de cette ville,
Jac. Vander Santen : Antwerpsche faem-bazuyn... uit het
uytvrogten van sneeutoe colossen. A côté de ce détail on
remarque on trait caractéristique :pour oublier leurs maui,
les habitants de Tournay font des dictiers et jouent des
comédies; un peu de poésie vient adoucir leurs souffrances
et leur misère. C'est qu'alors il régnait, en effet, dans
cette ville» une grande ardeur de rimer : il s'y trouvait une
école de poètes» de trouvères, parmi lesquels nous pou-
vons mettre au premier rang Philippe Mouskés , que notre
judicieux confrère, M. Du Mortier» a fait devenir d'évéque,
non pas ce que dit le proverbe populaire, mais un franc et
joyeux rimeur portant la cape et l'épée au lieu de la mitre.
Il faut y compter aussi les auteurs anonymes de quelques
grandes compositions héroïques, ainsi que ceux à qui l'on
doit les ritmes et refrains touméiiens.
On remarquera peut-être dans les lignes qui précèdent
cette expression les gieUées d'auten. Villon se chargera de
nous l'expliquer. Qui ne connaît sa jolie ballade : des dames
du temps jadis, dont le refrain est :
Mais où sont les neiges d'auUn > ?
Cest-à-dire les neiges de Vannée précédente.
III.
De cette même chronique , qui est fort intéressante et
qui paraît par le dialecte, par la multiplicité des rensei^
' Œuvres de Maistre François nilony édillon <le PrompsauU. Paris,
iS35, p. 136.
( 256 )
gnements locaux , enfin par les sympathies personnelles
du chronographe , être Toeuvred^un tournaisien, ou peut-
être de plusieurs, Torthographe et le style rajeunissant
vers la fin , je tirerai encore une description de la fête de
l'arbalète à Tournay » en 1455. Les réjouissances popu-
laires tiennent place dans Fhistoire morale des nations;
elles peignent leur caractère intime et témoignent du degré
de civilisation auquel elles sont parvenues. MM. Le Glay,
Julien de Rosny, Quenson, M"' Clément Émery, etc., etc.,
se sont particulièrement occupés de ce sujet, qui ne manque
ni de grâce ni d'enseignements. Voici un supplément à
leurs recherches : on remarquera le côté littéraire et poé-
tique de ces éballements.
Fol. CCLII verso. « A l'entrée de juin, Fan rail IIII** cinc-
quantc-cîocq, accordèrent les IllJ consaulx de la ville et cité de
Tournai aux arbalestriers du grand serment de laditte ville, de
faire et tenir une feste et traîne del arbalestre, leur prometans ,
pour le avancement de icelle , la somme de deux cens livres
tournois des deniers de laditte ville, et livrer supzie g^and mar-
cbié hourt et bersaulx aux despens de îcelle. Et cest accord et
promesses faites, journée fut esleue etprinse pour faire le en-
trée de laditte feste le XI® de aoust ensievant , ouquel jour pa-
reillement se debvoit faire et fnisoit le entrée de la feste et Pui
de Amourêy autrement nommée la feste du roi, à cause que ledit
seigneur avoit ordonné et commandé faire procession générale
en toutes les églises cathédrales de son roiaulme cascun an, en
rendant à Dieu grâces de la réacquisition de son pays de Nor-
mendie , qui par le XII* dudit mois avoit esté du tout réduit et
mis en son obéissance , comme dessus est dit. De laquelle feste
du Pui de Amours Jehan de Courolles tabvernier estoit prince
pour Tannée et aussi dudit grand sierment desdîts arbalestriers.
Et tantost apriés laditte grâce obtenue furent esleus IHI mes-
sagiers, lesquels vestus ethabilliés de verdes parures alèrent
( 2o7 )
nonchier ladîUe feste en tous les pays de autour , aians man-
demeotcontenant que tous hommes frans et previlegiés , feus-
sent grands et petis, de villes fermées ou villages, venissent à
laditte feste et trairie^ et ils seroient receus et gardez en droit.
Lesquels messagiers furent partout honourablement receus et
rapportèrent en laditte ville de Tournai plusieurs beaux et rices
joiaulx de argent. Et incontinent que lesdits messagiers furent
partis, furent commenchiés faire du long du grand marchië
deux hours de bonne carpenterie , le ung vers le beliroi , et le
aultre vers la maison au Pauraclet , et une gallerie et alée de la
haulteur de iceulx pour aler del ung al aultre. Lesquels hours
et pareillement laditte gallerie on couvri de asselles pour aler
et estre au secq partout. Et ces choses ainsi faites , supz cascun
de iceulx hours fut fait ung grand et bel berseil de wasons ,
iceulx couvera et vestus de verd drap. Et à la maison faisant
touquet de la rue Notre-Dame, de Taultre lez de la bretesque,
fut ordonné le palaix des arbalestriers qui faisoient laditte
feste ; la devanture de laquele maison fut toute painte de verd,
aiant une assdle deseure les feneslres du lez du marchié ,
vestue et ornée de verd drap, à mettre les pris et joiaulx de la-
ditte feste , supz laquele depuis le entrée de laditte feste jus-
ques à la fin de icelle on povoil journelement veir les joiaulx
qui s'ensievent , c*est assavoir douse quennes de argent rice-
ment et gracieusement ouvrées et pesantes xxxvj mars de
Troyes, trois aighières pareillement de argent et pesantes
iiij mars et demi ; et noef gobelés aussi de argent et pesans
ix mars et demi. Toutes lesqueles pièces estoient dorées aux
hors et armoiées des armes de Sainct-George , du roi et de
la ville ; et avec lesdits joiaulx estoient deux broques de argent
qui estoient à donner au suivant derrenier traiant et cloand
ledit jeu. Et estoient tous les dessusdils joiaulx à gaignier et
estre présentez à ceulx qui s'ensieuvent , c'est assavoir au ser •
ment qui de une main aroil les iiij plus courtes mesures, iii
quennes pesantes xii mars de Troies ; et au serment qui pareil-
lement de une main aroit les iiij plus courtes après, iij quennes
( 258 )
petaDles ix mars; au termeot qui semblablemeDl de une maio
aroît les iij plus eourtes mesures , ii quennes pesantes vi mars ,
et au sermeut qui aroil les iij plus courtes après , ij quenoes
pesantes iiij mars; à celui qui le plus tapperoit au blancq» ung
gobelet couvert pesant ung marc ; à la plus honnourable , belle
et grande compaignie toute de ung serment , entrans en laditte
ville, ii aighières pesantes iij mars, et à la pareille ensîevant,
une aighiôre pesante marc et demi i au serment de la plus
longtaioe ville , ung gobelet couvert pesant un marc ; au ser^
ment qui feroit la plus belle allumerie du vespre une quenne
pesante iij mars et ii celui qui feroit la plus belle après, une
quenne pesante ii mars ; au aermeqt qui jueroit des meilleurs
jus de personnages du vespre en langue franchoise, ung go-
belet couvert pesant ii mars , et pareillement à celui qui jue^
roit les meilleurs jus en langue flamcngue >, ung gobelet cou-
vert pesant ii mfirs; au serment qui de une parure yroient à
la procession du ziii* de aoust le plus révéranment , ung go-»
belet coMvert pesant ung marc, et à celui qui pareillement
yroit h laditte procession le plus révéranment après, ung gobe^
let non couvert pesant demi marc ; et ii tout homme particulier
pour cascune fois qu*il tapperoit et poseroit son quariel francq
en ung cercle qui seroit ou bl^ocq autour de ]|i broque fait de
encre , ung aniel de argent doré ; à la paroisse ou compaignî^
de laditte ville de Tournai qui jueroit les meilleurs jus de per-
sonnages du vespre, ung gobelet couvert pesant vij unces; h
celle qui juerait les meilleurs après^ ung gobelet couvert pesant
V unces, et & la mieulx ensîevant pour le tiers joiel , ung gobe^
let non couvert pesant iiij unces. Et estoient tous eeuls qui
jueroient de personnages tenus juer de vesprée à aultre, c*est
assavoir une vesprée franque entre deux , taqt ceuls de dehors
comme ceuls de laditte ville.
Le ij^ jour de aoust dii dessusdit an firent les arbalestriers
1 Des comédies flamandes à Touroajr ! cela ne pouvait élrc admis que
pour adirer les villes de la Flandi^e flaminganlo.
( t59 )
de cincquante noef compaigoies leurs entrées , la plus belle
desqueles fut celé de la vîUe de Lfle , tous vêtus de une parure
et aîaiis en cîef Authoiae, le bastard de Bourgongne. A laquelle
furent présentées et données lesdîttes ij aigfaières de argent.
La compaignîe de la ville de Auldenarde fut moult belle , maïs
pour le bonneur dudit bastard ils se contentèrent du second
joîel , et pour ce leur fut ladilte aighière présentée et donnée.
Et à ceulx de la ville et cité de Liège , pour fa plus longtaine
ville , Ait le dessusdit gobelet couvert présenté et donné. Et le
endemain ' qui fut mardi xij* dudit mois et feste du roi , au
matin , fut faite une très-notable procession alante del église
^k>stre-I>ame par la rue des Canonnes, Monchiel, rue aux Rates,
Pnch-réaue , €roix-S^-Piat , rue des Alemans , Ture (ou Turé),
rue de Paris , Grand-Marchié et rue Nostre^Dame. A laquele
procession avoit grand multitude de peuple à cause que plui-
seurs y estoient venus pour le Ptft de Amouriy et plus grand
nombre pour laditte trairie. Et alèrent à laditte procession ceulx
de laditte ville de Lile, cascun ung flambiel ardant en sa main
et en une parure ; pour laquele chose il gaignièrent et leur fut
présenté et donné le dessusdit gobelet de argent. Et à ceulx de
la ville de Auldenarde , qui après eulx fut la plus belle et rêvé-
rente compaignie alante à laditte procession , fut présenté et
donné pareillement le dessusdit gobelet à ce ordonné* Tout ce
après disner dudit xij* de aoust et feste du roi , furent juez jus
de personnages devant la Halle des doiens, qui estoit le palaix
dudit Prince de Amours et de où il les regardoit lui et son estât,
et faisoit présenter et donner à cascune carue (?) une fleur de
lis de argent pesant viij estrelins. Et le heure du souper venue
ledit prince descendi de sondit palaix et ala lui et son estât en
la grande halle de la ville oi!i les tables estoient mises et toutes
choses préparées, et illec fut fait ung rice et noble soupper, car
piniseurs vénérables et honnourables personnes y estoient ap-
* Nous disons le lendemain; il faudrait dire l'endemain, eu égard à
Tétymologie.
( 260 )
peUéef et invilées qui y furent tant de dehors oemme de de-
dent. Auquel soupper tous les estrangiers furent supportez de
esoot et ceulx de la ville de aulcune partie. Et, ledit soupper fatt^
le Prince de Amoun descendi de illec et monta ensondit palaix,
c'est assavoir en la Halle des doiens, devant laquele estoit j
hourt en manière accoustumée, supz lequel furent recordez
pluiseurs ekanU reiaulx intitulez «t continués des haulx , mi^
raculeux et victorieux fais des rois de France , et espécialement
de ceulx qui estoient advenus en la réacquisition de Normendie»
de Bourdelois et de Baionne , puis ne a voit gaires , sens la main
et conduite du roi Charles vij* de ce nom , par les réthoriciens
de dehors qui les avoient fais et composez , car ceulx de la ville^
n*y povoient rien gaigner. Et pareillemeat furent reeordéea
pluiseurs amoureu^eê par lesdils réthoriciens. Et tous les re*
cords fais on appella celui qui avoit fait le meilleur chant roial
pour la première ligne de icelui, lequel il lut derecief , et, ce
fait, on lui présenta et donna le joiel accoustumé, c'est assavoir
ung escu de France de argent pesant ij unces. Et après celui
qui avoit fait le meilleur après auquel , celui leu de recief , ott
présenta et donna un dolphin de argent pesant un unce , les-
dits joiaulx , c*est assavoir le escu et dolphin couronnés «le cou-
ronnes de argent dorées. Et après ce fut pareillement appelle
celui qui avoit fait la meilleure amoureuse pour la première
ligne de icelle; laquele de reeief leue , on lui présenta et donna
une couronne de argent pesante ij unces. Et après celui qui
avoit fait la meilleure ensievant auquel , icelle accordée de re^
cief , on présenta et donna 1 capiel de argent pesant une unce.
Et après lesdits records furent juez aulcuns joieulx jus de per*
sonnages , puis s'en ala cascun à son domicile ou bostellerie.
Et Tendemain qui fut mercredi et xi|j* dudit mois montèrent
en la Halle des prévost et jurez les ciefs des cincquante noef
sermens qui estoient venus à ladilte feste et trairîe pour lo-
tir ' et sçavoir la journée que ils debveroient traire. En la-
* Tirer au sort, donner en lot.
^
( 2€1 )
qoele elle esloil ung praiel portatif duquel les verdures, arbrts*
seaulx et fleurs estoieot de chire jentemeot et ingéuieusemenl
ouvrées, et dedens ledit praiel estoieot aussi autant de ymages
féminines de dure que il y arott de villes et places à lotir. Es
ciels desqueles ymages qui estoient croés , estoient les noms
desdittes villes et places, c'est assavoir en cascun cief de y mage
ung nom escript en ung petit brefvet. Et eniprès ledit praiel
estoit une jeune et belle fillette vestue de une vermeille ootte«
lette brondée de la parure des arbalestriers, tenante une vir-
guette en sa main, de laquele elle touefaoit les dessusdittes
ymages le une après les aultres. Et tantost que elle en avoit
toucbié une, on prenoit icelle et le brefvet de son cief leu, on
le bailloit au serment de la ville ou place que il contenoit avec
laditte ymage. Et en ceste manière lotirent les lij sermens pai-
siblement et amoureusement. Le ordre auquel lotissement advint
en cote manière : le premier los eschéi à la ville de Sougnies en
Hainau et trayrent ceulx du serment de icelle à ix hommes ; le
second à la ville de fiéthune, de laquelle le serment jua à
X hommes ; le tiers à le ville de Buch (Binch?) , qui pareille*
ment traiy à x hommes ; le quart à la ville de Engbien qui
aussi jua à x hommes; le quint à la viUe de Heddin qui trayi
à viij hommes; le sexte à la ville de Roulers qui jua à vii hom-
mes; le septiesme à la ville de Mons en Hainau, qui traiy à
îx hommes; le huittiesme à la ville de Warneston qui jua il
viii hommes; le noefiesme au grand serment de la ville de
Brouxelles, qui traiy à x hommes; le dixiesme à la ville de
Manboege qui jua à x hommes ; le unziesme au grand serment
de la ville de Nivelle qui traiy à x hommes; le douziesme au
conte de Nevers qui jua à x hommes ; le treisiesme h la ville de
Teuremonde qui traiy à x hommes ; le quatorziesme à la ville
de Menin qui jua à x hommes; le quinziesme à la ville de
Menstruel qui traiy à x hommes; le seiziesme à la ville de
Chierve qui jua h ix hommes; le dix-septiesme au grand ser-
ment de la ville de Gand qui traiy à x hommes ; le dix-huitiesme
i la ville de Ypre qui jua à x hommes ; le dix-noefiesme à la
( 262 )
ville de Aras qui Iraiy à x honunet ; le vinglieême à la ville de
Coadet qui jua à vij hommes ; le vingt-unieMne au grand ser-
ment de Bruges qui traiy à x hommes ; le yingt-deuxiesme à la
ville du Dam qui jua à x hommes ; le vingi-troisiesme au petit
serment de Anvers qui trai j h viii hommes; le viogt*quatriesme
à la ville de Tilemont qui jua à x hommes; le vingt-cincquiesme
au petit serment de S'-Omer qui traiy à ix hommes; le vingt-
sixiesme à la cité de Aras qui jua a x hommes; le vtngt-sep-
tiesme à la ville de Bailloel en Flandres qui traiy à ix hommes;
le vingt-huittiesme an petit serment de la ville de NiveUe qui
jua à vil hommes; le vingt-noeGesme à la ville de Leuse qui
traiy à viii hommes ; le tren tiesme à la cité de Liège qui jua à
X hommes ; le trente-uniesme à la ville de Nieuport qui traiy
à X hommes ; le trente-deux iesme è la ville de Louvain qui jua
à X hommes ; le trente-troisiesme au grand serment de la ville
de Saint-Omer qui traiy à x hommes; le trente-quatriesme h
la ville de Auldenarde qui jua à x hommes; le trente-cinc-
quiesme au petit serment de la ville de Courtrai qui traiy à
ix hommes; le trente-sisiesme au petit serment de la ville de
Gand qui jua à vi hommes; le trente-septiesme à la ville de
Wervi qui traiy à ix hommes ; le trente-huittiesme au grand
serment de la ville de Anvers qui jua h x hommes; le trente-
noefiesrae à la ville de Orchies qui traiy à x hommes ; le qua-
ranttesme au petit serment de la ville de Malines qui jua à
ix hommes ; le quarante-uniesme à la ville de Lile qui traiy à
X hommes ; le quarante-deusiesme à la ville de Valenchienes
qui jua à X hommes ; le quarante-troisiesme au grand serment
de la ville de Malines qui traiy à x hommes ; le quarante-qua-
triesme à la ville de Ath qui jua à x hommes ; le quarante^
cincquiesme au petit serment de la ville de Brouxelles qui traiy
à X hommes; le quarante -sixième à la ville de Mortaigne qui
jua à ix hommes ; le quarante-septiesme à la ville de Dixmude
qui traiy à viij hommes; le quarantc-huitiesme à la ville de
Alos (Jio8i)f qui jua à x hommes; le quarante-noeGesme au
grand serment de la ville de Courtrai qui traiy à x hommes; le
C 263 )
cinequaDtiesme à la ville de Asque qui jua à x hommes ; le
cinequante-UBiesme au séoeschal de Hainau qui Iraiy à x hom*
mes; le ciocquaote-deuxiesoie à la ville de Douai qui jua à
X hommes; le ciocquante-troisiesme à la ville de Haulx (Haï)
qui traiy h x hommes ; le ciDcquante-quatriesme à la ville de
Saiotron qui jua à viij hommes; le cincquanle-cînquiesme à la
ville de Avesnes qui traiy à ix hommes; le cincquante-sixiesme
au seigneur de Aothoing qui jua h x hommes; le cincquaute*
septiesme au pelit serment de la ville de Bruges qui traiy à
X hommes; lecincqnaote-hnitiesme à la ville de Furnes qui jua
h X hommes , et le cincquante^noeBesme à la ville de TEsduse
qui traiy à viij hommes.
Tous lesquelz , seloo le ordonnauœ et mandement , traiyrent
cascun xii cops. Et ne juèrent cascun jour tout le terme et es*
pace de laditte trairie que ij sermens; le j devant disner et le
aultre après , et es samedis et dimences n*en juoit que ung, ne
pareillement es jours festifs, et estoit del après disner. Et aussi
tout le temps de laditte feste ne estoient vendues quelques
marchandises ne denrées ou grand marchié, ad6n que il feost
sans empeîsoement , et se vendoient les herrens et poisson ou
roduit (réduit) tout derrière et les laignes, sorlers, grains et
pluiseurs aultres choses oultre la Porte des Maulx et au Marehié
aux Vaques. Et pareillement se vendoient pluiseurs tires ^ de
vivres et aultres choses au Marehié aux Poulies et au Monchiel ,
selon qu'il estoit ordonné par les seigneurs et gouverneurs de la
loi de la ville , lesquels aussi firent publier aux bretesques que
personne ne olast ne joquast emprès ne entour des bersaulx
de laditte feste , tandis que on y trairoit , fors sups son péril et
adventure, et que se mort, affoUure ou aultre mescief en es«
chéoit pour desserrement de arcq ou aultre fortune , le traiant
en demoureroit quite sans de rien l'en povoir demander ne em-
peschier par justice ne aultrement.
Lejoedi, xiiij^dudiimois incontinent viij heures sonnées du
\ Espèces.
( 264 )
matin , le coonesUble des arbalestriers de Toumai , accompai-
goié de pluiseurs des compaigoons , vestus de vermeilles robes
broudées de leur parure , aians trompettes et menestreux ,
alèreot querre à leur hostel le serment et compaignie de la ville
de Songoies qui par le dessusdit lotissement debvoit ouvrir et
commeochier laditte feste, et le menèrent jusques aux bersaiilx.
Et icelui serment venu illec cascun de eulx traiy les xij cops
que ils debvoient traire , puis furent par les dessùsdits connes-
table et aultres reconvoiez jusques à leur hostel où ils reçuprent
et prinrent le vin au prendre congié. Et incontinent après en-
tra un sergent à vergue oudit hostel qui présenta audit serment
et compaignie de Songnies les vins de la ville illec apportez par
les variés de icelle , et semblablement que dit est fut fait par
ledit connestable et aultres à ce députez au serment et compai-
gnie de la ville de Béthune, incontinent deux heures sonnées
del après disner de ce meisme jour , comme au serment aiant
le second los. Et de ce jour jusques à la fin de laditte feste fut
fait pareillement à tous les aultres sermons et compaignies et
quand aulcun arbalestrier prenoit mesures de ses cops , icelles
estoient mises et posées en certain coffre à ce ordonné et du-
quel les clefs estoient en seures gardes. Et la chose se conti-
nuant en ceste manière le serment et compaignie de la ville de
FEscluse amenez audit bersaulx , firent leur debvoir comme les
aultres et traiy icelle ville à laquelle le derrenîer los estoit
escéu y comme dessus est dit , le xviii" de septembre ensievant ,
auquel jour ladite feste print fin et fut close , à laquelle avoient
trait la somme de cincq cens et cincquante-trois arbalestriers
de dehors , comme on trouveroit de légier par le nombre des
dessusdits sermons.
Et laditte feste terminée en la manière desusdite on fist le
examen des mesures par lequel fut trouvé le grand serment de
la ville de Matines avoir iiij mesures de une main qui ne con-
tenoient ensemble que ung polc et iij quarts de longueur et es-
toient les plus courtes; pour laquelle chose ils gaignèrent et
leur furent présentées les dessusdittes iij qucnnes de xii mars ,
( 265 )
qui estoit le souverain joiel. Furent pareillement trouvées par
ledit examen iiij mesures de une main du petit serment de la-
ditte ville de Malines, qui ne contenoient ensemble que ung
polc iij qnars et demi de longueur , et estoient les plus courtes
après , pour laquele chose ils gaignièrent et leur furent présen-
tées les dessusdittes iij quennes de ix mars pour le second joiel.
Trouva aussi ledit examen le serment de la ville de Saintron
avoir iij mesures de une main qui ne contenoient ensemble que
iii quarts de polc de longueur , et estoient les plus courtes , et
pour ce gaignièrent et leur furent présentées les dessusdittes
ij quennes de vi mars, qui estoit le tiers pris et joiel. Fut pa-
reillement trouvé par ledit examen le serment de la ville de
Avenues avoir iij mesures de une main qui ne contenoient en-
semble que iij quars et demi de polc de longueur et estoient
les plus courtes après , pour laquele chose il gaignièrent et leur
furent présentées, les dessusdittes ii quennes de iiii mars. Le
serment de la ville de Yalenchienncs fut trouvé avoir viii cops
francqs ee blancq , pour laquele chose ils gaignièrent et leur
fut présenté le dessusdit gobelet couvert de ung marc. Ije ser-
ment de la ville de TEscluse escéi avoir le derrenier los et pour
ce gaignièrent et leur furent présentées les broques de argent et
les verds draps dont lesdits bersaulx avoient esté couvert. Le
serment de la ville de Lile fut trouvé avoir fait la plus belle
alumerie de nuit, jaçoit ce que Malines , Gand et Bruges en
avoient fait de rices et belles devant leurs hostels , et pour ce
gaignièrent, et leur fut présenté la dessusditte quenne de
iij mars. Et ceulx de la ville de Malines furent trouvés avoir
fait la plus belle alumerie après, pour laquele chose il gaigniè-
rent et leur fut présentée la dessusditte quenne de ii mars.
Ceulx de laditte ville de Lile se 'acquittèrent bien touchant les
jus de personnages qui se feissent des vespres, et aussi firent
ceulx de la ville de Ypre, les ungs en langue franchoise, et les
aultres en flamenghej et pour ce gaignièrent pour le mieulx
avoir fait cascun en sa langue, les dessusdits ij gobelets couvers,
cascun de ii mars , c'est assavoir cascune desdittes villes ung.
( 2«6 )
Le vendredi XIX* dudit moi» de septembre fureni les dessu»^
dis pris el joîauli perlez et préseotéz aux yiHeè et senneDs qui
gaignîé les avoieni , à leurs hostels , par le roi , conaétable et
plusieurs aultres arbalestriers , aiaus les menestreox et trom^
pelles de la ville et menaus avec eulx iij jentes et graccieuses
pucelles en uog bel et plaisant vergier , par lesquelles ils pré-
sentoîent lesdils joiaulx ; pour lesquels recepvoir les arbales-
triers de dehors avoient fait au dehors de leurs hostels lenderies
de tappis et anltres draps , avec ostenlion el pompe de vasselle
supr dredioirs ricement ornez et gardez de fortes gardes,
comme plusieurs sermens de iceulx avoient fait la journée que
ils avoient trait. Et tous lesdils joiaulx présenlez et donnez ,
le endemain qui fut xx* dudit mois venu , tous les dessusdits
sermens se portèrent de laditte ville de Tournai et tirèrent
easeun vers son pays et ville. Et iceulx partis et évalez , on fist
le examen de cincq que paroisses que compaignies de laditte
ville qui avoient continué juer de personnages éêFwaL ladifle
feste. Et fut trouvé que la compaignie éa Prmœ d9 j^momrwy
qui cstoil celle des rétiioriciens , avoit le mieulx fait; pour la^
quele ch4Me ils gaignièrent et leur fut présenté le dessusdil go*
belet de vii onces. Ceulx de la paroisse S^*-Margerite furent les
mieulx faisans après, et pour ce leur fîit présenté et donné le
dessusdit gobelet couvert de v onces pour le second joiel. El
ceulx delà paroisse de S*-Nicolai ou Bruisle , pour le tiers joiel
eubrent le dessusdit gobelet non couvert de iii) onces. Et
toutes ces choses aussi faites , laditte feste et trairie print fin.
IV.
Un croisé belge , Francon d*jirquenne.
Occupé, à propos d'un ancien pocme relatif aux croi-
sades, de rechercher qu'elle a été la pari des Belges dans
ces expéditions fameuses, je recueille toules les légendes et
( 267 )
les témoignages historiques qui s'y rapportent. C'est ainsi
que les papiers des Boilaodistes (12-13 décembre, p. 32)
m'ont fourni un poème en latin barbare en l'honneur de
Francon d'Arquenne, un des cheialiers du Brabant qui
suÎTirent Godefroid de Bouillon. On sait qu'Arquenne est
un village du Brabant- Wallon , lequel fut décoré du titre
de comté ^. Ce poème était connu de Mirœusqui^ dans les
FaêU Bêlgioi ei Burgundiy s'exprime ainsi , p. 483 :
y. Franco , nohili eyuiium Arkênnensium génère in
Brabantia naiusy cruee eignaiue oum filio utroque^ in
Syria contra SoUanum foriiier bella geeeiL Uierque
filiue in Syria oeeubuii; ipse inBelgiôam redu» mowu-
iicen in V Mario amplexus eei^ uhi ei viia ejuê legiiur
ryihmioê conseripêa.
Le même auteur s'était déjà servi des mêmes expressions
dans son ChroniconCietereienee, Colon. 16149in-8^,p. 129.
Le Fr. Chrysostôme Henriquez, qui publia à Bruxelles,
Tan ^623, en 2 vol. in-fot., un Faeeiculus eanoiorum or-
dinie Cietercieneis , ëcrit ce qui suit, lib. 1^ distinct, 4,
cap. XX , de abbaiibue ei aniifuie Alnêntie coenobii mo-
numeniie :
Sii igiiur primue nenerabilis abbae Franco, Ber^
nardi noeiri dioeipulfu ^^ quem piuê paier ad iam
eaneium opue aeêumpeii, ui in pariibue illiê novellam
noêiram reformaiionem planiareieipueillum gregem ad
paecua eoeleeiie viiae dirigerei. Floruii viriuiibue clarue
anno Dni 1134,, eub Henrico secundo Leodieneiepiecopo,
J.-B. Gramaye, dans sa description de Genappe, n'ou-
1 Troph. de Brabant , 11, 288.
* L^abbayc de Yiliers Tut fondée à Pinitigation de saint Bernard, qui
kl viiUaen 1151.
( 268 )
blie pas non plus notre héros, dont la mémoire se célèbre
le 12 décembre, sui?ant Saussaie.
p^Ularê , dii-il y Mi Brabaniiaê noêtrae deeus^ relu
gionis offieina, inUgriiaiiê seminarium, Claraevalliê
in Jtelgio primogênita , Ciêtéreienêiê ittêiiiuii hU loeis
parenê , Benedicii ordinU fêlix eolonia , etc. . . . quid
referam equesirtêordiniê êipriniae nohilitatiê heroes, qui
vitae in melitu muiandaê locum non alibi quant in F^il"
lario délegêruni? Ex eomitibuê dé Sêgne^ octavus et
nonuê abbaUê, hie filius, ilU fraier comitiêy Goberttiê,
Aêperi'Mimtis eomeê , très ob vitae êaneiitaiem mérita in
divoe referendi. Ex Birbaeeneïbuê Henrieue; Dongel-
bertiie Guilelmue; Sombrefiis Olioeriuê jEjuckviES^iMVs
F&ÂNCO, Graviie Gerardue , Divianeneibus Mgidiue^
viceeomitee duo Montiniaceneie et Cortraeeneisy omnee
equeetri ordinie , et a militia Claris a génère elarieeimi.
Enfin Heribert Rosweide, dans i'épitre dédicatoire à
l'abbé de Yillers, en (éle du traité d'Eucher de contemptu
mundif a inséré ces lignes :
Nonne apud vos Franco j nobili Jrkenneneium equi-
tum génère ortue , domi milHiaque olarus , Fillariam
sua eanctitate illustravit? Hic cum cruci nomen dédis-
set, utroque filio comitatue in Syriam abiitf et refor-
titer contra Soldanunt geetOy cum uterque filiue ean-
guinem pro fide catholiea aeeerenda propqgandaque
profudieeet , in patriam redux, monaetieen in F^iUa"
rienei coenobio amplexue eet vitamque ibidem eancte
exegit.
Voici le commencement du poëme, qui ne peut élrc
d'une époque fort éloignée de celle où vivait Francon. Il
intéressera, nous Tespérons, les savants membres de l'aca-
démie des inscriptions, à qui est si justement confiée la
( 269 )
pubiicatioa des hittoriens des croisades : je le mets, à tout
hasard y soos la protection de MHL Naudet, Guérard et
Letronoe.
Il pourrait passer pour un chant composé de couplets
de quatre vers chacun, sur une même rime.
De Nonno Franoone de Arkenna monacho , prius milite proba*
tiêêimo. Riihmiee.
{E lUS codicê monasterii RubeaevaUis^ in êylva Zonia^in Brabaniia,
ubi de gesHê illustrium virorum Villariensis coenobii, Haec eadem le~
ffunturin chronico Villariensi nostro JUS),
Qaidam milea incl^taa, orta Brtbantinaa ,
Franco dictut nominc , corde leoninut ,
Fieri ditpotait Christi peregrinut ,
Nam tio eum monuit spiritus dÎTioat,
Crace salotiferi decrevit tignari ^
Profide oathuHca volens praeliari.
Qao audito, plorimi Toluntate pari
Sant signaii militea signo salatari.
Franco, crncit nobili titulo aignatus,
Armit militaribus fait adornatua,
Sqait et divitiit tatia aablimatua
Et praeclara militum turba conatipatua.
Poatqaam terraa plarimaa Franco peragravit ,
Tandem veDto propero mare tranafretaTit
Et com aaia aociia terram aobiotratit
In qna Chriatna dominna mortem toIeraTit.
Tandem rumor percnlit anrea paganorum
Qnodveniaaet plurimagena Ghriatianornro ,
Qnae Tellet aub^ertere cultna idolomm
Et aibi aubjicere régna Chaldaeorum.
Tune pagani nimium fremere coeperunt
Et magnnm exercilum colligi fecerunt
Ac noatroa invadere Tiroa decreverunt ,
Sed noatri Tiriliter eia reatiterunt.
Franco, milea inclytoa, chriatianna Tcma,
TOM. X. 18
1
(270)
In congreMy praelii audai pi aeferoi ,
Et cum eo pariter dominus Sigerat
loTascrant barbaroc velut OlÎTerns,
Sed cum ipsia alii militât faetant
Qui ^g««oB perfidoa valide preM«niiit
Et eotdem Tertere terga compuleraot ,
Ac de ipsit maximam ttragem reliquenint.
Qaidam milea extitit ex pagana parte
Giganteot corpore ao toperbiu mente ,
Qui quaerebat voce tebemente
Singniare praelinm, ipto hoc petente.
Cnmqae taepe quaereret bellam singulare ,
Etnnilut praesnmeret cum illo pugnare,
Franco vident militet nottroa titubare,
Cum pagano voluit bellum attentare.
Mox nterque propriis armis te armavit
Et per longum spatium pariter pugnavit.
Tandem ope Domini Sarracennm ttravit
Et de botte barbare Franco triumphavit.
Tune pagani territi valde ttupuerunt
Et de morte militit tanti doluerunt.
Qui voto unanimi treugat petierunt ,
Nam Franconêfn oernere noatrum volnemnt.
Franco propter corporia miram probitatem ;
Habena apud militea famae claritatem ,
Tamen coram omnibut morum honeatatem
Studuit oatendere ac humilitatem.
Nil in ejut corpore , nil in ejut ore
Apparere voluit quod molettnm fore
Poaaet intuentibut , propter quod aroore
Plurimorum dignior fuit et bonore;
Quia tanta gratia erat illuatratna
Et virtute corporia omnibua praeolarua,
Ad Soldanum principem miatua eat legatus,
Aliia militibua tribut tociatut.
Cauta talit extitit hujut mittionia,
Quia pacit foedere et conventionit
Soldanna petierat ut in bit pertonit
Valeret agnoacere facîem Franconis,
Nam Franconis probitaa nota et audita
(271 )
SoUUnnm reddidtrat atopefactam , ita
Qood eh ipao foedera paois expoaita
Baaent; et sio TWere tata poteat tita.
Haio Franc9ni filiis gemioi fu«rant
Qui com ipto pariier mare tranaieront
Et iù armia bellicia Talde floraenmt ,
Sed pro Chritti nomine post ocoubaerant.
Tandem Franco inclytoa, dignna collaudari,
Probna in militia quondam aaeculari ,
Lnsnm aperaena aaecoli , faotua in Yillari
Monacbna, aub habita TÎxit regnlari.
Ipae peai miliiiae onranm temporalta
lllnatratua gratia doni apiritualia,
Esae Gbritti cnpiena milea apecialia,
In hao domo monachna factna eat clauatnlia.
Dans le reste du poème , il n'est question que de la vie
monastique de Francon. On le troutera tout entier à la fin
du premier volume du Chevalier au Cygne.
œPBNHAGUE.
BIBLIOTlliQUB aOTÂI.B.
Plusieurs des manuscrits français do cette grande bi-
bliothèque proviennent de celle des ducs de Clèves ; il y en
a qui portent la signature de Philippe de Clèves, seigneur
de Ravestein , fils d'Adolphe de Clèves et de Béatrix de
Portugal.
— Fonda de Tbott, no 811 , in-fol. VEêirif de vertu et fortune , par
Martin Franc ; dédié à ?hilippe-le-Bon , duc de Bourgogne.
— Mêmefonda, n«> 1090, in-4r. Divers traités traduits du latin enfran-
fflw, par Jean Biclot, cbanoine de Lille, aecrétaire du duc Philippc-
le-Bon. Voir une notice aur Mielot, dana le BuU. du WW., t. H, n» 5.
— Même fonda , o" 540, in-fol. Quinte- Curce , traduction de Vaaque de
( 272 )
lucène, dédiée à Charlet-le-Téméraire , dao de Bourgogne. (Cf. Paulin
Paris , Us MSS. français de la Hbl. du Rai, l , 49-61 ; II, 280-984. )
— Même fondt, no 463 , in-fol. ; Hisioirs ds la Toison é^Or , deuxième
partie , ou histoire de la Toison de Jacob , par Guillaume Villastre.
— Héme fonds , n» 464, in-fol. La même,
— Hême fonds, n» 465, in-fol. Troisième parité du même ouvrage ^ ou
la Toison de Gédéon.
— Nouveau fonds royal , n» 395, in-4''. Livre des ordonnances de Perdre
delà Toison d'Or.
— Héme fonds, n^ 113, in-fol. Statuts et ordonnances mUiiaires du duc
de Bourgogne.
— fonds de Tholt , n» 571, in-fol. Fie de Charlemagne^ trad. du Faus-
Turpin , par Michel de Hames. On la retrouve dans le n» 487, fn-fol. ,
du nouveau fonds royal.
— fonds de Thott, n» 413, in-fol. Chronique de Toumay ou roman de
Bustalus ( Buscalus ), seconde partie.
— Héme fonds, n» 416, in-fol. Roman du chevalier du Cygne , mis en
prose par Berihault de Villebresme , pour Harie de Clères , duchesse d^Or-
léans.
(Voy. If.-C.-L. Abraham, prof. à Tuniv. de Copenhague, Description
des manuscrits français du moyen âge de la bibl, roy. Copenhague ,
Thiele, 1844, in-4o. Bull, du Bibl. belge , II , no 4).
IL PUBLICATIONS RÉCENTES.
I. PBBLIMIICAIRBS BISTOEIQUES.
I . Dictionnaire géographique et statistique du royaume de
Belgique , contenant la description générale des provinces et la
description particulière de toutes les communes de ce royaume
sous leurs rapports physiques , historiques, politiques, topogra^
phiques, administratifs , judiciaires , ecclésiastiques, militaires ^
scientifiques^ industriels et commerciaux..... etc., ouvrage ré-
digésur les publications officielles et d'après un grand nombre de
documents particuliers ^ par Charles Meerts , professeur d^his-
toîre et de géographie à Técole normale de Lierre , orné d'une
carte générale du royaume, et des caries des neuf provinces.
Bruxelles, Yanden Borght , 1845 , gr. in-8® dexxxvi et 8S0 pp.
( 273 )
II. HI8TOIBB GÂNBRALB ET PARTICULIERE.
â. Dispuiatio de causis regni Franeorum e Merovifigis ad
Carlingos translati icripsii L-G» Lobbbll. Bood , 1844, io-4°.
3. Légendes et faits historiques de la province d^ Anvers , par
J. GOLLIII DB PlANCY.
La oolleotion formera 9 toI. in-12 d^etiTiron 860 pp. chacan; on toI.
pour cbaqat proTÎnce.
4. Eloge de Jeanne de Constantinople , comtesse de Flandre
et de Hainaut. Lille, Van Ackere, în-8**.
Coaronné par rastociation lilloise-
ô. Une existence de grand seigneur au X V l^ siècle. Mémoires
autographes du duc Charles de Croy , publics pour la première
fois , par le baron di Reiffitiberg ( société des bibliophiles de
Belgique, troisième publicatiou). Bruxelles, Deleviogoe et
Gallewaerl, 1845, in-8odexxxvi et 369 pp. , 2 ùq. 200exempK
seulement ont été mis dans le commerce.
Ces mémoires Tont de rannëe 1560 à 1611. Ils sont entièrement per-
sonnels et ont été publiés sur le manuscrit original signé à plusieurs
reprises par le duc même, et qui a été déposé à la bibliothèque royale.
Une table des noms et des matières occupe les dernières pages ( 305-
868).
6. Biographie universelle , ancienne et modt me. Supplément,
Tomes LXXIII , LXXIV, LXXV et LXXVI , MAR-PES, Paris,
Michaud, 1848-1844.
Les articles qui, dans ces quatre volumes, concernent la Belgique,
sont :
Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre (R-f-g).
Marie d^Ongnies, de Nivelles (Z).
Matsys ( Corneille) , graveur du XVI* siècle ( P-s ).
Mercy-Argentean (le comte François de) (A-y).
Mercy-Argenteau ( le comte Florimond-Claude de) (A-y).
Mërode (le comte de) , né en 1763 (M-d-j).
■ertens (Charles de), médecin , né & Bruxelles en 1737 , et qui técut
en Allemagne et en Eussie ( G-t-r ).
( 274 )
Heyer (Jooai-DaDÎel), né à Arnheinii membre de Pacadémie de
Bruxelles (Z).
■ichel (Claade-Louis-Simon), né à Maubeuge , en 1764.
Hon« (Jean-Baptiste Van), chimitte et borticnltenr, né à Bruxelles
le UnoT.1765(G.p}.
Moreau de Bioul (Jean-Hicbel-Raimond-Gislain de], né à Namnr le
16 décembre 1765 (St-t).
Mnncb (Ernest-Hermann-Josepb de), né à Eheinfeld en 1798, profes-
seur à TunÎTersité de Liège ( l^'f^)»
Ifeufforge ( Jean-Yrançois de ), arebitecte , né le l*** aTril 1714, è Com-
blain, près de Liège.
Ifieuport (Cbar les -François -Ferdinand -Florent-Antoine de Preu-
d^borome d^Hailly , Ticomte de), plus connu à Bruxelles sous le surnom
de Commandeur (R-f-g).
Odevaere ( Josepb-Denis ) (St-t), spirtuellement apprécié comme
bomme d'esprit , peut-être un peu trop loué comme peintre.
Ferez (don Antonio) (E-f-g), addition à Farticle inséré t. XXXllI,
362. On s'étonnera peut-être de ne voir cités dans cette note addi-
tionnelle , ni Fouvrage espagnol de M. de Castro sur Antonio Pères , ni
les beaux articles de H. Hignet sur le même sujet , dans le Journal
de$ savants ; mais cela s'explique quand on sait que la note a été écrite
plusieurs années avant ces deux publications , ce dont il est facile de se
convaincre en remarquant qu'il y est parlé de M. Van llultbem comme
s'il était vivant. Il n'y a rien d'étonnant à cela puisque le supplément à
la biograpbie universelle contient jusqu'à des articles de H. Suard, ou-
bliés jusqu''aIors dans les cartons do la rédaction générale.
?• Fie et miracles de saint Rambaut^ né en Irlande j patron
de la ville de Malines , d'après les tableaux de Michel Coxis , qui
se trouvent à la cathédrale de Malines, Lithographie de H. Bor-
remans et Masson^ à Bruxelles. Bruxelles, Vandale, 1844-
1845, 15 liv. io-fol. contenant 80 pi. en noir ou coloriées et un
texte en français et en anglais. Il a paru 9 livraisons ou 18
planches , mais sans texte.
III. aéciTS HISTOaiGO-AOMAITESQUBS.
8. Geschiedenis van graefHugo van Craenhote en van zynen
vriend Abulfaragus^ historische tafereelen uit de XI F^ eeww ,
door Hkrdrik ConsciincB, versierd met twintig groole platen
( 275 )
op chÎDÎesch papier , door Ed. Dujardin. AntwerpeD , Busch-
mann, 1846, în-4^ obi. de 1 18 pp. Prix 5 francs.
RoBiaB hittoffiqae qui eat centé se passer en 1S60.
IT. HI8TOIRB DBS SGIBKGBS, DBS LBTTEBS BT DBS ARTS.
9. Notice sur Pierre Ctmdenbergf pharmacien , à ^envers , au
XV!"" siècle y par C. Brokckx , Anvers , 1848, in-8* de 16 pp.
10-11. Pierre Siochmans^ jurisconsulte belge ^ par M. le pro-
cureur général Di Batay. Bruxelles, D. Raes (15 octobre),
1844, in-8«de 16 pages.
D*après une généalogie déposée à la bibliothèque royale par H. Van
Meldert , nous aTÎons dit que le père de Stockmans était surintendant
des fortioationt d*AnTers. M. De BaTay prétend, lui, qu'il était brasseur:
ces deux choses étaient-elles incompatibles, du moins successivement?
Étude sur Pierre Stockmanê d* Anvers, par M. Baitz, docteur en
droit, chef de bureau au ministère de la justice. (Bruxelles, s. n. d'imp.
ni date); gr. in-S» à deux colonnes, 15 pages.
Cet article fut inséré d*abord dans la Revue du droit français et étran-
ger, sept, et octob- 1844. Dans la première rédaction, on avait ma!
marqué la nomination officielle de Stockmans aux fonctions de garde
des chartes de Brahant, Limbourg, etc ; la véritable date est du 28 no-
vembre 1664 ; il y a donc eu erreur, à cet égard , dans le Bulletin de
l'académie, octobre 1844, page 221, et dans ces Bulletins , tome IX,
page 825, diaprés une note de M. Tan Meldert.
On remarque dans cette notice que Stockmans succéda, en l'uni-
versité de Xouvain , à Diedore Tulden , et non pat à Théodore , comme
nous Tavons dit à Tacadémie et dans ces Bulletins , tome IX , page 825
(voy. d'ailleurs Verrata de ce neuvième volume).
13. Histoire numismatique de la révolution belge j ou descrip-
tion raisonnée des médailles ^ des jetons et des monnaies qui ont
été frappées (sic) depuis lecommencementde cette révolution jusqu'à
ce jour y par M, Guioth, ingénieur en chef au corps des ponts
et chaussées, etc. Hasselt, Mélis, 1845, în-4^, 4 livr., 160
pages de texte et âl pi. lith. par Cremetti, Il Liège; ces plan*
ches représentent jusqu'ici 178 pièces avec leurs revers.
18. Histoire de la peinture flamande el hollandaise^ par
( 276 )
Alfred Michibls. Bruxelles, Vandale, 1845, iii-8« de xii et
414 pages chiffr. et 4 pages pour les notes et la taUe.
Ce Tolnme est consacré aux Toes génëralea et expose les causes qui
présideat au développement de Part : ces causes sont Tinfluence du
•ol,de la raoe, des idées, des circonstances historiques , dea grands
hommes, de la multitude. Au chapitre VIII, Fauteur parle des manu-
scrits de la bibibliothèque royale, et aborde, dans le suivant, les
premiers essais de la peinture dans les Pays-Bas ; il commence à sortir
de la partie synthétique de son sujet. Ici se présentent les écueils.
lY. PUBLICATIONS PERIODIQUES, JOURNAUX.
14. Messager des sciences historiques ei archives des arts de
Belgique. Année 1845, l'*' livraison. Gand , Hebbelynck, in-d^»
de 192 pp. et 6 pi.
Pp. 1-27. Gaspar Ueuvick, Jean Snellinok et Simon de Pape, pein-
tres belges, et quelques-unes de leurs productions ; par le De D.-J . Vander
Heersch.
Pp. 28-66. Recherches sur la vie et les travaux de quelques impri-
meurs belges, établis à Tétranger, pendant les XV« et Xyi« siècles.
111. Arnoldus de Bruxella, imprimeur à llaples, de 1472-1477; par
P.-C. Vander Heersch.
Pp. 67-79. Des aides et subsides en Belgique f par L. Vande Walle.
Pp. 03-112. Antiquités celto-germaniques et gallo-romaines, trou-
vées sur le territoire de Renaix et dans les communes environnantes ;
par E. Joly.
Pp. 113-147. Historique de la commune et de Téglise de Vosselaere j
par A.-L. Van Hoorebeke.
Pp. 148-160. Tombeaux de Pancienne abbaye de Saint-Bavon, à Gand.
Pp. 169-101. Article de H.-A. Schayes sur Touvrage de K. R. Chr.
von Leutsch , intitulé : Uher die Belgen des Juliuê Caesar, Ce mémoire a
été annoncé dans ce bulletin avec plus de ménagement que dans laXt/0-
rarisohe Zeitung de Berlin , dont l'article a été traduit par H. Schayes
et qui traite la brochure de M. De Leutsch de mystification, attendu,
ce qui est vrai , que Pauteur réprouve et renie impitoyablement les fon-
dements et les sources sur lesquels les historiens se sont appuyés jus-
quUci, pour donner dans les rêveries les plus fabuleuses et les plus
grotesques. H. Schayes n^esi pas moins explicite que le journaliste
( 277 )
prucsieo, et range dans U littérature ridicule Vœwrte de H. Von Leatsch,
ainsi que la carte qui Paccompagne.
15. Nouvelle revue de Bruxelles y paraissant le 16 de chaque
mois. Religion, morale, philosophie, questions politiques ^ lit-
térature, sciences et arts. Tome troisième , année 1845 , i 5 avril ,
quatrième livr. Bruxelles , De Mortier, 1845, gr. in-8**.
Pp. 230-838. Premier article de M. do Riancey sar Vffistoire du
royaume des Pays-Bas ; par H. le baron de Gerlaohe , extrait du Corres-
fondant ^-siïix plut haut p. 130 de ce Tolume.
Pp. 23S-251. Lettre de M. Gachard, à HH. les questeurs de la chambre
des représentants , sur les documents concernant les anciennes assem-
blées nationales de la Belgique, qui existent dans les archives de Simancas
et dans les bibliothèques de Madrid. Extrait du Moniteur»
16. Bévue nationale de Belgique (par MM. Devaux, Moke, etc.),
t. Xli. Première livraison. Bruxelles, Decq, 1844, in-8^.
Pp. 6-26. La conspiration des nobles belges au XVII« siècle.
Pp. 46-60. Très-bon article sur la brochure de H. Hubert Vanden
Hoven (Deleoourt), intitulée : Delà langue flamande, son passé et son
avenir.
17. Bulletin du bibliophile belge ^ publié par la librairie
Vandale. Bruxelles, 1845 , tome II , n*» 1 et2, 184pp. et 2 fig.
sur bois.
Pp. 1-23. Coup d^œil sur la bibliothèque royale.
P. 23. Sur un exemplaire imprime de Tunion de Bruxelles de 1677.
Pp. 3-41. Mathieu Laensbergh, par M. Ferd. Henaux.
Pp. 41-43. La presse espagnole en Belgique ( suite ) \ par M. De Reiffen-
berg.
Pp. 46-62. Des marques de quelques imprimeurs : Pierre de Keysere,
imprimeur à Gand , au XVI« siècle; par P.-C. Vander Meersch.
Pp. 60-60. Suppl. aux mémoires de Paquot.
Pp. 118-123. Trois poëmes belges du siècle dernier, article de M.
R. Chalon.
Pp. 127-133. Un album du Xyi« siècle. De Reiffenborg.
Pp. 134-149. Ouvrages d'Aubert le Mire. De Reiffenberg.
Pp. 140-162. Paquot historiographe. G. Piot.
Pp. 166-166. Lettres inédites relatives à la Bibliotheca belgica manus'
cripta, de Sanderus. G. -P. Serrure. Etc.
( 278 )
Notice du plan d'une Belqiga. sagka, par M. le chanoine
de Ram.
La Commission s'est occupée plus d*uno fois de Tuliliié
d'une grande collection sur Tbistoire des éféchés de la Bel-
gique, qui réunirait et compléterait les travaux de Sande-
rus. Van Gestel, Foppens, etc., et qui offrirait dans un seul
corps d'ouTrage une collection semblable à celles que nous
cnTÎons à la France, à l'Angleterre et à d'autres pays ^
Le plan publié en 1831, par H. le chanoine de Ram,
lequel continue de réunir les matériaux de cette collection,
doit trouver une place dans nos bulletins.
« Le Synodicon Belgicum, dit l'éditeur, contenant les
monuments relatifs à la discipline ecclésiastique de toutes
les églises épiscopales des anciennes provinces de la Belgi-*
que, depuis le concile de Trente jusqu'au concordat de
1801*, ne renferme pas, d'après le plan que j'ai cru devoir
suivre, les monuments antérieurs à ce concile. Pour remplir
cette lacune, je me propose de publier, sous le titre de
GoicGiLiA AifTiQUA Belgigjb, uuc collcction chronologique
de ces monuments. Les pièces inédites et rares y seront
reproduites en entier; je me bornerai a indiquer sommai-^
rement celles qui se trouvent dans les grandes collections
de Labbeus, Hardouin, Hansi et Harlzheim.
' Voyez Bull., tom. II, p. 200, et tom IV, p. 123.
* Trois volumes de cette collection ont été publiés; le premier et le
deuxième, renfermant \t$ Syn^deê, etc., de TarcheTèché de BfaKnes, et le
quatrième renfermant ceux de Tëvèobë de Gand. Le troisième Tolume
consaeré à Panoien diocèse d^Anvers, est sous presse. LMditeur expose,
dans la préface du premier vol., pages ixxit, Tordre qu'ail a adopté pour
la publication du Synodicon.
(279 )
» La coiloction géDéraie de nos monuments ecclésiasti-
ques exige, comme dernier complément, un ouvrage his-
torique dans le genre de ceux qui ont été publiés, pour
ritalie, par Ughelli et Riccio, pour TAUemagne, par Han-
sitz et Uffermann, pour Ja France, par les Bénédictins de
Saint-Haur, etc.
» C'est ce qui m'a suggéré la pensée de rassembler les ma-
tériaux pour une Bblgiga Sacha, outrage qui, en retraçant
la partie la plus utile et la plus curieuse de notre histoire
ecclésiastique, ne sera pas sans intérêt pour l'histoire civile
de la Belgique.
» Voici le plan que je me propose de suivre.
» Dissertations préliminaires :
» Â) — DissBATATio PBiMA. De Epocha prœdtcaii Evan-
gélii in Bêlgiea. — - Cette dissertation, basée sur les re-
cherches des Bollandistes, de Hartzheim, Hontheim et
Ghesquiére, servira à éclaircir la première époque de notre
histoire ecclésiastique.
» B) — DissBRTATio SBCUUDA. De tnitus et vioissitudinp-
bus epiêeapaiuum in Bélgicoy ab epocha prœdieaii Evan-
gelii usque ad novarum sedium ereotionem êmc. XVI.
— Cette dissertation est consacrée à l'histoire des anciennes
églises épiscopales qui existaient avant l'érection des nou-
veaux évéchés au XVI* siècle. Elle contient la succession
(avec les détails nécessaires) des évéques, et spécialement
la description de Télendue et des limites de ces anciens
diocèses. Bucherius et Wastelain ainsi que Des Roches
tirent de l'étendue cl des limites de nos anciennes églises
épiscopales un argument pour fixer la situation des diflTé-
rents peuples qui ont occupé les provinces belgiques dans
les temps les plus éloignés, c Cet argument, dit Des Roches
» dans son Hiêt. ano. des Pays-Bas, p. 98, a beaucoup
( 280 )
» lie poids; même il balance quelquefois rautorité d'un
» contemporain, n Le traducteur de Niebuhr, M. P. de
Golbéry, dans un article sur l'écrit de H. Benjamin Preus-
ker, intitulé : Ueber Mtiiel und Zweck der vaterlàndU^
ehen jiUerthumêforêchung , dit encore â ce sujet: « Nous
» y remarquons... une obserTation qui est juste aussi pour
» la Gaule, c'est que les confins des diocèses guident assez
» bien l'antiquaire pour fixer les frontières des peuples
» anciens. On sera bien aise de savoir d'ailleurs que plus
» d'un fait constaté aujourd'hui est yenu appuyer les con-
» jectures du géographe Hannert ^ » Nous a?ons la con-
fiance de pouvoir satisfaire le désir de ceux qui s'intéressent
à l'ancienne topographie de la Belgique; car nous possédons
trois manuscrits qui présentent l'état détaillé de tous les
doyennés {deeanatuê) et de leurs paroisses, de trois de nos
plus anciennes églises épiscopales, Liège, Tournai et Cam-
brai. Puissent nos recherches nous conduire également à
fixer les limites des évêchés d'Utrecht, d'Ârras et de Saint-
Omer! Les archevêchés de Cologne, de Trêves et de Reims,
et révêché de Munster n'avaient qu'une étendue peu consi-
dérable dans les provinces qui constituent la Belgique pro-
prement dite.
1 Bulletin des Sciences hist, etc. y rédigé par HK. Champollion, no 10,
oot. 1830, p. 174. — M. A. de Wersebe, dans une description des Pagi,
qui ae trouTaient entre PBlbe, la Saaie, le Veser et la Verna, en tant que
ces Pagi ont appartenu à rOstphalie y compris la Thuringe du nord, et
à Ostengern , diyise aussi ces Pagi diaprés les limites et retendue des
anciens diocèses de cette partie de PAllemagne. Cette dissertation, re-
marquable par la profondeur des recherches, a été couronnée par la
Société des Sciences de Gottingue, et publiée en allemand à Hanovre,
1839, 1 Tol. in-4o, avec une carte. On doit au même auteur deux autres
écrits qui se rattachent à la dissertation précédente; Pun sur la fonda-
tion des colonies néerlandaises dans TAUemagne du Iford au XII« siècle ,
et Tautre sur les peuples et les ligues nationales de Tanciennc Alle-
magne.
( 2S1 )
» G) — DissBRTATio TBRTiA. De oriffùtê novorum Epis-
oopaiuum in Belgio sœe. XVI. — Cette matière, plus ou
moins éclaircie par le Commentaire d'Havensius et par les
actes publiés par rarchidiacre Foppens dans la nouvelle
édition de Miraeus, est en état d'obtenir un nouveau degré
d'intérêt, puisque nous avons eu le bonheur de découvrir
un nombre considérable de monuments inédits qui se rap-
portent à l'érection de ces évéchés, tels que les lettres ori-
ginales de SonniuSy écrites pendant son séjour à Rome, au
roi Philippe II; la minute de la correspondance de Lœvi-
nus Torrentius, envoyé à Rome par l'évéque de Liège,
Robert de Berg, pour s'opposera cette érection; différentes
consultations, réclamations, protestations, etc., etc. Cest
d'après ces pièces authentiques que nous tAcherons de dé-
velopper les causes et les conséquences du nouyel ordre
hiérarchique.
Ces trois dissertations forment l'introduction générale
à l'Histoire de nos diocèses, qui comprend, comme le
Synodicon Belgioupn^ les trois églises métropolitaines
avec leurs suffragants et l'évéché de Liège, dans l'ordre sui-
vant :
a ) — 1. Prihatialis ag metropolitana egglbsia
Heghliuibksis.
2. Ecclesia Antverpiênêiê,
3. — Gandavenêiê ,
4. — Brugensiê,
5. — Iprenêiê.
6. — Buscoducenciê.
7. — Rurœmundenêiê.
b ) — 8. HETaopoLiTAirA egglesia Cambragensis.
9. Ejcchêia Atrebatensiê,
!
( 282 )
10. Eeelêsia Tornaeenêiê.
11. — Audomarenêiê.
12. — Namureenêiê,
c ) — 13. Metropolitaka egglesia Ultrajectensis.
14. EcoUêia Harlemêftêù.
15. — Davêniriensû.
16. — Leowardêfiêiê.
17. — Groeninyenêû,
17. — Middélburgenêiê.
d) — 17. Egglesia Leodieicsis.
L'histoire de chacun de ces diocèses^ formanl un ouTrage
séparé^ sera divisée de la manière suivanle :
Gaput feihuh. — Ereeiio êpûeopaêûs, — Description
abrégée de la tille ; résumé historique ; érection de Téf é-
ché, bulles et autres pièces y relatives, etc.
Cavut sBGuicBUH. — Sertêê epueoporum, — Notices bis-
toriques des évéques, avec leurs portraits.
Gaput TBaTniM. — Ecclesia cathedralù, — Description
de Féglise; série historique des prévAts^ archidiacres, ar-
chiprêtresy écolàtres, doyens, chantres, pénitencien, etc. —
Deux lithographies, Trae représentant l'intérieur et l'autre
l'extérieur de l'église.
Gaput quartum.— iSsminartum olêrieorutn. — Érection,
dotation du séminaire; études ecclésiastiques; série histo-
rique des présidents ; notices de quelques professeurs dis-
tingués. — Vue du séminaire.
Gaput quintum. — Curia êceUêiaêiica, — Origine de
l'officialité ; série historique des officiaux.
Gaput sextum. — Eecle^iœ eollegiatœ. — Description
des églises collégiales du diocèse, par ordre alphabétique.
( 283 )
CAfOT s^TiMUM. — y^A&a^râ.— -Description des abbeyes
d'hommes ei de femmes. — Plusieurs de ces anciens éta-
blissements mériteraient d'être représentés en lithogra-
phie. Les éditeurs du Monasiicon jinglicanum nous ont
donné un exemple qu'il convient de suivre^ surtout lors-
qu'il s'agit de conserTcr le souvenir des établissements
auxquels la Belgique doit sa première civilisation, et qui
ont exercé une influence salutaire sur les arts et les
sciences.
GAFirr OGTAYU». — Monoêtêria virorum, — Description
abrégée de ces monastères.
Caput ifONVii. — Monasieria fœminarum. — Descrip-
tion abrégée des communautés religieuses et des bégui-
nages.
Gaput dbgimuh. — Decanaius et pagi. — Ce chapitre,
précédé d'une carte topographique du diocèse, donnera les
détails nécessaires sur les rilles, villages, bénéfices, etc.
Gaput vkbbgimitm. — Diœeêêeoè êiaiuê hierarchicus posi
concordatum anni 1801. — Exposition du nouvel ordre
de choses établi par le concordat de 1801 (en tant que
eela concerne le diocèse dont on donne l'histoire); nou-
velle circonscription et état actuel du diocèse; notices des
évéques et des yicaires généraux capitulaires nommés de-
puis cette époque; érection du chapitre; rétablissement du
séminaire et série historique des présidents; nouvelles
communautés religieuses. Ce dernier chapitre doit néces-
sairement ne pas se trouver dans l'histoire des diocèses qui
ont été incorporés à d'autres, tels que ceux d'Anyers, d'Y-
près, etc. L'ouvrage sera terminé par un
Codex diplom atigus, siyb appekdix MONUMBiiToauB. — On
y donnera par ordre chronologique les pièces justificatives,
( >B4 )
pour servir de preuves à Thistoire de chaque diocèse. Les
pièces imprimées dans les collections qu'on peut se pro-
curer facilement^ n'y seront point reproduites; le titre
seul) suivi d'un sommaire, y sera indiqué. »
Observation sur le mémoire du seigneur do Grobhendonck,
Le >aTani Pierre Burinan le second, daoi le premier tome de set Âna"
lecia Belffica, n^a pour ainsi dire réuni que des écrits de Gaspard
Sohets, seigneur de Grobbendonck. Parmi ces écrits se trouTe, pages
1 à 114, un morceau inédit intitulé : Succincta narratio earum rerum
guatf inter serenissimum Joannem Austriacum ab eo tempore quo in
arcem iVamurci se recepit, quod fuit xxit julii HDLXXVII , et ordines
Belgii, donec ad arma ventum est^ acta sunt; narration que le savant
éditeur a fait précéder d*une longue et importante préface de ciui pa-
ges. Ce rapport, en latin, est presque une traduction du mémoire que
Ton Tient de lire et que nous considérons comme Toriginal , le premier
jet, la pièce même mise sous les yeux des états. Plus tard Sobetx aura
donné à ce travail, en quelque sorte improvisé, une forme plus soignée et
plus savante , et Taura mis dans Pétat où Burman nou# l'a fait oonnaitre.
H. le professeur Serrure , dans le Bulletin du bibliophile belge , t. II,
page 321, a loué justement Gaspard ou Gaspar Schetz et a publié une
de ses lettres qui , pour les opinions , est tout à fait en harmonie avec
le mémoire qu'on vient de lire.
( ^^ )
PROGRAMME
Dés questions qui sen^ni soumises au congrès archio-
logique oi historique , dans la session qui s'ouvrira
àLilU, U^ juin 1845.
ÊPO9ITB CELTIQUE.
1 . Existe-t-tl dans la première divisloB monnnentale de la so-
ciété française , division qui se compose des denx départements du
Nord et du Pas-de-Calais, ainsi qne dans les provinces du royaume
belge, voisines de la France, des montimenls celtiques entiers ou
en ruines? où sont-ils situés? k quel genre appartiennent-ils? s*y
rattache-t-il quelques croyances populaires? sont«ils Tobjet de
quelques traditions ou récits mervetllettx ?
2. Est-on bien fixé sur les limites qui séparaient entre eux les
Nerviens , les Alrébates , les Horins et les Ménapiens ?
3. Pourrait-on donner des renseignements nouveaux sur la dé-
signation du lieu où s^est livrée la grande bataille dans laquelle
César défit complètement les Nervieos ?
EPOQUE filLLO-ROlÀUIE.
/ 4. Quels renseignements nouveaux pourrait-on fournir sur le
tracé des voies romaines connues dans la circonscription des pro-
vinces françaises et belges , soumises aux investigations archéolo-
giques et historiques du congrès de Lille? Indiquer leur direction
ancienne, les changements qu'elles ont subis, faire remarquer
leur rapport avec les mansionet et les camps romains dont on a
constaté Fexistence , examiner la manière dont elles ont été con-
struites et les matériaux avec lesquels elles ont été confectionnées.
Rechercber cdles de ces votes qui ne seraient pas encore généra-
lement connues.
5. Quels sont les monuments ou restes de monuments gallo-
romaÎAS qui existent encore dans la ciroonacriptîon indiquée en
Tarticle précédent ?
Ton. X. 19
(286 )
6. Quels sont les objels d*une véritable importance , qui ont été
trouvés dans les fouilles entreprises à différentes époques, à
Bavai, à Famars, à Casse!, et autres stations romaines connues
dans la même circonscription ? Indiquer dans quelles collections
ils ont été déposés et à quels monuments ils ont appartenu.
7. Pense-t-on généralement que la situation de VHermoniacum
de la carte de Peutinger soit suffisamment déterminée ?
8. Plusieurs personnes, se fondant sur le silence de la carte
de Peutinger et de Titinéraire d*Antonin , qui ne mentionnent pas
le territoire occupé aujourd'hui par la ville de Lille , pensent que
les Romains n*ont jamais eu d'établissement dans cette partie de
la Gaule-Belgique ; il conviendrait d'examiner cette question plus
sérieusement qu'on ne l'a fait jusqu'à ce jour, et de démontrer par
de nouvelles preuves ce qu'il peut y avoir de réel ou d'erroné dans
cette opinion.
9. Quelle était, du temps des Romains, la langue parlée dans
les provinces belgiques? à quelle époque cette langue a-t-elle été
remplacée par la langue romane ?
10. A quelle époque les règles grammaticales de cette dernière
langue ont-elles été introduites et fixées? Quand cette langue
a-t-elle commencé à être employée dans les écrits en prose , en
poésie, enfin dans les actes officiels? Quels sont les premiers
monuments de cette langue ?
1 1 . Pourrait-on déterminer des caractères particuliers aux sou-
terrains refuges des diverses époques architectoniques? Ne reste-
rait-il rien à dire sur ces vastes souterrains, si communs en Flan-
dre , en Artois et en Picardie?
12. A-t-on acquis de nouvelles notions sur la fabrication des
monnaies romaines dans le pays des Nerviens , des Atrébates , des
Morins et des Ménapiens ?
iPOf^UB DE TBAHSlTlOlf BRTRB LE HOTBlf ÂÙE ET 1,'iRE «ÂLLO-AOBAIITE. —
HOTEN AOB.
13. Décrire et donner la délimitation des dÏYen pagi^ tant ma-
jores que minores, qui divisaient l'ancien comté de Flandre.
( 287 )
14. Quelle» étaient les prérogatives royales dont jouissaient les
comtes de Flandre ?
15. Quelle est Torigine de la juridiction de la SalU de Lille , de
la Salle de Phalempin et de la Salle le Comte à Valenciennes ?
16. Quelle était l'organisation de la pairie en Flandre, en Artois,
dans le Gambrésis et en Hainaut ? A quelle époque remonte cette
organisation ?
17. Quelle était la constitution des cours féodales , notamment
de celles auxquelles on donnait le nom de Perron , telles que le
Perron de Cassel, le Perron d' uéudenarde f Par qui et comment
ces cours étaient-elles tenues ? dans quels lieux siégeaient les prin-
cipales?
18. Quels sont les plus anciens actes écrits qui constatent les
droits et les devoirs des seigneurs et des yassaux , dans le comté
de Flandre?
«
19. Quelles étaient les limites des principaux diocèses dans le
nord de la Gaule? Par qui et comment les évéques étaient-ils
nommés , à partir du X« siècle jusqu'au XYI^ ?
50. Quelle était Faulorité politique ou féodale du prince sur
Téglise et le clergé ? Quels étaient les rapports de Téglise et de
rilat ?
51 . Quelle était l'autorité des évéques sur les monastères d'hom-
mes et de femmes ? Quelle était l'organisation de ces mêmes mo-
nastères? quelles en étaient les dignités? comment et par qui
étaient-elles conférées? Quels étaient en ces contrées les monas-
tères qui recevaient tout à la fois des personnes des deux sexes?
Quelle discipline régissait ces sortes de maisons ?
52. A quelle époque remonte l'organisation des communes pro-
prement dites , dans les comtés de Flandre , de Hainaut et dans les
autres parties de la Belgique actuelle ? N'y aurait-il rien de nou-
veau à dire sur l'origine de nos institutions communales? en quoi
différaient-elles des anciennes municipalités ou des ghildei ger-
maniques , ou des communes insurrectionnelles de l'intérieur de
la France , au XII« et au XIII" siècle?
23. A quelle époque remonte l'établissement de nos premiers
états provinciaux? A quelle époque précise le tiers-état y a-t-il été
admis ?
( 288 )
24. Le droit romain éUit41 observé en Flandre et dans les pays
d*alentoar, ayant le XII« siècle? A quelle époque s*y est-U princi-
palement développé ?
S5. A quelle date remontent les premières coutumes écrites
dans les prorinces cinlessus indiquées?
26. Pourquoi la féodalité a-t-elle pris une extension plus large
et plus complète dans le Hainaut qu*en Flandre ?
S7. En ce qui concerne les monuments du moyen âge , a-t-on
observé des différences notables entre Farchitecture du nord de la
France et du midi dt la Belgique, et celle des autres provinces de
rÉtat connu sous le nom des dix-sept provinces belgiques; les Flan-
dres, le Hainaut, le Gambrésis, TArtois auraient-ils emprunté leurs
types arohitectoniques à la France , ou les auraient-ils reçus des
parties septentrionales de ces dix-sept provinces, ou bien de
TAllemagne , pays qui ont toujours été plus riches en monuments
civils et religieux d*une véritable importance ? Comparer les pro-
duits de Tart dans ces diverses contrées et faire ressortir de ce
rapprochement les différences et les analogies.
28. Il résulte des renseignements transmis par Thistoire qne la
Flandre française , le Hainaut français et le Gambrésis n*ont ja-
mais possédé de ces vastes basiliques au frontispice historié,
comme on en remarque encore augourd*hui dans les pays limilro-
phes. ^ancienne métropole de Cambrai , le plus important def>
édifices de ces trois petits pays, construite du XIII* aa XY*" sit--
oie; Saint-Pierre et Saint-Étienne de Lille, riches et célèbres
églises d'ailleurs, n'avaient rien, k Textérieur, de la fastueux
élégance de certaines basiliques contemporaines élevées dans leur'
voisinage. Il serait intéressant de rechercher la cause de cette
absence presque complète d'ornementation extérieure^ qui rend
très-diiBcile Tétude de l'iconographie catholique dans les quatre
provinces qui forment aujourd'hui la nugeure partie des dépar-
tements du Nord et du Pas-de-Calais.
29. On a cru remarquer, et on Ta dit quelquefois, que les
transitions en architecture avaient été lentes dans la Flandre fran-
çaise , c'est-à-dire qu'un style nouveau était pratiqué depuis long-
temps dans les autres pays , tandis que l'on construisait encore
( 289 )
dans celui-ci , selon les principea de l*ëcele abandonnée. Celle opi-
nion repo«e-t-^lle sur des faîls conslants ? Ponrrail-on ciler plu-
sieurs monumenls d*une dale précise, conslruits snirant les usages
de la période précédenle?
30. Beaucoup d*édifices religieniL, dont rarcfaileeture n*offire
rien de remarquable, renferment quelquefois des objets d*arts
d*un haut intérêt , tels que : stalles , confessionnaux sculptés ,
Terrières historiées, fonts baptismaux, tabernacles, bas-relieis,
croix de procession, châsses, elc Signaler et décrire ceux
de ces objets qui peuvent mériter ratlention du congrès et servir
de renseignements sur Tétat des arts du dessin dans nos provinces,
au moyen Age.
31 . La domination espagnole a-t-elle exercé une vérilable in-
fluenee sur les habitudes architectoniques des Flandres et de
TÂrtois? Toutes les constructions particulières ^ les beffrois, les
hôtels de ville, etc., que Ton attribue communément aux Bspa^
gnols , ont-ils réellement été construits par eux , ou sous leur in-
spiration? Dire quels sont les principaux caractères de cette
architecture , dont les villes de Lille et d'Ârras possèdent de nom-
breux exemples , appartenant aux dernières années de Toocupa-
tion.
33. Peut-on constater dans les provinces situées au nord de
Tancienne Gaule , rexistence d*églises d*architeclure romane , pré-
cédées d*un vaste atrium f
33. £xisLe-t-il dans cette même partie de Tancienne Gaule , on
dans d*aulres, des églises d*architecture romane, qui n*aient ja-
mais été voûtées, et qui n'avaient qu*un plafond plat ou cintré en
planches ?
34. A4-il existé , dans ces mêmes contrées , des absides ou
d'autres parties d'églises romanes , de forme octogone ?
35. Gonnatt-on , dans les mêmes pays , des voûtes ogivales pla-
cées après coup , dans des églises du style roman pur?
36. Connaît- on plusieurs exemples d'églises de l'époque de
transition du plein-cintre à l'ogive, qui soient, à l'extérieur, en-
tièrement romanes, et à l'intérieur tout à fait ogivales? Lorsque
l'on rencontre celle disposition, n'est-elle pas due à un revêtement
intérieur, fait souvent en même temps que la voûte?
( 290 )
57. Gomment, k Tépoque tus-iDdiquée, dans le nord de la
France, les deux styles architectoniques se sont-ils le plus ordi-
nairement mélangés et combinés î
38. Les peuples d*origine germanique ont-ils toujours marché
d*accord, dans les divers changements apportés aux travaux ar-
chitectoniques ?
Z9» La construction des cryptea sous les églises peut-elle élre
constatée, dans la Belgique et les provinces septentrionales de
la France, pendant la période du style ogival, du XI* au XVI^
siècle ?
40. Quelle était la destination des cryptes , ou églises souter-
raines dans la liturgie chrétienne? Quelles cérémonies particu-
lières y célébrait-on?
41 . A quelle époque peuU-on faire remonter Tintroduction des
zodiaques, dans les monuments consacrés au culte chrétien ; leur
emploi pour la décoration des pavés a-t^il été fréquent dans le
Nord?
42. Les pavés formés de dalles semi-gravées^ semi-sculptées en
bas-reliefs , dont les creux sont remplis d*un mastic polychrome ,
ont-ils été souvent posés dans les églises?
43. Les mosaïques ont-elles continué à être employées dans les
pavés des églises du style ogival ?
44. Leê labyrinthes ou chemins de Jérusalem ont-ils été fré-
quemment employés dans les pavés du moyen âge? A quelle
époque peut-on faire remonter le commencement de ces labyrin-
thes?
43. Quelles sont les causes générales auxquelles on peut attri-
buer le grand nombre d*édifices religieux du premier ordre , élevés
au moyen âge , durant les périodes du style ogival primitif et se-
condaire, qui existent encore aujourd'hui dans les provinces en
deçà de la Loire , lesquelles faisaient alors partie du pays que les
historiens ont désigné sous la dénomination de pays de langue
d'oïl f comparativement au petit nombre de ces mêmes édifices ,
et d*un mérite inférieur, de la même époque, qu'on rencontre
dans les provinces d'Outre-Loire, désignées sous le nom de pays
de langue d'oc ?
( 291 )
46. La Belgique et les provinces dn nord de la France offrent-
elles quelques exemples d*églises ou chapelles payées en Terre,
pendant la période du style d'architecture romane ?
Nota. Le congrès accueillera aTeo un égal intérêt les mémoires et
dissertations qui lui seraient présentés snr d'autres points d'histoire et
d'archéologie, surtout si le sujet se rattache à nos contrées gallo-bel-
giqnes.
IDATII EVISCOPI
CHRONICON.
IDATII ÊPISCOPI
CHRONICON
CORRECTIONIBUS, SCHOLIIS ET DISSERTÀTIOMIBUS ILLUSTRÀTUH
JOANNB MATTHAEO GARZON,
HISPANO, SOCIETATiS JESU TUEOLOGO , GANDIENSIS ACADEMIAB OLIM
CANCELLARIO.
EX COOICE ACT06BAPH0 BIBL. ME6IAE BRCXELLENSIS
■ •IMT
)p. i. X. ht 1^am,
». TNtOL. ET »5. Cil. »»CT. , CWLLB61I «ST. *!•■ NUII SOCir»-
BRUXELLIS,
KKCUDF.RAT M. IfAYEZ , REG. ACAD. TYPOCRArniS.
1845.
J
MONITUM EDITORIS.
In praevia dissertatione satis superque pertractan-
tur, quae ad Idatii vitam et scripta attinent ^. Pauca
tamen de ipsius chronico, quod Garzonius omnium
optime illustravit, hoc loco praemonenda sunt.
* Yid. p. 9 et sqq
(V.)
Chronicon istud , inter praecipua historiae suae mo-
numenta ab Hispanis habitum , decurrit ab anno aerae
christianae CGCLXXIX ad annum ejusdem aerae
CCGGLXIX ^ Gomplectitur itaque a Theodosio ad
Leonem annos fere nonaginta. Âb ipso auctore in duas
partes ita divisum fuit, ut priorem quidem ab aliis
sumptam ingénue fateretur; posteriorem vero, ab anno
GGGGXXYII ad finem , a se immediato teste conscri-
ptam afiirmaret^. Ghristianus Fredericus Roesler ait^,
scriptores quos Idatius in priori chronici parte secutus
esse videri possit, Sulpicium fuisse atque Orosium,
communes eorum temporum et scriptorum fontes, Hi-
spanis etiam proxime notos. Inde autem a Yalentiniani
anno III, id est aerae christianae anno GGGGXXYII,
Idatius ipse fons esse incipit, e quo multi post prata
sua satis profecto arida irrigarunt. In bis nemo magis
quam Isidorus tum Hispalensis tum Pacensis.
Ut oculatum veracemque inter optimos saeculi
' Sigeberlos Gemblacensit ad annam 400 ait : Idatius chronica Atic-
usque perdusii, Vossiat reole observât, errasse Sigebertam, qaod in
aliqaem incidisset codicem, ubi Idatiano testai aliquot anDÏ ab alio
adjecti fuissent. Cfr. Ricolai A.ntonii Hispalensis Bibiiothaoa Uispana
vêtus, Madriti, USS, irt-fol., tom. I, p. d69.
3 Cfr. Idatli praefat., p. 60.
' Chronica meditaevi^ argumente generaliora, auctoritate celehriora^
utu communiora, post Eusehium atque Uieronymum res saec. IV ^ V et
VI expottentia. Tabingae, 1708, in-S», p. 00.
( >" )
quinti scriptores merito numerandum esse Idatium,
testa tur Papirius Massonus ^ Erat enim eo constitutus
I0CO9 ex quo multa accuratius poterat et circumspicere
et judicare. Episcopatu non tantum multis annis per-
functus est, sed etiam ad legationes et officia publica
adhibitus ^. Rébus ipsis immixtus, quae propria di-
dicit experientia, literis cooimendavit. In scribendo
plerumque utitur stylo breviori , eoque barbaro ac dif-
ficili : lieque hoc obstare potest , quo minus sumoio
in pretio habeatur Idatii chronicon. Enim vero non so-
lum ab hoc fonte baustasunt, inquit Sirmondus ^quae
de Gothorum , Suevorum , aliarumque gentium rébus
inHispania, Galliaque, per ea tempora gestis, apud Isi-
dorum et ahos scriptores non aliis ferme quam ipsiqs
chronici verbis contexta leguntur; sed alia praeterea
tum ad sacram tum ad civilem historiam plurima hic
docentur, quae ut caeteris omnibus intacta qui exstant,
ipsi etiam nos, nisi ab Idatio prodita essent, ignorare
cogeremur.
Nullus fortasse meliorum Chronicorum aut celebrio-
rum superest, cujus tam rarisunt CodicesMSS. In ipsa
etiam Hispania vix obvios esse, et ex eorum collatione
< Hist. calamit. Galliae , p 97.
^ Cfr. infra, p. 16 et 74.
' In pracfat. ad Idaiii chronicon.
( vifi )
nihil fere ad textus emendationem desumi posse , te-
statur Floresius ^. Ut autem Idatius extra Hispaniam
saepius describeretur , vix tulisse videtur insignis illa
auctoritas qua Prosperi chronicon valuit.
Plures tamen tum fragmentorum tum integri Ida-
tiani chronici exstant editiones ^.
Excerpta quaedam ex hoc chronico a quodam colle-
ctore Galle , Garoli magni aequali , primus publie! juris
fecit Henricus Ganisius ^. Gompendium illud in prima {
sua Eusebiani chronici editione retinuit Josephus Sca-
liger * ; legitur quoque in Ândreae Sehotti Hispaniae
illustratae tomo quarto, a Francisco ejus fratre edito ^
Post très illas maie breviati chronici publicationes ,
prodiit tandem integrum chronicon Ludovici S. Lau-
rentii Gordubensis cura, Romae anno 1615, ex codice,
ut ait ille, Parisiens! desumptum. Mox nova prodiit
editio Parisiis ex oiïicina Sébastian! Gramoys! , anno
1619, in-8% opéra eruditissim! viri Jacob! Sirmondi,
qui eumdem MSS. codicem, unde romanus profecit
I Espana sagrada, tom. lY , p. 381.
3 Hoesler, op. cit. , p. 92, et Bilhr, Die ckristlickên DichUr und Ge-
schiehUohreiber Rome, CarUmhe, 1836, in-S».
3 Lectionum antiq., tom. 11. IngoUtad., 1608. Cfr. ejnsd. op. edit.
Amstelod., 1726, tom. II, part. I, p. 166.
* Thésaurus Umporum, Genevae, 1609, in>fol.
^ Hispania illustraia, seu rerum urbiumque Hitpaniae, Lusitaniae,
jEthiopiae etjndiae tcriptores varii, Francof , 1603-1608, iv vol. in-fol.
(.X)
editor, non quidem Parisiensem, sed vere Metensem,
scilicet Métis scriptum , eumque antiquum archetypon
se habuisse fatetur. Hujus MS. codicis meminit Lab-
beus ^; alteram ad manus habuit ante annos septin-
gentos exaratum Papirius Massonus ^.
Romanam editionem , eodem aut sequenti anno quo
prodiit , repetiit Prudentius Sandovalius, Benedictinus
Pampilonensis episcopus. Sirmondiana vero editio sae^
plus novis typis reddita est, in primis ab ipso Sir-
mondo ^y deinde ab Andréa Duchesnio ^^ ab Alexandro
Moro ^, ab ediloribus Bibliothecae Pairum ^ et Con-
cUiorum Hispaniae '^^ a Bouquetio ®, a Floresio ®, a
Roncallio *^ et a Roeslero ".
Librariorum incuria evenit» ut pluribus in locis Ida*
tiana chronologia vitiata fuerit. Praeterea ex uno exem*
' Bibl. librorum MSS.^ p. 8.
* Hiêt, oalamitat, Galliae^ p. 98.
^ Anno 1629. Cfr. Sirmondi op. VenetiU, 1729, tom. Il, p. 228.
* Eût, Franc iae script. Paru, 1636.
^ Scaligeri, Thésaurus Ump.^ noT. edit. Amttelod., 1668, io-fol.,
p. 17.
« Bibl. Pair. mas. Lugdani, 1677, tom. VII, p. 1231, et Gallandii
Bibl. Pairum^ tom. X , p. 323.
' Colleciio max. Concil. Hispaniae^ tom. II, p. 168.
^ Rscueil dss historiens des Gaulss et de la France^ tom. 1 , p. 612.
' Espànasagrada^ tom. IV, p. 239-416.
^^ Fetust, Lait. Script. Chronic, ad MSS.codices emendata. Patavii,
1787,10-40, part. 2.
" Op. cit., p. 84 et 131.
(O
plari et MS. codice omnes fluxerunt editiones; itaque
ex codicum MSS. comparatione Idatii textus plane
emendari nondum potuit ^.
In illustrando Idatio nemo diligentior fuit Floresîo ,
qui Hispanico idiomate prolegomena et notas conscri-
psit^. Pagius in Criiica Baronii saepe et multum usus
est Idatio, atque etiam Petavius in Doctrina temporum.
Horum prior chronici locis quam plurimis interpre-
tatione, emendatione et notis succurrit. Sed Pagius,
quemadmodum alii chronici editores, saepissime lapsus
est, ita ut Matthaeus Âimerichius jure observaverit
Garzonium in pluribusPagium emendasse^ et sexaginta
eoque amplius Pagii errores circa Hispanorum prae-
sertim res adnotasse in annis nonaginla chronici
Idatiani ^.
Nostruoi illum Garzonium Aimerichius praecipuis
aetatis suae chronologis annumerat, hocque de eo
et de opère , quod typis excudimus , testimonium
tulit : < Chronicon» inquit *, a Sirmondo inventum,
I Cfr. Roncallius ex praefal. op. cit., p. xxiT.
* Idaeio illustrado C9n notasj correceionee, y disirihucion mas exacia^
que en las Ediciones anteriores. A riàdidos dos chronicones ineditos : Pas-'
tos Idacianosy y Tabiasde Olympiadas ^ consulados , yanos de iafunda-
cion de Roma, reducidos a les de Christo. Todo con nucvas ohservaciones.
Op. cit., toiD. IV.
' Speeimen veteris romanae litteraturae deperditae vcl adhuc tatenlis.
Ferrariae, 178 {, in-4% part. I, p. xiv.
* Op. cit., p. 178.
(XI )
correction ibus , notis et dissertationibus illustravit so-
dalis olim et amicus meus Joan. Mattbaeus Garzon
Hisp., cbronologus doctissimus. Hoc opus pQsthumum,
quod jussu Cl. J. Santanderii Reg. Bibliotbecarii^ nu-
per defuncti , in regia bibliotbeca asservatur Matriti ,
typis editum jam esset cum nostra Historia naturali
et OEconomica Cataloniae, me curante utriusque edi-
tionis correctionem , ni Fortuna ludum insolentem lu-
dere pertinax, repentino excita to turbine, totum ne-
gotium disturbasset. » Eo enim tempore, quo nova illa
Idatiani cbronici editio typis excudenda erat^, in Hi-
spania Societas Jesu suppressa fuit, ejusque alumni
iniquo mulctati sunt exilio.
Garzonii codicem MS. Joannes Santander testamento
suo legavit Garolo de la Sema Santander, Bibliothe-
cae publicae Bruxellensis custodi. Quum viri illius cla-
rissimi bibliotbeca venalis proposita esset Bruxellis
anno 1816, Garolus Yan Hultbem die 19 mensis mar-
tii sibi comparavit illum Garzonii codicem qui nunc
exstat in Regia Bibliotbeca Bruxellensi , sub n^ 17971
codd. MSS.
Ex hoc codice autograpbo descripsi , quod nunc in
' Ut typit exoaderetur , die 30 tepiembris 1763, facuiUtem coiices^-
•erat Petrus Raiarro, SocietatU Jesu praepositut proTincialis in pro-
Ttncia Aragoniae. Eamdem facaltatem censoret regii dederant.
( «*)
lucem prodit Idatii chronicon illustratum. Quantum
laborem, quantumque studium in adornando hoc opère
Garzonius adhibuerit, intelligent omnes qui novissi-
mani banc Idatii editionem cum prioribus comparare
voluerint.
Lovanii, die 16 mensis maii MDGGGXLY.
P. F. X. DE Ram.
LECTORI.
I. Ecce tibi, mi lector, Idatii episcopi Aquifla-
yiensis chronicon receoscusum, perpetuis ferescho-
liisetnotisbrevioribusad calcera cujusque paginée,
fusioribus vero ad fioem operis adjunctis , nonoul-
iisque interdum correctionibus illustra tum.
Post noTissimas, inquies, Bouquetii atque Fio-
rii editiones? Ita enim vero : nec sine causa opinor
alque aliquo operae prelio. Nam doctissimus Bou-
quetius non Idatii chronicon , sed indicem quem-
dam siye commenlarium rerum Idatii tempore
1
(2)
gestanim Dobis offert , siquidem chonologicasomnes
notas, quibusidatius opus suumin annales digessit,
ab eo rescidit , novasque alias pro opinione sua ob-
trusit. Eruditissimus autem Florins characteres sane
chronologicos , quos libri editi praeferunt, universos
senravit ; sed tamen annos Abrahamiticos et Olym-
piadicos a locis , quibus insiti erant, aTulsit et Impe-
ratoriis ab auctore consignatis suos saepe adjunxit,
ut eum, quia a yera chronologia aberrare existi-
mavit , in viam reduceret. Utrique tamen, quod ip-
sorum ductu chronologicas antiquarum editionum
salebras superare poterunt, multum Idatii lectores
debebunt ; at Idatius ipse non ita : quia dum illi sos-
pitalem manum admoyere prae se ferunt , si licet
dicere , Bouquetins rheda eum , quasi utroque pede
claudum, scipione yero quasi altero tantum pede
claudicantem Florins doTa^it , quo quidem ejus ipsi
aegritudinem immedicabilem esse denuntianint.
IL At mihi chronicon istud contextumque illius
diligenler scrutanti longe aliter yisum est. Nam in
eo non ita chonologia perturbata est , ut si modo
oculos ad illius yerba adjicere, animumque ad totius
scripti seriem advertere yelimus, non inyeniamus
auctorem recta fere semper yia incedere ; neque illis
auxiliis, tanquam potisnon sit, suis ambulare gres-
sibus, indigere, quinimoquandocumque librariorum
«imperitia sive oscitantia factum est, ut ab aequa-
bili, oui insistit, cursu abducatur; ipse per sese
lectori suo ostendit illatam sibi vim esse , atque eum
quodammodo deprecatur, ut ab injuria impacto-
(3)
que sibi yitio Tindicatum se ire yelit» Quod ut uno
atque altero exempio palam fiât, sume, lector, chro-
nicon a Sirmondo editum atque ibi in ter paragra-
phum Aêturiui vir ( ad annum XXYI Theodosii
atque Placidi Valent. ) et paragraphum : Secundo
regni anno prmoipis Marciani, numéros chronolo*
gicosmutatos reperies. Quid igitur? Idatiusne aetate
prope sexa^nariuS) dignitate episcopus et hucus-
que tam accuratus scriptor , redditus nunc est adeo
iiidfili|peii8 ) ut Theodosii atque Placidiae mortem
unum post aminm , quam quo reipsa evenit corn-
memoretP Sed esto. Nescierit Idatius Theodosium
atque Placidiam obiisse anno aerae Tulgaris CCCCL ,
qui fuit ipsius Theodosii et Yalentiniani XXVI ; ads-
cribiturque in editione Sirmondiana eidem y^ Aêtti-
rius, an ignorare potuit bellum Attilianum atroique
illudpraelium, quo in campis Catalaunicis annoejus-
dem Yalentiniani XXYII , aerae communis CCCCLI
pugnatum fuisse , quod cunctarum gentium linguis
et litteris perrulgatum est? At si Idatius §<> Valent
tf niant imperatoris mater annum ipsius XXYI II ad-
nexuit, praelium illud in annum communis aerae
CCCCLII conjecisse dicendus est. Yerumtamen con-
jecturis neutiquam egemus , quandoquidem ^ In
Gallœcia , qui in editione Sirmondiana subjicitur
anno XXYIII Yalentiniani , diem quartum aprilis
incidisse ait Idatius in feriam terliam. Atqui hoc
contigitanno aerae Dionysianae CCCCL, imperii Ya-
lentiniani XXYI , qui cyclo solis XI , litt. Domîn.
A insignitus fuit. Idatius igitur ^^ illum In GakBcia
et quioque praecedentes sub eo ûtmo XXVI con-
signavit ; pessimeque cum eo actum est a librariis ,
quiannos duos XXYII et XXYIIl YalentiDianî eidem
§<> praeposuere, quos eidem postposuerat manifeste
Idatius. Sed plura de bis in notis.
111. Pauio post Idatiusad y^ Romcmarum XLIII :
hanc notam 1 apposuit, qua annum 1 A^iti desig;-
nare Toluit. Attamen librarii eamdem notam non ut
solius primi Aviti anni , sed ut noyi etiam Olympia-
dici atque Abrahamitici sig;num accepere. Quasi
Idatius ipse ad annum XYII Tbeodosii Magni non
praemonuisset propter hanc quinti anni imperii ad-
jeetionem turbandam non esse, nequepraeyertendam
Oiympiadum seriem ; quandocumque uno eodemque
anno civili seu juliano et primus imperium adeuntis
et ultimus decedenlis ab eo principis designaretur.
Id quod de Abrahamiticis etiam annis intelligen-
dum est. Menlem hanc suam de illius notae signi*
ficatione déclarât eyidentissime Idatius eodem loco ,
dum nullam ibi in annos Marciani mutationem in-
ducit, sed eundem iilum retinet, quem antea con-
signayerat ^ quarto regni anno. Item dum statim
post scribit : Gaisericus. . . pritisqtuim Avittùs Augus-
tîi^fieret, Rotnam ingreditur, etc., quibusyerbiscla-
rissimesignificatse narrationem continuare iiiiusmet
anni, quo occisus est Yalentinanus , renuntiatique
Maximus et Ayitus , quorum successiones ut uno te-
nore redderet, irruptionem Gaiserici in urbem quae
inter mortem Maximi et Ayiti renuntiationem fecta
est , post hanc renuntiationem tradit , id ipsum ex-
( 5 )
presse admonens : admoniiurus parîter ad annum
praecedentem irruptionem illam pertinere. seque
eam eictra locum et tempus narrare, si ab iilo §o I.
Romanorum XLIII dovuid annum ciTilem sciiieet
CCCCLYI auspicaretur.
IV. Sed simile a librariis chronico illatum Titium
longe manifestius deprehendîtur §<^ Theodoricuê eut-
vergù. Induxerat paulo antea Idatius Theodoricum
postRechiarii mortem , quioccisus férturmense de-
cembri , Emerîtae civitatis depraedationem molien-
tem, intereaque noyiiscum advenîsset annus , eum
consignavit §® Avtius tertio anno : atque Avili et
Marciani obitu, Leonisque ac Majoriani ad imperiî
festigium ascensu cursira comraemoratis^resumpsit
iterum actorum Theodorici narrationem , quam se-
quitur a §<> illo Theottoricus adversis , eique notam
hanc 1 apponit , initium principatus Leonis atque
Majoriani denotantem. Librarii autem nimis quam
oscitanter haec legentes , noyumque aperiri annum
existimantes , numerum annorum civilium ibi adau-
gent, et Theodoricum sexdecim fere roenses Emeritae
cunclari £aciunt; eum vix quatuor in ea urbe per-
raansisse Idatianae narrationis ordo perspicue de-
monstrat.
y. Hi naeTÎ sunt atque etiam alii , sed sane non
roulti , quibus a librariis Idatius devenustatus est. Ut
miraculo proprius sit scriptorem hune tam sui simi-
lem in unico Ms. (namque hucusque nullum aliud
inventum est) conseryari potuisse. Ergo pauculas
îstas labes eum detegere possent yiri clarissimi, qui
(«)
chronico isti illustrando operam nayarunt; nescîo
cur suam potius chronologiam hue invehere , quam
Idatianam restituere yoluerunt. Sed contra fidem
MS. inquietit, quis hoc audeatP Iido Tero , quis non
audeat, si de auctoris sententia oerto constet? Ma-
jorne adhibenda fides est librariorum calamis , quam
ipsorum auctorum Terbis ? quaenam rogo religio est,
ut librario parcas , opem negare scriptori dignis-
simo, qui eam implorât, et quasi admota manu
inflictum sibi Tulnus indicat, ut ei mederi yelisP
Ego autem contrarium facere decrcTÎ ; atque in hac
editione loca superius adducta ac aiia nonnulla cor-
rigam, germanamque Idatii kctionem restituam ;
eam expungens , quam librariorum siye incuria sive
imperitia siye audacia iuTexit. Cumque nuUum MS.
suppetat , aliqua ex conjectura et historica yeritate
emendabo , quae paucissima erunt ; plura ex ipso
hujus chronici contextu , caetera yero aut ex Fastis
ipsius Idalii , aut ex Isidoro aut ex excerptis , quae
tomo lY Hùpamœ iUustrcUœ excusa sunt , aut de-
nique ex chronico Parvo , atque alio chronico Se-
yero adscripto , quae Florins in lucem protulit
tomo IV Hispaniœ stxcrœ.
YI. Dum aulera singula persequor, quibus has
emendationes iieri pesse quam probatissimas exis-
timavi , nimius alicui , justoque diffusior fbrtasse
yidear. Sed adyertat hic , quaeso , animadver-
siones illas , in quibus de notis numerorum , et quo
quaeque ioco ab auctore inscripta sît , agitur ad
summam rei pertinere. Quotiescunque enim id sub
(7)
dubio maneat , atque sub lite, Idatii opus comnien*
tarius aliquis historicus dici poterit , chroDÎcon dici
non poterit. Istud igitur causa fuit, quamobrem
^;o, dum de numeris chronologicis quaestio orta
est, argumenta cuncta protulerim, quae mihi TÎsa
sunt aliquid lucis genuinae lectioni restituendae al-
latura. Nec me pertaesum est, hanc in rem tem-
pus et operam liberaliter impendere. Has autem
atque alias ad historiam et ad Hispaniae laudem spec-^
tantes longiores annotationes ad calcem chronici
amandayi; ne si ipsius chronici contextui, ubi
occurrunt, subjicerem , nimis illum discerperem , et
lectoribus , qui Idatium festina Tolent lectione per-
currerre, interjectionibus hujus modi moras ob-
tenderem.
VU. Ut autem de antiquis editionibus nihil lec-
tori depereat, si quid in ista detractum est , aut in-
yersum, id omne, ne una quidem litterula minus
in scholiis exhibeo , simulque quid, quove loco vel
additum yel expunctum vel immutatum est , indico.
De epochis , quibus chronicon Idatius insignayit ,
dicam infra, cum de illius scriptis sequenti dis-
sertatione agara. Christianam autem aeram aliis,
quas ipse adhibet, ego adjunxi; quia haec cum in
usu communi omnium sit , et mihi et lectori com-
modior ac expeditior futura est ; compendii etiam
causa , dum hac epocha utor , atque etiam dum
aliorum scriptorum loca allego , Arabicas notas (sic
Tuigo appellari soient) saepe usurpo ; nam yelocius
scribo 450, quamXXYI Theodosii et Yalentiniani III
(8)
anaorum; velocius item 389 quam CGCLXXXIX.
YlII. Demumsihicallqua iiiTeois, quae occiipata
prius fuerjot a Bouquetio ; scito me nunquam eum
vtdisse , neque in nidulo , in que dudc babito, Ti-
dere licet. Quae autem de eo supra praelocutus
sum , ex R. P. Florio didici. Sed neque scio, an
quidquam omissurus sim , etiara si antequam haec
in lucem proferam , opus illius nactus fuero. Ego
enim baec ex publica silva coliegi , nibilque Bou-
quetio debent.
(9)
DISSBRTATIO PRAIYIA DB TITÀ ATQUI SGRIPTI8 IDATII.
$ 1. Idaiii pairia.
I. Idatius, ut ipse de se ieBiniur ^ provinciae Gallae-
ciae in Lemiea oivitate ualus est. Ad Lemica vel Limica
ab IdaUo scriptam fuerit, divinare non possumiis. Inler
Duriura et Minium Gallaeciae fluTios, flumen aliud est,
quod Plinio ^ et Melae ' lAmia^ Ptolomeo' LimiM^ Stra-
boni^ demum Limaea dicitur, tertia vocali li non se-
cunda le cunctis scribentibus. Ad haec inter decem
civitatesy quas recenset inscriplio, quae hodiedum ad
Aquas flavias (Tulgo GhaTes) in ponte ad Tamagam flu-
▼ium yisitur^ quamque Gruterus ^ et alii exhibent, sep-
timo loco Limici nuroerantur. Tempus, quo ea inscriptio
posita est, ipsa per se prodil. En illius principium.
I». Cabs Vfisp. AuG. Poff.
Max TiiB. Pot. Ï Imp. XX P. P. Cos. ÏX
Imp. V£SP. Cabs. Aoo. Fil. Poii. Xrib.
Pot. VIII Imp. XIII. Cos VII.
Eadem profecto yerba, quae lectoribus suis offert Pau-
▼inius®, nisi quod apud eum consulatus Titi. Vllinscrip-
• Lib IV, C.20.
• Mb m, c. 1
^ Tab. II. Europe.
' Lib. III.
* Pag. CCXLV, no 2.
6 Lib. II in Fastos anU. C. DGGCXXXII
( 10)
tus est ; bic autem YI. Isti tamen leclioDÎ contentiunt
Fastî Idatiani, atque Graeci et liber Gaspinianî y qui ipso
Panvinio teste insequenti anno urbis DGGGXXXIII con-
sulatum Titî YII praefert.
II. Yerum id modo nostra non refert. Haec autem
omnia eo solum fine commemoravi , ut palam fieret yen-
simîlius esse anle Idatii sallem terapora Limieus adjec-
tivuni a Limia terlîa Yocali , non autem secunda Lemieus
cfferri solitum fuisse. Quin etiam hodierna die flumen
illud Lima , et tractus ipsi yicinus Limia appellatur.
Quare quod nunc Lêmica in Idatio legalur, ex librario-
rum forsan errore nalum est. Quid si exinde ille etiam
deri^atus est, ut Idatium Lamecensem episcopum plu-
rimi scriptores fecerint. Porro si Limioa in Idatio lege-
relur , Sigebertus Limicensem illum episcopum dixissel ,
non Tero Lemicensem. Alii autem scriptores Forum Li-
mieorum in Ptolomaeo, et Limieoê in lapide Aquiflafien-
si iuTenienteSy aul cum Sigeberto episcopum Limicensem
appcllarent, aut saltem nichil commenti essent de épis-
copatu Lamecensi; quem Idatio tribuunt pari, ac Sigeber-
tus Lemicensem, errore; sed qui plurium insedit anirais ,
penitiusque inhaesit non sine aliqua yeritatis specie.
Nam episcopatus Lamacensis eliamnum persévérât in ora
Gallacciae yeteri yicina prope Durium flumen. At Lemica
n'ullibi neque apud antiques géographes, neque in eccle-
siarum monumentis apparet. Gaeterum urbem Lcmicam
yel Limicam , ubi natum se ait Idatius, in eo loco fuisse,
ubi nunc yicus est yulgo Puente de Lima dictus , opinio
fuit D. Nicolai Antonii. Sane Itinerarium Antonini XIX
m. Bracara Tydem versus Limiam statuit , fluyium non op-
pidum, si Zuritae credimus. Sednibil prohibet, quominus
et urbem et fluvium Limiam inibi fuisse dicamus , sicuti
(H)
in atersa Hispaniae ora Sucro fuit et flumen et oppidam
teste Plinio * qui etiam oppidum et flumen Aerainium in
TÎcina Lusitania memorat \
§ IL Ortuê Idatii, peregrinaiio in PalœêHnam at^tu
indé in Hispaniam rêditus,
m Quo anno natus fuerilldatius etiam in incerto est;
sed si datur conjeclationibus locus, in annum circiter
CGGXGIU natalem ejus incidisse non imprudenter sta-
tuam. Opinalus quidem est vir impense doctus et de Idatio
optime merîtus eum circa annum GGGXG natum fuisse ;
confcctaque in Paleslinam peregrinatione anno GGGG ad
suos rediisse. Sedquod attiuet ad regressum Idatii exorien-
te, hnmanitus vir tantus deceptusest, uti Acta S.Porphyrii
epîscopi Gazensis apud Surium et Bollandum die 26 fe-
bruarii certo nos décent. Namqueibi cap. 8 legiraus, Joan-
nem Gaesareae Palestinae episcopum anno GGGGI, die
post Pascha 15, ex ilinere Gonstantinopolilano Majnmam
appulsum, inde tertio post die Gaesaraeam abiisse, sanum
utique ac Tegetum, ut qui média hieme mari se ac navi-
gationi satis difficili commiserit. Gumque eo anno Pascha
celebratum fuisset a Graecîsdie XIY aprilis, Joannes die II
Mail ejusdem anni inter viTOS erat. Atqui dum Idatiua
Palestinam lustrabat, Joanne yita functo, Gaesariensem
ecclesiam Eulogius regebat. Legesis Idatium ipsum ad an-
num XII Honorii, Ghristi GGGGVI, itemque ad annum
ejusdem Honorii XIII , aerae coramunis GGGGVII ubi in-
fantulum se et pupillum hune eundem Eulogium Gaesa-
* Ub. Iir, cap. 8.
' Lib. IV, cap. 19
( 12)
reaejam tum epucopiim yidisse testatur. Neque, ai di-
cam ideo Idatium ad hune annum 407 Joannis Hieroaolr-
mitanly Eulogii Gaesariensis et aliorum metninisse , quia
eodem ipso anno factura est , ut eos tideril in Paleslina ,
queroquam me erroris accuçatum ire meluo.
ly. Eiistiroavitpraelerea idemGl. vir Idalium^ dum anno
Theodosii et Placidi Yalentîniani XI Tulgaris aerae 435
ait : Quo Umpore SS. Joannes, HUronymtis ei alii, quos
êupra diximiu, obierint referentem sermo non edi-
dii^ de his loqui, quos anno GGCCVl landa?erat; cumque
inter eos commemoratus fusset et Epiphanius Salaminae
in Cypro episcopus, terapus, quo hic obierit^ ignorasse
Idatium credîdit , quia in Hispaniam ex Syriacâ peregri-
natione se recepisset ante diem XII maii annoGGGGI, quo
ab aliquibus obiisse dicitur Epiphanius. At iraprimis
multo probabilius est, Idalium ad annum 435 deiia lo-
qui y quorum anno GGGGVM meminerat, inter quos non
est Epiphanius. Deinde fieri non potuit , ut Eulogium
in ecclesia Caesariensi episcopum Tiderel, utque a Pa-
laestina ipse ante Epiphanii mortcm, si is obiit anno
GGGGI, recesserit, nisi si Joannes Eulogii decessor statima
Constantinopolitanoitinere viyere desierit ; statim Eulogius
in Joannislocum adiectusfuerit; Idatiusjam lumin Palaes-
tinam nayigaverit, atqueab ea proyincia nullainterposila
morâ recesserit. Quae omnia uno non intègre mense fieri
nemo sine tabulis y sine teslibus sibi persuadeat.
y. Yerum licet Epiphanius diem obierit extremum
anno GGGGII aut GGGGIII, de quo disputant Baronius *,
Pagius *y Papebrochius ', et Yalesius ^, non ideo oonse-
^ Anno 402, n. Z6
' Eodem anno, n. 7.
' In vita nnni. 42.
* In Notis ad Soorat. iib 6, cap. 14.
( 13)
qaeiM erit Idatium iUiiM obilum ignorasse, quia ante-
quam eveniret , ab Oriente in Hispaniam rerersus fiierit.
Fieri enim potuit^ at etiamsi în Syria et praesertim in Pa-
laestina celeberrimam fuissel Epiphanii nomen , dum tî-
Teret, nihil Idatius, quarodiu illic fuit, de illius morte
audierit, quia TÎdelicet tertio tel quarto ab Epiphauii ex-
cessu anno, id est GGGGYI aut GGGGVII, in Palaesiinam
ad^enerit , quando cuncti de Epiphanio serraones sopiti
erant. Gumque ju&la opinionem nostram decimum tertium
aetatis annum nnmeraret tune Idalius , yerum se infan-
tulum ac pupillum appellare potuit. Hieronymus pro-
fecto saepe se adolescentem, alicnbi etiam pêne puerum
in eremum secessisse ait ; et tamen juyenem yel etiaro
Tirum tune fuisse apud omnes constat. Cornélius etiam
Nepos j in vita Attiei cap. 8 , adolescentem appellat
H. Brutum post illud tempus , quo ab ipso cura sociis
occisus fuerat Gaesar in senatu , et ipsum Atticum ado-
lescentem Yocat cap. 2, cum jam annum 23 ageret.
Itaquo bujusmodi yerba nos saepe fallent, si ad praes-
criplas Yulgo metas infantiae , pueriliae et adolescentiae
reducantur. Quando Tero finem chronico iroposuit Ida-
tins , non immérité extremum se t itae curriculum pera-
gère scripsit iu prologo; namque erat tune fere octoge-
narius, ut infra videbimus.
§ III. Dec »e devovei , Epiêcopus fii ; religua usgue ad
moriem.
yi. Regressus ex Sjria ante annum GCGGXII, quo
obiit Theophilus Alexandrinus (nam cum illinc discessit,
▼ivum reliquitTheophilum, uti ea ostendunt, quaescribit
anno XI Placidi Valcntiniani ) Deo se devovet clericum ,
( W)
monachum aul religiosum^ qaam antea TiUm profesavs ,
anno aerae fulgaris 417 aul 418. M nihilqne aliud sîg-
nificaDt terba illa , quae io Chrooîoo Parvo ( aie illad
appellare tisum est editori Florio ) post Gonslantii Dup-
tiaaet Placidiae, ante Walliaeniortem leguntur, acilicet :
Idatiiad Dominum eonvérêio pêceatoriê. Equidem Sal-
tianus * ilHus lemporis acriplor eadem pbrasi : Si quù,
ait , nobilium converti ad Deum ccsperit Slatimqoe ,
quid inielligat cooTersionii noinine declarans , inquit :
*Sf quiê melior otm UmimmmriÈ : runumque r Si homm
rmêiûr fwifpiam rêligioni ê9 applicuêrit. Sirniliter de
Paaiino Auaonius' Ftriiêti, Pauline^ iuoê^ duleisêimê
moreê. Aique etiam Idatius ipse infra ad annam XXX H<h
Dorii : PauUnuê nokUistimus et eloquentiêêimuê du*
dum eanvereiane ad Deum nobilior faeiue. Qe eadem
re qui plura Telit, légat oundem Paulinum' atquo &•
donium *.
VIL Anno deinde III Theodosii junioris et Yaleotiniaoi,
aerae vulgaris GGGGXXYII creatus es! episcopus Aquifla-
YÎensis.Qaod cum primus animadTerteritPhilippus Labbeus
insigoisSoc. Jesu scriptor^ dum Faslos Idalianos iolegroa
publicaretyOOf issime multis confirmât doctissimus Florîus.
Urbem episcopatu dignam probat inscripUo apud Grute-
rum ^, in qua coloniae titulo honestalur. Sigebertus , ut
supra innuiy Lemicensero, plures Laraecensem episcopum
fecerunt) omnium pessime Paschasius Quesnellns Lucen-
sem. Qui errores insuper accumulans Idatiuro melropolitam
^ Lib. IV deipiberDat. D«i.
' Spif. 25.
> EpUt. 30 ad militem.
« Lib. IV, epUt 24.
^ Pag. XXIII nuin. 10.
( 1»)
fuisse aflBrmat, îdqoe Idatiuni ipsoin cigoificare ait,
dum in prologo ad chronicon scribit se êummi praêêuUni
erêaêum affieii. At Lucas Augusti metropolis honore non
niai muUos post annos decoraius est. Sed neqae summum
praesulatus officiutn Metropolitas tantum, ternm quem*
libet etiam episcopum désignât ; siquidem de polestate
ordinis, ut theologi et joris ecclesiastici interprètes lo-
quuntur, sermo si t. Antiquus scriptor^ de sanctis Gas-
Irensoy Romo, Prisco et Tammaro episcopis Africae, non
Metropolilanis , summi saoerdotii honore praeditos fuisse
ait ; et S. Gaodentins Briiiensis de se loquens sermone in
die suae ordioationis et de suo episeopatu, ntêoepi , in-
quit| êumtni êaeêrdoiii tnunuê. Si vero de potestate jo*
risdiotionis loquamur^ nec Metropolitani quidem summo
saoerdotii oflBoio gaudeut y cum habent supra se patriar*
chas aut primates et summum pontificem. Haec necessaria
adnolanda fuerunt, quia res nobis est cum impheabiii
ecclesiae supremique ejus capitis hoste.
YIU. Yixit in episcopatu IdatiuSi at minimum annos
XLII; nam chronicon suuoi osque ad annum 469 per-
duxit. Imo in eo nonnolla iegimus , quae ab Idatio scribi
non potuerunt ante annum 472, ut infra osteodam '. At-
tamen necesse est eum aote annum 474 extremum diem
obiisse, si sub Leone Auguste decessit , uli narrât S. Isi-
dorus'jCui salius est credere quam Sigeberto^ qui ad
«mam usque GGGGXG vixisse eum a£Brmat. Léo autem
mense Januario an. 474 vitam finivit. Quare Idatius an-
nos fere octogiuta iritam produxisse ambigi yix potest.
IX. Ab eo Tero tempore, quo episcopus factns est^
* Vita s. Castrenttu, cap, 1 , apud Bollandum 11 febr.
^ Infra uam. XIXIV.
' De TÎrif îllatt., cap. 9.
(16)
maiimis laboribus, ingentibusque aeromniis in christianae
patientiae gymnaiio eiercitus est. Nam atrocia continue
bella , et quae bellis annexa , incendia , rapinae , capti-
vitates, caedes miseram Gallaeciam attrifcrnnL Hae ta-
roen injuriae erant corporum atque bonoram. Angores
aniroi mullo acrins sanctum episcopum cruciabanl , cum
yideret gregem suum hue atque illuc distrahi, dispergi,
lupisque irruentibus, hoc est, haereticis Priscillianislis
et Arianis saef issime dilacerari. Interea tamen principibus
et populis charus erat atque venerabilis , ita ut legatione
pro suis Gallaecis ad Aetium suscepta, hic precibus ejus
▼ictus Suerorum regem Hermericum ad ineundaro cum
Gallaecis pacem paulo post induxerit. Idatius vero nomeo
suum relicens pacem hanc intervontn episcopali obtentam
esse affirmât. At ista pluraque alia lector ex ipso chronico
roelius intelliget* Silentio tamen praeterire non possum
ferba S. Leonis Magni, quae Idatium uostrum maxime
commendant. Agens enim vigilantissimus pontifex de ge-
nerali concilio ex omnibus Hispaniae proyinciis cogendo,
ut Priscillianistarum furori occurreretur; haec inter alia
ad Turibium Asturicensem scribit * : « Si autem aliquid,
» quod absit, obstiterit, quominus possit celebrari générale
y> concilium; Gallaeciae saltem in unum conveniant sa-
n cerdotes ; quibus congregatis fratres nostri Idatius et Ce-
» ponius imminebuntyconjuncta cum eisinstantia tua, quo
» oitius yelprovinciali con^entu remedium tantis Tulneri-
» bus afferatur. » Haec S. Léo, qui Idatium et Geponium
nominatira appellasse videturex Turibii commendatione;
nam et Turibius ipse ad eosdera de secla Priscillianistarum
litteras dédit ^ quas apud Moralem ^ rcperies.
• EpUtola mihi XCIII in fine.
' Lib. XI, cap. 26.
( 17 )
5 IV. Idatii êcripta.
X. Duo Idatio scripta tribuuDtur, Ghronicon scilicet
et Fasii consulares. Et Ghronicon quidcm omnium tem-
porum ac eruditorum consensu; at de Fastis anliqui scrip-
tores omnino tacent ; posteriores ?ero alii dubitant, alii
etiam incunctanter negant. Sed genuinum Idatii opus
esse hos Fastos in^ictis, ni fallor , argumentis mox § XI
eTincam. Ghronicon ParTum paucis abhinc annis pu-
blica donatum luce, cento est ab imperîta manu ex in-
tègre chronico exsectus et maie consutus. Liber contra
Priscillianum, quem anostro Idatio scriptum refertTrithe-
roius, alterius Idatii seu potius Itarii est, qui teste D. Isi-
dore * pluribus annis antiquior fuit hoc nostro Idatio
episcopo Aquiflaviensi.
Post haec scripta Tcnit in manus meas eruditi viri Fran-
cisci Girvesii de historia PriscillianistarumDissertatio, ubi
parte 1, num. 33 existimare se ostendit,Idatiumnostrum
diversum non esse ab eo, cujus in Biblioth. PP. tom. 5
opus exslat adversus Yarimadum Ansanum. Sed cum Ida-
tius noster ad extremum usque senium annuroque 471
aut 472 a Gallaecia non recesserit y uti constat ex chro-
nico, obierilque une aut altère anno post; colligitur inde
Idatium neutiquara scribere ea potuisse quae initie operis
illius contra Yarimadum leguntur : Dudum in Neapoli
urhe Campaniae eofiêUtuttu , etc.
< De Virit illait., cap. 15.
( 18)
§ V. De époehiê chronico inêcriptis et pritnum de aéra
Hiêpana.
XI. Ut a chronico încipiamus, utilitatem ejusaroagnis
viri9 SirmoDdo et FloriocommendataiU; non est , cur ego
exaggerem. De chronologicis autern notis, quibushoc opua
suum insigoivit Idatius, libère atque ingénue dicam nus-
qnam epocham aerae Hispanae ab eo in chronico usur-
patam fuisse. Quid enim?GoQlinuandun[i8Uscipitchronicon
Idatius ab Eusebio et Hieronyrao, qui illud olyrapiadum
atque Abrahami priuciputnque annis consignaferant. Er-*
gone novam ipse exlerisque gentibus ignotam adjecisset
epocham, quin de ea quidquani praefatus lectores suos
admooeret? Nullumne \erbum tolo usquam chronico de
hacnoyae epochae adjectione mutiret? Praeterea sic istud
chronicon continuandura suscepit Idatius ^ ut in unum
Tolumen , quasi unicum esset opus , et unius solius
scriptoris labor, très ejus partes compegerit , et ita com-
pactum promulga?erit. Ita Labbeus testatur^qui in illo
MS. collegii Soc. Jesu parisiensis Eusebii chronicon cum
auctariîs Hieronymi et Idatii uno continenter volumine
reperiri affirmât. Verum potissima est Idatii ipsius aucto-
ritas , tum in prologo, ubi haec scribit : Quia ad noêtri
iemports cureum, ut euperior leciio dooety descriptio de-
fluxit annorum, Nam Terba ista êuperior leciio chro-
nicon Eusebii et Hieronymi significavit Idatius praeposi-
tum in eodem volumine : tum etiam in chronico ad an-
num XIII Honorii, ubi haec leguntur : Poei eupraecrip-
toê eane Arianoe , qui Hieroeolymiê anie Joannem
episeopi fueriniy etc. Inquire , lector,ab initie auctarit
Idatii y ubinam ille de his episcopis Arianis menlionem
(19 )
feceril? Nullibi inveiiies ; invenies autem in adjeclîoni-
bus Hieronymi, anno I olyrnpiadis 283. Quîs igitur non
yidet Idalium non ila loqui poluisse, nisi cam Hierouy-
niiano chronico Hbrum suum quasi appendiceni quandara
in unicum yolumen conjiinxisset ? Si au(em conjunxit,
€redibilene est novae epochae characlere , el quidem lec-
iore non praeroonilo, hoc anum auctariam a reliquo cor-
pore discriminasse?
XII. Sed Hispanam aeram ,inquies, semelalque ilerum
non in ora tantum libri , sed intra ipsa Idatii verba repe-
rimus. Probe id scio ; verura ncc sic quidem mibi certo
persuadeam duplicem illam aeram chronico insertam,
alteram anno XV Honorii , alleram anno Leonis VI esse
ab Idatii mann. Utraque primum libri aerae ab uno li-
brario adscrîbi, el eiinde Iranscribi ab alio potuit in ope-
ris Idaliani contextum. Porro in Faslis MSS. sab Coss.
Auguste II et Paulo (lege Tullo) haec, erudilissimo
Labbeo teste , habentur : Hù Coiê, aéra prima. Cursus
lunaeinventus, Anooymus autem Guspinianeus consulatu
L. Antonii et Isaurici , in quem forte primus aerae bis-
panaeannus incidit, pro aéra prima legit luna prima.
Haec autem varietas argumente est, quantum sibi per-
miserint librarii , dum antiqua monumenta exscribebanl ,
quando alter aéra prima scripsit, aller luna prima. At-
que prior ille Idatium describens aeram primam anno
anle Ghristum 33 tribuit, quod non fcceritidatius. Ilaque
quod evenit in Faslis , ut naevo illo aéra prima a librario
deturparentur ; sic etiam contigisse chronico existimo
duobus in locis , qui nobis objiciuntur. Denique distri-
butio aerarum^ quam in Chronico, sed in Fastis praeci-
pue animadvertirous , quia nimis exacta , mihi suspecta
valde est, ut infra dicam.
( 20)
XIII. Ego equidem noa modo non invite ^ ?eruin li-
bentissime manusdarerohis, qui Idatium Hispanae aerae
cbaracterismo chronicon distinxisse suum opinantur ;
praesertirn quia satis certo constat hanc epocham in aliquo
U8U publico fuisse circa annuni Leonis VI communia
aerae GGCGLXII, uhi chronicon aeraro D. exhibet.Quippe
apud diligentissimum et eximii candoris vinim Ambro-
sium Mortflem ^ banc inscriplionem nulli non probatam
legimus :
Albxahdriâ CLâRISSIHâ FBKIIIâ vizit
AHROS FLUS HIHUS XXV, RBCBSSIT IN
FACE BBCUO KaL. JaH. BRA DIII^
FROIDS FILIOS TIXIT AHROS DUOS HBH. I.
Yerumtamen argumenta supra exposita et S. Isidori ac
Joannis Biclarensis exeroplum, qui banc aerae bispanae
epocbam in chronicis suis per annos principum digeslis
nunquam (nisi semel fortasse in fine Isidorus) usurpant ,
dissentire ab eis me viris cogunt. Maxime de aeris per
singulos annos aerae chronici adjectis; nam de duabus
aliis supra memoratis infraque cbronici conlextum rejec-
tis, non est, cur tam constanter refragemur abipso Idatio
illis in tocis inscriptos fuisse.
$ VI. De oêra Abrahami.
XIY. Reliqui cbaracteres, nimirum anni Abrabami,
imperatorum a^que olympiadum ab Idatio profecto sunt.
Et annos quidem Abrahami , Hieronymum, Idatiumque
latinis scribentes ab januario auspicari argumento est,
> Lib. XI, cap. 81.
(21 )
quod ab iûilio chronici annorum illorum notae continuo
secusacolympiadumlateri adscriplaesunt annorum princi-
pam j quos a capite adcalcemcum annis Jalianis fluere m
in dubiuni yerti potest. Sed tamen quisqais de hoc ambi-
gatjlcgat hoc chronicon in ipsius fere yestibulo, nimirum
ad annum IV et Y Theodosii Hagni ; inteniel anno IV pa-
cem Romanos înter el Gothos Idalium consignasse, quam
in Fastis Idalius ipse perfeclam fuisse ait quinto non.
octob., assentiturque ei Pagius^ Ab hac aulem die adXVII
Tel ( ut demus id Pagio, ne de nihilo dispulemus) ad XIY
anle kal. insequenlis februarii , cui inaugurationem Ar-
cadii consignât, in iisdem Faslis Iraosiens annum V prae-
figit. Unde a nemiue negandum puto^ Idatium annos abra-
hamiticos et imperatorios a januarî» auspicatum fuisse.
Ad annum praeterea IV Hajorani et Leonis idem obser-
vare licet. Nam ibi Idatium a februario ad novembrem ,
decem continues menses , sub unius ejusdemque anni
nota decurrit. Si autem ab octobri initiuro annorum su-
meret, uti assidue inculcat Pagius, cumad §"^ Idatius qui
supra pervenit, aut etiam antea, novum annum designas-
set. Sed id saepiu» recurret in notis.
XV. Nunc autem deHieronymo dicamus, qui anno XX
Gonstantii Constantini Magni filii haee scribit : Julianuê
frater Galli Mediolani Caesar appellatur FUI Idus
novemh. subsîgnatoque mox anno XXIejusdem Gonstantii
ait: Rêliquiae Apostoli Timoihei Consianiînopolim in*
veciae êunt. Atqui Idatius in Fastis contigisse id testatur
die kal. junii. Neque est, qui CTCCtionem banc longius
protrahat ; nisi Theodorus Lector ', qui tamen in diem
' In CriUcaan. 481, nom. 2.
* Lib. Il Collectan.
( 22 )
XXIV ejuadem menais juDÎi illa referl. Hîeronymus ergo
a noTembri in proximum jiinium procedens noTum an-*
num inchoayit. Quo igitur mense nisi janaario ? Certe
«ulumnum non exspeclavit. Verum etEusebium in latino
ehronico annorum principum exordium a janaario capere
olarissime constat. Siquidem Gonstantini Slagni anno VU
mortem adnectit Diocletiani. Verene an faiso, quod dis*
pulat Pagiu8^,nihil nunc refert, adnectit. Eam autem mor*
tem eyenisse narrât Idatius in fastisIIInon.dec.Narraturas
deinde Eusebius nuncupalionem triuro Gaesaram Grispi,
Licinii et Gonstantini , qnae, eodem Idatio teste , facta est
die kal. martii proxime insequentis , annum ejusdem
Gonstantini Hagni VIII praescripsit. Âtque decembrem
intérêt roarlium duos tantuni numeramus menses, janua-
rinm et febriiarium. Puto Eusebiuni principium illius
anni VIII Gonstantini februario non illigasse. Haec plu-
ribus confirmari possent ; sed ea satis fore Petavio credam,
qui de Eusebio probabile tantum ac Terosimile esse scri-
bil ' annos ab autumno cum Syris inchoare.
XVI. Gum eruditissimo tamen Pagio non ita paucia
agendum est mihi ; quia et frequentius et asseferantius
neque de solo Eusebio verum de Hieronymo etiam alque
Idatio id ipsumincritica affirmât, exque bac sua opinione
methodum praescribit*, « certum , ut ait, et facilem ad
eusebianorum , hieronymianorum et idatianorum anno-
rum ineundam rationem ; et non tantum ad agnoscendos
erroresEusebii, Hieronymi et Idatii.sed et eorum omnium,
qui eosdem perperam citant*» Igitur bac ipse opinione
imbutus, cum Idatium, quem quia non viderat Emin.
* In Critica an. 316, n. 8.
« Ration. pi« 3, lib. ï , c. 10.
^ Dissert, de periodo graeco-romana , num. 70.
(23)
Baronius atque adeo annalibus suis non inseruerat^ magna
ex parte in sua crilica describendum sibiesse censuit, saepe
corrigat, suggillet ac sinistre interpretetur, propterquc a
me fréquenter redarguendus sit; altîus hanc de aunorum
idatianorum exordio disputationem repetere alque perspi-
ouisargumenlis definire nunc statui, ne cui postea videar
ex lubidine potius yiro doclissimo contradicendi ,quara ex
officiosoldatiaradefendendi studio illi fréquenter refragarià
Xyil. Igitur cum in chronico, quale illud habemus ab
Hieronymo, annos Abrahami e regione annoruro princi-
pum^ neque laturo unguero superius, aut infèrius con*
signatos Tidearous; qiiis sibi a Pagio persuaderi paliatur
latinum Eusebium (ne de graoco aulhographo dispulemus)
Hieronymum acidatium Abrahami annos ab octobri, prin-*
cipnrovero a januario, ut demonstratum est, auspicari?
Praesertim cum annos olympiadicos , quibus principium
aliud dederunt, quara imperatoris, alio etiam loco Tel
anterius Tel posterius désignasse perspicuum sit. Praeter-
ea ita Idatius a mullipiicandis in epocbis , quas usurpât,
annorum initiis abborret, ut siquando principes impe-
rium adeunt post januarium poslque praenotatum in
cbronico currentem annum , aut noTam aditi imperii
notam non adhibeat ; Tel si eam adhibet, cum primum se
dat occasio, supprimât; quippe récurrente proximo ja-
Duario , etiamsi principatus expletus non sit annus pri-
mus, secundum désignât. Cujus utriusque exempta habes
in Placido Valenliniano, in ATito, Majorano et Leone.
Prudens sane consilium quo cautum esse Toluit , ne
chronologiae , qnae res est satis per se implexa, noTae
offunderentur tenebrae, quibus lector praepeditus in er^
rorem laberctur. Non longe abibo, neque a Tia, cui in-
sislere dcbeo, rccedam , dum oslendo interpretationem
(24)
hanc de anois eusebianis, hieronymianis ot idattanis ab
oclobri 8i?e aulamno îocipienlibas ( praeterquam quod
falsaest) sexcenloram erroram causam non solum tironir
bus sed eliam chronologis non indoctis fularam esse.
XyiII. Porro idem doctissiraus Pagius ,duai de bac re
dispulat , non sine aliqua errorisac contradictionis specie
loculus est. Nam testimonio Eusebii adducto * scribentîs:
Colliguntur omneê anni Abrahami usquê ad Nativi--
taiem Chriêti anniTI. XV : incluso scilicet in bis anno
primo Christi, subjungil: Ctrium têt anno juliano XLIIl
Euêebium primum incamationis annum incêpisêê. El
nequis ila possit baec interpretari, quasi sensus sit Ease-
bium Ghristi ortum illi anno Abrabami alligasse , qui ab
antumno anni XLIII juliani exordiuro surapsit , conlinuo
addit : Euêêbium incamationU principium ab anno
juliano XLIII repeierê, Vrincipium inearnaliouis (sump-*
ta incarnatione pro nalivita(e) prout nune loquiraur,
diem Gbristi nati primum, aut aliqucm illi proiimum
esse nemo non falebilur, sicut nemo item est, qui nés-
ciret annos julianos a kal. januarii initium capere. Cum
igitur Eusebius , Graecos imitatus , alligaverit natalem
Gbristi diei sexlae januarii anni ejusdem Abrabami IL
W , poluitne Pagius sine erroris ac contradictionis specie
scribere incamationis initium ab anno juliano XLIII Eu-
sebium arcessere ? Nam diesillaVI januarii, Eusebius cui
natalem Gbristi adscripsit , VI pariter erat dies anni XLIIII
juliani; siquidem iste inchoatus est die prima ejusdem-
met januarii. Igitur quemadmodum etiam si Eusebius an-
num, cui adnectit incarnationem, ab octobri anni XLIII
juliani auspicatus fuisset, non propterea dici posset eum
I Dittert. de periodo graeco-romanA , n» 78.
(25)
Christi natalem aliciii ex tribus prioribus ejusdem anni
meosibus oclobri, norembrî ant decembri , neque consu*
latu Leniuli et Hessallini adscripsisse ; quia et consulalus
iste et très illi menses finiti jam erant die sexta insequen-
tis januarii; ita neque affingi Eusebio polest eum aiino
XLIII juliauo natalem Christi alligasse quandoquidem
aoDus hic non minus ac très illi menses consuIatusLen-
tuli et Messallini eadem illa die sexta penitus eifluxerat.
XIX. Ego sane non i^idco, curPagius, qui in apparatu
ad annales n^ 146, cui inscriptus est annus julianus XLIII,
dissertis verbis fatetur : Euêehiutn exutimaêêe Chrùtum
natum die êemtajanuarii sequentiê anni , quem ibidem
n^ 153 ipse XLIII ex juHanis facil ; non , inquam , video,
cur in critica ^ Petavium corrigat, quod in cundem an-
num XLIIII julianum Eusebium Christi natalem retu-
lisse scribat. An quia Eusebius annos , quibus chronicon
suum insignivit , abautumno, ut exislimat Pagius, in-
choavit , annos julianos, quos nunquam usurpât, a suis
finibus avellere potuit, efficereque, ne XLIIII annus kaL
ejusdem mensis januarii , cujus sexlae diei natalem
Christi annexuit, inchoatus fuerit ? Obser?averat Petavius ^
priusquam Pagius , yerisimile esse annos eusebianos ab
autumnoexordiumsumcre : attamcn , quia major eusebia-
norum pars cum julianis sequentibus concurrit, suadet
ut in usu annus Abrahami exempli gratiâ II.XV, cum
XLIV juliano confcratur, quorum per novem mensescon-
currit non vero cum XLIII cum quo praedicto anno Abra-
hami II.Xy trium tantum mensium communilas est. Et
haec qnidem PetaTÎus consultissime : nam quaenam ,
' Ad ann XIV, no 6.
3 Bation. pt« 2, lib.I,cap. 10
(26 )
rogo, chronologiae confusîo et perlurbatio est ,81 aut an-
num Christi primum cum abrabamitico II.XY a die seita
januarii conjungens eundem sejiingas ab aono juliano
XLiy, qui sex prius diebus inchoatus fuit? antChristuni
tiatum asserens consulatu Augusti XIII , natnm esse neges
eodem illo anno juliano XLIV, atque eos eliam carpas,
qui hocaffirmaDt.Annon consulatusiste atque annusXLIV
julianus eadem die initium habuere? 8ed miseret oie hu-
roanae imbecillitatis, dum YideoeumdemmetPagium idip-
sum, quod in Pctavio hic reprehendit, alibi ^ probare,pe-
tavianaque régula utendum esse docere. Agens enim de
anno II imperii C. Galigulae, haec scribit : Aller imperii
Galigulae annus Christi potius 38 , quam 39 est , cum 38
Christi annus correspondeat novem ejusdem secundi im-
perii anni mensibus y 39 Tero tribus, 39 Tero tribus tan*
tum iisque incompletis.
XX. Auget deinde tenebras Pagius, inquiens ^: In aéra
Dionysiana primiis Christi annus inchoatur kal. januarii
anni juliani XLVI. Namque annus julianus XLIII annîs
tribus a XLVI dislat; et qui uatalem Christi anno ju-
liano XLIII adscri bit, illnm très anterius annos statuere
censetur , quam qui enm ron.Mgnat anno XLVI. Cumergo
dixerit Pagius Eusebium adiigasse natalem Christi anno
juliano XLIII, Dionysium vero anno XLVI , nemo ipsuro
audiet, quin sibi persuadeat natalem Christi eusebianura
annis tribus dionysianiim anteire. Sane doctissimo viro
haec Pagii irerba imposuerunt , ut crederet , quod modo
inquiebam, quodque ipso ita exposuit : «Eusebio anexo cl.
ano priroero deChristo al aïïo 43 juliano, y Dionysio al
' Prolog, ad dUsert. Hyp. n» XV.
* Dissert, deperiodo graeco-rom., no 70.
(27 )
46 , como dize Pagi en la dîssert : del periodo Greco-Rom.
nom. 78 y 79. En fuerza de eslo elque de los anos de Abra--
han qiiiera sacar los de Chrislo ,segun nos olros los conla-
iDOs , se ha de diferenciar en très unidades, etc. » Deceptus
est Tir cl. Pagium legens , et ex eo hausit natalem Ghristi
eusebianuni tribus annis dionysianum praevertere. Neque
hic stelit error. Faotam exinde est , ut haec labes in no-*
^am chronici editionem ab ipso ornatam derifaretur. Ne-
que enim animadvertit yir doctissimus , Hieronyroum
non potnisse finem chronico suo imponere Abrahamianno
2395, imposuisse vero anno 2394. Vide infra n^ XXVf
et seqq. Quin etiam, quod valde mirandum est, Pagius qui
in hune errorem Florium induxit, eum ipsc non contraxit ;
nam Idatii chronicon ab anno Abrahami 2395 exordiri
existimare se ostendit , cum anno post ejiis inilium
sexto annum 2400 adscribat.
XXI. At Pagius, inquies , eodem illo loco conlrarium
expresse docuit; nam conceptis Terbis edixil : << Constat Eu-
sebium annos incarnationis triennio ante aeram diony*
sianam incboare. » Audio equidem. Verum diversilale illa
annorum eusebianorum et julianorum dislentus ila scrip-
tionem suam obscurat , ut ipse pugnantia loqui videa-
tur; et lector, cujus modo memini, neque indoctus,
neque indiligens , quique a Pagio de inilio annorum ida-
tianorum dissentit, quos non ab octobri, sed a januario
fluere opinatur, in errorem propter ipsum lapsus sit.Ilaque
ut faos scopulos CTitaret Hieronymus (nam verissimeidem
Pagius alibi seripsit * : Periodorum multiplicatio me*
moriae anirooque onerosa est) licet in chronico Eusebii
annos abrahamiticosabautumno deduclos invenerit (quod
' Dittcrt. de periodo graeco-rom., n» 70.
(28)
in praesentiarum nihil atlioel qaaerere) eos atque etîaia
imperalorios cumjulianis et cîirilibus annisKomanorum,
quibud chronicon illud latinum faciebat^quibusque igno-
ta eralSjrorum annos putaodi ratio, a januario incboaYit,
no triplici periodo , altéra Abrahami , altéra olympiadis,
tertia denique principum ^ quarum unaquaeque diverso
ao alio mense annos suos auspicaretur, lectornm aniraos
obrueret. Porro quantumsibîHieronymusiudulserit in yer-
tendo Eusebii chronico disertis ipse Terbis in praefatione
professus est, dum ait , se esse et interpretis et scriploris
ex parte officie usum. Idatiumautem Hieronymum imita-
tum fuisse, tam mihi certum est , ut chronicon Graecani|
quale ab Eusebio prodiit , ne quidem legisse putem.
§ VII. De annU OlympiadicU.
XXII. De bis aliter ac de abrahamiticîs et imperatoriis
statuendum est, incunctanterque asserendum Eusebium,
Hieronymum et Idatium aestÎTO tempori olympiadum ini-
tium alligasse ; idque ipsarum olympiadum positu alque
consignatione teslatum reliquisse. Quapropter in noi^is-
sima Idatiieditione non rectc factum est, dumanni olym-
piadici cum abrahamiticis et imperatoriis ex aequo confe-
runlur; quasi illi non secusac isli a jaunuario numerandi
sint. Non ita profecto connectendi fuerunt in chronico
harum epocharum anni,sed sexto praelerpropter menseab
inilio et fine aliorum încipere et desinere debucrant olyra-
piadici. Idnosdocetclarissiroe Idalius, dum in editione sir^
mondiana , quae expressa est ex unico Ms. quod superest,
olympiadem CGXG non e regione anni II Theodosii , scd
inferiusnicdio utique spalio inter II et III ad § Alexan-
(29 )
driae inscripsit. Quod reliquo deinceps chronico lolies re-
tinet , quoties librariorum incuria depraTatus non est. In
quo Eusebium el Hieronymum secutus est, qui in hoc
ipsi praeiverunt. Nam Eusebius inler VU el YIII Dîo-
cletiani , et inter I et II Constantini annos aequali ab
iitrisque inter?allo olympiades GCLXYIII et CCLXXII con-
signant. Hieronymus etiam inter annos ejusdem Constan-
tini XXy el XXVI alque XI et XII Valentis olympiades
CGLXXyiII et CCLXXXIX inscripsit. Plurima sunt hujus-
modi exempla loto sparsa chronico Ycnetiis anno 1483
et Basileae anno 1529 impresso. Sed ista tanlum placuil
adducere, quae nullum relinqunnl \itilitigationibu8 lo-
cum.
XXIII. Nec mirari débet leclor, si annos abrahamilicos
secus ac olympiadicos a januario initiam ducere apud Euse-
bium et Idatium dixerim. Nam practerquam quod id evin-
cunt exempla superius adducla; annus ab autamno iniens,
qualemTuItPagius,Syris,utdictum est. tanlum in usu erat,
illisque solis notus; al annus olympiadicus ab aestale in-
cipiens et in aestatem anno consequenti desinens , cunclis
gentîbus, qua late patebat Romanum imperium, erat no-
tissimus, alque ab omnibus una eademque ratione puta-
batur. Quapropter aequale errandi periculum lecloribus
crearetur^ si annus olympiadicus in chronicon inserlus
esset cum anno juliano parîli cursu fiuens quam si induc-
tus esset annus Abrahamiticus cum Syrorum civili anno
decurrens. Sed faaec certa cunclis esse debent. Silentio
tamen ea praeterire noiui propter Pagium et Florium ,
quorum ille annos olympiadicos ab octobri, hic a januario
numerandos esse in noslro chronico docenl, cum eos a
mense juIio Idatius certissime anspicalus ait.
( 30)
§ VIIL Quoto jibrahami anno Idatiuê chronicon in-
choaverit ?
XXIV. Nunc autem quoniam, qaae hucusque dicta
8unt deinilio anni olympiadici , deque illîus tam apud
Graecos quam apud Lalinos usurpalione, nola suât apud
omnesy solius Ceosorini testimoniam adducam, non ut
rem îndubîam confirmem ; scd ut ex eo ad annum pri-
mum et ullimum Auctarii idatiani inquirendum transea-
mus. Igitur Gensorinus : « Hic annus , ait , cujus velut
i> index et titulus quidam est Ulpii et Pontiaui conaula-
r> tus, ab olympiade prima millesimus est et XIY ex diebus
» tantum aestatis , qnibus agon olympiens celebratur. A
» Roma autem condila DCCCCXCI et quidem a Pâli-*-
» libus , unde urbis anni numerantur. Eorum Tero
» annorum y quibus julianis nomen est , GGLXXXIII
> sed ex die kal. januarii. » Haec Censorinus. Ex quibus
liquide constat annorum olympiadicorum iniiium alle-
gandum fuisse ab Hieronimo et Idatio diebus aestalis , ne
novam atque insolentem eos numerandi rationem in chro-
nicon inferrent. Alque exinde etiam demonstrari posse
existiroo, Hieronymum roauum a chronico sustulisse anno
Abrahami II.GGGXGIV, olympiadis GGLXXXIX anno
tertio, mense hujus sexto labeote, Ghristi toto juxta Eu-
sebium GGGLXXX ; proptereaque Idatium, qui sequenti
anno calamum applicavit eidera chronico conlinuando^
consignare in vestibule operis sui debuisse annum Abra-
ham! ILCGGXGV , olympiadis praedictao annum item III,
Ghristi, si hac epocha juxta Eusebii opinionem u»us fuis-
set, annum GGGLXXXL
(31 )
XXy. Itaque annum, quem lot characlerihus désignât
Ceosorinus, euDdem esse eum anno 238 aerae vulgaris,
autumant hoc tempore plerique omnes. Âbeo aiitem anno
usque ad finem chronici Hierooymiaiii GXL anni Dume-
rantur; siquidem illud fiiii?it consulatu Valenlis YI et
VatentiDiani junioris II , qui aonura aerae diouYsiaoae
GCGLXXVIII aperuit. Atqui hoc aono numerasse uecesse
est HieroDymum GGCLXXX id est, duos amplius annos
quam Dionysius , quotquot ab ioilio aéra Ghrisli euse*
biaoa dionysianam anleverlit. Quisquis ergo anliquis hie-
ronymianis chronici eiempluribus credidil, in quibus an-
nus, que desinit Hieronymus GGGLXXXI, Ghristi desig-
nalus est , falsus est vehementer. Namque ex epocbis ,
quarum auni eodem dierum numéro constant, neque
plures una quam alia, neque pauciores in eodem spatio
temporis uumerare potest. Quare si ab anno primo aerae
communis usque ad consulatum Valenlis YI haec aéra
378 annos numerat, eosdem non autem piures eusebia-
nam pulare necesse est. Quod si in chronico Hieronymiin-
venis annos GCGLXXXI , scito id sine subdititia unius
anni intercalatione fieri non potuisse. Rursus si Hierony-
musab anno XY Tiberii et XXX Ghristi ad XIY Yalenlis,
hujusque interitum GGGLI annos fluxisse af&rmat * aut
in hacsumma XY Tiberii et XXX Ghristi annum includit,
aut librariorum negligentia corruptus etiam est ille locus.
Idatius profecto annos tantum GGGL numerat, ut sta*
tim demonstrabo ; et argumentum ex lot characteribus
cerlisque po»itionibus modo deductum sumroam illam
GCGLXXXI annorum a natali Ghristi eusebiano ad exitum
Yalentis, sextumque illius consulatum manifestae falsi-
I In Prœfat. ad chron. edit BmîI. 1529.
(3^)
latis coiiTÎncit, atque adeo et postremam banc aiiDorum
GGCLI a XV Tiberii et XXX Christi ad ejusdem Valentû
morlem; nisi si annus Tiberii XV et Cbristi XXX haoc
eandem summam ingrediatur.
XXVI. Ubi semel demonstratam est Hieronymum chro-
nicofinem fecisse anno natalis Christi easebiani GGCLXXX,
non est, cur erudilissimus Florins illud absoirisse inficie-
tur anno Âbrafaami II.CGGXGIV. Gaeterum ad hoc ipsum
comprobandum novum praebet nobis argumentam Cen-
sorinus, dum consulalum Ulpii et Pontiani incidisse ait in
annumex jnlianis GGLXXXIII. Nam si ex hissubducasan-
nos XLIII, qui ante natalem christi eusebianum decur^
reraoty habebis GGXL, his adde CXL, quos ex Fastis
elicies a consulaln illo ad consulalum Valenlis VI , sum-
mam conficies annorum GGGLXXX. Quibus tandem si
annos Âbrahami adjicias IL XIV y quos anle natalem Ghristi
Eusebius numera?erat, conficient anni II.GGCXGIV. Hoc
igitur anno Abrahami Hieronymus chronicon absoNit j
atque insequenti II.GGGXGV Idatio illud continuandum
dereliquit.
XXVII. Ut autem Fiorius crederet, Hieronymum ad
annum usque Abrahami II.GGGXGV chronicon perduxisse,
fefellerunt diclum virum tum libri editi, qui in fine Auc-
tarii hieronymiani hune numerum exhibent, tum Pagius ,
cujus Terbis propter magnam viri auctorilalem sine dis-
cussione subscripsit. Gaeterum Pagius de annis Abrahami
ila diserlis verbis pronunciat * : a Epocha aborlu Abrahae,
» quam Eusebius, Hieronymus et Idatius in chronicis ad-
» hibent, auspicatur anno periodi graeco-romanae 3477 et
)i quidem a primo die octobris.» Igitur si spretis anni illius
I Dittert. de periodo graeco-romana , n» 78.
(33)
mensibus octobri, noTembri atqae decembri primum
Abrahami anoum anno insequeoli, id est, periodi Graeco-
Romanae 3478 illigasset Pagius (ut illigandum esse mo-
nuit PetaTius, illigalque re ipsft Florius), nuoquam pe-
riodi Graeco-Romaoae par annorum numerus epochae
abrahami licae Dumero, neque impar impari respouderet.
At si HieroDymus ad anoum XIV Valentis, quo finiit
ehronicon, consignaTÎsset anoum Abrahami II.GGGXGV ;
cum Pagius periodi Graeco-Romanae annura 5871 , eidem
anno Valentis XIV inscribat, par hujusmodi periodi nu-
merus pari epochae abrahamiticae respondet, et impar
impari, ut per se liquet. Restât ergo, ut Hieronymus anno
Abrahami II.CCGXGIV non Tero II.CGGXGV chronico
suo finem fecerit. Id quod et cognoTisse et approbasse
condemnet Pagiuro y supra n® XX observatum est.
XXVIII. Sed jam ex ipso Eusebii chronico rem de-
monstremus. Igilur Eusebius in chronico annum Abra-
hami II.XX adneclit anno Augusti XLVII, qui fuit aerae
Tulgaris IV. Ergo necesse est , ut eiinde decimus quisque
annorum Abrahamiticorum in IV post decimum quemque
ejusdem aerae Yulgaris incidal. Ita annus Abrahami 2030
incidet in dionysianum 14; Abrami 2040 in dionysia-
num 24. Abrahami denique 2400 in annum aerae com-
munis 384. Et sane Idatius ab eodem hoc anno Abrahami
II. GGGG, qui ex decennalibus primus ipsi occurrit, ad
U. GGGGLX decennia cuncla praedicto ordine distribuit.
Neque hic ordo in chronico turbatus est, nisi postquam re-
liquae omnes numerorum notae extrema libri parte corrup-
tae sunt. Hune ordinem praefert editio Sirmondiana , qui
nuUo modo praeyertendus erat , Iraductis , ut modo factum
est, annorum abrahamiticorum decadibus in III post deci-
mum quemque aerae dionysianae annum. Nam et Pagius
3
(34j
ip8e huno ordinem unice laudat in chronicb^ primamque
illam decadem anno YI Theodosiî Magni, qui Florio est
aerae communis 484, adligaTÎt. Jam ergo si anno diony-
siano GGGLXXXIV respondet aonus Abrahami II. GGCG ,
dionysiano 379 , quo Idatius chronicon exorsus est, alius
respondere non potest nisi Abrahami annus II. GGCXGV.
XXIX. Qoapropler neminem deinde fallat regala , quam
praescribit Pagias * ad annos aerae dionysiaoae ex abraha-
miticiserueDdos.Niinirain ait subducendos esse ex abraha-
miticis annos 2017,quique posthancsubductionemreliqui
fient, exhibebunt annum dionysianum. At quoto mense
illum exhibebunt ? Octobri scilicet , atqne adeo post no-
▼em illius menses jam elapsos. Exempli gratia, ex anno
Abrahami 2018 detrahe 2017, restât I. Itaque elicitur
annus primus Dionysianus, sed non tune incipiens sed
decimum mensem tum decurrens. Et haec quidem juxla
Pagii opinionem , qui annos idatianos ab octobri auspi-
catur. Gaeterum qui eos a januario insequenti numeret, ut
numerat quidem Florins, ex ea régula annum I dionysia-
num eliciens planissime decipietur. Namque Abrahami
2018 ab octobri inchoatus non nisi decimo mense annum
primum dionysianum assequitur , quippe hic Pagii sen-
8U8 est ; annus idem abrahamiticus a januario sequenti in-
cipiens annum eundem dionysianum nulla sui parte asse*
quetur. Quare qui annos eusebianos, hieronymianos ,
idatianos a januario auspicetur, ex eorum abrahamîticis,
ut eliciat dionysianos , detrahere débet 2016 non autem
2017 , sicut ut eliciat annum primum Ghristi eusebianum
subtrahere débet 2014 non Tcro 2015.
' Ditsert. de periodo graeoo-roroana , n. 79.
(35)
§ IX. De anno Olympiadieo , quo Idatius êaorêuê $4t
ekronioon.
XXX. Nunc quod de anno Olympiadieo, quo desiit
Hieronymus, et unde Idatius exorsus est, asserui, paucis
coroprobabo. Porroquod adidatiam attinet, ipseper se lo-
quitur; nam post sesquiannumab incepto chronicoOlym-
piadem CCXG praefixit , utî ex editione sirmondianà
constat. Itaque de Idatio ambigi non potest a septimo cir-
citer mense anni III Oiympiadis CGGLXXXIX auctariam
suum auspicatnm fuisse. Hinc consequens est Hierony^
mum sexto ejusdem anni Olympiadici mense chronicon
suum absolvisse. Quod ctiam ipse aperte testatur cura ab
Olympiade I ad consulatum Valentis VI fluxisse affirmât *
annos Olympiadicos MGLY, non quidem intègres; hujus
enim postremi anni sex tantum menses elapsi erant, cum
clausulam chronico posuit. Sed hoc salis fuit, ut ab
Olympiade prima usque ad annum illum Valentis, cbro-
nici ultimum , 1155 annos numerarel. Totidem namque
deducesexintegrisOlympiadibus 288, qnatermultiplicatis
et tribns insuper annis Olymp. GGLXXXIX. Ex hoc au-
tem testimonio Hieronymi , sed praecipue ex Idalio salis
certo colligimus post ulriusque tempera adhaesisse chro-
nico Hieronymi labem illam, qua nunc imo vero a tem-
père Harcellini Comitis (si yerum est, quod hic narrai in
praefatione chronici sui) sordel, praeferendi in fine annos
mundi V.DLXXIX sive Abrahami ÎÏ.CCCXGV et Olym-
piadis M.GLYI, qualibet ex bis epochis une aucla anno.
* Ita in multit manatoriptit reperiri tetUior Pootaen*.
(36)
Quod etiam meDdum irrepsit in Socratem y qui necem Ya-
lentis consignât anno olympiadis 289. Sed quidquid de
occasione ao tempore, quo hoc vitium chronicon hierony-
mianum occiipaTit, a nemine tamen neganduin esse puio,
aut Idaliumilludnouoffendisse, aut si offendit, correxiase,
ut ex diclis abunde liquere exislimo.
XXXI. Quod ut ilerum clarius demonstrarem ^ non
pigebit arguroenlum bic repetere deduclum ex compara-
tione annorum olympiadicorum cum abrahamiticis. Igi-
tur cum Eusebius olympiadi inilium fecerit anno Abra«
hami 1240, cui primum olympiadis supposuit, necesse
est, ul annum 1155 olympiadicum , qui fuit annus lerlius
olympiadis CGLXXXIX , anno Abrabami II.GGCXLIV,
annum Tero quartum ejusdem olympiadis (qui primus
occurrit in Idalio) Abrabami anno II.CCGXCV suppo-
suerit. Neque unquam in Eusebii chronologia fieri potest,
ut per annorum olympiadicorum numerus a numéro Abra-
hamilicorum pari, aut impar ab impari inilium capiat.
Quod cum non animadverlit recens Idatii illustrator,
annum IV olympiadis GGLXXXIX, qui ab exordio olym-
piadum eusebianarum annus est 1156 anno Abrabami
IL CGGXGVI illigat. Itaque in aditu chronici idatiani ita
annorum nolae ordinandae sunt , ut §** Theodoêiuê na-
IfuyieapponaturannusITheodosii et Abrabami II.CGGXGV
et §^ InUr Romanoê Olympiadis GGLXXXIX annus IV ,
utihis, qui annorum raliones inire velinl, evidentissime
conslabil.
XXXII. Yerum enim Tero si Gensorinus anno aeracTul-
garis GGXXXYIII adneclit olympiadis annum H et XIY,
a diebus aestalis ejusdem anni dionysiani ineuntem post
annos dein CXL, quoi a 238 ad 378, ubidesinit chronicon
hieronymianum, fluxerunt, annos tantum M. CLIY nume-
(37)
raturas erat. A tqni inHieronymo et Idatio endemilla aestate
completus est aonus M. GLIV ab olympiade prima et in-
choatus M. CLV. Uno ergo anno Hîeronymus et Idalius in
compulationeoIympiadumGen8orioumanle?ertuDt.Itaqui-
dem est. Nam Eusebius^quemHieronymus et Idalius secuti
sunt^ olympiadis initium uno anno altius , quam Genso-
rinus et reliqui vulgo scriptores desumpsit, exordium
enim illius non cum anno Abrahami 1241 , ut ait Peta-
Tius *y sed ut ex ipso apparet chronico, cum anno 1240
conjunxit , qui€um anno eonferlur periodi julianae 3937.
Censorinus vero aliique fere omnes sequenti anno illigant
olympiadis initium. Sed de hoc inter olympiadas euse-
bianas et communes discrimine jam antea Pagius et Flo-
rins egerunt. Illud etiam Petavio occurrit, et prius in
mentem Tenerat , at rem noluit morosius examinare , ne-
que in tricisdiutius immorari , ut ibidem ait. Tandem si*
lentio preetereundum non est , eum , qui Hieronymum
absoWisse chronicon existimet anno Abrahami 2395 y non
recte in ejusdem chronici fine annum olympiadis 1155
putaturum ) sed numerare debere 1156, quotquot ab
anno Abrahami 1240 , cui Eusebius annectit initium
olympiadis, ad ejusdem Abrahami annum 2395 nume-
rantur. lodeque olympiades eusebianae non unatantum,
sed duobus annis olympiades vutgares antoTertent. Quippe
consulalu Valentis sexto, in quo finit chronicon Hiero-
nymi, olympiadis Tulgaris nnmerabatur annus 1154.
Hoc autem ratiocinio valide roborantur, quae hucusque
dicta sunt de anno , quo finivit Hieronymus , et exorsus
est Idatius chronicon.
1 Ration. Temp. pt« 2, lib. I, cap. 10.
(38)
$ X. Quoi0 jibrahami atque Olympiadiê anno finem
ekranioo feoêrit Idatiuê.
XXXIII. Historiam complezus est Idalius annorum
01. Unde manum a chronico sastulit anno Abrahami
ÎÎ.CCCCLXXXV, olympiadis CGGXII anno II, Christi
secundum Eusebium anno GCGGLXXI, secundum Diony*
sium GGGGLXIX, Leonis Augasli anno XIII , Anthemii III.
Gaeteram obserTare diligenter oportet ab anno Leonis YIII,
omnia perlarbata esse in chronico, seu polius îndiscreU;
quia et hic annus VIII Leonis a sua sede amotns est,
el reliqui omues usque ad XIII, in quo desinit chroni»
-con , jam inde ab Isidori aetate , nt ex ipso cotUgilor '
omissi fuerunt; unde nescias quid huic, quid illi anno
respondeat. Simile quid evenit in Fastis, namque ibi adno-
tato Olybrii consulalu, très conséquentes scilicet anno-
rum GGGGLXV, GGGGLXyi et GGGGLXYII praetermissi
sunt. Et post consulatum Anthemii Augusti, quem illede
more sumpsit anno GGGGLXVIII, consulatus etiam inse-
quentis anni GGGGLXIX omissus est. Nimiruro quatuor his
annis cum nuttus ex Occidente consul assamptus fuisset,
Idatius m extrema Gallaecia constitutus, ac bellis quaqua
yersuro strepentibus, quinam in Oriente consules renun-»
ciali fuissent, penilus ignoravit Imo et de consulatu Oly-
brii nihil euro nisi aliquot post annos audivisse videtur.
Siquidem Fastis adscriplus est his verbis; Dno CHyhrio.
Ex quo coUigitur consulatum hune adnolatum ibi non
fuisse ante annum GGCGLXXII, cum antea Olybrius re-
' Lib. de Ttrit illutlr., cap. 10.
(89 )
Bunciatus noa fuerit Augustus, ut Dominuê dici posset.
Ob eam epochae principis omissioneoi errores aliqui in
Isîdorum et alios derivati sunt, nobisque et aoDis Leonia
Ul, X et XI locum in chronioo qnaerendi et aonum YIII
in 8uam sedem revocandi labor relictus est. At cum in Fas*
Us eonsulatus Anthemii, qui notnen dédit anno aerae Dio-
nysianae 466 et in chronico tertius etiam ejusdem Antbe-
mii principatus annus, qui in annum incidit GGGGLXIX
adnotati sint; profecto ex eo, maximeque ex Olympiade
GGGXII, sesquianno anle fineni chronici etiamnum cond*
gnata, bistoriam in eo contineri deducitur annorum XGI^
ab anno scilicet 379 ad 469; nam utrumque chronicon
ampleotitvr.
XXXIV. Atque haec quidem ita staluenda sunt, qaan<-
docunque notae numérales ultra hune annum non excur-
runt. Attameu cum in fine cbronici Asparis exautoratio
filiique ejus caedes memorentur, quae anno GCGGLXXI
eyenerunt; non temere scriptum est ab eruditissimo Lab-
beo ' chronicon istud ab anno aerae Ghristianae GCGLXXIX
ad annum ejusdem aerae GGGCLXXI decurrere. Yerum ea
de Aspare et filio vix dubium est, quin post absolutum
chronicon ab Idatio aut ab alio margini adscripta fuerint;
posteaque Hbrarii operis contexiui intulerinl. Quod Tcro ad
Isidorum attinet, dnm ait: Idatius ab anno primo Theodo^
êii Auguiti uêque in annuim imperii LeonU VIll sub^
jtmciam sêquUur hiêtoriam^iceiium nobis esse débet ul-
tra Leonis YIII annum uullum alium , neque ipsius Leonis
neque Anthemii, designatum invenisse eum in chronico*
Nam postquam ea scripserat de Idatio , ex ipsius chronico
' Praefat. in fasi. Idatii, tom. I noTaeBibl.
^ Ubi supra.
(40)
Terba describens* inqnit : Anna imperii Léoniê FUI Eu-
rieus pari quo fraier seeUre êueeêdii in regno. Ista autem
legunlur ounc in chronico ad annum I Aothemii ^ qui Léo-
nia erat XL Haec fero alîa, quae ex eodem Idatio exscribit^:
Olyêipona quoquê ab €o (a rege Sueyorom) ocoupatur,
CîVêêuo, qui Uli praeerai, tradenU Lusidio ; consignata
nuoc sunt prope fioem chrooici ad annum III Antheenii.
Ex bis autem omnibus duo profecto deduci posse yiden-
tur:Iy Isîdopura cuncta quae in chronico nunc habenlur
usque ad baec saltem yerba : OlyHpona quoquê^ etc., quae
ad annum Anthemii III, Leonis XIII , aerae communis
CGGGLXIX pertinent y yidisse. II , in exemplari, quo Isi-
dorus U8U8 est, Leonis YUI tantum annum, Anthemii yero
omnino nuUum consignatum fuisse; alioquin si cbronicon
ad annum usque III Anthemii deductum , et Euricum anno
ipsius primo regnantem legeret; neutiquam scripsisset,
Idatium usque ad YlIIsolummodo annum historiamsecu*
tum fuisse, et Euricum eodem octayo annoregnum inya-
sisse. Sed an librarius in exemplari, quod babuit Isidorus,
illorum annorum notas oblitus sit adscribere? An, sicut
de consulatibus supra aiebam, Idatius, Seyero Auguste
mortuo, dubiusque, an Léo etiam tum in Oriente yiyerel,
illas omiserit , posteaque yel ipse Idatius yel alius annos
Anthemii adjecerit, quis diyinet? Intérim tamen major
nobis libertas relicta esse yidetur ordinandi notas chrono-
logicas in postremo chronici quinquennio, utpote quas
non certo constat ab Idatio esse, Yerum bac ego libertate
non utar, nisi in annis VIII, IX, X et XI Leonis digerendis,
intactis penitus bis notis , quae annos Anthemii référant.
1 Hitt. Goihor.
' Uist. SuoTor.
(41)
$ XL De Foêtiê, et quod sint Idatii opu^.
XXXY. Alterum Idatii opas , ut ego opioor , Fasti sunt
consulares, qui in manuscripto codice Parisiensi cbronico
adjuncti snnt. Eos dum ederet ingentis doctrinae vir Sir-
mondusy ita praefatus est : Ho4 Fastos Idatianos nominal'
vimuê, non iam quod in eodem eodiee Idatii ehronico
êubjieianiur ; quam quod...,. reliqua infra dabo. Yerum
quod hi Fasti cbronico Idatii adjecti siot, nullum auctoris
Domen praeferentes , non tam levé, quam Sirmondo yisum
est, sed polius grave mibi videlur argumentnm idcirco ita
factuniy quia integrum illud irolumen, qualein codice illo
etiam nunc extare dicitur, ex Idatii officina prodiit, prop-
tereaqne auctoris nomen illis subditum non fuisse , quia
praefixum jam fuerat initie cbronici, quod praecedit.
XXXyi. PorroFastoshos jam inde ab auctore suo in eum
codicem, cujus exemplar Parisiis asserfatur , collatosfuisseï
ea profecto déclarant, quae ibi babentur consulatu Veri III
et Quadratiy scilicet : In ehronico pasêOê le gis (caetera
truncarit librarius). Nain auctoris laudati cbronici nomen
a Fastorum scriptore necessario designandum fuerat, nisi
si idem chronicon Fastis praepositum , et in eo auctoris sui
nomen expressum erat. Sed prorsus inscriptum ibi erat
Eusebii nomen ejusque chronicon, in quo ad annum
M. Aurel. Ântonini VII, qui illi consulatui respondet,
baec leguntur : Pereeeuiione orta in jieia, Policarpus et
Pioniue feeere martyrium. In hune locum auctorem Fas-
torum oculos intendisse nullum mibi dubium est. Atqui
bunc morem observât Idatius, ut Eusebium appellat ta-
cite ipsius nomine. Nam in prologo ad chronicon sub illis
(42)
Terbis in praêcedênii opère , et in ipso etiam chronico
sub bis Poêt praedietOM ^rûinoiEusebiaoum chrooicoo
ab HieroDymo aucUim désignât. Hinc non temere et Fastos
et Chronicon ejusdem auctoris opus esse existimo ; et ab
eodeni in unum volumen cum cbronicis Eusebii atqoe
Hieronymi cuncta simul conjecla fuisse.
XXXVIL Yerum, inquies, in iisdem Fastis martyrium
Polycarpi etPionis cousignatum supra legimoaconBoIatu,
ut ibi dieitur, Antonini V et Aurelii Gaesaris. Ita sane; sed
ea una labes est ex multîs, quae bos Fastos inquinavere»
Porro magnus Baronius in notis ad Martyrologium XXVI
Januarii baec dePolycarpo scribit: «Passus est, ot scribit
Eusebius^ anno VII H* Aurel. Antonini et Lucii Veri Goss.
Lucio Aurelio tertium et Qnadrato. » Quare martyrium
istud primnm optime , utpote ab Idatio ipso sub bis Goss.
cousignatum est. Deinde caeculiens aliquis librarius sex
annos illud anticipaTit. Inde postremo contigit, ut aliua
quispiam ad consulatum Veri et Quadrati bis descriptis
In ehronieo, his Coss,, passas legis Polycarpi et
Pionis nomina onaiserit^ quae sexto antea consulatu ex
Tiliato exeraplari descripserat Sicut Polycarpi et Pionia
sic etiam mors Ciceronis in iisdem Fastis bis adnotata eat
errore pari, sed dispari yitio; nam primo loco recte, se-»
cundo perperam consignala est. Hi autem nae? i in antiquis
manuscriptis fréquentes sunt, quos experlus non mirabi-
tur lector. Hic monitum ? olo Pionis nomen additum fuisse
ab Hieronymo;nam in graeco Eusebii cbronico non infeni-
tur y multosque postquam Polycarpus annos passus est sub
Decio ^ Itaque Idatius ex cbronico Hieronymi latinO|
graeco inconsullo, baec in Fastis transcripsit.
* Vide Bolltndam , die 1 ffbrotrii.
(43)
XXXYIII. Sed multo efficaoius argumentum de auc-
tore horom Fastorum nobis praebet eorum fiuis, fini cbro*
nid y ut supra monui n^ 33 longe simillimus. Nam ubi
ad quinque postremos annos yentum est, utrobique pari,
imo eadem gestorum extra Hispaniam ignorantia laborasse
auctorem deprebenditur. Fasti carent consulibus, qui
in îpsis annos distinguant , cbronicon Leonis chronologia
spoliatum est. Simile quid in ipso fere vestibulo utriusque
operis obserfare quivis poterit; utrobique enim inaugu-
ratio Honorii, qui in Occidente imperayit, silentio praeter- .
mittitur ad annum GGGXGIII. Incredibile autem est hujus
modi sife ignorantiam tive oblifionem accidisse duobus
diversisque scriptoribus iisdemque latinis, quorum neuter
oblitus fuit ad annum GCGLXXXIII Arcadii, qui in Oriente
semper fuit, ad ann. 383 iuaugurationem adnotare. Ad
baeo si quis error reperilur in Ghronico non quidem li-
brariised auctoris, eundera iuFastis offendimus. Ita ter-
raemotus, quibus conquassata est PalestinaannoGGCGXIX,
tam in cbronico , quam in Fastis contigisse dicuntur epis*-
copo Hierosolymorum Joanne, qui secundo aut tertio anno
prius deeesserat. Lege notam XXX. Quis igitur post baeo
neget Fastorum et Ghronioi eundem esse auctorem, nempe
Idatium. Sed pergo. Sirmondus ut hos Fastos Idatio adju^
dicarel, bac, ut ipse fatetur, ratione motus est : «Quod re-
1» rum et verborum in utroque opère (in Fastis ipsis et in
i> Ghronico) affinitas et cognatio epocharumque ac tempo*
» rum par observatio, totius denique scriptionis color
» idem ac genius eundem utriusque auctorem fuisse satit
» ostendunt; tametsi auctoris nomen nullum praeférat
» inscriptio. d Haec Sirmondus in praefatione ad Gbroni-
con et Fastos. Atstyli affinitatem, et quod idem sit utrius-*
que scripli color et genius neganl nonnulli, qui purius et
(44)
occuratius scriptum fuisse Ghronicon , quam Fastos affir-
mant Sed iinprimis non estcur quispiamldalii latinitalem
nimis extollat, quae salis aetatem suain prodit* Praeterea
Faslos forsitan privato usui sibi concinnafit. Quando vero
quis privatim sibi scribil, nemo est, qai nesciat yerbis
eum uti consuevisse atque locutionibus yolgo tritis. Aique
haec esse causa potuit, cur bos Fastos S. Isidorus non vi-
dent, quia Tidelicet cbronicon in publicam lucem emit-
tens Idatius, Fastos doroi inter schedas continuit. Postmo-
dum Tero Tel aroicorum importunitate, Tel eo Tita functo,
quod in eodem Tolumine cum chronico conjuncti essent ,
fieri potuity ut OTuIgarentur ; quin bujusmodi exemplar,
quod utrumque opus amplectebatur, tam late distrahere-
tur quam Ghronicon.
XXXIX. Major autem rerum copia , quam a Gonstan-
tino ad Arcadium nobis hi Fasti exhibent , cum nuda
ferme consulum nomina reliquo in opère désignent; dum
longe abest, ut diversum ab Idatio auctorem denotet, ut
e contrario efficacissime ex eo comprobari existimem non
nisi Idatium bujusmodi opus scribere potuisse. Quisenim
praeter^ Idatium hos Fastos scriberet, et de rébus ante
annum GCCC gestis tam multa narrare , praetermissis bia,
quae quinto, hoc est, quae suo tempore acta sunt? At
Idatium ila sibi ipsi priTatoque usui scribere recte con-
jicit, quia ab Arcadio et Honorio ad an. GGGLXIX, ia
quo finiunt Fasti, quae sibi digna Tisa sunt, ut posteri-
tatimandarentur, in Chronico tradîderat. Gaeterum derebua
ante Magnum Theodosium hihil a Theodosio ad filios per-
pauca in eonarraTerat. Fortasseetiampropter chronologiae
sludium , quae certior ex série Consulum eruitur , Fastos
conscripsit ; ideoque ipsi in hoc opère consulatuum sui
temporis potior quam historiae cura fuit.
(45)
XL. Sed Tideamus jam quaeDam in Faslis improbent^
qni stylum causaDtes eos Idatio abrogant? IsU nimirum :
ad Foêsatutn , Remania , levatuê est imperaior. Ad-
dunt praeterea auctorem Fastorum parum fuisse accura-
tum in eclipsibus notandis , Idatium Yero in chronico
diligentissimuro. Verumtamen ul a Foêsato incipiam j
dum auctor Fastorum consulaln Valentis sexto ita scribit:
Profeettu est F'alenê u^ugnstuê ex urbe ad Fossatum ;
quid doctis viris displicel? verbumne hoc Fostatum, an
conslructio 7 Sed constructio qut potest , cum sit ^ ut ita
dicam, latinissima? ergo voiFossatum? Atqui Plinii his-
torici aoTO juris erat Latii , ut indicani variae lectiones
codicum MM. SS. ipai operi * adscriptae. Si tamen testi-
monium istud non placet quia incertum ^ alia Idatio an-
tiquiora exhibet Gothofredus comment.-in leg. IdeZtmf*
ianeù God. Tbeod., qua in lege tox Fo^satum reperitur;
lataque illa est anno GGGGIX , sexagesimo scilicet ante-
quam Idatius Gbronicon finiret.
XLI. Deinde Romaniae nomen irulgo usitatum erat Orosii
tempore.Quod testalur ipse dum ait^: «Essetque, utvulgari-
ter loquar^Gothia quod Romania fuisset. » Possidiusetiam^
qui Idatio aliquanto fuit antiquior,eandem Tocem usurpât^
Demum licet innulloauctore, qui ante Idatium scripse*
rit, ea locutio reperiatur Levatus «#<( sane ego non legi ) ,
attamen Anoymus Guspinianeus fréquenter illa utitur*
De tempore antem , quo is scribebat , auctor magnae dili-
gentiae atque eruditionis -vir Panyinius statuit '*; Ineertuê
hie auctor proeul duhio per haee iempora viaii : nimi*
' Ad ortm cap. Zl , lib* XYIII in edltione Lagdan. 1601.
* Lib. YII cap. 43.
' In TÎta S. Aaguttini cap. 30.
* In Lib. III Fattor.
(46)
rum circa aunum aerae ? ulgaris GGCGLY. Atqiii tune tî-
Tebat IdatiuSy et quindecim ot mioiinain annos ulteriui
▼itam prodaxit. Qaare non est, cur illom loquendi mo*
dum indignum Idatii aeYO et calaino reputemoa. Qoid-
quod qui bos Fastos Idatii esse negant, quia» ut aiunt,
icriptionishojus stylus ac genius recentioris tequiorisque
eis esse tidetur, in alium scopulum impingunt, quod
nullam causam in^enire , neqoe reddere possent , cur il*
lorum auctor nullius ultra Idatii aetatem consnlatus me-
minerit , nibilque fere de rébus quinti seculi tradiderit.
Nonne si cum Maroellino comité, aut cum Cassiodoro , aut
cum Mario ATenticensi yixisset, ex ipsis, Yel ande ipsi
plura alia CSonsuInm paria, multaque de rébus gestis inse-
quentium annorum exoerpere potuisset?
XUI. Quod ad éclipses attinet; cum Idatius bos Fastos
Ghronico subjecisset. in que eas satis accurate descripse-
rat, Fastis rursus inserere superfacaneum duxit. Profecto
defectum solis, quem anno VIIIHonorii primum bis verbis
expressit : Soli9 faeia defeetio III iduê novêmb. feria
seeunday cum consulatn Arcadii et Honorii Y , qui in eum
annum incidit, transcribere ooepisset in Fastos, percursis
primis yerbis Soliê faeia defeetio III iduê novêtnb. ca-
lamum stitit, praetermissisduobusreliquis/Syrta^tfOfiniia,
Quod ab eo non alia de causa factum existimo , nisi quia
cum in Fastis talia praeterire decrevisset , propositi im-
memor, eclipsim illam ex Ghronico coepit exscribere,
propositique, antequam finiyisset cuncta describere, re«
cordatus, duo posteriora yerba omisit.
XLIII. Ut finem tandem faciam ; de aerae Hispanae notis
per omnes Fastos digestis idem este judicium , ac de pau-
culis Ghronico adjectis. Imo de bis minus dubito Fastis
ingeslas fuisse post Idatii aeyum. Tum quia ab aéra X re-
(47)
liquae continuo et corrupte fluunt, quod in antiquis MM SS.
non solet ; tum quia I aéra intra Fastorum corpus reperta
cum caeteris non cohaeret ; cohaereret aulem , si ab Idatio
cunciae adnotatae in libre fuissent ; quod si cunctae ab
Idatio non sunt neque ulla.
(48)
IDA.TII BPISGOPI GH&OKICOlf.
Praêfatio.
IDÂTIUSy serfus Domini Nostri Jesn Ghrisli unifersis
fidelibus in Domino Nostro Jesu Gbristo , et servientibus
ei in veritate salulem.
Probatissimorum in omnibus virorum studia , quos
praecipue in fide catholica et conversatione perfecta tes-
tis veritatis divini cultus docet assertio, ut ornantur dé-
core dictorum , ita et commendantur honore meritorum ,
ut miram in orani opère obtineant firmitatem. Verum
Idatius provinciae Gallaeciae natus in Leraica * civitate,
mage divine munere, quam proprio roerito, summi prae-
sul creatus officii ^, ut extremus plagae ita citremus et
vitae, perexiguum informatus studio saeculari , multo mi-
nus docilis sanctae lectionis volumine salutari , sanctorum
eteruditissimorumpalrum in praecedenti opère suo', pro
capacitate proprii sensus aut verbi secutus exemplar *,
Quorum primus Eusebius, Gaesariensis episcopus , qui
1 De nomine ei sita hujus urbit egi sapra in Dissert praeTia n* II.
s Spiicopatam inielligit de quo in eadem Diisert n. YII , et Diitert.
de Priscill.
' Ghronicon tcilicet Eniebii ab Hieronymo auctum , quod in eodem
Tolumine sno cum appendice oo^janxerat Idatins.
* Prolracta niminm est et tntpensa oratio , neqne uoqaam infn
completur.
(49 )
ecclesiasticas sui numeri libris scripsit historias^ab initio
Nini Âssyriis et aancli Abrahae Palriarchae Haebraeis, et
relîquorum contemporales bis aonos regum in yicesimum
Constanlini Augusti, quo imperabat, annum, graeci sermo-
nis chronograpbiae concludithisloria. Posthunc saccessor
syngrapheus perfectus universis factorum, diclorumque mo-
DumentisHieronymaspresbyteridemEusebiuscognomentOy
de graeco in lalinura scripturae hujus interpres a vicesimo
anno supradicti imperatoris in XIY Yalentis Augusti an-
num subditam texit bistoriam : qui * esto in sanctis, quibus
deguit Hierosolymorum locis, a memorato Yalentis anno
in tempus quo in praesenti vila duravit, forte quam pluriroa
de bis qiiae sunt insecuta, subjecerit, quia haud unquam ,
dum yaluit , a diverso styli opère ccssavit ; quem quodeni
tempore propriae percgrinationi in supradictis regionibus
adbuc infantulus yidisse me ^ certus sum. Qui post aliquoi
annos beato, ut erat, mansit in corpore, si tune proprio
operi, quod subdidit ' aliqua subjuuxerit; apud eos ad
quos scriptorum ejus omne opus, Tel summa pervenit, certa
et plena cognitio est. Sed quouiam in cujusdam studii sui
scriptura * dixisse eum constat : debaeehantibuê jam in
Romano solo barbarie omnia haberi permixta atque con-
flua : opinamur ex hujus indicio sermonis in hoc per se
annorum volumine subdito ' de successione temporum
' In aliis editionibut legitur eêto ut , omitio qui ; sed correctione
itta aui timili alia indigere locum ittam , nemo non yidet.
* Yidf) chronicon ad onnain 407.
' Auctuarinm^ qnod Hieronymut tabjecit Eatebii cbrouioo.
* Haeo ex fine praefat. Hieronymi in chronicon desnmpta Tidentur j
quanquam alibi similia in Hieronyroo legisse me puto.
^ Cronicon Snsebio Hieronymianum , qnod ad XIY nsqne Yalentis
annam bistoriam continet , qnodqne antea , nnnc iternm , et paulo
post per ea super hctio tertio testatar praepositum a se fuisse chronico
4
(50 )
ab ipso nihil adjectum. Tamen quia ad nostri lemporia
cursum, ut superior leclîo docet, descriptio defluxit an-
norum , cum membrana bujus historiae curam conligisset
experlîs, menlem monuit imperiti, ut de cognitîs (etsi îa
omnibus impart gressu ) vel yestigiis se substerneret prae-
ce68orum. Quae fideli suscipiens cordis intuitu partim ex
studio H'criptorum, partim ex certo aliquantorum relato,
partim ex cognilione, quam jam lacrymabile propriae yitae
tempus ostendit, quae subsequuntur adjecimus; quorum
coDiinentiam gestorum et temporum qui legis ita discernes.
Ab anno primo Theodosii Augusti in annum tertium Valen-
tiniani Augusti Placidiae filii ex supradiclo a nobis con-
scripta sunl studio^ vel ex scriptorum stylo, Yel ex relatio-
nibus indicantum. Exin immerito adieetus ad Episcopatus
officium non ignarus omnium miserabilis temporis aerum-
narum et conclusi in angustias Imperii Romani metas
subdidirous ruituras. Et quod est luctuosius intra extremam
universi orbis Gallaeciam deformem ecclesiastici ordiuis
statum creationibus indiscretis honestae libertatis interi-
tum et uniyersae propemodum in di vina disciplina religionts
occasum ex furentium dominantem ^ permixta iniquarum
perturbatione nationum. Haec jam quidem inserta, sed
posteris in iemporibus, quibus offenderint, reliquimut*
consummanda.
tuo in eodem Tolumine. Hoo aufem si quo modo ab Idatio emissum est
in publicam ad nostra tempora perTenittet ; non dubito , quin in fine
Auctarii Hieronymiani Abrahami annus 2394 , et tub ipto olynipiadit
880 annut tertius contignatus reperiretur \ nam quae in cbronico Idatii
subteqnantur cbronologiao nolae « eas Hieronymiano requirunt.
* Legorem dominalum, aut quod magis arridet imminenUm,
3 Alias : relinquimui.
(51 )
IDATII BPnCOPI GHRONIGOlf.
iMp. &nMi. Oltmp. Cbrist*
Romanonim XXXIX ' Theodosius per
Gratiaoum io consortium regiii adsump*
tus, cum ipso et Valentiniano juniore ré-
gnât annis XVH.
I. Ahrahae TJ. CCCXCF. Olympiadit m. «79
^^^annuêàbaeêtatepraecedenti inchoatus.
Theodosius natione Hispanus de pro-
vincia Gallaeciae civitate Cauca ^ a Gra-
tiano Augustus appellatur '.
Inter Romanos et Gothos multa certa- it.
mina conferuntur.
II. Theodosius ConstantinopoUm ingredi- 880
tur in primo consulatu suo, quem cum
Gratiano agebat Augusto *,
' Idatins ordinem seryat ohronioi Hieronymiani, in qao prozime prae-
oedit : ValenHnianuê et Valen* XXXVIII, At Orotio et Paulo Diacono
Theodotint XL est; Marcellino ^ero comiti XXXVIII.
^ Hon modo Idatias sed Zosimat etiam Ub. IV Theodotium Caacae na-
tum etse affirmât. At Harcellinus in chronico et Jomandes de Regnor.
Success. Italioae ortum aatamant. Vide infra notam I.
* Sirmii Angattus renunciatus est Theodosius XIY kal. feb. Ita idem-
met Idatius io f astis et Marcellinus in chronico. Eratque tune Theodo-
sius XXXUI annomm, ut ex Victore nolligitur, et Paulus Diaconus diserte
iradit
* Ingressus hnius diem designavit opiner in Fastis Idatius YIII kal.
decei»b.| sed librariorum negligentia faclum est, atpro VIIl legatur nuno
(52)
iMP. OLTMP. CnRIST.
Alexandriae XXI ^ habetur episcopus
Theophilus, vir eruditissimus , insignis,
qui a primo consulatu Theodosii Augusti
laterculum per centum annos ^ digestum
de Paschae observatiooe composuit.
m. Athanaricus rex Golhorum ^ apud Con- 381
stantinopolim XV die * ex quo a Theodo-
sio susceptus erat, interiit. ii.
lY. ^ 420. Yll Jobelaeus , ex quo Dominus
asceiidit. 981
Goihi in foedera ^ Romanis pace se
tradunt.
Ambrosius in Italia Mediolani episco-
pus, Martînus in Galliis Turonis episco-
pus , et vitae meritis et patratis mifaculis
virtutum habentur insignes. m.
XYIIL In TÎta tane S. Isaaci confessorit (30 maji) dicitur Theodotium in-
grestum fuisse Gonstantinopolim die 24 noTemb. idqae etiam coUigitnr
ex lege XV de peHiionihu» Cod. Theod. , uti observât Gotbofredus.
1 Prolepsi bic nsos est Idatios loquens de Theopbilo qaasi jam nane
episcopo. Vid. notam II.
3 CyclnsTheophili 437 annorum erat. Sed in Occidente TÎsa tantum est
excerpta ex eo periodus annorom G Tel XCV a Cyrillo Tbeopbili nepote.
■eminit illius Léo episi. 64.
' VisigotbisnonnullisimperabaitancAtbanaricns. Alii ejus imperiam
detrectabant , sediiionis auciore Tritigerne, sub quo site regalo siTedactt
erant reliqui Visigothi.
* Jiixta Idatium in Fastis ingressus est Atbanarinn» Gonstantinopo-
Km III Idian.; obiit ergo XXY dieejusdem mensis. Vid. not. III.
^ In aliis editionibus notae istae Hispanae aerae GGCGXX et Jobelaei
Vllmargini adscriptae suni e regione IV anni Theodosii , sicui e regione
anni ejusdem VI Abrabami annus II CCCG. Sed cam duo tantum aerae
octoque annorum Abrabami décades toto reperiantur cbronico , TÎsum
est eas omnes a libri ora remo^ere \ nam neque aliis immisceri sine erro-
ns periculo , neque ab eis separari possunt sine chartae dispendio.
^ Vulgati libri legunt inpda, oorr'igo in foedêra ex excerptis seu frag*
mentis , qnae babentur tom. IV Hispaniae iUustratae. Vid. noiam IV.
(53)
IMP. Olym». Cbkist.
▼• Theodosius Arcadium ' filium suum 88S
Augustum appellans re£;ni facit sibi esse
consortem. iv.
VI. Abrahami annus TT. GCCG K S84
Honorius nascitur Glius Theodosii ^,
Legati Persarum ad Theodosium Cod-
stantinopolioi yeniunt ^. 291
VII. ^ Priscillianus declinans ia haeresîm 385
Gnosiicorum per episcopos^ quos sibi în
eadem pravitate coUegerat^ Abulae ®
episcopus ordinatur. Qui aliquot episco-
pornm coaciliîs auditus ^ Italiam petit et
Romani ^ ubi ne ad conspectum quidem
SS. episcoporum, Damasi et Ambrosii ii«
receptus, cum his, cnin quîbus iverat,
1 Arcadiat deolaratar auguitut die XVII kal. feb. ut tradii Idatiuc
notter in Tastit. Befragatur Pagius sed immerito. Yid, nol. V.
3 Cum hoc Theodosii anno YI , aerae Talgaris 384 oonjanxit Idatiut
•nnam Abrahami II- CGCG. Yid. ditsert praeT. n» XXYI.
^ llatalem Fonorii consignant etiam Prosper et Sarcellinns et obronl-
con Aleiandrinnm sub hujus anni consulibns. Diem adnotant Soorates
lib. Y, cap. 12, atque anonymns Guspiniani anotior(in actis SS. Ant-
werpiensibus tom YI junii ) Y Idus sept. Yemm anonymns annum anti-
cipât designatqne praecedentem.
* De hao legatione vide notam YI.
^ Annum bnno YII Theodosii Tacuum reliquit dootissimus Florins.
Editio Sirmondiana sub eo Ticioriam et $■» hune Priscillianus declinans
praefert. Separari debent, et alternm sub anno Yllalterum sub YIII con-
signandum est, ut factum hie vides. Yide notam YII.
^ Àhylae scribit Hieronymus lib. de script. Eocl.n. t3t. ScTems lib. II
Hist.tj» Labilensi opido , lege Ahileusi^
' Hinc constat non unum tantum Caesaraugustanum concilium sed
etiam aliquot alia contra Priscillianum in Hispania coacta fuisse, ante-
quam is supplicio afficeretur anno 386.
^ Damasus obiit anno 884; ultra hune annum iter istud diffcrri non
potest.
(54)
iMP. Oltm». Cbkist.
redit ad Gailias. loibi similiter a S. Mar-
tino episcopo et ab alîi» episcopîs haere-
ticus judicatus ' , appellat ad Caesarem ;
quia in Galliis his dîebu» potestatem ty-
rannus Maximus ^ obtinebat imperii*
▼III. ' Greothingorum ^ gens a Theodosio S36
saperatur*
^ PrisciliiaDu» propler «upradictam
haereûm ab episcopatu depuUus et eu m
ipso Latrooianu» ^, aliquanlique sectato- m.
res apud Treverim sub tyranno Maximo^
caeduDlur*
Exiu iu Gallaeciam FrlacillîaDlataruni
haeresis invasit.
IX. ^Areadliquinquennalia celebrantur^* S87
Romanae ecclesiae XXXVI ^® habetur
episcopus Siricius. it.
' In concUio Bardegalenti anno 885.
^ Occito Gratiano YIII kat. «ep. anni S8S, Maximut, ot tradunt Mar-
cellinut et încertnt Catpinîani aaotior , impenom airipait. Protper et
Gastiodornt perperam hoc refemnt in annumteqnentem.
' Praecedenti anno adligatnm id est in editione Sirmondiana, restitni
tno loco ex Fatttt Idatii. Vide notam Vil n^S.
^ Greothingi Ostrogothorum erant portio. De hit et de hoc bello non*
nulla dabo nota YIII.
* Ordine praepostero Tulgati libri prias §'*^ Arcadiuê anno Theodo-
tii VIII , deinde $™ Priêeillianus propt$r anno IX «nbjectot offemnt.
Veram ordinandot este , sicnti hic eos exhibeo , ostendam nota VIL
no 3 et 4.
* Matroniannm vocat Hieronymns de script. Kcde. n» 130. AtProsper
et Seterus Latronianum cnm Idatio appellant.DesociisPriscillianisop-
plicio affectis , ^id. notam IX.
7 Sententiam tnlit ETodins consnl et praefectus praetorio.
B Vide supra ad notam 3.
* Die XVII ante kal. febr., ut ait Idatius in Fastis, quem immerito cor*
rigit Pagius.
'® Cum Idatio Proi(|>er et larcellinus XXXVI pontificem numerant Siri-
(55)
Imp. Olymp. Christ.
X. Naximus tyrannus occiditur per Tbeo- 888
dosium tertio lapide ab Aquileia Y kalen-
das augustas ' . Et eodem tempore vel ipso 292
anno in Gallii» per Arbogattem oomitem fî«
Iiu8 Maximi, Domine Victor, extinctus e»t.
CyDegiu»Theodo8ii praefectus habetur
îllustris '. Qui facU» ÎDsignibus praedi-
tu$ et usque ad Aegyplum penetran»,
gentium «imulacra subvertit.
XI. Theodofius cum Honorio filio suo Ro*
mam ingressus est ^, ii. 889
xij. 890
xrii. m. 391
XIV. AeraCGCCXXX. iv. 892
Valentinianus junior apud Viennam
scelere comitis Arbogasti occiditur *. Et
ciom , tecuti Eucebinm , qui « Lino nnmerare exortat , et Cletum ouiii
Anaoleto, Iftroellumque cum larcellino coofandent, Felicem praete-
rea , quia intrutum putavit , praeiermitteot , quem XL dicturuc erat ,
XXXVl facit. Siriciut creatuc e«t pontifex anno 385 non autem 387, quo
iUiut memiait Idatiut. Quem Floriut putat non adepti «ed faabiti episco-
pato* tempu« respicere , dum in cbronico Romanorum pontificum me-
rainit.
' De loco et tempore necic Haximi eadem repetit Idatius in Factit «ub
conculibuc bojut anni. Socratec lib. V, cap. 14 neois diem désignât Yi kal.
augutti. Incertuc Cuspiniani Y kal. sept, vide alia notaX.
^ Plura de hoc illuttri viro prodit Idatiuc in Fastis hoc eodem anno. Ea,
ti vit , lege nota XI.
' Idatius ipte in Factis Idibuc junii Romam ingrescnm fuisse Tbeodo-
sium prodit. Cui aoonymus Cuspinianus suffragatnr. Idatius addit Theo-
dosium congiarium dédisse Romanis; ex quo intelligimus triumpbum
etiam Inm egisse.
^ Idatius in Fastis eadem habet. Yerum Cassiodonis in cbronico Va-
UniinianuSf ait, vitae taedio apud yiennam laqueo suspensus est, Ita qui-
dem per summam calumniam ab interfectoribus vulgatum est. Rem ad
(56)
Imf.
Ëugenius tyrannos effîcitur ^»
3
Olthp. 4
CHmiST,
29S
S9S
11.^
S94
XV.
XTi. Abrahami ÎICCCCX.
Ëugenius a Theodosio Augusto supe-
ratus ' occiditur.
xTii. Theodosius io valet udine liydrepîs
apud Mediolaoum defuBctus e»t anao re-
gni 8ui XVil *• Et iste annus , qui Théo-
dosii XVII, ipse Arcadii et Honorii in
înitio regni eorum ' primus est. Qtxod
ideo indicatur, ne Olympiadem quinquc
annorum turbet adjectio, in hoc loco
propter régna tantum ® inserta princi-
pum.
ungiieiii expoDit Orosiua lib. VU, cap 35. Precsint «o tignifioantiii»
D. Hieronymut epist 3. F'alentinianus ^ inquit, necatus «#<, et cadaver
êsanime suspendio infamatum. Ocoitac est idibuc maii pridie Fentecoa-
ie«, oti ex Epiphaoio obterTanint jam alii
' Sodem hoc anno EugcDius tyranDidem arripnit. Vide notam XII.
^ Oblitut e«t hîo adiiotare Idatiut Honoriam heo aono % patre in con»
•ortiam regni ascamptam. Vide notam XIIF.
^ Victus est Ëugenius , Arcadio III et Honorio II consaliboê hoc seiU-
eet anno. Ita CIaudianu« in IV oonsulatu Honorii t. 037, Idatioê ipae in
Fa»tiS| Haroellinut, anonymnsque Guspiniani| qnidiem adnotat 6 sept.
Prosper et Gatsiodorus tequenti anno viotoriam de Eugenio non recte
adsoribunt.
^ Tbeodosiuc annum iroperii XVIII non modo non expletit , sed neqoe
attigit; siquidem appellatns est Angustus XIX jan. ann. 370, obiitqne
boc anno XV ejusdem mensisjuxtaincertum Guspiniani vel XVIIjuxta
Socratemlib. VI , cap. 1. Idatius tamen omnet annos civiles seu Julianos
quos regnando contigit , illi tribuit.
^ Primum appellat, quia vivente patre filii qnamvis in impcrio aocii,
nullam illins administrandi partem sortiti sunt , neque aetas ferebat,
Caetemm in edendis quinquennalibns , decennalibus etct, ratio babeba-
tnrprimaevae inaugurationis.
^ Keliqui iibri babent in hoc loco tantum propter regnantum inserta
prinoipum. Vid. not. XIT.
(57)
Imp. Olymp. Chkist.
I. Romaoorum XL Arcadius et Honorius
Theodosii filii , defuncto pâtre ^ régnant iv.
annis XXX ^.
lu 594 S96
m. (Romanae ecclesiae XXXVll liabelur 397
episcopusÂnastasius) '. ii.
IV. «98
V. 4 III. 199
VI. Jn provincia Carthaginensi in civitate
Toletosynodusepiscoporumcontrahitur, iv. 400
in qua , quod gestis continetur, Sympho-
sius ' et Dictiiiius et alii Gallaeciae ® pro-
vinciae episcopi Priscilliani sectatores,
haeresis ejus blasphemissimam cum ad-
sertore eodem professionis suae sub-
dcriptione condemnant. Statuuntur quae-
« Iterum IdatiiM déclarât te imperii Arcadii et HoDorii «nnos àb hoc
ipso auspicari.
3 Qaomodo hi «nui iotelligendi tant expHco nota XV.
' Sirmondus in prima editione ansulis haec conclnait, qnae in Veneta
diterao charactere exprosa tnnt. An quia chronico infarta censuit ? Ut
ut «it^ Anastasius inter pontificec Romanos XLI pontificatnm adeptua
«tt anno 898 exennte , non vero 397.
* In Sirmondiana editione V hnic anno anbditut est $• in provincia
Carikaginenêi , et annua VI vacuus relictua eat. E contrario fieri debuit.
Vid. not. XVI.
* Cum ex concilie ipso conatet Symphotium jam tum tenem fuiaaCi
aliot prooul dubio est ab eo Syrophosio , de quo loqnitnr chronicon ad
•nnnm 433, «iout etiam aliut est hic Dictinias ab eo, de quo agitur anno
460.
^ Hinc apparet mérite scrip«t««e Idatium anno 386 a Pritcilliani morte
ejus haeresim Gallaeciam invasisse. In universum affirmarat olim Sève*
rus lib. II hist. in fine : Priscilliano oociso^non êolum non repressa ost
haeretis, quao illo auctore proruperat^ sed confirmata lafius propagaia
êsi.
(58)
Inp. Olymp. Cbbist.
dam eliam observanda de ecclesiae disci- 395
plina ^ Communicante in eodem concilio
Ortigio episcopo, qui Caelenis ^ fuerat
ordinatus; sed agentibus Priscillianistis
pro fide catholica pulsus faclionibus exu-
labat.
VII* ' Theodosius Arcadii ûlius nascitur. ii. 401
VIII. Solis facta defectio III novemb. fe-
ria U ^. 402
Romanae ecdeaiae XXXVII habetur
episcopus Innocentius '. m.
IX. 0 40S
X. Abrahami HCGCCXX. iv. 404
Gonstantinopoli Joannes epiacopu»
praedicatur iosignis, qui ob fidem catho-
' Etiam nanc XX canone» exiant in hoc concilio confecti. De eo plura
in diateri. de PricoilliaBistis , ibi fidem horum oanonam contra Quesnel-
lum ostendam,
3 Sensoi ett Ottigium tanquam legitimam Gaelenamm epiacopum «e-
ditse in concilio, Aquae Caelenae, Antonino Caelenae, nuno Orense,
' Verba ista in fulgatit libris perperara anno IX adtcripta aunt. Vide
notam XYL
* In Fasiis feriam silentio praeterii Idatint, quam forsitan neqnehie
expreatit, Porro oum alicujus ecliptit meminit olironicon , freqnenter
mencis aut hebdomadae diem niale désignât. Namqne haeo eelipsis fe-
ria III non autem Ilcontigit , aono 418 feria YI non autem Y. Anno 447
defeetot solit evenit X kal. deo. pro qno habet chronicon IX kal. Quae
omnia castigavit DoC""* Florins notis 5 , 7 et 13 in Idatinm. Deniqne
Petavins Ration., p. 2, lib. lY, cap. 18, pro Y kal. ootob. quera dien
praefert chronicon , defectum lunae narrans anno 451 legendum esse
ait YI kal.
' innocentius in ordine Romanomm ponttficum XLII est renunciatns
initie anni aerae yalgaris CCCCII.
6 Hoc loco Tulgati libri natalem Theodosii exhibent quem dedi an. YU.
Yide notaro XYI.
(59)
IMP. Olymp. CnniJiT.
licam Eudoxiam Arcadii uxorem iofes-
tissimam patitur ' arrianam. 296
Xi« •••••••••••• 4Uv
XII. HJerosolymis Joannes, Gaesaren Eu- ii.
logius, Cypro Epiphanius ^ Alexaodria 406
Tbeophilus, qui »upra', episcopi haben-
tur insignes.
Hieronymus presbyterio praeditus in m.
Bethléem Judae vicinia consistens prae-
cipuus habetur in cunctis.
XIII. Post supradictos ^ sane anrianos, qui 407
Hierosolymis ante Joannem episcopi fue-
rint ', Idatius, qui haec scribit, scire non ly.
potuit. Hune vero sanctum cum sanctis
Eulogio , Tbeophilo et Hieronymo vidit ^
et infantulus et pupiilus.
XIV. 7 297 408
XV. Alani et Wandali et Suevi ^ Hispanias 409
■ Sidit Jnctina Ambrosium , ita eiiam Eudoziam fidei eause p«r«eoutaiii
faUte Chrytottomtiin credidit Idatius ; et in Oocidente forsan ita per? ul-
gatum est. At Sodoxia non ariana «ed catboliea fuit.
9 Epipbaniuf hoc anno inter -vîtos non erat ; namque antea obiit.
' Anno 380 de Tbeophilo locntnt est et nnnc eo respicit.
* Arianos episcopos inteUigit , quos Hieronymus commémorât anno XI
filiornm Constantini Hagni, quos ideo ênprûdietoê ait, quia in eodem vo-
Inmine chronicon suam cum Ensebio-Hieronymiano Idatius oonjunxit,
nt obsenratum est in diss. praevia n« XI, confirmatque Isidorus de Viris
Ill.c. 9, dumhistoriam Idatii chronico Hieronymi subjectam esse innnit.
' Omnino scire non potait , quia nullus alius praeter eos, quoi recen-
sât Hieronymus , episcopatum illum tenuit Ariaaus. Yid. not. XVII.
^ Horum omnium meminisse ^idetur nunc Idatius , quia hoc anno fac-
tura est , ut eos Tideret oum infantulus peregrinaretur per Palestinara.
^ Hoc anno Arcadius kal. migi decessit , successore relicto filio Tbeo-
dosio.
' De bis gentibua nonnulla dicemas dissert, de Gothia.
(60)
Imp. OLTMP. CUIIST.
ingressi > aéra CCCGLYII alii quarto kal.
alii 111. Idus octob. memoraDt die, tertia ii.
feria , HoDorîo VIII et Theodosio Arcadii
Glio III consulibus*
2 Alaricus, rex Gothorum, Romain io-
gressus cum intra et extra urbem caedes
agerentur , omnibus indultum est , qui
ad Sanctorum limina confugerunt '.
Placidia , Theodosii filia , Honorii im-
peratoris soror, a Gothis in urbe capta ^.
XVI. ^ Alaricus morilur, cui Ataulfus suc- 410
cedit in regno.
Barbari, qui in Hispanias ingressi fue-
rant, caede depraedantur hostilL. Pesti-
lentia suas partes non segnius operatur. .
® Debaccbantibus per Hispanias Bar-
baris, et saeviente nihilominus pesti-
lentiae malo, opes et conditam in urbibus
1 Suspecta mihi «unt quae «equontar usque «d floem ^. Id«tia« hftt et
gimilea notas ubiqne omittit , nisi obi de defeotibus solis aat. luoie agit,
tom eDÎm diem et feriam detigoare solitns est. Vide notam XYIII.
^ CL f lorius hoc loco annum Honorii XVI consignât. Sirmondus vero
IS.secntaSi eum annnm praefert §^ D$bacohaniibuê, Medinm inter ntrum-
qne tenere mihi Tisum est , et Idatiom tennisse Terosimilins est. Vide
notam XIX n* 1 ; obi de anno exoidiinrbis agitnr.
' Verissime scriptum id ab Idatio ; haud enim una tantum ecclesia sed
plores asylo Eomanis fuerunt. Vide not. XX , ubi de Gothomm modera-
tione in ea nrbis irmptione.
^ Capta est Placidia anno 409. Vide not. XIX, n» 6.
' Hue a $** DehacehanHbut banc anni XVI notam retraxi. Vide notera
XXI , ubi de Alarici morte et Ataulfi successione agitur*
^ Hoc iooo Sirmondus ex MS. annum expressit Honorii XVI, quem
ego supra ad il la Alaricus moritur R^poêm, ductus Isidori auotoritate,
qui initium regni Ataulfi auno CCGCX adligat, quo etiam necesse est
obiisse Alaricum; et haeo est communis omnium sententia.
r
I
(61 )
Imp. Olymp. Christ.
subslantiam tyrannicus exactor diripit, m.
et miles exhaurit*
Famés dira grassatur adeo , ut huma-
nae carnes ab humano génère vi famis
fuerint devoratae , maires quoque neca-
tis vel coctis per se natorum suorum sint
pastae ^ corporibus. Bestiae occisorum
gladio, famé, peslilentia, cadaveribus ad-
suetae, quosque hominum fortiores in-
terimunt , eorumque carnibus pastae ,
passim in humani generis efferuntur in-
terilum. Et ita quatuor plagis, ferri,
famis, pestilentiae , bestiarum, ubique
in toto orbe saevientibus praedictae a
Domino per Prophetas suos adnunciatio-
nes implentur.
xvij. Subversis raemorata plagarum gras- 411
satione Hispaniae provinciis , Barbari ad
paceoi ineundam , Domino miserante ,
conversi, sorte ^ ad habilandum sibi
provinciarum dividunt regiones. iv.
Gallaeciam Wandali occupant ' et
' Rem diiiioctiot narrât Olympiodorus iaquienc: Mulieruna quatuor
liberorum mater omnes devoravit, ad singulos praeiesêns reliquat se alerê
et salvaré vellê f donee omnibus absumptis^ lapidibbus a piebe obruta est,
Hoe ipso annoKomani famé ao pecte conflictati. circo tamen Tacabant,
ibiqae feralis illa tox audita est , pone pretium cami kumanae, Ita
Zotimua.
' De hac inter barbares proTÎnciarum sortitione memioit Orosius,
lib. Vil, oap. 40 scribens : Aetis aliquandiu magnis cruentisque diseur-
sibuSf post graves rerum atque hominum vastationes, quarum ipsos quo-
que modo poenitet , habita sorte et distributa usque ad nutie possessions
oousistunt,
' Wandali régi Gunderico parebant, filio Godigiseli sive Godagisci sive
( 62)
Imf. OLYur. Christ.
Suevi ^ silam in exlremitate Oceani ma-
ris occidua ; Alaoi Lusitaniam et Carlha-
ginensem provîncias ' ; et Wandali , co-
gnomeoto Silingi ' Baeticam sortiuntur.
Hispani per civitates et castella ^ residui
a plagis Barbarorum per provincias do-
minantium se subjiciunt ' servituti.
CoDstantinus ^ post triennium invasae
tyrannidis ab Honorii duce Coostantio io-
tra Gallias occiditur ^.
xTiii. Jovinus et Sebastianus fratres intra
Galliam, et in Africa Heraclianus pari ty- 41 2
raaaidis inflantur iosania.
Augustinus Hipponensis episcopus 298
Gudegiscli ( namque ita oomen ejut Tariant auctores } sub quo Wandali
Rhenuni transire aggressi sunt, Sed ibi, Godigisclo a Francis occUo , nt
ex Frigerido narrai Gregoriot Turonencis lib. II, cap. 9. Gundericus pri-
mus in Hitpania ^'andaloruni rex fait , ut recte in eornm hi»toria prodit
Isidoraa. Qoare corrigendns eat Procopius , qui lib. 1 de Belle Wanda-
lioo Godîgisehim in Hispaniam Tenisse affirmât.
^ Sueti regem habebant llermericnm , cujusapud Idatium crebra dein-
ceps meniio.
3 Atax rex erat Alanorum , mcminit illius Idatius infra anno 418
' Cam Fredibalum regem Wandalomm appellet Idatiu* anno 416 y
Wandalos Silingos intelligo ; nam reliqui« imperabat Gunderiout.
^ Gentes, qnae Hispanias irruperant, loca ant natnra ant arlemanita
obsidione cingere et machinis expngnare admotis oesciebant. Ideo Bit-
pani ad ea loca confugerunt.
^ De bac sertitute dicam nota XXII.
6 De eodem Coastantino Idatins nosier in Fastis sub consulibus faujus
anni ait : Constantini tyranni in conto captit adlatum est XI F kal. octob,
Anno igitur 408 tyrannidem arripuit.
^ Prosper Tictum et captum ait Arelate ( Orosius addit occisum ) per
duces Honorii Constantiura et Ulphilam. Hujus etiara meminere Soio-
menus et Olympiodorus.
(63)
IMP. Olymp. Christ.
habetur insignis. Inter cujus studia ma-
gnifica Donatistas ab eo Dei adjutorio
superatos probata ûdes demonstrat acto-
rum '.
XIX. Jovinus et Sebastianus oppressi ab Ho-
norii ducibus ^ Narbona interfectî sunU 41 S
Gothi Narbonam iogressi viademiae
tempore ^.
Heraclianus * moveas exercitum de
Africa adversus Honorium, Ulriculo in ii.
Italîa in conflictu superatus effugit in
Africam , caesis in loco supradicto L mil-
libus ' armatorum. Ipse post Carthagine
in aede Memoriae per Honorium percus-
soribus missis occiditur.
XX. 8 Abrahami H. CCCCXXX. 414
I Id vulgatis libris legitur aMC/oru»; sed oonstat manifesto legendum
este actorum, Saepe^enim Angnstinus cam DonaiUtit dispotaTÎt, colla-
tionumque banim acta a notariis excepta deinde in publicam emisca
«ont. Horumqne fidem appellat hic Idatiua.
* ■arcellinnt in chronico t^rannidis et neois Jovini et Sebastiani me-
minit anoo praecedenli. De its Tide notam XXHI.
' Adventum Gothomm in Gallia* recte Prosper et Cassiodomt anoo
tnperiori illigant ; neque adversantur Idatio , quia Atanlfuc Gailtac in-
grestuc Narbonam non oontendit perpeti carcu Qui poterat , cuin par^u-
lorum , tenum , feminarumque populum secum dnoeret , quibus anno-
nam providere atqae etiam «aepe armornro vi aperire cibi Tiam necesce
habuit ? Olympiodoruc sane Ifassiliam obcediste in itinere Aiaulfum et ab
Bonifacio inde repulsom tettatum reliquit.
* Orosius lib. YII , cap. 42 tyrannidem Heracliani , irruptionem ejus
in Italiam atqne tupplicium exponit , additqne ezpeditionem adornacse
inetruota 8700 na^ium classe.
^ Ifaraemm oocisorum ad Utriculam non L «ed XX milliapraefert cbro-
nicon parTum , qaod fortasce Teriu* est.
^ No?as hoc loco annns ab Idatio designatus evidens argumentum est
ipsnn a Januario annoa auspicari.
(64)
IMP. Olymp. Christ.
Alaulfus apud Narbonam Placidiam
duxit uxorem i. In quo prophetia Danie-
lis putatur impleta ^, qui ait Gliam régis
Austri sociandam régi Aquilonis, nullo m.
tamen ejus ex ea semine subsistente '.
XXI. Hierosolymis Joanne , de quo supra ^,
episcopo praesidente , sanctus et primus -il 5
post Chrislum Dominum martyr Stepha-
nus revelatur *.
Hieronymus, qui supra ^ praecipuus
in omnibus , elementorum quoque peri-
tissimus Hebraeorum, in lege Domini, iv.
quod scriptum est , diurna nocturnaque
meditatione continuus , studia ôperis re-
liquit innumera. Ad ullimum Pelagia-
norum sectam ^ cum ejusdem auclore
adamantino veritatis malleo contrivit.
* De hU ouptiit nonDuIla ex Olympiodoro de«cribam nota XXIV.
* Daniel cap. XI de rege Aegypti Ptolemaeo Philadelpho Taticînatiir,
qui filiam «uara Berenîcem nuptui dédit Anttocho , qni Theof oognomî-
natac est, Syriae régi. Laodice auteni prior Antioohi uxor, repadtatana
te dolent, necem ipsi Antiocho, Berenici et otriutqne filio intulH, et
Callinicam tuum ex eodem Antioebo filiam regem conttitoit. Rem fotiua
narrant Hieron^mut , Apiannt et Jasiinnt.
' Sicnt ex Bérénice nnllot superttet filius Syriae regnnm obtinuit; it«
neqneex Placidiaet Ataulfo natut filiut, Theodotiut nomine, in r^pao
parentibus succetsit; obiitque pauUo postquam natnt est, et in temple
JQxta Barcinonem argentea capsala cura ingenti atriotqne parentit lacta
tepuliut ett.
* Supra anno 400 et 407.
' Eadem habet larcellinat in chronico. Idatiut Tero in Fattit non-
nuUa addit, quae videre potet nota XXV, ubi de patrie Pauli Orotiut in-
quiritur ex conjectura.
0 Supra anno 406 et 407.
' Eieronymut priroum epittola ad Gtetiphontem, quae jutti Tolomiiûa
(65)
ÏMf. Olymp. Christ.
Adversus hos et alios haereticos extant
ejus probatiêsima monumenta.
XXII. Ataulfus a patricio Constantio puUa-
tus, ut relicta Narbona ^ Hispanias pc- 416
terct , per quemdam Golhum ' apnd
Barcinonam in ter familiares fabulas ' ju*
gulalur. Cui succedens Wallia ^ in regno
cum Patricio Constantio, pace mox facta ^^
Alanis et Wandalis Silingis in Lusitania
et Baetica sedentibus adversatur.
A lexand ri nae ecclesiae post Tbeophi-
lum quis praesederit ^ ignoravi haec scri*
bens.
Constanlius Placidiam accipit uxo*
rem '.
librum oonfioit , Pelagiam exagitavit | deiode tret contra ip«uin dialogo-
rum libros ooatcripsit , et atrumque opac etiamnum extat.
1 Ataalfnt anno toperiori IlarboDani relinquent , Baroinooain deveDÎt ,
ubi hoc anoo , qui fuit aerae coromunis CCCCXVI occiditur. Vide noiam
XXVI H" 1.
3 Interfectorem Ataulfi Ol^mpiodorut Dobbium, Jornandet Vernnl-
fum -vocat. Vide notam eamdem.
^ In stabulo occitumait Olympiodorut.
* Orotiai lib. VII , o. 43 , Jornandes in Geticis , n* 45 , Isidorns et alii
Sigericnm succestoreni Atanlfi faoiunt. Ai Idatias et Protper Sigericum
filentio praelereunt ; qnia, u( refert Olyropiodoriis , septem diescum im-
peratiet, ioterfectut est.
^ De tempore confectae bajus pacis «entenlia Pagiî refutator nota
XXVII. Ubi ad qaos pertineat lex XIV cod Tbeod. de infirmandU , quM
ëvbtyrannis f tndico.
' Seriem epUcoporum Alexandrinorum chronico suo innectere ta-
lutsse Idatiom , uti ab flieronymo et Ensebio factam fuerat , ex hoc loco
întelligimus. Sednon hot tantuni, Terum et HieroaolymitanosAntioche-
notque omisttse Tidetur, quia eorum sctre non potait sucoessiones.
' Diei primo sequentit anni adligat bas nuptiaa Olympiodoras. Vide
noiam XXVIII.
5
(66)
iMP. OLYHP. CaiLlST.
' Fredihalum regem gemiis ff^^ndalo-
rum ' aime ulio certamiMê iugenioêe cttp^
tumad imperatorem Honorium destinât^,
XXIII. Wallia, rex Gothorum, Romani nomiais 417
causa , întra Uispanîas caedes magoas
efficit Barbarorum. ii.
xxiT* Solis facta defectio die XIV kal. Au*-
gusti, qui fuit feria Y ^* -418
Romanae ecclesiae XXXIX praesidet '
Zosimus.
^ Durante episcopo^ quo supra , eio.
Wandali Silingi in fiaetica per Wal-
)iam regem omnes ^ extincti.
Alani , qui Waodalis et Suevis poteo-
tabantur , adeo caesi sunt a Gothis , ut
extincto Atace ^ rege îpsorum, pauci, m.
quisuperfuerani, abolilo regoi nomine*,
■ Editio Sirmondiana lineoUt circuoiclusa ista exhibet. An «ubdititia
fUa sont Sirmondo? Sane cbrooicon parTam ea omttiit et eonim loco
haeo babet : Idaiii ad Dominum converno pcccatoris, Isidonis qaoqae
illade Fredibalo praeteriit. AtSigonius lib. XI de Occideniali imperio,
Jornandi tribuit in annalibnt, sed nullibi in Jornande a me reperta sunt.
' Wandaloc Silingoc intelligit^ namque aliit imperabat Gundericot.
^ Destinât Gonitantius , a quo captus est ïredibalus.
^ Lege feria YI , uti supra ad anouni 402 adnotatum est.
' Praetidet ab initie GCCCXYII inter Romanes pontifices XLII.
' Ifodus bic occurrit, qui uecesse est , ut scindatur, cum nullo modo
soHi possit. Itaque tradncendus est §* Durante episcopo , etc, , ingénies
post duos sequentes Wandali et Alani ^ et cum eo traducendae etiam
sunt bi^e notae XXY. Yid. not. XXIX.
^ Cbronicon parTum Terbum omnea omittit.
* £x quatuor regibus barbarorum , quos supra ad annum 411 distinxi|
Ataoe nunc extincto, et anno 416 Fredibalo, duo tantum relicti sunt;
scilicet Hermericus Suevoruro et Wandaloruro Gundericus.
* In aliis cditionibus legitur : aholito regni nomine de Gunderici re-
(67)
IMP. Oltmp. CamsT.
GuDderlci regîs Wandalomm , qui in
Gallaecia resederat, se patroeinio sub-
jugarent.
XXV. 1 Durante epîscopo , quo «upra ', gra- 410
vissimo terrae motu sancta ïn Hieroaoly-
misloca quatsanUir. Et caetera ' dequibus
în Gestis ejusdem epîscopi.
Gothi, întermisso certamioe, quod
agebant, ^ per Constantium ad Gallias
revocati, sedes io Aquitanica ' a Tolosa
usque ad OoeaDum acceperent*
Wallia eorum rege defuncto * Théo-
dore» 7 succedit in regno.
^ Inter Gundericuoi Wandalorum et
gis, etc.; er««i praepocittonein df, quae contra legei grammaticae ir-
repsit.
' OmniDo contignandus hic fuit ei mente Idatii , exque ipso rerum
geitamm ordine $• i«te Durante cum anno XXV Honorii | uti ottentum
eat nota XXEL.
' Supra anno 416 meminit Idatiut Joanni« , eomdemqne none deci-
gnari ex Fa»tis cjat difoimut. At Joannct secundo aut teKio abhino anno
deettfterat. Y. noian XXX.
' la innaiÉ ■arcellinus in chronico «ib oonsnlibus hnjus anni.
* Bellum intelligtt e«m Wand«]is et Alanis , de quo antea.
^ Lege ex ohronico parro Àquêimnia fe\ ex Isidoro secunda Aqvtta»
nica, oujns caput Burdegala, quaeque cum «liis quihusdam civitëtikus
coMfimium provineiarum, ut ait Prosper, ab Honorio hoc a«no Gethis
data est. Ex confinibus provinciis lIoTeropopnlana et llarbonensi prima ,
in qna Tolosa , part eerto Walliae attribnta fuit.
^ Isidorus in bist. Gothor. aerae 457 mortem Walliae annectit. Y. oo-
tam XXXI.
' Qoem Tbeodorem Toeat Idatins, Teudoredus, Tbeudores, Theudo-
ridus, Tbeodoricus et Theudo dicilurab aliis. Ab ilispanis Tulgo Theo"
dorede appellatur. De ejus génère not. XXXII.
' Conaignaton hoc looo offemat aliaeeditiones , una excepta Tloriana,
annum XXY Bonorii , sed adsorîbendun fuisse $• Durante supra demon<»
(68)
IMP. Oltmv. Christ.
Hermericum SueTorum reges certamine it.
orto , SiMvi in Nervasii ' montibus obsi-
dentur a Wandalis.
Valentiniaous ' Constantii et Placidiae
Glius nascitur.
In Gallicana regione, in civitate Biler-
ris multa signa effecta terrifica Paulini
epistola ejusdem civitatis episcopi enar-
rat ubique directa.
XXVI. WandaliSuevorum obsidione dimissa, 420
instante Asterio ' Hispaniarum comité,
et sub vicarîo ^ Maurocello , aliquantis
Bracarae in excitu suo occisis, relicta
Gallaecia ad Baeticam transierunt.
(Romanae ecclesiae XL ' praesidet epis-
copus Bonifacius).
Uonorius apud Ravennam Constan- SOO
stratnm est, simulqae eam §^ loco soo restiiui| nil^il méritas, ne qui»
oorrectioDem improperet , aot eam ex Idatii mente esse neget.
* Ptolomens Tori Ilarbassorum meminit in Europae tabula II, quam
urbem collocat Ortelius ad Durium amnem Hinc Idutii tempore Iferva-
sinssive Itarbassus mons dictas est, qui oltm Herminius dicebatur, non
longe ab hodierna cÎTitate Roderici. Morales et Hariaoa aliter opînaniur
ei NerTasios montes, de quibus hic loquitur Idatius, eos e$êe existimant,
quos nanc Arvas appellamns Legionero inter et Ovetom.
* Hoc anno natus est profecto Yalenlinianus, cum prius nata esset
Honoria. Rota XXXIII.
' Asterius sive Astnricus, ntroque enim nomine ab Idatio et ab aliia
appellatur, TÎr fait comitiva, magisteria ntriusqae militiae, consulatu
demamqae patrioiatu insignis. De eo plura ad aonum 449.
* Ex boo loco disctmus per -vicariam PP. Galliarnm Hispanias hoc tem-
pore administrâtes faisse
* Anno 418 exennte , eleclus fuit Bonifacius Romanae ecclesiae pon-
tifes XLIY. Haec autem(sicat et illa, qnae de Anastasio supra anno 307
et de Leone infra 441 legantur) adjecta fuisse Idatio TÎdentnr.
(69)
iMP. Olymp. Chbist.
lium coDsorteiu ' sibi facit in r^oo ^.
Coostantîus imperator Raveonae moritur
in suo tertio consulatu.
xxvii. ^ ••••.•• II. 4âl
xxvui. Castinus magister militum cum magna 422
manu et auxiliis Gotborum bellum in
Baelica Wandalis infert ^ ; quos cum ad
inopiam vi obsidionis arctaret , adeo ut
se Iradere jam parafent , inconsulte pu-
blico certamine confligens ^ auxiliorum iii.
fraude deceptus ^, ad Tarraconem viclus ^
aufugit.
Bonifacius palalium deserens ^ Afri-
cam înyadit.
XXIX. 42S
' Constantii inaugurationem Protper et Cattiodorut haie anno adtcri-
buni , quibut et Idatio major prae Oriental iTheophane habenda est fidet ,
qui in annum tequentem eam differt.
* Libri ediii hoc loco annum Honorii XXYII exhibent contra clarit-
•ima Idatii Yerba| qoae nos cognnt ejut auni notât hinc abjicere. V. no*
tam IIXIV.
' Vacnum reliqoi honc annum , quia tub ip«o praeferunt aliae editio*
net, quae ad praecedentem annum, utdictum ett, pertinent.
* Eodem boc anno Cattiodorut hujut belli meminit. Heminit etiam
Protper , qui tum hic tom anno 426 tub Contulibut Theodotio XL et
Yalentiniano plutcula alia addit de Cattino.
^ Qaat ob cautat expeditio itta maie oetterit, exProtpero etSaWiano
ditcet nota XXXV.
^ l^ihil de bac fraude Protper, nihil Salvianut. Superbient Cattinut
tibique praefident temereconflixit et exercitnm perdidit; nam XX milli^
tuomm ocoita tunt , ti Protpero Pithaeano credimut.
^ Eomanot tum temporit Hitpaniam citeriorem, excepta Gallaeoiae
provincia, retinuitte ex hoc atque aliit Idatii locit apparet.
' Bonifacium a Cattino ditcedentem primum in Italiam, deinde in Afri*
£am devenitte docet Pcoi|2er, V. not. XXXV, n» 2.
(70)
IMP. OtTMP. CmsT.
XXX. Abrahami ÏÏCCCGXL. iv.
HoD<>rius actis tricemialibus buis Ra- 424
veDDae obiît ^
Paulious nebiUssimus et elequeotissi*
mus , dudum conyersîone ad Deum do-
bîlior factus , vir Aposlolicus , Noia
Campaniae episcopus habetar ÎDsignîs ;
cui Tbcrasia de conjuge facta soror tes-
timonia vîtae beatae aequatur et merito.
Extant operîs îpeius egregii stadia prae-
dfcanda.
RomaDorum XLI Theodosius Arcadii
Glius ante aliquot annos regnans ^ in
partibus Orîentis, defuncto patre ^ post
obitumHonorH patrui monarcbiam tenuit
imperii ', cum esset annorum XXVI ^.
Joanoes airipit tyraniiidein ^.
1 De Honorii obitn Idatiat Dotter in Fattit tob contnfibiit Asclepio-
doto et ■sximmno ait : Hit eontalibos Honorins Augintut recefttt Bf
Tennae. Kidem aniio,qui faitaerae Dionyfianae 423, Honorii mortem
adligant Prosper, Harcellinut, Cattiodoms. Socratet lib. Vil, cap. t9
inortis diem désignât 16 angutti , Olyrapiodomt 27; qnod fortatsia Teriat
eft, etiamsi Socrati adstipnletur Tbeophanet. Aqnae intercntia morbo
interiitte Olympiodorns et alii tradidemnt. TricennaHa agere non po-
taisse poat anniim 428 eridens eft, namqne eti TÎta eicetsit. Cnr ergo
Idatint, qui id non ignoravit, et obiimn et tricennalia iptiat hnicanno
424adligaTit ? Conjectnram meam exponam nota XXXVI.
* A kalendit maji anno 408; eo enim die obiit Arcadint pater.
' Manarchiam tenvit ; qvk'tmolu» ipae légitimât erat princept; Joan-
toetantem tyrannnt erat.
* Librariat ex XXIV^ quod teriptit certittime Idattnt , XXVI fecît ,
onitatit notam I facili lapta notae V pottponent, cnm ante ponere de*
buittet. Videnol. XXXVII.
' Joannet ex Primioerîo notariomm tyrannidem arripnit Tel detinenfe
anno 423, quo Protper; Tel ineunte 424, qno Idatint et Harcellinn» illiut
( 71 )
l«P. OLTMP. CHKISTr
I. * Theodosias ValentiniaDum suae ami- 4S5
tae Placidiae filium ^ ConstaiiUnopoîi
Caesarem facit et contra Joannem miltît.
Sub quo a ducibus, qui cum eo per ii.
Theodosium missi fuerant , apud Raven-
nam primo anno invasae tyrannidis occi-
ditur ^. Et Félix Patricîus ordioatur ^ ex
magistro roilituin.
ValenUaianu8,qui erat CaesarRomae^,
Augustus appellatur.
Wandali Balearicas insulas depraedan-
lur ^. Deinde Gartbagine Spartarîa ^ et
meminero. Adjutoret perdaellionii illi faemnt Cattinut et Aeiiiu, tefCe
Protpero.
i Hino Idatiut timplici nnmerali nota non tantnm TbeodoMÎ, at phirea
•ontiunt, nec tolius Valentiniani, ut autumat florins , ttd ntrîntqno
annoa daaignat , nt ex initio et fine hujut epochae perapicnom fit, siqni-
dem initio illiut Valentinianns nondom factut fnerat Angustut et in fine
Tbeodotins Jamdia obierat.
^ Thetfalonîcae Caetarem renanciatnm fniate tradil Olympiodorua.
Vide nota» XIXVIII.
' Expcditionem hanc mnltit narrât Socrates lib. VII cap. S9, et Olyro-
ptodoriM atque Philottorgins, qaof, si libet, logea. Praeoipui in ea ducea
Ardaburiua, Aapar, Candidianua et Helion fuere. Vide noiam XXXIX.
^ Florentio et Dionyaio conanlibna , id eat , anno CCCCXXIX f elicem
Patricium factum acribit Proaper.
^ BaTonnae ait Haroeninua in chronico; aed fallitur. Vide notara XL.
^ Ex hoo Idatii loco maximeqne ex laidoro in hiatoria Wandalorum ,
i|bi eaadem inaiilaa circa annum 41t Wandaloa Silingoa depraedatoa
eaae acribit , oatenditor non undeqnaqne Tcrum eaae, quod de Wandalia
tradit Proaper aub conanlibna Hierio et Ardaburio , acilicet uaqne ad
tranaitum in Africam , qui anno 429 contigit, navibua eos uti neaciiaae.
^ Major huic urbi illata oladea eat , quam Hiapali. Ita quae do Biapalt
narrantur anno 4tô,oa(endunt. Meque dubito, quin everaa penituafuerit
tune Carthago.
(72)
1«P. OLTMP. CMftiST.
Hispali everta , et HUpanîis depraedatu,
MauriUniam inyadunt *.
11. Romanae Ecclesiae XLI ^ praesidet 426
episcopus Caelettinus* m.
m -4Î7
IV. Gunderîcuft rex Wandalorum, capta it.
Hispali ' , cum ipse elatus maous in ec-
clesiam civitatis ipsius * extendisset, mox 428
Dei judicio daemone correptus interiit '.
Cui Gaisericus frater ® succedit in regno.
Qui, ut aliquorum relatio habet, effeo- SOS
tus Apostata de fide catholica in Aria-
nam dictus est transiisse perfidiam.
V. Gaisericus rex de Baeticae provinciae
liltore cum Wandalis omnibus ^ eorum-
1 lutadant praedmndi non tero manencli ibi caa»4; id eoim quarto
deînde anno OTenit.
' CaelMtiiiiu ordine XLV creatur Pontifex aoDo 439 mente teptembri.
' Igitur tertio rétro anno euro iidem Wandali Hitpalim irnip^nnt,
neque eam penitui Taftarunt , neqae sibi retinuerunt. Nantit ergo tob
Eomanit , tob quibut ipta tient etiam Carthago anf e iilnd tempnt erat.
* S. Isidornt in bitt. Wandal. eccletiaro banc roartyri Vinceotio dica-
tam fuitte tradit.
' Gunderiout XlIX annot regnavit jnxta Itidorum ubi tapta , qnot non
ab ingrettn barbaromm in Hitpaniat anno 409 ted a tortitione provin-
oiarum ab illit facta anno 41 1 numerare videtur. At cnm de Hermerico
rege Saetomm agit regni ejut initium ab anno 409 detumit.
* Gaiteriout Tictori Titenti Geîtericat ett, reliquit fere omnibus Gen-
sérient. Viliot fuit Godigeli et Gunderici frater, ted ex impari matre,
uti obtervat Procopiut lib. 1 bitt. Wandal. cap. 9, et si Sidonio oredimut,
tenrA; nam de eo in Paneg. Antbemii Tert. S6S loquentait :
Tncertum crepat ille patrem , cum serva sit illi
Certa parens
^ NumeratA Gaiterici juttu Wandalorum multitudine, quam tecum
ferebat, qui reperti sunt (ait Victor initie libri I) senês , juvenes , par*
vuli , servi domini ocioginia miUia numêrati.
(73)
IMP. Olymp. CantsT.
que famîliîs mense majo ad Maurita*
niam et Africain relictis transitHispaDiîs ' .
Qui priusquam pertransiret admonitus
Hermigarium Suevuin vicinas in Iraositu
suo provincias depraedari , recursu cum
aliquanlulis suis facio , praedanlem in
Lusitania coosequitur. Qui haud procul
de Emerita , quam cum sanctae marlyris
Eulaliae iojurià spreverat, mullis per ii.
Gaisericum caesis ex his , quos secum ha-
bebaty arrepto, ut putavit, Euro velo-
cius fugae subsidio , in flumine Ana di-
vine brachio praecipitatus interiit. Quo
ita extincto , mox quo caeperat, Gaiseri-
eus enavigavit.
VI. Suevi sub Herraerico rege ^ médias 4S0
partes Gallaeciae depraedantes per pie-
bem, quae castella tutiora retînebat ^
acta suorum partim caede partira capli-
vitale, pacem , quam ruperant, familia-
rum , quae lenebantur , redhibitione in-
staurant.
Per Aetium comitem non procul de
Arelale quacdam Gothorum manus extin-
1 Gaifericut regnum Africanum hoc anno aatpicatut e«t , quo , ut
narrai Idatiut, Africain inTasit. Vide notam XLI.
* Hermcricum hanc regem foista Suevoram , tapra , anno 41 1 , ad-
noiatam est, regnavitque solut et cnra filio Rochita osqne ad annnm 441,
ci taepe rcpetii Idatiut. Quare Hermîgariam , do quo paulo anie, ducom
aliquem ton praefecium SucTorum fuisse oportei. Florins Hermigarinm
regem facii eiqne successisse Ilermericuin falso asserii, iom. 18 pag. 88.
' llispanos in ingressu barbarorum ad nrbes ci casiella conlbgisse,
ubi suam adversus hoslium incursus tuebantur libertatem , saepe memi-
nii Idatius , ci notA XXII declaraium est.
(74 )
Itu. Oltkp. Cbhist.
guitur ', Anaolfo opUmate eoram capto.
JuthuDgi per enm simîliter debellan- m.
lur ^ et Nori.
Félix y qui dicebalur patricius , Raveo-
nac tumuitu ' occiditur militarî.
▼11. Aelius dox utrinsque militiae Noros
edomat rebellantet* Rursus Suevi initam
eu m Gallaecis pacem libala sibi occasione
coDturbant. Ob quorum depraedationem
Idalius episcopus ^ ad Aetiun ducem, qui
expeditionem agebat in Galliis suscipit iy.
legationem '. Yeito ^, qui de Gothis do-
lose ad Gallaeeiain veuerat, sine aliquo
effeetu redit ad Gothos.
Yiii. Superatis per Aetium in certamine
Francis et in pace susceptis , Censorius '' 432
comes legatus mittitur ad Suevos, supra-
dicto secum Idatio redeunte.
Bonifacius in aemulationem Aelii de
^ Bellum istnd mz annoê «ntehac non beoe coiuignat Protpor. Itido-
rat de eo qnaedam addit. Y. not. XLII.
* Meminit hujns belUSidonius in ÀTÎti panegyrico verfu 233 inquient :
iVaiR post Juthvngos et Norica hella subacio Victor Vindelico , «te. Vide
Sirmondam ad eundem locum. iDterim ne mireris , quod finiio belle
Gothico initie huyua anni aliud cum Juihungis aettate et deineept get-
tum ait.
" Felicem hanc Tirum luiaie improbum ea oftendunt, quae nami
Prosper de Patroeh» , epitcopo Aielatenai et Tito Komano diacono illiot
juaau occitis. Y. not. XLIU.
^ Ancter hxji^i^ ekronioi.
' El numéro tequenti apparet eipeditionem Utam tuaceptam fuiaae
adTertua Francos , que» Aetiat ultra Rhenum trusit. De ea praemalure
agit Protper. Yide nolaai XLIY.
' Quos dolot atruserit Yetto, lacente Idatio, di^inare non poMumut.
' Centoriut Romanarum partium cooiet fuit , qui non nnioa ad Sueroa
legatione functus fuit. Meminit illios Idatius annis 433, 487 et 448.
(75)
lur. Olymp. CimtsT.
Africa per Placîdiam. evocatus in Ilaliam 303
ad Palalium redit ^ . Qui depulso Aetio io
locum ejus succedens , paucis post men-
sibus inito adversus Aelium confliclu, de
vuloere, quo fiierat percussus, interiit*
Cui Sebastianu^ gêner subsiitalus per
Actium de palatio superatus expellitur^.
IX. Regresso Censorio ad palatium, Her^^ 4Sd
mericus pacem cum Gallaecis, quos prae-
dabatur aasidue, sub inierveotu episeo-
pâli dfkiiê sibi reformât obsidibus.
Symphosîus episcopus, per eum ad
comitatum legalos missus, rcbus incas-
8uin fru«tratur arreptis ^. ii.
Id conventu Lucensi contra voluntatem
Agrestii episcopi Lucensîa ^ , Pastor^ et
Syagrius episcopi ordinantur.
I Bonifaciiu in muliit Tir egregiat fuit, et erga Piacidiam eximiae fide-
UiatU, teste Olympiodoro. De eo plara, tî tU| Tide notam XLV.
' Sebattiann» non itto «ed aecnnda post anno ab Aetio palatio exactoa
ett , ut ibi narrât Idatint. At nnno cnm de Socero Bonifacio loeutut fuit-
•ei , baec de Sebaftiano adjecit, nt qoae uterqoa ab in?identia Aatiipas-
auf est , ocnlis lectorum simul exponeret.
^ Cum inter Censorium et Hermerioum de pace non oonTenittet, illo
dis€cd«»te, et epiacopis proYinciae adnilentibut, pax tandem oonttituta
ett , tradentibnt Gallaecis Hermerico aliquoa obsides. Ut aotem Roauno-
rom nomine firmaretur , miMut ett ab Hermerico epitcopnt Sjmphotiut
ad comitatum ; ted frutlra. Spet ibi de pace penitusabrupta ett. Ua quod
duobut hitce §§ aitidatiot , capio. An iptum non capio? Pro arreptis iege
qbrvpiis. Et hune S^mpbotium divertum ette ab eo , oujua mentio fit
anno 400, ubi de tynodo Toletana , toito.
* In Agrtttii dioeoeti, licet metropolita non ettet, extraneut episeoput
i^btque illiut contenta id praettare non poterat. Qoare perperam Quet-
nellut ex boc Idatii loco Lucum metropolim tune fuitae infert.
^ An Patlor it ett, de quo Gennadins de Script, ecoiea. n. 70agit? Libri
orgumentum Hitpano epitcopo temput iptum buic etiam congruit.
(76)
iMr- Oltmp. Cm«»t.
Actius dux utriusquemilitîae Patricîus
appellatur.
X. Àbrahami lîCCCCL. ÀZA
SebasUanus exul et profugus effeclus,
' navigat ad palalium Orientis.
Romanae ecclesiac XLII ^ habetur epis-
copus Xi$tu8. iif.
XI. Hierosolymis Juvenalem episcopum
praesidere ^ Germanî presbyleri Arabicae 485
regionis exinde ad Gallaeciam veDientis
et aliorum Graecorum relatioae corn péri-
mus, adjicîeotibus CoDslantioopolim eum
cum aliis et Palestinae provinciae et
Orientis epîscopis evocatum sub praesen-
tia Theodosiî Augusti contracte epUco-
porum ioterfuisse coocilio ^ ad destruen-
daiD Hebionitarum haeresiin ', quam
Nestorîus ej iisdem urbis ^ episcopus pravo
* Expulaum ab Aetio Sebattisnam praemisit supra Idatiiif. Idipsom
Duno repetit, quiare ipsaboc anno in Orientem aufugit. Rem ei Protpero
lege nota XLVI.
* Xittas tive Sixtuf XLVI pontifex Romanas renunciatut est anno 432
mensemajo.
' Praesidebat qaidem hoc anno Hierosolymitanae ecclesiae JuTcna-
lis, idque Tere narrât Idatius; at longe antea episcopatum illum obti*
nnerat. De quo dictum est nota XXX.
* Conciliam istud habitnm est Ephesi anno 431. Quare aut Germanus
aliique Graeci iempus , quo coactum est, Idatto non indicarunt, aut
Idatius cum haec scriberet , illius oblitus erat. Ad illud accessit Juvena-
lis intra octavas Pentecostesj ibique partes ecclesiae suae (forsan ultra
quam par erat) strenue egit.
^ Sbion eum haerettcum appellat etiam Ilestorium Cassianus lib. I de
Incam. Yerura non Ebionem modo , sed et Paulum Samosatenum et duoa
Theodoros Hopsuetenum et Tarsensem suae haeresis magistros habuit.
^ Nimirura Constantinopolis.
(77 )
Imp. Or.YMP. Cbaist.
stultissimae sectae resuscitabal iogenîo.
Quo vero tempore sancti Joaones ' ,
Hieronymus ^ et alîi, quos supra diximus, i v.
s obieriat ; vel quis Joanni ante Juvena-
lem successerit, sicut et fecîsse cogni*
tum est in brevi * senioren quemdam
referentum sermo non edidit.
XII. Narbona obsîderî coepta per Gothos. 4S6
Burgundiones, qui rebellaverant ^, a Ro-
manis duce Âetio debellantur.
Une eodemque tempore Alexandriae S04
Cyrillum episcopum praesidere et Con-
stantinopoli Nestorium haereticum He-
bionaeum ^, Cy rilli ipsius ad eundem épis-
' De anno moriis Joannis Tîde no t. XXX .
' De Hieronymo Protper ad annum 420. Hieronymuê, inquii, prûsbytêr
moritur anno oêtaHs XCI prid. kal. octob. De anno emortnali Hieronynii
nuIlniD , de aetate aliqaod dÎMidinm est Tide Pagiam anno 420 n. 21.
' Praeter Joannem et Hieronymum duos alios laudayit fupra Idatiut
anno 407, Ealogium Caefarienfem et Theophilum Alexandrinum. Théo-
philut obiit anno 412 Id. ociob. Ita Socratef lib. YII cap. 7. De Sulogio
priroaf tenaisfe constat in synodo Dio^poUtana, quae habita est post
diem XX decemb. anno 416. Quamdiu post illam Tiierit Salogius, non-
dum scire potui.
* Senior, qui Joanni successit in ecciesia Hierosolymitana, Praylius
fuit, nomen ignoravit Idatius , at illum brevi obiisse diserte tettatur.
Unde opinio Papebrochii de exoessu Praylii ante annnm 421 contra oard.
Iforisium ei Pagium confirmatur. Vid. not. XLVII.
' Prosper et Cassiodorus rebellionem hano sub oonsuHbus anni 436
désignant ; sed forsan eo anno inoepit , isto finivit.
' lia quidem tribus annis et tribus fere mensibus ab initio aprilis anni
428 ad exitum julii anni 431 Cyrillus et Nestorius, hic Constantinopoli ,
ille Alexandriae episoopatum eodem tempore gesseruni. At hic sextus
erat annus, ex quo IVestorius ab ecciesia Conatantinopolitana ejeotus
fuit.
(78)
Uip. Oltmp. Cuist.
tola et haeresim destruentis et reguiam
fîdei exponeotU attendit* Haec cum aliis
^ habeotar dlata.
XIII. Narbooa obûdione Hberatur ^ Aelio ' 4S7
duce et magistro oûlitum. Burguodlo*
oum caesa ^ XX millia.
Rursus Censorius et Fretimundus le-
gati miUuDlur ad Suevos. ii.
Gothorum ^ caesa octo millia sub Aeiio
duce. -418
Suevi cum parte plebis Gallaeciae , cui
adversabanlur, paois jura ^ confictuiH.
Herroericus rex morbo oppressus ,
Rechilam filium suum subatituit io re-
gnum. ^ Qui Andevotum cum sua , quam
< Dt hit CyrUIi toripiit vide noUm XLVIU.
' De IfarbonentU oivitAtit liberstione snb oonsnlibut anni 496, <pio,
ut •dnotavit liUtiut, obtideri ooepta e«t, Protper, Goiki^ inq«it, pacU
plaeiia perturbant , et plurima municipia eedibus vieima suis occupant^
Pfafhenenei oppido masiwte i»festi, qmd^ cum diu oàeidiene et fume lu"
borareif per Litorium eovUtem ah utroque periculo iiberatum ««<•
' Non Aetio duoe ted Litori», ut ait Pro«p«r, Karbona liberata est,
quod non ignoravit Idatiof. Loeus itaque sic est interpaagendus , ut es ,
Aetio duce cumseqnentibusinon autem cum praecedentibusoonjangantar.
^ Rursut Bargundio rebellât belluinqae infert. V. not. XUX.
^ Gothi ab obsidione Narbonae non a bello disoesserant. Dom erge
cum Aetio pugnant, octo eorum millia oooisa sunt.
' Inter Suevos et Gallaecos pax nunqaam ttabilis , brèves aliquaado
iadnciae erant. Censorins et Fretimundus, q«i aano superiore legatt a
Eomanis ad Suevos Tenerant, banc inter utrosqoe qnalemounqne pacem
composuisse videntur.
^ Isidorus in bist. SueT. eadem babet, praetereaque Hermertciiai
morJ>oantea tentatum pacem oum Gallaeois, de qua modo IJatios, fe-
cissetradit. Adnotat insuper Andevotum Romanaemilitiae duoem fuisse.
Tnde Romani tune (emporis praeter oppida et cattella, quae in Galiaecis
(79)
IMV. Oltmp. Chbist.
habebat manu , ad Siogilionem * Baetîcae
fluyiuin apcrto marte prostravlt, magoîs
ejus auri et argeoti opibus ocoupatîs.
XT. Carthagioe fraude decepta ^ XI Y kal. 4S9
novemb.; omaem Africam rex Gaiserlcuf
iovadit. iv,
Bello Gothico tub Théodore rege apud
Tolosam Lilorios Romauus dux incoa-
sullius cura auxiliari manu irrueos , cae*
sis his',ipse yulueratus^capitur et post
dies paucos occiditur.
^ lu ter RoffiaDos et Gothos pax efficî-
tur. Gaisericus elatus impie episcopum
cleru raque CarthagiDÎs depellit ex ea ^*
Et juxta propbetiam Danielis ^ demutatis
sob eorum nomine ab indigenit tenebantar ; reliquat Htspaniae proYÎn-
ciaa tub <e haboitae iridentur ; nUi si ex Lutitania jam tum aliqua Suevi
deoerpseraot.
' SîDgilio Hitpanif nonc e«t Genil,
' MarcelUnuf perperam eYertiouem Cartbaginit adsoribit diei X kal.
octob.; nam Prosper eondem ac Idatius diem praefert, doloque captam
urbem affirmât. Idatius excîdium ejut anno 430 coofignat, non autem
438, ut ait Pagiuf. Vide nutam L.
' Hunnos intelligit, quoi teoum in auiilium duoebat Litoriot , ut ex-
primit hoc anno Prosper.
* Latiuf haec exponuntur ex Prospero et Salviano. Vide notam LI.
^ Pacem banc petiifse et impetrasse Romanoa , contra quam Profper
narrât, ottendo nota LH.
' Crudelitalem Gaiterici in cathoUcot grapbioe depingit Victor Vi«
tenfiatoto lib. I de per<eoutione Wandalica. Spifoopuf erat Quodrul-
deua, quom ejectum tua ecolesia hoc anno locut hic Idatii inviote
probat.
' Abominationem deaolationia intelligit, quam Tatioinatu» est Daniel
cap. XI Y. 31; quamque Ântiochum Hieroaolymitano templo intutiate ,
legimut lib. II Hachab. cap. 0.
(80)
>"'• Oltmp. Christ.
miaisteriis, sanctorum ecclesias catholi-
cas tradit Arianis.
Rechila rex Suevorum Eroeritam * ia-
greditur.
XVI. GaisericusSiciliamdepraedatus, Panor-
mum diu obsedit 3; qui damoati a catho- 430
licis episcopis Maximini ' apud Siciliam
Arianorum ducis adversus catholicos
praecipitatnr instinctu , ut eos qnoquo
pacto in impietatem cogeret Arianam.
Nonnullis declinaotibus, aliquanti duran-
tes in fide catholica consummavere mar- 805
tyrium.
Censorius cornes, qui legatus missus
fuerat ad Suevos ^ residens Myrtili ', ob-
sessus a Rechila , in pace se tradit.
xTii. Rex Suevorum diuturno per annos
septem morbo affliçlus moritur Henne- 441
ricus ®.
l Apparei Rechilam ttrenaam ao bellatorem ffaitae , qui RomanU tôt
provinciat, tcilicet Lufif anam , Baeticam et Carthaginensem ademerit.
Tide infra anno 44t . laidorus naiirpatam nanc Emeritam tibi in postemm
retinuisse affirmât.
* Ex quo Gaisericut Carthaginem expugnaTÎti continuo maritiinas
omnea utriafque imperii provinoias inonrsiontbat vexavit. T. noi. LUI.
' Hic , ut opinor, Maximintu est, cum quo Auguttinnt Hippone regio
diaputationem illam habuit, quae inier ipsiut Auguftiui opéra reperitur.
V. not. LIV.
* De bac legatione Idatius tupra anno 437. Ea autem obita, Centoriua
in Hispania reaedit.
' Oppidum est Lnfitaniae ad niteriorem Anae fluminis ripam , qnod
nuno parum immntato nomine Mertola dioitur.
' In hiatoria Suevorum eadem narrât Itidorua , adnotatque Hermeri-
cum XXXII annos régnasse; qui cum boc anno obierit ; id enim testatur
Idatius , qui inter Suctos degebat , quemque Isidorus exsoribere solet ;
(81 )
Istr. OLTvr. Chiist.
RexRechila, Hispali obtcnta, Baellcam
et Carthaginensem * provinciaâ in suain
redigit poteslatem.
Rofnanoê eeclesiae XLIII praesidei
episcopuê Léo '.
Sabino epiacopo de Hispali factione de-
puiso ' in locum ejiu Epiphanius ordi-
natur fraude , non jure.
Asturius * dux utriusqoe militiae ad
Hispanias missus Tarraconensitini caedit ii.
multitudinem Bacaudarum ^,
XVIII. Cometae sidus apparere incîpit mense
decembri * , quod per menses aliquot yi- 442
illins regnam neeeMe eat anno CCCCIX exordiam , anno Tero CCCCXLI
finero acoepÎMe. Qaapropter inîtio Saevioae hUtoriae aéra CCCCXLVII
et ÎD morte Uermerici aéra CGCCLXXIX contignandae erant, et non aliae,
ut jam antea animadvertit florins tom. VI , Hispaniae tacrae pag. 620.
* Satdem proYÎnoiat retinet anno 440.
' C«m Leonit pontifioatus iterom adnoiatat tit infra ad annnm 447,
uta oerto ah alio quam ab Idatio «oripta aunt et chronico tnbdita \ nam de
hao LeoBÎt electione nihil Idatinm sciTiMe currente anno 445 , dénotant
praecipne verba , qnae ibi legantnr, YÎdelicet : pêr epiêeopum Bowtaê
tunepraendentem^ete, 8«ne si acWitaet pontifiois nomen, non Ualoque-
rettu*! sed diceret : per Lêonêm, sic»
^ Chronicon P. de hoc Sabino tub aéra 406 ait : poêi annos JTJT, gvam
ceriaverat, êspulêus dé Galliiê^ adpropriam rêdiit êcchHam. Si ergo
ejeotnt fait hoo anno, redire non potuit ante aeram 400.
^ Qoem anno 4t0 Atterioum irocat , nunc Attnrium appellat , itemque
annis 443 et 440.
' De Bacandamm factione iride notam LY.
' Meminit de hoocometa Haroeliinos tnb contnlibut ludoxio et Dioa-
ooro. Sx boo loco denuo diacimna Idatinm annoa deducere non ab octo-
bri in octobrim ,«ed a janoario in janaarinm. Siqnidem deoember anni
Abrabami 2468, cni adneotit Idatiua banc ooroetam anno 441, niai iaa
jenuario incipiat , conourrere non potnit cnm decembri anni 442 aerae
▼nlgaria, «pio bi conanlea fuenint.
6
(8à)
Imp. Olymp. Christ.
sum subscqucnlis in pestilenlia piagae ,
quae fere in toto orbe diJQTusa est , prae-
misit ostentum.
Constantinopolitanae eccleaiae, depul-
so Nestorio ^ praesidet episoopuâ Flavia- iii«
nus ^
XIX. Asturio, magistro utriusque miliiiae,
gêner ipsius successor ipsi mittîtur Me- 44S
robaudcs, nalu nobilis et eloquentiae
mcrito vel maxime in poëmatis st4idio .
veteribus coroparandus, testimonio etiam
provehitur statuarum ^. Brevi tempore iv.
potestatis suae Aracellilanorum ' frangit
msolentiam Bacaudarum. Mox nonnullo-
rum invidia perurgente ad urbem Bo-
mam praeceptione evocatur.
XX. Abrahami ÏT. CCCCLX. 444
Sebastianus illic, quo confugerat, de-
prehensus sibi ad versa moliri, e Conslan-
tinopoli fugit admonitus , et ad Theodo- S06
rem regem Golborum veniens, conquisi-
' Ecolesiae Gonatantiuopolitanae nondam hoc tempore praeerat Fia-
TÎanuê, qaillestorio ab ea exturbato anno 431 non proxime fucceMÎt.
Kam poft Keatorium primum Haximianut annis III , deinde Patroclut XIH
eocleaiam illam rexemnt. Postremo Flatianut anno 447 epUcopatum illnm
tenuit.
' Haec de nottrate Herobaude confirmata reporiet not. LVI.
' Plintut lib. in, cap. 3, meminit Arocelitanonim, qaot conventui
Caesaraugustano attrïbuit, et ttipendiariot fuisse affirmât. AnAroceli-
tani Plinii, Arracillum Flori, Aracillum Orosii , et quod Aracaelim rocat
Antoninns, idem omnino sint, ac quot Aracellitanos bic Tocat Idatius ,
incertumost. Sed verisimile valde est de eodem canctos loqui oppido,
quod nunc etiam exlare et Âraciel vulgo appellari censct Zurita.
(83)
tMP. Oltmp. Cbrwt.
tara sibi , qua potuit , Barcinonani ' hostis
inçredilur.
XXI. In AusturjcensiurbeGallacciaequidam
ante aliquot annos latentes Manichaei 445
gestis epîscopalibus deteguntur , quae ab
Idatio et Toribio ^ qui eos audierant, ad
Antoniiun Emerîtensem episcopum di-
recta sunt.
Wandali, nayibus Taronio' io littore ii.
Gallaeciae repente advecti , famîlias ca-
piunl plunmoruin.
Sebastlanus de Barcinona fugatus mi-
grât ad Wandalos ^.
Per episcopum, Romae tuncpraesiden-
tem ^, gesta de Manichaeis per proyincias
® dirîguntur.
anno Sebattiani aufugium in palaiinm Orientis nar-
ravii Idatio*. Itlhie ouift 440 in Africain transmiaiste , refert Proaper, cum
Idatiutez Oriente ad AqoitaaMUM Teniaêe hoc anno et inteqnenti ex His-
pania in Africam commigratte affirmet. ?id. soi. LYil.
* Idatiuf et Turibina haeo gesta conficiunt Leoniaesemplo proYocati.
An ea ad Antonium Emeretentem miseront tanqnam metropoUftam ? Tide
noUm LTUL
' Heminit Turonii hiijus ditisio episcopatnura concilio, ut feriur,
Lucensi, aéra 607 oelebrato, annexa, quae inter Paraecias Tndensis
epiacopatus Turonium numerat. Anno 1171 cornes Urgellae dominans in
Limiaet Toronio confirmât privilegium, quod describit florins tom. !(^
Hiapaniae sacrae. IVomen illi erat Armengaudns, obiitqoe anno 1184, u(i
narrant Zurita et Kariana.
^ Sebastiannm praecipiiem tocat Sidonins carm. IX , ▼. 277, quia,
▼aria et subite consilia secutns non diu in eodem animi proposito per-
manere visns est.
' Léo Magnttsis erat.
* Causa our Léo haec gesta ad proirinoias miserit, prodit Prosper
anno superiori, iaquiens : ConfêêêùmUrUê in Vrh$ coptorum Manieka§9^
(84j
Imp. Oltmp. ComisT.
Kxif, Vitus, magîster utriusque militiae fac- 44B
tu8, ad Hispania8 missus, non exignae
manus fultus auxilio >, cum Carthagtnen-
ses vexarct et ftaeticos, succedentibus
cum rcgc suo illicSuevis, superatî» etiam
in congressione , qui ei ad praedandnm m.
in adjutorium vénérant, Gothîs ', ter-
ritus miserabili timoré diffugit. Suevi
exîn illas provincias magnas depraeda-
tione sufoverlunt.
XXIII. Romanae ecclesiae XLIII ' praesidet
episcopus Léo. Hujus scripta per episcopi 447
Turibii diaconum Pervincum contra Pris-
cillianistas ad Hispanenses episcopos de-
feruntur. Inter quae ad episcopum Tu- iv.
ribium de observatione catbolicae fidei
et de baeresum blasphemiis disputatio
plena dirigitur ^, quae ab aliquibus
Gallaecis subdolo probatur arbîtrio.
Solis facta defectio die IX kal. jan. ' ,
qui fuit ni feria.
rum, qui dociorê» torum,qui êpiêûopi^ quive prêsbyierif in quilms pro^
vinciiê vH oivitatibus degerênt , patêfacium êst, DêtecH êrgo Manichaei
propineii» dênunciantur ^ ut ab illiê hoê oaveant.
*• Yitut a Valentiniano mittut , ut HUpuiia» a SaoTÎoo jugo Tindioa-
rot, ipte e oonTerto eas depopalaiat est*
* Gothot ei foederatis intelligo, qui ea tempestate plurimi iater Ro*
manoê militobant , quiqne Vili eiemplum tecutii ipsi pariter proTÎBoiat^
quibutauxilio vénérant, depraedabantur.
' Léo ab anno CCCCXL mense julio Homanae eooletiao praeerat or*
dineXLYIII.
* Hulta hic prac8tringit Idatint, quae brevi scholio cxplicari neqnèunl.
Vide ergo notam LIX.
^ Ad annuin 402 monut legcndum eate X kal. jan. non Tero IX kal.^
(83)
IMP. Olymp. Cmrist.
iLxiv, RechHa, rcx Suevorum, Emerîtae gcn- 448
tilis moritur mense auguslo, cvi mox
filius 8UU8 caiholîcus Rechiarius * suo- 807
cedit in regnam , nonnullis quîdem sibi
de gente sua aemulis, sed latenler. Ob»
lento tamen regno, sine mora ulteriores
regiones invadit ad praedam*
Pascentium quemdam urbis Romae ',
qui de Asturica diffugerat, Manichaeum
AntoQÎDUs episcopus comprehendit , au-
ditumque etiam de provincia Lusîtana ^
facit expellî.
Per Ajulfum * Hispali Censorius jugu-
latur.
xxY. Rechiarius accepta in conjugium Théo- 449
doris régis filia'» auspicatus initium regni
quia re ipta eoliptit hoc anno contigit dio XXIII decemb. , qvl inoidit in
feriam III designaUm ob Idatio; dietautem XXIV feria IV fait.Corri-
gendi item sunt Pagiot et CaWitiut. De qttibut noi. LX.
' SaeTl etbnici erant. Rechiariat 6dem catholicam primat ex eorum
regibut profettut est. Verum post ejut ubitum ab Atace quodam Galata
•edacti , in Arianam impietatem prolapsi tunt anno 406 , ut ibi narrât
Idatint. Sam tandem siib Theodomiro rege anno circiter 600 ejnramnt et
catbolici fecti aunt praedicatione S. Martini Dnmienti», Ita Uidomt in
historié SneTornm.
^ An bic Pasoentint Roma aufagit, dnm ibi Leo,Ast«rioa Tero dam
in ea Toribios et Idatiaa in Hanicbaeot inquirebant?
* Obaerr a jat et antiquam eontuetndinem episcopomm agendi contra
baereticot.
* Aginlfum Tooat cbronioon parvnm. Jornandet in Getiois, n» 74,
Aihiulfum Vamorum sHrpt gtniium longé a Goihiei sanguimis nMlitaiê
sêjunêtum fuisse soribit. Soevis boo tempère adbaesisse ^idetur. Inter
quos cum essei Censorius, qui M^rtili régi eorum scse dederat, potuit
(jure an injuria quis statuât ?)ab Ajulfo jugulari.
' Ilomen filiae bujus Theodoris nusquam , quod sciam , proditur, sicut
nequeannus, quonupsit Rechiario.
( 86)
Imp. Olymp. CamsT.
Vasconias depraedatur mense februario.
BasiKîus > ob testimonium egregii ausus
suî , coDgregatis Bacaudit in Tyrtassone
foederalos ' occîdit. Ubî el f^eo, ejusdem €c-
clesiae episcopus, ab iisdem, qui cum Ba-
sih'o aderaqt , in eo loco obiit valneratus.
Rechiarius mense julîo ad Theodorem
socerum suum profectus, Caesaraugus-
tam regionem cum BasiKo in redita de- it.
praedatnr. Irrupta per doluod llerdensi
urbe, acta est non pauca'*' capliyîtas.
' Asturius vir illustris ^ ad honorem
provehilur consulatus.
XXVI. ^ Sébastian us ^ exul faclus ad perni- 450
* BMÎlîut forUite ex imperii perduelle Btcaudarum dux eT««it , cujiu
andax ftotum fuerii, quod ex MUil>at, fragotUque te praernplit mon-
tiaoi jugU in aperia ci plana looa descenderit , beilumque urbibut el
prorinciU intolerit. Sed haeo conjeclurae tunt.
* An foederatos pro militibat, <ini ila appel labantnr , aooipiai Ida-
tint, an ttaiplicius pro popnlo m eccletia oongregaio? quit ttatnat?
Priranm Tidetnr ▼eriaimilinsf nam neqne caedem istam factam in eccle-
tia fniMeaii expretse Idatiut , neqne plebem ac ciTet foederatonim no-
nine appellatanifl Tideinr. Tyriatao, aliit Turiato est, aliit TnriMto ; ted
in nummis Turioêo conftanter legitnr. Ynigo nune Tara zone appellaiur.
^ Hio etiam , ticui nnpra t dam oontulatum Constantii memtnit Ida-
lins, librariufl notam ehronologioam antioipaTÎt. Utrobique enim leuio
conanlalnt nomine, qnati no^n» aperiretor annna, noTum nnraenim in-
•criptit ; cum tamen utrobique uno pott Tertu ooneignandus ettet. Meque
aliter tcriptum fuitte ab Idatio quemquam dubitaturum existimo, et ideo
neqae ego utrumque locnm corrigere dnbitavi.
* De Atlurio aliqua dixi ad annum 420. Yid. not. LXI.
^ Annut XXV I^ quem librariut $" Aaiurius ante temput apposuit , hic
certitaime, aut iniequenti $o de Galliis contignatut est ab Idatio. Vide
not. LXiU,n'>a.
* DeSebastiano vide notam LXII.
* Alias non parva.
(87)
Imp. Olymp. Giiikt.
ciosam sibi, sicut post ezitos docuit,
Gaiserici confugit potesUtem, parvo post
iempore ^ quam vénérait per eum jube-
tur occidi.
De Galliis ^ epblolae defenintur Fla-
viani episcopi ad Leoném epîscopum ^ iii«
missae ^ (cum scriptis Cyrilli episcopi
Alexandrini ad Neslorium Coastaotino-
polilaaum) de Eutychete HebioniU hae-
retico ^ et Leonis episoopi ad eundem
responsa ^ , quae cum aliorum episcopo-
* Sebattianut qainto abhinc anno ad GaUericam oonfngit. Si ergo
parTo post iempor« ocoUuê ettf ante haoo annum ootidandus Ibit.
^ 8. Léo per Galliat haeo ad Hitpanias toripta misit. Exinde insulte
Qnesnelliis oeoasionem arripnit eiiollendi eptscopos Galles et Bispanos
deprimendi. Yide not. LXIII , o» 1 .
' Binae Hterae tant, quae inter Léonines post VlIIreperinntur in ▼o'^
teribas editionibus.
* Haec parenthesi conolusi , ne onm sequentibos eoujnngantnr ; nam
ad superiora certe pertinent , qnibus ita sunt conneotenda : de GalHiê
êpiêtolaê dêffruntur Flaviani episcopi ad Lwnêm tpiseopum miêêae de
Efttychêtê y He. siquidem Cyrilli soripta Restorinra Sfbpngnabant , non
antem Eutychem. De bis Cyrilli scriptis egi nota XLyiII.
^ Cor Entycbes Hebionita dicatnr penltus ignore, hb Hebionis enlu
haeresi , quae Cbristum purnm bominem esse docebat, (am longe abfuit
Eotyehes, nt in oppositum Apollinaris errorem declinaTerit , qni in
Cbristo bominem negavit ; qnamqnam FlaTÎanus de eo loqaens , IVestorii^
inquit , impietaiêm confirmabat §i auccingebatur pro NestoHo militarê in
pugna, Haeo Idatiumin errorem ducere potoernnt; nam Ifestorius He-
bionita fait. Sed et Aritus Viennensis post Idatium Ilestorii errores Eo^
tyebeti applionit epistola 9.
* Léo FlaTiano respondit celeberrima epistola Leotis âUecUoniê
#M6e, e<o. , de fide Incamationis , qnam ipsi cardioalts llorisiu» nimis
quam immérité abrogat, ul Prospero adjudicet Vide notera LXIII , nn-
meris 8 et 4.
(88)
fur* Oltmp. Christ.
mm et geaUs et scriptis ^ per ecclesîas
diriguntitr.
* TheodosiiM imperator moritiir Cens*
tantinopoU anoo aetatis suae quadrage*
simo octaYO '•
Post quem XLIII ^ 8tatiin > apnd Cous-
tantinopoUm Marcianna a nilitîbus et ab
ezercitu, instante etîam sorore Théo-
closii Pulcherla r^na ^, efficitur im-
perator; qua sibi in conjugium ''
sumpta , régnât in partibua Orientia.
^ Placidia moritur apud Romam.
I Horam gtstonun mamiiiere FlaTianaa epUt. I altas II et Léo ep«
•lim 19.
* Infcriptam koc looo notam XXVII contra manifMtaiii Idatii men-
tem^ ut otiendi in prologo et moz itenim demonttrabo, inounotantcr
eratU
' Thaodotiot aetalU anno XLIX expleto obiît. Rota LXIY.
* XLI traoait ad XLIII praetermÎMo XUI, param hoe rafert, aed
tainan notandum a«l.
5 Anctor ohronîoi Alaiandrîni t«b hi^at aoni contulibiit Initiam aa-
•tmptia Marciano imperii coatâgnat hU TerbU : Mareimntisin Hêiâêmê
ab êsereitu mêuêê Àuguêto VIH kal, êêptêmb, diê J^vis impnxurt jmêêUê
êst, Ubi taman aot in mentit aut in taptimanae die arrat ; nam boo anno
diet XXY Augotti non Y ted VI feria erat.
* Raginam appel lat Pnloberiam illint aevi more. Ita enim Tolgo ap«*
pallabantnr filiae aot tororet Aoguttonira. CyrillusAlexandrinnt adean-
dero Pnlcberiam et tororet duos librot mitit , qoot de Fide ad rêgimas
iutcriptît. Qain etîam Claudiannt, si raalenon memini, Serenam Honorii
fratrifl Theodotii Magni filiam reginae nomine alicubi bonorat, Caetenun
Pulcberia a fratre Theodotio Augutta renunoiata est anno 414, ut tra«
dant Haroellinu* et auctor obronici Alezandrini.
' Data Puloberiae fide de ipsiut f irginitate non temeranda, quam Dea
deTOTorat.
" Inaliis editionibutiia Icgitur : XXV J II Valentiniani imperaioris
(89)
iMP. OLTMP. CflllST.
Iq Gallaeda lerrae motu8 auidui ; «îgna
incoelo plurimaostenduntur. Nam pridie
nonas aprilit tertia feria * , pott solis ce*
casum, ab Aqoilanis plaga cœlam rubeDs
slcut îgnia aut sanguis efficitur, inter-
mixtid per igneum ruborem lineia darto-
ribus in apeciem haslarum rutîlanlium
deformatis *• A dieclanao usque in horam
fere tertian signi durât ostensio, quae
mox ingenU exitu ' perdocetur.
xxTii. i.^Geiu»Huniioram,paoerupla,deprae- 451
datur provindaa Galliamm. Plurimae ci-
vitatea effraclae *. In campis Catalau-
nicis * baud longe de civitate, quam
WMÉêr Ptaeiâia moriiur apnd Bommm, Ilotam chronologicam et tria
prîora Terba deleTÎ vido Bolam LXV no 1.
* Haeo manifeste déclarant Idatinm anno Dionytîano GCCCL , Valen-
Uniani XXVl eadem tubjecitae ; nam eo anno diet lY aprilit inoidit in
feriam tertiam; habuit enim oyolnm tolit XI litteram Dominicam Â..
^ Ostenta et tigna hvjoHnodi qnid diTinitos portendere eiittimaTit
antiqnitat ; neque faltam temper fuÎMe hano interprétât ionem credere
nos cogii anotor lib. 11, Hacbab. cap. 5. Manc etiam nihil prohibât,
qoominiM bitee tignia praemoiwtrare Tolnitae Deam dicamnt dimm ao
fcrale illnd Aiiilae bellnm , nt innnit Idatiut , et onra eo Isidomt. At si
quis portentnm bio nullnm agnosoere Telit, recorratqne adaaroram, nt
diount, Borealem,suo froaturjudicio.
' Pngnam Attilianam intelligit.
* Notas bas XXYll. 1. hoc loco insoripsit Idatins , casqne perperam
librarii ad $■ , PlaMia rétro traxemnt. Tide notera LXYI.
' Multa de hoo Attiliano belle apnd Panlum IHaoonum lib. XY, et
Jomandem n» 60. Praeterea in aotis fusioribns S. Lupi episcopi Tricasslni
die 20 julii non panca inTcnies de provinciis ab Attila vastatis , de nr-
bibus direptis aut etiam eioisis. Qnae omnia pleraque alia oollegit Ha-
driamis Yalesius, tom. t Remm Franciae, lib. lY.
* Gregorius Tnronicus Mauriaoos vocat bot campos. Utrumque oomen
habnernnt teste Jomande n» 6 De eorum situ Tide notam LXYII.
(90)
eJÛTregerant, Meilû, Aêtio doci ^ et régi iy.
Theodori , qiiîbus eral în pace socîeUt '
aperto marte cottfligeiUt dÎTÎDo.oaesa
saperatur auxilîo. Bellum mox intem-
pesta direiait. Rei ilUc Theodorea prM-
tratus ^ occubuît ; CCC ferme millia ho-
mÎQum * in eo oertamine occiaa memo-
rantur.
Multa anno aigaa procédant. Quioto
kal. octob. ^ a parte Orientia luoa fua-
catur. In diebus sequentîs Paachae ^ yisa
quaedam in coelo in regionibus Galliarum
epistola de hia Eufronii Augustodiinensis
* In ohronioo parTo ita legitar : Cum genU ejuê ducis g§nê régis
Tkêod^ri etc. \ puio germantm lectionem fuisse : Cum §entê AStii dueis
êi régis Theodoris , quibus , etc. , nam confligere cum gente dieimus , non
aatem confligere genti,
2 Idatîas Gothos Untam Aêtii in hoc praelio socios namerat. Sidonias
insuper Francos cam Attila fuisse diserte tradit. Itaque improlmbilia
narrant Pagius et alii scriptores Galli,qui MeroTeum Francorum regem
onm suis Aëtio adhaesisse eosdemque reportatae de AttHa victoriae
partein magnam Tel etiam praecipuam fuisse jaotani. Vide notam LXVIII.
' De Theederis morte, regno atque filiis nonnulla dabo nota LUX.
^ Enormis tîsus est aliquibus oecisomm hic nomems. Apud auetereM
■isoellae etiornandera ad CC raîHia non aseendit. Istdoras Idattim ex*
scribit.
' Istic dies corrigendus est ut ad annum 40ft docui, et ex Petavio
pro y kal. reponendum Vl kal. esse monui. Hic aatem solts dofeetnm
noTum suppeditat nobis argumentum, quo librariornm negligentiana
demonstremus. Incredibile enim est , Idathim , qui aoouratissime annos
eoiipsinm adnotavit , banc Yalentiniani anno XXYIII , Christi CCGCLIf
subjecisse. Itaque anno XXVII Yalentiniani, Christi Tero CGCCLI eam
consignaTÎt.
^ Yereor , ne praecedenHs Paeohae Idatius scripaerit j nam si hoo ad
consequentem annum pertineret, «t quid praesenti anno illnd subdi-
disset? Be Sufronio nonnulla dieam nota LXVll.
(91 )
epîscopî ad Agrippinum comilem fada
evidenter ostendit. Stella comètes a XiV
kal. juli apparere incipit, qnae Ilf kal.
diluculo ab Oriente visa post occaaum
solis ab oecidua parte mox eemitur ; kal.
Augusti a parte Occidentis apparet.
Occiso Théodore, Thorismo filius ejus
succedlt * in regno.
Hunni cum rege suo Attib , relictis
Galliispost certamen , Itatiam petunt.
xxviii. II. ' ( id est , êecundo regni anno prineipis 452
Marciani) Hunni, qui Italiam praeda-
bantur, aliqaantié etiam civitatibus ir-
ruptiSf divinitus partim famé, partira
morbo quodam, plagis coelestibus fe-
riuntur, missîs etiam per Marcianum
princjpem , Aêtio duce , caeduntur auxi-
liis; pariterque in sedibus suis et coeles-
tibus plagis et per Marciani subjugantur
' Theodoret, ait Jornandet , quatuor filiis domi dimissiSj Fttiericê
et Turic0 (leg«Sarico) Roiemêro et MimmêHt , »êeum ttintum Tkoris-
mundêi Tkêodoneum parHeipêê laborie assumit ; ié ett, tecmn duxit in
bellam cootra Attilam. His dooemur Thoritniundaiii aetaiit praeragativè
patri ex electtooe laanen cncoeMiMe. Regnom illi delalam est inter fre^
mitiu exultatiooetqae miiituin; nam eodem ipso tempore, ut narrât
Jomandea , n» 6 , Theodori adhuojuêta solvêntes Oothi , armi* insenan-
tftfttw, rêgiam deferebant Thurismundo majestatem. Hic obserira ; hone ,
qatThoriamo est Idatto , Thoritmodiini Prosper , Thorisnund Jomandes ,
Isidoma Thnrisniwulnm appetlant.
^ Ifunqnam alias nisi numeralibuslantumnotisanoos priiieipnni dési-
gnât Idatias. Unde neque annom I Marciani, eipressis id genna Terbis,
adnoiasse videtur, alioqoin iu lanla luce annus ille I effugerenon po-
t«issei librariontm ocuios , ut sane effogii , qnmifloqmdcro deaignatum
evm in chronieo non reperimus. Srgo isia sobdittlia snnt atqne boc et
consequeiitibus annis eipangenda erant repositis nnmeralibus noti». At
(92)
iMr. Oltmp* Cbust.
exercitiUB ' ; et ita subacii , pacc facta
cum Romanis » proprias repetunt aedeê*
Ad quas rex eorum Alitla mox reyersus '
interiît.
Ad Saevos Mansuelus cornes Hispar
niarum >, et Fronio ^ similiter oomes,
legati pro pace mittuntur et obtioent 308
conditiones injunctas.
Thorismo rex Gothorum , spiraos bos-
tilia ', a Theodorico et Frederico fratri-
bus jugulatur ^ » cui Theudorious sucoe-
dit io regno.
XXIX. III. "^ {ide$iy Urtio regni anno prindpis 45S
aoUs «go reposai , ted Terba ttiam serTUTÎ , oe antiqais editionibat qaîd-
qoam detrmherem.
' Ex hit apparet bellam hoo anno com Hnnnit et in Pannonia et in
Italia geiiam fuisse aaspioiis Marciani.
' Immanis generis humani hostis Attila non tam armis militum , qnam
eoelesti vi vicias et interfectns est, at indicat Idatias. Vide notant
LU.
* Cornes erat Hansoetas Hispaniarum , qna hae Romanis parebanl.
^ De hoo Prontone iteram Idatius anno 466. ArTemns erat, laudatnr-
^e a Sidonio, lib. lY , epist. 2t.
^ Tyro Prosper snb Consaiibns inseqaentis anni inqnit : Jpud Ooikêê
intta GûUias consistentês ini^rfUios Thêodori régie , quorum ThoriMMO^
dus masimu% naiu patri suecêsêêrat^ oria dissensi» êst. Et cv» rês ea
molirêiur quaê et Bcwtanae paci et Gatkioae advêrsarentur fuieH , a ^er*
m&nis suiêf quod nosnêdispOMitioniiusirrevocabiliterinêtartty oeeisus
$st. Gregorius Taronensis Hist. Tranc. 1. 2 c. 7 narrât , Tborisroondum
Alanot belle domaisse .
* De anno mortis Thurismandi agam notaLXXI.
' Eregione anni III Xarotani exhibent libri editi annom Abrahami
2470 , ninirum aocto numéro annonim principora supra $■ Tkêodéêiuê
imperator^ conséquent fuit, ut oitiat, quam par erat ad eum Abrahami
annum perveniretur .
(93)
iMr. Olymp. CHii&T.
Marciani) regina morilur Pulcheria
mense julio ^ 11
Per Fredericum Theudorici régis fra*-
trem Bacaudae Tarraconenses caeduDtnr
ex auctorltate Romana ^.
In Gallaecia terraemotus et in sole si*
gnum tn ortn , quasi allero secum con>
certante , monstralur.
XXX. IV. Abrahamiïî.CGCCLXX. 454
^ Aëtius duz et patricius (Vaiidulen-
ter singularis -accilus intra patatium
manu ipsius ValenliniaQi imperatoris oc-
ciditur ^. Et cum ipso per spatarium ejus
aliqui singulariter întromissi jugulantur
honorati.
' DWam Pulcheriam dioratuoin obiitse hoc anno^ Vinoomalo et Opl-
lionecontulibus, tcstanlnr eltam BlarceUinus et ohronicon Alexandrinam*
De mente cardinalit Ilorîiias et Pagiut iaroerUo ab Idatio diuentîant.
Vide notam LXXII.
* Qaia anspiciit Komani Imperii non aatem Gothioo nomîne hoc bellnm
gettit Fredericu8, ideo aactoritate Komana Bacaudat oeoidi«te dioitur.
' Hoo loco bat eicidiate notas XXX. IV désignantes trigesimum annam
Valentiniani et quartam Harcîani ottendam nota LXXIII, neque mihi
relîgio fuit eas bue rcTocare , licet in reliquis editionibus omittantnr.
* Procoptns lib. I de Bello Wandal. narrât Yalentiniannm deceptum ab
Xanuchis (anum tantam tantam Heraclium exprioiit Prosper snb conso-
libas hnjus anni, ejasdemqae meminit Marcellinat seqaenti consnlatu)
credidisse AStium sibi insidiat struere. Fraudit bajus aoctorem accusât
Maximum ; qnod etiam infra innuit Idatius affirmatqne expresse Marcel*
linus. Porro Sidonins carm. Y, vers. 203. Aëtium ejusque oonjugem,
quam Getbico et regio sanguine ortam affirmât , Gaudencio filio Impe»
rium concupivisse prodidit. Joannis insuper tyrannidi Aëtium faTÎsse
Prosper suo loco commémorât. Denique hoc eodem tempore, nt altéra
ex fil iabus Valentiniani filio suo nuberet, instanter urgebat. Caetera Aë-
tium virum fuisse bello et pace clarissimum, quis neget?
(94)
liip. Oltmp. Cbkist.
His gestis legalos Valealinianus mitlît
ad gentes, ex quibusad Suevos venit Jus- ne
tînianua.
XXXI. y. * Per duos barbaroê Aëtii familiarea *
ValentiDianus Romae imperator occiditur 455
ÎD Campo ' exercitu circumstaote , anno
aetalis suae XXXVI * et regni XXXI. Poti
quem inox Maximus ex consultbus XLIII
Romae Augustus appellatur. Qui cum
imperator factus relictam Valentiniani
sibi duxisftet uxorem, et filio suo ex
prîore conjuge Palladio , quem Caesarem
fecerat, YalentiDiani fiUam ^ in conju-
gium tradidisset, magnorum motuum,
quo8 verebatur , perturbatione distortus ;
et quia in occisorum per Yalentinianum ,
et in ipsius interitum Valentiniani , am-
bitu regni consilia scelcsta polrata conto^
lerat ; cum hofmum deserere vellet ^ et
* Libri editi «ic habeat : XXXI. Quarto regni annofrineipis Marciani.
Verba baec delevi et notam V addidi \ quia ex dictit constat annum bic
quintum Harciani Idatium adscriptiste.
3 Hua barbarofl Opttlam et Transtillam Tocat MaroelUnut^ a qoo nihil
fere ditcrepat Jornandet de Regn. et Kegum tuceas.
' In campo Martio , ut expresiit Marcel linut tub bujut anni consul ibua.
* Incertus Cuspiniani levatum faitse ait Maximum XYI kal. aprilia el
Mariauut Scotut Yalentinianum uno ante die occisum esse tradit, id est
10 roartii. Vixit igitur Valentinianus annos 36 mensesS dies 15 j agebat
principatus annum 30 a die X kal. novemb. praecedentis anni. Gard.
Rorisius bist. Pelag. lib. 11, cap 13 minus exacte , quam tantum decebat
cbronologum , ista recenset. Idatius autem ex V non integris principatus
mensibus duos annos 1 et XXXI fecit , qood praestitit etiara in Avito.
' Utram?P]acidiam an Eudociam ? nemo explicat. Vid. not. LXXIV.
< IneamdemsententiamSidoniusIib. II , cap. 13 de Maxime ait: <2*^i"*
dampoiestatisimmensae vertiginem sub corona paHehatur, IVec susiinehat
Dominus esse, qui non sùsiinuerai esse sub Domino.
(93)
iMP. OLTMP. CtRIST.
Romam , vix quatuor regni sui mensibus
expletis, io îpsa urbe lumultu populi et
seditione occldiiur militari *.
Ipso anoo in Galliis Avitns, gallus ci-
vis 2 , ab exercitu Gallicano et ab booo- it
ratis primum Tolosae 3, debinc apud
Arelatem ^, Augustus appeUatus, Romam
pergît et susctpitur *.
1. ^ Romanorum XLIII ^ Marcianus ®
' Idem Sidoniat carm. VU ▼. 441 de nece Maximi baoo scribit :
Jntet-en incuutam JurtivU Kandalui armis
Te capit (Roroain) Infidoque tibi Burgundio ditctu
Extonjuet trépidas mactandi principis iras.
Ubi Burgondioni* alicujus ductu sWe mann periiste Haiimam innuit.
Aliter alii narrant. Ifot. LXXV.
3 Ilempe AtUh* Arvernus erat
' Sidoiiius carm. VII Theodorioum Yitigotbum Atito , cam hic Toloiae
in illius regia e«tet, aoctorem fuisse narrât tumendi imperii, quod in-
TÎtam tuscopiste ait , ni illiut regi« ope, atqne anxilio reipnblioae flubre-
nire posset. Sed par erat ut gêner toceri ambitum tegeret , et onncta
flileret , quae Avitua egit , ut a Gallicano eiercitu Gothia coofentientibut
Augufltus renunciaretur. Levatut autêm est (ut loquitur Anonymus Cu8-
piniancus) die VI Id. Julias,
^ De haec Aviti nuncupatione Sidoniut carm. VU , y. 671 ioquit :
Fragor alria complet
Ugemif qno (brie loco pia lurba senalos
Detulerat Tim , Tola, preces. locns» hora, diesque
Dicitnr imperio Max.
Ugernum aotem oattrum erat Arelateotium. Ideo Idatiu» Arolate Au-
gostum renunoiatum este ait.
* Avitum a Romanis autceptum , ut Idatiut narrât , probat Panegyri»
ipti dicta Romae a Sidooio.
^ Haec nota 1 non initiuni noTi annii ted imperii Atiti désignât «
IfoU LXXYI.
7 Tertiam jam nunc oumeratns est XLIII imperator.
* Perperam Tolgati libri pro quinto praeferuât quarto anno.
(96)
iMP. Oltiip. Cikut.
quinto jam regni 8ui anoo obtînet mo-
oarchiam.
Per A vitum , qui a Romanis et vocatus
et su8ceplu8 faerat imperator , legati ad
Marcianum pro onanimitate mittuntur
imperii*
Gaisericuft sollicitatas a relicia Valen-
tiniani, ut malum fama dispergitS pnus-
quain Aviiua Augustus Oeret ^ , Romam
ingreditur, direptisque opibus ' Roma-
norum , Carthaginem redit, relictam Va-
lentiniani et filias duas et Aétii filium
Gaudentium nomine secum ducens.
Suevi Carthaginienses regiones , quas
Romanis reddideraat ^, depracdantur.
Marcianus et Avitus concordes principatu
utuntur imperii.
!!• VI. Ter Augustum Avîtum Fronto cornes 456
* Ita etUm narrant Marcellinat in chronico , Jornandct lib. de Regnor.
•uccett. et Paulut diaconut lib. XV atque etiam alii.
* Haee pertpicne dénotant Idatium etiam nuno getta anni CCCGLT et
V Maroiani narrare; quibuscnm I Aviti anuum conjanxit; otî snpra I
Arcadii etHonorii cam XYII Theodotii copulatit. Sed de hia «otam est
memorata nota LXXVI,
8 De hac urbît direptione Proaper : Posî XIV dits tecura et liberû,
tcruiatione omnibus opibus suis Borna vacuaia eêi multa^s miUia eapH"
vorum, proui quique aui asiate aui arts placueruni , oum regina stfUia^
bus ejus Carthaginem abducia suni» Haec Protper , qoae anctor Mitcellae
trantcripait lib. XV; regina Eudoxia, filiae Eudooia et Plaoidia Toca*
bantur.
* Itidomt inbitt. SuoTor. Reohilaro bas proTinciaa Romania reddiditae
tradit. Kecbila autem anno 448 obiit.
^ Ineunto noTo aono civiti, qui fuit aerae Tulgarit 466, Idatiua VI
Harciani annum et kiiiï II (nam utriutque imperatorit annot conjan-
gere, ubi primnm se dat occasio , mos iltiut est) désignât it. Et qnidem
( 97)
IKP. Oltmp. Csrht.
legatus raittitar ad Suevos. Similiter a
rege Golho Theudorico , qaia lidus Ro-
mano esaet imperto , legati ad ecsdem
mittuntur; ut tam secum, quam cum
Romano «mperio , quia uno essent pacîs
foedere copulati , jurait foederis promissa
servarent K Remissia legatis utriusque
partis, atque omoi juris ratione violala ,
Suevi Tarraconensem proyiodam , quae
Romana împerio deserviebat > invadunt.
De Erulorum gente ' septem navibus
in Lucensi littore aliquanti advecti , viri
ferme CCCC expediti, superventu mullî-
ludinis congregatae , duobua tantum ex
8U0 numéro effugantur occisis. Qui ad
sedes proprias redeuntes, Cantabriarum *
et Varduliarum ^ loca mari lima crudelis-
aime depraedati sunt.
hoo eodeni loco annimi VI Maroitni retinet ehronicon parTam. Vide
notam LXXVII.
* Avitnin non «olnm M aroieni , ted alionim qnoque prinoipam araici-
lia* sollicite tibi quaesrvitte, Theodorioo jurante, clare ista ottendonf.
* Ex hi« «Tîdenter oolHgitur Idatium a $« Per Augustum Avitum ret
gestas anno aerae communia 4ff0 atque adeo VI Maroiani narrare ince-
piète. Sed et quae narrât usque ad $■» Mos Hispaniae idiptum etiam
evidentint demonttrant. Ifam tôt tantaeque ret confioi non poterant a
die X julii anno 456 , quo Avitu* faotus est imperator ad finem illiut
anni. Itaque mirum est annum iptiut II, qui totn« cum VI Haroiani de-
ottcurrit, potuiaae a librariit tanto pott ad $» Rtehiarius transferri.
' De Erulis paucnla nota LXXVIII.
* Antiqui tcriptores Cantabrov , Vardnlos , Vasconot dixere , non autem
Cantabrias, Yarduliat , Yasconiat; haeo enim nomina deteriorit tuntae-
tatit. Pliniut lib. III, cap. 3 : ^d Ooêanumj inquit, reliqua verguni,
Vardulique êx praêdietU et Cantahri*
* Vardnlorum oititas et portut Flaviobriga fuit Idem Plinius lib. Vf ,
7
(98 )
Ih». Oltmp. Ckbist.
Legati Goihorum mrtum veoinnt ad
Suevos* Potl quorum advenium rex Re*
chiarius cum magna suorum maliiiudine
regiopes provinctae Tarraoooeiiaia ioTa-
dit ' , aeta illîc depraedatione et grandi
ad Gallaeciam captivitate deducta.
Mox > Hispaniat rex Gothorum Tbeu-
doricua cum iogenti exercitu suo ' et cum tOd
voluQtate et ordinatione Aviti împera*
toris ^ ingreditur. Gui cum multitndine
oap. 8. flATiobrigftni autem eam ette «rbem , qiue nanc HispanU BUhao
dicitar , muUoram opinio est.
' Kurtat pottqaaai ÀTÎtiu imptraior reannciatat est, legati Gothorum
veniunt ad Suctos i nt hot d« irruptione in proTinoiam Tarraoonentem
arguèrent. 8ed nihil hao expottulatione profecerunt ; imo Suevi eamdem
provinoiara fecundo ioTatere. Hino Ince olariut ostenditur duplicem
hanc Gothorum legatione Suevorumque irruptionem, nisî caecut penitnt
etset Idatiu* , in annum CGCCLV post àviti nuncnpationem oongerere
nequiviate.
3 Rerum gestamm hoe tempore hic ordo IViit. Detinente anno 4fi6
concordia Harcianum inter ac Avitura ttabilita, hicFrontonem Itgatum
MHimeam legatia Tbenderici ad Saeroêmittit iaitio anni 46ê. $^ SueTi,
nulle datée fidei retione habita , Tarraeonentem provineiem inTedaaft.
Quod cum audiTiatet Thendorioua | aeenndam ed Reobianui legationem
direzit. Ilihil taroen profecit ; Suevique itemm in Terraoonenaem irrai»»
punt» Interee annus 46ê ia eutumnum vergebat, oum Thendoricaa
contra Keohiarium in Hispaniat venit, uti narrât hoc loco Idaiiua.
' Eadem habet Uidorus in hitt. Ck>thor. eeqne adliget anno Y regni
Theodorici. Annum eutem 1 iptiua coigunzit oum anno U Maroiani. Unde
liquet haeo adacripta fuisse anno VI Maroiani ab Idatio, atque edeo
enno 4M. Jornandes io Geticis , n^ 74 , narrât Burguodionum regea Gnn-
diaonm et Hilperionm cum Theudorieo in Hispauias Teaisae.
* Isidorus laudato loco : Thêudoriou», ait , s'n Hitpanùim eum imsêmii
mulHiudinê emtrcituê , et eum UcênHa Jviti impêtatêrit in^rMtur
anno F regni. Unde Theodorious aequo Jure Hispanianim regnum aSuevis
extorsisse sibique comparasse constat.
(99)
*«'• Olïmp. GmisT.
Suevorum rex Rediiarius occurrensy duo-
decimo de Asturicensi urbe millîario , ad
fluvîum BomineUrbîcum ' HI non. octob*
die quarta* feria inito mox certamioe
superatur. CaetU suorum agminibus , alî-
quantis captis , plurimisque fugatis , ipse
ad extremas sedet Gallaecîae plagatus viz
evadit ac profagit.
Theudorico rege cam exercitu ad Bra-
caram extremam dvitatem Gailaeciae
pertendente V kal. novemb. die Domi-
nico 3, etsi iocruenta, fit tamen moesla
et lacrymabîlis ejasdem direptio cîvi-
tatis. Romanorum ' magna agitur cap-
tivitas captivorum; aanctorum Basili-
cae effracCae , altaria sublata atque con-
fracta; virgines Deî exin quidem ab-
ductae sed integritate servata *. Clerus
usque ad nuditatem pudoris exutus; pro-
' Hodie Orhigo Tulgo appelUtar et ab Soro AttarkMBi retpicit. Prae-
llQm Ulod ad orun chroaioi ViotorU TunentU anonymvs «daotator «ed
aotiqaut eontigitte ait tu eampo Paramo justa fumen OrHoum, Unde
duo colligimuB , I» flumen iUiid Çriioum et Drbioum diotmni freqnenti u
ia 0 et e eonTerto faota eomimitatione , !!• Sepontiam Faramicam Ptolo-
maei in hoc fiiÎMe tracta ab orbe , quae nune Miranda de Duero dicitnr ,
•atit dÎMitam.
3 Diet Uta28 octob. in Dominieam, et die* 6 ejutdem mentit , de qna
panlo antea in feriam qaartam inoidemnt anno 4M. Qnare nallum du-
bium relinquitar , Idatium acta bujus anni nuno pertequi , recteque tu-
pra annum VI Harciani et II ky'iii intcriptot este.
' Soilicet Gallaeoorum, qui tub Romanomm imperio aut protectione
erant.
* Gotborum pudieiliam mirifioe laudat SalTianut Hb. YI de Pro^i'
dentia.
* Alias testa.
( 100 )
IMP. OLTMr. CatlST.
miscui sexus cttm parvalis, de locis refu-
gii sanctis popalus omnis abstnictus ;
jumentoram , pecoraniy cameloramque
horrore locus sacer impleUis; scripta
super Hîeruaalem ex parte coeleslîs irae ^
revocavît exempla.
^ Recbiarius ad locom , qui Portucale '
appeUatur, profugus, régi Theudorico
capUvus adducilur. Quo in custodiam
redacto, caeleris, qui de priore certa-
mine «uperfuerant, tradeotibus se Saevis,
aliquantis nibilominus interfectîs, re-
gnum destructum et finitum est * Sue-
vorum.
lisdem diebus Rechimeris comitis cir-
cunaventione magna multitudo Wanda-
I DsiimUs cap. IX, t. S4) Math. oap. XXIV, ▼. 16.
^ Non nUi par tninniam librariomm inscitiam aut negligentiam fieri
potait ^ ut Utuc annat II ÀTÎti tranalatut fuerit.
' Ad Durii ripam propeqiM illkit ottiuni oattram hujat nominit nni-
cum «ratidatii tempore; nam ai duplex fnUtet, ntique dUtinzittet, nt
tciremuB quodoam iUorum fuit , ad quod deTenarat Reohiariut. Prooe*
dente vero tempore, noTum oaatnim erectnin est Portucale etiam dio-
tum a Cale vico ntrique tîcîdo. Potlremum hoc epUcopali aede eoho-
ueatatuui , antiqnum epitcopo Coimbricensi subjectum fuit, ut conatat
ex dÎTitione tedium episcopalium , quae tub nomine Concilii Lucensis
fertur. Hioo itaque apparet ascendentibut a mari per Durium, oaitrum
noTum ad lacTam , ubi nunc est cÎTitai Portueotis, Tctut autem ad dex-
tram occurrere atque hue , quia eo tempore unicum erat , appui iaae Re-
chiarium.
* Itidornt in hitloria Gothorum tic iata legit : Pro majori parié Jaf-
iructum eti^ finitumqve Suevorum regnum^ iu hittoria Tero Suetorum :
PêHê degtrucfum est fimtHwt^fUê, An perdita tunt in Idatio illa pro majori
parte aut illud pêne? Sane Suetorum reget et regnum toto deinoept
ohronico legimut.
(101 )
Imp. Oltmp. Christ.
lorum, quae se de Carthagine cum LX
navibus ad Gallias vel ad Italiam move-
rat, régi Theodorico nunciatur occisa
per Avitum.
Hesychius tribunus legatus ad Theu-
doricum cum sacris muneribus ' missus
ad Gallaeciam yenit, nuncians ei, id
quod supra , in Corsica caesam multitu-
dinem Wandalorum et Avitum de Italia
ad Gallias Arelate ^ successisse. Orienta-
lium naves Hispalim venientes per Mar<-
cjani exercitum ' caesas nunciat.
In conventus parte Bracarensis lalro-
cinantium depraedatio perpétra lur.
Ajuifus deserens Gothos in Gallaecia
residet.
Suevi 9 qui remanserant in extrema
parte Gallaeciae, Massiliae filium no-
mine Maldram sibi regem constiluunt.
Theudoricus Emeritam depraedari vo-
lens Beatae Eulaliae martyris terretur
ostentis.
' Sacra focat , quia mitta ab imperatore.
^ Obter^are boc loco maxime oportet ordtnem, qnem tenet Idatiut in
bif, qoae boc anno getta sant, narrandit. ITam «x eo quWit intelligero
poterit ret ea continaatione et tenore procetsitse, quo ab Idaiio oar-
rantor. Atque inde ulteriut oerti aliquid de tempore , quo ATÎtut ab im-
perio dejeclut e«l, eliciemuf. Yide notam LXXX.
' Tarn inepte librarii buno loonm immutaTemnt , nt nnllns in eo sentat
•it. Quare ex fragmente tecando Hitpaniae illuttratae tic legendnm
ezittimo ; OrienicUium navêê Hiapalim vêHientêê pro Marciano exerci-
tum caeêum nuneiani} nimirum Gaiterioi exercitum, qui in Corticam
detcenderat. Yid. not. LXXXI.
( 102)
Imp. Oltnp. Cbiimt.
III. VII. ■ Avilus postquam a Gallis et a Gothîs 457
factus faeratimperator, caret impeno',
Gothorum promisso destituins auxilio *
caret et vita.
In OrieDtis partibus Vil anno imperti
tui * moritur Marcianus«
Romaooruiii XLIV Majorianus ia italia
et Constantinopoli Léo ^ Auguati appel*
laniur.
1. ® Theudoricys adversis sibi mincua
territua, mox poat dîes PatchatU , qnod
< Gbronicon a Siraondo editam hnae loeaa Ha expiimit : ///.
Avituê UrHo anHopotiqmam a Gailis , etc. ÀtHanrioat Yaletiiia, qui ma-
nafcriptam Sirmondi TÎderai , ita in eo legi teatatur in notU ad lib. II,
Xtagriicap. 7 : Tertio anno A vitus sêptimo memse postquam a Galiisetc,
atque haao lectionem in edilione tua offert doctittimns Florin*. Ai
germanam lectionem hano etse, quam not damna, demonatrabitnr
nota LXXXU.
^ Exntut pnrpnra a Eechimere, nt dictnm est nota 80. An ad Avitam
dejiciendnm decretum aenatnf ezquitierit Eechimer ? Valde dnbito.
' Avitnm ordinatnm fniste Plaoentiae epitoopnm poU tmperii abdi-
CQtionem tradunt Gregorius Tnroneniit et Victor Tnnentia, qui multi*
pott anoit Tixemnt. CoaeTÎ antem toriptorea de Ayiti epitcopatu non
meminere ; qnin imo Idatins , dum Atiti in Galliaa adTcntnm et lega-
tionem ab eo ad Thendoricum mitêam narrât hujuamodi epiacopatom
negare mihi certo -?idetnr. Yide notam LXXX , n« 6.
* Maroiaona iaperiom tennit a die XXIV ant XXV Angutti anni CCCCL
ad iiiitinm febroarii aimi CCCGLYU. Itaqœ reete Maroellinos regnatae
•om ait annoa YI menaea YI , niai qnod pancnloa diet praeteriitj Idatins
ancre mio aliter numermt, nt taepe dictnm eat.
^ Vtrumque hoc anno imperium adeptnm foiate Harcellinaa et CaMÎo-
domf aliiqne teatantnr. Hajorianna, nt ait inoertna Cnapiniani, lêvatus
êêt kal, aprilis : Léo YII Idna Pebr. , teate ohronico Alexandrino.
^ Tantnm Leoiiis et Majoriani epocbara désignât baec nota 1 , cfarono'
logiam Tero régit ilia, qnae tupra adtoripta est ad tertinm Aviti annnm.
Yide notam LXXXIII.
( 103 )
!••'• Olymp. Crrist.
fuit II 1 kal. aprilts de Emerita egreditur,
et Galiias repetens , partem ex ea , quam
habebal multitudine Tariae nationis ^,
cum ducibus suis ad campos ' Gallaeciae
dirigit. Qui dolis et perjuriis instructi ,
sîcut eis faerat imperatum , Asturicam
(quam jam praedones ipsius sub specie
RomanaeordinatioDÎs ^ intraverant) meu-
tientesad Sueros, qui reman8erant,ju8-
sam sibi expeditionem, ingrediantar pace
fucata solita arte perfidiae. Nec mora
promiscui generis reperta illic caeditur
multitudo; sanctae effringuntur eccle-
siae , altarîbus direplis et demolîtis , sa-
cer omnis omatus et nsus aufertur. Duo
> In Tulgatit librif legitnr V kal,, correzi // kal,, oon Uotam quia
Patcha hoc anno XXXI martii celebratum est; nam potuitset ex obli-
Tione errare, sed quia ferotimilius est librariam ex hao nota II, qaam
IdatiuB, hanc aliam Y feoiMO. Iniuper in Tolgatit legitnr Paêckaê
quod, Gorrexi ex grammaticae regnlit PasekaHs, qoo nomine ntitnr
infra Idatiot $» Frantanêê,
^ Bargnndionet cum Theqdorioo in Hifpanias ^eniMe aduota^i tupra
ex Jornande.
* Jd oampêê ait, ^el qnia SueTi aperta tantom planaqne loca poMÎde-
bant ; f el potiut quia ad tractnm illum , quem nuno Tierra de Campoê
dicimua, militet anoa direxit Theudorioua. Gampi «iquideni Palentini
ab Orotio laudantnr lib. Vît cap. 40, ubi iamen pro Palalinis oampii^
Palêntinis cum Li^io aut PalanHnU cnm Strabone legendnm est.
* Qnod jam aliat dictnm est, Gallaeci, qui anno 400 irruentibut in
proTÎnoiam barbarif, in loca tutiora te recepemnt, tub Romanorum no-»
mine etiam nunc censebantur \ quod •igniftcaTÎt paulo antea Idatiua ,
dum Bracarae magnam Romuinorum captivitaUm faotam fuisse affirmât.
8ed ergo causae fuit^ ourÀsturioa, Falentia, aliaque oppida Gothos,
qui pro Romano Imperio atque ex imperatoris ordinatione bellum ge-
rere prae se ferebant , intra moenia recepemnt.
( 104)
Im». OLTHr. Cbrut.
illîc epUcopi invenii cum omni clero ab-
ducuntur in captivitatem ; iovalidior pro-
miscuisexus agilur mîteranda captivitas;
residuis et vacuis civitatis domibus datû
iocendio. Camporum loca vastantur ^.
Paleùtina civiUs simili, quo Asturica,
per Gothos periit exitio. Unuin Covia- ii.
censé ^ castrum tricesimo de Asturica
milliario a Gotbis diutino certamine fati-
gatum , auxilio Dei hostibus et obsistit et
praevalet. Quamplurimis exeorum manu
interfectis, reliqui revertuntur ad Gai-
lias.
Ajulfus, dum regnum Suevorum spi-
rat , Portucale moritur ' mense julio.
Suevi in partes divisi pacem ambiunt
Gallaeciarum *. E quibus pars Frantanem,
pars Maldram ^ regem appel lant. Solito
' Theadoriooê ob AtUi ab Jmperio dejectionem in GalUecot, qui
parte* Romanorum sequebantur, desaerit. Vide notam LXXXIY.
3 Anno aerae christianae 1060 habitam est Gonoiliam in caatro Coya-
ceiui , quod aliud non est , qnara ci^iu bic meminit Idatint. Situm Mt in
agro Oireienti , irnlgoque nunc VaUncia de Z)" Juan appellator.
' Ajnlfom neque praepositum SneTit a Thendorico neque buja» im-
perio oocitom fuisse (quod tradit Jornandes , n« 74 in Gelicis ) ^parei
•X bis, qoae Idatius testis oculatus scribit. ICam Ajnlfus antequam Tbeo-
doricus a proirincia discederet , Gothos deservitf et mortuus, non au-
tem interfectns bic dicitur. Ipsum regno inbiasse non dissimulât Ida-
tius j attamen ambire potnit regnum sine Theudorici injuria, quiSuefia
potestatem fecerat eligendi sibi regem.
* Nempe Gallaecorum, qui libertate gaudebant , neque barbaris sub-
Jioiebantur.
' Haldrae electionem anno superiore consigna^it Idatius; sed ali-
qnanto post , dissensione orta inter Sue^os , nonnulH alium sibi regem^
soilicet Frantanem constituunt. Rem dilucide exposuit Isidorus in bist.
( 105)
iMP. Olymp. Christ.
more perfidiae Lusitaniam depraedaiur
pars Suevorum Maldram sequens. Acta
il lie Romanorum caede praedisque con-
tractis civitas Ulyxipona sub specie pa-
cis intratur.
11. ' Frantanes moritur per Pascba et
Pentecosten. Jubente Maldra, Suevi in 458
solitam perfidiam versi, regionem Gal-
laeciae adhaerentem flumini Durio de-
praedaotur. Quioto ^ Idus Juniaa die IV
feria ab hora quarta in boram sextam ad
speciem lunae quintae vel sextae sol de
lumine orbis sui minora tus est.
3 Golbicus exercitus duce suo Cyrila a m.
Theudorico rege ad Hispanias missus,
mense julio succedit * ad Baeticam. Le-
gati Gotborum et Wandalorum pariter ad
Suevos ^ yeniunt et revertu ntur.
Suefor,, ubi haec tcribit : Suêvi Maldram Matêilia$ filium sibi regem
consHtuuni, Mom hifariam diviH pars Frantanem , pars Maldram regem
uppeliant.
' Hio ex $® seqaenti anniim II Majoriani et Leonis retiaxi. Moia
LXXXT.
3 V kal.juniaa nonautem F/tfif« •cribeodiim ettedocentPetafiuset
Rieciolns et nos aliaa monuimus.
' Libri editi annum hic II Majoriani exhibent TÎtio librariorum , nam
Idatint banc notam fnpra , ut demonatratum e«t nota 86, ad $"^ Pranta-
nes contignaTÎt.
* Hinc rarsuf intelligimut Idatium acta anni 458 a $<» praeoedente
narrare eiortum fuitte , et ilHc quae mente mijo , hic, quae mense julio
getta sunt , eodem anno tradere.
'^ Quo tenderent istae legationcs, qnid Gothi, AVandali et Sueiri moli-
rentur , e^entus ipse docuit. Omnes enim communi consilio in Romanos
arma Terterunt, quos pri^ati» odîis ditsidiisque inter se oertantes , fa-
«illime irinci poste animadverterant. Theudorici tune odium in Suetos
( 106)
IMP. Oltmp. CnuT.
III. Theudoricuft cum duce suo Suuierico 459
exercitas sui aliquaniam ad BaeUcam di-
rigit manuin. Cyrtlla revocatur ad Gai*
lias. Suevi DÎhilominua Lusitanîae partes
cum Maldra, alii cum Reinismundo ^
Gallaedam depraedantur.
Eruli marilîma ooDventus Luceosis loca
nooDulla crndelissime ioTadunt ad Bae-
ticam perteudentes.
Maidras germaoum anum fratrem îo-
terûcil, et Porlucale ' castrum idem
hostis inradit.
loter Suevos et Gallaecoa, interfectis
aliquautiê honeatis natu , malum hostile
miscetur.
Legati a Nepotiano ' magistro militum,
extinctain erat, oocUo aot mortoo Avito , cnjut causa in eot bflllani tut-
ceperat , atqae ioterfecto Rechiario , quem Hoet affinem prÎTatim oderat
ob ea quae narrât Jomandet in Getioit n« 73.
I In hittoria Suetomm D. Itidori Reoohimnndum et Eemitmuadam
reperimnt* Sed cum neque in omnibnt illiut hittoriae ezomplaribiu , ne-
que in Idatio Reccbimundi nomen unquam legatvr, unicom tantum
eumque Remitmundi nomine SncTorum regem fuitte hoc tempore puio.
In aliquibut praelerea Gothicae bittoriae ejutdem Itidori editionibui Re-
mitmundui dioitur Maldrae filiuê; at in Labbeana baeo ^erba detont;
•et Idatiui diTertamm partinm reget Haldram et Remismundum fiiett.
Ideo Teriui exittimo RemitBraaduB non fuitte Haldrae filinm.
' Penet Crallaecot hoc cattmm eo tempore fuitte esiatioM. Het.
LXXXVI.
* Hune prmiam apud Gotbot oomitet et magittrot militum lego. Âm
reipta talet erant llepotianut et Sunieriont ? an Idatiut a Romaait bot
titnlot in eot tranttulit ? 8ane Sunierienm Gothum fbitte non didnto. Et
licet Repotiani noroen Gotbicum non tit, tub Tbendorieo militatte tea-
tatur ittfra Idatiat \ attamen adhaetitte Gotbit potait pott ÀTiti intert-
tum y tient eliam Sanierieut , atqne hic eomitiTae, ille magitteriao hono-
(107 )
Int. Oltmp. CmmsTi.
et a SuDierico comité missi veoiuDl ad
Gallaecos, nuDciaotes Majorîanum Au-
gustum et Tbeudoricum regem ûrmis-
sima Inter se pacis jura saoxisse , Gotbis
in quodam certamine ' supcratis.
IV. Maldras in 6ne februarii ^ jugulatus 460
merito periit interitu.
Per Suevoft Luco babitantes in diebus
Pascbae Romani aliquanti cum rectore
suo honesto natu repentino (securi de
reverentia dierum) occiduniur incursu.
Mense majo Majorianus Hispanias in-
gredilur imperator. Qoo Cartbagincnsem
provinciam pertendente , aliquantas na-
yes, quas sibi ad iransitum adversus
Wandalos praeparabat, de litloreCarlha-
ginienn ^ commoti Wandali per prodi-
rem^qaain apad Eomanos adepti erani, iuter Gotboi retinuere. Oatrogo-
thut TheodoricQS hujufmodi honoris gnidaf paalo post in Italicam
•unm regnum inirexit ; apad YUigotho» non niti longe terint inTenimnt.
. 1 Ubinam ge»liim «it boc beUma , in qno Gotbi a Romanis Ticti sont ,
non asprimit Idaiioa. InGallia pugnatam inter mtrosqoe fuisse t% Sidonio
oolligiior. Not. LXXXYIL
^ Sx tempore, quo Haldram régnasse constat, liqnet Idatinm iata ad
aiwiUB Abrabani 8470 retnlisse, qui omn anoo aerae vulgaria 460 con-
oiurril. Kot. LXXXVIU.
' De litiore non de porin Cartbaginensiabreptasa Waodalis naToa foisse
ait Idatins, Àtqui littns longins se eztendit, ad oram soilicet maritimam
totins proTÎnciae. Qnamobrem Temni esse eiistimo , qnod Marias Àven-
ticenses pressins soribit, dam ait prope llicem ista oontigisse. Porro in
illa ora promontoriam est, oujus nullam apud antiqnos geograpbos mea^
iiooem invenio, nnno antem noatratibns Cabodê Santa Poia dioiturj
dupUeemqne praebet stationem, altérera ad ortnm^ nbi Alona, alteram
ad oooaaun , nbi oaatmm est ei Tienlns ^vtgo Lu$ar nuêvê, utramque
satis nafibns fidam atqne opportmiam.
(108)
îtn. Oltmp. CatisT.
tores abripiunt. MajoriaDus ita a sua
ordinatîoDe frustratus ad Italiam rever-
tilur.
Pars Gothi exercilus, a Sunierico et 810
Nepoliano comitibus ad Gallaeciam dî-
recta, Suevos apud Lucum depraedan-
tur 1 ; quae DicUnio , Spinione et Ascanio
delatoribus, spargentibosque ad terro-
rem propriae venena perfidiae ^ ÎBdi-
cata ' recurrit ad suos. Ac mox iisdem
delatoribus, quibus supra, Frumarius
cum maou Suevorum, quam habebat,
impuisus, capto Idatio episcopo VII kal.
augusti in Aquaeflavîensi^ ecelesia, eun-
dem conventum grandi evertit excidio.
Remismundus vicioa pariter Auregen-
gensium ^ loca et Lucensis conveDtus
maritima populatur.
Inter Frumarium et Remismundum
oritur de regni potestate dissensio.
' In editione Teneta anno 1788 haeo iU in ■•. r«periri adnotatar :
Sueposapud Lucum dêproêdatur kabiianUs^ etc., qaam leotionem ger-
maDam Idatii este puto. Habetur id in praefatione, tom. II, Oper. Sir*
mondi.
^ Apparet Diotiniom , Spinionem et Ascaniom homine» faitae parfidot,
qui nnno Sneiro», nanc Crallaecot prodldernnt, illot Gotbif , hoa SneTia.
' SiMpactom mihi eat ferbum illud. In Sandovalii Idatio lacnoa boo
loco cemitor.
* Qnod in AqaiflaTianai eccleaîa inTentof faerit Idatiu» a Fmmario et
ad eandem pott tertiom mentem redierit , illinf eccletiae epiaoopndi
InÎMe affatim déclarât.
' kn qnot bic Auregentea Tooat Idatin», iidem illi tnnt, qui in lapide
AqniflaTienfi Aobrigenset dicuntur ? Sane nomen non multom abludit.
St fi Anregentinm cÎTitat eadem est ac quam nuno Orênse Tulgo dioi^
mus ; et ad conventum Lucentem procul dubio pertinuit , et ponti Aqm-
( 109)
IMP. Oltmp. Ckiust.
Gallaecorum et Suevonim pacis quae-
dam umbra conseritur.
A Theudorico legati ad SueTos veniunt
el reveriuntur.
SuDiericusScalabim', oui adversaba-
tur, obtînet civitatem.
Idatius, qui supra, tribus mensibus
captivîtatis impletis, mense novembri ^
miserantis Deî gratia contra votum et
ordinationem supradictorum delatorum '
redit ad Flavias ^.
De rege Theudorico legatî gentis per-
(idae ' revertuntur.
Gaisericus rex a Majoriano imperatore
per legatos postulat pacem ®.
flafienti oonatraendo ob ▼icinitatem op«in ferre et potuit et debuit.
Joennet Biclerentit anno VII Leotigildi meminit etiam montes Are-
geotet.
I Scalabit nota nono ett Lutitaniae cititaf tnb nomine Saniarên, Pto-
lemaeo colonie , Plinie manicipinm cÎTium Eomanoram fait,
* Annon claristime oftendit nunc Idatias êe a Jannario non antera ab
octobri annura aatpioari , cobi a mense angusto ad noTembrem tranteat
tab eadem nota chronologica , qua lY annam Migoriani deaignatit ?
' Dictinium , Spinionem et Atcaninm tntelligit , Idatio , nt apparet ,
maiime infestes.
* Morales et Hariana Flavias in Iriam Flatiam commataTerunt deceptt
a Roderico Toletano, qni dam haec narrât, Flafiam pro Aquis Flaviiê
•cribit. laidorns etiam non Aqnas Plagias sed urbem f ia-?iensem nomi-
naTit. Morales et Hariana Idatium non ▼iderant.
^ SueTorum scilicet gentis.
^ Gaisericus eqnidem expeditionem Hajoriani in Africam , direpla il-
lius classe in litore Carthaginensi , disturbairerat ; sed tamen fortem
strenuumque imperatorem sab^ereri coeperat, îdeoqae pacem ab eo
postalat.
( 110)
IMP. Oltmp. Csiut.
V. I Majorianum de Galltis Romani re- Ml
deunlem et Romano imperio vel Bomtoî
res necessarias ordinantem Recbimer,
livore percitus et invidomm coosilio faU
tus, fraude interficit circumYentuin \
Romanorum XLV Sevems a senatu
Romae Au^piatus appellatur ' anno im-
periî Leonis quinto.
VI. I. ^ Suniericus redit ad Gallias. Nepotia- 462
nus, Theodorico ordinante, Arborium
accipit successorem.
In provincia Gallaeciae prodîgiorum
videutur signa di versa. Aéra D. VI. no-
* Volgati libri hoc in loco nota* pra«fenint daat Y et I , annam Leonia
quintum et primum Severi •ignifioante». Yenim Idatii perpetaus mos eat ,
ut Dollius priucipU annos adnotet, quin priât ejusdem inaagarationem
enunoiet. Atqni ita res ipta postulat ; com agnotoere neqaeat lector c«-
jutnam principia epoeham denotet nofut iiiimenit , ai noadam nowa
princeps in chronico apparnit. Praeterea cunotit rétro principibns adj»-
dicavit Idatiua annnm iilam , quo vita fancti annt , etiamsi initio ejna
excetaerint. Igitnr «nioam banc notam Y bio affixii, annnm quintum
Leonia et Hajoriani fignifioantem, qui labeate anno obiit.
' Anonymns saepe laudatus tub Gonfnlibnt bnjnf anni : Mmjorianuê
dêpoêiius êêt a patrtcio Bicimêrê Dertonaê Vf non. Âug. al oeeifus êst
ndfluvium ffyram Vil liu» Auguêti. Castiodorus eundem annnm, Har-
cellinnt eundem et annum et locum necit désignât; diem nentw ex-
primit.
^ De SeTero idem Anonymut : Levatuê êsi Imperatêr XIII kal. ie^
o€mb, Eidem bnic anno adligant nnnoupationem Sereri Mareellinna et
Cattiodorut , quam RaTennae factam fuiwe ait Mariut ATenticensis. At
Idatint ret tuo tempore gestat narrât , non ita nnnc Mariut.
* Ad YI Leonia annnm, quoonm ourrebat aerae vulgarit CCCGLXII
Severi annum II et Abrahami 2480, praeferunt libri editi. Sed Severi
annufl I hic conaignandus est , Abrahami vero 8480 , teoundo poat anno,
quod ex diotif aupra consequitur.
( ȕl)
iMp. Olynp. CaauT.
nas Mariias pullorum cantu ab oocasu
solis luna in sanguinem pleoa converli-
tur. Idem dies sexta feria fuit '.
Antiodiia major Isauriae ' inobedient
moDÎlit salutaribus ' terra déhiscente
demergitur ^, tantum ipsius civitatis
aliquantift, qui ea, obaudientes timori
Domini sunt secuti , de interitu liberalis,
turrium etiam solis cacuminibus extan-
tibus super terram.
Gaîsericus Yalentiniani relîctam Con- m.
stantinopolim remitlit ^. Filiae suae una
Gentoni ®, Gaiserici (îlio , alia Olybrio se-
nalori urbis Romae jure maUrimonii co-
pulantur.
Agrippinus ^ Gallus et cornes et civis
Aegidio comiti, viro insigni, inimicus,
ut Gothorum mereretur auxilia, Narbo-
nem tradidit Theudorico.
VII. II. ^ Adv^*sus Aegidium comitem utrius- 46S
' Sx boo loco apparet Idatii ohronologiam a librariit faÎMe p«rtarba-
tan. Vide Dotam LXXXIX, ubi alia etiam intenie*.
^ Haeo (lubio prooul ita tcriptit Idakios : Aniiochia majoris Syriaê
inoiêdiens monitiê êoiutaribmt aliquamHê , qiU ea (monita)
obaudiênUê HmoriDomimi, #to. V. Not. XG, n« 1.
' Qnae monila dederit boo tempore Aniioobenif S. Simeon Stylita,
Yide eandem notam XC , o9 2.
* Baaiuio, quo bio terrae motus contigit, eadem nota, b« S.
' Vna Qom Eudozia Augntta remitsa ott Con»tantinopolim filiaPlaci-
dia et quidero boc anno , quod perperam negat Pagina. Vide notam XCI.
* AHi Hunnerico, alii Trasimundo Endooiam , alteram Sndoziae filiam
nuptitse affirmant: Rot. XCII
^ De Aegidio et Agrippino agam nota XCIII.
* Szplorate bat notât boo locn affinii, licet eaaomittant reiiqnt ful-
( 112)
Imp. Oltmf. CntrsT.
que militiae viruni , ut fama commendat,
Deo bonis operibus placenlem ' , în Ar-
moriceoa provincia ^ Fredericus frater
Theudorici régit iusurgens cum bis , cum
quibus fuerat, superaius occiditur '.
^ Cum Palegorîo vino nobîli Gallaeciae,
qui ad supradictum fuerat regem, Cyrila
legatus ad Gallaeciam veoieus, euntes
gati libri ; nam ni «apra demonsCraTÎ, aBoaa l SeTori înscrîbeiidut fîiit
$o Suntericus redit ^ cam ergo $» Nepotianuê reeêdit, qui multo poti se-
quitor , adjectuf ait annut III ejatdem SeTeri, Dullibi meliut, qoam Uto
loco consignari potett anniia illras II. Praesertim cum Harhis ATentioen-
•U hoo Aegidii cum f rederioo praelium tub Contulibn* Basilic et Y t^iano,
qui hoc anno contulatum gesserunt , contigitte tcêtctur. Quod si qois
praeoedenti ^ Agrippintu haa nota» adsoribendaa este y^lit, noaadmo-
dnm contendam , ai modo mihi astentiatur alteri ex hit duobua $$ eas
contignandat eue. Et sane potuit Rarbona Golhit ab Agrippino tradi
eodem hoc anno 463.
^ Aegidii probitati aliî etiam teatimonium praebent. Qnare falsnm
pato , quod nonnulhit de eo narrât , probante Pagio , per calumniam
•oilicet Agrippinum accutatse perduellionis apud imperatorem. Vide
quae dicta tunt nota XCIII.
3 Ventura est ad pugnam , ut scribit Harius ATentioensis sob Conin-
libus hujus anni inter Ligerim et Ligericinnmi cum autem Ligericinus
sen Ligerulus «na tanlum esigua levca ab Aurélia oriatur , eursumgue
habeaiparis longitudinis aui paulo majoris , ut tradit Basson de f lumi-
nibus Galliae, pag. 57, pugnatum fuisse dicimns duobus aut tribus mil-
liaribus ab ea urbe. De hoo bello Tide notam XCIV.
' Ita Frederici nomen expressi constantiae causa , quia supra anno 40Z
et 453 , Fredericus legttur non vero Pridericue , ut modo in Tulgatis le-
gitur. Frater régis erat , non autem rex , ut faiso narrât Marins Aventi-
censis. Fredcricum magnificum virum fUtum noetrum appellat Hilarns
Papa, et 1 itéras ab eodem accepisae significat in epistola ad Leontium
Arelatenseni.
* Sensus est : Cyrila a Theudorioo ad Remismundum regem SueTorum
legatus, cum Palegorio , qui ex Gallaecia ad Theudoricum Mra< (sic enim
( 113)
'**<•• Olymp. Ghrisi:.
ad eundem regem legatos obviât Remis-
mundi. Qui regresêi in céleri revertentem
Cyrilam in Lucensi urbe sascipiunt. Post it.
cujus mox egressum de Gallaecia Suevi ,
promissioDum ut semper fal laces et per-
fidi, diversa loca infelicis Gallaeciaesolite
depraedantur.
Per Theudoricum ad Suevos Remis-
mundus ' et Cyrila cum aliquanlis Go-
this, qui prius yeneraut, remîttuntur.
Cyrila in Gallaecia rémanente, Remîs-
mundo mox récurrente ad regem , inter
Gallaecos et Suevos indisciplinata pertur-
batio dominatur.
Romanae ecdesiae XLIV ' praesidet
episcopus Hilarus.
VIII. III. 3 Abrahami H. CCCCLXXX. 464
Nepotianus recedit e corpore.
Frumario mortuo ^, Remismundus om-
nibus Suevis in suam ditionem regali
legeadum este Tidetnr , non autem fuêrai), ToIom profeoto* ob^iot hm-
bnit legalos , qui a Remismundo ad Theudoricum eodem tempore mitte-
bantur. Hi legaiione cito obita ai Tolota ad Gallaeciam redeunte* , Gy-
rilae, qni legaiione ilidem functu», Tolo«am properabat, in cititate
Luoenti ocourruni , eumqiie in ipsa excipinni, Ritt haec ita inlerproterit,
y'n. ac ne Tixquidem intelligere poteris.
' Goihum oporiel fuisse hune Regismundum , ut qni Gotbomm régi
Theodorico parebat. Sane distinctns omnino , neoette est , ut ait a Ro-
roismundo régi SueTorura.
* Hilarat XLVlll Pontifex Romanus renunoiatut est , anno461 exeuntc.
' Hoclooo annns Leonis Vill adnoiandut erat ; sed onm librarin» fupra
ad §1^ /édversvs Aegidium consignare omit issei annum VU, bue illum
transtulit , eumqne bic offerunt lectoribnt libri editi. Vide notam XCV.
* Fnunarii mortem Uidoma in bist. Sne^or. aerae DU adnectit. Qnare
dubitandnm non ett , oonsignatum bic fuisse ab Idalio , Isidorninqu«
8
( 11^)
Inr. OLTMP. CMtlST.
jure raTocatit , pacem reformât elaptain.
Mense migo tupradicti viri Aegkbi *
legati per OceaDum ad Wandaloa trana-
euDt,quieodeiDCursu tepiembri mente
reverluDiur ad auot.
Decimo tertio kal. aug« die II feria ^
in speciem lunae quintae sol de lumine SI 1
suo ab hora tartia in horam aextam cer-
nitur minoratua.
Legatoa Remiamundot mîttit ad Theu-
doricum, qui aimiliter tuos ad Remia-
mundum remittit cum armorum adjeo-
tione vel munerum , directa et oonjuge ' ,
quam haberet.
Wandali per Marcdlinum ^ in Sicilia
caeti fugantur ex ea.
oontignatam reperÎMe eam prinoipatot «nnam, qui Hitp«n«iii hano
«eram et «erae comunonit «nnum CCCCLXIIII referret.
' A.egidiam «ntpiciit tait non vero impeimtoris Sereri raetoritata pro-
▼inoiam tea partan iUam Galliarnm, quam regebat,adiiiiButraMe per-
tpicue haec otiendant. liée mirum, ti, oam Tir ettet egregiat ac fortû,
iounaai Eechimeriê, qui iatigmet qaoqne Tirot ceMOuloabat, tjraamdi
•eee tabimittare Boloit.
* Ita qoideoi oontigii, ai a«iio YIII Leaait Tolgarit aerae COCCUi?
die* XX jolii in ferîam taouidaa inciderit , oom litera dominioa eteat
S. D. Sadam die toieai obacaratiun fuÎMe adooCaTit PetaTiat in Eatiooario
Tempornm p^« d ,lib. IV, cap. 13, ai lib. VIII, de Dootrina TemponuB,
pag 848, ubi aundem diem XX julii datigoat , non autam XXII, ni maie
ralart Pagio* ad annam 4<I4. Itaqua cerium nobU eMe débet, Idatûm
anno Abrabami 2480 et anno Leonit VIII itta adIigaMe.
' Go^jagem Eemismundo mÎMam a Tbandoiico bnjns filiam fnitsa
trad«nt Mariana et alii. Variaimila «ane est ; venun taoantibot Uatio
atqae Itidoro affirmare non andao,
^ De Marcellino nonnnUa ex Pritoo protuli nota 94 j de eodewqna
agaoi iteram nota 104. Ilatione erat DaUnata, et, nt ait MarcelUnnt in
cbrooioo, patrioiot Oocidentia atqne pagantitî tantaqoe orevit potm-
( li»)
*«»• Oltmp. Chiiist.
IX. !▼. 1 Aegidius moriUir ^ , alii dicunt iati-
diis alii veoeao decepius. Quq desiaente, 46tf
mox Gothî regionet iovadunt , quat Ro-
mano nomioe tuebaCur.
Suevi CoDimbrieam dolose ingreAsi fo-
miliam nobilem Caniabri spoUant, et ii.
capCivam abducunt matrem cum filiit.
Legati eodem anno duabus vicibus a
regeSuevomm mitUmiaradregeniTheu-
doricum. Ad quem et Arboriut proficis-
citur ' evooaiut.
X . * Reversi legati SoeForum obiitse nun- 466
iia, nt atrique imperio magno metui ettei. RoTÎt ttadoitte rebot indicat
Proo^piw, lib, I, df Bello Wandal, Ap«rti»a loquiiar Sidooint lib. !«
•put. 11 , dom ait : Cum de cmfttêndo diadewt^U ^omJMwa$i» Maroêl^
liana 90^ner$Utr, Sad T«Id« vereor , ne calMiiiiam li«no puiot «it a fta-
ahÎBMraf ^i, t«»t« Prisoa, bominem poMÎma «derat.
* laa Qotaa aonimi IX Laonia at IV 9everi Mgvifimiiitaa devint ia
libria valgatU. MoU XCVI.
^ Chraiûaoa Yirdaaeiiaa ait : CkHiêficuêplimê Mtovêi^ espmlM Aê'
gidiQ dmcê BomMnêrum de r^fno at^uê inUrfêoto^ r§ffnum invodU anno
ah Inoamaiionê Domini 406. At GragorinsTuronantU, lib. II, oap. 18^
Eortco Ub. If 4a 6aat. Fnuaaar. at Aimaiiiaa non ooai— aad moHaam
iniMa aiuiit. Qood utiqpa naoaafa ••i, ot da Tanano , qyod ait Idatioa,
mmor •pargaratar ; nam •! in aoia oaoidi««at, qaodnavi aiM poterat da
ganara aiartia 4iibiiiaii ? Caatara quaa rafart iliud cbrooieoiii ditaatiam
ootaXCVII Qaod ragioaat ait IdatUw Aegidiam EaMano nomina tuitam
CaîtM, Qoo aia aapiaa, ttt eradat, ipMun obadiviiaa tuoi Eomana impa-
latarif aaqaa aBîm ita att. 8ed ita loqnitur Idatiiu, fût Aag»divt pra
impario te ttara jactabat, lioat prioaipibat, qnoa illagitimot bababat,
tata noUet tubjicare.
' SiilpitÎM 9avanM al Fart«f>atM îd vita 8. Vartini Aiborii anjoadam
^iri Praaiaatorii manMaare , qoi bujiM Aibarii patar , val patios afsa aaia
patvit; oamqoa otnunqBa A^oilaniini fuitaa a^btima.
^ Haac Idatii Terba Mitia alara tigiiifiaaBt posi anoiuvi IV 8a?ari aa
UattoiB «of tptitia , aliat ii Mmplioitar disûsat : Obiii Sêvêtus val Le^a-
( 116)
iMr. Oltmp. CanisT.
ciant Severum imperii sui anoo quarto.
Qui supra remittuntur ad Conimbricam.
Ajax , natiooe Galata * , effectua apostata
et senior ^ inler Suevos, régis sui auxi-
lio hostis catholicae fidei et divioae Tri-
nitatis emergit '. De GallicaDa Gothorum
habitatione hoc pestiferum inimici homi-
nis virus advenit.
Suevi adversum AuDonensem saeviunt
plebem. Qua de causa legati a Tbeudorico m.
ad Remismundum mittuntur incassum ,
spretique ab eo mox redeunt.
XI. ^ De ConstantiDopoli a Leooe Augusto 467
H ohiiêêê nuHciant Stperum, lia enim debait loqui, ti mort SeT«ri in
annanii qoem deimrrii , incidittet. Quapropier nullibi melint Leoitu
annum X contignare pottumas ( tiquidem chronoiogiam , quain ab aiiao
illms YIll deseruit Idatias , oontinaare Telimut) quam hoo pott Serer i
mortem loco , quae anno taperiore certo contigit. Vide notam XCyiII.
Deinde cum ea, qaae praecedenii $» Legati eodem anno tcribit Idatiut ad
annum Leonis IX et SeTeri IV , attinere demonttraTerim nota 96 , nnnc
ti novnt hic annnt detîgnandut ett, non Leonit IX ted X, proculdubio
•tt.
I An Galatam Ajacem Tocat Graeconim more , cum Gallum enm etae
tignificare ▼e1it?An potint Galatam dixit, id ett, Graecum, ticut in
vita S. Bpiphanii Ticinensit Ennodiut Antbemium imperatorem Galatam
appellat ? Saue ti ei Gallaeoia originem duoeret, Idatiut Gailaeciim enm
nominatte, non Galatam. Qoare perperam Ortîut Gallaecam hune facit.
Illiut omnet Hitpani bittorici meminere, quia ab eo primum Suevorum
gent Arianae baeretit Teneno infecta ett , cum antehao immunit hujut
labit puraque Tel etiam inter Wandalot permanterit.
* Holuit eum pretbyterum appellare.
' In manutcripto ita haec toripta feruntur : Ad Oallioanam Gothorum
habitationêm hoc pestiferum , etc, Sed oum in hittoria Suevoram D. Iti-
dori eodem modo itta legantur^ ac in editione prima Sirmondiana reti-
nenda ett a tummo Tiro tcite adhibita emendatio.
* Cum baec ad annum 467 pertineant, ohronograpbi Cutpinianei ,
( "7)
IMP. Oltmp. Christ.
Anthemius frater ^ Procopii cum Mar-
cellino aliisque comitibus yiris electîs,
et cum ÎDgenti multitudine exerdtas co-
pioti ad Italiam , Deo ordinante , dîrectus
ascendit.
RomaDorum XLY( Anthemius oclavo > iv.
miUîario de Roma Auçuttus appellatur
(aDQO Leooia impeni octavo ' mense au-
gusto *).
I. f Expeditio ad Africam adyersus Wan-
daloa ordiuata ^ metabolorum ^ comrou-
oellini , Cattiodori et communi scriptoram omnium tettimonio oontcri-
bendas hoo loco fuit «nnut XI Leonit, qui cum eo oononrrit.
* llnllat dubiio , quin pro /râler Procopii legendum ait filiut Prooopii.
Vide noUm XCIX.
' Tertio ab urbe milliario in loco Brontotat ait CaMÎodorus. Rec facile
ttatuat , utri potiut credas Caisiodoro an Idatio.
' Prortof affiota tunt Idatio haeo verba : A nno Lêoniê itnperii oetavo ,
ex quo ad Itidorum trantierunt, ut mox dicam. Error inde ortut est,
quod Idaiins octavum Leonis annum tantummodo in cbronico désigna-
▼it, ut saepe alias animadversum est. Librarius autem haec addidit, ut
memoriam lecioris juvaret, si forte oblitus fuerat Idatium eiiamnum
ret gestas narrare anno Leonis YI; ipse enim ita existimaTÎt, cum post
annum bunc YIII , nullum alinm designatum in cbronico reperiret.
* Incertus Cuspiniani sub Consulibus hujus anni Anthemiu%^ inquit,
levatus eatimpêrator Romaepridie Idus jépril. De loco , ut rides , neque
cum Cassiodoro neque cum Idatio illi couTenit. Ab Idatio de mense
etiam dissentit.
' Multiplici errore annum Leonis IX , oum I Anthemii conjunctum
praeferunt hoo loco libri editi; at in eo Anthemii annum I, quem ipse
labente Leonis XI et vulgaris aerae CCCCLXVII, auspicatus est, consi-
gnandus tantum erai, uti in bac editione factum vides nota C.
* Parari coepta est hoc anno expeditio in Africam, peracta tamen non
est nisi anno sequedti. V. not. CI.
^ Isidorus in Glossario metabulum ait prosporam naTigationem signi-
ficare } et in hoc sensu , vel affini huic aliquo , scilicet pro tempestivo
( 118 )
Im. Oltvp. Ciibist.
tatione ti oaTi^tionit inopporUiDÎtaie
revocatur.
Per Tbeadoricam Sella * legatat mitti-
tur ad ReiniamoDcluiii regem Sueyoram,
qui y rerersut ad Gallias , eum a firatre
suo Eurico reperit interfectum *•
Euricut pari tcelere , quo frater , tuo-
cedk in regnom * ; qui honore provectut
ac crimine legatos ad regem dirigît Sue-
vorum. Quibus sine mora a RemitmuDdo
remÎMis , ejusdem régît ^ legati ad impe-
ratorem , alii ad Waudalot , alii diriguo-
tur ad Gothos.
De AunonenM plèbe, cui Sueyorum
adrersabatur hostililas , Opilio cum TÎris
natigatioai i«mpore mêtaèulmm tnniU Idstiat, qmm UoraoTox rnitCa-
tionem alioqiim , aoi conT^nionea latine sigaifieat,
' Caeda* Theodorioi anno LeonU XI , Anthemii I, aarae oomminb
407 contigit j nani illam Idaiiiu tabjicit Antheoûi mmoupationi , qvae
hoe anno eertÎMime faota eat. Proinde Theudorioas regnaTÎi annot XTV ,
ai qnidem integtot, aiqna completoa, «tiigitqo* etiam XV. AUtar ntt-
merat Uidornt. Vide Botan Cil.
^ nimimm qnia aient Theudoricni per Thoritmnndi fratrit aaoani ad
regnniB ingrestnt est , ita etiaan Bariout regnirai iMurpaTÎt , illata a se
neee Theudorioo fratri.
' Dabinm est ^ ad qnem itta êjuêétm régis raferantnr , an ad Xarienm,
an patins ad Eemisnmndnm. Idatins do» de aodeai rege ait ipsnm lega-
tos misiNse ad imperatorem , ad Wandalos et ad Gotbos de Eemismundo
loqni Tidetar ; nam Gothus rex legatos ad ae non mitteret. Ai Matina
panlo post legatos ad Wandalos Gotbam misasse prodit , Idatiomqaa
desoribens Itidonu £uricnm statim ao regnnm adeptos eat, legatos ad
Leonem imperatorem direxissa narrât. Qnamobrem jndico laidorumhaec
tantum in Idatio legisse : êjuêdêm rtgia (Knrici) lêgati adimpêmiêrêm
alii, ad Wandalos alii dirigunfur ^ et duo illa Terba ad Gotkûs posilsi-
dori aoTum subdita fuisse et adjeota Idatio.
* Alias Salla.
( 119)
Imp. Olymp. Cbiist.
secum a rege profecUt et cum aliquantis,
qui cum ipso missi fuerant , reyertitur.
Gothi, qui ad Wandaloe > missi fue-
rant, supradictae expeditiouis rumore
perteiriti, revertuntur in céleri '. Pariter
et Suevi, qui post legatot more tolito per
diversa loca in praedam dispersi Aierant,
revocantur. Sed paucis post mensibus
ipse rex Suevorum ad Lusitaniam transit.
XII. II. ' Gonimbrica in pace decepta ^ diripi-
tur. Domus destruuntur cum aliqua 468
parte mnrorum, habitatoribus captis at-
que dispersis et regio desolalur et civitas.
Legati de Gothico reversi ^ nunciant
> Kn qnod antec dicebam Goihomm regem Earioam legatot taot ad
WaïuUloi DiUiMe, atqae adeo de illo intelligenda e«f« Ula ^nsian rtgù,
3 Hino ditcimot !<> espeditionem in Affioam anno 407 1 apparari
ooeptam fuisse famaqae Talgatnm , clatsem in Wandalot eodem aooo
inimitteiidam este, qnod sapra obseriratum jam ettj ll^ non selnm
Wandalot sed etiam Gothos atque SueTOs timoré percnlaos et animîa
•uspensos fuisse , dnm quem finem tantus beili apparatus babitums sit ,
exspectant.
' In Tulgatis Ubris Leonit quoque XII annus desideratur. Eum tamen
atqoa etiam XIU , qui pariter omissus est, aii^eoi, non quod ilUs opua
esset ad ohronoiogiae continua tionem , ut sane opus fuit X et XI, quando
interregnum erat in Occidente ; sed quia bis et aiiquot post annis Léo
imperiuoi tenuit , illudque ab initio adnotare coeperat Idatius.
* Conimbrica , $calabis^ OJisipo item Lucensium Auregensium et Au-
nonensinm (BÎTitates et oppida in Lusitania et Gallaecia a Gotbis et SueYÎa
per baeo tcmpora bostili inva^ione direptA argumente sunt muLta etiam-
num oppida sub Provincialium jure ac potestate fuisse.
^ Cum magna es parte bunc § exsoribat Isidorus in historia Gotborumf
ostentum tamen de duplici soie , quod primis Yersibu* narrare videtur
Idatius, penitus il le omittit. Sed neque aliunde oaetera, quae desunt,
supplere possumus nisi hoo tantum verbum nuncianif aut aliud sinile,
quod in cbronico scriptum fuisse res ipsa et grammatica docent.
( lâO)
iu9. Oltmp. Christ.
portenta in Galliw tîm aliquanta in con-
tpectu ' similem îpsi de continuo SIS
paraisse solem , alium yisum
solis occasH ; coDgregalis etiam quodam
die ^ coDcilii sui Gothis, tela, quae ha-
bebant in maaibus, a parte ferri Tel
acie, alia TÎridi , alia roseo , alia croceo,
alîa nigro colore oataralem ferri spedem
aliquandiu ' babuisse mutatam; medio
Tolosae civitatis iisdem diebos e terra
sanguinem erupisse totoque dieî fluxisse
currîculo.
XIII. m. * Legatorum Sueyorum ' reditum ali-
quanta Gothoru m manus insequens Eme- À&9
ritam petit.
I LÎTint lib. XXVIII, cap. 11, Antii oraentas tpic«« et Albae duo»
f olet tUos este narrât anno arbit DXLIT. Simileque prodigiam memÎDit
Plutarchut in Marcello.
' Rodericut ToleUnns lib. II, cap. 10, et Morales lib. XI, cap. S4
eTeoitte haeo ajunt Arelate; qnod neque Idatias neqne Isidoms prodide-
rant. Decepit TÎros doctittimot idem Iiidonis , qai ea narrât , postquam
Areiatem et Mattiliam ab Eurico captas fuitte commemoraverat, qnod
longe pott banc annum erenit. Sed ex Terbit etiam iptini Isidori aperte
colligitnr, te, quoto Eurici anno portentum boc centigerit, detignare
nolle, cnm inditcrimînatim scribat : /f/0 quodam diê et caetera, qaae
ttatim dabo.
* In Tulgatis est : Aliquandiu non hahiisso mutaia. Delevi voculam
non evidentissime Idatio ingettam. Afficta etiam fuit Isidore in bistoria
Gotborum editionis Labbeanae; at in atiis ita legitur : Ist9 (Euricus)
quodam diê congregatis in eolloquio Goîkis , tela , quae hahehani in ma^
nibusy a parte ferri, vol acie alia viridi, alia roseo, alia croceo^ alia
nigro colore naturalem ferri êpeciem vidit aliquandiu habuisse mutatam.
Ex qno in Idatio mutatam reposai , cum antea mutata legeretor.
* Deest in Tulgatis baeo nota XIII.
^ Ad Gotbos hi SucTorum legati missi Tidentur , quos ex Aquitania
venientes insecnti dicuntur Gotbi.
( 121 )
Imp. Oltmp. Christ.
UlixîppoDa a Suevis occupatur, cive
8U0, qui illîc praeerat, tradente Lusidio.
Hac re cognita, Gothi, qui vénérant, et
Suevos depraedanlur pariter et Roma*
nos ^ iptis in Lusitania tervientes.
Legati , qui ad imperatorem misei fue-
rant ^ , redeunt nunciantet sub praesen-
tia sui ' magnum valde exercitum ^ cum
tribus ducibus ^ lectis adversum Wan-
dalos a Leone imperatore descendisse,
directo Marcellino ^ pariter cum magna
manu eidemper imperatorem Anthemium
sociata : Rechimerum generum Anthemii
imperatoris et patricium factum ^ : As-
1 Euricuê, ait D. laidonit in historia Gothomm, honore 9i eriminê
provêcius, êtatim Ugatoi ad Leonem imperatorem dirigii. Neo mora
partes LuHtaniae magno impetu depraedatur, Habet hic iegationem Eu-
rioi ad Leonem imperatorem, quam tupra dixi ab Isidore commemorari;
qaod antem addit , née mora partes Lueiianiae eto, , tecando pott anno
nempe itto oontigii. Ram Enriont pott regni nsurpatiooem sese oonti-
nuit , nec bellum oiereaoaut est, oiti pottquam de infelici exitu expe-
ditionis Romanomm in Wandalos ceriior faciut est. Y. not. CIH.
' Haec mrtut dabitare nos faciunt, an supra de legatis ad imperatorem
a rege Gotbomm,an de misais a rege SnoTorum loquatur Idatiua; nam
ii , qui nanc rediisse dicuntur , Suevi procul dobio erant.
' Erant igitur legati apnd imperatorem anno 468 , que haeo acte sant.
* De ingenti roilitum nairinmque numéro totaque expeditione ^ide
Baroninm et Pagium ad hune annum.
^ Praeter Basilicum et Heraclium, quos Prooopius commémorât, ter-
tium ducem , nisi is Haroellinus ait, non reperio. At alinm a Maroellino
Iniaae , aignifioare videtur Idatiua.
* Marcellinus ab ipsis, quibns auxilio in Africam Tenerat, Eomanis in
eadem Africa occisus est, si Marcellino comiti fidem habeamus. In Si-
oilia interfectum narrant Anonymus Cuspinianeus et Cassiodorus. Vide
notam CIV.
^ Eeohimer non isto sed secundo rétro anno^ ▼idelicet407 , Anthemii
gêner, iterumque patricius factus est. Vide notam CV.
( ï»)
Ihp. OLTvr. Tbiist.
parem * degradatom ad prÎTatam viUm,
filium ejus occisam , adversut Romanum
imperium , ticut detecti sunt , Wandalis
coDsulentes.
Hilaro defuncto tex sacerdotii tui an-
DIS expletis ^ XLY ' romanae eccletîae
SimpHcius episoopat ordinatur.
ÂuDonenses ^ pacem cam rege factunt
Suevorum ; qui et Lusîtaniae et conven-
tus Asturicensis quaedam loca praedaotes
iovadunt.
Gothi circa eundem couventum pari
hostilitate desaeviuDt , partes etiam Lu-
sitaniae depraedautnr ^.
Lusidius per Remismundum cum suis ii.
hominibus Suevis ad imperatorem in le-
gatioDe ^ dirigitur.
1 Qaae ad Asptram pertineal , postqaam abaolutiiai att obronîoMi ,
eidem oertissime adjecU tant tWe ab Idatio , tWe ab alio. Eeliqaa omnia
Idatii eMe Tidentiir. Vide noUm CYI.
* Metoio qno paoto Pagiot ad annum CCCCLVU f n* 8 , oblitos fuit sea-
tantiam tnani de aBoit Poolificaiat Hilari expreMO boo Idatii auciorii
ooaeTi testimonio eonfirmare ; praetertim oam nullam aliam , ovjna no»
meii cognitum ait, aetatis tantae, quanta Idatio est , baberet, opinioqoa
tua tôt adTartariot pateretor. Sed re ipaa ?era illa est, ai credimut
Idatio.
' Simpliotat joxtaPagiam laudato looo ordinatoa est die XXV fdiraarii ^
aexU a morte Hilari, anno CCCCLXVIII, Romanus Pontifex XUX.
* Ubi Annonenses constituti fuerint, nondnm acire potui. Entra oon*
Tentnm Lucentem fuisse Tel juxta ipsum opinor.
' Hispanos, qui in Lusitania et Gallaeeia libertatem suam tuebaatur,
saepe aliaâ Tidimus a Gotbis et SuoTis oppugnarî.
^ Hino deducitnr , Lusidium intra Olisiponis moenia SueTOS admi*
•isse , nt eam urbem a Gotbis defenderent , qui tune Romanis infestiores
( 123)
IMP. Olïmp. Obrist.
Durissimut extra aolîtum hoc eodem
tempore annus hiberni , veria , aeslatis ,
autumni in aèria et omnium fructnum
permutatione diffunditur.
8igna etîam aliquanta et prodigia in
locis Gallaeciae pervidentur '•
In flumine Minio de municipio Lais
milliario fere quinto capiuntur piaces
quatuor, novi visu et specie, sicut re-
tulere, qui ceperant christiani et religioai,
autem Hebraeiset Graecis literis ', Latinis
aerarum numeris insigniti, ita GCCLXV '
anni circulum continentes, pari mensium
intervallo. Uaud procul de supradicto
municipio in speciem lenticulae viri-
dissimorum, ut herba quaedam, forma
eimnt qiiam Saevi. Ideo non Teretnr cam SneTis ad impermtorem aooe-
dere.
1 Sigebertot in ohronico ad annani CGGCXCIV, haeo aliter narrai ; ait
enini, iu flumine Minio captot fnivte pisces, qui inscriptam habebant
aeram Hispanam , qnae illum annum referebat , ac proinde aéra DXXXII
futura erat. Vemm Idatias non epochae alicnjus certum annum, ted nu-
merum dierum , quo quilibet annus tolaris constat eipressnm prae se
tnlisse eos pisces affirmât. Tel erga aliud portentnm est, quod narrai
Sigebertus, Tel si unum idemqne est , adsciia suni haec Jdaiio posi ab-
solutum cbronicon anno XXY aliter narrata bic sont, ac in scriptoillo,
unde ea desampsit Sigebertus. Quid literae Hebreae, quid Graecae signî-
fioareni , non prodit cbronicon. Ileque ego quid sibi illa velini pars ««m-
sium intervalle capio.
* Aliquid bine excidisse videtur^ ex quo suspense et biuloa mansit
oratio. Id autem fortasse erat, quod Hebreae atque Graecae literae si-
gnificabant , Tel Terba ipsa Hebraea atque Graeca.
' Tria modo oonjungit Idatius, Tel si quis ista obronico adjeoit aeram,
numerum et annum, quae nisi aliquatenus distincte sint, maie ipsum
locutum fuisse necesse est Igitur aerarum nomine significari hic puto
( 124)
Inp. OLYMP. ClUtlST.
granorum plena amaritudiiie defluxii
ecoelo. Et mulu alia ostenU , memorare
prolixum est.
notas numermlet, qualet apud Latinot tant I. V. X. et qnale« apad no«
sunt, qaa« oifrat dicimnt, 1, 6, 10.
Finis GHBOiraci *.
' Ganoniat ad calcem paginae Terba , qnae tequuntnr , hUpano idio-
mate adtoriptit : « K«ia cita de Sigeberto estatomada de Moralet^lib. XI,
cap. 88 , en donde por bierro de Imprenta te pone la era 432 ; mat ti era
ei âne de 494, la era no pnede ter otra qae la 63t porqne etta etta que
c or ret ponde a tal âno •
NOTÀE
IN IDATII CHRONICON.
NOTAE m iDATIUH.
Nota /, p. 51.
Caucam , qiiae Livio Cancia est, inter Vaccaeorum urbes nu-
merant Plinius lib III cap. S et Ptolemaeus in II Europae ta-
bula. Eam ibi fuisse, ubi nuuc Coca est, afiioitas nomipis , et
situs ipse suadet, oam si Antonini itioerario credimusXXlXmil-
liario Segovia Palantiam tendentibus occurrit« Gallaeciae con-
tributam fuisse Idatius, ut vides , et ex eo explicandus Orosîus
lib. V cap. 7 testantur. Accinit Claudiauus Garni, de laudibus
Serenae, Uonorii, Tbeodosii fralris filiae, ubi natale solum in
ejus ortu laetitia exultans depingit a Tersu 70 inquiens :
Ta Dtâcenie ferunt per pingni* calta tumentem
Divitiit andasta Tagmn , Gallaecia ritit
Floribiis et roteit formosaa Doria ripit
Tellere purpureo paMim mutaTit ovile.
Cantaber Oo«aniit Tloiao lîttora gammaa
Expnit etc.
Haec Serenam in Gallaecia natam innuunt, Gaucae nimirum,
ubi familia Tbeodosii consederat, Alioquin , si Italicae nata
fuisset , Baetim atque Baeticam mareque Tartessiacum carmini
suo inseruisset Claudianus , non vero Gallaeciam , Durium et
Oceanum Gantabricum. Durium inquam ; nam si qui ea roteU
formoêuê Duria ripis de Turîa Edetanorum flumine interpre-
tentur, credet his, qui volet, mibi nunquam imponent. Qui
enim Geri poterat, ut poéta neque indiligens neque ineruditus
ex Gallaecia , quam floribus ridentem depinxerat , Durio ipsius
( 128)
provÎDciae fluvio praetermisto , saltu se proriperei ad Turiae
ripaSy Qulla decori ratione habita. Durium autem Duriam dîxit,
uti aotea Straboni dictus fuerai Dorîas. Nec me quidquam
movet auctoritasMelae , apud quem Duria legilurcum de Turia
ilH sermo ibi sit ; nam librariorum hic error est , quem Her-
molaus, Pincianus, Schottus, et praeter hos Petrus Joannes
Oliverius atque etiam Petrus Joannes Hunnesius , uterque pa-
tria Valentinus et eruditione clarissimus , jam olim castigave-
runt. Scio Claudianum non semel Honorii originem ad gentem
Ulpiam referre, quae Italicensis erat. Aurelius etiam Victor
Theodosium ipsum a Trajano principe originem ducere affir-
mât. Esto , sed non propterea Italicae nasci debuit.
Nota II, p. 5Î.
Theophilus annoCCCLXXXY Alexandrinus creatusestepisco-
pus XXlll non vero XXI , ut ait Idatius , qui Eusebii in nnme-
randis illius eoclesiae praesulibus ordinem secutus non a S.
Marco, sed a Marci successore Aniano antistitum Alexandrino-
rum catalogum, sicut Romanorum a Lino, et Antiochenorum ab
Evodio non autem a S. Petro exorsus est. Ad haec ipse Idatius
post Petrum, quem ultîmum nominaverat Hieronymus, Timo-
theum praetermisit, qui Petro ante Tbeophilum successordatus
est circa an. CCCLXXX. Sancto itaque Marco atque hoc Timotheo
additis Alexandrinorum Patriardiarum numéro, recte in eorum
chronologîa praeGxa Y tomo Sanctorum mensis Juniî Jesuitae
Antwerpienses XK IIl Episcopum numerant Tbeophilum.
Nota III, p. 5J.
Consulatu Syagrii et Eucherii qui nomen fecerunt anno aerae
vulgaris CCGLXXXI haec de Athanarico scribît Idatius in Fastis :
« Ingressus est Alhanaricus rex Gothorum Constantinopolim
die ni Idus januar. eodem mense diem functus idem Athana-
ricus Vin kal februar. n Eundem anaum ac mensem désignât
Marcellinusinchronico, diem omittit. Porro pulcherrimushicde
faoste formidabili triumphus praemium fuit ob debellatum anno
( 129 )
siiperiore AriaDismam religiosissimo imperatori Theodosio di-
vînitus destinatum. ka înterpretatur S. Ambrosius in prologe
ad lib. i de Spiritu saDcto. Sed praestat audire MarcelliDum ,
qui stib Gratiano V et Theodosio Consul i bus haec narrât : u Théo»
dosius Magnus postquam de Scyticis gentibus triumphavit ^
expulsis continue ab orthodoxorum ecclesia Arianis , qui eam
per XL annos tenuerant , nostris CalhoHcis orthodoxus restî-
tuit imperator mense decembri. )> Ecclesiam intelligit urbis
Constaniinopolitanae , ad quam anno elapso directum est a
Theodosio celeberrimum illud edictum L. II de fide catholica
God. Theod. De ConstantinopoH et de Athanarico loquens Am-
brosius loco laudato inquit : « Postea vero quam fidei exules
abdicavit ( Constantinopolis ) hostem ipsum , quem regnum
semper timere consueverat, deditum vidit, supplicem recepit,
morientem obruit, sepultum possidet. n Nimirum quamquam
Theodosius post initum principalum nondum Constantinopolim
ingressus fuerat , eratque in ea haereticorum ingens potentia ,
par audacia , ille tamen nihil horum veritus statim a suscepto
Thessalonicae baptismo bellum haeresi indixit felici adeo exitu,
ut dum ipse pro fide ac religione pugnat , Deus illi cunctos
imperii hostes subdiderit, tyrannosque Maximum et Eugenium
précédente tempore conculcandos subjecerit. Sed ante haee
Athanaricum , ut ait Ambrosius , deditum ac supplicem re*
cepit.
Nota ly, p. 52.
Orosius lib. VII cap. S4 de pace inter Romanes et Gothos
inita anno IV Theodosii , Christi 88â , ita scribit : u Universae
Gothorum gentes rege defuncto, aspicientes virlulem benigni-
tatemque Theodosii , Romano sese imperio dederunt. » Paulus
Diac. lib. XI et Marcellinus iu chronico Orosium exscribunt»
S. Isidorus in hist. Gothor. « Gothi , inquit , proprio rege de-
functo.... inito foedere Romano se imperio dediderunt. » Sed
et Sinesius in Orat. ad Arcadium de Theodosio et de hac pace
loquens inquit : « Gothos una cum uxoribus suis ad pedes ejus
9
{ 130 )
procambentes «ipplicet exciUvit , belli socios aadvit , civiUie
dooavit , honores omnes communicavit et partem agrî BomaDÎ
aUribuit. » Nullus praeterea est scriptor Yetus , qui de bac pace
loquens mnlae ûdei Golbos arguai. Imo D. Ambrosius, quo fiemo
melius res boc tempore gestas cognovit , de bisagensepist. XXII
ail : tt Noone in Macedonia similia (videlicet similia bis quae de
Eliseo IV Neg. cap. 7 narrantur ) Dominus per orationes S.
Acbolii fecit miracula ^ aut prope majora? Non enim inanimetu
nec superflua suspiciçne sed saeviente lue et ardenti pestilentîa
perturbaii Golbiacterriti sunt. Denique tune fugerunt, ut éva-
dèrent, egressi postea paeem rogaverunt , ut viverent. » Tangtt
in bis Ambrosius aliquorum annorum gesta. Primo belkim in-
nuit, de quo in chronico Idatius auno CCCLXXI ait : « Inter Ro-
manes et Golbos multa certamina conseruntur. » Et in Fastis
eodem anuo victorias amborum Augustorum nunciatas fuisse
Iradit. Has Ambrosius , ut vidimus , non tam armis militum ,
qnam orationibus S. Acbolii Tbessalonicensium episcopi oblen-
las referl, cujus precibus lues peslilentiaque Golbos percolit at-
que fugavit. Deinde pacis, de qua nunc agimus, quaeque ad
annum S82 pertinet, meminit Ambrosius, quam profeclo neqae
Acbolii meritis partam neque divinitus concessam praedicaret ,
si mala Golbi ùde eam rogassent ac obtinuissent. Quapropler
recte, opinor , pro infida , quod habent libri editi, reposui m
foedera ; sed si magis arridet, lege ex Isidore et Jomande imU
fœdere. De bac Romanes inter et Golbos pace ilerum Idalius
scribit in Faslis consulatu Syagrii et Antonii : Univerêa gens
Gothorum cumregesuo inEomantam se tradideruni die f^ Non.
Octohr, Diem nunc exprimit , quem in cbronico praeterierat.
Atque inde videlur corrigendus Marcellinus , in quo legitur :
Eodetn anno universa gens Gothorum , ^thanarico rege suo de-
functo, Eomanoeese imperio dedii, Mense OctobriDama8Uê,eie.,
legendum est enim : Romano tese imperio dédit menée Ociobri.
Damaeue^ etc. lia ut illud men$e Oetobri ad deditionem Gotbo-
rum referatur , non autem ad morlem Damasi , quae secundo
post mense contigit. Quod Idatius ait, cum rege suo, de Fri-^
( 131 )
Ugerne intelligo ; nam tune cum Gothis , qui 8ub ipso erant ,
de pace actum ; nimiruin cum illis , quibuscum post fatale
illud praelium, quo Valens ejusque exercitus perierunt, Théo-
dosius bellum gessit annis S79 et 380.
Ad haec Gothi , qui partes Athanarici secuti fuerant , cum
illo sublato rege carerent, Theodosio sese submittere decre-
verunt , a quo et humanissime susceptum et splendidissime
babitum regem suum laetantes audierant. Atque ita factum
est, ut universaWisigothorum gens vivoex suis regibus al tero,
altero extincto , pacem a Theodosio peteret et acciperet. Quare
non est , cur Idatium corrigamus ; et quod ait cum rege suo ,
scilicet Fritigerue , in cum regno êuo mutemus , quod tentavit
Pagius in Gritica ad aonum Christi GCCLXXXI n^2.
Nota y, p. 58.
Arcadium in consortium regni adscitum a pâtre ait Idatius
in Fastis die XYI januarii. Sed Pagius in Dissert.. Hypat. in
Coss. anni 188 inauguration is hujus diem XIX ejusdem mensis
fuisse affirmât* Cujus testes adducit Marcellinum in chronico ,
Paulum Diaconum et chronicon Alexandrinum. Sed Marcellinus
et Paulus Diaconus diem non exprimunt. Chronicon Alexan-
drinum in bis fréquenter errât. Quare non est cur illi potius
quam Idatiocredamus. Praesertim si Idatio Socrates adhaerere
testatur ibidem Pagius. Socratis tamen exemplar , quo utor ,
diem praefert XIX. Quod autem in Gritica ad an. 88S n® 12 ad*
dit idem Pagius, scilicet electum fuisse diem illum XIV Kal.
Febr. ad Arcadii inaagmrationem ; quia eodem die Thodosius
pater imperator renunciatus est , nullius est momenti ; nam et
Honorius ab eodem Theodosio pâtre et minor Theodosius ab
Arcadio Augusti nuncupati sunt alio quam ipsonim parentes
die. Idatius insuper in Fastis ad annum88i, quoddedieinauga-
rationis Arcadii in chronico scripserat , confirmans ait , quin-
quennalia ipsius celebrala fuisse XVII kal« Febr. Quod iterum
sngillat Pagius in Gritica eo anno , inquiens , id esse in errore
( 132)
persUre. Verum eidem diei ÎDitium imperiî et quinquennalia
adscribere , dod qaidem errons sed cooslantis veriuUs indi-
cium est.
Nota VI, p. 58.
Delegatione Persarum ad Theodosium Orosius Ub. VIII cap.
87 ait : « Persae.... ultro CoDStantiDopolim ad Theodosium mi-
sère legatos pacemque supplices poposceruot; ictumque foedas
tune est , quo universus Oriens ad nunc tranquillissime firui-
tur. » Pro isto foedere cum Persîs feriendo missus est a Théo-
dosio legatus Stilico , uti nos docet Ciaudian. Paneg. I in ipsius
laudem v. 51, ubi inquit :
Vis primsevus eras , pacîs corn mitteri« soctor
AMyriae. Tanta foedus cum gente ferire
CommiMam juveiii , etc.
JVota FJI, p. 58 ei 54.
1. Theodosium de Greothingis trinmphasse anno imperii soi
Vil! aerae Dionysîanae 386 nos dubitare non sinit Claudianus ,
Honorii IV Consul. V. 654 , ubi ipsum Honorium alloqaens ait:
Tibi debeatorbia
fata Gothanorum debellatumqae tyrannom.
Uter sanguineos egit , te Consule , fluctas.
Nam haec ad primum Honorii consulatum refert , quemgesait
eo anno. Non id latuit Idatium ; siquidem in Pastis sub eodem
consulatu scribit : « His Consulibus victi atque expugnati et in
Romaniam captivi adducti gens Greothingorum a nostris Theo-
dosio et Arcadio. Deinde cum Victoria et Iriumpho ingressi sont
Constantinopolim die IV Idus Octobris.» Quapropter trium-
phum de Greothingis optime et ex auctoritate Idatii ab anno
Vil Theodosii , cui adscriptns est in editione Sirmondiana , in
annum VIII transtulit Florins.
3. Sub eodem anno Vil Theodosii consignatus est in chro-
nico SirmonfU § PriêciiHanuê declmam , in quo Idatius ea de
( 133)
PrisciUiaDo narrât, quae ante annum VHI Theodosii aerae
communis CCCLXXXVI gesta esse satis certo cooslat , utî in
scholiis per singula nolatum est* Proindeque § iste Priscillia-
nus dedinan» sub anno VII Theodosii relinqueodus erat , ubi
eum ex MS. eihibuit Sirmondus. Neque enim consequens est,
nt ad annum YIII pertineat , si ad hune perlinet § Greoihingo^
rum, qui ante ipsum descriptus est. Namque hoc vitium in
chronicon irrepsit ex librarii oscitantia , qui a § Legati Persa"
rum ad § Grwthingorum transiit , praetermisso § PrisceliianMê
declinanê. Gumque errorem hune suum corrigere debuisset,
deleto ibi §* Greothingorum^ et in locum suum (ad annum sci-
licet Vlll) translate , emendatione bac contempla , satis illi fuit
§'^ Priscillianuê déclinant suhyiceve §^ Greothingorum , utnim-
queanno VII Theodosii consignando^ cum hic anno VIII, §*"vero
Pn'tcillianuê declinam anno VII adscribendus esset; quod ex
Idatio et ex dictis patere existimo.
S. Cum §^ Greothingorum sub eodem anno VIII Theodosii
conjunxit Idatius ^'^ Priêcillianus propter. At librarius, qui
hune locum dederat §° Priscillianus déclinons , coactus est
^m PrisdUianus propter alio traducere, ne quos et loco et anno
sejunxerat Idatius, ipse utroque conjungeret. Hinc post § Pris*
cillianuê declinanê , quem subjecerat anno VII Theodosii, an-
num adnotavit VIII et Arcadii quinquennalia. Post haec sub
anno IX conscripsit ^'^ Priecillianue propter^ atque his inter-
polationibus trium annorum chronologiam penilns evertit.
Conanti eam resUtuere facem mihi praetulit Idatius ipse, dum
in Fastis yictoriam de Greothingis anno Vlll , ut dictum est,
adnectit, Arcadiique quinquennalia anno IX aerae vulgaris
CCCLXXXVIl ; quippe sub hujus anni consulibus haec scribit :
«Quinquennalia Arcadius Augustus propria cumTheodosio Au-
guste pâtre suo editionibus ludisque celebravit XVII kal. febr.»
Quapropter islasic ordinanda sunt, ut sub anno VII consigne-
tur § Priêcillianus declinam; sub VIII § Greothingorum et §
Priscillianus propter; sub IX § Arcadii quinquennalia; quaç
omnia ex chronico et Fastis Idatii desumuntur. Cujus ope quod
(134)
vuloera ipsimet a librariis iaflicU curemus, quîs reprebeodai?
Taotum de J^ Pri$eiUiimuê propttr dubitare quû poierit , aa
ab Idalio adligaiua sii aono Theodotii VIII. Sed praeterquam ,
quod yerosimilliaiuoi est quod aupra dixi , eum §" a librarto
ejeclum fuîtae loca suo , cum in eum intuiit §"* PriêcUHamuê
deolinanê, ea etiam , quae io eo oarrantiir , îtto Theodoaii VIII
anno certissime contigeruot.
4» Itaque PriscilliaiHia quemadmodnin rtS&ti Proaper in chro-
nico sub consulibas Arcadîo et Daatone , qui aDno CCCLXUV
nomen dederunt , damoaDdum se intelligeQS in sjnodo Burde-
galensi , ad imperatorem Maximum proyocavit. Idatius in diro-
nico a Sirmondo édita haee etiam adiigat eidem anno W5 ,
dum ait Priscillianum in Galliis a S* Martine et ab aliis episco-
pis haereticum judicatum ad Caesarem appellasse* Cum ex hia
ergo praecipuum sit supplicium de PrisoiUiano, post concilium
Burdegalense et ante invasam aMaximo kaliam, smnptumfuisse;
cogimur anno VIII Theodosii, aerae Dionysianae CGCULXXVI
necem ilUus illigare. Maxime cum quae Severus lib. II hislor.
scribit inter synodum et Priscilliani necem interœssise; ante
exitum anni S85 peragt nequaquam potueriot, rursusque
quae in eadem historia^ et in lib. II Dialog. gesta esse narrai a
nece Priscilliani admotum in Italîam Maximi, integrum ut mi-
nimum annum requirant. Atqui Maximus anno CCCLXXXVII
autumno appetente aut etiam antea bellum in Haliam tuliu
Hinc consequens est , ut Prisctllianus et socii anno %9% Théo-
dosii VIII plexi fuerint.
Noia r/IIy p. 54.
1 . Greothingos inter Ostrogothos numerant Jornandes et Am-
mianus Marceliinus. Nam Jornandes ii^ Geticisn® 46Uermanari-
cum Ostrogothorum regem appellat, eundemque Marceliinus
lib. XXXI regem vocat Greuthingorum. Eosdem Claudianus Go-
thunos ubique nominat. Quare iidem omnino sunt Greothingi
Idatii, AmmianiGreuthingi etClaudianiGothuni; quidquidcon-
( 135)
tradicat Salmasius in nolis ad Trebdlium pag. S29. An vero
hoc nomen in Claudiano depravatum sit? Alia quaestio est.
2. Bellum cum Greothingis per legatum Promotum gessit
initio Theodosias ; deinde per se ipsum. De illo fuse Zosimus
iib. IV et Glaudianus de IVconsulatu Honorii non parce : haec
ex isto accipe ▼. 62S.
▲iisi Danubiiira qaodam traiMra GoUmiii
In Unires fregere nemns , ter mille raebuit
Per flamen plenae ouaeis immanibas aliii.
Dax Odothaeas erat. Tantae molimina classit
Inoipiens te tas et primiu contudit annus, etc.
Primus annus Claudiano est primus Honorii consalalus , quo
haec acta sunt , ut superius observabam. Idatius in Fastis non
expugnatos modo, sed et captivos in Romaniam traductos
fuisse Greothingos teslatur, ubi colendis agris addicti sunt
alii, alti in militîam assumpti. Utrumque tradit Glaudianus
Iib. H in Eutropium inquiens : Oêtrogoihia coiilur, tnixtisque
Goihuniê Pkryx ager. En primum. Legio pridem Romana Gù-
thum. Eadem habet Pacatus in Panegyrico ad Theodosium ,
ubi : Dicamne, ait, receptos ad servitiutn Gothos caêtrii mili-
iem\ terrii sufficere cuUorem. En secundum. Ubi licet Gothunos
ab Ostrogothis distinguere videatur, reipsa Gothuni sive Greo-
thingi non magis a Gothis distinguebantur , quam Siiingi a
Wandalis , Gallaeci ab Hispanis.
Nota IX, p. S4.
Una cum Priscilliano , quod Severus et Hieronymus tes-
tantur, morte mulctati sunt Felicissimus, Julianus, Asarinus,
Aurelius, Armenus, Latronianus atque uxor Delphidii Rhe-
toris Eucrocia. De quorum 61ia Procula, ait Severus : Fuit in
tennone hominum Priscilliani êtupro gravidam partum êibi gra-
minibus abegiêse, Utrumque et uxoris Delphidii supplicium et
filiaededecussignificat Ausonius , dnm epig. V profess. Burdeg.
( 136)
de eodem Ddpbidio ait; yl jam oUm adaoUyit GîsleDins :
Hedio qaod aevi raptiu et t :
Irrore qaod non deviantis 6liae ,
Poenaqne laetns coojngU.
Alii PrîicfllîaDi tecUlores mitioribus suppliciis affectî, io exî-
fiuroqne pulsi suDt. At haeresie exUncU non est, sed in majii*
aucta exinde , ut ait fdatius , in Gallaedam inyaait.
Nota X j ft. 55*
Maximum, quem multorum judicîo exîtua potiua quam
causa tyrannum fecil, cur plerique Britannum dicant, Tix
capio. Nam quod de illo canit Claudianus IV consulata Hono-
rii : Hume $mevum Britanniafudii, non patriam significat, sed
proYÎnciam , ubi imperium arripuit. Zosimus profecto Hispa-
num fuisse affirmât lib. IV. Depranius Theodosio ipso coram
Theodosianae domus vernam indigitat tanquam in ea ortum*
Coaevis bis testibus et ferme oculatis quis non credat ? Plora
htsdabit Pagius in Critica ad annum CGCLXXXIlIy n® 4. Maxi-
mum non semel nec parce laudat Severus et ejusdem uxo-
ris pietatem atque religionem multis commendat Dialogo H ,
n* 7. Orosius lib. VU, eap. S4, Maximum yirum strenuum,
probum atque Augusto dignum yocat. Quin etiam Theodosius
ipse (apud Suidam, verbo f^aleniianus) eundem Valentianum
alloquens de Maximo ait : Becte Chrisium colit , qui te non m-
juête ejecit : ac perversa fides tua ( Arianis quippe adbaeserat)
Masimo hanc fecit occanonem. Denique sanctissimus etiam
pontifex Léo religionem Maximi commendat, epist. ad Thurib. :
Mitto Rufinum lib. Il, cap. 16, ubi causas tyrannidis Maximi
et rebelHonis in Valentinianum , hujus impietatem et haeresîn
fuisse indicat.
JVota XI, p. 85.
I. DeCynegio Idatius in Fastis consulatu Tbeodosii II et ip-
sius Gynegii : Defunctuê ett , ait , Cynetius praefechu Orientis
( 137)
in comuiaiu êno Con$ianimùpoH. Hic univerêos provineias longi
iemporiê tabe decepta» in êiaium priatinnm revocavit , el uêque
ad Egypiumpenetravit ei aimulacra gentiutn everiit. Unde cum
magno fteiu tctius popuH civitatis deducium est corpus ejns ad
Apostoloê die XIV kal. april. Et poêt annum transiulit eunt
mairona efue Achanîia ad Ifiêpanias pédestre. Videsne , lector,
in nostratem Cynegium , obitis moneribus illustrîssimum , fidei
catholicae et justitiae zelus illustriorem reddiderit? Nostratem
ioquam; nam quo pertînet, ut coojux Achantia ab urbe Gon-
staotioopolitana immeoso fere itinere icHispaniam deduceret,
DÎsi ut eum îd majorum suorum monumentum inferret? Fac-
tum id ipsuin est cnm Arborio eodem fere tempore , et îd ea-
dem urbe Constantinopoli yita functo, qui in patriam sive ea
Tolosa fuit sive Burdegala, translatns est. Quod Ausonius ejus-
dem Arborii sororis filius prodidit laudato loco , epigr. XVII ,
inquiens :
In patriam sed te sedem ac monamenta taorum
Principia Aagasti rettituii pielas.
3. Cyuegius igitur Hispaous erat. Sed veterum scriptorum
pertinaci silentioyel aliis casibus factum est, ut neque illius
neque plurium aliorum Hispanorum , quos secum habuisse
Theodosium necesse est, patriam ullibi litteris expressam ha-
beamus. Claudianus profecto Hispanam oobilitatem Hooorii
lateri adhaesissein IV ejusconsulatusPanegyrico testatur, dum
versu 582 ait :
Illastri te proie Tagiis , te Gallia doctis
CiTibut , et toto stipaTÎt Aoma senato.
Quidni etiam Theodosium patrem plures etiam quam filium
Hispani sequerentur? Sed ad Cynegiumredi, eum non ultra
meritum ab Idalio laudatum fuisse Zosimus lib. IV testis est mi-
nime suspectus , utpote qui Christianis viris etiam principibus
iniquus fréquenter est. Magnus etiam Theodosius lib. XV de
( 138)
Àccu$mtùrihu$ God. Theod. cam Cynegîo loquens ait:
9^ a€quitaiê , qna noiuê , «to. Plura m vis , lege GollMlredam in
Prosopog. Cod. Theod. verbo Cynegiuê^ ubi accurate de Cyne-
gii muneribos comitiva Socr. Largit. Praefeciara praetoni
per Orienlem pluribus aonîs et eonsulatu agit.
t. Quoad locum , quo mortuus est Cynegîua , non te fallat
ZosimuSy dieoi obîisae eiun ait in itinere. Ita quîdein ; sed Cj-
Degio ut ex Eg]rpto ad Theodosium , a quo arcessitus erat, in
Ulyricum yeoiret, ConstantiDopoli traoseuodum erat, ibique,
ut ait Idatius, mors iilum occupavit. Les etîain ILVi de ka^mieiê
GkI. Theod. cum inscripta ait Gynegio prof, praetorto die Yi
augusti hujus anni induoere poterit lectorem , et impeliere , ut
ea die Cyoegium-noudum vita functum credat. Verum follit ea
inscrîptio, ut probat lex III de Hiê qui $uper religione, eodem
God. , ex qua discimus XVI kal. julias ejusdem anni Tatianum
praefecturam illam tenuisse. QuareGynegius ab humania exoea-
sit prope diem XIX martii, quo secundum Idatium ad Apostolos
elatus est.
4. In actis S. Porphyriî apud Surium et Bollandum XXVI
febr. praclara 6t allerius Cynegii mentio , cui Arcadius Au-
guslus ejusque uxor Eudoxia anno GGGCI excidendi Marnae
Gazensis delubrum curam imposuerunt. Gynegii nomen ar-
densque religionis studium atque eximius in eum aulae favor
filium aut cognatum superiorîs Cynegii indicant. Unde inclyta
gens Gynegiorum expugnandis et solo aequandis Idololatriae
arcibus nata videri potest. Verum hic Cynegius idem fortasse
est ac cui D. Ambrosius epistolam misit LXXIf. Pietas atque
egregia illius juvenis indoles , tempus etiam, quo illae litterae
scriptae sunt, hanc mihi cogitationem îndiderunt. Gaeterum Gy-
negii hujus pater Paternus vocabatur, quem Ambrosius a pro-
posito deterret sociandi hune filium suum cum nepte sua ex fi-
lia , atque adeo ex istius Gynegii sorore nata. Horrebat reli-
giosus juvenis has nuptias , quas cum illaesa erga patrem
pietate vitare vellet, Ambrosium , qui eas patri dissuaderet, de-
precatus est. Quod sanctissimus pontifex praestitit data epîs-
( 139)
lola XLVn ad PaiernuiB lectu dignÎMima. Uti et a Theodosio
legem datam memioit , qua palruelium fratrum ei consobrîno-
rum inter se coDJugîa sub aeverissima poena vetuit; lege, si
vis Einin. Baronium ao. 190 in fine* Denique apud Ennodium
post epist. 7 lib. IV et alibi epitaphia legitur Cynegiae uxoris
Fausti summi yiri et supremis honoribus fuDcti , quae alicujas
ex his Cynegiis neptis esse potuit.
Nota XI! y p. 56.
Eugenianae tjrrannidis initium anno CCGXCI perperam ad*
nectuDt Prosper , Marcelliiiiis et Incertus Guspiniani, qui diem
illius désignât Xlkal. Septembris. Porro MarcellÎDus et Aoony-
mus rem narrant non per se incredibilem; nam Valentiniani
caedem , quam Eugenii tyrannis conseqouta est , eidem anno
CCCXCI adscribunt. At Prosper y qui occîsum ait Valentînia-
nuDiy ut quidem occisus est^ anno CCCXGII» sibi ipsi coutrarius
est et pugnantia scribit. Quod non animadvertens Petavius ei-
dem ac Prosper anno CCCXCI arrepti ab Eugenio imperii exor-
dium iJligat.
Nota Xlll, p, 56.
Nescio quo pacte fieri potuit , ut Idatius ad annum CCCXCIII
Honoriumin consortium principatusapatre Theodosio assump-
tum non meminerit. Socrates lib. Y cap. 24 consulatu Théo-
dosii \\\ et Abundatii, qui huic anno CCCXCIII nomen dederunt,
Honorium Augustum renunciatum fuisse V idus januarii tradit.
Sed cum Theodosium non multo post in Gailias contra Euge-
nium profectum fuisse scribat, legesque XXXI de Operibuêpu^
bltciê et XXIY de Haereticû Cod. Theod. nos doceant Theodosium
inilio Juhi insequentis anni nondum Constantinopolim dere-
liquisse, quis non videt Socratem sibi non constare? Nam
quo pacto verum esse potest Theodosium paulo post ascitum
in regui societatem Honorium versus Gailias Constantinopoli
movisse , êi post sesquiannum nondum Constantinopoli egre^
sus erat? Quid quod Prosper et Marcellinus ita loquuntur , ut
( 1^0)
eadem die, qua Honorium coiuorlem iaperii renimciavit paler,
solem defecîsse affirmare videaniur ; hic autem solia defedos
anno Z9Z ex astrononiîae regulis cadere non poluit tn diem U
jannarii. Melius itaque pracdariasinma aatronomus Petavius
Rationarii Tempor* parte 11 lib lY • cap. 2 Honorium a pâtre in
regni conaoriiam assumptum fuisse censeidie XXnovemb. qoo
illo anno S93 sol eclipsim passus est, quique decem minus
menses et amplius distat a Julio consequentis anni S9<4 , quo
Theodosius adversus Eugenium ex Oriente profectus est, quam
dies IX januarii a Socrate designata. Ptolemeus SiWius in Ka-
lendarîo Natalem Honorii consignât XVIH febr. , natalem in-
quam Purpurae , de quo nunc quaeritur. Quodsi ab opinione
Petavii recedendum sit , Silvio potius , quam Socrati assentiar,
quia illein Occidente vel etiamin ipsa Romavixit ubi quotannis
natalis hic dies Honorii solemniserat Silviiipsius tempore. Ab
omnibus dissentiens Anonymus Cuspiniani eclipsim adcribit
diei VI Kal* novemb. et inaugurationem Honorii X kal. fe-
bniarii.
Nota XI F, p. 56.
Cum dormitans nescio quis librarius haec ita prius descrîp-
sisset : in hoc loco tantum praeter régna tanium in$erta prin-
cipum, vocabulum lan/iiiH inepUssime iterans, alius postea
labem banc emundare aggressus adverbium tantum in prima
sede conservavit , în secunda yero illud cum praecedenti verbo
régna commiscens ; ex duobus iilis régna et tantum hoc unum
fecit regnantum , quod hucusque in libris editis retentum est ,
ut monui in scholio. Intérim tamen manifestum nobis indicium
relictum fuit antiquae lectionis, quae adverbium istud tantum
semelet quidem in ultima sedepraeferebat ; afficiens, ut ita di-
cam, verba iïlapropter régna, Nequeunquam Idatio mens fuit,
ut in hoc tantum loco quinque pnncipatus annos sub una Olym-
piade legeremus, nam idipsum aliquoties infra videbimus. Quo-
tiescunque autem id fiet sub uno anno civili imperatorios duos
reperies , alterum principis excedentis , alterum principis im-
( 141 )
perium adeuntis ; attamen quia neuter complelus est , ambo
unico civili notantur. Quod autem de Olympiade monait Ida*
lius, monilum etiam esse débet de deoadibus annoram Abra*
hamiticorum , ne eam undecimi aoni principatus turbet
adjectio. Quod Bouquetius Pagiusque non animadvertenies ab
anno Abrahami II.GCCCX. ad annum II.CCCGXX annos unde-
cim numerant. Exinde Pagius ad annum CCCCV n® 14 annum
ll.CCCCXVI Abrahami anno Honorii V non recte adligat , ut ad
annum 400 ostendam. Bouquetius (apud Florium n® 1 16) errât
praeterea inquiens annum XVII Theodosii anno Abrahamitioo
2410 in Idatii chronico respondere ; nam praeterquam quod
hic annus Abrahami propius accedit in chronico ad annum XVI
Theodosii, reliqui omnes usque ad ll.CCGCLX necessario pos-
tulant, ul II.GCCCX Theodosii XVI adligetur. Sed de bis plura,
si vis , invenies in Dissert, praevia n? XXV et XXVI.
l^oia XF, p. 57.
Dum Idatius de Arcadio et Honorio loquens régnasse eos as-
serit XXX annos ab excessu patris non utrumque eorum sed
alterum, Honorium videlicet, annum XXX regni peryenisse sig-
nificare voluit. Etnec Honorium verum estsolidos XXXX annos
imperasse. Nam Arcadius XIV imperii anno mense quarto obiit
nimirum Kal. Maji anno aerae vulgaris CGGGVIII ; Honorius
vero XXIX quidem non implevit. At Idatius ejus regno adscri«
bons temporis excnrrit a Theodosii patris morte ad imperium
Valentiniani 111 anno 425 vel potius ad initium hujus anni, ubi
annum I Theodosii mi noris praeûxitsubductisrationibus, sum-
mam confecit annorum XXX. Hinc colligimus perspicuae Ida-
tium aerae communis annum GCCGXXIV Honorio adjudicasse.
Quod etiam ex ipsa notarum chronologicarum designatione
aperte comprobatur.
Nota XVI, p. 58.
In editione Sirmondiana concilium istud Toletanum anno
Arcadir et Honorii V Christi vero S99 alligatum est. Cl. Florins
( 142)
îHikI prinros Iniic «ono Vf subjectt; et Hcet duIIo alio Idatîi
testimomo correctto fulciatar, firmiter tamen tenenda mifri
▼ÎM est ; tam quia épigraphe ipsa concHii consulatum StiticoDts
praefert, qui alius vis ac nec vix quidem esse potest quam
quem gessit anno 400 ; tune quia facilis fuit librarii lapsus an-
ticîpandt hune {"* In pravincia Cartkaginensi tineota una;
maxime cum illa vacaret. Attamen doctîssimus Pagîus anti-
quam lectîooem retineudam censet , quia Concîlium istud allî-
gasse Idatinm putat, nec fallitar, anno Abrahami If, CCGCXVT,
qui (ait Pagîus ad annum CCCCV, n* 14) kal. sept, annî Christi
890 inchoatur. Sed priroum si annus Abrabami 2416 inchoa-
tus sit kal. septemb. an. S09, necesse est pridie kalendas eas-
dem anno 400 finem accepisse. Atqui concilium bis an. 400
kalendis coaetnm est , si coactum est consniatu I Stilîconis. Non
ergo intra annum Abrahami 2416 est celebratum , sed die
prima anni2417, quod noiet Pagius. Deinde annus Arcadii et
Honorii V secundum Idatium neque in annum Dionysianum
400, quo primum Stilico consul renunciatus est, neque in
Abrahamiticum 2416 incidere potuit , cum annus eorumdem
Augnstorum I innexus sit ab Idatio anno Abrafaamitico 2410 ,
qui cum Dîonysiano 195 concurrit. Igitur quisquis Concilium
hocToletanum celebratum esse afirrmet anno aerae communia
400 ac Abrahamitico 2816, nequit non ipsum conjicere in an-
num Arcadii et Honorii VI. Quod non animadTcKisse Pagium
vehementer mirarer , nisi non ipse alibi monuisset, periodurum
multiplicationem memoriae et animo onerosam esse ; a diversa
namqueannosldatianos,communesque putandi ratione, quam
sequitur Pagius, hune ipsius lapsuro fluxisse minime dubito.
2. Natalem Theodosii junioris , qui in aliis chronici hujus
editionibus illigatns est anno IX Arcadii et Honorii in hune
annum VII retraxi , nihil dubitans eidem anno ab Idatio fuisse
adscriptum, librariorumque errore in illum annum IX aerae
communis CCGGIII rejectum fuisse. Siquidem in chronico sub
Severi Sulpitii nomine ab eruditissimo Florio promulgato anno
VII (Florins correxit VIII sed immerito) ita in Ms. legitur :
(143)
Tkeodoêiuê junior ei /éugysiuê foetus est. Constat autem fere
omoîa, quae in eo chronico a Theodosîo Magno usque ad An-
themium acripta sunt , ex Idatio desumpta fuisse. Qaapropter
haudquaquam ego dubitem Idatium in chronieo ita scripsisse :
yil Theodosiuê yircadii filiuê noêcitur et AugustuB faetuê est.
Etsane in vitaS. Porphiriiepîscopi Gazensis (26 febr.)ita scrip-
tum est : Theodoêiuscutnprimum fuiêset natuê, fuitrenuncia^
tuê imperator, Quod de acclamatione et assumptione purpurae
saltem interpretari possumus ; verum si eut de solemni inau-
guratione interpretanda eise Yelit verba Idatii , eamque com
Marcellino et chronico Alexandrino in diem IV Idus januariî
anni VIII Arcadii et Honorii référât; dicam Idatium haec ita
distinxisse: VU Theodosius arcadii fUiuê luueitur Vlll The(h
dosius foetus est ^ugustus, Solis facto defectio II i Idus novemb.
Porro apud Severum post illa verba Theodosius junior alîquid
déesse manifestum est ; neque melius locum suppléas, quam si
legas : Theodosius junior nascitur et Augustus factus est. Atque
id etiaro suadent, quae in eodem Severo sequuntur; nam addit
statim : Sol eclipsimpassus , quae certe eclipsis anno Vlll con-
tigit. Haec omnia satis clare demonstrant Idatium natalem
Theodosii anno VII Arcadii et Honorii adnexuisse , librario-
rumque oscitantia in annum ipsorum IK delapsum esse.
S. Praeterealdatiusad annum Honorii XXX Christi CCCCXXIV
de eodem Theodosio ait : Post obitum Honorii patrui monor-
chiam tenuit imperii cum esset onnorum XXFI, Quae falsa
esse necessarium est, si natus fuerit Theodosius anno 408*
Verum si proXXVI legatur XXIV, anteposita nota 1 notae V,
cui facili lapsu poslposita est, ut ego existimo, a librario; lune
omnia cohaerent, neque pugnantia scribet Idatius; namque
XXIV annos si Theodosius numerabat,dum anno 425 chronico
suo eum ingeril Idatius, natum fuisse oportet anno 401; et si
natus est eo anno , cum ad 426 perventum est , XXIV annorum
tune certe erat. Natus est Theodosius IV Idus aprilis ; ita So-
crates lib. VI , cap. 6 et Marceilinus in chronico ante Sirmon-
dum edito, et in Ms. Brugensi , quod habuit Petrus Franciscus
( 146 )
gresêus, Placidiam yelatobsidein ÎDitae cnni tenatapacis, et ul
ab Honorio confinnaretar, iode addazit. Haec igitur narrans hoc
anno GGGCIX Idatîus, cladem urbis, quia cum iis conoexa erat,
adjecit. Ut ut sit, quia Yen. Beda lib 1 Hiator. Auglor. cap. H,
et Ivo Gamotenaîs in chronico Ms. apud Schelestratum tom. 1
Diaaert. 3, pag. 2S9, aouo CCGGIX, ezcidium urbis evenisae
tradunt , quod noTisaime Pagius multis asaerere aggreasus est ,
transferendam in Idatio non putavi Honorii annum XVI ad
^'^jéinriouê rex^ ne hune sententiae auae patronum eripere ipti
▼elle yidear.
3. Gaeterum ▼aatitatem Romae illatam non fuisse ante an-
num GGGGX ego qnoque firmissime assentior. Namque idipsum
cuncti historici tradunt praeter Bedam et Ivonem laudatos , de
quorum tamen supputatione dubitare possumus , an quam alii
observant, ipsi sequantur. Deinde id ipsum rerum , quae a nece
Stiliconis ad postremam illam urbis irruptionem gestae sunt,
magnitudine demonstratur. Siquidem Alaricus non statim , ac
Stilîco interfectus est, in urbem movit, sed movit non paulo
post,cum etiam Eucherius Stiliconis filius extinctus fuerit. Ac-^
cedente deinde ad urbem Alarico eamque obsidione cingente ,
gemina legatio a senatu ad Honorium, qui Ravennae tune erat,
pro pace cum Gotho feriendamissa est. Post haec ipse etiam Ala-
ricus cumexercitu Ravennam accessit. Longae ibi per internun-
cios de pacis conditionibus inter ipsum et Honorium tractatio
habita est. Praetera Attalus semel atque iterum purpura in-
dutus atque exutus fuit , quidquid Pagius ad an. GGGGX n^ 10
contra perspicua Orosii et Olympiodori verba reclamet , tyran-
nidem secundo ab Attalo assumptam anno GCCGXIV conten-
dens. Denique ab eodem Attalo tune temporis eipeditio in
Africam instituta fuit , ob eamque, quia maie cessit, quod
Romano tantum milite , excluais Gothis , suscepta fuerat, Ala-
ricus Attalo imperium abrogavit. Haecautemomnialongiorem,
quam unius anni moram requirunt. Quare cum Stiiico occisus
sit XXIII die augusti et XXIV augusti etiam mensis urbs a Go-
this vasUU , Stiliconis caedem mense augusto anni GGGCYIII ,
( 147 )
postremam nrbis irruptionem eodem mense augustoaonîCCCCX
cuncti historici coDsigoaverunt.
S. Seà praestat audire Zosimum , qui , referente îd sua bi-
bliotheca Photio, ait : n AlaricusRomam iterumobsidenSycivîbus
ad inopiam redactis, obsidîonem solvit, eisque imperatorem
dédit Altalum, quem tamen deinde rursus abdicavit imperio;
atque ad Honorium Augustum Ravennaetunc agentem foedus
cum eainiturummisit. Assarus vero (Sarum appeliantcontinuo
reliqni ) Gothufl et ipse Alarici rebus impedimentum injecît. »
Atque huDC (addit Pholius) sexti historiarum libri fioem facît
Zosimus. Agnovit id ipsum Pagius ad annum 410 n<» 5 dumait :
«Deinde loqaitur (Zosimus) de pugna inter Alaricum et Sarum
ducem habita; quo praelio ex parte narrato, opus ejus absol-
vitur, reliquis injuria temporum deperditis. » Uinc liquide con-
stat, Romam ter a Gothis obsessam fuisse, quod diserte tradit
Sozomenus lib. IX capp. 6, 8 et 0. Et expresse Zosimus iteratae
obsidionis roeminit, eamque Alaricum soivisse, deindeque de
pace cum Honorio ineunda cogitasse atque serio egisse narrât,
cui conciliandae impedimentum objecit Sarus. Plura non legi-
mus in historia Zosimi , quam nunc habemus , vir Pagius ipse
agnoscit ad an. 410 n® S. Et tamen postquam ipse historiae suae
Gnem posuit, et Sarus injuria Alaricum lacessivit , irruptio illa
subsecuta est , qua capta Roma atque vastata est. Quare incre-
dibile prorsus fit , tertiam banc et postremam urbis ezpugna-
tionem ante annum CCCCX contigisse.
4. Tertulli praeterea consulatus id ipsum , ut ego sentio ,
clarissime demonstrat , mirorque doctissimum Pagium ad an.
(XCCX n^ 8 ex eo consulatu urbem ab Alarico vastatam esse
anno CCCCIX, collegisse. Tertullusne post Attali abdicalionem,
post urbis direptionem atque Gothorum inde abitum ausus
fuisset CoDSulis nomen usurpare? At Pagius adducto Zosimo
ait : Attalutn poêiridie ( quam imperator appellatus est ) sena-
tutn ingreêêum TertaUum consulem deaignaêêe, quod anno
CCCCJX êine dubio facium urbemque tune ab Alarico di-
repiam. Imprimis haec Tertulli designatio quid ad rem faciat ,
( 148)
nondum capio. E contrario vero consulatus anno CCCCX per
aliquot menses , intraque urbia tantum moenia a Tertullo gea-
tus , eam intitio saltem illius anni a Gothis nondum depraeda-
tam fuisse , atque desertam ostendit. Quare appetente illo anno
CCCCX turbatis maxime rébus , Gothisque circa urbem omnia
occupantibnSy licuitin ea Tertullo personatum consulem agere,
donec post Romaedadem Gothis inde discedentibus mense Au-
gusto ejusdem anni CCCCX ea consulatus umbra etiam evanuit.
Hinc Orosius umbratilem consulem Tertullum appellat lib. YII
cap. 43. Prosper et Marcellinus in chron. non modo consulatum
ejus praetereunt, verum etiam expresse notant unicum eo anno
consulem fuisse orientalium partium Varanem. Idatius quoque
ita Tertulli consulatum assent , ut neganti proprior sit. Deinde
ubinam legit Pagina urbem captam ac direptam fuisse a Gothis,
statim ac Attalus imperator et Tertullus consul designatus
fuit ? Zosimus tam longe abfuit , ut hoc scripserit , ut disertis
verbis contrarium tradat inquiens : Alaricuê Romam iterum
ob$iden$f civibuê €ui inopiam redactiê, obsidionem solvit , et re-
liqua supra exhibita. Quidquod tôt tantaque ab hoc tempore
usquead excidium urbis gestasunt, ut hic integer solidusque
annus vix sufficiat ; quod jam antea satis superque ostendisse
me existimo. Ut autem Pagius plura de urbis direptae anno a
veritate aliéna scriberet , inde natum est , quod ad scribendum
accesserit, sibi persuasum habens, bis tantum a Gothis Romam
obsessam fuisse. Hinc quod in tertia expugnatione contigit ,
quodque de illa antiqui scriplores narrant de secunda , quae
tertiam anno uno antevertit , interpretatus est. Idatius ergo
eu m de urbis calamitatibus anno superiori , quando semel et
iterum obsessa est , loqui coepisset , postremae illius cladis
eodem illo anno meminit ante scenae quidem finem.
5. Tum etiam Placidiam ab Alarico captam in urbe memoral ;
et reipsa eo anno CCCCIX inde a Gothis abducta est. Namque
Zosimus, qui historiae ante tertiam urbis irruptionem, ut
modo dictum est, finem fecit , haec de Placida lib. VI scribit :
Placidia soror imperatoHê apud Alaricum manebat , vicem ifla
( 149)
quidem ohêidii modo quodam implens , iia tamen ut honore
omni cuituque regaii fruereiur. Ex quibus nonnulla, quae supra
dicta sunt , conCrmantur , et Âlarici comitas et magnanîmitas
ostenditur , qui regiam virginem splendide et , ut cum Plauto
loquar, hanlioe habuit.
Nota XX, p. 60.
1 . Gonsulto ab Idatio scriptum est iadultum esse a Gotbis in
urbis excidio lis , qui ad sanctorum limina confugerunt ) non
enim basiUcae tantum Apostolorum , sed ut testatur D. Augus-
tinus lib. I decivit. cap. 1., Martyrum eiiam locain illa vasta-
tione urbis ad $e confugientes $uoê alienosque receperunt , ita
ut quod in Romanos jure belli fieri iicuiêset, illicitumsibiesseju'
dicarent Gothi. Ait ibidem iib. Il cap. â Augustinus, quin etiam
uoiversum militibus suis Alaricum indixisse , ut in quantum
possent, praedae inhiantes, a sanguine temperarent. Ita Orosius
refert lib. VII cap. 89. Parsum quoque est maxima, imo omni
fere ex parte, domibus atque aediGciis civitatis. Idem Orosius
cap. 40 de bac clade loquens inquit : Cujus rei quamvis recens
memoria sit, tamen si quispopuli Romani muititudinem videat,
et vocetn audiat , nihil factum sicut etiam ipsi fatentur , arbitra-
bitur; nisi aliquantis adhuc existentibus ex incendia ruinis do-
ceatur, Ita a Gotbis in Romanos actum est. Quod oonflrmat
Olympiodorus , qui quarto ab irruptione anno , praefecturam
urbis gerente Albino , eam ad pristinum rediisse statum tradit.
Quincunque autem ista comparet cum iis, quae Romani ipsi
tum in Deum tum in homines impie crudeiiterque admiserant ,
inveniet profecto longe eos mitiora, quam quae fecerant, passos
fuisse.
2. Nara praeter enormia, quibus tune laborabant vitia, quae-
que D. Augustinus , Orosius, Salvianus, Sozomenus et alii ex-
probant , quanto illi atrocius in reliquum pêne orbem terrarum
grassati sunt? Ut taceam praeclarissimas urbes Carthaginem,
Corinthum , Sy racusas , Tarentum et virtutis merito clariorem
bis omnibus Numantiam, innumerasque alias, unusSempronius
( ISO)
Gracchus CCC oppida întra Hiâpaoiae limites feiro et igné vas-
tavit. Polybius io fragroentis id tettatur. Orosiuslib. IV cap. 20
sxcisa fuisse ab hoc Graccho ait oppida CCCL. Sed lege CCCY ,
Dam libri variant et hic numerus propius aceedit ad Polybia-
Dum. Quid etiam Julius Caesar in Galliis? Praeter civiUê pie-
toria9 y XI centena et XCII milita hominum ab eo occi$a pne-
lits confesêuê est ip$ê. Verba sunt Plioii Uist. lib. VU cap. 25.
Totidem uno Gallico bello victimas insanae ambitioni soae
vicUmarius iste Julius mactavit. Sed non est cur antiquiora
quaeramas. Heraclianus cornes Africae hoc eodem tempore
tniculenlius quam Gothi saeviit in Romanos suos , qui ex nrbis
naufragio émergentes crudeliora , ut scribit Hieronymus epist.
VIII , invenere Africae littora. Denique multa non barbarae aut
ferae, îmo egregîae indolis exempia dedere tune Gothi; uti
narrant Hieronymus, Augustinus, Orosius, Sozomenus atque
alii. Scio duobus non rétro seculis a magno viro scriptum
fuisse, urbe a Gothis occupata, Titum Diaconnm pecuniam
pauperibus distribuentem tribuni barbari jussu per Gothos
Arianos occîsum fuisse. Quid Gothi tantum virum laeserint
nescio; at quam immerito ipse Gothos Gothorumque nepotes
fréquenter traducat, norunt omnes. Porro S. Prosper necis S.
Tili testis singuiaris longe aliter ad consulatum Theodosii XII
et Valentiniani II rem narrât, quod jam olim viri in Gallia doc-
tissimi adnotarunt. Verba Prosperi infra nota XLIII exscripta
reperies.
Nota XXI, p. 60.
Alaricus, ut narrât Isidorus in historia Gothorum, paulo post
dadem urbis vita functus est XXVII regni sui anno, Honorii
XVI, aerae vulgaris CCCCX. Cum ergo Isidorus Idatiuip exscri-
bat, non temere credidi Alarici mortem librariorum vitio anno
Honorii XV subditam fuisse, uti in libris editis videmus, atta-
men adiigandam esse anno ejusdem Honorii XVI; atque banc
notam a §^ Debacchantibuê avulsam §* Alaricuê moriiur prae-
ponendam. Itaque tertio non sexto die , ut perperam MarcelU-
( 151 )
nus in chronico tradit , Alaricut sponle sua cum suis egressus
et Campaniam Lucaniamque pervagatus, tandem in Brutiis
jurope Consentiam morbo correptus interiit. Eo ingenti luctu
et superbo funere elato , Wisigothi regnum Ataulfo ejus oon-
sanguineo (certe affini , nam uxoris Alarici frater erat) el forma
et mente conspicuo tradunt, Ita Jomandes in Geticis n'* 54 et
55, ubi alia, si yîs, légère poteris. Quo autem die Alaricus
mortnus sit, quoye rex factus Ataulfiis, certo statui non po-
test, cum nibil horum ab historicis litteris mandatum sit. Sed
neutrum ante novembrem anni CCCCX contigisse ex eo eolligi-
tur , quod capta Roma est die XXIY Augusti, Paulo Diacono et
Theophane testibus. Post triduum , id est , XXVII aut XXVUI
die ejusdem menais eam deseruit Alaricus, et in Campaniam
irruens reliquam Italiam usque ad Siculum fretum peragrarit^
quae duos ut minimum tresve menses requirunt.
Nota XXII, p. 62.
1 • Dum Idatius Uispanos , quae in castella sese et urbes re-
ceperunt, barbarorum se subjecisse servituti ait, non ita iilius
verba accipias, ut existimes suam eos libertatem amisisse.
Namque bis in iocis cum a barbaris expugnari non possent , ad
extremum pax inter utrosque conciliata est, atque Hispani
majorem quam antea libertatem quodammodo nacti sunt, cum
neque barbaris neque Romanis servîre cogerentur. Sîquidem
a barbaris tutos eos reddebat iocorum munitio, a Romanis
vero eorumque tum temporis effraeni dominatu barbari ipsi.
Caeterum inter Romanos etiam tum numerari avebant Hispani
ob imperii, cui diu suberant, majestatem, et ut a Romanis, si
fore ferret, adjuvarentur. Quod sane saepius experti sunt Gal-
laeci, uti pluribus iocis scriptum reliquit Idatius. Magistratus
etiam ab imperatore accepisse eos puto, quotiescumque ab urbe
ipsis mittebantur. Sed raro in Gallaeciam missos crediderim ,
ubi ab anno CCCC fusi per campestria Suevi omnia itinera
commeantibus Roma in Gallaeciam claudebant. Ergo per haec
. ( 152 )
teropora electum a ctribas in unaquaque urbe ac oppklo M«-
gUtratum rempublicam admiDisirasse , et lîbertatem suam po-
pulos servasse existîmo. Quin etiam id aperie testatar Isidoroa
io histor. Suevor. , ubi haec ait : Galheci (ita legea , non G^-
liciae uti Grotius, neque Gaiiiae , uii Labbeus legant) in parte
pravinciae regno êuo utebaniur. Attamen Idalius Hispanos seae
barbaris submisisae ait, qaîa passi sunt eos in proviocia coo-
sistere, atque uberiores et faecundiores agros poasidere. Quibus
saepe noo contenta reliquos etiam , qui ex pacis conditionibas
antiquis locorum dominis cesserant , continno depopulabantur,
urbibusque etiam ac castellis assidue imminebant. De bac igi-
tur servitute loquitur Idatius , quae Galiaecos frequentibas et
fere quotidianis Suevorum infestationibus obnoxîos reddebat.
2« At quatumcanque baec servitus molesta esset Hispanis,
longe illos Gallosque grayiorem his temporibus a Romanis,
dum ipsis subjecti erant , sustinuîsse testantur Orosius et Sal-
vianus. Orosius quidem de bac re loquens lib. VII cap. 41 ait :
Post hoc ( id est post magnos cruentosque barbarorum incnr-
sus in Uispanias, quorum antea meminerat) continua barbari
esecrati gladioa êuos ad aratra conversi sunt residuosque Roma-
noê (Hispanos intelligit , qui pars fuerant imperii Romani) ut
socioê modo et amicos fovent , ut inventantur jam inter eos Ro-
mani quidam , qui malint inter barbares pauperem libertatem y
quam inter Romanos tributariam servitutem sustinere, Similia
habet Salvianus lib. VI de Gubern. agens de Galiis sponte sua
ad Gothos declinantibus : Ad barbaroSy inquit, migrant et
commigrasse non poenitet ; malunt enim sub specie captivitatis
vivere liberi , quam sub specie libertatis esse captivi»
Nota XXIII, p, 68.
Idatius noster in Fastis , Lucio consule , qui anno CGCCXIU
nomen dédit, ait : Occisisunt Jovinus, Sebastianus, et Hera-
clianus abolitus, Subscribit Prosper. At Marcellinus Jovini et
Sebastiani necem anno praecedenti adiigat. Potior est Idatii
( 153 )
atque Prosperi auctoritas. De iisdem tyrannis Orosius lib. VU
cap. A^. Jovinuê, inquit, vir Galliarum nobilissimus, in ty-
rannidem tnox ut aêêurrerii , cecidtt; Seboêtianuê frater efuê
hoc aolum , ut tyrannus moreretur , elegit ; nam continua ,
ut esterectus, occisus est. Olympîodorus Jovinum apud Mun-
diacam ( lege Mogwnciacum) Germaniae urbem lyrannidem
arripuisse tradit studio Goaris Alani et Guntarîi (alii« est Gun-
dicarius) Burgundtomiiii praefecti. Addit praeterea Jovinum
aegre tultsse Ataulfum sibi appropinquasse, pariterque AUul-
fum Jovino succensuisse , quod is se invito Sebastianum
fratrem imperatorem renunciaverit, Quare utrique Ataulfus
înfestus, Sebastiano caputabscidit, Joyinum yero ad Honorium
▼ivum remisit. Haec Olympiodonis , qui in Italia , ubi erat Ho-
noriuSy necem Joyino illatam aperle stgnificat. Prospertamen et
Marcellinus Idatio consentiunt , dum utrumque fratrem in Gai-
lia interfectum fuisse narrant.
Nota XXIF, p. 64.
1. De nuptiis Ataulfi etPlacidiae Olympîodorus apud Photium
haec prodit : Ataulfo studio acconsilio Candidiani nuptiaecum
Placidia conveniunt. Januario tnense nuptiis dies dictus Nar-
bone Galliae urbe, in domo Ingefiii cujusdam primarii ^us ur-
bis viri. Hic digniore loco résidente Placidia in atrio romano
more adomato^ habituque regio ; assedit ipsi et Ataulfus lana
indutuSf omniquealioamictu romano. Interalia nuptiarumdona
donatur Maulfus (ab Ataulfo legi débet; nara non Ataulfus a
Placidia, sed Placidia ab Ataulfo bis muneribus donata est ) etiam
quifiquaginta formosis pueris serica veste indutis, ferentibus
singulis utraque manu ingentes discos binos, quorum aUer auri
plenus, alter fapiliis pretiosis vel pretii potius inaestimabilis ^
quae ex Bomanae urbis direptione Gothi depraedati sunt. Hinc
versus canuntur Epithalamiij Àttalopraecinente, dehinc Busticio
atque Phoebadio. Nuptiis finis datus lusu gaudioque ingenti bar-
barorum simul et Eomanorum , qui cum eis erant.
( «w )
3. HÎQC liquide ioferiar et tempus et locum hanim nupiia-
rum ignorasse auctorem Miacellae , dam lib. XUI celdbratas
esse ait Foro-Cornelii, aatequam Âtaulfas ab Italia discetaisset*
Patet deinde ex assigoato ab Olympiodoro nuptiarum mense
Januario doctissimum Pagium halluciDatum esse vebementer ,
dam persuasissîmam eam imbibit opinionem de aDnis Idatianis
ab octobriauspicantibus. Nam siitaessetprofecto viodemiaean-
ni CCCCXUl aerae vulgaris et naptiaeAtauifî et Piacidiae mense
Januario conséquente celebratae eidem anno adiigatae essentab
Idatio in chronico, nimirum anno Abrabami U. CCCCUX, in
cujus primummensem vindemiae , in tertium vero nnptiae inci-
dissent. Atqui non ita ab illofactum est; sed contra vindemias,
quarum tempore Gotbi ingressi sunt Narbonem , anno XIX Ho-
norii, nuptias vero anno XX adscripsit. Exinde igitur manifc*-
tum est, Idatium annum XIX Honorii et Abrabami U. CCCCXXIX
fînem usque decembris, qui proxime post illas vindemias in*
secutus est, perduxisse ; eoque ibi absoluto , novum a januario
sequenti annum iochoasse, videlicet Honorii XX Abrabami
if. CGGCXXX die prima anni ChrisUaoi CCCCXIV. Sed hoc ip-
sum positus notarum chronologicarum cbronici evidentissime
demonslrat.
S. Denique Philostorgius , mendacissimus alioquin scriptor,
Ataulfum duxisse Placidiam tradit, yivente prima ipsius uxore,
quod nuHus alius prodidit neque quîsquam, opinor, creditu-
rus est.
JSoia XXF, p. 64.
1 • Idatius in Pastis sub Consulibus Honorio X et Theodosio Yl,
id est, anno aerae communia CCCCXV^ postquam inventionem
sacrarum exuyiarum D^ Stephani contigisse narravit VI feria,
die Hldecemb. addit : Estant exhisgestiê epiêtola S. Lueiani
presbyteriet S. Aviti preébyteri Bracarenêis^ qui tune in ffie-
roêolymis degebant, Lucianus , cui facta est revelatio , graece
historiam hujusinventionisscripsit; Avitus latinam fecit. Extat
autem tom. X operum D. Augustini pag. mihi 6S0.
( 155)
2. Avitumhunc non nemo forsaneundem îllumesseexistima-
bitfCuiHieronyroosepistolam misitLIX, înqaadeOrigenis erro-
ribus sermo est. Porro causa tune non levis suberat,quainobreni
Hispani Hieronymum de Origene consuierent. Ea déclarât Oro*
sius in commonitorio quod tom. VI oper. D. Augustin! inser-
tum est. Tempus deinde optime congruit, nam ea epistola
est ciroa annum CCCCXIU, quod ex illius exordio constat ; ubi
Hieronymus ante annos decem de eodem argumento litteras se
ad Pammachium dédisse affirmât. Atqui litterae hae ad Pam-
macbium anno circiter CCCCUII scriptae sunt; in iisdem enim
legimus a morte tumOrigenis annos numerari CLI. Origenes au-
tem mortuus est anno CCLUI ; igilur ex bis omnibus annus
elicitur CCGCXIIII. Si autem non omnes integri atque compleli
sint , recte eam epistolam ad Pammachium ad annum 403 re-
feremus, et epistolam ad Avitum ad annum 418; si vero in-
tegri, altéra anno 404, altéra 41 S scripta erit.
8. Scio doctissimum Pagium eam ad Pammachium epistolam
anno CCCXCIX adscribere , ductum testimonio ipsius Uierony-
mi, qui ante annos XX, quam eas ad Pammachium litteras
mitteret, Constantinopoli se cum Gregorio Nazianzeno fuisse
significat. At deceptus est Pagius, magnusque etiam Baronius,
dum credunt Hieronymum Constantinopoli Gregorium conve-
nisse anno CCCLXXIX. Siquidem Gregorius post synodum An-
tiochenam eodem anno CCCLXXIX mense octobri habitam ex
Syria Constantinopolim profeclus est, ad eumque postea Hie-
ronymus accessit. Nihil autem similius vero est, quam quod
Hieronymus istud iter non arripuerit , nisi postquam ad Orien-
tem fama pervenit ecclesias Constantinopoli Arianis ereptas
fuisse catholicisque restitutas Theodosii Magni edicto , quod
Thessalonicae promulgatum sive conditum est UI Kal. Martii
anni CCCLXXX habeturque L. H de fîde cath. cod. Theod. Unde
fieri vix potuit ut Hieronymus Constantinopolim advenerit, nisi
eodem anno CCCLXXX labente. Substîtit etiam in eadem urbe
anno insequenti CCCLXXXI dum générale Concilium habeba-
lur; quod testatur idemmet Baronius ad eundem annum, colligi-
( 136)
turque ex ipso Hieronymo Lib. de Scrip. Eccles. in Gregorio
Nisseoo. Igitur cum ex hîs omnibus recte oonfîcîatur, fieri non
potuisse, ut annus XX a commoratione Hierooymi in urbe
Constaotînopoiiiana completusfueritante annum GCCCII Com-
pletum autem fuisse tradit idem Hieronymus dum ait : Hàbe^
fur liber in manibuê ante XX annos edituê , quae sunt verba
ejus in laudata epistola ad Pammachiura LXV ; multo probabî-
lius est, quod ab incolatu suo in urbe Constantinopolitana ad
scriptam ab se epistolam ad Pammachium annos XX et araplins
quoqueabscripta hac epistola ad scriptas Avito litteras annos X
ipse numéral ab anno CCCCXH vel ut potius ab anno CGCCXIIl
retrorsum numerando putandas esse ; non vero ab anno
CGCLXXIX. Maxime cum hic computus atque prior ille ,
quem supra deduxi ex annis Origenianis , optime inter se
cohaereant.
S. Quod si hic Avitus ille etiam sit , qui ex Hierosolymilana
peregrinatione Origenis libros in patriam secum advexit , equi-
dem vel sanctorum locorum desiderio vel taedio patriae, quam
a barbaris dilacerari cemebat, vel Hieronymum consultums
iterum in Palaestinam post annum CCCCIX navigare potuit; cum
semel antea eam peregrinationem confecisset, quando ex ea re-
diens Origenis libros attulit. Si ita est , Orosius profecto Braca-
rensis dicendus erit; cum ipse in Commonitorio Avitum illum
cîvem suum appellet. Ego ex Avili nomine (quod mea Hispaniae
ora frequens jam olim fuisse constat ex antiquis inscriptionibut
apud Gruterum pag. XXXI n* 8 pag. XCIII n<> 2. pag. CCLII n* K,
et apud Barveirum in Itiner. pag. 49) , item ex peregrinatione
in Palaestinam per ea tempora a Gallaecis frequentata, demum
ex Priscilliani erroribus , qui nullibi magis quam in Gallaecia
invaluerant , quosque Orosius conjunctim cum Origenianis in
eodem Commonitorio Augustinopraeposuît y nonomnino temere
credi posse existimo Avitum , qui libros Origenis in Hispaniam
asportavit, Bracarensem , aut saltem Gallaecum fuisse. Sed ta-
men certum id esse non affirmo , tantummodo nostrae historiae
iilustrandae desiderio suspicionem hanc meam volui exponere.
( 187 )
Nota XXVI, p. 66.
1 . Ataulfus, ut in schoiio adDOtatum est, Narbonam anno su-
periore deseruit et BarcioDDam in Uispania occupavit; ubi in-
sequenti anno interfectus est, qui fuit aerae yulgarisCCCCXVI.
Morales igitur lib. XI cap. 12 ingressum Golhorum in Hispa-
niam regnique eorum in illa initium perperam in eundem hune
annum CCCGKVI distulit. Longius aberravit Majansius, dum
in Praefat. ad opéra chronologiae Marchionis Mondex. n® 80
haec scripsit : £1 Beyno de Bspana empeso ano 420. .. q%Mndo
los Godoê Bortearon entre $% las provincias de Espana de la ma-
nera , que escribe Jdacio Obispo de Lamega en eu chronicon
y 5. lêidoro copiandale in fVandalorum hietoria aéra 450. Non
recte; nam Gothicum in Hispania regnum ex Idatio anno aerae
vulgaris 420 neutiquam auspicatum est, sed 415. Sortitio pro-
yinciarum a barbaris facta est ex eodem Idatio anno 411, quo
Gothi nondum Italia excesserant Alpesve superarant, ut in Uis-
panîam venirent. Quare non hi , sed Wandali , Alani , Silingi
atque Suevi provincias inter sese sorti ti sunt. Eandem proyin-
ciarum divisionem Isidorus aerae 449 adnectit non yero 459 ,
ut ait Majansius, qui haec omnia posuit, ut exinde conûceret
regni Gothici annum 985 in 1407 Dionysianum incidisse, quod
ut eliceret , necesse erat, ut regni Gothici exordium anno aerae
yulgaris 42d illigassset. Nequeraelius doctissimus PagiusAtaulfi
mortem rétro ad annum CCCCXV ( ibi ipsum lege n"" 23] auc-
toritate chronici Alexandrini, in quo sub Consulibus Honorio
X atque Theodosio VI haec leguntur : Mense Goripiaeo Vlll
Kal, octob, die Vénerie nuntius allatuê est de caede Ataulfi bar-
bari in partibuê euperioribus. Ex quibus elicit Pagius mortem
Ataulfi die XXIV sept, anni CCCCXV, in quem incidit ille con-
sulatus , contigisse , et Idatium a Kal. octb. annum exordiri.
Verum si Pagius de hoc annorum initio ideo nos nunc monuit,
ut Idatio cum auctore chronici Alexandrini de anno necis Ataulfi
convenire nobis persuademus, frustra est; nam XXIV illo die
_ ( 158 )
sept. Abrahami annus II.CCCXXXIl, cui neccm AtaulG adli^t
Idatîua, nondum in cursu erat, seâ octavo post die nempe
Kalendît insequentis octobris , Pagio affirmante , închoatut est.
Qaare dicendum incunctanter, Ataulfum occisum fuisse aniK»
aerae vulgaris CCCCXVl , cui in Idatii cbronico ex integro
respondet annus Abrahami II. CCCXXXII et XXII Hooorii.
Praesertim cum D. Isidorus in hist. Gothor. sex illi regni an-
nos tribuat, et nequidem quinque regnasset, si XXIV die
septembris anni CCCCXV interfectos fuisset. Nam a mense
novembri an. CCCCX, quo citius regnum accipere non po-
tuisse Ataulfum , nota 31 ostendi, ad XXIV sept, anni CCCXV,
quinque non integri anni numerantur. Quapropter nisi Isidoro
atque Idatio, quorum testîmonium in rébus praesertim Hit-
paniae longe potius est quam chronici Alexandrini , relragarî
velit Pagius , Ataulû necem adscribat oporlet anno CCCŒVI.
Hinc eliam illud însuper liquet, desumptum ex Ataulfi caede
argumentum nihil facere ad exordium annorum Idatianorum
elicendum ; nam D. Isidorus , qui annos aerae Hispanae a
Januario auspicatur , caedem Ataulfi adcribit aerae CCCCLIV
et anno XXII Honorii , idest , anno aerae vulgaris CCCCXVl.
Si quîdem huic anno adiigat regnum Sigerici ; cum ergo ex
Olympiodoro constet , Sigericum septem tantum régnasse
dies , necesse est mortem Ataulfi demortui mense septembri ,
et regnum Sigerici in cundem annum Julianum incidisse aerae
vulgaris CCCCXVl , ut tradit Isidorus. Itaque de die ac mense
caedis Ataulfi fortasse non falsa narrât auctor chronici Alexan-
drini, tantumque ab eo peccatum erit in anno designando,dum
pro Honorio et Palladio, qui consulatum gessere anno 416,
Honorium atque Theodosîum, et sub eis mortem Ataulfi scrip-
ait. Denique Jornandes in Geticis n*^ 55 , dum de Ataulfo ait :
Tertio anno , poêtquam Gallias Hispaniasque domuisset, accu-'
huit , tam ambiguë loquitur, ut, si velis , collîgere ex eo possis
Ataulfum anno 418 aut 419 obiisse.
3. De inlerfectore Ataulfi de necis loco et causa haec narrât
Olympiodorus : Interficitttr Ataulfui , dum equos suos in sta-
( 159 )
buh de more contemplatur , a Gotho quodam efuê domeeiîco ,
Dobbi namine^ cum hanc veteris odii vindicandi occasionem Me
oaptasêei : hujuê enim prior dominuê ^ Gvthicae partis res,
fuertU ah Ataulfo e tnedio êublatuê. Easin Dobhium receptum
jitaulfuê in êuam famiiiam adsciteraty qui in ultianem priaris
domini alterum hune injecta manu violenta suêtulit. Et haec
Olympiodorus. Ât Joraandes de rébus Geticis n? 55 de eadem
Ataulfî nece ait : Occubuit giadio ilio perforato Femulfi, de
cujuB êolituê erat ridere etatura. In hîsOiympiodori et Joraandis
veihis înterfectoris Ataulfi nomen diversum est. Reliqua neque
inter se , neque ab Idatianis yàlde discrepant, nisî quod Olym-
piodorus pluribus rem exponit. Qui cum plura etiam alîa de
Ataulfo tam distincte , singillatimque describat , cum eodem
Ataulfo Narbonae Barcinonaeque fuisse videtur.
Nota XXFII, p. 65.
Pagius ad an. GCCCXV n. 25 ex lib. XIV. €od. Tbeod. de
Infirmandiê hi$^ quae sub Tyrannie ^ deduci posse putat antc
Rai. Mart. anni GCCCXVI inter Walliam et Honorium de pace
conventum fuisse. Sed cum Wallia non ante hune annum, ve-
rum ipso jam labente , Golhorum rex fuerit renuncialus , quod
ex supra dictis abunde constat, multo post Kal. Mart. ejusdem
anni pacem illam confectam fuisse necesse est. Quidquod lex
ea, ut mea quidem sententia fert^ non eos respicit, quialicui
ex tyrannis^ sed eos , qui praedae sese latrocinioque dedentes ,
interturbatis rébus ^ Bacaudarum factionem a temporibus Dio-
cletiani fere extinctam initio hujus saeculi in Galliis suscita-
verunt, duravitque non ibi modo , sed etiam in Hispaniis cen-
tum et eo amplius annos. Hos homines , ut ad tecta et oppida
redigeret ex saltibus atque inaccessis locis, allicitHonorius me-
lioribus illis verbis ejusdem legis : Si qua per fugam aut per
congregationem infelicium popuiorum , etc* Praeterea cum lex
XI et XII de indulg, Crim.y eod. Cod. datae fuerint, quando
bellum tota Italia fervebat; cur praedicta lex de Infirmandis
( 160 )
dâri non potuit, antequam pax cum GoUiis ictr^Uxt? Igîtar
ceriius est foedos Utud percosêum fuisse desinenle quam
ineunle anno CCCGXVl. Neque enim statim ab elecUone Wal-
liae inîri potuit; quin imo postquam de hac electione Ra-
yennae auditum est, Emplutiuê Magistrianuê ad Fallium dh-
ihorum praefeciam mitiiiur (ab Honorio), qui pacis foedera
mirei , Piacidiamque reciperet. Jiie tero comwtoiie nùêpù; «tû-
êaqtêe frumentatùmê êexcentorum miliium , Piacidia Bmpiuiio
tradUa ad ffouorium fratrem rmniUiiur. Haec scripta reliquit
Olympiodiorus , quae brevi tempore confîci non potuerunt.
Quare si Ataulfus vergente anno 416 interfectus est, Walliaque
post ipsum accepit regnum (Sîgericum non est cur modo nu-
meremus) pax ista eodem anno desinente firmata est. Marcel-
linus baec anno 414 tribuit.
Nota XXV m y p. 65.
De Constantii et Placidiae nuptiis Olympiodiorus haec nar-
rât : Honoriiu imperaior Placidiam licet invitam Conêianiio in
manum iradii ip$Oy quo consulatum iniii, die. Iniit autem consu-
latum II (oam de hoc loquitur Olymp.) kal. jan. anni CCCCXY If.
Harum nuptianim Idatius noster , Prosper et Cassiodorus anno
416 îdeo meminerunt ; quia tum Piacidia desponsa est Constan-
tio ab Honorio , licet tradita non sit ante diem primam inse-
quentis anni.
Nota XXIX y p. 66.
1. Duplex in describendo §*^ Durante episeopo contractum
est a librariis vitium; nam et de sua iUum sede dejecerunt,
et notis bis chronologicis XXV , quas Idatius eidem certissime
indiderat, spoliaverunt , eas rejicientes in §™ Jnter Ganderi-
cum y ubi illas nunc profert editio Sirmondiana. Ultimum hoc
▼itium correxit Florins , praedictasque notas suo loco restituit.
Optime id quidem exque auctoritate ipsius Idatii in Fastis,
ubi consulatui Monaxii et Plintae, qui in annum aerae vulga-
ris CCGCXIX et Honorii XXV incidit , terrae motus illos Pa-
( 161 )
lesHnae adligat ; ibi enim haec habet : iS*. Joanne$ ffieroèoly-
morum epiicojmê , qui iupra epistoîam dirigit per ecclesîai
orhis terrarum, quaê habetur de signis terroribusquè divinitus
petpeiratiê. Et ne quis dubitet eamdem hic Idatîum loqui, qui
chronicon scripsit, animadvertat, quaeso, pari utrobique errore
haec sub epîscopo Joanne contigisse ab auctore affirmari.
Quod sane argumentum est utrumque opus ab eodem fonte
manasse, ut in Dissert, praevia n**. XXXVII observatum est.
Marcellînus quoque in chronico sub iisdem consulibus eos ter*^
raemotus Palestinae consignât.
2. Sane correctione doctissimi Fioriî praedictus §' Durante
eptseopo «nno suo, id est, Honorîi XXY restitutus est, verum
non suo loco ; namque collocari procul dubio debuit post §§<*'
ff^anditii Stlingi et /élani qui^ in quibus bella, quae gessit
Wallia anno CCCCXVIII, Idatius commémorât. Neque enim eo
anno occisus fuit teste Orosio, qui Gnem suis historiarum li-
bris eodem anno faciens, haec cap. ult. lib. YII scribit : A'uitc
quotidie apud ffispaniaê geri bella get^tium et agi strages ex
alterutro barbarorum crebrie certisque nunciis discitnuê^ Prae-
cipue ff^alliam Gothorum regem insiêtere patrandae paci ferunt.
Refragatnr tamen Pagius ad annum CCCCXVII n^ 2S, que
Orosium opus suum in Hispania absolvisse duplici errore
affirmât. Nam primum Orosius finem operi imponere se testa-
tur anno mundi Eusebiano (Eusebii enim chronologiam se-
quntus est , ni constat ex cap. I , lib. I) Y.DCXVIII , qui cum
anno aerae communis CCCCXVIII concurrit , ut calculos sub-
ducenti perspicuum fîet. Siquidem in chronologîa Eusebii
annus I aerae vulgaris respondet anno mundi V.CCI. Igitur
annus aerae vulgaris CCCCXVIII concurrat necesse est cum
anno mundi V.DCXVIII. Sed neque unquam fieri potest, ut an*
norum serae communis impar numerus, puta CCCCXVII, pari
annorum numéro sive mundi , sive Abrahami , sive Eusebii
cfaronologia respondeat; cum ab impari earum epocharum
numéro epocha christiana initium suum sumpserit. Quaprop-
11
( 161 )
ter iii chronicoD Prosperi ubi aDous mandi V.DCXVIU cani
Monaxii et Pliotae coiMulatu coDoectitur, qui nomeD dede-
runt anno aerae christianae -410, mendum irrepsit; nam ibî
annus mundi 5619 consignaDduê cerliMime fuerat. Verum hu*
jusmodi vitium totum illud chronicoa faedavit , ex quo îa ejus
aditu inscriptus est annus muodi 5580, cum consignandus
fuisset 5570, quod jam alibi demoDSlratum est.
8. Deînde allata modo ex eodem Orosio verba evidenter
ostendunt eum , dum illa scriberet, alibi quam io Hispania
fuisse; ait euim : Nunc quotidie apud Hispanias bellageri
crebriê ceriisque nunciis discimm. Uaeccine ab Orosio scribi
polerant in Hispauia consisteote? UbiTero tum erat? in Afirica;
quod ipse clarissime prodit lib. V, cap. H. Utrumque prae-
terea ex epistola Severi ia niinori Baleari episcopi (apud Baro-
nium anno il 8) satis certo coliigitur , nam in ea Severus de
Orosio loquens ait : Presbyier quidam sanciitate prmcipuuM ah
Hierosolyma veniens , Magonae non longo tempore moratuê etim
Quipostquam tranêvehi ad HispaniaSy êicui deêideraverai , ne»
quii, remeare ad Africam denuo statuit. Haec autem contigisse
tradit Severus initio Februarii post conêulatum Honorii et
Conêtaniii iterum^ qui consules fuerunt anno CCCCXVII. Porro
ab Hierosolyma Orosium venire ait Severus ; quia exinde iler
in Hispanias exoTGus ilie est, ibique sacrarumD. Stephani exu-
viarum reliquias adeptus erat, in quarum bonorem Deus in-
gentia illa prodigia , quae narrât in epistola sua Severus ,
operatus fuerat. Âttamen Orosius priusquam Magonem appu-
lisset, in Africam delatus est, ut constat ex litteris Aurelii
Cartbaginensîs et aliorum episcoporum provinciae proconsu-
laris ad lonocentium pontîGcem romanum ex synodo habita
die XXIII augusti anni CCCCXVl datis. In eadem Africa persli-
tisse Orosium usque ad inilium anni GCCCXVill fere certum
est. Sed tum ex ea solvens cum in minorem ex Balearibus in-
sulam descendisset , ibique infestari omnia a barbaris in His-
pania cognovisset , remeare in Africam statuit. Ubi ab Augos-
tino,utputo,hospitio exceplus, îpsiusrogatu libres histcriarum
( 163)
co anno CCCCXVIIf aut a capiie ad calcem lolos confecii, aut
începtos antea sive anno CCCGXVI sîve CCCCXVH tum de-
mu m absolvit.
Nota XXX, p. 67.
Prodigia illa, quae Hierosolymis anno Christi 419 evenerimt,
a Joanne illius urbis episcopo litteria consigoata fuisse Idalius
et in Faslis et in Chronico tradit. Ât ex epistola Zosimi papae
secunda ad Aurelium et reliquos episcopos Africae certissime
constat, Joanne vita functo, Praylium anno CCCGXVI aut
initio sequentis episcopatum Hierosolymitanum obtinuisse.
Quin etiam Praylio quoque mortuo , Juyenalis eam ecclesiam
pegebat anno il8, ut ostendam nota XLYIU Quapropter vel
in scripto tllo de signis atque prodigiis, quae Hierosolymis visa
sunt , expressum non erat episcopi nomen , et Idatius Joan-
nem e9$e existimavit , vel in exemplari , quod îpse babuit pro
Juvenale subditus fuerat Joannes , utut ait , Fasti profeclo sic
sunt corrigendi : His comulthus Juvenalia Hieroaolymorum
episcopuê, e/c, et in Chronico quatuor illa verba Durante epis^
copo quo supra , deleri debent. Attamen nobis nihil mutare
licet; quia ab eodem Idaiio ita scriptum fuisse videtur, cum
in utroque opère Joannis nomen legatur , testatumque ipse
reliquerit ad annum 485 se , quo anno obierit Joannes , scire
non potuisse. Quae autcm fuerint porlenta illa atque prodigia,
quae tune Hierosolymis evenerunt, narrant Marcellinus in
chronico et D. Augustinus tomo lY editionis Benedict. serm»
XIX. Irridet illa omnis pietatis irrisor Phereponus , religiosis-
sîmeque Sirmondo imponit , quod in notis ad eum sermonem
Augustini priera Marcellini verba prae verecundia reticuerit.
Nota XXXI, p. 67.
Cum D. Isidorus in hist. Golhor. totum exscribat Idatium ,
mortemque Wailiae adnectat aerae Uispanae CCCCLVII , quis
dubitet Idatium mortem banc sub anno Honorii XXV, quem
( 164)
etiâm in kidoro exhibent ediiiones Labbei et GroUi cooiîgnasae
et notas bat XXV în J* Jnier Gunden'cum post narratam mor-
tem Walliae non rejecisse? Itaque Wallia interiit anno aerae
conununiê CCCCXIX et quidem , ut ego opinor, non anie au-
tumnum. Nam cum regnum teste Isidoro tribuê anni$ ieHuerù,
îlludque adierit desinente anno CCCCXYI ut ex supradicUa
nota 27 constat , consequens est, ut post septembrem anni
CCCCXIX obierit. Jornandes in Geticis per summum errorem
Walliam inter vivos numerat anno , quo Wandali in Âfricam
transmiserunt ; quem exteri plerique scriptores secuti sunt ,
Walliae vitam et regnum protrahentes ad annum usque
CCCCXXIX. Sed neque venus eidem anno adligat Jornandes
naufragium iilud , quod in freto Hercuieo passos fuisse Gotbos
anno CCCCXVII , Orosius (anno sequenti historiae suae finem
imponens) memoriae tradidit. At vero non ita hallucinatum
fuisse Jornandem credo , du m Walliam scribit Tolosae deces-
sisse, Filiam is reliquit , quae viro ex regia Suevorum stîrpe
nupta, ûiium edidit Rechimerem. Id nos praecipue docet Si-
donius in Paneg. Anthemii vers. SOO, ubl baec ait :
Ricimêrem
f n regnum dao régna vooant ; nam pâtre Sae? o
A genetrice Gethes. Simul et reminitcitur illad,
Qood Tartcttiacit a^na hojat Wallia terris
Wandalicat turmat et juncti Martit Alanot
StraTÎt y et oociduam lezere cadavera Calpen.
Ubi Sidonius bellum innuit ^ quod Wallia cum Wandalis et
Alanis gessit annis il7 et -4 18, cujus ait : Gaiêericus remini"
êcUur ; nam de Gaiserico ibi loquitur.
JVoia XXXII, p. 67.
Theodorem Gothorum regem, qui Walliae successit, filium,
seu potius generum fuisse Alarici significat ApoUinaris Sido-
( 165 )
niuê, carm. VU versu 501, ubi Theodorîcum Theodoris hujus
jSlium sistit ita loquentem :
, Tttttor, loroa, tnum nobit ^enerabile namen
Me paoem terrare tibi , Tel Telle abolere
Quae notter pecoaTÎt avos; qaeni futcat id unam
Quod te , Roma , oapit , etc.
En Theodoricus Theodoris hujus filius avum vocal Alarîcum ;
hîc enîm est , qui Romain expugnavit et cepit. Unde necesse
«st Theodorcm aat Alaricî filium fuisse, aut generum. Regni
ejus înitium anno il9 in exilum vergenteconsignandum est
ex supradictis.
NiOa XXXI 11 , p. 68.
Olympiodorus , qui Placidiam Constanlio traditam fuisse
scribit ka). jan. an. CCCCXVH Honoriam ex hoc conjugio prius
in lucem editam quamValentinianum memorat. Proinde Yalen-
tinianus ante annum 419 nasci non potuit. Harcellinus in chro-
nico a Panvinio edito rursusque in Hildelbergensi editione
anni 1588 diem désignât et iocum natalis Valenliniani , în-
quiens natum fuisse Ravennae Yl non. jul. Sub eadem die
kalendarium Ptolemei Silvii in Aclis SS. Ântwerpiensibus
tom. YI junii haec habet : Nataliê genuinus domini F'alen-
/tntant . Eundem etiam diem désignât Prosper in chronico.Qua-
propter corrigendus est Marcellinus in editione Sirmondiana ,
quae diem Y nonas praefert.
Noia XXXlVy p. 69.
1 . Dum librarius ea cbronici verba scriberet : Constanituitm^
perator Ravennae moritur in $hb 111 consulatu, consulatum
audiens, notam novi anni, scilioet XXYH Honorii, iisdem verbis
apposuit non aliter ac si chronicon consulare exscriberet. Sed
aperte contradicit Idatius, cum dicat Constantium mortuum
fuisse ler/fo consulaiu, qui in Fastis ejusdem Idatii anno Ho-
( 166)
oorii XXVI aerae cominuDis CCCCXX respondeU Similiter pec-
catum est a librario infra anno CCGCXLIX, uti ostendam.
Igitur Idatius GoDstantii princîpis tota Hispania notûsimi atque
celeberrimi , et sab cujus dilione ipse neque puerneque ado-
lesoeos, sed pêne vir anoo CCCCXX degebat , eidem anno mor-
tem adlîgavit express» illis verbis : Moritur in muo terlio cou-
iulatUf quae non facile vitiari queunt; cum e converso notae
chronologicae frequentissÎBie a iibrariia deprayentur , cas Tel
prius vel poaterius , quam ab auctoribus inscriptae sunt , de-
scribentibus. Panvinius lib. I de Romanis principibus Idatio^
quemnon viderai» consentit , atque etiam Emin. Baronius diim
ad annum iI9 num, de Conslantio ait : Quem $0queniiunn>0
obiiêêe êcimuê. Prosper et Cassiodorus mortuum esse aiunt
Constantium an. CCCCXXI. DenîqueTbeopfaanes regnumadiisse
tradit YIII die febr. anni CCCCXXI , eodemque mensis sept, die
H obiisse. Dissentit itaque Theophanes ab omnibus antiquis
scriptoribiis Occidenlis , a Prospero et Cassiodoro de inttio, ab
Idatio vero de initio et fine imperii Constantii. At fieri po->
test , ut dum Constantium inquit imperium adiisse VI Id* febr.
anni CCCCXXI de die inaugura tionis vera scripserit; licet quod
narrât de anno, (aisum omnino est.
â. Interca doctissimus Pagius ad annum CCCCXX n** S Tbeo-
phani, qui quadringenlos fere post annos in Oriente yixit,
quique in eadem Constantii narranda morte insigniter decep-
tus est , fidem praestare maluit , quam Idatio coaevo scriptorî ,
qui ea, quae sub ejus ferme oculis gerebantur, posteritati
mandabat, quique Constantii mortem singulari characterismo
designavit, inquiens ; Moritur in muo tertio consulatu. Existi-
mat sane Pagius Theophani suffragari praeter Prosperum et
Cassiodorum (quos tamen non magis Theopbani quam Idatio
favere supra vidimus) Leges, quas ex Cod. Tbeod. postSigo*
nium et Golhofredum profert. Sed primum animadvertere
oportet nullam toto imperii Constanliani tempore (siquidem H
die septemb. an. 420 mortnus fuerit) editam fuisse legem , in
qua Constantii nomen ullo modo exprimi potuerit ^ eliamsi eo
( 167 )
anno a mense febraario îd $eptembrem imperaverit« Nam ici
his , quae a Theodosîo latae suDt , cutn ille CoDstaotium in re-
gni societatem assumere noiaerit , procul dubio expressum non
fait. Hooorius autem duas eo anoo edidit , alteram , quae est
¥1 de Legitimiê kaeredii. Y kal. octob., alteram , quae uunc in
duas conscissa est , cum uuica tantum fuisset , uti constat ex
appendice Cod. Theod. n* X apud Sirmondum tom. 1, p. iOO,
eamque Gothofredus monuit in yiniano optimae noiae subscrip-
tam esse VIII kal. noyemb, Igitur utraque édita est post Con-
stantil obituœ , si is mortuus est H septemb. an GCCCXX.
8. Deinde ex septem legibus anno 421 editis II de Eepudiiê
in Aniano et aliis manuscriptis codicibus data legitur VII Idus
noyemb.yUtitestaturGolhofredus.Tum autem juxta Theopha*
nem mortuus erat Constantius , quatuor aliae scilicet uoica de
Ouinquen. praetcript, XXilI, de ^otiMpraescrip/ et XXXIX el XXX
de Petii* ei ult, daê.^ unica tantum ab initio fuit; nunc autem
cum in quatuor partita est; prima, secunda et ultima, duae illae
in Cod» Theod. haec in Cod. Justin. Constantii nomine carent.
Sexta, quae est XLV de epiêcopiê, Gonstantium non exporimit.
Septima, quae est unica : si certum petatur de chirographo,
Constantii nomen retinet; sed id non satis est, ut dicamus Gon<^
stantium tune temporis nondum obiisse ; quandoquidem tam
saepe fallunt legum inscripliones , ut Gratiani nomen post ejus
etiam mortem sexagies et ultra nobis obtrudant. Quin etiam
lex XXXI de Petit, et ult. dat. Cod. Theod. quae lata est anno
GCCGXXII , Gonstantium in fronte refert; et tamen nemini du-
bium est tum jam Gonstantium vivere desiisse. Igitur ex hujus-
modi inscriptionibus , nisi firmiora argumenta aliunde habean-
tnr, nullo pacto colligi certe potest, quo anno Constantius
decesserit , quaque morte mortuus fuerit, non violenta, ut
narrât ibidem Theophanes (ex quo fit, ut minor ipsi in his,
quae de Constantio tradit , adhibenda sit fides ) sed pieuritîde
correptus interiit. Quod scriptor illins temporis Olympiodorus
testatur inquiens : eeptimo imperii menée {^quemadmodum et
in êomnium sic indicaterat; sextus abiit, septimus inchoatur)
( 168)
piemriiuU êsiimtuê e$i. N^ue Idatius , si violeoU caeik pem»'
•et , fcriberet : moritur.
4. Cardinaliê BaroDÎa» ad anoum CCGCXX, doctissimua
JoaDQea Garaertiis, Ditsert. III de ConsUU Imperat. adversua
Pelagianoêy et alii, epîstolam allegaat GoDStantîi ad YolusiaDum
praefedum Urbit, quam idem Ganierius pluresque alii erudi*
tÎMimi viri tcriptam Ciiiaae epinaotur amio CGCCIUI. Igilur
Garnerius laudato loco potiquam supra venun asaerit , IdalioBi
uhique fere corrupium e$m y conlraque yeritatem opinatom iU
lam fuisse affirmât 3 Canêkmtium jam inde ah «««a CCCCXIX
imperium susoepisse, ex praedicta epistola initium C^kustan*
Uani imperii alligondumprorsuacontendil anoo CCCCUK Sed
immerilo , tum quia ea epistola nota dtei et oonsolis caret ; tam
etiam quia Utulus illius apad Gameriom epiêialm Comianiii
imperaiorUpainê FakniiHtani Auguêti 111 (a quo nihtl quoad
rem uostram differt is , qui legitur apud Saimasiwm in Eucba^
ristico) argumeuto est codicem , in qoo ea ^istola oontineba-^
tur I longe post Coostantii mortem scrîptuiB fuisse, llude fierî
potait, et ita faetum esse nequaquam dubito, nia librario in
inscriplione epistolae imperatoris nomen adderetur ; quantum-
vis illa ante inilum a Constantio imperium scrîpla fuisset. Equi-
dem constat id genus epistolas ad diversos magistratus et épia-»
copos ante imperium dédisse Constaniium.
5. Exemplar quoddam hujusmodi lilterarum ad Symmachum
P. V. datarum a£[ert Baronius ad annum 419 , et paulo antea
eodem anno binas exscribit Honorii epistolas, in quarum prima
ad Aurelium Carthaginiensem ait Honorius : e# quamaiê suffice^
rent domini germani met uiuguêH êcripta* In secunda vero ad
Augustinum et alios : Sed quamins sacra Domini gertnami me»
Auguêti principis ad llaiiae êynodum ecocan$ auctoritas non
negligenda pravenerii. Honorii bas esse litteras non autem Pla^
cidiae , quod opinatur Em. Norisius lib. I. Hist. Pelag. cap. 16
constat tum ex fide manuscriptorum, quae habuitEm. Baronius,
tum ex ipsarum yerbis. Perpendat illas leetor, invenietque de
Ifonorii Augusti aucloritalc non tam humiliter demtsseque lo-
( 169 )
coioram fuisse Placidiam ; maxime cum de se ipsa ita loqualur i
Soeianda eiiam serenitatiê nosirae êcripia judioamus. Quidquid
non ad anum tantum Aureiium , sed ad septem alios episcopos
scripsîsse Placidiam incredibile est. Tandem in Append. Cod.
Theod. apud Sîrmondum Tom. 1 pag. il7 Honorius ad Con-
stantin m scribens ait : Idy Conêianti, parens carisêime, ad
natiiiam omnium ordinariorumjudicumfacieapervenire. Scripla
notatur haec epistola XV kal. feb. Honorio XI et Constantio III
Consulihus, Sed vix dnbium est , quin legendum sit Constant
tio II 9 ut ad annum referatur GCCCXVU , quo cum Honorio XI
consul fuit iternm Gonstantius; nam si ad annum CCCGXX per-
tineret epistola , quo tertium oonsulatum cum Tbeodosio.gessit
Gonstantius, librarius Thêododo IX va Honorio XI commutât*
set , longe autem credîbilius est pro Con$taniio II scripsisse
ConHantio III*
6. Ex bis omnibus nonnuUa nobis datur colligere; l^ Con-
stantium antequam in imperii consortium adsqîtus fuisset, de->
coratum esse ab Honorio Auguêii titulo, quod alias nulli
unquam riro anle solemnem inaugurationem , id est, ante
imperium ri^numque assumptum contigisse credo , certe non
memini. 2^ Eundem Constantium postquam in matrimonium
Placidiam duxit, aucloritate quadani functum fuisse, quae
ipsi supremos etiam magistratus praefectos praetorio et urbi
subdebat; quam imperii vicariatum aut proconsulare imperium
non omnino inepte appellare possumus. S** Constantium bac,
qua praepoilebat, auctoritate praedictam ad Volusianum épis-
loiam Tel ante initum etiam imperium dare potuisse. Quamo-
brcm nisi constet aliunde illam anno CCCOXXI scripsisse, nihil
penitus actum fuerit a Garnerio. Âlqui neque ex adscriptione,
cum illa careat epistola , neque ex tilulo Imperatoriê Constan-
tio ibi atlribnto id deduci potest, ut supra observatum est*
Restât ergo, ut ex persona illius, ad quem mittitur epistola,
tempus, quo scripta est, eruamus. Igilur Volusianus urbis
praefecluram accepit anno ejusdem urbis ôôCLXX teste Rutilio
Numatiano lib. I. lliner., ubi Volusianum sibi proxime in ea
( 170 )
proefeclura successive affirmât. Roiiiius aulem eam admiriU-
Iravit anno arbts o^^LXIX , qaod ipse hoc distîcho lestatar :
QusiDTw ted«eiet denii et mîUft peractU
Annos praeteres jam Ubi dodus est.
Urbiê huDC aimuni cam aerae ChrisUanae ubqo CCCCXVII
coDJuDgit Panvinius. Qoare si anno insequente praefectorain
urbîs Volasianas, profecto eam gessii anno CCCCXYIII. Ât
Inquies , in chronologia Panvinii , qui ipsi annus est Chrislî
CCCCXVII jusU Dionysii computum est CCCCXVI , quia Pan-
vinius ^>ocham Christi a consulatu Caesaris et Pauli nume-
rat , atque adeo recte cardinalem Norisium în Advenioria ad
Macedum scripsisse ooncludes : ^«91^ Rufiuê Foluêianuê urbi$
praefecturam anno epochae Chrisiianae il 7. Nec vacat, Dec
juTat examinare , quam de urbis conditu opinioneiii Numatia-
nus seeatus fuerit , neque an in secundo versu legendum sil
nonuê eat, quasi annus is , quem désignât , etiarn tum flueret ;
an fioitfft erai, quod in edilione Panyinii legitur, quodque
annum jam exactum signiGcat. Satis est , ut ex Numatiani auc-
torîtate statuamus proxime post ipsum urbis praefeciuram te-
nuisse Yolusianum. Nam cum ex Leg. IV de HahitUy quanti
opariei Cod. Theod, constet die XII decemb. anni CCCCXVI
eam praefecturam Probianum administrasse , praefectura Vo-
lusiani neqnivit non incidere in annum CCCCXYIII , quando
quidem in ter ipsum et Probianum médius fuit Numatianus.
Kaque deceptus est cardinalis doctissimus, et praefectura Yo-
lusiani adiîganda est anno aerae vulgaris CCCCXYIII. Cum
ergo a die XXX aprilis ejusdem anni constitutiones atque edicta
in Pelagium et Caelestium ab Honorio Augusto et a praefecto
Praetorio promulgarî caepta fuissent , et praefectus urbi Vola-
sianus negligenter nimis sanctiones principis contra fidei per-
duelles executioni mandaret , Constantius severa eum censuit
correctione admonendum , quod fecit missa ad eum epistola ,
de qua sermo est.
( 171 )
7. Ex quibus liquido consequitur nullum aliud esse funda*
iDeotum , ut hujusmodi epistola scrîpta fuisse dicaiur anno
GCCGXXI , quant quod iu ipsins titulo imperatoris nomen Cou*
stautio defertur. Caelerum ut eam in annum CCCCXYUI re»
feramus, suadet I® praefectura Volusiani, quam hoc anno ad*
mînistrasse modo demonstratum est; anuo autem CCCCXrXI,
eam gessisse nusquam alias, quod ego sciam, prodttum esti
U^9 Quod iasignita non sii epistola oominibus aliorum Au^
gustorum , saltem Honorii , cum in epistola ejusdem Honorli
ad Aurelium Carthaginensem episoopum de iisdem , Pelagio et
Caelestioscripta Theodosii nomen expressum sit; III*. Id ipsum
suadet edictum Volusiani , in quo ista leguntur : ffacienuê
Caehêtium divinae fidei ei quietiê publicae turbatorem^ judicUiy
arnica reUf $eerêia tnbduserunt. Jam lege$ eijamedieta perse^
qneniurabêentemf etc. HaecVolusianns ediceret anno post quam
sententia in Caelestium lata est; IV». Editum jam, an non
potius olim J0I9» in hune diyinae fidei et quietis publicae per«-
turbatorem edicta jaculata fuisse diceret Volusianus , si edii>-
tum suum anno CCXfJLXl proponeret?
8. Enim vero res , ut ego existimo , ila se habuit. Ab octobri
anni CCCCXVII ad Majum insequentis anni CCCCXVIII plurimis
grovissimîsque inter apo9tolicam sedem ( ut refert Augustinus
lib. II , ad Bonif. cap. 3 ) e/ ^froê eptêcopoê curreniibuê ei fie-
curreniibuê êcn'ptU eccli$ia$ticù; tandem Zosimus Papa , quaa-
tumvis eo usque lenius cum Caelestio se gessisset , rursus in
examen vocare, severiusque causam illius dijudicarc constiluit.
Ergo cum ejuê (addit ibidem Augustinus) prae$entia poêceretur^
ut oertii ac dilttcidiê retponsionibuê vel aêtniia kominù , vel
eorrectio diluceêceret j ei nuili ambtgua rémanent y $e eublraxii
et negavit esamini, Haec Augustinus. Eadem Marius Mercator
narrât in Commonit. , illud expresse adnotans, quod Caelestius
huic indictae a Zosimo audienHae pleniori non êolum non adfuity
eedeiiam ex Rotnana urbeprofugii. Dum haec geruntur, deven^
tum est ad diem XXX aprilis anni CCCCXVIII , quo Honorîus
Augustus constituUonem edidit adversus Pelagium et Caeles-
( 172)
tium, quoi urbe pelli cum caeterb •ecUtoribus jubet* CooêU*
tutionem ImperaUurU conteculum est edîcUioi praefecti Prae-
toris praecipKQt, nt Pelagiuê atque CaeUêtiuê venerabiii nrbe
êummoU bomorum concilio mulctareniur. Aberat tuDC Roma
Pidagîus; aUainen quia erroris magisler et sacrilegae sectae
auctor babebatur , in eaia etîam coosUtutiones principuin el
edicta praefectorom animadverlebaiit; et ne illi ad urbem
^M^cedere futurû temporibus lioeret, ab ea non secus a« ai
praesens esset , pelli ipsum jubent. At Yolusîani edictum Cae^
leatîum solum petit, et exinde non iemere colligimus editam
illud fuisse eodem anno CCCCXVIII aliquod post tempos, qnam
promul^ta fuit Imperatoris constitutio, quia dubium erat an
CaetoiUus urbem reliquisset , Constautiusque autsuspicabator ,
-aut certe cognoverat Romae delitescere. Porro Gamerins
Dissert, de Auctoribus et Defens. haeresis Pelag. cap. 5 dîsertis
verbis scripsit : Caelettitun vel re tpêa non profugùêe urbe ,
cum $9Judicio êubduxit , sed apud patentée praeêertim femimaM
iatuùêe vel in urbem poetquam detanuit tempestas , eecurum re--
diiêsef connivente urbie Praefecio. Si ergo Caelestius ab urbe
non discessit conslitutionis Honorii in eum promulgata metu ,
vel etiamsi ad tempus aufugit , ubi primum tes% dédit occasio,
in eam iterum irrepit ; quis negat ante annum CCCCXIX id est
anno CCCCKVHI desiderare potuisse praefecti nrbis in tanta
peste ab ea arcenda diligentiom?
9. Sane quae hucusque dicta sont, quam veri simillima sint,
quantoque probabilius anno GGCCXYIH quam CCCCXXI ad-
scribi queant, nemo, qui ea pensiculate consideret, non ag^
noscet. lia ut si in epistola adjectum Gonstantio Imperatorie
nomen non legeretur , nemo opinor, anno CCCCXXI eam un*
quam adjudicandam existimasset. At quis non videt /ntpem-
Joris titulum apponi potuisse a librario, ut sctremus , quisnam
esset auctor illius epistolae, sicut eadem de causa in ejus
fronte adjecta sunt illa pairie P^alentiniani Mugueti III?
Porro Photius cum de scriptis principum adversus Pelagianos
dgitcod. 58. Theodosium et Honorium imperalores appellat,
( 173 )
CoDStantium vero non ita. Igitur ab ea epistola, ut Constantium
usque ad aanam CCCCXX[ vitam duxisse credamus, dubiun^
admodum, ne dicam futile, argumentum desumilur. Efficacius
multo efformare possumus ex consulatu , quem idem Constan-
tins gessjt anno CCGCXX , ut eodem anno ad imperii fastigium
ascendisse incunctanter asseramus. Id enim alias non semel
factum fuisse scicnus , et de alto yero testatur Spartianus , quod
quia depuiatuê erai itnperio^ tterum Consul dengnatuê est.
Itaque cum Honorius Constantium anno CGCCXX , Augustum
nuncupare decrevisset, in eundem hune annutn consulem de-
signavit, ut in kal. jan. et consul et imperator procederet.
Verum obnitente Theodosio , qui Constantium in regni socie-
tatem assumere recusabat, atque euntibus hinc illinc et re-
deuntibus nunciis res protacta est ad diem usque VI ante Id<
Febr.quo omnispe abrupta obtinendi a Theodosio consensus,
absque eo Constantius Âuguslus factus est eo anno CCCCXX.
Hinc in Orientem , cui Theodosius imperabat, Constantii irae;
hinc in ipsum meditata expeditio. Extat apud Grut. p. 449,
n? 7 lapis , in quo iegitur , Honorium , Theodosium et Constan-
tium Augustos jussisse statuam Petronio Maximo, praefecto
Urbis constitui. Praefecturam antem urbis gessisse Maximum
anno 420 opinantur viri doctissimi ipsique directam fuisse au-
tumant legemVl de legii. haeredit, quae lata est V kal. octob.
eodem anno 4â0. Nam licet inscripta sit Maximo P. P. , at illo
anno 420 Palladium non vero Maximum P. P. fuisse constat.
Quapropter subscriptionem eam corrigunt leguntque Maximo
P* U. Ex his ergo concludimus Constantium, si renunciatus
fuit Augustus mense febr. , ut ait Theophanes , non alio quam
febr. anni 420 renunciatum fuisse eodemquc anno post 6 im^
perii menses inleriisse.
Nota XXXF, p. 69.
1 . Salvianus , lib. Vil de Gubérn. Dei , agens de praelio quod
Castinus cum Wandalis commisit , ait : Jd ^andalos cum in
( 174)
Htêpania $Uoê noêira paré pergerei ^ ianiamque ad debellamdos
90$ praeêumplionis fiduciam ferrai , quaniam proxime ad Goihot
( bellum înouit TolosaDum, de quo Idatius anno 4S9 ) parisu^
perbiae faêin, pari exiiu corrmeruni, Haec prima causa infeli^
cilatis illius pugoae , detpectus bosiium et propriarum virtum
ConfideDlia. SecuDdam adaolat Prosper sub Consulibus bajus
anni CCCCXXII; Caêiinus, inquit, Bonifacium virum heUids
ariibuê praêclarum inepio et injurioio imperio ah expeditionU
êuae êocieiate avertit; nam ilie pericuiosum atqite indignutn ra-
tuê êêqui quem diêcordem êuperbientemque expertuê eiset, ede-
riter êê ad portum urbis atque inde ad Africain proripuit. Ita
Casiînus dum Bonifacium a se avertit , ab boslibas sapcratus
et vîctus est. Alter Prosper ad aunura YIII Theodosii XX fere
millia Romanorum a Wandalis occisa fuisse a£Brmat.
2. Idatius silenlio praeleriit Bonifacium ium temporis in
Hispania fuisse ex eaque in Italiam properasse. Attamen ipse
cum Prospero ex Italia in Africam Bonifacium contendisse les-
tantur. Nimirum in Africam tandem rediit , unde Honorii jussu
ad bellum sub Castino gerendum in Hispaniam venerat, Ita ex
epist. D. Aug. ("olim 70) colligo ; qui praeterea Bonifacium hoc
tempore , defunclà uxore, secundam extra Africam eamqne
Arianam duxisse refert. At cognalam eam fuisse régis Gaiserici,
ut ait Baronius , neque Augustinus innuit, nomenque multeris
renuit , quod fuit Pelagia.
Nota XXX FI, p. 70.
Cum ex Fastis Idatii nostri ( quidquid reclamet Pagîus ) li-
quido constet eum non ignorasse Uonorium ante annum 414
Tita functum esse, atque adeo XXX imperii annum non atti-
gisse; cur triginta principatus illi annos tribuit et sub anno
CCCCXXIY mortemejus ac Tricennalia consignât? Si vefacmen-
ter non ego fallor, Idatius cum animadverteret epocham im-
peratorum mensuram esse aliarum , Abrabamiticae nimirum ,
et Olympiadicae, quas non singulis, ut Imperatoriam annis ,
C 175)
sed decimo quoque Abrahamiticam , quarto quoque Olympia*
dicam tantum solilus sît exprimere , Dullam putayit faciendam
sibi esse io chronicoannorum imperatoriorum interruplionein^
ne notis hujusmodi aDOorum deûcienlibus Abrahamiticoram
et OlympiadicorunQ cunclaeque chronologiae ratio perturbare-
tur; ut sane turbata est infra ab anno Leonis Vlll, postquam
Idatius narrationeiD suam non digessit, nec partitusest adno*
tato quolibet imperii ineunte anno. Id autem ut praecaveret
Idatius, interregnorura tempus his principibus, qui praeces-
serunt, adscripsit. Quod infra in Avito demonstrabo. Igitur
Idatius Honorio adjudicans interregni tempus , quod inter ip-
fium et Valentinianum IH fuit, imperium ejus ad triginta us-
que annos produxit ; et cum ad extremumpervenit, Tricenna-
lia illius mortemque enunciavit ; ne cuiquam absonum videretur
exhiberi a se Honorium Tricennalia ante trigesimum regni
annum celebrantem et imperium post ipsam etiam morlem ad-
mînistrantem.
Nota XXXFIIy p. 70.
Theodosius Arcadii ûlius anno aerae Cbristianae CGCCXXV,
cui Idatius in chronico imperii ejus annum I adneclit , aetatis
procul dubio agebatXXiV, alque hune non autem XXVI desi-
gnavit isto loco Idatius. Relegequae dicta sunt nota 16. Utro-
bique ergo tum hic tum ad annum CCCCI Idatius a librariis
depravatus est. Quare non erat cur Pagiusad annum CCCCXX VIII,
ut nota praeccdentî observabam , ex hoc librariorum errato in
annis Theodosii describendis et ex morte Honorii ab Idatio sub
anno illius XXX , id est, CCCCXXIV aerae vulgaris commemo-
rala ,eum quasi parum accuratum in romana historia scribenda
illiusque imperitum accusaret. Potiori jure Pagius ipse corri-
gendus infra veniet; quia ad annum CCCCXLVIU ti? 13 sui
immemor Idatio imponit auspicatum esse annos regni Theo-
dosii ab Oclobri anni CCCCXXIU cum ex annis, quos tribuit
Honorio quoque , quod ei tribuat , carpit memorato anno 428
( J76)
Pagiu8 maDifesUMÎme dediiealur aonuin I Theodosiî anno aerae
vulgaria CCCCXXV eum iUigavisae.
JVoiaXXXriII,p.li.
OI]rinpiodoru8 non Gaesarîs aed Nobilissîmi titulum Cooataii-
tinopoH accepisse Valentînianumscribit; Caesarem veroThes-
aalonicae factum ipae Olympiodonis atque etiam Phîlostorgias
tradunt. Porro ValentioiaDUS Nobilissinû Placidîa vero Aaguatî
Utulis decorati aotea fuerant; utrique lameii ïheodosius cod-
ferre honores istos voluisse videlur; quia in principatus aocie-
talem ipse Constanlium admittere noluerat , ex quo in uxorem
Placidiam et (ilium Valentinianum haec prius décora proma-
naverant. Lex XIV de Muril et Gtfnaec. Cod. Theod. die XVI
octob. anni 424 lata Valentinianum Caesarem vocat. Sed lex
eod. Cod. XKXtlI de Annona et Tributisy quae sex anle dies
édita fuerat, Theodosiî solius nomen praefert. Hinc inferre
utcumque licet aliquo ex îllis sex diebus , qui a X ad XVI octob.
ejusdem anni CCCCXXIV excurrerunt, Valentinianum Caesa-^
rem renunciatum fuisse.
NotaXXXlX,p.1\.
Joannem tyrannum Aquilejae necatum fuisse affirmât Pht-^
lostorgius lib. XIL Quod quidem dubitandum non esse asseye*-
rat Pagius ad annum CCCCXXV n^ 4 ; quia Idalius , qui Raven-
nae Joannem supplicio affectum fuisse tradit , de rebmê estra
Hispaniam, înquit Pagius , parum edoctuê fuit. At Phîlostor-
giusnequidem de rébus in Grnecia aclitatisconscium scse pro-
dit eodem loco ; du m ibidem Placidiam scribit et Valentinianum
post obitum Honorii ex Italia Byzantium profugisse. Atqui
Placidia jàugusta a fratre Honerio pu/sa ad Orientem cum Ho^
noria (sic enim lege , non Honorio , feminae significatu , quod
improbabiliter docet aHcubiNorisius)e/f^ii/!eii/tiitaiio/€/fûpro-
fecta fuit , ut narrât Prosper sub Consulibos Mariniano et As-
depiodoto; eademque tradunt Cassiodorus et auctor Miscellae
C 177 )
omniumque fusissime Olympiodorus. Idatio igitur magis quam
Philostorgîo Gdem adhibere oportet; Joanneinque neci Raven-
nae datum credam y quandocunque quHus melior auctor quam
Philostorgius Aquilejae occisum testetur.
Nota XLy p. 71.
Faleniinianus junior apud Ravennam factus est Imperator :
scribit Marcellinus îd chronico sub Consulibus anoo CCCCXXV.
Bomae Augustus appeilatur, ait Idatius, cui Olympiodoruspraei-
verat dum in fine historiae suae scripsit : Caeso Joanne Ty-
ranno^ Helion Magiêter et Patricius Bomatn intHiêit, omnibus-
que eo confluentibus Falentinianumjam septennem veste induit
imperatona, Septimum annum inierat Yalentioianus secuoda
die Julii hujus annî. Qaapropter septeDoem eu m tuDC fuisse
non ita intelligas , quasi septimum jam tum explevisset annum.
Die VI II octob. hujus anni CCCCXXV nondum Augustum re-
nunciatum fuisse Valentinianum, indicio est lexXLVIlde Episc.
EccL et Cler. Cod. Theod. in qua ea die Caesar appellatur.
Verumtamen decimo quinto post die, id est, XXHI ejusdem
roensis Augustus inauguratus esU Ptolemeus Silvius in kalen-
dario supra laudato : JIT. Kai, novetnl. natale Fakntiniani pur-
puras etc. Eadem die, qua Romae imperatoriam vestem induit
Valentinianus , Constantinopoli Theodosii decreto Augustus
nuncupatus est, ut ex Prospero in chronico et ex Socrate
lib. VII cap. 25, colligitur ; namque in hoc sensu verba Socràtis
accipieoda sunt.
Nota XLl, p. 78.
1. Wandalicum in Africa regnum initium suum sortitum est
mense Majo anni CCCXXIX, quod in scholio adnotatum supra.
At Cuperus et apud ipsum in vita S. Victoris Vitensis XXHI ,
Chiffletius atque Ruinartius Wandalorum in Africam irruf)-
tionem ex Prosperi testimonio in chronico , quem de more
sequitur Cassiodorus , anno CCCCXXVII adnectunt. Verum
12
( 178)
oemo erit, qoi dubitel poUorem in hac re etêe audoritalOB
Idatii , qui tiun inler W^odalet degelMii , et terlio jâm anoo
episcoput crealus fuerat* Quklqiiod Protpert chronicoD fine-
quenlibut tcatei dironologicit meadis. Saoe Cupema ipae io
dironoUxi gettorum D. AugatUot ad diem XXVIII Augoati
aonumque CCCCXXVIII haec ait : Hêo vel mquenii anno ff^au*
dali jéfricam îngrediuniur,
3. Necfefellit magooa viros, ut Pagins ad aonum CCCCXXVIII
n* S coDJicit , modua in annis numerandia ab Idatio uaarpatua
(quod quia aaepe iuculcat vir hic dociisêtmua, aaepe ctiam a
me refellendua est) , nam io chronologia Idatii Maiua anui
Abrahamitici ll.CCCCXLV idem ipsissimus Mains est anni Dio-
nysiani CCCCXXIX, sive annum illum Abrabami numeret ab
octobri aerae communia CCCCXXVIII, sive a Januario insequen-
lis anni CCCCXXIX. Quicunque ergo Wandalorum ^ransitiim
in Africam Tel anno Dionjsiaoo CCCCXXVII vel CCCCXXVIH
adiîgant, non ideo decepti sunt , quia methodum non animad^
verterunt, quam in annis numerandis tenet Idatius; sed quia
Idatii testimonium obliti sunt, vel quia despectui habnmini.
t. Praeterea exinde eliam factum est , ut viri illi doctissimi
aibi persuaserint Victorem Vitenaem libres suos de persecu-
tione Wandalicascribere aggressum fuisse anno CCCCLXXXVII.
Cum tamen juxta id, quod scribit Idatius, annus sexagesimos
Wandalici in Africa regni , quo se scribere nos moauit Victor,
%n annum inciderit CCCCLXXXIX , nam a CCCCXXIX ad
CCCCLXXXVII non plures quam LVIII numerantur, Sexagesi-
>mu8 ergo, quo scribebat Victor , anous erat Dion jsianus 489.
i. Caetenim licet ab anno CCCCXXIX regnum Africanum
^uspicatus sit Gaisericus, attamen a capta Carthagine, id est,
ab anno CCCCXXXIX , numerari vulgo solet ab historicîs^ atque
etiam ad eodem Victore. Nam in fine lib. I Gaisericum régnasse
scribit annos XXXVII menses ill (Anonymus Augostanus a
Canisio editus addit dies VI) , quos a capta Carthagine non an-
tem ab ingressu illius in Africam numerat* Itaque cum Car-
«haginem occupaverit XIV kal. novembris anni CCCCXXXIX ,
( Ï79 )
ut ad eum annom asserit Matins; si huic numéro addas annofl
XXXVII mensesUIy obiisse Gaiscricum colliget an. CGCCLXXVII
die XIV kal. febr. aut sexto post die juxta Aoonymum Augusta-
Duni.
5. Hiuc corrigeodus est Victor Tunensis, qui Gaisericuui
decessisse ait Olybrio et Rustico consulibus , qui nomen dede-
runt anno aerae communia CCCCLXIV Africani regni XL anno.
Victorem hune secutus est D. Isidorus , in que propterea tam
Gaiserici, quam successorum ejus cunctae epochae depra-
vatae sunt. Sed baec jam dicere occupayit Florius ad îpsius
Isidorî Wandalorum historiam.
Nota XLII, p. 74.
1. Prosper consulatu Theodosii Xlet Valentiniani, qui eum
gesserunt anno CCCGXXV, j^reloê, ait , nobile oppidum Gallia-
rum a GothU tnulta vi oppugnatutn esi, donec imminente Aê-
tio^ non impuniUreceneruni. Unum idemque belium Prosperum
hic Idatiumque anno CCCCXXX nanrare res ipsa, verbaque
utriusque atque Isidori, quem statim adducam, ostendunt.
Et tamen quinque prius annos Prosper quam Idatius illud
consignât. Pagius Prospero huic adhaeret , alterumque Pros-
perum Pilhaeanum ad Idatii sententiam propius accedentem
sugiliat ; quia per haec tempora , inquit , chronicon ejus quoad
annoê imperaiorum valde depravaium es/. Sed id verius Aqui-
tano Prospero objici poterat , qui per hos annos belium hoc
Gothicum et transitum Wandalorum in Africam belium insu-
per Francicum perturbato nimium ordine describit. Quod ad
rem nunc attinet, mirum est virum eruditissimum Pagium
non animadvertisse Aétio eo anno CCCCXXV primum fovendae
Joannis tyrannidi, deinde Hunnis in Pannoniam deducendis
intentum, belium cum Gothis gerere non potuisse. Itaque
belium istud annos quinque Prosper antevertit. Finitum au-
tem est foedere Romanos inter et Gothos inito, datisque a
Gallis régi Theodori obsidibus, inter quos Theodorus erat
(180)
Avili propinqu us; cujus memiDÎt Sidonîus Carm. VU, y. 218.
Régi Getico tôt G«lIiA ptcit
PignorA JQMa dtre ett, inter qoie nobilit obte*
Ta, Théodore, Teoit, qoem pro pietate propioqiii
BxpetU in mediA pelHti piineipit taU,
Tatiu,ATÎte, fide.
Aduo aateni CCGCXXV tantae apud Gothos auctoiîtalis fuisse
Avitum acftate tum juveDem, utpote qui triginta post auDos
imperator factus est , non facile credam. Quam ob rem rursos
Idatio prae Prospero assentior.
3. De eodem hoc bello Isidorus in hist. Gothor. inquit :
Theodorus regno Aquitanico non amtenitu pacte Eomanae
foeduê récusai, pleraque municipia Bomanorum vicina êedibus
êutê occupai. Areloê nobilissimum Galliae oppidum mulia vi
oppugnai; a cujus obsidione itnmincnie viriute Aéiii, Bomanae
miliiioé ducis, non impuniius ahscedit. Post quae haec slalîm
subjungit : Remoio igiiur F'aleniiniani imperaioris jussu a
poiesiaie miliiari Aêiioy sic. Atqui Aêtius ab exercitu Gallicano
amotus est anno GGGGXXXII postquam Bonifacio necem intu-
lit. Ex tenore igitur narrationis Isidorianae satis clare dedu-
citur bellum hoc Gothicum Aëtii a Galliis remotionem praece-
dere nonpotuisse annis septein,quotquotpraecederedebuisset,
si actum fuisset anno GCGGXXV, cui illud adnectit Prosper.
t. Quae praeterea oppugnaverit Theodorus oppida noD
explicat Idatîus, imo neque Isidorus. Sed ut Arelatem usque
penetraret , plura in îtinere expugnasse necesse est.
Nota XLlll, p. 74.
Felicis necem anno GCGGXXX adiigat Prosper haec consulatu
Theodosii XIII et III Valentiniani scribens : Aêiius Felicem cum
usore sua Padusia ei Gramutium Diaconum cas insidiari sihi
cum praesensisssi , inieremù, Eundem Felicem nefarium fuitee
hominem , prodiderat alias ipse Prosper ad annum GCGGXXVI
consulibus Theodosio XII et Yalentiniano II inquiens : Palro^
( 181 )
cluê JreiaUntis epiêcopuê a Tribune quodam barbaro muliis
vuineribuê hniatuê occidiiur. Quod faeinuf ad occuliam jussio-
nem Feliciê magisiri militum referebaiur, Cujuê impulsu credi-
iua egt eiiam Tituê diaconuê , vir $anciu$ Romae peeunias pau-
peribuê disiribttenê, interfecêuê. Vidés , leetor, quam jure
merilo flagitior4iin scolerumque vindex Deus Aêtii ininîsterîo
ÎD Felicem animadverlcrit ! Sed et observa , quae de Titi nece
narrât Prosper; creditum fuisse testatur auctorem impiae
caedis illius eundem huoc Felicem fuisse, qui non Gothus sed
Roraanus aut Gallus erat , ut Yuit Pag^us ad annum 428 n® 1 .
Tribunum autem barbarum Patroclum iuterfecisse , testatur
sane Prosper. De interfectore vero Titi penitus tacet. Et taioen
de hac Titi coede ea narrantur (et quidem ubi minime opor-
tebat) quae supra nota XX perstrinxi.
Noia XLIF, p. 74-
1 • Expeditioncm , quam Idatius egisse ait Aêtium in Galliis
adversus Francos anno CCCCXXXI , Prosper adscribit anno
CCCCXXVll ; dein sub consulibus Felice et Tauro ait : MUuê,
tnuiiiê Francis caesiê, quam occupaverani propinquam Rheno
partem recipit GaUiarum* In hoc dissidio satius est, ut Idatio
assentiamur , quam Prospero ; siquidem Idatius tum cum Aétio
in Galliis erat, nec nisi finito hoc belle anno CCCCXXXI! ab
Aëtio recessit in palriam rediturus. Clarissima Idatii verba
exhibet chronicon annis 41 1 et 4S2. Quidquod expeditioncm
hanc Aêtii altero post Wandalorum in Africam transfretatio-
nem anno Prosper ipse commémorât. Wandali autem in Afri-
cam transmiserunt anno 429. Qut ergo Francicum illud belium
confici anno 428 potuit? Sed ut supra animadverti, et obser-
vare quilibet poterit , chronologia in Prospero valde per hos
annos deprayata est. Franci tum ab Aêtio debellati in geni-
talem Nicrum relusi sunt. Illinc anno CCCCL aut CCCCLI in
Galliam cum Attila irruerunt, Sidonio teste Carm. VII v. S25.
Quapropter nescio quid Aegidium Voechtium a Papcbrochio
( 18«)
relatum ïa Appendice II ad Ezegesîm de episcopis TiingrcDsi-
bu8 tom. !¥• SS. Majî n® 105 impolerît, ut contra auctoritatem
Prospert et Sidonii scriptonim ejuadem aevi atque GaUorum
Francot omnes ab anno CCGCVI aut CCCGVII in Taxandriam
vicinamqoe Tnngriam ad gentiiet 8uo8 Salioa transiisae , neque
deincepi trans Rhenum habitasae affirmaret* Neque melîus
alii , cum diserte Prosper bellum hoc juxta Rhenum actnm
fuisse testetur, hue revocant, quod Stdonius Carm. Y y» 2i!l
de Aêtio et Majoriano cum Clojone Franco deoertantibus ca-»
oit , inquiens :
Pott tempore parvo
PagnaitU pariter, Fraacas, qua Clojo patentes
Altrebatum terrât pervaserat.
Quid Attrebates ad Rhenum?
3. Praeterea haec de bello cum Clodione non ad annum
CCGCXXVH aut CCCCXXXI, neque ad CGCCXXXVII, ut toléra-
bilius aberravit Yalesius, pertinent; sed ad annum circiter
CCCCXLVfl spectant. Aam qui poiuii (inquit Sirmondus ad
hune Sidonii locum) Majorianus bello adeêse (anno CCCCXXYIII)
ei tam acriter dimicare , qwi XXX poêt annoê in êuo eomulaiu
(anno C€CCLYII1) juvenr^ erat; ut patet ex eodem Sidonie
ibidem y. 524? Accedit auctoritas non omnino contemnenda
chronid Yerdunensis quod ad annum 446 haec habet : In
Francorum terra reges regnare coeperunt et primuê eorum
régnât Clodio, Interea tamen Francici scriptores ex laudato
Prosperi loco €lodionem anno CCCCXXYIII , et ex Prospère
Pithaeano Pharamundum anno CCCCXYIII yel citius inter
Francos cis et ultra Rhenum régnasse praedicant. Etsi Pagius
ad annum CCCCXYIII n*. 81 de Pbaramundo et ad annum
CCCCXXYIII de Clodione sic loquitur, maxime de Pharamundo,
ut satis liquido appareat, non suam sed suorum assertam
vulgo opinionem de initio regni Francici in Galliis exprimere
voluisse. Sed de bis alias fortasse plura.
S. Nunc duo ipsius Pagii lapsus in critica ad annum
( 183)
CCCCXXVffll n*. 9. corrigendi sunt. Alterquod dical Sirmondum
oîhil in médium protulissè, quo suam comprobet sentenliam
de Clodiaoi beili tempore. Niminim eyidens argumentum ab
aetaie Majoriaoi detumptum et a me ipsius Sirmoudi verbis
modo productum nihili Pagîo est. Sirmondut itaque bellum
illiua annt CCCCXXVII, ut yult Prosper , vel ut rectius observât
Idatius aoQO CCCCXXXI a Clodiano distinguit , quod gestum
eaae negat per baec tempora, et post annum 445 ablegaU
Rursus de Ciodiano itto belloloqui ezistimat non solum Sido-
nium sed etiam Gregorium Turouensem , Sigebertum et cum
bit Anuales Frauconim , atque in eadem tempora illud reji-
cere. Neque est , cur Sirmondo Pagius objiciat , quod Sido-
nius victosFrancos, Sigebertus vero et Annales patriae victores
fuisse praedicent ; nam quando Franci apud domesticos histo-
rioos non victores? quando non triumpbos agunt?
4. Alter Pagii error est, quod dicat Idatium hoc ioco non
significare eo Abrahami anno (2448, Christi 4S2) Francoê vicioê
eêsê^ sed tantum pacem êo$ cum AêHo pepigiêie. Et post pauca :
Ibi Idaiiuê ioquUur de priêtina digniiate ab Aêiio recuperata ;
quod tamen non nisi poêt altquot annoê C0nitgi$$9 videbimuê.
Uaec Pagius, quem Idatius evidentissime refellit ; du m anno
CCCCXXXI inquit : Jdaiiuê Epiêoopuê ad AëUum ducem, qui
expêdiiionem agebat in Galliiê , êuscepii legatianem. Statimque
anno CCCCXXXII subjungit : Superatis per Aétium in cerfa^
mine Ftxmcis, et in pace euêceptiê^ Ceneoriuê comeê legatue
miititur ad Suevoê , eupradicio secum Idaiio redeunte. Quam-
nam ergoagebat Aétius expeditionem in Galliisanno CCCCXXXI
nisi quae insequenti anno finita est, superatis per ipsum
Francis et in pace susceptis? Sed taedet in bis diutius immo-
rari. Tantum in fine duo moneo. Alterum Idatium barum
rerum testem fuisse oculatum et ideo periculum nuUumest,
nec suspicio quidem, quod eas extra locum et tempus referai
Alterum de pristina dignitate ab Aëtio recuperata nullum per
cos annos Idatium verbum facere.
( 1«4)
Noia XLV, p. 75.
De BoniCado, eommentarii vice, haec io nonoulla Idalii loca
ex AugustiDo, Prospero, Olympiodoro et aliis summattm ex-
cerpla accipe. Boaifacius, Thrax geoere, belli pacisque arlibus
ÎDsignis , a Castiao maie habitus ex bello Hûpanieofti contra
Wandaloa anoo CCCCXXIl io aulam Honorii Augusti , et inde
in Africain transiil. Post Honorii mortem proyiDciain banc
contra Joannis t jrannidem tribunua tune militum défendit ,
Placidiaeque et Valentiniano filio servavit. Exinde Placidia,
quia aibi (idissimum Bonifacium ubique experta fuerat, comî-
tiva domesticorum atque Africae honestatum eidem provincîae
praefecit, quod Aètius lulit aegerrime. flaque ut PUcîdiae
suspectum redderet Bonifacium , eum apud ipaam ooepit cri-
minari, regno inhiare dictitana; etaiquidem abAfrica reyoca-
retur, non pariturum. Simulque ad Bonifacium scribît, Piaci*
diam ipsi insidias struere » quarum hoc ei erit indicium , fore
ut abaque uUa causa aubito ad palatium acciretur. Uis artibus
Placidia et Bonifacio circumventis , illa Bonifacium ex Africa
venire ad se jubet; Bonifacius vero yenire abnuit. Quare per-
dueUionis danmatus , cum bellum in publico nomine indice-
relur, Wandaiosex Hispania, ut sibi auxilio essent, adyocayit*
Verum detectis postea Aëtii dolis abstersisque suspicionibus ,
quae Placidiam a Bonifacio , et Bonifacium a Placidia averte-
rant , Bonifacius quidem nibil non egil , ut Wandalos ab Africa
removeret (quamquam omnia frustra fuerunt), Pladdiae , vero
jussu in aemulationem Aêtii et totins orbis (ut ait Prosper ad
annum CCCCXXXil) /Nice etconfeiêione (an consensione ?} mira-
bili Bonifacius ah Africa ad lialiam in urbem venit^ accepta
¥agisiri militum dignitate. Aëtius acrioribus proptereainvidiae
stimulis agilalus , Bonifacium breviore telo instructum Ion-
giore ipse aggreditur vulneratque. Hinc tertio post mense
Bonifacius ex vulnere moriens uxorem suam valde locupleteaa,
ut nulli nisi Aëtio nubal , monet. Ubi observa Aëlium tuDC
sine uxore fuisse ] namque alias importuna esset et inoffîciosa
( 185 )
Bonifacii de nupliis cuin Aëlio contrahendis ad uzorein admo-
nilio. Si tamen Aëlio nupsit, atque illa Gaudeolii maler est ,
de qua loquitur Sidonius Carm. V versu 205, ex Gothica pro-
fecto gentefuit, non ex Wandalica. Quamquam Pelagiae nomen
(quod Bonifacii uxorem habuisse prodidit Marcellinus) neu-
trum soDat, et extra Gothos et Wandalos Ariaoam, quam
duceret, invenire potuit Bonifacîus. Id autem ex Prisco et
Gassiodoro constat Aêtium alium habuisse ûlium nomine Car-
pilionem 5 qui major Gaudcntio erat; nam hic apud Sidonium
parvuê Gaudentius a matre dicitur eo tempore, quô Carpilio
legationem jam obierat ad Attilam. Quare si Carpilio nondum
morluus erat , quando Gaudentio minorî ejus fratri imperium
quaerebatur ; quid causae esse potuit , nisi quod Aëtii uxor ,
quae apud Sidonium loquitur, maler erat Gaudenlii etCarpî-
lionis noverca. Plura de Bonifacio coUegit Stillingus commen-
lario praevio ad vitam S. Augustini § 52.
JVoia XLFI, p. 76.
De Aëtiopost interfeclum ab eo Bonifacium Prosper sub Con-
sulibus Aëlio ipso et Valerio, id est anno CGCGXXX, haec Ira-
dit : Aetiu» cum , deposiia poêeitaie, in agro suo degerei, ibique
cum quidam inimicuê ejus repentino eum incursu opprimere
tentasêety profuguê ad urbem atque illinc ad Dalmaitam^
deinde Pannoniam ad ffunnoê pervenii^ quorum amicitia
ausilîoque pacem prinmpum et jus interpolatae potestatis
obtinuit. In libro Prosperî, quo utor, pro et jus quod hic
exhibeo , scriptum est Aëtius. Sed orae libri adscriptae ex ûde
manuscriplorum sunt, exque aliis auctoribus optimae plu-
resque correcliones et notae , quas esse suspicor ab studio
magni Anlonii Augustini. Ex ilUs una haec est, quae expunclo
illo verbo Aêtius ea restituit e^^tM. Igilur ex descriptis Pros-
peri verbis nemo non videt Aëtium, interfecto Bonifacio iram
principum melucntem palatium reliquisse. Ubi Sebastianus
Bonifacio succedens , lamdiu ibidem permansit quamdiu abfuît
( 186)
Aêtîut. Ai hic anno CCCCXXXIII ad aubm revenus, Patrtcioa-
que renuncîatiM, SebatUanum panlo post aula expulit et «d
Orieolem nayigare coégit. Quare quae Prosper de secessu AéCu
in agruiii fugaque inDalmatlam et Paononiam narrai, maziHHi
ev parte ad annum CCC€XXXIII pertinent.
Nda XiriJ, p. 77.
1 . Prayliam anno CCCCXYI aut initio anni GCCCXTII Joanni
in episcopatu Hierosolymilano snccesaisse , decessisse vero ante
annum €C€CXIX, ejusque in locum suffectum fuisse Juvenalem
nota XXX paucis exposui. Igitur doctissimus, cui ego assen-
tior, Papebrochius in hist. chronolog. Episcop. HieroaoL
Praylii mortem anno 418 adnectit. Clar. vero Pagius in cri-
tica ad annum 429 n*. 27, mortuum asserit Praylium anno
CCGCXXY. Verum neuter quemquam veterum scriptomm pre-
ducit , qui suae sententiae presse clareque suffragetur. Quîn-
imo Pagius ex XX Episcopatus annis, quos Praylio Nicephorum
et Theophanem tribuere fatetur , novem et ultra , necesse est ,
ut detrahat , et nec sic quidem computus illius constat. Pape-
brochius similiter in Cyrillo scriptore vîtae S. Enthymii
(XX januarii) qui Juvenalem successorem Praylii anno XLYI
Episcopatus obiise tradit, pro XLIV legendum esse ait XL;
namque ita chronologiam , quam astruit , requirere existimat.
Nimirum tam Pagius quam Papebrochius, dum suam quisqae
sententiam comprobare conatur, scripta veterum vel refellit
vel corrigit; quia uterque opinioni suae contraria esse çemit.
Attamen Papebrochii correctio Cyrille adhibita non tam enor-
mis est, utper sese patet, ac illa , quam Pagius Nicephoro et
Theophani adhibet , ut eos in suam sententiam trahat. Quara-
quam hi , ut verum fatear, severiorem longe merentur , quia
longissime a veritate aberrant. Praeterea ut ad Papebrochium
redeam , facillimum fuit auctori vitae Enthymii Cyrille Episco-
patum Juvenalis numerare a morte Joannis , praetermisso ex
oblivione Praylio. Quem cum in brevi, id est ^ brevi tempore
( Ï87 )
Episcopâlum leouiisé Idalius affirmét, illîus teslimonio effi^^
cere potuisset Papébrochios^ ùt ejut opinio, sin minus certa ,
valde tamen probabilis lectoribus videretur. Porro Episco-
patus decem annorum, quanlum Praylio tribuil Pagius, brevis
dici DOD potest. Si autenv brevis fuit, ut tradidit Idatius,
secundo a morte Joannis anno, id est, CCCCXVllI obiit; Juve*
nalisque post ipsum electus est eodem anno.
t. Emin. Gird. Norisius PrayliumnonanteannumGCCCXXI
obiisse existimare se indicat , dum , in bist. Pelag* lib, II cap. 4
scribit ab eo anno (431), qui acceptaeaTbeodotosedis(Antio*
chenae) primus numeratur, contigîsse, ut Pelagius de sanctis
Hierosolymorum locis ejiceretur. Duo hic adstruit vir doctis-
simus; alterum , electionem Theodoli evenisse anno CGCCXXI ,
alternm , Pelagium post Theodoti electionem abactum fuisse
Hierosolymis* Caeterum Eusebius Gremonensis (ita conjicit
magnus Baronius ad annum 417 n<* 15, vel si Gremonensis non
est, certe ille videtur es$e , cujus meminit Hîeronymus epistola
nunc ioter Augustioianas GGII) Gyrillo Alexandrino scribens
(apud Baron, ibidem) haec inquit : Quomodo nunCf cum beaiae
memoriae Innoceniius Pelagium , Caelesitumque cutn $uiê capi-
tibus candemnavit , cunctiê eoê abfieieniibui Orienialibus ,
Alesandrina Ecckêia in communionem receperit, quae 9ola H
prima inter provincialeê êuoê taies refutare debuerai? Si nunc
id estquando Innoceniius, qui inilioanni GGGGXVII decessit,
Pelagium damnavit ; Orientales hune abjecerunt Syri et Pa-
lestini, annon sero nimis^ scilicet post quatuor aut quinque
annos abactus dicitur a Norisio? Quidquod de hac Pelagii e
sanctis locis ejectione snb Gatilinae nomine locutus fuisse vide-
tur Hieronymus ep. LV ad Riparium. At Hierooymus ante
annum GGGGXXI mortuus est. Portasse etiam clarius de ejec-
tione Pelagii e sacris locis locutus est alias Hioronymus , scrip-
tumque, ubî haec narrât, deperiit. Plura enim opéra S. doc-
toris injuria temporum perdita sunt.
3. Itaque Praylius Pelagium Hierosolymis expulit post sy-
nodum Anliochenam , quae serins quam anno GGGGXVII cogi
( 180)
non poiuît. Nam cum Pdagius ex synodo Diospolîtanâ
natus evasîsset anno 415 desinente, orthodoxi , qai ipsios
condemnationem flagrantissimeconcupiacebant, confeatîmliaDc
causam ad A.ntiochenum Patriarcham , cai saberant episc»>pî
PalaesUni, detulerunt. Sed importune in eo reram articulo eve-
nit, ut Alexander epîscopns Antiochiae moreretur, unde causa
procrastinata est usque ad electionem TheodoU in aiminn
CCCCKVII. Gamerius Dîssert. H de Synodis in causa Pelagiana
habitis. Synode X Theodotum anno 411 Alexandre successîsse
existimat sed immerito. Marius Mercator cap. S Commonit.
postquam Pelagium Patres Diospolitanos delusisse narrarit,
continue quid Antiochiae de eo actum sit commémorai, in-
quiens : Pottmodum evidenier deprehensut (Pelagius) insisien-
iibuê aoousaioribus a poêieriore Synodo , eut ianciae memorioB
Theodoiuê Antiochiae praeâedii Epûeopuê j atque detecius a
âandiê quoque et venerabilibus Hieroêolymorum lociê cet detur-
batuê. Ergo si po^modum^ si ineistentibus ace^isatoribue sci-
licet iisdem, qui in Diospolitana Synodo eum accusaverant,
damnatus est a Theodoto ; quis aut cum Norisio anno ab ea
Synodo quinto , aut cum Pagio anno octavo , uti opinatnr is
ad annum CCCCXXIV n^^. 8, nimirum multos etiam post annos,
quam celeberrimum Zosimi decretum totum orbem percnrre-
rat, faclum id fuisse credat? Imo neque Norîsium nequePagium
credituros id fuisse existimo , nisi yiri doctissimi in eam ivis-
sent opinionem , quod Theodotus longe post annum CCCCXVII
Antiochenam obtiouerit sedem.
4. Yerum aliter omnino res se habet; namque Theodotus
anno isto CCCCXVII Antiochiae factus est episcopus, ut in hist.
Patriarch. Antioch. praefixa Tomo IV SS. Julii, satis liquide
deducit eruditissimus Jesuita Boschius; ejusque opinie lau-
date Mercateris testimonio adjunctisque Eusebii verbis supra
descriptis maxime comprobatur. Cum enim Euscbius solius
lonocentii rescriptum meminerit, nulla recentieris alicujus
decreti (puta Zosimi) facta commemoratione , profecto gravis-
simum nebis praebet fundamenlum , ut credamus epistolam
(189 )
illam missam ad Cyrillum fuisse eodem anna CCCCXViL At
quid ego moror? lidem Emin. Morisius ac Pagius (lege hune ad
eum aDDum n^ 9) hoc ipsum fatentur, scilicet eas Eusebii
Hueras scriptas fuisse initio ponliûcalus Zosimi , quem eodem
anno 417* die XYIII Marlii consecratum fuisse tradit ibidem
Pagius n** 12. Cum ergo Pelagius ex sacris Hierosolymorum
locis exturbatus fuerit auctoritate synodi Antiochenae , in qua
sederunt Theodotus et Praylius ; namque id etiam de Praylio
testari videtur Mercator , qui post laudata ipsius supra verba
haec slatim adjicit : Quod (ejectionem Pelagii a sanctis locis
Hierosolymorum) ejusdem 5. Theodoii ad reverendiêsimum
urbis Romae Episcopum et sanctae memoriae Praylii Hiero$o*
ly mitant Epiêcopi misêa scripta testantur; annon ex his omni-
bus liquido colligilur V Synodum Antiochenam faabitam
fuisse anno CCCCXYII , non autem post annum CCGGXXI.
2° Theodotum jam tum Antiochiae Episcopum factum fuisse,
uti contra quam opinantur Norisius et Pagius , propugnat Bos^
cfaius. S® Pelagium , etiam si post electîonem Theodoii Hiero^
solymis expuisus fuerit a Praylio, Prayliusquee vivis excesserit
yel in fine anni CCCCXYlll vel initio insequentis, ab eo prorsus
expelli potuisse , et re ipsa expulsum fuisse anno CCCCXVll ,
non autem post annum CCCCXXl , uti contendunt Norisius et
PagiuSi existimantes Praylium eo anno oondum obiisse.
5. At constat , inquies , Praylium propensiore in Pelagium
animo fuisse initio Episcopatus , et pro eo tum ad Innocenlium
Papam litteras dédisse. Quo itaque pacto fieri potuit , ut tam
cito, nempe in ipso episcopatus anno primo Pelagium abjiceret
et a Palaestina expelleret? Simili ratiocinatione asserere qui
poterit Tractoriam Zosimi post annum 418 editam fuisse ; quia
Zosimus usque ad diem XXI Martii ejusdem anni Pelagium
Caelestiumque excusare conatus est , eorum accusatoribus
acerrime sugillatis. Praylius utique litteras pro Pelagio ad
Innocenlium scripsit , illaeque perlalaesunt eotempore , quod
inter primas et secundas litteras Zosimi (qui Innocentio suc-
cesserat ) ad Africanos Episcopos excurrit. Id ex eo colligitur,
(190)
quod ctim Zoumus nullam Praylii epîslolae meationcm în pti-
mis tuUad Afrot lilterU feciasei, facturas proculdubio, si eam
jam tum accepistet; in aecuDdis, quae datae sunt XXII die
lepiemb* anno CCCCXVII , acceptant a se meminit. Caeierum
dum Praylii litterae ad Innoceniium perferuntur, delatam est
ad Orientem decretam ejusdem Innocentii , quo Pelagias dam-
nabatur. Hoc decreto ezcilus Tbeodotus, et insistentibus Pe-
lagii accusatoribus , Synodum statim coégit , ubi praeaente
Praylio Pelagius damnatus est , ei ut aiebat supra Eusebtns
a cuncUs Orientalibus abjectus. Siquîdem opportune tune,
id est , pontificatus Innocentii tempore, legatio Romam mîsaa
fuerat ab Episcopis Orientalibus , de qua Bonifacius Papa in
epistolis ad quosdam MacedoniaeEpiscopos tom. 4 Concil. Col-
lecUonis Labbeanae col. 1708baechabet : Al nie bme tempuê,
ideit f êubpraedeœsiore meo beatae memoriae Innocentio Orim^
UUium êcdeêîarum Pontifices, dolentes sea B. Pelricommunitm^
êefundoêy per iegatoê pacem^ êi ekartias veaira reiinei , popoêc^-
runt. Niminun sejunxeruntsese Orientales, Constantinopolitani
et Aegyptii a communione Romanae Sedis, récusantes nomen
S. Joannis Chrysostomi dypticis inserere, quod Innoceotia«
urgebat. Orientalium autem legationis auctorem Aiexandmm
fuisse praedecessorem Theodoti, ipse Innocentius testator epis-
tola ad Maximianum Episcopum tom, 3 Conciliorum Col. IS66;
in qua baec scribit : Àniiochenae eccleêiae frater ei coipiscapuê
noêter Alesander digna legatiane et proeecuêue eei et probavii /
negotium scilicet reconciliationis Orientalium eu m Ecclesia Ro-
mana. Igitur ex Italia Antiochiam redeuntibus Alexandri le-
gatis, desinente anno 416 vel ineunte potins 417 , ad aha ,
quae ab ipso Innocentio traditasunt , rescripta decretum contra
Pelagium recens tum editum adjunxisse tam est credibile,
quam quod maxime. His ergo Innocentii litteris a Theodoto
acceptis, namque intérim Alexander decesserat , ut se Romano
Pontifici magis probaret , Synodum statim cêogit , Pelagium
damnavit et ab Oriente rejiciendum decrevit.
0. Sedecce nunc NorisiusLib. 1 . bist. Pelag. cap. 1 1 nullum
( 191 )
«b lonoceotioadversusPelagiumconditum decretumconlendit.
Tum quia hujusmodi decreli, ait, nnllibi D. ÂDgustinus me*
minit; tum quia illud Zosimus PoDlifex Caelestio non objecit ;
cum tamen ab eo requisiverit, ui SeéUs ^postolicae litieriê ,
quae a ianciae tnemonae suo praedece$êor$ manaverant , praC'
béni atêensum; uti refert idem Augustinus lib. Il de peccato
origin. cap. S. In Norisii senlentiam pedibus, ut solet, ivit Pagias
ad annum 416 d*' 15 et 16. Sed imprimis esto quod illius de-
creli luDOcentiani DuUam S. Augustinus meutionem fecisset,
oon satis hoc erat , ut illud extitisse umquam negemns. Atqui
îd expresse tradit Gennadius, cujus testimonium tanti aliquando
facit Norisius, quanti infra videbimus nota LXIU a n^ 8, ubi de
lepistola Leonis ad Flavianum de Incarnationis mysterio dicen-
dum est. Testatur id ipsum etiam liber Pontificalis; ut Eusebius
antea laudatus non obscure indicat. Utquid enim cum Pelagia*
nos ab Orienlalibus abjectos esse ait , factum id signiGcanter
adnolat, cum heatae memoriae Jnnocentius Pelagium Coehê-
tiumque cum $uis capitibus condemnavit ?
7. Deinde nego Augustinum non meminisse decreti Inno-
•centiani , neque illud Caelestio Zosimum objecisse. An quia
Augustinus litierarum non vero decreii nomine utitur ideo
«pistolam, aut epistolas aliquas non autem decretum signiG-
care voluisse dicendiis est 7 At enim vel consullo , vel casu po-
tuit decreti nomen non usurpare. Annon Possidius in vita
ejusdem Augustini cap. XVIIl de Innocentio et Zosimo k>-
quens inquit : At iUi tantae eedis antieiiteê suie diverêis
iemporibuê eoêdem (Pelagianos) notantes,,. • datte litteriê et ad
Africanue Occidentia et ad Orientis partes ecclesias eos anaths"
matizandos et devitandos ab omnibus catholicis censuerunt. Et
hoc taie de iliis Ecclesiae Dei catholicae prolaiumjudicium , etc.
£n Possidius lilteras appellat tam Zosimi quam Innocenlii ad«
versus Pelagium constiluta; eaque non a solo Zosimo, sed
«liam ab Innocentio ad Orientis partis ecclesias missas esse tes-
tatur. Ipse etiam Augustinus epist« 190 alias 157 adOptatum
de constitutis ab Innocentio et Zosimo eodem tenore loquens
( 192 )
ait : Pelogiuê et Caeleitiuê duobus tenerabiiibuM aniisiiUbus
ApottoUcae $ediê Papa Innocentio et Papa Zosimo toto christiano
orbe damnati sunt. De quitus exempia recentium liiterarum
êive quae untpersaliter ad omne$ Epiecopos de memorata tede
manaruniy etc. At dubium non est , quio Zosimus decretam
contra Pelagianos ediderit. Denique Emîn. Baronius, Garne-
rius et alii nssensi suot Gennadîo lib. de vir. iliuslr. de In-
nocentio jnxla lectionem Pagii dicenli : Scripsii deerehm
Occidentaiium et Orientalium eccleêiis adversus Peiagiumda'
tum. Poêt quem successor cjus Papa Zoeimus laitue prûmul-
gavit.
8. Et sane si quo scripta sua contra Pelagium mîtlere de-
buisse et misisse Innocentinm credendum est , Orientis dioe-
cesis fuit ; ubi quot et quanta perpetraverit Pelagîus, tum per
se Epîscopos deludens in synodis tum per suae factionis ho-
mines Hieronymum et sanctas virgines Eustochiam et Paolam
juniorem immaniter vexans, mature cognoverat, ut palet ex
ipsius Tnnocentii epistola inter Augustinianas olim XCT ounc
CXCIII , exque alia , quam ad loannem Episcopum Hierow-
lymitanum scripsit, babesque apud Baronium ad annum 416.
Sed jaro nimismulta de nomine disputavimus ; praesertîm coin
uno verbo lis dirimi possit , si dixerimus latuîsse Augustinam
decretum Innocentii contra Pelagium missum in Orientem;
sicuti latuit ipsum Concilium in eodem Oriente, in eadem
causa et eodem anno habitum a Theodoto ; neque enim illiu*
Synodi meminit usquamS. Doctor : si ergo ex ejus de bac Synodo
silenlio nemo nisi temere falsitatis arguet Mercatorem , ^^
et babitam dîcat, et in ea damnatum fuisse Pelagium scribat;
cur quia Decreti Innocentiani sub expresso nomine Decreii non
meminit Augustinus , falsitatis arguendi sunt Gennadius, lib^''
Pontificalis vel etiam laudatus supra Eusebius ? Ego equidem
cum haec et plura bis similia lego in historia Pelagianoruo) ^^
Vindiciîs Augustini ejusdem auctoris ; illud uno commutât^
verbo repetere soleo : Honor régis judicium diligit. Veruna-
tamen sive decretum contra Pelagianos ediderit Innocenlius ,
( 193 )
quod ad cunctas ecclesias miserit, sive epistolarum ad Afros
scriptarum exemplar io Palaestinam et Orientera transmitti
curaverit ; id ex Eusebii et Mercatoris lestimoniis certtssime
constat Orienlales Pelagium abjecîsse, quia illum ab Inno-
centio , nandum autem a Zosimo damnatum didicerant. Quod
cum anno 417 vel ut serius initio 418 factum fuerit sedente
Hierosolymis Praylio , Joannes , qui hune in Episcopatu illo
praecessit. tenere eum non poterat anno 419, quo terrae
motus ab Idatio commemorati contigerunt. Quin etiam Praylio
brevi vita functo , Juvenalis tune temporis Hierosolymitanam
sedem occupabat.
Nota XLrjII,p.7S.
1 . Inter epistolas S. Cyrilli Alexandrini oetava , quae incipit :
Afuganivr quidam^ ad Nestorium directa est* De ea autem
S. Léo epist. ( mihi ) 3S ad Theodosium Augustum ait : Qua
f epistola Cyrillus ) Nestorium corrigere et sanare voluit ,
pravaê praedicationee ipeiue arguens et evidentiuê fidem Ni-
cenae definitionia exponene ; quatnque ah eo miêeam Apoeto*
licaeeedia ecrinia susceperunt» EjusdemCyrilli epistolae meminit
S. Flavianus in primis et secundis ad S. Leonem missis a se
litteris , quae in antiquis Leonis editionibus post epistolam
oetavam reperiuntur. Ergo in primis teslatur Flavianus ei Gy*
rtlli epistolae omnes Synodi Ephesinae Patres assensisse. In
secundis verba quaedam adducit , quae eum ex eadem illa Gy-
rilii epistola desumpta sint , aperte demonslrant de ea , et non
de alia Gyrilli epistola loquutum fuisse Flavianum in primis
suis litteris et de eadem locutos Leonem in litteris ad Theo-
dosium , et Idatium in chronico , dum Gyrilli epistolae unius
meminit ad Nestorium missae , ejus haeresim destruentia et ré-
gulant fidei exponentis.
2. Quapropter immérité Quesnellus praeter banc Gyrilli
epistolam , Nugantur quidam , quae in Tome I eoneilii Epbe-
sinicap. 12 initium aliud habet , seilieet : Intelligo quoêdam;
illam etiam , quae de paee est ad Orientales ineipitque : Lae-
13
( 19^ )
tenturcoeliy significatam esse Tult a Flaviano. Nam quod hic
Idatius alia cum hac epittola missa esse testatur , iDterpretari
possumus, et quidem consullius , de alio Cyrilli seripto , qood
laudato loco desîgoat Léo loquieDS : Ephesinae etiam Synodi
gtskt féceuêeat , quibus contra Neêtorii impietaiem a sandae
memoriae Cyrillo inurta et allegata sunt de Jncamatiane Ca-
tholieorum teetimonia êocerdotum. Quainquain nihil nos cogit ,
ut ea alia, quae allata fuisse ait Idatius , Cyrilli essedicamus.
S. Porro contra Nestorianae jhaeresis venenum , quod bas
quoque Oceidentis partes afflaverat , praesentissimum scripta
haec anlidotum attulerunt. Nam , ut omittam Leporium roo-
nachum Massiliensem , quem in emendationis suae libello
(seripto ut opinatur Tiliemonlius an. 427) apud Sirmondum
Toin. 1. opusciil. confitentem legimus : De eancta Maria non
Deum ipium natum , sed perfectum cum Deo natum hotninem
dioebatnus : en Uispania datis ad Capreolum Carthagincnsem
in Africa Episcopum litteris Vitalis et Constantius scripserunt :
Sunt hic quidam , qui dicunt non debere dici Deum natum.
Nam tt haec estfides ( haereêÎM potius) eorum , hominempurum
natum fuisse de Maria Firgine , et post haec Deum habitasse
in 60. Ita a religiosishis viris Vitale et Constanlio scripta fuisse
postEphesinamSynoduro litterae Capreoli ad ipsosdemanstraul,
quae Tom. I. Operum Sirmondi pag. S15 legi poterunt. Cum
uutem scripta non fuerint post occupatam a Gaiserico Cartha-
ginem die XIX novemb. auno CCCCXXXIX ; nam ab eo tempore
cuncta in illa urbe perturbatissima fuerunt; puto Yitalem et
Constantium eas litleras ad Capreolum misisse aliquo ex his
annis , qui inter CCCCXXXII et CCCCXXXIX decurrerunt.
Quod si scriptas fuisse eas dicamus , antequam ad Hispanîas
anno 4S6 allata fuerint scripta , quae hoc anno memorat Ida-
tius , nihil fortasse a veritate aberrabimus.
ISotaXLlX, p. 78.
Scmel et iterum Idalius Burgundiones contra Romanos re-
( i9;î )
bellasse tradit anais CCCCXXXVI el CGCCXXXVII , atqiie in:
hoc ultimo bello caesa eorum XX millia testalur. De qiin in*
telllçeiida suni ilU y quae Sidonias Carm. Vif vers. 934
scribîl :
Belgam , Burgundio quem trux
Presserat , absoWii juootut tibi.
Videlicet Aëtius junctasAvilo. Addit insiiper Sidonius :
Vinok«r illic
Curtu Herulus , Clunut jaculis , Franousque oatatu ,
Sauromata olypeo, Saliuf pede , etc.
Ubi utrosque Francos Allhurios , qui ad Nicrum , et Salios ,
qui ad Salam autlsalam fluminaconsid<?bant, Burgundionibus
adhaesisse sîgniGcat. Caelerum unicus belli dux et auctor
Gundiacus fuit, Burgundionum rex ; reliquae vero gentes Bur-
gundionis ductum fortunamque sequebantur. Et tamen Ma-
riaous Scotus sexto post natus saeculo sub hujus anni Con-
sul ibus haec scribit : Batavos , Tungroa , Menapioâ, Tervanoê^
Morinos, .^mbianes , Cameracenses , Tomacenses, ^ttrebateê ,
Belvacenses et quidquid his regionibus interjacet , uliraque Se^
quanamei Ligeritn Clodius Francorum regno adjecit, Uacc cum
Sidonianis contu lisse réfutasse est. Sirmondus ad hune Sidonii
locum Gothos Burgundionibus auxilio accurrisse eorumque
Vil! Burgundionum vero XX millia eodem teropore et loco oc-
cisa fuisse refert. Sed fallitur vir doctissimus ; Gotbi enim alio
anno, quam Burgundiones perierunt^ ut constates Idatio ;
et loco etîam diverso bellum gessisse videntur, scilicet in pro-
vincia Narbonensi , cum Burgundiones in Belgica bellarent.
Nota L , p. 79.
Narraturus Idatius acta anni CCCCXXXIX , nihil peccavit ,
si Carthagints celeberrimae urbis excîdium ante omnia prae-
misit , ante ea etiam , quae eodem illp anno prius contigerunt.
( 19«)
Pagiustamen ilhim peccaste vult, imo peccare eum facit; duni
•ibi fiDgtt Abrahami annuin Tï. GCGGLV , cui ad diem XIX oc-
tobris everaionem Carthagtois adiigat Idatius, Dumerandum
esse a die prima oclobris anoi Dionysiani CCCCXXKVIU. Quod
si iu esset , certe eversiooem CarthagiDis adscripsiaset Idatîas
anno eidem 4S8. At numeret Pagius aoDo hujus cbronici a
lanuario , et incidet illud excidîum in anoum GCCCXXXIX ,
iû quem cum dubitari oequeat Idatium illud retuliase , ag-
ooacat tandem Pagina errorem suum , desioatque inculcare
toties annos Idatianoa ab octobri numerandoa esse*
Nota LI, p. 79.
De bello Tolosano, de quo Idatius anno GGGGXXXIX, Pros-
per sub ejusdem anni Consulibus haeo scribit : Litorius , cui
secundae ah Aëtio Patricia potestati Hunniê auxiiiantibuê
praeerai , dum Aétii gloriam âuperare appétit ^ dumque ffarus-
picum respoHêiê et daemonum significationibue fidit, pugnam
cum Gothie imprudenter coneeruit. Merito ergo victus , captus,
occisus est , qui vanitate tumidus et sacrilega impietate coo-
taininatuspugnamconseruit. Comparât hune Calholict impera-
tons ducem Salvianus Lib. VU de Gubern. cum Théodore
Gothorum rege Ariane, pieque sapienterque philosophatur,
dicens : Cum Gothi metuerent , praeeumpsimuê noe in Hunniê
$pem ponere , f7/« in Deo ; pas ah iUi$ postulareiur^ a nohiê
negaretury illi episcopoe mitterent^ nos repelleremuê , iUi eiiam
in alieniê sacerdotibus (erant enim , quos pacis internuncios
et séquestres ad Romanes mittebant Gothi , Episcopi catbo-
lici) Deum honorarenty noe in noêtris coniemneremuê. Prout
actue utriuêque partie , ita et rerum terminus fuit. Jtaque Ole
dus noêtrae partis Litorius eandem urbem hosHum (Tolosam)
quam eodem die victorem se intraturum esse praesumpsit , cap-
tivus iniravit. Finola, quae aliis paraviij ipsesusêinuit. Uiqui
masimutn hahuerat supercilium fortis viri, mortem subirot
ignavi, longo tempore it diutuma in ergastuio harharorum iabe
( 197)
€&H$umptuê, Ipêerex hoêitum, quantum resprodtdit,acprobavii,
usqueaddiempugnaeêtratuM cUicio preces fudit; anie beilum in
oratione jaeuit ; ad beilum de oratione eurrexii. Priuêquam
pugnam manu capeêserei, eupplicatione pugnavit ; et ideofidenê
procetêit ad pugnam y quiajam meruerat in oratione tictoriam.
Haec carptim , quia lectu illa dîgnissima , et quae egregiam
Theodoris Gothorumque nostrorum iodolem 08tendunt,exSal-
yiano descripsû Intérim observa Idatium posl dieê paucoê^
quamcaptus est Lilorius, occisum fuisse affirmare. Salvianus
vero lo$igo tempore etdiutuma in ergastuhbarbarorumtabecon-
eumptum ait. SaWiaDus et ioco et tempore rébus his propior
erat; nam perhos dies aut paulo post haec in Gallia scribebat.
Nota LU, p. 79.
Pacis inler Romaoos et Gothos eodem anno CCCCKXXIX
confectae laudem Avilo tribuit Sidonius Carm. VII y. 299 y ubî
Aètii totiusque Galliae trepidationem post devictum a Théodore
Litorium bis carminibus depingit :
Gallia Getioa pallebal ab ira :
Ril preoe, nil preito nil milite fractat agebat
Aêtiiu : capto terramm damna patebant
Litorio. In Rhodanum proprios prodnoere fines
Theudoridae fixum ; neo erat pugnare neoetse
Sed migrare Getit. — Pottquam undique nuUum
Praesidium dacibntque tuit nil , Roma , reliotnm
Poednt, ATite, noTat, etc.
Praelicenter ista a Sidonio scripta vlderi poterunt , si Pros-
pero creditur, qui deeadem bac pace loquens inquit ; Paxcum
Gothis facta , cum eam poêt ancipitiê pugnae lacrymahile expe^
rimentum humiiiuSy quamunquam ante popoêciêsent. Sed hune
Prosperi locum luxatum esse dubitare non possumus ; tum
propter Salviani teslimonium , quo Sidonbnum confirmatur;
tnm praecipue, quia Paulus Diaconus, qui Prosperum ezscH-
bere manifeste videtur , haec lib« XIV Iradit : Pax cum Gothi$
( 198 )
facia eiif eum eam Bomani posi kujuê iaerimabilû beUi pemi-
ciem humilius, fuam unquam aniem papo9ciê$enU Quarc in
Prospero vox Jîomam , quae librariorum ncgligenlla iode ex-
cidit , reponenda est.
Noia un , p. 80.
De Gaiserici irruplionibus , quibus iiiaritimas ulriusque im-
perii regiooes per singulos annos vastare solitus est , Victor
Vitcnsis in fine lib. I haec scribit : Quae vero in Uiêpania
lialia^ Dalmatia^ Calahria^ y^pulia, Sicilia^ Sardinia^ Bruiiiê^
Lucania , EpyrOf vel Hellade (Gaisericus) ge$$erù, mdiuê M
ipsij qui pats i sunt^ miêerabilitêr lugenda narrabuni» Htnc
apud Cassiodorum lib. I Variar. ep. 4 : Saet>u$ et repenhnuê
hoêtis dicitur , a quo avus ipsius Senaloris Siciitam Brutiosque
iiberavii. Quod fortassis nunc accîdît. Ab bac Sicula expeditÎMie
narrât Prosper sub Coss. hujus anni revocatum fuisse Gaise»
ricum metu Sebastiani , qui ab Hispania io Africain transfreta-
verat , adjungitque ab eodem tandem Gaiserico Sebastiaoam
interfectum fuisse. Vid. not. 67.
J^ota Liy, p. 81.
Extat lomo IV Oper. D. Auguslîui edîtionis Theol. Lova-
niensium Disputatio inler ipsum Auguslinuoi et Maximinum
Episcopum Arianum , qui teste Possidio in vita S* Auguslini
cap. 17 cum Gothis in Africam venerat. Ipse autem Maximinus
inilio Disputationis Garthagine se missum Hipponem ait a co-
mité régie; sed lege a comité Sigisvuito, quomodo iegendum
esse monuit Sirmondus ^ cujus animadversionem nescio , cur
ex quadam ejusdem Sirmondi nota ad sermonem 140 D. Au-
gustini resciderunt Benediclini. Sigisvultus ergo natione Go-
tbus bellum pro Valentiniano in Africa contra Bonifacium
administravit ; ipsoque ab ea recedente, recessisse etiam cam
eo genlilem suum Maximinum existimo. Sallem nemo infîcias
tbit post devictos a Gaiserico Asparem et Bonifacium hujusque
( 199 )
in aulaiD regressum aono CCCCXXXll , quo cum coDsignat
Idalius, Marcellioum ab Africa discessisse. Hinc irrurapenli hoc
anno CCCGXLI in Siciliam Gaiserico occurrere et Ariani régis
Ariaous Episcopus gratiam aucupari poluil. Maximtnum au-
tem ab Episcopis damnatum ideo dixii Idatius, quia S. Âugus-
tinus praeter commemoratam supra disputationem , quae nunc
primus est ex iîbris , quos habemus ab Augustino contra Maxi-
minum , dnobus instiper aliis II et HT cum S. Doctor validissime
refutavit.
Nota LV ^p. ^\,
Bacauda non gentis sed factîonis nomen est lalrocinii de-
ditae. Quae Diocletiani teropore in Galliis ita invaluit , ut
contra Bacaudas mittendus fuerit Maximianus, qui eos non
tam extînxit, quam frenavit. Post irruptiones vero Barba-
rorum in HispaniasGalliasque immaniter coaluere , praelerque
plurima aliaioca, Pyrenaeos saltus omnesa mediterraneo ad
oceanum mare occupaverunt. Hinc Aracillitani , inde Tarra-
conenses Bacaudae erumpentes oppida , urbes atque intégras
provincias vastabant. Mentio etiam eorum fit in chronico plu-
ribus in locis. Lege, si vis, in fine hujus operis dissertatiun-
culam de Bacaudis '.
Nota LFI , p. 82.
Merobaudem , quem eximie laudat Idatius ad annum
CCCGXLIH, eundem illum poétam esse existimat Sirmondus,
de quo Apollinaris Sidonius Carm. IX vers. 298 canit :
Sed neo tertiat il le nuoc legaiur
Baeiim , qui patrium temel relinquens
Umlotae petiit fitim Ravennae.
Plosoreê cui fulgidam Quiritet ,
Et caruf popularilate princeps
Trajano ftatuani foro loca?it.
' Hano dissertationem ab auctore ehicubratam non fui»»e , dictum
e»t ia praefatione.
( aoo )
Patriam quidem Merbaudîs Uoet Idaiîus , Sidooius oometi ;
catera tamen , quae seorsîm uousquisque exprimit , salis suât ,
ut utrumque de eo viro loqui credamus. Merobaudis poemata
aut perieruDt , aut hucusque latent praeter uuam de Cbrislo
epigramma , cujus hoc est iDÎtium :
Proies Tera Dei^ ounotitqae antiqaior «nnU
Ifnno genitm , qui temper erat, lacUqae repertor.
Aote taae niAtrUqae parent , qaem mUit «b attris
Aeqaaetut genitor , verbiqne temina fatum
Tirgineot habitare tinut et corporît artnt
latait inire TÎat parvaque in tede morari.
Reliqua in Bibliotheca VV. PP. invenies. An Merobaudes
hic Olius oeposve fuerit alterius Merobaudis , qui semel et
iterum Consulatum gessit annis CCGLXXVIf et CCCLXIXIII ,
au niillam cum eo cognatioDemhabucrit? Horum Deutrum sine
auctore sine ullo teste statuere valemus. Raritas quidem ac in-
solentia nominis intra unam faniiliam retenlum id fuisse sua-
dent. Nam quem Ammianus Marcellinus fîb. XXX etProsper sub
Consul ibus Clearcho et Richemere regem Gallorum et Magis-
trummilitum meminepunt non Merobaudes, quod apud hos
auctores legitur , sed Mallobaudes dicebatur. Merobaudes ille
consularis sub Maxime Tyranno periit , ut narrât Latinus
Paccatus in Panegyrico Theodosio dicto.
Nota LVll , p. 8S.
Idatius anno CCGGXXXIV in Orientis palatium ex Ravenna*
lensi Sebaslianum aufugisse ait. Ex Oriente in Aqnitaniaai
profugum hoc anno CCCCXLIV venisse affirmât et anno inse-
quenti GCCCXLV transitum illius ad Wandalos in Africam con-
signât. Prosper vero sub Gonsulibus Valentiniano Auguste V
et Anatolio, id est anno GGGGXL Sebaslianum in Africam na-
vigasse signiGcat. At Idaliuni melius quam Prosperum res
SebasUani cognitas habuisse exislimo. Quod si quis istius
teslimonio assentiendum sibi esse judicaveril, duplicem Sebas»
( 201 )
tiaoî transitum in Africain statuât, priroum anno CCOCXL ,
po8t quem régressas in Orieniem , ibiqne aliquot annos com-
moratus in Aquitaniam nunc ad Theodorem venerit, Bar-
cînonemque postmodum occupaverit ; unde iternm anno
CCCCXLV , quod Idatius testatur , in Africam convolarit. Sed
ut venim fatear , cum satis fréquenter res gestas praemature
oonsîgnet et aliquando integro quinquennio praevcrtat, mîrum
non erit , si nunc etiam annos totidem Sébastian! transitum ad
Wandalos anticipaverit. Verum nibil ego definio , sed lectoris
judicio relinquo.
Nota LVIll, p. 8«.
Idem Prospèr sub Consulibus anni CCCCXLIII diligentiam
S. Leonis Papae laudat, qui latentes in urbe Manichaeos e la-
tebris suis eruit , eosque totius ecclesiae oculis ezposuit , ad-
ditque : Multx OrientaHutn partium sacerdoies induêiriam
j^poBtoiici recioriê itniiati sunt, Imitatus est etiam Turibîus
Asturicensis Epîscopus , qui Idalium nostrum in iaboris ac
solliciludînis suae societatem adsciscens , Manichaeos Astu-
ricae latentes delexit , eisque diem dixit. Gesta autem epîs-
copalia contra hos haereticos confecta ad Antonium Emeri-
tensem Episcopum a Turibio et Idatio missa fuisse puto ,
quomodo ab Adigino Episcopo Cordubensi circa annum
CCCCLXXX ad Itatium ejusdem Emeritensis ecclesiae Episcopum
de Priscilliano relaturo est, quod Severus hist. lib. If prope
(inem testatum reliquit. Non quod Ementensi Metropoli aut
Corduba aut Astnrica subjicerentur, quod nec tune, neque
unquam postea contigit , sed vel ob illius urbis dignitatem vel
ob Episcoporum Antonii etidatii famam.Ita etiam a nostratibus
Hispanis saepe alias faetum est, ut etiam extra provinciam ce-
leberrimarum urbium Antistites Cuprianum et Capreolum
Carthaginienses Ambrosium et Simplicianum Mediolani de
rébus gravioribus consulerent. Omnia constant ex epistola
LXVIII Cypriani , ex epistola Gipreoli supra nota 48 laudata ,
atque ex aclis Goncilii I Toletaoi.
V
202 )
Notm LIX , p. 84.
1 . Turibins Asluricensis Eptfcopas, ut gratMntibas per His-
pMiîat PrradHianitiis obviam îret , primo m commonitfHrîuin ad
OrUiodoxot, polo, scripêît. Deinde libellum compoMiii, îb q«o
8€xdecîiii capitoHs damnaUs Priscîlliaoi opintoiies perstrinxU.
Sesdedm , inquam ; naoi XVI uliimum vocal S. Léo , et XVII
noB ÎD hoc de Priftcilliani erroribus libello aed in epîatola fa-
miliari Turibii ad se misaa expresanm fuiaae déclarât. Haec
autem Turibius ad Leonem Pontificem Romam miaît , ut ex
epiatola XCIII dudc XV tpaius Leonis discimus. Qui praeler
haoc ad Turibium epistolam litteras simol niisit ad cunctos
Hispaniae Episcopoa , quod haec ipsiua verba déclarant : De^
dimuê , inquUy liUeroê ad fruiret êi coépiêcopoê noêtras 7*«rr«-
eanen$e$ y Cariha^inen$e$ , Luêitanos aique Gallaicoê ( Baelîcoa
addit Concilium I Bracarense, neque ulla auberat causa, car
eos prai*teriret Léo) , eisque concilium Synodi getieralis indisi^
mus. Quae omnia cum a Leone per Pervincum ejusdem Turtbu
Diaconom mtssa fuisse oculatus testis Idalius diserte affirmet ;
nescto , quae ilia scripla sint , quae Léo , eodera Goncilio Bra*
carensi testante , per Turibium notarium sedis suae ad Syno*
dum Gallaciae direxit. Maxime cum ibidem subjecerit Léo : Si
autem aiiquid, quod absii, obsHierity quominut pouii edobrari
gonerale concilium , Gatiaeciaê $aUem in unum convenimni aa-
cerdoieê , quibuê congregatis fratreê nostri Jdatiuë et Ceponius
imminebunt, conjuncta cum eiê instantia tua,, quo cUimêvel
promneiali concenturemedium tantie vulneribue afferatur, Poat
haec igîtur neque opus erat, ut quidquam aliud ad Synodum
Galaeciae scribet Léo : neque si quid scripsit, Oerî potuisae ri-
detur, ut Idatius ejusdem provinciae Episcopus, et illius pars
magna Synodi posterions hujus Leonis scripti nusquam me-
minerit.
S. Neque suspicari fas est vitium irrepsissc in Concilium
illud Bracarense, cl in eo a colleclore addila esse illa verba notoh-
( 203 )
rium êèdié suae ; natn ea repelit lonocenlius III , lib. II episi.
133, ubi ait : Dicitur in I condko Braearemi, quod Tkeorihius,
D/oiariusa Papa Leone ad Synodum Gallaeciae (qua«iGallaecîae
Syoodum jain turo pertisse affirmât ibidem Innocentiu8)mtMti«
fuit, Quod interea iameo simile valde vero puto hoc sane est
Turibiuin illoin , de quo loquitur GoDCÎliniii Bracarense , di-
versum non esse a Turibio Asturiœnsi , qnem impropria satîs
sigiiifîcalione , neqoe quinto secnlo usitata Notarium appella-
verit Conciliam yel ejus potius Collector. iDdistinctum etiam
cxisUmat Florîus Tout. VI Hisp. sacrae. Dîssert. I ad n* 200 ,
ubi Pagium Quesnellumque refellit , qui Turibîum Leouis no-
tarium a Turibio Episcopo Asturicensi disiiagnuDt. Veriim
enimvero sive aller ab altero diversus , sive non dirersas
sit , coofundeudus non est Turibius Leonis Notarius cum
Turibio sive Theoribio illo , ad qnem odogesimo post anno
epistolam scHpsil Montanus Toleti Episcopus , quae édita est
post CoDcilium Toletanum II, quaeque in addita îbi ad oram
nota scripta dicitur ad Turibium Asturicensem. Qui potuit
post annos octoginla? Ibi etiam epistola alia legitur ejusdem
MoBtani ad Pa!entinus, in qua scripta Turibii nostri impensc
comméndantur.
Noia LX, p. 85.
]. Nunc quoque Pagius Idatium errare facit, illi imponens
cclipsim, quam decembri anni Abrahamitici II.CCCCLXill
adscribit , aerae vulgaris CCCGXLVl adiigare. Et quidem ita
consequilur, si Idatîus annos, quibus chronicon soum insi-
gnivit, ab oclobri auspicator; nam annus Abrabami li.
CCCCLin ab octobri aerae communis CCCCXLVI inchoatus,
eundem cum anno isto Dionysiano Decembrem habet. At
aequum erat , ut Pagius Idatium toties et tam foede in errores
impegisse non crederet; sed potins annos illum a januario
numerare sibi persuaderet ; quo pacto tôt errores antiqno huîc
et accurato scriptorî nulla esset objiciendi causa nullumquc
fundamciilum. Idatius crgo eclipsim illam mensi decembri
(t04)
anni DiooyfiaDÎ 44 1 adnectit , quocam a prima ad vIUdmiii
diem anouê Abrahamidcas II. CCCCLIII concurrit. Dîeatameo
perperam in chrooico detigDatus est; nam feria tertia, qua
contigisse dicîtar ecliptîs , die* erat X non autem IX Kal, Jan,
Sed hoc adnotatum sopra fuit in sdiolio.
2. Pergit inauper Pagius et ad eundem aonuin CCCCXLVII
n* 13 suuin et CalyUiî errorem prodit, asserentium Theodo*
sianî principatus annos ab anno aerae communU CCCCXXIII
Idatium exordiri. FaUum îd evîdentissîme demonstrat senes an-
Dorum in chrooico observata. Item numerus anDorum XXX ,
quo8 Idatius Honorio tribuit a morte Theodoaii patris, et suo
ordioe digessit ab anoo aerae vulgaris 495, quo Honorii régna
initium fecit. Si ergo haie primo anno XXIX adjicias, ut XXX
oompleas , in annum devenies ejusdem aerae CCCCXXIV. Ergo^
insequens annus, cui exordium Theodosii junioris et Plac^idi
Valentiniani principatus adnexuitidatius, annus fuit aerae tuI*
garis CfiCCXXV , annusque ipsorum XXIII , annus ejusdem
aerae CCCCXLVII. Porro cum ex ipso chrooico evidenter
constet , Idatium destgnato anno L Theodosii eidem subjedase
initium imperii Valentiniani, et eadem chronologica nota deîn-
ceps utriusque regni annos designare continuasse, quîs non
videat eos annos ab aerae Dionysianae CCGCXXY auspicatum
fuisse, siquidem hoc anno desinente Valentinianus Augustns
renunciatus est? Praeterea cum Idatius annum XXX Honorii
cum anno Abrahamitico II.CCCCXL conjunxerit, ut ipsîos
chronicon demonstrat, annum Theodosii et Valentiniani Icum
Abrahamitico II. CCCCXLI alligasse necesse est. Igilur annos
XXIII eorumdem non potuit non concurrere cum anno Abra-
hami ILCCCCLXIll, atque aerae vulgaris CCCCXLVII, cujus
die XXIII decemb. eclipsis contigit. Non ergo erravit Idatius
consignans hanc eclipsim anno XXIII Theodosii et Abrahamt
II. CCCCLXIII. Sed polius Calvisius Pagiusque aberrant , quo-
rum ille sesqui anno citius Theodosii regni annos nuraerare
Idatium coepisse, hic autem annos Abrahami aboctobri auspi-
cari faiso affirmât.
( 205 )
Nota LXi , p. 86.
1 • Âsterium Protogenis in consulatu coIlegamanDoCCCCXLIX
HispaDÎs valde acceptuin ipsique pariler acceptam fuisse
geotem nostram, argumenlo suDt dîuturna illius in Hispanîa
commoratio et Olia Hîspaiio Meraubaudi in matrimoDium
collocala. Cujus pietatem comtnendaot Sedulii Christiani ac re-
ligiosi poètae carmina ab ipso collecta et divulgata. Nanique
huic noslro Asterio cam carminuni Sedulii edendorum curam
tribuil Sirmondus ad epist* 21 lib. I Ennodii: ubi epigramma
quoddam Asturii ex codice Rhemensi protulit , cui praemissa
erat haec adnotatio : Hoc opus Sedulius inter ckartulas diê*
perêum reliquit; quod recoliectum adomaiumque ad otnnem
elegantiatn divulgatum esta Turcio Rufio Aêterio F. C Con-
êule ordinario aique Patricio, Sequilur Asterii epigramma ad
eundem Macedonium, ad quemper epistolam opus suum Sedu-
lius direxit. Tta illud ex emendatione Gasparîs Barthii descrîp-
tum accipe :
Sume Mcer meritit Tenois dicta poëtae
Qnae sine figmenti oondita tmit TÎtio ;
Quo oaret aima fides, qaa tancti graiia Chritti,
Par qaam juttot ait talia S«daliiit.
Atteriique tui êomper meministe jnbeto,
Cujat ope et oura dedita suot popnlis ,
Qaem quamTÎs tumiiii célèbrent per taecola Fatti ;
Plat tamen ad meritnm ett^ ti tiget ore tno.
S. Cardioalis Norisius in Cenothaphiis Pisanis Dissert, VI
haoc Sirmondi opinationem suis despicabilem iectoribus facere
Yoluisse videtur, dum eam tanto cootemptui habitam fuisse
ab Usserio et Pearsonio ait, ut nequidem in ea commemoranda
voluerint immorari. Quasi id solemne non sit plerisque acatho-
licis, ut ejusmodi professionis viros, cujus fuit magnus Sir-
mondus, nihilise facere videri velint. At Norisius contra vînin)
agens eximiae probitatis, doctrinae alque modestiae, eun-r
( 206 )
demque ftacerdolem summisque ecclesiae viris alque eliam
christiaDÎtsimis Galliae regtbus raagiio in prelio habiUim non
his profecto arinîs cerlare debuit. Argamenluni , quod habuil
Sîrmondus, at collecti et adornati operis Seduliani laudetn
Asterio buic D08tro Iribueret , desumptum est ex Geonadio^
ex cujuê inUgrU exemplaribuM ^ ail Sirmondus , Sedultufn Tkeo-
doêiojuniore , eut opu$ sunrn dedicavît, et F'aleniiniaHO re^nan-
tibus viia functum didicimus, Extat etiam dudc carmen , ubi
Sedulius eundem juniorem Theodosium alloquent baec îoter
alia scribit :
H«eo relegM terTetqwe diy tradaïque minori
Arcadio; haeo ille tuo generi. Haec tua «emper
Acoipiat, doceatque tuot Augutta propage.
Neque iosertum carmioi /\rcadii uomea cogitnos, ulTheo>
dosio Magno ioscriplos lios versus credamus; natnque hic
minor Jrcadius Theodosii miuoris ûiius eët , non qui jam ipsi
natus esset, aut quem unquam nasci contigerit, sed quem
Theodosio blandiens nasciturum ominalur poêla , sicut et ipsi
Arcadio sobolem Gliosque valiclnattir cam addît : ff^ec iiie
sue generi, At minorem Aroadiwn vocat; quia ex more illîas
aevi mascula prima Theodosii proies de avi nomine appellanda
erat, quod fuit Arcadius. A quo ut distingueretur secundus
hic Arcadius minor dicendus erat, ut ipse Theodosius jufttor
dlctus est, ut ab avo Theodosio Magno distinguerelor. Ne
uiilcm id de Arcadio Theodosii juniorîs pâtre dicUrai existinae-
mus, ratio temporum suadet, multoque minus de Arcadia
ejusdem Theodosii sorore interpretari |>ossumus, nam prae-
terquam quod in ipso carminé Arcadio tegilur non Arcadiae;
cnr Arcadiam potius, quam Polcheriam aut Mariamappetiaret
poéto?
S. Secundum argumenlum, quod habuit Sirmondus, ut
Asterio huic Protogenis in consulatu collegae concinnationem
Seduliani operis adjudicarel , desumpsit ex epigrammale supra
adducto ipsius Aslerii ad abbalem illuiiiMacedonium,cui idem-
( 207 )
met Sedulius opus suum miltere decreveral, et oui iaicripla
est epîftlola , quae Rhemeosi in codlce carmen praecedit. Nam
cum Sedulius^ Gennadio teste, ante annum CCCCL obierit;
eo eoim aono obiit Theodosius, Seduliusque régnante Théo-
dosîo fato fondus est juxta Gennadium (ut omiltam « quod si
vera esset Gardinalis Norisii conjectura, qui in laudato supra
carminé pro yàreadio legi vellet Arcadiae, quae moriuaest, ut
tradit Marcellinus in chronico anno GGCGXLIV , ante hune
annuni opus suum absolvisset) oppido incredibile est Macedo-
nium inter viros egîsse quinquagesimo ferme ab obiCu Sedulij
anno. Atqui hoc opus erat, ut ipsi epîgramma illud misisset As-
turus, is qui consulatum gcssit cum Praesidio anno CCGCXCiV^
quemque Pearsonius , Usserius , ^orisius et Pagius affirmant
Sedulii opus collegisse et evulgasse. Ad haec carmina tôt annos
inter charlulas schedasque neglecta atque di9j>ersa facilius,
quam Sibyllina oracula foliis inscripta, periissent. Denium nemo
hucusque evicit ea omnia nomina , quae in Rhemensis codicis
adnotatione expressa sunt, Asterio nostro non congruere.
£ contrario aliéna ab eo non esse existimavit Sirmondus , qui
denominibus mediae aelatis erudite scripsit, cujusque dehac
re judicium non est, cur aliorum opinamentis non praefe-
ramus.
4. Sed esto. Asterius hic noster Flavius Asterius vocatussit,
non vero Turciua Bufius Attierius, quid inde? Enim vero haec
dico Turcius Bufius aflinxisse illi dicam librarios. Annon k\
facilius fecit , quam Sedulio affînxissc epislolam ad Macedo-
nium et carmen ad Theodosium, quod ut suam opinionem
tueantur , factum esse dicunt , qui Sirmondi senlentiam con-
temnunt aut rejiciunt? Et carmen quidem Probae Falconiae
adjudicant, quia praefixum aliquando fuit Gentoni hujus
poëtriae ; quasi non potuerit ab opère Sedulii in Gentonem
Falconiae transferri , sicnt a carminé Falconiae in opus Sedulii
translatum esse dicitur. Porro si in carminé Sedulii ad Théo*
siura de Arcadio jam uato sciolus aliquis sermonem esse pnta-^
vit, satishoc ipsi erat, ut carmen illud Falconiae adscriberet ,
( 208 )
quamsciretTheodo8ii Magoi, qui filium habuît Arcadium.tein-
pore vixisse. Epistolam autem ad Macedoilium cur Atturio
adscribendam esse velînt, nescio. Nisî quod, ut dtctuin est, si
Sedulio iribuatur , et is mortuus fuerit ante annuin CCCCL ,
carmeo quod ad eundem Macedouium scrîbit Asturios, SeduUaoi
operis condiioator et ediior , nemo uaquam credet scriptum
esse ab eo, qui anno CCCCXCIV coosulalum gessît. Sane
utrumque scriptum , epistolam, ioquam, ad Maeedonium et
Carmen ad Theodosium sub Sedulii aomine ipsiusque operi
praefixum fréquenter invenimus. Vide Bibliotbecae ¥¥• PP.
editae Lugduni apno 1677. tom. 6. In eadem tom* 6 reperîes
Centonem Falconiae sine eo ad Theodosium carminé.
Nota LXIJ , p. 88.
Sébastian! inclyti bello viri Gaissericus (ait Victor Vitensis
lib. I ) sicut conêilia tieceêsarta habebat, iia et praeêeniiamfor^
midahat, Cuptens autem illum extinguere, occasionem mortis de
religione quaesivit : Nimirum ad Arianîsmum trahere illum per-
tentavit. Sed cum Gaiserici suggestionem acuta pulcherri-
raaque responsione retudisset Sebastianus, obmutuit quidem
tum Gaisericus ; verumtamen (addit Victor) alto generis argu-
menta postea bellicoâum virum occidit, Quodnam autem fuerit
illud argumentum , non prodidit Victor. At si unica tantum
religio apud impium regem reum fecerat Sebastianum , quo-
cunque alio praeteztu eum occident , ipsius nomen coeli tabula
(ait Emin. Baronius ad annum 446) et liber vilae indelebili
nota scriptum retinet.
Nota LXIII, p. 87.
Qui légat epistolam Leonis ad Ravennium Arelatensem Epis-
copum , quae CK est in antiquis editionibus , intelliget profecio
de illis scriptis agere bic Idatium» quae sanctissimns Pontifex
Ravennis indixit^ ut êoHieitudine vigiiantiae $uae faverei uni-
vente fratribus innoiescere; fralribus scilicet non Hispanus
( 209 )
modo sed eiiain GalHs. Et ad Hispanes quidem transmitlendi
haec scripta cura Ravenoio demandatur , quia , sic provin-
cîarum posilu exîgente, per Gallias ad Hispanîas mitti sole-
bant , uti constat ex epist. (mîhi) LU îpsîus Leonis ad euodem
Rarennium. Quare mirari satis nequeo Pascbasii Quesoelli
levitatem , qui ex iis occasionem arripuit îo notis ad epistolam
Leonis (apud ipsum) XY , n<* 9 ista effutiendi : Cum Hispa^
niarum eoclsêia in magna iuno ignorantia vermreiur , plurimis
earum Bpiêoopis vel errore infeoiiê vel de eooleêiae doctrina non
$aiiê inêtrucêU , admodum conveniens erai, ut earum Synodù
es GoUicanorum jinêitHium fide ac doctrina robur accederet.
Ita Quesneltus honestiore nuUo fine, quam ut vanîssimam
Gallîs suis laudem quaerat , Episcopos Hispaniae dehonestat.
Verum id tolerabilius, illud gravius est, quod cum ab Epis-
copis Galliae nulla doctrioae capîta , scripta nulla , nisi quae
Ravennio mîssa sunt a S. Leone , in Hispanias transmissae fuis-
sent , nullo pacto fieri potuit , ut ex Gallicorum antistilum ûde
ac doctrina Synodis Hispaniae robur accederet , nisi si dixerit
Quesnelliis scriptis S. Cyrilii a Synodo generali Epbesina appro-
batis eidemque Synodo insertis , atque epistolae dogmaticae
Pontificis summi Leonis novum a Ravennio et coUegis robur
accessisse, quod eadem scripta secum in Hispaniam tulerint,
hujus provinciae Synodis inserenda.
S. At quam longe fuerint ab bac vanitate Ravennius et qua-
draginta très alii Episcopi Galliarum cum Ravennio in Synodo
congregati, ipsorum litterae ad Leonem ostendunt, quibus
pro tanto munere sibi ipsismisso gratias ei agunt, profitentes
Galliam totumque orbem epistolae hujusmodi radiis fuisse
iUustratum. Sed ipsos audiamus: Perlata ad nos, inquiunt,
epiiiela BeatUudiniê vestrae, quam ad Orieniem pro caiholicae
fidei oêêertione mieisiiê Ouie jipoetolatui vesiro pro hoc
tanto munere, quod non eolum Galliae, eed totum mmndum
velui quibuedam gemmie omavH, dignae aeetimet gratiae poeee
pereolvi? Et rursus; quae ApoetokUue veetri eoripta ^ ità ut
14
( 210 )
êymbolum fidei , fwkquiê rddêmpiion4ê m€fmm9nêm «mi ■ayftyil,
iabuNë oordU aéêcripni. Andîn Quetoelle I ScripU Sedb Apos*
tdicae de re dogmatica» qwalit est buUa Umgemkmê^ nt jymft^
ium fidêi Éahuliê oardiê néêêri adêcribmda 9umi* Qood m e cob-
yerso eâ praeliracU RedemptorU grtliem ««gnificie rerbU
extollere riderî yelis ^ rMlfiN^i^tofliff iSWwiwfliilg facUe re iptâ
negligis , spemû , oonculeai. Sed ad kieeptam redeamua* Ex
Epîtcoponnn GaHîae allalîa Terlita , eUi caetera deetaent , ai
dainta non erat QuetDellaa oeolisy yidere darisêime petuîi
acripta illa a Leoue miaaa fuiaae în Oalliat,BOO ulUlîcabEpiac»
pis GallicaDia nova Idce ac robore donarenUir , ameqoaaa de-
feireotnr in HUpanias , aed quia ad Hiapaoka, ma qaat aient
ad reliqiiaa orlna provincîaa mitlebuitar « iter erat per Galliaa»
S. Quetnellua yim auotoritaUnuqne epiatolae Leonia obecvrîa
ambiguîtque rerbia extenuare voluiase risua eat. At Noriaina
dum etiam ioter auoa coDceliîtaa privatam TÎtam ageret aperie
nimis atque intrépide dictatae ejuadem epictolaa laudem Leeni
ademptam in Prospemm tranaferre conatua est. Sed praestat
ipaorn audire lib. II cap. IS hialor. Pelag., ad qnani nihilo plaa
faciebat sermo de bac Leonia epistola ^ quam prolixa illa de
LevinoisibuSi Agaunensibus et Jurensibna monadiia diaaertatîe
atqne aexcenta alia. Ergo Noriaina, adducte Gennadii lesti-»
monio , ubi de Prospero inquit : Epistolme quoquê P&poê LmmU
advênuê £utifek$m dé V0râ ChriêH IncamoHone ad divenoë
daiaê ei ab ipêo (Proêpero) dietatae crediminr; baec addit ex
Barpnio in notis ad Martyrologium Romanum die XXY junii :
Ado FUnnemiê et alii tradunt Proêperum fuîêêe mb êpiêiMs
S» Lêonii Pupae ab toque scripia feriur famoêi$nma illa epù^
tùla S» Leoniê ad Fiavianum dé Inoamatione Ffbi* Quod non
tanéum Gennadiuê, Honorimê ei alii, eed et Maroellinuê corne»
teêiaiur m ehronito. Ex bis concludii Emin, Norisius, oonda^
matque: Jn taniâ aniiquorum eonmnêùme 9t> Beliarmim^ ktm
de re jure dubiiandi ioouê êupereeié
•4« Sed imprimia cum ignorare non peaset Norisina » oerie
non deberet, eadem Baronium de auctore bujus epiatolae.
(211 )
quam Bellarminiun sentire , qaa fide eos quasi inter se dissî*
dentés lectorihus suis objeeit ? Porro Baronius in Anoalibus
ad annum GCGGXLIX haee de ea epistola scribît : Cu^ierum non
niii S» Leoniêeêse diseerim ; êienim éandem dtcHonem, quae eH
in epiêiola, niique reeognoêca tn ejuêdem S. Leonù êermonibus,
Bellarmînus vero Hb. de Script. Ecel* in Prospère, ait. : Sinlia^
episiolm 5* Leonù e$ij itta omnino 0$t^ êwe êtylnm^ 9ive doe^
trinam Leaniê aiiendaê. En duo emînentissimae sanctitatis ac
sapientiae yiri, cum rix dubitare jure possent, si Norisio
credintus, cam epistolam Prosperi esse, îpsam Leoni indubi-
tanter adjudîoank.
5. Ad haeo illa Adonk, Marcellini atque Honorii cum Gen-
nadio consensio non tant antiquorum quam antiquariorum aliéna
scripta exscribentium consensio est. Nam ut ipse Norisius fate-
tur sequenti cap. lA^MArceWiauénniusGennadiivêrbisloquUur;
Honorius omnia ad verbum triBnicribit ew Gennadto. Sed et
Adonis haec yerba sunt : a quo (a Prospère) diciatae ereduniur
eue epiêiolae adeereue Euiyohem de vera ChriHi Incarna'-
Hone, Eâdem profecto ^ quae supra ex Gennadio protuli. Ergo
unus Gennadins iantam illam aniiquorutn turbam conficit, ex
quorum ceneeneione vix BeUarmino locuê êuperesi divinam
illam epistolam S. LeonisjMre adjudicandi. £ contrario vero ex
obscure insertoqoe quolibet ramusculo jus sibt assumere licere
existimant hesterni nonnulli critici, ut contra omnis rétro
antîquitatis consensum (Gallicanorum Antistitum supra vidi-
mas) contra fidem caelestium signorum, quae laudato loco
refertEmin. Baronius, Prosperum celeberrimae illius epbtolac
auctorem praedicent , hominem doctum oppido atque pium et
de gratia Dei contra Pelagianos et Semipelagianos optime me-
ritum, sed tamen laïcum caeteraque ignoturo. A quo proinde
nemo non videt S. Leonem sine aliquo sui ipsins totiusque
ordinis episcopalis dedeoore emendicare non potuisse scriptum
illud in quo, quidquid de oeconomia saeratissimi mysterii 6de
tenendum erat, universo orbi sexcentorumque et amplius Epis-
coporum gênerait Gondlio propositum fuit. Yerum o te felicem
(212)
Gennadiura! qui Galia oreduiikite (liceat cura Valerio Martiale
loqui quandoquidem Gennadius ipse ait : epiêiolM dictaime cre-
duniur) sapientiMimo maximoque Pontifici detnndsti, quod
Prospero adjudicares; nam si quem ex his, quos amatNori-
$îu8 tetigistea, aoceptus ab eo procul dubio fuisses , sicut mi-
sellus ille acceptus est Prosper Pitbaeanus , quia ad aunum
Honorii XXIU haeresis PraedestinatiaDorum meotionem fecit.
▼id. iofra not. LXVIIL n<> 6.
6. Epistola Leoois ad Ravennium scripta est 111 Non. Majî
Valentiniano Aug. VII et Avieno Goosulibus, aouo scilicet aene
christianae CCCCL. Unde dubîtare dod possumus scripta iUa,
quae ibi injuagit Léo Rayennio , ut nota faciat fratribus , ad
Hispanias non penrenisse ante hune annum. Quod cum Ida-
tius non ignoraret , erat enim de illorum numéro , ad quos
eadem illa scripta mittebantur ^ de eorum acceptione memi-
nisse non potuitante annum XXVI Valentiniani, quocum con-
currit annus ille vulgaris aerae CCCCL. Igitur bas notas XXVI,
quae vigesimum sextum annum imperii Valentiniani signifi-
canty consignare non debuit ^ et certo non consignayît Idatius
post § De GalliU epiêtolae, alioquin asportationem in Hispanias
eorum scriptorum alligasset anno XXV Valentiniani aerae com-
munia CCCCXLIX, yidelicet uno citius anno, quam a LeoDe
missa fuerunt. Itaque annum Valentiniani XXVI adscripsit Ida-
tius §* Sébatiianui; unde ad §"* Jlsturiuê extulit librarius bas
notas, cum ibi nomen Conêulis legeret, quod noyi anni
signum sibi yisum est , uti supra etiam Honorii annum XXVII
ad §"> Conêtantius simili ductus errore transtulit.
Nota LXJF, p. 88.
Consignatum ad §"* Theodonuê imperaior moritur annum
XXVIl Valentiniani deleyi, nihil dubitans eam istic notam non
ab Idatio sed a librariis impressam fuisse. Ex quo non onus
tantum sed plures errores in cbronicon irrepserunt, quos sin-
gulatim mox recensebo. Igitur Tbeodosii mors illigari non
potuit anno Valentiniani XXVII, qui in annum aerae yulgaria
(213)
incidit CCCCLI. Hudc enîm aonum non attigit Theodosius,
cum CCCCL obiisset die , si Theodoro Lectorî lib. II Collectan.
credimus , XXVHI Julii. Yixît Theodosius annos XLIX , menses
circiter Uf. Quare in Idatio pro qiiadragesimo octavo legen-
dum est XLIX ; namque hune numerum retinet Fragmentum I
Hispaniae Illust., et in Chronico Parvo annus legitur XLIV,
quod veheraens indicium est germanam aniiquitus lectionem
fuisse XLIX atqueexea natam fuisse illam Chronici Parvi XLIV,
mutata X in ¥• Ex his liquido consequitur non ideo notarum
cbronologicarum seriem in Idatio per hos annos perturbatam
fuisse ; qui ante hune §"* Theodoaiuê imperator moritur Yalen-
tîniani annus XXVI inscriptus est; sed quia nota anni XXVII
ejusdem Valentiniani eidem §* adjecta est, oum rejicienda
esset ad §<° Gen9 Hunnorum , ubi eam consignavit Idatius , ut
mox ostendam.
JVota LXV, p. 89.
1. Mortem Placidiae Augustae adnotavit Tyro Prosper sub
Consulibus Valentiniano VII et Avieno , qui Consules fuere anno
aerae vulgaris CCCCL. Alter Prosper mortis diem V. Kal.
decemb. quem etiam praefert Sepulchralis inscriptio, quae
Ravennae in ecclesia SS. Martyrum Nazarii et Ceisi visitur,
quamque apud Emin. Baronium invenies ad annum 449
no 167. Pseudo-Severus , qui acta hujus temporis ex Idatio
describit , eidem anno obitum Theodosii et Placidiae adnectit ,
ut minime dubitare liceat Idatium utriusque mortem eidem
notae chronologicae subjecisse, huic nimirum XXVI, quae
adscripta §® Seboêttanus, annum désignât aerae communis
CCCCL , quocum , ut dictum est , connectitur annus vigesimus
sextus Valentiniani. Quapropter in reliquis chronici Idatiani
editionibus, in quibus legitur : XXVIII f^aleniiniani imperatoris
mater Placidia moritur apud Romamy triplici laborat vitio
locus iste, I®, quod notam praeferat chronologicam XX VIII, cum
Idatius sub modo dicta nota XXVI a §^ Seba$iianu$ esul ad §*"
Gens Hunnorum decurrat, 2® quod ex duabus numeralibus
(SU)
notis altéra XXVIl altéra 1 una cooflata tit XXTIII ; S« qood
verba illa f^ahmiiniani tmpêmioriê mater ^ quae Idatil non sont,
haie loco ingesta sint.
S. Idatius itaqne ab anno aerae Dionysîanae CCGCLI , que
Valentîniani XXYII numorabatury utriutque imperatorit tam
Oceidentis quam Orientis principatns annos chronico soo inse-
ruit* OecklentUy quia Idatius ipse sub illo; OrienUs (opinor) qoîa
légitime et diutlus imperare ibi solitî principes. Gim ergo ad ea
narranda, quae anno illo CCCCIi gesta sunt» deyenit, qaod
exequitur a §* Gtns ffunorum ; bas notas XXV II. I. illi S* ^P-
posuit , quibus significabat aunum Tigesimum septimum Yalen-
tiniani et primum Mardani. Verum enim vero cum bas notas
plures logèrent, atque exscriberent , unus nescio quk rei noTÎ-
tate perculras , neque quid boc erat intell igens ( anni entm
Hononi et Arcadii, rursusque anni Theodosii et Valentîniani
cum ab initio aequaliter fluerent , utrorumque eorum simplkt
et îndiscreta nota ab Idatio consignati fuerant) ex bis duobns
numeris XXVII et I unicum confecit XXVIII. Deinde cum qaae
rétro scripta erant, relegeret , et notam anni XXVII Valentîniani
nuUibi inveniret, eam adscripsit ^ Tkeodonuê impemiar Mori-
tur^ totamqne Idatii cbronologiam interturbavit.
S. Alius vero notas illas relegens XXVU. L earumque sigû-
Gcatum capiens, claritatis gratia boc modo distinxit XXVIl
V. I. M., quae sic exponi debuissent : vigeêimo 99pHmo f^aisn^
iiniani^ primo Maroiani anno. Sed inventus est, qui posle-
riores illas notas V. I. M. ita interpretaretar : FaUnimiani
imperaiorif mater; atque ex hoc commente et ex primo illo er-
rore , quo duae duorum princîpum epocbae scilioet XXVIl et
I in hanc unam coaluere XXVIII , nata est illa lectio XXVII l
ValentinianiImperatoriê mater Placidia etc. quam cunctî libri
praeferunt , et qua chronologia Idatii penitus turbata est. Nam
qui banc iuterpretationem sive a se inventam sire ab alio
excogitatam inbaerere non posse yidit §<* illi Gens Hunnomen
(quem enim sensum haberent ista XXVIII Vaientiniani impe^
retoriê mater. Gem Hnnnorum ?) notam chronologicam et tria
( 215 )
priora verba nimirum baec XX ri 11 f^alentintaniimperatpris
m^ier a ^** Geu$ ffunnorum avubit y et cum bi$ Placidm ma-
rùur apud Botnam^ quae aliquanto aatea praecesseraDt ,
coQJuiixit , hanc periodum confîciens : XXFIII Valentiniani
Jmperaioriê mater Plactdîa tnoritur apud Eomapi» Haec autem
cum seosum noa ioeptum redderent, ablata est legeoUbiis
oocaaio bujus ob$ervaodae labU , quae cbronicoa deturbabat.
At ea nuQc détecta, lectionem , quam hic exhibeo^ germanam
este eam et ab Idatii calamo judicaturum te^ lector, coofido*
Nam licet quae de ratione et causa eversae per hos anoos in
Idatio chronologiae dicta a me modo suot , merae coojecturae
siot; at praeterquam quod lllae probabiles admodum suut
maxime si conferanlur cum bis, quae dicturus sum ad
aoDum YII Marciani nota LXXXII n^ 1. ubi aliam chronici
depravationem superiori omuino similem detegam , correctio-
Qes» quaf adbibuiy ex ipso Idatio vel ex iis , qui eumexscri-
buut desumptae suot*
Nota LXFl, p. 89.
1. §<* Gens ffunnorum adscribendas esse bas ootas XXVll. I.
quae anoum vigesimum seplimum YaleatiDiam , et I. Marciani
désignent , argumenta , quae supra adduxi , convincunt. Et de
Valentiniani anno XXVn nemo erit , qui neget. Ad de I Mar-
ciani vereor, ne quis adnecleodum fuisse conteodat anno
Valentiniani XXYI , aerae oommunis GCCCL. Nam ab boc anno
plurtmi soriptores imperium Marciani deducunt» Enim yero
daducunt bistorici, quia reipsa Marcianus imperator renun*
eîaliisest mease Augusto anni GCCCL. Atlaman cbronioorum
et Faslorum oonsularium scriptores adnotato principis ad im-
perium aditu eo anno, que evenit, prineipattis annum I
sequenti consulatui subjeceront. Porro Mareellinus et Cassio*
dorus consulatui ejusdem Marciani et Addphii illius annum I
adiigant, qui inciditin annum GCCCLl. Apud Panvinium vero
non solum consulatus designatione sed apposita etiam margini
hac nota I, exin annos Marciani auspicari apertissime signifî-
(116)
catar. Et sane Idatium annum I Marciani cum anno XKVII
ValentiniaDi ab januario anni Dionysiani CCCCLI inchoalo,
aequo comparasse^ perspicue constat ex ordine, quemin
ris ejusdem Marciani anaîs desîgnandis obserrat. Potnisset
profecto Idatius imperii Mardani exordium ejusqoe annum I
anno GCCCL jam inchoato adnectere , et ineunti postea anno
CCCCLI annum II Marciani cum anno XXVII Yalentiniani adli-
gare ; namque ita eum observasse in Avito et aliis infira ride-
bimus; cur autem non id îpsum in Marciano praestitit, âkri~
nare non possumus.
2. Sed juvat bic animadvertere ex scriptorum in annis Mar-
ciani numerandis diversitate natum esse , ut de anno et Coo-
sulibus, sub quibus habita fuit lY Synodus, diversa atqae
pugnantia litteris consignata inveniantur. Cum enim in eadem
Synodo annus II Marciani ejusdemque consnlatus , qnem cum
Adelphio gessit anno CCCCLI adscripti sint , auctor dironicî
Alexandrini in annum II Marciani, quem désignât Synodus ,
animum intendens Fastosque deinde consulatus , dum in lus
annum II Marciani ex intègre collatum videt cum anno aerae
communîs 45S , seu quod idem est cum anno , qui Sporaiium
et Herculanum Consules habuit, haec de ea Synodo scripdt :
Marciani anno II, Spharatio et H&rculano Cansulibus, acte est
IF Synoduê Chalcedonensis, At Synodus annum II Marciani
non a prima die januariî anni Dionysiani CCCCLII numéral ;
sed a die XXIV aut XXY augusti anni CCCCLI, quando Marcia-
nus annum I ab inito imperio expleyit. Cum ergo anno CCCCLI
Consules fuerint Marcianus et Adelpbius, et eodem anno mense
octobri coacta sit lY Synodus , recte in ipsa Marciano et Adel-
phio, in chronico vero Alexandrino perperam Sporatio et Heroa-
lano Consulibus habita esse dicitur. Non minori , licet dispari,
vitiolaborat Panvinius de eadem Synodo agens in chronico, nam
dum in Consules , qui in ea adscribuntur, oculos conjicit, ha-
bitam esse ait anno 1 Marciani , Consulibus eodem Marciano et
Adelphio. Itaque Consules eosdem ac Concilium praefert ; ao-
num vero imperii Marciani diversum. Caeterum Panvinius dum
(217)
ita scribit, ab insliluta a se imperii Marciani epocha non dis-'
cedit.
S* Interea Alexandrinî, Onuphriani, aliorumque chronico-
rum exempla (idem faciunt non modo Idatium, sed plures
«tlam alios scriptores Marciani I annum consulalui ejusdem et
Adelphii, id est anno CGCCLI annumque II consulatui Sporatii
et Uerculani vulgaris aerae anno GCCCLII solitos fuisse ad-
nectere. Denique in hist. Gothor. Isidori annus I Marciani et
Tarismundi ( is Idatio Thorismo est) illîgatur Hispanae aerae
CGCCXC, id est, anno aerae communis GCCCLII, Sed cum
idem Isidoras in chronico annum eundem Marciani I adnectat
anno mundi V. DCXLIX^ cui juxta ipsum Isidorum respondet
annus aerae Hispanae CCCCLXXXIX , christianae vero annus
CGCCLI y utrumque nec simul verum, neque ab eodem Isi-
doro esse potest. Quin etiam in fine chronici annum mundi
V. DCCCXLY componit Isidorus cum aéra Hispana 654. Si ergo
ab eo anno mundi in annum Y. DCXLIX, cui Isidorus, ut dictum
est, annum I Marciani adligat, retrorsum numerandoascendere
velis^ subducendi tibi sunt anni CLXV. Igitur eosdem sub-
trabe ex illa aéra DCLIV, reliqui erunt CCCCLXXXIX, non
autem CCCCXC. Hinc in bisloria illa Gothorum corrigendus
est locus , ubi Marciani et Turismundi annus I adscriptus est
aerae 400 et reponenda aéra 489.
Nota LXVIl, p. 89.
Catalaunicos Campos , ubi Romani et Gothi cum Attila acie
decertarunt, a Catalauno, Campaniae Gallicanae ad Matronam
urbe, yulgo Chalonê^ nomen accepisse communis est erudi-*
torum sententia. Sed quid si a Cabillono Aeduorum oppido ita
appellati sunt ? Sane Cabillonum islud ad Ararim Catalaunum
etiam olim vocatum fuisse indicio est , quod nunc etiam Cka-
/ofM, sicut illud prius Catalaunum ad Matronam vulgo nomi-
natur. Deinde Ëumenius in Panegyrico Constantini Augusti ,
ubi quid egerint , quid passi fuerint Aedui pro Romanis di-
( 218 )
ceodum sîbi unice proposuerai, cujiudaiii cUdis CaUlaunîciie
meminit. Atqui Cabillonî ad Matronam nîhil CabiUoni veto
ad Ararim dades plarimiUB adîoalituluintuum faclebat. Prae-
ierea planitiem circa istud AeduoranCabilionumoailM nostris
yidemua, et ipaius idem Eumeniua ibidem meminit. Deoique
Rodericus ToletaDus Euphronîum Augustoduoi , quae primaria
Aeduorum civitas est , epiacopum ionumera in ea pogna
occisorum millia aepelivisse narrât lib. U. cap. 8. Qui quidem
Rodericua licet multo posterior fuerit , et auctorem longe se
antiquiorem hojusce rei teslem habuisse vîdetur. NamPseudo-
Severus a doctissimo Florio editus ad annum I Marciani haec
scribit : Cadavera innumera (ex oodsis in pugna Catalaunica )
Euproniuê Episcopuê Augu9$oduno êepelitur; ubi proculdabio
legendum est : Epiêcopuê Auguêioduni sepelivU. Vemm non
dissimulo , in hoc Severi loco haec etiam adduntur : AUims
conira /éitilam Tricasiê pugnat loco Mauriacoê. Tricasses au-
tem longtus distant a Cabiiiono ad Ararim , quadl a Catalauno
ad Matronam : quo pietate duce ac comité aocurrere potuit
Eupbronius , etiamsi pugnae tempore longe a loco abessei ;
ingens enim occisorum ille numerus terrae mandari nisi plu-
ribus diebus non potuit.
Nota LXriII , p. 90.
1. Cum Aëtio ad versus Attilam non tantum Gothos sed etiam
Francos fuisse narrant locis in scholiis laudalis Jomandes,
Gregorius Turonîcus et auctor Miscellae. Quorum Jomandes
omnium antiquissimus integro post haec tempera saecalo
scrip^it. At scriptores illius aevi Idatius et Prosper de Francîa
penitus silent ; solos Gothos Romanis junctos contra Attilam
pugnasse expresse traduut. Idatii verba supra habes. Prosper
vero consulatu Marciani et Adelphii haec ait : Ciio et noêtriê et
Gothiê placuitf utfurori superborum hostium comeociaiii viri-
bu9 r^imgnmretur. Tacet etiam de Francis , Gothosque tantum
cum Aètioconjungit, auctor vitaeS. Genovefae ( III januarît )
( 219 )
quem , opioio est, prope annum D scripsisse, quemque nihil
Francorum laudîbut gloriaeque detractum aut dîssimulatum
de illis quidquam ire Toluisse credendum est , cum jam tum
hi Parisiis domînarentur. Quod aulem maximi momenti est, Si-
doDius, qui historiam hujus belli conscribere se coepisse prodit
lib. VIII cap. 15 , tam longe abest, ut Francos cum Romanis
eonjungat , ut contra Romanos pro Attila eos stetisse disertis
verbis testetur carm. VII vers. S25. Cum Hunno enim ait :
UItom , quem tel 11 ioer abluU UDdt
Prontmpit Frtnciis.
Itaque tacentibus vel etiam contradicentibus vins gravis-
siniis Prospero , Idatio , atque Sidonio , qui , quae suo tem-
pore et suos ante oculos gerebanlur , posteritati mandabant ;
quis non miretur oculatissimum Pagium ista ad annum CGCCLI
n» 2â scripsisse? Ex Turonensis, inquit , et Priêciinter $e col'
latione aliqua alias magna caligine involuta in manifesiam lu-
cem proferuntur; liquetque P Clodionem Francorum regem
ante quadriennium demortuum éuoê filios reliquiê$e , //® inier
eoêdem post ejuê mortem de regni êuccesnone conirovernam
moiam, JJJ^j eorum unum in belio Attiliano pro Romanis puÇ'
nasse f JF^ hune fuisse Meroteum.
2. Sed Turonensis imprimis lib. 11 cap. 7 nibil amplius ,
quam quod Frand Aëtio adhaeserint , scribit. Id quod si aut
de tota gente, aut de tanta ejusdem multitudine, quae regnum
constitueret , regemque super se baberet , interpretetur Pa-
gius y et non polius de bis Francis ita existimet , sicut de Sar-
matis , Ripariolis , Ibrionibus et aliis populis , quos etiam
socios adjungît Aëtio Jornandes , Idatii Prosperique silentio et
expresse Sidonii testimonio ita retunditur , ut quae narrât ,
non in manifesiam lucem prodiisse , sed ea poUus densis
adbuc in tenebris delitescere fatendum sit. Maxime cum idem
S. Gregorius cap. deinde 9 Francorum reges inter vulgi ra-
musculos ( nam quae ex anliquis scriptoribus desumpsit ,
nominatim eos appellando expriroil) quaeritans tradat : De
( 210 )
hujuê (ClogioDU seu Clojonis vel Clodionis) êiirpe quidam Mm-
rontum regem fuisse adserunt , cujus fuit filius Childericus.
Haeccîne verba sunt hominîs, qui Franco» sub Meroveo filio
Clodionis pro Romanis militasse et agnoverit ipse et posteris
testatum esse voluerit ?
S. Sed et Prîscum audiamus, qui ab ipso Pagio ibidem
n® M productus ait : ^ét Francos bello iacessendi iUi (AtU'lae)
causa fuU regum ipsorum obitus , ei de regno inter libéras con^
troversiae» Seniori AttUas studebal, juniorum Aiiius tuebatur;
quem Bamae vidimus legationem obeuniem nondum ianugine
efflorescere incipienie, flava coma ei capillis propier densitaiem
et magnitudinem super humerum effusis, Pagius itaque defuno-
lum regem , etsi nomen non exprimat Priscus , Clodionem ,
quasi liquido constaret, interpretatur. Hujus filium, cujus
nomen silet etiam Priscus , Meroveum esse divinando asserit;
nam Gregorius non filium Clodionis , sed de ejus stirpe fuisse
Mororeum dictitarî testatur. Ad haec si objicias Meroveum
post patris Clojonis obitum ( quem alias anno GCCCXLVIl al-
ligat Pagius) imberbem, uti eum depingit Priscus, esse nequl«
visse , cum ipsius filius Childericus anno post haec XI nimirum
CCCCLYIII luxuriae immodicus arguatur a Turonensi cap. 12,
respondet Pagius Priscum nullatenus Romae vidisse Meroveum
anno CCCCXLVIII aut quod rerum séries , quas narrât Pris-
cus , videtur postulare anno CCCCXLVIII vel serins ; sed anno
CCCCXXXII cum legatus a pâtre Clodione missus esset ad Aê-
tium vel ad Augustum. Sed praeterquam quod acriores aliae
curae distinebant eo tempore Aètium perdendi scilicet Bonifa-
cium , quem in palatium a Placidia accitum aegerrime ferebat ,
quemque tandem eodem anno de medio sustulit ; ex quo ipsi
in Ptinnoniam fugiendum fuit; idemmet Priscus non modo istud
non adstruit, sed ipsum aperte destruit. Nam postquam
horum meminerat patris mortem filiique legationem déclara-
turus quid oratum, et a quo missus ille Francus Romam ad
Imperatorem venisset, subdil: Hune etiam AHius in filiutn
adoptaverat et plurimis donis omatum ad imperatorem , ut ami-
( 221 )
cUiam et êocieiaiem cum eo facerei, miserat. Potuitne Priscus
clarlus exprimere FraDcum illum, quem ipse legatioDem
obeuntem Romae vidit, Âétii consiliis instructum et muneri-
bu8 ornatum illuc ab eodem Aëtio missum fuisse , non ut patrî
sed ut sîbi amicitiam et societatem cum Valentiniano conci-
liaret? Potuit Aètîus praedicto anoo CCCCXXXII, dum iram
Valentiniani fugiens secessit in Pannoniam, ista praestare?
Quapropter licet Pagius, dum bas explicat tricas, in mani-
festam se lucem protulisse dicat Meroveum jam tum Francis
imperantem pro Romanis contra Attilam pugnasseannoCCCCL,
ut ego quidem puto (idemque fortasse judicabunt prudentis-
simi quique Galli , qui de Pbaramundo quo modo alias loqua-
tur , observarunt) non aliter melius ostendere ille potuit , pie-
raque ex bis, quae de eo rege Annales Francici jactant , incerta
prorsus , atque obscura esse ; utpote quae non alia luce cla-
reant, nisi quam ab hujusmodi caliginosis conjectionibus
mutuantur.
4. At inter omnes historiae Francicae scriptores convenit
Meroveum post Clodionem régnasse. £«to. Sed ubinam gen-
tium regnavit? Nam si eidem Pagio credimus, frater Merovei
natu major utramque Rheni ripam lenebat. De tempore, quo
regnum inivit etiam obscurum. Pâtre enim mortuo anno cir-
citer CCCCXLVIII , ut tradit Pagius ad annum 4SS n'' 19, dis-
sidium orlum est inter fratres. Et Meroveus postquam fratri
cedere coactus est , ad Aêtium confugit , apud quem diutius
moratum fuisse necesse est , neque enim uno die illiu« amici-
tiam adoptionemque promereri poterat. Post haec illi Romam
proficiscendum fuit deprecatum imperatorem , ut Romanorum
armis in paternum se regnum restitui yellet , atque praecipe-
ret. Haec omnia non modicum tempus requirunt. Et tamen
neque tune regnum obtinuisse Meroveum , neque ad illud obti-
nendum adjutum fuisse a Romanis usquam legimus. Quin imo
quisquis altum scriptorum illius temporis silentium , ingénies
Attilae motus, Romanorumque trepidationem consideret, pro-
fecto intelliget nuUum ab eis bellum pro Meroveo Pagiano
( 322 )
ante annum CCCCLllI fuisse tusoepium, neqae soscipî pe-
luîsse.
5. Veram itaqae Meroyeum patrem Gbilderici, Clodioiûa
▼ero aut filîum aut cognatum aut generum nîhil fortasse a
yerîtate aberret, qui dicat posi bdlum AtUlianam val etiam
post Âètii mortem ex Francia traDsrhenaiia in GalKas irrupîsse ,
alque hnc reCerenduiD esse, quod in SidoDÎo Garai. YII yen.
S71 legitur c
Franciit Germanam primom Belgamqae tecandani
Stemebat.
Ponro Uenscbenius in Ezegesi de Episoopîs Tungren. prae-
fixa tom. IV Maji b* 3, Tu&gromm orbem, postqnam ab Attila
yastata fuit, a Francis occupatam fuisse se opioari significat.
Dicamus ergo Meroyeum aonum circiter CCCCLY sedem in
Gallia propinqua Rheno fixisse, primumque omnium Francict
regni jecisse fundamentum. Quod suadet etiam prima regum
Francornm in Gallia stirpa a Meroyeo Meroyingae nomen
sortita. At regnnm Clodionis (ne de Pharamundo loquar) ti»
imrmino Tmmgfxfmm regnantis yalde dobium est, yel potins
fiidsnm. Godioes bistoriae Turonensis Gregorii fere omnes non
Tungrarum sed Thoringorum legunt, horumqu^saq>ein eadem
historia mentio oocurrit. Deinde de Tungris, immaniter ab
Hannis hoc bello yexatis,dum historici loquuntu|^,nuUiu8 aut
régis aut regni aut gentis Francorum meminere. ^aciniam ex
Sigeberto scriptore saeculi noni Aetis S. Lupi assntam , in qna
mentio fit Meroyei, nihil ego moror. Itaque Glodionam in Gai-
lias aliqnando irrupisse oertum est. In ea subatitîsse încertum
qnam quod maxime. Id non ignorant Galli, atque i^deo non
ignorant, ut Hadrianus Valesias in historia Francorum stoma-
chi plenus inyehi saepe soleat in S. Gregorium Turonensem
Francicae Historiae patrem, quia nihil de Pharamundo, de
Ciodione yero et Meroyeo jejune admodum locutus est. Quasi
ille quidquid post ipsum ex Prospère Pitbaeano ineptissime
interpolalorenim Francicarum scriptoresde bis regibns, neque
( 223 )
àfi his tantum sedde Priamoqaoque etTroJana Francorum ori-
gine narrant, légère potuerit; aut etiam, si nunc redivivas
legeret, aliquo pacto probaturua essel. Landandus tamen est
idem Valesius, quod in notitia Galliarum ingénue fatetur Pha-
ramundum uihil terrarum in Gallia , Clodionem et Meroveum
pleraque trans Rhenum pauca eis illum ohtinuisse.
6. Inlerpolatum dico hujus Prosperi chronicon, quod exfide
duorum vetustissimorum codicum ostendit Henschenius loco
supra laudato capi X ubi de altero illorum anno OSS exarato ,
vel saltem ex alio tanti aevi descripto haec ait: Jn hoc veiuitiê-
9imo Proêperi ehronico vei saliem iam veiusti exemplaris apo^
graphe nuUa prorêuê fit meniiù Priami, Pharamundiy Clodii^
Merovei. Interpolatum tamen negat Pagina anno 418 n« SI ,
contenditque in etemplaribus Henschenianishaecomnia omissa
fuisse non yero aliis inserta. Attamen quibusargumentis probat
hoc Pagius? Habuitne codicem ante annum OSS scriptum, aut
aliquem alium, qui ex tantae aetatis codice descriptus fideliter
fuerit, qnalem habuit allegavitque Henschenius? Quamquam
perinde etiam est sive a libranis sive ab auctore ipso ea de
Priamo Pharamundo et Gojone eonficta sint. Âiinon jure con*
ficta esse dicttntur,quando iiiius temporis scnptores etiam cum
ferebat occasio resque ipsa postulabat, eorum nonquam memi-
nerunt. Atqui non meminisse fatetur ibidem idemmet Pagius
inquiens : Unu$ Pêeudo-Proêper in ohfxmioo impenali monar*
chiûê Froncicoê initii méminii, Neque doctissimnm virum
latuiése opinor censuram, quam de eo sonptore protulit Cardi*
nalis Norisfus lib. II cap. 15. hist. Pelag. ubi haecscripsit:
Mirari tohô homineg erudiios Proipero Tyroni adeo fidenier
fldem pramHiiuey ewm idem non Tyto , 9ed puer in ohrûnoiogia
appareai iotuê in hiêtoria hospes, ao omnium, quae liiieriê pro-
didit imperiHêêimuê. Recenset deinde plures foedosque illius
lapsus finitque: Mallem Augioê êiùbulum purgare^ quam Tyro-
nié hujus erroreê ex indice reoiiare* Quantis igitur sordibus
foetere hune Prosperum credimus qui censuram banc meruit a
yîro cujus ea vox est : acerbiora dicta procul eeee vohmuê ac
( 2^ )
miituimê $emper lop^ù Hitt. de Syiiodo V, cap. SI. lo his
îtaque faecibus clarissimi glorioaiftsimique Fraocorum r^DÎ
initia ioquirere vanum et indecomm est.
Noia LXJX, p. 90.
S. Uidorus in hiat. Gothor. semel et iterum Romanoa et
Gothos cum Attila dimicatse significat, et Theodorum in piîma
oongrestione occitum atque a Thurismundo filio altero proelio
egregie vindicatum narrât. Jornandes n« 66, eqiio dejectum,
dum 8U08 Gothos ad pugnam hortatiir etab iisdem concukatum
interii^se a£Birniat additque : ^lii dicuni eum interfedum tdo
Andagiê de parte Oitrogêthorum, qui iunc Attilanum eeque-
bantur regimen» Obiit rex vero magnus annum aospîcatus
regni XXXIII. Atque ita intelligendus est Isidorus, dum XXXllI
annos principatus illi tribuit; nisi mavis Isidomm ideo XXXin
annos Theodori adscribere, quia uno post anno, quam mortuus
est, ejus obitum consignât, nimirum 45S. Et re vera Theodoris
annum regni XXXIII vix attigit; nam regnare coepit anno
CCGCXIX circiter auctumnum, ut dictum est nota SI ; obiitque
eodem fere tempore anno CGGCLI. Regnum Gotfaicum sab hoc
principe ingens incrementum aocepit; nam angnstis finibus
initîo circumclusum ad Ligerim usque et Rhodanum ab eo
delitatum est sex filios masculos superstites reliquit, quorum
nomina ex Jomande in scholio descripsi. Filiam insuper unam,
quam Rechiario Suevo matrimonio junxit anno GGGCXLIX.
Nam de altéra, quam Hunnerico Gaiserici filio in Africa nuptam
socer deprehensam necem sibi machinari ad patrem hune
Theodorum abscissis naribus remisisse narrât Jornandes, non
satis constat atque haec fabulae simih'a sunt.
Noia LXXy p. 02.
Prosper consulatu Sporatii et Herculani Attilam mira S.
Leonis virtute ultra Danubium abactum narrât. Exinde vero
( 225 )
nunquam alias in has Occidentis partes rediit. Quare audien-
dus non esl Joroandes, qui iterum contra Yisigothos movis>e
et a Thurismundo pêne simili tenore , ut prius in campis Cata-
launicis fugatum affirmât. Attilae post hune annum mors «c-
cidit, consulloque scripsit Idatius : mos interiit. Prosper et
Cassiodorus obitum illius illigaiit anno CCCCLIII , Marcellinus
vero anno conséquent!. Jornandes multa de Attila refert in
Geticis, numéro autem 82 singularia de mortîs génère et de
ejusfunere narrât , quae ibi legi poterunt. Inter caetera Attilae
mortem Marciano optimo et cumprimis religioso principi divi-
nitus praenunciatam tcstatur inquiens : Id accessit mirabUey
ut Marciano principi O rient is de tam feroci hoste solliciêo in
somnis dicinitus aasistens arcuin Attilae in eadem macîe (nimi*
rum qua Attila periil) fractum ostenderet,
Nota rXXl , p. 92.
Licet Prosper Thurismundi necem adscribat anno CCCCLIII
eidemque assentiri videatur Isidorus, dum initium regni ejus
subaera Hispana CCCXC consignât, unumque tantum annum
régnasse affirmât ; at cum ibidem Thurismundum ad regnum
provectum fuisse asserat anno primo Marciani , qui fuit aerae
vulgaris CCCCLI, ut supra ostensum.est, si Thurismundus
post unum annum occisus est, necem ejus in annum CCCCLII
incidisse necessario consequitur. Et reipsa Isidorus cum Idatio
sentire dicendus est secundum ea, quae de eo Isidori loco dicta
sunt nota LXVI n^ 8 ; cum utroque ergo Thurismundi caedem
anno CCCCLII adscribamus. Jornandes in Geticis n® 72 trien-
nio regnavisse tradit, sed audiendus non est; etiamsi Rode-
ricus Toletanus lib. II cap. 8, ut hoc dissidium componat,
scripsisse videatur : Thorismundus regnavit anno uno, cum
pâtre duobus^ qui pa tri annumerantur ; nam Thurismundum
cum pâtre régnasse faisum est. Interemptum fuisse notât Jor-
nandes , duin sanguinem tolitt de tcna,
15
( 8^ )
Nêla LXXII, p. OS.
Pagius ad aBoum GCCCUII a* 5 . aaterere non dvbkarîl
Emio. Norisiam ex cfaronico Alexandrino deoMmstratae S* Pol-
cheriam obiisse Xll Kal. Mart. Attamen eruditisaîmiis ioamies
Stilliogus in vita ejusdem S. Pulcheriae X septembris danaa
demontlral Norbium verba chronici Alexandrini maie intel-
leiiiêe. Quapropter idem SUllingus et apud ipsum TiUemon-
tius ei Cangius Idatio subtcribuot et quidem jure merito. Nan
cbroDÎcon illud inventioDem capitis S. Joannis Bapiistae el
Pulcheriae mortem uno tenore narrans , non moriem Pulche-
riae , sed invenlionem capilû» S. Joannia in diem illum Xil Kal*
Martias referl, uli ex graecis ejutdem chronici verbia, ai exacte
fideliterque reddantur , perspicnum Ct. Ea vide in Aclia SS.
Antwerpiensibus loco antelaudato. Ulrumque pariter Marcel-
linus in chronico tradit, ejusque haec verba sunt : Hoc venera-
bile caput (Joannis Baptistae) 9uh Uranio memwmtae ciciiah's
(Emisenae) Epi$copo per praefaium Marcelium presbyterum
eoHêtai inventum Fincomalo ei Opiiione ConeulibvSf «leiiae
fehruario die 24 média jejuniorum Paschalium êeptimana, m>
peratoribuê vero Falentiniano et Marciano regnantibue. Pu/-
ckeria AuguUa Marci^ni prtHcipie user beaii Laureniii atrium
inimitabUi opère consummavii , beatumgue viremdi finem fedU
Haec Marcellinus, diem inventionis capitis S. Joannis adno-
tans, tacensque obitus diem S. Pulcheriae. Idemqoe chronicon
Alexandrinum exequitur. Quare sitentibus conctis et Idatio
diserte testante Pnlcberiam obiisse mense Julio , aequnm est
illi assentiri. Inventionem capitis S. Joannis Marcellinus diei
XXIV febmarii, Alexandrinum vero chronicon XVIII tribuit«
Ita quidem non tamen audeo , utri credendum sit , stataere.
Landes augustae hujus et admirandae vii^inis pâtre avis ata-
visquc Uispanis editae , quaquc nihil sanctlus majus nihil tulîi
illud aevum ctiam in his dotibus quae sunt supra sequiorem
sexum, praedicat saepissime S. Léo, praedicat Concilium Cfaal-
t 227 )
cedooense et innumeri alii. Plura de ea iovenie» în Anoalibus
eccletîàsticift.
Nota LXXIII, p. 9«.
1 . Ad oram §' Aëtius dux omÎMas esse a Itbrariis bas notas
XXX et IFy trigesimum YalentioiaDi et quarlum Marciani an-
num sîgnificantes , quas ibi Idatius impresserat , diiobus argu-
mentis comprobatur in hoc génère maxime efficacibus. Primum
est : Idatius post haee continao ait Yalentianum XXX regni anno
interfectum fuisse. Atqui necesse est, ut XXX occisussit, si
inter §"* Tertio regni anno novus non sit adscriptus numerus.
Nam quod Idatius ad §<" Tertio regni anno Valentiniani annum
XXIX consignaverit , supra affatim demonstratum est. Allerum
argumentum est : Idatius de annis , quos imperavit Marcianus ,
agens ait iiifra : In Orientis partibus P^JI anno imperii aui
moritur Marcianuê. Rogo ergo te , lector , a §*» Tertio regni
anno usque ad Marciani obitum quatuor annos reliques quaerere.
Nusquam invenies ; namque haec nota I §^ Bomanorutn XLTIf
adjuncta numerum annorum Marciani non auget , ut ibi osten-
dam; imo et ipsum chronicon Sirmondianum , quantumcun-
que depravatum^ per seseostendit ; namque ibi annum quartum
Marciani etiam tum fluere adnotat; cum tamen praecedenti
notae annorum Valentiniani nîmirum XXXI hune eundem Mar-
ciani annum quartum adiigaverit. A §** ergo Tetiio anno ad
obitum Marciani très tanlum regni ejus anni in editis libris
numerantur* Itaque annus quartus ex §* Aëtius dux aut ex
altero e duobus, qui hune praecedunt, abscissus est. Caeterum
ego §* Aêtius dux hos numéros XXX et IV apposui , quia Aétii
morscerUsaimead annam IV Marciani et XXX Valentiniani per-
tinet; incertum autem est , an ad eum annum pertineant ilia ,
quae n«>rat Idatius de Friderici belle adversum Bacaudes et de
Gallaeciae terrae motu. Denique Aétio occiso Valentinianus lega*
tos sues, qui banc mortem nunciarent, ad cunctas provindas
misit, etiam ad Snevos, ut testatur Idatius. Cum ergo inter
( 2â8 )
Suevos agerei , credibilene est teinpus illius mortis ignonuse
et oDno ChrUti CCCCLIII, Marciani III înnexuisse? SîmiliCer
de nece ValeotiniaQi ratiocinari possumus , quam io TolgalU
hujus chrooici editionibus oollatam videmus cum lY aimo
Marciani , qui fuit aerae vulgaris 454. Haeccine scripsisse Ida-
tium , erit qui sibi persuadeat?
2. Sed lubet hic delclarum c regione §^ Aetius dus illaram
QotaruiQ XXX. J F. occasiouem lectori aperire. Res, nisi ego
maxime fallor, ita se habet. Anoî ValentiniaQi XXX et Mar-
ciaDÎ IV iisdem prorsus Dotis exprimuntur, ac anni Valeoti-
niani XXX! et Y Marciani his nimirum XXXIV, ita ut udo
taotum puncto hic aut illic inscripto distinguantur. Si punc-
tum imprimas ante I ita videlicel XXX.IV , designabis aonum
Irigesimum Valenliniani , etquartum Marciani. Si autem ponc-
tum post I affingas, ita scribens XXXI. V, denotabis aonum
Valentiniani trigesimum primum , Marciani quintum. Tantilla
res aut in codice praeterroissa, aut a librario non animadversa
pfagam banc, de qua agirons, Idatio fecit. Exinde enim natom
est , ut existimaret nescio quis unum eundemque numerum
notis illis signiGcari , perque errorem bis in chronico scrîptas
esse. Hoc autem errore imbutus , eas a primo loco ejecit ni-
mirum a §* Aëtius dux , servavit vero secundo loco ad §■* Ptr
duos Barbaroi, ubi deinccpsnecessefuit , ut IV annus Marciani
legeretur, cum rétro proxime III consignatus esset. Atquehoc
dcmum pacto V et VI annus Marciani ex manuscriptis dirontci
exemplaribus evanuit.
Nota LXXIF, p. 94.
Si verasnnt, quae Nicephorus lib.XVcap. Il et alii narrant,
Placidiam Valentiniani filiam, antequam Roma a Gaiserico cape-
relur, Olybrio desponsam fuisse, oportet, Endociam sororem
filio Palladio a Maximo datam fuisse. Ni malit quis a Maxirao
Placidiam Olybrio abintam fuisse , aut Olybrium , interfcctis
Blaxiroo et filio Palladio , Placidiam sibi despondisse tndiio illo ,
( 2â9 )
quod a morte Maxioû ad ingressum Gaiserici io urbem de-
fluxit, teste Victore Tunensi. Utrumque autem satU încredi-
bile. At cum Evagriu» lib. H cap. 7 , alqne etiam Priscus ,
contraquam alii scriptores fréquenter narrant , Eudociam mo-
jorem natu Placidia fuisse tradant, veri cuique simillimum
videri poterit Vaientinianum , qui mascula proie carebat, qui-
que non ignorabat se patremque suum Ck>nstantium per ma-
irem Placidiam ad imperii fastigium asceodisse nuptias majoris
Gliae Eudociae relardasse , ne dum ipse végéta adbuc eMorenti
erat aetate , successorem slbi in geoero ascisceret ; atque
Maximum ob eamdem rationem Palladio filio Eudociam potius
quam Placidiam conjungere voluisse.
Nota IXXr, p. 95.
De interfectoribus Flavii Anicii Pelronii Maximi, qui occiso
Placido Yalenliniano imperium arripuit , non convenit ioter
scHptores. Prosper ab Augustae Eudoxiae famulis dilaniatum ,
Cassiodorus a roililibus extinctum, Jornandes ab Urso milite ro-
mane necatum, Theophanes a suis interemptum fuisse mira va-
rielate tradiderunt. Prosper deinde breviler sed dilucide f quae
nd necem Yalentiniani et Maximi attineut , perslringit. Occisus
est Maximus teste Anonyme Cuspinianeo pridie Idus iunias.
Marcellinos in chronico tertio tyrannidis mense , cbronicon
Severo affictum septuagesimo imperii die necatum fuisse nar-
rant. A Severo nihil difierl Sidonius , qui imperium Maximo
paulo amplius quam bimestre tribuit lib. II epist. 13. Verum
Idatius more suo eidera etiam interregni adscribil , quod ad
diem Xjulii, quo Avitus imperator factus est, duravit. A die
aulem X julii , si rétro numerando adsccndas ad diem XYII
Martii, qua Maximus imperium usurpa vit, quatuor menses,
septem minus dies, reperies. Quare Idatius vere exacte locu-
tus est , dum Maximum vix quatuor regni sui menses exple-
visse dixit. Neque minus recteEmin. Baroniusiuterregnum a
Maximi caede ad Aviti nuncupationem dierum XXYllI fuisse
n«10.
( 230 )
niti; ideoque perperam eum corrigii Pagios aono 4ë5
Noia LXXyj, p. 95.
Nihil profuit Idaiio ad Arcadîî et Honorii anouBi I haee
edixîsse : ne Oiifmpiudum quin^ue annorum iuthH adjectif ,
proptêr re^na tmntum imerta prineipum. Nihil iaquam pro-
fuit; tiifbavit librarios io Aviti ad imp^ium aditu quinqne
annoruai numeraBdaOiyinptas , propterea quod oontigwuri de-
bait primus illius anous , qui civiles annos noo augeret , ticot
eo8 non auxit I annus Arcadii et Honorii. Enim vero damât
toto ore Idatius se ejusdem anni res gestas persequi a §* Fer
duos barbares ad §■* (ut miniaioin) Suwi Carihaginenses regtù-
nés; nam primum id clarissime signîGcat inquiens : Ipso an9to
Àvitus; deinde dumait : Marcianus quiniojam regni 9niamno
eundem annum Mardani retinens , quem sopra detîgnaverat.
Atque simile quid evenit in aliis edîlionibus , in quibus per
enrorem non quinto sed quarto anno legitur ; période enîm est
sive quarto sive quinto legas , si eundum annum utrobique re^
tioeas. Atqui si nota illa I. §* Romanorum XLIJI adscripta ,
quae I annum Avili significat , novum annum civilem iadica*
ret, annorum Marciani numerum augere debuisset atque VI
illius annorum cum I Avili conjunxisset, et deinceps VU eum 11
et VU! cumin, quod non facil; imo expressis dilucidisque verbia
s^ptem tantum annos imperii ei tribu it. Tandem Idatius infra
Gaiserici idgressum et irruptionem in urbem narrât, qoam
factam fuisse ait, priusquam JvUuê Jugustus fieret, Quid îta-
que? Nimis vecordem oportebat esse« qui ad annum post
initum ab Avito imperium referre id , quod ipse eveniste affir-
n;iat ante illius inauguralionem. Quid ajjtem inlra illius anni
CCCCLY gesta , renunoiationem Avili , quae poalertor fuit vas-
lalione urbis , anie banc commemoravil ; ideo ab ipso factum
est « ut successorem Btaximi , ci^us caedes ante Gaiserici iirup-
lionem^ et perpelrata fuerat et in chronico narrata, «no
( *31 >
tenore denunciaret. Idalius iUiqae ad $* Baitumûrum XLIII
annum primum Avili consignavil, sicut conaignaverat aupra
ad $"* Bamanorum XL annum I Arcadiî et Honorii » et ut infra
ad ^"^ Romanorum XLIV consignaturus est annum I M;^orani
atque Leonid , nullam per hoc in annos civiles innovationem
inducendo. Quapropter annum V Marciani aerae vulgaris
CCCCLV nunc etiam in hoc §° Bomanorum XLIII Idatius de-
currit , decurretque usque dum ad §"* Per Auguêium /tvitutn
perveniel; uhî numerandus erit annus Aviti 11 Marciani VI,
Abraham ÎT. CCCCLXXII, Christi CCCCLVI.
Nota LXXm, p. 97 .
Animadverterat olim Sirmondus a § Per jéuguêtum Atitum
excidisse notas chronologicas , cumque Idatium in lucem pro-
ferret, oraechronici hujus apposuit F annuB Marciani^ quae
in sua editione omisit doctissimus Florins. Et quidem merito ,
nam eaverba Sirmondi sunt, non vero Idatit. At locum, quo
novus designandus erat numerus , recte observavit Sirmondus,
non item ntimerum ipsum ; neque enim Marciani V sed Yi
annus illic conscribendus erat. Ulrumque videre licet in Chro-
nico Parvo ; quippe in eo statim post illa verba : Marcianue et
Avitus concorda principatu utuntur imperii y haec subjunguu-
tur FI anno Marciani^ nisi quod in manuscripto legebatur
anniêf quod recte corrcxit cl. Florins. Ita etiam legisse Isido-
rum oslendunt ea , quae scribit tum in historia Gothorum, ubi
Theudoricum ingressum ait in Bispanias Y regni sui anno^
pauloque antea de eodem Theodorico dixerat regnare coepisse
anno II Marciani , tum in chronico ubi expressis verbis ait :
Bujue (Marciani; FI imperiiaHno Theodoricue rex Gothorum
cufn ingenti exercitu in Hùpàniam ingreditur. Itaque librarii
pessime annum YI Marciani ubique otniseruut et II Aviti^ quem
cum Yl Marciani certissime conjunxit Idalius , in §"■ Bechia-
rius ad tocum a propria sede quam Idngissime rejecerunt.
( 232 )
Nota LXXyiU, p. 97.
De Eruiift Joroandes in Gelicis n* 4S ad Maeotidem sîIm
et pedettri mililia insignet fuisse ex Ablavio describit. Ma-
merlinus îd Panegyrico Maximiano Augusto dicto, cum, Eruli,
ioquit, viribuê primi barbarorum locis uliimi in hoêpravin-
cta<(Gallîae) irruisieni etc^ vîctosdeinde eos excisosque ibidem
ait» Ex quo iDlelligioius a Galliae Gnibus ejectos juxta Ama-
sium seu Amisium flumeo ad Oceanum Germaoîcum aut con*
sedisse lune aut cum jam aotea loca illa tenerent, ad ea
rediisêc, fioitimos Balavis fuisse, auimisquc conjuoclos ex eo
apparet , quod ioter Romanos miltles Eruli Batavis mixli saepe
memorautur. Ex iis ergo locis piraticam sicul vicini Saxooes
exercentes, Belgii , Galliae ac Hispaniae oras assiduîs plurimos
par annos irruptiootbus vexaverunt. Sidonius de Erulislib.
Vin epist. 9 inquit :
Hic glaucU Erulua genit f agatnr
Imoa Oceani rolent recestut,
Algoto prope conoolor profundo.
De Saxouum maritimis irruption ibuf, quibus Ërulorum
sirailes omninoerant,loquitur idem Sidonius eod. lib. epist* 6.
JVoia LXXJX, p. 100.
Nihil opus hic verbis est. Scriptionis et rerum gestarum oiv
dinem lute ipse , lector , in chronieo dispice. Profecto liquide
elicies, quod multis jam argumenlis demonstratum est, per-
peram a librariisannum II Aviti §** Rechiariuêadlocum adscrip-
tum fuisse, cum is consignari debuisaet §<" Per AuguHum
yÉvitum; qui eliamst 9^à^ Rechiariuê perlineret, sejungendus
non erat ab anno VI Marciani ; sed uterqqe simul inscribendus
eodem loco fuerat. Itaque cuncta, quae sequuntur usquc ad
§"* yéviluê posieaquam, ipso nos docente Idalio discimus ad
( 233 )
annum , qui caedem ValeDliniaoî conseculus est, ici est vul-
garis aerae CCCCLYI pertinere. Neque ad excusandum libra-
riorum errorem prodesse quidquam potest seDtentia Fagii,
quod Idalius auspicetur annos a mense oclobri ; nam Octobrem
recto jam reliquit a §<> Mox Hispanis, quod ex ipso chronîco
evidenlissime constat. Imo vix alius est loto chronico locus ,
ex quo opÎDÎo Pagii manifestius falsîlatis arguatur.
LXXX, p. 101.
I • Postquam id, quod gestum faerai die XXVIIIOctobris anni
Il Aviti et YI Marciani , vulgaris aerae CCCCLYI narravit Ida-
tius subjungil Hesychium Tribunum in Gallaeciam advenisse
Icgatum ab Avito , qui eundem Avitum de Jialia ad Galiias
Arelaie succeuisse nunciavit. Deinde necem Rechiarii commé-
morai, quem occisum fuisse ait mense Decembri. Ex quibus
non temere colligimus Hesychium eodem anno , mense novem-
bri ad Gallaeciam pervenisse. Quisquis enim attente légat Ida-
tium , dubitare vix poterit , ipsum illius anni gesta non alio ,
quam quo eveuere , ordine narrare. Hesychium autem postu^-
latum venisse a Theodorico auxilia , quae hic Avito promiscrat,
et res ipsa suadet, innuitque infra Idatius, dum de Avito scri-
bit : Goihorum promisso deêtitutua auxUio caret et vita. Atqui
credere oportet Avitum, statim ac se imperio spoliatum sensit,
opem auxiliumque a Theodorico postulasse. Si ergo Hesychius
Theodoricum in Gallaecia convenit mense novembri , conse-
quens est ut Avitus a Ricimere imperio depositus fuerit mense
octobri; neque enîm longiore tempore ojius erat, ut Hesychius
ex Italia ad Gallaeciam perveniret. Yerum enim vero claris-
simum babemus testimonium Anonymi Cuspiniani, qui Avitum
imperii fastigio dejectum fuisse tradit XYI Kal. novemb. Yerba
illius consulatu Yaranis et Joannis sunt : Captus est imperator
(Avitus) Placentia a magistro militum Ricimere et occiêus
est Messianus Pat ricins ejus XIV KaL novemb, ha in co
chronico legitur, quod Yienuae in Austriadescripsit anno 1683
Pfcwlo-Sefcm, si-
I mftmàêïïiM^
m <lies tantni, qoas qw» n
gnare coofteotos. Favei dmi uMcriplio
m Bmba ssbterruMa d SinBoadani in cmbmb VI
q«a kg^lair : Dd. Taumviia. m. pacs. D. Kal. m>t. Om, D. Il
Atitu Si coHB Unto anlea, Tiddicci XYI Ul. J». |»rr«
exoUu cttd ATttss, tttMpe Z>MtnuM iMa appcUaretar ««n
OrbcaaBooMao cire. Qoarein illa àiemÊcriftiùot^fp^^
iiideai Stnatmào et Aiiiti^o addocitar : Lacas. Gumm. f"^
Dirosms. XI? &al. Jbl. Caas. EvAacu. Atri. AtîUbs iiteCiB-
•ol aiuts aliqnîs est ex tnffiedis , doq tcto AyUhs Aa^aïf*»
coi Doo Eparcfans, sed FI. Maedllhis AtîU» wiomta crtt,**
constat ex bohubo apnd M ediobarboai , ei jaB ate •'^"•"
Teral Morales lib. XI cap. 28 magniwque cCiaBi Ab^**"*'
S. AviUu itaqae ioiperiiim leonit a die X joKi aaiu CCCCLV
ad XYII odob. inseqaeotis aiwi ; ideaque iaiperaTil aaan* |
laeoses III dies VII. Quapropter corrîgcndi suât Efi^gn^ f
lib. II cap. 7 octo laDlam menses; Pagîus qui îb critica i^
aDOum CCCCLVI o* 6 praram Anonymi Cu^ioiaoi leeiioam
secatus neases X el dies VII; Valesius qai io BOti» »à £^
grium VII dymUxat aut VIII meoscs Àvilum iaipefaMe uadt-
derunt.
(S3tS }
4. Quo autem loco aut temipore, qiH^ve jnoHto gendre obie-
rit , valde incertum est. N^m quod IdAtîus morteoi ^s interat
auDo CCCCLYII, non eatiar est, ni illMmamte huncikoiiuai noo
obuMe dîcamu«. Quippe Hooorii nMttem sub aimo CCCCXXIV
adnotavit ; et tamen diem ille extremom obiii aate hauc aoDum
scilicet anno CCCCXXIII. Quod quidem non îgaoravk Idatîua,
ut Ipse io Fastlsftuis indicavit, Yerumquiainterregni tempus,
quod tune fuit (exeluso ab împeratorum numéro JfoaOnei uti
eum excludit Idatius), Honorio adêoripsk « idée «aorlem cjus in
chronîeo siluit u«que ^d annum CCGGlULiV» Id îpauin in Avito
praesUtisse potuit Idatius ,. ip^î adjudtcans interregni tempua ,
quod renunciationeoi Ma^orani praecessit. Ex Idatio igilur
eruere certo non pos^umus^ an Avitus eit, bac yita deceaserit
anno CCCCLVI exennie an CCCCLVII incipiente. Aliquantulum
teroporis inter ejus aln^ca^nein et mortem cessittse Idaliuê
non semel aignificat; nam et de Italia ad Galliaê Arehte èuc^
ceiêiêêe, imperio utiquiQ apoliatum bic affirmât, et postmodum
banc spoliatîonem iUfusqvre mortem gràdatim commémorât
inquien» r Aviius poUêoq'uam a Gallù et a GHhifif4H>iu8/mrat
imperator , caret imperio , Golhorum prof^eêô destitutus anxi-
liq caret et vita; quin etiam suprA clare îd exprefaît, dam
Hesycbium narrasse ait Avitum de Italia ad Gallias successieee.
Ex bis sane non lemere deduces Avitum Placentiae ab imperio
dejectum die XVII octob. uti narrât Anonymus, ex eaurbein
Galtias, cum primum se dédit occasio, aufugisse et adTbeodo-
ricum in Hispanîas Uesychium Tribunum auxilia petitnm
legasse* Hesyehius Theodoricum convenit in Galhiecia, ubi
Idatias agebat, desinente novembri aut initie decembris anno
GCGGLYI, nuiiisque a Tbeodoriço impetratis auxilii ad Avi-
tum rediit /ajppetente anno GGGGLVII. Tqm Avitus aut rerum
desperatîone aut neçis metu , ad quam a Ricimere quaereba-
tur, aututroque in morbum incidit^ morteinqfie oppetiit , ut
indicat Turonensis , cujus verba statim dabo.
5. Locum et genus mortis, ntçumque nos docet laudatus
Gregorius Turon. lib. Il , hi^t* c^ap* Xl^. ubi haec scribit : Avi-
(234)
îirWN" fitpUftU Soleriat (teu poiiut Coorados iaDiogas)
SocîetaiU ietu , posteaqoe tom. VI Saoctorimi junii imprioû
curavk. Huîc editiooî a viro adoroatae harum rerom experien-
tifsimoy quique per teae nanutcriptum Guspinianeom receaa»
deêcripserat , aequius «si, utcredamus , plenamque adhibea-
mat ûdem, quam aaliquae edilioni PaoTinHy in qua pro
Xyi KaL novemb. legkur XF'I KaL Junioê. Maxime cun»
io ipaa PanviDii ediiione ista praecedaot : Occintê esê Remisems
tu palatio Ciasêiê XV KaU oclob, , quîbus proxime succedunt
iUa : Capiuê e$i imperaior Avitun etc. quae $i ad XVI Kal. Jud.
perlinerent , profecto auctor illius chronici ante caedem Re-
misei commemorasaet.
S. Fere nihil ditcrepat ab Anonymo Pseudo-Sevenis, si-
qiiidem regoasae Avitum Mserit aoQum I menais III » îd est
septem nainus dies tantum, quam quos nuraerat Anonymus ,
quosque ille fartasse omisit , annum et menses rotunde desî-
gnare contentus. Favet etiam inscripUo Romana apud Arbingum
in Roma subterranea et Sirmooduin in carmen VI Sidonîi, ia
qua legitur : Det* TaiaoTHBA. m. facs. D. Kal. hot. Cous. D. N.
Atiti. Si enim tanto aniea, videlicet XVI Kal. 4un. purpura
exutus esset Avttus, utique Dontinuê non appetlaretur intra
Urbem a Romano cive. Quare in illa die inscriptione , quae ab
iisdem Sirmondo et Arhingo adducitur : Locus. Giaoïrri. Passa.
Diposrrrs. XIV Kal. Jdl. Cons. Epaichi. Aviti. Avitus isie Con-
sul unus aliquis est ex suffectis , non vero Avitus Augustus ,
oui non Eparchus , sed FI. Maecillius Avitus nomen erat , «t
constat ex nummo apud Mediobarbum , et jam olim observa-
verat Morales iib. XI cap. 28 magnusque etiam Augustinus.
3. Avitus itaque imperium tenuit a die X julii anni CCCCLV
ad XVII octob. insequentis anni ; ideoque imperavit annum I
menses 111 dies VU. Quapropter corrigendi sunt Evagrîus, qui
Ub. Il cap. 7 octo tantum menses; Pagius qui in critîca ad
annum CCCCLVI n^* 6 pravam Anonymi Cuspiniani iectionem
secutus menses X el dies VII; Valesius qui in notis ad Eva-
grtum VII dumtaxat aut VIU menses Àvitum imperasse tradi-
derunt.
(838 )
4. Quo autem loco aut tenapore, qiiove «OHia génère obie-
rit , vakle iocertum est* Nam qued Iciatius morteai ejnf insérât
aoDo CCCCLVIIy non satis est, vt illumaBte honcMnutB non
obtisse dîcamus. Quippe Hooorii mertem sub aune CCCCXXIV
adootavit ; et tamen diem ille extremum obiît isnte buac aDDum
scilicet aooo CCCCXXIII. Quod quidem non igaoravk Idatius ,
ut ipse in Fastîs suis indicavit. Verum quia interregni (empus,
quod tune fuit (excluso ab imperatomm.nnaiera Joanne, uti
eum excludit Idatius), Honorio adscri|>sîit ideo nortem ^s in
chronico siluit usque ^d annuoi CCGGXJHV » Id îpsuin in Avito
praestitisse poluit Idatius , ipsi adjudicans interregni tempus ,
quod renunciationeoi Ma^orani praecessit. Ex Idatio igilur
eruere certo non posfumiis, an Avitus e^ bac yita decesserit
anno CCCCLVI exeun|e an CCCCLVII incipiente. Aliqoùnluluni
temporis inter ejus «bdîcatîonem et mortem cessisse Matins
non semel significat; nan» et de Italia ad Gaiiioê Arehte iuo'
Qe$$iêê9, imperio utiq^^E^ spi^liatum bic affirmât, et postmodum
banc spolîationem iUjiisque mortem gradatim commémorât
inquiens: ^vituê po^haquama Gailiêéia G0$hififmeiu8 fwerai
imperator , caret imperio , Goihorum promiuo deiiiMue angi-
Ho caret et vita ; quin etiam supra clare id expresaît, dum
Hesychium narrasse ait Avitum de Italia ad Galliassuccessisse.
Ex bis sane non temere deduces Avitum Placentiae ab imperio
dejectum die XVU octob. uti narrât Anonymus, ex ea urbe in
Gallias, cum primum se dédit occasio, aufugisse et adTbeodo-
rieum in Hispanias Uesycbium Tribunum auxilia petitum
legasse. Hesyehius Theodoricum conyenit in Gallaecia, ubi
Idatius agebat, desinente novembri aut initie decembris anno
GCGGLVI, nuliisque a Theodoriço impetratis auxilii ad Avi-
tuQi rediit) ajppetente anno GGGGLVII. T^m Avitus aut rerum
desperatione aut necis metu , ad quam a Ricimere quaereba-
tur, aut utroque in morbum incidit^ mortemque oppetiit, ut
indicat Turonensis , cujus verba statiqi dabo.
5. Locum et genus mortis, ntcumque nos docet laudatus
Gregorius Turon. Iib< II, hîst» cap. XI.,. ubi haec scribit : Avi-
( 236 )
to#.. .. a Senmêen'buê êjedus apmd Piûceniiam urbem Episcopus
ordînaiur. Comperlo auiem quo adhuc indignons Senatui vita
eum privare vtUet , Basilieam 5. Juliani Avemi martyriscum
mukiê mnmerihuê espeiitii, sêd imphto in itinere viiae eursu
ohUtj dehiuêque ad Brivaienêem vicum ad pedet aniedieti mar-
iifHs €âi êêpultuê. Haec Gregorius. Ubi quod de Episcopatu
Placeatino Avito coUato narrai (id eliam ante scripterat Victor
TuDensis ) yerum foriasse est , certe a moribut illius aevi non
abhorret. Attameo veriu6 puto , qaod cum Riciraer ad îIHus
civitalîs Episcopatam suscipiendnm Avitum cogère yellet, ipse
în Galliat noodum iniliatas aufugit , ibique de imperio potius
recuperando , qiiam de episcopatu capessendo cogitavit.
6. Sed quoDiam incliti martyris iuliani Brivatensis ioddrt
meDtio , juvat obiter adnotare, quod idem Gregorius Turoni-
eus lib. Ilde gloria martyrum cap.IIII refert, scilîcct Hispaoam
feminam primam omnium buic sancto martjri lemplum seu
sacellum dedicasse. Nam cum Brivate transtret , Treviros ap-
properans, ubi vir ejus jamjam a Tyranno Maximo neciadju*
dicandus erat , auditis Juliani miraculis promisit aediculam se
illi construcluram , si maritus tanto pericnio eriperetur. Igîiur
voti compos facta pollicitationem , quam promiserat cum im-
mcnsis muneribusadimplevit.
Nota LXXXI, p. 101.
Theodorus Lector lib. I Gollectan. , post irruptionem Gai-
serici in urbem adductasque inde in Africam Eudoxiam Au*
gustam ejusque Clias, Marcianum bellum Gaiserico inferre
decrevisse his verbis tcstalur : Marcianus agnitis quae contra
Romanam civitaiem et impératrices ab A fris fièrent, pro ma*
jestate imperii commotus ad bellum se paravft. Hinc jure merito
ambigas , an verum sit , quod Procopius lib. I de bello Wanda-
lorum, et ex eo alii scribunt, nimirum Marcianum aliquando in
Africa a Gaiserico captus Gdem huic suam obslrinxisse nunquam
se Wandalis moleslum fore. Scd ad rem noslram. Expedilio, de
( 237 )
qua Theodorus loquitur, Marciani contra Afros oeque alîo tem*
pore, quam isto, ncquo alîa quam navalis esse potuit. Uode
Idatium , dum ait : Orientalium tiare» HUpalim venienieg pro
Marciano exereUmn caetum nunciant , sic interpretor , ut quas
Orientales naves appellat, classis sit a Marciano ad fretum
Herculeum et Hispalim missa, quae auxiliis ab Avitoaucta in
Africam irrumperet. Constat enim Prisci testimonio ulrumque
Auguslum pro libertate Eudoxiae et filiarum libérasse. Ergo
classis haec Hispalim appulsa caedem exercitiis Wandalici in
Corsica a Ricimere factam , quam A.vitus antea per Hesycfaium
Theodorico retulerat , iterum nunciavit. Pro Marciano autem
dixit Idatius , quia ex parte Marciani naves illae Orientales vé-
nérant. Lectio haec ac interpretatio satis congrua , et alioquin
necessaria videtur ; namque ea , quam vulgati libri praeferunt,
sine sensu ac nullius rei est.
Nota LXXXII, p. 102.
1 . Quemadmodum ad annum I, Marciani notas, quas ibi ins-
cripserat Idatius, primum interpolatione ista XXVII V. I. M.
deinde hoc commento XXVIII Valeniiniani itnperaforis
mater, depravaverunt librarii, ita etiam ad ipsius Marciani
annum ultimum, quas consignavil : Idatius notas bas III,
Vn, quibusque signiCcare voloit tertium annum Aviti et sep-
timum Marciani ; inlcrpolavit primum nescio quis, ita scribens :
III A. VII M. posteaque alius sic illas interpretatus est : tertio
anno Avitun aeptimo men$e; monstrum Icctionis^quodhuc us*
que omnes, qui haec legerunt, turbavit. Et erat quidem
cognitu di£Gicilis depravatio illa : f^alentiniani imperatoris
mater, postquam notae illae F". /. M, translatae sunta§® Gfns
Hunnorum ad §"* Placidia moritur; nam sensu m reddebant
non undequaque ineptum. Ideo nemo, quod sciam de ea lec-
tione, quantumvis nota, aliquando dubitavit. Verum banc
noslram , qua illud P^II 31. in septimum mcnsem, aut sepiefn
menses commutatum est, adeo suspectam, aut eliam falsani
( S38 )
hftbait Siriitefidus , ut in soa edttione duo illa verba êeptimû
iN«fijtf oxpuBxertt. Henricut ValesiiM, qui de hac e^rrectioDe
Sirmandi ne$ docuit > ut dMtam eàl in acholio , nihtto ipao me-
Uorem e:tbilftet ; ait enim : Sirmondms kas duat voceê septimo
iWiae ÎH cdiiion» êum omiêii , meliuê faduruê a» éhias iUa$
lartlo anoo expunxisaet. Florins nota XIV in Ida tin m n^ 6 Va-
loMQ aubacribtt, niai quod pro tepHmo metise scripaisae fortasse
ait Idatânm decimo,
3, Equidem très hi darissimi virildatii textui aliquid detrac-
tum VoUint, Ai Sirmondns illnd rejicit , quod mea sententia
DoiMpiavi êoripsit idotiua, aed naque id Ibcôrnm scribere potuit;
nam exinde narrationem eorura exorditnr , quae acta sunt anno
CCCCLVII ; quando aul^em hic annna advenit , non septem aut
daoem menses , aed ootodecim ferme ab inauguratione Aviti
effluxerant. Verum Valesiifs atque Florins id deirahere rdleot,
quod scripsiiccrtissime Idat^us. PraestantissimnscriticusPagius
Dissert. Hypat. cap. 14, dfini de Consulibus anni CCCCLVI
agit, utramque lectionem coi^sistere posse asseril; ipse tamen
ne conatus qnideni est ista coroponere ant ibi ant in crttica ,
ubi itemm bunc Idaiii locum rétractât. Imo n® 7 anno eodem
CCCCLVI ita condudit : f^erbm it9quê t'Ua , de quibu9 qmaeêtio
nt (nimirum haecduo tertio anno) in Tdaiium rtdenturinfarUt»
3. Pace tamen tantorum virorum dicam notam illam III ,
quae anoum tertium Aviti imperii signiGcat, eradendam non
esse a cbronico ; ab Idatii namque calamo absque ullo dubio
scripta est. Idatius igitur hune morem ubique in chronico scr-
vat, ut postquam cujusque principis annum primnm consi-
gnavit , tôt deinceps illi tribual , quot ipse imperando dviles
annos attigit , edam si ultimum non solum non expleverit, sed
nec vix quidem inchoaverit Ita ab il|o factnm est in Theodosio
Magno, oui annum CCCXCV addixit, et tamen Thodosius XVII
illîtts anni die extremum vitae suae obiit, Similiter Valentiniani
et Marciani numeravit. Nam quidquid sit de loco, de quo nnnc
quaerimus, expressis statim verbis septera illi regni annos
adscribit inquiens : In Orientis partibus septimo impeHi sut
( 839 )
en9H> moriêur Marcianuê. Ex didU autem liqirido constat , sep-
Umuin hune anoum Marcianî cum €GC€LVII aerae vulgarîs
fëalram conoectere; et tamen vix illius rnensem prhnum vifens
expleritMarcianiis ; nam successor ejus Léo VII Febr. die eodem
antioelecUisest juxta chronicon Alexandrioum.
4. Praeterea ejusque interregnt tempus, siquando înterve-
nisse contigit., ei imperatori attribut, qui proxicue praecessit.
Exemplum babemus ÎD Honorîo, qui anno CCCCXXMI obiît,
«t tamen imperium ip$ius protrahit ad annum CCCGXXV, quo
Tbeodotium jnniorem primo, deinde Yaleutinîanûm inserit
dironico. Ergo juxta morem snnm Idatius cum ATiti prind-
patus elquod secutum est post ipsum interregnum très annos
civiles contigissent , videlicet CCCGLV, CCCGLVI et GGGGLYII,
Ires ei annos imperii adscripsit; quos hac nota /// désigna-
rit, oui adjunxit banc aliam Fil Marciani annum septimum
indicantem. Has autem notas sciolus aliquis interpolavit, ut
dictum est supra; et inde nata est lectio Tcriio anno Aviiutt
êepiimo menée. Neque propter très annos Avito adscriptos in-
vecta fuisset in cbrooicon ulla perturbalio, si lectoris ac librarii
meminisset regulae ab Idatio traditae anno XVII Theodosii
Magni; ex ea enim intellexissent l Aviti annum eundem esse
cum anno V Marciani et I Majorani eundem cum III Aviti ;
proptereaque annos civiles in chronico augendos non esse,
neque ubi I Aviti , neque ubi i Majorani annus inscriptus est.
Hoc pacte constat omnino chronologia Idatii , patetque cunctis
nihii ab eo peccatum fuisse , quamvis Avitp très imperii annos
adjudicaverit ; nam numerandi sunt sicuti ab eodem Idatio nu-
merantur anni XVll Majoris Theodosii et XXXI Placidi Valen-
tiniani.
iVo/» LXXXIII, p. lOî.
Quisquis Idatium credidit ad §■* Theudorieuê advenu* no-
vum aunum civilem inchoasse , nae ille non modo regulae obli-
tus est, quam anno primo Arcadii et Honorii Idatius idem
( 240 )
praei»cripiit , 8cd el clauses peDÎtus habuisse oculos oportoit.
Tam cvideDS oamqae est , Idalium eo §* Theudorîcus arenis
Darraiiooein contiouare , quam §® Theudoricus Emeritam ia-
slitucrat , ut si dmhIo quls oscitaoter ista dod legat , oeqneat
id non manifesto percipere. Quîppe res ipsa moram rejicil se-
decim mensium , quos ut minimum decurrisse oportet a prae-
concepla per Tlieudoricum Emeritae depraedatione ad egres-
sum illius ab ea urbe , si ^ Tkeudoricuê adversut novus annos
communis numeretur. Porro S. Isidorus in hisl. Gothor. haec
cadem narrans, Theudoricnê, ait, dum Ementamurbetn de-
praedari fttolîrelur^ sanctae mart^ri$ Enlaliae ostensû pertrr^
rituê mm omni proiinuB esercitu diêcedii et GûUiaê repetii,
Theudoricum Emerita protinuê discesstsse dictunw erat bldo-
rus , si dum baec ex Idatio describebat , existimavit ootam illam
I §® Tkeudortcus adverêis annexam non modo novum princîpa-
tum , sed novum etiam annum signiGcare? Sed rursus infra ad
annum CCCCLX ostendam , Isidorum novum hoc loco civUem
annum non compulasse. I^jîtur Idatius a §^ ///. F'II, Aviinê
poêteaquam novum annum inchoans , eidem epocham imperiî
Leonis et Majorani , quae post januarium initium suumhabuît,
infra inneclit consignala ad §■* Theudoncus adoersis liac nota
/, quae proinde novum principatum , non autem novum civi«
lero annum signiGcat.
Nola LXXXIF, p. 104.
Cum Avitum ab imperio dejectum ex Tribuno Hesychio di-
dicisset Tbeudoricus aut ira percitus, aut subilanea correplos
cupiditate regno suo adjiciendi, quidquid in Gallaecia et in aliis
Hispaniae provinciis juris erat Romanorum (nam hucusque
fidum imperio fuisse Idatius et Sidonius non semcl testantur)
illa , quae ab Idatio narrantur ad annum 467 , a suis Gothis per-
petrari passus est vel etiam jussit. Atrocia quidem ea atque
saeva et a moribus Theudorici , quos describit idem Sidonius
lib. I epist. 2 , nimis aliéna. Postea tamen anliquis Gallaecîae
(241 )
posseséoribus tam indignis , quam Sueyis cunctam proviociant
concesBÎt , Saevisque pro ingeoita magnanimitale , ut regem e
saa gente sibi asciscerenl , induisit. Rem ftisius narrât Jornan^
des in Geticis n** 74 inquiens : Suevi reciori$ sut (régis Rechia-
riî) inieriium contueniet, locorum smcerdaieê ad TT^eodoricuni
a%tppliees direseruni, Quos ilh pontificaii reverentia êuëcipienê
non êolum impuniiaiêm Suevis induisii; sud ui $ibi de $uo ge*-
nfre prineipem eanêtiinerenê , fiexuêpiekite canee$$ii, SacerdiH
tes hi episcopi erant catholioi ; neque enim alii id temporis in
Gallaecia erant* Eos tamen reveritus est Theudorieus , propter»
que illos indulgentius, quam pro jure belUcum Suevis egit*
Gothorum banc in episoopos observantiam, saepe alias ab scrip*
toribus testalam animadverti , verbaque Salyiani de bac eadem
re supra nota Li adduxi.
Nota LXXXr, p. lOK.
Florio religîoni fuit ei §^ Gothicue eserûihtê^ qui post hune
Frantaneê sequitur , annum II Majorani et Leonis istbuc
revocare; etiam si isthuc perlinere optime noirerat. Equidem
nihil amplius opus est , ut quilibet ita ab Idatio scriptum fuisse
cognoscat , quam eundem Idatium légère. Nam supra §® Theu-
dorieus advergiê unîus Pascbatis meminit^ aliusque memioit
hoc §<* Frantaneê. Alius , inquam , quod nemo înficias ibit , si
narraiionis Idatianae seriem diligenter perpendat. Igittir pri*
mum Pascha ad anoum aerae commuais CCCCLVII et I Majo-
rani spectat, secundum vero ad annum CCCGLYIII et 11 Majo-
rani , quem ad hune §"* Fran/afies désignasse Idatium manifeste
apparet.
Nota LXXXri, p. 106.
Portucale sub potestate Romanorum, id est Gallaecorum^
qui immunes a jugo Suevorum remanserant, fuisse éxistimo,
quando illuc Rechiarius vi tcmpestatis aclus, ut narrât Jor-
nandes, appulit. Eisdem Theudorieus illud caslrum reliquit^
16
( 2** )
«inulqoe quMftquid jura «omm erat aate beHom OMUrm EeGbîa*
riofli •Mtcepium, quod ex IpM Malti oâiratioiie penpîcw
colU^iiur. Unioum Urne fuitêe têMtrmm P^rtmcaie oomiiie ad
aniiuiii «456 în MboUo llUera P adoolatuoi «st. Poste* noTom
«JHfdem oominis cattrum conditum fait , q«ocl in praecUram
câvitaiem mox evaait , noiMeeque sihud Portogaliae dédit ab
ea lemporc , quo cathoUci noalrt re^ ex Gallaecta coeUra Sa»
raoeaof ad Auttrum rnowentet ctvitatam illam tibi aubîeocraat^
et ex ea «uburbanam regiouem , et qoidquid poalmodam cqd»
tiaenter in ea ora occapayertintY Pertucale dixenut. Hme
liquet non reote PoriuguUim duplioi // a nonniillia acribi.
Nota LXXXVII, p. 107-
1 . Idatius de firmiêsîma pace înter Majoranum et Theadori-
cnm înita meminit ad annum GCCCLIX. De eadem Sîdoniiu
Carm. Y, vers. S71 laudes pracdicans Pétri, qui ab epistolis
erat Majorane, ha^ ait :
.... Attamen hic naper pUeidittiiiM Caesar
Obside percepto , niottrae de moenibas urbit
YUceribat mUerit intertum depulit hoslem,
Et quia lassatU ntmiuin spes nnica rebut
VenUU, nostrU prîmuni aocevrre minit ,
LugduoQoiqne tuam dam praeterU, atpice, Victor
Otia pott nimiot potcit te fracta laboret .
Cui pacem dat, redde animot.
Hic bostis qui tam misère lugere Lugdunum coêgit , et cum
quo nuDC , datis obsidibus pax composila est , non externus
miles, si doclissimo Sirmundo credimus, sed miles praesîdîa-
rius erat Lngdunensibus impositns , ut eos in officio contineret.
Al vero Sigonius de Occidentali imperio lib. XIV de Gotbis,
qui Lugdunum occupaverant , hune Sîdonii locum interpréta-
tur. Gui sane ego quoque assenlior. Quisquis enim Idatinm
attento légat animo, nequibit non intelligere Theudoricum
stalim ac de Avili abjectione cerlior factus est per Hesychium
( 243 )
tribuouin , bellum , quod ad?6rsu8 Suevos iDstituerat , in Ro-
uumot verlÎMe. Et io Baetica quideoi per legalos Hlud gettîl ,
in Gallaecia per se ipaum. Qao i^lkta Hispaaia properasse
TheudorîeiNn poat Patcha anoi CCCCLVII narrât idem Idatîuf •
3. Parro ainiie valde vero est, Galloa , qui Avito sinnendi
imperii aucterea fuerant, aegre illioa df^ectionem tuliaae. Si-
(ioniuDique Aviti generHBi atque alioa maxime ex Ayemia cum
Theudorico agisse, ut Ricîmerif et ab ipso ereato imperatori
Majorano bdlnm indiceret, iojuriamque Avito Gallorum Go-
Ihorumque commuoi consilio imperatori facto illatam vindica-
ret. Sidonius sane non praesidii sed hostis « neque rebellionis
sed belli nomina ibi usurpât , seseque illi immiscuisse in prae-
fatione fatetur inquiens :
Ut tibi, flacoe , «cies Brati Cattique secuto
CarminU est auctor, qni fait et Teniae,
Sic mibi di? crso ouper sub Karta cadanti ,
Jatsitli placido YÎolor ut etsem animo^
Quin et îpse Sirmondus ad epist, IS lib. YII ejusdem Sidonii
Gotlios hoc tempore Arelatem oppugnasse, et ab Aegidio
comité Dei auxilio et D. Martini precibus percuUos alque fu-
gatos er Pauljno in vita S. Martini observarat. Carmina Paulini
dabo nota XGIII , ex quibus ista novam lucem accipient. In hoc
tandem bello, quod in une anni CCCCLIX, geslum est, pros-
trali aliquando Gothi pacem cum Majorano icerunt. Quod Su-
niericus et Nepolianus Gailaecis renunciari curarunt , ut narrât
Idatius eodem anno 459. Aderat lune in Galliis Majoranus et
Arelate die XVII Maji edidit Novellas de aduUeriiê,
m
Nota LXXXFIII, p. 107.
Cum in Hist. Suevor. totidem fere ac Idatius verbis ingres«
sum Maidrae in regnum et egressum e vita référât Isidorus,
ejnsque obitum aerae CCCCXCYIII adliget , satis certo coUigi-
(ur numéros cbroi^tci aetaia Isidori nondum in bac parte vitia-
(244)
tos Tuisse , eosque , ubi NaldfM mors consîgnata fuit ab Idalio,
annum CCCCLX acpae vulgaris, cui aéra Hispaoa respoodel,
reddîdisse. Praeterea cum idem Isidoras jugulatam a suis dkat
Maldrain tertio regni soi anDO (sprevit paucolos diet,qaoi
akra regnavit) profedo a $• Suêvi, qui remannrant, obi regni
îHias consignatum est înitiom, ad hune §" Maldras infm
très tantum annos Julianos ab Idatio înacriptof iiiveni««e se
osteodit. Atqui désignâtes reperisset non très tantum sed qua-
tuor si ad §■ Theudoricuê adverêia civilium annorom oamerai
augeatur; nam quinquies ab uno ad alium locum nanertlei
nous multiplicat ; igitur illa noU I §• Theudorieus aiverm
împressa , annum Majorani et Leonis primnm , non aatem an-
num civilem désignât.
Nota LXXXIX , p. 111.
De hoc defectu lunae scribit Petavius Ration, p** 3> 1«*>*''
cap. IS : Hoc anno 46Î ineunte feria P^I , hoc est paulopoit
mediam nociem diei êecundae Martii obscuraia e$i hna ad do-
dranient. lUque verli nequit in dubium Idalium, quac dudc
de defectu lunae narrât ad eum Abrahami et Ireonis annum
retulisse, qui anno CCCCLXU aerae Dionysianae rcspondet
Quod etiam Hispana aéra D islhic inscripta evidenler dcmon-
strat. Et licet ab Idatio ea non sit, ab antiquo scriptorc, qnino^
loco in Idatio ilhim Ghristî annum numeravit, certo inscrip
est. Chronicon Parvum alterum ex bis prodigiis mcminit w-
quiens : In conveniu Bracarensi duorum natorum porte*
vUum^ ïd est, duo infantes carne invicem solidala adhacrc"
tes. Ita ex fragments Hispaniae lilustratae discimus; ubitAO^
pro infanteê legitur albescenie.
Nota XC,p. m.
1. Duplici mendo , quo laborat chronicon §• Antiùchtaj
rectionem adhibui in scholio. Et primum legendum 6sse
Antiochiae majoria Syriae , non vero AnHochia itiajcr I
(245)
riae , quod feruot vulgali libri ; nam îd isauria DuUa est major
nec mÎQor Antiochia. Ai majoriê Syriae mentio fit îd lapide
TarraconeDsi apud Gruterum pag. MXCI , nec mirum est li-
brarium ex majoris Syriae fecisse major Isauriae, ex priori
voce majoris duabus postremis litteris ù sequenti Syriae as-
scitis , ex quibus yocem lesyriae confectam postea ïn Isauriae
mutavit. Deiade ubi vulgati libri eum exhibent, legeodum
mooui aa, ut referatur ad ealutaria monita, quod praecessit.
Aliter neque sensus ueque Grammatîca constat.
2. Baronius, qui ex Eyagrio banc Antiochiae dadem des*
cribît ad annum CCGCLVIII n^ 27, eam Antiochenos propter
haereses, quas fovebant, passes fuisse affirmât. Verum in
yita S. Simeonis Stylitae (V janu. apud Bollandum) Antio-
chenses tune ab eo sanctissimo yiro reprehensos maxime fuisse
dicitur ob luxum , intemperantiam aliaque id genus fkgitia.
Neque enim solius haeresis crimcn , sed alia quoque innumera
coelestem iram provocant et vindictam Dei in homines accer*
sunt.
2. Quod aitinet ad tempus, quo ille Antiochiae terrae motua
contigit , fatendum est Idatium res Orientis , eas praesertim ,
quae ad statum publicum non pertinebant, aliquando non
satis cognitas habuisse. Quod supra jam vidimus, imo Idatius
ipse nonnunquam confessus est. Alterum nunc etiam occurrit
exemplum istud de terraemotu , nam certius est contigisse
anno CGCGLVIII quam CGGGLXII cui illum Idatius adiigat. Verum
ab Orientalibus decipi ille potuit ; quippe eorum unus scripsit
(et quod scripsit Evagrius , alii prius scribere potuerunt) ter-
rae molum illum evenisse elapsîs S47 annis ab eo alio terrae
motu , qui Trajani temporibus contigit. Atqui is alligatur ab
Eusebio Abrahami anno H. CXXX. Si ergo bis addas annos
CCCXLYIII, nimirum 847 , qui juxta Evagrium elapsi jam fue-
rant, annumque praeterea, qui lune dum hic alius terrae
motus evenit, fluebat, profecto ad annum Abrahami devenies
II. CGÇCLXXVIII. Hune ergo ipsum annum decurrit Idatius ,
dum terraemotum hune commémorât. Lege , si lubet , doctis^
(«46)
•iflÉum PâgîiiBi ad annum 4tt8 n.'^ 0 , obi non mmin errorcB
Eragriî in bac re deiegii atque redarguit.
yVota XCI, p. tlh
1. Pagîot ad anmim CCCCLVII n* 14 addacto Theapluoii
lettimonio Eudoxiam Auguslatn cum fiiia Plaoidia eodeai iUt
aoDO 457 ex Africa in Orientcm adTenîsse affirauit. Al ut IdiAis
discessum illun Eudostae ex Afriea anno CCCCLXU adl^tnti
potfus aMCûiîar, qoam Theophani, movet n>e primo , qwK^ to
vim S, Danielia Stjlitae die XI dec. apud Sariam n.* SS ^
eadom Augutta legttur. Siquidem haec îbi aeripta «imt • (^
fûWMt êQnotnm (Daniclem) ubi^me praedicmi^ y ad «imi (tn co-
lumna degenteoi) r«iit^ imp€rm$rim Eudasim, quae nupirmt'
vûta ês Africa, etc. Atqui constat DaoiWom colamnam ascen-
disse post mortem Simeonis , qui virere desiit die Parasceves,
fiut quod magis airidet Pagio kai. septemb anno CCCCXL* Q^
ergo fama Danielem nbique praedicare potuit, anta aDiHis
CCCCLXU. Qaod si re ipsa id 6eri non poiuit , neqne %xiàoJ\t
ad Danielem yenit ante huno annum; qnomodoatfriMi^^**^
$x Afriea dicitur, siquidem quinque ante aniios et Afriea îb
Orientem advenerat, anno seilicet CCCCYII, nt volt Pagîus.
8. Deinde Eudocia Augusla hujus Endoziae mater obui
die XX octob. anno CCCCLX, lU legitur in vila S. Euthymii Uf^
Pagio ad eum annum n.^ 7, cum apud Bollandum (XX jaoaarii)
dies emortuah's Eudociae non ezprimatur. Incredibife aaten
est Endoxiam , ubi primum in Orientem pcrvenit , ad matreiD
non ad volasse , si haec inter viyos etiam tu m agebat. ?BxiAff
incredibile etiam est, si ad matrem accurrit, soripti^r^
omnes de hoc ocoursu pepitus tacuisse, maxime CyrtifoiHf
qui illam yitam Eutfaymii scribens, sileotio non praciemti
Eudociam corde sauciatam fuisse , cnm de generi Valeofû»*'"
nece et de filtae atque neptum captivitate audîvit. Porro Théo-
phanes ad annum juxta Alexandrinos 464 non siluit oepC^
^udociam statim ac ex AfHca rediit . Ilierosoljmam propers^
(247)
exuvîas aviae veneratum. Quapropter verisimilius mihi vide-
tur, quod narrai Idatiuf auctor coaevuSf quique proximior
erat Africae et cum Gaîserico Yixerat in Gallaecia. Ubi etîam
ipsias legatoa yidere potuit anno CCGCLVIU, deque ipaU qnîd
praecedenti annogestum eratapud Wandaloa cerio oognoscere,
praeserlim de Eiidozia ejusqne fiUabus, de quanim sorte
magna tune Orien$ atqoe Occidena in expçctatiooe erat*
3. Immérité praeterea Pagina in auam aententiam trahit
Priscum, quasi is Gaisericum libéras misisse Eudoiiam filiamque
Placidîam anno 457 ullo modo tignifîcet. Nam praeterquam
qnod Priaci narrationes nnllîs chronologicis cfaoracteribus dis*
tinguuntur, quibus diaoerni certo posait, quid oui annosiogu-
latim ipse adaeribat , banc de assertia in libertatem Eudoxia
ejusque filia sic exorditur : C^êerichm cum non ampliu9
foederibuê oum Majorano paciiê êtare consiùuiêsçi, etç» Deinde
addit: Missa esi ad Genserichum legatio a Riohimero, ne
fondent vioiarei; et post iste Eudoxiae narrât et Piacidiae libe-
rationem. Ex hia autem liquido deducitur Priscum earum ex
Africa reditum non niai poat pacem inter Gaiaericum et Majo-
ranum initam , imo et postquam Wandalum hujusmodi pacia
taedium ceperat, Majoranoque interfeclo, Severua regnabat,
statuisae. Quapropter vix juxta Priacum fieri poteat , ut Eu-
doxia et Placidia ante annum 46â a Gaiaerico in Orienlem
miaaae ainU
Nota XCII, p. m.
Quianam fuerit Gaiserici filiua, oui a pâtre nuptui data est
Eudoxia et Yalentiniani filia Eudocia , non una est scriptorum
sententia. Idatius Gentonem, Paulua Diaconua et Golfridus
Viterbiensia Trasamondum, Priscua Procopius, Victor Tunen-
sis, Evagriua, S. Isidorus, Theophanea, Zonaraa et alii Hun-
nericum Eudoxiam duxisse affirmant. De Trasamundo non est
cur disputemns cum ex Gassiodoro lib* Y Var» epiat. 43 , et
lib» IX epist. I conslet Amaiafrîdam sororem Tbeodorici Italiae
( 248 )
regem htbuUêe uxorem. Ex hit âatem , qui Eudocitin malri-
moDÎo junclâm foitie Hunnenoo Mteruni , m Pritoam exci-
piaty qui Umeo foede errai Eudocîae nomen in Hoooriam con-
mutândo, reliqui centom et amplius aimot, pottquan hacc
gerebantur, scripêcruot, atque aliua ex alîo, quod littem
mandabat , exdpiebat. loauper Prooopiut praecipuae inter hoi
•cripiores auctoritaiis multa de Gaiserici filiia et oepotibw
îgDoraite visus est, dum TbeodoricnmHaiinerici firatrem l•o^
tuum fuisse narrât , vivenle Gaiserioo , uuUaqoe relicia prsk;
quae faisissima esse ex Victore teste ocuiato carte consUt àt
Idatins sexagenario migor tune erat , cum Eudoda ducta eilis
Africani , et qnindecim ut minimum annos inauper Wxit. Prte-
terea res Gaiseriei , quem factus jam Episcopus ex Gallaecia îb
Africain transfretantem viderat, fere nihil dubito, qaio ad
unam omnes cognitas habuerit ; ut etiamsi tct alii scriptorei
secus ac ipse narrent , nihilominus illins testimonium oootem-
nendum non sit. Porro unus Victor Vitensis, qui rdMistonc
praeseos aderat, bis non dubietatibus atque baesitatiooîbus
eximere potuisset; verum nequidem Eudociae nomeo toU
unquam hisloria sua meminit. Et licet lib. III Hanooîcoin
filium habuisse tradat Hiklericuni nomine; attamen qns ^
uxore illum susceperit nuliatenus prodit.
2. Ut autem Eudociam eam fuisse non contiDUO asseoUar,
praeter Idatii auctoritatem movet me tum hoc ipsum VidorK
silentium, qui cum soforis ejus Placidiae meipinerity Eudociain
non videtur taciturus , siquidem uxor Hunnericî et hojitf «^
Hilderici mater extitisset. Tum quod de Eudociae in OrieoUiB
fuga Hunnericum questum aliquando fuisse nullibi leg<^^'
Quin imo Placidiae sororis rogatu ordinari Episcopum permitH
in ecclesia Carthaginiensi, quae sine Episcopo erat annis XXl^}
eidemque Placidiae possessiones , quas habebat in Africa , a^
vavit , et per Alexandrum illius procuratorem a Xenone Au-
guste comitem creatum rerum privalarum administrare coo-
cessit. Quae sane Hunnericum exacerbato non fuisse aniiDO lo
Eudociam, ejusque ad qnos confugerat, cognâtes ostendust'
( 249 )
Al si per hujus fugam non modo uxoresedetiainfiliis riduatus
fuît, nemoillum credet aequo anîmo tantam orbHatem laturam
fuisse. Nam Eudociam filios secum abduxisse, roorientenique
Epîscopo Hierosolyroorum commendasse testatur Theophanes
his verbis : Eudooia Curco oujus opéra , et awnliiê velui êibi
fidiêêimij dutn Honorùmm eanjugem fageret , uea fueraty eum ,
liberU Arehiepiêcopo Hieroêolymorum commendato y in paee
animam efflavit. Ut autem illud cum liberté non de Curci sed de
ipsius Eudociae liberis, inter quos fuerit Hîldericus, qui in
Africa post Trasamundum reçnavit, intelligamns , id quod
Procopius lib. I de bello Wandal. scribit , facit ; ait enitn : Erat
Hiidericuê arotiêêimae amicitiae pinculo aique hoêpîiiojunctus
Juêtiniano mmdum quidem udepto imperium, id tamen ad
arbiirium moderanH,
S. Ergo ista de Hilderico abEudocia secum in Orientem ex
AfHca ducto, ibique post matris obitum apud materteram
Placidiaro et consobrinam Andam Julianam , Arcobindi uxo-
rem , longo tempore commorante , non imprudenter interpre-
tamur capimusque. Quae e conrerso de Hilderico Hunnerici
filio vix intelligi qoeunt ; hic enim Carthagine erat , qnando
aliquot post annos ab Eudociae fuga Hunnericus pater Epis-
copîs cathoiicis edici jussit : Jurate si poêt obitum Domini
noêtri régie ejue filiutn Hildericum deeideratiê eêee regem , ttel
êi nulluê eestrum ad regiones tranêtnarinas epiatolaê dirigei ?
Haec Victor loco supra laudato. Ex quibus novum pro Idatii
narratione argumentum desumitur , non illud quidem effica-
cissimum , attamen non penitus exile. Nam ad quos trans mare
auxilium aerumnis suis imploraturi scriberent catholici Epis-
copi, cum, Occidentali imperio abolito, Hispanias, Gallias,
Italiam barbari tenerent? Ab Oriente yero timendum non erat
Hunnerico, ne communi ipsius Eudociaeque filio bellum infer-
retur, cum cognati iilius G>nstantinopo1i potentes ad modum
essent atque gratiosi. Yerum quod Hunnericus timet , quod
reformidat hoc ipsum est. Nimirum Hildericus, quem Eudocia
genuerat, non Hunnerici sed Gentonis filius erat. Is, Gcnlone
( 250 )
patrt mortuOy Gum autre Eudocia in Omntem daptiu io ndi
poD^Mil HoDMrîcimy ne pro eo Orien* contra HiUeriemi
Ûlinn âme sutctperet* Ideo urgei Epieoopot, ut juratipr^
mittant te mMl contra hnac toom HUdericuni com treniBan-
nia aimnl machinatoros.
A. Itaqoe Victor Vitcom de crodelitale Hoimenci, poitfUB
it regnum adeptas eat, aermonem instituent baec Ub. Il iaUr
alia tcribit : Tkêedorieuif^ frairêm fUioêqMê êjus G^nUmifn-
trié fiUoê enuMitêr eoepif itueqm. Quorum nulimm dimitimtj
«wt et wtorê dêndêrii êui ffêimUëiem auferrei. Rortus de Gcd-
tonîe filio : Gtmiûmiê wutJBrem filium immumm Godsgisim cm
uworê aiqme êolmiio êervuU ami andlU^ crudêU esnlio diUgn*^
Ex hk exque aliis aupra ezpoaitit , si in re penitiis obtevt
locus est coDJecturia, quatuor haec colligo. I. Gentoneoi) cam
regnum aêtumptit Hunnericus, lato jam suo fuoctum iam\
nam si inter vivos tum ageret , quîa dubilet Hunnerican sicvt
filios sic etian patrem inaectaturum? II« Eundem Geotooembi*
uxorem duxisse , et ex prima Godagiaum, qui anno CCCCLXXfU
matrimonio junctus erat , et alios fortasse filios sosoepisse, ^
secunda vero eaque Eudoda , quam anno CCCCLXII, u^ "^'^
Idatius , accepit uxorem , Hildericum et quidem noo unican
genuisse. IIL Eudociam post XYI annum a nuptiis cam GenUMK
contractis anno circîter CCCCLXXVIII , cum sibi suMqae filitf
ab Hunnerico timeret, quem în agaatos suoa omnestam iou***
niter desaerire oeroebat , Cartbagine in Orientem Bvh^'
IV. îd causée fuisse, quamobrem Hunnericus nibil de Eodociae
fnga conquestus sit ; nam neque uxor iiiius erat , neque ip^
Gentonis fralris filios amabat, imo eos a se abigere satagebtt)
ut de Godagiso dictum est. Sed tamen quod Eudocia coin fiui*
suis ad cognâtes coafugisset , nuUns dnbito , quin ipsi veb^
menter displicuerit; neque enim non yidere poterat eiio<^
sibî , filioque suo Hilderico aliquod belli pericnlum iannia^*
Quod ut averteret Xenoni et Placidiae ea, quae refert Vidor,
gratificatus esse videiur. Denique Eudociam , viro suo Geouw^
soccroque Gatsertco viventîbus elabi ex Africa non ftAM^
( 191 )
[ perspieumn ett. Ideo posl utriusque obitum , cum non ita con-
I tibuo observaretur , ut antea , fugam capere potuiiae esiaiimo.
1 Sed hae conj«cturae aunt , quibus llbemm erit lectoribus vel
I asaentiri vel dÎMeniîri. Taotuoi ne Idatium, dum Gentoni ma-
trîmonio junctam Eudociam narrât, manifeatae faltîtatit teneri
i asseveranter pronuncient.
F*
. Nota xciii, p. m.
, ] . Agrippinus oomes , qnem Uatioa ad annum CCCCLXII ob
, înîmieittas , quas cum Aegidio comité et magUtro mîlîtum ge-
, rebat , Narbonam Gothii tradidiase narrât , ab eodem Aegidio
perduettionis faUo accusatua dîcitur in yita S. Lupictni , quam
ad diem XXI Martii exhibent Acta Saactorum Antwerpiensja.
, Ex ea pauca haec , plu rimis praetermiaais , accipe. V ir quondam
I illustris Agrippinua per Aegidium comitem tum magistrum
, roilitum callida malitiosaque apud imperatorem arte fuerat
I obfuscatus , eo qnod Romanis fascibus lucena , barbarie procul
dubio favere , et subreptione clandestina provincîaa a publica
niteretur ditione dejecisse. Evocatum propterea Romam Agrip-
pinum indiscussum atque inaudîlum capitatem subire senten-
tiam, atque intérim in carcerem detrudi jussit imperator. Ex quo
ad Baftilicam S. Pétri insigni miracuio elapsus Agrippinus
moxque Auguste praesentatus , ac suspicione detersa ad Galiias
repedavitaditoqueS. Lupicioo , cujus precibustanto discrimine
ereptus fuerat , gratias illi pro tanto beneûeio coram omnibus
retulit. Haec iisdem fere verbis ibi, quae quomodocunque
rera sint, ad annum tamen 462 referenda non sunt, neque
ab Aegidio proditionis accusatus Aiisse Agrippinus coram Au-
guste dicendus , postquam hic Narbonam Gothis contradidit.
Namque rhetore Prisco teste, cujus verba sequenti annotatione
exhibebo, Aegidius post Majorani necem Romanis infestus,
eorum sese atque Severi imperio subtraxit, et dominatu
quodam sîbi in média Gallia comparato , autoritate sua , atque
auspiciis bella gerere , deque rébus omnibus disponere con-
( «5â)
•uevit. Quod Idatins notier annis 468 et 464 dis^e prodidit
Qaare ti cui imperatori Aegidins delatloDeiii cootrâ Agrippi-
Dum dédît , is MajoraDot fuit , nequaquam yero Seycnit.
S. Ergo pottduot aut très anoot, quam Agrippiom apnd
imperatorem perduellionis accusataa ett, Gothû NarbouD
prodidit. Atqui hoc iptum et si caetera deesaent , satis est, ut
Darratiooem , aupra ex yita S. Lupicioi adductam , sospecUn
habeamus. Nam cum semel Aggripioua proditionis manifesUis
teneatur , quis credat callida et malitiosa arte de hoc apad iffl-
peratorem crimine accusatum fuisse ab Aegidie , qoeoi, ttt*)^
Idatîus, fawuk cammendai virwn eue Dêo bonis operibuifh-
eemtem, quemque non modo Idatius, sed etiam Paalinns, qui
vitam S. Gregorii Turonensis eodem tempore scrîbebat,$iiiD"
mis laudibus célébrât, ita de eo lib. Yl caneos.
Illnstrtni Tirtate ^imm sed morilras almU
Plus olamm mAgnamqiM Ode , qua olarior estât ,
AegidiaiD bostUis Ttlla^erat agmine miilto.
Obtidio objectif quae moenia •epterat armit.
Elogia haec Aegidii perspicua sunt. Pergit deiadc Pauuni»
ea enarrare, quae obsidioois tempore actitata suot, et ilu»^
(inem perstrîngens inquit :
Veram praesidio Domini dejecta fagantar
Hillia et egreMiim portU bipatentibas agmen
Restaurât aoUdaa secoro principe vires.
Ergo hoste fugato alque depulso , ait Paulinus , milite^' 9!^^
civitatem defenderaot , de salute Majorani (de Majorano eoi0
iatelligi illud débet securo principe) solliciti obviam ilh p<^
duDt, eumque salvum et securum offendentes, iogenti alacn
tate ac laetilia gestîunt. Ex bis autem facile iotelligitur p^^
losimum fuisse hoc bellum , quod cum Gothis gestom lUi^
oslendi nota 77. Post haec redit Paulinus ad Aegidi«»"» ^
quis de eo populorum esset seosus, déclarât, dum cunc
( 253 )
paviclos, moeslos , et de salute illius perquam soHlcitos atque
anxios depiogit. Sed praestal Paulinum îpsum audire, cujus
haec verba suot :
Interea (repido ^icinia moesta paTore
Pallebat tanti prooerU (Aegidii; dUcrimîne , et omoit
Ansia pendebat populoram cara patentam ,
Dum te qaUqae pulat tiniileni perferre prooellam
Inque ano natat, quidquid contUtit in tino.
Denique quod prius dixerat Dei ope atque auxilio cîvitatein
ab hoslibus liberatam et îq ea Aegidium îpsum, id S. Martini
precibus adscribit, inquieos:
Obsidione arbem Mariino orante tolntam
Atque ipti donatae Deam popalamqne dacemque.
Vrhs autem j sub cujus moenia tam insigni prodigio Gotbi
prostrati sunt , eam fuisse ait :
Praecipitem Rhodanam molli quae ponte subegit
St jonxit geminat oonuexo tramite ripas.
Quae Arelatensem civitatem clare signiGcaut , ut ad epist. IS
lib. VU ApolliDaris Sidonii observavit olim dootissimus Sir-
mondus. Haec igitur, quaehistorica proprietate cecinit Paulious
vera esse confirmant illa, quae poetîce Sidonius ipse scripsit
Carm. Y v. 55tf , ubi de Aegidio nostro, magistro tune militum ,
inquit :
Dignoa cni cederet uni
Sylla acie , genio Fabius , pietate Hetellu« ,
Appius eloquio, tî FaUins , arte Camillus.
Quare non erat , cur Pagins bujus viri gloriae , Idatiique de
eo testimonio detractum ire voluerit auctoritate inductus scrip-
toris yitae S. Lupicini. Nam praeterquam quod quisnam ille
fuerity et quonam praecise tempore scripserit, ignoratur.
C«4)
unde oomfMinindiM non atl coaevit et augnae certaeqm fidd
virity Idatio , Paulino alqae Sidonio , âcriptiuocala ipsa bob
ab ofimibos probatnr; imo aliquibua supposiUtia aai sahom
ÎDterpolata visa eaU Lege Papebrochiiim , toin. Il Maji pag. 805
Venetae edîUonia.
Nota XCiy, p. 1 12.
Poat nortem Majorani acre inter Romanos , qui sub ke^éh
milîtabaiity et Gothoa bellum exarait. Narbooa a Gotbia oeco-
pata eat , tradeote Agrippioo , et Fredericac Gotboa ab Aegi-
diaoîs in proeliooocisus. Memiait bujua belli Priacaa, cnjus io
Excerptis legatiooum ad historiam bujus lemporis facieotia
baec verba accipe : Oœidemtaiibus Romanis Mareeilini tacrr-
menia timorem injiettbani , ne i$ taniù viribus auctus beilum
f'pêiê inferret. Prorsuê enim tune temporiê reê iliorum^ variis
modia perturbatae erani kinc Wandalù imtnineniibus y iliine
Aegidio vtro es G allia oriundoj qui Majoranum in bellis eo-
miiatuê fuerat , magnasque circa se copias kabebat, ei ob Afaj/h-
tant imperatoris caetUm erat infensus, Sed eum a Mio Italie
infertndo avocaf>erai orlum ipsi cum Gotkie in Gallia disei^
dium* De conlermina enitn regione cum illis certans forîiter
beUum gerebat , eimulque viri sirenui in belle fitcinora eéidèt,
Uinc diaciinus 1. Aegidium origine fuisse GaHuiii^ II. eundem
Majorani oplinii priocipia necem pertaesum, proptereaqae
Romanis vebementer iratum exercitus Gallicaoos alqae pro-
vincias (quantum ex illius temporîs monumentis elicere poe-
sumus) Lugdunensem , Senoniam , Belgicam secundam et con-
termînarum aliquam parlem sub se retinuisse. Quin etiam
Annales Francîci ex Gregorio Turonense regem eum fréquenter
appellant, etFrancos, abjecte expulsoque Ghilderico rege soo
gentili, sese Aegidio submisisae affiraianl. Quod iaunerito
vertere in dubium voluii Galmetus in chroaico. lll. dooat noa
Priseus bèllum eum Gothis gessisse Aegîdium et quîdcai dio-
turnum. Quae n cum bis , quae narrât Idatius , conferantor »
( 3^ )
nihil yîderi poterit vero propius, quam quod Ag^pious in*
vidia percHus, tradiia GothU Narbona, eos in Aegidium sti-
molaverit, ei ad bellam ipai indicendom acceoderit. Haec
autero rursum auapectiun valde redduni faisioriam de Aggrîp-
ptno a S. Lupicîno mire servato, de qua supra. Intérim vero
animadverte, ledor, qoam misère Occidentale imperium undi-
que dilacerabalur , dum imperatoribus nmbratilem tantum
principatus speciem gerentibua , cuncta ad se Recimer trabe-
bat. Unde in sola Gallia Aegidius, Agrippinus et Arvandua ad
aliquam dommationis parlem comparandam diversk licet arli-
bus exoitati sunt.
Nota XCV, p. lis.
Nolam banc Vlli indiœm anni octavi Leonis praeponendam
esse iUis chronici rerbis : Nepotianvê recedi te corpore, docui
in scholio. Quonam autem pacte fieri potuit , ut Cardinalis
Norisius retinuerit eo loco anni VII Leonis notam, nulla ego
ratione assequi polui. Maxime cum quae ipse ex Idatio assu-
rait , Jibrarii lapsum tam evidenter redarguant , ut nibil cla-
riusin confirmationem correctionis a me nunc adhibitaeadducî
queat. En lector verbaeniinenlissimi viri ex historia Pelag.lib.
IL cap. 2 : degidiiU Agrippini iempui pluribus chrotiologiciê
notU ldatiu9 in ehrontoo illustrât^ annutn (quo Àggrippinns
prodidit Narbonam Gothis) aii fuisse VI Leonis , aéra His-
pana D. quo anno se^io JVonas Martias ah oecasu solis luna
defeeitferia VI* Alligavit ergo Idatius falenle Norisio annuin
VI Leonis anno aerae vulgaris CCCGLXII. Additdeiiide : Scribit
Marius Atenticensis Basilio ei Vîviano. Uis Gonsulibus pugna
lacta est interAegidiumetGotbos, etc. Fuitanmus CCCCLXllI
atque ideo VII Leonis. Pergit iterum vir doctissimus : Anmo
ifuefuenti (videlicet GCCCLXIlil) Aegidium ohisse Idaiius iU
lius iemporis soriptor affirmât, nobilibus etiam ûkaracterihus
eundem annwn ^demonstrans; quod esset VII Leonis , quando
XIII KaL Aug. feria II solis eclipsis acddit ab kora III ad
(256)
horûêm êêxtam. Et quidam &nno CCCCLXIf^ Letus Vil
dU XX juin etc. Idatiiu ne aonam CCGCUIV deflumsUravil
eo characterUmo , quod esset VU Le<mi$ annuê ? Porro ù
aera D , id est anno GCCCLXll ante diem YI Nouas Marlîas
numerabat annum Leonis VI post annos duos et quînque fere
menseSy qui ab eo lunae defectu , qui VI Non. mart* anoi me-
moraU GCCCLXll cootigit, ad diem XXI jaiii anni CCCCLXIV,
quando edipsis illa solis accidit, defluxeraut, nisi penilus
caecutiret Idatius, annum Leonis VUI numerare debuil. At
inqaies : cbronicon , quod ante oculos habuit Norisîus , annum
Vil eo in loco exhibebat. Ita sane. Verum tamen quis non mi-
retur potuisse tantum cbronologum et crilicum non animad-
vertere a librario , non vero ab Idatii manu annum ibi Leonis
Vil pro anno Vlll scriptum fuisse? Equidem potuisse cemimus.
Nos autem librariorum errorem agnoscamus, et Idatio ipso
nos docenle annum VUI $<* Nepotianuê rêcedit restituamus.
JVota XCyi, f). 11».
In dissertatione praevia n.« XXX ex Isidori verbis praefiitiM
sum ab anno Vlll Leonis ad finem usque chronici praeler-^
missas in eo fuisse notas , quae acta quiuque saltem aonorum,
quos ulterius decurrit Idatius , in annales digérèrent ac parti»
rentur ; proindeque laboris id nobis relictum fuisse , ut anno*
rum Leonis IX, X, XI , XU et Xlll notas propriis in locis sia-
tuamus. Caeterum cum très Anthemii 1 , H , et III cum XI, XH
et XIII Leonis concurrerint et bi Anthemii anni jam olim ad-
notati in cbronico fuerint sive ab ipso Idatio , sive ab alio
Leonis XII et XIII cum II et III ex intègre confcremus , XI pau-
lo ante 1 Antbemii consignabimus, eo quod ex eadem Matîi
narratione constat labente jam anno CCCCLXVII, qui fak
Leonis annus is XI , Anthemium imperii sui annum I auapî»
catum fuisse. Igitur reducU in sedem suam , aqua remoU fait
anni Vlll Leonis, noU, ejusdem annus IX et Severi IV, qui
connexi fuerunt cum anno aerae vulgaris CCCCLXV , nullibi
( 257 )
melius quam §^ Aegidiuê moritur cousignabunlur. Nam X^ffi-^
tiones, quas Idatius commémorât §<> Legatos Remismundus el§o
Legaii eodem annc ad cliver$08 annos perlioere liquidissime
constat; cum autem priores illae , de quibus §* Legatos Remii-
mundus , ad aoDum Leonis YIII Severi III et aerae commu-
nts CGGGLXIV spectent, posteriores profecto legationes anno
Leonis IX , Severi IV aerae communis 465 Idatium adKgasse
dubitari minime potest. Si autem quaeras, cur bas notas §<^
Aegidius moritur potius quam alteri e duobus sequentibus
upposuerim? Ingénue fateor argumentum modo proposilura
id solum probare sub bis notis conscribendum esse §"" Legaii
eodem anno» Atlamen quia cbronicon Yirdunense Aegidii mortera
anno ab Incarnatione CCCGXVI illigat, verisimilius mihi visum
est eum post annum a Ghristi nativitate GGGGLXIV obiisse.
ldeo§^ Aegiditts fnoritur, ubi ejus obitum narrât Idalius, notas
bas IX, IV, annum nonum Leonis et quartum Severi signiG^
cantes , apposui , quia is annus fuit aerae vulgarls annus
CCGGLXV.
Nota XCm, p. [ 15.
1 • De anno morlis Aegidii quid cbronicon Virdunense narrât,
jam vidimus. Addit deinde interfectum fuisse a Ghilderico Me-
rovei ÛHo, qui regnum ejus invasit. Ida tins contra Gotbos eam
Galliae partem , quam Aegidius tuebatur , boc mortuo , inva-
sisse diserte affirmât, nullam de Francis mentionem faciens. Eo-
dem tempore, Severo decedente , interregnum subsecutum est
atque rerum ingens perturbatio. Quae Arvando praefecto Gai-
liarum animes fecerunt, ntprovinciam misère vastaret, et ut
in rempublicam bostile nescio quid moliretur. Hujusmodi cri-
minis testes a provincialibus productae suntliterae ab Arvando
dictatae, et ad regem Gothorum missae, foedus cum graeco
imperatore (Leonem inteUigeret an Antbemium , incertum) ne
feriat suadentes, Britannos super Ligerim sitos expugnarî
oportere suadentes, cum Burgundionibus jure gentium Gallias
dividi debere confirmantes. Haec Sidonius lib. I epist. 7 judU
17
( 2^ )
cium exponens , quo Arroodus seeundo poslhac anno majci'
Utîs damoalus est. Ubi cnni DuHam ab Arvaodo menlionen
de Francis fieri neqee inter illos , quibuscom pugDsre neqoe
quibuscum Galliam dirkiere debereot Godii, TÎdeamus, pn-
fecto Doo hiiprudeiiler existimabiimis Francorom res ia GiIm
aut rnillas aut Dimimn tun exiles fuisse» et Chitdericum aeqM
cmB Aegidîo p«gnare , neque AegidiuBi m pogna caedere po-
tuîsse.
3. Itaque in re satis obsoura et a millo scriptoram ilbos
aevi literis clare ae distincte tradita liceat, quod prsbabilias
puto , yerbis etiam exprimere. Aegidios igitur anno CCCCLIV
extremum diem obiît. Post ejus mortem bi , qui inier Franc»
(exiguaiB saDemanum et a Sidonio proptereaDuoqoamperhos
annos commemoratam) Childerico favebant , ut it e Tborio-
gia revocaretur, effecerunl. Ghildericus ergo circa aniwiB
CCCCLXVIy octavo postquaoi a suis Francis abjectus eratet
in ipsius locum Aegidius ab iisdem rex appellatus est, uttes-
tatur Turonensis lib. Il cap. 12, in Galliam rediit, etcamSji-
grio Aegidii Glio et aliis bellum annis insequeolibus gessit.
Sane de bellis ipsius nihil aliud quisquam ex laudato locoîu^^
nensis elicîet. Nam quod ibi ait, regnantibus Aegidîo et Childe-
rico , Basina^ relicto viro suOj ad Childericum venit^ non opos
est y ut de Cbilderico in interiori Gallia régnante intetliganiiisi
sed intelligere possumus de eo ad Rbenum et Treviros beliaiD
administrante, quando, ut narrât Rorico lib. I, Coloaiamoo*
cupavit; cujusque belli meminit auctor de Gestis Francoruo
cap. 8, insuper adnotans tum temporis Aegidium obiisse. Ai
Childericum tune nondum regnum suum Armasse, neque ra-
diées in interiori Gallia egisse , ostendunt ca , quae SidoDiu$
lib. VIII cap. Z de Eurico Golhorum rege longe post Franci»
ad Vabalim pacem concedente prodidit.
3. Judicium de Arvandohabitum fuisse dixi annoCCCCLA^''
(exeunte scilicet) , quia ex eadem Sidonii epist. 7 lib. 1 supi^
laudata fere certo constat judicium illud habitum fuisse tam
cumSidoniuspraefecturam urbis nondum adeptus fueraft^AiiO'
quin Arvandusnon illi exprobrasset indignum esse /'fff^'^'^'^
( 259 )
paire ^ quod exprobrasse sibi narrât ibi Sidonius, téût potiut
objioeret iodigoun esse praefectura. Hanc aatem Sidonius ad-
minîstravit anno CCCCLXVllI. Dixi ileram Childericum in
Galliam rediisse anno GCCGLXVI. Pagîus aono CCGGLXIV re-
diisse affirmât ad eum annum n® 6. Sed contradicit Turooensis
laudato loco, ubî vocatum e Thoringia asserit Childericum ,
cum octavo anno regnaret Aegidiuê» Gum autem Aegidius cla-
rescere inceperit sub Majorano imperalore, neque ante
annum GGGCLYIII regnare (ut loquitur Turonensis) poiuerit
inter Francos, consequens est, ut annus hujusmodi regnî
Aegidii VII t coeperît anno Ghristi 465 finieritque anno 466»
Nota xcvin, p. ne.
De Severi Augusti morte Marcellinus comes sub Gonsulibus
Hermenerico et Basilisco j qui nomen dederunt anno Diony-
siano GGGGLV, Seteruê^ ait, qui Occidentiê arripuit prinoipa-
ium^ Romae interiii, Anonymus laudatus a Sirmondo in
Carmen II Sidonii vers. 817 inquit : Severus Romae imperavit
annie IV ^ îbique religioee mvens obiiê, Denique Anonymus
Guspinianeus eodem anno : Defunctus est Severus imperator
Romae XV III KaU sept. At inter Novellas constitutio quae-
dam est Severi, quae data dicitur Vil Kal. octobr. sub iisdem
Gonsulibus. Habes annum , diem et locum mortis Severi. De
veneno , quo addit Gassiodorus , non credo , quando très lau-
dati scriptores simul et Idatius naturali ipsum morte inleriisse
signiûcant.
Noia XCIX, p. 117.
Anthemio Auguste Procopius paler fuit , quem egregic lau**
dat Sidonius carm. II a vers. 68 inquiens :
Proôopi» gsiiitore mioat , oui prisca propsgo
AngustOf Tenit a proatitf : q«em dioara digoo
Non datar eloqaio.
Lege , si vis , reliqua in Sidonio et in notis Sirmondi ad eilm
Io€um« A pâtre igitur adeo illustri merito Idatius Anthemium
( 260 )
oommendat. Ai commendare ipsam voluîsse a fratre , quem
Procopium nomine oeqaideia habuMse uspiam legitur, quia
sîbi persuadeat?
^oia C, p. 117.
Si ad §"* Espediiio in jéfricam notaœ hanc I , quam ubique
cOQsigDare solitus est Idalius , postquam alicojus novi impe-
ratoris nuncupatioDem eounciavit , Idatius ipse apposait; non
eam oovum annum ciTilem sîgniGcare certum esse débet, sed
anoum I Anthemii principatus; alias ioauguratio illius di-
verso, quam quo venit in Italiam, anno consignata esset ab
Idatio. Quod de tanio viro , et qui ea y quae boc tempore ^ere-
bantur , in diem scripsisse yidetur (nam paulo post defunctus
est) credere nobis non licet. Quapropter nota illa I , ad ^
Expeditio in jéfricam apposita, nutlum incremenlum affert
annisOlympiadicis necpie Abrahamiticis, uti neqoe similis nota
consignata in aditu ad imperium Honorii , Avili et Majorani
augmentum ullum annis civilibus in cbronico fecerunt. Idatius
itaque contra %^De Constantinopoii^ unde narrationem eortim,
quae gesta sunt anno CGCCLXVII exorsus est, Leonis annum XI
statuit, nunciataque deinde Anthemii inauguratione , quae
eodem anno roense aprili vel augusto celebrata est, primum
illius annum §^ Expeditio in Africam adscripsit , quin Olym-
piadis quinque annorum adjeciiane annos cbronologicos multi-
plicare vellet. Nam et Antbemii inauguratio et quaecunque
alia ad g"' usque Conimhrica in pace babentur in cbronico ,
ad eundem annum 467 spectant, ut ex Olympiade SIS inse-
quenti §<* Legaii de Goihico consignata clarissime patet.
JVota CI, p. 117.
Nisi si duplex expeditio in Africam suscepta est,atque utraque
nayalis, altéra anno GCCCLXVII, altéra CCCCLXYIII, quod
non credo, praemature eam isthic commémora vît Idatius. Nam
exMarcellino in cbronico et ex Sidonio, cujus verba moxdescri-
bam , certissimc constat classem , quae conjunctis utriusque
( 261 )
împerii viribus apparata fuit per haec tempora in Wandalos,
non nisi anno CGCGLXVIII sub praefecto Basilisco in Africain
movisse. Verum tamen quia anno GGGCLYll praeparari et
instrui coepta est , vulgatumque quaqaa yersum fuit eodem
anno in Africam excensuram (quod tamen factum non est aut
reflantium yentonim importunitate, aut quod verius existimo,
quia non omnia in tempore dispoaita atque parata fuerant) ,
ideo expeditionem istam sub anno I Anthemii aerae Diony-
sianae CGCCLXVII adligavit Idatius , seu quisquis in hac chro-
nici postrema parte numéros cKronologicos inscripsit. Nam
quod recens ecdesiasticae bistoriae scriptor lib. XXXV n^ 12
narrât , a Ricimere anno CGGCLXVI instructam fuisse hauc
dassem dum interregnum, Severo mortuo , in Occidenie
durabat , sine ullo antiquo teste dictum existimô. Igitur expe-
ditio in Africam anno CGGCLXVIfl peracta est ingenti militum
naviumque instrucla classe. Sidonius panegyrico , Anthemio
dicto, anno eodem KaK januar. de hac expeditione v. 540
inquit :
Attamen, o princeps , quae nanc tibi olatsis et arma
Tractantar , quam magna géras, qaam tempore parte.
Quae sane perspicue demonstrant Anthemium, ex quo iu
Occidentem venit praecedenti anno , apparando in Waudalos
bello curas suas omnes intendisse, lllud eodem anno inferen-
dum fuisse , et timuit in Africa Gaisericus et tota Europa cre-
ditum est , ut indicat chronicon §** Gothiy qui ad ff^andalos.
Nota Cil, p. 118.
1 . Isidorus in historia Gothorum Theudorici necem et Eurici
in regnum aditum YIII Leonis anno adscribit. At eu m haec
ibidem adligel aerae Hispanae DIY pugnantia profecto scribit ;
nam aéra DIV cum anno Leonis X Ghristi vero 466 concurrit.
Hujusce rei testem habemus ipsum fsidorum in chronico , in
quo impcrii Leonis initium anno raundi 5670 innectit, quocum
connexa est aéra GGGGXGV. Ab hac autem aéra ad DIV, si
( 362 )
ulriiisque exUremum aiiQum îo ^unmiiin cooferaf noo VIII
Untuis annofi aed prortut X inveoiei, Deiode îo ipsa hiaioria
Gothorum paulo ante aciibebat laidorof TheiMloriciiiii aimos
Xi 11 regoaaae, cjasque regoi initium aerae CCCCLXI itt%iivi|.
Uaeo Btmt vera ease ooo poaauDly ai ThatMiortoufi aano Le#ma
VUI interfeciua est. Si enim 491 addas U, ^Bdes tt04. Baac
auieni aéra aniiufli Dionysiaouni CCCCLXYI referi, ei LooniaX,
Qt didum est. Utdoma Aom Euricum ail Theodorîoa auooea-
aîsse anno YIII LeooU , aut depravalua aat a Ubrario aoi îa
oadicetn îpse Idaiii vei vitialtun val notis cbronalQgîcia eataa-
tem incidît ; hideque faduin esl j ut caneta qaae ab eo looo,
nbi notam Vlli anni LeoQÎs ioTenit , ad fiDem naqne ckroiûci
ex eodem deaumpait, eidem aimo Lconia YIII ad^odkaT^erift.
3. Catterum naqaelttdoniaaMiooraoïmi Idatio crit, attaMai
Theudariti mortam et exordlom Suricî aiiBO Lnûm X atqiie
aerae Hiapanae DIY adt<aribalé Nam Idatiua utrumque adoodk
aano, qao Anthemina Auguatiia renanciatua asi» aiexipae
chronîco patet. Anlhemius yero imperium înivit aoDO Loanis
XI, Christi CCCCLXYII, aéra Hispana DY. Idatio adhaeret
Marius Ayenticepsia, qui licet Yelaero auctor ait parri preCii,
cum consentientem habeat Idatium acriptorem coaeyam , ha-
rumque rerum pêne oculatum testem, ambornm testimonium
nonexigutraerilj est. Quareocciso ThorismondoanniCCCCLfl,
cum nb eodem anuo Theudoricus ad CCCCLXYII regnayerit ,
ipsum XIY et amplius auuos regnum tenuisse non autem Xlffl
tantum , ut plerique omnes numerant , atque Euricum eodem
anno CCCCLXYII regnum arripuisse dicendum est. Diligentis-
simus Morales haec de fine Theudorici et exordio Euricî acute
vidity et in hune annum retulit. At tam ipse quam Mariana ,
cum Idatium nunquam integrum vîdisaent , Theudorici regno
initium cum Isidori anno CCCCLIY fecerunt. Hos secuti suot
posteri , et exinde invaluit error eorum , qui Theudorîco XIII
tantum annos regni tribuunt. Denique Sidonius amplîssimum
Theudorîco clogium confecit Nb. I epist. 3, ubi ejus virtutes
magno quolibet rege dignas cgregie laudat.
( 263 )
Nota cm, p. 121.
1 . Eurici bellahoG ordiiM receoëel Uidoruf in bUloriaGolho-
ruEQ : Parteê Lmi$anw ma^nc impetu depraedatur. Inde Pam-
pHonmm ei CaeêarmtguBittm mi$$o esêreiiu capiip Supertorem
quoque Hitptmiam in pçtêêiaie êtia tniitii, TarrnconemU eiiûm
pwtvineiae nobilitaiem, quae ei r^ugnaverut^ exercitus irmp'
tione evetiit. In Galliaê autem reversHê, AreliUmm urhem ei Maê-
êiliatn bellando ohtinuit^ suoque regno utramque adjecit. Iste
quodam die congregatiê in ùoUoquio Gothis , etc. , quae in scho-
lio «xbitNii* NUairum Euricuê cum dominalui uDÎversae Uispa-
niae, qua BomaoU parebat, iiiliiaret« poatquam hos a Gaiaerico
io Africa vlotoa aiuio GCGCLXVUI ialellexit, aiino insequeoU
CCGCLXIX araia movil in HîspaniaiB » ei a Luaitania, in gujus
fines ab anno CGGCLVI pedam intukraotGotbi ibique militare,
ut epinor, praesidium constituerant^ bellum incboavit, suo-
mmque manum Eoieritam» quod narrai Idatius» prlmum misit,
Ibi aulem Golhi audienles , OUsiponem (sic bujus civiialis no-
men scribeiidum est , namque ita perpétue lapidibus incisuoi
est, non autem Ulieeipe^ quidquid decepius a Clusio dicat
Ortelius) a Lusidio traditam Suevis, quos extra Gallaeciam
dominationem prolerre nolebaot, eosdem Suevos LusiUaosqae
bis subjectos aggredîuntur , expugnant , depraedantur. Mox in
Austrum et Eurum arma verlentes totam fere Hispaniam sibi
subjiciunt, Romaoumque in ea nomen tanlum non penitus de-
lent imperîumque evertunt. Sed baec postea. Belle buic His-
paniensi GaUicnm successit, in que £uricus Arelatem et Mas-
siliamsuo regno adjecit circa annum 473 , Antbemio et Olybrio
Augustis fiito functis. Ita ex Jornande discimus , qui in Geticis
Vk^ 75 scribit : Euricue FF'eeegotherwn res crebram muUitio-
nem Ramanorum prineipum cemene, Gallias êuo jure nieuê est
oceupmre. Et n* 76 : Eurioue Avemmm Gallias cvoitatem oecn-
pmvity Anthemiù principe jam drfnncto. Occupavil quidem
non vi , sed eam ipsi œdente Nepote Auguste. Plura de bis Si-
donius et ad epist. ejusdem I , lib. III, Sirmondus.
3. Verumcaeteris omissis , quae nuncad institulum noslrum
(264)
faciunl , duo haec sunt ; 1* Idalium anno CCCGLXIX cbrooko
Baem împotaUse ; ul pote qui nullaniEurîci bellum meminerrl ,
praeterquam quod in LusiUaîa gesaH , quod allra einn umam
differre non potsumus juxta ea, quae dicta suot in scholiof
1® porteotum illud de telia Gothorum in varies colores pemu*
tatis anno CCCCLXYIH contigisse, cui adligat Idatios , atqoe
adeo aliquet ante annos qnam Euricos trans RbodanoBi ama
lulerit et Arelalem oocapaverit.
Nota Cir, p. lîl.
fnccrius Cuspiniani anno CGCCLXVIII MmroeiUnmê ioqatt ,
oceiêvê eêi in Siciiim menée augneio. De aano ei loco caedit as-
sentitur Anonyme Gassiodorus. Marcellinus cornes in chronico
eodem anno haec habet : Marcellinuê Oceideniiê patridue »
idemque paganuê^ dum Remmnie contra Wandaloe apud Car-
tkaginem pugnantihue opem ausiliumque fert , ah iiedem doio
confoditur^pro quibuê palamvenenU pugnaturuê. Ubi MarceIK*
num non in Sicilia sed in Africa interfeclum fuisse sîgnîficat.
At praestat anonyme coaevo scriptori atque Gassiodoro cre-
dere quam Marcellino. Damasias apnd Photium cod. CCLJCff ,
pag. 170 narrât , Gaisericum audita Marcellinî caede dixîsse :
Eomani siniwtra manu desteram amputaruni.
NotaCF,p. 121.
Anthemius Augustus apud Ennodium in vita Epiphânîi épis-
copi Tidnensis aiebat : QhU veiermm rétro prindpum feeii
unquam, ut inter munetr», quae pelHto Getae (Ricimm) dare
neceste erat pro quiète communi, filia poneretur? Invitas ergo
Anthemius filiam Ricimeri nuplui coHocavit. Sed nuptiae anno
GCGGLXVII desinente, non vero CCCCLXIX, quando earum
meminitidatius, conjunclae sunt , uti ex Sidonio lib. I , epist. 5
et carm. II , vers. 54i manifeste colligitur. De patriciatu etiam
dubium ingerit Anonymus saepe laudatus, dum consulatu Gon-
slanlini et Ruû , hoc est anno GGGCLVll aerae Dionysianae ,
haec scribit : His consulibus Ricimer magister miliium patricius
facluê est pridie kal* mart, Ergo ante Anthemium Ricimer pa-
( 265 )
triciatus honore decoraius fuerat. Quaniquain id verum ail ,
duplicî ex causa oovotpatricialus eodiciUos ab ÂDlheinîo expe-
tere poiuît Ricîmer. Nam priores illoa interregni tempore, dum
turbatae aimium res erant, accepit, aiit ipse êibi confecit et
foedis postea in Majoranum et Seyerum cnminlbu$ ïkh eo ho-
nore cxcidîsse viderî poterat. Deinde , cum patricius ex leg. I ,
iniUt. Tit. Xn in patrem imperatorîs eligatur, sanctius pulavii
Ricimer Anthemio fàturum sui patriciatut nomen, quod idem
Anthemius ipsi praestitisset. Namque is, qiiem ipse sibi prîn-
ceps patricium elegerat, singularis ejus patricius habebatur.
Quod indicat Anonymus Cuspinîanens , dum consulatu Joannis
et Varannis Messianum Aviti patricium vocat.
Nota CFI, p. IM.
1 . Marcellinus in chronico consulatu Leonis IV et Probiani
anno aerae vulgaris CCCCLXXI haec de Aspare «jusque ûliis tra-
dit : j^spar primus pairiciorum cum Ardahur d Paitioiolo filiiê ,
illo quidem oUm Pairicio , Aoc auiem Caesare, generoque Leonû
principiê appellato^ Arianuê cum Ariana proie ^ spadonum eu-
êibus in paiatio vulneratus interiit. Haec Marcellinus breviter
quidem sed dilucidius atque etiam venus , quam Idatius , vel
quisquis illius chronicon hoc addimento auxit, de Aspare et
filiis narrât. Caeterum Candidus apud Photium cod. LXXIX
scribit Patriciolum Caesarem excepta plaga salvum evasisse.
Cassiodorus eidem ac Marcellinus anno haec adscribit, eoque
jam desinente contigisse necesse est ; siquidem Theophanes id
ad annum incarnationis secundum Alexandrinos CCCCLXIV re-
ferty qui kal. septemb, anni Dionysiani 471 inceptus fuit.
2. Igîtur de Asparis ûliorumque casu Idatius in Gallaecia
ante annum CCCCLXXH vix ac ne vix quidem scire poluit. Qua-
propter si haec, ubi de Aspare agitur, ipse scripsit, conse-
quens est, ut ante eum annum non excesserit. Quod si non ab
Idatio scripta , sed ab alio assuta sunt chronico , caetera quae
sequuntur cuinam anno , cujusnam etiam calamo tribuemus ?
Ego quidem ita judico , Idatium omnia scripsisse , et ad annum
CGCCLXIX perlioere cuncta praeter ista , quae de Aspare et (ilio
( ^6 )
oarraotur . Haec enioi a legatit , quoram paub aate nemineral ,
DOD aocepit Matins, sed aliquoi ab eomm reditn annis nvnctaU
tufit et additachrooko. Alioquin si haec, qaae anno CCCCLXXI
acIasuDi, Idatiolêgatî retulere, car de exila ezpeditionisin Afirî-
caai nihil , sed tantum belticam apparatom ioimissaiiique m
Waodalos datsem naDcîannii? Nam qois credat, finem Olîos
bellî scÎTisêe Idaiium , eomqoe silentîo praeteriisse? Qoidqnod
minas etiam cradibîle est , legates ab anno GCCCLXYI f , qao
filiam Anthemnis in uxoren dédit Rioîmeri , osque ad Énefli
CCCCLXXI, qoo de Aspare et filiis supplicium sttmptam est,
apad împeratorem sabstitisse? Itaqae legaii Roma disoedeiH
tes , postqaam nunciatum est , classem versus Africain vêla fe-
cisse, ad Gallaeciam pervenerunt, aat exeunte auno 468 ant
469 ineunte, ibique ea narraverunt, quae Idatius chronico
inserutt, expressitqueab initie illius §* Legaiiqui ad imperaiartm
ad ea usque Pairicium factum. Caetera vero ad ûnem ejusdem
^ vel ab Idatio Tel ab alio margini , ut puto, primum inscrîpta,
postmodum a nbrario aliquo cum iis , quae ibidem conaerip-
sit certo Idatius (non quod cuncla ad annum GCCCLXIX perti-
nerent , sed quia tune , ut ipse ait , a legatis nundata sunC )
eodem tenore ac reliqua in interius chronicon relata faerunt*
Atque baec ita interpretatus sum auctoritate Marcdlini , Caa-
siodori et Theophanis. Si quis tamen malit adhibere Gdem
chronico Alexandrino , dîcet Idatium optîme quod de Aspare et
filio narrât audire potuisse anno 469, cum chronicon istud,
sub consulibus Jeanne et Pusaeo, anno 467 id accidisse affirmet.
S. Quod autem de Aspare et fiKis additum est, nimintm
animadversum in eos (îttsse , quia înTentum est Wandalîs vp90s
favere, Theophanes confirmât, inquîens : Atpar ei Ard&bu-
rint, Arii steMoreSy BasQisco (illius Africanae expeditionis
duci et praefecto) imperium se poUicebantur tradere, $i n%0€io
chssem cum Mo eserciiu Gaiserico, qui una cum ipêis Arianms
opiuiones sequ^iur , prodcret, Qua de causa Basiliscuw% ad
exercitum prodendum inclinasse dicuni.
DISSERTATIONES
DISSERTATIO PRIMA *.
DE JOBELAEO Yll AB ASGBKSIORB DOMINl.
1. In ora Chronici Idaliani ad annuin IV Theodosii
Magni, qui cum anno aerae Dionysianae CCCCLXXXII
concurrit, haec consignala sunt : CCCCXX, VII Johe-
laeus, ex quo Domintis ascendit, Quae si scripla fuis-
sent ab Idatio, ipse procul dubio et cum Dionysio de anno
morlis Chrisli el cum omnibus plerisque scriploribus hujus
lemporis de eiordio aerae Hîspanae, quae cipressa est ea
nota CCCCXX. consenliret. Nam juxta Dionysium a morte
seu ascensione Chrisli, si ineunte aetalis 33 anno passus
est, ad IV Theodosii annum CCCL sive seplies quinqua-
ginta anni numerantur, per quos ad VU Jobelaeum de-
venilur; eodemque anno acra Hispana CCCCXX pu-
tanda est , si haec anno ante Natalem Cbristi Dionysianum
XXXVIII ^ ut communis fert opinio, initium habuit. Ast
ego longe aliter judico, eaque verba post Idatii aevum chro-
nico infarta fuisse scmper existimavi. Argumenta vero,
* In codice Ganonii haec dÎMertatio inscribltur secundo , et qaae
sequiiur de aerae Hitpanae initio têHia dicitur ; praetia enim dÎMerta-
tio de TÏta ettcriptit Idatii ordinepr»«a est. Secundam et tertiam aucior
in unam dittertationeni oonflairerat, ted propter argnmenti diTertitatem
duae factae tunt. Desiderantur aliae ditsertationet de Prifcillianittit,
de Gotbit j etc., quas auctor morte praeTcntus elucnbrare non potuit.
( 270 )
qaae in hanc me opioionem induxerunt, hac Dissertalkuie
expendere slalui. Et primo quidem de Jobelaeo agam,
deiude vero de aéra Uispana. Hac aéra Idatium neque
Gkronicon neque Faslos insigniîisse, abunde, nisi valde
deceptufl som y denionstravi dissertatione praeria num. K.
Sed nunc praecipue de ejus cxordio dicanô} qood dici non
potesty quam ait obscurum, quamque inler se pngnanlia
sint, quaede eo deducuntur ex dietis velerum scriptomm,
quorum auotorttate dnctî potCeri in GonaalalUBi Pulchri
et Flacei, cl in annum periodi Julianae 4676 , mnndi Tero
(juxta Eusebium) YGLXIIIy id est, in annum XXXYUI
ante Natalem Chrisli Dionysianura référendum esse sibi
persuaserunt. Gacterum quidquid dicam, non eo tendit, ut
usitatum aerae computum dissuadeam, nam a communi
scriptorum sententia sine oerlis alque e?identibus argu-
mentis dîssentire non licet cordato ac modcsto viro. Imo
nunc temporis etiamsi certo constaret, natam fuisse aeram
Tel ante yel post XXXVIIf annum , quam Gbristus Do-
minus natus est, nihil prorsus in usa hujus epochae îano-
yandum esset, eademque, quae nunc ejiis putandae ratio
seryatur, retinenda foret, siquidem mille et amplius annos
ubicumque ea adhibita est, sive in historiis sive in conci-
liis, sive in aliis monumentis XXXYIII praecise anois
aeram yulgarem antevertît; ita ut nisi cuncta re&nganlar,
corrigi nequeat error, si quis in tali supputatione admis-
sus est. Igitur, quod in hac disserlatione de aerae Hit-
panae initie demonstrare intendo, id tantum est, nimîrum
illud incertum penitus esse et neque ex hoc Idatii loco,
neque ex ullîs antiquitatis monumentis hucusque liquide
constare anno ante aeram communem XXXYIII ilKgandom
fuisse. Id autem si lectoribus probayerim, fortassis exinde
fiet, ut in tam erudito saeculo yiri docti aliqua ex rude-
(271 )
ribus antiquilalis effodianl^ quibus vulgarii de aerae
noslro eiordio opinio melius firmiufque slabilialur.
$ I. Quod eu verba : Vil Jobelueus, etc., affleta ^int
Chronic&y probai véierum êoriptotutn de hujuèmodi
Jobêlaeo Meniium.
2. Jobelaeus primum apiid Hebraeos* inslililtusesL Qm,
ut ail D. Gregorius Nazianteaus ^ ^ sêptênnariutn nume-
rum êjff Ugiê Mosaïcaé praeseripio in honore habéni.
Porro hic honos apud eos non in diebuê tantum eH, sêd
ad annoê quoque porrigiiur ; me in hébdomadis solum
sêd êiiam in hebdomadarum hébdomadis, in diebus
juxta atquê annis. Enimvero dierum hebdomades Pen-
tecoMies pariuni, annorum aultm sêptimanae Jobê'
laeum annum. Jobelaei hoc geoiis ad quinquagesimum
queinque annum ab A$ceii8ione ia codos Christî Domioi
recciisendo , solemue aliquaiida fuisse alque speciali aliqno
in ccclesia rîta celebratum nunquam legi. Isîdoras Hispal '
eum in usu non fuisse saiis aperie indicat, dum post*
quam de Jobelaeo apud Hebraeos quinquagesimo quoque
aniio celebralo menliouem fecisset, ail : Hune numsrum
etiam in diebus Peniecostes et ipsi celebramus posi Do-
mini resurreciionem ^ stlelqoe penilus de Jobelaeo quio-
quagesimi cujusque anni ab Aseeosione Gbrisli aut cen-
lesimi.
3. Praetcrea si hujusmodi Jobelaeus instilulus fuissel
in ecclesia anle Idalii lempora, non essenl nunc loi lîlcs
lolque opinîones de anno saeculi, quo Ghrislus Domious
* Levit., cap. XXV.
» Orat., XlIV.
' Lib. Vy Orig., cap. XXXI.
(872)
inorluiis est; nam ci publica solemniquc bac iiisliiulione
constititset apud oronet^ Cbristum passum fuisse sub
Consulibus Persico et Yîlellio, a quorum consuhlu ad
IV Theodosîi annuin VU Jobelaei seu CGCL annî nuioe-
rantur. Neque passum fuisse Cbrislom sub duobus Ge-
minis Iradidissent loi antiqui scriplores, quos infra re-
censebOf inlerque eos idemmet Idatius. Nec me ktet a
Venerabili Beda * roemoriae posterorum tradtlum fuisse :
Frairêt, qui Romae fueruni anno juxta Dionymm
DCCLfin NaialiDominiin eereù saneiae Marine icrip-
ium vidiêse , et inde dêêeripsUse hoc modo : a paitio^
Domini nos tri Jeêu Christi anni suni DCLXFIH- Al
isia longe posl Idalii aevum, post induclam videlicet a
Dionysio rationem anoos numerandi ab lacaruatiooe acu-
lala Romae teslatur expresse Beda, quae proinde argu-
meutum nostrum non modo dod eliduot, sed polius egre-
gie confirmant. Nam si a leropore, quo consucludo ioducla
est edicendi quolannis populo, quis a morte Christi '''""^
juxla Dionysii compulum bicet nunc decurrit, nunquam
in bac epocba quidquam iurbalum est , nequcdubitalum,
an nunc nuraerandus sit bic an alius a Gbristi morle
annus; îgitur si a primis Ecclesiae temporibus mosobli-
nuissel celebrandi Jobelaeum quinquagesimo quoque au
centesimo anno ab Ascensione Domini nullum inler
scriptores esset nunc dissidium de anno, qui bodie QQ'
mcrandus est ab eadem Ascensione. Quod si in aliquibu^
ccclesiis eliam ante quintum seculum et in Alexanurio
multo antea atque a tempore D. Harci ^ si ?era csl con-
jectura Papebrocbii *, indicebatur quotannis populo, q"°
' De ratione temporum, cap. LXV.
^ Id coDaia ohronol., pag. 83^ n^ 11.
( 273 )
die agendum erat Pascba; attamen aoous, qui a morte
Gbriflli tune flaeret^ non enunciabaiur ; ut constat éz
formula y qua in Ecclesia Môdiolanensi Diaconus Pascha
promulgabat^ inquiens* : Noverit caritas veêira, frairêê
cariêsimif quod annuênie Dei ei Domini nosiri Jtsu
Chviêti muerteordia , iali die Paseha eum gaudio cê-
lêhrabimuê. Hinc non impradenter qnis eliciat^ notam
banc de VU Jobelaeo ab Ascensione Domini additam fuisse
chronico Idatii post Bonifacii VIII et démentis YI tem-
pera, quando Hebraïci Jobelaei instar Jobelaeus Gbristia-
nus statis temporibus primum centesimodeinde quinqua-
gesimo quoque anno y ut celebraretur , sancitum est. Nisi
mavis post Bonifacium , anlequam a Clémente ad quin-
quagesimum quemque annum Jobelaeus contraclus fnisset^
eam cbronico notam infartam esse. De Jobelaeo curiosa
quaedam recenset liber non minus egregius, quam ab
aemulis arrosus^ qui inscribitur : Imago primi seouli
eociéiatiê Jeêu in prolegom. Dissert. Y.
S IL Eadem verba affleia fuUse Chronico êof Fasiis
ipêiuê Idaiii osiendiiur.
4. Sub consulibus Octaviano Auguste XIII et Silvano
Mali us in Faslis haec habet : His consulibus naius est
Christus die VIII haL Januarii, Silvanus aulem cum
Auguste consul fuit duobus anle aeram Dionysianam
annis. Sive ergo Idatius communem inler scriptores sui
aefi de anno mortis Ghristi sententiam seculus fuerit,
quod ego Tix dubito, ut moz dicam, sive cum Eusebio,
quem anle oculos babebat, senserit Gbristum passum
fuisse quarto post expletum XXXII aetatis annum mense^
i Ibidem.
18
(274)
consoUtu Tiberîi Augutti Y atque Aelii Sejani, oec^esse
eft in aoDQiii Jobelaei YII, fel qaod idem est, in annam
GGGL ab Atceosione ejni ante lY annam Theodorii dere-
nerit. Gum enim annnt etnortualis Ghristi primai fit an-*
nuf primi Jobelaei ^ sîcnl diee Returectionif illitis primnt
dies est PentecosteS) annuf GGCL ab Aicensione Donini
septimosque ab ea Jobelaeof cum consolalu concorrei Gra-
tiani Y et Theodotii, qui oomeii dederont anûo GGGLXXX
uerae Tulgaris, Theodosii Magoi anno II , uli nomeratit
coDiuKbus perspicuum fiet.
6. Sed est longe probabilius Idatium mortaum crcdî-
disBeCbrîstum lub duobos Greminis Ral>ellîo et Fosco cxmh
sulibus; nam id expresse tradit ipse io Fastis ad eundem
consulatom inquîens: His conêtdibuê passuê est CkrUims
domintu, Quod si quis isla neget scrîpta fuisse ab Idalio,
Faslisqiie ejus ingesta esse conlendat ab aliéna manu , at
inficiari non poterit hanc eandem fuisse iotius ferme an-»
tiquitalis a tempore Tertulliani opinionem maxime oorum,
qui Idalii aetatescripserunl. Id nos docet Auclarium chro-
liici Tyronis Prosperi edilionis Labbeanae et tcriptores
ipsi per se aperle lestanlur. Sulpilius Seîerus ^, S. Au-
gustinus *, Yictorius Aquitanus ', Anonymi duo Cuspi-
niani, quos a Ci. Janingo descriplosf allerum idem Janin-
gus ^, alterum GK Schelslralus ' edidit. In eadem sententia
fuisse pulo Quintum Julium Hilarionem et Prosperum
Pithaeanum. Nam ilie ® scripta haec reliquit : A passione
* Lib. II, hitt.
9 Lib. XYUI de ciTit., cap. UV.
' In oanOBO Paschali.
* Tom. VI, SS. Jimii.
* In appendice ad op. chronol.
* Lib. de hebdom. Daniel it.
( 275 )
Domini in oonsulaium Cuesarû (lege Gaasarii) ei Auiài
du X kal. apriL mnni itamiefUHi CCCLXIX. GoDStt-
laliis autem Caesarii «t Altioi incîdit in aoAum aerae vul-
garis CCCXGVII. £x quibus si aoao0 subduoaf XIX | qui
in CGCLXIX sunt , supra VU Jobelacos^ site supra annos
ab Ascensione Domini CCGL , reliqui fient GGCLXXYIII.
Isto ergo anno juxta Hilarionein Jobalaeus VU a morte
Ghrisli recensendus erit. Praelerea Prosper a passione
Chrisli ad consulalum Yalentiniani Junioris tertinm ab-
nos numéral CGGLX. Gum ergo coosulalus ille cum aâna
aerae coromunis GCGLXXXVII concurrerit, si ex fais an-
nos X lollas, qui subtrabendi sunt ex GGGLX. ut fient
CGGL siye septem Jobclaei , ad ann. regredieris GGGLXX VU,
in quem VU Jobelaeus incideril. Igitur ex supputatîone
Hilarionis et Prosperi, qui aliquanlo prius quam Idatius
scripsere, Jobelaeus VU ab Ascensione Domini quatuor
aut quinque annos Theodosiani imperii annum IV prae-
cessit, ita ut Jobelaeus primus numerandus sit a consu-
lalu duorum Geminorum, vel juxta Prosperum, si men-
dum in ejus chronicon non irrepsit, ab uno altius anno.
Ilaque a tôt tantisque Tiris eodem illi aevo recessisse Ida-
tium , aut ipsum, qui Faslos consulares scripsit , ignorasse,
quot anni a consulatu duorum Geminorum ad consulatum
Antonii et Sjagrii, annumque IV Magni Theodosii efBuxe-
rint, quis prudens affirmet ?
6. Si ergo horum sententiam secntus est Idatius, quod
vix in dubium yerti potest, juxta ipsum Jobelaeus VU
mense Hajo anno GGGLXXIX finem accepit. Gum autem
Tbeodosius eodem illo anno die XIX Januarii renuneiatus
fuisset imperator, primus regni sui annus quatuor fere
menses cum hoc Jobelaeo communes habuit. Unde exisli-
mare quis poterit^ Idatiuro, dum in Chronico suo Terba
( 276 )
illa VII JohêlaêUê, %9 quo Domintu aseéndii contigiiâ^
\it, et eidem aoDo CCCLXXIX adscripsisse , at hac neUi
quasi fatnraefelicilatif omioe, initinm Tbeodosiani prin-
cipalus insigoiret. Nain cam nasquain alias hojusmodi
Jobelaei mentio occorraty quod uoos Idalius illitia memi-
nerit, in commendatioDem Theodosii imperiom tam ad*
eanlis faclom id ab eo altqnis suspicabatur. Gui ista pla-
ceaiit, suo ut fruatur judicio^ per me licet. At ego neque
ad annum I Theodosii oeqoe ad lY ea yerba Idatium ad-
scripsisse, sed a librariis illius chronico afficla fuisse, pulo.
DISSERTATIO SECONDA.
DE AERAE HISPANAE llflTIO.
$ I. Quantum sibi in noiù chronologies sive fortnandis
êive reformandis induUerini librarii, dum aniiçua
monumenia ewsoribunt. Locut Augtutini oorrigiiur.
1. Gum aera Hispana nullo io usa fuerit apud exleras
gentes, neque chronologiae dedncendae causa a quoquam
extra Hispaniam adhibita unquam sit , quis Hbrariorom
audaciam non miretur, qui banc epocbam epistolis S. Leo-
nis Magni non semel adscrîpserunt? Quin etiam praefiia
ab ipsis est plerisque conciliis, Tidelicet Nicaeano I, Sardi-
censi , Gonstantinopolitano I , Ghalcedonensi , Gartbagi-
nensi IV et V alque seicenlis aliis. Qui aulem in synodis
( 277 )
eilra HispaDiam habitis ista sîbi licere arbitrait sunt, quîd
non in Hispanis conciliis describendis sibi permiserint?
Quare imbelle prorsus est argumentum , quod Florins *
urget, dum contra Majansinm ex laudatis ibi conciliis,
Tarracouensi , Gerundensi alque Ilerdensi démons Irare
nititur anle seculum X in usu fuisse aerae epocham in
proîincia Tarraconensi ; namque in titulis lanlum borum
conciliorum aéra expressa est , ubi non a noiariis tempore
conciliorum, sed a librariis inscripta postea est, uti ab
ipso certissime facium fuit in synodis oecumenicis et Afri-
canis, quas supra recensui. Atqui nullum conciliorum
codicem babemus, quem scriplum fuisse constat ante se*
culum X. Gaeterum in Gaesar-Âugustano III fortassis aéra
consignata est eo tempore, quo concilium celebratum
est, scilîcet anno aerae coromunis 601, naro Terba illa,
quae ibi legunlur : In nomine Domini inoipiunt gesia
synodalia in urbe Caesar-jéugusta sub die kaL novemb.
aéra DCCXXIX anno IF Orihodoofi aique Sereniêsimi
Domini noeiri Egicanis Régie, non penilus absimile est,
scrîpla fuisse abejusdem concilii Notarié. Verumlamen non
erat, cur argumeutis non omnino cerlis, aut etiam falsis
agerel contra HajansiumFlorius, cum efficacissimum desu*
mère posset ex constilutione Fisci Barcinonensis * ubi haec
habenlur: In quo coneeneu eubter qui coneeneimue , ma-
nibuê noeirie eubecripeimus; Factum coneeneum eub die
pridie non, nov, aéra DCXXX anno VII regni Dni noe-
iri nimirum Reccaredî. De bac aéra nemini dubiuro esse
potest, qnin adhibita fuerit ab eo, qui instrumentum illud
Barcinone confecit. Cumque confectum sit anno DXCII
^ Tom. II, Hisp, sac. y pt« 2, cap. ult.
^ In collectione Loaitae, page 260.
( 278 )
n^rae ^nlgaris, Hquet Ipnge acte leculum X untatum
fuiise aerae coroputom in proyincia Tarraçooenû^ 8ed
isia doclissiioif Florio atqoe Najansip relinqaaœus ; nos
Tero ad aeras cona^gnatai in Gonciliis Hîapaniae redeamua.
2. Srgo de bia ita ego judico : eaa omnea , quae in ple^
risqoe Synodorum inacripiionibua reperiunlur,qaaleaaunC
illae : Concilium Elibêrikinum aéra CCCLXII^ Cénci-
lium Caêêar-Âugu$ianum aerê CCCCXFIJI, Cansêitu-
êie Con^ilii êpiseoporum ToUiiArdadii êi Bûnarii l#ffi*
poribuê aère CCCCXXXV III ^ Canciliufn Tarraeonênse
aer^ BLJFyConeilium Gerundensê aêraDLF'.Coneflium
lUrdênsé aéra DLXXXIII , aubditiiiaa esae et ab anlîqoa-
riia tel coHeploribus ipsorum Conciliorum, non auteni a ^o-
lariia, qui décréta Palrum excipiebant, eaqqe diei ei anni
nota mpnire dcbebant , conaîgnataa eaae. Nimiruni qui olini
ea Concilia aut collegerunl, aut deacripaerunt^ quaoïfia nul-
lam in eia adnolatam aeram invenirenl, eum ipei abdide-
runt. Sicul postmodnm Loaiaa aliquibua Synodis, in quibus
suo tempore aerae nota deaiderabalur^ illam ipse adjecît,
Quod in cfaronologia Gonciliorum, quant auae oollectioni
praepoauit , ingénue fatelur. Rem ita , ut a me dictum eat,
contigiaao codicea ipai^ ex quibua concilia a typographia
expreaaa aunt, manifeato demonatrant. Namque aliqnando
omnea aeriim omiltunt, aliquando unuaquiaque diToraam
ab aliia praefert. Codex Emilianenaia (aliaa Hiapalcnaîa}
omnium antiquiaaimua in nulle eorum Concilioruro , quae
ante aeculum aextum babita aunt, aeram conaignalaœ
habet. Quod teslatum reliquit Cl. et illuatriaaimua Perea in
cbronologia Couciliorum Hiapaniae, quam in collectione
Loaiaae et alibi reperiea. Atqui incredibile eat Notarioa
diero et annum, quibua habitae aunt Synodi, adnotare
oblitoa fuiaac? Sane nunc etiam in aliquibua eorum extant
( 279 )
diligentiae notarionum in bac re indicia. Nam in Concilio
TolelaBQ I OQQaulalos SliliconU exprimiUr ^ in Tarraco*
neosi conaulalua Pelri et aonua YI Theodorici, in Gerun-
denf i ooQf ulatiis Agapili et aonus Theodorici VIL Gaeterum
Itbrarii ia miiUis alîia oompendii ergo iata resecanles, uno
Terbo tempua, quo Concilia coacla aont, significarunt^ ita
soribenlea : Goncilium Gaesar-Augustanum aéra GGCGX VUI}
Gooeilium Eliberitanum aéra GGGLXII. An vero^ ubi pro
eoBsnlatu annoque priocipis aeran^ subrogarnnt, id sine
errore praettiterint? an e contrario annum, qui per illas
notaa sîgnificabatur faUo per aoffectam aeraro reddiderint?
scire haudqaaquam possumu»; id enim non nisi ex iisdem
noti» coUigendum erat| quas ipai e libris cum eraserint ^
nolla adipifcendae verilatis via nobis relicta est.
3. Quin tamen numérales notas pulandique ralioncm ,
quam in libris, quos deacribebant, repererunt, ad arbi-
trium aenaumque suum aaepe contoraerint, dubitare nos
non ainunt variantea codicum lectiones alque nonnulla
eijam exempla, quorum unum ideroque valde perapicuupfi
occurrit in Augustino *, apud quero de anno mortis Christi,
de quo modo agebamua, haec legunlur : Moriuus esl
Chris êuê , duobiu Gêminis Consulibus, FUI kalend,
april.; et aliquanto post: Mùsus esi Spiriius Si^ncfus per
iduê Majas. Numeraiis proinde Consulibus CCCLXV
anni reperiuntur B»pleU per easdem idui consulalu
Himorii et Euijfchiani. Quod apertisaime refragatur
menti yerbiaque Auguatini; nam cum ibidem morlem Do-
mini duobua Geminia Conaulibua contigisse afl^rmet, qui
nomen dederunt anno aerae yulgaria XXIX, ab bpc ad con-
sulatum HoBorii IV et Eutychiani numerare non polest
l Lib. XVIII de civit. cap. LIV.
( 280 )
pauciores, quaoi GGGLKIX annos. Siquidem consulatum
hi gesserunt anno communis aerae GGGXGVIII. Qqîs igî-
tur nuDC temerilatem librariorum non agnoscal et damnet,
qui hoc Augustini loco et saepe fortassis aHaa, qaamcinn-
que annorum summam aut a natali aul a morte Gbrîsti
dedoctam contra mentera atqne auctoram, qaos deacribe-
banly Terba ad Epocbae Dionyaianae calcules reforraare
auii 8unt. Quanaquam hune Anguslini locom comim«>'
pendo, id modo asseculî non sunt, nam ab anno emor-
tuali Christi, si mortunm dicas Dominum post XXXIII
aetatis expletum annnm ; ad eum Honorii consulatnm,
juila Dionysium GGGLXIY tantum anni , non autem
CGGLXV elapsi sunt. Coquaeus de primis ex supra serîplis
Augustini Terbis : Mortuus est Chrisius Dotnintu duobus^
Geminù Conêulihuê , non dubila^il asserere* : ^uguêii-
n u^ foria99€ , non txam inatit Faêtit conêularAnu
sub duobut GeminU eonsulibu4 Chriêti passionem eol^
ioeavit. Quod saWa reverentia, quae Augustino debeiur,
de postremis saltem Terbis dici non potest ; cum sanctos-
doctor disertis Terbis dixeril : NumeratU proindt eonsuli-
bus anni rêpêriuntur. Quot? non utique CGGLXV, quod
librarius Augustini chronologiam ad Dionysianam contor-
quere Tolens ansus est confingere, sed GCCLXIX, quos
Augnstino^^ consulatu Geminorum ad consulatum Bo-
norii lY nunîeraTit, scriptoque suo tradidit. Ex bis utique
omnibus apparet, quid nos de librariis tîmere possnraus,
cum aeram nostrara cum aéra Ghristiana, sÎTe Dionysiana
sive Eusebiana sivc alia quacumque comparant, addilis
super hanc annis XXXVIII, ut illam eliciant.
* |n laudatum Augustini locum.
( 281 )
§ II. Quo têmporê, quave occaêiotiê publicus aerae uiuê
in Hiêpania coêperit?
4. Omniym iDonumentorum , qaae aeram Hispanam
praeferunt illad et aotiqûimmuin e»t et digoissimum ,
cui fidem adhibeamus, quod in disserlalione praevia ei
Morale ^ descripsi, invenilurque etiam apud Gruterum \
ubi illud reperiet lector. Cumque in eo aéra DIII insculpla
ait; quiBquis eam ante seculum quinluni in publico et
communi U8u apud Hispanos fuisse, suadere voluerît, is
nisi Telustiora monumenla effoderit, testesque suscitave-
rit y quibus prudenter credi possit, profecto a nemine as-
sensum extorquebit* In publico, inquam^ et communi
tiêu; nam ab officio rationalis, et apud procuratorem
summae rei per Hispanias usurpalam fuisse plurimos ante
annos , et ab ipsips aerae eiordio neutiquam dubitari po-
test. Alioquin quomodo in eo lapide aéra DIU consignata
esset, si totidem ante annos orta atque usitata ab aliqoi-
bas non fuisset?
6. Yerum enim vero, cum ante aerae eiordium Ro-
mani^ qui Hispanis dominabantur, in publicis monumen-
tJ8 anuum , quo ea conficiebantur, per consules designare
consuescerent, cautumque aliquando fuerit legc', nullum
ut instrumentuin, quod consule careret, ulliusesset robo-
' Lib. XI, cap. XXXI.
3 Pag. 1040. — Vid. aupra, pag. dO.
^ Leg. I De oontt. prineip, Cod. Theod., quae data eat ad Lutitanot ,
transit hoc etiam ad Getta écoles, uti constat ei Aug. loin. IX edit.
Benedict. in Brevic. Collât, diei 3, n" S7 et can. ^0 Concil. Hilevit. ha-
biti an. 401.
( 388 )
1*18) computu8 ille aerae in ofEcio ralionalU > ÎDter scribas
qoaestorios, et in ore folgi^ qnod aéra census sohere qao*
tannis cogebatur, retentus est, neque in alia pnblica in-
strumenta transiil ^ donec Romano labente imperio , Go-
thisqne Suevisque magnam partem HispaniasoccupanliboSy
nequiden qyis Romae cooaulatum gereret seîri poterat in
bia parlibut. Exinde ergo neeesaitateduce ac magi§tra,teai*
pora atque annos Hispani exorai sont per Aêraê designare,
moremque istom initio , ut asselet , unua aut alter seootus
est y moi in onmem gentem transiit, et in omnia instru-
menta ^ in obartas, in lapides, in reliqua. Ceosequenti
irero lempore notarii etiam in solemniortbas maxime «dis
annos principum^ et Theodorici Italiae régis aetale consu-
les exprtmere eonsueferunt. De annis prineipnm exempta
passim occurrunt. Consulatum Pétri in oonoilio Tarraco-
nensiy et oonsulatnm Agapiti in Gerundensi supra laudatis
insoriptos reperies. Nimirum Tbeodorious oum in Occi-
dente oonsules designaret, non modo Italiae sed etiam
Hispaniae, quam pro nepote soo Amalarico administra-
bat, quis ab eo unoquoqae anno consul renuneiatus tue-
rat, notnm fieri jubebat, placebatque, opinor, Theodorieo,
ut sioul oHm, ila etiam tum nomen consulis, qui ab eo
creabatur, aetîs insererelur.
6. Ilaque invectae in publica monnmenta aerae epo-
ehara deducendam esse statue ab eo oiroiter tempère, qno
TheodoricusYisigotfaorum rex Afiti imperatoris consensu^
deinde suum dilalandi regnum desiderio Hispanias ingenti
cum exercitu aggressus est, Gallaeciamque, Lusitaniam et
Baeticae partem occupavit. Quod ex Idatio, Isidore et aliis
anno CCGGLVI evenisse constat. Ex eo aulem tempère
omnia in Hispaoia lurbari, resque Romanorum in prae-
ceps ruere visa sunl, ila ut in Gallaecia, oum Fastes con-
( 883 J
sulares soriberei Idalius , scire non poiueril^ quinain post
annum GGGCLXIY consules fuerinl. Ad sequentem vero
annum seouodum eommunem de exordio aerae opinionem
spécial elogium illud Aleiandriae^ quod aeram DIII prae*
ferl. Poal haeo increbuil uius aerae publicus, eamque fre^
quenter eibibenl insoripliones sépulcrales. Duas ad ini-r
lium seculi VI perlinenles refert Morales ^, earumqne
alleraniGrulerus^, poaleriorisque aevi plures aliaopassim
ocourrunl. Goncilium Braoarense I aéra DXCVIII oonsi-
gnalnm eal, neque de ejns inscriplione dubilari potesl,
cum geoius lenorque îllius cerlam nobis fidem faoianl; îla
entra babel i Synodu* JBraearenM refnaniê Domino
nasSro Jêsu Chrùio currente aéra DXCyilI, anno III
Ariamiri régis die hal. Maja* ^ De Tolelano I e contra-
rio vix dubium essepolest^ quin in eo aéra GGGGXXXVIII
a librariis adjecla ait, Lioet enim in contextu Synodi haec
legaulur : jiera qua supra, tamen ea lerba collecloris
sqoly qui acla iltius Synodi tnterpolaf il , mullos post ha«
bitum eonoilium annos, Quod clarissime ex eo constat ,
quod ibidem conoilii alLerius merainit, quod S. Lee papa,
ut e^ omnibus Hispaniae partibus cogeretur, injunxit
anno CGCGXLVII si?e aerae 485. Ita ex epistola ipsius
Leoois * et ex Idalii ohronico ^ colligilur. In coneilio To-
letano U quamvis aéra expressa sit in fine inscriptionis
post Qnnqlalum Amalarioi annum Y, lamen adscrîbi poluit
a lîbrario, et adscripsiase auadent tria concilia, quae usque
ad Brac£irense I aequunlur , quaeque aeram non nisi in
1 i.il>. XI, cup. XLl.
a Pag. 1064.
' Editio Lotitae , pag. 116 , Aquirrii editio novissiroa, pag. 177.
* Epiai oHm 03.
s Anno Domini 447. — Vide, tapra, p. 84.
(884)
tilulis a concinnatoribus collectionis coQoilioram adjectis
babent. Ideo ea concilîi Toletani II aéra DLXV dubîa, imo
subditilia mihi semper Tisa est. Quarc bit insuper babilU,
ex certioribos aliis monomenlis argumeniisqae supra ad-
ductis dicamus, publicum aerae usnin labente Y seculo
înTeclnni fuisse paulatiiuque per omueiii Hispaniam io-
crebuisse.
7. De teiupore TerO| qno audacia librariorum banc aerae
epocbam scripUs codicibus, qui illa carebant^ affinxit,
mirum est, quod Loaisa ' magnum Hispaniae omamenlum
ei Hincmaro^ ut ait y Remensi narrât. Kimîrum Hinema-
rum producit in libre de condliis, qnem MS. apud se ba-
bere teslatur, asserentem aeram nostram in Synode I Con-
stantinopolitana et in uniTersali Epbesina reperiri. Atqui
Hincmarus Rbemensis obiit anno 882 ; oportet ergo aerae
ooroputum ante annos ferme nonagentos in aliarum extra
Hispaniam gentium monumenta illatum fuisse. Profecto
fieri potuisse non inficior; at loous a Loaisa productna
nihil eonfincit, neque enim liber ille de couciliis Hinc-
mari Rbemensis esse potest , cum in eo mentio fiât Do-
mini Hêrmani, id est Hermani Gonlracti , qui duobus
ferme seeulis Hincroaro poslerior fuit.
8. Haec de iuitio et progressu publiai usus aerae Tero-
similiora mihi Tidentur ; neque Florio et Majansio assen«
liri in omnibus valeo. Disputant ergo viri bi doctissimi de
inTectae in communem usum aerae initie, et Fiorius ^
ante Gotbos, Hajansius Tero a Golbis bujusmodi suppu-
talionem inductam fuisse indiscriminatim a£BrmanL At
oporlebat duplicem aerae usum distinguere, alium publi-
> In notis ad conc. Eliber. § quid sit Era.
a HUft, sacraêy tom. II, pari. 1, oap. VU.
( 285 )
cum et ubique adhibilum , pri?atum alium , qui non ubi-
que sed ab bis tanlum, qui vectigalia et tributa exigebant,
usorpatus fnerit. Ergo de publico, quod asserit Florins,
nego ante invasam a Yisigotho Theodorico Hispaniam
anno CGGCLVI U8urpatum unqnam fuisse; quandoqnidem
nnllum hujus rei indicinm ullibi eitat. Nam eloginm cu-
jusdam Udellae, quod affert yir Cl. ' et si qua sunt alia
huic affinia, qno loco habenda sint^ docuernnt ante me
plerique yiri eniditissimi. Incredibile aulem est in tanta
inscriptionum segele , qnae passim in libris prostant ,
quaeque non tantum a Romanis magistralibus, sed etiam
a municipiis, civitatibus et privatis quibusque indigenis
in Hispania dedicatae sunt, nunquam ante Theodoricnm
atque annum CCGGLXV inieniendam fuisse aeram, si pu-
blicns illius usus quatuor et ampHus ante Theodoricum
seculis invaluerat inter nostrates. Maxime cum in iisdem
elogiis sive inscriplionibus consulatus nonnunqnam anno-
tati sint etiam apud Hispanos, apud exteras vero gentes
Tel in lapidibus sepulcralibus saepissime.
9. Imbelle Tocat boc argumentum Florius contendens
ex defectu monumenlorum ante seculum quintum aeram
proferentium non recte deduci eam ante hoc tempus in
usu non fuisse; quasi ut aliquid exlilisse negemus, non
satis sit nullum de eo indiciura reperiri. Porro nihil apud
ipsnm Florium frequentius est, quam hujusniodi argu-
mentum; passimque eorum scriptorum, qui de rébus ve-
tustioribus agunt, opiniones rejicit, causatus auctorum
ejusdem aevi testimoniis cas destitui. Quapropter veris-
sime auctor chronici Burgensis diligens, ut apparet, scrip-
tor DXLY rétro annis haec tradidit : Ex quo Goihi HU~
« Bisp, sacrer, ium. Il, parte 1 , cap. VII, pag. 123.
( S86 )
paniaê iniravêruHê ^ e0nêmêhêêi0 ohiinuity uipêr JSras
iêmpora êupfUiarênL Ab eo îUqoe tempore «à ooaamm^
tado iovalaiti ab HispaHM, nt tupra cKcUta eat, ii«>-
oattitate cogenle ex tulgi ore et raliooalis oScio de-
•WBpUi iioa anten, ul tuU Hajansius, a Crothis iododa ,
qaibiu neque uiitatay imo Deqae oognita fuisse yide-
tttr, dum in Aquitania dt ultra Piremos montes se tenue*
runt.
S m. De anno primo êeu iniiio aerat,
10. Anle invenlum a Dionysio Eiiguo aerae chrislianae
compulum nullibi allegatum reperîmus aerae Hispanae
exordiuni, cuiquam ex anliquioribus epocbis aut Oljm-
piadis aut urbis Romae aut alii. Gaeterum cum anno ante
Ghristum XXXVIII eam exorlam fuisse anliqua et perTul-
gata genlis noslrae opinio sît, ex anno^quo natum Ghris-
tum scriplorum quisque teneat, que item anno aeram in-
cepisse senserit^ deducemus. Et quia de anno natali Ghruti
ditersaesunt sententiae^dÎTersao pari 1er futurae sunt opi-
niones de aerae iniiio. Quapropter, ul quaestionem istam
clarius et expedilius agUemus, operae pretîum erit nobilis
alicujus scriptoris chronologiam in exemplum assumere,
juxtaque ipsam pro Tarietate senteutiarum diverses natalis
Gbrisli atque aerae annos staluere. Gumque satis diUgens
▼etusque auctor Isidorus Pacensis in fine chronici sui *
scripserit : Anno Octaviani XLII Christum natum ##-
oundum hùtoriam eceUêicuticam Domini Etuêbii Coê-
sariênsù epùcopi in lib. I aetate VI, et nunc têeun-
» N^ 80.
( 287 )
dum chnmioam Domini Isidori uêique omnes
soripiurae denuneiant; profeclo ex hoc testimoDio et ex
Orosio, Idatio, Joanneqoe Bîclariensi cerlissittie colligimus
chronologos no^trates Eusebium Gaesariensem ejusdemque
computum în annis tnundi deducendis maxime seoatos
fuisse; alque adeo nihil melius securiusque a nobis nuoc
agelur, quam si ad ejusdem Eusebii calcules Tarias sorip*
torum senlenlias de aerae inilio exigamns , et cum illius
cbroDologîa comparemus, Itaque ordine dune ostendam,
oui scriptorum uoslroruiki quisque tum aerae lum Ghristi
Nalalem chronici Eusebiani aono adiiget; additis etiam
coDsuIatibus annisque periodi Julianae et Augustin qui
Eusebianis respondent, ut ex cerlis bis cbaracterismis, quo
anoo uuaquaeque opinio ex quinque, quas (praeter tuI-
garem) in scriptis veteruro Hispanorum inTcnio, aerae ini-
tium àut adnectat aut adneclere debuerit, lectoribus pers-
picuttm fiât. locipiam vero ab ea, quae minus recedit a
conununi usuque nunc recepta aerae epocha^ quae ab
anno mundi Eusebiano Y. CLXIII) periodi Julianae IIIL
DGLXXVI, Augusti YI, consulatu Pulchri et Flacci auspi-
oatur. AnnoB autem Augusti a kalendis januarii numéro
illius anni, quo consules renunciali sunt G. Livius Pansa
et Aulus Hirtius. Hune enim annum desiguat et quidem a
prima die januarii chronicon Eusebio-Hieronymianum ,
dum I Augusti annum mundi annoilligat Y. GLYIII. Eu-
se)>ium ?ero seeutos fuisse nostrates chronologos praeter
illnm^ qui chronicon Burgense scripsit^ mihi dubium non
est
11. Prima igitur sententia Ghristi natalem anno mundi
Eusebiano Y. GG adscribit, anno une aeram Dionysianam
praevertens^ qui anno mundi Y. GGI, periodi Julianae
Ou. DGGXIY, Augusti XLIY consulatu Gaesaris et Pauli
( â88 )
natam fais^e Cbristum docel. Enidilus HajftQiiiu ia prae-
fatione ad opéra chroDologica Exc">' Harchionis Mondeja-
rcDsis n* 53 hujas primae lenlenliae auctorem facit me
asserlorem Julianum Toletanum. Porro io Juliani opère
de sex aetalibus seculi aliquando Nalalem Ghrîsti anno
Mundi Y. GG adligatum legimos. Sed corn aliaa anno
IV. DXXVy alias etîam aono Y. CGGXXY in eodem opère
adneclaluri nibil cerlî ex bit locis, qni a librariis e?î-
denter depra?ati 8unt| de sensa Jalianî definire possumns.
Maxime cum ex sincerioribus aliis, quos infra exbibebo,
appareat in alia illum longe diversa opinione fuisse. Quis-
qais aalem primain banc senlentiam aut (enueriC aut te-
neat, aerae exordium Irabere ipse rétro débet in annam
mandi Y. CLXII , periodi Julianae IIIL DGLXXY, Au-
gusli Y) consulatu Gensorini et Sabini.
12. Secundam senteotiam tribuere possamus anliqoio-
ribos Hispaniae bistoriae parenlibus IdaliO| Joanni Bi-
clariensi, et alicubi eliam S. Isidore. Sane Idalius in
praefatione ad chronicon^ ubi magoopere oportait, aerae
non meminit. Unde aerarum notae eidem cbronico Fastis-
que Idalii adscriplae, mibi , ut alias dictum est, snspectae
et subleslae fidei semper visae sunt. Yerumlamen este
Idatius de aéra omnino taceat, at in Fastis Natalem Ghristi
adnectit consulatu Augusli XIII et Silvani, id est, anno
muDdi Eusebiano Y.GXCIX, periodi Julianae IIII. DGGXII,
Augnsti XLIL Ex quibus si, ut aeram nostram elîcias,
illiusque natale, anuos subducas XXXYIII, in consula-
tum deienies Galvini et Pollionis , et in annum mundi
Eusebianura Y. GLXI , periodi Julianae lY. DGLXXYI,
Augusti lY. Pariter Joannes Biclariensis aeram nunqnam
usurpât, sed cum in fine chronici ab Abraham usque ad
Gfaristum eosdem cum Eusebio annos IL XY numerat
(289 )
(cencladît in bis ipsum Ghristi naUlem annutn , siciit
feoit olim Orosios et deinceps alti) eidem ac Idatius anno
tum Ghristi tum etiam aerae ortum adscribit. Deniqqe
bidorus in chronico Natale Gbristi anno Augnsti XLII
cuinldatio, Biclariensi Joanne et aliis diserte illigat. Atta-
men, quod dissimulandum non est^ sed potins pro bis^
quae infra dicemos, diligenler est observandum, annuQi I
Aagusti cum anno mundi Y. GLYI conjungit. Hune Isi-
dori locom cum obiter legisset Majansius, foedum ipsi
errorefti imposuil, dum in praefatione ad opéra cbronolo-
gica Marcbionis Hondejarensis scribit^Isidorum Natale
Ghristi anno mundi Y. GLY tribuere. In kidori computo,
si per annos mundi, quomodo ille in fine quintae aetatis
hoB annos nuraerat, natalem Gbrisli quaeras, in annum
inde venies Y. GXGYIL Si autem per annos Augusti ab
eodem Isidore ibidem expresses, non tamen ab anno
raundi 5156 cum eodem Isidore sed a 5158 cum Éusebio
putatos, rationem ineas, in annum incurres Y. GXGIX,
nunquam Tero in annum Y. GLY, quod Isidorum affirmarè
Majansius ait. Eamdem cum laudalis chronologis senlen-
tiam amplexi sunt Lucas Tudensis et auclor cbronici Al-
beldensis, qui de Natali Ghristi baec scribit : Colligiiur
omnê tempu4 ad jidam usque ad Chris tum V.CXCIX,
Item auctor Annalium Gompostellanorum, cujus baec
verba sunt. Augu9i% XLII anno imperii *ub lEra (post)
XXXV III Jeitu in Beihlem natuê est. Exciderat baec
Tocula po*t, verborumque sensus perierat; nunc vero roa-
nifestissimus est mentemque scriptoris exprimit, qui Gbris-
tum natum esse tuU aéra XXXIX, quae prima est post
XXXYIII. Saltem bic est illius loci genuinus sensus.
13. Gbronici Burgensis auctor, cujus mentio supra facta
est^ postquam aliorum scriptorum errores ac yitia sugiU
19
( 290 )
)a?U, (liligenUâiuquc suam in lemporibus digeremlîs etpO'*
•uity in initium «erae «nno Augusti lY adligâns, inqnit t
Qmia êeripUrum êiligêniia in nmmerù êrraê êaêpe,
oriêur Ueioribuê in annorum êeriê eonttariêta^. C^n^
coriare vùUnêibtu Jiffiûulêmê eêi j êo juod alii cùdie99
imp^rmioribuê vêl regibtu aiiribuuni pluru ann^ê ; alii
paueiortê. Ego impêtaiarum êi rtgum Umpora e» variis
êmêtHflmtihuê a prinkaê aeraê prineipio imperaiormm
iêmpera fér annoêy fuibus impêrabanê, eompuUivi, ê$
aérmêmêêumpêiy iia quod imptraîorum UmporAuê cow^
putaiio a prinûipio IV anni Oetawiani jiufuêiij a fué
Era hgUur inôepiêêê^ #ld« lia lègendum etl, non aulem â
prineipio quorum^ quod «ilias inepte iegilur.Haec scripta
reliquil âuctor ilHui obronioi, qui cum finein operi snô
imponal anno CCXII^ eo tempore fioruÎMe TÎderi poterit.
Sed animadTerlere oporlet eum annos Augasti a merle
Julii Gaesaris pntare atque ad eo quarlus apud ipaïun An-
gtistî annus ejusdem Augusti annus tertius est apud alios,
qui a kalendis jânuarii anni Juliani Y auspicatus est, et
cum consulatu Antonii et Isaurici decurriL Hinc ini-
tium aerae nunc anno III Augusti juxta alîoriim senlen-
tiam f nunc IV, juxta propriam iUigat. Seu potius annum
m exclu8i?e| lY vero inclusive , uti dici Tulgo solet,
computat Igitur seriptor is plura, ut ipse testatur» anti-
quorum cedicum exemplaria contulit, quae aut arcbe-
typa erant, aut saltem emendatiora , quam quae aliquîbiis
postea secuUs editionibus typographicia obstetricandis de-
servierunt. His omnibus recensitis Hispanam aeram tribus
antiqutorem annis, quam quod Tulgo putatur, deprehen-
dit, ipsiusque initium in primam diem jânuarii «liai Y
Juliani, mundi juxta Eusebi.um Y. CLX| periodi Julianae
lY. DCLXXIUy quo consulatum gessere L Antonius et
( 291 )
Isauricus retuHl. Huic ierlÎM seoUnliae adhaesisse Yid«-
tur S. JuUanus Tolelî epiacopusi quando lib. I de sextao
slalis comprobalione scribit : 0€iQvianuê Caesar régnât
annis LFL Htffus XLl anno^ seoundum quod Tertul-
liantu Hieronymwfquê^ i0i$an(ur^ Chriêius Dei Filiusdê
Maria virgitu na$citur. Namque vaiosimillimum esl,
Julianum Augusli annos cura Ëusebio ab aoQo mandi
V. CLVm pulare,
14. Quarta de initîo aerae senlentia deducilur ex hisi
quae D. Isidorus Hispal. narrât îo chrooico. Ibi enim cum
Âugusti anno XLII natum fuisse Ghrislum Iradat, Augusli
anoum I adiigat aono niundi Y. GLVI, uti superius ad-
notalum est. Blinde aulem fit natalem Christi in annum
mundi V. GXCYII incidisae dicendum esse. Âlqui ^i ex
bis XXXyiII subducas, ut ad aerae exordium revertaris,
tantum V. CLIX reliqui fient. Hoc ergo mundi anno, pe-
riodi Yero Julianae lîÎL DCLXXII, consulatu M. Lepidi II
et L. Munatii Planci juxta hune Isidori locum aerae in-
choata est. Non unius Isidori Hispalensis banc fuisse opi*
nîoneni («i taraen illius fuit, et non potius depraTaturo est
ejus chronicon ) indicat Isidorus alius dictus Pacensis. in
chronico n^ 79 , ubi haec legunlur : Quia compUio V
anno Julii Caesaris fiunt anno seculi V. CLIF addiits
XLII Oetaviani fiunt ab Adam usque in nativitatem
Christi T. CXCFl , subtraetiê IF , quo9 êuperius
diximuê ab anni $eculi F. CC quosdam êubtrahere ;
quitus F. CXCFI superius memoratis , si addantur
anniJneamaiionis D'^ DCCLJF, qui in Era DCCXCII
vêridice oomputantur, repêriuntur anni F. DCCCCL,
oblitis quatuor diminutisque effectis. Oblitis legendum
eal ex MS. Marianae non obitis^ ab oblino non ab obeo.
HuUiim in bis verbis Isidori extricandia laborat CI. Flo-
( 292 )
rius, quem ride tom. YIII Hûpaoiae sacrae, ubi Marianae
leolionem nobis offert. Nunc salis est, ot ex addactis Isi-
dori yerbis perspicae colligatur reperiri nonnullos, qoi
natalem Ghristi alligarunt anoo mundi Y. GXGYIL Cum
enim dicat Isidoros : V. CXCVI êuperiuê mêmoratiê
êi addaniur anni Ineamaiionù Domini DCCLIF^ qui
in Era DCCXCII veridice eompuiantur^ rtperiunîur
anni V. DCCCCL. Yeruni id esse non potest nisi I Ghristi
annus connectatur cum anno mundi Y. GXGYII initium-
que aerae cura anno Y. GLIX, quatuor praeTcrlendo annis
communem aerae cbristianae atque Hispanae coroputum.
Hocusque quatuor sententias protnli , cunctasque com-
mun! Tulgoque receptae de initio aerae répugnantes. Itunc
quinta^in qua diutius immorabimur, exponenda est.
S lY. S. Juliani Archiêpiêoopi Toletani locus , ubi
Aeram DCCXXIV cum anno Ilrêgu Ervigti eom-
parât, eapenditur.
15. Sanclissimus pariter ac sapienlissimus Tolef^nus
Episcopus JuHanus ^ haec de aéra tradidit : Aéra inventa
estante XXXyiIl anno* , quant Chrutuê nascerétur.
Est quidem Julianus inter eos , qui de hoc aerae initie tes-
limonium tulere, et auctorilate praecipuus et tempore
primus. Atque ille , ut quod Terbo docuerat , aliquo exem-
ple confirmaret, haec addidit : Nunc acclamatur aéra
eeee DCCXXIV. Detraetie igitur XXXVIII , e» quo
aéra inventa eet, usque ad Nativitatem Christi, r#-
eiduieunt DCCCCLXXX VI. Corrigendus est manifestus
* Lib. m de sêstaê Aeiatis comprobatioM ^ in Bibl. YV. PP.edHionit
Ptriti. an. 1610, Tom. lY, col. 261 , et maltît in aliit , qoM TÎdi.
(293)
crror typographiae y reponendnmqae DGLXXXVI , uti
paulo po8t errore sublato legitnr. Nanc Tero coraputom
ineamas, si prius Julianum îpsum audimas, qui se isia
scribereleslatur : quandoê^renUêimu^Ervigiuêprineêpê
imperii êui vidêiur habêre annum. Nimirum libros bos
absoUit Julianus et Eryigio oblulit^ récurrente annali
inauguralionis ipsius in regem die, quae iocidit in XII
Kal. NoTemb. Siquidem fatetur hoc opus se confecisse^
ejusdem Ervigii, utique jam régis , rogatu; eslque ila
spissnm elaboratumque, ut brevi tempore perfici non po-
taerit. Ad haeo initie regni ErTigii pluribus distentus fuit
Julianus curis, scilicet inaugurandi régis, Goncilii XII
Metani celebrandi, et aliis. Qnapropter eo die, quo. Ervi-
gius annum principatos exegerat aut circiler, hos libros
absohit Julianus, eodemqueillo tempore ea scripsit , quae
ÎD fine operis sui legimus : Nune aeelamaiur aéra êssê
DCCXXIF. Ergo octobri illo , in quo desiit I Ervigii
annus, et initium habuit ejusdem annus II , numerabat Ju«
HanusDCLXXXyiChristi, atque aeraeHispanaeDCGXXIV.
At in aliis Hispaniae nostrae monumenlis et chronicis hic
idem Ervigii annusGhristi est DGLXXXIaeraeque DGCXIX.
Quinque ergo superius annis, quam Tulgaris fert opinio,
Natalem tum Ghristi tum aerae repetit Julianus. Qna-
propter si I Ghristi annus secundum receptam vulgo chro-
Qologiam in consulatum incidit Gaesaris et Pauli, alque I
aéra Hispana in consulatum Pulchri et Flacci in Juliani
computo I aéra Hispana inciderit in consulatum Hirtii et
et Pansae et in annum mundi Y. GLYIII periodi Julianae
ÏV. DCLXXI Aug. I.
16. Etsane cum fere id ipsum sit, quod plurimî atque
eruditissimi viri jam olim demonslrandum susceperunt ,
videlicet Natalem Ghristi a Dionysio quinqueserius annis,
(3»4)
quain qoo efenil, ooaaigoâluni fuisse » mirum cuîque tî-
deri polesl, quod neqne in illo Um grandi da bac re Schck-
trali Tolumine lanti Docloris teslimoniom in hajusce
opinionis confirmaiioncm addncalur. Scio Kscell"^ Har-
chionem Mondejarensem * laudalum Juliaui locum ita
legendura esse eiistimasse : Quando êerênùsimuê Er9i-
giuê princêps imperii sui vidêiur Aabêre annum If^.
Sed primum, quicumque aeram annis tanlum XXXYIIl
Ratalem Ghristi anteire sentiunl| correctionem banc reji-
cienty contendentque V legendum esse, non lY quod in«
trudit, inquienty Marobio ut sententiam suau de eioesau
aerae ad Cbristum XXXIX annorum confirmée Deiade
utrosque réfutant cuncii libri, in quibua neque IV neque
Y uspiam legitur, Denique annus sine ulla adjecta^noU
frimuê , sêcunduê^ ieriiuêf elc, adbibelur in sermone a
probatis quibusque aucloribas, uti aPlauto \ qui ait : lêi-
hune êmi anno ; et dum sic absolute effertur annum nnom
aut primum sîgoificat. Quare non esl^ cur ulla în Juiîano
correclio fiât , nisi eum, quantumfis repugnanlem ad se
sensuQique suuoi trabere quisquam yelit. Neque quodNa-
talem Gbristi XLI anno Augusti adscripsisse eum supra
vidimus, quidquam refert, cum scire nequcamus, unde
Augusti annos nuroerare exorsus fuerit CredibiJe est eum
Isidoro Hispalensi anno mundi Y, CLYI Augusti annum I
illigare, ipiiusque XII9 quo natura affirmât Cbristum anno
mundi Y. CXGYI periodi Julianae ÎÎÎL DCGIX Goosulîbus
eodem Auguste XII et 8uUa adnectereu Quod si iia est ,
utrobique banc q^iotam sententiam tenere dicemus, ter«-
(iam vero nullibi.
^ De sera HUp. Diue. 111, $ ]L1V.
' Xen tceo* 3,9, |.
( %m )
$. y. HUpana aéra nata videri pofuU triumviratu
Lepidiy Antonii ei Ociavii.
17. Sivera eslS. Juliani commerooratasenlentUyOporlet
Hispanam aeram initium habuisse eo ipso anno^ quo
BL Lepidus, H. Antonius et Oclavius Gaesar trîuin?iratum
8Îbi yindicaTcrunt. Id non erit creditu difficile iis , qui ^
eum eam opinionem imbiberint, quod aéra nomen suuo»
ab aère sorlita est, sciunl ab eo nUtim tempore Ântonium
et Octavium pecunia? corrogare^ fecligalia cupidissiroe
exigere eoepisse. Quod abunde testantur Appianus Alexao-
drinus, Dio Cassius^ nec abnuit Tranquiltus. f^ectiffaliaf
inquit Dio* ^ partim prius ahrogata ium renovahantur ,
pariim nova eon^ittuêbantur, Quae licet narret Dio, post-
quam consulatus a Lepido et Planco inili anno urbis
DGGXII (mundi ^. CLIX) meminerat , iamen neque prae-
cedentem annum iromunem triumviros iribulo fecisse vix
dubium est. Praeterea Appianus * edictorum triumvira-
liom formulam nobis conseryavit, quae trium?irorum
nomina praeferebat hoc ordine: M. Lepidtu, M. Anto^
niu4j Ooiaviuê Caesar etc : Et licet de Lepido loquens
adjungat Antonium et Caesarem s iaiuûjfeêum oh uirosjue
Iberiae praoêidere; at in Hispania sicut in reliquis pro-
irinciis edicta sub ea formula promulgabantur. Itaque
pecuniae, quae primum Çaesaris nomine, licet non solius,
dein abolito Triumviratu , sub ejusdem solius nomine
plurimos annos indictae Hispaois sunlj aêrae Caeêarts et
Qomen et iniliuoi facere in Hispania quam belle potue-
runt. Sed initium a Gaesare et sociis acceperit; nomen vero
' Lib. XXXYII.
2 Lib. IV.
( S96 )
a solo Gaetaro propler diaturoani iinperii iIHus duralio-
nem y et qoia deiiicepa hoc Gaesarit nomen reliqui irape-
ratoret tibi retHiaeriint.
18. Yerum si oonsulata Hirlii et Pansae V kal. decemb.
ereciQs fuit Triumiriralusy ab Hièpania , inquies, non oisî
anno conséquente tributum eiigi ullo modo poluît. lia
sane est. Sed lamen anno urbis DGCXII anle Philippeose
bellum duorum annorum Tcctigalia exigi potuerunt al>
Hispanisi alterunii quod ad ipsius anni DGCXII , alterum
quod ad praecedentis DGGXI, quo Consules fuerant Hîr*
tins et Pansa , rationes pertineret. Scitum non minus est
atque facetum, quod TriumTÎro Antonio eodem illo anno
Urbis DGGXII duplicatum ab Asiaticis tributum eiîgenti
Hybraeus quidem objecil-.St poiesj inquit, Antoni,
eodêm anno bis veetigal ewigere , illud etiam êfih^êre tê
déceiyUi biê aestaUm habeamus bisque auiumnum*.
Eusebius in chronico anno altero a morte Giceronis, qui
Hirtio et Pansa Gpnsulibus occisus est , refert Curiium
Talassum cum quatuor cohorlibus vivum combustum esse
in Insula Arado , quod gradins tribula eiigeret. Quod de
eadem exactiope , de qua Hybraeus ab Antonio imperata
intelligendum est, si?e is in Asiaro jam advenisset^ sifc
tum etiam in Graecia subsisteret. Tum ergo Triumvirîs
bellum adversus Brutum et Gassium apparantibus im-
mensa ?is aurî atque argent! opus esset ^ non prorsus absi-
mile Tero est eos, sicut Asianis post confcclum beiitim,
sic ante ipsum anno urbis DXII dupliim, id est, duorum
annorum tributum atque I et II aes Hispaniae indixisse,
lil T^ro anno urbis couditae DXIII et ila deinceps IV^Y,
VI, etc., quotoquoque anno scriptum.
* plutaroh. in vi(a Atonii.
(«»7 )
19. An Lepidi, an Antonii aD Gaesam nomine, teu
quod magis arridet, tolemni illa ab Appîano memorata
formula aéra ista^ sea tribata jassa faerint, definire non
pessnmns. Terum si ab initio.ea Gaefari pendere seHis-
pani patarant, indeqae nomen aerae Gaesaris deriyatum
ett atque inTentum, id.propterea factum foisae credide*
rim^ quod Autonio saepius longe agente et Leptdo cuneta
Caeëari assentante, hujus nomen et auotoritas praevalebat.
Quod de tempore consulatus Hirlii et Pansae testatur
Xiphilious ^ inquiens : Potesias omnis pênes Caeearem
fuiL Et Torsus îstî, quos.alieubi legi, et de Triumviris
aunt intelligendi in eandero rem :
Oout non probat hio duof todalet ,
Landatnr tamen a dnobnt nniu.
Âut ett Masimut, ant duo nihil funt.
Quapropter si consulatu Hirtii et Pansae anno urbis
DGGXl Augusti I, periodi. Juliauae IIII. DGLXXI mundi
V. GXGVIII,aut pro eo, ut diclum est ,consequenli anno
DGGXII urbis conditae^ novum Iributum imperatum est
Hispanis et ab illis exactum , Triumviris pecunias insalia-
bili cupiditate undequaque e^errenlibus^ nescio cur aéra
Hispana ab eodem illo anno ortum suum exordiumque
non deducat.
20. Porro mirari satis nequeo , quosdam utique magnos
Tires Hispanae aerae initium in consulatum Pulchri et
Flacci sibi yisos fuisse ex Dionis aucloritale ' referre
certo possc. Narrât quidem Dio statim a Philippensi belle
Antonium Gaesari Hispaniam cessisse Lepidoereptam, et
• Lib. XLVI.
' iib XLVIII.
(SM )
•eouiMl# po9â anoo, videlio«t DGGXIV urbît in poleslaleo»
CtOMm rmÎMe. Deîmle «d aomini U. C. DGGXV ail Se*
Ml.n«i rata esae j«tti»e zinnia , quae TrÎBnmri ab ioUo
«o oiagîiifafta tgiateoC Bcmuia no? oruin ?eoljgaU«iii me-
niail , q«ae Triumviri jmm anU mêtitmêsênt. Sx fais
aoten qoo pacte eitci possiti HispaDam aeram imliiiai
liabiiiMe aiuie DGCIVI U. C oeiianlatu Pvlehri et Flaect
ego plane nea vidée. Nam SeoaUuMxmiohmi illud tan»
nibîl ad ean bicii, qsaamibili SeoatomiaoiebaDt TrUuii<*
fin 9 de qoibas îpte Die ^ mmnia €» mnimi sut sêmimUim
mgêimnif êtH néjuê ad Sémaium mêquê adpcpmium de Av
rêhUisêênt Quid ergo? eliamsi bob ttatim ac Triiimm»^
tum ioieniDt Lepidas, Antooius et Octarius, nota Tecli-
galia proTineiis emnibas y qaas sub «e habebant, iDdixi»-
sent, credibile est Caeaarem Hispaniam aari ditissimam
ab anno DCCXIY U. C. pleno jore et domiiiatu obtinen-
tem une et altère anno naqne ad DCCXYI immiuieiD eam
iributo Toluisie^ bellii circumqaaqoe slrepenCibas elmi^
lilibns non solum stipendia petentibus sed donalifaiosaper
Jargissime promissa minaciterexposlnlantibus? Sed neque
Dio^ qnod maxime ad rem pertinet^ ullivs veetigalif,
quod anno nrbis DGCXYI institutam sit^ memieit; me-
roinit vero Tectigalium jam anU ituiiiuiorum.
21. Yerum enim Tero si quod yiri doctissimi opinatî
sunty scilieet Hispanae aerae exordium consulatoi Pulcbri
et Flacci ex Dionis auctoritate aflSgi posse, ioeertum
maxime esse dixi^ non propterea existimare qnisquaiia
débet 9 me ea, quae attuli^ tapquam certiora yindicare.
Profecto quidqoid ex Romana historié de bac re dedu-
catur, certum hihil, sed meras oportet esse conjecturas^
» lib. XLVI.
( S99 )
cum de aéra noatra ibi altum rit rilenliuiii. Verum ri ab
aère Hispanis imperato dicla ait aéra, hujusque inî-
tium ail prÎBiaBi illius tributi seu Teçtigalis iiutitulionem
referendam eue dicamut, quisquîs Appiaaum, Dionenii
Pltttarchum légat, forlasae, quae a me exbibita alque dU-
putatasunt, veriaimîliara jadicabiL Ad baec monitum
hic irolo, BuUam me nuikc litem bis inteodere, qui
XXXVIII BOB ampliua annoa aeram nottram praecedere
natalem Gbriali existimant, nam neqoe de bocipse quld^
qvam dibito, quia yernm rit tolius gentit bic aaosut eat^
Quîd ego perrioaciter f matraque obnitar? Gaeterum argu-
meota supra eiposita dubitare nos faciuat, de quonatali
Christi anoo iutalltgendum id rit, quemve iUorum aéra
HispaDa XXXVIII aimos autevertat, Diooysianum me an
alium quemquam iUorum quioque, quos ei scriploribus
Dostratibus antiquioribus recensui, quorumque unaquae-
qoe opinio etiamnum patrooos sues Tiros eruditissimos
babet? Quare quae bucuaque a me dicta sunt de aerae
nofttrae initie eo tenduot , ut oetendam XXXVUI illos ao-
uoBy quibus ea dicitur naUlem Chrisli superare , non adeo
certis argumentis constare, computandos esse ab anuo I
aerae Dionysiaoae sursum, ut piaculum sit boo in dubium
Tertere et in quaestionem yocare.
S VI. A^roê iniiium, dum de êo cêtHora non appa*
reani argumenta ^ dubium eriL Tenenda ianun esi
communié ei uêiU$$a iltiw putandae raiio.
22. S. Julianus centum abhine supra mille et amplius
annos ea scriprit, quae supra retuli : Aora inventa est
ante XXX F'III annos quam Chrietuê naeceretur. Sexa-
gesimo post Julianum anno eadem Isidorus Pacensis Ira-
( 800 )
didit inquiens : In aéra DCCXCIJ anni DCCLIF In-
eamàiioniê Domini veridiee e&mpuianiur. Ex quîbus
duo penpieue colligimus : 1* ab anliquis Hispaoiae serip-
toribus I dam ckronologos agunt in eadem significatione
sumi incarnationis ac natif itatis Chrîsti verbum; nimimm
ylrnmqQe pro natali Christi accipiunt, quod statira de
Ifidoro, qui incarnalionis Toce utitur, demonstrabo ; 2^ to-
tias aniiquitatis sensnm fuisse , Htspanam aeram XXXYIII
annis anle natale Christi incepisse. Addo insuper Isl-
dorum excessum hune aerae Hispaniae ad CSiristia-
nam, qnalem banc Dionysins Exignus conmenlos e«C,
metiri ; ait namque * : Fiuni igitur ab êMordio mundi
uêquê in Eram eoepiam DCCXCH, imperii Consian-
lfnj(Copronynii} Jt anni V.DCCCCLIV. Annus iste
mundi, ne de aliis aeris, quas ibi congerit Isidorus, dis-
putemus, annura désignai Dionysianum DCGLIV ad quem,
ut ex aéra DGCXGII descendasy quam cum eodem anno
fluere Isidorns aflSrmat^ subirahendi tibi sunt neque
pluresy neque pauciores quam XXXVUI anni. Isîderus
ergo mille ante annos expresse diserteque coromunem
hiÉjus temporis opinionem de exordio aerae nostrae
XXXyiII praecise annis ante Dîonysianam , quae a nati-
▼itate Christi non tero ab Incarnatione deducilur, te-
nuit et amplexus est. Neque enim an. mundi V.DGCCCLIY
numerare potest Isidorus Christianae aerae DCCLIV^ nisi
faos ab anno mundi V. CCI cum Dîonysio anspicetur, uti
subdictis rationibus quilibet deprehendit.
23. Vera equidem ista sunt. At cum paulo antea ex
aliorum opinioneeanon refutata eandem aeram annumque
Christi illiget Isidorus anno mundi V. DGGCCL^uti supra
' In Ghronic. n» 79.
(301)
nom. 20 annotatum est, profecto ei eo discimaï^ non
unam eandemque Caisse suo lempore scriptoriim omnium
de bac ré sententiam. Imo neque ipse secum convenit 9
dum anno mundi Y.DCCCGLIY aerara DGGXII annumque
Ghristi DGCLIV înneclit: naraque, ut supra num. XII vi-
dimusy Natale Ghristi cum Eusebio Isidore omnibusqùe
scripturis (sicIoquitur)annoXLII Augusti adnectit, qui
cum anno mundi V.GXClXconcurril. Atqui ab hoc mundi
anno ad Y. DGGGCLIY numerantur anni DGCLYI non yero
DGGLIY. Et si aeraHispanaXXXYIIIanleGhristum annis
eiorta est, numerari debetDGGXGIYnonautemDGGXGlI.
Igilur Isidorussibiipsicontrarius est et pugnantia scribit.
Porro mirabile yalde est intellectuque difficile, qui
fieri potuit, ut qui aeram nostram XXXYIII neque plus
neque minus annos Nalalem Ghristi diem praecessisse cre-
diderunt istudque alii anno XXXIX, alii XL, alii XU,
aliiXLII, alii XLIII Augusti illigarunt;omnes ferme eam*
dem aeram XXXYIII iliis annis priorem faciant uno tantum
Natali Ghristi Dionysiano, quod cum nulle ex eis Augusti
annis, nisi cum XLIY connexum est. Haec ut quam maie
inter se cohaereant oculis lectorum subjiciam , duplicem
hic annorum Augusti laterculum proponam , quorum pri-
mus sex annos a I illius ad YI 9 quibus initium aerae ,
secundus Tcro sex alios a XXXIX ad XUY , quibus Nati-
Titas Ghristi secundum sex difersas opiniones respondet ,
antiquitatis ordine servato exhibebit. Nimirum in utroque
laterculo primam lineam ducet ea opinio, quae antiquius
reliquis initium uniuscujusque aerae statuit , Hispanae
anno Augusti I, Ghristianae anno XXXIX; secundam ,
quae aeram Hispanam alligat, anno Augusti II, Ghristia-
nam anno XL et sic deinceps. Annis autem Augusti con-
sulatus annosque mundi et periodi Julianae, quibuscum
( 30i )
ooDCurrual adjiciam , ut e&hi« characteribut îUanrai opi-
irioonin varieUs et contrarielas (aciliiii dariiiaque dîpioa*
catur. Si quia autem in Hiiloria lyro lot de anno nalali
Gbriflli eate aeotentiaa nunc primum legit et stupet, oon*
tulat docliatiaiam Lamy ' qui eai , et quaa unaquaeque
habtterit aatestores raoens^.
Laierculuê aéras Hitpanae,
L Àng. «I. CoM. Hirtio et Poomu M. 5168, p» J. 4671, 1
II Ang. an Com. Lepido II et Planco. Bff. 5169, p. J. 467a, 2
III. Aug. an. Cott. Antonio et Jtanrieo. ■• 6166, p. J. 4679, 9
IV. Ang. an. Cou. Cahîno et PolUone. ■. 61f9, p. J. 4719, 4
Y. Ang. an. Com. Centorino et Sabiiio. M. 6168, p. J. 4676, 6
VI Aog. an. Cots. Piilchro et Flacco. M. 6163, p. I. 467^1, 6
LatêPoulus aêrae Ckristianae.
XXXIX. Aug. an. Com. Ang XII et Snlla. ■. 6106, p. J. 4706, 1
XL. Aug. an. Com Sabine et Info. H. 6167, p J. 4710, a
XU. Ang. ta. Com. Lentnlo et HetMl. M. 6108, p. J. 4711, 6
XLU. Aog. an. Com. Ang. XIH et SylTano. M. 6107, p. J. 4712, 4
XLin. Aug. an. Com. Lentulo et Pitone. M. 6200, p J. 4712, 6
XLIV. Aug. an. Com. Caetare et Panlo. M. 6201, p. I. 4714, 6
lospectis bis lalerculis oon potest lector noaintelligere,
quotoexsex supra memoralis opioionibus anno Uispanam
aeram aul reipsa iaueclal, out sallem înocclere debeat.
24. Niniirura quisquis natum Ghristum existimaferit
anno Augusti XXX, seu quod idem est, annorauadi Eu-
sebiano V. GXGYI Hispanae aerae aonum primum alk'gare
débet anno ejusdem Âugusti I et mundi anno V^GLYUl.
Qui Natalem Ghrisli connectât cutn anno Augusli XL
Hispananï aeram ejusque exordium illigare débet ejusdem
Augusti anno II et mundi Y. CLIXct sic deca6teri8.Loqoi-
* In Appar. chroaol. a4 eencord., p. I, cap. VII, $ 4,
( 303 )
ttior aolem de fais , qui XXX.VIII annos Hispanain aeram
priua quam Chrislianam initiuro suum tortilam fuiMeaen-
tiant el e centorao. Hi nuDquam , nisi sibi ipsi conirarii esêe
▼eliot^ aerae Hispanaeexordium in postremum primi later-
culi aoiiani conjicient, si Natalem Christî addicantalicuî ex
quinque primis anDissecundi lateroali. Nequesi Hispanain
aeram nalam fuisse asserant aliquo ex quinque prioribusan-
nîs primi laterculi consignare polerunt , Natale Ghristi anno
secundi laterculi postremo. Sed quod fieri non posse dioi*
mus factum Tidemus. Que tamen casu factum ignorarous.
Gaeterum ab inducto in usum ecclesiarum Paschali Dionysii
cjclo qatum id fuisse Terosimillimum conjeotamur. Anti->
qua monumenta omnia a clericis et monachis Tel soripta
Tel exscripta ad nos pervenisse nuUus non scit. Dionysii
cyclus slatim ac oonfeotus fuit, quin omnibus Occidentis
ecclesiis a Romane Pontifice sil missus y nemo inficias
ibity qui antiqunm Alexandrinae et Romanae ecclesiae
morem in Paschatedenuntiando noverit. Igiturin eo cycle
ecclesiastici tlli viri Natale Ghristi relatum offendentes in
annum postremum secundi laterculi , fidem incunctanler
Dionysio adhibent^non intelligentes dÎTorsam illum chro-
nologiam sequi , quam quae ab ipsis aut ab bis, quos des-
cribebant usurpata haclenus fuerat. Inde itaque factum
est 9 ut dum sive suum ipsornm sive eorum , quos descri-
bebant , compntum modo rctinent , modo ab eo desciscunt ,
ut Dionysiano adhaereant ^ omnem in libris chronologiam
inextricabilibus nodis implicarint, dubiumque fecerint,
quonam quisqne Hispanam aeram ^quonam Ghrislianam
consignaferil anno.
25. Interea tamen cum in dubinm revocare nequeat
Hbpanos, siapud eos in rationario sallem fisci aut in of-
ficio procuratoris suromae rei aerae computus perpétue in
(304)
U8U fuil, Umin eoilesigQaDdofallinoQpotui8Myqaaiii bob
niHic falH oequimus in aéra Tulgariassignaoda illius annum
nDGGLyiIInumeraodoy hic enim, dum haec scribo, agw
tur ; quandocumque cerlis et ineluclabilibus argumeDlis
deraonstraretur scriplores nostrates hune a majoribus
aeram sine interruptione acceptam ita semper pulasse, ut
XXXyiII anni , neque plures neque paucîoret inler eam
f ulgaremque Dionysii Exigui intercédant : profecto eior--
dium aerae nostrae in consulatum Pulchri et Flacci, in
Augusti annum YI, periodi JulianaelY.BGLXXVIy mundi
▼ero y. GLXUI inciditse, comprobabitnr ; eieinpli grafia
in lapide Toletano , quem addùcit CI. Florioa ' isCa le*
guntur :
In NomicB Di» coirsEGaA.-
T^ ECGLBSIA 8GT1 HaEIB
in gatolico dib pbiho
Idus âpeius avno feu*
GITBE PElIfO RBGNI DnI
1c06tbi gl0k108issihi fl.
Rbggarbdi Régis bba
DCXXY.
Haec inscriptio rem conficeret ^ siquidem duo consta-
rent : Primum aeram sine errore consignatam fuisse, eo
quod haec epocha ab ipsius ortu usque ad eum amium
semper apud Hispanos in usu fuerit;Secundum notas illas
DCXXY aeram 625 non Tero 630 significare ; nam si haec
certa sint, ex reliquis characteribus elicitur annus 587
aerae Tulgaris , in quo primo idus seu idibus Âprilis dies
' Hispaniae sacras, tom. II, pag. 28 et alibi.
( 306 )
catboiictts y hoo est ^ univer»o populo colendus , el I feria
fuit. Anoit aulem 687 $\ addas d8 effidos aeram Hispa-
aam 626.
26. Caeternm teetimonium S. Juliani supra exhibitutn
formaqueipsa altitnae notae Ydubitalionem mihi ingerunt,
et timere me Caoiunt , ne propter lilterarum Gothicarnm
difficoltatem^ Tel etiamquîa sînistrorsum eiesaest inferûe
nota illa Y, accepta ea tit pro Y ab scriptoribus, cum rt
ipsa JTfulura ait. Id quod maxime Terenduro eat, si eutti ,
qui primus exscripsit illud elogium (idem putem de bis,
qui etiam nuno legant) praejudicium sententiae commua-
nts urgebat , ut exinde aeram Hiipanam DGXXV elicëret.
Sed neque ex die Dominioo ibi consignato argumentam
ullum desumere possumus, quod dubium istud dirimat,
cum tam aéra Juliani (juxta memoratam ipsius auotori*-
tatetn ) 630, quam àliorum 6â5 cum anno Gbristi 587
concnrrerit. Quin etiam anno Gbristi 592 , quocum juxta
communem sententiam aeraHispana 630 conjungitur, idi-
bus Aprilis dies Dominica fuit. Quodsi nota illa Y non V
sed X est , lapis hic ipsissimam D. Juliani epochàm ex^
primet, nimirum aeram DGXXX, et hoc noTo argumente
oomprobabiljir aeram nostram intègre quinquennio prius,
quam vulgo nunc credilur, incepisse. Quapropter maximi
refert, ut de hujuiinscriptionis germana lectione publiée
liquidoque oônstet.
27. Sed neque idsatit est, ut aerae computus oertussit
et indubitatus. Postquam enim demonstratum fuetit , in
co lapide Toletano vel DGXXV vel DGXXXscripturo fuisse^
illud praeterea necesseest, ut qui eas notas insoulpsît, hu-^
jusepochaeortum exacte noferit, ita ut neque plures neque
pauciores anni transierint , ex que aéra nata est , quam
quotilledesignaTÎt. Id autemTaldeaffirmareegononausiro,
20
( 306 )
neque alius forlasse quitquam; quandoquidem in monu-
mentis , quae apud nos sunl y non oisi posl quingenlesi-
mum ab aerae exordio annum illius mentio fit. Atqui
DioDysium Exigaum^ dumsexlo seculo communein Christi
aeram coannenius esl , quinquennio toto a vero y ut nuDc
fert plarîmorum eruditissimorumque hominum opioio ,
aberrare tidemus. Ergo si quid simile de aerae nos-
Irae pulandae ratione tereri se quisquam dicat , non
est, cur illi succenseamus et leraeritatis illum damne-
mus. Nam si Diooysius , oui praefulserat infallibîle D.
Lucae testimoaium illud, ubi ea enarrans, quae gesta
sunt anno quinto decimo imperii Tiberîi Gaesaris ait : Ei
ipêe Jésus srai ineipiens quasi annorum triginta ^ ,
immaniler hallucioatus est, si credimus chrooologis om-
nium doctissimis, nonne similiter ballucînari poluit is,
qui saeculo sexto aerae Hispanae inscriptionem eam Tôle-
tanam exaravil? Falii utiquepotuit tantoquefacilius quam
Dionysius, quanto rariora, ut apparet , exsKitere semper
indicia de exordio aerae nostrae , quam de anno Incarna-
tionis Ghristi Domini; buic enim inveniendo praeler scrîp-
tores eccclesiasticos Fasti eliam totaque Romanorum
historia usui esse poteranl Dionysio ex assignato ibi a D.
Luca Tiberii decimo quinto anno.
28. Ergo ut finem imponam prolixae disputationi ,
quaecumque bactenus dicta sunt ,nos plane, opinor, dé-
cent non satis certo constare epocham aerae Hispanae a
consulatu Pulchri et Flacci atque ab anno Augusti YI
roundi Y. GLXIII, periodi Julianae IV. DGLXXYI descen-
dere. Quare manifestioribus id argumentis comprobari
oportet. Id quod cum ex antiquis tantum inscriptionibus
* Cap m.
( 307 )
ac mooumeotis erui Taleat, profecto antiquilatum Hispa-
narum sludiosi erudilique ^iri iutcllîgent interesse quam
plurîrai, ut si quae adhuc sunt, quae in tenebris deli-
tescant, publioa ac commiini luee donentur.
29. Interea autera, quia unius Terilalisaraore haec scri-
bereaggressussum, diuquemecumcogitaTi, si quaralione
per?ulgata de aerae inilio sentenlia sustineri possit nibil
obstantibuSy quae adyersus eam superius allata sunt, lec-
torem roeum non celabo argumenlis supra exposilis oc-
curri non improbabiliter posse, si dicatur, laudalos anlea
scriptores illorumque antiquissimos aeram ab anno anle
consnlaturo Gaesaris et Pauli seu , quod idem est, abannQ
ante Natalem Cbristi Dionysianum XXXVIII deduxisse,
accepta ex ore Tulgi et ex rationario fisci bujusmodi sup-
putatione. Quae proinde, ut obserrabara num. 22, in-
cerla esse non potest ; etiamsi posteri Natalem Cbristi per
annos Augusti désignantes, illum tribus quatuorve aut
pluribus annis antevertisse ?ideantur. Namqueipsi quoto-
cuique anno Âugusti aut mundi Nativitatom Domini
adligent, eidem ac Dionysius anno se illam adiigare opi-
nabantur. Hoc de Isidore Pacensî manifcstum est , quem
supra n° 16 Tidimus Natalem Cbristi anno Âugusti XLII
asseverantissiroe adnectere ; et tamen annos ab exordio
mundi usque in aeram DCCXGII(in qua ait, anni incar-
nationis DominiDCCLIV Teridice computantur) colligens,
summam conficit annorum V.DCCCCLIV.Si ergohoc mundi
anno numerabat Isidorus annum DGCLIV Cbristi, non po-
tuit Cbristianae aerae initium non adiigare anno mundi
Eusebiano Y. CCI, eidem scilicet, cui adligavit Dionysius
Exiguus. Âtqui cum anno mundi Eusebiano Y. CCI con-
nexus fuit annus Augusti XLIY. Igitur Isidorus Natalem
Cbristi anno Augusti LXII verbo innexuit, at reipsa cum
( 308 )
anno XLIV conjunxil coamuneaique ée aerte nostrae
exordio MenleDlîam tcnuit. Relcge quae n® 28 scrîpta sant.
Si cui haec respoosio plaoel, YÎdeal perpoodatque , an re-
liquis adductis supra tetlimoniis adhiberi poasit fides.
Ego sane S. Juliani auctoritatem allatam n'^ 21 dilui non
poise eiislimo hojasmodi inlerpretatione, quam oliam
retpuere Tidentor verba chronici Borgensis, quae n*^ 10
protuli. Et quod silentio praeterire noio, olarÎMimut era*
dÎMimusque vir JoannesYergara Ganonicus Tolelanut ante
daoentos anoos ei historiis, cbronologis, faslisque consu-
laribus exordium aerae nostraecum eruere tentasset, illud
consulatui Cn. Doroitii Galvinî et G. Atinii PoUionîs in-
nexuit , Nataleinque Christi , quem XXXVULI annis aeram
praetertisse , cum communi sententia affirmât , in an-
num Augnsti XLII Terbo atque re conjecit.
30. Denique si forte aliquis infenisse se oerto credi-
derît, aeram non eo, quo Tulgo putatnr, aono natam
fuisse , non propterea aliter ejus computo nteodum lieere
sibi exîslimet, ac quo nunc ab omnibus usurpalur. Equi-
dem postquam de Christianae aerae initio a doctisaimis
TÎrîs disputari coeptum est, atque alii très, alii quatuor,
alii quinque aut plures annos serins , quam par erat, aus-
picatum eam fuisse Dionysium demonstrasse sibî visi sunt^
non propterea in ea alieganda quidquam praeter commu-
nem usum lieere sibi arbilrati sunt;sciteque a non nemine,
dum de bac re ageret^ dictum est: scientiam tibi serra,
consuetudinem et antiquum usum Tulgo relinque. Praeie-
rea cum bistorias, chronica caeteraque monumenta scrip-
torum nosiralium legeris, aeram juxta vulgarem suppu-
tationem sume ; nam juxta eam ab ipsis scriptoribus sife
a librariis ubique fere adhibîta est.
FIT(IS.
INDEX.
MONITUM EDITORIS v
Gabionii mohitdh ad lbgtorbm 1
DiSSEBTATIO DE TITA ET SCBIPTI8 lOATIl 9
I. Idatii patria ibid,
II. Ortus Idatii, peregrinatio in Palaestinam aiqne inde io
Hispaniam reditos. 11
m. Deo se devoTet , episcopus 6t ; reliqua usque ad mortem . 1 5
IV. Idatii scripu 17
V . De epochis chroDico inscriptis et primum de aéra Hispana . 1 8
VI. De acra Abrahami 90
VII. De annis olympiadicis 38
VIII. Quoto Abrahami anno Idatius chronicon incboaverit . . 80
IX. De anno olympiadico, quo Idatius exorsus est chronicon. 85
X. Quoto Abrahami atque olympiadis anno finem chronico
fecerit Idatius 88
XI. De Fastis et quod sint Idatii opus 41
Idatii bpiscopi chroicicon , cum notis 48
NoTAE fusiores in Idatii chronicon 135
DiSSEBTATIO DE JoBELAEO Tli AB ASCERSIONE DOBINI 360
I . Ouod ea verba : FUI JobeUietu, etc. afficta sint Chronico ,
(310)
probal Yelerum scriptomiD de bujusmodi Jobelaeo si-
lentium 971
Il . Eadem ? erba afficU fnisse Chronico ex Fastis ipsius Idatii
ostenditur 973
DiSSIATATIO DE ABBAE HjSPAHAE IHITIO 976
I. QaaDtam sibi in noUs chronologicis sive formandis site re-
fonnandis indulsenDt librarii , dom aoUqua moDomeDta
exMribuDt. Locus Angustini corrigitur ibid.
II. Quo Cempore, quave occasioDe publicus aerae usas in His-
paoia coeperit 981
III. De anno primo sen initio aerae 986
IV. S. Juliani arcbiepiscopi Toletani locas , obi aertm
DCGXXIY cum anao II régis Er? igii comparât , expen*
ditur 992
V. Uispana aéra nata videri potaitsub triom-YÎratn Lepidî,
ADlonii et OcUf iî 995
VI . iCrae initiam, dum eo certiora non appareanl argumenta,
dubium erit. Teoenda tameo est commuois et usitata
illius putandae ratio 999
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