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Full text of "Compte rendu des travaux du Congrès"

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COMPTE  RENDU 


DES 


TRAVAUX  DU  CONGRÈS 


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VIII"  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  NAVIGATION 

(PARIS,  1900) 


COMPTE   RENDU 


DES 


TRAVAUX  DU  CONGRÈS 


PARIS 

IMPRIMERIE    GÉNÉRALE    LAHURE 

9,    RUE    DE    FLEURUS,    9 

1901 


.9  >.  \ffi.C»tiL£i 


SCHOOL  OF  ENGI.-cEKIfiC 


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TRANSPtRRtQ  TO 
nAtSVAKu  COLLtCaE    LL  .^ARY 


AVANT-PROPOS 


Dans  sa  séance  de  clôture,  le  VIP  Congrès  international  de  Navi- 
gation, tenu  à  Bruxelles  en  1898,  a  accepté,  par  acclamation, 
l'offre  faite  au  nom  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris  par 
M.  Couvreur,  vice-président  de  la  délégation  française,  de  réunir 
le  prochain  Congrès*  à  Paris,  pendant  l'Exposition  Universelle 
de  1900. 

En  exécution  de  cette  décision,  le  VHP  Congrès  s'est  réuni  à 
Paris,  du  28  juillet  au  3  août;  il  a  eu  pour  objet,  comme  celui  de 
Binixelles  en  1898,  l'étude  des  questions  ayant  trait  à  la  navigation 
intérieure  et  aux  travaux  maritimes. 

La  Commission  d'organisation  chargée  de  la  préparation  de  ce 
Congrès  eut  pour  premier  devoir  de  saisir  de  la  question  M.  le 
Commissaire  général  de  l'Exposition.  Dès  le  12  janvier  1899,  celui- 
ci  faisait  connaître  à  M.  Masson,  président  de  la  Chambre  de 
Commerce  de  Paris'  :  1°  que  la  Commission  supérieure  des  Congrès 
avait  décidé  de  rattacher  à  la  série  des  Congrès  de  TExposition 
de  1900  le  VHP  Congrès  international  de  Navigation;  2^  qu'en 
conformité  de  l'article  16  du  règlement  général  des  Congrès,  il 
donnait  son  agrément  à  la  liste  qui  lui  avait  été  présentée  pour  la 
Commission  d'organisation  du  Vlff  Congrès  international  de  Navi- 
gation. C'est  ainsi  qu'à  la  différence  des  précédents  Congrès  qui 
étaient  restés  autonomes,  le  VHP  Congrès  international  de  Navigation 
et  sa  Commission  d'organisation  ont  dû  se  renfermer  dans  le  cadre 
du  règlement  général  des  Congrès;  d'autre  part,  plusieurs  Congrès 

1.  Le  premier  Congrès  iiilcrnational  de  Navigation  a  eu  lieu  à  Bruxelles  en  1885;  il 
n'avait  comme  objectif  que  les  questions  d'ordre  général  relatives  à  la  navigation  inté- 
rieure. Cinq  autres  sessions  ont  été  tenues,  dans  les  mêmes  conditions,  à  Vienne  (1886), 
à  Francforl-sur-le-Mein  (1888),  à  Manchester  (1800),  à  Paris  (1892)  et  k  La  Haye  (189^). 
D'autre  part,  deux  Congrès  exclusivement  de  travaux  maritimes  avaient  eu  lieu,  savoir  : 
le  premier  à  Paris,  en  1880;  le  second  à  Londres,  en  1895. 

Conformément  à  la  décision  prise  il  La  Haye,  en  1894,  la  fusion  des  deux  Congrès  a 
été  réalisée  à  Bruxelles  en  1898  (VII'  Congrès  international  de  Navigation). 

2.  M.  Masson,  l'un  des  présidents  de  la  Commission  d'organisation,  décédé  Je  0  juin  1900, 
a  été  remplacé  par  M.  Couvreur. 


II  AVANT-PROPOS. 

tenant  leur  session  simultanément,  il  n'a  pas  été  possible  d'orga- 
niser un  service  de  distribution  de  la  correspondance  et  des  bro- 
chures à  Taide  de  casiers  individuels,  ni  de  donner  satisfaction  à 
quelques  membres  qui  auraient  désiré  exposer,  à  proximité  des 
salles  de  séance,  des  dessins,  voire  même  des  modèles  d'ouvrages, 
présentant  un  réel  intérêt  pour  la  navigation. 

La  Commission  d'organisation  s'est  réunie,  pour  la  première 
fois,  à  la  Chambre  de  Commerce,  le  3  mars  1899,  sous  la  présidence 
de  M.  Masson,  président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 
Dans  cette  séance  la  Commission  nomma  son  bureau,  traça 
sommairement  le  plan  de  ses  travaux  et  leur  répartition  en  quatre 
comités  exécutifs,  savoir  :  Comité  d'administration  ;  Comité 
technique  et  de  rédaction;  Comité  des  excursions  et  réceptions  et 
Comité  des  finances. 

Dans  une  deuxième  séance  tenue  le  25  juin  1899,  la  Commission 
fixa  le  programme  des  questions  qui  seraient  soumises  aux  déli- 
béi^ations  du  Congrès  et  approuva  le  projet  de  budget  présenté  par 
le  Comité  des  finances. 

On  sait  que  le  produit  des  cotisations  serait  insuffisant  pour  faire 
face  aux  dépenses  d'organisation  et  d'exécution.  Aussi  est-il  juste 
de  mentionner  ici  que  les  ressources  indispensables  furent  bientôt 
assurées,  grâce  aux  importantes  subventions  allouées  par  la  Chambre 
de  Commerce  de  Paris,  par  le  Ministère  des  Travaux  Publics  et 
enfin  par  le  Ministère  de  l'Agriculture. 

La  Commission  d'organisation  s'était  également  préoccupée  de 
s'assurer  des  appuis  moraux  non  moins  nécessaires;  dans  ce  but 
elle  sollicita  tout  d'abord  et  elle  obtint  que  M.  le  Président  de  la 
République  voulût  bien  accorder  à  l'œuvre  son  haut  patronage. 

D'autre  part,  MM.  les  Ministres  des  Travaux  Publics,  de  la 
Marine,  de  l'Agriculture,  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes 
et  des  Télégraphes,  des  Colonies,  le  Commissaire  général  de  l'Expo- 
sition universelle  de  1900,  le  président  du  Conseil  général  de  la 
Seine  et  le  président  du  Conseil  municipal  de  Paris  acceptèrent 
la  présidence  d'honneur.  Enfin  la  Commission  d'organisation  groupa 
autour  de  ces  hautes  personnalités,  dans  un  Comité  de  patronage, 
les  notabilités  du  pays  s'intéressant  particulièrement  aux  questions 
de  navigation. 

Ces  brillantes  références  acquises,  l'œuvre  de  propagande 
devenait  facile;  le  31  octobre  1899,  puis  le  28  février  1900,  des 
circulaires  furent  lancées,  en  grand  nombre,  tant  en  France  que 
dans  les  divers  pays  représentés  aux  Congrès  précédents. 


m 


AVANT-PROPOS. 

L*appel  fut  entendu,  ainsi  que  le  montre  le  tableau  suivant  qui 
fait  ressortir,  par  nationalité,  le  nombre  des  délégués  de  gouver- 
nements et  de  collectivités,  ainsi  que  celui  des  adhérents. 


NATIONALITÉS  REPRÉSENTÉES 


CONGRÈS 


France  et  Colonies  franraisps  .    .    . 

Allemagne 

Argentine  (République) 

Autriche 

Belgique 

Brésil 

Bulgarie 

Chili 

Danemark 

Egypte 

Espagne 

Etats-Unis 

Grande-Bretagne 

Hongrie 

Indes  Néerlandaises 

Italie 

Japon 

Mexique 

Norvège 

Pays-Bas 

Portugal 

Roumanie 

Russie 

Siam 

Suède 

Suisse 

Turquie 

Uruguay 

Totaux  (28  nationalités) .    .    . 
Danube  (Commission  européenne  du) 

Totaux 


DES    DKLKGDES 

de 

GOUVERNEMENTS 


20 
\i\ 

H 

20 

» 

» 
2 

» 
2 

12 
4 
0 
» 
4 


124 

8 


i52 


NOMBRE 

DES    DiLÉGUéS 

(le 

COLLECTIVITÉS 


239 
08 

25 
58 
i 
I) 
\ 
» 
» 
5 

10 

15 

o 

» 

9 


18 


458 


DES 
ADHÉRENTS 


571 

212 
7 

52 
164 
42 
2 
i 
7 
i 

10 

44 

45 

14 

1 

26 

10 

4 

<■> 

60 
11 

8 
51 
2 
6 
5 


1352 


COMPTE  RENDU 


DES 


TRAVAUX  DU  CONGRÈS 


RENSEIGNEMENTS   GÉNÉRAUX 


COMITÉ  DE  PATRONAGE 

COMMISSION  D'ORGANISATION 

RÈGLEMENT 

PROGRAMME  DES  TRAVAUX  ET  NOMS  DES  RAPPORTEURS 

DÉLÉGUÉS  DE  GOUVERNEMENTS 

DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES 

DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES 

LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS 

BUREAU  DU  CONGRÈS  ET  BUREAUX  DES  SECTIONS 

ORDRE  CHRONOLOGIQUE  DES  TRAVAUX  DU  CONGRÈS 

LISTE  DES  PUBLICATIONS  DU  CONGRÈS 


Vlir  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  NAVIGATION 

TENU  A  PARIS  EN  1900 

SOUS    LE    HAUT    PATRONAGE 
DE 

M.  LE  PRÉSIDENT  DE  LA  RÉPUBLIQUE 


COMITÉ  DE  PATRONAGE 


Présidents  d*honneur  : 

LE  MINISTRE  DES  TRAVAUX  PURLIGS, 

LE  MINISTRE  DE  LA  MARINE, 

LE  MINISTRE  DE  L'AGRICULTURE, 

LE  MINISTRE  DU  CGIVIMERCE,  DE  L'INDUSTRIE,  DES  POSTES 

ET  DES  TÉLÉGRAPHES, 
LE  MINISTRE  DES  COLONIES, 
LE  COMMISSAIRE  GÉNÉRAL  DE  L'EXPOSITION  UNIVERSELLE 

DE  1900, 
LE  PRÉSIDENT  DU  CONSEIL  GÉNÉRAL  DE  LA  SEINE, 
LE  PRÉSIDENT  DU  CONSEIL  MUNICIPAL  DE  PARIS. 

Membres  : 

Arenberg  (le  prince  d'),  Député,  Président  du  Conseil  d*Adniinistration  de  la  Com- 
pagnie universelle  du  Canal  maritime  de  Suez. 

Aynard,  Député,  Président  honoraire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lyon. 

Balsan,  Député,  Manufacturier  à  Châteauroux,  Membre  du  Conseil  de  perfection- 
nement de  rÉcole  centrale  des  Arts  et  Manufactures. 

D'Hénouville,  Chef  de  la  Division  de  la  Navigation  au  Ministère  des  Travaux 
Publics. 

Bonnardel,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  générale  de 
navigation  Havre-Paris-Lyon-Marseille, 

Bouquet  de  la  Grye,  Membre  de  l'Institut. 

BroBselin,  Vice-Président  du  Conseil  Général  des  Ponts  et  Chaussées, 

Baquet,  Directeur  de  l'École  centrale  des  Arts  et  Manufactures,  ancien  Président 
de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 


4  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Cousté,  Ancien  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Président  du 
Congrès  de  navigation  intérieure  de  Paris,  en  4892. 

Cuvinot,  Sénateur,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite. 

Barcy,  Président  du  Comilé  central  des  Houillères  de  France. 

Delaunay-Belleville,  Président  honoraire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris, 
Directeur  Général  de  TExploitation  à  l'Exposition  universelle  de  i900. 

Dervillé,  Ancien  Président  du  Tribunal  de  Commerce  de  la  Seine,  Président  du 
Conseil  d*Administration  de  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  P.-L-.M. 

Duperré  (l'amiral),  Président  de  l'Union  des  yachts  français. 

Eyriaud-Desvergnes,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Fargue,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  Président  de  la 
délégation  française  au  Congrès  international  de  navigation  intérieure  de  La 
Haye. 

Flamant,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Gariel,  Membre  de  l'Académie  de  médecine,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et 
Chaussées,  Délégué  u  l'organisation  des  Congrès  à  l'Exposition  universelle  de 
1900. 

Gonin,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  générale  des  Ba- 
teaux-Parisiens. 

Gaérard,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Guillemain,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  Président  du 
Congrès  de  navigation  intérieure  de  Paris,  en  1892. 

Héraud,  Directeur  d'hydrographie  au  Ministère  de  la  Marine. 

Hiélard,  Ancien  Vice-Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Vice-Pré- 
sident du  Congrès  de  navigation  intérieure  de  Paris,  en  1892. 

Hirsch,  Inspecteur  Général  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  Professeur  au  Con- 
servatoire national  des  Arts  et  Métiers. 

Jozon,  Conseiller  d'État,  Directeur  des  Routes,  de  la  Navigation  et  des  Mines,  au 
Ministère  des  Travaux  Publics. 

Kleine,  Directeur  du  Personnel  et  de  la  Comptabilité  au  Ministère  des  Travaux 
Publics. 

Eolb»  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  Vice-Président  de  la  Société  indus- 
trielle du  Nord,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lille. 

Laussédat  (le  colonel),  Membre  de  l'Institut,  Directeur  du  Conservatoire  natio- 
nal des  Arts  et  Métiers. 

Lefèvre-Pontalis,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des 
Messageries  maritimes. 

Le  Roux,  Directeur  des  Affaires  départementales  à  la  Préfecture  de  la  Seine. 

Lévy  (Maurice),  Président  de  TAcadémic  des  sciences,  Inspecteur  Général  des 
Ponts  et  Chaussées. 

Loreau,  Manufacturier  à  Briare,  ancien  Président  de  la  Société  des  Ingénieurs 
Civils. 

Menant,  Directeur  des  Affaires  municipales  à  la  Préfecture  de  la  Seine. 

Hirabaud,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des  Char- 
geurs réunis. 

Ouvré,  Député,  Pi^ésident  d'honneur  de  la  Chambre  syndicale  du  Commerce  des 
Bois  à  brûler. 


COMITÉ  DE  PATRONAGE.  :> 

Pereire  (le  comte  Eugène),  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compa- 
gnie générale  transatlantique. 

Pérouse,  Conseiller  d'État,  Directeur  des  Chemins  de  fer  au  Ministère  des  Tra- 
vaux Publics. 

Philippe,  Directeur  de  l'Hydraulique  Agricole  au  Ministère  de  l'Agriculture. 

Poidatz,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  de  transports 
par  eau  La  Fluviale. 

Poirrier,  Sénateur,  ancien  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

Renaud  (Georges),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  chargé  de  l'Ins- 
pection générale  des  Travaux  maritimes  au  Ministère  de  la  Marine. 

Renaud  (Maurice),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées. 

Reymond,  Sénateur,  ancien  Directeur  de  l'École  centrale  des  Arts  et  Manufac- 
tures. 

Verberckmoes,  Président  du  Conseil  d'Administration  et  Directeur  de  la  Com- 
pagnie des  bateaux  à  vapeur  du  Nord. 

Vogué  (le  m'*  de).  Membre  de  Tlnstitut,  Président  de  la  Société  des  Agriculteurs 
de  France. 

Voisin-Bey,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite»  Président  de 
la  délégation  française  aux  Congrès  internationaux  de  navigation  intérieure 
de  Vienne,  Francfort-sur-le-Mein  et  Manchester. 

Wendel  (R.  de),  Président  du  Comité  des  Forges  de  France. 

Le  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  :  Armentières,  Bordeaux, 
Bourges,  Calais,  Cette,  Chalon-sur-Saône,  Dijon,  Dunkerque,  le  Havre,  la 
Rochelle,  Lille,  Lyon,  Mâcon,  Marseille,  Nancy,  Nantes,  Nevers,  Reims, 
Roanne,  Roubaix,  Rouen,  Saint-Dizier,  Saint-Nazaire,  Toulouse,  Valenciennes. 

Le  Président  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France. 


Membres  décédés  depuis  la  constitution  du  Comité  de  patronage. 

Beaurin-Gressier,  Chef  de  la  Division  de  la  Navigation  au  Ministère  des  Travaux 

PubHcs,  en  retraite. 
Bricka,  Inspecteur  général  des  Travaux  Publics  des  Colonies. 


COMMISSION  D'ORGANISATION 


PRÉSIDENTS  : 

Couvreur,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  du  Comité 
consultatif  des  chemins  de  fer,  Président  du  Syndicat  du  bassin  de  la  Villette, 
Président  du  Syndicat  de  la  Marine  (navigation  intérieure),  Membre  du  Conseil 
d* Administration  et  du  Comité  de  direction  de  l'Office  national  du  Commerce 
extérieur. 

Holtz,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du  Comité  consultatif 
des  chemins  de  fer. 

VIGE-PRËSIDENTS  : 

Lecat,  Directeur  Général  des  services  de  la  Compagnie  des  Messageries  mari- 
times. 

Hengin-Lecreulx,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Holinos,  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils,  Président  de  la  Société  gé- 
nérale de  Touage  et  de  lîemorquage. 

Hugot,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

Widmann,  Directeur  Général  de  la  Société  des  Forges  et  Chantiers  de  la  Méditer- 
ranée, ancien  Ingénieur  des  Constructions  Navales. 

PRÉSIDENTS  DES  COMITÉS  : 

Lainey,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

Has  (de),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Professeur  du  cours  de  Na- 
vigation intérieure  à  TEcole  des  Ponts  et  Chaussées, 

Quinette  de  Rochemont  (le  baron),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées, 
Directeur  du  Service  des  Phares  et  Balises. 

Thiébaut,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  : 
Pavie,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées. 

SECRÉTAIRES  : 

Boutteville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Inspecteur  Général  des 

Travaux  publics  des  Colonies. 
Bovet  (de),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils,  Administrateur  délégué 

delà  Société  générale  de  Touage  et  de  Remorquage. 


8  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX 

Captier,  Secrétaire  général  du  Syndical  de  la  Marine  (navigation  intérieure). 
Joly  (de),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  attaché  au  Service  central  des  Phares 

et  Balises. 
Regimbean,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Adjoint  à  la  Direction  des  Chemins 

de  fer  au  Ministère  des  Travaux  Publics, 

TRÉSORIER: 

Haês  (Georges),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils,  ancien  Membre  de 
la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 


MEMBRES  : 

Belleville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées, 

Carlier,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite. 

Chaudoye  (Jules),  Directeur  Général  de  la  Société  des  Ateliei-s  et  Chantiers  de  h 
Loire,  Ingénieur  de  la  marine  en  retraite. 

Cousin,  Sous-Directeur  du  Commerce  au  Ministère  du  Commerce. 

Crahay  de  Franchimont,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  adjoint  à 
rinspection  générale  des  Travaux  maritimes  au  Ministère  de  la  Marine. 

Daymard,  Ingénieur  eu  chef  de  la  Compagnie  transatlantique,  ancien  Ingénieur 
des  Construclions  Navales. 

Desprez,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Professeur-adjoint  du  cours  des  Tra- 
vaux maritimes  à  TÉcole  des  Ponls  et  Chaussées. 

Duprat  (Joseph),  Directeur  de  la  Compagnie  des  Chargeurs  réunis. 

Grûner  (Ed.),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils,  Secrétaire  du  Comité 
central  des  Houillères  de  France. 

Hanusse  (Ferd.),  Ingénieur  hydrographe  en  chef,  Membre  du  Comité  hydrogra- 
phique. 

Hersent,  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 

Jossier,    Administrateur  délégué   de  la  Compagnie  générale  de   navigation 
H.-P.-L.-M. 

Lefebyre  (Ulysse),  Vice- Président  du  Syndicat  de  la  Marine  (navigation  inté- 
rieure) . 

Hayoussier,  Directeur  Commercial  du  service  des  Produits  chimiques  de  la 
Manufacture  de  glaces  de  Saint-Gobain. 

Hoisant,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  de  la  Société 
des  Ingénieurs  Civils. 

Noblemaire,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Directeur  de  la 
Compagnie  des  Chemins  de  fer  P.-L.-M. 

Périer  de  Ferai,  Directeur  des  lignes  de  Bourgogne  et  du  Centre  de  la  Compa- 
gnie générale  de  navigation  H.-P.-L.-M 

Petit  (Marcel),  Directeur  de  la  Compagnie  La  Fluviale. 

Pontzen  (Ernest),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 

Préaudeau  (de).  Ingénieur  en  chef  des  Ponls  et  Chaussées,  Professeur  du  cours 
de  Procédés  généraux  de  construction  à  l'École  des  Ponts  et  Chaussées. 


COMMISSION  D'ORGANISATION.  9 

Ribière,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  attaché  au  Service  central  des 

Phares  et  Balises. 
Sciama,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

COMITÉ  D'ADMINISTRATION  : 

Président:  M.  Lainey.  —  Vice- Président  :  M.  Lecat.  —  Secrétaire:  M.  Pavie.  — 
Membres  :  MM.  Carlier,  Cousin,  Duprat,  Mayoussier,  Sciama,  Widmann. 

COMITÉ  TEGHNiaUE  ET  DE  RÉDACTION  : 

Président  :  M.  de  Mas.  —  Secrétaires  :  MM.  de  Bovet,  de  Joly.  —  Membres  : 
HM.  Chaudoye,  Desprez,  Gruner,  llanusse,  Hersent,  Hugot,  Jossier,  Moisant, 
Molinos,  Pontzen,  de  Préaudeau,  Bibière. 

COMITÉ  DES  EXCURSIONS  ET  RÉCEPTIONS  : 

Président:  M.  Quinette  de  Bochemont.  —  Secrétaires:  MM.  Boutteville,  Regira- 
beau.  —  Membres  :  MM.  Belleville,  Crahay  de  Franchimont,  Daymard,  Noble- 
maire,  Perler  de  Ferai,  Marcel  Petit. 

COMITÉ  DES  FINANCES  : 

Président:  M.  Thiébaut.  —  Trésorier:  M.  Maés.  —  Secrétaire:  M.  fapticr.  — 
Membres:  MM.  Lefebvre,  Mengin-Lecreulx. 

BANaUIERS 

MM.  Claude-Lafontaine,  Martinet  et  Cie. 


Membres  décédés  depuis  la  constitution 
de  la  Commission  d'organisation. 

Bourdelles,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur  du  Service  des 
Phares  et  Balises. 

Gibert  (Ed.),  Membre  du  Conseil  Municipal  de  Paris,  ancien  Membre  de  la 
Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

LasmoUes,  Directeur  de  la  Compagnie  du  Touage  de  la  Haute  Seine;  Vice-Pré- 
sident du  Syndicat  de  la  Marine  (Navigation  intérieure). 

Masson,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris;  Président  du 
VI1I«  Congrès  International  de  Navigation. 

Suilliot,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 


RÈGLEMENT 


Article  premier. 

Conformément  à  la  résolution  prise  par  le  VIP  Congrès  international  de  navi- 
gation, tenu  à  Bruxelles  en  1898,  il  est  institué  à  Paris,  au  cours  de  TExposition 
universelle  de  1900,  un  Congrès  international  de  navigation. 

Art.  2. 

Ce  Congrès  s'ouvrira  le  samedi  28  juillet  dans  la  grande  salle  du  Palais  des 
Congrès  à  l'Exposition  ;  sa  durée  sera  de  sept  jours. 

Art.  5. 

Sont  membres  du  Congrès  : 

Les  délégués  du  Gouvernement  français  et  des  Gouvernements  étrangers  ; 

Les  mandataires  accrédités  à  cet  effet  par  les  Chambres  de  Commerce,  les  Villes, 
les  Sociétés  de  navigation,  de  touage  ou  de  remorquage,  les  Compagnies  de  che- 
mins de  fer  et  autres  associations  de  transports,  les  Sociétés  techniques,  scienti- 
fiques et  industrielles  et  les  Unions  syndicales; 

Les  personnes  qui  ont  adressé  leur  adhésion  au  secrétariat  de  la  Commission 
d'organisation  avant  Touverture  de  la  session,  ou  qui  se  font  inscrire  pendant  la 
durée  de  celle-ci. 

Tous  les  membres  du  Congrès  acquittent,  au  moment  de  leur  inscription,  uno 
cotisation  dont  le  montant  est  fixé  à  25  francs. 


AiiT.  4. 

L'inscription  sur  la  liste  des  membres  du  Congrès  comporte  adhésion  aux 
dispositions  du  présent  règlement. 

Chaque  membre  du  Congrès  reçoit  une  carte  qui  lui  est  délivrée  par  les  soins 
de  la  Conmiission  d'organisation. 

Ces  cartes,  qui  ne  donnent  aucun  droit  à  l'entrée  gratuite  à  l'Exposition,  sont 
strictement  personnelles;  elles  permettent  d'assister  aux  séances  du  Congrès  et 
de  prendre  part  aux  excursions. 

Les  frais  des  excursions  ne  sont  pas  compris  dans  la  cotisation;  chaque 
membre  ne  paye  que  les  frais  des  excursions  auxquelles  il  prend  part. 


12  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


Art. 


Lors  de  la  première  séance,  le  bureau  de  la  Commission  d'organisation  fait 
procéder  à  la  nomination  du  bureau  du  Congrès  et  des  bureaux  des  sections. 
Les  sections  sont  au  nombre  de  quatre. 

Les  questions  à  traiter  sont  réparties  entre  elles  comme  il  suit  : 

1'*^  Section.  —  Navigation  intérieure.  —  Travaux. 
â<^  SkctioxX.  —  Navigation  intérieure.  —  Exploitation. 
3®  Section.  —  Navigation  maritime.  —  Travaux. 
4<^  Section.  —  Navigation  maritime.  —  Exploitation. 

Chaque  membre,  au  moment  de  son  inscription,  fait  connaître  la  ou  les  sec- 
tions dont  il  désire  faire  partie. 


Art.  6. 

Le  bureau  du  Congrès  et  les  bureaux  des  sections  fixent,  chacun  en  ce  qui  le 
concerne,  les  ordres  du  jour  des  délibérations. 

La  Commission  d'organisation  arrête  à  Tavance  le  programme  des  séances  et 
des  excursions,  sous  réserve  des  modifîcations  qui  seront  jugées  utiles  par  le 
bureau  du  Congrès. 

Ce  programme  est  remis  à  tous  les  membres  au  début  de  la  session. 


Anr.  7. 
fje  Congrès  comporte  : 

1®  Des  séances  plénières; 
2^  Des  séances  de  sections  ; 
o^  Des  excursions. 

Les  questions  à  traiter  sont  examinées  d'abord  en  séances  de  section,  puis 
discutées  en  séance  pléniëre. 

Art.  8. 

Les  membres  du  Congrès  ont  seuls  le  droit  d'assister  aux  séances  et  aux  excur- 
sions préparées  par  la  Commission  d'organisation,  de  présenter  des  travaux  et  de 
prendre  part  aux  discussions. 

Art.  9. 

Le  programme  des  questions  à  soumettre  aux  délibérations  du  Congrès  est 
arrêté  par  la  Commission  d'organisation  qui  provoque,  sur  chaque  question,  h 


RÈGLEMENT.  13 

production  de  rapports  préparatoires  devant  servir  de  base  aux  discussions.  Ces 
rapports  ou  leurs  traductions  dans  Tune  des  langues  indiquées  à  l'arlicle  i  l 
sont  envoyés  aux  membres  du  Congrès  avant  l'ouverture  de  la  session. 

Les  communications  qui,  en  dehors  de  ce  programme,  pourraient  être  sou- 
mises au  Congrès,  doivent  être  adressées  par  leurs  auteui*s,  avec  rapport  à 
l'appui,  à  la  Commission  d'organisation,  avant  le  1^*'' juin  1900;  la  Commission 
prononce  sur  l'admission  des  communications  qui  lui  sont  ainsi  soumises. 


Art.  iO. 

Les  délibérations  en  sections  s'ouvrent  par  un  résumé  sommaire  des  rapports 
préparatoires. 

Après  discussion  des  questions  qui  lui  sont  soumises,  chaque  section  désigne 
un  ou  plusieurs  rapporteurs  chargés  de  soutenir,  en  séance  plénière,  les  conclu- 
sions qu'elle  a  adoptées. 


Art.  ii. 

Les  délibérations  en  séances  de  sections  et  en  séances  plénières  ont  lieu  en 
trois  langues  :  français,  anglais  et  allemand. 

Les  orateurs  ne  peuvent  occuper  la  tribune  pendant  plus  de  quinze  minutes, 
ni  parler  plus  de  deux  fois  dans  la  môme  séance  sur  le  môme  sujet,  à  moins  que 
TAsseniblée  consultée  n'en  décide  autrement. 


AnT.  12. 

Les  membres  du  Congrès  qui  ont  pris  la  parole  dans  une  séance  doivent 
remettre  au  secrétaire,  dans  les  vingt-quatre  heures,  un  résumé  de  leurs  com- 
munications pour  la  rédaction  des  procès-verbaux.  Dans  le  cas  où  ce  résumé 
n'aurait  pas  été  remis,  le  texte  rédigé  par  le  secrétaire  en  tiendra  lieu,  ou  le  titre 
seul  sera  mentionné. 


AuT.   13. 

La  Commission  d'organisation,  après  accord  avec  la  Co  n  nission  supérieure 
des  congrès  et  conférences,  peut  demander  des  réductions  aa^  auteurs  des  résu- 
més :  elle  peut  effectuer  ces  réductions  ou  décider  que  le  titre  seul  sera  inséré, 
si  l'auteur  n'a  pas  remis  de  résumé  modifié  dans  un  temps  utile. 


Art.  14. 

Les  procès-verbaux  seront  imprimés  et  distribués  aux  membres  du  Congrès 
dans  le  plus  bref  délai  possible. 


14  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRALX. 


Art.  15. 


Un  compte  rendu  détaillé  des  travaux  du  Congrès  sera  publié  et  adressé  à 
chacun  des  membres  du  Congrès  par  les  soins  de  la  Commission  d*organisation. 
Celle-ci  se  réserve  de  fixer  retendue  des  mémoires  ou  communications  livrés  à 
l'impression. 

ART.   16. 

La  Commission  d'organisation  reste  en  fonctions  pendant  la  durée  et  après  la 
clôture  du  Congrès. 

En  outre  de  l'organisation  matérielle  de  la  session  et  de  l'élaboration  préalable 
des  questions  à  soumettre  au  Congrès,  elle  est  chargée  de  recouvrer  les  cotisa- 
tions et  les  frais  d'excursions,  d'employer  les  fonds,  d'organiser  et  de  diriger  les 
excursions,  ainsi  que  les  services  du  secrétariat,  de  la  correspondance,  de  la  sté- 
nographie, de  la  traduction,  de  l'impression,  de  la  distribution,  etc. 


Art.  17. 

Le  Bureau  du  Congrès  statue  en  dernier  ressort  sur  tout  incident  non  prévu  au 
règlement. 


PROGRAMME  DES   QUESTIONS 


NOMS  DES  RAPPORTEURS 


Première  Section. 
Navigation  intérieure.  —  Travaux. 


l'^  Question.  —  Influence  des  travaux  de  régularisatioin  sua  le  kégiui: 

DES  rivières. 

{Faire  ressortir  d'une  façon  taule  spéciale  V influence  de  ces  travaux 
sur  les  inondations,) 

Allemagne  «...     Bindemann,  Kùniglicher  Wasserbau-Inspector,  à  Charlol- 

tenburg. 
Belgique Grenier  (L. -T.),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Cbaussées, 

à  Gand. 

iJacqnemin  (E.),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, à  Liège. 
Marote  (E.-J.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Liège- 

FR.VNCE Robert,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Angers. 

Hollande Tutein  Nolthenius  (R.-P.-J.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  à 

Zutphen. 
Hongrie La  Direction  du  Service  des  Eaux  au  Ministère  royal- 
hongrois  de  rAgricoltnre,  à  Budapesth. 


2'  Qnostioii.  —  Progrès  des  applications  de  la  mécanique  a  l'alimentation 

DES   CANAUX. 

Allemagne  ....     Schnlte,  KônigUcher  Wasserbau-Inspector,  à  Miinster  on 

Westphalie. 
États-Unis  ....     Hutton  (William  Rich),  Consulting  Engineer,  ù  New-Vork. 
France Galliot,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Dijon. 


1G 


RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


Deuxième  Section. 
Navigation  intérieure.  —  Exploitation. 


3®  Question.  —  Utilisatiox  des  voies  navigables  naturelles  a  faible  mouillage 
|en  dehors  de  leur  partie  maritime. 

(Procédés  d'exploitation  et  matériel  à  faible  tirant  d'eau  susceptibles 
d'être  appliqués  spécialement  aux  Colonies.) 


Autriche  . 

Fra:«ce.  . 
Hollande . 
Russie  .    . 


Suppan  (C.-V.),  Cpt,  Vorstand  der  Schifffahrts  Abtheilung 
der  K.  K.  priv.  Donau-Dampfsschifffalirt-Gesellscliaft,  à 
Vienne. 

Wahl,  Ingénieur  en  chef  de  la  Marine,  attaché  au  Ministère 
des  Colonies,  à  Paris. 

Van  Bosse  (M.-J.),  Ancien  Directeur  des  Travaux  publics 
aux  Indes  Néerlandaises,  à  La  Haye. 

De  Timonoff,  Professeur  à  l'Institut  des  Voies  de  Communi- 
cation, Directeur  des  Voies  de  Communication  de  la  région 
de  Saint-Pétersbourg. 


France. 


4®  Question.  —  Progrès  des  applications  de  la  mécanique  a  l*exploitation 

DES   VOIES   navigables.    MONOPOLES   DE   TRACTION. 

Allemagne  .    .    .     Engels  (H.),  Geheimer  Hofrath,  à  Dresde. 

—  Kôttgen  (C),  Oberingenieur  der  Siemens  et  Halske  A.  G., 

à  Gharlottenburg. 

—  Thiele,  Kôniglicher  Baurath,  à  Breslau. 
(  La  Rivière,  Ingén.  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Lille. 

'  (  Bonrgnin,  Ingén.  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Reims. 

—  Lombard-Gôrin,  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie 

générale  de  navigation  (H.P.L.M.),  à  Lyon. 
Hongrie Egan  (Edward),  Ingénieur  en  chef  au  Ministère  royal  hon- 
grois du  Commerce,  à  Budapesth. 

—  Hoszpotzky  (Aloys),  Conseiller  de  section  au  Ministère  royal 

hongrois  du  Commerce,  à  Budapesth. 

Italie Rota  (G.),  Ingénieur  en  chef  du  Génie  Naval  au  Ministère  de 

la  Marine,  à  Rome. 


PROGRAMME  DES  QL'ESTiONS. 


17 


5®  Question.  —  Institution  de  prévoyance  et  d'instruction  pour  le  personnel 

DE  LA  Batellerie. 

Allemagne.  .    .    .     Just,   Geheimer   Ober-Regierungsrath  im    Hinisterium   der 

Oflenllichen  Arbeiton,  à  Berlin. 
Autriche;    .    .    .     Schromm    (A.),   K.K.   Hofrath,  Binnenschifïfahrts-lnspector 

im  K.K.  Handelsminisleriurn,  à  Vienne. 
France Captier    (Gustave),  Secrétaire  Général   du    Syndicat  de  la 

Marine  (Navigation  intérieure),  à  Paris. 


Troisième  Section. 
Navigation  maritime.  —  Travaux. 


6*  Question.  —  Progrès  les  plus  récents  de  l'écl\irage  et  du  balisage  des  côtes. 


Allemagne.  .    . 
Éiats-Unis  .    . 


France. 


C  Truhlsen,  Kûniglicher  Baurath,  à  Berlin. 
'  (  Kôrte  (W.),Kônigliclier  Baurath,  à  Berlin. 
.     Major  John    Millis,   Corps    of  Engineers  U.    S.    Army,   à 

Washington. 
.     Ribière,  Ingénieur  en  chef  du  Service  central  des  Phares  cl 

Balises,  à  Paris. 


7<'  Question.  — 

Allemagne  .    .    . 
Angigterre.    .    . 

Belgique  .... 
Espagne  .... 


Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  les  principaux  ports 

LITTORAUX   ou   MARITIMES. 

Schnltz    (H.-W.),    Koniglicher  Uegierungs    Baumeister,    à 

Swinemùnde. 
Lyster  (A.-G.),  M.  Inst.  C.-E.,  à  Liverpool. 
Vernon-Harcourt  (L.-F.),  M.  lust.,  C.-E.,  à  Londres. 
Nyssens-Hart  (J.),  Ingénieur  en  chef  honoraire  des  Ponts  et 

Chaussées,  à  Bruxelles. 
Piens  (C.-H.-E.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruges. 
Van  der  Schueren  (P.-S.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Cliaussées, 

à  Ostende. 
Garcia  Faria  (P.),  Ingénieur  des  Chemins,  Canaux  et  Ports, 

à  Barcelone. 


18  REiNSEIGNEMENTS  GÉiNÉRAUX. 

France Barbô,     Ingénieur    en    chef    des    Ponts    et   Chaussées,    à 

Dunkerque. 
—  Quinette  de  Rochemont,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et 

Chaussées,  Directeur  des  Phares  el  Balises,  à  Paris. 

Italie Giaccone  (P.),  Inspecteur  du  Génie  Civil,  à  Gènes. 

Portugal.   .    .   .     Mondes  Guerreiro  (J.-V.)»  Ingénieur  en  chef  des  Travaux 

Publics,  à  Lisbonne. 


Quatrième  Section. 
Navigation  maritime.  —  Exploitation. 


8®  Question.  —  Appropriation  des  ports  de  commerce  aux  exigences 

DU  MATÉRIEL  NAVAL. 

{Dimensions  à  donner  aux  principaux  ouvrages  et  conditions  de  navigabilité 

à  réaliser.) 

Allemagne.  .  .  .    Franzius  (L.),  Oberbau-Director,  à  Brème. 

États-Unis.  .  .  .     Corthell  (E.-L.),  Civil  Engineer,  à  New- York. 

France Vétillart,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  au  Havre. 


9e  Question.  —  Progrès  des  applications  de  la  mécanique  a  l  outillage  des  ports. 

France Delachanal  (E.),  Ingénieur  de  la  Chambre  de  Commerce  du 

Havre,  au  Havre. 


Commission  d'études  [pour   Fôlaboration   d*an   projet    d'organisation 
permanente  des  Congrès  internationaux  de  navigation. 

Rapport  présenté  par  le  bureau  de  la  commission  provisoire. 


DÉLÉGUÉS 

DE   GOUVERNEMENTS 


FRANCE 


BIIMSTÈRE    DES    TRAVAUX    PUBLICS. 

Brosselin,  Inspecteur  Général  de  i'^  classe,  Vice-Président  du  Conseil  Général 

des  Ponts  et  Chaussées. 
Jozon,  Conseiller  d'État,  Directeur  des  Routes,  de  la  Navigation  et  des  Mines. 


MINISTÈRE    DES    AFFAIRES    ÉTRANGÈRES. 

William  Martin,  Secrétaire  d'Ambassade. 


MINISTÈRE    DE    L  AGRICULTURE. 

Camôré,  Inspecteur  Général  de  l'Hydraulique  Agricole. 


MINISTÈRE  DU    COMMERCE,   DE    l'iNDUSTRIE,  DES   POSTES   ET  DES   TÉLÉGRAPHES. 

Chandèze,  Directeur  du  Commerce. 
Layy,  Chef  du  Cabinet  du  Ministre  du  Commerce. 

Henri  Estier,  Armateur  à  Marseille,  Membre  de  la  Commission  extra-parlemen- 
taire de  la  Marine  marchande. 


MINISTÈRE   DES  COLONIE*?. 

Boutteville,  Inspecteur  Général  des  Travaux  publics  des  Colonies. 

Devos,  Ingénieur  eu  chef  adjoint  à  l'Inspection  générale  des  Travaux  publics. 

Wahl,  Ingénieur  en  chef  de  la  Marine,  détaché  an  Ministère  des  Colonies. 


t>()  RE.NSEIGxNEMEMS  GÉ.NÉIUUX. 


MINISTERE    DE    LA    GUERRE. 

Thomas,  Lieutenant  de  Vaisseau. 

De  Grancey,  Chef  d'escadron  d'artillerie  hors  cadres,  Commissaire  militaire 
de  la  Commission  de  Navigation. 


MINISTERE    DE    LA    MARINE. 

Dnrassier,  Directeur  de  la  Marine  marchande. 

Pradier,  Capitaine  de  Vaisseau,  Président  des  Commissions  nautiques  du  littoral. 
Membre  du  Comité  des  Pêches  maritimes. 

Bouillet,  Ingénieur  en  chef  de  1'*  classe  au  Service  hydrographique. 

Crahay  de  Franchimont,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Adjoint  à 
rinspection  générale  des  Travaux  maritimes. 

Guyot,  Ingénieur  de  i*"*  classe,  attaché  au  Service  de  la  surveillance  des  tra- 
vaux confiés  à  l'Industrie. 

Lelong,  Ingénieur  de  l"'  classe,  Professeur  à  l'École  d'application  du  Génie 
•maritime. 

Petithomme,  Ingénieur  de  1"^  classe,  attaché  à  la  Section  technique  des 
Constructions  Navales. 

Mangon  de  Lalande,  Sous-chef  de  bureau. 


ALLEMAGNE 

SeExcellenz  Schultz  (Alfred),  Wirklicher  Geheimer  Rath,  Ministerialdirector  im 
preussischen  Ministerium  der  offentlichen  Arbeiten,  Berlin. 

Le  Professor  Kummer  (Ernst),  Oberbaudirector  im  preussischen  Ministerium  der 
offentlichen  Arbeiten,  Berlin. 

Just,  Geheimer  Ober-Regierungsrath  im  preussischen  Ministerium  der  offentli- 
chen Arbeiten,  Berlin. 

Von  Dômming  (Albert),  Geheimer  Baurath  im  preussischen  Ministerium  der 
offentlichen  Arbeiten,  Berlin. 

Germelmann  (Wilhelm),  Geheimer  Baurath  im  preussischen  Ministerium  der 
Offentlichen  Arbeiten,  Berlin. 

Sympher,  Regierungs-und  Baurath  im  preussischen  Ministerium  der  ûffenlliclien 
Arbeiten,  BerHn. 

Von  der  Hagen  (Otto),  Geheimer  Qber-Regierungsrath,  Charlottenburg. 

Von  Biegeleben  (Freiherr  Max],  Grossherzoglich  Hessischer  Rheinschifffahrts 
BevoUmachtigter  und  Oberfinanzrath,  Darmstadt. 

Imroth  (Hermann),  Geheimer  Ober-Baurath,  Darmstadt. 

Koch  (Alexander),  Baurath,  Professor  an  der  Grossherzoglichen,  Technîschen 
Hochschule,  Darmstadt. 


DÉLÉGIÉS  DE  GOl'VERNEMKMS.  21 

Buchheister  (Max),  Wasserbau-Director  der  Freicn  und  ilansestadt,  Ilarnburg. 
Winter  (Paul),  Quaidirector  Quaiverwaltung,  Hamburg. 
Rehder  (Peter),  Wasserbau-Director  der  freien  und  Ilansestadt,  Lùbeck. 
Hotopp,  Baurath  der  freien  und  Ilansestadt,  Lubeck. 
Willgeroett  (Heinricli),  Minislcriatrath  Wusserbaudirector,  Strassburg. 
Mensch   (Rudolf),  Oberbaudirector  und   Yorsitzcndcr   der    Grossherzogliclicn 
Flussbau  Commission,  Schwerin  in  Mccklenburg. 

FONCTlONNAinES    AUTORISÉS    A    IMŒNDRE    PART    AU    CONGRÈS. 

Andersen,  Geheimor  Baurath  im  Ministeriuni  der  oITentUclien  Arbeiten,  Berlin. 

Tmhlsen  (H.),  Regierungs-und  Baurath  im  Ministerium  der  ôflentlichen  Arbeiten, 
Berlin. 

Kôrte,  Regierungs-und  Baurath,  im  Ministeriuni  der  ùfTenllichen  Arbeiten, 
Berlin. 

Hermann,  Regierungs-und  Baurath.  beim  Ober-Prâsidium  in  Munster. 

Gôrz  (Max),  Strombaudirector,  beim  Ober-?râsidiuni  in  Danzig. 

Hamel  (Friedrich),  Strombaudirector,  beim  Obcr-Prâsidiuni  in  Breslau. 

Mattray,  Strombaudirector,  beim  Ober-Pràsidium  in  Hannover. 

Scheck,  Kôniglicher  Baurath  bei  der  Kôniglichen  Regierung  in  Stettin. 

Thiele  (Ferdinand),  Kôniglicher  Baurath  bei  der  Kôniglichen  Regierung  in 
Breslau. 

Bindemann,  Wasscrbauinspector  beim  Wasserausschuss  in  Berlin. 

Clausen,  Wasserbauinspector  bei  der  Weichselstrom-Bauverwaltung  in  Dirschau. 

Schultz  (Hans  W.),  Regierungs-Baumeister  bei  der  Kôniglichen  Wasserbau- 
inspector in  Swinemùnde. 


ARGENTINE    (RÉPUBLIQUE) 


Duclout  (Georges),  Ingénieur,  Inspecteur  général  de  la  Navigation  et  des  Ports 

à  Buenos-Ayres. 
E.  Mentes  (Don  Vicente),  Capitaine  de  frégate  à  Buenos-Ayres. 


AUTRICHE 


GOUVERKEMEXT    IMPERIAL. 


Friedrich  (Adolf),  0. 0.,  Professer  der  K.  K.  Hochschûle  fur  Bodenkùllier,  Wieu. 
Le  D^  Russ  (Victor),  Reichsraths-und  Landtags-Abgeordneter,Wien. 


22  IiE>'SEIGiNEMNTS  GÉNÉRAUX. 


MIMSTEIΠ    DE    L  INSTUUCTION    riBLlQUE. 

Le  D'  Forchheimer  (Philippe),  0.  0.,  Professor  der  Wasserbaues  A.  0    K.  K. 
Technischen  Hochschule,  Graz. 


MINISTERE     DE     L  INTERIEUH . 


Iszkowski  (Romuald),  K.  K.  Ministerialrath,  Wien. 
Franz  (Hugo),  K.  K.  Baurath,  Wien. 
Uerbst  (Arthur),  K.  K.  Baurath,  Wien. 


MINISTERE  DU  COMMERCE. 


Hillinger  (Heinrich),  K.  K.  Hofralh  und  Vorstand  des  Hydrotechnischen  Bureau, 

Wien. 
Schromm  (Anton),  K.  K.  Hofrath,  Binnenschiflahrts^Inspektor,  Wien. 
de  Lanna(Adalbert),  Rédacteur  au  Ministère  I.  R.  du  Commerce,  Wien. 


COMMISSION  POUR  L\  CANALISATION  DE  L  ELDE   ET  DE  LA  MOLDAU. 

Kaftan  (Jan),  Civil  ingénieur,  Landtags-und  Reichsraths-Abgeordneter,  Prag. 
Rytir  (Anton),  K,  K.  Baurath  bei  der  Slatthalterei,  Prag. 


BELGIQUE 

Helleputte  (Georges),  Ingénieur  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  de  la 

Chambre  des  Représentants,  à  Louvain. 
de  Rote  (Léon),  Directeur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Debeil  (Alphonse),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  h  Bruxelles. 
Uailliet  (Toussaint-Valérie),  Inspecteur  Général   des  Ponts    et  Chaussées,   à 

Bruxelles. 
Troost  (P.-J.)»  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Bovie  (Emile),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Dafoarny   (Alexis),  Ingénieur  en  chef.   Directeur  des   Ponts  et  Chaussées,  à 

Bruxelles. 
Grenier  (Louis),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Gand. 
Jacquemin  (Emile),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Liège. 
Lefebvre  (Emile),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Harote  (Edmond),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Liège. 


DÉLÉGIÉS  DE  GOUVERNEMENTS.  25 

Vandervin  (Henri),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 

Vander  Schueren  (Pierre-Julien),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Ostende. 

Piens  (Charles),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  h  Bruges. 

Lambin  (Albert),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Secrétaire  du  Ministère  des 

Finances  et  des  Travaux  Publics,  à  Bruxelles. 
Christophe  (Paul),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Fendins  (Emile),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Liège. 
Pierrot  (Jean-Arnold),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  à 

Anvers. 
Genard  (Hector),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Bruxelles. 
Van  Gansberghe  (Louis),  Ingénieur  principal  de  i^  classe,  faisant  fonctions 

d'Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Ostende. 


DANEMARK 

Otterstrôm  (Christian),  Directeur  des  Travaux  Maritimes,  à  Copenhague. 
Tegner  (Paul-Martin),  Inspecteur  des  Services  Maritimes  des  Chemins  de  fer  de 
l'Etat. 


DANUBE  (COMMISSION  EUROPÉENNE  DU) 

De  Loehr  (J.),  Délégué  d'Allemagne  à  la  Commission  européenne  du  Danube  à 

Galatz. 
De  Borhek,  Délégué  d'Autriche-Hongrie  à  la  Commission  européenne  du  Danube 

à  Galatz. 
Paillard-Ducléré  (Constant),  Délégué  de  France  à  la  Commission  européenne  du 

Danube  à  Galatz. 
Colonel  Trotter  (Henry),  Délégué  de  la  Grande-Bretagne  à  la  Commission  euro- 
péenne du  Danube  à  Galatz. 
Chevalier  Saint-Martin,   Délégué    d'Italie  à  la  Commission    européenne  du 

Danube  à  Galatz. 
Général  Pencovici,  Délégué    de  Boumanie  à  la  Commission  européenne  du 

Danube  à  Galatz. 
De  Lodygensky,  Délégué  de  Bussie  à  la  Commission  européenne  du  Danube  à 

Galatz. 
Azarian  Effendi,  Délégué  de  Turquie  à  la  Commission  européenne  du  Danube  a 

Galatz. 


ESPAGNE 

Gadea  (Enrique),  Ingénieur  en  chef  des  Chemins,  Canaux  et  Ports,  à  Madrid. 
Garcia  Faria  (Pedro),  Ingénieur  des  Chemins,  Canaux  et  Ports,  à  Barcelone. 


n  RE^SEIGNE^iE^TS  GÉNÉHAIX. 


ETATS-UNIS 

Commander  Richardson  Clover,  U.  S.  N. 

Commander  W.-H.  Beehier,  U.  S.  N. 

Commander  G.-B.  Harber,  U.  S.  N. 

Lieutenant  Commander  A.-C.  Baker,  U.  S.  N. 

Lieutenant  W.-S.  Sims,  U.  S.  N. 

Lieutenant  H.-C.  Poundstone,  U.  S.  N. 

Naval  Consiructor  J.  J.  Woodward,  U.  S.  N. 

Assistant  Naval  Consiructor  Horatio  G.  Gillmor,  U.  S.  N. 

Arsène  Perilliat,  Member  of  state  Board  of  Engineers  of  Louisiana,  and  of  tbe 

American  Society  of  Civil  Engineers. 
J.-A.  Ockerson,  Member  of  Mississipi  River  Commission. 
Major  John  Millis,  Corps  of  Engineers,  U.  S.  A. 
E.-L.  Corthell,  Civil  Engineer,  New-York  nnd  Chicago. 


GRANDE-BRETAGNE 


Major  Général  Hatchinson  (Charles  Scrope),  R.  E.,  ancien  Inspecteur  en  chef 
pour  le  Ministère  du  Commerce  à  Londres. 


HONGRIE 


MINISTERE   DU  COMMERCE. 


De  Csôrgeô  (Jules),  Secrétaii'e  dTlat,  à  Budapest. 
Gonda  (Bêla),  Conseiller  de  section,  à  Budapest, 
oszpotzky  (Aloys),  Conseiller  de  section,  à  Budapest. 


MINISTÈRE    DE   l' AGRICULTURE. 

Kvassay  (Eugène  de),  Conseiller  de  division,  à  Budapest. 
Faragô  (Lôopold),  Conseiller  de  section,  à  Budapest. 
Steineker(Gâbor),  Inspecteur  Général  du  Service  des  Eaux,  à  Budapest. 


DKLÉGllS  DE  GOUVERNEMENTS. 


ITALIE 


Saccardo  (Marco),  Ingénieur,  Inspecteur  en  chef  du  chemin  de  fer  à  Bologne, 
Bianco  (Auguste),  Capitaine  de  Vaisseau.  AUaclié  Naval  d'Italie  à  Londres. 
Bigotti  (L.),  Lieutenant  Général  à  Turin. 

Moschini  (Alessandro),  Ingénieur,  Directeur  Général  pour  le  développement  de 
la  navigation  intérieure  en  Italie,  à  Padoue. 


MEXIQUE 

Salazar  (Luis),  Ingénieur,  Chef  de  section  au  Ministère  des  Communications  et 
des  Travaux  Publics,  Professeur  à  l'École  Nationale  d'Ingénieurs,  à  Mexico; 
Chef  des  groupes  IV  et  VI  de  la  Commission  Mexicaine  à  l'Exposition  univer- 
selle de  1900. 

De  Quevedo  (Miguel  A.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Mexico. 


NORVEGE 

Christophersen  (W.),  Consul  Général  à  Anvers. 

Saetren  (Gunnar),  Directeur  Général  de  l'Administration  des  Canaux  à  Christiania. 

Smith  (Gabriel),  Directeur  Général  des  Travaux  Publics  maritimes  à  Christiania. 


PAYS-BAS 

Conrad  (J.-F.-W.),  Inspecteur  Général  du  Walerstaal,  Membre  de  la  deuxième 

Chambre  des  Etats  Généraux,  ù  La  Haye. 
Kemper  (P. -IL),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat,  à  Haarlem. 
Dôklng-Dura  (A.),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat,  à  Zwolle. 
Ramaer  (J.-C.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  à  Rotterdam. 


PORTUGAL 

Mendes  Guerreiro  (Jean  Verissimo),  Ingénieur  en  chef  des  Travaux  Ihiblics^  à 

Lisbonne. 
Cocdeiro  de  Sousa  (José,  Maria),  Ingénieur,  Chef  des  Services  du  Tage  et  du 

port  de  Lisbonne. 


20  RENSEIGNEMENTS  CfÉNÉRAUX. 

Cardozo  de  Bethencourt,  Membre  du  Syndicat  marilime  de  France,  et  du  Conseil 
d'enseignement  des  Pêches  maritimes,  Directeur  du  journal  le  Moniteur  ma- 
ritime, à  Paris. 

De  Brion  (Hypacio,  Frederico),  Capitaine  de  Corvette,  à  Lisbonne. 


ROUMANIE 

Coucou  (St.),  Commissaire  spécial  de  la  Roumanie  à  l'Exposition  de  1900,  ancien 
Ingénieur  en  chef  de  la  Ville  de  Bucarest. 


RUSSIE 

De  Baffalovich  (A.),  Conseiller  d'État  Actuel,  Vice-Président  de  la  Commission 
impériale  de  l'Exposition  de  1900. 

De  Wouytch  (M.),  Conseiller  d'État  Actuel,  Commissaire  Général  adjoint  à  l'Ex- 
position de  1900. 

De  Verkhovsky  (M.  V.),  Conseiller  Privé,  Chef  du  groupe  VI  à  l'Exposition  de 
1900. 

Bedel,  Conseiller  de  Cour. 

De  Timonoff,  Conseiller  d'État,  Professeur  à  l'Institut  Alexandre  P%  Directeur 
des  Voies  de  Communication  de  la  région  de  Saint-Pétersbourg. 

Vosnessensky,  Conseiller  d'État,  Membre  du  Comité  de  la  Direction  des  Voies 
navigables  de  la  Russie,  à  Saint-Pétersbourg. 

De  Hoerschelmann  (E.  F.),  Conseiller  d'État  Actuel,  Chef  adjoint  de  la  direction 
des  Voies  de  Communication  de  la  région  de  Kielî. 

Merczyng  (Henry),  Professeur  à  l'Institut  des  Voies  de  Communication,  à  Saint- 
Pétersbourg. 


SIAM 

Warington  Smyth  (H.),  Attaché  à  la  Légation  de  Siam,  à  Paris. 
Cnissart  (George),  Attaché  à  la  Légation  de  Siam,  à  Paris.  ; 


SUEDE! 

Broomé  (L.],  Commandant  du  Corps  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Stockholm. 
Hôjer  (J.-A.),  Ingénieur  Supérieur  des  Phares,  à  Stockholm. 
Wallenberg  (G.  0.)»  Député,  Capitaine  à  la  Marine  royale  de  Suède. 


SUISSE 

De  Morlot  (Albert),  Inspecteur  fédéral  en  chef  des  Travaux  Publics,  à  Berne* 


DÉLÉGUÉS 


COLLECTIVITÉS   FRANÇAISES 


ADMINISTRATIONS    DÉPARTEMENTALES    ET    COMMUNALES 


CONSEIL    GENERAL  DE    LA    SEINK 


Barbier  (Léon),  Conseiller  Général,  Paris. 
Chôrionx  (Adolphe),  Président,  Paris. 
Fôron,  Conseiller  Général,  Paris. 
Mithouard,  Conseiller  Général,  Paris. 


PREFECTURE    DE    LA    SBINK 

Charguéraud  (André),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Pari^ 


PREFECTURE    DE   POLICE. 


Bezançon  (F),  Chef  de  la  Division  de  la  navigation,  Paris. 
Guillemin  (P.),  Inspecteur  Général  de  la  navigation  et  des  ports,  Paris. 
Laêderich  (Louis),  Inspecteur  Principal  delà  navigation  et  des  ports,  Paris. 
Rolet  (Paul-Henri,)  Inspecteur  Principal  de  la  navigation  et  des  ports,  Paris. 


ASSOCIATIONS    PROFESSIONNELLES,    UNIONS    SYNDICALES 
CHAMBRES    DE    COMMERCE 


ALLLVNGE    SYNDICALE    DU    COMMERCE    ET    DE    L  INDUSTRIE. 

Barrez  (Charles),  Secrétaire,  Paris. 
Dufayet  (Jean),  Constructeur,  id. 

Fermé  (Gabriel),   Pharmacien,   Vice-Président  de  la  Chambre  des  Négociants 
commissionnaires  et  du  Commerce  extérieur,  Paris. 


28  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

ANNALES    DE    GÉOGRAPHIE. 

Raveneau  (Louis),  Secrétaire  de  la  rédaction,  Paris. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    D  ARMENT1ERE<. 

Demont,  Membre,  Armentières. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  D  AUXERRE. 

Piat  (Jules),  Membre,  Auxerre. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  BORDEAUX. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  BOURGES. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  CALAIS. 

Darquer  (Ad.),  Président,   Calais. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    DE    CAMBRAI. 

Petit  (Charles),  Président,  Cambrai. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  CETTE. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  CHALON-SUR-SAONE,  AUTUN  ET  LOUHANS. 

Haurin  (Claude),  Représentant  de  la  Compagnie  des  mines  de  Blanzy,  Secrétaire 
de  la  Chambre  de  Commerce,  Chalon-sur-Saône. 


CHAMBRE    DE    COMMENCE   DE   DIEPPE. 

Le  Bourgeois,  Président,  Dieppe. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES.  29 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  DIJON. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  DUNKERQUE. 

Collet  (Cliarles-Louis-Marie),  Ingénieur,  Dunkerque. 
Duchateau  (M.),  Membre,  Dunkerquf^. 
Hutter  (M.),  Membre,  Malo-les-Bains. 
Trystram  (Jean),  Président,  Dunkerque. 
Wonssen  (L.),  Membre,  Dunkerque. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DU  HAVRE. 


Delachanal  (Élie),  Ingénieur,  Le  Havre. 

Perquer  (Frédéric),  Secrétaire-Trésorier,  Le  Havre. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  LA  ROCHELLE. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  LILLE. 


Faucheur  (Edmond),  Président,  Lille. 
Kolb  (Jules),  Membre,  Lille. 
Masquelier  (Auguste),  Membre,  Lille. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  LYON. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  MAÇON. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  MARSEILLE. 

Féraud  (Augustin),  Président,  Marseille. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  NANCY. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  NANTES. 


5«  IlExNSElGNEMENTS  GÉNÉRALX. 

CHAMBRE    DE    COMMERCE   DE    NEVERS, 

Constant  père,  Vice-Président,  Nevers. 


CIIAMDRE    DE    COMMERCE    DE    PARIS. 

Ancelot  (A.),  Membre,  Paris. 
Boin  (G.),  Membre,  Paris, 
Boverat  (M.)»  Membre.  Paris. 
Choquet  (Ed.),  Membre,  Paris. 
Claade-Lafontaine  (L.),  Trésorier,  Paris. 

Couvreur  (L.),  Membre  de  la  Cbambre  de  Commerce,  Président  de  la  Commis- 
sion d'organisation  du  VHP  Congrès  International  de  Navigation,  Paris. 
DehoUain  (E.),  Membre,  Paris. 
Delaunay-BelleYille  (C),  Membre,  NeuilIy-sur-Seine. 
Derode  (L.),  Secrétaire,  Paris. 
Dubrujeaud  (L.),  Membre,  Paris. 
Dufrène  (A.),  Membre,  Paris. 
Foucher  (G.),  Vice-Président,  Paris. 
Fumouze  (A.),  Vice-Président,  Paris. 
Hugot  (V.),  Membre,  Paris. 
Huot  (J.),  Membre,  Paris. 
Kester  (G.).  Membre,  Paris. 
Lacarrière  (H.),  Membre,  Paris. 
Lainey  (A.),  Membre,  Paris. 
Lourdelet  (E.),  Membre,  Paris. 
Harguery,  Membre,  Paris. 
Hoisant,  Président,  Paris. 
Noblemaire  (G.),  Membre,  Paris. 
Ouachôe  (Cb.),  Membre,  Paris. 
Poiret  (H.),  Membre,  Paris. 
PouUain  (Ch.),  Membre,  Paris. 
Pozzy  (S.),  Membre,  Paris. 
Rodanet  (A.-Il.),  Membre,  Paris. 
Sciama  (G.),  Membre,  Paris. 
Soufflet  (P.),  Secrétaire,  Paris. 
Thiôbaut  (V.),  Membre,  Paris. 


CHAMBRE   DE   COMMERCE    DE   REIMS. 

Hannier  (Emile),  Reims. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES. 
ClIAMBUE    DE    COMMERCE    DE    ROANNE. 

Bajard  (Jules),  Président,  Roanne, 


CHAMBRE  DE  COîlMERCE  DE  ROUBAIX. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  ROUEN. 

Waddington,  Président,  Rouen. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    DE    SAINT-DIZIER. 

Bressand  (Joseph),  Président,  Langres. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    DE    SAINT-NAZAIIŒ. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    DE    SENS. 


Barbier   (Ernest),  Négociant,  Juge  au  Tribunal  de  Commerce,  Vice-Président 
de  la  Chambre  de  Commerce,  Sens. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  TOULOUSE. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  VALENQENNES. 


CHAMBRE  DE  COMMERCE  FRANÇAISE  D  ANVERS,  DES  DEUX  FLANDRES 
ET  DU  LIBfBOURG. 

Borniche,  Président,  Anvers. 


CHAMBRE   DE    COMMERCE   FRANÇAISE   DE   BUENOS-AYRES. 

Bellemare  (C),  Président,  Buenos- Ayres. 


52  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    FRANÇAISE    DE    PORTUGAL. 

Haury  (Arthur),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  Président  de  la  Chambre 
de  Commerce  française  de  Portugal,  Paris. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    FRANÇAISE    DE    NEW-YORK. 

Bocandé  (Eugène  de),  Agent  Général  de  la  Compagnie  transatlantique,  New-York. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    FRANÇAISE    DE    SANTIAGO    DE    CHILI. 

Fermé  (Gabriel),  Pharmacien,  Vice-Président  de  la  Chambre  des  Négociants 
commissionnaires  et  du  Commerce  extérieur,  Paris. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    FRANÇAISE    DE    SMYRNE. 

Salzani,  Président,  Smyrne. 


CHAMBRE    SYNDICALE    DE    L  AMEUBLEMENT. 

Dennery  (Myrthil),  Paris. 


CHAMBRE  SYNDICALE  DES  BOIS  A  BRULER. 


Coré  (A.).  Président,  Paris. 

Gillet  (Alfred),  Secrétaire,  Paris. 

Ouvré,  Député,  Président  d'honneur,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE    DES    BOUCHONS    ET    BOUTEHXES. 

Barrez  (Charles),  Président,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE    DES    BOIS    DE    SCIAGE    ET    D  INDUSTRIE. 

Boncheron  (Albert),  Secrétaire,  Paris. 
Poupinel  (Paul),  Président,  Paris. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES. 
CHAMBRE    SYNDICALE    DES    CHARBONS. 

Panchèvre  (Louis),  Président,  Paris. 


CHAMBRE  SYNDICALE  DE  LA  CÉRAMIQUE  ET  DE  LA  VERRERIE. 

Harant  (Louis),  Président,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE   DES   ENTREPRENEURS   DE   MENUISERIE. 

Didier  (Alfred),  Vice-Président  Trésorier,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE   DES    FABRICANTS   DE   PLATRE. 

Le  Paire  (Jacques),  Lagny. 


CHAMBRE    SYNDICALE   DES   FOURNISSEURS    DU   BATIMENT. 

Candlot  (Edouard),  Ingénieur,  Paris. 
Langlois  (Philogèno),  Négociant,  Paris. 
Piketty  (Charles),  Négociant,  Paris. 
Vallée  (Gaston),  Négociant,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE   DE   L  INDUSTRIE   ET   DU   BATIMENT. 

Bertrand  (Frédéric),  Président,  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE   DES   MARCHANDS   CARRIERS. 


Girandier,  Exploitant  de  carrières,  Bagneux. 

Piketty  (Charles),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  Paris. 


CHAMBRE  SYNDICALE  DES  MARCHANDS  DE  CHARDONS  DE  TERRE  EN  GROS 

DE  PARIS. 


Antoine  (A.),  Vice-Président,  Paris. 
Delpench  (F.-L.),  Membre,  Paris. 
Widemann  (Victor),  Membre,  Paris. 


54  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX, 

GUAMBRE    SYNDICALE   DES   MATÉRIAUX   DE   CONSTRUCTION. 

Vallée  (Gaston),  Fabricant  de  cordages  pour  le  Bâtiment»  Paris. 


CHAMBRE    SYNDICALE    DE   LA   MARINE    (NAVIGATION    INTÉRIEURE) 

Captier  (Gustave),  Secrétaire,  Paris. 
Lefebvre  (Ulysse),  Vice-Président,  Paris. 


CHAMBRE     bYNDlCALE    DU   PAPIER    ET    DES   INDUSTRIES    QUI   LE    TRANSFORMENT. 

Chôdeville  (Armand),  Trésorier,  Paris. 


COMITÉ    CENTRAL   DES    HOUILLÈRES   DE   FRANCE. 


Darcy,  Président,  Sevrés. 
Grûner,  Secrétaire  Général,  Paris. 


COMITE  DES  FORGES  DE  FRANCE. 

Wendel  (Robert  de),  Président,  Paris. 


COMMERCE    DES   BOIS    DE    LA   NIÈVRE. 

Boutrouz  (Paul),  Négociant,  Président,  Nevers. 


SOCIETE   DE    GEOGRAPHIE   COMMERCIALE. 

Gauthiot  (Charles),  Secrétaire  Général. 


SYNDICAT   DE    L  ALLIANCE    BATELIÈRE. 


Ciccoli  (Louis-Napoléon),  Secrétaire  Général,  Paris. 
Hidavaine  (Emile),  Marinier,  Paris. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES. 
SYNDICAT   DU   BASSIN   DE    LA   VILLËTTE   ET   DES    CANAUX    ADJACENTS 

Letellier  (Maurice),  Négociant  en  charbons,  Secrétaire,  Paris. 


SYNDICAT   DE   LA   BATELLERIE. 


Leneru  (Louis),  Négociant,  Paris. 
Morillon  (Albert),  Secrétaire,  Paris. 
Hasard  (Raoul),  Trésorier,  Paris. 
Piketty  (Charles),  Président,  Paris. 


SYNDICAT    COMMERCIAL    ET    INDUSTRIEL    DE   LYON. 

Picard  (Lucien),  Président,  Lyon. 


SYNDICAT  DES  COURTIERS  DE  FRET  DE  LA  REGION  HOUILLERE  DU  NORD 
ET  DU  PAS-DE-CALAIS. 


Delegrange  (P.-J.-C),  Président,  Douai. 


SYNDICAT  DES  ENTREPRENEURS  DE  TRAVAUX  PUBLICS  DE  FRANCE. 

Chatelin,  Président,  Paris. 


SYNDICAT  DES  FUTAILLES  DE  FRANCE  ET  D  ALGERIE. 

Lerouge  (Albert),  Président,  Paris. 


SYNDICAT  GÉNÉRAL  DES  CORPS  GRAS. 

Daiz  (H.),  Vice-Président,  Meulan. 


SYNDICAT   NANTAIS   DES   ARMATEURS    ET   DES   INDUSTRIELS   MARITIMES. 

Bureau  (Léon),  Président»  Nantes. 


:>(•.  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

SYNDICAT   DES   PRODUITS    AUMENTAIRES   EN   GROS 

Hartmann^  Président,  Paris. 


ASSOCIATIONS    ET    ÉCOLES    D1NGÉNIEURS 


CONSERVATOIRE    NATIONAL   DES    ARTS   £T   MÉTIERS. 

Le  colonel  Lanssôdat,  Membre  de  Tlnstitut,  Directeur,  Paris. 


SOCIETE   DES   INGENIEURS    CIVILS   DE   FRANCE. 

Le  Président,  Paris. 


SOCIÉTÉS    POUR    L'EXPLOITATION    DE    VOIES     NAVIGABLES     ET    DE    PORTS 
MARITIMES,    SOCIÉTÉS    DE    CHEMINS    DE    FER,    ETC. 


COMPAGNIE   D  ASSURANCES    COKTRE   LES    RISQUES   DE   TRANSPORTS,    ETC. 

«    LA   FONCIÈRE    ». 


Mallet  (Clî.-Fernand),  Sous-Directeur,  Paris. 


COMPAGNIE    d'assurances    GÉNÉRALES    .MARITIMES    (.NAVIGATION    INTÉRIEURE). 

Piquant,  Inspecteur  de  la  Compagnie,  Paris. 


COMPAG.SIE    DES    FORGES    DE    CHAMPAGNE    ET    DU    TANAL    DE    SAINT-DIZIER 

A    WASSY. 


Dedet  (Auguste),  Directeur,  Pont-Varin. 


COMPAGNIE    DE*  IIALAGE    DU   NORD-EST. 


Dumas  (F.)»  Dircclour,  Paris. 

Gibert  (Armand-Augustin  Dressole),  hvsidont,  Paris. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES.  57 

GOMPilGNlE   DES   MINES    DE   BÉTHUNK. 

Mercier  (Louis),  Directeur  général,  Hazingarbe  (Pas-de-Calais). 


COMPAGNIE   DES   MINES   DE   BLANZY. 

Haurin  (Claude),  Représentant  (Chalon-sur-Saône). 


COMPAGNIE   DES   MINES   DE   DOUGIIY. 

Denizot  (Alfred),  Agent  Commercial,  Paris. 


COMPAGNIE   DES    MINES   DE   ROCIIE-LA-MOLIÈRE   ET   FIRMINY. 

Vemy  (Léonce),  Directeur,  Aubenas. 


COMPAGNIE  NOUVELLE  DE  PANAMA. 

Choron,  Administrateur,  Paris. 

Hutin  (Maurice),  Président  du  Conseil  d*Administration,  Paris. 


COMPAGNIE    ce    UNION   MARINE    )>. 

Delegrange  (Paul-Jules-César),  Directeur,  Douai. 


COMPAGNIE   UNIVERSELLE   DU    CANAL   MARITIME  DE    SUEZ. 

Arenberg  (Prince  d*).  Député,  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 

Chanmelin,  Chef  d'Exploitation,  Paris. 

Quellennec,  Ingénieur  en  chef,  Paris. 

Rouville  (de).  Directeur,  Paris. 

Tillier,  Chef  du  Transit,  Paris. 

Tienssa,  Chef  des  Travaux,  Paris. 


SOaÉTÉ  DU  CANAL  DE  JONCTION  DE  LA  SAMBRE  A  l'oISE. 

Bergère  (Alfred-Louis),  Président,  Paris. 

Gibert  (Armand-Augustin  Bressole),  Administrateur,  Paris. 

Hervouât,  Ingénieur,  Étreux. 


58  RENSElGxNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


SOCIÉTÉ    «    ÉLECTRICITÉ    ET   HYDRAULIQUE    >>. 

Dnlait  (Julien),  Administrateur,  Jeumont. 

Goldschmidt  (Paul),  Ingénieur,  Paris. 

Tan  den  Berghe  (Charles),  Directeur  des  Usines,  Jeumont. 


SOCIÉTÉ   LA    «    LOIRE   NAVIGABLE    >ï. 

Bureau  (Lt^on),  Président  de  la  Commission  d'enquête,  Nantes. 
Laffltte  (Louis),  Délégué  du  Comité  central,  Nantes. 


SOCIÉTÉ    LYONNAISE   DES   FORCES   MOTRICES   DU    RIIÔNE 

Raclet  (Joannis),  Administrateur,  Lyon. 


SOCIÉTÉ   DES   mNES   DE   LENS. 

Reumauz  (E.),  Agent  Général,  Lens. 


SOCIÉTÉ  DE  TRACTION  ÉLECTRIQUE  DE  RATEAUX. 


Chardon  (A.),  Directeur,  Douai. 
Papot  (François),  Ingénieur  Civil,  Paris. 


SOQETE   DE   TRACTION   ELECTRIQUE    SUR    LES   VOIES   NAVIGABLES. 

Denèfle  (Ambroise),  Gérant,  Paris. 
Sallô  (J.-F.)»  Ingénieur,  Paris. 


SOCIÉTÉ    ce    TRANSMISSION,    TRANSPORT   ET   TRACTION    »• 

Forget  (Robert),  Administrateur  délégué,  Paris. 


nÉLÉGlÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FHANXIALSES.  ÔO 


SOCIÉTÉS    DE    NAVIGATION 


COMPAGME    DES    BATEAUX-OMNIBUS    SUBURBAINS. 

Lartigne  (Ra\Tnond),  Directeur  Paris. 

COMPAGNIE  DES  BATEAUX  A  V\PEUR  DIT  NORD. 

Terberckmoes,  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 


COMPAGNIE    DES    CHARGEURS    REUNIS. 


Dnprat  (Joseph),  Oirecleur,  Paris. 

Hiraband,  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 

Rebut  (G.),  Négociant,  Agent,  Tamatave. 


COMPAGNIE   GENERALE   DES   BATEAUX-PARISIENS. 

Gonin,  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 


COMPAGNIE   GENERALE    DE    NAVIGATION    H.    P.    L.    M. 

Bonnardel  (Jean),  Président  du  Conseil  d'Administration,  Pans. 
Coureau,  Administrateur,  Chalon-sur-Saône. 
Davy  de  Boisroger,  Administrateur,  Gran ville. 
Jossier  (I^ucien),  Administrateur  délégué,  Paris. 
Larue  (Antoine),  Administrateur  délégué,  Lyon. 


COMPAGNIE   GENERALE    TRANSATLANTIQUE. 

Nômesker  (Albert),  Agent  Général,  Marseille. 

Pereire  (le  comte  Eugène),  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 


COMPAGNIE    «    LA    FLUVIALE    i>. 

Petit  (Marcel),  Directeur,  Paris. 


40  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX 

COMPAGNIE    ce    LA    SEINE    )^. 

Petit  (Marcel),  Administrateur,  Paris. 


COMPAGNIE   DES   MESSAGERIES   FLUVIALES    DE    COCÏIINCITINE. 

Blanchet  (Louis),  Directeur,  Paris. 


COMPAGNIE    DES    MESSAGERIES    MARITIMES. 


Carnot  (Ernest),  Administrateur,  Paris. 

Lecat,  Directeur,  Paris. 

Lefebvre-Pontalis,  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 


COMPAGNIE    DE    NAVIGATION    DE    LA    BASSE-LOIRE. 

Williams  (Frédéric),  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris. 


COMPAGNIE   DES   REMORQUEURS   DE    LA    GARONNE. 

Bastien  (Louis-Victor),  Administrateur  délégué,  Bordeaux. 


COMPAGNIE    DE   TOUAGE   DE    LA   HAUTE-SEINE. 

G'Sell  (René),  Directeur,  Paris. 

Harcnard  (Jules),  Président  du  Conseil  d'Administration,  Paris 

Harret  (Charles),  Administrateur,  Paris. 


COMPAGNIE  DE  TOUAGE  DE  L  YONNE. 

Périer  de  Ferai,  Administrateur,  Paris. 


COMPAGNIE   DE    TOUAGE    ET   TRANSPORTS    DE    LA    SEINE, 
DE    CONFLANS   A    LA    MER. 

Carimentrand  (Jules),  Administrateur  délégué,  Paris. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES.  \\ 

COMPAGNIE   TOULOUSAINE    DE    NAVIGATION. 

Delsol  (Etienne),  Ingénieur,  Secrélaire  Général,  Toulouse. 


MAISON  PAVOT,  FRERES. 

Pavot  (François),  Paris. 


MAISON    CHARLES    SCIIWAAB 

Schwaab  (Charles),  Transporteur  par  eau,  Paris. 


SOCIÉTÉ   FRANÇAISE   DE   NAVIGATION   FLUVIALE,     LATTES,    ROBERT    FILS    ET   C" 

Lattes  (A.),  Associé,  Paris. 


SOCIETE    GENERALE    DE    NWIGATION    SUR    LES    CANAUX    DO   CENTRE. 


Laurent,  Administrateur,  Paris. 

Hahaut  (Auguste),  Agent,  Marseilles-les-Aubigny. 

Volant  (Pitre-François),  Directeur,  Roanne. 


SOCIETE    GENERALE    DE    TOUAGE    ET    DE    RE\!ORQU\GE. 

Avril  de  Gastel  (Emile),  Ingénieur  du  Matériel,  Paris. 
Bovet  (Armand  de),  Administrateur  délégué,  Paris. 
Holinos  (Léon),  Ingénieur,  Paris. 
Williams  (Gustave),  Directeur,  Paris. 


SOCIÉTÉ    NAV.^LE    DE    L  OUEST 

Bosquet  (Léon),  Directeur,  Paris. 


SOCIÉTÉ   DE    REMORQUAGE    (bATELLEIUES    RÉUNIESj. 

Hennebuisse,  Président,  Paris. 


42  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

SOCIÉTÉ    DE    REMORQUAGE    DE    l/oiSE. 

Carpentier  (Alcindor),  Secrétaire,  Margny-lès-Compiègne. 


UNION  DES  YACHTS  FRANÇAIS. 

L'Amiral  Dnperrô,  Président,  Paris. 


SOCIÉTÉS   INDUSTRIELLES,   COMMERCIALES   ET  AGRICOLES 


COMPAGNIE    DE    FIVES-LILLE 

Korda  (Désiré),  Ingénieur  en  chef  du  Service  électrique,  Paris. 


COMPAGNIE    DES   FORGES   ET    CHANTIERS    DE   TA   MÉDITERRANÉE. 

Bricard  (Henri),  Directeur  de  rExploitation,  le  Havre. 
Carié  (Paul),  Ingénieur  en  chef,  Paris. 


COMPAGNIE    GENERALE    D  ELECTRO-CHIMIE. 

Korda  (Désiré),  Administrateur  délégué,  Paris. 


COMPAGNIE   NATIONALE    DE  TRAVAUX  D  UTILITÉ    PURLIQUE    ET  D  ASSAINISSEMENT. 

Tasson  (Félix),  Ingénieur,  Paris. 


COMPAGNIE   PARISIENNE    D  ECLAIRAGE   ET   DE    CHAUFFAGE    PAR   LE    GAZ. 


Bertrand  (Léon),  Ingénieur  adjoint  à  la  Direction,  Paris 
Boissiôre  (Albert),  Ingénieur,  Paris. 


COMPAGNIE   DES   TRAMWAYS   DE    L  EST-PARISIEN. 

Debray  (Paul),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur  de  la 
C*«  des  Tramways  de  TEst-Parisien,  Paris. 


DÊLÉGltS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES.  45 


CREDIT   LYONNAIS. 


Parvillô,  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  attaché  au  Service  des  Études 
Financières,  Paris. 


ÉTABLISSEMENTS   SCHNEIDER    ET    C** 


Degermann,  Représentant,  Paris. 

Hichel-Schmidt,  Directeur  des  Chantiers  de  constniction,  Chalon-sur-Saône. 

Revol,  Ingénieur  des  Usines,  Paris 


ÉTABLISSEMENTS    SOLVAY   ET   C'*" 


TaWard,  Directeur  Commercial,  Paris. 


MAISON   SAUTTER,    HARLÉ   ET   C*'' 

Harlé,  Ancien  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Paris. 


MANUFACTURE   DES    GLACES   DE    SAINT-GOBAIN. 

Hayoussier  (Félix),  Directeur  Commercial  des  Produits  Chimiques,  Paris. 


SOaÉTÉ   DES   AGRICULTEURS   DE    FRANCE. 

Vogué  (Marquis  de).  Membre  de  Tlnstitut,  Président,  Paris. 


SOCIETE   ANONYME   DES   GRANDS   MOULINS   DE    CORBEIL. 


Lainey  (A.),  Directeur,  Paris. 
Wallut,  Secrétaire,  Paris. 


SOCIÉTÉ   DES   ATELIERS   ET   CHANTIERS   DE    LA   LOIRE. 

Chaudoye  (Jules),  Directeur  Général,  Paris. 


U  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

SOCIÉTÉ   DES   CIMENTS   FRANÇAIS   DE   BOULOGNB-SUR-MER. 

Dardenne  (A.),  Directeur  Commercial,  Paris. 


SOCIETE   DES   ETABLISSEMENTS    HENRI   LEPAUTE. 

Dehesdin  (Gaston),  Directeur,  Paris. 


LES   FILS   DE    A.    DEUTSCH. 

Bodier  (Georges),  Chef  de  navigation,  Paris. 


SOCIETE   FRANÇAISE   DE   BIENFAISANCE   DE    TOURNAI. 

Carrette-Dutoit  (A.),  Président,  Tournai. 


SOCIÉTÉ   FRANÇAISE    DE   CONSTRUCTIONS    MÉCANIQUES 
(anciens   ÉTABLISSEMENTS    CAIl). 

Le  Chatelier  (Louis),  Président  du  Conseil  d* Administration,  Paris. 


SOCIÉTÉ   DES    GÉNÉRATEURS   INEXPLOSIBLES    «    BREVETS    NICLAUSSE    )> 

Niclausse  (A.),  Paris. 
Niclausse  (J.),  Paris. 


SOCIÉTÉ   d'importation    DE    CHÊNE. 

Valentin  (Edmond),  Administrateur  délégué.  Pantin. 


SOCIÉTÉ   INDUSTRIELLE    DE    ROUEN 

Coène  (J.  de),  Ingénieur,  Rouen. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  FRANÇAISES.  45 


SOCIÉTÉ   PAYIN   DE   LAFARGE    (j.  ET  A.)    (CHAUX   ET   CIMENTs). 

Daher,  Gérant,  Marseille. 

Pavin  de  Lafarge  (Auguste),  Conseiller  Général  de  rArdèche,  Gérant,  Viviers. 


SOCIÉTÉ   DES   PLATRIËRËS. 

Goagelet,  Ingénieur  Civil,  Paris. 


SOUS-COMPTOIR   DES   ENTREPRENEURS. 

Nenfville  (de).  Directeur,  Paris. 


USINES   MULLER   A   IVRY. 

Berthelier  (P.),  Directeur  Général,  Paris. 


DÉLÉGUÉS 


DE 


COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES 


ALLEMAGNE 


STADT   BRESLAU. 

Scholtz  (A.  von),  Studtbaurath,  Breslau. 


STADT    DORTMU.ND. 

Mathies  (llermann),  Ucgiorungs-und  Baurath,  Dortniund. 


STADT   DUISBURG. 

Hirsch  (August),  Uafenbaudirector,  Duisburg. 


STADT   DUSSELDORF. 


Wilms  {h^)y  Beigeordneter,  Dûsseldorf. 
Zimmermann  (W.)»  Hafenbaudirector,  Dûsseldorf. 


STABT   HANNOVER. 

Walbrecht  (F.)»  Kôoiglicb.  Baurath  und  Senator,  Hannover. 


STADT    KOLN. 


Baner,  Stadtbauinspector,  Oberingenieur,  des  Kùlner  Uafens,  Kôln. 
Christophe  (Georg),  Director  der  Stadt,  Hafenverwaltung,  Kôln. 


48  RËNSËIGiNEMËMS  GÉiNÉRALX. 

STADT   KÎJRMBERG. 

Weber  (Cari),  Sladtisclier,  Oberbaurath,  Nûrnberg. 


AELTESTEN   DER   KAUFMANNSCIÏAFT    VON   BERLIN. 

Kriele  (Martin),  Sekreiâr,  Berlin. 


ARCHITEKTEN-VEREIN   BERLIN. 


BASALT   AKTIENGESELLSCUAFT. 

Zenras  (W.),  Grubenbesitzer,  Kôln. 


BRENER   LAGERIIAUS-GESELLSCUAFT   IN   BIIEIIEN. 

Hoernecke  (H.),  Pirector,  Bremen. 


CENTRAL   VEREIN   FUR   IIEBUNG   DER   DEIITSCHEN   FLUSS    UND   KANAL-SCHIFFAHRT 

ZU   BERLIN. 

Bubendey  (J.-F.),  Professer  der  Technischen  Hocliscliule,  2,  Yorsilzender  des 

Central' Vereins,  Berlin. 
Hilken  (Major  Z.  D.  Friedrich),  Schriflfûhrer,  Berlin. 
Kemmer    (D''   Franz),    Rechtsanwait,  Sekrctâr  der  Pfiûlzischcn   Handels-und 

Gewerbekammer,  Ludwigshafen. 
Wittich  (F.),  Geheimer  Regierungsrath,  1,  Vorsitzender  des  Central-Vereins, 

Charloltenburg-Berlin . 


COMITE   FUR    IIF3UNG   DER   NECKARSGHIFFAIIIIT. 

Mûlberger  (H.),  Oberburgermeistcr,  Esslingen. 


DAMPFSCHIFFAHRTS-GESELLSCHAFT   FUR   DEN   NIEDER-UND  MITTEL-RIIELN 

IN   DÛSSELDORF. 

Frowein  (August),  Président  du  Conseil  d'Administration,  Elberleld. 
Krauss  (August),  Director,  Riisseldorf. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES.  49 

ELSTER-SAALE   KANAL  YEREIN    LN    LEIPZIG. 

Hoffinann  (Alfred),  Banquier  et  Consul,  Leipzig. 


FIRMA   FRANZ   HAKIEL   UND    C"",    KUHRORT. 

Piper  (Edmund),  Kaufmann,  Ruhrort. 


FIRMA   MOIIR   ET   FEDERIIAFF. 

Mohr  (Félix),  Hannheim. 


GEWERBE-YEREIN   ESSLINGEN    l/W, 

Briniinger  (Albert),  Baumeister,  Esslingen. 


IIAMfiURG    AMERICA    LINE. 

Albrecht  (Gustav),  Négociant  Exportateur-Armateur,  Anvers 


IIANDELSKAMMER    BONN. 

Uhlitzsch  (D' R.)'  Sekretâr,  Bonn. 


IIANDELSKAMMER   BREMEN. 


Achelis  (Fr.),  Praeses,  Brenien. 
Rôsing  (J.),  Syndikus,  Bremen. 


IIANDELSKAMMER   DESSAU. 

SachBonberg  (Gotthard),  Comnierzienrath,  Rosslau  a/Elbe. 


IIANDELSKAMMER   DUISBURG. 

Stein  (D^  Gustav),  Sekretâr,  Duisburg* 


A 


50  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

HANDELSKAHMER   DUSSELDORF. 

Brandi  (D'  Otto),  Geschaftsfûhrer,  Dûsseldorf. 


IIANDELSKAMMEB    FRANKFURT   a/maIN. 

Hatschek  (D'),  Sekretâr,  Frankfurt  a/M. 
Neafville  (Alfred  von),  Syndikus,  Frankfurt  a/H. 


RANDELSKAMMER   IIAMBURG. 

Laiesz  (O.-F.),  Armateur,  Duisburg. 


HANDELSKALMHER   KOLN. 


Michels  (Gustav.),  Prâsident,  Kùln. 
Wirminghaus  (D'A.),  Syndikus,  Kôin. 


IIANDELSKAMMER   LEIPZIG. 


Gensel  (W.  JuHus),  D'  Jur.  Sekrelâr,  Leipzig. 
Habenicht  (Th.),  Membre,  Leipzig. 


IIANDELSKAMMER    STRASSBURG. 


Haiig  (D^'Ilugo),  Sekretâr,  Strassburg. 
Schaller  (Jules),  Prâsident,  Strassburg. 


HANOELSKAMMER   WESEL. 

Steinback  (Gustav),  Emmerich. 


IIANDELSKAMMER    WIESBADEN. 

Merbot  (Reinhald),  Syndikus,  Wiesbaden. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES. 


HANNOVERSCHEN   BANK    MITTGUEDER   DER   IIANDELSKAMMER 
ZU    IIARBURG   a/eLRE. 


Weber  (Wilhelm),  Director,  Harburg  a/Elbe. 


KANALVEREIN   FUR   NIEDERSACIISEN    IN   IIANNOVER. 


BrackebuBch  (Wilhelm),  Hofliefcrant,  Hannover. 
6eck  (Frilz),  Ingénieur  Geschâftsfûhrer,  Hannover. 
NarjeB  (Heinrich),  Bankier,  Hannover. 


KETTE,    DEUTSCHE   ELBSCIIIFFAIIRTS-GESELLSGIIAFT. 


Masing  (Berthold),  Director,  Dresden. 
Philippi  (Charles),  Director,  Dresden. 


KÔMGLICII.   TEGHNISCHE    IIOGIISCIIULE   IN   DRESDEN. 

Engels  (H.),  Geheimer  Ilofrath-und  Professer,  Dresden. 


MAINZER   KIIEDEREI    GESELLSCIIAFT   MAINZ-UND   DUISBURG. 

Meeteren  (M.  A.  van),  Expéditeur  et  Armateur,  Duisburg. 
Stenz  (Joseph),  Rheder,  Mainz. 


MAINZER    SCIILEPP-DAMPFSCHIFFAIIRTS-GESELLSGHAFT. 

Steger  (Jos.),  Director,  Mainz. 


MANNHEIMER   LAGERIÏAUS-GESELLSCIIAFT. 


Bûrck  (Charles),  Consul,  Mannheini. 
Knecht  (Heinrich),  Director,  Hannheim. 


52  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

NORDWESTL.    GRUPPC   DES    VEREINS   DEITSCHER   EISEN-U.  STAULINDUSTRIELLER. 

Beumer  (D"*  W.),  Generalsekretâr-und-Landtagsabgeordneter,  Dùsseldorf. 


OBRRRHEIMSCIIE   YERSIGHERUNGS-GESELLSCIfAFT. 

Sternberg  (0.)»  Consul-und  Direclor,  Manulieim. 


RIIEINISCIIE    TRANSPORT-CESELLSCIIAFT    WILLIAM    EGAN    UND    C". 

Egan  (William),  Rheder,  Frankfurta/M. 


RIIELMSCH-WESTFALISCIIES    KOnLEN-SYKDlGAT. 

Weyhenmeyer  (Cari),  Director,  Essen  a/Ruhr. 


SGIIIFFAURTS-GESELLSCIIAFTEN    RIIYNSCIIIP   BASALT   1.    V. 

ZenraB  (Wilhelm),  Grubenbesitzer,  Kùln. 


SGlIIFFS-UiND    IfASClILNENBAU-AKTIENGESELLSClIAFT    YORtf.    GEBR.    SCIIULTZ 
UND    VORM.    BERNII.    FJSCHER. 


Blûmcke  (Richard),  Director,  Mannheim. 


VERELNES    FUR    IIERUNG  DER    FLUSS-UND    KANALSCllIFFARRT    IN   BAYERN. 

Faber  (Eduard),  K.  Bauamtsassessor,  Nûrnberg. 

Hellemiith  (Sigmund),  Magistratsrath,  Nûrnberg. 

Liebel  (Gcorg),  Commcrzienralh  und  Magistratsrath.  Nûrnberg. 

Rehlen  (Wilhelm),  Hagislratsralh,  Schalzmeister,  Nûrnberg. 

Schah  (D'  Georg),  I.  Burgermeister,  Prâsident,  Nûrnberg. 

Weber  (Carij,  Stadtischer  Oberbaurath,  Nûrnberg. 

Zoepfl  [b^  Gottfried),  Kaiscriichrussischer,  Consul,  Gencralsekrelâr,  Nûrnberg. 


VERVALTUNG    DER   BIBLIOTIIECK  DES    K.  S.    TECIINISCHEN  IIOCllSGRULE    DRESDEX. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES. 


ARGENTINE  (RÉPUBLIQUE) 


DÉPARTEMEiNT  NATIONAL  DES  INGÉNIEURS  CIVILS  DE  LA   RÉPUBLIQUE  ARGENTINE. 

Dncloat  (G.)>  Inspecteur  Général  de  la  Navigation  et  des  Ports,  BuenosAyres. 


SOCIÉTÉ   SCIENTIFIQUE   ARGENTINE. 

Barabino  (E.  Santiago),  Ingénieur,  Buenos-Ayres. 


AUTRICHE 


STADT    WIEN. 


Mayreder  (D*^  Jur.  Rudolf),  beh.  aut.  Bauingenieur  Stadtrath  u.  Reichrathsab- 
geordncter,  Wien. 


DONAU    REGULIRUiNGS    COMMISSION    IN    WIEN. 

Bordèk  (Gustav),  K.  K.  Baurath,  Wien. 
Grohmann  (Emil),  K.  K.  Ingénieur,  Wien. 
Grûnbeck  (Josef),  Gemeinderath  der  Stadt,  Wien. 
Halter  (RudolO»  K.  K.  Oberingenieur,  Wien. 
Taassig  (Sigismond),  K.  K.  Oberbaurath,  Wien. 

Wohlmeyer  (Johann),  Reichsraths-und  Landtagsabgeordneter,  Stadtbaumeister, 
Saint  Pôlten. 


DONAU   VEREIN    IN   WIEN. 

Klunzinger  (Paul),  Ingénieur  Schrirtfûhrer.  Wien. 

Schromm  (Anton),  K.  K.  Hofralli,  Binnenschiiïahrts-Director  im  K.  K.  Handels- 

Ministerium,  Wien. 
Snppàn  (capitaine  C.  V.),  SchifTs  Oberinspector  der  K.  K.  priv.  Donau-Dampfs- 

chiflahrt  Gesellschaft,  Wien. 
Weber  (Alfred),  chevalier  d*Ebenhof,  J.  K.  Oberbaurath  im  Ministerium  des 

Innern,  Strombau-Director  der  Donau  regulirungs  Commission,  Wien. 


hi  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


ERSTE    K.    K.    PRIV.    DONAU   DâMPFSCHIFFAIIRTS-GESELLSCITAFT. 

leutsch  (J.),  Ingenieur-Administrationsrath-und  Delegirler,  Wien. 

Spàcil  (Johann),  Oberingenieur,  Wicn. 

Snppân  (Capitaine  C.-V.),  Schiiïs  Oberinspector  der  K.  K.  priv.  Donau-Daropfs- 

chiflahrt  Gesellschaft,  Wien. 
Szendi  (Bêla),  Oberingenieur. 


INGENIEUR-KAMMER   DES   VEREIMES    DER    BEH.    AUT.    GIVIL-TEGIIMILER 
IN   NlEDER-OESTERREICn. 

CroldBchmidt  (Théodore  de),  Ingénieur  Civil,  Conseiller,  I.  R.  de  constructions 
Vice-Président  de  la  Chambre  des  Ingénieurs  Civils  officiels  de  la  Basse-Au- 
triche, Membre  du  Conseil  Municipal,  Wien* 


LANDES-AUSSCHUSS    DER   MARRGRAFSCHAFT    MAIIREN. 

Hanamann  (Anton),  Landes-Oberbaurath,  Brùnn. 

Krans  (Hugo),  Ingénieur,  Mâhr^Landes  Baudirektor,  Brûnn. 


LLOTD  AUTRICHIEIV. 


lanni  (chevalier).  Directeur  Commercial,  Triestc. 
Peichl  (chevalier  de),  Directeur  Général,  Trieste. 


MAISON   A.    LANNA. 

Smrcëk  (Antonin),  Ingénieur  en  chef,  Prag. 


OESTERREIGHISCHE   NORDWEST    DAMPFSCUIFFAIIRTS-GESELLSGHAFT   IN   WIEN. 


Marcus  (Hugo),  Administrateur,  Wien. 
BuBB  (D'  Victor),  Député  et  Président,  Wien. 


DËLËGLÉS  m  GOLLECTIVITËS  ÉTRANGÈRES.  55 


BELGIQUE 


VILLE   D  ANVERS. 


RoyerB  (Gustave),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Travaux  communaux,  Anvers. 

Werspreenwen  (Jules),  Échevin  du  Commerce,  Anvers. 

Winter  (de).  Ingénieur,  Chef  du  Service  des  Établissements  maritimes,  Anvers. 


VILLE   DR    BRUGES. 

Nyssens-Hart  (Julien),  Ingénieur  en  chef  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées, 
Bruxelles. 


VILLE   DE   G  AND. 

Brnneel  (Octave),  Échevin  du  Commerce,  Gand. 


ASSOCIATION   DES   ANQENS   ÉLÈVES   DE   L  ÉCOLE   POLYTECHNIQUE 
DE    BRUXELLES. 

Gérard  (Léon),  Ingénieur  électricien,  ancien  Président  de  TAssociation,  Bruxelles. 


ASSOGUTION  DES  ÉLÈVES  INGÉNIEURS  SORTIS  DES  ÉCOLES  SPÉCIALES  DE  GAND. 

Waele  (Léon  de).  Ingénieur,  Gand. 


CERCLE    COMMERCIAL   ET   INDUSTRIEL   DE   GAND. 

Verbaere  (Alfred),  Avocat  à  la  Cour  d*appel,  Gand. 


COLLÈGE  DES  BATELIERS  D* ANVERS. 

Vande  Velde-Fromont  (François),  Président,  Anvers 


5C  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


COMPAGNIE    GÉNÉRALE   DE    TRACTION    ÉLECTRIQUE    SUR   LES   VOIES   NAVIGABLES. 

Gérard  (Léon),  Ingénieur  électricien,  ancien  Président  de  TAssociation  des  Ingé- 
nieurs sortis  de  TÉcoIe  Polytechnique  de  Bruxelles,  Bruxelles. 
Peellaert  (baron  Maurice  de),  Ingénieur,  Château  de  Nevele. 
Van  Loo  (baron  Floris),  Président,  Gand. 
Verbaere  (Alfred),  Avocat  à  la  Cour  d'appel,  Gand. 


FÉDÉRATION   DES   ASSOCIATIONS    COBIMERGIALES    ET    INDUSTRIELLES    LIÉGEOISES. 

Noirfalise  (Jules),  Président,  Liège. 


FÉDÉRATION    DE    LA   BATELLERIE   BELGE. 

Benoit  Falaise  (Alphonse),  Président,  Angleur. 
Bertrand  (Georges-Nicolas),  Délégué-Rapporteur,  Anvers. 
Meulenaere  (Jos.),  Affréteur,  Secrétaire,  Anvers. 


LIGUE    DE    L  INDUSTRIE,    DU    BATIMENT   ET   DES   TRAVAUX   PUBLICS. 

Bertaux  (Victor),  Constructeur,  Président,  Bruxelles. 

Billet  (J.-B.),  Bruxelles. 

Bonn  (Jacques),  Entrepreneur,  Bruxelles. 

Bosquet  (F.),  Bruxelles. 

Dechenne  (Clément),  Bruxelles. 

Declercq  (H.),  Entrepreneur,  Bruxelles. 

Degroef  (P.),  Bruxelles. 

Délit  (J.-B.),  Entrepreneur,  Binixelles. 

François  (Ed.),  Bruxelles. 

Lacroix  (Ode),  Bruxelles. 

Keyser  (G.  de),  Bruxelles. 

Maeck  (Henri),  Bruxelles. 

Maeck  (Joseph),  Bruxelles. 

Metzer  (G.  de),  Bruxelles. 

Meolenaere  (0.  de),  Bruxelles. 

Monnoyer  (L.),  Bruxelles. 

Picha  (Adolphe),  Industriel,  Gand. 

Ficha  (Albert),  Industriel,  Gand. 

Ficha  (Eugène),  Industriel,  Gand. 

Rayemaeker  (Frédéric  de),  Bruxelles. 

Rayemaeker  (Henri  de),  Bruxelles. 

Van  Deuren  (Jean),  Entrepreneur,  Bruxelles. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLEGTIVTrÉS  ÉTRANGÈRES.  57 

Van  Ophem  (Frans),  Architecte,  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  Secrétaire, 

Bruxelles. 
Vanderwoorde  (A.),  Bruxelles. 
Verheven  (François),  Conseiller  communal,  Bruxelles. 
Vermeylen  (Fr.),  Bruxelles. 
Veimeylen  (Jacques),  Entrepreneur,  Bruxelles. 


SOCIÉTÉ   ANONYME    DU   CANAL   DE   BLATON    A    ATII 
ET   DE    LA    DENDRE    CANALISÉE. 

Duez  (Nestor),  Administrateur,  Ixelles. 
Vanderborght,  Administrateur  délégué,  Grandglise. 


SOCIETE   ANONYME    DU   CANAL   ET   DES   INSTALLATIONS   MAROIMES 
DE   BRUXELLES. 

Engels  (Ferdinand),  Ingénieur  adjoint  au  Service  du  remorquage,  Ixelles. 
Rote  (L.  de),  Directeur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Administrateur,  Bruxelles. 
Schrijver  (F.  de).  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  Direc- 
teur, Bruxelles. 
Zone  (Jules),  Ingénieur  Pi'incipal,  Sous-Directeur,  Bruxelles. 


SOCIETE   ANONYME   DU    CHEMIN    DE    FER   DE   MALINES   A   TERNfiUZEN. 

Lamqaet  (V.),  Directeur-Gérant,  Saint-Nicolas. 

Vandenbroeck  (A.),  Président  du  Conseil  d*Administration,  Saint-Nicolas. 


SOCIÉTÉ   ANONYME   DE    NAVIGATION    «    ESCAUT    ET   DURME    »,    A   ANVERS. 

Van  DriesBche  (C-F.),  Président,  Hamme. 


SOCIÉTÉ   BELGE   DES    INGÉNIEURS    ET   DES   INDUSTRIELS. 

Somzée  (de).  Président,  Bruxelles. 


SOCIÉTÉ  ANONYME  DE  REMORQUAGE. 

Pardoen  (Henri),  Directeur,  Bruges. 


58  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


SOCIETE  JOHN  COCKERILL. 


Gorski  (Henri  de),  Ingénieur,  Seraing. 

Kraft  de  la  Saulx  (Frédéric),  Ingénieur,  Seraing. 

Kraft  de  la  Saulx  (Chevalier  Jean),  Ingénieur  en  chef,  Seraing. 


BRÉSIL 


COMMISSION   DE   L  AMÉLIORATION   DU   PORT   DE   NATAL. 

Nunes  Rlbeiro  (D^  G.),  Ingénieur  en  chef,  Natal. 


CHILI 


INSTITUTO   DE   INGENIEROS   DE   CUILE    (SANTIAGO    DE    CIIILe). 


ESPAGNE 


DIRECCION   DE    LAS    OBRAS   DEL   PUERTO   DE   SEVILLA. 

Molini  (Louis),  Directeur,  Sevilla. 


JUNTA   DE    OBRAS   DEL   PUERTO   DE   VIGO. 

Garcia  Arenal  (Fernando),  Ingénieur^Directeur,  Vigo. 


JUNTA   DE   OBRAS   DEL   PUERTO   DE   BILBAO. 

Churruca  (Evarisio  de),  Inspecter  General  del  Cuerpo  nacional  de  Ingenieros  de 
Gamines,  Ganales  y  Puertos,  Director,  Bilbao. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES.  ôtt 


ÉTATS-UNIS 


ACADÉMIE   AMÉRICAINE   DES   ARTS   ET    SCIENCES. 

WatBon  (William),  h'  Phil.,  Membre. 


AMERICAN   SOCIETY   OF   CIVIL    EN6INEERS. 

Hering  (Rudolph),  Vice-Président,  New-York. 


TUE   BUCYRUS   COMPANY-SOUTH  MILVAUKEE. 

EellB  (Howard  P.),  Président,  Cleveland. 


CHAMBRE   DE    COMMERCE   AMERICAINE   DE   PARIS. 


Dalliba,  Membre,  Paris. 

Stanley  Saint-Amand,  Membre,  Paris. 


THE   CLEVELAND   GHAMBER    OF    COMMERCE. 

Eells  (Howard  P.),  Cleveland. 


ISTHMIAN    CANAL   COMMISSION. 

Morison  (George  S.),  Civil  Engineer,  Member  U.  S.,  New  York. 


MASS.    INSTITUTE    OF   TECHNOLOGY. 

Swain  (George),  Président,  Boston. 


SAINT   LOUIS   MERCHANTS   EXCHANGE. 

Ockerson  (J.-A.),  Member  U.  S.  Mississipi  River  Commission,  Saint-Louis. 


SOCIÉTÉ   DES   INGÉNIEURS    DE   L  OCCIDENT. 

Litten  (Nelson  L.)>  Secrétaire,  Chicago. 


GO  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

GRANDE-BRETAGNE 

GRAND    CANAL    COMPANY. 

Palmer  (Joseph-Edward),  Director,  Dublin. 


GRAND   JUNCTION    CANAL. 

Gordon  Thomas  (C),  Engineer,  London. 


THE   INSTITUTION   OF    CIVIL    ENGINEERS. 

Vernon-Harconrt  (L.-F.),  Membre,  London. 


LEEDS   AND    LIVERPOOL    CANAL    COMPANY. 


Barris  (Arthur),  Banker  and  Canal  Director,  Bradfort. 
Williams  (Alfred),  General  Manager,  Liverpool. 


THE   MANCHESTER   GEOGRAPHICAL    SOCIETY. 

Sowerbutts  (Eli),  Secretar^',  Manchester. 


THE  MANCHESTER  SHIP  CANAL  COMPANT. 

Hunter  (William-Henry),  M.  Inst.  C.  E.,  Chief  Engineer,  Manchester. 

Wiswall  (Francis),  Ass.  H.  Inst.  C.  E.,  Bridgewater  Canal  Engineer,  Manchester. 


MPPON   YUSEN   KAISHA    (SHIPPONNERS) 

James  (Thomas-Henri),  Manager,  London. 


NORTII    STAFFORDSHIRE   RAILWAY   C° 

De  Satis  (Rodolph  Fane),  Director,  London. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES.  (il 


ROCIiDALE    CANAL    COMPAKY. 


Dykes  (C.-R.),  Esq.  General  Manager,  Manchester. 
Royds  (C.-H.)>  Esq.  M.  P.,  Chairman,  Greenhill. 
Rymer  (F.-H.>,  Esq.  Director,  Manchester. 


HONGRIE 


K.    K.    DOISAU   DAMPFSGIIIFFAURT-GESELLSCnAFT   BUDAPEST. 

Szendi  (Bêla),  Ingénieur  en  chef,  Budapest. 


SOCIETE    DES    IKGENIEURS   ET   DES   ARCHITECTES   DE    HONGRIE. 

Egan   (Edward),  Oberingenieur  im  Konigliche  ungarischen  Handels  Hinisler, 

Budapest. 
Forgô  (Ignac),  Ingénieur  en  chef  Royal,  Budapest. 


ITALIE 


BIBLIOTECA   D  ARTIGLIERIA   E    GENIO    DI    ROMA. 

Amaldi  (A.),  Blaggiore  d'Artiglieria,  Direttore. 


COLLEGIO    DEGLI    JNGEGNERI    K    DFGLl    ARCHITETTI    DI    MILANO. 

Pontiggia  (Louis),  Ingénieur,  Milano. 


LEGA   NAVALE    ITALIANA. 

Falicon  (Conte  di),  Capitano  di  Vascello,  Président,  Spezia. 


COLLEGIO   TOSCANO   DEGLI   INGI^GNERI   E   DEGLI    ARCHITETTI. 

Antonelli  (Geo.  Bâtta),  Représentant,  Gcnova. 


GOMITATO   CENTRALE   PER   LO    SVILUPPO   DELLA   NAVIGAZIONE   INTERNA 

IN    ITALIA. 

Bigotii  (Gr.  Cff.  Lorenzo),  Tenente  Générale,  Torino. 
Moschini  (Alessandro),  Dirett.  Gen.,  Padova. 


62  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


SOCIETE   DEGLI   INGEGNERI   E   DEGU   ARCIflTETTl   ITALIAM. 

Sanctis  (Paolo  Emilio  de)»  Ingegnere  del  Genio  Civile,  Firenze. 
Tnccimei  (Chevalier  Cesare),  Ingegnere  del  Genio  Civile,  Roma. 
Società  degli  ingegneri  e  degli  architetti,  Torino. 


MEXIQUE 


COMPAGNIE    NAVJGADORA    «    LA   HUASTICO    ». 

Ganahl  (Chass.  J.  de),  Director-Gerente,  Tampico. 


PAYS-BAS 


VILLE    D  AMSTERDAM. 

Dirksen    (J.-C),  Directeur   des    Établissements   de    Commerce    de    la  Ville, 

Amsterdam. 
Van  Hasselt  (J.),  Directeur  des  Travaux  Publics,  Amsterdam. 


VILLE    DE    ROTTERDAM. 

Jongh  (G.-J.  de),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Travaux  de  la  Ville,  Rotterdam. 


GIIAMBRE   DE    COMMERCE    ET   DES    FABRIQUES    DE    MAESTHICIIT. 

Bonhomme  (Arnold),  Échevin  et  Membre  des  Etats  provinciaux.  Haestricht. 


CHAMBRE    DE    COMMERCE    DE    TERNEUZEN. 

Van  Tsselsteyn  (H.-C.-E.).  Président,  Terneuzen. 


CHAMBRE   DE    COMMERCE    D  UTRECHT. 

VanBeuningen  (H.-A.),  Président,  Utrecht. 


DÉLÉGUÉS  DE  COLLECTIVITÉS  ÉTRANGÈRES.  65 

COMPAGNIE   MÂESTRICI1T01SE   DE   NAVIGATION   A    VAPEUR. 

Bonhomme  (Arnold),  Président,  Maestricht. 


FIRME    A.    F.    SMOLDERS. 


Smulders  (A.-F.),  Ingénieur-Constructeur,  Bruxelles. 
Smnlders  (H.),  Ingénieur-Constructeur,  Rotterdam. 


INSTITUT    ROYAL    DES    INGËMEURS    NEERLANDAIS. 

Conrad  (J.-F.-W.),  Inspecteur  Général  du  Waterstaat  néerlandais,  Membre  de  la 
seconde  Chambre  des  États  Généraux,  Président,  La  Haye. 

Jongh  (G.-J.  de),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Travaux  publics  de  la  Ville,  Rot- 
terdam . 

Lambrechtsen  van  Ritthem  (C.-L.-M.),  ancien  Directeur  des  Travaux  publics  de 
la  Ville  d*Amsterdam,  Directeur  de  la  Compagnie  «  Dordtschc  Petroleum  Mart- 
schappij  »,  Amsterdam. 

Leemans  (W.-F.),  Inspecteur  Général  du  Waterslaal,  La  Haye. 

Helemans  (J.),  Ingénieur  du  Walerslaat,  Terneuzen. 

Nijgh  (H.),  Ancien  Officier  de  Marine,  La  Haye. 

Van  Ameyden  van  Duym  (D.-P.),  Ingénieur  Civil,  La  Haye. 

Van  Zuylen  (G.-E.-V.-L,),  Ancien  Colonel  du  Génie  aux  Indes  Néerlandaises, 
La  llavc. 


ROTTERDAM   LLOYD. 

Ruys  (Daniel-Théodore),  Directeur,  Rotterdam. 


PORTUGAL 


ASSOCIAQAO   DOS   ENGENHEIROS    GIVIS   PORTUGUEZES. 

Cordeiro  de  Sonsa  (Jose-Maria),  Ingénieur,  Chef  des  Services  du  Tage  et  du 

port  de  Lisbonne,  Lisbonne, 
■endes  Gnerreiro  (Jean-Verissimo),  Ingénieur  en  chef  des  Travaux  publics, 

Lisbonne. 


C4  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 


SOGlËDADE   DE    GEOGltAPIlIA   DE   LISBONNE. 

Cordeiro  (Luciano),  Conseiller  Royal,  Secrétaire  perpétuel,  Lisbonne. 
Cordeiro  de  Sonsa  (Jose-Maria),  Ingénieur,  chef  des  services  du  Tage  et  du 
port  de  Lisbonne. 


ROUMANIE 


REGIE   DE    L  ETAT    ROUMAIN. 

Stefanesco  (N.),  Ingénieur,  Administrateur  des  Docks,  Galatz-Docks. 


RUSSIE 


SOCIETE   DES   CDEMINS   DE   FER   DU   SUD-EST. 

Pototzky  (P.  de).  Ingénieur»  Saint-Pétersbourg. 


SOCIÉTÉ    IMPÉRIALE    POUR     L  AVANCEMENT    DE    LA    MARINE    MARCHANDE    RUSSE. 

Noss,  Président,  Moscou 


SUISSE 


SOCIETE  VAUDOISE  DES  INGÉNIEURS  ET  DES  ARCHITECTES. 

Deluz  (Louis),  Ingénieur  de  la  Correction  de  la  Broyé,  Cossonay. 


URUGUAY 


DEPARTAMENTO    NACIONAL  DE   INGENIEROS. 

■ichaelsson  (F.),  Ingénieur,  Vice-Président,  Montevideo. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS 


Achelis  (Fr.),  Praeses  dcr  Ilandelskammer  Breinen,  llans  Schulting  am  Markt, 
i3,  Bremen  (Allemagne). 

Ackermans  (Il.-W.),  Entrepreneur  de  Travaux  publics.  Chaussée  de  Malines, 
i20,  Anvers. 

Adams  (Edward  D.),  Banker,  Wall  slreet,  55,  New-York. 

Ader  (Henry),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Narbonne. 

Aelteste  der  Kaufmannchaft  von  Berlin  (M.  Martin  Kriele,  Délégué),  Bi^rlin. 

Aguillon  (Louis),  Inspecteur  Général  des  Mines,  faubourg  Saint-Honoré,  71, 
Paris. 

Alard,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  avenue  de  Wagram,  76,  Paris. 

Albelda  y  Albert  (José),  Ingeniero  de  Caminos,  Canales  y  Puertos,  Mendez- 
Nunez,  i,  Huelva  (Espngno). 

Albrecht  (Gustnve),  Négociant-Exportateur,  Armateur,  quai  Van-Dick,  8,  Anvers. 

Albrecht  (Mme  Gustave),  quai  Van-Dyck,  8,  Anvers. 

Alby  (Amédée),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  place  Malesherbes,  22,  Pans. 

Alexandre  (Paul),  Ingénieur  en  Chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Desbordes- 
Valmore,  18,  Paris. 

AUard  (Félix),  Ingénieur,  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  avenue  Victor-Hugo, 
54,  Paris. 

AUard  (Joseph),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  avenue  Kléber,  106,  Paris. 

Ambrôzy  (Bêla  de),  Ingénieur  en  chef,  Ujvidék  (Hongrie). 

Ancelot  (A.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  de  Hanovre,  12, 
Paris. 

Andersen  (M.),  Geheimer  Baurath,  Wilhelmstrasse,  80,  Berlin  W. 

Antoine  (A.),  Négociant  en  charbons,  quai  de  Seine,  55,  Paris. 

Antonelli  (Geô-Bâtla),  Ingeniere,  Via  Carlo  Felice  N<»  6  int.  6,  Genova. 

Arana  (François),  Conducteur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Jacques- 
Cœur,  2  bis,  Paris. 

Architekten-Verein,  Berlin  W.,  92/95,  Wilhelmstrasse,  Berlin  \V. 

Arenal  (Fernando-Garcia),  Ingénieur,  Directeur  des  Travaux  du  port  deVigo,  Vigo. 

Arenberg  (Prince  d'),  Député,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la 
Compagnie  universelle  du  Canal  maritime  de  Suez,  Membre  du  Comité  de 
Patronage  du  Congrès,  rue  de  la  Ville -rÉvêque,  20,  Paris. 

Arnaldi  (A.),  Maggiore  d'Artiglieria,  Direttore  délia  Biblioteca  d'Artiglieria  e 
Genio,  Via  Astalli,  15,  Roma. 

Arnhold  (Eduard),  Kônigl.  Preuss.  Commerzienrath,  Aaeltester  der  Kaufmann- 
chaft von  Berlin,  Franzôsischestrasse,  69,  61,  Berlin. 

5 


f>6  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Arran  (Jean),  Entrepreneur  de  charpentes,  bois  et  fer,  boulevard  Hacdonald,  7, 

Paris. 
Asher  (A.)f  i3,  Unter  den  Linden,  Berlin  W. 
Associaçâo  dos  Engenheiros  civis  Portuguezes,  Lisbonne. 
Association  des  Élèves  Ingénieurs  de  Gand,  Café  des  Arcades,  Gand. 
Anzon  (Emile),  Agrégé  d*Histoire,  rue  Palatine,  5,  Paris. 
Avril  de  Gastel  (Emile),  Ingénieur  du  Matériel  de  la  Société  générale  de  louage 

et  de  Remorquage,  rue  d*Athène$,  19,  Paris. 
Aynard,   Député,  Président  honoraire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lyon, 

Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  Van-Dyck,  4,  Paris. 
Azarian  JÇffendi,  Délégué  de  Turquie  à  la  Commission  Européenne  du  Danube» 

Galatz  (Roumanie). 

Bachmayr  (Jos.-J.),  Négociant,  Litchenfelsgasse,  1,  Wien  Vi- 

Bajar  (Jules),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Roanne,  Membre  du 
Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Roanne. 

Baker  (A  -C),  Liout.  Commander  U.  S.  N,  avenue  Rapp,  20,  Paris. 

Balsan,  Député,  Manufacturier  à  CliAteauroux,  Membre  du  Conseil  de  perfection- 
nement de  l'École  centrale  des  Arts  et  Manufactures,  Membre  du  Comité  de 
Patronage  du  Congrès,  rue  de  la  Raume,  8,  Paris. 

Balthazar  (Jean),  Bonn. 

Barabant,  Directeur  de  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  TEst,  rue  d'Alsace, 
23,  Paris. 

Barabino  (Santiago  E.),  Ingénieur  Civil,  ancien  Inspecteur  Général  des  Travaux 
hydrauliques  de  la  République  Argentine,  Via  Goïto,  N°  2  bis  int.  4,  Gênes. 

Baratin  (Antonin-Jean-Baptiste),  Entrepreneur  de  travaux  publics,  rue  de 
Flandre,  168,  Paris, 

Baratte*  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Alphonse-de-Neuville,  2i, 
Paris. 

Barbé,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Dunkerque. 

Barbet  (Léandre),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Épinal. 

Barbier  (Ernest),  Négociant,  Juge  au  Tribunal  de  Commerce  de  Sens,  Vice-Pré- 
sident de  la  Chambre  de  Commerce,  Sens  (Yonne). 

Barbier  (Ernest)  fils,  rue  de  rile-d*Yonne,  2,  Sens  (Yonne). 

Barbier  (Frédéric),  Ingénieur,  Constructeur  de  phares,  rue  Curial,  82,  Paris. 

Barbier  (Léon),  Conseiller  Général  de  la  Seine,  rue  de  Sèvres,  77,  Boulogne-sur- 
Seine. 

Barbier  (Victor),  Transports  par  eau,  Assurances  fluviales,  boulevard  Diderot,  i, 
Paris. 

Barker  (Thomas  H.),  Secretary,  Chamber  of  commerce  of  Liverpool,  Liverpool. 

Barois  (J.)>  Ingénieur  en  chef  des  Pont^  et  Chaussées,  Directeur  français  des 
Chemins  de  fer  Égyptiens  de  TÉtat,  château  des  Réaux  (Indre-et-Loire) . 

Baron  (François),  Entrepreneur  de  travaux  publics,  chemin  des  Champarons,  iC, 
Colombes  (Seine). 

Barrez  (Ch.),  Président  de  la  Chambre  syndicale  des  Bouchons  et  Bouteilles, 
Secrétaire  de  TAlliance  syndicale  de  Paris,  rue  du  Dragon,  26,  Paris. 

Barrington  (William),  M.  Inst.,  C.  E.,  Clare  Charabers,  Limerick  (Ireland). 

Barrington  (Madame);  Clare  Chambers,  Limerick  (Ireland). 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  67 

Bastion  (Louis-Victor),  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  des  Remor- 
queurs de  la  Garonne,  quai  de  la  Grave,  Bordeaux. 
Batard-Razelière,  Ingénieur  des  Ponls  et  Chaussées.  Hôtel  des  Services  publics, 

quai  de  la  Joliette,  Marseille. 
Bâtes  (Lindon  Wallace),  Ingénieur,  Threadneedle  Street,  43,  Londres  G.  E. 
Bâtes  (Mme  Lindon  Wallace),  Threadneedle  Street,  45,  Londres  G.  E. 
Baudirektion  Bremen,  Werderstrasse,  21  A,  Bremen. 
Baùer  (Wilhclm),  Stadtbauinspector,  Oberingenieur  des  Kùlner  Hafens,  Bismarck 

Slrasse,  94,  Gôln  "/  Rhein. 
Bauer  (Madame  Gertrud),  Bismarck  Strasse,  94,  Gôln  Vl^l^^in* 
Baumann  (Lucien),  Négociant,  faubourg  de  Saverne,  25,  Strasbourg. 
Bayliss  (Thomas-Richard),  Civil  Engineer,  Belmont  Northfield  (near),  Birming- 

gham. 
Beaurin-Gressier,  Chef  de  la  Division  de  la  Navigation  au  Ministère  des  Travaux 

Publics,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Escudier,  78, 

Boulogne  (Seine). 
Beckmann  (Onno),  Baurath,  Verden  "/Aller. 

Beehler  (W.-H.),  Commander  U.  S.  N.,  Ambassade  des  États-Unis,  Berlin. 
Bekaar  (A.-A.),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat,  Loskade  P.  141'*,  Middelbourg. 
Bell  (James  R.),  Ingénieur  Civil,  Addison  Road,  42,  London  W. 
Bell  (Mlle  N.-H.),  Addison  Road,  42,  London  W. 
Bellemare  (E.),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  française  de  Bucnos- 

Ayres,  Buenos-Ayres. 
Belleville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  de  la  Commission 

d*Organisation  du  Congrès,  rue  de  Fontenelle,  5  bis,  Rouen. 
Bénard  (Georges),  Fabricant  de  chocolat,  rue  des  Jacobins,  2,  Blois. 
Benedix  (Joseph),  Ingénieur,  Gommissaire-Yoyer,  Florennes  (Belgique). 
Benjamin  (Gaston),  Transports  par  eau,  boulevard  de  la  Bastille,  8,  Paris. 
Benoit-Falaise  (Alphonse),  Président  de  la  Fédératiou  de  la  Batellerie  belge, 

Angleur  (Belgique). 
Bergère    (Alfred-Louis),  Président  du  Conseil  d*Administration  du  Canal  de  la 

Sambre  à  TOise,  rue  des  Mathurins,  64,  Paris. 
Bernard    (Henri),    Inspecteur  Général   des  Ponts   et  Chaussées  en  retraite, 

boulevard  Haussmann,  56,  Paris. 
Bernhardt  (E.),  Ingénieur,  Klopstockstrasse,  25,  Berlin  S.  W. 
Bertauz  (Victor),  Président  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des  Tra- 
vaux Publics,  rue  Auber,  19,  Bruxelles. 
Berthelier  (F.),  Directeur  Général  des  Usines  Muller,  boulevard  de  la  Bastille,  8, 

Paris. 
Bertrand  (Frédéric),  Président  des  Chambres  syndicales  de  l'Industrie  et  du 

Bâtiment,  avenue  de  Clichy,  100,  Paris. 
Bertrand  (Georges-Nicolas),  Délégué-Rapporteur  de  la  Fédération  de  la  Batellerie 

Belge,  rue  Van  Maerlant,  60,  Anvers. 
Bertrand  (Léon),  Ingénieur-Adjoint  à  la  Direction  de  la  Compagnie  Parisienne 

d'Éclairage  et  de  Chauffage  par  le  gaz,  rue  Condorcet,  6,  Paris. 
Bethencourt  (Cardozo  Léon  de).  Membre  du  Syndicat  maritime  de  France  et  du 

Conseil  d'enseignement  des  pêches  maritimes,  Directeur  du  journal  le  Mont', 

teur  Maritini€y  rue  de  Rennes,  74,  Paris. 


68  RENSEIGNEMENTS  (.ÉNÉRAI  X. 

Beûmer  (l)'^  W.),  Dêputô,  Secrétaire  Général,  Schùrnannstrasse,  4,  Dus- 
seldorf. 

Bezançon  (F.),  Chef  de  Division  à  la  Préfecture  de  Police,  Membre  de  la  Com- 
mission de  Surveillance  des  bateaux  à  vapeur,  rue  Le  GofT,  i,  Paris. 

Bianco  (Auguste),  Capitaine  de  vaisseau,  Attaché  naval  d'Italie,  Ambassade 
d'Italie,  Londres. 

Biddle  (John),  Captain,  Corps  of  Engineei-s,  U.  S.  A.,  Manila  (Iles  Philippines). 

Biegeleben  (Freiherr  Max  von),  Grossherzoglich  llessischer  Rheinschiffahrts 
Bevollmâchtigter  und  Oberfinanzrath,  Wilhelminenplalz,  lô,  Darmstadt. 

Bigotti  (L.),  Lieutenant  Général,  via  Private,  o,  Turin. 

Billard  (Emile),  Courtier  Maritime,  Grand  Quai,  07,  Le  Havre. 

Billet  (J.-A.),  Membre  de  la  Ligue  de  l'Induslrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 
publics,  rue  Pachéco,  89,  Bruxelles. 

Billy  (Edouard  de),  Ingénieur  au  Corps  des  Mines,  boulevard  de  Courcelles,  75, 
Paris. 

Bindemann,  Wasserbauinspector  beim  Wasserausschuss,  Berlin. 

Bixby  (W.-ll.),  Major,  Corps  of  Engineers  l.  S.  A.,  U.  S.  Engineer  office,  Cin- 
cinnati (Ohio). 

Blagé,  Directeur  de  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  du  Midi,  boulevard  Hauss- 
mann,  52  bis^  Paris. 

Blanchet  (Louis),  Directeur  des  Messageries  fluviales  de  Cochinchine,  rue  Tait- 
bout,  45,  Paris. 

Blenkinsop,  Ingénieur  du  Kaiser-Wilhelm-Canal,  Rendsburg  (Allemagne). 

Blet  (fils),  Négociant  en  bois,  rue  de  Seine,  18,  Ivry-Port  (Seine). 

Blondel  (André).  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  attaché  au  Service  central 
des  Phares  et  Balises,  avenue  de  Labourdonnais,  41,  Paris. 

Blûmcke  (Richard),  Directeur-Schiiïs-w.  Maschinenbau-Actien  Gesellschaft, 
Mannheim. 

Blunt  (William  T),  L.  S.  Assistant  Engineer,  P.  0.  Box,  1  42,  Toledo,  Ohio, 
U.S.  A. 

Boël  (Gustave),  Sénateur,  Industriel,  place  Charles-Rogier.  lO,  Bruxelles. 

Boës  (Tlieodor),  Geheimer  Baurath,  Naumhurg-s  Sanle. 

Bdileau  (Henri),  Ingénieur,  rue  de  la  Victoire,  GO,  Paris. 

Boin  (G.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  boulevard  Malesherbes, 
10,  Paris. 

Boissiëre  (Albert),  Ingénieur  de  la  Compagnie  Parisienne  du  Gaz,  boulevard 
Magenta,  124,  Paris. 

Bonamis  (Klorimond),  Conducteur  Principal  des  Ponts  et  Chaussées,  Jambes- 
Namur. 

Bonhomme  (Arnold),  Échevin  de  la  ville  de  MaéstrichI,  Membre  des  États  pro- 
vinciaux. Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  et  de  Fabrique,  Président  de 
là  Compagnie  Maêstrichloise  de  Navigation  à  vapeur.  Président  de  la  Caisse 
d'épargne  comnmnale.  Place  d'Armes,  Maëstricht. 

Bonnardel  (Jean),  Président  de  la  Compagnie  générale  de  Navigation  H.  P.  L.  M., 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  des  Champs-Elysées, 
44,  Paris. 

Bonuetty.  (Léonce),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Serval,  16,  Douai 
(Nord). 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  G9 

Boon  (Jacques),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment 

et  des  Travaux  publics,  chaussée  de  Mons,  351,  Bruxelles. 
Borde  (Gustave),  de  la  Maison  J.  Frctigny  et  fils,  lie  Lacroix,  Rouen. 
Bordèck    (Gustav),   K.   K.   Baurath,   Strombaudirection ,  Ferdinandsplatz ,  2, 

Wien  I. 
Borderie   (Antoine),  Ingénieur  Civil,    Entrepreneur    de  Travaux   maritimes. 

Cette. 
Borgatti  (Chevalier  Edmondo),  Ingénieur  du  Génie  civil,  Direction  des  Travaux 

du  port,  Venise. 
Borhek  (de),   Délégué   d'Autrichc-lIongrie  à   la  Commission   Européenne  du 

Danube,  Galatz. 
Borniche,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  Française   d'Anvers,  des 

deux  Flandres  et  du  Limbourg,  place  du  Meir,  14,  Anvers. 
Bosmans  (Louis),  Ëchevin  des  Travaux  Publics,  rue  de  la  Station,  155,  Louvain. 
Bosquet  (F.),  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

publics,  rue  de  la  Prospérité,  14,  Bruxelles. 
Bosquet  (Léon),  Directeur  de  la  Société  navale  de  l'Ouest,  rue  Lafayette,  19, 

Paris. 
Bouche  (Jean),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  rue  de  Brézétz,  Bordeaux. 
Boucheron  (Albert),  Secrétaire  de  la  Chambre  Syndicale  des  Bois  de  Sciage  et 

d'Industrie,  quai  d'ivry,  11,  Ivry  (Seine). 
Bouffet,  Ingénieur  en  chef  des  Ponlset  Chaussées,  Carcassonne. 
Bouillet,  Ingénieur  hydrographe  en  Chef  de  la  Marine,  rue  Daubigny,  6,  Paris. 
Boulé   (Auguste),   Inspecteur   (iénéral  des  Ponts   et   Chaussées   on    retraite, 

rue  Washington,  7,  Paris. 
Bouquet  de  la  Grye,  Membre  de  l'Institut,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du 

Congrès,  rue  de  Belloy,  8,  Paris. 
Bourgeois,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Douni. 

Bourgoignie  (Léonce),  Ingénieur  Principal  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Bru- 
xelles, 7,  Termonde. 
Bonrgougnon,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Nice. 
Bourguin,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Reims. 
Bourqnelot,   Ingénieur  en   chef  des   Ponts  et  Chaussées,    rue  Marbeuf,    9, 

Paris. 
Bonmet-Aubertot  (Hector),  Ingénieur,  rue  François-I*%  6,  Paris. 
Boutillier,   Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  rue  de 

Madrid,  24,  Paris. 
Boutrouz  (Paul),  Négociant  en  bois,  Président  du  Commerce  des  bois  do   la 

Nièvre,  rue  du  Sort,  5,  Nevers. 
Boutteville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Inspecteur  Général  des 

Travaux  Publics  des  Colonies,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du 

Congrès,  Ministère  des  Colonies,  Paris. 
Bouvaist,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Yesoul. 
Bonvard-Châtelet  (Robert  de).  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Zam 

(Autriche). 
Boverat  (M.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  nie  Coq-Héron,  7, 

Paris. 
Bovers  (A.-B.),  Sansoune  Street,  101,  San  Francisco. 


70  RE.NSE1GNEMENTS  GÉiNÉRAUX. 

Bovet  (Armand  de),  Administrateur  délégué  de  la  Société  générale  de  louage  et 
de  Remorquage,  Secrétaire  du  Comité  teclmique  et  de  rédaction  du  Congrès, 
Cliaussée-d'Antin,  64,  Paris. 
Bovie  (Emile),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Tou- 
louse, 14,  Bruxelles. 
Brackebusch  (\Vilhelm),  Fabricant  (Membre  du  Kanalverein  fùrNiedersachsen), 

Georgstrasse,  18*,  Hanovre. 
Brancher  (Marie-Antoine),  Ingénieur-Constructeur  (organes  de  transmission), 

rue  Mogador,  9,  Paris. 
Brandt   (D**  Otto),   Geschâftfùhrer  des  Handelskammer,  Elberfelderstrasse,  5, 

Dusseldorf, 
Brauwer  (Alphonse  de),  Expéditeur,  Juge  au  Tribunal  de  Commerce,  Conseiller 

provincial  du  Drabant,  rue  des  Boiteux,  12,  Bruxelles. 
Bredius  (Jean-P.),  1.  C,  Représentant  des  chantiers  «  Conrad  »  Haarlem  et 
d'autres  usines  hollandaises  et  nord-américaines,  Casilla  Correo,  1419,  Buenos- 
Ayres. 
Br^nnecke  (Ludwig),  Marine  Oberbaurath  hafenbau  Director,  Kaiserliche  Werft, 

Wilhelmshaven. 
Bressand  (Joseph),    Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Saint-Dizier, 

Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Langres. 
Breuer  (J.),  Ingénieur,  rue  de  la  Paix,  10,  Paris. 
Brian  (Santiago),  avenida  de  la  Republica,  31,  Buenos-Ayres. 
Bricard  (Henri),  Directeur  de  lexploitation    des   Forges  et  Chantiers  de  la 

Méditerranée,  boulevard  d'Harfleur,  51,  Le  Havre. 
Brinzinger  (Albert),  Baumeister,  Vorsland  des  Gewerbe-Vereins,  Ottilienstrasse, 

13,  Esslingen  a/i\. 
Brion   (Hypacio-Frederico   de).   Capitaine  de   Corvette,    107,   C.   do   Marquez 

d*Alrantes,  Ijisbonne. 
Broemel   (Max),   Generalsecretâr-Mitglied   des  Deutschen   Reichstags-und  der 

Preussischen  Abgeodnetenhauses,  Matthâihirchstrasse,  6,  Berlin  W. 
Broomé  (L.),  Commandant  du  Corps  des  Ponts  et  Chaussées,  Karlavijen,  28, 

Stockholm. 
Brossard  (J.),  Ingénieur  Civil,  Haîphong. 
Brosselin,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  Malesherbes,  89, 

Paris. 
Bronwers  (Gust.),  Industriel,  rue  Rubens,  27,  Bruxelles. 
Brown  (Andrew),  Member  of  Inst.  Civil  Engineers,  Castlehill,  Renfrew  (Near), 

Glasgow. 
'Bruges  (Ville  de),  Administration  communale,  Bruges. 
Bruneel  (Oct.),  Échevin  du  Commerce,  Gand. 
Bniyer  (Émile-Louis),  Négociant,  quai  dUvry,  71,  Ïvry-Port. 
Bnbendey  (I.-F.),  Professer  der  Teschischem  Hochschule  Vorsitzender  des  Canal 
Yereins  fur  Hebung  der  Deutschen  Fluss-und  Kanalschiffahrt,  Wùrzburger- 
slrasse,  1  II,  Berlin  \V. 
Buchheister  (M.),  Wasserbau-Direclor  der  Freien  und  Hansestadt,  Hambourg. 
Bneren  (Hemrich),  Kaûfmann,  Munster  i/W. 

Bnnzabnro  (Obata),  Ingénieur  de  la  Marine  japonaise,  boulevard  des  Invalides, 
44,  Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  71 

Buquet  (Paul),  Directeur  de  TÉcole  Centrale,  Ancien  Président  de  la  Société  des 

Ingénieurs  Civils,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Montgol- 

fier,  1,  Paris. 
Bûrck  (Charles),  Consul  de  la  République  Argentine,  Bismarkstrasse,2i,  Mann- 

heini. 
Bureau  (Léon),  Président  du  Syndicat  nantais  des  Armateurs  et  des  Industriels 

maritimes,  l'ue  Gresset,  15,  Nantes. 
Butler  (M.J.),  Chief  Engineer  B.  of  Q.  R.,  Napance  (Ontario). 
Butticaz,  Ingénieur,  Directeur  des  Services  Industriels  de  la  Ville  de  Genève, 

Genève. 

Cadart  (Gustave),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Chaumont. 

Cadiat,  ff.  dlngénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Romorantin. 

Calaud  (Pierre),  Ancien  Inspecteur  en  chef  du  Waterstaat,  rue  Van  de  Spieghel, 
18,  La  Haye. 

Calhelros  da  Graça  (Francisco),  Capitaine  de  Vaisseau,  rue  Silveira  Martin,  90, 
Rio  de  Janeiro. 

Caméré  (Anatole-Jules),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  avenue 
d'Aligre,  17,  Chatou  (Seine-et-Oise). 

Campiguy  (Nicolas  de).  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Zabalkansky,  22, 
Log.  6,  Saint-Pétersbourg. 

Campes  (Gactano  César  de).  Ministère  de  l'Industrie,  des  Voies  et  Travaux  Publics, 
Rio  de  Janeiro. 

Caudlet  (Edouard),  Ingénieur,  rue  d'Edimbourg,  18,  Paris. 

Cautacuzène  (J.-B.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  de  Roumanie, 
Strada  Polona,  93,  Bucarest. 

Cauter-Cremers  (G.  G.  G.)f  Ingénieur,  Culemborg. 

Captier  (Gustave),  Secrétaire  de  la  Chambre  syndicale  de  la  Marine  (navigation 
intérieure).  Secrétaire  du  Comité  des  Finances  du  Congrès,  quai  Saint-Michel, 
15,  Paris. 

Cardiu  (Charles-Gilles),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Nantes. 

Carié  (Paul),  Ingénieur  en  chef  de  la  Société  des  Forges  et  Chantiers  de  la  Médi- 
terranée, rue  Murillo,  4,  Paris. 

Carimantrand  (Jules),  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  de  Touage  et 
Transports  de  la  Seine,  de  Conflans  à  la  mer,  rue  de  Châteaudun,  59,  Paris. 

Cari  (Ferdinand),  Magistratsrath-und  Redakteur,  Further  Strasse,  2  a,  Niirnberg. 

Carlier  (Emile),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  Membre 
de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  Decamps,  15,  Paris. 

Carliug  (W.),  Ingénier,  Norrkoping  stadt  Bygzuadschef,  Norrkoping  (Suède). 

Caruot  (Ernest),  Administrateur  des  Messageries  maritimes,  Ancien  Député,  ave- 
nue d'Iéna,  64,  Paris. 

Carny  (Léon),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  Pent-Saint-Vincent  (Meurthe-et- 
Moselle). 

Carpentier  (Alcindor),  Secrétaire  de  la  Société  de  Remorquage  de  l'Oise,  Chemin 
du  halage,  Margny-lez-Compiègne. 

Carrette-Dutoit,  Industriel,  Président  de  la  Société  françaisede  bienfaisance  de 
Tournai,  Chaussée  d'Antoing,  Tournai. 

Cay  (William  Dyce),  M.  Inst.  G.  E.,  F.R.S.E,  Albyn-Place,  1,  Edinburg. 


n  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX, 

Chambeyron  (J.-B,).  Ingénieur,  rue  de  Lodi,  12,  Saint-Élicnne. 

Chambon   (Frédéric-Auguste),   Conducteur  des   Ponls   et  Chaussées,  Damcry 

(Marne). 
Chamussy,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Mâcon-Charolies,  Membre 

du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Mâcon. 
Chandèze,  Directeur  du  Commerce,  Ministère  du  Commerce,  de  Tlndustrie,  des 

Postes  et  des  Télégraphes,  Paris. 
Chapelet  (R.),  Imprimeur,  50,  rue  et  passage  Dauphinc,  Paris. 
Chardon  (A.),  Directeur  de  la  Société  de  Traction  électrique  des  bateaux.  Douai. 
Chargnéraud  (A.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Condé,  16,  Paris. 
Chatelin,  Président  du  Syndicat  des  Entrepreneurs  de  Travaux  publics  de  France. 

Faubourg-Montmartre,  10,  Paris. 
Chandoye  (J),  Directeur  Général  de  la  Société  des  Ateliers  et  Chantiers  de  la 

Loire,  Membre  de  la  Commission  d*Organisation  du  Congrès,  boulevard  Hauss- 

mann.  11  bis,  Paris. 
Chaumelin,  Chef  de  l'Exploitation  ù  la  Compagnie  universelle  du  Canal  maritime 

de  Suez,  rue  Charras,  9,  Paris. 
Chédeville  (Armand),  Trésorier  de  la  Cliambre  syndicale  du  Papier  et  des  Indus- 
tries qui  le  transforment,  rue  Bertin-Poirée,  9,  Paris. 
Chenu  (Emile),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Defacqz,  98,  Bruxelles. 
Chevalier  (Henry),  Entrepreneur  de  batellerie  du  Rhône,  Serves-Érôme  (Drôme). 
Choqnet  (Ed.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  Chariot,  5, 

Paris. 
Choron,  Administrateur  de  la  Compagnie  nouvelle  du  Canal  de  Panama,  rue 

Louis-le-Grand,  7,  Paris. 
Christophe  (Georg),  Directeur  du  poi;t  de  Cologne,  Hafenaml,  Cologue-sur-Rhin. 
Christophe  (Paul),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  me   du  Clocher,  35, 

Bruxelles. 
Christophersen,  Consul  Général  à  Anvers,  Anvers. 
Chnrmca  (Evaristo  de),  Inspector  General  del  Cuerpo  nacional  de  Ingenieros  de 

Caminos,  Çanales  y  Puertos,  y  Director  de  las  Obras  del  puerto  de  Bilbao, 

Bilbao. 
Ciccoli  (Louis-Napoléon),  Secrétaire  général  de  «  l'Alliance  Batelière  »,  Syndicat 

professionnel  des  Mariniers,  rue  Gît-le-Cœur,  6,  Paris. 
Claes  (Tobie),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Albert-Grisar,  24,  Anvers. 
Claes  (Mme  Tobie),  rue  .Vlbert-Grisar,  2i,  Anvers. 
Claise  (Georges),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Charleville. 
Clarard,  Ingénieur  on  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Bourg. 
Clarke  (Lient,  général  sir  Andrew),  Royal  Engineer,  Portland  Place,  42,  Lon- 

don  SW. 
Clande-Lalontaine,  Trésorier  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  banquier 

du  Vlll«  Congrès  International  de  Navigation,  rue  de  Trévise,  o2,  Paris. 
Clansen,  Wasserbauinspector  bei  der  Weichselstrom-Bauverwaltung,  Dirschau. 
Clanssen  (Federico),  Abtheilungs  Ingénieur  am  Aafenbau,  Bremerhaven. 
Claveille  (Albert),  (T.  d'Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Périgueux. 
Clavel  (Georges),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Agent  Voyer  en 

chef,  Bordeaux. 
Clerc,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Valence. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADUÉRENTS.  75 

Clercq  (H.  de),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment 

et  des  Travaux  publics,  Chaussée  d'Alsemberg,  517,  Uccle  (Belgique). 
Cléry  (L),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  d*Alise,  I,  Dijon. 
Clover  (Commander  Bichard),  U.S.N.,  avenue  Kléber,  18,  Paris. 
Coblentz  (Georges).  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Ilonfleur. 
Cœne  (J.  de).  Ingénieur,  Ancien  Président  de  la  Société  de  défense  de  la  Seine, 

rue  Étoupée,  26,  Bouen. 
Coiseau  (Louis),  Ingénieur,  Entrepreneur,  avenue  des  Champs-Elysées,  120,  Paris. 
Colas  (Joseph),  Industriel,  quai  de  la  Marne,  16,  Paris. 
Collet  (Charles-Louis-Marie),  Ingénieur  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dun- 

kerque,  rue  du  Château,  4,  Dunkerque. 
Collot-Laurent,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dijon,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Dijon. 
Colsoii  (C.)»  Conseiller  d'Élat,  boulevard  Saint-Germain,  ir>9,  Paris. 
Comitato  centrale  per  lo  Sviluppo  délia  Navigazione  interna  in  Italia,  San  Bene- 

delto,  o940,  Venezia. 
Commission  pour  la  canalisation  de  la  Moldau  et  de  TElbe  en  Bohême, 

Karolinenthal,  145,  Prag. 
Compagnie  générale  de  Navigation  Havre-Paris-Lyon-Harseille,  avenue 

des  Champs-Elysées,  44,  Paris. 
Compère  (Gaston),  Journal  Le  Transport,  rue  Clignancourt,  12,  Paris. 
Conc.  Sàchsischer  SchilTer-Verein,  Dresden. 
Conrad  (J.-F.-H.),  Inspecteur  Général  du  Watcrstaat  Néerlandais,  Membre  de  la 

seconde  Chambre  des  États  Généraux,  van  de  Spieghel  Straat,  5,  La  Haye. 
Conrad  (Melle),  van  de  Spieghel  Straat,  5,  La  Haye. 
Constant    (Père),   Vice-Président  de  la  thambre  de  Commerce   de  Nevers, 

Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Nevers. 
Cool  (Wouter  Y.),  Ingénieur  des  Travaux  de  la  Ville  de  Botterdam,  Maaskade 

W.  Z.,  12,  Botterdam. 
Coppieters  (E.-L.),  Ingénieur,  rue  de  la  Gare,  3,  Ostende. 
Corbeaux  (Lucien),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Cambrai. 
Cordeiro  (Luciano),  Conseiller  Boyal,  Secrétaire  perpétuel  de   la  Société   de 

Géographie  de  Lisbonne,  Lisbonne. 
Cordeiro  de  Sonsa  (J.-M.),  Ingénieur,  Chef  des  Services  du  Tage  et  du  port  de 

Lisbonne,  Largo  doQuintella,  ll-2<»,  Lisbonne. 
Cordemoy  (Camille de), Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures, inie  des  Archives,!  1» 

Paris, 
Coré  (A.),  Président  de  la  Chambre  Syndicale  du  Commerce  des  Bois  à  brûler, 

rue  de  Bercy,  242,  Paris. 
Comely  (h'^  Anton),  K.  Bector,  Industrieschule  Kaiserlautern,  Commerzienralh 

Woerner,  Aschaffenburg. 
Corréa  da  Camara  (Frederico),  Ingénieur  en  chef  au  Ministère  de  la  Marine, 

Saô  Joaô  Baptista,  68,  Bio-de-Janeiro. 
Corthell    (Elmer  Lawrance),  Civil  Engineer,   Ministerio   de    Obras  Publicas, 

Direccion  General  de  Obras  hydraulicas,  Ingeniero  Consulter,  Buenos-Ayres. 
Corvol  (Georges),  Négociant,  boulevard  Henri-IV,  32,  Paris. 
Costa  Conto  (A.  J   da),  Chef  de  section  au  Ministère  des  Travaux  Publics,  Ingé- 
nieur du  port  de  Bio-de-Janeiro,  Bua  Conde  de  Baependy,  53,  Bio-de-Janeiro. 


♦i 


74  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Costa  Lima  (Polycarpo,  José  da),  R.  da  Moinho  de  Venio,  12,  à  Lapa,  Lisboa. 

Coucou  (Starotcsco),  Commissaire  spécial  à  TExposition,  ancien  Ingénieur  en 
chef  de  la  Ville  de  Bucarest,  7,  Strada  Fortuna,  Bucarest. 

Coulon  (Anatole),  Armateur,  quai  des  Chartrons,  55,  Bordeaux. 

Coureau,  Administrateur  de  la  Compagnie  générale  de  Navigation,  Chalon-sur- 
Saône. 

Courtois  de  Viçose,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Toulouse, 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Toulouse. 

Cousin  (Emile),  Ingénieur,  Directeur  des  Travaux  des  ports  et  du  Canal  maritime 
de  Bruges,  rue  Haute,  8,  Bruges. 

Cousin  (Jean),  Sous-Directeur  du  Commerce,  Membre  de  la  Commission  d'Orga- 
nisation du  Congrès,  rue  d*Assas,  100,  Paris. 

Cousin  (Jean),  Ingénieur,  Entrepreneur  de  Travaux  publics.  Chaussée  de  Char- 
leroi,  26,  Bruxelles. 

Coustô,  ancien  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  du 
Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  Victor-Hugo,  71,  Paris. 

Couvreur  (Louis),  Ancien  Vice-Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris, 
Membre  du  Comité  consultatif  des  Chemins  de  fer,  Président  de  la  Commis- 
sion d'Organisation  du  Congrès,  rue  Lafayette,  257,  Paris. 

Couyreux  (Abel),  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  du  port  de  Bizerte» 
rue  d'Anjou,  78,  Paris. 

Crahay  de  Franchimont,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Adjoint 
à  rinspection  générale  des  Travaux  maritimes.  Membre  du  Conseil  des  Travaux 
de  la  Marine,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  de 
Saint-Pétersbourg,  ^5,  Paris. 

Crets  (Edmond),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  du  Chantier  naval  de  la  Société 
Cockerill,  Hoboken  près  Anvers. 

Croix  (W.  K.  du).  Ingénieur  du  Waterstaat,  Constant  Huygens  Straat,  2p» 
Amsterdam. 

Crombrugghe  de  Looringhe  (baron  Georges,  Jules  de).  Sénateur,  Pont-Latour» 
Bruges. 

Crugnola  (Professeur  Gaetano  Cav.),  Ingénieur  en  chef  de  la  province  deTeramo, 
Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France,  Teramo  (Abruzzes). 

CsôrgeO  (Jules  de),  Conseiller  d'État  au  Ministère  du  Commerce,  Budapest. 

Cucchini  Truvinio,  Ingénieur  Royal,  Directeur  des  Travaux  d'amélioration  de  la 
Bertana,  Corso  Vittorio  Emanuele,  48,  Ferrara. 

Cnissart  (George),  Attaché  à  la  Légation  de  Siam,  avenue  d'Eylau,  14,  Paris. 

Cnvinot,  Sénateur,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  en  retraite. 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  Phalsbourg,  15,  Paris. 

Daher  (P.),  Gérant  de  la  Société  J.  et  A.  Pavin  de  Lafarge,  rue  Grignan,  59, 

Marseille. 
Daiz   (H.),    Ingénieur,   Vice-Président  du  Syndicat  Général   des  Corps    gras, 

Meulan. 
Daligaut  (Edouard-Georges,  fils).  Entrepreneur  de  Travaux   publics,   rue  de 

l'Arrivée,  8,  Paris. 
Daligant  (Hippolyte-Louis),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  rue  derArrivée,8, 

Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  75- 

Dalliba,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  Amériraine  de  Paris,  rue  Scribe,  3^ 

Paris. 
Darcy,  Président  du  Comité  Central  des  Houillères  de  France,  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  château  de  Brimborion,  Sèvres. 
Dardenne  (A.),  Directeur  Commercial  de  la  Société  des  Ciments  français  de 

Boulogne-sur-Mer,  me  de  la  Tour,  141,  Paris. 
Darquer  (Ad.),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Calais,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  l'Étoile,  16,  Calais. 
Davy  de  Boisroger,  Administrateur  de  la  Compagnie  générale  de  Navigation 

H.  P.  L.  M.,  Granville. 
Daymard  (Victor),  Ingénieur  en  chef  de  la  Compagnie  générale  transatlantique. 
Membre  de  la  Commission  d*Organisation  du  Congrès,  rue  de  Courcelles,  47,. 
Paris. 
Dazet  (Georges),  Avocat,  boulevard  Latour-Maubourg,  72,  Paris. 
Debauve,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Beauvais. 
Debeil,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Louvain,58,  Bruxelles. 
Debrabandère  (E.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Maeseyck  (Belgique). 
Debray,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur  de  la  Compagnie- 

des  Tramways  de  l'Est-Parisien,  rue  Halévy,  12,  Paris. 
Decanville  (Paul),  Ingénieur,  ancien  Sénateur,  rue  Matignon,  15,  Paris. 
Dechenne  (Clément),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  dès- 
Travaux  publics,  rue  des  Chartreux,  47,  Bruxelles. 
Decossauz  (Emile),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  TAthénée,  7, 

Mons. 
Dedet  (Auguste),  Directeur  de  l'Exploitation  du  Canal  et  des  Mines  de  Wnssy^ 
Représentant  de  la  Compagnie  des  Forges  de  Champagne  et  du  Canal  de  Saint-^ 
Dizier  à  Wassy,  Pont-Varin  par  Wassy. 
Degener  (B.),  Regierungs  Baumeister,  Mollkestrasse,  9,  Coblentz. 
Degermann,  Ingénieur,  Représentant  de  MM.  Schneider  et  Cie,  boulevard  Maies- 

herbes,  i ,  Paris. 
Degroef  (P.),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

Publics,  Impasse  de  la  Fidélité,  11,  Bruxelles. 
Dehesdin  (Gaston),  Ancien  élève  de  TÉcole  Polytechnique,  Directeur  de  la  Société 

des  Établissements  Henry  Lepaute,  rue  Desnouettes,  11,  Paris. 
DehoUain    (E.),    Membre  de  la  Chambre   de  Commerce  de   Paris,   rue  des 

Jeûneurs,  23,  Paris. 
Dejean  (Albert),  Chef  du  Cabinet  du  Ministre  des  Travaux  publics,  boulevard 

Saint-Germain,  202,  Paris. 
Déking-Dura  (A.),  Ingénieur  en  chef  de  la  province  d'Overijssel,  ZwoUe. 
Déking-Dura  (fils).  Étudiant,  Zv\roIle. 

Delacenserie  (Arthur),  Affréleur-Expéditeur,  ruedeNaples,  124,  Anvers. 
Delachanal,  Ingénieur  de  la  Chambre  de  Commerce  du  Havre,  rue  du  Docteur- 

Cousture,  32,  Le  Havre. 
Delange  (Maurice),  Constiucteur  de  bateaux,  Hoboken  près  Anvers. 
Delaunay-Belleville,  Président  honoraire  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Paris,  Directeur  Général  de  TExploitation  à  l'Exposition  Universelle  de  1900, 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  boulevard  Richard-Wallace,  17^ 
Neuilly-Saint-James. 


7G  RKNSEIGNEMENTS  GÉNÉRAI  X. 

Delegrange  (Paul-Jules-César),  Transporteur  par  eau.  Directeur  particulier  de 
la  Compagnie  «  Union  Marine  »,  Administra  leur  des  Transports  fluviaux  du 
Nord,  Président  du  Syndicat  des  Courtiers  de  fret  de  la  région  houillère  du 
Nord  et  du  Pas-de-Calais,  quai  d'Alsace,  M,  Douai. 

Délit  (J.-B.),  Entrepreneur,  Membre  de  la  ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et 
des  Travaux  publics,  rue  des  Ménapiens,  15,  Rruxelles. 

Delleur  (J.-H.),  Ingénieur,  Entrepreneur  de  Travaux  hydrauliques,  Boitsfort. 

Deloche  (René),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Mozart,  78, 
Paris. 

Delocre  (Emile),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  rue 
Lavoisier,  i ,  Paris. 

Delpeuch  (L.)»  Délégué  de  la  Chambre  syndicale  des  Marchands  de  charbons  en 
gros  de  Paris,  rue  Jean-Cottin,  14,  Paris. 

Delsol  (Etienne),  Ingénieur  Civil,  Secrétaire  Général  de  la  Compagnie  Toulousaine 
de  Navigation,  rue  de  la  Poste,  8,  Toulouse. 

Deluz  (Louis),  Ingénieur  de  la  Correction  de  la  Broyé,  Cossonay,  Canton  de 
Vaud. 

Demont,  Délégué  de  la  Chambre  de  Commerce  d'Armentières,  Membre  du 
Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Armentiéres. 

Denëfle  (Ambroise),  Gérant  de  la  Société  de  traction  électrique  sur  les  voies 
navigables,  boulevard  Montmartre,  i9,  Paris. 

Denizot  (Alfred),  Agent  Commercial  de  la  Compagnie  de  Douchy,  rue  de 
Paradis,  50,  Paris. 

Dennery  (Myrthil),  faubourg  Saint-Antoine,  6i,  Paris. 

Denys,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Courty,  1,  Paris. 

Departemento  nacional  de  Ingenieros,  Calle  Andes,  213,  Montevideo. 

Dépret  (Adolphe),  Transports  par  eau,  rue  de  Londres,  5%  Anvers. 

Derode  (L.),  Secrétaire  de  la  Chambre  de  commerce  de  Paris,  boulevard 
Sébastopol,  8,  Paris. 

Derome,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Compiègne. 

Dervillé,  Ancien  Président  du  Tribunal  de  Commerce  de  la  Seine,  Président  du 
Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  P.-L.-M., 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Fortuny,  57,  Paris. 

De  Salis  (Bodolph  Fane),  Direclor  North  Staffordshire  Bailway  C%  Barlston  Gar- 
den,  5i,  London  S.  W. 

Descans  (Jules),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  THôpitaU  Turnhout, 
(Belgique) 

Desomer  (Achille),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  quai  Long,  76,  Bruges. 

Desprez  ((!.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  de  la  Commission  d'Or- 
ganisation du  Congrès,  rue  Cardinet,  50,  Paris. 

Deutsch  (Les  fils  de  A.),  Raffmeurs  de  pétrole,  rue  de  Châteaudun,  50,  Paris. 

Deutsch  (J),  Ingénieur- Adniinislrations-Rath-und  delegirter  der  K.  K.  Donau 
Dampfschiiïahrts  Gesellschan  in  Wien.  Lindengasse,  2.  Wien  VU. 

Devincet  (Antoine-Pierre-François),  Conducteur  principal  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, rue  Penchienatli,  i"2,  Nice. 

Deviolaine  (Emile),  Maître  de  Verrerie,  Conseiller  Général  de  l'Aisne,  Soissons. 

Devos,  Ingénieur  en  chef  adjoint  à  l'Inspection  Générale  des  Travaux  publics  des 
Colonies,  rue  de  Verneuil,  4i,  Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  77 

Didier  (Alfred),  Vice-Présidenl-Trésorior  do  la  Oiambre  Syndicale  des  Enl re- 
preneurs de  menuiserie,  avenue  Vicloria,  18,  Paris. 

Dillon-Croker  (T.  F.),  Gentleman,  49,  Upper  Bedfort  Place,  Russell  square,  f.on- 
don  E.  C. 

Direction  des  Congrès,  97,  quai  d'Orsay,  Paris. 

Direction  de  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  P.-L.-H.,  rue  Saint- 
Lazare,  88,  Paris. 

Direction  des  Voies  navigables  et  des  Routes  de  la  Région  de  Saint- 
Pétersbourg,  rue  Bronnilsky,  10,  Saint-Pélershourg. 

Disch  (Michael),  Direktor  der  AcL-Gesellschafl  fur  llandel  und  Scliiffahrt  H.  A. 
Disclî  Dûisburg  V^hein. 

Discry  (Gustave),  Industriel,  Membre  Administrateur  de  rAssocialion  des  Bateliers 
de  Liège,  Andenne  (Belgique). 

Dlongoche  (Stanislas  de).  Ingénieur  dos  Voies  de  Communication,  Obrino. 
(Bussie). 

Dobson-Douglas.  Membre  de  la  Société  américaine  des  Ingénieurs  Civils,  Blen- 
heim  (Nouvelle-Zélande). 

Dollot  (Emile),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  rue  Viète,  9,  Paris. 

Dômming  (von),  Geheimer  Baurath,  Wilhelmstrasse,  80,  Berlin,  \V. 

Doniol,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  5,  villa  de  la 
Tour,  9G  bin,  rue  de  la  Tour,  Paris. 

Doniol,  Ingénieur  drs  Ponts  et  Chaussées,  rue  Brûle-Maison,  ^0,  Lille. 

Dreyfus  (Silvain-Ernest),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  Si-Martin, 
15.  Paris. 

Dnbrnjeand  (L.),Membredela  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  Freycinet,  4, 
Paris. 

Duchâteau,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dunkerque,  rue  des  Bas- 
sins, 57,  Dunkerque. 

Duchesne  (Ernest),  Ingénieur  Civil,  Membre  du  Conseil  Supérieur  de  la  Marine 
marchande,  avenue  du  Chemin-de-fer,  l)>i.  Le  Vésinet  (Seine). 

Duclout,  Inspecteur  Général  de  la  iNavigation  et  des  Ports  de  Buenos-Ayres, 
Buenos-Ayres. 

Ducrocq  (Théophile-Louis-Olivier),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard 
François-I«',  29,  Le  Havre. 

Dnez  (Nestor),  Administrateur  de  la  Société  anonyme  du  Canal  de  Blaton  à  Ath 
et  de  la  Dendre  canalisée,  rue  de  Naples,  57»,  Ixplles-Bruxelles. 

Dufayet  (Jean),  Constructeur,  rue  de  la  Boquette,  57,  Paris. 

Dnfourny  (Alexis),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  de  i"'  classe  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, rue  de  la  Limite,  104,  Bruxelles. 

Dnfrène  (A.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  avenue  MalakofT,  159, 
Paris. 

Dulait  (Julien),  Administrateur-Gérant  de  la  Société  *'  Electricité  et  Hydrau- 
lique "  à  Jeumont  (Nord),  et  à  Charleroi  (Belgique),  Charleroi. 

Dumas  (Albin),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  Secrétaire  de  la  rédaction 
du  *'  Génie  Civil  ",  rue  de  la  Chaussée-d'Antin,  0,  Paris. 

Dumas  (F.),  Directeur  de  la  Compagnie  de  halage'Idu'Nord-Est,  me  Drouot,  22, 
Paris. 

Duménil-Leblé  (Louis),  Armateur,  rue  Victor-Hugo,  100,  Le  Havre. 


78  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Dnmur,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Forcalquier. 

Bnperrô  (Amiral),   Président  de  TUnion  de  Yachts  Français,  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  rue  Frédéric-Bastiat,  7,  Paris. 
Dupont.  Président  de  Section  au  Tribunal  de  Commerce  de  la  Seine,  place  Saint- 

Sulpice,  i,  Paris. 
Dupont  (Paul,)  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Sainl-Maur,  19,  Rouen. 
Duprat  (Joseph),  Directeur  de  la  Compagnie  des  Chargeurs  Réunis.  Membre  de 

la  Commission  d*Organisation  du  Congrès,  boulevard  des  Italiens,  il,  Paris. 
Dnrassier,  Directeur  de  la  Marine  marchande,  Ministère  de  la  Marine,  Paris. 
Dûsing,  Kôniglicher  Baurath,  Alte  Luisensirasse,  li,  Postdam. 
Dusuzeau,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Amiens. 
Dnval,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce   de   Saint-Nazaire,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Saint-Nazaire. 
Dykes  (C.-R.),  Esq.,  General  Manager,  Rochdale  Canal  Company,  Manchester. 

Eells  (Howard),    Président  of  Ihe  Bucyrus  Company-Steam  shovels  and  Dredges, 

Cleveland, 
Egan  (Edward),  Oberingenieur  im  kôniglich  ungarischen  Handeisministerium, 

Budapest  11. 
Egan  (Mme  Edward),  Handeisministerium,  Budapest  H. 
Egan  (William),  Uheder,  Inhaber  des  Rheinische  Transport  Gesellschaft,  Franc- 

furta/M. 
Elenkoyski(J.-N.),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Kostroma  (Russie). 
Engel  (Konrad),  Kôniglicher  Bergmeister,  Essen-Ruhr,  Lindenallee,  67   (Alle- 
magne). 
Engel  (Wilhelm),  Direct  or  derOes  ter-Nord  west  Dampfschifrahrt  Gcsellschan,  Leip- 

ziger  Strasse,  29,  Dresdon. 
Engels  (Fernand),  Ingénieur  à  la  Société  anonyme  des  Installations  maritimes  de 

Bruxelles  (adjoint  au  Service  du  Remorquage),  rue  du  Prince-Royal,  18,  Ixelles- 

Bruxelles. 
Engels  (IL),  Geheimer  llofrath  und  professor,  Schnorrstrasse,  50,  Drcsden. 
Eqner,   Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,   boulevard  du  Montparnasse,  85. 

Paris. 
Ermenns(J.-G.),  Ingénieur  du  Walerstaat,  Flessingue. 
Ernst  (Georg  Eberhard),  Libraire,  Éditeur  des  journaux  :  Centralblat  der  Ban- 

verwallung;  Zeitschrift  fiir  Bauweseriy  Wilhelmstrasse,    90,  Berlin  VV.  66. 
Estève,  Président  de  la  Ciiambre  de  Commerce  de  Cette,  Membre  du  Comité  de 

Patronage  du  Congrès,  Cette. 
Estier  (Henri),  Armateur,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Mareeille,  rue 

Paradis,  415*,  Marseille. 
Eyriaud-Desvergnes,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  Narbonno,  1,  Paris. 
EyroUes  (Léon),  Directeur  de  TÉcole  spéciale  de  travaux  publics,  12,  rue  du 
Sommerard,  Paris. 

Paber  (Eduard),  K.  Bauamlsassessor.  Vorslanddestcchnischen  Amtes  bayerischen 

Kanal-Vereins,  Nûrnberg. 
Padeieflf  (Pierre),  Sénateur,  Ivanovskaija,  4,  Saint-Pétersbourg. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  79 

Faga  (Charles),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  boulevard  des  Balignolles,  55, 

Paris. 
Falicon  (Conte  di),  Capitano  di  Vascello,  Président  da  «  La  Lega  Navale  Italiana, 

Spezia  (Italie). 
Falloise  (Henri),  Industriel,  Exportateur,  boulevard  du  Nord,  50,  Bruxelles. 
Faragô  (Léopold),  Conseiller  de  Section  au  Ministère  de  TAgriculture,  Budapest. 
Fargae,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées    eu  retraite,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Margueritte,  iO,  Paris. 
Faria  (Pedro  Garcia),  Ingénieur  des  Qiemins,  Canaux  et  Ports,  Piaza  Duque  Medi- 

naceli,  i  his  pral,  Barcelone. 
Faucheur  (Edmond),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lille,  square 

Rameau,  to,  Lille. 
Faare  (Gabriel),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Bordeaux,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Bordeaux. 
Faure  (Louis),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Nimes. 
Fendias  (E.),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Forgeur,^, 

Liège. 
Féraud  (Augustin),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Marseille,  Membre 

du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Palais  de  la  Bourse,  Marseille. 
Fermé   (Gabriel),  Pharmacien  de  V^  classe,  Vice-Président  de  la  Chambre  des 

Négociants-commissionnaires  et  du  Commerce  extérieur,  cité   Trévise,  9, 

Paris. 
Fernez  (F.-A.)»  Transporteur  par  eau,  rue  de  la  Paix,  10,  Paris. 
Féron,  Conseiller  Général  de  la  Seine.  iJoute  Stratégic|ue,  32,  Suresnes. 
Fischer  (Robert),  Adjoint  (assistant)  à  TÉcole  supérieure  d'Agriculture,  Furken- 

schanze,  Wien  XIX. 
Flamant,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du  Comité  de 

Patronage  du  Congrès,  rue  Littré,  1,  Alger. 
Fleischmann  (Eduard),  K.  Bnuamtmann,  AschafTenburg. 
Fleury  (Jules),  Ingénieur  Civil,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  12,  Paris. 
Fontaine   (Arlhur-Jean-Baptiste),    Inspecteur  Général    honoraire  des  Ponts  et 

Chaussées,  rue  Legaux-Garlaud,  5,  Dijon. 
Fontôs,   Ingénieur    en    chef  des    Ponts    et    Chaussées,   rue  Romiguière,   ^, 

Toulouse. 
Forchheimer  (Prof.  D»"  Ph.),  0,  0,  Professor  der  Wasserbaues  A.  D.  K.K.  Tech- 

nischen  Hochschule,  Graz  (Autriche). 
Forget  (Robert),  Administrateur  délégué  de  la  Société  a  Transmission,  Transport 

et  Traction  »,  Square  La  Bruyère,  1,  Paris. 
Forgô,  Ingénieur  en  chef  Royal  Hongrois,  Maria  Valéria  Uteza,  14,  Budapest. 
Foncher  (G.),  Vice-Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  du 

faubourg-Poissonnière,  175,  Paris. 
Fonrnier  (Jules),  Propriétaire,  Yillenoy,  près  Meaux. 
François  (A.),  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

publics,  rue  du  Cornet,  18,  Bruxelles. 
Frans  (Henri),  fabricant,  rue  des  Augustins,  8,  Malines. 
Franz  (Hugo),   K.  K.  Baurath  im  Ministerium    des    Innern    Drahtgase,    2. 

Wien  I. 
Franzins  (L.),  Oberbau-Director,  21,  Werderslrassc,  Bremen. 


8(1  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAIX. 

Fresez  (Auguste),  Ingénieur,  rue  du  Trône,  219,  Bruxelles. 

Frétigny  (t'erdinand),  Armateur,  rue  Centrale,  15,  Rouen. 

Friedrich  (Adolf.),  0.  0.  Professer  uud  Reclor  des  K.  K.  Ilochschule  fur  Boden- 
kûltiir  in  VVien,  Wien. 

Frison  (Maurice),  Avocat  à  la  Cour  d'Appel,  rue  Lobeau,  57,  Bruxelles. 

Frouchkowski,  Ingénieur,  rue  Bronnitski,  Sainl-Pélersbourg. 

Frowein  (August),  Président  du  Conseil  d'Administration  des  Dampfschiiîahrt 
Gesellschaft  fur  den  Nieder  und  Hittelrhein,  Elberfeld. 

Famouze,  Vice- Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  de  Sainl- 
Pélersbourg,  tJO,  Paris. 

Gadea  (Enrique),  Ingénieur  en  Chef,  Secrétaire  de  la  «  Inspeccion  central  de 

Senales  Maritimas  )>,  Calle  de  San  Juan,  58,  Madrid. 
Gaffrée  (C),  Industriel  et  Entrepreneur  du  port  de  Santos,  Santos  (Brésil). 
Galezowski  (L.),  Ingénieur  du  Service  Central  des  Chemins  de  fer  de  FÉtat,, 

boulevard  du  Montparnasse,  7i,  Paris. 
Gallavresi  (Felice),  Ingénieur,  4,  Via  Andegari,  Milano  (Italie). 
Gallice  (Georges),  Ancien  élève  de  l'École  Polytechnique,   rue  d'Anjou,   10, 

Paris. 
Galliot  (M.  F.),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Dijon. 
Ganahl   (Chas.   J.   de),   Director  Gérante.  C**^  Navigadora    «  La  Huastico   », 

Tampico. 
Garau  (Marcel),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Carcassonne. 
Gariel,  Membre  de  l'Académie  de  Médecine,  Ingénieur  en  chef  des  Ponls  et 

Chaussées,  Délégué  à  l'Organisation  des  Congrès  à  l'Exposition  Universelle  de 

1900,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Édouard-Detaille,  0, 

Paris. 
Garlinck  (F.),  Affréteur,  avenue  du  Sud,  154,  Anvers. 
Garnier  (H.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  quai  d'Orsay,  105. 

Paris. 
Garreta  (Henri),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  d'Espagne,  12, 

Bayonne. 
Garrido  (Justo  Gonzalo),  Ingeniero  de  Caminos,  Canales  y  Puertos,  plaza  de  las 

Monjas,  Iluelva  (Espagne). 
Ganthiot  (Charles),  Secrétaire  Général  de  la  Société  de  Géographie  commerciale. 

rue  de  Tournon,  8,  Paris. 
Geck  (Fritz),  Ingénieur,  Geschâftsfûhrer  fur    den    Miltellandkanal    Prinzens- 

trasse,  15,  Hannover. 
Gehlsen  (H.),  Fabrik.  u,  VVerftbesitzer,  Glùckstadt  i/Holstein  (Allemagne). 
Genard  (Hector),  Ingénieur  en  chef.   Directeur  des  Ponts   et  Chaussées,  rue 

Capouillet,  56,  Bruxelles. 
Gensel   (\V.  Julius),  D»"  Jur.  Secretàr  der  Handelskammer  Leipzig,  Neue  Bôrse 

Leipzig. 
Gérard  (Léon),  Ingénieur  électricien,  Ancien  Président  de  la  Société  des  Ingé- 
nieurs sortis  de  l'École  Polytechnique  de  Bruxelles, rue  Royale,  85,  Bruxelles. 
Gérardin  (Paul),  Rédacteur  en  chef  de  «  La  Navigation»,  Bourse  de  Commerce,  147^ 

Paris. 
Gerdau  (B.),  Oberingenieur,  Neanderstrasse,  Dûsseldorf. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  81 

Germelmanii  (Wilhelm),  Geheimer  Bauralh  im  Preussischeii  Ministerium  der 
Offentliclien  Arbeiten,  Berlin. 

Getten  (Maxime),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Oran. 

Ghercévanof,  Directeur  de  l'Institut  des  Voies  de  Communication,  Zabalkanski,9, 
Saint-Pétersbourg. 

Ghercévanof  (Mme),  Zabalkanski,  9,Saint-Pétersbourg. 

Ghyoot  (A.  J.  C.  P.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  place  de  Coninck,  5, 
Anvers. 

Giaccone  (P.),  Inspecteur  du  Génie  Civil,  Ingénieur  en  chef  du  port  de  Gènes, 
Gênes. 

Gibert  (Armand-Augustin-Bressole),  Président  de  la  Compagnie  de  halage  du 
Nord-Est,  Administrateur  de  la  Société  du  Canal  de  jonction  de  la  Sambre  à 
rOise,  avenue  deWagram,  127,  Paris. 

Gillemon  de  Cock  (A.),  Consul  du  Mexique,  Bruges. 

Gillet  (Alfred),  Secrétaire  de  la  Chambre  Syndicale  des  Bois  à  brûler,  rue  Saint- 
Ferdinand,  9,  Paris. 

Gillmore  (Horatio  G.),  Assistant  naval  constructor  U.  S.  N.,  avenue  Kléber,  18, 
Paris. 

Girandier,  Exploitant  de  carrière,  ancien  Juge  au  Tribunal  de  Commerce, 
place  de  TÉglise,  10,  Bagneux  (Seine). 

Girardon  (Henri),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  quai  des  Brotleaux,  5, 
Lyon. 

Gireau  (Claude-François),  Conducteur  principal  des  Ponts  et  Chaussées, 
Saint-Julien-sur-Deune,  par  Saint-Berain-sur-Deunc  (Saône-et-Loire). 

Gloger  (Hans),  Rechtsanswalt-und  Notâr,  Reichenbach  (Schlésien). 

Gobert  (Auguste),  Ingénieur  honoraire  des  Mines,  Président  du  Cercle  des  Instal- 
lations maritimes  de  Bruxelles,  Chaussée  de  Charleroi,  222,  Bruxelles. 

Gockinga  (R.  H.),  Ingénieur  du  Waterstaat,Leeuwarden. 

Goddard  (L.  W.),  Secret.  M.  Am.  Soc.  C.  E.  Park  Street,  57,  Grands  Rapids 
(Michigan). 

Godebski,  Sous-Chef  de  Bureau  au  Ministère  des  Travaux  Publics,  boulevard 
Saint-Germain,  244,  Paris. 

Goebel  (Karl  Anton),  Oberbaurath  und  Vertreler  der  Kônigl.  Sachs.  Regierungs- 
Antonstrasse,  14  p,  Dresden  Neustadt. 

Goldschmidt  (Élie),  Négociant,  nie  Jean-Jacques-Rousseau,  58,  Paris. 

Goldschmidt  (Paul),  Ingénieur,  délégué  à  TExposition  par  la  Société  «  Electri- 
cité et  Hydraulique  »,  A  Jeumont  (Nord),  et  à  Charleroi  (Belgique),  avenue 
Mac-Hahon,  19,  Paris. 

Goldschmidt  (chevalier  Théodore  de),  Ingénieur  Civil,  Conseiller  Impérial  Royal 
de  Constructions,  Opern  King,  6,  Wien. 

Gonda  (Bêla  de).  Conseiller  de  Section  au  Ministère  Roy.  Hongrois  du  Commerce, 
Budapest. 

Gonin  (A.),  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des  Bateaux- 
Parisiens,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  Montaigne,  55, 
Paris. 

Gorski  (Henri  J.  de),  Ingénieur  de  la  Société  John  Cockerill,  quai  Cockerill,  8. 
Soraing  (Belgique). 

Gôrz  (Max),  Strombaudirector,  Pfeiïer  Stadt,  24,  Danzig. 


82  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Gongelet,  Ingénieur  Civil,  quai  Jemmapes,  76,  Paris. 

Goury  du  Roslan  (L.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Boccador,  1,  Paris. 

Gouton,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Yal-de-Saire,  91  bis, 
Cherbourg. 

Grancey  (de),  Chef  d'escadron  d'Artillerie,  breveté,  hors  cadres,  avenue  de  Vil- 
lars,  2,  Paris. 

Grenier  (Louis),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  quai  des  Tonne- 
liers, 6,  Gand. 

Grève  (Julius),  Baurath  Wilhelmshôher  Allée,  ii.  Cassel. 

Grœnendaal  (J.-J.)»  Ingénieur  du  Hoogheemraadschap  DelAand,  Delft. 

Grohmanii  (Emil),  K.  K.  Ingénieur,  Kaiser  Ferdinandsplatz,  2,  Wien  I. 

Grosse  (Joseph),  Industriel,  rue  des  Tonneliers,  12,  Bruges. 

Grûnbeck  (JoseQ,  Délégué  delà Donau  Regulirungs  Commission  in  Wien,  Wien. 

Grûner  (Ed.),  Secrétaire  du  Comité  central  des  Houillères  de  France,  Membre 
de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  de  Châteaudun,  55,  Paris. 

Gruner  (Henri),  Ingénieur  Civil,  Bâlc. 

Gruson  (H.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  la  Bienfai- 
sance, 46,  Paris. 

G'sell  (René),  Directeur  de  la  Compagnie  de  Touage  de  la  Haute  Seine,  quai 
Henri-IV,  34,  Paris. 

Guérard,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du  Comité  de 
Patronage  du  Congrès,  rue  Picot,  8,  Paris. 

Gnérin  (Louis),  Fabricant  de  cordages  de  marine,  rue  de  la  Ferronnerie,  51, 
Paris. 

Gnôroult  (Paul),  Ingénieur  Civil,  rue  Clapeyron,  17,  Paris. 

Gugenhan  (Max),  Bauinspector  bei  dem  Hydrographischeu-Bureau,  Karl- 
strasse,  3,  Stuttgart. 

Gaillain,  Député,  Ancien  Ministre  des  Colonies,  rue  Scheffer,  55,  Paris. 

Guillemain  (P.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  Membre 
du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Corbigny  (Nièvre). 

Guillemin  (Paul),  Inspecteur  Général  de  la  Navigation  et  des  Ports,  quai  de  la 
Tournelle.  Pavillon  du  port,  Paris. 

Guillon,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Orléans. 

Gullini  (Arrigo),  Ingegnere  Inspettore  Principale-Tercovie  Rele  Adriatica,  Stazione- 
Venezia. 

Gùnesch  (Rudolf  Ritter  von),  Behôrdlich  autorisirter  u.  berideter.  Civil  Ingénieur 
Reisnerstrasso,  61  a,  Wien  III. 

Guyot,  Ingénieur  de  li^  classe,  attaché  au  Service  de  la  surveillance  des  tra- 
vaux confiés  à  rindustrie,  Ministère  de  la  Marine,  Paris. 

fiabenicht  (Th.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Leipzig,  Heine  et  C'^, 

Leipzig, 
fiagen  (Otto  von  der),  Geheimer  Ober-Regierungsrath,  Kantstrasse,  162,  Chariot- 

tenburg-Berlin. 
Hainaut  (Edgar),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  chaussée  de  Lille,  45,  Tournai. 
Halter  (Rudolf),  K.  K.  Oberingenieur,  Ferdinandsplatz,  2,  Wien  I. 
Hamel  (Friedrich),  Strombaudirector»  beim  Ober-Prâsidium  in  Breslau,  Breslau. 
Hamel  (Mme  Anna),  Breslau. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  85 

Hamoir  (L.),  Directeur  de  Compagnies  d'assurances  et  Administrateur  de  So- 
ciétés de  traction  et  industrielles»  rue  du  Marquis,  Hy  Bruxelles. 

Hanamann  (Anton),  Landes-Oberbaurath,  Brûnn  (Autriche). 

Hanamann  (Mme  Marie),  Brûnn  (Autriche). 

Haniel  (D'von),  Landrath  A.  D.,  Londonvillers  (Lothringen). 

Hannier  (Emile),  Ex-négociant,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Reims, 
rue  Libergier,  73,  Reims. 

Hanusse  (Ferdinand),  Ingénieur  hydrographe  en  chef  de  la  Marine,  Membre  de 
la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  de  TUniversité,  13,  Paris. 

Harant  (Louis),  Président  de  la  Chambre  Syndicale  de  la  Céramique  et  de  la  Ver- 
rerie, rue  des  Petites-Écuries,  15,  Paris. 

Harber  (G.-B),  Commander  U.  S.  N.,  avenue  Kléber,  18,  Paris. 

Harlô  (Emile),  Ancien  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  avenue  de  Suffren,  26, 
Paris. 

Barris  (Arthur),  Banker,  Lindum  Terrace,  2,  Bradfort  (Yorkshire). 

Hartmann,  K.  Regierungsassessor,  Landshut  (Bayern). 

Hartmann  (Otto),  Kôniglich,  Bauamtmann-Hydrolechnischer-Bureau-Ministerium 
des  Innern,  Koniginstrasse,  3,  Mùnchen. 

Hatschek  (Hans),  Docteur  en  droit.  Secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce, 
Bôrse,  Francfort-sur-Mein. 

Hatzfeld  (Léon),  Ingénieur  Civil  des  Mines,  avenue  de  Yilliers,  5,  Paris. 

Hang  (Hugo),  Docteur  en  droit.  Secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce,  rue  de 
TArbre-Vert,  1,  Strasbourg. 

Havelaar  (D.-H.),  Ingénieur  de  1"^  classe  du  Waterstaat  aux  Indes  Orientales 
Néerlandaises,  Chef  du  département  des  Travaux  publics,  Paramaribo,  Suri- 
nam (Guyanne  hollandaise). 

Havestadt  (Christian),  Kôniglicher  Baurath,  Berlinerstrasse  155/156,  Berlin- 
Wilmersdorf. 

Heitmann  (LA.),  Captain  A.  D.,  Berkergrube,  62,  Lûbeck. 

Hellemnth  (Sigmund),  Magistratsrath,  Nûrnberg  (Bayern). 

Hellepntte  (Georges),  Ingénieur  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  Professeur  à 
rUniversité  catholique  de  Louvain,  Membre  de  la  Chambre  des  Représentants, 
Kessel  Loo,  Louvain. 

Hemptinne  (Louis  de).  Membre  de  la  Chambre  des  Représentants,  rue  aux 
Draps,  17,  Gand. 

Hennebuisse,  Président  de  la  Société  de  Remorquage  (Batelleries  réunies),  rue 
de  Bucy,  29,  Paris. 

HénoaYille  (d*).  Chef  de  la  Division  de  la  Navigation  au  Ministère  des  Travaux 
Publics,  rue  Barbet-de-Jouy,  42,  Paris* 

Henry  (Edmond-Charles-Louis),  Ingénieur  chez  MM.  Coiseau  et  Cousin,  rue  Clau- 
zel,  6,  Paris. 

Henry  (Ernest),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Godot-de-Mau- 
roi,  15,  Paris. 

Hensel  (Julius),  K.  b.  Regierungs  und  Kreisbaurath,  Slernstrasse,  11,  r.  Mùnchen. 

Hôrand  (Gabriel),  Directeur  d'Hydrographie  de  la  Marine,  Membre  du  Comité 
de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  Rivoli,  210,  Paris. 

Herbst  (Arthur),  K.  K.  Baurath  im  Ministerium  des  Innern,  Drahtgasse,  2, 
Wien  I. 


84  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

fiering  (Rudolph),   Hydraulic  and    Sanitary  Engineer,  William   Street,    100, 

New-York. 
Herman  (Gustave),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Sainte-Marie,  27, Liège. 
Hermann,  Regierungs-und  Raurath,  Leostrasse,  9,  Munster  i/W. 
Hemnann,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Cette. 
Hersent  (Georges),  Ingénieur  Civil,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du 

Congrès,  avenue  Hoche,  4,  Paris. 
Hersent  (H.),  Ingénieur  Civil,  rue  de  Londres,  60,  Paris. 
Hervouêt,  Ingénieur  de  la  Compagnie  du  Canal  de  la  Sambre  à  TOise,  Etreux 

(Aisne). 
Heurteau,  Directeur  de  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  d'Orléans,  rue  de 

Londres,  8,  Paris. 
Hiélard,  Ancien  Vice-Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre 

du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  inie  Sainte-Anne,  10,  Paris. 
Hilken  (Friedrich),  Major  Z.  D.,  Secrétaire  Général  de  l'Union  centrale  pour  l'en- 
couragement de  la  Navigation  intérieure  de  l'Allemagne,  Motzstrasse,  12  ii, 

Rerlin  W. 
Hillinger  (Henri),  K.  K.  Hofrath  und  Vorstand  des  Hydrotechnischen  Rureau, 

Postgasse,  4,  Wien  I. 
Hinds  (Frank-A.),  Civil  Engineer,  M.  Am.  Soc.  C.  E.,  Watertown,  New-York. 
Hirsch  (August),  Hafenbaudirector,  Duisbùrg  VRli- 
Hirsch  (J.),  Inspecteur  Général  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  Castiglionc,  4,  Paris. 
Hodydon  (Frank-W.), Civil  Engineer  (chez  MM.llovey  et  C'^),  rue  Scribe,  7,  Paris. 
Hoôg  (Niels),  Ingénieur  du  Port  d'Aalborg,  Stadt-og  Havneingenioren,  Aalborg 

(Danemark). 
Hoernecke    (H.),    Director  der    Dremer   Lagerhaus-Gesellschaft,   Freibezirk, 

Rremen." 
Hoerschelmann  (E.  F.  de).  Conseiller  d'État  Actuel-Exc,  Chef-Adjoint  de  la 

Direction  des  Voies  de  Communication  de  la  région  de  KicfT,  KielT. 
HofiEmann  (Alfred),  Ranquier  et  Consul,  Neumarkt,  21),  Leipzig. 
Hoffmann  (Mme  Alfred),  Neumarkt,  29,  Leipzig. 
Hôjer   (John),    Ingénieur   en    chef  des  Phares,  Administration  des  Phares, 

Stockholm. 
Holtz  (Pierre),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Président  de*  la  Com- 
mission d'Organisation  du  Congrès,  rue  de  Milan,  24,  Paris. 
Hoop   (Emile  d'),   Ingénieur  des  Ponts   et  Chaussées,   Râtiments  maritimes. 

Hydrographie,  Anvers.  « 

Hoszpotzky  (Aloys),  Ingénieur,  Conseiller  de  Section  au  Ministère  du  Commerce 

Royal  Hongrois,  Ministère  du  Commerce,  Rudapest  II. 
Hotopp,  Raurath  der  freien  und  llansestadt,  Lûbeck-Rathaus. 
Houbé  (fils).  Industriel  (Tuiles  etRriques),  Mortcerf  (Seine-et-Marne). 
Hrâsky  (I.  Vlad.),  Prof.  ord.  de  l'École  Polytechnique  Tchèque,  Prague  II,  1777. 
Hrâsky  (Mme  Marie),  Prague  11,  1777. 
Hugot  (Victor),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Vice-Président 

de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  de  la  Renaissance,  4,  Paris. 
Hnmmel  (Chr.),  Ingénieur  de  l'Administration  des  Travaux  maritimes,  Nyvej,  6, 

Copenhague,  V. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  85 

Hunier  (William  Henry),  M.  Inst.  G.  E.,  Chier  Engineer  to  tlic  Manchester  Ship 
Canal  Company  Spring  Gardens,  41,  Manchester. 

Huot  (J.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  des  Jeûneurs,  10, 
Paris. 

Hnrtzy,  2,  Queen  Square  Place,  Queen  Anne's  Mansions,  Westminster  S.  W-. 
(Angleterre). 

Hutchinson  (Charles  Scrope),  R.  G.  C.  B.,  Major  General  retired  senior,  Inspector 
of  Railways  for  Board  of  Trade,  Kidbrook  Park  Road-Blackheath,  London  S.  E. 

Hntin  (Maurice),  Président  du  Conseil  d* Administration  de  la  Compagnie  nou- 
velle du  Canal  de  Panama,  rue  Louis-le-Grand,  7,  Paris. 

Hatter,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dunkerque,  avenue  Lemaire,  37, 
Malo-les-Bains  (Nord). 

Hatton  (William  Rich.),  Ingénieur  Conseil,  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs 
Civils  de  France,  Broadway,  35,  New  York  City. 

lanni  (Chevalier),  Directeur  Commercial  de  la  Société  de  Navigation  à  vapeur  du 
Lloyd  Autrichien,  Palais  du  Lloyd  Autrichien,  Trieste. 

Imbeanz  (Docteur),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Montet,  9  6», 
Nancy. 

Imcheneski  (Vladimir)  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Moguilef  (Pro- 
vince de  Podolie). 

Imroth  (Hermann),  Geheimer  Oberbaurath,  Alicestrasse,  9,  Darmstadt. 

Institut  Royal  des  Ingénieurs  Néerlandais,  Diligentia,  La  Haye. 

Institution  of  Civil  Engineers  of  London,  Great  George  Street,  Westminster, 
London  S.  W. 

Institnto  de  Ingenieros  de  Chile,  Casilla,  487,  Santiago  de  Chile. 

Isaac  (Aug.),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lyon,  Membre  du  Comité 
de  Patronage  du  Congrès,  Lyon. 

Iszkowski  (Romuald),  K.  K.  Ministerialralh  im  Ministerium  des  Innern,  Salva- 
torgassc,  12,  Wien  1. 

Ito  (Yoshigoro),  Capitaine  de  Vaisseau,  Attaché  Naval  à  la  Légation  du  Japon, 
avenue  de  Tourville,  15,  Paris. 

Izsâky  (Ërneste),  Conseiller  technique  au  Ministère  Royal  Hongrois  du  Com- 
merce, Lànchid-uteza,  2,  Budapest. 

Jacquemin  (Emile),   Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Bois- 

rÉvéque,  13,  Liège. 
Jacquinot,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Langres. 
James  (Thomas  Henry),  Manager  of  Nippon  Yusen  Kaisha  (Sbipponers),  Fen- 

church  Avenue,  2,  London. 
Janssen  (Theodor),  Regierungs  Baumeister  a.  D.  Director,  Biebrich  a/Rh. 
Jasmnnd  (R.),  Regierungs-und  Baurath,  Lôhrchaussée,  85,  Coblenz. 
Javary,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  attache  au  Service  central  de  la 

Compagnie  du  Chemin  de  fer  du  Nord,  rue  de  Dunkerque,  18,  Paris. 
Jean  (Victor-Adolphe),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Soissons,  77, 

Château-Thierry. 
Jolibois,  Directeur  de  la  Bibliothèque  du  Conducteur  de  Travaux  publics,  quai 

de  THôteWe-Ville,  46,  Paris. 


86  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Joly  (A.),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Printemps,  H ,  Paris. 
Joly  (Georges  de),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  attaché  au  Service  Central 

des  Phares  et  fialises,  Secrétaire  du  Comité  Technique  et  de  Rédaction  du 

Congrès,  avenue  du  Trocadéro,  43,  Paris. 
Jomier  (G.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Cherbourg. 
Jongh  (G.  J.  de),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Travaux  de  la  Ville  de  Rotter- 
dam, Yosterkade,  2,  Rotterdam. 
Jorre  (François),  Dragueur,  Rangiport  par  Gargenville  (Seine-el-Oise). 
Joseph,  Regierunge  Raumeister,  Garden  Strasse,  6,  Stettin. 
Jossier  (Lucien),  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  générale  de  Navigation 

H.  P.  L.  M.,  Membre  de  la  Commission  d*Organisation  du  Congrès,  boulevard 

de  la  Bastille,  28,  Paris. 
Jozoïi  (M.),  Conseiller  d'État,  Directeur  des  Routes,  de  la  Navigation  et  des 

Mines  au  Ministère  des  Travaux  publics.  Membre  du  Comité  de  Patronage  du 

Congrès,  rue  de  Lubeck,  40,  Paris. 
Jadas  (Fleury),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  La  Ferté-sous-Jouarre. 
Joncker  (Albert),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Euler,  20, 

Paris. 
Jast,  Geheimer  Ober-Regierungsrath  im  preussischen  Ministerium  der  Offentli- 

chen  Arbeiten,  Hohenzollern  Strasse,  3,  Berlin-Steglitz. 
Jastas  (Lorenz),  Ingénieur,  NicolaîeiT. 

Kaftan  (Jan),  Ingénieur  et  Député,  Prague,  n^  329,  I. 

Kaftan  (Jean),  Député,  Ingénieur  Civil,  etc.,  Franzens  Quai,  20,  Prague. 

Kamerlingh  (Onnes),  Membre  du  Conseil  municipal,  Prins  Henderik  Kade,  64, 
Amsterdam. 

Karpeles  (Ludo),  Ingénieur,  Ceskomoravski  Strojirna,  Prague. 

Kayser  (Heinrich),  Kgl.  Kegierungsbaufûhrer,  Holmestrasse,  3,  Barmen. 

Keelhoff  (François),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  chargé  de  Cours  à  TUni- 
versité  de  Gand,  Chaussée  de  Courtrai,  i32,  Gand. 

Keeling  (George  William),  M.  Inst.  C.  E.,  Lensdown  Terrace,  10,  Cheltenham. 

KelTin  (Lord),  Netherhall-Largs  (Ayrshire),  Angleterre. 

Kemmer  (D*^  Franz),  Rechstsanwalt-sekretâr  der  Pfâlzischen  Handels  undGewer- 
bekammer,  Ludwigshafen. 

Kempees  (A.  E.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Gorinchem. 

Kemper  (P.  H.),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat,  Harlem. 

Kenward  (F.  S.  A.),  Ingénieur  civil  consultant  pour  les  phares,  Membre  des 
Sociétés  des  Arts  et  des  Antiquaires,  Membre  du  Comité  général  de  l'Asso- 
ciation britannique  pour  Tavancement  de  la  science,  etc.,  Chevalier  de  TOrdre 
Impérial  de  Saint-Stanislas,  Streatham  High  Road,  43,  London  S.  W. 

Kermina  (Joseph),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  rue  Taitbout,  2,  Paris. 

Kerviler,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Saint-Brieuc. 

Rester  (G.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  avenue  de  TOpéra,  9, 
Paris. 

Keyzer  (G.  de).  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 
Publics,  rue  Vandermaelen,  44,  Bruxelles. 

Khronchevsky  (Michel),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Schlusselbourg 
par  Saint-Pétersbourg. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  87 

Klehmet,  Kgl.Regierungs  Baufûhrer,  Emil  Rittershausstrasse,  25,  Barmen. 

Kleine,  Directeur  du  Personnel  et  de  la  Comptabilité  au  Ministère  des  Travaux 
Publics,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  de  La  Bour- 
donnais, 9,  Paris. 

Klir  (Antoine),  Ingénieur  de  la  Commission  pour  la  canalisation  de  la  Holdau  et 
de  l'Elbe  en  Bohême,  Prague-Karlin,  145,  u  Petrobradu. 

Klanzinger  (Paul),  Ingénieur  Schriftfûhrer  des  Donau-Vereins ,  Eschen- 
bachgasse,  ii,  Wien  I. 

Knecht(Heinricht),  Directeur  de  la  MannheimerLagerhaus-Gesellschafl.Mannheim. 

Koch,  Professer,  Geheimer  Baurath,  lloiïmannstrasse,  48,  Darmstadt. 

Koenig  (Louis),  (Capitaine  de  Frégate  en  retraite,  Ancien  Directeur  de  la  Compa- 
gnie générale  des  Bateaux  Parisiens,  place  Possoz,  4,  Paris. 

Kohont  (Aloîse),  Ingénieur  de  la  Commission  pour  la  canalisation  de  la  Moldau 
et  de  TElbe  en  Bohème,  Prague-Karlin,  145,  u  Petrobradu. 

Kolb  (Jules),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lille,  Membre  du  Comité 
de  Patronage  du  Congrès,  rue  des  Canonniers,  iO,  Lille. 

Kendo  (Sentaro),  C.  E.  Inspectîng  Engineer  of  Public  Works-Chief  Enginecr  of 
the  Fone-river  Improvment  Impérial  Japanèse  Government,  c/o  H.  M.  S.  Japa- 
nèse  Consulate,  Bishopsgate  Street,  84,  London  S.  W. 

Kendo  (Toragoro),  Engineering  Bureau.  Home  Department,  Tokyo. 

Kerda  (Désiré),  Ingénieur  en  chef  du  service  électrique  de  la  Compagnie  de 
Fives-Lille,  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  générale  d'Électro- 
Chimie,  rue  Caumartin,  64,  Paris. 

Kôrte  (Walter),  Regierungs-und  Bauratli  im  Ministerium  der  Offenilichen  Arbei- 
(en,  Brûckenallée,  6,  Berlin  N.  W. 

Kestiénietzky  (Jacques  de).  Ingénieur,  Conseiller  privé.  Chef  de  l'arrondisse- 
ment Yarsovien  des  Voies  de  Communication,  rue  Nowy  Swiat,  15,  Varsovie. 

Kôttgen  (Cari),  Oberingenieur,  Siemens  et  Ilalske  Actien  Gesellschaft,  Char- 
iot tenburg  bei  Berlin. 

Kraft  de  la  Saalz  (Frédéric),  Ingénieur  à  la  Société  John  Cockerill,  Seraing. 

Kraft  de  la  Saalx  (J.),  Ingénieur  en  chef  à  la  Société  John  Cockerill,  Seraing. 

Krans  (Jacob),  Professeur  à  TEcole  Polytechnique  de  Hollande  et  Conseiller 
technique  du  Gouvernement  Chilien,  Delft. 

Kranz  (Hugo),  Ingenieur-Mâhr.  Landes  Baudirektor,  Brùnn  (Autriche). 

Krauss  (August),  Director  des  DampfschifTahrt  Gesellschaft  fur  den  Nieder-und 
Mittel  Rhein,  Dûsseldorf. 

Kresnik  (D'  P.),  Professeur  à  TÉcole  Polytechnique,  Lehrkanzel  fur  Wasserbau 
a.  D.  technischen  Ilochschule,  Brûnn. 

Kretz  (Franz),  Ingénieur  Civil,  Bernhardstrasse,  19 1,  Karlsruhe. 

Kûchen  (Gerhard),  de  la  Firme  Math.  Stinnes,  Ffihrstrasse,  Hulheim  a/Ruhr. 

Kuhn  (I)""  Franz),  Commerzienrath  Woemer,  Aschaffenburg. 

Knhn  (Richard),  K.  K.  Ober  Ingénieur,  Postgasse,  10,  Wienl. 

Knmmer  (B.),  Oberbaudirector  im  Konigl.  Preussischen  ministerium  der  OfTent- 
lichen  Arbeiten,  Professer  an  der  Technischen  Hochschule,  Steglitz,  Kant- 
strasse,  5. 

Knmps  (Gustave),  Ingénieur  en  chef  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du 
Prince-Royal,  88,  Bruxelles. 

Knrs  (Victor),  Major  a.  D.,  Schôneberger  ulTer,  10  m,  Berlin  V\\  35. 


88  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Kusakabe  (Benjiro),  Engineer  of  Home  Department,  Direclor  of  the  Inspection 
Office  public  Works  Impérial  Japanèse  Government,  c/o  Japanèse  Consulate 
Bishopsgate  street,  84,  London  E.  G. 

Kvassay  (Eugène  de),  Chef  de  la  Direction  du  Service  des  Eaux  au  Ministère  Hon- 
grois d'Agriculture,  Budapest. 

Kwitzinsky  (Lucien  de),  Conseiller  d'État,  Ingénieur  des  Voies  de  Communica- 
tion, rue  Eriwanska,  5,  Varsovie. 

Labbaye  (Arthur),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  aux  Fèvres,  67,  Chalon- 
sur-Saône. 
Labeille  (Paul),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Rempart,  64  lis,  Roche- 

fort-sur-Mer. 
Labordôre  (P.)>  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Rayonne. 
Lacarrière  (H.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  de  Ghâteau- 

dun,  28,  Paris. 
Lacroix  (Ode),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

publics,  rue  de  Parme,  28,  Bruxelles. 
Lacroix,  Directeur  du  Secrétariat  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  place  de 

la  Bourse,  2,  Paris. 
Laêdérich  (Louis),  Inspecteur  principal  de  la  Navigation,  quai  de  la  Tournellc, 

pavillon  du  Port,  Paris. 
Laeisz  (P.),  armateur,  Hambourg. 
Lafflte  (Louis),  rue  Colbert,  14,  Nantes. 
Laffite  (Mme  Louis),  rue  Colbert,  14,  Nantes. 
Lagache,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Roubaix,  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  Roubaix. 
Lagout  (R.),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  de  Saumur,  47, 

Angers. 
Lahanssois,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Dunkerque. 
Lahure  (Alexis),  Imprimeur-éditeur,  rue  de  Fleurus,  9,  Paris. 
Lainey  (A.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Président  du  Comité 

d'Administration  du  Congrès,  rue  du  Louvre,  6,  Paris. 
Lambin  (Albert),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Secrétaire  du  Cabinet  du 

Ministre  des  Finances  et  des  Travaux  publics,  rueDefacqz,  38,  Bruxelles. 
Lambin  (Mme  Albert),  rue  Defacqz,  58,  Bruxelles. 
Lambrechtsen  van  Ritthem  (C.-L.-M.),  Ancien  Directeur  des  Travaux  Publics  de 

la  ville  d'Amsterdam,  Directeur  de  la  Compagnie   «  Dordtsche  Petroleum 

maats  chappij  »,  Amsterdam. 
Lamqnet  (Victor),  Directeur-Gérant  du  Chemin  de  fer  international  de  Malines  à 

Terneuzen,  rue  Vermorgen,  111,  St-Nicolas  (Waes). 
Lamy  (Ludovic),  Directeur  du  Bulletin  des  Transports,  rue  Jacquemont,  8,  Paris. 
Lang  (Fritz),  Conseiller  Royal  de  Commerce,  Wùrzburg. 
Langer  (Joseph),  Ingénieur  de  la  Commission  pour  la  canalisation  de  la  Moldau 

et  de  TElbe  en  Bohême,  Prague-Karlin,  145,  u  Petrohradu. 
Langlois  (Philogène),  Fabricant  de  ciments  et  chaux  de  Beffes,  rue  Mornay,  i, 

Paris. 
Lanna  (Adalbert  de).  Rédacteur  au  Ministère  du  Commerce  d'Autriche,  avenue 

d'Antin,  15,  Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  89 

La  Ri^ëre,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  chargé  du  Service  des 
Voies  navigables  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais,  Lille. 

Larminat  (de),  Directeur  de  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  de  TOuest,  rue  de 
Home,  20,  Paris. 

Lartigue  (Raymond),  Directeur  de  la  Compagnie  des  «  Bateaux-Omnibus  subur- 
bains »,  boulevard  Saint-Germain,  93,  Paris. 

Lame  (Antoine),  Administrateur  délégué  général  de  la  Compagnie  générale  de 
Navigation  H.  P.  L.  H.,  quai  Rambaud,  il,  Lyon. 

Lattes,  Associé  de  la  maison  Lattes,  Robert  fils  et  C'^  (Société  française  de 
navigation  fluviale),  rue  de  Provence,  6,  Paris. 

Laùda  (Ernst),  dipl.  ing.  K.  K.  Oberbaurath  im  Ministerium des  Innern,  Yorstand 
des  K.  K.,  hydrographischen  centralbureau,  Hydrograph.  centralbureau, 
Drahtgasse,  2,  Wien  I. 

Laurent,  Administrateur  de  la  Société  de  navigation  sur  les  Canaux  du  Centre, 
rue  de  Rivoli,  144,  Paris. 

Laassedat  (le  colonel),  Membre  de  l'Institut,  Directeur  du  Conservatoire  natio- 
nal des  Arts  et  Métiers,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue 
Saint-Martin,  292,  Paris. 

Lavy,  Chef  du  Cabinet  du  Ministre  du  Commerce,  Ministère  du  Commerce,  Paris. 

Leal  (Joaquin-Rodriguez),  Ingénieur,  Directeur  des  travaux  du  port,  Huelva. 

Lebean,  Chef  de  Bureau  au  Ministère  des  Travaux  Publics,  rue  Pascal,  14,  Nan- 
terrc. 

Lebey,  Rédacteur  en  chef  de  «  La  Revue  de  Navigation  intérieure  »,  rue  de 
rÊrabarcadère,  21,  Charenton. 

Le  Bourgeois,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dieppe,  Dieppe. 

Le  Brun  (Raymond-Louis),  Ingénieur,  rue  de  Copenhague,  4,  Paris. 

Lecat,  Directeur  Général  des  Messageries  maritimes,  Vice-Président  du  Comité 
d'Administration  du  Congrès,  faubourg  Saint-Honoré,  103,  Paris. 

Lechalas  (Georges),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  quai  de  la 
Bourse,  15,  Rouen. 

Le  Chatelier  (Jacques),  Étudiant,  4,  rue  Bara,  Paris. 

Le  Chatelier  (Louis),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Cliaussées,  4,  rue  Bara, 
Paris. 

Lecler  (Paul),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  rue  de  Paris,  74,  Mont- 
morency. 

Leemans  (W.-F.),  Inspecteur  Général  du  Waterstaat  Néerlandais,  La  Haye. 

Lefebre  (Emile),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Mërode,  64, 
Bruxelles. 

Lefebvre  (Paul),  Commissionnaire  de  transports,  quai  d'Anjou,  ^5,  Paris. 

Lefebvre  (Ulysse),  Vice-Président  de  la  Chambre  Syndicale  de  la  marine  (Naviga- 
tion intérieure).  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès, 
rue  Geoffroy-I'Asnier,  26,  Paris. 

Lefebyre-Pontalis,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des 
Messageries  maritimes.  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Mon- 
talivet,  3,  Paris. 

Legay,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  quai  du  Chfttelet,  66,  Orléans. 

Le  Hou  (Ernest),  Administrateur  délégué  de  la  «  Antoing  »,  Antoing. 

Lejeuue  (Octave),  Ingénieur,  Comblain-la-Tour  (Belgique). 


90  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Lôlavsky  (Nicolas),  Directeur  des  Voies  de  Communication  de  la  région  de  Kieiï, 

Kieff. 
Lelong,  Ingénieur  de  1"^  classe,  Professeur  à  l'Ecole  d'application  du  Génie 

maritime,  Ministère  de  la  Marine,  Paris. 
Lemoine  (Albert),  Institut  bibliographique,  avenue  de  Oreteuil,  33,  Paris. 
Lemoine  (Auguste),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  Juge  suppléant  au  Tribunal 

de  Commerce  de  la  Seine,  rue  de  Rennes,  ii4,  Paris. 
Leneru  (Louis),  Marchand  de  sable  et  cailloux,  quai  Henri-IY,  2,  Paris. 
Lenoir  (Marie-Victor- Pierre-Alfred),   Ancien  Chef  du  Bureau  technique  de  la 

Compagnie  du  canal  de  Suez,  Ingénieur-conseil  du  Canal  de  Corinthe  et  du 

canal  de  Jonage,  rue  Albert-Joly,  22,  Versailles. 
Le  Paire  (Jacques),  Fabricant  de  plâtre, Lagny  (Seine-et-Marne). 
Lerouge  (Albert),  Président  du  Syndicat  des  Futailles  de  France  et  d'Algérie, 

quai  de  la  Gare,  115,  Paris. 
Le  Roux,  Directeur  des  Affaires  départementales  à  la  Préfecture  de  la  Seine, 

Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Paris. 
Lesieur,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  des  Mathurins,  42, 

Paris. 
Leskiewicz  (Joseph-Andrée  de),  Conseiller  d'Etat,  Inspecteur  de  la  Navigation, 

Membre  de  la  Direction  des  Voies  de  Communication,  rue  Proriesnaïa,  20,  Kieiï. 
Letellier  (Maurice),  Négociant  en  charbons.  Secrétaire  du  Syndicat  du  Bassin  de 

La  Villelte  et  des  Canaux  adjacents,  quai  de  la  Marne,  34,  Paris. 
Le  Vallois  (Jules),  Commandant  du  Génie  en  retraite.  Ingénieur,  rue  de  Yer- 

neuil,  35,  Paris. 
Lôvy   (Maurice),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Président  de  l'Aca- 
démie des  Sciences,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  du 

Trocadéro,  i5,  Paris. 
Lôvy-Salvador  (Paul),  Ingénieur  au  Ministère  de  l'Agriculture,  rue  de  Tlsly,  5, 

Paris. 
L'HuilIier  (G.),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Nancy,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Nancy. 
Lichine  (Michel),  Ingénieur,  Odessa. 

Liebel  (Georg),  Commerzienrath-und  Magistratsrath,  Nûrnberg  (Bayern). 
Likhatchef  (I.-A.),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,   rue  Troïtsky,  9, 

Saint-Pétersbourg. 
Lindner,  Regierungs-und  Baurath,  Schlesswig. 
Lissovsky  (Michel,)  Conseiller  d*État  Actuel,  Chef  de  la  Section  des  Ports  de 

Commerce  de  la  Direction  des  Voies  navigables  de  la  Russie,  Grande  Italians- 

kaïa,  n,  Saint-Pétersbourg. 
Litten  (Nelson  L.),  Secrétaire  de  la  Société  des  Ingénieurs  de  l'Occident,  1736-41 , 

Monadnock  Block,  Chicago. 
Lodygensky  (N.  de).  Délégué  de  Russie  à  la  Commission  européenne  du  Da- 
nube, Galatz. 
Lœhr  (de),    Délégué  d'Allemagne  à  la   Commission   européenne   du  Danube, 

Gaiatz. 
Loir  (Maurice),  Lieutenant  de  Vaisseau  de  réserve,  Chaussée-d'Antin,  24,  Paris. 
Lombard-Gérin  (Louis),  Ingénieur,  Administrateur  délégué  du  Service  technique 

de  la  Compagnie  H.-P.-L.-M.,  quai  Saint-Vincent,  31,  Lyon. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  i)l 

Loreau,  Manufacturier  à  Briare,  Ancien  Président  de  la  Société  des  Ingénieurs 

Civils  de  France,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du   Congrès,  boulevard 

Saint-Germain,  243,  Paris. 
Lutter  (Georg),  K.  Baurath  der  K.  Obersten  Baubehôrde,   BrCmnstrasse,  2/11 

Mùnchen. 
Lourdelet  (E.),  Ancien  Secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  de 

r Aqueduc,  7  bis,  Paris. 
Loureiro  (Adolpho),  Ingénieur,  rua  das  JancUas  Yerdes,  88,  Lisbonne. 
Lucipia,  ancien  Président  du  Conseil  Municipal  de  Paris,  rue  Béranger,  15, 

Paris. 
Lûhning  (E),  Kôniglicher  Wasserbauinspector,  Berlinerstrassc,  16,    Rathenow. 
Lnis  Luiggi  (Commandeur),  Ingeniero,  Director General  Obras  del  Puerto  militar, 

Esmeralda,  22,  Buenos-Ayres. 
Lnneau,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Chaptal,  6,  Paris. 
Lycklama  à  Nijeholt  (P.),  Commissaris  der  Koningin  in  deProvincie  Overjissol, 

Zwolle. 
Lyon  (Max),  Ingénieur,  avenue  du  Bois-de-Boulogne,  85,  Paris. 
Lyster  (A.-G.),  M.  Inst.  C.  E.  Engineers  office.  Dock  Yard,  Liverpool. 

Macandrew  (William),  Magistrate  for  the  Country  of  Essex,  Fellow  of  the  Royal 

Historical  Society,  Fellow  of  the  Royal  Stitistical  Society,  Westwood,  Colches- 

ter  (Essex). 
Maeck  (Henri),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

publics,  rue  de  Liedekerke,  4,  Bruxelles. 
Maeck  (Joseph),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  Tlnduslrie,  du  Bâtiment  et 

des  Travaux  publics,  avenue  de  la  Brabançonne,  7,  Biiixelles. 
Maere  d*Aertrycke   (Cam.-Charles-Auguste,  baron  de).  Propriétaire,  Château 

d*Aertrycke  (Flandre  Occidentale). 
Maês  (Georges),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils,  Trésorier  du  viii« 

Congrès  International  de  Navigation,  rue  du  Réservoir,  19,  Clichy  (Seine). 
Maesschaeck  (Charles  de),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard 

Audent,  Charleroi. 
Mahan  (J.*A),  Commandant  du  Génie,  Armée  des  États-Unis  (chez  M.  Gaulon),  rue 

Madame,  39,  Paris. 
Mahant  (Auguste),  Agent  de  la  Société  générale  de  Navigation  sur  les  Canaux  du 

Centre,  Marseilles-lès-Aubigny  (Cher). 
Mahontschy  (Alexandre  de).  Ingénieur  des  Voies  de  Communicalion,  Wytegra, 

gouvernement  d'Oloncz  (Russie). 
Maîevsky  (Romain),  Inspecteur  de  la  Navigation  et  Ingénieur  en  chef  de  la  Divi- 
sion de  Tikhevin  de  l'arrondissement  de  Wilegra,  Tikhevin,  Province  de 

Novgorod  (Russie). 
Mailliet  (Toussaint-Valérie),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de 

la  Victoire,  224,  Bruxelles. 
Maksimovitch   (N.),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  rue  de  Foun- 

douklée,  46,  KieiT  (Russie). 
Mallet  (Ch.-Fernand),  Sous-Directeur  de  la  Foncière  (Compagnie  d'Assurances 

maritimes  et  fluviales),  place  de  la  Bourse,  12,  Paris. 
Mange  (François),  Ingénieur,  rue  de  Lisbonne,  47,  Paris. 


92  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Mangon  de  Lalande,  Sous-Chef  de  Bureau  au  Ministère  de  la  Marine,  Paris. 

Marcuard  (Jules),  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  de 
louage  de  la  Haute  Seine,  rue  de  Provence,  29,  Paris. 

Marcus  (Hugo),  Administrateur  délégué  de  la  Société  Autrichienne  de  Naviga- 
tion Nord-Ouest,  Herrengassc,  8,  Wien  I. 

Margaine,  Ingénieur  des  Ponls  et  Chaussées,  quai  de  la  Jolielte,  i,  Marseille. 

Marguerond,  Fabricant  de  cartonnages,  rue  Hathis,  40,  Paris. 

Marguery,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  boulevard  Bonne-Nou- 
velle, 36,  Paris. 

Marguery  (Edouard),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Haute,  8,  Vesoul. 

Marmadake  d'Arcy  Wyvill,  Member  of  Parliament,  Quen's  Gâte,  72, 
London  S.  W. 

Marote  (Edmond),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du  Saint-Esprit,  56, 
Liège. 

Marotte  (Auguste),  Négociant,  quai  d'Austerlitz,  17,  Paris. 

Marret  (Charles),  Administrateur  delà  Compagnie  de  louage  de  la  Haute  Seine, 
rue  du  Quatre-Septembre,  H,  Paris. 

Martin  (William),  Secrétaire  d'Ambassade,  avenue  de  Wagram,  42,  Paris. 

Martini-Buijs,  Courtier  assermenté  pour  Tachât,  la  vente  et  la  construction  de 
navires,  Wijnstraat,  56,  Bolterdam. 

Marx  (Chas  D.),  Professor  of  civil  Engineering,  Stanford  University,  Californie 
(Etats-Unis). 

Maa  (Fernand  de),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Professeur  du 
Cours  de  Navigation  intérieure  à  l'École  des  Ponts  et  Chaussées,  Président  du 
Comité  Technique  et  de  Rédaction  du  Congrès,  avenue  Jules-Janin,  8,  Paris. 

Masing  (Berthold),  Director  derKette  Deutsche  ElbeschifTahrts-Geseilschaft,  Schif- 
fswerft  Uebigau,Dresden. 

Masquelier  (Auguste),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lille,  rue  do 
Courtrai,  5,  Lille. 

Masquelier  (Valéry),  Assureur,  Façade  de  TEsplanade,  20,  Lille. 

Massalski  (J.),  Ingénieur  maritime,  boulevard  Malesherbes,  9,  Paris. 

Massé,  Ingénieur  en  chef  des  Ponls  et  Chaussées,  boulevard  Pereire,  175,  Pans 

Masson  (Pierre),  Éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  i 20,  Paris. 

Masson,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Arras. 

Mathies  (Hermann),Regierungs-und  Baurath,  Dortmund  i/W. 

Matthys  (M.),  Négociant  armateur,  canal  des  Récollets,  19,  Anvers. 

Matthyssens  (Henri),  Ingénieur  Civil,  Rond-Point  de  Longchamp,  4,  Paris. 

Maurin  (Claude),  Représentant  de  la  Compagnie  des  Mines  de  Blanzy,  Chalon-sur- 
Saône. 

Maurin  (Claude),  Délégué  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Chalon-sur-Saône, 
Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Chalon-sur-Saône. 

Maury  (Arthur),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  Président  de  la  Chambre  de 
Commerce  française  de  Portugal,  avenue  d'Eylau,  29,  Paris. 

Mavant  (Octave),  Ingénieur  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  la  Loi,  92, 
Bruxelles. 

Maximoff  (Serge  P.),  Ingénieur  en  chef  des  Voies  de  Communication,  rue  Gron- 
zinskaïa,  maison  6,  Kazan. 

Mazon  (Georg),  K.  bayr.  Oberbaudirector,  Theatinerstrasse,  21/11,   Miinchen. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  93 

Mayoussier  (Félix),  Directeur  Commercial  des  Produils  chimiques  de  la  Société 
de  Sainl-Gobain,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue 
Sle-Cécile.  9,  Paris. 

Mayreder  (D^  Jur.  Rudolf),  beh.  aul.  Bauingenieur  Stadtrath  u.  Reiclisrathsab- 
geordneler,  Seilergasse,  7,  Wien  I. 

HazeroUe  (Louis),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  avenue  Niel,  91,  Paris. 

Hazoyer  (Abel),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Nevers. 

Mello  de  Hattos  (Jose-Maria  de),  rua  da  Junqucira,  247,  Lisbonne. 

Môlotte  (J.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Marche  aux  Blés  de  Zélande, 
Anvers. 

Menant,  Directeur  des  Affaires  municipales  à  la  Préfecture  de  la  Seine,  Membre 
du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Paris. 

Mendes  Guerreiro  (Jean-Yerissimo),  Ingénieur  en  chef  de  1'^  classe,  Calçado 
do  Sacramento,  14.  Lisbonne. 

Mendez  Nufiez  (C),  Ingénieur  du  port  de  Yigo,  Vigo. 

Mengin-Lecrenlz  (Paul),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Vice-Prési- 
dent de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  do  Rennes,  148,  Paris. 

Menocal  (A.  G.),  Civil  Engineer  U.  S.  Navy,  M.  Am.  Soc.  C.  E.,  251  West-81'»', 
Street,  New- York  City. 

Hensch  (Rudolf),  Oberbaudirector  und  Yorsitzender  der  Grossherzoglichon 
Flussbau-Commission,  Schewrin  in  Mecklenburg. 

Meny  (Rodolphe),  Armateur,  Administrateur  délégué  de  la  Compagnie  belge 
de  Navigation  et  de  Commerce  international,  rue  du  Fagot,  32,  Anvers. 

Menzelintsef  (V.  J.),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Nijni-Novgorod, 
Nijni-Novgorod. 

Merbot  (Reinhold),  D''  Phil.,  Syndikus  der  llandelskammcr,  Albrechtstrasse,  15, 
Wiesbaden. 

Mercier  (Louis),  Directeur  Général  des  Mines  de  Béthune,  Mazingarbe  (Pas-de- 
Calais)  . 

Merczyng  (Henri),  Professeur  à  Tlnstitut  des  Ingénieurs  des  Voies  de  Conununi- 
cation.  Canal  Catherine,  71,  Log.  26,  Saint-Pétersbourg. 

Mergell  (Arnold),  Fabrikant,  Harburg  a./Elbe. 

Merkens  (François),  Rentier,  rue  Am  Hof,  22,  Cologne. 

Henreilleuz  du  Vignaux  (P.),  Ingénieur  de  la  Direction  d'Artillerie  de 
MM.  Schneider  et  C''^,  7,  rue  Las-Cases,  Paris. 

Mesens  (Edmond),  Député  de  Bruxelles,  rue  des  Rentiers,  G9,  Bruxelles. 

Mesnager,  Ingénieur  des  Canaux  de  la  Yille  de  Paris,  rue  de  Rivoli,  182, 
Paris. 

Messerschmidt  fGeorg),  Geheimer  Baurath,  Merseburg  (Provinz  S;ichsen). 

Mesureur  (J.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  ruedeProny,  77, 
Paris. 

Metser  (J.  de).  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 
publics,  chaussée  d'Ixelles,  89,  Bruxelles. 

Metzger,  Directeur  des  Chemins  de  fer  de  PEtat,  rue  de  Châteaudun,  42,  Paris. 

Heulenaer  (0.  de),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustric,  du  Bâtiment  et  des  Tra- 
vaux publics,  chaussée  de  Merchtem,  40,  Bruxelles. 

Menlenaere  (Jos.),  Transports  par  eau.  Secrétaire  de  la  Fédération  de  la 
Batellerie  Belge,  canal  des  Brasseurs,  1,  Anvers. 


n  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Meunier  (Paul),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Jean-Jacques  Bel,  2,  Bor- 
deaux. 
Monter  (J.-W.),  Aspirant  Ingénieur  du  Walerstaat,  Brielle. 
Heyer  (F.-Andreas),  Oberingenieur  der  Freien  und  Hansestadt  Hamburg,  Blei- 

chenbrucke  Ver^altung  gebâude,  Hamburg. 
Meyer  (Guslav),  Regierungs  Bauraeister,  Emden. 
Meyer  (Jos.-L.),  Propriétaire  de  Chantier,  Membre  des  Chambres  de  Commerce 

d'Ostfriedland  et  Papenburg,  Papenburg  "/Enis  (Allemagne). 
Hichaelsson  (P.),  Ingénieur,  Vice-Président  du  Département  national  des  Ingé- 
nieurs, calle  Andes,  213,  Montevideo. 
Michaud  (Edmond),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  Boissy- 

d'Anglas,  il,  Paris. 
Michels  (Gustave),  Conseiller  intime  de  Commerce,  Président  de  la  Chambre  de 

Comnrcrce  de  Cologne,  Cologne. 
Michel-Schmidt,  Directeur  des  Chantiers  de  Constructions  de  MM.  Schneider 

et  C'^,  rue  Philibert-Guide,  6,  Chalon-sur-Saône. 
Midavaine  (Emile),  Marinier,  Membre  du  Conseil  d* Administration  du  Syndicat 

de  a  FAlliance  Batelière  9,  rue  GH-le-Cœur»  6,  Paris. 
Mieliog  (Charles),  Inspecteur  principal  de  la  Compagnie  pour  l'exploitation  des 

Chemins  de  fer  de  TÉtat  Néerlandais,  Utrecht. 
Mikuliâski  (Constantin),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Chef  des  tra- 
vaux, Sandomir  (gouvernement  de  Radam). 
Mille   (Raoul-Félix),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  faubourg  de 

Bourgogne,  59,  Orléans. 
Millis  (John),   Major  of  Engineers  U.  S.  Army  (United  States  Engineer  Office 

Washington  Seattle). 
Miniac  (de).  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  place  du  Château,  5, 

Brest. 
Ministère  des  Travaux  Publics,  à  Rome  (4  cotisations). 
Mirabaud,  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  des  Chargeurs 

réunis,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  de  Provence,  56, 

Paris. 
Mironesco  (Constantin-M.)»  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur 

de  rÉcole  des  Ponts  et  Chaussées  de  Bucarest,  École  des  Ponts  et  Chaussées, 

Bucarest. 
Mithonard,  Conseiller  Général  de  la  Seine,  place  Saint-François-Xavier,  iO,  Paris. 
Mittermaier  (Alfred),  K.  Bauamtmann,  Neuburg  '/D  en  Bavière. 
Modjeski  (Ralph),  Ingénieur  Civil,  Monadnock  Building,  1742,  Chicago. 
Mohr  (Félix),  de  la  Firme  Mohr  et  FederhalT,  Mannheim. 
Moine  (Adolphe),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  place  de  l'Hôtel-de-Ville,  28, 

Le  Havre. 
Moisant,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  de  la  Société 

des  Ingénieurs  Civils,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès, 

boulevard  de  Vaugirard,  20,  Paris. 
Moissenet  (Jean-Vivant-Lêon),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  Gam- 

betta,  4,  Chaumont. 
Molini  (Louis),  Directeur  du  port  de  Séville,  Direccion  facultativa  de  las  Obras 

del  Puerto,  Sevilla. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  95 

Holinos  (Léon),  Ingénieur,  Vice-Président  de  la  Commission  d'Organisation  du 

Congrès,  rue  Eugène-Flachat,  15,  Paris. 
Moll  (Adolf),  KgL  Bauamtmann,  Schweinfurt  «/M.  (Bavière). 
MôUer  (H.-C.-V.),  Ingénieur  en  Chef  du  port  de  Copenhague,  Rosenvangets 

Sideallé,  5,  Copenhague  0. 
Môller  (M.  E.  K.),  Professor  fur  Wasserbau  an  der  herzogl.  tecbn.  Hochschule, 

Spielmannstrasse,  5,  Braunschweig. 
Monestier,  Ancien  Ministre  des  Travaux  publics,  rue  de  Berlin,  37,  Paris. 
Monet  (Adolphe),  Ingénieur  en  chef  des  [Ponts  et  Chaussées,  Châlons-sur-Harne. 
Monnoyer  (L.),  Membre  de  la  Ligue  de  llndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux 

publics,  avenue  Louise,  252,  Bruxelles. 
Montes  (Don  Yicente  E.),  Capitaine  de  frégate,  Calle  Moreno,  2528,  à  Buenos- 

Ayres. 
Monteverde  (Juan),  Ingénieur,  Membre  du  Conseil  des  Travaux  publics,  rue  Agra- 

ciada,  251,  Montevideo. 
Montgomery-Moore,  Ingénieur,  rue  Lacépède,  27,  Paris. 
Morailion  (Jules),  Sous-Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Génelard. 
Morillon  (Albert),  de  la  Société  Morillon,  Corvol  et  C'S  Secrétaire  du  Syndical  do 

la  Batellerie,  boulevard  de  la  Bastille,  2  bU^  Paris. 
Morison  (Georg  S.),  Civil  Engineer,  Member  U.  S.  Isthmian  Canal  Commission, 

Wall  Street,  36,  New-York  City. 
Moriyama  (K.,  Lieutenant  de  Vaisseau  de  la  Marine  Japonaise,  30,  rue  Yictor- 

Clappier,  Toulon. 
Morlot  (Albert  de),  Inspecteur  en  Chef  des  Travaux  Publics  de  la  Confédération 

Suisse,  rue  des  Gentilshommes,  32,  Berne. 
Mortelmans  (Ad.),  Négociant,  firme  P.  Brouwers  et  C'«,  rue  de  l'Empereur,  36, 

Anvers. 
Moschini  (Ingegnere  Alessandro),  Direttor  générale  del  Comitato  Centrale  per  lo 

Sviluppo  délia  Navigazione  interna  in  Italia,  San  Nicoto,  Padova. 
Mûlberger  (Max),  Oberbùrgermeister,  d^  Juris,  Deputierter  der  Stadt,  Esslingen 

i/W. 
Muller  (Alexandre),  Ingénieur  des  Yoies  de  communication,  56,  OfîRzerskaïa 

Saint-Pétersbourg. 
Manier,  Ingénieur-Constructeur,  Frouard  (Meurthe-et-Moselle). 
Muttray,  Strombaudirektor,  beim  Ober-Prâsidium  in  Hannover,  Friederiken- 

platz,  \ ,  Hannover. 
Mûtze  (Jutius),  Regierungs-  und  Bauralh,  Mainzerstrasse,  iI9,  Coblonz. 
Mnzard  (Raoul),  Transports  par  eau,  quai  de  la  Râpée,  40,  Paris. 

Nagasawa  (Tadashi,)  Engineer  Daigo  Doboku  Kantokusho,  Osaka  (Japon). 

Nakayama  (H.),  Professeur,  Engineering  Collège  of  Japan,  Tokyo. 

Narjès  (Heinrich),  Bankier,  Georgsplatz,  1,  Hannover. 

Narten  (Georg),  Kôniglicher  Regierungs-  und  Baurath,  Harburg  '/E^lbc. 

Nasmyth  Sidebothann  (J.),  Civil  and  Mining  Engineer,  Groby  Lawn,  Altrinchan 

(Cheshire)  (Grande*Bretagne). 
Nandé  (Emile),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Saint-Quentin. 
Hase  (Ernest-Léon),  Ingénieur-électricien,  rue  Nouvelle,  1,  Paris. 
Nelemans  (J.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Terneuzen. 


96  RENSEIGNEMENTS  GËNËRAUX. 

Némesker  (Albert),  Agent  Général  de  la  Compagnie  générale  transatlantique, 

quai  Joliette,  9,  Marseille. 
Neuerburg  (C.-Albert-M.),  Industriel,  rue  de  la  Pépinière,  19,  Bruxelles. 
Neuffer  (Albert),  Heilbronn. 
Neufville  (Alfred  de),  Conseiller  de  Commerce,  Consul  Général  d*Italie,  Président 

de  la  Chambre  de  Commerce  de  Francfort,  Francfort-sur-Mein. 
Neufville  (de).  Directeur  du  Sous-Comptoir  des  Entrepreneurs,  rue  des  Capu- 
cines, 21,  Paris. 
Niclausse  (J.  et  A.),  Société  des  générateurs  inexplosibles  «  Brevets  Niclausse  », 

Constructeurs    de   Générateurs    multitubulaires,    rue    des    Ardennes,    24, 

Paris. 
Nicolau  (F.),  Campêche  (Mexique).  Adresser  les  publications  à  M.  Barbier  (F.), 

Ingénieur-Constructeur  de  Phares,  82,  rue  Curial,  Paris. 
Noble  (Alfred),  Civil  Engincer,  Président  Western  Society  of  Engineers,  Member 

American  Society  of  Civil  Engineers,  Member  U.  S.  Board  of  Engineers  on 

deep  Water  Ways,  1742,  Monadnock  Block,  Chicago  III. 
Noblemaire,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  de  la 

Commission  d*Organisation  du  Congrès,  rue  Saint-Lazare,  88,  Paris. 
Noirf alise  (Jules),  Président  de  la  Fédération  des  Associations  commerciales  et 

industrielles  Liégeoises,  quai  de  TUniversité,  5,  Liège. 
North  (Edward-P.),  Civil  Engineer,  220  West,  57 1»»  Street,  New-York. 
Noss,  Président  de  la  Société  Impériale  pour  Tavancement  de  la  Marine  mar- 
chande russe,  Cheremetieff  Péréoulok,  2,  Moscou. 
Nouailhac-Pioch  (Fernand),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  des 

Salenques,  Foix. 
Nuflez-Ribeiro  (D''  G.),  Ingénieur  en  Chef  de  la  Commission  de  l'Amélioration  du 

port  de  Natal,  Natal  (Brésil). 
Nygh  (II.),  Capitaine  de  Vaisseau  en  retraite,  La  Haye. 
Nyssens-Hart  (Julien),  Ingénieur  en  chef  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées, 

rue  Juste-Lipse,  44,  Bruxelles. 
Nystrômer  (Charles-A.-B.),  M.  Inst.  (].  E.,  Ingénieur  en  chef  des  Travaux  d'assai 

nissenient  de  la  province  de  Buenos-Ayres,  avenida  Alvear,  324.  Buenos- 

Ayres. 
Ockerson  (J.-A.),  Member  U.  S.  Mississippi  Biver  Commission,  Fullerton-Buil- 

ding,  1119,  Saint-Louis  (Mo),  U.  S.  A. 
OElwein   (Arthur),   K.   K.  Oberbaurath-  und  Professer,  Waisenhausgasse,  16, 

Wien  IX. 
Ohdatchi  (Gentaro),  Mécanicien  en  Chef  de  la  Marine  Japonaise,  boulevard  des 

Invalides,  4i,  Paris. 
OUendorff  (J.),  Ingénieur,  Frederikshavn. 
Orbigny  (d).  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  La  Bochelle,  Membre 

du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  La  Bochelle. 
Orlovski  (Y.-K.),  Inspecteur  de  la  Navigation  et  des  Boutes,  Nicolaievskaïa,  8, 

Saint-Pétersbourg. 
Otterstrôm  (Christian),  Directeur  des  Travaux  Maritimes  de  l'État  danois,  Hele- 

neveij,  5,  Copenhague  V. 
Ouachôe  (Ch.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  faubourg  Saintr 

Honoré,  130,  Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADUËAENTS.  97 

Onspensgy  (Dmilry),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Wytegra  (Gouver- 
nement d'Olonez). 

Ouvré,  Député,  Président  d*honneur  de  la  Chambre  Syndicale  du  Commerce  des 
Bois  à  brûler,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  avenue  Marceau, 
76,  Paris. 

Pabst  (Arnold),  Ingénieur  du  poit  de  Riga,  Bôrsen  Comité,  Riga. 

Packard  (R.-G.),  Civil  Engiheer,  Pearl  Street,  130,  New-York  City. 

Pagnard  (Âbel),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufaclures,  Directeur  de  Tentreprise 

H.  Hersent  et  fils,  avenue  du  Sud,  5,  Anvers. 
Paillard-Ducléré,  Délégué  de  France  à  la  Commission  européenne  du  Danube, 

Galatz. 
Palmer  (Joseph-Edward),  Directeur  of  Grand  Canal  C^,  Rose  Lawn-Ballybrack, 

Dublin. 
Panait  (Georges),  Ingénieur  en  chef.  Chef  de  Division,  Râmnicu  Valcea  (Roumanie). 
Panchèvre  (Louis),  Président  de  la  Chambre  syndicale  des  Charbons,  rue  de  Vau- 

girard,  235,  Paris 
Papot  (Emile),  Ingénieur  Civil,  rue  Saint-Lazare,  28,  Paris. 
Pardoen  (Henry),  Directeur  de  la  Société  anonyme  de  Remorquage,  rue  Sainte- 
Catherine,  150,  Bruges. 
Parlier,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  Émile-Augicr,  8, 

Paris. 
Partiot,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  rue  de  Sèvres,  Z\ , 

Paris. 
Panrillé,  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures  attaché  au  Crédit  Lyonnais  (Service 

des  Éludes  Financières),  boulevard  des  Italiens,  19,  Paris. 
Pastakoflf  (Wailan),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Grande-Rue  des  Ha- 

hens,  17,  Saint-Pétersbourg. 
Pavie  (Georges),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Secrétaire  Général  du 

Congrès,  6,  rue  de  Lille,  Paris. 
Pavin  de  Lafarge  (Auguste),  Gérant  de  la  Société  J.  et  A.  Pavin  de  Lafarge, 

Conseiller  Général  de  l'Ardèche,  Viviers  (Ardèche). 
Pavot  (François),  de  la  Maison  Pavot  frères,  quai  de  Seine,  28  à  38,  Paris. 
Péchiney  (A.-R.),  Manufacturier,  Salindres  (Gard). 
Peellaert  (Baron  Maurice  de).  Ingénieur,  château  de  Nevele  (Belgique). 
Peichl  (Chevalier  de).  Directeur  Général  de  la  Société  de  Navigation  à  vapeur  du 

Lloyd  Autrichien,  palais  du  Lloyd  Autrichien,  Trieste. 
Pélissier,  Chef  de  Bureau  au  Ministère  des  Travaux  Publics,  rue  du  Dragon,  13, 

Paris. 
Pelle  (Cari),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  place  dléna,  8,  Paris. 
Pencovici  (Le  Général),  Délégué  de  Roumanie  à  la  Commission  européenne  du 

Danube,  Galatz. 
Pereire  (Comte  Eugène),  Président  du  Conseil  d*Administration  de. la  Compagnie 

générale  transatlantique,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  fau- 

hourg-Saint-Houoré,  45,  Paris. 
Périer  de  Ferai,  Directeur  des  Lignes  de  Bourgogne  et  du  Centre,  à  la  Com- 
pagnie Générale  de  Navigation,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du 

Congrès,  boulevard  de  la  Bastille,  28,  Paris. 

7 


fl8  KtNSEIGNEMENTS  GÊNKRArX. 

Perkins  (Charlos-E.)»  Chief  Engineer  Public  Works  of  Oliio,  L'.S.A.,  Columbus. 
Pérouse,  Conseiller  d'État,  Directeur  des  Chemins  de  fer  au  Ministère  des  Travaux 
Publics,  Membre  du  Comité   de  Patronage  du  Congrès,  quai  Debilly,  40, 
Paris. 
Perquer  (Frédéric),  Secrétaire-Trésorier  de  la  Chambre  de  Connnerce  du  Havre, 

Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  le  Havre. 
Perrier  (Louis),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Dunkerque. 
Perrilliat  (Mr.  Arsène),  Meniber  Board  of  State  Engineers  of  Louisiana  and  Ame- 
rican Society  Civil  Engineer,  296,  Washington  Street,  Boston  (États-Unis). 
Peters  (G.-L.-W.),  Directeur  de  la  Compagnie  de  basait,  Gelderschestraat,  12, 

Rotterdam. 
Peterson   (Charles),  Ingénieur  des  Travaux  maritimes  du  port  de  Windawa, 

Windawa. 
Petit  (Marcel),  Directeur  de  la  Compagnie  a  La  Fluviale  )>,  Administrateur  de  la 
Compagnie  «  La  Seine  » ,  Membre  de  la  Commission  d'Organisation  du  Con- 
grès, rue  du  Louvre,  2,  Paris. 
Petit  (Charles),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Cambrai,  Cambrai. 
Petithomme,  Ingénieur  de  1'^  classe  attaché  à  la  Section  technique  des  Construc- 
tions Navales,  Ministère  de  la  Marine,  Paris. 
Petrlik  (Krislian),  Professeur  à  l'École  Imp.  Koy.  technique  de  Bohème  (tchèque), 

Yodikova  ul  5,  Prague  H. 
Philippe  (Léon),  Directeur  de  l'Hydraulique  Agricole,  au  Ministère  do  l'Agricul- 
ture, Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  80,    rue  de  Varenne, 
Paris. 
Philippi  (Charles),  Directeur  Kette,  Deutsche  Elbschiffahrts  Gesellschaft,  Dresden. 
Philippi  (Mme  Anna),  Dresden. 

Piat  (Jules),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  d'Auxerre,  Auxerre. 
Picard  (Lucien),  Président  du  Syndicat  Industriel  et  Connnercial  de  Lyon,  pas- 
sage des  Terreaux,  23,  Lyon. 
Picard  (Office),  Brevets  d'invention,  rue  Saint-Lazare,  97,  Paris. 
Picha  (Adolphe),  Industriel,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et 

des  Travaux  publics,  Gand. 
Picha  (Albert),  Industriel,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des 

Travaux  publics,  Gand. 
Picha  (Eugène),  Industriel,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et 

des  Travaux  publics,  Gand. 
Piens  (Qiarles^.  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Bruges. 
Pierret  (L.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Compiègne. 
Pierrot  (J.-A.),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  Bâtiment 

central  des  Services  maritimes  de  l'État,  Anvers. 
Piettre,  Sénateur,  Ancien  Président  du  Conseil  général    de  la  Seine,  avenue 

Chanzy,  5,  La  Varenne-Saint-Hilaire. 
Pigache,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Reims. 
Piketty   (Charles),  Ingénieur  des  Arts   et  Manufactures,  quai    Henri-lV,  42^ 

l'aris. 
Piper  (Edmund),  Kaufmann,  Dammstrasse,  10,  Ruhrorl  a/Rhein. 
Piquant  (H.)»  Inspecteur  de  la  Compagnie  d'assurances  générales  maritirtles 
(Navigation  intérieure),  rue  de  Richelieu,  87,  Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  90 

Plaquet  (Clément),  Entrepreneur  de  transports  par  eau,  rue  Geulincz,   2, 

Anvers. 
Poeschl  (Franz-Ferdinand),  in  firma  Jos.  Poeschl's  Sôhne,  K.  K.  priv.  Leder  und 

Maschinen  Riemen-Fabrikant,  Rohrbach  db.  Defterr,  Wien  2/i. 
Poidatz  (Alfred),  Président  de  la  Compagnie  «  La  Fluviale  »,  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  avenue  Malakoff,  159,  Paris. 
Poienaru  (Grigore  G.),  Ingénieur  en  chef,  Buzeu  (Roumanie). 
Poiret  (A.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rue  des  Deux-Écus, 

21,  Paris. 
Poirrier,  Sénateur  de  la  Seine,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès, 

avenue  floche,  22,  Paris. 
Polkowski  (Ignace),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  rue  Nadéjedineskaïa, 

o4,  Saint-Pétersbourg. 
Pontiggia  (Louis),  Ingénieur  Délégué  du  Collège  des  Ingénieurs  et  Architectes  de 

Milan,  via  San  Paolo,  10,  Milano. 
Pontzen  (Ernest),  Ingénieur  des  Constructions  civiles,  Membre  de  la  Commis- 
sion d'Organisation  du  Congrès,  rue  de  Monceau,  65,  Paris. 
Portails  (Joseph),  Armateur,  rue  de  la  Victoire,  71,  Paris. 
Pototzky  (Paul  de).  Ingénieur,  Délégué  de  la  Société  des  Chemins  de  fer  du  Sud- 
Est,  Znamenskaya,  55,  Saint-Pétersbourg. 
Poullain  (Charles),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  boulevard 

Malesherbes,  76,  Paris. 
Poullot,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Reims,  Membre  du  Comité  de 

Patronage  du  Congrès,  Reims. 
Poandstone  (H.-C),  Lieutenant  U.S.N.,  avenue  Rapp,  20,  Paris. 
Poupinel  (Paul),  Président  de  la  Chambre  Syndicale  des  Bois  de  sciage  et  d'In- 
dustrie, quai  de  la  Gare,  37,  Paris. 
Pozzy  (S.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  87,  rue  d'Amsterdam, 

Paris. 
Pradier,  Capitaine  de  Vaisseau,  Président  des  Commissions  nautiques  du  littoral. 

Ministère  de  la  Marine,  16,  rue  Saint-Romain,  Paris. 
Préaadeau  (A.  de).  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  de  ia 

Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  Saint-Guillaume,  21,  Paris. 
Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Bourges  (le).  Membre  du  Comité  de 

Patronage  du  Congrès,  Bourges. 
Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris  (le),  place  de  la  Bourse,  2, 

Paris. 
Président  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France  (le).  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  19,  rue  Blanche,  Paris. 
Prévost  (Louis),  Assurances  générales  (Branche  fluviale),  quai  delà  Haute-Deù le. 

10,  Lille. 
Prûsmann,  Kônigl.  Bauratli,  Ruhort  a/Rhein. 

Qnellennec,  Ingénieur  en  chef  de  la  Compagnie  universelle  du  Canal  maritime  de 

Suez,  rue  Charras,  9,  Paris. 
Quellmals  (Emil),  Banquier,  Pragerstrasse,  20,  Dresden. 
Qnevedo  (Miguel  de),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Délégué  du  Mexiqur, 

Calle  de  Eliseo  (Sur  U)  Num.,  29,  Mexico. 


100  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Quinette  de  Rochemont  (Baron  Emile-Théodore),  Inspecteur  Général  des  Ponts 
et  Chaussées,  Directeur  du  Service  des  Phares  et  Balises,  Président  du  Comité 
des  Excursions  et  Réceptions  du  Congrès,  18,  rue  de  Marignan,  Paris. 

Raab  (Wilhelm),  Négociant  Armateur,  Duisburg. 

Raclet  (Joannis),  Ingénieur,  Administrateur  de  la  Société  Lyonnaise  des  Forces 

motrices  du  Rhône,  rue  delà  République,  37,  Lyon. 
Raeymaeker  (Henri  de),  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des 

Travaux  publics,  rue  de  la  Buanderie,  30,  Bruxelles. 
Raeymaeker  (Frédéric  de).  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustric,  du  Bâtiment  et 

des  Travaux  publics,  rue  de  la  Buanderie,  30,  Bruxelles. 
Ralfalovich  (S.  Exe.  de).  Conseiller  d'État  Actuel,  avenue  Hoche,  i9,  Paris. 
Ramaer  (J.-C),  Ingénieur  du  Watcrstaat,  Nieuve  Binnenweg,  348,  Rotterdam. 
Ramlot  (E.-M.),  Libraire,  rue  Grétry,  17,  Bruxelles. 
Ramlot  (F.),  de  la  Firme  L.  M.  Ramlot,  librairie  scientifique,  rue  Grétry,  17, 

Bruxelles. 
Ramm  (Axel),  Chef  Reviseur  de  la  Comptabilité  municipale,  Secrétaire  de  la 

Société  de  la  Bourse,  etc.,  Gothembourg. 
Rasch  (Karl),  Conseiller-Ingénieur,  Attaché  à  TAmbassade  d'Allemagne,  avenue 

Kléber,  88,  Paris. 
Raveneau  (Louis),  Secrétaire  de  la  rédaction  Anyiales   de  Géographie,  rue 

d'Assas,  76,  Paris. 
Ravier  (S.-Louis),  Ingénieur  de  la  Marine,  Détaché  pour  la  surveillance  des 

travaux  confiés  à  Tindustrie  dans  la  région  du  Nord,   rue  de  Bellain,  30, 

Douai. 
Rebut  (G.),  Négociant,  Agent  de  la  Compagnie  des  Chargeurs  Réunis,  Tamatave. 
Redel,   Conseiller  de  Cour,   avenue  des  Peupliers,  25  (villa    Montmorency), 

Paris. 
Regimbeau,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Secrétaire  du  Comité  des  Excur- 
sions et  Réceptions  du  Congrès,  rue  de  Yillei*sexel,  I,  Paris. 
Rehbock  (Z.),  Professeur  à  l'École  Polytechnique,  Scminarstrasse,  13,  Karlsruhc. 
Rehder  (P.),  Wasserbau  Director  der  freien  und  llansestadt  Lûbeck,  Geniner- 

strasse,  3,  Lûbeck. 
Rehien  (Wilhelm),  Magistratsrath,  Schalzuieister  des  Vereins  fCir  hebung  der 

Fluss-  und  Kanalschiflahrt  in  Bayern,  Sulzbacherstrasse,  39,  Nûrnberg. 
Reichardt  (D'  Auguste),  Rentier,  Reichshoiïen  (AHemagne). 
Reinhardt  (M.),  Baurath,  Siegfriedstrasse,  18,  Worms-sur-Rhin  (Allemagne). 
Reisse  (Johann-.\ugusl),    llafenbauinspector,  Runischcr  Danun,  Pillau  (Alle- 
magne). 
Renard,  Ingénieur  des  Ponts  et  Cliaussées,  le  Havre 
Renaud  (Georges),  Inspecteur  Général  des  Ponts   ec  Chaussées,   Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Scheffer,  29,  Paris. 
Renaud  (Maurice),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Membre  du  Comité 

de  Patronage  du  Congrès,  rue  d'Amsterdam,  52,  Paris. 
Renner  (GuiU.),  Ingénieur  Civil,  Augustinerplatz,  12,  Cologne. 
Renz  (Albert),  Armateur,  Deutscher  Ring,  2,  Cologne. 
Résal  (Jean),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Furstenberg,  6, 

Paris. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  101 

Reumaux  (E.),  Agent  Général  de  la  Société  des  mines  de  Lens,  Lens. 
Revol,  Ingénieur  des  Usines  de  la  maison  Schneider  et  Cie,  boulevard  Haies- 
herbes,  i ,  Paris. 
Reymond,  Sénateur,  ancien  Directeur  de  TEcole  Centrale  des  Arts  et  Manufac- 
tures, Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  boulevard  Saint-Michel,  85, 

Paris. 
Ribeiro   da  Costa  (Leandro  A.)*  Director  General  an  Industria,  Ministère  des 

Travaux  Publics,  Rio-de-Janeiro. 
Ribière  (Charles-Henri),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées  (Service  des 

Phares),  Membre  de  la  Commission  d*Organisation  du  Congrès,  avenue  du 

Trocadéro,  45,  Paris. 
Richald   (Joseph),    Ingénieur  des   Ponts  et  Chaussées,    rue  Archimède,   69, 

BruxeHes. 
Rieffel  (Eugène),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce,  Vice-Président  de  la 

Bourse,  Strasbourg. 
Rigauz   (Paul),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Charleville   (Ar- 

dennes). 
Ringel  (A.),  Kônigl.  Baurath,  Colin  a/  Elbe  (Saxe). 
Rippl  (VVenzel),  0.  Professor  des  Wasserbaues  an  der  Deutscher  Tcchnischen 

Hochschule  in  Prag,  Prag. 
Rispal  (Auguste),  Député  du  Havre,  rue  du  Rocher,  67,  Paris. 
Risser  (Johannes),  KoniglicherBauam(mann,Speier  (Allemagne). 
Ritte  (Georges),  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  rue  Auber,  A,  Bruxelles. 
Ritter  von  Schoen  (Joh.  G.),  K.  K.  Ilofrath,  0.  Professor  der  K.  K.  Techn. 

Hochschule,  Cottageglasse,  20,  Wien  XVIH. 
Rivron,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Nantes,  Membre  du  Comité  de 

Patronage  du  Congrès,  Nantes. 
Robaglia  (André),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  en  retraite,  rue  du 

Four,  45,  Paris. 
Robelus  (A.),  Répétil^.ur,  Bibliothécaire  à  TÉcole  du  Génie  CivH  de  Gand,  rue 

Guillaume-TeH,  40  Gand. 
Robert,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Saint -Lô  (Manche). 
Rodanet  (A.-H.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  rueVivienne,56, 

Paris. 
Rodriguez  (Eduardo-S.),  Dipl.  Ingénieur,  Rivadavia,  1545,  Rio-de-Janeiro. 
Rolet  (Paul-Henri),  Inspecteur  principal  de  la  Navigation  et  des  Ports,  quai  de 

laTournelle  (Pavillon  du  port),  Paris. 
Rolland  de  Ravel,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Gap. 
Relier  (C),  Bauinspektor,  Calwerstrasse,  i8,  Stuttgart. 
Rooseboom  (George),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Brielle  (Pays-Bas). 
Roosing  (Jacques),  Directeur  des  Installations  de  Commerce,  Administrateur  des 

Entrepôts  de  la  Ville  de  Rotterdam,  Rotterdam. 
Rops  (Anatole),  Ingénieur,  Membre  d'honneur  de  la  Chambre  de  Commerce  de 

Namur,  rue  des  Brasseurs,  97,  Namur. 
Rose  (Myrthil),  Négociant,  nie  de  Provence,  8,  Paris. 
Rôsing  (J.),Syndikus  derHandelskammerBremen,  Hans  Schûtting  am  Markt,  15, 

Bremen. 
Rota  (Giuseppe),  Ingénieur  en  chef  du  Génie  Naval,  .Ministère  de  la  Marine,  Rome. 


102  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Rote  (Léon  de).  Directeur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  au  Ministère  des 

Finances  et  des  Travaux  Publics,  avenue  Louise,  335,  Bruxelles. 
Rousseau  (E.),  Négociant-Industriel,  rue  de  la  Chaussée-d'Antin,  48,  Paris. 
Roussel  (Eugène),  Inventeur, Constructeur  de  bateaux  insubmersibles.  Fabricant 

d'appareils  de  sauvetage,  boulevard  Richard-Lenoir,  6,  Paris. 
Rouviîle  (de).  Directeur  de  la  Compagnie  universelle  du  Canal  maritime  de  Suez, 

rue  Cliarras,  9,  Paris. 
Royds  (C.-M.),  Esq.,M.  P.,  Chairman  of  the  Rochdale  Canal  Company, Greenhill, 

Rochdale  (Grande-Bretagne). 
Royers  (Gustave),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Travaux  communaux,  Hôiel- 

de-Ville,  Anvers. 
Royers  (Madame  Gustave),  avenue  de  l'Industrie,  4,  Anvers. 
Rudloff  (Rudolf),  Baurath,  Bremerhaven. 
Rudolph  (A.),  Kôniglicher  Bauhof,  Bredow  bei  Stettin. 
Russ  (Dr.  Victor),  Député  et  Président  de  l'Administration  de  la  Oeslreichische 

Nordwest  Dampfschiftahrts  Geselischaft,  Kolowratring,  7,  Wien  I. 
Ruys  (Daniel-Théodore),    Directeur  de  la  Compagnie  de  Navigation  à  vapeur 

«  Rotterdam  Lloyd  »,  Rotterdam. 
Rychter  (Joseph),  Professeur  à  l'École  Polytechnique,  Lemberg(Gallicie). 
Rymer  (F.-H.),  Esq.,  Director  of  the  Rochdale  Canal  Company,  Letton  Lodge- 

Broughton-Park,  Manchester. 
Rytir  (Anton),  Baurath  Statthallerei,  Prague. 
Rytir  (Madame  Anton),  Prague. 

Saccardo  (Commandeur  Marco),  Ingénieur,  Inspecteur  en  chef  du  Chemin  de 

fer,  Bologne. 
Sachet  (René),  Industriel  Céramiste,  Montereau  (Seine-et-Marne). 
Sachsenberg  (Gotthard),  Commerzienrath,  Rosslau  (Anhalt). 
Sainberlicli(Th.),  Oberingenieur,  Am  Eisenwerk  (Vorm.  Nagel  und  Kaemp)  A.  G., 

Hamburg-Uhlenhorst. 
Saint-Martin  (le  Chevalier),  Délégué  d'Italie  à  la  Commission  européenne  du 

Danube,  Galatz. 
Saint-Martin  (E.-E.),  Propriétaire,  Yacht  à  vapeur  hollandais  «  Daphnè  »,  Pont 

de  Suresnes  (Bois),  Neuilly-sur-Seine. 
Salazar  (Luis),  Ingénieur,  Directeur  de  la  Navigation  au  Ministère  des  Travaux 

Publics,  Chef  des  groupes  IV  et  VI  de  la  Commission  Mexicaine  à  l'Exposition 

Universelle  de  1900,  avenue  de  la  Grande-Armée,  25,  Paris. 
Salle  (J.-F.),  Ingénieur  Civil,  boulevard  Montmartre,  19,  Paris. 
Salzani,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  française  de  Smyrne,  Smyrne 

(Turquie  d'Asie). 
Sanctis    (Paolo-Emilio,  de),  Ingegnere  del  Genio  Civile,  UfTicio  Genio  Civile, 

Firenze. 
San  Juan  (Joâo-Manuel,  de).  Ingénieur  au  Ministère  de  la  Marine,  rue  Farani,2, 

Rio-de-Janeiro. 
Sartiaux,  Ingénieur  en  chef  de  l'Exploitation  de  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer 

du  Nord,  rue  de  Dunkerque,  18,  Paris. 
Sâtren  (G.),  Kanaldirektor,  Kristiania. 
Schaaff,  Kgl.  baur.  Regierungsassessor.  Wôrthstrasse,  43/1,  Mimchen. 


LISTE  (iÉiNÉKALE  DES  ADHÉRENTS.  \{)ô 

Schaller  (Jules),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Strasbourg,  rue  du 

Dôme,  1,  Strasbourg. 
Scheck,  Kônigl.  Baurath,  Garfen  strasse,  6,  Stetlin. 
Schemmel   (Bernhardf).   Kaiserl.  Wasserbauinspektor.    Saargemnnd  (Lorraine 

Allemande). 
Schleiffer,  Troingerslrasse,  Villa  Olga,  Strasbourg. 
Schmidt  (0,)  Kôniglieher  Baurath,  Ostra  allée,  51  H,  Dresden. 
Schmied  (Ignace),  Ingénieur  de  la  Régularisation  du  Danube,  Danhaùsergasse,  6, 

Wien  IV. 
Schmitt  (N.),  Wasserbauinspektor,  Baurath,  Bartholdislrasse,5,  Colmar  i/Els. 
Schneider  (Ilermann),  Regierungs-  und  Baurath,  Kônigstrasse,  18,  Posen. 
Schokalsky  (Jules  de),  Lieutenant-colonel  de  la  Marine  Impériale  Russe,  Officier 

hydrographe.  Canal  Catherine,  144,  Saint-Pétersbourg. 
Scholtz  (von),  Stadtbaurath,  Werderstrasse,  23,  Breslau. 
Scholtz  (Madame  de),  Werderstrasse,  25,  Breslau. 
Schromm  (Antoine),  Inspecteur  delà  Navigation,  Conseiller  Imp.  Roy.  de  Cour. 

Ministère  du  Commerce,  Vienne. 
Schryver  (Ferdinand  de),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées, 

Directeur  de  la  Société  anonyme  du  Canal  et  des  Installations  Maritimes  de 

Bruxelles,  rue  du  Canal,  47,  Bruxelles. 
Schryver  (Madame  F.  de),  rue  du  Prince-Royal,  29,  Bruxelles. 
Schuh  (D^  Georg.  Von),  I.  Burgermeister,  Praesident  des   Vereines  fur  Hebung 

der  Fluss-  und  Kanalschiffahrt,  in  Bayern.  Nûrnberg  (Ralhaus). 
Schulte,  Baumeister,  Hansaplatz,  7  III,  Hamburg. 
Schulte  (Fried.),  Wasserbauinspektor.  Munster  i/W. 
Schultz  (Se  Excellenz  Alfred),  Wirklicher  Geheimer  Rath,  Ministerialdirector  im 

preussischen  Ministerium  der  Offentlichen  Arbeiten,  Hohrenstrasse,  60,  Berlin. 
Schultz  (HansW.),  Regierungs-Baumeisler,  Kranststrasse,  8,Swinemùnd. 
Schulze,  Regierungs  Baumeister,  Garten  strasse,  6,  Stettin. 
Schwaab  (Charles),  Transports  par  eau,  boulevard  Bourdon,  3,  Paris. 
Sciama  (G.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  de  la  Com- 
mission d'Organisation  du  Congrès,  rue  Bizet,  15  bis,  Paris. 
Sôbillot  (Amédée),  Ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  boulevard  de  Clichy,  60, 

Paris. 
Sennitski  (J.-A.),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Orel  (Russie). 
Sergio  de  Saboia  e  Silva  (Domingos),  Ingénieur  en  chef  des  Travaux  du  port  de 

Pernambuco,  rua  do  Riachuelo,  125,  Rio  de-Janeiro. 
Serweytens  (Charles),  Conseiller  Provincial,  Bourgmestre  de  Bruges,  Bruges. 
Seyrig  (T.),  Ingénieur  Constructeur,  rue  de  Rome,  45,  Paris. 
Sims  (W.-S.),  Lieut.  U.  S.  N.,  avenue  Kléber,  18,  Paris. 
Sloan  (J.-J.),  Ingénieur,  rue  du  Louvre,  17,  Paris. 
Smith  (G.),  Directeur  Général  des  ports  de  Norvège,  Kristiania. 
Smrcèk  (Ântonin),  Ingénieur  en  chef  de  la  maison   A.  Lanna,  Prague  851 -VU. 
Smrcèk  (Madame),  Prague  851-VII. 
Smulders  (H.),  de  la  firme  A.-F.  Smulders,  Ingénieurs-Constructeurs,  Boiter 

dam. 
Smulders  (A.-F.),  de  la  firme  A.-F.  Smulders,  Ingénieurs-Constructeurs,  Rotter- 
dam. 


I(U  RENSEIGNEMENTS  (ÎÉNÉRAUX 

Smyth  (William  Stopford),  Member  Institution  Civil  Kngineers  (London).  (]lon- 

Bank,  Woodland  Park,  Newport,  Mon. 
Snell  (Henry  de  M.),  Ass.  M,  Inst.  C.  E.,  F.  R.  T.  S.,  F.  G.  S.  Caisse  postale,  i  13, 

Rio-de-Janeiro. 
Società  degli  Ingegneri  e  degli  Architteti  in  Torino,  4  Via  Accademia  délie 

Scienze,  Torino. 
Sommermeier  (6.)>  Kgl.  Baurath,  Glûckstadt  i/Holstein  (Allemagne). 
Somzée  (Léon  de),  Président  de  la  Société  Belge  des  Ingénieurs  et  des  Industriels, 

rue  Ravenstein,  11  (Hôtel  Ravenstein),  Bruxelles. 
Soufflet  (P.),  Secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  avenue  d'Antin,  57, 

Paris. 
Souza  Gomes  (J.  Pires  de).  Ingénieur,  Inspecteur,  Membre  du  Conseil  Supérieur 

des  Travaux  Publics,  Largo  da  Bibliotheca,  8,  Lisbonne. 
Sowerbutts  (Eli),  Secretary  Manchester  Geographical  Society,  Saint  Mary's  Par- 

sonage,  16,  Manchester. 
Spàcil  (Johann),  Ingénieur  en  chef  de  la  a  K.  K.  Donau  DampfschifTahrt  Gesel- 

schaft  »,  Vienne. 
Squilbin  (Henri),  Ingénieur,  avenue  des  Arts,  8,  Anvers. 
Stanley  Saint-Amand,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  Américaine  de 

Paris,  rue  Scribe,  3,  Paris. 
Stefanesco  (N.),  Ingénieur,  Administrateur  des  Docks,  Galatz-Docks  (Roumanie). 
Steger  (J.),  Directeur  de  la  Société  de  Navigation  Thomas  Stenz  et  Van  Méeteren, 

Mayence-sur-Rhin. 
Stein  (Dr.  Gustav),  Handelskammer  Sekretâr,  Duisburg. 
Steinback  (Gustave),  Représentant  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Vl^esel,  Wesel 
Steineker   Gàbor,  Inspecteur  Général  du  Service  des  Eaux  au  Ministère  Roy. 

Hong,  de  l'Agriculture,  Zsigmond  Uteza,  7,  Budapest. 
Stengler  (Adalbert),  K.  Bauamtmann,  Kempten  en  Bavière. 
Stenz  (Joseph),  Rheder,  Mayence. 
Stens  (Madame  Charlotte),  Mayence. 
Sternberg  (Oscar),  Directeur  et  Consul,  Mannheim. 
Stettner  (Cari),  Bauralh,  Oranstaden,  1  bis,  Mûlhausen  i/Els. 
Stevart  (Armand),  Ingénieur  en  chef  honoraire  des  ^Chemins  de  fer  de  l'État 

Belge,  Professeur  à  l'Université  de  Liège,  rue  Paradis,  79,  Liège. 
Stevenson  (D.-A.),  Engineer,  84,  George  Street,  Edinburgh. 
Stieltjes  (Émile-Hendrik),  Ingénieur  Civil,  Membre  du  Conseil  de  surveillance 

des  Chemins  de  fer,  Barentszstraat,51,  La  Haye. 
Stinnes  (Gustav),  Theilhaber  der  firma  Math.    Stinnes,   Fâhrstrasse,  Mulheim 

a/ Ruhr. 
Stinnes  (Léo),  Theilhaber  der  firma  Math.  Stinnes,  Fâhrstrasse,  Mulheim  a/  Ruhr. 
Stobart  (Henry),  Associé  de  la  maison  Chance  Brothers  and  Cs  Lighthouse- 

Works  (near),  Birmingham. 
Stoel  (W.-F.),  Ingénieur,  v.  d.  Ryks-Waterstaat,  Goes. 
Stuhlfauth  (Johann),  Kreisbaurath,  Zwinger,  74,  Wûrzburg. 
Stûwert,  Regierungs  Baumeister,  Garten  strasse,  6,  Slettin. 
Suilliot,  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Membre  de  la  Commis- 
sion d'Organisation  du  Congrès,  rue  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie,  21,  Paris. 
Suling  (Ed.),  Baurath,  Freihafen,  Bremen. 


LISTK  GKNKHALE  DKS  ADIIKUKNTS.  Itr» 

Sappàn  (Capitaine  C.-Y.),  SchifTs  Oberinspector  der  K.  K.  priv.  Donau  Dampf- 
scbiffulirt  Gcsellschaft,  DampfschifPstr.,  Vienne  III. 

Swain  ((George),  Professor  of  civil  Engineering  Mass,  Institule  of  Technology, 
Boston. 

Sympher,  Regienings-  und  Baurath  ini  preussischen  Ministerium  der  Oflentli- 
chen  Arbeiten  Wilhemstrasse,  80,  Berlin  W. 

Syndicat  des  Produits  alimentaires  en  gros,  des  Commerces  et  Indus- 
tries qui  s'y  rattachent,  9,  rue  Saint-Martin,  Paris. 

Ssabô  (Ferdinand  de),  Ingénieur  Hoyal,  Délégué  près  le  Commissaire  de  la  Hon- 
grie à  rtixposition.  Ministère  de  rAgricuUure,  Budapest. 

Szendi  (Bêla),  Ingénieur  en  chef  du  Chantier  de  la  K.  K.  Donau  Dampfschiflahrt 
Gesellschaft,  Budapest. 

Szystowski  (Miecislas  de).  Ingénieur  en  chef  des  Travaux  maritimes  du  port  de 
Windawa,  W'indawa. 

Talvard,  Directeur  Commercial  des  Établissements  Solvay  et  C",  rue  du  Louvre, 
4i,  Paris. 

Tanenbaum  (Abraham),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  Chef  de  la  Sec- 
tion technique  de  la  Direction  des  Voies  de  (ilomraunication  de  l'arrondisse- 
ment do  Saint-Pétersbourg,  Kabinelskaja,  8,  Saint-Pétersbourg. 

Tasson  (Félix),  Ingénieur  Civil,  rue  de  Châteaudun,  17,  Paris. 

Taussig  (Sigismond),  K.  K.  Ober-Baurath,  Kaiser  Ferdinandsplatz,  2,  Wien  I. 

Tavernier  (Henri),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Cours  du  Midi,  2i, 
Lyon. 

Tavernier  (Benè),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  Bonnel,  7, 
Lyon. 

Tchapliguinn  (Vladimir  de).  Ingénieur,  Chef  de  Farrondissement  de  Moscou  des 
Voies  de  Communication,  Tchisti-Proudi,  Moscou. 

Tcharnowsky  (W. ),  Ingénieur  des  Voies  de  Communication,  perspect. 
Zabalkansky,  maison  30,  logement  54,  Saint-Pétersbourg. 

Tegner  (Paul-Martin),  Lieutenant  de  la  Marine  Royale,  Inspecteur  du  Département 
maritime  des  Chemins  de  fer  de  l'État,  Revenllowsgade,  16,  Copenhague  V. 

Teixeira  de  Mattos  (Jonkheer  L.-F.),  Ingénieur  Civil,  Eekwal,  125,  ZwoUe. 

Teller  (C.-Ph.),  Professeur  à  l'École  des  Ponts  et  Chaussées  de  Copenhague, 
(^rolinevej,  27,  Hellerùp. 

Terlloth  (Robert),  Kaufmann,  Munster  i/W. 

Thôron  (Georges),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Hantes. 

Thiébaut  (Victor),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  Président  du 
Comité  des  Finances  du  Congrès,  rue  Guersant,  32,  Paris. 

Thiele  (Ferdinand),  Kôniglicher  Baurath,  Hofchenplatz,  6,  H,  Breslau. 

Thierry  (George-Henry  de),  Bauinspektor,  Werderstrasse,  21,  Bremen. 

Thomas  (Gordon  C),  Engineer,  Grand  Junction  Canal,  21,  Surrey  Street  Strand, 
London  W.  C. 

Thomas,  Lieutenant  de  Vaisseau,  rue  Clément-Marot,  15,  Paris. 

Thorô  (Hubert),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  Mussidan. 

Thoux  (Marcellin),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Nancy. 

Tiapkine  (N.-D.),  Ingénieur,  Professeur  à  l'École  Impériale  des  Ingénieurs,  Bach- 
metjewskaja,  15,  Moscou. 


100  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Tillier,  Chef  du  Transit  de  la  Compagnie  universelle  du  Canal  maritime  de 
Suez,  rue  Charras,  9,  Paris. 

Timonoff  (V.-E.  de),  Professeur  à  Tlnstitul  des  Voies  de  Communication,  Direc- 
teur des  Voies  de  Communication  de  la  région  de  Saint-Pétersbourg,  Pei*spec- 
tiveZabalkanski,  9,  Saint-Pétersbourg. 

Tisserant,  Chef  de  Bureau  au  Ministère  des  Travaux  Publics,  rue  Boileau,  7,  Paris. 

Tixier  (F.),  Ingénieur  Civil  des  Mines,  me  de  Caumartin,  52,  Paris. 

Tomson  (Eugène),  Directeur  des  mines  de  Ifarpen,  Consul  de  Belgique,  Ostwall,  56, 
Dortmund  i/  W. 

Tonne  (Carl-Gustav),  Rheder,  Magdeburg. 

Torri  (Albert),  Ingénieur  en  chef  du  Génie  Civil,  Venise. 

Troost  (J.)»  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées,  square  Ambiorix,  6, 
Bruxelles. 

Trotter  (le  Colonel),  Délégué  de  la  Grande-Bretagne  à  la  Commission  euro- 
péenne du  Danube,  Galatz. 

Trouvelot  (Félix),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Matigny,  9,  Soissons. 

Truhlsen  (H.),  Regierungs-  und  Baurath,  Fregestrasse,  72,  Friedenau-Berlin. 

Trystram  (Jean),  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Dunkerque,  Membre 
du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Dunkerque. 

Tsimbalenko  (L.-J.),  Inspecteur  Général  de  la  Navigation  et  des  Routes,  Dmitro- 
vskiPéréoul,  li,  Saint-Pétersbourg. 

Tuocimei  (Cesare),  Cav.  UIT.,  Ingénieur  du  Génie  Civil,  via  delFAnima,  10,  Roma. 

Tutein-Nolthenius  (R.-P.-J.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Zutphen. 

Ufficio  del  Genio  Militare  W^  Marina,  Ministera  Marina,  Roma. 
Uhlitzsch  (IKR.)»  Secretâr  der  Handelskammer,  Rheinwerft,  26,  Bonn. 
Uyttenhooven  (Louis-Éliza),  Directeur  des  Contributions  directes.  Douanes  et 

Accises  pour  la  province  de  la  Hollande  méridionale,  Eendrachtsweg,  34, 

Rotterdam. 

Vaccaro   (Emile),    Ingénieur,   Entrepreneur  de   travaux   publics,    rue    Saint- 

Savournin,  64-,  Marseille. 
Valentin  (Edmond),  Administrateur  délégué  de  la  Société  d'Importation  de 

Chêne.  Chantier  Forain,  Pantin. 
Vallée  (Gaston),  Fabricant  de  cordages  de  marine,  rue  de  la  Ferronnerie,  51, 

Paris. 
Valtat  (Ernest),  Négociant  en  bois  et  charbons,  boulevard  Malesherbes,  45, Paris. 
Van  Ameydenvan  Duym  (D.-P.),  Ingénieur  Civil.  Alexanderplein,  22,  La  Haye. 
Van  Benningen  (H.-A.).   Président  de  la  Chambre  de  Commerce   d'Utrecht, 

Utrecht. 
Van  BoBse  (M.-J.),  Ancien  Directeur  des  Travaux  Publics  aux  Indes  Orientales 

Néerlandaises,  Riouwstraat,144,  La  Haye. 
Van  Brabandt  (Léon),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Bâtiment  des  Services 

Maritimes,  Anvers. 
Van  de  Casteele  (Achille),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  Villa  Leerust 

Blankenberghe  (Belgique). 
Van  de  Casteele  (Jules),  Industriel,  Membre  du  Comité  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  Bruges,  rue  des  Pierres,  27,  Bruges. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADHÉRENTS.  107 

Van  den  Berghe  (Charles),  Directeur  des  Usines  de  la  Société  «  Eieclricilé  et 
Hydraulique  »  à  Jeumont  (Nord)  et  à  Cliarleroi  (Belgique),  rue  de  l'Athénée,  9, 
Charleroi. 

Vandenbroeck  (Albert),  Président  du  Conseil  d'Administration  du  Chemin  de 
fer  international  de  Malines  à  Terneuzen,  rue  de  la  Station,  Saint-Nicolas 
(Waes)  (Belgique). 

Vanderborght  (A.),  Administrateur  délégué  de  la  Société  du  Canal  de  Blaton  à 
Ath  et  de  la  Dendre  canalisée,  Grandglise  (Hainaut). 

Vanderghote  (Frédéric),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Bruges,  rue 
des  Corroyeurs-Noirs,  49,  Bruges. 

Vanderlinden  (J.-F.),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  desPonts  et  Chaussées,  Pro- 
fesseur à  rUniversité  deGand,  cours  du  Prince,  27,  Gand. 

Van  derPloeg  (A.-Ph.),  Ingénieur  Civil,  Rynstraat,  1",  La  Haye. 

Van  der  Schueren  (Pierre-Julien),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  du 
Jardin,  9,  Ostende. 

Van  der  Sleyden(Ph.-W.),  Ancien  Ministre  du  Waterstaat,  du  Commerce  et  de 
rindustrie,LaanCopes,  9,  La  Haye. 

Vander  Vin  (Henri-Jean-Gustave-Philippe),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées, 
square  Ambiorix,  24,  Bruxelles. 

Vandervoorde  (A.),  Membre  de  la  Ligue  de  Tlndustrie,  du  Bâtiment  et  des  Tra- 
vaux publics,  chaussée  de  Jette,  145,  Bruxelles. 

VanDeuren  (Jean),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  Flndustrie,  du  Bâti- 
ment et  des  Travaux  publics,  rue  Guillaume-Stocq,  5  et  5,  Bruxelles. 

Van  de  Velde  (Jos.),  Négociant,  Scheepsdaele-lez-Bruges. 

Van  de  Velde  (François),  Président  du  Collège  International  des  Bateliers  d'An- 
vers, avenue  du  Commerce,  15,  Anvers. 

Van  de  Wetering  (P.),  Industriel,  rue  Suriname,  19,  La  Haye. 

Van  Driessche  (Gustave-François),  Président  de  la  Société  de  Navigation  «  Escaut 
et  Durme  o,Hamme  (Belgique). 

Vau  Drnnen  (James),  Ingénieur,  Professeur  â  l'Université  de  Bruxelles,  rue  des 
Champs-Elysées,  9,  Bruxelles. 

Van  Gansberghe  (Louis),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur 
du  Service  spécial  de  la  Côte,  square  Stéphanie,  Ostende. 

Van  Hasselt  (J.),  Directeur  des  Travaux  publics,  Weesperzijde,  28,  Amsterdam. 

Van  Hattnm  van  EUewontsdijk  (J.-C.),  Bezindenhout,  25,  La  Haye. 

Van  Hante  (Gustave),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  place  du  Casino,  26, 
Gand. 

Van  Hooff  (H.-L.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Ymuiden. 

Van  Limburgh  (P.-J.)»  Négociant,  Mauritsweg,  42,  Rotterdam. 

Van  Loo  (Baron  Floris),  Président  de  la  C***  générale  de  Traction  électrique  sur  les 
voies  navigables  de  Belgique,  place  d'Armes,  28,  Gand. 

Van  Loon  (A.-R.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Almelo. 

Van  Manen  (R.-O.),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat,  avenue  Copes,  La  Haye 

Van  Mèeteren  (A.),  Expéditeur  et  Armateur,  Sonnenwal!,  76,  Duisburg. 

Van  Nerom  (Léon-Charles),  Agronome,  boulevard  d'Anvers,  57,  Bruxelles. 

Van  Ophem  (Frans),  Architecte,  Entrepreneur  de  Travaux  publics,  Secrétaire  de 
la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment  et  des  Travaux  publics,  rue  Emmanuel- 
Hiel,  37,  Binixelles. 


108  RENSEU.NKMENTS  GÉNÉRAUX. 

Van  Oordt  (H.),  Ingénieur  du  Waterslaat,  Ooslerpark,  57,  Amsterdam. 

Van  Panhuys  (Jonkheer  C.  E.  W.),  Sous-Ingénieur  du  Watérstaat,  Hoigracht,  7, 

La  Haye. 
Van  Regemorter  ^Amand),  Agent  Commercial,  rue  de  la  Province-Sud,  Anvers. 
Van  Regemorter  (Madame  Amand),  rue  de  la  Province-Sud,  Anvers. 
Van  Schevichaven  (Henri),  Ingénieur  en  chef  du  Waterstaat  provincial,  Bois- 

le-Duc. 
Van  Tsselsteyn  (H.-C.-E.),  Président  delà  Chambre  de  Commerce  de  Terneuzen, 

Terneuzen. 
Van   Zuylen   (G.-E.-V.-L.),'   Ancien    Colonel    du   Génie,    Heerengracht,     7% 

La  Haye. 
Vauréal  (Pierre  de),  Adminislateur  Général  des  Phares  Ottomans,  rue  Saint- 

Roch,  49,  Paris. 
Vaury,  Négociant,  rue  du  Pont-Neuf,  8,  Paris. 
Vanthier  (Louis-Léger),  Ancien  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Spon- 

tini,  4i,  Paris. 
Vélikanoff  (A.),  Ingénieur  en  chef  des  Voies  de  Communication,  Conseiller  d'État 

Actuel,  rue  Gronzinskaîa,  Maison  EméiyanofT,  Kazan. 
Vellnz,  Agent  Commercial,  boulevard  Diderot,  32,  Paris. 
Verbaere  (Alfred),  Avocat  à  la  Cour  d'Appel,  quai  des  Moines,  42,  Gand. 
Verberckmoes,  Président  du  Conseil  d'Administration  et  Directeur  de  la  C'«des 

bateaux  à  vapeur  du  Nord,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès, 

avenue  du  6ois-dc -Boulogne,  62,  Paris. 
Verheven  (François),    Conseiller  Communal,   rue  Philippe-de-Champagne,   7, 

Bruxelles. 
Vering  (Hermann),  Ingénieur,  Brodschrangen,  26,  Hambm^g. 
Verkhovski  (de).  Conseiller  Privé,  avenue  des  Sycomores,  villa  Montmorency, 

Paris. 
Vermeylen  (Jacques),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du 

Bâtiment  et  des  Travaux  publics,  rue  Pachéco,  83,  Bruxelles. 
Vermeylen  (Fr.),  Entrepreneur,  Membre  de  la  Ligue  de  l'Industrie,  du  Bâtiment 

et  des  Travaux  publics,  rue  Pachéco,  81,  Bruxelles. 
Vernaudon  (Georges-Jules),  Ingénieur  Civil,  Entrepreneur  de  Travaux  publics, 

rue  Saint-Georges,  6,  Paris. 
Verneaux  (René),  Chef  du  contentieux  des  Messageries  Maritimes,  rue  Vignon,  i, 

Paris. 
Vernier  (Jules),  Conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  Cambrai. 
Vernon-Harcourt  (Leveson-Francis),  M.  A.  M.  Inst.  C.  E.  Queen  Anne'sGate,  6, 

London  S.  W. 
Vernon-Harcourt  (Madame  Alice),  Haddon  Ilouse,  Weybridge  (Grande-Bretagne). 
Verny  (Léonce),  Uirecteur  de  la  C'^  des  Mines  de  Roche-la-Molière  et  Firminy, 

Aubenas. 
Verspreeuven  (Ad.),  Président  du  Tribunal  de  Commerce,  Anvers. 
Verspreeuwen  (Hermann-Bernard),  Consul  de  Belgique  et  de  l'État  indépendant 

du  Congo,  boulevard  de  Strasbourg,  124,  Le  Havre. 
Verspreeuwen  (Jules),  Échevin  du  Commerce,  Anvers. 
Verstraete  (R.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  du  Midi,  83, 

Ostende. 


LISTE  GÉNÉRALE  DES  ADUÉREiNTS.  109 

Vervaltung  der  Bibliothek  der  K.   S.   Technischen  Hochschûle  (die), 

Dresden. 
Vétillart  (Henri),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  boulevard  Fran- 

çois-I",  97,  Le  Havre. 
Vidal,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Jean-Jacques-Bel,  2,  Bordeaux. 
Viennot,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Versailles. 
VieuBsa,  Chef  des  Travaux  de  la  Compagnie  Universelle  du  Canal  maritime  de 

Suez,  rue  Charras,  9,  Paris. 
Viger  (D'),  Ancien  Ministre  de  TAgricullure,  rue  des  Saints-Pères,  »^5,  Paris. 
Vigner  (Joseph-Marie),   Entrepreneur  de  Travaux  publics,  rue   Séry,  31,  Le 

Havre. 
Virât  (Ferdinand),  Ingénieur  Civil,  avenue  Daumesnil,  54,  Paris. 
Vogué  (Marquis  de),  Membre  de  l'Institut,  Président  de  la  Société  des  Agricul- 
teurs de  France,  Membre  du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Faberl,  2, 

Paris. 
Voigt,  Landes-Bauinspeclor,  Verden  a/AUer. 
Voisin,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Jean-Jacques-Bel,  2, 

Bordeaux. 
Voisin-Bey,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  en  retraite,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Scribe,  5,  Paris. 
Volant  (Pitre-François),  Directeur  de  la  Société  générale  de  Navigation  sur  les 

Canaux  du  Centre,  quai  du  Bassin,  10,  Roanne. 
Volker  (Jan),  Fijszn,  Entrepreneur  de  dragages,  Stationsingel,  Dordrecht. 
Volkmann  (Max),  Regierungs- und  Baurath,  Potsdam. 
Volontat  (de).  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  Port  Saint-Etienne,  10, 

Toulouse. 
Vosnessensky  (Nicolas),  Membre  du  Comité  de  la  Direction  des  Voies  navigables 

de  la  Russie,  Professeur  de   l'Institut  des  Voies  de  Communication,    ru«; 

Basseïnaïa,  21,  Saint-Pétersbourg. 

Waddington,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Rouen,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Rouen. 
Waele  (Léon  de),  Ingénieur,  boulevard  de  la  Citadelle,  59,  Gand. 
Wahl  (Albert),  Ingénieur  en  chef  de  la  Marine,  allaché  au  Ministère  des  Colonies, 

avenue  des  Champs-Elysées,  55,  Paris. 
Wallbrecht(F.),  Kôniglich.  Baurath- und  Senator,  Prinzenstrasse,  17,  Hannover. 
Wallbrecht  (F.),  fils,  Prinzenstrasse,  17,  Hannover. 
Wallenberg  (G.-O.),  Député,  Capitaine  de  la  Marine  Royale  de  Suède,  Carla- 

vagen,  15",  Stockholm. 
Wallut  (Jacques),  Fondé  de  pouvoirs  des  Grands  Moulins  de  Corbeil,   rue  du 

Louvre,  6,  Paris. 
Walschaerts  (Emmanuel),  Industriel,  rue  de  Hollande,  60,  Bruxelles-Midi. 
Warrington  Smyth  (H.),  Légation  de  Siam,  avenue  d'Eylau,  14,  Paris. 
Watson  (William),  D""  Phil.,  Membre  de  l'Académie  Américaine  des  Arts  et 

Sciences,  Hôtel  Terminus,  Paris. 
Watteeuw  (Edouard),  Ingénieur  en  chef.  Directeur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue 

de  l'Hôtel-des-Monnaies,  6,  Bruxelles. 
Wauters  (Charles),  Ingénieur  de  l'État,  avenue  Montes  deOca,  668,  Buenos-Ayres. 


1 1 0  RENSEIGNEMENTS  GÉNÉRAUX. 

Weber  (Alfred),  Chevalier  dTbenhof,  I.  R.  Conseiller  Supérieur  des  Travaux 

Publics  au  Ministère  des  Affaires  Intérieures,  Drathgasse,  2,  Vienne  I. 
Weber  (Cari),  Stadtischer  Oberbaurath,  Fùnferplatz,  2,  Nùrnberg  (Bayern). 
Weber  (Wilhelm),  Director  der  Hannoverschen  Bank,  Mitglieder  der  Handels- 

kammer,  Harburg  a/Elbe. 
Wegmann  (Edward),  Ingénieur.  (Adresser  les  documents  à  M.  de  Murait,  ingé- 
nieur, 9,  avenue  de  La  Bourdonnais.) 
Weihrich  (S.),  Geheimer  Baurath,  Schulstrasse,  10,  Mayence. 
Weil-Mallez,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Valenciennes,  Membre 

du  Comité  de  Patronage  du  Congrès,  Valenciennes. 
Weismuller  (Emmerich),   Maschinenfabrikant,  Konigstrasse,  12,  Bokenlieim- 

Frankfurt  a/Main. 
Weisser,  KOniglicIier  Baurath,  Lôhr  Chaussée,  42,  Coblenz. 
Wells   (Lionel-Bury),  M.  Inst.  C.   E.,  Queen's  Chambers,  John  Dalton-Streel, 

Manchester. 
Wendel  (Robert  de),  Président  du  Comité  des  Forges  de  France,  Membre  du 

Comité  de  Patronage  du  Congrès,  rue  Paul-Baudry,  o,  Paris. 
Wendemuth  (L.),  Wasserbau  Inspector,  Dalmannstrasse,  Hamburg. 
Weule  (Wilhelm),  Fabrikant,  Goslar. 
Weyer  (V.),  Ingénieur,  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France, 

Royat. 
Weyhenmayer  (Cari),  Directeur  du  Syndicat  des  Charbonnages  Kheno-Westpha- 

liens,  Essen  a/Ruhr. 
Weyts  (Arthur),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Léopold,  22,  Malines. 
Wheeler  (W.-II.),  Ingénieur  Civil,  Market  Place,  Boston  (Lincolnshire),  Grande- 
Bretagne. 
Whiting  (Charles-H.),  Ingénieur,  avenue  Henri-Martin,  42,  Paris. 
Widemann  (Victor),  Négociant  en  Charbons,  quai  de  la  Loire,  62,  Paris. 
Widmann  (E.),  Directeur  Général  des  Forges  et  Chantiers  de  la  Méditerranée, 

Vice-Président  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  rue  Vignon,  f, 

Paris. 
Wijtenhorst  (J.-P.),  Ingénieur  du  Waterstaat,  Hoorn. 

Willgeroett  (Heinrich),  Ministerialrath  Wasserbaudirector,  Strassburg  i/Elsass. 
Williams  (Alfred),  Canal  Manager,  Canal  Office,  Pall  Mali,  Liverpool. 
Williams  (Sir  E.  Leader),  Member  of  the  Council  of  the  Institution  of  Civil 

Engineers  London,  The  Oakes,  Altrincham  (Cheshire). 
Williams  (Frédéric),  Président  du  Conseil  d'Administration  de  la  Compagnie  de 

Navigation  de  la  Basse  Loire,  rue  de  Londres,  40,  Paris. 
Williams  (Gustave),  Directeur  de  la  Société  générale  de  Touage  et  de  Remorquage, 

rue  d'Athènes,  19,  Paris. 
Wilms  (D"^),  Beigeordneler  der  Stadt  Dûsseldorf,  Dùsseldorf. 
Winter  (Paul),  Quaidirector,  Quaiverwaltung,  Hamburg. 
Winter  (François  de).  Ingénieur,  Chef  du  Service  des  Travaux  maritimes,  Hôtel 

de  Ville,  Anvers. 
Wirminghaus  (D-),  Syndikus  der  Handelskannner  zu  Kôln,  Rheingasse,  8,  Kôln, 
Wisner  (Geo-Y.),  Civil  Engineer,  Canfield,  av.  W,  39,  Détroit. 
Wiswall  (Walter-H.),  Stud.  Inst.  C.  E.  Chief  assistant  Engineer,  Bridgewater 

Department,  Manchester  Ship  Canal  C°,  Runcorn  (Cheshire). 


LISTE  DES  MEMBRES  ADHÉRENTS.  111 

Wiswall  (Francis),  Bridgewaler  Canal  Kngineer  Manchester  Ship  Canal  C°,  Run- 

corn  (Cheshire). 
Wittemans  (Victor),  Architecte,  rue  de  l'Empereur,  55,  Anvers. 
Wittich  (F.),  Geheinier  Regierungsralh,  Yorlsizender  des  Central   Vereins  fur 

Hebung  der  Deutschen  Fluss-und  Kanalschiflahrt,  Hardenberstrasse,  29,  Char- 

lottenburg-Berlin. 
Woerner  (Pranz),  Kgl.  Commerzienrath-  und  Unternehmer,  AschalTenburg. 
Wohlmeyer  (Johann),  Délégué  de  la  Donau  Regulirungs  Commission  in  Wien, 

Wien. 
Wolters  (Gustave),  Administrateur-Inspecteur  de  l'Université  de  Gand,  rue  de 

l'Avenir,  Gand. 
Woods  (Henry-D.),  Ingénieur  Civil.  Travaux  publics  (E.  C.  P.),  llighland  Streel. 

99,  West  Newton. 
Woods  (Madame  H.-D.),  llighland  Street,  99,  West  Newton. 
Woodward  (J.-J.),  Naval  Constructor,  avenue  Kléber,  18,  Paris. 
Woussen  Membre  delà  Chambre  de  Conunerce  de  Dunkerque,  rue  Neuve,  17, 

Dunkcrque. 
Wouytch  (B.  de).  Conseiller  d'État  Actuel,  rue  Pierre-Charron,  2,  Paris. 

Telaguine  (Alexandre^,  Ingénieur,  Direction  des  Voies  de  Communication,  Nico- 
laevskaja,  76,  Saint-Pétersbourg. 

Zahariade  (Pierre-A.),  Ingénieur  en  chef  du  port  de  Constantza,  Conslantza. 

Zander  (Ernst),  Civil  Ingénieur,  Kronenbiirgerstrasse,  55,  Strassburg  i/Els. 

Zanen  (Franz),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  Conscience,  67,  Anvers. 

Zeiras  (Wilhelm),  Grubenbesilzer,  Cologne. 

Zimmermann,  Uafendirector,  Dùsseldorf. 

Zoepfl  (D'^Gotlfried),  Kaiserlich  russischer  Consul,  General  Sekretiir  des  Vereins 

fur  Hebung  der  Fluss-  und  KanalschilTahrl  in  Bayern,  Nùrnberg-Bathaus. 
Zoetmulder  (J.-M.-A.),  Directeur  des  Travaux  de  la  Ville  de  Schiedam,  Westves, 

49,  Schiedam. 
Zone  (Jules),  Ingénieur  principal,  Sous-Directeur  de  la  Société  anonyme  du  Canal 

et  des  Installations  maritimes  de  Bruxelles,  rue  Froissard,  82,  Bruxelles. 
Zschokke  (H.),  Ingénieur,  rue  Logelbach,  ii,  Paris. 


BUREAU    DU    CONGRÈS 


PRESIDENTS  : 

France Couvreur  (L.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de. 

Paris,  Membre  du  Comité  consultatif  des  chemins  de  fer, 
Président]  du  Syndicat  du  Bassin  de  la  Villelte,  Président 
du  Syndicat  de  la  Marine  (navigation  intérieure),  Membre 
du  Conseil  d'Administration  et  du  Comité  de  direction  de 
rOffice  national  du  Commerce  extérieur. 
Holtz  (P.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées, 
—  Membre  du  Comité  consultatif  des  chemins  de  fer. 

YICE-PnÉSIDENTS   : 

Allemagne S.  E.  Schultz  (A.)>  Wirklicher  Geheimer  Rath,  Ministerial- 

director  im  preussischen  Ministerium  der  Oiïentlichen 
Arbeiten. 

Argentine Daclout  (G.),  inspecteur  Général  de  la  Navigation  et  des 

(République).  Ports  de  Buenos-Ayres. 

Autriche D'  RuBS  (V.),  Député  et  Président  de  l'Administration  de  la 

Oestreichische  Nordwesl  DampfschilTahrts  Gesellschaft. 

Belgique Helleputte  (G.),  Ingénieur  honoraire  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, Professeur  à  l'Université  catholique  de  Louvain, 
Membre  de  la  Chambre  des  Représentants. 

—  De  Rote  (L.),  Directeur  Général  des  Ponts  et  Chaussées  au 

Ministère  des  Finances  et  des  Travaux  Publics. 
Danemark Otterstrôm  (C),  Directeur  des  Travaux  maritimes  de  l'État 

Danois. 
Danube.  (Commission  Européenne  du),  De  Loher,  Délégué  d'Allemagne. 
Espagne Gadéa  (E.),  Ingénieur  en  chef,  Secrétaire  de  la  «  Inspeccion 

central  de  Senales  Maritimas  ». 

États-Unis Clover  (Commander  R.),  U.  S.  N. 

France Hugot  (V.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

—  Lainey  (A.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

—  Lecat,  Directeur  Général  des  Messageries  maritimes. 

—  De  Mas  (F),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

—  Mengin-Lecreulx  (P.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et 

Chaussées. 

—  Molinos  (L.),  Ingénieur  Civil. 

—  Quinette  de  Rochemont  (le  Baron  E.-T.),  Inspecteur  Gé- 

néral des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur  du  Service  des 
Phares  et  Balises. 

8 


114  BUREAU  DU  CONGRÈS. 

France Thiébant  (V.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de 

Paris. 
—  Widmann  (E.),  Directeur  Général  des  Forges  et  Chantiers 

de  la  Méditerranée. 

Grande-Bretagne.  .  Hutchinson  (C.-S.),  R.  G.  C.  B.,  Major  gênerai  retired 
senior,  Inspector  of  Railways  for  Board  of  Trade. 

Hongrie De  Csôrgeô  (J.),  Conseiller  d*État  au  Ministère  du  Com- 
merce. 

Italie Saccar do  (Commandeur  M.),  Ingénieur,  Inspecteur  en  chef 

du  Chemin  de  fer  à  Bologne. 

Mexique Salazar  (L.),  Ingénieur,  Directeur  de  la  Navigation  au 

Ministère  des  Travaux  Publics. 

Norvège Christophersen,  Consul  Général  à  Anvers. 

Pats-Bas Conrad  (J.-F.-H.),    Inspecteur    Général    du    Waterstaat, 

Membre  de  la  seconde  Chambre  des  Etats  Généraux. 

Portugal Mandes  Guerreiro  (J.-V.),  Ingénieur  en  chef  des  Travaux 

Publics. 

Roumanie Coucou  (St.),  Commissaire  spécial  à  l'Exposition  Univer- 
selle de  1900;  ancien  Ingénieur  en  chef  de  la  ville  de 
Bucarest. 

Russie S.  E.  de  RatTalovich,  Conseiller  d'État  actuel. 

SiAM Warrington  Smyth  (H.),  Attaché  à  la  Légation  de  Siam  à 

Paris. 

Suède Broomé  (L.),  Commandant  du  Corps  des  Ponts  et  Chaus- 
sées. 

Suisse De  Morlot  (A.),  Inspecteur  en  chef  des  Travaux  Publics 

de  la  Confédération. 


TRÉSORIER. 

France Maês  (G.),  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 

SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL. 

France Pavie  (G.),  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées. 

secrétaires  : 

Allemagne BuchheiBter  (M.),  Wasserbau-Director  der  Freien  und  Han- 

sestadt  Hamburg. 
Autriche Iszkowski  (H.),  K.  K.  Ministerialrath  iin  Ministerium  des 

Innern. 
Belgiquf Dufourny  (A.),  Ingénieur  en  chef,  Directeur  de  l''«  classe 

des  Ponts  et  Chaussées. 
États-Unis  ....     Millis  (John),  Major  of  Engineers  U.  S.  Army. 
France.  .....     BouUeville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées, 

Inspecteur  Général  des  Travaux  Publics  des  Colonies. 


BUREAU  DES  SECTIONS.  115 

France De  Bovet  (A.),  Administrateur  délégué  de  la  Société  géné- 
rale de  louage  et  de  Remorquage. 

—  Captier  (G.),  Secrétaire  de  la  Chambre  syndicale  de  la 

Marine  (navigation  intérieure). 

—  De  Joly  (G.)»  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  attaché  au 

service  central  des  Phares  et  Balises. 

—  Regimbean,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Hongrie De  Gonda  (Bêla),  Conseiller  de  Section  au  Ministère  du 

Commerce. 
Russie De  TimonofF  (V.-E.),  Professeur  à  Tlnstitut  des  Voies  de 

communication,  Directeur  des  Voies  de  communication  de 

la  Région  de  Saint-Pétersbourg. 


BUREAUX  DES  SECTIONS 


PREMIÈRE  SECTION 
Navigation  intérieure.  —    Travaux. 


PRESIDENT. 

France Mengin-Lecreulx  (P.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et 

Chaussées. 


VICE-PRÉSIDENTS  : 

Alllmag.ne Von  Biegeleben  (F.-R.),  GrossherzoglichHessischerRliein- 

schifPahrts  BevoUmâchtigter  und  Oberfinanzrath. 

Belgique Debell,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

ëtats-Umis Ockerson  (J.-A.),  Member  U.  S.  Mississipi  River  Commis- 
sion. 

France D'HônouYille,  Chef  de  la  Division  de  la  Navigation  au  Mi- 
nistère des  Travaux  Publics. 

Hongrie De  Evassay  (E.),  Chef  de  la  Direction  du  Service  des  Eaux 

au  Ministère  de  TAgriculture. 

SECRÉTAIRES  : 

ALLEMAGNE Biiidemann   (H.),  Wasscrbauinspector  beim  Wasseraus- 

schuss. 

Belgique Jacquemin  (E.),  Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées. 

France Alby  (A.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

—  Pierret  (L,).  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Pays-Bas Tutein-Nolthenius  (U.-P.-J.),  Ingénieur  du  Waterstaat. 


116  BLREAL  DES  SECTIO.XS. 

DElXlîSfE  SECnO> 
Navigation  intérieure.  —  Exploitation. 

PRÉS1DE.^T. 

FiA5Ci: Iddney  (A.),  Membre  delà  Chamlire  de  Commerce  de  Paris. 

YICE-PRKSIDEXTS   : 

Allemagne Sympher,  Regierungs-  und  Baurath  im  preossischeo  Mioîs- 

lerium  der  OlTenllicbeD  Arbeiten. 
AcTRiciiE Schromm  (A.),   Inspecteur  de  la   Navigation,   Conseiller 

Impérial  Royal  de  Cour  au  Ministère  du  Commerce. 

FBAACf: Pontsen  (E.)f  Ingénieur  des  ConslruclioDs  civiles. 

Pats-Ba$ Déidng-Diira    (A.),    Ingénieur  en  cbef   de  la  province 

d'Overijssel. 
RissiE.    .   .   ,  .   .     De  Hoerachelmann  (E.  F.),  Conseiller  d'État  Actuel-Exc, 

Chef-Adjoint  de  la  Direction  des  Voies  de  communication 

de  la  Région  de  KiefT. 

SECRÉTAIKES    : 

ALLEXAG5K.    .   .   .     Rehder  (P.),  Wasserbau  Director  der  fivien  und  Hansestadt 
Lu  bock. 

Altrichk Rytir  (A.),  Dauralh  Statthalterei. 

France Pigache,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

—  D*"  Imbeanz,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

IIo!iGRiE Hoszpotzky  (A.),  Ingénieur,  Conseiller  de  Section  au  Minis- 
tère du  Commerce. 

TROISIÈME  SECTION 
Navigation  maritime.  —  Travaux. 

PRÉSmENT. 

FnA!icE Qainette  de  Rochemont  (le   Baron  E.-T.),   Inspecteur 

Général  des  Ponts  et  Chaussées,  Directeur  du  Service  des 
Phares  et  Balises. 

VICE-PnÉSIDE.NTS  : 

Bewiqoe Mailliet(T.-V.),  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Espagxe De  Churruca  (E.),  Inspeclor  General  del-  Cuerpo  nacional 

de  Ingenieros  de  Caminos,  Canales  y  Puertos  y  Director  de 

las  Obras  del  puerto  de  Bilbao. 


BUREAU  DES  SECTIONS.  117 

France Duprat  (J.)»  Directeur  de   la   Compagnie  des  Chargeurs 

Réunis 
Grande-Bretacise.  .    Vernon-Harcourt  (L.-F.),  M.  A.  M.  Inst.  C.  E. 
Suède Hôjer  (J.),  Ingénieur  en  chef  du  Service  des  Phares, 

SECRÉTAIRES  : 

Allemagne Schultz  (H.-W.),  Rcgierungs-Baumeisler. 

Belgique Christophe  (I*.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

France Vidal,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

—  Ducrocq  (T.-L.-O.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Mexique De  Quevedû  (M.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 


QUATRIEME  SECTION 
Navigation  maritime.  —  Exploitation. 

PRÉSIDENT. 

France Hugot  (V.),  Membre  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 

VICE-PRÉSIDENTS  : 

Allemagne Kummer  (E.),  Oberbaudirector  im  Konigl.  Preussischen 

Ministerium  der  Oiïentlichen  Arbeiten,  Professor  an  der 
Technischen  Hochschule» 

États-Unis.    .    .    .     Beehler  (Commander  W.-H.),  U,  S.  N. 

France Guérard,  Inspecteur  Général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Italie.  .  .  .  ^  Bianco  (Commandant  A.),  Capitaine  de  vaisseau,  Attaché 
naval  d'Italie. 

Norvège Smyth  (G.),  directeur  Général  des  Ports. 

SECRÉTAIRES   : 

Bfxgique Lambin  (A.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  Secrétaire 

du  Cabinet  du  Minisire  des  Finances  et  des  Travaux 
publics. 

Danemark Tegner  (P.-M.),  Lieutenant  de  la  Marine  Royale,  Inspecteur 

du  Département  maritime  des  Chemins  de  fer  de  l'État. 

États-Unis Perrilliat  (M.-A.),    Member  Board  of  Slate  Engineers  of 

Louisiana  and  American  Society  Civil  Engineers. 

FR.V.NCE Charguéraud  (A.),  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Crande-Bretac.xe.  .  Hunier  (W.-H.),  M.  Inst.  C.  E.  Chief  Engineer  to  the  Man- 
chester Ship  Canal  Company. 


ORDRE    CHRONOLOGIQUE 


DBS 


TRAVAUX   DU   CONGRÈS 


Samedi  28  Juillet. 

A  2  heures.  —  Ouverture  du  Congrès  par  M.  le  Ministre  des  Travaux  Publics,  au 
Palais  des  Congrès,  à  l'Exposition  (Salie  C).  Séance  plénière. 

A  5  heures  1/2.  —  Réception  des  Membres  du  Congrès  par  la  Chambre  de 
Commerce  de  Paris,  en  son  hôtel,  2,  place  de  la  Bourse. 

Dimanche  29  Juillet. 

EXCURSlOiN  DE  DOUAI 

Départ  de  Paris  (Gare  du  Nord)  par  train  spécial 8  h.  30  matin 

Arrivée  à  Douai H  h.  2 

Banquet  offert  à  THôtel  de  Ville  par  la  Municipalité   de 

Douai 11  h.  30 

Visite  des  Docks  et  Magasins  Généraux  de  la  Ville  de  Douai 
et  des  installations  de  la  traction  électrique  sur  la  déri- 
vation de  la  Scarpe Ih. -oh.  soir 

Départ  de  Douai  par  train  spécial 5  h.  25 

Dfner  au  Buffet  de  la  Gare  d* Amiens 7  h.  -  9  h. 

Arrivée  à  Paris  (Gai'e  du  Nord) 10  h.  39. 

EXCURSION  DE  VERNON  A  ROUEN 

Départ  de  Paris  (Gare  Saint-Lazare),  par  train  spécial.   .   .  6  h.  50  matin 

Arrivée  à  Vernon 7  h.  55 

Embarquement  sur  un  bateau  de  la  Compagnie  Générale 

des  Bateaux  Parisiens 8  h.  15 

Déjeuner  à  bord. 

Visite  du  barrage  de  Poses 12h.  30-lh   30 

Arrivée  à  Rouen  et  visite  du  port 4  h. 

Banquet  offert  à  THôtel  de  Ville  par  la  Municipalité  et  la 

Chambre  de  Commerce  de  Rouen 7  h. 


120  RENSEIGNEMENTS  (lÉNÉKAUX. 

Départ  de  Rouen  par  Irain  spt^cial 10  h.  15 

Arrivée  à  Paris  (Gare  Saint-Lazare) Minuit 

EXCURSION  DE  ROUEN  AU  HAVRE 

Départ  de  Paris  (Gare  Saint-Lazare)  par  train  spécial  ...      6  h.  50  matin 

Arrivée  à  Rouen  (Rive  gauche) 8  h.  38 

Embarquement  sur  le  •'  Félix-Faure  "  de  la  Compagnie  des 

Bateaux  Omnibus  de  Rouen  et  visite  du  port 9  h. 

Déjeuner  à  bord  offert  par  la  Chambre  de  Commerce  de 

Rouen. 

Arrivée  au  Havre  et  visite  du  port 4  h.  soir 

Banquet  offert  à  THôtel  de  Ville  par  la  Municipalité  et  la 

Chambre  de  Commerce  du  Havre 6  h.  50 

Départ  du  Havre  par  train  spécial 9  h. 

Arrivée  à  Paris  (Gare  Saint-Lazare) Minuit 

Lundi  30  Juillet. 

A  10  h.  du  matin,  dans  la  salle  C.  —  Réunion  des  Membres  du  Congrès  faisant 
partie  de  là  Commission  d'Étude  pour  l  élaboration  d*un  Projet  d'organisation 
permanente  des  Congrès  Internationaux  de  Navigation. 

A  2  heures,  Séances  des  Sections  au  Palais  des  Congrès  : 

1"^  SecUon.  —  Salle  A  ; 
2">«  Section.  —  Salle  C; 
S"*^  Section.  —  Salle  D; 
4""^  Section.  —  Salle  E. 

Mardi  31  JuiUet. 

Dans  la  matiùée,  visite  d*un  toueur  à  adhérence  magnétique,  en  service  sur  la 

Seine. 
A  2  heures.  —  Séances  des  Sections  dans  les  salles  précitées. 

Mercredi  l^"^  Août. 

A  10  h.  1/4.  —  Réception  du  Bureau  du  Congrès  par  M.   le  Président  de  la 

République. 
A  2  heures.  —  Séances  des  Sections  dans  les  salles  précitées. 

Jeudi  2  Août. 

A  10  heures  du  malin,  dans  la  salle  C.  —  LE  MISSISSIPI.  —  Conférence  avec 

projections,  par  M:  Ockerson,  Membre  de  la  Commission  du  Mississipi. 
A  2  heures.  —  Séances  des  Sections  dans  les  salles  précitées. 

Vendredi  3  Août.. 

A  9  Ji.  12.  —  Séance  plénière.  Salle  C. 

A  2  h.  12.  —  Séance  plénière  de  clôture.  Salle  C. 

N.-B,  —  En  raison  de  la  mort  de  Sa  Majesté  le  Roi  d'Italie,  les  Excursions  et  la 
Réception  qui  devaient  avoir  lieu  le  4  Août  ont  été  supprimées» 


LISTE  DES  PUBLICATIONS  DU  CONGRÈS 


I.   —  Rapports  adressés  à  tous  les  Membres 
avant  l'ouverture  de  la  Session. 


Première  Section. 


ire  Qnastioii. 

Bindemann  (H.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des 

fleuves  et  des  rivières. 
Grenier  (L.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  effectués  à  TËscaut  sur 

le  régime  de  ce  fleuve. 
Jacquemin  (E.)  et  Marote  (E.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  sur 

le  régime  de  la  Meuse  Belge  et  de  TOurthe  inférieure. 
Robert  (Â.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des  rivières. 
Tutein  Nolthenins  (R.-P.-J.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le 

régime  des  rivières»  spécialement  sur  les  inondations  dans  les  Pays-Bas. 
De  Kvassay  (E.).  —  Influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des 

cours  d*eau  en  Hongrie. 


2""  Question. 

Schulte.  —   Progrès  des  applications  de  la  mécanique  à  lalimentalion   des 

canaux. 
Hutton  (W.-R.).  —  Applications  de  la  mécanique  à  l'alimentation  des  canaux. 
Galliot.  —  Progrés  des  applications  de  la  mécanique  à  Talimentation  des  canaux. 


Deuxième  Section. 


3®  Question. 

Suppan  (Cpl.  C.-V.).  —  De  la  navigation  sur  les  rivières  à  ftiible  mouillage  et 

les  fleuves. 
Wahl  (A.).  — Utilisation  des  voies  navigables  naturelles  à  faible  mouillage  en 

dehors  de  leur  partie  maritime. 


122  LISTE  DES  PUBLICATIONS  DU  CONGRÈS. 

Yan  Bosse  (M.-J.)«  — Utilisation  des  voies  navigables  naturelles. 
De  Timonoff  (V.-E.).  —  Régularisation  des  grands  fleuves  par  le  dragage 
mécanique  des  passes  et  Tappel  des  eaux. 


4«  QaMtioB. 

Engels  (H.).  —  Résistance  à  la  traction  des  bateaux. 
Kôttgen  (C).  —  Traction  électrique  sur  les  canaux. 
Thiele  (F.).  —  Influence  de  Texploitation  de  la  navigation  sur  le  plafond  et  les 

talus  du  canal  de  Dortraund  à  TEms. 
La  Rivière  et  Bourguin.  —  Progrès  des  applications  de  la  mécanique  à  Texploi- 

tation  des  voies  navigables.  —  Bfonopoles  de  traction. 
Lombard-Gérin.  —  Notes  sur  le  Touage  du  Rhône. 
Egan  (E.).  —  Organisation  de  la  traction  des  bateaux  sur  le  canal  des  portes  de 

fer  dans  le  Bas-Danube. 
Hoszpotzky  (A.).  —  Expériences  de  remorquage  faites  sur  le  canal  des  portes 

de  fer. 
Rota  (G.).  —  Résistance  au  mouvement  des  bateaux.  —  Expériences  avec  des 

modèles. 


S^  Question. 

Just.  —  Institutions  de  prévoyance  pour  le  personnel  de  la  navigation  intérieure 
et  du  flottage. 

Schromm  (A.).  — Mesures  de  protection  et  instructions  pour  le  personnel  de 
la  batellerie. 

Captier  (G.).  —  De  rétablissement  d'institutions  marinières,  d'instruction  pro- 
fessionnelle, de  prévoyance  et  d*assistance  en  France. 


Troisième  Section. 


G""  Question. 

Kôrte  (W.)  et  Truhlsen.  —  Progrès  du  Service  des  Phares  en  Allemagne. 

Millis  (Maj.  John).  —  Le  Service  des  Phares  des  États-Unis. 

Ribière.  —  Progrès  les  plus  récents  de  l'éclairage  et  du  balisage  des  côtes. 


7e  Question. 

.âchultz  (H.-W.).  —  Travaux  d^extension  et  d'améUoration  exécutés  pendant  ces 
dernières  années  dans  les  principaux  ports  de  mer  allemands. 


LISTE  DES  PIBLIGATIONS  DU  CONGRÈS.  123 

Lyster  (A.-G.).  —  Travaux  récemment  exécutés  et  en  projet  au  port  de  Liverpool. 

Ternon-Harcourt  (L.-F.).  —  Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  quelques- 
uns  des  principaux  ports  et  rades  britanniques. 

Jfyssens-Hart  (J.)  et  Fiens  (Ch.).  —  Construction  du  môle  du  port  d*escale  de 
Zeebrugge. 

Tan  der  Schueren  (P.-S.)*  —  Travaux  exécutés  récemment  et  en  cours  d*exé- 
cution  à  Tatterrage  et  au  port  d*Ostende. 

Garcia  Faria  (P.)-  —  Travaux  récents  effectués  dans  les  ports  de  Barcelone  et 
de  Bilbao. 

Barbé.  — Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  les  principaux  ports  français 
de  la  mer  du  Nord,  de  la  Manche  et  de  TOcéan. 

Quinette  de  Rochemont  (Le  Baron).  —  Note  sur  les  travaux  exécutés  dans 
quelques  ports  de  la  Méditerranée. 

fiiaccoiie  (P.).  —  Notice  sur  les  travaux  les  plus  importants  exécutés  dans 
quelques  ports  d'Italie. 

Mondes  Gnerreiro  (J.-V.).  —  Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  les  prin- 
cipaux ports  littoraux  ou  maritimes  du  Portugal. 


Quatrième  Section. 


8«  Question. 

Franzius  (L.).  —  Appropriation  des  ports  de  Commerce  aux  exigences  de  la 

navigation. 
Gorthell  (E.-L.).  —  Les  ports  du  monde,  leurs  conditions  de  navigabilité  et 

leurs  installations  dans  le  présent  et  dans  Tavenir. 
Tétillart.   —  Transformations  du  matériel  et  des  procédés   de  la  marine 

marchande. 


9®  Question. 

Selachanal  (E.).  —  Progrès  de  Tapplication  de  la  mécanique  à  Toutillage 
des  ports. 


Commission  d'études  pour  l'élaboration  d'an  projet  d'organisation 
permanente  des  Congrès  internationaux  de  navigation. 

Rapport  presemé  par  le  bureau  de  la  Gommissio?!  provisoire. 


VH  LISTE  DES  PUBLICATIONS  DU  CONGRÈS. 

II.   —    Communications   admises  par  application 
de  l'article  9  du  Règlement  \ 

i.  Vauthier  (L.-L.)-  —  Note  sur  une  meilleure  ulilisation  des  cours  deau 
naturels  comme  voies  navigables  à  Taide  des  réservoirs  d^éliage. 

2.  Chambre  de  Commerce  de  Namur.  —  Suppression  des  chômages  sur  les 
canaux  et  rivières  canalisées. 

o.  De  Hoerschelmann  (E.-F.)  et  Jitkoff  (S.-M.).  —  Institutions  d'instruction 
pour  le  personnel  de  la  batellerie. 

4.  Ockerson  (J.-A.).   —  Le  Mississipi,    ses    caractères    physiques.    Mesurer 

employées  pour  sa  régularisation  et  le  contrôle  de  son  cours. 

5.  Cay  (W.-l).).  —  Lentilles  pour  feux  de  navires. 

6.  Bâtes  (L.-\V.).  —  La  navigation  internationale  et  ses  intérêts  dans  les  ports 

et  les  canaux  du  monde  et  les  moyens  pour  leur  amélioration. 

7.  Gérard  (L.).  —  Notes  ot  expériences  sur  la  traction  électrique  sur  les  voies 

navigables. 

8.  Rudolph  (A.).  —  Halagc  électrique  sur  les  canaux.  —  Système  de  halage. 


III.  —  Brochures  diverses  adressées  à  la  Commission 
d'organisation  et  distribuées  pendant  la  Session^ 

1 .  Doniol.  —  Observations  au  sujet  du  système  de  traction  électrique  proposé 

par  M.  Kùttgen. 

2.  Observations  présentées  par  un  groupe  de  Congressistes  sur  le  rapport  de 

Bf.  G.  Captier,  concernant  les  institutions  de  prévoyance  et  d'instruction 
pour  le  personnel  de  la  batellerie. 

r>.  Chambre  de  Commerce  de  Dunkerqne.  —  Dunkcrque,  *  son  port,  son 
commerce. 

-i.  Les  installations  maritimes  belges.  —  Notice  sur  les  plans  et  modèles  exposés 
dans  le  salon  des  Ponts  et  Chaussées  du  royaume  de  Belgique,  à  l'Exposi- 
tion Universelle  de  1900. 

5.  Vosnessensky  (N.).  —  Notice  sur  les  voies  navigables,  les  chaussées  et  les 
ports  de  commerce  de  la  Russie. 

1.  Les  trois  premières  brochures  ont  pu  être  ndressées  î\  tous  les  Membres  du 
Congrès,  avant  rouverture  de  la  Session;  les  autres  ont  été  soit  distribuées  aux 
Membres  qui  ont  assisté  aux  séances,  soit  adressées  à  domicile  après  la  session. 

2.  Parmi  ces  brochures,  quelques-unes  n'ont  pas  été  mises  à  hi  disposition  du 
Secrétariat  en  nombre  suffisant  pour  être  distribuées  à  tous  les  Membres  présents  au 
Congrès;  par  contre,  toutes  les  fois  que  cela  a  été  possible,  les  brochures  disponibles 
ont  été  envoyées  après  la  session  aux  Membres  qui  n*onl  pu  assister  aux  séances. 

En  outre  des  brochures  énumérées  ci-dessus,  un  certain  nombre  de  publications 
périodiques  et  de  cartes  ont  été  déposées  dans  la  Salle  des  l*as-l*erdus,  à  la  disposition 
des  Membres  du  Congrès. 


LISTE  hES  PUBLICATIONS  DU  CONGRÈS.  125 

6.  Rabin  (V.).  —  La  canalisation  de  la  Moldau  el  de  TElbe  en  Bohême.  —  Avan- 

cement et  situation  des  travaux  au  commencement  de  Tannée  1900. 

7.  De  Gonda  (Bêla).  —  La  navigation  intérieure  en  Hongrie. 


IV.  —  Brochures  distribuées  aux  Membres  ayant  pris 
part  aux  Excursions. 

EXOtlFtSIOIV     r>E    r>OUAI 

1.  Notice  sur  la  dérivation  de  la  Scarpe  autour  de  Douai  et  traction  électrique 

des  bateaui. 

2.  Notice  publiée  par  la  Société  anonyme  de  traction  électrique  sur  les  canaux 

du  Nord,  sur  les  installations  des  canaux  d*Aire,  de  la  Deule  et  de  la  déri- 
vation de  la  Scarpe. 

EXOUFtSION     DE    VBFtlVOlV    A    IVOUEIV 

1.  Belleville  et  Dupont.  —  Notice  sur  le  port  de  Rouen. 

2.  Notice  sur  ta  Basse-Seine,  la  retenue  de  Poses,  son  installation  électrique. 

3.  Notice  sur  les  nouveaux  types  de  barrage  (système  Camôrô)  appliqués  sur  la 

Basse-Seine  entre  Paris  et  Rouen  pour  y  réaliser  un  mouillage  de  5"S20. 

Exoui^sioiv   r>E  ivocjEiV    jlu  ha  vue 

1.  Belleville  et  Martin.  — Notice  sur  les  travaux  d*amélioralinn  île  la  Seine, 

entre  Rouen  et  la  mer. 

2.  Vétillart.  —  Notice  sur  le  port  du  Havre. 


V.  —  Comptes  rendus  adressés  à  tous  les  M  mbres 

après  la  Session. 

i .  Compte  rendu  sommaire  des  séances. 

2.  Renseignements  et  documents  contenant  : 

(a)  Liste  des  délégués  et  adhérents  ; 

(b)  Discours  prononcés  aux  séances  plénières. 

3.  Compte  rendu  défînitif  des  travaux  du  Congrès. 


PROCÈS-VERBAL 


DE  LA 


PREMIÈRE    SEANCE    PLENIÈRE 


SÉANCE  D'OOVERTORE 


PROCES-VERBAL  DE  LA  PREMIERE  SEANCE  PLEiNIËRE 


PREMIÈRE   SÉANCE   PLÉNIÈRE 

(séance   d^ouverture) 
Samedi  28  juillet. 


Présidence  de  M.  PieiTe  Baudix, 

Ministre  des  Travaux  publics. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie ,  au  palais  des  Congrès. 

M.  LE  Ministre  des  Travaux  publics.  —  Mesdames,  Messieurs,  le  Président 
de  la  République  vous  a  fait  l'honneur  d'accepter  le  haut  Patronage  du 
VIII''  Congrès  de  la  Navigation.  Je  m'empresse  de  lui  traduire,  au  début  de 
vos  travaux,  Texpression  de  votre  respect  et  de  votre  gratitude. 

Il  m*a  chargé  de  souhaiter  la  bienvenue  aux  Représentants  des  Gouver- 
nements étrangers,  à  vous  tous  qui  venez  avec  nous  échanger  des  pensées 
de  concorde  et  vous  associer  à  la  grande  manifestation  du  travail  dont  la 
France  a  pris  l'initiative.  {Applaudissements.) 

Le  Gouvernement  vous  sait  gré  d'avoir  compris  que  le  Congrès  de  Navi- 
gation ne  pouvait  se  tenir  en  1900  ailleurs  qu'à  Paris. 

Le  jour  où  les  pavillons  de  toutes  les  nations  flottent  sur  les  deux  rives 
de  la  Seine,  vous  devez  être  là.  Vous  êtes  les  Représentants  des  Corporations 
qui,  en  tout  temps,  promènent  sur  la  mer  tous  les  pavillons,  qui  les 
réunissent  dans  les  ports,  et  les  universalisent  tous  sans  violence. 

Mieux  que  personne  vous  êtes  qualifiés  pour  comprendre  la  leçon  de 
concorde  que  fait  entendre  à  tous  l'Exposition  Universelle.  Que  dis-jc? 
vous  en  êtes  les  premiers  et  les  plus  fervents  propagandistes. 

Sans  doute,  elle  n'émane  pas  uniquement  de  votre  propre  fonds.  Tant  de 
sagesse  ne  saurait  être  de  source  purement  humaine.  Elle  vous  vient  de 
l'élément  dont  vous  utilisez  les  forces  et  dont  vous  subissez  les  lois  ;  la 
mer  ne  connaît  pas  la  contrainte  des  divisions. 

Comme  elle,  vous  allez  d  un  rivage  à  l'autre  ;  comme  elle,  vous  unissez 
les  hommes,  vous  mêlez  les  produits,  vous  confondez  les  langues  et  les 

9 


150  l»ROCÈS-VERBAL  DE  LA  l"  SÉANCE  l^LÉMÈRE. 

mœurs.  Enfin,  pour  répéter  une  vieille  expression  française,  vous  êles  la 
grande  communauté  de  Teau. 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  une  manifestation  que  vous  venez  faire  ici. 
U  est  dans  les  traditions  de  ce  Congrès  de  fournir  un  travail  considérable. 
Ne  vous  en  plaignez  pas;  c'est,  sans  doute,  à  cette  tradition  que  votre 
organisation  doit  sa  vitalité  et  sa  longévité.  C'est  elle  qui  vous  a  conduits 
à  rechercher  le  moyen  de  créer  un  Comité  permanent  analogue  à  l'orga- 
nisme du  Congrès  des  Chemins  de  fer. 

Les  Élals  ne  peuvent  qu'envisager  avec  sympathie  un  projet  qui  tend  à 
consolider  votre  fortune  et  à  leur  assurer  la  permanence  d'une  collabora- 
tion dont  ils  ont  su  tirer  d'immenses  profits  pour  les  peuples.  (Applau- 
dissements ) 

En  réunissant  la  navigation  maritime  et  la  navigation  intérieure,  le 
Congrès  de  La  Haye  avait  déjà  réalisé  un  progrès  que  la  logique  des  phéno- 
mènes naturels  et  l'expérience  générale  rendaient  nécessaire. 

Les  fleuves,  les  canaux  et  les  rivières  ne  peuvent  être  considérés  aujour- 
d'hui comme  constituant  un  système  destiné  uniquement  à  dcssei-vir  le 
commerce  intérieur  d'un  pays.  L'industrie  qui  a  pénétré  et  transformé 
tous  les  pays,  même  ceux  qui  jadis  se  consacraient  exclusivement  à  l'agri- 
culture, exige  des  cours  d'eau  d'autres  services.  Ils  sont  devenus  les 
associés  des  grands  transporteurs  maritimes,  des  coques  monstrueuses 
dont  la  dimension  s'accroit  tous  les  jours,  pour  qui  nous  devons  incessam- 
ment élargir  et  approfondir  nos  ports,  écarter  les  portes  des  écluses  et 
creuser  de  nouveaux  bassins. 

Ce  n'est,  du  reste,  que  l'un  des  modes  nombreux  du  changement  profond 
qui  affecte  le  régime  tout  entier  des  relations  internationales  et  des 
échanges.  Le  problème  que  vous  avez  à  résoudre  comporte  une  infinité  de 
solutions  partielles.  Le  progrès  des  vitesses  ne  servirait  de  rien  si  les 
navires  ne  pouvaient  pénétrer  à  toute  heure  dans  les  passes,  si  l'outillage 
des  quais,  les  installations  des  docks,  l'ampleur  des  terre-pleins  ne  concou- 
raient à  l'ensemble  bien  réglé  du  travail  d'un  port,  n'aboutissaient  à  créer 
cette  harmonie  souveraine  dont  le  spectacle  nous  procure  l'émotion  de  la 
beauté. 

Votre  réunion.  Messieurs,  correspond  bien  à  l'harmonie  des  rouages  de 
ce  machinisme  prodigieux.  Elle  rapproche  le  négociant  de  l'ingénieur;  l'un 
ne  peut  travailler  sans  le  conseil  de  l'autre.  Tous  deux  mettent  au  service 
de  leur  pays  des  qualités  communes,  même  esprit  d'entreprise,  égale 
ambition  d'accroître  le  domaine  de  l'homme.  Et,  de  cette  émulation 
pacifique,  de  cette  rivalité  féconde  qui  entraine  le  négociant  à  élever  sans 
cesse  la  capacité  de  ses  navires  et  de  ses  chalands,  nait  pour  l'ingénieur  la 
nécessité  de  triompher,  à  force  de  talent  et  d'énergie,  des  obstacles  que  lui 
opposent  la  nature  du  sol  et  les  ressources  très  limitées  du  budget  de 
l'État.  A  celle  transformation  constante  du  matériel  naval  doit  correspondre 
nécessairement  la  transformation  de  Toutillage  d'exploitation  des  ports 


!'•  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  151 

et  le  rôle  de  ringénîeur  consiste  précisément  à  favoriser  l'essor  d'une 
industrie  en  plein  développement,  tout  en  se  renfermant  dans  les  limites 
que  lui  trace  l'intérêt  général.  (Applaudissements.) 

J'ai  reconnu,  dans  plus  d'un  de  vos  rapports,  celte  préoccupation  :  les 
savantes  études  qui  ont  préparé  vos  discussions  ne  sont  pas  toutes  aridé^r 
Elles  reflètent  les  idées  générales  qui  dominent  notre  époque.  J'en  citerai 
de  deux  ordres  qui  sont  de  nature  à  passionner  les  esprits  les  plus  rebelles 
aux  spéculations  transcendantes.  Elles  se  rapportent  à  la  défense  de 
l'homme  contre  la  mort  ou  la  misère. 

Les  premières  sont  l'œuvre  des  services  des  phares.  C'est  peut-être  là 
que  les  ingénieurs  ont  accompli  leur  mission  avec  le  plus  de  succès.  C'est 
là  qu'avec  des  ressources  dérisoires  ils  ont  condensé  les  résultats  de  l'eflbrt 
scientifique  du  siècle. 

La  France  y  a  marqué  sa  place  au  premier  rang;  elle  a  l'ambition  de  la 
conserver  avec  les  successeurs  de  l'illustre  Bourdelles.  (Applaudisse- 
ments.) 

Enfin  vous  ne  négligez  aucune  des  parties  de  la  mission  que  vous  vous 
êtes  donnée.  La  navigation  n'est  pas  seulement  servie  par  d'éminents 
techniciens  et  des  négociants  de  haute  valeur.  Elle  compte  d'innombrables 
armées  de  travailleurs.  Votre  ordre  du  jour  met  en  lumière  la  solidarité 
qui  vous  unit  à  eux.  Us  ont  reçu  dans  certains  pays  le  bienfait  des  institu- 
tions générales  de  prévoyance  par  lesquelles  se  révèlent  aujourd'hui  le 
degré  de  moralité  collective  d'un  État.  J'applaudis  aux  efforts  que  vous 
allez  tenter  dans  cette  voie,  et,  au  nom  du  Gouvernement,  je  m'associe  à 
voti^  initiative. 

Messieurs, 

Paris  vous  salue  et  se  réjouit  de  vous  retenir  à  lui  quelques  jours,  la 
France  vous  accueille  avec  joie  et  vous  remercie  d'avoir  concouru  à  faire 
briller  avec  elle  sur  le  monde  un  foyer  généreux  de  paix  et  de  travail. 
(Vifs  applaudissements.) 

La  parole  est  à  M.  Couvreur,  président  de  la  Commission  d'organisation 
du  Congrès. 

M.  Couvreur.  —  Messieurs,  appelé  à  prendre  cette  place  par  suite  de  la 
mort  de  M.  Georges  Masson,  Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Paris,  je  ne  puis  retenir,  comme  premier  mot  à  prononcer  devant  vous, 
l'expression  de  l'affliction  que  cette  perte  inattendue  a  causée  à  tous  mes 
collègues  comme  à  moi-même.  M.  Masson  était  connu  de  beaucoup  de 
Membres  du  Congrès,  nous  croyons  que  cette  manifestation  de  nos  profonds 
regrets  trouvera  un  écho  sympathique  dans  cette  Assemblée.  (Assenti- 
ment général.) 

Je  dois  encore  l'honneur  d'être  l'un  des  Présidents  de  la  Commission 
d'organisation  à  la  bienveillance  de  M.  Moisant,  Président  actuel  de  la 


iô'2  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1-  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

Chambre  de  Commerce,  qui  m'a  proposé  à  vos  suflVagcs  en  déclinant  un 
honneur  qui  lui  revenait  légitimement. 

Mesdames,  Messieurs, 
MoiNsiEUR  LE  Ministre, 

M.  le  Président  de  la  République,  toujours  prêt  à  encourager  les  efforls 
Faits  dans  ie  sens  de  la  prospérité  générale,  a  accordé  son  haut  Patronage 
au  Congrès  que  nous  ouvrons  aujourd'hui;  nous  vous  demandons  de  lui 
adresser,  en  votre  nom,  l'expression  de  notre  gratitude  et  notre  hommage 
respectueux .  (Applaudissements .  ) 

Monsieur  le  Minisire,  votre  sollicitude  pour  la  Navigation  est  ancienne  : 
il  y  a  bien  longtemps  que  vous  la  manifestez  par  une  protection  aussi 
éclairée  qu'efficace.  Vous  êtes  aujourd'hui  notre  Chef,  nous  ne  pouvons 
nous  permettre  de  vous  remercier;  nous  constaterons  seulement  que  vous 
avez  rendu  possible  la  réunion  du  Congrès  par  le  puissant  concours  que 
vous  avez  donné  à  son  organisation.  (Applaudissements») 

MM.  les  ministres  de  l'Agriculture,  des  Colonies,  du  Commerce 
et  de  l'Industrie,  de  la  Marine,  ont  bien  voulu  accepter  la  Présidence 
d'honneur  du  Congrès  et  témoigner  ainsi  de  l'intérêt  qu'ils  portent  à 
nos  travaux  ;•  nous  leur  présentons  en  votre  nom  nos  bien  vifs  remercie- 
ments. 

M.  le  Commissaire  général  de  l'Exposition  de  1900,  MM.  les  Présidents 
du  Conseil  Général  de  la  Seine  et  du  Conseil  Municipal  de  Paris  nous  ont 
permis  aussi  de  les  inscrire  comme  Présidents  d'honneur  du  Comité  de 
Patronage.  Nous  leur  exprimons  toute  notre  reconnaissance  ainsi  qu'aux 
honorables  Membres  composant  ce  Comité. 

Messieurs,  vingt-huit  nations  étrangères  sont  représentées  au  Congrès  ;  les 
Gouvernements  ont  délégué,  pour  participer  à  ses  travaux,  les  personnages 
les  plus  éminents,  les  ingénieurs  les  plus  distingués;  tous  apportant  dans 
JQS  questions  de  Navigation  la  plus  haute  compétence.  La  Commission 
d'organisation  ne  peut  trop  marquer  sa  reconnaissance  pour  l'accueil  qui  a 
été  fait  à  son  appel. 

Treize  cents  Congressistes  se  sont  fait  inscrire  et  ont  montré  ainsi  leur 
dévouement  à  la  cause  de  la  navigation;  nous  exprimons  une  gratitude 
particulière  à  ceux  d'entre  eux  qui  nous  ont  adressé  les  travaux  remar- 
quables qui  vont  servir  de  base  aux  délibérations  du  Congrès. 

Enfin,  nous  devons  des  remerciements  aux  Compagnies  de  chemins  de 
fer  qui  ont,  avec  la  plus  entière  bonne  grâce,  facilité  dans  toute  la  mesure 
possible  la  réunion  de  notre  Congrès  et  nos  excursions. 

Messieurs,  à  la  date  du  30  juillet  1898,  à  Bruxelles,  la  Chambre  de 
Commerce  de  Paris,  par  l'organe  d'un  de  ses  Représentants  au  Congrès  de 
Navigation,  proposait  Paris  comme  point  de  réunion  du  Ylll* Congrès.  Notre 
tour  n'était  pas  venu  pour  que  cet  honneur  nous  fût  accordé,  mais  il  nous 


1'-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  155 

semblait  que  TExposition  Universelle  de  1900  pouvait  justifier  une  inlrac- 
tion  à  Tordre  élabli.  Vous  avez  partagé  cet  (ivis  et  vous  avez  bien  voulu 
accepter  notre  invitation. 

Nous  assistons  donc  au  VHP  Congrès,  et,  suivant  ce  qui  avait  été  décidé  à 
La  Haye  en  1894  et  pratiqué  à  Bruxelles  en  1898,  ce  Congrès  s'occupera 
tant  de  la  navigation  maritime  que  de  la  navigation  intérieure. 

Nul  sujet,  d'aiUeurs,  n'est  plus  propre  que  la  navigation  à  justifier  la 
réunion  de  Congrès  internationaux  :  Bruxelles  en  1885,  Vienne  en  188C, 
Francfort  en  1888,  Manchester  en  1890,  Paris  en  1892,  La  Haye  en  1894, 
Bruxelles  en  1898,  n'ont  pas  été  seulement  des  étapes  dans  la  voie  du 
progrès,  on  peut  dire  que  chacune  de  ces  dates  a  resserré  les  liens  Mo 
bonne  entente  entre  les  diverses  nationalités  en  faisant  converger  les  efforts 
de  tous  vers  un  but  commun,  le  bien  public. 

Vous  voyez.  Messieurs,  que  vous  avez  été  dans  les  premiers  et  que  vous 
êtes  dans  les  plus  persévérants  à  pratiquer  ces  conférences  internatio- 
nales; cette  ti^adition,  nous  l'espérons,  sera  maintenue  :  parmi  les 
questions  qui  sont  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès,  vous  aurez  à  examiner, 
suivant  la  décision  prise  à  Bruxelles,  les  voies  et  moyens  pour  la  création 
d'une  Commission  permanente  chargée  d'assurer,  dans  l'avenir,  la  pério- 
dicité des  Congrès  de  Navigation. 

L'utilité  en  est  évidente  ;  il  n'y  a  pas  à  la  démontrer,  et  il  est  vraiment 
beau  de  voir  la  réunion  de  tant  d'hommes  éminents  qui  tous  viennent  ver- 
ser dans  le  domaine  commun  le  produit  de  leurs  études  et  de  leur  expé- 
rience en  restant  dans  la  sphère  élevée  où  l'intérêt  privé  n'a  pas  d'accès. 

Ces  premiers  devoirs  remplis,  je  dois  vous  entretenir  des  travaux  du 
Congrès.  N'ayant  pas  l'autorité  voulue  pour  traiter  les  questions  techni- 
ques, je  vous  parlerai  des  transports  en  général,  et  voyez  quelle  doit  être 
ma  confusion  en  abordant  un  tel  sujet  devant  des  hommes  de  si  haute 
valeur  scientifique,  qui  en  ont  fait  l'objet  de  leurs  constantes  préoccupa- 
tions et  de  leurs  travaux.  J'obéis,  néanmoins,  à  l'obligation  que  m'impose 
l'honneur  qui  m'a  été  fait. 

Messieurs,  les  questions  de  transport  se  présentent  dès  l'origine  des 
Sociétés  comme  condition  indispensable  de  leur  formation  ;  elles  s'impo- 
sent encore  quand  les  Sociétés,  parvenues  à  leur  épanouissement,  veulent 
rayonner  au  dehors. 

L'homme,  quand  il  prend  sa  place  sur  un  point  du  globe,  ne  trouve  pas 
à  ses  pieds  ce  qui  lui  sera  nécessaire  pour  créer  son  abri  ;  il  n'a  pas  sous 
la  main  les  éléments  nécessaires  à  son  existence,  enfin  il  ne  trouve  pas  à 
sa  portée  les  moyens  d'échange  pour  les  produits  de  son  travail  ;  dès  le 
premier  jour,  le  transport  se  présente  donc  comme  une  nécessité  à  laquelle 
il  ne  peut  échapper. 

Quand  la  tribu  est  devenue  peuple,  que  les  rangs  sont  devenus  trop 
serrés,  que  l'industrie  et  l'agriculture  se  sont  développées,  le  transport 


io4  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  V*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

doit  intervenir  pour  porter  la  denrée  et  la  marchandise  sur  les  points  où 
elles  doivent  se  transformer  ou  trouver  de  nouveaux  consommateurs  et 
pour  procurer  aux  hommes  le  moyen  d'exercer  au  dehors  une  activité 
devenue  sans  emploi  dans  le  pays.  Il  faut  mobiliser  les  personnes  et  les 
choses  :  le  transport  devient  alors  une  nécessité  impérieuse;  il  ne  s'agit 
pas  seulement  de  créer  le  moyen,  il  faut  qu'il  fonctionne  dans  des  condi- 
tions qui  ne  frappent  pas  trop  la  chose  transportée;  le  déplacement  est  en 
lui-même  une  perte,  une  dépense  qui  n'ajoute  rien  à  la  valeur;  il  faut 
limiter  cette  dépense  à  un  taux  qui  ne  soit  pas  prohibitif  pour  le  consom- 
mateur au  point  d'arrivée. 

Et  on  ne  doit  pas  seulement  faciliter  un  transport,  mais  les  transports 
successifs  nécessaires  pour  porter  le  produit  jusqu'aux  centres  de 
consommation.  Ainsi,  sur  certains  points  où  abordent  nos  navires,  la 
marchandise  européenne,  arrivée  sur  la  côte,  doit  être  portée  à  dos 
d'homme,  au  travers  de  la  brousse,  vers  les  points  habités  et  subir  un 
transport  qui  coûte  jusqu'à  1000  francs  par  tonne,  1  franc  par  kilo- 
gramme. C'est  à  peine  si,  pour  les  marchandises  lourdes,  les  riches 
bourgeois  de  Paris  et  autres  capitales  auraient  le  moyen  d'acquérir  le 
produit  grevé  d'une  telle  charge.  Nos  populations  ouvrières,  encore  moins 
nos  paysans,  ne  le  pourraient;  comment  croire  que  l'indigène  dahoméen 
où  le  Malgache  se  donneraient  ce  luxe?  Ce  sont  les  moyens  de  transports 
à  bon  marché  qui  décident  du  succès  de  la  Colonisation  et  des  avantages 
que  la  Colonie  peut  rapporter  à  la  Métropole. 

Pour  l'industrie  intérieure,  les  conditions  de  transport  sont  vitales. 
L'idéal  serait  que  l'usine  eût  à  sa  portée  les  matières  premières  les  plus 
riches  et  le  combustible  le  plus  actif.  Il  en  est  rarement  ainsi  !  Il  faut 
que  le  minerai  aille  trouver  la  houille  ou  que  la  houille  aille  joindre  le 
minerai.  Voilà  des  déplacements  qui  sont  comme  des  pertes  de  force 
dans  les  rouages  d'une  machine.  Il  faut  qu'ils  ne  coûtent  presque  rien. 
Dans  cet  ordre  d'idées,  le  bateau  est  un  élément  essentiel  de  l'outil- 
lage industriel  et  commercial.  A  côté  des  chemins  de  fer,  auxquels 
reviennent  les  transports  qui  demandent  de  la  célérité,  la  batellerie  a 
donc  un  rôle  indispensable  à  remplir.  L'existence  des  deux  modes  de 
transport  est  d'ailleurs  la  source  d'une  émulation  dont  le  public  a  tout 
le  profit. 

Puisque  la  dualité  est  une  bonne  chose,  reconnaissons  que  nous 
n'aurons  pas  assez  de  canaux,  ni  en  France,  ni  ailleurs,  tant  que 
certaines  contrées  en  seront  totalement  dépourvues.  Chose  remarquable, 
s'il  y  a  des  lignes  de  chemins  de  fer  peu  productives,  c'est  dans  ces 
contrées  qu'on  les  trouve.  Établissez-y  des  voies  navigables  et  bientôt  vous 
verrez  l'activité  industrielle  et  commerciale  prendre  son  essor  et  les 
recettes  de  la  voie  ferrée  augmenter.  Donc,  Messieurs  les  Ingénieurs,  vous 
qui  pouvez,  non  seulement  former  des  vœux  comme  nous,  mais  encore 
indiquer  les  moyens  techniques  de  les  réaliser,  ne  craignez  pas  de  faire 


1-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  155 

des  projets  ;  ne  craignez  pas  de  mettre  sur  les  caries  un  certain  nombre 
de  traits  bleus,  de  compléter  un  réseau  aux  mailles  assurément  moins 
serrées  que  celles  du  réseau  des  chemins  de  fer,  mais  dans  lequel  vous 
remédierez  à  la  pauvreté  de  l'état  actuel. 

C'est  vous,  Messieurs,  qui  déterminerez  l'évolution  devenue  nécessaire, 
en  faisant  ressortir  l'évidence  de  Futilité  et  la  possibilité  de  l'exécution. 
Ce  que  nous  attendons  de  vous,  c'est  la  pression  légitime  que  peut  exercer 
celui  qui  sait,  quand  il  parle  au  nom  de  l'intérêt  public.  (Applaudissements.) 
Messieurs,  quand  nous  aurons  bien  travaillé,  que  la  génération  qui  nous 
suit  aura  fait  de  même;  quand  les  lignes  de  chemins  de  fer,  dans  les 
pays  où  elles  sont  concédées  à  temps  seront  libres  de  toute  charge 
d'amortissement;  que  les  voies  navigables,  poussées  par  ce  puissant 
concurrent,  auront  amélioré  leur  matériel,  leurs  moyens  de  traction, 
quand  nos  braves  bateliers  seront  un  peu  sortis  de  leur  routine;  quand 
les  machines,  encore  perfectionnées,  auront  vu  augmenter  leur  puis- 
sance, nous  arriverons  à  ce  taux  réduit  dans  les  prix  de  transport  qui 
doit  être  noire  objectif.  On  ne  connaîtra  plus  que  rarement  le  trop-plein 
dans  les  productions  agricoles  ou  industrielles.  Nous  sommes  loin  du  temps 
où  tous  les  besoins  de  l'humanité  seront  satisfaits;  il  y  aura  toujours 
quelqu'un  qui  manquera  de  ce  qui  sera  surabondant  ailleurs.  L'obstacle 
à  rétablissement  de  Téquilibre  (il  n'est  pas  le  seul,  malheureusement),  le 
principal  obstacle,  c'est  le  transport  ;  à  nous  de  faire  que  l'obstacle  du 
transport  ne  soit  tel  que  le  blé  ou  le  riz  se  perdent  sur  un  point  alors  que 
quelque  part  on  aura  faim  !  (Applaudissements,) 

Messieurs,  la  revue  des  travaux  techniques  du  Congrès  appartient  à  mon 
très  honoré  collègue,  M.  Holtz,  que  je  n'ai  pas  même  le  droit  d'appeler 
mon  maître,  puisque  je  n'ai  aucun  grade  dans  la  hiérarchie  scientifique 
dont  il  a  gravi  tous  les  degrés. 

Mais  je  lui  ai  demandé  la  permission  de  vous  dire  quelques  mots  de 
ceux  des  rapports  qui  ont  trait  à  l'instruction  professionnelle  et  aux  insti- 
tutions de  prévoyance  à  créer  pour  le  personnel  de  la  navigation.  Il  y  a 
dans  la  navigation  générale  deux  classes  d'hommes  exerçant,  les  uns  la 
noble  profession  du  marin,  les  autres  l'honnête  métier  du  batelier,  les  uns 
et  les  autres  dignes  du  plus  grand  intérêt.  Tous  sont  voués  à  une  existence 
nomade  ;  le  marin  doit  abandonner  sa  famille  pour  des  voyages  dont  on 
ne  revient  pas  toujours  ;  si  le  batelier  a  l'avantage  d'entraîner  son  foyer 
avec  lui,  il  subit  pour  ses  enfants  les  inconvénients  d'un  changement 
continuel  de  localité  avec  l'impossibilité  qui  en  résulte  de  donner  à  leur 
instruction  une  marche  régulière.  Les  rapports  qui  vous  sont  distribués 
vous  montrent  qu'en  ce  qui  concerne  la  navigation  intérieure  l'Allemagne 
seule  a  établi  un  système  complet  d'institutions  de  prévoyance  ;  nous 
devons  désirer  que  partout  ailleurs  on  s'occupe  d'une  classe  de  travail- 
leurs qui  rendent  de  si  grands  services.  C'est  une  des  matières  qui  feront 
l'objet  de  vos  délibérations. 


136  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1-  SÉAKCE  PLÉNIÈRE. 

Messieurs,  accomplissez  votre  œuvre  de  civilisation  et  de  paix.  Noire 
Congrès  forme  un  anneau  dans  une  chaîne  bien  longue.  L'arche  n'élait 
probablement  pas  la  première  manifestation  de  nos  instincts  pour  la  navi- 
gation, mais,  sans  remonter  plus  haut  que  le  déluge,  quelle  belle  histoire 
est  la  nôtre,  sombre  parfois,  mais  toujours  grande  !  {Vifs  applaudissements,) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  son  Excellence,  M.  Schultz,  délégué 
du  Gouvernement  impérial  allemand. 

S.  E.  Schultz.  —  Meine  sehr  verehrten  Damen  und  Heri*en!  Zum  vierlcn 
Maie  wird  mir  heute  die  Ehre  zu  Theil,  als  Fùhrcr  der  deutschen  Dele 
gierlen  in  der  Erôffnungssitzung  unscrer  inlernationalen  SchifTartscongresse 
an  erstcr  Stelle  das  Wort  zu  ergreifen  und  auf  die  an  die  auswàrtigen 
Congressmitglieder  gerichteten  Begrùssungsworle  zu  antworlen.  Im  Namen 
der  ofBciellen  Vertreler  der  deutschen  Regierungen  und  der  ùbrigen 
zahlreichen  aus  Deutschland  hierher  gekommencn  Congresstheilnehmer 
spreche  ich  der  franzôsischen  Regierung  herzlichen  und  tiefgefûhlten 
Dank  dafùr  aus,  dass  sie  uns  in  verhâltnissmâssig  so  kurzer  Zeit  zum 
zweiten  Maie  hierher  eingeladen  liai.  (Lebhafle  Bravos.)  Wir  empfinden 
diesen  Dank  um  so  lebhafler,  als  die  ûberaus  mûhevollen  und  umstând- 
ichen  Vorbereitungen  fur  den  Congress  in  eine  Zeit  gefallen  sind,  in  der 
ohnehin  aile  Kràfte  vollauf  beschàfligt  waren,  die  diesjàhrige  hiesigc  Well- 
ausstellung  in  der  nach  dem  ùbereinslimmenden  Urtheile  aller  Xationen 
so  ûberaus  grossartigen,  die  allgemeine  Bewunderung  erregenden  Weisc 
in  Scène  zu  setzcn  und  ihr  zii  dem  nunmehr  wohl  als  gesichert  und 
unbestreitbar  anzusehenden  Gelingen  zu  verhelfen.  Mit  der  franzôsischen 
Regierung  fheileri  wir^iufrichtig  das  Bedauern  ùbcr  das  Dahinscheiden  des 
Vorsitzenden  der  Organisationscommission  des  Congresses,  des  hochver- 


S.  E.  Schultz.  —  Très  honorés  Dames  et  Messieurs,  c'est  aujourd'hui  pour  la 
quatrième  fois  que  j*ai  l'honneur,  comme  chef  des  Délégués  allemands,  de 
prendre  le  premier  la  parole,  à  la  séance  d'ouverture  de  nos  Congrès  interna- 
tionaux de  navigation,  afin  de  répondre  aux  paroles  de  bienvenue  adressées 
aux  Membres  étrangers.  Au  nom  des  Représentants  officiels  des  Gouvernements 
allemands  ainsi  que  des  autres  nombreux  adhérents  au  Congrès  venus  d'Alle- 
magne, j'exprime  au  Gouvernement  français  nos  plus  sincères  et  profonds 
remercînients  pour  avoir  bien  voulu  —  au  bout  d'un  laps  de  temps  relativement 
court  —  nous  inviter  ici  pour  la  seconde  fois.  (Vifs  applaudissements,)  Le 
sentiment  de  gratitude  que  nous  ressentons  est  d'autant  plus  vif,  qu'il  a  fallu 
s'occuper  des  préparatifs  du  Congrès,  —  préparatifs  extrêmement  pénibles  et 
compliqués —  à  une  époque  où  la  mise  en  scène  de  l'Exposition  de  1900,  — 
si  grandiose,  de  l'avis  unanime  de  toutes  les  nations,  et  soulevant  l'admiration 
des  foules,  —  avait  déjà  mis  à  contribution  toutes  les  forces  disponibles,  qui 
ont  assuré  son  succès,  dès  à  présent  certain  et  incontestable.  Nous  partageons 
sincèrement  les  regrets  du  Gouvernement  français  au  sujet  du  décès  du  Pré- 


1-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  137 

dicntcn Prâsidcnten  der  hiesigenHandclskammcrlIeiTnMassont  der  an  deri 
Vorbereilungen  fur  unseren  Congress  bereilwillig  sich  bellieiligle  {Beifall). 
seine  Erôffnung  abcr  nicht  mehr  erleben  sollte. 

Es  kann  zweifelhaft  sein,  ob  die  Verbindung  des  Congrcsses  mit  der 
Weltausstellung  fur  den  ersleren  gùnstig  ist.  Wobl  unvermcidlich  wird 
das  Intéresse  der  Congresslheiluebmer  durch  den  Glanz  der  Wellausstell- 
nng  vielfach  abgelenkt  und  ihre  fur  die  auf  dem  Congresse  zu  behandeln- 
den  richtigen  Fragen  so  nothwendige  Aufmerksamkeit  durch  das  auf  der 
Weltausstellung  gebotene  Neue  und  Intéressante  beeintrâchtigt  werden. 
Abgesehen  aber  davon,  dass  es  dem  Wunsche  der  meisten  auswàrtigen 
Congresstheilnehmer  entsprach,  den  nàchsten  Congress  in  dem  Jahre  und 
an  dem  Orte  der  Weltausstellung  stattfinden  zu  sehen,  und  dass  es  fur 
aile,  auch  diejenigen,  die  wie  ich  selber,  nicht  ganz  ohneBedenken  waren, 
von  Interesse  sein  muss,  dem  Triumphe  der  Weltausstellung  bcizuwohnen, 
wird  sich  nicht  bestreiten  lassen,  dass  die  Erôrterung  vicier  auf  der  Tages- 
ordnung  unseres  diesjàhrigen  Congresses  stehender  Gegenstândc  durch 
das  auf  einigen  Sondergebieten  der  Weltausstellung  dargebotene  und  uns 
voT  das  Auge  gerùhrle  wesentlich  unterstùlzt  und  gefôrdert  wird.  (Leb- 
hafter  BeifalL) 

Der  Grundsatz,  von  welchem  sich  das  deutscheReich  beider  Beschickung 
der  Weltausstellung  im  allgemeinen  bat  leiten  lassen,  auf  ihr  nur  dasjenige 
zur  Anschauung  zu  bringen,  worin  wir  bei  aller  Bescheidenheit  anderen 
Nalionen  nicht  nachzustehen  hofTen  dùrfen,  insbesondere  auch  das,  was 
unserem  Vatcrlande  eigenthùmlich  ist  und  sich  in  anderen  Làndern  ùber- 


sident  de  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  M.  Masson,  le  très  distingué 
Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  qui  avait  pris  part,  d  une  façon 
si  active,  aux  préparatifs  de  notre  Congrès,  mais  auquel  il  n*a  pas  été  donné  d*y 
assister.  {Antentiment,) 

On  peut  se  demander  s*il  est  avantageux  pour. le  Congrès  d'avoir  lieu  en  même 
temps  que  l'Exposition  et  d'y  être  annexé.  Inévitablement,  l'intérêt  des  Membres 
du  Congrès  sera  souvent  détourné  par  l'éclat  de  l'Exposition  Universelle,  et  leur 
attention,  si  nécessaire  pour  les  importantes  questions  qui  doivent  être 
discutées  dans  nos  séances,  pourra  être  amoindrie  par  tout  ce  que  l'Exposition 
nous  oiTre  de  nouveau  et  d'intéressant.  Mais,  outre  que  le  vœu  de  la  plupart  des 
Membres  étrangers  du  Congrès  était  que  le  Vlll«  Congrès  eût  lieu  à  l'époque  et 
au  lieu  même  de  l'Exposition  Universelle,  et  qu'il  ne  pouvait  être  qu'agréable 
à  tous  —  même  à  ceux  qui,  comme  moi,  n'étaient  pas  sans  ressentir  une  certaine 
appréhension  —  d'assister  au  triomphe  de  l'Exposition  Universelle,  il  est  certain 
que  la  discussion  de  bien  des  questions  figurant  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  de 
cette  année  se  trouvera  singulièrement  facilitée  et  simplifiée,  grâce  aux 
éléments  qui  peuvent  être  puisés  dans  certaines  sections  spéciales  de  l'Expo- 
sition .  (  \  if  CLSsentiment.  ) 

Le  principe  qui,  d'une  manière  générale,  a  guidé  l'Empire  d'Allemagne  pour 
sa  participation  à  l'Exposition  Universelle  et  qui  a  consisté  à  n'y  faire  figurer 


158  PROCÈS-VERBAL  DK  LA  1"  SÉANCE  PLÉNIÉRE. 

haupt  nichl  oder  nicht  in  îjleicher  Vollkommenheit  vorfindet,  ist  auch  lur 
die  Ausslellung  unserer  Wasserbauverraihung  im  bcsonderen  massgebend 
gewesen.  Zunâchst  weist  diesc  Sonderausslcllung  Beschreibungen,  Plânc 
iind  Modelle  von  grosscren  und  besonders  wichtigen  Bauausfuhrungen  auf, 
die  theils,  wie  der  Kaiser-Wilhelms-Canal,  der  Kônigsberger  Seekanal  und 
die  Verbesserung  der  obercn  Oder,  schon  aiif  den  frûheren  Schiffahrts- 
congressen  Erwâhnung  und  Bcachtung  gcfunden  haben,  theils  ein  beson- 
deres  Interesse  fur  sich  in  Anspruch  nchmen  kônnen,  weil  sie,  wie  der 
Dorlmund-Ems-Canal  mit  demSchiffshebewerk  in  Henrichcnburg,  besondere 
Vervollkommnungen  schon  bekannter  Erfindungen  oder,  wie  der  Elb-Trave- 
Canal  mit  den  ihm  eigenthùraiichen,  von  dem  Baurath  Hotopp  erfundenen 
Schleusenbetriebseinrichtungen,  mit  denen  ein  einziger  Mann  die  Schleusen 
ohne  wcsentlichen  Kraflaufwand  von  einem  Punkle,  dem  am  Oberhaupte 
angcordneten  Steuerhause,  aus  bcdienen  kann,neuetechnische  Erfindungen 
einfûhren.  Daneben  ist  dièse  Sonderausstellung  bestrebt  gewesen,  die  Pflege 
und  wissenschaftliche  Ausbildung  einziger  hauptsâchlichcr  Aufgaben  des 
Wasserbaues,  die  ihm  selber  zur  Grundlage  oder  der  Schiflahrt-  und  der 
Landeskultur  zum  Schutze  und  zur  Fôrderung  dienen,  in  geordneter 
Zusammenstellung  zur  Ausstellung  zu  bringen.  Dem  Wasserbau  zur  Grund- 
lage dienen  einmai  die  Arbeiten  des  preussischen  Wasserausschusses, 
insbesondere  die  von  ihm  bis  jetzt  herausgegebenen  hydrographischen, 
wasserwirthschaftlichen  und  wasserrechtlichen  Beschreibungen  des  Oder-, 
des  Elbe-  und  des  Memel-Pregel  und  Weichsel-Stromgebietes,  und  sodann 
die  allseitig  als  mustergiltig  anerkannten  Arbeiten  des  Bureaus  fur  die 

que  les  objets  ou  institutions  pour  lesquels  nous  espérons,  malgré  toute  notre 
modestie,  ne  pas  être  en  retard  sur  les  autres  nations,  —  et  en  particulier  les 
productions  propres  à  notre  patrie  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  d'autres  pays, 
ou  du  moins  pas  au  même  degré  de  perfection  —  ce  principe  a  également  été 
observé,  d'une  manière  toute  particulière,  dans  l'organisation  de  TExposition  de 
nos  services  hydrauliques  et  de  navigation.  En  premier  lieu,  cette  exposition 
spéciale  renferme  des  descriptions,  des  plans  et  des  modèles  de  travaux  impor- 
tants et  d'un  intérêt  considérable  qui,  comme  par  exemple  le  a  Kaiser-Wilhelms- 
Kanal  »,  le  «  Koenigsberger  Seekanal  »  et  les  ouvrages  de  correction  de  l'Oder 
supérieur,  ont  déjà  été  décrits  et  examinés  au  cours  des  derniers  Congrès  de 
navigation,  ou  qui  offrent  un  intérêt  particulier  parce  qu'ils  ont  donné  lieu 
à  certains  perfectionnements  d'inventions  déjà  connues,  comme  par  exemple  le 
((  Dortmund-Ems-Kanal  »  avec  son  ascenseur  pour  bateaux  à  Henrichenburg,  ou 
à  l'application  de  procédés  techniques  d'invention  plus  récente  comme  F  «  Elbe- 
Trave-Kanal  »  avec  son  système  particulier  de  fonctionnement  des  écluses 
inventé  par  le  «  Baurath  »  Hotopp,  grâce  auquel  le  service  d'une  écluse  peut 
être  assuré  par  un  seul  homme  qui,  installé  dans  une  maisonnette  construite 
à  la  tête  de  l'ouvrage,  dirige  toute  la  manœuvre  sans  grands  efforts  et  sans 
quitter  son  poste. 
En  outre,  on  s'est  efforcé  dans  cette  exposition  particulière  de  présenter,  avec 


1"  SÉANCE  PLÉNIKRE.  ioî^ 

Hauptnivellements  und  Wassersiandsbcobachtungen  im  prenssiscbenMinis- 
tcrium  der  ôffenllichen  Ârbeîten,  welche  in  gleîcher  Wcise  fur  die  Regii- 
Herung  der  Flùssc  wie  fur  Canalbaulen,  fiir  die  Beurtheibing  der  Hoch- 
wasserverhâllnisse  und  fur  Dcichbaulen  u.  a.  m.  uncnlbehrlich  sind. 
Zum  Schutze  und  zur  Wohlfahrl  von  Schiffahrl  und  Landeskultur  dienen. 
die  in  grossem  Umfange  und  mit  bestem  Erfolge  fortgesetzten,  îiber  die 
ganze  Nord-  und  Ostseekùste  verbreileten  und  in  gercgelten,  sicheren 
Bahnen  sich  befindenden  Ârbeiten  zur  Fesllegung  unsercr  Dùnen  sowie  die 
sich  immcr  weiler  ausdehnenden  Eisbrecharbeiten,  durch  welche  es  besscr 
als  durch  aile  anderen  Massnahmen  der  Regicrung  gcgliickt  ist,  die  Ein-^ 
wohner  der  an  die  Flûsse  grenzcnden  Landestheile  von  der  Furchl  vor  den 
Gefahren  derEisgànge  zu  befreien  und  ihnen  dasGefùhl  vôlliger  Sicherheit 
und  Beruhigung  einzuflôssen.  Schliesslich  soU  die  Ausstellung  unserer 
Wasserbauverwallung  noch  den  Bewois  liefcrn,  dass  wir  die  auf  der 
frùhercn  Schiffahrlcongressen  gcgebenen  Anregungen  und  ausgesprochenen 
Wûnsche  nicîit  unbeachlet  lassen,  sondern  nach  bcsten  Kràften  bemûht 
sind,  das,  was  sich  bisher  als  unvollkommen  gezeigt  bat,  weiler  zu  ver- 
kommen  und  die  noch  offen  gebliebenen  Fragen  ihrer  Lôsung  enlgegen. 
zufûhren. 

Ziehe  ich  die  auf  dem  letzten  Congresse  in  Brùssel  gegebenen  und  in 
Ihren  Beschlùssen  niedergelegten  Anregungen  in  Betracht,  so  habe  ich  zu« 
bemerken,  dass  die  preussische  Regierung  —  um  Unwesentliches  unver- 
wàhrt  zu  lassen  —  der  Frage  ùber  den  Einfluss  der  Schiffsform  und  der 
BeschafTenheit  der  Schiffwand  auf  den  Zugwiderstand  ihrc  besondere  Auf 

ensemble  et  méthode,  lexéculion  et  le  développement  scientifique  de  quelques- 
uns  des  principaux  travaux  hydrauliques  qui  peuvent  servir  de  base  à  celte 
partie  de  Tart  de  l'ingénieur  ou  concourir  à  la  protection  et  au  progrès  de  ]a< 
navigation  et  de  la  culture  du  pays.  Nous  signalerons,  comme  spécimens  de 
travaux  hydrauliques,  les  travaux  de  la  délégation  des  ingénieurs  de  l'État 
Prussien,  en  particulier  les  descriptions  hydrographiques,  celles  concernant 
Téconomie  et  la  législation  fluviale  traitant  des  bassins  de  TOder,  de  TElbe,  de 
la  Memel-Pregel  et  de  la  Vistule,  et  ensuite  les  travaux  —  reconnus  par  tous  les 
gens  compétents  comme  des  modèles  —  du  service  des  travaux  de  nivellement 
et  d'études  sur  le  régime  des  eaux  organisé  au  Ministère  des  Travaux  Publics 
de  Prusse,  lesquels  sont  indispensables,  soit  qu'il  s'agisse  de  régularisation  de 
cours  d'eau  ou  de  constructions  de  canaux,  soit  encore  d'études  sur  le  régime 
des  eaux  et  les  crues  des  rivières,  de  travaux  d'endiguement,  etc. 

Nous  avons  encore  à  signaler,  comme  contribuant  dans  une  large  mesure  à 
la  protection  et  au  développement  de  la  navigation  et  de  l'agriculture  du  pays, 
les  travaux  de  consolidation  de  nos  dunes  qui  ont  été  poursuivis  sur  une  vaste 
échelle,  et  avec  beaucoup  de  succès,  le  long  des  côtes  de  la  mer  du  Nord  et  de 
la  Baltique,  et  qui  se  trouvent  actuellement  en  très  bonne  voie;  de  môme  les 
travaux  de  brisement  des  glaces,  qu'on  multiplie  de  plus  en  plus,  et  grâce 
auxquels  le  gouvernement  a  réussi,  mieux  qu'avec  n'importe  quelle  autre  mesure,. 


UO  rROCÈS-VERBAL  UE  LA  !'•  SÉANCE  PLÉMÈRE. 

merksamkeit  zugewcndct  liât  und  durch  Hcrausgabe  der  uuch  aufder 
Ausstellung  ausgelegten  Bûches  des  Bauraths  Haack  ûber  SchifTswider- 
slânde  und  Schiflsschleppversuche  auf  dem  Dortmuiid-Ems-Kanal  wichligc 
Âufschlùssc  ùber  die  den  Binnenschiffen  je  nach  ihrem  Zwecke  zii  gebende 
beste  Form  und  ûber  den  zweckmâssigsten  Querschnilt,  den  ein  Kanal 
nach  der  Form  der  îhn  befahrenden  Schifle  erhalten  inuss,  gegeben  zu 
haben  giaubt.  In  Folgc  der  von  dem  letzlen  Congresse  gegebenen  Anregung 
hat  die  preussische  Regierung  auch  ihre  Versuche  ùber  die  empfehlens- 
>vcrleslen  Arien  des  mechanischen  SchilTszuges  auf  Kunàlen,  wenn  auch 
nicht  in  einem  ihren  eigenen  Wùnschen  cntsprechenden  Umfange,  Ibrt- 
gesetzt,  desgleichen  Unlersuchungen  ùber  die  besten  Millel  zur  Sicherung 
der  Dichtigkeît  eines  Kanals  im  Abtrag  und  im  Auilrag,  sowîe  ùber  die 
kûnstliche  Uebung  des  Speisewassers  eines  Kanals  von  Ilallung  zu  Ilaltung 
angestelit.  Auch  die  Frage  der  Existenzberechtigung  von  Freihâfen,  der 
Bedingungen  fur  ihre  Aniage  und  die  ihnen  zu  gebenden  Einiichtungen 
hat  sie  —  hauptsâchlich  im  Hinblick  auf  die  Verhaltnisse  von  Stettin, 
Danzig  und  Emden  —  erôrlert  und  die  Anregungen  des  Congrcsses  ùber 
die  zweckmàssigste  Art  der  Schiflahrlsgebùhren  sowie  ùber  dieVercinheit- 
lichung  der  Aichvorschriflen  fur  die  BinnenschifTahrt  praktisch  verwertet. 
Auf  das  durch  dièse  fortgesetzten  Untersuchungen  Erreiclite  wird  bei  der 


à  délivrer  les  liabitants  des  régions  confinant  aux  rivières  de  la  crainte  du  péril 
des  débâcles,  et  à  leur  donner  l'assurance  d'une  sécurité  parfaite. 

En  dernier  lieu,  l'Exposition  de  notre  administration  des  services  hydrau- 
liques prouvera  surabondamment  que  nous  tenons  compte  des  indications 
données  et  des  vœux  exprimés  au  cours  des  précédents  Congrès  de  navigation, 
et  que  nous  nous  cfTorçons,  dans  la  mesure  du  possible,  d'améliorer  ce  qui 
jusqu'à  présent  a  été  reconnu  imparfait  et  de  donner  une  solution  aux  pro- 
blèmes laissés  précédemment  en  suspens. 

En  ce  qui  concerne  certaines  questions  qui  ont  été  soulevées  au  dernier 
Congrès  de  Bruxelles  et  qui  ont  été  consignées  au  compte  rendu  de  ses  travaux, 
je  ferai  remarquer  —  en  me  bornant  aux  points  les  plus  importants  —  que  le 
Gouvernement  prussien  a  étudié,  avec  une  attention  toute  particulière,  la  question 
de  l'influence  de  la  forme  des  bateaux  et  du  mode  de  construction  de  leui^s 
parois  sur  la  résistance  à  la  traction  ;  et  qu'il  croit  avoir  donné  —  en  publiant 
l'ouvrage  du  Conseiller  Haack,  qu'on  peut  consulter  à  l'Exposition  et  qui  traite 
des  résistances  des  bateaux  et  des  essais  de  remorquage  faits  sur  le  canal  de 
Dortmund  à  TEms  —  des  indications  précieuses  sur  la  forme  à  donner  aux 
bateaux  de  navigation  intérieure,  suivant  l'usage  auquel  ils  sont  destinés,  et  sur 
la  section  transversale  la  meilleure  que  doit  présenter  un  canal,  suivant  la  forme 
des  bateaux  qui  l'utilisent. 

Donnant  suite  à  un  vœu  formulé  lors  du  dernier  Congrès,  le  Gouvernement 
prussien  a  également  continué  —  quoique  sur  une  moins  vaste  échelle  qu'il  ne 
se  l'était  proposé  —  ses  essais  sur  les  méthodes  les  plus  convenables  de  traction 
mécanique  des  bateaux  sur  les  canaux,   et  ses  recherches    sur  les  meilleurs 


1-  SÉANCE  PLÉNIÈUE.  141 

Beralung  dieser  oder  verwandler  Gegenstànde  im  Schoossc  dcr  vcrschie- 
dcnen  Commissioncn  des  gcgenwârtigen  Congresses  nâher  eingcgangen  und 
ausfûhrliche  Milleilung  dainîber  gegeDen  werdcn. 

Wenn  auch  der  Zwischenraum  zwischcn  dem  diesjâhrîgen  Congresse 
und  seincm  Yorgânger  in  Brûssel  nur  halb  so  gross  ist  wie  der  zwischen 
den  Congressen  in  Brûssel  und  im  Haag,  so  kann  doch  auf  vieie  und 
mannigfachc  Verbesserungen  im  Schiffahrlsverkehre  hingewiesen  werden, 
welche  Deulschland  in  den  beidcn  letzten  Jahren  teiis  zur  VoUendung 
gebrachl,  teils  in  Angrifl*  genommen  bat.  Ziehen  wir  zunàchst  die  Soc- 
schiffahrt  in  Betrachl,  so  haben  wir  an  erster  Stelle  der  unablâssigen, 
keine  Kosten  scheucnden  Beraûhungen  der  Hausestâdtc  Ilamburg  und 
Bremen  zu  gedenken,  ihre  llàfen  und  die  Zugânge  zu  dicscn  dem  stetig 
zunehmenden  Verkehre  cntsprecbcnd  zu  vcrgrôssern  und  zu  verbessern 
und  mit  allen,  den  iramer  sich  steigernden  Anforderungen  dos  Verkehrs 
entsprechendenEinrichtungen  auszurûstcn  und  zeitgemâss  auszugestalten. 
Am  16.  Juni  dièses  Jahres  ist  es  Lûbeck,  dem  berùhmten  ehemaligen 
Haupte  der  alten  Hansa  vergônnt  gewesen,  unter  den  Augen  des  deulschen 
Kaisers  den  an  die  Stelle  des  aus  dem  Ende  des  14.  Jahrhundcrts  stam- 
menden  Stecknitz-Kanals  getrelenen  Elbe-Trave-Kanal,  durch  den  eine  fur 
Kanalschifle  grossier  Abmessungen  geeignete  Wasscrstrasî?e  geschaflen  ist. 


moyens  d  assurer  rétanchéité  d'un  canal  en  remblai  ou  en  déblai,  ainsi  que 
sur  Télévalion  artificielle  des  eaux  d'alimentation  d'un  canal,  d'un  bief  à  un 
autre.  11  s'est  aussi  occupé  de  la  question  des  ports  francs,  des  conditions  de 
leur  établissement  et  de  leur  organisation  intérieure,  en  envisageant  surtout 
les  circonstances  locales  particulières  aux  ports  de  Slellin,  Dantzig  et  Emden,  et 
il  a  fait  l'application  pratique  des  propositions  présentées  au  Congrès  sur  le 
mode  d'établissement  le  plus  rationnel  des  taxes  de  navigation,  ainsi  que  sur 
l'unification  des  prescriptions  ayant  trait  au  jaugeage.  Lors  de  la  discussion 
de  ces  sujets  ou  de  sujets  analogues  dans  les  Commissions  respectives  du 
présent  Congrès,  il  sera  donné  sur  tous  ces  points  de  plus  amples  détails  et  on 
communiquera  un  rapport  détaillé  sur  les  résultats  pratiques  obtenus  jusqu'à 
présent  au  cours  de  ces  recherches. 

Quoique  le  laps  de  temps  qui  s'est  écoulé  entre  le  dernier  Congrès  tenu  à 
Bruxelles  et  la  session  actuelle  n'atteigne  que  la  moitié  de  la  durée  qui  séparait 
les  Congrès  d(»  Bruxelles  et  de  la  Haye,  nous  sommes  à  même  de  signaler  de 
nombreuses  et  fort  diverses  améliorations  réalisées  dans  le  domaine  de  la 
navigation  en  Allemagne,  dans  le  courant  des  deux  dernières  'années  ;  certaines 
d'entre  elles  ont  été  déjà  menées  à  bonne  fin,  d'autres  ont  été  entreprises  pour 
être  terminées  par  la  suite. 

Considérant  d'abord  les  progrès  accomplis  dans  la  navigation  maritime,  nous 
avons  à  signaler,  en  premier  lieu,  les  efforts  constants  faits,  sans  marchander, 
par  les  villes  hanséatiques  de  Hambourg  et  de  Brème  pour  agrandir  et  améliorer 
leurs  ports,  ainsi  que  les  accès  de  ces  derniers,  en  raison  de  riraportance 
toujours  croissante  du  trafic,  et  pour  les  transformer  et  les  doter  de  toutes  les 


Î4â  PROOÈS-VEUBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉMERE. 

und  durch  den  «las  Stroingebict  dcr  Elbe  und  im  Wcitcren  das  dcr  Moldau 
und  der  Donau  mit  dcm  Baltischen  Meere  und  darùbcr  hiiiaus  mit  den 
in  mâchtigcr  Entwickelung  begriffenen  nordischen  Lândern  Russland, 
Schi^eden,  Norwcgen»  Danemark,  verbunden  inrerden  soU,  zu  crôfTnen. 
Wie  Preusscn  die  Bestrebungen  (lamburgs  und  Bremens,  ihre  Wasser- 
strassen  zcitgemâss  forlzuenlwickelnt  stets  bundesfreundlich  unterstûtzt 
und  gefôrdert  hat  und  dies  aucli  lùr  die  Foige  bei  der  weiteren  Âusgc- 
staltung  der  Unterelbe  und  der  Aussenweser  zu  thun  entschlossen  ist»  so 
hat  es  auch  den  seit  drei  Jahrzehnten  fortgesetzten  Bemûhungen  Lûbecks 
seine  thatkrâftige  Beihilfe  geliehen  und  den  dritten  Teil  der  Baukosten  des 
Elbe-Trave-Kanals  ûbernommen. 

Die  preussische  Regierung  ist  ihrerseits  bemûht  gewesen,  die  etwa  6 
Millionen  Mark  erfordernde  Vertiefung  der  Wasserstrasse  zwischen  Stettin 
und  Swinemûnde  und  die  etwa  12  Millionen  Mark  beanspruchende  llerstell- 
ung  des  Seekanals  zwischen  Pillau  und  Kônigsberg  programmmâssig  iort- 
zufûliren.  Es  werden  dièse  beiden  fur  Stettin  und  Kônigsberg  bedculungs- 
vollen  Bauausfûbrungen  im  Laufe  des  nâclislen  Jahres  zu  Endc  gefûhrt 
werden.  und  wird  nach  der  VoUendung  der  crstgedachten  Yertiefungsar- 
beiten  fur  die  Ueberfùhrung  so  gewaltigcr  Schiffe,  wie  sie  auf  der  berùhm- 
ten  Weril  des  Vulkan  in  Stettin  fur  die  kaiserliche  Marine  und  den  trans- 


inslallations  nouvallcs  répondant  aux  besoins  et  aux  exigences  de  notre  époque. 

Le  16  juin  de  cette  année,  a  eu  lieu  à  Lûbeck,  la  fameuse  cité  qui  était  autrefois 
la  capitale  de  Tancienne  Hanse,  en  présence  de  l'Empereur  d'Allemagne,  Tinau- 
guration  du  canal  de  TEIbe  à  la  Trave,  qui  remplace  le  canal  de  Stecknitz  dont 
l'origine  remonte  à  la  un  du  xiv«  siècle  ;  grâce  à  lui,  on  possède  à  présent 
une  voie  navigable  accessible  aux  plus  grands  bateaux  de  navigation  intérieure 
•et  destinée  à  relier  le  bassin  de  l'Elbe,  et  par  son  intermédiaire  les  bassins  de 
la  Moldau  et  du  Danube,  avec  la  mer  Baltique  et,  —  après  la  traversée  de  cette 
dernière,  -  avec  les  pays  du  Nord  lels  que  la  Russie,  la  Suède,  la  Norvège 
et  le  Danemark,  où  les  transactions  prennent  un  développement  de  plus  en 
plus  considérable.  De  même  que  la  Prusse  a  toujours  encouragé  et  aidé  les  villes 
4illiées  de  Hambourg  el  de  Brème  dans  leurs  efforts  ayant  pour  but  l'amélio- 
ration, le  développement  el  l'appropriation  aux  besoins  actuels  de  leurs  voies 
navigables,  et  qu'elle  est  disposée  à  leur  prôler  encore  son  concours  par  la  suite 
pour  ce  qui  concerne  les  transformations  ultérieures  de  l'Elbe  inférieure  et  du 
Wcser  extérieur,  de  même  elle  a  soutenu  d'une  manière  effective  les  efforts 
faits  depuis  une  trentaine  d'années  par  la  ville  de  Lûbeck,  et  a  pris  à  sa  charge  le 
tiers  des  dépenses  occasionnées  par  la  construction  de  V  «  Elbe-Trave-Kanal  ». 

De  sou  côté,  le  Gouvernement  prussien  n'a  pas  négligé  de  continuer,  confor- 
mémeut  au  programme  qu'il  s'était  tracé,  les  travaux  d'approfondissement  de  la 
voie  navigable  reliant  Stettin  et  Swinemûnde,  dont  le  coût  est  évalué  à  6  mil- 
lions de  marks,  et  ceux  de  construction  d'un  canal  maritime  entre  Pillau  et 
Koenigsberg  qui  nécessiteront  une  dépense  de  12  millions  de  marks  environ. 
•Ces  deux  entreprises,  d'un  intérêt  considérable  pour   Stettin  et  Kœnigsbei^, 


1-  SÉANCE  PLÉNIÈRK.  145 

atlantischen  Ilandclsvcrkehr  hergcstellt  wcrdcn,  von  Stettin  nach  dem 
Meere  ein  Ilindernis  nichl  weiter  bcstehcn.  Die  Verhâltnisso  der  Sladt  llar- 
burg  stetig  zu  verbcsscrn,  dcn  Zugang  grôssercr  Sccschiflb  zu  ihr  zu 
ermoglichen  und  ihr  den  Wettbcwerb  mil  dem  ûbermâchtigen  Ilamburg» 
so>vcit  dies  ûberhaupt  môglich  ist,  zu  erlcichtern,  ist  die  preussische 
Regicrung  in  der  Zwischcnzeit  weiter  bemùht  und  vor  AUem  auch  bestrebt 
gewcsen,  im  Intéresse  der  Ilebung  und  Belebung  des  Yerkehrs  auf  dem 
inzwischen  erôffnelcn  Dortmund-Eins-Kanale  seincn  Âusgangspunkt,  die 
altc  Secsladt  Emden,  zu  einer  ihrcr  frûheren  Stellung  entsprcchenden 
Bedeulung  zurûck  zu  fûhren. 

Schon  jetzt  sind  die  grossen  wirthschaftlichen  Vorteiks  welclie  der 
Dortmund-Ems-Kanal  dem  allgemeinen  wie  dem  Lokalverkehr  bietet,  und 
seine  grosse  nationale  Bedeutung  deutlich  zu  erkennen.  Nahm  man  fnïher 
an,  dass  bei  dem  mâchtigen  Weltbewerbeder  hoUândischen  und  belgischen 
Hâfen  ein  nennenswerter  Verkehr  auf  dem  Kanal  ûberhaupt  nicht  entstehen 
oder  doch  im  Wesentlichen  auf  die  Einfuhr  von  Eisenerzen  und  die  Aus- 
fuhr  von  Kohien  sich  bcschrânken  wùrde,  so  herrschcn  darûber  jetzt  in 
sachverstândigen  Kreisen  ganz  andere  Ansichten.  Es  zeigt  sich,  dass  der 
das  industricreichste  Gebiet  des  Staates  mit  dem  Meere  verl)indcnde  Kanal 
wohi  geeignet  ist,  eincn  mannigiachen  und  umfangreiciien  Verkehr  an 


seront  terminées  dans  le  courant  de  l*année  prochaine  et,  loi*sque  les  travaux 
d'approfondissement  seront  complètement  achevés,  on  ne  rencontrera  plus  de 
difficultés  pour  diriger  de  Stettin  vers  la  mer  les  immenses  bâtiments  qu'on 
construit  pour  la  Marine  Impériale  et  pour  les  compagnies  transatlantiques  de 
navigation  commerciale,  aux  fameux  chantiers  de  Vulcain.  Entre  temps,  le 
Gouvernement  prussien  a  également  cherché  â  améliorer  la  situation  de  la 
ville  de  Harburg,  à  faciliter  Taccés  des  grands  navires  à  cette  dernière,  et  à 
lui  permettre  d'entrer  en  concurrence,  autant  que  cela  est  possible,  avec  la 
puissante  cité  de  Hambourg;  par-dessus  tout,  il  s'est  appliqué  —  en  vue  d'aug- 
menter le  trafic  du  «  Dortmund-Ems-Kanal  »  récemment  livré  à  la  navigation  — 
à  redonner  à  l'ancienne  ville  maritime  d'Ëmden,  située  à  l'extrémité  du  dit  canal, 
son  importance  de  jadis. 

Dès  maintenant  les  grands  avantages  économiques  que  le  «  Dortmund-Ems- 
Kanal  »  procure  au  trafic  en  général  et  à  certaines  localités  en  particulier,  et 
aussi  son  importance  considérable  au  point  de  vue  national,  se  font  sentir  net- 
tement. 

Si  l'on  pensait  primitivement,  qu'en  raison  de  la  grande  concurrence  des 
ports  hollandais  et  belges  le  trafic  du  canal  ne  serait  jamais  bien  considérable, 
ou  du  moins  qu'il  se  bornerait  presque  exclusivement  à  l'importation  des 
minerais  de  fer  et  à  l'exportation  des  houilles,  on  est  actuellement,  dans  les 
sphères  compétentes,  d'un  tout  autre  avis  sur  ce  sujet. 

Il  est  reconnu  que  le  canal,  reliant  la  région  la  plus  industrielle  de  l'Empire 
à  la  mer,  peut  donner  lieu  à  un  trafic  aussi  considérable  que  varié,  et  servir  aux 
importations  et  aux  exportations  d'une  importante  portion  du  territoire  national, 


144  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1-  SÉANCE  PLÉMÈRE. 

sich  zu  zichen  und  die  Ausfuhr  und  Einfuhr  cines  wichligen  Teils  des 
Staatsgebietes  von  dem  Auslande  unabhàngig  zu  machen.  Die  Hamburg- 
Amerika-Linie,  die  grossie  SceschifiTahrlsgesellschafl  der  Welt,  hat  sich 
entschlossen,  in  dem  staatlichen  Hafen  Emden  eine  umfangreiche  Nieder- 
lassung  zu  bcgrCmden  und  diescn  Hafen  zu  ihren  regelmâssigcn  Fracht- 
dampfervcrkehr  aufzunehmen;  ebenso  hat  die  wcstfâlische  Transportge- 
sellschaft  eine  erheblichc  Vergrôsserung  der  von  ihr  zu  betreibenden 
ôiTentlichen  Aniagen  im  Endencr  Aussenhafcn  beantragt.  Es  hat  denn  auch 
der  Landtag  der  Monarchie  in  Anerkennung  der  aus  der  Verbesserung  des 
Emdener  Hafens  zu  erwartenden  Vorteile  fur  den  weiteren  Ausbau  des 
Aussenhafens  im  verhangenen  Jahreeine  Summe  von  i  1/2  Mitlionen  und 
fur  denselben  Zwcck  und  fur  die  Vertiefung  des  Fahrwassers  derUnterems 
in  diesem  Jahre  eine  weiterc  Summe  von  fast  8  Millionen  Mark  anstandslos 
bewilligt. 

Der  letzle  Winler  hat  an  der  Kûstc  der  Ostsee  durch  beftige  und  lang 
andauernde  Stùrme  crhebliche  Beschâdigungen  herbeigefûhrt  und  unter 
Anderem  auch  die  Yerhâltnisse  der  durch  ihre  Lage  zu  Russland  ohnehin 
schwer  bedràngten  Seestadt  Memel  so  verschlechtert,  dass  die  Begierung 
sich  entschlossen  hat,  zur  Beseitigung  der  Verflachungen  des  Hafens  und 
seines  Zuganges  neben  der  bercils  frûher  genehmigten  Beschaflung  eines 
Hopperbaggers  die  Verlângerung  der  Sudermole  mit  einem  Kostenauf- 
wande  von  circa  2  1/2  Millionen  Mark  in  AngrifT  zu  nehmen.  Daneben  ist 
die  preussische  Regierung  unablâssig  bemûht,    die  Sicherheit  der  See- 


supprimant  ainsi  riiitermùdiaire  des  pays  voisins  qui  bénéficiaient  de  ces 
transports.  La  ligne  Hanibourgeoisc-Américaine,  la  plus  grande  Compagnie  de 
transports  maritimes  du  monde  entier,  a  décidé  d*organiser  dans  le  port 
national  dTmden  un  important  établissement  et  de  comprendre  ce  port  parmi 
ses  escales  régulières,  pour  ce  qui  concerne  ses  transports  de  marchandises 
par  bâtiments  à  vapeur;  de  même,  la  Société  Westphalienne  de  Transports  va 
agrandir  considérablement  ses  installations  dans  le  port  extérieur  d*Emden.  Aussi 
le  Landtag  Prussien,  a4-il  accordé  sans  discussion,  Tan  dernier,  en  considération 
des  avantages  qui  résulteront  de  l'amélioration  du  port  d*Emden  et  en  vue  de  la 
continuation  des  travaux^ -de  construction  du  port  extérieur,  une  somme  de 
i  million  et  demi  de  marks;  pour  cette  année,  il  a  alloué  une  autre  somme  de 
près  de  8  millions  de  marks  destinée  aux  mêmes  travaux  ainsi  cju^à  Tapprofon- 
dissement  du  lit  de  TEms  inférieure. 

Les  tempêtes  de  longue  durée  et  d'une  extrême  violence  qui  ont  sévi  Thivor 
dernier  sur  les  côtes  de  la  Baltique  y  ont  occasionné  des  dégâts  très  sérieux  ; 
en  particulier,  la  ville  maritime  de  Memel,  déjà  fort  éprouvée  par  suite  de  sa 
situation  peu  favorable  auprès  de  la  Russie,  a  tellement  souffert,  que  le  Gouver- 
nement s'est  décidé,  pour  empêcher  l'ensablement  du  port  et  de  son  entrée, 
à  procéder,  en  plus  de  l'installation  d'une  drague  déjà  consentie  précé- 
demment, au  prolongement  du  môle  Sud  dont  les  frais  d'établissement  sont 
évalués  à  deux  millions  et  demi  de  marks  environ. 


1"  SÉANCE  PLÉNIÈRÉ.  Uo 

schiflahit  durcli  sletigc  Vcrmehrung  iind  Verbesserung  von  Lcuchtfeuern 
zu  vergrôssern  und  durch  Anlegung  neuer  gecigneten  Fischereihâfen 
sowohl  im  Intéresse  der  Versorgung  des  Landes  mit  billiger  und  gesunder 
Nahrung  wie  im  Interesse  der  Ileranbildung  einer  seetùchtigen,  fur  die 
Marine  gceignelen  Bevôlkerung  die  Ausûbung  der  Ilochseefischerei  immer 
mehr  zu  furdern  und  zu  unterstùtzen. 

Mit  der  Regulierung  der  Flûsse  ist  die  preussische  Regierung  dem  von 
ihr  aufgestelltcn  Plane  gemàss  unausgesetzt  weiter  vorgegangen  und  wird, 
wie  mit  Bestimmtheit  gehofll  werdon  kann,  in  der  programmâssigen  Zeit 
ihr  Ziel  erreichen.  Neben  dieser  fur  das  Mittehvasser  berechneten  Regulier- 
ung, deren  Erfolge  sich  daraus]  entnehmen  lassen,  dass  der  tonnenkilo- 
metrische  Verkehr  auf  den  sieben  grossen  Strômen  in  10  Jahren  auf  das 
3  1/2-fache  gesliegcn  ist,  bat  sie  zugleich  einmal  im  Hinblick  auf  die  bei 
besonders  wasserarmen  Zeilcn  der  Schifffahrt  aus  don  niedrigen  Wasser- 
stânden  crv^achsendcn  Schwierigkeiten  Versuche  mit  einer  Niedrigwasser- 
regulierung  in  immer  weiterem  Umfange  angestellt  und  sodann  zur  Ver- 
minderung  der  llocliwassergefahren  Regulierungcn  des  Ilochwasserprofils 
theils,  wie  auf  der  Deichsel  thatsâchlich  in  Angrifl*  theils^  wie  auf  der  Elbe 
und  Oder  in  Erwàgung  genommen  und  die  dazu  erforderlichen  Projektar- 
beiten  und  Kostenveranschlagungcn  angeordnet.  Wie  hierbei  die  Arbeiten 
und  Anregungen  des  sogenannten  Wasserausschusses  von  bestimmendem 


En  outre,  le  Gouvernement  prussien  s*occupe  constamment  d'augmenter  la 
sécurité  de  la  navigation  sur  mer,  en  multipliant  et  en  améliorant  sans  cesse  les 
phares,  et  de  favoriser  et  de  développer  de  plus  en  plus  la  grande  pèche  par  l'éta- 
blissement de  nouveaux  ports  convenablement  appropriés,  et  cela  dans  le  double 
but  de  procurer  aux  habitants  du  pays  une  nourriture  saine  et  économique  et 
de  former  une  population  apte  à  la  navigation  maritime,  capable  de  fournir  de 
bons  sujets  à  la  Marine  Impériale. 

En  ce  qui  concerne  la  régularisation  des  rivières,  le  Gouvernement  prussien 
est  allé  sans  cesse  de  Tavant,  conformément  au  plan  qu'il  s'était  tracé,  et  il  est  à 
prévoir  qu'il  atteindra  son  but  dans  les  délais  prévus. 

A  côté  de  cette  régularisation  calculée  pour  les  eaux  moyennes,  dont  le  succès 
est  prouvé  par  ce  fait  que  le  trafic  évalué  en  tonnes  kilométriques  sur  nos  sept 
grands  fleuves  représente  aujourd'hui  5  fois  1/2  ce  qu'il  était  il  y  a  10  ans,  il  a 
fait  en  même  temps  des  essais  de  plus  en  plus  nombreux  de  régularisation  dans 
le  but  de  supprimer  les  difficultés  résultant  pour  la  navigation,  en  temps 
d'extrême  sécheresse,  du  peu  d'élévation  du  niveau  des  eaux;  ensuite,  afin 
d'amoindrir  les  dangers  des  crues,  il  a  fait  effectuer  des  travaux  de  régularisation 
des  hautes  eaux,  travaux  dont  certains,  comme  par  exemple  ceux  de  la  Vistule, 
ont  déjà  été  commencés  et  dont  d'autres,  ceux  de  l'Elbe  et  l'Oder,  sont  projetés 
et  existent  déjà  à  l'état  de  plans  et  devis. 

De  même  que  les  travaux  et  propositions  de  la  Commission  des  Eaux  ont 
beaucoup  contribué  à  la  réalisation  des  entreprises  ci-dessus  relatées,  ils  ont 
également  exercé  une  influence  réelle  sur  les  décisions  prises  au  cours  de  la 

10 


146  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

Einfluss  gewesen  sind,  so  auch  l)ei  dem  in  der  Ictzten  Session  des  preussi- 
schen  Landtages  glùcklich  verabschiedelen  Geselze,  bêlreffend  Massnah- 
men  zur  Verhùtung  von  Hochwassergefahren  in  der  Provinz  Schlesien.  Es 
darf  gehoffl  werden,  dass  dièses  Gesetz,  das  bei  finanziellem  Zusammen- 
wirken  des  Slaates,  der  Provinz  und  der  Zunàchstbetheiliglen  die  Vermin- 
derung  der  Hochwassergefahren  Iheils  durch  planinàssigen  Ausbau  der 
Elusse,  theils  durch  Thalsperrenbauten  und  die  durch  diesc  zu  bewirkende 
Zurùckhallung  des  Hochwassers  anstrebt  und  die  regel-  und  ordnungs- 
màssige  Unterliallung  der  regulierlen  Elusse  unter  der  staatlichen  Ober- 
aufsicht  in  die  Hànde  des  Provinzialverbandes  legt,  verbindlich  fur  die 
Regulierung  aller  nicht  schiûbaren  Elusse,  insbesondere  der  Ilochwasser- 
flûsse,  wirken  un  in  dieser  Beziehung  einen  in  hohem  Grade  wichtigen 
Merkstein  bilden  wird. 

Aus  dem  Kapiiel  der  Kanalisierung  der  Elusse  ist  nur  der  von  der  preu- 
ssischen  Regierung  slattkràftig  unterslùtzten,  ein  baldiges  Gelingen  in 
Aussicht  stellenden  Bemùhungen  der  Grossherzoglich  hessischen  und  der 
kôniglich  bayerischen  Regierung,  den  Main  ûber  Erankfurt  hinaus  inner- 
halb  ihrer  Gebiete  zu  kanalisiren,  aus  dem  Kapitel  der  Kanalprojekte  nur 
des  leider  in  gleicher  Weise  wie  das  ursprùngliche  Projekt  des  Dortmund- 
Rheinkanals  an  dem  Widerspruche  des  preussischen  Abgeordnetenhauses 
gescheiterten  Projekts  der  Verbindung  des  Dortmund-Emskanals  mit  dem 
Rheine  einerseits  und  anderseils  der  zu  cinem  grossen  Theile  zu  kanali- 


dernière  session  du  Landtag  Prussien  où  ont  été  votées  des  lois  concernant  les 
mesures  à  prendre  pour  éviter  les  effets  désastreux  des  crues  dans  la  province  de 
Silésie. 

On  peut  espérer  que  cette  loi  qui,  avec  les  concours  financiers  combinés  de 
rÉtat,  de  la  province  et  des  populations  intéressées,  tend  à  amoindrir  les  dangers 
des  crues  soit  par  des  endiguements  méthodiques,  soit  par  réditîcation  de  bar- 
rages de  réservoirs  destinés  à  emmagasiner  les  hautes  eaux,  et  qui  charge  la 
fédération  provinciale  de  l'entretien  convenable  et  régulier  des  rivières  ainsi 
améliorées,  sous  la  haute  surveillance  de  TËtat,  on  peut  espérer,  dis-je,  que  cette 
loi  sera  appliquée  pour  laméhoration  de  tous  les  cours  d*eau  non  navigables,  et 
en  particuher  des  cours  d'eau  à  grandes  crues,  et  qu'elle  constituera  sous  ce  rap- 
port un  fait  de  la  plus  haute  importance,  au  point  de  vue  pratique. 

Nous  n'avons  à  relater  en  ce  qui  concerne  la  canalisation  des  rivières,  que  le 
projet  des  gouvernements  du  Grand-duché  de  liesse  et  du  Royaume  de  Bavière, 
approuvé  et  subventionné  par  le  gouvernement  pinissien,  —  et  qu'on  pense  voir 
aboutir  sous  peu, —  qui  consiste  à  canaUser  le  Mein  au  delà  de  Francfort  dans 
les  limites  des  contrées  ci-dessus  mentionnées^  Quant  aux  projets  de  canaux, 
nous  n'avons  à  signaler  que  celui  consistant  d'une  part  à  joindre  le  a  Dortmund- 
Ems-Kanal  »  au  l\liin  et  d'autre  part  à  canaliser  une  grande  partie  du  Weser  et  de 
l'Ëlbe;  ce  projet  a  malheureusement  échoué,  ayant  été  rejeté  par  une  fraction  des 
membres  de  la  Chambre  des  Députés  de  Prusse,  comme  l'avait  été  le  projet  pri- 
mitif du  «  Dortmund-Rliein-Kanal  »• 


i-  SÉANCE  PLÉNIÈRE,  147 

sirenden  Weser  und  der  Elbe  zu  gedenken.  Die  bedauerliche  Geschichte 
dieser,  wie  von  allen  Sciten  anerkannt,  vorzùglich  in  technischer  wie  in 
finanzieller  Beziehung  vorberciteten  Kanalvorlage  isl  bekannt.  Obwohl 
niemand  sich  ernsthaft  als  grundsâtzlichen  Kanalgegner  bekennen  und, 
wie  dies  frùher  vielseilig  geschehen  war,  den  Bau  neuer  Kanàle  als  nicht 
mehr  zeitgemàss  bezeichnen  wolltc,  scheilerte  die  Vorlage  an  dem  verei- 
niglen  Widerspruche  derjenigen,  welchc  eine  so  wcilgehende  Verausga- 
bung  von  Staatsgeldern  zu  Gunsten  des  Verkehrs  angesichls  der  ungûnsti- 
gen  Lage  der  Landwirthschaft  nicht  verantworten  zu  kônnen  glaubten, 
derjenigen,  die  in  der  —  wenn  auch  nur  vorùbergehenden  —  Schmàlerung 
der  Eisenbahneinnahmen  eine  Gefahrdung  unserer  Staalseisenbahnver- 
wallung  und  damit  zugleich  eine  solche  unserer  Staatsfinanzen  sahen,  der- 
jenigen, die  zufolge  der  Kanalvorlage  eine  auch  durch  Kompensationen 
nicht  ganz  auszùgleichende  Verschiebung  der  Absatzgebiete  und  Existenz- 
bedingungen  der  verschiedenen  Industrieen  befùrchteten ,  derjenigen, 
welche  vor  Aufwendung  grosser  Mittel  zur  Herstellung  neuer  kûnstlicher 
Wasserstrasscn  zunâchst  die  Beseitigung  noch  vorhandener  Misstânde  au 
unseren  natùrlicher  Wasserstrasscn  fordertcn,  sowie  endlich  derjenigen, 
welche  aus  RQcksichten  auf  die  von  ihnen  verlretenen  besonderen  Landes- 
theile  eine  wcnigstens  Iheilweise  Abànderung  des  Projekls,  so  zumBeispiel 
die  Ersetzung  des  Dorlmund-Rheinkanals  durch  die  Kanalisirung  der  Lippe 
gern  gesehen  hâtten.  Trotz  dièses  widerhollen  Miserfolges  wird  die  preus- 


Tout  le  monde  connaît  la  regrettable  histoire  de  ce  projet  qui,  au  dire  de  tous 
les  gens  compétents,  se  présentait,  au  point  de  vue  technique  et  financier,  dans 
d*excellentes  conditions. 

Quoiqu  aucun  des  membres  du  Parlement  ne  voulût  passer  sérieusement  pour 
opposé  en  principe  à  la  construction  des  canaux  ni  —  ainsi  que  cela  s'était  pro- 
duit autrefois  à  plusieurs  reprises  —  dénoncer  ces  voies  navigables  comme 
n*étant  plus  de  notre  époque,  le  projet  échoua  par  suite  de  la  coalition  de  tous 
les  membres  opposés,  pour  des  raisons  fort  diverses,  à  son  exécution.  Les  uns  ne 
croyaient  pas  devoir  prendre  la  responsabilité  d'une  aussi  forte  dépense  dans 
rintérêt  du  commerce,  vu  la  situation  défavorable  dans  laquelle  se  trouvait 
l'agriculture  ;  d'autres  voyaient  dans  une  diminution  —  pourtant  momentanée 
seulement  —  des  recettes  des  voies  ferrées,  un  péril  pour  l'administration  des 
chemins  de  fer  de  l'État  et  même  pour  nos  finances  nationales;  d'autres  encore 
craignaient  que  l'établissement  du  canal  n'occasionnât  un  déplacement  des  mar^- 
chés  et  un  bouleversement  des  conditions]  d'existence  des  diverses  industries 
qui  ne  pourraient  être  équilibrés  entièrement  par  des  mesures  compensatrices  ; 
d*autres  demandaient  qu'avant  d'employer  des  sommes  importantes  à  la  créa^ 
tion  de  nouvelles  voies  navigables  artificielles,  on  s'occupât  tout  d'abord  de 
faire  disparaître  ce  qu'il  y  avait  de  défectueux  dans  nos  voies  navigables  natu- 
relles; d'autres  finalement,  voulant  agir  dans  l'intérêt  de  la  contrée  qu'ils  repré- 
sentaient, réclamaient  la  modification  partielle  du  projet,  par  exemple  le  rempla- 
cement du  «  Dortraund-Rhein-Kanal  »  par  la  canalisation  de  la  Lippe. 


148  PROCÈS-VEIIBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

sischc  Regierung  in  dcm  unerschùtlerlichen  Yertrauen  auf  die  Gùtc  und 
Vorlreinichkcit  ihrer  Sache  und  in  der  festen  Ueberzeugiing,  dass  die  von 
ihr  geplante  grossartige  und  einheilliche  Verbindung  ihrer  natùrlichen 
Wasserstrassen  durch  eincn  Kanal  eine  Forderung  der  Nothwendigkeit  ist 
und  nicht  nur  die  auf  ihre  Herslellung  verwandlcr  Kosten  durch  die  von 
ihr  zu  erwartenden  unmittelbaren  Ertràge  aufwiegen,  sondera  auch  mittel- 
bar  zum  Aufblùhcn  der  von  ihr  durchschniltenen  Landesthcile  beilragen 
und  eine  immer  reichlicher  fliessende  Quelle  des  Scgcris  fur  das  Vaterland 
bilden  wird,  die  abermals  erheblich  erweiterte  Kanalvorlage  zu  Anfang  der 
nàchsten  Landtagssession  zum  drillen  Maleeinbringen.  (Lebhafter  BeifalL) 

Es  slùtzl  sich  die  Regierung  dabei  auf  die  Worte  unseres  erhabenen 
Kaisers  und  Kunigs,  die  er  frùher  cinmal  gesprochen  hal  :  «  Das  schei- 
dende  Jahrhundcrl  steht  ini  Zeichcn  des  Verkehrs,  und  die  Zukunft 
Deutschlands  hângt  von  dem  Ausbau  seiner  Wasserstrassen  ab  »,  —  und 
auf  diejenigen,  mit  dencn  er  vor  wenigen  Wochen  den  Elbe-Travekanal 
erôfTnete  :  «  Môge  es  uns  denn  vergunnt  sein,  durch  den  Ausbau  unserer 
Flotte  nach  aussen  den  Frieden  unlerhalten  zu  kônnen,  und  môge  es  uns 
gclingen,  durch  den  Ausbau  unserer  Kanàle  ira  Innern  die  Erleichterung 
des  Verkehrs  zu  erreichen,  deren  wirbedùrfen.  Der  Segen  wird  bei  unseren 
Wasserstrassen  niemals  ausbleiben  ».  (Wiederholter  lebhafter  BeifalL) 

Um  dem  Vorwurf  zu  begegnen,  dass  durch  den  Dortmund-Rhein-  und 


Malgré  ces  insuccès  répétés,  le  Gouvernement  prussien,  ayant  une  confiance 
inébranlable  dans  le  bien  fondé  et  Texcellence  de  sa  cause  et  la  conviction  abso- 
ue  que  son  projet,  concernant  la  jonction  grandiose  et  uniforme  de  ses  voies 
navigables  naturelles  au  moyen  d'un  canal,  répond  à  un  véritable  besoin  de 
l'époque,  que  le  rendement  immédiat  de  son  trafic  permettra  de  couvrir  rapide- 
ment les  dépenses  occasionnées  par  sa  construction,  qu'en  outre  la  réalisation  de 
ce  projet  aura  pour  conséquence  indirecte  un  état  plus  florissant  des  contrées  qui 
seront  traversées  par  ledit  canal,  et  que  ce  dernier  constituera  une  source  de 
bienfaits  de  plus  en  plus  féconde  pour  la  patrie,  le  Gouvernement  prussien, 
dis-je,  présentera,  au  commencement  de  la  prochaine  session  du  Landtag  et  pour 
la  troisième  fois,  le  projet  —  considérablement  augmenté  —  du  canal  en  question, 
pour  qu'il  y  soit  discuté  à  nouveau.  {Vif  assentiment.) 

En  celte  occurrence,  le  Gouvernement  s'appuie  sur  les  paroles  qu'a  pronon- 
cées jadis  notre  Empereur  et  Roi  :  «  Le  siècle  qui  expire  se  trouve  dans  le  Signe 
du  Trafic,  et  l'avenir  de  l'Allemagne  dépend  de  l'amélioration  de  ses  voies  naviga- 
bles »,  et  également  sur  celles  qu'il  prononça  il  y  a  quelques  semaines,  à 
l'occasion  de  l'inauguration  de  1'  «  Elbe-Travc-Kanal  o  :  «  Qu'il  nous  soit  donc 
donné  de  pouvoir  par  les  mesures  tendant  à  l'augmentation  de  notre  flotte  — 
maintenir  la  paix  à  l'extérieur,  et  puissions-nous  parvenir  à  établir  à  l'intérieur, 
par  les  travaux  d'extension  de  nos  canaux,  les  conditions  de  trafic  nécessaires  au 
pays.  Ces  travaux  d'amélioration  des  voies  navigables  seront  un  bienfait  pour  la 
patrie.  »  {Assentiment  vif  et  répété.) 

On  a  allégué  que  le  «  Dortmund-Hliein-Kanal  »  et  le  «  Hiltelland^Kanal  »  exer- 


1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  149 

den  Miltcllandkanal  die  obcrschicsische  Industrie  geschâdigl  und  in  iliren 
Weltbewerbe  beeinlràchligt  werde,  wii  d  die  Kanalvorlagc  die  Zusicherung 
ertheilen,  dass  die  Wasserstrasse  der  Oder,  soweit  sie  nicht  kanalisirl  ist, 
durcli  gceignele  Massregeln  —  weilcre  Regulierung,  Kanalisirung  oder 
Zufùhrung  von  Wasser  ans  Stauweihern  —  bei  niedrigen  Wasserslànden 
um  40  Centimeter  verbessert  werden;  ausscrdem  wird  die  Vorlage  den 
Lippe-Interessanten  die  Gewàhr  bieten,  dass  einer  Kanalisirung  der  Lippe 
aïs  Privalunternehmen  cin  grundsâtzlicher  Widerspruch  nichl  werde  ent- 
gegengesctzt  werden. 

Dass  es  nicht  in  der  Absicht  der  Regierung  liegt,  Mîssstànde  an  den 
bereits  vorhandenen  Wasserstrassen  fortbeslehen  zu  lassen,  wird  dadurch 
bewiesen  werden,  dass  zugleich  mit  der  Kanalvorlage  Projekle  zur  Verbes- 
serung  der  Vorflulh  in  der  Ilavel  und  Spree  sowie  an  der  unteren  Oder 
werden  vorgelegt  werden.  Ebenso  wird  dem  Vorwurfe  der  Bevorzugung  des 
Weslens  vor  dem  Oslen  durch  die  Vcrbindung  der  Projekte  ùber  die  Her- 
stellung  des  GrossschillTahrlsweges  Slellin-Berlin,  ùber  die  Verbesserung 
der  Wasserstrassen  zwischen  Weichsel  und  Warthe  und  dcrWarlhe  selber, 
sowie  endiich  ùber  die  Ilerstellung  des  sogenannten  masurischen  Seekanals 
mit  der  Kanalvorlage  begegnet  werden.  Sicherlich  wird  der  Widerspruch 
der  Gcgncr  ein  forigesctzt  hartnàckiger  und  der  Kampi  ein  schwerer  sein  : 
in  der  Erwartung  nunmehrigen  endlichen  Erfolges  und  der  Yornahme  der 


ceraieiit  une  fâcheuse  influence  sur  Tindustrie  de  la  Silésie  supérieure  et  sur  son 
trafic;  le  nouveau  projet  d'établissement  des  canaux  donnera  Tassurance  que  la 
voie  navigable  de  TOdcr  sera,  dans  la  partie  où  ce  fleuve  n*est  pas  canalisé, 
améliorée  par  des  mesures  convenables  telles  que  continuation  des  travaux  de 
régularisation  et  canalisation,  alimentation  par  des  eaux  provenant  de  réservoirs 
d*étiage,  etc.,  et  que  le  niveau  des  basses  eaux  pourra  y  être  relevé  de  40  centi- 
mètres; en  outre,  en  ce  qui  concerne  la  Lippe,  le  projet  laissera  entendre  qu'on 
ne  s*opposera  pas,  en  principe,  à  ce  qu'une  entreprise  privée  se  charge  du  soin  de 
canaliser  ce  cours  d*eau. 

H  n*est  pas  non  plus  dans  Tintention  du  Gouvernement  de  laisser  subsister  les 
défectuosités  que  présentent  encore  certaines  voies  navigables  existantes;  cela 
est  si  vrai,  qu'en  même  temps  que  le  projet  du  Canal,  des  projets  ayant  trait  à 
Tamélioration  des  conditions  de  Técoulement  des  eaux  dans  THavel  et  la  Sprée 
ainsi  que  dans  TOder  inféiieure  seront  présentés.  Il  sera  répondu  de  môme  au  re- 
proche fait  également  au  sujet  des  prérogatives  accordées  à  l'Ouest  au  détriment  de 
l'Est,  en  adjoignant  au  projet  principal  de  canalisation  des  projets  secondaires 
ayant  trait  à  rétablissement  de  la  voie  de  grande  navigation  Slettin-Berlin,  h  l'amé- 
lioration des  voies  navigables  entre  la  Yistule  et  la  Warthe,  à  l'amélioration  de  la 
Warthe  elle-même  ainsi  enfln  qu'à  l'établissement  du  canal  maritime  dit  Masu- 
rique. 

Certainement  les  adversaires  du  projet  continueront  à  s'opposera  son  exécution 
avec  obstination,  et  la  lutte  sera  âpre;  toutefois  le  Gouvernement  espère  un  pro- 
chain et  complet  succès;  il  se  trouve  d'ailleurs  encouragé  à  déposer  le  projet 


150  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  i"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

ganzen,  einen  Kostenaufwand  \on  rund  420  Millionen  Mark  erfordernde 
Vorlage  wird  die  Regierung  aber  dadurch  beslàrkt,  dass  ebenso,  wie  die 
lechnische  und  finanzielle  Vorbcreilung  der  ursprùnglichen  Kanalvorlage 
ernstliche  Aufechlung  nicht  erfahreii  bat,  die  Verhandiungen  ùberdie  ncu 
hinzugetretenen  Projckte  in  hôchst  erfrciilicher  Weise  bis  auf  den  masu- 
rischenSeekanalvôlligesEinverslàndnis  in  tcchnischer  Beziehung,  desglei- 
chen  ûberall  die  Gcneiglhcil  der  Interessenten  zur  Uebernahme  der  ihnen 
angesonnenen  fînanziellen  Opfer  crgebcn  baben. 

Môgen  auch  die  Verbandlungen  unseres  gegenwartigen  Schifffahrlskon- 
gresses  wie  zur  Beseitigung  der  gegen  die  Ausdehnung  unserer  Wasser- 
slrassen  noch  bestehenden  Vorurleile  bcilragen,  so  auch  die  Beziehungen 
aller  an  dem  Congresse  bcteiligten  Nalioncn  zu  einander  und  insbesondere 
auch  zu  der  durch  Liebenswùrdigkeit  und  Hochherzigkcil  ausgezcicbneten 
Nation,  deren  Gaslfreundschafl  wir  in  diesem  Jabre  wiedcrum  geniessen, 
immer  herzlicher  und  freundschaftlicher  gestalten  !  {Lebhaflester  allseit- 
iger  BeifalL) 

Gerade  in  der  jetzigen  Zcil  und  bei  der  Scbwierigkcit  der  Verhàllnisse 
in  Asien  erscheint  die  feste  Vcrbindung  aller  civilisierlen  Nalionen  von 
ganz  besonderer  Bedeulung.  {Anhaltender  lebhafler  BeifalL) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  le  D*"  Russ,  délégué  du  Gouver- 
nement impérial  autrichien. 

D"^  Ross.  —  Meine  Herren!  In  Ocsterreich,  dcssen  Regierung  mich 
ersucht   bat,   sie  hier   zu  vertrelen,  lîndet   die  Ueberzeugung  von  der 


définitif,  qui  nécessitera  une  dépense  totale  de  420  milhons  de  marks  en  chiffres 
ronds;  de  même  en  effet  que  les  travaux  préparatoires  techniques  et  les  rapports 
financiers  figurant  au  projet  primitif  n*ont  pas  eu  à  subir  d  attaques  sérieuses, 
de  même  les  délibérations  relatives  aux  nouveaux  projets  qui  y  ont  été  joints  ont 
prouvé  que  l'accord  est  parfait  au  point  de  vue  technique  (si  ce  n'est  en  ce  qui 
concerne  le  canal  maritime  Masuriquc),  et  elles  ont  démontré  que  les  intéressés 
sont  tout  disposés  à  prendre  à  leur  charge  les  sacrifices  pécuniaires  qui  leur 
sont  attribués. 

Puissent  également  les  délibérations  du  présent  Congrès  de  Navigation  contri- 
buer à  détruire  les  préjugés  contraires  à  l'extension  de  nos  voies  navigables,  qui 
existent  encore  actuellement,  et  puissent  en  outre,  les  relations  de  toutes  les 
nations  prenant  part  au  Congrès,  entre  elles  et  en  particulier  avec  la  nation  se 
distinguant  par  sou  amabilité  et  sa  magnanimité  dont  nous  sommes  à  nouveau 
les  hôtes  cette  année,  devenir  de  plus  en  plus  cordiales  et  amicales!  {Applaudis- 
sements vifs  et  unanimes.) 

C'est  surtout  à  Theure  actuelle  et  en  présence  des  difficultés  de  la  situation  en 
Asie,  que  la  ferme  union  de  toutes  les  nations  civilisées  a  une  importance  toute 
particulière.  {Vifs  applaudissements.) 

D'  Russ.  —  Messieurs,  en  Autriche,  dont  le  Gouvernement  m'a  chargé  de  le 
représenter  ici,  l'opinion  publique,  qui  malheureusement  n'est  restée  que  trop 


1-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  151 

Nothwendîgkeit  des  Wasserbaues  immer  raehr  Eingang  in  die  leider 
nur  zii  lange  gleichgilliggcbliebene  ôlTenlliche  Meinung.  Wirlhschaftliche 
Kôrpcrschaften,  die  Handelskammern  voran,  erwàrmen  sich  fur  denselben 
und  Iheilen  immer  mehr  die  Meinung  vieler  Verkehrspoliliker  auch  bei 
uns  zu  Lande,  dass  die  Eisenbahnen  in  absehbarer  Zeit  nicht  mehr  in 
der  Lage  sein  werdcn,  den  Massenverkehr  zu  beràthigen,  wie  gar  manche 
von  ihnen  diesen  Verkehr  bisher  schon  nur  mit  schwachen  oder  mit 
keinem  Nutzen  belreiben. 

Fur  den  Seeverkehr  werden  neue  Instilutionen  in  Triest  geplanl.  Die 
ôslerreichische  Seeschiffahrt  hat  in  jùngster  Zeit  eine  heimische  Gesell- 
schafl  fur  das  internationale  Seerecht  gegrùndet  und  schliesst  sich  dem 
Komité  an,  welches  unter  dem  Vorsitz  des  Kammerpràsidenten  Bernaert 
(Brùssel)  noch  in  diesem  Jahre  in  Paris  sich  vereinigen  wird.  Es  gereicht 
mir  zum  Vergnùgen,  zum  ersten  Maie  die  Vertreter  unserer  grossen  Schif- 
fahrtsgesellschatt,  des  Oesterreichischen  Lloyd,  an  dem  Congresse  theil- 
nehmen  zu  wissen,  welcher  seit  Jahrzehnten  mit  Ehren  unsere  Flagge 
ùber  die  grossen  Meere  tràgt. 

Ich  kann  nicht  oft  genug  daran  erinnern,  dass  in  unserm  an  Berg- 
wâssern  so  reichen  Vaterlande  von  2900  Kilometer  bcfahrbaren  Wasser- 
strassen  die  Ilâlfte  von  Dampfschiflen  befahren  wird,  und  dass  kostspielige 
Kanalisationen  nothwendig  sein  werdcn,  um  dem  Motorenbetrieb  betràcht 


longtemps  indiiïérenle  au  développement  des  voies  navigables,  est  de  plus  en 
plus  convaincue  de  la  nécessité  de  s'occuper  activement  de  cette  question.  Des 
Corporations  de  notre  pays,  ayant  à  leur  tête  les  Chambres  de  Commerce,  se 
passionnent  pour  elle  et  partagent  de  plus  en  plus  Topinion  de  bon  nombre 
d'économistes  (dont  certains  sont  nos  compatriotes)  qui,  s'occupant  de  l'avenir  du 
commerce,  croient  que,  à  bref  délai,  les  chemins  de  fer  ne  seront  plus  en  mesure 
de  suffire  aux  exigences  des  gros  transports,  d'autant  plus  que,  dés  à  présent 
déjà,  bon  nombre  de  voies  ferrées  ne  rendent  à  ce  point  de  vue  que  des  services 
très  faibles  ou  presque  nuls. 

En  ce  qui  concerne  les  transports  par  mer,  on  étudie  à  Tricsle  des  institutions 
nouvelles.  La  navigation  maritime  autrichienne  a  fondé  tout  récemment  dans 
notre  pays  une  Société  de  Droit  maritime  international,  laquelle  se  rattache  au 
Comité  qui,  cette  année-ci  encore,  se  réunira  à  Paris  sous  la  direction  de 
M.  Bernaert,  président  de  la  Chambre  des  députés  à  Bruxelles.  J'ai  la  satisfaction 
de  voir  les  représentants  de  notre  grande  Compagnie  de  navigation,  le  Lloyd 
autrichien,  grâce  à  laquelle  notre  pavillon  flotte  glorieusement  depuis  plusieurs 
lustres  déjà  sur  les  mers,  prendre  part  cette  année,  pour  la  première  fois,  au 
Congrès  de  Navigation. 

Je  ne  puis  me  lasser  de  rappeler  que  dans  notre  pays  si  riche  en  cours  d'eau 
sortis  des  montagnes,  la  moitié  de  nos  2900  kilomètres  de  voies  navigables  est 
sillonnée  de  bateaux  à  vapeur,  et  que  des  travaux  de  canalisation  coûteux 
devront  être  encore  entrepris  pour  ouvrir  de  nouvelles  routes,  d'un  parcours 
considérable,  aux  bateaux  à  traction  mécanique.  Beaucoup  rie  travaux  de  régu- 


152  I»ROCÈS-VEBBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

liche  Slrecken  neu  zu  crôffnen.  VielcRcgulicrungen  diencn  nur  agrarischen 
Zwecken. 

M.  le  D^  Rus8  termine  son  discoin^s  en  français  par  les  paroles  sui- 
vantes : 

Messieurs, 
Je  suis  heureux  de  pouvoir  vous  faire  connaître  rachèvemenl  du  grand 
barrage  et  de  l'écluse  entrepris  au  Canal  du  Danube,  à  Vienne,  œuvre 
aussi  importante  que  difficile,  à  laquelle  se  joint  la  transformation  d'une 
grande  partie  du  Canal  en  port  de  commerce,  qui  se  trouve  en  [plein 
travail. 

La  ligne  du  Métropolitain,  qui  a  emprunté  le  lit  du  Wienfluss  traversant 
notre  capitale,  a  été  achevée,  et  avec  Tapprivoisemcnt  de  ce  vrai  torrent, 
véritable  sauvageon,  on  a  terminé  un  travail  qui  absorbait  une  grande 
partie  du  budget  des  travaux  de  Vienne,  lequel  dépasse  300  raillions  de 
couronnes. 

La  canalisation  de  la  Moldau  en  aval  de  Prague,  au  moyen  de  dix  barrages 
et  écluses  dont  les  frais  dépassent  26  millions  de  couronnes,  suit  son 
cours;  nous  sommes  vraiment  flattés  que  nos  voisins  de  FAUemagne  et 
d'autres  pays,  en  s'empressant  de  visiter  ces  travaux,  en  reconnaissent 
unanimement  la  valeur. 

Le  Comité  privé,  qui  prépare  la  construction  d'un  canal  du  Danube,  près 
de  Vienne,  à  la  Moldau,  près  de  Budweis,  et  la  canalisation  de  ce  fleuve 
jusqu'à  Prague,  a  soumis  au  groupe  autrichien  du  Génie  Civil  le  projet  d'un 
plan  incliné,  auquel  a  été  accordé  le  premier  prix  dans  un  concours  inter- 
national. L'année  prochaine,  ce  Comité  achèvera  les  études  de  deux 
avant-projets  dudit  canal,  savoir  l'un  5  écluses  et  l'autre  à  plans  inclinés. 
On  pourra  espérer  que  l'idée  féconde  de  relier  par  voie  navigable  les 
pays  du  Danube  à  la  mer  du  ^Nord  et  également  à  la  mer  de  l'Est,  qui  a 
été  rouverte  récemment,  après  des  centaines  d'années,  à  la  navigation  de 
l'Elbe  au  moyen  de  1'  «  Elbe-Trave-Canal  »  de  Lauenburg  à  Lûbeck,  que 
cette  idée,  dis-je,  pénétrera  avec  assez  de  force  pour  se  réaliser. 

Messieurs,  nous  autres  Autrichiens,  nous  ne  savons  pas  faire  beau- 
coup de  bruit  de  nos  travaux;  nous  opérons,  en  quelque  sorte,  un  peu  en 
dehors  du  centre  de  l'Europe:  mais  nous  usons  consciencieusement  de 
tous  les  progrès  de  la  science  et  de  tous  les  fruits  de  l'expérience  et  de  la 
pratique. 

C'est  dans  ce  but  que  nous  sommes  accourus  de  nouveau  à  ce  Congrès, 
que  les  fonctionnaires  de  notre  administration  se  trouvent  réunis  dans 
cette  salle,  envoyés  par  le  Gouvernement  au  nom  duquel  j'ai  l'honneur  de 


larisation  de  cours  d'eau  n'ont  d'ailleurs  été  effectués  qu'en  vue  d'améliorations 
agricoles. 


!'•  SÉA^CE  PLÉiNlÈliE.  i55 

remercier  M.  le  Ministre  des  paroles  de  bienvenue  qu'il  a  bien  voulu  nous 
adresser  et  d'exprimer  les  plus  vifs  souhaits  pour  la  meilleure  réussite  de 
l'œuvre  du  Congrès.  (Applaudissements,) 

M.  LE  PuÉsiDENT.  —  La  parole  est  à  M.  HelIepuKc,  délégué  du  Gouverne- 
ment Belge. 

M.  Uelleputte.  —  Monsieur  le  Ministre,  Mesdames,  Messieurs,  la  Bel- 
gique a  des  raisons  toutes  spéciales  de  s'intéresser  à  l'œuvre  des  Congrès 
de  Navigation.  Elle  ne  peut  oublier,  en  eflbt,  qu'elle  a  eu  l'honneur  de 
voir  siéger  sur  son  territoire  la  première  de  ces  Assemblées.  Depuis  cette 
époque,  grâce  au  concours  des  Ingénieurs  les  plus  éminents  de  toutes  les 
nations  qui  n'ont  pas  refusé  à  notre  corps  très  distingué  des  Ponts  et 
Chaussées  leurs  lumières  et  leur  science,  notre  pays  a  marché  à  la 
fois  d'un  pas  plus  rapide  et  plus  assuré  dans  la  voie  du  développement 
de  ses  moyens  de  communication. 

Vous  pourrez  voir  au  compartiment  du  Génie  Civil  de  la  Section  belge  ce 
que  nous  voulons  faire  de  nos  ports  maritimes,  ce  que  sont  devenus  les 
uns,  ce  que  doivent  devenir  les  autres.  L'attention  du  Gouvernement  belge 
se  porte  avec  non  moins  de  sollicitude  vers  le  développement  de  nos  voies 
de  communication  intérieures;  le  Gouvernement  belge  le  comprend  dans 
le  sens  si  bien  défini  tout  à  l'heure  par  notre  très  distingué  Président, 
M.  Couvreur  :  «  le  concours  que  doivent  se  prêter  le  rail  et  l'eau  ».  Les 
canaux  et  les  chemins  de  fer  se  développeront  chez  nous,  du  moins  nous 
en  avons  la  confiance,  dans  la  mesure  nécessaire.  {Assentiment.) 

Messieurs,  je  m'associe  brièvement,  mais  du  fond  du  cœur,  aux  remer- 
ciements qui  ont  été  adressés  au  Gouvernement  français  et  à  la  Commis- 
sion organisatrice  du  Congrès  pour  l'accueil  qu'ils  nous  offrent  aujour- 
d'hui. Parmi  toutes  les  qualités  éminentes  dont  la  France  peut  s'honorer  à 
juste  titre,  il  en  est  une  que  personne  ne  lui  conteste,  c'est  l'amabilité 
dont  elle  fait  preuve  envers  ses  hôtes  et  la  délicatesse  des  procédés  dont 
elle  use  envers  eux.  Cette  année,  nous  en  voyons  une  preuve  tout  à  fait 
convaincante  :  chez  nous,  quand  nous  voulions  appuyer  de  quelques  indi- 
cations pratiques  les  discussions  théoriques  de  nos  Congrès,  nous  étions 
obligés  de  transporter  nos  Congressistes  en  des  excursions  toujours  longues 
et  quelquefois  fatigantes,  si  l'on  songe  surtout  qu'à  l'époque  où  les  Congrès 
se  réunissent  la  température  est  souvent  élevée  ;  nous  devions  les  trans- 
porter au  loin  dans  notre  pays.  La  France  a  eu  l'atlention  très  délicate, 
dont  nous  lui  sommes  très  reconnaissants,  de  réunir  autour  du  Palais  des 
Congrès  toutes  les  merveilles  du  monde,  si  bien  que  d'un  seul  coup  d'œil 
nous  pouvons  embrasser  toutes  les  nations  de  l'univers  pour  toutes  les 
questions  dont  le  Congrès  s'occupe. 

Au  nom  des  Délégués  belges,  et  je  puis  dire  au  nom  de  la  Belgique 
elle-même,  je  vous  exprime  tous  nos  remerciements  et  toute  notre  recon- 
naissance. Elle  vous  est  et  vous  restera  due.  {Vifs  applaudissements.) 


154  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  ù  M.  de  Csôrgeô,  délégué  du  Gouverne- 
ment Hongrois. 

M.  DE  Csôrgeô.  —  Mesdames,  Messieurs,  à  Touvcrturedu  dernier  Congrès 
International  de  Navigation  à  Bruxelles,  en  1898,  j'ai  eu  Thonneur  de  men- 
tionner qu'en  Hongrie,  outre  les  travaux  faits  dans  Tintcrôt  de  la  régu- 
larisation des  fleuves,  la  nécessité  de  créer  et  de  développer  les  voies  de 
navigation  arlificielles  est  entrée  dans  les  idées  et  est  mieux  reconnue  de 
jour  en  jour.  Relativement  à  ces  eflbrts,  je  dois  avant  tout  faire  remarquer 
que  l'exécution  des  travaux  destinés  à  faire  dispar«iître  les  obstacles  que 
les  Portes  de  Fer  et  les  cataractes  opposaient  à  la  navigation  sur  le  Bas- 
Danube,  est  terminée;  que  le  Gouvernement  hongrois  a  pris  toutes  les 
dispositions  nécessaires  pour  assurer  le  trafic  international  ;  enfin  que, 
se  basant  sur  les  expériences  faites  jusqu'ici,  on  peut  dire  que  le  but  de 
ses  travaux  est  atteint  et  que  la  tâche  confiée  par  les  puissances  euro- 
péennes à  l'Autriche-Hongrie,  a  été  accomplie  par  la  Hongrie. 

La  régularisation  du  Haut-Danube  a  été  exécutée  avec  une  dépense  de 
42  millions  de  francs;  celle  du  Centre  sera  de  50  millions  de  francs. 

Quoique  la  plus  grande  partie  de  ces  travaux  ait  pour  but  en  premier 
lieu  d'assurer  l'écoulement  des  hautes  eaux  et  d'empôcher  ramoncclle- 
ment  des  glaces,  ils  seront  en  même  temps  d'un  grand  avantage  pour  la 
navigation. 

Les  grands  travaux  de  régularisation,  que  la  Hongrie  a  exécutés  depuis 
un  demi-siècle,  sont  relatés  dans  un  rapport  relatif  à  Tinfluence  des 
travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des  cours  d*eau  en  Hongrie. 

Je  ferai  seulement  remarquer  qu'on  a  raccourci  la  longueur  des 
fleuves  de  plus  de  1  700  kilomètres  ;  qu'on  a  construit  des  digues  sur  un 
parcours  de  5700  kilomètres  et  que  par  l/i  on  a  garanti  trois  millions 
d'hectares  contre  les  hautes  eaux  ;  enfin,  que  les  frais  de  tous  ces  travaux 
dépassent  350  millions  de  francs. 

Pour  compléter  le  réseau  naturel  de  nos  voies  navigables,  plusieurs 
projets  sont  à  l'étude,  entre  autres  :  un  grand  port  industriel  et  commer- 
cial à  Budapest,  qui  sera  en  communication  avec  un  canal  de  150  à 
200  kilomètres,  reliant  le  Danube  avec  le  fleuve  Tisza,  et  un  canal  de 
60  kilomètres,  reliant  le  Danube  avec  la  Save,  dans  l'intérêt  du  trafic  vers 
la  mer  Adriatique. 

Tout  ce  que  je  viens  de  citer  prouve  quelle  importance  et  quelle  valeur 
la  Hongrie  attribue  à  la  régularisation  des  fleuves  et  au  développement 
des  voies  navigables,  et  par  conséquent  avec  quel  grand  intérêt  il  doit  suivre 
les  travaux  du  présent  Congrès. 

Le  résultat  de  ces  travaux  est  assuré  d'avance  par  des  dispositions  pleines 
de  sage  prévoyance  et  de  sollicitude,  pour  lesquelles  je  me  permets  d'expri- 
mer, au  nom  des  Délégués,  mes  profonds  remerciements  à  tous  les 
hommes  éminents  qui  ont  pris  part  à  l'organisation  du  Congrès.  {Applau- 
dissements.) 


1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  155 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Conrad,  délégué  du  Gouvernement 
Néerlandais. 

M.  Conrad.  —  Mesdames,  Messieurs,  je  ne  vous  donnerai  pas  Ténuméra- 
tîon  des  travaux  exécutés  chez  nous  depuis  que  nous  avons  eu  le  plaisir 
de  recevoir  le  Congrès  à  la  Haye.  Je  répondrai  seulement  à  une  remarque 
qui  m'a  frappé  et  que  j*ai  lue  dans  le  mémoire  qui  vous  est  présenté  par 
M.  Corlhell  :  il  vous  a  démontré  qu'en  1920  environ,  les  bateaux  auront 
une  longueur,  une  largeur  et  une  profondeur  excessives.  Eh  bien!  je 
puis  lui  affirmer  que  quand  la  transformation  du  canal  d'Amsterdam  à  la 
mer  du  Nord  sera  achevée,  —  et  j'espère  que  ce  sera  chose  faite  dans  quel- 
ques années,  —  les  grands  bateaux  que  M.  Corlhell  nous  a  prédits  pour- 
ront venir  à  Amsterdam  ;  nous  les  y  recevrons. 

Au  nom  du  Gouvernement  des  Pays-Bas,  j'ai  l'honneur.  Monsieur  le 
Ministre,  de  vous  oft'rir  les  remerciements  les  plus  sincères  pour  les 
paroles  amicales  de  bienvenue  que  vous  avez  bien  voulu  adresser  aux 
Délégués  officiels  des  Gouvernements  étrangers  au  VHP  Congrès  Interna- 
tional de  Navigation. 

Je  suis  heureux  que  mes  compatriotes»  membres  du  Congrès,  représen- 
tant les  Administrations  des  principales  villes  de  la  Néerlande,  leurs 
Chambres  de  Commerce,  les  Sociétés  de  Chemins  de  fer,  de  Navigation  et 
de  rindustrie,  ainsi  que  les  délégués  de  l'Institut  royal  des  Ingénieurs 
néerlandais,  m'aient  prié  de  prendre  la  parole,  pour  vous  assurer  aussi  en 
leur  nom  que  nous  sommes  vivement  émus  de  la  réception  cordiale  reçue 
de  la  part  du  Gouvernement  de  la  France  et  de  la  Commission  d'Or- 
ganisation, lors  de  notre  arrivée  dans  votre  belle  patrie  et  sa  brillante 
capitale,  qui  renferme  en  ce  moment  les  œuvres  géniales  du  monde 
entier. 

Nous  avons  admiré  l'organisation  excellente  du  Congrès  de  Paris  qui 
constitue  une  tâche  vraiment  difficilis  et  nous  exprimons  nos  meilleurs 
vœux  pour  sa  bonne  réussite  et  son  succès,  qui  sont  assurés  dans  vos 
mains.  (Applaudissements,) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  de  Timonoff,  délégué  du  Gouverne- 
ment Russe. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Mcsdamcs,  Messieurs,  c'est  l'absence  du  premier 
Délégué  de  la  Russie  qui  me  vaut  l'honneur  de  représenter  ici  les  autres 
Délégués  et  de  parler  en  leur  nom,  pour  remercier  M.  le  Ministre  et  le 
Comité  d'Organisation  du  Congrès  des  paroles  bienveillantes  qu'ils  ont  bien 
voulu  nous  adresser.  Sans  vouloir  nullement  vous  faire  ici  de  politique,  et 
tout  en  comprenant  très  bien  que  toutes  les  questions  de  cette  nature 
seraient  déplacées  dans  un  Congrès  International  comme  le  nôtre,  je  ne 
puis  m'empôcher  de  vous  dire  qu'il  y  a  un  cas  où  la  Russie  ne  fera 
jamais  défaut  —  un  soldat  tombé,  un  délégué  absent,  deux  autres  vien- 
dront le  remplacer  —  c'est  lorsqu'il  s'agît  de  remercier  la  France  et  ses 


156  PROCÈS-VERBAL  DE  U  1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

représenlanis  de  l'honneur  qu'ils  font  et  de  Futilité  qu'ils  procurent  aux 
Ingénieurs  de  tous  les  pays,  en  les  réunissant  dans  un  Congrès  de  la  valeur 
de  celui-ci. 

Vous  savez  que  la  navigation  intérieure  a  de  tout  temps  joué  un  grand 
rôle  dans  notre  pays;  elle  a  joué  un  grand  rôle  surtout  dans  ces  temps 
derniers  lorsqu'il  s'est  agi  d'entreprendre  la  grande  œuvre  du  siècle,  la 
construction  du  chemin  de  fer  Transsibérien.  C'est  seulement  à  nos  grands 
fleuves  que  nous  devons  la  possibilité  de  réaliser  en  sept  annnées  la 
création  de  6000  kilomètres  de  chemins  de  fer  dans  un  pays  presque 
désert.  Or  ce  sont  des  Français  qui  ont  été  nos  premiers  maîtres  dans  l'art 
de  construire  les  voies  navigables.  C'est  donc  à  un  point  de  vue  tout 
spécial  que  nous.  Russes,  nous  devons  éternelle  reconnaissance  aux  Ingé- 
nieurs français  pour  l'œuvre  qu'ils  nous  ont  permis  d'accomplir  en  créant 
notre  réseau  de  voies  navigables  d'abord  et  le  Transsibérien  ensuite.  Le 
Transsibérien  est  appelé  à  jouer  prochainement  un  rôle  important  et  ici  je 
touche  de  nouveau  à  une  question  polilique;  mais  celle-ci  est  trop  dans 
les  préoccupations  de  tout  le  monde  pour  que  je  puisse  la  passer  sous 
silence  :  grâce  au  Transsibérien,  nous  pourrons  exercer  une  influence  salu- 
taire pour  résoudre  cette  question  qui  pèse  sur  nos  consciences,  celle  du 
sauvetage  des  Européens  dans  l'Extrôme-Orient.  C'est  donc  en  raison  des 
conditions  spéciales  où  la  Russie  se  trouve  placée  en  ce  moment  que  ses 
Délégués  peuvent  exprimer  leurs  plus  chaleureux  remerciements  à  M.  le 
Ministre  des  Travaux  Publics  et  au  Comité  d'Organisation  de  ce  Congrès 
pour  la  tâche  qu'ils  nous  ont  aidés  à  accomplir. 

Nous  souhaitons  à  celle  œuvre  le  grand  succès  qu'elle  mérite  et  nous  ne 
pouvons  nous  empêcher  de  vous  inviter  à  crier  avec  nous  :  «  Vive  le  beau 
pays  de  France  qui  nous  a  reçus  aujourd'hui  ici!  Vive  la  France!  »  (Vifs 
applaudissements.) 

M.  le  minisire  des  Travaux  publics  se  retire  et  cède  la  présidence  a 
M.  Couvreur. 

M.  Couvreur.  —  Le  Comité  d'organisation  avait  pour  mission  d'organiser 
les  séances  du  Congrès.  Sa  mission  se  trouve  aujourd'hui  terminée;  vous 
avez  maintenant,  messieurs,  à  nommer  un  bureau  qui  présidera  au 
fonctionnement  du  Congrès  lui-même.  Pour  cette  opération  et  d'autres 
dont  nous  allons  vous  donner  connaissance  mais  qui  ne  vous  retien- 
dront pas  longtemps,  nous  vous  prions  de  rester  réunis  quelques 
moments. 

Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  sur  la  formation  du  bureau  du 
Congrès?... 

M.  Le  Roux.  —  Nous  ne  savons  qui  aurait  mieux  qualité  pour  proposer 
la  composition  du  bureau  du  Congrès  que  le  Comité  d'organisation  lui- 
même  qui,  avec  tant  de  soin,  de  zèle  et  de  compétence,  a  réuni  les  travaux 
qui  nous  occuperont  ici.  Il  me  semble  que  ce  serait  (oute  justice  et  simple 


!'•  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  157 

témoignage  de  reconnaissance  que  de  demander  au  bureau  de  la  Commis- 
sion d'organisation  d'accepter  de  constituer  le  bureau  définitif.  (Applau- 
dissements,) 

M.  CouvREUH.  —  Messieurs,  vous  avez  entendu  cette  proposition.  Je  la 
mets  aux  voix. 

La  proposition  est  adoptée  à  t unanimité. 

M.  Pavie,  secrétaire  général.  —  Mesdames,  Messieurs,  conformément  aux 
précédents,  nous  vous  demanderons  de  compléter  le  bureau  en  désignant 
des  Vice-Présidenls  et  des  Secrétaires  parmi  les  représentants  des  Gou- 
vernements qui  nous  ont  honorés  de  leur  participation  au  Congrès. 

Les  noms  que  je  vais  avoir  l'honneur  de  vous  proposer,  en  suivant 
l'ordre  alphabétique  des  nations,  vous  sont  trop  connus  pour  qu'il  me 
paraisse  nécessaire  de  les  faire  suivre  de  l'indication  de  leurs  titres  et 
qualités. 

VICE-PRÉSIDENTS  : 

Allemagne,  S.  E.  Schultz. 
République  Argentine,  M.  G.  Duclout. 
Autriche,  M.  le  D'  Russ.    . 
RelgiquO;  MM.  IIelleputte. 
—  L.  DE  Rote. 

Danemark,  M.  Otterstrôm. 
Danube  (Commission  européenne  du),  M.  de  Loehr. 
Espagne,  M.  E.  Gadea. 
États-Unis,  Commander  Richardson  Clover. 
Grande-Bretagne,  Major  général  IIutcui.nsox. 
Hongrie,  M.  de  Csôrgeô. 
Ralie,  Commandeur  Sacgaiu)o. 
Mexique,  M.  Salazar. 
Norvège,  M.  Christophersen. 
Pays-Bas,  M.  Conrad. 
Portugal,  M.  Mondes  Guerreiro. 
Roumanie,  M.  Coucou  St. 
Russie,  S.  E.  de  Raffalovich, 
Siam,  M.  Warrlngtok  Smyth. 
Suède,  M.  Broomé. 
Suisse,  M.  DE  Morlot. 

SECRÉTAIRES    : 

Allemagne,  M.  Buchheister. 
Autriche,  M.  Iszkowski. 


158  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1"  SÉAJSCE  PLÉNIÈRE. 

Belgique,  M.  Dufourny. 
États-Unis,  Major  John  Millis. 
Hongrie,  M.  Bêla  de  Gonda. 
Russie,  M.  le  Professeur  de  Timonoff. 

H  nous  reste  maintenant  à  constituer  les  bureaux  des  quatre  Sections 
cniie  lesquelles  ont  été  réparties  les  neuf  questions  soumises  à  l'étude  du 

Congres. 

Nous  vous  proposons  la  liste  suivante  : 


PREMIÈRE  SECTION 
Navigation  intérieure.  —  Travaux. 


PRESIDENT  : 

M.  Mengln-Lecreulx. 

VICE-PRÉSIDENTS  ! 

Allemagne,  M.  Von  Biegeleben. 
Belgique,  M.  Debeil. 
États-Unis,  M.  Ockeiison. 
France,  M.  dIIénouville. 
Hongrie,  M.  de  Kvassat. 

SECRÉTAIRES  . 

Allemagne,  M.  Blndema>'n. 
Belgique,  M.  Jagquehin. 
France,  MM.  Alby. 

—  PlERRET. 

Pays-Bas,  M.  Tuteln  Nolthenius. 

DEUXIÈME  SECTION 
Navigation  intérieure.  —  Exploitation. 


PRESIDENT  : 

M.  Lainey. 

vige-présidents  ; 

Allemagne,  M.  Stmpher. 
Autriche,  M.  Schrohm. 


1"  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  159 

France,  M.  Pontzen. 
Pays-Bas,  M.  Déklng-Dura. 
Russie,  M.  de  IIoerschelmânn. 

SECRÉTAIRES  : 

Allemagne,  M.  Redher. 
Autriche,  M.  Rytir. 
France,  MM.  Pigache. 

—  d'Imbeaux. 

Hongrie,  M.  Hoszpotzky. 

TROISIÈME  SECTION 
Navigation  maritime.  —  Travaux. 


PRËSIDEKT  : 

M.  Qli.nette  de  Rochemont. 

VICE-PRÉSIDENTS  : 

Belgique,  M.  Mailliet. 
Espagne,  M.  de  Churruca. 
France,  M.  Duprat. 

Grande-Bretagne,  M.  Vernon-Harcourt. 
Suède,  M.  IIôjer. 

SECRÉTAIRES  : 

Allemagne,  M.  Ihys  Schultz. 
Belgique,  M.  Chiustophe. 
France,  MM.  Vidal. 

—  DucKocy. 

Mexique,  M.  de  QuKvtDo. 

QUATRIÈME  SECTION 
Navigation  maritime.  —  Exploitation. 


PRESIDENT  : 

M.  Ulgot. 

VICE-PRÉSU)ENTS  ; 

Allemagne,  M.  le  Professeur  Kummer. 
Etals-Unis,  Commander  Beehler. 
France,  M.  Guérard. 
Italie,  Commandant  BiA.>xo. 
Norvège,  M.  Smith. 


ÎGO  PROCÈS-VERBAL  DE  LA  1"  SÉANCE  PLÉMÈRE. 

SECRETA  lUES  : 

Belgique,  M.  Lambin. 
Danemark,  M.  Teglneiu 
Êlats-Unis,  M.  Perrilliat. 
France,  M.  Charguéraud. 
Grande-Bretagne,  M.  Hunter. 

M.  Couvreur.  —  Telles  sont  les  propositions  soumises  à  votre  agrcmenl. 
Je  les  mets  aux  voix. 

Ces  propositions,  mises  aux  voix,  sont  adoptées. 

La  séance  est  levée  à  4  heures. 


PROCÈS-VERBAUX 


DES 


SÉANCES  DES  SECTIONS 


1'^  SECTION.  —  Navigation  intérieure.  —  Travaux. 

(QUATRE  SÉANCES.) 

2«  SECTION.  —  Navigation  intérieure.  —  Exploitation. 

(QUATRE  SÉANCES.) 

1"^  SECTION.  —  Navigation  maritime.  —  Travaux. 

(QUATRE  SÉANCES,) 

2«  SECTION.  —  Navigation  maritime.  --  Exploitation. 

(TROIS  SÉANCES.) 


il 


1"   SECTION 


NAVIGATION  INTÉRIEURE -TRAVAUX 


PREMIÈRE  SÉANCE 

Lundi  30  jnillet. 


Présidence  de  M.  Mengin-Legreulx. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 

M.  Le  Président  appelle  successivement  MM.  von  Biegeleben,  DebeilQ 
deKvassayet  Ockerson  à  prendre  place  au  bureau. 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  je  suis  à  la  fois  honoré  et  confus  de  ce  que 
le  privilège  de  Tâge  m'appelle  à  présider  cette  assemblée,  et  je  vous 
demande  toute  votre  indulgence  et  toute  votre  aide. 

Vous  avez  appris,  messieurs,  le  malheur  qui  vient  de  frapper  l'Italie. 
Je  suis  sûr  d'être  votre  interprète  en  exprimant  à  nos  collègues  de  cette 
nationalité  notre  indignation  et  notre  sympathie.  (Assentiment.\ 

Nous  avons  à  organiser  nos  travaux  et  à  tirer  le  meilleur  parti  possible 
des  quatre  séances  dont  nous  disposons,  sans  trop  les  prolonger,  car  nous 
ne  le  désirons  probablement  pas.  Nos  voisins  disent  que  le  temps  est  de 
l'argent  :  **  Times  is  money  "•  On  peut  dire  aujourd'hui  que  le  temps  est 
du  plaisir  :  ''  Times  is  pleasure  ",  en  cette  époque  d'Exposition.  11  ne  faut 
donc  pas  que  nos  séances  soient  trop  longues.  Cependant  il  faut  faire 
quelque  chose  d'utile,  car  nous  sommes  tous  des  hommes  consciencieux 
et  nous  devons  employer  notre  temps.  (Très  bien!  très  bien !} 

Nous  allons  donc  prendre  successivement  les  mémoires  qui  ont  été 
déposés.  S'il  est  possible,  je  désirerais  que  la  quatrième  séance  fût 
employée  à  discuter  les  communications  qui  nous  ont  été  renvoyées  ou  les 
questions  qui  n'ont  pas  fait  l'objet  de  mémoires.  Nous  ne  sommes  pas  obli- 
gés de  discuter  ces  communications,  mais  si  nous  le  pouvons,  cela  n'en 
vaudra  que  mieux  ;  l'instruction  que  nous  aurons  tirée  de  nos  travaux  en 
sera  plus  complète. 


164  PROCÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIOxNS. 

Je  vous  propose  donc,  messieurs,  de  prendre  successivement  les 
mémoires  dans  l'ordre  où  ils  sont  inscrits.  {Assentiment.) 

Le  premier  est  celui  de  M.  Bindemann  sur  les  travaux  de  régularisation 
de  la  Vistule  et  Tinfluence  de  ces  travaux  sur  le  régime  du  fleuve. 

La  plupart  des  membres  de  la  Section  ont  sans  doute  lu  ce  mémoire.  Je 
demande  donc  à  M.  Bindemarm  s'il  a  quelque  chose  à  y  ajouter  et  quelques 
points  saillants  à  mettre  en  lumière. 

La  parole  est  à  M.  Bindemann. 

M.  BiNDEM.v.N>.  —  Wenn  man  ûber  den  Einfluss  der  Regulirungsbauten 
auf  die  Abflussvei-hàltnissc  eines  Wasserlaufes  sprechen  vvill,  so  muss  man 
sich  zunâchst  darûber  verstândigen,  was  man  unter  dem  Begrifl*  Regu- 
lirung  verstehen  wilL  Im  weitgehendsten  Sinne  wùrde  man  unter  Reguli- 
ruiig  jcden  kûnstlichen  Eingrifl"  in  die  besichendcn  Verhâllnisse  eines 
VVasserlaufei  ver-  slchenkônnen,  dereine  Verbesserungdieser  Verhâltnissc, 
sci  es  im  Interesse  der  Schifl*ahrt,  der  Industrie  und  der  Landwirthschafl, 
sel  es  zur  Verminderung  der  Hochwasser-  und  Eisgangsgclahrin  herbei- 
iuhrt.  Es  wùrde  sich  dabci  also  nicht  alleiri  um  den  Ausbau  des  Mittel- 
und  Niedrigwasserbettes  durcli  Einschrankungswerke  handeln,  sondern 
auch  um  die  Ausfùhrung  grôsserer  Durchslichc  zurBegradigungdes  Flus- 
slaufes  und  zur  Erzielung  einer  Scnkung  des  Wasserspiegels;  um  Anlagen 
zurllebung  des  Wasserspiegels,  umdie  Herslellung  von  Staubeckenentweder 
zui*  Aufhôhung  der  Niedrigwasser  oder  zur  Zurùckhaltung  von  Hochwasser 
und  endlich  um  die  Ilersteltung  von  Deichen  und  um  den  Ausbau  des 
Hochwasserbettes. 

In  meinem  Bericht  liabe  ich  mich  darauf  beschrànkt,  den  Einfluss  der 


M.  Bindemann.  —  Lorsque  Fou  veut  parler  de  rinfluencc  des  travaux  de  régula- 
risation sur  les  conditions  d'écoulement  d'un  cours  d'eau,  il  faut  en  premier 
lieu  se  mettre  d'accord  sur  le  sens  réel  de  l'expression  «  régularisation  ». 

Dans  la  plus  large  acception  du  mot,  on  pourrait  entendre  par  régularisation 
toute  opération  artificielle  entreprise  dans  le  but  de  changer  les  conditions 
existantes  d'un  cours  d'eau,  afin  de  les  améliorer,  soit  dans  l'intérêt  de  la  navi- 
gation, de  l'industrie  et  de  l'agricullure,  soit  dans  l'intention  de  diminuer  les 
dangers  des  crues  et  des  débâcles.  Il  s'agirait  donc  en  l'espèce  non  seulement  de 
la  consolidation  du  lit  des  eaux  basses  et  moyennes  par  des  ouvrages  de  redres- 
sement, mais  également  de  l'exécution  de  coupures  d'une  certaine  importance 
pour  faciliter  l'écoulement  et  pour  obtenir  l'abaissement  du  niveau  des  eaux, 
de  travaux  ayant  pour  but  de  relever  le  niveau  des  eaux,  de  l'établissement  de 
réservoirs  d'arrêt  destinés  soit  au  rehaussement  du  niveau  des  basses  eaux,  soit 
à  la  retenue  des  hautes  eaux,  et  enfin  de  la  construction  de  digues  et  des  travaux 
de  consolidation  du  lit  majeur. 

Dans  mon  rapport  je  nie  suis  borné  à  établir  l'influence  des  régularisa- 
tions sur  une  rivière,  en  tant  qu'il  s'agit  de  l'amélioration  du  profil  des  eaux 
moyennes;  je  l'ai  fait  parce  qu'il  a  été  précisément  adressé  des  reproches 


!'•  SECTION.  —  i«  SÉANCE.  W^ 

Regulirungen  auf  einen  Fluss  soweit  fesizustellen»  als  es  sich  dabei  um 
den  Ausbau  des  Mitteiwasserprofils  handeit;  ich  habe  das  gethan,  weil 
gerade  bci  den  norddeutschen  Strômen  den  Bauten  im  Mitteiwasserprofil 
der  Yorwurf  gemacht  worden  isl,  dass  sie  zwar  eine  gute  Slrasse  fûr  die 
Schiffahrt  schaflen,  andererseits  aber  in  Bezug  auf  die  laiidwirtbschafl- 
lichen  Verhâltnissen  insofern  iingùnslig  wîrkten,  als  durch  sie  die  Niedrig- 
wasserstànde  weitcr  abgesenkt,  die  Hochwasserstânde  aber  erbeblich 
gehoben  wùrden.  Ich  habe  raich  ferner  darauf  beschrânkt,  nur  solche 
Flussstrccken  zu  behandeln,  bei  denen  das  Flussbett  aus  leicht  beweglichem 
Material  besteht,  weil  gerade  die  Flussstrecken,  die  im  norddeutschen 
Strorngebiet  in  Frage  komraen,  soiches  Material  besi(zen,und  weil  anderer- 
seits gerade  der  eigenartige  Einfluss  der  Flussregulirungcn  sich  bei  der- 
artigen  Flusssohlen  besonders  gellend  macht. 

Wenn  man  nun  untersuchen  will,  ob  die  Flussrcgulirungen  Hebungcn 
oder  Senkungen  von  Wassei'stànden  herbeigefûhrt  haben,  so  genûgt  es 
nicht,  wie  ich  dies  in  meineni  Bcricht  nâher  ausgefùhrt  habe,  lediglich 
dicWasserstandsbeobachtungen  in  Betrachl  zu  ziehen  ;  dièse  Beohachtungen 
wûrden  ja  vielleicht  unter  gewissen  Voraussetzungen  bestimmte  Schliisse 
zu  ziehen  erlaubcn,  aber  man  wûrde  doch  nicht  einen  vollkommenen 
Uebcrblick  ùber  den  Einfluss  gewinnen,  den  die  Flussregulirungcn  wirklich 
haben.  Dazu  mùssen  neben  den  Wasserstandsbeobachtungen  noch  Wasser- 
mengenmessungen  ausgefùhrt  werden,  und  deswegen  habe  ich  ganz  beson- 
ders auf  die  Wasscrmengen  Bezug  genommen. 

Solche  Beohachtungen  liegen  nun,  was  Nord-Deufschland  angeht,  fûr 
einzelne  Slrecken  der  Elbe,  des  Memelstromes  und  der  Wcichsel  vor,  und 
zwar  nicht  allein  fûr  die  Zeit  nach  Ausfùhrung  der  Regulirung,  sondern 

aax  travaux  d'amélioration  exécutés  en  vue  des  eaux  moyennes  sur  les  Heuvcs 
de  TAllemagne  du  Nord.  On  a  dit  que,  s^ils  exerçaient  en  réalité  une  heureuse 
influence  sur  la  navigation  en  créant  une  bonne  voie  navigable,  leur  action  sur 
les  conditions  agricoles  du  pays  n'était  d'autre  part  guère  favorable,  attendu 
qu'ils  occasionnaient  un  abaissement  accentué  du  niveau  des  basses  eaux  et 
un  exhaussement  considérable  du  niveau  des  hautes  eaux. 

Je  me  suis  borné  en  outi*e  à  traiter  des  parcours  des  rivières  dans  lesquels 
le  lit  se  compose  de  matériaux  extrêmement  mobiles,  et  cela  pour  la  raison 
que  les  rivières  de  TAUemagne  du  Nord,  auxquelles  j'ai  fait  allusion,  roulent 
de  semblables  matériaux  et  que  d'autre  part  l'influence  spéciale  des  régularisa- 
tions de  rivières  se  fait  principalement  sentir  lorsque  le  fond  du  lit  a  la  compo- 
sition sus-indiquée. 

Lorsque  l'on  veut  examiner  si  les  régularisations  des  rivières  ont  occasionné 
des  relèvements  ou  des  abaissements  du  niveau  des  eaux,  il  ne  suffit  pas,  ainsi 
que  je  l'ai  développé  d'une  façon  détaillée  dans  mon  rapport,  de  prendre  uni- 
quement en  considération  les  observations  faites  sur  la  hauteur  des  eaux.  Ces  obser- 
vations pennettraient  peut-être,  au  moyen  de  certaines  hypothèses,  de  formuler 
des  conclusions  précises  mais  néanmoins  on  n'arriverait  pas  à  se  faire  une  idée 


166  PROGÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

auch  fur  die  Zeit  von  der  Regulirung.  Indessen  sind  die  àlteren  Messungen 
fur  die  Elbe  doch  nur  gcnau  genug  fur  kleinere  Wasserstànde,  es  treten 
aber  gerade  bei  kleineren  Wasserstàndcn  verschiedene  Einflùsse  auf,  die 
zwar  mehr  zutâlliger  Natur  sind,  abcr  gleichwohl  eine  grosse  Bolle  spielen 
kônnen.  Es  ist  deshalb  nicht  ganz  sicher,  ob  die  Senkungen  des  Wasser- 
spiegels,  die,  wie  in  meinem  Bericht  angegeben  ist,  bei  kleinem  Wasser- 
stànde 15  bis  25  Centimeter  an  einzelnen  Stellen  betragen  soll,  lediglich 
durch  die  Flussregulierung  hervorgebracht  ist,  oder  ob  nicht  vielmehr 
gerade  solche  zufalligen  Einflùsse  von  Bedeutung  gewesen  sind. 

Bei  dem  Memelstrom  liegen  die  Verhâltnisse  so,  dass  fur  Hitteli/vasser 
keine  Verànderungen  der  Wasserstànde  wahrzunehmen  sind;  dagegen 
wûrde  sich  bei  kleinem  Wasserstànde  eine  Senkung  bis  zu  etwa  25  Centi- 
meter folgern  lassen,  doch  ist  auch  hier  hervorzuheben,  dass  die  W^asser- 
mengenmessungcn  fur  kleine  Wasserstànde  frûher  nur  in  gcringer  Zabi 
und  auch  nur  in  z^ei  aufcinanderfolgenden  Jahren  ausgefûhrt  sind,  so 
dass  auch  da  zufallige  Einflùsse  von  besonderer  Wirkung  sein  kônnen. 

Ganz  besonders  lehrreich  sind  die  W'assermengenmessungen  an  der 
Weichsel.  Sie  erstrecken  sich  nicht  nur  auf  Mittel-  und  Kleinwasser, 
sondern  auch  auf  Wasserstànde,  die  weit  die  Ausuferungshôhe  ùber- 
schreiten;  sie  sind  besonders  zahlreich  in  der  Nàhe  der  Abrweigung  der 
Nogat  ausgefûhrt,  weil  die  Verhâltnisse  an  dieser  Stelle  fur  das  ganze 


absolument  exacte  de  l'influence  qu  ont  en  réalité  les  régularisations.  11  est 
nécessaire  qu'à  cAté  des  observations  faites  sur  la  hauteur  des  eaux  on  effectue 
également  des  opérations  de  jaugeage  pour  connaître  le  débit  des  cours  d'eau  ; 
c'est  pourquoi  je  m'en  suis  rapporté  tout  particulièrement  au  débit  des  rivières. 

En  ce  qui  concerne  l'Allemagne  du  Nord,  des  jaugeages  de  ce  genre  ont  été 
opérés  sur  certains  parcours  de  l'Elbe,  de  la  Hemel  et  de  la  Vistule,  et  cela  non 
seulement  après  l'exécution  des  travaux  de  régularisation,  mais  également  avant 
cette  époque.  Toutefois,  les  jaugeages  effectués  précédemment  sur  l'Elbe  ne 
sont  suffisamment  exacts  que  pour  ce  qui  concerne  les  bas  étiages.  Or  ces  bas 
étiages  sont  précisément  soumis  à  certaines  influences  qui  ne  se  produisent,  il 
est  vrai,  qu'accidentellement,  mais  qui  néanmoins  peuvent  jouer  un  rdle 
important. 

Par  conséquent,  on  ne  sait  pas  exactement  si  l'abaissement  du  niveau  de  l'eau 
qui,  ainsi  qu'il  est  indiqué  dans  mon  rapport,  peut  être  évalué  pour  tous  les  bas 
étiages  à  15  ou  à  25  centimètres  en  certains  endroits,  a  été  motivé  uniquement 
par  la  régularisation,  ou  si  ce  ne  sont  pas  plutôt  les  influences  accidentelles  en 
question  qui  l'ont  provoqué. 

Dans  la  Memel,  on  n'a  pu  constater  de  cliangement  dans  la  hauteur  des  eaux 
moyennes  ;  par  contre,  on  a  observé  dans  les  bas  étiages  un  abaissement  allant 
jusqu'à  25  centimètres  ;  mais  ici  également  il  convient  de  signaler  que  les  expé- 
riences de  jaugeage  du  débit  des  bas  étiages  n'ont  été  faites  autrefois  qu'en 
très  petit  nombre  et  seulement  au  cours  de  deux  années  consécutives,  de  sorte 
que,  là  aussi,  des  faits  accidentels  ont  pu  exercer  une  certaine  influence. 


i"  SECTION.  -  1"  SÉANCE.  167 

Weichscldelta,  also  fur  den  unteren  Teil  des  Stromthales  von  grosser  und 
dahercine  besondere  sorgfaltige  BeobachtungerforderndenBedeutungsind. 
Aus  diesen  vor  und  nach  der  Regulirung  ausgeiuhrten  Wassermengcn- 
inessungcn  ergeben  sich  nun  me  gesagt,  Resultate,  die  von  besonderem 
Wert  sind.  Es  lâsst  sich  aus  ihnen  Tolgern  :  erstens,  dass  die  Regulirung 
des  Mittelwasserbettes  absolut  keinen  Einfluss  auf  die  Ilôhe  des  Wasser- 
standes  gehabt  hat»  weder  bei  kleinem,  noch  bei  mittlerem,  noch  auch 
bei  grôsserem  Wasserstande;  zweitens,  foigt  aus  diesen  Wassermengen- 
messungen,  dass  die  Ende  der  vierziger  und  Anfang  der  fûnfziger  Jahrc 
an  der  Abzweigung  der  Nogat  ausgeiuhrten  Arbeiten,  die  eine  anderer 
Wasservertheilung  zwischen  Weichsel  und  Nogat  herbeigefûhrten,  keine 
bleibende  Verânderung  des  Wasserstandes  hervorgerufen  haben.  In  Folgc 
dieser  Arbeiten  wurde  der  Weichsel  unterhalb  der  Nogatabzweigung  das 
Doppelte  bis  Dreifache  der  frùheren  Wassermengen  zugewiesen.  Gleichwohl 
ergiebt  sich  aus  den  Wassermengenmessungen,  dass  trotz  der  ganz  erheb- 
lichen  Vergrosserung  des  Zuflusses  doch  keine  bleibende  Einwirkung  auf 
die  Wasserstande  erfolgt  ist,  sondern  dass  nur  vorûbergehende  kleine 
Erhebungen  eintraten,  die  aber  im  Lauf  der  Zeit  wieder  voUstândig  ver- 
schwanden. 

Es  folgt  aber  noch  etwas  Anderes  aus  den  Wassermengenmessungen, 
nâmlich  dass  eine  Verkûrzerung  des  Flusslaufes  einen  ganz  wesentlichen 


Les  jaugeages  du  débit  des  eaux  exécutés  sur  la  Vistule  sont  particulièrement 
intéressants.  Ils  ont  été  exécutés  non  seulement  dans  les  eaux  moyennes  et 
dans  les  basses  eaux,  mais  également  dansâtes  cas  où  la  hauteur  des  eaux 
dépassait  considérablement  le  lit  de  la  rivière;  c*est  principalement  dans  le 
voisinage  de  la  bifurcation  de  la  Vistule,  qu*on  les  a  effectués  en  grand  nombre, 
parce  que  les  conditions  existantes  en  ce  point  sont  d*une  grande  importance  pour 
tout  le  delta  de  la  Vistule,  c*est-^-dire  pour  la  partie  inférieure  de  la  vallée  du 
fleuve,  et  méritent  d*étre  observées  avec  un  soin  tout  particulier.  Or,  ainsi  qu*il 
a  été  dit  précédemment,  ces  opérations  de  jaugeage  du  débit  des  eaux,  exécutées 
avant  et  après  la  régularisation,  ont  donné  des  résultats  qui  ont  une  importance 
toute  particulière.  On  peut  en  conclure  premièrement,  que  la  régularisation  du 
lit  moyen  n*a  eu  absolument  aucune  influence  sur  la  hauteur  des  eaux,  ni  pour 
les  niveaux  des  basses  eaux,  ni  pour  ceux  des  eaux  moyennes,  ni  pour  ceux  des 
hautes  eaux;  il  résuite  en  second  lieu  de  ces  opérations  de  jaugeage  que  les  tra- 
vaux exécutés  à  la  bifurcation  de  la  Vistule,  aux  environs  de  1850,  lesquels 
eurent  pour  conséquence  une  nouvelle  répartition  des  eaux  entre  la  Vistule  et 
la  Nogat,  n*ont  pas  provoqué  un  changement  déflnilif  et  stable  du  niveau  des 
eaux.  Par  suite  de  ces  travaux,  la  Vistule  reçut  en  aval  de  la  bifurcation  un 
volume  d'eau  double  ou  triple  de  celui  qui  s*y  déversait  précédemment.  Malgré 
cette  augmentation  très  considérable  de  Taffluence  des  eaux,  il  ne  s'est  produit 
aucun  changement  stable  dans  leur  hauteur,  mais  on  a  remarqué  simplement 
quelques  exhaussements  passagers  du  niveau,  lesquels  ne  tardèrent  pas  à  dispa- 
raître complètement  avec  le  temps.  Il  est  également  prouvé  par  ces  opérations 


168  PROCÈS-YERBAUX  DES  SÉANŒS  DES  SECTIONS. 

Einfluss  auf  die  Hôhe  der  Wasserslànde  hal.  Bis  zum  Jahre  1840  floss,  wic 
bekannt,  dieWeichsel  bei  Weichselmùndc  in  dasMeer;  im  Frûhjahrc  1870 
durchbrach  sie  aber  bei  einem  Eisgang  die  Dune  bei  Neulahr  und  schafftc 
sich  einen  neuen  Weg  nach  der  See.  Dadurch  Irat  eine  Verkùrzung  des 
Flusslaufes  von  elwa  12  1/2  Kilometer  ein;  die  Folge  dieser  Verkùrzung 
des  Flusslaufes  war,  dass  der  Wasserspiegel  eine  betrâchtliclie  Senkung 
erfuhr,  die  sich  auch  noch  wciter  nach  oben  torlsetztc  und  bei  Dirschau, 
etwa  35  Kilometer  oberhalb  der  neuen  Mùndung,  noch  zwischen  80  und 
100  Centimelcr  und  an  der  Abzweigung  der  Nogat,  etwa  55  Kilometer 
oberhalb  der  neuen  Mùndung,  noch  etwa  50  bis  60  Centimeter  betrug. 

Es  zeigt  sich  also,  wenn  ich  das  Gesagte  nochmals  zusammcn  fasse  i 
darf,  dass  die  Einengung  des  Elusses  durch  die  Regulirungsbauten  keinen 
dauernden  Einfluss  auf  die  Ilôhe  der  Wasserstànde  gehabt  hat,  ebensowenig 
die  Vermehrung  der  Wassermassen,  dass  aber  die  Verkùrzung  des  Strom- 
laufes  bei  dem  Dùnendurchbruch  von  Neufahr  in  der  Weichsel  unterhalb 
der  Abzweicung  der  Nogat  von  dauerndem  Einfluss  gewesen  ist. 

Neuerdings  im  Jahre  1895,  ist  fur  die  Weichsel  kùnstlich  eine  neue 
Mùndung  nach  der  See  hergestellt  und  dadurch  eine  weitere  erhebliche 
Verkùrzung  des  Stromlaufes  erzeugt  worden  ;  daraus  wird  sich  auch  eine 
neue  Senkung  ergeben.  Indessen  sind  die  Verhâltnisse  hier  noch  nich 
stabil  geworden,  sondern  noch  in  der  Umwandlung  begrifTen,  sodass  man 


de  jaugeage,  qu*une  réduction  du  parcoure  d'une  rivière  exerce  une  influence 
très  marquée  sur  la  hauteur  des  niveaux  d*eau.  On  sait  que  jusqu'en  Tan  1840  la 
Vistule  se  jetait  dans  la  mer  aux  environs  de  Weichselniûnde  ;  mais  au  printemps 
de  i840,  lors  d'une  débâcle,  elle  rompit  brusquement  la  dune  près  de  Neufôhr 
et  se  fraya  un  nouveau  passage  vers  la  mer.  Il  s'ensuivit  une  réduction  de  par- 
cours de  12  kilomètres  et  demi  environ,  et  cette  réduction  de  parcours  occasionna 
un  abaissement  considérable  du  niveau  des  eaux,  même  à  des  distances  assez 
éloignées  de  l'embouchure.  Cet  abaissement  atteignait  encore  près  de  Dirchau,  ù 
o5  kilomètres  de  la  nouvelle  embouchure,  80  centimètres  à  1  mètre,  et  à  la 
bifurcation  de  la  Nogat,  à  55  kilomètres  en  amont  de  la  nouvelle  embouchure, 
50  à  60  centimètres. 

Nous  trouvons  donc  —  s'il  m'est  permis  de  résumer  encore  une  fois  ce  qui  a 
été  dit  —  que  le  rétrécissement  du  cours  d'eau  occasionné  par  les  travaux  de 
régularisation  n'a  eu  aucune  influence  continue  sur  la  hauteur  des  niveaux 
d'eau,  ni  non  plus  l'augmentation  du  volume  des  eaux  dans  la  Vistule  en  aval 
de  la  bifurcation,  mais  que  la  réduction  de  parcours  du  fleuve  occasionnée 
par  la  rupture  des  dunes  de  Neufahr  a  eu  des  effets  durables. 

Récemment,  en  Fan  1895,  on  a  créé  artificiellement  une  nouvelle  embouchure 
de  la  Vistule  vers  la  mer,  et  on  a  obtenu  ainsi  une  nouvelle  et  importante 
réduction  du  parcours  du  fleuve  qui  donnera  également  lieu  à  un  nouvel 
abaissement  de  niveau.  Toutefois,  les  conditions  du  fleuve  n'ont  pas  encore  atteint 
une  parfaite  stabilité;  elles  se  modiflent  toujours;  de  sorte  qu'en  ce  moment  on 
ne  peut  encore  rien  dire  de  précis  au  sujet  de  l'abaissement  ;  on  ignore  à  quelle 


1™  SECTION.  —  1"  SÉANCE.  169 

jctzt  noch  nicht  mil  Bestimmhcitsagcn  kann,  welchen  Umfang  dieSenkung 
annehmcn  und  wieweit  sic  sich  stromaufwàrts  crstrecken  wird.  (Lebhafler 
Beifoll.) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Bindemann  de  sa  communication. 

Plusieurs  d'entre  nous,  qui  ne  sont  pas  très  familiarisés  avec  la  langue 
allemande,  se  réservent  d*étudier  la  communication  de  M.  Bindemann 
lorsqu'elle  aura  été  traduite.  Nous  pourrons  donc  revenir  sur  la  question. 
Cela  vaudra  mieux  que  de  demander  une  traduction  immédiate  qui  pren- 
drait beaucoup  trop  de  temps.  (Assentiment.) 

Les  questions  qui  font  l'objet  de  plusieurs  de  ces  mémoires  ont  une 
certaine  connexilé  entre  elles.  Quand  Tensemble  des  mémoires  aura  été 
passé  en  revue,  nous  reviendrons  sur  la  question  pour  la  discuter  dans 
son  ensemble. 

Le  second  mémoire,  de  M.  Grenier,  est  relatif  aux  travaux  de  régulari- 
sulion  effectués  sur  TEscaut. 

Je  demande  à  M.  Grenier  si,  indépendamment  de  son  mémoire,  il  a 
quelques  points  saillants  à  signaler  à  la  Section. 

La  parole  est  à  M.  Grenier. 

M.  Grenieii.  —  Je  ne  crois  avoir  rien  à  ajouter  au  rapport  que  j'ai 
eu  l'honneur  de  présenter.  J'ai  seulement  une  légère  rectification  à  faire 
à  la  page  15  de  celui-ci. 

Les  travaux  faits  dans  la  traverse  de  Gand  auraient  eu  pour  effet 
c  de  permettre,  sans  relèvement  calamileux  des  eaux,  l'évacuation  d  un 
débit  de  250  mètres  cubes  » ,  alors  qu'en  1872  les  mômes  ouvrages 
n'auraient  débité  que  172  mètres  cubes,  et  ce,  dans  des  conditions  désas- 
treuses. 

Il  y  a  là  une  légère  erreur  de  chiffre.  Les  travaux  ont  été  faits  pour 
pouvoir  évacuer,  dans  des  conditions  normales,  le  débit  de  250  mètres 
cubes,  qui  a  été  réellement  évacué  en  1872  et  qui  est  le  débit  total  des 
crues  normales  de  l'Escaut  et  de  la  Lys,  en  se  réservant  d'écouler  le  surplus 
par  d'autres  voies  indiquées  dans  le  mémoire. 

Dans  un  autre  ordre  d'idées,  j'ajoute  qu'on  pourrait,  peut-être  trouver 
que  toutes  les  dimensions  assignées  aux  diverses  sections  du  fleuve  ne 
sont  pas  absolument  justifiées  au  point  de  vue  de  l'écoulement  des  eaux; 
mais  il  est  une  autre  question  que  je  n'ai  pas  voulu  toucher  et  qui  a  une 
importance  considérable,  surtout  à  notre  époque  où  nous  devons  demander 
aux  voies  navigables  tous  les  services  qu'elles  peuvent  nous  rendre.  Ce 
sont  des  considérations  spéciales  relatives  à  la  navigation  qui  ont  motivé 
un  grand  nombre  des  dimensions  adoptées. 

M.  LE  Président.  —  Les  conditions  relatives  à  la  navigation  vous  ont 


limite  s'arrêtera  ce  dernier  et  jusqu*à  quel  point  en  amont  du  fleuve  ses  effets 
se  feront  sentir.  (Vif  assentiment.) 


170  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

conduits  à  faire  plus  petit  qu'on  n'aurait  fait  au  point  de  yue  du  régime. 

M.  Grenier.  —  Plutôt  plus  grand. 

C'est  ainsi  qu'il  n'y  a  pas  une  proportionnalité  régulière  de  l'amont  à 
l'aval.  Nous  avons  dû  donner  notamment  une  section  beaucoup  trop 
grande  au  bief  de  Kain,  traversant  le  bassin  calcaire  de  Tournai,  dont  les 
rives  constituent,  sur  presque  toute  leur  longueur,  des  lieux  de  charge- 
.  ment. 

M.  LE  PRÉsroEKT.  —  Jc  signalc  un  point  qui  me  parait  important  dans 
toutes  ces  questions  et  dans  ces  travaux  :  ce  sont  les  coupures.  Nous  voyons, 
dans  la  très  intéressante  communication  de  M.  de  Kvassay,  qu'en  Hongrie, 
on  a  aménagé  des  cours  d'eau  très  importants  par  coupures,  en  rédui- 
sant la  longueur  dans  des  proportions  considérables.  En  France,  sur  un 
certain  nombre  de  nos  fleuves,  nous  hésiterions  à  procéder  ainsi.  C'est  un 
point  qui  a  certainement  son  intérêt. 

Je  fais  cette  observation  en  ce  moment,  parce  que  j'ai  remarqué  que, 
dans  les  travaux  exécutés  sur  l'Escaut,  il  y  a  un  certain  nombre  de 
coupures.  Vous  trouvez  qu'elles  n'ont  pas  d'inconvénients,  monsieur 
Grenier? 

M.  Grenier.  —  Absolument  pas.  Après  les  premiers  travaux  qui  com- 
portaient un  certain  nombre  de  coupures,  Texpérience  a  prouvé  que  nous 
pouvions  développer  celles-ci.  C'est  ce  que  nous  avons  fait.  Nous  n'en 
avons  éprouvé  aucun  inconvénient  et  elles  sont  favorables  au  point  de 
vue  de  la  navigation. 

M.  le  Président.  —  Elles  ne  conduisent  pas  à  noyer  les  parties  d'aval? 

M.  Grenier.  —  On  peut  constater  qu'il  n'en  est  rien  par  les  quelques 
indications  que  j'ai  données  dans  mon  rapport  en  mettant  en  regard  le 
plan  des  coupures  exécutées,  les  dates  d'exécution  de  celles-ci  et  le  tableau 
annexe  A  donnant  les  cotes  relevées  lors  de  quelques  crues  remarquables. 
Partout  on  a  pu  abaisser  l'axe  hydraulique, 

M.  LE  Président.  —  Môme  pour  la  ville  de  Gand? 

M.  Grenier.  —  Parfaitement. 

M.  le  Président.  —  Vous  avez  dit  qu'il  serait  nécessaire  de  compléter  le 
réseau  actuel  par  d'autres  débouchés. 

M.  Grenier.  —  Les  grandes  crues  normales  de  l'Escaut  et  de  la  Lys 
donnent  un  débit  total  d'environ  250  mètres  cubes.  Autrefois  ce  débit 
s'évacuait  dans  des  conditions  désastreuses  par  la  traverse  de  Gand. 
Aujourd'hui  nous  pouvons  l'évacuer  sans  relèvement  sensible  des  eaux, 
et  de  sorte  que  le  réseau  d'égouts  de  la  ville  de  Gand  fonctionne  sans  en- 
traves. 

Si  des  crues  plus  importantes  venaient  à  se  produire,  nous  aurions 
alors  ce  que  nous  pouvons  appeler  les  soupapes  de  sûreté  du  bassin  de 
Gand,  savoir  :  le  canal  de  dérivation  de  la  Lys  à  la  mer,  par  où  nous 
pouvons  évacuer  un  grand  volume  d'eau  et  le  canal  de  Gand  à  Terneuzen, 
qui,  après  les  transformations  en  cours,  sera  capable  d'évacuer  un  débit 


1"  SECTION.  —  i"  SÉANCE.  171 

d'environ  100  mètres  cubes  par  seconde,  sans  qu'il  en  résulte  d'inconvé- 
nient pour  la  navigation,  la  vitesse  des  eaux  ne  devant,  en  aucun  cas, 
dépasser  0  m.  25  par  seconde. 

M.  LE  PRÉsiDErn'.  —  En  augmentant  la  vitesse  et  la  pente  dans  les  parties 
d'amont,  les  quantités  de  matières  qui  arrivent  en  aval  au  point  bas  ne 
sont-elles  pas  considérables? 

M.  Gremer.  —  Antérieurement  à  la  canalisation  de  l'Escaut,  avant  1894, 
la  navigation  se  faisait  hebdomadairement  par  lâchures.  Depuis  la  cana- 
lisation, la  vitesse  des  eaux  n'est  qu'exceptionnellement  aussi  forte  que 
celle  qui  se  produisait  régulièrement  toutes  les  semaines,  lors  des  lâchures. 

La  situation  est  donc  meilleure  aujourd'hui  qu'autrefois. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Grenier  de  sa  communica- 
tion. 

M.  LE  Président.  —  Indépendamment  des  mémoires  fournis  par  les 
rapporteurs,  nous  avons  reçu  la  communication  de  M.  Vauthier,  celle  de 
M.  Ockerson,  —  qui  doit  donner  lieu  à  une  séance  spéciale  avec  projections, 
—  et  celle  de  la  Chambre  de  commerce  de  Namur.  Ces  communications, 
sauf  la  dernière,  rentrent  dans  le  cadre  normal  de  nos  travaux. 

M.  de  TimonoiT  a  traité  la  y  question  qui  se  rapporte  à  la  S""  Section. 
Mais  la  nature  de  son  mémoire  le  rattache  plutôt  à  notre  Section.  11  a 
donc  été  entendu,  d'accord  avec  la  T  Section,  que  ce  mémoire  serait 
inscrit  dans  la  1''  Section. 

Nous  arrivons  au  rapport  de  MM.  Jacquemin  et  Marote  sur  l'influence 
des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  de  la  Meuse  et  de  l'Ourthe 
inférieure.  M.  Jacquemin  n'est  pas  présent.  M.  Marote  a-t-il  à  présenter 
quelques  observations  particulières  de  nature  à  attirer  l'attention  de  la 
Section  sur  certains  points? 

M.  Marote.  -;-  Messieurs,  une  circonstance  fortuite  a  empoché  M.  Jac- 
quemin de  suivre  les  travaux  du  Congrès.  Il  m'a  chargé  de  vous  témoigner 
ses  regrets  et  de  vous  prier  de  l'excuser. 

Je  n'ai  rien  à  ajouter  à  la  communication  que  nous  avons  présentée.  Je 
puis,  si  la  Section  le  désire,  en  donner  un  résumé. 

L'exécution  des  travaux  de  la  Meuse  a  été  provoquée  par  la  crue 
exceptionnelle  de  1880.  Une  commission  a  été  chargée  d'étudier  toutes  les 
questions  se  rattachant  tant  au  libre  écoulement  des  eaux  qu'à  la  bonne 
navigabilité  de  la  Meuse,  depuis  la  frontière  française  jusqu'à  celle  des 
Pays-Bas. 

Ces  travaux  ont  eu  pour  but  l'amélioration  du  lit  mineur,  l'augmenta- 
tion des  débouchés  des  ouvrages  accusant  des  remous  incompatibles  avec 
la  régularité  d'allure  à  assurer  aux  crues,  la  création,  dans  les  parties  de 
rivière  où  les  circonstances  s'y  prêtaient,  de  zones  d'inondation  latérales 
au  fleuve. 

L'amélioration  du  lit  mineur  a  été  obtenue  par  la  voie  de  la  normalisa- 
tion. On  s^est  borné  à  supprimer  les  irrégularités  existant  dans  le  tracé 


172  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

des  rives  et  à  adopter  une  section  transversale  normale,  variable  avec  la 
section  de  la  rivière  que  Ton  envisage  et  la  pente  générale  que  prcsenio  le 
fond.  On  a  été  amené  ainsi  à  un  calibrage  progressif  du  lit  dont  la  largeur 
varie  entre  90  et  160  mètres  au  plafond. 

L'amélioration  du  lit  mineur  entraine  forcément  Tamélioration  des 
ouvrages  d'art  qui  se  trouvent  sur  le  parcours  considéré.  Ces  ouvrages 
sont  de  deux  sortes  :  les  barrages  écluses  et  les  ponts. 

Théoriquement,  le  débouché  des  barrages  devrait  être  tel  que,  lorsqiie 
le  débordement  se  produit,  le  remous  accusé  soit  nul.  L'application  de  ce 
principe  entraînerait  toutefois  Tengravemenl  des  radiers  et  compromettrait 
la  sécurité  des  manœuvres  et  la  conservation  des  appareils  de  fermeture. 
On  admet  en  pratique  que  le  débouché  superficiel  d'un  barrage  répond  à 
de  bonnes  conditions  lorsque  l'ouvrage  n'accuse  plus  au  moment  du 
débordement  qu'une  chute  de  0  m.  20.  C'est  d'après  cctie  base  que  les 
projets  d'amélioration  de  deux  des  bairages  de  la  Meuse  belge  ont  été 
établis  et  qu'on  se  propose  d'améliorer  les  autres. 

Partout  où  cela  a  été  possible,  on  a  établi  une  zone  d'inondation  au  ni^eau 
des  zones  de  débordement.  La  largeur  atteint  à  peu  près  20  à  25  pour  100 
du  lit  mineur. 

Les  résultats  obtenus  sont  très  satisfaisants. 

M.  LE  Président.  —  D'après  le  profil,  il  y  aurait  inondation  dans  les 
plus  graniies  crues. 

Je  vois,  dans  la  figure  n**  4,  «  profil  type  de  l'endiguement  de  Seraing  », 
que  les  digues  sont  submersibles  par  les  très  grandes  crues. 

Cette  augmentation  «le  25  pour  100  du  lit  mineur  suflit-ellc? 

M.  Marote.  —  Parfaitement.  On  a  eu  recours  5  l'endiguement  avec  un 
réseau  d'égouts  à  collecteur  convenablement  disposé  qui  recueille  pendant 
les  crues  les  eaux  qui  tendent  à  envahir  l'enceinte  endiguée. 

M.  LE  Président.  —  Ces  zones  ressemblent  à  ce  que  nous  appelons  les 
bas- ports  à  Paris. 

M.  LE  Président.  —  Nous  passons  au  mémoire  de  M.  Robert  relatif 
à  l'influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des  rivières. 

M.  Robert  a-t-il  quelque  chose  à  ajouter  à  son  mémoire? 

M.  Robert.  —  Rien,  monsieur  le  Président. 

M.  LE  Président.  —  M.  Robert  déclare  n'avoir  rien  à  ajouter. 

11  est  bien  entendu,  comme  je  le  disais  tout  à  l'heure,  que  la  discussion 
n'est  pas  terminée.  Si,  dans  l'intervalle  d'une  séance  à  une  autre,  quel- 
qu'un a  des  observations  à  présenter  sur  les  travaux  dont  il  aura  été 
question  la  veille,  il  sera  admis  à  les  présenter.  {Assentiment.) 

M.  Yakdervin.  —  Va-t-on  passer  à  un  autre  ordre  d'idées? 

M.  LE  Prémdert.  —  En  ce  moment  il  n'est  question  que  des  mémoires. 
A  propos  de  chacun  de  ces  mémoires,  je  demande  si  quelqu'un  a  des 
observations  à  présenter.  Personne  n'a  d'observations  à  formuler,  quant  à 
présent.  Mais  j'ajoute  que,  tant  que  les  travaux  de  la  Section  ne  sei*ont 


4-  SECTION.  —  V^  SÉAiNŒ.  175 

pas  clos,  chacun  sera  admis,  dans  la  limite  du  temps  dont  nous  dispo- 
serons, ce  dont  le  bureau  sera  juge,  à  revenir  sur  la  question. 

M.  Vandervin.  —  Il  y  a  d'autres  mémoires  se  rapportant  aux  questions 
qui  viennent  d'èlre  traitées.  Nous  pourrions  entendre  les  développements 
que  les  auteurs  de  ces  mémoires  pourraient  avoir  à  présenter,  et  passer 
ensuite  à  la  discussion  de  la  question  qui  serait  ainsi  épuisée.  Sinon  nous 
allons  la  scinder,  puisque  nous  entendrons  ultérieurement  à  la  fin  de  nos 
travaux  les  mémoires  de  M.  Vauthier,  de  M.  de  Timonofl',  de  M.  Ocker- 
son,  etc.,  qui  ont  trait  à  la  même  question. 

M.  LE  Président.  —  Si  je  comprends  bien  votre  indication,  elle  consiste  à 
lier  tous  ces  mémoires  comme  se  rapportant  à  la  même  question  et  aborder 
la  discussion  après  que  tous  les  mémoires  auront  été  lus. 

M.  VA^DERYIN.  —  Parfaitement,  monsieur  le  Président. 

M.  LE  PuÉsiDEisT.  C'cst  cc  quc  j'exprimais  en  disant  qu'on  pourrait 
revenir  sur  la  question. 

Sur  la  même  question,  nous  avons  le  rapport  de  M.  Tutein  Noithenius. 
Mais  je  ne  crois  pas  qu'il  soit  présent. 

M.  LE  Président.  —  Nous  arrivons  à  la  très  importante  communication 
de  M.  de  Kvassay. 

La  parole  est  à  M.  de  Kvassay. 

M.  de  Kvassay.  —  Comme  vous  avez  pu  le  voir,  nous  avons  été  très 
radicaux. 

Je  n'ai  rien  à  ajouler  à  ce  que  j'ai  dit  dans  mon  rapport;  je  veux 
seulement  rappeler  les  résultais  que  nous  avons  obtenus  : 

1*  Les  travaux  de  correction  systématique  exécutés  dans  le  lit  du  Danube 
ont  exercé  une  influence  extrêmement  favorable,  en  empêchant  la  forma- 
tion des  banquises  et  en  facilitant  le  charriage  des  glaçons; 

2°  A  la  suite  des  régularisations  systématiques,  la  profondeur  des 
basses  eaux  a  augmenté,  ce  qui  a  beaucoup  favorisé  la  navigation  sur  les 
cours  d'eau  régularisés  ; 

5^  A  la  suite  des  nombreuses  coupures  pratiquées,  la  pente  des  rivières 
a  augmenté,  ce  qui  a  eu  pour  conséquence  le  creusement  du  lit  et  la 
baisse  du  niveau  des  basses  eaux; 

i""  Malgré  les  importantes  coupures  pratiquées,  le  niveau  des  hautes 
eaux  s'est  décidément  relevé  à  la  suite  des  endiguements,  —  nous  avons 
endigué  plus  de  5  millions  d'hectares,  —  la  hausse  est  considérable 
surtout  dans  le  système  de  la  Tisza.  Cette  hausse  est  à  peu  près  de 
3  mètres. 

Tels  sont  les  résultats  des  travaux  exécutés  en  Hongrie. 

M.  le  Président.  —  Ces  travaux  sont  très  remarquables  par  la  grande 
réduction  des  longueurs.  Il  est  difGcile  de  trouver  des  réductions]  plus 
considérables.  J'en  conclus  que  la  pente  naturelle  était  très  faible. 

M.  de  Kvassav.  —  Plus  faible  qu'en  France  et  que  dans  toute  l'Europe. 
Nulle  part  la  pente  n'est  aussi  minime  que  chez  nous. 


17i  PROCÈS-VERBAUX  DES  SËÂNGES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Président.  —  Dans  ces  nouveaux  lits  à  pente  plus  foile,  vous 
n'avez  pas  été  obligés  à  des  travaux  de  défense  pour  empêcher  le  sol  d'être 
emporté? 

M.  DE  KvAssAY.  —  Il  nous  faut  aussi  faire  des  consolidations,  mais  elles 
sont  de  minime  importance  et  elles  ne  font  aucun  obstacle  à  la  régularisa- 
tion. L'augmentation  de  pente  nous  a  apporté  plus  d'avantages  que 
d'inconvénients. 

M.  LE  Président.  —  D'autre  part,  vos  eaux  arrivent  plus  vite;  vous  n'en 
ressentez  pas  d'inconvénients  sur  le  Danube? 

M.  DE  KvAssAT.  —  Aucun. 

M.  LE  Président.  —  II  y  a  certains  de  nos  fleuves  en  France  où  nous 
craindrions  d'opérer  de  cette  manière 

Quelle  est  la  pente? 

M.  DE  KvAssAY.  —  2  centimètres  par  kilomètre  après  la  régularisa- 
tion. 

M.  LE  Président.  —  Alors  avant  la  régularisation  la  pente  était  presque 
nulle? 

M.  DE  KvAssAT.  —  En  effet. 

M.  Boulé.  —  Si  j'ai  bien  compris  le  mémoire  des  ingénieurs  hon- 
grois, on  a  beaucoup  diminué  la  longueur  de  la  Theiss,  la  pente  a 
naturellement  augmenté,  la  vitesse  des  crues  a  augmenté  beaucoup 
également,  et  les  crues  arrivent  beaucoup  plus  vite  au  Danube  qu'aupa- 
ravant ? 

M.  DE  KvAssAT.  —  Non,  à  la  Tisza. 

M.  Boulé.  —  Les  crues  de  la  Theiss  arrivent  beaucoup  plus  vite  à 
l'embouchure,  dans  le  Danube? 

M.  DE  KvASSAT.  —  Évidemment. 

M.  Boulé.  —  Elles  arrivent  généralement  avant  les  crues  du  Danube? 

M.  DE  KvAssAY.  —  Non,  après.  Les  crues  de  la  Tisza  viennent  au  prin- 
temps, en  avril  et  mai,  celles  du  Danube  en  février  et  au  commencement 
de  mars. 

M.  Boulé.  —  Il  n'y  a  pas  de  danger  de  concordance  des  crues,  et,  dès 
lors,  il  n'y  a  aucun  danger  à  faire  arriver  les  crues  plus  vite. 

Mais  sur  d'autres  rivières  où  les  crues  arrivent  à  l'embouchure  en  même 
temps,  il  serait  dangereux  de  faire  arriver  plus  vite  la  crue  qui  arrive  la 
dernière.  Ce  qu'on  a  fait  en  Hongrie  n'est  possible  que  parce  que  les  crues 
ne  coïncident  jamais. 

M.  LE  Président.  —  Il  y  a  des  questions  d'espèce.  C'est  pourquoi  il  est 
difficile  d'émettre  une  doctrine  quelconque  dans  des  questions  de  cette 
nature.  Cette  difficulté  plane  sur  nos  travaux. 

M*  Boulé.  —  A  Montereau  se  réunissent  l'Yonne  et  la  Seine.  Tout  le 
monde  sait  que  les  crues  de  l'Yonne  arrivent  trois  ou  quatre  jours  avant 
celles  de  la  Seine.  La  vallée  de  la  haute  Seine  est  absolument  inondable, 
tous  les  ans  il  y  a  des  crues  qui  inondent  de  grandes  surfaces  de  terrain. 


i~  SECTION.  —  1"  SÉANCE.  175 

au  grand  détriment  des  propriétaires;  quand  ces  crues  arrivent  au  prin- 
temps, ils  voudraient  bien  voir  passer  la  crue  plus  vite.  Depuis  longtemps 
les  habitants  de  la  vallée  de  la  haute  Seine,  depuis  Monfereau  jusqu'à 
Troyes,  voudraient  voir  la  Seine  endiguée,  raccourcie,  enfin  tout  ce  qu'on 
a  fait  en  Hongrie.  Si  on  avait  le  malheur  de  toucher  à  la  Seine  au-dessus 
de  Montereau,  la  crue  arriverait  en  même  temps  que  celle  de  l'Yonne,  et 
alors  les  cultivateurs  de  la  vallée  de  Montereau  à  Troyes  y  gagneraient, 
mais  c'est  Paris  qui  serait  inondé. 

Ces  travaux  sont  dangereux  ;  il  faut  y  regarder  de  très  près  avant  de  les 
entreprendre.  Us  dépendent  des  circonstances  locales. 

M.  LE  Président.  —  J'espère  que  le  Danube  est  un  émissaire  plus  puissant 
que  ne  l'est  la  Seine. 

M.  DE  KvAssAY.  —  Les  circonstances  sont  tout  à  fait  différentes  de  celles 
de  la  Seine.  Nous  avons  fait  nos  travaux,  non  pour  la  régularisation  ou  la 
navigation,  mais  pour  gagner  du  terrain.  Il  nous  faut  accepter  les 
circonstances  comme  elles  sont,  et  nous  ne  pouvons  faire  autrement 
qu'augmenter  nos  endiguements.  Nous  avons  fait  nos  travaux  pour  l'agri- 
culture, pour  gagner  du  terrain,  et  nous  avons  gagné  plus  de  3  millions 
d'hectares. 

M.  LE  Président.  —  Le  but  principal  des  travaux  n'a  pas  été,  comme  à 
Paris  ou  dans  d'autres  endroits,  de  soustraire  des  terrains  aux  inonda- 
tions, mais  de  gagner  des  terrains  à  l'agriculture.  Dans  toute  question,  il  y 
a  deux  aspects.  Il  y  a  les  avantages  et  les  inconvénients,  et  quand  les  avan- 
tages sont  plus  grands,  on  supporte  les  inconvénients.  C'est  ainsi  que  vous 
avez  gagné  des  étendues  de  terrain  considérables. 

M.  de  Kvassay.  —  3  millions  d*hectares. 

M.  le  Président.  —  Comme  c'étaient  des  eaux  qui  coulaient  presque 
sans  pente,  il  y  avait  beaucoup  de  facilité  à  opérer  comme  vous  l'avez 
fait. 

En  France,  sur  la  Loire  nous  avons  un  régime  presque  torrentiel,  c'est 
le  contraire  que  nous  serions  obligés  de  faire;  nous  serions  obligés  de 
retarder  les  hautes  eaux  au  lieu  de  les  faire  aller  plus  vite.  Nous  avons 
donc  les  deux  degrés  de  l'échelle. 

M.  de  Kvassay.  —  Nous  opérons  aussi  comme  en  France  dans  les 
parties  qui  sont  de  meilleure^nature.  Nous  ne  faisons  pas  de  coupures 
dans  les  régions  de  montagnes  et  dans  les  parties  de  collines,  nous  en 
taisons  seulement  dans  les  fleuves  où  nous  n'avons  pas  de  pente.  Nous 
n'opérons  pas  des  coupures  sur  les  sections  torrentielles  comme  dans  la 
plaine. 

Nous  connaissons  les  travaux  qui  ont  été  faits  en  France,  en  Italie,  en 
Allemagne.  Nous  marchons  dans  la  même  voie  que  vous*  Mais  dans 
la  plaine  où  nous  avons  comme  une  mer  intérieure,  où  nous  n'avons  pas 
de  pente,  nous  avons  été  obligés  d'opérer  comme  nous  l'avons  fait.  Sinon 
nous  n'aurions  obtenu  aucun  résultat* 


176  PROGÈS-YEABAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Debeil.  —  Cette  vallée  était  en  quelque  sorte  un  immense  marais. 
Vous  avez  donc  créé  un  lit  artificiel. 

M.  DE  KvAssAY.  —  Dans  la  plaine,  notre  fleuve,  la  Tlieiss,  est  pour  ainsi 
dire  canalisé. 

M.  LE  Président.  —  Il  semble  aussi  que  la  question  dépend  des  débouchés 
qui  sont  plus  ou  moins  puissants. 

A  propos  du  travail  de  M.  Tutein  Nolthcnius,  on  remarque  qu'en  Hollande 
on  dispose  de  débouchés  à  la  mer  considérables,  et  qui  donnent  une  puis- 
sance d'évacuation  eu  quelque  sorte  illimitée,  on  est  donc  sûr  d*écouler 
les  crues  comme  on  le  voudra.  Au  contraire,  sur  les  fleuves  comme  la 
Loire,  qui  n'ont  qu'un  débouché  très  étroit,  il  y  a  une  question  à  laquelle 
il  faut  prendre  garde.  En  d'autres  termes,  ce  qu'on  fait  dans  les  amonts 
intéresse  les  avals  et  on  a  des  obligations  spéciales. 

Y  a-t-il  des  dangers  d'inondation  sur  le  Danube  lui-même? 

M.  DE  KvAssAY.  —  Oui,  duus  la  partie  où  la  Theiss  est  la  plus  grande,  il  y 
a  des  terrains  qui  peuvent  être  inondés,  mais  ils  sont  endigués.  Nous 
faisons  chez  nous  des  digues  qui  sont  arasées  à  1  m.  50  au-dessus  des 
hautes  eaux.  Quand  on  endigue  lous  ces  terrains,  le  niveau  des  hautes 
eaux  augmente  ;  il  faut  relever  aussi  les  endiguements  quand  il  est  néces- 
saire. 

M.  LE  Président.  —  Si  je  comprends  bien,  c'est  le  vif  de  la  question  et  le 
point  délicat.  Quand  on  a  eu  des  désastres,  des  inondations  qui  ont  rompu 
des  digues  et  causé  des  malheurs,  on  prend  peur  et  on  se  demande  s'il  est 
bien  prudent  d'exhausser  les  digues.  Les  ingénieurs  ont  pensé  longtemps 
que  c'était  dangereux. 

Vous  avez  élevé  les  digues  au-dessus  des  hautes  eaux. 

M.  de  Kvassay.  —  Toujours.  Nous  sommes  dans  les  mêmes  circonstances 
que  dans  les  Pays-Bas.  Les  Hollandais  ne  peuvent  faire  autrement  que 
d'exhausser  les  digues.  Nous  sommes  dans  la  même  situation. 

M.  le  PRÉSIDE^T.  —  Oui,  seulement  il  y  a,  en  Hollande,  un  réseau  d'éva- 
cuation extrêmement  considérable. 

Vous  n'avez  jamais  eu  de  désastres? 

M.  DE  KvAssAT.  —  Nous  avons  eu  beaucoup  de  désastres,  quand  les  digues 
n'étaient  pas  assez  hautes,  ni  assez  larges.  Mais  nous  faisons  maintenant 
des  digues  de  6  mètres  de  largeur  en  couronne  avec  talus  à  1  pour  3 
sur  les  côtés. 

M.  LE  Présidem.  —  Vous  avez  eu  le  désastre  de  Szegedin. 

M.  de  Kvassat.  —  Oui,  nous  avons  alors  exhaussé  nos  digues  à  une  hau- 
teur de  1  m.  50  au-dessus  des  plus  hautes  eaux  constatées  dans  cette 
inondation. 

M.  le  Préside^nt.  —  Vous  vous  fiez  à  vos  digues. 

M.  Grenier.  —  M.  le  Président  m'a  posé  tout  à  l'heure  une  question  sur 
l'influence  que  les  travaux  d'amélioration  de  l'Escaut  pouvaient  avoir 
exercée  sur  le  niveau  des  eaux  u  l'aval.  Il  Fa  posée  en  tenant  compte  du 


i-  SECTJON.  —  1-  SÉANCE.  .  177 

mémoire  des  ingénieurs  hongrois.  Je  crois  que  ma  réponse  n'a  pas  été  tout 
à  fait  adéquate  à  la  question. 

Les  cas  sont  tout  à  fait  distincts.  En  Hongrie,  il  s'est  agi  d'endiguer  des 
rivières.  Chez  nous,  au  contraire,  il  ne  s'agit  pas  d'endiguement,  c'est  un 
point  très  important  à  noter.  Les  rives  de  nos  coupures  ne  sont  établies 
qu'au  niveau  des  rives  des  parties  abandonnées  de  la  rivière,  de  telle  façon 
qu'au  point  de  vue  des  inondations,  la  situation  relative  ne  s'est  pas 
modifiée. 

Je  crois  utile  de  donner  une  seconde  explication  relative  à  une  question 
qui  m'a  été  posée  incidemment.  On  m'a  dit  :  Vous  pouvez  augmenter  la 
vitesse  par  vos  coupures  grâce  à  vos  consolidations  de  rives.  C'est  une 
erreur.  Les  coupures  établies  sur  l'Escaut  le  sont  dans  des  conditions  telles 
que  la  vitesse  est  compatible  avec  la  ténacité  du  sol. 

Je  tiens  à  citer  un  exemple  qui  pourrait  être  utile  et  qui  vient  de  la 
Hongrie  ou  de  l'Autriche. 

Il  y  a  15  ans  on  a  obtenu  d^heureux  résultats  au  moyen  d'enrochements 
de  fond  et  d'enrochements  transversaux  sur  les  rives  d'une  rivière  extrê- 
mement sinueuse.  J'ai  eu  l'occasion  d'appliquer  le  système  sur  l'Escaut, 
il  y  a  une  dizaine  d'années,  dans  une  partie  où  nous  avions  des  courbes 
successives  de  150  à  200  mètres  de  rayon  et  où  je  croyais  que  le  terrain 
n'aurait  pas  résisté.  J'ai  fait  des  enrochements  de  fond  et  des  enroche- 
ments sur  les  rives.  Les  résultats  ont  été  semblables  à  ceux  obtenus  sur  le 
Danube  et,  je  crois,  sur  le  Rhône  en  certains  endroits. 

M.  LE  PRÉsroENT.  —  Outrc  le  mémoire  qui  vient  d'être  discuté,  nous  avons 
celui  de  M.  Ockerson  sur  le  Mississipi.  Puisqu'il  doit  être  développé  jeudi 
matin,  on  pourrait  l'ajourner.  (Assentiment.) 

Nous  avons  la  communication  de  M.  Vauthier  qui  ne  concerne  pas  préci- 
sément le  même  sujet;  c'est  un  ordre  d'idées  un  peu  différent.  Cependant 
M.  Vauthier  traite  une  question  considérable,  contraire  à  celle  des  coupures, 
celle  des  réservoirs  d'arrêt,  c'est-à-dire  des  réservoirs  ayanl  pour  but 
d'arrêter  les  grandes  eaux  dans  la  partie  haute  pour  les  empêcher  de  venir 
trop  vite  dans  la  partie  basse. 

A  la  suite  de  la  grande  inondation  de  la  Loire  en  1856,  l'empereur 
Napoléon  Hl  avait  ordonné  des  études  ;  il  y  eut  des  propositions  relatives  à 
la  création  de  réservoirs,  propositions  qui  n'eurent  pas  de  suite,  bien  que 
la  question  fût  intéressante.  C'est  tout  à  fait  le  contraire  des  coupures. 
Dans  un  cas  on  fait  aller  les  eaux  plus  vite,  dans  l'autre  on  les  retient. 
Chaque  système  peut  être  exellent  selon  les  circonstances. 

Le  surplus  de  la  communication  de  M.  Vauthier  se  rattache  à  un  point 
de  vue  tout  à  fait  différent.  11  s'agit,  suivant  lui,  de  retenir  les  eaux  pour 
fournir  de  l'eau  au  fleuve  dans  les  basses  eaux.  C'est  donc  tout  à  fait 
autre  chose  que  la  première  question. 

Je  crois  dire  que  nous  avons  épuisé  quant  à  présent  les  mémoires  rela- 
tifs à  la  première  question. 

12 


178  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  VOUS  propose  de  laisser  passer  la  nuit  sur  elle.  Demain  au  début 
de  la  séance,  nous  aborderons  les  observations  qui  pourraient  être  faites 
sur  tel  ou  tel  mémoire  relatif  à  la  première  question.  (Assentiment.) 

M.  DE  TmorcoFF.  —  Je  pense  que  mon  mémoire  se  rattache  à  la  première 
question  et  que  la  discussion  pourrait  s'ouvrir  à  propos  de  ce  mémoire 
sur  l'ensemble  de  la  question. 

M.  LE  PnÉsmENT.  —  Alors  je  vais  vous  prier  de  nous  dire  si  vous  avez 
quelque  chose  à  ajouter  à  votre  communication. 

M.  DE  TuiONOFF.  —  Messieui*St  c'est  avec  une  certaine  hésitation  que 
j'aborde  le  sujet  de  ma  communication.  Je  sais  qu'il  ne  peut  pas  ne  pas 
soulever  des  objections  nombreuses.  Ces  objections  sont  de  deux  natures. 
Les  uns  trouvent  que  le  système  d'amélioration  de  fleuves  que  je  préconise 
par  le  dragage  direct  et  Tappel  des  eaux  ne  repose  pas  sur  des  faits 
d  observation  sufGsamment  contrôlés,  que  c'est  une  innovation  impliquant 
des  risques  que  rien  ne  couvre,  que  ce  système  ne  saurait  donner  de 
résultats  tant  soit  peu  stables.... 

D'autres,  au  contraire,  moins  nombreux  que  les  premiers,  il  est  vrai, 
affirment  que  le  dragage  direct  sur  les  passes  des  fleuves  s'est  pratiqué 
avec  succès  de  tout  temps  et  que  la  possibilité  d'obtenir  de  celte  façon  une 
amélioration  importante  des  conditions  de  navigabilité  d  un  fleuve  est 
tellement  évidente  qu'un  rapport  sur  ce  sujet  paraîtrait  même  superflu. 

Pourtant  cette  divergence  extrême  des  opinions  sur  le  sujet  que  je  me 
permets  de  traiter  dans  mon  rapport  n'est-elle  pas  à  elle  seule  une  preuve 
de  l'utilité  d'une  discussion  de  ce  sujet  au  sein  du  Congrès  de  navigation? 

Nous  n'avons  pas  d'autre  but  que  de  provoquer  cette  discussion. 
Seulement,  pour  qu'elle  soit  réellement  fructueuse,  il  faut  que  le  pro- 
blème à  résoudre  soit  posé  d'une  façon  précise.  A  cet  eflet,  je  tiens  à 
affirmer  que  je  ne  nie  point  la  possibilité  d'obtenir  de  très  bons  résultats 
par  la  régularisation  des  fleuves  au  moyen  d'ouvrages  fixes.  Seulement, 
pour  obtenir  ces  résultats,  il  faut  que  la  régularisation  soit  continue, 
comprenant  tout  le  cours  du  fleuve,  et  que  d'autre  part  elle  ne  se  borne 
pas  exclusivement  au  lit  mineur.  Il  faut,  en  outre,  qu'un  matériel  de 
dragage  puissant  soit  à  la  disposition  de  l'ingénieur  pour  accélérer  les 
eflets  utiles  des  ouvrages  fixes  et  faire  disparaître  les  atterrissements  nou- 
veaux que  ces  ouvrages  pourraient  créer  sur  la  route  des  bateaux.  Une 
telle  méthode  d'amélioration  implique  de  très  grosses  dépenses,  elle 
demande  beaucoup  de  temps,  mais,  par  contre,  elle  donne  des  résultats 
importants,  non  seulement  pour  la  navigation,  mais  aussi  pour  d'autres 
intérêts  du  pays,  tels  que  les  intérêts  agricoles,  etc....  Il  est  évident  que 
ce  système  ne  saurait  trouver  son  application  que  dans  les  pays  vieux, 
riches,  peuplés,  ayant  des  intérêts  complexes. 

Le  problème  que  je  me  propose  de  traiter  ici  se  pose  dans  des  conditions 
toutes  difiérentes.  U  s'agit  de  grands  fleuves  coulant  dans  des  pays  neufs  (des 
colonies,  d'après  la  nomenclature  du  progranune  officiel  du  Congrès,  c'est 


4~  SECTION.  —  1"  SÉANCE.  179 

pourquoi  mon  mémoire  avait  été  d'abord  rattaché  à  la  deuxième  Section), 
où  les  intérêts  des  riverains  sont  encore  faibles,  où  la  plus  grande  sinon 
Tunique  importance  doit  être  attachée  à  Touverturc  et  au  maintien  d'un 
bon  chenal  navigable,  où  enfin  les  moyens  dont  on  peut  disposer  ne 
suffisent  nullement  pour  entreprendre  des  travaux  de  régularisation 
complets  par  ouvrages  fixes. 

On  a  souvent  tenté,  dans  différents  pays,  de  limiter  les  travaux  de 
régularisation  par  ouvrages  fixes  à  certains  points  donnés  du  fleuve.  Nous 
avons  parmi  les  rapports  de  notre  Section  un  excellent  mémoire  d'un 
ingénieur  français,  M.  Robert,  qui  a  raconté  les  déboires  qu'on  a  eus  sur 
la  Loire  en  voulant  appliquer  ce  système  de  régularisation  limitée  aux 
passages  difficiles. 

La  méthode  de  régularisation  que  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  votre 
bienveillance  a  pour  but  d'améliorer  les  conditions  de  navigabilité  des 
fleuves  qui  se  trouvent  dans  les  conditions  que  je  viens  d'énumérer  :  un 
grand  fleuve,  c'est-à-dire  un  fleuve  d'un  débit  considérable,  tel  que  le 
Rhin,  la  Volga,  le  Mississipi,  coulant  dans  un  pays  où  les  intérêts  des 
riverains  sont  faibles,  où  quelques  hectares  de  terre  emportés  ne  repré- 
sentent pas  une  perte  considérable  pour  l'intérêt  public,  par  contre  coulant 
dans  un  pays  où  on  ne  pourrait  pas  disposer  des  fonds  nécessaires  pour 
pouvoir  améliorer  tout  le  cours  du  fleuve  en  faisant  des  ouvrages  fixes 
d'après  un  projet  déterminé  d'un  bout  à  l'autre. 

Le  système  que  je  préconise  s'appuie  d'une  part  sur  les  études 
théoriques  des  ingénieurs  français,  tels  que  MM.  Fargue,  Vauthier,  Pas- 
queau,  etc.,  et  entre  autres  sur  les  indications  que  M.  le  Président  de 
cette  séance  nous  a  données  il  y  a  dix  ans  au  Congrès  des  Travaux  Mari- 
times, d'autre  part  sur  les  travaux  exécutés  depuis  cinq  ans  par  les  ingé- 
nieurs américains.  Nous  avons  l'honneur  d'avoir  dans  le  Congrès  un  col- 
lègue Américain  distingué,  qui  doit  nous  faire  une  conférence  sur  le 
Mississipi  et  qui  est  plus  autorisé  que  moi  à  vous  dire  tout  ce  qui  a  été 
fait  sur  ce  grand  fleuve. 

Donc,  d'une  part  la  théorie,  d'autre  part  la  pratique  indiquent  la  possi- 
bilité d'obtenir  des  résultats  importants  pour  la  navigation  en  faisant  des 
dragages  énergiques  et  directs  sur  les  passes  à  améliorer. 

On  suit  les  indications  de  la  nature  en  augmentant  la  profondeur  sur  la 
passe  navigable  d'un  seuil  ou  d'une  barre,  comme  on  dit  en  Amérique,  en 
portant  cette  profondeur  même  au  delà  de  ce  qu'exige  la  navigation  à 
un  moment  donné;  la  nature  indique  que  cette  profondeur  a  une  tendance 
rdturelle  à  se  conserver  et  même  augmente  si  la  direction  de  là  passe 
navigable  a  été  bien  choisie. 

D'après  les  ingénieurs  américains,  il  serait  même  impossible  d'en- 
treprendre des  travaux  de  régularisation  de  grands  fleuves  au  moyen  d'ou- 
vrages fixes  si  on  voulait  se  borner  exclusivement  à  améliorer  le  lit 
mineur. 


180  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Dans  le  rapport  officiel  de  la  Commission  du  Mississipi,  que  j'ai  cite 
dans  mon  mémoire,  on  indique  d'une  façon  claire  et  précise  qu'on  ne 
devrait  pas  s'attacher  h  améliorer  le  lit  mineur  tant  que  la  dircclion  des 
hautes  eaux  n'est  pas  fixée.  Pour  les  grands  fleuves  tels  que  la  Volga,  où 
le  lit  majeur  a  souvent  une  vingtaine  de  kilomètres  de  largeur  et  beau- 
coup plus  dans  certains  cas,  on  voit  la  difficulté  qu'il  y  aurait  à  améliorer 
le  lit  dans  toute  sa  largeur. 

Il  y  a  donc  encore  cette  raison,  Timpossibilité  de  bien  fixer  un  lit  mineur 
avant  d'avoir  traité  la  question  du  lit  majeur,  qui  vient  appuyer  le 
système  que  je  vous  soumets. 

Ce  système  se  réduit  à  un  dragage  intensif  sur  la  passe  navigable  du 
fleuve,  qui  devrait  être  précédé  d'études  hydrographiques  très  complètes  et 
accompagné  par  la  construction  d'ouvrages  plus  ou  moins  légers,  à  bon 
marché,  donnant  une  stabilité  plus  ou  moins  considérable  aux  résultats 
qu'on  obtient  par  le  dragage. 

L'expérience  a  prouvé  qu'on  peut  obtenir  de  bons  résultats  par  ce 
système.  J'ai  inséré  dans  mon  rapport  une  planche  indiquant  les  résultats 
obtenus  par  les  dragages  sur  le  Mississipi.  Dans  notre  pays,  où  les  travaux 
n'ont  pas  été  conduits  avec  la  même  intensité  qu'en  Amérique,  l'expé- 
rience a  prouvé,  non  pas  sur  tous  les  points,  mais  sur  un  certain  nombre 
de  points,  qu'en  draguant  sur  les  passes  après  avoir  bien  choisi  la  direction, 
on  peut  obtenir  des  résultats  très  stables. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  d'autres  faits  et  considérations  que  j'ai  discutés 
dans  mon  mémoire.  Ceux  qui  s'intéressent  à  la  question  pourront  en 
prendre  connaissance  en  lisant  directement  le  mémoire.  Je  voudrais  seule- 
ment appeler  l'attention  du  Congrès  sur  un  phénomène  des  grands  fleuves 
qui  n'a  pas  été  suffisamment  discuté  dans  les  précédents  Congrès  de  navi- 
gation intérieure. 

C'est  à  un  ingénieur  français,  Clavel,  que  revient  l'honneur  d'avoir  fait 
le  premier  pas  dans  cette  direction,  en  publiant  dans  les  Annales  des 
Ponts  et  Chaussées  un  mémoire  relatif  aux  travaux  exécutés  sur  la 
Garonne.  En  examinant  les  dessins  delà  première  planche  démon  rapport, 
vous  pourrez  voir  la  rapidité  avec  laquelle  le  lit  de  la  Garonne  qui  coule 
dans  une  vallée  d'alluvion  se  transporte  longitudinalement.  J'ai  donné 
aussi  le  plan  d'une  section  du  Mississipi  où  Ton  voit  d'une  manière  précise 
la  marche  du  même  phénomène,  qui  pour  le  grand  fleuve  d'Amérique  est 
beaucoup  plus  rapide  que  pour  la  Garonne. 

C'est  une  indication  de  la  nature  excessivement  importante.  Nous  y 
trouvons  un  argument  de  plus  pour  dire  que  la  fixation  du  lit  sur  une 
faible  portion  de  sa  longueur  n'est  pas  de  nature  à  donner  de  bons 
résultats. 

Si  nous  saisissons  le  lit  par  des  ouvrages  fixes  sur  une  courte  longueur, 
nous  obtiendrons  des  points  fixes,  mais  le  reste  du  lit  restera  mobile, 
le  creusement  longitudinal  du  lit  suivant  la  pente  de  la  vallée  tendra  à 


I-  SECTION.  —  i"  SÉANCE.  181 

eonlinucr;  nous  créerons  des  obstacles  nouveaux  à  la  navigalion,  les 
courbes  diminueront  de  courbure  à  l'aval  de  l'ouvrage  et  augmenteront  en 
amont. 

Dans  ces  conditions,  on  peul  considérer  comme  démontré  suffisamment, 
par  les  considérations  que  j'ai  eu  Thonneur  de  vous  présenter  et  surtout 
par  les  travaux  présentés  aux  Congrès  précédents,  entre  autres  par  l'excel- 
b»nt  mémoire  de  M.  Girardon  lu  au  Congrès  de  la  Haye,  ainsi  que  par 
l'étude  de  M.  Robert  sur  la  Loire,  que  les  travaux  de  régularisation  limités 
îi  une  courte  distance  ne  sont  pas  de  nature  a  procurer  des  résultats 
stables.  Dans  ces  conditions,  il  y  a  intérêt  à  discuter  la  possibilité, 
comme  je  le  propose,  d'obtenir  de  bons  résultats  en  suivant  la  méthode 
que  j'ai  Thonneur  de  formuler,  et  qui  consiste  à  faire  des  dragages  intensifs 
dans  la  direction  l.i  meilleure  en  se  servant  de  dragues  puissantes  pour 
obtenir  un  effet  utile  dans  un  temps  relalivemenl  court,  et  en  fixant  les 
résullats  ainsi  obtenus  au  moyen  d'ouvrages  fixes  légers. 

Telles  sont  les  idées  générales  que  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre. 

M.  LE  PRÉslDE^T.  —  La  question  soulevée  par  M.  de  Timonoff  est  très 
intéressante;  il  serait  à  désirer  qu'un  membre  de  la  Section  voulût  bien 
traiter  ce  sujet  qui  est  très  vaste.  L'emploi  des  dragages  est  devenu,  par  la 
force  des  choses,  un  des  moyens  principaux,  presque  Tunique,  dans  les 
régions  maritimes.  Il  est  naturel  de  penser  que  dans  les  régions  fluviales, 
quand  on  a  devant  soi  de  larges  espaces,  non  pas  comme  notre  pauvre 
petite  Seine  qui  coule  ici,  mais  comme  la  Volga,  les  dragages  restent  aussi 
un  moyen,  et  peut  être  le  seul,  pour  les  mêmes  raisons. 

La  question  comporte  beaucoup  de  points  délicats.  Je  la  poserai  plutôt 
de  la  manière  invei'se.  Je  ne  demanderai  pas  quand  les  dragages  sont 
utiles,  c'est  la  majeure  partie  des  cas.  Ce  qui  m'intéresserait,  —  je  ne 
dis  pas  que  j*aie  résolu  la  question,  —  c*est  de  savoir  quand  ils  ne  sont 
pas  possibles.  Il  y  a,  d'autre  part,  des  cas  où  le  dragage  est  insuffisant. 

De  plus,  dans  le  mémoire  de  M.  de  Timonofl',  il  y  a  la  loi  de  l'appel  des 
eaux,  ce  qui  veut  dire  que  les  eaux  se  dirigent  là  où  on  leur  a  fait  une 
issue.  C'est  parfaitement  exact,  mais  il  y  a  un  point  important.  Pour  que 
ce  soit  vrai,  il  faut  que  l'issue  soit  suffisamment  profonde;  en  d'autres 
termes  quand  vous  avez  donné  aux  eaux  une  issue  notablement  plus 
profonde  que  ce  qu'il  y  a  à  droite  et  à  gauche,  elles  se  dirigent  de  ce  côté, 
mais  si  vous  ne  faites  qu'uae  faible  dépression,  Tappel  des  eaux  devient 
insignifiant  et  vous  n'obtenez  pas  de  résultat. 

11  semble  aussi  que  la  question  dépend  de  la  nature  du  fond,  qui  peut 
être  de  la  vase,  du  galet,  du  sable. 

Cette  question  est  donc  très  vaste  et  j'y  attire  votre  attention. 

Je  vous  propose  de  reprendre  demain  nos  travaux  à  deux  heures.  Nous 
pourrons  discuter  la  première  question  et  peut-être  aborder  la  seconde  si 
nous  avons  le  temps.  Nous  aurons  en  tous  cas  le  temps  de  finir  les 
deux  questions  pour  mercredi  et  il  nous  restera  la  journée  de  jeudi  pour 


182  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

l'employer  comme  il  appartiendra,  notamment  pour  une  communication 
que  M.  de  Sanctis  a  demandé  à  faire  sur  le  régime  du  Tibre. 

/.a  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


DEUXIEME  SÉANCE 

Mardi  31  juillet. 


Présidence  de  M.  Mengin-Lecreulx. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart. 

M.  LE  Présidekt.  —  Avant  de  continuer  nos  travaux,  nous  avons  à  dési- 
gner un  rapporteur. 

J'ai  rhonneur  de  vous  proposer  de  désigner  M.  Robert,  ingénieur  des 
ponts  et  chaussées  à  Angers,  auteur  de  Tun  des  mémoires  qui  vous  ont  été 
communiqués. 

Il  n'y  a  pas  d'opposition?... 

La  proposition  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Nous  avons  commencé  hier,  je  ne  dirai  pas  la  dis- 
cussion, mais  l'examen  des  rapports  relatifs  à  la  première  question.  Il 
nous  reste  encore  à  examiner  le  rapport  de  M.  Tutein  Nolthenius,  qui 
n'était  pas  présent  à  la  séance  d'hier,  et  qui,  je  crois,  ne  pourra  pas  assis- 
ter non  plus  à  celle  d'aujourd'hui,  ce  que  pour  ma  part  je  regrette  beau- 
coup. Nous  aurons  ensuite  une  communication  deM.  Vauthier  qui  s'excuse 
de  ne  pouvoir  prendre  part  personnellement  à  nos  travaux,  et  qui  m'a 
demandé  la  permission  de  vous  soumettre  une  communication  écrite.  Je 
vous  prierai  de  donner  suite  à  celte  demande,  et  si  vous  le  voulez  bien,  je 
vous  donnerai  lecture  de  cette  communication. 

J'espère  que  nous  pourrons  terminer  aujourd'hui  l'examen  des  commu- 
nications relatives  à  la  première  question  et  la  discussion  qu'elles  soulè- 
veront. Cette  discussion  a  été  hier  fort  courte,  à  peu  près  nulle.  Je  serais 
heureux  qu'il  pût  en  être  autrement  aujourd'hui. 

Demain  mercredi,  nous  pourrions  prendre  la  seconde  question,  relative 
à  l'alimentation  des  canaux.  Enfin  jeudi  matin,  nous  aurons  la  conférence 
que  M.  Ockcrson  veut  bien  nous  faire  sur  le  Mississipi,  et  il  nous  restera 
l'après-midi  du  jeudi  pour  l'employer  suivant  qu'il  appartiendra. 


1"  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  183 

Parmi  les  communications  relatives  à  la  première  question,  il  y  en  a 
une  d'une  nature  particulière  et  d'un  haut  intérêt,  celle  deM.deTimonoff. 
Puisque  nous  avons  terminé  la  séance  d'hier  par  cette  communication,  je 
commencerai  par  ouvrir  la  discussion  sur  ce  point. 

M.  GuiLLON.  —  Ce  dont  parle  M.  de  Timonoff  a  beaucoup  de  rapport 
avec  ce  dont  parle  M.  Ockerson.  Les  dragages  sont  traités  dans  la  brochure 
que  j'ai  reçue. 

H.  LE  Présideist.  —  Sans  doute.  Mais  la  communication  de  M.  Ockerson 
a  été  fixée  à  jeudi  matin  et  avec  le  temps  dont  nous  disposons  et  qui  n'est 
pas  bien  long,  ce  serait  faire  double  emploi  que  de  discuter  en  ce  moment 
un  mémoire  et  d'avoir  ensuite  la  communication. 

D'ailleurs,  quoiqu'il  y  ait  un  certain  rapport  entre  le  Mississipi  et  la 
Volga,  à  raison  des  dimensions  comme  aussi  à  raison  de  l'emploi  des  dra- 
gages, il  ne  semble  pas  cependant  que  les  deux  questions  soient  absolu- 
ment liées. 

Je  reconnais  donc  l'exactitude  de  l'observation  qui  vient  d'être  faite, 
mais  il  ne  me  semble  pas  cependant  que  nous  devions  ajourner  la  dis- 
cussion sur  le  mémoire  de  M.  de  TimonofT  comme  sur  l'ensemble  de  la 
première  question. 

Je  donne  la  parole  à  M.  von  Dômming. 

M.  VON  Dômming.  —  Meine  llerren  das  von  Herrn  von  Timonofl'  in  Vors- 
chlag  gebrachte  Regulirungssystem  besteht  wesentlich  darin,  dass  die 
Herstellung  und  Unterhaltung  der  nôtigen  Fahrwassertiefe  durch  kràflige 
Bagger  bewirktwerdensoU,  wobei  nebenherund  aushilfsweîsc  die  Verwen- 
dung  leichter  Werke  zur  endgùltigen  Festlegungder  Fahrrinne  vorgesehen 
îst.  Es  kann  meines  Erachtens  einem  Zweifel  wohl  nicht  unterliegen, 
dass  nachdergrossen  VervoUkommnung,  v^elchedas  Baggerwesen  im  Laufe 
der  letztenJahrzehnteerfahren  hat,  den  Baggern  beim  Flussbau  in  Zukunfl 
eine  grôsscre  Rolle  zufallen  wird,  als  sie  bishcr  gehabt  haben.  Die  aus- 
serordentliche  Steigerung  der  Leistungsfahigkeit  der  Bagger,  me  sie  in 
den  von  der  russischen  Regierung  fur  die  Wolga  beschafllen  Dampfbaggern 
besonders  in  die   Erscheinung  tritt,  die  gleichzeitig  damit  verbundene 


M.  vo!f  Dômming.  —  Messieurs,  le  système  de  régularisation  proposé  par  M.  de 
Timonoff  consiste  principalement  en  ce  que  l'établissement  et  l'entretien  de  la 
profondeur  d^eau  nécessaire  dans  une  passe  d'un  fleuve  doivent  être  effectués  au 
moyen  de  dragues  puissantes,  tout  en  prévoyant  à  part  cela  et  comme  moyen 
auxiliaire  l'utilisation  d'ouvrages  légers  pour  la  consolidation  définitive  du 
chenal.  A  mon  avis,  il  n'est  pas  douteux  que,  eu  égard  aux  grands  perfectionne- 
ments qu'on  a  apportés  depuis  une  trentaine  d'années  aux  machines  à  draguer, 
le  dragage  jouera  dans  l'avenir,  dans  les  travaux  de  régularisation  des  fleuves,  un 
rôle  plus  important  que  celui  qu'il  a  joué  jusqu'à  présent.  L'augmentation  sen- 
sible de  la  puissance  des  dragues,  telle  qu'elle  se  constate  entre  autres  dans  les 
dragues  à  vapeur  construites  par  le  gouvernement  russe  pour  la  Volga,  la  diminu- 


484  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Ermassigung  dor  Kostcn  fur  die  FOrderung  des  Baggergutes  mùssen  unbe- 
dingt  dahinfùhren,  dass  man  dem  Baggerbelricb  bci  der  Regulirung  eine 
weil  grôssere  Verwendung  zuweist,  aïs  er  bisber  gcfunden  bat.  Ich  glaube 
wohl,  <lass  unter  Ycrhallnissen,  wie  sie  nachden  Scbilderungcn  des  Herrn 
Berichterstatters  an  der  AVolga  und  âhniichen  Slromen  beslehen,  der  auf 
das  àussersle  gesicigerle  Baggerbelrieb  mil  vollkommenen  Apparaten  zii 
gùnstigen  Ergebnissen  fur  die  Vcrbesserung  der  Schiflîahrtsstrassc  fùhren 
wird;  ich  glaube  auch  aussprechcn  zu  dùrfen,  dass,  wenn  man  an  deuls- 
cben  Flùssen  vor  der  Frage  stande,  die  Regulirung  erst  in  Angrifl'  zu 
nebmen,  man  den  Baggern  viel  mehr  an  Thàtigkeit  zuweisen  wùrde,  als 
es  gescheben  konnte  und  gescbehen  mussle,  als  man  voi*  30  oder  mehr 
Jabren  die  Regulirung  dicscr  Flussc  in  Angrifl  nabm.  Es  isi  aber  zu 
.bedcnken,  dass  nebcn  anderea  Rncksicblen  vor  allem  der  unvollkommene 
Sland  der  Maschinentechnik  speziell  inbezug  auf  das  Baggerwesen  zu 
damaliger  Zeit  die  Veranlassung  war,  dass  man  den  Baggern  nichl  die- 
jenige  Bedeulung  zusprechen  konnle,  die  sie  mit  der  Zeit  erlangt  haben. 
Ich  darf  auch  bemerken,  dass  mit  der  fortschreitendcn  Regulirung  der 
deutschen  Elusse  in  den  leizlen  Jahrzehnlen  man  in  erlieblichem  Maasse 
auch  die  Thàtigkeit  der  Bagger  fur  die  Vcrbesserung  der  Fahrslrasse 
neben  den  Einschrânkungsbaulen  in  Anspruch  genommen  liât.  Unter 
anderem  ist  das  am  Rhein  gescbehen,  wo  man  zugleich  mit  dem  Ausbau 
der  Werke  auch  die  Ilerstellung  der  Fahrrinne  durch  Baggerung  îm  allge- 
meinen  belrieben  bat.  Aehnlich  liegen  die  Verhàltnisse  an  der  Elbe,  wo 
.man  seit  dem  lelzten  Jahrzehnt  zu  einer  Verdoppelung  des  Bagger- 
parks    ùbergegangen    ist,    um    Iland    in   Hand  mit  dem    Ausbau    der 

tion  des  frais  de  curage  et  d'approfondissement  qui  découle  de  remploi  de  ces 
machines,  auront  pour  conséquence  qu*on  les  emploiera  de  plus  en  plus,  dans  les 
travaux  de  régularisation  des  fleuves.  Je  crois  fermement  que  dans  les  conditions 
que  —  d*après  les  indications  de  M.  le  Rapporteur  —  présentent  la  Volga 
et  les  autres  fleuves  analogues,  Tapplication  sérieuse  du  système  des  dragages  au 
moyen  de  machines  parfaites  conduira  à  des  résultats  favorables,  quant  à  lamé- 
lioration  des  voies  navigables;  je  crois  également  pouvoir  dire  que,  si  les  travaux 
de  régularisation  exécutés  en  Allemagne  étaient  encore  à  faire,  les  dragues 
seraient  appelées  à  jouer  un  rôle  bien  plus  considérable  que  celui  qu'elles  ont 
rempli  il  y  a  trente  ans  ou  plus,  lorsqu'on  procéda  aux  dits  travaux  de  régularisa- 
tion. Mais  il  faut  tenir  compte  de  ce  que,  à  part  diverses  autres  considérations, 
les  progrès  imparfaits  réaUsés  à  l'époque  sus-indiquée  dans  la  construction  des 
machines  et  spécialement  dans  celle  des  machines  à  draguer  ont  été  la  véritable 
cause  pour  laquelle  on  n'a  pu  à  ce  moment-là  attribuer  aux  dragages  l'impor- 
tance qu'ils  ont  acquise  par  la  suite.  Je  puis  également  dire  que  dans  les  travaux 
de  régularisation  des  rivières  d'Allemagne,  devenus  de  plus  en  plus  nombreux 
dans  le  courant  des  trente  dernières  années,  on  a  eu  recours  dans  une  large 
mesure  à  la  puissance  des  dragues  pour  améliorer  les  voies  navigables,  tout  en  y 
fljct  ua  nt  les  travaux  de  redressement  nécessaires. 


1«  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  185 

\Vcrkc   Baggorungcn    zur   Yerbesscrung   der   Fahrrinnc    zu    bclreiben. 

Auch  bei  kleinercn  Flûsscn,  wic  bcispielsweisc  beim  obcrcn  Pregcl,  hat 
man  gcrade  in  allerneustcr  Zeil  dcr  Verwcndung  des  Baggeis  eine  enl- 
schcidendc  Bedeulung  beigclegl,  wobei  zugleich  eine  zweckentsprechende, 
der  Rcgulierung  und  Lcitung  des  Flusses  diencnde  Vcrwendung  des  gcfOr- 
derlen  Baggergules  erstrebt  worden  ist. 

Inwieweil  nun  der  als  Endziei  erslreble  Zustand,  eine  danernde  Lage 
und  giitc  Tiefe  derPahrwasserrinne  zu  erreichen,  bei  dem  System  von  M. 
de  Timonofi*  errcicht  werden  wird,  darùber  kann  meines  Erachtcns 
Iheoretisch  ein  Urteil  vorweg  scliwer  gefâllt  wcrden.  Es  ist  nach  dem 
Bcrichl  des  Herrn  Berichlerstatlers  gcdacht,  dass  von  Jahr  zu  Jahr  auf 
den  Sehwellen  die  Ilersteliung  der  SchiflTabrlsrinne  miltelst  Durchbag- 
gorung  einer  liefen  Rinne  angcbabnt  werden  solle.  Ich  kcnnc  nun  die 
Verhâltnisse  der  Woiga  nicbt,  um  darùber  urleilen  zu  kônnen,  ob  die 
einmalige  Herslellung  einer  solchen  Rinne  wahrend  cincr  Schiflfahrts- 
periode  ausreichen  môchle,  um  einen  befriedigenden  Zustand  wahrend 
der  Schiflfahrtspcriode  zu  gcwâhrleisten.  Wenn  ich  aus  Verhàllnissen  bei 
iuideren  Flùssen,  beispielswcise  der  Elbe,  einen  Schiuss  ziehen  darf,  so  ist 
es  der,  dass  je  nach  dem  Weclisel  der  Wasserstânde  bei  Eintritt  hôherer 
Wasserstande  oder  gar  Ilochwassers  eine  Verwerfung  dieser  Rinne,  ein 
Zulaufen  dcrselben  wohl  kaum  zu  vcrmeiden  sein  môchle,  und  wenn 
ahnliche  Verhâllnisse  auch  bei  den  hier  in  Frage  stehenden  grossenSlVômcn 
bcstehen,  so  glaube  ich,  dass  mit  einmaliger  Ilersteliung  der  Fahrwas- 
serrinne  durch  Durchbaggern  einer  tiefen  schmalen  Rinne  nicht  fur  das 
ganzeSchiUTahrfsjahr  dererstrebte  Zustand  sich  erreichen  làssl. 


C'est  ce  qui  a  été  fait  lors  des  travaux  de  régularisation  du  Rhin  où,  en  môme 
temps  qu*on  exécutait  des  travaux  de  défense  des  rives,  on  procédait  aussi,  en 
général,  à  une  réfection  du  chenal  à  Taide  de  dragues.  Les  conditions  sont  les 
mêmes  en  ce  qui  concerne  TËlbc,  où,  depuis  une  dizaine  d'années,  on  a  doublé 
le  matériel  de  dragage,  afin  de  pouvoir  procéder  aux  travaux  de  défense  des 
rives  conjointement  avec  des  dragages  pour  l'amélioration  du  chenal. 

Pour  les  petites  rivières  également,  comme  par  exemple  pour  la  Pregel  supé- 
rieure, on  a  compris  ces  temps  derniers  l'extrême  importance  qu'il  y  a  à  se 
servir  de  dragues,  et  en  môme  temps  on  est  arrivé  h  utiliser  les  produits  dragués 
au  bénéfice  de  la  régularisation  et  de  la  canalisation  de  la  rivière. 

Quant  à  la  question  de  savoir  jusqu'à  quel  point  on  pourra,  en  appliquant 
le  système  de  M.  de  Timonoff,  arriver  au  butfmal,  c*ebt-à-dire  obtenir  une  assiette 
stable  et  une  bonne  profondeur  du  chenal,  il  me  semble  qu'il  est  difficile 
d'émettre  par  avance  et  théoriquement  un  avis  définitif  à  ce  sujet.  D*après 
M.  le  Rapporteur,  rétablissement  de  la  passe  navigable  devra  être  obtenu  en 
faisant  d'année  en  année  sur  les  seuils  de  profondes  coupures  au  moyen  d'ap- 
pareils à  draguer.  Je  ne  connais  pas  assez  les  conditions  du  fleuve  qu'il  a  en  vue 
pour  pouvoir  juger  s'il  suffirait  d'exécuter  une  seule  fois,  pendant  une  période 
de  navigation,  une  passe  de  ce  genre  pour  assurer  d'une  façon  satisfaisante  la 


18«î  PROCÊS-VERBACX  DES  S£a>CES  DES  SECHONS. 

Ich  bezweifelc  abcr  auch,  dass  es  durch  eine  von  Jalir  m  Jahr  ausge 
fûhrfc  Durchbaggeningeiner  Rinne  durch  die  SchwcHen  bei  verànderlicher 
Sohic  und  starkcr  Geschiebefùhrung  schlîesslich  môglich  sein  ^rird,  auch 
mit  Zuhilfenahme  der  geplanten  kleineren  oder  leichteren  Hilfswerke  einen 
dem  vorgesetztcn  Ziele  entsprechendcn  Zustand  dauemd  zu  eireichen. 
Meines  Erachtens  ^ird  ja,  niie  auch  von  llerm  von  TimonolT  hervorgehoben 
worden  ist,  vor  allen  Dingen  die  sorgiâltigste  Beobachtung  der  Vorgânge  im 
Strom,  wie  sie  sich  ausderDurchbaggerungergcbenwerden,  eine  der  ersten 
Vorbedingungen  sein  fur  das  weitere  Vorgehen  und  fur  die  zweckentspre- 
chendeDurchfûhrung  eîner  derartigen  Regulirung.  Gewiss  muss  man  wie  bei 
jedem  anderen  negulirungssysteni,  so  auch  bei  diesem  System  die  sorgfal- 
tîgsle  und  eingchendste  Beobachtung  aller  durch  kûnsUiche  EingrilTe  her- 
vorgerufenen  Vcrânderungen  sich  in  erster  Unie  zur  Aufgabe  stellen. 
Dièse  Beobachtung  mag  zur  Âbànderung  der  Mittel  und  Wege  fuhren, 
immerhin  vfird  man  erst  nach  eincr  lângeren  Reihe  von  Jahren  meines 
Erachtens  zu  cinem  sichercn  Schluss  darùber  kommen  kônnen,  inwieweit 
sich  auf  diesem  Wege  das  erstrebte  Ziel  dauemd  wird  erreichen  lassen. 

Im  ûbrigen  aber  glaube  ich  aussprechen  zu  soUen,  dass  eine  Gencralisi- 
rung  der  Regulirungsmethoden  durchaus  nicht  môglich  ist;  sie  ist  auch. 
soweit  ich  aus  dem  Bericht  des  Ilcrrn  von  TimonofT  entnommcn  habe,  nicht 
bcabsichtigt.  Je  nach  der  Natur  des  Stromes  muss  man  die  Mittel  wâhlen 


navigation  pendant  ladite  période.  S*il  m*est  permis  de  poser  une  conclusion  en 
me  basant  sur  les  conditions  d*autres  fleuves,  tels  que  TEIbc  par  exemple,  je 
dirai  que,  en  raison  des  changements  de  hauteur  des  eaux  par  suite  d*élëvation  du 
niveau  du  fleuve  ou  même  de  crue,  on  ne  pourra  guère  empocher  la  destruction 
partielle  ou  Tobstruction  de  la  passe  draguée;  si  les  mômes  conditions  existent 
également  pour  les  fleuves  dont  il  est  question,  je  crois  que  ce  n*est  pas  en  creu- 
sant une  seule  fois  un  chenal  profond  et  étroit  au  moyen  de  dragues,  qu*on 
pourra  arriver  au  résultat  désiré,  c*est-à-dire  obtenir  une  passe  navigable  pouvant 
suffire  pendant  toute  une  année  aux  besoins  de  la  navigation.  Outre  cela,  je  doute 
fort  qu'il  soit  fmalement  possible  d'obtenir  un  état  de  choses  satisfaisant  et 
durable,  conforme  au  but  proposé,  en  procédant  d'année  en  année  à  l'aide  de 
dragues  au  creusement  d'une  passe,  —  dans  le  cas  d'un  lit  à  fond  mobile  avec  de 
forts  mouvements  de  galets,  —  et  cela  même  en  y  adjoignant  les  ouvrages  auxi- 
liaires légers  qui  ont  été  projetés.  A  mon  avis,  et  comme  il  a  d'ailleurs  été  indiqué 
également  par  M.  de  Timonoff,  une  des  premières  conditions  à  remplir,  avant 
d'aller  plus  loin  et  de  chercher  à  atteindre  le  but  proposé  d'une  régularisation  de 
ce  genre,  sera  d'observer  minutieusement  tous  les  faits  qui  pourront  se  produire 
dans  le  fleuve  à  la  suite  des  opérations  de  dragage.  Il  faut  certainement,  avec 
cette  méthode  comme  avec  tout  autre  système  de  régularisation,  s'occuper  en 
premier  lieu  d'examiner  et  d'observer  avec  soin  et  en  détail  les  changements 
provoques  par  toute  intervention  artificielle.  Cet  examen  peut  conduire  à  certains 
résultats  et  provoquer  la  modifîcation  des  moyens  et  méthodes  employés,  mais 
ce  n*est  guère  qu'au  bout  d'une  longue  série  d'années  qu'on  pourra  à  mon  avis, 


i"  SECTION.  —  •;•  SÉANCE.  187 

bezîehungsweisc  àndern  und  danach  die  Dispositionen  und  Plane  ein- 
richten. 

Wenn  ich  nun  weiter  noch  einige  Worte  sagen  darf  zu  den  Ausfùhrungen 
im  Berichte  des  llcrrn  von  Timonoff  ùber  die  Erfolgc  oder  Wirkungen  der 
bisher  dureh  Einschrânkungsbauten  ausgefùhrlcn  Regulirungen,  so  môchtc 
ich  zunâchst  hervorheben,  dass  ich  mit  dem  Hcrrn  Berichlerstalter  darin 
ûbereinsiimine,  dass  die  Vorausberechnungen,  welche  fûr  die  Regulirung 
mittelst  Einschrânkiingen  bisher,  vor  Jahren  und  Jahrzehnten  aufgeslelll 
sind,  mehr  oder  weniger  einer  sichercn  Griindiage  entbchren.  Dies  ist 
darin  begrùndet,  dass  unserc  hydraulische  Wissenschaft  noch  in  vielen 
Punklen  der  \ôlligen  Sicherheit  und  Zuverlâssigkeit  ermangell.  Es  mag 
daher  auch  erkiârlich  sein,  wenn  nicht  ùberali  bei  den  mittelst  Einschrân- 
kungsbauten regulirten  Flùssen  dasjenige  Ziel,  welches  von  Hause  aus  in 
dem  Entwurf  gesetzt  war,  in  vollem  Ûmfangeerreicht  wordcnist.  Dassaber 
der  Zustand  der  mittelst  Kinschrànkungswerke  regulirten  Flùsse  —  und 
da  beziehe  ich  mich  in  ersier  Unie  auch  wieder  auf  diejcnigen  in  Deutsch- 
land  —  doch  nicht  so  ungûnstig  aussieht,  wie  es  nach  dem  Bericht  des 
Herrn  von  Timonoff  scheinen  kônnte,  das  môchte  ich  doch  mit  einigen 
Worten  noch  berùhren.  In  dem  Bericht  des  Herrn  von  Timonoff  ist  hinge- 
vfriesen  worden  auf  eine  Denkschrift,  welche  im  Jahre  1888  ùber  die  Erfolgc 
der  Regulirungen  an  den  deutschen  Strôme  erstattet  worden  ist.  Es  ist  aus 


«rriver  à  une  conclusion  sérieuse  et  se  rendre  compte  jusqu'à  quel  point  il  sera 
possible  d'atteindre  par  Temploi  de  ladite  méthode  le  but  désiré,  avec  des  effets 
durables. 

Du  reste,  je  crois  devoir  dire  qu^une  généralisation  des  méthodes  de  régularisa- 
tion n*est  pas  possible,  et,  autant  que  j*ai  pu  m'en  rendre  compte  par  le  rapport 
de  M.  de  Timonoff,  cette  généralisation  n  a  pas  été  proposée.  Suivant  la  nature 
du  cours  d'eau,  il  faut  choisir  les  moyens  ou  les  modifier,  et  prendre  des  dispo- 
sitions en  conséquence. 

Maintenant,  s'il  m'est  permis  d'ajouter  encore  quelques  mots  aux  explications 
que  donne  M.  de  Timonoff  dans  son  rapport  au  sujet  des  résultats  ou  effets  des 
régularisations  effectuées  jusqu'à  présent  au  moyen  d'ouvrages  de  rétrécissement, 
je  ferai  remarquer,  en  premier  lieu,  que  je  suis  d'accord  avec  M.  le  Rapporteur 
lorsqu'il  dit  que  les  projets  qui  ont  été  établis,  il  y  a  des  années,  pour  la  régulari- 
sation au  moyen  d'ouvrages  rétrécissants  sont  plus  ou  moins  dépourvus  de  base 
sérieuse.  Il  faut  en  chercher  la  raison  dans  le  fait  que  notre  science  hydraulique 
manque  encore,  sous  bien  des  rapports,  d'assurance  et  de  garantie  suffisante. 
Personne  ne  sera  donc  étonné  que,  dans  les  régularisations  de  rivières  effectuées 
au  moyen  d'ouvrages  rétrécissants,  le  but  proposé  n'ait  pas  toujours  été  atteint 
entièrement.  Je  voudrais  toutefois  ajouter  quelques  mots  quant  à  l'état  des 
fleuves  régularisés  au  moyen  d'ouvrages  rétrécissants,  —  ici  également  je  m'en 
rapporte  en  premier  lieu  aux  fleuves  d'Allemagne;  —  je  dirai  que  la  situation 
n'est  pas  aussi  défavorable  qu'elle  semble  l'être  d'après  le  rapport  de  M.  de 
Timonoff.  Dans  le  rapport  de  M.  de  Timonoff,  il  est  fait  allusion  à  un  mémoire 


188  PROCÈS-VKRBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

diescr  Denkschrift  fur  den  Rlicin  gcfolgcrl,  dass  hci  wcitcm  die  gewùn- 
schlen  Resultatc  nicht  errciclit  waren.  Ks  muss  abcr  in  Betrachl  gezogeii 
werden,  dass  im  Jahie  1888  die  R(»guliningsarbeilen,  am  Rlieinc  nocli 
erst  in  der  Ausfûhrung  begriffen  waren.  Der  Anfang  dicser  Reguliriingen 
mit  dem  ncu  gestcckten  Ziel  gcht  zui  ûck  bis  Endc  der  70er  Jahrc,  und 
die  seit  dem  Jalire  1888  bis  in  die  neuesle  Zeit  forlgefûhrten  Rcguli- 
rungen  habcn  doch  dahin  gefûhrt,  dass  das  Ziel,  wclcbes  seiner  Zeit  gesetzt 
war,  erreicht  isl,  wenn  auch  einzeinc  Nacharbeilen  hier  oder  da  viclleichl 
iioch  crwûnscht  sein  môgen. 

Ich  kann  auch  verweisen  auf  die  Ergebnissc,  welche  die  Regulirung  der 
Momei  und  Weichsel  gezeitigt  hat;  fCir  einen  Vcrgleich  des  Zustandes  nichl 
regulirter  Strccken  mit  einer  regulirten  Slrecke  kommt  es  zu  stalten,  dass 
an  diesen  Strômen  auf  dem  preussischcn  Gebiet  die  Regulirung  seit 
den  80cr  Jahren  ausgefûhrt  worden  ist,  wàhrend  auf  russischcm  Gebiet 
eine  Regulirung  noch  nicht  durcligefùhrt  worden  ist.  Die  Erfahrung  hat 
nun  doch  wohl  beslàtigt,  dass  abgesehen  von  anderen  Verbesserungen, 
welche  fur  die  Anlieger,  die  Niederungen,  die  Landescullur  gleichzeitig 
bci  der  preussischerseits  ausgefùhrten  Regulirung  erstrebl  wurden  oder 
wenigstens  als  unraittelbare  Folge  sich  crgaben,  auch  hinsichtlich  der 
SchiHharkeit  die  Zustânde  der  regulirten  Strecken  bisser  sind  als  auf 
deii  nicht  regulirten  Strecken.  Mir  ist  bekannt,  dass  mehrfach  Zeiten 
gewcsen  sind,  wo  bei  gcringer  AVasserfùhrung  der  Weichsel  und  der  Memel 
die  Schiflfahrt  auf  preussischem  Gebiet  noch  im  Gange  blieb  unter  relaliv 
gùnsligeii  Verhàltnissen,  wâhrcnd  in  den  nicht  regulirten  Strecken  weiter 


publié  en  1888  et  traitant  du  résultat  des  régularisations  opérées  sur  les  fleuves 
allemands.  On  en  tire  la  conclusion  que  les  résultats  obtenus  diiïèrcnt  sensible- 
ment (le  ceux  qu'on  s'était  proposés.  Or  il  faut  tenir  compte  du  fait  qu'en 
Tan  1888  les  travaux  de  régularisation  qui  étaient  projetés  sur  le  Rhin  se  trouvaient 
encore  en  cours  d'exécution.  Les  travaux  ont  été  commencés  vers  1880,  et  les 
régularisations,  continuées  depuis  1888  jusqu'à  une  époque  toute  récente,  ont  été 
menées  de  telle  sorte  que  le  but  que  l'on  s'était  proposé  à  l'origine  a  été  réelle- 
ment atteint,  quoique  certains  travaux  isolés  soient  encore  à  désirer  çà  et  là. 

Je  puis  également  signaler  les  résultats  que  l'on  a  obtenus  par  la  régulari- 
sation de  la  Memel  et  de  la  Vistule  et,  pour  faire  une  comparaison  entre  les 
parcours  non  régularisés  et  un  parcoure  régularisé,  je  rappellerai  que,  sur  le 
territoire  prussien,  ces  régularisations  ont  été  effectuées  entre  1880  et  1890 
ainsi  que  dernièrement  encore,  alors  que,  sur  le  territoire  russe,  le  parcoure  des 
mêmes  rivières  n'a  pas  encore  été  régularisé  jusqu'à  présent.  Or  l'expènence  a 
démontré,  qu'outre  les  améliorations  qui  ont  été  réalisées  dans  l'intérêt  des  rive- 
rains et  au  point  de  vue  de  l'agriculture,  on  constate  également  sur  le  territoire 
prussien  une  amélioration  des  conditions  de  navigation,  qui  n'existe  pas  sur  les 
parcours  non  encore  régularisés.  Il  est  parvenu  à  ma  connaissance  qu'à  difle- 
rentes  époques,  et  à  des  moments  où  le  niveau  des  eaux  était  peu  élevé  dans  la 
Yistule  et  la  Hemel,  l:i  navigation  a  pu  s'effectuer  —  dans  des  conditions  relali- 


1"  SKCTION.  —  2-  SÉAiNCE.  180 

aufwijrls  auf  russischem  Gebiet  dcr  Schifffahrisvcrkehr  mchr  oder  weniger 
stockte  oder  ganz  zum  Erlicgen  kam. 

Weîlcr  darf  ich  fur  die  gùnstigen  Folgen,  welche  mit  der  Regulirung 
durch  Einschrànkungswcrke  erzielt  worden  sind,  darauf  verweisen.  in 
welch  ausserordentlichem  Masse  sich  in  Folge  Durchfùhrung  der  Reguli- 
rungsbauten  dcr  Yerkehr  auf  den  regulirten  Strômen  gehoben  bat,  und 
zwar  nicht  bloss  in  Bezug  auf  den  Gesamtumfang  des  Yerkebrs,  sondern 
auch  inbezug  auf  die  Grosse  und  Tragfâhigkeit  der  Fahrzeuge.  In  dicser 
Heziehung  môchte  ich  nur  cinige  wcnige  Zahlen  nenncn  :  dass  beispielweise 
an  der  Elbe,  bevor  man  zu  einer  planmâssigen  Regulirung  schritt,  die 
grôsstc  Tragfâhigkeit  der  Schiffe  nur  250-300  Tonnen  betrug,  wâhrend 
sie  jetzt  bis  zu  1200  Tonnen,  vereinzeit  auch  wohl  noch  etwas  darùber 
belrâgl.  Auf  dem  Rhein  gehôrtcn  Schiffe  von  400  Tonnen  Tragfâhigkeit  in 
frùherer  Zeit  zu  den  grôssercn,  wâhrend  wir  in  neuerer  Zeit  Schiffe  von 
2000  Tonnen  und  etwas  darûber  haben.  Es  ist  vor  allen  Dingen  die  gleich- 
raâssigcre  Ausbildung  des  Fahrwassers  inbezug  auf  Breite  und  Fahrbarkeit 
in  den  Uebergângen  dasjenige,  was  erreicht  worden  ist.  Mag  auch  bci  ein- 
zelnen  Strômen ^  wie  bei  der  Oder  und  Elbe,  das  Maass  dererreichten  grôs- 
seren  Tiefe  gegenùber  dem  frùheren  Zustand  ein  geringeres  sein,  annà- 
hernd  ist  die  Tiefe  aber  auch  dort  bis  zu  derjenigen  Grenze  ermcht 
worden,  welche  man  sich  als  Ziel  der  Regulirung  gesetzt  hatte. 

Ein  weiterer  grôsserer  Gewinn,  den  ich  eben  schon  andeutete,  der  aller- 
dîngs  in  erster  Linie  den  Niederungen  der  Strôme  zu  Gule  kommt,  ist  der, 
dass  durch  die  Regulirungswerke  der  Abbruch  der  Ufer,  die  Verànder- 


vement  favorables  —  sur  le  territoire  prussien,  alors  que  dans  le  parcours  non 
régularisé  situé  sur  le  territoire  russe  la  navigation  devait  être  suspendue  plus 
ou  moins,  et  môme  arrêtée  complètement  en  certains  endroits. 

Je  puis  encore  signaler  —  en  ce  qui  concerne  les  suites  favorables  obtenues 
par  les  régularisations  au  moyen  d'ouvrages  rétrécissants  —  que,  grâce  à  ces 
derniers,  le  trafic  sur  les  fleuves  régularisés  s'est  développé  dans  une  très  large 
mesure  et  cela  non  seulement  quant  à  son  importance  générale,  mais  aussi 
quant  aux  dimensions  et  au  port  des  bâtiments.  A  Tappui  de  ces  dires  je  puis 
donner  quelques  chiffres  :  en  ce  qui  concerne  TElbe,  par  exemple,  le  port  des 
bâtiments  était,  avant  qu*on  eût  effectué  les  travaux  méthodiques  de  régulari- 
sation, de  250  à  500  tonnes  au  maximum,  alors  que  maintenant  il  s'élève 
jusqu'à  1200  tonnes  et  même,  dans  certains  cas  isolés,  à  un  chiffre -un  peu 
plus  élevé.  Sur  le  Rhin,  le  port  maximum  des  bâtiments  ne  dépassait  pas 
autrefois  400  tonnes,  tandis  qu'à  présent  les  bâtiments  qui  circulent  sur  ce  fleuve 
ont  jusqu'à  2000  tonnes  et  même  davantage.  Avant  tout,  ce  qui  a  été  réalisé, 
c'est  un  développement  plus  uniforme  du  chenal  au  point  de  vue  de  sa  largeur 
et  de  la  navigabilité  de  ses  passes. 

Si  même,  dans  certains  fleuves  comme  l'Oder  et  l'Elbe,  l'augmentation 
de  la  profondeur  n'est  pas  bien  importante  et  si,  sous  ce  rapport,  la  situation 
n'a  que  très  peu  varié,   on  peut  dire  néanmoins  que  là  aussi  la  profondeur 


192  PROGÈS-VERBAl'X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

et  il  me  rend  celle  justice  que  je  n'ai  pas  proposé  de  le  généraliser. 

Il  m*a  fait  ensuite  un  petit  reproche  en  attirant  Tatlentionde  rassemblée 
sur  un  point  faible  de  mon  mémoire,  dans  lequel  je  dis  que  les  travaux 
du  Rhin  n'ont  pas  eu  tout  le  succès  désiré.  Mais  je  Tai  dit  d'après  les 
données  de  1888.  Je  suis  heureux  de  constater  que,  depuis,  ces  travaux 
ont  atteint  le  but  qu'on  poursuivait. 

Il  a  passé  en  revue  les  derniers  travaux  exécutés  sur  d'autres  fleuves 
d'Allemagne,  qu'on  a  régularisés  au  moyen  d'ouvrages  rétrécissants.  On  a 
obtenu  ainsi  de  bons  résultats  au  point  de  vue  de  la  navigation  ainsi  qu'au 
point  de  vue  des  intérêts  agricoles  et  autres.  J'ai  précisément  appelé 
l'attention  de  l'Assemblée  sur  cette  diflerence.  Il  y  a  des  contrées  peuplées 
où  les  intérêts  des  riverains  jouent  un  rôle  important  et  où  les  travaux  de 
régularisation  par  ouvrages  fixes  peuvent  atteindre  plusieurs  buts  à  la  fois. 

Notre  collègue  a  terminé  en  appelant  l'attention  de  l'Assemblée  sur  la 
grande  diflerence  existant  entre  le  régime  des  difl'érentes  rivières  et  les 
intérêts  qu'elles  sont  appelées  à  desservir,  et  il  pense  qu'il  y  a  des  cas  -spé- 
ciaux, tels  que  ceux  de  la  Volga,  du  Mississipi,  des  grands  fleuves  coulant 
dans  des  contrées  neuves,  où,  d'après  lui,  les  dragages  intensifs  peuvent 
rendre  de  grands  services  à  la  navigation.  (Très  bien!) 

M.  LE  Président.  —  Monsieur  de  Timonofl*,  nous  vous  remercions  beau- 
coup. 

La  parole  est  à  M.  l'Inspecteur  général  Fontaine. 

M.  Fontaine.  —  Je  ne  suis  guère  compétent  dans  la  question.  J'ai  vu  la 
Volga,  et  les  idées  de  M.  de  Timonoff  me  paraissent  indispensables  pour  ce 
fleuve;  mais  je  ne  puis  généraliser,  car  je  n'ai  aucune  compétence.  Je 
crois  que  souvent  on  applique  les  idées  de  M.  de  TimonoflT  sur  des  rivières 
qui  ne  le  comportent  pas.  Il  préconise  son  système  pour  de  très  grandes 
largeurs  de  rivières,  et  je  crois  qu'il  a  raison.  Je  crois  que  sur  la  Volga, 
3ur  le  Mississipi,  on  n'arrivera  pas  à  de  bons  résultats  sans  procéder  à  des 
tâtonnements,  à  des  études,  surtout  pour  ouvrir  sa  voie  à  la  nature,  qui 
continuera  si  on  est  dans  le  vrai,  et  en  se  réservant  de  rectifier  plus  tard 
si  l'on  n'est  pas  dans  la  bonne  voie.  {Très  bien!) 

M.  LE  PuÉsiDENT.  —  La  parolc  est  à  M.  Vandervin. 

M.  Vandervlx.  —  Je  désirerais  appeler  l'attention  de  l'assemblée  sur  les 
réflexions  que  me  suggèrent  les  diflTérents  rapports  présentés  à  la  Section. 
On  nous  a  fait  connaître  les  résultats  obtenus  par  différentes  méthodes  de 
régularisation;  dans  difl'érents  cas,  ces  résultats  sont  satisfaisants. 

11  en  résulte  qu'il  ne  faut  pas  être  trop  absolu,  qu'il  ne  faut  pas  généra- 
liser et  qu'on  doit  étudier  avec  beaucoup  de  soin  chaque  cas  particulier 
avant  de  conclure. 

Mais  je  remarque  également  que,  si  l'on  met  en  regard,  d'une  part  ce 
qui  a  été  fait  et  les  résultats  obtenus,  d'autre  part  les  indications  de  la 
théorie,  on  ne  voit  nulle  part,  dans  les  résultats  qui  nous  ont  été  apportés, 
une  discordance  entre  les  indications  de  la  théorie  et  les  résultats  de 


1-  SECTION.  —  2    SKANCE.  105 

rcxpéricnce.  Si  Ton  analysait  de  près,  au  point  de  vue  théorique,  les 
résultais  qui  nous  ont  été  signalés,  je  crois  qu'on  trouverait  môme 
une  concordance  complète.  C'est  un  point  très  important,  parce  qu'en 
réalité  nous  cherchons  dans  ce  qui  a  été  fait  dos  leçons  pour  ce  qu'on  peut 
faire. 

Je  pense  donc  qu'il  faut  chercher  à  établir  une  relation  plus  étroite 
qu'on  ne  Ta  fait  entre  les  résultats  de  Texpérience  et  les  considérations 
théoriques.  Nous  sommes  en  présence  de  rivières  qui  ont  été  améliorées 
dans  des  sections  déterminées.  Il  se  passe  là  des  phénomènes  qui  peuvent 
être  analysés  au  point  de  vue  théorique  :  on  peut  calculer  notamment 
quels  sont,  au  point  de  vue  de  l'eau  qui  sécoule,  —  indépendamment  du 
débit  solide,  —  les  circonstances  et  les  clfets  indiqués  par  la  théorie,  et 
puis  mettre  en  parallèle  les  résultats  obtenus;  on  obtiendrait  ainsi  des 
vitesses  déterminées,  des  profils  longitudinaux  qu'on  pourrait  comparer, 
qui  devraient  être  mis  en  regard  des  profils  longitudinaux  obtenus  effecti- 
vement. 11  en  résulterait  des  leçons  d'expérience  confirmant  ou  infirmant 
la  théorie  sur  certains  points. 

Ce  qui  est  essentiel,  c'est  que,  si  la  théorie  nous  permet  en  général 
d'établir  nettement  le  profil  des  eaux,  nous  nous  trouvons  embarrassés 
dans  certains  cas,  sur  certaines  sections,  où  les  coefficients  paraissent 
s'appliquer  mal.  J'entends  parler  notamment  des  rivières  qui  ont  un  lit 
mineur  et  un  lit  majeur.  Comment  la  répartition  des  débits  s'y  fait- 
elle?  Comment  faut-il  protéger  ces  sections?  Comment  faut-il  leur  appli- 
quer la  théorie  et  les  calculs  soit  du  mouvement  uniforme,  soit  du 
mouvement  permanent?  Si  nous  avions  des  résultats  d'expériences,  nous 
aurions  des  coefficients  qui  pourraient  nous  servir  pour  la  suite  de  nos 
éludes. 

De  même  en  ce  qui  concerne  les  courbes  :  la  rivière  en  coulant  rencontre 
des  résistances  dans  les  courbes  ;  comment  chiffrer  ces  résistances?  Nous 
n'avons  pas  d'éléments  pour  le  faire,  mais  l'expérience  nous  fournirait 
des  indications  utiles. 

Je  crois  donc  que  des  expériences  pourraient  être  poursuivies  dans  ce 
but  et  que  l'attention  d'un  Congrès  ultérieur  pourrait  être  appelée  sur 
l'utilité  qu'il  y  aurait  à  fournir  des  renseignements,  des  résultats  obtenus 
mis  en  regard  des  résultats  donnés  par  le  calcul. 

En  ce  qui  concerne  le  débit  solide,  la  question  est  certainement 
complexe.  Nous  savons  d'une  façon  générale  comment  les  phénomènes  se 
passent,  et  nous  savons  qu'ils  sont  fort  complexes.  Mais  nous  le  savons 
d'une  façon  générale,  grossière.  Il  y  a  des  matériaux  qui  sont  entraînés; 
ils  sont  entraînés  parce  qu'il  y  a  un  certain  débit  d'eau,  une  certaine 
masse  animée  d'une  certaine  vitesse.  Nous  savons  que  cet  entraînement 
sera  proportionnel  à  la  masse  et  proportionnel  à  la  vitesse  ou  au  carré 
de  la  vitesse.  Si  l'on  faisait  des  expériences  suivies  en  notant,  à  côté  des 
eflets  reconnus  dans  les  diverses  sections  avec  des  matériaux  déterminés, 

J5 


194  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

quelles  sont  les  vitesses  et  quelles  sont  les  masses  d'eau,  on  aurait,  pour  la 
suite,  des  leçons  dont  on  pourrait  tirer  parti. 

Lorsque  des  expériences  ne  sont  failes  et  que  les  résultats  n'en  sont 
communiqués  que  dans  la  forme  actuelle,  nous  constatons  simplement 
des  cas  particuliers  dont  nous  ne  pouvons  tirer  des  conséquences  dii^ctes 
et  des  applications  pour  les  cas  qui  se  présentent  dans  nos  services 
respectifs. 

Il  y  a  une  autre  considération  que  je  veux  signaler.  Lorsqu'une  rivière 
est  fixée  par  des  ouvrages,  le  débit  solide  diminue  constamment;  les 
érosions  s'atténuent  et,  par  conséquent,  le  débit  solide  diminue.  A  mesure 
donc  que  celte  diminution  s'accentue,  nous  nous  rapprochons  du  cas 
théorique  dans  lequel  nous  avons  un  lit  où  ne  s'écoulent  plus  un  débit 
solide  et  un  débit  liquide,  mais  un  débit  liquide  seul.  Par  conséquent,  la 
comparaison  des  résultats  des  formules  avec  les  résultats  d'expériences  a 
d'autant  plus  de  valeur. 

En  ce  qui  concerne  le  travail  de  M.  de  Timonoff,  je  dois  dire  que  j'ai 
constaté  avec  plaisir  les  restrictions  qu'a  faites  M.  de  Timonoff  dans  la 
dernière  séance,  en  disant  que  ses  méthodes  et  ses  propositions  ne 
s'appliquent  qu'aux  rivières  de  Russie.  Je  dois  ajouter  cependant  que  son 
mémoire  paraissait  beaucoup  plus  absolu.  Il  débute  en  effet  par  un  procès 
fait  à  toutes  les  méthodes  suivies  jusqu'à  présent.  Or,  nous  voyons  que 
par  des  méthodes  diverses  on  est  arrivé  à  de  très  bons  résultats.  Lorsqu'il 
s'agit  de  rivières  de  constitutions  diverses,  un  ingénieur  est  comme  un 
médecin  appelé  à  traiter  un  malade  :  il  doit  s'enquérir  de  toutes  les  condi- 
tions dans  lesquelles  se  trouve  son  client,  et  si  de  mauvais  résultats  ont 
été  obtenus  en  certains  endroits  par  l'application  de  certaines  méthodes, 
c'est  que  des  fautes  ont  été  commises  dans  ces  applications.  Et  quand 
M.  de  Timonoff  vient  faire  le  procès  aux  méthodes  suivies  et  qui  ont 
donné  des  résultats  que  je  considère  comme  absolument  remarquables, 
qu'il  me  permette  de  le  dire,  je  crois  qu'il  considère  d'une  façon  implicite 
que  ces  méthodes  ont  toujours  été  mal  appliquées. 

Quant  à  moi,  je  ne  vois  aucune  méthode  qui,  dans  des  cas  déterminés, 
ne  puisse  se  justifier.  Même  un  travail  isolé  peut  se  justifier  dans  certains 
cas;  mais  il  n'en  sera  pas  ainsi  généralement;  par  conséquent,  nous 
devons  nous  défendre  beaucoup  des  généralisations. 

Il  est  une  méthode  sur  laquelle  M.  de  Timonoff  paraît  être  assez  d'accord 
avec  les  propositions  présentées  et  les  travaux  exécutés  :  c'est  celle  qui  a 
été  appliquée  sur  le  Rhône  par  M.  Girardon.  Il  fait  cependant  encore  des 
réserves  au  sujet  de  cette  méthode.  De  ces  réserves  je  ne  retiens  qu'une 
seule,  c'est  celle  de  la  dépense.  Or,  la  question  de  dépense  est  une 
question  qui  ne  peut  pas  être  examinée  par  un  Congrès  ;  elle  est  en  dehors 
de  la  science,  elle  dépend  des  ressources  dont  on  dispose  et  des  résultats 
qu'on  veut  atteindre. 

Du  reste,  je  remarque  d'une  façon  générale  qu'en  principe,  —  et  à  mon 


V  SECTION'.  —  2-  SÉANCE.  195 

sens  M.  de  Timonoff  le  fait  très  justeineat  observer,  —  pour  améliorer 
convenablement  une  rivière,  il  faut  respecter  les  indications  de  la  nature. 
Or,  la  méthode  qu'il  suit  pour  améliorer  les  rivières  est  précisément  en 
opposition  avec  les  indications  de  la  nature. 

En  effet,  la  nature  a  formé  des  barres  ou  des  bancs  d'après  la  constitu- 
tion générale  du  fleuve  ou  de  la  rivière.  Par  un  dragage  brutal  on  traverse 
ces  bancs.  Si  Ton  n'a  rien  changé  aux  conditions  de  formation  des  bancs 
dans  la  rivière,  si  on  s'est  contenté  de  percer  les  bancs,  il  est  à  penser 
que  les  mêmes  conditions,  continuant  à  agir  d'une  manière  absolument 
conforme,  reproduiront  les  situations  antérieures  et  que,  par  conséquent, 
après  avoir  percé  les  bancs,  on  se  trouvera,  au  bout  d'un  temps  plus  ou 
moins  long,  devant  la  même  formation. 

M.  de  Timonoff,  je  le  sais,  pense  faire  une  application  d'une  loi  ou  d'un 
principe  formulé  sous  le  nom  de  «  loi  de  l'appel  des  eaux  ».  Mais  je  pense 
aussi  que  rien  n'est  plus  dangereux  que  les  mots  et  qu'il  faut  bien  s'en- 
tendre. En  réalité,  il  n'y  a  pas  d'appel  des  eaux.  11  n'y  a  pas  plus  d'appel 
des  eaux  qu'il  n'y  a  d'horreur  du  vide.  L'eau  n'est  pas  appelée,  elle 
se  presse  et  elle  creuse  la  rivière  d'après  des  phénomènes  tout  à  fait 
différents.  Ce  sont  des  phénomènes  de  pression,  et  c'est  parce  que  ce  sont 
des  phénomènes  de  pression  que  le  creusement  des  mouilles  se  produit 
surtout  dans  les  parties  concaves  où  l'eau  tend  à  s'écouler  avec  peine,  où 
elle  rencontre  des  résistances,  des  perles  de  force  vive;  en  s'échappant 
en  quelque  sorte  devant  l'obstacle,  elle  est  obligée  de  creuser.  Il  se  produit 
une  action  sur  laquelle  je  ne  m'appesantis  pas  et  qui  a  été  analysée  dans 
des  mémoires  antérieurs,  notamment  dans  un  mémoire  que  je  considère 
comme  remarquable  et  qui  a  été  présenté  au  congrès  de  La  Haye  par 
un  compatriote  de  M.  de  Timonoff,  M.  de  Léliavsky,  sur  la  formation  du 
lit  des  fleuves. 

Dans  les  passes,  dans  les  mouilles,  le  long  des  concavités,  il  semble  à 
peu  près  démontré  que  ces  mouilles  se  forment  surtout  par  cette  action,  par 
un  mouvement  latéral  des  eaux,  c'est-à-dire  que  l'eau  chemine  de  la  berge 
concave  vers  la  berge  convexe,  elle  forme  des  dépôts  sur  la  berge  convexe 
et  elle  revient  pure  sur  la  berge  concave.  11  y  a  donc  un  double  effet,  effet 
de  creusement  et  aussi  effet  d'épuration  de  l'eau.  L'eau  qui  revient  à  la 
masse  est  une  eau  limpide. 

Si  nous  nous  reportons  maintenant  sur  les  maigres,  sur  les  seuils,  sur 
les  bancs,  où  nous  tranchons  une  ouverture,  un  chenal,  sans  avoir  préparé 
la  rivière  en  aucune  autre  façon,  nous  ne  nous  trouvons  plus  dans  les 
mêmes  circonstances  que  dans  les  mouilles.  Ce  qui  semble  être  un  appel 
d'eau  dans  la  concavité  pourra  ne  plus  être  du  tout  un  appel  d'eau  dans 
l'inflexion  où  se  rencontrera  habituellement  le  banc,  et  cette  action  latérale 
n'existera  plus,  ce  mouvement  hélicoïdal  ne  se  produira  pas  ou  sera  consi- 
dérablement atténué  parce  qu'il  résulte  uniquement  du  mouvement  précé- 
dent effectué  dans  la  concavité  avant  de  gagner  le  seuil.  Nous  ne  pouvons 


106  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

pas  compter  sur  celle  action  d'approfondissement  :  Tappel  des  eaux  ne  se 
produira  pas  ou  ne  se  produira  pas  d'une  façon  certaine,  tout  dépendra 
des  circonstances. 

Le  système  ne  présente  donc  pas  un  caractère  de  généralité.  Nous  ne 
pouvons  pas  compter  sur  la  pression  en  ne  changeant  rien  au  lit  du  fleuve 
dans  la  partie  où  aura  élc  opéré  le  creusement  de  la  passe.  Je  parle  bien 
entendu  des  terrains  affouillables;  s  il  s'agissait  de  creuser  un  banc  fixe, 
on  pourrait  faire  sauter  l'obstacle,  et  l'obstacle  ayant  cédé,  l'eau  pourrait 
s'écouler.  Il  faut  donc  modifier  la  situation,  et  pour  obtenir  des  pressions 
en  un  endroit,  il  faut  un  obstacle  à  l'écoulement  des  eaux  analogue  à  celui 
que  l'eau  rencontre  dans  les  courbes. 

Quel  sera  cet  obstacle?  Un  rétrécissement  sous  une  forme  quelconque. 
Il  en  résultera  une  pression  plus  grande  parce  que  l'eau  perdra  une  partie 
de  sa  force  vive,  et  que  celte  force  vive  agira  sur  le  fond  du  lit  de  la  liviùro 
et  produira  un  creusement.  Mais  si  vous  creusez  simplement  une  ouver- 
ture, vous  n'obtiendrez  pas  ce  résultat  ou  du  moins  vous  ne  serez  pas 
certain  de  l'obtenir. 

Vous  êtes  si  peu  certain  de  l'obtenir  que  vous  proposez  voire  système 
comme  un  système  d'expérience.  Après  avoir  fait  une  passe,  si  elle  n'est 
pas  bonne,  on  en  fera  une  seconde,  au  besoin  une  troisième;  on  recom- 
mencera. 

En  réalité,  le  système  que  M.  de  Timonoff  se  propose  d'employer  sur  les 
rivières  russes  peut  être  absolument  justifié  sur  ces  rivières.  Pour  se  pro- 
noncer, il  faudrait  les  connaître  et  je  ne  les  connais  pas.  C'est  un  cas 
d'espèce.  Mais  lorsqu'il  tend  à  généraliser,  je  dois  faire,  quant  à  moi,  les 
réserves  les  plus  expresses.  Il  faut,  d'une  façon  générale,  que  les  travaux 
auxquels  il  fait  allusion  soient  accompagnés  d'autres  ouvrages. 

Si  je  prends  les  conclusions  de  M.  de  Timonoff  et  que  j'ouvre  son  mémoire 
à  la  page  12,  mes  réserves  se  précisent. 

Voici  les  avantages  qu'il  signale  : 

«  1^  Les  exigences  de  la  navigation  sont  satisfaites  (V emblée  par  la 
création  de  la  passe  profonde  à  travers  le  seuil  et  non  pas  après  une  longue 
période  de  temps,  que  les  ouvrages  fixes  des  méthodes  précédentes  exi- 
geaient pour  produire  leur  effet.  * 

Mais  les  autres  méthodes  ne  sont  pas  exclusives  des  dragages.  Personne 
ne  songe  à  dire  qu'il  ne  faut  pas  faire  de  dragages.  Je  crois  qu'au  contraire, 
comme  le  disait  M.  le  Président,  tout  le  monde  est  disposé  à  en  faire  et  à 
en  faire  beaucoup.  Mais  il  s'agit  de  savoir  s'il  faut  se  confier  uniquement 
aux  dragages  et  s'il  ne  faut  pas  les  accompagner  d'ouvrages  fixes.  Finale- 
ment, lorsque  vous  voulez  conserver  le  résultat  acquis,  vous  êtes  obligé 
d'en  faire,  car  vous  dites,  dans  votre  mémoire,  que  dans  la  suite  vous  ferez 
des  ouvrages  légers;  vous  obtiendrez  des  résultats  qui  pourront  être  supé- 
rieurs à  ceux  que  vous  auriez  obtenus  par  un  simple  dragage,  vous  aurez 
fixé  la  rivière  aux  endroits  où  vous  aurez  travaillé;  sinon  vous  travaillerez 


J-  SECTION.  —  2-  SÉAMCE  107 

comme  l'enfant  qui  ouvre  une  Iranchée  dans  la  plage  au  bord  de  la  mer, 
tranchée  que  la  marée  suivante  vient  emporter  presque  immédiatement. 

«  2"  La  direction  de  cette  passe  peut  élre  modifiée  à  volonté,  jusqu'à 
ce  que  Ton  ait  trouvé  la  plus  profitable,  correspondant  bien  aux  exigences 
naturelles  du  fleuve  à  l'endroit  donné.  Dans  les  méthodes  précédentes,  au 
contraire,  cette  direction  était  déterminée  a  priori.  » 

C'est  évident.  Mais  c'est  la  reconnaissance  qu'on  peut  commettre  des 
tantes.  Il  faut  aller  progressivement  dans  les  ouvrages  qu'on  fait.  Lorsqu'on 
procède  par  dragages  avec  ouvrages  fixes,  on  peut  procéder  d'une 
laçon  progressive  en  réservant  l'avenir  sans  se  confier  simplement  à  un 
ouvrage  qu'on  sait  dans  certains  cas  devoir  être  presque  absolument 
détruit  à  la  campagne  suivante. 

En  eflet,  vous  creusez  lorsque  la  navigation  l'exige,  c'est-à-dire  veis 
l'époque  des  eaux  basses.  Vous  avez  peu  de  débit,  peu  de  charriage  de 
malièrcs,  il  n'est  pas  étonnant  que  la  passe  ne  se  comble  pas  immédiate- 
ment. Au  contraire,  lorsque  les  eaux  de  crue  arriveront  chargées  de  sédi- 
ments, vous  aurez  d'autres  directions,  vous  aurez  ces  apports  considérables 
qui  vont  circuler  et  qui  ne  circuleront  pas  suivant  la  trajectoire  indiquée 
par  votre  passe  artificielle  et  qui  rempliront  plus  ou  moins  celle  passe. 

«  5''  On  peut  obtenir  dans  la  coupure  la  profondeur  maxima  que 
comporte  le  fleuve.  » 

Pourquoi?  Cela  exige  au  moins  une  explication.  Je  crois  au  contraire 
qu'en  creusant  par  dragage  on  ne  peut  obtenir  qu'une  profondeur  relative, 
et,  par  la  considération  que  je  viens  d'émettre,  vous  ne  changez  pas  la 
nature  du  lit,  le  mode  d'écoulement  ;  vous  ne  pourrez  donc  pas  créer  la 
profondeur  maxima  que  vous  pourriez  obtenir  en  faisant  des  ouvrages 
fixes. 

«  4"  En  attirant  l'eau  à  la  coupure,  sans  augmenter  de  force  la  quantité 
qui  s'y  dirige  naturellement  et  sans  l'y  diriger  de  force  en  volume  sura- 
bondant, comme  le  fait  la  méthode  ordinaire,  la  méthode  que  nous 
proposons  rectifie  graduellement  le  lit  tout  en  lui  donnant  la  forme  la  plus 
<îommode  pour  la  navigation.  » 

«  La  méthode  rectifie  graduellement  le  lit  »,  je  ne  le  vois  pas.  Provisoi- 
rement, d'une  façon  instantanée,  sur  un  point  donné,  vous  aurez  modifié 
les  conditions,  les  conditions  en  éliage  surtout.  Je  ne  vois  pas  que  vous 
ayez  modifié  les  conditions  d'écoulement  des  autres  parties  du  lit.  Et  si 
vous  dites  en  outre  que  vous  lui  donnez  «  la  forme  la  plus  commode  pour 
les  besoins  de  la  navigation  d,  je  ne  le  vois  pas  non  plus.  La  forme  la 
plus  commode  sera  une  forme  stable,  absolument  proportionnée,  fixe,  et 
non  pas  cette  forme  transitoire  qui  peut  se  combler  et  qui  se  comble  en 
eflet. 

«  5*"  Tous  les  ouvrages  faits  dans  le  but  de  fixer  les  résultats  de  la  régr.- 
larisation  par  le  dragage  correspondent  réellement  au  régime  le  plus  favo- 
rable à  la  navigation.  » 


108  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Évidemment  les  mômes  réserves  doivent  ôtre  répétées-  Pourquoi  les 
ouvrages  faits  dans  le  but  de  fixer  les  résultais  de  la  régularisation  par  le 
dragage  correspondent-ils  réellement  au  régime  le  plus  favorable  à  la 
navigation?  Vous  avez  fait  une  passe,  j'admets  que  vous  l'ayez  faite  dans 
de  bonnes  conditions;  vous  l'avez  fixée,  j'admets  que  vous  l'ayez  fixée 
dans  de  bonnes  conditions.  Mais  i'aurez-vous  fixée  dans  de  meilleures 
conditions  qu'en  faisant  tout  de  suite  les  ouvrages  fixes?  Je  ne  le  vois  pas. 
Et  comme  vous  ne  fixez  pas  les  résultats  que  vous  aurez  obtenus  par  un 
simple  dragage  sans  concours  d'ouvrages  fixes,  vous  pourrez  obtenir  un 
chenal  de  profondeur  insuffisante,  alors  que,  si  vous  aviez  dragué  et  fixé 
immédiatement,  vous  pourriez  obtenir  un  chenal  suffisant  pour  la  navi- 
gation. 

Je  crois  donc,  je  le  répète,  qu'il  faut  faire  des  réserves  expresses  et  que, 
dans  bien  des  cas,  ce  n'est  pas  votre  formule  qu'il  faut  adopter,  mais  la 
formule  inverse  et  dire  que  c'est  lorsqu'on  fixera  immédiatement  qu'on 
pourra  obtenir  les  résultats  les  plus  avantageux,  si  l'on  fait  un  travail 
bien  conçu.  Et  dans  toutes  les  hypothèses,  il  faut  supposer  que  la  méthode 
est  bien  appliquée,  par  des  gens  compétents,  et  habilement  conçue.  Lors- 
qu'on compare  différents  systèmes,  il  faut  supposer  que  tous  sont  également 
bien  appliqués. 

Voilà  quelques  considérations  sur  lesquelles  je  voulais  appeler  l'atten- 
tion de  la  section. 

Je  le  répète,  je  n'entends  nullement  critiquer  l'application  qui  peut  être 
faite  de  ce  système  aux  fleuves  de  Russie.  Il  est  possible  que  dans  ce  cas  ce 
soit  très  rationnel,  mais  gardons-nous  de  généraliser. 

D'ailleurs  le  système  a  été  appliqué  sur  le  Mississipi  notamment  par 
M.  Ockerson.  Mais  M.  Ockerson  qui  l'a  analysé  dans  son  mémoire  nous  dit 
expressément  qu'il  a  été  appliqué  sur  le  Mississipi  d'une  façon  accessoire, 
là  où  l'on  ne  pourrait  faire  des  travaux  fixes  immédiatement,  notamment 
pour  des  raisons  de  dépense.  On  est  dans  des  conditions  extraordinaires, 
on  va  au  plus  pressé  :  comme  on  ne  peut  pas  améliorer  les  travaux  d'une 
façon  définitive  et  stable,  on  recourt  à  la  force,  on  force  le  passage,  on 
passe  à  travers  la  barre,  et  puis  cela  dure  ce  que  cela  dure;  et  quand  c'est 
comblé.  Tannée  suivante,  on  recommence,  et  on  recommence  tant  que  cela 
est  nécessaire,  tant  qu'on  n'a  pas  fait  une  régularisation  absolue.  Mais  ce 
n'est  pas  un  système  définitif. 

M.  Boulé.  —  C'est  ce  que  propose  M.  de  Timonoff. 

M.  VANDEHVi:^.  —  Il  ne  fait  pas  cela,  il  érige  un  système,  tandis  qu'au 
Mississipi  c'est  une  solution  d'attente.  On  a  toujours  procédé  autrement 
au  Mississipi  :  c'est  pour  une  raison  de  dépense  que  dans  certains  cas  on 
a  employé  ce  système.  Je  crois  que  la  méthode  est  plutôt  un  expédient 
qu'un  système.  (Très  bien! sur  divers  bancs.) 

M.  DE  TiMONOFF.  —  M.  Vandervin  a  appelé  l'attention  de  l'assemblée  sur 
le  danger  des  généralisations  et  tout  ce  qu'il  a  dit  n'était  en  somme  que 


1-  SECTION.  -  2*  SÉANCE.  iî>9 

le  résultat  d'une  généralisation.  Il  a,  malgré  mes  expresses  réserves,  géné- 
ralisé d'abord  la  méthode  que  je  propose  et  lui  a  fait  ensuite  des  objections 
plus  générales  encore. 

lia  dit, entre  autres,  que  j'ai  fait  le  procès  à  toutes  les  méthodes  suivies 
jusqu'à  présent.  Il  a  oublié  de  dire  que  ce  procès  a  été  fait  en  1894  au 
Congrès  de  la  Haye  sous  la  direction  de  M.  Girardon,  et  que  le  Congrès  a 
alors  admis  à  l'unanimité  les  conclusions  auxquelles  j'aboutis  dans  mon 
rapport,  en  ce  qui  concerne  les  méthodes  précédentes.  Il  y  a  donc  là  une 
observation  qui  tombe  d'elle-même,  étant  donné  qu'un  Congrès  Interna- 
tional de  Navigation  a  déjà  émis  une  conclusion  qui  n'aurait  probablement 
pas  été  changée  si  môme  M.  Vandervin  avait,  à  cette  époque,  présenté  ses 
objections. 

M.  Vandervin  observe  encore  que,  pour  obtenir  dans  un  fleuve  un  résultat 
de  creusement  sérieux,  il  faut  opérer  par  rétrécissement  pour  créer  une 
pression.  Je  lui  demande  de  répondre  à  l'objection  suivante.  Les  seuils  qui 
se  produisent  tout  le  long  du  cours  d'un  fleuve  atteignent  le  maximum 
de  leur  puissance  à  l'embouchure.  Il  y  a  là  une  barre  immense,  analogue 
à  celles  qui  se  produisent  à  l'intérieur,  un  apport  de  sable  qui  se  dépose 
constamment;  la  seule  diffl^érence  est  dans  la  quantité.  La  barre  de  l'em- 
bouchure est  beaucoup  plus  puissante.  Or,  la  seule  méthode  par  laquelle 
on  soit  arrivé  dernièrement  à  améliorer  les  entrées  de  plusieurs  fleuves, 
ainsi  que  les  entrées  des  ports  en  plages  de  sable,  consiste  à  creuser  un 
chenal  par  dragage  direct  sans  aucune  pression. 

Il  y  a  là  une  obligation  toute  naturelle.  On  ne  pourrait  pas  toujours 
créer  une  pression  suffisante  à  l'entrée  d'un  port,  dans  le  delta  d'un  fleuve, 
pour  produire  cet  effet  de  creusement  considérable.  Ce  serait  souvent 
impossible,  le  creusement  ne  se  produirait  pas.  Cependant  on  obtient  un 
résultat  très  remarquable,  assez  stable,  plus  considérable  que  celui  qui 
est  nécessaire  à  l'intérieur  du  pays  parce  qu'il  s'agit  de  navigation  mari- 
time, et  on  obtient  ce  résultat  au  moyen  de  dragages.  Les  exemples  sont 
très  nombreux,  il  est  inutile  de  les  citer. 

Je  vois  là  une  objection  très  sérieuse  aux  affirmations  de  M.  Vandervin  : 
à  Tendroit  où  le  fleuve  n'a  pas  de  pente,  où  l'on  ne  peut  pas  exercer  une 
pression  artificielle  importante,  on  obtient  les  meilleurs  résultats  par  la 
méthode  des  dragages.  Je  ne  vois  pas  pourquoi  on  ne  pourrait  pas  trans- 
porter celte  méthode  dans  l'intérieur,  là  où  les  résultais  sont  plus  faciles 
à  atteindre. 

M.  Vandervin  a  ensuite  fait  observer  que  la  loi  de  l'appel  des  eaux  n'est 
pas  une  loi,  mais  un  jeu  de  mots.  Devant  les  professeurs  éminents  qui 
sont  ici,  notamment  M.  damant,  je  ne  me  croispas  autorisé  à  entreprendre 
une  démonsti*ation.  Je  pense  seulement  que  cette  loi  existe  etqu'il  s'agit  de 
bien  la  comprendre  et  de  bien  l'appliquer. 

En  définitive,  les  objections  de  M.  Vandervin  sont  plutôt,  à  mon  sens,  des 
généralisations,  alors  qu'il  a  précisément  appelé  l'attention  de  l'assemblée 


200  PROCKS-VERBAi:X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

sur  le  danger  des  généralisations.  Dans  mon  rapport,  j'ai  commencé  par 
faire  des  restrictions.  Si  M.  Vandervin  s'était  tenu  dans  les  limites  du 
problème  lel  que  je  l'ai  posé,  peut-être  aurions-nous  pu  nous  mettre  plus 
facilement  d'accord?  (7Vês  bien  !) 
M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  l'inspecteur  général  Fontaine. 
M.  Fo>TAiNE.  —  M.  Vandervin  disait  tout  à  l'heure  qu'il  faut  s'entendre. 
Nous  ne  marchons  pas  à  l'entente,  parce  qu'il  ne  s'agit  pas  des  mêmes 
choses  et  que  nous  ne  parlons  pas  des  mômes  fleuves.  Les  fleuves  de  Russie 
sont  des  fleuves  géants.  Et  quand  on  vient  parler  d'ouvrages  fixes,  je  ne 
vois  pas  quels  sont  ceux  qu'on  pourrait  faire  sur  la  Volga,  pour  le 
moment  du  moins,  car  plus  tard  je  ne  dis  pas  que  ce  soit  toujours  la 
même  situation.  Il  y  a  jusqu'à  20  mètres  de  hauteur  des  crues,  40  kilo- 
mètres de  largeur,  un  débit  formidable.  Le  bassin  versant  est  plus  grand 
que  toute  la  France.  Nous  ignorons  la  théorie  pour  ces  fleuves,  et  M.  de 
Timonofl'est  dans  le  vrai  en  disant  qu'il  faut  tâtonner,  donner  à  la  nature 
son  chenal  si  on  peut  l'aider,  ensuite  fixer  tout  cela. 

Je  crois  donc  qu'on  fait  une  confusion  et  que  nous  ne  pouvons  ainsi 
passer  des  fleuves  de  Russie  aux  fleuves  de  Belgique  et  de  France  qui  sont 
des  ruisseaux  à  côté  des  premiers.  Dans  les  conclusions  on  pourrait  éta- 
blir une  diflerence  entre  les  deux  natures  de  fleuves  et  mettre  à  part  les 
fleuves  immenses  pour  lesquels  la  théorie  manque  et  auxquels  je  ne  vois 
pas  de  formule  à  appliquer. 

Mais  je  trouve,  comme  je  l'ai  dit,  que  les  iJées  de  M.  de  Timonoff  sont 
vraies  pour  ces  fleuves  énormes. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  l'inspecteur  général  Boulé. 
M.  Boulé.  —  Je  demande  à  répondre  un  mot  à  M.  Vandervin  qui  nous  a 
dit  que  nous  sommes  dans  une  section  technique  et  que  nous  ne  devons 
pas  trop  nous  préoccuper  des  questions  de  dépenses.  Cependant,  à  côté  de 
notre  président  technique,  nous  avons  un  président  de  chambre  de 
commerce,  et  nous  ne  pouvons  pas  laisser  de  côté  les  questions  écono- 
miques. 

Supposons  que  sur  une  rivière  on  dépense  40  millions  et  que  le  trafic 
n'augmente  pas.  Sur  une  autre  on  a  dépensé  100  millions  et  le  trafic  a  dou- 
blé, le  prix  du  fret  a  diminué  de  moitié.  Je  crois  qu'il  valait,  dès  lors, 
mieux  dépenser  100  millions  que  40.  Mais  on  ne  le  peut  pas  toujours. 

M.  de  Timojiofl*  commence  par  nous  dire  :  La  Volga  a  une  étendue  telle 
qu'il  ne  faut  pas  songer  à  lui  appliquer  des  procédés  de  canalisation: 
même  un  canal  latéral  serait  trop  long  et  trop  coûteux;  les  travaux  de 
régularisation  coûtent  habiluelleujent  moins  cher,  mais  sur  la  Volga  vous 
arriverez  à  des  dépenses  énormes,  et  il  est  impossible  de  prévoir  ce  qu'elles 
produiront. 

11  y  a  toujours  eu  et  il  y  a  actuellement  sur  la  Volga  une  navigation 
d'une  importance  considérable.  II  faut  pourtant  faire  quelque  chose  pour 
elle,  et  il  y  a  beaucoup  à  faire.  La  Volga  a  un  caractère  particulier  :  la 


i"  SECTION.  —  S*  SÉANCE.  201 

navigalion  ne  s'y  fait  que  pendant  quatre  à  cinq  mois;  si  je  me  trompe, 
M  de  Timonoff  me  rectifiera.  A  l*aulomne,  la  gelée  arrive,  on  navigue  eu 
traîneau,  si  je  puis  dire.  Cela  dure  quatre  ou  cinq  mois,  puis  vient  la 
la  débûcle,  il  faut  la  laisser  passer;  ensuite  vient  la  crue  qui  est  énorme, 
10  mètres  au  moins.  Comme  le  lil  du  fleuve  a  alors  une  vingtaine  de  kilo- 
mètres, il  serait  difficile  d'y  trouver  un  chenal  et  de  s'y  diriger;  il  faut 
donc  attendre  que  la  crue  soit  passée;  on  ne  peut  commencer  à  navi- 
guer que  lorsque  Teau  commence  à  baisser,  et  elle  baisse  indéfiniment 
jusqu'à  la  fin  de  septembre  ou  au  commencement  d'octobre,  époque  à 
laquelle  les  glaces  reviennent. 

Vers  le  mois  d'août,  le  tirant  d'eau  est  très  faible.  J'ai  navigué  pendant 
deux  ou  trois  jours  sur  la  Volga  sur  de  grands  bateaux  à  vapeur  qui 
avaient  5  pieds  anglais  de  tirant  d'eau;  on  s'engravait  une  ou  deux 
fois  par  jour,  ce  qui  n'est  pas  énorme  sans  doute;  mais  enfin  il  y  a  des 
passages  de  loin  en  loiu  qui  menacent  de  tout  arnMer  et  qui,  quinze  jours 
plus  tard,  arrêtent  tout. 

Les  travaux  fixes  seraient  ruineux,  il  ne  faut  pas  y  songer.  M.  de  Timo- 
noff remarque  avec  rais(m  que  les  dragages  appliqués  sur  la  Volga  facili- 
tent la  navigalion.  Le  sol  de  la  Vol^^a  est  excessivement  fin  et  peut  être  dragué 
facilement;  on  se  sert  de  dragues  puissantes  qui  enlèvent  en  peu  de  temps 
un  volume  de  sable  considérable.  Grâce  à  de  très  fortes  dragues  suceuses, 
on  pourra  ainsi  prolonger  la  navigalion  jusqu'au  moment  où  elle  est 
arrêtée  par  la  gelée;  c'est  doubler  lélendue  du  temps  pendant  lequel  elle 
existe,  c'est  très  considérable  ! 

La  dépense  ne  sera  pas  énorme  au  prix  ou  sont  aujourd'hui  les  dragages. 

M.  Vandervin  dira  :  e  Maisc'est  uu  travail  provisoire;  il  y  a  beaucoup  de 
chances  poùr  que  l'année  suivante  vous  ne  retrouviez  pas  votre  chenal.  » 
f/est  possible.  11  est  possible  que  l'année  suivante  le  chenal  se  retrouve  à 
500  mètres,  il  faudra  recommencer.  Combien  cela  coùtera-t-il?  Ce  sont 
des  travaux  d'entretien  qui  ne  coûteront  pas  plus  cher  que  s'il  s'agissait 
d'entretenir  des  ouvrages  fixes  (jue  vous  auriez  faits  au  prix  de  centaines 
de  millions. 

Je  crois  donc  que  les  idées  de  M.  de  Timonofl  sont  parfaitement  justes 
en  ce  qui  concerne  la  Volga.  Mais  naturellement  il  ne  faudrait  pas  géné- 
raliser et  appliquer  ces  idées  aux  rivières  de  Belgique.  (Très  bien!) 

M.  Va:«dervl\.  —  Je  crois  que  nous  sommes  assez  bien  d'accord.  Il  m'a 
semblé  lire  dans  le  mémoire  de  M.  de  Timonoff  qu'il  critiquait  tout  ce  qui 
a  été  fait  jus(|u'ici;  or,  ce  n'est  pas  sur  la  Volga  que  ces  méthodes  ont  été 
employées,  c'est  précisément  sur  d'autres  rivières. 

Je  fais  toutes  mes  réserves  (|uant  à  la  Volga,  et  je  dis  précisément  :  Ne 
généralisons  pas.  Le  système  peut  être  rationnel  sur  la  Volga;  il  est 
rationnel  à  litre  d'expédient  sur  le  Mississipi  dans  certains  cas. 

Quant  à  la  question  de  dépense,  certainement  elle  intervient  ;  mais  je 
dis  que,  lorsqu'on  compare  deux  méthodejs  au  point  de  vue  des  eflets  à 


202  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

obtenir,  il  faut  faire  abstraction  momentanément  de  la  dépense.  On  saura 
ce  qu'on  peut  obtenir  dans  un  cas  et  ce  qu'on  peut  obtenir  dans  l'autre, 
et  si  on  croit  pouvoir  dépenser  assez  pour  obtenir  le  maximum  d'effets,  on 
emploiera  la  meilleure  méthode,  fût-elle  plus  coûteuse. 

M.  de  Timonoff  a  parlé  des  estuaires.  Nous  n'entrerons  pas  dans  celte 
question.  Le  régime  des  estuaires  est  bien  différent  du  régime  des  rivières 
dont  nous  avons  parlé  jusqu'ici. 

M.  LE  Président.  —  C'est  toujours  de  l'eau  et  du  sable. 

M.  Vandervin.  —  Oui,  mais  la  mer  c'est  également  de  Teau  et  du  sable, 
et  cependant  quand  nous  parlons  de  l'amélioration  des  rivières  nous  ne 
parlons  pas  des  atterrages  des  ports.  Il  y  a  là  deux  régimes  très  différents 
que  nous  ne  pouvons  pas  comparer  en  ce  moment. 

M.  Flamant.  —  M.  de  Timonoff  a  prononcé  mon  nom,  et  M.  Vandervin  a 
fait  dans  une  certaine  mesure  le  procès  de  la  théorie  au  sujet  de  la  ques- 
tion qui  nous  occupe.  Je  prends  la  parole  pour  dire  qu'à  mon  point  de  vue 
la  théorie  n'existe  pas  en  cette  matière.  Il  n'y  a  pas  de  théorie  de  ces 
fleuves,  de  ces  grandes  rivières. 

M.  LE  Président.  —  Il  n'y  a  que  de  l'empirisme. 

M.  Flamant.  —  Tout  ce  qu'on  peut  faire,  c'est  de  l'empirisme.  On  peut 
rapprocher  des  observations,  tirer  des  lois  plus  ou  moins  vraisemblables 
de  ces  rapprochements;  ces  lois  s'appliqueront  peut  être  d'un  cas  parti- 
culier à  un  autre  cas  à  peu  près  semblable  ;  mais  de  théorie  il  n'y  en  a 
pas. 

On  parle  quelquefois  d'appliquer  les  formules  du  mouvement  uniforme 
que  tout  le  monde  connaît,  celles  de  Darcy  et  autres  hydrauliciens,  à  ces 
grands  fleuves.  Il  n'y  a  rien  de  moins  applicable  à  ces  fleuves  que  ces 
formules,  comme  toutes  celles  que  nous  avons  présentes  à  l'esprit  :  la 
vitesse  dépend  de  la  pente,  est  fonction  de  la  pente,  augmente  ou  diminue 
avec  la  pente. 

Prenez  une  rivière  ordinaire,  la  rivière  classique,  par  étages,  par  esca- 
liei*s,  une  rivière  qui  a  un  étiage  et  est  composée  de  parties  plus  ou  moins 
horizontales  ou  se  rapprochant  de  l'horizontale,  avec  des  pentes  sur  les 
rapides  qui  se  succèdent  à  certaines  distances.  La  vitesse  est  plus  grande 
dans  les  rapides  et  presque  nulle  dans  les  parties  qui  se  rapprochent  de 
l'horizontale,  dans  les  mouilles.  Que  le  débit  augmente  un  peu,  la  pente 
va  augmenter  dans  les  mouilles,  diminuer  dans  les  rapides,  la  vitesse  va 
s'uniformiser,  elle  variera  en  sens  inverse  de  la  pente;  dans  les  parties  où 
Ja  pente  augmentera,  la  vitesse  diminuera  ou  inversement.  Que  deviennent 
les  formules  de  l'hydraulique?  II  n'y  en  a  plus  ! 

De  môme  pour  l'entraînement  des  matières,  nous  ne  savons  rien  du 
tout  au  point  de  vue  de  la  théorie.  Vous  avez  tous  vu  des  cours  d'eau 
couler  sur  du  sable,  j'entends  du  sable  très  mobile.  Il  s'établit  un 
régime  d'équilibre  sous  une  certaine  vitesse,  et  vous  avez  une  forme  de 
sable  parfaitement  régulière.  Augmentez  la  vitesse,  vous  allez  voir  se 


1"  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  203 

former  des  rides,  la  penle  va  diminuer,  le  talus  va  aller  en  remontant  et 
se  couper  suivant  une  forme  en  escalier.  Aussitôt  que  la  vitesse  dépasse 
la  limite  d*cquilibre,  le  phénomène  se  produit.  FI  se  produit  quelque  chose 
d'analogue  dans  les  rivières,  et  c'est  ce  qui  explique  la  forme  en  escalier 
de  ces  rivières  à  fond  mobile. 

Voilà  ce  que  je  voulais  dire  pour  laver  la  théorie  des  critiques  de 
M.  Yandervin. 

En  ce  qui  concerne  la  loi  de  l'appel  des  eaux,  je  crois,  moi  aussi,  qu'il 
y  a  là  une  sorte  d'illusion,  ou  lout  au  moins  on  ne  sait  pas  exactement  ce 
que  signifie  la  loi  de  l'appel  des  eaux.  Vous  creusez  une  fosse  dans  une 
rivière,  l'eau  tend  à  s'y  précipiter.  De  deux  choses  l'une  :  ou  la  fosse  est 
petite  et  elle  disparaîtra  sans  rien  changer  au  régime,  ou  elle  est  assez 
grande  pour  provoquer  une  chute  des  eaux  dans  cet  espace  creusé.  Sous 
l'influence  de  l'augmenlalion  de  vitesse,  de  l'augmentation  du  rayon 
moyen,  la  vilesse  va  augmenter,  il  pourra  se  produire  un  certain  appel 
des  eaux,  une  certaine  augmentation  de  vitesse  en  amont  de  cette  fosse 
que  vous  aurez  creusée.  Mais  ce  sont  des  questions  d'espèce.  On  ne  peut 
pas  généraliser  et  dire  :  toutes  les  fois  qu'on  creusera  une  fosse,  on  atlirera 
nécessairement  l'eau  dans  cette  direction. 

Je  partage  absolument  l'avis  de  M.  Vandervin  en  ce  qui  concerne  les 
conditions  du  creusement  du  lit  des  fleuves.  Les  lits  des  fleuves  à  fond 
aflbuillable,  à  fond  mobile,  tendent  à  se  creuser,  surtout  à  côté  des 
obstacles.  Placez  au  milieu  d'un  lit  aflbuillable  une  pile  de  pont,  en 
amont  de  cette  pile  de  pont  il  se  produira  des  aflbuillements.  Mettez  un 
simple  galet  au  milieu  du  lit,  il  se  produira  des  remous  qui  amèneront  un 
aflouillement. 

Par  conséquent,  une  des  principales  causes  —  ce  n'est  pas  la  seule  — 
de  l'augmentation  de  profondeur,  c'est  la  présence  d*obstacles  solides. 

Tout  cela  ce  sont  des  faits,  plus  ou  moins  vrais,  plus  ou  moins  sujets  à 
varier,  suivant  le  degré  de  mobilité  des  matières  qui  constituent  le  fond, 
suivant  une  foule  de  circonstances  diflérenles. 

Je  crois  donc  qu'il  est  difficile  que  la  théorie  puisse  donner  des  indica- 
tions bien  précises  dans  l'état  actuel.  Ce  qui  est  à  désirer,  —  et  c'est  ce 
que  demandent  M.  Vandervin  et  M.  de  Timonoff,  —  c'est  qu'on  réunisse  le 
plus  grand  nombre  possible  d'obsei'vations  sur  tous  ces  faits  pour  per- 
mettre aux  hydrauliciens  d'en  extraire  quelques  lois  qui  puissent  être 
un  guide  pour  les  autres  circonstances  analogues.  (Très  bien!) 

M.  LE  Président.  —  Je  ferai  observer  que  la  communication,  d'un  haut 
intérêt,  de  M.  Vandervin,  traite  en  réalité  deux  questions  :  la  première  se 
rapporte  à  l'ensemble  de  la  première  question  dont  nous  nous  sommes 
occupés.  La  seconde  partie  de  sa  communication  se  rapporte  spécialement 
à  la  communication  de  M.  de  Timonofl*. 

En  ce  moment  nous  discutons  la  communication  de  M.  de  Timonofl 
dont  plusieurs  orateurs  viennent  de  parler. 


SO'i  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

La  parole  est  à  iM.  Périlliat. 

M.  Péiulliat.  —  Les  conditions  du  Mississipi  ont  été  étudiées  à  fond 
par  la  Commission  du  Mississipi.  Les  lois  de  Tliydraulique  des  fleuves 
de  TEurope  doivent  élre  appliquées  d'une  façon  différente  à  cause  de  la 
grandeur  du  fleuve  considéré.  La  Commission  du  Mississipi,  après 
avoir  étudié  à  fond  la  question,  est  arrivée  à  cette  conclusion  que  la 
méthode  employée  pour  les  fleuves  d'Europe  est  parfaitement  logique,  et 
elle  a  essaye  d'appliquer  cette  méthode  et  ces  lois  au  Mississipi.  Mais  elle 
s'est  trouvée  en  face  d'un  problème  tellement  vaste  et  tellement  peu  en 
rapport  avec  celui  auquel  on  a  à  faire  face  en  Europe,  qu'après  quatre  ou 
cinq  ans  d'application  elle  a  du  reconnaître  qu'il  faudrait  un  siècle  et  des 
sommes  fabuleuses  pour  traiter  le  grand  Mississipi  d'après  les  mômes 
principes  et  que  pendant  ce  temps  il  y  avait  un  commerce  de  plusieurs 
millions  de  tonnes  qui  devait  être  protégé  et  favorise  immédiatement. 
Elle  a  donc  dû  adopter  des  expédients  qui  fussent  dans  la  mesure  de  ses 
moyens  et  qui  jxissent  permettre  au  commerce  de  la  vallée  du  Mississipi 
d'aller  vers  la  mer.  Depuis,  quatre  ou  cinq  de  ces  expédients  ont  parfaite- 
ment réussi  sans  nécessiter  des  sommes  disproportionnées  aux  moyens 
dont  on  dispose. 

Pdr  conséquent,  bien  que  ces  expédients  ne  prouvent  rien  quant  aux 
l)rincipes  appliqués  auparavant,  ils  ont  permis  d'obtenir  des  résultats 
avec  les  moyens  dont  disposait  le  gouvernement  des  Etats-Unis.  {Applau- 
dissements.) 

M.  LE  Président.  —  II  me  semble  que  la  discussion  peut  être  résumée. 

Je  viens  d'entendre  prononcer  le  mot  expédient.  Il  me  semble  qu'un 
moyen  qui  donne  le  résultat  et  qui  peut  seul  le  donner  ne  doit  pas  ôlre 
qualifié  d'expédient.  Nous  n'avons  pas  à  donner  satisfaction  à  des  théories, 
mais  à  obtenir  des  résultats.  Le  moyen  que  nous  employons,  s'il  donne  les 
résultats  que  nous  cherchons,  n'est  pas  un  expédient;  c'est  le  véritable 
moyen.  Peu  importe  que,  pour  des  fleuves  d'une  autre  nature,  plus 
restreints,  d'autres  moyens  soient  préférables.  Dans  chaque  circonstance 
il  faut  fiiire  ce  qu'il  faut. 

Il  semble  qu'au  fond  nous  sommes  tous  d'accord,  comme  il  arrive 
toujours  entre  gens  également  capables  et  sincères;  il  n'y  a  que  des 
malentendus.  M.  de  Timonofl'  n'a  certainement  pas  voulu  dire  qu'il  ne 
fallait  plus  faire  de  travaux  de  régularisation  par  endiguements,  défenses 
de  rives  ou  épis.  Cependant  il  a  peut-être  voulu  dire  une  chose  qui  est 
très  vraie,  c'est  qu'à  mesure  que  les  dimensions  augmentent,  on  peut  se 
tromper,  et  que  les  conséquences  d'erreurs  sont  d'autant  plus  graves  qu'on 
opère  sur  de  plus  grandes  dimensions.  On  nous  dit,  par  exemple,  et  c'est 
vrai  sous  bien  des  faces,  qu'il  est  difficile,  dangereux  de  faire  des  régula- 
risations partielles,  qu'il  faut  opérer  sur  de  grandes  longueurs.  Mais  si 
vous  avez  des  fleuves  très  longs  et  très  larges,  comment  voulez-vous  y 
arriver?  Cela  devient  en  vérité  une  impossibilité. 


I-  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  20.*) 

Par  conséquent  l'usage  des  dragages,  rendu  pratique  aujourd'hui  grâce 
aux  progrès  de  la  mécanique,  devient  non  j»as  un  expédient,  mais  le 
moyen  adéquat  h  la  situation.  L'application  de  ce  moyen  peut  présenter 
des  difficultés,  comme  celle  de  tous  les  moyens. 

II  y  a  la  question  de  Tappel  des  eaux.  Il  est  clair  (juc,  lorsqu'on  a  fait 
un  passage  aux  eaux,  elles  ont  une  tendance  à  l'emprunter,  puisqu'elles 
passent  plus  facilement  là  qu'ailleurs.  Mais  il  peut  y  avoir  d'autres  raisons 
(jui  portent  les  eaux  vers  une  autre  direction  et  qui  dirigent  les  matières 
sur  ce  que  vous  avez  fait.  Cela  dépend  d'une  part  de  la  profondeur  de  la 
fosse  que  vous  avez  faite,  etensuile  delà  position  que  vous  lui  avez  donnée. 
C'est  pourquoi  quand  on  veut  user  de  ce  moyen,  la  détermination  de  la 
direction  et  de  la  position  de  celle  fosse  est  une  opération  particulièrement 
délicate  qui  exige  des  études  préalables.  Et  c'est  pourquoi  M.  de  Timonoff  a 
dit  très  justement  qu'il  fallait  procéder  d'abord  à  une  étude  hydrogra- 
phique afin  de  pouvoir  déterminer  le  cours  des  eaux  et  décider  ce  qu'il  y 
de  mieux  à  faire.  Si  on  se  trompe  sur  celle  direction,  il  est  certain  qu'on 
peut  plus  facilement  y  revenir  que  si  on  se  trompe  dans  l'établissement 
d'ouvrages  fixes. 

FI  me  semble  que  sur  des  fleuves  comme  la  Volga,  non  parce  qu'ils  sont 
russes  mais  parce  qu'ils  sont  grands,  la  méthode  devient  en  quelque  sorte 
la  seule  possible.  Elle  présente  des  difficultés  d'application;  mais  ces 
difficultés,  les  études  des  ingénieurs  et  les  progrès  de  la  science  les  vain- 
cront dans  une  certaine  mesure. 

J'ajoute  pour  mon  compte  qu'il  me  semble  que,  même  pour  des  fleuves 
moins  immenses  que  la  Volga,  l'emploi  des  dragages,  grâce  à  l'économie 
qu'ils  procurent  actuellement,  pourrait  être  généralisé  un  peu  plus.  Il  est 
aujourd'hui  tout  à  fait  généralise  dans  les  eaux  maritimes,  dont  je  parle 
de  préférence  parce  que  je  suis  un  homme  d'eau  salée;  on  est  arrivé,  dans 
les  eaux  maritimes,  à  draguer  beaucoup.  Dans  certains  cas,  on  drague 
parce  qu'on  ne  peut  pas  faire  autrement;  mettons  que  ce  soit  le  cas  de 
la  Volga;  dans  d'autres  cas,  on  drague  parce  qu'en  somme  on  obtient  les 
résultats  plus  rapidement.  Cela  ne  veut  pas  dire  qu'on  ne  puisse  pas  aider, 
appuyer  l'action  des  dragages  par  des  ouvrages.  Dans  les  parties  maritimes 
des  fleuves,  non  pas  parce  qu'il  y  a  deux  courants,  —  ce  n'est  pas  du 
moins  à  mon  avis  pour  cette  raison,  —  mais  simplement  parce  que  c'est 
plus  grand,  dans  les  parties  maritimes  des  fleuves,  les  dragages  jouent  un 
rôle  très  important.  Et  je  pense,  sans  vouloir  dire  en  aucune  manière  qu'il 
ne  faille  faire  que  cela,  —  ce  qui  ne  serait  pas  vrai,  —  je  pense  que  l'usage 
des  dragages,  môme  dans  les  parties  non  maritimes,  pourrait,  en  raison 
des  progrès  de  la  mécanique,  être  plus  élendu  qu'il  ne  l'est  aujourd'hui. 
Je  partage  les  idées  de  M.  de  Timonofl',  tout  en  ajoutant  que,  en  fait,  la 
forme  qu'il  a  donnée  à  ses  conclusions  est  un  peu  plus  générale  qu'il  ne 
l'a  voulu  lui-même  très  probablement. 
•  M.  DE  Timonoff.  —  J'ai  fait  mes  réserves. 


206  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Présideîst.  —  Il  y  en  aurait  peut-être  un  peu  plus  à  faire. 

J'ai  reçu  une  communication  écrite  de  M.  Vauthier.  Je  vous  demande, 
messieurs,  la  permission  de  vous  en  donner  lecture.  Elle  a  le  plus  grand 
intérêt,  et  la  personnalité  de  Tingénieur  qui  Ta  écrite  mérite  qu'on 
y  apporte  la  plus  grande  attention.  (Assentiment.) 

«  Nous  voudrions  contribuer,  par  quelques  brèves  observations,  à  la 
discussion  du  très  intéressant  rapport  de  M.  Antoine  Robert  sur  la 
première  question  du  programme  :  «  Influence  des  travaux  de  régularisation 
sur  le  régime  des  rivières.  » 

«  I.  —  Nous  adhérons  pleinement  5  ce  que  dit  le  rapporteur,  dans  son 
préambule,  de  l'impossibililé  de  poser,  en  la  matière,  des  règles  générales 
applicables  à  tous  les  cas.  Cela  ne  tient  pas  seulement  à  une  certaine 
insuffisance,  incontestable,  de  nos  connaissances  hydrauliques,  mais  aussi 
et  surtout  à  la  multiplicité  des  circonstances  contingentes  qui  caractérisent 
et  diversifient  chaque  cours  d'eau,  en  font  un  être  à  part  et  lui  donnent 
un  tempérament  spécial.  11  n'y  a  pas  de  maladies,  —  disait  un  éminent 
médecin,  —  il  y  a  des  malades.  Il  en  sera  toujours  de  même  en  hydraulique 
des  rivières.  Le  progrès  des  connaissances  scientifiques  y  sera  d'un  puis- 
sant secours  ;  la  thérapeutique  des  cours  d'eau  ne  cessera  jamais  d'être 
une  question  d'art,  où  le  coefficient  personnel  de  l'ingénieur  jouera  un 
rôle  prépondérant. 

«  II.  —  M.  Robert  cherche,  pour  les  cours  d'eau,  une  définition  du  mot 
régime.  Celte  expression  ne  devrait-elle  pas  s'entendre  de  l'ensemble 
des  circonstances  qui  afl'ectent  l'écoulement,  tant  superficiel  que  sou- 
terrain, des  eaux  pluviales  reçues  par  le  bassin  orographique  que  le 
cours  d'eau  a  pour  fonction  naturelle  de  drainer?  Si  cela  était  admis,  le 
régime  ne  comprendrait  pas  seulement  ce  qui  se  passe,  à  l'air  libre,  dans 
les  thalwegs,  par  les  divers  états  du  volume  d'eau  débité,  mais,  corrélati- 
vement, l'influence  qu'exerce  ce  qui  se  passe  dans  les  thalwegs  sur  les 
eaux  souterraines  qui  y  affluent  ou  s'en  échappent.  Quoique  la  définition 
proposée  ne  soit  pas  systématiquement  adoptée,  il  est  à  remarquer  que  la 
force  des  choses  oblige,  en  général,  à  tenir  compte  non  seulement  des 
écoulements  visibles,  mais  de  ceux  que  la  constitution  géologique  des 
bassins  dissimule  dans  le  sol. 

«  III.  —  Les  travaux  de  régularisation  d'une  rivière  peuvent  s'étendre  à 
la  totalité  du  lit  occupé  par  les  plus  hautes  eaux  ou  se  rapporter  seulement 
à  une  partie  de  ce  lit.  Dans  le  passé,  c'est  surtout  contre  l'expansion  des 
eaux  débordées  qu'on  voulait  se  défendre  ;  d'où  les  endiguements  analogues 
à  ceux  de  la  Loire  et  du  Pô.  Aux  époques  plus  rapprochées  de  nous,  les 
travaux  de  régularisation  ont  surtout  porté,  dans  l'intérêt  de  la  navigation, 
sur  les  parties  inférieures  du  lit.  Il  est  impossible  de  déterminer,  d'une 
façon  générale,  aussi  bien  pour  l'un  des  cas  que  pour  l'autre,  l'influence 
que  peuvent  avoir  exercé  de  tels  travaux  sur  le  régime  du  cours  d'eau« 


1"  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  207 

tellement  cela  dépend  de  ce  qu'ils  ont  été  conçus  avec  habileté  ou  mala- 
droitement conduits.  Toutefois,  des  seuls  renseignements  que  fournit 
M.  Robert  sur  la  Garonne  et  sur  la  Loire,  il  se  dégage  une  distinction 
caractéristique  qui  mérite,  scmble-t-il,  d'appeler  l'attention. 

«  Dans  les  parties  de  son  cours  que  des  travaux  ont  régularisées,  la 
Garonne  est  encaissée  de  4  à  5  mètres  entre  ses  rives.  Néanmoins,  ses 
rives  sont  surmontées  et,  aujourd'hui  comme  avant  les  travaux,  les  eaux 
débordent  dans  les  plaines  riveraines  qui  ont  latéralement  une  grande 
étendue.  Sur  la  Loire,  au  contraire,  en  aval  notamment  du  bec  d'Allier, 
on  a  eu  l'intention  d'empêcher  les  débordements  ;  et,  quoique  ceux-ci  se 
produisent  accidentellement  avec  accompagnement  de  circonstances  désas- 
treuses, on  peut  dire  que  le  lit  de  la  Loire  est,  intentionnellement  du 
moins,  disposé  de  façon  à  contenir  la  totalité  des  crues  les  plus  fortes.  De 
là,  deux  types  de  profils  transversaux  absolument  différents,  pour  lesquels 
le  problème  de  la  régularisation  ne  se  pose  pas  du  tout  dans  les  mômes 
termes. 

«  Pour  le  type  Garonne,  quoique  le  lit  régularisé  donne,  avec  la  largeur 
effective  variant  de  150  à  200  mètres,  écoulement  à  des  débits  considé- 
rables, ce  lit  a  pu  être  conçu,  traité  dans  ses  dispositions  et  fonctionner 
comme  un  lit  unique  convenant  à  la  fois,  plus  ou  moins  bien,  aux  eaux 
d'étiage  et  aux  eaux  moyennes.  Les  eaux  débordées  s'écoulent  en  dehors 
de  lui,  non  sans  exercer  sur  son  assiette  une  certaine  action,  mais  sans 
compromettre,  paraît-il,  cette  dernièi-e  trop  gravement.  Ce  n'est  pas  là, 
toutefois,  une  solution  définitive.  11  manque  à  la  Garonne  un  lit  majeur, 
et  M.  Robert  rappelle  que,  dès  l'année  1848,  à  la  suite  de  ses  beaux 
travaux  sur  le  lit  mineur,  Baumgarten  signalait  comme  un  complément 
nécessaire  la  régularisation  de  l'écoulement  des  hautes  eaux  au  moyen  de 
digues  insubmersibles.  Des  considérations  que  nous  n'avons  pas  à  appré- 
cier ont,  jusqu'à  ce  jour,  empêché  de  donner  suite  à  ce  projet.  Mais 
comment  ce  lit  majeur  était-il  tracé  dans  sa  correspondance  avec  le  lit 
mineur  régularisé?  Voilà  ce  qu'il  serait  intéressant  de  savoir.  Pour  ce 
dernier,  on  s'était  contenté,  à  l'origine,  de  rives  sinueuses  à  peu  près 
parallèles,  s'évasant  légèrement  de  l'amont  à  l'aval.  Ultérieurement,  les 
rives  artificielles  ainsi  tracées  ont  été  modifiées,  autant  que  possible, 
d'après  les  règles  rationnelles  posées  par  M.  Fargue,  mais  sans  que  leur 
axe  commun  de  figure  ait  été  probablement  déplacé  d'une  manière  appré- 
ciable. Cet  axe  avait-il  été  conservé  par  Baumgarten  comme  élément 
directeur  des  digues  du  lit  majeur?  Ou,  d'une  façon  plus  générale, 
comment  devrait  être  rationnellement  établie,  dans  l'espèce,  sur  les  divers 
points,  la  relation  entre  les  deux  tracés?  C'est  là,  selon  nous,  la  question 
a  plus  ardue  que  puisse  soulever,  dans  un  cas  correspondant  au  type 
Garonne,  le  problème  de  la  régularisation  complète  de  l'écoulement  des 
eaux  à  tous  leurs  états  variables  de  volumes  successifs. 

c  Dans  le  type  Loire,  un  problème  est  forcément  posé  dès  l'origine.  On  ne 


208  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

peut  s'y  soustraire.  Le  lit  majeur  existe,  ou  doit  être  maintenu  el  reclilié 
là  où  il  ne  fonctionne  pas  bien.  Le  profil  transversal  type  présente  néces- 
sairement ce  caractère  que,  d'un  côté  au  moins,  le  niveau  de  la  vallée  se 
trouve  en  contre-bas  du  sommet  des  digues.  Le  lit  de  la  Loire  est  moins 
encaissé  que  ne  Test,  et  que  ne  Tétait  probablement  avant  sa  régularisa- 
lion,  le  lit  de  la  Garonne.  D'autre  part,  ce  lit  est  beaucoup  plus  large.  Sur 
la  Garonne,  la  largeur  maxima  allait,  en  basses  eaux,  à  !500  mètres;  en 
eaux  moyennes,  à  350  mètres.  Sur  la  Loire,  les  largeurs  courantes 
s'élèvent  au  double  et  au  triple.  Pour  la  Garonne,  en  face  de  crues  de 
volume  à  peu  près  égal  à  celles  de  la  Loire  et  de  pentes  longitudinales  peu 
diflerentes,  Baumgarlen  écartait  les  digues  du  lit  majeur  de  600  mètres. 
Pour  la  Loire,  en  moyenne,  les  écartements  sont  presque  doubles  à  Taval, 
et  deux  fois  et  demie  plus  grands  à  l'amont,  où  les  pentes  sont  plus  fortes, 
—  ce  qui  est  absurde.  Dans  ces  condilions,  ce  n'est  pas,  pour  le  type 
Loire,  seulement  un  lit  mineur  d'eaux  basses  et  moyennes  qu'il  faut  consti- 
tuer, mais  à  la  fois  un  lit  mineur  et  un  lit  majeur.  Et  il  suffit  de  jeter  les 
yeux  sur  la  section  de  6  kilomètres  du  plan  de  la  Loire  dont  M.  Robert 
a  annexé  un  extrait  à  son  rapport,  pour  se  rendre  compte  des  difficultés 
de  plus  d'un  genre  qu'on  rencontrera  pour  agencer  convenablement  l'un 
par  rapport  à  l'autre  deux  tracés  forcément  liés  entre  eux,  et  correspon- 
dant à  des  impératifs  hydrauliques  extrêmement  différents. 

«  Signaler  des  difficultés  de  cet  ordre  est  sansdoute  une  tâche  autrement 
facile  que  de  les  résoudre.  Mais  la  nécessité  que,  dans  des  opérations  de  la 
nature  de  celles  qu'entraîne  la  régularisation  des  rivières,  tout  soit 
strictement  coordonné  résulte  trop  nettement  du  rapport  de  M.  Robert, 
pour  que  nous  ayons  considéré  les  observations  qui  précèdent  comme 
absolument  oiseuses  et  ne  méritant  aucun  intérêt.  » 

Telle  est,  messieurs,  la  communication  de  M.  Vaulhier. 

M.  Vaulhier  n'étant  pas  là,  je  rappelle  très  brièvement  ce  qui  me  paraît 
être  la  substance  de  son  rapport  imprimé.  Il  indique  que,  à  la  suite  des 
travaux  auxquels  a  donné  lieu  en  France  l'inondation  désastreuse  de  1856, 
le  chef  de  ces  travaux  avait  conclu  à  l'établissement  de  réservoirs  d'arrêt 
pour  relarder  le  débit  des  eaux  dans  les  très  grandes  crues,  réservoirs 
auxquels  on  a  renoncé;  M.  Vaulhier  paraît  regretter  qu'on  y  ait  renoncé. 

D'autre  part  il  mentionne  aussi  la  possibilité,  suivant  lui,  de  construire 
des  réservoirs  dans  un  autre  but,  pour  retenir  les  eaux  et  fournir  à  la 
rivière  un  plus  grand  débit  dans  les  étiages. 

Voilà,  me  semble-t-il,  la  substance  du  rapport  de  M.  Vaulhier.  Le  sujet 
a  son  intérêt  et  soulève  de  grosses  questions. 

M.  Debeil.  —  J'abonde  tout  à  fait  dans  le  sens  des  idées  de  M.  Vauthier 
en  ce  qui  concerne  la  construction  de  barrages  dans  certaines  circonstances, 
pour  retenir  les  eaux  et  augmenter  l'étiage  des  rivières. 

L'année  dernière,  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  un  projet  tendant  à  obtenir 


1'-  SECTION.  —  2"  SÉANCE.  200 

une  augmenlalion  de  Téliagc  de  la  Meuse  en  amont  de  Maeslrichl  en  vue 
de  procurer  une  alimentation  plus  abondante  aux  importants  canaux  de 
navigation  qui  relient  Liège  à  Anvers.  En  vertu  d'une  convention  entre  la 
Belgique  et  la  Hollande,  l*État  belge  a  le  droit,  en  temps  d'étiage  de  basses 
eaux,  en  élé,  de  puiser  à  une  prise  d'eau  établie  à  Macstricht  un  cube  de 
0  mètres  d'eau  par  seconde. 

Nous  allons  très  probablement  réaliser  une  amélioration  1res  importante 
des  canaux  que  y^  viens  de  citer.  Ces  canaux  ont  actuellement  une  largeur 
au  plafond  de  10  mètres  et  un  mouillage  de  2  m.  10.  Le  gouvernement  va 
probablement  faire  exécuter,  sur  nos  propositions,  une  amélioration 
consistant  à  leur  donner  un  mouillage  de  2  m.  40  et  une  largeur  de 
17  mètres  au  plafond.  En  môme  temps,  on  construirait  latéralement  aux 
écluses  existantes,  qui  ont  50  mètres  de  longueur  utile  sur  7  mètres  de 
largeur,  des  écluses  supplémentaires  ayant  100  mètres  de  longueur  utile 
sur  12  mètres  de  largeur,  de  façon  à  pouvoir  écluscr  sur  cette  grande 
ligne  de  navigation,  en  même  temps  que  leur  remorqueur,  des  trains  de 
bateaux  ordinaires,  analogues  à  ceux  organisés  sur  la  Meuse,  entre  Givct 
cl  Liège,  où  12  écluses  sur  20  ont  déjà  ces  dimensions. 

Ces  écluses  permettraient  également  le  passage  des  bateaux  du  Rhin  de 
600,  700  à  800  tonnes. 

Les  écluses  existantes  conservées  serviraient  uniquement  au  passage 
des  bateaux  isolés  de  250  à  350  tonnes. 

L'ensemble  de  ces  améliorations  aurait  pour  résultat  immédiat  une 
grande  économie  de  temps  dans  les  parcours,  et  une  notable  diminution 
du  fret. 

Pour  réaliser  ces  améliorations,  il  nous  faudrait  de  Teau  d'alimentation 
et  beaucoup.  LesO  mètres  cubes  par  seconde  que  nous  sommes  autorisés 
à  prendre  à  la  Meuse  en  basses  eaux  devraient  passer  à  ll'"',5  en  rai- 
son des  besoins  de  la  navigation  et  des  irrigations,  si  importantes  pour 
la  partie  du  pays  traversée  par  ces  canaux.  Si  nous  pouvions  en  obtenir 
davantage,  le  projet  n'en  vaudrait  que  mieux  :  mais  une  augmentation  de 
5'"%50  par  seconde  serait  déjà  considérable. 

11  existe  plusieurs  moyens  d'obtenir  ce  cube  supplémentaire  d'alimen- 
tation. Nous  pourrions  emprunter  l'eau  directement  à  l'Escaut  ou  à  un 
de  ses  affluents  à  marée,  et  la  refouler  à  40  mètres  d'altitude  sur  une  dis- 
tance de  50  à  00  kilomètres,  mais  la  dépense  serait  peut-être  un  peu  trop 
considérable. 

Un  second  moyen,  plus  économique,  consisterait  à  réaliser  sur  l'Ourlhe 
supérieure  un  bassin  de  retenue,  d'une  capacité  de  80  millions  de  mètres 
cubes,  en  donnant  au  barrage  à  construire  dans  la  Vallée  des  dimensions 
à  peu  près  identiques  à  celles  qui  ont  été  données  jadis  au  barrage  de  la 
Gileppe  dont  la  hauteur  de  retenue  est  de  45  mètres. 

Comme  le  débit  de  l'Ourlhe,  à  l'endroit  prévu  pour  remplacement  du 
barrage,  varie  entre  280  et  500  millions  de  mètres  cubes  par  an,  il  nous 

14 


210  PROCÈS-VERBÀIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

serait  facile  de  combiner  les  manœuvres  de  prise  d'eau  de  façon  qu'au 
commencement  du  mois  de  mai  de  chaque  année,  le  bassin  fûl  toujours 
rempli.  Alors,  le  débit  serait  réglé  de  manière  à  envoyer  vers  l'aval  un 
cube  de  7  m.  50  par  seconde  à  partir  du  1^"^  mai  jusqu'au  51  octobre, 
période  pendant  laquelle  les  eaux  moyennes  d'été  donnent  en  cet  endroit 
3  mètres  cubes  par  seconde,  et  les  eaux  basses  2  mètres  cubes  seu- 
lement. 

Le  débit  de  TOurthe  serait  donc  augmenté  de  5™^,5  par  seconde  pen- 
dant les  eaux  basses  et  de  4"^5  pendant  les  eaux  moyennes  d'été. 

Cette  augmentation  de  débit  à  Tétiage  de  l'Ourthe  se  propagerait  à 
150  kilomètres  plus  loin  à  l'aval  jusqu'à  Maestricht  où  le  débit  de  la  Meuse, 
qui  est  actuellement  de  5:2  mètres  cubes  par  seconde  pendant  les  eaux 
basses,  atteindrait  37'"%50,  ce  qui  permettrait  d'emprunter  à  la  rivière, 
pendant  les  eaux  basses,  sans  plus  d'inconvénient  que  maintenant, 
11"*%5  par  seconde  au  lieu  de  6  mètres  cubes. 

Le  barrage  projeté  serait  établi  à  un  kilomètre  environ  en  aval  du  con- 
fluent de  rOurthe  occidentale  de  manière  à  créer  un  grandiose  bassin  de 
retenue  se  propageant  dans  les  deux  vallées. 

Le  barrage  aurait  45  mètres  de  hauteur,  et  une  longueur  en  crête  de 
260  mètres;  il  serait  encastré  dans  le  rocher  sur  tout  son  développement, 
dans  le  fond  et  sur  les  flancs  de  la  vallée,  et  il  donnerait  lieu  à  une 
dépense  totale  de  7  millions  de  francs,  y  compris  les  frais  de  construction 
des  deux  tunnels  de  prise  d'eau* 

En  évaluant  le  taux  d'intérêt  et  d'amortissement  du  capital  de  premier 
établissement  à  4  pour  100  l'on  trouve  que  les  80  millions  de  mètres 
cubes  d'eau  d'alimentation  supplémentaire  de  nos  canaux,  envoyés  annuel- 
lement pendant  les  six  mois  d'été  en  aval  de  Maestricht,  soit  à  150  kilo- 
mètres de  distance,  ne  donneraient  lieu  qu'à  un  prix  coûtant  de  Ofr.  0055 
le  mètre  cube. 

M.  Fontaine.  —  C'est  magnifique. 

M.  Dedeil.  —  Indépendamment  de  ce  résultat  éminemment  économique 
pour  l'alimentation  des  canaux,  le  projet  préconisé  présente  d'autres 
avantages  importants  savoir  : 

1®  De  rendre  disponible  au  pied  du  barrage  en  tout  temps  une  force 
motrice  de  2000  à  5000  chevaux-vapeur,  dont  l'industrie  pourrait  béné- 
ficier moyennant  redevance; 

2°  D'augmenter  pendant  les  mois  d'été  l'étiage  de  l'Ourthe  sur  tout  son 
parcours  ; 

5"  De  favoriser  les  irrigations; 

4**  De  diminuer  l'importance  des  grandes  crues  de  l'Ourthe,  moyennant 
une  réglementation  convenable  du  débit  des  prises  d'eau  du  barrage  au 
commencement  de  l'hiver. 

Au  sujet  de  ce  dernier  avantage,  je  ferai  remarquer  que,  lors  de  la  der- 
nière grande  crue  de  l'Ourthe,  le  débit  de  la  rivière  à  l'endroit  du  barrage 


1-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  211 

projeté  était  de  200  mètres  cubes  par  seconde  en  moyenne  pendant  les  trois 
jours  de  crue,  alors  que  le  débit  maximum  de  la  rivière  vers  son  embou- 
chure était  de  900  mètres  cubes  environ  par  seconde. 

Or,  comme  la  capacité  du  bassin  de  retenue  du  barrage  correspond 
approximativement  au  débit  de  la  crue  de  l'Ourthe  supérieure  pendant  les 
trois  jours,  on  peut  dire  que  l'existence  du  barrage  eût  eu  pour  cfl'et  de  dimi- 
nuer le  débit  de  la  grande  crue  de  l'Ourthe  inférieure  de  200  mètres  cubes 
par  seconde,  ce  qui  représente  à  peu  près  le  quart  du  débit  maximum. 

Il  m'est  donc  permis,  eu  égard  à  ce  qui  précède,  de  déclarer  que  les 
idées  développées  par  M.  Vauthier  trouveraient  une  application  très  ration- 
nelle dans  notre  pays.  (Très  bien!) 

M.  LE  Président.  —  Je  demande  à  dire  quelques  mots  sur  ce  sujet. 

J'ai  été  très  heureux  d'entendre  M.  Debeil.  Je  suis  personnellement  dans 
ses  idées.  Je  n'ai  jamais  entendu  donner  de  raisons  bien  victorieuses  pour 
l'abandon  du  projet  qu'on  avait  conçu  autrefois  en  France  dans  cet  ordre 
d'idées.  Autant  que  je  crois,  on  a  reculé  devant  la  dépense  et  devant  cer- 
taines complications  :  par  exemple  il  est  délicat  d'emmagasiner  de  l'eau, 
en  ce  sens  qu'il  y  a  une  question  de  synchronisme  des  crues  qu'il  faut 
étudier  de  très  près.  Mais  je  ne  sache  pas  que  la  difficulté  d'un  problème 
soit  un  obstacle  proscrivant  de  l'aborder,  s'il  y  a  de  grands  résultats  à 
obtenir. 

D'autre  part,  il  me  semble  que  de  notre  temps  nous  vivons  un  peu  trop 
industriellement,  nous  travaillons  trop  au  jour  le  jour;  quand  un  travail 
ne  doit  être  utilisé  qu'à  longue  échéance,  nous  ne  le  faisons  plus.  Nos 
pères,  eux,  travaillaient  davantage  pour  la  postérité  ;  avec  bien  des  infé- 
riorités, ils  avaient  du  moins  cette  qualité. 

Je  comprends  bien  les  raisons  pratiques,  —  c'est  une  question  qui 
reviendra  demain,  mais  elle  me  vient  à  l'idée  comme  à  M.  Debeil,  —  je 
vois  bien  les  raisons  pratiques  actuelles  qu'on  peut  trouver  p«ur  ali- 
menter un  canal  avec  des  machines  et  du  charbon.  Mais  cela  me  fait 
un  peu  mal  au  cœur.  Vous  auriez  le  moyen,  avec  un  peu  plus  d'efforts 
et  de  dépenses,  de  faire  des  ouvrages  dont  nos  arrière-neveux  profite- 
]*aient,  comme  dit  le  fabuliste,  et  qui  créeraient  de  la  force  au  lieu  d'en 
dépenser. 

J'émets  donc  personnellement  cette  idée  que  l'aménagement  des  eaux, 
soit  en  vue  de  conjurer  les  inondations,  soit  en  vue  d'améliorer  les  étiages, 
par  l'établissement  de  réservoirs,  est  une  question  qui  présente  un  grand 
intérêt  et  que  si  des  dépenses  étaient  faites  dans  ce  but,  si  on  avait  le 
courage  de  les  faire,  nos  enfants  tout  au  moins,  sinon  nous,  en  recueille- 
raient largement  le  fruit.  (Très  bien!) 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Jc  voudrais  ajouter  un  renseignement  pratique  sur 
le  système  préconisé  par  M.  Vauthier.  Il  est  appliqué  chez  nous  en  Russie 
depuis  deux  cents  ans  et  même  davantage;  je  crois  que  c'est  Pierre  le 
Grand  qui  l'a  inauguré.  L'eau  emmagasinée  pendant  les  temps  de  crue  à 


t>hJ  PROCÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

la  partie  supérieure  de  nos  fleuves,  tels  que  la  Volga,  est  rclenuc  clans  des 
réservoirs  de  plusieurs  centaines  de  millions  de  mètres  cubes.  Le  système 
donne  d'excellents  résultats,  il  permet  de  rendre  navigable  une  parlie  de 
la  Volga  sur  un  parcours  de  plus  de  300  kilomètres,  entre  la  ville  deTver 
et  celle  de  Rybinsk,  en  temps  d'étiage.  Autrement  cette  partie  du  fleuve 
serait  inaccessible  aux  bateaux  d'un  certain  tirant  d'eau. 

A  l'Exposition,  classe  29,  nous  avons  quelques  plans  et  quelques  pho- 
tographies qui  se  rapportent  à  ces  réservoirs.  Je  serai  heureux  de  fournir 
des  explications  sur  place  à  ceux  des  membres  du  Congrès  qui  voudront 
bien  me  les  demander.  (Très  bien!) 

M.  LE  PaÉsmEisT.  —  Nous  remercions  M.  de  TimonofT  de  sa  communi- 
cation et  de  l'offre  très  gracieuse  qu'il  veut  bien  nous  faire  et  qui  a  une 
importance  considérable. 

M.  Fontaine.  —  Vous  avez  dit,  Monsieur  le  Président,  qu'il  vaudrait 
souvent  mieux  construire  des  ouvrages  de  longue  haleine  qui  servent  i\ 
l'avenir.  La  section  ne  pourrait-elle  pas  émettre  un  vœu  dans  ce  sens?  11 
me  semble  que  nous  abandonnons  trop  cette  voie. 

M.  LE  Présidem.  —  Je  ne  demande  pas  mieux.  Mais  cette  question  che- 
vauche sur  deux  points  de  notre  programme. 

Aujourd'hui  les  nouveaux  moyens  dont  la  science  dispose,  l'électricité, 
permettent  d'utiliser  les  chutes  d'eau,  les  réservoirs  d'eau,  dans  des  condi- 
tions inconnues  il  y  a  seulement  une  dizaine  d'années.  11  y  a  donc  lieu  — 
c'est  une  raison  de  plus  —  de  revenir  à  cette  méthode  que  nos  pères  ont 
coimue  et  que  nous  avons  abandonnée  d'une  manière,  me  semble-t-il,  un 
peu  trop  absolue. 

M.  Fontaine.  —  C'est  pourquoi  je  voudrais  que  ce  fût  indiqué  dans  nos 
conclusions. 

M.  LE  Président.  —  La  section  pourrait  voter  un  vœu  conçu  à  peu  près 
dans  ces  termes,  sauf  à  en  arrêter  le  texte  définitif  : 

«  L'usage  des  réservoirs  pour  l'atténuation  des  crues  et  l'augmentation 
des  débits  d'étiage,  déjà  sanctionné  par  quelques  expériences,  est  un  sujet 
qui  mérite  toute  l'attention  des  ingénieurs  et  des  gouvernements  et  auquel 
la  possibilité  d'utiliser  et  de  transporter  au  loin  les  forces  qui  en  résultent 
donne  aujourd'hui  plus  d'utilité.  » 

11  s'agit  d'exprimer,  dans  une  formule  à  déterminer,  qu'on  est  un  peu 
trop  porté,  en  France  du  moins,  à  renoncer  à  ce  moyen  sous  prétexte  qu'il 
coûte  cher.  Je  crois  que  la  section  se  rallie  à  cette  idée. 

M.  GuiLLON.  —  On  peut  citer  en  France  l'exemple  des  deux  réservoirs 
conligus  pour  la  défense  de  Saint-Étienne  contre  les  inondations  du 
Furens,  aflluent  de  la  Loire.  En  réalité,  ces  réservoirs  ont  été  presque 
complètement  transformés  en  réservoirs  d'alimentation  des  usines  de 
Saint-Étienne.  On  se  sert  de  la  tranche  supérieure  pour  constituer  une 
réserve  en  cas  d'inondation,  mais  au  fond  ce  sont  plutôt  des  réservoirs 
industriels.     . 


I-  SECTION.   -  !>-  SÉANCE.  215 

M.  LE  Président.  —  Les  deux  utilités  sont  jointes. 

M.  Guiu.0N.  —  Oui,  mais  l'utilité  de  ces  réservoirs  est  bien  minime  au 
point  de  vue  des  inondations  de  la  Loire. 

M.  Fo.NTAi>'E.  —  Ce  ne  sont  pas  de  très  grands  réservoirs. 

M.  Guiu,oN.  —  Le  système  des  réservoirs  pour  l'ensemble  du  bassin  de 
la  Loire  a  été  étudié  par  M.  Comoy  après  l'inondation  de  1856;  tout  était 
basé  sur  les  faits  constatés  en  185o.  Or,  la  crue  d'inondation  de  1806 
a  été  tout  à  fait  différente;  d'abord  par  l'époque,  c'était  une  crue  de  fin 
septembre,  tandis  que  la  crue  de  1856  avait  été  une  crue  de  fin  mai;  de 
plus,  sur  la  haute  Loire,  la  crue  de  1866  a  été  beaucoup  plus  forte,  mais 
plus  courte  que  celle  de  1856;  enfin  dans  la  basse  Loire,  elle  avail  encore 
un  caractère  différent  de  la  précédenle.  On  a  reconnu  que  le  système  des 
réservoirs  laissait  trop  d'aléa,  et  qu'il  n'aurait  peut-être  pas  donné  de 
bons  résultats. 

La  commission  nommée  après  l'inondation  de  1866,  et  dont  M.  Comoy 
faisait  partie,  écarla  le  système  des  réservoirs,  et  lui  substitua  le  système 
des  déversoirs.  Ces  déversoirs  ont  été  presque  tous  exécutés  de  1878  à 
1896. 

M.  Debeil.  —  Les  considérations  que  j'ai  fait  valoir  ne  tendent  pas  à 
généraliser  le  système.  J'ai  dit  qu'il  peut  y  avoir  des  circonstances  parti- 
culières où  un  barrage  peut  être  utile  au  point  de  vue  des  crues  impor- 
tantes, en  même  temps  qu'il  peut  rendre  de  grands  services  en  ce  qui 
concerne  l'augmentation  de  l'étiage,  à  un  endroit  voulu  où  on  en  a  besoin. 

Quant  à  généraliser  le  système,  je  crois  que  cela  pourrait  présenter  des 
inconvénients. 

M.  LE  PRÉslD£^T.  —  La  communication  de  M.  Guillon  est  très  impor- 
tante, elle  indique  qu'il  faut  une  grande  prudence.  Mais  je  ne  suis  pas 
encore  personnellement  convaincu  qu'on  n'a  pas  reculé  devant  des  obsta- 
cles plutôt  que  devant  des  impossibilités. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  ne  s'agit  pas  de  dire  qu'il  convient  de  faire 
des  réservoirs  sur  la  Loire.  Ce  que  j'ai  dans  la  pensée,  c'est  ceci  :  Un 
meilleur  aménagement  des  eaux  est  en  somme  la  plus  grande  source  de 
richesse  pour  un  pays,  à  la  fois  au  point  de  vue  de  l'agriculture  cl  de  la 
navigation  comme  en  vue  de  prévenir  les  désastres  que  peuvent  causer  les 
eaux.  C'est  pourquoi,  à  l'Exposition  précédente,  on  avait  appelé  une  réunion 
analogue  à  la  nôtre  «  le  Congrès  de  l'utilisation  des  eaux  fluviales  ». 

Parmi  les  moyens  de  s'en  servir  figurent  les  réservoii*s.  On  ne  peut  pas 
dire  où  il  faut  en  mettre,  mais  en  vérilé  nous  n'y  pensons  plus.  Kos  pères, 
les  Romains  en  faisaient.  N'en  faisons  pas,  si  ce  n'est  pas  possible,  mais 
pensons-y  plus  qu'on  ne  le  fait  aujourd'hui. 

Voilà  tout  ce  que  je  voulais  dire.  C'est  ce  que  je  propose  à  la  section 
de  dire  avec  toute  la  prudence  convenable. 

M.  Grekier.  —  Je  voudrais  dire  un  mot  pour  appuyer  le  système  de 
réservoirs  proposés  par  M.  Yauthier. 


214  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  veux  rappeler  un  fail  d'expérience.  Lors  de  la  crue  de  1880  de 
l'Escaut,  qui  a  élé  fort  importante,  nous  avons  eu,  si  ma  mémoire  est 
fidèle,  des  gelées  très  fortes,  qui  nous  ont  permis  d'évacuer,  en  prévi- 
sion d'une  nouvelle  crue,  les  eaux  qui  se  trouvaient  dans  les  prairies 
riveraines  de  l'Escaut.  Vous  avez  pu  remarquer,  par  les  profils  en  long 
annexés  à  ma  notice,  que  les  prairies  de  l'Escaut  constituent  de  véri- 
tables réservoirs  naturels.  Voyant  la  situation,  et  le  moment  où  la  débâcle 
allait  arriver,  j'ai  cherché,  contrairement  à  l'avis  des  propriétaires  rive- 
rains, è  évacuer  ces  eaux  en  prévision  des  crues  futures.  Au  mois  de  mars 
nous  avons  eu  une  crue  extrêmement  importante.  Il  y  avait  encore  intérêt 
pour  les  prairies  à  donner  de  l'eau,  d'autant  plus  que  c'était  de  l'eau 
chargée.  Nous  avons  pu,  en  remplissant  les  réservoirs  naturels,  couper  le 
sommet  de  la  crue,  c'est-à-dire  en  diminuer  l'importance  et  éviter  ainsi 
certains  désastres  qui  se  seraient  certainement  produits. 

M.  Flamant.  —  Je  crois  en  ce  moment  qu'il  y  a  entre  nous  les 
mêmes  causes  de  divergence  que  tout  à  l'heure  à  propos  des  grands  fleuves 
et  des  petits  cours  d'eau.  Pour  les  cours  d'eau  de  moyenne  importance,  les 
réservoirs  peuvent  atténuer  les  crues,  c'est  évident.  Mais  en  présence  de 
cours  d'eau  comme  la  Loire  ou  la  Garonne,  les  réservoirs  ne  signifient 
plus  absolument  rien,  et  je  ne  m'étonne  pas  que  M.  l'inspecteur  général 
Comoy  ait  renoncé  à  ce  palliatif  qui,  pour  la  Loire,  ne  pouvait  donner 
aucun  résultat  appréciable.  Ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  dans  le  cas  de 
petites  vallées,  comme  l'Ourthe,  le  Furens,  peut-êlre  l'Escaut,  on  ne  puisse 
arriver  à  d'excellents  résultats. 

Il  y  a  une  diflérence  à  noter  entre  les  grandes  rivières  et  les  petites. 

M.  LE  Président.  —  Les  grandes  rivières  viennent  des  petites,  elles  ne 
sont  pas  grandes  quand  elles  naissent. 

M.  Flamant.  —  Cela  ne  produit  aucune  atténuation  sur  des  rivières 
comme  la  Loire. 

M.  Fontaine.  —  Les  réservoirs  de  la  Volga  servent  à  l'alimentation  sur 
une  longueur  de  300  kilomètres. 

M.  Flamant.  —  Je  ne  parle  pas  de  l'alimentation,  car  là  c'est  évident. 
Je  parle  seulement  des  crues. 

M.  GuiLLON.  —  Pour  une  vallée  déterminée,  un  réser\oir  peut  être  très 
utile,  rendre  des  services  palpables,  immédiats  et  ne  présenter  aucun 
danger  s'il  est  suffisant.  Mais  quand  il  s'agit  d'organismes  aussi  compli- 
qués que  ceux  de  nos  grands  fleuves,  on  court  le  risque  d'apporter  des 
perturbations  dans  l'ordre  d'arrivée  des  crues  et  d'avoir  des  crues  plus 
fortes  avec  les  réservoirs  qu'on  ne  les  aurait  eues  sans  ces  réservoirs.  Les 
deux  réservoirs  du  Furens  ont  incontestablement  rendu  des  services  consi- 
dérables à  la  ville  de  Saint-Étienne.  Mais,  si  on  faisait  les  65  réservoirs 
qu'avait  étudiés  M.  Comoy,  je  ne  suis  pas  bien  sûr  qu'on  n'aggraverait  pas 
la  situation. 

M.  LE  Président.  —  Il  résulte  de  ce  qui  vient  d'être  dit  avec  tant  de 


1-  SECTION.  —  2«  SÉAiSCE.  215 

compélencc  que  le  but  d'atténuation  des  crues  des  rivières  et  des  fleuves, 
pour  peu  qu'ils  soient  grands,  est,  au  point  de  vue  pratique,  l'objet  de 
réserves  très  importantes  de  la  part  de  plusieurs  membres  très  autorisés 
de  la  section.  Je  n'ai  rien  à  leur  dire  personnellement.  Mais  je  suis  néan- 
moins porté  à  penser  qu'il  y  a  là  un  sujet  d'éludés  intéressant.  Je  n'en  dis 
pas  davantage.  J'ajoute  qu'il  sera  fait,  à  ce  point  de  vue,  les  réserves  conve- 
nables, de  manièrp  que  la  rédaction  du  vœu  n'aille  à  l'encontre  de  l'opinion 
de  personne.  Nous  ne  sommes  pas  une  assemblée  de  polémique,  nous  avons 
seulement  à  donner  des  indications  avec  toute  la  prudence  convenable. 

La  première  question  est  très  vaste.  On  peut,  ou  n'en  plus  rien  dire,  ou 
en  parler  plusieurs  jours  encore.  Comme  nous  n'avons  plus  que  deux 
séances,  que  nous  avons  la  question  de  l'alimentation  des  canaux  à  laquelle 
il  convient  de  réserver  un  peu  de  temps,  qu'enfin  il  est  nécessaire  de  nous 
réserver  un  temps  à  valoir  jeudi,  je  vous  demande  la  permission  de  résu- 
mer en  quelque  sorte  la  première  question. 

Quand  on  a  posé  la  question,  on  s'est  préoccupé  de  ceci  :  Aujourd'hui  on 
régularise  les  rivières  pour  la  navigation.  Il  s'agit  de  savoir  si  ce  qu'on  fait 
dans  ce  but  est  utile  ou  nuisible  à  d'autres  points  de  vue,  notamment  au 
point  de  vue  des  inondations.  Cette  question  est  motivée  par  ce  fait  que, 
quand  on  a  fait  des  travaux  de  régularisation  sur  un  cours  d'eau,  très 
souvent  il  y  a  ensuite  des  inondations,  comme  il  y  en  avait  auparavant. 
On  ne  les  évite  pas  d'une  manière  absolue,  et  les  intéressés  disent  tout  de 
suite,  sans  d'ailleurs  le  savoir,  que  les  inondations  sont  causées  par  les 
travaux  qu'on  vient  de  faire. 

Telle  est  la  raison  philosophique  de  la  question. 

11  nous  a  été  présenté  des  mémoires  fort  intéressants  qui  seront  très 
utiles  aux  ingénieurs,  mais  qu'il  est  très  difficile  de  ramener  à  une  doctrine, 
à  une  systématisation  quelconque.  Les  éléments  spéciaux  sont  trop  nom- 
breux. Cependant  on  peut  en  tirer  ceci  :  que,  dans  bien  des  cas  qui  ne  sont 
pas  identiques,  un  travail  de  régularisation  ne  doit  pas  nuire  au  point  de 
vue  des  inondations  et  qu'au  contraire  il  peut  être  utile. 

Il  y  a  aussi  une  observation  qui  me  vient  à  l'esprit  et  qui  est  engendrée 
par  nos  discussions.  Parmi  les  difltirences  qui  existent  entre  les  fleuves,  il 
y  a  notamment  celle  de  la  pente.  Nous  avons  vu  que,  dans  les  fleuves  cou- 
lant dans  des  terrains  très  plats  ou  dans  des  terrains  d'ailuvion,  où  les 
crues  et  les  marécages  sont  causés,  non  pas  tant  par  la  quantité  d'eau  que 
par  l'absence  d'écoulement,  on  se  trouve  très  bien  de  faciliter  cet  écoule- 
ment par  tous  les  moyens  possibles,  notamment  en  rectifiant.  Sur  d'autres 
cours  d'eau  au  contraire  qui  sont  dans  des  conditions  toutes  différentes, 
comme  les  parties  supérieures  des  fleuves,  môme  en  Hongrie,  comme  la 
Loire  sur  presque  tout  son  cours,  où  existe  un  caractère  torrentiel  et  où 
par  conséquent  les  crues  ne  résultent  pas  seulement  de  la  quantité  d'eau 
donnée  par  une  série  de  pluies  mais  de  la  vitesse  avec  laquelle  ces  eaux 
s'évacuent,  on  sera  dans  des  conditions  diflerentes  et  on  pourra  être  con- 


216  PROCKS-VERBACX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

(luit  au  lieu  d'acliver  récoulemcnl  à  le  relarder  dans  une  certaine  mcsuro. 

Voilà  des  différences  bien  simples  qui  font  des  catégories. 

Je  ferai  aussi  l'observalion  suivante,  que  j'extrais  à  ce  propos  de  la 
communication  que  j'ai  reçue  d'un  membre  du  Congres.  Tout  ce  qu'on  fait 
tend  à  activer  l'ccoulemenl  des  eaux  et  par  conséquent  à  provoquer  peul- 
ôlre  une  élévation  du  niveau  ou  des  inondations  vers  Taval. 

Celle  observation  me  paraît  juste,  mais  j'y  ajoute  ceci:  beaucoup  de 
fleuves,  sinon  tous,  ont  une  navigation  h  leur  embouchure  ;  celle  naviga- 
tion doime  lieu  à  des  travaux  exécutés  en  vue  de  la  navigation  elle-même: 
ce  sont  des  travaux  de  creusement  qui  augmentent  les  débouchés. 

La  Seine  est  à  ce  point  de  vue  dans  de  mauvaises  conditions,  car  elle 
n'a  qu'un  débouché  tout  petit.  Il  faut  que  toute  la  Seine  passe,  aux  envi- 
rons de  Rouen,  dans  une  largeur  de  125  mètres.  Nous  ne  sommes  pas 
dans  la  situation  de  la  Hollande,  où  l'on  a  des  débouchés  énormes,  qui 
donnent  toutes  facilités  et  qu'on  peut  aisément  augmenter,  comme  on  le 
voit  dans  le  rapport  de  M.  Tulein  Nollhenius,  qui  nous  explique  qu'on 
a  fail  un  nouveau  débouché  en  creusant  Témissaire  appelé  Nouvelle 
Merwede.  Si  vous  augmentez  les  facilités  d'écoulement  dans  l'amonl, 
il  faut  les  augmenter  dans  l'aval. 

Les  travaux  faits  dans  l'intérôt  des  ports  maritimes  qui  sont  à  l'embou- 
chure des  fleuves  ont,  entre  autres  résultats,  celui  de  faciliter  l'évacua- 
tion des  eaux,  et  par  conséquent,  en  vertu  de  la  solidarité  générale  des 
fleuves,  d'améliorer  le  régime  du  fleuve  bien  en  amont. 

Comme  conclusion,  je  crois  qu'on  n'en  peut  guère  formuler.  Je  crois 
qu'on  pourrait  dire  que  les  travaux  de  régularisation  entrepris  dans  l'in- 
térêt de  la  navigation,  dans  toutes  les  espèces  présentées  au  Congrès,  ont 
abouli  à  améliorer  plutôt  qu'à  empirer  le  régime. 

M.  GoiLLON.  —  C'est  très  contestable,  on  n'a  pas  dit  cela  dans  les 
mémoires. 

J'ai  été  1res  frappé  de  ce  fait  que,  dans  les  rapports  sur  les  fleuves  de  la 
Hongrie,  sur  la  Memel,  sur  la  Vistule,  sur  la  Loire  et  la  Garonne,  ce  der- 
nier de  M.  Robert,  il  n'a  pas  été  question  de  deux  grands  fleuves  allemands 
qui  ont  été  l'objet  de  régularisations,  l'Elbe  et  l'Oder. 

En  1894,  au  Congrès  de  la  Haye,  on  avait  parlé  des  plaintes  provo- 
quées par  ces  travaux.  Le  représentant  de  l'Allemagne,  avec  l'autorité  que 
lui  donnait  sa  grande  situation,  avait  prié  le  Congrès  de  s'occuper  de  la 
question  et  avait  annoncé  qu'une  enquête  était  ouverte.  Je  n'ai  rien  vu  de 
tout  cela  dans  aucun  mémoire. 

M.  LE  PaÉsiDENT.  —  Cela  prouve  qu'on  montre  plutôt  ce  qui  est  favo- 
rable. 

M.  GiriLLON.  —  Je  n'osais  pas  le  dire,  monsieur  le  Président. 

Examinons  les  mémoires.  Les  travaux  de  Belgique  sont  des  cas  spé- 
ciaux, le  régime  du  fleuve  n'a  pas  été  changé.  Les  travaux  de  Hongrie 
sont  certainement  des  travaux  de  modification  de  régime,  mais  c'est  un 


I-  SECTION.  —  2-  SÉ.\]NCE.  HM 

cas  tout  spécial.  11  y  a  non  seulement  un  changement  complet  dans  le 
profil  en  long,  mais  dans  le  bassin  de  réception  des  crues  formé  par  les 
digues.  C'est  un  cas  très  intéressant  qui  pourra  servir  h  étudier  les  autres 
cas,  mais  qui,  pour  le  moment,  ne  donne  pas  d'enseignement  général.  Les 
renseignements  donnés  pai'  M.  Robert  sur  la  Garonne  sont  également  inté- 
ressants, mais  nous  nous  trouvons  encore  dans  un  cas  particulier.  C'est 
une  rivière  qui  a  un  lit  de  débordement  très  grand  et  sans  digues.  Sur  la 
Loire  où  il  y  a  des  digues,  les  travaux  de  régularisation  n'ont  pas  été 
poursuivis  ;  les  populations  elles-mêmes  ont  empoché  de  les  continuer.  Il 
n'y  a  donc  rien  qui  permette  de  dire  que  les  travaux  d'ensemble  atté- 
nuent les  inondations. 

Pour  ma  part,  je  ne  le  crois  pas,  et  je  dis  que  ce  serait  s'avancer  que  de 
dire  que  les  travaux  de  régularisation  n'aggravent  pas  la  situation  en  ce 
qui  concerne  les  inondations. 

M.  J.E  Président.  —  C'est  le  vif  de  la  question.  C'est  ce  qui  prouve  que, 
pour  pouvoir  émettre  une  opinion,  il  faut  entendre  toutes  les  observations. 
Je  suis  donc  très  heureux  davoir  donné  l'indication  que  j'ai  émise,  fût-elle 
erronée,  puisqu'elle  nous  a  permis  d'entendre  une  observation  de  M.  l'ingé- 
nieur en  chef  Guillon  qui  n'avait  pas  encore  été  faite. 

La  question  est  très  grave,  et  nous  ne  la  résoudrons  pas.  Cependant  on 
pourrait  dire,  je  crois,  —  ce  sera  ce  que  nous  appelons  un  truisme,  mais 
les  conclusions  des  congrès  ne  sont  guère  autre  chose,  —  que  les  travaux 
de  régularisation  ne  nuisent  pas  s'ils  sont  bien  faits. 

M.  GciLLON.  —  Oui,  c'est-à-dire  en  agissant  avec  une  extrême  prudence. 
Mais  il  ne  faudrait  pas  trop  s'avancer. 

M.  LE  Président.  —  Malheurcusemenl,  il  est  impossible  d'aborder  le 
détail  de  cette  question  qui  est  si  vaste,  de  comparer  les  largeurs  aux  pro- 
fondeurs, etc.,  etc.  ;  nous  ne  le  pouvons  pas.  Les  rapporlb  n'ont  pas  et  ne 
pouvaient  pas  traiter  ce  côté  de  la  question.  Le  principal  intérêt  des  con- 
grès, c'est  de  porter  les  faits  et  les  renseignements  à  la  connaissance  des 
ingénieurs.  Je  puis  même  dire  que  nos  discussions,  même  lorsqu'elles 
sont  confuses,  ne  sont  pas  sans  utilité.  Elles  remuent  les  questions  que 
nous  travaillons  ensuite  plus  volontiers. 

Quant  aux  conclusions,  M.  Guillon  pense  qu'elles  sont  peut-être  un  peu 
hâtives. 

M.  liOBERT.  —  M. Guillon  a  demandé  des  renseignements  sur  l'Elbe  et  sur 
l'Oder.  Il  s'en  trouve  dans  le  rapport  de  M.  Bindemann,  ils  sont  peut-être 
un  peu  sommaires  et  ne  sont  pas  présentés  sous  une  forme  catégorique. 
Ce  que  je  puis  dire,  c'est  que  j'ai  entre  les  mains  le  rapport  de  la  Commis- 
sion qui  a  étudié  en  Allemagne  cette  question  sur  les  diflcrentes  rivières 
de  la  plaine  de  rAllemagne  du  Nord.  Les  conclusions  sont  très  catégo- 
riques. Nulle  part,  on  n'a  constaté  ou  découvert  de  faits  d'où  on  pourrait 
induire  que  les  travaux  de  régularisation  ont  eu  un  eflet  fâcheux  au  point 
de  vue  des  inondations.  On  a  constaté  d'une  manière  directe  qu'ils  avaient 


218  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

eu  des  effets  favorables  au  point  de  vue  de  récoulemenl  de  crues  et  des 
inondations  qui  en  étaient  la  conséquence. 

M.  LE  Président.  —  C'est  pourquoi  je  disais  que  les  mémoires  présentés 
semblaient  aboutir  à  cette  conclusion. 

M.  GuiLLON.  —  Dans  le  rapport  de  M.  Bindemann,  il  n*est  presque  ques- 
tion que  de  la  Memel  et  de  la  basse  Vistule. 

M.  Robert.  —  M.  Bindemann  s'est  surtout  préoccupé  des  abaissements 
d'étiage.  Au  point  de  vue  des  inondations,  il  a  glissé  sur  la  question;  je 
n*ai  pas  trouvé  dans  son  rapport  des  indications  aussi  catégoriques  que 
celles  que  j*ai  vues  dans  le  rapport  de  la  Commission  impériale  allemande 
qui  a  fonctionné  pendant  trois  ou  quatre  ans  et  qui  a  publié  ses  conclu- 
sions, extrêmement  catégoriques,  dans  le  sens  que  je  viens  d'indiquer. 

M.  LE  Président  —  La  Commission  allemande  a  étudié  toutes  les  rivières 
de  r Allemagne  du  Nord? 

M.  Robert.  —  Elle  a  étudie  la  Memel,  la  Vistule,  TOder,  TElbe  et  le 
Wcser.  Elle  était  composée  de  membres  du  Parlement,  d'ingénieurs,  de 
propriétaires,  de  toutes  les  personnes  qui  pouvaient  avoir  qualité  pour 
apprécier  la  question.  Elle  a  publié  un  rapport  assez  volumineux  dont  les 
conclusions  sont  extrêmement  nettes  dans  le  sens  que  j*ai  indiqué  tout  à 
l'heure.  Ces  conclusions  ne  sont  pas  molivées  par  une  discussion  détaillée. 
La  Commission  a  émis  un  avis  à  la  suite  des  constatations  qu'elle  a  faites, 
des  plaintes  qu'elle  a  examinées,  et  elle  a  exprimé  la  conviction  à  laquelle 
elle  est  arrivée. 

M.  le  Président.  —  Nous  sommes  dans  le  vif  de  la  question,  il  faut  bien 
que  nous  nous  y  arrêtions  un  instant. 

M.  Robert  vient  de  nous  dire  qu'indépendamment  des  rapports  qui  nous 
ont  été  remis,  il  résulte  de  documents  officiels  que  les  rivières  allemandes 
n'ont  pas  souffert  de  la  régularisation  au  point  de  vue  des  inondations. 

M.  Robert.  —  C'est  la  conclusion  d'une  Commission. 

M.  LE  Président.  —  Et  qu  elles  en  ont  bénéficié  au  point  de  vue  de  la 
navigation. 

M.  Robert.  — Je  n'apporte  pas  un  avis  personnel,  mais  les  conclusions 
catégoriques  de  la  Commission.  Je  crois  être  d'accord  avec  M.  Binde- 
mann. 

M.  Bindemann.  —  En  effet. 

M.  LE  Président.  —  On  ne  peut  traiter  une  pareille  question  a  priori, 
dogmatiquement,  indépendamment  des  espèces. 

On  vient  de  nous  parler  d'expériences.  Je  demande  s'il  est  à  la  connais- 
sance de  l'un  des  membres  de  la  section  que,  sur  d'autres  fleuves,  des 
travaux  de  régularisation  aient  entraîné  des  inconvénients  graves  au  point 
de  vue  des  inondations. 

M.  GuiLLON.  —  La  question  est  très  difficile  à  traiter. 

Ce  qui  est  certain  c'est  que  les  populations,  dans  certaines  circon- 
stances, se  sont  plaintes  de  ces  travaux  et  de  leur  eflet  sur  les  crues.  H  y  a 


1-  SECTION.  —  â"  SÉANCE.  2i9 

15  de  leur  part  un  simple  instinct,  mais  un  instinct  assez  naturel,  car 
il  remonte  bien  loin;  il  remonte  à  nos  pères  qui  ont  fait  les  règlements 
interdisant  toutes  plantations  dans  la  partie  endiguée  de  certains  fleuves. 
Il  y  a  à  cet  égard  pour  la  Loire  un  règlement  de  1783.  On  a  cet  instinct 
que,  quand  on  met  un  obstacle  dans  le  lit  d*un  cours  d'eau,  on  court  le 
risque  d'aggraver  les  inondations. 

Je  crois  que  les  populations  s^exagèrent  beaucoup  ces  inconvénients, 
mais  elles  ont  cette  crainte. 

En  Allemagne,  il  en  est  de  même.  11  y  a  souvent  antagonisme  entre  les 
populations  riveraines,  les  syndicats  de  propriétaires  de  digues,  et  les  ser- 
vices de  navigation.  Il  est  probable  que  l'avis  de  la  Commission  dont  par- 
lait tout  à  rheure  M.  Robert  n'a  pas  été  celui  des  propriélaircs  de  digues  ; 
ceux  dont  les  digues  crèvent  doivent  attribuer  cet  état  de  choses  aux  tra- 
vaux de  régularisation. 

Quant  à  une  démonstration  complète,  je  n'en  ai  pas  la  prétention. 

M.  LE  Président.  —  Nous  sommes  dans  la  nécessité  d'être  un  peu  vagues. 

Je  disais  tout  à  l'heure  —  et  c'est  ce  qui  a  amené  la  discussion  qui 
vient  de  se  produire  —  que  les  travaux  de  régularisation  ne  compro- 
mettent pas,  s'il  sont  bien  faits,  ne  doivent  pas  compromettre  le  régime  du 
fleuve  au  point  de  vue  des  inondations. 

Je  suis  un  homme  d'eau  salée  plus  qu'un  homme  de  rivière  et  d'inonda- 
tions. Par  conséquent,  tout  en  connaissant  la  question  dans  certaines 
limites,  elle  n'est  pas  de  ma  spécialité  particulière.  Je  dois  donc  faire  toutes 
réserves  sur  ce  que  je  puis  avoir  dans  l'esprit.  Je  crois,  comme  ou  vient  de 
le  dire,  qu'il  y  a  exagération  dans  l'idée  des  riverains,  qu'il  n'est  pas 
impossible,  et  qu'il  doit  être  presque  toujours  possible  —  je  dirai  même 
toujours  —  de  régulariser  en  respectant  l'écoulement  des  crues,  et  qu'on 
ne  fait  pas  assez  attention  aux  bénéfices  énormes  qui  résultent  de  l'augmen- 
tation de  la  profondeur  et  de  la  régularité  par  rapport  aux  largeurs.  En 
vérité,  il  y  a  beaucoup  de  cas  où  les  largeurs  sont  absolument  inutiles  et 
où  elles  ne  servent  que  de  réservoirs. 

M.  GuiLLON.  —  C'est  très  important. 

M.  LE  Présideîst.  —  Alors  ce  sont  les  réservoirs  dont  je  parlais  tout  à 
l'heure,  sous  une  autre  forme. 

M.  GuiLLON.  —  Pour  les  rivières,  —  pour  l'Elbe  et  l'Oder  comme  pour  la 
Loire,  —  il  n'y  a  pas  seulement  la  question  du  débit  total  de  la  crue,  il  y 
a  aussi  la  question  de  la  répartition.  Toutes  les  fois  que  vous  facilitez 
l'écoulement,  vous  avez  un  écoulement  plus  court,  comme  on  l'a  con- 
staté en  Hongrie.  Comme  le  volume  intégral  à  écouler  est  le  même,  vous 
avez  des  maxima  notablement  plus  forts. 

Tout  ceci  est  une  question  de  mesure.  C'est  ce  que  j'ai  dit.  Une  régula- 
risation limitée  ne  peut  avoir  d'inconvénient  pour  l'écoulement  des  crues. 
Mais  il  y  a  une  certaine  limite  au-dessous  de  laquelle  on  ne  peut  descendre 
sans  provoquer  une  aggravation. 


220  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Pkésidext.  —  Seulement  la  régularisation  n'entraîne  pas  nécessai- 
rement une  accélération  aussi  considérable.  Si  on  régularisait  la  Loire  en 
amont  de  la  digue  de  Pinay.... 

M.  GuiLLON.  —  Cela  ne  ferait  rien.  Il  faut  prendre  la  région  où  la  vitesse 
des  crues  n'est  déjà  plus  très  forte. 

M.  Flamant.  —  Tout  obstacle  établi  dans  le  lit  d'un  fleuve  ne  peut  avoir 
pour  eflel  que  de  retarder  l'écoulement  des  crues. 

M.  LE  Phéside.nt.  —  On  vient  de  dire  qu'elles  allaient  trop  vile. 

M.  Flamam.  —  Ce  retard  peut  être  bon  ou  mauvais  selon  les  circonstances. 

M.  GuiLLON.  —  Supposons  que  vous  substituiez  à  un  lit  de  300  mètres 
un  lit  de  100  mètres  en  vue  d'une  profondeur  de  2  mètres.  11  s'agit  de 
savoir  s'il  y  aura  compensation  au  point  de  vue  du  niveau  des  crues. 
L'eau  ira  très  vite  dans  une  rivière  encaissée.  Vous  facilitez  l'écoulement. 
Vous  aurez  une  courbe  de  débit  intégral  plus  courte,  et,  comme  il  faut 
que  la  surface  de  la  courbe  soit  toujours  la  même,  le  débit  maximum 
sera  beaucoup  plus  fort. 

C'est  pour  montrer  que  tout  ceci  est  une  question  do.  mesure.  Une  régu- 
larisation faîte  dans  des  limites  raisonnables  ne  peut  avoir  d'inconvénient 
au  point  de  vue  de  l'écoulement  des  crues,  mais  il  ne  faut  pas  pousser  les 
choses  trop  loin.  Si  vous  arrivez  à  réduire  à  une  très  petite  largeur  pour 
obtenir  tout  en  profondeur,  les  résultats  seront  mauvais. 

M.  LE  Président.  —  Régularisation  ne  veut  pas  dire  nécessairement 
rétrécissement. 

M.  GuiLLON.  —  C'est  ainsi  que  je  l'entends,  je  parle  d'une  régularisation 
avec  rétrécissement  notable,  je  ne  dis  pas  un  rétrécissement  général. 

M.  Debeil.  —  Il  y  a  parfois  augmentation  du  lit  mineur.  La  normalisa- 
tion ou  la  régularisation  de  la  rivière  ne  coînporte  pas  nécessairement  la 
construction  de  digues. 

M.  GuiLLON.  —  Je  parle  des  rivières  qui  ont  déjà  des  digues. 

M.  Dedeil.  —  La  question  a  été  posée  de  façon  que  les  ingénieurs  qui 
ont  fait  des  travaux  de  régularisation  puissent  constater  les  résultats 
obtenus.  Dans  mon  service,  MM.  Jacquemin  et  Marole  ont  fait  de  ces  tra- 
vaux et  ils  ont  indiqué  les  résultats  favorables  obtenus. 

M.  GuiLLON.  —  Ce  n'est  pas  discutable.  Là,  il  s'agit  de  travaux  faits  avec 
mesure,  vous  avez  simplement  régularisé.  Ce  n'est  pas  le  cas  que  je 
vise,  je  parle  des  travaux  de  correction.  Si  vous  corrigez  trop  fort,  le 
fleuve  se  révoltera  et  cela  ne  marchera  plus. 

M.  Debeil.  —  Je  ne  sais  pas  si  nous  devons  discuter  la  question.  Je  ne 
le  pense  pas. 

M.  GuiLLON.  —  Nous  discutons  les  avantages  et  les  inconvénients  au 
point  de  vue  des  inondations. 

M.  Debeil.  —  On  a  demandé  aux  ingénieurs  d'indiquer  les  résultats 
obtenus. 

M.  GuiLLON.  —  Alors  il  n'y  a  pas  de  conclusions. 


I"  SECTION.  —  !2*  SÉAiXCK.  221 

M.  Debeil.  —  Selon  moi  il  n'y  a  qu'à  féliciter  les  auleurs  des  mémoires 
de  leur  esprit  d'observation. 

M.  LE  Présjdem.  —  Il  me  semble  cependant  qu'on  aurait  pu  dire,  sinon 
d'une  manière  générale,  du  moins  que,  dans  les  cas  exposés,  les  travaux 
de  régularisation  ne  paraissent  pas  avoir  compromis  le  régime  du  fleuve 
au  point  de  vue  des  inondations,  sans  dire  autre  chose.  La  conclusion 
consistant  à  féliciter  les  auleurs  des  mémoires  est  fort  aimable  pour  eux, 
mais  elle  me  parait  un  peu  courte. 

M.  Vandeuvin.  —  Voici  une  conclusion  qui  pourrait  être  votée  : 

€  La  Section  constale  que,  dans  les  cas  qui  lui  ont  été  soumis,  la  régu- 
larisation en  vue  de  la  navigation  a  pu  être  faite  sans  compromettre  les 
intérêts  des  riverains  aux  époques  de  crues.  » 

M.  GuiLLON.  —  Je  demande  qu'on  constate  que  ceci  n'a  pas  de  rapport 
avec  la  correction  générale  d'un  fleuve.  Les  exemples  que  vous  nous  citez 
sur  la  Meuse  n'ont  aucun  rapport  avec  les  eflets  que  peut  produire  la 
correction  générale  d'un  fleuve.  Ce  sont  des  travaux  locaux  très  intéres- 
sants. Mais  vous  n'avez  pas  agi  d'une  manière  générale  sur  le  fleuve. 

M.  Gre>'ier.  —  Vous  ne  pouvez  pas  conlester  que,  si  le  fleuve  présente 
les  largeurs  extraordinaires  que  vous  avez  sur  la  Loire,  en  normalisant  le 
profil  de  la  rivière,  vous  arriverez  à  des  résultats  avantageux. 

M.  GuiLLON.  —  Je  n'en  sais  rien.  Ce  n'est  pas  sur. 

M.  LE  Président.  —  Régulariser  un  fleuve,  ce  n'est  pas  nécessairement 
mettre  à  10  mèti-es  un  fleuve  qui  en  a  1000.  Cela  veut  dire  faire  certains 
travaux  dans  certaines  limiles. 

M.  Guillon  est  ingénieur  en  chef  de  la  Loire,  qui  est  un  des  fleuves  les 
plus  difficiles  à  traiter  pour  bien  des  raisons,  parce  que  son  cours  est 
torrentiel,  que  son  lit  est  tn^s  mobile,  qu'il  y  a  des  ouvrages  faits  de  longue 
date  et  dont  on  ne  peut  pas  se  débarrasser.  C'est  donc  un  des  cas  les  plus 
difficiles  à  traiter,  ce  qui,  indépendamment  de  questions  de  fond,  explique 
la  répugnance  que  peut  avoir  M.  Guillon  à  admettre  que  des  travaux  de 
régularisation  soient  favorables. 

Mais  régulariser  un  fleuve,  qu'est-ce  que  cela  veut  dire?  Tout  simplement 
le  mettre  en  état  de  recevoir  la  navigation  dans  les  limiles  de  ce  qu'il  peut 
faire.  Si  le  fleuve  est  très  favorable,  les  travaux  de  régularisation  seront 
peu  de  chose. 

M.  Guillon  parle  des  travaux  de  régularisation  qui  seront  un  boulever- 
sement général  des  conditions  du  fleuve.  Sans  doute.  Mais  il  me  semble 
que  toutes  les  doctrines  relatives  à  l'amélioration  des  fleuves,  au  point  de 
vue  de  la  navigation,  tendent  à  respecter  le  plus  possible  les  conditions 
naturelles.  C'est,  je  crois,  ce  qu'on  a  fait. 

On  nous  a  cité  des  cas  où  une  rivière  a  été  traitée  sur  tout  son  parcours, 
l'Escaut  notamment.  On  ne  peut  pas  dire  que  ce  soit  une  amélioration 
locale  ou  un  cas  particulier. 

M.  Guillon.  —  Sans  doute.  Mais  c'est  un  très  petit  bassin. 


2±2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉMCES  DES  SECTIONS. 

M.  Debeil.  —  La  Meuse  est  traitée  d'après  un  programme  dressé  en  1881 
et  divisé  en  tranches.  C'est  une  régularisation  avec  zones  d'inondation. 
Dans  la  traverse  des  villes  surtout,  il  y  avait  des  obstacles,  des  remous, 
des  reflux.  Nous  sommes  parvenus,  par  nos  petits  travaux  de  régularisa- 
tion, à  obtenir,  dans  les  crues  ordinaires,  —  celles  qui  ne  dépassent  pas 
3  m.  50  ou  4  mètres,  —  un  abaissement  de  30  centimètres  dans  la  tra- 
verse des  villes.  C'est  énorme,  d'autant  plus  que  ces  crues  ordinaires  se 
répètent  périodiquement.  Je  ne  parle  pas  des  grandes  crues.  Nos  travaux 
de  régularisation  n'ont  pas  d'influence  sur  les  crues  désastreuses  qui  se 
produisent  une  fois  par  siècle.  Il  faudrait  deux  ou  trois  lits  de  la  Meuse 
pour  éviter  les  désastres.  Nos  travaux  sont  surtout  faits  dans  l'intérêt  de 
la  navigation  et  de  l'abaissement  des  petites  crues,  des  crues  périodiques 
qui  causent  beaucoup  de  dégâts  et  nous  obtenons  des  résultats. 

Le  programme  a  été  dressé  en  1881  et  est  sur  le  point  d'être  terminé. 

M.  LE  Présidejnt.  —  Messieurs,  nous  avons  une  séance  à  valoir  jeudi. 
Jusque-là,  nous  penserons  à  la  question.  Nous  vous  soumettrons  une 
rédaction  de  nature,  si  nous  le  pouvons,  à  contenter  tout  le  monde,  c'est- 
à-dire  peu  explicite. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


TROISIÈME  SÉANCE 

Mercredi  l*^*"  août. 


Présidence  de  M.  Mengin-Lecreulx. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart* 

M.  LE  Président.  —  A  propos  de  la  communication  de  M.  de  Timonoff  sur 
les  procédés  à  employer  pour  l'amélioration  des  très  grandes  rivières,  je 
rappellerai  qu'il  y  a  eu,  il  y  a  quelques  années,  au  Congrès  de  Man- 
chester, un  rapport  de  M.  l'Inspecteur  général  Boulé  sur  la  question. 

M.  Boulé.  —  Il  y  a  eu  quatre  communications  faites  par  M.  de  Timonoff, 
M.  Engel,  M.  Sytenko  et  un  autre  ingénieur  dont  j'ai  oublié  le  nom.  Au 
retour,  la  délégation  française  m'a  demandé  de  faire  un  résumé  de  ces 
communications.  C'est  ce  qui  m'a  fait  étudier  la  Volga,  que  j'avais  déjà 
étudiée  en  la  descendant  de  Nijni-Novogorod  à  Saratov,  soit  un  parcours  de 
quatre  à  cinq  jours.  C'est  pourquoi  je  me  suis  permis  de  parler  de  la 
Volga. 


I-  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  "n^ 

M.  LE  Président.  —  Alors,  je  rectifie.  A  propos  des  communications  faites 
au  Congrès  de  Manchester,  M.  llnspecteur  général  Boulé  a  eu  l'occasion  de 
rédiger  un  mémoire  sur  ce  fleuve.  Dans  ce  mémoire  se  trouvent  des  obser- 
vations et  des  chiffres  qui  présentent  un  certain  intérêt  dans  la  question. 

La  différence  entre  ce  grand  fleuve  et  d'autres  n'est  pas  seulement  dans 
la  dimension,  c'est-à-dire  dans  la  largeur.  Il  y  a  aussi  des  conditions  de 
pente. 

Je  donne  la  parole  à  M.  l'Inspecteur  général  Boulé  pour  nous  dire  ce 
que  contient  à  ce  sujet  le  rapport  auquel  je  viens  de  faire  allusion. 

M.  BoGLÉ.  —  Il  y  a  quelques  lignes  seulement  qui  me  paraissent  pré- 
senter un  intérêt.  Il  est  évident  que  les  systèmes  de  régularisation  ou  de 
canalisation  des  rivières  di fieront  complètement  suivant  la  pente.  Or  la 
pente  —  et  c'est  pourquoi  on  ne  s'entend  pas  entre  ingénieurs  d'une 
rivière  et  d'une  autre  —  varie  d'une  manière  extraordinaire.  En  voici  la 
preuve  dans  cette  brochure  dont  je  prie  M.  le  président  de  lire  un  passage. 

M.  LE  Président.  —  <c  On  saisit  combien  la  pente  de  la  Volga  est  faible 
en  remarquant  que,  pour  s'élever  à  100  mètres  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer,  il  suffit  de  remonter  le  Rhône  sur  220  kilomètres,  la  Loire  sur 
370  kilomètres,  la  Garonne  sur  580  kilomètres,  la  Seine  sur  547,  le  Rhin 
sur  621,  l'Elbe  sur  662  jusqu'à  Dresde,  tandis  qu'il  faut  parcourir  la 
Volga  sur  plus  de  2000  kilomètres,  depuis  Astrakan  jusqu'au  delà  de 
Nijni  Novogorod.  » 

La  comparaison  de  ces  chiffres  montre  d'une  manière  peut-être  plus 
vivante  que  ne  le  donnerait  l'énoncé  de  la  pente  en  kilomètres  la  différence 
profonde  qu'il  y  a  enlre  les  fleuves  à  ce  point  de  vue. 

Il  faut  dire  qu'en  général  la  grandeur  en  plan  est  accompagnée  d'une 
réduction  de  pente.  C'est  une  observation  qu'il  eût  été  utile  de  faire  hier  et 
que  nous  faisons  aujourd'hui. 

M.  Boulé.  —  Je  voudrais  ajouter  un  mot.  On  a  traité  d'expédient  le 
procédé  de  M.  de  Timonoff.  Il  faudrait  plutôt  dire  que  c'est  un  procédé 
d'entretien  des  rivières.  Il  n'est  pas  si  étonnant  qu'il  a  paru  l'être,  puisque 
je  l'ai  employé  pour  entretenir  le  chenal  de  la  Seine,  près  de  Paris,  pen- 
dant dix  ans.  J'ai  dragué  tous  les  ans  pour  180  ou  200000  francs  de  terres 
que  je  retirais  du  lit  de  la  Seine,  afin  d'entretenir  le  chenal  à  l'embou- 
chure d'un  affluent.  On  n'avait  pas  trouvé  d'autre  moyen  d'empôcher  cet 
afQuent  d'envoyer  des  apports  dans  la  Seine.  Cet  affluent,  tout  le  monde  le 
connaît,  c'est  Tégout  collecteur  qui  envoyait  12  mètres  cubes  d'eau  par 
seconde,  et  surtout  2  à  300000  mètres  cubes  de  terres  tous  les  ans.  On  a 
trouvé  meilleur  marché  de  draguer  les  terres  dans  la  Seine  à  l'embouchure 
de  l'égout  que  de  les  retirer  de  l'égout  par  des  procédés  diOerents  ou  de  ne 
pas  les  envoyer.  On  est  arrivé,  aujourd'hui,  à  ne  plus  les  envoyer  dans  la 
Seine.  Le  dragage  était  alors  le  procédé  le  plus  économique. 

Il  est  possible  que,  dans  d'autres  circonstances,  M.  de  Timonofl*  ait 
raison  et  qu'il  soit  plus  économique  de  dépenser  plusieurs  centaines 


2t2i  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

de  mille  francs  en  dragages  que  d'entretenir  des  ouvrages  fixes,  digues, 
épis,  etc.,  qu'il  faut  renouveler  ou  recharger  très  souvent.  II  est  pos- 
sible que  sur  la  Volga,  où  les  dépenses  de  régularisation  seraient 
énormes  comme  aussi  les  dépenses  d*enlrelinn,  Tentrelicn  au  moyen  de 
dragages  ne  soit  pas  plus  coûteux,  que  môme  il  soil  plus  économique. 
M.  LE  PRÉsroENT.  --  Il  v  a  la  question  de  comparaison  des  dépenses  et 
aussi  la  question  de  comparaison  de  possibilité.  M.  Périlliat  a  dit,  à  propos 
du  Mississipi,  qu'on  ne  peut  pas  faire  cette  normalisation;  il  faut  donc  faire 
aulre  chose. 

M.  Boulé.  —  On  ne  le  peut  pas.  C'est  trop  cher.  Pour  la  Volga  non  plus. 

M.  LE  Président.  —  C'est  trop  cher,  et  les  conséquences  d'erreurs  seraient 
trop  graves. 

il  y  aurait  beaucoup  de  choses  à  dire  sur  cette  question,  comme  sur 
bien  d'autres  que  nous  discutons  en  quelques  minutes  et  qui  exigeraient 
plusieurs  sôances. 

Dans  les  travaux  de  dragages,  il  pourra  arriver  très  souvent  qu'on  soit 
obligé  de  recommencer  fréquemment  son  travail.  Mais  il  pourra  arriver 
également  qu'on  ne  soit  pas  obligé  tout  à  fait  de  recommencer,  que  le  cours 
qu'on  aura  donné  aux  eaux  par  un  dragage  convenable  modifie  assez  la 
situation  pour  que  ce  ne  soit  pas  absolument  la  toile  de  Pénélope  et  qu'on 
n'ait  pas  à  recommencer  continuellement  tout  son  travail. 

M.  Boulé.  —  Dans  le  cas  que  je  cite,  c'était  le  tonneau  des  Danaïdes  à 
vider  tous  les  ans.  Cependant  il  y  avait  des  années  où  il  y  avait  de  grandes 
crues  et  alors  on  dépensait  beaucoup  moins  en  dragages.  Mais  c'était  bien 
fâcheux,  parce  que  ces  boues  tout  à  fait  infectes  s'en  allaient  plus  loin,  si 
bien  qu'il  en  reste  encore  et  que,  dernièrement,  on  se  plaignait  beaucoup 
des  odeurs  de  la  Seine.  Ces  odeurs  proviennent  des  boues  qu'on  n'a  pas 
draguées. 

M.  LE  Président.  —  Dans  la  Seine,  les  cubes  a  enlever  sont  infimes. 

M.  Boulé.  —  Il  s'agit  de  100000  mètres  cubes  par  an. 

M.  LE  Président.  —  Qu'est-ce  que  cela  parle  temps  qui  court? 

M.  Boulé.  —  Sur  les  rivières  à  plus  forte  pente  qui  ont  du  limon,  des 
galets,  du  gros  sable,  dont  on  a  fixé  les  rives,  il  arrive  souvent  que, 
malgré  les  travaux  de  régularisalion,  il  se  dépose  des  bancs.  D'où 
viennent-ils?  11  fallait  les  fixer.  Si  vous  draguez  le  fond  de  la  rivière,  vous 
draguerez  d'abord  la  surface,  c'est-à-dire  le  sable  le  plus  fin.  Plus  vous 
draguerez,  plus  vous  arriverez  au  sable  plus  gros  et  plus  lourd,  et  vous 
finirez  par  fixer  le  lit  de  la  rivière.  On  ne  drague  pas  assez  sur  les 
rivières.  Dans  l'eau  salée,  vous  draguez  beaucoup  plus. 

Voilà  pourquoi  j'insiste.  J'appuie  les  idées  de  M.  de  TimonofT.  Les 
dépenses  qu'on  ferait  en  dragages  économiseraient  de  grosses  dépenses 
des  dépenses  peut-être  supérieures,  en  travaux  d'entretien. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  l'Inspecteur  général  Boulé  de  sa 
communication. 


I-  SECTION.  -  5*  SEANCE.  !2^25 

La  parole  est  à  M.  Bindemann  sur  la  première  qucslioii. 

M.  Bjndeman.n.  —  Bel  deii  gestrigen  Discussioneii  ist  aucli  Bezug  geiiom- 
nien  worden  auf  die  preiissischcn  und  auf  die  norddeutschen  Slrôine, 
und  dabei  sind,  soweit  ich  verslandcn  habe,  einige  kleine  Irrlhùmer  uiiler- 
gelaufun.  Namenllicb  ist  behauptet  worden,  dass  auf  der  Elbe  infolge  dcr 
Regulirung  eine  Uebung  der  Wasserslànde  statlgefundtn  liàtle,  insbesoii- 
dere  der  hôheren  Wasserslànde.  Ich  inochle  deshalb  doch  mit  einigen 
Worlen  nochmals  auf  das  Zurùckkommen,  was  ich  schon  am  vorigen 
Monlag  ausgefùhr  t  habe. 

In  meinem  Bericht  habe  ich  vorzugsweisc  —  das  môchtc  ich  voraus 
betonen  —  solche  Stromslreckcn  behandelt,  die  fur  Millelwasscr-  und  fur 
Niedrigwasser  reguliert  sind,  und  zwar  durch  Einschrànkungswerke, 
dagegen  nicht  solche  Stromstrecken,  bei  denen  Hochwasserregulirungen 
vorgenommen  sind.  Es  beziehen  sich  also  dièse  Untersuchungen  auch 
nur  auf  Regulirungen  des  Mitlel-  und  Niedrigwasserbeltes.  Gerade  dieson 
Rcgulirungen  ist  nun  aber  in  Norddeutschland  und  auch  anderswo  der 
Vorwurf  gemacht  worden,  dass  sie  eine  Hebung  nicht  nur  der  millleren, 
sondern  auch  der  hôheren  Wasserslànde  herbeigefùhrt  hallen,  und  dem- 
gegenubcr  habe  ich  gerade  das,  was  in  meinem  liericht  niedergelegl  ist, 
ausgesprochen. 

Weiter  mochte  ich  aber  auch  hervorhcben,  dass  meine  Ausfûhrungen 
sich  lediglich  auf  solche  Slrecken  beziehen,  bei  denen  das  Material  der 
Sohle  leicht  beweglich  ist,  so  dass,  wenn  eine  Einschnùrung  des  Stromes 
durch  Bauwerke  erfolgt,  durch  die  dabei  entstehende  stàrkere  Stromung 

M.  ihNDEMAN.N.  —  lllor,  au  cours  de  la  discussion,  il  a  été  question  entre 
aulres  des  fleuves  de  la  Prusse  el  de  rAlleniagne  du  Nord,  et,  si  jai  bien 
compris,  il  s'est  glissé  dans  la  discussion  quelques  légères  erreurs.  On  a 
prétendu,  principalement,  que  les  travaux  de  régularisation  ciïectuès  dans  TElbe 
ont  abouti  à  la  surélévation  du  niveau  des  eaux,  surtout  des  hautes  eaux.  Je 
désirerais  donc  ajouter  encore  quelques  mots  à  la  communication  que  j'avais 
faite  lundi  dernier. 

Dans  mon  rapport,  —  et  j'insiste  sur  ce  point,  —  j'ai  surtout  parlé  des  par- 
cours des  fleuves  qui  ont  été  ré«çularisés  pour  les  eaux  moyennes  et  les  basses 
eaux  et  cela  par  des  travaux  ou  ouvrages  rétrécissants;  par  contre,  je  n'ai  pas 
parlé  des  parcours  de  fleuves  sur  lesquels  on  a  entrepris  des  travaux  de  régu- 
larisation des  hautes  eaux.  Il  s'ensuit  que  ces  recherches  ne  s'appliquent  qu'aux 
régularisations  du  lit  moyen  et  du  lit  mineur.  Or,  c'est  précisément  à  ces  régu- 
larisations qu'il  a  été  fait,  dans  l'Allemagne  du  Nord  et  ailleurs  encore,  le 
reproche  qu'elles  avaient  occasionné  une  surélévation  non  seulement  du  niveau 
des  eaux  moyennes  mais  encore  de  celui  des  plus  hautes  eaux,  et  en  réponse  à 
ces  allégations  j'ai  précisément  cité  ce  qui  est  dit  à  ce  sujet  dans  mon  rapport. 

En  outre,  je  désirerais  faire  remarquer  également  que  mes  explications  se 
rapportent  exclusivement  aux  parcours  dans  lesquels  les  matériaux  constituant 
le  fond  du  lit  sont  extrêmement  mobiles,  de  sorte  que,  s'il  se  produit  un  rélré- 

15 


226  PROCÊS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIOiNS. 

cin  Angriil  auf  die  Sohle  und  cinc  Verliefung  derselben  slaltlinden  kann: 
keineswegs  aber  beziehen  sich  diesc  Untersuchungen  auf  solchc  Streckcn, 
\velchc  eine  feste  Sohle  haben,  bci  denen  eine  Vertiefung  derselben  also 
nichl  erfolgcn  kann. 

Nun  ist  geslern  hervorgehoben  worden,  dass  bei  der  Elbe  thatsâclilich 
durch  die  Regulirung  eine  Hcbung  slattgefundcn  hâtle,  ohne  dass  der 
Beweis  dafûr  erbracht  worden  wàrc  ;  dîeser  Beweis  kann  auch  nicht  erbrachl 
werden,  ich  wùsste  wenigslens  nicht,  auf  welches  Material  er  sich  stùlzen 
sollle.  Die  sichersten  Untersuchungen  sind  bekanntlich  diejenigen,  die  auf 
Wassermengenmcssungen  basiren,  und  dièse  Wassermengenmessungen 
ergeben,  wcnn  sie  auch  vielleicht  fur  mittlere  Wasserstânde  nicht  ganz 
zuverlàssig  sind,  dass  absolut  keine  Hebung  stattgerunden,sondern  unter 
Umstânden  sogar  bei  kleineren  Wassersliinden  eine  geringe  Senkungerfolgt 
ist.  Das  trifft  fur  die  Elbe  zu,  genau  dassclbe  trifît  aber  auch  fur  den 
Memelstrom  zu.  Dort  sind  sogar  die  Wassermengenmessungen  fur  mittlere 
Wassermengen  sehr  viel  sicherer,  und  sie  ergeben,  dass  bei  Miltelwasser 
absolut  keine  Hebung  stallgefunden  hat.  Auch  dort  kônnte  cher  bei  klei- 
neren Wasserstànden  eine  Senkung  stattgefunden  haben,  doch  ist  das 
nicht  ganz  sicher,  weil  nur  wenige  altère  Messungen  vorhanden  sind, 
die  dazu  noch  in  zwei  aufeinanderfolgenden  Jahren  ausgefùhrt  wurden, 
sodass  da  immerhin  kleine  Differenzen  zufàlliger  Art  mitgewirkt  haben 
kônnen.  Von  ganz  besonderer  Bedeutung  sind  die  Wassermengenmessungen 
in  der  Weichsel,  und  da  habe  ich  schon  darauf  hingewiesen  —  und  ich 


cissemcnt  du  fleuve  par  suite  do  l'exéculion  de  travaux,  et  comme  conséquence 
un  accroissement  de  la  vitesse  du  courant,  le  fond  du  lit  peut  être  attaqué 
facilement  et  porté  à  une  plus  grande  profondeur.  Mais  ces  recherches  ne  s'ap- 
pliquent nullement  aux  parcours  dans  lesquels  le  fond  du  lit  est  solide  et  ne  peut 
s'alTouiller. 

Il  a  été  dit  hier  que,  dans  TEIbe,  il  s'est  produit  du  fiut  des  travaux  une  suré- 
lévation, mais  on  n'a  pas  donné  la  preuve  de  cette  assertion.  On  serait  d'ailleurs 
incapable  de  fournir  cette  preuve,  et  je  me  demande  vraiment  sur  quoi  on 
pourrait  bien  se  fonder  pour  l'établir.  Les  recherches  les  plus  sûres  sont  celles 
qui  sont  basées  sur  les  opérations  de  jaugeage  du  débit  des  eaux  et,  quoique 
Ton  ne  puisse  pas  s'y  fier  entièrement  en  ce  qui  concerne  les  niveaux  des 
eaux  moyennes,  ces  jaugeages  ont  prouvé  qu'il  ne  s'était  absolument  pas  produit 
pour  elles  de  surélévation;  dans  certains  cas  il  s'est  même  produit,  pour  les 
basses  eaux,  un  léger  abaissement.  Ces  remarques  s'appliquent  à  l'Elbe,  mais  elles 
s'appliquent  également  à  la  Memel.  Dans  cette  dernière,  les  jaugeages  du  débit 
des  eaux  moyennes  sont  plus  exacts  et  plus  dignes  de  foi  et  ils  montrent  qu'il 
ne  s'est  pas  produit  de  surélévation  du  niveau  des  eaux  moyennes.  Là  aussi, 
il  a  pu  se  produire  plutôt  un  léger  abaissement  pour  les  eaux  basses;  toute- 
fois, la  chose  n'est  pas  certaine,  car  l'on  ne  possède  que  des  notes  peu  nom- 
breuses et  déjà  assez  anciennes  sur  les  jaugeages  correspondants,  qui  d'ailleurs 
ont  été  exécutés  dans  le  courant  de  deux  années  consécutives,  de  sorte  que 


I"  SECTION.  —  5'  SEANCE.  2^27 

môchte  das  auch  hciitc  Ihun,  —  dass  die  Wassermeiigeiimessungen  an 
der  Wcichsel  sehr  lunfangreich  sind.  Sie  bezichcn  sich  sowohl  auf  die 
alten  ZusUinde,  lange  bevor  man  an  die  Regulirung  des  Plusses  heran- 
gegangcn  isl,  auf  die  Zeit,  da  man  die  grossen  Umbauten  an  der  Abzwei- 
gung  der  Nogat  ausgefùhrt  bat,  als  aucb  auf  die  Zeit  wàhrend  und  nach 
der  Ausfùhrung  der  Regulirungsbauten.  Nun  bit  le  ich  Sie,  Tafcl  II  meines 
Berichles  anzusehen  und  dort  die  Wassermengencurven  aus  der  Zeit 
von  1845  bis  1846  und  aus  der  Zeit  von  1895  bis  1897  zu  vergleichcn.  In 
diescr  Zeit  sind  die  Verànderungen  an  der  Nogatabzwcigung  vorgenommen 
worden,  durch  welche  derWeichsel  bei  Dirschau  die  doppelte  bis  dreilache 
Wassermenge  zugefûhrt  wurde,  und  in  diesem  Zeitraum  sind  auch  die 
Regulirungsarbeiten  vollstàndig  zur  Durchfùhrung  gekommen.  Wenn  Sie 
nun  dièse  beiden  Curven  vergleichen,  so  sehen  Sie,  dass  sie  vollstàndig 
zusammenfallen,  nicht  nur  bei  niedrigen  und  mittlcren  Wasscrslànden, 
sondern  auch  fur  solche  Wasserstànde,  die  ganz  crheblich  die  Ausufe- 
rungshôhe  ûbcrschreiten. 

Ich  kann  nun  noch  weiter  hinzufûgen,  dass  abgesehen  von  den  Unter- 
suchungcn,  die  sich  auf  dieWassermengenmessungen  grùnden,  auch  noch 
andcre  l'nlersuchungcn  ausgefùhrl  sind,  die  sich  stùtzen  einmal  auf  die 
Ilâufigkeit  der  Wasserstànde,  dann  auf  die  Beobachtung  der  absolut 
hôchslen  Wasserstànde.  Aus  allen  diesen  Unlersuchungen  geht  hervor, 
dass  die  Hàufigkeit  der  grôssercn  Wasserstànde  durchaus  nicht  zuge- 
nommen  hat,  weder  an  der  Elbe,  noch  an  irgend  einein  anderen  der  nord- 


certaines  petites  influences  accidentelles  ont  pu  déterminer  de  légères  difTé- 
rences.  D*une  importance  toute  particulière  sont  les  opérations  de  jaugeage  du 
débit  des  eaux  dans  la  Vistule  ;  j*ai  déjà  fait  remarquer,  et  je  le  répète  encore 
aujourd'hui,  que  les  opérations  de  jaugeage  ont  été  entreprises  en  très  grand 
nombre  dans  la  Vistule.  Ces  jaugeages  ont  été,  en  partie,  effectués  sous  l'ancien 
régime,  c'est-à-dire  longtemps  avant  qu'on  commençât  les  travaux  de  régula- 
risation de  la  rivière,  et  en  partie  à  l'époque  à  laquelle  furent  exécutés  les  grands 
travaux  de  modification  à  la  bifurcation  de  la  Vistule;  d'autres  encore  pendant 
et  après  Texécution  des  travaux  de  régularisation.  A  ce  sujet,  je  vous  prie  de 
consulter  la  planche  11  de  mon  rapport  et  de  comparer  entre  elles  les  courbes 
du  débit  des  eaux  concernant  d'une  part  l'époque  1845-1846  et  d'autre  part 
celle  1895-1897.  C'est  à  ce  moment-là  qu'on  a  eiîectué  à  la  bifurcation  de  la 
Vistule  les  modifications  par  lesquelles  le  volume  des  eaux  amenées  à  la  Vistule 
près  de  Dii*schau  fut  doublé  et  même  triplé,  et  c'est  à  ce  moment-là  également 
que  les  travaux  de  régularisation  furent  complètement  tei'minés.  Si  vous 
comparez  ces  deux  courbes,  vous  verrez  qu'elles  sont  absolument  semblables  et 
cela  non  seulement  pour  ce  qui  concerne  les  niveaux  des  basses  eaux  et  des  eaux 
moyennes,  mais  également  pour  les  niveaux  dépassant  sensiblement  la  hauteur 
des  rives. 

J'ajouterai  encore  qu'à  part  les  recherches  basées  sur  les  jaugeages  du  débit 
des  rivières,  on  a  encore  procédé  à  d'autres  expériences  basées  sur  la  fréquence 


2i>8  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

deulschen  Strôine.  Genau  ebcnso  verhàlt  es  sicli  auch  mil  der  Uôhe  der 
Wasserstàndc.  Wir  haben  zwar  Ende  der  achtziger  und  Anfang  der  neuii- 
ziger  Jahre,  also  in  der  Zeit  nach  der  Regulirung,  sehr  hohe  Wasserstànde 
gehabt;  ausserdem  sind  auch  in  dieser  Période  hohe  Wasserstàndc  hâufiger 
vorgekommen;  aber  dieser  Période  steht  gegenùber  eine  Période  in  den 
fùnfziger  Jahren,  in  der  noch  hôhere  Wasserstànde  zu  verzeichnen  waren; 
also  eine  Période,  in  der  an  unseren  Strômen  meist  erst  ganz  gcringe 
Bauten  ausgefùhrt  waren. 

Icli  raôchte  auch  weiter  darauf  hinweisen,  worauf  Herr  Robert  geslcrn 
schon  hingewiesen  hat,  dass  in  Preussen  ein  Ausschuss  zur  Untersuchung 
der  Hochwasserverhàllnisse  besteht,  in  dem  nicht  nur  Techniker  silzen, 
sondern  auch  Laien,  Verwaltungsbeamte  und  Anwohner  der  Strôme,  der 
also  vollstândig  unparleiisch  zusammengesetzt  ist.  Dieser  Ausschuss  hat 
sich  ganz  eingehend  auch  mit  der  Frage  beschàltigt,  ob  die  Regulirung 
des  Mittel-  und  Niedrigwasserprofils  eine  Hebung  der  Ilochwasserstànde 
und  eine  Yerschlechterung  der  Eisgangsverhàltnisse  herbeigefùhrt  hat; 
er  ist  aber  nach  seinen  sehr  sorgfaltigen  Untersuchungen  zu  der  Ueber- 
zeugung  gekommen,  dass  weder  eine  Hebung  der  Hochwasserstànde  vor- 
gekommen, noch  eine  Verschlechterung  der  Eisgangverhàltnisse  cinge- 
treten  ist,  dass  im  Gegcnteil  die  Verhàllnisse  infolge  der  Regulirung 
bedeutend  besser  geworden  sind.  (BeifalL) 


des  niveaux  d*eau  les  plus  élevés.  H  appert  de  loutos  ces  recherches  que  le 
nombre  des  hautes  eaux  n'a  pas  augmenté,  ni  dans  TEIbe,  ni  dans  n'importe 
quel  autre  fleuve  de  l'Allemagne  du  Nord.  Il  en  est  absolument  de  même  en 
ce  qui  concerne  la  hauteur  des  niveaux  d'eau.  Il  est  vrai  qu'aux  environs  de 
1800,  donc  après  la  régularisation,  nous  avons  eu  des  niveaux  d'eau  for!  élevés, 
qu'en  outre  pendant  la  période  de  régularisation  il  s'est  produit  fréquemment 
des  hautes  eaux;  mais  nous  avons  eu  aussi  entre  1850  cl  1866  une  période 
de  ce  genre,  où  il  s'est  produit  des  crues  plus  considérables  encore  alors 
que  l'on  n'avait  pas  encore,  en  général,  exécuté  de  travaux  importants  sur  nos 
fleuves. 

Je  rappelle  encore  le  fait  relaté  hier  par  M.  Robert,  à  savoir  qu'il  existe  en 
Prusse  une  Commission  chargée  d'examiner  les  conditions  des  crues  des 
rivières,  laquelle  ne  se  compose  pas  seulement  d'ingénieurs  mais  encore  de 
fonctionnaires  divers  et  de  riverains  des  fleuves;  cette  commission  est  donc  com- 
posée d'une  façon  tout  à  fait  impartiale.  Elle  s'est  occupée  d'une  façon  sérieuse 
de  la  question  de  savoir  si  la  régularisation  du  lit  mineur  et  moyen  a  donné 
lieu  à  une  surélévation  du  niveau  des  hautes  eaux  et  si  les  conditions  du  char- 
liage  des  glaces  ont  empiré.  Mais,  après  de  soigneuses  recherches,  elle  a 
acquis  la  conviction  que  le  niveau  des  hautes  eaux  ne  s'est  aucunement  sur- 
élevé et  que  les  conditions  du  charriage  des  glaces  n'ont  pas  empiré,  mais  qu'au 
contraire  les  efl'ets  de  la  régularisation  ont  été  favorables  et  que  les  conditions 
sont  devenues  meilleures.  (Assentiment») 


I-  SECTION.  —  :>•  SftANCK.  *i2î) 

M.  LE  Président.  ^—Monsieur  de  Morlot,  voudriez- vous  nous  traduire  c(3 
que  vient  de  dire  M.  Bindeinann. 

M.  de  Morlot  traduit  en  la  résumant  la  communication  préccdente. 

M.  LE  Phésident.  —  Monsieur  de  Morlol,  nous  vous  remercions  beaucoup. 

Voulez-vous  demander  à  M.  Bindemann  si  depuis  la  normalisation  il  y  a 
eu  de  très  grandes  crues.  On  peut  distinguer  les  basses  eaux,  les  eaux 
moyennes  et  les  crues  ordinaires.  Mais  certains  fleuves  ont  des  crues  extraor- 
dinaires, et  ce  sont  ces  crues  qui  amènent  des  désastres.  C*est  ainsi  que, 
sur  nos  grands  fleuves,  sur  laLoire,  à  coté  des  crues  ordinaires  dont  il  est 
relativement  facile  de  se  rendre  compte  et  auxquelles  il  est  relativement 
aise  d'apporter  des  limites,  il  y  a  de  grandes  crues  qui  viennent  à  des 
intervalles  variables.  Quelquefois  on  les  appelle  des  crues  séculaires.  Je 
demande  si  l'Elbe  et  le  Danube  sont  sujets  à  de  pareilles  crues  et  s'il  y  en 
a  eu  depuis  la  normalisation. 

M.  DE  Morlot.  —  M.  Bindemann  vient  de  me  dire  que,  pour  les  crues 
exceptionnelles,  il  n'y  a  pas  eu  d'élévation  constatée. 

M.  LE  Président.  —  Il  y  a  eu  des  crues  exceptionnelles? 

M.  Bindemann.  —  Oui,  on  n'a  pas  constaté  d'élévation  par  rapport  à  la 
situation  antérieure  à  la  régularisation. 

M.  LE  Président.  —  Si  on  prend  les  choses  au  point  de  vue  scientifique 
rigoureux,  on  ne  peut  pas  dire  qu'il  y  ait  eu  une  amélioration;  mais  en 
les  prenant  au  point  de  vue  pratique,  on  a  une  donnée  qui  parait  satis- 
faisante. 

M.  Debeil.  —  11  y  a  eu  abaissement  ? 

M.  Blndemann.  —  Non,  il  n'y  a  pas  eu  abaissement;  mais  il  n'y  a  pas  eu 
aggi'avation. 

M.  Robert.  —  Je  crois  qu'il  faut  s'entendre. 

En  Allemagne,  à  la  suite  des  grandes  crues  de  1890,  les  populations  ont 
tendu  à  imputer  cette  série  de  crues  extraordinaires  aux  travaux  de  régu- 
larisation. C'est  à  la  suile  de  ces  inondations  exceptionnelles  qu'on  a  institué 
la  commission  dont  j'ai  parlé.  Voilà  une  première  réponse  à  la  question 
posée. 

En  ce  qui  concerne  l'élévation  du  niveau  des  crues  exceptionnelles,  je  ne 
crois  pas  qu'on  ait  pu  constater  d'une  manière  précise  si  ce  niveau  a  été 
ou  non  dépassé.  Ces  crues  ne  sont  pas  susceptibles  d'être  jaugées.  Nous 
nous  sommes  rencontrés  aver,  M.  Bindemann  pour  dire  que  les  hauteurs 
d'eau  étaient  des  constatations  insuffisantes,  qu'il  faudrait  jauger  les  crues 
pour  les  comparer  ;  et,  les  grandes  crues  ne  peuvent  être  jaugées.  Mais  les 
constatations  fournies  par  la  Memel,  par  la  Vistule  n'en  sont  pas  moins  inté- 
ressantes ;  elles  sont  analogues  à  celles  qu'avait  faites  Baumgarten  pour  la 
Garonne.  Si  on  a  démontré  que  les  crues  ne  sont  pas  surélevées  pour  l'écou- 
lement à  pleines  rives,  a  fortiori  ne  peuvent-elles  pas  l'être  pour  les 
erues  d'inondation. 


200  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Présidem".  —  Cela  dépend  des  travaux  faits. 

M.  Robert.  —  Vous  poursuivez  le  jaugeage  jusqu'au  niveau  des  crues  de 
pleines  rives,  vous  constatez  qu'il  n'y  a  pas  eu  de  surélévation,  vous  ne 
continuez  pas  à  jauger.  Mais  les  eaux  continuant  à  s'élever  ne  peuvent,  du 
fait  des  travaux  de  régularisation,  prendre  un  niveau  supérieur  à  celui 
qu'elles  avaient  auparavant. 

C'est  pourquoi  les  conclusions  apportées  pour  la  Memel  et  la  Vistule  no 
s'appliquent  qu'à  des  niveaux  de  pleines  rives,  le  jaugeage  n'était  pas  con- 
tinué au  delà  de  5  à  6  mètres.  Or  ce  ne  sont  pas  là  les  inondations  de  la 
Vistule  qui  atteignent  9  et  10  mètres.  De  même  Baumgarten,  pour  la 
Garonne,  s'est  arrêté  à  5  et  6  mètres,  alors  que  les  grandes  crues  atteignent 
i  0  mètres  de  hauteur. 

Les  travaux  de  régularisation  proprement  dits  n'ont  pas,  par  hypotlièse, 
touché  au  lit  majeur.  Nous  parlons  de  la  régularisation  des  rivières  en 
basses  eaux  et  des  ouvrages  qui  touchent  simplement  au  lit  mineur.  S'il 
y  a  des  endiguements  du  lit  majeur,  c'est  tout  autre  chose. 

M.  LE  Président.  —  C'est  dans  ces  termes  que  je  dis  que  les  conclusions 
apportées  s'appliquent  aux  hautes  eaux. 

M.  OcKERsoN.  —  Iwould  likc  to  saya  few  words  witli  regard  lo  our  expé- 
rience on  the  Mississippi  River. 

Regularization  on  the  lower  half  of  the  river,  has  been,  up  to  the  pré- 
sent time,  confined  largely  to  the  construction  of  levées  for  the  control  of 
the  floods. 

Under  natural  conditions,  the  great  floods  covered  the  alluvial  valley  for 
a  width  of  forty  miles  or  more.  The  natural  resuit  of  forcing  Ihis  enor- 
mous  volume  to  pass  between  levées,  that  are  only  a  mile  or  so  aparl,  is 
an  increase  of  flood  height. 

The  levée  System  is  as  yet  only  about  half  completed  and  no  great  flood 
has  ever  yet  been  fuUy  controUed. 

It  seems  probable  that  the  ultimate  resuit  of  confining  thèse  great  floods 
lo  the  same  gênerai  channel  year  after  year  would  be  a  lowering  of  the 


M.  OcKERsoN.  —  Je  désirerais  dire  quelques  mots  relativenicnl  aux  observations 
que  nous  avons  faites  sur  le  Mississipi. 

Les  travaux  de  régularisation  sur  la  jnoilié  aval  du  fleuve  se  sont  principalo- 
menl  bornés  jusqu'à  co  jour  à  la  construction  de  levées  destinées  à  contenir  les 
crues.  Dans  les  conditions  naturelles,  les  hautes  eaux  recouvraient  la  vallée 
alluviale  sur  une  largeur  de  40  milles  ou  plus.  Le  fait  qu'on  a  forcé  ce  volume 
d'eau  considérable  à  s'écouler  entre  lesdites  levées,  distantes  les  unes  des  autres 
d'un  mille  seulement  ou  à  peu  prés,  a  occasionné  un  rehaussement  du  niveau 
des  crues. 

Le  système  des  levées  n'est  encore  qu'à  moitié  terminé,  et  on  n'a  pas  encore 
eu  occasion  d'en  vérifier  pleinement  l'efl'et  en  grande  crue.  Il  semble  probable 
que  le  résultat  final  des  efi'orls  sera  un  nhaissenient  du  niveau  des  ornes  anor- 


1"  SECTION.  —  .1-  SiÎAiNCE.  i>ô\ 

abnonnal  llood  plane,  whîcli  was  originally  brought  aboul  by  conlining  Ibe 
floods. 

\Ve  can  already  sec  a  marked  lowering  of  the  low  water  plane  as  a 
resull  of  such  work. 

Now  as  to  Ihe  improvenipnt  of  navigalion  by  means  of  drcdges, 
duiing  the  low  water  scason  of  1899  the  drcdges  on  the  lower  half  of  the 
Mississippi  River  maintained  a  navigable  depth  of  8  1/2  feet,  whorc  mider 
natural  conditions  the  depth  is  oflcn  as  low  as  5  feet. 

\Vc  are  therefore  justified  in  saying  that  dredging,  properly  applicd,  is  a 
valuable  adjunct  to  any  work  for  the  improvement  of  navigation  of  alluvial 
streams. 

On  the  Mississippi  River  it  is  rcgarded  as  a  sale,  economical  and  reliable 
means  of  low  water  channel  improvement. 

M.  LE  Président.  —  Monsieur  Périlliat,  voudriez-vous  nous  traduire  la 
communication  de  M.  Ockerson? 

M.  Péiiillut.  —  M.  Ockerson  dit  que,  d'après  les  vues  de  la  commission 
du  Mississipi,  le  résultat  primaire  de  la  construction  des  levées  est  de 
rehausser  le  niveau  des  inondations,  et  que  cela  a  été  établi  par  les  obser- 
vations de  la  commission.  Il  a  été  également  établi  positivement  que  le 
fond  avait  été  aijaissé  ainsi  que  le  niveau  des  eaux  basses.  Cela  est  logique 
parce  que  le  fleuve,  dans  certaines  parties,  avant  la  construction  des  levées 
avait,  aux  hautes  eaux,  une  largeur  qui  pouvait  être  de  40  milles,  tandis 
qu'après  la  construction  des  levées  cette  largeur  a  été  réduite  à  un  mille 
et  demi  ou  deux  milles. 

La  commission  croit  que,  lorsque  ce  système  de  levées  aura  été  complété 
et  maintenu  pendant  quelque  temps,  le  résultat  sera  un  abaissement  des 
grandes  crues. 

M.  LE  Présiiïekt.  —  Ces  levées  sont  largement  submersibles? 

M.  Périlliat.  —  Ce  que  nous  appelons  levées,  est  ce  que  vous  appelez. 


niales,  lorsque  dans  une  sùiic  d'années  on  aura  complété  les  levées  et  contraint 
les  crues  à  s'écouler  dans  un  chenal  unique. 

Nous  pouvons  déjà  constater  un  abaissement  sensible  du  niveau  des  basses 
eaux,  comme  résultat  de  nos  travaux. 

A  présent,  en  ce  qui  concerne  ramélioralion  des  conditions  de  navigabilité  au 
moyen  du  système  des  dragages,  nous  avons  obtenu  pendant  la  saison  des  basses 
eaux  en  1809  à  l'aide  de  dragues,  dans  la  moitié  aval  du  Mississipi,  une  profon- 
deur d'eau  de  8  pieds  1/2  aux  eaux  basses,  alors  que  la  profondeur  naturelle 
n'est  bien  souvent  que  de  5  pieds. 

Nous  pouvons  donc  prétendre  avec  raison  que  le  dragage,  convenablement 
appliqué,  est  un  précieux  auxiliaire  dans  les  travaux  exécutés  sur  les  fleuves  en 
vue  de  l'amélioration  de  la  navigation. 

Au  Mississipi,  le  dragage  est  considéré  comme  un  moyen  sûr,  économique  et 
pratique  pour  exécuter  les  travaux  d'amélioration  du  chenal  des  basses  eaux. 


2r)2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

je  crois,  cndiguement  des  fleuves.  Elles  sont  faites  sur  le  bord  dos  fleuves, 
généralement  à  un  mètre  au-dessus  des  grandes  eaux. 

M.  LE  Phésident.  —  Vous  nous  avez  parlé  d'une  largeur  primitive  de 
40  milles? 

M.  Périlliat.  —  Dans  certains  endroits,  lorsque  le  bassin  était  entièrement 
submergé. 

M.  LE  Président.  —  C'est  une  inondation,  ce  n'est  plus  un  lit  majeur  ! 

Et  celle  largeur  a  été  réduite  à  un  mille  et  demi,  c'est-à-dire  trois  kilo- 
mètres? 

M-  Pértlltat.  —  Ce  système  d'endiyuement  vient  d'ôlre  à  peu  près  com- 
plètement terminé.  Le  Mississipi  n'a  jamais  été  complèlement  endigué 
jusqu'ici;  il  avait  donc  une  largeur  anormale  aux  grandes  crues. 

Le  rapprochement  des  bords  par  la  construction  de  ces  digues  artifi- 
cielles a  réduit  la  largeur  de  40  milles  à  2  milles.  Le  résultat  a  été 
une  augmentation  de  la  crue.  La  commission  croit  que  cette  augmenlation 
éventuelle  sera  réduite  par  l'agrandissement  de  la  section  du  fleuve. 

M.  Ockerson  a  dit  également  que  le  système  de  dragages,  qui  a  été  inau- 
guré il  y  a  quelques  années,  a  donné  l'année  dernière,  avec  une  flottille  de 
dragues  peu  importante,  une  moyenne  de  huit  pieds  et  demi  d'eau  sur  les 
seuils  aux  eaux  basses,  tandis  qu'auparavant  il  n'y  avait  guère  eu  plus  de 
cinq  pieds  et  demi. 

M.  LE  Président.  —  Nous  vous  remercions  beaucoup,  monsieur  Périlliat. 

Messieurs,  à  la  séance  de  demain  il  vous  sera  soumis  une  sorle  de  con- 
clusion sur  celte  première  question. 

Nous  allons  aborder  la  seconde,  sur  l'application  de  la  mécanique  à 
l'alimentation  des  canaux.  Nous  avons  sur  ce  sujet  trois  mémoires,  l'un  de 
M.  Schulte,  un  autre  de  M.  Hulton,  et  un  troisième  de  M.  Galliot. 

La  parole  est  à  M.  Schulle. 

M.  Schulte.  —  Bei  der  Speisung  der  Kanàle  hat  nian  bekanntlich  fur 
den  Ersatz  des  Schleusungswassers  und  den  Verlust  durch  Versickcrung 
und  Yerdunstung  zu  sorgen. 

Zur  Verminderung  des  Schleusungswassers  hat  man  in  neuerer  Zeil  Bau- 
werke  eingerichtet,  bei  denen  der  Wasserverbrauch  môglichst  gering  ist, 
die  Ilebewerke  und  Schiffen  Ebenen.  Die  Uebewcrke  brauchen  so  wenig 
Speisungswasser,  dass  man  es  weiter  nicht  in  Anrecimung  zu  bringen 


M.  Schulte.  — Dans  ralimentation  des  canaux,  il  faut  considérer  T eau  néces- 
saire pour  réclusée  et  celle  qui  est  nécessaire  pour  parer  aux  infdlrations  el  à 
l'évaporation. 

Pour  diminuer  la  quantité  d*eau  nécessaire  pour  1  eclusée,  on  a  effectué  dans 
ces  derniers  temps  des  constructions  grAce  auxquelles  la  dépense  d'eau  est  relati- 
vement faible.  Les  ascenseurs  exigent  une  quantité  d'eau  fort  minime,  dont  on  n*a 
pour  ainsi  dire  pas  à  tenir  compte,  L'ascenseur  installé  à  Henrichenburg  est 


1"  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  253 

brandit.  Das  llebewerkbei  Henrichenbuig  wii  d  beim  Aufstieg  mit  2,50  Meter, 
bcim  Abstieg  mit  2,52  Metcr  Wasser  geffillt,  sodass  eine  Hebung  von  0,02 
Meter  fordert.  Dièse  Hôhe  n;pràsentirt  bei  ()00  Quadratmeter  Flàcho  eine 
Wassermenge  von  12  Cubikmeter,  die  bei  0,5  Pfennig  pro  Cubikmeter 
einen  Koslenaufwand  von  6  Pfennig  erfordern.  Nun  wird  aber  infolge  der 
Zulalligkeiten,  welche  durch  die  notwendige  Wasserregulirung,  durcii 
das  ungleiche  Anfahren,  durch  den  wechselnden  Wasserstand,  etc.  oder 
durch  die  nicht  genaue  Keilstellung  verui^sacht  werden,  ein  im  Mittel  um 
elvva  9  Cubikmeter  grôsseres  Wasserquantum  erforderlich,  sodass  im  Gan- 
zon  ca.  21  Cubikmeter  nolwendig  sind,  was  einem  Koslenaufwand  von 
11  Pfennig  entsprechen  wûrde,  Der  wesentlichste  Vorteil  derHebewerke 
bcsleht  nun  zweifellos  in  der  kurzen  Zeit,  welche  fur  die  Erstcigung  der 
llôhe  von  einer  Hallung  zur  andern  notwendig  ist.  Fur  einen  frei  fahrenden 
Dampfer  ist  zum  Beispiel  die  Auffahrt  in  5  Minuten  zu  erreichen.  Das  ist 
natûrlich  mit  einer  Schleuse  nicht  môglich  ;  es  ist  demnach  das  Hebewerk 
leistungsfahiger  als  jcde  anderc  Schleuseform. 

Ich  habe  sehr  oft  Gelegenheit,  Ingenieuren  aus  aller  Herren  Lander  das 
Hebewerk  zu  zeigen,  und  ich  habe  stets  gefunden,  dass  sie  die  grôsste 
Rewunderung  fur  dièses  ausserordentliche  Werk  an  den  Tag  gelegl  haben. 
Immer  habe  ich  aber  auch  Veranlassung  genommen,  die  Herren  darauf 
hinzuweisen,  dass  bei  derWasserbauinspeclion  noch  zwei  andereBauwerke 
existiren,  welche  das  Interesse  der  Ingenieure  in  gleicher  Weise  in  Anspruch 
zu  nehmen  geeignet  sind;  es  sind  die  Spaarschleusen  in  Munster  und 
Glecsen.  Dièse  Spaarschleusen  ûberwinden  6,  2  beziehungsweise  6  Meter 


rempli,  à  la  montée  par  2  mètres  50,  à  la  descente  par  2  mètres  52  d'eau,  de 
sorte  qu'il  se  produit  un  exhaussement  de  0  mètre  02.  Cette  hauteur  représente, 
pour  une  surface  de  600  mètres  carrés,  une  quantité  d'eau  de  12  mètres  cubes, 
ce  qui,  à  raison  de  0,5  pfennig  par  mètre  cube,  représente  une  dépense  de 
6  pfennigs.  Toutefois,  par  suite  de  faits  accidentels  provoqués  par  la  régularisa- 
tion nécessaire  des  eaux,  par  la  descente  non  uniforme,  par  les  variations  de 
hauteur  du  niveau  des  eaux,  etc.,  ou  par  la  position  inexacte  de  la  clef,  on  a 
besoin  d'une  quantité  d'eau  supplémentaire  de  9  mètres  cubes,  en  moyenne,  de 
sorte  qu'il  faut  compter  en  tout  sur  une  quantité  d'eau  de  21  mètres  cubes,  ce 
qui  correspond  à  une  dépense  de  li  pfennigs.  Le  principal  avantage  des  ascen- 
seurs est  sans  contredit  la  faible  durée  qui  est  nécessaire  pour  parcourir  la  hau- 
teur séparant  un  bief  d'un  autre.  Un  bateau  à  vapeur  naviguant  librement,  par 
exemple,  peut  effectuer  la  mt.ntée  en  5  minutes.  Cela  est  naturellement  impos- 
sible avec  une  écluse;  donc  le  système  des  ascenseurs  est  supérieur  à  ce  point 
de  vue  à  n'importe  quel  système  d'écluse. 

J'ai  très  souvent  l'occasion  de  montrer  Tascenseur  à  des  ingénieurs  de  tous 
pays,  et  j'ai  toujours  trouvé  que  ces  derniers  manifestaient  la  plus  vive  admiration 
en  présence  de  cette  œuvre  extraordinaire.  Mais  chaque  fois,  je  profitais  de 
l'occasion  pour  faire  savoir  à  ces  Messieurs  qu'il  existe  encore  deux  autres  instal- 
lations dépendant  de  mon  service  d'Inspection  de  la  Navigation,  qui  sont  égale- 


5>34  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Gefalle.  Die  Schleusiingsdauer  betrâgt  dort  fur  eiiien  Dampfer  8  1/2  Mînii- 
len,  die  Diflcrenz  gegenùber  dem  Hebewerk  ist  also  sehr  gering.  Wenn  wir 
damit  rcchnen,  dass  die  Einfahrt  der  Schifle  immer  noch  die  grôsste  Zeit 
in  Anspruch  nimmt,  so  fmden  wir,  dass  die  doppelte  Hubhôhe  in  nur 
wenig  grôsserer  Zeit  wie  bei  einem  Hebewerk  ûberwunden  werden  kônnte. 
Die  Spaarschleusen  werden  electrisch  betrieben,  undnurdurchdicAnwen- 
dung  des  elektrischen  Betriebes  ist  eben  die  Kûrze  der  Schleusungsdaiier 
zu  erreichen  gewesen.  Die  Umlàufe  der  Spaarschleusen  sind  durch  Roll- 
schutzen  abgeschlossen,  die  Verbindung  der  Spaarbecken  mit  der  Kanimer 
wird  durch  Cylinderschùtzen  hergestellt,  und  auch  die  Bewegung  der 
Thore  ist  electrisch  eingerichtet.  Die  Rollschùtzen  erfordern  5,5  P.  S.  und 
werden  in  30  Sekunden  bewegl.  Dabei  zcigt  das  Diagramm,  dass  die  180 
An) père  sehr  bald  auf  25  Ampère  herabfallen,  cin  Beweis,  dass  die  zur 
Bewegung  erforderliche  Kraft  sehr  gering  ist.  Bei  den  Cylinderschùtzen 
erlblgt  die  Bewegung  in  5  Sekunden  bei  1,5  P.  S.  Die  Bewegung  der  Thore 
erfordert  50  Secunden  bei  5  P.  S.  ;  dabei  fâllt  die  Kraft,  die  antànglich  auf 
180  Ampère  steigt,  sehr  rasch  auf  40  Ampère.  Uebrigens  wûrde  bei  diesen 
Spaarschleusen  ein  noch  rascherer  Bctrieb  môglich  sein,  wenn  die  Bewe- 
gung des  Wassers  in  der  Schleuse  noch  ruhiger  und  gleichmàssigergestal- 
tet  wùrde.  Dass  dies  wirkiich  muglich  ist,  dafur  haben  wir  ein  Beispiel  am 
Dorlraund-Ems-Kanal  in  der  Borsunerschleuse;  da  ist  ein  so  ruhiger  Ein- 
trilt  des  Wassers  in  die  Schleuse  erzielt,  dass  eine  Bewegung  nicht  mehr 


ment  dignes  de  fixer  l'atlention  des  ingénieurs;  je  veux  parler  des  écluses 
d'épargne  de  Munster  et  Gleesen.  Ces  écluses  d'épargne  surmontent  des  chulos  de 
6,2  ou  6  mètres.  La  durée  pour  écluser  un  bateau  à  vapeur  est  de  8  minutes 
et  demie;  il  y  a  donc  peu  de  différence  avec  l'ascenseur.  Si  nous  tenons  compte 
du  fait  que  l'introduction  des  bateaux  absorbe  beaucoup  de  temps,  nous  trouvons 
qu'une  hauteur  d'élévation  double  pourrait  être  surmontée  dans  un  laps  de 
temps  presque  aussi  court  qu'avec  un  ascenseur.  Les  écluses  d'épargne  sont 
outillées  électriquement,  et  ce  n'est  que  grâce  au  fonctionnement  électrique  qu'on 
a  pu  obtenir  une  durée  d'éclusée  aussi  restreinte.  Les  écluses  d'épargne  sont 
fermées  au  moyen  de  vannes  roulantes;  la  communication  entre  les  réservoirs 
d'épargne  et  la  chambre  de  l'écluse  est  établie  au  moyen  de  vannes  cylindriques; 
la  manœuvre  des  portes  se  fait  aussi  électriquement.  Les  vannes  roulantes  néces- 
sitent une  force  de  3,5  chevaux-vapeur  et  se  meuvent  en  50  secondes.  Le  dia- 
gramme montre  que,  de  180  ampères,  l'intensité  du  courant  tombe  bientôt  à 
25  ampères;  cela  prouve  que  la  force  nécessaire  au  mouvement  est  très  minime. 
Le  mouvement  des  vannes  cylindriques  s'effectue  en  5  secondes  avec  1,5  cheval- 
vapeur.  Pour  faire  mouvoir  les  portes,  il  faut  compter  50  secondes  et  5  chevaux- 
vapeur;  l'intensité  qui  au  début  atteint  180  ampères,  tombe  rapidement  à 
40  ampères.  D'ailleurs  on  pourrait  obtenir  un  fonctionnement  plus  rapide  encore, 
avec  ces  écluses  d'épargne,  si  le  mouvement  de  l'eau  dans  l'écluse  s'effectuait 
plus  tranquillement  et  plus  uniformément.  C'est  une  chose  faisable.  Nous  en 
avons  la  preuve  au  «  Dortmund-Ems-Kanal  »,  dans  l'écluse  de  Borsun,  où  on  est 


I-  SECTlOiN.  —  5-  SÉANCE.  t25r» 

zu  bcmerkcn  ist.  DieKoslender  Ilewegung  der  vcrschiedenen  Mechanismen 
durch  Wasscrkraft  bci  der  Verwendung  von  Radiallurbinen  sind  nun 
ausserordentlich  gering,  da  dcr  Mechanismus  in  einem  Monat  nur  elwa 
9000  Cubikmelcr  Wasser  erfordert,  was  bei  dem  niedrigen  Preise  von 
0,5  Pfennig  fur  1  Cubikmeter  einem  Kostcnaufwand  von  nur  45  Mark  fur 
einen  ganzcn  Monat  entspricht. 

Fur  die  Vermeidung  der  uberflùssigen  Wasserverlusle  ist  es  bei  den 
grossen  Abmessungen,  der  neueren  Schleusen  sehr  wescntlich,  dass  keinc 
zu  kurzen  Ilaltungen  eingefùhrl  wurden.  Wir  haben  nàmlich  bei  den  zu 
kurzen  Hallungen  feslstellen  kônnen,  dass  sicli  Hebungswellen  i'ibcr  15 
Cenlimeter  ergeben,  und  in  der  Haltunghin  und  her  bewcgen,  sodass  das 
Wasser  ûber  die  Thore  der  unleren  Schlcuse  binwegli'uift.  Es  slellte  sich 
das  noch  ein  bei  ciner  5,75  Kilometer  langen  Haltung,  sodass  also  Hallun- 
gen unter  4  Kilometereigenllich  zu  vermeidon  sind. 

Wenn  ich  nun  auf  den  zweiten  Punkt,  die  Verminderung  des  Versiche- 
rungswasser  eingehen  soll  —  das  Yerdunstungswasser  làsst  sich  natùrlich 
nichl  vermindern,  —  so  ist  das  nàchstliegende  Mittel,  das  dagegen  in 
Anwendung  zu  bringen  ist,  die  licfere  Lage  des  Kanals  gegen  das  Grund- 
wasser.  Das  bal  in  unseren  Gegendcn  einen  doppelten  Werl.  Einmal  wird 
dadurch  fur  den  Kanal  die  Versickerung  vermindert,  und  andererseils  sind 
wir  in  den  Gegenden,  die  wir  durchschneiden.  in  vielen  Fàllen  in  der  Lage, 
den  Interessen  der  Landwii'tschall  entgegenzukommen.  So  haben  wir  zum 


arrivé  à  obtenir  une  entrée  des  eaux  dans  recluse  tellement  calme,  qu'on  n'y 
remarque  plus  aucun  mouvement.  Les  frais  résultant  du  fonctionnement  des 
divers  mécanismes  mus  par  la  force  hydraulique  au  moyen  de  turbines  radiales 
sont  extrêmement  minimes,  étant  donné  que  le  mécanisme  ne  nécessite  pendant 
un  mois  qu'une  quantité  do  9000  mètres  cubes  d'eau  environ,  ce  qui,  au  prix 
modique  de  0,5  pfennig  par  mètre  cube,  ne  représente  pour  un  mois  qu'une 
dépense  de  45  marks.  Pour  éviter  les  pertes  d'eau  inutiles,  il  est  très  important, 
—  étant  donné  les  grandes  dimensions  qu'ont  les  nouvelles  écluses,  —  que  les 
biefs  intercalés  ne  soient  pas  trop  courts.  Nous  avons  en  effet  pu  constater  dans 
les  biefs  trop  courts,  que  la  barre  y  atteint  une  hauteur  de  plus  de  1 5  centimètres, 
et  se  propage  d'une  écluse  à  l'autre,  de  telle  sorte  que  l'eau  s'écoule  par-dessus 
les  portes  de  l'écluse  inférieure.  Cet  inconvénient  s'est  encore  produit  à  un  bief 
de  0,75  kilomètres  de  long,  de  sorte  qu'il  faut  éviter  de  donner  aux  biefs  une 
longueur  inférieure  à  4  kilomètres. 

Si  nous  passons  à  présent  au  second  point  qui  concerne  la  diminution  des  eaux 
d'infdtration,  —  il  est  naturellement  impossible  de  diminuer  la  quantité  des  eaux 
d'évaporation,  —  le  moyen  le  plus  pratique  pour  arriver  à  un  résultat  sous  ce 
rapport  est  de  construire  le  canal  de  façon  à  ce  qu'il  occupe  la  position  la 
plus  basse  possible  par  rapport  aux  terrains  environnants.  Cela  a  d'ailleurs  un 
avantage  double  dans  nos  contrées.  D'une  part,  on  amoindrit  pour  le  canal  les 
pertes  par  infdtrations ;  d'autre  part,  on  est  dans  beaucoup  de  cas  à  même  de 
servir  les  intérêts  agricoles  des  contrées  que  Iraveise  le  canal.  C'est  ainsi  que 


23(î  PROCÈ^VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Beispiel  auf  eincr  Flàche  von  140  Hectar,  wo  frùher  Ileideland  und  mit 
Schilfpflanzcn  bestandenes  Terrain  abwrchselten,  umfangreiche  Wiesciian- 
lagen  durch  die  Aufnahme  des  Wasscrs  in  den  Kanal  inôglich  gcmachl.  Es 
giebt  noch  eine  andcre  Môglichkeit,  der  Versickerung  kiinsllich  entgegen- 
zutreten;  es  besteht  darin,  den  Kanal  zu  dichten.  Indessen  sind  die  Kosten 
der  Dichtung  immer  sehr  hoch;  sie  betragen  in  unseren  Gegenden  eUva 
60  bis  80000  Mark  fur  das  Kilomeler  —  das  hângt  natùrlich  von  den 
besonderen  Umstànden  ab. 

Es  isl  zwar  immcrhin  wùnschenswort,  wenn  mann  das  Aufpumpen 
vermeidon  kann;  aber  die  Erfahrungcn  zoigen  doch,  dass  das  Aufpumpen 
desWassers  verhàllnismàssig  billig  isl. 

Wir  haben  am  Dortmund-Ems-Kanal  an  zwei  Stellen  Pumpenbetrieb, 
einmal  am  llebewerk  und  dann  an  der  Lippe.  Am  Ilebewerk  istder  Belrieb 
auf  eleclrischem  Wege  eingerichlet.  Es  lag  dazu  die  besondere  Veranlas- 
sung  vor,  dass  dadurch,  dass  die  Pumpen  ebenso  wie  das  Ilebewerk  elec- 
trisch  belricbenwerden,  die  Môglichkeit  gegeben  war,  dieDampfmaschinen 
der  oinen  Anlagc  als  Reserve  fur  die  andere  Anlage  zu  verwenden.  Es  sind 
2  Cenlrifugalpumpen  vorhanden,  die  in  der  Minute  bei  400  Umdrehungen 
je  15  Cubikmeler  geben:  hiervon  gonûgt  im  allgemeinen  bei  15  lietriebs- 
stnnden  einePumpe.  Die  Krafllicferung  kann  von  2  Dampfmasrhinengelei- 
stct  werden,  wolche  bei  150  Umdrehungen  in  der  Minute  je  220  P.  S. 
ergeben  ;  notwendig  ist  davon  stc(s  nur  eine,  sodass  die  andere  als  Reserve 
zu  belrachlen  ist.  Mit  den  Dampfmaschinen  ist  auf  derselben  Axe  je  ein 


nous  soTHines  arrivés  par  exemple  à  transformer  en  immenses  prairies  une  sur- 
face de  1  iO  hectares,  où  il  n'y  avait  auparavant  que  des  landes  alternant  avec  des 
terrains  couverts  de  roseaux,  et  ce  résultat  a  été  oblenu  en  provoquant  l'écou- 
lement des  eaux  vers  le  canal.  11  existe  encore  un  autre  moyen  artificiel  pour 
empêcher  les  infiltrations,  c'est  d'élancher  le  canal.  Toutefois  les  frais  des  tra- 
vaux d'étanchement  sont  toujours  très  élevés;  dans  nos  contrées,  ces  frais  se 
montent  à  environ  60  à  80000  marks  par  kilomètre.  Cola  dépend  naturellement 
des  circonstances  locales. 

Lorsque  l'alimentation  à  l'aide  de  pompes  élévatoires  peut  être  évitée,  cela  n'en 
vaut  certes  que  mieux;  toutefois,  l'expérience  nous  montre  que  l'élévation  de 
l'eau  au  moyen  de  pompes  coûte  relativement  très  peu  de  chose. 

Au  «  Dortmund-Ems-Kanal  »,  nous  avons  installé  des  pompes  à  deux  endroits, 
d'abord  A  l'ascenseur  et  ensuite  à  la  Lippe.  A  l'ascenseur,  les  pompes  fonctionnent 
électriquement.  La  raison  pour  laquelle  on  a  procédé  ainsi  est  que,  les  pompes 
ainsi  que  l'ascenseur  étant  tous  deux  actionnés  électriquement,  il  y  a  possibilité 
d'utiliser  les  machines  à  vapeur  d'une  des  installations  comme  machines  de 
réserve  pour  l'autre.  Il  existe  deux  pompes  centrifuges  qui,  h  raison  de  400  tours 
par  minute,  donnent  chacune  un  rendement  do  15  mètres  cubes  pendant  cette 
durée.  Généralement  on  se  contente  de  faire  fonctionner  une  seule  pompe,  et 
cela  pendant  15  heures  par  jour.  La  force  peut  être  fournie  par  2  machines  à 
vapeur  qui,  h  150  tours  par  minute,  produisent  chacune  une  force  de  220  chevaux- 


V*  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  237 

Gleichstromdyiiaino  verbunden  mit  Verbundungwickelung,  die  bei  150 
Umdrehungeii  150  Kilowatt  bei  240  Voll  Spannung  leisten. 

Die  Centrifugaipumpen  ihrerseits  sind  unmiltelbar  mit  der  Motorma- 
schine  auf  einer  Axe  ohne  jede  weitere  Uebcrtragung  gekuppelt  und  fôr- 
dern  15  Cubikmeter  Wasserauf  14  bis  16  Mêler  Hôhe  bei  400  Umdrebungen. 

Es  besteht  die  Absicht,  hier  noch  eine  weilere  Vereinfachung  einzufùh- 
ren,  und  zwar  unter  Benutzung  einer  angekauflen  Mùhle.  Es  soll  nàmlich 
um  den  Sonntags-  und  Nachtbetrieb,  der  nur  vereinzelte  Schleusung  for- 
dert,  in  einfacber  Weise  ohne  lleizung  der  Kessel  und  Bereithaltung  der 
Mannschaft  bewirken  zu  konnen,  die  Mûhlcnkraft  von  92,5  P.  S.  in  Elec- 
Iricilàt  umgesetzt  und  zum  Hebewerk  geleilet  und  fur  den  Hebewerks-  und 
den  Pumpenbetrieb  verwendet  werden.  Damit  dièse  Krafl,  die  auf  200  P.  S. 
gcsteigerl  werden  kônnte,  in  der  Zwischcnzeit  voll  ausgenutzt  werden 
kann,  soll  sie  in  einer  ausrcichenden  Accurnulatorenbatterie  aufgespei- 
chert  werden. 

Ausser  diesem  Pump-  und  Hebewerk  haben  wir  noch  ein  grôsseres 
Pumpwerk  an  der  Lippe,  wo  drei  Dampfmaschinen  gleicher  Bauai  t  wie  am 
Hebewerk,  aber  von  350-450  P.  S.  aufgeslelll  sind.  Es  sind  5  Kessel  Sein- 
mùllcrschen  Systems  vorhanden  mit  je  etwa  200  Quadratmeter  Heiztlache, 
und  die  Pumpen  leislen  bei  128  Umdrebungen  pro  Stûck  etwa  1,0  Cubik- 
meter in  der  Secunde.  Die  Kosten  dièses  Pumpvverks  haben  einschliesslich 
aller  Nebenanlagen  rund  3/4  Millionen  betragen. 

Ich  will  im  Einzelnen  auf  die  Ausfùhrungen,  die  in  meinem  Bericht  ent- 

vapeur.  Une  machine  sudRt  dans  tous  les  cas,  de  sorte  que  l'autre  reste  en  réserve; 
chaque  machine  à  vapeur  actionne  directement  une  dynamo,  à  courant  conlinu 
avec  enroulement  compound,  qui  fournit,  à  150  tours,  une  force  de  150  kilowatts 
sous  une  tension  de  240  volts. 

Les  pompes  centrifuges  ellos-mômes  sont  accouplées  directement  à  la  machine 
motrice,  arbre  à  arbre,  sans  transmission  inlermédiaire,  et  élèvent,  à  400  tours, 
une  quantité  d'eau  de  15  mètres  cubes  à  une  hauteur  de  14  à  IG  mètres. 

On  a  rintention  d'introduire  ici  uno  nouvelle  simplification,  en  utilisant  un 
moulin  dont  on  vient  de  faire  l'acquisition.  Afin  de  pouvoir  assurer  le  service  le 
dimanche  et  pendant  la  nuit,  alors  qu'il  n'y  a  que  peu  de  baieaux  à  écluser,  et 
cela  le  plus  simplement  possible  sans  élre  obligé  de  mettre  en  pression  les  chau- 
dières et  d'employer  le  personnel,  on  projette  de  transformer  en  énergie  élec- 
trique la  force  du  moulin  qui  correspond  à  92,5  chevaux- vapeur  et  de  la 
transporter  à  l'ascenseur  où  elle  servira  à  faire  fonctionner  les  mécanismes  de 
l'ascenseur  et  des  pompes.  Afin  de  permettre  dans  les  intervalles  l'utilisation 
entière  de  cette  force,  qui  pourrait  être  poussée  jusqu'à  200  chevaux-vapeur,  il 
est  question  de  l'emmagasiner  dans  une  batterie  d'accumulateurs  de  proportions 
convenables. 

Outre  cette  installation  d'ascenseur  et  de  pompes,  nous  avons  encore  une  autre 
installation  de  pompos,  plus  importante,  à  la  Lippe,  où  se  trouvent  5  machines  à 
vapeur  du  môme  modèle  que  celles  de  l'ascenseur,  mais  possédant  une  force  de 


258  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

halten  sind,  nicht  zurûckkommen,  insbesondere  will  ich  auch  nicht  weitcr 
auseinandersetzen,  dass  fur  die  Speisung  des  Kanals  die  Anlage  voii  Stau- 
weihern  noch  viel  grôssercn  Wcrt  haben  kann  als  fiir  den  Fluss,  da  die 
Wassennengen,  die  derKanal  verbraucht,  vcrhàltnismâssig  nicht  so  gross 
sind  wie  die,  welche  ein  Fltiss  verbraucht.  Ich  inôchte  nur  feststellen,  dass 
wir  in  Zukunl't  auf  die  Anlage  von  Slauweihern  in  vielen  Fâllen  inehr 
Rùcksicht  werden  nehmen  mùssen,  dass  in  sehr  vielen  Fàllen  die  Anlage 
dcr  Dampfmaschinen  jeder  anderen  Anlage  der  geringeren  Koslon  wegen 
vorzuziehen  ist,  und  dass  wir  andererseits,  vvenigstcns  in  unserer  Gegend, 
in  der  Lage  sein  werden,  durch  ausgedehntere  Verwendungder  electrischcn 
Kraft,  wo  die  Wasserkraft  mehrfach  noch  unverwertel  daliegt,  den  Rctrieb 
dcr  Wasserhaltung  erheblich  zu  verbilligen  und  anderscits  durch  Anlage 
von  Spaarschleusen  den  Bedarf  an  Schleusungswasser  zu  vermindern. 
[Lehhafter  Beifall.) 

M.  LE  Président.  —  M.  dcMorlot,  voudriez-vous  nous  traduire  la  commu- 
nication de  M.  Schulte  ? 

M.  DE  MoRLOT.  —  M.  Schulte  distingue,  dans  Tcau  nécessaire  à  un  canal, 
celle  qui  est  nécessaire  pour  récluséc,  cl  celle  qui  est  nécessaire  pour  parer 
aux  infiltrations  et  à  Tévaporation.  Il  dit  que  les  ascenseurs  dans  certains 
cas  sont  indispensables  quand  on  n'a  pas  beaucoup  d'eau  à  sa  disposition. 

11  dit  qu'à  Henrichenburg  on  a  fait  des  expériences  très  favorables.  Il  se 
demande  quelle  quantité  d'eau  cet  ascenseur  exige  et  établit  qu'il  faut 

12  mètres  cubes  d'eau.  En  tenant  compte  des  circonstances  les  plus  défa- 
vorables et  des  pertes,  il  arrive  à  un  total  de  21  mètres  cubes  par  jour, 


550  à  450  chevaux-vapeur.  On  y  a  installé  5  chaudières  du  système  Steinmiilkr 
ayant  chacune  une  surface  de  chaufTe  de  200  mètres  carrés  environ;  quant  aux 
pompes,  chacune  d*elle  fournit,  à  128  tours,  une  quantité  d*eau  d'environ  un 
mètre  cube  à  la  seconde.  Les  frais  de  celle  usine  élévatoire  se  sont  élevés, 
en  comptant  toutes  les  installations  auxiliaires,  à  trois  quarts  de  millions  de 
marks,  en  chiffres  ronds. 

Je  n'ai  pas  Tintcntion  d'entrer  dans  les  détails  qui  sont  donnés  dans  mon 
rapport,  et  je  n'expliquerai  pas  non  plus  que  la  création  de  réservoirs  peut 
rendre  de  plus  grands  services  encore  aux  canaux  qu'aux  rivières,  pour  leur 
aHmentation,  les  quantités  d'eau  que  consomme  un  canal  étant  relativement  plus 
faibles  que  celles  que  consonnne  une  rivière.  Je  me  bornerai  à  dire  que  nous 
devrons  à  l'avenir,  pour  les  installations  de  réservoii^s,  prendre  en  considé- 
ration que  dans  beaucoup  de  cas  Tutilisation  des  machines  à  vapeur  doit  être 
préférée,  à  cause  des  frais  peu  élevés  qu'elle  entraîne,  à  n'importe  quelle  autre 
machinerie  ou  installation.  D'autre  part  en  nous  servant  de  plus  en  plus  de 
l'électricité,  nous  pourrons  arriver,  dans  nos  contrées  du  moins,  à  une  exploi- 
tation plus  économique  de  la  force  hydraulique  —  qui  trop  souvent  reste  inuti- 
lisée —  et,  par  la  construction  d'écluses  d'épargne,  à  réduire  la  dépense  d'eau 
nécessaire  au  fonctionnement  des  écluses.  (Assentimenl.) 


1"  SECTION.  -  5-  SÉANCE.  259 

soit  9  mètres  de  plus.  II  dit  que  la  dépense  est  de  14  centimes.  Le  temps  de 
réclusée  est  un  facteur  très  important. 

Il  constate  qu'il  faut  5  minutes  pour  élever  un  bateau  avec  Tascenseur. 

Il  mentionne  un  second  moyen  pour  économiser  l'eau  au  moyen  des 
écluses  dites  d  épargne  qui  existent  à  d'autres  endroits  du  même  canal. 
Pour  une  hauteur  de  6  mètres,  la  durée  de  Téclusée  est  de  8  minutes  et 
demie  pour  les  bateaux  à  vapeur. 

On  pourrait  obtenir  une  diminution  de  cette  durée  si  lentrée  de  Tcau  se 
faisait  plus  doucement  qu'actuellement,  ainsi  que  l'expérience  en  a  été 
faite  à  Brommer  sur  le  canal  de  Dortmund  à  Ems. 

Pour  ces  éclusées  il  faut  que  les  biefs  ne  soient  pas  trop  courts,  parce 
que  sans  cela  la  barre  qui  se  propage  d'une  écluse  à  l'autre  atteint  une 
hauteur  considérable.  Les  biefs  doivent  avoir  une  longueur  d'au  moins 
4  kilomètres  pour  éviter  cet  inconvénient. 

En  second  lieu,  M.  Schulle  se  propose  de  diminuer  la  quantité  d'eau 
absorbée  par  les  infiltrations;  le  meilleur  moyen  à  employer  consiste  à 
mettre  le  canal  au-dessous  des  terrains  environnants. 

Les  travaux  d'élanchement  exécutés  en  Allemagne  reviennent  assez 
cher;  M.  Schulte  les  évalue  de  75  à  100000  francs  par  kilomètre. 

On  peut  se  procurer  de  l'eau  à  l'aide  de  pom|)es  commandées  électri- 
quement. 11  faut  également  examiner  avec  soin  si  on  ne  peut  pas  exécuter 
des  réservoirs  et  trouver  des  emplacements  propices  pour  leur  con- 
struction. 

M.  Schulte  dit  que  dans  l'avenir  il  faudra  étudier  cette  question  avec 
soin,  mais  que  dans  bien  des  cas  il  faudra  arriver  à  rétablissement  de 
pompes  très  puissantes  en  se  servant  soit  de  machines  à  vapeur,  soit  de 
l'énergie  des  chutes  d'eau  transmise  électriquement. 

M.  LE  Président.  —  Nous  vous  remercions,  monsieur  de  Morlot. 

Nous  allons  passer  au  mémoire  suivant,  de  M.  Ilutton.  M.  llutton  n'est 
pas  présent.  Son  mémoire  commence  par  une  déclaration  sincère  dans 
laquelle  il  dit  qu'en  Amérique  il  ne  se  fait  presque  aucun  progrès  en  la 
matière.  Je  pense  que  c'est  de  la  modestie. 

Vous  avez  lu  ce  mémoire.  Il  contient  des  indications  sur  les  appareils 
que  nous  appelons  les  ascenseurs.  Ces  indications,  qui  ne  répondent  pas 
exactement,  je  crois,  à  la  question  posée,  n'en  sont  pas  moins  du  plus  haut 
intérêt.  11  y  a  également  quelques  chifl'res  et  quelques  indications  au  sujet 
des  moteurs  à  gaz  et  à  gazoline.  Cette  question  pourra  revenir  lorsque 
nous  comparerons  ce  système  avec  l'alimentation  au  moyen  de  machines 
à  vapeur,  comme  on  peut  le  voir  dans  le  mémoire  de  M.  Galliot. 

M.  Galliot  est  retenu  par  une  communication  qu'il  fait  dans  la  seconde 
section.  Je  vous  propose  de  donner  quelques  minutes  à  Taudilion  d'une 
communication  de  M.  de  Sanctis,  ingénieur  à  Florence,  mais  précédem- 
ment ingénieur  à  Rome,  sur  la  régularisation  du  Tibre. 

11  n'y  a  pas  de  mémoire  à  ce  sujet.  M.  de  Sanctis  m'a  parlé  de  la  ques- 


!240  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

tion,  et  comme  elle  touche  directement  à  nos  travaux,  j'ai  pensé  qu'il 
serait  agréable  à  la  section  d'entendre  cette  communication  (Assentiment). 

La  parole  est  à  M.  de  Sanctis. 

M.  DE  Sanctis.  —  Permettez-moi,  messieurs,  de  résumer  en  peu  de  mots 
ce  qui  a  été  fait  sur  le  Tibre  ainsi  que  les  résultats  obtenus  jusqu'à  ce 
jour. 

Rappel  des  crues  les  plus  importantes. 

Tout  le  monde  connaît  les  conditions  de  la  ville  de  Rome  traversée  par 
le  Tibre,  et  ses  inondations  qui  sont  anciennes  comme  la  ville  même.  Je 
me  bornerai  donc  à  soumettre  à  votre  attention  les  cotes  au-dessus  de 
l'étîage  de  quelques-unes  des  plus  importantes  crues  relevées  à  Thydro- 
mètre  de  Ripetta  dans  la  ville  de  Rome. 

Crue  de  Tannée  1598 13  m.  66 

»  1606 12  m.  37 

^  1637 11  m.  65 

»  1846 10  m.  35 

1870 11  m.  52 

Vous  pourrez  vous  imaginer  les  désastres  causés  par  ces  inondations,  si 
je  vous  rappelle  que  les  chaussées  des  quartiers  centraux  de  la  ville  ont  la 
cote  moyenne  de  9  mètres  au-dessus  de  Tétiage.  Par  conséquent  dans  la 
dernière  crue  mémorable  de  1870,  en  quelques  endroits  de  la  ville,  les 
eaux  avaioni  une  hauteur  de  3  à  4  mètres;  et  il  faut  savoir  que,  lorsque  la 
crue  s'élève  à  10  mètres  au-dessus  de  Tétiage,  les  eaux  envahissent  la  ville 
comme  un  torrent.  Cela  est  arrivé  pendant  la  crue  de  1870  et  moi  qui  ai 
été  témoin  de  ce  terrible  spectacle,  je  vous  assure,  messieurs,  que  le 
silence  de  la  mort  dominait  dans  la  Ville  Eternelle  et  personne  ne  pensait 
à  aller  se  promener  en  barque  pour  chanter,  comme  notre  collègue, 
M.  Grenier,  nous  a  raconté,  dans  son  rapport,  qu'il  était  arrivé  dans  la 
ville  de  Gand  pendant  la  crue  de  1872. 

Aperçu  hydraulique  et  topographique  du  Tibre. 

La  longueur  du  cours  du  Tibre  est,  en  amont  de  la  ville  de  Rome,  de 
560  kilomètres  environ  et  en  aval,  à  partir  du  port  de  Rippa  Grande,  de 
55  kilomètres  environ  ;  mais  en  ligne  droite,  de  Rippa  Grande  i\  Testuaire, 
il  y  a  29  kilomètres  environ. 

La  navigation  fluviale  peut  remonter  de  la  ville  jusqu'à  Orte,  c'est-à- 
dire  à  une  distance  de  120  kilomètres,  et  continuer  en  aval  jusqu'à  la 
mer  à  une  distance  de  55  kilomètres. 

La  navigation  maritime  arrive  jusqu'à  Rome  au  port  de  Rippa  Grande. 
Elle  est  représentée  par  des  bateaux  de  petits  cabotage  (60  à  200  tonnes) 


PLAN    GÉNÉRAL 

des  omToges  neceswaiiTfi  pour  préserver  la  Ville  djtKonie 

des  inoiidaf  ions  duTibre. 


Kchelle 


ï^tat  des  travail IX 


■h  Fbofil  tvpe  du  lit  à  l'intérieur  de  la  Ville 

Echelle:   a.5oo 


JUHa^        normal 


;>;5^>^-^^r^t^5^^^^=:^ 


-'î'^r^r^in.^S-v.^^ 


1-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  241 

et  peut  compter  sur  un  tirant  d'eau,  qui,  tout  en  étant  très  variable,  ne 
descend  presque  jamais  au-dessous  de  1  m.  50. 

Mais,  dans  la  section  intermédiaire  du  Tibre,  où  est  placée  la  ville  de 
Rome,  la  navigation  ne  pouvait  s'effectuer  à  cause  des  obstacles  produits 
par  les  ruines  des  anciennes  constructions,  par  les  nombreux  moulins 
flottants  et  fixes  près  des  rives  et  par  les  épis  qui  dirigeaient  les  eaux  vers 
les  mêmes  moulins,  et  encore  à  cause  de  la  section  transversale  très  étroite 
du  lit  du  fleuve  qui,  par  exemple,  se  réduisait  5  la  moitié  de  la  normale 
près  de  la  Villa  de  la  Faimesina  où  se  trouvent  les  célèbres  peintures  de 
Raphaël. 

Tous  ces  obstacles  entravaient  encore  l'écoulement  des  crues  en  produi- 
sant un  très  grand  gonflement  des  eaux,  qui,  comme  j'ai  déjà  eu  Thon- 
neur  de  vous  le  dire,  amenaient  les  vastes  inondations  dans  la  ville  de 
Rome  avec  leurs  désastres. 

Il  était  donc  absolument  nécessaire  de  trouver  le  moyen  que  ces  terri- 
bles dangers  ne  se  renouvelassent  plus  et  que  la  navigation  pût  s'effectuer 
librement  de  la  mer  jusqu'à  Orte. 

Ce  problème,  étudié  depuis  les  temps  les  plus  anciens,  est  maintenant 
résolu  au  moyen  des  tj^avaux  de  régularisation  exécutés. 

Les  travaux  de  régularisation  presque  achevés,  qui  vont  du  pontMilvio  au 
pont  Saint-Paul,  sont  reproduits  dans  la  planche  que  j'ai  l'honneur  de 
présenter  à  votre  examen.  On  peut  les  résumer  comme  il  suit  : 

1*"  Le  dragage  (déblai  des  matières  qui  ne  peuvent  être  diluées  ni 
emportées  par  le  courant)  jusqu'à  la  profondeur  de  5  mètres  en  contre- 
bas de  l'étiage; 

2*  L'élargissement  de  la  section  en  travers  du  Tibre  à  100  mètres  pour 
avoir  la  capacité  d'écoulement  nécessaire  à  l'absoiption  du  produit  inté- 
gral des  plus  grandes  crues; 

5**  L'endiguement  en  terre  des  rives  hors  de  la  ville,  avec  revêtement 
en  pierre  de  la  partie  inférieure  du  talus  et  jetée  de  blocs  au  pied; 

4*  Les  murs  de  quais; 

5"  L'agrandissement  de  la  section  des  ponts  Saint-Ange  et  Cestio  avec  de 
nouvelles  arches  pour  augmenter  la  puissance  d'évacuation  des  crues. 

6®  La  construction  de  collecteurs  des  égouts  sur  les  rives  droite  et 
gauche;  ces  collecteurs  sont  prolongés  jusqu'en  aval  de  la  ville  afin  que 
les  gonflements  des  crues  du  Tibre  ne  puissent  pas  pénétrer  dans  les 
quartiers  bas  de  la  ville. 

La  plupart  de  ces  travaux  sont  exécutés  et  on  peut  croire  qu'ils  seront 
achevés  en  1904.  La  dépense  aura  été  de  92  millions  environ. 

lAflnence  des  travaux  exécutés  sur  les  inondations. 

On  sait  que  le  niveau  des  crues  dans  la  ville  de  Rome  à  l'hydromètre  de 
Ripetta  dépend  du  niveau  des  crues  à  l'hydromètre  d'Orte,  qui  est  placé  à 

16 


24-2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

120  kilomètres  en  amont,  et  du  niveau  à  Thydromèlre  de  Tivoli,  qui  est 
placé  sur  la  rivière  Aniene,  frffl»ent  du  Tibre. 

Eh  bien  1  deux  crues,  l'une  antérieure  et  l'autre  postérieure  aui  travaux 
de  régularisation,  ont  eu  la  même  hauteur  aux  hydromètres  d'Orte  et  de 
Tivoli.  Au  contraire,  le  niveau  de  la  dernière  crue  a  été  de  1  m.  62  plus 
bas  à  Thydromètre  de  Ripetta  dans  la  ville  de  Rome,  comme  vous  pouvez 
l'observer  dans  le  diagramme  des  crues  de  1896  et  1878. 

De  ce  fait  on  peut  tirer  la  conclusion  que  les  importants  travaux  exé- 
cutés ont  produit  un  remarquable  abaissement  de  niveau  des  crues. 

Pour  mieux  faire  ressortir  Tinfluaice  bienfaisante  que  la  régularisation 
a  apportée  au  régime  des  crues,  je  vous  présente  le  profil  en  long,  de  Orte 
jusqu'à  la  mer,  des  hauteurs  au-dessus  de  Tétiage  des  trois  crues  anté- 
rieures (1870,  1875,  1878)  et  de  la  crue  de  1896  postérieure  aux  travaux. 

Celte  comparaison  permet  de  constater  les  modifications  survenues  au 
profil  en  long  des  crues. 

En  effel,  les  crues  antérieures  aux  travaux  avaient  un  remarquable 
gonilement  à  l'entrée  de  la  ville  de  Rome,  c'est-à-dire  à  l'hydromètre  de 
Ripetta,  qui  a  complètement  disparu  après  les  travaux. 

Permettez-moi,  messieurs,  de  soumettre  encore  à  votre  attention  le  profil 
en  long  des  plus  hautes  eaux,  en  chaque  point  du  fleuve,  des  crues  anté- 
rieures et  postérieures  aux  travaux;  il  met  nettement  en  évidence  que  la 
pente  était  presque  toujours  la  même  dans  les  sections  du  fleuve  où  on  n'a 
jamais  rencontré  d'obstacles,  c'est-à-dire  loin  de  la  ville,  et  qu'au  con- 
traire la  pente  est  réduite  d'un  tiers  dans  la  ville  ;  enfin  qu'un  abaisse- 
ment général  du  profil  s'est  produit  sur  une  longueur  de  40  kilomètres  en 
amont  de  la  ville;  par  conséquent  les  crues  qui  auront  à  Orte  la  môme 
hauteur  que  celle  de  1878,  et  mieux  encore,  celles  qui  seront  plus  basses, 
couleront  dans  la  ville  et  en  amont  sans  crainte  de  débordement;  ainsi 
4000  hectares  de  campagne  seront  à  l'abri  des  inondations  annuelles  et 
les  crues  extraordinaires  seront  moins  dangereuses. 

Mais  s'il  arrivait  une  crue  du  même  débit  que  celle  mémorable  de  1870, 
quelle  serait  sa  hauteur  à  Ripella  ? 

M.  l'ingénieur  Canevari,  rapporteur  de  la  Commission  des  travaux 
du  Tibre,  a  calculé  qu'elle  parviendrait  à  l'hydromètre  de  Ripetta  à  la 
cote  de  9  m.  10  au-dessus  de  l'étiage,  c'est-à-dire  qu'on  aurait  le  consi- 
dérable abaissement  de  2  m.  10.  On  ne  saurait  donc  mettre  en  doute 
riieureuse  influence  exercée  sur  le  régime  du  Tibre  par  les  travaux 
exécutés. 

En  résumé,  la  dépense  totale  pour  ces  travaux  sera  de  cent  millions 
environ  en  obtenant  les  résultats  suivants  : 

1**  La  régularisation  de  7  kilomètres  du  fleuve; 

2°  Un  remarquable  abaissement  des  crues; 

7f  La  construction  des  digues  et  des  murs  des  quais  à  une  hauteur  telle 
que  môme  les  plus  hautes  inondations  ne  puissent  pas  déborder; 


FLEUXT:  TIBRE 


TVofYl  CBloné  des  pbisliautes  eaux^n  chaque  point  du  fleuw, au-dessus  df  rétiaàe  normal 


O  10         20        30         M        60         60         70         80         90        100        110      120        190       1M>        150      160 


I¥ofil  enloTi|des  crues  1870^1878  et  1836. 


0    10    20    aO    ^0    50    60    70    RO    90    100    110    120    LU)   IWO   IJO   160 


1"  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  245 

4°  L'écoulement  régulier  des  égouls; 

5^  L*assainissemeni  de  la  parlie  basse  de  la  ville,  les  quartiers  les  plus 
malsains  ayant  été  démolis  ; 

6""  L'amélioration  de  la  navigation,  un  des  éléments  les  plus  impor- 
tants du  commerce,  qui  pourra  s'effectuer  librement  de  la  mer  jusqu'à 
Orte  sur  une  longueur  de  160  kilomètres. 

Enfin  on  a  accompli  une  œuvre  monumentale,  digne  de  la  Rome 
ancienne.  (Applaudissements,) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  de  Sanctis  de  sa  communi- 
cation. 

Je  lui  demanderai  de  nous  éclairer  sur  le  point  suivant  :  On  a  nettoyé  le 
lit.  Dans  une  ville  aussi  ancienne,  il  devait  y  avoir  bien  des  choses,  des 
constmctions  de  toutes  sortes.  Le  résultat  de  ce  nettoyage  n'était  pas  dou- 
teui,  ce  devait  être  une  amélioration  de  l'écoulement  et  un  abaissement 
des  crues.  Hais  vient  alors  la  question  de  largeur  ;  on  aurait  porté  la  lar- 
geur à  iOO  mètres.  J'en  conclus  qu'auparavant  elle  était  moindre? 

M.  DE  Sakctis.  —  La  largeur  en  dehors  de  la  ville  était  presque  de 
100  mètres,  mais  dans  quelques  sections  de  la  ville  elle  se  réduisait  à 
58  mètres. 

M.  LE  Président.  —  Il  y  a  là  une  grande  œuvre.  Au  point  de  vue  technique, 
il  semble  que  le  résultat  ne  fut  pas  douteux,  puisque  vous  avez  nettoyé  le 
lit,  enlevé  des  obstacles,  élargi  des  sections  trop  étroites.  Mais,  voici  le 
point  sur  lequel  porte  ma  question:  Avez- vous  rétréci  en  certains  endroits? 

H.  DE  Sanctis.  —  Avant  les  travaux,  il  y  a  eu  un  grand  débat  entre  les 
hydrauliciens  sur  le  débit  de  la  crue  de  1870.  Quelques-uns  disaient  que 
ce  débit  avait  été  de  2500  mètres  cubes,  d'autres  disaient  5000.  On  ne  con- 
naissait donc  pas  le  vrai  débit  de  cette  crue,  on  ne  l'avait  pas  jaugé.  Les 
travaux  ont  été  faits  par  tâtonnements. 

M.  LE  Président.  —  Je  fais  une  série  d'hypothèses  pour  arriver  au  fait. 

Si  j'ai  bien  compris,  on  ne  savait  pas,  parce  que  c'est  une  question  dif- 
licile,  quel  était  le  débit  des  grandes  crues.  Il  y  avait  sur  la  section  à  don- 
ner au  lit  une  grande  incertitude.  Seulement  il  n'était  pas  douteux  que  le 
résultat  des  travaux  fût  avantageux.Toutce  qui  pouvait  être  douteux  c'était 
de  savoir  jusqu'à  quel  point  le  nouveau  lit  débiterait  ou  ne  débiterait  pas 
la  totalité  de  la  crue. 

En  d'autres  termes  je  voudrais  faire  ressortir  le  point  suivant,  si  je  suis 
dans  le  vrai.  Il  y  a  des  normalisations  dans  lesquelles  on  a  deux  éléments 
contradictoires,  un  rétrécissement  et  un  approfondissement  ;  on  peut  se 
demander  quel  sera  le  résultat.  Dans  votre  cas,  vous  n'aviez  jamais  de 
rétrécissement,  vous  aviez  un  approfondissement  ;  il  n'était  pas  douteux 
que  les  crues  se  passeraient  dans  de  meilleures  conditions. 

M.  DE  Sanctis.  —  Les  hydrauliciens  qui  prétendaient  que  le  débit  de  la 
crue  de  1870  avait  été  de  5000  mètres  disaient  que  la  largeur  de  100  mètres 
et  la  hauteur  de  17  mètres  à  l'hydromètre  de  Ripetta  n'étaient  pas  suffi- 


244  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

santés,  et  ils  demandaient  qu'on  donnât  au  mur  de  quai  une  hauteur  qui 
n'était  pas  compatible  avec  les  exigences  de  l'édilité. 

M.  LE  Président.  —  Avec  la  largeur  de  iOO  mètres  et  la  hauteurdonnée  aux 
quais,  quel  débit  pourra-t-on  écouler  sans  inondation  ?  Est-ce  le  débit  de 
2500  mètres? 

M.  DE  Sakctis.  —  Un  débit  de  3000  mètres. 

M.  LE  Président.  —  La  question  est  précise  et  la  réponse  intéressante.  Si 
les  hydrauliciens  qui  ont  parlé  de  2500  mètres  cubes  sont  dans  le  vrai,  il 
n'y  aurait  pas  débordement. 

Monsieur  Galliot,  pourriez-\ous  prendre  la  substance  de  votre  mémoire 
et  nous  dire  de  vive  voix  ce  que  vous  croyez  le  plus  important? 

M.  Galliot.  —  Le  Congrès,  je  l'espère  du  moins,  a  pris  connaissance  de 
la  substance  du  mémoire  que  j'ai  remis  et  qui  a  trait  aux  progrès  des 
applications  de  la  mécanique  à  l'alimentation  des  canaux . 

J'ai  cru  devoir  envisager  deux  ordres  de  questions  différents  :  d'une 
part  ce  qui  se  rapporte  à  l'aménagement  des  eaux  qui  s'écoulent  du  dessus 
du  canal  jusqu'à  son  point  le  plus  bas,  c'est-à-dire  aux  vannes  des  écluses, 
aux  moyens  de  réglementer  le  passage  de  l'eau  par  les  écluses,  et  à  tous  les 
moyens  qui  consistent  à  faire  passer  l'eau  de  l'amont  à  l'aval,  de  façon  que 
l'alimentation  reste  régulière;  en  second  lieu  les  moyens  mécaniques  qui 
peuvent  être  employés  pour  accumuler  la  quantité  d'eau  nécessaire  à  la 
tenue  normale  des  biefs  et  au  maintien  de  cette  tenue  pendant  l'année, 
c'est-à-dire  les  réservoirs  et  tous  les  organes  mécaniques  capables  de  les 
remplacer. 

J'ai  cité  un  certain  nombre  d'organes  et  d'installations  pouvant  être 
utilisés  dans  les  deux  cas;  il  est  bien  inutile  que  j'entre  dans  les  détails.  Je 
crois  mieux  faire  en  vous  signalant  simplement  les  organes  nouveaux  et 
les  installations  nouvelles  que  j'ai  décrits  et  qui  peuvent  être  encore 
inconnus  de  quelques-uns  d'entre  vous. 

Comme  moyen  de  régularisation  du  débit  d'alimentation  d'un  canal,  j*ai 
cité  en  particulier  un  organe  qui  a  été  qualifié  d'alimentateur  automa- 
tique, qui  existe  en  ce  moment  sur  une  assez  grande  partie  du  canal  de 
Bourgogne  et  qui  a  été  adopté  d'une  façon  générale  sur  le  canal  de  la  Marne 
à  la  Saône  actuellement  en  construction.  Cet  organe  a  pour  objet  d'en- 
voyer l'eau  du  bief  d'amont  dans  le  bief  d'aval,  soit  lorsque  le  bief  d'aval 
est  descendu  au-dessous  de  sa  retenue  réglementaire,  soit  lorsqu'au  con- 
traire le  bief  d'amont  a  dépassé  celle  qu'il  doit  avoir,  de  sorte  que,  tant 
que  cet  organe  fonctionne  d'une  façon  régulière,  les  deux  biefs  d'amont  et 
d'aval  séparés  par  une  même  écluse  sont  obligés  de  rester  à  leur  niveau 
normal. 

Vous  comprenez  l'intérêt  de  cet  appareil.  Au  lieu  de  faire  faire  des 
fausses  manœuvres  par  les  éclusiers  et  d'envoyer  trop  d'eau  en  aval,  ce  qui 
peut  faire  déborder  le  bief,  ou  de  laisser  se  vider  le  bief  d'amont,  ce  qui 


!'•  SECTION.  —  5*  SÉANCE.  215 

peut  faire  échouer  les  bateaux,  nous  devons  obtenir  une  alimentation  uni- 
forme favorable  à  la  navigation,  en  même  temps  que  nous  dépensons  le 
moins  d'eau  possible. 

Cet  appareil  consiste  en  une  vanne  cylindrique  analogue  à  celle  inventée 
par  M.  l'Ingénieur  en  chef  Fontaine  et  appliquée  au  Canal  du  Centre.  Elle  en 
diffère  simplement  en  ce  que  le  mouvement  de  la  partie  mobile,  au  lieu  de 
se  faire  de  haut  en  bas,  se  fait  horizontalement,  de  sorte  que  le  poids  de 
Tappareil  n'intervient  pas  dans  les  difficultés  du  mouvement. 

L'appareil  peut  se  déplacer  sans  qu'il  soit  besoin  d'aucun  eflort  :  il  a 
suffi  à  cet  eflet  de  le  reliera  un  contrepoids  flottant  dans  le  bief  d'aval. 
Si  le  bief  d'aval  vient  à  baisser,  la  partie  mobile  s'écarte  de  la  partie  fixe, 
ouvre  la  varmeet  la  communication  se  fait  entre  les  deux  biefs.  Si  le  bief 
d'amont  monte,  Teau  s'écoule  du  bief  d'amont  dans  le  bief  d'aval  par  un 
petit  pertuis  insignifiant,  vient  tomber  sur  le  flotteur,  le  force  à  baisser  et 
ouvre  de  nouveau  la  vanne. 

.  Je  n'insiste  pas  davantage,  je  me  contente  de  dire  que  nous  avons  appli- 
qué le  système  à  50  ou  60  écluses  du  canal  de  Bourgogne  et  que  nous 
avons  obtenu  une  régularité  d'alimentation  que  nous  n'avions  certes  pas 
auparavant. 

Je  passe  tout  de  suite  à  la  seconde  partie  de  mon  mémoire  que  j'ai 
intitulée  :  Machines  employées  à  l'alimentation,  machines  élévatoires 
ayant  pour  objet  de  remplacer,  dans  une  certaine  mesure  tout  au 
moins,  le  procédé  le  plus  courant  qui  consiste  en  l'établissement  de 
réservoirs. 

La  plupart  des  canaux  français,  en  particulier,  sont  des  canaux  à  point 
de  partage,  exigeant  qu'on  verse  dans  leur  bief  supérieur  des  quantités 
d'eau  considérables  qu'on  laisse  écouler  de  bief  en  bief  pour  alimenter  toute 
leur  longueur. 

Le  procédé  le  plus  simple,  le  plus  naturel,  le  plus  rationnel  consiste  à 
établir  dans  la  partie  supérieure  des  montagnes  où  passe  le  canal  une  série 
de  réservoirs  plus  ou  moins  grands  suivant  les  besoins  de  l'alimentation  et 
dans  lesquels  on  fait  aboutir  toutes  les  rivières  du  pays  qu'on  peut  y  faire 
converger.  Ce  procédé  est  relativement  économique.  Si  vous  prenez  l'en- 
semble du  réseau  français,  vous  trouverez  quelemèire  cubedecapacité  des 
réservoirs  revient  à  50,40,  45  centimes  au  maximum,  de  sorte  qu'un  mètre 
cube  envoyé  dans  un  canal  représente  annuellement  l'intérêt  de  frais  qu'on 
peut  coter  au-dessous  de  50  centimes  une  fois  faits. 

Ces  réservoirs.,  lorsqu'ils  sont  possibles  à  établir,  forment,  je  le  pense,la 
solution  la  plus  rationnelle  et  la  plus  économique. 

Mais,  dans  plusieurs  occasions,  on  a  été  amené  à  employer  d'autres  pro- 
cédés. J'ai  cité  dans  mon  mémoire  uniquement  des  usines  à  poste  fixe, 
bien  qu'on  ait,  dans  certaines  occasions  toutes  particulières,  employé  des 
locomobiles  pour  envoyer  l'eau  de  certaines  rivières  dans  les  biefs  d'un 
canal.  Mon  mémoire  ne  vous  en  donnera  pas  l'indication  bien  qu'elle  eût 


246  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

^té  fort   intéressante.  Je  n'ai  cité  que  des  usines  établies  d'une  façon 
définitive. 

On  se  trouve  au  canal  de  Briare,  au  canal  de  Bourgogne  et  au  canal  de 
la  Sarre,  dans  des  conditions  telles  qu'on  a  cru  plus  commode  et  plus  éco- 
nomique d'installer  des  machines  à  poste  fixe  pour  prendre  l'eau  en  aval, 
la  remonter  peu  à  peu  le  long  du  canal,  et  alimenter  le  canal  pour  ainsi 
dire  à  rebours  plutôt  que  d'installer  des  réservoirs. 

Au  canal  de  Briare,  l'usine  a  été  installée  en  1895.  Le  bief  de  partage  du 
canal  de  Briare  est  alimenté  par  13  réservoirs  qui  sont  insuffisants.  Dans 
certaines  années,  ou  bien  les  réservoirs  ne  se  remplissaient  pas,  ce  qui 
était  le  cas  le  plus  fréquent,  ou  la  quantité  d'eau  nécessaire  à  l'alimen- 
tation du  versant,  la  perte  du  versant  pour  mieux  dire,  était  telle  en  été 
qu'on  vidait  les  réservoirs  avant  la  période  des  pluies.  Aucun  nouveau 
réservoir  d'ailleurs  ne  paraissait  possible  à  établir. 

Pour  sortir  de  cette  difficulté,  on  a  pensé  à  aller  chercher  de  Teau  dans 
la  Loire  à  13  écluses  au-dessous  du  bief  de  partage  pour  la  remonter  direc- 
tement dans  le  bief  de  partage. 

L'usine  comporte  quatre  machines  à  vapeur  de  640  chevaux  qui  action- 
nent quatre  groupes  de  pompes  pouvant  fournir  600  litres  par  seconde, 
c'est-à-dire  une  quantité  d'eau  extrêmement  considérable.  Ce  sont  des 
machines  Compound  à  double  effet.  On  élève  l'eau  à  43  mètres;  comme  la 
perte  dans  les  conduites  correspond  à  3  mètres,  on  élève  l'eau  théori- 
quement à  46  mètres  de  hauteur. 

L'installation  fonctionne  depuis  cinq  ans,  et  les  frais  faits  jusqu'ici  ont 
été  extrêmement  faibles.  Il  résulte  des  relevés  de  dépenses  que,  depuis 
la  mise  en  marche,  le  prix  de  revient  ressort  à  0  fr.  166  par  1000  mètres 
cubes  élevés  à  1  mètre,  ou,  si  l'on  prend  la  hauteur  effective  de  43  mètres, 
le  mètre  cube  d'eau  arrivant  au  canal  ressort  à  7  millimes  seulement. 

La  deuxième  installation  que  j'ai  citée  et  à  laquelle  j'ai  contribué  sous 
la  direction  de  M.  l'Ingénieur  en  chef  Fontaine,  est  celle  du  canal  de 
Bourgogne.  J'en  ai  dit  un  mot  au  Congrès  de  Bruxelles;  je  rappelle  rapi- 
dement ce  qui  a  été  fait. 

Le  canal  de  Bourgogne,  dans  la  partie  qui  touche  à  la  Saône,  est  tracé 
dans  une  plaine  extrêmement  sableuse  dans  laquelle  les  infiltrations 
sont  considérables.  Nous  n'arrivions  pas  à  tenir  les  plans  d'eau  à  leur 
cote  entre  Dijon  et  la  Saône,  c'est-à-dire  sur  une  longueur  de  30  kilo- 
mètres, sans  être  obligés  de  recourir  aux  réservoirs  placés  au  point  de  par- 
tage à  plus  de  80  kilomètres  de  distance.  Dans  la  partie  basse  il  nous 
manquait  10  000  mètres  cubes  d'eau  par  jour.  Nous  étions  obligés  d'aller 
les  chercher  à  80  kilomètres  et,  comme  il  s'en  perdait  en  route,  nous  en 
demandions  20000,  nous  faisions  un  véritable  gaspillage  d'eau. 

Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  nous  avons  pensé  qu'il  était  pos- 
sible de  prendre  de  l'eau  dans  la  Saône,  c'est-à-dire  dans  la  partie 
inférieure  du  canal,  au-dessous  de  son  bief  le  plus  bas,  et  de  remonter 


1"  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  247 

cette  eau  de  bief  en  bief  de  façon  à  alimenter  la  partie  inférieure  du 
versant. 

L'installation  a  été  créée  en  1897. 

Klle  consiste  actuellement  en  une  usine  de  production  de  force  située 
sur  le  barrage  de  la  Saône,  pouvant  donner  une  force  d'environ  40  che- 
vaux au  moyen  d'une  turbine  mue  par  les  eaux  de  la  Saône  môme.  A 
cette  turbine  est  accouplée  une  dynamo  génératrice  qui  fournit  du  cou- 
rant triphasé  à  2000  volts.  Ce  courant  triphasé  à  2000  volts  est  envoyé 
par  une  ligne  qui  suit  la  Saône  sur  3  kilomètres  et  demi,  au  canal  de  Bour- 
gogne. En  face  de  chacune  de  nos  écluses  le  courant  triphasé  à 
2000  volts  est  transformé  en  courant  à  HO  volts  au  moyen  de  transfor- 
mateurs statiques. 

Ce  courant  triphasé  à  HO  volts,  qui  ne  présente  pas  de  dangers  pour  le 
personnel,  est  conduit  par  des  lignes  secondaires  dans  des  moteurs  tri- 
phasés qui  commandent  directement,  arbre  à  arbre,  des  pompes  centri- 
fuges dont  le  tuyau  d'aspiration  est  plongé  dans  le  bief  d'aval  et  le  tuyau 
d'écoulement  dans  le  bief  d'amont. 

Vous  voyez  le  cycle  des  opérations.  Nous  manquons  d'eau  au  canal, 
nous  faisons  passer  le  débit  de  la  Saône  à  travers  notre  turbine,  puis  le 
courant  secondaire  qui  en  sort  actionne  les  moteurs,  et  l'eau  monte  du 
bief  d'aval  dans  celui  d'amont. 

Les  lorces,  les  vitesses,  les  débits  sont  réglés  de  telle  sorte  qu'en  Saône 
môme  nous  prenons  15  000  mètres  cubes  par  jour,  à  Técluso  qui  est  au- 
dessus  nous  n'en  prenons  plus  que  9000,  à  celle  qui  est  au-dessus  de  celle- 
ci,  nous  n'en  prenons  que  6000.  Nous  avons  une  longueur  de  7  kilomètre? 
alimentée  de  cette  façon. 

Depuis  trois  ans  cette  installation  fonctionne  et  je  crois  pouvoir  dire  que 
nous  avons  réussi.  Nous  avons  marché  tous  les  ans  et  nous  n'avons  pas 
encore  eu  d'inconvénients,  sauf  à  la  mise  en  marche,  où  nous  avons  eu 
alors  un  moteur  brûlé;  mais  cela  peut  arriver  à  tout  le  monde. 

L'installalion  est  revenue  à  60  000  francs.  Nous  comptons  remonter 
annuellement  de  la  Saône  dans  le  canal  de  1  million  à  1  million  et  demi  de 
mètres  cubes  d'eau. 

En  comptant  l'entretien  à  2  pour  100  et  en  ajoutant  une  certaine 
somme  pour  les  salaires  supplémentaires  du  personnel,  —  qui  se  compose 
seulement  de  nos  éclusiers,  —  nous  comptons  que  le  mètre  cube  d'eau 
envoyé  au  canal  reviendra  à  2  millimes. 

Ce  mètre  cube  d'eau  envoyé  directement  à  l'endroit  où  on  en  a  besoin 
représente  à  peu  près  2  mètres  cubes  d'eau  qu'on  prendrait  dans  les 
réservoirs.  Nous  pensons  pouvoir  ainsi  alimenter  le  canal  par  des  procédés 
mécaniques  à  meilleur  compte  que  par  réservoirs. 

M.  Dedeil.  —  A  quelle  différence  arrivez- vous? 

M.  Galuot.  —  Nous  avons  trois  écluses  l'une  à  3  m.  70  de  chute,  les 
autres  à  2  m.  60. 


"248  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

La  troisième  installation,  dont  j'ai  dit  un  mot  seulement  dans  mon  rap- 
port, parce  que  j'espère  que  son  constructeur,  M.  Scliemmel,  vous  don- 
nera toutes  les  indications,  est  celle  de  Sarreguemines. 

Elle  est  destinée  à  l'alimentation  des  canaux  de  la  Sarre  et  du  canal  de 
la  Marne  au  Rhin.  Elle  comporte  une  partie  mécanique  et  une  partie 
électrique  qui  fonctionne  dans  des  conditions  particulières. 

D'une  part  il  y  a  un  bief  de  partage  commun  au  canal  de  la  Marne  au 
Rhin  et  au  canal  des  houillères  de  la  Sarre.  Il  y  a  d'autre  part  le  réservoir 
de  Gondrexanges,  et  en  revenant  sur  le  versant  français  le  réservoir  de 
Réchicourt.  Ces  trois  nappes  d'eau  sont  alimentées  par  la  Sarre,  seule- 
ment elles  se  trouvent  à  des  altitudes  très  différentes  l'une  de  l'autre.  Le 
bief  de  partage  est  à  265  m.  97,  le  réservoir  de  Gondrexanges  à  268  m.  67, 
celui  de  Réchicourt  à  254  m.  54.  Le  bief  de  partage  est  placé  entre  le 
réservoir  de  Gondrexanges  qui  lui  est  supérieur  et  le  réservoir  de  Réchi- 
court qui  lui  est  inférieur. 

Il  s'agit  d'alimenter  ces  trois  nappes  d'eau  par  la  Sarre  qui  aboutit  dans 
le  bief  de  partage.  Tant  que  le  réservoir  de  Gondrexanges  n'a  pas  dépassé 
la  hauteur  du  bief  de  partage,  rien  n'est  plus  simple,  puisque  la  Sarre  peut 
aller  à  la  fois  du  bief  de  partage  aux  réservoirs  de  Gondrexanges  et  de 
Réchicourt. 

A  partir  du  moment  où  le  réservoir  est  arrivé  à  l'altitude  du  bief  de 
partage,  l'eau  de  la  Sarre  ne  peut  plus  y  entrer,  il  faut  des  pompes  pour 
la  remonter  dans  le  réservoir  de  Gondrexanges.  Mais  tandis  qu'il  n'y  a  que 
3  mètres  de  différence  de  niveau  entre  le  bief  de  partage  et  le  réservoir 
de  Gondrexanges  à  son  maximum  de  tenue,  il  y  a  11  mètres  de  différence 
de  niveau  en  sens  inverse  entre  le  bief  de  partage  et  le  réservoir  de 
Réchicourt. 

Les  ingénieurs  ont  très  judicieusement  observé  que,  si  les  eaux  allant  du 
bief  de  partage  dans  le  réservoir  de  Réchicourt  tombaient  de  11  mètres, 
tandis  que  pour  aller  du  bief  de  partage  dans  le  réservoir  de  Gondrexanges 
il  suffisait  de  les  élever  de  5  mètres,  avec  une  certaine  quantité  d'eau 
tombant  dans  le  réservoir  de  Réchicourt  on  pouvait  en  relever  une  autre 
allant  du  bief  de  partage  au  réservoir  de  Gondrexanges. 

Telle  est  l'essence  même  du  système. 

On  a  installé  des  turbines  entre  le  bief  de  partage  et  le  réservoir  de 
Réchicourt.  On  y  fait  passer  l'eau  qui  va  alimenter  le  réservoir  de  Réchi- 
court. Cette  eau  fait  tourner  les  turbines  qui  actionnent  des  dynamos,  les- 
quelles à  leur  tour  viennent  actionner  des  pompes  rotatives  qui  prennent 
l'eau  dans  le  bief  de  partage  pour  l'élever  au  réservoir  de  Gondrexanges, 
si  bien  qu'actuellement  il  est  possible  de  remplir  ce  dernier  en  tout  temps 
tandis  qu'autrefois  on  ne  pouvait  pas  le  faire. 

Je  n'insiste  pas  davantage,  et  je  passe  tout  de  suite  aux  conclusions. 

Je  crois  que  les  alimentations  par  moyens  mécaniques  seront  toujours 
et  de  beaucoup  l'exception.  Les  canaux  sont  faits  pour  être  alimentés  par 


1"  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  249 

les  pluies  qui  tombent  sur  le  versant  supérieur.  La  plupart  du  temps  on 
peut  Y  arriver. 

Néanmoins  on  a  fait  de  tels  progrès  au  point  de  vue  des  installations 
mécaniques  et  on  a  trouvé  des  moyens  si  commodes  par  l'électricité  et  les 
courants  à  haut  voltage  pour  transporter  en  un  point  déterminé,  où  on  en 
peut  faire  l'application,  des  forces  qui  se  perdent  à  des  distances  considé- 
rables où  leur  utilisation  est  impossible»  qu'il  peut  se  faire  que  dans  cer- 
tains cas  particuliers  il  soit  pratique  à  Tavenir  de  faire  des  installations 
mécaniques  là  où  nos  anciens  n'auraient  pas  pu  y  arriver.  (Très  fcien!) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Galliot  de  son  intéressante 
communication.  Je  lui  demande  la  permission  de  lui  adresser  quelques 
questions  de  détail. 

Je  voudrais  lui  demander  la  confirmation  d'une  affirmation  qui  peut 
préoccuper  quelques  ingénieurs,  à  savoir  que  les  éclusiers  et  le  personnel 
ordinaire  des  canaux  sont  en  état  de  pourvoir  à  la  manœuvre  des  instal- 
lations électriques.  Je  ne  crois  pas  cependant  qu'ils  puissent  procéder  aux 
réparations.  C'est  un  point  qui  pourrait  préoccuper  à  priori^  de  remettre 
à  des  agents  sans  grande  instruction  des  appareils  délicats.  11  y  a  une 
expérience  faite  de  laquelle  peut  résulter  un  enseignement,  et  c'est  ce  point 
que  je  demande  à  M.  Galliot  de  préciser  parce  qu'il  est  important. 

M.  Galliot.  —  Je  répondrai  à  votre  question,  monsieur  le  Président, 
immédiatement  et  de  la  façon  la  plus  formelle. 

Nous  n'avons  aucun  agent  spécial  et  il  n'en  est  nullement  besoin. 
Lorsque  j'aurai  donné  quelques  indications,  vous  serez  sans  doute  de  mon 
avis. 

Une  turbine  est  un  organe  qui  peut  fonctionner  indéfiniment  sans 
surveillance.  Une  pompe  centrifuge  est  un  organe  qui  fonctionne  indéfini- 
ment sans  surveillance.  Un  moteur  triphasé  comme  celui  que  nous  avons 
est  également  un  organe  qui  peut  fonctionner  indéfiniment  sans  surveil- 
lance, à  condition  seulement  qu'on  verse  de  l'huile  dans  les  graisseurs 
tous  les  malins.  Il  ne  comporte  aucun  organe  frottant  sur  un  autre,  il 
n'a  pas  de  collecteur.  C'est  en  somme  une  masse  plus  ou  moins  bobinée 
de  fils  de  cuivre  qui,  à  condition  d'être  parfaitement  graissée,  de  ne  pas 
dépasser  certaines  limites  et  vitesse,  —  et  c'est  le  cas  puisqu'il  actionne 
une  pompe  —  ne  peut  avoir  aucun  dérangement.  Le  seul  organe  qui 
exige  une  certaine  surveillance,  c'est  la  dynamo-génératrice.  Elle  pourrait 
avoir  certaines  avaries  dans  le  cas  où  elle  arriverait  à  tourner  trop  vite, 
si  un  moteur  lâchait,  si  les  fusibles  d'un  moteur  sautaient.  Mais  le 
remède  est  très  facile,  et,  dans  le  cas  particulier  de  St-Jean-de-Losne, 
il  est  automatique.  Dès  que  la  génératrice  dépasse  une  certaine  allure,  qui 
ne  lui  est  pas  dangereuse  le  moins  du  monde  puisqu'elle  correspond  à 
un  voltage  de  2500  volts  et  qu'elle  a  été  essayée  à  7  ou  8000  volts,  un 
organe  à  force  centrifuge  déclanche  et  ferme  immédiatement  la  turbine. 
Certains  éclusiers,  sous  un  prétexte  ou  sous  un  autre,  ont  arrêté  le  plus 


250  PUOCÈS-\ERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

gros  des  moteurs;  la  turbine  s'est  emballée  légèrement  puis. nous  avons 
obtenu  l'arrêt  complet  du  syslème. 

Je  crois  qu'une  installation  de  ce  genre,  faîte  en  triphasé,  —  si  nous 
marchions  en  continu,  je  n'en  dirais  pas  autant  —  peut  fonctionner  sans 
aucun  agent  spécial.  Nous  n'en  avons  pas;  et  non  seulement  nous  n'en 
avons  pas,  mais  nous  ne  payons  même  pas  supplémentairement  nos 
éclusiers  pour  s'en  occuper,  tant  ils  ont  peu  à  faire. 

M.  LE  Président.  —  Je  n'avais  pas  l'intention  de  faire  une  objection. 
J'estime  que  c'est  un  point  d'un  haut  intérêt  parce  qu'il  y  a  là  un  point 
qui  pourrait,  a  priori,  préoccuper  beaucoup  d'ingénieurs  ;  il  était  bon  que 
ces  explications  fussent  données  et  même  répétées.  Je  remarque  notam- 
ment comme  utile  au  point  de  vue  pratique  et  administratif,  sinon  au 
point  de  vue  technique,  qu'il  n'y  a  pas  de  suppléments. 

Je  crois  aussi  que  cette  utilisation  de  moteurs  triphasés  à  raison  de 
leur  facilité  d'entretien  a  une  haute  importance  et  pourrait  être  employée 
dans  une  foule  de  circonstances. 

J'écarte  des  points  fort  intéressants,  tels  que  les  machines  à  monter, 
les  ascenseurs,  ce  qu'on  appelle  les  plans  inclinés,  tous  sujets  d'un  haut 
intérêt  mais  qui  ne  sont  pas  l'objet  principal  de  la  question  posée,  et  je 
m'en  tiens  à  l'application  de  la  mécanique  à  l'alimentation. 

Il  y  a  trois  degrés  :  l'*  l'alimentation  naturelle  directe,  c'est-à-dire  les 
réservoirs  et  les  rigoles  d'alimentation:  2°  l'alimentation  purement 
artificielle  qui  consiste  à  prendre  de  l'eau  avec  une  force  qu'on  donne 
soi-même,  avec  le  charbon,  pour  l'élever  à  la  hauteur  voulue;  5^  enfin 
un  degré  intermédiaire  qui  est  Télévation  de  l'eau  en  empruntant  la 
force,  non  pas  à  un  produit  qu'on  fait  venir  et  qu'on  paie,  mais  à  une 
chute  d'eau. 

Hier  la  question  des  réservoirs  a  été  posée  à  propos  d'un  sujet  entière- 
ment différent.  M.  Debeil  nous  en  a  dit  un  mot.  Les  réservoirs  ne  sont 
pas  toujours  possibles.  On  ne  peut  pas  trouver  d'emplacement  pour  en 
faire.  Ils  peuvent  être  trop  coûteux.  Mais,  toutes  réserves  faites  quant  aux 
circonstances  locales,  l'opinion  émise  par  M.  Galliot,  et  celle  qui  paraissait 
être  celle  de  la  section,  c'est  qu'il  est  désirable  qu'on  puisse,  le  plus 
souvent  possible,  s'en  tenir  à  ce  procédé,  moyennant  lequel,  avec  un 
effort  fait  une  fois  pour  toutes,  on  dote  l'avenir. 

Quand  on  ne  le  peut  pas  faire,  il  semble  qu'il  faut  tâcher  de  recourir 
au  degré  intermédiaire  c'est-à-dire,  si  on  emploie  de  la  force,  de  demander 
cette  force,  non  pas  à  un  combustible  qu'on  fait  venir,  mais  aux  eaux 
qu'on  a  à  sa  disposition. 

Enfin  je  placerai  en  dernière  analyse  l'alimentation  par  machines  à 
combustible,  quel  qu'il  soit. 

On  trouve  commode  de  brûler  de  la  houille,  on  calcule  que  pour  le 
moment  cela  ne  coûte  pas  plus  cher.  Mais  il  ne  faudrait  pas  qu'il  y  eût 
des  grèves  tous  les  huit  jours.  Et  puis  la  vie  moderne  est  si  intense  qu'on 


i"  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  SM 

peut  dire  que  chaque  kilogramme  de  charbon  produit  dans  les  mines 
sera  utilisé  et  que  par  conséquent,  à  part  la  dépense  d'argent,  il  y  a  utilité 
pour  la  fortune  publique  à  employer  dans  la  mesure  la  plus  large  possible 
les  autres  forces  naturelles,  c'est-à-dire  les  chutes  d'eau;  Télectricité 
nous  fournit  des  moyens  auxquels  on  n'aurait  pas  pensé,  il  y  a  seulement 
vingt  ans.  Il  faut  les  employer  le  plus  possible. 

Ceci  dit,  il  faut  considérer  que,  pour  l'alimentation  par  machines  à 
vapeur,  on  est  arrivé  à  un  grand  perfectionnement.  Dans  l'usine  qui 
a  été  citée  pour  le  canal  de  Briare,  on  est  arrivé  à  une  consomma- 
tion qui  n'est  pas  d'un  kilogramme  de  charbon  par  cheval  effectif. 
C'est  extrêmement  faible,  et  si  vous  traduisiez  cela,  en  argent,  même 
en  attribuant  au  charbon  un  prix  assez  élevé,  vous  verriez  que  c'est  très 
faible. 

Vous  remarquerez  dans  le  mémoire  de  M.  Ilutton,  qu'il  est  question 
de  l'emploi  de  gazoline  ou  de  gaz,  et  que  les  chiffres  déjà  élevés  en 
Amérique  où  le  gaz  et  la  gazoline  sont  moins  chers,  seraient  tout  à  fait 
supérieurs  dans  nos  pays  à  cause  des  impots. 

M.  Galliot  conclut  :  «  Bien  qu'il  soit  vraisemblable  que  les  anciennes 
méthodes  resteront  les  plus  employées  pour  l'alimentation  des  canaux...  » 
c'est-à-dire  les  réservoirs  et  les  rigoles  d'alimentation;  on  pourrait  dire 
que  c'est  vraisemblable  et  désirable;  je  crois  que  c'est  la  pensée  que  la 
section  émettait  hier. 

Je  continue  : 

a  Bien  qu'il  soit  vraisemblable  que  les  anciennes  méthodes  resteront 
les  plus  employées  pour  l'alimentation  des  canaux,  on  peut  conclure  des 
dernières  expériences  que,  dans  beaucoup  de  cas,  les  procédés  méca- 
niques pourront  lutter  avec  elles,  et  qu'en  conséquence,  elles  méritent  la 
plus  grande  attention  des  ingénieurs.  » 

Si  les  procédés  mécaniques  «  luttent  »  pourquoi  serait-ce  vraisemblable? 
-    M.  Galliot.  —  J'ai  dit  :  «  pourront  lutter  ». 

M.  LE  Présideiit.  —  Il  me  semble  que  la  division  que  je  donnais  tout 
à  l'heure  :  alimentation  directe  par  réservoirs  ou  par  rigoles,  alimen- 
tation par  force  motrice  empruntée  à  des  chutes  d'eau,  alimentation  par 
force  motrice  empruntée  à  un  combustible,  représente  aussi  l'échelle  de 
préférence.  Dans  la  pratique  on  se  guidera  selon  les  circonstances. 

Ce  qui  vient  d'être  dit  est-il,  sauf  les  termes,  l'opinion  de  la  section  ? 

M.  Flamant.  —  Je  suis  bien  loin  de  contester  cette  conclusion,  à  laquelle 
je  déclare  me  rallier  de  la  manière  la  plus  formelle  et  la  plus  complète. 

Je  partage  d'autant  plus  cet  avis  que  je  suis  grand  admirateur  des 
travaux  de  M.  Galliot,  que  j'ai  suivis  avec  un  grand  intérêt  depuis  leur 
origine. 

Je  suis  l'un  des  premiers  ingénieurs  qui  ont  réalisé  l'alimentation  d'un 
canal  uniquement  par  l'élévation  des  eaux  au  moyen  de  machines.  J'ai 
construit  un  canal  qui  est  alimenté  uniquement  par  des  machines  à 


252  PROCÈS-\'ERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

vapeur.  Je  ne  crois  pas  qu'il  y  en  ait  beaucoup.  Je  me  rallie  donc  entière- 
ment aux  conclusions  développées  par  M.  Galliot.  Je  suis  convaincu 
qu'avec  les  progrès  de  la  mécanique,  soit  dans  la  construction  des 
machines  à  vapeur  ou  des  turbines  hydrauliques,  soit  dans  les  procédés 
de  transmission  de  la  force  motrice,  on  arrivera  à  des  résultats  encore 
supérieurs  h  ceux  qu'on  a  déjà  atteints. 

Mais  je  crois  aussi,  comme  l'a  fait  remarquer  M.  le  Président  et  comme 
c'est  aussi  l'avis  de  M.  Galliot,  que  la  préférence  doit  rester,  partout  où 
on  le  peut,  à  l'alimentation  naturelle  par  réservoirs,  d'où  les  eaux 
arrivent  naturellement  dans  le  bief  de  partage. 

Mais  l'alimentation  d'un  canal  comporte  la  satisfaction  de  deux  besoins 
très  différents,  la  consommation  nécessaire  pour  les  éclusées  et  les  pertes. 
Les  pertes,  je  crois  qu'on  peut  en  général  et  souvent  les  diminuer  très 
notablement  et  arriver  à  des  solutions  plus  faciles  de  l'alimentation  qu'on 
ne  l'a  peut-être  fait  jusqu'à  présent  dans  beaucoup  de  circonstances.  Il 
est  certain  que  les  procédés  d'étanchemenl  des  canaux  ont  fait  et  feront 
prochainement  des  progrès  aussi  sérieux  peut-être  que  les  procédés 
mécaniques  pour  l'élévation  des  eaux. 

Par  remploi  de  nouveaux  procédés,  de  plaques  en  sidéro-ciment,  en 
béton  armé,  on  arrivera  probablement  à  des  procédés  d'élanchomcnt  des 
canaux  qu'on  n'aurait  pas  osé  employer  il  y  a  quelques  années  et  qui  dimi- 
nueront notablement  les  pertes.  L'alimentation  naturelle  pourra,  dans  ces 
conditions,  prendre  un  développement  auquel  elle  devait  renoncer  en 
raison  des  pertes  qu'on  ne  pouvait  pas  éviter  économiquement. 

Mon  observation,  qui  ne  modifie  en  rien  les  conclusions  présentées  par 
M.  Galliot,  a,  je  crois,  une  certaine  importance.  Il  y  aurait  lieu  d'appeler 
l'attention  des  ingénieurs  sur  la  comparaison  à  faire  dans  chaque  cas,  entre 
les  procédés  d'alimentation  à  savoir  :  le  prix  d'élévation  de  l'eau,  soit  par 
machines  hydrauliques,  soit  par  machines  à  vapeur,  et  le  prix  d'adduction 
de  l'eau  par  réservoirs,  avec  la  dépense  nécessaire  pour  réduire  la  consom- 
mation, c'est-à-dire  pour  réduire  les  pertes  à  ce  qui  est  nécessaire  pour 
la  navigation,  c'est-à-dire  pour  les  éclusées. 

Dans  bien  des  circonstances  je  crois  qu'on  arrivera  à  constater  qu'en 
étanchant  les  canaux,  en  diminant  les  perles,  on  aboutirait  à  une  alimen- 
tation naturelle  au  moyen  de  réservoirs  ou  d'eaux  de  sources  alors  qu'on 
aurait  dû  y  renoncer  sans  ces  procédés  d'étanchement. 

M.  LE  Président.  —  Outre  les  meilleurs  moyens  d'alimentation,  il  y  a  lieu 
d'examiner  le  moyen  de  s'en  passer,  c'est-à-dire  de  diminuer  la  dépense 
d'eau. 

M.  Flamam".  —  C'est  une  question  importante.  Ce  n'est  pas  de  la  méca- 
nique. 

M.  LE  Président.  —  J'abonde  dans  cette  idée. 

11  y  a  une  tendance,  qui  se  comprend  au  point  de  vue  budgétaire,  à  rem- 
placer une  dépense  considérable  faite  une  fois  pour  toutes  par  une  dépense 


1"  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  255 

annuelle.  Ce  système  a  des  avantages  budgétaires  et  administratifs  qui  se 
comprennent  très  bien.  Seulement  il  présente  aussi  certains  dangers.  Quand 
vous  faites  une  dépense  pour  étanchcr  un  canal,  vous  avez  fait  une  opé- 
ration que  j'appelle  sauvegarder  Tavenir. 

M.  Flama]st.  —  C'est  l'opération  du  père  de  famille. 

M.  LE  Président.  —  Tandis  que,  quand  vous  alimentez  un  canal  avec 
des  machines,  vous  laissez  à  vos  petits-neveux  le  soin  de  continuer  à  payer. 
Il  y  a  là  deux  systèmes  qui  ont  leurs  avantages  et  leurs  inconvénients. 

Ce  que  j'ai  voulu  exprimer,  c'est  qu  il  ne  faut  forcer  aucun  des  deux  sys- 
tèmes, mais  que  la  méthode  qui  consiste  à  assurer  l'avenir  quand  c'est 
possible,  la  méthode  du  bon  père  de  famille,  comme  on  vient  de  le  dire,  a 
des  avantages. 

Il  me  semble  cependant  que  M.  l'Inspecteur  Général  Flamant  a  un  peu 
accentué  l'opinion  en  faveur  des  moteurs  mécaniques  un  peu  plus  qu'il  ne 
résultait  de  la  discussion. 

M.  Flamant.  —  Evidemment  ce  sont  des  questions  d'espèce.  J'ai  établi 
un  canal  avec  des  machines  à  vapeur.  Ce  n'est  pas  par  goût  pour  ce  pro- 
cédé, c'est  parce  que  je  n'avais  pas  d'eaux  naturelles  ni  de  chute  à  ma  dispo- 
sition. Je  l'ai  fait  à  une  époque  où  les  procédés  de  pompage  étaient  moins 
perfectionnés  qu'aujourd'hui.  C'était  par  nécessité.  Je  crois  qu'il  y  aura 
encore  des  circonstances  où  ce  sera  une  nécessité. 

M.  LE  Président.  —  11  n'y  a  pas  d'objection  à  cet  ordre  que  j'ai  indiqué  : 
alimentation  naturelle  directe,  alimentation  avec  force  motrice  fournie  par 
la  nature,  enfin,  quand  il  le  faut,  alimentation  par  machines  ordinaires  ? 

M.  Flamant.  —  J'ajouterai  une  observation  qui  ne  modifie  pas  cet 
ordre  de  préférence. 

On  a  cité  le  chiffre  d'un  kilogramme  par  cheval  mesuré  en  eau  montée. 
Dans  les  machines  que  j'ai  installées  en  1876,  nous  arrivions  à  800  grammes 
de  consommation  de  charbon  par  cheval  mesuré  en  eau  montée. 

M.  LE  Président.  —  J'ai  une  seconde  observation  à  faire.  M.  Galliot, 
dans  cette  installation  qui  a  coûté  80  000  francs,  compte  une  dépense  de 
2  pour  100  pour  frais  d'entretien  et  de  réparations.  N'est-ce  pas  un  chiffre 
un  peu  faible  ? 

M.  Galliot.  —  Les  pour  cent  comptés  industriellement  dans  des  instal- 
lations  de  ce  genre  sont  extrêmement  variables.  J'ai  été  un  peu  hésitant 
avant  d'inscrire  ce  chiffre.  Mais  nous  sommes  à  Sl-Jean-de-Losne  dans 
d'excellentes  conditions.  La  partie  la  plus  coûteuse  de  cette  installation  a 
été  la  maçonnerie.  Je  pense  être  d'accord  avec  vous,  monsieur  le  président 
en  disant  que  les  frais  d'entretien  ne  dépasseront  pas  2  pour  100. 

La  partie  la  moins  avantageuse  au  point  de  vue  de  l'entretien  est  la  ligne; 
mais  elle  n'intervient  que  pour  un  chiffre  insignifiant  dans  notre  instal- 
lation. C'est  de  la  ligne  à  fils  de  cuivre  extrêmement  minces,  qui  a  coûté 
fort  peu. 

Les  turbines  demanderont  très  peu,  les  machines  électriques  ont  des 


254  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

chances  d'avoir  très  peu  d'avaries.  Tout  compte  fait,  je  crois  que  2  pour  100 
peuvent  représenter  à  peu  près  les  frais  d'entretien. 

M.  LE  Présidejst.  —  Si  on  ajoutait  les  frais  d'amortissement  il  faudrait 
compter  environ  3  pour  100. 

M.  Galuot.  —  A  peine,  parce  que,  sauf  la  ligne,  tout  est  très  durable. 

M.  LE  PnÉsiDEyr.  —  Ces  petits  points  sont  d'un  haut  intérêt  pai'ce  qu'ils 
indiquent  les  conditions  plus  ou  moins  pratiques  des  installations. 

M.  Debeil.  —  On  peut  compter,  entretien  et  amortissement,  entre  4  et 
5  pour  100. 

M.  le  Présideist.  —  Pour  80  000  francs  cela  ferait  de  5400  à  3500  francs 
de  frais  par  an,  au  lieu  du  chiffre  indiqué  par  M.  Galliot.  C'est  encore  très 
peu  de  chose. 

Je  crois  que  la  discussion  est  épuisée,  et  je  vous  donne  rendez-vous, 
messieurs,  pour  demain. 

Nous  aurons  à  parler  de  certaines  questions,  entre  autres  de  celle  des 
chômages,  à  propos  de  laquelle  nous  avons  reçu  une  communication  de  la 
chambre  de  commerce  de  Namur  et  une  communication  de  M.  de  Coene, 
Ingénieur  à  Rouen. 

Un  membre  du  Congrès,  M.  Mahaut,  a  demandé  à  entretenir  le  Congrès 
d'un  certain  projet  qui  est  en  discussion  en  France.  Je  dis  tout  de  suite  que 
cela  n'est  pas  possible,  mais  quand  notre  collègue  sera  là  nous  nous  en 
expliquerons. 

Enfin  nous  vous  soumettrons,  sinon  le  texte  du  rapport  qui  ne  pourra 
pas  être  prêt,  du  moins  la  substance  des  conclusions  afin  que  vous  puis- 
siez les  approuver  ou  les  modifier. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  trois  quarts. 


CONFÉRENCE    DE  M.   J.-A.   OCKERSON 

SUR    LE    MISSISSIPI 


Jeudi  2  août. 


Le  jeudi  2  août^  à  10  heures  du  matirij  M.  J.-A.  Ockerson,  membre  de 
la  Commission  du  Mississipiy  a  fait  en  anglais,  dans  la  grande  salle  du 
Palais  des  Congrès,  une  conférence  avec  projections  sur  le  Mississipi, 

Le  texte  de  cette  conférence  avait  été  distribué  au  préalable  à  tous  les 
membres  du  Congrès  avec  sa  traduction  française  et  les  lecteurs  du  pré- 
sent compte  rendu  voudront  bien  s'y  reporter. 


1"  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  255 

Au  début  de  la  réunion^  M.  V Inspecteur  Général  de  Mas ^  qui  présidait ^  a 
prescrite  le  conférencier  à  Vauditoire  qui  comprenait  la  presque  unani- 
mité  des  membres  du  Congrès  présents  à  Paris.  Il  a  rappelé  en  quelques 
mots  le  rôle  et  t importance  de  la  Commission  du  Mississipi^  puis  a  donné 
la  parole  à  M,  Ockerson  dont  les  explications  ont  été  traduites  en  fran- 
çais par  M.  ringénieur  de  Pulligny,  au  fur  et  à  mesure  des  projections 
mises  sous  les  yeux  des  congressistes. 

Ces  projections  présentaient^  pour  la  plupart  y  un  vif  intérêt  pittoresque 
ou  technique  et  les  lecteurs  de  ce  compte  rendu  seront  certainement  heu- 
reux d^y  trouver  annexées  les  reproductions  de  quelques-unes  d'entre  elles. 

Elles  sont  relatives  aux  érosions  qui  menacent  les  rives  du  Mississipi^ 
au  réglage  hydraulique  des  berges  dont  la  défense  doit  être  entreprise 
au-dessus  de  la  laisse  des  basses  eaux,  aux  immenses  clayonnages^  ou 
matelas^  longs  parfois  de  1000  pieds  et  larges  de  300,  qu'on  immerge 
au-dessous  de  cette  laisse^  aux  dragages  hydrauliques  enfin  quiy  depuis 
1892,  ont  été  entrepris  pour  assurer  sur  les  seuils  de  la  rivière  une  pro- 
fondeur de  8  pieds  au  moins  pendant  les  basses  eaux. 

Les  congressistes  ont  manifesté  à  de  nombreuses  reprises^  par  leurs 
applaudissements j  V intérêt  qu'ils  prenaient  aux  eocplications  de  M.  Ocker- 
son et  M.  de  Mas  s'est  fait^  à  la  fin  de  la  conférence^  Vinterprèle  de  leurs 
chaleureux  remerciements. 


QUATRIÈME  SÉANCE 

Jendi  2  août. 


Présidence  de  M.  Menges-Lecreulx. 


La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 


M.  LE  Président.  —  Messieurs,  nous  avons  entendu  ce  matin  la  confé- 
rence de  M.  Ockerson,  qui  nous  a  tous  intéressés  au  plus  haut  point. 
Quand  elle  s'est  terminée,  l'heure  était  trop  avancée  pour  que  la  discus- 
sion pût  s'ouvrir.  On  vient  de  me  demander  la  parole  sur  ce  sujet.  Je  la 
donne  à  M.  le  major  Millis. 

Major  Millis.  —  In  the  preliminary  list  of  papers  to  be  presented  before 
the  présent  Congress,  we  were  promised  a  paper  by  General  George  L.  Gil- 

Major  Millis.  —  Dans  la  liste  des  travaux  devant  au  préalable  être  présentés  à 
ce  Congrès,  on  nous  avait  fait  espérer  un  mémoire  du  général  George  L.  Gil- 


256  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS 

lespie,  corps  of  Engîneers,  U.  S.  army,  président  of  the  Mississippi  River 
Commission,  upon  the  fîrst  question  of  the  First  Section  —  the  influence 
of  regulating  works  upon  the  regimen  of  rivers,  particularly  in  référence 
to  the  effects  of  such  works  on  flood  heights  or  inundations.  General 
Comstock,  also  of  the  Engineer  Corps,  and  formerly  président  of  the  Com- 
mission, was  inviled  to  contribute  a  paper  on  the  same  subject;  but  unfor- 
tunately  neither  of  thèse  gentlemen  was  able  to  prépare  a  paper  or  attend 
this  Congress.  They  both  expressed  to  me  shortly  before  I  left  America 
their  appréciation  of  the  high  honour  which  the  invitation  to  communi- 
cate  their  views  on  this  important  question  implied  and  their  regrets  at 
not  being  able  lo  respond,  and  I  feel  warranted  in  saying  that  we  are 
deprived  by  the  absence  of  thèse  officers  of  valuable  contributions  which 
their  long  expérience  with  the  great  rivers  of  America  would  hâve  enabled 
them  to  supply.  . 

We  hâve,  howevcr,  in  the  paper  of  Mr.  Ockerson,  a  niost  concise  and 
interesting  description  of  some  of  the  principal  physical  features  as  well 
as  of  the  several  works  of  improvement  of  the  river  and  we  hâve  been 
highly  entertained  this  morning  by  the  views  of  some  of  thèse  regulating 
works  and  of  the  machinery  and  plant,  which  the  has  shown  and  des- 
cribed  lo  us  in  the  large  hall.  As  he  has  truly  said,  however,  the  subject 
is  far  to  great  to  be  covered  in  the  brief  space  of  a  single  paper,  and 
I  do  not  présume  in  thèse  few  remarks  to  do  more  than  invite  attention 


lespie,  membre  du  Corps  du  Génie  de  l'armée  des  États-Unis  et  Président  de  la 
Commission  pour  l'amélioration  de  la  navigation  du  fleuve  Mississipi,  mémoire 
dans  lequel  aurait  été  traitée  la  première  question  du  programme  relative  à  l'in- 
fluence des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des  eaux  du  fleuve,  nolam- 
ment  en  ce  qui  concerne  les  eff'ets  des  dits  travaux  sur  la  hauteur  des  cruos  et 
sur  les  inondations.  Le  général  Comstock  appartenant  également  au  Corps  du 
Génie,  ex-président  de  la  Commission  précitée  avait  été  aussi  invité  à  présenter 
un  mémoire  ou  à  assister  à  notre  Congrès.  Tous  deux,  peu  de  temps  avant  mon 
départ  d'Amérique,  m'ont  exprimé  tout  le  cas  qu'ils  faisaient  du  grand  hon- 
neur qu'impliquait  l'invitation  qui  leur  avait  été  adressée  de  communiquer  au 
Congrès  leurs  vues  sur  cette  importante  question,  ainsi  que  leurs  regrets  de  ne 
pouvoir  répondre  à  cette  flatteuse  invitation.  Quant  à  moi,  je  me  crois  autorisé  à 
dire  que  nous  sommes  ainsi  privés,  par  suite  de  l'absence  de  ces  deux  officiers, 
de  précieuses  communications  que  leur  longue  expérience  des  grands  fleuves  de 
l'Amérique  leur.aurait  permis  de  fournir. 

Nous  possédons  toutefois  dans  le  mémoire  présenté  par  M.  Ockerson  une 
description  aussi  concise  qu'intéressante,  tant  des  principaux  traits  physiques 
du  fleuve  que  des  diflerents  travaux  d'amélioration.  Et  de  plus,  ce  matin,  nous 
avons  été  vivement  intéressés  lorsque,  dans  la  grande  salle  du  Congrès,  M.  Ocker- 
son a  fait  passer  sous  nos  yeux,  en  nous  en  donnant  la  description,  des  vues  de 
quelques-uns  de  ces  travaux  de  régularisation  ainsi  que  des  machines,  outil- 
lage et  matériel  employés.  Comme  il  l'a  dit  très  justement,  le  sujet  est  néanmoins 


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Sondages  dulG  DeceTulrre  1899 


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LE    MIS 

Plans  successifs  d( 


TT-^ 


Sondages  dul?*  Septiembre  1899 


Sondages  di 


Udf/asavus' e/u  ntt»eau.  mmfttn  (iiv  fiiucsKe  enujc . 


SISSIPI 

Clierokee  Crossin§ 


l  Octobre  1899 


Sondages  desl't-l5Dëceml)re  1899 


JSc^t»//e  aflprxKrtma^i^p     io.oon 


1"  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  257 

to  the  spécifie  question  of  the  influence  or  regulating  and  other  works 
upoh  flood  hcights,  so  far  as  this  applies  lo  the  Mississippi  River,  with  a 
view  to  contribuling  in  some  degree  towards  the  rétention  of  the  interest 
of  future  Congresses  in  this  feature  of  river  control,  which,  for  the  lower 
Mississippi,  is  the  vital  one,  and  which  at  a  future  meeting  may  be  treated 
ad  length  by  some  engineer  more  compétent  than  myself.  Such  dctailed 
présentation  of  the  subject  will  involve  not  only  the  extensive  works 
carried  out  uuder  the  supervision  of  the  Commission,  which  arc  located 
on  the  main  stem  of  the  river  below  the  mouth  of  the  Ohio,  but  aiso  the 
contraction  and  regulating  works  and  the  réservoir  System,  extending 
over  the  1500  miles  of  the  Mississippi  above  the  mouth  of  the  Ohio,  as 
well  as  innumerable  qther  works  of  régulation  and  canalisation  scatlered 
over  the  15,000  miles  of  navigable  tributaries  which  the  Engineer  Depart- 
ment bas  executed  and  bas  still  under  construction.  In  a  question  of  such 
magnitude  there  bas  nalurally  been  considérable  différence  of  opinion 
araong  cngineers  whose  training  and  expérience  givc  value  to  their  views, 
and  I  désire  il  to  be  understood  that  thèse  few  remarks  are  submitted 
solely  in  my  individual  capacity,  since  I  am  not  at  présent  connected  in 
any  way  directly  with  the  work  on  the  river.  Sucli  knowledge  as  I  bave 
is  based  on  an  expérience  of  four  years,  with  four  quite  serions  floods,  in 
immédiate  charge  oi  the  lower  500  miles  of  the  main  river,  and  from 
reading  the  subséquent  annual  reports  of  the  Engineer  Department  and  of 


trop  vaste  pour  qu'il  puisse  être  examiné  sous  toutes  ses  faces  dans  l'espace  si 
reslreint  d'un  mémoire;  aussi  n'ai-je,  en  faisant  ces  quelques  remarques,  d'autre 
prétention  que  d'appeler  l'attention  sur  la  question  spéciale  de  l'influence  des 
travaux  de  régularisation  et  autres  sur  le  niveau  des  crues,  en  tant  que  cette 
influence  s'appHque  au  fleuve  Mississipi,  et  cela  à  seule  fin  de  contribuer,  dans 
une  certaine  mesure,  à  obtenir  que  les  futurs  Congrès  attachent  tout  l'intérêt 
qu'il  mérite  à  ce  trait  caractéristique  du  contrôle  des  eaux  ;  car,  pour  le  bas 
Mississipi,  c'est  une  question  vitale  et  qui,  lors  des  futurs  Congrès,  ne  peut 
manquer  d'être  traitée  à  fond  par  quelque  ingénieur  plus  compétent  que  je  ne 
le  suis.  —  Un  exposé  détaillé  de  ce  sujet  devra  non  seulement  porter  sur  les 
travaux  considérables  exécutés  sous  la  surveillance  de  la  Commission  à  l'endroit 
le  plus  fort  du  courant  du  fleuve,  au-dessous  de  l'embouchure  de  l'Ohio,  mais 
aussi  sur  les  travaux  de  rétrécissement  et  de  régularisation  et  sur  ceux  concernant 
le  système  des  réservoirs,  travaux  qui  s'étendent  surplus  de  1500  milles  du  cours 
du  Mississipi,  en  amont  de  l'embouchure  de  l'Ohio  ;  l'exposé  en  question  devra 
comprendre  en  outre  les  nombreux  travaux  de  régularisation  et  canalisation, 
disséminés  sur  une  étendue  d'environ  15000  milles  d'affluents  tributaires, 
travaux  qui  ont  été  exécutés  par  le  département  des  Ingénieurs  et  dont  il  pour- 
suit encore  l'achèvement.  Dans  une  question  d'une  telle  envergure,  il  devait 
naturellement  y  avoir  une  forte  divergence  d'opinions  entre  les  ingénieurs  dont 
les  vues  empruntent  une  valeur  réelle  à  leurs  études  professionnelles  et  à  leur 
expérience,  et  je  désire  qu'il  soit  bien  entendu  que  je  ne  vous  soumets  ces 

17 


258  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

the  Commission.  So  far  as  what  are  known  as  regulating  works  proper 
on  Ihe  main  river  are  concerned,  thcir  eflect  on  flood  heights  below  the 
mouth  of  the  Ohio  may  be  said  to  be  nil,  for  the  very  good  reason  that 
they  hâve  thus  far  been  applied  to  an  extent  which  is  relatively  extrcmely 
limited,  and  their  object  has  been  in  the  main  lo  préserve  a  statu  quo, 
like  preventing  cut-ofl's  and  arresting  érosion  of  Ihc  banks  at  certain  loca- 
lities.  Where  thèse  works  bave  succeeded,  (he  flood  conditions  in  their 
immédiate  vicinity  hâve  remained  praclically  the  same.  Where  they  bave 
failed,  it  may  be  said  that  in  gênerai  the  changes  that  foUowed  would 
bave  taken  place  any  way,  though  perhaps  at  an  eariier  date.  By  far  the 
most  important  considération  in  connection  wilh  flood  heights  and  inon- 
dations is  the  ultimate  results  that  wiil  follow  the  completion  and  succesful 
maintenance  of  the  levée  System,  and  under  this  hand  I  désire  to  mention 
two  or  three  points.  Surveys  bave  recently  been  made  over  a  considérable 
length  of  the  lower  river,  which  indicate  very  encouraging  eflccts  in  tiic 
lowering  of  the  river  bed  and  enlarging  its  discharge  capacity.  Thèse 
surveys  were  made  soon  afler  the  great  flood  of  1897.  An  enlargement  of 
the  discharge  capacity  is  also  indicated  by  comparison  of  the  highest 
Gange  readings  that  were  recorded  during  the  next  high  water  season 
succeeding  the  flood  of  1897.  It  should  be  noted,  however,  Ihat  we  bave 
yet  to  see  what  flood  heights  will  be  reached  when  the  levées  are  main- 


quelques  remarques  qu'à  litre  individuel;  car  aujourd'hui  je  ne  suis  en  aucune 
façon  mêlé  directement  aux  travaux  qui  se  font  sur  la  rivière.  Les  connaissances 
que  je  possède  à  ce  sujet  ont  pour  base  une  expérience  de  quatre  années  pen- 
dant lesquelles  il  y  eut  quatre  crues  tout  à  fait  menaçantes;  j'avais  alors 
directement  à  ma  charge  les  500  milles  inférieurs  du  cours  principal  du  fleuve; 
ces  connaissances,  je  les  dois  également  à  la  lecture  des  rapports  annuels 
successifs  du  corps  des  Ingénieurs  et  de  la  Commission.  Quant  aux  travaux 
proprement  dits  de  régularisation  sur  le  bras  principal  du  fleuve,  leur  effet  sur 
la  hauteur  des  crues  en  aval  de  Tembouchure  de  TOhio  peut  être  qualifié 
de  nuly  par  Texcellente  raison  qu'ils  ont  été  jusqu'ici  exécutés  sur  un  parcours 
relativement  trop  limité  et  que  leur  objet  principal  a  surtout  été  le  maintien 
du  statu  quOy  en  empêchant  par  exemple  la  désagrégation  des  terres  et  eu 
s'opposant  aux  aflouillements  des  rives  sur  certains  points.  Là  où  ces  travaux 
ont  réussi,  les  conditions  des  crues  dans  leur  voisinage  immédiat  sont  restées  les 
mêmes  au  point  de  vue  pratique.  Là  où  ils  n'ont  pas  réussi,  on  peut  dire  qu  eo 
général  les  changements  qui  sont  survenus  ne  pouvaient  manquer  de  se  pro- 
duire de  façon  ou  d'autre,  bien  qu'à  une  époque  peut-être  plus  rapprochée. 
Certes,  l'observation  la  plus  importante,  au  point  de  vue  du  niveau  des  crues  et 
des  inondations,  est  celle  du  résultat  défmitif  qui  suivra  l'achèvement  et 
l'heureux  entretien  du  système  d'endiguement,  et  sous  ce  titre  je  voudrais 
signaler  à  votre  attention  deux  ou  trois  points.  Des  sondages,  auxquels  il  a  été 
récemment  procédé  sur  une  longueur  considérable  de  la  basse  rivière,  ont 
donné  les  résultats  les  plus  encourageants  au  sujet  de  l'abaissement  du  lit  du 


l"  SECTION.  —  4*  SÉANCE.  259 

taincd  intact  during  a  great  flood  coming  after  a  considérable  pcrîod  of 
years  of  moderate  ilood  heights,  and  tliat  while  dépression  of  the  river's 
bed  and  incrcase  in  ils  cross-section  mcan  increase  in  discharge  capacity, 
Ihey  also  mean  that  a  certain  increase  of  flood  height  is  necessary,  nol  only 
to  secure  but  also  lo  maintain  such  increase  in  the  cross-section  and  dis- 
charge capacity.  Another  question  of  very  serions  import  on  Ihe  lower 
Mississippi  in  the  efl'ect  of  increased  flood  height  on  the  latéral  action  of 
the  river  or  the  érosion  and  caving  of  the  banks  and  the  destruction  of 
levées  and  other  property  along  the  shorc.  A  séries  of  detailed  surveys 
bearing  on  this  question  will  be  of  great  interest  in  connection  with  the 
fuU  discussion  of  the  subject,  but  the  information  accessible  to  me  at 
présent  is  not  sufficient  for  more  than  a  gênerai  opinion. 

Finally,  when  the  time  arrives  that  ail  the  material  brought  down 
from  the  upper  country  must  be  pushed  on  lo  the  gulf  of  Mexico  without 
diminution  by  the  considérable  percentage  which  bas  heretofore  been 
annually  scattered  broad  cast  over  the  alluvial  valley,  the  task  of  the 
engineei's  who  are  struggling  with  the  question  of  maintaining  navigable 
channels,  through  the  passes,  which  constitute  the  rivers  mouth,  will  cer- 
tainly  not  be  lessencd,  and  they  may  be  glad  to  turn  that  problem  over 
to  the  Commission  also.  Thèse,  however,  are  only  minor  matters  in  com- 
parison  with  the  main  question  of  rescuing  this  vast  area  from  danger  of 


fleuve  et  de  raugmentation  de  débit.  Ces  sondages  ont  été  faits  presque  aussitôt 
après  rinondation  de  1897.  U  est  à  considérer  toutefois  qu'il  nous  reste  encore 
à  coDDaitre  à  quelles  hauteurs  atteindront  les  hautes  eaux,  dans  le  cas  où  les 
levées  ne  seraient  pas  entamées  durant  une  grande  crue  se  produisant  à  la 
suite  d*une  période  considérable  d'années  de  crues  ^modérées,  et  à  remarquer 
que,  si  la  dépression  du  lit  de  la  rivière  et  Faccroissement  de  sa  section  trans- 
vei*sale  indiquent  une  augmentation  du  débit,  elles  indiquent  aussi  qu*un  cer- 
tain accroissement  des  hautes  eaux  est  nécessaire,  non  seulement  pour  assurer, 
mais  aussi  pour  maintenir  Taugmentation  dans  la  section  transversale  ainsi 
que  la  puissance  du  débit.  —  Une  autre  question  d'une  sérieuse  importance, 
en  ce  qui  concerne  le  bas  Mississipi,  est  l'efl'et  de  l'augmentation  de  la  hau- 
teur de  la  crue  sur  laclion  latérale  de  la  rivière,  sur  Térosion  et  les  alTouiU 
lements  des  rives,  la  destruction  des  digues  et  autres  propriétés  le  long  des 
berges.  Une  série  de  relevés  minutieux  se  rapportant  à  cette  question  sera  dû 
plus  grand  intérêt  pour  la  discussion  approfondie  du  sujet,  mais  les  rensei- 
gnements que  j'ai  pu  me  procurer  jusqu*à  présent  ne  peuvent  suffire  tout  au 
plus  qu'à  se  former  une  opinion  générale. 

Finalement,  quand  arrivera  l'époque  où  tous  les  matériaux  descendant  de  la 
région  supérieure  devront  être  chassés  vers  le  golfe  du  Mexique,  sans  la  dimi- 
nution considérable  qui  a  résulté  jusqu'ici  de  leur  épandage  annuel  sur  toute 
rétendue  de  la  vallée  alluviale,  la  tâche  des  ingénieurs  qui  ont  à  lutter  avec  la 
question  du  maintien  des  chenaux  navigables  à  travers  les  passes  formant  les 
bouches  de  la  rivière,  ne  se  trouvera  certainement  pas  allégée,  et  ils  ne  seront 


200  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

o\cr(ïow,  and  are  only  menlioned  in  pursuance  of  the  policy  of  caution 
wliich  should  attend  ail  great  engineering  works. 

Wliatever  différences  of  view  inay  exist  in  America  or  elsewhere  in 
référence  to  the  Mississippi  problem,  I  am  entirely  safe  in  saying  that  ail 
practical  men  now  agrée  that  the  completion  and  maintenance  of  an  adé- 
quate levée  system  is  the  only  way  to  control  the  river. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  le  major  Millis  de  sa  communi- 
cation. Je  demande  à  M.  Périlliat  de  vouloir  bien  nous  la  traduire. 

3/.  Périlliat  traduit  eii  les  résumant  les  observations  de  M.  le  major 
Millis. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Périlliat. 

La  communication  de  M.  le  major  Millis  sera  insérée  au  compte  rendu. 

Bien  que  la  discussion  sur  la  première  question  soit  terminée,  M.  Yan 
Hooff,  ingénieur  du  Waterstaat,  m'a  demandé  de  dire  un  mot  sur  le  sujet 
de  l'amélioration  par  dragages  comparée  avec  l'amélioration  par  norma- 
lisation. 

Je  lui  donne  la  parole. 

M.  Van  Hooff.  —  La  question  de  la  régularisation  des  rivières,  qui  nous 
a  occupés  depuis  quelques  jours,  comporte  des  phénomènes  si  complexes 
et  l'étude  de  ce  sujet  s'est  étendue  sur  des  rivières  ayant  des  régimes  telle- 
ment différents  que  nous  ne  saurions  nous  étormer  de  n'être  pas  tombés 
d'accord  tout  de  suite  et  de  n'être  pas  arrivés  facilement  à  des  conclusions 
générales. 

Pour  y  parvenir,  il  sera  désirable  de  poser  la  question  très  nettement 
sous  sa  forme  la  plus  simple.  Quel  est,  en  général,  le  résultat  qu'on  veut 
réaliser  par  la  régularisation?  Un  chenal  d'une  certaine  profondeur  et 
d'une  profondeur  continue. 

Cette  condition  réalisée,  la  rivière  satisfait  en  général  aux  exigences  de 
la  navigation  aussi  bien  qu'à  celles  du  déchargement  des  eaux. 

Nous  avons  vu,  par  les  intéressants  rapports  de  différents  ingénieurs. 


peut-être  que  trop  heureux  de  se  décharger  du  soin  de  résoudre  le  problème  en 
le  renvoyant  à  la  Commission.  Les  points  que  nous  venons  dlndiqucr  sont  néan- 
moins de  peu  d'importance  en  comparaison^  de  la  question  capitale  de  la  pro- 
ection  de  cette  vaste  surface  contre  les  dangers  du  débordement  des  eaux, 
aussi  ne  les  avons-nous  mentionnés  que  pour  obéir  à  ce  sentiment  de  prudence 
dont  doivent  s'inspirer  tous  les  Ingénieurs  chargés  de  Texécution  de  grands 
travaux. 

Quelles  que  soient  les  divergences  de  vue  existant  en  Amérique  ou  ailleurs  au 
sujet  du  problème  du  Mississipi,  je  crois  pouvoir  sans  hésitation  affirmer  que, 
tous  les  hommes  du  métier  sont  unanimes  à  reconnaître  que  Tachèvemenl  et 
''entretien  d'un  système  bien  conçu  de  digues  constitue  le  seul  moyen  de  con- 
trôle des  eaux  de  ce  fleuve. 


1-  SECTION.  —  4*  SÉANCE.  201 

qu'en  général  les  rivières  régularisées  au  point  de  vue  de  la  navigation 
étaient  également  améliorées  pour  le  déchargement  de  leau  et  des  glaces. 

Nous  pouvons  donc  heureusement  constater  que  la  régularisation  pour 
la  navigation  et  pour  le  déchargement  des  eaux  sont,  en  beaucoup  de  cas, 
parallèles  et  n'exigent  pas  de  conditions  contraires. 

Il  s'agit  donc  de  créer,  dans  le  lit  d'une  rivière,  un  chenal  co^ntinu 
d'une  certaine  profondeur  minima  ;  et,  pendant  la  discussion,  la  solution 
de  ce  problème  s'est  agitée  entre  les  partisans  de  la  régularisation  par 
rétrécissement  et  les  partisans  de  la  régularisation  par  dragages, 

Il  me  semble  que  la  diflerence  entre  les  deux  systèmes  n'est  pas  si 
grande  qu'elle  parait  à  première  vue,  si  on  regarde  la  question  à  un  point 
de  vue  particulier  que  je  me  permets  de  vous  présenter. 

Quand  il  s'agit  d'augmenter  la  profondeur  d'eau  dans  certaines  sections 
de  la  rivière,  on  peut  arriver  à  ce  résultat  par  deux  moyens,  en  haussant 
l'eau  ou  en  baissant  le  fond. 

Quand  on  rétrécit  le  lit,  on  procède  d'après  la  première  manière,  parce 
que,  après  l'exécution  des  travaux,  momentanément  l'eau  monte;  puis  la 
rivière  ne  se  contente  pas,  en  général,  de  la  section  rétrécie  et  aflbuille  le 
fond  sur  une  certaine  largeur. 

En  ce  qui  concerne  ce  creusement,  on  a  constaté,  pour  plusieurs 
rivières  à  fond  mobile,  qu'elles  ont  une  tendance  à  conserver  une  certaine 
aire  de  section  sur  toute  la  longueur  d'une  partie  où  le  débit  et  la  pente 
moyenne  restent  invariables,  de  manière  que  les  aires  de  sections  ne  dif- 
fèrent entre  elles  qu'insensiblement,  pendant  que  les  largeurs  et  les  pro- 
fondeurs dans  ces  mêmes  sections  peuvent  être  très  différentes.  Pour  vous 
donner  un  exemple,  je  me  rappelle  une  rivière  de  la  Hollande  qui  n'était 
pas  encore  régularisée,  et  où  la  profondeur  maxima,  dans  les  différentes 
sections,  variait  entre  2  à  5  mètres  et  10  à  12  mètres.  Et  cependant, 
quand  on  traçait  la  courbe  représentant  les  aires  des  sections  correspon- 
dant à  un  certain  débit,  on  trouvait  une  ligne  presque  droite.  Cette  loi,  si 
vous  voulez  l'accepter  comme  telle,  ne  se  trouve  affirmée  que  pour  un 
certain  débit  correspondant  à  certaines  hauteurs  d'eau  dans  les  diflérentes 
sections.  Pour  les  rivières  de  Hollande,  c'est  au  niveau  des  eaux  moyennes 
qu'on  la  trouve  le  plus  rigoureusement  confirmée. 

Étant  donnée,  comme  je  viens  de  le  faire  observer,  une  aire  de  section 
assez  constante,  il  ne  s'agit  que  d'attribuer  une  certaine  forme  aux  sec- 
tions consécutives  pour  qu'un  chenal  continu  en  résulte.  Et  si,  sur  les 
seuils,  la  forme  des  sections  est  telle  que  la  profondeur  y  est  insuffisante, 
il  faut  changer  la  forme  de  la  section. 

Alors  les  partisans  du  système  du  rétrécissement  commencent  par  dimi- 
nuer l'aire  de  la  section  en  diminuant  la  largeur;  l'eau  se  hausse  un  peu, 
le  fond  se  creuse  un  peu  et  la  profondeur  augmente. 

M.  de  Timonoff,  au  contraire,  drague  une  certaine  partie  de  la  section 
défectueuse  du  lit.  L'eau  coule  plus  facilement  par  le  chenal  dragué,  la 


262  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

surface  de  Teau  baisse  un  peu  ;  mais  la  profondeur  est  également  aug 
mentée.  On  doit  admettre  que,  jusqu'à  ce  point,  la  méthode  du  dragage 
conduit  à  des  résultats  plus  directs.  Mais  il  y  a  une  différence  principale. 
Tandis  qu'avec  la  première  méthode  les  eaux  ne  sont  pas  baissées,  avec  la 
méthode  de  M.  de  Timonoif  l'eau  baisse,  plus  ou  moins,  mais  elle  baisse. 
Et  c'est  là  un  point  qu'on  n'a  pas  discuté,  me  semble-t-il,  avec  tout  Tin- 
térêt  qu'il  mérite. 

Je  ne  discuterai  pas  ici  la  question  de  savoir  si  rabaissement  du  niveau 
des  eaux  d'une  rivière  peut  être  préjudiciable  aux  intérêts  des  riverains,  à 
l'agriculture  sur  les  rives,  à  l'alimentation  des  canaux  dans  les  terrains 
parcourus  par  la  rivière.  J'attire  seulement  votre  attention  sur  une  question 
relative  à  ce  sujet,  savoir  rinfluencc  des  différentes  méthodes  de  régu- 
larisation par  rétrécissement  et  par  dragage,  sur  le  profil  longitudinal 
de  la  rivière. 

Je  crois  que  la  possibilité  d'obtenir  des  résultats  définitifs  par  des 
dragages  dépend  principalement  des  proportions  du  profil  longitu- 
dinal. 

Quand  une  rivière  présente  une  pente  considérable,  il  est  évident  que, 
dans  une  certaine  partie,  l'eau  peut  baisser  considérablement  par  suite 
des  travaux  de  dragage  en  exécution  ;  l'abaissement  diminue  régulièrement 
vers  l'amont  et  vers  l'aval,  mais  cependant  peut  se  faire  sentir  dans 
toute  la  partie  où  les  dragages  sont  exécutés.  Il  serait  à  craindre,  —  M.  Van- 
dervin  le  présumait  dans  la  discussion  d'avanl-hier  —  que  l'eau  baissant 
également  comme  le  fond,  la  distribution  des  matières  ne  se  relit  telle 
qu'elle  était  avant  le  dragage  et  qu'on  eût  définitivement  baissé  et  le  fond 
et  la  surface  de  l'eau  sans  avoir  rien  gagné. 

Si,  au  contraire,  on  se  trouve  en  face  d'une  rivière  à  pente  très  faible, 
il  n'est  guère  à  prévoir  que  cette  pente  soit  considérablement  diminuée 
et  que  le  profil  longitudinal  de  la  rivière  subisse  des  modifications  appré- 
ciables. Alors  il  n'est  pas  admissible  qu'un  abaissement  appréciable  de 
l'eau  puisse  se  produire,  et,  dans  ce  cas,  le  système  du  dragage  peut  être 
le  système  le  mieux  approprié. 

En  second  lieu,  il  y  a  un  phénomène  très  intéressant,  mis  si  clairement 
eu  évidence  dans  l'excellent  rapport  de  M.  de  Timonoff,  à  savoir  que  les 
rivières  à  fond  affouillable  qui  transportent  des  matières  solides,  se  refusent 
à  couler  dans  un  lit  cylindrique,  mais  qu'elles  s^obstinent,  au  contraire, 
à  serpenter,  à  former  des  mouilles  alternativement  à  droite  et  à  gauche. 
Je  peux  ajouter,  d'après  ma  propre  expérience,  que  ces  fosses  se  présentent 
quelquefois  avec  une  régularité  surprenante,  avec  des  intervalles  sensible- 
ment égaux,  de  manière  que  leur  localisation  doive  être  sujette  à  certaines 
lois.  Pendant  que  la  fip:iiration  des  mouilles  et  des  seuils  se  déplace  en 
aval,  leur  distance  resUi  constante  et  est  presque  invariable.  Si  une  rivière 
présente  un  chenal  continu,  cela  dépend  simplement  de  la  manière  dont 
les  fosses  et  les  bancs  de  sable  sont  distribués  dans  le  lit. 


1-  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  265 

Puisque  le  problème  de  la  régularisation  des  rivières  à  fond  mobile  se 
base  sur  la  distribution  des  matières  solides  dans  le  lit,  il  me  semble  qu*il 
y  a  un  intérêt  majeur  à  continuer  l'étude  de  ce  sujet. 

Au  congrès  de  la  Haye,  nous  avons  étudié,  sur  l'initiative  de  M.  l'Inspec- 
teur général  Fargue,  la  distribution  des  matières  solides  dans  le  lit  en 
relation  avec  la  forme  horizontale  du  lit.  Mais  nous  ne  nous  sommes  pas 
encore  beaucoup  occupés  de  Tinfluence  de  la  pente.  Et  cependant  il  me 
semble  que  la  pente  est  un  des  éléments  les  plus  importants  qui  constituent 
le  régime  d'une  rivière. 

Je  demande  s*il  ne  serait  pas  utile  de  poursuivre  Tétude  de  ce  sujet  en 
étudiant  la  distribution  des  matières  solides  dans  le  lit  des  rivières  en  tant 
qu'elle  résulte  de  la  pente.  Je  crois  qu'on  trouvera  des  résultats  intéres- 
sants. (Très  bien!) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Yan  Hoof  de  sa  communication. 
Je  lui  demande  la  permission  de  lui  présenter  mes  compliments  personnels 
sur  l'intérêt  qu'elle  offre. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Je  désire  répondre  à  une  observation  de  M.  Van  Hoof. 
La  critique  qu'il  fait  serait  fondée  si  on  se  proposait  de  draguer  sur  toute 
la  largeur  du  fleuve.  Il  est  évident  qu'on  arriverait  —  comme  il  s'est  pro- 
duit d'ailleurs  lorsqu'on  a  fait'cc  travail  sur  une  petite  rivière  en  Allemagne 
—  à  abaisser  le  plan  d'eau.  Ce  n'est  nullement  ce  que  nous  nous  propo- 
sons. Nous  avons  constaté  que  les  rivières  se  composent  d'une  série  de 
mouilles  profondes  séparées  par  des  endroits  à  faible  profondeur  qu'on 
appelle  des  seuils  ou  des  bancs  de  sable.  Dans  ces  bancs  ayant  une  lar- 
geur d'un  kilomètre,  par  exemple,  on  creuserait  un  chcnul  de  20,  50  ou 
50  mètres.  Dans  ces  conditions,  un  travail  de  dragage  qui  a  pour  but 
d'augmenter  la  profondeur  utile  de  10  à  15  centimètres,  n'a  absolument 
aucune  influence  appréciable  sur  la  hauteur  du  plan  d'eau. 

M.  LE  Président.  —  Les  questions  soulevées  par  ces  travaux  et  ces 
méthodes  sont  inflnies,  on  pourrait  en  parler  pendant  bien  longtemps. 
Comme  j'ai  eu  l'occasion  de  le  dire  hier,  je  crois  que  la  principale  utilité 
des  congrès  n'est  pas  dans  les  conclusions  qu'ils  peuvent  présenter,  mais 
dans  l'échange  des  idées  entre  les  divers  ingénieurs,  dans  la  connaissance 
qu'on  prend  des  dicussions  et  des  opinions  émises. 

Je  dis  cela,  parce  qu'il  est  véritablement  difficile  et  pratiquement  impos- 
sible, je  crois,  d'introduire  dans  des  conclusions  tous  les  éléments  qui 
pourraient  avoir  quelque  intérêt.  Il  est  bien  certain  que  la  pente  est  un  des 
éléments  importants  à  considérer. 

Nous  avons  préparé  des,  conclusions,  parce  que  nous  devons  vous  les 
soumettre  et  que  c'est  la  dernière  séance.  Nous  y  avons  introduit  la  fai- 
blesse de  la  pente  parmi  les  conditions  qui  militent  en  faveur  de  remploi 
des  dragages,  et,  ce  faisant,  nous  avons  donné,  je  crois,  satisfaction  dans 
une  certaine  mesure  aux  idées  de  M.  Yan  Hoof.  Je  le  prierai  de  remettre 
sa  communication,  elle  figurera  in  extenso  dans  le  compte  rendu  des 


264  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

discussions  et  sera  lue  avec  fruit  partout  le  monde;  je  Taî  enlendue, 
pour  ma  part,  avec  le  plus  grand  intérêt. 

L'observation  de  M.  de  Timonoff  est  très  juste;  seulement  il  y  a  des  cas, 
par  exemple  sur  la  Loire,  où,  si  vous  creusiez  une  dépression  un  peu  pro- 
fonde de  25  mètres,  toute  Teau  y  passerait,  et  vous  auriez  dans  le  profil 
en  long  une  modification  formidable.  Ce  qui  veut  dire  que  les  cas  sont 
extrêmement  nombreux.  Ce  que  vous  visez,  ce  sont  surtout  les  grands 
fleuves.  Je  crois  que  là  est  la  vérité. 

Les  conclusions  peuvent  donner  lieu  à  discussion.  Je  vais  prier  M.  le 
Rapporteur,  M.  l'Ingénieur  Robert,  d'en  donner  lecture.  Nous  ne  pouvons 
pas  vous  donner  communication  du  rapport,  c'est  avec  peine  qu'on  arrivera 
à  le  faire  pour  la  séance  de  clôture;  il  est  d'usage,  si  je  ne  me  trompe,  en 
ce  qui  concerne  la  rédaction,  de  s'en  remettre  au  rapporteur.  Mais  les 
conclusions  doivent  être  soumises  à  la  rectification  de  la  section. 

Le  mot  «  conclusions  »  est  singulièrement  ambitieux  en  pareille  matière. 
A  tout  instant  de  la  discussion,  on  a  eu  occasion  de  dire  que  les  générali- 
sations étaient  imprudentes.  Quelques-uns  n'en  voudraient  aucune;  il  faut 
cependant  dire  quelque  chose;  rien  du  tout,  œ  ne  serait  véritablement  pas 
assez.  Nous  avons  tâché  de  nous  tenir  entre  les  deux  écueils,  et  nous  nous 
soumettons  à  votre  jugement. 

La  parole  est  à  M.  le  Rapporteur. 

M.  Robert,  rapporteur.  —  Sur  la  1"^  question. 

«  I.  En  ce  qui  concerne  l'influence  des  travaux  de  régularisation  sur  le 
régime  des  rivières,  les  exemples  cités  dans  les  rapports  soumis  au  Congrès 
établissent  que,  dans  les  cas  envisagés,  les  travaux  de  régularisation 
exécutés  dans  l'intérêt  de  la  navigation  n'ont  pas  eu  pour  efl*et  de  relever 
le  niveau  des  inondations;  ils  ont  produit  des  résultats  nettement  favorables 
au  point  de  vue  de  la  formation  et  de  l'évacuation  des  crues;  et,  si  l'extrême 
diversité  des  conditions  naturelles  ne  permet  pas  d'affirmer  qu'il  en  doive 
être  de  même  dans  tous  les  cas,  on  a  le  droit  du  moins  de  conclure  que 
l'incompatibilité  que  l'on  a  pu  redouter  entre  deux  intérêts  essentiels  l'un 
et  l'autre  ne  peut  exister  qu'exceptionnellement. 

«  IL  Parmi  les  moyens  qui  se  présentent  pour  améliorer  le  régime  et 
les  conditions  de  navigabilité,  on  compte  les  réservoirs  d'arrêt  et  d'emma- 
gasinement  destinés  à  augmenter  le  débit  d'étiage,  et,  dans  ceilains  cas 
spéciaux,  à  réduire  la  hauteur  des  inondations.  Des  applications  de  ce 
système  ont  été  faites  avec  succès,  d'autres  sont  projetées,  et  ce  moyen, 
qui  a  de  plus  l'avantage  de  créer  des  réserves  de  force  que  les  progrès  de 
la  science  permettent  aujourd'hui  d'utiliser,  est  à  recommander  à  l'atten- 
tion des  ingénieurs  et  des  gouvernements. 

«  III.  A  mesure  que  les  dimensions  et  le  débit  des  fleuves  augmentent, 
et  que  leur  pente  diminue,  l'application  des  méthodes  de  régularisation, 
c'est-à-dire  l'exécution  d'ouvrages  fixes,  digues  submersibles   ou  épis. 


1"  SECTION.  —  4"  SÉANCE.  'ifio 

entraine  une  dépense  de  temps  et  d'argent  qui  aboutit,  dans  la  pratique,  à 
une  véritable  impossibilité. 

«  En  môme  temps  les  méthodes  de  dragage  ont  reçu  depuis  quelques 
années  des  perfectionnements  qui  augmentent  dans  des  proportions  inat- 
tendues, la  puissance  et  Téconomie  de  ce  moyen  d'action. 

«  Sur  ces  grands  fleuves,  lorsque  le  trafic  le  justifie,  l'emploi  des  dra- 
gages combiné  avec  des  défenses  de  rives,  quand  il  y  a  lieu,  dussent  ces 
dragages  recommencer  périodiquement,  est  un  moyen  indiqué,  et,  en 
réalité,  le  seul  pratique. 

«  On  peut  môme  dire  que,  sur  des  fleuves  de  moindre  dimension,  on 
peut,  concurremment  avec  les  ouvrages  fixes  et  de  régularisation,  utile- 
ment donner  aux  dragages  plus  d'extension  qu'ils  n'en  ont  reçu  jusqu'à 
ce  jour.  » 

Sur  la  S"""  question  relative  à  l'alimentation  des  canaux,  voici  la  con- 
clusion : 

<c  L'alimentation  des  canaux  au  moyen  de  machines  à  vapeur  a  été,  dans 
ces  dernières  années,  notamment  en  France,  l'objet  d'applications  intéres- 
santes dans  lesquelles  le  prix  de  revient  a  été  réduit  autant  que  ce  mode 
d'action  le  comporte. 

«  Néanmoins  la  section  estime  qu'il  est  d'intérêt  général,  au  moyen  d'une 
dépense  une  fois  faite,  d'assurer  les  besoins  de  l'avenir  et  d'utiliser  direc- 
tement les  ressources  du  sol  au  moyen  de  réservoirs  et  de  rigoles  d'ali- 
mentation. Lorsque  ce  moyen  sera  impraticable,  les  grands  progrès  de 
l'électricité  permettent  de  recourir  au  système  des  usines  élévatoires,  en 
demandant  la  force,  non  pus  à  du  combustible  qu'on  devrait  faire  venir  de 
loin  et  qui  trouvera  toujours  son  emploi  à  d'autres  usages,  mais  aux  chutes 
d'eau  naturelles,  même  situées  en  des  points  éloignés. 

«  On  doit  également  recommander  tous  les  moyens  propres  à  diminuer 
la  dépense  d'eau,  tels  que  travaux  d'étanchement,  établissement  d'ascen- 
seurs, etc.,  qui  aboutiront,  par  une  autre  voie,  au  même  résultat  en 
dégrevant  l'avenir  par  un  effort  une  fois  fait.  » 

M.  LE  Président.  —  Nous  allons  suspendre  la  séance  pendant  quelques 
instants,  afin  de  permettre  la  traduction  des  conclusions  en  allemand. 

{La  séance^  suspendue  à  trois  heures  dix  minutes^  est  reprise  à  quatre 
heures  moins  vingt  minutes.) 

M.  LE  Président.  —  Ily  a  une  question  qui  n'est  pas  à  notre  ordre  du  jour, 
mais,  à  raison  de  son  intérêt,  je  pense  que  vous  voudrez  bien  y  consacrer 
quelques  instants.  Je  vais  donner  la  parole  à  M.  l'Inspecteur  général  Caméré, 
à  propos  d'un  procédé  imaginé  et  appliqué  par  lui  et  qui  indique  très  rapi- 
dement les  conditions  de  navigabilité  des  fleuves.  Ce  procédé  figure  à  l'Ex- 
position, mais  je  crois  qu'il  vous  sera  agréable  d'entendre  notre  collègue  à 
ce  sujet. 

M.   Caméré.  —  Dans  un  rapport  présenté,   en    1892,  au  V*  Congrès 


266  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

International  de  Navigation  intérieure,  nous  avions  signalé  l'impor- 
tance que  pouvait  avoir  la  recherche  des  passages  défectueux  du  chenal 
d'une  rivière,  même  canalisée  comme  la  basse  Seine,  ces  passages  pou- 
vant être  comparés,  au  point  de  vue  des  inconvénients  qu'ils  présen- 
tent pour  la  traction,  aux  rampes  sur  les  voies  ferrées  et  étant,  en 
conséquence,  de  nature  à  augmenter  le  prix  du  fret  dans  des  proportions 
notables. 

Nous  avions  indiqué  dans  ce  rapport  de  quelle  façon  il  était  possible 
d'arriver  à  la  reconnaissance  de  ces  passages  par  voie  expérimentale,  et 
montré,  d'après  quelques  expériences  sommaires,  qu'en  particulier  sur  la 
basse  Seine,  canalisée  et  dotée  d'un  mouillage  minimum  de  S^^ÎO,  il  exis- 
tait des  parties  du  chenal  réclamant,  môme  avec  un  ralentissement  sen- 
sible de  la  vitesse,  des  eflbrts  de  traction  de  22  pour  100  supérieurs  à 
l'effort  normal  suffisant  pour  le  reste  de  la  voie. 

Pour  répondre  au  vœu  exprimé  par  le  Congrès  de  1892,  de  voir  conti- 
nuer ces  expériences,  l'Administration  a  mis  à  noire  disposition  les  crédits 
nécessaires  pour  l'aménagement  d'un  bateau  muni  d'un  dynamomètre 
pour  relever  les  efforts  de  traction  et  d'appareils  propres  à  mesurer  les 
vitesses  de  marche  des  bateaux  mis  à  sa  remorque. 

Les  expériences  exécutées  avec  ce  bateau  ont  été  poursuivies  au  cours 
des  années  1893,  1894  et  1895,  entre  Suresnes  et  Rouen,  en  intercalant 
simplement  ledit  bateau  dans  les  convois  qui  circulent  sur  la  basse  Seine, 
ce  qui  avait  l'avantage  de  réduire  considérablement  les  frais  d'expériences 
et  de  les  exécuter  en  se  plaçant  dans  les  conditions  mêmes  de  circulation 
de  ces  convois. 

Description  des  appareils. 

Baleau.  —  Le  bateau  choisi  pour  cette  installation  a  été,  en  vue  de 
réduire  le  surcroit  de  traction  à  imposer  aux  remorqueurs  des  convois 
soumis  aux  expériences,  une  flûte  à  formes  fines,  mais  à  coque  robuste 
et  convenablement  contreventée  à  l'intérieur,  pour  être  à  môme  de  résister 
aux  efforts  de  traction  qu'elle  aurait  à  supporter  au  cours  des  expé- 
riences. Les  dimensions  de  cette  flûte  sont  :  longueur  19'",60,  largeur 
4°,60,  tirant  d'eau  1",20.  Elle  comporte  un  abri  pour  les  appareils  et  les 
opérateurs. 

Dynamomètre.  —  Le  dynamomètre,  capable  de  supporter  des  efforts  de 
traction  de  7000  kilogrammes,  est  à  lames  d'acier  et  comporte  un  appa- 
reil enregistreur  à  bande  de  papier  se  déroulant  sous  l'action  d'un  mou- 
vement d'horlogerie. 

11  est  placé  horizontalement  et  de  façon  à  se  trouver  sensiblement  à  la 
hauteur,  au-dessus  de  l'eau,  du  pont  des  bateaux  chargés  circulant  sur  la 
basse  Seine.  11  est  fixé  sur  une  charpente  disposée  de  manière  à  intéresser 
toutes  les  parties  résistantes  du  bateau. 

Les  appareils  destinés  à  la  mesure  des  vitesses  de  marche  des  bateaux 


1-  SECTION.  —  V  SÉANCE. 


267 


remorqués,  construits  par  la  maison  Bréglet  sur  nos  indications,  sont  au 
nombre  de  deux.  Ils  sont  basés  sur  des  principes  difl'érents  et,  par  leur 
emploi  simultané,  fournissent  un  moyen  précieux  de  contrôle. 

Vélocimètre  à  tube  manométrique,  —  Le  premier  de  ces  appareils  est 
basé  sur  la  déformation  que  produit,  dans  un  tube  manométrique  Bour- 
don, la  pression  de  Teau  de  la  rivière,  en  raison  de  la  vitesse  de  marche 
du  bateau  d'expériences,  déformation  reportée  au  moyen  d'un  style  sur  un 
cylindre  enregistreur  muni  d'un  mouvement  d'horlogerie. 

La  communication  entre  le  tube  manométrique  et  l'eau  de  la  rivière  est 


Vélocimètre  ;\  tube  roanomctriquc. 


obtenue  au  moyen  d'un  tuyau  en  cuivre  de  0",01  de  diamètre,  partant  de 
l'avant  du  bateau,  à  O^jSd  environ  au-dessous  de  la  flottaison. 

Afin  de  modérer  les  oscillations  gênantes  du  style,  on  lui  a  suspendu 
un  disque  léger  qui  plonge  dans  un  liquide  de  consistance  convenable, 
renfermé  dans  un  cylindre  vertical. 

Le  tarage  de  l'appareil  a  été  fait  par  observation  directe  sur  une  base 
donnée. 

Vélocimètre  à  godets  basculeurs,  —  Le  second  de  ces  appareils  est  basé 
sur  les  variations  de  débit  qui  se  produisent  dans  un  tube  plongeant  dans 
l'eau  et  fixé  à  un  bateau,  eu  égard  à  la  vitesse  de  marche  de  ce  dernier. 

L'appareil  de  ce  genre,  placé  à  bord  du  bateau  d'expérience,  est  installé 
comme  suit  : 

Un  tube  en  cuivre,  de  0",01  de  diamètre  intérieur,  muni  d'un  pavillon 
en  forme  d'entonnoir,  est  disposé  à  l'avant  du  bateau,  sensiblement  dans 
Taxe  de  ce  dernier,  à  0'",25  environ  au-dessous  de  sa  flottaison,  et  se  pro- 
longe horizontalement  dans  le  bateau  jusqu'à  l'appareil  enregistreur,  où  il 
pénètre  par  un  coude  vertical  débouchant  au-dessus  de  deux  godets 
accolés,  à  section  triangulaire,  montés  sur  un  arbre  horizontal  de  manière 


268 


PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 


à  basculer  allernativemcnl  au  fur  et  à  mesure  de  l'arrivée  de  Teau  par 
le  tube  adducteur,  l'un  des  godels  se  vidant  pendant  que  l'autre  se 
remplit. 

L'un  de  ces  godets  porte  une  touche  métallique  qui,  à  chaque  bascu- 
lement de  l'appareil,  touche  ou  abandonne  une  borne  métallique  par 


Vélocimètre  à  godets  basculeurs. 

rintermédiaire  de  laquelle  des  courants  sont  successivement  envoyés  à  un 
appareil  récepteur  genre  Morse. 

Le  relevé  des  émissions  de  courant,  inscrites  par  des  traits  sur  la  bande 
de  ce  dernier  appareil,  permet  de  déterminer  les  variations  de  débit  et, 
d'après  le  tarage  de  l'appareil,  les  vitesses  de  marche  du  bateau. 

Interprétation  des  expériences. 

La  méthode  employée  pour  déduire  des  expériences  faites  sur  la  basse 
Seine,  mais  applicable  à  toute  autre  rivière,  les  indications  cherchées,  a 
été  la  suivante  : 

Les  résultats  des  observations  recueillis  dans  une  même  partie  de  rivière, 
généralement  un  bief,  ont  été  reportes  sur  un  graphique  dont  les  ordon- 
nées représentaient  les  vitesses,  et  les  abscisses  les  eflbrts  de  traction,  ou 
du  moins  les  moyennes  de  ces  vitesses  et  de  ces  efforts  applicables  à 
des  sections  de  rivières  ayant  fourni,  au  cours  d'un  môme  voyage,  des 
résultats  sensiblement  égaux  à  ces  deux  points  de  vue. 

Dans  ce  graphique,  les  points  s'écartant  le  plus  vers  le  bas  de  la  courbe 
moyenne  traversent  la  gerbe  formée  par  l'ensemble  des  observations 
rapportées  :  points  qui  correspondent,  par  là  môme,  aux  seclions  où  la 
rivière  présente  des  conditions  de  navigabilité  spéciales  au  point  de  vue 
des  difficultés  de  remorquage.  Ces  points  ont  été  relevés  pour  servir  à 
l'établissement  d'un  second  graphique  disposé  comme  il  va  ôtre  dit  : 

Dans  des  colonnes  horizontales  affectées  chacune  à  un  seul  voyage  et  le 
long  desquelles  se  trouvent  indiquées  les  bornes  kilométriques  de  la  rivière, 


1-  SECTION.  —  4*  SÉANCE.  269 

ont  été  reportées,  par  des  teintes  plates  de  même  intensité,  les  zones 
correspondant  à  chacun  des  points  choisis  sur  le  premier  graphique,  puis 
toutes  ces  zones  teintées  ont  été  reportées  en  superposition  dans  une  seule 
bande. 

Cette  superposition  a  pour  eflet,  comme  Tindique  la  figure,  de  faire  res- 
sortir dans  chaque  zone  teintée  des  bandes  verticales  plus  foncées  que  les 
autres  et  qui  indiquent  précisément  les  sections  de  rivière  comportant  un 
chenal  plus  ou  moins  défectueux. 

Rien  n'est  plus  facile  alors  que  de  déterminer,  en  recourant  aux  résultats 
mêmes  des  expériences  concernant  les  différentes  sections,  l'importance 
des  difficultés  de  remorquage  qu'elles  présentent  et  l'ordre  suivant  lequel 


HHI 


AugmcntalioQ  pour  cent  ^  ^  ^  e  e 

de  l'effort  pour  cou-  o  ©  S-  ©-  © 

serrer     la     vitesse  $  S  S  tS  $ 

moyenne  de  marche.  "^ 

elles  doivent  être  classées  eu  égard  à  ces  difficultés,  puis  de  se  rendre 
compte,  par  une  étude  sur  place,  des  dépenses  à  faire  pour  ramener,  en 
chaque  point,  le  chenal  à  la  section  normale. 

Cette  méthode,  comme  on  le  voit,  est  donc  de  nature,  en  intercalant 
simplement,  dans  les  convois  qui  circulent  sur  les  rivières,  sans  se  préoc- 
cuper de  leur  composition  ni  de  leur  vitesse,  un  bateau  léger  muni  d'appa- 
reils convenables,  d'arriver,  sans  grands  frais  et  sans  grande  gène  pour  la 
marine,  à  déterminer  assez  rapidement  les  mauvais  passages,  leur 
influence  sur  les  conditions  de  traction  et  d'indiquer  les  points  sur  les- 
quels le  chenal  demande  à  être  amélioré.  La  précision  des  résultats  obtenus 
par  cette  méthode  est  d'autant  plus  grande,  que  les  expériences  servant  à 
établir  les  graphiques  sont  plus  nombreuses,  et  elle  sufiît  pour  écarter 
toutes  les  causes  d'erreurs  provenant  de  fausses  directions,  fausses 
manœuvres,  croisement  de  bateaux,  coups  de  vent,  etc.,  qui  se  produisent 
forcément  au  cours  des  expériences. 

M.  LE  Présidejmt.  —  Il  y  a  là  une  disposition  d'une  ingéniosité  remar- 
quable qui  donne  rapidement  des  résultats  importants.  11  est  à  désirer  que 
le  plus  grand  nombre  possible  d'ingénieurs  en  aient  connaissance  pour 
l'appliquer  quand  les  circonstances  le  permettront. 

Cette  installation  figure  à  l'Exposition,  mais  il  y  a  beaucoup  de  choses 
à  l'Exposition  qu'on  n'a  pas  remarquées.  Bien  que  la  question  ne  soit  pas 
dans  l'objet  de  nos  études,  il  n'était  pas  inutile  que  l'attention  de  la  sec- 
tion fût  appelée  sur  cette  très  remarquable  disposition. 

Parmi  les  mémoires  qui  nous  ont  été  distribués  figure  une  communica- 
tion de  la  Chambre  de  commerce  de  Namur  en  vue  de  la  suppression  des 


270  PROCÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

chômages,  et  tendant  à  rémission  d'un  vœu  pour  que  la  question  soit  mise 
à  l'étude  d'un  prochain  congrès. 

J  ai  reçu  sur  le  môme  sujet  une  communication  de  M.  de  Coene,  Ingénieur 
à  Rouen.  Il  se  borne  à  joindre  à  sa  lettre  une  pétition  qu'il  a  adressée,  il  y 
a  plusieurs  années  déjà,  à  la  Chambre  des  députés  française  avec  les  argu- 
ments qu'il  donnait  à  l'appui,  et  la  discussion  qui  a  eu  lieu  au  Parlement 
à  cet  égard.  Je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  utilité  pratiqué  à  donner  connais- 
sance à  la  section  de  cette  pétition. 

La  parole  est  à  M.  Le  Paire. 

M.  Le  Paire.  —  Messieurs,  la  Chambre  de  commerce  de  Namur  a  émis 
un  vœu  tendant  à  ce  que  l'étude  des  moyens  d'arriver  à  la  suppression  des 
chômages  sur  les  canaux  et  rivières  canalisées  fût  poursuivie  et  portée  à 
l'ordre  du  jour  du  prochain  Congrès.  Ce  vœu  mérite  d'être  énergiquement 
appuyé. 

Il  est  nécessaire,  dans  l'état  actuel  de  l'industrie,  d'effectuer  les 
transports,  non  seulement  le  plus  rapidement,  mais  aussi  le  plus  r^u- 
lièrement  possible.  Les  chemins  de  fer,  d'une  part,  la  navigation  mari- 
lime  à  vapeur,  d'autre  part,  nous  ont  habitués  à  recevoir  nos  marchan- 
dises à  date  fixe  et  à  les  livrer  presque  à  toute  distance  dans  un  espace 
de  temps  déterminé  d'avance.  La  nécessité  d'une  régularité  presque  sem- 
blable se  fait  sentir  sur  les  voies  de  navigation  intérieure.  Le  négociant  qui 
achète  une  marchandise  livrable  par  eau,  l'industriel  qui  fait  embarquer 
la  matière  première  nécessaire  à  son  industrie,  doivent  connaître,  à  peu  de 
jours  près,  dans  quels  délais  ces  marchandises  leur  parviendront.  L'usine 
qui  écoule  sa  production  par  voie  d'eau  doit,  sous  peine  de  chômage,  pou- 
voir en  tout  temps  utiliser  la  voie  navigable.  Il  importe  donc  de  s'efforcer 
de  rendre  la  navigation  toujours  possible,  c'est-à-dire  de  parer  aux  inter- 
ruptions naturelles  de  navigation  et  d'éviter  les  interruptions  artificielles. 

La  plus  importante  interruption  artificielle  de  navigation  est  celle  qui 
nous  vient  des  chômages.  Plusieurs  ingénieurs  ont  pensé  que  les  chômages 
pouvaient  être  réduits  et  môme  supprimés  complètement  sur  les  voies 
pourvues  d'écluses  doubles.  L'étude  des  moyens  d'arriver  à  la  suppression 
des  chômages  doit  être  nécessairement  très  profitable,  non  seulement  à 
l'industrie  des  transports  par  eau,  mais  aussi  à  toutes  les  industries,  et 
concourir  à  la  prospérité  générale.  Les  travaux  d'aménagement  des  voies 
navigables  ont  immobilisé  un  capital  considérable  :  il  importe  de  ne 
jamais  laisser  ce  capital  improductif. 

Mais  les  chômages  ne  sont  pas  la  seule  cause  d'interruption  de  la  navi- 
gation sur  les  canaux  et  rivières  canalisées.  D'autres  causes  dues  les  unes 
à  des  phénomènes  naturels,  les  autres  à  la  main  de  l'homme,  viennent, 
dans  certaines  circonstances,  entraver  la  navigation. 

Les  principaux  phénomènes  naturels  susceptibles  d'entraver  la  naviga- 
tion sont  :  les  glaces,  les  hautes  eaux,  la  sécheresse  ou  le  manque  d'eau. 

Les  principales  causes  artificielles  qui,  en  outre  des  chômages,  arrêtent 


1"  SECTION.  —  V  SÉANCE.  271 

la  navigation,  sont  :  le  manque  de  hauteur  libre  sous  les  ponts,  le  défaut 
de  chemins  de  halage  assez  élevés,  et  les  accidents  qui  peuvent  se  produire, 
tels  que  la  mise  à  fond  d'un  bateau  dans  un  chenal,  la  rupture  d'une  porte 
d'écluse,  etc. 

Il  est  donc  désirable  que  l'étude  des  moyens  d'arriver  à  la  suppression 
des  chômages  soit  poursuivie;  mais  une  étude  plus  profitable  encore 
serait  celle  des  moyens  d'obvier  d'une  façon  générale  à  toutes  les  inter-. 
ruptions  de  navigation.  Les  membres  du  Congrès  qui  ont  pris  part  aux 
travaux  de  la  deuxième  Section  ont  étudié  les  moyens  d'augmenter  la 
vitesse  des  bateaux  par  l'application  sur  les  canaux  de  la  traction 
mécanique.  Le  meilleur  moyen  d'augmenter  la  rapidité  des  transports 
serait  d'éviter  les  arrêts.  Si  les  interruptions  de  navigation  durent 
trois  mois  chaque  année  et  que  vous  parveniez  à  supprimer  ces  trois  mois 
d'interruption,  vous  aurez  augmenté  de  25  pour  100  la  vitesse  des 
transports  par  eau,  augmentation  qu'il  sera  peut-être  difficile  d'obtenir  par 
l'application  de  la  mécanique  à  la  traction. 

Je  m'associe  complètement  à  la  demande  de  la  Chambre  de  commerce 
de  Namur,  qui  a  émis  le  vœu  que  l'étude  des  moyens  d'arriver  à  la 
suppression  des  chômages  fût  poui*suivie  et  mise  à  l'ordre  du  jour  du 
prochain  Congrès;  mais  je  pense  que  le  cadre  de  cette  étude  peut  être 
utilement  élargi,  et  je  vous  propose  de  réclamer  la  mise  à  l'ordre  du  jour 
du  prochain  Congrès  de  1'  «  Étude  des  moyens  d'obvier,  d'une  façon  géné- 
rale, à  toutes  les  interruptions  de  navigation  ». 

M.  Fontaine.  —  Je  voudrais  insister  un  peu  sur  la  suppression  des 
chômages  demandée  par  la  Chambre  de  commerce  de  Namur  et  par 
M.  Le  Paire.  D'après  la  connaissance  que  j'ai  des  conditions  de  la  naviga- 
tion sur  les  canaux,  je  crois  pouvoir  dire  qu'on  pourrait,  sinon  supprimer 
en  totalité  les  chômages,  du  moins  les  réduire  beaucoup.  Si  nous  en  avons 
encore,  cela  tient  surtout  à  la  faiblesse  des  administrations,  qui  ne 
veillent  pas  assez  à  ce  qu'on  n'en  fasse  plus. 

11  est  très  facile  de  faire  la  plupart  des  travaux,  même  neufs,  soit  avec 
bàtardeaux,  soit  avec  scaphandres,  soit  l'hiver.  J'ai  essayé  trois  ou 
quatre  fois  de  chômer  l'hiver,  j'ai  eu  deux  insuccès  qui  ont  tenu  à  ce  que 
le  dégel  est  arrivé:  si  on  m'avait  dit  :  <  Vous  aurez  deux  ou  trois  mois 
d'interruption  »,  j'aurais  fait  ce  que  j'aurais  voulu. 

On  prétend  qu'il  coûte  cher  de  faire  des  travaux  sans  chômer.  J'ai  connu 
des  chômages  qui  ont  gi^vé  mon  budget  beaucoup  plus  que  si  je  n'avais 
pas  vidé  ;  nous  avons  eu  des  éboulements  considérables.  J'ai  insisté  toute 
ma  vie  pour  n'avoir  pas  de  chômages.  Je  crois  qu'en  tous  cas  on  pourrait 
les  réduire  considérablement. 

SI.  Le  Paire  parle  d'études  à  faire.  Il  n'y  a  pas  d'études  à  faire;  l'admi- 
nistration n'a  qu'à  dire  :  «  On  chômera  peu  ou  pas  du  tout  ».  L'étude 
est  toute  faite. 

J'ai  connu  des  canaux  où  on  déclarait  qu'ayant  un  chômage,  il  fallait 


272  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

tout  vider,  même  quand  il  n'y  avait  pas  de  Iravaux.  C'est  une  eiîroyable 
routine.  J'ai  vu  chômer  quinze  jours  pour  remplacer  deux  paires  de  portes 
d'écluses,  ce  qui  représente  vingt-quatre  heures  de  travail.  Si  Tadminis- 
tration  était  plus  ferme,  nous  pourrions  réduire  les  chômages  ou  même 
les  supprimer. 

Pourquoi  chômons-nous,  alors  que  les  chemins  de  fer  ne  chôment  pas? 
Je  n'en  vois  pas  la  raison,  excepté  en  temps  de  glaces  ou  de  crues. 

Je  demande  non  seulement  qu'on  mette  la  question  à  Tétudc,  mais  que 
nous  émettions  un  vœu  formel. 

M.  Caméré.  —  J'ai  été  ingénieur  en  chef  sur  la  basse  Seine,  entre  Paris  et 
Rouen;  nous  n'avons  jamais  chômé,  nous  avons  toujours  fait  les  Iravaux 
en  tout  temps  sans  arrêter  un  jour  la  navigation. 

Je  veux  indiquer  une  manière  de  surveiller  les  travaux  qui  est  très 
bonne;  au  moyen  de  l'électricité,  je  suis  arrivé  à  éclairer  au  fond  de  l'eau 
assez  bien  pour  qu'un  ouvrier  puisse  lire;  je  lui  ai  tracé  sur  une  planche, 
avec  une  pièce  de  dix  sous,  un  petit  rond,  en  lui  disant  de  faire  un  trou 
au  milieu;  il  l'a  fait.  Avec  l'électricité,  on  voit  ce  qui  se  passe,  on  peut 
remédier  aux  défauts  en  temps  utile. 

11  serait  bon  de  visiter  les  ouvrages  au  moyen  de  la  lumière  électrique; 
on  préviendrait  beaucoup  d'avaries  et  on  pourrait  faire  beaucoup  de  répa- 
rations. Avec  les  scaphandres,  on  pourrait  visiter  au  fond,  sans  mettre  à 
sec  les  canaux  lorsqu'il  n'y  a  pour  ainsi  dire  rien  à  faire. 

M.  Fj.amant.  —  Je  m'associe  aux  observations  qui  viennent  d'être  présen- 
tées par  MM.  Fontaine  et  Caméré.  J'estime  qu'il  serait  possible  de  supprimer 
tous  les  chômages  qui  ont  pour  cause  des  travaux  sur  les  canaux.  Les 
autres  interruptions,  glaces  ou  hautes  eaux,  sont  moins  à  la  disposition  de 
l'homme;  mais  pour  tout  ce  qui  concerne  les  travaux,  j'estime  qu'il  est 
possible,  et  facile,  de  supprimer  tous  les  chômages. 

J'ai  eu  pendant  longtemps  un  service  de  navigation  sur  les  canaux  du 
Nord;  j'ai  fait  des  travaux  de  toutes  sortes,  des  remplacements  d'ouvrages; 
je  n'ai  jamais  eu  un  jour  de  chômage. 

Conformément  à  ce  que  disait  M.  Fontaine,  le  prix  des  travaux  faits  en 
eau  n'est  pas  beaucoup  plus  élevé  que  le  prix  des  travaux  faits  en 
chômage.  Lorsqu'on  fait  des  travaux  en  chômage,  on  est  pressé,  on  veut 
aller  vite,  il  y  a  beaucoup  de  malfaçons. 

De  plus,  lorsqu'on  a  pris  l'habitude  de  faire  des  travaux  sans  chômage, 
on  fait  les  travaux  à  toute  époque  de  l'année;  on  surveille  ses  portes 
d'écluses,  les  radiers  des  écluses,  les  radiers  des  ouvrages;  et  toutes  les 
fois  qu'il  y  a  une  réparation  à  faire,  on  la  fait. 

Quand  on  a  l'habitude  des  chômages,  on  voit  une  dégradation  qui  se 
produit,  mais  on  attend  le  chômage  prochain  qui  a  lieu  quelquefois  six 
mois  après;  la  dégradation  s'aggrave  et  exige,  pour  être  réparée,  une 
dépense  plus  grande  que  si  la  réparation  avait  eu  lieu  immédiatement. 

En  tout  état  de  cause»  il  y  a  sinon  économie,  du  moins  aucune  augmen- 


4'-  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  275 

tation  (le  dépenses  à  faire  les  travaux  en  eau.  J'appuie  donc,  autant  que  je 
le  puis,  la  conclusion  qui  tend  à  supprimer  les  chômaf>es  ayant  pour  but 
Texécution  des  travaux. 

En  ce  qui  concerne  les  glaces,  il  y  a  eu  des  moyens  proposés  pour  la 
suppression  des  chômages  causés  par  elles;  il  n'y  a  pas  à  y  revenir. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Jc  vcux  donucr  un  simple  renseignement  pratique.  En 
Russie,  il  n'y  a  pas  de  chômages  pour  travaux  de  réparation.  Il  y  a  des 
chômages  forcés  en  hiver,  on  profite  de  celte  période  pour  faire  les  tra- 
vaux qui  sont  longs  à  exécuter.  Les  réparations  courantes  sont  faites  sans 
chômage. 

M.  FoATAiNE.  —  Le  Congrès  ne  pourrait-il  pas  recommander  les  chômages 
d'hiver  et  l'emploi  des  scaphandres?  on  ne  s'en  sert  pas  assez  chez  nous. 
Rien  n'est  plus  facile.  J'ai  eu  des  ingénieurs  ordinaires  qui  m'ont  dit  : 
«  Le  canal  est  vide,  je  ne  peux  pas  voir  cela;  quand  il  sera  plein,  j'irai 
voir  au  scaphandre  »  ;  ils  avaient  l'habitude  de  très  bien  voir  ainsi.  L'em- 
ploi des  scaphandres  dans  les  canaux  n'est  pas  coûteux;  avec  2  m.  10,  on 
travaille  à  volonté.  J'ai  fait  des  charpentes,  du  cimentage  avec  les  sca- 
phandres, et  très  facilement. 

M.  LE  Président.  —  Moi  aussi  ;  mais  il  vaut  mieux  les  faire  dehors  quand 
on  peut. 

M.  Fontaine.  —  Je  n'en  suis  pas  bien  sûr.  J'ai  connu  des  cas  où  les 
ouvrages  seraient  tombés  si  l'on  avait  vidé;  en  ne  vidant  pas,  ils  ne 
tombaient  pas. 

M.  LE  Président.  —  C'est  un  cas. 

M.  Fontaine.  —  Qui  arrive  assez  souvent.  J'ai  passé  ma  vie  à  faire  des 
chômages  et  à  les  regi*etter. 

M.  Grenier.  —  Je  voudrais  ajouter  un  détail  pratique.  On  a  parlé  des 
questions  de  dépenses.  11  est  certain  que,  sur  beaucoup  de  rivières,  celles, 
notamment,  qui  sont  constituées  par  des  sols  argilo-sableux,  les  chômages 
donnent  lieu,  la  plupart  du  temps,  à  des  dépenses  plus  considérables  que 
l'économie  obtenue;  il  y  a  des  éboulements  de  talus.  J'ai  un  collègue  qui 
s'occupe  de  travaux  de  cette  nature  le  long  de  l'Escaut;  chaque  fois  qu'on 
fait  un  chômage,  il  y  a  des  éboulements  considérables. 

Nous  avions  jadis,  jusqu'en  1894,  le  système  de  navigation  le  plus 
primitif.  Toutes  les  semaines  nous  relevions  les  eaux  pour  permettre  aux 
bateaux  de  passer  par  le  barrage.  Après  chaque  passage,  nous  avions  des 
éboulements;  il  y  avait  une  différence  de  niveau  de  1  m.  50  à  2  mètres. 

M.  Debeil.  —  Dans  quel  but  faisait-on  les  chômages  sur  l'Escaut? 

M.  Grenier.  —  Je  n'ai  pas  souvenance,  depuis  sept  ans,  de  chômage 
dans  mon  service. 

M.  Debeil.  —  A  quel  service  faites- vous  donc  allusion? 

M.  Grenier.  —  Au  service  de  l'Escaut,  depuis  la  frontière  française  jus- 
qu'à Gand. 

M.  Debeil.  —  Il  n'y  a  pas  de  chômages? 

18 


274  PROCÈS-VERBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS.  . 

M.  Grenier.  —  Il  y  en  a  par  suîle  de  circonslances  spéciales;  je  crois 
que  cette  année  est  la  première;  il  y  a  eu  chômage,  par  suite  de  la  mau- 
vaise volonté  de  certains  particuliers. 

M.  Debeil.  —  Cela  prouve  que  les  chômages  n'ont  lieu  que  lorsque  c'est 
absolument  nécessaire. 

M.  Grenier.  —  Je  crois  que  sur  beaucoup  de  rivières  on  pourrait  s'en 
passer. 

M.  Debeil.  —  Le  principe  de  la  suppression  serait  trop  absolu. 

M.  Fontaine.  —  Au  point  de  vue  de  la  dépense,  il  y  a  sur  les  canaux  une 
petite  considération  dont  on  ne  tient  pas  compte,  celle  de  ralimentation 
d'eau.  Quand  je  disais  qu'il  était  inutile  de  faire  des  chômages,  on  me 
répondait  :  Vous  allez  dépenser  toute  votre  eau  pendant  la  navigation. 
J'ai  constaté  que  la  vidange  de  nos  biefs  dépensait  plus  d'eau  que  la  navi- 
gation, et  que  les  chômages  sont  nuisibles  à  l'alimentation  des  canaux. 

M.  LE  Président.  —  La  question  est  grave  et  intéressante.  Les  inconvé- 
nients des  chômages  sont  de  toute  évidence.  Ce  qui  peut  être  discuté,  c'est 
la  question  de  savoir  s'il  est  possible  de  les  supprimer  ou  de  les  atténuer, 
et  dans  quelle  mesure. 

Cette  question  est  double;  il  y  a  là  une  question  de  congrès,  sans  doute, 
jusqu'à  un  certain  point;  il  y  a  aussi  une  question  d'administration  et, 
principalement  ici,  d'administration  française,  ce  qui  donne  au  point  qui 
est  soulevé  un  caractère  particulier. 

L'administration  française  n'ignore  pas  qu'il  serait  intéressant  de  sup- 
primer les  chômages,  elle  ne  l'a  pas  fait  jusqu'ici.  Je  crois  savoir  cepen- 
dant qu'elle  cherche  à  les  atténuei*.  11  ne  faudrait  pas,  quand  même  ce 
serait  vrai,  qu'une  déclaration  solennelle  du  Congrès  vînt  lui  dire  qu'elle 
ne  fait  pas  ce  qu'elle  doit. 

On  a  dit  :  sur  certains  points  il  n'y  a  pas  de  chômages.  Il  n'y  en  a  pas 
eu  sur  la  Seine  navigable;  dans  les  ports  de  mer,  où  j'ai  eu  un  service,  je 
n'en  ai  pas  eu  non  plus.  Les  cas  ne  sont  pas  les  mêmes. 

Il  y  a  là  quelque  chose  d'un  peu  platonique,  en  ce  sens  que,  le  desidera- 
tum étant  évident,  il  reste  à  trouver  le  moyen  de  le  réaliser. 

J'ajoute  que,  quand  on  fait  des  chômages,  on  consulte  les  intéressés;  on 
ne  fait  pas  de  chômages  sans  nombre  de  commissions,  il  y  a  même  des 
commissions  internationales.  J'ai  fait  partie,  pendant  quelque  temps, 
de  réunions  relatives  aux  chômages;  j'ai  vu  comment  les  choses  se 
passent. 

Il  y  a  là,  comme  ailleurs,  des  progrès  à  réaliser,  mais  il  est  bien  certain 
qu'il  n'y  a  pas  besoin  d'indiquer  le  but  à  atteindre,  car  il  est  bien  connu. 

Il  a  été  dit  que  cela  ne  coûterait  pas  plus  cher.  Je  m'incline  devant  la 
compétence  des  ingénieurs  qui  ont  fait  cette  déclaration;  je  ne  puis  cepen- 
dant m'empêcher  de  penser  que  c'est  bien  vite  dit. 

Ce  dont  je  suis  sûr,  c'est  qu'il  y  aurait  des  habitudes  utiles  à  introduire, 
l'usage  des  scaphandres  par  exemple.  C'est  une  habitude  qui  pourrait  être 


1"  SECTION.  —  V  SÉANCE.  275 

plus  répandue  pour  des  opérations  de  visite.  Enfin  il  y  a  une  foule  de 
détails  qui  ont  une  haute  importance  pratique. 

Étant  donné  le  caractère  administratif  de  la  mesure,  je  dois  avouer  que 
j'ai  personnellement  quelque  répugnance  à  poser  la  question  de  la  sup- 
pression des  chômages  purement  et  simplement,  et  que  je  ne  la  poserai 
pas. 

Mais  je  considère  que  la  première  section  s'occupant  des  travaux,  tandis 
que  la  question  des  chômages  touche  à  la  fois  à  Texploitation  et  aux  tra- 
vaux et  peut  dépendre  de  deux  sections,  je  donnerai  suffisamment  satis- 
faction aux  préoccupations  qui  se  sont  fait  jour,  en  demandant  la  mise  à 
l'étude  des  moyens  et  des  méthodes  de  travaux  propres  à  amener  la  sup- 
pression et  l'atténuation  des  chômages.  Mais  j'avoue  que  je  ne  veux  pas 
faire  déclarer  par  un  Congrès  qu'on  peut  se  passer  des  chômages,  et  que 
par  conséquent,  l'administration  française  a  été  la  plus  aveugle  du 
monde  puisqu'elle  les  pratique  depuis  plusieurs  années. 

M.  Le  Paire.  —  Je  veux  faire  simplement  remarquer  que  le  vœu  ne  tend 
pas  à  dicter  sa  conduite  à  l'administration  française,  pas  plus  qu'à 
n'imporle  quelle  autre;  il  tend  simplement  à  demander  que  l'étude  des 
moyens  d'obvier  aux  interruptions  de  navigation  et  d'arriver  à  la  suppres- 
sion des  chômages  soit  poursuivie. 

M.  Robert.  —  Voici  le  vœu  : 

<  La  section,  considérant  que  la  suppression  ou  tout  au  moins  la  réduc- 
tion des  chômages  présente  un  intérêt  sur  lequel  il  est  inutile  d'insister, 
mais  se  plaçant  au  seul  point  de  vue  qui  la  concerne,  c'est-à-dire  la  ques- 
tion des  travaux,  recommande  aux  ingénieurs  l'élude  des  moyens  de 
construction  et  d'entretien  propres  à  assurer  ce  résultat.  » 

M.  Fo.NTAC«E  —  Je  demande  que  le  vœu  soit  plus  explicite.  Je  demande 
que  l'administration  oblige  —  ou  à  peu  près  —  les  ingénieurs  à  réduire 
les  chômages.  Il  suffirait  d'un  mot,  et  ils  seraient  réduits  tout  de  suite. 

M.  LE  Président.  —  Je  suis  d'un  avis  contraire.  En  vertu  du  pouvoir  que 
me  donne  la  qualité  de  président,  que  je  n'ai  pas  sollicitée,  je  ne  poserai 
pas  la  question  en  ces  termes. 

Je  crois  qu'il  est  inutile  de  traduire  le  texte  proposé,  et  que  la  rédac- 
tion en  langue  française  suffit  dans  l'espèce. 

M.  Greisier.  —  Est-il  bien  nécessaire  de  parler  de  la  réduction  des  chô- 
mages? Nous  sommes  tous  désireux,  je  crois,  que  les  chômages  soient 
supprimés.  Cela  n'engage  aucune  administration  de  parler  directement 
de  la  suppression  des  chômages,  et  nous  donnons  ainsi  satisfaction,  d'une 
manière  plus  complète,  aux  desiderata  exprimés. 

M.  LE.  Président.  —  Vous  mettriez  le  mot  «  réduction  »? 

M.  GuiLLON.  —  C'est  un  acheminement  et  une  amélioration  considérable. 

M.  LE  Président.  —  Je  vous  demande  pardon  de  l'attitude  que  je  prends. 
Mais  la  question  est  assez  grave.  Il  y  a  des  choses  qui  sont  bien  vite  dites, 
et  pour  savoir  si  elles  sont  vraies,  il  faudrait  y  regarder  de  bien  près. 


276  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Flamant.  —  Je  propose  un  amendement. 

«  La  section  recommande  aux  ingénieurs  l'emploi  des  moyens  de 
réduire  les  chômages.  Je  propose  de  remplacer  le  mol  «  élude  »  qui  me 
parait  superflu,  parle  mot  <c  emploi  3».  Les  moyens  sont  bien  connus. 

Un  Membre.  —  Je  demande  que  le  texte  soit  ainsi  rédigé  :  «  ne  saurait 
trop  recommander.  » 

M.  LE  Rapporteur.  —  Voici  le  vœu  dans  la  rédaction  définitive  : 

a  La  section,  considérant  que  la  suppression  ou  tout  au  moins  la  réduc- 
tion des  chômages  présente  un  intérêt  sur  lequel  il  est  inutile  d'insister, 
mais  se  plaçant  au  seul  point  de  vue  qui  la  concerne,  c'est-à-dire  la  ques- 
tion des  travaux,  ne  saurait  trop  recommander  aux  ingénieurs  Temploi 
des  moyens  de  construclion  et  d'entretien  propres  à  assurer  ce  résultat.  » 

M.  LE  Président.  —  Nous  arrivons  au  vole  des  conclusions.  M.  le  Rappor- 
teur voudra  bien  donner  lecture  de  chacune  d'elles,  et  je  consulterai  la 
section  sur  les  amendements  qui  pourraient  être  présentés  avant  de  pro- 
céder au  vote. 

M.  LE  Rapporteur.  «  I.  —  Les  exemples  cités  dans  les  rapports  soumis 
au  Congrès  établissent  que,  dans  les  cas  envisagés,  les  travaux  de  régula- 
risation exécutés  dans  l'intérêt  de  la  navigation  n'ont  pas  eu  pour  eflet  de 
relever  le  niveau  des  inondations:  ils  ont  produit  des  résultats  nettement 
favorables  au  point  de  vue  de  la  formation  et  de  l'évacuation  des  crues,  et, 
si  l'extrôme  diversité  des  conditions  naturelles  ne  permet  pas  d'affirmer 
qu'il  en  doive  être  de  même  dans  tous  les  cas,  on  a  le  droit  du  moins  de 
conclure  que  l'incompatibilité  que  l'on  a  pu  redouter  entre  deux  intérêts 
essentiels  l'un  et  l'autre  ne  peut  exister  qu'exceptionnellement.  » 

M.  Flamant.  —  Je  demande  que  le  dernier  mot  «  exceptionnellement  » 
soit  remplacé  par  le  mot  «  rarement  »  qui  me  parait  moins  absolu. 

Lecture  est  faite  de  la  traduction  allemande  de  la  conclusion. 

M.  le  Président.  —  Personne  ne  demande  la  parole?... 
Je  mets  aux  voix  la  résolution  proposée,  avec  la  modification  demandée 
par  M.  l'Inspecteur  Général  Flamant. 
La  résolution,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 

M.  LE  Rapporteur.  «  il.  —  Parmi  les  moyens  qui  se  présentent  pour  amé- 
liorer le  régime  et  les  conditions  de  navigabilité,  on  compte  les  réservoirs 
d'arrêt  et  d'emmagasinement  destinés  à  augmenter  le  débit  d'étiage  et. 
dans  certains  cas  spéciaux,  à  réduire  la  hauteur  des  inondations.  Des  appli- 
cations de  ce  système  ont  été  faites  avec  succès,  d'autres  sont  projetées,  et 
ce  moyen,  qui  a  de  plus  l'avantage  de  créer  des  réserves  de  force  que  les 
progrès  de  la  science  permettent  aujourd'hui  d'utiliser,  est  à  recommander 
à  l'attention  des  ingénieurs  et  des  gouvernements.  » 

M.  le  Président.  —  Personne  ne  demande  la  parole?... 

Je  mets  aux  voix  la  résolution  proposée. 

La  résolution,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 


4-  SECTION.  —  V  SÉANCE.  277 

M.  LE  Rapporteur.  «  III.  —  A  mesure  que  les  dimensions  et  le  débit  des 
fleuves  augmentent,  et  que  leur  pente  diminue,  rapplication  des  méthodes 
de  régularisation,  c'est-à-dire  Texécution  d'ouvrages  fixes,  digues  submer- 
sibles ou  épis,  entraîne  une  dépense  de  temps  et  d'argent  qui  aboutit, 
dans  la  pratique,  à  une  véritable  impossibilité. 

«  En  même  temps,  les  méthodes  de  dragages  ont  reçu,  depuis  quelques 
années,  des  perfectionnements  qui  augmentent,  dans  des  proportions 
inattendues,  la  puissance  et  l'économie  de  ce  moyen  d'action. 

«  Sur  ces  grands  fleuves,  lorsque  le  trafic  le  justifie,  l'emploi  des  dra- 
gages, combiné  avec  des  défenses  de  rives,  quand  il  y  a  lieu,  dussent  ces 
dragages  recommencer  périodiquement,  est  un  moyen  indiqué  et,  en 
réalité,  le  seul  pratique. 

«  On  peut  même  dire  que,  sur  des  fleuves  de  moindre  dimension  on 
peut,  concurremment  avec  les  ouvrages  fixes  et  de  régularisation,  utile- 
ment donner  aux  dragages  plus  d'extension  qu'ils  n'en  ont  reçu  jusqu'à  ce 
jour.  * 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  la  parole?... 

Je  mets  aux  voix  la  résolution. 

La  résolution,  mise  aux  voixj  est  adoptée. 

M.  le  Rapporteur.  —  Sur  la  2"  question,  relative  à  l'alimentation  des 
canaux,  voici  la  conclusion  : 

«  L'alimentation  des  canaux  au  moyen  de  machines  à  vapeur  a  été,  dans 
ces  dernières  années,  notamment  en  France,  l'objet  d'applications  intéres- 
santes dans  lesquelles  le  prix  de  revient  a  été  réduit  autant  que  ce  mode 
d'action  le  comporte. 

«  Néanmoins,  la  section  estime  qu'il  est  d'intérêt  général,  au  moyen 
d'une  dépense  une  fois  faite,  d'assurer  les  besoins  de  l'avenir  et  d'utiliser 
directement  les  ressources  du  sol  au  moyen  de  réservoii^s  et  de  rigoles 
(l'alimentation.  Lorsque  ce  moyen  sera  impraticable,  les  grands  progrès 
de  l'électricité  permettent  de  recourir  au  système  des  usines  élévatoircs, 
en  demandant  la  force,  non  pas  à  du  combustible  qu'on  devrait  faire  venir 
de  loin  et  qui  trouvera  toujours  son  emploi  à  d'autres  usages,  mais  aux 
chutes  d'eau  naturelles,  même  situées  en  des  points  éloignés. 

«  On  doit  également  recommander  tous  les  moyens  propres  à  diminuer 
la  dépense  d'eau,  tels  que  les  travaux  d'étanchement,  établissement 
d'ascenseurs,  etc.,  qui  aboutiront,  par  une  autre  voie,  au  môme  résultat, 
en  dégrevant  l'avenir  par  un  eflbrt  une  fois  fait.  » 

M.  Fontaine.  —  On  recommande  l'établissement  d'ascenseurs.  C'est 
peut-être  un  peu  hardi.  On  pourrait,  ce  me  semble,  négliger  ce  point. 

M.  Flamant.  —  Il  n'en  pas  été  question  dans  la  discussion. 

M.  le  Président.  —  Si  je  ne  me  trompe,  on  a  employé  le  mot  «  ascen- 
î>eurs  »  pour  désigner  une  élévation  d'eau. 

M.  Fontaine.  —  H  y  a  une  grosse  confusion  possible. 


278  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Président.  —  Dans  ma  conviction  personnelle,  s'il  s'agissait  d'éco- 
nomiser de  l'eau  en  mettant  beaucoup  d'ascenseurs,  je  ne  serais  pas  de 
cet  avis. 

Dans  la  pratique  des  rédactions,  la  simple  méthode  de  suppression  est 
très  souvent  excellente. 

M.  LE  Rapporteur.  —  On  pourrait  simplement  dire  :  «  On  doit  également 
recommander  tous  les  moyens  propres  à  diminuer  la  dépense  d'eau,  tels 
que  les  travaux  d'étanchement  qui  aboutiront....  » 

M.  Flamant.  —  On  pourrait  mettre  «  surtout  ». 

M.  LE  Président.  —  Nous  les  mettons  en  premier  lieu,  c'est  que  nous  les 
considérons  comme  les  principaux. 

M.  Fontaine.  —  On  pourrait  parler  des  travaux  de  nature  à  diminuer  la 
dépense  d'eau,  sans  rien  ajouter. 

M.  LE  Président.  —  Les  deux  systèmes  peuvent  être  défendus.  Je  crois 
personnellement  que  le  rôle  d'un  Congrès  est  plutôt  d'appuyer  le  système 
qu'on  pourrait  appeler  le  système  du  père  de  famille,  c'est-à-dire  celui 
qui  augmente  les  sacrifices  actuels  pour  diminuer  les  sacrifices  futurs. 
Après  quoi,  quoi  que  vous  ayez  dit,  les  administrations  feront  comme  elles 
pourront. 

M.  Flamant.  —  Je  crois  devoir  rappeler  qu'au  Congrès  de  Bruxelles,  on 
n'a  pas  lu  les  rapports  de  sections,  mais  seulement  les  conclusions  sur 
lesquelles  les  sections  s'étaient  mises  d'accord,  laissant  aux  rapporteurs  le 
soin  de  rédiger  les  rapports  après  la  séance  générale. 

M.  LE  Président.  —  C'était  assez  agréable. 

M.  Flamant.  —  C'est  le  seul  moyen  pratique. 

Un  Membre.  —  J'étais  au  nombre  des  rapporteurs.  On  ne  nous  a  pas 
prévenus,  avant  la  séance  plénière,  que  les  rapports  ne  seraient  pas  lus, 
de  sorte  que  presque  tous  les  rapporteurs  étaient  prêts.  A  la  séance  plé- 
nière, on  nous  a  déclaré  que  nous  devions  nous  borner  à  donner  lecture 
des  conclusions. 

M.  le  Président.  —  Je  mets  aux  voix  la  résolution  proposée  sur  la 
S*"  question,  avec  la  suppression  des  mots  «  tels  que  les  travaux  d'étan- 
chement,  établissement  d'ascenseurs,  etc.  ». 

La  résolution,  mise  aux  voix,  est  adoptée, 

M.  le  Rapporteuiî.  —  Sur  la  question  des  chômages,  voici  le  vœu  pro- 
posé : 

«  La  section,  considérant  que  la  suppression  ou  tout  au  moins  la 
réduction  des  chômages  présente  un  intérêt  sur  lequel  il  est  inutile  d'in- 
sister, mais  se  plaçant  au  seul  point  de  vue  qui  la  concerne,  c'est-à-dire 
la  question  des  travaux,  ne  saurait  trop  recommander  l'emploi  des  moyens 
de  construction  et  d'entretien  propres  à  assurer  ce  résultat. 

M.  LE  Président.  —  Je  propose  de  remplacer  le  mot  «  réduction  »  parles 
mots  «  une  très  grande  réduction  ». 


1"  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  279 

Je  mets  siux  voix  la  résolution  ainsi  modifiée. 
La  résolution,  mise  aux  voix  est  adoptée. 

M.  LE  Paire.  —  Je  vous  remercie,  messieurs,  d'avoir  bien  voulu  aborder 
la  question  de  la  suppression  des  chômages;  je  remercie  vivement  les 
éminentes  personnalités  qui  ont  bien  voulu  éclairer  la  question  de  leurs 
lumières.  Ce  remerciement,  je  vous  l'adresse  non  seulement  au  nom  de 
tous  ceux  qui  vivent  de  la  batellerie,  mais  aussi  au  nom  de  tous  ceux  qui 
en  ont  besoin  et  qui  s'en  servent.  (Très  bien!) 

M.  LE  Président.  —  Notre  ordre  du  jour  est  épuisé.  Il  me  reste  à  vous 
remercier,  messieurs,  de  l'aide  que  vous  avez  apportée  aux  travaux  de  la 
section,  et  à  m'excuser  des  défectuosités  que  vous  avez  pu  remarquer  dans 
mon  action.  (Dénégations.)  Je  vous  remercie,  messieurs.  (Applaudis- 
sements.) 

M.  DE  TiMONOFF.  —  La  Russie  a  toujours  été  placée  au  dernier  rang  par 
ordre  alphabétique.  Mais,  messieurs,  lorsqu'il  s'agit  de  remercier  un  pré- 
sident français,  vous  permettrez  à  un  Russe  d'être  le  premier. 

Monsieur  le  Président,  vous  avez  conduit  nos  débats  avec  une  grâce  qui 
sera  longtemps  gravée  dans  notre  mémoire.  Les  résultats  en  seront  fruc- 
tueux pour  la  science  et  la  navigation  de  tous  les  pays. 

Je  crois,  messieurs,  qu'il  est  de  notre  devoir  de  remercier  M.  le  Pré- 
sident et  le  Bureau  de  la  façon  dont  ils  ont  conduit  la  discussion.  (Applau- 
dissements.) 

M.  Grenier.  —  Vous  savez,  messieurs,  combien  il  est  délicat  et  difficile 
de  rédiger  un  rapport  et  les  conclusions  qu'on  soumet  à  un  Congrès. 
M.  l'Ingénieur  Robert  a  bien  voulu  accepter  cette  mission;  nous  devons 
l'en  remercier  et  le  féliciter  de  la  manière  distinguée  dont  il  s'en  est 
acquitté.  (Applaudissements,) 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  je  vous  donne  rendez-vous  pour  la  séance 
générale  de  demain  matin. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


2'  SECTION 


NAVIGATION  INTÉRIEURE 

EXPLOITATION 


PREMIÈRE  SÉANCE 

Lundi  30  juillet. 


Présidence  de  M.  Lainey. 

La  séance  est  otwerte  à  deux  heures  et  quart. 

M.  LE  Président.  —  Pour  constituer  le  bureau,  j'invite  à  prendre  place  sur 
Testrade  à  mes  cotés,  comme  Vice-Présidents  :  Allemagne,  M.  Sympher;  — 
Autriche,  M.  Schromm:  —  France,  M.  Pontzen;  — Pays-Bas,  M.  Déking-Dura; 
—  Russie,  M.  de  IIoerschelmann  ;  et  comme  Secrétaires  :  Allemagne, 
M.  Rehder  ;  —  Autriche,  M.  Rytir  ;  —  France,  MM.  Pjgache  et  Dr.  Imbeaux  ;  — 
Hongrie,  M.  Hoszpotzky. 

M.  LE  Président.  —  J'ai  d'abord  à  faire  à  la  section  une  communication. 

M.  Van  Bosse  a  déposé  un  rapport  sur  la  o*'  question  (utilisation  des  voies 
navigables  naturelles)  ;  il  a  relevé  dans  son  travail  quelques  petites  erreurs 
et  il  a  déposé  un  erratum  ;  ceux  des  membres  de  la  section  qui  désireraient 
en  prendre  connaissance  le  trouveront  entre  les  mains  de  MM.  les  secré- 
taires. 

Je  vais  maintenant  avoir  Thonneur  de  vous  donner  Icclure  des  princi- 
paux articles  du  règlement  relatifs  aux  travaux  des  sections  : 

«  ART.  6.  —  Le  bureau  du  Congrès  et  les  bureaux  des  sections  fixent, 
chacun  en  ce  qui  le  concerne,  les  ordres  du  jour  des  délibérations. 

c  La  Commission  d'organisation  arrête  à  l'avance  le  programme  des 
séances  et  des  excursions,  sous  réserve  des  modiQcations  qui  seront  jugées 
utiles  par  le  bureau  du  Congrès. 

«  Ce  programme  est  remis  à  tous  les  membres  au  début  de  la  session,  » 


282  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

«  ART.  9.  —  Le  programme  des  questions  à  soumettre  aux  délibérations 
du  Congrès  est  arrêté  par  la  Commission  d'organisation  qui  pi*ovoque,  sur 
chaque  question,  la  production  de  rapports  préparatoires  devant  servir 
de  base  aux  discussions.  Ces  rapports  ou  leurs  traductions  dans  l'une  des 
langues  indiquées  à  l'article  11  sont  envoyés  aux  membres  du  Congrès  avant 
l'ouverture  de  la  session.  » 

tf  ART.  10.  —  Les  délibérations  en  sections  s'ouvrent  par  un  résumé 
sommaire  des  rappoits  préparatoires. 

«  Après  discussion  des  questions  qui  lui  sont  soumises,  chaque  section 
désigne  un  ou  plusieurs  rapporteurs  chargés  de  soutenir,  en  séance  plé- 
nière,  les  conclusions  qu'elle  a  adoptées.  » 

«  ART.  H.  —  Les  délibérations  en  séances  plénières  ont  lieu  en  Irois 
langues  :  finançais,  anglais  et  allemand. 

c  Les  orateurs  ne  peuvent  occuper  la  tribune  pendant  plus  de  quinze 
minutes,  ni  parler  plus  de  deux  lois  dans  la  même  séance  sur  le  môme 
sujet,  à  moins  que  l'Assemblée  consultée  n'en  décide  autrement.  » 

«  ART.  15.  —  Un  compte  rendu  détaillé  des  tiavaux  du  Congrès  sera 
publié  et  adressé  à  chacun  des  membres  du  Congres  par  les  soins  de  la 
Commission  d'organisation.  Celle-ci  se  réserve  de  fixer  l'étendue  des  mé- 
moires ou  communications  livrés  à  l'impression.  » 

Vous  savez,  messieurs,  que  la  a**  section  a  à  examiner  trois  questions 
qui  sont  respectivement  les  5%  4*^  et  5*^  du  programme.  La  5"  question 
est  intitulée  :  «  Utilisation  des  voies  navigables  naturelles  h  faible  mouil- 
lage en  dehors  de  leur  partie  maritime.  » 

Il  a  été  fourni  au  Congrès  quatre  rapports  sur  cette  question  :  l'un  par 
M.  Suppan,  le  deuxième  p^r  M.  Wahl,  le  troisième  par  M.  Van  Bosse,  le 
quatrième  par  M.  de  Timonolf. 

Avant  l'ouverture  de  la  séance,  M.  deTimonolTestvenu  m'informer  qu'en 
y  réfléchissant,  il  croyait  que  son  rapport  était  plutôt  du  ressort  de  la 
1'^'' section,  et  il  m'a  demandé  l'autorisation  de  le  retirer  de  notre  ordre 
du  jour  pour  le  porter  à  la  l*"*  section. 

Je  me  suis  rangé  à  l'avis  de  M.  deTimonofîet  hii  ai  accordé  l'autorisation 
qu'il  demandait.  Ceux  d'entre  vous  qui  désireraient  assister  à  la  discussion 
de  son  rapport  voudront  donc  bien  se  rendre  à  la  T*"  section. 

La  4*  question  est  intitulée  :  «  Progrès  des  applications  de  la  mécanique 
à  l'exploitation  des  voies  navigables.  Monopoles  de  traction  ». 

Enfin  le  titre  de  la  5*"  section  est  :  «  Institutions  de  prévoyance  et 
d'instruction  pour  le  personnel  de  la  batellerie  ». 

U  me  semble  au  premier  abord  que  la  5*  question,  la  première  qui  nous 
concerne,  ne  devra  pas  prendre  beaucoup  de  temps,  et  que  la  5*  question 
ne  comportera  pas  non  plus  une  discussion  très  étendue.  C'est  la  V  ques- 
tion qui,  de  beaucoup,  donnera  lieu  aux  développements  les  plus  longs: 
un  certain  nombre  d'orateurs  m'ont  déjà  fait  savoir  qu'ils  se  proposaient 
de  prendre  la  parole  sur  cette  question. 


2*  SECTION.  —  i'*  SÉANCE.  285 

Par  conséquent,  comme  nous  avons  quatre  séances  à  notre  disposition, 
je  propose  a  priori,  et  sauf  meilleur  avis  au  cours  des  débals,  de  consacrer 
notre  séance  d'aujourd'hui  h  l'examen  de  la  S''  question,  de  donner  deux 
séances  à  la  discussion  de  la  V  et  enfin  de  traiter  la  5""  dans  notre  der- 
nière séance.  (Assenliment.) 

Le  bureau  élant  d'accord  avec  moi,  je  propose  formellement  de  régler 
ainsi  notre  ordre  du  jour  et  je  mets  la  motion  aux  voix. 

La  motion,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Nous  abordons  donc  immédiatement  la  discussion 
de  la  S*"  question. 

Les  travaux  qui  nous  sont  soumis  comportent  l'utilisation  des  voies 
navigables  naturelles  à  faible  mouillage,  en  dehors  de  leur  partie  mari- 
time. 

Nous  avons,  sur  cetle  question,  des  rapports  de  MM.  Suppan,  Wahl  et 
Van  Bosse. 

M.  Van  Bosse  nous  écrit  qu'à  son  grand  regret  11  lui  a  été  impossible  de 
pprtir  pour  Paris  ;  il  nous  prie  de  l'excuser. 

M.  Petithomme.  —  Monsieur  le  président,  j'avais  écrit  à  M.  Pavie  pour  le 
prévenir  que  M.  Wahl  était  en  congé  et  qu'en  cas  de  nécessité  j'étais  là 
pour  le  représenter. 

M.  LE  Président.  —  M.  Suppan  n'est  pas  là  non  plus  ;  tous  les  rappor- 
teui*s  de  la  5'^  question  sont  absents. 

Par  contre,  nous  avons  ici  deux  rapporteurs  de  la  5""  question. 

M.  ScHALLER.  —  Monsieur  le  président,  j'aurais  une  communication  à 
faire  au  sujet  de  la  5°  question.  Je  n'ai  pas  déposé  de  rapport  imprimé, 
mais  j'ai  eu  l'honneur,  au  congrès  de  Bruxelles,  il  y  a  deux  ans,  de 
faire  un  rapport  sur  un  appareil  imaginé  par  M.  Kretz;  c'est  de  cet  appa- 
reil que  je  désirerais  entretenir  la  section. 

M.  LE  Président.  —  Monsieur  Schaller,  vous  aurez  la  parole  à  la  fin  de 
la  séance. 

Les  trois  rapporteurs  de  la  5"  question  sont  maintenant  présents; 
MM.  les  secrétaires  voudront  bien  prier  les  rapporteurs  de  la  3*^  question 
de  se  trouver  exactement  ici  jeudi  prochain;  nous  réservons  toujours  les 
séances  de  demain  et  après-demain  à  la  discussion  de  la  4^  question  et 
nous  allons  aujourd'hui  nous  occuper  de  la  5*". 

M.  Dazet.  —  Lorsque  tout  à  l'heure  la  section  a  réglé  l'ordre  de  ses 
travaux,  l'un  de  nos  collègues,  qui  doit  prendre  la  parole  dans  la  5'' question, 
a  quitté  la  salle.  Je  demande  donc  que  son  droit  soit  réservé  pour  jeudi, 
jour  où  il  croyait,  sur  la  foi  du  vote  qui  a  été  émis,  voir  venir  en  discussion 
la  question  qui  l'intéresse. 

Mais  cette  réserve  faite,  je  ne  mets  aucun  obstacle  à  ce  que  nous  débu- 
tions aujourd'hui  par  l'étude  de  la  5*^  question.  {Marques  iV approbation.) 

M.  LE  Président.  —  Le  droit  de  notre  collègue  sera  réservé,  ainsi  que  le 
demande  M.  Dazet. 


284  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Toutefois,  si  la  section  le  veut  bien,  nous  allons  suspendre  la  séance 
pendant  quelques  minutes;  cela  donnera  peut-être  à  nos  collègues  en 
retard  le  temps  d'arriver.  (Assentiment.) 

La  séance  est  suspendue. 

La  séance^  suspendue  à  2  A.  45  minutes,  est  reprise  à  2  h.  bO  minutes. 

M.  LE  Président.  —  La  séance  est  reprise,  et  je  vous  propose  d'aborder 
immédiatement  la  3'  question,  conformément  à  votre  première  résolution. 

M.  Wahl  est  absent  de  Paris,  il  n'a  pas  pu  se  lendre  au  congrès  ;  mais 
il  a  prié  son  ami  M.  Petithomme  de  rendre  compte  du  rapport  qu'il  a 
adressé  à  la  2®  section. 

M.  Petilhomme  va  avoir  l'obligeance  de  nous  résumer  ce  rapport,  je  lui 
donne  la  parole. 

M.  Petithomme.  —  Messieurs,  je  vous  demanderai  d'abord  toute  votre 
indulgence,  car  j'ai  la  tâche,  assez  délicate  à  remplir,  de  résumer  un 
rapport  dont  je  ne  suis  pas  Pauleur. 

M.  Wahl,  en  étudiant  l'utilisation  des  voies  navigables  naturelles,  fait 
remarquer  que  les  cours  d'eau  des  colonies,  ceux  de  l'Afrique  en  parti- 
culier, ont  en  général  une  caractéristique  commune,  c'est  de  présenter, 
sinon  pendant  toute  la  durée  de  l'année,  au  moins  pendant  une  bonne 
partie,  des  mouillages  très  faibles,  qui  ne  sont  souvent  que  de  50  ou 
60  centimètres,  ou  sont  môme  inférieurs  à  ce  chiffre. 

11  se  demande,  dans  ces  conditions,  quels  sont  les  meilleurs  procédés 
à  employer,  les  meilleures  tentatives  faites  jusqu'ici,  pour  permettre 
d'utiliser,  au  point  de  vue  des  usages  commerciaux,  les  faibles  profondeurs 
que  nous  offrent  ces  cours  d'eau. 

En  ce  qui  concerne  les  vapeurs,  c'est-à-dire  les  bâtiments  qui  donnent 
la  force  motrice  nécessaire,  M.  Wahl  envisage  ce  qui  se  fait  principa- 
lement en  Angleterre  et  en  France.  11  Jes  divise  en  deux  catégories;  les 
types  employés  sont  tantôt  à  roues  et  tantôt  à  hélices. 

Les  vapeurs  à  roues  peuvent  être  eux-mêmes  de  trois  espèces  :  avec 
roues  latérales;  avec  une  roue  unique  à  l'arrière,  comme  l'ont  fait  surtout 
les  constructeurs  anglais  ;  avec  deux  roues  à  l'arrière. 

Le  premier  procédé,  qui  donne  en  général  une  meilleure  utilisation, 
qui  facilite  singulièrement  l'arrimage  à  bord  de  l'appareil  moteur  et 
évaporatoire,  a,  par  contre,  l'inconvénient  d'augmenter  considérablement 
les  dimensions  transversales  du  bâtiment,  et  nuit  beaucoup  à  la  facilité 
d'accostage,  principalement  dans  les  rivières  des  colonies  où  les  quais 
manquent  le  plus  souvent. 

Les  navires  à  roue  arrière  unique  sont,  au  contraire,  d'une  construc- 
tion beaucoup  plus  simple  ;  il  suffit  d'une  machine  à  un  cylindre  —  deux 
cylindres  si  l'on  veut  —  agissant  directement  sur  la  roue. 

Par  contre,  ce  système  ne  donne  comme  rendement,  soit  pour  la  vitesse 
môme  du  navire,  soit  au  point  de  vue  du  remorquage,  que  des  résultats 
plutôt  médiocres. 


2-  SECTION.  —  l-  SÉANCE.  285 

Aussi  quelques  constructeurs  ont-ils  employé  le  navire  à  deux  roues 
arrière,  permettant  d'affiner  les  formes  et,  pour  ainsi  dire,  de  les  assimiler 
à  celles  des  navires  à  hélices  ordinaires,  mais  entraînant  d'un  autre  côté 
une  certaine  complicaHon  de  Tappareil  moteur  et  évaporatoire. 

Depuis  quelques  années,  on  a  employé  beaucoup  plus  de  vapeurs  à 
hélices,  cherchant  à  les  substituer  aux  navires  à  roues,  de  manière  à 
relrouver  sur  Tappareil  moteur  de  l'hélice,  c'est-à-dire  sur  l'appareil  à 
allure  un  peu  rapide,  les  bénéfices  de  légèreté  et  de  facilité  d'entretien  que 
ne  possèdent  pas  les  machines  assez  lentes  des  navires  à  roues,  ou  qu'elles 
perdent,  sous  le  rapport  de  Tentrelien,  lorsqu'elles  emploient  des  machines 
à  allure  plus  rapide  avec  des  transmissions  au  moyen  d'engrenages. 

Le  dispositif  habituel  des  hélices  employées  sur  les  navires  ordinaires, 
ayant  un  tirant  d'eau  pour  ainsi  dire  illimité,  ne  s'appliquait  pas  aux 
navires  destinés  à  naviguer  sur  les  cours  d'eau  des  colonies  où  le 
mouillage,  comme  nous  l'avons  dit,  se  tient  quelquefois  au-dessous  de 
(50  centimètres.  On  a  donc  été  conduit  à  étudier  et  à  appliquer  un  système 
d'hélices  d'un  diamètre  plus  faible,  mais  toutefois  encore  assez  important 
pour  pouvoir  utiliser  la  puissance  des  moteurs,  entraînant  par  conséquent 
des  dimensions  supérieures  à  celles  que  permettait  le  tirant  d'eau;  on 
a  été  amené  à  appliquer  le  système  des  hélices  sous  voûte. 

Dans  ce  dispositif,  les  propulseurs  sont  logés  dans  un  canal  ménagé 
dans  les  fonds  du  bateau,  et  dont  la  voûte  s'infléchit  à  chaque  extrémité 
pour  se  raccorder  avec  le  fond.  Au  repos,  les  hélices  émergent  d'une 
quantité  qui  peut  être  égale  à  leur  rayon.  En  marche,  dès  les  premiers 
tours  de  machine,  les  canaux  se  remplissent  entièrement  d'eau  et  les 
hélices  fonctionnent  à  l'état  de  complète  immersion. 

Ce  système  comprend  deux  catégories  :  hélices  sous  voûte  arrière  et 
hélices  sous  voûte  milieu. 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  il  présente  l'inconvénient  d'exposer  les  propul- 
seurs à  des  ruptures  par  la  rencontre  des  bois  flottants,  si  fréquents 
dans  les  cours  d'eau  des  colonies,  ou  d'en  voir  le  fonctionnement  paralysé 
par  les  paquets  d'herbes  qui  s'enroulent  autour  des  ailes,  tout  corps 
étranger  en  suspension  dans  l'eau  étant  naturellement  attiré  sous  la  voûte 
pendant  la  marche. 

Une  autre  objection  est  l'usure  rapide  des  coussinets  et  des  paliers 
extérieurs  des  arbres,  usure  provenant  du  sable  et  de  la  vase  en  suspen- 
sion dans  l'eau  et  remués  par  les  hélices. 

Ceci  est  un  inconvénient  impossible  à  éviter. 

Le  système  des  hélices  sous  tambour  arrière  comporte  des  formes  de 
voûte  très  variables,  suivant  les  constructeurs.  Les  premiers  essais  en  ont 
été  faits,  à  notre  connaissance  :  en  Angleterre,  par  M.  Thornycroft;  en 
France,  par  M.  Oriolle,  sur  la  Loire,  et  par  M.  Labat,  sur  la  Gironde.  Le 
dispositif  de  ce  dernier  constructeur  présente  la  particularité  d'une  voûte 
débouchée  à  son  extrémité,  où  elle  est  munie  d'un   volet  cylindrique 


286  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

mobile,  qui  peut  se  rabattre  en  marche  arrière,  en  vue  d'assurer  la  mise 
en  route  du  bâtiment  dans  ce  sens. 

Mais,  à  notre  connaissance,  la  première  application  réellement  pratique 
et  particulièrement  intéressante,  à  ce  titre,  de  ce  mode  de  construction 
a  été  poursuivie  par  la  Compagnie  des  Messageries  fluviales  de  Cochin- 
chine. 

Cette  Compagnie,  en  étudiant  des  formes  de  voûte  appropriées,  a  obtenu 
des  résultats  assez  favorables,  tant  aux  essais  qu'en  pratique  courante, 
pour  doter  son  service  régulier  sur  les  rivières  de  Cochinchine,  d'une 
ïloltille  complète  de  ce  type. 

Elle  a  réalisé  et  fait  construire  dans  les  ateliers  de  M.  Dubigeon,  à 
Nantes,  une  série  de  bâtiments  à  passagers,  de  30  mètres  de  long  et 
70  centimètres  de  tirant  d'eau,  qui  ont  donné  plus  de  H  nœuds  et  jusqu'à 
11  n.  5  de  vitesse  aux  essais  avec  un  déplacement  d'environ  65  tonneaux. 

Comme  navire  de  charge,  elle  a  exécuté  le  type  Bassac,  de  50  mètres  de 
longueur,  H  nœuds  de  vitesse  aux  essais,  70  centimètres  de  tirant  d'eau 
avec  40  tonneaux  de  porlée  en  combustible  et  marchandises. 

Comme  bâtiments  d'exploration,  elle  a  livré  sur  le  haut  Mékong,  pour 
l'administration  des  colonies,  deux  petits  bâtiments  de  25  mètres,  le  La 
Grandièrc  et  le  Mossié,  de  26  tonneaux  de  déplacement  et  de  10  nœuds 
de  vitesse. 

De  l'étude  théorique  de  ce  système,  aussi  bien  que  de  Tensemblede  toute 
une  série  de  résultats  concordauts,  tant  aux  essais  qu'en  service,  on  est 
fondé  à  conclure  que  le  bâtiment  à  hélices  sous  voûte  arrière  constitue 
un  outil  infiniment  plus  maniable  et  plus  élastique  que  le  navire  à  roues. 
L'affinement  des  lignes  de  lavant,  l'étude  judicieuse  des  lignes  d'eau  de 
l'arrière,  combinées  avec  les  formes  de  la  voûte,  permettent  de  chercher  à 
améliorer  le  rendement  propre  de  la  coque,  dans  des  limites  difficilement 
compatibles  avec  l'emploi  des  roues  arrière.  Les  facilités  de  manœuvres, 
de  giralion,  de  marche  arrière,  sans  être  parfaites,  sont  certainement 
supérieures.  L'attache  de  la  remorque  peut  y  être  placée  Suivant  les 
règles  habituelles. 

Sur  les  bâtiments  de  la  Compagnie  des  Messageries  fluviales  de  Cochin- 
chine,  au  tirant  d'eau  de  70  centimètres,  il  est  manifeste  que  les  puis- 
sances de  5  et  400  chevaux,  appliquées  à  des  propulseurs  dont  le  diamètre 
atteint  jusqu'à  1  m.  50,  assurent  largement  l'emploi  de  ces  navires 
comme  remorqueurs. 

Mais  môme  lorsqu'on  descend  à  des  tirants  d'eau  inférieurs,  réduits 
jusqu'à  40  centimètres  ou  même  au-dessous,  de  tels  bâtiments  peuvent 
encore  être  employés  utilement  à  des  remorquages  assez  importants. 

Des  expériences  faites  par  MM.  Claparède  frères,  et  qui  ont  fait  l'objet 
d'une  intéressante  communication  de  l'Association  technique  maritime 
{Bulletin  de  1896),  donnent  sur  ce  point  des  chiffres  qui  semblent  très 
favorables;  les  vapeurs  Derome  et  Roberer  construits  pour  la  maison 


2*  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  287 

Suberbie  à  Madagascar,  de  15  mètres  de  long,  2  m.  80  de  large,  55  cen- 
timètres de  tirant  d'eau,  déplaçante  tonneaux  et  munis  de  deux  hélices 
de  0  m.  70  de  diamètre,  ont  pu  remorquer,  en  Seine,  avec  une  puis- 
sance de  50  chevaux  environ,  et  un  peu  plus  de  200  tours,  des  péniches 
de  3™*,2  de  maître  couple  immergé,  à  une  vitesse  de  10  kilomètres. 

Les  mêmes  bâtiments,  en  route  libre,  ont  réalisé  une  vitesse  de  plus  de 
10  nœuds,  avec  un  peu  plus  de  80  chevaux. 

11  nous  reste  à  parler  de  l'emploi  de  la  voûte,  non  plus  à  Tarrière,  mais 
au  milieu  du  navire. 

Mis  en  application,  pour  la  première  fgis  à  notre  connaissance,  par  la 
maison  Oriolle,  sur  un  petit  vapeur  à  passagers,  du  port  de  Toulon,  ce 
dispositif  a  l'ait  l'objet  d'une  application  relativement  récente,  au  service 
des  Messageries  accélérées  de  la  Loire,  entre  Nantes  et  Orléans. 

MM.  de  la  Brosse  et  Fouché  ont  construit,  à  cet  ciïct,  un  vapeur  à 
2  hélices,  le  Fram,  long  de  40  mètres,  large  de  5  m.  50,  ayant  1  m.  10 
de  creux  seulement,  c'est-à-dire  excessivement  bas.  Ce  bâtiment  cale  lège 
28  centimètres  avec  son  approvisionnement  normal  de  charbon  à  bord. 
Son  aspect  général  est  indiqué  par  la  planche  11  jointe  au  rapport  de 
M.  Wahl. 

Il  est  étudié  à  l'effet  de  servir,  soit  de  porteur,  soit  de  remorqueur. 
Comme  porteur,  il  peut  recevoir  jusqu'à  80  tonneaux  de  chargement,  en 
augmentant  son  tirant  d'eau  jusqu'à  70  centimètres.  Sa  vitesse  au  tirant 
d'eau  de  28  centimètres  a  été  de  9  nœuds,  aux  essais. 

Pour  le  remorquage,  on  a  construit  spécialement  des  chalands,  dont  le 
modèle  est  le  Commandant-Marchand,  calant  lège  16  centimètres  et 
pouvant  porter  80  tonneaux  au  tirant  d'eau  de  0  m.  55. 

D'après  les  renseignements  fournis  par  les  constructeurs,  l'effort  de 
remorquage  du  Fram,  à  28  centimètres  de  tirant  d'eau,  est  de  1500  kilo- 
grammes pour  une  force  de  150  chevaux  indiqués,  ce  qui,  suivant 
MM.  de  la  Brosse  et  Fouché,  lui  permet  de  remorquer  5  chalands  du  type 
ci-dessus,  de  0  m.  70  environ  de  calaison,  à  une  vitesse  de  6  kilomètres 
environ. 

Le  premier  voyage  de  ce  vapeur  a  été  effectué  par  les  plus  basses  eaux 
de  la  Loire.  11  a  fait  le  parcours  de  Nantes  à  Orléans,  à  un  tirant  d'eau  de 
27  centimètres,  et  a  passé  sur  des  seuils  à  peine  recouverts  par  une  égale 
hauteur  d'eau. 

Ces  bâtiments  avec  hélices  sous  voûte  à  la  partie  milieu  ont  l'avantage 
sur  les  bâtiments  avec  hélices  sous  voûte  arrière  de  se  prêter  aussi  bien  à 
la  marche  en  arrière  qu'à  la  marche  en  avant. 

C'est  un  peu  le  cas  de  VÉlëphanty  remorqueur  construit  pour  la  marine 
militaire.  Aux  essais,  on  lui  avait  imposé  deux  heures  consécutives  de 
marche  arrière. 

M.  Wahl  donne  ensuite  un  tableau  comparatif  des  résultats  obtenus  par 
les  différents  types  de  bateaux  dont  nous  venons  de  parler. 


288  PROCÈS-VERBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Les  relevés  qui  figurent  à  ce  tableau  ne  sont  pas  assez  nombi-eux  pour 
qu'on  puisse  en  tirer  des  conclusions  absolues. 

En  ce  qui  concerne  les  bâtiments  à  hélices  sous  voûte  arrièi'e,  nombre 
(le  questions  seraient  à  élucider  par  des  expériences  complètes  auxquelles 
chaque  constructeui*  aurait  certainement  les  moyens  de  procéder. 

Les  mêmes  questions  se  posent  pour  les  bâtiments  à  hélice  sous  voûte 
milieu.  Il  n  est  pas  poî?sible  de  tirer  des  conclusions  précises  des  deux  expé- 
riences mentionnées,  celles  du  Frani  et  du  Capitaine-Flayelle. 

D'ailleurs,  même  en  ne  comptant  que  sur  des  valeurs  de  l'utilisation 
extrêmement  réduites,  il  importe  de  faire  ici  une  réserve  essentielle. 

Tous  les  chiffres  donnés  s'appliquent  à  des  essais  faits  en  eau  profonde; 
ils  ne  tiennent  pas  compte  de  la  perte  de  vitesse  et,  par  suite  de  rende- 
ment, du  matériel  fluvial  des  difl'érents  types,  qui  doit  se  produire  quand 
la  profondeur  d'eau  diminue.  Cette  réduction  a  été  constatée  à  maintes 
reprises.  Il  est  certain  qu'elle  augmente  dans  une  mesure  importante  les 
frais  d'exploitation  et  notamment  la  dépense  de  combustible  par  mille 
parcouru;  mais  nous  ne  possédons  pas,  personnellement,  sur  ce  point, 
de  données  d'expériences  suffisantes  pour  pouvoir  émettre  un  avis  sur  les 
avantages  et  les  inconvénients  que  présentent,  à  ce  point  de  vue,  les  diflé- 
rentes  formes  de  coques  ou  les  systèmes  de  propulseurs. 

Quant  aux  dispositions  à  prendre  pour  l'envoi  des  navires  à  faible  tirant 
d'eau  aux  Colonies,  il  est  évident  qu'elles  reposent  surtout  sur  les  moyens 
dont  on  dispose. 

C'est  une  question  d'armateurs  sur  laquelle  je  ne  me  j)ermettrai  pas 
d'insister. 

Pour  les  appareils  moteurs,  leur  choix  sera  en  grande  partie  décidé  par 
le  personnel  et  le  combustible  dont  on  pourra  disposer  aux  colonies.  Entre 
les  mains  d'indigènes,  il  faudra  mettre  des  appareils  simples  ;  il  faudra 
faire  des  chaudières  larges  et  robustes,  avec  une  large  chambre  de  com- 
bustion, si  on  ne  dispose  comme  combustible  que  de  bois  ou  de  charbon 
de  mauvaise  qualité,  comme  c'est  souvent  le  cas. 

Le  matériel  remorqué  doit  être  en  proportion  convenable  avec  les 
remorqueurs,  mais  je  ne  veux  pas  retenir  l'attention  de  la  Section  sur  ce 
point,  qui  n'a  qu'un  intérêt  secondaire. 

Je  terminerai  par  les  conclusions  énoncées  par  M.  Wahl  lui-même  : 

«  Nous  croyons  pouvoir  conclure,  des  faits  mentionnés  par  le  présent 
rapport,  que,  sauf  en  ce  qui  a  trait  à  la  pratique  courante  et  aux  conditions 
de  construction  que  nous  avons  rappelées,  les  expériences  exécutées  jus- 
qu'ici, ou  tout  au  moins  celles  qui  ont  été  publiées,  sont  insuffisantes  pour 
permettre  de  résoudre,  d'une  façon  rationnelle,  le  problème  de  l'exploita- 
tion des  cours  d'eau  à  faible  mouillage. 

«  En  conséquence,  nous  proposons  de  mettre  à  l'étude  du  prochain 
Congrès  les  questions  suivantes,  si  elles  n'ont  pas  fait  l'objet,  à  la  présente 
session,  de  communications  de  nature  à  les  élucider  : 


2*  SECTION.  —  !'•  SÉANCE.  281» 

<«  1^  Rendement  comparé  des  différents  types  de  bâtiments  de  rivière, 
de  tirants  d'eau  inférieurs  à  75  cenlimùtres  —  choix  des  formes  de 
Carrière^  pour  les  navires  à  roues,  formes  des  voûtes  pour  les  navires  à 
hélices.  —  Dimensions  et  tracés  à  adopter  pour  les  propulseurs. 

a  2**  Diminution  de  vitesse  et  d'utilisation  due  à  la  réduction  des  hau- 
teurs d'eau  sous  quille,  pour  les  mêmes  navires,  par  rapport  aux  résultats 
obtenus  en  eau  profonde.  » 

Je  me  pcrinetlroi  maintenant,  en  mon  nom  personnel,  de  demander  s'il 
n\  aurait  pas  lieu,  pour  la  Section,  d'examiner  les  deux  questions 
suivantes. 

Des  expériences  récentes  faites  en  Angleterre,  qui  sont  aujourd'hui  plus 
que  des  expériences,  qui  constituent  une  réalisation  très  pratique  des 
turbines  à  vapeur  dans  le  genre  de  celle  de  M.  Parsons,  ont  montré  qu'on 
pouvait  obtenir  des  appareils  moteurs  à  vapeur  de  Icspèce  donnant  un 
rendement  excellent.  Ces  appareils  ont  l'avantage,  qui  est  un  inconvénient 
dans  certains  cas,  mais  qui  dans  les  bâtiments  à  faible  tirant  d'eau  est 
un  avantage,  de  tourner  à  un  grand  nombre  de  tours,  ce  qui  permettrait 
d'employer  des  hélices  d'un  diamètre  plus  faible  que  celles  qu'on  emploie 
ordinairement  et  diminuerait  la  hauteur  de  la  voûte  au-!iessus  de  la 
llottaison. 

En  second  lieu,  les  expériences  faites  principalement  on  France  par  la 
marine  militaire,  expériences  peu  avancées,  il  est  vrai,  mais  dont  les 
résultats  sont  absolument  concluants,  permettent  de  dire  aujourd'hui  que 
deux  hélices  d'un  diamètre  très  faible,  attelées  sur  le  même  arbre, 
peuvent  donner  le  même  rendement  qu'une  hélice  d'un  plus  grand 
diamètre  attelée  sur  le  même  arbre  et  tournant  à  un  nombre  de  tours 
diflérent. 

Par  conséquent,  je  pense  qu'il  y  aurait  lieu  de  demander  aux  personnes 
susceptibles  de  faire  des  communications,  soit  pour  le  présenta  soit  pour 
l'avenir,  une  sorte  d'étude  des  expériences  faites  sur  les  moteurs  à  allure 
rapide  et  l'emploi  de  deux  hélices  plus  petites  attelées  au  même  arbre,  en 
vue  d'améliorer  encore  le  rendement  des  navires  à  faible  tirant  d'eau, 
rendement  qui,  je  crois,  pourrait  certainement  atteindre  celui  qu'on  obtient 
avec  des  navires  de  dimensions  plus  considérables  et  d'un  tirant  d'eau 
normal,  sous  réserve  de  celte  question  très  délicate  de  l'inllucnce  des  bas- 
fonds  sur  la  marche,  le  rendement  et  le  remorquage.  (Applaudissements.) 

M.  DE  BovET.  —  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Président.  —  Vous  avez  la  parole. 

M.  DE  BovET.  —  Messieurs,  comme  suite  au  vœu  que  vient  d'émettre  le 
précédent  orateur,  j'ajouterai  qu'il  a  été  fait  divers  essais,  non  plus  d'une 
hélice  sous  voûte,  mais  d'une  véritable  turbine  qui  a  été  étudiée  par 
M.  Zeuner.  Le  nom  de  celui  qui  l'a  imaginée  suffirait  pour  la  recommander 
à  l'attention  de  tout  le  monde;  elle  a  été  essayée  par  la  Compagnie  de 
louage  de  l'Elbe. 

10 


290  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  ne  sais  s'il  y  a  ici  quelque  représentant  de  celle  Compagnie  suscep- 
tible de  nous  donner  des  renseignements  sur  les  résullats  de  ces  essais; 
je  serais  extrêmement  heureux  qu'on  nous  en  donnât  aujourd'hui;  mais, 
si  c'est  impossible,  je  désirerais  en  voir  apporter  au  Congrès  suivant. 

Il  ne  s'agit  plus  d'une  hélice  ordinaire,  bien  qu'il  y  ail  une  certaine 
ressemblance;  c'est  une  turbine  genre  Girard,  mais  qui  en  dillere  en  ce 
sens  que  les  aubages  sont  inversés;  l'aubage  mobile  est  en  avant;  il 
appelle  l'eau  et  la  renvoie  surTaubage  fixe. 

C  est  exactement  la  disposition  inverse  des  turbines  ordinaires;  l'appareil 
est  très  pelitet  susceptible  d'une  grande  vitesse;  il  serait  beaucoup  plus 
petit  que  la  turbine  équivalente;  je  me  rappelle  avoir  vu,  au  moment 
où  Ton  préparait  ces  essais,  une  turbine  qui  n'avait  que  quelques  déci- 
mètres de  diamètre  et  qui  élait  destinée  à  être  placée  à  bord  d'un  loueur 
de  la  Compagnie. 

Il  serait  extrêmement  utile  pour  le  Congrès  de  connaître  les  résullats 
de  ces  essais  qui,  aprioriy  paraissaient  devoir  être  très  intéressants  pour 
la  marche  en  avant,  car  il  restait  un  doute  sur  ce  qu'on  obtiendrait  pour 
la  marche  en  arrière. 

M.  Sympiier.  —  Es  ist  durch  den  llerrn  Vorredner  der  Wunsch  ausgespro- 
chen  worden,  ob  nicht  Vertreter  der  «  Kelte  »  hier  waren,  damit  sie  ûbcr 
die  bisherigen  Erfahrungen  berichten  kônnten,  welche  mit  dem  Zeu- 
nerschen  Ilinterradmotor,  mit  den  Turbinen  gemacht  sind.  Ich  glaube, 
dass  llerr  Professor  Engels  aus  Dresden  hier  ist;  der  wûrde  vielleichl 
in  der  Lage  sein,  darùber  Auskunft  zu  geben. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Engels. 

M.  Engels. —  Meine  llerren,  ichbedauere,  den  Wegzur  Tribune  vergeblich 
gemacht  zu  haben;  demi  ich  bin  nicht  in  der  Lage,  Ihneii  authentische 
Auskunft  geben  zu  kônnen  ùber  die  Erfahrungen,  die  mit  dem  Zeunerschen 
Turbinenrade  gemacht  sind.  Ich  kann  nur  referiren,  dass  nach  Ilorensa- 
gen  von  den  llerren  der  «  Kettc  »,  speciell  von  Ilerrn  Bellingrath,  durchaus 
zufriedenstellende  Aeusserungen  ùber  die  beim  Betriebe  mit  Turbinen- 
dampfern  gemachten  Erfahrungen  verlautbart  worden  sind.  Indessen  bitte 

M.  Sympher.  —  Le  précédent  oraleur  a  demandé  s'il  ne  se  trouvait  pas  ici  des 
représenlauls  de  la  «  Kelte  »  eu  mesure  de  donner  quelques  détails  au  sujet  dos 
expériences  faites  jusqu'à  présent  avec  le  moteur  Zeuner  à  roue  arrière,  avec 
les  turbines.  Je  crois  que  M.  le  professeur  Engels  de  Dresde  est  ici;  il  pourrait 
peut-être  nous  renseigner  à  ce  sujet. 

M.  Engels.  —  Messieurs,  je  crains  d'être  nionlù  inutilement  à  la  tribune, 
car  je  ne  suis  pas  en  mesure  de  pouvoir  vous  donner  des  renseignements 
authentiques  au  sujet  des  expériences  qui  ont  été  faites  avec  la  roue  à  turbine 
de  Zeuner.  J'ai  tout  simplement  entendu  dire  par  ces  Messieurs  de  la  a  Kette  », 
et  en  particulier  par  M.  Bellingrath,  que  les  expériences  faites  avec  les 
vapeurs  à  turbines  ont  donné,  au  point  de  vue  du  fonctionnement,  des  résultats 


2-  SECTION.  ~  i-  SÉANCE.  t>91 

ich  Sie  ineinc  Bemerkungen  nicht  irjj^endwie  als  massgebliclies  Material 
bctrachten  zu  wollen.  Mehrbedauerc  ich  zur  Sache  nicht  sagen  zu  kônnen. 

M.  DE  BovET.  —  Raison  de  plus  pour  désirer  que  la  question  soit  com- 
muniquée au  prochain  Congrès. 

M.  Sympher.  —  Ich  bille  hinzufûgen  zu  dûrfen,  dass  in  Deulschland  noch 
andere  Fabrikanten,  z.  B.  Ilerr  llollz  in  Harburg,  derarlige  Schiffe  baulen, 
und  dass  ich  noch  nieiner  eigenen  Kenntnis  sagen  kann,  dass  sich  die 
SchilVe  des  Herrn  Hollz  recht  gut  bewàhrt  haben  und  namenllich  auch 
viel  in  iibersecischen  Lândern,  aber  auch  in  Deulschland,  z.  B.  auf  dcr 
Aller  vcrwendet  worden  sind. 

M.  LE  Président.  —  M.  de  Bovet  exprime  le  vœu,  et  je  le  soumettrai  au 
vole  de  la  Section  dès  qu'il  l'aura  rédigé,  qu'une  des  questions  soumises 
au  prochain  Congrès  soit  celle  qu'il  a  soulevée. 

M.  DE  Bovet.  —  Certainement,  car  la  question  est  d'un  inlérêt  capital; 
même  chez  nous,  nous  avons  des  cours  d'eau  à  petit  mouillage  ;  mais  elle 
est  surtout  intéressante  dans  les  pays  nouveaux;  il  s'écoulera  encore  bien 
du  temps  avant  que  l'on  puisse  mettre  un  fleuve  d'Afrique  dans  le  môme 
état  que  la  Seine. 

Puisque  des  essais  ont  déjà  été  faits,  que  des  expériences  sont  en  cours, 
qu'on  nous  en  signale  d'autres  encore,  il  serait  intéressant  que  ceux  qui 
ont  fait  ces  essais  veuillent  bien,  dans  un  prochain  Congrès,  nous  en 
communiquer  les  résultais.  (Assentiment.) 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  conclusions  du  rapport  de 
M.  Wahl. 

Les  conclusions  de  M.  Wahl  sont  adoptées, 

M.  LE  Président.  —  En  son  nom  personnel,  M.  Petithomme  a  ajouté  aux 
conclusions  de  M.  Wahl  les  conclusions  suivantes  : 

«  Application  aux  bâtiments  à  faible  tirant  d'eau,  mus  par  des  hélices, 
de  moteurs  à  allure  rapide  tels  que  les  turbines  à  vapeur,  syslèmes  Par- 
sons,  Râteau,  etc.... 

«  Influence,  sur  la  propulsion  ou  le  remorquage,  de  l'emploi  d'hélices 
multiples  montées  sur  le  môme  arbre,  au  lieu  de  celui  d'une  hélice  unique 
par  arbre,  d'un  diamètre  plus  grand  et,  parlant,  d'une  allure  plus  lente.  » 

Je  mets  aux  voix  ces  conclusions. 

Les  conclusions  de  M.  Petithomme  sont  adoptées. 

livs  safisfaisants.  Je  vous  prie  toutefois  de  ne  pas  considérer  ce  que  je  viens  de 
dire  comme  une  chose  absolument  certaine,  sur  laquelle  on  puisse  se  baser.  Je 
regrette  de  ne  pouvoir  en  dire  plus  sur  la  question. 

M.  Sympher.  —  Pernieltez-moi  d'ajouter  qu'en  Allemagne  d'autres  construc- 
teurs, par  exemple  H.  Holtz  à  Ilarbourg,  construisent  des  navires  semblables.  Je 
puis  dire  qu'a  ma  connaissance,  les  navires  de  M.  Holtz  se  sont  très  bien  com- 
portés el  notamment  qu'ils  ont  aussi  été  employés  en  grand  nombre  dans  les 
pays  d'outre-nier,  et  en  Allemagne,  par  exemple  sur  l'Aller. 


292  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Président.  —  M.  de  Bovel  vient  de  me  communiquer  le  texte  de 
son  vœu;  il  est  ainsi  conçu  : 

«  La  deuxième  Section  exprime  le  vœu  qu'il  soit  apporté  au  prochain 
Congrès  des  renseignements  aussi  complets  que  possible  sur  les  essais 
déjà  faits  en  vue  d'utiliser,  sur  les  rivières  à  faible  mouillage,  des  appareils 
propulseur  dérivés  de  la  turbine.  » 

Je  mets  ce  vœu  aux  voix. 

Le  vœu  de  M.  de  Bovet  est  adopté. 

M.  Egan.  —  Schrgeehrte  Herren!  Gestatlcn  Sie  mir  zu  bemerken,  dass 
ich,  nachdem  mcines  Wissens  die  Sprache  des  Kongresses  franzôsisch, 
englisch  und  deulsch  ist,  imNamen  aller  derjenigen,  die  der  franzôsischen 
Sprache  nicht  màchtig  sind,  den  hochgeehrten  Hcrrn  Pràsidenten  bitte, 
die  Beschlùsse  sofort  nach  erfolgter  Abstimmung  in  der  Tagesordnung  fur 
die  nàchste  Sitzung  in  deutscher,  franzôsischer  und  englischer  Sprache 
wiederzugeben,  damit  die  Ilcrren  sich  sammllich  oricntiren  kônnen. 

M.  LE  PnÉsiDENT.  —  M.  Schallcr,  président  de  la  Chambre  de  commerce 
de  Strasbourg,  assistait  au  Congrès  de  Bruxelles;  il  a  entretenu  ce  Congrès 
d'un  système  de  dragage  expérimenté  sur  le  Rhin;  il  n'a  pas  fait  de 
rapport  imprimé,  mais  il  demande  à  la  Section  la  permission  de  lui 
donner  lecture  d'un  rapport  manuscrit. 

Je  crois  être  agréable  à  mes  collègues  en  donnant  la  parole  à  M.  Schaller 
sur  le  sujet  dont  il  veut  les  entretenir  et  qui  se  rapporte  parfaitement 
aux  questions  qui  intéressent  notre  Section.  {Assentiment,) 

Monsieur  Schaller,  vous  avez  la  parole. 

M.  Schaller.  —  Au  Congrès  international  de  navigation,  il  y  a  deux  ans, 
j'ai  eu  l'honneur  de  signaler  à  l'attention  des  membres  du  Congrès  un 
appareil  nouveau,  imaginé  par  M.  F.  Kretz,  ingénieur  civil,  h  Karlsruhe, 
lequel  a  pour  but  de  permettre  au  bateau  qui  s'en  trouve  muni  de  se 
frayer  en  peu  de  temps  un  chemin  à  travers  un  seuil  qui  s'est  produit  sur 
le  fleuve  qu'il  doit  parcourir;  par  extension,  un  bateau  spécialement 
installé  à  cet  effet  et  muni  de  cet  appareil  serait  à  même  de  maintenir  la 
navigation  ouverte  pendant  un  certain  temps,  au  moment  où  une  baisse 
subite  empêcherait  les  bateaux  remorqueurs  et  les  bateaux  chargés  de 
marchandises  d'atteindre  le  port  de  destination. 

Je  repète,  messieurs,  que  l'appareil  de  M.  Kretz  n'est  pas  destiné  à  rem- 
placer les  travaux  de  régularisation  définitive  d'un  fleuve;  mais  que  dans 
l'idée  de  l'inventeur,  il  doit  être  appelé  à  rendre  de  grands  services,  soit 

M.  Egan.  —  Très  honorés  Messieurs,  perniotlez-iiioi  de  vous  faire  remarquer 
que  les  langues  autorisées  dans  les  délibérations  du  Congrès  sont,  à  ma  connais- 
sance, le  français,  l'allemand  et  l'anglais.  Au  nom  de  tous  ceux  qui  ne  possèdent 
pas  la  lanffue  française,  je  jjric  notre  honorable  président  de  vouloir  bien,  aussitôt 
après  le  vote  des  conclusions,  les  reproduire  en  français,  en  anglais  et  en  alle- 
mand, dans  l'ordre  du  jour  de  la  séance  suivante,  afin  que  ces  Messieurs  puissent 
tous  s'orienter. 


2*  SECTION.  —  1"  SÉANCE.  295 

pour  le  passage  isolé  d'un  bateau  à  travers  un  seuil,  soit  pour  rouvrir 
pendant  quelque  temps  une  navigation  fermée  par  une  baisse  brusque  des 
eaux,  et  que  ces  travaux  ne  doivent  prendre  avec  l'appareil  Kretz  qu'un  temps 
très  minime  en  comparaison  de  celui  qu'exigerait  l'emploi  des  dragues 
ordinaires  en  usage  jusqu'à  ce  jour.  L'emploi  de  cet  appareil  aurait 
encore  l'avantage  de  ne  pas  réduire  sensiblement  la  surface  de  la  section 
des  cours  d'eau  et  par  suite  de  ne  pas  produire  un  écoulement  trop  rapide 
des  eaux  du  fleuve. 

J'avais  annoncé  au  Congrès  de  Bruxelles  que  des  expériences  seraient 
faites  dans  un  délai  prochain  avec  cet  appareil  et  que  j'aurais  l'honneur 
de  rendre  compte,  au  prochain  Congrès  de  navigation,  des  résultats  obte- 
nus. C'est  de  cette  lâche  que  je  viens  m'acquitter  aujourd'hui. 

Je  rappellerai  seulement,  pour  MM.  les  membres  du  présent  Congrès  qui 
n'ont  pas  connaissance^  de  l'appareil  de  M.  Kretz,  que  celui-ci  se  compose 
dans  sa  partie  principale  de  deux  tubes  métalliques  munis  d'ajutages 
placés  en  angle  sous  le  bateau;  des  pompes  puissantes  placées  sur  le 
bateau  refoulent  une  quantité  d'eau  considérable  à  travers  ces  ajutages; 
cette  eau  met  les  matières  du  fond  du  fleuve  en  mouvement  et  les  chasse 
hors  de  la  voie  du  bateau.  Ce  dernier  peut  ainsi  se  mouvoir  en  avant  par 
suile  de  l'abaissement  du  fond  du  fleuve.  On  ne  saurait  mieux  comparer 
l'appareil  de  M.  Kretz  qu'à  un  chasse-neige  du  type  utilisé  partout,  les 
deux  planches  du  chasse-neige  étant  remplacées  par  les  tuyaux  à  ajutages 
qui  projettent  l'eau  contre  les  matières  du  fond  du  fleuve  pour  les  metti'e 
en  mouvement. 

Je  dirai,  de  plus,  que  les  expériences  préliminaires  faites  en  1897  à 
Karlsruhe  sur  des  gisements  de  gravier,  sous  le  contrôle  d'agents  de  cette 
ville,  avaient  donné  des  résultats  favorables.  La  ville  de  Strasbourg  ouvrit, 
sur  ma  proposition,  un  crédit  d'une  certaine  importance  à  reffet  de  conti- 
nuer ces  essais  sur  le  Rhin;  ces  essais  sont  ceux  dont  je  parlais  il  y  a  deux 
ans  à  Bruxelles,  comme  devant  avoir  lieu  prochainement. 

Les  premiers  essais  eurent  lieu  les  22  et  23  décembre  1898  près 
d'Altripp,  sur  le  Rhin,  à  une  lieue  au-dessus  deMannheim;  le  fleuve  avait 
à  ce  moment  une  vitesse  de  1  m.  70  à  la  seconde;  le  bateau  dragueur  la 
Catheiûne,  long  de  25  mèlres,  large  de  5  mètres,  traversa  le  seuil  d'une 
longueur  de  130  mètres  en  une  heure  et  demie;  la  profondeur  avait 
été  portée  de  1  m.  50  à  1  m.  80,  augmentée  par  conséquent  de  0  m.  30, 
sur  une  largeur  de  10  mètres. 

Cette  expérience  donna  lieu  à  quelques  modifications  dans  l'agencement 
des  pompes  et  des  tubes  à  ajutages,  à  l'effet  défaire,  à  la  fin  du  mois  de 
mars  1899,  une  deuxième  expériincc  sur  le  Rhin,  près  de  Strasbourg.  Cette 
expérience  nécessita  elle-même,  au  dernier  moment,  quelques  changements 
dans  les  dispositions  prises,  une  crue  subite  ayant  fait  monter  le  Rhin  de 
près  de  1  mètre  et  porté  sa  vitesse  à  5  m.  50  à  la  seconde;  la  force  de  la 
machine  du  bateau  (50  chevaux  environ)  ne  suffisait  plus  pour  remonter 


29i  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

le  courant  tout  en  actionnant  les  pompes  ;  on  dut  chercher  un  moyen  pour 
obvier  à  cet  inconvénient;  des  essais  faits  avec  des  treuils  prenant  leur 
point  d*appui  sur  des  ancres  ne  réussirent  pas,  et  Ton  se  décida  à  louer  un 
remorqueur  de  la  Société  strasbourgcoise  de  navigation.  L'expérience  put 
enfin  être  faite  le  4  juin  en  présence  de  M.  le  conseiller  Giùckher,  de 
M.  Dùringer,  directeur  de  la  Société  strasbourgcoise  de  navigation,  de 
l'ingénieur  badois  Hofstetter,  de  MM.  les  ingénieurs  Kippenhan  et  Kretz, 
d'un  surveillant  des  digues  et  de  moi,  qui  représentais  la  ville  de  Stras- 
bourg aux  frais  de  laquelle  se  faisaient  les  essais,  comme  je  l'ai  dit  plus 
haut.  Le  remorqueur  Ville  de  Strasbourg  P"^  fut  amarré  à  la  rive  et  le  dra- 
gueur attaché  à  celui-ci  à  l'aide  d'un  câble  en  acier  enroulé  sur  un 
treuil,  les  deux  bateaux  étant  placés  exactement  dans  une  ligne  droite, 
suivant  laquelle  le  profil  du  fond  venait  d'être  établi  par  les  surveillants 
du  Rhin,  et  qui  s'étendait  sur  un  seuil  de  190  mètres  de  longueur,  à  tra- 
vers lequel  il  s'agissait  de  faire  passer  la  Catherine  munie  de  l'appareil 
dragueur  Kretz. 

Au  commencement,  le  remorqueur  fit  marcher  le  dragueur  trop  rapide- 
ment et  le  câble  en  acier  se  rompit  quatre  fois  ;  chaque  fois  le  bateau  dra* 
gueur  redescendit  le  courant  dans  la  ligne  draguée  jusqu'au  moment  où 
son  hélice  remise  en  marche  lui  permit  de  remonter  le  courant. 

Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  je  fis  diminuer  la  vitesse  du  remor- 
quage et  le  bateau  dragueur  la  Catherine  traversa  les  100  derniers  mètres 
du  seuil  sans  difficulté  aucune,  en  une  heure,  en  approfondissant  le  seuil 
sur  son  trajet  de  près  de  trente  ccntimclres. 

Les  profondeurs  avant,  pendant  et  après  cette  expérience  avaient  été 
rélevées  par  les  surveillants  des  digues;  les  ingénieurs  constatèrent,  tous, 
que  malgré  les  circonstances  particulièrement  difficiles  dans  lesquelles 
l'expérience  avait  été  faite,  celle-ci  avait  réussi,  et  l'on  admit  que  le 
système  fonctionnerait  d'une  façon  plus  rapide  et  plus  économique,  si  le 
dragage  se  faisait  en  descendant  le  cours  du  fleuve  plutôt  qu'en  le  remon- 
tant, la  force  de  la  machine  pouvant,  dans  ce  cas,  être  employée  intégra- 
lement à  actionner  les  pompes. 

Si  une  inlallation  définitive  n'a  pas  été  faite  depuis  celte  époque  sur  le 
Rhin,  cela  tient  uniquement  à  ce  que  des  projets  de  régularisation  com- 
plète du  fleuve  dans  sa  partie  supérieure  étaient  à  l'étude.  M.  Kretz  tient 
ici  à  la  disposition  des  membres  du  Congrès  les  détails  et  les  graphiques 
relatifs  à  l'essai  fait  l'année  dernière  à  Strasbourg,  lesquels  ont  été  publiés 
dans  une  série  de  feuilles  spéciales  ;  celles-ci  voient  dans  le  système  Kretz 
la  solution  d'une  question  de  navigation  fluviale  de  haute  importance,  en 
France  tout  aussi  bien  qu'à  l'étranger. 

Je  puis  encore  ajouter  que  les  ingénieurs  et  les  industriels  les  plus 
distingués  ont  donné  leur  assentiment  à  ce  système,  et  qu'il  va  être 
procédé  à  des  constructions  définitives  pour  son  application.  (Applau- 
dissements.) 


r  SECTION.  —  !'•  SÉANCE.  î295 

M.  LE  Présidejst.  —  Nous  remercions  M.  Schaller  de  la  communication 
qu'il  vient  de  nous  faire. 

Je  donne  maintenant  la  parole  à  M.  Suppan. 

M.  SrpPAN.  —  Moine  Herren!  Die  Erfahrungen,  wclche  ich  im  prak- 
lischen  Betriebc  dcr  Donauschiflahrl  und  durcli  Studien  auf  anderen 
Flùssen  und  Strômen  sammelle,  habc  ich  in  dem  fhnen  vorlicgcnden  Refe- 
rate  znsammengefasst. 

Die  mechanische  Traction  ist  nieiner  Ansicht  nur  auf  jencn  Flùssen 
anwendbar,  auf  welchcn  dcr  Flussgrund  nichl  sehr  felsig  ist,  nicht  zu 
bedeutendo  Geschiebefùhrungen  vorhandeii  sind,  keine  ùbergrossen 
Variationen  in  den  Flusstiefen  bestehen,  keine  scharfen  Krùmmungen 
und  eine  wenn  auch  starke  jedoch  ziemlich  gicichmàssige  Strômung  vor- 
handen  ist. 

Sie  yfivd  sich  deshalb  ausser  auf  Kanâlen  auch  noch  auf  kanalisierten 
Flùssen  eignen. 

Der  Schiffszug  auf  der  Donau  wîrd  derzeil  ausschlicsslich  mil  freifahr- 
enden  Dampfern  ausgeùbt. 

Um  jedoch  den  Schiffszug  mitlels  freifahrenden  Dampfern  rationell  zu 
gcstalten,  ist  es  nothwendig  sehr  starke  Zugdnmpfer  und  Schleppkahne 
mit  môglichst  grossem  Tragvermugen  bci  geringstem  Tiefgange  in  den 
Dienstzu  stellcn. 

Dampfer  und  Schleppe  sollen  ferner  mit  allen  Erfordernissen  zum  Zwecke 
eines  wirthschaftl»chen  Betriebes  ausgerùstet  sein,  damit  eine  bedeutendc 
ManovrierfiUiigkcit  und  Steuerfahigkeit  bei  môglichst  geringer  Schiffs- 
bemannung  môglich  sci. 


M.  SoppAx.  —  Messieurs,  les  notions  que  j'ai  acquises  dans  l'exploitation  pra- 
tique de  la  navigation  du  Danube  et  grâce  à  des  études  faites  sur  d'autres 
fleuves  et  cours  d'eau,  je  les  ai  réunies  dans  le  rapport  que  j'ai  Tlionneur  de 
vous  présenter. 

i^a  traction  mécanique,  à  mon  avis,  n'est  utilisable  sur  les  fleuves  et  rivières 
que  si  le  lit  n'en  est  pas  très  rocheux,  si  les  aiïouillements  n'y  sont  pas  trop 
considérables,  s'il  ne  s'y  produit  pas  de  variations  trop  sensibles  de  la  profondeur 
des  eaux,  s'il  ne  s'y  rencontre  pas  de  brusques  courbes  et  si,  enfin,  il  y  existe 
un  courant  qui,  tout  en  étant  fort,  soit  cependant  uniforme. 

C'est  pourquoi  elle  est,  en  dehors  des  canaux,  également  appropriée  aux 
rivières  canalisées. 

La  traction  des  bateaux,  sur  le  Danube,  se  fait  de  nos  jours  exclusivement 
par  des  remorqueurs  à  vapeur  marchant  librement. 

Mais  pour  organiser  rationnellement  la  traction  des  bateaux  au  moyen  de 
vapeurs  marchant  librement,  il  est  indispensable  de  mettre  en  service  do  1res 
forts  remorqueurs  et  des  chalands  ayant  le  plus  grand  déplacement  possible  avec 
le  moindre  tirant  d'eau. 

Remorqueurs  et  chalands  doivent  en  outre  être  munis  de  tous  les  appareils 
nécessaires  à  une  exploitation  économique,  de  façon  à  offrir  une  grande  facilité 


t>î)e  PROCÈS-VERBAUX  DKS  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Ich  muss  bei  dicser  Gelegenheit  darauf  hinwcisen,  dass  sich  in  dioser 
Richlung  Herr  Hofrath  Schromm  um  die  llcbung  dcr  Donaiischifffahrt 
unieugbare  Verdienste  erworben  hat  imd  dass  dessen  alljàhriich  cischei- 
ncnde  Berichie  die  Schifffahrl  auf  jeden  Fortschrilt  aufmerksam  machcn. 

Einen  derartigen  mit  allen  technischen  Behelfen  ausgerùsieteri  Dainpfern 
und  einen  modcrnen  Eiscnschlepp  finden  die  llerren  in  meinem  Referale 
skizziert. 

Der  Dampfer  hat  eine  einfach  gebaute  Zweicylindcr-Maschine  mit 
600  i.  H.  P.  welche  auf  kurzen  Slrecken  mil  ûbeigrosscr  Strômung  eine 
Forcierung  bis  900  i.  H.  P.  gestattet. 

Der  Schlepp  nimmt  630  Tonnen  bei  nur  1,80  Mêler  Tiefgang. 

Dieser  Dampfer  ziehl  zu  Berg  auf  der  mitlleren  Donau,  bei  den  dort 
vorliandenen  geringen  Stromgeschwindigkeiten,  8  eiserne  Schleppe  mit 
je  600  Tonnen  Nulzlast  mit  einer  Geschwindigkeit  von  5  Kiiomeler 
gegen  Land.  Die  Zugkosten  pro  Tonnenkiiomeler  berechnen  sich  auf 
0,208  Centimes. 

In  der  im  Oberlaufe  der  Donau  herrschendcn  grossen  Stromgeschwin- 
digkeit  wird  derselbe  Dampfer  nur  3  solche  Schleppe  mit  der  gleichen 
Geschwindigkeit  bergwàrts  ziehen.  Die  Zugskostcn  werden  sich  demnach 
pro  Tonnenkiiomeler  auf  0,355  Centimes  steilen. 

Im  ersteren  Falle  wird  es  angcsichts  der  niederen   Zugkoslen  wohi 


de  manœuvrer  et  de  gouverner,  tout  en  ayant  un  équipage  aussi  restreint  que 
possible. 

A  celle  occasion,  je  dois  faire  connaîlre  que,  dans  cet  ordre  d'idées,  M.  le 
conseiller  Aulique  Schromm  a  rendu  d'incontestables  services  pour  le  déve- 
loppement de  la  navigation  du  Danube  et  que  ses  rapports  annuels  signalent  à 
la  navigation  tous  les  progrès  nouveaux. 

Vous  trouverez,  Messieurs,  représentés  dans  mon  rapport  un  de  ces  remor- 
queurs à  vapeur  pourvu  de  tous  les  appareils  techniques  et  un  chaland  moderne 
en  fer. 

Le  remorqueur  a  une  machine  à  deux  cylindres,  de  construction  simple,  de  la 
force  de  600  chevaux-vapeur,  qui  permet,  sur  de  petits  parcours  où  le  courant 
est  très  fort,  d'obtenir  jusqu'à  900  chevaux. 

Le  chaland  porte  630  tonnes  avec  un  tirant  d'eau  de  1  m.  80  seulement. 

Sur  le  moyen  Danube,  avec  les  faibles  vitesses  de  courant  qui  s'y  rencontrent, 
ce  remorqueur  peut  traîner,  en  remontant  le  cours  du  fleuve,  un  convoi  de  huit 
bateaux  portant  chacun  600  tonnes  de  chargement  utile,  à  une  vitesse  de  5  kilo- 
mètres par  heure  par  rapport  aux  rives.  Les  frais  de  traction  peuvent  être  éva- 
lués 0  fr.  208  par  tonne  kilométrique.  Dans  les  courants  très  rapides  qui 
régnent  sur  le  cours  supérieur  du  Danube,  ce  môme  remorqueur  ne  peut,  à  la 
même  vitesse,  traîner  à  la  remonte  que  trois  chalands  semblables.  Les  frais  de 
traction  s'élèvent  par  suite  h  0  fr.  555  par  tonne  kilométrique. 

Dans  le  premier  cas,  en  raison  du  bas  prix  de  la  traction,  il  ne  viendra  à 
l'idée  de  personne  d'installer  un  système  de  traction  mécanique. 


2'  SECTIO.X.  —  1-  SÉANCE.  297 

niemandem  einfallen,   ein   mechanisches  Schiffszugsyslem  einzufùhren. 

Im  zwciten  Fallc  schcint  man  auf  dcn  ersten  Biick  dazu  gedrângt.  Doch 
wenn  man  die  Vcrzinsung  und  Amortisation  der  Ketle  oder  des  Seiles,  die 
Belriebsslôningen  durch  Ketlen-  oder  Seilbrûche,  die  Aufenlhalte,  welche 
der  Toueur  infolge  sciner  schwereren  Manôvrierfàhigkeit  hal  und  endlich 
den  llmsiand  in  Beliacht  zieht,  dass  die  Stromverhàltnisse  der  oberen 
Donau  cinen  einheillichen,  durchlaufcnden  Kettenbetrieb  ùberhaupt  nichl 
ziilassen,  so  wird  man  schliessiich  die  hôheren  Zugkosten  des  freifahren- 
den  Remorqueurs  diesen  Erschwernissen  vorziehen. 

Wir  wollen  nun  unlersuchen,  welche  Momenle  hauptsâchlich  die  Zugs- 
kostenbeeinflussen. 

Ueber  den  Einlluss  des  Zustandes  der  Schiffsobcrnàchen  und  Schiffs- 
formen  auf  die  Zugskosten  habe  ich  schon  dem  Congresse  in  Brùsscl 
referierl.  Ich  will  nur  wiederholen,  dass  ich  weniger  Gewicht  auf  die 
Schiffsforni  als  auf  den  Zusland  der  im  Wasser  getauchten  Oberflàche  lege 
und  dass  ich  es  deshalb  fur  nothwendig  halle  die  SchifCsobcrflâchen  durch 
fortwâhrenden  Anslrich  stets  giatt  zu  erhalten  und  nur  aus  Eisen  erbaute 
Schleppkàhne  in  Belrieb  zu  nehmcu.  Die  hôlzernen  Kàhne  aber,  weil 
dieselben  50  bis  100  Procent  Mehrwidersland  bei  gleicher  Tragiahigkcit 
wie  die  Eisenkàhne  geben,  bezeichne  ich  wiederholt  als  hôchst  unwirth- 
schaftlich. 


Dans  le  second  cas,  il  semble  de  prime  abord,  qu'on  soil  forcé  d'y  recourir. 
Mais  si  on  fait  entrer  en  ligne  de  compte  Fintérôt  et  Famorlisscment  de  la  chaîne 
ou  du  câble,  les  interruptions  dans  Texploitation,  causées  par  la  rupture  de  la 
chaîne  ou  du  câble,  les  retards  qu'éprouve  le  toueur  par  suite  de  sa  difficulté  h 
manœuvrer,  et  enfin  le  fait  que  le  cours  du  haut  Danube  ne  se  prèle  générale- 
ment pas  au  fonctionnement  exclusif  et  continu  du  louage,  on  arrivera  en  défini- 
tive à  celte  conclusion,  que  les  frais  élevés  du  remorqueur  marchant  librement 
sont  encore  préférables  à  toutes  ces  difficultés. 

Nous  allons  rechercher  maintenant  quels  sont  les  éléments  qui  influent  prin- 
cipalement sur  le  prix  de  revient  de  la  traction. 

Au  sujet  de  l'influence  qu'exercent  sur  les  frais  de  traction  l'état  de  la  surface 
et  les  formes  des  bateaux,  j'ai  déjà  présenté  un  rapport  au  Congrès  de  Bruxelles. 
Je  me  bornerai  donc  à  répéter  que  j'attache  beaucoup  moins  d'importance  à  la 
forme  du  navire  qu'à  l'état  de  la  surface  immergée,  et  que  je  tiens  pour  néces- 
saire de  maintenir  la  surface  des  bateaux  constamment  lisse  au  moyen  d'une 
peinture  continuellement  entretenue  et  de  n'employer  que  des  chalands 
construits  en  fer.  Quant  aux  bateaux  en  bois  qui,  à  égalité  de  jauge,  présentent 
une  résistance  de  50  à  iOO  pour  100  plus  élevée  que  celle  des  bateaux  en  fer, 
je  les  signale  une  fois  de  plus  comme  d'un  emploi  excessivement  coûteux. 

Un  autre  élément,  qui  influe  sur  le  prix  de  revient  de  la  traction,  est  la  ma- 
nière dont  cette  traction  est  organisée  sur  les  diverses  sections  du  fleuve. 

C'est  seulement  en  passant  que  je  signalerai  la  nécessité  impérieuse,  dans  cet 
ordre  d'idées,  de  contrôler  les  notions  empiriques  des  mariniers,  en  se  basant 


29S  PROCKS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Ein  wcilcres  Moment  welchcs  die  Ziigskoslen  beeinflussl,  ist-die  Art  und 
Weise,  wie  dcr  Schleppzug  auf  den  cinzelnen  Flussslrccken  betrieben  wird. 

Ich  will  hier  nur  kurz  erwàlmen,  dass  es  sehr  noihwendig  ist,  in  dieser 
Riclitung  die  empirischen  Eifahrungcn  der  Schiffer  auf  wissenschaftlicher 
Grundlage  zu  conlrolieren  und  denselben  verschiedeno  vererbtepraktischc 
Erfahrungen  abzugcwôhncn. 

tlauptsache  ist,  den  Schleppzug  an  niôglichst  langen  Schleppirossen  und 
ganz  freibeweglich  zu  lûhren,  die  Schleppe  stels  im  geradcn  Curs  hinter 
dem  Zugdampfcr  zu  fùhren,  was  jcdoch  nur  dann  môglich  ist,  wenn  die 
Schleppkàhne  eine  sehr  gute  und  empiindliche  Steuerfahigkeit  besitzen. 

In  der  SchillTahrt  wird  in  dieser  Richtung  bei  weitem  noch  nicht  mit  der 
notwendigen  Fachkennlnis  und  Aufmerksamkeit  vorgegangen.  Der  Schiffs- 
zug  wird  grusstenlheils  noch  so  betrieben,  wie  ihn  die  empirischen  Erfahr- 
ungen der  alten  Schiffer  lehren. 

Der  Fùhrer  des  Dampfers  hàngt  die  Schleppkàhne  je  nach  der  Grosse 
derselben  und  der  Lange  der  vorhandenen  Schlepptaue  an,  einen  hinter 
den  anderen,  iu  1,  2,  odcr  5  Reihen  und  fahrt  nun  lustig  darauf  los. 

Ob  die  Schleppkàhne  dem  Curse  des  Dampfers  ruhig  folgen,  ob  sie 
wàhrend  der  Fahrt  stels  den  môglichst  geringsten  Widerstand  gegen  den 
Zug  leisten  oder  nicht,  beurtheilt  nieraand.  Nur  wenn  die  Schleppkàhne 
durch  zu  starkes  Gieren  aus  dem  Curs  gcrathen  und  Gefahr  laufen  auf 
einer  in  der  îS'àhc  befindlichen  Untiefe  aufzufahren,  geràth  der  Fùhrer  des 
Dampfers  in  Aufregung  und  regelt  den  unruhigen  Curs  des  Convois,  ver- 
mindert  hicbei  meist  den  Gang  des  Dampfers  und  verlierl  hiedurch  wescnt- 
lich  an  Fortgangsgeschwindigkeit. 

sur  les  principes  scientifiques  et  de  les  déshabituer  des  divers  procédés  pra- 
tiques qu'ils  se  transmcUenl. 

Un  point  essentiel  est  d'effectuer  la  traction  par  trains  aussi  longs  que  possible, 
se  mouvant  tout  à  fait  librement  et  maintenus  constamment  en  ligne  droite 
derrière  le  remorqueur,  ce  qui  d'ailleurs  n'est  possible  que  si  les  chalands 
sont  très  sensibles  à  l'action  du  gouvernail. 

Dans  la  navigation,  on  est  encore  loin,  sous  ce  rapport,  de  procéder  avec  les 
connaissances  spéciales  et  les  précautions  nécessaires.  La  traction  des  bateaux 
se  pratique  encore  aujourd'hui  le  plus  souvent  suivant  les  enseignements  empi- 
riques des  vieux  mariniers. 

Le  capitaine  du  remorqueur  attache  les  bateaux  à  remorquer,  suivant  leur 
grandeur  et  la  longueur  des  remorqueurs,  l'un  derrière  l'autre  sur  I,  2  ou 
5  rangs,  puis  gaiement  il  démarre. 

Si  les  chalands  suivent  tranquillement  la  direction  du  remorqueur,  si  pendant 
le  trajet  ils  présentent  ou  non  constamment  le  moins  de  résistance  possible  à 
la  traction,  c'est  ce  dont  personne  ne  s'inquiète.  C'est  seulement  quand  les  cha- 
lands, par  suite  d'une  embardée  trop  forte,  s'écartent  de  leur  route  et  courent 
le  danger  d'être  entraînés  sur  quelque  bas-fond  voisin,  que  le  capitaine  du 
vapeur  s'émeut  et  régularise  la  direction  du  convoi,  ralentissant  le  plus  souvent 


2'  SECTION.  —  i^'  SÉANCE.  291) 

Dièses  Spiel  wiedcrholt  sich  wâhrend  eincs  Schlcppzuges  in  der  Bcig- 
fahrt  forlwàhrend.  Eine  Zeit  lang  gcht  das  Convoi  ruhig  nach,  zumeisl  aber 
pendeit  es  infolge  der  schwerfalligen  Sleuereinrichtungen  der  Schlcpp- 
kâhnc  oder  wegen  ungenûgender  Muskelkraft  am  Steiierriider  Iiin  und  lier 
uud  es  machen  die  einzelnen  Sclileppkiihne  Giei*schlage  nach  rechls  und 
nach  links. 

Dièses  unruhige  Nachfahren  derSchleppkàhnc  ist  bcsonders  in  grôsserer 
Strômung  von  ungùnstigem  Einfluss  auf  die  Traction,  weil  hiedurch  die 
Formwiderstànde  derselben  gegen  den  Zug  wesentlich  vermehrt  werdcn. 

Denn  wenn  der  Schleppkahn  dem  Curs  des  Dampfers  nihig  folgl  und 
womôgiich  parallel  mit  dem  Stromstrich  gezogen  wird,  hat  derselbe  nur 
jenen  Formwiderstand,  welcher  sich  durch  den  Querschnitt  des  grôssten 
beneizten  Spantes  ergiebt,  zu  ûberwinden.  Wenn  jedoch  die  Sehleppkàhne 
in's  Gieren  kommen,  wird  nicht  nur  dieser  Widerstand,  sondem  auch 
noch  jener  zu  ûberwinden  sein,  welcher  durch  die  quer  zur  Strômung 
gezogenen  Breitseiten  dcrSchleppkâhneund  durch  die  aufgeslellten  Steucr- 
ruderflàchen  entsteht. 

Obwohl  dièse  Erscheinungen  im  praklischen  Belriebe  ganz  gut  bekannl 
sind,  hat  man  den  Wcrlh  derselben  bisher  noch  immer  unterschàtzt. 

Man  hat  indessen  in  der  Donauschiffahrt  mittels  dynamometrischcr  Zug- 
proben  experimrntell  nachgewicsen,  dass  dieser  durch  ungùnslige  Sleuer- 
fahigkeit  und  unrich tiges  Nachfahren  hervorgerufene  Mehrwiderstand  gegen 
den  Zug  bei  Schleppkàhnen  mit  zunehmender  Todtwassergeschwindigkeil 
20  bis  40  Procent  betrâgl. 

Indessen  ist  mir  auch  ein  hôchst  intéressantes  VVcrk  ùber  die  Schiffszug- 


la  marche  du  vapeur,  et  cela  au  grand  détriment  de  sa  vitesse  de  progression. 

Ce  jeu  se  renouvelle  constamment  pendant  la  traction  d'un  convoi  à  la 
remonte.  Durant  un  certain  temps,  le  convoi  suit  tranquillement,  mais  le  plus 
souvent  il  oscille,  de  ci  de  là,  à  cause  de  la  lourdeur  du  mécanisme  du  gouver- 
nail des  bateaux  remorqués,  ou  faute  d*une  force  musculaire  suffisante  agissant 
sur  la  barre,  si  bien  que  les  bateaux  subissent  de  violentes  embardées,  tantôt  ù 
droite,  tantôt  à  gauche. 

Cette  façon  irrégulière  dont  les  bateaux  remorqués  suivent  le  remorqueur  a, 
surtout  quand  le  courant  est  fort,  une  influence  fAcheuse  sur  la  traction,  car  les 
résistances  à  la  traction  provenant  de  la  forme  des  bateaux  s*en  trouvent  consi- 
dérablement accrues. 

En  eflet,  si  le  chaland  suit  tranquillement  la  route  du  remorqueur  et  est, 
autant  que  possible,  tiré  parallèlement  au  fil  de  Teau,  il  ne  présente  d'autre 
résistance  de  forme,  que  celle  qui  résulte  de  la  section  transversale  im- 
mergée au  maître-couple.  Mais  si  les  chalands  font  une  embardée,  alors  on 
aura  à  vaincre  non  seulement  celte  résistance,  mais  encore  celles  qui  pro- 
viennent de  ce  que  les  flancs  des  bateaux  se  présentent  transversalement 
au  courant,  ainsi  que  de  Taction  de  ce  courant  sur  la  surface  de  chaque 
gouvernail. 


500  PROCES-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

versuche  am  Dortmund-Ems-Kanal  zugekommen,  in  welchem  Herr  Bauralh 
Haack  den  Einfluss  dcr  ungùnsligen  Stenerfàhigkeiten  auf  den  Zug  vind 
die  dabei  auflretenden  Kraftmomente  ineislerhalt  schildcrl. 

Bei  einer  Zugsgeschwindigkcil  von  5  Kilomcter  pro  Siundc  konnte  der 
dort  in  Verwcndung  gebraclitc  gut  gebaute  Lloydkahn  absolute  nicht  in 
der  Kanalmille  und  in  gcradcm  Curso  crhalicn  werden.  Die  Ursache  liegt 
auch  hier  in  dem  schwerfàlligen  Steuermechanisnius. 

ïabeile  IV  des  Référâtes  veranschaulicht  die  schàdliche  Wirkung  einer 
umzurcichenden  Steuerung  auf  den  Schiffzug. 

Ein  jùngst  in  der  Donauschillfalirt  eingefùhrtc  sogcnanntcs  «  Patent- 
schiffsteuer  »  ermôglicht  nun,  den  Sclileppkàhnen  eine  leichle  und  ener- 
gische  Steuerfâhigkeit  geben  zu  kônnen. 

Zur  Bedienung  eines  solchen  Steuers  gcnùgt  auf  den  grôssten  Schlepp- 
kàhnen  von  600,  800  und  1000  Tonnen  Tragfâhigkeit  unter  allen  Cmstân- 
den  die  Kraft  eines  Mannes. 

Ein  Ruderblatt  mit  7  bis  10  Quadratineter  Flàche,  kann  in  6  Secunden 
uni  57**  ùberlegt  werden  (Rondeau),  zu  welchcr  Leistung  auf  Schleppkahnen 
und  Dampfern  mit  den  dcrzeitigen  Steuereinrichtungen  die  Muskelkraft 
von  5  und  4  Mànnern  wâhrend  15  Secunden  erforderlich  ist. 

Bien  qu'ils  soient  parfaitement  connus  dans  la  pratique,  il  n'est  encore  aujour- 
d'hui accordé  que  fort  peu  d'attention  à  ces  phénomènes. 

On  a  cependant,  en  ce  qui  concerne  la  navigation  du  Danube,  démontré  expé- 
rimentalement, au  moyen  d'essais  de  traction  faits  au  dynamomètre,  que  cet 
accroissement  de  résistance  à  la  traction  dps  chalands,  par  suite  d'une  obéis- 
sance insuffisante  au  gouvernail  et  d'une  marche  irrégulière,  s'élève,  pour  des 
vitesses  relatives  croissantes,  jusqu'à  20  et  même  40  pour  100. 

J'ai  reçu  récemment  aussi  un  ouvrage  du  plus  haut  intérêt  sur  les  recherches 
entreprises  au  sujet  de  la  traction  des  navires  sur  le  canal  de  Dortmund  à 
l'Ems;  dans  cet  ouvrage,  M.  le  conseiller  Haack  a  magistralement  décrit 
l'influence  sur  la  traction  du  mauvais  fonctionnement  du  gouvernail  et  des  élé- 
ments de  résistance  qui  s'ensuivent. 

Avec  une  vitesse  de  traction  de  5  kilomètres  par  heure,  le  clialand  du  Lloyd 
qui  a  servi  à  l'essai,  chaland  fort  bien  construit,  n'a  absolument  pas  pu  être 
tenu  dans  le  milieu  du  canal  et  suivre  une  route  droite.  La  cause  en  était  pareil- 
lement dans  le  mécanisme  défectueux  et  lourd  du  gouvernail. 

La  planche  IV  du  rapport  montre  l'action  perturbatrice  du  fonctionnement 
du  gouvernail  sur  la  traction. 

Un  «  gouvernail  breveté  »  introduit  tout  récemment  dans  la  navigation  du 
Danube  permet  maintenant  de  donner  aux  chalands  une  forte  et  énergique 
obéissance  au  gouvernail. 

Pour  la  manœuvre  d'un  gouvernail  de  ce  genre,  sur  les  plus  grands  chalands 
de  600,  800  et  1000  tonnes  de  jauge,  il  suffit,  dans  toutes  les  circonstances,  de  la 
force  d'un  seul  homme. 

Un  safran  de  gouvernail,  de  7  à  10  mètres  carrés  de  surface  peut,  en  6  secondes, 
recevoir  une  inclinaison  de  37  degrés  (Abatage),  alors  que,  pour  obtenir  ce  mêm 


2-  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  501 

Die  Sleueriing  wahrcnd  derFahrt  ist  Icichl  und  sichcr,  dcr  Schleppkahn 
fùhrt  sich  ruhig  und  giert  nicht. 

Der  Apparat  ist  empfindlich  und  macht  dem  Steuermann  seichtc  Fluss- 
slellen  fùhlbar,  wodurch  er  in  der  Lage  ist,  rcchlzeitig  jcdcm  Seitendrucke 
des  Wassers  durch  das  Slcuer  begegnen  zu  kônnen. 

Das  Wesen  diescr  neuarligen  Sleuerung  liegt  darin,  dass  der  Druck  den 
das  Wasser  auf  das  Rudcrblatt  ausùbt,  auf  jedcr  Ruderlage  dureh  ein 
Gegengewicht  aufgehoben  wird,  wodurch  seibst  bei  grôsster  Fahrgeschwind- 
igkeit  das  Steuerruder  leicht  nach  rechls  oder  nach  links  ùberlegt  werden 
kann. 

Weil  aber,  wàhrcnd  der  Fahrt,  der  Wasserdruck  auf  das  Ruderblalt  ein 
stets  wechselnder  ist  und,  je  nachdcm  das  Ruder  mehr  oder  weniger 
nach  einer  Seile  hin  ùberlegt  (ausgedrehl)  wird,  grosser  oder  geringer 
îst,  wird  dièse  Entlastung  des  Ruderdruckes  miltclst  Zahnriidor  in  der 
Weise  auf  das  Gegengewicht  iibertragen,  dass  dièses  das  Slcuerruder 
genau  ini  Verhàllnisse  zum  jeweiligen  Wasserdrucke  ausbalanciert  oder  mit 
anderen  Worlen  den  Ruderdruck  in  jedem  xiugcnblickc  nahezu  aufliebt. 

Der  Apparat  ist  sehr  einfach  und  compendiôs  und  kann  an  jede  beste- 

résultat  sur  les  chalands  et  les  vapeurs  pourvus  des  anciens  syslùmes  de  gou- 
vernail, la  force  musculaire  de  trois  et  quatre  hommes  pendant  15  secondes  est 
nécessaire. 

Le  maniement  du  gouvernail  pendant  la  marche  est  facile  et  sûr,  le  chaland  se 
conduit  tran(|iiilleinent  et  sans  embardées. 

I/appareil  est  sensible  et  indique  les  faibles  profondeurs  d*eau  au  pilote  qui 
se  trouve  ainsi  en  mesure  d'éviter  en  temps  utile,  par  le  jeu  du  gouvernail,  toute 
pression  latérale  de  Teau. 

La  caractéristique  de  co  gouvernail  d'un  nouveau  genre  consiste  en  ce  que  la 
pression  que  Teau  exerce  sur  le  safran  est,  à  chaque  nouvelle  position  que  prend 
celui-ci,  annulée  par  un  contrepoids;  en  conséquence,  même  par  les  plus 
grandes  vitesses  de  marche,  le  gouvernail  peut  facilement  être  déplacé,  soit  à 
droite,  soit  à  gauche. 

Mais  conmie,  pendant  la  marche,  la  pression  de  Teau  sur  le  safran  change 
constamment  et  devient  ou  plus  forte  ou  plus  faible  chaque  fois  que  le  gouver- 
nail est  plus  ou  moins  déplacé  (tourné)  d'un  côté  ou  de  l'autre,  ces  variations 
de  la  pression  sont,  au  moyen  de  roues  d'engrenage,  reportées  sur  le  contrepoids, 
de  telle  sorte  que  ce  dernier  contre-balance  l'efTort  du  gouvernail  exactement 
dans  la  mesure  de  la  pression  actuelle  de  l'eau,  ou  en  d'autres  termes,  annule 
sensiblement,  à  chaque  instant,  la  pression  sur  le  gouvernail. 

L*appareil  est  très  simple  et  peu  volumineux;  il  peut  être  adapté  à  tout  gou- 
vernail dé^â  en  usafî(»,  tant  à  bord  des  vapeurs  que  des  chalands. 

Vous  trouverez.  Messieurs,  dans  le  Rapport,  le  dessin  d'une  installation  de  ce 
genre  qui  forme  une  compensation  parfaite  pour  tout  gouvernail  de  bateau  à  vapeur. 

J'aborde  maintenant  la  question,  posée  par  le  Congrès,  de  l'exploitation  sur  les 
rivières  très  peu  profondes,  principalement  au  point  de  vue  des  cours  d'eau 
des  colonies. 


502  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉAN'CES  DES  SECTIONS. 

hende  Sleuervonichlung,  sowohl  auf  Dampfern  als  aiil*  Sclileppkiihncn 
adaptiert  werden. 

Im  Referate  finden  Sie  die  Zeichnung  einer  solchen  Sleuerrungsvorriclit- 
ung,  welche  eincn  voilslàndigen  Ersatz  fur  jede  Darapfslcuerung  bildcl. 

Ich  komme  nun  zu  der  vom  geehrten  Congresse  gestellten  Fragc  des 
Betriebs  auf  sehr  seicliten  Fiiissen  insbesondere  in  Rùcksicht  der  Coionial- 
flùssc. 

Mit  dieser  Frage  babe  ich  micb  mit  meinen  hier  anwesenden  Fachcolie- 
gen,  den  Ilerren  Iiigcnieuren  Szendi  und  Spacil  eingehcnd  beschâfligt  und 
giauben  wir.  dass  wir  zu  einem  befriedigenden  Résultat  gelangt  sind. 

Den  Heckraddampfer  halle  ich  fur  nicht  genûgend  leistungslahig  und 
inanôvrierfahig. 

Ein  seichtgehender  Seilenraddampfcr  (indet  auf  den  Colonialflùssen 
zumeist  nicht  die  genùgende  Fahrbreite. 

Beide  Système  sind  ausserdem  durch  die  Nolhwendigkeit  einer  zu 
schweren  Maschinen-Anlage  praklisch  nicht  geeignet  und  ergeben  bci  ent- 
sprechender  Leitungsfàhigkeit  bereits  einen  zu  grossen  Tiefgang. 

Die  im  Referate  des  Herrn  Oberingenieur  des  franzôsischen  Colonien- 
Ministeriums  Wahl  angefùhrfen  in  einem  ausgenommenen  Schidsboden- 
theil  arbeilenden  Schrauben  sind  meiner  Ansicht  nach  unwirthschafllich 
und  ergeben  grosse  Arbeitsverluste.  Das  gleiche  gilt  fur  Turbinen. 

Die  ôconomisch  arbeitende  und  leichte  Schraubenmaschinc  kann  nicht 
verwendet  werden»  weil  die  Schraube  wegen  der  gerîngen  Tauchungsraôg- 
lichkeit  nicht  anwendbar  ist. 

Es  ist  demnach  mit  den  heute  bestehenden  Propulseuren  ein  wirthschaft- 


C  est  là  une  question  qui  a  été  de  ma  part  et  de  celle  de  mes  collègues  ici 
présents,  MM.  les  ingénieurs  Szendi  et  Spacil,  Tobjet  d*une  étude  approfondie,  et 
nous  croyons  que  nous  sommes  arrivés  à  des  résultats  satisfaisants. 

Je  suis  d'avis  que  le  bateau  à  vapeur  avec  roues  à  Tarrière  n'a  ni  une  puis- 
sance, ni  une  facilité  suffisantes  pour  gouverner. 

Un  bateau  à  vapeur,  à  roues  latérales,  ne  trouverait  pas  le  plus  souvent,  sur 
les  rivières  des  colonies,  la  largeur  de  chenal  suffisante. 

Les  deux  systèmes  ne  sont,  en  outre,  pas  pratiques  en  raison  de  la  trop  grande 
lourdeur  de  leurs  machines  el,  pour  la  puissance  convenable,  présentent  déjà  un 
trop  fort  tirant  d'eau. 

Quant  aux  hélices  citées  par  M.  Tingénieur  en  chef  du  Ministère  des  Colonies 
françaises,  Wahl,  qui  travaillent  dans  une  partie  retranchée  du  fond  du  bateau, 
j'estime  qu'elles  ne  sont  pas  économiques  et  qu'elles  donnent  Heu  à  une  grande 
perle  de  travail.  Ce  que  je  dis  là  s'applique  également  aux  turbines. 

Les  machines  à  hélices,  travaillant  économiquement  et  légères,  ne  peuvent  pas 
èlre  employées,  l'hélice,  en  raison  de  la  faible  profondeur  d'immersion  possible, 
n'étant  pas  applicable. 

Donc,  avec  les  propulseurs  actuels,  une  traction  économique  des  bateaux  n'est 


2-  SECTION.  —  l-  SÉANCE.  505 

lichcr  Schiftszug  im  Oberlaufe  eines  FIusscs  nicht  môglich,  ausgcnoinmcii 
in  dem  Falle,  dass  der  Fiuss  cine  gleichmâssigc  und  geringc  Strômung, 
enlsprcchendcSlrombrcilen  und  Tiefen  von  mindeslcns  0.80  Meter  aufwoisl. 

Die  Frage,  wie  auf  sehr  seichtcn  Flusslrecken  mil  geringen  Fahrbreiten 
und  grôsscrer  Strômung  ein  wirlhschaftlicher  Bctricb  cingcrichtet  wcrden 
kann,  diirlle  ihrc  Lusung  durch  einen  im  Ycrsnchsstadium  bcfindlichcn 
nciiarligcn  Propulseur,  dem  sogenanntcn  «  Schraubcnradc  »  linden, 
welches  schon  bci  einer  Eintauchung  von  0,40  Meter  mit  gulem  Nutzedecl 
arbeitet. 

Ich  M'ollte  den  am  SchiIVswerite  «  Danubius  »  in  Budapest  adaptierten 
Schraubenraddamprer  den  geehrten  Congressmitgliedern  gerne  vorfûhren, 
jedoch  sind  in  den  Versuchen  verschiedene  Verzôgerungen  eingetren.  Die 
bisherigen  Versuche  sind  aber  befriedigend  und  haben  die  Leislungsfah- 
igkeit  der  gewôhnlichen  Schiffsschraube  bereits  erreicht  und  constatierl, 
dass  das  Schraubeni*ad  ein  sehr  oconomischer  Propulseur  ist. 

Das  Schraubenrad  lûsst  cine  hohe  Tourenzahl  und  eine  sebr  geringe 
Tauschung  von  0,40  Mêler  zu,  bei  welcher  dassclbc  bereils  mit  gulem 
Nulzefl'ect  arbeitet. 

Die  seitlichen  Drùcke  wcrden  vermieden,  wodureb  der  Wellenschlag  ver- 
ringert  wird,  was  fur  den  Kanalbelrieb  in  Rùcksichl  auf  die  Besehâdigun- 
gen  der  Kanalufer  und  Dôschungen  von  Vorlheil  ist. 

ImRefcrale  finden  Sic  die  Zeichnung  des  Schraubenraddampfers. 

Den  llcrrcn,  die  sich  speciell  fiir  dièse  Frage  interessiercn,  bin  ich  gerne 
bereit  jedc  Auskunft  zu  gcben. 

Das  Schraubenrad  besteht  im  Wesentlichen  aus  einem  Rade,  welches 


pas  possible  sur  la  partie  supérieure  des  rivières,  sauf  le  cas  où  le  cours  d*cnu 
présente  un  courant  uniforme  et  faible,  des  largeurs  convenables  et  des  profon- 
deurs d'au  moins  80  centimètres. 

La  question  de  savoir  s'il  est  possible  d'organiser  une  exploitation  économique 
sur  des  sections  de  rivières  très  peu  profondes  avec  de  médiocres  largeurs  de 
chenal  et  un  fort  courant,  trouvera  peut-être  sa  solution  dans  un  propulseur  d'un 
nouveau  genre,  encore  dans  la  période  des  essais  et  connu  sous  le  nom  de  Roue 
fiélicoide,  qui  fonctionne  déjà  pour  un  tirant  de  iO  centimètres,  avec  un  bon 
effet  utile. 

J'aurais  bien  voulu  présenter  aux  honorables  membres  du  Congrès  le  vapeur  à 
i*oue  hélicoïde  qui  a  été  installé  aux  chantiers  a  Danubius  »,  a  Budapest,  mais  des 
retards  de  diiïérentes  sortes  sont  survenus  dans  les  essais. 

Toutefois,  les  essais  faits  jusqu'à  ce  jour  sont  satisfaisants;  ils  ont  permis 
d'atteindre  déjà  la  puissance  de  l'iiélice  de  bateau  ordinaire  et  de  constater  que 
la  roue  héhcoïde  constituait  un  propulseur  très  économique. 

La  roue  hélicoïde  permet  un  très  grand  nombre  de  tours  et  un  tirant  d'eau 
très  faible  (40  centimètres)  avec  lequel  elle  donne  déjà  un  bon  eiTet  utile. 

Les  pressions  latérales  sont  évitées,  ce  qui  a  pour  effet  de  diminuer  le  choc 


304  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANŒS  DES  SECTIONS. 

eine  Anzahl  von,  nach  Schraubenflaclicn  gckrûmmlcr  Flûgcl  Iràgt  und  auf 
cincr  oberhalb  der  Wasscrllàchc  angeordnctcn  parallcl  zur  Schiffsachsc 
laufenden  rotiercnden  Welle,  die  durch  cinc  gewôhnliche  Hammei  niaschine 
oder  durch  eine  Dampfturbinc  angelrieben  wird,  befesligl  isl. 

Dasselbe  arbeilet  ruhig,  isl  ein  cinfacher  solid  gebauter  Propulseur, 
ermôglicht  eine  sichere  Manôvrierrâkigkeit  des  Schiffes  und  giebl  die 
Môglichkeit  die  leichle  und  wirlhschaftliche  Schraubenmaschine  in  der 
Flussschiflahrt  auchbei  sehrgeringer  Tauchungin  Anwendung  zu  bringen, 
was  fur  die  Exploitirung  der  Colonialllùsse  von  Wichtigkeit  ist. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Suppan  de  sa  très  intcressanle 
communication. 

Nous  n'avons  plus  de  rapporteurs  présents;  nous  renvoyons  à  demain  la 
suite  de  la  discussion. 

Je  rappelle  que  nous  devons  consacrer  les  séances  de  demain  mardi  et 
aprcs-demain  mercredi  à  la  quatrième  question.  Je  prie  instamment  tous 
les  rapporteurs  de  la  quatrième  question  de  se  trouver  ici,  demain  à  deux 
heures  précises. 

11  y  aura  pcut-clre  lieu  de  faire  un  groupement  entre  les  rapports  pour 
ne  pas  les  discuter  pôle-méle  ;  lorsque  nous  aurons  établi  ces  subdivisions 
nous  désignerons  celle  qui  devra  venir  d'abord  en  discussion,  les  rappor- 
teurs qu  elle  concernera  resteront  en  séance  et  nous  fixerons  une  heure 
pour  la  discussion  des  autres  subdivisions. 

Si  mercredi  nous  avons  fini  de  bonne  heure,  nous  pourrons  entamer  la 
discussion  de  la  cinquième  question. 

La  parole  est  à  M.  Pontzen. 

M.  Pontzen.  —  Ich  erlaube  mir  zu  bemerken,  dass  vorhin  schon  auf 
die  Anfrage,  ob  die  Herren  eine  Uebersetzung   der  Rcden  in  deutsche 


des  vagues,  et  c'est  là  un  avantage  pour  rexploitalion  en  canal,  au  point  de  vue 
de  la  détérioration  possible  des  berges  et  des  talus. 

Vous  trouverez  dans  le  rapport  le  dessin  du  vapeur  à  roue  hélicoide. 

A  ceux  de  vous,  Messieui's,  qui  s'intéresseraient  spécialement  à  cette  question, 
je  suis  prêt  à  donner  tous  les  éclaircissements  qu'ils  pourraient  désirer. 

La  roue  liélicoïde  consiste  essentiellement  en  une  roue  portant  un  certain 
nombre  de  palettes  recourbées  en  forme  d'hélices;  elle  est  calée  sur  un  arbre  de 
rotation  parallèle  à  l'axe  du  bateau  et  disposé  au-dessus  du  niveau  de  l'eau,  ledit 
arbre  actionné  par  une  machine  à  pilon  ordinaire  ou  par  une  turbine  à  vapeur. 

Cette  roue  fonctionne  tranquillement  et  constitue  un  propulseur  d'une  construc- 
tion simple  et  solide;  elle  permet  la  manœuvre  sure  et  facile  du  bateau,  ollc 
rend  possible  l'emploi  des  machines  à  hélice,  légères  et  économiques,  dans  la 
navigation  fluviale,  môme  avec  un  très  faible  enfoncement,  ce  qui,  pour  l'exploi- 
tation des  rivières  des  colonies,  est  d'une  haute  importance. 

M.  l^MZEN.  —  Je  me  permets  de  faire  observer  qu'il  a  déjà  élé  demandé  pré- 
cédemment si  ces  Messieurs  désirent  la  traduction  en  langue  allemande  des 


2*  SECTION.  —  l-*  SÉANCE.  305 

Sprache  wûnschten,  eine  zustimmende  Antworl  gegebeii  wurde,  und 
dass  ich  in  Folgc  dessen  von  dcm  Herrn  Pràsidentcn  aufgcforderl  ward, 
die  Tagcsordnung  der  morgigcn  und  ùbermorgigen  Sitzung  in  dculschcr 
Sprache  mitzutheilen.  Es  war  somit  dem  Wunsche  des  geehrlcn  Ilerrn 
Vorredners  scitens  des  Herrn  Pràsidenlen  eigenllich  schon  entsprochen, 
ehe  noch  der  Antrag  geslellt  wurdc. 

Die  Tagcsordnung  fur  morgen  isl  folgende  :  Discussion  der  vierlen  Fragc, 
die  sich  in  vier  Unterablheilungen  theilen  làssl,  und  es  wird  Ihnen  morgen 
zur  Erleichterung  der  Yerhandlung  zu  Beginn  der  Sitzung  mitgetheilt 
werdcn,  welche  Fragen  vorgebracht  und  in  welcher  Reihenfolge  die 
Unterablheilungen  der  vicrten  Frage  zur  Verhandiung  kommen  sollcn 
Man  vermuthet,  dass  der  morgige  Tag  vielleiclit  nicht  genûgen  ¥^ird  ;  in 
diesem  Falle  wûrde  am  Mittwoch  mil  der  Erledigung  der  vierlen  Frage 
forlgefahren  und  nachher  die  fùnfle  Frage  erôrlerl  werden.  Die  llcrren 
Berichlerslatler  sind  dringend  eingeladen,  morgen  an^esend  zu  sein, 
damil  der  Ilerr  Prasidenl  niclil  wie  houle  in  Yerlegenheil  komme. 

Ich  erlaube  mir  anzufragen,  ob  nichl  elwa  Ilerren  hier  anwcscnd  sind, 
die  weder  der  franzôsischen  noch  der  deutschen  Sprache  màchlig  sind, 
und  daher  eine  Ueberlragung  in  englische  Sprache  wùnschen. 

Personne  ne  prend  la  parole. 

M.  LE  Président.  —  M.  de  Timonoff  m'a  demandé  la  parole  pour  présenter 
une  observation;  je  la  lui  donne. 

M.  DE  Timonoff.  —  Je  désire  dire  quelque  mots  au  sujet  de  la  communi- 
cation de  M.  Schaller;  j'étais  fout  à  l'heure  retenu  dans  une  aulre  section 
et  je  n'ai  pas  pu  intervenir  à  temps. 

Je  tiens  à  faire  savoir  que  le  système  de  M.  Krelz,  qui  est  en  somme  une 


discours  prononcés,  et,  comme  il  a  été  fait  à  ce  sujet  une  réponse  affirmative, 
M.  le  Président  m*a  prié  de  communiquer  Tordre  du  jour  des  séances  de  demain 
et  d^après-demain  en  langue  allemande.  Par  conséquent,  la  décision  répondant 
au  vœu  d*un  précédent  orateur  avait  déjà  été  prise  par  H.  ie  Président,  avant 
que  la  demande  en  question  ait  été  formulée. 

L'ordre  du  jour  pour  demain  est  le  suivant  :  discussion  de  la  quatrième  ques- 
tion, pouvant  se  scinder  en  quatre  subdivisions.  Au  début  de  la  séance,  on  vous  com- 
muniquera quelles  seront  les  questions  à  discuter,  et  dans  quel  ordre  les  subdivi- 
sions de  la  quatrième  question  seront  discutées.  On  suppose  que  la  séance  de 
demain  ne  suffira  pas  pour  cela;  dans  ce  cas,  on  continuerait  mercredi  à  s*oc- 
cuper  de  la  quatrième  question  et,  après  Tavoir  épuisée,  on  passerait  à  la  cin- 
quième question.  Messieurs  les  rapporteurs  sont  priés  d'assister  à  la  séance 
de  demain,  afin  d'éviter  de  mettre  M.  le  l^ésîdent  dans  Tembarras,  comme 
aujourd'hui. 

Je  me  permets  de  demander  s*il  y  a  ici  quelques  membres  ne  comprenant  ni 
le  français,  ni  l'allemand,  et  qui  par  conséquent  désireraient  que  Ja  présente 
communication  leur  fût  faite  en  langue  anglaise. 


i 


306  PROCÈS  VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

drague  de  type  spécial,  qu'on  pourrait  appeler  délaveuse,  a  été  examiné 
dans  un  comité  technique,  à  Saint-Pétersbourg. 

Ce  comité  a  trouvé  le  système  intéressant  et  a  décidé  de  favoriser  toutes 
les  expériences  qui  tendraient  à  le  faille  mieux  connaître  dans  notre  pays. 

Je  pense  que  ces  quelques  mots,  que  je  désirais  ajouter,  sont  une  note 
favorable  pour  ce  système  qui  mérite  Tattention  et  l'intérêt  des  ingénieurs. 

Je  prie  maintenant  M.  le  Président  de  m'excuser  d'avoir  abusé  de  l'atlen- 
tion  de  mes  collègues. 

M.  LE  PRÉsroENT.  —  Vous  u'avcz  nullement  abusé,  monsieur  de  TimonofT. 

M.  WiLLGEROETT.  —  Ich  glaubc,  der  Congress  kann  sich  nioht  mit  dcrartigen 
Specialfragen  beschâftigen.  Wenn  ein  EriSnder  da  ist  und  wenn  dieser 
Ërûnderjemandenfmdet,  derVersuche  machen  will,  so  ist  es  ganz  selbst- 
verstândlich,  dass  dagegen  eigentlich  niemand  etwas  einzuwenden  bat. 
Aber  dass  dcr  Congress  sich  fur  ein  derartiges  Projekt  das  er  absolut  nicht 
kennt,  ausspricht,  halte  ich  fur  vollstândig  unmôglich,  und  ich  fur  meine 
Person  mûsste  mich  entschieden  dagegen  aussprechen. 

M.  LE  Présideimt.  —  Je  me  hâte  de  dire  que  la  section  n'a  pas  à  se  pro- 
noncer sur  la  communication  de  M.  Schaller  ;  elle  a  écouté  une  commu- 
nication intéressante  qui  sera  jointe  à  ses  travaux,  et  là  s'est  bornée  son 
action.  Elle  donne  acte  de  la  communication  qui  a  été  faite,  mais  sans 
émettre  un  avis. 

Personne  ne  demande  plus  la  parole?  Alors,  rendez-vous  à  demain,  deux 
heures  précises. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


M.  WiLLGRROETT.  —  Je  crois  que  le  Congrès  ne  peut  pas  s'occuper  de  questions 
spéciales  de  ce  genre.  S'il  y  a  ici  un  inventeur,  et  que  cet  inventeur  trouve  quel- 
qu'un qui  veuille  bien  faire  des  essais,  il  est  évident  que  personne  ne  songera  à 
s*y  opposer.  Mais  je  considère  comme  tout  à  fait  inadmissible  que  le  Congrès 
émette  un  avis  en  faveur  d'un  projet  de  ce  genre,  dont  il  ne  connaît  absolument 
rien,  et,  pour  ce  qui  me  concerne,  je  me  verrais  forcé  de  m'y  opposer  for- 
mellement. 


2*  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  307 

DEUXIÈME    SÉANCE 
Mardi  31  juillet. 


Présidence  de  M.  Lainet. 

La  séance  est  ouvei^te  à  deux  heures. 

M.  LE  Présideist.  —  Nous  avons  aujourd'hui  à  examiner  et  à  discuter  les 
rapports  déposés  sur  la  4*^  question  :  «  Progrès  des  applications  de  la 
mécanique  à  l'exploitation  des  voies  navigables.  Monopoles  de  traction.  » 

Je  propose  à  la  section  de  subdiviser  en  deux  la  i^  question. 

La  i^  subdivision  comprendrait  : 

Le  rapport  de  M.  Engels  sur  la  résistance  à  la  traction  des  bateaux; 

Le  rapport  de  M.  Rota  sur  le  môme  sujet; 

Le  rapport  de  M.  Thielc  ; 

Et  enfin  le  rapport  de  M.  Hoszpotsky  sur  les  expériences  de  remorquage 
faites  dans  le  canal  des  Portes  de  Fer. 

La  2*  subdivision  comprendrait  les  autres  rapports,  savoir  : 

Progrès  des  applications  de  la  mécanique  à  l'exploitation  des  voies  navi- 
gables» par  MM.  La  Rivière  et  Bourguin; 

Organisation  de  la  traction  des  bateaux  sur  le  canal  des  Portes  de  Fer, 
par  H.  Egan  ; 

Note  sur  le  touage  du  Rhône,  par  M.  Lombard-Gérin; 

Traction  électrique  sur  les  canaux,  par  M.  Kôttgen. 

D'autre  part  nous  allons,  d'un  instant  à  l'autre,  recevoir  une  commu- 
nication de  M.  Léon  Gérard  ;  nous  joindrons  la  discussion  de  cette  der- 
nière à  celle  des  rapports  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin  et  de  M.  Kôttgen. 

Nous  joindrons  également  à  cette  discussion  celle  de  la  communication 
de  M.  Rudolph  sur  le  halage  électrique  dans  les  canaux. 

Y  a-t-il  une  opposition  à  cette  subdivision  ? 

Puisque  personne  ne  fait  d'objection  à  cette  façon  de  régler  notre 
ordre  du  jour,  nous  allons  commencer  par  discuter  les  questions  concer- 
nant la  résistance,  et  nous  passerons  ensuite  à  la  traction. 

Nous  commençons  par  le  rapport  de  M.  Hoszpolzky. 

Je  lui  donne  la  parole. 

M.  HoszpoTZKY.  —  Meine  llerren  !  schon  vor  Beginn  der  Regulirung  des 

M.  HoszpoTZKY.  ^—  Messieurs,  bien  avant  de  commencer  les  travaux  de  régula- 


308  PROGÈS-VERfiAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Eisernen  Thorcs  und  der  ùbrigen  Kalarakte  war  es  bekannt,  dass  im 
Kanal  beim  Eisernen  Thor  einc  sehr  belrâchUiche  Gcschwiudii^keit  des 
Wassers  einlrcten  wird.  Die  Berechnungen,  welchc  wir  wâhrend  der  Arbeit, 
als  der  Kanal  von  oben  und  unten  noch  geschlossen  war,  wo  wir  aiso  das 
fliessende  Wasser  noch  nicht  beobachten  konnten,  anstellten,  habcn  uns 
nichl  im  Sliche  gelassen  :  es  isl  de  facto  eine  Gesciiwindigkeii  je  nacli  den 
vcrschiedenen  Wasserslandcn  von  3  bis  5  Meter  per  Sekunde  eingetrclcn. 
Es  ist  natùrlich,  dass  wir  uns  dem  zufolge  wàhrend  der  Regulirung  seibst 
ganzeingehend   mit  der   Frage  befassen    mussten,   wic  wir  diesc   Ge- 
schwindigkeit  bewàlligen  kônnlen,  mit  welchen  Mîtleln,   mit  wclehen 
Schiiïen  es  môglich  sein  werde,  bei  einer  so  grossen  Geschwindigkcit  per 
Sekunde  einen  grôsseren  Schlepper  von  etwa  6000   Metcrzcnfner  also 
600  bis  650  Tonnen  durch  den  Kanal  hinaufziehen  zu  kônnen.  Demzufolge 
bat  die  ungarische  Regierung  Versuche  angeordnet,  deren  Zwcck  es  war, 
festzustellen,  wie  gross  der  Widerstand  seî  und  wîe  viel  Kraft  nothwendig 
sei,  um  bei  den  verschieden  Wasserslànden  grosse  Schlepper  durch  den 
Kanal  heraufzuziehen.  Infolge  meiner  amtlichen  Stellung  halte  ich  Gelc- 
genheit,  diesen  Yersuchen  beizuwohnen  und  ich  habe  es  als  meine  Pflicht 
erachtet,  die  bei  diesen  Versuchen,  welche,  wie  man  sich  denken  kann, 
ziemlich  kostspielig  waren,  gemachten  Erfahrungen  aufzuarbeiten  und  sic 
denjenigen  Fachmânnern,  welche  ein  Leben  ang  mit  Traklionsfragen  sich 
befassen,  zur  Yerfûgung  zu  slellen,  damit  dièse  Erfahrungen  in  die  lange 
Kette   der  an   anderen   Stellen   gemachten   Untersuchungen    eingefiïgt 
werden  kônnlen.  Es  ist  also  nicht  der  Zweck  dieser  Arbcit  gewescn,  cine 


risation  des  Portes  de  Fer  et  des  autres  cataractes,  on  savait  que  dans  le  canal 
des  Portes  de  Fer,  Teau  prendrait  une  vitesse  considérable.  Les  calculs  que  nous 
avons  faits  au  cours  des  travaux,  alors  que  le  canal  était  encore  fermé  dans  le 
haut  et  dans  le  bas,  et  que  par  conséquent  nous  ne  pouvions  pas  faire  d*obser- 
vations  sur  Teau  courante,  ces  calculs  ont  permis  d'établir  que,  suivant  les  diiïé- 
rcntes  hauteurs  de  Teau,  la  vitesse  atteindrait  de  3  à  5  mètres  par  seconde. 
D*après  cela  il  est  naturel  que  pendant  Texécution  même  des  travaux  de  régula- 
risation, nous  ayons  éludié  tout  ù  fait  à  fond  la  question  de  savoir  comment  nous 
pourrions  arriver  à  vaincre  cette  vitesse:  à  laide  de  quels  moyens,  de  quels 
bateaux,  il  nous  serait  possible  —  avec  une  aussi  grande  vitesse  par  seconde 
—  de  pouvoir  faire  remonter  le  canal  à  un  chaland  de  fort  tonnage,  d'environ 
6000  quintaux  métriques,  soit  de  600  à  650  tonnes.  En  conséquence,  le  gouver- 
nement hongrois  a  organisé  des  essais  dans  le  but  de  déterminer  la  grandeur 
de  la  résistance,  et  de  savoir  quelle  force  serait  nécessaire,  suivant  la  hauteur 
des  eaux,  pour  faire  remonter  le  canal  à  des  chalands  de  fort  tonnage.  Par  suile 
de  mes  fonctions  officielles,  j'ai  eu  occasion  d'assister  à  ces  essais;  j'ai  pensé 
qu'il  était  de  mon  devoir  de  noter  les  observations  faites  lors  desdits  essais  — 
qui,  comme  on  peut  se  le  figurer,  ont  été  assez  dispendieux  —  et  de  les  mettre 
à  la  disposition  des  hommes  du  métier  qui  ont  à  s'occuper  toute  leur  vie  des 
questions  de  traction,  afin  que  ces  observations  s'ajoutent  à  la  longue  suite  des 


2*  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  309 

theoretischc  Arbeit  in  grOssercm  Umfange  zu  liefern,  sondern  dicjenigen 
Erfahrungen,  die  wir  uutcr  so  ausserordcntlichen  Verhâltnissen  und 
Umstânden  gemacht  haben,  der  tcchnischcn  Welt  zur  Vcrfûgung  zu  stellcn. 
Ich  bitte  Sie,  dieselbe  zur  Kenntnis  zu  nehmen  und  bin  bereil  auf  etwaigc 
Fragen  seitens  der  geehrten  Mitglicder  des  Congresses,  die  sich  fur  die 
Frage  interessiren  und  den  Rapport  durchgelesen  haben,  Auskunft  zu 
gcben. 
M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Stefanesco. 
M.  Stefanesco.  —  Messieurs,  dans  le  très  intéressant  travail  de  M.  Hosz- 
potzky,  je  trouve  cette  déclaration,  que  sur  les  travaux  du  canal  des  Portes 
de  Fer  on  a  colporté  divers  bruits  malveillants,  et,  comme  conclusion, 
que  ces  travaux  ont  parfaitement  réussi. 

Comme  le  mot  c  réussir  »  est  assez  large  en  matière  de  travaux  hydrau- 
liques, je  viens  vous  soumettre  quelques-uns  des  résultats  que  nous  avons 
obtenus  dernièrement  pendant  l'exploitation  du  canal  en  question,  résul- 
tats que  j'ai  pu  constater  en  ma  qualité  de  directeur  de  l'exploitation  flu- 
viale de  l*État  roumain.  Avant  Texécution  de  ces  travaux  on  pouvait,  avec 
un  seul  remorqueur  de  600  à  700  chevaux,  faire  passer  un  chaland  d'une 
capacité  de  600  tonnes  ;  maintenant,  pour  faire  passer  un  chaland  chargé 
de  600  tonnes  seulement,  il  faut  deux  remorqueurs  de  600  à  700  chevaux 
chacun;  vous  voyez  la  différence. 

De  plus,  jadis,  par  le  vieux  chemin  des  Portes  de  Fer,  on  pouvait  faire 
plusieurs  voyages  par  jour  et  l'on  pouvait,  avec  un  seul  remorqueur,  faire 
passer  plusieurs  chalands  dans  la  même  journée;  tandis  qu'il  y  a  peu  de 
temps,  avec  les  travaux  qui  ont  été  exécutés,  je  me  suis  vu  obligé,  pour 
faire  passer  un  seul  chaland,  d'atteler  trois  remorqueurs  de  600  chevaux. 
Aujourd'hui,  avec  deux  et  même  trois  remorqueurs,  on  ne  peut  passer 
que  deux  chalands,  à  pai*tir  du  1*'''  mai;  à  partir  du  l^*"  août,  ou  ne  peut 
passer  que  trois  chalands  pour  la  montée  et  la  descente  du  canal. 

Auparavant  on  pouvait  passer  des  chalands  beaucoup  plus  chargés, 
parce  que  maintenant  le  courant  est  beaucoup  plus  fort. et.  que  les  eaux 
étant  descendues,  la  navigation  est  plus  difficile.  En  effet,  les  travaux  qui 
ont  été  exécutés  ont  abaissé  le  niveau  d'environ  20  centimètres  et  la 
vitesse  du  courant  est  devenue  tellement  forte  que  l'on  a  dû  décider  la 
construction  d'un  remorqueur-toueur. 


recherches  déjà  faites  ailleurs.  Le  but  de  ce  travail  n'a  donc  pas  été  de  traiter 
le  sujet  à  fond  au  point  de  vue  théorique,  mais  uniquement  de  communiquer  au 
monde  technique  les  observations  qu'il  nous  a  été  donné  de  faire  dans  des  condi- 
tions et  des  circonstances  si  extraordinaires.  Je  vous  prie  de  vouloir  bien  en 
prendre  connaissance  et  je  suis  prêt  à  donner  aux  honorables  membres  du 
congrès,  qui  s'intéressent  à  cette  question  et  qui  ont  lu  le  rapport,  toutes  les 
explications  qu'ils  pourraient  demander. 


310  PROCÈS-VERBAUX  DES  SËANCES  DES  SECTIONS. 

Mais,  selon  moi,  la  question  n'est  pas  résolue  avec  ce  seul  remorqueur- 
toueur,  parce  qu'en  automne,  par  exemple,  il  arrive  beaucoup  de  cha- 
lands; or,  du  i"  mai  au  1*"*  août,  le  remorqueur  ne  peut  ftiire  que  trois 
voyages  par  jour  et  deux  seulement  pendant  le  reste  de  Tannée  5  cause  de 
l'accélération  du  courant  produite  par  les  derniers  travaux. 

Je  ne  parlerai  pas  des  taxes,  parce  que  cette  question  n'est  pas  du  res- 
sort du  Congrès,  mais  j'ai  essayé  de  montrer  que  ces  travaux  avaient 
amené  des  résultats  désastreux,  surtout  pour  la  Roumanie,  qui  n'a  comme 
dé1)ouché  que  le  Danube  et  que  Ton  vient  d'étrangler  par  ces  travaux  que 
l'on  déclare  avoir  réussi. 

C'est  contre  cette  déclaration  que  j'ai  tenu  à  protester.  {Applaudisse- 
ments sur  divers  bancs.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Hoszpotzky. 

M.  Hoszpotzky.  —  Geehrle  Herren,  Auf  die  Erwiderung  des  gechrten 
Mitgliedes  des  Congresses  Stefanesco  habe  ich  die  Ehre  folgendes  zu 
ântworten.  Es  ist  ganz  natûrlich,  dass  infolge  der  Regulirung,  wenn  ein 
Kanal  in  einer  Lange  von  2  Kilometer  gebaut  wurdc,  in  grôsserer  Lange 
ein  grôsseres  Gefalle  entstand,  als  es  frûher  an  einzelnen  Stellen  vorhanden 
war-  Frûher  war  das  GefôUe  eine  gebrochene  Linie;  jetzt  haben  wir  eine 
gleichmâssige  Linie.  Die  Einwendung,  dass  heute  nach  der  Regulirung 
schwerer  zu  remorkieren  ist  als  frûher,  hat  nur  bei  hôheren  Wasser- 
slânden  eine  Berechtigung,  bei  welchen  man  jedoch  auch  in  der  alten 
Fahrt  neben  dem  Kanal  frei  und  ohne  jede  Hùlfe  fahren  kann.  Bei 
kleinen  Wasserstànden,  wo  der  Kanal  keinerlei  grosse  Schwierigkciten 
bietet,  kann  man  ohne  jede  Hùlfe  durch  den  Kanal  fahren.  Der  Zweck  der 
Regulirung  war  ûberhaupt,  die  Schifffahrt  beim  Eisernen  Thor  môglich 
zu  machen.  Im  Herbste  '1898  hat  es  6  Wochen  bis  2  1/2  Monate  gegeben, 
wo  man  nicht  einmal  mit  eiaem  kleinen  Kahn  ûber  die  Katarakte  fahren 


M.  Hoszpotzky.  — Honorés  Messieurs,  à  ce  que  vient  de  dire  Thonorable  membre 
du  congrès,  H.  Stefanesco,  j*ai  l'honneur  de  répondre  ce  qui  suit.  Il  est  tout 
naturel  qu*à  la  suite  de  la  régularisation,  loi*squ'un  canal  a  été  construit  sur  une 
longueur  de  2  kilomètres,  il  se  produise  sur  une  grande  longueur  une  pente 
plus  grande  que  celle  qui  existait  auparavant  sur  certains  points.  Précédemment, 
la  pente  suivait  une  ligne  brisée;  à  présent,  nous  avons  une  Ugne  uniforme. 
L'objection,  qui  a  été  faite,  qu'aujourd'hui  —  après  la  régularisation  —  le  remor- 
quage est  plus  dillBcile  qu'avant,  n'a  de  valeur  que  lors  des  hautes  eaux,  bien 
(que,  dans  ce  cas,  on  puisse  encore  passer  dans  l'ancien  chenal,  voisin  du  canal, 
librement  et  sans  aucune  aide.  En  basses  eaux  le  canal  ne  présente  aucune  dif- 
ficulté sérieuse,  on  peut  y  naviguer  sans  avoir  recours  à  une  aide  quelconque. 
Le  but  de  la  régularisation  était,  somme  toute,  de  rendre  la  navigation  possible 
aux  Portes  de  Fer.  Or,  dans  l'automne  de  1898,  il  s'est  trouvé  que,  pendant 
6  semaines  à  2  mois  1/2,  il  a  été  impossible  de  traverser  une  seule  fois  les  cata- 
ractes avec  un  petit  bateau,  et  après  que  S.  Ë.  H.  le  Ministre  du  commerce  de 


2-  SECTION.  —  2-  SÉAÎfCE.  311 

konnte,  und  nachdem  seine  Exzellenz  der  Herr  nngarische  Uandelsmi- 
nister  die  Katarakte  einstweilen  taxfrei  dem  "Verkehr  ûbergab  ist  es  vor- 
gekommen,  dass  in  den  Monaten  September,  Oktober  und  Novcmber,  in 
den  Monaten,  wo  man  in  anderen  Jahren  keine  3-  bis  400000  Zentner 
ûber  die  Katarakte  hatte  bewâltigen  kônnen,  in  dieser  selben  Zeit  2  Mil- 
lionen  Zentner  ûljcr  den  Kanal  bewâltigt  hat.  Nach  den  statistischen 
Zusammenstellungen,  welche  die  kaiserlich-kônigliehe  privilegirte  Donau- 
Dampfschiiiîahrtsgesellschaitfûhrt,  isteserwicsen,  dass  in  keinem  einzigen 
Jahr,  seitdem  die  Gesellschaft  ùberhaupt  besteht,  und  seildem  die  Schiff- 
fahrl  auf  der  Donau  stattfindet,  eine  so  grosse  Tonnenmasse  duixh  die 
Katarakte  gefûhrt  worden  ist,  als  in  dem  einen  Jahre,  nachdem  die  Kanâle 
freigegeben  wurden.  AUerdings  kommt  es  vor,  dass  schwâchere  Schiffe, 
welche  nicht  dazu  gebaut  sind,  um  grosse  Schnvierigkeiten  zu  bewâltigen, 
Yorspann  brauchen.  Um  diesem  Ucbelstandc  vorzubeugen,  und  dass  nie- 
mand  Klage  fûhren  kann,  mit  seinen  Mittein  den  Kanal  nicht  bewâltigen 
zu  kônnen,  hat  sich  die  ungarische  Regierung  enlschlossen,  einen  Toueur 
zu  bauen,  welcher  im  Slande  ist,  zwei  Schlepper  von  650  Tonnen  auf 
einmal  durch  den  Kanal  zu  fûhren.  Nun  wie  stellt  sich  die  Sache?  Dass 
dieser  Toueur  kaum  gebraucht  wird.  Die  ungarische  Regierung  hat  die 
Taxe  auf  25  Prozent  der  Originaltaxe  herabgesetzt,  und  trotzdem  ist  der 
Toueur  noch  immer  kaum  in  Bewegung,  weil  die  Schiffiahrtsgesell- 
schaflen  es  nicht  fur  nôlhig  fmden,  den  Toueur  in  Anspruch  zu  nehmen. 
Auf  dasjcnige,  was  Herr  Kollega  Stefanesco  am  Ende  seiner  Erwiderung 


Hongrie  eut  livré  à  la  circulation  lesdites  cataractes,  à  titre  provisoire,  sans  pré- 
lèvement de  droits,  il  est  arrivé  ceci  :  pendant  les  mois  de  septembre,  octobre  et 
novembre,  pendant  les  mois  où,  les  autres  années,  le  trafic  à  travers  les  cata- 
ractes n*avait  même  pas  pu  atteindre  5  à  400000  quintaux,  dans  le  même 
laps  de  temps,  le  trafic  dans  le  canal  a  atteint  2  millions  de  quintaux.  D*après  les 
statistiques  tenues  par  la  Société  impériale  et  royale  de  Navigation  à  vapeur  sur  le 
Danube,  il  est  démontré  qu*en  aucune  année,  depuis  que  cette  société  existe  et 
qu  une  navigation  régulière  a  lieu  sur  le  Danube,  on  n*a  transporté  à  travers  les 
cataractes  un  nombre  de  tonnes  aussi  important  qu*en  l'année  en  question,  où  la 
circulation  a  été  rendue  libre  dans  les  canaux.  11  arrive  d'ailleurs  que  des 
bâtiments  trop  faibles,  qui  ne  sont  pas  construits  pour  surmonter  de  grandes 
difficultés,  ont  besoin  d'être  remorqués.  Afin  de  parer  à  cet  inconvénient,  et  pour 
que  personne  ne  puisse  se  plaindre  de  ne  pouvoir  remonter  le  canal  à  l'aide  de 
ses  propres  moyens,  le  gouvernement  hongrois  s'est  décidé  à  construire  un 
toueur,  capable  de  faire  effectuer  la  traversée  du  canal  à  deux  chalands  de 
650  tonnes  à  la  fois.  A  présent,  que  se  passe-t-il? —  Ce  toueur  est  à  peine  utilisé. 
Le  gouvernement  hongrois  a  abaissé  la  taxe  à  25  pour  100  du  montant  fixé  à 
l'origine,  et  malgré  cela  ce  toueur  n'est  que  rarement  en  mouvement,  parce  que 
les  compagnies  de  navigation  ne  jugent  pas  nécessaire  de  s'en  servir. 
Quant  à  ce  qui  a  été  dit  par  notre  collègue  Stefanesco,  à  la  fin  de  sa  commu- 


ol2  PROCÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

in  Bezug  auf  die  Taxe  angeregl  hat,  fùhle  ich  mich  hier,  auf  eincm  techni- 
schcn  Congresse,  nicht  bewogen  zu  erwidcrn.  Es  ist  hier  nicht  dcr  Ort, 
um  ùber  derarlige  Fragen  zu  verhandeln. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Stcfanesco. 

M.  Stefanesgo.  —  M.  Iloszpotzky  a  tout  à  l'heure  abonde  dans  mon  sens 
en  disant  que  le  loueur  ne  résolvait  pas  le  problème,  puisque  la  société 
danubienne  et  hongroise  est  forcée  de  faire  passer  tous  ses  chalands  avec 
le  remorqueur  de  1300  chevaux  qu'elle  a  construit. 

11  est  incontestable  que  par  ces  travaux  on  a,  sous  certains  rapports, 
amélioré  la  situation  puisque  Ton  peut  maintenant  naviguer  tout  le 
temps;  mais  on  l'a  aggravée  d'autre  part  parce  que  la  navigation  coûte 
maintenant  plus  cher. 

Avant  de  terminer,  je  vous  citerai  le  fait  suivant. 

En  1879,  le  gouvernement  hongrois  a  nommé  une  Commission  d'experts 
composée  de  MM. 

Louis  Gros,  inspecteur  général  (France)  ; 

L.  Jacquet,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  (France)  ; 

Valdrop,  ingénieur  en  chef  (Hollande)  ; 

Barilari,  vice-président  du  Conseil  des  constructions  publiques  (Italie); 

Horlavski,  directeur  des  travaux  de  régularisation  de  TElbe  (Alle- 
magne). 

Tous  ces  messieurs  avaient  été  d'avis  de  faire  aux  Portes  de  Fer  un 
canal  à  écluses  ;  on  ne  Ta  pas  fait. 

M.  LE  PaÉsroENT.  —  La  parole  est  à  M.  Merczyng. 

M.  Merczyng.  —  Les  expériences  si  importantes  de  M.  Hoszpotzky  sont  un 
peu  techniques  et  je  le  prierai  de  nous  fournir  des  explications  sur  Félat 
des  surfaces  des  péniches  qu'il  a  employées  dans  ses  essais  :  les  péniches 
étaient-elles  en  fer  ou  en  bois?  Si  elles  étaient  en  fer,  étaient-elles  peinles 
ou  non?  Étaient-elles  neuves  ou  avaient-elles  déjà  fourni  un  service  plus 
ou  moins  prolongé? 

Tels  sont  les  renseignements  que  je  voudrais  avoir,  car  je  ne  les  trouve 
pas  dans  la  brochure. 

M.  Hoszpotzky»  —  Es  wùrde  mir  leid  thun,  wenn  ich  in  meinem  Referai 
keine  Aufklârung  darûber  gegeben  batte,  welche  Schleppkâhne  gebraucht 
werden.  Sie  sind  aber  auf  Seite  3  hergezâhlt,  und  nach  dem  von  Seite 


nication,  au  sujet  de  la  taxe,  je  crois  ne  pas  avoir  à  y  répondre  dans  cette  enceinte, 
qui  abrite  un  congrès  technique.  Ce  n*est  pas  ici  le  lieu  où  des  questions  de 
ce  genre  doivent  être  discutées. 

M.  Hoszpotzky.  — Je  serais  vraiment  fâché  de  n'avoir  pas  donné,  dans  mon  rap- 
port, de  renseignements  au  sujet  des  chalands  utilisés.  Hais  ils  y  sont  exposés  à 
la  page  5. 

Comme,  il  y  a  2  ou  5  ans,  à  la  conférence  de  TUnion  de  la  Navigation  germano- 


2-  SECTION.  —  2-  SËANCE.  515 

des  KaiscrIich-Kôniglich-privilegirten  Donau-Dampfschiffahrlsgescllschaft 
schon  Yor  zwci,  drci  Jahren  beim  deutschrôslerreichisch-ungarischen 
Schiiîahrtsvcrbandc  und  in  Brùsscl  Herr  Oberinspeklor  Suppan  Mitlhcilung 
fiber  die  Bauart  der  Schiil'e  dcr  Donaudampfschiffahrtsgesellschafl  gemacht 
bat,  habe  ich  geglaubt,  voraussctzcn  zu  dûrfen,  dass  Ihncn  das  bckannt 
soi.  Es  sind  durchweg  cîserne  Schleppkâhne. 
{Zuruf)  :  Waren  dièse  Schifle  lange  im  Gebrauch? 

—  Zwei  waren  làngere  Zeil  im  Gebrauch. 

{Zuruf)  :  Waren  es  vor  dein  Experiment  ncugebautc  Schiffc? 

—  Ncin,  es  waren  kcine  neugebauten;  sie  waren  langera  Zeit  im 
Gebrauch  und  es  sind  solche  Typcn,  wie  sic  ûberhaupl  auf  der  ganzen 
Donau  in  Bewegung  sind. 

M.  LE  PnÉsioEr^T.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

La  discussion  du  rapport  de  M.  Iloszpotzky  est  close  et  nous  remercions 
le  rapporteur. 

La  parole  est  a  M.  Engels. 

M.  Engels.  —  Meine  Herrcn  !  Mein  Bericht  ist,  wie  Sie  gesehen  haben 
werden,  ein  Auszug  aus  einer  grôsseren  Arbcil  ùber  meine  Modellversuche 
bezùglicli  des  Schiffswiderstandes,  welche  vor  zwei  Jahren  bcreits  erschienen 
ist,  und  wenn  ich  auch  voraussetzen  darf,  dass  meine  Spczialfachgenossen 
untcr  Ihnen  meine  Arbeiten  kennen,  so  habe  ich  doch  gcsiern  schon  den 
Wunsch  âussern  hôren,  ich  môchle  fur  die  Ilerren,  die  dieser  Frage  nicht 
nuher  slchen,  wenigstens  eine  allgemeine  erklârende  Einleilung  bezûglich 
meiner  Versuche  hier  vorangehen  lassen. 

austro-hongroise,  la  Société  privilégiée  de  Navigation  sur  le  Danube,  et  d'autre 
part  à  Bruxelles,  H.  Tlnspecteur  principal  Suppan  avaient  fourni  des  explica- 
tions au  sujet  du  mode  de  construction  des  bateaux  utilisés  par  la  Société  dont 
il  s*agit,  il  m'a  semblé  que  ces  détails  devaient  vous  être  connus.  Ce  sont  sans 
exception  des  chalands  en  fer. 

(Interpellation)  :  Ces  bateaux  avaient-ils  été  en  service  longtemps? 

—  Deux  de  ces  bateaux  avaient  fait  un  long  usage. 

{Interpellation)  :  Ëtaient-ce  des  bateaux  nouvellement  construits  avant  Toxpé- 
rience? 

—  Non,  ce  n'étaient  pas  des  bateaux  nouvellement  construits;  ils  étaient 
depuis  assez  longtemps  en  service  et  ce  sont  des  bateaux  d'un  type,  semblable 
qu'on  emploie  habituellement  sur  le  Danube. 

M.  Engels.  —  Messieurs,  mon  rapport,  comme  vous  avez  dû  le  remarquer,  est 
extrait  d'un  ouvrage  plus  important  traitant  des  recherches  que  j'ai  failes,  au 
moyen  de  modèles,  sur  la  résistance  à  la  traction  des  bateaux,  ouvrage  qui  a 
paru  il  y  a  deux  ans  déjà.  J'ai  lieu  de  supposer  que  ceux  d'entre  vous  qui  sont 
mes  collègues  dans  cette  spécialité,  connaissent  mes  travaux;  cependant,  comme 
j'en  ai  entendu  exprimer  le  désir  hier,  je  vais  ici,  pour  ceux  de  ces  messieurs  qui 
n'auraient  pas  étudié  la  question  de  près,  donner  au  moins  quelques  explications 
préliminaires,  à  un  point  de  vue  général,  au  sujet  de  mes  recherches 


514  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Ich  will  Yoransschicken,  dass  moine  Vcrsuche  angestclll  siiul  vom  Stand- 
punktc  des  Bauingenicurs  aus. 

Wenn  nvir  Bauingcnieurc  in  die  Lagc  kommen,  einen  Schiffahrlskanal 
zu  enlwerfcn,  so  handelt  es  sich  fur  uns  auch  um  die  Festsetzung  des 
Canalqucrsclmitts  sowohi  bezûglich  seincr  Grosse  wie  bezûglich  seiner 
Form.  Die  Grosse  unscrer  Schiflulirtscanalprofile  isl  bislicr  in  dcr  Regel 
auf  Grund  der  einfachcn  Erwâgung  fcslgesetzt  worden,  dass  wir  uns 
gesagt  haben  :  cin  Canal  miiss  so  gross  sein,  dass  sich  an  allen  Stellen 
zwei  Schiffe  grôsstcn  Tiefganges  und  grôsster  Ladungsfahigkeit  in  ihm 
bcquem  begegnen  kônnen,  ohne  sich  seibsl  nnd  ohne  die  Canalwandungen 
zu  berûhren.  Nun  sind  unsere  Canâle  in  der  Regel  in  die  Erdc  einge- 
schnitten»  sodass  daraus  das  bekannte  trapezfôrmige  Profil  mit  einer 
Solenbreite  etwa  gleich  der  doppellen  Schiffsbreite  pins  einem  gewissen 
Spielraum  von  1  bis  2  Mcter  und  mit  Scitenbôschungen,  welche  den 
Bodcnverhâllnissen  des  Canals  entsprcchcn,  rcsultirt.  Das  giebt  ungefahr 
im  grossen  und  ganzen  cin  Yerhâltniss  dcsCanalquerschniltszum  grôsslen 
eingetauchtcn  SchifTsquerschnitt  von  rund  4  :  1.  Ob  dies  Yerhâltniss  das 
richtige  war,  ob  das  wirihschafllich  vortheilhailcstc,  darûber  fehlt  es  uns 
gânziich  an  Unlerlagen.  Der  Wcg  der  rein  spekulativen  Rechnung  ist 
hier  mit  Aussicht  auf  Erfolg  vorlâufig  noch  nicht  zu  betreten.  Dazu 
gesellt  sich  die  weitere  wichtige  Frage  nach  dem  Einfluss  dcr  Profilform 
auf  den  SchiiTswiderstand.  Ist  es  richtig,  das  Profil  auszubilden,  w\e  ich 


Je  me  permettrai  de  faire  remarquer,  au  préalable,  que  mes  recherches  sont 
faites  au  point  de  vue  de  Tingénieur  constructeur. 

Pour  nous,  ingénieurs  constructeurs,  si  nous  nous  trouvons  dans  le  cas  d'avoir 
à  dresser  le  projet  d*un  canal  de  navigation,  c'est  un  point  essentiel  que  de  fixer 
quelle  doit  être  la  section  transversale  du  canal,  soit  comme  dimensions,  soit 
comme  forme.  Les  dimensions  de  la  section  de  nos  canaux  de  navigation  ont  été 
jusqu'ici,  d'ordinaire,  fixées  d'après  la  simple  réflexion  suivante.  Nous  nous 
sommes  dit  :  Un  canal  doit  être  de  dimensions  suffisantes  pour  que,  dans  toutes 
ses  parties,  deux  bateaux  du  plus  fort  tirant  d'eau  et  du  plus  fort  tonnage  puis- 
sent passer  l'un  près  de  l'autre  facilement,  sans  se  rencontrer  et  sans  heurter 
les  parois  du  canal.  Nos  canaux  étant  le  plus  souvent  creusés  dans  la  terre, 
on  a  été  conduit  à  adopter  la  section  dite  trapézoïdale,  présentant  au  plafond  une 
largeur  à  peu  près  égale  au  double  de  la  largeur  du  bateau,  augmentée  d'un  jeu 
de  1  à  2  mètres  avec  des  talus  dont  l'inclinaison  est  en  rapport  avec  la  nature 
du  sol.  Cela  donne  h  peu  près,  dans  l'ensemble,  pour  le  rapport  de  la  section 
transversale  du  canal  à  la  plus  grande  section  transversale  immergée  du  bateau, 
la  valeur  4  en  nombre  rond.  Cette  proportion  est  elle  la  proportion  juste? 
Est-elle  au  point  de  vue  économique  la  plus  avantageuse?  Sur  ce  point,  les  bases 
d'appréciation  nous  font  défaut.  Impossible  de  procéder,  avec  quelque  chance  de 
succès,  par  la  voie  du  calcul  purement  spéculatif.  A  cela  vient  se  joindre  l'autre 
importante  question  de  l'influence  de  la  forme  de  la  section  sur  la  résistance  du 
bateau.  Est-il  exact  de  tracer  le  profil,  comme  je  l'ai  expliqué?  Ne  serait-il  pas 


2-  SKCTION.  —  2*  SÉANCE.  3!5 

es  entwickell  habe?  Wùre  es  nîcht  vortheilhaftcr,  die  Bôschungen  in  vcr- 
schiedenen  Neigungen  anzulegcn,  entwcder  die  obère  Bôschung  flachor  als 
die  iintere  oder  umgekehrt  und  vielleicht  ein  Bankot  anzulcgen  ira  Wasser- 
spicgeU  ùber  demselben  oder  untcr  demselben,  u.  s.  w.?  Kurz  und  gut, 
eine  Fùlie  von  Fragcn  drangt  sich  dem  entwcrfenden  liauingenieur  auf 
beim  Entwcrfen  von  Canûlen,  zu  deren  Beanlworlung  es  ebenfalls  an  Unler- 
lagen  gânzlich  fehit.  Meine  Ilerren,  Sie  woUen  von  diesem  Standpiinkt 
ausgehend  meine  Versuche  wùrdigen  und  werthen. 

Ich  kam  zu  der  Ueberzcugung,  dass  wir  die  nôthigen  Unterlagen  nur 
bekommcn  kônnten  auf  dem  Wege  des  Yersuchs  im  kleincn,  des  Modell- 
versuchs,  ein  Weg.  der  ja  zur  Besiimmung  des  absoiuten  Schiffswider- 
standes  von  dem  Englânder  William  Fronde  schon  vor  dreissig  Jahren  mit 
grossem  und  unbestreitbarem  Erfolge  beschritten  worden  ist.  Nun  ist  es 
sehr  naheliegend  und  verstândlich,  dass  gegen  allé  Versuche,  die  man  auf 
dem  Gebiete  der  Ilydraulik  im  kleinen  Maassstabe  ausfùhrt,  von  vorn 
herein  eine  gewisse  Abneigung  herrschf,  dass  man  gewisse  Bedenken  in 
sich  herumtrâgt,  sich  sagt,  auch  von  Anderen  sagen  hôrt  :  ja,  die  Erschei- 
nungen  im  kleinen  sind  ganz  andere  als  die  im  grossen.  Das  sind  Ein- 
wendungen,  deren  Berechtigung  a  priori  zuzugcben  ist,  und  die  nur  wi- 
derlegt  werden  kônnen  durch  den  Yersuch  selbst.  Kurz,  ich  habe  auf  der 
SchiffwerflUebigau  der  GescUschafl  «  Kelte  »  zu  Drosden,  welche  ein  Bassin 
zur  Messung  der  Schiffswiderstànde  besitzt,  Versuche  angestelll,  um  den 


plus  avantageux  de  faire  varier  rinclinaison  des  talus;  de  leur  donner  une  incli- 
naison moindre  au-dessus  de  Teau  et  plus  forte  au-dessous,  ou  inversement? 
Peut-être  conviendrait-il  de  construire  une  banquette  au  niveau  du  plan  d*eau, 
au-dessus  ou  au-dessous  de  ce  niveau,  etc.,  etc.?  Bref,  dans  l'esprit  de  l'ingé- 
nieur charge  de  dresser  des  projets  de  canaux,  c'est  en  foule  que  se  heurtent  les 
questions  pour  la  solution  desquelles  les  bases  nécessaires  manquent  également. 
Messieurs,  c'est  en  vous  plaçant  à  ce  point  de  vue,  que  vous  voudrez  bien  juger 
et  apprécier  mes  recherches. 

J'ai  acquis  la  conviction  que  nous  ne  pourrons  trouver  les  bases  nécessaires 
que  dans  la  voie  des  essais  en  petit,  des  essais  sur  modèles,  voie  qu'avait  déjà 
suivie,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  avec  un  grand  et  incontestable  succès,  pour 
déterminer  la  résistance  absolue  des  bateaux,  l'Anglais  William  Froudc.  Mainte- 
nant, il  est  clair  et  aisément  compréhensible  qu'il  règne  d'avance  une  certaine 
prévention  contre  tous  les  essais  auxquels  il  est  procédé  sur  une  petite  échelle 
dans  le  domaine  de  l'Hydraulique,  qu'on  éprouve  certains  doutes,  qu'on  se  dit 
et  qu'on  entend  les  autres  dire  :  «  A  coup  sûr  les  phénomènes  sont  tout  autres 
en  petit  qu'en  grand  ».  Ce  sont  là  des  objections  qu'il  faut  admettre  a  priori  et 
qui  ne  peuvent  être  réfutées  que  par  l'expérience  même.  En  somme,  j'ai  entre- 
pris, dans  le  chantier  de  construction  de  bateaux  d'Uebigau  appartenant  à  la 
société  «  Ketle  »,  à  Dresde,  qui  possède  un  bassin  pour  mesurer  la  résistance  des 
bateaux,  des  expériences  en  vue  de  déterminer  l'influence  de  la  forme  et  des 
dimensions  du  profil  du  canal  sur  la  résistance  des  bateaux.  U  n'entre  pas  dans 


516  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Einfluss  der  Profilform  und  der  Profilgrôssc  auf  den  Schiflswidcrstand  zii 
erforschcn.  Es  isl  nicht  meine  Aufgabe,  auf  die  Ergcbnisse  dicscr  Versuche 
hier  einzugehen  —  sie  sind  ja  an  der  in  mcincm  Bericht  kund^egebenen 
Stelle  ausfùhrlich  nicdcrgelegt  wordcn  — ;  wohl  aber  habc  icii  hculc 
Ihnen  gegenùber  im  Anschiuss  an  die  Resolutionen  unscres  Congresses 
zii  Brùssel  vor  zwei  Jahren  die  Pflicht,  auf  die  Versuche  einzugehen,  welche 
den  Beweis  liefern  sollcn  dafûr>  dass  es  unler  gewissen  Vorsichtsinaass- 
regeln  wohi  môglich  ist,  auch  im  kleinen  die  gesteliten  Fragen  mit  Zuvcr- 
lussigkeit  zu  beantwortcn. 

Um  Ihnen  zuerst  zu  beweisen,  dass  die  Modellversuchc,  wie  sie  Froude 
zum  ersten  Maie  ausgefùhrl  hat,  auch  fur  die  entwickelte  Frage  mil  Aus- 
sicht  auf  Erfolg  auszufûhren  sind,  habc  ich  schon  vor  dem  Congrcssezu 
Brùssel  Parallelvcrsuche  mit  dencn,  die  unser  hochverehrler  Herr  de  Mas 
auf  der  Seine  ausgefûhrt  und  in  dem  Ihnen  Allen  bekannten  klassischcn 
Werke  ùber  Schiffswidcrslande  niedergelegt  hat,  gemacht.  Ich  benutztc  einc 
Versuchsreihe  mil  einem  franzôsischen  CanalschiiT  vom  Typ  der  Flûte; 
die  Flûle  Aima  habe  ich  genau  im  Modell  nachmachen  lassen  und  sie  im 
begrenzlen  Wasser  im  Uebigauer  Bassin  geschleppt.  DieKurven  des  Wider- 
standes,  die  ich  bekam,  decken  sich  auflallend  gui  mil  den  Widersiands- 
kurven,  welche  Herr  de  M^is  im  grossen  gefunden  halte.  Dièse  Sache,  glaubo 
ich,  isl  fur  uns  abgelhan;  denn  man  hat,  glaube  ich,  schon  \or  zwci 
Jahren  in  Brùssel  anerkiinnl,  dass  in  der  Thaï  die  Ucbereinslimmung  der 
Versuche  im  unbegi^enzten  Wasser  denen  im  Modell  eine  bemerkenswerihc 
sei.  Aber  man  hat  in  Brùssel  weiler  gesagt,  es  sci  nun  noch  der  Beweis  zu 


ma  tâche  d'examiner  les  résultats  de  ces  expériences;  ils  ont  d'ailleurs  déjà 
été  exposés  en  détail  dans  mon  rapport.  J*ai  bien  plutôt,  vis-à-vis  de  vous,  pour 
faire  suite  aux  résolutions  prises  par  notre  Congrès  tenu  à  Bruxelles  il  y  a  deux 
ans,  le  devoir  d'examiner  les  essais  qui  sont  de  nature  à  fournir  la  preuve 
qu'avec  certaines  mesures  de  précaution,  il  est  possible,  même  en  opérant  en 
petit,  de  répondre  avec  assurance  aux  questions  posées. 

Pour  vous  démontrer  tout  d'abord  que  les  essais  faits,  au  moyen  de  modèles, 
tels  qu'ils  ont  été  pratiqués  pour  la  première  fois  par  Froude,  peuvent  être 
également  pratiqués  avec  chance  de  succès  pour  résoudre  la  question  dont  il 
s'agit,  j'ai  fait,  même  avant  le  Congrès  de  Bruxelles,  des  essais  parallèles  à  ceux 
auxquels  notre  honoré  collègue,  M.  de  Mas,  a  procédé  sur  la  Seine,  et  qu'il  a 
relatés  dans  l'ouvrage  classique  que  vous  connaissez  tous  où  il  traite  de  la 
résistance  des  bateaux.  J'ai  utilisé  une  série  d'essais  entrepris  avec  un  bateau  de 
canal  français  du  type  Flûte.  J'ai  fait  exactement  reproduire  en  modèle  la  flûle 
Aima,  et  j'ai  fait  remorquer  ce  modèle  dans  le  bassin  d'Uebigau.  Les  courbes  de 
résistance  que  j'ai  obtenues  coïncident  d'une  façon  frappante  avec  les  courbes  de 
résistance  trouvées  par  M.  de  Mas  en  opérant  en  grand.  C'est  là,  à  mon  avis,  un 
point  définitivement  réglé  pour  nous;  car,  si  je  ne  me  trompe,  on  a  reconnu,  il 
y  a  déjà  deux  ans  à  Bruxelles,  que  la  concordance  était  remarquable  entre  les 
essais  en  eau  illimitée  et  ceux  faits  avec  le  modèle. 


2*  SECTIOiN.  —  2*  SÉANCE.  517 

liefem,  dass  auch  die  Froude'schen  Operationcn  Giltigkcit  hâlten  fur 
begrenztes  Wasscr.  Ich  habe,  me  Ihnen  aus  mciuem  Bericht  bckannt  sein 
wird,  gleich  nach  der  BrûsselerZusammcnkunflParalIelversucheangestcllt 
mit  denen,  die  Herr  de  Mas  auf  dem  Canal  von  Bourgogne  angcstellt  hat 
und  die  in  ihren  Ergebnissen  hier  kurz  wiedergegebcn  sind.  Sie  sehen, 
dass  die  Widcrstandskurven  meiner  Modellversuche  mit  dcn  Yersuchcn 
im  grossen  sich  nicht  ganz  genau  decken,  dass  aber  doch  eine  bcfriedi- 
gendc  Ucbercinslimmung  bei  der  geringeren  Tauchung  von  1  Mêler  crziclt 
isl,  wàhrcnd  bei  der  grôsseren  Tauchung  von  1,6  Mêler  der  Unlerschicd 
in  dcn  Ergebnissen  ein  grôsserer  ist.  Sie  werden  aus  meinem  Bericht 
ersehen  haben,  dass  ich  dies  zurûckfùhre  auf  den  Ëinfluss  der  Rauhigkeit 
der  Canalwandungen.  Ich  habe  mich  bemûht  bei  diesen  Yersuchen  meinem 
Yersuchskanal,  der  aus  rauhen  Bretlern  hcrgestcllt  war,  eine  Rauhigkeit 
zu  verleilen,  die,  yrie  ich  damais  vermuthen  niusste,  der  ^virklichen 
Rauhigkeit  der  Versuchsstrecke  auf  dera  Canal  von  Bourgogne  entsprach. 
Ich  fur  meine  Pcrson  habe  auf  Grund  meiner  Versuchc  die  feste  Ueber- 
zeugung  gewonnen,  dass  wir  auf  dem  beschrittenen  Wege  des  Modellver- 
suches  weiter  kommen  werden,  dass  wir  durch  die  Modellversuche  eine 
Anlwort  auf  die  grosse  Fùlle  von  Fragen  finden  werden,  die  dem  projec- 
lirendcn  Ingénieur  beim  Entwerfen  von  Schiflskanàlen  aufstossen.  Aber 
ebenso  habe  ich  ùberzeugungsgcmâss  zuzugehen,  dass  eine  dauernde  und 
fortlaufende  Contrôle  dieçer  Modellversuche  mit  den  Yersuchcn  im  grossen 
nothwendig  ist.  (Jnd  wie  ich  am  Schlusse  meines  Berichtes  auf  die  grosse 
Bedeutung  des  de  Mas'schen  Werkes  fur  die  Modellversuche  hingewiesen 


On  a  objecté,  à  Bruxelles,  que  la  preuve  n*avait  pas  encore  été  fournie  que  la 
méthode  de  Froude  pût  être  appliquée  à  des  eaux  limitées.  Comme  vous  pouvez 
le  remarquer  dans  mon  rapport,  aussitôt  après  le  Congrès  de  Bruxelles,  je  me 
suis  livré  à  des  essais  parallèles  à  ceux  auxquels  s*était  livré  M.  de  Mas  sur  le 
canal  de  Bourgogne,  et  les  résultats  que  j*ai  obtenus  sont  sommairement  repro- 
duits ici.  Vous  voyez  que  les  courbes  de  résistance  de  mes  essais  au  moyen 
de  modèles  ne  correspondent  pas  avec  une  parfaite  exactitude  aux  essais  en 
grand;  qu*on  arrive  encore  à  une  concordance  satisfaisante  ù  la  faible  immersion 
de  1  mètre;  mais  qu*avec  l'immersion  plus  grande  de  1  m.  6,  la  différence  dans 
les  résultats  est  plus  considérable.  Vous  aurez  remarqué  dans  mon  rapport, 
que  j*attribue  cela  à  Tinfluence  de  la  rugosité  des  parois  du  canal.  J  ai  tâché, 
dans  ces  expériences,  de  donner  à  mon  canal  d'essai,  qui  était  formé  de  plan- 
ches brutes,  une  rugosité  qui,  d'après  mes  conjectures  d'alors,  répondit  réelle- 
ment à  la  rugosité  de  la  section  d'essai  du  canal  de  Bourgogne.  Personnellement, 
en  me  basant  sur  mes  essais,  j*ai  acquis  la  ferme  conviction  que,  dans  la  voie 
des  expériences  faites  au  moyen  de  modèles,  nous  arriverons  plus  loin  encore; 
que  par  lesdits  essais  au  moyen  de  modèles  nous  trouverons  une  réponse 
aux  nombreuses  questions,  auxquelles  se  heurtent  les  ingénieurs  chargés  de 
dresser  des  projets  de  canaux  de  navigation. 

Hais  je  dois   aussi,   conformément  à  mes  convictions,   reconnaître  qu'un 


3i8  PROGÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

habc,  so  môchte  ich  an  diescr  Stellc  noch  ganz  besonders  auf  dcn  grosscn 
Werlh  dieser  Versuche  im  grossen  hinweisen,  die  noch  auf  lange  hinaus 
die  bcsle  und  sichersie  Unterlage  und  Grundiagc  fur  Modellversuche  dar- 
bielen  ^erden.  Im  Interesse  der  Sache  ^vûrde  ich  mich  sehr  freuen,  wenn 
Sic  meiner  Ueberzeugung  beipflichten  kônnten  und  dadurch  dcn  verschie- 
denen  Behôrden  der  verschiedencn  Staalen  die  Yerfolgung  dieser  Ziele 
erleichtern  wùrdcn.  Dann  ^erden  wir  bald  in  die  Lage  kommen,  auf  dem 
Wege  der  Modellversuche  die  wichtigen  Fragen  zu  lôsen,  die  auf  diesein 
Gebiete  noch  der  Lôsung  harren.  (Lebhafter  BeifalL) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  de  Bovet. 

M.  DE  BoTET.  —  Comme  suite  à  la  communication  de  M.  Engels,  je  ne 
Tondrai»  pas  affirmer,  M.  de  Mas  serait  le  premier  à  me  contredire,  qu'il  a 
absolument  épuisé  la  fpwstîan»  et  qu'il  n'y  a  plus  rien  à  dire. 

Mais  M.  Engels  nous  a  apporté  bcooceiip  de  renseignements  dont  nous 
sommes  chaque  jour  heureux  de  nous  servir. 

M.  de  Mas  nous  a  appris  ce  qu'est  la  résistance  des  bateaux,  soîtdans  un 
milieu  indéfini,  soit  dans  un  canal  à  section  étroite,  et  nous  connaissons  les 
résultats  au  moyen  d'expériences  faites  avec  des  modèles.  Mais  n'y  a-t-il 
pas  lieu  de  solliciter  l'appui  des  gouvernements  et  l'intervention  des  com- 
munautés pour  pouvoir  réaliser  en  grand  les  expériences  qui  ont  été 
faites  avec  des  modèles?  Ce  sont  des  expériences  fort  coûteuses  et  dont  des 
particuliers  ne  prendront  pas  Tinitiative,  mais  qui  nous  fourniraient  des 
confirmations  fort  intéressantes. 

Il  serait  utile  de  savoir  ce  que  devient  la  résistance  des  bateaux  en  convoi 
ou  des  bateaux  traînés  isolément. 

Les  quelques  expériences  que  nous  avons  pu  faire  tendent  à  montrer  que 
la  résistance  en  convoi  est  extrêmement  différente  de  la  résistance  d'un 
bateau  isolé;  la  résistance  de  4  bateaux  n'est  pas  quatre  fois  la  résistance 
d'un  bateau,  et  la  résistance  d'un  convoi  de  8  bateaux  n'est  pas  deux 
fois  la  résistance  d'un  convoi  de  4  bateaux. 

Tout  paraît  influer  sur  cette  résistance,  ce  sont  des  expériences  extré- 


contrôle  constant  et  permanent  de  ces  essais  au  moyen  de  modèles,  par  des 
essais  en  grand,  est  indispensable.  Et  de  même  qu*à  la  fin  de  mon  rapport  j'ai 
signalé  la  grande  importance  des  travaux  de  M.  de  Mas,  au  point  de  vue  des 
essais  avec  modèles,  je  dois  ici  encore  signaler  rexceptionnellc  importance  des 
essais  en  grand,  qui,  longtemps  encore,  constitueront  la  base  la  meilleure  et 
la  plus  sûre  pour  les  essais  au  moyen  de  modèles. 

Dans  Tintérét  de  la  question,  je  me  réjouirais  vivement,  si  vous  veniez  à  parta- 
ger ma  conviction,  et  si  vous  rendiez  par  là  plus  facile  aux  autorités  des  diffé- 
rents États  de  poursuivre  la  réaUsation  du  but  en  question.  Alors  nous  serons 
bientôt  en  état  de  résoudre,  dans  la  voie  des  essais  au  moyen  de  modèles,  les 
importants  problèmes  qui,  dans  ce  domaine,  attendent  encore  une  solution. 
{Vifs  applaudisêements,) 


/ 


2-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  319 

meincnt  difficiles  parce  qu'il  faut  les  faire  dans  les  moments  de  vitesse  nor- 
male du  convoi  ;  dans  une  période  de  ralentissement,  il  y  a  un  effort 
insuffisant;  dans  une  période  de  vitesse,  il  y  a  un  effort  énorme. 

Si  un  marinier  quitte  sa  barre,  s'endort  au  soleil  et  laisse  son  bateau  se 
mettre  en  travers,  il  se  produit  une  résistance  formidable. 

Ces  expériences,  très  difficiles,  présentent  un  intérêt  capilal,  c*est  pour 
cela  que  je  crois  désirable  que  le  Congrès  exprime  le  vœu  de  les  voir 
réaliser. 

Je  crois  que  M.  de  Mas  sera  de  mon  avis  et  que,  si  vous  voulez  bien  le 
charger  de  ces  expériences,  le  Congrès  ratifiera  votre  décision.  {Applau- 
dissemenls.) 

M.  DE  Mas.  —  J'ai  l'intention  de  vous  demander  tout  à  Theure  la  parole, 
monsieur  le  Président,  et  ma  communication,  que  je  lâcherai  de  faire  aussi 
brève  que  possible,  confirmera  ce  qu'a  dit  M.  de  Bovet,  à  savoir  que  la 
question  n'est  pas  épuisée. 

La  direction  qu'il  vient  de  nous  indiquer  est  fort  intéressante,  mais  dans 
d'autres  ordres  d'idées  il  y  a  aussi  beaucoup  à  faire.  Il  sera  donc  plus 
logique  que  je  ne  prenne  la  parole  que  lorsque  tous  les  rapporteurs  auront 
présenté  leurs  observations.  (Assentiment.) 

M.  Engels.  —  Das  ist  ja  seibstretend ,  dass  man  die  Schleppvei*suchc 
mit  mehreren  Schleppschiffen  auf  dem  Yersuclisbassin  ebenso  gut  wird 
ausfûhren  kônnen  als  mit  einem  Schiff  und  insofern  kann  ich  die  Ânregung 
des  Herrn  de  Bovet  nur  unterstùlzen.  Es  bat  keine  Schwierigkeit,  die 
Versuche  mit  Schleppzùgen  auch  im  Kleinen  auszufùhren.  Es  kommt  nur 
darauf  an,  dass  das  Bassin  die  nôthige  Lange  bat.  Wir  haben  solche  bis  zu 
150  Meter  Lange,  und  da  wird  man  sehr  gut  auch  grôssere  Schleppzûge 
bilden  kônnen. 

M.  LE  Président.  —  La  discussion  du  rapport  de  M.  Engels  est  terminée, 
et  nous  remercions  M.  Engels  de  son  intéressante  communication.  {Applau- 
dissements.) 

Je  donne  maintenant  la  parole  à  M.  Thielc  pour  résumer  son  rapport. 

M.  Thiele.  —  MeineHerren!  Bevor  der  Uctrieb  auf  dem  Dortmund-Ems- 
Kanal  erôffnet  werdeu  sollte,  war  es  nolhwendig,  festzustellen,  mit  wel- 


M.  Ekgbls.  —  11  est  évident,  que  sur  le  bassin  d*essai,  il  est  possible  de 
procéder  aux  essais  de  remorquage  avec  plusieurs  bateaux  tout  aussi  facilement 
qu'avec  un  seul,  et  par  su'M  je  ne  puis  qu'appuyer  la  manière  de  voir  de 
M.  de  Bovet.  11  n'y  a  aucune  difficulté  h  procéder  à  des  essais  avec  des  convois  de 
bateaux  en  petit.  Il  suffit  pour  cela  que  le  bassin  ait  la  longueur  nécessaire. 
Nous  en  avons  qui  mesurent  jusqu'à  150  mètres  de  long;  il  sera  très  facile  d'y 
former  même  de  grands  convois. 

H.  Thiele.  —  Messieurs,  avant  de  livrer  le  canal  de  Doiimund  à  TEms  à  la 
circulation,  il  importait  d'établir  avec  quelles  vitesses  et  quels  tirants  deau 


520  PROGËS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

chen  Geschwindigkeilen  und  wcichen  Tauchtiefen  der  Betrieb  mit  grôs- 
sercn  Kanalschiffen  vorgcnommen  wcrden  kOnnle.  Zu  diesem  Zwecke 
wurdcn  im  Jahrc  1898  Versuchc  mit  zwei  grossen  Schleppkàhnen 
gemacht,  und  das  Material  dieser  Ycrsuchc  ist  ausfûhriicli  im  Auflrage 
des  Herrn  Ministcrs  dcr  ôffentlichen  Arbeitcn  verôffentlicht  worden  und  ist 
hier  in  der  Ausstcllung,  in  der  Ausstellung  des  Ministeriums  der  ûffenlli- 
chen  Arbeitcn  ausgelegt.  Dei  diesen  Versuchen  wurdc  ausscr  den  crfor- 
derlichen  Zugkràftcn  auch  noch  hauptsàchlich  die  Einscnknng  der  Schiffe 
wahrend  der  Fahrl  ermiltelt,  was  bisher  bei  den  Yersuchen  noch  nichl 
gcschehen  war,  und  dabei  stellte  sich  heraus,  dass  bei  etwas  grôsseren 
Geschwindigkcitcn  eine  sehr  bedeulende  Einsenkung  slattfand,  welche 
die  Nutztiefc  des  Kanals  erheblich  verminderte.  Es  kamen  da  Geschwin- 
digkeiten  von  1,27  bis  2  Mêler  und  Einsenkungen  bis  zu  fast  50  Centimeler 
vor.  Ueber  dièse  Sache  ist  das  ganze  Malerial,  wie  erwâhnl,  in  dem  grôs- 
seren Werke,  welches  in  der  Ausslellung  ausgelegt  ist,  enlhallen.  Ich 
habe  hier  in  meinem  Bericht  nur  noch  einiges  zu  erwàhnen  gchabt,  \\'as 
ich  nebenbei  an  Beobachtungen  gefunden  habe. 

Es  ^var  das  einmal  der  Angrifi'  der  fahrenden  Schifle  auf  die  Bôschungen 
und  die  Sohie,  und  dabei  hat  sich  herausgrstellt,  dass  auch  bei  einer  ziera- 
lich  grossen  Geschwindigkeit  durch  die  Schleppkâhne  seibst  kaum  ein 
Angriff  slattlindet,  dass  dagegen  ein  sehr  l)edeut(>nder  Angrifl  durch  die 
Schraubeder  Dampfer  verursacht  wird,  und  zwar  habe  ich  versucht,  aus 
den  Beobachtungen,  die  dort  gemacht  sind,  fur  die  betreflende  Bodenart 
—  es  ist  ziemlich  feiner  Sand  —  die  Geschwindigkeit  festzustellen,  bei 


rexploltation  pourrait  être  entreprise  au  moyen  de  chalands  de  grande  capacité. 
A  cet  effet,  on  procéda  en  1898  à  des  essais  avec  deux  grands  chalands,  et  les 
élémenls  ayant  trait  h  ces  essais  ont  été  publics  en  détail  par  les  soins  de 
M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  et  figurent  ici  à  TExposition  universelle, 
dans  la  section  réservée  au  Ministère  des  Travaux  Publics.  Dans  ces  essais,  on  a 
cherché  à  déterminer  principalement,  outre  TelTort  de  traction  nécessaire,  la 
hauteur  de  dépression  des  bateaux  pendant  la  marche,  ce  qui  n*avait  pas  encore 
été  fait  jusqu*à  présent,  et  Ton  constata  que,  dans  le  cas  de  grandes  vitesses,  il  se 
produisait  une  dépression  considérable,  diminuant  énormément  la  profondeur 
utile  du  canal.  On  y  a  constaté  des  vitesses  de  1  m.  27  a  2  mètres  et  des  dépres- 
sions ayant  près  de  50  centimètres.  Comme  je  Tai  déjà  dit,  toutes  les  indications 
concernant  ces  essais  sont  contenues  dans  le  grand  ouvrage  figurant  à  TExpo- 
silion.  Dans  mon  rapport,  je  n'ai  eu  que  quelques  points  à  csmplèter,  d'après  les 
observations  qu*il  m'a  été  donné  de  faire  depuis  cette  époque. 

Le  premier  point  concerne  les  attaques  opérées  par  les  bateaux  en  marche  sur 
les  talus  et  sur  le  fond  du  lit.  Nous  avons  trouvé  que,  même  lorsque  la  vitesse 
est  assez  grande,  les  aUaques  produites  par  les  chalands  eux-mêmes  sont  presque 
nulles,  mais  par  contre,  qu'une  attaque  très  sérieuse  est  occasionnée  par  Thélice 
des  bateaux  à  vapeur.  J'ai  cherché  en  utilisant  les  observations  faites  sur  ledit 
canal,  dont  le  sol  est  composé  de  sable  assez  fin,  à  déterminer  la  vitesse  limite 


2-  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  32i 

welchcr  ein  Angrift  aui  die  Sohie  noch  staltfindet.  Zugleich  hat  sich  bei 
deri  Versuchen  gezeigl,  dass  es  sehr  schwierig  ist,  bei  grôsscren  Kâhneii 
uiid  kleinen  Geschwindigkeilen  die  Zugkraft  miltels  der  Dampfer  so  gleich- 
mâssig  zu  halten,  dass  einwandsfreicBeobachtungenderVersuchegemacht 
wcrden  konnlen,  und  um  dièse  Frage  zu  klàrcn,  war  an  iind  fur  sicb  keinc 
Zeit  zu  woiteren  Versuchen  iibrîg,  sodass  ich  nur,  als  die  Kàhne  wieder 
enlladen  und  in  Ruhc  gestellt  wurden,  bei  der  Rùckfahrt  die  Versuche 
habe  niachen  kônnen,  die  ich  hier  in  meincm  Bericht  auch  aufgezeichnet 
habe.  Ich  môchle  also  die  Ilorren,  die  Gelegenheit  dazu  habcn,  bitten, 
dièse  Versuche  zu  kontrolliren  und  evcntuell  auch  in  anderen  Profilen  und 
mil  anderen  Kâhnen  Versuche  anzustcllen,  weil  dadurch  auf  eine  Weisc, 
die  fast  gar  keine  Kosten  verursacht,  Erfahrungen  gewonnen  werden  ùber 
die  Zugwiderslânde  bei  grossen  Kàhnen  in  natùrlicher  Grosse,  und  dièse 
kônnen  dann  dazu  dienen,  fur  die  Modellversuchc  alsKontroUe  zu  dienen. 
Wenn  man  ausser  diesen  Beobachtungen  nun  auch  noch  Beobachtungen 
Qber  die  Einscnkung  und  die  geneigte  Lage  des  Schiffes  wiihrend  der  Fahrt 
inachen  kônntc,  hiitte  man  fast  ailes,  was  man  sonst  auch  bei  \olIkomme- 
nen  Einrichtungen  beobachten  kann.  Aber  das  letzlere,  die  Neigung  eines 
Kahns  wâhrend  der  Fahrt  auf  deni  Kahn  selbst  zu  beobachten,  ist  trotz 
mchrfacher  Versuche  vollstàndig  mislungen.  Eshat  HerrProfessorMoeller, 
dereinen  Tag  langden  Versuchen  anwohnte,  vorgeschlagen,  es  mittels  eines 
Niveliirinslrumentcs  zu  machen.  Das  habe  ich  versucht,  es  gelang  aber 


avec  laquelle  l'allaque  du  plafond  se  produit  encore.  Les  essais  ont  montré  qu'il 
est  très  difficile  —  avec  des  chalands  de  grandes  dimensions  et  de  faibles 
vitesses  —  de  maintenir  TefTorl  de  traction  des  vapeurs  d'une  manière  assez 
uniforme  pour  qu'il  soit  possible  de  recueillir  des  indications  absolument  pré- 
cises à  ce  sujet  ;  le  temps  faisait  d'ailleurs  défaut  pour  élucider  celte  question  ; 
ce  n'est  qu'au  retour,  alors  que  les  chalands  étaient  vidés  et  mis  au  repos,  qu'il 
m'a  été  possible  de  faire  les  essais  que  j'ai  consignés  dans  mon  rapport.  Je  prie 
donc  les  membres  qui  en  auraient  l'occasion,  de  contrôler  lesdils  essais  et  éven- 
tuellement de  procéder  à  des  essais  semblables  avec  des  profils  et  des  chalands 
différents,  puisque  de  cette  façon  on  peut  arriver,  à  peu  de  frais,  à  recueillir 
des  renseignements  sur  les  résistances  de  traction  offertes  par  de  grands  cha- 
lands, en  vraie  grandeur;  ces  renseignements  pourront  ensuite  servir  de  base 
pour  contrôler  les  essais  effectués  avec  des  modèles. 

Si,  à  part  ces  renseignements,  on  pouvait  également  arriver  à  en  recueillir 
d'autres  concernant  la  dépression  et  l'inclinaison  du  bateau  pendant  la  marche, 
on  disposerait  ainsi  de  presque  tous  les  éléments  qu'il  soit  possible  de  recueillir 
dans  les  expériences  les  plus  complètes.  Mais  la  dernière  expérience,  consis- 
tant à  déterminer  l'inclinaison  en  marche  d'un  chaland  sur  lequel  on  se  trouve 
placé  soi-même,  n'a  jamais  réussi,  malgré  de  nombreux  essais.  M.  le  professeur 
Moeller,  qui  a  assisté  toute  une  journée  aux  expériences,  a  proposé  de  la  faire 
à  l'aide  d'un  instrument  à  niveler.  Je  l'ai  essayé,  mais  je  n'ai  pas  pu  réussir, 
parce  que  les  oscillations  du  niveau  étaient  tellement  considérables,  qu'il  n'était 

21 


o22  1»R0CKS-VEIIBAUX  DES  SÉAiNCES  DES  SECTIONS. 

nichl,  weil  die  Schwankungen  dcr  Libelle  so  bedeutend  waren,  dass  mari 
sie  kaum  rnhig  einstellen  konnle,  und  dann  zeigte  sicli  auch  noch,  dass 
das  Schifl'wàhrend  der  Fahrt  sich  ganz  bcdeulcnd  durchbog.  Die  Kàhiie 
sind  sehr  weich  gebaut  als  Kanalkàhne,  und  bei  elwas  grossen  Geschwin- 
digkeiten  hàngt  der  Kahn  in  der  Einsenkung  des  Wassers  durch,  und  zAvar 
war  es  so  stark  —  ich  hatle  das  Nivellirinstrument  auf  das  Hinlerdirk 
geslellt,  —  dass  bei  einer  Einsenkung,  die  photographisch  beobachlet  nur 
8  bis  10  Cenlimetcr  betrug,  das  Nivellirinstrument  18  bis  20  Cenlimeler 
zeigte,  ein  Beweis,  dass  der  Kahn  ziemlich  bedeutend  durcligebogen  war, 
und  es  daher  auch  wohl  zu  Schwankungen  der  Libelle  kommt,  weil  bei 
kleinem  Nachlassen  der  Zugkraft  und  kleinen  Aenderungen  der  Geschwin- 
digkeit  die  Einsenkung  sich  àndert  und  das  Schiff  sich  wieder  elastisch 
zurùckbiegt. 

M.  i.E  PuÉsiDEiNT.  —  Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  au  sujet  de  la 
communication  de  M.  Tliicle  ? 

Je  remercie,  au  nom  de  la  section,  M.  Thiele  des  observations  qu'il  a 
bien  voulu  nous  présenter  et  je  donne  la  parole  à  M.  de  Mas. 

M.  DE  Mas.  —  Messieurs,  nous  venons  d'entendre  successivement  les 
observations  présentées  par  trois  des  rapporteurs,  MM.  Iloszpotzky,  Engels 
et  Thiele;  nous  avions  déjà,  auparavant,  lu  leurs  rapports. 

Le  4°  rapporteur,  M.  Rota,  est  absent  et  n'a  pas  pu  présenter  d'obser- 
vations verbales  à  l'appui  de  son  rapport. 

Si  vous  me  le  permettez,  je  chercherai  à  grouper  un  peu  ces  rapports 
d'après  la  nature  des  matières  qu'ils  traitent.  D'un  côté,  MM.  Thiele  et 
Hoszpolzky  nous  rendent  comple  d'expériences  faites  avec  des  bateaux  en 
vraie  grandeur,  tandis  que  MM.  EngelsetRota,  au  contraire,  traitent  d'expé- 
riences faites  avec  des  modèles. 

Dans  le  très  intéressant  rapport  de  M.  Thiele,  il  est  surtout  question  de 
l'effet  que  le  passage  des  bateaux,  et  notamment  des  bateaux  à  vapeur, 
peut  produire  sur  le  canal  de  Dortmund  à  l'Ems.  Ceci  sort  de  la  question, 
je  ne  m'y  arrêterai  pas. 

M.  Thiele,  à  la  fin  de  son  rapport,  parle  également  des  moyens  de  faire 


presque  pas  possible  de  le  régler  ;  j'ai  pu  me  rendre  compte  en  outre  que  le 
bateau  se  déformait  considérablement  pendant  la  marche.  Les  chalands  sont 
construits  très  légèrement  comme  bateaux  de  canaux  et,  lorsque  la  vitesse  est 
quelque  peu  grande,  le  chaland  est  en  porte  à  faux  en  raison  de  la  dépression  et 
cela  à  tel  point  — j'avais  placé  l'appareil  à  niveler  sur  le  pont  à  l'arrière  — 
que,  lors  d'une  dépression,  l'observation  photographique  n'accusait  que  8  A 
10  centimètres  alors  que  le  niveau  indiquait  18  à  20  centimètres,  ce  qui  prouve 
que  le  chaland  s'était  déformé  considérablement  ;  des  oscillations  du  niveau  en 
résultent  forcément,  puisque,  en  cas  de  diminution  de  l'efTort  de  traction  et  de 
légères  modifications  de  la  vitesse,  la  hauteur  de  dépression  se  modifie  et  que 
le  chaland  se  redresse  en  raison  de  son  ôlasticilè. 


'2-  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  5i>3 

(les  expériences  et  de  déduire  la  résistance,  par  Tobservation  de  la  décrois- 
sance de  la  vitesse  d'un  bateau  lancé  dans  un  canal.  C'est  en  efl'et  un 
moyen  très  pratique  de  déterminer  la  résistance  des  bateaux,  moyen 
qui,  si  je  ne  me  trompe,  a  été  employé  sur  le  canal  de  Bourgogne  par 
M.  Galliot  dans  ses  expériences  sur  la  résistance. 

M.  Iloszpotzky,  dans  son  rapport,  reste  absolument  sur  le  terrain 
scientifique  et  n'aborde  pas  la  question  commerciale.  Les  expériences  de 
M.  Iloszpotzky  présentent  certainement  un  grand  intérêt,  attendu  qu'il  a 
eu  la  bonne  fortune  de  pouvoir  les  faire  dans  des  conditions  exception- 
nelles, c'est-à-dire  telles  que  les  vitesses  relatives  du  bateau  et  de  l'eau 
atteignaient  jusqu'à  5  mètres  par  seconde,  ce  qui  est  absolument  extraor- 
dinaire. Ces  conditions  sont  môme  encore  plus  spéciales  qu'on  ne  le  croirait 
au  premier  abord,  attendu  que  beaucoup  d'hydrauliciens  soutiennent  que 
la  résistance  n'est  pas  la  môme  à  égalité  de  vitesse  relative,  quand  il  s'agit 
d'un  bateau  qui  fend  l'eau  ou  d'un  bateau  qui  reçoit  le  choc  de  l'eau,  quand 
il  s'agit  d'un  bateau  qui  marche  vite  dans  une  eau  morte  ou  d'un  bateau 
qui  marche  avec  peine  contre  une  eau  animée  d'une  très  grande  vitesse. 

Dans  ces  conditions  spéciales,  les  expériences  de  M.  Iloszpotzky  présentent 
donc  un  intérêt  particulier  et  tous  les  hydrauliciens  doivent  le  remercier 
de  les  avoir  faites.  (Applaudissements.) 

J'arrive  aux  expériences  faites  avec  modèles.  Je  disais  tout  à  l'heure  que, 
quand  je  prendrais  la  parole,  je  justifierais  ce  qu'avait  dit  M.  de  Bovet,  à 
savoir  que  la  question  n'était  pas  épuisée  et  qu'il  y  avait  encore  bien  des 
points  à  éclaircir  ;  en  effet,  les  deux  expérimentateurs,  M.  Engels  et  M.  Bota, 
se  trouvent  en  contradiction  sur  certains  points  et,  par  conséquent, 
M.  Rota  se  trouve  en  contradiction  avec  des  expériences  que  j'ai  faites  moi- 
même  avec  des  bateaux  en  vraie  grandeur.  11  y  a  là  un  point  dont  l'éclair- 
cissement présente  un  intérêt  de  premier  ordre. 

Lorsque  j'ai  fait  des  expériences  en  vraie  grandeur,  j'ai  cherché  et  j'ai 
trouvé,  sur  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin  et  sur  le  (^anal  de  la  Marne  à  la 
Saône,  des  sections  rectangulaires  précisément  équivalentes  en  surface  à 
des  sections  trapézoïdales  que  j'avais  expérimentées  sur  d'autres  ca- 
naux. 

Dans  la  section  rectangulaire  la  résistance  a  été  beaucoup  moindre  que 
dans  la  section  trapézoïdale;  j'ai  naturellement  été  amené  à  conclure  que 
la  forme  rectangulaire  était  supérieure  à  la  forme  trapézoïdale,  au  point  de 
vue  de  la  résistance. 

M.  Kngels  ne  nous  a  donné  ici  qu'un  résumé  très  succinct,  en  somme, 
de  ses  travaux,  mais  dans  le  rapport  qu'ila déposé  au  Congrès  de  Bruxelles 
il  rend  compte  d'expériences  dans  lesquelles  il  était  arrivé  à  un  résultat 
tout  à  fait  semblable  au  résultat  auquel  je  suis  arrivé  moi-même,  c'est-à- 
dire  que  lui  aussi  concluait  à  la  supériorité  de  la  section  rectangulaire 
sur  la  section  trapézoïdale,  au  point  de  vue  de  la  résistance. 

M.  Rota  arrive  à  des  conclusions  opposées  et  déclare,  à  la  page  4  de  son 


324  PROCÈS-VEKBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

rapport,  que  la  forme  trapézoïdale  est  préférable  à  la  forme  rectangulaire, 
au  point  de  vue  de  la  résistance. 

Il  est  impossible  de  trouver  contradiction  plus  formelle. 

C'est  là  je  crois  une  des  raisons  qui  militeraient  en  faveur  du  vœu 
exprimé  tout  à  l'heure  par  M.  Engels,  à  savoir  que  l'on  continue  les  expé- 
riences pour  résoudre  les  questions  qui  n'ont  pas  encore  été  éclaircies,  et 
j'ajouterai  pour  se  mellre  d'accord  sur  les  points  qui  soulèvent  des  contra- 
dictions. 

J'apprendrai  le  résultat  de  ces  expériences  nouvelles  avec  modèles,  avec 
d'autant  plus  de  satisfaction  que,  quel  que  soit  leur  résultat,  il  sera  con- 
forme à  celui  de  mes  expériences  en  grand,  et  voici  pourquoi  :  sans  avoir 
fait  d'essai  spécial  sur  ce  point,  j'ai  admis,  comme  une  chose  presque 
évidente,  que  la  nature  des  parois  du  canal,  des  berges,  avait  une 
influence  énorme  sur  la  résistance  à  la  traction;  et  ce  point  que  j'avais 
admis,  les  expériences  de  M.  Engels  l'on  démontré  péremptoirement. 

En  modifiant  légèrement  la  surface  des  parois  de  son  canal,  d'abord  en 
mettant  du  gravier,  ensuite  en  y  plaçant  des  toufles  d'étoupc  figurant 
les  herbes,  il  est  arrivé  à  augmenter  d'une  façon  considérable  la  résistance 
à  la  traction  d'un  même  bateau. 

Donc,  je  le  répète,  la  rugosité  des  berges  peut  avoir  une  influence  énorme 
sur  la  résistance  à  la  traction. 

Or,  dans  les  canaux  à  section  rectangulaire,  les  parois,  pour  être  verti- 
cales, sont  forcément  maçonnées  et  ont,  par  conséquent,  une  surface  toute 
différente  de  celle  des  talus  inclinés,  qui  sont  en  terre;  les  maçonneries 
sont  lisses,  ne  sont  pas  couvertes  de  végétation,  tandis  que  les  talus 
inclinés  présentent  des  rugosités,  des  herbes,  des  obstacles  au  mouvement 
de  l'eau. 

Donc,  la  diflérence  de  résistance  que  j'ai  relevée  tout  à  l'heure  peut  pro- 
venir, soit  de  la  supériorité  de  la  section  rectangulaire  sur  la  section  tra- 
pézoïdale, soit  simplement  de  ce  que  la  paroi  de  la  section  rectangulaire 
est  beaucoup  plus  lisse  que  la  paroi  de  la  section  trapézoïdale. 

Quels  que  soient  donc  les  résultats  définitifs  des  expériences  avec 
modèles,  ils  ne  seront  pas  en  contradiction  avec  les  résultats  de  mes 
propres  expériences,  mais  ils  seront  de  nature  à  les  éclairer  grandement 
et  d'une  façon  très  précise. 

Supposons  que  les  résultats  de  M.  Rota  soient  exacts,  que  le  profil  tra- 
pézoïdal soit,  au  point  de  vue  de  la  résistance,  préférable  au  profil  rectan- 
gulaire, ce  serait  très  rassurant  et  très  agréable,  parce  que  l'économie 
dans  la  construction  nous  oblige  presque  toujours  à  adopter  la  section 
trapézoïdale.  S'il  était  en  môme  temps  plus  économique  et  moins  résistant, 
ce  serait  parfait.  Cela  mettrait,  en  môme  temps,  en  lumière  l'énorme 
influence  de  l'état  des  parois  du  canal  sur  la  résistance  et  aurait  au  point 
de  vue  de  l'entretien  des  canaux,  au  point  de  vue  pratique,  des  résultats 
très  sérieux.  S'il  était  bien  démontré  que  c'est  uniquement  à  ce  fait,  que 


2*  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  525 

les  parois  du  canal  sont  moins  rugueuses,  que  la  section  rectangulaire 
doit  do  présenter  une  résistance  moindre,  cela  prouverait  qu'il  faut  i\ 
tout  prix,  dans  un  canal,  éviter  la  rugosité  des  parois  et  condamnerait 
absolument,  au  moins  dans  les  canaux  à  grande  fréquentation,  toutes  les 
défenses  de  berges  ayant  pour  base  le  développement  de  la  végétation. 

En  terminant,  j'appuierai  de  toutes  mes  forces  la  proposition  de 
M.  Engels  qui  consiste  à  conclure  ici,  comme  nous  l'avons  fait  à  Bruxelles, 
en  demandant  la  continuation  des  expériences  non  seulement  par  les  gou- 
vernements, mais  par  les  sociétés  qui  voudraient  bien  s'y  prêter.  La  batel- 
lerie et  le  commerce  tout  entiers  seraient  heureux,  en  parliculier  que 
Ton  arrivât  à  éclaircir  ce  point  essentiel  :  la  supériorité  appartient-elle 
à  la  section  rectangulaire  ou  à  la  section  trapézoïdale? 

Or,  (ceci  me  permet  de  dire  un  mot  agréable  aux  expérimentateurs  qui 
ont  fait  usage  de  modèles),  c'est  uniquement  avec  des  modèles  que  Ton 
peut  résoudre  la  question,  parce  que,  si  l'on  veut  faire  des  expériences 
en  grand,  on  ne  sera  jamais  absolument  sur  que  les  parois  seront  dans 
le  même  élat  pour  les  deux  parties  de  canal  expérimenlées.  Tandis  qu'avec 
un  modèle  de  bateau  et  un  modèle  de  canal,  on  n'a  qu'à  employer  les 
mômes  planches,  rabotées  de  la  môme  façon  et  peintes  de  la  même 
manière;  on  sera  sûr  alors  de  Tidentilé  des  conditions. 

C'est  donc  une  occasion  de  faire  ressortir  dans  quelles  limites  les 
recherches  sur  modèles  peuvent  être  utiles,  puisque  celle  question  de 
premier  ordre  ne  peut  être  résolue  que  par  la  continuation  des  recherches 
avec  modèles. 

M.  Engels  possède  maintenant  à  Dresde  un  admirable  laboratoire,  au 
sujet  duquel  il  a  eu  l'amabilité  de  m'adresser  une  brochure  qui  en 
reproduit  tous  les  aménagements;  il  me  semble  tout  désigné  pour  conti- 
nuer ces  expériences. 

Telles  sont  les  observations  que  j'avais  à  vous  présenter.  (Applaudisse- 
ments.) 

M.  ScHROMM.  —  Ich  will  noch  mittheilen,  dass  die  Wiener  Donau-Dampf- 
schiflTahrtsgesellschaft  auch  Versuche  nach  dieser  Riclitung  anstellen  liess 
uiid  dass  die  Versuchsergebnisse  den  von  dem  Ilerrn  Vorvorrednergemach- 
ten  Beobachtungen  entsprechcn. 

M.  Schromm  continue  en  français, 

La  Société  de  navigation  de  Vienne  a  fait  des  expériences  sur  la 
résistance,  en  grand;  les  résultats  de  ces  expériences  sont  exposés  au 
pavillon  Autrichien,  navigation  de  commerce. 

J'invite  mes  collègues    à   aller  examiner  les  albums  où  ils  sont  consi- 

M.  Schromm.  —  Je  veux  encore  foire  remarquer  que  la  Société  viennoise  de 
navigation  à  vapeur  sur  le  Danube  a  également  fait  procéder  à  des  expériences 
de  ce  genre,  et  que  les  résultats  de  ces  essais  concordent  avec  les  obser- 
vations faites  par  un  des  précédents  orateurs. 


7m  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

gnés;  ces  albums  contiennent  18  grandes  feuilles  qui  se  rapportent  aux 
bateaux  de  tous  les  types  employés  sur  le  Danube.  Ces  Messieurs  y  pren- 
dront certainement  un  très  grand  intérêt. 

M.  Engels.  —  Lassen  Sie  mich,  meine  Herren,  an  die  letzlen  Worte  des 
llerrn  Schromm  ausschliessend  noch  hervorheben,  dass  meine  Modell- 
versuche  genau  dieselben  Ergebnissc  geliefert  haben,  wie  die  vor  einigen 
Jahrcn  auf  der  Donau  angestellten  Vcrsuche,  das  heisst  dahingehend, 
dass  in  unbegrenztem  Wasser  der  Schifl'swiderstand  zunimmt  mit  der 
2,25slcn  Potenz  der  Geschwindigkeit.  Dièses  Ergebnis  ist  auch  von 
llcrrn  de  Mas  bei  seinen  Yersuchen  im  Grossen  gefunden  worden.  Ich 
bedaure  nalûrlich,  dass  mein  Milberichterstatter  Ilerr  Rota  nicht  anwc- 
send  ist,  da  er  zur  Frage  der  Modellversuche  eincn  Bericht  geliefert 
bat,  der  im  Widerspruch  mit  den  Yersuchen  des  Ilcrrn  de  Mas  und  mei- 
nen  Yersuchen  stehend,  das  Yertrauen  zu  den  Modellversuchen  nicht 
gerade  erhôhen  kann.  Ich  habe,  wie  Sie  wohl  denken  kônnen,  die  Arbeiten 
des  Ilerrn  Rota  genau  durchgelesen,  und  da  bin  ich  zu  der  Ueberzeugung 
gekommen,  das  Ilerr  Rota  das  nôthige  Maass  von  Yorsicht,  welches  bei 
diesen  Yersuchen  unbedingt  zu  beobachlen  erforderlich  ist,  nicht  hat  wal- 
ten  lassen.  Ilerr  Rota  hat  zunàchst  eine  Reihe  von  Yersuchen  gcmacht. 
Er  gehtaus  von  einera  rcchteckigen  Profil,  hait  die  Sohlenbreite  konstant 
und  macht  die  Bôschung  flacher  und  flacher  und  kommt  zu  dem  selbst- 
verstàndlichen  Ergebnis,  dass  mit  dem  Flacherwerden  der  Bôschung  und 
derselben  Sohlenbreite  und  Wassertiefe  der  Schififswiderstand  kleiner  wird. 
Dazu  waren  wohi  besondere  Yersuche  nicht  nôthig. 

M.  Engels.  —  Permettez-moi,  messieurs,  en  me  reportant  aux  dernières  paroles 
de  M.  Schromm,  de  faire  ressortir  encore  que  mes  essais  au  moyen  de  modèles 
ont  donné  exactement  les  mômes  résultats  que  ceux  auxquels  il  a  été  procédé 
sur  le  Danube,  il  y  a  quelques  années,  à  savoir  qu'en  eau  illimitée  la  résistance 
des  bateaux  croît  comme  la  puissance  2,25  de  la  vitesse.  C'est  encore  à  ce  même 
résultat  qu'est  arrivé  M.  de  Mas  dans  ses  recherches  en  grand.  Je  regrette  natu- 
rellement que  mon  co-rapporteur,  M.  Rota,  ne  soit  pas  présent,  car  il  a  rédigé  sur 
la  question  des  essais  au  moyen  de  modèles,  un  rapport  qui,  étant  en  contra- 
diction avec  les  résultats  des  expériences  de  M.  de  Mas  et  de  mes  propres  expé- 
riences, n'est  pas  précisément  fait  pour  augmenter  la  confiance  dans  les  recher- 
ches faites  au  moyen  de  modèles.  Comme  vous  pouvez  bien  le  penser,  j'ai  lu  d'un 
bout  à  l'autre  le  travail  de  M.  Rota  et  je  suis  arrivé  à  cette  conviction  qu'il  ne 
s'est  pas  entouré  de  toutes  les  précautions  qu'il  est  absolument  indispensable  de 
prendre  dans  des  recherches  de  ce  genre.  M.  Rota  a  entrepris  tout  d'abord  une 
série  d'expériences.  Il  part  d'un  profil  rectangulaire,  laisse  constante  la  largeur 
au  plafond,  diminue  de  plus  en  plus  l'inclinaison  des  talus  et  arrive  à  ce  résultat 
évident  que,  au  fur  et  à  mesure  que  Tinclinaison  des  talus  diminue,  avec  la 
rnénie  largeur  au  plafond  et  la  môme  profondeur  d'eau,  la  résistance  du  bateau 
va  en  décroissant.  Pour  aboutir  à  cette  conclusion,  point  n'était  besoin  de  pro- 
céder à  des  essais  spéciaux. 


r  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  527 

Er  kommt  ferner  auf  Grund  von  Versucben,  die  er  gruppenweisc  ango- 
slellt  hat  und  zwar,  wie  man  zugebcn  muss,  in  sohr  geschicktcr  Wois(» 
angcstellt  hat  —  die  Einzelheilen  seiner  Versuche  entziehen  sich  leider 
ni(»iner  Beurtlieilung,  da  ich  sie  nicht  kcnne  —  zu  deni  wie  schon  Ilerr  de 
Mas  hervorgehoben  hat,  nicht  richligen  Ergebnis,  dass  das  Irapezfôrmige 
Profil  dom  re(*liteckigen  mit  gleicher  Querschnitlsgrosse  und  Wasserliefc 
uberiogen  sei.  Sowohl  die  Versuche  desllerrn  de  Mas  wie  meine  Modellver- 
suche  haben  zu  dem  entgegengesetzlen  Ergebnisse  gefùhrt.  Nun  kann  man 
doch  gewiss  nicht  sagen,  dass  der  Versuch  im  Grossen  unrichlig  ist.  Wir 
kônnen  daher  unbedingt  die  Folgerung  ziehen,  dass  das  Ergebnis,  zu  dem 
Ilerr  Rola  gekommen  ist,  nicht  zutreflend  ist.  Inwiefern  dièse  Thatsaciie 
dem  Wesen  der  Modeilversuche  zuzuschreiben  ist  oder  vielleichl  gewissen 
Einzelheilen  bei  seinen  Versucbseinrichtungen,  kann  ich  nicht  sagen,  da 
mir,  wie  gesagt,  die  Kenntnis  seiner  Versuche  fehit.  Ich  môchte  Sie  aber 
])ilten,  den  Rapport  des  Ilerrn  Rola  zur  Hand  zu  nehmen  und  sich  auf 
Tafel  II  Figur  24  anzusehen  ;  da  sind  zwei  Profile  herauszulescn,  eines  von 
3/i  Meter  Sohlenbreile  und  80  Cenlimeler  Wasscrtiefe  und  das  andere  von 
2,5  Meter  Sohlenbreile  und  50  Centimeter  Wasscrtiefe.  Beide  Profile  haben 
dieselbe  Bôschungsneigung  und  denselben  Querschnitt  von  1,5  Quadrat- 
meter;  es  ist  ein  tiefes  und  schmales  und  ein  breitesund  flaches  Profil.  Ich 
darf  hier  einschallen,  dass  meine  Modeilversuche  die  Ueberlegenheit  des 
schmaleren  und  tiefercn  Profils  ûber  das  breitere  und  flachere  ergeben 
haben.  Nun  ist  es  eigeritùmlich,  dass  nach  den  Versucben  des  Ilerrn  Rola 


En  se  basant  sur  les  résultais  de  ses  expériences,  résuUats  qu'il  a  groupés,  et 
cela  d'une  façon  fort  ingénieuse,  il  faut  Tavouer  (les  délails]  de  ces  expériences 
échappent  malheureusement  à  mon  appréciation,  faute  de  les  connaître),  il 
arrive,  ainsi  que  M.  de  Mas  l'a  déjà  fait  remarquer,  à  celle  conclusion  inexacte  que 
le  profil  trapézoïdal  doit  l'emporter  sur  le  profil  rectangulaire  à  égalité  de 
section  et  de  profondeur  d'eau.  Les  essais  de  M.  de  Mas,  aussi  bien  que  les 
miens  faits  au  moyen  de  modèles,  ont  conduit  au  résultat  opposé.  11  n'est  pour- 
tant pas  possible  de  prétendre  que  les  essais  en  grand  ne  soient  pas  exacts.  Nous 
pouvons  donc  et  d'une  façon  absolue  tirer  la  conclusion  que  le  résultat  auquel 
est  arrivé  M.  Rola  n'est  pas  juste.  Dans  quelle  mesure  y  a-l-il  lieu  d'imputer 
ce  fait  à  l'essence  même  des  essais  faits  au  moyen  de  modèles,  ou  peut-être  à 
certaines  circonstances  de  détail  dans  l'organisation  de  ses  recherches?  c'est 
ce  que  je  ne  saurais  dire,  car,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  indiqué,  je  ne  sais  de  quelle 
manière  elles  étaient  organisées.  Mais  je  vous  prierai,  messieurs,  de  bien  vouloir 
prendre  en  main  le  rapport  de  M.  Rola  et  de  vous  reporter  à  la  planche  11, 
ligure  24.  On  y  voit  deux  profils  ayant  :  l'un  5/4  de  mètre  de  largeur  au  plafond 
et  80  cm.  de  profondeur  d'eau  ;  l'autre  2  m.  5  de  largeur  au  plafond  et  50  cm. 
de  profondeur  d'eau.  Les  deux  profils  ont  même  inclinaison  des  talus  et  même 
section  transversale  mesurant  1  mq.  5;  l'un  est  un  profd  profond  et  étroit,  l'autre 
un  profil  large  et  plat. 

Je  dois  rappeler  ici  que  mes  essais  au  moyen  de  modèles  ont  démontré  la 


328  PROCES-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

dièse  beidcn  Profile  bei  der  grossen  Geschwindigkeit  von  0,5  und  0,6  Meter 
in  dcr  Sekiinde  denselben  Widerstand  aufweisen.  Da  behaupte  ich  von 
vorn  herein,  das  ist  unwahrscheinlicli.  Jcdenfalls  ist  es  cin  Widerspruch 
dass  wie  die  Figur  zcigt  bei  der  kleineren  Geschwindigkeit  von  0,2  bis 
0,3  Meter  diesclben  Profile  einen  verschieden  grossen  Schiiïswidersland 
aufweisen.  Das  ist  ein  Widerspruch,  der  nur  erklart  werden  kann  durch  die 
Art  und  Weise,  wie  die  Modellversuchc  angestellt  sind. 

Nun  komme  ich  wciter  zu  den  Profil versuchen,  die  Herr  Rola  gemacht 
hat  gegenùber  den  Versuchen  des  Herrn  de  Mas.  Da  ist  in  seincni  Rapport 
eine  klcine  Tabelle  mitgeteilt,  wo  die  verschiedenen  Wasserslrassen  untcr 
verschiedenen  Nummern,  N"  1-8,  aufgefùhrt  sind.  Icli  darf  da  zunàchsl 
gleich  bemerken,  dass  dièse  Parallelversuche  ùberhaupt  nicht  direct  ange- 
stellt, sondcrn  aus  seinen  vorhergehenden  generellen  Versuchen  abgeleitel 
worden  sind.  Ich  muss  ferner  hervorheben,  dass  die  von  ihm  untersuchten 
Kanalprofile  zum  Teil  nicht  mit  den  Profilen  ùbereinstimmen,  die  im 
grossen  untersucht  worden  sind.  Er  legt  zu  Grunde,  wie  Sie  aus  seiner 
Tabelle  ersehen  woUen,  mathemalisch  genaue  trapezfôrmige  Profile.  Sehen 
Sie  sich  nun  das  Profil  der  Versiichsstrecke  des  Kanals  de  Bourgogne  an, 
so  werden  Sie  die  ausgesprochene  Muldenform  erkennen.  Ilerr  Rota  sub- 
stituirt  dafùr  ein  rein  trapezfôrmiges  Profil.  Das  Profil  N''  2  von  Hcrrn 
Rola  ist  um  2  Quadratineter  grôsser  als  das  Naturprofil  ;  sein  Profil  N''  4 
ist  um  0,65  Quadratmeler,  sein  Profil  N°  5  um  1 ,07  Quadratmeler  zu  gross  ; 
also  seine  Profilgrôssen  wie  seine  Profilformen  sind  nicht  exact.  Ich  will 
darauf  hinweisen  dass  er  bei  N"  2  eine  Tiefe  von  2,5  Meter  auf  der  ganzen 

supériorité  du  profil  profond  et  étroit  sur  le  profil  large  et  plat.  Il  est  donc  singu- 
lier que,  d'après  les  expériences  de  M.  Rola,  ces  deux  profils,  pour  la  grande 
vitesse  de  50  à  60  cm.  par  seconde,  accusent  la  même  résistance.  J'affirme,  d'ores 
et  déjà,  que  cela  est  invraisemblable.  En  tout  cas,  il  est  contradictoire  que, 
comme  la  figure  le  montre,  pour  la  moindre  vitesse  de  0  m.  2  à  0  m.  5,  les 
mômes  profils  présentent  une  résistance  différente.  C'est  une  contradiction  qui 
ne  peut  être  écïaircie  que  par  la  connaissance  de  la  manière  dont  les  recherches 
au  moyen  de  modèles  ont  élé  organisées. 

Je  passe  maintenant  aux  recherches  relatives  aux  profils  faites  par  M.  Rota, 
comparativement  à  celles  de  M.  de  Mas.  Il  y  a  dans  son  rapport  un  petit  tableau 
où  les  différents  canaux  et  voies  fluviales  sont  indiqués  par  des  numéros  d'ordre 
de  1  à  8. 

Je  dois  faire  également  remarquer  ici  que  ces  recherches  comparatives  n'ont 
pas  été,  pour  la  plupart,  l'objet  d'expériences  directes,  mais  sont  une  déduction 
de  ses  expériences  précédentes  faites  à  un  point  de  vue  général.  Je  dois  aussi 
faire  ressortir  que  les  profils  de  canaux,  considérés  par  M.  Rota,  ne  se  rapportent 
pas  complètement  aux  profils  expérimentés  en  grand.  11  prend  pour  base,  comme 
vous  le  verrez  dans  le  tableau  de  son  rapport,  des  profils  trapézoïdaux  d'une 
exactitude  mathématique.  Examinez  maintenant  le  profil  de  la  section  d'essai  du 
canal  de  Bourgogne,  vous  reconnaîtrez  la  forme  de  cuvette  bien    prononcée. 


2"  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  529 

Sohlenbreite  annimmt.  In  Wirkliclikeit  ist  dièse  Tiefe  nur  auf  dem 
2  Mêler  breiten  mittleren  Teilc  vorhandcn.  Ja,  wenn  îch  mir  bei  Modell- 
vei'suchen,  wo  jcde  kleine  Grôssenverànderung  wegen  der  Mulliplicalion 
des  Widerstandes  mit  dem  Massstabc  zur  Drileine  tenso  grosse  Rolle  spielt, 
dcrartige  Freiheiten  erlaiibe,  dann  darf  ich  —  ich  glaube  das  behaiipten 
zu  dùrfen  —  auf  eine  Ueberslimmung  der  Resultate  im  Allgemeinen  niclit 
rcchnen. 

Ich  bedaurc  es  sehr  lebhaft,  dass  Herr  Rota  nicht  hier  ist  und  uns  das 
Nàhcresagen  kann;  aber  ich  glaube,  dass  Sie  auch  bei  nàherem  Studium 
seiner  Versuche  zu  der  Ueberzeugung  kommen  werden,  dass  die  Vcrsuche 
nicht  mit  der  nôligen  Vorsicht  und  Exactheit  angcstellt  worden  sind.  Er 
sagt  am  Schlusse  seiner  Ausfùhrungen  ganz  allgemein,  dass  die  Schifle 
cinen  grôsseren  Widersiand  aufweisen  mùssen  als  das  Modell;  das  Modell 
wfirde  exact  durch  das  Bassin  durchgezogen,  es  schwanke  nicht  hin  und 
her,  wàhrend  das  Schiff  selbst  bei  der  grossten  Vorsicht  hinter  der  Schlepp- 
Irosse  schwanke.  Das  ist  in  dieser  Weise  nicht  zutrcffend.  Meine  Modell- 
vcrsuche  sind  beispiohvcise  so  angestellt,  dass  das  gezogene  Modell  sich 
um  seine  Làngsaxe  ebenso  frei  bewegen  kann,  wie  es  im  grosson  der  Fall 
isl.  Ich  vermuthe  daher,  dass  Herr  Rota  sein  Modell  zwangsweise  einge- 
spannt  hat  und  es  daher  ohne  Seitenbewegung  schlank  durchgegangen  ist. 
Uas  sind  aber  Sachen,  die  den  Widerstand  des  Modells  erhcblich  verringern 


M.  Rola  y  substitue  un  profil  purement  Irapéziforme.  Le  profil  n**  2  de  M.  Hola 
esl  de  2  mètres  carrés  plus  grand  que  le  profd  naturel.  Son  profil  n°  4  est  de 
0  m.  c.  65,  son  profil  n"  5  de  1  m.  c.  07  trop  grand  ;  donc  les  dimensions  et  les 
formes  de  ses  sections  ne  sont  pas  exactes.  A  ce  sujet  je  ferai  remarquer  que 
dans  le  n*'  2  il  suppose  une  profondeur  de  2  m.  5  sur  toute  la  largeur  du  fond. 
En  réalité,  celte  profondeur  n'existe  qu'au  milieu  sur  une  largeur  de  2  mètres. 
Certes,  si  dans  mes  essais  au  moyen  de  modèles,  où  la  plus  légère  variation  des 
dimensions  joue,  en  raison  de  la  multiplication  de  la  résistance  avec  l'échelle  de 
réduction  au  tiers,  un  rôle  si  considérable,  je  prenais  de  telles  libertés,  je  n'ose- 
rais (je  crois  pouvoir  l'affirmer)  compter  en  général  sur  la  concordance  des 
résultats. 

Je  regrette  vivement  que  M.  Rota  ne  soit  pas  ici  et  ne  puisse  nous  donner  des 
détails,  mais  je  crois  que  par  une  étude  minutieuse  de  ses  essais,  vous  arriverez 
aussi  à  vous  convaincre  que  les  expériences  n'ont  pas  été  conduites  avec  le  soin 
et  Texaclitude  nécessaires.  11  dit  à  la  fin  de  ses  développements,  d'une  façon  tout 
à  fait  générale,  que  les  bateaux  doivent  présenter  une  plus  grande  résistance  que 
les  modèles  ;  le  modèle  serait  tiré  à  travers  le  bassin  en  ligne  directe,  sans  osciller 
ni  à  droite  ni  à  gauche,  tandis  que  le  bateau,  même  avec  les  plus  grandes  pré- 
cautions, oscille  au  bout  de  la  remorque.  Cela  n'est  pas  juste  dans  l'espèce.  Mes 
essais  par  modèles  sont  organisés,  par  exemple,  de  telle  façon  que  le  modèle 
remorqué  peut  se  mouvoir  aussi  librement  autour  de  son  axe  longitudinal  que 
cola  a  lieu  dans  les  essais  en  grand.  Je  présume  que  M.  Rota  a  serré  l'attelage 
de  son  modèle,  si  bien  que  celui-ci  a  dû  filer  tout  droit  sans  oscillations  latérales. 


57,0  PROCÈS-VEI{BAL'X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

kônnen.  Ferner  weiss  ich  nicht,  auch  welchem  Material  seine  Schiffmodello 
beslandeii  haben.  Ich  verrnuthe,  da  er  seine  Vcrsuche  in  Spezia  angestelll 
hat,  dass  seine  Modellc  Paraffinmodelle  gewcsen  sind.  Nun  wissen  wir, 
dass  der  Rcibungswiderstand  eine  grosse  Rolle  spicit.  Ich  darf  auf  die  Ver- 
snche  hinweiscn,  die  Fronde  angestelll  hat,  nm  den  Reibungswidersland 
rochnnrigsmassig  zu  crmitteln,  und  dass  es  notwendig  ist,  dem  Modcllschilî" 
eine  Oberllache  zu  gcben  von  einer  àhnlichen  Beschaflenheit  und 
Rauhigkeil,  wie  das  VcrsuchsschiH'  sie  hat.  Aber  ich  darf  nicht  auf  der 
einen  Seite  Modellschifl'e  aus  Paraffni  machen  und  zugleich  die  Versuchs- 
schilTe  vollstiindig  aus  IIolz  herstellen,  das  vielleichl  nicht  einmal  frisch 
geteert  ist,  wo  also  der  Reibungswiderstahd  von  vorn  herein  ein  grôsserer 
ist. 

Kurz,  ich  resùmire  mich  dahin,  dass  trotz  der  Widersprùchc,  die  in 
flem  Berichte  des  llcrrn  Rota  mit  unseren  Versuchen  zu  Tage  tretcn,  mein 
Yortrauen  zu  den  Modellversuchen  nicht  erschiittcrt  ist,  und  ich  werde 
inich  freuen,  wenn  es  Ihnen  ebenso  gehen  sollte.  (Lebhafter  BeifalL)  * 


Mais  ce  sont  là  des  choses  qui  peuvent  restreindre  sensiblement  la  résistance  du 
modèle.  Je  ne  sais  pas  non  plus  de  quels  matériaux  étaient  construits  ses  modèles. 
Je  suppose,  puisqu'il  a  procédé  à  ses  essais  à  La  Spezia,  que  ses  modèles  ont  été 
des  modèles  en  paraffine.  Or,  nous  savons  que  la  résistance  de  frottement  joue 
un  grand  rôle.  Je  me  permets  de  renvoyer  aux  recherches  faites  par  Froude  pour 
déterminer  par  le  calcul  la  résistance  de  frottement  et  de  rappeler  qu'il  est 
nécessaire  de  donner  au  modèle  une  surface  de  même  nature  et  de  même  rugo- 
sité que  celle  du  bateau.  Moi,  j'éviterais  de  construire,  d'une  part,  des  modèles 
en  paraffine  et  en  même  temps  de  les  comparer  à  des  bateaux  qui  n'ont  peut-être 
pas  même  été  une  seule  fois  goudronnés,  pour  lesquels  par  conséquent  la  résis- 
tance de  frottement  est  a  priori  plus  grande. 

Bref,  je  me  résumerai  en  disant  qu'en  dépit  des  contradictions  avec  nos  essais 
qui  apparaissent  dans  le  rapport  de  M.  Rota,  ma  confiance  dans  les  expériences 
au  moyen  de  modèles  n'est  nullement  ébranlée  et  je  serais  heureux  qu'il  en  fut 
de  même  pour  vous.  (Vifs  applaudissements,)  * 

'M.  Rota,  ayant  eu  connaissance,  par  le  compte  rendu  sommaire  distribué  aux 
membres  du  Congrès,  des  objections  faites  par  M.  Engels  au  sujet  de  ses  expé- 
riences, nous  a  adressé  la  lettre  suivante  que  nous  croyons  devoir  reproduire  ici. 
(Note  du  Comité  technique  et  de  rédaction.) 

Rome 9  le  8  novembre  1900. 

Malgré  mon  vif  désir  d'assister  au  Congrès  international  de  navigation  à 
Paris,  de  pressantes  occupations  de  service  m'ont  empêché  de  suivre  ses  intéres- 
santes séances.  J'espère,  cependant,  quon  voudra  bien  me  permettre  d*exposer  Us 
brèves  considérations  qui  suivent  au  sujet  de  ce  que  M,  Engels  a  relaté  dans  son 
rapport  sur  la  résistance  à  la  traction  et  qui  se  rattache  à  l'élude  que  fai  eu 
rkonneur  de  présenter  au  Congi^ès  sur  la  quatrième  question.  Les  expériences 
de   traction  que  M.  Engels  a   faites  avec  le   modèle  de  /'Avant-garde,  en  le 


"1"  SECTION.  —  tJ'  SÉANCE  551 

M.  LE  Présidekt.  —  La  parole  esta  M.  Sympher. 

M.  SYMPHER.  —  IleiT  Geheimrath  Engels  hat  befùrclUet,  dass  die  Difl'e- 
renzen,  welche  zwisclien  den  Versuclien,  die  er  in  seinem  Laboraloriuni 
gemachl  liai,  und  den  Versuclien  des  Herrn  Rola  beslehcn,  dazu  fiihren 
kônntcn,  die  Bedeulung  der  Modellversuche  lierabzuselzen.  Icb  will  jiichl 
darauf  eingehen,  welche  Irrthinncr  elvva  bei  IlerinRola  untergelaul'en  sein 
kcinnen  und  das  Resuilatergeben  haben,  dass  so  grosse  Diiïerenzen  \orkoni- 
inen,  wiezwischen  den  Versuchen  der  llerren  Celieimralh  Engels  und  Rola. 
Aber  meine  Ansichtùber  das  Vei'brdlnis  zwischen  den  Versuchen  iniGrossen 
undmitModcUen  isl  die,  dass,  wenn  die  Versuche  mit  Modellen  mit  denen  ini 


M.  Sympher. — M.  le  conseiller  intime  Engels  a  manifesté  la  crainle  que  les  dif- 
férences constalêes  entre  les  essais  entrepris  dans  son  laboratoire  et  ceux  de  M.  Rola 
aient  pour  conséquence  une  dépréciation  du  système  des  essais  avec  modèles. 
Mon  intention  n*est  pas  de  rechercher  quelles  erreurs  ont  pu  être  commises 
dans  les  essais  de  M.  Rola  et  donner  lieu  aux  résultats  qui  présentent  de  si  grandes 
différences  avec  ceux  de  M.  le  conseiller  intime  lùigels.  Mais  mon  opinion  — 
tMi  ce  qui  concerne  les  rapports  à  établir  entre  les  essais  en  grand  et  les  essais 
avec  modèles  —  est  que,  lorsque  les  essais  avec  modèles  ne  concordent  pas 


remorquant  dans  un  simulacre  de  canal  semblable  au  canal  de  Bourgogne,  dans 
lequel  M.  de  Mos  avait  expérimenté  le  bateau  du  même  nom,  ont  d\ibord  fait  res- 
sortir une  résistance  à  la  marche  moindre  que  celle  du  bateau  en  vraie  grandeur. 
M.  Engels  a  ensuite  donné  aux  berges  du  simulacre  de  canal  une  rugosité  arti- 
ficielle, grâce  à  laquelle  il  a  changé  les  conditions  de  résistance  du  modèle  jusquà 
obtenir  des  valeurs  correspondantes  à  celles  qui  avaient  été  obtenues  dans  les  expé- 
riences en  vraie  grandeur  de  M,  de  Mas,  Aussi  M.  Engels  a-t-il  la  persuasion 
qu'on  peut  avoir,  avec  les  modèles,  les  mêmes  résultats  quavec  les  expériences  en 
vraie  grandeur.  Selon  nous,  et  la  décision  prise  par  le  Congrès  nous  confirme 
dans  notre  opinion,  les  essais  avec  des  modèles  de  bateaux  d'intérieur,  dans  des 
iiimukicres  de  canaux,  ne  pourront  pas  donner  des  résultats  exacts,  parce  que  les 
différents  éléments  qui  composent  la  résistance  totale  ne  suivent  pas  tous  la  loi  de 
similitude,  à  l'exception  de  la  résistance  par  formation  des  vagues  et  par  les 
remous. 

Si  on  peut  exécuter  avec  une  exactitude  suffisante  la  «  correction  par  frotte- 
ment »  de  Veau  sur  la  surface  mouillée  du  bateau,  quel  sera  le  moyen  de 
déterminer  a  priori  la  résistance  additionnelle  due  à  C influence  des  berges  et  du 
fond?  Cest  juif  tentent  Hinpossibilité  de  déterminer,  a  piiori,  cette  résistance 
additionnelle  effective,  adaptée  à  chaque  condition  réelle  des  surfaces  des  berges 
du  canal  en  vraie  grandeur  qui  s'est  opposée  à  la  coïncidence  des  courbes  de 
résistance  obtenues  :  d'une  part,  dans  les  expériences  avec  le  modèle  de  /a  Jeanne; 
et  d'autre  part,  dans  les  expériences  exécutées  par  M.  de  Mas,  avec  le  bateau  du 
même  nom  en  vraie  grandeur.  M.  Engels  a  exprimé  des  doutes  sur  les  procédés 
que  nous  avons  suivis  dans  les  expériences  avec  le  modèle  de  la  Jeaiuie. 
Lea  appareils  que  nous  avons  employés  pour  la  traction  du  modèle  sont  ceux  en 
usage  dans  le  grand  atelier  qui  se  trouve  à  l'arsenal  Royal  de  la  Spezia,  pour 
exécuter  les  études  sur  la  résistance  à  la  marche  des  carènes  des  navires,  et  pour 
éludes  du  genre  expérimental. 


53^2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Grossen  nicht  ùbcrcînstimmen,  die  Versuche  im  Modcll  fidsch  sind.  Mcmor 
Ansicht  nach  habcn  die  Modellversuchc  ihren  selir  grossen  Wcrlh;  aber  sie 
kônneri  nur  dann  darauf  Anspruch  machen,  wcnn  sic  in  ihren  llaupt- 
punkten  mit  denErgcbnissen  der  AVirklichkeitùbercinslimmen.  Ich  will  nur 
erwiihnen,  dass  allein  die  richlige  Fcslstellung  der  Reibung  unbedingl 
nolhvvendig  ist,  um  zu  Versuchen  zu  gclangen,  die  im  Grossen  brauehbar 
sind.  Wir  versehcn  aus  dem  Bericht  des  Ilerrn  Geheimraths  Engels  sclbst, 
dass  er  die  Reibung  der  Wàndc,  welche  er  richlig  getroffen  zu  haben 
glaublc,  durch  kleine  Raun;wolltuplen  so  lange  veràndert  hal,  bis  seine 


avec  ceux  entrepris  en  grand,  c'est  que  les  essais  avec  modèles  sont  faux.  A  mon 
avis,  les  essais  avec  modèles  ont  une  très  grande  valeur,  mais  ils  ne  peuvent  y 
prétendre  qu'autant  qu'ils  concordent  sur  les  points  principaux  avec  les  résultats 
réels.  J'ajoulerai  seulement  qu'il  est  absolument  nécessaire  d'être  iixè  exacte- 
ment sur  la  question  du  frottement,  pour  réaliser  des  expériences  utilisables  en 
grand.  Nous  voyons,  en  lisant  le  rapport  de  M.  le  conseiller  intime  Engels,  qu'il 
a  modifié  le  frottement  des  parois  —  qu'il  croyait  avoir  reproduit  exactement  — 
jusqu'à   ce   que   ses   résultats   se  trouvassent    en  concordance    avec   ceux  de 


Cet  atelier,  qui  reproduit  fidèlement  celui  du  célèbre  ingénieur  anglais 
M.  Froude,  est  en  action  depuis  douze  ans  et  les  études  qu'on  y  poursuit  sont 
renommées  par  leur  exactitude.  La  Russie,  V Allemagne  (Lloyd  allemand),  les 
Etats-Unis  d'Amérique  et  aussi  la  France  se  sont  pourvues  d'installations  analo- 
gues; plusieurs  fois  les  gouvernements  allemand,  autrichien,  portugais,  ont 
confié  à  râtelier  italien  de  la  Spezia  le  soin  de  procéder  à  des  études  sur  la 
résistance  à  la  marche  de  modèles  de  navires.  M.  Engels  na  jamais  honoré  iVune 
visite  l'atelier  expérimental  de  la  Spezia;  s  il  y  était  venu,  il  aurait  certainement 
apprécié  l'extrême  précision  des  appareils  en  usage  courant  pour  la  détermination 
des  éléments  d'essais. 

En  ce  qui  concerne  la  rugosité  du  modèle  de  la  Jeanne  et  des  berges  du 
simulacre  de  canal,  je  puis  répéter  quelle  est  restée  toujours  la  même  pendant 
tout  le  temps  des  expériences.  Le  modèle  était  en  paraffine  et  le  simulacre  du 
canal  était  en  bois  avec  surfaces  rabotées.  L'ensemble  des  essais  que  j'ai  exécutés 
et  que  j'ai  exposés  en  abrégé  dans  mon  rapport  démontre,  à  l'évidence,  que  la 
section  rectangulaire  produit  une  résistance  plus  grande  que  la  section  trapé- 
zoïdale. Dans  mon  rapport,  j'ai  reproduit  seulement  un  des  diagrammes  du  type 
de  la  figure  \ . 

Dans  le  cas  d'une  section  rectangulaire  avec  berges  très  rapprochées  du  bord  du 
bateau,  et  en  supposant  la  vitesse  très  élevée,  on  pourrait  observer  une  diminu- 
tion de  résistance  à  la  marche  du  bateau,  en  la  comparant  avec  celle  obtenue 
dans  un  canal  à  section  trapézoïdale.  Ce  fait,  absolument  idéal,  reproduirait  le 
phénomène  observé  dans  la  navigation  des  torpilleurs  à  vitesse  extrêmement 
élevée  (i5  à  16  mètres  par  seconde)  dans  un  petit  mouillage.  La  courbe  de  résis- 
tance obtenue  dans  ces  condition»,  si  on  la  compare  avec  la  courbe  de  résistance 
en  eaux  profondes,  reste  plus  élevée  au-dessus  de  Vaxe  des  abscisses  (vitesse)  pour 
les  vitesses  ordinaires,  mais  au  delà  de  cette  limite,  la  différence  diminue  et 
devient  négative  pour  des  vitesses  très  élevées.  Dans  le  cas  des  bateaux  d'intérieur, 
qui  ne  dépassent  pas  des  limites   très   petites  de  vitesse,  le  phénomène  que  je 


^i-  SECTION.  —  "i^  SÉANCE.  553 

Versuche  sich  an  die  des  Herrn  de  Mas  anschlossen.  Es  kônnle  danaeh 
scheinen,  als  wenn  Modellversuche  ganz  ùberllùssigwàren,  wenn  maa  sich 
bemùhl  das  zu  erreichen,  was  man  im  Grossen  gefunden  liât.  Aber,  meinc 
Herren,  nun  kommt  der  Werth  dcr  Modellversuche.  Es  làssl  sich  nicht 
jeder  einzelne  Versuch,  nicht  jede  Variante  im  Grossen  ausfùhren,  weildas 
zu  viel  Kosten  und  Zeitaufwand  verursachen  wùrde.  liât  man  abergewisse 
Grenzen  bei  Versuchen  im  Grossen  erlangt  und  will  Zwischenwerthe 
gewinnen,  oder  will  man  mit  wenig  Geld  und  Miihe  im  Kleinen  versuchen, 
die  Direktive  zu  gewinnen,  in  welcher  man  weitere  Versuche  im  Grossen 


M.  de  Mas,  et  cela,  en  fixant  sur  ces  parois  de  petits  tampons  d'éloupe.  11  sem- 
blerait d'après  cela  que  les  essais  avec  modèles  soient  superflus,  du  moment 
qu'on  s'applique  à  obtenir  des  résultats  auxquels  on  est  arrivé  avec  les  essais  en 
grand.  Mais,  messieurs,  voilà  où  commence  l'inlérôt  des  essais  avec  modèles.  11 
ne  serait  pas  possible  de  procéder  en  grand  pour  tous  les  essais,  pour  toutes  les 
variantes,  car  cela  coûterait  trop  cher  et  occasionnerait  une  trop  grande  perle 
de  temps.  Lorsqu'on  a  procédé  à  des  essais  en  grand  dans  de  certaines  limites, 
et  qu'on  désire  connaître  des  valeurs  intermédiaires;  ou  lorsqu'on  veut  —  à 


viens  de  citer  ne  peut  jamais  se  produire.  En  effet  y  si  l'on  considère,  par  exemple, 
la  figure  2,  on  voit  que  la  courbe  de  résistance  du  bateau  en  mouvement  en  eaux 
peu  profondes  (275  mm.)  augmente  rapidement  avec  la  vitesse;  r intersection 
supposée  de  la  même  courbe  avec  celle  obtenue  en  eaux  très  profondes  (3000  mm.) 
ne  saurait  arriver  quà  une  vitesse  tout  à  fait  imaginaire  et  certainement  beau- 
coup au  delà  des  limites  qui  sont  compatibles  avec  la  navigation  d'intérieur. 

Les  mêmes  considérations  pourraient  être  reproduites  en  comparant  sur  la 
figure  I  les  courbes  de  résistance  obtenues  avec  les  parois  verticales  et  les  parois 
inclinées. 

Cela  dit,  je  dois  affirmer  de  nouveau  que  :  i'*  Les  expériences  avec  les  modèles 
de  bateaux  d'intérieur  ne  pourront  jamais  donner  des  indications  absolues  sur  la 
résistance  à  la  marche,  parce  quon  ne  connaît  pas  la  résistance  réelle  absorbée 
jmr  la  nature  des  berges  et  du  fond; 

2®  Les  expériences  avec  les  modèles  pourront  être  admises  comme  moyen  de 
comparaison  pour  établir  la  valeur  relative  des  formes  des  bateaux  et  pour 
choisir  le  profil  le  plus  convenable  de  canal; 

o^  Les  essais  que  j'ai  exécutés  avec  le  modèle  de  la  Jeanne  m'ont  donné 
r  occasion  d'établir  une  comparaison  entre  différents  profils  des  canaux  et  ont  fait 
ressortir  l'avantage  du  profil  trapézoïdal  sur  le  profil  rectangulaire. 

Je  suis  très  heureux  d'apprendre  que  les  conclusions  du  Congrès,  au  sujet  de 
la  résistance  à  la  marche  des  bateaux  d'intérieur,  concordent  avec  ce  que  j'ai 
exposé  dans  mon  rapport,  et  avec  les  conclusions  que  je  viens  de  formuler  sous 
les  l°^<  2*'  ci-dessus.  Je  suis  sur,  enfin,  que  d'autres  expérimentateurs,  en  pour- 
suivant de  nouvelles  séries  d'expériences  avec  des  modèles  de  bateaux,  retrouve- 
ront des  résultats  conformes  au  5". 

GuisEPPE  ROTA, 

Ingénieur  en  chef  du  Génie  naval  italien. 

Ministère  de  ia  Marine,  Rome. 


3r>4  IIIOCKS-VEHBALX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

ausfiilireii  iiiuss,  dann  sind  die  kleincn  Versuche  am  Plalze.  Ich  môchlc  des- 
halb  wimschen,  dass  aus  dieser  Diskussion  nicht  die  Ansicht  hcrvorgin},^», 
dass  die  j^rossen  Versuche  unnôthig  oder  die  Modellversuche  unrichtig 
scien.  Sic  sindbcide  meincr  Ansicht  nach  unbedingt  nolhwendig,  wenn  wir 
in  dcr  Erkennlnis  der  SchilTswiderslànde  und  Schiffsformen  weiler  kommen 
wollen.  Ich  schliesse  aiso  indem  ich  dem  Wunsche  der  Herœn,  dass  dièse 
Versuche  weiler  forlgeselzt  werden,  durchaus  zustimme,  und  ich  glaube,  es 
wird  auch  die  Résolution  in  demSinne  gefasst  werden  kônnen.  Ich  môchte 
bitten,  dass  darin  betont  wird,  dass  die  grossen  und  die  kleinen  Versuche, 
beide  an  ihrem  Platze  weiter  forlgesetzt  werden  môchten. 

M.  DE  Mas.  —  J'ai  demandé  la  parole  pour  appuyer  certaines  observa- 
tions de  M.  Engels,  mais  je  veux  d'abord  m'associer  aux  considérations 
que  vient  de  présenter  M.  Sympher. 

L'observation  de  M.  Sympher  est  parfaitement  judicieuse  :  les  expé- 
riences en  grand  avec  des  bateaux  sont  précieuses  pour  donner  certaines 
valeurs  absolues,  mais,  pour  les  comparaisons,  les  essais  avec  modèles 
sont  beaucoup  plus  économiques  et  plus  faciles.  Je  crois  donc  qu'il  faut 
continuer  et  mener  de  front  les  deux  genres  d'expériences. 

Une  chose  m'a  paru  très  juste  dans  ce  qu'a  dit  M.  Engels,  à  savoir  que 
la  résistance  constatée  dans  les  essais  en  grand  doit  être,  on  peut  dire, 
toujours  plus  grande  que  la  résistance  avec  les  modèles.  D'abord  quand 
on  fait  des  essais  en  grand  avec  des  bateaux,  la  résistance  du  gouvernail 
s'ajoute  à  la  résistance  propre  du  bateau,  cl  aussi  la  résistance  qui  pro- 
vient des  oscillations  mêmes  de  ce  bateau  ;  il  n'y  a  rien  de  semblable  avec 
les  modèles.  Ensuite  vient  cette  question,  toujours  si  importante,  de  la 
rugosité  plus  ou  moins  grande  des  surfaces  tant  du  bateau  que  du  canal. 

Les  expériences  mômes  de  M.  Rota  font  bien  ressortir  cette  influence. 
Il  y  a,  en  effet,  une  chose  assez  curieuse,  c'est  que  pour  les  expériences 
qu'il  a  faites  en  eau  illimitée  et  où  il  n'y  avait  pas  à  lenir  compte  de  la 
rugosité  des  parois  du  canal,  il  est  d'accord  avec  nous;  c'est  seulement 
quand  il  arrive  aux  expériences  en  canal  et  qu'il  emploie  des  parois  lisses, 
là  où  il  aurait  fallu  employer  des  parois  rugueuses,  qu'il  trouve  des  résul- 
tats plus  faibles;  et,  chose  également  curieuse,  dans  les  sections  rectan- 


peu  de  frais  et  avec  peu  de  peine  — jeter  les  bases  sur  lesquelles  on  continuera 
par  la  suite  à  procéder  à  des  essais  en  grand,  alors  les  essais  avec  modèles  sont 
tout  indiqués.  Je  désirerais  donc  que  cotte  discussion  ne  pût  amener  personne 
à  croire  que  les  essais  en  grand  sont  inutiles  ou  les  essais  avec  modèles  inexacts. 
Tous  les  deux  sont  —  à  mon  avis  —  absolument  nécessaires  si  nous  voulons 
faire  des  progrès  dans  l'élude  des  résistances  et  des  formes  des  bateaux.  Je 
termine  donc  en  déclarant  que  je  suis  absolument  de  l'avis  des  membres  qui 
désirent  que  ces  essais  soient  continués,  et  je  pense  que  la  section  adoptera  une 
résolution  conforme.  Je  prierai  qu'on  veuille  bien  y  spécifier  que  les  grands  et  les 
petits  essais  devront  être  continues,  les  uns  et  les  autres,  en  leur  lieu  et  place. 


:2*  SECTION.  —  tJ'  SÉANCK.  .wô 

gulaîres,  où  les  parois  sont  nécessairement  plus  lisses,  les  résultats  de 
M.  Rota  se  rapprochent  beaucoup  des  résultats  fournis  par  les  expériences 
en  grand. 

Donc,  à  raison  de  la  rugosité,  à  raison  aussi  de  Faction  du  gouvernail 
et  de  la  marche  oscillante  du  bateau,  il  ne  faut  pas  s'étonner  de  trouvei- 
presque  loujours  des  résistances  beaucoup  plus  grandes  avec  les  bateaux 
en  vraie  grandeur  qu'avec  les  modèles. 

Mais  cela  n'infirme  pas  ce  qui  a  été  dit  tout  à  Theure,  qu'à  coté  des 
recherches  en  grand  qui  donnent  des  valeurs  absolues,  les  recherches  avec 
modèles  rendent  de  grands  services  en  permettant  de  faire  à  peu  de  frais 
des  comparaisons  très  utiles.  (Applaudissements.) 

M.  Sltpan.  —  Zur  Frage  der  Modellversuche  und  der  Versuche  inj 
praklischen  Betriebe  bemerke  ich  Folgendes  :  Meiner  Ansicht  nach  ist  da 
ein  rnterschicd  zu  machen.  Die  Modellversuche  haben  nur  einen  theo- 
.  relischen  Wert  fur  uns  praktische  Schiller.  Wir  mi'issen  unter  allen  Um- 
standen  auch  Versuche  im  Grossen  anslellen.  Zwischen  dem  Versuchen  ini 
(irossen  und  den  Modellversuchen  bestehen  Unterschiede,  die  sich  dadurch 
ergcben,  dass  bei  den  Ersteren  \erhàltnisse  eintreten,  die  bei  den  Modell- 
versuchen uberhaupt  nicht  vorkommen.  Dièse  Facloren  sind,  wie  auch 
llerr  de  Mas  angefùhrt  bat,  die  Variationen  in  der  Tragfahigkeit  der 
Schleppc,  ferner,  was  er  nicht  erwàhnt  bat,  die  verschiedcnen  Langen 
der  Schlepptrossen,  ferner  der  Umstand,  welcher  bei  den  Versuchen  im 
Dortmund-Ems-Kanal  sehr  schôn  zu  Tage  getrelen  ist  :  das  Einsinken  des 
geschleppten  Objectes,  welches  bei  grôsseren  Geschwindigkeiten  ganz 
bedeutend  ist  und  bis  zu  20  und  50  Centimeter  betriigt  und  endlich  der 
Zustand  der  Oberflàclie,  welcher  eigentlich  den  grôssten  Theil  des  Ge- 
samtwiderstandes  des  Schilfskôrpers  ausmacht.  Dièse  vier  Facloren  erge- 
ben,  dass  die  Versuche  im  Grossen  fïir  uns  Betriebsleute  immer  wertvoller 


M.  Si'PPAN.  —  Eu  ce  qui  concerne  la  question  des  essais  avec  modèles  et  des 
essais  effectués  dans  les  conditions  de  la  pratique,  je  remarque  ce  qui  suit  :  à 
mon  avis  il  y  a  une  distinction  à  faire;  les  essais  avec  modèles  n  ont  pour  nous, 
bateliers  pratiques,  qu'une  grande  valeur  théorique.  11  est  absolument  indispen- 
sable que  nous  organisions  également  des  essais  en  grand.  Il  existe  entre  les 
essais  en  grand  et  les  essais  avec  modèles  des  différences  provenant  du  fait  que 
dans  les  premiers  entrent  en  ligne  de  compte  des  éléments  qui  ne  peuvent  abso- 
lument pas  exister  dans  les  essais  avec  modèles.  Ces  facleure  sont  —  ainsi  que  l'a 
déjà  indiqué  M.  de  Mas  —  les  variations  dans  le  port  des  chalands;  puis,  ce 
(lu'il  n*a  pas  signalé,  les  différentes  longueurs  de  la  remorque;  ensuite  ce  fait 
qui,  dans  les  essais  du  Dortmund  Ems-Kanal,  s'est  manifesté  d'une  si  éclatante 
façon,  l'enfoncement  ou  dépression  de  l'objet  remorqué,  qui,  aux  grandes 
vitesses,  est  considérable  et  atteint  jusqu'à  20  et  oO  centimètres,  enfin  l'élat 
des  surfaces,  qui  en  somme  constitue  la  plus  grande  part  de  la  résistance  totale 
du  corps  du  bateau.  Ces  quatre  facteurs  contribuent  à  rendre  les  essais  en 


538  1>R0CÊS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

en  déroulant  d'abord  son  câble,  à  la  descente,  puis,  pour  remonter,  il 
enroule  son  câble  sur  le  tambour. 

Il  résulte  de  ce  fait  qu'en  réalité  les  bateaux  sont  obligés  de  passer 
successivement  d'un  toueur  à  l'autre,  ce  qui  rappelle  les  relais  des 
anciennes  diligences  ;  ce  sont  des  relais  de  teneurs,  et  c'est  pourquoi 
nous  avons  donné  5  ce  système  le  nom  de  «  touage  en  relais  ». 

L'avantage  qu'il  présente  au  point  de  vue  spécial  du  Rhùne  est  celui-ci  : 
c'est  que  le  soir,  quand  tous  les  teneurs  sont  à  l'attache,  il  ne  reste  pas 
100  mètres  de  câble  dans  le  fond  du  fleuve.  Si  donc  une  crue  survient,  on 
ne  s'en  préoccupe  pas,  elle  n'a  aucune  répercussion  fâcheuse. 

Au  point  de  vue  de  la  conduite  des  bateaux,  il  s'est  trouve,  par  une 
coïncidence  heureuse,  que  le  fait  d'être  conduit  à  l'extrémité  d'un  câble 
est  très  précieux  dans  un  fleuve  aussi  sinueux  que  le  Rhône,  où  Ton  ne 
voit  pas  toujours  les  bateaux  de  très  loin,  et  où  il  faut  évoluer  avec  une 
grande  rapidité  pour  éviter  les  rencontres. 

Vous  le  comprenez  très  bien,  un  bateau  attaché  à  l'extrémité  d'un  câble 
n'est  pas  retenu  à  l'arrière,  comme  dans  les  teneurs  ordinaii'es,  par  la 
partie  immergée  à  l'aval  du  bateau,  et  le  toueur  peut  avoir  une  faciUté 
d'évolution  remarquable. 

Voici,  résumées  en  deux  mots,  les  raisons  qui  nous  ont  amenés  à  adopter 
cette  solution  très  spéciale.  Je  ne  veux  pas  abuser  davantage  de  vos 
instants,  mais  je  me  tiens  à  voire  disposition  pour  tous  les  détails  qui 
pourraient  vous  intéresser.  {Applaudissements.) 

M.  LE  PnÉsiDEM.  —  La  parole  esl  à  M.  Suppan. 

M.  Slppax.  —  Der  Umstand,  dass  die  Donau  DampfschiflTahrtsgcscll- 
schaftauf  der  oberen  Strecke  in  Oslerreich,  welche  Strecke  einen  àhnli- 
chen  Charakter  wie  die  Rhône  bal,  die  Touage  auflassen  mussle,  veran- 
lasst  mich,  an  den  Rcferenten  die  Fragc  zu  stellen,  ob  es  nicht  moglich 
ware,  von  ihm  Auskunft  zu  bekommen  ûber  die  Retriebskosbui  pro  Ton- 
nenkilometer,  welche  bci  dicser  Organisation  der  Touage  entstehen.  Es 
ist  das  eine  wichtige  Frage,  denn  trolzdem  die  Betriebskosten  auf  der 
oberen  Donaustrecke  pro  Tonnenkilometer  durch  den  geringeren  Kohlen 
verbrauch  der  Toueure  wesentlich  geringeren  warcn  als  jene  der  heutc 
bcstehenden  Scliifl'ahrt  mit  freifahrenden  Remorqueuren,  musste  dieselbc 


M.  Suppan.  —  Le  fait  que  la  Société  de  Navigation  à  vapeur  sur  le  Danube  a  dû 
abandonner  le  touage  sur  le  parcours  supérieur  de  ce  fleuve,  en  Autriche,  — 
lequel  parcours  a  un  caractère  analogue  à  celui  du  Rhône  —  m'amène  à 
adresser  au  rapporleur  la  question  de  savoir  s'il  ne  serait  pas  possible  d'obtenir 
des  renseignements  au  sujet  des  frais  d'exploitation  par  tonne  kilométîque,  qui 
sont  occasionnés  par  celte  organisation.  C'est  une  question  importante,  car  bien 
que  les  frais  d'exploitation  par  tonne  kilométique  sur  le  haut  Danube  fussent,  en 
raison  de  la  moindre  consommation  de  charbon  des  toueurs,  plus  faibles  qu'avec 
la  navigation  telle  qu'elle  est  pratiquée  aujourd'hui  au  moyen  do  remoi*qucurs 


ti-  SECTION.  —  ^2*  SÉANCE.  559 

(loch  aiiCgelassen  werdon,  ans  verscliiedcncn  Ursacheii,  die  ich  hier  iiielit 
crwâhiieii  will.  Eine  Irsache,  die,  wie  mir  scheint,  auch  auf  der  Rhône 
vorhanden  ist,  waren  die  grosscn  Belriebsaufenthaltc.  Wir  inussleii  an 
vei'schiedenen  Strecken  den  Verkehr  unlerl)rcchen,  iind  an  cinigen  Slrec- 
ken  war  die  louage,  dazwischen  die  freifahrendc  Remorqueure,  weil  die 
Kelle  nicht  ùberall  gclcgt  werden  konnte.  Dièse  Umslilnde  habeii  dazu 
beigelragen,  dass  die  Ersparnisse  der  Touage  an  Kohle  aiifgchoben  wur- 
den.  Es  wïirde  mich  also  inleressiercn  zii  erfahren,  ob  nicht  aucli  an  der 
Rhône  grosse  Aufenlhalte  bestehen,  die  die  Bctriebskosten  ungiinstig 
bceinflussen.  Ich  slclle  daher  die  Bitte,  ob  der  Herr  Réfèrent  uber  die 
Itelriebskosten,  soweit  es  ihatsiichlich  gescliehen  kann,  wenigstens  ùber 
die  theoretischenBelriebskostcn,  Auskunfl  geben  konnte. 

M.  Lombard-Gérin.  —  Je  n'ai  pas  pris  de  renseignements  sur  les  frais 
d'exploitation  et  je  ne  puis  répondre  à  la  question  de  M.  Suppan,  ne 
m'étant  occupé  que  de  rétablissement. 

Quand  nous  avons  fait  les  essais  préliminaires,  nous  avons  cherché  à 
nous  rendre  compte  de  la  consommation  de  combustible  qui  était  un  des 
éléments  importants  de  la  question.  Nous  avons  trouvé  0  kilogr.  138  par 
tonne  kilométrique  eflective  dans  une  section  difflcile  où  la  pente  moyenne 
est  extrêmement  forte. 

L'exposé  que  j'ai  fait  tout  à  l'heure  répond  presque  d'avance  à  ce  qu'a 
dit  M.  Suppan. 

Si  nous  avions  cru  pouvoir  installer  sur  le  Rhône,  dans  toute  sa  lon- 
gueur, le  remorquage,  il  n'est  pas  douteux  que  nous  l'aurions  préféré  de 
beaucoup.  M.  Suppan  demande  ce  qui  nous  a  arrêté,  c'est  que  le  Rhône, 
bien  qu'il  ait  quelque  analogie  avec  le  Danube,  est  cependant  beaucoup 
plus  désagréable  encore  que  ce  fleuve.  Je  dois  même  dire,  pour  entrer 
dans  la  voie  des  aveux,  que  nous  avions  pensé  à  un  moment  donné  que 
le  remorquage  devrait  être  écarté  sur  une  assez  grande  partie  du  parcours  ; 
nous  avions  pensé  d'abord  à  faire  du  touage  sur  plus  de  200  kilomètres. 
On  nous  a  signalé  que  le  Danube  n'était  pas  très  commode  au  point  de  vue 
du  remorquage,  qu'il  y  avait  des  passages  extrêmement  dangereux  ;  nous 


naviguant  librement,  le  touage  dut  néanmoins  être  abandonné  par  suite  de 
différentes  raisons  que  je  ne  veux  pas  relater  ici.  Une  raison  qui,  a  ce  qu'il 
nie  semble,  existe  également  sur  le  Rhône,  ce  sont  les  arrêts  d'exploitation. 
Nous  devions  rompre  le  trafic  à  certaines  sections;  le  touage  existait  sur  quel- 
(fuesunes;  puis  venaient  des  remorqueurs,  parce  qu'on  ne  pouvait  pas  poser 
partout  la  chaîne,  (^es  circonstances  ont  compensé  l'économie  de  charbon  résul- 
tant du  touage.  Cela  m'intéresserait  donc  de  savoir  s'il  n'existe  pas  également 
sur  le  Rhône  de  grands  arrêts  qui  exercent  une  influence  fâcheuse  sur  les  frais 
d'exploitation.  Je  prierai  donc  le  rapporteur  de  bien  vouloir  donner  quelques 
éclaircissements  sur  les  frais  d'exploitation,  dans  la  mesure  où  ces  renseigne- 
ments peuvent  être  comnumiqués,  et  tout  au  moins  à  un  point  de  vue  théorique. 


340  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉ.\NCES  DES  SECTIONS. 

y  sommes  allés  voir  et  nous  devons  dire  que,  précisément  grâce  à  Tama- 
bilité  de  M.  Suppan,  nous  avons  pu  visiter  tout  en  détail,  et  nous  sommes 
revenus,  M.  Larue  et  moi,  avec  celte  conviction  que  le  remorquage  pouvait 
(>tre,  sur  le  Rhône,  beaucoup  plus  étendu  que  nous  ne  l'avions  prévu. 
Nous  ne  sommes  pas  allés  jusqu'à  le  considérer  comme  possible  partout, 
mais  nous  avons  réduit  l'application  du  louage  à  la  section  qui  est  la  plus 
dangereuse  à  cause  de  la  sinuosité  et  de  la  faible  largeur. 

Ce  sont  des  tours  de  force  que  nous  faisons  là,  mais  on  ne  peut  pas 
demander  tous  les  jours  des  tours  de  force  à  un  personnel  sur  plus  de 
100  kilomètres,  et  je  suis  d'avance  d'accord  avec  vous  sur  ce  point  que, 
si  on  pouvait  faire  du  remorquage  avec  sécurité  sur  toute  la  longueur  du 
Rhône,  on  le  ferait  de  préférence  au  louage. 

Nous  avons  purement  et  simplement  fait  choix  du  louage  parce  que 
nous  avons  cru  qu'il  n'était  pas  prudent,  dans  cette  scclion,  de  faire 
emploi  d'autre  chose,  et  que  c'était  encore  plus  économique  que  la  solution 
qui  consisterait  à  mettre  des  remorqueurs  au  fond  de  l'eau  plusieurs  fois 
par  an.  Voilà  la  seule  raison. 

Je  vous  demande  pardon  de  ne  pas  m'être  muni  de  documents  suffi- 
sants; mais,  en  réalité,  l'exploitation  n'est  pas  extrêmement  onéreuse 
quand  on  peut  compter  sur  un  trafic  très  aclif.  C'est,  du  reste,  la  règle 
de  tous  les  touages  possibles. 

Quand  on  a  immobilisé  un  capital  déterminé,  il  faut  qu'il  rapporte, 
et,  en  particulier,  nous  ne  sommes  pas  précisément  dans  les  meilleures 
conditions  économiques  à  ce  sujet,  parce  que  nous  n'avons  pas  encore 
suffisamment  développé  notre  matériel.  Cependant  la  solution  actuelle  est 
préférable  au  procédé  que  nous  appliquions  autrefois,  parce  qu'elle  nous 
permet  d'employer  les  chalands,  c'est-à-dire  les  «  wagons  aquatiques  »  au 
lieu  des  grands  porteurs  dont  la  circulation  était  limitée  exclusivement 
au  Rhône.  (Applaudissements,) 

M.  LE  PiiÊsiDEM.  —  La  parole  est  à  M.  Suppan. 

M.  Sui»PAA.  —  Ks  ist  nothwendig,  dass  ich  einige  AuUlârungen  gebe 
gegeiiûber  den  Ausfùhrungen  des  llerrn  Ingénieurs  Lombard-Gérin,  fur 
die  ich  ihm  sehr  dankbar  bin.  llerr  Lombard-Gérin  kommt  im  grossen 
Ganzen  zu  dem  Schluss,  zu  dem  vvir  auch  auf  der  Donau  gekommen  sind, 
nàmlich  dass  die  SchiflTahrt  mit  freifahrenden  Motoren  im  aligemeinen 
aus  praktischer  Rùcksicht  der  Schifffahrt  mit  Toueuren  vorzuziehen  sci. 
Darûber  berrscht  zwischen  uns  vollstàndige  Uebereinstimmung. 

M.  Suppan.  —  Il  est  nécessaire  que  je  donne  quelques  explications  à  la  suite 
de  la  communication  de  M.  l'ingénieur  Lombard-Gérin,  pour  laquelle  je  le 
remercie  vivement;  il  arrive  en  somme  à  la  même  conclusion  que  celle  à 
laquelle  nous  avons  abouti  en  ce  qui  concerne  le  Danube,  à  savoir  qu'en  général 
la  navigation  avec  moteurs  doit  être  préférée  à  la  navigation  avec  toueurs, 
pour  des  raisons  pratiques.  Sur  ce  point  nous  sommes  absolument  d*accord. 


J 


2-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  341 

M.  DE  BovET.  —  M.  Lombard-Gérin  vient  de  nous  dire  :  «  Si  nous 
avions  pu  faire  du  remorquage  en  toute  sécurité,  sur  toute  la  longueur 
du  Rhône,  nous  l'aurions  fait.  »  L'expression  a  peut-être  dépassé  sa 
pensée:  il  aurait  pu  dire  aussi  :  «  Si  nous  avions  pu  faire  du  touage  en 
toute  sécurité,  sur  tout  le  cours  du  fleuve,  nous  l'aurions  fait  à  plus  forte 
raison,  car  avec  un  courant  comme  celui  du  Rhône  le  touage  coûte  beau- 
coup moins  cher.  » 

La  sécurité  manque  à  cause  de  l'état  du  fond  et  des  changements  qu'y 
apportent  les  crues;  on  risque  de  trouver  un  jour  à  sec  la  chaîne  qu'on 
avait  immergée  dans  un  endroit  assez  profond  la  veille. 

Cn  mot  m'a  frappé  dans  les  observations  de  M.  Suppan  :  selon  hii  le 
touage  aurait  le  grand  inconvénient  d'occasionner  des  arrêts.  Le  touage 
ne  provoque  pas  plus  d'arrêts  que  le  remorquage,  à  moins  que  ces  arrêts 
ne  proviennent  de  ruptures  de  la  chaîne;  mais  alors  c'est  que  la  chaîne 
est  d'une  force  insuffisante  ou  insuffisamment  entrelenue;  c'est  le  fait 
d'une  mauvaise  application  du  système,  mais  ce  n'est  pas  le  fait  du  sys- 
tème lui-même. 

M.  Sdppan.  —  Ich  muss  Ilerrn  de  Bovet  aufklàren  iiber  den  Punkt  der 
Aufenthalte.  Die  Touage  war  bei  uns  vôUig  gut  elngcrichtet.  Die  Aufent- 
halle  sind  nur  dadurch  cntslanden,  dass  der  Donautoueur,  obwohl  cr 
ausser  seiner  Touage-Einrichtung  noch  eine  Maschine  à  roues  von  250  bis 
580  indicierlen  Pfcrdekràften  hatte,  die  cinzelnen  Schleppkàhne  selb- 
slândig  nichtzusammenslellen  konnte,  wcil  cr  keine  freie  Manôvrirfahigkeit 
hatte.  Infolge  dessen  mussten  die  anderen  frei  fahrenden  Dampfer  dem 
loueur  die  Schleppkàhne  zusammenstellen  und  zulùhren.  Die  hicrdurch 
cnlstandcnen  Aufenthalte  betrugcn  zusammen  15  Procent  der  nulzbring- 
enden  Fahrzeil  der  Dampfer. 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

Nous  remercions  M.  Lombard-Gérin  de  son  intéressante  communication 
et  nous  appelons  à  la  tribune  M.  Egan,  ingénieur  en  chef  au  Ministère 
royal  hongrois  du  commerce,  à  Budapest. 

M.  E(;a>.  —  Sehr  geehrte  Ilcrren!  Mit  Rûcksicht  auf  die  vorgeschriltene 


M.  Slppan.  —  Il  faut  que  je  donne  quelques  êclaircibseuienls  à  M.  de  Bovet 
au  sujet  des  arrêts.  Le  toungc  était  parfaitement  organisé  chez  nous;  les  arrêts 
n'ont  été  occasionnés  que  par  le  fait  que  le  loueur  du  Danube,  bien  qu'il  pos- 
sédât, outre  son  mécanisme  de  touage,  une  machine  à  roues  de  250  à  380  ctic- 
vaux  indiqués,  ne  pouvait  réunir  les  divers  chalands,  parce  qu'il  lui  manquait 
la  libre  faculté  de  manœuvre.  Pour  ce  motif,  il  était  nécessaire  que  ces  chalands 
fussent  réunis  et  amenés  au  loueur  par  d'autres  vapeurs  naviguant  librement.  La 
durée  des  arrêts  ainsi  provoqués  atteignait  J5  pour  iOO  de  la  durée  utile  de 
marche  du  vapeur. 

M.  Edward  Egan.  —Très  honorés  messieurs,  étant  donnée  l'heure  déjà  avancée, 


542  PROCÈS-VERBArX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Zeil  erlaube  ich  mir,  auf  meinen  in  Druck  bercils  vorlicgcnden  Rapport  zii 
verweisen.  Zum  bcsseren  Verstândriiss  dcssclbcn  habc  ich  mir  gestallcl, 
hier  einige  Zeichnungen  auszuslcUen  ;  wenn  die  Herrcn  irgend  wclchc 
weiteren  Aufklàrungen  bcnôlhigen,  so  stehe  ich  gerne  zur  weitereii 
Verfûgung. 

Bctreffs  den  Umstànden,  welche  das  ungarische  Handeisminisierium 
bewogcn  haben,  am  Eisernen  Tlior  eincn  mechanischen  Schiffzug  einzu- 
richlen,  môchte  ich,  anknûpfend  an  das  Referai  dos  Herrn  Sectionsrath 
lloszpotsky  noch  bemerken,  dass  auch  die  Vorversuche  auf  Vcranlassung 
des  llandelsministers  erfolgl  sind  und  dass  dabei  nichl  nur  die  Sachver- 
slàndigen  des  Minisleriiims,  sondern  auch  die  der  beiden  grôssten  Schiff- 
fahrtsgesellschaften  der  Donau,  ferner  die  Experten  der  Bauunternehmer 
wie  die  der  SchifTswerflen  betheiligtwaren.  Es  war,  wie  ich  mich  erînnere» 
cinc  15  gliedrige  Kommission  und  dièse  bat  einstimmig  dem  Ministerium 
vorgeschlagen,  unbedingt  einen  mecanischen  Schiflszug  einzurichten,  und 
hiezu  das  Seilsyslem  anzuwenden;  auch  bat  sie  betrelfs  der  Sicherheit  und 
Bruchfesligkeit  des  Seiles  Vorschlâge  gemacht.  Dasselbe  System  isl  seit 
vier  Jahren  auch  auf  der  Rhône  angewendet.  Wir  haben  dieseibe  Ein- 
richtung,  nur  mit  Rûcksichl  auf  die  grôsscre  Zugkrafl  in  grôsserem 
Maassslabe  und  mit  besseren  Sicherheitsmitleln  versehen.  Zwei  Einricht- 
ungen  sind  auf  unserem  Toucur  principielle  Verschiedenheit  gcgenûber 
dem  Rhùiic-Toueur.  Auf  dem  letzteren  ist  zur  freien  Bewegung  desseiben 
als  Sicherheitsmitlel,    in   der  Schifl'smifle  ein    Schaufeirad   eingcbaul, 

je  me  permets  de  vous  renvoyer  à  mon  rapport  imprimé.  Pour  facihler  la  com- 
préhension de  ce  dernier,  j*ai  exposé  ici  quelques  dessins.  Si  ces  messieurs  ont 
besoin  de  plus  amples  expUcations,  sur  un  point  ou  un  autre,  je  suis  à  leur 
entière  disposition. 

En  ce  qui  concerne  les  circonstances  qui  ont  engagé  le  Ministère  hongi*ois  du 
commerce  à  installer  à  la  Porte-de-Fer  un  système  de  traction  mécanique,  je 
tiens  à  faire  remarquer  —  comme  suite  à  la  communication  de  M.  le  Conseiller 
de  section  lloszpotsky  —  que  des  études  ont  été  provoquées  par  M.  le  Ministre 
du  Commerce  et  que  non  seulement  des  spécialistes  dépendant  du  Minislèn\ 
mais  aussi  des  représentants  des  deux  plus  grandes  Sociétés  de  navigation  du 
Danube,  et  enfin  des  entrepreneurs  de  constructions  navales  y  ont  pris  part.  Ils 
ont  constitué,  si  j*ai  bon  souvenir,  une  commission  de  quinze  membres  et  celle 
dernière  a  proposé  à  l'unanimité  au  Ministère  d'installer  un  système  de  traction 
mécanique  et  de  choisir  à  cet  effet  la  traction  par  câble.  De  plus,  la  commission 
a  fait  des  propositions  relatives  à  la  question  de  sécurité  et  de  soHdité  de  ce 
câble.  Ce  système  est  déjà  employé  depuis  quatre  ans  sur  le  lUiône.  Nous  avons 
réalisé  la  même  inslallation,  mais  en  plus  grand  et  avec  de  meilleurs  dispositifs 
de  sécurité,  eu  égard  au  plus  grand  effort  de  traction.  Notre  loueur  présente 
deux  différences  principales  avec  celui  du  Rhône.  Dans  ce  dernier  se  trouve 
montée,  pour  lui  permettre  de  se  mouvoir  librement  et  à  titre  de  dispositif 
de  sécurité,  une  roue  centrale,  munie  de  cinq  pales;  la    puissance  de  celle 


â"  SECTION.  —  ^i»  SÉANCE.  545 

welchcs  mil  funf  Schaufein  vcrsehen  isl;  die  Leislungsfahigkeit  dièses 
Salmon-Scliaufelrades  isl  schr  gering.  Wir  haben  desbalb  zwei  Schrauben 
applizirt.  Dies  isl  die  ciste  Abwcichuiig  unscrcr  Einrichlung  von  der  auf 
dor  Rhône. 

Die  zweile  noch  înleressanlere  licgt  in  der  Verankerung  des  Seiles.  Bei 
den  Rhone-Toueuren  ist  die  Verankerung  am  Lande.  Wic  aus  den  Con- 
grcssbericliten  von  1892  und  den  Weileren  zu  entnchmen  isl,  bal  man 
bei  saninitlichcn  Seilschiflszugseinrichlungcn  am  Seil  in  der  Verlical- 
richtung  cinc  drchende  Bewegung  gchabl;  man  mussle  darnach  Irachten, 
die  Gefahren  diescr  Drehbewegung  zu  vcrmeiden.  Wir  haben  den  Seilfa- 
brikanlen  darauf  aufmerksam  gcmachl,  und  er  hal  das  Seil  darnach 
konstruirt.  Bei  den  ersten  Versuchen  haben  wir  das  Seil  auch  auf  dem 
Lande  verankerl  geliabl  und  konnlen  konslaliren,  dass  cine  Drehung  des 
Scilcs  in  der  Vertikalrichlung  nichl  slaltfindet,  sodass  wir  dcmzufolge  die 
Verankerung  in  das  Fhissbell  verlegl  haben.  Dièses  Nichl-Drehen  isl  aber 
nichl  nur  der  richligen  Konslruklion  des  Seiles  zuzuschreihen,  sondern 
auch  dem  Umslandc  dass  wir  das  Seil  bei  der  Aufwickclung  der  Trommel 
schon  mil  einer  grossen  Belastung  durchgefuhrt  haben.  Ich  erlaube  mir 
ein  Musterslûck  dièses  Seiles  und  auch  eine  Querschnillzeuchnung  vor- 
zulegen. 

Nun  noch  ein  Wort  ûber  die  Bemerkung  des  Ilerrn  Oberingenieur  Sle- 
fanesco.  Auf  die  Ausfûhrungcn  des  Ilerrn  Seclionsrath  Iloszpotzky 
bemerkle  er,  wenn  ich  ihn  richlig  verslanden  habe,  dass  der  loueur 


roue  est  1res  faible.  Nous  lui  avons  substilué  deux  liélices.  Ceci  constitue  la  pre- 
mière  différence  existant  entre  notre   installation  et  celle  du  Rhône. 

La  deuxième,  plus  intéressante  encore,  concerne  Tamarrage  du  câble.  Au 
loueur  du  Hhône,  Tamarrage  est  fait  sur  la  rive.  Ainsi  qu'il  appert  des  comptes 
rendus  du  Congrès  de  1892  et  des  suivants,  on  a  constaté  dans  toutes  les  instal- 
lations de  traction  de  bateau  avec  câble  un  mouvement  de  torsion,  avec  forma- 
tion de  boucles  dans  le  sens  vertical;  il  fallait  tâcher  d*éviter  les  dangers  de 
cette  torsion.  Nous  avons  appelé  Tatlention  du  fabricant  de  câbles  sur  ce  point, 
et  il  a  construit  le  câble  en  conséquence.  Aux  premiers  essais,  nous  avons  égale- 
ment amarré  le  cable  au  rivage,  et  nous  avons  pu  constater  que  ledit  mouve- 
ment de  torsion  du  câble  ne  se  produisait  pas  chez  nous,  de  sorte  que  nous 
avons  pu  eiïectuer  lamarrage  dans  le  lit  de  la  rivière. Cette  suppression  du  mou- 
vement de  torsion  n'est  pas  seulement  la  conséquence  d'une  fabrication  appro- 
priée du  câble,  mais  elle  est  également  due  au  fait  que  nous  avons  relevé  le  câble 
—  lors  de  l'enroulement  • —  avec  une  tension  déjà  considérable.  Voici  un  spéci- 
men de  ce  câble,  ainsi  qu'une  coupe  transversale  de  ce  dernier. 

A  présent,  un  mot  encore  au  sujet  de  l'observation  faite  par  M.  l'ingénieur  en 
chef  Stefanesco.  A  la  suite  des  explications  données  par  M.  Hoszpotzky,  il  fit 
remarquer  —  si  j'ai  bien  compris  —  que  le  toueur  ne  pouvait  tirer  à  la  montée 
plus  de  4  à  5  chalands  par  jour  et  que  dés  lors  il  n'était  pas  assez  puissant 
pour  pouvoir  satisfaire  aux  besoins  du  trafic.  D'abord,  je  constate  que  depuis 


3U  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTFONS. 

tàglich  nichl  mehr  als  4-5  Schleppschiffe  bergwàrls  ziehen  kônntc  respec- 
tive dass  derselbe  dcn  Verkehr  nicht  gcnùgen  kônne.  Zunàchst  konstalire 
ich,  dass,  seildem  authentische  Aufnahmen  betrefls  der  Gùterbeforderung 
diirchgefùhrt  sind  —  und  das  reicht  circa  fûnfzchn  Jahre  zurùck  —  der 
Maximal  transport  in  einem  Cyclus  von  drci  Monatcn  zusammcn  162000 
ïonnen  betragen  hat.  Dabei  bat  damais,  weil  bei  den  niedrigen  Was- 
serstanden  das  Eiserne  Thor  ùberhaupt  nicht  passirt  werden  konnte,  noch 
ein  sogenannter  Schleppandrang  statt  gchabt,  der  hcute  nichl  mehr  ist. 
Der  loueur  braucht  zum  Bergwàrtsziehen  zweier  bcladcnen  600  Tonnen 
Schleppschiffe  durch  den  Eiserncn  Thor  Canal  48  Minuton,  abwârts 
12  Minuten,  also  zusammen  60  Minulcn.  Nun  will  ich  statt  der  1  Stundc 
2  1/2  Stunden  rechnen;  das  giebt  gewiss  genùgende  Sicherheit  fCir  eine 
Tour;  den  Schillsbetrieb  tàglich  mit  121/2  Stunden  gerechnet  eine 
tàgliche  Minimalleistung  von  10  Schleppschiffe  bergwàrts;  den  Monat  zu 
26  Betriebstagen  gerechnet,  ergiebt  das  eine  monatliche  Leistungsfahigkeit 
fur  den  Toueur  von  169  000  Tonnen.  Also  wùrde  doch  unser  Toueur  noch 
genùgen,  selbst  wenn  sich  der  Verkehr  verdreifachen  soUte.  Die  Sache  ist 
in  der  Praxis  noch  vieles  gùnstiger,  denn  der  Toueur  schleppt  nicht  die 
einzelne  Schleppe  sonden  die  ganzern  Schleppzùge,  d.  h.  er  wird  aïs  Vor- 
spann  fur  die  Remorqueure  benulzt,  wodurch  sich  seine  Leistungslàhigkeit 
noch  vergrôsserl. 

So  viel  auf  die  Bemcrkungen  des  Herrn  Oberingenieurs  Stefanesco. 

Zum   Schhiss    môchte  ich   bemerken,    dass    die   Baukosten    unseres 


qu'on  tient  des  statistiques  authentiques  sur  les  transports  de  marchandises  — 
et  nous  possédons  ces  statistiques  pour  une  durée  de  quinze  années  environ  — 
le  chiffre  maximum  des  transports  effectués  dans  une  période  de  trois  mois  a 
atteint  162  000  tonnes.  De  plus,  comme  en  basses  eaux  il  n^était  pas  possible, 
en  général,  de  franchir  la  Porte-de-Fer,  il  se  produisait  alors  une  affluence  de 
convois,  ce  qui  n'arrive  plus  aujourd'hui.  Le  toueur  exige  aujourd'hui,  pour 
faire  franchir  la  Porle-de-Ferà  deux  chalands  chargés  de  600  tonnes,  48  minutes 
à  la  montée  et  12  minutes  à  la  descente,  donc  en  tout  60  minutes.  Si  mainte- 
nant je  compte  2  heures  et  demie  au  lieu  de  1  heure  pour  un  tour  complet,  je 
disposerai  d'une  marge  largement  suffisante.  Comme  l'exploitation  journahère  i\ 
une  durée  utile  de  12  heures  et  demie,  on  peut  remonter  dans  une  journée  au 
moins  dix  chalands.  En  comptant  le  mois  à  26  jours  de  travail,  les  transports 
effectués  mensuellement  par  le  toueur  pourront  atteindre  169000  tonnes.  Ainsi 
notre  toueur  demeurerait  suffisant,  même  si  le  trafic  venait  à  tripler.  Mais  la 
situation  est  encore  bien  plus  favorable  dans  la  pratique,  car  le  toueur  ne  lire 
pas  des  chalands  isolés,  mais  des  convois  entiers  de  chalands;  il  est  donc  utilisé 
comme  «  attelage  »  pour  les  remorqueurs  et  son  rendement  s'en  trouve  encore 
accru. 

Voilà  ce  que  j'avais  à  faire  observer  au  sujet  des  remarques  faites  par  M.  l'in- 
génieur en  chef  Stefanesco. 

Pour  terminer,  je  voudrais  faire  remarquer  que  les  frais  de  construction  de 


2«  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  545 

loueurs  —  nichl  hinzugercchnct  die  ganz  bedeulcnden  Kostcn  fur  Ver- 
suchc  sowohl  vor  dcr  Erbauung  desselben  als  nachher  —  660000  Kronen 
belragen  habcn;  diesc  bedeutende  Kostcn,  sowie  nicht  minder  die  in  Bezug 
auf  die  Betriebssicherheit  und  Leistungsiahigkcit  des  loueurs  erzielten 
Resullale  einen  neuen  Beweis  dafûr  bicten,  dass  Tngarn  betreffs  der 
Schiffbarmachung  der  Cbataraktc  dcr  untcrcn  Donau,  dcr  ihm  durch  dem 
Berliner  Verlragc  zugewicsenen,  schwerigen  Aufgabcn  auch  bezuglich  der 
Schiffszugeinricbtungcn  am  Eisernen  Thor  Canal,  mit  den  weitgehendslen 
Opfcrn  und  mit  Inanspruchuahme  aller  Errungenschaflen  modernen 
Tcchnik  gerecht  geworden  ist.  [Lebhafter  lieifall.) 

M.  LE  Présidem.  —  La  parole  est  à  M.  Slefanesco. 

M.  Stefakesco.  —  Le  calcul  que  vient  de  faire  M.  l'ingénieur  en  chef  Egan 
est  très  discutable. 

En  efl'et,  M.  Egan  établit  la  moyenne  du  trafic  journalier  d'après  le  trafic 
d'un  trimestre;  il  obtient  le  chifl'rc  de  dix  chalands  par  jour. 

Le  service  fluvial  roumain,  à  lui  seul,  a  eu  plusieurs  fois  dix  chalands 
arrivés  au  canal  le  môme  jour.     . 

Mais  il  y  a  des  moments,  —  quand  arrivent  aux  Portes- de-Fer  trente  et 
quarante  chalands  qu'on  doit  faire  passer  le  lendemain,  —  où  le  toueur 
n'est  pas  suffisant;  la  preuve  en  est  que  toutes  les  grandes  sociétés  de 
navigation  ont  construit  des  remorqueurs  de  grande  puissance  pour  pou- 
voir remorquer  leurs  chalands  par  le  canal. 

M.  Egan.  —  Herr  Oberingenieur  Stefanesco  bezweifelt  die  Leistungs- 
fahigkcit  unscres  loueurs,  sobald  Schleppandrang  stattfinde.  Nun,  ich 
kenne  die  Sache.  Wir  Ungarn  wûrden  uns  freuen,  wenn  wir  einen  Schlepp- 
andrang hâtten;  leider  muss  ich  aber  sagen  :  dcr  Toueur  bis  jetzt  nie 
voll  ausgcnutzt  wurde,  weil  in  Rumanien  im  vorigen  Jahre  eine  Missernte 
war  und  bisher  nur  ein  geringer  Bergverkehr  stattfand.   So  steht  die 


noire  toueur  —  non  compris  les  frais  considérables  qu*ont  entraînés  les 
essais  avant  et  après  la  construction  —  se  sont  élevés  à  660000  couronnes;  ces 
importantes  dépenses,  ainsi  que  les  résultats  obtenus  au  point  de  vue  de  la  sécu- 
rité et  de  la  capacité  d'exploitation  du  toueur,  constituent  une  nouvelle  preuve 
que  le  gouvernement  de  la  Hongrie  a  fait  les  plus  grands  sacrifices  pour  assurer 
la  navigabilité  des  cat«nracles  du  Danube  inférieur,  conformément  aux  stipula- 
tions du  traité  de  Berlin,  et  que  les  installations  de  touage  à  la  Porte-de-Ker  ont 
été  réalisées  conformément  à  toutes  les  exigences  de  la  technique  moderne. 
[ApplandmemenU,) 

M.  Edward  Ega5.  —  .M.  l'ingénieur  en  chef  Stefanesco  met  en  doute  la  puis- 
sance de  notre  toueur,  qui  d'après  lui  ne  serait  pas  suffisant  lorsqu'il  y  a 
amuence  de  chalands.  Je  sais  ce  qu'il  en  est.  Nous  autres,  Hongrois,  serions 
charmés  qu'il  y  eût  affluence  ;  mais  je  dois  malheureusement  vous  avouer  que 
le  toueur  n'a  pas  été  jusqu'à  présent  complètement  utilisé,  parce  que  dans  ces 
dernières  années  les  récoltes  ont  été  mauvaises  en  Roumanie  et  que  le  trafic  à  la 


5-46  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Sache  bis  hcutc.  Wir  wfirden  froh  sein,  wenn  der  loueur  seine  erwâlinle 
grosse  Leislungsfâhigkcit  in  der  Praxis  ehestens  bcAveisen  konnle;  ich 
fùrchte  nur,  dass  die  Vcrdreifachung  des  Verkehres  am  Eisernen  Thor 
nicht  so  bald  slattfindcn  wird.  Golt  gebe,  sowohl  im  Interesse  Ungarns  als 
Rumaniens,  dass  dièse  Erhôhung  des  Ycrkehrs  auf  der  Donau  in  nicht  zu 
ferner  Zukunft  einlreten  môge. 

Das  ist  meine  bescheideneErwiderung  auf  dicBemerkung  deslIcrrnOber- 
ingenieur  Stefanesco. 

M.  SrppAN.  —  Iliezu  mdchtc  ich  bemerken  :  fi'ir  dcn  derzeitigen  Verkchr 
auf  dem  Eisernen  ïhore  und  auf  den  Kalarakten  genugt  dieser  «  toueur  » 
vollkommen.  Wenn  der  Verkehr  zunimmt  —  was  wir  wunschen  und 
hoffen  —  so  ist  der  «  loueur  »  ùberhaupt  nicht  nothwendig,  denn  dann 
werden  die  Schiiïfahrlsgesellscliaflen,  sowic  die  Donau  DanipfschillTahrts- 
gcsellschaft  es  bercits  gcthan,  grosse  leistungsfahige  Zugdampfer  in 
Betrieb  slellen.  Mit  cinein  frei  fahrenden  «  remorqueur  »  von  1400  bis 
1500  indicierten  Pferdekrâflcn,  kann  man  aber  das  Eiserne  Thor  mit 
einem  800  Tonnen-Schlepp  unter  allen  Verhàltnissen  passieren.  Das  ist 
die  ganze  Frage.  Ich  glaube,  es  ist  unnothig  uber  diesen  Punkt  weiter  zu 
discutieren.  {Bravo!) 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole  dans  celle 
discussion? 

Nous  nous  bornerons  donc,  quand  nous  aurons  nommé  un  rapporteur, 
à  le  prier  de  faire  mention  des  communications  qui  nous  ont  été  faites, 
sans  en  tirer  une  doctrine  ou  une  affirmation  précises,  puisque  aucun  de 
nos  collègues  ne  nous  a  présenté  une  proposition  formelle. 

Nous  prenons  rendez-vous  pour  demain  à  2  heures  précises. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  quart. 

rtMnonte  est  resté  faible.  Telle  est  la  situalion  aujourd'hui.  Nous  serions  charmés 
que  le  toueur  eut  bieuUH  l'occasion  do  prouver  sa  puissance  dans  la  pratique. 
Je  crains  seulement  que  le  trafic  ne  triple  pas  à  bref  délai  aux  Portes-do-FtM\ 
Plaise  à  Dieu,  tant  dans  l'intérêt  de  la  Hongrie  que  dans  celui  de  la  Roumanie, 
que  cet  accroissement  de  la  navigalion  du  Danube  ne  soit  pas  trop  éloigné. 

Ceci  est  ma  modeste  réponse  à  la  remarque  faite  par  M.  l'ingénieur  en  chef 
Stefanesco. 

M.  SippAx.  —  Je  ferai  remarquer  à  la  suite  de  ce  qui  vient  d'être  dit,  que  ce 
toueur  suffit  parfaitement  au  trafic  actuel  des  Portes-de-Fer  et  des  cataractes. 
Lorsque  le  trafic  augmentera,  ce  que  nous  désirons  et  espérons,  le  loueur  ne 
sera  plus  utile;  car,  dans  ce  cas,  les  compagnies  de  navigalion  feront  construire 
de  puissants  remorqueurs,  comme  l'a  déjà  fait  la  Société  Impériale  et  Royale  de 
navigalion  à  vapeur  du  Danube;  avec  un  remorqueur  de  i-400  à  1500  chevaux- 
vapeur  indiqués  naviguant  librement,  on  peut  effectuer  le  passage  de  la  Porte-de- 
Fer  avec  un  convoi  de  800  tonnes  en  toutes  circonstances.  Voilà  toute  la  ques- 
tion. Je  crois  qu'il  est  inutile  de  discuter  plus  longtemps  sur  ce  point.  (Bravos!) 


2"  SECTION.  —  o--  SÉANCE. 

TROISIÈME   SÉANCE 

Mercredi  1''  août. 


PllÉSIDE>CC    DE    M.    LaKNEV. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  hernies  et  quart, 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  nous  avons  à  traiter  aujourd'hui  la 
deuxième  subdivision  de  la  quatrième  question. 

Les  rapports  que  nous  avons  à  discuter  sont  les  suivants  : 

«  Expériences  sur  la  traction  électrique  sur  les  voies  navigables  », 
rapport  de  M.  Léon  Gérard,  ingénieur  électricien  à  Bruxelles; 

«  Traction  électrique  sur  les  canaux  »,  rapport  de  M.  Kôltgen; 

«  Progrès  des  applications  mécaniques  à  l'exploitation  des  voies  navi- 
gables »,  rapport  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin; 

«  Ilalage  électrique  sur  les  canaux  »,  rapport  de  M.  Rudolph. 

Je  propose  de  faire  un  paragraphe  à  part  de  la  deuxième  des  ques- 
tions traitées  dans  le  rapport  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin  et  qui  est 
intitulée  :  «  Monopoles  de  traction  ».  (Assentimtnt.) 

Après  m'ôtre  entendu  avec  ceux  de  nos  collègues  qui  doivent  prendre 
part  à  la  discussion,  je  donne  d'abord  la  parole  à  M.  Bourguin,  Ingénieur 
en  chef  des  ponts  et  chaussées,  à  Reims. 

M.  BoDBGuiN.  —  Messieurs,  la  partie  capitale  de  la  quatrième  question 
étant  certainement  le  halage  électrique  des  bateaux,  dont  vous  parlera 
tout  à  l'heure  M.  La  Rivière,  je  crois  répondre  à  vos  désirs  en  glissant 
rapidement  sur  les  autres  points  traités  dans  notre  rapport. 

La  généralité  du  titre  de  la  question  ;  «  Progrès  des  applications  de  la 
mécanique  ù  l'exploitation  des  voies  navigables  »,  nous  a  fait  penser  qu'il 
convenait  de  ne  pas  passer  sous  silence  ce  qui  concerne  la  manœuvre, 
l'ouvrage  et  l'outillage  des  ports.  L'application  de  la  mécanique  à  ces 
ouvrages  et  appareils  n'est  pas  nouvelle  et  elle  se  développe  de  jour  en  jour: 
Télectricitc  trouve  ici  un  vaste  champ  d'application  et  nous  avons  cité 
quelques  installations  récentes,  sur  lesquelles  nous  avons  pu  avoir  des 
renseignements  précis. 

Pour  les  ouvrages  des  canaux,  la  question  des  ascenseurs  est  bien 
connue  aujourd'hui  et  nous  n'en  avons  dit  que  quelques  mots.  La 
manœuvre  mécanique  des  portes  fonctionne,  depuis  plusieurs  années  déjà, 
au  canal  Saint-Denis  et  sur  la  dérivation  de  la  Scarpe,  à  Douai;  ce  qui 
serait  nouveau  consisterait  dans  l'application  de  l'électricité  à  celte 
manœuvre.  Nous  n'en  connaissons  pas  d'exemple  en  matière  de  na\igation 
intérieure;   mais  nous  avons   cru   devoir  citer   une  installation   tonte 


348  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

récente,  car  elle  est  à  peine  terminée,  faite  à  la  grande  écluse  d'Ymuiden, 
sur  le  canal  d'Anisterdam  à  la  mer  du  Nord.  C'est  un  travail  des  plus  inté- 
ressants, mais  composant  une  grande  complication,  parce  qu'on  a  voulu 
avoir  une  manœuvre  absolument  automatique.  Pour  Teffectucr,  Téclusier 
n'a  qu'à  presser  un  bouton;  un  servo-moteur  se  charge  alors  de  régler  les 
diverses  phases  du  mouvement,  depuis  le  démarrage  jusqu'à  l'arrêt  complet. 

Notre  conclusion  est  que  pour  les  écluses  et  canaux  ordinaires,  les 
installations  du  genre  de  celles  du  canal  Saint-Denis  et  de  la  Scarpe 
paraissent  actuellement  les  seules  à  recommander.  Il  en  sera  autrement 
sur  les  canaux  qui  posséderont  une  ligne  électrique,  permettant  de  disposer 
de  cette  source  d'énergie  en  tout  point  de  leur  parcours. 

Parmi  les  renseignements  très  intéressants  qui  nous  ont  été  fournis 
avec  la  plus  grande  amabilité  par  MM.  les  Ingénieurs  du  canal  d'Amsterdam 
à  la  mer  du  Nord,  nous  signalerons  les  diagrammes  de  l'énergie  con- 
sommée par  les  manœuvres  des  portes  à  différentes  allures,  diagrammes 
qui  mettent  notamment  en  lumière  la  résistance  opposée  par  l'échappe- 
ment de  l'eau  emmagasinée  dans  l'enclave  de  la  porte  à  la  fin  du  mouve- 
ment d'ouverture. 

En  ce  qui  concerne  la  traction  mécanique  des  bateaux,  je  n'ai  à  vous 
parler  que  des  solutions  appliquées  dans  les  passages  rétrécis,  spécialement 
les  souterrains  à  une  voie  et  les  tranchées  aux  abords  situés  généralement 
dans  les  biefs  de  partage  de  canaux. 

La  plupart  de  ces  installations  sont  anciennes;  les  plus  nouvelles  sont 
le  halage  funiculaire  du  Mont-de-Billy,  près  Reims,  et  celle  qu'on  établit 
en  ce  moment  dans  le  bief  de  partage  du  canal  du  Nivernais  et  qui  consis- 
tera dans  un  touage  ordinaire  sur  chaîne,  mais  avec  moteur  à  pétrole  du 
système  Forest. 

Nous  avons  donné  dans  deux  tableaux  les  conditions  d'établissement  et 
de  fonctionnement  des  sept  systèmes  de  Iraclion  mécanique  en  souterrain 
existant  actuellement  en  France.  Ces  tableaux  prêtent  à  des  rapprochemenls 
intéressants,  bien  que  la  comparaison  des  prix  de  revient  par  tonne  donne 
lieu  à  beaucoup  de  réserves  en  raison  des  conditions  et  des  époques  très 
différentes  de  constiuction. 

En  ce  qui  concerne  particulièrement  le  halage  funiculaire,  nous  nous 
bornons  à  constater  qu'il  continue  à  fonctionner  de  la  façon  la  plus  satis- 
faisante, et  les  tableaux  du  rapport  montrent  qu'au  point  de  \ue  écono- 
mique son  rendement  est  excellent.  Je  crois,  en  terminant,  devoir  dire 
un  mot  d'expériences  que  nous  avons  faites  récemment  sur  les  efforls  de 
traction  nécessaires  pour  haler  dans  le  souterrain  du  Mont-de-Billy  des 
convois  de  1  h  10  baleaux. 

Les  essais  ontélé  faits  à  l'indicateur  de  Walt,  c'est-à-dire  qu'ils  donnaient 
le  travail  développé  sur  les  pistons  de  la  machine.  On  a  divisé  ce  travail 
par  la  vitesse,  de  façon  à  avoir  l'effort  de  traction  sur  le  câble. 

On  a  d'abord  fait  marcher  le  câble  à  vide  et  l'on  a  reconnu  qu'après  la 


2-  SECTION.  —  rr  SÉANCE. 


7)49 


période  de  démarrage,  où  TcfTort  atteignait  1800  kilogrammes,  il  fallait 
un  effort  de  1300  kilogrammes  pour  entretenir  le  mouvemeni  du  câble  à 
la  vitesse  normale  deO  m.  55  à  la  seconde.  Cet  effort  de  1500  kilogrammes 
mesurait  donc  les  résistances  passives  du  système,  cûble,  poulies,  machine. 
Pour  les  expériences  faites  ensuite  avec  un  nombre  variable  de  bateaux,  on 
a  admis  que  l'effort  supplémentaire  transmis  au  câble  représentait  la  résis- 
tance des  bateaux:  cela  n'est  pas  tout  à  fait  exact,  car  le  travail  général 
étant  augmenté,  les  résistances  passives  le  sont  aussi,  mais  il  est  probable 
que  c'est  dans  une  très  faible  proportion,  car  le  câble  au  repos  subit  déjà 
une  tension  moyenne  de  5000  kilogrammes  et,  les  efforts  dynamiques,  qui 
sont  de  1500  kilogrammes  pour  la  marche  à  vide,  ne  dépassant  pas 
5800  kilogrammes  pour  la  traction  de  10  bateaux,  il  est  probable  que, 
dans  la  limite  de  ces  efforts,  les  résistances  passives  varient  peu. 
Le  tableau  ci-après  résume  les  principales  expériences. 


NOMBRi: 


DK     BATEAUX 


IIATKAIX 
DIRIOtiâ  VERS   CONDK 


OlUTEl'll 

iiinyoïiiio 

(le 

IVnu. 


I   halean. 
1  bntoaux 


5  bateaux ^ 


A  balcaux  .  .  . 

5  bateaux  .  .  . 

G  bateaux  .  .  . 

7  bateaux  .  .  . 

8  bateaux  .  .  . 

9  bateaux  .  .  . 
tO  bateaux  .  .  . 


m. 

2,52 


2,:>o 

2,51 

2,50 

ù 

2,00 
2,51 

2,46 

2,00 

2,50 
2,55 

2,59 

2,52 
2,55 

2,58 


2,56 
2,55 


EFFORTS  TOTAIA 
lilOVOilS. 


IKir 
expé- 
l'ieiiri». 


kilo^T. 


pour 
l'oii- 

»('inble 
(h's 
o\pô- 

liciici's. 


kilngr. 


2  566  à 


2  081  , 


2  681 


2  93^5 

5  282)  „..„ 

O  4o0  ) 

2  870 
5  470 


2  870 

5  274, 
5  666  i 

3  858 

5  902 
o62i 


5  858 
5  762 


EFFORTS 

Utiles 
sur  le 
convoi. 


llATKVrX 

niRir.ÉS  VER»   REIMS 


nALTElR 

moyenne 

de 

l'eau. 


kilogr. 

5i5J 

liosi 

1581 

1  555  I 
1759) 

2  082  !i 
1578 
2170 
2  558 
2  462  \ 


2,56 
2,40 

2,54 
2,51 

2,60 
2,51 

2,60 

)) 

2,53 
2,52 

2,58 
2,52 

2,55 

2,55 
2,59 

2,52 

2,60 
» 


I 


EFFORTS  TOTAUX 

niovens. 


])ar 
e\|K'- 


1K>ur 
en- 
semble 
des 
e\|M«- 
riences. 


kilof^r. 

1570  I 
1853 

1880, 
2  055 

2172) 
2  356  ) 

1  953  l 
»      ) 

2  5191 
2  541  ^ 

2  442| 
2  350  ) 

2  820 

2  861 

2  975 

3  033 

3  087  l 

»     ) 


kilogr. 

1702 
1968 
2  264 

1  933 

2  530 

2  386 
2  820 

2  917 

3  053 
3  087 


EFFORTS 

Utiles 
sur  le 
convoi. 


kilogr. 

402 

668 

964 

635 

1  250 

1080 
1520 
1617 
1733 
1787 


Eflbrt  nécessaire  pour  la  marche  du  câble  à  vide  :  1500  k'^'s. 


5:i0  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

On  y  remarquera  quelques  anomalies  considérables  qui  peuvent  tenir 
aux  différences  de  mouillage  du  bief  de  partage,  variant  de  2,46  à  2,60, 
aux  tonnages  et  aux  formes  différentes  des  baleaux,  aux  courants  très 
variables  que  produisent  dans  le  souterrain  Teau  d'alimentation  et  les 
flols  des  éclusées  ;  il  faudrait  faire  de  nombreuses  expériences,  dont  on 
prendrait  les  moyennes,  pour  éliminer  ces  causes  d'erreurs;  mais,  malgré 
loul,  ce  tableau  fait  ressortir  d'une  façon  frappante  l'atténuation  de  relVorl 
moyen  par  bateau  avec  le  nombre  de  bateaux  par  convoi.  Chaque  bateau 
ajouté  au  convoi  n'augmente  Teffort  de  traction  que  d'une  quantité  rapi- 
dement décroissante.  Cette  décroissance  est  assez  régulière  dans  son 
ensemble  pour  les  passages  vers  Reims,  c'est-à-dire  dans  le  sens  du  cou- 
rant d'alimentation,  l'effort  pour  haler  un  bateau  étant  de  402  kilogrammes, 
un  dixième  bateau  ajoulé  à  un  convoi  de  9  ne  nécessite  qu'un  supplément 
de  54  kilogrammes. 

Tout  en  n'attribuant  à  ces  chiffres  qu'une  valeur  relative,  il  nous  a  paru 
intéressant  de  les  signaler.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  La  Rivière,  Ingénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaussées,  à  Lille,  pour  préscnler  ses  observations  à  la  suite  de 
celles  de  son  collègue. 

M.  La  Rivière.  —  Messieurs,  nous  avons  commencé  par  exposer  sommai- 
rement l'état  de  la  question  après  le  Congrès  de  Bruxelles  et  nous  avons 
constaté  qu'un  progrès  sérieux  avait  été  réalisé  dans  la  traction  méca- 
nique des  bateaux  en  canal  courant. 

D'une  part,  les  calculs  faits  sur  la  résistance  à  la  marche  des  bateaux 
avaient  permis  de  calculer  la  force  motrice  nécessaire  pour  traîner  et 
écluscr  sans  arrêt  le  nombre  de  baleaux  correspondant  à  la  capacité  de 
débit  des  écluses;  d'autre  part,  la  question  de  disiribution  de  la  force 
motrice  sur  les  rives  du  canal,  à  laquelle  se  réduit  en  somme  le  problème 
de  la  traction  mécanique,  a  trouvé  une  solution  nouvelle  et  élégante  dans 
les  facilités  qu'offre  l'électricité  pour  le  transport  de  la  force,  avec  un  ren- 
dement qui  peut  atteindre  75  pour  100. 

Les  expériences  commencées  en  1898  ont  été  continuées;  de  nou- 
veaux systèmes  ont  été  essayés,  et  de  véritables  exploitations  ont  été 
organisées. 

Nous  n'avons  pas  cru  devoir,  dans  notre  rapport,  nous  occuper  de  la 
traction  sur  les  rivières,  M.  Rourguin  et  moi  nous  occupant  plus  spécia- 
lement de  l'exploitation  des  canaux  ;  c'est  pour  ce  motif  que  nous  n'avons 
parlé  ni  du  touage  ni  du  remorquage,  laissant  à  d'autres  le  soin  de 
traiter  ces  questions.  Nous  avons  limité  notre  travail  à  la  traction  sur  les 
canaux,  et  nous  nous  sommes  imposé  de  ne  parler  que  «les  procédés  de 
traction  qui  avaient  été  l'objet  d'une  véritable  exploitation;  c'est  pour  ces 
motifs  que  nous  n'avons  parlé  que  du  système  Galliot-Denèlle  et  d'un 
système  qui  en  dérive,  celui  de  M.  Gérard. 

Ce  sont  en  effet  les  tracteurs  sur  berge  qui  ont  seuls  été  appliqués  en 


î2'  SECTION.  —  5"  SÉANCE.  551 

grand  et  qui,  par  suite,  ont  réalisé  le  plus  de  progrès;  un  de  leurs  princi- 
paux avantages  est  de  n'exiger  des  mariniers  aucun  changement  dans 
leurs  habitudes,  et  de  ne  leur  demander  que  ce  qu'ils  font  tous  les  jours  : 
jeter  la  corde  au  charretier  et  gouverner  leur  bateau.  Cet  avantage  a 
beaucoup  favorisé  les  premiers  essais  :  on  a  pu  voir,  dans  le  début  de 
Texploilalion,  quelles  difficultés  on  éprouvait  à  décider  les  mariniers  à 
abandormer  les  chevaux  pour  un  autre  mode  de  traction.  La  Société  qui  a 
entrepris  Texploitation  du  procédé  Denèfle  a  dû  payer  jusqu'à  150  francs  à 
un  marinier  pour  qu'il  se  laisse  traîner  électriquement  {on  rit);  et  ce 
n'est  qu'après  quelques  jours  d'expériences,  quand  les  mariniers  ont  vu 
que  l'on  ne  cassait  ni  leurs  mûts,  ni  leurs  cordes,  qu'ils  ont  consenti 
à  employer  le  nouveau  mode  de  traction. 

Les  canaux  sur  lesquels  la  traclion  mécanique  est  installée  dans  le 
Nord  sont  d'une  exploitation  particulièrement  difficile  :  ce  ne  sont  pas  des 
canaux  de  transit;  on  y  charge  un  tonnage  de  houille  considérable  sur 
différents  points  échelonnés  le  long  de  la  voie,  ce  qui  conduit  à  des  station- 
nements fréquents,  en  plein  canal,  de  nombreux  bateaux  chargés  ou 
vides.  En  ce  moment-ci,  par  exemple,  après  le  chômage  annuel,  nous 
avons  1800  bateaux,  chargés  ou  vides,  répartis  sur  une  centaine  de  kilo- 
mètres, ce  qui  représente,  étant  donnée  la  longueur  moyenne  des  bateaux, 
72  pour  100  de  la  longueur  du  canal  occupés  par  des  bateaux. 

Sur  un  semblable  canal  la  vitesse  est  d'un  intérêt  secondaire;  ce  qu'il 
faut,  c'est  avoir  sous  la  main  des  moyens  assez  puissants  pour  traîner  à 
faible  vitesse,  sur  une  voie  encombrée,  le  plus  grand  nombre  de  bateaux 
que  peuvent  débiter  les  écluses.  A  ce  point  de  vue,  la  traction  électrique 
rend  les  plus  grands  services  dès  aujourd'hui  :  sur  une  section  périodi- 
quement encombrée  où  la  traction  faisait  défaut  chaque  année  quand  on 
en  avait  le  plus  besoin  et  où  par  suite  les  interruptions  de  navigation 
étaient  interminables,  nous  possédons  désormais,  sur  60  kilomètres, 
quatre  usines  de  1350  chevaux  de  puissance  totale,  réparties  le  long  du 
canal,  qui  produisent  la  force  motrice  nécessaire  pour  fournir  aux  écluses 
doubles  de  la  dérivation  de  la  Scarpe  10  à  12  bateaux  à  l'heure. 

La  question  de  l'amélioration  du  rendement  déjà  satisfaisant  des  appa- 
reils de  traction  est  certainement  du  plus  grand  intérêt;  mais  dans  notre 
cas  particulier  l'essentiel  et  le  plus  difficile  est  d'organiser  l'exploitation 
de  telle  fa^'on  que  les  bateaux  chargés  sur  les  divers  points  du  canal  ne 
s'accumulent  pas  dans  les  biefs,  et  qu'en  cas  d'encombrement  la  Société 
ait  une  élasticité  suffisante  en  personnel  et  en  matériel  pour  donner  le 
coup  de  collier  nécessaire  et  débarrasser  le  canal  très  rapidement  en  utili- 
sant, de  nuit  comme  de  jour,  toute  la  capacité  de  débit  des  écluses. 
C'est  ce  que  permettent  d'espérer  les  expériences  déjà  faites.  Mais  il  faut  en 
outre  que,  dans  la  lutte  engagée  avec  le  halage  par  chevaux,  la  Société  qui 
a  entrepris  l'exploitation  sans  monopole  ni  privilège  d'aucune  sorte  finisse 
par  triompher  malgré  les  prix  très  bas  qu'elle  a  acceptés.  Nous  ne  sommes 


552  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

pas  encore  fixés  sur  ce  point,  mais  il  y  a  lieu  de  croire  que  la  traction 
électrique  finira,  comme  dans  les  tramways,  par  l'emporter  sur  la  traction 
animale. 

En  décrivant  dans  notre  rapport  Unslallation  de  la  traction  éleclriquc 
sur  le  canal  de  Charleroi  à  Bruxelles,  nous  n'avions  pas  enlre  les  mains 
les  renseignements  très  précis  que  M.  Gérard  a  publiés  depuis  sur  le  ren- 
dement de  ses  tracteurs  et  une  de  nos  appréciations  a  pu  être  interprétée 
à  tort  comme  un  doute  sur  la  réussite  de  cette  entreprise  :  je  tiens  à 
rectifier  cette  impression.  Notre  opinion,  au  contraire,  est  que  le  tracteur 
Gérard  a  tous  les  avantages  du  tracteur  Donéfie  et  a  sur  lui  l'avantage  de 
la  symétrie,  favorable  à  la  traction  alternative  en  avant  et  en  arrière  :  la 
seule  critique  que  nous  avions  faite  s'applique,  non  pas  au  tracteur  lui- 
même,  mais  aux  conditions  d'emploi  de  cet  engin  :  le  canal  de  Charleroi 
est  tel  qu'on  doit  y  traîner  les  bateaux  isolément;  un  tracteur  qui  a  à  peu 
près  la  même  puissance  et  le  même  poids  que  le  tracteur  Denèfle  y 
remorque  un  seul  bateau  de  70  tonnes;  il  eu  résulte  que  le  rendement  de 
traction,  c'est-à-dire  le  rapport  de  TelTort  au  crochet  à  relforl  à  la  jante  du 
tracteur  n'est  que  de  0,58,  alors  que,  si  l'on  pouvait  par  ce  même  trac- 
teur faire  traîner  à  la  fois  deux  ou  trois  bateaux,  le  rendement  de 
traction  atteindrait  0,75  ou  0,80. 

Une  autre  critique  légère  que  nous  avons  faite,  c'est  que  les  tracteurs 
Gérard  n'ont  à  leur  disposition  sur  le  canal  de  Charleroi  qu'une  assez 
mauvaise  surface  de  roulement;  mais  on  ne  peut  pas,  d'un  seul  coup, 
transformer  tous  les  chemins  de  halage  des  canaux. 

Je  reviens  à  la  traction  mécanique  sur  les  canaux  d'Aire  et  de  la  Deûlc 
et  sur  la  dérivation  de  la  Scarpe  pour  appeler  votre  attention  sur  le  ren- 
dement des  tricycles  que  nous  employons. 

Je  ne  dirai  qu'un  mot  des  expériences  faites  un  peu  hâtivement  pour 
compléter  les  indications  trop  sommaires  du  rapport. 

Notre  but  était  de  déterminer  avec  une  précision  suffisante,  pour  le 
tracteur  Denèfle  dernier  modèle  : 

V  Le  rendement  mécanique  à  la  jante  des  roues  motrices,  qui  n'est 
autre  que  le  rapport  du  travail  à  la  jante  à  la  puissance  absorbée  par  le 
tracteur  ; 

2''  Le  rendement  de  traction,  ou  rapport  de  Fellort  au  crochet  du 
tracteur  à  l'effort  à  la  jante  des  roues  moirices; 

o"  Le  rendement  net  au  crochet  du  tracteur,  qui  peut  être  obtenu  soit 
en  faisant  le  produit  du  rendement  mécanique  à  la  jante  par  le  rendement 
de  traction,  soit  en  calculant  directement  le  rapport  du  travail  utile  au 
crochet  à  la  puissance  absorbée  par  le  tracteur. 

La  dérivation  de  la  Scarpe,  sur  laquelle  ont  été  faites  les  expériences, 
a  2  m.  20  de  mouillage  et  17  mètres  de  largeur  au  plafond;  les  péniches 
flamandes  de  290  tonnes,  sur  la  traction  desquelles  ont  porté  les  expé- 
riences, ayant  3  mètres  de  largeur  et  1  m.  80  de  tirant  d'eau,  le  rapport;* 


2-  SECTION.  —  3^  SÉANCE.  355 

de  la  section  mouillée  du  canal  à  la  section  immergée  est  égal  à  4,89. 

Le  rendement  mécanique  à  la  janle  a  varié,  au  cours  des  expériences 
auxquelles  nous  avons  soumis  un  tracteur  Denèfle,  de  0,04  à  0,445,  et  a 
été  en  moyenne  de  0,540  dans  l'ensemble  des  expériences  :  il  n'est  tombé 
a  0,4 i5  que  lorsqu'on  a  fait  produire  au  tricycle  un  eflbrt  de  traction  de 
600  kilogrammes  à  la  vitesse  de  2  km.  700  à  l'heure,  la  dynamo  réceptrice 
absorbant  11000  watts  ou  15  chevaux-vapeur,  alors  que  sa  puissance 
normale  est  de  10  chevaux. 

Le  rendement  de  traction  a  été  d'autant  meilleur  qu'on  a  exigé  du  trac- 
teur un  travail  utile  plus  considérable;  il  a  été  maximum  dans  la  traction 
de  deux  bateaux  de  1  m.  80  de  tirant  d'eau  et  290  tonnes  de  jauge  à  la 
vitesse  de  2  km.  700  :  il  a  atteint,  dans  ce  cas  particulier,  0,868.  11  n'a 
été  que  de  0,80  dans  la  traction  d'un  seul  bateau  à  la  vitesse  de  5  km.  300 
et  dans  la  traction  de  deux  bateaux  à  la  vitesse  de  2  km.  300. 

Le  rendement  net  au  crochet,  ou  rendement  industriel,  a  été  de  0,44  en 
moyenne  dans  l'ensemble  des  expériences.  11  a  été  maximum  dans  la  trac- 
tion de  deux  bateaux  de  290  tonnes  à  la  vitesse  de  2  km.  300  à  l'heure,  et 
à  peu  près  équivalent  dans  la  traction  d'un  seul  bateau  à  la  vitesse  de 
3  km.  300;  il  a  été  minimum  dans  la  traction  de  deux  bateaux  de  même 
tonnage,  à  la  vitesse  de  2  km.  700,  expérience  dans  laquelle  le  moteur  a 
été  surmené  en  absorbant  13  chevaux-vapeur. 

En  résumé,  il  résulte  des  expériences  que,  dans  un  canal  tel  que  w  = 
4,89,  la  meilleure  utilisation  du  tracteur  Denèfle  est  obtenue  soit  par  la 
traction  d'un  seul  bateau  de  290  tonnes  à  la  vitesse  de  3  km.  300  corres- 
pondant à  un  effort  de  traction  de  350  kilogrammes  mesuré  au  crochet  du 
tracteur,  soit  par  la  traction  de  deux  bateaux  de  290  tonnes  à  la  vitesse  de 
2  km.  300,  correspondant  à  un  elïort  de  traction  de  300  kilogrammes 
mesuré  au  dynamomètre. 

Nous  pensons  d'ailleurs  qu'avec  quelques  perfectionnements  de  détail 
on  arrivera  à  augmenter  sensiblement  le  rendement  déjà  satisfaisant  du 
cheval  électrique,  qui  constitue,  tel  qu'il  est,  un  engin  de  traction  remar- 
(|uable  par  sa  simplicité;  ce  système  donne,  à  notre  avis,  une  excellente 
solution  pratique  de  la  traction  mécanique  des  bateaux  en  canal  courant, 
quand  le  trafic  est  assez  considérable  pour  justifier  les  dépenses  nécessai- 
rement fort  élevées  qu'entraînent,  d'une  part,  l'installation  des  transports 
de  force  à  grande  distance,  d'autre  part,  la  construction  et  l'entretien  des 
chemins  de  halage  doubles,  aux  chaussées  constituées  en  matériaux  durs 
cylindres,  que  nous  considérons  comme  indispensables  pour  donner  une 
bonne  surface  de  roulement  et  réduire  à  des  proportions  admissibles 
l'usure  du  chemin  et  du  matériel  roulant. 

Nous  avons  aussi  dit  un  mot,  dans  notre  rapport,  de;  l'essai  fait  par 
M.  Galliot  avec  un  tricycle  à  pétrole  qui  pourrait  être  appliqué  utilement 
sur  des  canaux  peu  fréquentés.  (ApplaudissemeiUs.) 

M.  Galliot.  —  Nous  pourrons  ultérieurement  vous  donner  des  rensei- 

23 


554  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

gnements  plus  précis  sur  ces  essais,  mais  jusqu*à  présent  nous  n'avons 
que  des  données  1res  peu  délaillées. 

M.  LE  Président.  —  Je  donne  la  parole  à  M.  Kôltgen,  Ingénieur  en  chef  à 
CharloUenburg. 

M.  KoTTGEN.  —  Sehr  geehrle  Herrcn!  Als  ich  dem  Comité  des  Kongresses 
die  Bitte  aussprach,  einen  Bericht  ùber  die  elektrische  Sclileppschiflîahrt 
vorfùhren  zu  dùrfen,  wurde  der  Wunsch  von  dem  Comité  geàussert,  ich 
môchte  dièse  Frage  von  etwas  allgcmcinerem  Standpunktebehandeln. 

Ich  habe  nun  in  meinem  Bericht  im  Ganzen  6  Système  behandelt,  und 
zwar  diejenigen,  welche  von  den  im  Laufc  der  Zeit  von  den  vorgeschla- 
genen  Systemen  auch  praktisch  versucht  worden  sind  ;  dièse  Bchandiung 
ist  nun  nicht  nur  von  rein  betriebstechnischen  Gesichtspunkten  ausge^ 
schehen,  sondern  vor  allen  Dingen  auch  von  wirthschafllichen  Gesichts- 
punkten aus.  Die  Système,  die  behandelt  worden  sind,  sind  folgendc  :  das 
System  des  Herrn  de  Bovet,  welches  nach  Art  der  Kettcntauerci  auf 
Flûssen,  die  wir  gestem  zu  schen  Gelcgenheit  hatten,  arbeiten  solh  dann 
das  System  des  sogenannien  Schraubensteuers,  welches  in  Deutschiand 
von  Herrn  Bûsser  und  in  Frankreich  von  Herrn  Galliot  vorgeschlagen  und 
in  Frankreich  von  Denèfle  probirt  worden  ist.  Bei  diesem  System  soll 
jedes  Schiff  cin  besonderes  durchgebildetes  neus  Steuer  erhalten  und  sein 
altes  Steuer  ablegen.  Dièses  Steuer  tràgt  einen  Ëlektromotor,  welcher  eine 
Schraube  bewegt.  Die  Stromzufùhrung  geschieht  durch  Schleppkabel  vom 
Lande  aus.  Das  dritte  System  ist  das  der  Herren  Thwaite  und  Cawley  in 
England,  welche  làngs  des  Treidelweges  3,  4,  5  Meter  ùber  demselben  an 


M.  KôTTGEN.  —  Messieurs,  lorsque  j'eus  Thonneur  de  m*adresser  au  Comité 
du  Congrès  pour  le  prier  de  vouloir  bien  m*autoriser  à  présenter  un  rapport  sur 
la  traction  électrique  des  chalands,  le  Comité  manifesta  le  désir  que  je  traitasse 
cette  question  à  un  point  de  vue  quelque  peu  général. 

Dans  mon  rapport,  j'ai  parlé  en  tout  de  six  systèmes  qui,  parmi  les  différents 
systèmes  proposés,  ont  seuls  été  essayés  pratiquement.  Je  les  ai  examinés  non  seu- 
lement au  point  de  vue  purement  technique  de  l'exploitation,  mais  aussi,  avant 
toute  chose,  au  point  de  vue  économique.  Les  systèmes  qui  ont  été  envisagés 
sont  les  suivants  :  Le  système  de  M.  de  Bovet,  système  qui  fonctionnera  à  la 
manière  du  touage  en  usage  sur  les  rivières,  que  nous  avons  eu  Toccasion  de 
voir  hier;  puis  le  système  dit  système  du  gouvernail  à  hélice,  proposé  par 
M.  Bûsser  en  Allemagne  et  par  M.  Galliot  en  France,  où  Tessai  en  a  été  fait  par 
H.  Denèfle.  Dans  ce  système  chaque  bateau  doit  être  pourvu  d'un  gouvernail 
spécial,  l'ancien  devant,  dès  lors,  être  déposé.  Ce  nouveau  gouvernail  est  pouno 
d'un  électro-moteur  qui  actionne  une  hélice  et  le  courant  électrique  est  amené 
au  moyen  d'un  câble  partant  du  rivage.  Le  troisième  système,  inventé  en  Angle- 
terre, est  celui  de  MM.  Thwaite  et  Cawley.  D'après  ce  système,  le  long  de  la  voie 
de  halage,  à  une  hauteur  de  5,  4  et  5  mètres  au-dessus  de  celle-ci,  est  construit 
un  chemin  de  fer  soutenu  par  des  poteaux  et  sur  lequel  fonctionnent  de  petites 
locomotives,  dont  l'adhérence  est  augmentée  par  un  dispositif  spécial.  Le  qua- 


2-  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  355 

Masten  eine  Eiscnbahn  anlegen,  auf  welcher  kleine  Lokomoliven  durch 
eigenartig  gesteigerten  Adhàsionsdruck  arbeiten.  Das  vierte  System  ist 
dasjenige  von  Lamb,  cinem  Amerikaner,  wclchcs  zucrst  zum  Transport  von 
gefalltcn  Baumen  in  Wàldern  angewandt  worden  ist.  Auch  dièses  System 
hewegt  sich  4,  5  Mêler  ùber  dem  Treidelwege;  langs  desselben  werdcn 
Drahtseile  gefùhrt,  an  welchen  kleine  Lokomotiven  laufen,  an  denen  eine 
Windtrommel  angclrieben  wird.  Um  dièse  schlingt  sich  ein  zweites  Drahlseil, 
welches  an  Eisenslùlzen  so  viel  Reibungswiderstand  findel,  dass  die 
Zugkrafl  auf  dcn  Erdboden  ùbertragen  werden  kann.  Das  fûnfle  System  ist 
das  bekannte  «  cheval  électrique  ».  Das  sechste  ist  das  System  der  Einschie- 
nenbahn,  das  in  Deutschland  probirl  wurdc  und  sich  vom  cheval  électrique 
dadurch  unterscheidet,  dass  es  auf  eine  Schiene  làuft  und  dass  die  Adhà- 
sion  der  Maschine  dazu  bcnutzt  wird,  die  Zugkraft  zu  ùbertragen.  In  dem 
Bericht  habe  ich,  obgleich  in  Deutschland,  Frankreich  und  auch  in 
anderen  Lândern  die  Resultatc  eigentlich  genûgcnd  bekannt  sind,  die 
Resultate  der  preussischen  Versuche  am  Finowkanal  trotzdem  rekapilulirl. 
Dièse  Versuche  sind  mit  dem  Lambschen  und  dem  System  der  Einschie- 
nenbahn  durchgefûhrt  worden.  Es  bat  sich  bei  den  Versuchen  bald  gezeigt, 
dass  das  Lambsche  System  praktisch  schwer  zu  verwerthen  ist.  Wir  hatten 
zuerst  grosse  Schwicrigkeiten  mit  der  Standfestigkeit  der  Masten.  Dièse 
wcrdcn  einmal  sehr  beansprucht  durch  die  Seilkraft  und  dann  durch  die 
Seilcnzugkraft ,  sodass  es  kaum  môglich  war,  die  Masten  fest  genug  zu 
verankern.  Es  ist  dies  bei  einem  KanaU  wo  man  zum  Theil  mit  schlechlein 
Boden  zu  rechncn  bat,  eine  ausserordentlich  schwierige  Sache.  Andererseits 

triëme  système  est  celui  de  TAméricain  Lamb,  qui  a  d  abord  été  employé  pour 
le  transport  des  arbres  abattus  dans  les  forêts.  Dans  ce  système  le  mécanisme  se 
trouve  aussi  placé  à  4  ou  5  mètres  au-dessus  du  chemin  de  halage,  et  tout  le 
long  de  ce  chemin  se  déroulent  des  câbles  métalliques  sur  lesquels  courent  de 
petites  locomotives  qui  font  tourner  un  tambour  d*enroulage.  Sur  ce  tambour 
s'enroule  un  deuxième  câble  métallique,  lequel  passant  sur  des  supports  en  fer 
rencontre  une  résistance  de  frottement  telle,  que  l'effort  de  traction  peut  être 
transmis  au  sol.  Le  cinquième  système  est  le  système  bien  connu  du  Cheval  élec- 
trique. Le  sixième  est  le  système  de  voie  à  rail  unique  dont  Tessai  a  été  fait  en 
Allemagne  et  qui  se  distingue  du  Cheval  électrique,  parce  qu'il  fonctionne  sur 
un  seul  rail  et  qu'en  outre  on  utilise  l'adhérence  de  la  machine  pour  produire 
l'effort  de  traction.  Bien  que  les  résultats  des  essais  auxquels  il  a  été  procédé 
en  Prusse  sur  le  canal  de  Finow  soient  aujourd'hui  suffisamment  connus  on 
Allemagne,  en  France  et  aussi  dans  d'autres  pays,  je  les  ai  néanmoins  résumés 
dans  mon  rapport.  Ces  essais  ont  eu  Heu  dans  le  système  de  Lamb  et  dans  le 
système  de  voie  à  rail  unique,  et  l'on  a  bien  vite  constaté  que  le  système  de 
Lamb  est,  dans  la  pratique,  d'une  application  difficile.  D'abord,  nous  nous 
sommes  heurtés  à  de  grandes  difficultés  en  ce  qui  concerne  la  stabilité  à  assurer 
aux  poteaux.  Ceux-ci  sont  en  premier  lieu  soumis  à  une  rude  épreuve  par  les 
efforts  du  câble,  puis  par  la  force  de  traction  latérale,  si  bien  qu'il  était  presque 


556  PROCÊS-VERBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Iiabca  aber  die  Vcrsuchc  mit  der  Einschienenbalin  sehr  gule  Resultatc 
crgebcn.  Die  Slrecke  war  1  Kilomeler  lang,  wir  habcn  cin  Jahr  darauf 
gearbeitet  und  haben  làglich  wâhrcnd  6  Monaten  Schill'szùgc  gczogeii, 
sodass  die  Erlahrungcn  gcnùgende  sind,  um  sicheres  Material  zu  ^'euan- 
lagen  iiii  grosscn  Massstabe  zu  liefern.  Sehr  gern  batte  ich  noch  cin  wei- 
leres  Syslem,  welches  erst  von  2,  3  Tagen  bekannt  gewordcn  ist,  das 
System  Rudolph,  in  Betracht  gezogen.  Es  stand  mir  aber  das  Material  zur 
Zeit  noch  nicht  zur  Verfûgung.  Dièses  Syslem,  ùber  welches  ja  auch  ein 
Rapport  vorhanden  ist,  âhnclt  selir  dem  Lambschen  Syslem  bcziehungs- 
weise  dem  von  Thwaite-Cawley.  Es  ist  dabei  die  Idée  zur  Ausfùhrung 
gebracht,  dass  die  Lokomotive  sich  an  einer  Bahn,  die  o,  4  Meter  ùber 
dem  Treidelwcge  liegt,  voranwindet. 

Wenn  man  nun,  meine  Herren,  ein  so  weites  Gebict,  wie  es  dièse  zum 
Theil  ganz  verschiedenartigen  Système  darstellen,  technisch  und  wirth- 
schaftlich  beleuchten  will,  muss  man,  um  sich  einigermassen  einen  Ueber- 
blick  zu  verschaffen,  nach  gewissen  Gesichtspunkten  sondern.  Ich  habe 
in  meinem  Bericht  die  Beurtheilung  nach  zwei  Hauptgesichlpunkten 
durchgefûhrt.  Zuerst  sondern  sich  die  Système  nach  der  ôrtlichen  Lage 
der  Traktionsvorrichtungen.  Bei  2  Systemen,  dem  System  Bovet  und  dem 
System  des  Schraubensteuers  Galliot-Bûsser,  befindet  sich  der  Elektro- 
motor  auf  dem  Schiffc  und  erhâltden  Strom  vom  Lande  aus.  Bei  2  weiteren 
Systemen,  Cheval  électrique  und  Einschienenbahn  bewegt  sich  der  Motor 
auf  dem  Treidelweg  und  bei  den  ùbrigen  Systemen,  Thwaitc-Cawley  und 


impossible  d^ancrer  assez  solidement  les  poteaux.  C*était  là  une  tâche  très  diffi- 
cile auprès  d'un  canal ,  le  long  duquel  court  un  chemin  où  Ton  a  à  compter 
avec  un  mauvais  terrain.  D'autre  part,  les  essais,  au  moyen  d'une  voie  à  rail 
unique,  nous  ont  donné  d'excellents  résultats.  Sur  un  parcours  d'un  kilomètre 
nous  avons  travaillé  pendant  une  année  et  chaque  jour,  pendant  six  mois,  nous 
avons  tiré  des  convois,  de  sorte  que  les  expériences  ont  été  assez  satisfaisantes 
pour  perniollre  d'établir  sans  crainte  le  matériel  de  nouvelles  installations  à 
grande  échelle.  J'aurais  été  alors  très  désireux  d'étudier  encore  un  autre  système 
dont  on  n'a  guère  connaissance  que  depuis  deux  à  trois  jours,  —  le  système 
Uudolph  —  mais  à  cette  époque  le  matériel  n'était  pas  encore  à  ma  disposition. 
Ce  système,  sur  lequel  un  rapport  spécial  a  été  présenté,  ressemble  beau- 
coup au  système  de  Lamb,  et  sur  plus  d'un  point  à  celui  de  Thwaile-Cawley  ; 
c'est  de  là  que  vient  celle  idée  d'une  locomotive  opérant  le  remorquage  en  rou- 
lant sur  une  voie  qui  se  trouve  de  o  à  i  mètres  en  contre-haut  du  chemin  de 
halage. 

Si  maintenant,  messieurs,  on  veut  examiner  de  près,  sous  le  rapport  technique 
ou  économique,  un  champ  aussi  vaste  que  celui  que  présentent  des  systèmes 
parfois  tout  à  fait  disparates,  il  convient,  pour  obtenir  dans  une  certaine  mesure 
un  aperçu  d'ensemble,  de  les  classer  séparément  d'après  certains  points  de  vue; 
aussi,  dans  mon  rapport,  ma  critique  a-t-elle  été  dirigée  d'après  deux  points  de 
vue  principaux.  En  premier  lieu,  les  systèmes  se  difFérencient  d'après  l'endroit 


2"  SECTION.  —  5*  SÉANCE.  557 

Galliol-Denèfle,  sowie  bei  dem  System  Rudolph  bcwegt  sîch  die  Lokomo- 
tive  3,  4  Meter  oberhalb  des  Treidelweges. 

Die  hauptsâchlichste  Eintheilung  aber,  die  dem  Bericht  zu  Grunde  liegl, 
slfilzt  sich  aber  aufeinen  andern  Gcsichtspunkt.  Ich  habe  unterschieden 
nach  den  Slùlzmitteln,  welches  die  einzelnen  Système  vorwenden,  um  die 
Zugkraft,  die  bei  der  Bewegung  des  Schifles  entsteht,  auf  den  feslcn 
Erdboden  zu  uberlragen.  Denn  es  ist  klar,  dass  die  Zugkraft,  wenn  eine 
Bewegung  des  Schifles  gegen  den  Eidboden  staltfinden  soll,  auf  don 
Erdbogen  ùbertragen  werden  muss.  Man  kommt  nun,  wenn  man  diesen 
Gedanken  vcrfolgl  dazu,  dass  2  Système  cin  sogenanntes  nalùrliches 
Sliitzmillel  verwendcn;  das  ist  die  Schraube  des  Schraubensteucrs,  die 
sicli  auf  das  Wasscr  stùtzt,  und  das  Cheval  électrique,  welches  sich  auf 
den  Treidelweg  sti'ilzt.  Bovet  imd  Lamb  benutzen  konstruktiv  verhàltnis- 
màssig  komplizirtcre  Stùlzmittel,  der  eine  eine  Kette  und  Lanib  ein 
Drahtseil.  Die  5  noch  bleibenden  Système,  Thwaite-Cawley,  Rudolph  und 
das  Einschienensyslem  benutzen  einfache  glatte  derbe  Eisenstabe,  aller- 
dings  in  verschiedener  Ausfùhrung.  Thwaite-Cawley  haben  Eisenstabe 
nôthig  in  der  Form  der  Profile  von  Z  =  Eisen  von  elwa  50  Cm.  Ilôhe  boi 
10  Meter  Mastenabstand.  Rudolph  bat  ebcnfalls  grosse  Trâger  nôlhig, 
deren  Hôhe  zu  25  Cm.  angenommen  wird.  Die  Einschienenbahn  verwendet 
Schienen,  je  nach  der  Grosse  der  Lokomotive,  von  5,  6,  7  Cm.  Ilôhe. 
Dièse  sind  also  bedeutend  leichter  als  die  bei  den  anderen  Systemen 
benutzten,  da  sîe  nur  1/5  bis  1/4  des  Querschnittes  der  anderen  haben. 


où  se  trouvent  placés  les  appareils  de  traction.  Dans  deux  systèmes,  le  système 
de  Bovet  et  le  système  de  gouvernail  à  hélice  de  Galliot  et  Bûsser,  Télectro- 
moteur  se  trouve  sur  le  bateau  et  reçoit  le  courant  électrique  de  terre.  Dans 
deux  autres  systèmes  :  Clieval  électrique  et  voie  h  rail  unique,  le  moteur  fonc- 
tionne sur  le  chemin  de  halage.  Enfin  dans  les  systèmes  qui  viennent  ensuite  — 
Thwaite-Cawley  et  GalHot-Denèfle  —  de  même  que  dans  le  système  de  Rudolph, 
la  locomotive  fonctionne  à  5  ou  4  mètres  au-dessus  du  chemin  de  halage. 

La  classification  essentielle,  toutefois,  qui  est  au  fond  de  mon  rapport,  provient 
d'un  autre  point  de  vue.  J*ai  divisé  ces  systèmes  d'après  les  moyens  d'appui 
employés  par  chacun  d'eux  pour  transporter  à  la  terre  reflbrl  de  traction  qui 
correspond  au  mouvement  du  bateau.  11  est  clair,  en  effet,  que  Tefl'ort  de  trac- 
tion, si  un  mouvement  du  bateau  a  lieu  par  rapport  à  ta  terre,  doit  être  transmis 
à  la  terre.  On  en  vient,  en  suivant  cette  idée,  à  cette  conclusion,  que  dans  deux 
systèmes  on  utilise  un  moyen  d'appui  dit  naturel  ;  ce  sera  l'hélice  du  gouvernail 
à  hélice  qui  s'appuie  sur  l'eau,  et  ce  sera  le  Cheval  électrique  qui  s'appuie  sur  le 
chemin  de  halage.  De  Bovet  et  Lamb,  dans  leurs  dispositions,  emploient  des 
moyens  d'appui  relativement  compliqués;  le  premier,  une  chaîne  et  Lamb,  un 
câble  métallique.  Les  trois  aulres  systèmes  :  Thwaite-Cawley,  Rudolph  et  le 
système  à  rail  unique  emploient  de  simples  barres  de  fer  lisses  et  solides,  mais 
de  profils  divers.  Thwaite  et  Cawley  ont  fait  usage  de  fers  en  Z,  barres  ayant 
environ  30  cm.  de  hauteur  avec  des  supports  écartés  de  10  mètres.  Rudolph  a  dû 


358  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Jede  Schleppschiflïahrtsanlage ,  welche  von  einer  Zentralstation  ans 
eleklrischc  Energie  erhâlt,  zerfâllt  nun  in  3  IlaupUheile. 

Die  Bahn,  sci  es  cin  Gcleise,  auf  dem  Trcidclwcg  oder  ùber  denselben 
verlegt,  sei  es  der  gewôhniiche  Trcidelweg,  sci  es  das  Wasscr  oder  die 
Kctle;  man  kann  es  allgemein  als  Geleise  bezeichnen.  Der  zweilc  Tlieil  der 
Anlage  sind  die  cigenllichen  Traklionsvorrichtungen,  die  Lokomoliven, 
die  Windwerke,  die  de  Bovet  auf  das  Schiff  selzl,  die  kleinen  Wagen,  die 
Lamb  an  dem  Seil  laufen  lâsst.  Der  driite  Theil  der  Ânlage  sind  die  Ener- 
gieerzeugungs  und  Forlieitungsanlagcn.  Dieser  letzte  Theil  bleibt  bei  allcn 
7  Syslemen,  die  wir  belrachten,  gleich.  Denn  es  isl  einerlei,  wie  das 
System  arbeitel  :  jeder  Lokomolive  muss  Strom  zugefùhrt  werden,  ob 
Gleichstrom  oder  Drehslrom.  Nur  die  Grosse  dièses  lelzten  Theiles  der 
Anlage  —  imd  das  isl  ein  wichtiger  Punkt  —  wird  variiren  je  nach 
dem  System  und  zwar  entsprechend  dem  Wirkungsgrade  der  einzelnen 
Système. 

Wenn  man  dièse  Eintheilung  zu  Grunde  lejit,  gewinut  man  eine  gewisse 
Sichtung  bei  der  umfangreichen  Materie. 

Die  eigenlliche  Betrachtung  der  tcchnischen  und  wirlhschafllichen 
Gesichlspunkte  bal  nach  Eintheilung  in  folgende  7  Punkte  statlgefunden. 
Zuerst  habe  ich  die  «  Wirkungsgrade  *  der  einzelnen  Système  beleuclilet, 
im  Anschluss  daran  die   «  Anlagekoslen  »,  die  zum  Theil  aus  diesem 


recourir  à  de  gros  fers  dont  la  hauteur  peut  être  évaluée  à  25  cm.  Pour  la  voie 
à  rail  unique,  on  emploie  des  rails  dont  la  hauteur  varie  de  5,  6  à  7  cm., 
suivant  la  dimension  de  la  locomotive.  Ceux-ci  sont  ainsi  beaucoup  plus  légers 
que  ceux  dont  on  se  sert  dans  les  autres  systèmes,  car  ils  n'ont  que  le  1/5, 
ou  au  plus  le  \j\  de  la  section  transversale  des  autres. 

Toule  installation  de  traction  de  bateaux  qui  reçoit  l'énergie  électrique  d'une 
station  centrale  se  divise  en  trois  parties  principales. 

La  voie,  que  ce  soit  un  rail  établi  sur  le  chemin  de  halage  ou  au-dessus  de 
lui,  que  ce  soit  le  chemin  de  halage  ordinaire  lui-même,  que  ce  soit  l'eau  ou  la 
chaîne,  peut  être  désignée  sous  le  nom  générique  de  rails.  La  seconde  partie  de 
l'installation  se  compose  des  appareils  proprement  dits  de  traction,  tels  que  les 
locomotives,  les  appareils  d'enroulage  que  de  Bovet  place  sur  le  bateau,  les 
wagonnets  que  Lamb  fait  courir  sur  le  cûble.  La  troisième  parlie  de  rinstallalion 
est  formée  par  les  générateurs  d'énergie  électrique  et  les  appareils  conducteurs. 
Celte  dernière  partie  reste  la  même  dans  tous  les  sept  systèmes  que  nous  avons 
examinés.  Peu  importe,  en  effet,  le  mode  de  fonctionnement  de  chaque  système; 
il  faut  que  le  courant  électrique  parvienne  à  chaque  locomotive,  qu'il  s'agisse  de 
courant  continu  ou  de  courant  alternatif.  Seules  les  dimensions  de  cette  dernière 
parlie  du  dispositif  —  et  cela  constitue  un  point  important  —  varieront  avec 
chaque  système,  et  en  réalité  suivant  le  degré  d'efficacité  de  chacun  d'eux. 

Si  on  prend  pour  base  cette  division,  on  arrive  a  passer,  en  quelque  sorte,  au 
crible  de  la  discussion  ce  sujet  d'une  si  vaste  envergm-e. 

Un  examen  entrepris  particulièrement  au  point  de  vue  technique  et  écono- 


2-  SECTION.  —  5«  SÉANCE.  359 

Wirkungsgrade  resultiren,  als  dritlen  Punkl  die  «  Bedienungskoslen  », 
als  vierten  die  «  Wahrscheinlichkeit  von  Belriebsslôrungen  »,  einen  sehr 
wichligen  Punkt,  als  fùnften  die  «  Stôrungcn  die  der  andcre  Treidelverkehr 
mit  Pferden  und  Menschen  erleidel  »,  als  sechsten  die  «  Bedienung,  die 
an  den  Schleusen  zu  geschehen  hat  »,  und  aïs  siebenten  die  Frage  : 
«  inwieweit  werden  bei  den  einzelnen  Systemen  die  Gewohnheilen  der 
Schiffer  geàndert  »  ? 

Es  ist  nun  nalûrlich  nicht  môglich,  in  der  kurzen  Zcit,  die  mir  hier  zur 
Verfùgung  sleht,  sàmmtliche  Punkle,  die  in  dem  Bericht  behandelt  sind, 
zu  repeliren;  ich  kann  mich  nnr  auf  einzelne  charaklerislische  Punkte 
beschranken. 

Zuerst  môchte  ich  auf  den  Wirkungsgrad  und  den  Einfluss  desselben 
auf  die  Wirthschaftlichkeit  der  ganzen  Anlage  eingehen.  Dicser  Punkt  ist 
besondcrs  wichtig ;  auch  wird  sich  hiermit  vermuthlich  nachher  die  Dis- 
kussion  ein  wcnig  beschâftigen.  Zuerst  môchte  ich  bemerken,  dass  Schiffs- 
schrauben,  die  mit  so  kleiner  Geschwindigkeit  arbeiten  wie  hier,  einen 
geringen  Wirkungsgrad  haben  :  im  allgemeinen  nur  25  Prozent.  \Yenn 
sich  die  Konslrukteure  daran  machen,  die  Schrauben  zu  verbessern,  wird 
man  sicher  gùnstigere  Resultate  erzielen,  wie  es  ja  auch  schon  geschehen 
ist;  jedenfalls  wird  man  ùber  35  Prozent  schwerlich  kommen.  Die  besten 
Resultate,  die  mir  bekannt  sind,  halten  sich  auf  dieser  Ilôhe  ;  es  giebt  eben 


mique,  a  en  outre  donné  lieu  à  une  classification  qui  embrasse  Us  sept  points 
suivants  :  Primo,  j*ai  examiné  le  a  rendement  »  de  chaque  système;  secundo, 
comme  s*y  rattachant,  les  a  frais  d^installation  o  résultant  en  partie  de  ce  même 
degré  d*efficacité  ;  tertio,  les  a  frais  d*exploitation  »;  quarto,  la  «  probabilité 
dlnterruptions  dans  Texploitation  »,  point  d'une  très  grande  importance; 
quinto,  les  a  interruptions  auxquelles  est  exposée  Findustrie  ordinaire  du  halage, 
pratiquée  au  moyen  des  chevaux  et  des  hommes  »  ;  sexto,  le  «  service  à  effectuer 
aux  écluses  »,  et  septimo,  la  question  de  savoir  «  dans  quelle  mesure  les  habi- 
tudes des  bateliers  pourront-elles  être  modifiées  par  chacun  de  ces  systèmes  »? 

Il  ne  m*est  naturellement  pas  possible,  dans  le  peu  de  temps  dont  je  puis 
disposer  ici,  de  reparler  de  toutes  les  questions  qui  sont  traitées  dans  mon 
rapport;  je  suis  donc  forcé  de  me  borner  à  quelques-uns  des  points  caractéris- 
tiques. 

Je  voudrais  d  abord  traiter  la  question  du  rendement  et  de  Tinfluence  de  ce 
rendement  sur  Téconomie  de  toute  Tinstallalion.  C'est  là  un  point  capital  et  c'est 
vraisemblablement  sur  lui  que  roulera  dans  une  certaine  mesure  la  discussion 
ultérieure.  Je  dois,  avant  tout,  faire  remarquer  que  l'hélice  des  bateaux,  lors- 
qu'elle fonctionne  à  aussi  petite  vitesse  qu'en  l'espèce,  a  un  faible  rendement, 
en  général  25  pour  100  seulement.  Quand  les  constructeurs  seront  parvenus  à 
améliorer  l'hélice,  on  obtiendra  certainement  de  meilleurs  résultats  que  jus- 
qu'ici; en  tout  cas  on  pourra  dilïicilement  dépasser  55  pour  100.  Les  meilleurs 
résultats  dont  j'aie  connaissance  ne  dépassent  pas  ce  chiffre;  le  tant  pour  100 
est  un  peu  plus  ou  un  peu  moins  élevé,  suivant  que  l'hélice  laisse  plus  ou  moins 


360  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

etwas  mehr  odcr  wcniger  Prozenlc,  je  nachdem  die  Schraube  ausfallt.  Das 
Cheval  électrique  hat  einen  bedeulend  besseren  Wirkungsgrad  als  die 
Schraube  und  noch  besser  ist  der  Wirkungsgrad  der  anderen  Système, 
sodass  sich  folgendermassen  abstufen  làsst  :  Schraube  —  Cheval  élec- 
trique —  die  îîbrigen  Système  ;  und  dièse  hallen  sich  ziemlich  die  Waage. 
In  meinem  Bericht  habc  ich  fur  den  Wirkungsgrad  des  Cheval  électrique 
keine  bestimmten  Zahlen  gegeben,  da  mir  solclie  nicht  zur  Verfùgung 
standen.  Ich  habe  nur  den  Punkt  berûhrl,  dass  die  W'agen,  die  auf  dem 
Treidelweg  laufen,  zur  ihrer  eigenen  Bewegung  eine  nicht  unbedeutende 
Kraft  und  Arbeit  brauchen.  In  den  Berichlen  des  Uerrn  La  Rivière  sowie 
des  Herrn  Gérard  sind  Zahlen  ùber  das  Cheval  électrique  mitgetheilt 
worden,  und  ich  muss  sagen,  dass  die  Zahlen  meine  Annahmen  nach  der 
ungùnstigen  Richtung  bei  weitem  ûberschreiten;  ich  hâtte  nicht  geglaubt, 
dass  so  viel  mehr  Kraftvcrbrauch  nothwendig  wâre,  als  es  thatsâchlich 
der  Fall  ist.  Auf  Seite  18  des  Berichts  des  Ilerrn  Gérard  ist  angegeben,  wie 
viel  eflcktive  Pferdekrâfte  nothwendig  sind,  um  die  reine  Nulzleistung  zu 
erhalten,  und  es  geht  daraus  hervor,  dass  43  Prozenl  Energie  mehr  aufzu- 
wenden  sind  beim  Cheval  électrique  als  bei  der  Lokomolive  der  Einschie- 
nenbahn.  Das  ist  auch  ganz  erklârlich,  denn  aus  den  vorliegenden  Zahlen 
erhellt,  dass  zur  eigenen  Bewegung  des  Cheval  électrique  mindesteiis  20, 
bei  schlechten  und  nassen  W^egen  25  und  noch  mehr  Prozent  der  erstroblcn 
Wutzkraft  nôthig  sind.  Es  làsst  sich  nicht  leugnen,  dass  man  die  Chevaux 
électriques  besser  bauen  kann  aïs  diejenigen  welche  in  Frank reich  in 


à  désirer.  Le  Cheval  électrique  possède  un  rendement  beaucoup  plus  avanta- 
geux que  celui  de  Thélice,  et  encore  meilleur  est  le  rendement  des  autres  sys- 
tèmes, de  sorte  qu'il  y  a  lieu  d'adopter  la  gradation  ascendante  ci-après  :  Hélice 
—  Cheval  électrique  —  Autres  systèmes  ;  ces  derniers  vont  de  pair  à  peu  près. 
Dans  mon  rapport,  je  n'ai  pas,  au  sujet  du  rendement  du  Cheval  électrique, 
donné  de  chiffres  précis  ne  les  ayant  pas  sous  la  main.  J'ai  seulement  signalé 
ce  point  que  les  véhicules  qui  circulent  sur  le  chemin  de  halage  exigent,  pour 
leur  propre  mouvement,  une  force  et  un  travail  qui  ne  sont  pas  négligeables.  Les 
rapports  de  M.  La  Rivière  et  de  M.  Gérard  donnent  des  chiffres  au  sujet  du 
Cheval  électrique,  et  je  dois  dire  que  ces  chiffres  dépassent  encore  de  loin 
mon  attente  dans  le  sens  défavorable  ;  je  n'aurais  jamais  cru  qu'il  y  eut  une  con- 
sommation d'énergie  pareille  à  celle  qui  a  lieu  réellement.  A  la  page  18  de  son 
rapport,  M.  Gérard  a  indiqué  combien  de  force  en  chevaux  effective  est  néces- 
saire pour  obtenir  un  fonctionnement  utile,  et  de  ces  indications  il  résulte  que  la 
dépense  d'énergie  électrique  est  de  45  pour  100  plus  élevée  avec  le  Cheval 
électrique  qu'avec  la  Locomotive  pour  voie  à  rail  unique.  C'est  ce  qui  est  très 
facilement  explicable,  attendu  que  des  chiffres  qu'il  met  sous  nos  yeux  il 
appert  que,  pour  le  mouvement  propre  du  Cheval  électrique,  il  faut  au  moins 
20  pour  100,  et  sur  les  chemins  mauvais  ou  mouillés,  25  pour  100  et  même 
plus  de  la  force  utile  que  l'on  parvient  à  obtenir.  11  ne  faut  toutefois  pas  passer 
sous  silence  qu'il  est  possible  de   mieux   construire  les  Chevaux  électriques 


J 


2'  SECTION.  -  5-  SÉANCE.  r,OI 

dcr  Nàhe  von  Douai  im  Belriebe  sind,  und  Herr  Gérard  hat  ja  schon  einen 
ctwas  besseren  Wirkungsgrad  durch  cine  bessere  Anordming  der  Ueber- 
Iragung  zwischen  Ràdcr  und  Motor  crreicht.  Jedenfalls  muss  man  rechnen, 
dass  die  Chevaux  électriques  55  Prozent  Energie  mehr  brauchen  als  die 
Lokomotiven,  die  sieh  auf  Geleiscn  bewegen,  wie  bei  der  Einschienenbahn. 
icii  môchle  nnn  noch  kurz  auseinanderseizen,  inwieweit  der  Wirkungs- 
grad die  Wirthschaniichkeit  beeinflussl.  Es  liegt  auf  der  Hand,  dass  man 
proportional  dem  Kraflmehrverbrauch  von  35  bis  40  Prozent  zur  Eigen- 
bewegung  aucli,  mehr  Koslen  in  der  Primàrslation  hat.  Dann  ist  zu 
berùcksichtigen,  dass  die  Leitungsanlagen  grôsser  werdcn  mùssen,  die 
ganze  Anlage  muss,  wenn  sie  40  Prozent  Energie  mehr  liefern  soll, 
entsprechend  grosser  sein.  Wo  die  Einschienenbahn  zwei  Dampfmaschinen- 
Einheiten  nôlhig  hal,  haben  die  Chevaux  électriques  5  Einheilen  nôthig. 
Die  Gesammtanlagekosten  werden  zwar  nicht  genau  um  40  Prozent  steigen, 
vielleicht  nur  um  50;  aber  die  Sleigerung  des  Anlagckapitals  ist  doch 
ziemlich  hedeulend.  Ich  habe  in  dem  Berichl  auf  Seite  11  und  12  ange- 
gebon,  >vie  viel  ùberhaupl  in  Prozenlen  des  Anlagckapitals  die  Encrgieer- 
zeugungs-  imd  Energiefoi  tleilungsanlagen  ausmachen,  und  es  geht  daraus 
hervur,  dass  fast  die  Ilàlfle  des  gesammten  Anlagekapilals,  nâmlich  elwa 
46,  47,  48  Prozent  hierfùr  anzuwenden  ist,  so  dass  also  die  Erhôhung 
des  Anlagckapitals,  bedingt  durch  einen  schlechtcn  Wirkungsgrad,  nicht 
unbedeutcnd  ist.  Man  soll  deshalb  darauf  achten,  dass  einerseits  der 
Mechanismus,  dcr  zur  Uebertragung  der  Stùtzkraft  auf  den  Erdboden,  in 


que  ne  le  sont  ceux  qui  fonctionnent  en  France  pri»s  do  Douai,  et  M.  Gérard 
a  déjà  réussi  à  obtenir  un  rendement  un  peu  meilleur  par  une  meilleure  organi- 
sation de  la  transmission  entre  les  roues  et  le  moteur.  De  toute  façon  cependant, 
il  faut  compter  que  les  Chevaux  électriques  dépensent  35  pour  iOO  d'énergie 
électrique  de  plus  que  les  locomotives  se  mouvant  sur  voie  ferrée,  telle  que  le 
chemin  à  rail  unique. 

Je  voudrais  encore  expliquer  succinctement  dans  quelle  mesure  le  rendement 
influe  sur  Téconomie.  Il  tombe  sous  le  sens  que  les  frais  de  la  station  primaire 
augmenteront  proportionnellement  à  la  dépense  d'énergie,  soit  de  55  à  40  pour  100. 
Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  les  conducteurs  devront  être  plus  gros,  que 
toute  l'installation,  si  elle  doit  fournir  iO  pour  iOO  de  plus  d'énergie,  devra  être 
agrandie  dans  une  mesure  correspondante.  Là  où  la  voie  à  rail  unique  exige 
2  unités  de  machines  à  vapeur,  les  Chevaux  électriques  exigeront  5  unités. 
Certes  les  frais  totaux  d'installation  ne  s'élèveront  pas  exactement  de  40  pour  iOO, 
mais  peut-être  seulement  de  30  pour  100;  mais,  même  dans  ce  cas,  l'augmenta- 
tion du  capital  d'installation  sera  encore  assez  considérable.  J'ai  dans  mon  rap- 
port, pages  il  et  12,  indiqué  le  tant  pour  100  du  capital  d'établissement  qu'exi- 
gent en  général  les  installations  relatives  à  la  production  et  au  transport  de 
l'énergie  électrique,  et  il  en  résulte  que  ce  tant  pour  cent  atteint  presque  la 
moitié  du  capital,  soit  à  peu  prés  46,  47  et  48  pour  iOO,  et  que  par  suite  un 
mauvais  rendement  entraine  un  accroissement  de  capital  d'établissement  qui  est 


362  PROCÈS- VEftBAl  X  DES  SÉANCHS  DES  SECTIONS. 

welcher  Form  es  auch  sei,  einen  gutcn  Wirkungsgrad  an  sich  ha!  —  das 
hat  aber  weder  die  Schraube,  noch  der  Wagen,  der  unmitlelbar  auf  dem 
Treidelwege  làuft,  —  und  ferncr  soll  man  darauf  achlen,  dass  die  Uebei^ 
Iragung  vom  Elcklroniolor  nach  den  Ràdern  einen  môglichst  gulen 
Wirkungsgrad  besitzt,  das  heisst,  man  soll  Zahnrâder  verwenden  und  keinc 
Schnecken,  die,  selbst  wenn  man  sie  mit  den  vorzûglichsten  neucn  Mitlein 
ausfùhrt,  immer  noch  einen  schlechteren  Wirkungsgrad  haben  als  zum 
Beispiel  zwei  Zahnradvorlege,  die  sonsl  nôlhig  sind. 

Ich  môchle  iin  Uebrigem  noch  eine  Bemerkung  zu  dem  Bericht  des 
Hcrrn  Gérard  machen.  Herr  Gérard  nimmt  an,  dass  das  System  der 
Einschienenbahn  jetzt  noch  mit  Zahnrad  und  Zahnstange  projektirt  wird. 
Unsere  Vorschlâge,  die  au  dem  vorigen  Schifffahrtskongress  in  dem 
Berichte  der  Herren  de  Schryver  und  Zoone  enlhallen  sind,  bczogen  sich 
auf  den  Brùsseler  Seekanal,  wo  wir  mit  1500  Kilogramm  Zugkraft  zu 
rechnen  hatlen;  dort  war  eine  Zahnstange  vorgesehen.  Auch  am  Finow- 
kanal  ist  dies  geschehen,  wcil  wir  glaubten,  dièses  Mitlcl  probiren  zu 
mùssen.  Aber  schon  nach  14  Tagen  nahmen  wir  die  Zahnstange  herunter, 
und  erzielten  ein  gùnstîges  Résultat,  da  wir  ùber  hohe  Adhasion  verfùgten. 
Die  Adhasion  ist  so  gross,  dass  wir  auf  aile  Fâlle  mit  einem  Gcwicht  der 
Lokomotiven  auskommen,  welches  der  vierfachen  Zugkraft  cntsprichl. 
Herr  Gérard  setzt  dasselbe  in  seincm  Bericht  auf  das  zehnfache  an  und 


loin  d*être  sans  importance.  On  doit  donc  d'une  part  prendre  soin  que  le  méca- 
nisme indispensable  à  la  transmission,  sous  une  forme  quelconque,  de  la  force 
d*appui  au  sol,  ait  par  lui-même  un  bon  rendement,  —  ce  que  n'ont  ni  Thélice 
ni  la  locomotive  qui  circulent  directement  sur  le  chemin  de  halage,  —  et  en 
outre  il  faut  veiller  à  ce  que  la  transmission  de  Faction  de  F  électro-moteur  aux 
roues  ait  un  aussi  bon  rendement  que  possible,  ce  qui  revient  à  dire  qu*il  faut  se 
servir  de  roues  dentées  et  jamais  de  vis  sans  fin,  lesquelles,  lors  même  qu^elles 
sont  munies  de  tous  les  perfectionnements  les  plus  récents,  ont  toujours  un  plus 
mauvais  rendement  que,  par  exemple,  un  dispositif  à  double  roue  dentée,  d'ail- 
leurs nécessaire. 

Je  dois  au  surplus  faire  une  observation  au  sujet  du  rapport  de  H.  Gérard. 
M.  Gérard  admet  qu'un  projet  de  voie  à  rail  unique  devra,  aujourd'hui  encore, 
comporter  toujours  Fusage  d'une  roue  dentée  et  d'une  crémaillère.  Nos  pre- 
mières propositions,  qui  se  trouvent  dans  le  rapport  de  MM.  de  Schryver  et  fils, 
au  précédent  Congrès  de  Navigation,  avaient  trait  au  canal  maritime  de  Bruxelles 
où  nous  avions  à  compter  avec  une  force  de  traction  de  1500  kilogrammes, 
et  là  l'emploi  d'une  crémaillère  était  prévu.  C'est  aussi  ce  qui  a  été  fait  sur  le 
canal  de  Finow,  parce  que  nous  croyions  bon  d'expérimenter  ce  procédé.  Mais 
quinze  jours  ne  s'étaient  pas  écoulés  que  nous  mettions  de  côté  la  crémaillère, 
en  obtenant  un  résultat  plus  favorable  avec  une  forte  adhérence.  L'adhérence 
est  assez  forte  pour  que  dans  tous  les  cas  il  nous  ait  suffi  du  seul  poids  de  la  loco- 
motive, lequel  correspondait  au  quadruple  de  l'effort  de  traction.  M.  Gérard 
dans  son  rapport  évalue  ce  poids  au  décuple,  et  c'est  ainsi  qu'il  arrive  à  des 


2*  SECTION    —  .V  SÉANCE.  365 

kommt  so  zu  Lokomotiven,  die  unausfûhrbar  sind.  Unsere  Lokomotiven 
^'iegen  2-  bis  4000  Kilogramm,  erfordern  also  nur  schr  Icichte  Schienen, 
wâhrcnd  er  Lokomoliven  von  10000  Kilogramm  nôthig  haben  wùrde.  Ich 
môchtc  zur  Erluuterung  noch  bemerkcn,  dass  wir  bci  trockenen  Schienen 
ùber  eine  Zugkraft  vcrfùgten,  die  1  :  2,5  von  dem  Adhàsionsgewicht 
betrug.  Das  Verhallnis  war  1  :  3  bei  feuchlen  und  1  :  4  bei  geôlten 
Schienen,  die  ja,  da  Oel  ans  der  Maschiiie  abfliesst,  vorkommen  kônnen. 
Dann  kann  man,  aber  auf  den  kurzen  Strecken,  durch  Sandstreuen  die 
Adhâsion  vergrôssern.  Zur  Erklarung  môchte  ich  betonen,  dass  es  nicht 
nôlhig  ist,  die  Zugkraft  ùbermàssig  zu  sieigern.  Wenn  das  SchifF  aniahrt, 
bat  man  keincn  Wasserwiderstand  ;  der  Wasserwiderstand  gehl  mit  einem 
verhàltnismàssig  sehr  klcinen  Betrage  anfangend  progressiv  mit  der 
Geschwindigkeit  nach  oben,  sodass  wir  wàhrend  der  Période  des  Anfahrens 
die  ûberschiessende  Kraft  zur  Beschleunigung  verwenden  kônnen.  Die 
Yersuche  haben  gezeigt,  dass  wir  anstandslos  in  2  Minuten  einen  Schlcppzug 
in  Bewegung  sctzen,  und  das  genûgt  fur  die  Praxis  voUstândig.  Wir  haben 
den  ausserordenllichen  Yortheii  bei  den  leichten  Lokomotiven,  dass  die 
Zugkraft  langsam  angreift,  sodass  der  Treidelbaum  nicht  zerstôrl  werden 
kann. 

Ich  will  mich  kurz  fassen,  da  ja  vermuthlich  in  der  spâteren  Discussion 
noch  Gelegenhcit  sein  wird,  Einzelnes  nachzuholen,  und  môchte  von  den 


locomotives  impraticables.  Nos  locomotives  pèsent  de  2  h  4000  kilogr.  et  ne 
demandent  par  conséquent  que  des  rails  très  légers,  tandis  que  pour  lui,  il  fau- 
drait des  locomotives  pesant  10000  kilogr.  Je  dois  également  faire  observer  que 
nous  disposions  avec  des  rails  secs  d*un  effort  de  traction  qui  était  au  poids 
adhérent  comme  1  est  à  2,5.  La  proportion  était  de  1  à  3  avec  des  rails  mouillés, 
et  de  1  à  4  avec  des  rails  huilés,  ce  qui  peut  arriver  lorsque  de  Thuile  coule  do 
la  machine.  L*adhérence  peut  alors  être  rendue  plus  grande  en  jetant  du  sable. 
A  titre  d'explication,  je  dois  insister  sur  ce  qu'il  n*est  nullement  besoin  d'aug- 
menter démesurément  Teffort  de  traction.  Quand  le  bateau  démarre,  on  ne  ren- 
contre aucune  résistance  de  la  part  de  Teau;  la  résistance  relativement  peu 
élevée  de  Teau  va  en  augmentant  progressivement  avec  la  vitesse  de  sorte  que, 
pendant  la  période  de  mise  en  marche,  nous  pouvons  employer  l'excédent  de 
force  à  accélérer  le  mouvement.  Les  essais  ont  démontré  que  nous  pouvons  sans 
délai,  en  deux  minutes,  mettre  en  marche  un  convoi  de  bateaux,  ce  qui  est  plus 
que  suffîsant  dans  la  pratique.  Nous  avons  ce  très  grand  avantage,  grâce  aux 
locomotives  légères,  que  l'effort  de  traction  agit  lentement,  de  sorte  que  le  mât 
de  halage  ne  peut  pas  être  délioiit. 

J'abrège  ;  car  j'espère  que,  dans  la  prochaine  discussion,  l'occasion  me  sera 
fournie  de  revenir  sur  quelques  détails;  je  ne  m'arrêterai  donc  que  sur  un  seul 
des  sept  points  que  j'ai  visés,  à  savoir  :  qu  advient-il  en  ce  qui  concerne  les  inter- 
ruptions d'exploitation? Ce  point  est  de  la  plus  haute  importance,  car  il  est  évi- 
dent que  toute  l'industrie  du  halage  restera  interrompue  du  moment  où,  à  un 
endroit  quelconque,  le  système  de  conduite  qui  pourvoit  au  service  le  long  du 


564  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

7  Punkten  nur  noch  einen  Punkt  berùhrcn,  nârniich  :  >vic  steht  es  mil 
Betriebsstôrungen?  Dieser  Punkt  ist  sehr  wichtig,  denn  es  licgt  auf  dcr 
Hand,  dass  sofort  der  ganze  Verkehr  geslôrt  wird,  sobald  an  irgend  cinor 
StcUe  dieser  Rohrieilung,  die  lângs  dem  Kanal  den  Dienst  versielit,  eine 
Slockung  enlsteht.  Man  soll  deshalb  bei  der  Construction  von  Schlepps- 
chifrfabrtsanlagen  nur  Elemente  verwenden,  die  nicht  complicirt  sind, 
nur  wenige,  derbe  Teile  benutzen.  Dieser  Gesichtspunkt  war  insbesondere 
auch  massgebend  fur  die  Construction  der  Einschienenbahnen;  denn  es 
sind  bei  derselben  nur  Elemente  verwendet  worden,  die  im  electrischen 
Strassenbahnbetriebe  zur  Anwendung  gelangen. 

Meine  Herren,  îchglaube  wohl,  dass  die  Gegenùberstellung  der  einzelnen 
Vorzûge,  die  aus  diesen  Gesichtspunkten  hervorgehen,  zeigt  dass  in  erslor 
Linie  die  Système,  die  sich  des  Treidelweges  bedicnen,  wie  es  ja  auch 
Herr  La  Kivicre  belonte,  den  Vorzug  verdienen,  da  sie  die  Gewolmbeilcn 
dcr  Schiffer  nicht  ândern,  daher  die  ersle  Âussicht  auf  Erfolg  habon.  In 
Frankrcicli  werden  wir,  da  die  Materie  dort  ein  Jahr  friiher  in  Angriff 
gcnonimen  ist,  ebenso  in  Belgien  —  und  es  ist  zu  hoffen,  dass  bei  uns  in 
Deutschland  und  anderswo  auch  grosse  Anlagen  entslehen  —  vielleicht 
bald  genaue  définitive  Zahlen,  gegenûl)er  don  heute  vorliegenden,  die  ja 
nur  mehr  oder  weniger  vermulhele  sind,  zu  gewinnen  in  der  Lage  soin. 
{Lebhafler  Bei f ail.) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Kôttgen  de  son  intéressanle 
communication. 

La  parole  est  à  M.  Léon  Gérard  ;  je  le  prie  de  ne  pas  parler  trop  longtemps, 
cor  vous  savez,  messieurs,  que  le  règlement  limite  la  durée  des  discours  à 
un  quart  d'heure. 

M.  Léon  Gérard.  —  Je  craindrais  de  fatiguer  Tattenlion  de  nos  collègues 
si  j  entreprenais  de  résumer  tous  les  points  de  mon  rapport  que  je  suppose 


canal  donnera  lieu  à  un  encombrement.  On  ne  devra  donc  employer  dans  la 
construction  des  appareils  quo  des  éléments  simples,  formés  de  pièces  en  petit 
nombre,  mais  solides.  Ce  point  de  vue  est  intéressant,  notamment  pour  la 
construction  des  chemins  à  rail  unique,  pour  lesquels  il  faut  employer  seulement 
des  éléments  analogues  à  ceux  en  usage  pour  les  tramways  électriques. 

Je  crois  bien,  messieurs,  que  si  l'on  met  en  regard  les  avantages  les  plus  sail- 
lants de  chaque  système  sous  ce  rapport,  ceux  qui  emploient  le  chemin  de  halage 
doivent,  ainsi  que  Ta  déjà  fait  remarquer  M.  La  Rivière,  avoir  la  préférence  ;  car  ils 
ne  jettent  aucune  perturbation  dans  les  habitudes  des  bateliers,  et  par  consé- 
quent ils  ont  plus  de  chance  de  réussite.  En  France,  où  les  études  en  cette 
matière  sont  en  avance  d'une  année,  et  de  même  en  Belgique  —  espérons  que 
chez  nous  en  Allemagne  et  ailleurs  on  créera  aussi  des  installations  de  ce  genre 
sur  une  grande  échelle  —  bientôt  peut-être  sera-t-on  à  même  d'obtenir  des 
chiffres  définitifs,  ceux  que  nous  possédons  aujourd'hui  n'ayant  plus  ou  moins 
d'autre  base  que  des  présomptions.  (  Vif»  applaudissements.) 


2"  SECTION.   -  5'  SÉANCE.  365 

connu;  je  me  propose  donc  simplement  d*en  dégager  deux  éléments 
essentiels,  Tun  qui  pourrait  en  lui-même  servir  de  résumé  à  Tensemble  du 
travail,  Tautre  qui  a  au  contraire  le  caractère  d'un  examen  d'un  des  détails 
d'exécution  et  qui  est  la  discussion  d'appréciations  produites  dans  les 
rapports  précédents  et  résumés  devant  vous. 

Il  parait  comme  conclusion  générale  de  notre  débat,  et  je  m'en  réjouis 
comme  électricien,  que  nous  ne  discutons  plus  ici  s'il  y  a  lieu  ou  non 
d'adopter  l'électricité  comme  moyen  de  traction  mécanique  répandu  sur 
une  grande  longueur  de  canal  et  je  ne  vois  personne  d'entre  nous  con- 
tester l'opportunité  de  l'adoption  de  la  traction  électrique.  C'était  cepen- 
dant le  fond  de  nos  débats  en  1898,  à  Bruxelles. 

La  question  parait  donc  avoir  fait  dans  l'esprit  de  la  grande  généralité 
d'entre  nous  un  pas  décisif  et  l'examen  d'installations  comme  celles  de  la 
Deùlc,  que  nous  avons  vue,  ou  du  canal  de  Charleroi,  dont  les  cléments 
sont  sous  vos  yeux,  conduit  à  cette  conclusion. 

Cependant,  les  choses  ont-elles  marché  si  vite  que  ce  point  de  l'emploi  de 
rélectricilé  ne  soit  plus  à  traiter? 

Je  crois,  quant  à  moi,  utile  d'appeler  l'attention  du  monde  technique  sur 
les  avantages  à  retirer  de  l'adoption  d'un  moyen  mécanique  au  point  de 
vue  du  halagc,  du  touage,  de  la  traction  sur  berge  ou  de  tel  autre  mode 
qu'on  voudra  adopter  pour  la  propulsion  des  bateaux,  pourvu  qu'il  comporte 
la  distribution  de  l'énergie  électrique.  C'est  la  conclusion  essentielle  de 
mon  travail,  qui  malheureusement  vous  est  parvenu  un  peu  tard  mais  que, 
j'espère,  vous  voudrez  bien  relire  à  ce  point  de  vue. 

J'ai  été  amené,  par  suite  de  circonstances  tout  à  fait  spéciales  et  locales, 
ù  étudier  un  canal  particulièrement  difficile  où  se  rencontraient  desécueils 
de  tous  genres.  En  dépit  de  ces  écueils  que  MM.  La  Rivière  etBourguin  ont 
très  bien  décrits  dans  leur  rapport  et  malgré  l'existence  de  chemins 
de  halage  en  mauvais  état  au  point  de  vue  d'une  exploitation  mécanique 
normale,  malgré  l'état  actuel  de  la  voie  navigable,  état  qui,  grâce  à  une  solli- 
citude éclairée,  s'améliore  peu  à  peu  et  qu'on  peut  espérer  voir  excellent 
d'ici  à  un  certain  temps,  la  réalisation  de  la  traction  électrique  sur  ce 
canal  est  un  fait  acquis. 

Dans  des  conditions  qui  paraissaient  à  certains  constituer  d'insurmon- 
tables obstacles,  il  était  hautement  intéressant  de  savoir  si,  oui  ou  non,  il 
était  pratique  et  possible  d'obtenir  une  amélioration  des  conditions  de  la 
navigation  on  appliquant  l'électricité;  ce  premier  point  est  élucidé  par  le 
rapport  de  MM.  La  Rivière  et  Rourguin,  A  côté  de  cela,  un  point  non 
moins  essentiel,  que  je  compte  soumettre  à  votre  examen,  est  celui  de 
savoir  s'il  y  a  bénéfice  pour  la  batellerie  et  pour  le  commerce  en  général 
à  améliorer  les  moyens  de  navigation  d'un  canal  existant  par  l'adoption  de 
procédés  mécaniques,  même  si  la  voie  navigable  oiTre  des  conditions  par- 
ticulièrement difficiles. 

A  cet  égard  j'ai  fait  procéder  à  un  grand  nombre  de  relevés  des  durées 


366  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

de   traversées   des    bateaux  dans    la    partie   exploitée   électriquement. 

Or  nous  nous  trouvons,  par  le  fait  des  conditions  du  cahier  dos  charges 
rédigé  par  les  Ponts  et  Chaussées  belges  et  régissant  Icxploitation  élec- 
Iriquc  du  canal  de  Cliarlcroi»  amenés  à  faire  en  môme  temps  du  halage 
animal  sur  certaines  parties  du  canal  non  encore  exploitées  par  l'électri- 
cité. Je  dois  à  celte  circonstance  d'avoir  acquis  d'excellents  éléments  de 
comparaison,  voire  même  entre  des  chevaux  de  races  diverses;  car  nous 
employons,  soit  des  chevaux  à  rapprocher  du  modèle  des  chevaux  belges 
de  grand  poids,  d'une  valeur  moyenne  de  1200  francs,  cl  des  chevaux  plus 
légers  du  Condray,  de  l  mètre  50  environ  au  garrot,  utilisés  parfois  pour 
le  halage  en  Belgique,  et  de  moindre  valeur.  Au  point  de  vue  de  la  vitesse, 
il  a  été  constaté  que  celle  des  meilleurs  chevaux  de  trait  atteignait  au 
maximum  2250  mètres  à  l'heure  pour  les  chevaux  de  grande  taille,  que 
la  vitesse  des  chevaux  de  taille  moyenne  ne  déplissait  pas  1900  mètres  et 
enfin  que  la  vitesse  commerciale  moyenne  du  bateau  lialé  par  cheval  ne 
dépassait  pas,  dans  ce  canal  où  l'on  rencontre  49  écluses  sur  47  kilomètres, 
1600  mètres  à  l'heure. 

Dans  ces  conditions,  et  en  examinant  très  soigneusement  diverses  portions 
de  canal,  de  1800  mètres  à  5000  mètres,  exploitées  électriquement  dans 
les  régions  comprenant  des  courbes  et  des  écluses  avec  rampes  de 
8  pour  100,  il  nous  a  été  donné  de  constater  qu'avec  une  vitesse  maxima 
de  4  kilomètres,  la  vitesse  commerciale  atteignait  2600  mètres  avec  60  à 
65  bateaux  à  écluser  par  jour. 

Donc,  depuis  que  le  canal  est  exploité  par  un  procédé  mécanique,  la 
vitesse  est  passée  de  1600  mètres  à  2600  mètres,  en  dépit  des  mauvaises 
conditions  préexistantes  de  la  navigation. 

Dans  les  expériences  dont  je  parle,  j'ai  compris  à  dessein  le  temps  con- 
sacré aux  éclusages.  Le  temps  moyen  d'éclusage  est  une  des  données  les 
plus  importantes  dans  les  canaux  du  caractère  de  ceux  que  nous  envisa- 
geons, où  les  écluses  sont  nombreuses  et  rapprochées  ;  or  le  temps  moyen 
d'éclusage  était  autrefois  de  12  à  13  minutes:  il  est  tombé,  grâce  à  l'em- 
ploi des  moyens  mécaniques,  à  4  minutes  pour  la  descente  et  8  pour  la 
montée. 

Je  me  hâte  de  dire  qu'il  n'en  a  pas  toujours  été  ainsi  et  que  l'éducation 
du  conducteur  de  tracteurs,  et  plus  encore  celle  des  bateliers,  a  été  particu- 
lièrement difficile  dans  notre  cas  ;  nous  nous  trouvions  en  face  d'une  popu- 
lation bilingue  très  rebelle  à  tout  changement  d'habitude. 

Toute  la  population  batelière  est  en  elle-même  très  conservatrice  ;  le  fait 
d'appliquer  d'une  façon  assez  rapide  un  procédé  nouveau,  fût-il  excellent, 
constitue  une  des  plus  grandes  difficultés  pratiques  auxquelles  nous,  ingé- 
nieurs, puissions  nous  heurter;  alors  qu'au  début  nous  devions  aller 
jusqu'à  fournir  des  remorques  spéciales  à  tous  les  bateliers,  nous  sommes 
actuellement  sollicités  d'augmenter  la  vitesse  partout  où  c'est  possible;  car 
comme  le  faisait  très  bien  observer  hier  M.  l'Inspecteur  général  de  Mas, 


2-  SECTION,  —  5'  SÉANCE.  367 

Tétat  du  profil  a  de  telles  conséquences  au  point  de  vue  de  TefTort  de 
traction,  dans  un  canal  où  le  rapport  de  la  section  mouillée  du  bateau  à  la 
section  du  profil  du  canal  est  élevé,  que,  dans  certains  endroits,  nous  étions 
obligés  de  prévenir  les  bateliers,  de  surveiller  l'état  de  leurs  remorques  et 
d'indiquer  pour  certains  passages  un  ralentissement  à  la  vitesse  de  î2  kilo- 
mètres et  morne  de  1800  mètres.  Faute  de  ces  précautions  nous  aurions 
augmenté  les  efforts  de  traction  dans  une  mesure  nuisible,  à  la  fois,  aux 
bateaux  et  à  notre  matériel. 

Malgré  cela,  le  débit  maximum  possible  du  canal  existant  est  augmenté 
par  l'adoption  de  moyens  mécaniques,  par  la  réduction  du  temps  d'éclusée, 
et  c'est  là  un  fait  capital. 

Il  y  a  lieu  aussi  d'envisager  la  question  au  point  de  vue  de  l'effet  utile 
du  matériel  flottant  et  cette  considération  a  des  conséquences  directes  au 
point  de  vue  social  ;  dans  le  cas  d'une  exploitation  comme  celle  du  canal 
dont  je  vous  entretiens,  elles  sont  considérables  :  avec  les  petits  bateaux 
de  70  tonnes,  seuls  employés  en  raison  de  la  section  d'une  partie  de  ce 
canal,  l'exploitation  représente  pour  les  bateliers  le  minimum  du  gain 
nécessaire  au  pain  de  chaque  jour  :  riche  est  le  batelier  qui  peut  manger 
de  la  viande  deux  fois  par  semaine.  Cependant  le  trafic  ne  manque  pas  : 
le  canal  relie  les  bassins  houillers  de  Charleroi  au  port  d'Anvers.  Le 
nombre  de  bateaux  est  limité  et  le  nombre  de  voyages  possibles  à  l'aide 
des  anciens  modes  d'exploitation  est  non  moins  limité;  comme  consé- 
quence directe  de  l'adoption  d'un  moyen  perfectionné  de  traction  à  vitesse 
accélérée,  on  obtient  une  augmentation  de  42  pour  100  dans  l'utilisation 
du  matériel  flottant,  à  la  condition  que  la  population  batelière  veuille 
bien  augmenter  son  cflort  de  travail,  condition  qui  n'est  pas  toujours  rem- 
plie, il  faut  bien  le  dire,  par  tous  les  ouvriers.  Cette  augmentation  de 
vitesse  correspond  donc  à  un  accroissement  de  recette  possible  de 
700  francs  par  bateau  et  par  an. 

Ce  sont  là  des  conséquences  assez  importantes  en  elles-mêmes  pour  faire 
oublier  à  ceux  qui  les  réalisent  bien  des  difficultés  et  bien  des  obstacles 
administratifs  qui  accompagnent  l'établissement  de  toute  chose  nouvelle. 
{ Applaudissemen  fs .  ) 

J'aborde  maintenant  l'examen  des  avantages  que  la  traction  électrique 
apporte  à  l'exploitation  de  la  voie  navigable  de  manière  indirecte.  La  distri- 
bution, le  long  d'une  voie  navigable,  d'une  force  essentiellement  malléable, 
plastique  en  quelque  sorte,  comme  l'électricité,  est  susceptible  de  donner 
les  plus  précieux  résultats.  Jusqu'à  présent  la  manœuvre  électrique  ou 
hydraulique  paraissait  devoir  se  limiter  aux  grandes  écluses,  telles  que 
celles  d'Ymuiden,  d'.4nvers  ou  du  Havre.  Cependant  la  divisibilité  et  le  bon 
marché  des  électro-moteurs  les  rendent  applicables  aux  plus  petites  écluses 
et  ce  rôle  ne  fera  que  se  développer  dans  l'avenir. 

Notre  très  excellent  collègue  M.  Galliota  donné,  en  1897,  un  exemple 
typique  de  ce  qu'il  était  possible  de  faire  en  matière  d'alimentation  d'un 


368  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

canal,  en  employant  les  courants  triphasés;  les  questions  d'alimentation  des 
canaux  viennent  grever  et  compliquer  singulièrement  les  conditions  d'exploi- 
tation de  nombre  de  canaux  du  centre  de  TEurope;  je  pense  qu'il  n'est  pas  de 
moyen  plus  économique,  plus  simple,  plus  facile  à  mettre  dans  la  main  de 
tout  le  monde  —  et  c'est  là  un  facteur  très  important  —  que  l'élcclro- 
jnoteur  triphasé  couplé  directement  à  une  pompe. 

J'insiste  très  vivement  sur  ce  qui  peut  ne  vous  paraître  qu'un  détail  : 
application  des  courants  triphasés,  et  c'est  à  dessein  que  je  le  fais.  Si 
l'électricité  a  été  souvent  dans  la  main  c'e  nous  autres,  ingénieurs,  un  oulil 
que  nous  avons  craint  de  confier  à  nos  ouvriers,  ce  n'est  point  la  faute  de 
l'électricité  elle-même;  le  fait  était  imputable  à  la  complication,  à  la  déli- 
catesse des  appareils;  il  en  a  été  exactement  de  même  au  début  de  l'em- 
ploi de  la  vapeur,  tant  que  les  machines  ont  comporté  une  série  de 
rouages  si  délicats  que  la  moindre  réparation  nécessitait  l'intervention 
d'un  ingénieur. 

Aujourd'hui  les  progrès  théoriques  et  pratiques  ont  été  tellement  vite 
que,  dans  le  court  espace  de  temps  qui  s'est  écoulé  depuis  1881,  date  des 
énoncés  théoriques  de  Ferraris  sur  les  courants  triphasés,  jusqu'à  1897, 
tous  les  électriciens  sont  devenus  capables  de  projeter  et  de  construire  des 
machines  si  robustes  et  si  simples  qu'elles  peuvent  être  enfermées  dans 
une  boîte  mise  au  fond  d'un  puits  et  fonctionner  parfaitement  en  ne 
demandant  d'autre  soin  que  le  graissage  par  les  graisseurs  à  réservoirs. 
Une  telle  machine  peut  être  mise  en  marche  par  un  enfant  ;  elle  n'exige  la 
surveillance  de  personne.  Ce  n'est  rien  au  point  de  vue  électrique;  au 
point  de  vue  commercial  et  pratique,  le  fait  est  d'une  importance  énorme; 
car  c'est  en  cela  que  gît  la  possibilité  de  l'emploi  de  la  force  moirice  par  un 
paysan,  ou  par  quelque  sergent  d'eau  qui  n'a  jamais  vu  une  dynamo  de  sa  vie. 

C'est  de  ce  progrès  de  la  mécanique  électrique  qu'il  y  a  lieu  de  faire 
bénéficier  la  masse  par  l'adoption  de  la  distribution  d'énergie  le  long  des 
canaux.  Cette  diffusion  de  la  force  sous  toutes  ses  formes  constitue  un  des 
progrès  les  plus  considérables  du  siècle.  (Applaudissements.)  Tous  ceux 
qui  sont  parvenus  par  un  moyen  quelconque  à  distribuer  l'énergie  ont 
servi  leur  pays  et  la  science.  L'application  dont  nous  venons  de  parler 
donne  à  l'électricité  ce  caractère  de  haute  utilité,  résultant  d'abord  des 
conséquences  sociales  de  son  application  au  point  de  vue  de  la  rémunéra- 
tion de  la  batellerie,  ensuite  au  point  de  vue  de  l'exploitation  rationnelle 
des  voies  navigables  elles-mêmes. 

Je  désire  également  attirer  l'attention  du  Congrès  sur  la  possibilité 
d'obtenir  à  l'aide  de  l'électricité  l'entretien  régulier  des  canaux  par  de 
petits  dragages  destinés  à  prévenir  les  envasements.  L'emploi  des  dragues 
à  vapeur  n'est  guère  possible  dans  les  petits  canaux,  en  raison  du  volume 
de  ces  appareils,  pendant  le  service  normal  d'exploitation.  Or  une  autre 
qualité  de  l'électricité  est  de  fournir  sous  un  très  petit  volume  une  force 
moti'icc  considérable. 


2«  SECTlOiN.  —  5-  SÉANCE.  569 

Une  dynamo  de  80  centimèlres  de  côte  fournit  55  chevaux  de  force 
effective;  quel  volume  devrait  avoir  une  machine  à  vapeur  et  une  chau- 
dière destinées  à  remplacer  un  moteur  de  ce  genre? 

Il  est  donc  possible  de  construire  des  dragues  et  des  suceuses  électriques 
à  très  petit  volume,  susceptibles  de  faire  des  dragages  d'entretien  à  niveau 
plein,  et  ce  pendant  Texploilation  normale;  partout,  il  est  possible  de 
réduire  ainsi  de  façon  importante,  la  durée  des  chômages  actuellement  en 
usage.  Cette  pratique  est  du  reste  inefficace  lorsqu'on  doit  curer  une  lon- 
gueur considérable  de  canal  et  enlever  quelquefois  jusqu'à  4  mètres  de 
vase  par  mètre  courant  de  canal.  Lorsque  la  batellerie,  réduite  à  la  misère 
par  les  chômages,  se  plaint  de  la  longueur  de  ces  périodes  et  que  les  ingé- 
nieurs les  trouvent  insuftisantcs  en  raison  des  travaux  à  effectuer,  ils  ont 
raison  tous  les  deux;  mais  l'électricité  peut  mettre  les  uns  et  les  autres 
d'accord.  {Applaudissements.) 

J'aborde  un  autre  côté  de  la  question.  En  France,  comme  en  Belgique 
et  en  Allemagne,  le  grand  problème  de  l'augmentation  de  l'eflet  utile  des 
voies  navigables  a  soulevé  toutes  sortes  de  difficultés;  l'une  des  plus 
grandes  est  l'établissement  de  la  navigation  de  nuit.  On  m'objectera  qu'à 
part  la  Hollande  et  quelques  parties  de  la  France  qui  ont  établi  la  marche 
forcée,  de  jour  et  de  nuit,  sur  certaines  sections  de  canaux,  la  naviga- 
tion de  nuit  ne  constitue  qu'une  exception;  il  est  cependant  bien  frappant 
de  constater  que,  dans  une  journée  du  mois  de  juin,  le  débit  commercial 
utile  d'un  canal  est  à  peu  près  le  triple  de  ce  qu'il  est  pendant  un  jour  de 
janvier;  cela  ne  provient  ni  des  brouillards,  ni  des  gelées,  mais  simple- 
ment de  l'obscurité.  Conclusion  :  il  y  a  lieu  d'éclairer  les  canaux.  Un 
grand  exemple  a  été  donné  dans  ce  sens  lors  do  la  construction  du  Kaiser 
Wilhelm  Canal  en  Allemagne.  Nous  devons  à  M.  Kôrte  une  excellente 
description  de  cet  éclairage,  qui  a  été  produite  dans  une  autre  Section  du 
présent  Congrès;  c'est  là  encore  une  application  qui  se  généralisera.  Je 
puis  assurer,  au  point  de  vue  technique,  qu'avec  une  très  faible  dépense, 
une  distribution  électrique  établie  le  long  d'un  canal  est  susceptible  de 
donner  un  éclairage  parfaitement  pratique,  sinon  de  manière  à  assurer  un 
service  continuel  de  jour  et  de  nuit,  tout  au  moins  de  façon  à  permettre 
pendant  Thiver  un  service  identique  à  celui  des  jours  d'été. 

Tous  ces  avantages,  précieux  pour  les  petits  canaux  et,  sous  certains  rap- 
ports, utiles  aussi  aux  grands  canaux,  dérivent  tous  de  l'établissement  de 
lignes  électriques  de  distribution  le  long  des  canaux. 

Et  maintenant,  quoique  je  craigne  fort  d'avoir  dépassé  le  quart  d'heure 
que  M.  le  Président  m'avait  très  généreusement  accordé  pour  examiner  les 
questions  en  discussion,  je  demanderai  à  M.  le  Président  l'autorisation 
d'aborder  l'examen  comparatif  des  différents  systèmes  électriques  proposés, 
après  avoir  résumé,  comme  je  viens  de  le  faire,  les  avantages  qui  sont 
communs  à  tous. 

M,  LE  Président.  —  Je  crois  que  nous  devrions  suivre  l'ordre  que  nous 


570  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

avons  fixé  pour  nos  travaux;  nous  avons  encore  à  entendre  M.  Rudolph  et 
la  discussion  générale  s'ouvrira  ensuite.  A  ce  moment  je  pourrai  vous 
donner  à  nouveau  la  parole. 

Je  profite  de  l'occasion  qui  m'est  offerte  pour  vous  rappeler  que  per- 
sonne ne  doit  prendre  plus  de  deux  fois  la  parole  dans  une  même  discus- 
sion, à  moins  que  la  section  tout  entière  n'autorise  un  orateur  à  le  faire. 
Par  conséquent  je  vous  prie,  chacun  à  votre  tour,  de  condenser  vos 
observations  et  de  les  présenter  en  une  seule  fois  pour  que  je  ne  me  trouve 
pas  dans  la  nécessité  de  faire  le  maitre  d'école. 

M.  Léon  Gérard.  —  Alors  je  demanderai  deux  minutes  encore,  puisque  je 
suis  loin  d'avoir  terminé  le  résumé  de  mon  travail. 

Le  rapport  que  je  vous  ai  soumis  constitue  purement  et  simplement  un 
procès-verbal  d'expertises,  un  protocole  d'expériences,  comme  on  dit  dans 
les  laboratoires;  il  contient  un  certain  nombre  de  résultats,  de  chiffres 
sur  ceux  des  modes  d'application  de  l'électricité  au  halagc  ou  au  remor- 
quage qu'il  m'a  été  donné  d'observer;  il  en  est  bien  d'autres,  mais  je 
m'excuse  de  ne  vous  soumettre  que  ceux  que  j'ai  vus,  —  c'est  une  simple 
déposition  de  témoin. 

Il  résulte  de  l'ensemble  que,  dès  maintemcnt,  les  rendements  méca- 
niques, quel  que  soit  le  système  adopté,  sont  en  définitive  acceptables;  ce 
sont  des  rendements  industiûels. 

Qu'il  y  ait  lieu  de  remplacer  une  chaîne  par  une  vis,  d'appliquer  une 
crémaillère,  ou  bien  d'utiliser  un  câble  dans  un  toueur,  ce  sont  là  des 
questions  qui  seront  discutées  dans  de  nombreux  congrès  futurs,  questions 
à  vider  par  les  mécaniciens  intéressés  et  par  tous  les  gens  compétents,  qui 
ne  manqueront  pas  de  traiter  ces  matières  en  leur  temps. 

J'ai  donc  simplement  fourni  un  document;  mais  il  est  un  point  essentiel 
de  discussion  que  je  dois  aborder.  J'ai  écarté  des  chiffres  que  je  vous  ai 
présentés  ce  qui  a  été  essayé  à  Finow  Canal  sur  rail  lisse.  Je  ne  crois 
pas  que  le  tracteur  sur  rail  lisse  puisse  Atre  considéré  comme  un  élément 
industriel  comparable  à  ce  que  serait  le  tracteur  sur  crémaillère  ou  le 
tracteur  sur  route.  Je  pense,  en  d'autres  termes,  que  la  conception  très 
simple  de  M.Galliotel  celle  très  efficace  du  premier  appareil  de  M.  Kôttgen, 
sont  les  solutions  vraies  du  problème,  et  j'attaque  très  vivement  la  solution 
lisse,  seconde  manière  de  M.  Kôttgen. 

Si  les  données  nouvelles  que  nous  apporte  M.  Kôttgen  devaient  se  trouver 
vérifiées  dans  la  pratique,  il  y  aurait  lieu  de  démonter  tous  les  chemins  de 
fer  à  crémaillère  de  la  Suisse,  et  je  crois  que  l'inventeur  aurait  rendu  un 
service  considérable  à  la  mécanique,  en  démontrant  les  erreurs  des  Rig- 
genbach  et  des  Combes  fixant  Tadhérence  sur  rail  lisse  à  10  pour  100  au 
lieu  des  25  et  30  pour  100  admis  par  M.  Kôttgen! 

Je  dis  tout  net  que  je  pense  que  notre  confrère  a  fait  là  une  erreur  expé- 
rimentale, d'ailleurs  excusable  ;  car  l'essai  de  Finow  Kanal  n'a  pas  donné 
lieu  à  exploitation  suivie»  Elle  n'a  pas  subi  l'épreuve  par  tous  les  temps. 


2*  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  571 

Je  pense  que  toute  une  génération  d'ingénieurs  qui  se  sont  occupés  de 
tramways  et  de  chemins  de  fer  n'a  pas  adopté  sans  raison  la  limite  de 
12  pour  100  comme  adhérence  sur  rail;  s'il  en  était  ainsi,  ce  ne  serait  pas 
une  évolution  qui  se  produirait,  ce  serait  une  révolution  dans  l'industrie 
de  la  traction  en  général  et  je  serais  le  premier  à  m'en  réjouir. 

Je  ne  conteste  pas  la  sincérité  des  expériences  et  de  l'expérimentateur; 
mais  j'ai  moi-môme  trop  expérimenté,  depuis  quinze  ans  de  pratique, 
pour  ne  pas  savoir  l'immense  distance  qui  existe  entre  l'expérience  faite 
sur  100  mètres  et  l'expérience  faite  sur  20  kilomètres,  et  pour  ne  pas 
apprécier  qu'il  y  a  un  monde  entre  les  deux.  Je  crois  que  lorsque  vous 
avez  fait  les  premières  expériences  de  Finow  Kanal,  lorsque  vous  avee 
employé  une  crémaillère  et  deux  rails,  vous  étiez  dans  le  vrai,  parce 
que  vous  avez  employé  là  des  moyens  de  traction  qui  se  prêtent  admirable- 
ment à  l'exploitation  de  ces  grands  canaux  où  l'eiTort  de  traction  atteint 
800  ou  900  kilogrammes,  chiffres  que  je  rapporte  dans  les  tableaux  5  et 
7  de  mes  expériences;  je  pense  que  dans  des  canaux  comme  celui  de  Kiel 
ou  le  Merwede  Kanal,  en  Hollande,  la  crémaillère  serait  un  excellent 
moyen  d'adhérence,  moins  efficace  comme  rendement  peut-être  que  le 
système  de  touage  sur  chaîne,  mais  qui  aurait  en  définitive  un  excellent 
rendement  mécanique.  J'ai  mis  en  évidence  que,  quand  vous  tentez 
d^appliquer  ce  moyen,  excellent  pour  de  grandes  forces,  à  de  petits  efforts 
de  traction,  le  rendement  tombe  forcément  en  raison  des  frottements  ;  ce 
pointue  vous  a  pas  échappé  et  vous  avez  pensé  qu'il  suffisait  de  supprimer 
et  un  rail  et  la  crémaillère;  je  vous  mets  en  garde  contre  ce  procédé  pour 
les  petites  forces.  Je  pense  que,  pour  des  vitesses  de  2,  5  ou  4  kilomètres, 
nous  aurons  toujours  un  très  grand  avantage  à  suivre  les  données  qu'a 
définies  et  établies  M.  Galliot;  les  moyens  qu'il  emploie  sont  plus  ou  moins 
perfectionnés;  ses  appareils  supposent,  dit-on,  l'emploi  de  bonnes  routes, 
mais  cette  condition  est  également  essentielle  au  système  Siemens  et,  de 
plus,  quel  est  donc  l'appareil  de  traction  qui  s'accommode  de  mauvaises 
routes?  nos  premiers  chemins  de  fer  étaient  faits  de  remblais  de  cailloux 
sur  lesquels  de  mauvais  dès  en  pierre  reliaient  des  rails  en  fonte;  la  plus 
grande  part  des  progrès  réalisés  en  matière  de  chemins  de  fer  revient  aux 
perfectionnements  de  la  voie. 

Je  conclus  donc  en  disant  que  le  point  essentiel  que  je  conteste  dans 
l'exposé  de  M.  Kôttgen  est  l'emploi  du  rail  lisse  et  je  me  rallie,  pour  les 
canaux  desservis  par  des  péniches  de  500  tonnes  à  vitesse  de  2  à  4  kilo- 
mètres à  rheure,  au  système  français  tel  que  M.  Galliot  et  nous  l'avons 
réalisé  en  France  et  en  Belgique.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Gérard  de  son  intéressante  com- 
munication. Je  donne  maintenant  la  parole  à  M.  Rudolph. 

RuDOLPH.  —  Meine  Ilerren,  wenn  eine  scheinbar  so  einfache  Aufgabe 

M.  RoDOLPU. — Messieurs,  si  une  question  en  apparence  aussi  simple  que  celle  de 


572  PROCÈS-VERBAUX  DES  SEANCES  DES  SECTIONS. 

wie  die  Construction  einer  Lokomotive  fur  den  Schifiszug  noch  niciit  in 
befriedigender  Weise  gelôst  wordcn  ist,  trotzdein  viele  bedeutende 
Mànner  seit  Jahren  daran  arbcilen,  so  ist  das  ein  Zeichen,  dass  doch 
grôssere  Schwierigkeilen  zu  ùberwinden  sind,  als  es  àusserlich  scheint. 
Die  Veranlassung  dazu  liegt  darin,  dass  es  sich  nicht  allein  um  die 
ÂuPgabe  eines  Maschinen ingénieurs,  auch  nicht  um  die  Aufgabe  eines 
Elektrotechnikers  handelt,  sondcrn  um  eine  Sache,  die  die  mechanische 
Schleppschiffahrt,  die  Wasserstrassen  als  solche  und  die  Verkehrsverhàll- 
nisse  intensiv  berùhrt.  Es  wird  daher  wohl  kaum  einem  Constructeur 
gelingen,  ohne  weiteres  eine  Construction  vorzulcgen  und  zu  sagen  :  dies 
ist  das  beste.  Jede  Verwaltung,  wciche  darùber  zu  entscheiden  bat,  welches 
System  sie  einfùhren  will,  wird  sagen  :  ich  will  erst  eine  erprobte  Sache 
sehen  und  dann  von  dem  guten  das  beste  aussuchen  ! 

Meine  Herren,  ich  bin  in  der  glùcklichen  Lage,  wie  ich  in  mcincr  kurzen 
Broschùre  geschrieben  habe,  Ihnen  mittheiien  zu  kônnen,  dass  die  Millcl 
fur  die  praktischen  Versuche  racines  Systems  gesichert  sind.  Zunâchst 
wird  es  in  einer  kleineren  Anlage  praklisch  versucht  werden;  spàter 
wollen  wir  an  preussischen  Wasserstrassen,  wofùr  ich  des  Entgegen- 
kommens  der  preussischen  Regierung  sicher  bin,  die  Sache  im  Grossen 
probiren,  und  ich  bitte  dann  aile  diejenigen,  die  ein  Interesse  daran  haben, 
sich  die  Sache  in  nalura  anzusehen. 

Zu  meinem  System  will  ich  erlàuternd  bemerken,  dass  die  Figur,  wie 
ich  sie  in  meinem  Bcricht  gegeben  habe,  die  Schleppzuglokomotive  dar- 


la  construction  d'une  locomotive  pour  la  traction  de  bateaux,  n'a  pas  encore  obtenu 
une  solution  satisfaisante,  bien  que  beaucoup  d'hommes  considérables  y  tra- 
vaillent depuis  des  années  déjà,  cela  prouve  certainement  qu'il  y  a  des  difficultés 
plus  sérieuses  à  surmonter  qu'on  pourrait  le  croire  à  première  vue.  Et,  en  effet, 
il  ne  s'agit  pas  ici  uniquement  de  la  solution  d'un  problème  du  ressort  de 
l'ingénieur-mécanicien,  ou  de  l'ingénieur-électricien  ;  mais  il  s'agit  d'une  chose 
qui  touche  de  près  la  traction  mécanique  des  bateaux,  les  voies  navigables 
considérées  comme  telles  et  les  conditions  du  trafic.  Il  sera  donc  extrêmement 
difficile  à  un  constructeur  de  réaliser  de  but  en  blanc  un  modèle  approprié  et  de 
dire  :  Voici  ce  qu'il  y  a  de  mieux.  Chaque  administration  qui  aurait  à  statuer 
sur  le  système  à  employer  dira  :  Je  veux  d'abord  procéder  à  des  essais,  et 
ensuite  je  choisirai  le  système  qui  me  semblera  le  meilleur. 

Messieurs,  j'ai  le  plaisir  de  pouvoir  vous  dire,  —  ainsi  que  je  l'ai  déjà  écrit  dans 
ma  brochure,  —  que  les  moyens  de  procéder  à  des  essais  pratiques  de  mon 
système  sont  assurés.  Pour  commencer,  ces  essais  seront  exécutés  pratiquement 
dans  des  limites  quelque  peu  restreintes;  plus  tard,  nous  ferons  des  essais  en 
grand  sur  les  voies  navigables  de  Prusse,  —  et  pour  cela  le  gouvernement  prussien 
m'a  assuré  son  concours,  —  et  je  prierai  alors  tous  ceux  qui  s'intéressent  à 
cette  question  de  venir  assister  personnellement  aux  expériences  projetées. 

En  ce  qui  concerne  mon  système,  je  ferai  remarquer  que  la  figure  qui  se  trouve 
dans  mon  rapport  représente  la  locomotive  de  traction.  La  hauteur  est  d'environ 


2-  SECTION.  —  5*  SÉANCE,  575 

slellt.  Die  Hôhc  ist  etwa  1,20  Mefer;  sic  hat  ein  Gewicht  von  600  bis 
800  Kilo  und  die  Koslen  werden  niclil  erheblich  sein.  Die  Construction  ist 
durch  verschiedene  Patente  im  In-  und  Auslande  gesichert.  Die  Schicne 
selbst  und  die  Tràger  haben  noch  nicht  die  Form,  die  sie  in  Wirkiichkeit 
haben  soilen;  sic  werden  jelzt  noch  in  Vorversuchen  weiler  ausgebildct 
werden.  Ich  wollte  noch  erwàhnen,  dass  der  Wirkungsgrad  dieser  Loko- 
motive  ein  sehr  hoher  ist,  weil  unnùtze  Gewichte  nicht  vorhanden  sind. 
Weiter  môchte  icii  noch  hinzufùgen,  dass  ich  nicht  nur  dièses  System  fur 
hochgehende  Lokomotiven  ausarbciten  will,  sondcrn  auch  fur  solche,  die 
auf  dem  Treidclslcg  laufen.  Die  Bedingungen,  weiche  ich  mit  meinem 
System  zu  erfùllen  mir  vorgesetzl  habe,  habe  ich  vorn  in  meinem  Bericht 
angegeben  und  darf  wohl  sagen,  dass  sie  auch  werden  erreicht  werden. 
Ich  môchte  also  nochmals  darauf  hinweisen,  dass  wir  uns  crlauben  wer- 
den, die  Ilerren  zur  Besichtigung  einzuladen,  wenn  grosse  Versuchs- 
slrecken  dafùr  fertig  sein  werden. 

M.  LE  Président.  —  Avant  de  terminer  la  discussion  générale  sur  la  ques- 
tion qui  nous  occupe,  permettez-moi  d'achever  notre  travail  d'hier  en  sou- 
mettant à  votre  vote  la  résolution  dont  le  texte  a  été  arrêté  d'un  commun 
accord  entre  MM.  de  Mas,  Engels  et  Sympher. 

Cette  résolution  est  ainsi  conçue  : 

«  La  2*  section  propose  au  Congrès  la  résolution  suivante  : 

«  Les  résultats  des  recherches  faites  depuis  le  Congrès  de  Bruxelles,  en 
vue  de  déterminer  la  résistance  des  bateaux  à  la  traction,  justifient  pleine- 
ment la  résolution  adoptée  par  ce  dernier  Congrès,  à  savoir  qu'il  est  néces- 
saire de  poursuivre  les  recherches  et  de  les  mener  parallèlement  avec  des 
bateaux  en  vraie  grandeur  et  avec  des  modèles,  les  premières  pouvant 
seules  donner  des  valeui*s  absolues  exactes,  les  secondes  permettant  d'efTec- 
tuer  rapidement  et  à  peu  de  frais  la  comparaison  entre  les  différents  types 
d'embarcations  ou  les  différents  profils  de  canaux.  » 

Signée  :  Sympher,  Engels,  de  Mas. 


1  m.  20;  elle  a  un  poids  de  600  à  SOOkllogr.,  et  les  frais  ne  seront  pas  excessifs. 
La  construction  en  est  garantie  par  plusieurs  brevets  à  Tintérieur  et  à  Tétranger. 
La  voie  ferrée  et  les  supports  n*ont  pas  encore  la  forme  définitive  qu'ils  auront 
en  réalité;  on  va  encore  les  perfectionner  après  quelques  essais.  Je  voudrais 
encore  faire  remarquer  que  le  rendement  effectif  de  cette  locomotive  sera  consi- 
dérable, étant  donné  qu*on  n*y  rencontre  pas  de  poids  inutiles.  J^ajouterai  égale- 
ment encore  que  je  vais  établir  ces  locomotives  non  seulement  pour  le  système 
surélevé,  mais  également  en  vue  de  leur  emploi  sur  le  chemin  de  halage  même. 
Les  conditions  que  je  me  suis  proposé  de  remplir  avec  mon  système  sont  indi- 
quées au  commencement  de  mon  rapport,  et  je  crois  pouvoir  dire  que  j'arri- 
verai à  les  réaliser.  Je  veux  donc  rappeler  encore  une  fois  que  nous  nous  per- 
mettrons de  vous  inviter  à  venir  voir  notre  installation,  lorsque  de  longs  par- 
cours d*essai  auront  été  complètement  établis. 


574  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  mets  aux  voix  cette  résolution. 

La  résolution,  mise  aux  voix,  est  adoptée  à  F  unanimité. 

J'ouvre  maintenant  la  discussion  générale,  en  recommandant  à  nouveau 
aux  orateurs  d'abréger  leurs  observations. 

Le  premier  orateur  inscrit  est  M.  Doniol;  je  lui  donne  la  parole. 

M.  DoNioL.  —  Messieurs,  pour  obtenir  la  meilleure  utilisation  possible 
des  canaux,  il  est  évident  qu'il  ne  suffit  pas  d'assurer  l'économie  aux 
transports  par  eau;  il  faudrait  leur  assurer  en  outre  la  célérité  et  la  régu- 
larité nécessaires  aux  besoins  du  commerce. 

A  ce  point  de  vue,  on  se  trouve  conduit  à  étudier  l'application  en  canal 
courant  de  la  traction  mécanique,  qui,  dans  ces  dernières  années,  avait 
été  appliquée  surtout  sur  des  points  spéciaux,  tels  que  des  biefs  de  par- 
tage à  section  réduite. 

En  ce  qui  concerne  la  traction  électrique  employée  aux  environs  de 
Douai  et  sur  les  canaux  du  Nord,  je  n'ai  rien  à  ajouter  à  ce  qui  a  été  dit 
tout  à  l'heure  par  M.  La  Rivière;  je  ne  dirai  rien  du  rendement  ni  de 
l'adhérence  dont  M.  Gérard  a  parlé  tout  à  l'heure,  mais  j'ai  quelques  observa- 
tions de  détail  particulières  à  présenter  au  sujet  des  chemins  de  halage; 
elles  sont  résumées  dans  une  brochure  qui  vous  a  été  distribuée 
aujourd'hui. 

Il  est  évident  pour  moi  que  la  pose  d'un  rail  unique  est  assujettissanle 
à  ce  point  de  vue  :  elle  oblige  à  maintenir  un  niveau  invariable  pour  la 
chaussée  du  chemin  de  halage,  ce  qui  augmente  les  frais  d'entretien. 

En  outre,  le  monorail  oblige  une  des  deux  roues  d'arrière,  celle  qui 
porte  sur  la  chaussée,  et  la  roue  d'avanl,  ayant  chacune  une  largeur  de 
jante  d'environ  0,215,  à  suivre  toujours  la  même  piste,  ce  qui  tend  à 
former  une  ornière,  tandis  qu'avec  le  cheval  électrique,  c'cst-à-diixî  avec 
un  tracteur  circulant  librement  sur  le  chemin  de  halage,  la  route  par- 
courue varie  et  l'on  est  moins  exposé  à  creuser  des  ornières. 

L'obliquité  caractéristique  pour  le  halage  des  efforts  de  traction  agira 
sur  le  rail  et  pourra  en  exiger  l'ancrage,  ce  qui  aggravera  les  frais  de  pre- 
mier établissement  déjà  augmentés  (relativement  au  système  Denèfle)  par 
la  dépense  qu'occasionne  la  pose  du  rail. 

De  plus,  en  cas  de  croisement,  il  faut  échanger  les  câbles  de  halage  et 
faire  rebrousser  la  locomotive;  cet  inconvénient  est  évité  par  la  Société  de 
Traction  électrique  de  Douai,  qui  applique  le  système  Galliot,  puisqu'elle  a 
installé  le  halage  sur  les  deux  rives  (voie  montante  et  voie  descendante), 
ce  qui  ne  serait  possible  avec  le  système  de  la  maison  Siemens  et  llalske 
qu'en  posant  le  rail  sur  chaque  rive,  c'est-à-dire  en  admettant  une  très 
forte  dépense  de  premier  établissement. 

La  pose  d'un  rail  réduit  l'espace  disponible  pour  les  chevaux  de  halage 
et  entraine  des  installations  spéciales,  telles  que  rail  creux  pour  maintenir 
la  circulation  croisant  le  chemin  de  halage,  estacades  au-dessus  des 
rivages,  etc.,  ce  qui  augmente  encore  les  frais  de  premier  établissement. 


2*  SECTION.  -  .V  SÉANCE.  575 

Le  syslème  Denèfle  se  prête  parfaitement  au  virage;  il  n'en  est  pas  de 
môme  pour  le  système  monorail  avec  lequel,  si  un  Iricycle  a  besoin  d'êlre 
réparé  ou  reste  en  panne,  la  voie  se  trouvera  obstruée  jusqu'au  moment 
où  on  l'aura  ramené  au  garage. 

Ces  inconvénients  n'existent  pas  non  plus  pour  le  Iricycle  qui  circule 
librement. 

En  cas  de  glace,  de  verglas  ou  de  neige,  la  circulation  d'une  des  roues 
motrices  sur  le  monorail  Kôttgen  ou  sur  un  rail  Broca  occasionnera  des 
frottements  considérables;  une  chute  abondante  de  neige  pourra  interrom- 
pre le  service,  tandis  que  les  tricycles  Denèfle  roulent  au  besoin  sur  la 
neige  durcie. 

En  un  mot,  chaque  système  a  ses  avantages  et  ses  inconvénients  ;  le 
système  à  double  file  de  rails  entraînerait  généralement  le  monopole  du 
service  de  traction;  je  ne  parle  donc  que  du  monorail  et  je  déclare  que 
ce  système  est  moins  simple  que  le  système  du  cheval  électrique.  (Applau- 
dissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  de  Bovet. 

M.  DE  Bovet.  —  Messieurs,  avant  d'entrer  dans  l'examen  des  particula- 
rités relatives  à  tel  ou  tel  système,  je  demande  la  permission  d'introduire 
une  remarque  d'ordre  général  au  sujet  de  la  vitesse  de  marche  qu'il  peut 
être  intéressant  de  réaliser  sur  un  canal. 

I.  —  Vitesse  de  marche. 

Celte  vitesse  dépend  évidemment  et  de  la  nature  des  embarcations  et 
des  formes  du  canal  ;  il  ne  saurait  donc  être  question  de  donner  une 
définition  absolue  de  la  vitesse  la  meilleure,  parce  que  celle-ci  est  dans  la 
dépendance  des  deux  éléments  que  je  viens  de  signaler;  mais,  par  un 
exemple,  j'espère  faire  comprendre  tout  l'intérêt  qu'il  y  a  à  essayer  dans 
chaque  cas  de  se  rendre  compte  de  ce  qu'elle  doit  être. 

Je  demanderai  la  permission  de  prendre  cet  exemple  parmi  les  cas  sur 
lesquels  je  possède  des  données  suffisantes  (la  même  manière  de  raisonner 
s'appliquerait  à  tous  autres  cas)  et  je  considérerai  les  canaux  que  doivent 
parcourir  en  France  les  bateaux  qui  circulent  entre  le  Nord  et  Paris. 

Actuellement  les  mariniers  qui  desservent  ce  parcours  font  en  moyenne 
i  voyages  par  an  :  c'est  sûrement  trop  peu,  mais  il  semble  bien  qu'on 
arriverait  à  la  limite  du  progrès  que  l'on  peut  actuellement  considérer 
comme  réalisable,  s'ils  en  faisaient?,  ce  qui,  à  raison  de  520  jours  utiles, 
donne  45  à  46  jours  pour  un  voyage  aller  et  retour.  Sur  de  petits  parcours 
comme  celui-là,  le  temps  passé  en  chargements  et  en  déchargements,  ou 
en  recherche  du  fret,  apporte  un  élément  irréductible  qui  ne  permettra 
jamais  d'arriver  à  franchir  par  an  des  distances  comparables  à  celles  que 
couvrent  par  exemple  aux  États-Unis  des  bateaux  circulant  entre  des 
points  de  départ  et  d'arrivée  très  éloignés. 

Dans  la  cas  considéré,  un  voyage  aller  et  retour  comporte  un  parcours 


37(i  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

total  en  canal  de  382  kilomètres.  Si  la  vitesse  de  marche  est  de  0  m,  70 
par  seconde,  soit  de  2  kil.  500  à  riieure,  il  faudra  y  employer  155  heures 
et,  pour  une  moyenne  de  15  à  16  heures  de  marche  par  jour,  10  jours. 
Notons  que  cetle  vitesse  de  marche  est  d'au  moins  50  pour  100  supé- 
rieure à  celle  des  chevaux,  et,  pour  les  canaux  du  type  français  habituel 
dans  la  région  considérée,  je  crois  qu'on  peut  admettre  sans  erreur 
sensible  qu'elle  correspond  à  un  effort  de  traction  moyen  de  500  kilogr. 
appliqué  à  une  péniche  de  290  à  500  tonnes  de  chargement. 

Si  au  lieu  de  disposer  de  cet  effort  de  traction  de  500  kilogr.,  on  emploie 
un  système  de  traction  qui  permette  d'en  utiliser  600  (je  prends  ce  chiffre 
parce  que  c'est  celui  qui  est  donné  par  la  locomotive  électrique  de 
M.  Kôttgen),  on  pourra  toujours,  avec  une  péniche  de  290  tonnes  de  char- 
gement, réaliser  une  vitesse  de  marche  de  0  m.  95,  soit  3  kil.  500  à 
l'heure.  Le  voyage  aller  et  retour  demandera  alors  un  peu  moins  de 
110  heures,  soit,  avec  la  môme  hypothèse  que  ci-dessus,  7  journées  et 
demie. 

Le  bénéfice  est  de  2  jours  et  demi  sur  le  voyage  complet.  A  priori  c'est 
bien  peu  de  chose;  encore  faut-il  voir  ce  que  coûte  cette  économie  et  ce 
qu'elle  rapporte.  La  journée  de  bateau  est  communément  estimée  en 
France  à  10  francs,  c'est  donc  au  maximum  25  francs  de  gagnés.  Mais, 
dans  le  premier  cas,  le  bateau  aura  dépensé  428,5  chevaux-heure 
comptés  sur  la  remorque;  dans  le  second,  il  en  dépensera  828,5.  En 
admettant  que  l'appareil  tracteur  ait  un  rendement  propre  de  70  pour 
100  tout  compris  —  et  c'est  faire  la  part  belle  à  quelques-uns  de  ceux  qui 
sont  proposés  —  ces  chiffres  équivalent  à  615  et  1185  chevaux-heure 
aux  bornes  des  dynamos  réceptrices.  Soit  une  dépense  supplémentaire 
d'au  moins  570  chevaux-heure  électriques  tout  transportés  au  lieu 
d'utilisation,  à  mettre  en  présence  d'une  économie  de  25  francs. 

Il  me  semble  que  cet  exemple  montre  bien  qu'il  n'y  a  pas  intérêt  à 
augmenter  la  vitesse  au  delà  de  toute  limite,  la  limite  à  admettre 
étant  du  reste  variable  avec  la  nature  de  la  voie  et  celle  des  embarcations. 
Tous  les  éléments  qui  peuvent  influer  restant  les  mômes,  quel  que  soit  le 
mode  de  traction,  je  ne  serais  pas  éloigné  de  croire  que  la  vitesse  qu'il  y 
a  lieu  de  proposer  de  réaliser  avec  des  procédés  mécaniques  de  traction 
doit  être  d'environ  50  pour  100  supérieure  à  celle  que,  sur  la  voie  consi- 
dérée, on  obtient  avec  les  chevaux  de  halage. 

II.  —  Organisation  de  la  Traction. 

La  remarque  que  je  viens  de  faire  à  propos  de  la  vitesse  est  d'ordre 
général,  indépendante  des  appareils  utilisés  pour  la  traction. 

11  y  a  une  seconde  remarque,  d'ordre  général  également,  sur  laquelle 
je  demande  à  m'arrôter  un  moment  avant  d'examiner  ce  qui  peut  être 
spécial  à  tel  ou  tel  système. 

Faut-il  conduire  un  seul  bateau  à  la  fois?  En  peut-on  mener  plusieurs? 


2-  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  577 

Je  crains  que,  faute  d'avoir  élucidé  d'abord  celle  question,  les  uns  et 
les  autres  sous  prétexte  de  Iraclion  mécanique  sur  les  canaux,  aient  parlé, 
sans  se  le  dire  d'abord,  de  choses  différentes,  et  cela  n'a  pas  été  de  nature 
à  éciaicir  la  discussion. 

11  ne  suffit  pas,  en  effet,  d'imaginer  un  appareil  susceptible  de  fournir 
une  quantité  de  travail  déterminée,  il  faut  l'adapter  à  la  nature  du  service 
à  rendre. 

Précisons  donc  : 

11  y  a,  je  pense,  un  premier  point  acquis  :  c'est  ce  que  le  problème 
de  la  traction  mécanique  n'a  d'intérêt  que  pour  les  voies  très  fréquentées. 
Mais  celles-là  mêmes  peuvent  se  diviser  en  deux  catégories  : 

1**  Celles  où  les  biefs  sont  nombreux,  courts  et  inégaux,  séparés  par 
des  écluses  ne  pouvant  donner  passage  qu'à  une  seule  embarcation  à  la 
fois  :  comme  exemple,  je  citerai  le  canal  de  Saint-Quentin; 

2®  Celles  où  les  biefs,  sans  être  nécessairement  égaux,  sont  du  moins 
très  longs  et  par  conséquent  les  écluses,  fussent-elles  petites  encore, 
rares.  Exemple  les  canaux  de  la  région  entre  Dunkerque  et  Douai. 

Pour  les  voies  de  la  première  catégorie,  je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait 
d'hésitation  possible  :  la  traction  individuelle  s'impose,  quel  que  soit  le 
procédé  employé.  Le  tracteur  quel  qu'il  soit,  obligé  d'attendre  à  l'écluse,  le 
passage  de  son  convoi,  donne  une  utilisation  économique  déplorable. 
Les  divers  essais  de  remorquage  en  convois  sur  les  rivières  à  petites 
écluses,  incapables  de  recevoir  tout  le  convoi,  ont  toujours  été  probants 
dans  ce  sens. 

Pour  les  voies  de  la  seconde  catégorie  on  conçoit  qu'il  peut  n'en  pas 
être  nécessairement  de  même.  M.  Kôttgen  écrit  «  les  arrêts  aux  écluses  ont 
peu  d'importance  lorsque  les  biefs  entre  deux  écluses  ont  une  longueur  de 
plus  de  15  kilomètres  ».  Cette  opinion  parait  très  défendable  —  même 
avec  des  longueurs  de  biefs  de  moins  de  15  kilomètres  —  à  condition 
cependant  que  ces  arrêts  ne  soient  pas  trop  longs  ni  le  moteur  mal 
utilisé. 

La  première  condition  amène  à  n'admettre  en  tous  cas  que  des  convois 
d'un  très  petit  nombre  de  bateaux,  puisque  l'arrêt  à  l'écluse  sera  pour 
chacun  égal  au  temps  total  nécessaire  à  l'éclusage  de  tout  le  convoi; 
cette  condition,  du  reste,  est  bien  d'accord  avec  les  possibilités  de  navi- 
gation sur  nos  canaux  d'Europe,  où  le  chenal  étroit  et  sinueux  admettrait 
difficilement  de  longs  convois.  La  seconde  suppose  qu'il  y  a  à  l'écluse  des 
moyens  pour  assurer  le  passage  des  bateaux,  de  façon  que  le  tracteur  qui 
vient  d'y  amener  un  convoi  puisse  repartir  tout  de  suite  avec  un  autre 
convoi  en  sens  inverse.  Cela  est  parfaitement  réalisable. 

Je  crois  que  cette  distinction  était  nécessaire.  Elle  est  d'accord  avec  ce 
qui  s'est  passé.  Je  crois  bien  que  les  premiers  qui,  en  France,  se  sont 
occupés  de  traction  mécanique  ont  eu  en  vue  les  voies  de  la  première  caté- 
gorie. Quand  des  projets  on  est  passé  aux  essais  (système  Denèfle),  les  voies 


378  PROCÈS-VERBADX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

de  cette  espèce  n'étaient  pas  disponibles;  sur  les  unes  en  effet,  le  trafic 
était  insuffisant  et,  sur  les  autres,  pour  assurer  le  transit  d'un  gros  trafic, 
l'administralion  avait  été  amenée  à  monopoliser  le  halage  et  ne  voulait 
pas  s'exposer,  en  y  autorisant  des  essais,  à  risquer  de  troubler  une 
organisation  qui  avait  été  difficile  à  installer.  Il  a  donc  fallu  se  rabattis, 
pour  les  essais,  sur  les  voies  de  la  seconde  catégorie  et  immédiatement, 
devant  les  longs  biefs,  les  initiateurs  de  ces  essais  ont  été  conduits  à 
vouloir  augmenter  la  puissance  de  leurs  appareils  pour  mener  de  petits 
convois  :  de  même,  sur  le  canal  de  Finow,  M.  Kôltgen  a  de  suite 
envisagé  la  conduite  simultanée  de  trois  ou  quatre  bateaux.  Donc,  en 
résumé,  il  y  a  des  circonstances  où  la  traction  individuelle  s'impose  de 
toute  nécessité,  d'autres  où  il  semble  que  le  petit  convoi  soit  admissible  ; 
c'est  une  considération  dont  nous  aurons  à  tenir  compte  dans  la  suite  de 
la  discussion. 

111.  —  Rendements. 

Ceci  dit,  je  viens  à  l'examen  des  divers  systèmes  et  je  suivrai  l'ordre  du 
rapport  de  M.  Kôttgen;  voyons  donc  d'abord  ce  qui  concerne  le  rendement 
dont,  —  comme  le  remarque  M.  Kôltgen,  —  la  répercussion  est  fort 
importante  sur  les  frais  d'installation  et  aussi  d'exploitation. 

11  faut  considérer  la  chose  de  la  façon  suivante  :  De  la  station  généra- 
trice jusqu'à  la  jante  de  la  roue  adhérente,  que  celle-ci  adhère  sur  le  sol, 
sur  un  rail,  sur  un  câble  ou  sur  une  chaîne,  les  divers  systèmes  sont,  ou 
en  tous  cas  peuvent  être,  dans  des  conditions  sensiblement  identiques,  les 
diverses  roues  adhérentes  ayant  en  somme  des  diamètres  tout  à  fait  du 
même  ordre  de  grandeur.  Reste  en  plus  le  travail  nécessaire  à  la  pro- 
pulsion à  blanc,  à  la  vitesse  considérée,  du  tracteur  lui-même  :  c'est  de 
là  que  viendront  les  différences  de  rendement. 

Je  laisse  de  côté  les  systèmes  Lamb  et  Thwaite  Cawley,  étant  parfai- 
tement d'accord  avec  M.  Kôttgen  sur  les  objections  qu'on  leur  peut  fairc, 
et  à  fortiori  le  gouvernail  propulseur  dont  personne  ne  parle  plus. 

Je  crois  parfaitement  que  la  locomotive,  ayant  un  meilleur  chemin  de 
roulement,  aura  un  rendement  supérieur  au  tricycle. 

Cette  locomotive,  M.  Kôttgen  indique  que  celle  qui  a  servi  aux  essais  a 
une  puissance  moyenne  de  12  chevaux  et  peut  donner  un  effort  maximum 
de  600  kilogr.  à  une  vitesse  de  4  kilomètres  et  demi  à  l'heure.  600  kilogr. 
à  4  kilomètres  et  demi  correspondent  à  iO  chevaux,  travail  sur  la  pre- 
mière remorque,  la  locomotive  pour  son  propre  déplacement  en  prend 
donc  2,  et  cela  en  admettant  qu'elle  ne  donne  que  sa  puissance  moyenne 
quand  elle  fournit  un  effort  maximum  ! 

Appliquée  à  la  traction  d'une  péniche  sur  nos  canaux  (je  demande  la 
permission,  pour  ne  pas  risquer  de  me  tromper,  de  continuer  à  raisonner 
sur  des  cas  pour  lesquels  je  possède  des  données  suffisantes)  en  produisant 
un  effort  maximum  de  600  kilogr.  elle  fournirait  une  vitesse  de  marche 


2-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  579 

non  plus  de  1  m.  25,  mais,  comme  je  l'ai  dit  déjà,  de  seulement  0  m.  95  : 
le  travail  sur  la  remorque  serait  de  7,6  chevîiux;  admettons  que  le  travail 
dépense  pour  la  marche  à  blanc  de  la  machine  soit  proporlionnel  à  sa 
vitesse,  il  serait  en  ce  cas  au  lieu  de  2  chevaux  de  1  cheval  et  demi  ; 
soit  pour  7,6  chevaux  utiles  une  dépense  de  9,i  chevaux. 

Dans  les  mômes  conditions,  un  appareil  de  touage  susceptible  du  même 
effort  à  la  même  vitesse  pèserait  sensiblement  1200  kilogr,  :  Si  pour  trac- 
tionner  la  péniche  de  500  tonnes  il  faut  600  kilogr.,  pour  i  200  kilogr. 
en  plus,  il  faudra  2,4  kilogr.  en  plus,  soit  à  la  vitesse  de  0  m.  95,  2  kilo- 
grammètres  un  quart;  c'est  évidemment  négligeable. 

La  locomotive  exige  donc  par  rapport  au  touage  un  accroissement  de 
dépense  d'énergie  de  1/5,  ou  20  pour  100,  sauf  erreur  sur  l'interprétation 
des  données. 

J'admets  du  reste  avec  M.  Kôttgen,  que,  par  rapport  au  tricycle,  l'écart 
sera  encore  plus  grand. 

Et  c'est  bien  ce  qui  résulte  des  chiffres  donnés  dans  le  rapport  de 
MM.  La  Rivière  et  Bourguin  :  ici  les  données  fournies  se  peuvent  inter- 
préter à  coup  sûr.  Ces  messieurs  donnent  par  la  traction  du  tricycle  seul, 
sur  bon  chemin,  à  plat,  abstraction  faite  des  endroits  où  il  faudra  monter, 
87  kilogr.  —  avec  les  engrenages  débrayés  alors  que  normalement  ils 
sont  embrayés.  —  Ils  conservent  ce  chiffre  de  87  kilogr.  aux  diverses 
vitesses  considérées;  admettons-le,  étant  donné  les  faibles  variations  de 
vitesse.  En  présence  d'un  effort  de  traction  de  300  kilogr.  pour  un  bateau 
seul  —  effort  sur  la  remorque  —  on  a  un  effort  total  de  387  kilogr.  au  lieu 
de  301  avec  l'appareil  de  touage,  soit  une  augmentation  de  plus  de 
22  pour  100  —  et  pour  les  raisons  que  j'ai  dites,  il  faut  considéi'er  que  le 
chiffre  de  87  kilogr.  est  faible. 

On  me  dira  que  devant  un  effort  de  600  kilogr.  sur  la  remorque,  ce 
chiffre  de  87  kilogr.  aurait  une  importance  moindre,  —  mais  le  tricycle 
qui  pourrait  le  donner  normalement  devrait  être  tout  autre;  la  dernière 
expérience  citée  par  MM.  La  Rivière  et  Bourguin  et  dont  je  ne  veux  pas 
tirer  argument,  les  auteurs  la  déclarant  anormale,  le  montre  bien. 

Au  surplus,  je  puis  ajouter  ici  une  indication  qui,  pour  ne  pas  se  référer 
exactement  aux  appareils  considérés,  me  parait  cependant  justifiée  en  ce 
sens  qu'elle  fournit  une  indication  précieuse  sauf,  puisqu'il  s'agit  d'appa- 
reils exploités  dans  des  conditions  différentes,  à  lui  appliquer  un  coeffi- 
cient  dont  je  laisse  chacun  juge.  M.  La  Rivière,  en  tenant  compte  des  ren- 
seignements qu'il  vient  d'ajouter  en  séance,  donne  comme  rendement  global 
43  pour  100  pour  le  tricycle  fonctionnant  dans  des  conditions  normales. 
Autre  part  ils  attribuent  au  touage  un  rendement  de  60  pour  100,  cette 
dernière  indication  est  en  dessous  de  la  vérité.  On  obtient  facilement  d'un 
loueur  un  rendement  moyen  de  65  pour  100  et,  quand  il  travaille  au 
voisinage  de  sa  puissance  normale,  de  70  pour  100:  j'entends  ici  le 
rapport  entre  le  travail  indiqué  aux  cylindres  de  la  machine  à  vapeur  et 


380  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

le  travail  récupéré  sur  la  remorque;  dans  le  travail  perdu  figurent  par 
conséquent  le  rendement  propre  de  la  machine  à  vapeur  et  le  travail 
nécessaire  à  la  propulsion  de  toueurs.  Or,  nos  essais  ont  élé  faits  sur  des 
toueurs  remorqueurs,  munis  d'une  seule  machine  faite  pour  actionner 
tantôt  rhélice,  tantôt  l'appareil  de  touage,  et  qui  dans  ce  dernier  cas  est 
conduite  à  une  vitesse  moitié  environ  de  sa  vitesse  normale,  dans  des 
conditions  de  rendement  médiocres  par  conséquent,  bien  inférieures  à 
coup  sûr  à  ce  que  peut  être  le  rendement  d'une  dynamo.  De  plus  la  pro- 
pulsion du  toueur  n'est  pas  négligeable,  alors  que  l'accroissement  de  résis- 
tance due  à  la  surcharge  de  1  tonne  dans  le  cas  du  touage  individuel  l'est 
sûrement. 

En  fait,  en  prenant  le  premier  exemple  cité  par  MM.  La  Rivière  et  Bour- 

.,  ,  ,  280  -f-  1  X  0,74  cnn  u 
gum,  on  aurait  avec  un  appareil  de  touage =t =  2,77  che- 
vaux nécessaires;  et,  en  prenant  pour  l'appareil  de  touage  un  rendement  de 
0,6  bien  inférieur  à  celui  que  j'ai  eu  occasion  souvent  de  relever,  un 
travail  à  dépenser  de  4,6  chevaux  au  lieu  de  6,2,  c'est-à-dire  que  le  tri- 
cycle demanderait  une  dépense  moyenne  de  plus  de  34  pour  dOO  au-des- 
sus de  celle  qu'imposerait  le  touage. 

J'ai  raisonné  sur  les  données  qui  nous  sont  fournies,  tout  en  sachant 
fort  bien  que  les  deux  cas  ne  sont  pas  comparables;  il  s'agit  dans  l'un  d'un 
appareil  relativement  puissant  fait  pour  mener,  soit  plusieurs  bateaux,  soit 
un  seul  h  une  vitesse  à  mon  sens  Irop  grande  sur  les  voies  que  je  considère. 

Force  est  de  prendre  les  choses  ainsi,  puisqu'il  suffit  de  modifier  un 
quelconque  des  éléments  soit  de  la  voie,  soit  des  embarcations  pour  que 
toute  comparaison  directe  devienne  impossible. 

Mais  étant  donné  que,  si  on  veut  considérer  des  tracteurs  puissants  au 
lieu  de  tracteurs  faibles,  il  sera  tout  aussi  facile  de  considérer  aussi  des 
appareils  de  louage  puissants,  il  m'est  permis  de  conclure  que,  au  point 
de  vue  du  rendement  le  touage  individuel  présente  par  rapport  au  tracteur 
sur  route  ou  sur  rail  une  supériorité  dont  les  chiflres  ci-dessus  me  sem- 
blent indiquer  une  limite  inférieure. 

Et  j'ajouterai,  au  sujet  d'une  remarque  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin, 
qu'une  amélioration  de  rendement  ne  se  traduit  pas  seulement  par  l'éco- 
nomie de  charbon  correspondante,  mais  influe  sur  tous  les  frais  d'instal- 
lation. 

IV.  —  Frais  d'installation. 

Il  est  parfaitement  exact  qu'un  service  de  touage  (qu'il  s'agisse  de  trac- 
tion individuelle  ou  de  petits  convois)  nécessite  une  double  ligne  de  dis- 
tribution, le  retour  du  courant  ne  pouvant  se  faire  ni  par  la  chaîne  ni  par 
Teau.  Il  faut  donc  un  fil  de  retour  :  la  ligne  sera  à  placer  sur  les  deux 
berges;  mais  pour  une  quantité  de  courant  donnée,  c'est  le  même  poids 
de  cuivre;  seulement  le  fil  de  retour  vient  augmenter  beaucoup  ce  poids. 


2-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  381 

Une  sera  pas  doublé  par  rapport  au  système  de  la  locomotive,  puisque  la 
quantité  de  courant  à  distribuer  est  moindre;  mais  j'accorde  qu'il  sera 
augmenté  de  70  à  80  pour  100.  De  ce  chef,  les  frais  d'installation  de  la 
ligne  seront  plus  élevés,  ceux  des  stations  le  seront  moins.  Quant  5  la 
voie,  je  ne  suis  plus  d'accord  avec  M.  Kôttgen  quand  il  dit  que  «  la  chaîne 
a  une  durée  beaucoup  plus  courte  que  le  rail  et  exige  beaucoup  plus  d'en- 
tretien ». 

J'ignore  à  quel  prix  M.  Kôttgen  évalue  les  frais  de  première  installation 
de  la  voie,  y  compris  les  artifices  nécessaires  au  passage  des  ponts  et  des 
rivières  :  il  indique  seulement  des  poids  de  rails  de  9  kilos  au  moins,  15 
au  plus. 

Pour  la  chaîne,  je  puis  ôlre  précis  :  en  supposant  le  cas  de  la  traction 
individuelle,  la  chaîne  pèsera  au  maximum  5  kilogr.  le  mètre;  il  y  en  a 
deux,  cela  fait  10  tonnes  par  kilomèlre,  soit,  à  égale  distance  des  prix 
assez  bas  d'il  y  a  deux  à  trois  ans  et  des  prix  excessifs  du  moment 
présent,  sensiblement  3750  francs  par  kilomètre;  les  frais  de  pose  sont  à 
peu  près  nuls.  La  voie  a  un  seul  rail  de  9  kilogr.,  avec  éclisscs,  traverses, 
frais  de  pose,  frais  accessoires  pour  les  points  particuliers,  chemin  disposé 
à  côté  pour  le  passage  des  autres  sortes  de  véhicules;  serait-elle  moins 
cher?  A  coup  sûr,  elle  le  sera  beaucoup  plus,  car  le  touage,  tel  que  je  viens 
de  le  considérer,  est  équipé  par  un  service  à  deux  voies  et  les  expériences 
faites  au  cours  des  essais  de  la  Deule  montrent  qu'il  faut  également  avec 
des  tracteurs  organiser  le  service  à  deux  voies,  bien  avant  les  limites  de 
tonnage  indiquées  par  M.  Kôttgen. 

En  fait  ces  installations  n'intéressent  que  les  grands  trafics;  c'est  donc 
une  voie  sur  chaque  rive,  et  non  une  voie  unique,  qu'il  faut  comparer  à 
la  double  chaîne. 

Pour  l'entretien,  la  chaîne  de  5  kilogr.  ayant  à  supporler  des  efforts  de 
500  à  500  kilogr.  (ces  derniers  au  démarrage)  est  dans  de  meilleures  con- 
ditions que  notre  chaîne  de  touage  de  la  Seine  qui,  avec  un  poids  de  15 
kilogr.  par  mètre  quand  elle  est  neuve,  a  à  supporter  des  efforts  de  traction 
variant  de  4000  à  5000  kilogr.  Or,  celle-ci,  et  c'est  là  le  résultat  de  44  ans 
de  statistique,  demande  comme  entrelien  de  5  à  5  1/2  pour  100  de  son  prix 
d'achat.  Et  elle. a  pendant  presque  toute  cette  période,  travaillé  sur  les 
tambours  à  gorge  des  anciens  toueurs;  des  poulies  aimantées  lui  seront 
infiniment  plus  favorables  :  j*cn  vais  donner  la  preuve.  Sur  nos  vieux  toueurs 
les  quatre  gorges  de  chaque  tambour  sont  garnies  en  acier  dur,  la  chaîne 
fait  sur  l'ensemble  des  deux  tambours  quatre  tours  complets  et  chaque 
gorge  use  une  épaisseur  d'acier  dur  de  5  millimètres  en  moyenne  par  an. 
Sur  nos  toueurs  à  adhérence  magnétique,  l'usure  de  la  gorge  unique  en 
métal  très  doux  n'est  quede  1  millimètre  1/2  d'où  l'on  peut  induire  la  diffé- 
rence de  fatigue  pour  la  chaîne. 

En  somme,  la  dépense  d'ensemble  par  kilomètre  et  par  an  pour  l'en- 
tretien de  la  voie,  avec  double  chaîne,  n'atteindra  pas  200  francs. 


582  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Il  me  paraît  bien  impossible  que  celle  du  chemin  de  roulement  de  la 
locomotive  ne  dépasse  pas  de  beaucoup  ce  chiffre. 

Sera-t-on  conduit  dans  certains  cas  à  lialer  des  convois  au  lieu  de  bateaux 
isolés?  Pour  les  plus  grands  convois  qu'il  soit  rationnel  de  considérer  dans 
l'exploitation  normale  d'un  canal,  (hors  certains  points  spéciaux),  le  poids 
de  la  chaîne  ne  dépassera  jamais  8  à  9  kilogr.  ;  mais  le  rail  ne  sera  plus  celui 
de  9  kilogr.  mais  bien  celui  de  15  kilogr. 

J'ajouterai,  ceci  se  rapportant  encore  aux  questions  d'entretien,  que 
M.  Kôttgen  objecte  à  la  chaîne  qu'il  faut  en  venir  à  refouler  les  maillons 
allongés  par  l'usage,  mais  que  l'emploi  de  la  poulie  aimantée  par  l'usage 
remédie  en  partie  à  cet  inconvénient.  En  partie  non  pas,  il  y  remédie  tota- 
lement, la  poulie  aimantée  supportant  facilement  toutes  les  variations  qui 
en  pratique  se  rencontrent  dans  l'état  de  la  chaîne.  M.  Kôttgen  le  dit  du 
reste  dans  une  autre  partie  de  son  rapport,  je  n'insiste  donc  pas. 

Quant  au  rattachement  de  la  chaîne  en  cas  de  rupture  par  le  placement 
d'une  fausse  maille  ou  nabot,  c'est  là  une  opération  élémentaire,  surtout 
en  eau  morte  et  peu  profonde,  demandant  quelques  minutes  seulement,  et 
qui  sera  d'autant  plus  rare  que  les  poids  prévus  pour  la  chaîne  sont  très 
exagérés  eu  égard  aux  efforts  de  traction. 

V.  —  Exploitation. 

Je  n'insisterai  pas  sur  l'objection  faite  par  M.  Kôttgen  au  touage  que  la 
poulie  de  fraction  faisant  saillie  hors  du  bateau  peut  causer  une  gène 
lors  du  sassemcnt  :  j'ai  indiqué  déjà  que  l'appareil  peut  à  ce  moment 
s'effacer. 

Je  n'insisterai  pas  davantage  sur  l'indication  donnée  en  passant  que  le 
gouvernail  propulseura  l'avantage  de  pouvoir  aider  au  passage  des  écluses; 
c'est  une  erreur  évidente  puisque  c'est  à  ce  moment  qu'il  faut  faire  le  plus 
gros  effort  et  que  l'hélice  travaillera  le  plus  mal.  —  Mais  qui  s'intéresse 
encore  au  gouvernail  propulseur  ? 

J'en  viens  à  une  considération  beaucoup  plus  importante. 

M.  Kôttgen  a  mille  fois  raison  quand  il  fait  remarquer  que  des  unités 
motrices  puissantes  ont  un  meilleur  rendement  que  les  petits  moteurs  et 
coûtent  par  cheval  bien  moins  cher,  que  par  conséquent  une  organisation 
de  traction  en  convoi  coûtera  moins,  et  comme  inslallation  et  comme  exploi- 
tation, qu'une  organisation  de  traction  par  unités. 

Cela  est  sûr  en  principe;  mais  c'est  ici  qu'il  faut,  à  côté  du  sentiment 
du  mécanicien  ou  de  l'électricien,  faire  intervenir  celui  du  navigateur  ;  j'ai 
traité  la  question  en  débutant  et  nous  avons  vu  que,  en  présence  par 
exemple  du  canal  de  Finow,  il  paraissait  possible  que  ces  deux  sentiments 
pussent  s'accorder,  mais  qu'il  est  d'autres  cas  où  il  n'en  est  pas  de 
môme. 

Considérons  d'abord  les  cas  de  la  dernière  catégorie. 

Quel  que  soit  l'appareil  adopté,  il  en  faudra  toujours,  pour  un  trafic  donné, 


2-  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  385 

la  mèrne  quantité  :  soit  la  locomotive,  soit  le  tricycle  pesant  beaucoup  plus 
lourd  que  l'appareil  de  louage,  plus  du  double,  et  comme  Torganisme  est 
toujours  à  peu  près  le  même  (il  s'agit  toujours  de  passer  d'une  dynamo  à 
une  roue  adhérente  de  diamètre  dans  tous  les  cas  comparable),  l'appareil  de 
touage  coûtera  évidemment  beaucoup  moins  cher. 

D'où  économie  d'installation  et  d'entretien. 

Il  dépense  moins  de  courant,  d'où  économie  de  consommation  journa- 
lière, économie  d'installation  des  stations,  économie  d'installation  de  la 
ligne,  celle-ci  plus  que  compensée  dans  le  cis  de  la  locomotive  par  la  sup- 
pression d'un  des  fils. 

Il  exige  une  chaîne;  j'ai  dit  la  dépense  annuelle  que  cela  représente, 
inférieure  à  l'entretien  du  chemin  de  halage  du  tricycle,  inférieure  comme 
installation  et  entretien  à  celle  des  voies  sur  rails. 

Puis,  surtout,  l'appareil  de  touage  peut  et  doit  être  manœuvré  par  le  ma- 
rinier lui-même.  L'expérience  que  j'ai  faite,  il  y  a  bien  longtemps  déjà,  de 
l'utilisation  de  machines  dynamos  au  milieu  de  populations  de  l'Amérique 
du  Sud,  totalement  étrangères  à  toute  espèce  de  mécanique,  ne  saurait  me 
laisser  sur  ce  point  aucun  doute.  Quelques  heures  de  leçons  suffiront  à 
l'éducation  d'un  marinier,  au  bout  de  peu  de  mois.  Au  bout  de  peu  de 
mois,  tous  ceux  d'un  réseau  auront  passé  par  les  mains  des  moniteurs  qui 
seront  nécessaires  au  début:  la  dépense  qu'entraînera  leur  éducation  sera 
bien  peu  de  chose.  Avec  le  tricycle  ou  la  locomotive,  il  faut  un  homme  par 
appareil  :  de  ce  chef,  il  est  facile  de  comprendre  que  les  dépenses  d'exploi- 
tation cessent  absolument  d'être  comparables. 

En  tenant  compte  de  tous  ces  éléments,  on  arrive  à  trouver  que  la  dépense 
totale,  ramenée  si  on  veut  à  la  tonne  ou  au  bateau  kilomètre,  est  avec  les 
tracteurs  sur  berge,  de  70  à  80  pour  dOO  au  moins  plus  élevée  qu'avec  le 
touage  individuel.  Par  ailleurs,  si  ou  compare  ce  dernier  au  halage  par 
chevaux,  là  où  il  est  monopolisé  et  assuré  de  façon  satisfaisante  et  où 
par  conséquent  il  coûte  le  moins  cher,  on  trouve  qu'il  doit  procurer  un 
abaissement  de  prix  de  15  à  25  pour  100,  d'où  il  faut  conclure  nécessai- 
rement que  le  tracteur  sur  berge  ne  peut  pas  ne  pas  coûter  plus  cher  que 
le  halage. 

Je  m'attends  ici  à  une  objection  :  autant  aller  au-devant.  On  me  diraque 
les  devis  trompent.  —  Soit,  en  ce  qui  concerne  le  prix  de  revient  exact  de 
louage,  mais  en  ce  qui  concerne  la  comparaison  de  ce  système  et  des  autres 
si  aisément  comparables,  quelles  que  puissent  être  les  erreurs  sur  les  prix 
unitaires,  les  mômes  servant  dans  tous  les  cas,  l'erreur  sur  la  comparaison 
ne  peut  être  sérieuse. 

Passons  maintenant  du  cas  où  la  traction  individuelle  s'impose  à  celui 
où  la  traction  en  convois  peut  être  admissible,  à  très  petits  convois,  je  tiens 
à  le  répéter,  —  je  pense  que  sur  ce  point  nous  sommes  tous  d'accord  — ; 
au  reste,  du  moment  où  le  convoi  serait  tel  qu'il  demanderait  une  forte 
dépense  de  travail,  on  finirait  par  arriver  vite  à  la  limite  où  il  y  aurait 


584  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

plus  d'inlérôt  à  le  produire  à  bord  d'un  remorqueur  ou  loueur  qu'à  le 
recevoir  d'une  distribution  longeant  la  voie. 

Ici  tous  les  avantages  que  M.  Kôttgen  revendique  au  profit  des  grosses 
unités,  grosses  par  rapport  à  celles  qui  peuvent  mener  un  seul  bateau, 
reprennent  leur  valeur.  Rapportée  au  bateau,  la  dépense  provenant  des 
salaires  de  ceux  qui  conduisent  les  tracteurs  diminue  par  rapport  au  cas  de 
la  traction  individuelle.  L'écart  que  je  viens  de  signaler  va  diminuer,  le 
prix  de  revient  pourra  sans  doute  descendre  au-dessous  de  celui  de  halage, 
et  s'approcher  de  celui  du  touage  individuel;  assez  pour  que  l'écart  restant 
puisse  être  accepté  à  raison  d'autres  avantages,  le  tout  à  condition  de 
réaliser  un  service  tel  que  je  l'ai  indiqué  au  début,  où  les  tracteurs  quels 
qu'ils  soient  feront  perpétuellement  la  navette  dans  un  bief  sans  attendre 
que  le  convoi  qu'ils  ont  amené  ait  franchi  Técluse  où  on  disposera  de 
moyens  spéciaux  pour  le  faire  passer. 

Mais,  pour  qu'il  en  soit  ainsi,  comme  la  chaîne  (je  l'ai  montré  plus  haut) 
est  de  toutes  les  voies  celle  qui  coûte  le  moins  cher,  comme  le  touage  est 
de  tous  les  procédés  que  nous  examinons  celui  qui  a  de  beaucoup  le  meil- 
leur rendement,  je  crois  très  fermement  qu'il  faut  prendre  soit  le  tricycle, 
soit  la  locomotive,  et  les  placer  dans  une  petite  barque,  en  faire  en  un  mot 
un  petit  toueur  à  moteur  électrique  qui  aura  toujours  une  puissance  de  20 
à  50  pour  100  inférieure,  pour  le  même  service,  à  colle  de  la  locomotive 
ou  du  tricycle  correspondant,  qui  sera  conduit  par  un  homme,  ou  un 
homme  et  un  gamin,  et  qui  prendra  son  courant  sur  deux  lignes  fixées  le 
long  des  berges.  A  cette  prise  de  courant  latérale,  à  distance  variable,  il 
n'y  a  aucune  difficulté  qui  ne  se  puisse  résoudre. 

Le  toueur  (je  dis  toueur,  et  non  remorqueur,  car  sur  les  canaux  on  se 
trouve  en  présence  d  efforts  tels  qu'il  n'est  pas  possible  de  renoncer  aux 
avantages  de  la  traction  sur  point  fixe)  ne  passera  pas  l'écluse  :  là,  pour 
faire  franchir  les  bateaux  on  aura  soit  des  cabestans,  soit  môme  des  tri- 
cycles ou  des  locomotives  circulant  sur  une  voie  assez  courte  pour  que 
l'entretien  n'en  soit  pas  onéreux. 

En  résume,  pour  arriver  ù  un  prix  de  revient  assez  bas  et  inférieur  aux 
plus  bas  prix  de  halage  —  et  c'est  le  point  capital  qu'il  ne  faut  pas  perdre 
de  vue  —  je  crois  qu'en  l'état  actuel,  c'est  au  touage  qu'il  faut  s'adresser, 
soit  au  touage  individuel  qui  peut  aller  partout  et  donner  le  prix  de 
revient  minimum,  soit  au  touage  de  petits  convois,  si  on  ne  considère  que 
les  canaux  à  très  grands  biefs. 

Que  ces  avantages  —  pour  le  cas  du  touage  individuel  surtout  —  puissent 
être  acquis  sans  aucune  difficulté,  mais  ce  serait  une  chose  sans  précédent  ! 
M.  Kôttgen  objecte  qu'au  passage  des  écluses  il  y  aura  quelques  ma- 
nœuvres qu'on  ne  fait  pas  avec  les  autres  systèmes;  c'est  vrai,  mais  elles 
sont  faciles  et  n'entraînent  pas  de  perle  de  temps;  c'est  un  peu  plus  de 
travail  demandé  au  marinier  pour  lui  procurer  par  ailleurs  un  bénéfice. 
On  objecte  également  le  changement  à  apporter  aux  habitudes  de  ces 


2*  SECTION.  -  3'  SÉANCE.  585 

mômes  mariniers,  et  je  ne  me  fais  aucune  illusion  sur  les  diliicultés  qui  en 
doivent  résulter  par  l'adoption  du  système  :  mais  le  jour  où  il  ne  me  restera 
que  celle  objection-là,  il  me  sera  permis  de  dire  que  c'est  là,  comme  il  en 
a  été  bien  souvent  pour  d'autres  choses,  une  cause  qui  peut  retarder 
l'adoption  d'un  système  nouveau,  mais  qui  ne  peut  que  la  relarder.  (Applau- 
dissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Dulait. 

M.  DuLAiT.  —  Messieurs,  en  ma  qualité  de  constructeur,  je  désirerais 
vous  citer  quelques  chiffres.  La  discussion  a  pris  naissance  tout  à  l'heure 
entre  M.  Gérard  et  M.  Kôttgen,  relativement  au  parallèle  à  établir  entre  les 
avanlages  du  tracteur  sur  monorail  et  ceux  du  tracteur  sur  berge  ;  je  crois 
que  vous  vous  souvenez  de  tout  ce  qu'ont  dit  ces  messieurs. 

M.  de  Bovet  nous  a  fait  ensuite  une  conférence  extrêmement  intéres- 
sante; mais  j'aurais  voulu  pouvoir  citer  mes  chiffres  avant  qu'il  intervînt, 
car  il  nous  a  parlé  de  loueurs,  tandis  que  les  chiffres  que  je  vais  vous 
cilcr  cl  que  je  vous  prie  de  retenir  ont  trait  uniquement  à  la  traction  sur 
berge  ou  sur  rail  et  nullement  au  louage. 

Dans  toute  exploitation,  je  crois  que  le  premier  point  à  viser,  c'est 
l'économie  d'énergie. 

M.  Kôttgen  nous  a  présenté  beaucoup  d'arguments  en  faveur  du  mono- 
rail, M.  Gérard  a  répondu  largement;  mais  qu'ils  me  permettent  tous  deux 
de  citer  des  chiffres  au  point  de  vue  de  la  consommation  d'énergie  ; 
j'estime  que  les  chiffres  sont  essentiels;  mais,  pour  donner  des  chiffres,  il 
est  indispensable  d'avoir  une  base.  Cette  base,  je  la  prends  d'une  part 
dans  les  chiffres  que  M.  La  Rivière  a  pu  recueillir  au  cours  de  ses  expé- 
riences sur  la  Deule  et  d'autre  part  dans  les  chiffres  des  ingénieurs  belges, 
MM.  Lambin  et  Chenu. 

En  lait  de  consommation  d'énergie  il  a  été  relevé  ceci  :  sur  le  canal  de 
Finow,  avec  le  tracteur  marchant  à  vide,  avec  une  vitesse  d'expérience  de 
7  kil.  50  par  heure,  on  a  consommé  5570  watts. 

Les  chiffres  relevés  par  M.  La  Rivière  ont  donné  5550  watts. 

Or,  ces  essais  ont  été  faits  avec  un  dispositif  mécanique  sur  lequel  je 
vous  prie  de  bien  fixer  votre  attention.  Ce  dispositif  mécanique  est  une  vis 
à  un  filet;  vous  savez  tous  que  cette  vis  est  mauvaise  comme  rendemeni  ; 
elle  atteint  difficilement  de  47  à  52  pour  100,  tandis  que  la  vis  à  trois 
filets  donne  facilement  87,90  et  même  92  pour  100.  Les  nouveaux  trac- 
lours  sont  munis  de  ces  vis  et  je  puis  vous  affirmer  qu'il  a  été  constaté, 
entre  autres,  avec  les  appareils  de  traction  du  grand  Ilornu,  qu'elles  ont 
atteint  72  pour  100  entre  l'effort  développé  au  crochet  de  traction  et 
l'énergie  introduite  sous  forme  de  watts  dans  le  tracteur. 

Quelle  est  la  conséquence?  Elle  est  immédiate;  c'est  que  si  MM.  Kôttgen, 
Lambin  et  Chenu  ont  obtenu  2650  watts  pour  le  tracteur  actueh  en  appli- 
quant la  différence,  au  lieu  de  tirer  5  bateaux,  ils  pourraient  en  tirer  4  avec 
la  même  dépense  d'énergie* 

35 


58«J  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Des  lois,  au  point  de  vue  économique  de  la  traction,  j'estime  que  le 
monorail  aura  beaucoup  de  peine  à  retrouver  dans  sa  consommation 
d'énergie  les  25  pour  100  qu'il  perd  par  le  glissement  sur  le  rail.  Pour  la 
roue  motrice,  Fadhérence  sur  le  sol  est  beaucoup  plus  forte. 

J'attire  donc  essentiellement  l'attention  du  Congrès  sur  les  chiflres  qui 
ont  été  obtenus;  ces  chiffres  sont  formels,  ils  sont  de  3  500  et  môme 
moins,  environ  25  pour  iOO  d'économie  dans  les  deux  cas. 

Je  n'insisterai  pas  davantage  sur  les  avantages  que  présente  la  liberté, 
l'individualité  du  tracteur  sur  berge.  On  fait  tout  ce  que  l'on  veut,  avec  ce 
tracteur;  on  marche  en  avant,  en  arrière  si  la  voie  est  étroite  et  qu'on 
veuille  reculer;  s'il  arrive  en  cours  de  route  un  accident  à  un  tricycle,  un 
autre  tricycle  va  le  chercher  et  le  ramène  au  garage,  ce  que  vous  ne 
pouvez  faire  avec  le  rail. 

Si  vous  avez  deux  rives,  la  question  est  de  beaucoup  simplifiée;  vous 
majorez  l'immobilisation,  déjà  considérable,  par  l'obligation  de  poser 
deux  rails  au  lieu  d'un. 

Vous  avez  enfin  une  autre  considération  qui  a  son  intérêt,  cest 
qu'au  point  de  vue  de  l'énergie  consommée,  le  monorail  que  l'on  a 
fait  ressortir  comme  un  moyen  de  retour  est  très  faible.  (Applaudisse- 
ments.) 

M.  LE  Pbésident.  —  La  parole  est  à  M.  Sympher. 

M.  SvMPiiEtt.  —  Die  Ausfùhrungen,  welche  wir  von  den  llerren  Vor- 
rednern  gehôrt  haben,  werden  Aile  ùberzeugl  liaben,  von  vveich  grosser 
Wichtigkeii  dièse  ganze  Frage  ist.  Im  besonderen  muss  dies  auf  die  Canâle 
bezogen  werden.  Auf  den  Flùssen  haben  wir  im  allgemcinen  einen  schon 
recht  gut  ausgebildeten  Betrieb;  was  dort  noch  zu  verbessern  ist,  wii-d  all- 
màhlich  durch  die  Nalur  der  Sache,  nàmlich  dadurch,  dass  jedes  Ding 
sich  verbessert,  verbessert  werden.  Ich  kônnle  eigentlich  nur  eines  sageu, 
was  direct  der  Verbesserung  bedarf  :  das  ist  die  Yerminderung  der  Licge- 
zeit.  Die  Schiffe  liegen  heute  noch  zu  lange  im  Ilafen,  lôschen  zu  lange. 
Auf  denCanalen  aber  kônnen  und  mùssen  noch  Verbesserungen  eingefûhrt 
werden.  Wir  mùssen  uns  bestrebên,  den  guten  Eigenschailen  und  Vor- 


M.  Synphër.  —  Les  explications,  données  par  les  précédents  orateurs,  ont  dû 
convaincre  tous  les  membres  présents  de  l'extrême  importance  de  toute  cette 
question.  Ce  qui  a  été  dit  s*applique  plus  particulièrement  aux  canaux.  Sur  les 
rivières  nous  avons  déjà,  en  général,  un  trafic  très  bien  développé;  ce  qui  y 
laisse  encore  à  désirer  s'améliorera  peu  à  peu  par  la  force  des  choses,  et  parce 
que  tout  s'améliore  à  la  longue.  En  fait,  je  ne  puis  citer  qu'une  chose  qui  de- 
mande une  amélioration  immédiate  :  il  faut  diminuer  les  délais  de  séjour.  De  nos 
jours  encore,  les  bateaux  restent  trop  longtemps  au  port  et  leur  déchargement 
s'opère  trop  lentement.  Hais,  sur  les  canaux,  nous  pouvons  et  devons  réaliser 
encore  bien  des  améliorations.  Nous  devons  nous  appliquer  à  nous  rapprocher 
des  qualités  et  des  avantages  que  possèdent  les  chemins  de  fer,  —  en  ce  qui  coq- 


'2^  SECTION.  -  3'  SÉANCE,  587 

zûgen  der  Eisenbahnen  uns  zu  nâhern,  was  die  Leistungsfôhigkeit  und 
Sichcrheit  des  Betriebes  aniangt,  die  Einhaltung  der  Lieferfristcn  und  in 
gcwisser  Beziehung  auch  der  Schnelligkeit,  wenn  allerdings  auch  die 
Canâle  langsam  transporliren  mùssen,  weii  sie  nur  dann  billig  trans- 
portiren  kônnen.  Ich  glaube,  dass  in  der  Electricilal  cin  Miltel  gefunden 
ist,  um  den  Betrieb  auf  den  kùnsUichen  Wasserstrassen  in  einer  Weise  zu 
vcrbessern,  welche  ihn  befâhigt,  auch  mit  den  Eisenbahnen  in  Zukunfl  zu 
konkurriren.  Deshaib  halle  ich  dafùr,  dass  Ailes  unlerslûtzl  werdcn  musse, 
was  die  Ânwendung  der  Eleclricitikt  auf  den  Betrieb  und  speciell  auf  den 
Schiflsbetrieb  auf  Canâlen  erleichlern  kann.  Ich  môchle  mich  heute  nicht 
fur  das  eine  oder  andere  System  entscheiden.  Ich  glaube,  wir  werden  uns 
auch  gcgcnseitig  nicht  ùberzeugen,  dass  z.  B.  mein  System  das  besle  ist  — 
das  heisst  :  ich  habe  kcines  {Heilerkeit)  —  odcr  dass  das  System  des 
Anderen  das  beste  ist.  Aber  ich  glaube,  wir  kônnen  aus  der  Gcsammt- 
discussion  doch  den  Schluss  ziehen,  dass  schon  so  vicl  erreicht  wordcn  ist 
durch  die  bisherigen  Versuche  und  Ausfùhiamgen,  dass  man  mit  Sichcr- 
heit annchmen  kann  :  der  Wcg,  wenn  weiter  verfolgt,  wird  uns  zu  einem 
guten  Resultate  im  Schiflsbetrieb  fùhren. 

Ich  môchte  deshaib  empfehlen,  auf  dem  bisher  beschriltenen  Wege  fort- 
zuschrciten,  und  zwar  mOglichst  schnell  und  inlensiv;  denn  es  hungen 
noch  ganz  bedeutende  Fragen,  auch  des  Baues,  von  der  Frage  des  elek- 
tiischen  Betriebes  ab.  Man  ist  z.  B.,  wie  sclion  Ilerr  de  Bovet  ausfûhrle, 
im  System  des  Schilfszuges  abhângig  von  der  Einrichtung  des  Canals,  ob 


cerne  le  rendement  et  la  sûreté  de  Texploitation,  Texactitude  dans  les  délais  de 
livraison  et,  dans  une  certaine  mesure,  la  célérité  du  service,  —  quoique,  bien 
entendu,  les  canaux  doivent  elTectuer  les  transports  lentement,  puisque  c*est  seu- 
lement ainsi  qu'ils  transportent  à  bon  compte.  Je  crois  que  l'électricité  nous 
fournira  les  moyens  d'améliorer  la  condition  des  voies  navigables  artificielles, 
de  telle  sorte  qu'elles  puissent  à  l'avenir  soutenir  la  concurrence  des  chemins 
de  fer.  C'est  pourquoi  je  suis  d'avis  que  rien  ne  soit  négligé  qui  puisse  faciliter 
l'utilisation  de  l'électricité  à  l'exploitation  de  la  navigation,  sur  les  canaux  sur- 
tout. Actuellement,  je  ne  veux  pas  me  prononcer  pour  l'un  ou  l'autre  système. 
D'ailleurs,  je  ne  crois  pas  que  nous  arriverons  à  nous  convaincre  mutuellement 
que,  par  exemple,  mon  système  est  le  meilleur,  — ce  qui  veut  dire  que,  moi, 
je  n*en  ai  pas  (hilarité)^  —  ou  que  le  système  de  tel  autre  est  le  meilleur.  Mais, 
je  crois  que  nous  pouvons  tirer  de  la  discussion  générale  cette  conclusion  que 
les  essais  et  installations  faits  jusqu'à  présent  ont  déjà  donné  des  résultats  tels, 
qu'en  continuant  dans  cette  voie,  on  arrivera  à  coup  sûr  par  la  suite  à  de  bons 
résultats  dans  l'exploitation  des  voies  navigables. 

Mon  opinion  est  donc  qu'il  faut  persévérer  dans  la  voie  où  on  s*est  engagé,  et 
agir  aussi  prompteraent  et  activement  que  possible,  car  de  la  question  de  l'ex- 
ploitation électrique  dépendent  encore  bien  d'autres  questions,  concernant 
même  la  construction.  Ainsi  par  exemple  que  l'a  fait  remarquer  M.  de  Bovet, 
le  système  de  traction  dépend  des  conditions  d'installation  du  canal,  et  de 


388  PROCÈSVERBALX  DES  SÉA>CES  DES  SEaiOS. 

dort  ûberall  cine  odcr  zwei  Sclileusen  vorhandcn  sind.  Auch  der  Bau  der 
Canâle  ândcrt  sich,  je  nachdem  Sic  ein  System  nehmen  mit  einem  Schrau- 
benantrieb  odcr  mit  einer  Lokomotive.  Im  letzteren  Fallc  kann  die  lïcr- 
befestigung  geringer  sein  ats  bei  Schraubenanlricb. 

Die  Erkenntniss  der  Nolhwendigkeit,  sich  darûber  zu  vergewissernt  isl 
auch  in  der  preussischen  Regierung  vorhandcn.  Sic  wissen  bcreits,  dass 
nach  dcm  System  des  Herrn  Kôttgen  ein  zicmlich  ausgedchnter  Ycrsucb 
am  Finow-Canal  gemacht  worden  ist.  Aber  es  schwcben  Erwâgungen 
darûber,  mit  verhâltnissmâssig  bedeutendcn  Mitteln  auf  ciner  ctwa  50  Ki- 
iometcr  langcn  Strccke  einen  grôsseren  Vcrsuch  zu  machen,  der  auch  niclil 
bestimmt  ist,  nach  einem  Jahre  ivieder  zu  verschwinden,  sondcrn 
dauernde  Dienste  Ihun  soli. 

Ich  môchte  die  Ilerren  bitten,  vielleicht  cine  Resolution  des  Congresses 
indem  Sinne  herbcizufûhren,  dass  wir  sagen  :  wir  halten  den  electrischcn 
SchiiTszug  in  irgend  einer  Form  fur  unbedingt  nothwendig,  wenn  der 
Betricb  auf  Canàlen  sich  zeitgcmâss  entwickeln  soU.  (Bravo!) 

Falls  dicser  Vorschlag  Ihre  Zustiramung  findet,  ûberlasse  ich  es  dcm 
llcrrn  Prâsidcnten,  cinige  Herrcn  zu  bestimmen,  welchc  deu  Worllaut  der 
Resolution  feststellcn.  Ich  môchte  wohi  glaubcn,  dass  sic  ungcfahr  folgcn- 
dcn  Wortlaut  haben  kOnntc,  der  aber  vielleicht  noch  abzukùrzen  sein 
dûrfte  : 

«  Die  Vervollkommnung  des  Schiffahrtsbclriebcs  und  insbesondcrc  der 
Zugkraft  ist  ein  dringendes  Bedûrfniss  fur  dcn  Vcrkclir  auf  kûnstlichen 


ce  qu*il  s'y  trouve  partout  une  seule  ou  deux  écluses.  Le  mode  de  construc- 
tion du  canal  sera  également  diiîérent,  suivant  qu*on  emploiera  un  système 
fonctionnant  à  hélice  ou  à  Taide  d'une  locomotive.  Dans  ce  dernier  cas,  la 
consolidation  des  rives  pourra  être  plus  légère  que  lorsqu'on  se  sert  du  système 
à  hélice. 

Le  gouvernement  prussien  a  reconnu  la  nécessite  de  se  rendre  compte  de  ces 
questions.  Vous  savez  déjà  qu'on  a  procédé  à  des  essais  assez  étendus  sur  le 
Finow-Canal  d'après  le  système  de  M.  Kôttgen.  Mais  il  est  encore  question  de  pro- 
céder à  un  nouvel  essai,  en  plus  grand,  sur  un  parcours  de  30  kilomètres 
environ.  Cette  installation,  qui  occasionnerait  des  dépenses  assez  fortes,  ne 
serait  pas  destinée  à  disparaître  après  une  année  dressais,  mais  bien  à  rendre  des 
services  durables. 

Je  prie  les  membres  du  Congrès  de  prendre  une  résolution  dans  le  sens 
suivant  :  nous  tenons  la  traction  électrique,  sous  une  forme  ou  sous  une  autre, 
pour  absolument  nécessaire,  si  Ton  veut  que  l'exploitation  sur  les  canaux  prenne 
un  développement  en  rapport  avec  les  besoins  de  l'époque.  {Bravo!) 

Au  cas  où  vous  approuveriez  ma  proposition,  je  laisse  à  H.  le  Président  le  soin 
de  désigner  quelques  membres  qui  seraient  chargés  de  rédiger  le  texte  de  ladite 
résolution.  Cet  ordre  du  jour  pourrait  être  libellé  à  peu  près  ainsi:  mais  il  y 
aurait  lieu  d'abréger  le  plus  possible  le  texte  : 

((  L'amélioration  de  l'exploitation  de  la  navigation  et  en  particulier  de  la 


2-  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  380 

Wasserstrassen.  Die  Electricilàl  bietel  cin  hervorragend  gutes  Miltel,  den 
Betricb  der  Canalschifle  zu  verbessern.  Die  Versuche  damîl  sind  bereits 
soweil  fortgeschritten,  dass  gule  Ergebnisse  als  sicher  geltcn  kônncn. 
Es  wîrd  deshalb  empfohien,  die  Versuche  zu  erweitern,  damil  die  ver- 
schiedenen  Betriebsarten  sich  in  ausgedehnterer  Weise  bcwàhren  und 
vervollkomraen  kônnen.  »  [Lebhafter  anhaltender  BeifalL) 

M.  LE  Président.  —  Au  point  où  nous  en  sommes  arrivés,  il  faut  en 
eiïct  que  nous  terminions  la  discussion  par  une  résolution.  Je  proposerai 
de  nommer,  comme  nous  l'avons  fait  hier,  une  commission  qui  sera 
chargée  de  rédiger,  à  la  fin  de  la  discussion,  une  résolution  dans  le  sens 
de  celle  de  M.  Sympher,  visant  les  rapports  généraux  sans  préciser  aucun 
cas  parliculier. 

Ne  pourrions-nous,  dès  maintenant,  désigner  les  trois  ou  quatre  per- 
sonnes qui  composeront  cette  petite  commission?  Nous  choisirons  natu- 
rellement les  membres  qui  ont  pris  part  à  la  discussion. 

M.  Galliot.  —  Mais,  monsieur  le  Président,  pourquoi  clore  dès  mainte- 
nant la  discussion  publique? 

M.  LE  PnÊsroENT.  —  Je  ne  propose  pas  la  clôture  de  la  discussion;  je 
propose  simplement  de  nommer  la  Commission:  nous  pourrions  dé- 
signer, pour  en  faire  partie,  MM.  Kôttgen,  Sympher,  de  Bovet,  La 
Rivière. 

Je  mets  cette  proposition  aux  voix. 

La  proposition  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Je  donne  maintenant  la  parole  à  M.  Galliot. 

M.  Galliot.  —  Ne  vaudrait-il  pas  mieux  remettre  à  demain  la  fin  de  la 
discussion? 

M.  La  Rivière.  —  La  discussion  est  encore  loin  d'être  épuisée  et  il  est  à 
craindre  que  beaucoup  de  nos  collègues  soient  obligés  de  se  retirer;  car  il 
est  déjà  5  heures  et  demie. 

M.  LE  Président.  —  Notre  séance  de  demain  après  midi  doit  être  consa- 
crée tout  entière  à  l'étude  de  la  5 •question  et  nous  n'avons  pas  le  droit  de 
toucher  à  son  ordre  du  jour.  Mais  nous  sommes  aussi  obligés  de  faire  état 
de  l'heure  et  nous  ne  pouvons  pourtant  ne  pas  finir  ce  soir;  il  y  a  encore 
six  orateurs  inscrits,  je  ne  pourrai  leur  accorder  à  chacun  que  cinq 
minutes. 


force  de  traction  est  d*unc  nécessité  absolue  pour  le  trafic  des  voies  navigables 
artificielles.  L'électricité  nous  offre  un  bon  moyen  d'améliorer  Texploitation  des 
bateaux  de  canaux.  Les  essais  y  relatifs  ont  déjà  été  poussés  à  un  point  (cl,  que 
de  bons  résultats  peuvent  être  attendus  à  coup  sûr.  Il  est  donc  recommandé  de 
continuer  ces  essais  afin  que  les  différents  systèmes  d'exploitation  puissent  faire 
leurs  preuves  dans  dos  limites  plus  étendues  et  se  perfectionner.  »  [Marques 
d'' approbation  prolongée»). 


590  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Galliot.  —  Dans  ces  conditions,  monsieur  le  Président,  j'abandonne 
mon  tour  de  parole  *. 

M.  DE  BovET.  —  Et  il  nous  restera  encore  la  3*"  branche  de  la  4^  ques- 
tion, qui  n'a  pas  été  abordée  :  les  monopoles  de  traction. 

Un  Membre.  —  Il  conviendrait  d'épuiser  l'ordre  du  jour. 

M.  LE  Président.  —  C'est  ce  que  nous  allons  lâcher  de  faire  le  plus  rapi- 
dement possible. 

La  parole  est  à  M.  Génard. 

M.  Génard,  —  Messieurs,  j'ai  lu  attentivement  le  rapport  si  intéressant 
de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin  sur  le  progrès  des  applications  de  la  méca- 


*  M.  Galliot,  ayant  dû  renoncer  à  présenter  ses  observations  en  séance,  en  a 
communiqué  le  résumé  suivant  au  Comité  technique  et  de  rédaction. 

Les  seuls  appareils  dont  il  semble  quon  ail  poursuivi  V étude  depuis  le  dernier 
Congrès  sont  les  haleurs  roulant  sur  berge  :  en  France,  Af.  Galliot  a  cherché  à 
perfectionner  le  type  quil  a  créé  dès  \  894  et  que  M.  Denèfle  a  mis  en  pratique 
depuis  deux  ans  sitr  les  canaux  du  Nord;  en  Belgiqjie,  M.  Gérard  a  étudié  un 
haleur  se  différenciant  du  premier  en  ce  quil  emploie  le  courant  triphasé  au 
lieu  du  continu  et  que  le  mouvement  du  moteur  est  transmis  aux  roues  par 
engrenages,  an  lieu  de  Vêtre  par  vis  sans  fin.  En  Allemagne,  enfin.  M,  Kôltgen  a 
étudié  un  appareil  analogue,  mais  auquel  il  fournit  un  rail  pour  porter  deux  de 
ses  roues,  pendant  que  les  deux  autres  roues  roulent  sur  le  soL 

Ces  trois  appareils  se  différencient  précisément  par  les  trois  points  qui  sr  pré- 
sentent tout  d*  abord  à  F  esprit  quand  on  étudie  la  question  :  la  distribution  de 
l'énergie  électrique,  la  transfoi*mation  du  mouvement  du  moteur  et  le  chemin  de 
roulement, 

I.  —  Distribution  de  l'énergie  électrique. 

Lorsque^  en  \  894,  M,  Denèfle  fit  breveter  le  premier  appareil  imaginé  par  M.  Gal- 
liot (lequel  appareil  était  d'ailleurs  un  quadricycle  comme  ceux  que  construisent 
MM.  Gérard  et  Kôttgen),  il  indiqua  dans  son  brevet  que  la  transmission  de 
Vénergie  entre  les  usines  et  le  haleur  pourrait  se  faire  aussi  bien  par  courant 
alternatif,  et  notamment  triphasé,  que  par  courant  continu.  C'est  une  question 
d'espèce  à  étudier  dans  chaque  cas  particidier.  Le  continu  est  généralement  pré- 
férable; ainsi f  pour  l'installation  qui  fonctionne  aujourd'hui  dans  le  Nord  et  que 
le  Congrès  a  visitée,  le  calcul  a  été  fait  et  refait  bien  des  fois  et  le  résultat  a 
toujours  été  qu'il  y  avait  avantage  à  se  servir  du  courant  continu,  jf.  Galliot  est 
pei'suadé,  par  les  nombreux  calculs  qu'il  a  faits  sur  ces  questions  depuis  six  ans, 
que  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  uniquement  de  traction  de  bateaux,  le  courant 
continu  est  préférable  aux  autres  pour  la  distribution  de  l'énergie. 

Si  l'on  fait  en  même  temps  de  l'éclairage  et  de  la  distribution  de  force,  la 
question  change  et  la  préférence  devra  être  donnée  au  continu  ou  ou  jmhjphasé, 
suivant  les  circonstances, 

II.  —  Organes  de  transmission  du  mouvement  sur  le  tricycle. 
Depuis  4894,  M,  Galliot  emploie  une  vis  sans  fin  pour  transformer  lemouve- 


2-  SECTION.  —  ,V  SÉANCE.  591 

nique  à  l'exploitation  des  voies  navigables  et,  pour  éclairer  les  membres  de 
cette  section  sur  les  conditions  dans  lesquelles  ont  été  faites  les  expé- 
riences dont  ces  ingénieurs  onl  rendu  compte,  je  crois  nécessaire  de  pro- 
voquer de  leur  part  quelques  explications  supplémentaires.  Je  profiterai  do 
cette  occasion  pour  donner  à  cette  assemblée  quelques  renseignements 
complémentaires  sur  l'application  de  la  traction  électrique  au  canal  de 
Charleroi  à  Bruxelles. 

Ces  renseignements,  messieurs,  ne  peuvent  manquer  d'intéresser  le 
Congrès:  car  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  les  conditions  particulièrement 
difficiles  dans  lesquelles  on  se  trouve  pour  appliquer  la  traction  électrique 


ment  rapide  du  moteur  électrique  en  mouvement  fort  lent  de  l'essieu  du  haleur. 
MM.  Gérard  et  Kôttgen  emploient  au  contraire  des  engrenages. 

Lequel  vaut  le  mieux?  On  dit  généralement  que  V engrenage  jmr  vis  sans  fin  a 
un  rendement  inférieur  à  celui  d'engrenages  à  proprement  parler  qui  le  rempla- 
ceraient. Cesl  vrai,  mais  la  différence  est  bien  faible.  Les  mémoires  de  MM.  La 
Rivière  et  Gérard  le  prouvent  :  V appareil  français  expérimenté  est  à  vis,  V appa- 
reil belge  est  à  engrenages;  ce  deimier  est  postérieur  au  premier  et  a  dû  profiter 
de  r expérience  acquise;  le  rendement  est  à  peu  près  le  même  pour  tes  deux, 
cependant. 

Les  engrenages  présenteraient-ils  même  wn  avantage  plus  marque  au  point  de 
rue  du  rendement,  que  la  vis  leur  demeurerait  encore  préférable  à  cause  de  ses 
qualités  d'extrême  simplicité  et  de  robustesse.  Si,  dans  la  suite,  r expérience 
prouve  que  les  engrenages  ont  un  rendement  vraiment  et  sensiblement  meilleur 
que  la  vis,  il  conviendra  de  remplacer  celle-ci  par  des  engrenages:  jusqu'à  main- 
tenant, la  pratique  semble  donner  raison  à  V emploi  de  la  vis. 

m.  —  Chemin  de  roulement. 

'  MM,  Galliot  et  Gérard  font  rouler  les  haleurs  sur  le  chemin  même  ;  M.  Kôttgen 
ajoute  un  rail  sur  lequel  roulent  deux  des  roues  de  son  haleur,  pendant  que  les 
deux  autres  roues,  très  peu  chargées,  roulent  à  même  sur  le  chemin. 

L'idée  de  placer  un  rail  et  un  seul  sous  ces  haleurs  paraît  critiquable  à  tous 
points  de  vue. 

D'abord  ce  rail,  en  forçant  l'appareil  à  passer  toujours  exactement  au  même 
endroit,  conduit  les  roues  qui  roulent  sur  le  chemin  à  faire  une  ornière  dans 
celui-ci  et,  quand  cette  ornière  sera  creusée,  comment  fonctionnera  F  appareil?  H 
faut  donc  y  à  ce  point  de  vue,  ou  pas  de  rails  du  tout  ou,  si  l'on  en  met  un,  il  faut 
en  mettre  deux. 

Mais  quel  avantage  y  a-t-il  à  mettre  des  rails? 

Les  partisans  du  système  font  remarquer  qu'il  en  résulte  une  amélioration  du 
coefficient  de  roulement;  mais  ils  oublient  qu'en  même  temps  l'adhérence  du 
haleur  diminue  et  que,  pour  exercer  un  effort  donné,  il  faut  faire  rouler  un  poids 
plus  considérable. 

Si  on  suppose,  par  exemple,  qu'on  veuille,  comme  dans  l'installation  de  Douai, 
faire  un  effort  maximum  de  1 000  Ai/o^f?'. ,  on  pouin*a,  avec  un  haleur  marchant  sur 
route  et  ayant  un  coefficient  d'adhérence  de  60  à  70  pour  iOO,  se  contenter  de 


392  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

sur  ce  canal.  On  peut,  en  effet,  au  point  de  vue  des  difficultés  à  résoudre, 
considérer  le  canal  de  Charleroi  à  Bruxelles  comme  un  canal  type  et  je  ne 
crains  pas  d'affirmer  que,  si  un  jour  on  en  arrive  à  y  faire  de  la  traction 
électrique  dans  de  bonnes  conditions,  c'est-à-dire  économiquement^  on 
pourra  considérer  le  problème  comme  résolu  pour  toutes  les  voies  navi- 
gables servant  à  la  navigation  intérieure  dans  le  nord  de  la  France  et  en 
Belgique. 

La  grande  difficulté  de  la  traction  par  cheval  électrique  sur  le  canal 
de  Charleroi  est  la  mauvaise  disposition  du  chemin  de  halage,  dont  la 
réfection  et  les  travaux  d'appropriation  sont  mis  à  la  charge  exclusive  de 
l'entrepreneur;  une  bande  pavée  de  1  mètre,  affectée  précédemment  à  la 
circulation  des  chevaux,  doit  être  respectée  par  lui  ;  l'empierrement  sur 


,   iOOO       1000  .      ,^^^,., 

chargei*  son  essieu  moteur  de  j--^  ou  ^-=- ,soil  environ  ioijiJkuogr,,  tandis  que 

si  on  emploie  un  haleur  roulant  sur  raily  dont  le  coefficient  d'adhérence  sera  celui ^ 
d'une  locomotive  y  cest-à-dire  baissera  à  certains  jours  jusquà  ^0  pour  100,  il 

faudra  charge)'  les  roues  motrices  d'un  poids  de  7r-rç.n  soit  10000  kilogrammes. 

Or,  pour  traîner  1 500  kilogr.  sur  une  bonne  route,  il  faut  un  effort  d'environ 
30  kilogr,  et  pour  traîner  10000  kilogr.  sur  rails,  il  faut  un  effort  de  oOkilogi\ 
aussi,  si  l'on  s'en  rapporte  à  la  fœ^mule  généralement  adoptée  pour  les  wagons  de 
chemins  de  fer. 

Les  coefficients  adoptés  ici,  tant  pour  l'adhérence  que  pour  les  efforts  de  roule- 
ment, sont  sans  doute  discutables;  ils  n'en  prouvent  pas  moins  que  l'emploi  d'un 
rail  n'augmente  pas  le  rendement  de  l'appareil;  car  s'il  facilite  le  roulement,  il 
oblige  en  revanche  à  augmenter  le  poids  roulant. 

On  a  fait  remarquer  aussi  que  ce  rail  permettait  de  supprimer  le  fil  de  retour 
du  courant  dans  la  ligne  de  transport;  cest  vrai,  seulement  c'est  payer  bien  cher 
cette  suppression.  Ce  fil  de  retour  représente  quelques  centaines  de  grammes  de 
cuivre  par  mètre  courant,  cest-fi-dire  une  dépense  insignifiante  comparée  à 
l'installation  d'une  voie. 

Vemploi  d'un  rail  paraît  donc  n'avoir  que  des  inconvénients,  sans  avantages 
pour  les  compenser  ;  la  voie  fei^ée  ne  semble  admissible  que  lorsqu'on  a  affaire  à 
un  tel  trafic  qu'on  désespère  de  pouvoir  maintenir  la  chaussée  en  bon  état  ;  niai^ 
avec  des  haleurs  à  très  larges  roues,  celte  crainte  sera  bien  rarement  justifiée. 

En  rémmé.  M,  Galliot  ne  pense  pas  qu'on  ait  fait  avancer  beaucoup  la  question 
technique  depuis  l'époque  du  dernier  Congrès  à  Bruxelles,  époque  oii  l'installation 
de  Douai  fonctionnait  déjà;  et,  en  tout  cas,  l'installation  nouvelle  de  Belgique, 
ainsi  que  les  essais  faits  en  Allemagne,  ne  lui  paraissent  pas  avoir  eu  suffisam- 
ment d'importance  pour  permettre  de  juger  la  valeur  des  nouveaux  haleurs 
proposés  par  MM»  Gérard  et  Kôttgen, 

En  réalité,  ce  qui  constitue  la  principale  différence  entre  la  situation  actuelle 
et  cflle  d'il  y  a  deux  ans,  c'est  surtout  l'expérience  acquise,  dans  cet  intervalle  de 
temps,  dans  la  pratique  de  ces  appareils  sur  l'installation  du  Nord  dont  a  rendu 
compte  M.  La  Rivière. 


2*  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  303 

le  reste  de  la  largeur  de  la  digue  est  à  sa  charge,  et  il  en  résulte  d  une 
part  une  mauvaise  surface  de  roulement,  puisque  deux  roues  portent  sur 
le  pavage  et  les  deux  autres  sur  i'empierrementt  d'autre  part  une  dépense 
de  premier  établissement  considérable. 

J'évalue  cette  dépense  de  premier  établissement,pour  la  construction 
d'un  empierrement  convenable  au  bon  roulement  des  tracteurs  de 
M.  Gérard,  h  6000  francs  environ  par  kilomètre  courant  de  chemin  de 
halage. 

Cette  dépense,  messieurs,  ne  serait  pas  moins  considérable  si  l'Adminis- 
tration devait  la  supporter.  Qu'importe  la  manière  dont  les  charges  sont 
réparties.  Colles  qui  résultent  de  l'application  de  la  traction  électrique  par 
cheval  électrique  sont  énormes.  C'est  un  fait  brutal  qu'il  faut  retenir  pour 
l'étude  comparative  qui  sera  faite  tout  à  l'heure  des  systèmes  de  traction 
par  tracteurs  marchant  sur  empîerement  ou  bien  par  locomotive  se  dépla- 
çant sur  rail,  c'est-à-dire  du  système  Kôttgen. 

Dans  le  cas  dont  je  m'occupe,  cette  dépense  de  premier  établissement 
est  d'autant  plus  énorme  que  Ton  est  en  présence  d'un  trafic  qui  rémuné- 
rerait à  peine  le  halage  par  chevaux  et  que  les  taxes  constituant  la  rému- 
nération ont  encore  été  réduites  à  la  dernière  adjudication  de  0  fr.  00656 
à  Ofr.  0056  par  tonne  kilométrique,  et  qu'au  canal  de  Charleroi,  au  lieu  de 
tirer  600  tonnes  comme  à  la  Deule  avec  un  seul   tracteur  et   un  seul 

homme,  il  faut  pour  tirer  le  même  tonnage  -^»  c'est-à-dire  plus  de  8  trac- 
teurs et  autant  de  mécaniciens,  sans  compter  une  dépense  proportionnelle 
plus  grande  d'énergie  et  les  sujétions  diverses  qui  affectent  le  canal  : 
exiguïté  de  la  cunette,  courbes,  passes  étroites,  virages  nombreux  qui 
occasionnent  des  pertes  de  temps  et  d'énergie  et  qui  font  que  peu  de  voies 
navigables,  comme  je  le  disais  tout  à  l'heure,  peuvent  être  comparées  au 
canal  de  Charleroi  au  point  de  vue  des  difficultés  de  l'exploitation.  C'est 
d'ailleurs  la  raison  pour  laquelle  c'est  la  seule  voie  de  rcspèce  en 
Belgique  qui,  malgré  un  faible  trafic  de  marchandises,  n'a  pu  être  exploitée 
sous  le  régime  du  halage  libre. 

Au  point  de  vue  du  trafic  il  convient  de  remarquer  que  le  chiffre  de 
56  000  tonnes,  donné  par  les  rapporteurs  comme  étant  le  tonnage  moyen 
annuel  du  canal  de  Charleroi,  est  seulement  le  tonnage  de  l'année  1896, 
que  ce  tonnage  n'a  plus  été  atteint  depuis  cette  année  et  que  dès  lors  ce 
tonnage  doit  être  considéré  comme  un  maximum  obtenu  au  cours  d'une 
année  essentiellement  favorable  à  tous  les  points  de  vue. 

A  l'alinéa  suivant  intitule  «  Rendement  »,  MM.  La  Rivière  et  Bourguin 
disent  qu'il  y  a  obligation  au  canal  de  Charleroi  de  faire  la  traction  par 
bateaux  isolés  de  70  tonnes. 

Celte  obligation  ne  résulte  pas  d'une  simple  prescription  administrative. 
Elle  résulte  des  conditions  mêmes  de  navigabilité  du  canal.  En  effet,  sur 
les  48  kilomètres  (chiffres  ronds)  de  l'entreprise  actuelle,  il  y  a  43  écluses 


594  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

dont  41  ne  peuvent  recevoir  qu^un  bateau;  si  donc  on  tirait  deux  bateaux 
à  la  fois,  chaque  bateau  perdrait,  en  franchissant  48  kilomètres  et  en 
comptant  seulement  15  minutes  à  chaque  écluse,  plus  de  dix  heures, 
c'est-à-dire  un  jour  à  peu  près.  En  marchant  à  3  kilomètres  à  l'heure  en 
moyenne,  il  faudrait  avec  l'électricité  2  jours  pour  aller  de  Senefie  à 
Bruxelles  si  les  bateaux  sont  tirés  individuellement  :  si  donc  on  les  tirait 
par  couples,  il  faudrait  5  jours,  c'est-à-dire  le  même  laps  de  temps  qu'avec 
le  halage  par  chevaux,  abstractions  faites  des  conséquences  à  résulter 
d'une  alimentation  plus  difficile,  point  qu'au  canal  de  Charleroiil  importe 
tout  particulièrement  de  ne  pas  perdre  de  vue. 

Un  mot  maintenant  des  chiffres  donnés  par  les  rapporteurs,  résultant 
des  expériences  de  rendement  et  consignés  dans  leur  rapport. 

Je  remarque  qu'on  n'indique  pas  l'état  de  la  voie  de  roulement  au 
moment  des  expériences;  on  dit  bien  que  le  chemin  est  en  bon  état,  mais 
il  importerait  de  savoir  si  le  temps  était  sec  ou  si  l'on  travei'sail  une 
période  plus  ou  moins  longue  de  pluie. 

Quant  au  rendement  qu'il  importe  de  connaître,  j'ai  signalé  avant  la 
séance  d'hier  à  M.  La  Rivière  l'utilité  de  l'établir  en  ne  tenant  comple 
que  du  travail  réellement  utile,  travail  qui  ne  comprend  évidemment  pas 
le  déplacement  du  tracteur  et  qu'on  doit  mesurer  simplement,  non  à  la 
janle  du  tracteur  mais  au  crochet  d'attelage. 

Je  crois  pouvoir  dire  que  nous  avons  été  d'accord  sur  ce  point  avec 
l'honorable  rapporteur  et  dès  lors,  on  tenant  comple  de  mon  observalion, 
les  chiffres  qui  résultent  des  expériences  do  MM.  La  Rivière  et  Bourguin, 
sont  : 

1»  y       280x0.74  ^  2  eh.  8.    Rend..e.t  M.  =  0.45- 

io  6.2o 

^,  ^       520x0.91       .    ,    ^  .1,9        .  .^ 

T  T„  = ^ =  o  ch.  9.         »        rr-r^  =0.42- 

io  9,1») 

.,,        r)00x0.62      ^    .     .  2.5        .,  ,, 

ij  o.iOi 

4-  T.  =  ««!l^  =  5ch.9.        »        ',^=0.39. 

Soit  donc,  en  prenant  seulement  la  moyenne  des  (rois  premières  expé- 
riences, un  rendement  de  0.45.  En  admettant  une  perte  de  10  pour  100 
aux  génératrices  et  de  20  pour  100  dans  la  ligne,  le  rendement  total  de  la 
machine  à  vapeur  au  Irait  du  baleau  serait  de  0.45x0.90x0.80 
=  0.51,  c'est-à-dire  que  chaque  cheval  vapeur  effectif  de  l'usine  se 
retrouve  au  crochet  d'attelage  de  la  corde  de  halage  réduit  à  0  ch.  51. 

Ce  chiffre,  messieurs,  est  important  à  retenir  car  il  me  parait  inférieur  à 
ceux  que  Ton  tire  en  général  des  expériences  faites  au  canal  de  Finow  et 


2-  SECTION.  -  3-  SÉANCE.  595 

dont  j\  a  été  rendu  compte  dans  la  note  de  MM.  les  Ingénieurs  belges 
E.  Chenu  et  A.  Lambin,  insérée  au  S*"  fascicule  dos  Annales  des  Travaux 
publics  de  Belgique  en  juin  1900. 

Je  sais  bien,  messieurs,  que  les  résuUals  consignés  dans  celte  notice 
gênent  considérablement  les  partisans  de  Tcmploi  des  tracteurs  des  types 
Gnlliot  et  Gérard,  mais  cela  ne  suffît  pas  pour  que  j*admette  sans  protes- 
tations le  procédé  oxpédilif  employé  tout  à  l'heure  par  M.  Gérard  pour 
s'en  débarrasser,  procédé  qui  consiste  à  affirmer  purement  et  simple- 
ment que. ces  résultats  ne  peuvent  être  exacts.  Messieurs,  le  Gouver- 
nement belge  avait  délégué  MM.  Chenu  et  Lambin  pour  suivre  les  expérien- 
ces de  traction  électrique  qui  ont  été  récemment  faites  au  canal  de  Finow. 
Ils  se  sont  acquittés  de  leur  mission,  j'en  ai  la  conviclion,  avec  les  soins 
qu'ils  apportent,  en  toute  circonstance,  à  l'accomplissement  de  leurs 
devoirs. 

D'un  autre  côté,  messieurs,  je  connais  personnellement  la  valeur  de  ces 
doux  ingénieurs  ot  spécialement  de  M.  l'ingénieur  Chenu,  qui  est  bien  des 
ingénieurs  le  plus  distingué  du  corps  des  Ponts  et  Chaussées  belges.  D'un 
autre  coté,  comme  les  expériences  qu'ils  ont  contrôlées  ont  été  faites  par 
les  ingénieurs  do  la  maison  Siemens  et  llalske  et  qu'enfin  ces  expériences 
ont  été  publiées  depuis  plus  d'un  mois  et  n'ont  soulevé  jusqu'ici  aucune 
objection  de  la  part  de  ceux  qui  étaient  parliculièrcment  inléressés  à  la 
produire,  je  conclus  formellement  au  maintien  pur  et  simple  des  chiffres 
indiqués  dans  la  notice  do  MM.  Chenu  et  Lambin.  Et  je  crois  par  consé- 
quent pouvoir  en  faire  état  jusqu'au  jour  où,  pour  les  détruire,  on  pro- 
duira des  résultats  d'expériences  nouvelles,  infirmant  ceux  qui  sont  pré- 
sentés par  ces  ingénieurs. 

En  m'appuyant  sur  les  chiffres  cités  par  MM.  Chenu  et  Lambin,  je  suis 
donc  amené,  messieurs,  h  dire  qu'au  point  de  vue  du  rendement  mécanique, 
il  semble  qu'il  faille  donner  la  préférence  au  tracteur  du  système  do 
M.  Kôttgen. 

Mais  la  question  du  rendement  purement  mécanique  des  tracteurs, 
quelqu'importante  qu'elle  soit,  n'est  pas  la  seule  à  considérer  dans  l'ex- 
ploitation des  voioo  navigables.  On  doit  prendre  aussi  en  considération 
l'ensemble  des  avantages  et  des  mouvements  que  peuvent  présenter  les 
différents  systèmes  de  traction  au  point  de  vue  général  de  cette  exploi- 
tation. 

Or  l'avantage  du  rendement  mécanique  n'est  pas  le  seul  que  Ton  doit 
reconnaître  au  tracteur  ou,  si  l'on  aime  mieux,  à  la  locomotive  du  système 
Kôtigen.  Vu  l'heure  avancée  et  votre  désir  d'en  finir,  je  les  indiquerai  sim- 
plement en  les  tirant  on  majeure  partie  du  remarquable  mémoire  inséré 
aux  Annales  de  Travaux  Publics  de  Belgique  do  décembre  1891)  ot  dû 
encore  aux  ingénieurs  belges  que  j'ai  déjà  cités,  MM.  Chenu  et  Lambin.  En 
indiquant  ces  avantages,  je  répondrai  d'ailleurs  aux  considérations  expo- 
sées devant  vous  par  M.  Doniol. 


596  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Voici  donc,  messieurs,  les  avantages  qu'avec  MM.  Chenu  et  Lambin,  je 
reconnais  au  système  de  M.  Kôltgen. 

1°  La  locomotive  essayée  au  canal  de  Finow,  d'un  poids  de  2000  kilo- 
grammes, n'exige  pas  de  grande  dépense  pour  l'établissement  et  l'entre- 
tien de  la  voie. 

2**  Les  dimensions  transversales  de  cette  locomotive  n'exigent  que 
très  peu  de  largeur  sous  les  ponts  fixes,  les  tunnels,  etc.,  pour  que  la  cir- 
lation  soit  toujours  possible  sans  grands  frais. 

3°  Le  matériel  de  traction  est  moins  exposé  à  subir  des  chocs  répétés 
et  partant  à  se  détériorer,  de  sorte  que  le  matériel  doit  être  moins  robuste 
et  moins  coûteux  et  doit  occasionner  des  réparations  moins  fréquentes. 

4°  La  circulation  sur  rails  est  sûre,  tranquille  et  sans  choc;  elle  main- 
tient l'appareil  de  traction  dans  la  position  qu'on  a  voulu  lui  assigner  et  à 
la  distance  de  la  cunette  du  canal  que  Ton  a  jugé  le  mieux  convenir. 

5"*  Elle  donne  le  maximum  de  sécurité  pour  la  marche  de  l'engin, 
notamment  dans  les  courbes,  en  temps  de  brouillard,  à  la  tombée  du  jour, 
etc.,  et  n'expose  pas  l'appareil  à  être  précipité  dans  le  canal  par  une 
fausse  manœuvre  d'un  conducteur  malhabile  et  inexpérimenté,  et  j'ajoute 
distrait. 

6®  Elle  évite  au  mécanicien  toute  préoccupation,  quant  à  la  direction  h 
suivre,  et  lui  permet  ainsi  de  porter  plus  d'attention  aux  mouvements  de 
traction  proprement  dite,  à  l'état  de  la  voie,  à  la  marche  de  l'embarcation 
et  aux  signaux  du  marinier;  elle  lui  permettrait  aussi  de  quitter  momen- 
tanément la  locomotive  en  marche  si  la  chose,  peu  recommandable  en  elle- 
même,  était  absolument  nécessaire;  si,  par  exemple,  il  fallait  enlever  un 
obstacle,  faire  un  arrangement  au  câble  de  traction  ou  la  passer  au-dessus 
d'un  garde-corps  ou  de  toute  autre  saillie  pouvant  accrocher  le  câble  ou 
Texposer  à  une  rupture. 

7"  Elle  se  prête  à  l'emploi  d'un  trolley  à  bras  rigide  qui  est  plus 
commode  qu'un  conducteur  flexible  pour  la  prise  du  courant. 

8**  Elle  permet  d'accélérer  la  marche  à  vide  de  l'appareil,  ce  qui  est  fort 
utile  lorsqu'il  s'agit  de  diriger  le  matériel  vers  les  points  où  le  mouve- 
ment des  bateaux  vient  à  s'accentuer  inopinément.  Elle  nécessite,  il  est 
vrai,  l'occupation  par  la  voie  ferrée  d'une  certaine  largeur  du  chemin  de 
halage,  mais  celte  largeur  étant  minime,  l'inconvénient  qui  peut  en  résul- 
ter dans  certains  cas  pour  la  circulation  ordinaire  est  sans  grande  impor- 
tance. 

9*  Elle  permet  à  la  locomotive  de  franchir,  sur  une  voie  en  surélévation, 
les  rivages  où  se  font  les  chargements  et  les  déchargements. 

10*  Elle  permet  de  conserver  le  halage  le  long  des  longues  tranchées 
que  l'on  doit  parfois  pratiquer  dans  les  digues  pour  l'exécution  de  corrois. 
On  peut  en  cflet  riper  la  voie  ou  la  soutenir  pour  que  la  machine  puisse 
courir  encore  avec  sécurité  le  long  de  la  tranchée,  ce  qui  est  impossible 
avec  les  autres  systèmes  (Galliot  et  Gérard), 


2"  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  597 

Un  mot  maintenant,  messieurs,  au  sujet  de  Tcxposé  brillant  que  vous  a 
fait  tout  à  l'heure  M.  Gérard  des  applications  possibles  de  lelectricité  à 
l'exploitation  des  voies  navigables.  Je  rends  hommage  à  la  largeur  de  vues 
de  cet  honorable  ingénieur.  Mais  a-t-il  démontré  que  réleclricité  sera  la 
panacée  universelle  capable  de  fournir  un  moyen  de  traction  économique 
dans  tous  les  canaux,  et  notamment  au  canal  de  Charleroi  à  Bruxelles?  Je 
ne  le  pense  pas  et,  comme  Ta  dit  tout  à  Theure  M.  de  Bovet,  la  traction 
électrique,  abstraction  faite  des  conditions  particulières  qui  peuvent  affecter 
certaines  voies  navigables,  ne  peut  être  économiquement  appliquée  que  là 
où  le  trafic  est  considérable. 

Sans  cette  condition,  le  moindre  inconvénient  de  Tapplication  d'un 
système  de  traction  électrique  se  répercute  défavorablement  sur  les  recettes 
brutes  d'une  exploitation  et  je  n'en  veux  pour  preuve  que  ce  que  nous 
constatons  en  ce  moment  au  canal  de  Charleroi.  Dans  les  cas  de  halage  par 
chevaux,  l'administration  exige  qu'à  chaque  écluse  il  y  ait  un  cheval  avec 
son  conducteur  pour  activer  les  manœuvres  d'entrée  et  de  sorlie  des 
bateaux.  D'après  les  conditions  de  l'entreprise  du  halage,  le  conducteur 
de  ce  cheval  est  tenu  d'aider  à  la  manœuvre  des  parties  mobiles  des 
écluses.  En  fait  ce  conducteur  effectue  les  manœuvres  des  appareils  de  ce 
genre  qui  se  trouvent  du  côté  du  halage,  l'éclusier  restant  chargé  de  celles 
des  appareils  situés  du  côté  opposé.  L'expérience  montre  que  ce  mode  de 
procéder  donne  les  meilleurs  résultats  au  point  de  vue  de  la  rapidité  de 
l'éclusage  ;  le  conducteur  du  cheval  surveille  d'ailleurs  toutes  les  manœu- 
vres qui  se  font  dans  l'écluse,  arrange  convenablement  les  câbles  de  trac- 
tion et  dirige  parfaitement  son  cheval  de  loin,  à  la  voix,  sans  aucune 
perte  de  temps. 

Le  conducteur  d'un  tracteur  éleclriquc,  lui,  ne  peut  conduire  son  appareil 
à  distance  et  jusqu'ici  nous  constatons  que  pour  éviter  des  perles  de  temps 
on  est  oblige,  pour  faire  la  besogne  qui  incombait  au  cheval  dans  les 
manœuvres  de  l'écluse  ainsi  que  dans  celles  d'entrée  et  de  sortie  des 
bateaux,  d'adjoindre  un  homme  spécial  à  l'éclusier. 

En  évaluant  le  salaire  journalier  de  cet  ouvrier  supplémentaire  à  1  fr.  75 
ou  2  francs,  on  obtient  pour  300  jours  de  navigation  une  dépense  par 
homme  de  525  à  600  francs  par  an,  et  on  arrive  pour  les  41  écluses  de  la 
partie  du  canal  à  petite  section,  où  l'on  projette  la  traction  électrique,  au 
lieu  du  halage  par  chevaux,  à  une  dépense  supplémentaire  annuelle  com- 
prise entre  25  000  et  30  000  francs. 

Une  pareille  dépense,  résultant  de  la  substitution  de  la  traclion  électrique 
au  halage  par  chevaux,  est  d'autant  plus  sensible  au  canal  de  Charleroi 
que  les  recettes  tolales  de  l'entreprise  du  halage  n'ont  pas  atteint,  par 
exemple  en  1899,  la  somme  de  200000  francs. 

Peut-être,  messieurs,  arrivera-t-on  à  améliorer  cette  situation;  je  le  sou- 
haite pour  le  succès  d'une  entreprise  hardie  et  pour  les  progrès  qu'elle 
est  appelée  à  produire  dans  l'exploitation  de  voies  navigables  bien  choisies. 


59^  PROCES-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTlOxNS. 

Pour  me  résumer,  messieurs,  j'exprime  de  nouveau  I*idée  déjà  émise  au 
Congrès  de  La  Haye  par  M.  Slielljcs  et  rappelée  au  Congrès  de  Bruxelles  par 
M.  Chenu,  c'est  que  «  la  question  si  compliquée  cl  si  difficile  de  la  traction 
et  de  la  propulsion  de  bateaux  sur  les  canaux  et  les  rivières  n'est  pas 
susceptible  d'une  solution  générale  et  qu'il  faut  chercher  pour  chaque 
pays,  ou  plutôt  pour  chaque  bassin  de  commerce  et  de  navigation,  les 
systèmes  qui  s'accordent  le  mieux  aux  besoins  locaux  et  aux  exigences  de 
Texploitation  dans  toute  son  étendue  ».  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  iM.  Merczyng. 

M.  Merczyng.  —  Je  ne  vous  reliendrai  pas  longtemps,  messieurs. 

La  traction  mécanique  des  bateaux  intéresse  beaucoup  le  gouvernement 
russe.  Nous  avons  en  Russie  1000  kilomètres  de  rivières  canalisées,  avec 
une  longueur  de  150  kilomètres  sans  écluse,  et  où  l'on  fait  un  trafic  de 
500000  tonnes  en  quatre  mois.  Nous  cherchons  un  moyen  pratique  de 
traction  mécanique  à  appliquer  sur  celte  voie. 

Depuis  le  Congrès  de  Bruxelles,  nous  avons  un  nouveau  système,  le  cou- 
rant triphasé  à  haute  tension  dont  M.  Gérard  a  bien  voulu  indiquer  les 
avantages. 

Si  la  section  voulait  bien  se  rallier  à  mon  avis,  nous  pourrions  émettre 
le  vœu,  comme  addition  à  la  conclusion  proposée  par  M.  Sympher,  que  les 
gouvernements  respectifs  et  les  sociétés  privées  facilitent  des  essais  de  dif- 
férents systèmes  sur  les  voies  navigables. 

C'est  la  première  idée  que  je  voulais  vous  soumettre,  mais  j'ajouterai 
encore  un  mot  au  sujet  du  choix  du  système.  Je  suis  absolument  de  l'avis 
de  M.  Sympher,  qu'il  n'y  a  pas  de  système  absolument  bon  dans  tous  les 
cas  et  qu'on  ne  peut  jamais  dire  :  voilà  un  système  qui  donnera  de  bons 
résultats  en  Allemagne,  en  Russie  et  en  France  ;  aucun  système  ne  réalise 
cet  idéal. 

Nous  devons  être  très  éclectiques. 

La  quantité  de  combustible  consommée  par  les  divers  moteurs  ne  tient 
pas  la  plus  grande  place  dans  l'exploitation  parce  que  le  prix  de  revient  de 
l'exploitation  dépend  du  personnel,  des  frais  d'entretien  du  système,  etc. 

Je  voudrais  donc  ajouter  que,  dans  les  expériences  préconisées  par 
M.  Sympher,  on  ne  devra  pas  attacher  trop  d'importance  à  la  consomma- 
tion de  combustible.  (Applaudissements.) 

M.  le  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Kôttgen. 

M.  Kôttgen.  —  In  der  Uauptsache  sind  schon  von  anderer  Seile  die 
Einwendungen,  welche  gegen  meine  Ausfùhrungen  vorgebracht  worden 
sind,  widerlegt  worden. 

Ich  môchte  Ilerrn  Gérard  antworten,  dass  doch  cin  kleiner  Dnterschied 

M.  Kôttgen.    —  Les  objections  qui  ont  été  faites  à  mon  exposé  ont  déjà  été 
relevées  d'autre  part  sur  les  points  importants. 
Je  voudrais  répondre  à  M.  Gérard  qu'il  existe  pourtant  une  petite  différence 


±  SECTION.  —  5"  SEANCE.  599 

bcstehi  zwischen  eincr  Schlcppschifl'ahrtanlagc  und  eincr  Zohnradbaiin 
auf  die  Jungrrau  odcr  auf  dcn  Pilafus.  Bci  dcn  Bahnen  auf  deii  Pîlatus 
odcr  auf  die  Junglrau  sind  in  den  belreflcnden  Wagen  wcrlhvolle  Perso- 
iien:  hier  inuss  man  cincn  bedeutend  grôsseren  Grad  von  Siclierheit 
anwenden,  als  wenn  man  eine  Locomotive  hal,  >vclche  im  schlimmsteii 
Falle  cinmal  mil  den  Râdcrn  gleitet  ;  ausserdem  wird  sâmmtlichen  Herrcn, 
>velche  mit  der  Materie  der  Eisenbahnen  vertraut  sind,  bekannt  sein,  dass 
man  bei  Schnellzuglokomotiven  mit  nicht  gekiippelten  Âxen  ein  Adhâ- 
sionsgewicht  glcich  dem  4,  4  1/2,  5  faclien  der  Zugkrafl  rechnel,  aiso 
dieselben  Zahlen  wie  bei  unseren  Versuchen.  llerr  Gérard  war  seibst  in 
Berlin,  bat  auf  der  Locomotive  gestanden  und  gefahren,  er  vfird  dal)ei 
gesehcn  haben,  dass  wir  auf  unserer  Locomotive  mit  2000  Kg.  Gewicbt 
continuirlich  800  Kg.  Zug  ausgeùbt  haben.  Es  muss  aIso  als  unbedingt 
feststehend  angesehen  werden,  dass  wir  mit  einem  Adhàsionsgewichl 
gleich  der  vierfachen  Zugkrafl  sicher  auskommen. 

Dann  die  Bemerkungen  des  llerrn  Dulait.  Ich  muss  oflen  gestehen,  dass 
ich  angenommen  batte,  Ilerr  Dulait  batte  sicb  die  Zahlen  von  Chenu  und 
Lambin  in  deren  Bericht  doch  mit  den  nôlhigen  Nebenumstânden  ange- 
sehen. Es  ist  absolut  unzulâssig,  einen  Vergleich  zu  ziehen  zwischen  der 
Geschwindigkeit  von  4,5  Kilometer,  die  wir  auf  dem  Finow-Canal  errei- 
chen,  und  der  Geschwindigkeit  von  2,2  Kilometer,  diè  man  im  Norden 
von  Frankreich  erreicht.  Es  ist  doch  nicht  zu  verwundern,  dass  wir  bei 
unserer  Geschwindigkeit,    d.   h.  der  doppelten,    wo  wir  die    vierfache 


entre  une  installation  de  halagc  de  bateaux  et  un  chemin  de  fer  à  créniaillùre 
pour  monter  sur  la  Jungfrau  ou  le  Pilate.  Aux  chemins  de  fer  du  Pilate  ou  de  la 
Jungfrau,  il  y  a  dans  les  wagons  des  personnes  dont  la  vie  est  précieuse;  il  y 
faut  des  précautions  et  une  sécurité  bien  plus  grandes,  que  lorsqu'il  s*agit  d'une 
locomotive  qui,  au  pis  aller,  glissera  une  fois  avec  les  roues.  En  outre,  tous 
les  membres  du  Congrès  qui  sont  familiarisés  avec  le  matériel  des  chemins  di* 
fer  savent  fort  bien  que  dans  les  locomotives  de  trains  express  on  compte  pour 
les  essieux  non  couplés  un  poids  adhérent  égal  à  quatre,  quatre  et  demi,  cinq 
fois  TefTort  de  traction,  donc  exactement  les  mêmes  chiffres  que  dans  nos  essais. 
M.  Gérard  a  été  lui-même  à  Berlin,  il  s'est  tenu  et  a  circulé  sur  la  locomotive,  et 
il  a  dû  voir  que  sur  notre  locomotive  nous  avons  elTectué  continuellement,  avec 
un  poids  de  2000  Kg.,  une  traction  de  800  kilogrammes.  Il  est  donc  absolument 
évident  quu  nous  pouvons  arriver  sûrement  à  nos  fins  avec  un  poids  adhérent 
égal  à  quatre  fois  refforl  de  traction. 

Il  y  a  ensuite  les  remarques  faites  par  M.  Dulait.  J'avoue  franchement  que 
j'avais  supposé  que  M.  Dulait  aurait  examiné  les  chiffres  donnés  par  HM.  Chenu 
et  Lambin,  dans  leur  rapport,  en  tenant  compte  des  circonstances  accessoires. 
H  n'est  pas  admissible  d'établir  un  parallèle  entre  la  vitesse  de  4,5  kilomètres, 
que  nous  atteignons  sur  le  Finow-Canal,  et  la  vitesse  de  2,2  kilomètres  que  l'on 
obtient  dans  le  nord  de  la  France.  Ce  n'est  pas  étonnant  si  avec  notre  vitesse, 
vitesse  double,  qui  correspond  à  un  effort  de  traction  quadruple,  nous  consom- 


400  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Zugkraft  erhalten,  nur  25  Procent  mehr  Energie  gebrauchcn  als  Sic  im 
Norden  von  Frankrcich.  Sic  fahren  dorl  so  langsam,  wie  es  uns  beî  einer 
Schleppschiffahrtsanlage  in  Prcussen  nie  gesf altet  werden  wùrde;  wenn  wii* 
in  Prcussen  mit  nur  2,2  Kilometcr  Geschwindigkeit  per  Slunde  schleppen 
woUten,  dann  wùrde  man  bei  uns  sagen  :  dann  bleibcn  wir  doch  lieber 
bei  den  Pfcrdcn!  Es  Irifft  zu,  was  Ilcrr  Gérard  sagt:  man  muss  der  Vcrkehr 
schneller  gehen  lassen,  der  ganze  Handel  belebl  sich,  die  Schifl'e  werden 
besser  ausgcnutzt,  u.  s.  w. 

Also  zahlen  bei  ganz  verschiedoncn  Unterlagen  zu  vcrgleichen  und 
dann  zu  sagen  :  es  ist  25  Procent  mehr  Energie  verbraucht  wordcn  — 
das  ist  unzulâssig.  Aus  den  Zahlen  des  Herrn  Gérard  geht  ja  deutlich 
hervor,  dass  thatsâchlich  bei  cincm  Schienensystcm  ganz  bedeutend  an 
Energie  gespart  wird. 

Es  sind  dann  noch  verschiedene  Gesichlspunkte  bcrùhrt  worden,  die 
Ilerr  Doniol  in  einer  kleincn  Schrift  niedergeleglhat;  sic  sind  ja  zum  Theil 
discutabel,  aber  zum  grossen  Theil  haben  sie  keinc  Bedculung  und  gegc- 
nùber  der  Energieersparniss,  der  schnelleren  Fahrt,  der  grôsseren  Sicher- 
heit,  u.  s.  w.,  schlagen  sie  nicht  durch.  Es  werden  jetzt  Anlageu  gebaut; 
in  zwei  Jahren  werden  die  damit  erzielten  ResuUate  vorliegen;  dann 
werden  wir  sehcn ,  wieviel  an  Energie  wir  pro  Tonnenkiiometcr  gebrauchcn, 
welches  die  Selbstkosten  sind*  was  verdient  wird.  Ich  glaube  aber  schon 
jetzt  ois  sicher  annehmen  zu  dùrfen,  dass  mit  der  Schiene  auf  die  Daucr 
ganz  bedeutend  bessere  Resultatc  erzielt  werden  als  bei  dem  direktcn  Gange 
auf  dem  Erdboden.  {Lebhafter  Beifall.) 

nions  25  pour  100  d*énergie  de  plus  que  vous,  dans  le  nord  de  la  France.  Vous 
marchez  si  lentement,  que  ce  ne  serait  jamais  toléré  en  Prusse,  dans  les  installa- 
lions  de  traction  mécanique.  Si  en  Prusse  nous  voulions  tirer  des  bateaux  avec 
une  vitesse  de  2,2  kilomètres  à  l'heure  seulement,  on  nous  dirait  :  Dans  ces 
conditions,  restons-en  à  la  traction  animale!  Mais,  comme  la  dit  M.  Gérard,  il 
faut  accélérer  le  trafic,  le  commerce  s*anime,  les  bateaux  sont  mieux  utilisés,  etc. 

Donc,  comparer  des  chiiîres  établis  sur  des  bases  toutes  difTérentes,  et  dire 
ensuite  :  Là  on  a  dépensé  25  pour  100  de  plus  d'énergie,  —  ceci  est  inadmis- 
sible. U  ressort  clairement  des  chilTres  de  H.  Gérard  qu'avec  un  système  de 
rails  on  a  réalisé  une  grande  économie  d'énergie. 

On  a  encore  touché  à  divers  points  que  M.  Doniol  a  réunis  dans  une  petite 
brochure;  certains  arguments  sont  discutables,  mais  la  plupart  d'entre  eux  sont 
sans  importance  et  ne  portent  pas  en  présence  de  l'économie  d'énergie,  de  la 
marche  plus  accélérée,  de  la  plus  grande  sécurité  obtenues,  etc.  En  ce  moment- 
ci,  on  procède  à  des  installations  nouvelles  ;  dans  deux  ans  nous  connaîtrons  les 
résultats  obtenus.  Nous  verrons  à  ce  moment-là  combien  d'énergie  nous  consom- 
merons par  tonne  kilométrique,  quels  seront  les  frais  d'établissement,  ce  que  l'on 
gagnera.  Mais  dès  à  présent  je  crois  pouvoir  admettre  comme  certain  qu'à  l'aide 
des  rails  on  obtiendra  à  la  longue  de  bien  meilleurs  résultats  qu'en  faisant 
marcher  le  tracteur  directement  sur  le  sol.  (ApplaudissemenU.) 


2*  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  401 

M.  LE  Présideint.  —  La  parole  est  à  M.  le  docteur  Reichardt,  pour  nous 
faire  une  communication  sur  un  nouveau  système  de  hahige  électrique. 

M.  Reichardt.  —  Messieurs,  les  essais  déjà  exécutés  de  traction  élec- 
trique avec  ligne  continue  et  stations  cenlrales  ont  eu  lieu  sur  des  sections 
de  canaux  extrêmement  fréquentées  et  constituant  une  exception  à  la 
règle  générale,  et  je  crois  qu'on  se  ferait  illusion  en  pensant  que  des  pro- 
cédés qui  peuvent  réussir  sur  ces  sections  exceptionnelles  sont  propres  à 
réussir  aussi  sur  la  généralité  des  canaux  dont  le  trafic  est  bien  plus  faible. 

Si  la  comparaison  avec  les  tramways  peut  être  exacte  pour  un  petit 
nombre  de  lignes  exceptionnellement  fréquentées,  elle  ne  Test  pas  et  ne  le 
sera  pas  de  longtemps  pour  la  grande  majorité  des  canaux. 

Il  importe  aussi  de  songer  à  la  déperdition  notable  que  le  courant  subit 
en  raison  de  la  grande  distance  de  12  à  15  kilomètres  qui  sépare  les  usines 
de  force  motrice;  qu'enfin,  le  prix  de  transport  sur  les  tramways  est  de 
beaucoup  supérieur  à  celui  de  0  fr.  005  par  tonne  kilométrique  qui  est  le 
prix  adopté  pour  les  canaux,  de  sorte  que  les  tramways  ne  sont  pas,  eux, 
tenus  à  une  aussi  grande  économie. 

C'est  pour  remédier  à  ces  inconvénients  que  j'ai  eu  l'idée,  que  je  pro- 
pose aujourd'hui,  de  placer  le  moteur  et  la  génératrice  sur  le  bateau  lui- 
môme  ou  sur  l'un  des  bateaux  à  haler.  Dans  ce  nouveau  système  de  halage 
électrique,  la  dynamo-génératrice  et  son  moteur  sont  donc  installés,  soit 
d'une  manière  provisoire  sous  la  forme  d'une  locomobile  électrique  embar- 
quée, soit  à  poste  fixe  à  bord  de  l'un  des  bateaux  à  haler  qui  est  ainsi 
chargé  de  fournir  la  force  motrice  sous  la  forme  d'un  courant  électrique, 
et  constitue  le  bateau-moteur.  La  force  motrice  ainsi  produite  est  transmise 
du  bateau-moteur,  tout  en  marchant,  par  un  fil  conducteur,  à  une  loco- 
motive électrique  réceptrice,  cheminant  sur  le  bord  (sur  route  ou  sur 
rails,  sur  voie  terrestre  ou  aérienne  et  avec  ou  sans  crémaillère),  et  trac- 
fionnant  le  bateau-moteur  lui-même  ainsi  que  les  autres  bateaux  à  haler, 
par  des  câbles  de  traction. 

Par  l'emploi  de  la  locomobile  électrique  que  l'on  transborde  facilement 
d'un  bateau  à  l'autre,  chaque  bateau  peut  ainsi  devenir  son  propre 
moteur,  et  en  faire  haler  d'autres  avec  lui. 

Les  avantages  de  ce  procédé  sont  les  suivants  : 

1**  Au  lieu  de  prendre  son  point  d'appui  sur  un  élément  liquide  fuyant 
et  insaisissable  comme  les  remorqueurs  ou  sur  une  lourde  chaîne  noyée 
comme  un  loueur,  le  bateau  pour  sa  progression  s'appuie  sur  la  terre 
ferme,  d'où  résulte  un  rendement  bien  plus  considérable  ; 

'2"*  Tandis  que  dans  les  autres  procédés  de  halage  électrique,  la  force 
motrice  se  trouve  en  dehors  du  bateau,  sur  le  bord,  elle  se  trouve  ici  sur 
le  bateau  lui-même.  Il  n'est  donc  plus  besoin  de  longues  lignes  conduc- 
trices, ni  de  stations  de  force  motrice  échelonnées  le  long  du  bord  comme 
dans  les  systèmes  à  stations  centrales; 

o*"  On  consomme  relativement  beaucoup  moins  de  force  motrice,  puis- 

20 


m  PROCÈS-VERBAL  X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

que  le  rendement  de  celle  transmission  électrique  à  très  petite  distance 
est  très  élevé;  et  que,  au  lieu  de  travailler  continuellement  et  sans 
égard  à  Timporlance  du  trafic  comme  dans  les  systèmes  à  stations  cen- 
trales, les  moteurs  ne  travaillent  ici  que  lorsqu'il  y  a  des  bateaux  à  haler 
et  que  leur  travail  est  exactement  mesuré  aux  besoins  de  Texploitation; 

4"  11  en  résulte  que  les  frais  d'exploitation  se  règlent  eux-mêmes  à 
l'importance  des  besoins,  et  qu'ainsi  ce  procédé  s'adapte  également  bien 
à  tous  les  trafics,  que  leur  importance  soit  grande  ou  petite,  régulière  ou 
variable; 

5**  On  pourra  marcher  à  la  vitesse  que  Ton  voudra  et  qui  conviendra  ; 

6**  La  solidité  et  la  durée  des  berges  et  des  travaux  d'art  ne  seront  pas 
menacées,  comme  cela  a  lieu  pour  le  remorquage  ; 

T"  Comme  remarque  accessoire,  on  pourra  éclairer  les  baleaux  d*un 
fanal  électrique  pour  le  service  de  nuit  ; 

8""  Surlcau,  dans  un  bateau,  le  transport  du  moteur  est  facile  et  peu 
coûteux  et  il  a  à  sa  disposition,  de  Feau  en  abondance  pour  la  conden- 
sation, si  c'est  un  moteur  à  vapeur,  ou  pour  la  réfrigération,  dans  le  cas 
d'un  moteur  à  explosion. 

Quant  à  ce  qui  concerne  la  question  économique,  c'est-à-dire  les  frais  et 
dépenses  d'installation  et  d'exploitation,  on  peut  se  contenter  de  constater 
qu'ils  sont  beaucoup  moindres  qu'avec  les  systèmes  à  ligne  continue  et  sta- 
tions centrales,  que,  par  conséquent,  si  ces  derniers  donnent  eux-mêmes 
des  résultats  dont  on  peut  être  satisfait^  à  plus  forte  raison  peut-on 
compter  sur  les  bons  résultats  de  ce  système  qui  est  de  beaucoup  plus 
économique. 

D'une  manière  générale,  d'ailleurs,  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  non 
plus  que,  pour  les  transports,  la  vitesse  joue  un  rôle  important  dans  le 
prix,  de  sorte  que,  quand  il  aura  vu  que  dans  le  même  temps  il  peut  par 
le  nouveau  procédé  faire  deux  ou  trois  voyages  au  lieu  d'un,  il  est  à  pré- 
sumer que  le  batelier  n'hésitera  pas  à  consentir,  sinon  à  payer  le  double 
ou  le  triple,  au  moins  à  payer  une  taxe  plus  élevée. 

En  admettant  même  qu'avec  le  temps  et  le  développement  de  la  navi- 
gation intérieure  le  trafic  sur  les  fleuves  et  les  canaux  acquière  une 
importance  suffisante  pour  qu'on  puisse  avec  avantage  appliquer  aux 
lignes  principales  le  système  à  stations  ccnlrales,  le  présent  système  peut, 
en  attendant,  être  adopté  comme  procédé  transitoire  et  comme  un  achemi- 
nement vers  ce  dernier  dont  il  n'est  en  quelque  sorte  que  le  complément 
et  le  diminutif;  quoi  qu'il  arrive,  il  trouvera  toujours  amplement  et  avec 
profit  sa  place  et  son  application  sur  les  canaux  à  trafic  moyen,  qui  sont 
les  plus  nombreux. 

M.  LE  Président.  —  Je  pense,  messieurs,  que  vous  êtes  d'avis  de  lever 
la  séance  (Assentiment). 

Demain  nous  nous  réunirons  à  deux  heures.  i 

L(i  séance  est  levée  à  six  heures»  ! 


2-  SÊCTiOX.  -  4-  SÉANCE.  m 

QUATRIÈME   SÉANCE 

Jeudi  2  août. 


PRÉSIDEKGE  DE   M.    LaLNEY. 

La  séance  est  ouverte  à  2  A.  1/4. 

M.  LE  Présidem.  —  Si  vous  le  voulez  bien,  messieurs,  nous  allons  com- 
mencer par  nommer  les  rapporteurs  que  nous  chargerons  de  faire,  sur  les 
questions  que  nous  avons  discutées,  des  rapports  à  l'Assemblée  générale 
qui  a  lieu  demain  matin  à  9  heures  et  demie;  nous  n'avons  pas  de  temps 
à  perdre. 

Je  vous  propose  de  nommer,  comme  rapporteur  de  la  5*"  question, 
M.  Petithomme  qui  a  pris  la  parole  devant  vous. 

Je  mets  celte  proposition  aux  voix. 

La  proposition  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Pour  la  4''  question,  nous  vous  proposons  dénommer 
l'un  des  secrétaires  de  la  section,  M.  Pigache,  qui  a  suivi  les  débats  depuis 
le  commencement  et  qui  a  pris  des  notes  au  cours  de  la  discussion. 

11  n'y  a  pas  d'opposition?...  M.  Pigache  est  désigné. 

Nous  allons  entamer  maintenant  la  discussion  de  la  5*"  question,  mais 
puisque  nous  sommes  en  train  de  nommer  des  rapporteurs,  je  vous  pro- 
pose de  désigner,  comme  rapporteur  de  cette  question,  M.  Schromm, 
vice-président  de  la  Section,  auteur  d'un  rapport  qui  va  être  soumis  à  la 
discussion. 

Il  n'y  a  pas  d'opposition? 

M.  Schromm  est  désigné. 

M.  1)az::t.  —  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  PhÉsiDO'T.  —  La  parole  esta  M.  Dazet. 

H.  Dazet.  —  11  me  semble  que  la  4*"  question  n'est  pas  épuisée;  on  avait 
réservé  pour  aujourd'hui  la  T  partie  de  la  4''  question,  les  monopoles  de 
traction. 

M.  LE  Président.  —  Vous  avez  raison,  et  je  comptais  parler  de  cette 
question  des  monopoles  de  traction  dans  un  instant,  quand  tous  nos 
collègues  seront  présents. 

A  cet  égard,  bien  entendu,  la  Section  est  maîtresse  de  son  ordre  du 
jour,  mais  je  me  suis  demandé  si  cette  question  n'était  pas  assez  intéres- 
sante pour  mériter  une  étude  plus  sérieuse.  Nous  devrions  la  discuter  sur 
un  seul  rapport  qui  n'est  lui-même  qu'une  annexe  à  un  autre  rapport  ;  je 


404  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

crois  que  c'est  insuffisant;  je  crois  que  la  Section  ferait  sagement  d'expri- 
mer le  désir  que  la  question  fut  mise  à  Tordre  du  jour  du  prochain 
Congrès,  et  d'émettre  l'espoir  que  de  plus  nombreux  travaux  viendront 
s'ajouter  à  celui  que  nous  avons  cnlrc  les  mains. 

Notre  temps  est  limité  et  nous  avons  à  résoudre  aujourd'hui  une  ques- 
tion fort  intéressante. 

M.  Dazet.  —  Je  demande  la  parole  sur  l'état  de  la  queslion. 

M.  LE  Président.  —  Vous  avez  la  parole. 

M.  Dazet.  —  Messieurs,  je  suis  d'accord  avec  M.  le  Président,  —  et  je 
suis  convaincu  que  le  plus  grand  nombre  de  nos  collègues  partage  cet 
avis,  —  pour  reconnaître  l'importance  toute  particulière  de  la  question 
qui  ne  se  présente  que  comme  annexe  de  la  4®  question. 

Il  est  inutile  de  signaler  au  Congrès  les  conséquences  économiques  et 
sociales  que  pourrait  avoir  le  vote  par  le  Congrès  d'une  proposition  ten- 
dant à  l'établissement  du  monopole  de  la  traction  sur  telle  ou  telle  partie 
des  voies  navigables  de  la  France  ou  de  l'étranger.  M.  le  Président  indique 
qu'il  pourrait  y  avoir  intérêt,  étant  donné  précisément  la  gravité  de  la 
question,  à  la  renvoyer  à  l'étude  d'un  prochain  Congrès;  pour  ma  part 
j'incline  assez  volontiers  vers  ce  sentiment. 

J'ai  lu  en  eflet,  avec  toute  l'attention  qu'il  mérile,  le  rapport  qui  est 
l'œuvre  commune  de  nos  deux  honorables  collègues,  MM.  La  Rivière  et 
Bourguin.  Il  me  semble,  qu'ils  me  permettent  de  le  leur  dire,  qu'ils  sont 
arrivés  à  des  conclusions  un  peu  imprécises  et  fuyantes.  En  réalité  môme, 
leurs  conclusions  sont  contradictoires;  et  en  effet,  après  avoir  proclamé,  ce 
qui  est  l'évidence  même,  que,  dans  l'état  actuel  de  la  législation  frani^aise, 
le  principe  de  la  liberté  du  commerce  et  de  l'industrie  fait  obstacle  h  la 
constitution  de  tout  monopole  de  traction  sur  un  réseau  navigable  quel- 
conque... 

M.  LE  Préside.\t.  —  Excusez-moi  de  vous  interrompre,  mais  je  crois  que 
vous  entrez  dans  la  discussion  de  la  question. 

M.  Dazet.  —  Pas  du  tout,  monsieur  le  Président,  je  m'en  ferais  scrupule. 

M.  le  Président.  —  Je  vous  redonnerai  la  parole  dans  un  instant. 

M.  Dazet.  —  J'indique  les  raisons  pour  lesquelles  je  renonce  à  la  parole. 

M.  LE  Président.  —  Renoncez  à  les  indiquer  longuement  (Rires). 

M.  Dazet.  —  Je  demande  à  la  section  un  crédit  de  deux  minutes,  pas 
davantage,  et  encore,  pendant  ces  deux  minutes,  ne  sera-ce  pas  moi  qui 
parlerai,  c'est  l'honorable  M.  Bourguin  et  l'honorable  M.  La  Rivière. 

Donc,  après  avoir  indiqué  que  la  législation  actuelle  ne  permet  pas 
l'établissement  d'un  monopole  quelconque,  ces  messieurs  recherchent  les 
bases  de  ce  qu'ils  appellent  la  loi  nécessaire,  et  les  indiquent,  dans  les  pre- 
mières lignes  de  la  [tage  29,  de  la  manière  suivante  : 

«  Elle  donnerait  au  gouvernement  le  droit  de  réglementer  sur  cette 
seconde  catégorie  de  voies  navigables  non  seulement  la  vitesse,  mais  le 
trématage  des  bateaux  plus  rapides  sur  ceux  qui  sont  munis  de  moyens 


2-  SECTION.  —  V  SÉANCE.  405 

de  Iraclion  rudimentaires,  ou  qui  en  sont  dépourvus,  ot  même  d'in- 
terdire la  circulation  de  ceux-ci  dans  un  but  d'intérêt  général  ou  de 
sécurité.  » 

Cela,  c'est  le  monopole  dans  toute  sa  rigueur;  et  plus  bas,  dans  la 
même  page  29,  qu'est-ce  que  je  lis  sous  la  même  signature? 

«  Les  bases  d'une  telle  loi  seraient  faciles  à  établir  sur  le  droit  strict, 
sinon  le  devoir,  de  l'Administration  de  veiller  à  ce  que  les  intérêts  du 
commerce  et  de  Tindustrie  ne  soient  pas  lésés  et  ne  restent  pas  en 
souffrance,  et  dans  l'exercice  d'une  mission  de  tutelle  qui  peut  se  traduire 
par  les  moyens  les  plus  divers  et  notamment  par  une  organisation  ayant 
pour  objet  d'assurer  en  tout  temps  la  libre  pratique  de  la  voie  à  tous  les 
bateaux  admis,  sans  distinction,  à  y  circuler  en  se  conformant  aux 
règlements  édictés  dans  l'intérêt  de  tous.  » 

Ainsi,  en  haut  de  la  page  :  Monopole;  en  bas  :  Liberté.  Il  faut  choisir. 

Si  donc  il  n'y  a  personne  dans  ce  Congrès,  ni  les  honorables  auteurs  du 
rapport,  ni  aucun  de  nos  collègues,  qui  prenne  à  son  compte  la  rédaction 
d'un  projet  de  résolution  dont  la  formule  et  les  éléments  mômes  ne  se 
rencontrent  pas  dans  le  rapport  que  nous  avons  eu  sous  les  yeux;  s'il  n'y 
a  personne  qui  propose  aujourd'hui  au  Congrès  de  se  prononcer  en  faveur 
du  monopole,  je  descends  de  la  tribune,  je  renonce  à  la  parole,  ot  la 
Section  fera  l'économie  très  appréciable  d'un  discours. 

Si,  au  contraire,  une  initiative  dans  ce  sens  devait  être  prise,  je  deman- 
derais que  mon  droit  fût  réservé  pour  combattre  toute  proposition  relative 
à  l'établissement  du  monopole.  (Applaudissements.) 

M.  LK  Président.  —  Je  propose  à  l'assemblée,  et  je  pense  que  mes 
collègues  partageront  mon  avis,  d'émettre  le  vœu  que  cette  question  soit 
mise  à  l'ordre  du  jour  du  prochain  Congrès. 

M.  Dazet.  —  Sans  aucun  préjugé  en  faveur  du  monopole. 

M.  LE  Président.  —  Je  prie  MM.  Dazet,  Bourguin  et  La  Rivière  de  formuler 
dans  ce  sens  une  proposition  que  je  mettrai  aux  voix  tout  à  l'heure. 

La  parole  est  à  M.  Bertrand. 

M.  Bertrand.  —  Messieurs,  j'écourterai  autant  que  possible  mes  obser- 
vations, mais  je  tiens  à  faire  remarquer  que  la  question  du  monopole  de 
traction  est  à  notre  ordre  du  jour  et  que  vous  tMos  appelés  à  vous 
prononcer  sur  cette  question;  il  y  a  là  un  fait  absolument  catégorique  et 
précis. 

Je  suis  ici  le  délégué  de  la  fédération  de  la  batellerie  belge  et  un  des 
motifs  pour  lesquels  on  m'a  envoyé  est  précisément  de  provoquer  une 
explication  sur  cette  question  que  nous  considérons  comme  absolument 
essentielle. 

La  question  du  monopole  de  traction  n'est  pas  seulement  posée  devant 
le  Congrès;  elle  est  actuellement  posée  au  point  de  vue  de  la  situation 
générale  de  la  batellerie  dans  tous  les  pays.  Du  moment  que  vous 
admettez  le  monopole  de  traction,  vous  admettez  l'augmentalion  de  l'ingé- 


406  PROCÈS-VERBAl-X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

rence  de  l^Ëtat  en  tant  que  pouvoir  adminisfratif  dans  le  domaine  de  la 
batellerie.  Vous  avez  deux  écoles  :  l'école  autoritaire,  administrative,  qui 
réglemente,  et  ensuite  l'école  de  la  liberté,  de  la  spontanéilé,  de  la 
concurrence  commerciale. 

Il  y  a  là  deux  tendances  absolument  opposées  et  entre  lesquelles  je 
trouve  que  le  Congrès  ne  peut  pas  se  dispenser  d'émettre  une  appréciation, 
attendu  que  la  question  est  formellement  posée  à  son  ordre  du  jour.  Vous 
êtes  appelés  à  discuter  les  monopoles  de  traction;  que  les  rapports  soient 
complets  ou  ne  le  soient  pas,  c'est  une  autre  question  ;  mais  s'ils  ne  le 
sont  pas,  c'est  par  la  discussion  publique  que  vous  êtes  appelés  à  les 
compléter. 

Je  ne  crois  donc  pas  que  nous  puissions  renvoyer  la  question  à  un 
Congrès  ultérieur,  attendu  que  les  Congrès  n'ont  pas  toujours  de  lien  entre 
eux. 

Chaque  Congrès  est  autonome;  une  commission  d'organisation  a  le 
pouvoir  absolu  de  déterminer  son  ordie  du  jour;  or,  actuellement,  la 
Chambre  de  commerce  de  Paris  a  placé  à  votre  ordre  du  jour  la  question 
des  monopoles  de  traction;  j'insiste  pour  que  cette  question  soit  discutée, 
fasse  l'objet  d'un  vœn,  et  pour  qu'on  résolve  la  difficulté  au  lieu  de  la 
tourner.  (Applaudissements  sur  divers  bancs.) 

M.  LE  Préside?(t.  —  Il  est  incontestable  que  la  question  des  monopoles 
de  traction  constitue  le  deuxième  alinéa  de  la  4"*  question. 

Il  est  non  moins  évident  que  nous  avons  reçu  communication  de  très 
peu  de  travaux  à  ce  sujet,  un  seul  mémoire;  et  il  est  encore  plus  évident 
que  nos  moments  sont  comptés  et  qu'à  moins  de  siéger  jusqu'à  minuit  ce 
soir,  nous  sommes  obligés  de  nous  restreindre. 

Je  persiste  à  croire,  personnellement,  que  les  travaux  préparatoires 
indispensables  à  une  discussion  fructueuse  ont  été  insuffisants  pour 
appeler  sur  cette  importante  question  l'attention  des  membres  du  Congrès. 

C'est  pour  cela  que,  parlant  en  mon  nom  personnel,  je  crois  avoir 
Tapprobation  des  membres  du  bureau  quand  je  propose  d'émettre  le  vœu 
que  cette  question  soit  l'objet  d*un  supplément  d'information  d*ici  au 
prochain  Congrès. 

Je  ne  sais  pas  ce  qui  s'est  passé  dans  la  commission  spéciale  chargée 
d'établir  un  projet  d'institution  permanente  des  Congrès  de  navigation; 
mais  si  cette  commission  a  abouti,  c'est  à  cette  organisation  permanente 
que  nous  nous  adresserons  pour  faire  mettre  à  l'ordre  du  jour  du  prochain 
Congrès  la  question  dont  nous  nous  occupons  actuellement. 

M.  CiccoLi.  —  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Ciccoli. 

M.  Ciccoli.  —  M.  le  Piésidenl  nous  a  dit,  à  la  séance  d'hier,  que  M  La 
Rivière,  Ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  à  Lille,  nous  parlerait 
aujourd'hui  de  la  question  des  monopoles.  Or,  si  M.  le  Président,  ainsi 
que  le  bureau,  se  refusent  à  aborder  cette  question  et  à  donner  la  parole 


"r  SKCTION.  —  A'  SKANCK.  407 

à  ceux  qui  l'ont  deniandce  pour  prendre  part  h  la  discussion,  je  prie 
M.  le  Président  de  proposer  à  la  Section  la  suppression  totale  de  la 
4''  question  en  ce  qui  concerne  les  monopoles  de  traction.  Car  il  n'est  pas 
possible,  après  que  tous  les  congressistes  ont  eu  entre  les  mains  le  rapport 
de  MM.  La  Rivière  el  Bourguin  et  se  sont  fait  une  idée,  peut-être  très 
arrêtée,  d'écarter  ces  monopoles  de  traction  que  nous  voulons  combattre. 

Sans  les  combattre  à  présent,  puisque  M.  le  Président  lui-même  veut 
passer  ù  une  autre  question,  je  demande  au  Congrès  un  peu  de  réflexion. 

M.  LE  PnKsiDEKT.  —  D'abord,  le  Président  et  les  membres  du  bureau  ne 
cherchent  à  supprimer  quoi  que  ce  soit;  ils  proposent  simplement  à  la 
ISection  de  modifier  son  ordre  du  jour. 

Maintenant,  vous  venez  de  dire  qu'il  serait  très  regrettable,  au  point  de 
vue  de  ce  que  vous  auriez  Tintention  de  soutenir,  que,  les  membres  du 
Congrès  étant  saisis  d'un  rapport  de  MM.  Bourguin  et  La  Rivière,  les 
conclusions  de  ce  rapport  ne  fussent  pas  combattues,  ou  du  moins  qu'on 
ne  sût  pas  qu'elles  sont  susceptibles  d'être  combattues. 

Je  suis  tout  prêt  à  autoriser  le  rapporteur  que  nous  avons  désigné, 
M.  Pigache,  à  mentionner,  dans  le  rapport  qu'il  fera  demain  à  l'Assemblée 
générale,  que  la  discussion  sur  les  monopoles  de  traction  n'a  pas  eu 
lieu,  que  la  partie  du  rapport  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin  qui  y  a 
trait  est  renvoyée  au  prochain  Congrès  et  que  la  question  reste  tout  à 
fait  entière. 

Si  cette  assurance,  —  et  M.  Pigache,  bien  entendu,  se  conformera  au 
vœu  exprimé  par  la  Section,  —  peut  atténuer  vos  scrupules,  je  suis  tout 
prêt  à  vous  la  donner. 

M.  CiccoLi.  —  Je  vous  remercie,  monsieur  le  Président. 

M.  LE  Présidem.  —  Je  vais  consulter  la  Section  sur  l'ensemble  de  la  pro- 
position que  je  lui  ai  soumise,  et  qui  est  relative  à  la  partie  complémen- 
taire du  rapport  de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin,  aux  monopoles  de 
traction. 

Si  la  Section  estime  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  discuter  les  monopoles  dans 
ce  Congrès,  ce  sera  fini  ;  si  elle  estime,  au  contraire,  que  nous  devons  les 
discuter,  j'aurai  le  devoir  de  la  mettre  en  face  de  la  réalité  et  de  lui  de- 
mander laquelle  des  deux  questions,  des  monopoles  ou  de  la  o""  question, 
elle  préRîre  traiter,  car  nous  ne  pouvons  pas  les  aborder  toutes  les  deux. 

Je  mets  donc  aux  voix  le  renvoi  de  la  discussion  des  monopoles  de 
traction  à  un  prochain  Congrès. 

Le  renvoi,  mis  aux  voix,  est  prononce. 

M.  DE  BovET.  —  En  1892,  sur  ma  demande,  il  a  été  exprimé  le  vœu  que 
la  question  fût  mise  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  de  La  Haye.  A  La  Haye, 
j'ai,  de  mon  autorité  privée,  envoyé  un  rapport  sur  la  question;  le  rapport 
a  été  accepté,  imprimé  et  distribué,  et  la  question  n'a  pas  été  discutée. 

Je  demande  donc  que  le  vœu  que  nous  exprimons  aujourd'hui  ne  reste 
pas  stérile. 


408  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Présideist.  —  Je  vous  assure  que  nous  ferons  le  nécessoirej  dans  la 
mesure  de  nos  moyens,  pour  que  la  question  soit  mise  à  Tordre  du  jour 
du  prochain  Congrès. 

M.  LE  Président.  —  Nous  arrivons  à  la  cinquième  question,  sur  laquelle 
il  a  été  déposé  trois  rapports  par  MM.  Caplicr,  Schromm  et  Just  et  une 
communication  de  M.  de  Hœrschelmann. 

Je  prie  MM.  les  rapporteurs  de  se  borner  à  un  résumé  très  succinct  de 
leurs  rapports. 

Je  donne  d'abord  la  parole  à  M.  Captier. 

M.  Captier.  —  Messieurs,  ayant  assisté  à  tous  les  Congrès,  excepté  celui 
de  Vienne,  j'ai  toujours  été  frappé  de  voir  que  Ton  s'occupait  beaucoup  de 
la  voie,  du  matériel,  des  systèmes  de  traction  et  très  peu  de  l'homme  qui 
doit  employer  tous  ces  moyens. 

En  1892,  au  premier  Congrès  de  navigation  inlérieure  de  Paris,  j'ai  fait 
une  communication  dont  on  a  bien  voulu  voter  l'impression;  elle  était 
intitulée  :  Le  Marinier.  C'était  une  sorte  de  monographie  du  marinier  et 
de  son  existence,  faite  dans  une  pensée  de  sollicitude  pour  lui.  C'est  dans 
la  même  pensée  que,  lorsque  le  Comité  d'organisation  du  Congrès  actuel  a 
établi  le  programme  des  questions  à  discuter,  nous  avons,  au  Comité, 
proposé  d'étudier  rétablissement  d'institutions  marinières  d'instruction 
professionnelle,  de  prévoyance  et  d'assistance,  en  France. 

L'idée  germait  depuis  longtemps  parmi  nous.  Elle  a  pris  corps  à  la  suite 
des  renseignements  donnes  par  M.  Laffitte  dans  l'étude  qu'il  a  publiée 
après  Tcnquôte  qu'il  a  faite  en  Allemagne  pour  le  compte  du  Comité  de  la 
Loire  navigable.  Nous  avons  trouvé  là  des  indications  précieuses, 
utiles  à  méditer  et  encourageantes. 

Le  travail  qui  vous  est  soumis,  et  qu'on  a  intitulé  :  Rapport  présenté, 
porte  ainsi  un  titre  un  peu  ambitieux.  On  ne  rapporte  que  quelque  chose 
qui  existe.  Or,  chez  nous,  rien  de  pareil  à  ces  institutions  n'existe.  C'est 
plutôt  une  étude  qu'un  véritable  rapport.  Notre  but  a  été  surtout  de  poser 
la  question  et  de  la  faire  sinon  résoudre,  du  moins  étudier  dans  ce 
Congrès-ci  et  en  ce  qui  concerne  la  France.  Nous  n'aurons  toujours  pas 
perdu  notre  temps  quel  que  soit  le  résultat  de  nos  délibérations,  puisque 
nous  avons  obtenu  un  rapport  de  MM.  de  lloerschclmann  et  JitkoiT  pour 
la  Russie,  un  autre  de  M.  Schromm  pour  l'Autriche  et  un  troisième  de 
M.  Just  pour  l'Allemagne.  Ces  rapports  peuvent  être  pour  nous  des  bases 
d'études.  Le  travail  que  j'ai  publié  et  que  vous  avez  entre  les  mains  indi- 
que, en  définitive,  qu'il  y  a  chez  nous  table  rase.  Deux  systèmes  alors  se 
trouvent  en  présence  :  1*  l'établissement  de  ces  institutions  de  prévoyance 
et  de  ces  établissements  d'instruction  professionnelle  par  l'État;  2*  Tappel 
à  l'initiative  privée  seule. 

Nous  venons  de  voir  qu'en  France  l'initiative  privée  parait  réunir  le 
plus  grand  nombre  de  suffrages.  En  effet,  lorsque  le  Gouvernement  a 


2'  SECTION.  —  A*  SÉANCE.  400 

édicté,  en  1898,  la  loi  sur  les  accidents  du  travail,  il  a  en  même  temps 
créé  une  institution  d'État  pour  les  assurances  contre  ces  accidents;  et 
cette  institution  a,  jusqu'à  présent,  peu  réussi. 

La  batellerie  est  allée  au  moins  en  très  grande  partie,  sinon  en  totalité, 
aux  Sociétés  d'assurances  contre  les  accidents  à  prime  fixe.  II  peut  y  avoir 
là  une  indication.  C'est  précisément  à  la  suite  des  dispositions  manifestées 
par  les  intéressés  au  sujet  de  la  loi  sur  les  accidents  que  m'est  venue 
la  pensée  du  vœu  qui  termine  mon  travail,  la  pensée  de  mettre  la  question 
sous  le  patronage  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris.  Nous  en  avons 
ici  un  représentant  autorisé,  M.  Lainey,  qui  pourrait  parler  au  nom  de  la 
Chambre  de  Commerce  de  Paris  ou  du  moins  nous  faire  une  promesse  à 
cet  égard.  Il  me  serait  loisible  de  dire  que  j'ai  mis  ce  vœu  sous  les  aus- 
pices du  regretté  président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris, 
M.  Masson,  auquel  j'avais  communiqué  ma  conclusion  et  qui  avait  bien 
voulu  Tadmetlre,  sous  réserve  de  l'approbation  de  la  Chambre.  Donc, 
messieurs,  puisque  nous  n'avons  rien  en  France  à  ce  sujet,  et  que  nous 
ne  pouvons  rien  en  dire,  je  crois  que  le  mieux  serait  pour  nous  d'entendre 
maintenant  et  avant  discussion  les  rapporteurs  sur  les  institutions  de 
cette  nature  existant  soit  en  Russie,  soit  en  Autriche,  soit  en  Allemagne; 
pays  dans  lesquels  l'État  a  pris  une  part  considérable  à  l'étude  de  ces 
questions  . 

Ce  qu'a  dit  M.  Laffîtte  dans  son  enquête  sur  la  na\igation  en  Allemagne 
fait  ressortir  surtout  l'instruction  privée.  M.  Just,  dans  son  rapport,  parle 
surtout  des  institutions  d'État  :  assurances  contre  la  maladie,  contre 
l'invalidité  et  contre  les  accidents. 

Je  vous  propose  donc,  n'ayant  voulu  que  poser  la  question,  de  laisser 
la  parole  à  ces  messieurs  pour  exposer  leurs  idées,  afin  que  nous,  qui 
avons  tout  à  faire,  nous  puissions  tirer  parti  de  ce  qu'ils  nous  diront. 
(Applaudissements .  ) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Captier  de  son  intéressante 
communication. 

La  parole  est  à  M.  Just. 

M.  Just.  —  Meine  Herren,  der  hier  gegenwàrtig  tagende  Schiflïahrtskon- 
gi*ess  hat  das  Yerdienst,  meines  Wissens  zum  ersten  iMal  die  socialen 
Verhàllnisse  der  in  der  BinnenschilTfahrt  beschàftigten  Arbeiter  zum 
Gegenstande  seiner  Erôrterungen  gemacht  zu  haben.  Hierfùr  gebùhrt  dem 
Kongress  der  Dank  aller  bei  der  Schifffahrt  beteiligten  Kreise,  und,  meine 
Herren,  ich  hoffe,  dass  dièses  emincnt  wichtige  Thema  sobald  von  den 

M.  JosT.  —  Messieurs,  le  Congrus  de  Navigation  siégeant  en  cette  enceinte  a  le 
mérite  de  traiter  pour  la  première  fois,  si  je  ne  me  trompe,  les  questions  sociales 
intéressant  le  personnel  de  la  batellerie  intérieure.  Pour  ce  fait,  le  Congrès  a 
droit  à  la  reconnaissance  de  tous  ceux  qui  appartiennent  de  près  ou  de  loin  à 
la  navigation,  et,  messieurs,  j'aime  à  croire  que  ce  sujet  d'une  importance  si 


AU)  TROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Tagosordnungen  der  kùnfligen  Schiflïahrtskongresse  nicht  wieder  ver- 
schwinden  môge.  Denn,  es  ist  sicher,  dass  die  sociale  Fôrderung  des 
Schiffers  der  Enlvvicklung  des  finanziellen  Nutzeffekls  der  Schifffahrt  und 
ihrcs  nationalôkonomische  Wcrthes  fur  das  ganze  Land  ehva  in  ahniicher 
Weisc  sich  nùtzlich  erweisen  raiiss  wie  die  technische  Vervollkommnung 
der  Schifffahrtstrassen  einerseils  und  der  Schiffsgefâsse  andererseits.  Es 
ist  eben  von  der  Schifffahrt  nicht  andcrs  wie  bei  den  Gewerben  mil  fesler 
Bftlriebsstatte,  von  denen  man  lângst  wciss,  dass  ihr  Gedeihcn  von  einer 
gesunden  socialen  Entwicklung  der  Arbeiterschaft  in  eben  demselben 
Masse  abhàngt,  wie  von  zeitgemàssen  Yervollkommnungen  der  maschi- 
nellen  Einrichtungen. 

Was  nun  unserc  besondere  Frage  anbetrift,  meine  Hcrren,  so  ist  der 
Stoff  so  weitlàufig  und  so  schwierig,  dass  es  ganz  ausgeschlossen  ist,  Ihnen 
hier  in  irgendeiner  Bczichung  etwas  vollstàndiges  und  abgeschlossenes  zu 
liefern.  Ein  glùcklicher  Zufall  hat  es  gefùgt,  dasswir  sàramllichcn  Bericht- 
crstatter  die  Frage,  die  uns  vorgelegt  worden  ist,  von  verschicdencn  Seiten 
aufgefasst  haben,  sodass  Sic  immerhin  ein  allgemeines  Biid  iiber  die  Lagc 
der  Sache  gewinnen  werden.  Freilich  dùrften  die  Rapporte,  die  wir  Ihnen 
vorzulegen  uns  die  Ehre  gegeben  haben,  nichts  anderes  sein  als  kurzc 
Abrisse,  und  ich  bitte  Sie,  insbesondere  auch  meinen  Beitrag  als  einen 
solchcn  zu  bctrachlen.  Ich  habe  Ihnen  darlegen  wollcn,  einerseits,  was  in 
Deutschland  auf  Grund  unserer  sogenannten  socialpolitischen  Gesetzge- 
bung  geleistet  wird,  und  was  andererseits  die  privale  Schifffahrt  auf  dem 
Gebiete  der  Fùrsorge  fur  ihre  Arbeiter  thut.  Man  kann  ja  verschiedener 


considérable  ne  disparaîtra  pas  de  si  tôt  do  l'ordre  du  jour  dos  futurs  Congrès 
de  Navigation.  Car  il  est  certain  que  Tamélioration  des  conditions  sociales  du 
personnel  de  la  batellerie  ne  pourra  èlve  que  favorable  au  développement  de 
l'effet  financier  utile  de  la  navigation  et  aux  intérêts  économiques  de  l'ensemble 
du  pays,  comme  Test  également  —  dans  des  conditions  â  peu  près  identiques  — 
Tamélioration  matérielle  des  voies  navigables  d'une  part  et  du  matériel  de  trans- 
port de  l'autre.  Dans  la  navigation,  les  conditions  sont  absolument  les  mêmes  que 
dans  n'importe  quelle  autre  industrie  à  champ  d'exploitation  stable,  dont  Ton  sait 
que  la  prospérité  dépend  tout  autant  des  bonnes  conditions  sociales  du  person- 
nel ouvrier,  que  des  perfectionnements  modernes  des  installations  mécaniques. 
A  présent,  en  ce  qui  concerne  notre  question  particulière,  messieurs,  le  sujet 
est  tellement  vaste  et  difficultucux  qu'il  ne  peut  être  question  de  vous  présenter 
ici  un  exposé  complet  et  définitif  à  ce  sujet.  Par  suite  d'un  hasard  heureux,  il 
s'est  trouvé  que  les  différents  rapporteurs  ont  traité  la  question  proposée  à  des 
points  de  vue  tout  différents,  de  sorte  qu'il  vous  est  possible  d'acquérir  une  idée 
générale  du  sujet.  Il  est  évident,  toutefois,  que  les  rapports  que  nous  avons  eu 
l'honneur  de  vous  soumettre  ne  constituent  pas  autre  chose  que  de  brefs  exposés, 
et  je  vous  prie  en  particulier  de  considérer  mon  rapport  comme  tel.  J'ai  voulu 
vous  indiquer,  d'une  part,  ce  qui  a  été  réalisé  en  Allemagne,  grâce  à  notre 
législation  politico-sociale,  et  d'autre  part,  ce  que  la  navigation  privée  fait,  sur 


t>«  SECTION.  -  4-  SÉANCK.  \\\ 

Ansicht  sein,  mcine  Uerren,  ob  wir  in  Deutschland  in  der  soziaipolitischen 
Gesctzgebung  den  richtigen  Weg  beschritten  habcn  ;  mon  kann  sagen,  dass 
unsere  Organisation  zu  bunt  sei,  zu  weitiâufig,  zu  kostspielig,  und  dass 
wir  auch  in  unserer  Gesetzgebung  noch  gewisse  Lùcken  haben.  Meine 
Herren,  icli  bille  Sie  aber,  uns  zu  Gui  zu  hallen,  dass  aller  Anfang  schwcr 
ist;  denn  wir  haben  auf  diescin  Gebiete,  wie  Sie  wissen,  den  Ânfang 
gemacht.  Sie  werdcn  femer  beriicksichligen  mùssen,  dass  ganz  nalurgemàss 
dcr  individualistischc  Zug  des  deutschen  Yolkscharakters  sich  auch  bei 
Ausbildung  dièses  Theiles  der  Geselzgebung  Geltung  verschaffen  mussle. 
Und  wciler,  meine  Herren,  sind  wir  gar  nicht  der  Meinung,  dass  wir 
etwas  fertiges,  etwas  abgeschlossenes  besâssen;  im  Gegenlheil  wir  sind 
eifrig  bemûht,  die  Lùcken,  die  unsere  Geselzgebung  haU  in  dieser 
Beziehung  auszubauen,  wie  ja  die  Novellen  beweisen.  die  fast  alljâhrlich 
auf  allen  drei  grossen  Gebieten  der  socialpolilischen  Gesetzgebung  unsere 
geselzgebenden  Faktoren  beschâftigen. 

Meine  Herren,  jedenfalls  isl,  wie  Ihnen  die  Zahlen,  die  Sie  ausdem  erslen 
Theile  meines  Beitrages  entnehmen  wollen,  beweisen,  mancherlei  gesche- 
hen.  Ich  môchte  aber  zur  YervoHstândigung  jener  Zahlen  mir  doch  noch 
cinige  kleine  Mittheilungen  erlauben,  die  Ihnen  ersichtiich  machen,  wie  in 
Deutschland  seit  dem  Jahre  1885  die  Leistungen  derVersicherung  gestiegen 
sind.  Da  sind  zunâchst  die  einzelnen  Enlschâdigungsrâlle  gewachsen.  In 
der  Krankenversicherung  waren  es  im  Jahre  1885  1956635  Erkrankungs- 
fôUe,  im  Jahre  1897  3220802,  im  Ganzen  vom  Jahre  1885  bis  1897 
ErkrankungsfëUe  :   52725988,  welche  sich  erslreckten  auf  im  Ganzen 


le  domaine  de  la  prévoyance,  pour  ses  ouvriers.  On  peut  d^ailleurs  ne  pas  être 
de  notre  avis,  messieurs,  et  se  demander  si  nous  nous  sommes  engagés  dans  la 
vraie  voie,  en  Allemagne,  avec  notre  législation  politico-sociale  ;  on  peut  préten- 
dre que  notre  organisation  est  trop  disparate,  trop  compliquée,  trop  onéreuse, 
et  que  notre  législation  présente  encore  certaines  lacunes.  Mais,  messieurs,  je 
vous  prierais  de  considérer  que  tout  début  est  difficile;  car,  comme  vous  le 
savez,  c  est  nous  qui  avons  jeté  les  premières  bases  de  ces  institutions.  Vous 
tiendrez  compte  également  du  fait,  très  naturel,  que  le  trait  individualiste  du 
caractère  populaire  allemand  a  dû  forcément  se  manifester  dans  Télaboration  de 
cotte  partie  de  la  législation.  El  d*ai11eurs,  messieurs,  nous  n*avons  nullement  la 
prétention  de  posséder  quelque  chose  de  parfait  et  de  complet;  au  contraire,  nous 
nous  efforçons  sans  cesse  de  combler  les  lacunes  que  présente  encore,  sous  ce 
rapport,  notre  législation,  ainsi  que  le  prouvent  du  reste  les  nouveaux  projets 
qui  occupent,  presque  chaque  année,  nos  législateurs  et  qui  ont  trait  aux  trois 
points  principaux  de  notre  législation  politico-sociale. 

Messieurs,  en  tous  les  cas,  ainsi  que  le  prouvent  les  chiffres  que  vous  trou- 
verez dans  la  première  partie  de  mon  rapport,  de  grandes  choses  ont  été  déjà 
réalisées.  Toutefois,  pour  compléter  ces  cliiffres,  je  voudrais  me  permettre 
quelques  communications,  qui  vous  montreront  de  quelle  façon  les  résultats  des 
assurances  ont  progressé  en  Allemagne,  depuis  1885.  Il  y  a  eu  par  exemple  une 


412  PROCÈS-VtlRBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

541 8878r)4KrankheHslage.  InderUnfallvcrsicherungwurde  im  Jahrie  1885 
Entschàdigung  gezahlt  an  208  Verlelzle  —  es  war  das  erslc  Jahr  — 1899  an 
486645,  und  im  Ganzen  wurden  Entschàdigungen  bewilligt:  714123.  Die 
Invalidenversicherung  hat  im  Ganzen  Invalidenrenlcn  festgestellt  :  581 000 
und  Altersrcntcn  :  338000.  Was  das  Anwachsen  der  Enlschâdigungslei- 
stungen  betrifft,  so  sind  in  der  Krankenversicherung  gezahlt  worden  im 
Jahre  1885  54139311  Mark,  ira  Jahre  1899  schon  147  Millioncn.  In  der 
Unfallvcrsichcrung  sind  gezahlt  worden  1885  1 864000  Mark,  im  Jahre  1899 
78000500  Mark  und  in  der  Invalidenversicherung  sind  gezahlt  worden  im 
Jahre  1885  15300000  Mark  und  im  Jahre  1899  79  Millionen  Mark. 

Meine  verehrten  Herren  !  DieZahlen,  die  ich  mirin  meinem  Bericht  und 
heute  Ihnen  vorzutragen  gestattet  habe,  sprechen  fur  sich  selbst.  Man  mag 
sonst  von  ciner  Gesetzgcbung,  wie  dièse,  denkcn,  wie  man  wolle;  das  eine 
ist  sicher  :  zahllose  Thrànen  sind  durch  sie  getrocknet  und  viele  Tausend 
sorgende,  beschwcrle  Herzen  sind  durch  sie  erleichtert  worden.  {Bravo  !) 

Meine  Herren,  wenn  ich  in  dem  zweiten  Theil  meines  Berichts  mir 
erlaubt  habc,  ùber  die  Privatbemûhungen  auf  diesera  Gebiet  Mitiheilungen 
zu  machen,  so  entbehren  dièse  Mittheilungen  cbenso  wie  dicser  Theii  der 
Fùrsorgethàligkeil  selbst  des  Systems.  Sie  machen  auch  nicht  den  Anspruch, 
Yollstândig  und  erschôpfend  zu  sein,  und  ich  bitte  um  Enlschuldigung, 
wenn  etwa  der  eine  oder  andere  hier  anwesende  Vertreler  der  deutschen 
Binnenschifffahrt  in  meinem  Vortrage  eine  Lùcke  entdeckt  haben  soUte. 


forte  augmentation  des  cas  d'indomnilrs.  Kn  188.'»,  il  y  a  eu,  en  ce  qui  concerne 
Fassurancc  contre  les  maladies,  1  05007*5  cas  do  maladie;  en  l'année  1897, 
3  220  802;  en  tout,  de  1885  à  1897,  32725  988  cas,  qui  correspondent  à 
541  887  854  jours  de  maladie.  En  ce  qui  concerne  Tassurance  contre  les  acci- 
dents, on  avait  payé,  en  1885,  des  indemnités  à  208  blessés,  —  c'était  la  première 
année;  —  on  en  a  payé  en  1899  à  480645;  en  tout,  il  y  a  eu  714123  indemnités 
payées.  L'assurance  contre  la  vieillesse  a  liquidé  au  total  381 000  pensions 
d'invalides  et  558  000  pensions  de  vieillards.  Pour  ce  qui  concerne  l'accroisse- 
ment des  indemnités,  on  a  versé,  —  pour  l'assurance  contre  les  maladies,  — 
en  1885  :  54139311  marks,  en  1899  déjà  147  000000.  Pour  l'assurance  contre 
les  accidents,  on  a  payé  en  1885  :  1864000  marks,  en  1894:  78000500  marks; 
pour  l'assurance  contre  la  vieillesse  et  les  infirmités  on  a  payé  en  1885  : 
15300  000  marks  et  en  1899  :  79000000  marks. 

Messieurs,  les  chiffres  que  je  me  suis  permis  de  vous  soumettre  dans  mon 
rapport  ainsi  que  dans  ma  communication  de  ce  jour  sont  suffisamment 
éloquents.  Quelle  que  soit  l'opinion  qu'on  puisse  avoir  au  sujet  de  notre  légis- 
lation, il  y  a  un  fait  incontestable;  c'est  que  grâce  à  cette  dernière,  bien  des 
larmes  ont  été  séchées  et  que  des  milliers  de  personnes  accablées  par  des 
soucis  de  toutes  sortes  ont  trouvé  un  adoucissement  à  leurs  peines.  (Bravos.) 

Messieurs,  si  je  me  suis  permis,  dans  la  seconde  partie  de  mon  rapport,  de 
donner  quelques  indications  concernant  les  efforts  de  l'initiative  privée,  dans  le 
domaine  en  question,  lesdites  indications  manquent  de  méthode,  comme  ces 


2'  SECTION.  —  4"  SÉANCE.  415 

Wie  gesagt,  ich  habe  nicht  die  Absicht  gehabl,  elwas  vollstàndiges  zu 
iiefern.  Das  ist  unmôglich,  da  man  auf  diescm  Gebiete  amtliches  Material 
nichl  besitzt,  ich  vielmehr  bel  der  kurzcn  Zcil  auf  die  Liebenswiirdigkeît 
ei)izelner  Unlernehraungcn  iind  einzelner  Pcrsônlichkeiten  angcwiescn 
gewesen  bin,  dencnich  hiermit  fùrihreFrcundlichkeitnochmeinenbeson- 
deren  Dank  ansprechen  niôchte.  Mcine  Absichl  Ihnen  gegenùber,  même 
Herren,  war  nur,  Ihnen  eine  Anzahl  nachahmensweiiher  Fùrsorgeein- 
richlungen  unserer  Privatschifffahrlgesellschaften  zu  geben,  und  ich  wùrde 
meinen  Zweek  erreicht  sehen,  wenn  ira  einen  und  ira  andern  Falle  das 
Yorgetragene  Nachfolge  hier  findcn  wûrde.  Thesen,  meine  Herren,  habe 
ich  nicht  aufgeslelll;  sie  hâtten  derNalurder  Sache  nach  nur  allgemein 
sein  kônnen  und  vielleicht  nur  mehr  oder  wenîger  Selbslverslàndliches 
ausgedrûckt.  Ich  habe  deshalb  auf  eine  Formulirung  verzichlet.  Aber, 
meine  Herren,  ich  bin  Ihrer  Zustimmung  sicher,  wenn  ich  das  eine  hier 
feslstelle,  dass  wir  es  fur  eine  Angelegenheit  aller  schiflfahrltreibenden 
Nalionen,  nicht  nur  fur  eine  Pflichl  der  Humanitât  und  des  Schweisses 
der  Edien  werth,  sondern  fur  ein  Gebot  der  wirthschafllichen  Klugheit 
erklâren,  fortzuschreiten  auf  deni  Wege  der  Fûrsorgc  fur  das  matérielle, 
fur  das  moralische  und  fur  das  inteileklueUe  Wohl  der  in  der  SchifTfahrt 
beschâfligten  Arbeiten.  Thun  wir  das,  meine  Herren,  so  wird  der  Segen 
nicht  fehlen.  (Lebhafter  BeifalL) 


mesures  de  prévoyance  elles-niènies.  Je  n'ai  d'ailleurs  pas  la  prétention  d'avoir 
épuisé  le  sujet,  et  je  réclame  l'indulgence,  si  l'un  ou  l'autre  des  membres  de  la 
navigation  intérieure  allemande  ici  présents  a  constaté  une  lacune  dans  mon 
travail.  Je  le  répète,  je  n'ai  pas  eu  l'intention  de  fournir  un  rapport  complet, 
cela  est  impossible,  étant  donné  que  sur  ce  domaine  les  renseignements  officiels 
font  complètement  défaut.  J*ai  dû  me  contenter  d'avoir  recours  à  Tamabilité  de 
certaines  personnalités,  auxquelles  j'exprime  ici  à  nouveau  mes  meilleurs 
remerciements  pour  les  renseignements  qu'elles  m'ont  fournis.  Mon  inten- 
tion à  votre  égard,  messieurs,  était  de  vous  présenter  un  certain  nombre  d'ins- 
titutions de  prévoyance  de  nos  Sociétés  privées  de  navigation  méritant  d'être 
imitées,  et  j'aurais  atteint  mon  but  si  d'une  manière  ou  d'une  autre  ce  que  j'ai 
signalé  devait  trouver  ici  des  imitateurs.  Je  n'ai  pas  établi  de  thèses,  messieurs; 
car,  conformément  à  la  nature  des  choses,  elles  n'auraient  pu  être  que  générales 
et  n'auraient  servi  tout  au  plus  qu'à  exprimer  un  peu  plus  clairement  ce  que  j'ai 
développé  à  oc  sujet  dans  mon  rapport.  J'ai  donc  renoncé  à  formuler  des  opinions 
motivées.  Mais,  messieurs,  je  suis  certain  de  votre  approbation  en  déclarant  que 
nous  considérons  connue  une  chose  intéressant  toutes  les  nations  pratiquant  la 
navigation,  comme  un  devoir  non  seulement  digne  de  l'humanité  et  des  plus 
grands  efforts  des  classes  dirigeantes,  mais  aussi  comme  un  commandement  de 
sagesse  économique,  de  persévérer  dans  cette  voie  de  la  prévoyance  pour  le  bien 
matériel,  moral  et  intellectuel  des  ouvriers  employés  dans  les  services  de  navi- 
gation. Si  nous  faisons  cela,  messieurs,  nous  en  recueillerons  des  bienfaits.  {Vif 
aisentiment.) 


414  PROCÈS^VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Just  de  son  importante  commu- 
nication. 

La  parole  est  à  M.  Schromm. 

M.  Schromm.  —  Messieurs,  je  suppose  que  vous  avez  l'intention  de  bien 
étudier  les  rapports  relatifs  à  la  5*  question. 

En  les  lisant,  vous  arriverez  à  la  conclusion  qui  s'est  présentée  à  mon 
esprit,  c'est  que  tous  les  rapporteurs  paraissent  s'être  entendus  à  l'avance, 
chacun  d'eux  ayant  traité  la  question  à  un  point  de  vue  différent. 

M.  Capticr  a  envisagé,  en  premier  lieu,  la  création  d'une  école  profession- 
nelle ;  M.  Just  nous  a  soumis  des  données  très  intéressantes  recueillies  en 
Allemagne  au  point  de  vue  des  mesures  de  prévoyance,  c'est-à-dire  l'assu- 
rance obligatoire  contre  les  maladies  et  les  accidents,  les  caisses  des 
écoles,  des  vieillards  et  des  invalides.  Nous  devons  reconnaître  que  l'Alle- 
magne a  fait  un  grand  pas  au  point  de  vue  de  la  solution  de  la  question 
sociale. 

Dans  mon  rapport,  j'ai  traité  la  question  surtout  au  point  de  vue  de  la 
protection  des  ouvriers  ou  des  bateliers  et  je  puis  dire  qu'en  quinze  pages 
vous  trouverez  condensés  les  résultats  de  quinze  ans  d'expériences;  j'ai 
traité  méthodiquement  cette  affaire  en  tâchant  de  ne  négliger  aucune  de 
ses  parties. 

Vous  m'excuserez  de  ne  pas  entrer  dans  plus  de  détails  à  la  tribune,  la 
lecture  de  mon  rapport  vous  renseignera  d'une  manière  plus  précise.  Mais 
je  suis  convaincu  que  vous  êtes  de  mon  avis,  à  savoir  que  celle  question 
des  mesures  de  prévoyance  pour  le  personnel  de  la  batellerie  est  tellement 
importante  qu'elle  ne  devrait  plus  disparaître  de  Tordre  du  jour  des  pro- 
chains Congrès;  j'ai  donc  l'honneur  de  vous  soumettre,  en  vous  priant  de 
la  voter,  la  résolution  suivante  : 

«  Die  2.  Sektion  sprichtden  Wunschaus,  dass  die  Frage  der  Wohlfahrts- 
einrichtungen,  der  Schutzvorrichtungen  und  der  beruflichen  Unterweisung 
fur  das  Schiffspersonal  in  das  Arbeitsprogramm  des  nachsten  Congresses 
aufgcnommen  werde,  und  dass  die  verschiedene  Regierungen,  Handcls- 
kammern  und  Yei^ine  dieser  vom  social politischen  Handpunkte  so 
richtigen  Frage  ihre  Unterslûlzung  angedeihen  lassen  môgen.  » 

€  La  2*  Section  émet  le  vœu  que  la  question  des  institutions  de  pré- 
voyance,  de  protection  et  d'enseignement  pour  le  personnel  de  la  batellerie 
soit  maintenue  au  programme  des  travaux  du  prochain  Congrès  et  que  les 
gouvernements,  les  Chambres  de  Commerce  et  les  Associations  veuillent 
bien  apporter  leur  concours  à  cette  question  si  importante  au  point  de  vue 
social  et  politique.  » 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  de  Uoerschelmann,  conseiller 
d'État  actuel,  à  Saint-Pétersbourg. 

M.  DE  Hoerschelmann.  —  Messieurs,  veuillez  m'excuser,  après  les  travaux 
déjà  si  nombreux  et  si  variés  de  la  S*"  Section,  de  venir  encore  occuper 


2*  SKCTION.  —  i-  SÉANCE.  415 

votre  temps  si  précieux.  Mais  ce  n'est  qu'une  toute  petite  communication 
que  j'ai  à  faire  et  je  ne  veux  pas  abuser  de  votre  bienveillance. 

J'ai  seulement  à  signaler  le  fait  que  chez  nous,  en  Russie,  depuis  quel- 
ques années  (notamment  depuis  1887),  il  existe  une  école  destinée  spécia- 
lement à  l'instruction  du  personnel  de  la  batellerie.  Celte  école  se  trouve 
à  Nijni-Novgorod,  sur  la  Volga,  notre  plus  grande  voie  de  communication 
intérieure;  clic  a  pour  but  de  donner  aux  bateliers,  ainsi  qu'aux  mécani- 
ciens des  bateaux  à  vapeur,  des  connaissances  pouvant  faciliter  et 
améliorer  leur  travail  professionnel.  L'école  est  placée  sous  la  surveillance 
du  Ministère  des  voies  de  communication,  mais  le  côté  matériel  de  son 
existence  n'est  garanti  que  par  des  cotisations  spontanées  des  personnes  et 
des  institutions  qui  s'intéressent  spécialement  au  développement  de  la 
navigation  intérieure. 

Une  seule  fois  l'école  a  reçu  du  Ministère  des  voies  de  communication 
un  subside  de  2000  roubles. 

Sont  admis  comme  élèves  a  l'école,  des  jeunes  gens,  sujets  russes, 
ayant  atteint  V&ge  d'au  moins  seize  ans  et  faisant  partie  du  personnel  de 
la  batellerie  de  la  navigation  intérieure.  Us  doivent  avoir  préalablement 
terminé  leurs  cours  d'étude  dans  une  école  élémentaire  à  trois  classes.  Si 
ce  n'est  pas  le  cas,  on  leur  fait  passer  un  examen  d'entrée. 

Le  programme  d'étude  de  l'école  de  navigation  contient  les  cours 
suivants  : 

1"  Arithmétrique  et  géométrie; 

2""  Mécanique  du  bateau  à  vapeur; 

*V  Pratique  de  la  navigation  ; 

i*"  Aperçu  de  la  législation  de  la  navigation  ; 

5""  Comptabilité  de  la  batellerie; 

6"  Éléments  de  l'architecture  navale; 

7**  Cours  de  pilotage  de  la  Volga,  de  ses  affluents  et  d'autres  fleuves  et 
rivières  navigables  de  Russie; 

8°  Dessin  technique. 

Les  cours  commencent,  chaque  année,  le  i*'  novembre  et  se  prolongent 
jusqu'au  commencement  du  mois  de  mars  de  l'année  suivante.  Au  prin- 
temps, avant  la  reprise  de  la  navigation,  les  élèves  qui  terminent  leur 
séjour  à  l'école  sont  soumis  à  un  examen  devant  une  commission  com- 
posée du  directeur  de  l'école,  et  de  membres  nommés  par  le  Ministère  des 
voies  de  communication  et  par  le  gouvernement  de  la  province  de  Mjni- 
Novgorod.  Les  examens  se  passent  en  présence  des  professeurs  de  l'école  et 
de  délégués  de  la  Chambre  de  commerce  de  Nijni-Novgorod  qui  fournit 
une  partie  considérable  du  budget  annuel  de  l'école. 

Les  afl*aires  de  l'école  sont  dirigées  par  un  conseil  de  patronage  dont 
font  partie  :  le  chef  de  la  seclion  de  Nijni-Novgorod  de  l'arrondissement 
de  Kazan  des  voies  de  communication,  deux  membres  de  la  chambre  de 
commerce  et  les  personnes  payant  pour  l'entretien  de  l'école  une  somme 


>ilG  PROCÈS-VERBAUX  DEE  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

d'au  moins  260  francs.  Le  gouverneur  de  la  province  de  Nijni-Novgorod 
est  président  d'honneur  du  Conseil  de  patronage. 

Le  budget  de  l'école  se  montait,  ces  derniers  temps,  à  12  500  francs 
environ  par  an. 

Pour  les  différentes  branches  d'étude  il  y  a  à  l'école  des  manuels  litho- 
graphies. Autrefois  les  exemplaires  de  ces  manuels  se  distribuaient 
gratuitement  aux  élèves.  Vu  l'insuffisance  des  ressources  pécuniaires  de 
l'école,  le  Conseil  de  patronage  a  décidé.  Tannée  dernière,  de  fixer  le  prix 
d'un  exemplaire  de  la  collection  complète  des  manuels  à  6  roubles, 
c'est-à-dire  16  francs,  pour  chaque  élève,  en  admettant  toutefois  la 
dispense  de  ce  payement  pour  les  élèves  nécessiteux. 

On  attache  beaucoup  d'importance  au  caractère  pratique  des  cours.  La 
plupart  des  professeurs  sont  d'anciens  officici's  de  marine  ou  des  ingé- 
nieurs de  différentes  spécialités.  Les  cours  de  pratique  de  la  navigation 
intérieure,  d'architecture  navale  pour  la  batellerie  de  navigation  intérieure, 
et  surtout  du  pilotage  de  la  Volga  constituent  la  propriété  de  l'école  de 
Nijni-Novgorod,  car  ils  ne  font  partie  du  programme  d'aucun  autre 
établissement  d'instruction. 

A  la  sortie  de  l'école,  les  anciens  élèves  s'engagent  dans  le  personnel  de 
la  batellerie  de  la  Volga  et  des  autres  fleuves  et  rivières.  Les  propriétaires 
de  bateaux  à  vapeur  ainsi  que  les  compagnies  de  navigation,  prennent 
également  volontiers  les  élèves  de  l'école  de  navigation  à  leur  service,  en 
été,  pendant  les  vacances. 

Lccole  de  Nijni-Novgorod  a  démontré  sa  vitalité  pendant  plus  de  dix  ans 
et  a  rendu  des  services  sérieux  à  la  navigation  intérieure.  L'hiver  dernier, 
l'école  a  été  fréquentée  par  168  élèves  dont  29  faisaient  partie  de  la 
classe  supérieure.  Les  deux  classes  inférieures,  vu  le  grand  nombre  des 
élèves,  étaient  partagées  chacune  en  deux  sections. 

Comme  l'attestent  les  fonctionnaires  qui  ont  été  délégués  chaque 
année  par  le  Ministère  des  voies  de  communication  pour  assister  aux 
examens  de  sortie  de  l'école,  on  y  fait  des  efforts  sérieux  pour  atteindre 
le  but  principal  de  celte  institution,  qui  est  de  fournir  à  la  batellerie  des 
candidats  bien  préparés  pour  servir  dans  les  différentes  branches  de  la 
navigation  intérieure. 

Les  examens  de  sortie  de  cette  année,  auxquels  assistait  un  délégué 
du  Ministère,  ont  de  nouveau  démontré  les  bons  résultats  donnés  par 
l'enseignement  de  l'école.  Des  29  élèves  qui  se  sont  présentés  à  l'examen 
de  sortie,  25  l'ont  passé  d'une  manière  satisfaisante.  Pour  la  plupart  de 
ceux  ci,  la  moyenne  des  points  obtenus  dans  les  différentes  matières  a 
dépassé  4  (la  note  la  plus  élevée  était  5). 

Nous  ne  disposons  pas  d'une  expérience  suffisamment  étendue,  en 
matière  d'institutions  d'instruction  pour  le  personnel  de  la  batellerie, 
pour  pouvoir  en  déduire  des  conséquences  générales,  nous  croyons 
cependant  pouvoir  dire  que  le  premier  essai  tenté  chez  nous  dans  cette 


2-  SECTION.  —  4*  SÉANCE.  il? 

branche  d'enseignement  n'a  pas  été  infructueux,  cl  que  l'œuvre  com- 
mencée mérite  d'être  continuée  sur  les  bases  qui  ont  été  adoptées  à  son 
origine.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  de  Hoerschelmann  de  son 
intéressante  communication. 

Notre  collègue,  M.  Jean,  m'a  remis  hier  une  petite  note  en  me  priant 
d'en  donner  connaissance  à  la  Section.  Cette  note  est  ainsi  conçue  : 

«  Les  écoles  professionnelles,  où  Ton  enseignera  une  théorie  dont  les 
élèves  ne  pourraient  se  pénétrer  dans  l'application,  ne  peuvent  produire 
des  pilotes  ou  mariniers  à  même  de  conduire  un  bateau,  comme  un  charre- 
tier doit  mener  sa  charrue  ou  conduire  sa  voiture,  un  soldat  manœuvrer 
son  fusil. 

a  II  suffirait,  pour  ce  personnel,  d'exiger  un  apprentissage  spécial  sur 
chaque  rivière  canalisée,  pour  les  pilotes,  à  la  suite  duquel  un  certificat 
do  capacité  serait  délivré  par  une  Chambre  de  navigation  ou  un  Comité 
central  institué  en  conséquence. 

«  Le  candidat  devrait  savoir  lire,  écrire  et  calculer,  ou  être  porteur  du 
certificat  ou  d'un  diplôme  quelconque. 

«  Pour  exercer  la  profession  de  pilote  sur  une  autre  rivière,  il  faudrait 
une  mention  spéciale  du  comité  particulier  à  cette  autre  rivière.  Les 
compagnies  d'assurances  maritimes  pourraient  être  représentées  dans 
chaque  comité. 

flt  Une  fois  qu'on  aurait  formé  un  personnel  convenable,  il  ne  tarderait 
pas  à  se  former  des  associations  de  prévoyance.  » 

Les  rapporteurs  ayant  terminé  leurs  exposés,  j'ouvre  maintenant  la 
discussion  générale  et  je  vais  donner  la  parole  aux  orateurs  qui  se  sont 
fait  inscrire. 

La  parole  est  d'abord  à  M.  Ciccoli. 

M.  Ciccoli.  —  Messieurs,  ce  n'est  pas  sans  quelque  surprise  que  nous 
avons  lu  dans  un  des  rapports  présentés  à  notre  VIII*  Congrès  inter- 
national de  navigation,  rapport  signé  par  M.  Captier,  secrétaire  de  la 
Chambre  syndicale  de  la  marine,  que  la  batellerie  se  classe  parmi  les 
professions  les  moins  bien  organisées  au  point  de  vue  du  principe  d'asso- 
ciation. 

M.  Caplier  nous  parait  avoir  oublié  que,  depuis  une  vingtaine  d'années, 
la  batellerie  a  vu  se  fonder  quatre  syndicats  professionnels;  que  si  les 
trois  premiers  ont  disparu,  la  cause  ne 'saurait  en  être  attribuée  aux  mari- 
niers. Par  contre,  le  dernier,  celui  que  nous  avons  l'honneur  de  repré- 
senter, c'est-à-dire  V Alliance  batelière ,  peut,  sans  prétention,  se  mettre 
en  parallèle  avec  les  associations  syndicales  les  plus  solidement  con- 
stituées. 

Fondé  en  1894,  il  a  pu  résister  à  tous  les  assauts  que  lui  ont  livré  les 
ennemis  de  la  solidarité  entre  les  mariniers,  et  compte  aujourd'hui 
1519  adhérents  représentant  1625  bateaux. 

27 


418  PROCÈS-VBRBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

A  côté  de  noire  syndicat,  une  autre  institution,  la  Société  de  traction 
dite  Les  Batelleries  réunies^  dont  le  siège  social  est  à  Conflans-Sainle- 
Honorine  (Seine-et-Oise)  et  dont  les  représentants  à  ce  Congrès  sauront 
démontrer  la  vitalité,  prouve  une  fois  encore  que  l'esprit  d'association 
n'est  pas,  fort  heureusement,  aussi  mal  compris  que  le  prétend  M.  Captier. 
Nous  ajoutons,  d'autre  part,  que  si  ces  institutions  ont  longtemps 
végété,  la  faute  en  incombe  bien  plus  aux  détracteurs  systématiques,  aux 
intrigues  sourdement  ourdies  contre  toutes  les  organisations  batelières 
tendant  à  l'amélioration  morale,  à  la  conquête  de  l'indépendance  écono- 
mique de  la  corporation.  Ceux  qui  ont  dû  résister  a  ces  empêchements, 
ont  seuls  autorité  pour  juger  du  degré  d'esprit  d'association  ayant  cours 
parmi  les  mariniers. 

Hautement,  nous  affirmons  que  notre  batellerie,  étant  donnés  les  ob- 
stacles rencontrés,  ne  peut  légitimement  être  classée  parmi  celles  où 
Tassociation  n'a  pas  enfanté  de  résultats.  Le  Syndicat,  la  Caisse  de  se- 
cours, la  Mutualité  sous  toutes  ses  formes,  y  ont  été  compris  et  agréés. 
Depuis  de  nombreuses  années,  ces  institutions  y  fonctionnent  réguliè- 
rement. 

Quant  aux  institutions  scolaires  qui,  nous  le  reconnaissons,  laissent 
énormément  à  délirer,  elles  ont  depuis  longtemps  retenu  Tattention  de 
notre  Syndicat,  et,  dès  le  2  décembre  1897,  nous  écrivions  a  M.  le  ministre 
de  l'Instruction  publique  au  sujet  de  l'ouverture  à  Douai,  centre  principal 
de  la  navigation  intérieure  dans  le  nord  de  la  France  et  qui  remplit  les 
conditions  d'hygiène  si  nécessaires  à  l'enfance,  d'une  École-internat  en  fa- 
veur des  enfants  des  deux  sexes  de  la  batellerie.  Le  24  décembre  et  le  19 
février  suivants,  M.  le  ministre  nous  faisait  connaître  qu'il  accédait  à  notre 
demande  et  que  le  budget  de  l'État  supporterait  les  dépenses  du  corps 
enseignant.  De  son  côté,  la  municipalité  de  Douai  accueillait  notre  projet 
avec  une  bienveillance  et  une  sympathie  dont  la  batellerie  et  notre  Syn- 
dicat garderont  une  éternelle  reconnaissance. 

Il  résulte  de  ces  faits  que  nous  pouvons  prévoir  l'inauguration  de  l'École 
de  Douai  en  octobre  1901  et  l'entrée  immédiate  de  plus  de  cent  enfants 
âgés  de  sept  à  treize  ans. 

Préoccupé  de  la  situation  des  vieux  mariniers  privés  de  ressources,  le 
Syndicat  a  mis  également  à  l'étude,  depuis  quatre  années,  la  création  d'une 
maison  de  retraite. 

Ce  sont  là  des  preuves  irréfutables  que  si  la  batellerie  française,  une 
des  plus  belles  et  des  plus  fortes  du  continent,  n'est  pas  venue  la  première 
à  l'association,  elle  a  fait  de  louables  efforts  pour  y  prendre  une  place 
honorable. 

Aussi  nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  ceux-là  mêmes  qui  étaient  les 
adversaires  irréductibles  des  associations  marinières  et  des  institutions 
nécessaires  au  développement  de  la  batellerie,  nous  prêteront  d'autant  plus 
volontiers  leur  concours,  à  l'avenir,  qu'ils  sont  persuadés  que,  depuis  quel- 


ti«  SECTION.  —  4"  SÉANCE.  419 

ques  années,  les  mariniers  sont  rentrés  dans  la  voie  de  l'émancipation  et 
du  progrès  el  qu'ils  s'y  maintiennent  désormais  pour  le  grand  honneur  de 
la  corporation  à  laquelle  ils  sont  fiers  d'appartenir. 

Oui,  messieurs,  tout  nous  autorise  à  penser  qu'avant  peu  notre  Syndicat 
embrassera  tous  les  bateliers  de  France,  de  Belgique,  d'Alsace-LoiTaine  et 
de  Hollande,  que  la  première  école,  érigée  à  Douai,  deviendra  insuffisante, 
que  des  maisons  de  retraite  seront  fondées  dans  les  diverses  parties  de 
l'immense  territoire  où  floltera  le  pavillon  de  VAlliancc  balelière;  et 
que  des  Sociétés  mutuelles  d'assurance,  de  prévoyance,  de  navigation, 
etc.  surgiront  du  fait  seul  que  des  milliers  et  des  milliers  de  mariniers 
se  seront  groupés  syndicalement.  (Applaudissements  sur  divers  bancs,) 

Je  remettrai  à  chacun  des  membres  du  bureau  un  exemplaire  de  l'an- 
nuaire de  r Alliance  balelière  de  1898  où  est  traitée  la  question  de  l'école- 
internat  de  V Alliance  batelière  à  Douai. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Gillet. 

M.  Gillet.  —  Messieurs,  ce  sera  en  cH'et  l'honneur  de  ce  Congrès  de  no 
pas  s'être  seulement  occupé  des  machines,  des  moyens  d'améliorer  la 
traction  et  le  matériel  de  la  batellerie,  mais  d'avoir  encore,  à  la  fin  de 
ses  travaux,  discuté  cette  cinquième  question,  qui  concerne  l'améliora- 
tion de  l'esprit  et  l'amélioration  morale  des  bateliers  en  général. 

Mais  ce  Congrès  ne  devra  pas  se  borner  à  émettre,  comme  on  le  l'ait 
souvent,  un  vœu  et  un  désir  vagues;  il  faut  qu'il  fasse  un  acte,  pouvaiit 
faire  entrer  dans  la  pratique  ces  principes  d'association  qui  devront 
devenir,  entre  les  mains  des  syndicats  et  des  associations  un  insirument 
de  moralisation,  de  secours  mutuel  et  moral  pour  le  personnel  de  la  batel- 
lerie. 

Vous  excuserez  un  des  plus  modestes  membres  de  ce  Congrès,  l'un  de 
ceux  dont  la  voix  est  le  moins  autorisée  à  se  faire  entendre  dans  une 
réunion  formée  comme  celle-ci  d'ingénieurs,  ainsi  que  d'autres  hommes 
éminents  et  éclairés,  de  venir  vous  entretenir  de  ces  questions  qui  ren- 
trent cependant  dans  ses  attributions,  puisqu'il  est  président  d'une  Société 
de  secours  mutuels. 

Le  personnel  de  la  batellerie  est  excessivement  mobile;  il  est  très  diffi- 
cile de  le  tenir  dans  la  main  et  la  première  condition  à  remplir  par  une 
Société  de  secours  mutuels,  pour  être  prospère  et  rendre  des  services  effi- 
caces, est  d'être  parfaitement  groupée.  Or,  vous  n'arriverez  pas  à  grouper 
les  bateliers,  ils  passent  d'une  ville  dans  une  autre,  ils  quittent  un  fleuve 
pour  un  autre,  ils  vont  du  Nord  au  Midi.  Comment  arriverez- vous  à  faire 
de  la  mutualité  et  de  la  prévoyance  avec  des  éléments  aussi  instables  ? 
Vous  n'avez  qu'un  seul  moyen  d'y  parvenir,  et  c'est  ici  que  je  touche  au 
rapport  de  M.  Captier:  ce  moyen,  c'est  l'école. 

Si  vous  voulez  faire  de  la  bonne  besogne,  il  faut  que  votre  Chambre  de 
commerce,  qui  est  parfaitement  autorisée  pour  cela  et  qui  a  tous  les  élé- 
ments nécessaires  pour  bien  faire,se  préoccupe  d'abord  de  l'école.  C'est  par 


4i0  PROCËS-VERBALX  DiSS  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Técole  que  vous  arriverez  au  groupement,  que  vous  réussirez  à  faire  delà 
bonne  mutualité. 

La  mutualité,  vous  le  savez  très  bien  et  je  ne  veux  pas  m  y  étendre,  com- 
porte trois  éléments  :  prévoyance  contre  les  accidents,  prévoyance  contre 
les  maladies,  prévoyance  contre  la  vieillesse. 

Contre  la  vieillesse,  il  est  facile  d'arriver  à  un  résultat  ;  contre  la  maladie, 
cest  très  difflcile;  il  vous  faudrait,  dans  une  organisation  ayant  ce  but, 
échelonner  tout  le  long  des  canaux  et  des  voies  navigables  des  postes  où  il 
y  aurait  un  médecin,  un  pharmacien,  une  personne  pour  juger  de  la  vali- 
dité de  la  réclamation  du  marinier.  Ces  postes  pourraient  être  composés 
facilement,  non  pas  avec  le  personnel  de  la  batellerie,  mais  avec  le  per- 
sonnel officiel  des  canaux,  même  avec  des  gens  de  condition  très  modesle, 
comme  les  éclusiers,  par  exemple,  qui  sont  tout  disposés  à  constituer  le 
noyau  d'une  association  :  à  défaut  des  éclusiers,  ce  serait  d'autres  agenis 
dépendant  du  service  des  ingénient^. 

On  trouvera  certainement  des  dévouements,  mais  il  est  incontestable  que 
pour  obtenir  un  bon  résultat,  il  faut  d'abord  réaliser  le  groupement  par 
l'école. 

Quand  vous  aurez  1000  ou  1500  mariniers  sortant  de  vos  écoles,  quand 
vous  leur  aurez  appris  la  mutualité,  la  prévoyance,  et  que  vous  aurez  fail 
un  groupement,  tous  ces  gens  se  tiendront  et  se  cotiseront,  quoi  qu'on  vous 
en  ait  dit  tout  à  l'heure  ;  et  cela  est  fort  rationnel. 

11  y  a  deux  catégories  de  mutualité  :  la  mutualité  ofiicielle  et  la  nuilua- 
lilc  libre.  La  mutualité  officielle,  je  ne  crois  pas  que  vous  arriviez  à  la  réa- 
liser; vous  savez  quelle  résistance  on  a  opposée  à  la  dernière  loi  sur  les 
accidents  du  travail  ;  l'action  de  l'État  était  entravée  de  toute  manière  : 
vous  ne  ferez  donc  pas  de  mutualité  officielle,  vous  ferez  de  la  mutualité 
libre;  cette  mutualité  libre,  vous  n  arriverez  à  la  réaliser  qu'en  l'enseignant, 
c'est-à-dire  en  la  prêchant,  en  l'organisant  dans  vos  écoles,  eu  en  démon- 
trant l'utilité.  Quand  vous  aurez  ce  noyau  de  bateliers  sortant  de  vos 
écoles,  ayant  compris  l'intérêt  qu'il  y  a  à  se  grouper,  à  se  secourir  par  la 
mutualité,  vous  pourrez  alors  faire  d'excellente  besogne. 

Voilà  tout  ce  que  je  désirais  vous  dire  :  pas  de  mots  vagues,  pas  de  théo- 
ries, de  la  pratique  par  l'école.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Dazet. 

M.  Dazet.  —  Messieurs,  on  l'a  déjà  dit,  et  je  suis  heureux  de  le  répéter, 
ce  sera  l'honneur  de  ce  Congrès  qu'après  avoir  consacré  trois  séances  à 
étudier  longuement  et  devant  un  auditoire  nombreux  toutes  les  questions 
qui  intéressent  l'outillage  mécanique  de  la  navigation,  il  consacre  la  der- 
nière de  ses  séances  à  étudier  plus  brièvement  et  devant  un  auditoire  plus 
restreint  —  je  le  dis  sans  amertume  —  les  questions  qui  intéressent  l'ou- 
tillage humain. 

Je  suis,  pour  ma  part,  d'accord  avec  l'honorable  orateur  qui  descend  de 
cette  tribune  ;  je  suis  convaincu  qu'il  faut  faire  quelque  chose  de  pratique 


2*  SECTION.  —  V  SÉANCE.  421 

dans  Tordre  d*idées  qu'il  a  indiqué,  cl  je  vous  demanderai  tout  à  l'heure 
d'apporter  une  aide  efficace  aux  efforts  que  tente  la  batellerie  poui  arriver 
à  son  émancipation  libre  et  spontanée. 

Mais  tout  d'abord,  j'ai  un  devoir  à  remplir,  analogue  h  celui  qu'a  rempli 
tout  à  riieure  M.  Ciccoli.  J'ai  à  réparer  un  oubli,  une  véritable  injustice 
dont,  très  involonlairement,  l'honorable  M.  Captier  s'est  rendu  coupable. 
Dans  son  rapport,  je  lis  cette  phrase  tranchante  : 

«  A  part  les  sociétés  mutuelles  de  mariniers,  formées  en  vue  de  l'assu- 
rance des  bateaux  contre  les  sinistres  de  route,  il  n'existe,  dans  cette 
industrie,  aucune  sorte  d'association.  » 

En  vérité,  c'est  méconnaître  et  calomnier  la  batellerie  française;  il  y  a 
là  un  oubli  d'autant  moins  explicable  de  la  part  de  l'honorable  M.  Captier 
qu'il  connaît,  de  science  certaine,  l'une  des  meilleures  et  des  plus  remar- 
quables organisations  corporatives  que  les  bateliers  de  tous  pays  aient 
jamais  réussi  à  faire  aboutir. 

Je  rappelle,  d'un  mot,  à  l'honorable  M,  Captier  cette  association  corpora- 
tive, — je  dis  strictement  professionnelle  et  corporative,  —  qui  fonctionne 
à  Conilans-Sainte-Honorine,  sous  le  nom  de  Société  de  remorquage  en  com- 
mandite simple  à  capital  variable  L.  Masy  fils  et  C*. 

M.  Captier  la  connaît  bien;  elle  a  un  président  du  conseil  d'administra- 
tion —  ou,  pour  bien  dire,  un  président  du  conseil  de  surveillance, 
puisqu'il  s'agit  d'une  société  en  commandite,  —  M.  Elie  Ilennebuisse,  qui 
a  siégé  pendant  plusieurs  années,  à  côté  de  M.  Captier,  au  Syndicat  général 
de  la  marine. 

M.  Captier.  —  Je  vous  ferai  remarquer  que  je  n'ai  en  vue  que  les  asso- 
ciations de  prévoyance  et  d'instruction  professionnelle.  Or,  les  sociétés  de» 
remorquage  ne  rentrent  pas  dans  ce  cadre;  je  connais  parfaitement  colle 
qui  vient  d'être  citée,  mais  il  ne  rentrait  pas  dans  mon  plan  d'en  parler. 

M.  Dazet.  —  Aussi  n'aurais-je  pas  apporté  ici  cette  rectification  si  les 
premiers  mots  du  rapport  de  M.  Captier  ne  m'avaient  obligé  à  la  produire  : 
«  L'association  corporative,  dit-il  d'abord,  a  donné,  en  France,  aujourd'hui, 
de  si  incontestables  preuves  de  ses  avantages  et  de  ses  bienfaits....  » 

M.  Captier  envisage  donc  bien  l'association  corporative. 

M.  Captier.  —  Mais  pas  commerciale. 

M.  Dazet.  —  Commerciale,  expliquons-nous.  Je  crois  précisément  qu'il 
importe  au  bon  renom  de  la  batellerie  française  qu'il  soit  dit  ici,  devant 
les  représentants  des  diverses  nations  européennes,  que,  sans  esprit  de 
lucre,  sans  avoir  en  vue  une  opération  commerciale,  la  batellerie  française 
est  arrivée  à  faire  une  association  ayant  le  caractère  strictement  corpo- 
ratif et  qui  peut  être  proposée  comme  modèle  à  toute  les  batelleriiis  du 
monde. 

C'est  donc  la  méconnaître  que  de  dire  qu'elle  est  réfractaire  et  rebelle  à 
l'esprit  d'association.  {Applaudissements.) 

M.  Captier.  —  Je  n'ai  pas  dit  réfractaire,  ni  rebelle;  j'ai  dit  :  étrangère 


i22  PROCÈS-VERBAIIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

OU  indifférente.  C'est  pour  cela  que  j'ai  préconisé  l'école  pour  donner  aux 
bateliers  des  idées  qui  ne  sont  pas  jusqu'à  présent  assez  développées  pour 
être  mises  en  pratique:  ces  idées  peuvent  être  latentes,  mais  elle  ne  s'affir- 
ment pas  d'une  façon  suffisante. 

M.  Dazet.  —  Le  fait  actuel,  —  cl  bien  entendu  les  expressions  dont  je  me 
sers  ne  sont  pas  celles  qui  sont  venues  sous  la  plume  de  M.  Captier,  ce  sont 
celles  qui  viennent  à  mes  lèvres;  je  ne  cite  pas,  je  parle,  —  le  fait,  c'est 
qu  II  y  a  à  l'heure  actuelle,  en  France,  une  association  qui  ne  comprend 
pas  moins  de  645  bateliers,  ayant  chacun  mis  en  commun  un  pécule 
de  500  francs,  ayant  avec  ce  pécule  de  500  francs  acheté  12  remorqueurs. 
C'est  déjà  une  flottille;  les  membres  du  Congrès  ont  pu  les  voir  sur  la 
Seine  et  sur  l'Oise;  ils  y  sont  même  aimés;  on  les  appelle  les  bleus  à  raison 
de  la  couleur  de  leur  dunette. 

Quant  aux  résultats  matériels,  je  regrette  de  ne  pas  pouvoir  mettre 
entre  vos  mains  les  comptes  rendus  des  travaux  des  assemblées  générales 
de  cette  association.  Mais  vous  devinez  bien,  messieurs,  comment  doit 
fonctionner  la  Société.  Étant  donné  son  principe  même,  qui  est  le  principe 
coopératif,  elle  doit  arriver  à  faire  de  la  traction  à  prix  de  revient.  El 
comment  les  bénéfices  sont-ils  distribués?  On  donne  d'abord  5  pour  100 
d'intérêts;  puis,  on  prélève  20  pour  100  pour  le  fond  de  réserve;  sur  le 
surplus  on  prend  un  quart  que  l'on  distribue  à  titre  de  dividende  à  toutes 
les  parts,  même  aux  associés  qui  n'ont  pas  donné  de  traction;  le  surplus 
enfin  est  réparti  suivant  le  prorata  qu'indiquent  les  chiffres  mêmes,  à  litre 
de  remboursement  sur  les  sommes  payées  en  trop. 

Or,  les  prix  de  traction  de  la  Société  mutuelle  corporative,  non  commer- 
ciale, strictement  professionnelle  des  bateliers,  ces  prix  sont  toujours 
inférieurs  aux  prix  pratiqués  par  les  compagnies  concurrentes. 

Quant  au  prorata  de  remboursement,  depuis  1894,  il  a  atteint  le  chiffre 
de  50  pour  100,  et  il  n'a  jamais  été  inférieur  à  15  pour  100. 

vSi  vous  pouviez  vous  rendre  compte  des  difficultés  au  milieu  desquelles 
ont  eu  à  se  débattre  les  infatigables  promoteurs  de  ce  groupement  corpo- 
ratif; si  je  pouvais  vous  dire  —  ce  serait  une  histoire  par  certains  côtés 
émouvante  —  les  obstacles  accumulés  sur  leur  route  dès  le  début  :  et  les 
demandes  en  nullité  de  l'association,  et  les  premiers  remorqueurs  reven- 
diqués par  un  liquidateur,  et  les  crimes  commis  contre  la  Société  à  ses 
débuis,  un  de  ses  remorqueurs  coulé,  ses  amarres  incendiées,  sans  que 
jamais,  malgré  les  soupçons  les  mieux  fondés,  on  ait  pu  découvrir  les 
auteurs  de  ces  attentats. 

Vous  verriez,  messieurs  par  des  prouves  nouvelles,  qu'il  n'y  a  pas  de 
batellerie  au  monde  qui  ail  su,  plus  que  la  batellerie  française,  faire  preuve 
d'esprit  pratique  et  de  ténacité.  [Applaudissements,) 

Et  maintenant,  puisque  l'honorable  M.  Captier  a  parlé  des  sociétés 
d'assurances  mutuelles,  dont  il  n'a  pas  méconnu  rexislence,  contre  les 
sinistres  de  route,  qu'il  me  soit  permis,  à  ce  propos,  d'adresser  au  Congrès 


2"  SECTION.  -  V  SÉANCE.  425 

une  demande  d'aide  pratique  et  efficace  en  vue  d'arriver  au  développement 
de  ces  sociétés. 

Les  Sociétés  locales  dont  parle  M.  Caplier  sont  très  nombreuses  ;  mais 
précisément  à  cause  de  leur  grand  nombre,  aucune  ne  présente  une  sur- 
face assez  considérable  pour  pouvoir  garantir  les  gros  risques  et  assurer 
les  chargements  de  grand  prix,  blé,  sucre,  etc. 

Et  alors  la  pensée  est  venue  à  un  certain  nombre  de  mariniers,  à  ces  ma- 
riniers tellement  rebelles  à  l'esprit  d'association  qu'ayant  déjà  fondé  un 
syndicat,  des  caisses  de  secours,  une  école,  une  société  de  remorquage 
mutuel,  ils  veulent  aller  plus  loin  encore  !  la  pensée  leur  est  donc  venue 
do  syndiquer,  de  fédérer  toutes  ces  petites  sociétés  locales  et  d'en  faire  un 
immense  syndicat  d'assurance  mutuelle  qui,  par  les  ressources  qu'il  présen- 
terait, par  la  surface  qu'il  offrirait,  pourlait  rivaliser  avec  les  plus  puis- 
santes associations  de  capitaux  consacrés  aux  assurances. 

On  a  fait  cette  étude  et  j'ai  eu  l'honneur  d'y  être  mêlé.  M.  Lucien Masy 
s'y  est  consacré  avec  sa  puissance  habituelle,  mais  il  s'est  heurté  à  un 
obstacle  créé  par  la  loi  elle-même. 

Vous  savez,  messieurs,  que  les  sociétés  anonymes  sont  depuis  1867  dis- 
pensées de  l'autorisation  gouvernementale;  mais  cependant,  en  ce  qui  con- 
cerne les  sociétés  d'assurances  et  particulièrement  les  sociétés  mutuelles, 
la  loi  do  1867  et  le  décret  de  1868,  qui  a  suivi,  présentent  encore  des  exi- 
gences auxquelles  il  est  très  difficile  de  satisfaire.  Elles  constituent  une 
sorte  de  mur  qui  acte  pour  nous  infranchissable. 

M.  LE  Président.  —  N'oubliez  pas  que  nous  sommes  dans  un  congrès 
international. 

M.  Dazet.  —  Je  m'élais  aussi  fait  celte  réflexion;  mais,  comme  j'ai 
entendu  ici  formuler,  plusieurs  fois,  des  propositions  spéciales  à  la  France, 
je  me  suis  permis,  à  mon  tour,  d'en  formuler  une  semblable.  Je  suppose 
que,  lorsque  M.  Captior  propose  de  fonder  à  Paris  une  école  professionnelle 
(lo  mariniei's,  il  s'agit  d'un  intérêt  français,  et  non  pas  d'un  intérêt  alle- 
mand ou  russe. 

M.  LE  Président.  —  Nous  pouvons  parler  à  titre  d'exemple  de  œ  qui  se 
fait  dans  ce  pays,  mais  il  ne  faut  pas  trop  particulariser  et  se  livrer  à  des 
compétitions  entre  Français. 

M.  Dazet.  —  J'espère  bien,  au  contraire,  que  nous  allons  être  tous  d'ac- 
cord, Français  et  étrangers,  et  je  prie  la  deuxième  section  de  m'accorder 
simplement  cinq  minutes  d'attention. 

Je  vous  disais  donc  qu'on  s'est  buté  à  un  obstacle,  et  que  je  demande 
précisément  au  Congrès  de  nous  aider  à  le  franchir. 

Vous  entendez  bien  que  ce  n'est  pas  seulement  dans  la  corporation  bate- 
lière qu'on  a  rencontré  la  difficulté  dont  je  parle.  Les  agriculteurs,  par 
exemple,  ont  voulu,  eux  aussi,  fonder  des  caisses  d'assurances  mutuelles  ; 
ils  se  sont  heurtés  à  la  même  loi  de  1867,  au  même  décret  do  1868.  Qu'ont 
fait  les  agi'iculteurs  ?  Ils  ont  des  représentants  au  Parlement  français,  — 


AU  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

je  suis  bien  obligé  de  parler  de  la  France,  —  et  ces  reprcsenlanfs  sont  tou- 
jours en  é\eil,  très  attentifs  à  surveiller  les  intérôls  dont  ils  ont  la  charge. 
Aussi  ont-îls  fait  voter  une  loi,  qui  a  été  promulguée  au  Journal  Officiel 
du  8  juillet  dernier,  loi  qui  est  ainsi  conçue  :  «  Les  Sociétés  ou  caisses 
d'assurances  mutuelles  agricoles,  qui  sont  gérées  ou  administrées  gratuite- 
mont  et  qui,  en  fait,  ne  réalisent  aucun  bénéfice,  sont  affranchies  des  forma- 
lités prescrites  par  la  loi  du  24  juillet  1867et  le  décret  du  28  janvier  ISfiS 
relatifs  aux  sociétés  d'assurances. 

«  Elles  pourront  se  constituer  en  se  soumettant  aux  prescriptions  de  la 
loi  du  21  mars  1884  sur  les  syndicats  professionnels.  » 

Vous  le  voyez,  ce  que  Ton  a  fait  pour  les  agriculteurs  on  peut  le  faire 
pour  les  bateliers  ;  mais  comme  les  bateliers  ne  sont  pas  égoïstes,  ils 
demandent  qu'on  étende  le  môme  bénéfice  à  toutes  les  corporations  sans 
distinction. 

Et  voyez  comme  nous  sommes  peu  ambitieux  !  Nous  ne  demandons  pas 
h  la  République  Française  de  faire  en  matières  d'assurances  pour  les  balo- 
liers  autant  qu'a  fait  l'Empire  Allemand;  nous  sommes  plus  modcslcs  : 
nous  demandons  à  la  République  Française  de  nous  laisser  faire.  Et  alors 
qu'on  nous  reproche,  dans  l'esprit  le  plus  bienveillant  et  en  regrettant 
d'avoir  à  faire  cette  constatation,  alors  qu'on  nous  reproche  de  bonne  foi, 
comme  l'a  fait  M.  Captier,  de  manquer  d'esprit  d'initiative  et  de  ne  pas 
marcher  aseez  rapidement  dans  la  voie  de  l'association,  nous  demandons 
qu'on  ne  nous  lie  pas  pieds  et  mains,  nous  demandons  qu'on  abroge  les 
lois  qui  sont  pour  nous  autant  de  chaînes  et  d'entraves. 

Vous  pouvez  nous  aider,  vous,  membres  du  Congrès,  qui  témoignez 
aujourd'hui  même  d'une  sollicitude  si  vive  et  si  éclairée  pour  tout  ce  qui 
touche  aux  intérêts  généraux  de  la  corporation  batelière;  vous  pouvez 
nous  aider  à  briser  ces  liens;  telle  est  la  proposition  pratique  que  je  vous 
fais,  telle  est  la  proposition  formelle  que  je  dépose  sur  le  bureau  du  Con- 
grès; je  demande  à  la  deuxième  Section  d'abord,  et  au  Congrès  ensuite, 
s'adressant  au  parlement  compétent,  c'est-à-dire  au  parlement  français, 
d'émettre  le  vœu  qu'une  loi  ainsi  conçue  soit  adoptée  : 

«  Le  bénéfice  de  la  loi  du  8  juillet  1900  est  étendu  à  toutes  les  sociétés 
d'assurance  mutuelle  corporatives.  » 

Si  cette  loi  est  votée,  vous  aurez,  comme  vous  vous  proposez  de  le  faire, 
fait  quelque  chose  pour  l'élévation  du  niveau  intellectuel  et  moral  de  la 
corporation  batelière  ;  vous  aurez  amélioré  cet  outillage  humain  dont  on 
parlait  avant  moi  et  qui  est  le  principal  facteur  du  développement  de  l'in- 
dustrie batelière.  {Applaudissements.) 

Cette  proposition  est,  d'ailleurs,  expliquée  et  motivée  dans  une  brochure 
qui  sera  distribuée  aux  membres  du  Congrès. 

M.  LE  Président.  —  Nous  remercions  M.  Dazet  de  son  intéressante  com- 
munication, mais  je  ne  crois  pas  pouvoir  mettre  aux  voix  dans  un  C<mgn*<; 
international  un  vœu  à  l'adresse  du  Gouvernement  français;  ce  ne  serait 


2-  SECTION.  -  A^  SÉANCE.  425 

pas  dans  l'ordre  logique  de  nos  délibérations.  Il  sera  toutefois  tenu 
compte  des  observations  très  intéressantes  de  M.  Dazet;  mais  il  devra 
saisir  de  son  vœu  une  autre  compagnie  ou  une  autre  corporation  pour  le 
faire  transmettre  à  qui  de  droit. 

M.  Dazet.  —  J'ai  eu  la  môme  préoccupation  que  M.  le  Président,  mais  je 
demande  alors  au  Congres  de  rayer  d'avance  de  Tordre  du  jour  du  pro- 
chain Congres,  qui  aura  lieu  dans  deux  ans,  tout  ce  qui  est  relatif  à  l'éta- 
blissement des  monopoles  de  traction;  car  il  faudra  bien  s'adressera  un 
gouvernement  quelconque*  à  celui  de  rAllemagne,  de  la  France  ou  de  la 
Belgique,  pour  lui  demander  soit  d'établir,  soit  de  ne  pas  établir  de  mono- 
pole de  traction. 

La  théorie  de  M.  le  Président,  s'il  fallail  l'admettre,  n'aboutirait  à  non 
moins  qu'à  consacrer  notre  impuissance. 

M.  LE  Président.  —  Si  vous  voulez  donner  à  votre  proposition  un  carac- 
tère international,  je  suis  tout  disposé  à  la  soumettre  à  la  Section.  Mais 
vous  avez  terminé  vos  observations  en  demandant  qu'on  adressât  un  vœu 
au  Parlement  français;  dites  plutôt  :  aux  parlements  de  tous  les  pays  inté- 
ressés, et  je  pourrai  mettre  votre  proposition  aux  voix,  mais  je  ne  puis  do 
moi-même  modifier  vos  paroles.  , 

M.  Dazet.  —  Je  suis  le  conseil  que  veut  bien  me  donner  M.  le  Président, 
et  je  demanderai  que,  dans  tous  les  pays  civilisés,  on  lève  les  obstacles 
légaux  qui  s'opposent  à  la  liberté  des  associations  corporatives. 

M.  LE  Prksidem.  —  La  parole  est  à  M.  Bertrand. 

M.  Bertrand.  —  Messieurs,  je  n'interviens  dans  la  discussion  que  pour 
présenter  une  observation  de  détail  au  sujet  d'un  point  du  rapport  de 
M.  Captier.  Il  y  est  dit  que  sous  le  rapport  des  associations,  la  Belgique 
n'est  pas  mieux  dotée  que  la  France  et  d'une  façon  générale  que  la  batel- 
lerie est  réfractaire  au  principe  du  groupement  syndical  ou  professionnel. 
Je  ne  suis  pas  de  cet  avis.  Je  trouve,  en  effet,  qu'au  point  de  vue  de  l'asso- 
ciation, la  batellerie  se  trouve  absolument  dans  les  mêmes  conditions 
que  les  autres  professions. 

On  dira  que  la  profession  du  batelier  est  mobile,  mais  ce  caractère  se 
retrouve  dans  beaucoup  d'autres  métiers.  En  thèse  générale,  l'ouvrier 
pour  chercher  du  travail  se  transporte  assez  facilement  d'un  endroit  dans 
un  autre.  Tels  sont  les  machinistes,  les  électriciens,  les  monteurs  de 
machines,  les  peintres  en  bâtiments,  les  ouvriers  spéciaux  dans  les  expo- 
sitions, etc.  Un  des  caractères  de  l'ouvrier  industriel  moderne  est  de  se 
transporter  très  facilement,  même  dans  les  pays  les  plus  éloignés.  L'ouvrier 
n'est  pas  sédentaire  comme  autrefois. 

Les  conditions  de  la  profession  du  batelier  n'ont  donc  rien  de  particu- 
lier sous  ce  rapport;  il  se  transporte  d'un  point  à  un  autre,  c'est  vrai, 
mais  c'est  toujours  dans  le  même  bateau  ;  il  fera  le  service  de  tel  ou  loi 
fleuve,  de  tels  ou  tels  canaux  accessibles  au  tonnage  de  son  bateau  parti- 
culier, si  bien  qu'en  résumé,  la  batellerie  n'est  pas  une  profession  spécia- 


426  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

lemenl  mobile,  elle  rentre  dans  le  caractère  général  de  toutes  les  profes- 
sions industrielles  actuelles. 

M.  Captier  nous  dit  qu'en  France  le  batelier  ne  sait  pas  s'associer  et  que 
la  Belgique  n'est  pas  mieux  dotée  sous  ce  rapport,  —  je  ne  suis  pas  de  son 
avis  en  ce  sens  qu'il  y  a  chez  nous  des  associations  de  bateliers  de  diffé- 
routes  sortes  se  proposant  des  buts  absolument  différents  et  très  complets, 
considérés  dans  leur  ensemble. 

Depuis  la  Révolution  française  de  1789,  les  corporations  anciennes  sont 
abolies  dans  nos  pays  et  depuis  cent  ans  l'ouvrier  industriel  est  l'esté 
comme  isolé  en  présence  de  son  employeur.  Il  existe  actuellement  dans 
tous  les  pays,  dans  l'organisation  du  travail,  une  tendance  générale  i\ 
reconstituer  ces  anciennes  corporations,  mais  à  les  reconstituer  en  tanl 
que  corporations  ouvertes  et  non  plus  fermées  comme  jadis. 

En  Belgique,  les  bateliers  ont  suivi  les  tendances  générales  :  ils  n'étaient 
peut-être  pas  associés  il  y  a  quinze  ans,  mais  aujourd'hui  ils  ont  profité 
notamment  des  dispositions  législatives  particulières  édictées  en  vue  de 
garantir  l'exercice  des  professions.  Vous  savez  qu'en  Belgique,  depuis 
1896,  nous  avons  une  loi  sur  les  syndicats  professionnels  dont  les  balc- 
liers  ont  profité  comme  toutes  les  autres  professions;  je  citerai,  par 
exemple,  le  syndicat  professionnel  de  Thuin  qui  est  très  important;  il  a  la 
gestion  d'un  nombre  très  important  de  bateaux  et  d'intérêts  qui,  disait-on 
récemment,  s'élèvent  à  plusieurs  millions.  Dans  les  agglomérations  très 
importantes  comme  à  Anvers,  nous  voyons  non  pas  une  association,  mais 
de  nombreuses  associations  adéquates  aux  objets  spéciaux  do  la  profession* 
nous  avons  l'Alliance  professionnelle  dos  bateliers,  le  Collège  international 
des  bateliers;  depuis  quatre  ou  cinq  ans  nous  avons  la  Fédération  de  la 
batellerie  belge,  qui  m'a  fait  l'honneur  de  me  déléguer  à  ce  Congrès. 

Donc,  tant  au  point  de  vue  des  principes  généraux  qu'au  point  de  vnc 
des  faits,  les  bateliers  sont  loin  d'être  rebelles  à  l'esprit  d'association.  Je 
suis  très  heureux  de  voir  que  le  programme  de  ce  Congn'^s  a  été  très  judi- 
rieusomcnt  établi  à  ro  point  de  vue,  quand  il  a  réservé  la  5®  question  à 
l'organisation  d'institutions  appelées  à  modifier  la  situation  sociale  de  la 
batellerie.  C'est  la  première  fois  que  le  fait  se  produit  dans  un  Congrès 
de  navigation;  c'est  là  un  événement  considérable,  et  nous  devons  le 
saluer  avec  une  entière  satisfaction  qui  sera  partagée  par  tous  nos  com- 
mettants. 

Mais  vous  nous  direz  :  «  Si  vous  avez  dos  associations  professionnelles 
en  Belgique  :  qu'ont-elles  produit?  »  Nous  nous  trouvons  en  présence 
d'associations  constituées  depuis  quelques  années  seulement.  Actuelle- 
ment, nous  n'avons  pas  encore  résolu  la  question  de  l'instruction  ;  celle 
question  a  été  traitée  avec  beaucoup  de  compétence  par  un  des  honorables 
préopinants,  et  nous  prendrons  connaissance  des  rapports  avec  lo  plus 
grand  intérêt. 

Il  faut  envisager  d'une  part  l'instruction  en  général,  do  l'aulre  l'instruc- 


2-  SECTION.  —  V  SÉANCE.  427 

fion  professionnelle.  Au  point  de  vue  de  rinslruclion  en  général,  il  y  a 
une  difficulté  spéciale,  en  ce  sens  que  pour  s'instruire  il  faut  se  réunir  en 
un  point  commun,  tandis  que  les  bateliers  et  leurs  familles  circulent 
continuellement.  Je  crois  qu'il  faudra  organiser  l'instruction  générale  sur 
des  bases  spéciales  et  instituer  l'internat. 

Pour  l'inslruction  professionnelle,  nous  nous  trouvons  encore  en  face 
d'une  situation  spéciale  ;  mais  je  ne  veux  pas  approfondir  la  question  et 
je  me  borne  à  constater  la  situation. 

Je  me  résume  en  disant  qu'au  point  de  vue  de  Tassociation,  la  profes- 
sion de  batelier  se  trouve  dans  la  môme  situation  que  toutes  les  autres 
professions  et  qu'actuellement  elle  est  absolument  à  la  hauteur  de  la 
situation,  attendu  qu'elle  a  largement  pris  part  au  mouvement  profes- 
sionnel et  syndical  qui  tend  à  se  généraliser  depuis  quelque  temps  pour 
toutes  les  professions.  (Applaudissements,) 

M.  LK  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole  ? 

Je  vais  mettre  aux  voix  les  diverses  résolutions,  et  d'abord  je  m'occupe 
de  terminer  la  S''  question. 

Les  rapporteurs  de  celte  question  vous  proposent  la  résolution  sui- 
vante : 

€  La  T  Section  émet  le  vœu  que  la  question  Institutions  de  pré- 
voyanee,  de  protection  et  d'enseignement  professionnel  de  la  batellerie  soit 
maintenue  au  programme  du  prochain  Congrès  et  que  les  divers  gouver- 
nements, ainsi  que  les  Chambres  de  commerce  et  toutes  les  associations 
compétentes,  soient  priés  de  bien  vouloir  donner  leur  concours  pour 
étudier  cette  question  si  importante  au  point  de  vue  sociaL  » 

M.  CiccoLi.  —  Ne  pourrait-on  pas  ajouter  :  «  et  les  municipalités  »? 

Elles  sont  aussi  intéressées  à  la  question  que  les  Chambres  de  com- 
merce. 

M.  LE  Président.  —  Permettez-moi  de  vous  faire  observer  qu'il  est  dit  : 
«  toutes  les  associations  compétentes  ». 

M.  CiccoLi.  —  Les  municipalités  ne  sont  pas  des  associations,  ce  sont  des 
corps  constitués. 

M.  DE  Mas.  —  Au  lieu  de  désigner  ces  différentes  collectivités  dont 
l'énuméralion  peut  prêter  à  certaines  difficultés,  ne  pourrait-on  pas  sim- 
plement émettre  le  vœu  que  :  «  dans  les  divers  pays,  on  continue  à  étu- 
dier cette  question  si  intéressante  au  point  de  vue  social.  » 

M.  LE  Président.  —  Il  n'y  a  pas  d'opposition?...  Je  mets  la  résolution 
aux  voix  avec  la  modification  proposée  par  M.  de  Mas. 

La  résolution  est  adoptée  à  Vunanimité. 

M.  LE  Président.  —  M.  Dazet  a  terminé ralloculion  qu'il  a  prononcée  tout 
à  l'heure  par  la  proposition  d'un  paragraphe  qui  s'ajouterait  au  vœu  que 
vous  venez  de  voter. 

«  La  2*"  Section  émet  le  vœu  que  dans  tous  les  pays  les  obstacles  légaux 
qui  s'opposent  au  développement....  » 


428  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  me  suis  permis  de  donner  à  la  proposition  de  M.  Dazet  une  autre 
forme,  à  litre  d'amendement,  parce  qu'il  y  a  peut-être  des  pays  où  il  n'y  a 
pas  d'obstacles. 

Vous  supposez,  monsieur  Dazet,  que  dans  tous  les  pays  il  y  a  des 
obstacles? 

M.  Dazet.  —  Je  le  crains,  Monsieur  le  Président. 

M.  LE  Président.  —  «  La  2*  Section  émet  le  vœu  que  toutes  les  facilités 
compatibles  avec  l'ordre  public  soient  données  pour  permettre  la  consti- 
lution  d'associations  corporatives.  » 

M.  Dazet.  —  Je  me  rallie  à  cette  formule. 

M.  LE  Préside>t.  —  Je  me  demande  si  cetle  addition  ne  fait  pas  un  double 
emploi  avec  ce  qui  précède. 

Vous  désirez  que  je  la  mette  aux  voix? 

M.  Dazet.  —  Oui,  Monsieur  le  Président. 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  le  paragraphe  additionnel  proposé 
par  M.  Dazet. 

Le  paragraphe  est  adopté. 

M.  LE  Président.  —  J'arrive  maintenant  à  soumettre  à  voire  vole  le  venu 
qui  a  trait  à  la  4°  question;  il  est  ainsi  conçu  : 

«  La  2^  Section  présente  au  Congrès  la  résolution  suivante  : 

«  Considérant  qu'il  est  d'intérêt  général  de  perfectionner  les  moyens 
d'exploitation  des  canaux  et  tout  particulièrement  le  développement  dos 
procédés  mécaniques  de  traction  ; 

«  Considérant  que  les  diverses  applications  de  traction  électrique  réa- 
lisées en  France,  en  Belgique  et  en  Allemagne,  ne  laissent  aucun  doute 
sur  la  possibilité  d'obtenir  des  résultats  efficaces  et  cela  indépendamment 
des  avantages  d'ordre  général  qui  pourront  résulter  du  développement  des 
distributions  d'électricité; 

«  Le  Congrès  exprime  le  vœu  que  les  exploitations  de  traction  élec- 
trique sur  des  sections  de  canaux  assez  longues  pour  fournir  des  résultats 
concluants  aux  points  de  vue  technique  et  économique,  soient  largement 
encouragées  et  facilitées  par  les  administrations  publiques  des  divers  pays.  i> 

M.  Fernez.  —  Si  vous  votez  cette  résolution,  vous  admettez  pour  un 
moment  que  la  traction  électrique  va  donner  de  bons  résultats,  mais  jus- 
qu'à présent  on  ne  nous  a  pas  dit  si  elle  était  meilleur  marché  ou  plus 
coûteuse  que  la  traction  par  chevaux. 

On  va  voter  que  la  traction  électrique  est  préférable  et  moi,  trans- 
porteur, je  vous  fais  cette  question  :  est-elle  meilleur  marché?  Si  oui,  je 
me  rallie  à  vous;  sinon,  non. 

M.  LE  Président.  —  Si  la  Section  était  d'avis  que  l'électricité  est  préférable 
à  tout  autre  moyen  de  traction,  elle  ne  prendrait  pas  une  formule  aussi 
détournée  pour  le  dire;  elle  dirait  :  «  La  section  est  d'avis  que  la  traction 
électrique  est  la  meilleure.  »  Elle  dit,  au  contraire,  que  la  traction  élec- 
trique est  très  intéressante  et  qu'il  est  désirable  de  faire  des  expériences 


2'  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  429 

en  grand  qui  pcrinellent  de  juger  si  elle  est  véritablement  elïicace  et  d'un 
bon  rendement  pour  l'exploitation  commerciale. 

M.  Fermez.  —  Alors  je  demande  une  adjonction  disant  :  la  traction  élec- 
trique ou  les  autres  qui  donneront  les  meilleurs  résultats  sans  gêner  les 
exploitations. 

M.  LE  Président.  —  C'est  dans  le  premier  paragraphe. 

La  parole  est  à  M.  de  Peellaert. 

M.  LE  BARON  DE  Peellaert.  —  Je  n'ai  qu'un  mot  à  dire. 

Je  demande  simplement  qu'il  soit  ajouté  aux  conclusions  des  rappor- 
teurs les  mots  suivants  : 

•  Ëtantdonnés  l'importance  et  l'intérêt  croissant  de  toutes  les  questions 
relatives  aux  coefficients  de  traction  et  à  la  traction  mécanique  des 
bateaux,  et  afin  de  pouvoir  employer  à  leur  étude  le  lemps  nécessaire  à 
leur  entier  développement,  les  membres  de  la  2*"  Section  du  VHP  Congrès 
de  navigation  expriment  le  vœu  qu'au  prochain  Congrès,  l'examen  et  la 
discussion  de  ces  questions  fassent  l'objet  de  la  constitution  d'une  section 
spéciale.  » 

M.  le  Président.  —  Vous  êtes  d'accord  avec  vos  collègues  en  ce  sens 
que  l'importance  du  sujet  vous  parait  comporter,  dans  le  prochain 
Congrès,  l'institution  d'une  section  spéciale. 

M.  Léon  Gérard.  —  J'appuie  vivement  cette  proposition. 

Mais  je  pense  qu'elle  doit  faire  l'objet  d'un  vœu  spécial  et  que  nous  ne 
devons  pas  l'incorporer  à  la  rédaction  qui  nous  a  été  soumise  par  les  rap- 
porteurs. 

M.  LE  BAP.oN  DE  Peellaert.  —  Jc  mc  rallie  à  la  proposition  de  M.  Gérard. 

M.  DE  Mas.  —  Il  serait  désirable,  je  crois,  que  les  résolutions  proposées 
parla  Section  soient,  comme  elles  l'ont  été  jusqu'ici,  adoptées  à  l'unani- 
mité. Dans  la  proposition  de  résolution  qui  vient  d'être  lue  et  qui  con- 
clut à  recommander  l'installation  d'exploitations  de  traction  électrique 
assez  importantes  pour  pouvoir  en  dégager  des  résultats  certains,  il  y  a 
une  phrase  qui  a  paru  peut-être  un  peu  ti*op  affirmative  à  certains  de  nos 
collègues,  c'est  celle  où  il  est  dit  que  les  expériences  faites  ne  laissent 
aucun  doute  sur  les  résultats. 

11  suffirait  de  bien  peu  de  chose  pour  donner  satisfaction  à  tout  le 
monde;  il  suffirait  d'exprimer  une  espérance  au  lieu  d'une  assurance  et 
de  dire  :  «  les  diverses  applications  de  traction  électrique  réalisées  en 
France,  en  Belgique  et  en  Allemagne  permettent  d'espérer  des  résultats 
efficaces....  » 

M.  LE  Président.  —  Je  ne  pense  pas  qu'il  se  produise  d'opposition  i\  la 
proposition  de  modification  faite  par  M.  de  Mas.  {Non  !  non!) 

Je  donne  donc  lecture  dans  son  ensemble  de  la  proposition  de  réso- 
lution rédigée  par  la  Commission  composée  de  MM.  Gérard,  Kôttgen, 
Sympher,  de  Bovet,  La  Rivière;  elle  est  ainsi  conçue  : 

«  La  2''  Section  présente  au  Congrès  la  résolution  suivante  : 


450  l»ROCÈS-VEKBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

«  Considérant  qu'il  est  d'intérêt  général  de  perfectionner  les  moyens 
d'exploitalion  des  canaux  et  tout  particulièrement  le  développement  des 
procédés  mécaniques  de  traction  ; 

«  Considérant  que  les  diverses  applications  de  traction  électrique  réa- 
lisées en  France,  en  Belgique  et  en  Allemagne  permettent  d'espérer  des 
résultats  efficaces,  et  cela,  indépendamment  des  avantages  d'ordre  général 
qui  pourront  résulter  du  développement  des  distributions  d'électricité  ; 

«  Le  Congrès  exprime  le  vœu  que  des  exploitations  de  tiaction  éleclrique, 
sur  des  sections  de  canaux  assez  longues  pour  fournir  des  résultats 
concluants  au  point  de  vue  technique  et  économique,  soient  largement 
encouragées  et  facilitées  par  les  administrations  publiques  des  divers 
pays.  » 

Je  mets  celte  résolulion  aux  voix. 

La  résolution  est  adoptée. 

M.  LE  PRÉstDEiNT.  —  Nous  sommcs  maintenant  en  présence  d'une  propo- 
sition faite  par  M.  de  Peellaert,  appuyée  par  MM.  Gérard  et  Sympher  et 
consistant  à  faire  émettre  par  la  Section  le  vœu  qu'au  prochain  Congrès  les 
moyens  de  traction  mécanique  fassent  l'objet  de  lu  constitution  d'une  sec- 
lion  spéciale. 

La  parole  est  à  M.  Dazet. 

M.  Dazet.  —  Au  sujet  de  la  proposition  qui  nous  est  faite  de  créer  une 
section  spéciale  pour  l'étude  des  moyens  de  traction  mécanique,  j'estime 
qu'il  y  aurait  inconvénient  à  renvoyer  à  une  aulre  section  Tétude  de 
certaines  questions  qui  paraissent  se  lier  à  celle-là  par  les  liens  de  la 
solidarité  la  plus  élroite.  Je  m'explique. 

Est-il  possible  de  désolidariser  complètement,  Tune  de  l'autre,  la  ques- 
tion de  l'élude  des  moyens  mécaniques  de  traction  et  la  question  des 
monopoles  de  traction  ? 

Je  crois  qu'il  existe  entre  les  deux  questions  un  lien  étroit  que  vous  ne  I 

pouvez  pas  rompre.  Laissez  moi  l'aire  une  hypothèse  :  Supposez  que  d'ici 
deux  ans  tous  les  ingénieurs,  tous  les  hommes  compétents  et  autorisés  se 
soient  rais  d'accord  sur  le  meilleur  mode  de  traction  mécanique,  électrique 
ou  autre,  à  établir  sur  les  canaux  ;  si  la  supériorité  de  tel  procédé  sur 
tous  les  autres  était  unanimement  constatée  au  Congrès,  si  celte  démons- 
tration était  faite  avec  éclat,  il  y  a  peut-être  des  gens  —  dont  je  suis  —  qui 
seraient  moins  réfractaires  à  l'établissement  de  monopoles  de  traction. 

Il  me  parait  donc  que  la  question  des  moyens  mécaniques  et  la  ques- 
tion des  monopoles  de  traction  se  tiennent  de  très  près  et,  pour  ma  part,  je 
trouverais  mauvais  qu'on  les  séparât. 

M.  LE  BARON  DE  Peellaeht.  —  Je  suis  absolument  de  l'avis  de  M.  Dazet* 
Je  n'ai  pas  voulu  scinder  les  deux  questions  ;  j'ai  écrit  :  «  toutes  les  ques- 
tions relatives  aux  coefficients  de  traction  »  ;  je  puis  ajouter  :  «  et  aux 
monopoles  ». 

M.    le  Président.  —  Nous  avons  déjà  émis  le  vœu  que  la  question  des 


2-  SECTION.  —  A"  SÉANCE.  431 

moiiopoies  soil  mise  à  l'ordre  du  jour  du  prochain  Congrès,  nous  allons 
encore  émettre  le  vœu  qu'on  crée  une  section  spéciale  pour  l'élude  des 
moyens  de  traction  mécanique. 

11  faut  laisser  quelque  chose  à  faire  à  nos  successeurs,  d'autant  plus 
qu'ils  pourraient  ne  pas  tenir  compte  de  nos  décisions. 

Nous  entrons  peut-être  dans  des  détails  au  sujet  desquels  nous  n'avons 
pas  d'action  véritable  ;  de  sorte  que,  sans  m'opposer  pci'sonnellemcnt  à 
la  jonction  des  deux  questions,  je  crois  préférable  d'émettre  les  deux  vœux 
séparément,  comme  ils  se  sont  présentés,  et  de  laisser  à  nos  successeurs 
le  soin  d'établir  le  programme  du  prochain  Congrès. 

M.  DE  Mas.  —  On  peut  recommander  l'étude  d'une  question,  et,  si  la 
commission  permanente  est  créée,  elle  tiendra  compte  dans  la  mesure  du 
possible  des  vœux  que  nous  aurons  émis. 

M.  LE  Président.  —  C'est  mon  avis  personnel. 

Mais  je  ne  peux  pas  me  dispenser  de  déférer  au  désir  de  nos  collègues 
en  mettant  aux  voix  la  création  d'une  section  spéciale,  chargée  d'étudier 
les  moyens  de  traction  mécanique,  les  coefficients  de  traction,  la  résistance 
à  la  traction. 

M.  DE  BovET.  —  Nous  allons  finir  par  tout  remettre  dans  cette  malheu- 
reuse section.  Nous  avons  occupé  deux  séances  entières  à  étudier  la 
traction  avec  ou  sans  modèles,  en  petit  et  en  grand,  et  nous  n'avons  encore 
pu  examiner  la  question  comme  nous  l'aurions  voulu.  Laissez  donc  les 
gens  procéder  à  leurs  expériences  et,  dans  deux  ans,  on  verra  ce  qu'il  y  a 
à  faire. 

Mais  il  y  a  un  point  que  je  retiens,  c'est  que  la  question  de  l'organisation 
de  la  traction  mécanique  et  celle  des  monopoles  sont  liées  de  très  près  : 
vous  pouvez,  par  exemple,  faire  du  monopole  pour  installer  un  moyen  de 
traction  très  coûteux. 

M.  LE  Présidknt.  —  Dans  le  cas  présent  ce  lien  étroit  se  manifeste 
par  l'adjonction  de  toutes  ces  questions  dans  la  2*^  Section  ;  dans  le 
congrès  à  venir  on  discutera  les  questions  semblables  dans  la  même 
section. 

Toutefois,  s'il  y  a  ici  une  majorité  pour  dire  que  l'étude  des  moyens  de 
traction  doit  être  isolée  et  faire  l'objet  d'une  section  spéciale,  ce  vœu  sera 
émis  ;  s'il  n'y  a  pas  de  majorité  dans  ce  sens,  les  choses  resteront  en  l'état. 

La  parole  est  à  M.  Sympher. 

M.  Stmpher.  —  Ich  batte  mich  bereits  zum  VVort  gemeldet,  um  dasselbe 
auszufùhren,  was  Herr  Gérard  ausgefûhrt  bat.  Sie  môgen  aiso,  moine  Uer- 
ren,  das,  was  ich  jetzt  sage,  nur  als  eine  Uebersetzung  dessen  ansehen. 


M.  Sympher.  —  J*avais  déjà  demandé  la  parole  et  j'allais  dire  exactement  la 
même  chose  que  M.  Gérard.  Par  conséquent,  messieurs,  vous  pouvez  considérer 
ce  que  je  dis  maintenant  comme  une  simple  traduction  des  paroles  de  M.  Gérard. 


43^2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

was  Herr  Gérard  gesagl  hat.  Ich  bin  der  Meinung,  dass  das,  was.der  llerr 
Vorredner  vorgeschlagen  hat,  nîcht  in  dièse  Résolution  gehôrt;  ich  bin 
aber  sehr  dafùr,  dass  wir  eine  besondere  Resolution  fasscn,  welche  zuni 
Ausdruck  bringt,  dass  es  zweckmàssig  ist,  dièse  grosse  Fragc  des  Schiffs- 
zuges  in  ciner  besonderen  Section  zu  behandeln. 

M.  LE  BARON  DE  Peellaert.  — Daus  CCS  conditious  jc  retire  ma  proposition. 

M.  de  Mas.  —  Je  demande  à  dire  un  mot;  j'abuse  peut-être,  et  je  m'en 
excuse  d'autant  plus  que  c'est  pour  faire  une  chose  insolite,  pour  vous 
prier  de  revenir  sur  un  vote  déjà  émis. 

Nous  avons  émis  tout  à  l'heure  le  vœu  suivant  :  «  La  S'*  Section 
émet  le  vœu  que  toutes  les  facilités  compatibles  avec  Tordre  public  soient 
données...  etc.  »,  vœu  qui  a  été  voté  sur  la  proposition  de  M.  Dazet. 

Quelques-uns  de  nos  collègues  allemands  m'ont  fait  observer  qu'en 
Allemagne  et  en  Autriche  l'assurance  par  l'État  était  obligatoire,  et  que 
par  conséquent  le  vœu,  ainsi  libellé,  n'aurait  pas  un  caractère  suffisam- 
ment international;  on  pourrait  peut-être  lui  donner  ce  caractère  en  ajou- 
tant simplement  deux  mots,  en  disant  :  «  que  toutes  les  facilités  compati- 
bles avec  Tordre  public  et  la  législation  du  pays  soient  données,  etc.  ». 
(Assentiment.) 

M.  le  président.  —  Enfin,  M.  Wittich  a  une  proposition  à  faire  a  la 
section  ;  je  lui  donne  la  parole. 

M.  WiTTicH.  — Die  Theilnehmer  an  den  Schifflahrtcongressen  selzen  sicli 
zusammcn  aus  Technikern  und  aus  solchen,  die  an  den  wirthschafllichen 
Fragen  der  Schiflfahrt,  sei  es  Sec-,  sei  es  Binnen-Schiflfahrl,  cin  beson- 
dercs  Intéresse  haben.  Die  letztereii,  zu  dcnen  Vertreter  von  Handelskain- 
mern,  Professoren  an  Universitàtcn  und  Privatleute  gehôren  —  ich  will 
sic  hier  mit  dem  allgemeinen  Namen  Nationalôkonomen  bezeichnen,  — 
empfindcn  es  als  eine  grosse  Lùckc,  dass  auf  den  letzten  Schifffahrlkon- 
gressen  die  wirthschafllichen  Fragen  gegenùber  den  rein  tcchnischcn  enl- 
schioden  zu  kurz  gekommen  sind,  und  wùnschen,  dass  dies  auf  den  kùnlt- 


Jc  suis  d'avis  que  ce  qui  a  été  proposé  par  le  précèdent  orateur  n'est  pas  à  sa 
place  dans  cette  résolution  ;  mais  j'estime  que  nous  devons  prendre  une  résolu- 
tion particulière  exprimant  l'idée  qu'il  serait  pratique  de  traiter  cette  importante 
question  de  traction  mécanique  des  bateaux  dans  une  section  spéciale. 

M.  Wittich.  —  Les  adhérents  aux  Congrès  de  Navigation  se  composent  d'une 
part  d'ingénieure-lechniciens,  d'autre  part  de  personnes  qu'intéressent  tout 
particulièrement  les  questions  économiques  relatives  à  la  navigation  intérieure 
ou  maritime.  Ces  derniers,  parmi  lesquels  se  trouvent  des  représentants  de 
Chambres  de  commerce,  des  professeurs  de  l'Université  et  des  particuliers,  — je 
veux  les  désigner  ici  sous  le  nom  général  d'économistes  nationaux,  —  considèrent 
comme  une  grande  lacune  le  fait  que,  lors  des  derniers  Congrès,  les  questions 
économiques  ont  été  sacrifiées  aux  questions  purement  techniques,  et  ils  émettent 


2"  SECTION.  —  4'  SÉANCE*  453 

îgcii  Congresscn  anders  gemacht  werden  môgc.  Und  sic  haben  darin 
gcwîss  Rechl;  denn  die  Fragen  wirthschafllicher  Natur  sind  von  der  aller- 
hOchsten  Bcdcutung.  Ich  erinnere  bloss  au  die  Frage  der  Rentabililàt  von 
Kleinbahncngogcnùbcr  denKanâlen.  Derarlige  Fragen  giebt  es  ja  in  grosser 
Zabi;  an  Material  wird  es  also  sicherlicb  nicht  fehlen,  wenn  wir  auf  die 
Tagesordnung  der  kùnfligen  Congresse  wieder  mehr  als  in  lelzler  Zeil, 
vv'ie  es  frùhcr  der  Fall  war,  auch  wîrthschaftlicbe  Fragen  setzen  wollen. 
Ich  môchte  Ihnen  deshalb  folgende  Résolution  vorschiagen  : 
«  Es  isl  dringend  wùnschenswertb  und  erforderiich,  dass  auf  den  inlerna- 
tionalen  Schifffahrlscongressen  wieder  mehr  ais  bisher  neben  den  lech- 
nischen  auch  die  wirthschaftiichen  Fragen,  welche  von  hoher  Bedeutung 
sind,  zur  Gellung  kommen.  Zu  diesem  Zwecke  wird  die  zu  bildende  inter- 
nationale Commission  »  —  ûber  deren  Einseizung  Sie  morgen  Entscheid- 
ung  zu  Irefl'en  haben  werden,  nachdeni  das  Organisa tions-Comitee  sich 
vor  einigen  Tagen  damit  beschàftigt  bal»  —  «  zu  ersuchen  sein,  bei 
Aufstellung  der  Tagesordnung  von  kùnfligen  Congressen  die  wirthschaft- 
iichen Fragen  besonders  zu  beriicksichtigen  und  fur  entsprechende  Refe- 
ra le  Sorge  zu  tragen.  »  (BeifalL) 

M.  Sympiier.  —  Ich  môchte  den  Vorschlag  des  Herrn  Wittich  unterslùtzen. 
Unsere  BinnenschifTfahrlcongresse  sind  hervorgegangen  aus  dem  grossen 
Interesse,  welches  speziell  die  wirthschaftiichen  Kôrperschaflen,  die 
Uandelskammern,  die  grossen  Vereine  an  der  Bewegung  fur  die  Wasser- 

le  vœu  qu*il  soit  procédé  autrement  dans  les  Congrès  futurs.  Ils  ont  parfaitement 
raison,  car  les  questions  économiques  sont  de  la  plus  grande  importance.  Je 
rappellerai,  par  exemple,  la  question  du  rendement  des  chemins  de  fer  à  voie 
étroite  comparativement  aux  canaux.  Il  existe  un  grand  nombre  de  questions 
analogues,  et  les  sujets  de  discussion  ne  feraient  certainement  pas  défaut  si  nous 
nous  décidions  à  donner  dans  le  programme  des  prochains  Congrès  une  plus 
grande  place  aux  questions  économiques,  comme  c'était  autrefois  le  cas. 
Je  voudrais  donc  vous  proposer  de  prendre  la  résolution  suivante  : 
«  Il  est  très  désirable  et  nécessaire  que  les  Congrès  internationaux  de  Naviga- 
tion s'occupent  davantage,  à  Tavenir,  des  questions  économiques  et  commer- 
ciales qui  sont  de  haute  importance.  A  cette  fm,  la  conunission  permanente 
en  foimation  —  vous  aurez  à  vous  prononcer  demain  à  ce  sujet;  le  comité 
d'organisation  s'est  déjà  occupé  samedi  dernier  de  la  question  de  formation 
d'une  commission  permanente  —  devrait  être  priée  de  porter  à  Tordre  du  jour 
des  futurs  Congrès  les  questions  économiques  et  commerciales  et  de  prendre 
soin  que  des  rapports  ayant  trait  à  ces  questions  leur  soient  présentés.  »  (Assen- 
timent,) 

H.  Sympher.  —  Je  désirerais  soutenir  la  proposition  de  M.  Wittich.  Nos 
Congrès  de  navigation  intérieure  ont  été  provoqués  par  le  grand  intérêt  qu'ont 
pris  spécialement  aux  questions  des  voies  navigables  les  corporations  agri- 
coles, les  chambres  de  commerce  et  les  autres  associations.  Hais  peu  à  peu 
nous  nous  sommes  engagés  dans  la  voie  des  discussions  techniques  qui  nous  ont 


AU  PROCÈS-VEllDAlX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

strasse  goiiommen  liaben.  Abcr  allmahlich  sind  wir  fast  rein  in  das  lecli- 
nische  Fahrwasser  gerathen  ;  wir  hahen  vergessen,  dass  die  Hauplsaclic 
der  Kanàle  doch  ist,  dass  sic  einen  wirlhschaftlichen  Zweck  crfùllcn 
soUen.  (Sehr  ricfilig !) 

Diesen  Zweck  mehr  zu  hclonen,  ist  die  Absicht  des  Vorschlages  des 
Ilerrn  Witlich.  Deshalb  slimme  ich  Herrn  Wittich  zu  und  bille  Sie,  seine 
Resolution  annehmen  zu  woUen.  (BeifalL) 

M.  Habenicht.  —  Ich  môchte  auch  die  Anregung  des  Uerrn  Geh.  Rath 
Wittich  in  jeder  Weise  unterstùtzen.  Ich  habe,  so  intéressant  die  technischen 
Fragen,  die  hier  behandelt  worden  sind,  auch  sein  mogen,  doch  den 
Eindruck  gewonnen,  dass  wir  Vertreter  von  Stâdlen  und  Handelskaramern, 
die  wir  die  Technik  nicht  so  beherrschen,  hier  nahezu  ûberflùssig  sind. 
Wenn  Sic  i'ortfahren,  auf  der  internationalen  Schiflïahrt-Congressen  nur 
auf  die  Technik  einzugehen,  so  wiirden  wir  einlach  nicht  mehr  herkommeii 
kônnen,  weil  wir  uns  sagen  miJssten  :  wir  haben  dort  nichts  mehr  zu 
suchen.  Es  mùssten  die  wirthschaftlichen  Fragen  wieder  mehr  in  den 
Vordergrund  gestelit  werden.  Solche  Fragen  giebt  es  hinreichend,  das 
betreffende  Organisations-Comitee  wird  keine  Schwierigkeiten  haben,  die 
nôthigen  Fragen  aufzustellen  und  die  erforderlichen  Redner  dafùr  zu  fin- 
den.  Eine  Frage  liegt  mir  vor  allera  am  Herzen  :  die  Fûhiung  des  Reweises 
durch  die  internationalen  Schiflîahrtscongrcsse,  dass  der  Rau  von 
Schifffahrtstrassen  auch  heutc  noch  rentabel  ist  und  wùnschenswerth  im 
Gegensatz  zu  den  Klcinbahncn,   welche  von  so  vielen  Seiten  gcwûnscht 

absorbé  presque  exclusivement;  nous  avons  oublié  que  le  but  priiici|)ul  îles 
canaux  est  de  favoriser  le  coninieice  et  ragriculture.  (7Vè«  bien,) 

La  proposition  de  M.  VVillich  tend  à  faire  ressortir  ce-  but.  C'est  pourquoi 
j'approuve  M.  Witlich  et  vous  prie  d'accepter  sa  proposition.  {Applaudmeinents.) 

M.  Habenicht.  — Je  désire  également  appuyer  pleinement  la  démarche  de  M.  le 
conseiller  intime  Willich.  Quelque  intérêt  qu'aient  pu  avoir  ou  qu'ont  eu  en 
réalité  les  questions  techniques  qui  ont  été  traitées  ici,  j'ai  eu  l'impression  que 
nous  autres,  représentants  de  villes  ou  de  Chambres  de  commerce,  qui  ne  sommes 
pas  spécialement  compétents  au  point  de  vue  technique,  avons  presque  élé  de 
trop  dans  cette  enceinte.  Si  vous  continuez  à  ne  traiter  aux  Congrès  internatio- 
naux de  Navigation  que  des  questions  techniques,  il  arrivera  que  nous  serons 
forcés  de  nous  abstenir  d'y  assister,  car  nous  n'aurons  plus  rien  à  y  faire.  Il 
faut  absolument  que  les  questions  économiques  soient  de  nouveau  traitées  avec 
plus  d'ampleur.  Les  questions  de  ce  genre  ne  manquent  pas.  Le  comité  d'organi- 
sation n'aura  pas  de  peine  à  les  formuler,  et  à  trouver  les  orateurs  nécessaires 
pour  les  traiter.  Une  question  surtout  me  tient  à  cœur  :  Je  voudrais  voir  démon- 
trer par  les  Congrès  internationaux  de  Navigation,  que  la  construction  de  voies 
navigables  est,  de  nos  jours  encore,  à  désirer  cl  d'un  bon  rendement  compa- 
rativement aux  chemins  de  fer  à  voie  étroite  que  l'on  désire  si  ardemment  de 
divers  côtés.  En  Prusse,  en  Saxe,  partout  où  des  canaux  sont  projetés,  soit  par 
l'État,  soit  par  les  communes,  on  entend  des  objections  de  ce  genre  :  C'est  d'un 


t  SECTION.  -  4-  SÉAiNCE.  455 

wcrdcn.  lu  Prcussen,  in  Sachsen,  ùberall  wo  Kaniile  scitens  des  Slaats 
odcr  seilcns  der  Communalverbàndc  projekiirt  werden,  wird  der  Einwand 
erhoben  :  dasrentirt  nicht,  Kleinbahnen  sind  besser,  u.  s.  w.  Wir  mûssea 
doch  hier  in  einem  Kreise  von  Technikern  und  sonstigen  Leuten,  welche 
Intéresse  und  Verslàndniss  ffir  Schiflîahrtwege  habeu,  dem  Bewcis  zu 
liefcrn  versuchen,  dass  die  Kanàle  auch  heute  noch  ihre  wirth- 
schafllichc  Bcdeutung  habeu;  wir  mûssen  in  Resolulionen,  die  wir  hier 
fassen,  unseren  Regierungen  und  Communalverbândcn  das  Rûckgrat 
stàrken  und  ihnen  zeigen,  dass  Schifffahrlwogc  wirlschaltiich  zu  empfehlen 
sind. 

Deshalb  unterslùtzc  ich  die  Resolution  des  Herrn  Geh.  Rath  Wittich  in 
jedcr  Weise  und  bitte  Sic,  dieselbe  annehmen  zu  wollen.  (Beifall.) 

M.  LE  Président.  —  La  proposition  de  M.  Wittich  est  ainsi  conçue  : 

«  Il  est  très  désirable  et  nécessaire  que  les  Congrès  internationaux  de 
navigation  s'occupent  à  l'avenir  davantage  des  questions  économiques  et 
commerciales  qui  sont  de  haute  importance. 

«  A  cette  fin,  la  Commission  permanente,  en  formation,  devrait  être 
priée  de  porter  les  questions  économiques  et  commerciales  à  Tordre  du 
jour  des  futurs  Congrès  et  de  prendre  soin  que  des  rapports  ayant  trait  à 
ces  questions  leur  soient  présentés  » . 

Je  mets  cette  proposition  aux  voix. 

La  proposition  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Nous  touchons  à  la  fin  de  nos  travaux,  ils  ont  été 
longs  et  laborieux,  je  vous  remercie  tous  de  l'attention  que  vous  y  avez 
apportée  et  du  concours  que  vous  avez  donné  au  bureau.  (Applaudisse* 
ments.) 

M.  DE  Mas.  —  Je  crois  être  l'interprète  de  tous  mes  collègues  en  remer- 
ciant le  bureau,  avant  notre  séparation,  de  la  manière  dont  il  a  conduit  et 
facilité  nos  travaux  (applaudissements).  M.  le  Président  m'adresse  un 
regard  sévère,  mais  il  ne  m'empêchera  pas  de  le  remercier  tout  d'abord  de 
la  façon  très  distinguée  dont  il  a  dirigé  les  débats  ;  c'est  grâce  à  lui  que 
nous  avons  fait  tant  de  travail  en  si  peu  de  temps. 


faible  rendement,  les  chemins  de  fer  à  voie  étroite  donnent  de  meilleurs  résul' 
tats,  etc.  C'est  à  nous,  à  cette  réunion  de  techniciens,  d^ingénieui^s  et  autres 
gens  compétents  qui  avons  le  goût  et  Texpérience  des  questions  de  navigation,  à 
fournir  la  preuve  que,  malgré  tout  ce  qui  a  été  dit,  les  canaux  ont  aujourd'hui 
encore  une  importance  considérable  au  point  de  vue  des  intérêts  économiques 
et  commerciaux.  Notre  devoir  est  de  fortifier,  par  nos  résolutions,  les  opinions 
des  gouvernements  et  des  associations  communales,  et  de  leur  démontrer  que  la 
création  de  voies  navigables  est  de  toute  nécessité. 

C'est  pourquoi  j'appuie  de  toute  manière  la  proposition  de  M.  le  conseiller 
intime  Wittich  et  vous  prie  de  bien  vouloir  lui  réserver  un  accueil  favorable. 
(Assentiment,) 


45C  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  veux  aussi  remercier  d'une  façon  toute  spéciale  MM.  les  vice-prési- 
dents et  secrétaires  du  dévouement  infatigable  avec  lequel  ils  ont  bien 
voulu  traduire  les  discours  français  en  allemand  et  vice  versa. 

C'est  grâce  à  eux  que  les  discussions  ont  pu  se  poursuivre  sans  inter- 
ruption et,  par  conséquent,  que  nous  avons  pu  arriver  au  résultat  que  nous 
avons  obtenu.  (Vifs  applaudissements.) 

M.  LE  Présideot'.  —  Le  bureau  est  très  sensible  aux  paroles  aimables 
prononcées  par  M.  de  Mas. 

Pour  ma  part  je  tiens  à  remercier  mes  collègues  du  bureau  du  concours 
qu'ils  m'ont  donné;  et  permettez-moi  de  tirer  une  conclusion  de  la  leçon 
de  choses  à  laquelle  nous  venons  d'assister;  elle  nous  apprend  combien 
est  précieuse  la  connaissance  des  langues  pour  tout  le  monde,  et  surtout 
pour  un  ingénieur,  parce  qu'un  ingénieur  doit  se  tenir  au  courant  de  ce 
qui  se  passe  dans  tous  les  pays.  S'il  sait  liie  les  publications  dans  le  texfe, 
dès  leur  apparition,  il  gagne  dix-huit  mois  ou  deux  ans  sur  ceux  qui  sont 
obligés  d'attendre  la  traduction. 

Par  conséquent,  aussi  bien  dans  nos  familles  que  dans  les  écoles  où 
nous  avons  de  l'influence,  et  dans  les  administrations,  nous  rendi'ons 
service  à  nos  pays  respectifs  en  encourageant  l'étude  des  langues.  (Applau- 
dissements.) 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


3"  SECTION 


NAVIGATION  MARITIME  -  TRAVAUX 


PREMIÈRE  SÉANCE 

Lundi  30  juillet. 


Présidence  de  M.  Quinette  de  Rochemont. 

La  séance  est  ouvei^te  à  deux  heures  : 

M.  le  Président.  —  Messieurs,  le  bureau  de  la  III''  section  est  ainsi 
composé  : 

Président  :  M.  Quinette  de  Rochemont.  —  Vice-Présidents  :  Belgique, 
M.  MiViLLET  ;  —  Espagne,  M.  de  Churruca;  —  France,  M.  Duprat  ;  —  Grande- 
Bretagne,  M.  Vernon-IIarcourt  ;  —  Sufede,  M.  Uojer.  —  Secrétaires  :  Alle- 
magne, M.  Hans-Schumz;  —  Belgique,  M.  Christophe;  —  France,  MM.  Vidal 
et  Ducrocq;  —  Mexique,  M.  de  Quevedo. 

J'invite  nos  collègues  dont  je  viens  de  donner  les  noms  à  siéger  auprès 
de  moi. 

Vous  savez  que  la  HP  section  doit  s'occuper  des  6*"  et  7®  questions  du 
programme  du  congrès  :  Progrès  les  plus  récents  de  l'éclairage  et  du 
balisage  des  côtes;  et  :  Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  les  princi- 
paux ports  littoraux  ou  maritimes. 

La  Q*"  question  est  traitée  dans  les  trois  mémoires  de  MM.  Kôrte  et 
Truhlsen,  John  Millis  et  Ribière.  Depuis,  il  a  été  distribué  un  4°  mémoire 
se  rattachant  un  peu  à  cette  question  :  c'est  le  mémoire  de  M.  W.  Dyce 
Cay,  sur  les  lentilles  pour  feux  de  navires. 

La  7""  question  fait  l'objet  de  10  rapports  dus  à  MM.  Schultz,  Lyster, 
Vernon-Harcourt,  Nyssens  Hart  et  Piens,  van  der  Schueren,  Garcia  Faria, 
Barbé,  Quinette  de  Rochemont,  Giaccone  et  Mendes  Guerreiro.  Récem- 
ment il  a  été  distribué  en  plus  un  rapport  de  M.  Lindow-Bates  sur  la 
navigation  internationale  et  ses  intérêts  dans  les  ports  et  canaux  du 
monde  et  sur  les  moyens  à  employer  pour  leur  amélioration. 


438  pr(h:ès-yerbaux  ues  séances  des  sections. 

Ce  rapport  est  indépendant  des  deux  questions,  il  sera  alors  discuté 
en  dernier  lieu.  S'il  reste  un  peu  de  temps  disponible  lorsque  nos  tra- 
vaux seront  finis,  je  donnerai  la  parole  aux  personnes  qui  voudraient 
traiter  d'autres  questions. 

J'estime  qu'il  est  utile  de  ne  pas  perdre  de  temps  et  je  vous  rappelle  à 
ce  sujet  divers  articles  du  règlement  : 

«  Art.  10.  —  Les  délibérations  en  sections  s'ouvrent  par  un  résumé 
sommaire  des  rapports  préparatoires.  » 

Tous  nous  avons  étudié  les  rapports.  Je  prierai  donc  les  orateurs  de  ne 
pas  les  lire,  mais  seulement  de  nous  en  présenter  un  résumé  très  court 
avec  des  conclusions. 

a  Art.  il.  —  Les  délibérations  en  séances  de  sections  et  en  séances 
plénières  ont  lieu  en  trois  langues  :  français,  anglais  et  allemand.  Les  ora- 
teurs ne  peuvent  occuper  la  tribune  pendant  plus  de  quinze  minutes,  ni 
parler  plus  de  deux  fois  dans  la  même  séance  sur  le  même  sujet,  à  moins 
que  l'Assemblée  consultée  n'en  décide  autrement.  » 

Evidemment,  je  n'ai  pas  l'intention  d'appliquer  le  règlement  de  façon 
absolue.  Cependant,  je  me  croirai  obligé  d'inviter  les  orateurs  qui  seraient 
par  trop  long  à  ne  pas  abuser. 

«  Art.  12.  —  Les  membres  du  Congrès  qui  ont  pris  la  parole  dans  une 
séance  doivent  remettre  au  secrétaire,  dans  les  vingt-quatre  heures,  un 
résumé  de  leurs  communications  pour  la  rédaction  des  procès-verbaux. 
Dans  le  cas  où  ce  résumé  n'aurait  pas  été  remis,  le  texte  rédigé  par  le 
secrétaire  en  tiendra  lieu  ou  le  titre  seul  sera  mentionné.  » 

11  y  a  intérêt  à  ce  que  les  orateurs  remettent  leurs  communications 
afin  que  leur  pensée  soit  exprimée  de  façon  claire  et  complète. 

Ceci  dit,  nous  allons  prendre  d'abord  la  6^  question.  Je  donne  la 
parole  à  M.  Truhlsen  qui,  avec  M.  Kôrte,  a  présenté  un  rapport  sur  les 
progrès  du  service  des  phares  en  Allemagne. 

M.  Truhlseih.  —  In  dem  Bericlite,  den  wir  erstattet  habcn  ùber  das 
Leuchtfeuerwesen  in  Deutschland,  môchten  vor  allen  Dingen  von  Interesse 
sein  die  Mittheilungen,  welche  ûber  das  Acetylen  und  seine  Verwendung 
fur  das  Leuchtfeuerwesen  darin  enthatten  sind.  Aus  dem  Berichte  wird 
wohl  der  Eindruck  gewonnen  werden  kônnen,  dass  im  allgemeinen  das 
Acetylen  berufen  ist,  einmal  eine  hcrvorragende  RoUe  im  Leuchtfeuerwesen 
zu  spielen. 

Ich  môchte  nur  kurz  hinzufùgen,  dass  die  schwierigstc  Frage,  welche 

M.  Truhlsen.  —  Dans  le  rapport  que  nous  avons  présenté  sur  rorganisation  des 
phares  en  Allemagne,  il  est  donné  quelques  indications  sur  une  question  intéres- 
sante entre  toutes,  l'emploi  de  Tacétylène  dans  l'éclairage  des  phares.  En  lisant 
ce  rapport,  on  aura  sans  doute  l'impression  que,  d  une  manière  générale,  l'acéty- 
lène est  appelé  à  jouer  un  rôle  important  dans  la  question  de  l'éclairage  des  côtes. 

Aujourd'hui  je  me  contenterai  d'ajouter  que  la  principale  difficulté  qui  était  à 


.V  SECTION.  —  1''  SÉANCE.  450 

bis  jetzt  zu  erledigen  war  und  welchc  in  die  weilere  Entwickelung  des 
Acctylenfeuers  eingreifen  wird,  die  Brcnnerfrage  ist.  Bekanntlich  darf  das 
Acolylen  nur  aus  einer  ganz  kleinon  Oeflhung  herauslrelcn,  weil  sonst  eine 
Vorkohlung  statlfindcn  wfirde.  Es  stelien  uns  bis  jelzt  nur  zwci  Arten  von 
Rrenner  zur  Verfùgung,  sie  gebcn  beide  in  sogenonnten  Fischschwànzen 
cin  schwnehes  Lichl,  welches  sich  wenigstens  fur  feste  Feucr  nicht  eignet. 
Man  bat  bisher  bei  uns  vergeblich  versuchl,  einen  Rundbi'enner  zu  fmden. 
Der,  der  in  Gebrauch  genoramen  ist,  dcr  sogenannte  Leuchtfeuerbrenner 
von  Pintsch,  besteht  aus  einer  Reihe  kleiner  Strahlen,  die  jeder  fur  sich 
ein  Licht  bilden;  es  ist  aiso  eine  Flamme,  zusammengesetzt  aus  lauter 
einzelnen  Strahicn;  man  kann  deutlich  die  einzelnen  Streifen  sehen,  welchc 
in  der  Flamme  enthalten  sind.  Es  ist  also  keine  zusammenhàngende 
Flamme;  sie  ist  fur  Blilz-  und  Drehfeucr  sehr  gut  geeignet,  aber  nicht  fur 
feste  Feuer.  Weitere  Versuche,  welche  angesfellt  worden  sind,  um  einen 
gecignetcn  Brenncr  zu  finden,  haben  bisher  keinen  Erfolg  gchabt. 

Das  ist  das,  was  ich  ûber  das  Acetylen  hinzuzufûgen  habe.  Ueber  die 
anderen  Angelegenheilen  wird  mein  KoUege  Kôrle  noch  weilere  Auskunft 
gebcn. 

M.  LE  Président.  —  M.  Labordère  va  donner  la  traduction  des  observa- 
tions de  M.  Truhlsen. 

M.  Labordère  en  résume  en  français  la  substance. 

M.  KôRTE.  —  Die  hier  im  Rapport  behandeltcn  Fragen  sind  nahezu 
erschôpit.  Ich  môchte  nur  hinzufùgen,  dass  die  auf  Seite  14  des  Rapports 
gegcbeneTabel le  nicht  —  wie  aus  der  vcrdruckten  Anmerkung  hcrvorgehen 

résoudre,  et  qui  pourrait  arrclor  le  développeiiunit  ultérieur  de  Téclairage  des 
phares  à  l'aide  de  racétylône,  est  la  question  des  brûleurs.  Tout  le  monde  sait  que 
l'acétylène  doit  s'échapper  d'un  tout  petit  orifice,  sinon  on  a  une  flamme  cliarbon- 
neuse.  Jusqu'à  il  y  a  peu  de  temps,  nous  ne  disposions  que  de  deux  sortes  de 
brûleurs,  du  genre  en  queue  de  poisson,  lesquels  ne  donnent  qu'un  faible  éclat 
et  ne  peuvent  convenir,  du  moins  pour  les  feux  fixes.  On  a  cherché  chez  nous  en 
vain  jusqu'ici  à  réaliser  un  bon  bec  circulaire.  Le  brûleur  qui  a  été  adopté,  celui 
qui  est  dénommé  brûleur-phare  de  Pintsch,  se  compose  d'une  série  de  petits 
rayons,  formant  chacun  un  foyer  lumineux  indépendant;  il  donne  une  flamme 
formée  de  rayons  séparés;  on  peut  voir  distinctement  les  différents  rayons 
qui  composent  la  flamme.  Ce  n'est  donc  pas  une  flamme  ininterrompue.  Elle 
convient  bien  pour  des  feux  éclairs  et  pour  des  feux  tournants,  mais  pas  pour 
des  feux  fixes.  Toutes  les  autres  recherches  qui  ont  été  entreprises  pour  trouver 
un  brûleur  mieux  approprié  n'ont  pas  été  couronnées  de  succès  jusqu'à  présent. 
C'est  ce  que  j'avais  à  ajouter  au  sujet  de  l'acétylène.  Mon  collègue,  M.  Kôrte, 
donnera  quelques  explications  sur  les  autres  questions  traitées  dans  notre 
rapport. 

H.  Kôrte.  —  Les  questions  traitées  dans  le  rapport  y  sont  pour  ainsi  dire 
épuisées.  Je  veux  seulement  ajouter  que  le  tableau  figurant  à  la  page  14  du 


4  M)  PROCÊS-TERBArX  DES  StXJŒS  DES  aCTI0!5S. 

kônnte  —  ¥on  der  Actien-Geseilschaft  Schackert  herrùhrt,  sondera  im 
Original  zusammengcstellt  ist,  allerdings  unter  Benutzung  —  und  darauf 
sollte  die  Anmerkung  hindeuten  —  eines  Anfsatzes  von  Hcim  Nerz,  der 
hier  angezogen  ist  in  No.  5  :  Schncllfener  auf  Helgoland  nnd  Arcona. 

Feraer  môchte  ieh  bemerken,  dass  die  Wahl  des  katoptrischcn  Systems 
fur  llelgoland  lediglich  durch  locale  Yerhâltnisse,  welche  sich  hier  der 
Erôilerung  enlziehen,  bedingt  worden  ist.  Es  wàre  sehr  intéressant,  seilens 
der  franzôsîschen  Herren  CoUegen  die  Gesichtspunkte  erôrtert  zu  hôren, 
welche  sie  bisher  davon  abgehaltcn  haben,  dem  katoptrischcn  System  nâher 
zu  treten  und  ihm  réitère  Folge  zu  geben,  wie  ich  schon  damais  aus  dem 
Munde  des  leider  inzwischen  verstorbenen  Derra  Bourdelles  erfahren  habe. 

Ich  môchte  dann  auf  den  Schluss  unseres  Rapports  zurûckgreifen,  ^o 
von  den  spectral-photometrischcn  Untersuchungen  die  Rede  ist.  Es  fchlt 
leider  noch  ein  Maassstab,  wir  sind  aber  bemùht,  ihn  zu  gewinnen.  Die 
Tersuche  haben  bis  jetztergeben,  dass  das  electrische  Bogen-Licht,  \vîe  das 
ja  auch  eine  bckannte  Thatsache  ist,  dem  Acetylen  bei  weitem  unterlegen 
ist  bezûglich  des  Reichthums  an  rothen  Strahicn.  ^Yir  hoflen,  dièse 
Untersuchungen  weiter  fortfûhren  zu  kônnen  und  vielleicht  auf  dem 
nâchsten  Congresse  in  der  Lage  zu  sein,  darùber  nâhcre  Mittheilungen  zu 
machen. 

M.  Labordère  résume  en  français  les  observations  de  M.  Kôrte, 

M.  LE  Président.  —  Nous  avons  deux  autres  rapports  sur  les  phares. 
Pensez- vous  qu'il  convienne  de  discuter  chacun  d'eux  séparément?  Ne 


rapport  (édilioii  française)  ne  provient  pas  —  ainsi  qu'on  pourrait  le  supposer 
d'après  la  mention  imprimée  par  erreur  —  de  la  Société  par  actions  Schuckert, 
mais  qu'il  est  établi  en  original.  11  est  vrai  qu'on  s'est  inspiré  —  et  c'est  à  cela 
que  la  note  devait  faire  allusion  —  d'un  article  rédigé  par  M.  Nerz,  auquel  ren- 
voie la  partie  n*  5  du  rapport  :  «  Feux  à  éclairs  d'Héligoland  et  d'Arcona.  » 

Outre  cela,  je  ferai  remarquer  que  le  choix  du  système  catoptrique  pour 
lléligoland  a  été  motivé  uniquement  par  des  considérations  locales  qui  n'ont  pas 
à  être  relatées  ici.  11  serait  d'ailleurs  très  intéressant  de  connaître  les  raisons 
pour  lesquelles  nos  collègues  français  n'ont  pas  cru  devoir  adopter,  jusqu'à 
présent,  le  système  catoptrique  ou  en  poursuivre  l'application,  ainsi  que  je  lai 
appris  autrefois  de  la  bouche  même  de  M.  Bourdelles,  malheureusement  décédé 
depuis  ce  moment-là. 

Je  désirerais  ensuite  compléter  la  fm  de  notre  rapport,  où  il  est  question  de 
recherches  spectro-photométriques.  Malheureusement,  il  nous  manque  encore 
certaines  données  sur  ce  point;  toutefois,  nous  cherchons  à  les  acquérir.  Les 
essais  faits  jusqu'à  présent  ont  montré  que  l'arc  électrique  —  ainsi  que  cela  est 
d'ailleurs  bien  connu  —  est  de  beaucoup  inférieur  h  l'acétylène  au  point  de  vue 
de  la  richesse  en  rayons  rouges.  Nous  espérons  pouvoir  continuer  ces  recherches 
et  être  à  même  de  faire  de  nouvelles  communications  à  ce  sujet,  lors  du  prochain 
Congrès. 


3-  SECTION.  -  1-  SÉANCE.  441 

croyez-vous  pas  qu'il  vaille  mieux  donner  la  parole  aux  auteurs  de  ces 
mémoires  et  discuter  ensuite,  en  prenant  l'ensemble  des  trois  rapports? 
Cette  seconde  manière  de  procéder  me  parait  plus  rationnelle  :  les  trois 
rapports  étant  exposés  sommairement,  nous  discuterions  ensuite  séparé- 
ment chacune  des  questions  qu'ils  traitent. 

Il  n'y  a  pas  d'opposition  à  cette  manière  de  procéder? 

Elle  est  adoptée. 

La  parole  est  à  M.  Ribière,  pour  l'exposé  de  son  rapport. 

M.  Ribière.  —  Ce  rapport  consiste  dans  la  description  sommaire  des 
améliorations  récentes  du  service  des  phares  français  : 

Diminution  de  la  période  des  feux  à  éclats  simples  ou  groupés  ; 

Augmentation  de  leur  puissance  par  le  système  des  feux  éclaire  ; 

Sources  nouvelles  :  incandescence  par  le  gaz  d'huile  et  la  vapeur  de 
pétrole. 

Nouvelles  machines  pour  phares  électriques  ; 

Précision  introduite  dans  les  optiques  par  de  nouvelles  méthodes  de 
vérification  et  de  contrôle  ; 

Principaux  types  d'appareils  réalisés; 

Feux  permanents  fixes  ou  à  éclats  ; 

Douées  lumineuses  avec  feu  à  8  mètres  au-dessus  de  l'eau: 

Feux  flottants  à  optique  pendulaire  insensible  au  roulis  et  brûleurs  à 
incandescence. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  John  Millis. 

Major  JoH.^  Millis.  —  I  owe  an  apology  to  the  section  first  of  ail  for  the 
delay  which  bas  occurred  in  rcsponding  to  the  call  of  our  Chairman  and 
which  arises  from  the  unfortunatc  circumstance  Ihat,  since  my  paper  passed 
out  of  my  hands  some  months  ago,  I  bave  bcen  unable  to  procure  a  printed 
copy  of  it  until  the  présent  moment,  owing  to  some  misunderstanding  at 
our  Embassy  as  to  my  thereabouts.  The  manner  in  which  I  bave  treated 
the  subject  is  somewhat  gênerai.  To  begin  with,  I  bave  given  a  descrip- 
tion of  the  peculiarilies  of  the  coast  lines  of  the  United  States  with  a  view 
to  show  the  eflect  which  the  physiographic  features  bave  had  upon  the 


Le  Major  Johs  Milms.  —  Je  dois,  avant  toutes  choses ,  m'excuser  auprès  de 
MM.  les  membres  de  la  section  du  retard  que  j'ai  mis  à  répondre  à  Tinvitation 
de  M.  le  Président»  retard  qui  provient  de  ce  que  depuis  le  jour  où  mon  mémoire 
est  sorti  de  mes  mains,  —  il  y  a  de  cela  quelques  mois  — j'ai  été  dans  Timpos- 
sibilité  de  m'en  procurer  un  exemplaire  imprimé,  par  suite  d*un  malentendu 
qui  s*est  produit  à  notre  ambassade  en  ce  qui  concerne  le  lieu  de  ma  résidence. 
J'entre  maintenant  en  matière.  J'ai  donné  dans  mon  rapport,  où  le  sujet  est  traité 
d'une  manière  plutôt  générale,  une  description  des  particularités  que  présen- 
tent les  côtes  des  États-Unis,  et  cela  afin  de  montrer  l'action  que  les  traits  physio- 
graphiques  ont  exercée  sur  le  développement  du  service  des  phares  dans  notre 
pays.  Nos  côtes  se  déroulent  suivant  un  très  long  périmètre,  et  par  suite  très 


4Vi  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

development  of  thc  light-house  service  as  applied  in  our  country.  Wc 
hâve  a  very  long  coast  line,  and  Ihe  variety  of  the  conditions  encountered. 
at  least  so  far  as  fixed  structures  are  concerned,  is  very  great.  Thcrc  is 
aiso  given  in  my  paper  a  gênerai  description  of  our  Maintenance  and 
Floating  Departments,  and  I  hâve  then  gone  somewhat  into  détail  as  lo 
the  more  important  structures  along  the  coast  and  given  some  particulars 
of  illuminating  and  fog  signal  apparatus.  Coming  down  to  the  more 
spécifie  treatment  of  one  of  our  important  stations,  I  hâve  taken  up  the 
Diamond  Shoals  Station,  off  the  eastern  coast  of  the  United  States,  in  the 
Atlantic  Océan.  This  is  a  subject  which  has  attracted  a  great  deal  of 
attention,  not  only  in  our  country,  but  throughout  the  world,  on  account 
fo  the  difficulties  we  hâve  encountered  there.  I  hâve  reviewed  the  unfor- 
tunate  as  well  as  the  more  encouraging  expériences,  we  hâve  had  wilh 
fixed  and  floating  aids  at  this  point,  and  made  some  référence  to  an 
expérimental  structure  in  a  locality  of  similar  characteristics  of  Ihe  coast 
of  Massachusetts.  Finally,  I  offer  some  suggestions  with  a  view  to  asking 
the  Congress  to  take  up  the  gênerai  subject  and  express  an  opinion  as 
to  what  would  probably  be  the  best  solution  of  this  extremely  difficult 
problem.  It  is  a  question  which  interests  not  only  us  but  thc  light- 
house  services  of  other  countries  where  the  difficulty  of  marking  sandy 
shoals  in  exposed  localities  has  to  be  dealt  with. 


grande  est  la  variété  des  conditions  qu*on  y  rencontre,  du  moins  en  ce  qui  con- 
cerne les  constructions  fixes. 

J*ai  aussi  dans  mon  mémoire  donné  une  description  générale  des  deux  branches 
de  notre  administration  chargée  de  l'entretien  des  phares,  des  balises  et  des  feux 
flottants,  et  je  suis,  à  cette  occasion,  entré  dans  des  détails  quelque  peu  minutieux 
au  sujet  des  constructions  les  plus  importantes  élevées  le  long  des  côtes,  ainsi 
que  dans  certaines  explications  sur  les  appareils  d'éclairage  et  les  signaux  appelés 
à  fonctionner  en  cas  de  brouillards.  Je  me  suis  de  plus  attaché  à  traiter  d'une 
façon  toute  spéciale  ce  qui  concerne  une  de  nos  importantes  stations,  choisissant 
celle  des  «  Diamond  Shoals  »  située  à  l'Est  des  États-Unis,  sur  l'Océan  Atlantique. 
C'est  là  un  sujet  qui  a  très  fortement  occupé  l'attention  publique,  non  seulement 
dans  notre  pays  mais  dans  le  monde  entier,  en  raison  des  difficultés  que  nous 
avons  eu  à  surmonter.  J'ai  passé  en  revue  aussi  bien  les  essais  malheureux  que 
ceux  plus  encourageants  auxquels  nous  nous  sommes  livrés  dans  ces  parages,  en 
nous  servant  de  dispositifs  fixes  ou  flottants,  et,  à  cet  égard,  j'ai  plusieurs  fois 
mentionné  une  construction  faite  à  titre  d'essai  par  nous,  en  un  point  de  la  côte 
des  Massachusetts  offrant  les  mêmes  caractères. 

Enfin  je  termine  en  formulant  quelques  propositions  dans  le  but  de  prier  le 
Congrès  d'évoquer  le  sujet  au  point  de  vue  général  et  de  donner  son  avis  sur  la 
meilleure  solution  que  comporte  ce  problème  d'une  extrême  difficulté.  C'est  là 
une  question  qui  intéresse,  non  pas  nous  seulement,  mais  toutes  les  administra- 
tions chargées  du  service  des  phares  dans  les  divers  pays  où  l'on  a  à  lutter  avec 
la  difficulté  de  signaler  des  bancs  de  sable  dans  les  parages  très  exposés. 


rr  SECTION.  --  r-  SÉANCE.  410 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  nos  qualre  collt»gues  pour  les  renseigne- 
ments qu  ils  ont  donnés  dans  leurs  intéressants  mémoires.  Nous  allons 
passer  à  la  discussion  des  différents  points  sur  lesquels  des  observations 
peuvent  être  utilement  échangées. 

Mais  auparavant  je  vous  préviens  qu'à  la  demande  de  plusieurs  personnes, 
les  ingénieurs  du  service  des  phares  français  se  tiendront  mercredi  matin 
à  la  disposition  des  membres  du  Congrès  qui  désireront  avoir  des  explica- 
tions sur  Texposition  des  phares  au  Trocadéro.  La  réunion  aura  lieu  à 
l'atelier  central  des  phares  contigu  à  l'exposition,  43,  avenue  du  Troca- 
déro. Là,  nous  donnerons  aux  ingénieurs  et  congressistes  tous  les  rensei- 
gnements qu'ils  désireront  sur  Texposition  du  Ministère  des  Travaux 
publics,  qui  comprend  la  représentation  de  presque  lout  ce  qui  a  été  fait 
de  nouveau  et  d'intéressant  en  France  depuis  quelques  années. 

Ceci  dit,  je  pense  que  pour  faciliter  la  discussion,  il  conviendrait  de 
s  occuper  successivement  de  chacune  des  questions  relatives  aux  phares. 
Je  les  ai  nolées  et  je  vais  les  énumérer.  Si  quelques  personnes  pensent 
qu'il  y  a  là  d'autres  sujets  à  traiter,  elles  voudront  bien  les  indiquer. 

Feux  éclaire  ; 

Feux  à  incandescence  au  moyen  du  gaz  d'huile,  du  pétrole  volatilisé  ou 
de  l'acétylène  ; 

Feux  permanents; 

Bouées  lumineuses  ; 

Feux  flottants  ; 

Précision  qu'on  peut  demander  et  obtenir  dans  les  appareils  opti- 
ques; 

Enfin  mode  de  construction  des  tours  ou  phares  et  des  feux  flottants. 

M.  KôRTE.  —  Signaux  sonores, 

M.  LE  Président.  —  Très  bien. 

M.  RiBiÈRE.  —  Feux  d'alignement. 

M.  LE  Président.  —  Très  bien.  Il  y  a  sur  ce  point  des  indications  intéres- 
santes dans  le  rapport  de  MM.  Truhlsen  et  Kôrte;  ils  parlent  d'un  système 
de  secteurs  très  étroits  qui  est  en  dehors  de  ce  qui  a  été  fait  jusqu*à  pré- 
sent en  France. 

M.  Luis  Salazar.  —  Personnel. 

M.  LE  Président.  —  Bien.  Nous  allons  prendre  successivement  chaque 
question. 

D'abord  les  feux  éclairs.  Quelqu'un  a-t-il  des  observations  à  pré- 
senter? 

M.  Ribière.  —  Je  ne  veux  pas  revenir  sur  tout  ce  qui  a  été  dit  dans  notre 
rapport.  M.  Kôrte  a  rappelé  que  M.  Bourdelles  avait  exprimé  l'opinion 
qu'avec  des  projecteurs  on  ne  pouvait  pas  arriver  à  des  résultats  aussi 
satisfaisants  qu'avec  les  appareils  lenticulaires.  Il  signale  dans  son  rap- 
port l'égalité  à  peu  près  obtenue  entre  la  solution  catoptrique  et  la  solution 
catadioptrique. 


AH  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Pour  répondre  à  celte  observation,  je  rappellerai  tout  d'abord  qu'il  faut 
distinguer  : 

La  puissance  d'un  feu  éclair  mesurée  sur  le  faisceau  immobile  et  que 
j'appellerai  «  absolue  »  ; 

La  puissance  perçue  dans  Tobservation  du  même  feu  lorsqu'il  tourne  et 
que  j'appellerai  «  efficace  ». 

Ces  deux  puissances  ne  sont  égales  que  lorsque  la  durée  9  de  l'éclat  est 
supérieure  à  la  durée  minimum  t  nécessaire  pour  la  perception  intégrale 
de  la  plus  petite  lumière  perceptible.  Au-dessous  de  cette  durée  t  la  puis- 
sance efficace  est,  en  vertu  de  la  loi  de  Bloch,  égale  à  la  puissance  absolue 

ù 

réduite  dans  la  proportion  -• 

c 

D'après  les  mesures  faites  dans  les  laboratoires,  on  a  admis  jusqu'ici 
t  =  0  sec.  10.  Le  service  des  phares  français  a  entrepris  des  observations 
méthodiques  de  ses  feux  éclairs  qui,  au  bout  d'un  certain  nombre 
d'années,  permettront  de  voir  quelle  valeur  de  t  peut  être  admise  dans  les 
conditions  pratiques  de  la  navigation.  En  attendant,  les  mesures  directes 
de  la  puissance  absolue  et  le  calcul,  pour  ^  =  0  sec.  10,  de  la  puissance 
efficace  des  derniers  feux  électriques  français  donnent  les  résultats  indi- 
qués dans  le  tableau  ci-après,  qui  a  été  complété  par  des  mesures  et 
calculs  analogues  faits  avec  des  projecteurs  Mangin  de  0  m.  60  d'ouver- 
ture. 


SYSTÈME   DÉaAIRAGE 

-< 

VOLTS 

WATTS 

PUISSANCE 

lumineuse 

ab»)lue  on  becs 

carcel. 

L 

DIVERGE.NCE 

(le  la  tache 

cenlrale 

1= 

lui' 

RENDEMENT 
Watls. 

V 

Gris -Nez,  Planier, 
Ouessant,  etc. 

Appareils   doubles 

à  A  panneaux. 

Durée   de    la   rotation 

T  =  20  sec. 

sec. 

r     25 

43 

1.125 

1.600.000 

50' 

0,045 

720.000 

640  1 

1  seul  faisceau.   .   .   . 

50 

45 

2.250 

2.100.000 

10(2' 

0,065 

1.365.000 

607 

;  100 

45 

4.500 

2.500.000 

10  40' 

0,095 

2.185.000 

485 

2  faisceaux  superposés 

2x50 
2x100 

45 
45 

4.500 
9.000 

» 
» 

» 

2.730.000 
4.370.000 

607 

485 

2* 
Projecteurs  Mangin  de 

0»,60. 
T=  15  sec.  3  faisceaux. 

'5x50 

50 

7.500 

2.300.000 

10  40' 

0,070 

1.610.000 

215 

^3  X  90 

50 

15.500 

3.300.000 

2015' 

0,095 

3.155.000 

232 

5-  SECTION.  —  !'•  SÉANCE  445 

11  résulte  de  ce  tableau  qu'un  appai*eil  composé  de  trois  réflecteurs 
Mangin  est  inférieur,  à  la  fois  comme  puissance  et  comme  rendement,  aux 
appareils  doubles  à  quatre  panneaux  du  type  français. 

Je  dois  faire  remarquer  que  tous  les  chifl*res  de  ce  tableau,  sauf  ceux 
des  deux  dernières  colonnes,  résultent  d'expériences  directes  et  non  de 
calculs.  Les  puissances  absolues  ont  été  mesurées  sur  la  Tour  Eiffel  à  une 
distance  de  600  mètres  de  Tappareil.  Les  divergences  de  la  tache  centrale 
ont  été  mesurées  en  projection  à  la  môme  distance.  Elles  correspondent 
au  diamètre  de  la  partie  la  plus  lumineuse  du  cratère  de  Tare.  Au  con- 
traire, les  durées  d'éclat  indiquées  dans  le  tableau  de  la  page  14  du  rap- 
port de  >fM.  Kôrte  et  Truhlsen  paraissent  établies  d'après  des  divergences 
calculées  sur  le  diamètre  des  charbons  et  non  sur  leur  cratère,  qui  est 
notablement  plus  faible.  Les  chiffres  de  ce  tableau  devraient,  par  suite, 
pour  être  comparés  aux  nôtres,  subir  une  réduction  dont  nous  n'avons  pas 
les  éléments. 

M.  Kôrte.  — Ich  erlaubte  mir  schon,  darauf  aufmerksam  zu  machen, 
dass  dièse  Tabelle  auf  Grund  der  Scheinwerfertabelle  von  Nerz  zusammen- 
gestelttist;  ich  kann  also  fur  die  Riclitigkeit  der  Angaben  dcrOriginal- 
lichtstârke  der  Flamme  keine  Garantie  ûbernehmen.  Die  Lichtstârken  der 
Bogenlampen  und  die  Kraterabmessungen  sind  nach  den  Miltheilungen  der 
Actiengescllschafl  Schuckert  angegeben.  Es  fehlte  unserer  Leuchtfeuer- 
verwallung  bisher  aneiner  Gelegenheit,  dièse  Maasse  seibst  festzustellen  ; 
wir  werden  erst  im  Laufe  der  Ausfùhrung  in  der  Lage  sein,  die  Richtigkeit 
dieser  Angaben  zu  kontroliren.  Es  bedeutet  dièse  Zusammenstellung  auch 
^eiter  nichts  als  eine  Rechenscliafl,  die  wir  uns  seibst  gelegt  haben  bei 
der  Aufstellung  dièses  Projects  fur  Helgoland.  Das  Zicl  war  uns  ganz  klar 
gegeben  in  dem  Yorgangc  der  franzôsischen  Lcuchtfeuerverwaltung.  Gerade 
dies  kaloptrische  System  war  Gcgenstand  einer  Darlcgung  des  Herrn  Bour- 
delles,  die  ich  hier  in  Paris  seibst  aus  seinem  Munde  zu  huren  die  Ehre 


M.  Kôrte.  —  Je  me  suis  déjà  permis  de  faire  remarquer  que  cette  table  a  été 
composée  à  l'aide  des  donné'^s  de  Nerz  relatives  aux  projecteurs;  je  ne  puis  donc 
pas  garantir  Texactitude  des  indications  concernant  l'intensité  lumineuse  de  la 
source.  L'intensité  lumineuse  des  lampes  à  arc  et  les  mesures  de  durée  des  éclats 
sont  établies  d'après  les  renseignements  de  la  société  Schukert.  Notre  adminis- 
tration des  phares  n'a  pas  eu  jusqu'à  présent  l'occasion  d'effectuer  ces  mesures 
elle-même;  ce  n'est  donc  qu'au  cours  des  installations  nouvelles  que  nous  serons 
à  même  de  contrôler  l'exactitude  de  ces  indications,  qui  n'avaient  été  recueillies 
qu'à  titre  de  renseignements,  pour  nous  guider  dans  l'établissement  du  projet 
d'Héligoland.  Le  buta  atteindre  nous  était  nettement  indiqué  par  les  travaux  effec* 
tués  par  l'administration  française  des  phares.  Précisément  le  système  catoptrique 
avait  été  le  sujet  d'une  conférence  de  Bf.  Bourdelles,  que  j'avais  eu  l'honneur 
d'entendre  de  sa  bouche,  ici  même,  à  Paris.  M.  Bourdelles  était  arrivé  à  la  conclu- 
sion qu'en  disposant  de  la  même  énergie  électrique  dans  les  deux  cas,  l'elTet 


440  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

halte.  Dcr  Schluss,  den  Ilerr  Bourdellcs  zog,  war  der,  dass  bei  gleicher 
eleclrischer  Energie  der  Nutzeflect  des  dioplrischen  Inslruinenls  viel  grôsscr 
war.  Unsere  Zusamnienstcllung,  wclclie  scheinbar  das  Gegenlheil  davori 
aussagt,  beansprudit  durchaus  keine  Bewciskrailt  im  Gegentheil,  in  dem 
wichtigsten  Falle,  nâmlich  dem  des  normalen  Betriebes  mit  60  Ampère, 
bleibt  der  Effecl  BC  :  VA  unseres  katoptrischen  Feuers  ganz  erheblich 
unter  dem  des  dioplrischen  zurûck.  Wir  sind  uns  aiso  voll  bewusst,  dass 
es  fraglich  bleibt,  ob  dcr  Nutzeflect  unseres  Systems  dem  des  dioplrischen 
Feuei'systems  gleichkommt;  aber  wir  sind  durch  die  localen  Umstânde 
gezwungen  worden,  in  diesem  Falle  das  dioptrische  System  zu  verlasscn 
und  zum  katoptrischen  ûberzugehen. 

Schliesslich  môchle  ich  auf  die  letzte  Spalte  unserer  Zusammenstellung 
hinweisen.  Dort  ist  Bezug  genommen  auf  das,  was  Herr  Ribièrc  eben 
crwàhntc,  auf  die  Frage,  wovon  die  «  intensité  eflicace  »,  wie  cr  sagte, 
abhàngig  ist.  Wcnn  ich  ihn  richtig  vcrstanden  habc,  so  hat  er  genau  das- 
selbe  im  Auge  gehabl  wie  das,  was  die  Mittheilung  auf  dieser  letzlen  Spallc 
bezweckte,  nâmlich  die  Rûcksichlnahme  auf  den  Verlust  der  inlensitâl 
durch  die  Abkurzung  der  Blitzdauer.  Wenn  nach  dem  Gesetz  Bloch  das 
Product  aus  der  Intensitât  und  der  Dauer  des  Blitzes  eine  constante 
Grosse  ist  fur  den  Fall,  dass  die  Dauer  des  Blitzes  weniger  als  1/10  Sekunde 
betrâgt,  so  ist  natûrlich  ein  Maassstab  fîïr  die  «  intensité  efficace  » 
gewonnen,  sobald  man  die  Lichtstârke  mit  der  Blitzdauer  multiplizirt. 
Desshalb  haben  wir  die  Zusammenstellung  der  letzten  Spalte  gegeben. 
Ich  wiedcrholc  :  damit  sollte  keineswegs  als  bewiesen  oder  auch  nur 
aïs  wahrscheinlich  hingestcllt  werden,   dass   dièse   Lôsung   etwa  einen 


utile  obtenu  avec  l'appareil  dioptrique  était  bien  supérieur  à  celui  obtenu  en  em- 
ployant Tautre  système.  Notre  table  qui  semble  prouver  le  contraire  ne  conslitue 
pas  une  preuve  décisive;  au  contraire,  dans  le  cas  le  plus  important,  c'est-à-dire 
celui  du  fonctionnement  à  60  ampères,  TefTet  BC  :  VA  de  notre  feu  catoptrique  reste 
inférieur  à  celui  du  feu  dioptrique.  Nous  savons  donc  bien  qu'il  n'est  nullement 
prouvé  que  reflet  utile  de  notre  système  soit  égal  à  celui  du  système  dioptrique, 
mais  nous  avons  été  forcés  par  les  conditions  locales  d'abandonner,  dans  le  cas 
qui  nous  occupe,  le  système  dioptrique  et  d'adopter  le  système  catoptrique. 

Finalement  je  désirerais  attirer  l'attention  sur  la  dernière  colonne  de  notre 
tableau.  Elle  a  trait  à  la  question  soulevée  par  M.  Bibière,  à  savoir  de  quoi 
dépend  ce  qu'il  appelle  1'  n  intensité  efficace  ».  Si  j'ai  bien  saisi  le  sens  de  son 
paroles,  il  a  envisagé  exactement  la  même  chose  que  nous,  avec  les  chifl'rcs 
compris  dans  cette  dernière  colonne,  c'est-à-dire  la  question  de  la  perle  d'inten- 
sité motivée  par  la  réduction  de  la  durée  visuelle  des  éclats.  Si,  d'après  la  loi  de 
Bloch,  le  produit  de  l'intensité  et  de  la  durée  de  l'éclat  constitue  une  quantité 
constante,  au  cas  où  la  durée  de  l'éclat  est  inférieure  à  i  dixième  de  seconde, 
nous  possédons  naturellement  un  moyen  de  contrôle  de  ï  a  intensité  efficace  »: 
il  suffit  de  multiplier  l'intensité  lumineuse  par  la  durée  de  vision.  C'est  pour  cette 
raison  que  nous  avons  donné  les  indications  de  la  dernière  colonne  de  notre 


5"  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  Ml 

Forlscliritt  bedcutct,  sondern  mr  wolilen  nur  zcigen,  dass  wir  bestrebt 
waren,  dem  franzôsischen  Vorbilde,  das  uns  vorschwebte,  auf  einem 
anderen  Wege  nachzueifern,  der  uns  durch  die  nun  eînnial  niclit  zu 
ândernden  besondcrcn  Umstânden  gcboten  war. 

M,  Labordèrc  traduit  eii  les  résumant  les  observations  de  M.  Kôrte. 

>f.  LE  Prksident.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole  sur  les  feux- 
éclairs? 

J'ai  reçu  sur  la  question  une  lettre  de  M.  Kenward  disant  qu'il  avait 
rintention  de  dire  quelques  mots,  mais  qu'il  a  préféré  les  écrire,  parce 
que,  dit-il,  il  parle  trop  mal  le  français.  Assurément  M.  Kenward  eût  pu 
parler  anglais  et  nous  aurions  fait  traduire  ses  paroles  en  français;  mais 
il  a  préféré  nous  envoyer  la  lettre  suivante  : 

«  Monsieur  le  Président,  Messieurs, 

Notre  distingué  collègue,  M.  Ribière,  vient  de  contribuer  au  Congrus 
par  un  rapport  excellemment  rédigé  sur  les  progrès  les  plus  récents  de 
l'éclairage  des  côtes  de  la  France. 

II  va  sans  dire  que  les  ingénieurs  de  tous  les  pays  maritimes  qui  s'inté- 
ressent à  cette  question  peuvent  rendre  témoignage,  à  la  fois,  aux  grands 
progrès  réalisés  en  France  et  au  mérite  éclatant  du  rapporteur  et  de  ses 
collègues  de  l'Administration  des  Phares. 

Malheureusement  la  mort  nous  a  ravi  le  bon  Directeur  du  Service, 
M.  Léon  Bourdelles,  au  milieu  de  ses  honorables  travaux. 

En  ma  qualité  d'ingénieur  anglais,  dévoué  à  letude  des  phares,  je  dois 
ajouter  que,  tout  en  profitant  des  améliorations  edectuées  par  nos  confrères 
français,  nous  avons,  nous  autres,  atteint  également  des  succès  notables 
en  matière  de  phares.  11  suffit  que  je  cite  les  noms  de  Thomas  Stevenson,  de 
Sir  James  Chance,  du  D**  Hopkinson  et  de  Sir  James  Dougla^s.  Au  premier 
est  dû  le  système  dit  holophotal  pour  les  grands  appareils  tournants;  au 
second  le  miroir  dioptrique  dans  sa  forme  perfectionnée,  et  l'ajustement 
focal  de  l'optique  par  de  nouvelles  méthodes  de  précision  ;  au  troisième 
le  système  des  éclats  groupés  par  les  lentilles  excentrées;  et  au  dernier 
ingénieur  les  meilleurs  types  des  tours  en  maçonnerie  et  les  grands  becs 
à  mèches  multiples.  Toutes  ces  améliorations  sont  aujourd'hui  bien  con- 
nues et  en  usage  partout. 

Ici,  en  France,  de  tous  les  développements  dus  aux  successeurs  de  Fres- 
nel,  le  plus  remarquable  est  sans  doute  le  «  feu-éclair  »  dont  il  y  a  des 


tableau.  Je  répète  :  11  n*est  nullement  prétendu  ou  prouvé  que  la  solution  de 
File  dlléligoland  constitue  un  progrès  ;  nous  ne  voulions  que  montrer  que  nous 
avons  cherché  à  égaler  le  modèle  français,  en  suivant  une  voie  différente  que  des 
circonstances  spéciales  nous  avaient  forcés  d'adopter* 


448  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

exemples  splendides  à  votre  grande  Exposition,  ainsi  qu'en  fonction  à  la 
llève,  au  Cap  Gris-Nez,  à  EckmûhU  et  ailleurs. 

Bien  que  le  principe  de  la  perception  intégrale  d'un  éclat  ait  été  pleine- 
ment compris  par  les  physiciens  célèbres  d'Allemagne,  de  France  et  d'An- 
gleterre à  une  époque  assez  éloignée,  l'application  pratique  n'en  a  été 
faite  que  ces  dernières  années,  et  d'abord  dans  les  phares  français,  où  en 
se  servant  de  la  lumière  électrique  on  a  atteint  la  puissance  vertigineuse 
de  trois  millions  de  becs  carcel.  Honneur  à  la  mémoire  de  Bourdellcs,  et 
à  tous  ses  savants  collaborateurs  dans  cette  belle  œuvre! 

11  faut  avouer,  pourtant,  qu'en  Grande-Bretagne,  nous  ne  sommes  pas 
absolument  d'accord  sur  refficacitc  du  système  du  feu-éclair,  au  point  de 
vue  des  navigateurs.  Une  durée  d'éclat  d'un  dixième  de  seconde,  un  inter- 
valle de  cinq  secondes,  ne  se  commandent  guère  à  toutes  les  opinions.  11  est 
bien  constaté  qu'il  y  a  des  marins  qui  préfèrent  les  grands  appareils  de 
treize  cent  trente,  ou  de  neuf  cent  vingt  millimètres  de  rayon,  avec  des 
éclats  d'une  seconde,  et  avec  des  intervalles  de  quinze  ou  de  vingt 
secondes,  bien  que  de  tels  appareils  alimentés  de  gaz  ou  d'huile  ne  soient 
pas  doués  d'une  puissance  de  plus  de  vingt  mille  becs  carcel;  au  lieu 
des  feux-éclairs  électriques  de  trente  centimètres  de  rayon,  ayant  une 
puissance  de  deux  ou  trois  millions  de  becs. 

C'est  là  la  question  de  la  lutte  du  volume  contre  l'intensité,  du  carac- 
tère contre  la  vitesse.  Bien  des  autorités  anglaises  croient  à  l'importance 
supérieure  de  ces  deux  premières  conditions.  Et  cela  est  vrai  surtout 
quand  il  s'agit  de  la  lumière  électrique  qui,  en  temps  de  brume  et  de 
brouillard,  se  trouve  diminuée  dans  une  plus  forte  mesure  que  ne  le  sont 
les  autres  brûleurs. 

La  valeur  des  feux-éclairs  reste  incontestable;  et  nos  ingénieurs  d'outre 
Manche,  en  les  comprenant  dans  leur  répertoire  avec  certaines  modifica- 
tions qui  leur  paraissent  utiles,  ne  font  qu'en  testifier  une  appréciation 
solide  et  sincère. 

Mais  ils  tiennent,  en  présence  même  d'un  Eekmûhl,  à  affirmer  le 
mérite  suffisant  du  Sainte-Catherine,  du  Lundy,  du  Spurn,  du  May  Island, 
du  Tory,  du  Bell  Rock,  et  de  plusieurs  autres  phares  de  nos  côtes,  en  se 
fondant  sur  les  rapports  aussi  fréquents  que  favorables,  qui  leur  arrivent 
de  la  mer. 

Je  dois  en  terminant  reconnaître  les  bons  services  rendus  par  l'Admi- 
nistration française  dans  le  champ  des  expériences  pratiques,  surtout 
avec  les  diflérents  brûleurs,  lampes,  feux  permanente,  flotteurs  à  mercure, 
bouées  lumineuses,  etc.,  et  particulièrement  cette  notable  adaptation  pour 
conserver  la  verticalité  d'un  appareil  de  feu  flottant,  que  m'a  expliquée  si 
aimablement  M.  Bourdelles  à  l'occasion  de  ma  dernière  visite  au  Troca- 
déro,  avant  son  décès. 

Puissent  les  travailleurs  de  toute  nationalité,  dans  cette  voie  si  bienveil- 
lante et  si  noble  de  la  haute  science,  ne  cesser  jamais  de  s^entrecommuni- 


o*  SECTION.  -  !'•  SÉANCE.  449 

quer  fraternellement  leurs  idées  et  leurs  expériences;  et  puisse  leur  aimable 
rivalité  Atrc  seulement  à  qui  travaillera  le  mieux  pour  Textension  du  com- 
merce et  le  salut  des  voyageurs  sur  toutes  les  mers  !  » 

M.  KôRTE.  —  Ich  môchte  bitten,  noch  die  Frage  zu  erôrtern,  ob  die  Kùrze 
der  Blitze  nicht  in  den  practischen  Kreisen,  in  denen  der  Marine,  Anlass 
zu  Bedenken  gegeben  hat.  Âus  einem  der  vorliegenden  Berichte  geht  hervor, 
dass  einige  amerikanischc  Leuchtfeuer  spâter  wieder  haben  abgeândert 
\i'erden  mûssen,  weil  aus  nautischen  Kreisen  Bedenken  dagegen  geltend 
gemacht  worden  sind,  dass  dieBlitze  eine  zu  kurze  Dauer  hatten.  In  ande- 
renFâllen  dagegen  ist  die  kurze  Blitzdauer  von  1/10  Sekunde  beibehalten 
worden.  Es  wàre  intéressant,  ùber  dièse  Frage  auch  Mittheilungen  aus 
anderen  Staaten  zu  hôren  —  das  éclair-System  ist  ja  wohl  auch  in  Dane- 
mark sowic  in  anderen  Staaten  eingefùhrt. 

M.  RmiÈRE.  —  La  durée  des  éclats  ne  doit  pas  être  envisagée  seule  mais 
en  correspondance  avec  l'intervalle  des  éclats.  Il  s'agit  de  savoir  quel  est 
le  plus  grand  intervalle  qu'on  puisse  admettre  pour  que  les  opérations 
à  la  mer  soient  possibles.  L'opération  la  plus  fréquente  est  celle  du  relè- 
vement avec  les  moyens  les  plus  simples.  Or  il  y  a  des  feux-éclairs 
fonctionnant  depuis  8  ans,  avec  intervalles  de  5  secondes.  Us  donnent  satis^ 
faction  à  la  navigation.  Mais,  de  même  que  la  durée  du  1/10  de  seconde  est 
en  général  le  minimum,  l'intervalle  de  5  secondes  est  considéré  comme  le 
maximum.  Dans  les  feux  à  éclats  groupés,  l'intervalle  entre  deux  éclats  con- 
sécutifs est  bien  au-dessous  de  5  secondes.  C'est  ainsi  que  dans  nos  feux 
électriques  les  plus  importants,  la  Coubre,  Belle-Ile,  Ouessant,  Barfleur, 
on  a  adopté  le  caractère  d'éclats  groupés  par  deux  dans  lequel  l'intervalle 
entre  les  éclats  d'un  groupe  n'est  que  de  2,4  secondes.  C'est  un  fait  d'ex- 
périence que,  quand  les  éclats  sont  assez  répétés,  l'œil  en  garde  approxi- 
mativement le  gisement  pendant  leur  intervalle.  Cela  existe  encore  pour  le 
feu  à  période  de  5  secondes,  et  d'autant  plus  que  la  période  est  plus 
courte.  Ce  fait  a  été  pleinement  vérifié  par  des  marins,  en  prenant  des  relè- 
vements sur  des  feux-éclairs  de  ces  divers  caractères.  D'ailleurs,  depuis 
environ  8  ans,  les  marins  de  tous  les  pays  se  sont  servis  de  ces  feux  et  nous 
n'avons  recueilli  de  leur  part  que  les  expressions  de  la  satisfaction  la  plus 
complète. 


M.  KùRTE.  —  Je  demanderais  encore  un  échange  de  vues  sur  la  question  de 
savoir  si  la  courte  durée  des  éclats  des  feux-éclairs  n*a  pas  donné  lieu  à  des  con-* 
testations  dans  les  cercles  de  praticiens,  dans  la  marine.  Il  appert  d*un  des  rap- 
ports, celui  des  États-Unis,  que  certains  feux-éclairs  ont  dû  être  modifiés  après 
leur  étabUssement,  parce  que  le  personnel  naviguant  avait  soulevé  des  objections 
au  sujet  de  la  durée  des  éclats,  trouvée  trop  courte.  Dans  d'autres  cas,  au  con- 
traire, la  courte  durée  de  1  diiième  de  seconde  a  été  conservée.  Il  serait  intéressant 
d  avoir  à  ce  sujet  des  avis  émanant  d'autres  pays»  car  le  système  des  feux-éclairs 
a  été  également  introduit  au  Danemark,  ainsi  que  dans  beaucoup  d'autres  contrées* 

29 


a:a)  Iprocks-vèrbadx  dès  séances  dès  sections. 

Grâce  à  raugmenlation  de  portée  qu'ils  procurent,  la  période  de  recherche 
à  Talterrissage,  toujours  anxieuse  pour  les  marins  venant  des  mers  loin 
taines,  es!  raccourcie  :  de  plus,  la  brièveté  de  la  période  fait  que  la  recon 
naissance  ot  les  observations  peuvent  être  faites  dans  un  temps  très  court 
Autrefois,  les  feux  principaux  étaient  à  éclats  de  minute  en  minute.  Il  fal 
lait  attendre  au  moins  la  durée  d'une  période  pour  faire  une  observa 
lion.  Maintenant,  en  quelques  secondes,  les  opérations  sont  faites. 

M.  KoRTE.  —  Meine  Anfrage  bezog  sich  nur  auf  don  Rapport  des 
Ilerrn  John  Millis.  Dort  hcissl  es  —  ich  habe  nur  die  franzôsische  Ueber- 
setzung  hier  : 

«  Des  objections  ont  été  élevées  dans  certains  cas  par  des  patrons  et  des 
pilotes  contre  les  feux  présentant  des  éclats  très  courts  ou  feux-éclairs; 
dans  cet  ordre  d'idées,  on  a  diminué  la  vitesse  de  rotation  des  appareils  du 
phare  de  premier  ordre  du  cap  Charles,  Virginie,  et  du  phare  de  troisième 
ordre  de  Brazos  River,  Texas,  après  leur  installation,  de  manière  à  pro- 
longer les  intervalles  entre  les  apparitions  du  feu  et  à  augmenter  propor- 
tionnellement la  durée  des  éclats  eux-mêmes.  Comme  les  avis  ont  été  par- 
tagés au  sujet  du  phare  de  troisième  ordre  de  Whitefisch  Point,  sur  le  lac 
Supérieur,  qui  montre  un  éclat  lumineux  toutes  les  cinq  secondes,  ce  feu 
n'a  pas  été  modifié;  il  fonctionne  maintenant  depuis  quatre  ans  et  toute 
plainte  semble  avoir  cessé.  » 

Es  wâre  mir  intéressant,  vielleicht  aus  dem  Mundc  des  Herrn  Berichtcr- 
statters  seibst  zu  hôren,  welche  Umstânde  dièse  verschiedenartige  Auffas- 
sung  bedingt  haben.  Ich  habe,  Dank  der  Liebenswùrdigkeit  der  franzôs- 
ischen  Vcrvvaltung,  dièse  Feuer  hier  und  auch  spàter  gesehen  und  bin 
uberzeugt,  dass  practische  Bedenken  dagegen  in  keiner  Weise  obwalten; 
die  Frage  ist  nur  :  wie  kommt  es,  dass  man  in  Amerika  zu  dem  entgegen- 
gesetzten  Entschiuss  gelangt  ist,  dass  man  auf  Kosten  der  Deutlichkeit  die 
Blitzdauer  und  auch  das  Intervall  verlângert  bat?  Es  sind  da  vielleicht  rein 
physiologische  Bedenken  maassgebend  gewesen. 

M.  Labordère  traduit  Vobservation  de  M.  Kôrie. 


M  KôRTE.  —  Ma  question  se  rapportait  uniquement  au  rapport  de  M.  John 
Millis.  On  y  lit  —  je  n*ai  ici  que  la  traduction  française  : 

Il  serait  tros  inlérossanl  pour  moi  d'apprendre  de  Monsieur  le  Rapporteur 
lui-même  quelles  circonstances  ont  conduit  à  adopter  cette  opinion  hétérogène. 
Grâce  à  Tamabilité  de  Tadministration  française,  j*ai  eu  l'occasion  de  voir  ces 
feux  ici  et  plus  lard  encore  ailleurs,  et  je  me  suis  persuadé  qu'il  ne  peut  être 
formulé  aucune  objection  à  leur  égard,  au  point  de  vue  pratique.  Ha  question 
est  donc  simplement  celle-ci  :  Comment  se  fait-il  qu'on  soit  arrivé  en  Amérique 
à  avoir  dans  certains  cas  une  opinion  opposée,  c'est-à-dire  à  augmenter  la  durée 
des  éclats  ainsi  que  les  intervalles  au  détriment  de  Tintensité  lumineuse.  Peut- 
être  ne  s*est-on  laissé  guider  que  par  des  raisons  purement  physiologiques? 


5-  SECTION.  -  i-  SÉANCE.  >151 

Major  John  Millis.  —  I  understand  the  question  under  discussion  refeis 
lo  a  change  which  was  made  in  certain  lights  of  Ihe  United  States  Service, 
from  exlremely  quick  flashing  or  lightning  lights,  to  characteristics 
showing  slower  flashes,  increasing  the  interval  between  the  flashes  and 
increasing  the  Icngth  of  the  flash.  We  experimented  practically  in  this 
direction  with  four  sea-coast  lights.  One  of  them  was  the  first  order  light 
at  the  Highlands  of  Navesink,  at  the  entrance  to  New  York  Harbour. 
Another  was  at  the  mouth  of  the  Brazos  River,  in  the  Gulf  of  Mexico. 
Tho  third  was  at  White  Fish  Point,  on  Lake  Superior.  And  the  fourth  was 
the  first  order  light  on  the  Allantic  Coast  at  Cape  Charles,  Virginia. 

Atall  of  thèse  weestablished  what  arecalled  «  lightning  lights  »,  showing 
flashes  of  very  short  duration,  the  length  of  the  flash  itself  being  about 
one-tenth  of  a  second  in  each  case,  and  the  inlervals  of  course  varying 
according  to  the  characteristics  of  the  lights.  At  two  of  thèse  lights  we 
hâve  been  obliged,  owing  to  complaints  from  marincrs,  to  diminish  the 
speed  of  rotation  of  the  lenses  and  change  the  characteristic,  so  as  to  give 
a  longer  flash  and  greater  intervais.  That  was  reiidered  nccessary  by  the 
complaints  of  the  difficulty  ot  taking  bearings  on  the  lights  from  a  vessel 
at  sea. 

At  White  Fish  Point  we  also  received  a  number  of  complaints,  but 
this  light  was  nol  changed  and  the  complaints  seem  to  hâve  finally  dimi- 
nished  and  disappcared  altogether,  possibly  due   to  a  process  of  edu- 

Major  Joh:;  Hillis.  —  D'après  ce  que  je  comprends,  la  question  en  discussion 
a  trait  à  un  changement  qui  a  été  introduit  dans  les  feux  de  certains  phares  du 
service  des  États-Unis.  On  y  est  passé  d'un  système  de  feux  à  éclals  excessive- 
ment rapides  ou  feux-éclairs  à  un  autre  système  dont  la  caractéristique  est  de 
montrer  des  feux  à  éclats  plus  lents,  avec  éclipses  plus  prolongées  entre  les  appari- 
tions de  lumière  et  augmentation  de  la  durée  des  éclats.  Nous  nous  sommes 
livrés  à  des  expériences  pratiques  au  moyen  de  quatre  feux  établis  sur  les  côtes 
de  la  mer.  Un  d'entre  eux  était  un  feu  de  premier  ordre  situé  aux  a  Highlands 
of  Navesink  »,  ù  rentrée  de  la  rade  de  New- York.  Un  autre  se  trouvait  à  l'embou- 
clmre  de  la  rivière  Brazos,  dans  le  golfe  du  Mexique,  le  troisième  à  la  pointe  de 
White  Fish,  sur  le  lac  Supérieur,  et  le  quatrième  feu  était  un  feu  de  premier 
ordre  sur  la  côte  de  TAtlantique,  au  cap  Charles  (Virginie). 

Sur  tous  ces  points,  nous  avons  établi  des  feux  dits  «  feux-éclairs  »  avec  jets  de 
lumière  de  très  courte  durée,  la  projection  elle-même  n'étant  que  d'environ  un 
dixième  de  seconde  dans  chaque  cas  et  les  intermittences  variant  naturellement 
suivant  le  caractère  de  chaque  feu.  Pour  deux  de  ces  feux,  nous  avons  été 
obligés,  par  suite  de  plaintes  de  la  part  des  marins,  de  réduire  la  vitesse  de 
rotation  des  lentilles  et  de  changer  la  caractéristique,  de  façon  à  obtenir  un 
éclat  d'une  plus  grande  durée  et  à  de  plus  grands  intervalles.  Cela  était  rendu 
nécessaire  par  des  plaintes  sur  la  difficulté  pour  un  navire  en  mer  de  prendre 
des  relèvements  sur  ces  feux. 

A  White-Fish  Point,  nous  avons  bien  reçu  au  début  un  [certain  noml)re  de 
plaintes;  mais  le  feu  ne  fut  pas  modifié,  et  les  plaintes  paraissent  ù  la  longue 


452  PROGÈS.YERBÂUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

cation  the  mariners  having  become  accustomed  to  that  sort,  of  light. 
At  the  Highlands  of  Navesink,  no  change  has  yet  been  made.  I  think  it  is 
fair  to  say,  howe^er,  that  thîs  is  not,  stricUy  speaking,  first  order  sea  coast 
light,  as  we  understand  it,  Ihough  it  originally  was.  Latterly  several  light- 
ships  hâve  been  established  outside  of  it.  But  the  fact  remains  that  we 
hâve  there  the  only  first  order  electrical  «  lightning  light  »  that  we  hâve 
in  the  service  and  that  it  still  shaws  the  same  characteristic  as  when  first 
established  and  I  am  unablc  to  say  that  there  are  any  serions  complaints 
on  accounl  of  the  extrême  shortness  of  the  flashes.  That  in  brief  is  the 
expérience  in  the  United  States. 

M.  RiBiÈRE.  —  M.  Millis  dit  :  Sur  4  feux-éclairs,  2  ont  donné  lieu  à  des 
plaintes  de  la  part  des  marins;  pour  donner  satisfaction  à  ceux-ci,  on  a 
allongé  la  période  d'intervalle  entre  les  éclats;  un  troisième  feu  a  donné 
lieu  à  des  plaintes  qui  ne  se  sont  pas  renouvelées.  Le  quatrième  feu,  qui 
est  électrique  et  est  situé  à  l'entrée  de  New-York,  n'a  pas  donné  lieu  à  des 
plamtes  et  fonctionne  avec  intervalles  de  5  en  5  secondes. 

D'après  nos  propres  expériences,  il  est  extrêmement  difficile  de  percevoir 
des  différenciîs  de  durées  quand  les  éclats  ont  une  durée  absolue  assez 
faible  :  nous  avons,  à  litre  d'expérience,  mis  dans  un  phare  électrique  des 
courants  doubles  et  quadruples  du  courant  normal.  Nous  avons  chargé  des 
observateurs  expérimentés,  des  ingénieurs  chargés  de  services  de  phares, 
de  voir  de  la  mer  quand  se  faisait  le  cbangement.  Eh  bien,  il  n'ont  pas  pu 
distinguer  quand  Téclat  était  double  ou  simple.  Tous  se  sonl  trompés.  Il 
n'y  a  donc  pas  d'intérêt  à  modifier  la  durée  des  éclats  très  courts;  dans 
l'ordre  des  dixièmes  de  seconde,  ce  n*est  pas  en  doublant  le  temps  de 
l'éclat  qu'on  obtiendra  un  résultat  différent  sur  l'œil.  On  peut  conce- 
voir une  grande  différence  entre  l'éclat  de  5  secondes  et  celui  de  1/10  de 
seconde,  mais  il  n'y  a  pas  une  grande  différence  entre  les  éclats  de  1/10 
et  de  1/3  de  seconde.  En  effet,  l'observation  ne  se  fait  pas  avec  un  éclat 
court  de  cette  nature,  mais  avec  une  succession  d'éclats,  et  la  possibilité 
de  Tobservation  résulte  de  ce  que  les  éclats  sont  assez  rapprochés. 


avoir  diminué,  puis  cessé  entièrement,  ce  qui  sans  doute  est  dû  à  une  éducation 
progressive  des  marins  qui  se  sont  habitués  à  ce  genre  de  feux. 

Aux  ((  Highlands  of  Navesiuk  »,  aucun  changement  n'a  été  fait.  Je  crois  tou- 
tefois qu'il  est  juste  de  dire  qu'il  ne  s'agit  pas  ici  strictement  d'un  feu  côlier  de 
premier  ordre  tel  que  nous  le  comprenons,  quoique  c'en  ail  été  un  originaire- 
ment; récemment,  en  effet,  plusieurs  bateaux-feux  ont  été  établis  au  large  du 
phare;  mais  le  fait  n'en  subsiste  pas  moins,  que  nous  avons  là  le  seul  feu- 
éclair  électrique  de  premier  ordre  existant  dans  notre  service  et  qu'il  continue 
à  conserver  la  même  caractéristique  que  lorsqu'il  a  été  établi,  et  je  ne  sache  pas 
que  le  temps  excessivement  court  que  durent  les  émissions  de  lumière  ait  donné 
lieu  à  des  plaintes  sérieuses.  Voilà,  en  résumé,  les  résultats  des  essais  faits  aux 
États«Unis« 


5-  SECTION.  —  i-  SÉANCE.  453 

M.  KôRTE.  —  Unser  Interesse  an  dieser  Sache  liegt  hauptsâchlich  in  dem 
physiologischen  Moment.  Es  wâre  ja  môglich,  dass  gewisse  Raccn  weniger 
emprmdlich  fur  den  Lichteindruck  sînd,  einen  Lichteîndruck  schwerer 
erfassen,  iind  dass  sich  die  Beschwerden,  welche  sich  bei  diesen  2  oder 
3  amerikanischen  Feuern  herausgestellt  haben,  auf  dièse  Weise  erklâren 
lasscn.  Dièse  Feuer  liegen  auch  in  verschiedenen  Çegenden.  Das  Feuer  im 
New-Yorker  Hafen  ist  ja  fur  Schiffer  bestimmt,  die  mil  der  Passage  des 
Canals  vertraut  sind.  Das  isl  von  besonderer  Wichtigkeit,  weil  es  auch 
môglich  wâre»  dass  unsere  nordischen  Fischer  sich  in  dieser  Beziehung 
elwas  langsamer  verhallen  als  die  Sceleute  anderer  Nationen. 

M.  Labordère  donne  la  traduction  française  de  l'observation  de 
M.  Kërte. 

M.  LE  Président.  —  Nous  allons  passer  à  la  2*  question  :  feux  par  incan- 
descence au  gaz  d'huile,  au  pétrole  et  à  Tacétylène. 

M.  RiBiÈRE.  —  En  ce  qui  concerne  Tincandescencc  à  l'acétylène,  voici  les 
résultats  que  nous  avons  obtenus. 

Il  étuit  difficile  au  début  d'obtenir  une  flamme  st-ible.  Je  parle  des  flammes 
chaudes  qui  servent  à  rendre  un  manchon  incandescent.  La  vitesse  de  pro- 
pagation de  la  détonation  dans  le  mélange  le  plus  combustible  d  acétylène 
et  d'air  est  très  grande.  Tous  les  becs  Bunsen  ordinaires,  quand  ils  don- 
naient une  flamme  très  chaude,  ne  donnaient  pas  en  môme  temps  la  stabilité. 
Pour  avoir  la  stabilité  avec  un  bec  Bunsen  à  acétylène,  on  était  obligé  d'y 
mettre  un  excès  d'acétylène  ou  un  excès  d'air,  et  par  suite  on  avait  une 
flamme  peu  éclairante.  Lorsqu'au  contraire  on  avait  le  mélange  d'acéty- 
lène et  d'air  le  plus  combustible,  la  vitesse  de  propagation  de  la  flamme 
était  telle  qu'elle  rentrait  dans  les  brûleurs  et  qu'il  y  avait  détonation. 
Depuis  quelque  temps,  on  est  arrivé  à  réaliser  un  brûleur  à  acélylène 
stable  et  dont  le  rendement  est  assez  satisfaisant.  On  en  fera  de  meilleurs 
encore  dans  l'avenir.  Mais  dès  maintenant  les  résultats  obtenus  sont 
remarquables.  Avec  un  brûleur  à  incandescence  par  le  gaz  d'huile,  l'éclat 
moyen  réalisé  sur  la  surface  du  manchon  était  de  2  becs  Carcel  par  centi- 
mètre carré.  Avec  l'incandescence  par  la  vapeur  de  pétrole,  l'éclal  intrin- 
sèque pour  la  môme  surface  a  atteint  2  becs  Carcel  1/2.  Avec  l'appareil  à 


M.  KôRTE.  —  L*in(érét  de  la  question  réside  principalement  dans  des  consi- 
dérations physiologiques.  Il  se  pourrait,  en  effet,  que  certaines  races  fussent 
moins  sensibles  que  d'autres  à  Timpression  produite  par  la  lumière,  qu'elles 
fussent  moins  aptes  à  recueillir  cette  impression,  et  que  les  difficultés  qui  ont 
été  constatées  avec  ces  deux  ou  trois  feux  américains  puissent  s'expliquer  ainsi. 
D'ailleurs,  ces  feux  sont  situés  dans  des  Contrées  différentes.  Le  feu  situé  à  l'en- 
trée de  New-York  est  destiné  à  des  marins  familiarisés  avec  le  passage  du 
Canal  (de  la  Hanche).  Ceci  a  une  grande  importance,  car  il  se  pourrait  que  nos 
pécheurs  des  côtes  septentrionales  possèdent  moins  d'aptitudes,  sous  ce  rapport, 
que  les  marins  d'autres  nations. 


454  PROGÈS-VEBBAUI  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

«ncctylène  que  nous  avons  expérimenté,  Téclat  a  atteint  4  becs  1/2.  Comme 
Tcclat  intrinsèque  de  la  source  est  justement  égal  à  celui  du  faisceau  qui 
sort  de  Tappareil  optique,  on  voit  que  ces  brûleurs  à  acétylène  permet- 
tront, par  simple  substitution  aux  brûleurs  actuels  dans  nos  appareils,  de 
multiplier  la  puissance  dans  la  proportion  de  2,5  à  4,5.  C'est  un  résultat 
important  qu'on  se  propose  de  faire  passer  dans  la  pratique  à  bref  délai. 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  la  parole? 

Nous  passons  à  la  question  suivante  :  feux  permanents. 

M.  KôRTE.  —  Wir  haben  an  der  Ostseekùste  auch  einige  Dauerfeuer  ein- 
gerichtet,  dort  sind  aber  einige  Stôrungen,  allerdings  nur  unwesentlicher 
Natur,  vorgekommen.  Sie  werden  der  Leitung  des  Petroleums  zu  dem 
Feuer  zugeschrieben,  welches  bei  sehr  slarkem  Frost  —  ungefâhr  12®  Centi- 
grade unter  0  —  versagte.  Wir  haben  genau  die  Construction  der  fran- 
zôsischen  Leuchtfeuerverwaltung  angewendet  Wir  kônnen  uns  dies  Ycr- 
sagen  einweilen  nur  dadurch  erklàren,  dass  die  Construction  hauptsâch- 
Uch  fur  ein  warmes  Klima  berechnet  war.  So  viel  ich  weiss,  sind  dièse 
Feuer  zuerst  in  Tunis  vei'wandt  worden  ;  vielleicht  bat  die  Construction 
auf  Kâlte  kcine  Rùcksicht  genommen.  Es  wâre  intéressant  zu  hôren,  ob 
âhnliche  Erfahrungen  hier  im  Norden  von  Frankreich  gemacht  worden 
sind,  obgleich  es  ja  unwahrscheinlich  ist,  dass  solche  Kàlten  wie  — 12*  Cen- 
tigrade hier  vorgekommen  sind. 

AT.  Labordère  traduit  en  français  l'observation  de  M.  Kôrte. 

M.  RiBiÈRE.  —  Jamais  nous  n'avons  eu  occasion  d'observer  des  feux 
subissant  une  température  pareille.  Depuis  que  les  feux  sont  établis  nous 
n'avons  jamais  eu  d'ennuis  par  suite  du  froid.  L'observation  est  intéres- 
sante, mais  nous  n'avons  aucun  moyen  d'y  repondre. 

M.  HôJER.  —  En  Suède,  un  feu  permanent  a  brûlé  près  de  trois  ans  sans 
que  nous  ayons  jamais  constaté  de  perturbations.  Cependant  la  température 
(le  —  12''  a  été  certainement  dépassée. 

M  DE  Jni.Y  —  Nous  avons  des  feux  permanents  qui  fonctionnent,  sinon 


M.  KôRTE.  —  Nous  avons,  nous  aussi,  installé  quelques  feux  permanents  le 
long  des  côtes  de  la  Baltique,  mais  nous  y  avons  constaté  quelques  perturbations, 
de  peu  d'in)portance  il  est  vrai.  On  les  attribue  à  la  congélation  du  pétrole  dans 
les  tuyauteries  menant  au  feu,  congélation  qui  s'est  produite  lors  de  froids 
intenses,  environ  12  degrés  centigrades  au-dessous  de  zéro.  Nous  avons  employé 
exactement  le  mode  de  construction  de  l'administration  française  des  phares. 
Nous  ne  pouvons  nous  expliquer  le  mauvais  fonctionnement  relevé  que  par  ce 
fait  que  l'appareil  a  été  disposé  pour  servir  dans  les  climats  chauds.  Je  crois 
savoir  que  ces  feux  ont  été  utilisés  en  premier  lieu  à  Tunis;  peut-être  n'a-t-on 
pas  envisagé  la  question  du  froid  en  les  construisant.  Il  serait  intéressant  de  savoir 
si,  dans  le  nord  de  la  France,  on  a  fait  des  expériences  analogues,  quoiqu'il 
soit  invraisemblable  que  de  pareils  froids,  de  —  12  degrés  centigrades,  se  soient 
produits  dans  ce[te  contrée. 


5-  SECTION.  —  1"  SËA>XE.  Abb 

dans  des  conditions  de  température  égales  à  celles  des  côtes  allemandes, 
du  moins  sur  les  parties  les  plus  froides  du  littoral  français;  c'est  ainsi 
qu*il  y  a  des  feux  permanents  à  Dunkerque  et  au  phare  de  Waldc  dans 
le  Pas-de^'Calais;  or,  nous  n'avons  jamais  constaté  de  perturbations  ana- 
logues à  celles  dont  parle  M.  Kôrle.  Il  serait  d'ailleurs  très  facile  d'y 
parer.  La  question,  en  établissant  des  feux  permanents,  a  été  pour  nous 
d'obvier  non  pas  aux  dangers  des  grands  froids,  mais  aux  dangers  des 
grandes  chaleurs.  Nos  appareils  ont  été  disposés  en  conséquence. 

M.  HôjER.  —  11  faut  évidemment  prendre  quelques  précautions;  par 
exemple,  on  règle  la  flamme  bien  plus  haute  l'hiver  que  l'été. 

M.  LE  Pbésidekt.  —  Nous  passons  aux  bouées  lumineuses. 

Personne  ne  demande  la  parole? 

Feux  flottants.... 

Précision  dans  les  appareils  optiques.... 

Mode  de  construction  des  phares  et  des  feux  flottants.... 

Signaux  sonores.... 

M.  KônTE.  —  Wir  haben  ein  grosses  Interesse  daran,  etwas  Neues 
darûber  zu  hôren.  Die  Frage  der  Nebelsignale  ist  wohi  die  wichtigste  aus 
dem  hier  in  Rcde  slehenden  technischen  Gebiete.  Wir  sind  im  Begrifl*  — 
das  ist  das  Einzige,  was  ich  darûber  mittheilen  kann  — ,  die  Erfindung 
eines  hollândischen  Ingénieurs  Pieters  zu  erprobcn.  Dièse  Versuche  haben 
leider  noch  nicht  stattfmden  kônnen  und  werden  vermuthlich  erst  im  Laufe 
des  Monats  September  zur  Ausfûhrung  kommeh.  Das  Pieters'sche  Instru- 
ment ist  keine  Sirène,  sondern  ein  Horn  mit  Metallzunge,  welches  sowoln 
durch  Presslullt  wie  durch  Dampf  direct  betrieben  werden  kann.  Die  Erspar- 
niss  an  Dampf  war  bei  dcn  bis  jetzt  angestelltcn  Yersuchen  eine  ganz 
ausserordenilich  grosse.  Unsere  Marine  hat  bei  Yersuchen  festgestellt,  dass 
nur  der  vierte  Theîl  so  viel  Dampf,  wahrscheinlich  sogar  noch  viel  weniger 
gebraucht  wird  wie  bei  der  Sirène,  bei  ungefâhr  der  gleichen  Leistung. 

M.  Labcrdère  traduit  en  français  les  observations  de  M.  Kôrte. 


H.  KOhte.  —  Cela  nous  intéresserait  beaucoup  d*apprendre  du  nouveau  à  ce 
sujet.  La  question  des  signaux  de  brume  est  certainement  la  plus  imporlantedu 
domaine  technique  ici  en  discussion.  Nous  sommes  en  train —  c'est  tout  ce  que  je 
puis  communiquer  a  ce  sujet  —  de  faire  des  essais  avec  les  appareils  inventés 
par  ringénieur  hollandais  Pieter.  Ces  essais  n'ont  malheureusement  pas  encore 
pu  avoir  heu  et  ne  seront  terminés  vraisemblablement  que  dans  le  courant  du 
mois  de  septembre.  L*instrument  de  Pieter  n'est  pas  une  sirène,  mais  une  trom- 
pette à  anche  qui  peut  être  mue  soit  par  l'air  comprimé,  soit  par  la  vapeur. 
On  a  pu  réaliser  une  grande  économie  de  vapeur,  lors  des  essais  effectués  jusqu'à 
présent,  comparativement  aux  anciens  systèmes.  Les  essais  eflectués  par  notre 
marine  ont  prouvé  que  le  nouvel  appareil  ne  nécessite  que  le  quart  —  et  pro-r 
bablemeut  encore  bien  moins  —  de  la  vapeur  qui  est  nécessaire  au  fonction- 
nement des  sirènes,  pour  un  rendement  à  peu  près  semblable. 


456  PROGÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  RiDTÈRE.  —  Les  appareils  à  anche  que  avons  essayés  conviennent  seu- 
lement aux  faibles  puissances;  de  plus,  ils  sont  assez  difficiles  à  régler; 
aussitôt  qu*on  veut  produire  un  signal  sonore  puissant  avec  une  trompette 
à  anche,  on  éprouve  de  grandes  difficultés;  l'anche  doit  être  grande  et  le 
réglage  en  est  assez  pénible. 

M.  KôRTE.  —  Qu'appelez-vous  une  anche? 

M.  RiBiÈRE.  —  C'est  un  vibrateur,  comme  dans  les  signaux  sonores  des 
navires  à  voile.  Pour  les  signaux  sonores  assez  puissants,  cet  appareil  ne 
convient  plus  :  on  est  obligé  d'employer  des  anches  en  acier;  leur  élasti- 
cité varie  suivant  la  nature  du  métal;  de  plus,  la  moindre  différence 
d'épaisseur  ou  de  serrage  suffit  pour  qu'on  n'ait  ni  le  même  son,  ni  la 
même  puissance;  il  faut  régler  l'anche  sur  l'appareil  même  et  c'est  assez 
délicat. 

M.  LE  Présidem.  —  L'appareil  dont  parle  M;  Kôrle  n'est  peut-être  pas  ana- 
logue à  ceux  qiKî  rappelle  M.  Ribière. 

M.  KôniE.  —  Une  description  détaillée  serait  trop  difficile  à  faire  ici  de 
vive  voix. 

M.  LE  Président.  —  Nous  arrivons  aux  feux  d'alignement. 

M.  DE  JoLY.  —  Le  rapport  de  MM.  Kôrte  et  Truhiscn  est  très  intéressant 
sur  ce  point.  Il  rend  compte  d'observations  qu'ils  ont  faites  à  propos  de 
feux  d'alignement  et  qui  concordent  avec  les  recherches  que  nous  avons 
nous-mêmes  entreprises  dans  ces  dernières  années.  Nous  avons  fait  des 
expériences  à  grande  distance  en  mer,  qui  nous  ont  conduits  à  modifier, 
dans  une  certaine  mesure,  les  règles  pratiques  données  jadis  par  Léonce 
Reynaud  et  dont  Tune  est  citée  par  M.  Kôrte  en  disant  qu'il  en  ignore  la 
source.  Ces  formules  de  Reynaud  ont  donné  satisfaction  dans  la  pratique; 
mais  elles  constituaient  un  maximum  de  prudence  qu'il  n'est  pas  toujours 
nécessaire  d'atteindre. 

Nous  avons  été  amenés  à  reprendre  la  question,  comme  on  l'a  fait  en 
Allemagne,  et  nous  avons  reconnu  que  l'extrême  prudence  à  laquelle 
Reynaud  avait  jugé  utile  de  se  limiter  tenait  en  grande  partie  à  ce  qu'il 
avait  fait  ses  observations  à  terre  et  sur  de  faibles  distances,  et  non  sur  de 
grandes  distances,  à  la  mer.  Les  nouvelles  expériences  entreprises  nous  ont 
conduits  à  substituer  aux  lois  de  Reynaud,  en  ce  qui  concerne  l'angle  de 
vision  distincte  de  deux  feux,  une  règle  moins  large,  et  à  abandonner 
l'angle  limite  de  8  ou  15  minutes,  qu'il  recommandait  d'observer  en 
tenant  compte  des  dimensions  des  appareils  optiques. 

Nous  avons  reconnu  qu'il  n'était  pas  nécessaire  de  faire  les  distinctions 
de  Reynaud  entre  les  appareils  d'ordies  divers  quand  les  feux  sont  vus  à 
grande  distance.  Les  règles  applicables  à  la  vision  des  feux  d'alignement 
sont  différentes  suivant  que  les  feux  sont  vus  à  une  dislance  inférieure  ou 
à  une  distance  supérieure  à  celle  de  la  vision  ponctuelle.  Quand  les  feux 
sont  vus  à  grande  distance,  leur  vision  est  ponctuelle  et  analogue  à  celle  des 
étoiles.  L'angle  de  vision  distincte  de  celles-ci,  d'après  les  obseinrations 


3*  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  45» 

astronomiques,  peut  aller  jusqu'au  minimum  de  1  minute;  pour  les 
feux  des  phares,  on  ne  peut  descendre  en  pratique  au-dessous  de  4  minutes. 
C'est  la  mesure  indiquée  par  M.  Kôrte.  Pour  les  feux  vus  au  delà  de  la  dis- 
tance de  vision  ponctuelle,  il  n'y  a  pas  lieu  de  faire  de  distinction  entre 
les  appareils  de  4"  et  5®  ordre  et  les  appareils  d'ordre  supérieur. 

Nous  croyons  aussi  que  la  règle  que  Reynaud  a  résumée  par  une  formule 
parabolique  de  y  degré  relative  aux  relations  à  maintenir  entre  l'angle 
vertical  et  l'angle  horizontal,  ou  angle  d'errement,  de  deux  feux  d'aligne- 
ment, nous  croyons,  dis-je,  que  cette  règle  est  d'une  prudence  exagérée. 
Nous  l'avons  reconnu  au  moyen  d'observations  failes  à  grande  distance, 
25  kilomètres  et  plus.  Dans  ces  conditions,  Terreur  commise  sur  la  verti- 
cale des  feux  est  bien  au-dessous  de  celle  qu'indique  la  règle  de  Reynaud. 
Pour  les  feux  vus  à  une  distance  supérieure  à  celle  de  la  vision  ponctuelle, 
l'erreur  d'ordre  nautique  que  commet  le  navigateur  qui  veut  suivre  une 
direction  définie  est  supérieure  à  celle  d'ordre  optique  que  l'hésitation  sur 
la  verticale  des  feux  peut  l'exposera  commettre.  A  déplus  petites  distances, 
quand  la  vision  n'est  pas  ponctuelle,  les  règles  de  Reynaud  déduites  des 
observations  qu'il  avait  iaites  au  Champ-de-Mars,  conservent  leur  valeur. 
Les  effets  de  l'irradintion,  qui  est  un  phénomène  physiologique  complexe, 
jouent  alors  un  grand  rôle  dans  la  question.  L'erreur  sur  la  verticale  existe  ; 
mais  elle  est  moindre  que  celle  relevée  par  Reynaud  dans  ses  expé- 
riences à  terre. 

En  résumé,  le  service  des  phares  de  France  est  d'accord  avec  M.  Kôrle. 
Nous  attirons  seulement  l'attention  d'une  façon  spéciale  sur  la  nécessité  de 
distinguer  nettement  le  cas  des  feux  d'alignement  vus  à  une  distance 
supérieure  à  celle  de  la  vision  ponctuelle  et  le  cas  de  ceux  vus  à  une  dis- 
tance inférieure. 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole  ? 

Nous  arrivons  à  la  question  du  personnel. 

M.  Salazar.  —  Tous  nous  connaissons  les  besoins  du  service  des  phares. 
Il  y  faut  un  personnel  dévoué  et  intelligent  ;  dévoué  parce  que  quelquefois 
son  service  est  périlleux  ;  intelligent  parce  que  quelquefois  il  lui  faut  faire 
de  petites  réparations  rapidement  sur  place.  Je  ne  sais  si  quelque  travail  a 
été  fait  sur  ce  point  celte  année. 

Mon  intention  est  de  demander  au  congrès  prochain  de  traiter  la  ques- 
tion. Je  crois  qu'elle  mérite  d'être  étudiée  à  fond.  Un  rapport  pourrait  être 
présenté  en  vue  de  recommander  aux  différents  gouvernements  d'organiser 
un  personnel  des  phares  intelligent,  plus  encore  qu'il  l'est  aujourd'hui,  et 
d'accorder  des  récompenses  pour  encourager  ses  bons  services. 

M.  LEpRÉsiDExr  —  Il  semble  difficile  de  mettre  cette  question  à  Tordre 
du  jour.  Les  gouvernements,  comme  les  industriels,  sont  intéressés  à  avoir 
un  personnel  dévoué  et  intelligent  et  ils  le  trouveront  quand  ils  le  paieront. 
Je  ne  crois  donc  pas  que  ce  sujet  puisse  être  mis  à  l'ordre  du  jour  et 
(lonner  lieu  à  discussion. 


458  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Quant  aux  récompenses  qu'on  peut  accorder  à  un  personnel  dévoue  el 
intelligent,  c'est  une  question  d'appréciation;  dans  certains  pays  on 
donne,  par  exemple,  aux  gardiens  de  phares,  des  médailles  après  un  cer- 
tain nombre  d'années  de  services  ;  cela  dépend  des  habitudes  de  chaque 
nation.  Je  ne  crois  pas  que  cela  puisse  donner  lieu  à  une  proposition 
comme  celle  qui  est  laite.  Si  néanmoins  vous  pensez  qu'il  y  a  lieu  de  sou- 
mettre la  question  a  la  section,  je  le  ferai  ;  mais  cela  me  parait  bien 
difficile. 

M.  Salazar.  —  Ce  que  vient  de  dire  M.  le  président  me  donne  satisfaction 
dans  une  certaine  mesure.  Son  opinion  est  pour  moi  très  importante.  Je 
désirais  porter  la  question  à  l'ordre  du  jour,  pensant  que  ce  serait  chose 
facile. 

M.  LE  PRiisiDE>T.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

La  6"  question  est  épuisée.  Avant  de  lever  la  séance,  je  vous  propose 
d'accorder  quelques  minutes  d'attention  à  M.  Ribière  qui  donnera  des  ren- 
seignements sur  une  tourelle  en  construction  sur  le  plateau  de  Rochebonnc. 

M.  Ribière.  —  La  question  de  la  conslruction  de  tours  en  mer  offre  un 
grand  intérêt  pour  les  ingénieurs,  et  il  peut  être  utile  de  signaler  un  sys- 
tème de  construction  qui  vient  d'être  essaye  en  France  pour  fonder  une 
tourelle  au  large,  sur  l'écueil  de  Rochebonnc,  à  8  mètres  sous  basse-mer. 
Les  progrès  dans  ce  genre  de  construction  ont  consisté  depuis  plusieurs 
années  à  simplifier  les  matériaux  et  leur  mise  en  œuvre.  Autrefois,  ou 
cherchait  à  construire  en  pierres  de  tailles,  puis  on  a  construit  avec  des 
moellons,  puis  avec  du  béton;  maintenant  on  cherche  à  construire  avec  du 
ciment  seul.  Il  faut  réduire  aux  éléments  les  plus  simples  le  personnel  et 
le  matériel.  Le  personnel  consiste  en  marins,  le  matériel  en  sacs  de  ci- 
ment ;  on  emporte  à  la  mer  le  moins  de  choses  possible,  et  les  choses  les 
plus  faciles  h  manipuler. 

On  a  donc  cherché  à  employer  le  ciment  pur.  On  a  d'abord  voulu  rem- 
ployer gâché:  on  faisait  du  mortier  de  ciment  qu'on  cherchait  à  immerger. 
Après  expériences  comparatives,  on  a  reconnu  qu'on  pouvait  remployer 
sans  gâchage,  et  on  a  simplement  immergé  le  ciment  en  poudre  sur  le 
fond.  Le  ciment  était  dans  des  sacs  en  toile  contenant  250  kilos  et  attachés 
à  la  partie  inférieure  par  un  lien  que  le  scaphandrier  est  chargé  de 
dénouer  ;  on  soulève  ensuite  le  sac  par  les  moyens  du  boi'd  et  le  tas  de 
ciment  se  forme  ;  la  partie  supérieure  du  sac  est  percée  d'ouvertures  qui 
permettent  à  l'eau  de  rentrer;  quand  l'eau  rentrait  par  en  dessous,  elle  se 
mélangeait  avec  le  ciment  d'une  façon  tumultueuse  et  dans  de  mauvaises 
conditions.  On  dépose  sur  le  fond  bien  nettoyé  des  tas  successifs  de  ciment 
en  poudre  dans  des  enceintes  en  toile  métallique,  le  ciment  s'imbibe  d'eau 
qui  pénètre  partout  et  forme  une  sorte  de  monolithe.  Le  procédé  est 
très  simple.  Il  a  déjà  été  employé,  à  titre  d'essai,  dans  des  parages  où  le 
fond  découvrait;  on  a  construit  ainsi  à  La  Rochelle  une  petite  tourelle 
qu'on  a  visitée  ensuite,  et  on  a  reconnu  que  la  construction  formait  un 


3-  SECTION.  -  l'*  SÉAiNCE.  459 

monolithe  très  dur.  Le  ciment  prend  la  forme  d'une  pierre  compacte  dure 
comme  du  calcaire.  La  seule  partie  délicate  du  travail  consiste  dans  la 
reprise  qui  exige  un  nettoyage  très  soigné.  Les  premiers  essais  ont  paru 
assez  satisfaisants  pour  autoriser  la  continuation  du  travail  de  Rochebonne. 
Nous  n'en  voyons  pas  encore  la  fin,  car  il  est  très  important,  mais  il  est 
commencé  sous  d'heureux  auspices. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Ycrnon-IIarcourt,  pour  une  com- 
munication. 

M.  Vernos-Harcourt.  —  Messieurs,  les  autorités  de  Glasgow  m'ont  prié 
de  vous  informer  qu'il  se  tiendra  l'année  prochaine  dans  celte  ville  un 
congrès  international  du  génie  civil  pour  l'inauguration  du  nouveau 
siècle. 

Ce  congrès  comptera  9  sections  : 

I.  Chemins  de  Fer. 

II.  Voies  Navigables,  et  Travaux  Maritimes. 
IIL  Mécanique. 

IV.  Constructions  Navales  et  Machines  Marines. 

V.  Fer  et  Acier. 

VI.  Exploitation  des  Mines. 

VII.  Travaux  d'Assainissement  des  Villes. 
VIIL  Gaz. 
IX.  Électricité. 

C'est  donc  la  Section  II  qui  nous  intéressera  le  plus.  J'ai  reçu  des 
notices  en  anglais  et  en  français  qui  contiennent  le  programme  provisoire 
de  cette  deuxième  Section.  Je  les  distribuerai  avec  plaisir.  Hy  a  tout  lieu 
de  croire  que  les  questions  disculées  seront  très  intéressantes.  A  ceux 
d'entre  vous  qui  voudront  bien  me  donner  leurs  noms  et  leurs  adresses, 
j'enverrai  le  programme  définitif  avec  les  noms  des  rapporteurs.  Il  est 
intéressant,  pour  les  personnes  qui  s'occupent  de  navigation  et  de  travaux 
maritimes,  de  savoir  qu'un  Congrès  traitera  ces  questions  l'année  pro- 
chaine. (Assentiment,) 

M.  LE  Président.  —  Je  suis  certain  d'être  l'interprète  de  toute  la  Section 
en  remerciant  MM.  Kôrle,  Truhlscn,  Millis  et  Ribière  des  intéressantes 
communications  qu'ils  ont  faites  sur  les  phares  et  de  la  part  active  qu'en 
particulier  MM.  Kôrtc  et  Ribière  ont  prise  à  la  discussion.  Ils  ont  ajouté, 
par  les  renseignements  verbaux  qu'ils  ont  donnés,  à  rinlérél  qu'avaient 
déjà  leurs  rapports.  (Applaudissements.) 

Je  vous  propose  de  lever  la  séance  et  de  nous  réunir  demain  pour 
aborder  la  septième  question.  (Assentiment,) 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


460  PROGÈS-YERBAUX  DES  SËAiNGES  DES-SEGTIONS* 

DEUXIÈME  SÉANCE 

Hardi  31  juillet. 


Présidekge  de  m.  Qui:œtte  de  Roghemont. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

M.  le  Présidem.  —  Messieurs,  nous  nous  sommes  occupés  hier  de  la 
sixième  question  ;  il  reste  à  examiner  un  rapport  annexe  sur  les  lentilles 
de  feux  pour  navires.  L'auleur,  M.  W.-D.  Cay,  n'étant  pas  présent,  je  vous 
propose  de  réserver  cette  discussion.  (Assentiment.) 

Nous  avons  à  désigner  un  rapporteur  pour  faire  l'exposé  de  la  sixième 
question  à  l'assemblée  générale  de  vendredi.  La  question  des  phares  est 
spéciale,  et  je  vous  propose  de  désigner  comme  rapporteur  M.  Ribière,  qui 
est  particulièrement  compétent.  (Applaudissements.) 

En  conséquence,  M.  Ribière  sera  chargé  de  rapporter  la  sixième  question. 

Nous  abordons  la  septième  question  :  c  Travaux  les  plus  récents 
exécutés  dans  les  principaux  ports  littoraux  ou  maritimes,  b  Les  rapports 
sont  au  nombre  de  dix.  Il  y  a  lieu  de  se  demander  s'il  convient  de  procéder 
comme  nous  avons  fait  pour  la  question  des  phares,  c'est-à-dire  entendre 
d'abord  un  résumé  de  tous  les  rapports,  ce  qui  peut  être  fait  assez 
rapidement,  et  ensuite  procéder  à  une  discussion  générale  portant  sur  tous 
les  ports  à  la  fois.  Ce  mode  de  procéder  convient  bien  pour  les  ouvrages 
d'art;  mais  chaque  port  en  particulier  peut  soulever  des  questions  un  peu 
spéciales.  Vaut-il  mieux,  au  contraire,  ouvrir  une  discussion  séparée  sur 
chacun  des  rapports  après  qu'il  aura  été  résumé?  Nous  serions  ainsi  exposés 
à  avoir  beaucoup  de  redites.  Il  me  semble  préférable  de  procéder  comme 
pour  les  phares;  entendre  un  résumé  de  chaque  rapport  et  aborder  ensuite 
successivement  les  diverses  questions.  (Assentiment,) 

Il  n'y  a  pas  d'opposition  à  cette  manière  de  procéder? 

Elle  est  adoptée. 

M.  Conrad.  —  Il  parait  nécessaire  que  les  résumés  soient  très  courts,  car 
nous  avons  tous  lu  les  rapports.  (Assentiment,) 

M.  LE  Président.  —  J'ai  dit  hier  que  j'arrêterais  les  orateurs  qui  feraient 
un  résumé  trop  long,  et  j'ai  l'intention  d'appliquer  aujourd'hui  la  même 
jurisprudence. 

Comme  le  collègue  chargé  de  faire  le  rapport  sur  la  septième  question 
à  l'assemblée  générale  devra  assister  à  toutes  les  discussions,  je  vous 
propose  de  le  désigner  dès  maintenant.  M.  Christophe,  Ipgénieur  des  ponts 


3-  SECTION.  —  2'  SÉANCE,  461 

et  chaussées,  à  Bruxelles,  me  parait  avoir  toutes  les  qualités  voulues  pour 
bien  remplir  ce  mandat.  Je  vous  pr(»pose  donc  de  le  désigner  à  cet 
efiet.  (Applaudissements.) 

La  proposition  est  adoptée. 

Le  premier  rapport  est  celui  de  M.  Hans  Schultz  sur  les  travaux  d'exten- 
sion et  d'amélioration  exécutés  pendant  ces  dernières  années  dans  les 
principaux  ports  de  mer  allemands. 

La  parole  est  à  M.  Schultz. 

M.  Hans  Schultz.  —  Ich  habe  in  meinem  Heferat  eîne  allgenieine  Ueber- 
sicht  ûber  die  in  Deutschland  theils  neben  ausgerùhrtcn,  theiis  in  der 
Ausfûhrung  begriflenen,  theils  in  den  nâch>ten  Jahren  bevorstehcnden 
llafen-Erweilerungsbauten  gegeben.  Ich  wiil  hier  auf  dièse  Uebersicht 
nicht  vveiler  eiiigehen,  da  sic  sich  in  Ihren  Hânden  befindet.  Ich  môchte 
nur  hitizufùgcn,  dass  sich  ein  Fehier  eingeschlichen  hat.  Bei  ErOrterung 
der  Yorbindutig  Kôuigsbergs  mitderOstseeist  nâmlich  angegeben,  dass  der 
neue  See-Kanal  durch  das  Frische  Haiï  eine  Lange  von  26  Kilometer  hat. 
Dièse  Zahl  ist  nicht  richtig;  es  muss  heissen  :  32  Kilometer. 

Dann  môchte  ich  dem  Rapport  noch  hinzulûgen,  dass  der  Landtag  der 
preussischen  Monarchie  ^eit  dem  Abschluss  meiner  Arbeit  an  dem  Rapport 
die  Mittel  zu  dem  Ausbau  des  Hafens  in  Emden  hewillig  hat.  Es  sind 
aiso  die  Arbciten,  welche  dort  als  wrahrscheinlich  auszuiùhren  von  mir 
angegeben  sind,  bereils  in  die  Wege  geleitet,  und  nach  dem  heutigen 
Stande  dcrselben  ist  anzunehmen,  dass  sic  auch  in  der  vorgesehenen  Zeit 
werden  ferlig  werden. 

M.  Labordère  traduit  en  français  les  renseignements  donnés  par  M.  Hans 
Schultz. 

M.  LE  Président.  —  Nous  passons  au  rapport  de  M.  Lyster  sur  le  port 
de  Liverpool.  M.  Lyster  étant  absent,  je  résumerai  brièvement  son  travail. 

Le  rapport  mentionne  avec  détails  les  divers  travaux  exécutés  à 
Liverpool  en  vue  d'augmenter  les  profondeurs  d'eau  disponibles  et  de 


M»  Hans  Schultz.  —  Dans  mon  rapport,  j'ai  donné  une  vue  d'ensemble  sur  les 
travaux  d'extension  exécutés  récemment,  en  cours  d'exécution,  ou  devant  être 
exécutés  prochainement,  dans  les  principaux  ports  de  mer  allemands.  Je  ne  veux 
pas  m*étendre  davantage  ici  sur  ce  sujet,  attendu  que  mon  rapport  se  trouve 
entre  vos  mains.  J'ajouterai  simplement  qu'il  s'y  est  glissé  une  erreur.  Au  sujet 
du  canal  de  Kœni^sberg  à  la  Baltique  il  y  est  dit  que  le  nouveau  canal  maritime 
aune  longueur  de  26  kilomètres.  Ce  chiffre  est  inexact;  il  faut  lire  o2  kilomètres. 

Ensuite  je  voudrais  ajouter  au  rapport  que,  depuis  que  ce  dernier  a  été  publié, 
le  Landtag  prussien  a  voté  les  fonds  nécessaires  pour  l'exécution  des  travaux 
d'agrandissement  du  portd'Emden.  Les  travaux  dont  j'avais  annoncé  l'exécution 
comme  probable,  sont  déjà  commencés  et,  d'après  leur  état  actuel,  il  est  à  sup- 
poser quUls  seront  terminés  dans  les  délais  prévus. 


462  PROCÈS-VERBACX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

mettre  le  port  en  harmonie  avec  les  nouvelles  exigences   du.  matériel 
navaL 

Ces  travaux  consistent  principalement  dans  rabaissement  du  seuil  des 
écluses  de  Canada  Dock  de  2  m.  56  à  4  m.  11  au-dessous  du  zéro;  la 
création,  au  Nord,  d'un  nouveau  bassin  de  mi-marée  avec  des  écluses  de 
30  m.  48  de  largeur  ayant  leurs  seuils  à  ( —  6  m,  25);  la  construction, 
au  Sud,  des  nouvelles  écluses  de  Brunswick  Dock,  ayant  leurs  seuils  à 
( —  5  m.  53);  la  création  de  nouvelles  formes  de  radoub;  le  creusement 
d'un  chenal  à  travers  la  barre  de  la  Mersey,  dont  le  seuil,  autrefois  à  5  m.  25 
au-dessous  des  basses  mers  de  vives  eaux  d'équinoxe,  est  aujourd'hui  à 

8  m.  23  au-dessous  du  môme  niveau,  sur  457  mètres  de  largeur,  après 
rcnlèvement  de  45000000  de  tonnes  de  déblais. 

En  résumé,  le  port  de  Liverpool  va  être  aménagé  de  manière  à  recevoir 
facilement  des  navires  encore  plus  grands  que  VOceanic  (214  m.  52  de 
longueur  et  20  m.  74  de  largeur),  et  pouvant  atteindre  260  mètres  de 
longueur;  il  y  aura  à  la  pleine  mer,  mais  à  la  pleine  mer  seulement, 

9  m.  14  en  morte  eau  et  12  m.  50  en  vive-eau  sur  les  seuils  des  écluses. 
Vient  ensuite  le  rapport  de  M.  Vernon-Harcourt  sur  les  récents  travaux 

exécutés  dans  les  principaux  ports  britanniques. 

La  parole  est  à  M.  Vernon-Harcourt. 

M.  Verkon-Harcourt.  —  Messieurs,  j'ai  indiqué  dans  mon  rapport  les 
travaux  récents  exécutés  dans  diverses  sortes  de  ports  anglais,  ports 
ouverts,  ports  à  écluses,  etc.  J'ai  insisté  sur  ce  point  que  les  bateaux 
avaient  augmenté  de  longueur,  de  largeur  et  de  profondeur,  et  j'ai  donné 
des  détails  sur  ces  dimensions  nouvelles. 

J'ai  ensuite  montré  les  dispositions  qu'on  prend  pour  entrer  dans  les 
bassins.  Dans  les  uns,  on  peut  entrer  à  toute  heure  de  marée;  pour  les 
autres,  il  faut  attendre  la  pleine  mer. 

A  Manchester,  on  a  ouvert  des  darses  sur  le  canal  maritime  élargi  pour 
en  faciliter  l'accès.  Quant  aux  bassins  eux-mêmes,  ils  varient  peu  :  mais, 
comme  M.  Lyster  l'a  dit,  à  Liverpool  on  a  pu  approfondir  le  chenal 
d'accès. 

A  propos  des  rades  abritées,  j'ai  donné  quelques  exemples,  pris  dans  la 
Grande-Bretagne  et  aux  Indes,  des  travaux  finis  ou  en  cours  d'exécution,  à 
Colombo,  Peterhead,  Douvres,  Sunderland,  Porlland.  Point  intéressant  à 
signaler,  on  va  fermer  certains  ports  pour  abriter  les  navires  de  guerre 
contre  les  torpilleurs  pendant  la  nuit. 

Je  parle  ensuite  des  différents  systèmes  de  digues  en  voie  d'exécution. 
J'ai  terminé  mon  rapport  par  des  conclusions,  suivant  l'usage  des  Congrès 
de  navigation. 

M.  LE  Président.  -—  Nous  passons  au  rapport  de  MM.  Nyssens-Hart  etPicns 
sur  la  construction  du  môle  du  port  d'escale  de  Zeebrugge. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Notre  rapport  donne  la  description  générale  du  port 
de  Zeebrugge  et  détaille  quelques-uns  de  ses  principaux  éléments  con- 


r.-  SECTION'.  -  2*  SÊANCK.  465 

slitutifs.  Le  port  se  compose,  indépendamment  d'une  partie  intérieure  qui 
est  constituée  comme  dans  un  port  ouvert,  d'une  couverture  qui  a  un 
double  but  :  elle  sert  à  la  fois  d'abri  pour  l'entrée  du  port  et  d'accostage 
pour  les  navires  qui  pourraient  faire  des  opérations  d'escale  en  mer.  Nous 
en  avons  indiqué  le  dispositif  :  il  y  a  une  partie  pleine  sur  Toslran;  une 
autre  partie  à  claire-voie  est  destinée  à  laisser  circuler  les  courants  litto- 
raux et  à  diminuer  ainsi,  dans  une  proportion  que  nous  croyons  devoir  être 
notable,  le  dépôt  des  vases  dans  le  port.  Enfin,  il  y  a  une  jetée  en  pleine 
mer,  à  laquelle  s'adossent  un  terre-plein  et  le  mur  de  quai  contre  lequel 
pourront  venir  accoster  les  navires. 

Les  dimensions  de  ces  ouvrages  sont  indiquées  dans  notre  rapport.  Nous 
avons  énuméré  rapidement  les  différents  types  de  jetées  présentés,  et  fina- 
lement celui  auquel  on  s'est  arrêté.  Le  principe  de  construction  se  rap- 
jproche  beaucoup  de  celui  de  la  jetée  de  Bilbao,  dont  les  travaux  sont 
bien  plus  avancés  qu'à  Zeebrugge.  Actuellement,  nous  en  sommes  à  la 
construction  de  la  partie  pleine;  quatre  caissons  sont  en  place  et  l'outillage 
se  complète  de  façon  à  poursuivre  rapidement  le  travail. 

Il  serait  difficile  de  donner  un  résume  plus  étendu  du  rapport  sans 
entrer  dans  des  détails  de  construction.  Les  ingénieurs  qui  s'intéressent  à 
cette  question  nous  feront  sans  doute  part  des  observations  que  leur  suggé- 
rerait la  lecture  de  ce  rapport. 

M.  LE  Président.  —  Vient  ensuite  le  rapport  de  M.  Yan  der  Scliuercn  sur 
les  travaux  du  port  d'Ostendc. 

M.  Van  deh  Schueren.  —  Mon  rapport  décrit  les  améliorations  apportées 
récemment  à  l'atterrage  et  au  port  d'Ostende,  ainsi  que  les  travaux  qui  y 
sont  en  cours  d'exécution. 

Deux  passes  ont  été  creusées  au  travers  du  Stroombank,  l'une  h  l'Ouest 
d'Ostende,  l'autre  directement  devant  le  port. 

On  s'occupe,  encore  en  ce  moment,  des  dragages  d'une  troisième  passe, 
du  côté  Est,  en  vue  spécialement  d'améliorer  le  régime  de  la  petite  rade 
d'Ostende. 

Depuis  l'ouverture  de  la  passe  directe,  on  a  renoncé  définitivement  à 
l'entretien  de  la  passe  Ouest,  qui  est  abandonnée  au  profit  do  la  première. 
On  consacre  les  ressources  disponibles  h  entretenir,  et  môme  à  améliorer 
sensiblement  la  passe  directe. 

Celle-ci  est  orientée  de  façon  que  son  axe  corresponde  à  l'alignement 
formé  par  le  pbare  et  le  feu  vert  établi  sur  l'estacade  Ouest  du  port.  Elle 
présente  aujourd'hui,  sur  une  largeur  de  400  mètres,  un  mouillage  de 
5  mètres  au  moins  sous  le  niveau  moyen  des  basses  mers  de  vive-eau 
ordinaires*. 

Le  creusement  de  la  passe  Est  est  déjà  bien  avancé.  La  largeur  de  la 
passe  est  variable:  elle  est  de  1200  mètres  en  moyenne.  Son  axe  théorique 

1.  Ce  hivcau,  adopté  comme  ropère,  est  désigné  sous  le  nom  de  zéro  (VOstende. 


464  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

correspond  à  raligneraenl  délerminé  par  le  phare  et  la  tour  de  la  station 
d'Ostende. 

Dans  les  parties  draguées,  on  sonde  de  5  mètres  à  6  m.  25  sous  le  zéro 
d'Ostende. 

A  l'entrée  du  port,  on  maintient,  par  voie  de  dragage,  des  profondeurs 
de  5  à  6  mètres  sous  la  marée  basse  de  vive-eau. 

Pour  Tenlretien  du  chenal,  où  Tenvascment  est  plus  prononcé,  on  a 
recours  à  des  chasses  et  à  des  dragages.  Il  est  à  remarquer  toutefois  que 
les  chasses  sont  devenues  beaucoup  moins  importantes  depuis  que,  dans 
l'intérêt  des  travaux  en  cours,  on  a  renoncé  aux  manœuvres  par  les 
écluses  française  et  militaire,  situées  au  fond  de  l'avant-port. 

Le  chenal  présente,  à  marée  bas>e  de  vive-eau,  un  mouillage  de  4  m.  50 
à  5  mètres  sur  une  distance  de  50<)  mètres  prise  i\  partir  des  musoirs  des 
estacades.  Au  delà,  et  jusqu'à  l'extrémité  de  l'avant-port,  la  profondeur 
varie  de  4  mètres  à  4", 50. 

A  marée  basse,  les  navires,  d'un  tonnage  relativement  élevé,  se  tien- 
nent à  flot  dans  l'avant-port,  où  une  souille  profonde  s'était  creusée  et  se 
maintenait  auparavant  sous  la  seule  action  des  chasses  par  Técluse 
militaire. 

Depuis  que  ces  chasses  sont  supprimées,  la  c  fosse  à  flot  »  est  entre- 
tenue par  voie  de  dragage.  Elle  présente  aujourd'hui  une  profondeur  de 
6  mètres  environ  sous  le  zéro  d'Ostende. 

En  raison  de  la  nature  vaseuse  des  dépôts,  on  fait  usage,  dans  le  chenal 
intérieur,  de  dragues  à  godets,  déversant  les  déblais  dans  des  chalands. 

A  l'entrée  du  port,  dans  la  section  aval  du  chenal,  ainsi  que  dans  les 
passes  du  Stroombank,  les  terres,  formées  en  majeure  partie  de  sable, 
sont  enlevées  par  des  dragues  à  succion. 

Tous  les  produits  dragués  sont  transportés  en  mer  et  déversés  sur  le 
versant  extérieur  des  bancs,  soit  à  des  dislances  variant  de  4500  mètres  à 
8000  mètres  des  endroits  où  s'exécutent  les  dragages. 

Les  travaux  relatifs  aux  nouvelles  installations  maritimes  ont  essentiel- 
lement pour  but  d'agrandir  l'avant-port,  et  de  créer  de  nouveaux  bassins 
à  flot,  en  communication  directe  avec  les  anciens  bassins  et  avec  le  canal 
de  Bruges  à  Ostende. 

Après  la  démolition  des  écluses  française  et  militaire,  l'avant-port 
s'étendra  jusqu'aux  écluses  de  Slykens,  à  l'extrémité  du  canal  précité.  La 
rive  gauche  de  la  nouvelle  partie  de  l'avant-port  sera  occupée  par  un  quai 
à  marée,  de  800  mètres  de  longueur,  présentant  8  mètres  de  mouillage  k 
marée  basse  de  vive-eau,  tandis  que  la  rive  droite,  en  talus,  sera  revêtue 
d'un  perré  et  munie  d'appontements  en  charpente  destinés  au  station^ 
nemont  des  paquebots  de  la  ligne  d'Ostende-Douvres. 

On  réalisera,  le  long  de  celte  rive,  une  profondeur  de  4  mètres  sous 
marée  basse. 

Les  navires,  après  avoir  franchi  le  chenal  du  port,  à  la  faveur  de  la 


5-  SECTION.  -  2*  SÉANCE.  465 

marée,  pourront  toujoui*s  se  tenir  à  flot  le  long  du  quai  à  marée,  à  con- 
dition que  la  profondeur  voulue  y  soit  maintenue. 

A  cet  eflel,  on  construit  sur  la  rive  opposée  une  écluse  de  chasse,  dont 
le  bassin  de  retenue,  d'une  grande  superficie,  sera  alimenté  à  Teau  de 
mer. 

Pour  accroître  TefTet  utile  du  courant  de  chasse,  Técluse  aura  son  radier 
à  4  mètres  sous  le  zéro  d'Ostende.  Il  est  prouvé  que  le  niveau  du  seuil  de 
récluse  constitue  un  élément  essentiel  à  envisager  sous  le  rapport  de 
Tcfficacité  des  chasses. 

Les  bassins  à  flot  sont  précédés  d'une  écluse  à  sas  de  18  mètres  de 
largeur,  avec  buse  placé  à  4  m.  50  sous  le  zéro  d'Ostende.  La  flottaison 
des  bassins  correspond  à  4  m.  05  au-dessus  du  même  zéro. 

Dans  ces  conditions,  les  navires  d'un  tirant  d'eau  de  4  mètres  environ 
pourront,  à  toute  heure  de  la  marée,  passer  dans  le  chenal  du  port  et 
entrer  dans  les  bassins. 

Nous  ferons  remarquer  qu'en  isolant  les  bassins  du  canal  de  Bruges  à 
Ostende  on  pourra  y  admettre  en  vive-eau  une  tranche  d'eau  supplé- 
mentaire de  0  m.  50  au  moins,  qui  servira  à  eflectuer  des  chasses  dans  le 
chenal  d'accès  de  l'écluse  d'entrée.  Les  eaux  poldériennes,  déversées  dans 
le  même  chenal,  par  le  canal  d'évacuation  «  Camerlinckx  »,  contribueront 
au  même  but. 

Plusieurs  ponts  seront  construits  pour  assurer  les  communications  entre 
les  quais  de  part  et  d'autre  du  bassin  à  flot,  ou  pour  relier,  l'une  à  l'autre, 
les  rives  du  nouvel  avant-port. 

Les  quais  seront  pourvus  des  installations  et  de  l'outillage  nécessaires  à 
l'exploitation;  les  voies  ferrées  du  port  seront  raccordées  à  la  gare  de 
formation  qui  sera  aménagée  sur  la  rive  gauche  du  canal  de  Bruges  à 
Ostende. 

Finalement,  mon  rapport  relate  quelques  observations  au  sujet  de  l'em- 
ploi du  greenheart  en  usage,  depuis  quelques  années,  au  port  d'Ostende. 

M.  LE  PrésideiNt.  —  Nous  arrivons  au  rapport  de  M.  Garcia  Faria  sur  les 
ports  de  Barcelone  et  de  Bilbao.  Le  rapporteur  étant  absent,  je  dirai  quel- 
ques mots  du  port  de  Barcelone  et  je  donnerai  ensuite  la  parole  à  M.  de 
Churruca  qui  est  plus  qualifié  que  moi  pour  parler  de  Bilbao. 

Le  port  de  Barcelone  a  une  superficie  de  100  hectares,  dont  52  hectares 
pour  î'avant-port,  dont  le  fond  est  à  la  cote  ( —  14  m.  00),  et  48  hectares 
pour  le  port  proprement  dit.  Ce  dernier  comprend  5039  mètres  de  quai, 
dont  3879  fondés  à  la  cole  (—  8  m.  00).  Le  trafic  annuel  atteint  1 605205 
tonneaux,  c'est-à-dire  318  tonneaux  par  mètre  courant  de  quai.  L'outillage 
comprend  31  grues  hydrauliques  de  1250  kilogrammes  à  27  000  kilo- 
grammes de  puissance,  46  grues  à  bras  de  1000  à  5000  kilogrammes 
et  7  grues  à  vapeur  de  5000  à  20000  kilogrammes.  La  surface  des 
hangars  est  de  18191  mètres  carrés.  Un  dock  flottant  du  système  Clark 
est  en  construction. 

50 


>W6  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Les  installations  du  port  de  Barcelone  sont  devenues  insuffisantes.  11  est 
surtout  nécessaire  d'abriter  plus  complètement  le  port  du  côté  du  large. 
On  va,  à  cet  effet,  prolonger  la  jetée  Est  de  1300  mètres  au  prix  de  13350000 
pesetas,  soit  10834  pesetas  par  mètre  courant.  La  surface  abritée  sera 
doublée,  et  on  pourra,  en  construisant  de  nouveaux  quais  et  en  dévelop- 
pant Toutillage,  satisfaire  aux  besoins  de  la  navigation. 

La  parole  est  à  M.  de  Churruca  pour  nous  entretenir  de  Bilbao. 
M.  DE  Churruca.  —  La  rivière  à  marée,  qui  forme  le  port  de  Bilbao,  a 
14  kilomètres  de  longueur,  et  le  mouvement  des  exportations  et  des  impor- 
tations, qui,  il  y  a  trente  ans,  était  de  220000  tonnes,  a  commencé  à  se 
développer  en  1870,  à  cause  de  l'exportation  des  minerais  de  fer  du  pays, 
qui  sont  très  recherchés  pour  la  fabrication  de  Tacier  Bessemer,  parce  qu'ils 
ne  renferment  que  de  petites  traces  de  soufre  et  de  phosphore.  Ces  minerais, 
connus  de  la  plus  haute  antiquité,  et  dont  parle  le  naturaliste  romain 
Pline  dans  son  traité  d'Histoire  naturelle,  étaient  déjà  employés  dans  des 
temps  très  anciens  à  la  fabrication  du  fer  dans  les  provinces  basques  espa- 
gnoles, où  il  y  avait  encore  au  siècle  dernier  plus   de  trois  cents  petites 
usines  ou  forges  ;  mais  leurs  exportations  par  le  port  de  Bilbao  restèrent 
de  peu  d'importance  jusqu'en  1870.  A  cette  date,  on  a  senti  la  nécessité 
d'améliorer  la  rivière  qui  présentait  des  coudes  brusques  et  des  seuils,  et 
dont  la  barre  à  l'embouchure  n'avait  qu'un  mètre  de  profondeur  à  basse 
mer  et  changeait  constamment  de  position.  A  partir  de  1878,  on  ti*availla  à 
Tarnélioration  de  la  rivière  ;  les  coudes  brusques  furent  remplacés  par  des 
coupures  à  assez  grands  rayons  ;  des  endiguements  faits  dans  les  parties 
trop  larges  ramenèrent  le  lit  à  des  proportions  convenables  ;  des  dragages 
en  abaissèrent  les  hauts  fonds,  et  enfin,  avec  la  jetée  construite  en  prolon- 
gement de  la  rive  Ouest  de  l'embouchure,  on  fixa  la  position  et  le  régime 
de  la  barre  en  augmentant  jusqu'à  4  m.  50  sa  profondeur  à  basse  mer  de 
vives-eaux.  Ces  travaux  ont  été  terminés  en  1890  et  les  résultats  obtenus 
ont  été  des  plus  satisfaisants.  Ainsi,  les  navires  calant  de  20  à  23  pieds 
anglais  (6m.  10  à  7  mètres)  sortent  ou  entrent  à  pleine  mer,  selon  que  les 
marées  sont  de  mortes  ou  de  vives-eaux,  alors  qu'autrefois  les  navires  de 
12  à  15  pieds  n'auraient  pas  risqué  cette  entrée  ;  et  le  mouvement  des 
exportations  et  importations  du  port,  qui  en  1878  avait  déjà  atteint,  mais 
non  sans  degrandes  difficultés  à  causede  l'état  de  la  rivière,  1 340  000  tonnes, 
a  été  de  5  793000  tonnes  en  1896. 

Mais,  ce  premier  travail  étant  exécuté,  il  fallait  abriter  l'entrée  de  la 
rivière,  qui,  malgré  les  résultats  obtenus,  restait  toujours  difficile  par  les 
tempêtes  du  Nord-Ouest.  Pour  apporter  un  remède  à  cette  situation,  on 
décida  la  construction  d'un  port  en  eau  profonde,  abrité  vers  le  large  par 
deux  jetées,  et  protégeant  en  môme  temps  l'embouchure  de  la  rivière. 

L'une  des  deux  jetées  a  1 450  mètres  de  longueur,  part  de  la  rive  gauche 
de  la  baie,  à  environ  un  mille  marin  en  aval  de  la  barre,  et  se  dirige  vers 
la  rive  opposée  en  suivant  deux  alignements,  dont  le  principal  a  une  direc- 


ô'  SECTION.  —  î2-  SÉANCE.  467 

lion  perpendiculaire  au  Nord-Ouest.  L'autre  jetée  a  une  longueur  de 
HOO  mètres  et  part  de  la  rive  droite  de  la  baie  dans  la  direction  Ouest- 
Nord-Oucst,  en  laissant  entre  son  extrémité  et  celle  de  la  première  jetée 
une  entrée  de  600  mètres  de  large.  La  superficie  du  port  est  d'environ 
300  hectares. 

Les  lames  de  tempêtes,  qui  sont  très  fortes  sur  la  côle  de  Biscaye,  cou- 
rent presque  parallèlement  à  la  dernière  des  deux  jetées,  —  aussi  est-elle 
relativement  facile  à  construire  ;  —  au  contraire,  elles  frappent  à  angle  droit 
la  première  jetée.  Le  profil  adopté  d'abord  pour  la  construction  de  celle-ci 
était  formé  :  d'une  première  couche  d'enrochements  naturels  depuis  le 
fond,  situé  on  grande  partie  à  plus  de  14  mètres  de  profondeur  au-des- 
sous de  la  basse  mer  équinoxiale  ;  d'une  seconde  couche  de  blocs  arti- 
ficiels de  50  à  50  mètres  cubes,  ces  derniers  faisant  face  à  la  mer,  avec 
des  enrochements  naturels  pour  combler  les  vides  ;  d'une  couche  d'ara- 
sement en  béton  de  1  mètre  d'épaisseur  moyenne  qui  s'élève  à  1  mètre 
au-dessus  de  la  basse  mer  équinoxiale,  et  enfin  d'une  très  forte  superstruc- 
ture établie  au-dessus  de  cette  fondation,  qui  atteint,  avec  son  mur  d'abri 
et  son  parapet,  la  cote  de  11  mètres.  Ce  profil,  semblable,  mais  en  plus 
fort,  à  celui  exécuté  à  Saint^ean-de-Luz,  n'a  pas  réussi  à  Bilbao,  où  la  mer 
a  fait  une  première  brèche  dans  la  superstructure,  au  mois  de  novembre 
1897,  quand  la  longueur  construite  de  cette  partie  de  digue  était  environ 
de  230  mètres.  La  digue  a  été  réparée  dans  Télé  de  1 894  et  protégée  extérieu- 
rement avec  une  formidable  masse  de  blocs  de  30  mètres  cubes  soigneuse- 
ment placés  avec  un  Titan  ;  mais  la  terrible  tempête  des  30  et  31  décembre  de 
la  même  année  a  détruit  tout  le  travail  faitpendant la  campagne.  Au  vu  de 
ce  résultat,  j'ai  proposé  au  Gouvernement,  et  celui-ci  a  accepté,  un  change- 
ment radical  dans  le  profil  de  la  digue.  En  laissant  pour  briser  les  lames 
le  soubassement  d'enrochements  et  blocs  artificiels,  déjà  construit  sur  la 
plus  grande  partie  de  la  longueur  de  la  digue,  on  a  élargi  de  40  mètres, 
vers  l'intérieur  du  port,  la  base  en  enrochements  naturels,  et  sur  cette 
base,  arasée  à  la  cote  —  5  mètres,  on  est  venu  placer,  en  travers  de  la  digue, 
des  caissons  en  fer  de  15  mètres  de  longueur,  7  mètres  de  largeur  et 
7  mètres  de  hauteur.  Ces  caissons  sont  remplis  :  1"*  par  une  couche  en 
béton  de  ciment  Portland  de  1  m.  50  d'épaisseur  ;  2"^  par  douze  blocs  de 
4  m.  X  3  m.  X  2  m.  50  =  50  mètres  cubes  posés  l'un  sur  l'autre  en  deux 
assises  de  six  chacune,  et  reliés  entre  eux  par  du  béton  coulé  à  sec  dans  les 
joints  ;  y  par  une  couche  générale  de  béton  de  Om.  50  d'épaisseur  ;  le 
tout  formant  un  monolithe  de  657  mètres  cubes  avec  un  poids  d'environ 
1400  tonnes,  sur  lequel  on  établit  deux  assises  de  blocs  de  4  m.  x  5  m. 
X2m. 50  =  30  mètres  cubes  avec  remplissage  intérieur  en  béton,  pour  for- 
mer la  superstructure  de  la  digue.  Cellc-<!i  estsurmontée  par  un  parapet  de 
1  m.  50  de  hauteur  et  de  2  m.  50  d'épaisseur,  et  protégée  du  côté  du  large, 
par  deux  files  de  blocs  de  50  mètres  cubes. 
Chaque  tronçon  de  7  mètres  de  longueur  de  la  superstructure  corres- 


468  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

pondant  à  un  caisson  reste  indépendant  de  ranléricur  et  du  postérieur, 
afin  qu'ils  puissent  tasser  librement  ;  et  après  que  ces  tassements  se  sont 
faits  complètement,  ce  qui  arrive  avant  deux  annés,  on  remplit  avec  du 
béton  les  vides  de  Om.  30  de  largeur  moyenne  qui  restaient  entre  eux,  et 
on  construit  ensuite  le  parapet. 

Avec  ce  nouveau  système  de  construction,  qui  a  commencé  à  être 
employé  dans  Télé  de  1895  et  a  continué  sans  aucune  difficulté  pendant 
les  années  suivantes,  la  digue  atteint  à  présent  une  longueur  de  HOU  mètres 
à  peu  près,  sans  que  les  nombreuses  et  terribles  tempêtes  qui  sont  surve- 
nues pendant  cinq  hivers  aient  causé  la  moindre  avarie. 

Les  travaux  principaux  de  cette  digue  seront  terminés  en  1902. 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  M.  de  Churruca  de  ses  intéressantes 
explications. 

Nous  passons  au  rapport  de  M.  Barbé  sur  les  derniers  travaux  exécutes 
dans  les  ports  français  de  la  Manche  et  de  TOcéan. 

M.  Barbé  n'ayant  pu  se  rendre  à  la  séance,  je  résumerai  brièvement  son 
rapport. 

Par  suite  de  l'accroissement  des  dimensions  des  navires  on  a  dû  aug- 
menter les  dimensions  des  ouvrages,  approfondir  les  passes  et  les  bassins; 
c'est  ainsi  que  dans  les  ports  de  Calais  et  de  Boulogne  la  profondeur  est 
actuellement  de  3  m.  50  en  contre-bas  des  basses  mers  alors  qu'autrefois 
elle  n'était  que  de  1  mètre.  A  Dunkerque,  la  profondeur  a  été  portée 
à  5  mètres.  De  môme  au  Havre  où  la  profondeur  de  la  passe  qui  n'était 
autrefois  que  de  2  mètres  en  contre-bas  du  0  va  être  portée  à  5  mètres  ; 
et  on  pourra  aller  plus  tard  jusqu'à  8  mètres.  Les  nouvelles  écluses  du 
Havre  et  de  Saint-Nazaire  sont  construites  de  façon  à  recevoir  les  plus 
grands  navires  :  celle  du  Havre  aura  225  mètres  et  celle  de  Saint-Nazaire 
218  mètres.  Au  Havre,  on  fera  un  quai  de  marée  où  les  plus  grands 
navires  resteront  toujours  à  flot.  A  Saint-Nazaire,  on  construit  une  entrée 
entièrement  nouvelle  dans  le  prolongement  du  bassin  et  à  angle  droit  sur 
l'ancienne;  comme  à  la  Pallice,  pour  creuser  un  avant-port  dans  le  rocher, 
on  va  fermer  l'entrée  par  un  bâtardeau  de  façon  à  déblayer  à  sec. 

Les  travaux  d'amélioration  de  la  Garonne  maritime  donnent  maintenant 
les  résultats  qui  avaient  été  promis.  La  profondeur  sur  les  passes  est 
aujourd'hui  au  minimum  de  3  mètres  et  généralement  de  3  m.  60;  il  n'y 
a  guère  que  3  mètres  au  bec  d'Ambès,  mais  les  fonds  sont  mous  et  les 
navires  passent  en  traînant  dans  la  vase.  A  Pauillac,  on  a  établi  des  appon- 
tements  accostables  par  les  plus  grands  navires. 

Le  rapport  traite  ensuite  des  procédés  de  construction  employés  ;  mais 
je  ne  crois  pas  devoir  m'y  arrêter  quant  à  présent.  Nous  y  reviendrons 
s'il  y  a  lieu. 

Le  rapport  donne  enfin  quelques  renseignements  sur  les  dragages  et 
indique  quelles  sont  les  quantités  de  déblais  faites  annuellement  dans  les 
principaux  ports  de  France  ainsi  que  quelques  prix  de  revient,  il  termine 


3-  SECTION.  -  tJ'  SÉANCE.  469 

en  parlant  de  dérochages  exécutés  dans  le  port  de  Saint-Nazairc  :  il  s'agis- 
sait de  creuser  le  bassin  sans  troubler  Texploitation»  quoique  le  fond  fiU 
granitique.  On  y  est  arrivé  en  broyant,  avec  des  pilons  pesant  une  dou- 
zaine de  tonnes  et  tombant  de  5  mètres  de  haut,  le  sol  dont  on  enlève  les 
morceaux  à  la  drague. 

Je  passe  au  rapport  que  j'ai  présenté  sur  les  travaux  exécutés  dans  quel- 
ques ports  de  la  Méditerranée. 

A  Marseille,  on  construit  un  nouveau  bassin  qui  doit  augmenter  dans 
de  notables  proportions  la  longueur  des  quais;  ce  bassin,  dit  de  la  Pinède, 
aura  300  mètres  sur  600;  il  comporte  la  prolongation  de  la  grande  digue 
du  large  sur  une  longueur  d'environ  550  mètres. 

  Toulon,  la  marine  fait  exécuter  un  certain  nombre  de  travaux  inté- 
ressants dont  les  plus  importants  concernent  la  darse  de  Missiessy,  qui  a 
été  approfondie  dans  des  conditions  assez  difficiles.  On  a  fait  un  grand 
pont  mobile  qui  a  50  mètres  d'ouverture  et  90  mètres  de  long.  Une  troi- 
sième forme  de  radoub  est  construite  dans  la  darse.  L'allongement  de  cette 
forme  a  été  décidé  pendant  Texécution  du  travail  ;  elle  devait  être  con- 
struite au  moyen  d'un  caisson  unique;  elle  le  sera  au  moyen  de  deux 
caissons.  A  Nice,  on  se  préoccupe  également  du  prolongement  de  la  jetée, 
de  façon  à  augmenter  le  port. 

En  Corse,  on  fait  quelques  travaux  dont  le  détail  est  donné  dans  le 
rapport. 

En  Algérie,  on  prolonge  les  jetées,  pour  améliorer  les  ports  de  Nemours, 
d'Alger  et  de  Mostaganem. 

On  a  fait  aussi  de  grands  travaux  en  Tunisie,  à  Tunis,  à  Bizerte,  à 
Sousse,  à  Sfax.  Bizerte  est  abrité  par  deux  jetées,  et  on  couvre  l'entrée  par 
une  troisième  jetée  au  large.  Ce  travail  est  utile  au  point  de  vue  commer- 
cial, et  aussi  au  point  de  vue  militaire. 

A  Tunis,  on  a  créé  des  bassins;  pour  y  accéder,  on  a  aménagé  un  chenal 
de  9  kil.  500  de  long  ayant  6  ou  7  mètres  de  profondeur  et  30  mètres  de 
largeur.  A  Sousse  on  a  créé  un  bassin  de  28  hectares,  isolé  de  la  mer  par 
deux  jetées.  A  Sfax,  on  a  creusé  un  chenal  d'environ  3  kilomètres  de 
long  dans  les  sables;  il  n'y  a  pas  grands  mouvements  de  fonds  et  les 
profondeurs  se  maintiennent  sans  dragage  depuis  plusieurs  années. 

Le  rapport  continue  en  donnant  des  détails  sur  les  procédés  d'exécution  et 
sur  les  voies  et  moyens  :  les  chambres  de  commerce  et  les  villes  contri- 
buent pour  une  grande  part  dans  les  dépenses.  Le  rapport  indique  l'ou- 
tillage et  également  le  mouvement  maritime  et  commercial  d'un  certain 
nombre  de  ports. 

Le  rapport  suivant  est  présenté  par  M.  Giaccone,  Ingénieur  en  chef  à 
Gènes.  Ce  rapport  est  très  sommaire;  il  indique  le  mouvement  commercial 
du  port  et  parle  des  travaux  qui  y  ont  été  faits  en  ces  dernières  années,  à 
la  suite  du  legs  fait  par  le  duc  de  Galliera.  Les  travaux,  terminés  depuis 
longtemps,  sont  aujourd'hui  insuffisants  pour  satisfaire  au  développement 


470  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

du  commerce,  en  sorte  qu'on  a  décidé  la  construction  d'un  certain  nombre 
d'ouvrages;  on  doit  faire  un  nouveau  môle,  en  agrandir  d'antres  et  con- 
struire des  quais  dans  Tavant-port;  l'outillage  doit  être  perfectionné  et  on 
doit  créer  un  emplacement  spécial  pour  la  manutention  du  pétrole,  ainsi 
que  des  docks  flottants.  Le  rapport  donne  ensuite  quelques  renseignements 
commerciaux  sur  d'autres  ports. 

Nous  arrivons  aux  ports  de  Portugal  ;  je  prie  M.  Mendes  Guerreiro  de 
nous  faire  en  quelques  mots  le  résumé  de  son  rapport. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  Je  ne  m'attendais  pas  à  parler  aujourd'hui  et 
je  m'excuse  de  ne  pas  y  être  préparé. 

M.  LE  Président.  —  Vous  connaissez  parfaitement  la  question  et  nous 
vous  entendrons  avec  plaisir  résumer  ce  que  votre  rapport  contient  de 
particulièrement  intéressant. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  J'ai  voulu  donner  une  idée  «jénérale  des  ports  du 
Portugal  et  des  lies  adjacentes,  comme  les  Açores,  Madère  et  le  cap  Vert, 
par  rapport  à  la  navigation  internationale.  Je  dis  un  mot  d'abord  du  Gulf- 
Stream  qui  passe  par  les  côtes  de  Portugal  et  embrasse  toutes  ces  lies; 
les  vents  régnants  sont  en  rapport  avec  ce  courant;  ce  sont  les  vents 
alizés  qui  vont  presque  jusqu'à  l'Equateur  et  viennent  du  Nord-Est.  — 
Le  mouvement  commercial  a  décuplé  en  quinze  ans  dans  tous  ces 
ports. 

Quant  aux  travaux,  vous  connaissez  ceux  qu'on  a  faits  dernièrement  à 
Lisbonne  par  les  rapports  présentés  aux  précédents  congrès  ;  j'ai  indiqué 
la  façon  de  construire,  les  moyens  doni  on  s'est  servi.  Les  travaux  sont 
fort  avancés.  Les  dégâts  survenus  à  un  mur  de  quai  seront,  on  l'espère, 
réparés  sans  incident.  A  Porto,  on  a  construit,  comme  port  d'abri,  le  port 
artificiel  de  Lcixôes.  Ces  travaux  ont  très  bien  réussi.  Les  dégâts  qu'ils 
avaient  un  moment  subis  sont  dus  à  une  tempête  d'une  violence  extraordi- 
naire et  on  ne  craint  rien  pour  la  suite  :  en  renforçant  les  ouvrages  dans 
les  courbes,  les  ingénieurs  croient  que  leur  stabilité  sera  assurée. 

Dans  les  Açores,  les  ports  de  Ponta  Delgada  et  de  Horta  prennent  une 
grande  importance.  En  France,  on  a  reconnu  en  1892  l'utilité  d'établir 
un  câble  sous-marin  entre  Bordeaux,  le  Portugal  et  ces  îles  ;  mais  l'en- 
treprise coûtait  très  cher  et  on  n'a  pas  trouvé  les  capitaux  nécessaires  en 
France  à  cette  époque.  Le  câble  est  aujourd'hui  construit  ;  un  autre  se 
prolonge  maintenant  vers  l'Amérique  et  l'Angleterre;  on  en  établit  un 
troisième  qui  partira  de  Ponta  Delgada  ou  de  Ilorta,  ou  des  deux  ports, 
passera  par  la  Hollande  et  aboutira  à  Emden.  Ce  détail  n'est  pas  à  la  con- 
naissance de  la  plupart  de  nos  collègues  et  je  le  leur  signale  comme  étant 
d'une  grande  importance. 

Le  port  de  Ponta  Delgada  deviendra  très  intéressant  pour  la  navigation 
inlernationalc  :  il  comprend  dès  maintenant  70  hectares  abrites,  dans 
lesquels  peuvent  accoster  des  navires  de  7  mètres  de  tirant  d'eau.  I^  Nord- 
deutscher-Lloyd  va  de  Gènes  jusqu'à  New-York  en  touchant  à  Ponta  Del- 


5*  SECTION.  —  ^2*  SÉANCE.  471 

gada  ;  la  navigation  entre  le  Portugal  cl  New-York  a  déjà  des  attaches  dans 
ce  port.  Il  est  également  très  apprécié  par  les  lignes  anglaises,  surtout  par 
la  Royal  Mail.  Cette  compagnie  a  des  services  sur  l'Amérique  du  Sud  et  des 
lignes  directes  pour  rAmérique  centrale;  ses  paquebots  touchent  lW»s 
souvent  à  l'aller  a  Ponta  Delgada  et  au  retour  à  Horta.  Ces  ports  ont  donc 
une  grande  importance;  de  là  enfin  partent  des  câbles  sur  TAmérique  du 
Nord  et  sur  l'Amérique  Centrale. 

A  Madère,  le  port  du  Funchal  est  également  intéressant:  il  a  un  ton- 
nage de  500  000  tonnes  d'entrée  et  autant  de  sortie  ;  c'est,  bien  entendu, 
un  port  de  passage  avant  tout,  mais  assez  considérable,  parce  que  les  na- 
vires viennent  s'y  approvisionner  en  charbons  et  denrées. 

Aux  îles  du  Cap  Vert,  nous  avons  le  port  de  Saint- Vincent,  qui  a  eu  une 
triste  renommée  pendant  la  guerre  hispano-américaine;  il  peut  être  par- 
faitement abrité  sur  une  étendue  de  700  hectares  dans  une  rade  naturelle 
accessible  au  Nord. 

Tels  sont  les  principaux  ports  ouverts  à  la  navigation  internatio- 
nale entre  l'Europe,  l'Afrique  et  l'Amérique.  En  Afrique  et  en  Océanie 
nous  avons  encore  un  certain  nombre  de  ports  également  très  bons. 
J'espère  que,  dans  un  prochain  congrès,  je  pourrai  donner  sur  ces  ports 
des  indications  intéressantes. 

M.  LE  Président.  —  Nous  en  acceptons  l'augure. 
Messieurs,  nous  avons  entendu  le  résumé  de  tous  nos  rapports.  Nous 
allons  passer  à  la  discussion.  Je  pense  que  nous  pourrons  aborder  les  ques- 
tions dans  Tordre  que  je  vais  indiquer;  vous  voudrez  bien  écouter  atten- 
tivement cette  nomenclalure,  pour  y  proposer  les  modifications  qui  vous 
paraîtraient  nécessaires. 

Nous  pourrions  nous  occuper  d'abord  des  dispositions  générales  des 
ports  et  entrées  de  ports  ;  ensuite  viendraient:  les  jetées,  les  murs  de  quai, 
les  écluses,  les  ponts  tournants,  les  formes  et  les  appareils  de  radoub  et 
autres  analogues,  enfin  les  chasses  et  les  dragages.  Voyez-vous  quelque 
autre  question?  Nous  n'avons  pas  à  traiter,  vous  le  savez,  Toutillage  des 
ports,  question  qui  appartient  à  la  4*"  section. 
Personne  ne  demande  la  parole  pour  modifier  cet  ordre  ? 
Nous  allons  commencer  par  les  dispositions  générales  des  ports,  lesquelles 
sont  plus  ou  moins  connexes  avec  la  question  de  leurs  entrées. 
La  parole  est  à  M.  Conrad. 

M.  Co.NRAD.  —  Je  voudrais  poser  une  question  à  M.  Schultz.  Il  nous  a 
donné  des  indications  sur  le  port  d'Emden  ;  j'ai  vu  dans  son  rapport  que 
le  <  henal  sera  dragué  dans  la  région  des  bancs  mouvants.  «  Le  projet,  dit-il, 
prévoit  dos  dragages  à  ellcctuer  dans  le  chenal  extérieur  pour  en  porter  la 
profondeur  à  10  mètres  au-dessous  du  niveau  moyen  des  hautes  mers  — 
ce  qui  donnerait  7  m.  50  au-dessous  du  niveau  moyen  des  basses  mers  — 
et  la  largeur  à  150  mètres;  l'avant-port  serait  creusé  à  une  profondeur  de 
11  m,  5  au-dessous  du  niveau  moyen  des  hautes  mers,  » 


472  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Schuitz  ne  dit  pas  quelle  est  la  longueur  de  ce  canal  ;  elle  doit  (>trc 
d'une  dizaine  de  kilomètres. 

Mais  je  voudrais  surtout  savoir  si  M.  Schuitz  espère  pouvoir  maintenirla 
profondeur  du  canal  en  sorte  que  les  bateaux  chargés  y  trouvent  toujours 
la  profondeur  annoncée.  Quels  seront  les  moyens  employés  pour  assurer 
aux  bateaux  engagés  dans  le  chenal  une  profondeur  de  7  m.  50  au-dessous 
du  niveau  moyen  des  basses  mers?  Dans  le  calcul  des  prévisions,  com- 
bien a-t-on  pensé  qu'il  faudrait  draguer  annuellement  pour  maintenir  le 
chenal  à  cette  profondeur? 

M.  ScHULTz.  —  Von  der  Emdener  Seeschleuse  bis  zur  Nordsee  sind  unge- 
fahr  35  Seemeilen  (Zwischenfrage  des  Herrn  Conrad).  Von  diesen  35  Sce- 
meilen  hat  der  bei  weitem  grôsste  Theil  natùrliche  Tiefeu,  welche  wcil 
ûber  das  Bedûrfniss  hinausgehen  und  selbst  ûber  das  Bedùrfniss,  wie  es 
von  Herrn  Elmer  Lawrence  Corthell  in  seincm  dom  Congress  erslattetcn 
Bericht  fur  das  Jahr  1950  angenommen  ist.  Es  giebt  nur  3  Strecken  in 
denen  zu  baggem  ist.  Die  eine  Strecke  liegt  ctwa  queerab  von  Dclflziel. 
Dort  ist  in  dem  sogenannten  ostfriesischen  Galje  auf  ungefahr  3  Kilonictcr 
Lange  nicht  die  Tiefe  vorhanden.  In  den  letzten  zwei  Jahren  ist  daselbst 
ein  Kanal  von  300  Meter  Breile  und  8  Mêler  Tiefe  bei  Ilochwasser  ausge- 
hoben  worden,  und  dieser  Kanal  soll  in  diesem  und  in  dem  nàchsten 
Jahre  derartig  vertieft  werden,  dass  er  bei  Hochwasser  10  Meter  Tiefe  hat. 
In  dem  ostfriesischen  Gatje  liegt  nicht  Sand  in  der  Sohle,  sondern  harler, 
fester  Claiboden.  Die  durch  denselben  gebaggerte  Rinne  hat  sich  so 
gut  erhalten,dass  zu  erwarlen  steht,  es  werden   in  Zukunft  auf  dieser 


M.  ScHULTz.  —  La  distance  entre  la  mer  du  Nord  et  Técluse  maritime  d'Eradem 
est  d*environ  35  milles  marins  (question  posée  par  H.  Conrad).  Sur  ces  35  milles, 
la  plus  grande  partie  possède  une  profondeur  naturelle  bien  plus  grande  que 
celle  exigée  par  le  trafic.  Cette  prorondeur  dépasse  même  de  beaucoup  les  exi- 
gences qui,  d*après  le  rapport  présenté  à  ce  congrès  par  M.  Elmer  Lawrence 
Corthell,  seront  exigées  en  Tannée  1950.  Il  n*y  a  que  trois  passages  qui  nécessi- 
teront des  dragages.  L'un  de  ces  passages  est  situé  par  le  travers  et  au-dessous 
de  Deinziel.  Là,  dans  la  section  dite  «  Gatje  de  la  Frise  orientale  »  il  n*y  a  pas  la 
profondeur  voulue,  sur  une  longueur  d'environ  3  kilomètres.  Dans  le  courant  des 
deux  dernières  années,  on  y  a  creusé  un  canal  de  300  mètres  de  largeur  et 
8  mètres  de  profondeur  aux  hautes  eaux,  et  dans  le  courant  de  cette  année-ci 
et  de  Tannée  prochaine,  ce  canal  doit  être  creusé  davantage  encore,  de  façon  à 
atteindre  la  profondeur  de  10  mètres  au-dessous  du  niveau  moyen  des  hautes 
mers.  Dans  le  a  Gatje  de  la  Frise  orientale  »  on  ne  trouve  pas  de  sable  au  fond 
du  lit,  mais  un  sol  argileux  dur  et  résistant.  La  passe  qui  y  a  été  creusée  s'est 
parfaitement  maintenue,  de  sorte  qu'on  peut  croire  qu'à  l'avenir  les  travaux  de 
dragages  à  effectuer  dans  cette  section  seront  nuls  ou  très  peu  importants. 

En  amont  du  chenal  artificiel  établi  à  travers  le  «  Gatje  de  la  Frise  orientale  », 
nous  avons  de  nouveau  une  section  où  —  du  moins  aussi  loin  que  s'étendent 
les  sondages  allemands  —  la  hauteur  d'eau  a  toujours  été  jusqu'à  présent  excos- 


5"  SEC  MON.  —  2-  SÉANCE.  475 

Strecke  keine,  odcr  nur  geringrûgigc  Baggerungen   auszulûhren  sein. 

Obcrhalb  der  kûnstlichen  Strecke  durch  das  ostfriesischc  Fatzc  haben 
wir  zunàchst  wiederum  cîne  Strecke,  in  der,  soweit  bisher  deutsclic  Pei- 
lungen  vorgenommen  sind,  jcderzeit  ùbcrmàssig  viel  Wassertiefe  vorhanden 
gewesen  ist.  Es  beginnt  dann  eine  etwa  8  Kilometer  lange  Strecke,  in  der 
seit  3  Jahren  Baggerungen  ausgefûhrt  werden.  Dort  ist  ein  Kanal  ausge- 
hoben  worden  von  200  Meter  Breite  und  zunàchst  7  Meter  Tiefe  bei  Uoch- 
wasser.  Auch  dieser  Kanal  bat  sich  vorzuglich  gehalten.  Bei  den  im  vorigen 
Herbsle  vorgenommenen  Peilungen  stellten  sich  Vcrschlichungen  nur  in 
ganz  verschwindendem  Maasse  heraus.  Jetzt  sind  die  Mitlel  vorhanden,  um 
diesem  Kanal  statt  7  Meter  Tiefe  eine  solche  von  10  Meter  unter  dem  Hoch- 
wasserstande  zu  geben.  Ob  sich  dièse  10  Meter  in  Zukunft  ebenso  erhalten 
werden  wie  die  bisherigen  7  Meter,  wissen  wir  nicht.  Wir  vcrmôgen  auch 
nichtzu  sagen,  wie  weit  die  Versandung  gehen  wird.  Schlimmsten  Fallcs 
aber  hoffen  wir,  dass  sic  noch  immer  mit  entsprechend  zu  beincssenden 
Baggern  zu  beseitigen  sein  wird. 

Den  dritten  Theil  bildet  der  Kanal  von  der  Ems  nach  der  Emdener  See- 
schleuse.  Dieser  Kanal  ist  auf  11  1/2  Meter  ausgehoben  worden,  weil  er 
gleichzeitig  als  Uafen  dienen  soll.  In  dem  Hafen  —  das  wissen  wir  —  wird 
alljâhrlich  eine  Yerschlickung  von  1  1/2  bis  2  Meter  Hôhe  eintretcn. 
Das  ist  aber  nur  losc  Masse,  und  wir  hoflen,  mit  cinein  einzigen,  aller- 
dings  sehr  grossen  Bagger  dort  auskommen  zu  kônnen.  Die  Mittel 
Tûr  diesen  Bagger  sind  bereit  gestellt  und  der  Bagger  selbst  in  Auftrag 
gegeben. 

sive.  Ensuite  vient  une  section  d'environ  8  kilomètres  de  long,  dans  laquelle  il  a 
également  été  procédé,  il  y  a  trois  ans,  à  des  travaux  de  dragages.  En  ce  point,  il 
a  été  établi  un  chenal  de  200  mètres  de  largeur  et,  pour  commencer,  de  7  mètres 
de  profondeur  en  hautes  eaux.  Ce  chenal  s'est  également  bien  maintenu.  Lors  des 
travaux  de  sondages  exécutés  à  lautorane  dernier,  il  l'ut  reconnu  que  les  apports 
ne  se  produisaient  qu'en  très  petite  quantité.  A  présent,  on  possède  les  moyens 
de  donner  à  ce  canal,  non  plus  7  mètres  mais  10  mètres  de  profondeur  au-des- 
sous du  niveau  des  hautes  mers.  Ces  10  mètres  se  mainliendront-ils  à  l'avenir 
aussi  bien  que,  jusqu'à  présent,  la  piofondeur  de  7  mètres,  nous  ne  le  savons 
pas.  Nous  ne  pouvons  pas  dire,  non  plus  où  s'arrêtera  l'ensablement.  Mais,  au 
pis-aller,  nous  espérons  qu'il  restera  toujours  possible  de  l'enrayer,  en  se  ser- 
vant de  dVagues  appropriées. 

La  troisième  section  est  formée  par  le  canal  de  l'Ems  à  l'écluse  maritime 
d'Emden.  Ce  canal  a  été  creusé  jusqu'à  11  mètres  1/2,  car  il  doit  également  servir 
comme  port.  Dans  le  port  — nous  nous  en  sommes  rendu  compte  —  il  se  produit 
chaque  année  un  envasement  de  1  mètre  1/2  à  2  mètres  de  hauteur.  Mais  ce  n'est 
que  de  la  matière  peu  consistante,  aussi  nous  espérons  pouvoir  nous  en  débar- 
rasser au  moyen  d'une  seule  drague,  de  grande  puissance  d'ailleurs.  Les  crédits 
nécessaires  pour  Tachât  de  celte  drague  sont  déjà  volés,  et  la  drague  elle-même 
a  été  commandée. 


\U  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Ldbordère  traduit  en  français  les  renseignements  donnés  par 
M.  Schultz  en  réponse  à  M,  Conrad. 

M.  Conrad.  —  Je  remercie  M.  Schullz  de  ses  renseignements.  J'espère 
qu'au  prochain  congrès  M.  Schultz  nous  confirmera  que  les  améliorations 
qu'il  poursuit  à  Emden  se  sont  réalisées. 

Je  voudrais  maintenant  interroger  M.  Van  der  Schueren.  Il  nous  a  décrit 
les  passes  établies  à  travers  le  Stroombank  ;  on  a  dragué  ces  passes  à 
6  mètres  sous  marée  basse;  je  voudrais  savoir  si  celte  profondeur  corres- 
pond au  régime  des  lieux;  autrement  dit,  cette  profondeur  de  6  mètres  est- 
elle  le  maximum  qu'on  puisse  atteindre  dans  les  passes  ?  On  a  sans  doiilc 
cherché  la  plus  grande  profondeur  possible? 

Plusieurs  membres  belges  font  un  signe  de  dénégation. 

M.  CoKRAD.  —  Alors,  pourquoi  n'a-t-on  pas  été  plus  loin  ?  Quelle  est  la 
profondeur  des  passes,  après  quelques  jours  de  grosse  mer  comme  il  s'en 
produit  en  ce  point?  La  profondeur  de  6  mètres  se  maintient-elle,  ou  faul-il 
draguer  ? 

M.  Van  der  Schueren.  —  La  profondeur  à  donner  à  la  passe  Ouest  a 
été  fixée  primitivement  à  5  mètres  sur  une  largeur  de  500  mètres.  Celte 
profondeur  a  été  obtenue  largement,  car  au  milieu  delà  passe  on  a  dragué 
plus  profondément  et  on  dispose  de  6  mètres  et  même  plus,  sur  une  lar- 
geur de  300  mètres  environ.  On  n'a  pas  cherché  à  aller  plus  loin,  parce 
que  cela  n'était  pas  nécessaire. 

Même  amélioration  a  été  réalisée  pour  la  passe  directe.  La  largeur  avait 
été  fixée  primitivement  à  400  mètres  avec  une  profondeur  de  5  mètres; 
mais  on  a  dragué  davantage  et  vers  le  milieu  on  a  obtenu  6  mètres  et 
davantage. 

En  ce  qui  concerne  la  passe  de  l'Ouest,  les  profondeurs  se  sont  mainte- 
nues relativement  bien.  Je  rappelle  dans  mon  rapport  qu'elle  est  restée 
toute  une  année  sans  dragage;  par  conséquent  les  apports  y  sont  relati- 
vement faibles. 

Quant  à  la  passe  directe,  des  dragages  assez  importants  doivent  encore 
y  être  exécutés  parce  que  les  talus  n'ont  pas  acquis  leur  position  d'équi- 
libre. On  verra  plus  tard  ce  qui  adviendra;  je  pense  qu'une  fois  les  talus 
bien  établis,  cette  passe  se  comportera  comme  la  passe  Ouest. 

M.  CoNBAD.  —  Je  vous  remercie  de  vos  explications. 

M.  LE  Président.  —  Il  y  a  un  point  auquel  M.  Van  der  Schuerqn  n'a  pas 
complètement  répondu,  semble-t-il,  c'est  sur  la  cote  de  6  mètres  :  est-ce  la 
cote  maxima  qu'on  peut  atteindre  ou  est-ce  simplement  celle  suffisante 
pour  les  bateaux  ? 

M.  Conrad.  —  Monsieur  le  président,  vous  avez  appelé  l'attention  sur 
le  point  que  je  désirais  éclaircir  :  serait-il  possible  de  draguer  plus  creux 
et  de  maintenir  cette  plus  grande  profondeur  avec  une  largeur  suffisante? 
Le  régime  limite  du  Stroombank  est-il  atteint,  ou  peut-on  aller  plus  loin? 
A-t-on  tâché  de  le  fnire,  ou  est-on  resté  dan»  le  domaine  de  la  théorie  ? 


ô-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  475 

M.  Van  deu  Schuehen.  —  On  n'a  pas  essaye  de  le  faire  parce  qu'on  n'en 
avail  pas  besoin,  étant  donnés  les  profondeurs  du  port  et  le  tirant  d'eau 
des  navires  qui  le  fréquentent  actuellement;  les  paquebots  de  Douvres  en 
particulier  et  les  autres  bateaux  des  lignes  régulières  attachées  au  port 
d'Ostende  ne  calent  pas  plus  de  4  mètres;  les  autres  navires  entrent  dans 
les  bassins,  à  la  marée. 

M.  Conrad.  —  Espère- t-on  aller  plus  loin  plus  tard? 

M.  LE  Président.  —  La  navigation  du  port  d'Ostende  n'exige  pas  une 
profondeur  plus  grande;  on  a  atteint  celle  qui  était  actuellement  néces- 
saire, sans  se  préoccuper  de  rechercher  si  on  pouvait  aller  plus  loin. 

M.  Van  der  Schueren.  —  Je  considère  d'ailleurs  qu'on  pourra  dépasser  la 
profondeur  de  6  mètres  sous  marée  basse  de  vive  eau  dans  les  passes  du 
Stroombank,  le  jour  où  on  le  jugera  utile. 

M.  Conrad.  —  Je  vous  remercie  de  ces  explications. 

J'ai  une  autre  question  à  poser  à  M.  Van  der  Schueren,  à  propos  d'indi- 
cations données  dans  son  rapport  sur  les  matériaux  qu'il  a  employés  ; 
mais  ce  n'est  pas  l'objet  de  la  discussion  actuelle,  et  j'ajourne  ma  ques- 
tion. 

M.  LE  Président.  —  Sur  l'entrée  des  ports  y  a-t-il  encore  des  observa- 
tions à  faire  ? 

M.  Conrad.  —  Je  demande  pardon  de  parler  si  souvent,  mais  j'ai  encore 
quelque  chose  à  demander.  Il  est  uni.'  question  qui  m'intéresse  beaucoup 
et  que  M.  Nyssens-Ilart  a  laissée  de  côté.  Il  s'agit  des  travaux  du  port  de 
Heyst. 

M.  Nyssens-Iiart  dit  dans  son  rapport  : 

«  Le  paravent  est  formé  d'une  muraille  en  tôle,  portée  par  des  raidis- 
seurs  et  des  montants,  et  constitué  par  quatre  rangées  de  tôles  ;  les  deux 
rangées  inférieures,  qui  doivent  résister  en  certains  cas  au  choc  des  lames, 
ont  i2  mètres  d'épaisseur;  les  rangées  supérieures  n'ont  que  7  mètres.  » 

Ce  paravent  se  trouve  dans  la  partie  ouverte,  à  claire-voie,  du  môle.  Est- 
il  déjà  en  place,  et  en  ce  cas,  a-t-il  subi  victorieusement  l'épreuve  de  la 
mer  ? 

M.  Nyssens-Hart.  —  Oui. 

M.  Conrad.  —  Voulez-vous  nous  donner  quelques  détails  sur  cet  ou- 
vrage ?  Il  est  unique  en  son  genre. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Volontiers.  J'en  dessinerai  la  coupe  devant  vous  au 
tableau  noir.  Vous  la  trouverez  d'ailleurs  à  la  planche  II  de  notre  rapport. 
Le  but  de  ce  travail  est  le  suivant  :  la  jetée  5  claire-voie,  avec  double  voie 
ferrée,  constitue  l'accès  au  terre-plein  des  escales  en  pleine  mer  ;  il  s'agit 
donc  par  mauvais  temps  de  protéger  la  voie  ferrée  contre  les  vents  vio- 
lents. Le  paravent  est  un  abri  supérieur  ;  toute  la  partie  inférieure  est 
libre  pour  la  circulation  d<;s  eaux;  le  paravent  n'est  qu'un  simple  abri 
contre  le  vent.  Cet  ouvrage  s'est  très  bien  comporté  malgré  le  mauvais 
temps,  et  bien  qu'il  avance  de  400  mètres  dans  l'eau  à  partir  de  la  laisse 


470  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

de  basse  mer,  il  n'a  subi  aucune  avarie  depuis  un  an  que  la  construction 
mélallique  est  terminée.  Le  paravent  était  commencé  au  mih'eu  de  Tan- 
née dernière:  il  est  terminé,  et  la  moitié  a  passé  Thiver  en  place,  sans 
avaries  ni  accidents. 

M.  CoMUD,  —  Avez-vous  eu  une  tempête  à  essuyer? 

M.  NyssENs-HAnT.  —  Du  gros  temps,  oui. 

M.  Conrad.  —  La  partie  Ouest  est  exposée  à  la  mer;  ne  craignez-vous  pas 
que  la  vague  passe  par-dessus?  Elle  viendrait  tomber  sur  le  paravent  et 
sur  la  voie  ferrée. 

M.  NvssENs  Hart.  —  Assurément,  dans  les  mers  profondes  comme 
rOcéan  et  le  golfe  de  Gascogne,  un  dispositif  pareil  serait  très  exposé. 
Mais  il  faut  songer  qu'ici  la  mer  n'a  jamais  une  violence  aussi  considé- 
rable. L'ouvrage  est  évidemment  adapté  à  la  situation  maritime  locale. 
Le  paravent  peut  être  accidentellement  touché  par  une  crôte  de  lame,  et 
c'est  pourquoi  dans  le  bas  on  lui  a  donné  une  certaine  épaisseur,  mais  la 
force  de  la  lame  n'ira  jamais  porter  sur  le  paravent;  la  lame  effleurera 
momentanément  la  partie  inCérieure  et  continuera  en  dessous  son  chemin 
et  son  épanouissement  qui  se  fera  sans  peine,  puisqu'à  Fintérieur  on  a 
une  eau  plus  calme  et  tranquille.  Le  mauvais  temps  ne  nous  a  pas  per- 
mis de  constater  que  l'ouvrage  constituât  un  ouvrage  défectueux. 

Une  voix.  —  Quelle  est  la  hauteur  des  poutrelles  par  rapport  à  la  haute 
mer? 

M.  Nyssens-Hart.  —  La  haute  mer  de  vives  eaux  cotant  4  m.  60  et  le 
dessus  des  poutrelles  se  trouvant  à  la  cote  7.50,  il  reste  environ  2  m.  50  à 
2  m.  80  de  hauteur  libre.  La  tête  des  lames  pourra  peut-être  toucher  le 
bas  du  parapet,  mais  jusqu'à  présent  cela  n'a  produit  aucun  inconvénient. 

M.  LE  Préside.nt,  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

M.  Conrad.  —  Je  demande  pardon  d'insister  pour  de  nouvelles  explica- 
tions; mais  elles  me  paraissent  nécessaires. 

On  a  placé  des  caissons  sur  le  sable;  on  n'a  pas  égalisé  préalablement  le 
plafond  en  y  jetant  de  pelilcs  pierres,  tsl-ce  cola? 

M.  CoisEAU.  —  Le  sol  a  été  régularisé  cl  rendu  horizontal  par  de  petits 
moellons  en  dessous  des  caissons. 

M.  Conrad.  —  Ce  n'est  pas  dit  dans  le  rapport. 

M  LE  Président.  —  M.  Coiscau,  qui  est  reulrepreneur,  se  porte  garant 
que  cela  a  été  fait. 

M.  PiENs.  —  C'est  dit  dans  le  rapport  :  «  Au  cas  où  le  fond  sur  lequel 
doit  reposer  le  bloc  n'est  pas  régulier,  on  l'égalise  à  l'aide  de  petits  enro- 
chements coulés  par  des  bateaux  à  clapets  et  réglés  par  un  pilon  suspendu 
à  une  puissante  grue  Titan  qui  sert  à  la  construction  du  môle.  » 

M.  Conrad.  —  H  s'agit  là  des  enrochements  en  dehors  des  caissons. 

Plusieurs  Membres.  —  Non,  en  dessous. 

M.  CoisEAu.  —  Le  sol  est  presque  régulier;  il  n'y  a  guère  qu'une  diffé- 
rence d'une  vingtaine  de  centimètres  sur  25  mètres. 


ù"  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  477 

M.  Conrad.  —  Du  moment  que  M.  Coiseau  le  dit,  j'accepte  ses  explica- 
tions. II  n'y  a  pas  besoin,  à  ce  que  jo  vois,  de  jeter  des  pierres  en  dessous 
des  couteaux. 

M.  Coiseau.  —  Voulez-vous  bien  m'cxpliquer  quel  est  le  point  qui  vous 
inquiète  ? 

M.  Conrad.  —  Permellez-moi  de  me  servir  du  tableau  noir.  J'y  figure  le 
fond  de  la  mer  comparativement  ù  l'ouvrage  ;  avcz-vous  fait  une  première 
jetée  en  moellons  ? 

M.  Coiseau.  —  Permettez-moi  de  répondre,  moi  aussi,  au  tableau.  (Sou- 
inres.) 

Je  dessinerai  le  profil  en  long.  Le  fond  présente  une  légère  pente  ;  si  on 
posait  les  caissons  directement,  ils  s'inclineraient;  eh  bien,  ce  petit  enro- 
chement est  fait  pour  régulariser  le  fond,  pour  le  mettre  au  niveau,  en 
sorte  que  le  caisson  repose  sur  une  partie  horizontale. 

M.  LE  Président.  —  Vous  paraissez  traiter  là  la  question  des  digues 
plutôt  que  celle  d'accès  des  ports. 

M.  Conrad.  —  J'ai  terminé.  Mais  j'ai  lu,  p.  12  :  «  Les  fonds  de  la  mer  ne 
descendant  pas  à  Zeebruggc  a  plus  de  8  à  9  mètres  sous  marée  basse,  cet 
ingénieur  a  conçu  l'idée  de  supprimer  tout  enrochement  inférieur, 
d'accroître  le  caisson  de  fondation  et  de  l'asseoir  directement  sur  le  sol 
qui  est  du  sable  argileux,  y» 

C'est  cette  phrase  qui  m'a  induit  en  erreur. 

M.  Nyssens-IIart.  —  En  réalité,  le  caisson  est  posé  direclement  sur  le 
sol.  La  phrase  à  laquelle  M.  Conrad  fait  allusion  a  la  portée  que  voici  : 
jusqu'à  présent,  les  jetées  reposaient  sur  des  bases  d'enrochement  d'assez 
grande  hauteur  et  les  fondations  de  la  digue  proprement  dite  s'établis- 
saient sur  cet  enrochement.  C'est  le  type  des  jetées  de  Marseille,  de  Cher- 
bourg, de  Boulogne,  etc.  Souvent  les  fondations  des  jetées  étaient  établies 
au  niveau  des  marées  basses  et  quelquefois  descendues  sous  ce  niveau, 
mais  reposaient  sur  un  grand  massif  de  pierres  coulées  sous  l'eau.  Ici, 
l'enrochement  inférieur  a  disparu  et  la  jetée  est  fondée  directement  sur 
le  sol;  mais  si  le  sol  n'est  pas  complètement  égalisé,  comme  nous  le 
disions  dans  la  page  suivante  de  notre  rapport,  on  l'égalise  au  moyen  de 
petits  enrochements.  Il  faut  que  le  caisson  se  dépose  horizontalement,  et 
que  le  tassement  se  fasse  régulièrement.  Ce  n'est  donc  pas  un  véritable 
enrochement  de  fondation  qui  a  été  fait  là,  mais  une  régularisation  du 
fond. 

M.  LE  Président.  —  La  question  est  bien  comprise  maintenant. 

M.  Conrad.  —  Mais  la  phrase  n'est  pas  juste. 

M.  le  Président.  —  Nous  en  avons  fini  avec  la  question  de  raccès  des 
ports. 

M.  Dyce-Cay.  —  II  est  dit,  dans  le  rapport  relatif  à  Zeebrugge,  que  les 
jetées  d'Abcrdeen  ont  été  ruinées.  Ce  n'est  pas  tout  à  fait  exact.  Les  jetées 
Nord  et  Sud  sont  à  présent  en  bon  état  et,  moyennant  de  soigneuses  répa- 


478  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

rations  annuelles,  dureront  toujours.  Les  frais  de  réparation  ordinaire  ne 
sont  pas  excessifs  et  s'élèvent  à  peu  près  à  1/3  pour  100  par  an  des  frais 
d'établissement  de  la  jetée  Sud  ;  en  sus  il  y  a  eu  un  dégât  exceptionnel  à 
la  jetée  Sud  qui  s'est  produit  sur  27  mètres  de  longueur  dans  l'année  1883 
et  qui  a  été  réparé  moyennant  une  dépense  de  190  000  francs.  Cette  avarie 
est  arrivée  parce  que,  sur  ces  27  mètres,  il  n'y  avait  pas  de  gros  sacs  de 
béton  de  100  tonnes  revêtant  le  fond  an  pied  des  parements  extérieurs 
comme  sur  le  reste  de  la  jetée.  Les  lames  qui  se  brisent  sur  elle  projettent 
quelquefois  des  paquets  d'eau  jusqu'à  25  mètres  de  hauteur,  et  en  arri- 
vant perpendiculairement  au  parement  lui  font  subir  de  gios  chocs. 

Ixîs  blocs  de  l'infrastructure  étaient  de  10  à  24  tonnes,  mais,  en  raison  de 
la  force  des  vagues,  la  superstructure  a  été  formée  par  massifs  de  700  à 
i  500  tonnes  s'étendant  depuis  1  pied  au-dessus  de  la  basse  mer  de  morte- 
eau  jusqu'au  sommet.  Cet  arrangement,  combiné  avec  les  sacs  de  béton 
de  100  tonnes,  et  le  fait  que  le  trav«nil  était  solidement  fondé  ont  sauvé 
celte  jetée  d'une  destruction  totale. 

L'infrastructure  de  la  jetée  Nord  a  été  construite  par  sacs  de  béton 
de  50  tonnes  qui  ont  été  déposés  au  moyen  d'un  bateau  à  clapets.  Le 
système  que  j'ai  inauguré  avec  cet  ouvrage  a  été  employé  ensuite 
dans  plusieurs  ports  tels  que  Newhaven,  Sussex,  Sunderland  et  La 
Guayra  et  ces  travaux  se  comportent  tous  très  bien.  Tous  ces  môles  ne 
sont  pas  fondés  sur  des  bases  en  moellons  ou  des  pierres  perdues,  mais 
sur  le  sol  solide.  On  établit  ainsi  les  travaux  sûrement,  sans  avoir  à 
craindre  l'affaissement  des  enrochements  qui  ne  constituent  pas  une  base 
bien  ferme  pour  une  si  grande  charge.  On  a  dit  au  Havre  qu'on  avait 
peur  de  dégâts  dans  le  béton  immergé  frais  par  suite  de  l'action  des  sels 
de  l'eau  de  mer;  on  craignait  que  la  prise  ne  fût  pas  bonne.  Il  est  vrai 
que  le  béton  ne  sèche  pas  aussi  bien  que  dans  l'air;  mais  il  est  assez 
fort  pour  supporter  une  grande  charge  et  se  recouvre  d'herbes  marines. 
L'emploi  de  sacs  de  béton  est  très  recommandable  quand  il  s'agit  de 
revêtir  des  enrochements  ou  des  fondations;  les  sacs  valent  bien  mieux 
que  les  blocs  prismatiques  employés  au  Havre  où  il  y  a  des  blocs  de 
30  tonnes;  lorsqu'il  y  a  grosse  mer,  je  ne  sais  pas  s'ils  ne  se  soulèvent 
pas;  il  y  avait  un  bloc  prismatique  de  70  tonnes  à  Aberdeen  et  la  mer  Fa 
emporté  et  laissé  brisé  à  la  cdie.  Â  sa  place,  j'ai  mis  un  sac  de  50  tonnes 
et,  le  sac  prenant  la  forme  du  lit,  la  mer  ne  peut  plus  l'agiter. 

Cette  question  de  la  destruction  du  béton  par  les  sels  de  la  mer  est  bien 
connue  en  France;  on  doit  en  parler  avec  modestie  ici  parce  que  les  ingé- 
nieurs français,  à  commencer  par  Vicat,  ont  fait  tant  d'essais  qu'il  suffit 
de  prendre  connaissance  de  leurs  ouvrages  pour  être  fixé.  Celte  manière 
de  faire  du  béton  dans  des  sacs,  je  l'ai  retrouvée  dans  un  port  français  où 
elle  a  été  employée  en  1830  ou  1840.  On  s'en  servait  pour  border  des 
tranchées  qu'on  remplissait  ensuite  de  béton. 

M.  Nyssens-Hart.   —  Une  question  qui  n'entre  pas  directement  dans 


3-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  479 

Tobjet  de  la  discussion,  mais  dont  je  voudrais  dire  un  mot,  est  celle  de 
l'entrée  des  ports.  Il  y  a  entre  le  rapport  de  M.  Van  der  Schueren  et  celui 
que  j'ai  signé  avec  M.  Piens,  une  différence  d'une  lettre  qui  a  une  grande 
importance.  M.  Van  der  Schueren  dit  que  dans  son  système  les  ports  doivent 
être  ouverts^  dans  la  direction  des  vents  dominants  et  des  gros  temps» 
tandis  que  nous  disons  au'ils  doivent  être  couverts  dans  cette  direction. 
Cette  différence,  qui  typographiquement  n'est  que  d'une  lettre,  caractérise 
des  systèmes  tout  à  fait  opposés.  (Sourii^es.)  La  question  touche  directe- 
ment au  dispositif  de  l'entrée  des  ports.  A  cet  égard,  comme  il  y  a  ici  des 
ingénieurs  connaissant  toutes  les  mers  et  qui  ont  pu  apprécier  les  résultats 
obtenus  par  différents  dispositifs,  il  serait  intéressant  de  recueillir  quel- 
ques indications  pratiques  à  ce  sujet. 

En  Belgique,  il  y  deux  ports  voisins,  l'un  en  construction,  l'autre  en 
amélioration,  Zeebrugge  et  Ostende,  qui  sont  basés  sur  les  deux  principes 
ouvert  et  couvert.  L'expérience  sera  concluante,  mais  dès  maintenant  il 
serait  intéressant  d'entendre  les  indications  de  personnes  qui  ont  été  à 
môme  d'apprécier  l'utilité  ou  l'inutilité  d'une  couverture. 

M.  LE  Président.  —  La  question  est  évidemment  très  intéressante. 

M.  Conrad.  —  Tellement  qu'on  pourrait  instituer  à  son  propos  une  dis- 
cussion interminable.  (Sourires.)  Selon  moi,  un  port  doit  être  couvert. 
Mais  je  parle  du  port  où  les  bateaux  s'amarrent.  Il  faut  bien  différen- 
cier l'entrée  du  port  et  le  port  lui-même.  L'entrée  du  port  doit  être  ou- 
verte vers  la  mer;  mais  aussitôt  que  le  bateau  est  entré  dans  l'avant-port, 
il  doit  être  couvert.  Pour  préciser  ma  pensée,  je  vais  commencer  par 
dessiner  au  tableau  la  direction  du  flux  et  du  reflux. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Vous  parlez  de  la  mer  du  Nord. 

M.  Conrad.  —  Nous  parlons  tous  de  la  mer  du  Nord. 

M.  Nyssens-IIart.  —  Moi,  je  parle  de  toutes  les  mers  en  général  ;  c'est 
une  question  de  navigation. 

M.  Conrad.  —  Eh  bien,  parlons  de  tous  les  ports  courants.  Us  ont  une 
profondeur  de  10  à  15  mètres  II  faut  faire  d'abord  un  avant-port.  Si  on 
veut  avoir  une  profondeur  de  10  mètres  dans  le  port,  il  faut  que  la  jetée 
vienne  jusqu'à  une  profondeur  de  10  mètres  et  ainsi  de  suite.  Quand  on  a 
un  vent  d'Ouest  et  que  l'eau  n'est  pas  Iranquille,  il  faut  naturellement  une 
seconde  jetée  pour  que  l'eau  de  l'avant-port  soit  calme.  Puis  on  fait  un 
port.  C'est  là  que  se  trouvent  tous  les  aménagements,  gare,  bassins,  etc. 
Le  port  doit  naturellement  être  à  l'abri  des  ouragans,  mais  peu  importe 
que  l'avant-port  soit  aussi  à  l'abri;  ordinairement  il  n'est  pas  à  l'abri; 
mais  aussitôt  que  le  bateau  est  entré  dans  le  port,  il  doit  être  abrité.  Telle 
est  l'idée  que  j'ai  des  ports  de  mer. 

M.  Behnard.  —  Il  ne  s'agit  plus  maintenant  d'une  question  de  travaux, 
mais  de  l'entrée  des  navires.  Que  la  gare  intérieure  doive  être  abritée,  c'est 
évident.  Quant  au  port,  c'est  bien  dangereux  de  l'ouvrir  sur  un  fond 
meuble  ;  si  le  fond  est  rocheux,  il  n'y  a  pas  d'inconvénient.  Si  avec  un  sol 


480  PROCÈS-VERBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

mouvant,  vous  établissez  un  port  ouvert  dans  le  sens  des  vents  régnants, 
vous  réunissez  évidemment  les  plus  mauvaises  conditions. 

M.  Nyssens-Hart.  —  M.  Conrad  a  répondu,  si  j'ai  bien  compris  :  il  faut 
que  le  bateau,  quand  il  est  entré,  soit  à  l'abri,  que  les  opérations  de  char- 
gement et  déchargement  se  fassent  à  l'abri.  C'est  certain.  Mais  ma  question 
étail  celle-ci  :  l'ouvcrlurc  même,  l'entrée  vers  les  aménagements  intérieurs, 
doit-elle  être  largement  ouverte  ou  avoir  une  couverture  extérieure  contre 
la  direction  des  vents  régnants?  Ymuiden  est  un  port  couvert  à  certains 
égards;  mais  l'entrée  elle-même  est  ouverte  dans  la  direction  des  gros 
temps  ou  à  peu  prés. 

Comme  autre  exemple,  je  citerai  Bizerte  :  il  a  un  chenal  de  pénétration 
vers  l'intérieur;  il  y  avait  une  double  jetée  derrière  laquelle  les  navires 
avaient  déjà  un  certain  abri;  mais  cela  n'a  pas  paru  suffisant  puisqu'on 
fait  couvrir  l'entrée  par  une  digue  détachée  de  façon  que  les  navires  aient 
plus  de  sécurité.  La  question  se  pose  donc  :  est-ce  qu'une  couverture 
extérieure  ne  vient  pas  faciliter  l'entrée  des  navires  et  donner  une  sécurité 
complémentaire  au  port  même  déjà  abrité,  lorsque  l'entrée  de  l'abri  est, 
avec  l'entrée  du  chenal,  dans  la  direction  des  vents  dominants? 

M.  Conrad.  —  Je  comprends  maintenant  ce  que  M.  Nyssens-Hart  demande. 
Je  réponds  catégoriquement  que  l'entrée  du  port  ne  doit  pas  être  abritée. 
Quand  on  veut  abriter  un  port  selon  ce  système  on  fait  une  digue  dans  la 
mer  même  à  une  certaine  distance  de  l'entrée  du  port,  dans  une  direction 
perpendiculaire  à  l'axe  de  l'avant-port.  L'entrée  est  alors  abritée.  Eh  bien, 
je  dis  que  ce  ne  doit  pas  être  fait.  C'est  le  plus  mauvais  système  qu'on 
puisse  adopter  au  point  de  vue  des  manœuvres.  Le  navire  qui  veut  entrer 
doit  faire  un  grand  tour  et  changer  deux  fois  de  direction.  Pour  les  navires 
à  voiles  c'est  impossible  et  c'est  très  difficile  pour  les  navires  à  vapeur, 
surtout  quand  il  y  a  un  fort  courant.  Ce  système  est,  avec  celui  des  brise- 
lames,  le  plus  mauvais  qui  soit.  On  a  beaucoup  discuté  en  Hollande  sur 
cette  question;  c'est  pourquoi  j'ose  être  aussi  catégorique;  dans  de  gros 
volumes,  des  ingénieurs  hollandais  et  autres  ont  traité  ce  sujet;  tous 
sont  d'accord,  sauf  un  ou  deux,  pour  reconnaître  que  ce  système  est  le 
plus  mauvais  de  tous. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Alors  M.  Conrad  n'aurait  pas  admis  le  dispositif  de 
Bizerte  actuellement  poursuivi? 

M.  BouiLLKT.  —  A  Bizerte,  on  a  été  amené  à  adopter  le  projet  en  cours 
d'exécution  parce  que  l'axe  du  canal  intérieur  était  dans  la  direction  de 
l'entrée  extérieure  et  également  dans  la  direction  des  plus  grands  vents 
régnants  et,  d'autre  part,  parce  que  Tavant-port  était  trop  petit  eu  égard  à 
l'ouverture  de  la  passe  extérieure,  qui  avait  450  mètres  de  largeur  et 
n'était  distante  de  la  côte  que  de  800  mètres. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Par  conséquent,  le  fait  de  couvrir  cette  entrée  n'est 
pas  considéré  comme  constituant  un  obtacle  pour  la  navigation. 

M.  BouiLLET.  —  La  digue  extérieure  ou  brise-lames  a  été  adoptée  surtout 


3*  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  481 

pour  des  raisons  mililaircs  ;  car,  au  point  de  vue  de  la  navigation,  elle  sera 
plus  nuisible  qu'ulile.  Il  aurait  mieux  valu  se  contenter  de  prolonger 
la  jetée  du  Nord  de  la  quantité  nécessaire  pour  abriter  rentrée  contre  les 
vents  de  tempête. 

M.  Conrad.  —  Le  dessin  que  j'ai  fait  au  tableau  n'exagère  nullement  les 
inconvénients  du  port  ainsi  couvert;  ils  sont  considérables. 

M.  Bernard.  —  Il  semble  que  la  solution  la  plus  généralement  admise 
par  les  ingénieurs  de  tous  pays,  c'est  que  l'entrée  doit  être  à  une  certaine 
distance  du  port  proprement  dit;  le  tout,  c'est  de  donner  un  grand  épa- 
nouissement à  cette  entrée.  Autrefois,  on  faisait  des  jetées  parallèles;  on  a 
compris  que,  faites  en  entonnoir,  elles  ne  demandaient  pas  beaucoup  plus 
de  longueur,  et  l'étalc  immédiat  de  la  mer  suffit  pour  constituer  un  com- 
mencement d'abri. 

M.  BouiLLET.  —  A  Bizerte,  la  base  de  l'entonnoir  était  trop  petite  et  l'en- 
trée trop  large  pour  que  le  calme  pût  être  obtenu  dans  Tavant-port  par 
l'épanouissement  de  la  lame;  on  devait  forcément  être  conduite  modifier 
l'entrée. 

M.  VernonIIarcourt.  —  Il  y  a  plusieurs  sortes  d'entrées  ouvertes  :  il  y  a 
l'entrée  en  face  d'un  canal,  comme  à  Ymuiden  et  à  Zeebrugge  où  l'entrée 
a  lieu  du  côté  de  l'Est.  Mais  est-on  sûr  qu'il  n'y  aura  pas  d'atterrissemenls 
à  rinléricur  de  la  digue?  Peut-être  y  en  aura-t-il  à  Zeebrugge,  bien  que  la 
digue  soit  en  partie  à  claire-voie.  A  Ymuiden,  on  est  en  eau  profonde,  et  il 
y  a  moins  de  chances  d'avoir  de  ces  atterrissements.  Mais  dans  ce  cas,  il 
est  nécessaire  de  ne  pas  ouvrir  l'entrée,  car  si  l'entrée  est  grande  en  pro- 
portion de  la  largeur  entre  les  digues,  il  n'y  aura  pas  assez  de  tranquillité 
dans  l'avant-porl.  C'est  une  question  sur  laquelle  ingénieurs  et  navigateurs 
ne  sont  pas  d'accord  :  les  ingénieurs  préfèrent  les  entrées  rétrécies,  tandis 
que  les  navigateurs  les  aiment  grandes  et  ouvertes.  Les  deux  systèmes  pré- 
sentent, je  crois,  des  inconvénients.  Il  est  possible  qu'à  Ymuiden  on  ait 
fait  ce  qu'il  y  avait  de  mieux  à  faire  étant  données  les  conditions  locales,  et 
de  même  à  Zeebrugge,  quoiqu'on  n'ait  pas  résolu  le  problème  de  la 
même  façon.  D'autres  ingénieurs  l'ont  résolu  autrement  encore.  A 
Ymuiden,  l'entrée  est  ouverte  pour  le  canal,  mais  en  eau  profonde;  h 
Zeebrugge,  elle  est  couverte  pour  le  canal,  mais  ouverte  pour  les  atterris- 
sements. 

M.  LE  Président.  —  M.  Vernon-Harcourt  a  tiré  la  morale  de  l'affaire  :  c'est 
que  des  circonstances  locales  font  qu'il  est  impossible  de  résoudre  de  façon 
uniforme  un  problème  aussi  général  que  celui  de  savoir  si  l'entrée  d'un 
port  doit  être  couverte  ou  ouverte.  Nous  arrêterons  la  discussion  sur  ce 
point,  car  elle  pourrait  se  prolonger  plusieurs  jours.  (Assentiment.)  Je 
vous  propose  de  lever  la  séance  et  de  continuer  demain  l'examen  des  ques- 
tions à  l'ordre  du  jour. 

Je  vous  rappelle.  Messieurs,  que  demain  à  dix  heures  les  ingénieurs  du 
service  centrai  des  phares  seront  à  votre  disposition  pour  vous  montrer 

7,1 


482  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Texposilion  des  phares  et  balises  de  la  France.  La  réunion  aura  lieu  au 
Dépôt  des  phares,  43,  avenue  du  Trocadéro. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  quart. 


VISITE  DE  L'EXPOSITION 

DD 

SERVICE  DES   PHARES    ET   BALISES   DE  FRANCE 
Mercredi  1''  août. 


Le  mercredi  V'  aoûty  à  10  heures  du  matm,  les  membres  de  la  y  sec- 
tion du  Congrès^  auxquels  s'étaient  joints  divers  membres  des  autres 
sectionSy  se  sont  réunis  au  Dépôt  des  Phares.  Reçus  dans  la  salle  de  la 
Commission  des  Phares  par  M.  le  baron  Quinette  de  Rochemontj  ils  ont  été 
ensuite  introduits  dans  le  musée  du  Dépôt  des  Phares  transformé  en  salle 
d'exposition  et  réuni  par  une  passerelle  à  l'enceinte  du  Trocadéro. 

M.  V Ingénieur  en  chef  Ribière  et  M.  V Ingénieur  de  Joly  ont  donné  aux 
congressistes  des  explications  détaillées  sur  les  divers  appareils  exposés 
par  le  service  des  Phares  de  France  et  qui  se  trouvent  pour  la  plupart 
décrits  dans  le  rapport  présenté  au  Congrès  par  M.  Ribière. 

L  attention  des  visiteurs  s  est  principalement  portée  sur  les  appareils  des 
feux'éclairs  électriques  destinés  aux  phares  de  Créac'h  d'Ouessani  et  de 
Planier,  sur  divers  appareils  de  feux-éclairs  permanents  avec  becs  à  mèche 
croûtée  et  système  de  rotation  électrique,^  sur  les  nouveaux  brûleurs  à 
incandescence  par  la  vapeur  de  pétrole  comprimée^  sur  le  modèle  du  feu 
flottant  «  Snouw  »  muni  d'une  optique  pendulaire  insensible  au  roulis. 

La  visite  s'est  terminée  par  l'examen  des  deux  grands  appareils  de  feux- 
éclairs  destinés  aux  phares  de  l'île  Viei^ge  et  du  mont  Saint-Clair  [Cette)  et 
installés  à  l'intérieur  de  leurs  lanternes  respectives  dans  les  jardins  du 
Trocadéro. 

A  la  fin  de  cette  intéressante  séance^  M.  le  professeur  Kummer y  Oberbau- 
director  au  Ministère  des  travaux  publics  de  Prusse  et  délégué  du  Gouver- 
nement impérial  allemand ^  s'est  fait  l'interprète  des  visiteurs  pour  remer- 
cier M.  le  baron  Quinette  de  Rochemont^  sous  la  direction  éclairée  duquel 
le  service  des  Phares  de  France  ne  saurait  manquer  de  conserver  la  place 


3-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  485 

que  les  admirables  travaux  de  Fresnel  et  de  Bourdelles  lui  ont  assurée  au 
premier  rang  des  nations. 

M.  E.  Gadea^  délégué  du  Gouvernement  espagnol^  s'est  associé  aux 
paroles  de  M.  Kummer.  Il  a  ajouté  que  l'Espagne  allait  procéder  à  une 
transformation  complète  de  Véclairage  de  ses  côtes  en  s'inspirant  des  idées 
de  M.  Bourdelles  et  des  améliorations  récentes  ducs  aux  ingénieurs  fran- 
çais. 

M.  le  baron  Quinette  de  Rochemont  a  remercié  MM.  Kummer  et  Gadea 
de  leurs  paroles  sympathiques,  en  exprimant  le  regret  de  n'avoir  pu  faire 
coïncider  avec  le  VIP  Congrès  international  de  navigation  V inauguration 
du  buste  de  M,  Bourdelles  que  le  gouvernement  de  la  République  française 
a  décidé  d'ériger  à  la  mémoire  du  regretté  directeur  des  Phares  au  lieu 
même  de  ses  travaux,  à  côté  de  ceux  de  Fresnel  et  de  Léonce  Reynaud. 


TROISIÈME  SÉANCE 
Mercredi  l^  août. 


Présidence  de  M.  Quinette  de  Rochemont. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  quart. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Vemon-Harcourl. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  Messieurs,  une  longue  discussion  s*est  enga- 
gée hier  sur  la  question  de  l'entrée  des  ports  :  d'après  les  uns,  elle  devait 
être  couverte,  et  d'après  les  autres,  ouverte.  Cela  dépend.  Le  port  de  Zee- 
brugge  est  abrité  vers  TEst,  sinon  la  digue  à  claire-voie  ne  serait  pas  pos- 
sible. 11  y  a  aussi  plusieurs  formes  de  digues.  Quand  on  est  en  présence 
d'une  baie,  comme  à  Plymouth,  on  se  borne  à  faire  une  digue  presque 
parallèle  à  la  côte  et  le  port  est  ouvert  aux  deux  extrémités.  Mais  il  y  a  des 
cas  plus  compliqués  :  la  baie  peut  être  très  grande,  comme  à  Cherbourg.il 
y  a  là  une  digue  énorme,  qui  abrite  un  port  militaire  et  un  port  de  com- 
merce. On  a  rétréci  cependant  un  peu  Touverture.  Tout  dépend  de  la  ligne 
des  côtes.  On  ne  peut  établir  de  principes  sur  le  tracé  des  digues  que  si  l'on 
connaît  toutes  les  conditions  que  présentent  les  côtes  et  la  direction  des 
vents,  depuis  la  mousson  jusqu'à  nos  vents  d'Ouest. 

Je  dessinerai  au  tableau  une  autre  disposition  des  lieux  qui  est  celle  de 
Colombo  :  elle  présente  une  sorte  de  baie  exposée  au  Sud-Ouest.  Dans 
l'espèce,  le  port  de  commerce  était  à  l'intérieur  de  la  baie.  On  a  alors  fait 


4S4  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTION'^. 

des  digues  suivant  le  tracé  que  j'indique.  C'est  une  question  à  débattre  de 
savoir  s'il  est  préférable  d'avoir  deux  entrées  ou  de  n'en  avoir  qu'une 
seule.  On  se  défendait  là  de  la  mousson  du  Sud-Ouest.  Il  y  avait  de  petites 
vagues  dans  la  baie  avec  la  mousson  du  Nor«l-Est,  ce  n'était  rien  pour  les 
vaisseaux  ancrés  dans  la  rade,  mais  c'était  très  mauvais  pour  les  bateaux 
à  quai,  et  on  construit  des  digues  pour  les  abriter.  Dans  ce  cas,  on  se 
demande  s'il  ne  doit  pas  y  avoir  deux  entrées,  comme  à  Douvres  et  autres 
ports,  qui  ne  sont  pas  orientés  de  la  même  façon,  ce  qui  permet  de  choisir 
l'entrée  la  meilleure  suivant  le  moment. 

Il  y  a  une  autre  question,  celle  non  plus  de  l'emplacement,  mais  de  la 
lorme  de  la  digue.  Cette  forme  dépend  surtout  de  la  profondeur  ;  oti  ne 
peut  pas  avoir  un  mur  vertical,  si  la  profondeur  est  trop  grande,  et  on  ne 
peut  pas  toujours  faire  une  digue  à  pierres  perdues,  comme  à  Plymouth  ; 
il  faut  que  les  carrières  soient  assez  près  de  la  mer.  Tout  dépend  donc 
encore  des  circonstances  locales.  On  a  parfois  l'embarras  du  choix  : 
on  peut  avoir  des  blocs  comme  à  Bilbao  et  à  Zeebrugge,  ou  des  pierres 
perdues,  ou  les  deux  à  ]a  fois,  ou  enfin,  comme  à  Douvres,  des  murs  ver- 
ticaux. Il  faut  cependant  choisir,  j'ai  donc  pensé  qu'il  serait  bon  d'abord 
de  préciser  un  peu  ol  de  discuter  séparément  sur  la  forme  des  ports,  puis 
sur  la  forme  des  digues  et  la  façon  de  les  construire:  fera-t-on  des  digues 
en  pierres  perdues,  ou  un  soubassement  avec  un  mur  vertical  en  dessus? 
fera-t-on  comme  à  Douvres  et  à  Péterhead  ?  Ce  sont  des  questions  qui  inté- 
ressent au  premier  chef  les  ingénieurs. 

M.  LE  PnÉsiDE.NT.  —  Efl'eclivement.  La  question  à  discuter  aujourd'hui 
porte  sur  la  forme  à  donner  aux  digues,  puisque  nous  avons  parlé  hier  des 
entrées  et  des  avant-ports.  Il  avait  été  admis,  de  façon  en  quelque  sorte 
unanime,  que  cela  dépendait  des  circonstances  locales  et  qu'il  était 
très  difficile  de  savoir  si  une  entrée  devait  être  ouverte  ou  couverte. 
Nous  allons  donc  discuter  les  diverses  dispositions  à  adopter  pour  les 
digues. 

M.  Nyssens-Hart.  —  La  question  de  la  section  transversale  des  digues, 
qui  vient  d'être  soulevée  par  M.  Vernon-Harcourt,  a  une  importance  très 
grande  et  me  parait  avoir,  dans  ces  derniers  temps,  donné  lieu  à  des  solu- 
tions qu'il  est  intéressant  d'analyser. 

Lorsqu'il  s'est  agi  d'un  simple  abri,  on  a  commencé  par  constituer  un 
rocher  artificiel.  Les  rochers  naturels  existant  en  mer  prouvent  bien  que 
les  matériaux  pierreux  assez  agglomérés  et  compacts  peuvent  résister  à 
l'assaut  de  la  mer.  On  a  ensuite  constitué  artificiellement  des  digues  en 
prenant  aux  rochers  voisins  leurs  éléments  constitutifs  et  en  les  déposant 
dans  la  mer,  les  éléments  les  plus  petits  au  fond  et  les  plus  gros  au- 
dessus  pour  résister  aux  vagues.  Mais  souvent  on  a  surmonté  les  enro- 
chements ainsi  constitués  d'une  partie  verlicale,  d'un  corps  de  jetée,  et 
jusque  dans  ces  derniers  temps  on  a  arasé  les  enrochements  inférieurs 
vers  la  cote  des  basses  mers  ou  à  une  cote  se  rapprochant  de  celle-là. 


5-  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  485 

de  façon  à  pouvoir  construire  plus  aisément,  à  sujétion  de  marée  toujours, 
la  digue  supérieure  et  le  parapet. 

Les  accidents  arrivés  à  ces  digues  sont  généralement  les  mêmes  :  la  digue 
de  Socoa,  qui  protège  le  port  de  Sainl-Jean-de-Luz,  est  un  des  exemples  les 
plus  intéressants  que  j'aie  trouvés  dans  les  études  que  j'ai  élé  amené  à  faire 
sur  la  question.  Régulièrement,  on  voit  que  la  partie  supérieure,  bien  con- 
struite, présente  des  affouillements  au  niveau  de  la  fondation:  j'ai  pu 
constater  que  des  parties  entières  de  mur  se  trouvaient  momentanément 
déchaussées,  exigeant  ainsi  un  entrelien  continu  et  souvent  très  coûteux.  La 
pensée  rappelée  par  M.  Vernon-Harcourt  est  déjà  ancienne,  car  elle  remonte 
à  Brérnonlier  à  l'occasion  de  la  digue  de  Socoa,  et  cette  indication  est  rap- 
pelée dans  un  grand  ouvrage  de  M.  l'Ingénieur  Daguenet  sur  les  ports  de 
mer.  Il  a  rappelé  que  Brémontier  avait  émis  de  façon  persistante  l'opinion 
qu'on  pouvait  fonder  à  une  certaine  profondeur  sous  les  marées  basses, 
de  façon  que  le  pied  de  Fappui  solide  de  la  superstructure  compacte  soit 
à  l'abri  des  lames  et  du  ressac,  autant  qu'il  est  possible.  Les  modes  de 
construction  en  vigueur  au  siècle  passé  n'ont  pas  permis  a  Brérnonlier  de 
réaliser  son  idée;  mais  dans  ces  derniers  temps  on  est  arrivé  à  adopter 
ce  système,  dans  des  conditions  que  l'expérience  démontre  être  satisfai- 
santes. 

La  première  expérience  complète,  à  cet  égard,  est  celle  de  Bilbao  ;  le 
port  de  Bilbao  est  voisin  deSocoa  et  disposé  à  peu  près  avec  la  même  orien- 
tation. Si  mes  souvenirs  sont  exacts,  Bilbao  est  orienté  vers  le  Nord-Nord- 
Ouest.  Tous  deux  sont  au  fond  du  golfe  de  Gascogne  et  exposés  aux  mers  de 
fond  des  plus  dangereuses,  même  avec  un  vent  superficiel.  Socoa  a  cet 
avantage  qu'au  large  il  y  a  un  fond  de  12  à  15  mètres  qui  peut  constituer 
une  protection  relative  contre  les  lames  de  fond.  C'est  ce  qui  peut  expli- 
quer, comme  l'a  fait  remarquer  M.  de  Churruca  dans  un  de  ses  rapports 
annuels,  que  la  digue  primitive  de  Bilbao,  conçue  avec  des  dimensions 
plus  fortes  que  celle  de  Socoa  mais  avec  un  mode  de  fondation  sem- 
blable, n'a  pas  résisté  aux  efforts  de  la  tempête  qui  ont  laissé  intacte  la 
digue  de  Socoa. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  a  abandonné  entièrement  à  Bilbao  la  fondation  au 
niveau  des  basses  mers  et  on  est  allé  fonder  des  éléments  assez  résistants 
à  un  niveau  assez  bas  pour  qu'on  puisse  les  croire  à  l'abri  de  l'action 
des  lames.  Quatre  années  déjà  ont  passé  sur  cet»«  expérience;  on  peut 
donc  dire  que  les  tempêtes  survenues  depuis  lors  ont  mis  ces  ouvrages  à 
l'épreuve  dans  des  conditions  définitives,  puisque,  dans  les  années  précé- 
dentes, régulièrement  la  tempête  ordinaire  suffisait  à  démolir  Touvrage 
exécuté  pendant  l'été,  comme  l'a  dit  M.  de  Churruca. 

C'est  ce  système  qui  a  été  mis  en  application  à  Zeebrugge.  M.Piens  et 
moi,  nous  avons  indiqué  dans  notre  rapport  la  façon  dont  le  travail  s'exé- 
cute; le  rapport  de  M.  Quinette  de  Rochemont  nous  a  appris  qu'à  Bizerte 
on  faisait  une  5"^  application  du  système.  Il  semble  donc  que  le  procédé  qui 


486  PROCÊS-VERBAIIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

consiste  à  fonder  bien  à  Tabri  de  l'action  des  lames  ait  trouvé  une  con- 
sécration définitive,  puisque  les  moyens  d'exécution  sont  arrivés  à  réaliser 
ce  que  les  ingénieurs  demandaient.  Dans  ma  pensée,  il  est  toujours  pos- 
sible de  substituer  le  béton  à  l'élément  pierreux  ;  le  bélon  est  à  la  dispo- 
sition de  tous,  tandis  que,  comme  le  disait  M.  Yernon-Harcourt,  les  maté- 
riaux pierreux  ne  sont  pratiquement  utilisables  que  quand  on  les  a  en 
abondance  à  proximité.  Au  point  de  vue  économique,  les  jetées  de  ce  genre 
ne  sont  pas  si  coûteuses  qu'on  pourrait  le  croire  ;  M.  Yernon-Harcourt  a 
rappelé  dans  son  rapport  le  prix  des  jetées  de  Douvres  et  de  quelques 
autres  jetées  anglaises  ;  eh  bien,  la  jetée  de  Zeebrugge,  dans  sa  partie 
épaisse  qui  aura  9  mètres  de  profondeur  sous  marée  basse  avec  un  para- 
pet et  un  corps  de  jetée  s'élevant  jusqu'à  la  cote  +  13  m.  50,  c'est-à-dire 
le  tout  faisant  2'2  m.  50  de  hauteur  avec  une  épaisseur  proportionnelle,  ne 
coûte  que  6000  francs  le  mètre  courant. 

M.  Dyce  Cay.  —  Mais  le  travail  n'est  pas  fini. 

M.  Nyssens-hart.  —  Non,  mais  le  marché  est  conclu.  Cela  fait  30  francs 
le  mètre,  c'est-à-dire  un  prix  assez  bas.  Les  travaux  sont  en  cours,  mais  le 
marché  a  été  jusqu'à  présent  tenu.  Le  prix  d'un  ouvrage  est  ce  que  paie 
celui  qui  l'a  commandé.  Or  c'est  ce  que  nous  payons.  Dans  ces  conditions, 
à  supposer  qu'il  faille  même  faire  une  concession  au  scepticisme  de  l'ho- 
norable M.  Dyce  Cay,  il  y  a  une  sensible  différence  entre  les  prix  prévus  et 
payés  à  Zcebrugge  et  ceux  prévus  ailleurs.  Car  enfin,  à  Douvres,  les  tra- 
vaux ne  sont  pas  finis  non  plus,  et  ils  sont  comptés  au  delà  du  double. 
Les  prix  de  départ  varient  du  simple  au  double;  vous  voyez  qu'il  reste 
une  large  marge  entre  les  prix  pour  l'aléa  possible  d'exécution.  En  tout 
cas,  au  prochain  Congrès,  nous  espérons  vous  apporter  la  confirmation  de 
ce  que  nous  annonçons.  Le  dernier  Congrès  ayant  eu  lieu  il  y  a  deux  ans, 
les  travaux  ne  pouvaient  être  achevés  dans  ce  délai,  et  les  renseignements 
donnés  aujourd'hui  sont  un  peu  la  répétition  de  ceux  que  nous  avons 
donnés,  il  y  a  deux  ans.  Pour  le  moment,  les  travaux  en  cours  réalisent 
toutes  les  prévisions. 

M.  Dyce  Cay.  —  Cette  manière  de  bâtir  par  caissons  m'a  été  soumise, 
il  y  a  trente  ans;  je  l'ai  repoussée  parce  que  j'ai  pensé  que  la  mer  était 
trop  houleuse  pour  permelire  l'accostage  de  ces  caissons  dans  de  bonnes 
conditions  à  l'extrémité  d'un  môle  solide.  Si  j'ai  interrompu  tout  à  l'heure 
pour  dire  que  les  travaux  n'étaient  pas  finis,  c'est  que,  quand  la  mer  sera 
forte,  vous  éprouverez  de  grandes  difficultés  à  poser  convenablement  les 
blocs.  Je  sais  bien  qu'on  a  parlé  de  couteaux  qui  coupent  le  sol  et  contri- 
buent à  fixer  le  bloc.  A  Bilbao,  on  a  la  couverture  que  forme  l'ancien 
môle;  il  y  a  des  blocs  pour  protéger  ces  caissons.  Peut-être  à  Zeebrugge 
aura-ton  une  mer  calme  par  vents  d'Est;  en  d'autres  points,  il  serait  bien 
diflicilo  do  los  placer. 

M.  CoisLAU.  —  La  première  condition  pour  placer  ces  blocs,  c'est  qu'il 
fasse  beau  temps;  on  peut  attendre  le  beau  temps,  quand  il  s'agit  de  poser 


3-  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  487 

des  blocs  qui  représentent  25  mètres  de  digue.  Avec  deux  jours  de  calme 
par  mois,  on  fait  50  mètres  de  jetée  en  un  mois. 

M.  LE  Président.  —  Avez- vous  déjà  posé  quelques  caissons? 

M.  CoïSEAU.  —  Nous  en  avons  déjà  posé  quatre  et  sans  difficulté.  Il  n'y 
a  que  vingt  minutes  d'étalé;  comme  nous  les  mettons  en  travers  du  cou- 
rant, il  faut  donc  savoir  profiter  de  ces  vingt  minutes  pour  l'écliouagc. 
On  part  généralement  à  marée  haute,  pour  ne  pas  échouer  en  route,  car 
il  faut  sortir  les  blocs  du  port.  Ces  blocs  ont  8  mètres  de  tirant  d'oau  : 
en  ce  moment  le  port  de  Zeebrugge  laisse  sortir  des  navires  calant  8  mètres. 
L'étalé  de  courant  se  présente  une  heure  et  demie  ou  deux  heures  apiès 
l'étalé  de  marée  haute.  Il  faut  une  heure  pour  faire  800  mètres;  mais  on 
n'a  pas  intérêt  à  amener  le  bloc  trop  vite  parce  qu'il  faut  le  mettre  en 
place  à  l'étalé  qui  ne  dure  que  vingt  minutes. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  Je  croyais  avoir  entendu  qu'il  fallait  trois  jours 
pour  mettre  un  bloc  en  sécurité.  Les  ingénieurs  qui  ont  eu  afiaire  à  la 
mer  savent  qu'il  y  fait  beau  un  jour,  et  que  le  lendemain  il  fait  de  l'orage; 
il  fait  beau  quelquefois  pendant  plusieurs  jours  de  suite,  mais  c'est 
l'exception. 

Une  autre  question  est  celle  du  pied  du  bloc.  Il  me  semble  que  vous 
avez  à  peine  assez  de  pierres  au  pied.  N'y  a-t-il  pas  de  danger  qu'elles 
soient  enlevées?  Pensez-vous  avoir  assez  de  garantie  contre  les  affouille- 
ments  avec  une  assise  aussi  petite? 

M.  CoisEAu.  —  Au  point  de  vue  des  trois  jours,  je  réponds  :  la  plus 
grande  difficulté,  c'est  de  mettre  le  bloc  en  place;  il  est  assez  fort  par 
lui-même  pour  résister  aux  tempêtes;  mais  il  y  a  certaines  mesures  à 
pi^ndre  pour  le  maintenir  dans  son  état  naturel,  au  cas  où  on  ne  pourrait 
pas  le  remplir  immédiatement.  II  peut  par  lui-môme  résister  à  toutes  les 
attaques  de  la  mer,  en  sorte  qu'on  peut  attendre  trois,  six,  dix  jours  s'il 
le  faut.  La  question  est  de  le  mettre  en  place.  Quant  au  fond,  il  ne  se 
compose  pas  de  sable,  comme  vous  pourriez  le  croire,  comme  on  l'a  dit 
souvent.  Il  n'y  a  pas  de  sable.  Même  les  parois,  dans  le  chenal,  se  tiennent 
à  pic  avec  10  mètres  de  hauteur.  Le  fond  qui  forme  la  base  du  mur  est 
du  sable  argileux.  Nous  sommes  à  500  mètres  en  mer  et  nous  n'avons 
pas  encore  eu  le  moindre  afTouillement.  Il  est  prévu  une  berge  de 
15  mètres  de  largeur  d'enrochements,  qui  doivent  être  maintenus  de 
façon  que  le  pied  ne  soit  jamais  à  découvert.  De  plus,  les  caissons  ont 
des  couteaux  de  50  centimètres  qui  pénètrent  dans  le  sol,  de  sorte  qu'il 
n'est  pas  facile  à  la  mer  de  passer  dessous  et  de  l'enlever.  Nous  avons  eu 
de  gros  temps,  et  le  chenal  que  nous  avons  dragué  s'est  maintenu  abso- 
lument ferme. 

M.  DE  Churruca.  —  A  Bilbao,  nous  travaillons  depuis  les  derniers  jours 
d'avril  jusqu'à  la  moitié  de  septembre.  On  pose  dans  une  campagne  de 
25  à  30  caissons,  de  13  mètres  de  longueur,  7  mètres  de  largeur  et  7  mètres 
de  hauteur  qu'on  met  transversalement  à  la  longueur  de  la  digue.  Cela  fait 


488  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

de  175  à  210  mètres,  mais  avec  les  inlervallcs  de  0  m.  30  de  largeur 
moyenne  qui  restent  entre  les  caissons,  el  qu'on  ne  remplit  qu'après  que 
les  tassements  sont  tout  à  fait  achevés,  on  obtient  annuellement  à  peu  pris 
180  à  220  mètres  de  longueur  de  digue.  Nous  avons  commencé  les  travaux 
en  1895  et  nous  avons  à  présent  1100  mètres  de  digue  construits.  Il  est  du 
plus  grand  intérêt  que  la  superstructure,  qui  s'élève  sur  chaque  caisson, 
soit  absolument  indépendante  de  l'anlérjeure  et  de  la  postérieure,  parce 
que,  comme  les  caissons  sont  placés  sur  des  enrochements,  et  que  ceux-ci 
reposent  sur  un  fond  assez  tendre,  chaque  tronçon  tasse  de  40  à  80  centi- 
mètres dans  la  première  année,  en  vertu  de  son  poids,  de  celui  du  Titan, 
qui  est  de  500  tonnes,  et  de  l'action  des  vagues  de  tempête;  il  faut  que 
ces  tassements  s'accomplissent  en  toute  liberté.  L'année  suivante,  on 
n'observe  presque  pas  de  tassements,  et  on  pourrait  remplir  les  vides; 
mais  pour  plus  de  sécurité  on  ne  les  remplit  qu'après  deux  années,  et 
ensuite  seulement  on  fait  le  parapet. 

Les  grandes  avaries  de  la  digue  Nord  de  l'embouchure  de  la  Tyne 
peuvent  être  attribuées  à  la  difficulté  qu'a  eue  la  superstructure  à  suivre 
les  tassements  de  l'infrastructure;  depuis  sa  fondation,  à  27  pieds  au- 
dessous  de  la  basse  mer,  jusqu'à  cette  dernière,  la  jetée  était  composée  de 
blocs  posés  à  sec  ;  la  partie  supérieure  à  la  basse  mer  était  maçonnée  au 
mortier  et  formait  un  monolithe;  celui-ci  n'a  pas  pu  suivre  les  tassements 
de  la  partie  inférieure,  et  est  resté  en  porte  à  faux  comme  une  espèce  de 
poutre  appuyée  de  loin  en  loin,  sur  la  partie  inférieure;  le  ressac  a  pu 
faire  facilement  des  brèches  dans  cette  dernière  parce  que  sa  structure 
ne  reçoit  pas,  sur  une  grande  partie  de  sa  longueur,  le  poids  de  la  partie 
supérieure.  A  mon  avis,  les  digues  qui  sont  fondées  sur  des  enrochements 
ou  directement  sur  un  terrain  compressible  doivent  être  formées  au 
moyen  de  tronçons  indépendants  les  uns  des  autres,  si  elles  sont  exposées 
h  une  mer  violente. 

M.  DE  CoRDEMOY.  —  Ou  a  dit  que  les  grandes  digues  se  faisaient,  comme 
à  Bilbao,  au  niveau  des  basses  mers.  C'est  vrai  généralement  en  France; 
mais  en  Angleterre  et  dans  des  colonies  anglaises  que  M.  Yernon-Harcourt 
connaît  bien,  on  a  toujours  soin,  quand  on  emploie  de  gros  blocs  de  béton, 
de  fonder  à  une  certaine  profondeur,  6  mètres  et  même  plus.  On  a  ainsi 
posé  à  La  Réunion  de  gros  blocs  variant  entre  60  et  120  tonnes  dans  une 
mer  épouvantable,  sur  du  sable  bien  plus  mauvais  que  celui  auquel  a 
affaire  M.  Coiseau,  tellement  mauvais  que  ce  sable  se  mouvait  à  mesure 
qu'on  posait  les  blocs,  ce  qui  se  faisait  avec  un  gros  Titan.  Du  jour  au 
lendemain  on  ne  trouvait  plus  la  même  profondeur.  Ces  gros  blocs  n'ont 
jamais  bougé  et  il  n'y  a  pas  eu  le  moindre  affouillement.  Mais  il  s'est 
produit  un  phénomène  bien  plus  grave  à  l'extrémité  de  la  jetée  Ouest  : 
elle  a  été  mangée  par  le  passage  du  sable  sur  une  profondeur  de 
30  mètres. 

Une  voix.  —  C'était  du  gros  sable? 


3*  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  489 

M.  DE  CoRDEMOT.  —  Noii,  mais  il  était  très  mangeur,  puisqu'il  a  absorbé 
30  mètres  de  béton  en  quelques  années. 

Ces  blocs  avaient  été  faits  par  M.  Lavalley;  eh  bien,  ils  ont  été  posés 
sur  du  sable,  sans  aucune  adjonction  de  matériaux  quelconques,  et 
jamais  ils  n'ont  bougé.  La  jetée  de  l'Est  est  aussi  neuve  qu'au  premier 
jour. 

M.  Bernard.  —  On  devait  prévoir  que  le  pied  serait  mangé  et  préparer 
chaque  année  un  certain  nombre  de  blocs  pour  regarnir. 

M.  DE  CoRDEMOY.  —  Nou,  ccla  u'a  pas  été  nécessaire. 

M.  Nyssens-Hart.  — Je  remercie  M.  de  Cordemoy  de  compléter  ce  que  j'ai 
dit;  j'étais  très  préoccupé  d'écourler  mes  observations,  suivant  l'obser- 
vation préalable  de  M.  le  président  et  je  n'ai  pas  énuméré  tout  ce  que 
contient  notre  rapport:  nous  y  mentionnons  parfaitement  les  jetées  fon- 
dées en  dessous  des  basses  mers.  Ce  type  appartient  plus  spécialement 
aux  sytèmes  anglais  :  mais  les  éléments  qui  constituent  ces  jetées  sont  rela- 
tivement petits,  et  il  en  est  résulté  que  bien  qu'elles  aient  été  fondées 
directement  avec  des  blocs  arrimés,  les  accidents  n'ont  pas  manqué  de  se 
produire.  11  est  presque  impossible  d'arrimer  les  blocs,  soit  horizonta- 
lement, soit  d'une  façon  inclinée.  Or  le  type  nouveau  de  jetées  réunit  ces 
éléments  en  un  bloc  assez  compact  pour  résister  aux  grands  efforts  de 
la  mer.  Il  n'y  a  donc  pas,  je  tenais  à  le  faire  remarquer,  contradiction 
entre  ce  que  j'ai  exposé  et  ce  qu'a  dit  M.  de  Cordemoy. 

M.  DE  Cordemoy.  —  Ce  type  à  grands  blocs  est  très  peu  applicable  et  il 
ne  faudrait  pas  le  donner  comme  modèle.  Il  a  été  possible  à  Zeebruggc 
parce  que  vous  aviez  un  sol  bien  disposé  pour  le  travail. 

M.  Nyssens-IIart.  —  Bilbao,  Bizerte,  Zeebrugge,  voilà  des  ports  dans  des 
mers  bien  différentes. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  M.  Nyssens-Hart  a  dit  que,  dans  les  mers 
anglaises,  on  employait  des  blocs  plus  petits  ;  c'est  vrai;  mais  ils  n'ont  pas 
été  abîmés  par  la  mer.  C'est  vrai  encore  qu'il  y  a  eu  des  accidents,  mais 
il  s'agit  d'ouvrages  faits  il  y  a  cinquante  ans,  et  alors  on  n'avait  pas 
autant  d'expérience  qu'aujourd'hui  sur  la  façon  de  faire  les  digues.  On  n'a 
pas  changé  de  système,  mais  on  a  commencé  plus  bas.  Il  y  a  d'ailleurs 
d'autres  ports  qui  ont  bien  résisté,  celui  de  Colombo  par  exemple.  A 
Madras,  je  le  sais,  le  succès  n'a  pas  été  complet,  mais  c'est  la  faute  de 
l'ingénieur  qui  a  mis  la  même  épaisseur  là  où  la  digue  était  le  plus 
exposée  qu'auprès  de  la  côte.  C'est  une  méprise  personnelle,  et  il  ne  faut 
pas  en  conclure  qu'on  ne  devra  jamais  construire  de  digue  de  cette  sorte. 
Je  n'ai  jamais  entendu  dire  qu'à  Colombo,  il  y  ait  eu  des  mécomptes,  et 
pas  davantage  à  Peterhead.  En  somme,  on  fait  simplement  avec  des  blocs 
assez  gros  ce  qu'on  faisait  autrefois  avec  des  blocs  moins  gros  :  au  lieu  de 
poser  des  blocs  inclinés  en  escaliers,  on  les  a  placés  obliquement.  J'aime 
peu  le  premier  système  appliqué  sur  pierres  perdues,  parce  qu'il  se  pro- 
duit des  tassements  d'inégale  hauteur. 


490  PROCÈS-YERBAlîX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  suis  d'accord  avec  M.  Nyssens-Hart  pour  préférer  les  grands  blocs; 
j'aimerais  mieux  les  blocs  de  Zcebrugge  que  ceux  de  Colombo,  mais  il 
n'est  pas  toujours  facile  de  les  poser;  à  Zeebrugge,  on  est  dans  des  condi- 
tions particulièrement  favorables  :  on  a  fait  les  blocs  dans  le  canal  mari- 
time qui  sert  à  les  transporter  sans  difficulté.  11  est  rare  de  rencontrer  un 
aussi  heureux  concours  de  circonstances.  Il  faut  aussi  que  le  prix  de 
revient  des  gros  blocs  ne  soit  pas  trop  élevé. 

M.  CoisEAU.  —  M.  Vcrnon-Harcourt  a  eu  connaissance  de  l'accident 
arrivé  à  la  digue  Nord  de  la  Tyne.  Le  Congrès  serait  heureux  de  connaître 
les  raisons  qui  ont  amené  cet  accident. 

M.  Dyce  Cay.  —  L'accident  est  arrivé  parce  que  le  sol  était  mou;  ce  ne 
sont  pas  les  fondations  qui  étaient  mauvaises,  mais  le  sol  lui-môme.  Une 
partie  de  la  superstructure  de  la  digue  une  fois  terminée,  il  s'est  produit 
des  fissures  par  suite  de  l'affaissement  de  l'ouvrage  dans  le  sol.  Des  tra- 
vaux ont  été  entrepris  pour  traverser  cette  couche  mouvante  et  fonder  sur 
un  sol  ferme. 

«Fai  donné  des  renseignements  hier  sur  des  fondations  établies  sur  un 
sol  composé  de  pierres  et  d'argile,  c'est-à-dire  ferme.  Quant  au  sol 
sableux,  je  ne  puis  pas  en  parler  par  expérience,  en  ce  qui  concerne  les 
fondations-digues,  car  je  l'ai  toujours  dragué. 

M.  CoisEAU.  —  Le  sol  n'était  pas  solide.  Mais  si  la  digue  avait  été  établie 
avec  des  blocs  de  plus  de  50  mètres  cubes,  il  y  aurait  eu  des  chances 
pour  que  la  digue  tint  bon.  Les  petits  éléments  sont  la  première  cause  de 
la  destruction  de  cette  digue. 

M.  Bernard.  —  Il  ne  faut  pas  conclure  uniquement  de  la  grosseur  des 
matériaux  employés  qu'on  aura  ou  non  des  fissures  ou  des  désagrégations 
dans  une  digue.  Je  puis  citer  à  ce  sujet  les  travaux  de  Cherbourg  faits  à 
5  mètres  sous  basse  mer  avec  des  marées  de  7  m.  20  d'amplitude.  Ils  ont 
été  faits  très  rapidement  :  on  a  exécuté  18000  mètres  cubes  de  digues 
exposées  aux  plus  gros  temps.  Pour  cela,  on  a  fondé  sur  des  blocs  naturels, 
mais  on  a  placé  au-dessus  de  gros  blocs  artificiels  de  50  mètres  cubes  à 
un  niveau  convenable,  môme  après  tassement.  On  se  trouve  ainsi  avoir 
fondé  au-dessous  de  basse  mer  dans  des  conditions  excellentes  pour  la 
conservalion  de  l'ouvrage.  Mais  nous  avons  toujours  compté  sur  le  tasse- 
ment, qui  est  une  condition  essentielle  de  ce  genre  de  travail  ;  à  mesure 
que  la  profondeur  augmentait,  le  tassement  était  plus  fort  et  on  a  dû 
dans  une  certaine  mesure  en  tenir  compte;  on  a  eu  néanmoins  un 
ouvrage  continu,  comme  s'il  n'y  avait  pas  eu  de  tassement.  Mais  il  était 
impossible  d'empôcher  le  tassement  avec  une  pareille  muraille  :  on  a 
été  à  9  mètres  au-dessous  de  basse  mer,  et  la  marée  a  7  m.  20  d'am- 
plitude! 

M.  BouFFET.  —  Quand  on  a  un  terrain  de  fondation  assez  solide, 
un  sable  agglutiné  comme  à  Zeebrugge,  les  affouillements  sont  peu  à 
craindre;  il  peut  suffire  de  mettre  à  l'extérieur  un  revêtement  en  blocs 


5*  SECTION.  —  5*  SÉANCE.  491 

naturels  pour  défendre  le  pied  contre  le  ressac  de  la  lame;  mais  dans  du 
sable  véritable,  de  profondeur  indéfinie,  emporté  et  balayé  par  la  mer, 
il  y  a  des  affouillemcnts  considérables  à  prévoir.  Je  puis  citer  le  cas  du 
port  de  la  Nouvelle,  au  fond  du  golfe  du  Lion.  Il  y  a  là  deux  jetées  implan- 
tées normalement  à  la  côte,  sur  une  plage  sablonneuse  qui  plonge  vers  le 
large  par  un  plan  incliné  de  1  centimètre  par  mètre.  A  200  mètres,  par  la 
profondeur  naturelle  de  2  mèlres,  nous  constatons,  au  voisinage  d'une 
saillie  brusque  que  fait  Tune  des  jetées,  des  aflbuillements  qui  atteignent 
parfois  9  mètres  de  profondeur.  Cependant  ce  sont  des  jetées  ayant  très 
peu  de  relief  au-dessus  des  mers  moyennes,  3  m.  50  seulement.  Aussi,  je 
ne  crois  pas  qu'on  puisse  avoir  Fespoir  de  maintenir  debout  de  gros  blocs 
simplement  posés  sur  un  fond  de  sable  ;  des  aifouillements  considérables 
doivent  forcément  se  produire  à  leur  pied.  Dans  ce  cas,  des  fondations  en 
blocs  naturels  sont  préférables,  à  la  condition  que  ces  blocs  soient  chargés 
par-dessus  et  recouverts  du  côté  du  large  par  des  blocs  artificiels  suffisam- 
ment lourds.  Là  où  il  vient  à  se  former  des  affaissements  par  suite  de 
l'enfoncement  dans  le  sable  des  enrochements  naturels,  il  suffît  de  recharger 
de  temps  en  temps  la  risbcrme  avec  des  blocs  artificiels  pour  maintenir  la 
stabilité.  Quant  à  l'entretien,  il  est  minime.  A  la  Nouvelle,  nous  n'avons 
de  rechargements  à  faire  qu'aux  musoirs,  qui  sont  établis  à  450  mèlres 
de  l'estran  sur  la  courbe  de  fond  de  4  m.  50.  J'ai  eu  quelquefois  un  musoir 
enlevé  à  moitié  par  une  série  de  vents  de  Sud-Ouest,  mais  les  réparations 
ne  présentent  pas  de  difficultés.  Il  suffit  de  combler  le  vide  avec  des  blocs 
maçonnés  lancés  de  la  plate-forme  môme  du  musoir,  sur  laquelle  ils  sont 
construits  pendant  la  belle  saison  et  laissés  en  reserve.  Pendant  les  grosses 
tempêtes,  je  ne  sais  pas  à  quelle  profondeur  peuvent  arriver  les  affouille- 
mcnts :  les  blocs  disparaissent  sous  le  sable  de  façon  complète.  Cependant 
la  mer  n'est  pas  très  forte,  puisque  les  blocs  artificiels  de  9  mètres  cubes 
ne  sont  pas  enlevés,  et  qu'ils  s'affaissent  simplement  par  Teffet  des  affouil- 
lemcnts inférieurs. 

M.  Nyssexs-Hart.  —  La  mer  n'est  pas  profonde. 

M.  BouFFET  —  Justement  :  par  4  m.  50  il  y  a  sûrement  des  affouille- 
mcnts considérables,  puisque  déjà,  sur  la  courbe  des  fonds  de  2  mètres, 
nous  avons  constaté,  après  de  forts  coups  de  mer,  des  approfondissements, 
au  droit  de  la  partie  saillante  de  la  jetée  Nord,  qui  atteignent  7  et  même 
9  mètres.  Je  conclus  donc  que  dans  le  sable  mobile  il  y  a  des  affouille- 
mcnts inévitables  à  prévoir,  et  à  parer  dès  le  principe,  pour  qu'ils  ne 
puissent  atteindre  les  œuvres  vives  des  jetées. 

M.  LE  PnÉsiDEKT.  —  La  question  de  préférence  entre  gros  et  petits  blocs 
me  paraît  suffisamment  élucidée.  Comme  pour  Tenlrée  des  ports,  tout 
dépend  des  circonstances  locales,  de  la  nature  du  sol  et  des  matériaux 
dont  on  dispose.  Si  Ton  supposait  avoir  trouvé  un  type  de  jetée  devant 
réussir  toujours  et  partout,  quoi  qu'il  arrive,  on  risquerait  fort  de  se 
tromper.  Jusqu'à  nouvel  ordre,  il  faut  que  les  ingénieurs  mettent  leur 


492  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

talent  à  varier  leurs  ouvrages  suivant  le  terrain  et  les  condilion^  dans 
lesquelles  ils  se  trouvent. 

M.  Bernard.  —  Il  demeure  acquis  depuis  lonp:temps,  par  Texpéricnce  de 
la  digue  de  Cherbourg,  qu'avec  des  blocs  naturels  même  assez  gros  il  n'y 
a  pas  d'affouillcmenls.  11  faut  donc  avoir  des  blocs  de  plus  en  plus  forts. 

M.  LE  Président.  —  La  discussion  étant  épuisée  sur  ce  point»  y  a-t-il 
encore  d'autres  observations  sur  les  digues?  Si  personne  ne  demande  la 
parole,  je  la  prendrai  moi-même  pour  répondre  à  ce  qu'a  dit  hier  M.  Dycc 
Cay  sur  les  ouvrages  d'Aberdeen. 

M.  Cay  a  assuré  qu'à  Aberdeen  il  n'y  avait  eu  d'accident  aux  jetées  que 
sur  une  longueur  de  28  mètres  et  que  les  ingénieurs  anglais  ne  redou- 
taient pas  la  décomposilion  du  mortier  de  ciment  Portland  autant  que 
les  ingénieurs  français.  Cela  tient,  pense-l-il,  à  ce  que  dans  le  ciment 
français  il  y  a  excès  de  chaux.  Or  je  trouve  dans  les  minutes  des  procès- 
verbaux  des  ingénieurs  civils  d'Angleterre,  au  volume  87,  une  très  longue 
discussion  dont  voici  des  extraits  et  qui  parle  des  accidents  survenus  aux 
digues  et  à  une  forme  de  radoub  d'Aberdeen.  La  décomposition  a  été  telle 
qu'après  avoir  essayé  de  sauver  la  digue  et  la  forme  de  radoub,  après 
avoir  appelé  en  consultation  M.  Messcnt,  ingénieur  distingué  chargé  des 
travaux  de  la  Tyne,  on  a  reconnu  nécessaire  de  refaire  la  forme.  Dans  la 
môme  discussion,  un  autre  ingénieur  cite  un  cerlain  nombre  de  murs 
qui,  à  sa  connaissance,  ont  été  atteints  par  la  décomposition;  il  indique 
que  le  phénomène  se  produit  assez  souvent  en  Angleterre,  il  cite  notam- 
ment un  mur  de  55  pieds,  ou  de  10  m.  60,  qui  avait  grandi  de  2  pouces 
et  demi,  soit  0,069  millimètres,  cependant  le  ciment  élait  bon.  Par  con- 
séquent je  crois  pouvoir  dire  à  M.  Cay,  qu'en  Angleterre  comme  en  France, 
il  se  produit  des  décompositions  de  ciment.  Et  ce  ne  sont  pas  les  seuls 
pays  où  il  s'en  produise.  A  Ymuiden,  j'ai  constaté  qu'on  refaisait  une 
partie  du  couronnement  des  jetées  qui  élait  en  mauvais  état.  Malheureu- 
sement, avec  le  Portland  actuel,  on  est  exposé  à  ces  accidents. 

Et  maintenant,  je  vous  donne  la  parole. 

M.  Dtce  Cay.  —  Vous  parlez  des  formes  de  radoub  d'Aberdeen. 

M.  le  Président.  —  Et  aussi  des  jetées,  où  il  y  a  eu  des  avaries  consi- 
dérables; elles  sont  relatées  dans  le  volume  que  je  vous  ai  cité. 

M.  Dyce  Cay.  —  Il  faut  dire  que  cette  forme  de  radoub  était  un  insuccès; 
elle  n'était  pas  de  moi  et  je  n'en  puis  pas  répondre. 

M.  le  Président.  —  Je  ne  vous  attaque  pas  personnellement,  je  parle 
des  ouvrages  du  port  d'Aberdeen  en  général. 

M.  Dyce  Cay.  —  C'est  du  temps  de  mon  successeur  que  la  forme  s'est 
détériorée.  Il  a  aussi  trouvé  dans  les  môles  des  avaries  et  il  a  fallu  faire 
des  travaux  de  réparation.  J'en  ai  parlé  d'ailleurs  hier  et  j'ai  dit  qu'un  dé- 
gât exceplionnel  avait  coûté  190  000  francs  environ,  mais  que  les  frais  de 
réparation  ordinaire,  au  cours  des  vingt-sept  années  écoulées  jusqu'à  pré- 
sent, ne  s'étaient  élevés  annuelletncnt  qu'à  1/3  pour  100  des  frais  de  pre- 


5-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  '493 

inier  établissement.  De  plus,  le  môle  Sud  avait  été  fait  avec  une  très  petite 
quantité  de  ciment  :  le  môle  Nord  avait  été  fait  avec  du  ciment  à 
333  kilogrammes  par  mètre  cube  de  béton,  tandis  que  le  môle  Sud  avait 
été  fait  avec  du  ciment  à  266  et  même  188  kilogrammes  par  mètre  cube 
de  béton.  Le  môle  Nord  a  très  bien  résisté.  Il  ne  faut  pas  être  timide  et 
craindre  les  effets  des  sels  de  la  mer  sur  les  digues,  car  les  formes  de 
radoub  subissent  des  pressions  qui  les  mettent  dans  de  bien  moins  bonnes 
conditions  pour  résister  aux  actions  chimiques  des  eaux  de  mer,  et  on 
doit  y  prendre  des  précautions  beaucoup  plus  minutieuses.  Quant  aux 
autres  ouvrages  et  aux  môles  d'Abcrdeen,  ils  sont  restés  en  bon  état 
depuis  trente  ans  ;  c'est  dire  que  l'expérience  est  assez  longue. 

M.  LE  PnÉsiDENT.  —  Personuc  ne  demande  plus  la  parole  sur  cette 
question? 

Nous  passons  aux  murs  de  quai.  Personne  ne  demande  la  parole  ? 

Nous  arrivons  aux  écluses.  Personne  n'a  de  renseignements  à  donner  ? 
Ni  sur  les  ponts  tournants  ?  Ni  sur  les  formes  de  radoub?  Il  parait  qu'il  n'y 
avait  que  les  digues  d'intéressantes?  (Sourires.) 

M.  Bernard.  —  La  question  des  formes  de  radoub  est  très  intéressante  : 
on  les  demande  bien  plus  grandes  qu'autrefois  :  on  n'a  plus  seulement  la 
prétention  de  faire  entrer  les  bateaux  à  marée  haute  et  de  les  mettre  dans 
les  formes  pour  les  réparer  :  on  veut  qu'un  bateau,  même  ayant  beaucoup 
de  tirant  d'eau  et  blessé,  puisse  toujours  entrer  en  forme,  dans  un  port  à 
marée.  Ce  n'est  pas  facile.  On  parle  des  grandes  formes  de  radoub  con- 
struites à  Liverpool,  avec  de  grandes  profondeurs;  mais  il  ne  faut  pas 
oublier  qu'on  a  élevé  le  plan  d'eau  dans  les  docks;  ce  n'est  plus  l'entrée 
à  toute  heure  de  marée  qu'on  réclame  en  France  dans  nos  grands  ports. 

M.  LE  Président.  —  Nous  arrivons  aux  chasses  et  aux  dragages.  (Mou- 
vement.) 

M.  Vernon-Harcourt.  —  C'est  une  question  bien  difficile.  (Sourires.) 
Dernièrement  un  ingénieur  des  Indes  est  venu  à  mon  bureau  me  demander 
mon  avis  à  ce  sujet.  J'ai  répondu  —  ai-je  eu  tort  ou  raison?  —  :  «  Je  pen- 
sais que  les  bassins  de  chasse  étaient  presque  abandonnés,  mais  dernière- 
ment, j'ai  vu  à  Ostende  un  grand  bassin  de  chasse  en  construction  ».  Le 
système  peut  avoir  son  utilité  pour  maintenir  un  chenal  sans  embarrasser 
les  bateaux  entrants  et  sortants  avec  des  dragues;  mais  il  me  parait 
impossible  de  maintenir  un  chenal  en  dehors  des  jetées  avec  ces  bassins 
de  chasse. 

Je  me  rappelle  qu'étant  allé  à  Dunkerque  en  1880,  j'ai  vu  qu'on  démo- 
lissait un  bassin  de  chasse  qui  existait  encore  à  cette  époque.  Mais  en  même 
temps  on  en  faisait  un  autre  à  Calais,  et  même  5  Ilonfleur,  de  sorte  qu'on 
ne  savait  pas  encore  en  ce  temps-là  si  le  système  était  bon  ou  mauvais. 
(Rires.)  A  mon  avis,  je  crois  qu'il  n'est  applicable  qu'à  l'intérieur  des 
ports,  comme  à  Ostende,  où  on  peut  facilement  creuser  un  bassin  dans 
des  terrains  très  bas.  Il  est  alors  peut-être  bon  de  pouvoir  approfondir  un 


494  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

chenal  intérieur  sans  draguer,  ce  qui  gène  beaucoup  le  passage  des  ba- 
teaux à  haute  mer.  Aloi*s  le  bassin  de  chasse  peut  avoir  quelque  utilité. 
Mais  approfondir  ainsi  un  chenal  tel  que  celui  de  Dunkerquc  me  parait  tout 
à  fait  impossible.  Au  sujet  des  dragages,  j*ai  dit,  dans  mon  rapport  à  ce 
Congrès,  qu'ils  permettaient  d'approfondir  un  chenal  autant  qu'on  voulait, 
que  c'était  une  question  de  prix,  à  condition  de  pouvoir  maintenir  le 
chenal. 

M.  CoisEAu.  —  A  propos  des  chenaux,  je  dirai  que  nous  avons  quelque 
expérience  des  dragages.  Nous  avons  employé  une  suceuse  qui  n'a  ni  chaîne 
de  papillonnage,  ni  chaîne  d'avancement  ou  de  retour  :  elle  est  libre,  et 
mue  par  ses  propres  hélices.  L'élinde  traîne  sur  le  fond.  La  tranche  de 
dragage  est  limitée  par  un  cylindre  qui  lui  donne  la  hauteur  de  la  vase 
à  draguer.  Nous  avons  fait  déjà  quelques  essais  dans  le  chenal  de  Zee- 
brugge  et  nous  avons  obtenu  des  résultats  qui  nous  font  espérer  que  nous 
pourrons  entretenir  le  chenal  à  un  prix  bien  inférieur  à  celui  que  nous 
escomptions  quand  nous  avons  projeté  le  travail.  Nous  pourrons  peut-être, 
au  prochain  Congrès,  donner  les  résultats  obtenus  avec  cet  appareil.  Pour 
le  moment,  il  n'y  a  que  quelques  mois  qu'il  fonctionne  et  nous  ne  pou- 
vons pas  dire  nettement  ce  qu'on  en  peut  tirer.  Mais  nous  croyons  que 
cette  drague  qui  ne  gêne  pas  les  navires  entrants  pourra  draguer  les  che- 
naux sans  chaîne  de  papillonnage. 

M.  Bernard.  —  Il  est  impossible  d'enlever  des  vases  ténues  avec  une  su- 
ceuse :  on  prend  de  l'eau  trouble  et  on  la  rejette  de  même  ;  nous  avons 
essayé  à  Brest  de  draguer  avec  une  drague  perfectionnée,  sans  aucun 
succès  ;  mais,  quand  du  sable  est  mélangé  à  la  vase,  on  peut  enlever  la 
masse  assez  facilement. 

M.  CoisEAu.  —  L'appareil  dontje  parle  a  son  ajutage  complètement  noyé 
dans  la  vase  et  aussitôt  que  le  puits  est  plein,  il  rejette  non  pas  de  l'eau, 
mais  de  la  vase. 

M.  Bernard  fait  un  signe  de  doute. 

M.  CoisKACj.  —  Venez-y  voir. 

M.  Bernard.  —  Je  vous  cite  le  cas  de  la  rade  de  Brest,  où  le  dragage 
n'a  pas  été  possible. 

M.  LE  Président.  —  Je  crois  que  la  réponse  à  cette  question  est  encoi'e 
la  même  :  de  même  qu'il  y  a  du  sable  de  toute  nature,  il  y  a  de  la  vase  de 
toute  nature  ;  il  y  a  des  vases  qui  se  pompent  bien  et  d'autres  qui  ne  se 
pompent  pas. 

M.  Nyssens-Hart.  —  11  y  a  une  différence  essentielle  entre  le  mode  de 
travail  dont  parle  M.  Bernard  et  celui  dont  parle  M.  Coiseau.  Déposer  dans 
un  chaland  de  la  vase,  à  la  façon  dont  on  dépose  du  sable  aspiré  par  suc- 
cion, est  effectivement  chose  impossible,  la  vase  étant  trop  légère  pour  se 
déposer;  elle  passe  par-dessus  le  bord  du  chaland  ou  de  la  porteuse.  Mais 
le  travail  tel  qu'il  a  été  combiné  et  fonctionne  à  Zeebrugge  est  celui-ci  : 
le  tuyau  d'aspiration  est  recourbé  et  rabote  en  pleine  vase.  Il  rabole 


3*  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  -495 

même  à  ce  point  qu'il  a  fallu  parfois  arrêter  le  travail  parce  que  la 
vase  était  trop  compacte  et  qu'il  y  avait  trop  peu  d'eau;  c'est  une  ques- 
tion de  réglage.  Lorsque  le  réservoir  de  la  drague  a  été  complètement 
rempli  de  cette  manière,  on  ne  Ta  pas  laissé  déborder  :  on  a  transporté 
et  refoulé  à  terre  le  produit  ainsi  enlevé. 

M.  Bernard.  —  On  a  répondu  par  une  autre  question  à  l'objection  que 
je  faisais  :  quand  j'ai  demandé  si  le  terrain  n'était  pas  mobile,  on  a  dit  que 
c'était  du  sable  argileux  ;  évidemment,  s'il  y  a  de  l'argile  dans  cette  vase, 
elle  est  bien  plus  compacte  que  la  vase  molle. 

M.  Ntssens-Hart.  —  Non,  c'est  de  la  vase  pure,  non  pas  provenant  du 
fond  naturel  du  chenal,  mais  de  la  vase  molle  qui  flotte  dans  la  mer  du 
Nord,  aux  bouches  de  l'Escaut,  à  Zeebrugge  plus  encore  qu'à  Ostende.  On 
a  beaucoup  discuté  la  question  de  savoir  si  ces  vases  proviennent  de  la 
mer  ou  de  l'Escaut;  mais,  d'où  qu'elles  proviennent,  le  fait  est  là  :  il  y  a 
des  vases  molles  qui  flottent  dans  la  mer  et  qui  se  déposent  dans  les 
endroits  abrités. 

M.  Bernard.  —  Alors  elles  se  déposent  vite. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Non,  lentement. 

Je  voudrais  maintenant  poser  une  question  à  propos  de  dragage,  puisque 
nous  discutons  sur  la  préférence  à  donner  au  dragage  ou  au  bassin  de 
chasse.  M.  Van  der  Schueren,  appréciant  l'eflet  utile  des  chasses,  dit  que 
le  calcul,  d'accord  avec  les  résultats  de  l'observation,  permet  d'établir  dans 
quelle  mesure  la  force  des  chasses  se  trouve  accrue  loi*squ'on  dispose  un 
radier  d'écluse  de  chasse  non  plus  au  niveau  de  la  mer  basse,  comme 
jadis,  mais  à  4  mètres  au-dessous  de  ce  0.  Je  sais  que  des  calculs  produits 
par  un  hydraulicien  très  distingué,  —  je  crois  même  que  ces  calculs  ont 
été  faits  à  l'École  du  génie  civil  de  Gand  par  le  professeur  du  cours 
d'hydraulique,  —  ont  établi  que  lorsqu'on  abaissait  dans  ces  proportions 
le  radier  de  l'écluse  d'un  bassin  de  chasse,  toutes  choses  égales,  l'efficacité 
de  la  chasse  augmentait  de  1  à  6  1/2.  Je  me  demande  ce  que  représente  ce 
coefficient.  Je  voudrais  savoir  comment,  quand  on  passe  de  1  à  4  au  point 
de  vue  du  niveau  du  radier,  on  passe  de  1  à  6  1/2  au  point  de  vue  de  l'cf- 
ficacilé  de  la  chasse.  J'ai  vu  les  calculs;  mais  comme  M.  Van  der  Schueren 
dit  que  les  résultats  de  l'observation  sont  en  rapport  avec  les  calculs,  je 
serais  heureux  de  savoir  à  quelles  observations  il  fait  allusion. 

M.  Van  der  Schueren.  —  Les  calculs  dont  parle  M.  Nyssens-Hart  ont  été 
faits  par  M.  Haerens,  professeur  à  l'université  de  Gand.  Ces  calculs,  dont 
les  résultats  ont  été  consignés  dans  mon  rapport,  se  réfèrent  au  travail  du 
frottement  de  l'eau  sur  le  fond  qui  donne  la  mesure  de  l'efficacité  de 
la  chasse.  C'est  en  comparant  la  valeur  du  travail  de  frottement  dans 
les  deux  hypothèses  envisagées  qu'on  est  arrivé  au  rapport  de  1  à  6  1/2. 
Toutes  choses  égales  d'ailleurs,  en  ce  qui  concerne  la  capacité  du  bassin 
de  retenue,  l'ouverlurc  des  pertuis  de  chasse,  ainsi  que  les  dimensions 
du  chenal,  on  a  supposé  le  radier  de  l'écluse  à  la  cote  0,  puis  à  la  cote 


490  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

( — 4,00).  On  a  évalué  le  travail  de  frottement  dans  chacune  de  ces  hypo- 
thèses et  par  la  comparaison  on  est  arrivé  au  rapport  de  1  à  6  1/2.  Il  est 
difficile  de  dire  si  en  réalité  le  rapport  théorique  de  1  à  6  1/2  sera  atteint, 
mais  on  peut  se  rendre  compte  de  ce  qui  arrivera  en  observant  ce  qui  se 
passe  avec  les  écluses  de  chasse  actuelles. 

L'écluse  militaire,  dont  le  radier  est  à  { —  1,64)  et  qui  est  siluée  à  côlc 
de  l'écluse  de  chasse  française,  est  bien  supérieure,  comme  efficacité,  à 
cette  dernière;  il  s'est  produit  à  l'aval  de  l'écluse  militaire  une  fosse  de 
8  mètres  de  profondeur  sous  le  0;  à  l'aval  de  l'écluse  française  cette  fosse 
n'existe  pas.  On  a  ainsi  reconnu  expérimentalement  l'influence  considé- 
rable des  niveaux  auxquels  on  place  les  radiers  d'écluses  de  chasse. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Ces  indications  d'expérience  ne  me  paraissent  pas 
concluantes.  C'est  un  fait  reconnu  que  tous  les  ouvrages  de  retenue  avec 
chute  d'eau  produisent  à  l'aval  du  radier  des  afl'ouillements  ;  ce  n'est 
pas  un  simple  phénomène  de  frottement,  mais  un  phénomène  de  force 
vive.  La  question  n'est  pas  de  savoir  si  un  bassin  doit  être  placé  à  une 
cote  telle  que  l'eau  produise  au  sortir  du  radier  un  trou  plus  ou  moins 
profond  ;  la  question  est  de  savoir  si  l'effet  se  produit  sur  une  longueur 
efficace,  si  lentrelien  dans  la  partie  du  chenal  qu'on  a  en  vue  se  fait  de 
façon  normale.  Il  est  indifférent,  même  mauvais,  d'avoir  au  pied  d'un 
ouvrage  une  fosse  de  plusieurs  mètres;  il  faut  voir  si  l'ouvrage  de  chasse 
ainsi  établi  produit  un  eflet  d'entretien  normal.  Assurément,  une  écluse 
de  chasse  produit  un  certain  courant;  mais  je  ne  pense  pas  que,  lorsque 
les  profondeurs  d'eau  prennent  quelque  importance  et  que  la  masse 
d'eau  à  mettre  en  mouvement  devient  également  importante,  tant  par  la 
largeur  que  par  la  profondeur  d'eau,  on  puisse  encore  compter  sur 
l'effet  utile  des  chasses.  Je  pense  qu'au  delà  d'une  certaine  limite,  et  sur- 
tout pour  entretenir,  comme  à  Ostcnde,  une  profondeur  de  8  mètres  sous 
marée  basse,  l'écluse  de  chasse  n'empêchera  pas  des  dragages,  opération 
qui  devient  d'ailleurs  de  plus  en  plus  facile. 

M.  Yan  per  Schueren.  —  Je  suis  d'accord  avec  M.  Nyssens-Hart  sur  ce 
point  qu'à  l'aval  de  la  nouvelle  écluse  de  chasse  il  se  produira  une  fosse 
proportionnellement  plus  importante  que  celle  de  l'écluse  militaire.  Mais 
nous  voulons  que  la  chasse  agisse  spécialement  au  pied  du  mur  de  quai  à 
marée;  on  veut  y  maintenir  8  mètres  à  marée  basse  et  c'est  ce  qu'on 
espère  obtenir,  en  grande  partie,  avec  les  chasses.  Il  y  a  d'ailleurs  une 
partie  du  port,  la  partie  amont,  qui  sera,  dans  une  certaine  mesure, 
soustraite  à  l'action  du  courant.  En  cet  endroit,  on  fera  des  dragages:  ils 
seront  évidemment  le  complément  de  l'effet  de  la  chasse. 

M.  LE  Président.  —  Le  tout  est  de  savoir  si  la  dépense  qu'entraîne  l'éta- 
blissement de  la  retenue  des  chasses  correspond  au  travail  utile. 

M.  Van  der  Schueren.  —  Ce  n'est  pas  seulement  une  question  de  dépense, 
c'est  aussi  une  question  de  matériel  :  les  dragages  exigent  l'emploi  d'un 
matériel  encombrant,  qui  se  trouve  généralement  là  où  il  s'agit  de  main- 


ô'  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  4î»7 

tenir  une  grande  profondeur,  comme  au  pied  du  mur  de  quai,  où  les 
navires  viennent  se  placer.  S'il  faut  y  draguer  constamment,  les  dragues 
prennent  la  place  destinée  aux  bateaux. 

M.  Berkard. —  Dans  les  ports  comme  dans  les  grandes  villes,  il  n'est  pas 
commode  de  faire  des  balayages  partout  et  à  toute  heure.  Les  dragues 
gênent  les  bateaux.  Les  chasses  peuvent  avoir  Tavanlage  d'entretenir  Tétat 
d'un  port  tout  eu  diminuant  la  fréquence  des  dragages. 

M.  jNysse^s-IIart.  —  Ce  qui  se  fait  à  Ostende  aura  un  grand  intérêt,  car 
je  pense  que  c'est  la  première  fois  qu'où  demande  à  des  chasses  de  main- 
tenir 8  mètres  sous  basse  mer. 

Une  Voix.  —  Là  seulement  où  le  courant  de  chasse  se  fera  sentir. 

M.  Nyssens-Hart.  —  C'est  entendu.  Mais  jusqu'ici  les  chasses  ont  eu  un 
autre  but  :  on  leur  demandait  de  déplacer  du  sable  ;  à  Ostende,  on  leur 
demandera  surtout  d'empêcher  les  envasements.  La  vase  ne  se  dépose  que 
dans  une  eau  absolument  tranquille,  et  il  faut  peu  de  courant  pour  éviter 
le  dépôt.  A  ce  point  de  vue,  je  considère  Texpérience  comme  très  intéres- 
sante. Pourra-t-on  entretenir  8  mètres  sous  basse  mer  le  long  d'un  mur  de 
quai,  rien  qu'avec  une  chasse?  Voilà  le  problème.  D'ici  quelques  années 
nous  serons  complètement  fixés  à  ce  sujet. 

M.  Troost.  —  La  profondeur  de  8  mètres  ne  doit  être  maintenue  que  le 
long  du  mur  de  quai;  le  chenal  lui-même  n'est  prévu  que  profond  de  4  ou 
5  mèlres.  Comme  le  disait  M.  Van  der  Schueren,  une  partie  du  mur  sera 
directement  exposée  à  l'action  de  la  chasse.  Il  se  produira  une  grande 
perte  de  force  vive  qui  donnera  lieu  à  un  travail  de  creusement;  il  est 
donc  très  difficile  de  dire  qu'on  n'aura  pas  8  mètœs  sur  une  cerlaine  lon- 
gueur. Comme  le  dit  encore  M.  Van  der  Schueren,  là  où  la  chasse  n'ar- 
rivera pas  directement,  on  y  suppléera  par  des  dragages.  Le  courant 
étant  suffisamment  répété  n'aura-til  pas  pour  résultat  de  chasser  au  fur 
et  à  mesure  ces  dépôts  de  vase  imperceptible  qui  demandent  pour  ainsi 
dire  un  étale  absolu  pour  se  déposer?  C'est  probable. 

Avec  M.  Nyssens-Hart  j'estime  que  l'expérience  sera  intéressante,  et  je 
propose  de  surseoir  à  toute  conclusion  jusqu'à  ce  que  l'expérience  ait 
prononcé. 

M.  Nyssens-Hart.  —  Je  regrette  de  revenir  sur  la  discussion,  mais  la 
question,  telle  que  l'indique  M.  Troost,  est  encore  plus  intéressante  que  je 
ne  le  croyais  :  car  il  ne  s'agit  pas,  à  ce  que  je  vois,  d'entretenir  un  chenal 
à  profondeur  unique  :  il  s'agit  d'entretenir  au  pied  du  quai  une  véritable 
fosse  à  flot,  d'en  faire  sortir  la  vase  et  de  l'évacuer  par  un  chenal  de  4  à 
5  mètres  de  profondeur  seulement.  C'est  donc  un  problème  plus  com- 
pliqué que  je  ne  l'indiquais.  Je  me  borne  à  signaler  ses  éléments  :  entre- 
tenir par  des  chasses  une  fosse  de  8  mètres  le  long  d'un  quai  et,  au  delà, 
un  chenal  moitié  moins  profond. 

M.  Conrad.  —  En  Hollande,  nous  n'avons  pas  de  grandes  chasses,  sauf 
à  Nieuwediep,  où  on  n'a  jamais  besoin  de  draguer;  la  profondeur  le  long 


^98  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

du  quai  est  assez  grande  pour  que  les  plusgi^ands  vaisseaux  de  guerre  ou 
de  commerce  puissent  s'y  amarrer.  Mais  le  bassin  de  chasse  est  très  grand 
et  alimenté  d'eau  de  mer.  Ceux  qui  ont  visité  Nieuwediep  connaissent 
cette  disposition;  c'est  le  seul  port  que  je  connaisse  où  les  chasses  soient 
efficaces.  Mais  là  nous  avons  un  grand  bassin  formé  par  la  mer  même.  Le 
système  n'y  entraine  pas  de  difficultés  pour  l'entrée  du  port.  Quand  on  a 
un  bassin  de  chasse  dans  un  port,  la  plus  grande  difficulté  provient  géné- 
ralement de  ce  que  la  vase  et  le  sable  qui  se  déposaient  dans  le  chenal  se 
déposent  un  peu  plus  loin,  devant  les  jetées;  il  faut  donc  draguer  en  mer, 
au  lieu  de  draguer  dans  le  chenal.  A  Nieuwediep,  rien  de  tout  cela  :  le 
port  s'ouvre  dans  la  mer  avec  une  profondeur  d'environ  30  mètres  ;  le  flux 
a  une  telle  vitesse  que  les  dépots  chassés  par  le  courant  de  sortie  ne  s'arrê- 
tent pas  devant  le  chenal.  Le  port  date  de  1782  et  n'a  jamais  été  dragué. 
C'est  le  seul  que  je  connaisse  où  la  chasse  n'ait  pas  d'inconvénients. 

Je  crois  que  le  système  à  employer  dépend  de  plusieurs  causes  ;  on  ne 
peut  pas  donner  de  règles  générales;  il  faut  s'inspirer  des  circonstances  et 
ne  faire  que  ce  qui  semble  possible.  Nous  avions  encore  le  petit  port  de 
pèche  de  Ferschelling  :  là,  on  a  endigué  une  partie  d'un  banc;  l'eau  de 
mer  entre  dans  le  chenal,  remplit  cette  partie  endiguée  et  doit  repasser 
par  le  chenal.  Or  il  faut  toujours,  non  pas  draguer,  mais  piocher  pour 
maintenir  la  profondeur  dans  le  bassin.  La  chasse  n'est  pas  suffisante, 
tandis  qu'elle  l'est  à  Nieuwediep. 

M.  LE  Président.  —  En  France,  on  a  conservé  les  chasses  dans  les  ports 
de  peu  d'importance,  où  le  chenal  assèche  ou  à  peu  près  à  basse  mer, 
mais  on  y  a  renoncé  dans  les  ports  qui  ont  une  certaine  importance  et 
une  profondeur  d'eau  notable  à  basse  mer.  L'expérience  d'Ostende  sera 
donc  très  intéressante.  Si  elle  réussit,  on  mettra  sans  doute  des  portes  au 
bassin  de  Calais,  qui  en  attend  toujours.  (Sourires.) 

Nous  avons  à  peu  près  épuisé  ce  qui  concerne  les  ouvrages  des  ports. 
Quelqu'un  avait  demandé  qu'on  parlât  du  greenheart. 

M.  Conrad.  —  En  Hollande,  nous  avons  employé  beaucoup  le  greenheart. 
Nous  avons  constaté  que  l'aubier  était  quelquefois  atteint  par  le  tarel. 

M.  Van  der  Schueren.  —  La  même  observation  a  été  faite  à  Ostendc.  Les 
pièces  en  greenheart  sont  attaquées  seulement  à  la  surface  et  sur  une 
faible  profondeur;  à  l'intérieur,  elles  sont  demeurées  intactes.  Notre  expé- 
rience date  de  10  ans  environ. 

M.  Conrad.  —  Peut-être  dans  cette  période  n'y  a-t-il  pas  eu  beaucoup  de 
tarets  ;  car  il  y  a  des  périodes  où  il  sévit  et  d'autres  où  on  n'en  voit  presque 
pas.  Je  crois  donc  que  Texpérience  n'est  pas  suffisante  pour  permettre  des 
conclusions  générales. 

M.  Van  der  Schueren.  —  Les  constatations  faites  se  rapportent  aux  tra- 
vaux d'allongement  des  estacades  de  l'Est  et  de  reconstruction  de  Testa- 
cade  Ouest,  en  1889  et  1890. 

M.  Conrad.  —  Nous  n'avons  pas  ou  non  plus  beaucoup  de  tarets  depuis 


5-  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  499 

1890. 11  parait  que  le  taret  ne  vit  pas  dans  l'eau  plus  salée  que  celle  cor- 
respondant à  la  densité  1050. 

On  peut  citer  à  ce  sujet  l'expérience  du  canal  de  Suez  :  dans  la  partie 
qui  traverse  les  lacs  amers,  l'eau  est  1res  salée;  le  fond  y  était  composé 
d'une  couche  de  sel  de  8  mètres  d'épaisseur;  par  suite  des  courants,  cette 
épaisseur  n'est  plus  que  de  6  mètres  en  certaines  parties;  donc,  dans  ces 
trente  dernières  années,  le  sel  s'est  dissous  et  l'eau  de  mer  est  très  salée. 
Comme,  dans  la  mer  Rouge,  la  différence  entre  la  haule  et  la  basse  mer  est 
plus  grande  que  dans  la  Méditerranée,  il  y  a  ordinairement  un  courant 
des  lacs  amers  vers  la  mer  Rouge,  et  non  vers  la  Méditerranée.  Eh  bien, 
dans  la  partie  du  canal  comprise  entre  les  lacs  salés  et  la  mer  Rouge,  il 
n'y  a  pas  de  tarets;  au  contraire,  entre  les  lacs  amers  et  la  Méditerranée, 
où  l'eau  est  moins  salée,  il  y  a  des  tarets.  Je  crois  donc  que  cette  diminu- 
tion est  en  rapport  avec  la  salure  de  l'eau. 

Plusieurs  membres.  —  Y  a-t-il  du  bois  dans  le  canal? 

M.  Conrad.  —  Oui,  on  y  enfonce  des  pieux  pour  maintenir  les  talus.  Dans 
la  partie  comprise  entre  les  lacs  amers  et  la  mer  Rouge,  on  peut  enfoncer 
des  pieux  en  bois,  tandis  que  dans  la  partie  comprise  entre  ces  lacs  et  la 
Méditerranée  on  doit  employer  le  fer. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  X  Liverpool,  on  a  employé  le  greenheart  pour 
les  jetées  et  les  porles  des  écluses  et  des  pertuis.  Les  résultats  ont  été 
très  bons.  Dans  toute  la  Grande-Bretagne,  on  n'a  pas  constaté  que  le  taret 
rongeât  beaucoup  ce  bois;  aussi  on  y  emploie  presque  toujours  le  green- 
heart. Quand  j'étais  à  Calcutta,  on  me  disait  que  le  taret  rongeait  le 
greenheart.  Je  pense  que  c'est  une  question  de  température,  car  à 
Calcutta,  me  disait-on,  le  greenheart  ne  réussissait  pas  et  le  taret  avait 
plus  d'appétit  là  qu'ailleurs. 

M.  Nyssens-Hart.  —  A-t-on  fait  des  expériences  sur  l'emploi  du  karri? 

M.  Van  der  Schueren.  —  Nous  avons  employé  ce  bois  l'année  dernière  à 
l'estacade  Est  d'Ostende,  mais  nous  ne  savons  encore  quels  résultats  il 
donnera. 

M.  le  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

n  ne  nous  reste  plus  à  examiner  que  le  rapport  de  M.  Bâtes  sur  les  tra- 
vaux à  la  drague.  M.  Bâtes  étant  absent,  nous  l'entendrons  à  la  séance  de 
demain.  Si  quelque  collègue  désire  entretenir  maintenant  la  seclion  d'une 
question  concernant  les  ports  de  mer,  nous  l'écouterons  avec  intérêt. 

La  «éance  est  levée  à  quatre  heures  et  quart. 


500  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 


QUATRIEME  SÉANCE 

Jeudi  2  août. 


Présidence  de  M.  Quinette  de  Rochemont. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  quart. 

M.  LE  Phésident.  —  Nous  avons  traité  hier  la  question  des  chasses  et  des 
dragages.  Avant  d'entendre  M.  Bates  sur  Temploi  des  dragues  qui  fait 
l'objet  de  son  rapport,  je  donnerai  la  parole  à  M.  Eyriaud  des  Vergnes,  dont 
les  observations  se  rapprocheront  davantage  de  celles  échangées  hier. 

M.  Eyriaud  des  Vergnes.  —  On  a  parlé  hier  des  chasses  et  cité  différents 
ports  où,  pour  nettoyer  les  chenaux,  le  système  aurait  plus  ou  moins 
réussi.  11  faut  distinguer  entre  les  chasses  naturelles,  —  ce  sont  celles  dont 
a  parlé,  il  me  semble,  M.  Conrad,  —  et  les  chasses  artificielles.  Les  pre- 
mières ne  se  rencontrent  que  très  rarement.  Je  crois  qu'on  s'en  sert  parce 
qu'on  les  a,  mais  qu'on  n'aurait  pas  essayé  de  les  créer.  Par  exemple, 
quand  un  grand  bassin  se  vide  par  un  chenal  dans  lequel  il  y  a  un  port,  il 
serait  bien  difficile  de  ne  pas  le  laisser  se  vider  là  où  il  veut;  et  il  va  de 
soi  qu'il  entretienne  une  certaine  profondeur,  surtout  quand  le  chenal 
débouche  dans  de  très  grands  fonds.  Ce  n'est  pas  ce  cas  que  l'on  vise 
quand  on  parle  de  chasses  :  les  chasses  artificielles  supposent  toujours  un 
bassin  créé  ou  réservé  et  des  ouvrages  de  chasse,  c'est-à-dire  des  écluses 
qu'on  ouvre  plus  ou  moins  souvent  et  brusquement.  Celles-là,  à  mon  avis 
personnel,  sont  presque  toujours  inefficaces  quand  elles  ne  sont  pas  mau- 
vaises. On  a  malheureusement  fait  à  Dunkerque  de  longues  expériences, 
poursuivies  avec  conviction  et  une  grande  ingéniosité;  on  a  essayé  tous 
les  moyens  pour  rendre  l'effet  des  chasses  utile.  On  est  arrivé  à  repousser 
la  barre  jusqu'à  800  mètres  de  l'entrée  du  port,  et  là  on  n'avait  plus 
aucune  action  sur  les  fonds  qu'on  voulait  abaisser.  Les  chasses  artificielles 
avec  leur  réservoir  et  leurs  écluses  ont  l'inconvénient  d'abord  d'occuper,  à 
loucher  le  port,  une  place  énorme  qui  pourrait  avoir  une  utilisation  plus 
productive;  c'est  un  capital  perdu.  De  plus,  les  chasses  constituent  une 
force  brutale  dont  on  ne  peut  mesurer  Teffort;  la  quantité  d'eau  qu'on  a 
retenue  a  pour  premier  effet  de  démolir  périodiquement  les  ouvrages  à  portée 
de  son  action  :  elle  commence  toujours  par  produire  un  affouillement 
énorme,  et  c'est  seulement  plus  tard  ou  plus  loin  qu'on  voit  s'en  légula- 
riser  le  cours  et  qu'elle  a  une  action  analogue  à  celle  d'un  fort  cours  d'eau 


5'  SECTION.  —  A^  SÉAJSCE.  501 

h  grand  débit  inonientané.  D'autre  part,  la  chasse  emporte  d^autant  plus 
de  matières  que  le  chenal  sur  lequel  elle  opère  a  une  section  moins 
grande  et  un  plus  grand  débit;  or,  les  matériaux  enlevés  sont  portés  dans 
des  endroits  où  ils  sont  généralement  gênants.  C'est  du  sable  ou  de  la 
vase.  Le  sable  se  dépose  le  premier;  la  vase  va  plus  loin  et  agit  sur  les 
bancs  voisins  de  Tontrée  qu'elle  colmate.  C'est  ainsi  qu'à  Dunkerque, 
nous  avons  été  souvent  gênés  par  des  plaques  de  vase  qui  n'étaient  certai- 
nement pas  d'origine  ancienne  et  qui  avaient  15  ou  20  centimètres 
d'épaisseur. 

Voilà  le  principal  efl'et  des  chasses  :  envoyer  les  vases  dans  la  rade,  là  où 
il  est  bien  plus  gênant  de  les  reprendre.  L'emploi  des  chasses  paraît  donc 
devoir  être  abandonné  en  principe  et  conservé  là  seulement  où  on  dispose 
des  agencements  nécessaires  et  où  on  n'a  pas  la  perspective  de  les 
employer  plus  utilement.  L'entretien  ne  peut  plus  être  demandé  ration- 
nellement qu'à  des  dragages. 

Les  suceuses  employées  en  France  et  dans  les  pays  voisins  sont  suffi- 
sanles  pour  débarrasser  à  peu  près  les  entrées  de  ports  à  l'extérieur  des 
jetées  et  môme  à  rinlérieur  quand  il  s'agit  de  sable.  On  a  dit,  peut-être 
trop  vite,  qu'elles  ne  pouvaient  draguer  la  vase  et  la  décanter  dans  les 
puits.  Cela  tient  à  ce  que  le  mode  même  de  dragage  exige  qu'on  mélange 
au  sable  une  proportion  considérable  d'eau  ;  la  vase  ne  peut  pas  se  dépo- 
ser, étant  beaucoup  trop  diluée.  Mais  il  n'y  a  pas  que  les  suceuses  em- 
ployées en  Europe  :  il  y  a  le  type  américain,  les  dragues  adoptées  à  New- 
York  par  le  colonel  Gillespie  et  d'autres  modèles  encore;  ce  sont  aussi  des 
suceuses,  seulement  au  lieu  d'être  dirigées  vers  l'avant,  leurs  élindes  le 
sont  vers  l'arrière;  elles  sont  terminées  par  un  soc  de  charrue  ou  plutôt 
de  bêche  courbe  qui  laboure  le  sol,  le  navire  marchant  toujours  pendant 
la  période  de  travail.  Ces  dragues  américaines  draguent  parfaitement  la 
vase  molle  et  même  la  vase  compacte;  elles  peuvent  draguer  des  maté- 
riaux bien  plus  compacts  que  ceux  rencontrés  dans  un  port  à  l'état 
d'entretien.  C'est  ainsi  qu'on  a  fait  des  dragages  à  l'entrée  de  New- York 
sur  une  nature  de  sol  que  nos  suceuses  auraient  difficilement  attaquée. 
Par  conséquent,  on  ne  doit  pas  dire  que  les  suceuses  sont  inaptes  à 
entretenir  l'entrée  d'un  port  ou  le  port  lui-même  quand  le  fond  est  vaseux: 
mais  le  système  de  suceuse  doit  être  approprié  au  travail  qu'il  doit  faire. 
Le  progrès  n'est  pas  récent.  Il  y  a  longtemps  qu'on  drague  en  Amérique 
avec  des  suceuses  du  genre  de  celles  que  j'ai  brièvement  indiquées.  Les 
résultats  sont  excellents;  seulement  les  appareils  sont  plus  forts  et 
coûtent  plus  cher  que  les  nôtres,  en  sorte  qu'en  France  on  a  hésité  à  en 
acquérir. 

Le  dragage  au  moyen  d'engins  appropriés  constitue  donc  la  seule  ma- 
nière d'entretenir  un  chenal  de  façon  suflisante  et  économique  sans 
avoir  à  craindre  des  gênes  accessoires  ou  les  arrêts  de  navigation  que 
les  chasses  produisent  toujours  au  moment  de  la  basse  mer.  Avec  la 


502  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

drague,  on  peut  obtenir  tous  les  résultats  désirables,  quelle  que  soit  la 
profondeur  du  chenal. 

Les  chasses  sont  d'une  efficacité  très  douteuse  là  où  le  chenal  qu'on 
veut  entretenir  ou  approfondir  est  au-dessous  de  basse  mer.  J'ai  peur, — 
je  souhaite  qu'il  n'en  soit  pas  ainsi,  —  j'ai  peur  que  la  chasse  qu'on  fera  à 
Ostende  n'ait  pas  les  résultats  qu'on  en  espère  ;  je  considère  que  ce  sera 
déjà  beaucoup  si  Ton  n'a  pas  à  regretter  leur  emploi. 

Il  me  semble  avoir  entendu  dire  qu'on  avait  employé,  non  loin  d'Os- 
tcnde,  une  drague  analogue  aux  dragues  américaines  dont  je  viens  de 
parler  et  qu'on  pourrait  l'employer  aussi  dans  le  chenal  d'Oslende.  Je 
crois  que  ce  serait  plutôt  là  la  solution,  d'autant  plus  qu'on  nous  a  dit 
que  la  rade  d'Ostende  s'envasait.  On  ne  voit  pas  bien  dans  ces  conditions 
l'avantage  qu'il  peut  y  avoir  à  y  envoyer,  au  moins  pendant  quelques 
jours,  des  quantités  de  vase  considérables  qui  iront  se  déposer  probable- 
ment à  l'endroit  où  elles  seront  le  plus  gênantes.  II  y  a  là  encore  une 
raison  qui  devrait  faire  préférer  la  drague  américaine  aux  chasses. 

M.  Vernon-Harcourt  nous  a  rappelé  qu'en  France  il  avait  vu  en  1881 
détruire  un  bassin  de  chasse  à  Dunkerque  et  qu'à  la  même  époque  on  en 
construisait  un  très  grand  à  Calais  ;  en  sorte  qu'il  semblait  qu'il  n'y  eût 
pas  une  doctrine  bien  établie,  uniforme  dans  les  travaux  que  nous  faisions 
sur  des  points  voisins.  Il  faut  penser  que  les  projets  des  ports  sont  géné- 
ralement assez  anciens  quand  on  commence  à  les  exécuter.  Probablement, 
quand  on  a  établi  le  projet  de  Calais,  on  n'avait  pas  fait  une  étude  suffi- 
sante des  résultats  obtenus  à  Dunkerque.  Ceux  qui  ont  une  grande 
confiance  dans  un  système  sont  portés  à  penser  que  les  applications  en 
seront  bonnes.  On  espérait  que  le  système  réussirait;  il  a  fallu  cependant 
reconnaître  qu'il  ne  réussissait  pas  :  on  n'avait  à  Dunkerque  que  50  cen- 
timètres au-dessus  du  0,  malgré  les  chasses.  Cela  n'a  pas  empêché  de  faire 
un  bassin  de  chasse  à  Calais  parce  que  les  travaux  étaient  commencés  et 
parce  qu'on  n'arrête  pas  un  travail  en  cours  d'exécution  sans  avoir  pour 
cela  vingt  raisons  au  lieu  d'une.  D'ailleurs,  en  1881,  les  expériences  de 
dragages  entreprises  à  Dunkerque  étaient  loin  d'être  terminées.  Le  bassin 
de  Calais  n'a  jamais  servi;  l'ouvrage  de  chasse  n'a  jamais  été  muni  de 
portes  tournantes  et  rien  ne  dit  que  ce  bassin  servira  jamais  au  but  pour 
lequel  il  avait  été  construit.  La  contradiction  qu'a  citée  M.  Vernon-Harcourt 
est  flagrante,  mais  c'étaient  des  circonstances  concomitantes  qui  n'avaient 
pas  mis  en  discussion  une  question  de  doctrine.  Au  moment  où  on  a  fait 
le  bassin  de  Calais,  on  croyait  encore  en  France  que  le  système  pouvait 
donner  des  résultats.  Mais  l'opinion  des  ingénieurs  français  est  bien 
revenue  sur  ce  point,  et  personne  aujourd'hui  ne  songerait  à  projeter  un 
bassin  de  chasse,  puisqu'on  songe  à  peine  à  utiliser  celui,  considérable, 
qui  existe  à  Calais.  Au  moment  où  on  a  commencé  le  bassin  de  chasse 
de  Calais,  il  y  avait  peu  d'eau  dans  le  chenal;  maintenant,  avec  les 
dragages,  on  a  4  mètres  sous  le  0.  Si  on  employait  le  bassin  de  chasse 


3-  SECTION.  —  4«  SÉANCE.  503 

en  augmentant  encore  sa  force,  on  aurait  des  aflbuillements  de  plusieurs 
mètres  au  pied  des  écluses.  Tout  ce  que  la  chasse  emporterait  irait  se 
déposer  au  bout  des  jetées,  ou  au  dehors,  cl  il  serait  très  embarrassant  de 
l'en  retirer. 

Mettons  toujours  de  côté  les  cas  exceptionnels,  où  on  pourrait  éviter 
une  partie  des  inconvénients  qu'on  signale  comme  inhérents  à  la  nature 
du  système  d'entretien  d'un  port  par  les  chasses.  On  peut  élrc  dans  un 
pays  où  le  terrain  est  sans  valeur,  malgré  la  proximité  du  port,  où  une 
bonne  partie  du  terrain  est  inutilisable;  peut-être  alors  pourrait-on  con- 
seiller d'employer  les  chasses,  mais  toujours  avec  des  dragages  pour  l'en- 
tretien ou  même  le  creusement  du  chenal.  Encore  faut-il  choisir  le  sys- 
tème de  drague  qui  convient  le  mieux.  J'estime  d'une  façon  générale  que 
ce  sont  les  dragues  américaines  qui  conviennent  le  mieux  pour  entretenir 
un  port  et  son  chenal.  (Applaudissements.) 

M.  Van  der  ScHUEREiN.  —  Lorsque  les  travaux  en  cours  à  Ostende  seront 
terminés,  le  chenal  du  port  s'étendra  jusqu'aux  écluses  de  Slykcns,  soit 
sur  une  longueur  de  près  de  5  kilomètres  à  partir  des  musoirs  des  estacades. 
Dans  ce  chenal,  long  et  relativement  étroit,  soumis  à  la  marée,  le  mouve- 
ment incessant  du  flot  et  du  jusant  tendra  à  tenir  en  suspension,  dans  la 
masse  d'eau,  les  matières  ténues  qui  constituent  la  vase  et  qui,  par  leur 
nature,  ne  se  déposent  qu'assez  lentement  dans  une  eau  calme. 

S'il  en  est  ainsi,  ces  matières  en  suspension  se  laissent  entraîner  assez 
facilement.  Elles  sont  transportées  à  distance,  surtout  si  plusieurs  courants 
agissent  simultanément  aux  différents  points  du  chenal,  de  façon  à  com- 
biner leur  action  dans  le  même  sens,  et  à  se  soutenir  les  uns  les  autres. 

C'est  dans  cet  ordre  d'idées  qu'est  conçu  le  système  des  chasses  à  Ostende. 

On  comprend,  du  reste,  que  la  quantité  de  vase  qui  tend  à  se  déposer 
augmente  plus  rapidement  que  la  profondeur  de  la  masse  d'eau  vaseuse. 
La  puissance  des  moyens  d'action  destinés  à  combattre  l'envasement  est 
graduée  en  conséquence. 

A  côté  de  la  nouvelle  écluse  de  chasse,  dont  l'effet  utile  sera  en  rapport 
avec  la  grande  profondeur  à  conserver  au  pied  du  quai  à  marée,  on  dis- 
posera de  l'écluse  d'évacuation  de  la  Noord-Eede,  dont  les  eaux  agiront 
dans  la  partie  amont  du  chenal. 

11  en  sera  de  même  des  eaux  qui  se  déversent  dans  l'avant-port  par  les 
écluses  de  Slykens. 

Pour  maintenir  la  profondeur  dans  le  chenal  d'accès  à  l'écluse  mari- 
time, on  pourra  opérer  des  chasses,  à  l'eau  de  mer,  par  celte  écluse  même. 

Après  avoir  isolé  les  bassins  du  canal  de  Bruges  à  Ostende,  on  pourra 
admettre,  dans  ces  bassins,  la  marée  haute  de  vive-eau,  ce  qui  procurera 
une  tranche  d'eau  supplémentaire  de  0  m.  50  à  0  m.  60  et  même  plus, 
utilisable  en  vue  des  chasses. 

Dans  le  chenal  d'accès  à  l'écluse  débouchera  en  outre  la  dérivation  du 
canal  d'évacuation:  le  «  Camerlinckx  », 


504  PROCÈS-VERBAIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Plus  loin,  vers  l'aval,  on  aura  les  chasses  effectuées  par  Téclusc  Léopold 
existante. 

En  un  mot,  les  installations  sont  combinées  de  façon  à  opérer  des 
chasses  artificielles  au  moyen  des  bassins  existants  ou  à  créer,  alimentés 
à  Feau  de  mer,  et  à  tirer  tout  le  parti  possible  des  chasses  naturelles  dues 
à  l'écoulement  des  eaux  poldériennes  dans  l'avant-port. 

Comme  je  l'ai  déjà  dit  pour  certaines  parties  du  port,  les  chasses  seront 
inopérantes  ou  insuffisantes.  En  ces  points,  il  faudra  draguer. 

Le  système  du  port  d'Ostende  consiste  donc  à  compléter  la  chasse  par 
la  drague.  Mais  si  l'on  compare  les  deux  procédés,  la  question  de  dépense 
ne  doit  pas  seule  entrer  en  ligne  de  compte.  Si  Ton  considère  que  le  mur 
de  quai  de  l'avant-port  doit  recevoir  des  navires  qui  ne  veulent  pas  subir 
la  sujétion  de  l'éclusage,  on  comprend  que  la  présence  des  dragues  y 
serait  très  gênante,  d'autant  plus  que  ces  dragues  sont  accompagnées  de 
tout  un  matériel  accessoire  très  encombrant  de  chalands  et  de  remor- 
queurs. Sous  ce  rapport,  l'avantage  est  en  faveur  des  chasses. 

M.  Nyssens-Hart.  —  M.  Van  der  Schueren,  dans  l'exposé  intéressant  cl 
complet  de  ce  qu'il  attend  des  chasses,  nous  a  dit  que  ce  système  d'entre- 
tien des  ports,  dans  les  conditions  surtout  où  se  trouve  Ostcnde,  était 
le  plus  avanlageux.  Je  crois  que  ces  avantages  sont  encore  hypothétiques, 
caries  travaux  ne  sont  pas  terminés;  ce  sont  des  prévisions.  L'efficacilé  de 
ces  chasses  se  manifestera-t-elle  aussi  grande  qu'on  l'espère?  On  n'en 
sait  rien.  Jamais,  à  ma  connaissance,  on  n'a  fait  une  chasse  devant 
un  ouvrage  pour  entretenir  8  ou  10  mèlres  sous  marée  basse.  Jamais, 
non  plus,  on  n'a  opéré  dans  une  proporliôn  aussi  vaste  qu'à  Oslende  :  indé- 
pendamment du  système  de  chasse  artificielle,  M.  Van  der  Schueren  a 
supposé  que  toutes  les  décharges  naiurelles  seraient  dirigées  de  façon  à 
appuyer  cette  chasse  artificielle.  Jamais  un  système  de  chasse  n'a  élc 
aussi  amplement  combiné.  L'expérience  dira  si,  avec  toutes  ces  circon- 
stances favorables,  on  réalisera  la  profondeur  désirée,  ou  s'il  ne  faudra 
pas  encore  draguer  au  pied  de  ce  mur  qu'on  veut  sauver  de  l'action  de 
la  drague. 

D'un  autre  côté,  une  partie  du  port  échappe  à  l'action  de  la  chasse.  Il 
faudra  donc  un  matériel  de  dragage,  môme  dans  ce  port  de  chasse,  mais 
on  ne  l'emploiera  pas  de  façon  permanente.  Le  prix  du  dragage  se  i-cs- 
scntira  du  fait  que  ce  matériel,  pourtant  indispensable,  ne  travaillera 
pas  constamment.  C'est  une  des  considérations  qui  m'ont  toujours  fait 
préférer  le  système  du  dragage  à  celui  de  la  chasse.  (Très  bien!) 

M.  Van  der  Schueren.  —  Les  dispositions  des  nouvelles  installations 
d'Ostende  sont  conçues  de  façon  à  produire  une  chasse  puissante  au  pied 
du  mur  de  quai.  J'ai  dit  que  c'est  dans  ce  but  que  le  radier  de  l'écluse  de 
chasse  est  placé  à  la  cote  ( —  4,00).  S'il  est  difficile  de  juger  exactement  à 
l'avance  l'effet  des  chasses,  on  peut  cependant  prévoir  que,  grâce  au  fonc- 
tionnement régulier  de  celles-ci,  une  souille  profonde  se  maintiendra  au 


:>•  SECTION.  -  4*  SÉANCE.  ôo:» 

droit  de  la  plus  grande  partie  du  quai,  celle  notamment  qui  sera  direc- 
tement sous  Taction  du  courant. 

Peut-être  la  profondeur  de  8  mètres  ne  sera-t-elle  pas  atteinte  pour 
toute  la  longueur  du  mur.  On  y  suppléera  au  moyen  de  dragages.  Mais  on 
aura  du  moins  réduit  Timportance  du  matériel  de  dragage. 

Ce  qui  me  porte  à  croire  qu'il  en  sera  ainsi,  c'est  que  la  question  s'est 
posée  dernièrement  pour  les  chasses  biin  moins  importantes  qui  se  fai- 
saient par  les  écluses  militaire  et  française.  En  vue  de  faciliter  les  travaux 
en  cours,  ces  chasses  sont  abandonnées  dès  aujourd'hui,  en  attendant  que 
les  écluses  en  question  soient  démolies. 

Or,  Teffet  de  la  suppression  des  chasses  a  élé  très  remarquable  :  le 
matériel  de  dragage  a  dû  être  augmenté  pour  arriver  à  maintenir,  dans  le 
port,  les  profondeurs  que  Ton  y  rencontrait  lorsque  les  chasses  fonction- 
naient régulièrement. 

Je  conclus  donc  que  tout  ce  qu'on  pourra  obtenir  par  les  chasses  sera 
du  bien  acquis,  puis(|ue  cela  permettra  de  réduire  un  matériel  toujoui-s 
encombrant. 

M.  Conrad.  —  L'effet  d'un  bassin  de  chasse  sur  l'entretien  d'un  chenal 
dépend  de  la  superficie  du  bassin,  mais  surtout  de  la  qualité  de  l'eau 
qu'on  emploie  pour  la  chasse.  Si  l'on  a  fait  entrer  de  Teau  de  mer  dans 
un  grand  bassin  et  qu'on  la  dirige  vivement  dans  un  chenal,  il  se  peut 
qu'on  obtienne  des  résultats  satisfaisants,  si  le  chenal  n'est  pas  trop  long. 
Mais  le  chenal  est  aussi  plus  large  qu'il  n'est  nécessaire,  et  tous  les 
ingénieurs  savent  que,  ce  qu'on  gagne  en  largeur,  on  le  perd  en  vitesse. 
L'effet  de  la  chasse  sur  une  large  étendue  sera  très  faible.  Mais  si  l'on  doit 
employer  de  l'eau  naturelle  ou  douce,  on  n'obtiendra  rien. 

Permettez-moi  d'appuyer  ma  démonstration  d'une  figure  au  tableau. 
Nous  avons  en  Hollande  deux  exemples  de  chasse  en  eau  douce  :  d'abord 
celui  du  canal  d'Amsterdam  à  la  mer  du  Nord.  Les  eaux  se  déplacent 
dans  ce  canal  ;  une  petite  partie  de  l'eau  vient  par  Amsterdam;  mais  l'eau 
du  Zuiderzée  n'a  qu'une  très  faible  salure;  c'est  presque  de  l'eau  douce; 
le  canal  d'Amsterdam  aux  polders  est  aussi  d'eau  douce;  ces  deux  canaux 
font  chasse  dans  le  port  d'Ymuiden.  Il  >e  produit  alors  une  pente  trans- 
versale de  l'eau  douce  à  partir  de  l'écluse  vers  la  mer  du  Nord.  Quand 
on  veut  chasser  dans  le  chenal,  l'eau  douce  s'écoule,  fait  un  trou,  puis 
remonte  au-dessus  de  l'eau  de  mer.  L'eau  douce  qui  vient  du  canal 
n'attaque  pas  le  plafond;  elle  s'élève  sur  l'eau  salée;  elle  ne  furme 
qu'une  petite  couche,  mais  son  influence  est  très  grande  à  d'autres  points 
de  vue.  Quand  on  veut  écluser  un  bateau,  si  le  niveau  de  la  mer  a  la 
môme  hauteur  que  le  niveau  de  l'eau  douce,  et  que  le  bateau  se  trouve 
dans  l'écluse  quand  on  ouvre  les  portes,  l'eau  salée  entre  avec  une 
grande  vitesse  et  projette  le  bateau  hors  de  l'écluse,  en  sorte  qu'il  faut 
l'attacher  pour  ne  pas  avoir  de  dégâts  aux  ouvrages.  Cela  tient,  tout  le 
monde  le  sait,  à  la  différence  de  densité  de  l'eau  douce  et  de  l'eau  de  mer. 


506  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

L'eau  (le  mer  se  place  sur  le  fond  et  rejelte  Teau  douce.  C'est  aussi  ce 
qui  se  passe  à  Nieuwedîep,  où  le  canal  de  Noord-HoUand  se  jette  dans  la 
mer  du  Nord  :  l'eau  douce  est  évacuée  par  l'écluse;  elle  monte  sur  l'eau 
de  mer  et  ne  fait  pas  chasse.  Il  ne  faut  donc  tenir  aucun  compte  de 
Teau  douce  en  matière  de  chasse;  elle  est  inefficace. 

Quant  aux  dragues,  nous  en  avons  Texpérience  en  Hollande.  Quand  on 
doit  draguer  du  sable  mouvant,  les  suceuses  donnent  des  résultats  satis- 
faisants; le  trou  creusé  se  remplit  et  la  suceuse  trouve  toujours  à  s'ali- 
menter: mais  aussitôt  qu'on  doit  draguer  dans  un  terrain  vaseux,  on  ne 
peut  plus  faire  de  trou;  on  doit  draguer  une  couche  de  terre  et  d'argile 
qui  ne  se  modifie  pas  et  ne  remplit  pas  le  trou.  Donc,  lorsqu'on  a  un  pla- 
fond de  sable,  les  suceuses  sont  bonnes;  si  le  plafond  est  vaseux,  il  faut 
employer  la  drague  à  godets.  C'est  la  nature  du  terrain  qui  indique  la 
nature  de  la  drague  qu'il  faut  employer.  (Très  bien!) 

M.  Eybiaud  des  Vercnes.  —  Je  me  suis  sans  doute  fait  mal  comprendre 
quand  j'ai  parlé  de  la  distinction  à  faire  entre  les  chasses  naturelles  et  les 
chasses  artificielles.  Je  n'ai  pas  voulu  dire  que  la  chasse  naturelle  était 
faite  d'eau  douce.  Pour  mieux  m'expliquer,  je  distinguerai  entre  les  chasses 
qui  se  produisent  par  écluses,  avec  portes  tournantes  ou  autres  moyens  de 
vider  brusquement  des  réservoirs,  et  les  actions  des  courants  qui  se  pro- 
duisent sans  ces  moyens,  et  sont  des  chasses  analogues  à  celles  que  pro- 
duirait dans  un  chenal  une  forte  rivière,  ou  l'évacuation  d'un  lac  inté- 
rieur. Voilà  ce  que  j'appelle  une  chasse  naturelle.  Cette  chasse  peut  être 
produite  par  de  l'eau  douce,  si  c'est  un  grand  fleuve,  ou  par  de  l'eau 
de  mer,  si  c'esl  un  grand  lac  intérieur  que  la  mer  remplit  et  vide.  Pour 
moi,  les  chasses  naturelles  sont  celles  qui  ne  comportent  pas  l'emploi 
d'écluses  de  chasse.  Autrefois,  quand  les  chasses  ont  été  préconisées 
pour  la  première  fois,  à  Dunkerque,  elles  ne  devaient  pas  être  ce  qu'elles 
sont  devenues  chez  nous.  Vauban  avait  recommandé  que  dans  tous  les 
canaux  où  l'eau  de  mer  pouvait  être  reçue,  on  introduisit  assez  d'eau  et 
qu'on  la  laissât  couler  à  chaque  marée.  C'était  se  rapprocher  autant 
que  possible  des  chasses  naturelles;  cela  diminuait  l'inconvénient  des 
chasses  et  aussi  leur  efficacité  apparente,  c'est-à-dire  celle  qu'elles  peuvent 
avoir  sur  de  petites  distances.  Mais  cela  se  rapprochait  beaucoup  des 
conditions  dans  lesquelles  les  chasses  pouvaient  produire  de  bons  résultats 
sans  inconvénients.  En  France,  on  a  abandonné  cette  idée  et  on  n'a  voulu 
des  chasses  qu'aux  vives-eaux,  soit  avec  un  intervalle  d'environ  quinze 
jours.  Si,  à  Ostendc,  on  craint  qu'il  faille  toujours  des  dragues  fonction- 
nant de  façon  permanente,  qu'arrivera-t-il  quand  on  permettra  à  la  vase 
de  se  déposer  pendant  quinze  jours?  Je  crois  qu'on  n'aura  pas  de  résultat. 
Je  ne  voudrais  pas  ôter  à  M.  Van  der  Schueren  la  confiance  qu'il  a  dans 
les  chasses  qu'il  prévoit;  il  verra  par  lui-même  ce  qu'il  obtiendra.  Mon 
but  élait  de  le  prévenir  que  tout  le  monde  n'a  pas  la  même  conviction. 
L'expérience  prononcera.  Je  crois  qu'au  lieu  de  créer  de  nouveaux  bassins 


.V  SECTION.  -  V  SÉANCE.  507 

on  ferait  mieux  de  vendre  le  bassin  actuel,  qui  a  sans  doute  une  grande 
valeur  au  point  de  vue  commercial.  Certainement,  si  c  était  en  France  et 
si  j'avais  un  conseil  à  donner,  c'est  ce  que  je  proposerais. 

M.  Conrad.  —  Un  mot  encore,  car  cette  question  des  chasses  est  très 
intéressante.  Comme  vous  le  savez,  on  a  tenté  de  faire  un  chenal  au 
port  de  Rotterdam  par  un  système  de  chasse.  On  a  cru  qu'en  ouvrant  un 
petit  passage  à  travers  les  dunes,  la  rivière  ferait  une  grande  coupure.  Eh 
bien,  on  s'est  trompé.  Nous  avons  eu  assez  d'eau  dans  la  rivière,  avec  un 
chenal  profond  sur  une  longueur  de  600  mètres,  dans  la  petite  coupure, 
puis  nous  avons  eu  des  hauts-fonds.  C'est  toujours  parce  que  l'eau  douce 
n'a  pas  la  densité  de  l'eau  de  mer  :  elle  reste  par  dessus  et  n'attaque  pas 
le  plafond.  Du  jour  où  nous  avons  abandonné  ce  système  et  fait  une  cou- 
pure à  la  drague,  la  réussite  a  été  complète.  Depuis,  on  a  observé  que,  tan- 
dis que  l'eau  douce  coulait  dans  la  rivière,  vers  la  mer  du  Nord,  celle-ci, 
qui  n'a  pas  toujours  la  hauteur  de  la  rivière,  produit  un  contre-courant 
d'eau  salée  sur  le  plafond.  L'eau  de  la  rivière  n'a  pas  assez  de  force  pour 
creuser  le  chenal  qu'on  avait  projeté  et  l'entretenir.  Nous  avons  dû  draguer. 

Ceci  prouve  encore  qu'on  ne  peut  pas  employer  Teau  douce  en  grande 
quantité,  dans  un  grand  bassin  :  elle  ne  sert  à  rien.  (Très  bien!). 

M.  LE  Président.  —  Je  donne  la  parole  à  M.  Van  der  Schueren  pour 
répondre,  et  ensuite  nous  clorons  la  discussion  sur  ce  point. 

M.  Van  der  Schoerex.  —  A  Ostende,  c'est  de  l'eau  salée  qu'on  emploiera. 
Le  bassin  sera  rempli  d'eau  de  mer.  J'ai  ajouté  qu'en  même  temps,  on 
prenait  toutes  les  dispositions  possibles  pour  utiliser  l'eau  douce.  Il  fallait 
bien,  quand  même,  faire  une  écluse  d'évacuation.  Celle-ci  n'a  pas  coûté 
plus  cher.  Je  sais  bien  que  l'efiet  de  l'eau  douce  ne  sera  pas  considérable; 
mais  il  sera  ce  qu'il  sera. 

M.  le  Président.  —  M.  Cay  a  demandé  la  parole  sur  les  dragages. 

M.  Dyce  Cay.  —  Non,  monsieur  le  Président  :  c'est  sur  les  chasses. 

M.  LE  Présu)ent.  —  Nous  avions  dit  que  le  débat  serait  clos  sur  celte 
question  après  le  dernier  mot  de  M.  Van  der  Schueren,  toutefois  je  vous 
donne  la  parole. 

M.  Dyce  Cay.  —  Je  voulais  faire  une  observation  h  l'appui  de  ce  qu'a  dit 
M.  Conrad  sur  la  différence  entre  l'eau  salée  et  l'eau  douce.  Il  faut  distin- 
guer le  courant  du  flux  et  le  courant  du  reflux  qui  est  lui  aussi  salé, 
mais  moins.  Ainsi,  on  n'a  jamais  d'effet  de  chasse  quand  les  écluses 
contiennent  de  l'eau  douce.  L'eau  ne  touche  pas  le  plafond.  La  sépara- 
tion est  très  sensible. 

M.  le  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Bâtes. 

M.  Llndon  W.  Bâtes.  —  M.  président.  In  rising  before  my  international 
friends  to  introduce  the  subjcct  dealt  with  by  my  paper,  1  am  rcminded 

M.  LiM)05  W.  Bâtes.  —  H.  le  Président,  en  me  levant  pour  m'adresser  à  mes 
amis  internationaux  et  leur  exposer  le  sujet  dont  traite  mon  livre,  je  ne  dois 


508  imOCÈS-VERBALX  UES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

thaï  I  can  fairly  claim  of  hâve  advanced  more  in  the  science  of  dredging 
Ihan  I  hâve  in  the  knowledge  of  Frcnch,  German,  orRussian.  I  am  also 
remindcd  in  holding  bcfore  me  this  paper  that  I  hâve  aiready  had  a  volu- 
minous  way,  and  that  it  is  in  order  for  me  to  give  a  proper  opportunity 
to  olhers.  At  the  last  Navigation  Congress,  held  in  Brussels,  the  writcr's 
paper  dwell  upon  the  history  and  évolution  of  high  power  dredges  and 
their  application  to  public  works.  Theprinciples  of  their  mechanism  werc 
explained  and  illustralcd.  It  was  demonstrated  by  actual  work  records  that 
along  this  highway  lay  great  possibilités  of  power  and  an  economy  far 
exccnding  that  in  anyotherwayatlainable.  That  their  workis  not  confined 
to  sands  and  similar  matcrials,  but  that  they  cope  admirably  with  clays 
has  been  provcd  in  many  placed  on  Ihe  Pacific,  Atlantic,  Lake  and  Gulf 
ports  in  the  United  States,  and  it  has  been  indisputably  proven  in  the  tests 
at  St  Petersburg.  At  the  lermination  of  my  paper  wiJl  bc  found  the  table 
of  a  test  made  before  this  Excellency  Prince  Khilkoff  at  the  mouth  of  the 
Neva  River,  where  a  run  of  1000  feet  was  made  in  an  hour  and  12  mi- 
nutes, taking  ont  9  inches  of  sand  and  2  feet  of  clay  at  the  rate  of  seve- 
ral  thousand  cubic  yards  per  hour.  This  rate  is  higher  than  any  that 
has  been  altained  in  clay  by  any  other  machine,  and  it  is  simply  a  ques- 


pas  oublier  que  je  puis  dire  avec  quelque  raison  m'ètre  plus  occupé  des  ques- 
tions de  dragages  que  de  l'étude  des  langues  française,  allemande  et  russe;  j> 
ne  saurais  non  plus  oublier  qu*il  ma  déjà  été  donné  de  m*expliquer  longuement, 
et  qu'il  n*est  que  juste  de  laisser  à  nos  collègues  une  occasion  favorable  de  fnire 
connaître  à  leur  tour  leurs  vues.  Lors  du  dernier  Congrès  de  Navigation  tenu  A 
Bruxelles,  l'auteur  de  ce  mémoire  s'arrêta  longuement  sur  l'histoire  et  révolu- 
tion des  dragues  de  grande  puissance  ainsi  que  sur  leurs  applications  aux 
travaux  publics.  Les  principes  de  leur  mécanisme  y  furent  expliqués  à  l'aide 
de  dessins.  Il  fut  démontré  par  des  rapports  sur  les  travaux  existants,  qu'tMi 
entrant  dans  cette  nouvelle  et  large  voie,  on  se  procurait  la  possibilité  d'ob- 
tenir une  puissance  et  une  économie  dépassant  tout  ce  quil  était  permis 
d'espérer  en  suivant  d'autres  voies,  que  remploi  de  ces  dragues  n'est  pas  limité 
à  l'extraction  des  sables  et  autres  matériaux  de  même  nature,  mais  qu'elles 
viennent  parfaitement  à  bout  des  terres  argileuses;  c'est  ce  dont  on  a  eu  la 
preuve  en  plusieui*s  ports  des  Etats-Unis,  tant  sur  le  Pacifique  que  sur  l'Atlan- 
tique, sur  les  Lacs  et  sur  le  golfe  du  Mexique,  et  c'est  ce  qui  a  encore  été  irré- 
futablement établi  par  les  essais  faits  à  St-Pétersbourg.  A  la  fin  de  mon  mémoire, 
Ton  trouvera  une  table  des  essais  faits  en  présence  de  Son  Excellence  M.  le  prince 
Khilkoff,  {\  Tembouchure  du  fleuve  Neva,  où  la  drague  a  parcouru  une  distance 
de  1000  pieds  en  une  heure  et  douze  minutes,  en  enlevant  9  pouces  de  sable  et 
2  pieds  d'argile,  à  raison  de  plusieurs  milliers  de  yards  cubes  par  heure.  Cette 
proportion  est  la  plus  élevée  qui  ait  jamais  été  atteinte  dans  les  terrains  argileux 
avec  quelque  machine  que  ce  soit.  C'est  une  simple  question  de  mécanisme 
que  celle  d'utiliser  la  force  du  couteau  de  la  drague  de  façon  à  obtenir  le 
résultat  voulu.  Si  un  couteau  d'un  modèle  analogne  coupe  l'acier,  il  peut  couper 


5-  SECTION.  —  4*  SÉANCE.  501) 

tion  of  inechanism  to  apply  the  powers  of  the  cutter  so  as  lo  obtain  the 
resulls  desired.  If  a  cutter  of  similar  type  can  eut  steel,  it  can  eut  clay. 
There  is  no  différence  between  the  principle  of  the  cutters  of  thèse  dredges 
and  cutters  which  eut  steel.  Rock,  indnrated  clay,  hard  pan  and  such 
refraclory  substances  are  alone  begond  économie  handiing  by  propeiLy 
designed  hydraulic  dredges.  I  am  not  one  of  thèse  who  believe  in  one 
System  alove  ;  I  believe  in  adapting  the  tool  to  the  work  it  lias  to  do.  Whiîu 
it  bas  been  so  adapted,  as  an  Ëngineer  and  Contructor  I  should  be  the  fhst 
one  to  possess  it.  I  find  the  greatest  profit  in  the  hydraulic  dredge  whcn 
I  can  operate  it  myself.  With  the  introduction  of  high  power  dredges, 
nearly  every  engineering  project  took  on  a  new  aspect,  or  was  capable  of 
différent  treatment,  and  the  writer  bas  been  compelled  to  iormulate  projects 
of  importance  in  the  light  ot  the  powerful  tool  now  given  for  their  exécu- 
tion. In  my  paper  I  bave  ciled  some  of  thèse  engineering  projects  as  cha- 
racterislic  and  illustrative  of  certain  principles  of  importance  which  1 
believe  to  be  truc.  The  treatment  in  each  case  bas  necessarily  been 
governed  by  local  conditions.  In  référence  to  hydraulic  dredges  1  vould 
say  Ihat  during  the  last  few  years  it  bas  come  about  that  we  bave  seen  the 
construclion  of  a  fleet  whose  horse  power  exceeds  that  of  any    other 


Targile.  11  n*y  a  aucune  différence  entre  le  principe  d'après  lequel  agissent  les 
couteaux  de  ces  dragues  et  les  couteaux  qui  coupent  Tacier.  Le  roc,  Targile 
durcie  et  autres  substances  réfractaires  analogues  échappent  seules  au  fonction- 
nement économique  des  dragues  hydrauliques  convenablement  construites.  Je 
ne  suis  pas  de  ceux  qui  n*adniettent  qu'un  seul  système,  je  crois  qu*il  faut 
adapter  l'outil  au  travail  que  cet  outil  doit  faire.  S'il  est  dans  ces  conditions 
d'adaptation,  je  dois,  comme  ingénieur  et  comme  constructeur,  être  le  premier 
à  en  faire  l'acquisition.  Les  dragues  hydrauliques  sont  celles  qui  m'ont  donné 
le  plus  de  profit  quand  je  les  ai  fa*it  fonctionner  moi-même.  Par  suite  de  Tintro- 
duction  des  dragues  de  grande  puissance,  presque  tous  les  projets  des  ingénieurs 
se  sont  présentés  sous  un  nouvel  aspect  ou  sont  devenus  susceptibles  de  trai- 
tements différents;  aussi  l'auteur  du  mémoire  a-t-il  été  amené  à  présenter  des 
projets  importants  en  tenant  compte  des  nouvelles  ressources  offertes  par  le 
puissant  outil  que  l'on  possède  maintenant  pour  leur  exécution.  Dans  mon 
mémoire,  j'ai  cité  quelques-uns  de  ces  projets  relatifs  à  des  travaux  de  lart 
de  l'ingénieur,  projets  considérés  comme  caractéristiques  et  démonstratifs  de 
certains  principes  essentiels  que  je  crois  être  les  vrais  principes.  Le  mode  d'exé- 
cution dans  chaque  cas  a  naturellement  été  régi  par  les  conditions  locales.  Au 
sujet  des  dragues  hydrauliques,  qu'il  me  soit  permis  de  dire  que,  durant  ces 
dernières  années,  le  changement  a  été  tel  que  nous  avons  vu  surgir  une  flotte 
dont  Tensembie  représente  une  force  en  chevaux-vapeur  supérieure  à  celle  de 
tout  autre  système  en  usage  dans  quelque  partie  du  monde  que  ce  soit.  Dans 
cette  lice  industrielle,  à  quel  degré  de  perfectionnement  atteindra-t-on?  c'est 
ce  qu'il  est  difQcile  de  prévoir,  mais  nous  devons  nous  rendre  compte  que, 
par  suiie  de  l'augmentation  croissante  des  dimensions  et  du  tonnage  des  jiavires. 


510  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

System  in  the  world  today.  Whal  the  ultimale  foal  will  be  il  is  hard 
to  say,  but  we  must  realize  that,  with  increasing  size  in  sliips,  there  is  not 
a  harbour  and  not  a  river  in  the  world  which  does  not  heed  better  chan- 
nels  in  the  interests  of  navigation.  At  the  next  congress  I  hope  to  beable 
to  announce  an  improvement  for  increasing  the  depths  or  river  navigation 
which  will  be  as  much  of  an  advance  upon  the  best  that  can  nowbe  done 
with  my  dredges  or  any  others  as  the  advance  that  has  been  madeduiing 
the  last  two  or  tree  years. 

In  conclusion.  I  v\'ish  to  thank  the  président  and  the  members  of  the 
Congress  for  their  attention  and  to  express  the  hope  that  in  the  next 
Congress  I  shall  meet  you  ail  again. 

M.  Le  Gavrian  t7*aduit  en  français,  en  la  résumant,  la  communication 
de  M.  Bâtes. 

M.  Massalski.  —  L'efficacité  de  la  drague  Bâtes  a  été  discutée  à  Bruxelles. 
Puisque  M.  Bâtes  soulève  la  question,  je  suis  obligé  de  lui  répondre  et  de 
me  servir  de  ses  propres  arguments. 

A  Bruxelles,  nous  avons  critiqué  les  appareils  Bâtes,  et  voici  les  conclu- 
sions votées  par  le  congrès  : 

€  Les  procédés  employés  ou  proposés  pour  désagréger  les  terrains  com- 
pacts et  les  rendre  susceptibles  d'aspiration  doivent  être  suivis  avec  le  plus 
grand  intérêt,  mais  ne  sont  pas  encore  assez  sanctionnés  par  l'expérience 
pour  que  le  congrès  puisse  se  prononcer.  » 

M.  Baies  a  dit  que,  depuis  lors,  il  avait  construit  une  grande  drague  pour 
la  Russie  ;  jusqu'alors  il  ne  pouvait  citer  que  les  dragues  employées  sur 
le  Mississipi.  Or,  dans  le  rapport  relatif  à  ces  travaux  que  j'ai  sous  les 
yeux,  il  n'est  question  que  de  sable.  J'ai  déjà  fait  remarquer  que,  quand 
il  s'agit  de  sable,  il  n'y  a  pas  besoin  de  désagréger  le  terrain.  A  la  suite  de 
la  discussion  de  Bruxelles,  M.  Bâtes  nous  avait  dit  :  «  Attendez  le  prochain 
congrès  et  je  vous  donnerai  le  comple  rendu  de  ce  qui  se  sera  fait  en 
Russie.  » 

Or  la  «  Volskaia  »  a  bien  été  construite  et  présentée  aux  épreuves  ;  mais 
d'après  les  renseignements  particuliers  que  j'ai  reçus  de  Russie,  cette 
épreuve  n'est  que  la  constatation  de  réception  d'un  engin  conforme  au 
cahier  des  charges;  on  n'a  pas  encore  fait  de  dragages;  les  résultats  ne 

il  n'est  pas  un  port,  il  n'est  pas  une  rivière  qui  n'ait  besoin  d'améliorer  ses 
chenaux  et  ses  passes  dans  l'intérêt  de  la  navigation.  Au  prochain  Congrès,  j'es- 
père être  en  mesure  d'annoncer  un  perfectionnement  permettant  d'augmenter 
la  profondeur  des  fleuves  navigables,  perfectionnement  qui  constituera  sur  tout 
ce  qu'il  est  possible  de  faire  aujourd'hui,  soit  avec  mes  dragues,  soit  avec  toutes 
autres  dragues,  un  progrès  d'une  importance  aussi  capitale  que  celle  du  progrès 
réalisé  dans  ces  deux  ou  trois  dernières  années. 

En  terminant,  je  liens  à  remercier  M.  le  Président  et  les  honorables  Menibi'es 
du  Congrès  de  l'attention  qu'ils  ont  bien  voulu  me  prêter  et  à  leur  exprimer 
l'espoir  de  les  revoir  tous  au  prochain  Congrès. 


5*  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  ^11 

sont  nullement  consacrés  par  l'expérience,  et  on  se  trouve  aujourd'hui  au 
même  point  qu'il  y  a  2  ans. 

Je  proposerai  donc  à  la  Section  de  confirmer  les  conclusions  du  Congrès 
de  Bruxelles. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  Nous  avons  vu  ce  matin,  à  la  conférence  de 
M.  Ockerson,  une  reproduction  de  la  drague  construite  par  M.  Bâtes  pour 
le  Mississipi  ;  mais  elle  n'avait  paa  les  couteaux  que  M.  Bâtes  y  avait  mis 
au  début.  Pour  le  dragage  du  Mississipi,  il  valait  mieux  lancer  de  Teau 
sous  pression  pour  remuer  la  vase  et  le  sable  que  d'avoir  des  couteaux. 
Toutes  les  dragues  du  Mississipi,  sauf  une  exception,  comportent  de  l'eau 
sous  pression,  et  non  des  couteaux.  L'eau  sous  pression  est  donc  préfé- 
rable dans  certains  cas.  11  est  probable  qu'avec  de  l'argile  et  du  sable 
agglutiné  par  de  la  vase,  des  couteaux  seraient  préférables.  On  a  reconnu 
que  ces  dragues  avaient  trop  de  tirant  d*eau  ;  on  les  a  modifiées  complè- 
tement et  on  en  a  ôté  les  couteaux  :  elles  ne  pouvaient  pas  fonctionner  avec 
les  matières  dont  nous  a  parlé  ce  matin  M.  Ockerson,  avec  les  débris  qu'on 
rencontre  dans  le  fleuve.  Pour  cette  raison,  sans  doute,  on  a  préféré  l'eau 
sous  pression  aux  couteaux. 

Voilà  pour  la  question  des  dragues.  Mais,  dans  le  rapport  que  j'ai  sous 
les  yeux,  il  est  question  de  bien  d'autres  choses,  et  notamment  de  THoogli. 
M.  Bâtes  présente  des  planches  dans  lesquelles  il  indique  ce  qu'il  faudrait 
faire,  suivant  lui,  sur  l'Hoogli. 

J'ai  vu  ces  propositions,  mais  je  n'ai  pas  vu  le  rapport  qu'il  dit  avoir 
soumis  à  la  commission,  il  y  a  quelque  temps  déjà.  Quant  à  moi,  j'ai 
étudié  l'Hoogli  avec  beaucoup  de  soin;  je  suis  allé  à  Calcutta  pour  la  com- 
mission du  port  en  1896.  Je  suis  resté  aux  Indes  pendant  environ  six 
semaines,  et  j'ai  étudié  la  question  pendant  presque  toute  une  année. 

Le  rapport  de  M.  Bâtes  indique  ce  qu'il  désire  faire  pour  l'Hoogli  et  il  me 
parait  bon,  ayant  étudié  la  question,  de  donner  les  raisons  pour  lesquelles 
les  plans  qu'il  propose  ne  suffiraient  pas,  selon  moi,  à  améliorer  l'Hoogli. 

M.  LE  Président.  —  Vous  le  pouvez  parfaitement. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  Malheureusement,  je  ne  savais  pas  que  la  ques- 
tion dût  venir  en  discussion  devant  le  Congrès  ;  je  n'ai  reçu  ce  rapport 
que  dernièrement,  étant  déjà  à  Paris,  et  je  n'ai  pas  pu  préparer  de  plans. 

Naturellement,  M.  Baies  désire  améliorer  THoogli  par  des  dragages  ;  mais 
il  propose  en  certains  points  de  mettre  les  matières  qui  sont  draguées  sur 
la  rive  convexe.  Je  crois,  au  contraire,  que  pour  améliorer  une  rivière,  on 
ne  doit  pas  penser  aux  rives  convexes,  mais  plutôt  aux  rives  concaves.  Si 
on  met  des  déblais  sur  la  rive  convexe,  sans  doute  le  courant  aflbuillera, 
plus  encore  qu'avant,  la  rive  concave.  On  ne  désire  pas  faire  une  rivière 
sinueuse,  mais  plutôt  arrêter  l'affouillement  de  la  rive  concave,  et  ainsi 
garder  la  rivière  aussi  droite  que  possible. 

Il  y  aurait  des  choses  bien  intéressantes  à  dire  sur  l'Hoogli.  J'en  dirai 
quelques  mots  en  m'aidant  d*une  esquisse  au  tableau. 


512  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  CoKiuD.  —  C'est  une  discussion  qui  n'est  pas  au  programme  de  la 
Section. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  U  y  a  seulement  deux  passages  difficiles,  pour 
la  navigation  ;  ils  se  produisent  à  des  croisements,  comme  M.  Ockcrson 
Texpliquait  ce  matin  pour  le  Mississipi.  Il  a  montré  que  c'était  là  où  il  y 
avait  des  croisements  dans  le  chenal,  où  le  chenal  allait  d'une  courbure  à 
l'autre,  qu'il  fallait  draguer.  Dans  les  rivières  sans  marée,  ce  n'est  pas 
difficile  ;  on  peut  rétrécir  ulors  le  lit  entre  les  courbures  et  augmenter  la 
profondeur  du  chenal  à  l'endroit  où  se  trouve  la  barre,  et  le  courant  suit 
toujours  la  même  direction  et  à  peu  près  le  môme  chenal.  Mais  avec  des 
rivières  à  marée,  particulièrement  sur  THoogli,  c'est  bien  plus  difficile. 
Environ  les  deux  tiers  de  l'année,  la  rivière  est  entretenue  par  le  flux,  et  très 
peu  d'eau  douce  descend  pendant  cette  époque.  Il  y  a  deux  passages  inté- 
ressants dans  cette  rivière.  U  se  rencontre  d'autres  courbures,  mais  elles 
ne  sont  pas  fortes.  Le  flot  arrive  en  haut  de  mon  dessin,  et  le  jusant, 
ou,  comme  je  préfère  dire,  le  courant  descendant,  —  car  quand  on  parle 
de  jusant  on  a  aussi  en  vue  l'eau  douce,  —  le  courant  descendant  passe 
en  bas.  Le  flot  ici  suit  la  rive  concave  en  aval  et  le  courant  descendant  la 
rive  opposée  en  amont  et  il  se  produit  une  barre  au  milieu.  Quand  il  n'y  a 
pas  d'eau  douce,  le  flot  est  plus  puissant  que  le  jusant,  mais  il  y  a  un 
chenal  de  chaque  côté.  Selon  moi,  il  faut  détruire  cette  barre  sans  nuire 
au  flot  qui  maintient  la  rivière  pendant  les  deux  tiers  de  l'année.  Pour 
cela,  il  faut  guider  le  courant  descendant  dans  le  lit  du  flot  par  une  Jiguc 
très  basse,  de  façon  à  ne  pas  laisser  le  flot  être  obstrué.  M.  Dates  propose 
de  déposer  des  produits  de  dragage  sur  la  rive  convexe.  La  rive  concave 
sera  plus  atteinte  par  les  crues  parce  que  si  vous  rétrécissez  le  lit  de  la 
rivière,  naturellement  vous  dirigez  sur  la  rive  concave  un  courant  qui  y 
fera  plus  d'affouillement  encore  qu'à  présent.  Cette  espèce  d'atlerrissemcnt 
sera  donc  mauvaise  pour  le  courant  descendant,  n'étant  pas  au  point  où 
il  serait  nécessaire  de  le  mettre.  C'est  plutôt  en  amont  qu'il  faudrait  le 
reporter,  pour  que  le  courant  descendant  soit  retourné  dans  le  lit  du  flot. 

Un  autre  passage  a  donné  lieu  à  beaucoup  de  difficultés.  Je  me  bornerai 
à  vous  l'expliquer,  sans  vous  donner  mon  opinion.  M.  Dates  et  la  Section 
me  pardonneront  si  le  dessin  n'en  est  pas  très  exact.  La  marée  monte, 
arrive  suivant  les  flèches  à  droite  avec  vitesse  et  entre  aussi  dans  une 
petite  rivière  appelée  le  Rupnarain.  Les  vapeurs  peuvent  monter  celte 
rivière,  mais  en  faisant  des  sondages  à  chaque  instant  de  chaque  côté  du 
bateau,  car  il  y  a  moins  de  i  mètre  d'eau  dans  le  chenal  à  marée  basse 
de  vives  eaux.  Puis  le  courant  vient  le  long  de  la  rive  droite,  la  partie 
concave,  et  se  porte  presque  en  entier  sur  l'IIoogli.  Quand  il  n'y  a  pas 
de  crue,  le  chenal  de  flot  est  assez  profond,  mais  le  courant  descendant 
suit  le  chenal  sur  la  rive  opposée,  et  il  y  a  un  banc  de  sable  entre  les  deux 
qui  change  avec  les  saisons. 

Que  faut-il  faire  pour  améliorer  ce  passage?  Comme  le  dit  M.  Dales, 


3*  SECTIO.N.  —  4-  SÉANCE.  515 

généralement,  le  chenal  de  navigation  est  le  chenal  du  courant  descen- 
dant; mais,  pendant  huit  mois  de  Tannée,  c'est  le  flux  qui  l'emporte 
sur  Teau  douce.  Il  y  a  une  barre  à  travers  le  chenal  de  navigation.  Pour 
Tôter,  M.  Bâtes  a  proposé  de  couper  par  ses  dragues  une  pointe  en 
amont  sur  la  rive  gauche  et  de  faire  une  rive  concave  continue.  Mais  cela 
ne  résout  pas  la  difficulté  à  la  barre  en  aval;  Topposition  entre  le  courant 
de  flot  de  la  rive  droite  et  le  courant  de  jusant  le  long  de  la  rive  gauche 
restera  la  môme.  Il  propose  d'ajouter  un  peu  de  déblais  devant  la  pointe 
convexe  du  Hoogli.  Je  crois  que  cela  n'amènera  aucune  amélioration. 
A  mon  avis,  c'est  seulement  en  essayant  de  faire  aller  le  courant  descen- 
dant dans  la  direction  du  flux  qu'on  peut  améliorer  la  rivière,  car  il  faut 
laisser  le  flux  entrer  librement.  Pendant  quatre  mois  il  est  facile  de 
maintenir  le  chenal,  mais  pendant  huit  autres  mois  il  est  nécessaire  de 
laisser  le  flot  pénétrer  sans  aucun  obstacle  dans  la  rivière. 

11  y  a  quelques  barres  dans  l'estuaire,  dont  M.  Bâtes  n'a  pas  parié.  Là, 
il  y  a  du  sable  pur,  sauf  en  deux  points.  Je  crois  qu'une  drague  Bâtes, 
comme  au  Mississipi,  ou  quelqu'autre,  ferait  très  bien.  Les  barres  sont 
assez  profondes,  mais  on  pourrait,  avec  avantage,  pour  la  navigation  donner 
un  ou  deux  mètres  de  plus.  Dans  l'estuaire,  on  pourrait  améliorer  beau- 
coup la  rivière  parce  que,  quoiqu'il  change,  le  chenal  n'est  pas  instable 
comme  celui  de  la  Seine,  par  exemple;  il  se  déplace  graduellement.  On 
pourrait  le  modifier  et  le  rendre  plus  stable  et  plus  profond. 

On  pourrait,  en  somme,  guider  le  courant  descendant  dans  le  chenal 
du  flot  en  amont,  et  draguer  les  barres  de  l'estuaire. 

M.  LE  PR£su>Ef<T.  —  Jc  nc  crois  pas  que  nous  ayons  la  possibilité  de 
discuter  ici  quel  peut  être  le  meilleur  projet  d'amélioration  de  l'Hoogli, 
soit  par  rectification,  soit  par  dragage.  Cette  question  a  été  introduite 
subrepticement  et  n'est  pas  du  ressort  de  notre  Section,  puisqu'ici  nous 
nous  occupons  des  ports  et  non  pas  des  rivières.  Par  conséquent  je  ne 
crois  pas  devoir  prolonger  la  discussion  sur  ce  point.  {Assentiment.) 

M.  WmTDiG  complète  les  explications  de  M.  Bâtes  et  répond  en  quelques 
mots  à  M.  Massalskiy  pour  éviter  tout  malentendu.  Il  ajoute  : 

Je  ne  veux  pas  répondre  en  détail  à  M.  Yernon-Harcourt,  M.  Bâtes  se 
bornera  à  soumettre  à  l'appréciation  du  Congrès  le  fait  suivant  :  la  drague 
Béta,  dans  ses  essais  avec  couteaux,  déblayait  une  moyenne  de  plus  de 
4  000  yards  cubes  tandis  que  d'après  le  rapport  de  la  commission,  elle  ne 
déblaie  plus  actuellement,  sans  couteaux,  que  quelques  centaines  de  yards 
cubes. 

M.  LE  Préside>t.  —  La  question  parait  suffisamment  élucidée.  Quant  à  la 
proposition  de  M.  Massalski  tendant  à  ce  que  nous  repi'enions  les  conclu- 
sions du  Congrès  de  Bruxelles  relatives  aux  dragues  de  M.  Bâtes,  je  ne 
crois  pas  que  nous  ayons  à  y  revenir.  Restons  en  dehors  de  cette  question 
qui  est  une  question  d'adjudication;  intervenons  le  moins  possible  dans 

53 


514  PROGÊS-VÈRBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

les  affaires  de  celte  nature  et  restons  dans  la  sérénité  calme  qui  convient  à 
un  congrès.  {Applaudissements,) 

Messieurs,  nous  sommes  arrivés  au  terme  de  nos  travaux.  Je  remercie 
les  quatorze  rapporteurs  des  mémoires  intéressants  qu'ils  ont  fournis.  Je 
remercie  également  les  différentes  personnes  qui  ont  pris  part  aux  déli- 
bérations :  MM.  Kôrte,  Millis  et  Ribièresur  la  première  question,  nous  ont 
fourni  des  explications  complémentaires  très  intéressantes;  sur  la  seconde 
question,  MM.  Vernon-Harcourt,  Conrad,  Coiseau,  Van  der  Schueren, 
Nyssens-Hart  et  Eyriaud  des  Yergnes  pour  ne  citer  que  ceux-là,  nous  ont 
fourni  les  indications  les  plus  complètes. 

La  parole  est  à  M.  de  Quevedo  pour  nous  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  les  roches  madréporiques. 

M.  DE  QcEVEDo.  —  Parmi  les  observations  que  j'ai  relevées  à  Vera-Gruz 
pendant  les  deux  années  où  j'ai  eu  sous  ma  direction  les  travaux  d'amé- 
lioration du  port,  il  me  semble  utile,  en  profitant  des  courtes  minutes 
que  vous  avez  la  bonté  de  m'accorder,  de  vous  faire  connaître  sommai- 
rement les  observations  qui  se  rapportent  à  la  constitution  des  récifs 
de  madrépore,  sur  lesquels  il  fallut  établir  certaines  parties  des  digues 
construites. 

Et  en  effet,  au  premier  abord  un  récif  de  madrépore  présente  toutes  les 
apparences  d'un  rocher  solide  et  susceptible  de  recevoir  avec  toute  sécurilc 
de  lourdes  charges,  comme  celles  du  château  et  du  phare  de  «  Ullua  > 
bâtis  sur  un  récif  à  Vera-Cruz;  mais  cela  n'est  vrai  que  pour  certaines 
parties  des  récifs,  pour  le  centre  spécialement,  dans  le  cas  d'une  île  qui 
est  comme  un  énorme  champignon,  bien  massif  et  enraciné  dans  sa  partie 
centrale  et  ayant  tout  autour  une  couronne  de  roches  peu  consistantes  et 
de  faible  épaisseur,  sous  lesquelles  il  y  a  de  la  vase  molle  ou  du  sable  fin. 

Dans  la  construction  des  digues  du  Nord  et  du  Nord-Ouest  à  Vera-Cruz, 
nous  avons  eu  quelques  affaissements  dans  les  parties  où  les  rochers 
madréporiques  n'avaient  que  40  à  60  centimètres  d'épaisseur  avec  de 
la  vase  molle  dessous,  ou  dans  celles  de  plus  forte  épaisseur  mais  dans 
lesquelles  la  roche  est  tendre  ou  en  formation. 

Dans  le  môle  métallique  du  chemin  de  fer  «  Interoceanico  »  certains 
pieux  à  vis  qui  avaient  bien  pénétré  dans  la  roche,  lors  de  leur  pose,  se 
sont  enfoncés,  en  brisant  celle-ci,  au  passage  des  trains. 

Une  fois  ces  faits  observés,  et  afin  de  consolider  les  parties  faibles  des 
récifs  lors  de  la  construction  des  digues  susvisées,  nous  avons  eu  soin  de 
couler  du  béton  hydraulique  entre  les  vides  des  roches  avant  d'élever  les 
constructions,  en  profitant,  pour  cela,  des  marées  basses,  et  nous  avons 
également  donné  de  très  forts  empattements  aux  digues  dans  ces  parties 
à  faible  résistance;  ces  précautions  ont  été  suffisantes  mais  pourraient  ne 
pas  l'être  dans  les  cas  de  fortes  charges  et  notamment  pour  les  tours 
des  phares,  puisque  l'on  profite  souvent  des  ilôts  madréporiques  pour 
établir  ces  ouvrages»  11  est  donc  utile  de  signaler  les  faits  observés  à 


3-  SECTION.  —  4-  SÉANCE.  515 

Vera-Cruz,  pour  que  les  ingénieurs  qui  auront  à  élever  des  construelions 
sur  les  récifs  madréporiques  se  méfient  de  leur  consistance  et  fassent  au 
préalable  une  reconnaissance,  qui  leur  permette  de  se  rendre  compte  des 
charges  qu'on  peut  faire  supporter  à  ces  roches. 

M.  LE  Président.  —  Évidemment  la  question  est  intéressante;  il  vous 
appartient,  M.  de  Quevedo,  ainsi  qu'aux  ingénieurs  qui  ont  des  roches 
madréporiques  dans  leur  région,  d'étudier  cette  question;  quant  à  nous, 
en  France,  nous  sommes  désintéressés  et  c'est  surtout  dans  votre  pays 
qu'on  fera  son  profit  du  résultat  de  vos  études  sur  ce  genre  de  roches. 

La  parole  est  au  major  Millis  qui  se  propose  de  demander  que  la  Section 
adopte  des  conclusions  sur  une  question  qu'il  va  nous  exposer. 

Major  Millis.  —  Référence  has  been  made  to  a  point  in  Ihe  paper  pre- 
sentedby  me  on  the  lighthouse  establishment  of  the  United  States  which  il 
lefl  wilhout  further  remark  may  appear  to  be,  as  we  may  say,  suspended 
in  the  air.  I  Iherefore  désire  to  submit  the  following  question  for  the 
views  of  the  Section. 

Does  the  métal  framed  form  of  structure,  fastened  together  by  means  of 
shrinkope  rings  with  a  base  of  dise  piles,  and  designed  so  the  lower  portion 
may  be  assembled  in  harbour  and  floated  to  position  and  placed  as  a  unit, 
appear  to  ofler  advantages  which  rccommend  it  for  further  trial  in  mar- 
king  shoals  in  exposed  localities  where  the  bottom  is  of  such  nature  as  to 
be  easily  eroded  by  the  action  of  the  sca  and  currenls,  and  where  in  genc- 
i*al  a  light  and  fog-signal  station  on  a  fixed  structure  is  préférable  to  a 
light-ship  or  other  floating  light? 

M.  Le  Gavrian  traduit  en  français  V observation  du  major  Millis. 

M.  LE  Président.  —  11  me  semble  que  le  Congrès  ne  peut  se  prononcer  sur 
une  question  comme  celle-là.  11  s'agit  d'un  système  de  construction 
employé  aux  États-Unis  et  dans  divers  autres  pays.  Nous  ne  pouvons  pas 

Major  Millis.  —  On  s*est  reporté  à  un  point  du  mémoire  que  j'ai  eu  l*honneur 
de  présenter  sur  rétablissement  des  phares  des  États-Unis.  Si  j'abandonnais  ce 
point  sans  y  ajouter  quelques  remarques,  il  pourrait,  comme  on  dit,  paraître 
rester  en  Tair;  aussi  je  désire  poser  la  question  suivante  au  sujet  des  vues  de 
la  section  : 

Est-on  d'avis  qu'une  construction,  formée  d'une  carcasse  métallique  dont  les 
pièces  seraient  reliées  entre  elles  au  moyen  de  cercles  de  serrage,  reposant  sur 
une  base  de  pieux  à  patins  et  disposée  de  telle  façon  que  de  sa  partie  infé- 
rieure puisse  être  montée  dans  le  port,  puis  être  conduite  flottante  jusqu'à  son 
emplacement  et  coulée  tout  d'une  pièce,  présenterait  des  avantages  tels  qu'il  y 
ait  intérêt  à  faire  de  nouveaux  essais,  en  vue  de  signaler  les  bancs  de  sable 
situés  dans  des  parages  exposés,  là  où  le  fond  est  de  nature  à  être  facilement 
rongé  et  miné  par  l'action  des  lames  et  des  courants  et  lu  où,  d'une  manière 
générale,  une  station  pour  feux  et  signaux  de  brume,  établie  sur  une  construc- 
tion fixe,  doit  être  préférée  à  des  bateaux-phares  ou  autres  feux  flottants? 


516  PROGÈS-YERBÂUÏ  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

dire  que  tel  système  présente  de  bonnes  conditions  de  slabilité,  alors  sur- 
tout qu'il  n'y  a  eu  ni  discussion,  ni  dessins  à  Tappui  et  que  nous  ne 
pouvons  nous  rendre  compte  de  la  nature  du  travail.  Dans  ces  conditions, 
il  est  bien  difficile  de  prendre  une  décision,  et  de  suivre  le  major  Millis 
dans  la  voie  où  il  voudrait  nous  engager. 

Je  vois  bien  le  but  de  la  question.  Le  gouvernement  des  Etats-Unis,  ainsi 
que  M.  Millis  Ta  expliqué,  a  eu  de  grandes  difficultés  pour  poser  ces  sortes 
d'échafaudages  sur  des  bancs  et  il  ne  serait  pas  fâché  d'avoir  une  consul- 
tation du  Congrès  sur  ce  point,  mais  je  crois  que  le  Congres  n'a  pas 
qualité  pour  donner  une  pareille  consultation  surtout  au  pied  levé. 

Telle  est  mon  opinion  pei^onnelle.  Après  vous  avoir  expliqué  le  pour 
et  le  contre,  je  vous  demande,  Messieurs,  quel  est  votre  manière  de  voir. 
Étes-vous  d'avis  que  nous  discutions  et  que  nous  formulions  des  conclu- 
sions fermes  sur  la  question  qu'a  posée  M.  Millis?  11  me  semble  bien 
que  nous  devons  répondre  que  cette  question  n'a  pas  été  discutée  et  que 
nous  n'avons  pas  les  éléments  nécessaires  pour  le  faire  actuellement. 
Nous  avons  bien  vu  la  photographie  d'un  ouvrage  de  ce  genre  dans  le  rap- 
port du  major  Millis,  mais  nous  ne  pouvons  pas  dire  si  le  système  est 
bon  ou  mauvais.  {Assentiment.) 

H  n'y  a  pas  d'opposition  à  cette  manière  de  voir? 

Elle  est  adoptée. 

Je  le  regrette,  M.  Millis,  mais  la  majorité  du  Congrès  ne  pense  pas 
pouvoir  émettre  un  avis  sur  les  avantages  ou  les  inconvénients  que 
présente  ce  système. 

Messieurs,  nos  travaux  sont  terminés. 

Quelqu'un  demande-t-il  la  parole? 

M.  Verkoji-Harcourt.  —  Messieurs,  nous  ne  devrions  pas  nous  séparer 
sans  adresser  de  chaleureux  remerciements  à  M.  le  baron  Quinette  de 
Rochemont  pour  la  manière  avec  laquelle  il  a  présidé  (applaudissements) 
et  pour  la  sagesse  avec  laquelle  il  a  guidé  nos  débats  et  nous  a  permis  de 
discuter  tant  de  questions  intéressantes.  Car  nous  avons  fait  les  choses 
avec  la  plus  grande  amabilité,  sans  nous  disputer,  quoique  nous  n'ayons 
pas  toujours  été  tout  à  fait  d'accord.  (Sourires.) 

Je  crois  que  nous  devons  le  remercier  bien  cordialement  pour  la 
manière  dont  il  a  présidé  aux  travaux  de  la  S""  section.  {Vifs  applaudis- 
sements.) 

M.  LE  Président.  —  Je  tiens  à  remercier  M.  Vernon-Harcourt  de  ce  qu'il 
a  bien  voulu  dire  d'aimable  pour  moi.  Je  suis  très  sensible  à  l'accueil  que 
vous  avez  fait  à  ses  paroles.  J'ai  entendu  dire  tout  à  l'heure,  je  ne  le 
dissimule  pas,  que  j'étais  un  président  militaire  et  quelque  peu  auto- 
ritaire. J'estime  que  l'autorilé  a  du  bon  et  qu'il  faut  savoir  le  montrer. 
(Vifs  applaudissements.) 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


4*  SECTION 


NAVIGATION  MARITIME 

EXPLOITATION 


PREMIÈRE  SÉANCE 

.  Lundi  30  juillet. 


Présidence  de  M.  Hugot. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart, 

M.  LE  Président.  —  La  séance  est  ouverte. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  des  rapports  sur  les  questions  spé- 
ciales soumises  à  la  quatrième  section. 

Ces  rapports  sont  au  nombre  de  quatre.  Je  ne  connais  pas  Tordre  dans 
lequel  ils  sont  arrivés. 

M.  Gcérard.  —  D'après  le  bordereau  qui  m'a  été  remis,cet  ordre  serait 
le  suivant  : 

1**  Rapport  de  M.  Franzius  sur  «  l'appropriation  des  ports  de  com- 
merce aux  exigences  de  la  navigation  d  ; 

2**  Rapport  de  M.  Elmer  L.  Corthcll,  Ingénieur  civil  à  New- York,  sur 
c  Les  ports  du  monde,  leurs  conditions  de  navigabilité  et  leurs  installations 
dans  le  présent  et  dans  l'avenir  »  ; 

3**  Rapport  de  M.  Vétillart,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  au 
Havre,  sur  la  «  Transformation  du  matériel  et  des  procédés  de  la  marine 
marchande  »  ; 

4""  Rapport  de  M.  Delachanal,  Ingénieur  delà  Chambre  de  commerce  du 
Havre,  sur  les  «  Progrès  de  l'application  de  la  mécanique  à  l'outillage  des 
ports  ». 

M.  le  Président.  —  La  discussion  est  ouverte  sur  le  rapport  de  M.  Fran- 
zius. 


Ô18  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

La  parole  est  à  M.  de  Thierry  pour  présenter  à  la  section  un  résumé  de 
ce  rapport. 

M.  DE  Thierry.  —  La  majeure  partie  de  ce  rapport  est  consacrée  à  la  des- 
cription des  travaux  faits  ou  à  faire  à  Brème  et  Bremerhaven  pour  répondre, 
surtout  à  Bremerhaven,  aux  exigences  des  grands  vapeurs  transatlantiques 
qui  font  le  service  entre  Brème  et  l'Amérique  du  Nord. 

La  différence  entre  ces  deux  porls  est  que  Bremerhaven  est  surtout  un 
port  de  transit,  tandis  que  Brème  possède  des  magasins  et  des  entrepôts  des- 
tinés à  recevoir  les  marchandises. 

Le  déchargement  des  marchandises  s'effectue  à  Bremerhaven  surtout 
avec  les  engins  à  bord  des  navires;  le  port  ne  possède  qu'un  nombre 
restreint  de  grues,  dont  on  ne  se  sert  que  pour  la  manipulation  des 
charges  pour  lesquelles  les  moyens  du  bord  sont  insuffisants. 

Les  marchandises  amenées  par  les  navires  d'un  tirant  d'eau  supérieur  à 
5  m.  80  sont  encore,  comme  avant  la  correction  du  Weser  et  Tétablisse- 
d'un  port  franc  à  Brème,  transbordées  en  allèges  pour  être  transportées  à 
Brème. 

Le  port  de  Bremerhaven  ne  possède  qu'un  nombre  très  restreint  de  ma- 
gasins. 

Les  magasins  et  les  hangars  du  port  de  Brème  ont,  au  contraire,  une 
surface  totale  de  243  900  mètres  carrés.  Ces  magasins  et  hangars  sont 
construits  à  proximité  des  navires,  et  il  a  fallu  établir  un  nombre  suffisant 
de  grues,  pour  assurer  le  déchargement  rapide  des  bateaux. 

Dans  le  port  de  Brème  se  trouvent  les  grues  suivantes  : 

1**  72  grues  hydrauliques  dont  5  fixes  et  69  mobiles  dont  la  force  varie 
de  1  tonne  1/2  à  10  tonnes. 

2^*  15  grues  des  magasins,  d'une  force  de  1  500  kilogrammes,dont  5  mo- 
biles et  10  fixes. 

Le  but  principal  que  l'on  s'est  proposé  dans  ces  deux  ports  a  été  défavo- 
riser autant  que  possible  l'entrée  et  la  sortie  des  navires  en  donnant  aux 
entrées  une  orientation  telle  que  l'angle  formé  par  l'entrée  avec  la  direction 
du  fleuve  soit  aussi  petit  que  possible. 

En  ce  qui  concerne  Brème,  l'entrée  amont,la  plus  ancienne,a  une  ouver- 
ture de  500  mètres  de  longueur  tandis  que  la  nouvelle  entrée,  actuellement 
en  cours  d'exécution,  n'aura  qu'une  ouverture  de  200  mètres  environ.  La 
largeur  est  de  60  mètres. 

Ces  entrées  sont  établies  dans  une  direction  tangcntielle  à  la  direction 
du  courant. 

A  Bremerhaven,  l'avant-port  de  la  dernière  extension  du  port  fait  un 
angle  aigu  avec  la  direction  du  courant. 

Les  navires  qui  entrent  avec  le  flot  suivent  une  direction  parallèle  à  la 
côte  et  ne  sont  plus  pris  par  le  courant. 

Je  ne  saurais  m'étendre  plus  longuement  sur  les  questions  de  détail 
traitées  dans  le  rapport  de  M.  Fran^ius,  mais  je  suis  prêt  à  répondre  i 


V  SECTION.  -  !'•  SÉANCE.  549 

toutes  les  questions  qu'on  voudra  bien  me  poser  au  sujet  des  ports  de 
Brome  et  de  Brcmerhaven. 

M.  LE  PnÉsiDENT.  — Quclqu'un  demande-t-il  la  parole  sur  le  rapportdont 
nous  venons  d'enlendre  le  résumé? 

M.  GuÉRARD.  —  Quels  sont  les  tirants  d'eau  pratiques  sur  lesquels  on 
compte  à  Bremerhaven  ? 

M.  DE  Thierry.  —  A  Bremerhaven,  le  navire  quia  le  tirant  d'eau  le  plus 
considérable  est  le  «  Kaiser  Wilhelm  der  Grosse  »  qui  atteint  28  pieds  anglais. 

M.  Gdérard.  —  Pas  plus  ? 

M.  DE  Thierry.  —  Non;  nous  exécutons  dans  le  Weser  extérieur,  c'est- 
à-dire  en  aval  de  Bremerhaven,  des  travaux  pour  permettre  aux  navires 
calant  jusqu'à  8  mètres  d'entrer  et  de  sortir,  sans  tenir  compte  de  la 
marée. 

A  Brème,  nous  avons  une  profondeur  utile  moyenne  de  5  m.  50;  le  maxi- 
mum de  tirant  d'eau  est  de  6  m.  50,  cela  dépend  de  la  marée. 

M.  GuÉRARD.  —  A  Bremerhaven,  quel  est  le  tirant  d'eau  maximum  sur 
lequel  on  table  ? 

M.  DE  Thierry.  —  8  m.  50. 

M.  GuÉRARD.  —  J'ai  lu  certain  rapport  indiquant  des  tirants  d'eau  de 
9  m.  70,  à  propos  précisément  des  navires  allemands. 

Ce  chiffre  m'a  paru  un  peu  gros,  c'est  pourquoi  je  vous  ai  posé  la  ques- 
tion. 

M.  DE  Thierry.  —  M.  Buchheister  m'affirme  que  le  nouveau  vapeur  de  la 
Société  c<  Ilamburg  amerikanische  Packetfahrt  »,  le  a  Deutschland  »,  a  un 
tirant  d'eau  de  8  m.  84  en  eau  douce;  mais  ce  bateau  ne  remonte  pas 
jusqu'à  Hambourg. 

Tous  les  navires  ayant  un  tirant  d'eau  surpassant  7  m.  50  sont  d'abord 
allégés  à  Cuxhaven  et  remontent  à  Hambourg  quand  ils  ne  calent  que 
7  m.  50. 

M.  LE  Président.  —  L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  du  rapport  de 
M.  CorlhcU  sur  les  ports  du  monde,  leurs  conditions  de  navigabilité  et 
leurs  installations  dans  le  présent  et  dans  l'avenir. 

En  Vabsence  de  M.  Corthell,  M,  Lambin,  secrétaire,  donne  lecture  de  ce 
rapport. 

M.  le  Président.  —  Je  remercie  M.  le  Secrétaire  d'avoir  bien  voulu  se 
charger  de  la  lecture  de  ce  rapport  ;  non  seulement  il  l'a  lu  d'une  façon 
très  claire,  mais  il  la  en  quelque  sorte  commenté. 

Vous  avoz  dû  certainement  être  frappés  des  prévisions  de  M.  Corthell  au 
sujet  de  la  vitesse  et  de  la  grandeur  des  navires,  de  l'agrandissement  des 
ports,  de  la  comparaison  des  dimensions  actuelles  des  ports  et  des  navires 
avec  leurs  dimensions  futures  nécessitées  par  l'accroissement  constant  du 
trafic. 

M.  Fleury.  —  J'ai  été  cflectivement  frappé  des  considérations  émises  dans 
ce  rapport. 


520  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS 

M.  Corlhell  s  est  fait  connaître  au  monde  technique  et  commercial 
par  sa  coopération  à  Tamélioration  des  embouchures  du  Mississipi. 

Il  a  écrit  sur  cette  question  un  volume  descriptif  fort  intéressant;  mais, 
à  ce  moment,  il  ne  s'est  pas  préoccupé  de  Taccroissement  continu  qu'il 
faudrait  donner  aux  ouvrages  des  ports  et  de  l'approfondissement  ininter- 
rompu des  passes. 

Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  poser  comme  une  règle  absolue  la  progres- 
sion indéfinie  de  ces  ouvrages  et  de  ces  passes. 

M.  Corthell  prétend  que,  dans  un  nombre  d'années  parfaitement  défini, 
il  faudra  que  tous  les  chenaux  aient  une  profondeur  de  10  mètres  ou 
10  m.  50. 

C'est  une  simple  affirmation,  qui  ne  repose  que  sur  le  calcul  de  la  pro- 
gression qui  s'est  manifestée  depuis  quarante  ans. 

A  mon  sens,  ce  serait  décourager  l'industrie  et  le  commerce  que  de  leur 
dire  :  creusez  toujours. 

Dans  bien  des  circonstances,  le  creusement  d'un  chenal  ou  d'un  pori 
au  delà  de  certaines  limites  est  chose  impossible. 

Si  on  obéissait  à  la  règle  posée  par  M.  Corthell  dans  les  tableaux  qui  font 
suite  à  son  rapport,  il  faudrait  refaire  à  peu  près  tous  les  ports,  sans  quoi 
on  arriverait  à  creuser  au-dessous  du  niveau  des  fondations  des  quais,  des 
jetées  et  de  tous  les  ouvrages. 

Des  travaux  aussi  gigantesques  seront  peut-être  entrepris  et  menés  à 
bien  dans  la  suite  dos  siècles;  mais,  pour  le  moment,  nous  pouvons  dire 
que  les  deux  problèmes  du  tirant  d'eau  des  navires  et  de  l'approfondisse- 
ment des  porls  se  modéreront  mutuellement.  On  pourra  donner  aux 
bateaux  un  tirant  d'eau  plus  considérable  qu'aujourd'hui,  mais  je  suis 
convaincu  qu'on  se  maintiendra  dans  des  limites  restreintes.  Où  s'arrè- 
terait-on  si  on  admettait  comme  constante  et  indéfinie  cette  loi  de  la  pro- 
gression? 

M.  Corthell  a  parlé  du  canal  de  Suez,  qu'on  a  du  approfondir,  il  est  vrai. 
Mais  ce  canal  a  été  construit  en  1869  et  il  est  resté  jusqu'à  nos  jours, 
c'est-à-dire  depuis  trente  ans,  tel  qu'il  était  au  début.  Depuis  quelques 
mois  seulement  on  a  augmenté  sa  profondeur. 

La  vérité  est  qu'il  faut  être  patient  et  considérer  qu'on  n'ira  pas  au  delà 
d'une  certaine  limite. 

En  1893,  un  congrès  de  navigation  s'est  lerm  à  Londres.  Là,  les  princi- 
paux architectes  navals,  les  constructeurs  de  navires  sont  venus  nous 
dire  qu'on  arriverait  peut-être  à  9  mètres,  9  m.  50  ou  9  m.  75,  mais  qu'un 
navire  qui  calerait  un  chiffre  supérieur  serait  comme  le  «  Great  Eastern  », 
dans  l'impossibilité  de  trouver  un  abri. 

On  ne  peut  conclure  d'une  façon  absolue  de  l'accroissement  des  dimen- 
sions des  navires  à  la  nécessité  de  l'approfondissement  immédiat  des  ports 
au  delà  d'une  certaine  limite. 

La  plupart]  des  ports  sont  peut-être  un  peu   étroits,  notamment  en 


4-  SECTION.  —  l"  SÉ.\NCE.  521 

France,  où  nous  avons  peu  de  ports  correspondant  à  certaines  dimensions 
de  navires,  mais  il  ne  faut  pas  dire  qu*on  cessera  d'exister  si  on  n'appro- 
fondit pas  au  delà  de  9  mètres  ou  9  m.  50. 

Il  n'est  pas  facile  d'exploiter  fructueusement  un  navire  supérieur  à 
10000  tonnes,  parce  que,  à  moins  de  circonstances  particulièrement  favo- 
rables, il  ne  peut  trouver  rapidement  des  marchandises  en  quantité  suffi- 
sante à  embarquer. 

Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  s'alarmer  des  prévisions  de  M.  Corthell. 

Son  point  de  départ  est  juste,  mais  il  arrive  à  des  conclusions  que  je 
crois  trop  absolues. 

Je  vous  propose  de  considérer  comme  purement  hypothétiques  ses  vues 
sur  la  grandeur  et  l'accroissement  des  ouvrages  des  ports  dans  l'avenir. 

M.  Corthell  semble  avoir  voulu  justifier  l'accusation  qu'on  lance  aux 
ingénieurs  chargés  des  travaux  publics,  d'avoir  trop  d'imagination. 

N'oublions  pas  que  l'imagination  est  aussi  la  folle  du  logis.  Je  ne  veux 
pas  dire  qu'elle  a  complètement  inspiré  M.  Corthell;  mais  elle  l'a  poussé  à 
se  contenter  d'approximations,  à  indiquer  des  chiffres  qui  vont  toujours 
croissant  comme  une  progression  mathématique  inflexible,  alors  que, 
quand  il  s'agit  d'affaires  commerciales,  la  progression  est  limitée  par  bien 
des  circonstances. 

Il  n'est  pas  certain  que  nous  ayons  dès  maintenant  l'outillage  nécessaire 
pour  descendre  les  seuils  des  ports  à  une  profondeur  aussi  considérable. 

Je  crois  que  les  constructeurs  de  navires  n'ont  pas  les  moyens  techniques 
et  mathématiques  d'aller  au  delà  d'un  certain  tirant  d'eau. 

Les  navires  tirant  9  m.  50  sont  rares  ;  ils  ne  trouvent  que  peu  d'endroits 
dans  le  monde  où  ils  puissent  trafiquer. 

Contentons-nous  d'admirer  l'esprit  investigateur  de  notre  collègue,  quia 
réuni  beaucoup  de  faits  dans  sa  brochure,  mais  n'en  tirons  pas  toutes  les 
conclusions  auxquelles  il  est  arrivé.  Je  rends  d'ailleurs  un  sincère  hom- 
mage aussi  bien  au  mérite  de  l'ingénieur  qu'au  talent  du  poète  de  la 
navigation  qu'est  M.  Corthell.  (Applaudissements,) 

M.  LE  Présidot.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

Je  remets  le  rapport  de  M.  Corthell  entre  les  mains  de  M.  le  secrétaire 
qui  a  consigné  les  observations  présentées  par  M.  Fleury. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  du  rapport  de  M.  Vétillart  sur  la 
<  transformation  du  matériel  et  des  procédés  de  la  marine  marchande  ». 

La  parole  est  à  M.  Vétillart. 

M.  Vktjllart.  —  Le  comité  d'organisation  du  Congrès  m'a  demandé  de 
traiter  la  question  de  l'appropriation  des  ports  de  commerce  aux  exigences 
du  matériel  naval. 

C'est  la  môme  question  qui  a  été  soumise  à  M.  Corthell  ;  je  crois  l'avoir 
étudiée  d'une  façon  un  peu  moins  poétique  et  fantaisiste,  puisque  mon 
rapport  est  hérissé  de  formules;  j'ai  essayé  du  moins  de  justifier  par  des 
chiiïres  et  des  arguments  les  conceptions  de  l'ingénieur,  trop  souvent 


522  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

exposées  à  la  critique  d'un  public  peu  au  courant  des  questions  maritimes. 
Au  fond,  les  ingénieurs  sont  tous  d'accord  lorsqu'il  s'agit  de  délermîner 
les  conditions  essentielles   auxquelles  les  ports  doivent  satisfaire  pour 
répondre  aux  besoins  de  la  navigation  au  long  cours,  ou  océanique. 

La  plus  grande  difficulté  n'est  donc  pas  pour  nous  d'établir  le  programme 
des  conditions  à  remplir  dans  la  construction  et  l'amélioration  des  ports: 
elle  n'est  môme  pas  dans  le  choix  des  moyens  techniques  à  employer  pour 
réaliser  ce  programme;  elle  consiste  à  faire  accepter  par  l'opinion  publique 
et  par  les  autorités  législatives  et  administratives,  qui  disposent  des  res- 
sources budgétaires,  des  propositions  qui  comportent  de  très  grosses 
dépenses,  à  cause  du  développement  considérable  et  nouveau  donné  aux 
ouvrages  projetés. 

Lorsque  nous  passons  à  l'indication  des  besoins  auxquels  il  faut  satis- 
faire, à  rénumération  des  moyens  à  employer  dans  ce  but,  nous  sommes 
taxés,  par  M.  Fleury  lui-même,  d'utopie,  d'exagération,  d'idées  extrava- 
gantes; on  nous  accuse  de  nous  laisser  hanter  par  la  folle  du  logis. 

Je  crois  cependant  que,  dans  ses  conceptions,  l'ingénieur  est  plus  sou- 
vent en  deçà  qu'au  delà  de  la  réalité.  Les  ouvrages  exécutés  sont  trop  rapi- 
dement insuffisants  pour  qu'il  soit  permis  de  dire  qu'il  est  trop  enclin  â 
dépasser  les  limites  raisonnables  dans  l'appréciation  des  besoins  auquels 
il  devait  satisfaire. 

C'est  à  ce  point  de  vue  que  je  me  suis  placé.  J'ai  cherché  moins  à  tracer 
un  programme  qu'à  justifier  les  dispositions  à  prendre  dans  le  mode  de 
construction  des  ports,  en  faisant  ressortir  les  tendances  certaines  et  les 
besoins  inévitables  de  la  grande  navigation. 

Nous  ne  poserons  pas  ici  en  principe  que  les  ports  sont  faits  pour  rece- 
voir les  navires  et  répondre  à  toutes  leurs  convenances. 

Ce  principe  a  été  contesté  dans  certaines  réunions  semblables  à  la  nôtre, 
où  l'on  a  rappelé  au  navire  qu'il  était  fait  pour  entrer  dans  les  ports  et 
qu'il  devait  par  conséquent  approprier  ses  dimensions  à  celles  des  ouvrages 
maritimes,  de  construction  plus  difficile  et  plus  coûteuse,  dont  il  est  ap- 
pelé à  faire  usage. 

La  vérité  est  que  les  proportions  des  navires  et  des  ports  doivent  se 
maintenir  en  harmonie  constante  pour  répondre  aux  exigences  du  com- 
merce. Ce  sont  les  besoins  commerciaux  qui  doivent  régler  à  la  fois  les  di- 
mensions et  les  dispositions  des  bateaux  comme  des  ports. 

Or,  le  commerce  réclame  dans  les  transports  trois  conditions  pour  les- 
quelles les  nécessités  de  la  concurrence  le  rendent  de  plus  en  plus  exigeant  : 
Vëconomie,  la  rapidité^  la  régularité. 

Dans  l'industrie  des  transports,  deux  cas  extrêmes,  fort  intéressants  tous 
les  deux,  sont  à  considérer  ;  ils  conduisent  également  à  la  môme  conclu- 
sion :  nécessité  de  l'augmentation  du  tonnage  et  du  tirant  d'eau. 

Le  premier  cas  est  celui  du  transport  des  voyageurs  riches,  des  courriers 
postaux  et  des  marchandises  de  luxe. 


i'  SECTION.  —  l'*  SÉANCE.  525 

Dans  ce  cas  les  poids  ii  Iraiisporlcr  sont  presque  négligeables  et  les  ser- 
vices à  rendre  sont  d'ordre  tel  que  les  conditions  dominantes  à  satisfaire 
sont  la  rapidité  et  la  régularité,  Téconomic  ne  présentant  qu'un  intérêt 
secondaire. 

Il  faut  parcourir  à  très  grande  vilesse  des  distances  de  plus  en  plus 
grandes,  et  cela  dans  des  conditions  de  régularité  et  de  sécurité  aussi  ab- 
solues que  possible. 

C'est  là  un  progrnmnje  que  la  navigation  à  vapeur  est  seule  en  état  do 
réaliser.  La  navigation  à  voile  est  hors  d'état  de  lui  faire  une  concurrence 
utile. 

Le  second  cas  est  celui  du  transport  des  marchandises  lourdes  ou  en- 
combranles,  en  grande  masse. 

Ici  la  condition  essentielle  réclamée  esU'économie;  mais  on  cherche  à  la 
concilier  avec  des  besoins  croissants  de  rapidité  et  de  régularité,  en  faveur 
desquels  le  prix  des  frets  est  susceplible  de  majoration. 

Les  progrès  de  la  navigation  à  vapeur  ont  permis  de  résoudre  le  problè- 
me du  transport  économique  et  de  triompher  sous  ce  rapport  de  la  concur- 
rence de  la  navigation  à  voile,  d'autant  plus  que  sa  supériorité  s'affirme  au 
point  de  vue  de  la  régularité  et  de  la  rapidité. 

On  arrive  ainsi  à  cette  conclusion,  démontrée  d'ailleurs  par  la  statis- 
tique, que  le  navire  à  voiles  doit  peu  ii  peu  céder  la  place  au  navire  k 
vapeur.  La  construclion  des  navires  à  voile  est  tombée  à  zéro  en  Angle- 
terre. On  peut  dés  aujourd'hui  prévoir  la  fin  prochaine  de  la  navigation 
à  voile. 

Ce  sont  donc  les  besoins  et  les  tendances  de  la  navigation  à  vapeur  que 
nous  avons  à  étudier. 

L'étude  du  navire  à  vapeur  conduit  à  examiner  d'abord  les  proportions 
principales  de  ce  navire,  c'est-à-dire  les  rapports  qui  doivent  exister 
entre  sa  longueur,  sa  largeur  et  son  tirant  d'eau.  Ces  rapports  ne  sont 
pas  indéterminés.  Le  rapport  entre  la  longueur  et  la  largeur  ne  peut 
guère  dépasser  10;  entre  la  largeur  et  le  tirant  d  eau,  il  doit  plutôt  être 
inférieur  à  2. 

Le  déplacement  du  navire  se  répartit  entre  un  certain  nombre  de  poids 
qui  constituent  son  poids  total  en  charge  ;  ce  sont  :  le  poids  du  navire 
proprement  dit,  le  poids  de  l'appareil  moteur,  celui  du  charbon  transporté 
pour  la  consommation  de  la  machine,  entin  le  poids  utile  ou  poids  de  la 
cargaison. 

J'ai  rappelé  quelle  était  la  formule  de  l'utilisation  mécanique  du  navire 
à  vapeur;  on  m'excusera   de   citer  cette  formule,  je  n'en   citerai  pas 

d'autre  :  ^^  =  jjâ  B*  V*  =  i^  P^  V^ 

Cette  formule  permet  de  calculer  pour  un  navire  donné,  en  tenant  compte 
de  la  vitesse  et  de  la  distance  à  parcourir,  la  manière  dont  le  déplacement 
total  du  navire  chargé  doit  se  répartir  entre  le  poids  du  navire  proprement 


524  PR0CfiS.YERa4I:X  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

dit  P.,  le  poids  de  l'appareil  moteur  P.,  le  poids  de  son  approvisioniieinent 
Pc  et  le  poids  de  la  cargaison  ou  poids  utile  P.. 

Les  progrès  réalisés  dans  Tarchitecture  navale  et  dans  la  construction 
mécanique  ont  pour  résultats  de  diminuer  : 

V  Le  poids  du  navire  par  rapport  au  déplacement  total; 

2*  Le  poids  du  moteur  par  rapport  à  la  puissance  développée  ; 

5"  Le  poids  du  charbon  consommé  par  unité  de  force. 

Comme  conséquence,  on  a  pu  réussir  à  accroître  la  vitesse  en  dévelop- 
pant la  puissance  sans  augmentation  du  poids  du  moteur  et  du  combustible; 

Ou  à  accroître  la  distance  à  parcourir  sans  augmentation  de  l'appro- 
visionnement de  charbon  ; 

Ou  à  accroître  le  poids  utile  transporté  sans  réduire  la  distance  et  la 
vitesse; 

Ou  enfin  à  agir  sur  ces  trois  éléments  de  manière  à  les  accroître  simul- 
tanément, mais  dans  une  mesure  plus  modérée. 

Ces  divers  progrès  se  sont  traduits  par  les  réductions  successives  des 
trois  coeiBcients  ç,  m,  et  c  ouc'; 

9  est  la  fraction  du  déplacement  qui  correspond  au  poids  du  navire. 

Cette  fraction  n'a  pas  varié  pour  les  navires  à  grande  vitesse;  elle  est 
restée  voisine  de  1/2.  Le  paquebot,  à  mesure  qu'il  s'est  perfectionné*  a  reçu 
des  aménagements  plus  luxueux  et  des  consolidations  nouvelles:  il  en  est 
résulté  que  la  fraction  du  déplacement  consacrée  au  poids  du  navire  pro- 
prement dit  et  de  ses  aménagements  n'a  pas  changé. 

Pour  les  cargo-boals,  il  n'en  est  pas  de  môme.  La  construction  en  acier 
a  permis  de  diminuer  la  fraction  du  déplacement  qui  correspond  au  poids 
du  navire.  Cette  fraction  a  pu  ôtre  réduite  jusqu'à  0,40 ,  0,50  et  même, 
dans  certains  cas  exceptionnels,  jusqu'à  0,25  et  0,20. 

Ces  derniers  chiffres  ne  sont  pas  à  recommander  lorsqu'il  s'agit  de  la 
navigation  océanique. 

m,  poids  en  tonnes  de  l'appareil  moteur  par  cheval  indiqué,  a  été 
réduit  de  0,800  à  0,200. 

On  a  pu  obtenir  des  résultats  bien  plus  remarquables  encore  dans  la 
construction  des  navires  de  guerre;  mais  pour  la  marine  marchande,  le 
poids  de  l'appareil  moteur  est  généralement  de  0,250  à  0,200  du  poids 
total. 

Le  coefficient  c',  qui  représente  la  consommation  de  charbon  en  tonnes 
par  cheval-heure,  a  passé  de  0,0045  à  0,0008  ;  il  est  descendu  à  0,0006  dans 
la  pratique  du  commerce  et  a  même  été  abaissé  dans  les  torpilleurs  à 
0,0004,  chiffre  très  voisin  de  la  limite  théorique  possible. 

Le  coefficient  c,  qui  se  se  rapporte  à  l'approvisionnement,  est  un  peu 
supérieur  à  c\  pour  tenir  compte  des  imprévus  de  la  traversée. 

11  est  vraisemblable  que  des  réductions  plus  grandes  pourront  être  obti^ 
nues  dans  les  coefficients  m  et  c',  notamment  par  l'emploi  de  procédés 
nouveaux  :  turbines  à  vapeur  à  grande  vitesse  combinées  avec  des  hélices 


4-  SECTION.  -  !'•  SÉANCE.  525 

multiples,  combustibles  liquides,  etc.;  mais  il  ne  parait  pas  prudent  de 
faire  état  de  ces  éventualilés  et  de  se  lancer  ici  dans  le  domaine  de  la 
fantaisie,  exclu  par  M.  Fleury. 

Les  modifications  introduites  dans  ces  (rois  coefficients  q,  m  et  c  ont 
permis  de  réaliser  les  transformations  qui  se  sont  produites  dans  la  navi- 
gation à  vapeur;  mais  ces  progrès  de  la  construction  navale,  au  fur  et  à 
mesure  qu'ils  étaient  obtenus,  n'ont  pu  suffire  aux  exigences  du  commerce 
qu'en  faisant  appel  en  même  temps  à  l'augmentation  du  tonnage. 

Si  nous  prenons  comme  point  de  départ  le  «  Britannia  d,  premier  pa- 
quebot transatlantique  à  vapeur  de  la  compagnie  Cunard,  en  1840,  nous 
voyons  que  ce  navire  déplaçait  2  200  tonnes  environ. 

Quant  aux  autres  dimensions,  nous  trouvons  : 

Longueur 60  mètres. 

Largeur 10  mètres. 

Tirant  d'eau 5  m.  50. 

Section  du  maître  couple .    .....  50  moires  carrés. 

On  a  vu  que,  en  donnant  à  9,  m  et  c  les  valeurs  correspondant  à  l'état 
de  l'industrie  à  cette  époque,  un  tel  navire  ne  pouvait  faire  la  traversée  du 
Havre  à  New-York  avec  une  vitesse  supérieure  à  9  nœuds  et  ne  pouvait, 
avec  une  vitesse  de  10  nœuds,  franchir  plus  de  2  066  milles  au  lieu  de 
3000  milles.  Si  l'on  fait  9  =  0,40,  m  =  0,250  et  c  =  0,0012,  valeurs  nor- 
males qui  correspondent  à  l'état  actuel  de  Tindustrie,  ce  vapeur  pourrait, 
à  la  vitesse  de  10  nœuds,  franchir  11  116  milles  ou  transporter  812  tonnes 
du  Havre  à  York. 

Si  l'on  fait  q  =  0,50,  m  =  0,150  et  c  =  0,00065,  valeurs  qui  sont  à  peu 
près  les  limites  que  l'on  pourrait  pratiquement  obtenir  aujourd'hui,  le 
même  vapeur  pourrait,  à  la  vitesse  de  10  nœuds,  faire  le  tour  du  monde 
(plus  de  21  000  milles)  ou  transporter  1  250  tonnes  à  New- York. 

Les  cofficients  correspondant  à  l'état  actuel  de  l'industrie  ne  permet- 
traient pas  au  même  navire  de  faire  la  traversée  du  Havre  à  New- York  avec 
une  vitesse  de  plus  de  14  nœuds,  sans  cargaison. 

Les  perfectionnemenis  réalisés  par  la  réduction  des  coefficients  q,  m  et  c 
ne  sauraient  donc  suffire,  avec  les  dimensions  anciennes  des  navires,  pour 
résoudre  le  problème  des  grandes  vitesses  sur  les  longs  parcours;  ils  ne 
suffiraient  pas  davantage  pour  résoudre  le  problème  des  transports  écono- 
miques à  grandes  distances,  si  l'on  ne  recourait  en  même  temps  à  l'accrois- 
sement du  tonnage.  C'est  le  point  sur  lequel  nous  voulons  insister  en  ce 
qui  concerne  les  deux  cas  extrêmes  de  la  grande  navigation,  c'est-à-dire 
d'une  part  les  transports  rapides  à  grandes  distances  sans  cargaison  notable 
et  d'autre  part  les  transports  des  marchandises  à  vitesses  moins  grandes 
mais  toujours  croissantes. 

1""  Transports  rapides  à  grandes  distances  sans  cargaison  notable. 

La  puissance  motrice  et  par  suite  le  poids  moteur  croissent  comme  le 


526  PROCÈS-VERBAUX  D£S  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

cube  de  la  vitesse;  la  consommation  du  charbon,  pour  un  môme  parcours, 
croit  comme  le  carré  de  la  vitesse. 

Donc,  pour  un  navire  d'un  déplacement  donné,  on  airive  assez  vite 
à  la  limite  des  vitesses  et  des  distances  qui  peuvent  convenir  à  son  ton- 
nage. 

L'accroissement  de  tonnage,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  permet  de 
reculer  cette  limite,  parce  que  le  déplacement  croit  comme  le  produit  des 
trois  dimensions,  tandis  que  la  force  de  propulsion,  pour  une  même  vitesse, 
croit  seulement  comme  la  puissance  deux  tiers  de  ce  produit,  laissant  ainsi 
une  part  de  déplacement  disponible  pour  l'accroissement  de  la  force 
motrice,  c'est-à-dire  du  poids  de  la  machine  et  du  charbon. 

Pour  des  navires  qui  seraient  géométriquement  semblables,  le  déplace- 
ment doit  croître  plus  vite  que  la  sixième  puissance  de  la  vitesse;  on  ne 
diminue  cette  rapidité  d'accroissement  du  tonnage  qu'en  exagérant  le  rap- 
port de  la  longueur  à  la  section  du  maître  couple. 

Les  calculs  que  j'ai  donnés  dans  mon  rapport  montrent  qu'on  arrive 
ainsi  forcément,  pour  des  vitesses  de  20  à  25  nœuds,  aux  paquebots  actuels 
de  180  à  200  mètres,  avec  des  largeurs  correspondantes  de  un  dixième 
environ,  sans  pouvoir  dépasser  les  tirants  d'eau  insuffisants  que  compor- 
tent les  ports  actuels,  ce  qui  place  ces  navires  dans  les  conditions  relati- 
vement défectueuses  signalées  par  les  constructeurs,  désireux  d'atteindre 
9  à  10  mètres  au  lieu  de  8.  Jusqu'à  présent  il  a  été  impossible,  dans  la 
plupart  des  directions,  de  donner  satisfaction  à  ces  desiderata  des  construc- 
teurs. 

L'augmentation  de  la  vitesse  n'a  pas  été  le  seul  avantage  de  l'accroisse- 
ment du  tonnage;  on  a  pu  en  outre  assurer  la  régularité  des  traversées. 

On  a  constaté  en  effet  que  sur  des  navires  de  plus  de  10  000  tonnes  de 
déplacement  l'influence  de  l'état  de  la  mer  était  très  faible,  presque  insi- 
gnifiante, sauf  dans  les  cas  de  grandes  tempêtes. 

2*  Transport  économique  des  marchandises. 

L'avantage  de  l'accroissement  du  tonnage  n'est  pas  moins  caractéristique 
en  ce  qui  concerne  le  transport  économique  des  marchandises,  surtout 
lorsqu'on  cherche  à  réaliser  des  vitesses  croissantes. 

J'ai  indiqué  comment  on  pouvait  établir  la  formule  du  prix  de  revient 
des  transports  eflectués  par  le  navire  à  vapeur. 

Cette  formule  signifie  que  le  prix  de  revient  comporte,  avec  un  élément 
fixe,  de  faible  importance  relative,  plusieurs  éléments  prépondérants  qui 
respectivement  sont  inversement  proportionnels  : 

1"*  Au  rapport  du  poids  utile  transporté  annuellement  ou  par  traversée 
avec  le  déplacement  total  du  navire  ; 

2^  Au  rapport  du  poids  utile  transporté  annuellement  ou  par  traversée 
avec  le  poids  de  l'appareil  moteur; 

3°  Au  rapport  du  poids  utile  transporté  avec  le  poids  du  charbon  con- 
sommé. 


4*  SECTION.  —  {"  SÉANCE.  527 

Soient  trois  rapports  dont  on  trouve  la  valeur  calculée  pour  un  certain 
nombre  de  cas  dans  les  tableaux  insérés  aux  pages  17  et  suivantes  de  mon 
mémoire. 

J'ai  indiqué,  pour  la  traversée  de  New-York  et  pour  les  valeurs  aujour- 
d'hui les  plus  habituelles  des  coefficients  q^  m  et  c  comment  varient  ces 
rapports  pour  des  vitesses  croissant  de  8  à  20  nœuds,  lorsque  le  déplace- 
ment est  porlé  successivement  de  2200  à  8000  et  27000  tonnes. 

Prenant  le  rapport  du  poids  utile  au  déplacement,  on  constate  que  ce 
rapport  varie  peu  avec  le  tonnage  pour  de  faibles  vitesses,  mais  qu'il  croit 
de  plus  en  plus  rapidement  avec  le  tonnage  à  mesure  que  la  vitesse 
augmente.  En  d'autres  termes,  l'utilisation  du  navire  croit  avec  le  tonnage 
et  décroit  d'autant  plus  vite,  lorsque  la  vitesse  augmente,  que  la  vitesse 
est  plus  grande  eu  égard  au  tonnage. 

Pour  des  vitesses  relativement  faibles,  eu  égard  au  tonnage,  la  décrois- 
sance est  très  lente,  de  telle  sorte  que,  sans  réduire  notablement  l'utilisa- 
tion du  navire,  on  peut  admettre  des  vitesses  de  plus  en  plus  grandes  à 
mesure  que  le  tonnage  augmente. 

L'utilisation  est  sensiblement  la  même  et  à  peu  près  égale  à  la  moitié 
de  la  capacité  totale  du  navire  pour  des  vitesses  respectivement  égales  à 
10,  12  et  14  nœuds,  lorsque  le  déplacement  passe  de  2200  à  8000  et  à 
27000  tonnes. 

Si  l'on  lient  compte  du  nombre  des  traversées  annuelles,  croissant  avec 
la  vitesse,  on  constate  même  que  l'utilisation  maximum  du  navire,  cor- 
respondant à  une  vitesse  de  10  nœuds  pour  un  navire  de  2200  tonnes, 
sera  obtenue  avec  une  vitesse  de  14  nœuds  pour  un  navire  de  27  000  tonnes, 
et  que,  dans  ce  dernier  cas,  la  vitesse  pourrait  être  portée  à  16  nœuds  sans 
réduction  notable  de  l'utilisation. 

Les  rapports  du  poids  utile  avec  le  poids  du  moteur  et  avec  la  consom- 
mation eiïeclive  du  charbon  donneraient  lieu  à  des  observations  de  môme 
ordre. 

Nous  arrivons  donc  à  cette  conclusion  que  l'accroissement  du  tonnage 
doit  accompagner  les  accroissements  de  vitesse  des  cargo-boats  qui  ont  pu 
passer  ainsi,  sans  sortir  des  conditions  d'économie  commerciale,  d'une 
vitesse  de  8  nœuds  à  une  vitesse  de  12  et  même  de  14  nœuds  pour  de  très 
grands  navires. 

Les  avantages  économiques  dus  à  l'accroissement  du  tonnage  sont 
depuis  longtemps  signalés  par  les  constructeurs;  ils  ont  été  reconnus 
également  par  les  armateurs;  mais  les  armateurs,  préoccupés  de  l'augmen- 
tation du  tonnage  ont  été  limités  par  deux  causes  :  la  difficulté  d'utiliser 
d'une  manière  complète  les  énormes  capacités  des  navires  à  grand  dépla- 
cement et  l'impossibilité  de  faire  entrer  dans  les  ports  des  navires  dont  le 
tirant  d'eau  dépasse  les  mouillages  actuellement  réalisés. 

Les  constructeur  ont  mené  une  campagne  très  vive,  surtout  en 
Angleterre,  pour  obtenir  des  approfondissements  qui  leur  permissent 


528  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

d'augmenter  le  tirant  d'eau  des  navires.  Ils  ont  réussi,  dans  cette  cam- 
pagne, à  partir  du  jour  où  les  armateurs  ont  été  assurés  de  pouvoir  utiliser 
la  capacité  complète  de  leurs  navires,  résultat  qu'ils  peuvent  obtenir  par 
le  fait  de  l'expansion  coloniale  et  du  développement  donné  aux  relations 
internationales  les  plus  lointaines. 

A  ers  deux  facteurs,  il  faut  ajouter  les  méthodes  commerciales  adoptées 
par  les  grandes  compagnies  de  navigation  qui  ont  établi  des  services  régu- 
liers à  long  parcours,  en  organisant,  dans  le  voisinage  des  points  extrêmes, 
des  escales  assez  nombreuses  pour  recueillir  et  distribuer  le  fret,  et  en 
multipliant  les  agences  qui  groupent  à  l'avance  dans  chaque  port  les  élé- 
ments de  la  cargaison. 

En  présence  des  résultats  déjà  acquis  et  en  raison  de  la  concurrence,  les 
ports  et  les  nations  doivent  se  préoccuper  de  donner  au  commerce  les 
satisfactions  qu'il  demande,  qu'il  exige  d'une  façon  de  plus  en  plus 
impérieuse. 

Déjà  presque  tous  les  ports  du  monde  augmentent  leur  profondeur. 
Partout  on  cherche  à  obtenir  des  profondeurs  de  9  à  10  mètres. 

La  compagnie  Norddeutscher  Lloyd,  de  Brème,  la  compagnie  llambour- 
geoise-américaine,  la  compagnie  anglaise  Whitc-Star,  la  compagnie  Cunard 
elle-même  se  sont  mises  à  construire  des  navires  qui  ne  pourront  naviguer 
avec  tous  leurs  avantages  que  lorsque  l'approfondissement  des  ports  per- 
mettra de  porter  le  tirant  d'eau  à  9  mètres  et  plus. 

La  logique  et  les  faits  sont  donc  d'accord  et  ne  contredisent  en  rien  les 
prévisions  générales  exposées  par  M.  Corthell,  si  l'on  prend  soin  de  dégager 
celles-ci  de  leur  forme  un  peu  trop  précise  qui  contribue  à  leur  donner  un 
caractère  un  peu  hasardé. 

La  concurrence  commerciale  conduira  nécessairement  les  autorités 
nationales  ou  locales  à  entreprendre  les  travaux  nécessaires  pour  attirer 
les  grands  navires,  en  leur  offrant  les  aménagements  et  les  profondeurs 
dont  ils  ont  besoin. 

Ces  aménagements  doivent  avoir  un  double  but  : 

1°  Permettre  aux  plus  grands  navires  d'entrer  et  de  séjourner  dans  les 
ports; 

2"  Leur  permettre  d'y  accéder  sinon  en  tout  temps,  du  moins  pendant 
des  périodes  de  plus  en  plus  longues,  afin  d'éviter  des  pertes  de  temps 
d'autant  plus  onéreuses  que  le  navire  représente  une  plus  grande  valeur. 

Les  conditions  à  remplir  sont  définies  par  les  plus  grandes  dimensions 
que  les  navires  puissent  atteindre.  Pour  un  tirant  d'eau  de  9  à  10  mètres, 
on  peut  compter  sur  200  à  240  mètres  de  longueur  et  20  à  25  mètres  de 
largeur.  Nous  avons  projeté  déjà,  à  l'entrée  du  port  du  Havre,  des  ouvrages 
qui  pourront  recevoir  des  navires  atteignant  ces  dimensions,  et  où  le  tirant 
d'eau  de  10  mètres  sera  souvent  obtenu  pendant  une  grande  partie  des 
marées.  11  faut  admettre  en  effet  que  les  chiffres  donnés  ci-dessus  à  litre 
de  prévision,  correspondent  à  un  avenir  très  prochain. 


4-  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  5tîO 

Avant  d'aborder  les  ouvrages  intérieurs  des  ports,  remarquons  d'abord 
que  Futilité  des  rades  est  bien  diminuée  par  le  fait  de  la  disparition  pro- 
chaine de  la  navigation  à  voiles  et  par  les  dispositions  qui  doivent  être 
prises  dans  les  ports  pour  en  permettre  l'accès  en  tout  temps  aux  plus 
grands  navires. 

Les  passes  et  cheneaux  extérieurs  doivent  être  aussi  profonds  et  aussi 
rectilignes  que  possible  pour  faciliter  révolution  des  plus  grands  navires. 

La  largeur  dépend  des  circonstances;  elle  peut  être  réduite  dans  une 
passe  courte  et  reetiligne,  sans  courants  transversaux. 

A  New- York,  la  passe  de  Gedney  a  reçu  305  mètres  de  large. 

Au  Havre,  où  l'influence  des  courants  transversaux  se  fait  sentir  comme 
à  New-York,  le  nouveau  chenal  aura  la  même  largeur. 

L'entrée  des  ports  doit  avoir  200  ou  250  mètres  de  largeur  au  moins  là 
où  les  navires  ont  à  lutter  contre  de  forts  courants  transversaux;  cette  lar- 
geur est  surtout  nécessaire  si  l'entrée  du  port  est  comprise  entre  des  jetées 
parallèles. 

Dans  les  avant-ports,  il  est  nécessaire,  pour  permettre  en  tout  temps 
l'entrée  et  la  sortie  des  navires,  ainsi  que  leurs  opérations  d'escale»  d'avoir 
des  profondeurs  d'au  moins  9  à  10  mètres  au-dessous  du  niveau  des  plus 
basses  mers.  Les  ouvrages  à  construire  dans  ces  conditions  sont  extrême- 
ment coûteux. 

On  construisait  autrefois  les  ouvrages  des  avant-ports  en  se  préoccupant 
uniquement  de  la  haute  mer,  les  navires  n'entrant  qu'à  la  marée. 

Aujourd'hui  il  faut  que  les  avant-ports  puissent  satisfaire  à  toutes  les 
conditions  de  la  navigation,  même  à  basse  mer  ;  d'où  la  nécessité  d'aug- 
menter la  hauteur  des  ouvrages.  Cette  nécessité  entraine  un  accroissement 
de  dépenses  considérable. 

Les  quais  doivent  être  disposés  de  telle  façon  et  munis  d'installations 
telles,  que  les  paquebots  les  plus  grands  puissent  se  livrer  à  toute  heure  à 
leurs  opérations  de  débarquement  et  d'embarquement. 

A  l'entrée  des  bassins,  les  écluses  à  simple  fermeture,  dont  on  se 
contentait  souvent  autrefois,  ne  répondent  plus  aux  besoins  de  la  naviga- 
tion. Des  écluses  à  sas  sont  nécessaires  pour  prolonger  le  plus  longtemps 
possible  la  durée  d'accès  dans  les  bassins. 

Au  Havre  où  l'étalé  de  haute  mer  dure  trois  heures,  permettant  ainsi 
aux  navires  d'entrer  toutes  portes  ouvertes,  et  où  le  chemin  suivi  par  les 
navires  depuis  la  haute  mer  ne  présente  pas  de  courbes  de  moins  de 
2  kilomètres  de  rayon,  nous  avons  adopté  une  largeur  de  50  mètres,  qui 
permet  l'entrée  facile  des  navires  de  20  à  23  mètres  de  largeur. 

Le  niveau  des  deux  seuils  ne  doit  pas  être  réglé  de  la  même  façon. 

Le  seuil  d'amont  doit  atteindre  9  m.  50  à  10  m.  50  au-dessous  du  niveau 
des  plus  faibles  hautes  mers  de  morte-eau  pour  permettre  en  tout  temps 
le  passage  des  plus  grands  navires. 

11  est  difficile  de  rendre  le  seuil  d'aval  constamment  accessible  dans  les 


550  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

ports  à  grande  amplitude  de  marée,  comme  au  Havre  ;  on  doit  alors  se 
contenter  d'une  fraction  plus  ou  moins  grande  de  la  marée.  Grâce  à  la 
régularité  des  traversées  actuelles,  on  a  calculé  qu'avec  une  durée  de  sasse- 
ments  de  6  heures  par  marée,  on  pouvait  fixer  l'heure  du  départ  de  New- 
York  de  façon  à  être  sûr  d'arriver  au  Havre  à  un  jour  donné  entre  le  début 
et  la  fin  de  la  période  où  l'écluse  est  accessible.  Cette  condition  conduit  à 
abaisser  le  seuil  d'aval  à  une  profondeur  de  9  m.  50  à  10  m.  50  au-dessous 
du  niveau  moyen  de  la  mer. 

Le  profil  transversal  des  grands  navires  au  maître  couple  étant  presque 
rectangulaire,  avec  un  fond  plat,  on  donne  aujourd'hui  aux  écluses  une 
coupe  rectangulaire  avec  radier  plat  et  bajoycrs  verticaux. 

En  raison  de  leurs  dimensions  considérables,  il  est  difficile  de  con- 
struire les  écluses  d'un  seul  massif  en  comptant  sur  la  résistance  des 
radiers  aux  sous-pressions.  On  doit  se  borner  le  plus  souvent  à  former  cha- 
cune des  deux  tètes  d'un  massif  unique  comprenant  les  appareils  de  ferme- 
ture et  constituant  un  barrage  étanche. 

Entre  les  deux  extrémités  le  radier  sera  constitué  par  un  simple  dallage 
dépourvu  d'étanchéité,  formant  un  revêtement  capable  d'empêcher  les 
aifouiUements  produits  par  les  courants  de  remplissage  et  de  vidange  de 
l'écluse. 

Les  bassins  doivent  être  dessinés  de  manière  à  faciliter  l'évolution  et  le 
stationnement  des  plus  grands  navires. 

H  est  bon,  partout  où  ces  évolutions  ne  sont  pas  nécessaires,  de  rétrécir 
la  surface  d  eau  et  de  développer  les  quais. 

On  peut  recommander  dans  ce  but  le  système  employé  dans  un  grand 
nombre  de  ports,  et  en  particulier  dans  les  rivières  américaines,  qui  con- 
siste à  disposer  une  série  de  môles  parallèles,  séparés  par  des  darses. 

Cette  disposition  est  assez  commode,  parce  qu'elle  permet  de  faire  accé- 
der aux  quais  les  voies  ferrées  du  côté  de  la  terre  et  les  navires  du  côté  de 
la  mer. 

La  question  des  terre-pleins  devient  de  plus  en  plus  importante. 

11  y  a  20  ans,  on  vantait  les  quais  de  50  mètres  de  largeur  ;  aujourd'hui 
on   atteint  200   mètres. 

A  Liverpool  on  a  adopté  depuis  longtemps  les  hangars  a  plusieurs  étages 
au  bord  du  quai  avec  grues  établies  sur  le  toit. 

Cette  disposition  facilite  le  classement  des  marchandises. 

A  Manchester,  où  l'espace  faisait  défaut,  on  a  construit  des  hangars  à 
quatre  étages.  On  a  obtenu  ainsi,  à  proximité  des  navires  et  sur  une  largeur 
de  50  ou  40  mètres  seulement,  une  superficie  de  terre-plein  de  150  mètres 
carrés  par  mètre  courant  de  quai. 

Ce  système  permet  l'enlèvement  et  la  classification  rapides  des  marchan- 
dises. On  n'a  plus  de  transport  horizontal  à  faire  que  sur  une  largeur  de 
trente  mètres. 

Les  ouvrages  destinés  à  la  réparation  et  à  la  visite  des  navires  doivent 


4-  SECTION.  —  1-  SÉANCE.  531 

ôlrc  construits  en  vue  des  dimensions  nouvelles  du  matériel  naval.  La 
conservation  de  la  vitesse  des  vapeurs  exige  le  nettoyage  et  le  peinturage 
fréquent  des  carènes,  et  il  faut  leur  éviter  toute  perte  de  temps  dans  les 
ports. 

Le  seuil  des  formes  de  radoub  sera  donc  abaissé  de  telle  sorte  que  les 
grands  navires  puissent  y  entrer  à  toute  marée  sans  allégement  préalable. 

Je  n'insiste  pas  sur  ce  point  et  je  m'excuse  auprès  de  la  Section  d'avoir 
retenu  si  longtemps  son  attention. 

Elle  me  permettra  une  dernière  observation  sur  un  point  que  j'ai  effleuré 
dans  le  dernier  paragraphe  de  mon  rapport. 

Les  ouvrages  à  construire  en  vue  de  la  grande  navigation  sont  tellement 
coûteux,  qu'il  faut  nécessairement  en  restreindre  le  nombre. 

Il  devient  de  plus  en  plus  nécessaire  de  concentrer  les  grandes  opérations 
commerciales  sur  un  petit  nombre  de  points. 

Il  y  a  deux  raisons  à  cette  nécessité  : 

La  première  est  que  les  budgets  ne  sont  pas  d'une  élasticité  indéfinie. 
Si  donc  on  fixe  un  chiffre  maximum  pour  l'appliquer  à  la  transformation 
des  ports,  on  obtiendra  incontestablement  le  meilleur  résultat  en  répartis- 
sant  la  somme  à  employer  entre  un  petit  nombre  de  points  soigneusement 
choisis. 

En  second  lieu,  la  multiplicité  des  établissements  maritimes  nuit  à  la 
vitalité  du  commerce,  dont  elle  dissémine  les  efforts  et  amoindrit  les 
moyens  d'action.  Elle  compromet  sa  puissance  d'attraction  et  d'expansion, 
qui  ne  peut  prendre  tout  son  développement  que  par  la  concentration 
des  affaires  maritimes.  La  convergence  en  un  môme  point  d'un  grand 
nombre  de  services  réguliers  ou  irréguliers  assure  en  effet  la  multipli- 
cité des  moyens  de  transport,  à  toute  époque  et  dans  toutes  les  direc- 
tions, et  détermine  en  même  temps  Tafflucnce  des  marchandises  de  toute 
provenance  el  de  toute  destination,  double  cause  de  prospérité  qui,  par 
une  réaction  continue,  concourt  efficacement  au  rapide  développement 
des  transactions  commerciales.  (Vifs  applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  Il  nous  reste  encore  un  sujet  à  discuter  :  «  Les  progrès 
de  l'application  delà  mécanique  à  l'outillage  des  ports». 

Le  bureau  aura  soin  de  vous  faire  distribuer  le  rapport  de  M.  Delachanal 
sur  la  question,  pour  que  nous  puissions  consacrer  la  séance  de  demain 
à  cette  discussion. 

Nous  sommes  tous  d'accord,  messieurs,  pour  reconnaître  le  haut  intérêt 
qui  s'attache  au  rapport  de  M.  Vétillart. 

M.  Vétillart,  tout  en  se  tenant  dans  des  appréciations  plus  modérées  que 
M.  Corthell,  tend  aux  mêmes  conclusions,  à  savoir  que  les  progrès  réalisés 
dans  le  tonnage  des  navires  et  l'approfondissement  des  ports  depuis  18G0 
pourront  suivre  une  marche  ascendante  continue. 

Cette  question  mérite  un  examen  plus  attentif  que  celui  auquel  nous 
pourrions  nous  livrer  en  fin  de  séance. 


552  PROCÈS- VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Par  conséquent,  s'il  n'y  a  pas  d'opposition,  je  propose  de  mettre  à  Tordre 
du  jour  d'une  de  nos  prochaines  réunions  une  nouvelle  discussion  sur 
les  conclusions  des  rapports  de  MM.  Vélillart  et  Corthell. 

Si  quelqu'un  parmi  vous  a  à  présenter  des  conclusions  ou  des  amende- 
ments, tendant  à  infirmer  les  prévisions  de  ces  rapports,  il  aura  l'obli- 
geance de  les  formuler  et  de  les  remettre  au  bureau  qui  les  mettra  en 
discussion. 

Personne  ne  demandant  plus  la  parole^  la  séance  est  levée  à  quatre 
heures. 


DEUXIÈME   SÉANCE 

Mardi  31  juillet. 


pRÉSU)£r<Glï:   DE   M.    IIUGOT. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart. 

M.  Charguéraud^  Vun  des  secrétaires^  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  séance  de  la  veille  qui  est  adopté  sans  observation. 

M.  LE  Président.  —  L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  du  rapport  de 
M.  Delachanal,  Ingénieur  de  la  Chambre  de  commerce  du  Havre,  sur  les 
progrès  de  l'application  de  la  mécanique  à  l'outillage  des  ports. 

La  parole  est  à  M.  Delachanal  pour  développer  les  conclusions  de  son 
rapport. 

M.  Delachanal.  —  Je  ne  traiterai  pas  dans  le  détail  toutes  les  questions 
que  j'ai  abordées  dans  mon  rapport;  je  me  contenterai  d'en  résumer  les 
points  principaux,  me  tenant  d'ailleurs  à  la  disposition  de  tous  ceux  qui 
désireraient  quelques  explications  supplémentaires. 

Tout  d'abord,  dans  le  cadre  qui  m'était  tracé,  je  n'ai  pu  m'occupcr  que 
des  engins  de  levage;  si  j'avais  voulu  considérer  toutes  les  autres  parties 
de  Toutillagc  commercial  d'un  port,  j'aurais  été  conduit  à  donner  à  mon 
travail  une  extension  beaucoup  trop  considérable. 

En  outre  parmi  ces  engins  de  levage,  j'ai  envisagé  plus  particulièrement 
les  appareils  de  faible  puissance,  les  appareils  affectés  au  déchargement 
des  colis  qui  constituent  la  plus  grande  partie  de  la  cargaison  des  navires 
et  dont  la  puissance  varie  de  1000  à  1  500  kilogrammes. 

Les  engins  sont  généralement  mis  en  mouvement,  soit  par  la  vapeur, 


>i-  SECTION.  —  2*  SÉANCE.  555 

soit  par  Teau  sous  pression,  soit  encore,  aujourd'hui  dans  quelques  poris, 
par  l  électricité. 

J*ai  exposé  ensuite,  en  considérant  la  nature  de  chacun  de  ces  engins, 
quelles  sont  les  particularités  qu'ils  présentent. 

D'abord  Tengin  hydraulique.  —  C'est  assurément  le  plus  simple,  le  plus 
doux,  le  plus  obéissant  à  la  main  du  conducteur,  celui  cntin  qui  oiïre  les 
moindres  chances  d'accident. 

Il  présente  cependant  des  inconvénients;  il  est  lourd,  difficile  à  déplacer 
et  il  craint  les  gelées. 

Or,  aujourd'hui,  les  appareils,  à  moins  d'en  multiplier  le  nombre  dans 
les  ports,  doivent  se  déplacer  facilement,  à  la  volonté  de  ceux  qui  les  utili- 
sent. 

Quant  aux  gelées,  vous  en  connaissez  les  inconvénients;  peu  dan< 
gereuses  pour  l'engin  lui-môme,  elles  sont  gênantes  pour  l'exploita- 
tion. 

La  grue  hydraulique  engendre  des  glaçons  et  le  sol,  autour  d'elle, 
devient  glissant. 

De  plus,  en  hiver,  le  temps  nécessaire  pour  la  mettre  en  jeu  est  trop 
considérable,  l'opération  elle-même  est  plus  difticile. 

Il  est  juste  de  reconnaître  que  le  système  hydraulique  s'emploie  pour 
les  engins  de  grande  puissance,  parce  qu'il  permet  de  disposer,  sans  beau- 
coup de  frais  intermédiaires,  d'une  force  énorme  et  parce  que  la 
manœuvre  correspondante  est  douce. 

Ces  engins  sont  cependant  remplacés  quelquefois  par  des  appareils  mus 
par  la  vapeur.  Mais  alors  l'action  directe  est  remplacée  par  un  mouillage 
multiplicateur. 

Les  engins  à  vapeur  s'appliquent  surtout  aux  quais  et  aux  installations 
d'un  développement  peu  étendu,  parce  que  chacun  d'eux  peut  être  muni  de 
sa  source  d'énergie. 

Si  on  installe  un  petit  nombre  de  ces  engins,  [il  ne  sera  pas  dispen- 
dieux d'avoir  pour  chacun  d'eux  une  chaudière,  c'est-à-dire  une  source 
d'énergie,  tandis  qu'il  serait  assez  onéreux  d'installer  une  machinerie 
spéciale,  des  canalisations,  etc..  tout  ce  que  comporte  le  système  hydrau- 
lique,  même  pour  un  petit  nombre  d'engins. 

L'emploi  de  la  vapeur  ne  convient  donc  qu'aux  installations  peu  impor- 
tantes. 

Le  système  à  vapeur  peut  cependant  êlre  utilisé  avec  une  machinerie 
centrale;  il  faut  alors  transmettre  la  vapeur  à  des  engins  mobiles. 

L'opération  est  assez  difficile,  car  la  transmission  de  la  vapeur  donne 
lieu  à  des  pertes  considérables  do  calorique,  de  sorte  qu'on  ne  peut 
atteindre  de  grandes  distances  avec  une  installation  de  cette  nature. 
Celles  qui  ont  la  plus  grande  extension  ne  dépassent  pas  300  ou 
400  mètres;  en  d'autres  termes,  la  grue  la  plus  éloignée  de  la  machinerie 
centrale  n'est  jamais  située  à  plus  de  500  ou  400  mètres  des  chaudières 


554  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

et  encore,  à  pareille  distance,  est-elle  mal  alimentée  et  son  rendement 
est-il  très  faible. 

La  vapeur  est  utilisée  surtout  par  l'intermédiaire  d'un  moteur  à  mouve- 
ment alternatif. 

L'action  directe  de  la  vapeur  a  été  utilisée  sur  les  engins,  mais  dans  ces 
dernières  années,  on  a  paru  y  renoncer.  Cependant  il  existe  dans  le  poil 
de  Hambourg  une  quantité  considérable  d'engins  qui  sont  mus  par  la 
vapeur  agissant  directement  sur  un  piston,  c'est-à-dire  sur  la  charge  par 
un  moufflage  renversé  comme  dans  les  grues  hydrauliques. 

Parmi  les  appareils  à  vapeur  qui  méritent  une  mention  spéciale,  figurent 
le  transporteur  Temperley  et  une  installation  analogue  faite  pour  les 
appontcments  de  Panama.  Le  Temperley,  qui  est  plus  important  et  plus 
répandu,  peut  rendre  de  grands  services,  surtout  pour  les  transborde- 
ments directs  d'un  navire  sur  un  autre.  Lorsqu'on  doit  l'utiliser  dans  un 
port  de  mer,  il  présente  quelques  difficultés  pratiques. 

Lorsque  des  déchargements  sont  opérés  par  des  entrepreneurs  ne  possé- 
dant pas  de  matériel  de  levage,  mais  utilisant  celui  qu'une  administration 
met  à  leur  disposition,  ces  engins  doivent  être  installés  de  façon  à  les 
rendre  aussi  indépendants  que  possible  du  navire,  parce  qu'alors  deux 
intérêts  distincts  sont  en  présence  :  l'intérêt  de  l'administration  qui  s'est 
engagée  à  fournir  le  matériel  de  levage,  et  l'intérêt  de  celui  qui  l'utilise 
pour  le  maitre  du  navire. 

Or,  le  Temperley  devant  être  suspendu  à  la  mâture  du  navire  en 
déchargement,  il  peut  en  résulter  pour  elle  une  fatigue  et  des  avaries  qui 
seront  une  cause  de  difficultés  et  de  discussions  entre  les  deux  intérêts  en 
présence.  Aussi,  dans  beaucoup  de  ports,  a-t-on  rejeté  l'emploi  du  Temperley 
pour  lui  substituer  la  grue  à  terre,  bien  qu'il  arrive  à  des  rcsullats  au 
moins  équivalents.  Ce  sont  donc  des  considérations  pratiques  qui  peuvent 
faire  adopter  ou  rejeter  Temploi  du  Temperley. 

Mais  lorsqu'un  entrepreneur  a  des  engins  lui  appartenant,  il  peut  dis- 
poser sans  inconvénient  de  la  mâture  du  navire,  puisque  c'est  pour  le 
compte  du  maître  de  cette  mâture  qu'il  opère.  11  peut  aussi  construire  sur 
le  quai  une  charpente  pour  porter  le  Temperley.  Cet  appareil  est  alore 
très  utile,  parce  qu'on  peut  le  disposer  pour  transporter  la  marchandise  à 
une  plus  grande  portée  que  les  grues. 

Il  y  a  des  exemples  de  Temperley  transportant  jusqu'à  50  ou  60  mètres 
en  arrière  des  quais,  sans  grande  difficulté.  On  évite  ainsi  une  nouvelle 
manutention  des  marchandises  qu'on  décharge. 

Comme  appareil,  le  Temperley  est  un  peu  délicat,  pas  mal  brusque  et 
donne  lieu  à  des  réparations  fréquentes  ;  l'usure  du  câble,  par  exemple, 
est  très  rapide. 

La  5"^  partie  de  mon  rapport  est  consacrée  aux  engins  électriques 
qui  présentent  quelques  inconvénients  compensés  par  de  grands  avan- 
tages. 


V  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  535 

La  grue  électrique  peut  s'appliquer  sur  n'importe  quelle  forme  d'engin. 
Il  s'agit  simplement  de  remplacer  soit  l'eau  sous  pression,  soit  la  vapeur, 
à  seule  fin  de  produire  le  Iravail  mécanique  nécessaire  pour  opérer  les 
déchargements,  soulever  les  colis,  les  déplacer  et  ramener  l'appareil  dans 
sa  position  primitive  pour  procéder  à  une  seconde  opération. 

La  grue  électrique  en  elle-même,  abstraction  faite  de  sa  forme,  présente 
les  avantages  suivants  :  elle  est  facile  à  alimenter  et  à  déplacer,  on  peut 
conserver  sa  puissance  môme  pendant  le  déplacement,  car  on  lui  transmet 
l'énergie  par  un  fil  d'assez  faible  diamètre  (10  ou  15  millimètres  et 
moins);  le  déplacement  peut  se  faire  à  volonté,  sans  difficulté;  on  peut  la 
raccorder  par  un  trolley  à  une  installation  fixe  et  la  déplacer  pendant 
qu'elle  travaille. 

Ce  dernier  avantage  est  considérable,  car  aujourd'hui  on  demande  une 
très  grande  mobilité  des  engins. 

En  outre,  le  raccordement  est  immédiat.  Si  un  navire,  arrivé  dans  un 
port,  est  pressé  de  commencer  ses  opérations,  la  grue  électrique  peut  être 
immédiatement  mise  à  sa  disposition  et  commencer  le  travail.  Dix 
minutes  suffisent  à  son  installation  et  à  sa  mise  en  mouvement.  Avec  les 
engins  hydrauliques,  au  contraire,  môme  quand  on  est  prévenu  à 
l'avance,  il  est  impossible  d'obtenir  cette  célérité. 

Une  autre  considération  a  son  importance  :  comment  le  travail  est-il 
conduit?  Quelle  est  la  docilité  de  l'appareil?  Quels  sont  les  dangers  d'acci- 
dent? 

On  peut  arriver  à  donner  à  une  grue  électrique  la  môme  vitesse,  voire 
une  vitesse  supérieure  à  celle  des  engins  hydrauliques  ou  à  vapeur.  Peut- 
être  l'appareil  électrique  est-il  plus  brusque  que  la  grue  hydraulique, 
mais  il  ne  l'est  pas  plus  que  la  grue  à  vapeur. 

Le  véritable  inconvénient  vient  de  la  puissance  même  de  l'engin  qu'il 
est  difficile  de  limiter. 

Comme  je  l'ai  dit  dans  mon  rapport,  le  seul  moteur  qui  se  prête  aux 
exigences  du  service  d'un  engin  de  levajce  est  la  dynamo  en  série  alimentée 
par  un  courant  continu. 

Or,  la  dynamo  en  série  qui  a  une  vitesse  variable,  est  un  engin  capable 
d'absorber  une  quantité  d'intensité  électrique  considérable.  Comme  sa 
puissance  est  essentiellement  proportionnelle  à  l'intensité  qu'on  lui 
fournit,  il  en  résulte  que  la  puissance  de  la  grue  électrique  est  essentiel- 
lement variable,  c'est-à-dire  qu'on  a  dans  la  main  un  engin  fait  pour 
lever  1000,  1200,  1500  kilogrammes  et  qui,  à  un  moment  donné,  pourra 
développer  une  force  double,  triple  et  même  quadruple.  Il  faut  donc 
arriver  à  limiter  la  puissance  de  cet  engin  qui  pourrait  devenir  dangereux. 
Cette  limitation  a  pu  être  obtenue  par  plusieurs  moyens;  le  plus  simple 
est  le  disjoncteur  d'intensité,  qui  coupe  le  circuit  au  moment  où  la  force 
deviendrait  trop  grande. 

Un  autre  moyen  consiste  à  employer  un  limiteur  de  force  qui  patinera. 


530  PROCÈS-VERBADX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

c'csi-à-dirc  qui  cessera  de  Iransmettrc  la  force  au  delà  d'une  certaine 
limite. 

C'est  une  des  complications  de  l*engin  électrique,  qui  n'a  sa  force  limitée 
que  par  des  appareils  auxiliaires  sujets  à  certaines  méprises. 

Je  ne  crois  pas  utile  de  revenir  sur  le  choix  du  courant.  Tout  le  monde 
sait  aujourd'hui  que  le  courant  continu  est  le  seul  qui  puisse  convenir 
aux  travaux  d'une  nature  aussi  variable  que  ceux  qu'on  exige  d^une  grue 
de  quai.  La  dynamo  en  série  convient  seule  pour  obtenir  des  mises  en 
mouvement  fréquentes  et  des  variations  de  vitesse  très  étendues. 

Pour  soulager  un  tardeau,  afin  qu'il  puisse  glisser  sur  le  fond  de  la  cale 
pour  venir  à  l'aplomb  du  crochet,  puis  le  lever  doucement  à  hauteur 
du  pont,  pendant  qu'il  évite  les  obstacles  du  panneau,  et  enfin  lui 
imprimer  une  vitesse  plus  grande,  il  faut  un  moteur  dont  la  vitesse  soit 
variable  à  volonté. 

Or,  toutes  les  autres  dynamos  ont  une  vitesse  à  peu  près  constante  qui 
serait  trop  considérable  pour  amener  le  colis  à  Taplomb  du  crochet  et 
trop  faible  ensuite  pour  l'élever. 

En  outre,  la  dynamo  en  série  est  la  seule  qu*on  puisse,  à  chaque  instant, 
mettre  en  train  et  arrêter  dans  le  moindre  temps  donné;  c'est  la  seule 
aussi  qui  puisse  subir  des  variations  de  vitesse  allant  de  zéro  à  un  chiffre 
quelquefois  assez  élevé. 

J'ai  résumé  dans  un  deuxième  tableau  la  quantité  d'électricilé,  en  inten- 
sité, et  le  voltage  des  courants  qui  ont  été  appliqués  pour  soulever  des 
charges. 

On  a  fait  varier  la  charge  de  250  kilogr.  à  2500  kilogr.  ;  on  peut 
constater  que,  abstraction  faite  des  frottements  dans  l'engin  de  levage, 
la  quantité  d'électricité  dépensée  est  à  peu  près  proportionnelle  h  la 
charge  soulevée,  quelle  que  soit  la  vitesse  dont  l'influence  sur  le  débit 
est  très  relative. 

Avec  une  faible  vitesse  et  pour  une  charge  de  1000  kilogr.,  l'engin 
dépense  21  ampères  6.  Si  on  passe  à  une  vitesse  double,  avec  une  charge 
de  même  poids,  la  dépense  est  encore  de  21  ampères  6.  Si  on  augmente 
encore  la  vitesse,  la  dépense  croit  à  peine,  elle  atteint  22  ampères  5. 

11  est  donc  incontestable  que  la  vitesse  n'a  aucune  influence  sur  l'inten- 
sité dépensée.  Il  n'en  est  plus  de  môme  pour  la  dépense  totale  en  watts, 
c'est-à-dire  en  kilogrammètres. 

Dans  le  Z^  tableau,  j'ai  indiqué  quelles  étaient  les  variations  du  voltage 
et  de  l'intensité  pour  des  vitesses  variables  et  pour  deux  charges  diffé- 
rentes de  400  et  de  1500  kilogrammes. 

Pour  la  vitesse  de  0  m.  15,  l'intensité  dépensée  est  de  26  ampèi'cs  9 
pour  une  charge  de  1500  kilogr. 

Mais  si  le  voltage  de  la  ligne  est  de  544  volts,  on  remarque  que  la 
dynamo  n'en  absorbe  plus  que  170,  en  mettant  le  voltmètre  à  ses  deux 
bornes. 


J 


V  SECTION.  -  2-  SÉANCE.  537 

Lorsqu'on  passe  à  la  plus  grande  vitesse  de  l'engin  employé,  0  m.  66, 
et  pour  une  mt^me  charge  de  4500  kilogr.,  on  constate  que  la  dynamo 
absorbe  540  volts,  le  rhéostat  en  court  circuit  n'en  absorbe  plus.  La  grue 
dépense  donc  une  quantité  de  watts  beaucoup  plus  considérable  en  allant 
doucement  qu'en  allant  vite,  parce  qu'elle  met  plus  de  temps  pour  faire  le 
même  travail. 

En  efiet,  pour  lever  la  charge  de  1500  kilogr.  avec  une  vitesse  de 
0  m.  15  à  une  hauteur  de  9  mètres,  il  faut  60  secondes,  tandis  qu'il 
ne  faut  plus  que  13  à  14  secondes  quand  la  vitesse  atteint  0  m.  66,  bien 
que  le  régime  du  courant  n'ait  pas  varié.  C'est  donc  4  fois  et  demie  plus 
d'énergie  dépensée,  quand  la  vitesse  est  4  fois  et  demie  plus  faible  que  le 
maximum  dont  le  moteur  de  la  grue  est  capable. 

Le  défaut  des  engins  électriques  est  d'être  de  grands  consommateurs  de 
force,  lorsqu'on  est  obligé  d'utiliser  de  faibles  vitesses. 

Avec  une  petite  vitesse,  le  rendement  d'un  engin  est  très  faible;  or,  dans 
un  déchargement,  il  faut,  au  début,  lorsqu'on  saisit  le  colis,  aller  douce* 
ment,  pour  éviter  les  chocs  et  les  accidents  et,  pendant  ce  temps,  l'engin 
donne  de  très  mauvais  rendements. 

Quand  on  lève  le  colis  à  une  vitesse  plus  grande,  le  rendement  aug- 
mente. 

A  la  fin  de  mon  rapport,  j'ai  résumé  les  chiffres  qui  ont  été  constatés 
sur  les  engins  dont  dispose  le  port  du  Havre,  ces  engins  étant  ramenés 
à  1500  kilogr.  de  puissance. 

Dans  ce  tableau,  j'ai  considéré  trois  vitesses  :  0  m.  15,  0  m.  45 
et  0  m.  65. 

Pour  la  grue  hydraulique,  qu'on  aille  vite  ou  doucement,  la  dépense  en 
kilogrammètres,  pour  lever  une  charge  de  1500  kilogr.  à  9  mètres  a  été 
de  44000;  avec  la  vitesse  de  0  m.  15,  la  dépense  a  été  de  63  596  kilo- 
grammètres pour  la  grue  à  vapeur  et  de  126  273  pour  la  grue  électrique. 

Pour  les  faibles  vitesses,  la  dépense  de  la  grue  électrique  est  donc 
beaucoup  plus  considérable  que  la  dépense  de  la  grue  hydraulique  et 
celle  de  la  grue  à  vapeur. 

Si  on  passe  à  la  vitesse  de  0  m.  45  à  la  seconde  pour  la  même  charge 
à  élever  à  la  même  hauteur,  la  grue  hydraulique  dépense  toujours 
44000  kilogrammètres,  la  grue  à  vapeur  68582  et  la  grue  électrique 
56943. 

Augmentant  encore  la  vitesse  et  passant  à  0  m.  65,  on  constate  alors 
que  la  grue  hydraulique  consommant  toujours  la  même  quantité  de  kilo- 
grammètres, la  dépense  de  la  grue  à  vapeur  s'élève  à  78260,  tandis  que 
celle  de  la  grue  électrique  tombe  à  40  876  kilogrammètres. 

Il  résulte  de  la  comparaison  de  ces  chiffres,  comme  je  le  disais,  que 
la  dépense  des  grues  électriques  est  excessive  lorsqu'on  est  obligé  d'aller 
doucement,  à  une  vitesse  tn^s  éloignée  de  la  vitesse  de  régime  do  la 
dynamo  qui  commande  l'engin. 


538  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Avec  la  grue  à  vapeur,  au  conlraire,  moins  on  va  vite,  moins  on 
dépense  ;  tandis  qu'avec  la  grue  hydraulique,  la  dépense  est  toujours 
constante. 

Finalement,  si  on  considère  les  trois  engins  fonctionnant  à  la  vitesse 
maxima,  c'est  la  grue  électrique  qui  est  la  plus  économique  au  point  de 
vue  de  la  dépense  de  travail. 

Ces  engins  ont  chacun  leurs  avantages  et  leurs  inconvénients;  entre 
eux  le  choix  est  embarrassant,  il  est  souvent  dicté  par  des  conditions 
locales.  A  mon  sens,  l'engin  le  plus  apte  a  remplir  aujourd'hui  les  condi- 
tions exigées  par  l'exploitation  des  ports  est  l'cngiti  électrique. 

Il  est  moins  économique,  car  il  faut  souvent  aller  doucement,  il  con- 
somme beaucoup  de  force,  son  rendement  dynamique  final  en  dépense  de 
travail  est  moins  bon  que  le  rendement  de  Tengin  hydraulique,  mais  il 
faut  considérer  qu'on  pourra  exiger  de  lui  une  somme  supérieure  de  tra- 
vail, qu'il  est  plus  commode,  plus  mobile,  prêt  à  fonctionner  en  tout 
temps  et  qu'enfin  le  prix  de  location  pourra  être  supérieur  à  celui  de 
l'engin  hydraulique,  puisqu'il  profile  plus  à  celui  qui  l'utilise. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  que  je  veuille  discréditer  l'outillage 
hydraulique  qui  fonctionne  dans  la  majorité  des  cas,  qui  rend  de  bons 
services  et  qui  dépense  moins.  Il  réclame  une  surveillance  moins  atten- 
tive, un  entretien  moins  minutieux;  néanmoins,  je  crois  que  les  inconvé- 
nients de  l'engin  électrique  sont  largement  compensés  par  ses  avantages. 
(Applatidissements,) 

M.  LE  Président.  —  La  discussion  est  ouverte  sur  le  rapport  de  M.  Dela- 
chanalet  sur  les  conclusions  qui  viennent  d'être  formulées. 

Quelqu'un  demande-t-il  la  parole? 

M.  GuÉRouLT.  —  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Président.  —  Vous  avez  la  parole. 

M.  GuÉROLLT.  —  Je  suis  le  représentant  de  la  Compagnie  des  transpor- 
teurs Temperley  dont  a  parlé  M.  Delachanal  et  j'ai  été  à  même  de  suivre 
les  diverses  applications  qui  ont  élé  faites  de  ces  appareils. 

Une  description  des  principaux  types  créés,  fonctionnant  ou  en  con- 
struction, n'est  pas  inutile  au  moment  où  les  membres  du  Congrès  et  tous 
ceux  qui  s'intéressent  aux  questions  maritimes  ont  pu  se  convaincre  de 
l'impérieuse  nécessité  d'améliorer  les  conditions  de  rapidité  de  charge- 
ment ou  de  déchargement,  de  faciliter  l'emmagasinage,  la  répartition  et  la 
reconnaissance  des  marchandises. 

Cette  description  peut  provoquer  des  communications  ou  des  obser- 
vations de  nos  collègues  de  toute  nationalité  et  donner  naissance  ù  un 
débat  fort  intéressant  sur  cette  question  si  complexe  de  l'outillage  des 
ports. 

Mais  je  dois  tout  d'abord  réfuter  les  critiques  soulevées  par  M.  Dela- 
chanal dans  l'analyse  orale  de  son  rapport,  critiques  qui  sont  en  contra- 
diction avec  l'éloge  qui  accompagnait  sa  description  écrite. 


V  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  559 

M.  Delachanal  a  dit  que  les  appareils  Temperley  étaient  délicats  et  s'est 
prononcé  conire  l'emploi  des  câbles  dont  l'usure,  prétend-il,  est  très 
rapide. 

Ces  critiques  ne  sont  que  la  répétition  de  celles  formulées  en  1895  à 
l'époque  où  je  fis,  à  la  Société  des  Ingénieurs  civils,  une  communication 
sur  les  appareils  Temperley. 

Elle  peuvent  s'appliquer  arbitrairement  à  tous  les  appareils  quels 
qu'ils  soient,  surtout  à  ceux  qui  doivent  être  continuellement  démontés  et 
remontés,  lorsqu'ils  sont  confiés  à  des  mains  inexpérimentées,  lorsque  le 
montage  en  est  défectueux  et  les  matériaux  de  qualité  inférieure. 

Il  faut  croire  néanmoins  que  les  premiers  essais  du  Temperley  furent 
assez  concluîints  puisque  l'Amirauté  anglaise  a  décidé  l'emploi  réglemen- 
taire de  cet  appareil  sur  tous  les  croiseurs  et  cuirassés  sans  exception. 

Les  escadres  anglaises  ont  constamment  à  leur  disposition  210  de  ces 
transporteurs  pour  assurer  leur  service  de  ravitaillement. 

Des  exercices  de  Temperley  ont  lieu  d'une  façon  continue  pour  entraîner 
les  équipages  à  la  manœuvre,  pour  déterminer  quel  est  le  tonnage 
maximum  de  combustible  qu'on  peut  faire  passer,  à  l'heure,  d'un  bord  à 
l'autre. 

Indépendamment  de  cette  application  un  peu  spéciale,  le  type  mobile  de 
Temperley  sur  mât  de  charge  est  assez  apprécié  en  Angleterre,  en  Autriche 
et  en  Hollande,  puisque  dans  ces  divers  pays,  il  n'y  a  pas  moins  de 
200  appareils  employés  au  déchargement  du  charbon,  du  minerai,  etc. 

En  France,  l'amirauté  a  rencontré,  dès  le  début,  certaines  difficultés 
d'ordre  spécial  pour  procéder  aux  essais  en  mer  et  en  marche  que  les 
habiles  chefs  de  nos  escadres  ont  tenu  à  faire. 

11  ne  fallait  pas  songer  à  affréter,  pour  des  essais  de  courte  durée,  un  des 
bâtiments  de  nos  grandes  compagnies  de  navigation  et  il  n'a  pas  été  facile 
de  trouver,  dans  la  flotte  commerciale,  des  cargo-boats  d'un  tonnage 
réduit  et  par  conséquent  d'un  type  ancien,  ayant  des  mâts  de  charge  d'une 
résistance  suffisante  pour  supporter  le  poids  d'un  Temperley  ayant  une 
portée  de  18  mètres. 

A  la  suite  des  essais  qui  ont  été  faits,  l'amirauté  française  a  transformé 
plusieurs  anciens  avisos  en  charbonnières  munies  de  Temperley;  ils  ont 
été  afl*ectés  d'une  manière  permanente  au  service  de  ravitaillement  de 
l'escadre  de  la  Méditerranée,  notamment  l'ancien  aviso  de  2*  classe  le 
c  Japon  9. 

Les  Temperley  peuvent  se  classer  de  la  façon  suivante  : 

1**  Appareils  flottants. 

2®  Appareils  roulant  sur  terre-plein  ]        à  poutre  horizontale 

3°        —      fixes  (  ou 

4^        —      à  mouvement  d'orientation  )  inclinée 

1**  Les  transporteurs  flottants  peuvent  être  suspendus  à  des  mâts  de 
charge,  à  des  pylônes  fixes  ou  roulants  sur  une  voie  établie  sur  le  ponton. 


MÙ  PROCÊS-fERBADI  DES  SÈX^CSS  KS  SECnO!(S. 

Ces  appareils  ont  une  longueur  qui  peut  varier  de  10  à  26  mèirt^;  ils  sont 
surtout  destinés  à  faciliter  les  transbordements; 

2"  Les  transporteurs  roulants  sont  suspendus  à  un  pylône  en  fer  ou  en 
acier;  leur  portée  peut  atteindre  50  et  60  mètres. 

En  suspendant  la  poutre  à  deux  pylônes,  on  pourrait  réaliser  des 
portées  beaucoup  plus  considérables: 

3*  l>es  transporteurs  fixes  à  poutre  horizontale  ou  inclinée  ont  des 
portées  de  100  à  500  mètres. 

Lorsque  la  portée  dépasse  100  mètres,  il  est  nécessaire  pour  obtenir  un 
rendement  convenable,  de  donner  au  chariot  mobile  du  Tempericy  des 
vitesses  de  4  et  même  7  mètres  à  la  seconde; 

4"  Les  transporteurs  à  mouvement  d'oricnlation  sont  montés,  soit  sur 
un  mât  autour  duquel  ils  effectuent  une  rotation  totale  ou  partielle,  soit 
sur  des  charpentes  fixes. 

Ces  derniers  appareils  dont  remploi  est  encore  assez  limité  par  rapport 
â  ceux  des  autres  types  sont  assimilables  à  des  appareils  de  levage  à  portée 
variable  et  à  mouvement  d'orientation. 

Voici  la  photographie  d*un  Temperley  sur  pylône  roulant,  dont  la  poutre 
a  un  porte  à  faux  de  30  mètres  et  qui  est  destiné  à  la  Compagnie  de 
Viscaya,  près  Bllbao. 

A  Gafsa,  quatre  transporteurs  Temperley,  montés  sur  deux  pylônes  rou- 
lants vont  être  incessamment  affectés  au  déchargement  et  à  Temmagasi- 
nage  des  phosphates  cl  h  leur  mise  en  cale. 

C'est  un  Temperley  à  poutre  horizontale  de  118  mètres  de  portée  qui 
assure  l'approvisionnement  en  combustible  de  la  station  électrique  de 
Dcptford. 

Le  problème  n'était  pas  facile  à  résoudre  en  raison  de  l'orientation  de 
la  chambre  des  générateurs  par  rapport  à  la  rivière. 

Je  crois  devoir  signaler  d'une  manière  particulière  l'importance  de 
l'orientation  des  bâtiments  par  rapport  à  la  direction  suivant  laquelle  arri- 
vent les  marchandises. 

Si  le  grand  axe  du  bâtiment  des  chaudières  de  l'usine  de  Deplford  avait 
été  perpendiculaire  à  la  rive,  au  lieu  d'être  parallèle,  le  problème  de 
l'approvisionnement  aurait  été  résolu  d'une  manière  plus  satisfaisante  et 
on  aurait  réalisé  une  économie  plus  considérable;  car  le  changement  de 
direction  des  marchandises  entraîne  toujours  des  frais  supplémentaires 
dans  l'opération  de  mise  en  tas. 

M.  LE  Prksiuent.  —  Vous  arrivez  à  celle  conclusion,  au  point  de  vue  de 
l'objet  général  qui  nous  occupe,  c'est-à-dire  l'outillage  des  ports,  que  le 
Temperley  est  à  recommander,  qu'il  se  pnMe  à  des  usages  plus  nombreux 
ot  plus  diflîciles  que  ceux  énumérésdans  le  rapport. 

Je  dois  dire  que  M.  le  Rapporteur  ne  pouvait  donner  d'aussi  longs  déve- 
loppements que  vous  sur  les  usages  du  Temperley. 

M.  Delachanai..  —  Si  parmi  les  doux  ou  trois  appareils  dont  j'ai  parlé. 


4-  SECTION.  —  2-  SÉANCE.  541 

j'ai  cité  le  Temperley,  c'est  que  je  le  considérais  comme  un  bon  appareil. 

M.  LE  Président.  —  On  ne  critique  que  les  appareils  qui  méritent  d'être 
discutés,  en  raison  même  de  leur  valeur. 

M.  Delachanal.  —  Le  Temperley  a  été  essayé  au  Havre  ;  on  n'a  pas 
trouvé  avantage  à  l'employer. 

Je  ne  condamne  pas  cet  engin,  je  me  contente  de  dire  qu'il  n'est  pas 
pratique  dans  un  port  bien  outillé  d'autres  engins. 

Ce  ne  sont  pas  des  navires  Irançais,  mais  des  navires  anglais  fréquentant 
en  grande  partie  le  port  du  Havre,  qui  ont  éprouvé  de  grandes  difficultés  à 
installer  le  Temperley. 

M.  GuÉRouLT.  —  C'est  au  Havre  et  sur  un  navire  anglais  que  j'ai  vu 
fonctionner  cet  engin  pour  la  première  fois. 

M.  Delaghakal.  —  On  s'est  servi  de  grues  hydrauliques  pour  en  effectuer 
le  montage. 

M.  GuÊKouLT.  —  Je  considère  le  Temperley  sur  mat  de  charge  comme 
une  application  très  intéressante,  mais  un  peu  spéciale,  de  cel  appareil, 
et  je  me  contenterai,  en  réponse  aux  appréciations  contradictoires  de 
M.  Delachanal,  de  renvoyer  à  ce  que  je  viens  de  dire  précédemment. 

M.  Delachanal.  —  On  est  obligé  d'employer  un  câble  pour  le  Temperley  ; 
ce  câble  est  usé  au  bout  d'une  journée. 

M.  le  Président.  —  Je  crois  qu'on  s'est  assez  étendu  sur  les  avantages  et 
les  inconvénients  du  Temperley;  la  discussion  me  paraît  épuisée. 

M.  GuÉRouLT.  —  Je  remercie  dans  tous  les  cas  mes  collègues  de  l'atten- 
tion qu'ils  ont  bien  voulu  me  prêter  et  je  me  tiens  à  leur  disposition  pour 
tous  renseignements  qu'ils  jugeraient  utile  de  me  demander. 

M.  LE  Président.  —  Nous  passons  à  la  discussion  des  autres  parties  du 
rapport. 

La  parole  est  à  M.  Royers,  Ingénieur  en  chef  du  port  d'Anvers. 

M.  RoYERS.  —  Je  tiens  à  présenter  quelques  observations  sur  la  préfé- 
rence témoignée  par  M.  Delachanal  en  faveur  des  grues  électriques. 

Je  reconnais  que  les  qualités  des  engins  sont  discutables  au  point  de  vue 
des  facilités  de  transmission,  des  interruptions  éventuelles  du  service 
dues  aux  gelées,  etc.,  mais  je  suis  de  son  avis  au  sujet  de  la  question  de 
rendement  qui  est  tout  à  fait  accessoire. 

Pratiquement,  il  n'y  a  que  peu  de  difTérence  dans  le  coût  d'exploitation 
entre  des  engins  dont  le  rendement  défectueux  descendrait  à  15  ou 
20  pour  100  et  ceux,  au  contraire,  dont  le  rendement  pourrait  atteindre 
75  ou  80  pour  100. 

Ce  qui  importe,  en  réalité,  c'est  la  marche  régulière  et  facile  des  engins 
de  déchargement. 

Sur  ce  point,  je  le  déclare,  je  suis  arrivé  à  des  conclusions  contraires  à 
celles  de  M.  Delachanal. 

J'estime  que  la  grue  hydraulique  est  préférable  à  la  grue  électrique  au 
point  de  vue  des  facilités  de  manutention  des  marchandises. 


542  PROGÈS-YËRBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  ne  dis  pas  que  dans  quelques  cas  particuliers,  lorsqu^il  s'agit  de 
prendre  les  charges  en  un  point  déterminé,  toujours  le  uiéme,  comme 
par  exemple  lorsqu'il  s'agit  du  charbon  on  du  minerai,  la  grue  électrique 
ne  puisse  fonctionner  dans  des  conditions  convenables;  mais,  dans  les 
ports,  les  opérations  ne  sont  pas  toutes  aussi  faciles,  elles  ont  parfois 
un  caractère  de  complication  extrême  qui,  pour  chaque  colis,  exige  des 
manœuvres  fréquentes  et  variées. 

J'ai  vu  fréquemment  des  grues  travailler  au  chargement  et  au  déchar- 
gement des  navires  et  j'ai  pu  constater,  pour  la  manœuvre  d'un  seul  colis, 
jusqu'à  30  changements  de  mouvement  ou  changements  de  marche.  Ce 
genre  d'opérations  est  inexécutable  avec  les  grues  électriques;  j'ai  essayé 
de  me  servir  de  ces  engins,  j'ai  dû  y  renoncer. 

La  manipulation  rapide,  facile  et  sans  danger  de  colis  quelconques 
exige  une  précision  absolue  qu'on  ne  peut  pas  obtenir  avec  les  grues 
électriques. 

A  côté  des  grues,  il  y  a  dans  les  ports  d'autres  engins,  par  exemple  les 
cabestans,  qui  ont  des  mouvements  de  rotation  continue;  à  ces  engins, 
l'électricilé  convient  très  bien. 

A  Anvers,  les  engins  tournants,  tels  que  les  cabestans,  seront  bientôt 
tous  mus  par  l'électricité. 

M.  LE  Président.  —  Vous  venez  de  comparer  avec  beaucoup  de  sagacité 
les  grues  hydrauliques  aux  grues  électriques;  mais  n'avez-vous  rien  à  dire 
sur  les  engins  à  vapeur  dont  la  discussion  a  été  abordée  par  M.  le  rappor- 
teur? 

M.  RoYERs.  —  Je  me  suis  placé  au  point  de  vue  des  engins  qui  sont  en 
concurrence  et  qui  doivent  être  installés  sur  une  échelle  un  peu  vaste.  Les 
engins  à  vapeur  ne  sont  que  des  solutions  localisées  pouvant  s'appliquer  à 
un  petit  nombre  de  cas. 

Au  point  de  vue  des  frais  d'exploitation  et  des  frais  de  premier  établis- 
sement, si  le  nombre  des  engins  dépasse  6  ou  7,  il  n'y  a  pas  économie  à 
employer  la  vapeur. 

M.  Delachanal.  —  Je  remercie  mon  honorable  contradicteur  de  ses 
observations;  je  lui  ferai  remarquer  que  j'ai  eu  soin  de  dire  au  début  de 
mon  exposé  que  les  grues  hydrauliques  étaient  les  plus  douces  et  les 
plus  parfaites  comme  fonctionnement. 

Mais  il  faut  considérer  que  si  l'on  confie  l'engin  hydraulique  à  un  homme 
qui  n'est  pas  habitué  à  la  manœuvre,  il  ne  saura  pas  plus  an-êter  un  colis 
à  2  centimètres  de  l'endroit  où  il  doit  le  placer  que  le  conducteur  inexpé- 
rimenté d'un  engin  électrique  ou  d'un  engin  à  vapeur. 

Si  l'on  confie  un  appareil  électrique  à  un  homme  connaissant  bien  son 
métier,  on  est  surpris  de  la  dextérité  et  de  la  précision  avec  laquelle  cet 
homme  prend  le  colis,  l'enlève,  l'empêche  d'osciller  et  Tamcne  au  point 
voulu. 

Et  ces  manœuvres,  il  les  exécutera  non  seulement  avec  un  engin  fixe, 


V  SKCTION.  —  2*  SÉANCE.  M5 

qui  repose  sur  le  sol,  dont  le  bâti  est  complètement  immobile,  mais  avec 
un  engin  flottant,  toujours  plus  délicat  et  d'un  maniement  moins  commode, 
dont  le  bâti  s*incline  du  côté  de  la  charge  avec  le  ponton  qui  le  supporte. 

L'opération  s'effectue  presque  sans  choc,  mais,  —  je  l'ai  toujours  dit,  — 
avec  moins  de  douceur  qu'avec  la  grue  hydraulique.  Si  nous  n'avions  fait 
I  expérience  de  ces  avantages,  si  nous  n'avions  pas  eu  la  certitude  qu'on 
peut  former  en  huit  jours  un  conducteur  d'engin  électrique,  nous  n'aurions 
jamais  proposé  à  lu  Chambre  de  commerce  du  Havre  de  remplacer  sur 
certains  quais  les  grues  hydrauliques  par  d'autres  électriques. 

M.  GuÊRARD.  —  Les  avaries  ne  sont-elles  pas  plus  fréquentes  avec  les 
appareils  électriques  qu'avec  les  engins  hydrauliques? 

M.  Del\cha>-al.  —  Nous  avons  au  Havre  M  grues  électriques  qui 
fonctionnent  depuis  cinq  ans;  nous  n'avons  pas  constaté  un  accroissement 
des  avaries. 

Je  conclus  donc  que  les  grues  électriques  sont  préférables  aux  autres 
engins  et  ne  donnent  pas  lieu  à  plus  d'accidents  que  les  appareils 
hydrauliques  ou  à  vapeur.  C'est  une  question  d'habileté  des  conducteurs. 

A  Hambourg,  on  se  sert  de  la  grue  électrique  pour  tous  les  déchar- 
gements; je  n'ai  pas  entendu  dire  que  les  avaries  fussent  plus  fréquentes 
qu'auparavant. 

M.  WiNTER.  —  Die  in  Hamburg  von  der  Quaiverwaltung  gesammelten 
Erfahrungen  beslàligen  die  Ergebnisse  der  Untersuchung  des  Herrn  Decha- 
nal.  Die  electrischen  Krâbnen  arbeiten  billiger  aïs  die  Dampfkràhne  und 
eben  so  billig  wie  die  hydraulischen.  Die  Anschaffungskosten  sind  etwas 
hôher,  die  Gcsammtbetriebskosten,  bei  denen  die  Kosten  fur  electrischen 
Strom  aber  nicht  den  Ausschlag  gcben,  im  Ganzen  billiger  und  zwar  bei 
einem  Theil  der  electrischen  Kràhne  den  Dampfkràhnen  gegenùber  bis 
zu  30  7o-  Nach  den  Hamburger  Erfahrungen  arbeilcn  die  electrischen 
Krâhnen  auch  viel  genauer  als  Herr  Royers  angibt  und  stehen  darin  den 
hydraulischen  Krâhnen  kaum  nach.  Dabei  handelt  es  sich  um  die  gewôhn- 
liche  Betriebsleistung  mit  Personal,  das  durchaus  nicht  besonders  gut  fur 
die  Arbeiten  auf  electrischen  Krâhnen  vorgebildet  und  befahigt  ist. 

M.  Wl'^tek.  —  Les  expérionces  recueillies  à  Hambourg  par  rudministration 
des  quais  confirment  les  résultats  des  recherches  faites  par  M.  Delachanal,  d*après 
lesquelles  il  est  prouvé  que  les  grues  électriques  travaillent  plus  éconoiiiiquement 
que  les  grues  à  vapeur,  et  aussi  économiquement  que  les  grues  hydrauliques.  Les 
premiers  frais  d*acquisition  sont  un  peu  plus  élevés;  les  frais  d'exploitation,  par 
contre,  le  sont  moins  —  ce  n'est  toutefois  pas  le  prix  du  courant  électrique  qui 
exerce  une  grande  influence  sur  le  prix  total  —  et  certains  systèmes  de  grues 
électriques  reviennent  à  30  pour  100  meilleur  marché  que  les  grues  à  vapeur. 
D'après  les  expériences  faites  à  Hambourg,  les  grues  électriques  travaillent  avec 
plus  de  précision  que  l'indique  H.  Royers,  et  c'est  à  peine  si  les  grues  hydrau- 
liques leur  sont  supérieures  sur  ce  point.  Il  s'agit  encore  ici  de  résultats  obtenus 
dans  des  conditions  ordinaires,  c'est-à-dire  avec  le  concours   d'un  personnel 


544  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Wir  haben,  als  wir  die  eleclrischen  Krâhnc  in  Ilamburg  eingerichlel 
haben,  einen  grossen  Teil  unserer  Krahnfùhrer  mil  auf  dcn  eleclrischen 
Krahn  nehmeii  mùssen,  die  wir  vielleicht  erst  ein  halbes  Jahr  in  unserer 
Schule  gehabt  haben,  und  es  hat  sich  herausgestellt,  dass  wir  mit  dem 
einfachslen  Mcnschenmalcrial  selbst  die  àlteren  komplicierlen  Krâhne  sehr 
gui  haben  fahren  kônnen,  und  ich  kann  wohl  sagen,  dass  wir  eigentiich 
eine  nennenswerte  Reparalur,  die  durch  Unerfahrenheit  der  Leule  vorkom- 
men  konnle,  oder  irgend  ein  Unglùck  infolge  schlechter  Behandiung  oder 
ungeschicklen  Fahrens  mit  den  Krâhnen  durchaus  nicht  gehabl  haben  ;  die 
Leute  und  die  Krâhne  arbeilen  mit  einer  ganz  ausserordentlichen  Sichcr- 
heil. 

Um  nicht  zu  wiederholen,  was  Ilerr  Delachanal  gesagt  hat,  se  wollle  ich 
niir  sagen,  dass  wir  jeizt  infolge  der  grossen  Sicherheit,  mit  der  die 
Krâhne  fahren  und  arbeilen,  dazu  gekommen  sind,  eine  Last  mit  2  Krâh- 
nen anzufassen,  was  man  sonst  nicht  gern  thut.  Im  ûbrigen  muchle  ich 
llerrn  Royers  billen,  einmal  nacli  Ilamburg  zu  kommen,  um  ihn  ûberall 
herumzufùhrcn,  und  ich  wùrde  mich  frcuen  und  ihm  dankbar  sein, 
wenn  er  hieraus  Anlass  nehmen  wollte,  uns  zu  besuchen. 

M.  LK  Président.  —  M.  Coblentz  va  avoir  l'obligeance  de  nous  donner  la 
traduction  des  observations  de  M.  Winter. 

M,  Coblentz  résume  en  français  la  substance  de  ces  observations. 

M.  Royers.  —  J'ajoute  que  je  me  suis  livré  à  des  expériences  sur  le  per- 
sonnel; celui-ci  peut  être  1res  habile  dans  l'exéculion  des  manœuvres 
cxéculées  de  sa  propre  initiative,  mais  il  m'a  clé  impossible  d'obtenir  la 


n'ayant  pas  été  préparé  spécialement  à  la  manœuvre  de  grues  éleclriques  et 
manquant  généralement  plus  ou  moins  d'aptitude  pour  ce  travail. 

Après  avoir  installé  à  Hambourg  les  grues  électriques,  nous  avons  dû  y  utiliser 
peu  à  peu  la  majeure  partie  de  nos  conducteurs  de  grues,  qui  n'avaient  peut-être 
pas  plus  de  six  mois  de  présence  dans  nos  chantiers,  et  il  s'est  trouvé  qu'avec  ce 
personnel  primitif  nous  avons  pu  faire  manœuvrer  même  les  grues  un  peu  com- 
pliquées, telles  qu'elles  se  faisaient  au  début;  je  puis  dire  que  nous  n'avons  pas 
eu  à  effectuer  de  réparations  sérieuses  provenant  des  suites  d'une  fausse 
manœuvre  exécutée  par  un  personnel  non  expérimenté;  de  même,  nous  n'avons 
eu  à  déplorer  aucun  malheur  qui  aurait  pu  se  produire  par  suite  de  fausse 
manœuvre  ou  de  manipulation  défectueuse  des  grues.  Le  personnel,  ainsi  que 
les  grues,  travaillent  avec  une  sûreté  remarquable. 

Pour  ne  pas  répéter  ce  qu'a  dit  M.  Delachanal,  je  me  bornerai  à  faire  observer 
—  qu'étant  donnée  la  grande  précision  et  la  sûreté  avec  lesquelles  nous  faisons 
travailler  et  évoluer  les  grues  —  nous  sommes  arrivés  à  présent  A  manipuler 
une  seule  charge  avec  deux  grues  à  la  fois,  ce  que  d'habitude  on  n'aime  pas 
faire.  Du  reste,  je  prie  M.  Uoyers  de  vouloir  bien  venir  un  jour  à  Hambourg,  je 
me  ferai  alors  un  véritable  plaisir  de  le  conduire  partout.  Je  serais  enchanté  et 
reconnaissant  s'il  voulait  profiter  de  la  circonstance  qui  se  présente  pour  venir 
nous  rendre  visite. 


V  SECTION.  -  3*  SÉANCE.  5^ 

précision,  par  exemple  dans  les  arrêts  brusques  efl'ectués  au  comman- 
dement. 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole? 

Je  rappelle  que  la  séance  de  demain  sera  consacrée  à  la  suite  de  la 
question  relative  aux  dimensions  à  donner  aux  ouvrages  des  ports  et  à 
l'examen  des  projets  de  résolution  qui  pourraient  être  déposés. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


TROISIÈME   SÉANCE 

Mercredi  1"»  août. 


Présidence  de  M.  Hugot. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  un  quart. 

M.  Charguéraud,  Vun  des  secrétaires^  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  séance  de  la  veille. 
Ce  procès-verbal  est  adopté. 

M.  LE  Président.  —  Hier,  ainsi  que  le  procès-verbal  vient  de  le  rappeler, 
la  discussion  sur  les  mérites  respectil's  des  grues  hydrauliques,  électriques 
et  à  vapeur  a  pris  une  certaine  extension. 

Il  a  été  convenu  que  M.  le  commander  Beehler  nous  lirait  aujourd'hui  une 
note  sur  ce  sujet;  je  lui  donne  la  parole. 

Commander  Beehler.  —  M.  Président  and  Gentlemen.  As  the  discussion 
on  H.  Delachanars  paper  indicated  some  doubts  as  to  the  elficiency  of 
electric  crânes,  I  hâve  been  requesled  by  our  Président  to  make  some 
remarks  about  the  gênerai  introduction  of  electric  crânes  in  ail  harbours 
of  the  United  States,  and  more  especially  upon  those  of  the  Great  Lakes 
whose  commerce  bearsa  large  proportion  to  that  of  the  whole  world. 

I  hesitated  to  take  part  in  the  discussion  yesterday,  as  I  supposed  every- 


H.  LE  Commander  Beehler. — Monsieur  le  Président,  Messieurs.  Comme  la  discus- 
sion sur  le  mémoire  de  M.  Delachanal  indiquait  certains  doutes  au  sujet  de  l'effi- 
cacité des  grues  électriques,  j*ai  été  prié  par  notre  Président  de  donner  quelques 
explications  au  sujet  de  Tintroduction  générale  des  grues  électriques  dans  tous 
les  ports  des  États-Unis,  et  plus  parliculiërerncnt  dans  ceux  des  Grands  Lacs 
dont  le  commerce  commande,  dans  une  large  mesure,  celui  du  monde  entier. 

J'ai  hésité  à  prendre  part  à  la  discussion  d'hier;  car  je  supposais  que  tous 


546  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

bodyacknowledged  Ihe  great  advantages  of  electric  crânes  sowell  brought 
out  by  M.  Delachanal  in  his  paper,  and  I  had  no  definite  slalistics  to 
conflrm  any  stalemenis.  But  electric  crânes  are  raade  lo  pay  bccausc, 
flrst,  the  power  is  only  used  when  and  wliere  il  is  wanted,  whercas  witli 
steam  and  hydraulic  pressure  in  pipes  is  wasted  when  not  used  in  operat- 
ing  the  crânes.  Secondly,  electric  crânes  are  Ihoroughly  reliable  mani- 
festly  much  more  so  than  hydraulic  crânes,  which  are  oflen  dangerous. 
Third,  electric  crânes  arc  operuled  with  such  ease  and  accuracy  Ihal 
the  heaviesi  w»  ighls  can  be  raised  to  within  six  millimètres  of  any  height 
desired.  Fourlh,  electric  power  is  generally  available  for  working  crânes 
through  the  day  by  electricity  which  is  supplied  by  dynamos  used  forillu- 
minalion  al  ni^ht.  Fifth,  the  gênerai  introduction  of  electricity  on  board 
modem  steamers  facilitâtes  operating  electric  crânes  by  the  electric  plant 
of  the  steamers.  In  fact,  in  warships  in  the  United  States  Navy  we  use 
electric  power  and  electric  crânes  lo  raise  our  boals,  to  hoist  ammunilion 
and  lo  work  derricks,  Ihey  are  found  to  be  exceedingly  satisfactory  and 
belter  than  any  other  power.  Sixth,  electric  crânes  can  be  opcratcd 
much  faster  than  crânes  operated  by  any  other  power,  and  in  America 
time  is  money.  In  this  connection  it  is  well  to  notice  that  ouo  of  the 
causes  for  the  great  success  of  electric  molors  for  crânes,  cars,  and  other 
purposes  is  the  fact  thaï  in  the  United  States  thèse  eleclric  motors  are 
driven  at  high  speed,  for  which  they  are  built,  and  with  which  they  fair 


étaient  d*accord  pour  reconnaître  les  grands  avantages  des  grues  électriques, 
avantages  que  M.  Delachanal  a  si  bien  fait  ressortir  dans  son  mémoire,  et  en 
outre  je  n*avais  aucun  document  statistique  précis  à  Tappui  de  mes  assertions. 
Les  grues  électriques  constituent  une  dépense  productive  d*un  bon  rapport, 
parce  que  :  1°  on  n*utilise  leur  force,  suivant  les  circonstances,  qu'au  fur  et  à 
mesure  des  besoins,  alors  qu'avec  la  pression  de  la  vapeur  et  la  pression 
hydraulique,  transmise  au  moyen  de  tuyaux,  la  force  est  perdue  si  Ton  ne  s'en 
sert  pas  pour  actionner  les  grues;  2^  qu'on  peut  absolument  compter  sur.  les 
grues  électriques,  assurément  beaucoup  plus  que  sur  les  grues  hydrauliques 
qui  présentent  parfois  du  danger;  5°  que  les  grues  électriques  sont  mises  en 
mouvement  avec  une  facilité  et  une  précision  telles  que  les  poids  les  plus  lourds 
peuvent  être  soulevés,  à  toute  hauteur  voulue,  et  mis  en  place  à  six  millimètres 
près;  A^  que  l'énergie  électrique  peut  généralement  être  utilisée  pour  le  fonc- 
tionnement des  grues  durant  la  journée,  au  moyen  de  l'électricité  que  fournis- 
sent les  dynamos  servant  à  l'éclairage  la  nuit  ;  5°  que  l'introduction  générale 
de  l'électricité  à  bord  des  steamers  modernes  facilite  la  manœuvre  des  grues 
électriques,  grâce  au  matériel  électrique  dont  disposent  ces  steamers  ;  en  fait,  sur 
les  navires  de  guerre  de  la  marine  des  États-Unis,  nous  nous  servons  de  la  force 
et  de  grues  électriques  pour  hisser  à  bord  nos  canots,  corder  et  filer  nos  muni- 
tions, manœuvrer  les  derricks,  et  elles  ont  donné  des  résultats  on  ne  peut  plus 
satisfaisants,  meilleurs  que  ceux  obtenus  par  toute  autre  force;  6<»  que  les  grues 
électriques  peuvent  fonctionner   bien    plus  vite  que  celles   mues    par   toute 


A'  SECTION.  —  §•  SÉANCE.  547 

the  best  results.  Sevenlh,  the  use  of  elcclric  crânes  in  Ihe  United  States 
bas  in  many  cases  proven  to  be  so  economical  in  Iheuseof  power  and  the 
saving  of  time  Ibat  good  serviceable  steam  plant  bas  been  abandoned  for 
the  electric. 

Upon  this  last  point  1  regret  I  cannot  now  recall  instances  of  thîs  procé- 
dure in  the  United  States,  though  I  bave  read  a  great  number  of  them. 
But  in  the  shipyard  of  the  Austrian  Lloyds  at  Trieste,  I  bave  personally  seen 
a  good  serviceable  steam  plant  replaccd  by  electric  crânes,  rivelting  ma- 
chines, lifts,  and  so  forth,  designed  by  M.  Godolisk,  the  célébra ted  elec- 
trical  Engineer,  who  is  the  director  of  the  Austrian  Lloyds  works  at  Trieste. 
Since  the  meeting  yesterday,  I  bave  conferrcd  with  a  number  ofAmericans, 
who  confirm  any  slatement,  and  furthermore,  Ihat  the  introduction  of 
electric  crânes  in  the  United  States  cities  harbours  and  towns  is  making 
such  great  progress  that  the  manufaclurers  of  electric  crânes  are  uow 
six  months  behind  thcir  orders,  though  Iheir  plants  are  being  constantly 
enlarged  to  supply  the  demand.  I  was  informed  yesterday  that  the  firm 
of  Weslinghouse  and  Co  a  montb  ago  ordered  twelve  electric  crânes  for  use 
in  their  shops;  and  I  was  ncently  at  a  new  shipyard  at  Vegesaek,  near 
Bremen,  where  a  number  of  electric  crânes  are  being  built,  Iwo  of  them 
being  ower  50  tons  and  others  of  10  tons.  This  yarJ  will  bave  ail  its 
motive  power  by  electric  niotors. 

In  New  York  a  new  shipyard  bas  recently  been  established  —  that  of  the 


autre  force,  et  en  Amérique  tinie  is  moneyi...  sous  ce  rapport,  il  est  bon  de 
faire  remarquer  qu'une  des  causes  du  grand  succès  des  moteurs  électriques,  en 
ce  qui  concerne  les  grues,  les  automobiles  et  autres  applications,  c'est  ce  fait 
qu'aux  États-Unis  ces  moteurs  électriques  fonctionnent  à  la  haute  vitesse  pour 
laquelle  ils  sont  construits  et  à  laquelle  ils  donnent  les  meilleurs  résultats; 
1^  que  Tusage  des  grues  électriques  aux  Etats-Unis,  dans  bien  des  circonstan- 
ces, a  été  reconnu  correspondre  à  une  dépense  si  réduite  de  force  et  à  une  telle 
économie  de  temps,  que  d'excellent  matériel  à  vapeur,  bien  qu*en  état  de  servir 
encore  utilement,  a  été  abandonné  et  remplacé  par  du  matériel  électrique. 

Sur  ce  dernier  point,  je  regrette  de  ne  pouvoir  citer  des  cas  où  Ton  a  adopté 
cette  mesure  aux  Ëtals-Unis,  bien  que  j'en  aie  lu  de  nombreux  exemples.  Mais, 
dans  les  chantiers  du  Lloyd  autrichien,  à  Trieste,  j*ai  eu  personnellement  con- 
naissance d'un  excellent  matériel  à  vapeur,  en  état  de  servir,  remplacé  par 
des  grues,  des  machines  à  river,  des  élévateurs  et  autres  engins  électriques, 
d'après  les  dessins  de  M.  Godolisk,  le  célèbre  ingénieur-électricien  qui  est  le 
directeur  des  travaux  du  Lloyd.  A  la  suite  de  la  séance  d'hier,  j'ai  eu  des  entre- 
tiens avec  un  certain  nombre  d'Américains  qui  ont  confirmé  mes  appréciations  et 
ont  affirmé  de  plus  que  l'introduction  des  grues  électriques  aux  États-Unis, 
dans  les  ports,  les  grandes  villes  et  même  les  villes  de  second  ordre,  faisait  de 
tels  progrès  que  les  fabricants  de  grues  électriques  sont  en  retard  de  six  mois 
pour  l'exécution  et  la  livraison  de  leurs  commandes,  bien  qu'ils  aient  constam- 
ment augmenté  leur  matériel  pour  faire  face  à  la  demande.  J'ai  appris  hier,  que 


548  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

New  York  Shipbuiding  Co  —  and  every  liltle  détail  of  ail  the  appliances  is 
electric  because  ihey  find  it  to  save  time  and  to  be  more  reliable.  During 
the  last  six  months  there  were  many  articles  published  in  the  London 
«  Engineering  »  to  explain  why  Americans  were  making  such  wonderful 
strides  in  the  compétition  for  the  Irade  of  the  world.  American  machinery 
and  iroii  and  steel  products  are  sold  cheaper  than  those  of  other  countries 
beeause  of  the  use  of  electric  power,  by  which  they  can  produce  more  than 
double  the  quantity  in  any  given  time.  Thèse  facts  prove  that  electric 
crânes  cerlainly  are  very  much  more  désirable  than  tliose  driven  by  other 
powers. 

Le  commander  Beehler  continue  en  français  : 

Aux  ttats  Unis  tous  les  ports  sont  munis  de  grues  électriques  parce  qu'on 
estime  que  ces  appareils  sont  plus  économiques. 

Quoique  pouvmt  faire  un  excellent  service,  les  grues  à  vapeur  occa- 
sionnent une  grande  déperdition  de  force. 

C'est  pour  ces  raisons  que  nous  avons  remplacé  toutes  les  grues  hydrau- 
liques ou  à  vapeur  par  des  grues  électriques. 

M.  Wlnter.  —  Ich  môchte  mir  erlauben,  auf  dieVorwùrfe  zurùckzukom- 
men,  die  gestern  den  electrischen  Kràhnen  gemacht  worden  sindwegr*n  nicht 
genauen  Arbcitens.  Ich  schliesse  mich  da  den  Angaben  des  Ilerrn  Vorred- 
ners  an,  der  ja  schon  bemerkt  hat,  dass  mit  den  eiectrischen  Kràhnen  bis 
auf  1  Centimeter,  sogar  noch  weniger,  genau  gearbeitet  weiden  kann.  Ich 


la  maison  Westinghouse  et  C'<^,  a  passé,  il  y  a  un  mois,  un  ordre  pour  douze 
grues  électriques  devant  servir  dans  ses  ateliers,  et,  m'étant  trouvé  récemment 
dans  un  chantier  nouveau  à  Vegesaek  près  Brème,  j'ai  constaté  qu'on  était  en 
train  d'y  construire  un  certain  nombre  de  grues  dont  deux  dépassant  50  tonnes 
et  les  autres  de  10  tonnes.  Ce  cliantier  doit  avoir  toute  sa  force  motrice  fournie 
par  des  moteurs  électriques.  A  New-York  un  nouveau  chantier  a  été  ouvert 
tout  dernièrement  —  le  chantier  de  la  «  New- York  Sliipbuilding  Company  », 
—  où  tous  les  appareils,  jusqu'aux  moindres,  marchent  à  l'électricité,  parce  que 
la  Compagnie  y  trouve  une  économie  de  temps  et  une  plus  grande  certitude  dans 
l'exécution  des  travaux.  Pendant  les  six  derniers  mois,  de  nombreux  articles  ont 
paru  Aàw^V Engineei^ng  de  Londres,  tendant  à  faire  connaître  que  les  Américains 
réalisaient  des  progrès  prodigieux  dans  la  concurrence  pour  accaparer  le  marclié 
universel.  Les  machuies  et  les  articles  de  fer  et  d'acier  américains  sont  vendus 
meilleur  marché  que  ceux  des  autres  pays,  en  raison  de  l'emploi  de  la  force 
électrique,  grâce  à  laquelle  les  Américains  sont  a  même  de  produire  le  double 
en  un  temps  donné.  Ces  faits  prouvent  que  les  grues  électriques  méritent  d'être 
préférées  de  beaucoup  à  celles  actionnées  par  d'autres  motes  d'énergie. 

M.  WiNTER.  —  Je  voudrais  ajouter  quelques  mots  à  ce  qui  a  été  dit  hier  au 
sujet  des  grues  électriques,  auxquelles  on  a  reproché  de  ne  pas  fonctionner 
avec  une  précision  absolue.  Je  me  rallie  à  l'opinion  du  dernier  orateur  qui  a 
déjà  fait  observer  que  les  grues  électriques  permettaient  d'obtenir  un  travail 


4«  SECTION.  -  3-  SÉANCE.  549 

erlaubcmir,  darauf  hinzuweisen,  dass  neuerdings  in  Deulschland  bei  einî- 
gen  der  grossen  Giessereien  eleclrische  Kràhne  mehr  und  mehr  in  Auf- 
nahme  kommen,  von  denen  verlangl  wird,  dass  sic  in  die  Formen  Kerne 
mit  absoluter  Genauigkeit  auf  einen  Millimeler  einsetzen  —  und  das  kôn- 
nen  sîe,  das  isl  mit  electrischen  Kràhnen  Ihatsàchlich  zu  erreichen. 

Es  ist  also  nicht  richlig,  zu  sagen,  das  man  mit  einem  electrischen 
Krahn  nicht  absolut  genau  absetzen  kann. 

M.  RoYERs.  —  Je  m'en  tiens  à  mes  conclusions  primitives.  Je  crois  cepen- 
dant que,  s'il  y  a  une  divergence  entre  nous,  elle  est  plus  apparente  que 
réelle;  elle  provient  en  partie  de  ce  que  les  honorables  préopinants  se 
sont  placés  ou  point  de  vue  de  l'économie  dans  la  transmission  électrique. 

C'est  ce  que  vient  de  faire  M.  le  commander  Beehler,  alors  que  M.  Dela- 
chanal  admet  au  contraire  qu'il  n'y  a  pas  toujours  économie.  Il  a  dit  en 
outre  que,  dans  certaines  applications,  il  fallait  pouvoir  tirer  parti  de 
l'électricité  de  jour  et  de  nuit  pour  trouver  ainsi  un  profit. 

Il  a  ajouté  que  la  transmission  électrique  s'étendait  beaucoup,  qu'elle 
s'appliquait  à  des  organes  de  toute  espèce,  à  des  grues  de  grande  puis- 
sance, à  des  machines  qui  servent  à  charger  des  projectiles  sur  des  navires 
de  guerre. 

Il  me  semble  que  ce  n'est  pas  là  l'objet  en  discussion.  La  recherche  de 
la  meilleure  manière  de  transmettre  l'énergie  en  général  nous  éloignerait 
de  notre  sujet  et  nous  arriverions  à  des  conclusions  opposées  à  celles  que 
j'ai  formulées  à  la  dernière  réunion. 

Nous  n'avons  pas  parlé  ici  des  grues  en  général;  nous  avons  à  nous 
occuper  des  grues  qui  sont  employées  au  service  courant  des  ports. 

S'il  s'agit  d'une  grue  de  40  ou  50  tonnes,  qu'importe  la  manière  dont 
elle  peut  être  commandée,  la  question  d'économie  est  la  seule  qui  se  pose, 
la  précision  sera  toujours  suffisante;  enfin  c'est  une  question  de  mécanique 
de  savoir  comment  ces  engins  doivent  être  commandés. 

Il  me  semble  que  nous  étions  d'accord  avec  M.  Uelachanal  pour  dire  que 
toutes  ces  questions  n'ont  rien  à  voir  avec  les  engins  servant  aux  opéra- 
tions  courantes  des  ports. 

Si  vous  considérez  un  port  déjà  grand  et  ayant  cent  grues  mobiles  par 
exemple,  eh  bien,  entre  une  utilisation  de  force  motrice,  comme  je  l'ai  dit 
l'autre  jour  de  15à20  pour  100  et  une  utilisation  de  75  à  80  pour  100,  cela 


précis  à  1  centimètre  près,  et  même  moins.  Je  me  permets  de  relater  que  dans 
certaines  grandes  fonderies  d*Allemagne,  on  se  sert  de  plus  en  plus  de  grues 
électriques,  qui  servent  entre  autres  à  placer  dans  les  formes  des  noyaux  avec 
une  préci>ion  absolue  à  1  millimètre  près  ;  ceci  a  été  obtenu  avec  les  grues 
électriques. 

Il  est  donc  inexact  de  prétendre  qu'on  ne  peut  pas  décharger  avec  une  préci- 
sion absolue  en  se  servant  d'une  grue  électrique. 


550  PROGÈS-YERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

ne  représente  en  fait  de  consommation  supplémentaire  que  2  francs  et 
môme  moins  par  grue,  ce  qui  fait  200  francs  par  100  grues;  qu'est-ce  que 
cela  peut  faire  dans  l'ensemble  de  l'exploitation  d'un  port  ? 

Ce  sont  de  ces  économies  dont  personne  ne  se  préoccupe,  qui  ne  repré- 
sentent pas  l'intérêt  et  l'amortissement  de  petites  améliorations  qu'on  fait 
sans  compter. 

Par  conséquent,  j'étais  en  droit  de  dire  que  les  questions  d'économie, 
les  questions  de  rendement,  sont  un  peu  accessoires. 

Ce  qui  est  extrêmement  important,  c'est  de  pouvoir  conduire  les  opé- 
rations courantes,  habituelles,  avec  exactitude  et  avec  précision  et,  s'il 
fallait  entrer  dans  un  autre  ordres  d'idées,  je  dirais  aussi  :  avec  un  per- 
sonnel qu'il  soit  très  facile  de  recruter. 

Mon  honorable  contradicteur  M.  Winter  disait  :  On  peut  avoir  des  agents 
habiles  qui  acquièrent  une  précision  extraordinaire  dans  le  maniement  de 
ces  engins. 

J'en  conviens,  mais  quand  vous  les  aurez,  ils  se  mettront  en  grève. 
Vous  serez  à  la  merci  des  gens  sur  lesquels  vous  croyez  pouvoir  compter. 

Vous  aurez  des  engins  délicats,  comportant  un  nombre  énorme  d'or- 
ganes, dont  la  vérification  est  extrêmement  difficile,  qu'il  faudra  surveiller 
avec  la  plus  grande  attention. 

En  raison  de  ces  considérations,  il  me  semble  qu'il  y  aurait  avantage, 
pour  exécuter  les  opérations  ordinaires  des  ports  de  mer,  à  se  servir  d'en- 
gins courants,  d'engins  simples  sur  les  quais,  je  veux  parler  des  grues 
hydrauliques. 

Je  reconnais  avec  M.  Winter,  que  l'on  peut  avec  une  grue  électrique 
comme  avec  tout  autre  appareil,  amener  un  colis  à  quelques  millimètres 
de  la  place  qu'il  doit  occuper. 

C'est  exact,  tant  que  l'ouvrier  qui  conduit  la  grue  obéit  à  sa  volonté 
propre  ;  il  prémédite  son  acte  et  il  s'efforce  de  mettre  ses  muscles  au  ser- 
vice de  sa  pensée  de  façon  à  arriver  au  résultat  désiré. 

Mais  lorsqu'il  doit  obéir  à  l'injonction  d'autrui,  à  un  ordre  brusque  qu'il 
ne  pouvait  prévoir,  il  ne  peut  arrêter  la  grue  électrique  comme  la  grue 
hydraulique. 

Il  suffit  en  effet  de  se  placer  à  côté  d'un  conducteur  d'engin  électrique, 
très  habitué  à  son  métier,  et  de  lui  dire  :  «  A  un  moment  donné,  je  vous  ferai 
un  signe  et  vous  arrêterez.  » 

J'ai  fait  celte  expérience  et  j'ai  constaté  que  l'agent  n'arrêtait  jamais 
au  moment  précis,  il  arrêtait  toujours,  disons  à  60  centimètres  au  delk, 
car  il  s'écoule  un  cerlain  temps  entre  le  moment  où  l'ordre  est  donné  et  le 
moment  où  il  est  compris  et  exécuté  et  avant  qu'on  ait  pu  enrayer  le 
moteur  en  serrant  le  frein. 

On  comprend  parfaitement  que,  dans  la  descente,  il  doit  se  passer  un 
certain  laps  de  temps  avant  que  le  frein  ait  exercé  l'action  qui  empêche  le 
colis  de  descendre. 


4*  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  551 

Ces  arrêts  brusques  sont  nécessaires  dans  la  plupart  des  applicaiions  : 
ils  sont  d'autant  plus  nécessaires  que  leur  absence  compromet  la  vie  de 
ceux  qui  travaillent. 

Pour  Touvricr  qui  se  trouve  accidentellement  sous  un  colis  qui  descend 
et  qu'il  s'agit  d'arrêter,  la  question  de  savoir  si  on  arrêtera  à  60  ou  à 
2  cenlimètres  près,  a  quelque  importance,  vous  l'avouerez.  (On  rit.) 

C'est  pour  cette  raison  que  je  puis  dire,  sans  être  en  contradiction  avec 
les  honorables  préopinants  au  sujet  du  rendement  de  l'effet  utile  de  la 
transmission  électrique,  que  pour  les  manipulations  habituelles  des  ports, 
il  vaut  mieux  employer  des  engins  hydrauliques. 

La  manœuvre  de  ces  engins  est  à  la  portée  du  premier  venu;  grâce  à 
leur  emploi,  vous  n'aurez  aucune  coalition  à  craindre,  aucun  accident  à 
redouter,  étant  donné  que  celui  qui  les  manœuvre,  pour  peu  qu'il  soit 
habile  et  il  le  devient  en  deux  heures,  peut  arrêter  les  colis  à  son  gré 
sans  risque  de  causer  la  moindre  avarie. 

M.  LE  Président.  —  Je  vous  ferai  observer,  au  nom  de  M.  le  com- 
mander Beehier,  que  vous  n'avez  pas  répondu  à  un  argument  qui  pa- 
rait avoir  une  grande  valei;r,  à  savoir  que  sur  le  littoral  des  États- 
Unis  toutes  les  grues  hydrauliques  ont  été  remplacées  par  des  engins  élec- 
triques. 

Les  Américains  se  sont  très  rapidement  familiarisés  avec  le  service  de 
ces  derniers. 

M.  RoYERs.  —  J'ai  pris  des  notes  pendant  que  M.  le  commander  Beehier 
parlait;  il  ne  m'a  pas  semblé  qu'il  ait  fait  allusion  au  remplacement  des 
engins  hydrauliques  par  des  engins  électriques. 

Il  n'a  parlé  que  des  engins  à  vapeur, 

M.  Vétillart.  —  Je  croyais  qu'on  ne  se  servait  pas  de  grues  hydrauliques 
en  Amérique? 

M.  LE  COMMANDER  Beehler.  ~   Il  y  cu  3  fort  peu. 

M.  Vétillart.  —  Par  conséquent,  ce  ne  sont  pas  des  grues  hydrauliques 
qui  ont  été  remplacées  par  des  grues  électriques? 

M.  LE  commander  Beehler.  —  Ce  sont  des  grues  à  vapeur.  Nous  employons 
très  peu  la  grue  hydraulique. 

M.  Vétillart.  —  Ces  appareils  auraient  d'ailleurs  trop  à  craindre  des 
gelées. 

M.  WiNTER.  —  Es  hat  den  Anschein,  als  wenn  wir  uns  jetzt  hier  in  Extre- 
men  bewegen  wollen.  Erst  wurde  gesagt  :  man  kann  mit  eleclrischen 
Krâhnen  auf  1  oder  einige  Cenlimeter  arbeiten;  jetzt  sagt  llerr  Royers  : 
man  kann  nur  bis  auf  60  Centimeler  genau  arbeiten.  Dies  ist  doch  nicht 

M.  WiNTER.  —  Il  me  semble  à  présent  que  nous  tombons  d'un  extrême  dans 
Taiitre.  11  a  éié  dit  d'abord  qu'on  pouvait  obtenir  avec  les  grues  électriques  une 
précision  absolue,  à  1  ou  quelques  centimètres  près.  Maintenant,  M.  Royers  prétend 
qu'on  ne  peut  travailler  avec  précision  qu'à  60  centimètres  près.  Ceci  n'est  pas 


552  PROCÈS-VERBAÏIX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

richtig.  Im  Hafenbetrieb  îsl  es  nicht  nôthîg,  auf  1  Centimeler  zu  arbeiten: 
man  kann  ruhig  cinigc  Centiineter  zugeben.  Ich  kann  Herm  Royers  zuges- 
tehen,  dass  man  im  allgemeincn  auf  einige  Centimeter  und  Millimeler 
genauer  mit  dem  hydraulischen  Krahn  arbeiten  kann;  aber  im  allge- 
meincn, im  grossen  und  ganzen  haben  wir  in  Hamburger  Hafen  in  mcinor 
Quaiverwaltung  die  Erfahren  gemacht,  dass  wir  mit  dem  eleclrischen 
Krahn  nicht  schlechter  arbeiten  als  mit  den  ûbrigen.  Sie  werden  zugeben, 
dass  wir  auch  eînigermaasscn  Verkehr  in  Hamhurg  haben,  und  dass,  wo 
\iel  Verkehr,  auch  viel  Gcfahr  fur  Arbeiter,  Passanten,  u.  s.  w.  ist  — 
und  doch  ist  durch  mangelhaftes  Funktioniren  eines  electrischen  Krahnes 
niemals  irgendwie  eine  Gefahrdung  eines  Menschen  vorgekommen.  Auch 
haben  wir  an  unseren  electrischen  Krâhnen,  abgesehen  von  ganz  kleinen, 
Reparaturen  in  3  Jahren  so  gut  wie  gar  nicht  gehabt.  Das  ist  doch 
eigenilich  ein  gutes  Zeichen  fur  den  electrischen  Krahn  und  daffir,  dass 
man  ihn  dem  hydraulischen  sehr  wohi  an  die  Seite  stellen  kann. 

M.  Delaghanal.  —  Je  ne  vois  pas  qu'il  y  ait  une  difTérenco  sensible  entre 
la  grue  à  vapeur  et  la  grue  électrique. 

Dans  les  deux  appareils,  il  faut  un  embrayage  et,  quand  on  veut  arrêter, 
il  faut  mettre  au  frein.  11  y  a  là  un  moment  très  court  pendant  lequel  le 
mécanisme,  devenu  libre,  tend  à  dévirer  et  qui  fait  que  la  grue  à  vapeur 
et  la  grue  électrique  sont  moins  douces  que  la  grue  hydraulique. 

La  grue  à  vapeur  a  encore  un  inconvénient,  elle  nécessite  la  présence 
d'un  homme  spécial,  d'un  chauffeur,  car,  outre  le  mécanisme  à  conduire,  il 
y  a  la  chaudière  à  alimenter.  Il  en  résulte  des  dangers  d'incendie  qui  obli- 
gent à  une  surveillance  spéciale. 

Pour  la  conduite  des  engins  électriques,  on  prend  des  hommes  qui  ne 
connaissent  rien  à  la  mécanique.  Il  suffit  d'avoir  un  surveillant,  un  contre- 
maître qui  intervient  au  moindre  accroc. 


exact.  Pour  les  travaux  dans  les  ports,  il  n'est  pas  nécessaire  d'obtenir  des 
résultats  exacts  à  1  centimètre  près  ;  on  peut  facilement  admettre  quelques  cen- 
timètres déplus.  Je  puis  accorder  à  M.  Royers qu*en  général  on  peut  obtenir  avec 
la  grue  hydraulique  des  résultats  plus  précis  de  quelques  centimètres  ou  milli- 
mètres; toutefois  nous  avons  acquis  la  conviction,  au  port  de  Hambourg,  dans 
mon  service  des  quais,  qu'on  peut  obtenir  en  général  avec  les  grues  électriques 
des  résultats  tout  aussi  favorables  qu'avec  les  grues  hydrauliques.  Vous  recon- 
naîtrez qu'à  Hambourg  nous  avons,  nous  ausM,  un  grand  trafic,  et  que  là  où  il  y  a 
un  grand  mouvement  il  y  a  également  pi  is  de  danger  pour  les  ouvriers, 
les  passants,  etc.  ;  pourtant  jamais  il  ne  s'est  produit  d'accident  de  pei^onnes  par 
suite  du  fonctionnement  défectueux  d'une  grue  électrique.  En  outre,  à  part 
quelques  légers  travaux  d'entretien,  nos  grues  électriques  n'ont  nécessité  aucune 
réparation  sérieuse  dans  le  courant  de  trois  années.  Cela  parle  en  faveur  de  la 
crue  électrique  et  semble  prouver  que  celte  dernière  vaut  bien  la  grue 
:ydraulique. 


4*  SECTION.  —  .V  SÉANCE.  555 

On  serait  gêné  par  des  ouvriers  qui,  croyant  savoir  ce  que  c'est  que  l'élec- 
tricité, voudraient  intervenir  lorsqu'un  accident  se  produit. 

Il  suffit  d'une  semaine  pour  savoir  conduire  ces  appareils»  ce  n'est  pas 
un  métier  bien  long  à  apprendie.  Du  resle  le  maniement  de  la  grue  hydrau- 
lique elle  même  nécessite  un  certain  apprentissage. 

Pour  les  manipulations  qui  exigent  une  grande  force  et  une  faible  vitesse, 
tous  les  systèmes  sont  également  doux,  mais  il  ne  faut  pas  craindre  les  spé- 
cialisations des  hommes  appelés  à  conduire  des  grues  électriques  et  ne  pas 
s'effrayer  de  la  brusquerie  des  mouvements. 

M.  Royers  prétend  que  les  conducteurs  d'engins  électriques  ne  peuvent 
pas  obéir  immédiatement  à  un  ordre  qui  leur  serait  donné. 

Je  crois  au  contraire  qu'ils  sont  habitués  à  obéir  au  commande- 
ment. 

En  cflet  quand  on  procède  au  chargement  ou  au  déchargement  d'un 
navire,  il  y  a  toujours  sur  le  pont  un  pareur,  c'est-è-dire  un  homme  qui 
voit  en  même  temps  le  fond  de  la  cale  et  le  conducteur  de  Tengin.  Ce 
pareur,  par  un  signe,  par  un  mouvement  du  bras  ou  de  la  main,  arrive  à 
agir  mécaniquement  sur  le  conducteur  de  l'engin  et  pour  ainsi  dire  instan- 
tanément. 

Je  ne  crois  pas  que  la  difticulté  h  surmonter,  à  ce  point  de  vue  particulier, 
soit  plus  grande  pour  les  engins  électriques  que  pour  les  engins  hydrau- 
liques. En  effet,  l'homme  qui  tient  le  levier  de  commande  est  aussi  habitué 
ou  devient  aussi  habile  à  conduire  un  engin  électrique  qu'une  grue  hydrau- 
lique. Pareur  et  conducteur  s'habitueront  à  la  manœuvre,  avec  plus  ou 
moins  d'habileté,  quel  que  soit  l'appareil,  suivant  qu'ils  seront  plus  ou 
moins  bien  assemblés. 

Quant  à  la  question  d'économie,  je  n'ai  pas  à  y  insister. 

La  grue  électrique,  dans  les  cas  particuliers  que  j'ai  eu  à  étudier,  ne  peut 
donner  des  enseignements  bien  précis.  Nous  achetons  en  effet  l'électricité 
pour  la  conduire  dans  nos  engins,  de  sorte  que  nous  n'avons  pas  de  ce  chef 
toute  l'économie  désirable. 

Dans  un  de  nos  ports,  on  vient  de  rejeter  l'électricité,  non  pas  parce 
qu'elle  fonctionnait  mal,  —  la  grue  avait  été  construite  par  un  de  nos 
meilleurs  constructeurs  —  mais  parce  que  la  dépense  était  trop  élevée.  On 
faisait  payer  l'électricité  0  fr.  75  le  kilowatt. 

Nous  le  payons,  nous,  0  fr.  25.  Je  crois  que  c'est  encore  trop  cher. 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  plus  la  parole  ? 

Nous  reprenons  l'ordre  du  jour  primitivement  fixé,  c'est-à-dire  la  conti- 
nuation de  la  discussion  du  rapport  de  M.  Vétillart. 

M.  Charguéraud.  —  Je  n'ai  pas  la  prétention  de  donner  une  solution  de 
la  question,  je  viens  simplement  solliciter  quelques  explications. 

En  lisant  les  deux  rapports  de  MM.  Vétillart  et  Corthell,  dont  les  conclu- 
sions résultent  pour  l'un  de  calculs  très  techniques  et  pour  l'aulrc  de 
déductions  empiriques,  je  me  suis  demandé  où  l'on  s'arrêterait  dans  cette 


554  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

progression  constante  des  dimensions  à  donner  aux  navires»  avec  toutes 
les  conséquences  qui  en  découlent. 

Si  les  prévisions  de  nos  honorables  collègues  sont  exactes,  nos  petits 
enfants  pourront  reproduire  les  mêmes  rapports  et  alors  je  me  pose  celle 
question  :  quel  tirant  d'eau  atteindra-t-on  en  Tan  2000?  {On  rit.) 

Je  pensais  trouver  une  indication  sur  une  valeur  limite  dans  les  for- 
mules mathémaliques  de  M.  Vélillart,  et  je  supposais  que  cette  limite 
pourrait  se  dôduire  de  la  considération  du  prix  de  revient  des  trans- 
ports. 

M.  Vélillart  a  bien  traité  cette  question  des  prix  de  revient  ;  mais  je 
remarque  que,  parmi  les  éléments  de  ces  prix,  les  taxes  locales  sont  consi- 
dérées dans  leur  ensemble  comme  sensiblement  proportionnelles  à  l'impor- 
tance des  opérations  réellemoft  effectuées  dans  chaque  port. 

Cet  élément  devra  donc  être  considéré  comme  sensiblement  constant 
quels  que  soient  le  tonnage  du  navire  et  la  vitesse. 

Il  faut  nécessairement  conclure  de  là,  ou  bien  que  les  taxes  locales  ne 
tiennent  pas  compte  des  dépenses  faites  pour  la  construction  et  l'amélio- 
ration des  ports,  ou  bien  que  l'importance  des  opérations  s'accroît  dans  la 
môme  proportion  que  ces  dépenses. 

D'après  le  rapport  de  M.  Corthell  : 

En  1898,  1  tonne  de  jauge  correspond  à  11,2  tonnes  de  marchandises 
transportées  par  mer  ; 

En  1923,  1  tonne  correspondra  à  9,8  tonnes; 

En  1948,  1  tonne  correspondra  à  9,7  tonnes. 

D'autre  part,  si  l'on  représente  par  1  le  poids  total  des  marchandises 
transportées  en  1898,  ce  même  poids  sera  de  1,5  en  1923  et  de  2,10 
en  1948. 

La  majoration  des  dépenses  engagées  par  toutes  les  nations  réunies  ne 
sera-t-clle  pas  supérieure  à  1,5  et  2,10?  Et  alors  pourra-t-on  dire  que  les 
transports  se  font  plus  économiquement?  Ne  peut-on  craindre  au  contraire 
que  l'humanité  ne  gaspille  son  énergie? 

Je  lis  dans  le  rapport  de  M.  Vélillart  que  les  frais  de  construction  de  la 
nouvelle  écluse  du  Havre  dépasseront  de  moitié  environ  les  dépenses  faites 
au  commencement  du  siècle  pour  construire  entièrement  les  écluses  de 
la  Barre,  de  Lamblardie  et  d'Angouléme,  les  deux  bassins  de  la  Barre  et 
deux  quais  qui  comprennent  une  surface  d'eau  de  10  hectares  70  et  un 
développement  de  quais  de  2400  mètres,  avec  une  vaste  étendue  de  terre 
pleins  pavés  ou  empierrés. 

Donc,  aujourd'hui,  pour  construire  une  seule  écluse,  on  dépense  une 
fois  et  demie  ce  qu'on  dépensait  autrefois  pour  faire  tout  un  port. 

En  résultera-t-il  nécessairement  une  économie  absolue  dans  les  trans- 
ports? 

Par  le  mot  «  absolue  »,  je  veux  dire  une  économie  des  forces  vives  de 
rhumanité. 


V  SECTION.   -  3'  SÉANCE.  555 

Je  reconnais  volontiers  que,  dans  le  mouvement  qui  entraine  les  peuples, 
une  nation,  tenant  à  conserver  son  rang,  ne  saurait  s'arrêter;  mais  l'en- 
semble des  nations  agît-il  avec  sagesse,  avec  prudence?  En  tout  cas,  on 
nous  conduit  jusqu'en  1948,  mais  après? 

11  y  a  forcément  une  limite,  et  c'est  cette  limite  dont  j'aurais  voulu 
trouver  un  aperçu,  soit  sur  une  courbe,  soit  dans  un  calcul. 

M.  Vétillart.  —  11  y  a  là  un  champ  très  vaste  pour  des  calculs 
nouveaux. 

M.  LE  Président.  —  C'est  le  cas  de  rechercher  de  nouvelles  formules. 

M.  Charguéraud.  —  C'est  ce  que  je  demande. 

M.  Vêtillart.  —  La  réponse  exige  une  étude  plus  complexe. 

M.  Guérard.  —  M.  Vélillart  n'a  pas  la  prétention  de  dire  que  tous  les 
ports  devraient  suivre  l'exemple  du  Havre. 

M.  Vêtillart.  —  Mes  conclusions  sont  en  sens  inverse.  Il  faut  unique- 
ment considérer  les  dépenses  qui  doivent  être  faites  dans  un  petit  nombre 
de  ports,  pour  les  mettre  en  état  de  recevoir  les  navires  du  plus  fort 
tonnage. 

M.  Delachanal.  —  Dans  son  rapport,  M.  Vélillart  a  signalé  l'utilité  de 
construire  sur  les  quais  des  hangars  à  étages  pour  suppléer  à  la  surface 
trop  restreinte  des  terre-pleins. 

Il  serait  intéressant  d'étudier  ou  de  discuter  la  question  de  savoir 
quelles  seraient  les  conditions,  non  pas  d'établissement,  mais  d'exploitation 
de  ces  constructions.  Doivent-elles  avoir  un,  deux  ou  trois  étages?  Doivent- 
elles  servir  de  magasins,  ou  être  employées  simplement  au  triage  et  à  la 
reconnaissance  des  marchandises? 

Ce  sont-là  autant  de  questions  importantes  pour  l'outillage  des  ports. 

L'agrandissement  d'un  port  est  chose  longue,  coûteuse  et  difficile. 

N'aurait-on  pas  le  moyen,  dans  la  solution  indiquée  par  M.  Vêtillart, 
d'augmenter  le  tonnage  susceptible  d'être  manutentionné  sur  les  quais 
existants? 

Faut-il  s'arrêter  à  un,  à  deux  ou  à  trois  étages? 

Des  places  à  quai  sont  souvent  libres,  et  cependant  on  ne  peut  y  ame- 
ner de  nouveaux  navires  parce  que  des  marchandises  encombrent  les  terre- 
pleins. 

A  Liverpool,  les  marchandises  séjournent  peu  sous  les  hangars  à  cause 
des  taxes  élevées  qui  les  frappent;  mais  alors  les  manutentions  sont 
coûteuses. 

Le  nombre  des  étages  à  établir  serait  en  rapport  avec  la  largeur  des 
terre-pleins.  On  peut  admettre  que,  pour  reconnaître  les  marchandises 
d'un  navire,  il  faut  une  durée  triple  de  celle  qu'on  a  mise  à  les  décharger. 

S'il  faut  une  largeur  de  120  mètres  pour  pouvoir  procéder  aisément 
au  déchargement  d'un  de' nos  grands  navires  actuels,  au  lotissement  et  à 
la  reconnaissance  des  marchandises,  il  faudrait  construire  un  hangar  à 
trois  étages  si  Ton  disposait  d'une  largeur  de  terre-pleins  de  40  mètres. 


556  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Je  serais  heureux  d^avoir  quelques  renseignements  sur  cette  question. 

M.  Vétiliaut.  —  Je  ne  suis  pas  en  mesure  de  fournir  d'autres  renseigne- 
ments que  ceux  que  j*ai  donnés  sur  Temploi  des  hangars  à  plusieurs 
étages. 

Je  sais  qu'on  en  construit  à  Manchester,  à  Liverpool  et  à  Glasgow.  J'ai 
signalé  Favantage  de  ces  constructions  dans  mon  rapport;  elles  assurent 
une  grande  facilité  à  la  classification  des  marchandises;  elles  permettent 
de  supprimer  en  grande  partie  te  camionnage,  puisque  les  grues  amènent 
les  marchandises  au  point  où  elles  doivent  être  déposées  avant  d'être 
expédiées. 

Ces  hangars  ne  sont  pas  utilisés  comme  magasins,  ils  servent  unique- 
ment au  passage  des  marchandises,  à  leur  triage  et  à  leur  reconnaissance. 

L'exploitation  en  est  très  économique  et,  si  la  construction  en  est  assez 
coûteuse,  le  prix  de  revient  de  leur  installation  est  bien  inférieur  à  la 
dépense  qu'entraînerait  l'achat  du  terrain  nécessaire  à  l'extension  des 
terre-pleins. 

C'est  ce  que  l'on  peut  constater  à  Manchester  par  exemple  où  les  bassins 
sont  dans  l'intérieur  de  la  ville  et  où  le  prix  du  terrain  atteint  un  chiffre 
très  élevé. 

M(^me  dans  les  cas  où  il  n'y  aurait  qu'une  faible  différence  entre  le  prix 
d'achat  du  terrain  et  les  dépenses  de  premier  établissement,  les  frais 
d'exploitation  seront  toujours  plus  économiques. 

Ces  hangars  à  plusieurs  étages  sont  donc  plus  avantageux  que  de 
simples  terre-pleins  à  plate-forme  unique. 

Voilà  tout  ce  que  je  puis  dire  à  M.  Delachanal.  Si  quelques-uns  de  mes 
collègues  étrangers  pouvaient  nous  donner  des  renseignements  plus 
précis,  nous  serions  heureux  d'en  faire  notre  profit. 

M.  WiNTER  —  In  dicser  Fragc  stimmc  ich  mit  dem  Herrn  Yorredner 
nicht  ganz  ûbereîn.  Ich  hin  der  Ansicht,  dass  die  jeweiligen  Verkehrsver- 
hàltnisseder  einzelnen  Hâfen  darinausschlaggebend  bleiben  mûssen,  und 
dass  man  nicht  in  derLage  ist,  hierfûr  aligerneine  Regel  aufzustellen.  Ich 
kann  ans  Ilamburg  berichten,  dass  vor  kurzem  ein  inleressantcr  Versiich 
geplant  war,  abweirhend  von  der  Gepflogenheit,  einetagîge  Schuppen  zu 
hauen,  zu  zweietagigen  ùberzugehen.  uridzwîn-  fur  eincn  Thcil  des  Ilalens, 


M.  WiNTER.  —  Je  ne  suis  pas  complètement  d'accord  avec  le  précédent  orateur  sur 
cette  question.  Je  suis  d'avis  qu'il  faut  tenir  compte  des  conditions  particulières 
du  trafic  des  différents  ports,  et  qu'il  est  impossible  de  fixer  des  règles  générales, 
applicables  a  tous  les  cas.  11  y  a  quelque  temps,  on  voulait  f.ûre  à  Hambourg  un 
essai  intéressant;  il  s'agissait  de  la  construction  de  nouveaux  hangars,  et,  con- 
trairement aux  usages  de  la  localité,  on  voulait  construire  des  hangars  à  deux 
étages  au  lieu  d'un  seul  comme  jusqu'à  présent.  Ces  hangars  devaient  être 
édifiés  dans  la  partie  du  port  réservée  à  la  ligne  Hambourgeoise-Américaine: 


4-  SECTION.  —  3-  SÉANCE.  557 

der  fur  die  Hamburg-America-Linie  in  Ausfùhrung  ist;  aber  noch  vor  der 
in  Angi'ift-Nahme  desselben  hat  sich  die  Hamburg-America-Linie  nach 
genaucrer  Prùfung  dort  dalùr  ausgesprochen,  wieder  zu  dem  Hamburger 
System  einetagiger  Schuppen  zurûckzukehren,  eben  in  der  richligen  Eîn- 
sicht,  dass  die  Hamburger  Verkehrs-Verhàltnisse,  die  Mittel,  welche  zur 
Wiederabnahinc  der  gelandeten  Gùter  vorhanden  sind,  eine  Anordnung 
zvveietagiger  Schuppen  unzweckmâssig  machten.  Ob  das  nun  in  anderen 
Hafen  nichl  sehr  zweckmàssig  anders  gemaclit  wird,  wiU  ich  gar  nicht 
behaupten.  Aber  es  ist  das  eine  von  den  Fragen,  die  man  nach  meiner 
Ansicht  nicht  allgemein  iôsen  kann.  Deshalh  glaube  ich,  selbst  wenn  wir 
sie  hier  aufstellen  wolltcn  und  sie  der  Lôsung  eines  nâchsten  Congrcsses 
anheimslellen  woUten,  so  wùrdcn  wir  doch  zu  einem  praktischen  Ergeb- 
niss  nicht  kommen. 

Ich  wiederhole  :  es  ist  môglich,  die  Schuppen  auf  diesem  und  jenem 
Verkehrswege,  mit  diesem  und  jenem  Yerkehrsmitlel  schneUer  und  lang- 
samer  wieder  entleeren  zu  kônnen. 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  nous  pouvons  considérer  comme  terminée 
la  discussion  du  rapport  de  M.  Yétiilarl  aussi  bien  que  ccHe  du  mérite  res- 
pectif des  grues  hydrauliques,  à  vapeur  ou  électriques. 

Je  donne  la  parole  à  notre  secrétaire,  M.  Charguéraud,  qui,  en  vertu  de 
son  initiative,  a  une  communication  à  nous  faire. 

M.  Chahgdéiuud.  —  Je  voudrai»  demander  que  le  programme  du  pro- 
chain congrès  comportât  l'étude  d'une  question  qui  me  parait  fort  intéres- 
sante et  de  nature  à  nous  préoccuper  tous,je  veux  parler  de  la  question  des 
échouements  et  des  naufrages,  aussi  bien  dans  les  ports  maritimes  que 
sur  les  voies  navigables. 

Je  serais  désireux  d'apprendre  de  nos  collègues  ctrangcrs,comment  cette 
question  est  envisagée  dans  leur  pays. 

En  France,  j'ai  pu  constater  qu'elle  présentait  certaines  lacunes. 


mais,  au  moment  de  procéder  à  leur  construction,  la  compagnie  en  question  s*est 
décidée  —  après  mûr  examen  —  à  adopter  de  nouveau  le  système  de  liangars  à 
un  seul  étage  déjà  en  usage  à  Hambourg.  Elle  s'élait  rendu  compte  que  les  con- 
ditions spéciales  du  trafic,  telles  qu'elles  existent  dans  le  port  de  Hambourg,  de 
même  que  les  moyens  dont  on  y  dispose  pour  recharger  de  nouveau  les  mar- 
chandises déposées  dans  ces  hangars,  ne  permettent  pas,  au  point  de  vue  pra- 
tique, de  se  servir  de  hangars  à  deux  étages.  A  présent  je  veux  bien  croire  que, 
dans  certains  autres  ports,  il  y  a  avantage  à  appliquer  Tautrc  système;  mais  en 
tous  cas,  c*est  là  une  question  qui  ne  peut  recevoir  une  solution  générale.  Par 
conséquent  je  crois  que,  même  si  cette  question  était  formulée  nettement  et  si 
elle  devait  être  tranchée  lors  d'un  prochain  Congrès,  nous  ne  pourrions  pas 
arriver  à  une  solution  pratique.  Je  répèle  :  suivant  les  conditions  locales,  on 
aura  intérêt  à  se  servir  soit  de  tel  syslèfne  soit  de  tel  autre,  pour  ce  qui  concerne 
les  hangars  el  le  mode  d*enlëvement  des  marchandises  y  déposées. 


558  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉAxNCES  DES  SECTIONS. 

Elle  pourraltt  à  mon  sens,  être  une  source  assez  abondante  d*çtudes 
pour  nos  Congrès,  car  on  peut  la  considérer  à  un  grand  nombre  de  points 
de  vue. 

Au  point  de  vue  technique,  les  constructeurs  et  les  mécaniciens  pour- 
raient nous  apporter  des  documents  intéressants  sur  tous  les  appareils 
employés  pour  lercnQouement  des  navires  et,  en  dehors  d'appareils  compli- 
qués, certains  tours  de  mains  fort  utiles. 

Voilà  pour  le  côté  purement  technique  de  l'opération  de  relevage. 

En  outre,  il  y  a  des  questions  administratives  à  examiner  et  à  résoudre. 

Quel  doit  être,  quel  peut  être  et  quel  est  en  réalité  dans  la  pratique  le 
raie  des  administrations  préposées  à  la  conservation  des  voies  navigables 
ou  des  ports  de  commerce,  lorsque  un  accident  de  cette  nature  se  produit 
dans  leurs  eaux  ? 

En  France,  la  question  est  loin  d'être  claire. 

Un  certain  nombre  d'administrateurs  interviennent  et,  si  Ton  tombe  sur 
des  fonctionnaires  qui  mettent  de  l'ardeur  dans  l'accomplissement  de  leurs 
fonctions,  il  peut  en  résulter  des  conflits. 

Si  au  contraire,  le  hasard  veut  que  ces  fonctionnaires  comptent  ou  se 
reposent  les  uns  sur  les  autres  pour  solutionner  l'affaire,  les  choses 
peuvent  durer  24  heures  ou  48  heures,  ce  qui  suffit  pour  créer  de  graves 
inconvénients. 

Nous  aurions  à  nous  demander  s'il  ne  serait  pas  utile  d'installer  sur  cer- 
tains points  déterminés  tout  un  outillage  pour  le  renflouement  des  navires; 
comment  ces  services  pourront-ils  être  organisés?  faudra-l-il  en  faire  des 
services  publics,  ou  au  contraire  les  laisser  entièrement  à  l'initiative  privée 
et  aux  soins  de  certaines  compagnies  ? 

Si  on  en  fait  une  administration  publique,  on  peut  se  demander  si  Tou- 
tillage  ne  sera  rémunéré  que  dans  chaque  cas  particulier,  par  le  bateau 
victime  d'un  accident  ou  si,  au  contraire,  des  taxes  locales  seront  prélevées 
sur  tous  les  navires  qui  fréquentent  le  port. 

Enfin  au  point  de  vue  de  la  responsabilité  des  propriétaires,  soit 
des  navires,  soit  de  la  cargaison,  au  regard  des  administrations  des  ports, 
certains  problèmes  se  posent  qu'il  importerait  de  résoudre. 

A  toutes  ces  questions,  quelles  sont  les  meilleures  solutions  ? 

Je  demande  à  la  Section  d'émettre  le  vœu  que  cette  élude  soit  insérée 
au  programme  de  notre  prochain  Congrès. 

M.  LE  Présidejst.  —  C'est  du  travail  pour  l'avenir  que  vous  demandez. 

Messieurs  vous  avez  tous  saisi  la  portée  du  sujet  que  M.  Charguéraud 
désire  voir  mettre  à  l'ordre  du  jour  du  prochain  Congrès,  quelqu'un  a-t-il 
des  observations  à  présenter  sur  celte  proposition  ? 

Je  prie  M.  le  Secrétaire  de  rédiger  son  vœu  et  d'en  remettre  le  texte  au 
bureau. 

M.  Charolérald.  —  Ce  vœu  pourrait  être  ainsi  formulé: 

«c  Les  naufrages  et  les  échouements  qui  surviennent  dans  les  ports  mari- 


A*  SECTION.  —  5'  SÉANCE.  559 

timcs,  les  rades  ou  les  passes  qui  leur  servent  d'accès,  soulèvent  une  mulli- 
ludede  questions  qui  pourraient  être,  croyons-nous,  très  avantageusement 
étudiées  dans  les  Congrès  internationaux  de  Navigation. 

a  Laissantbien  entendu  complètement  de  côté  le  point  de  vue  philanthro- 
pique, qui  a  depuis  longtemps  conduit  aux  belles  organisations  des  sociétés 
de  sauvetage  que  nous  connaissons  et  aux  admirables  dévouements  de  ceux 
qui  en  font  partie,  on  trouve  dans  cette  matière  une  source  presque  inépui- 
sable d'études  très  diverses. 

«  Si  Ton  songe  que  les  accès  d'un  port  peuvent  être  obstrués,  qu'une  voie 
navigable  peut  être  interceptée,  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long  à  la 
suite  d'un  naufrage  ou  d'un  échouemenl,  on  reconnaîtra  que  la  question 
touche  à  des  intérêts  généraux  très  considérables,  abstraction  faite  d'inté- 
rêts privés  qui  ne  suffiraient  peut  être  pas,  si  grands  et  si  intéressants 
qu'ils  soient,  pour  justifier  l'étude  que  nous  proposons. 

«  Cette  étude  peut  port»T  sur  les  points  suivants  : 

«  1**  Au  point  de  vue  technique  :  outillage  et  apparaux  employés  au  ren- 
flouement des  navires  et  bateaux  et  au  sauvetage  des  cargaisons  ; 

«  2°  Au  point  de  vue  administratif:  organisation  publique  ou  privée  de 
Toutillage,  création  de  puissants  organismes  en  quelques  points  déterminés  : 

a  S""  Au  point  de  vue  juridique  :  responsabilité  des  propriétaires  du 
navire  ou  du  bateau  et  de  la  cargaison  à  Tégard  des  particuliers  ou  des 
administrations  publiques,  notamment  en  ce  qui  concerne  la  réparation 
des  avaries  causées  aux  ouvrages  des  ports  ou  des  voies  navigables; 
intervention  de  l'autorité  publique  dans  l'intérêt  général; 

€  4*"  Au  point  de  vue  économique  :  rémunération  des  services  de  sau- 
vetage, soit  dans  chaque  cas  par  les  intéressés  directs,  soit  par  des  taxes 
générales. 

«  Cette  énumération  sommaire  suffit  à  montrer  l'étendue  du  champ  ou- 
vert aux  éludes  de  l'ingénieur,  du  constructeur,  du  mécanicien,  du  juris- 
consulte, de  l'assureur,  de  l'armateur,  de  l'économiste,  de  tous  ceux  en 
un  mot  qui  s'intéressent  à  la  navigation. 

«  Nous  formulons  en  conséquence  le  vœu  que  le  programme  du  pro- 
chain congrès  comporte  des  questions  se  rattachant  à  la  matière  des  nau- 
frages, des  échouements,  tant  au  point  de  vue  purement  technique  qu'aux 
points  de  vue  administratif,  économique  et  juridique.  ^ 

M.  Delachanal.  —  Ce  vœu  ne  fait-il  pas  double  emploi  avec  les  questions 
soumises  aux  congrès  de  sauvetage  ? 

M.  LE  PrésioeiNT.  —  Ce  qui  abonde  ne  vicie  pas. 

M.  Charguéraud.  —  On  m'a  déjà  fait  cette  objection.  Pour  la  réfuter,  il 
suffit  de  se  rappeler  que  les  congrès  de  sauvetage  ne  s'occupent  de  laques* 
tion  qu'au  point  de  vue  philanthropique. 

J'ai  eu  soin  de  dire  que  je  ne  visais  pas  ce  côté  de  la  question. 

M-  i.E  Président.  —  11  n'y  a  pas  d'autres  objections  ? 

La  Section  donne  son  approbation  à  ce  vœu. 


560  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

M.  Vétillart.  —  Pour  répondre  au  désir  qui  m'a  été  exprimé  par  plu- 
sieurs de  nos  collègues,  je  demande  à  préciser  les  conclusions  de  mon 
rapport. 

M.  LE  PRÉsmENT.  —  Yous  avcz  la  parole. 

M.  Vétillart.  —  Voici  ces  conclusions  : 

L'accroissement  du  tonnage  des  navires  est  une  conséquence  forcée  de 
la  concurrence  commerciale,  à  cause  des  avantages  que  cet  accroissement 
permet  seul  d*obtenir,  au  point  de  vue  de  l'économie  des  transports,  comme 
au  point  de  vue  du  développement  de  la  vitesse. 

Les  limites  extrêmes  que  Ton  peut  admettre  raisonnablement  pour  les 
rapports  de  la  longueur  à  la  largeur  et  de  la  largeur  au  tirant  d'eau 
étant  aujourd'hui  atteintes  et  même  dépassées,  au  dire  des  constructeurs 
les  plus  savants,  tout  accroissement  nouveau  de  tonnage  comporte  néces- 
sairement une  augmentation  du  tirant  d'eau. 

Jusqu'aux  années  dernières,  deux  causes  ont  contribué  à  ralentir  la 
progression  du  tonnage  :  la  difficulté  pour  le  commerce  de  remplir  suffi- 
samment de  très  grandes  capacités  et  l'insuffisance  de  mouillage  d'un 
grand  nombre  de  chenaux  et  de  ports. 

La  première  de  ces  causes  a  disparu  ou  tend  à  disparaître  sur  un  grand 
nombre  de  lignes  océaniques  : 

l""  Par  suite  du  développement  de  la  colonisation  ou  de  la  civilisation  des 
contrées  éloignées  de  l'Europe  et  de  l'extension  du  trafic  qui  en  est  la  con- 
séquence ; 

S""  Par  suite  de  la  transformation  des  méthodes  de  l'industrie  des  trans- 
ports maritimes,  et  notamment  du  développement  et  du  mode  d'organisa- 
tion des  services  réguliers  desservant  les  longs  parcours,  avec  escales 
multiples  au  voisinage  des  points  extrêmes. 

L'armateur  est  ainsi  conduit  à  se  joindre  au  constructeur  pour  réclamer 
la  suppression  du  seul  obstacle  qui  s'oppose  a  l'accroissement  du  tonnage, 
l'insuffisance  de  profondeur  des  ports,  et  pour  stimuler  l'opinion  publique 
et  les  pouvoirs  publics  en  vue  d'obtenir  les  approfondissements  qu'il  juge 
nécessaires  au  succès  de  ses  opérations. 

Les  lois  de  la  concurrence  entre  les  ports  et  entre  les  nations  doivent  les 
déterminer  à  fournir  à  la  navigation,  par  l'approfondissement  des  ports, 
les  moyens  d'action  que  le  commerce  réclame  impérieusement. 

C'est  une  nécessité,  sous  peine  de  déchéance,  pour  les  ports  qui  sont 
appelés  à  desservir  la  navigation  océanique,  aussi  bien  que  pour  les 
nations  qui  veulent  conserver  leur  rang  dans  le  commerce  du  monde, 
de  prendre  dans  ce  but  toutes  les  dispositions  commandées  par  les  cir- 
constances. 

Les  ports  ouverts  à  la  navigation  océanique  doivent  donc  se  mettre  en 
état  de  recevoir  dès  maintenant  des  navires  de  9  mètres  de  tirant  d'eau 
ayant  les  dimensions  extrêmes  qui  correspondent  à  ce  tirant  d'eau,  c'est- 
à-dire  200  mètres  de  long  et  20  à  22  mètres  de  large. 


4*  SECTION.  —  5-  SÉANCE.  561 

Ils  doivent  se  préparer  à  recevoir  bientôt  des  navires  de  10  mètres  de 
tirant  d'eau  avec  240  mètres  de  long  et  24  à  25  mètres  de  large;  ils  doi- 
vent s'efforcer  de  prolonger  de  plus  en  plus  la  durée  d'accès  pour  de  tels 
navires,  afin  de  faciliter  toutes  leurs  opérations,  de  réduire  et  môme 
d'éviter  complètement  toute  perte  de  temps  dont  les  conséquences  devien- 
nent de  plus  en  plus  onéreuses. 

Dans  l'intérêt  même  de  la  prospérité  économique  d'un  pays  ou  d'une 
région,  les  ports  construits  ou  améliorés  de  manière  à  satisfaire  à  ces 
conditions  ne  peuvent  pas  et  ne  doivent  pas  être  trop  multipliés. 

La  concentration  en  un  petit  nombre  de  points  des  grandes  opérations 
du  trafic  international  est  nécessaire  pour  deux  motifs  : 

1*  Parce  que  la  meilleure  utilisation  des  ressources  limitées  dont  on  dis- 
pose pour  l'amélioration  des  ports  exige  que  ces  ressources  ne  soient  pas 
éparpillées  entre  un  grand  nombre  d'installations  qui  seraient  nécessaire- 
ment imparfaites  et  incomplètes; 

2**  Parce  que  les  affaires  commerciales  maritimes  ne  peuvent  prospérer 
et  progresser  que  par  la  concentration  des  services  de  transport,  qui  permet 
au  fret  de  sortie  d'affluer  en  raison  de  la  fréquence  des  départs  dans  toutes 
les  directions,  et  aux  marchés  de  se  constituer,  en  raison  de  l'afQuence  des 
arrivages  de  toute  provenance. 

M.  LE  Président.  —  Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  pour  combattre  les 
conclusions  que  nous  venons  d'entendre  ? 

M.  Fleury.  —  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Présidekt.  —  La  parole  est  à  M.  Fleury. 

M.  Fleury.  —  Vous  demandez.  Monsieur  le  président,  si  quelqu'un  est 
disposé  à  combattre  les  conclusions  que  M.  Vétillart  vient  de  nous  pro- 
poser :  je  ne  suis  pas  du  tout  disposé  à  m'élever  contre  ces  conclusions; 
j'ai,  au  contraire,  demandé  la  parole  pour  les  appuyer. 

J'ai  déjà  fait  une  réserve  sur  la  tendance  peut-être  un  peu  hypothétique 
qui  s'est  traduite  dans  le  rapport  de  M.  Vétillart,  sous  l'influence  peut-être 
des  idées  de  M.  Corthell,  en  ce  qui  concerne  les  dimensions  futures  des 
navires  et  surtout  l'accroissement  très  rapide  de  ces  dimensions  qu'on 
suppose  devoir  se  continuer  progressivement. 

C'est  là  un  point  qui  ne  me  parait  pas  tranché.  Mais,  cette  réserve  faite, 
je  ne  puis  que  me  rallier  très  nettement  aux  conclusions  de  M.  Vétillart. 

Je  vois  un  très  grand  avantage  à  ce  que  ces  conclusions  soient  approuvées 
par  le  Congrès;  elles  conduisent  à  deux  conséquences  :  d'abord  à  bien  choi- 
sir le  point  où  doit  être  installé  un  port,  puis  à  examiner  l'énorme  dépense 
que  coûteront  à  l'avenir  les  installations  des  ports. 

Ces  deux  raisons  obligeront  certainement  les  gouvernements  à  perdre 
l'habitude  de  se  mêler  des  questions  de  construction  de  ports. 

Un  gouvernement  est  incapable  de  choisir  le  meilleur  endroit  où  doit 
être  placé  un  port  ;  il  est  également  incapable  de  réunir  les  ressources 
nécessaires  à  la  construction  rapide  de  ces  ports. 

56 


5fi2  PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DES  SECTIONS. 

Il  faut  donc  s'en  remettre  aux  intéressés,  au  commerce,  à  ceux  qui  ont 
quelque  espoir  de  faire  des  bénéfices  à  Taide  de  ces  ports. 

En  cela  ils  imiteront  la  conduite  de  certains  pays  où  les  ports  ne  sont 
pas  des  organismes  gouvernementaux  et  ont  cependant  fort  bien  pros- 
péré. 

Un  port  est  une  entreprise  particulière  avec  une  organisation  espagnole, 
anglaise  ou  américaine.  Si  elle  ne  réussit  pas,  c'est  comme  une  maison  de 
commerce  quia  fait  de  mauvaises  affaires;  l'intérêt  public  n'y  est  pas 
môIé. 

J'insiste  donc  beaucoup  sur  ces  deux  considérations  :  nécessité  de  déter- 
miner 011  doit  être  le  port  le  plus  important,  frais  de  mise  en  état  de  ce 
port. 

Jamais  un  gouvernement  ne  sera  capable  de  mener  à  bien  pareille 
entreprise. 

Dans  un  pays  que  nous  connaissons  tous  bien  et  que  la  plupart  d'entre 
nous  aiment  beaucoup  comme  étant  le  leur,  quand  on  a  voulu  faire  inter- 
venir activement  le  budget  dans  la  construction  des  ports,  il  s'est  trouvé 
que,  par  des  nécessités  politiques  auxquelles  aucun  gouvernement  ne 
résiste,  on  a  éparpillé  la  pluie  de  Danaé  sur  toutes  les  côtes  ;  résultat  :  la 
distribution  des  pièces  d'or  a  été  insuffisante  pour  effectuer  les  gros 
travaux. 

M.  Vétillart  me  permettra  de  citer  l'exemple  du  port  du  Havre  qui  est 
assez  typique. 

Le  port  du  Havre  a  été  construit  avec  les  fonds  du  budget,  mais  il  a  été 
construit  avec  une  lenteur  que  rappelle  seule  la  construction  du  canal  de  la 
Marne  à  la  Saône,  où  les  travaux  dureront  27  ans. 

Dans  ces  conditions,  on  construit  les  ports  comme  on  répare  la  Sainte- 
Chapelle.  Tous  les  ans  on  vote  des  fonds  qui  sont  tout  juste  suffisants  pour 
entretenir  les  échafaudages.  (On  ril.) 

Tous  nos  travaux  suivent  une  marche  analogue.  Si  l'on  s'obstine  à  dire 
que  c'est  le  gouvernement  qui  s'en  occupera,  qui  les  mènera  à  bien,  chncun, 
sur  cetle  assurance,  rentrera  son  argent  dans  sa  poche  {nouveaux  rires) 
et  comme  un  port  ne  se  fait  pas  tout  seul,  on  ira  à  Anvers,  à  Hambourg,  à 
Southampton,  et  bientôt  nous  n'aurons  plus  de  ports. 

Voilà  pourquoi  je  tiens  beaucoup  à  ce  que  nous  insistions  sur  ces  deux 
considérations  de  M.  Vétillart  :  1**  emplacement  du  port,  concentration  des 
opérations  commerciales  dans  de  grands  ports  ;  2"  considération  des 
dépenses  énormes  que  demande  un  port. 

Cette  considération  est  très  importante;  car,  il  y  a  cinq  ans,  à  Londres,  on 
nous  disait:  «  On  construit  un  navire  en  15  mois  ou  18  mois,  tandis  qu'il 
faut  plusieurs  années  pour  construire  un  port.  » 

Le  port  sera  toujours  en  retard  sur  le  navire.  Ce  sera  une  lutte  analogue 
5  celle  du  canon  et  de  la  cuirasse.  Si  l'on  ne  veut  pas  que  le  retard  soit 
excessif,  il  faut  faire  vite.  Les  travaux  de  certains  ports  marchent  trop 


4-  SECTION.  —  3*  SÉANCE.  565 

lentement  et  cette  lenteur  cause  au  commerce  des  difficultés  qui  entraînent 
des  pertes  d'argent. 

J'appuie  donc  très  fermement  les  conclusions  de  M.  Vétillart,  avec  une 
petite  réserve  relative  à  l'accroissement  du  tonnage  des  navires  dont  la 
prévision  est  purement  hypothétique. 

Se  réalisera-l-elle  ?  Personne  ne  le  sait. 

A  l'heure  actuelle  les  navires  ont  atteint  des  dimensions  qui  me  parais- 
sent pour  longtemps  répondre  aux  exigences  du  commerce.  (Applaudisse- 
ments.) 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  s'oppose  aux  conclusions  de  M. 
Vétillart? 

Elles  sont  adoptées. 

Messieurs,  nous  sommes  arrivés  au  terme  de  nos  travaux. 

M.  Fleort.  —  Avant  de  lever  la  séance,  je  propose  à  la  4®  section  de  voter 
des  félicitations  et  des  remerciements  à  notre  respectable  président  et  à  ses 
assesseurs  qui  ont  su  provoquer  des  discussions  très  utiles  à  nos  travaux 
et  donner  à  nos  débats  un  intérêt  tout  particulier.  (Applaudissements.) 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


ORGANISATION    PERMANENTE 


DES 


CONGRÈS  INTERNATIONAUX  DE  NAVIGATION 


SËANCE  DE  LA  COMMISSION  D'ÉTUDES.  567 

SÉANCE   DE    LA    COMMISSION   D'ÉTUDES* 

INSTITUÉE    EN    VUE    d'ÉLABORER    UN    PROJET 

D'ORGANISATION  PERMANENTE 

DES   CONGRÈS   INTERNATIONAUX   DE   NAVIGATION 

Tenue  le  lundi  30  juillet  1900. 


La  séaiice  est  ouverte  à  dix  heures  un  quarts  au  palais  des  Congrès ^  sous 
la  présidence  de  M.  de  Rote. 

M.  DE  Rote.  —  Messieurs,  la  Commission  instituée  pour  l'étude  d'un 
projet  d'organisation  permanente  des  Congrès  Internationaux  de  Navi- 
gation est  réunie  ici,  sur  l'initiative  de  la  Commission  d'organisation  du 
VHP  Congrès.  Nous  la  prions  donc  de  nous  remplacer  à  la  présidence  de 
celte  réunion. 

M.  LE  Baron  Quinette  de  Rochemont.  —  Nous  serons  tous  d'accord  pour 
que  la  Commission  internationale  qui  fonctionnera  après  nous  ait  son 
siège  à  Bruxelles.  Dans  ces  conditions,  nous  ne  pouvons  pas  remettre  la 
présidence  de  la  présente  séance  en  de  meilleures  mains  qu'en  celles  de 
MM.  Helleputte  et  de  Rote. 
M.  DE  Rote.  —  Nous  sommes  à  Paris  et  non  plus  à  Bruxelles. 
M.  LE  Baron  Qulnette  de  Rochemont.  —  Mais,  provisoirement,  il  faudra 
que  vous  repreniez  la  direction  de  l'affaire,  de  l'œuvre  des  Congrès,  dans 
quelques  jours.  C'est  donc  vous.  Commission  belge,  qui  devez  continuer 
aujourd'hui  à  diriger  les  débats. 

M.  Helleputte.  —  Aucune  décision  n'est  encore  prise  et  nous  n'avons 
pas  qualité  pour  rien  faire  à  Paris.  C'est  donc  la  Commission  française 
qui  devrait  présider  et  prendre  le  pas.  Autrement,  nous  paraissons 
anticiper. 

1 .  La  liste  des  membres  de  cette  Commission  d*étucies,  qui  comprenait  le  bureau  du 
VII*  Congrès  International  de  Navigation  et  quelques  membres  adjoints,  a  été  reproduite 
à  la  suite  du  rapport  qu'elle  a  présenté  au  Ylll*  Congrès  et  qui  a  été  distribué  avant  la 
session. 


568  SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D*ÉTUDES. 

M.  Couvreur.  —  Nous  insistons. 

M.  DE  Rote.  —  Nous  nous  inclinons  sans  phrases. 

Messieurs,  vous  avez  certainement  lu  le  rapport  que  nous  avons  rédigé 
et  qui  conclut  à  la  nomination  d'une  Commission  internationale  d'une 
dizaine  de  membres,  dont  chacun  aurait  pour  mission  de  faire  une 
enquête  dans  le  pays  qui  l'aurait  institué  mandataire  et  d'évaluer  les  res- 
sources que  ce  pays  pourrait  fournir  à  la  nouvelle  organisation.  C'est  là  la 
véritable  conclusion  du  rapport  que  nous  vous  soumettons.  La  vraie  diffi- 
culté, nous  serons  d'accord  sur  ce  point,  c'est  de  vivre,  de  nous  assurer 
les  ressources  nécessaires.  La  question  des  voies  et  moyens  est  donc  la 
première  à  résoudre.  En  ce  moment,  nous  n'avons  pas  les  éléments  suffi- 
sants pour  nous  faire  une  idée  même  approximative  de  ce  que  nous  pour- 
rions réunir  de  fonds. 

Et  d'abord,  pourquoi  chercher  à  instituer  une  Commission  perma- 
nente? Nous  avons  déjà  fait  preuve  d'une  certaine  vitalité,  puisque  nous 
en  sommes  au  VHP  Congrès  ;  par  conséquent,  en  ne  changeant  rien  à  ce 
qui  est,  on  arrivera  peut-être  au  IX',  puis  au  X*  Congrès.  Telle  est  l'objec- 
tion qu'on  peut  faire.  Mais  l'idée  très  juste  qui  nous  a  inspirés,  qui  a 
inspiré  surtout  notre  excellentsecrétairegénéral  de  Bruxelles,  M.  Dufourny, 
c'est  que  chaque  fois  tout  était  à  recommencer:  on  faisait  des  écoles; 
il  n'y  avait  pas  de  règles  ;  on  ne  savait  pas  qui  devait  fixer  les  questions  à 
poser,  ni  où  réunir  les  Congrès  futurs.  Et  si  le  Congrès  de  Bruxelles  a 
pu  avoir  lieu,  c'est  grâce  à  de  nombreuses  bonnes  volontés. 

C'est  pourquoi  nous  avons  proposé  d'instituer  une  Commission  perma- 
nente. Je  n'ai  pas  eu  l'honneur  d'assister  à  la  séance  d'ouverture  de 
samedi,  mais  M.  Helleputte  m'a  dit  que  l'idée  avait  été  soulignée  par 
M.  le  Ministre  des  Travaux  Publics  lui-même. 

M.  HoLTz.  —  Parfaitement;  il  s'y  est  associé. 

M.  DE  Rote.  —  Un  second  fait  qui  résulte  de  cette  première  étude  du 
Bureau  provisoire,  c'est  que,  comme  il  faut  beaucoup  d'argent,  on  ne  peut 
pas  faire  trop  souvent  des  Congrès  ;  d'ailleurs,  il  vaut  mieux  les  espacer 
dans  une  certaine  mesure.  Nous  avons  pensé  qu'un  Congrès  tous  les  cinq 
ans  serait  une  bonne  moyenne;  on  aurait  ainsi  le  temps  de  réunir 
l'argent  nécessaire  et  de  se  bien  préparer. 

Deux  systèmes  sont  possibles.  Le  premier  consisterait  à  recueillir  les 
cotisations  soit  des  membres  individuels,  soit  des  gouvernements,  soit  des 
grandes  compagnies,  s'il  y  en  a.  A  ce  point  de  vue,  nous  différons  du 
Congrès  des  chemins  de  fer  :  son  Bureau  international  permanent,  qui 
siège  à  Bruxelles,  reçoit  beaucoup  des  grandes  compagnies,  (elles  que  les 
compagnies  françaises;  ce  ne  sont  pas  elles  qui  sont  gênées  de  donner 
autant  de  subsides  qu'il  en  faut.  Avec  cela,  on  peut  toujours  assurer  la  vie 
d'un  congrès.  La  navigation  se  compose  d'intéressés  moins  riches  géné- 
ralement. Il  y  a  cependant  des  compagnies  et  des  individualités  auxquelles 
on  pourrait  faire  appel.  Le  premier  système  consisterait  donc  à  réunir 


SÉANCE  DE  LÀ  COMMISSION  D'ÉTUDES.  569 

assez  de  cotisations  pour  que  la  vie  du  Congrès  fût  assurée.  Un  autre 
système  consisterait  à  se  dire  :  Nous  n'aboutirons  jamais»  nous  n*aurons 
jamais  assez  de  fonds.  Dans  ce  cas  encore,  il  serait  nécessaire  d'instituer 
une  Commission  permanente  pour  établir  le  programme  à  suivre  dans 
chaque  congrès,  la  composition  des  commissions  locales,  le  nombre  et  la 
nature  des  questions  à  poser,  etc.;  on  laisserait  au  hasard  le  soin  de 
trouver  les  pays  où  les  Congrès  se  tiendraient  et  les  ressources  corres- 
pondant aux  dépenses  à  effectuer. 

Telles  sont  les  deux  alternatives  qu'on  peut  avoir  en  vue.  Après  ce 
court  exposé,  la  discussion  est  ouverte. 

M.  DufouRNT.  —  Je  voudrais  dire  quelques  mots  pour  indiquer  les  deux 
systèmes  d'une  façon  un  peu  plus  complète.  Le  premier  consiste  à  accu- 
muler pendant  quatre  ou  cinq  ans  assez  d'argent  pour  que  le  Congrès 
puisse  se  transporter  là  où  il  serait  le  plus  utile,  petit  ou  grand  pays. 
11  aurait  les  ressources  nécessaires  pour  faire  face  à  toutes  ses  dépenses, 
sauf  celles  de  fêtes  et  d'organisation  locales.  Donc,  la  Commission  per- 
manente des  Congrès,  dans  cet  ordre  d'idées,  qui  a  été  accepté  par  presque 
tout  le  monde,  réunirait  assez  d'argent  pour  faire  la  propagande,  envoyer 
avis,  circulaires,  etc.,  payer  le  prix  des  brochures,  mémoires  et  plans. 
Cela  représente  beaucoup  d'argent.  Je  ne  sais  si  M.  Pavie  pourrait  nous 
dire  combien  cela  coûtera  dans  le  présent  Congrès.  A  Bruxelles,  les  impres- 
sions ont  coûté  100  000  francs.  Il  faut  100000  francs  pour  imprimer 
dans  les  trois  langues  tous  les  mémoires  et  comptes  rendus  d'un  Congrès. 
Ainsi,  si  nous  voulons  faire  un  Congrès,  tous  les  cinq  ans,  sans  dépendre 
du  bon  vouloir  des  gouvernements,  villes,  Chambres  de  commerce,  il 
faut  réunir  pareille  somme  ;  et  alors  les  localités  dans  lesquelles  nous 
irons  ne  seront  pas  mises  trop  lourdement  à  contribution;  elles  le  seraient 
cependant  dans  une  certaine  mesure  :  allocations,  fêtes,  réceptions;  cela 
représente  encore,  suivant  qu'on  fait  plus  ou  moins  bien  les  choses,  une 
somme  assez  rondelette.  A  Bruxelles,  cela  nous  a  coûté  très  cher.  Mais 
c'est  toujours  aux  localités  dans  lesquelles  nous  irions  que  ces  dépenses 
incomberaient.  Si  l'on  ne  faisait  pas  la  traduction  dans  les  trois  langues 
et  si  l'on  réduisait  le  nombre  des  impressions,  la  dépense  serait  bien 
moindre.  Donc,  si,  au  lieu  de  récolter  100000  francs,  on  en  récoltait 
moins,  on  devrait  limiter  le  nombre  des  mémoires  et  celui  des  traduc- 
tions. Ou  bien,  comme  on  l'a  dit,  il  faudrait  trouver  parmi  les  ingénieurs 
allemands  et  autrichiens,  des  collègues  qui  seraient  disposés  à  faire  ces 
traductions  eux-mêmes;  cela  réduirait  beaucoup  la  dépense  totale. 

Le  chiffre  de  100000  francs  est  ainsi  susceptible  de  diminutions,  et  il 
faudrait  bien  les  faire,  si  Ton  ne  trouvait  pas  moyen  de  recueillir  les  res- 
sources nécessaires  ! 

Voilà  donc  un  premier  système  :  avoir  assez  d'argent  pour  publier  les 
mémoires  en  réduisant  leur  nombre  et  en  augmentant  parallèlement  leur 
importance.  Le  second  système  consisterait,  dans  le  cas  de  ressources  bien 


570  SÉANCE  DE  LÀ  GOMHISSION  D'ÉTUDES. 

moindres,  à  instituer  une  Commission  également  permanente,  mais  qui 
aurait  peu  de  frais  à  faire.  Par  contre,  les  localités  dans  lesquelles  on  se 
rendrait  continueraient  à  faire  toutes  les  dépenses  de  mémoires,  récep- 
tions, etc.  La  Commission  permanente,  dans  cet  ordre  d'idées,  aurait 
pour  rôle  de  se  concerter  avec  la  Commission  locale  pour  toutes  les  ques- 
tions intéressant  le  Congrès,  telles  que  les  mémoires  à  présenter.  La  Com- 
mission permanente  aurait  surtout  pour  but  de  maintenir  un  lien  continu 
entre  les  membres  des  différents  pays,  mais  lien  moins  étroit  que  celui 
dont  je  parlais  en  premier  lieu. 

Il  y  a  donc  deux  systèmes  :  dans  l'un  la  Commission  internationale  per- 
manente a  des  attributions  larges,  fait  face  aux  dépenses,  indique  les 
questions  à  résoudre,  choisit  les  rapporteurs  ;  par  exemple  tel  rapporteur 
autrichien  veut  rapporter  sur  telle  question,  et  tel  allemand  sur  telle  autre 
question  ;  la  Commission  choisit  le  rapporteur  et  celui-ci,  comme  cela  se 
passe  au  Congrès  des  chemins  de  fer,  prie  ses  collègues  des  différents 
pays  de  lui  donner  des  éléments  pour  traiter  la  question.  Il  n'y  a  plus 
que  5  ou  6  rapports,  au  lieu  de  40  ou  60,  comme  cela  s'est  vu.  Les 
dépenses  diminueraient  beaucoup,  et,  au  lieu  de  100000  francs,  il  n'en 
faudrait  peut-être  que  20000  ou  30  000. 

M.  Pavie  me  fait  signe  qu'il  en  faudrait  plus;  c'est  possible. 

Mais  supposons  maintenant  que  100000  francs  soient  nécessaires,  cela 
fait  20  000  francs  par  an,  avec  un  Congrès  tous  les  cinq  ans.  Si  nous 
ajoutons  à  ces  20  000  francs  —  il  n'y  a  pas  eu  d'ailleurs  unanimité  sur  ce 
point  —  l'institution  d'un  journal,  d'une  publication  permanente,  c'est 
une  nouvelle  dépense  à  faire  :  il  faut  trouver  et  appointer  un  secrétaire, 
faire  des  envois  postaux,  susciter  des  réunions;  cela  ferait  une  dizaine 
de  mille  francs  par  an,  soit  en  cinq  ans  50000  francs,  spit  environ,  avec 
les  100000  francs  dont  nous  parlions,  30000  francs  chaque  année.  Si  la 
cotisation  n'est  que  de  10  francs,  comme  beaucoup  semblent  le  désirer,  il 
faudrait  3000  membres.  Les  trouvera-t-on?  Non  :  j'ai  fait  une  enquête 
sommaire  et  je  suis  arrivé  à  trouver  que  400  ou  500  membres  à  peine  paie- 
raient pareille  cotisation.  Il  y  a,  je  le  sais,  le  concours  des  différents  États. 
Notre  petite  Belgique  donnerait  certainement,  j'en  ai  l'espoir,  dans  une 
mesure  assez  forte.  Mais  combien  d'efforts  faudrait-il  pour  arriver  à  une 
somme  de  30  000  francs  par  an  ! 

Ce  système  me  parait  donc  bien  difficile  à  mettre  en  pratique  :  en  sup- 
posant qu'on  ait  500  membres  payant  de  10  à  15  francs,  cela  ferait  de 
5000  à  8000  francs  et  il  faudrait  que  les  divers  États  en  donnassent  de 
15  000  à  20000. 

Dans  le  second  système,  qui  a  déjà  été  indiqué  par  M.  de  Rote,  la  Com- 
mission permanente  est  plus  nominale  qu'effective.  Elle  se  borne  à  donner 
des  conseils  et  des  programmes,  mais  pas  ou  peu  d'argent. 

M.  DE  Mas.  —  M.  Dufourny  nous  a  expliqué,  de  façon  très  nette,  les  deux 
systèmes  en  présence.  L'avantage  du  premier,  c'est  évidemment  que  le 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D'ÉTUDES.  571 

Congrès  a  une  autonomie  absolue;  il  est  maître  de  ses  actes,  de  ses  faits 
et  gestes,  il  n'est  plus  à  la  merci  d*un  incident  quelconque  et  n'est  pas 
obligé  de  rechercher  les  bonnes  volontés,  qui  peuvent  se  produire  sur  tel 
ou  tel  point  de  l'Europe  ou  même  du  Nouveau-Monde,  pour  savoir  ce  qui  se 
fera  dans  la  réunion  prochaine  et  où  elle  aura  lieu.  Ce  premier  système 
présente  des  avantages  qui  nous  frappent  tous.  Si  je  ne  me  trompe,  le 
second  système  n'est  venu  à  l'idée  que  subsidiairement,  parce  qu'on  a  été 
effrayé  des  sommes  dont  parlait  M.  Dufourny  et  des  difficultés  qu'on  ren- 
contrerait à  les  récolter.  On  n'a  pas  trouvé  les  voies  et  moyens  qui  seraient 
le  gage  nécessaire  de  l'indépendance  et  de  l'autonomie  des  Congrès.  Je  ne 
crois  donc  pas  qu'il  faille  interpréter  la  présentation  d'un  second  système 
comme  une  opposition  au  premier,  mais  bien  comme  un  pis-aller,  une 
idée  subsidiaire.  En  ce  qui  me  concerne,  je  serais  heureux,  évidemment, 
que  le  premier  système  réussit,  et  je  crois  qu  il  convient  de  rechercher 
les  moyens  de  le  faire  réussir. 

C'est  une  question  d'argent.  Pour  la  résoudi^e,  il  faut,  autant  que  pos- 
sible, grossir  les  recettes  et  diminuer  les  dépenses.  En  ce  qui  concerne  les 
voies  et  moyens,  le  rapporteur  de  la  Commission  provisoire  nous  a  indi- 
qué ce  qu'il  fallait  faire;  en  somme,  on  ne  s'est  pas,  jusqu'à  présent,  livré 
dans  chaque  pays,  à  une  enquête  suffisante  pour  savoir  ce  qu'on  en  pour- 
rait tirer,  si  vous  voulez  bien  me  permettre  ce  mot  familier.  Nous  avons 
deux  sources  de  revenus  :  les  cotisati(ms  des  membres  volontaires,  sur 
lesquelles  il  ne  faut  pas  se  faire  trop  grande  illusion,  et  les  subsides  gou- 
vernementaux. A  ce  point  de  vue,  une  enquête  bien  faite  pourrait  peut- 
être  donner  des  résultats  satisfaisants.  Nous  avons  entendu  M.  Dufourny 
dire  que  la  Belgique  serait  disposée  à  faire  des  sacrifices.  Je  comprends 
qu'elle  ait  une  affection  particulière  pour  le  Congrès  de  navigation,  puis- 
que c'est  un  enfant  du  pays.  D'autre  part,  nous  avons  pu  constater  dans  le 
discours  du  Ministre  des  travaux  publics,  à  la  séance  d'inauguration  du 
Congrès,  une  ouverture  dans  ce  sens.  Peut-être  pourrait-on  trouver  dans 
d'autres  pays  des  subsides  d'une  certaine  importance  et  réunir,  d'aulre 
pari,  un  certain  nombre  de  membres  permanents  du  Congrès.  Il  y  a  des 
personnes  qui  s'intéressent  à  ce  Congrès  et  qui  ont  témoigné  à  huit 
reprises  différentes  qu'elles  s'attachaient  à  l'institution  ;  on  leur  deman- 
dera 10  et  même  15  francs  par  an.  Je  crois,  en  somme,  que  l'enquête 
demandée  par  M.  Dufourny  amènera  des  résultats  satisfaisants. 

Voilà  pour  les  recettes.  Pour  les  dépenses,  il  s'agit  de  les  amoindrir;  ici 
je  suis  encore  d'accord  avec  M.  Dufourny,  avec  mon  collègue,  car  c'est 
un  plaisir  pour  moi  de  rappeler  que  nous  avons  été  l'un  et  l'autre  secré- 
taires généraux  de  congres.  Je  crois  que  la  Commission  permanente  aurait 
d'abord  cet  inappréciable  résultat  de  réduire  le  nombre  des  rapports,  ce  qui 
est  actuellement  impossible.  En  France,  comme  en  Belgique,  nous  nous 
sommes  adressés,  quand  nous  avons  voulu  avoir  des  rapports,  allemands 
par  exemple,  à  une  personnalité  autorisée  en  Allemagne,  en  lui  demandant 


572  SÉANCE  DE  LÀ  COMMISSION  D'ÉTUDES. 

de  nous  indiquer  les  noms  des  personnes  qui  pourraient  produire  des  rap- 
ports. Nous  nous  sommes  trouvés  alors  moralement  obligés  de  nous 
adresser  à  toutes  les  personnes  désignées.  Nous  ne  pouvions  pas  faire  un 
choix;  c'eût  été  une  inconvenance.  C'est  ainsi  que  nous  avons  eu  jusqu'à 
70  rapports,  tandis  qu'il  suffirait  d'en  avoir  un  ou  deux  sur  chaque  ques- 
tion, sauf  à  donner  plus  d'étendue,  plus  d'ampleur,  aux  débats  oraux.  Cela 
ne  rendrait  pas  un  Congrès  moins  intéressant,  loin  de  là.  Supposons 
qu'une  douzaine  de  questions  soient  soumises  au  Congrès,  avec,  si  vous 
voulez,  2  rapports  par  question;  cela  ferait  25  rapports,  au  plus;  le 
nombre  des  rapporteurs  serait  réduit  de  moitié. 

Quant  à  la  grosse  question  des  traductions,  que  M.  Conrad  a  si  bien 
caractérisée  Tannée  dernière,  en  la  comparant  à  ces  travaux  à  l'aiguille 
qu'on  ne  peut  guère  exécuter  sans  se  piquer,  j'ai  eu  occasion  de  m'en 
occuper  comme  président  du  Comité  de  rédaction  du  VHP  Congrès.  Faire 
une  bonne  traduction  est  fort  difficile,  et  je  comprends  bien  que  les  rap- 
porteurs se  montrent  quelque  peu  exigeants.  On  peut  employer  deux 
systèmes,  dont  l'un  a  été  indiqué  par  M.  Conrad,  lorsqu'il  disait  aux 
auteurs  de  rapports:  «  Si  vous  n'ôles  pas  contents  de  ma  traduction,  faites 
la  vous-même.  »  C'est  un  procédé  qui  n'est  pas  si  autoritaire  qu'il  le  paraît. 
En  définitive,  la  personne  qui  s'est  donné  la  peine  de  faire  un  rapport 
tient  généralement  à  ce  que,  si  ce  rapport  est  traduit,  il  le  soit  aussi 
bien  que  possible,  et  si  le  rapporteur  est  ingénieur  de  l'Élat,  ou  d'une 
grande  compagnie,  ou  d'une  grande  maison  de  commerce,  il  a  à  sa 
disposition  des  ressources  qui  lui  permettent  de  trancher  sans  peine 
cette  question  de  traduction.  11  y  aurait  donc  une  première  solution  qui 
consisterait  à  établir  que  les  auteurs  présenteraient  eux-mêmes  leurs 
traductions.  Une  autre  solution,  qui  serait  peut-être  moins  autoritaire  et 
aussi  moins  bonne,  mais  qui  aurait  encore  ses  avantages,  consisterait  à 
limiter  à  deux  la  série  des  éditions;  il  y  aurait  l'édition  des  rapports  dans 
le  texte  original,  une  édition  panachée,  pour  ainsi  dire,  où  on  trouverait 
des  rapports  imprimés  en  allemand,  en  anglais  et  en  français,  et  une 
seconde  éd  il  ion  dans  laquelle  tous  les  rapports  en  langue  étrangère  seraient 
traduits  dans  la  langue  du  pays  où  se  tiendrait  le  Congrès.  Il  est,  en  elTet, 
assez  naturel  que  le  pays  où  se  tient  le  Congrès  ait  des  facilités  particu- 
lières pour  profiter  des  travaux  fournis.  Si  le  Congrès  se  lient,  par 
exemple,  en  Allemagne,  il  y  aurait  une  édition  originale  comprenant  des 
rapports  en  allemand,  anglais  et  français  et  une  seconde  édition  entiè- 
rement allemande.  C'est  une  autre  solution. 

M.  Conrad.  —  Et  si  le  Congrès  avait  lieu  en  Nor-vè-ge? 

M.  DE  Mas.  —  11  y  aurait  une  édition  en  norvégien  et  une  autre  dans  les 
autres  langues. 

Voilà  donc  la  seconde  solution  qui  m'est  venue  à  l'esprit  comme  pouvant 
diminuer  les  dépenses  de  traduction.  Si,  d'une  part,  on  limitait  le  nombre 
des  rapporteurs;  si,  d'autre  part,  on  diminuait  par  un  procédé  ou  un 


SÉANCE  DE  LA  œMMISSION  D'ËTUDES.  575 

autre  la  lourde. charge  non  seulement  financière,  mais  aussi  morale,  des 
traductions,  on  arriverait  à  réduire  de  beaucoup  le  budget  de  chaque 
congrès.  Si,  au  lieu  de  50  rapports,  il  n'y  en  avait  plus  que  25,  cela  facili- 
terait singulièrement  la  question,  d'autant  plus  qu'avec  moins  de  rapports 
on  aurait  besoin  de  moins  de  personnel  ;  les  économies  se  suivent  Tune 
l'autre. 

On  pourrait,  dans  ces  conditions,  réduire  sensiblement  le  budget  des 
dépenses,  trouver  plus  facilement  les  ressources  suffisantes,  enfin  diminuer 
l'espacement  des  Congrès.  Deux  ans,  c'est  trop  peu,  mais  cinq  ans,  c'est 
bien  long,  surtout  à  mon  âge.  Cela  me  donnerait  quelque  inquiétude  sur 
les  chances  que  je  pourrais  avoir  de  prendre  part  au  prochain  Congrès. 
(Sourires  et  assentiment.) 

M.  DuFouRNY.  —  On  pourra  peut-être,  lorsque  l'cnquôte  dont  nous  avons 
parlé  sera  effectuée,  et  que  nous  saurons  quelles  ressources  ofl'rent  les 
éléments  des  langues  française,  allemande  et  anglaise,  alléger  proportion- 
nellement les  charges  ;  autrement  dit,  les  mémoires  seraient  tous  ou  presque 
tous  traduits  en  allemand,  si  les  Allemands  contribuaient  aux  recettes 
pour  une  bonne  part.  Je  ne  sais  pas,  au  contraire,  si  les  congressistes  de 
langue  anglaise  y  contribueraient  beaucoup.  Quand  j'ai  étudié  au  point 
de  vue  statistique  les  adhésions  données  par  la  partie  anglaise  aux  diffé- 
rents Congrès,  j'ai  constaté  que,  considérables  comme  valeur  morale,  elles 
ont  été  assez  faibles  comme  cotisations  perçues.  Versant  1000  francs  de  coti- 
sations, ces  collègues  peuvent-ils  demander  10000  francs  de  traductions? 

M.  Conrad.  —  Nous  avons,  au  Congrès  de  la  Haye,  fait  traduire  les  rap- 
ports par  les  intéressés  eux-mêmes. 

M.  DuFouRNT.  —  Je  sais  que  vous  avez  très  bien  résolu  cette  partie  du 
problème. 

M.  Conrad.  —  Quant  aux  ressources,  j'estime  qu'il  sera  très  difficile 
d'obtenir  des  subventions  annuelles  des  divers  gouvernements.  Vous  savez 
qu'ils  ne  peuvent  donner  un  centime  sans  qu'il  soit  inscrit  au  budget 
et  sans  que  cette  attribution  soit  approuvée  par  les  Chambres.  Si  nous 
disions  à  notre  gouvernement  :  €  Donnez-nous  tant  de  florins  pour  un  Congrès 
qui  se  tiendra  l'année  prochaine  en  tel  endroit  » ,  nous  aurions  sans  doute 
une  réponse  favorable.  Mais  demander  une  subvention  pour  une  asso- 
ciation permanente,  ce  serait  courir  à  un  échec  presque  certain.  Il  ne 
faut  donc  pas  compter  sur  des  ressources  officielles  des  divers  États. 
D'autre  part,  vous  recueillerez  bien  peu  d'adhérents  si  vous  leur  demandez 
de  verser  même  dix  francs  pour  un  congrès  qui  aura  lieu  dans  cinq  ans, 
on  ne  sait  où.  Si,  au  contraire,  on  dit  à  ces  mêmes  personnes  :  Il  y  aura 
l'année  prochaine  un  Congrès  dans  telle  ville,  et  il  nous  faut  pour  cela 
10  000  francs,  chacun  apportera  sa  contribution  sans  trop  de  difficulté. 
Mais  nous  demander  dix  francs  aujourd'hui  pour  être  membres  d'un 
Congrès  qui  sera  tenu  dans  quelques  années  à  Saint-Pétersbourg  ou 
ailleurs,  c'est  s'exposer  à  un  refus. 


574  SËANCE  DE  LA  COMMISSION  D*ËTUDES. 

Comme  M.  de  Mas  Ta  très  bien  dit,  les  deux  systèmes  présentent  des 
difficultés.  Mais  je  crois  qu'elles  seront  moindres  si  nous  nommons  une 
Commission  qui  organisera  le  prochain  Congrès  à  tenir,  par  exemple,  dans 
trois  ans,  dans  telle  ville.  Vous  savez  quelles  difficultés  nous  avons  ren- 
contrées, quand  nous  avons  voulu  tenir  un  congrès  en  Italie;  des  Français, 
des  Belges  et  d'autres  m'écrivaient  :  «  C'est  à  vous,  bureau  du  Congrès  de 
la  Haye,  à  organiser  le  prochain  congrès.  » 

La  Belgique  nous  a  aidés,  mais  nous  avons  eu  vraiment  bien  des  diffi- 
cultés qui  n'auraient  pas  existé  s'il  y  avait  eu  un  bureau  permanent.  Je 
vous  demande  donc  de  nommer,  pendant  ce  Congrès,  une  Commission 
chargée  d'organiser  le  prochain  dans  le  pays  qui  sera  ultérieurement 
désigné.  Je  crois  que  c'est  le  meilleur  moyen  d'aboutir.  Le  premier 
système  serait  bien  difficile  à  réaliser,  mais  établir  une  sorte  d'association 
avec  membres  permanents  serait  chose  aisée. 

M.  DE  Mas.  —  La  proposition  de  M.  Conrad  consisterait  à  nommer  une 
Commission  permanente. 

M.  Conrad.  —  Avec  le  devoir  d'organiser  le  prochain  Congrès;  sinon, 
tous  les  eflbrts  antérieurs  sont  perdus  et  demain  nous  n'existons  plus. 
Jusqu'ici,  d'ailleurs,  on  s'est  préoccupé,  dans  chaque  Congrès,  du  Congrès 
suivant  à  tenir. 

M.  DE  Rote.  —  Vous  voudriez  qu'une  Commission  fût  nommée,  avec 
charge  d'organiser  le  prochain  Congrès? 

M.  Conrad.  —  Oui  ;  et  elle  y  arriverait.  Un  Congrès  ne  coûte  pas  si  cher 
que  cela.  Celui  de  la  Haye  a  coûté  80000  francs.  Avez-vous  trouvé  qu'il 
fût  bien  organisé? 

(Unanimement.)  Parfaitement. 

M.  Conrad.  —  Cependant  nous  avons  dû  faire  traduire  de  nombreux 
mémoires. 

M.  Ddfournt.  —  Par  les  intéressés. 

M.  Conrad.  —  Les  Américains  nous  ont  priés  de  traduire  les  mémoires 
en  anglais.  Nous  avons  répondu  :  cela  nous  coûtera  tant.  Si  vous  nous 
envoyez  une  liste  de  tant  d'adhérents,  nous  ferons  la  traduction.  Et  c'est  ce 
qui  a  eu  lieu.  Mais  il  y  a  eu  très  peu  de  membres  anglais  présents  et  il  en 
est  de  même  ici:  les  Anglais  ne  viennent  pas  aux  Congrès.  C'est  pour  les 
Américains  que  nous  avons  fait  des  traductions  anglaises;  mais  ils  les  ont 
payées.  Pour  les  adhérents  allemands  et  français,  la  question  ne  se  pose 
pas;  ils  sont  toujours  assez  nombreux. 

M.  Pavie.  —  On  ne  sait  le  nombre  des  adhérents  étrangers  que  la 
veille  du  Congrès  :  c'est  ce  qui  nous  est  arrivé  pour  l'Allemagne  et  l'Au- 
triche; nous  avions  demandé  des  adhésions  provisoires.  Nous  avons  eu 
130  réponses  et  nous  avons  fait  tirer  220  exemplaires  des  mémoires 
allemands;  mais  les  adhérents  sont  venus  au  nombre  de  260  et  nous 
n'avons  pu  satisfaire  à  toutes  les  demandes.  Ces  messieurs  ont  eu  l'obli- 
geance de  venir  nombreux,  et  nous  leur  en  sommes  reconnaissants,  mais 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  DtTUDES.  575 

en  nous  prévenant  au  dernier  moment,  ils  ont  compliqué  singulièrement 
notre  tâche. 

M.  Conrad.  —  Il  faut  dire  à  la  sous-commission  de  chaque  pays  :  Si  vous 
ne  récoltez  pas  un  nombre  d'adhérents  de  tant,  la  traduction  ne  sera  pas 
faite.  Il  faut  être  un  peu  exigeant. 

M.  Heixeputtb.  —  On  ne  peut  guère  songer  à  une  organisation  perma- 
nente sans  avoir  quelques  ressources.  Il  ne  suffit  pas  de  nommer  une 
Commission  permanente.  Les  gouvernements,  nous  dit  M.  Conrad,  ne  sont 
pas  disposés  à  donner  pour  doter  des  Congrès  qui  doivent  se  tenir  on  ne 
sait  quand,  ni  où;  sans  ressources,  pas  de  comité  permanent  possible. 
Mais  je  me  demande  si  M.  Conrad  n'est  pas  trop  pessimiste  :  les  gouver- 
nements, comme  les  particuliers,  préfèrent  évidemment  recevoir  de 
l'argent  que  d'en  donner,  je  crois  cependant  que  la  difficulté  n'est  pas 
insurmontable.  Par  exemple,  nous  avons  un  précédent  en  Belgique  :  le 
gouvernement  donne  annuellement  10000  francs,  si  je  ne  me  trompe, 
pour  une  institution  coloniale  internationale.  S'il  voulait  bien  nous  en 
donner  aulant  pour  le  Congrès  international  de  navigation,  ce  serait  fort 
beau.  Nous  pourrions  nous  contenter  de  moins.  Il  ne  me  parait  pas  pro- 
Ijable  que  le  gouvernement  belge  ne  donne  rien.  Nous  aurons  en  outre 
en  Belgique  un  certain  nombre  d'adhérents.  Rien  n'indique  que  dans  les 
autres  pays  il  n'en  sera  pas  de  même. 

Je  ne  crois  donc  pas  que  nous  devions  envisager  la  question  de  façon 
aussi  sombre  que  l'a  fait  M.  Conrad.  Nous  obtiendrons  bien  quelque  chose. 
En  réglant  nos  dépenses  sur  les  recettes  pour  commencer,  et  plus  tard 
peut-être  les  recettes  sur  nos  dépenses,  il  y  aurait  moyen  de  concilier  tout 
ce  qui  s'est  dit  dans  cette  réunion  et  d'adopter  une  solution  qui  constitue- 
rait un  moyen  terme  à  laquelle  M.  Conrad  se  ralliera  certainement. 

L'idée  d'une  Commission  permanente  est,  en  somme,  bien  accueillie 
par  tout  le  monde  et  ne  rencontre  guère  d'opposition;  on  est  aussi  d'accord 
sur  ce  que  la  Commission  permanente  aurait  à  faire  ;  il  y  a  bien  quelques 
divergences,  mais  elles  portent  sur  des  points  accessoires;  il  n'y  a  qu'une 
seule  difficulté,  celle  des  ressources.  Sur  ce  point  seul,  l'accord  n'est  pas 
complet.  Le  Congrès  aura  à  décider  où  se  tiendra  le  prochain  Congrès 
international,  à  moins  que  la  Commission  permanente  qui  sera  nommée 
prenne  ce  choix  à  sa  charge,  mais  il  vaudrait  mieux,  pour  la  première 
ibis,  laisser  ce  soin  au  Congrès.  Nos  collègues  français  ont  reçu  une 
communication  des  représentants  des  États-Unis  les  informant  que  le 
Congrès  ne  pourra  pas  se  tenir  en  1902  à  New-York,  comme  il  en  avait  été 
question.  Vous  vous  rappelez  qu'à  Bruxelles  M.  Corthell  nous  avait  fait 
espérer  que  le  IX*  Congrès  se  tiendrait  à  New-York  dans  d'excellentes 
conditions;  mais  M.  Corthell  nous  a  appris  ces  jours  derniers  que  ce  ne 
serait  pas  possible. 

D'ici  le  prochain  Congrès,  la  Commission  actuelle  dont  les  pouvoirs 
seraient  prorogés,  ou  une  sous-commission,  ou  même  une  Commission 


576  SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D*ÉTUDES. 

permanente,  examinera  la  question  des  ressources,  fera  procéder  danjs 
chaque  pays  à  une  enquête  précise  sur  ce  qu'on  peut  en  tirer,  suivant 
l'expression  de  M.  de  Mas.  Supposons  qu'on  ne  puisse  rien  tirer  d'aucun 
pays;  eh  bien,  il  reste  encore  un  petit  fonds  disponible  du  Congrès  inter- 
national de  Bruxelles,  avec  lequel  le  comité,  provisoire  ou  définitif,  pour- 
rait vivre,  bien  modestement,  il  est  vrai,  d'ici  au  prochain  Congrès. 
Pareille  solution  sera  dans  les  goûts  de  tous,  puisqu'elle  ne  nous  expose  à 
rien  et  donne  au  moins  la  possibilité  de  tenter  une  expérience.  D'ici 
deux  ou  trois  ans,  nous  saurions  plus  exactement  à  quoi  nous  en  tenir; 
un  nouveau  rapport  serait  fait  au  prochain  Congrès  par  la  Commission, 
provisoire  ou  définitive.  Si  cette  Commission  se  présentait  avec  un  rapport 
négatif,  c'est-à-dire  constatait  qu'il  n'y  a  moyen  d'obtenir  de  ressources 
d'aucun  pays,  l'idée  d'une  Commission  permanente  devrait  être  aban- 
donnée, et  la  Commission  n'aurait  plus  qu'à  dresser  son  acte  de  décès. 

M.  WiTTicH.  —  Comment  faire?  Voulez-vous  demander  aux  divers  gou- 
vernements combien  ils  voudront  donner  et  aux  personnes  qui  ont  pris 
part  aux  Congrès  antérieurs  si  elles  veulent  bien  contribuer  au  prochain 
Congrès?  Ce  sera  bien  difficile.  Il  faut  d'abord  savoir  ce  qu'ont  coûté  les 
Congrès  jusqu'à  présent. 

M.  Conrad.  —  Je  suis  d'accord  avec  mes  collègues  belges.  J'ai  été,  il  est 
vrai,  pessimiste,  mais  je  crois  que  l'avenir  sera  meilleur  que  je  ne  l'ai  dit. 
D'ailleurs,  je  l'ai  fait  espérer.  Quelquefois,  on  fait  espérer  et  rien  n'arrive; 
il  vaut  mieux  ne  pas  promettre  et  réussir. 

J'espère  donc  que  l'idée  de  M.  Helleputte  réussira,  mais  à  la  condition 
que  nous  prenions  une  décision  ferme.  Si  le  Congrès  la  ratifie,  il  est 
possible  que  le  gouvernement  hollandais  donne  une  petite  allocation,  sur- 
tout si  la  Belgique  et  la  France  donnent  le  bon  exemple  —  et  il  est  certain 
qu'elles  le  donneront. 

Mais  alors  la  Commission  serait  permanente.  Je  sais  trop  quelles  diffi- 
cultés nous  avons  eues  pour  organiser  le  Congrès  de  La  Haye  et  i^prendrc 
la  tradition.  Je  crois  aussi,  avec  M.  de  Mas,  que,  pour  assurer  la  périodi- 
cité des  Congrès,  il  faut  les  espacer  non  pas  de  cinq  ans,  mais  de  trois. 

M.  LE  BARON  QuiNETTE  DE  RocHEMONT.  —  Pour  avoir  dcs  mcmbrcs  perma- 
nents, il  ne  faut  pas  que  les  Congrès  soient  trop  espacés.  Trois  ans,  c'est 
bien  ;  cinq  ans,  ce  serait  trop. 

Pour  ce  qui  est  d'une  subvention,  je  n'ai  pas  qualité  pour  parler  au  nom 
du  gouvernement  français  ;  mais  enfin  il  y  a  un  précédent  dans  le  Congrès 
des  Chemins  de  fer  :  le  gouvernement  porte  au  budget  de  chaque  année  une 
certaine  somme  pour  ce  Congrès.  Le  ministre  a  paru  très  bien  disposé 
l'autre  jour,  et  peut-être  pourrait-on  obtenir  l'inscription  permanente 
au  budget,  comme  cela  s'est  fait  depuis  trois  ans,  d'une  somme  annuelle 
pour  les  Congrès  de  Navigation.  Il  faudra  frapper  sur  le  fer  pendant  qu'il 
est  chaud.  Puisque  M.  Baudin  parait  très  bien  disposé,  on  essaiera  d'obtenir 
une  bonne  solution  dans  ce  sens. 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D'ÉTUftÈS.  577 

M.  Couvreur.  —  Quelles  que  soient  les  cotisations  des  particuliers  et  les 
subventions  des  États,  il  est  difficile  de  réunir  150000  francs. 

M.  Conrad  a  parlé  de  la  difficulté  d'obtenir  des  subsides  pour  une 
réunion  éloignée,  sans  lieu  ni  date  déterminés.  C'est  très  juste.  Quand  on 
vient  dire  à  un  gouvernement  :  <  Nous  nous  sommes  engagés;  nous  avons 
décidé  qu'un  Congrès  se  réunirait  à  telle  date,  à  tel  endroit;  veuillez  nous 
aider  j»,  on  obtient  sans  peine  assistance. 

Je  propose  de  commencer  par  donner  corps  à  une  organisation  interna- 
tionale. Comment  vivra  la  Commission?  c'est  la  question  de  l'avenir,  et 
je  regretterais  qu'on  lie  d'une  manière  étroite  l'organisation  du  prochain 
Congrès  et  la  recherche  des  ressources  nécessaires.  La  Commission 
comprendra  un  certain  nombre  de  personnes  ayant  fait  leurs  preuves.  Nous 
leur  dirons  :  «  Vous  avez  la  direction,  non  pas  du  Congrès,  mais  des 
démarches  à  faire  pour  obtenir  que  les  gouvernements  fassent  les  sacrifices 
nécessaires  ».  Et  ils  réussiront  ;  il  suffit  de  leur  en  donner  la  mission. 

M.  Conrad.  —  Nous  devons  d'abord  prendre  une  décision  sur  la  question 
du  bureau  permanent,  puis  fixer  quelques  points  de  repère;  par  exemple 
que  le  prochain  Congrès  ait  lieu  dans  trois  ans,  que  les  rapports»  comme 
Ta  demandé  M.  de  Mas,  ne  soient  pas  trop  nombreux  ;  et  alors  la  Commis- 
sion permanente  pourra  organiser  le  Congrès  sur  ces  données,  lesquelles 
varieront,  évidemment,  suivant  le  pays  choisi. 

M.  Vernon-Harcourt.  —  Le  délégué  des  États-Unis  m'a  dit  que  son  gou- 
vernement s'occupe  d'organiser  une  Exposition  internationale  à  Saint-Louis 
en  1903.  Il  est  probable  qu'il  cherchera  à  organiser  en  même  temps  des 
congrès.  Ce  sera  à  la  Commission  permanente  à  suivre  l'aflaire.  Il  est  à 
souhaiter  que  le  Congrès  soit  fixé  bientôt  et  que  nous  recevions  une  invita- 
tion officielle. 

M.  Conrad.  —  11  n'est  pas  nécessaire  de  recevoir  une  invitation  officielle 
de  la  part  d'un  pays;  c'est  à  nous  à  nous  organiser;  nous  ne  devons  pas 
dépendre  des  gouvernements;  le  Congrès  doit  être  son  propre  maître. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  On  m'a  dit  également  qu'un  Congrès  des 
Chemins  de  fer  se  réunirait  aux  États-Unis  en  1903,  à  l'occasion  de  l'Expo- 
sition de  Saint-Louis.  Vous  savez  que  plusieurs  membres  du  Congrès  des 
Chemins  de  fer  sont  également  membres  de  notre  Congrès;  si  les 
deux  Congrès  se  réunissent  dans  la  même  ville,  cela  ne  peut  que  contri- 
buer à  leur  succès  commun. 

D'autre  part,  il  y  a  déjà  deux  précédents  d'une  commission  internatio- 
nale :  il  y  a  celle  des  chemins  de  fer  et  celle  d'essai  des  matériaux  de 
construction;  l'une  est,  pour  ainsi  dire,  ofticielle,  l'autre  est  libre. 
Entre  ces  deux  systèmes,  il  y  a  peut-être  place  pour  un  système  inter- 
médiaire. 

Je  répondrai  aussi  à  M.  Conrad  que  les  gouvernements  qui  souscrivent 
au  Congrès  des  Chemins  de  fer  peuvent  bien  souscrire  au  Congi*ès  de  Navi- 
gation. Les  intérêts  de  la  navigation  sont  assez  importants  pour  mériter 

37 


578  SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D'ÉTUDES. 

d'être  pris  en  considération.  Il  y  a  des  compagnies  de  navigation  aussi 
puissantes  que  celles  des  chemins  de  fer  et  qui  pourraient  bien  nous 
apporter  des  cotisations  ;  nous  nous  occupons,  en  effet,  aussi  bien  de  navi- 
gation maritime  que  de  navigation  intérieure.  Cette  question  d'argent  me 
préoccupe  moins  que  la  formation  de  la  première  Commission  internatio- 
nale; je  crains  qu'elle  ait  de  la  peine  à  s'entendre  avec  les  divers  gouver- 
nements. Si  l'on  pouvait  intéresser  le  gouvernement  belge  à  celte  question, 
elle  serait  vite  résolue,  parce  qu'alors  ce  serait  le  gouvernement  belge  qui 
demanderait  aux  autres  gouvernements  d'intervenir.  Aidé  par  le  gouver- 
nement français,  qui  se  montre  toujours  bien  disposé  dans  ces  questions 
d'entente  internationale,  le  gouvernement  belge  serait  le  mieux  désigné 
pour  faire  des  propositions  aux  autres  gouvernements. 

Je  propose  donc  de  proroger  les  pouvoirs  de  la  Commission  provisoire 
et  de  demander  à  ses  présidents,  qui  sont  belges,  de  faire  toutes  les 
démarches  nécessaires  auprès  de  leur  gouvernement,  pour  que  la  Commis- 
sion internationale  obtienne  des  autres  gouvernements  des  subventions 
comme  celles  qu'ils  accordent  au  Congrès  des  chemins  de  fer.  Je  suis  sûr 
qu'aussitôt  ces  premières  ressources  officielles  obtenues,  le  reste  viendra 
sans  peine. 

M.  LE  D' Russ.  —  Il  faut  d'abord  assurer  l'existence  ininterrompue  des 
Congrès  au  moyen  d'un  comité  international  qui  devra  se  borner  à  pro- 
voquer la  préparation  du  prochain  Congrès  ;  car  sans  la  bonne  volonté 
des  autorités  locales  et  du  pays  où  se  tiendra  le  Congrès,  il  n'est  pas  pos- 
sible de  l'organiser.  On  ne  saurait  aller  contre  les  mauvaises  dispositions 
d'un  pays,  car  ce  sera  toujours  son  gouvernement  qui  couvrira  la  plus 
grande  partie  des  frais.  Donner  des  fêles  à  un  Congrès,  c  est  l'affaire  des 
autorités  locales  et  des  sociétés  d'ingénieurs  et  non  pas  du  Congrès  ou  du 
Comité  d'organisalion.  Pour  les  réceptions,  par  exemple,  ce  n'est  pas  le 
Congrès  qui  se  reçoit  lui-même.  Faire  visiter  les  curiosités  du  pays  qui 
reçoit,  donner  beaucoup  de  fêtes,  ce  n'est  pas  le  but  du  Congrès,  qui  est 
purement  scientifique.  On  pourrait,  de  ce  chef,  réduire  de  moitié  environ 
les  dépenses.  On  pourrait  encore  donner  les  rapports  sans  traduction. 
C'est  une  dépense  inutile  :  le  nombre  des  lecteurs  dans  le  texte  original 
est  très  élevé  pour  chaque  rapport. 

Je  crois  que  le  Comité  international  permanent  pourrait  recevoir  des 
cotisations  des  grandes  compagnies,  des  grands  fournisseurs:  mais  la  pré- 
paration immédiate  du  Congrès  appartient  au  pays  dans  lequel  il  se 
tiendra.  Par  conséquent,  la  bonne  volonté  des  autorités  locales  et  leur 
large  participation  dans  les  dépenses  sont  indispensables. 

Je  suis  aussi  de  l'avis  de  M.  Conrad,  disant  que  les  particuliers  ne 
donneraient  rien  si  on  ne  fixait  d'avance  la  ville  où  se  tiendra  le  prochain 
Congrès;  il  en  serait  de  même  des  gouvernements  :  il  n'est  pas  possible  de 
porter  une  dépense  au  budget  pour  un  Congrès  hypothélique. 

M.  Conrad.  —  Pour  le  Congrès  de  La  Haye,  c'est  l'Institut  royal  des  ingé- 


SÉANCE  DE  LA  œMMISSION  fi*ÉTUDES.  579 

nieurs  qui  s'est  mis  à  la  tête  du  Comité  d'organisation  et  a  prié  le  gouver- 
nement d'envoyer  des  invitations. 

M.  LE  D*"  Russ.  —  Je  dirai  confidentiellement  que  le  Congrès  de  Vienne 
n'a  coûté  que  25  000  florins  ;  je  ne  sais  si  les  congressistes  ont  été  satis- 
faits, mais  je  le  crois.  11  n'y  a  pas  eu  beaucoup  de  fêtes  et  de  réceptions, 
mais  le  but  scientifique  a  été  atteint. 

M.  DuFouRKY.  —  Le  nombre  des  mémoires  était  réduit. 

M.  LE  D""  Russ.  —  C'est  ce  qu'il  faut  faire  dans  l'avenir,  réduire  le  nombre 
des  questions  et  des  rapports. 

M.  DuFouRNY.  —  Et  le  compte  rendu  a  été  sommaire. 

M.  LE  D"  Russ.  —  Le  gouvernement  n'a  donné  que  500  florins;  les  parti- 
culiers et  les  grandes  compagnies  ont  donné  tout  le  reste.  Et  encore  les 
excursions  et  fêtes  étaient  comprises  dans  la  cotisation  des  congressistes. 

M.  WiTTicH.  —  Je  crois  qu'il  est  essentiel  de  traduire  les  rapports. 

M.  Conrad.  —  Si  les  Anglais  ne  viennent  pas  au  Congrès,  je  ne  vois  pas 
la  nécessité  de  faire  une  traduction  anglaise. 

M.  LE  D^  Russ.  —  L'allemand  est-il  bien  nécessaire  aussi?  La  plupart  des 
ingénieurs  lisent  le  français. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  Ce  sont  là  des  détails;  la  question  est  de  savoir 
si  nous  aurons  ou  non  une  Commission  permanente.  Quant  au  reste,  c'est 
son  affaire. 

Plusieurs  Membres  —  C'est  la  question  de  ressources  qu'on  discutait. 

M.  Memdes  Guerreiro.  —  On  en  trouvera.  Les  questions  de  navigation 
sont  intéressantes  au  même  titre  que  celles  de  chemins  de  fer;  elles  le  sont 
même  plus,  car  on  ne  sait  jamais  où  un  navire  abordera;  si  un  train  ne 
déraille  pas,  il  est  sûr  d'arriver  &  destination  ;  un  navire  peut,  au  contraire, 
aborder  dans  des  pays  très  difi'érents  de  celui  qu'il  avait  en  vue.  Il  semble 
donc  que  tous  les  pays  ont  le  même  intérêt  à  ce  que  le  Congrès  de  Naviga- 
tion réussisse.  Mais,  pour  cela,  il  faut  imaginer  une  entité,  une  personne 
morale.  Qui  remplira  ce  rôle?  Qui  groupera  tous  les  gouvernements?  A 
mon  avis,  ce  sont  nos  collègues  de  Belgique  qui  sont  le  mieux  qualifiés 
pour  cela,  car  le  gouvernement  belge  assure  déjà  la  permanence  au 
Congrès  de  chemins  de  fer. 

M.  DE  Rote.  —  J'aurais  voulu  pouvoir  résumer  les  observations  apportées 
ici;  mais,  comme  je  le  pensais  avant  même  l'ouverture  de  la  séance,  ce 
n'est  guère  possible. 

Permettez-moi  de  vous  rappeler  l'idée  principale  qui  termine  le  rapport 
du  bureau  provisoire  :  la  nomination  d'une  sous-commission  interna- 
tionale d'une  dizaine  de  membres.  Je  sais  bien  que  nous  ne  marchons 
pas,  comme  le  Congrès  des  chemins  de  fer,  à  la  vapeur,  mais,  après  le 
bureau  provisoire  qu'on  nous  propose,  nous  aurions  encore  du  provisoire^ 
Il  faut  en  sortir.  Si  j'ai  bien  compris  les  idées  exprimées,  la  sous-commis- 
sion permanente  ne  viendrait  elle-même  qu'après  la  nomination  d'une 
sous*commission  provisoire.  La  Commission  permanente  aurait  un  rôle 


5S0  SËAI^CE  DE  lA  COMMlSStON  D'ÉTUDES. 

matériel  et  intellectuel.  Sur  le  rôle  intellectuel,  nous  sommes  tous  d'ac- 
cord :  réduire  autant  que  possible  le  nombre  des  questions  et  des  rap- 
ports :  à  ce  point  de  vue,  la  présente  séance  n'aura  pas  été  inutile.  Quant 
aux  moyens  de  réunir  de  l'argent,  aucune  solution  nette  n'a  été  proposée. 
Dans  ces  conditions,  je  ne  vois  pas  mieux  à  faire  que  de  désigner  une  sous- 
commission  internationale  d'une  dizaine  de  membres  dont  chacun  aurait 
pour  mission  de  faire  une  enquête  dans  le  pays  dont  il  serait  mandataire 
et  d'évaluer  ce  que  ce  pays  pourrait  fournir  à  la  nouvelle  organisation.  Ce 
n'est  que  lorsque  ce  travail  aura  été  fait  que  la  question  sera  vraiment 
élucidée. 

Si  nous  voulons  nommer  une  Commission  internationale,  en  avons  nous 
les  moyens  dès  maintenant?  Faudra-t-il  proroger  encore  une  fois  les 
pouvoirs  de  la  commission  provisoire  et  demander  aux  membres  de 
chaque  pays  quel  est  le  délégué  de  leur  choix  qui  sera  plus  directement 
le  porte-parole  des  autres  en  vue  du  travail  en  commun?  Est-ce  là  la 
solution? 

M.  Conrad.  —  Puisque  nous  avons  la  bonne  fortune  d'être  réunis 
aujourd'hui,  il  faut  prendre  une  décision  nette.  Nommons  d'abord  un 
Bureau  permanent  de  trois  ou  quatre  membres;  il  y  aurait  en  outre 
une  Commission  qui  agirait  et  qui  compterait  deux  ou  trois  représentants 
dans  chaque  pays. 

M.  DuFouRNT.  —  C'est  une  proposition  conforme  à  nos  idées. 

M.  DE  Rote.  —  Mais  M.  Conrad  propose  que  cette  Commission  soit  per- 
manente. 

M.  DE  Mas.  —  Et  qu'elle  ait  pour  objet  de  préparer  le  prochain  Congrès, 
après  avoir  désigné  le  pays  où  il  se  tiendrait.  Si  la  proposilion  était 
adoplée,  cette  Commission  aurait  une  action  importante  sur  les  destinées 
de  notre  institution. 

La  Commission  permanente  aura  besoin  de  ressources  pour  vivre.  Oo 
prétend  qu'on  peut  vivre  de  privations  :  ce  sera  peut-être  sa  destinée: 
mais  beaucoup  de  gens  prétendent  que  pour  apprendi-e  à  nager,  le 
meilleur  moyen  est  de  se  jeter  à  l'eau.  Pour  savoir  si  la  Commission  per- 
manente peut  vivre,  il  faut  la  nommer  et  la  voir  à  l'œuvre. 

M.  DE  RoTE.  —  Autrement  dit,  la  jeter  à  l'eau.  {Sourires.) 

M.  DE  Mas.  —  Elle  nagera,  j'en  suis  sûr.  Ne  sommes-nous  pas  à  Paris 
dont  la  devise  est  :  Fluctuai  nec  mergitur.  Il  en  sera  de  même  de  la 
Commission  permanente. 

M.  HoLTz.  —  Est-ce  que  la  proposition  sera  soumise  à  la  ratification  de 
l'assemblée  générale? 

Plusieurs  Membres.  —  C'est  indispensable. 

M.  Heli.eputte.  Il  ne  faut  pas  mêler  celte  question  de  Torganisalion 
d'une  Commission  permanente  avec  celle  de  la  désignation  de  la  ville 
dans  laquelle  se  tiendra  le  prochain  Congrès. 

M.  DE  Rote.  —  Actuellement,  nous  savons  que  le  Congrès  ne  pourra  pas 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D*ÉTUDES.  581 

se  tenir  en  1902  aux  États-Unis,  rien  de  plus;  nous  ignorons  s'il  y  a  un 
pays  disposé  à  recevoir  le  Congrès.  S*il  existe,  à  qui  s'adressera-t-il?  Je 
suppose  que  c'est  à  cette  sous-commission  permanente.  C'est  dans  ce  sens 
que  j'accepte  la  proposition  de  MM.  de  Mas  et  Conrad;  le  pays  qui  sera 
disposé  à  nous  recevoir  demandera  à  cette  sous-commission  les  rensei- 
gnements et  l'aide  nécessaires.  De  cette  façon,  tout  ce  que  nous  pouvons 
assurer  est  assuré  et  rien  n'est  compromis. 

M.  DE  Mas.  —  Peut-être  une  invitation  se  produira-t-elle  pendant  le  pré' 
sent  Congrès. 

M.  DuFouR^T.  —  Lorsque  nous  avons  institué  la  commission  provisoire, 
nous  avons  pris  des  représentants  officiels  dans  chaque  pays;  or  deux 
grands  pays  n'ont  pas  de  représentants  officiels  parmi  nous  ce  matin  : 
l'Allemagne  et  l'Angleterre. 

M.  Pavie.  —  Ils  n'ont  peut  être  pas  reçu  de  convocation.  Vous  savez  que 
la  date  de  la  séance  a  été  changée.  Elle  devait  avoir  lieu  mercredi  ;  comme 
c'est  le  jour  où  M.  le  Président  de  la  République  reçoit  le  bureau  du  Con- 
grès, j'ai  envoyé  des  invitations  pour  une  séance  à  tenir  ce  matin;  il  est 
possible  que  nos  collègues  n'en  aient  pas  reçu. 

M.  DuFouRNY.  —  Il  est  grave  de  prendre  une  décision  en  l'absence  des 
représentants  de  deux  grands  pays. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Nous  uc  pouvous  pas  nous  séparer  sans  prendre  une 
résolution  déterminée.  La  solution  la  plus  simple  serait  de  dire  que  la 
commission  provisoire  devient,  à  partir  d'aujourd'hui,  Commission  per- 
manente. Je  ne  vois  pas  la  nécessité  d'avoir  un  Bureau  permanent  et  une 
sous-commission  provisoire,  dont  les  attributions  ne  seraient  pas  très 
définies;  il  y  aurait  peut  être  même  là  un  sujet  de  rivalité  entre  deux 
institutions,  alors  que  nous  avons  besoin  de  concorde.  La  solution  la  plus 
simple  que  nous  ayions  à  adopter,  que  nous  demanderions  à  rassemblée 
générale  d'adopter,  consiste  à  décider  que  la  commission  provisoire  qui 
fonctionne  à  Bruxelles  devient  dès  maintenant  Commission  permanente  ; 
elle  mettra  à  l'étude,  comme  telle,  tous  les  moyens  nécessaires  pour 
assurer  l'organisation  d'un  nouveau  Congrès.  De  cette  façon  nous  éviterons 
une  élection  difficile  à  faire  et  nous  éviterons  des  rapports  avec  les  gouver- 
ments,  rapports  toujours  compliqués. 

Nous  aurons  ainsi  une  institution  qui  pourra  assurer  Tavenir  de  notre 
œuvre. 

M.  DE  Mas.  —  L'Allemagne  et  l'Angleterre  n'étant  pas  représentées  ce 
matin,  nous  pourrions  tenir  une  seconde  réunion. 

M.  CoirvREDR.  —  Qui  peut  garantir  que  tous  les  pays  représentés 
aujourd'hui  léseront  à  la  prochaine  réunion?  Plusieurs  collègues  manquent 
aujourd'hui;  d'autres  manqueront  la  prochaine  fois. 

M.  Pavie*  —  Us  peuvent  ne  pas  avoir  reçu  leurs  invitations. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Ma  proposition  ne  blesse  les  susceptibilités  de  per- 
sonne :  les  absents  y  sont  aussi  bien  compris. 


582  SËÂNCE  DE  LA  GONMISSION  DtTllDES. 

M.  DE  Rote.  —  Ainsi,  nous  sommes  saisis  d*une  proposition  de  M.  de 
Timonoff,  qui  consiste  à  rendre  permanente  la  commission  provisoire,  où 
tous  les  pays  seront  représentés. 

M.  Patie.  —  J'ai  convoqué  toutes  les  personnes  indiquées  comme  faisant 
partie  de  la  commission  d'études.  J'ai  reçu  un  certain  nombre  de  réponses, 
une  notamment  de  sir  James  Fergusson,  délégué  anglais,  ainsi  conçue  : 

€  Sir  James  Fergusson  présents  his  compliments  to  the  Membres  of 
«  the  Commission  d^Études  and  while  ofTering  them  his  sincère  thanks 
«  for  their  kind  invitation  to  the  meeting  of  the  Commission  an  the 
tt  l""*  august,  regrets  that  he  will  not  be  able  to  avait  himself  of  their 
c  kindness  and  to  take  part  in  their  project  of  permanent  organisation. 
«  His  mission  to  Bruxelles  as  a  représentative  of  the  Majesty's  Govern- 
tt  ment  \vas  spécial,  and  he  bas  no  qualification  to  take  part  in  permanent 
«  studies  of  navigation.  » 

Ainsi  plusieurs  des  pei*sonnes  citées  dans  le  rapport  de  M.  Dufoumy 
ne  se  considèrent  plus  comme  qualifiées  pour  représenter  leurs  gouver- 
nements.. 

M.  Hellepotte.  —  Nous  ne  pouvons  donc  pas  les  nommer  maintenant. 

M.  de  Hoersgbelmann.  —  C'est  plutôt  une  désignation  qu'une  élection: 
les  collègues  désignés  seront  libres  ensuite  de  se  faire  nommer  délégués 
officiels  de  leurs  gouvernements. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  D^autaut  plus  que  nous  ne  sommes  pas  représentants 
officiels.  11  est  bien  entendu  que  nous  devons  former  un  Congrès  interna- 
tional, mais  nous  ne  sommes  pas  obligés  d'être  accrédités  officiellement 
par  nos  gouvernements  et  nous  n'agissons  pas  comme  tels  en  ce  moment. 
Je  parle  en  mon  nom  personnel,  et  non  pas  au  nom  de  toute  la  Russie. 

M.  Pavie.  —  U  faudrait  en  tous  cas  reviser  la  composition  de  la  Commis- 
sion qui  sera  permanente. 

M.  Ddfour;«y.  — D'autant  plus  que  plusieurs  de  nos  collègues  sont  morts. 

M.  DE  Timonoff.  —  U  importe  de  prendre  des  résolutions  fermes.  Nous 
pouvons  toujours  nous  transformer  en  Commission  permanente  et  nous 
prierons  les  collègues  qui  ne  se  croiraient  pas  suffisamment  autorisés  de 
consulter  leurs  gouvernements  ou  de  se  faire  remplacer  par  d'autres  per- 
sonnes. 

M.  Pavie.  —  Il  serait  plus  simple  de  laisser  le  Bureau  préparer  une  liste 
et  la  soumettre  au  Congrès  en  rendant  compte  de  la  présente  réunion. 


Sir  James  Fergusson  présente  ses  compliments  aux  Membres  de  la  Commission 
d*études  et  leur  envoie  en  même  temps  ses  sincères  remerciements  pour  leur 
aimable  invitation  à  la  séance  de  la  Commission  du  l'^  août;  il  regrette  de  ne 
pas  pouvoir  répondre  lui-même  à  leurs  bons  souvenirs  et  prendre  part  à  leur  pro- 
jet d'organisation  permanente.  Sa  mission  à  Bruxelles,  comme  représentant  du 
gouvernement  de  Sa  Majesté  était  spéciale,  et  il  n*a  pas  qualité  pour  prendre 
part  aux  études  pennanentes  de  navigation. 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  D'ÉTUDES.  585 

M.  Conrad.  —  Ce  mode  me  parait  bien  difficile  à  suivre. 

M.  Pavie.  —  C'est  ce  qu'on  a  fait  à  Bruxelles. 

M.  DE  HoERscHELMANN.  —  Jc  ue  vois  pas  pourquoi  la  Commission  devien- 
drait officielle.  Les  membres  qui  ont  pleins  pouvoirs  de  leurs  gouverne- 
ments resteront  membres  officiels.  Si  les  autres  estiment  nécessaire 
de  se  faire  déléguer  officiellement,  ils  le  demanderont  à  leurs  gouverne- 
ments. 

M.  DE  Rote.  —  La  commission  provisoire  actuelle  n'est  autre  chose 
que  le  bureau  du  VIP  Congrès,  mais  avec  addition  de  promoteurs  des 
Congrès  antérieurs  et  de  quelques  représentants  officiels  de  gouverne- 
ments. Cela  ne  doit  d'ailleurs  nullement  nous  embarrasser  :  parmi  les 
membres  de  la  commission,  les  uns  sont  délégués  officiels,  les  autres  pas. 
Si  un  représentant  officiel  dit  :  je  ne  le  suis  plus,  et  veut  se  retirer,  libre 
à  lui.  La  Commission  provisoire  devenue  permanente  aura  à  se  compléter 
elle-même.  Si  elle  perd  un  délégué  officiel,  elle  en  demandera  un  autre 
officiel. 

M.  DE  HoERSGHELMANN.  —  Alors  il  faudra  qu'elle  s'adresse  aux  gouverne- 
ments eux-mêmes? 

M.  CoovREUR.  —  Elle  sera  juge  des  circonstances. 

M.  Hellepdtte.  —  La  proposition  de  M.  deMas  consiste  en  principe  à  rendre 
permanente  la  Commission  provisoire  actuellement  en  fonctions,  avec  pou- 
voirs donnés  à  cette  Commission  d'aviser  aux  moyens  de  se  compléter. 

M.  Conrad.  —  Mais  de  qui  sera  composé  le  Bureau  permanent? 

M.  de  Timonoff.  —  Mon  avis  est  qu'il  faut  assurer  une  direction  pour 
les  Congrès  futurs.  Une  fois  cette  motion  adoptée  et  approuvée  par  la  réu- 
nion générale,  c'est  à  la  Commission  à  trouver  dans  son  sein  un  Bureau 
permanent. 

M.  DE  Rote.  —  Ainsi  le  bureau  international  du  VIP  congrès,  devenu 
commission  provisoire  deviendra  Commission  permanente,  sauf  à  se  com- 
pléter comme  l'a  dit  M.  Helleputle,  et  cette  commission  nommerait  un  Bu- 
reau directeur,  de  quelques  membres. 

M.  DE  Mas.  —  Nous  revenons  ainsi  à  l'idée  que  le  bureau  belge  avait 
formulée  dans  le  projet  d'association,  puisqu'il  comportait  une  Commission 
permanente  et  un  Bureau  permanent  agissant  en  son  nom.  La  commission 
provisoire  deviendrait  Commission  permanente  et  dans  son  sein  choisirait 
un  comité  de  membres  agissant. 

M.  DE  HoERscHELMANN.  —  C'cst  la  Commissiou  elle-même  qui  élira  son 
bureau. 

M.  LE  Président.  —  Il  faudra  une  réunion  spéciale  pour  cette  élection,  à 
moins  que  la  Commission  y  procède  tout  de  suite. 

M.  i»E  Rote.  —  Si  je  comprends  bien  la  pensée  de  l'assemblée,  il  n'est 
plus  question  de  sous-commission  internationale  d'une  dizaine  de  mem- 
bres :  on  franchit  une  étape  de  plus  et  on  arrive  à  une  Commission  perma- 
nente internatiooale. 


584  SÉANCE  DE  LA  COlfMFSSION  D'ÉTUDES. 

M.  DuFouRiNY.  —  Si  Ton  se  rapporte  à  Tarticle  10  de  nos  anciens  statuts, 
il  y  aura  33  membres  élus  et  les  anciens  présidents  de  congrès  leur  seront 
adjoints.  Enfin  il  y  aura  un  bureau  composé  sans  doute  d'un  président, 
deux  vice-présidents,  un  secrétaire  et  un  trésorier.  Mais  il  n*est  plus  question 
des  ressources  nécessaires  pour  faire  vivre  cette  commission;  on  suppose 
les  avoir  acquises. 

M.  Conrad.  —  Je  vous  propose  de  nommer  notre  Bureau  dès  aujourd'hui. 
Mais  d'abord  il  faut  désigner  deux  ou  trois  personnes  pouvant  se  voir  jour- 
nellement. Je  vous  propose  de  nommer  nos  trois  collègues  belges  ici 
présents,  auxquels  s'adjoindrait  un  représentant  de  chacun  des  trois  pays 
voisins,  un  français,  un  allemand,  un  hollandais.  C'est  bien  assez  de  6 
personnes. 

M.  DE  Rote.  —  M.  Mendes  Guerreiro  propose  une  liste  un  peu  plus 
longue  de  représentants  étrangers. 

M.  LE  D**  Russ.  —  Il  suffira  qu'ils  soient  dix  pour  n'être  jamais  tous 
présents  ;  c'est  quelquefois  celui  qui  demeure  le  plus  près  qui  n'a  pas  le 
temps  de  venir  et  réciproquement. 

M.  Conrad.  —  Nommons  toujours  nos  trois  collègues  de  Belgique  ;  ils 
formeront  un  noyau. 

M.  DuFouRNY.  —  Une  proposition  avait  été  faite  consistant  à  avoir  un 
Bureau  composé  de  trois  Belges  et  d'un  nombre  de  délégués  proportionnel 
au  nombre  des  pays  représentés. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Nous  ïiQ  parlous  plus  d'une  commission  de  trente- 
trois  membres,  mais  de  la  commission  actuellement  existante. 

M.  Helleputte.  —  La  commission  est  nommée.  Il  ne  s'agit  plus  que 
du  Bureau.  On  a  proposé  que  les  Délégués  de  chaque  pays  désignent  un 
des  leurs  au  Bureau. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  Je  reviens  à  la  proposition  de  M.  Conrad  :  un 
noyau  de  trois  Belges  et  un  représentant  pour  chacun  des  trois  pays 
voisins. 

M.  Helleputte.  —  Mais  plusieurs  membres  ont  demandé  que  chaque 
pays  soit  représenté.  Il  faudrait  donc  que  les  Délégués  de  chaque  pays 
veuillent  bien  désigner  leur  représentant  au  Bureau. 

M.  de  Timonoff.  —  Ce  choix  peut  être  fait  par  correspondance. 
11  est  difficile  de  prendre  une  décision  dès  maintenant.  Nous  y  rédé- 
chirons. 

M.  Helleputte.  —  On  a  fait  observer  que  le  temps  presse  et  que  nous 
pouvions  prendre  des  résolutions  immédiates. 

M.  DE  TiMONOFF.  —  Nous  avous  déjà  fait  un  grand  pas  en  avant  en  déci- 
dant que  la  Commission  sera  permanente. 

M.  DuFouRNT.  —  M.  Mendes  Guerreiro  propose  de  désigner  sept  membres 
pour  composer  ce  Bureau. 

M.  Conrad.  —  Chaque  pays  enverra  un  membi*e  au  Bureau  permanent. 
Je  propose  que  d'ici  deux  mois  les  différents  pays  prenant  part  au  Congrès 


SÉANCE  DE  LA  COMMISSION  B^ËTUDES.  585 

nomment  un  délégué.  Après  deux  mois  écoulés,  le  Bureau  sera  officiel- 
lement constitué. 

M.  PE  RoTB.  —  Je  ne  vois  pas  d'autre  solution,  en  effet.  La  Commis- 
sion permanente  étant  nommée,  le  Bureau  sera  naturellement  choisi 
parmi  les  membres  de  cette  Commission.  Nous  prierons  donc  les  repré- 
sentants de  chaque  pays  de  désigner  un  des  leurs  dans  les  deux  mois  et  le 
Bureau  sera  ainsi  conslitué. 

M.  DE  Mas.  —  Cette  consultation  des  collègues  de  chaque  pays  vous 
incombe  à  vous  trois,  messieurs.  L'essentiel  était  de  constituer  en  Com- 
mission permanente  la  Commission  provisoire.  Nous  vous  demandons  à 
vous  trois,  MM.  Hclleputte,  De  Rote  et  Dufourny,  de  faire  les  dé- 
marches nécessaires  auprès  de  vos  collègues  de  chaque  pays  pour  qu'ils 
désignent  le  Délégué  qui  siégera  auprès  de  vous  au  Bureau.  Ils  auront  pour 
cela  un  délai  de  deux  mois.  (Assentiment.) 

M.  DE  Rote.  —  Cette  proposition  ne  rencontre  pas  d'opposition? 

Elle  est  adoptée. 

M.  Mendes  GuERREiRo.  —  Jc  retire  volouticrs  la  micnnc. 

M.  Conrad.  —  Vous  n'aurez  pas  besoin  de  m'écrire,  monsieur  le  Pré- 
sident; je  suis  seul  de  mon  pays  membre  de  la  Commission  :  je  me  repré- 
sente moi-même.  (Très  bien  et  rires.) 

M.  DE  Rote.  — 11  est  effectivement  inutile  d'écrire  à  ceux  qui  sont  seuls 
de  leur  pays  dans  la  Commission. 

M.  LE  D' Russ.  —  Il  sera  également  inutile  de  m'écrire. 

M.  Helleputte.  —  Mais  plusieurs  de  nos  collègues,  tels  que  M.  Duclout 
(République  argentine),  Otlerstrôm  (Danemark)  sont  absents;  nous  leur 
écrirons.  Nous  écrirons  également  à  nos  collègues  allemands  et  français 
pour  qu'ils  fassent  leur  choix. 

Pour  la  Grande-Bretagne,  sir  James  Fergusson  neseconsidère'plus  comme 
membre  de  la  commission. 

M.  de  Rote.  —  Mais  M.  Vernon-Harcourt  est  présent  et  accepte.  {Très 
bie-ii  !) 

M.  IIoLTz.  —  La  question  viendra  devant  l'assemblée  générale.  Qui  la 
présentera  ? 

M.  DE  Rote.  —  Nous  prierons  M.  de  Mas  de  s'en  charger. 

M,  DE  Mas.  —  Volontiers. 

M.  HoLrz.  —  Je  vous  propose  pour  cela  la  séance  de  vendredi  malin. 

M.  Couvreur.  —  Pour  qualifier  le  Bureau  agissant,  on  a  employé  le 
mot  noyau.  11  faudra  employer  un  terme  comme  celui  de  Bureau 
dirigeant,  pour  qu'il  montre  bien  par  là  même  qu'il  a  les  pouvoirs  néces- 
saires. 

M.  LE  D' Russ.  —  Ce  sera  le  bureau  du  Bureau. 

M.  DE  RoTE.  —  M.  Wittich  me  demande  ce  qu'on  va  faire  des  statuts. 
Vous  avez  nommé  un  comité  permanent.  C'est  à  lui,  ce  me  semble,  à  éta- 
blir ses  statuts. 


586  3-  SÉANCE  PLÉNKÈRE. 

M.  Hellepiitte.  — Ceux  actuels  sont  évidemment  à  refondre. 

M.  DE  TiMOMOFF.  —  Je  demande  à  la  réunion  un  vote  de  remerciements 
pour  le  bureau  belge,  pour  nos  deux  présidents  qui  ont  mené  la  question 
à  bonne  fin  et  pour  notre  secrétaire  général,  M.  Dufourny,  dont  la  besogne  a 
été  très  lourde.  (Applaudissements.) 

La  séance  est  levée  à  midi  et  quart. 


PROCÈS-VERBAUX 


DES 


DEUXIÈME  ET  TROISIÈME  SÉANCES  PLÉNIÈRES 


2*  SÉANCE  PLÉNIÉRE>  589 


DEUXIÈME   SÉANCE   PLÉNIÈRE 

Vendredi  matin  3  août. 


Paêsidenge  de  m.  Uoltz. 


La  séance  est  ouvei'le  à  neuf  heures  et  demie. 


M.  LE  Paésident.  —  L'ordre  du  jour  appelle  Texamen  des  conclusions 
présentées  par  chacune  des  quatre  sections. 
La  parole  est  à  M.  Robert,  rapporteur  général  de  la  1^  Section. 


RAPPORT  DE  M.  A.  ROBERT 

SUR  LES   QCESTIOINS    SOUMISES  A   LA   PREMIÈRE  SECTION 

La  1'"  Section  avait  à  traiter  deux  questions. 

La  première  se  rapporte  à  l'influence  des  travaux  de  régularisation  sur 
le  régime  des  rivières.  Elle  a  été  Tobjet  de  rapports  : 

De  M.  Bindemann,  sur  les  travaux  des  principaux  fleuves  de  TAllemagne 
du  Nord. 

De  M.  Grenier,  sur  les  travaux  de  TEscaut  en  Belgique; 

De  MM.  Jacquerain  et  Marote  sur  les  travaux  de  la  Meuse  belge  et  de 
rOurthe  inférieure; 

De  M.  Robert,  sur  les  travaux  de  la  Garonne  et  de  la  Loire  ; 

De  M.  Tutein-Nolthenius,  sur  le  réseau  général  des  fleuves  des 
Pays-Bas; 

De  M.  de  Kvassay,  sur  les  très  importants  travaux,  entrepris  en  Hongrie, 
qui  ont  rendu  à  l'agriculture  d'énormes  superficies; 

De  M.  de  TimonoiT,  sur  l'application  des  dragages  ù  l'amélioration  des 
grands  fleuves,  tels  que  la  Volga,  question  qui,  sans  se  rattacher  rigou- 
reusement au  sujet  proposé,  y  touche  cependant  d'une  manière  indirecte 
et  présente  le  plus  grand  intérêt. 

M.  l'Ingénieur  Vauthier  a,  d'autre  part,  présenté  un  mémoire  dans 
lequel  il  met  notamment  en  reliet  l'utilité  de  l'emploi  éventuel  des  réser- 
voirs pour  améliorer  le  débit  d'étiage  des  rivières. 

M.  Ockerson,  Membre  de  la  Commission  du  Mississipi,  a  remis  au  Con- 
grès un  important  mémoire  relatif  aux  travaux  d  exécution  et  aux  amélio- 


590  â*  SÉAi\C£  PLÉMÈRE. 

rations  déjà  réalisées  sur  cette  grande  artère  fluviale;  il  a  complété  celle 
communication  par  une  conférence  avec  projections. 

Enfin,  M.  de  Sanctis,  Ingénieur  à  Florence  et  précédemment  à  Rome,  a 
exposé  oralement  le  principe  et  les  résultats  des  grands  travaux  de  régu- 
larisation du  Tibre. 

La  deuxième  question  relative  aux  progrès  des  applications  de  la  méca- 
nique à  l'alimentation  des  canaux,  a  fait  Tobjet  de  trois  mémoires 
présentés  par  MM.  Schulte,  flutton  et  Galliot. 

Enfin,  la  Chambre  de  commerce  de  Namur  avait  adressé  au  Congrès  un 
vœu  tendant  à  ce  que  la  suppression  des  chômages  sur  les  canaux  et 
rivières  canalisées  fût  mise  à  Tëtude  par  le  prochain  Congrès. 

L'examen  de  ces  divers  documents,  les  développements  oraux  auxquels 
ils  ont  donné  lieu  et  la  discussion  qui  s'est  poursuivie  pendant  quatre 
séances  ont  conduit  la  1'^  Section,  à  l'unanimité  des  membres  présents, 
à  soumettre  à  l'approbation  de  l'assemblée  plénière  les  conclusions 
suivantes. 

CONCLUSIONS 


PREMIÈRE    QUESTION 
Inflnence  des  travaux  de  régularisation  sur  le  régime  des  rivières. 

1*  Les  exemples  cités  dans  les  rapports  déposés  au  Congrès  établissent 
que,  dans  les  cas  envisagés,  les  travaux  de  régularisation  exécutés  dans 
l'intérêt  de  la  navigation  n'ont  pas  eu  pour  effet  de  relever  le  niveau  des 
inondations;  qu'ils  ont  produit  des  résultats  nettement  favorables  au 
point  de  vue  de  la  formation  et  de  Tévacuation  des  glaces;  et, si  l'extrême 
diversité  des  conditions  naturelles  ne  permet  pus  d'affirmer  qu'il  doive 
en  être  de  même  dans  tous  les  cas,  on  a  du  moins  le  droit  de  conclure 
que  l'incompatibilité  que  Ton  a  pu  redouter  entre  deux  intérêts,  essentiels 
l'un  et  l'autre,  ne  peut  que  rarement  exister. 

2°  Parmi  les  moyens  qui  se  présentent  pour  améliorer  le  régime  et  les 
conditions  de  navigabilité  des  rivières,  figurent  les  réservoirs  d'arrêt  et 
d'emmagasinement  destinés  à  augmenter  le  débit  d'étiage  et,  danscertains 
cas  spéciaux,  à  réduire  la  hauteur  des  inondations.  Des  applications  de  ce 
système  ont  été  faites  avec  succès  ;  d'autres  sont  projetées  ;  et  ce  moyen, 
qui  a  de  plus  l'avantage  de  créer  des  réserves  de  force  que  les  progrès  de 
la  science  permettent  aujourd'hui  d'utiliser,  est  à  recommander  à  l'atten- 
tion des  ingénieurs  et  des  Gouvernements. 

3''  A  mesure  que  les  dimensions  et  le  débit  des  fleuves  augmentent,  et 
que  leur  pente  diminue,  l'application  des  méthodes  de  régularisation, 
c'est-à-dire  l'exécution  d'ouvrages  fixes,  digues  submersibles  ou  épis, 
entraine  une  dépense  de  temps  et  d'argent  qui  aboutit  dans  la  pratique  à 


^  SÉANCE  PLÉNIÈRË.  591 

une  véritable  impossibilité.  En  même  temps,  les  méthodes  de  dragage  ont 
reçu,  depuis  quelques  années,  des  perfectionnements  qui  augmentent 
dans  des  proportions  inattendues  la  puissance  et  Téconomie  de  ce  moyen 
d'action.  Sur  ces  grands  fleuves,  lorsque  leur  trafic  le  juslifle,  Temploi 
des  dragages,  combiné  avec  des  défenses  de  rives,  quand  il  y  aura  lieu, 
dussent  ces  dragages  être  recommencés  périodiquement,  est  un  moyen 
indiqué,  et,  en  vérité,  le  seul  pratique.  On  peut  même  dire  que  sur  des 
fleuves  de  moindres  dimensions,  il  est  possible,  concurremment  avec  les 
ouvrages  fixes  de  régularisation,  de  donner  utilement  aux  dragages  plus 
d'extension  qu'ils  n'en  ont  reçus  jusqu'à  ce  jour. 


DEUXIÈME  QUESTION 
Progrès  des  applications  de  la  mécaniqne  à  ralimentation  des  canaux 

L'alimentation  des  canaux  au  moyen  de  machines  à  vapeur  a  été  dans 
ces  dernières  années,  notamment  en  France,  l'objet  d'applications  inté- 
ressantes, dans  lesquelles  le  prix  de  revient  a  été  réduit  autant  que  ce 
mode  d'action  le  comportait. 

Néanmoins  la  Section  estime  qu'il  est  d'intérêt  général,  au  moyen  d'une 
dépense  une  fois  faite,  d'assurer  les  besoins  de  l'avenir  et  d'utiliser  direc- 
tement les  ressources  du  sol  au  moyen  de  réservoirs  et  de  rigoles  d'ali- 
mentation. 

Lorsque  ce  procédé  sera  impraticable,  les  grands  progrès  de  l'éleclricité 
permettent  de  recourir  au  système  des  usines  élévaloires,  en  demandant 
la  force,  non  pas  à  du  combustible  qu'on  devrait  faire  venir  de  loin  et  qui 
trouvera  toujours  son  emploi  à  d'autres  usages,  mais  aux  chutes  d'eau 
nuturelles,  même  situées  sur  des  points  éloignés. 

On  doit  également  recommander  tous  les  moyens  propres  à  diminuer  la 
dépense  d  eau,  tels  que  travaux  d'étanchement,  etc.,  qui  aboutiront  au 
même  résultat  en  dégrevant  l'avenir  par  un  effort  une  fois  fait. 

QUESTION    SUPPLÉMENTAIRE 
Sappression  des  chômages. 

La  Section,  considérant  que  la  suppression  ou  une  très  grande  réduction 
des  chômages  présente  un  intérêt  sur  lequel  il  est  inutile  d'insister,  mais 
se  plaçant  au  seul  point  de  vue  qui  la  concerne,  c'est-à-dire  la  question  des 
travaux,  ne  saurait  trop  recommander  l'emploi  des  moyens  de  construc- 
tion et  d'entretien  propres  à  assurer  ce  résultat. 

M.  LE  Président.  —  Lecture  va  être  donnée  de  ces  conclusions  successive- 
ment en  allemand  et  en  anglais. 


592  2*  SÉANCE  PLÉNIËRE. 

M.  Coblentz  donne  lecture  de  la  traduction  allemande  suivante  des 
conclusions  de  la  première  Section. 

ERSTE   FRAGE 

1**  Die  itt  den  dem  Congress  vorgeleglen  Beiichten  aufgefûhrten  Beis- 
piele  haben  den  Bcweis  erbracht,  dass  die  im  Intéresse  der  SchiilTahrt 
vorgenom  raenen  Regulirungsarbeiten  nicht  dahin  gewirkt  haben,  den 
Ilochwasserspiegei  zu  heben,  und  dass  sie  in  Bezug  auf  die  Bildung 
und  den  Abgang  des  Eises  durchaus  gùnslig  gewirkt  haben.  Wenn  man 
dies  auch  bei  der  ausserordentlichen  Mannigfaltigkeit  der  natûriichen  Ver- 
bal tnisse  nicht  fur  aile  Fàlle  voU  beweisen  kann,  so  ist  man  doch  zu  der 
Schlussfolgerung  berechtigt,  dass  die  beiden  wesentlichen  einander  entge- 
genstehenden  Interessen  nur  in  sellenen  Fâllen  mit  einander  unvercinbar 
sind. 

1*"  Dnter  den  Milteln,  welche  sich  zur  Verbesserung  der  Flùsse  und  der 
Schitrrahrtsverhâltnisse  darbieten,  kann  man  die  Ânlage  Ton  Sammel- 
becken  anfùhren,  die  bestimmt  sind,  einerseils  den  Niedrigwasserstand  zu 
heben  und  andrerseits  in  gewissen  besonderen  Fàllen  die  Hôhe  des  Iloch- 
wassers  zu  verringern.  Dièses  System  ist  bereits  in  verschiedenen Fàllen  mil 
Erfolg  angewandt,  in  anderen  ist  seine  Anwendung  geplant.  Es  hal  dièses 
Millcl  ausserdem  den  Vorteil,  Kraftquellen  zu  schaflen,  welche  auszunu- 
tzen  die  Technik  heute  im  Stande  ist;  dies  Mittel  wird  dcshalb  der  Auf- 
merksamkeit  der  Ingenieure  und  der  Rcgierungen  empfohlen. 

o*'  In  dem  Maasse  wie  die  Abmessungen  und  die  Wassermengen  eines 
Stromes  sich  steigern  und  das  Gefalle  abnimmt,  erfordert  die  Anwendung 
der  Regulirungsmethoden,  das  heisst  die  Ausfùhrung  fester  Werke,  Buh- 
nen,  Grundschwellen,  u.  s.  w.,  einen  Aufwand  an  Zeit  und  Geld,  der  voU- 
stàndig  unwirthschafllich  ist.  Andrerseits  haben  die  Baggerungsmethoden 
seit  mehreren  Jahrcn  frùher  nicht  geahnte  Verbesserungen  hinsichtlich 
der  Steigerung  der  Wirksamkcit  und  Verminderung  der  Kosten  erfahren, 
Bei  solchen  grosson  Slrômen  erscheinen,  soweit  der  Verkehr  es  erheischt, 
solche  Ba'igerungen  in  Yerbindung  mil  Wcrken  zur  Deikung  der  Ufcr,auch 
wenn  sie  von  Zeit  zu  Zeit  widerholt  werden  mùssen,  angezeigt.  Man  darf 
sogar  sagen,  dass  auch  bei  Flùsscn  vun  geringeren  Abmessungen  es  nûlz- 
lich  ist,  neben  dem  Bau  von  Einschrànkungswerken  umfangreichei-en 
Gebrauch  von  den  Baggerungen  zu  machen  als  bisher. 

ZWEITE   FR.VGE 

Die  Speisung  der  Kanàle  kann  durch  Dampfmaschinen  erfolgen.  Dièse 
haben  namenllich  in  Frankreich  in  den  lelzlen  Jahren  zu  interessanten 
Anlagen,  bei  denen  der  Einheitspreis  ganz  erheblich  vermindert  wordcn 
ist,  gefùhrU 

Die  Scklion  ist  nun  d«r  Ansicht,  dass  es  im  allgemeinen  Interesse  liegt, 


2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  595 

vermittelst  einer  einmaligen  Ausgabe  die  Bedûrfnisse  der  Zukunft  sicher  zu 
stellen  und  dabei  das  Grund-  und  Quellwasser  zu  benutzen  durch  Anlage 
von  Speisebecken  und  Sammcirinnen.  Sollte  dièses  Mittel  nicht  zur  Ânwen- 
dung  kommen  kônnen,  so  erlauben  die  grossen  Fortschritte,  welche  die 
Elecfrotechnik  in  letzter  Zeit  gemacht  bat»  zu  einem  System  von  Pumpan* 
lagen  ûberzugehen,  bei  dem  nicht  die  Brennstoffe  die  von  ferne  hergeholt 
werden  inûssen  und  stels  fur  andere  Zwecke  gebraucht  werden  kônnen, 
verwendet  werden,  sondern  die  natûrlichen  Wasserkràfte,  auch  wenn  sie 
aus  gi*ôsserer  Entfernung  hcrgeleitet  werden  mûssen.  Man  darf  auch  emp- 
fehlen,  in  Zukunft  aile  Mittel  anzuwenden,  welche  geeignet  sind,  das 
Bedûrfnis  an  Wasser  zu  vermindern,  wie  Dichtungsarbeiten  oder  solche, 
welche  auf  andere  Weise  in  Form  einer  dauernden  Anlage  zu  dem  gleichen 
Ergebnis  fûhren. 

DRITTE   FBAGE. 

Die  Section  geht  zwar  von  der  Erwâgung  aus,  dass  eine  Vermeidung 
oder  wcnigstens  eine  schr  erhebliche  Einschrânkung  der  Sperrung  der 
SchilITahrtsstrassen  ein  selbstverstândliches  Intéresse  bietct,  auf  das 
einzugehen  kaum  noch  nôtîg  ist,  kann  aber  dièse  Frage  nur  von  dem  Stand- 
punkte  aus  behandeln,  der  sie  angeht,  das  heisst  vom  Standpunkie  der 
Arbeiten;  sie  kann  deshalb  nicht  genug  die  Anwendung  derjenigen  Bau- 
weisen-  und  Unterhaltungsmethoden  empfehlen,  welche  zur  Erreichung 
dièses  Zieles  geeignet  erscheinen. 

M.  Le  Gavrian  donne  lecture  de  la  traduction  anglaise  suivante  des 
conclusions  de  la  première  Section. 

V^  QUESTION. 

l"*  The  examples  summoned  in  the  reports  which  hâve  been  exposed  to 
the  Congress  prove  :  that  in  the  cases  concerned  the  works  of  régula- 
risation performed  for  navigation  purposes  did  not  risc  the  level  of  Ihe 
inondations  and  that  favourable  conséquences  bave  been  produced  in 
regard  to  the  formation  and  the  évacuation  of  ice;  and  if  the  extrême 
varicty  of  natural  conditions  does  not  allow  to  aflirm  that  the  same  resuit 
would  happen,  in  every  case,  it  is  at  least  allowed  to  conclude  that  there 
is  no  incompatibility  betwcen  the  two  essential  interests,  or  only  in 
rare  cases. 

2""  Among  the  means  of  improving  the  natural  conditions  and 
navigability  of  rivers,  the  deriving  and  storing  réservoirs  intend  to 
increase  the  low-water  discharge,  and  in  some  spécial  cases,  to  lessen 
the  hcight  of  the  floods.  Applications  of  this  System  hâve  been 
made  very  successfully  and  others  are  contemplated  ;  this  method 
has,  moreover,  the  advantage  of  creating  reserves  of  power  which 
are,  now-a-days,  rendered  available  by  the  progress  of  science,  and, 

58 


594  2-  SÉA^XE  PLÉNIÈRE. 

Iherefore,  il  is  worth  to  calling  Ihe  attention  of  engineers  and  Govern- 
ments. 

3**  Where  Ihe  dimensions  and  discharge  of  rivere  incrcase  while 
their  slope  is  diminished,  the  application  of  the  Systems  of  régulation, 
that  is  to  say  the  érection  of  fixed  works,  submersible  dikes  or  fascine 
dams,  resuit  in  so  large  expenses  and  so  great  loss  of  time,  that  prac- 
tically,  the  works  of  that  kind  are  lo  bc  given  up  altogelher.  At  Ihe 
same  time  the  dredgings  methods  hâve  been  so  wonderfully  improved 
since  a  few  years,  as  to  increase  on  an  unexpected  scale  the  powcr 
and  economy  of  this  acting  process.  Upon  those  groat  rivers,  when 
their  trade  is  such  as  to  justify  it,  the  use  of  dredgings  combined  wilh 
Works  for  protccting  the  banks,  wherever  necessai^,  and  even  should 
such  dredgings  to  be  periodically  carried  on,  constitutes  a  process  worth 
considération,  and  indeed,  the  only  praclicable  one.  It  may  even  be  said 
that  in  smaller  rivers,  and  concurrently  with  fixed  works  of  régulation, 
dredgings  can  be  used  to  a  largcr  extent  Ihan  they  bave  been  until  the 
présent  time. 

2"^  QUESTION. 

Progress  of  the  application  of  the  machinei^  to  the  water  supply  ofcanah. 

The  water  supply  of  canals,  by  means  of  steam-power,  bas  been,  iti 
thèse  last  years,  especially  in  France,  matter  of  very  interesting  trials 
which  resulted  in  tlie  lowering  of  cost,  as  much  as  that  method  could 
allow. 

Nevertheless,  this  section  of  the  Congress  thinks  advisable  as  far  as  the 
gênerai  inlerest  is  concerned,  to  secure  the  requirements  of  the  future 
through  expenses  made  at  once,  by  taking  advantage  directly  of  the  avai- 
lable  resources  of  the  soil,  by  means  of  réservoirs  and  of  feeder  cliannels. 

Where  such  process  could  not  be  carried  out,  the  great  progi'css  of 
electricily  will  legitimate  a  System  of  elevating  works  borrowing  their 
working  power  not  from  fuel  broughl  from  far  and  which  may  always 
be  useful  for  other  purposes,  but  from  natural  waterfalls,  even  should  the 
same  be  siluated  in  a  rather  distant  locality. 

It  is  also  ni^ccssary  to  recommend  ail  the  means  capable  of  lessening 
the  consumption  of  water,  such  as  making  the  banks  and  weirs  waterlight: 
those  works  having  the  same  final  eflect  of  making  lighter  the  future 
charges  by  an  effort  made  at  once. 

SUPPLEHEMART   QUESTION. 

Suppression  of  the  periodical  interruptions  of  navigation. 

The  Section,  considering  that  the  suppression,  or  at  least  a  very  large 
réduction  of  the  peiûodical  inttrruptions  of  navigation  is  of  such  a  higb 


2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  595 

interest  that  it  is  uo  use  to  insist  upon,  but  looking  at  it  from  the  only 
point  of  view  that  concerns  the  section,  that  is  the  question  of  construc- 
tion, should  warmly  recommend  the  methods  of  construction  and  main- 
tenance fit  for  attaining  that  resuit. 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  conclusions  du  rapport  de 
M.  Robert. 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

M.  LE  Paésident.  —  Je  remercie  M.  Robert.  La  parole  est  à  M.  Petithomme 
pour  la  lecture  de  son  rapport  sur  la  S*"  question. 


RAPPORT  DE  M.  PETITHOMME 

SUR  Là  troisième   QUESTION 

Messieurs, 

La  deuxième  Section  du  Congrès  international  de  navigation  avait, 
dans  le  programme  général  de  ses  travaux  à  examiner,  comme  3"^  ques- 
tion, VUlilisation  des  voies  navigables  à  faible  mouillage  en  dehors  de  leur 
partie  maritime. 

Quatre  rapports  ont  été  déposés  sur  ce  sujet.  Il  convient  d'en  distraire 
celui  de  M.  de  Timonoff,  sur  la  Régularisation  des  grands  fleuves  par  le 
dragage  mécanique  des  passes  et  V appel  des  eaux.  L'auteur  de  ce  mémoire 
a  pensé  que  sa  discussion  serait  plus  utilement  annexée  à  celle  qui 
ressortissait  à  la  première  Section,  et  il  en  a  été  ainsi  décidé  quand 
M.  le  Président  a  soumis  cette  proposition  aux  membres  présents. 

Nous  avons  donc  à  retenir  trois  rapports  : 

L'un  de  M.  Van  Bosse,  de  la  Haye,  ancien  directeur  des  Travaux 
publics  aux  Indes  néerlandaises; 

Le  second,  de  M.  Wahl,  Ingénieur  en  chef  de  la  Marine,  attaché  au 
Ministère  des  Colonies,  à  Paris. 

Le  troisième,  de  M.  le  capitaine  Suppan,  Inspecteur  général  de  la 
Compagnie  de  navigation  à  vapeur  sur  le  Danube. 

Il  y  a  concordance  de  vue  entre  les  trois  auteurs  précités,  en  ce  qui 
concerne  la  proscription  de  bâtiments  propulsés  par  des  roues  à  aubes 
quels  que  soient  leur  position  ou  leur  système.  Toutefois,  il  faut  recon- 
naître que  ce  mode  de  propulsion  pourrait  être  amélioré  par  un  tracé 
judicieux  des  formes  des  bâtiments. 

Tout  le  monde  est  également  d'accord  sur  la  nécessité  d'une  étude  de 
l'influence  du  faible  tirant  d'eau  sur  la  résistance  de  la  carène  indépen- 
damment du  système  de  propulseur. 

Mais  si  nous  abordons  Texamen  de  propulseurs  hélicoïdaux,  seuls 
examinés  en  seconde  ligne  dans  les  rapports  dont  il  a  été  fait  mention, 
les  travaux  de  MM.  Van  Bosse  et  Wahl,  d'une  pari,  celui  de  M.  Suppan, 


59G  2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

d'autre  part,  traitent  la  question  et  en  offrent  une  solution  de  manières 
toutes  différentes. 

Les  deux  premiers  auteurs  donnent  des  renseignements  détaillés  sur 
les  hélices  ordinaires  sous  voûtes,  dont  l'emploi  est  en  faveur  en  France 
et  en  Angleterre;  M.  le  capitaine  Suppan  exquisse,  malheureusement 
d'une  plume  trop  légère  et  trop  brève,  le  principe  et  l'adaptation  aux 
navires  à  faible  tirant  d'eau  de  roues  hélicoîdes,  c'est-à-dire  de  roues 
placées  à  l'arrière  des  navires,  dans  un  pfan  transversal,  et  dont  les  pales 
représentent  des  éléments  d'ailes  d'hélices  ou,  pour  parler  plus  exacte- 
ment, des  éléments  de  surface  hélicoïdales. 

Les  membres  du  Congrès  voudront  bien  trouver  dans  les  rapports  en 
question  les  considérations  très  intéressantes  que  leurs  auteurs  ont 
développées  sur  l'exploitation  des  navires  à  faible  tirant  d'eau  et  sur  les 
conditions  spéciales  de  leur  montage  à  pied-d'œuvre,  conditions  éminem- 
ment variables  avec  le  pays  d'exploitation  et  les  moyens  de  transport  dont 
on  dispose. 

Qu*il  nous  suffise  ici  d'attirer  l'attention  sur  l'importance  que  M.  Sup- 
pan attache,  à  juste  titre,  à  la  nature  de  la  surface  immergée  et  aux  appa- 
reils à  gouverner  des  chalands  remorqués  en  eau  peu  profonde  :  il  y  a  là 
une  étude  rapide,  mais  complète  en  sa  concision,  et  je  m'en  voudrais  de 
l'altérer  en  quoique  ce  fût  dans  un  résumé  qui  n'a  d'autre  but  que  de 
signaler  les  points  qui  ont  paru  plus  particulièrement  dignes  d'attention. 
La  discussion  des  trois  mémoires  présentés  a  donné  lieu  à  des  communi- 
cations intéressantes. 

Permettez-moi  de  citer  celle  de  M.  de  Bovet,  relative  à  un  propulseur 
dérivé  de  la  turbine  et  imaginé  par  M.  Zeuner.  Une  proposition  ferme  de 
M.  de  Bovet  à  ce  sujet  a  été  admise  sans  aucune  objection.  Nous  la  formu- 
lons à  la  fin  de  ce  rapport. 

M.  Schaller,  président  de  la  Chambre  de  commerce  de  Strasbourg,  a 
aussi  entretenu  la  deuxième  Section  d'un  appareil  nouveau  de  M.  Kretz, 
destiné  à  frayer  au  bateau  qui  s'en  sert  un  passage  sur  les  bas-fonds  du 
fleuve  qu'il  doit  parcourir.  M.  Schaller  a  d'ailleurs  annoncé  que  M.  Kreti 
se  tenait  à  la  disposition  des  membres  du  Congrès  pour  tous  renseigne- 
ments et  M.  de  Timonoff  a  fait  observer  que  le  système  en  question  avait 
été,  de  la  part  d'un  comité  technique  de  Saint-Pétesbourg,  l'objet  d'un 
rapport  favorable  concluant  à  des  expériences  méthodiques. 

La  deuxième  Section  s'est  aussi  préoccupée  de  la  solution  possible  sur 
les  vapeurs  à  faible  tirant  d'eau  qui  résulterait  :  1**  de  l'emploi  de  moteurs 
à  allure  rapide,  tels  que  les  turbines  à  vapeur  ;  2^  de  l'emploi  d'hélices 
mulliples  attelées  sur  un  même  arbre,  soit  à  une  des  extrémités  du  bâti- 
ment, soit  aux  deux  extrémités,  comme  sur  certains  types  exploités  en 
Amérique.  Dans  les  deux  cas,  en  effet,  il  en  résulte  pour  le  propulseur 
une  réduction  d'encombrement  qui  concorde  avec  celle  du  tirant  d'eau. 

En  fin  de  discussion  la  deuxième  Section  a  retenu  les  vœux  suivants  : 


2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  597 

«  Etudier  : 

«  1**  Le  rendement  comparé  des  différents  types  de  bâtiments  de  rivière, 
de  tirants  d'eau  inférieurs  à  75  centimètres;  —  choix  des  formes  de 
l'arrière  pour  les  navires  à  roues;  —  forme  des  voûtes  pour  les  navires  à 
hélices  ;  —  dimensions  et  tracés  à  adopter  pour  les  propulseurs  ; 

«  2""  La  diminution  de  vitesse  et  d'utilisation  due  à  la  réduction  des 
hauteurs  d'eau  sous  quille,  pour  les  mêmes  navires,  par  rapport  aux 
résultats  obtenus  en  eau  profonde; 

«  3**  L'adoption  sur  les  bâtiments  à  faible  tirant  d'eau  mu  par  des  héli- 
ces, de  moteurs  à  allure  rapide  tels  que  les  turbines  à  vapeur  système 
Parson's,  Râteau,  etc.; 

«  4**  L'influence  sur  la  propulsion  ou  le  remorquage,  de  l'emploi  d'hé- 
lices multiples  montées  sur  le  même  arbre,  au  lieu  de  celui  d'une  hélice 
unique  par  arbre,  d'un  diamètre  plus  grand  et  d'allure  plus  lente. 

«  5**  La  deuxième  Section  exprime  le  vœu  qu'il  soit  apporté  au  prochain 
Congrès  des  renseignements  aussi  complets  que  possible  sur  les  essais 
déjà  faits  en  vue  d'utiliser  sur  les  rivières  à  faible  tirant  d'eau  des 
appareils  propulseurs  dérivés  de  la  turbine  ou  du  genre  des  roues  héli- 
coîdes.  » 

M.  LE  Président.  —  Lecture  va  être  donnée  de  la  traduction  de  ces  vœux 
en  allemand  et  en  anglais. 

M.  Pontzen  donne  successivement  lecture  des  traductions  ci-dessous  : 

Es  sei  zu  studiren  : 

1.  Die  Ausnûtzung  der  verschiedenen  Fluss-Fahrzeuge  von  geringerem 
Tiefgange  als  75  Centimeter.  —  Wahl  der  Heck-Form  der  Radschiffe.  — 
Form  des  Schrauben-TunnePs  bei  SchraubenschifTen.  —  Abmessungen 
undForm  der  Treib-Apparate  (Propulsion). 

2.  Die  Gcschwindigkeits-Abnahmc  und  Verringerung  der  Ausnûtzung 
welche  fur  dieselben  Fahrzeuge  durch  verringerte  Wassertiefe  unter  dem 
Schiflsboden,  im  Vergleiche  mit  grosser  Wassertiefe  eintritt. 

3.  Die  Einfùhrung  auf  Schrauben-Fahrzeugen  geringen  Tiefganges,  von 
Motoren  hoher  Geschwindigkeit;  wie  zum  Beispiel  Dampf-Turbinen  System 
Parson,  Râteau,  u.  s,  w. 

4.  Der  Einfluss  auf  die  Propulsion  oder  den  Zug,  welchen  die  Yei*wcn 
dung  von  mehreren  auf  derselben  Axe  befesiigten  Schrauben  statt  einer 
einzigen  grôsseren  aber  langsameren  Schraube  per  Axe  ausùbt. 

5.  Die  II.  Section  spricht  den  Wunsch  aus  dassindem  nâchsten  Congress 
môglichst  vollstândige  Mittheilungen  ûber  die  bereits  auf  Flûssen  von 
geringer  Tiefe  gemachte  Versuche  der  Benûtzung  von  Treibapparaten 
(Propulsion),  welche  Turbinenartige  oder  Schraubenartige  Ràder  sind 
vorgebracht  werden  môgen. 

It  bas  been  decided  to  study  the  foUowing  questions  : 

l""  The  utilisation  of  the  varions  river  beats  of  less  Ihen  75  centimeters 


598  2*  SÉANCE  PLËNIÈRE. 

draught;  the  shape  ot  Ihe  stern  of  wheel  boats;  the  form  of  Ihe  screw- 
envelope  in  screw  sleamers;  the  size  and  design  of  the  propellcrs. 

S""  The  diminution  of  speed  and  reduced  effect  which  resuit  from  shallow 
watcr  depth  under  the  bottom  of  the  boat,  in  comparison  with  those 
obtained  in  deep  water. 

S""  The  introduction  on  screw  sleamers  of  shallow  draught,  of  high  speed 
motors,  such  as  :  stcam  turbines  Parsons,  Râteau,  etc. 

4""  The  influence  on  the  propulsion  or  on  the  hauling  power,  of  several 
screws  on  the  same  shaft  instead  of  a  single  larger  and  slower  screw  on 
each  shaft. 

5*  The  second  section  expresses  the  wish  that  in  the  next  congi*ess 
may  be  furnished  as  complète  informations  as  possible  on  the  trials 
made  on  shallow  rivers  with  propellers  of  the  kind  similar  to  turbines 
or  hélicoïdal  wheels. 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  vœux  dont  il  vient  d'être  donné 
lecture  en  allemand,  puis  en  anglais  : 

Ces  vœux  sont  adoptés. 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  M.  Petithomme  de  son  rapport. 

La  parole  est  à  M.  Pigache  pour  la  lecture  de  son  rapport  sur  la 
4®  question. 

RAPPORT  DE  M.  PIGACHE 

SUR  LÀ  QUATRIÈME  QUESTION 

Les  rapports  produits  sur  la  4**  question  :  Progrès  des  applications  de  la 
mécanique  à  f  exploitation  des  voies  navigables  ;  monopole  de  traction, 
ont  été,  pour  la  discussion  en  Section,  subdivisés  en  trois  groupes  : 

Le  premier  groupe  comprend  les  rapports  présentés  parMM.  Engels,  Rota, 
Thiele  et  Hoszpotzky.  Ces  rapports  sont  relatifs  à  des  expériences  sur  les 
efforts  nécessaires  à  la  traction  des  bateaux.  MM.  Engels  et  Rota  opèrent 
sur  des  modèles.  M.  Thiele  et  Hoszpotzky  donnent  les  résultats  d'essais  faits 
sur  le  canal  de  Dortmund  à  TEms  et  sur  le  Danube  aux  Portes  de  Fer. 

Ces  expériences  sont  des  plus  intéressantes  et  la  question  est  loin  d'être 
épuisée,  d'autant  qu'il  n'y  a  pas  toujours  accord  entre  les  expérimentateurs. 
M.  l'Inspecteur  Général  de  Mas  a  signalé  le  grand  intérêt  qu'il  y  aurait  à 
éclaircir  la  question  spéciale  de  la  forme  des  sections  ;  la  deuxième  Section 
a  été  d'avis  de  continuer  ces  expériences  et  a  approuvé  la  proposition  sui- 
vante, présentée  par  MM.  Engels,  de  Mas  et  Sympher. 

«  La  deuxième  Section  propose  au  Congrès  la  résolution  suivante  : 

«  Les  résultats  des  recherches  faites  depuis  le  Congrès  de  Bruxelles,  en 

vue  de  déterminer  la  résistance  des  bateaux  à  la  traction,  justifie  pleine- 

meul   la  résolution  adoptée  par  ce  dernier  Congrès,  à  savoir  qu'il  est 

nécessaire  de  poursuivre  les  recherches  et  de  les  mener  parallèlement  avec 


.2-  SÉANCE  PLÉNÏÈRE.  599 

des  bateaux  en  vraie  grandeur  et  avec  des  modèles,  les  premières  pouvant 
seules  donner  des  valeurs  absolues  exactes,  les  secondes  permettant 
d'effectuer  rapidement  et  à  moins  de  frais  la  comparaison  entre  les  diffé- 
rents types  d'embarcation  ou  les  différents  profils  des  canaux.  * 

Le  2**  groupe  comprend  les  rapports  de  MM.  Egan  et  Lombard-Gérin. 
Ces  rapports  sont  relatifs  à  des  procédés  de  remorquage  et  de  touage 
employés  dans  des  conditions  spéciales  sur  le  Danube  et  le  Rhône. 

La  deuxième  Section  a  remercié  les  auteurs  de  leurs  intéressantes  com- 
munications, mais  n'a  pas  de  résolution  à  présenter  au  Congrès  sur  ces 
cas  particuliers. 

Le  3*  groupe  comprend  les  rapports  de  MM.  Kôttgen,  La  Rivière  et  Bour- 
guin,  auxquels  se  sont  ajoutés  ceux  de  MM.  Gérard  etRudolph. 

Tous  ces  rapports  sont  relatifs  à  la  question  tout  à  fait  à  l'ordre  du  jour, 
du  remplacement  de  la  traction  animale  par  la  traction  mécanique  sur  les 
voies  arlificielles,  les  canaux.  Depuis  le  dernier  congrès,  c'est  à  l'électri- 
cité que  paraissent  s'être  adressés,  pour  résoudre  le  problème,  les  nombreux 
inventeurs  qui  se  sont  livrés  à  ces  recherches.  Un  assez  grand  nombre  de 
systèmes  ont  été  présentés  :  les  uns  commencent  à  être  appliqués,  les 
autres  ne  sont  encore  que  dans  la  période  d  essais,  ou  même  de  projet. 
Tous  ces  systèmes  sont  intéressants,  d'autant  que  l'exploitation  des  canaux 
présente  une  série  de  cas  spéciaux  qui  rend  difficile  l'application  d'une 
solution  unique  ;  la  deuxième  Section  a  été  d'avis  qu'il  y  avait  lieu  de  con- 
tinuer les  recherches  en  cours,  qui  ont  déjà  donné  des  résultats  appré- 
ciables, et  elle  a  approuvé  la  résolution  suivante,  que  nous  avons  l'honneur 
de  soumettre  au  Congrès. 

«  La  deuxième  Section  présente  au  Congrès  la  résolution  suivante  : 

«  Considérant  qu'il  est  d'intérêt  général  de  perfectionner  les  moyens 
d'exploitation  des  canaux  et  tout  particulièrement  le  développement  des 
procédés  mécaniques  de  traction  ; 

«  Considérant  que  les  diverses  applications  de  traction  électrique  réa- 
lisées en  France,  en  Belgique  et  en  Allemagne,  permettent  d'espérer  des 
résultats  efficaces  et  cela  indépendamment  des  avantages  d'ordre  général 
qui  pourront  résulter  du  développement  des  distributions  d'électricité  ; 

«  Le  Congrès  exprime  le  vœu  que  des  exploitations  de  traction  électrique 
sur  des  sections  de  canaux  assez  longues  pour  fournir  des  résultats  con- 
cluants aux  points  de  vue  technique  et  économique,  soient  largement 
encouragées  et  facilitées  par  les  administrations  publiques  des  divers 
pays.  » 

La  question  des  monopoles  de  traction  n'a  été  traitée  que  dans  le  rap- 
port de  MM.  La  Rivière  et  Bourguin. 

Bien  qu'elle  y  soit  étudiée  avec  un  soin  tout  particulier,  il  n'a  pas  paru 
à  la  deuxième  Section  qu'un  rapport  unique  fût  suffisant  pour  examiner. 


600  2*  SÉANCE  PLËfOËRË. 

comme,  elle  le  mérite,  une  question  aussi  importante  et  si  discutée  par  la 
batellerie. 

Dans  ces  conditions,  la  deuxième  Section  a  émis  l'avis  que  cette  question 
devait  être  complètement  réservée,  pour  èire  soumise  aux  délibérations  du 
prochain  Congrès»  et  qu'il  y  avait  lieu  de  la  recommander  à  l'attention  de 
la  future  Commission  permanente. 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  M.  Pigache  et  je  donne  la  parole  à 
M.  Pontzen  qui  veut  bien  se  charger  de  nous  traduire  les  conclusions  du 
rapport  en  allemand  et  en  anglais. 

M.  Pontzen  donne  lecture  des  traductions  ci-dessous  de  la  première  et 
de  la  seconde  résolution  proposées. 

V  BESGHLUSS. 

Die  zweite  Section  empfiehit  dem  Congresse  folgenden  Beschluss. 

Die  Ergebnisse  der  seit  dem  Brûsseler  Congresse  gemachten  Yersuche 
zur  Bestimmung  des  Schifiswiederstandes  rechtfertigen  in  vollem  Umfangc 
den  durch  diesen  Congresse  gefassten  Beschluss,  dass  es  nothi^endig  ist, 
die  Yersuche  gleichmàssig  mit  Schiffen  natûrlicher  Grosse  und  mit  Modellen 
fortzusetzen,  da  die  ersteren  allein  genaue  absolute  Werthe  geben  kônnen, 
wàhrend  die  letzteren  gestatten,  schnell  und  mit  geringen  Kosten  Ver- 
gleiche  zwischen  den  verschiedenen  SchifTsformen  und  Kanalquerschnitten 
durch  zu  fûhren. 

1'*  RÉSOLUTION. 

The  second  Section  proposes  to  the  Congress  the  foUowing  resolution  : 
The  results  of  the  studies  and  experiments,  made  since  the  congress  of 
Brussels,  for  the  détermination  of  the  traction  résistance  of  boats,  fuUy 
justify  the  resolution  adopted  by  the  last  congress  viz  :  that  it  is  necessary 
to  pursue  the  investigations  and  experiments  as  wcU  with  boats  as  with 
models;  the  former  alone  can  give  absolute  and  exact  figures,  the  latter 
giving  the  possibility  to  establish  quickly  and  cheaply  the  comparrison 
of  the  différent  types  of  boats  and  of  the  diflerent  sections  of  canals. 

2^^  BESCHLUSS. 

Die  zweite  Section  schlàgt  dem  Congress  folgenden  Beschluss  vor. 

In  Anbelracht,  dass  es  im  allgemeinen  Interesse  liegt,  die  Belriebsein- 
richtungen  der  Eanâle  und  zwar  besonders  den  mechanischen  SchifTszug 
zu  verbessern,  inAnbetracht  ferner,  dass  die  verschiedenen,  in  Frankreich, 
Belgien  und  Deutschland  ausgefùhrten  Anlagen  mit  electrischen  Zugein- 
richlungen  gùnstige  Ergebnisse  erhoffen  lassen  —  und  zwar  unabhângig 
von  den  allgemeinen  Vortheilen,  welche  die  Verbreitung  der  Electricitât 
gewàhren  kann,  —  drùckt  der  Congress  den  Wunsch  ans,  dass  die  Yer- 


.  2*  SÉANCE  PLËNIÈRE.  601 

wendung  des  eleclrischen  Schiffszugs  auf  làngeren  Canalstrecken  in  umfang- 
reichem  Maasse  von  den  Regierungen  angeregt  und  unterstûtzl  werde,  um 
endgultîge  Ergcbnisse  in  technischer  und  wirthschaftiicher  Beziehung  zu 
erzielen. 

2*   RÉSOLUTION. 

The  second  Section  of  the  Congress  : 

Considering  that  it  is  of  gênerai  interest  to  improve  the  means  of  work- 
ing  canals  and  especially  the  development  of  mecanical  traction. 

Considering  that  the  différent  applications  of  electrical  traction, 
realized  in  France,  Belgium  and  Germany  justify  the  hope  that  prac- 
tical  results  will  be  reached  and  this  independantly  of  the  gênerai  advan- 
tages  that  may  resuit  from  the  development  of  distribution  of  Electrical 
Energy. 

The  Congress  expresses  the  vvish  :  that  the  working  of  electrical  traction 
on  parts  of  canals  sufBciently  long  to  give  technical  as  well  as  commer- 
cial conclusivc  results  should  be  fully  encouraged  and  facilitated  by  the 
public  powers  of  the  différent  countries. 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  projets  de  résolution  qui  se  rap- 
portent à  la  4^  question  du  programme. 

Ces  résolutions  sont  adoptées. 

Je  donne  maintenant  la  parole  à  M.  Schromm,  rapporteur  pour  la  cin- 
quième question. 

RAPPORT  DE  M.  SCHROMM 

SUR   LA   CINQUIÈME   QUESTION 

Messieurs, 

J'ai  l'honneur  de  vous  soumettre  au  nom  de  votre  deuxième  Section,  la 
proposition  suivante  : 

«  La  deuxième  Section  émet  le  vœu  que  la  question  :  Institutions  de  pré- 
voyance, de  protection  et  d*enseignement  professionnel  de  la  batellerie 
soit  maintenue  au  programme  du  prochain  Congrès  et  que  dans  les  divers 
pays,  on  continue  à  étudier  cette  question  si  importante  au  point  de  vue 
social.  » 

La  deuxième  Section  a  en  outre  adopté,  sur  la  proposition  de  M.  Wittich, 
à  titre  d'amendement  à  la  résolution  précédente,  et  vous  soumet,  la  propo- 
sition ci-après  : 

«  n  est  très  désirable  et  nécessaire  que  les  Congrès  internationaux  de 
navigation  s'occupent  à  l'avenir  davantage  des  questions  économiques  et 
commerciales,  qui  sont  de  haute  importance.  A  cette  fin,  la  Commission 
permanente,  en  formation,  devrait  être  priée  de  porter  les  questions  éco- 


602  2-  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

nomiqucs  et  commerciales  à  Tordre  du  jour  des  futurs  congrès  et  de 
prendre  soin  que  des  rapports  ayant  trait  à  ces  questions  leur  soient  pré- 
sentés, j» 

Je  donne  maintenant  les  traductions  allemande  et  anglaise  des  deux 
résolutions  dont  je  viens  de  donner  lecture  en  français. 

!*•   BESCHLUSS. 

Die  zweite  Section  spricht  den  Wunsch  aus,  dass  die  Fragc  der  c  Wohl- 
fahrtseinrichtungen,  der  Schutzvorrichtungen  und  beruflichcn  Unlerwei- 
sungen  fur  das  Schiffspersonale  »  in  das  Arbeitsprogramm  des  nâchsten 
Congresses  aufgenommen  werde  und  dass  in  den  verschiedenen  Lûndern 
ùber  dièse,  vom  socialen  Standpunkte  so  wichtigen  Fragen,  weitere  Studien 
angestellt  wcrden  môgen. 

1**   RÉSOLUTION. 

The  second  Section  proposes  that  the  question  of  c  Institutions  of  mutual 
aid,  of  protection  and  professional  instruction  of  the  river  and  canal 
boats  »,  be  put  on  the  programm  of  the  nextcongress  and  that  in  the  diffé- 
rent countries  it  bc  the  object  of  continued  studics  on  account  of  ils 
high  social  intcrest. 

2^**   BESCHLUSS. 

Beschluss  eingebracht  durch  Herrn  Geheimrath  Wittich,  1.  Vorsitzendcr 
des  Ceniralvercines  fiir  die  Hebung  der  Canal-  und  FlussschiffTahrt  in  Berlin. 

ff  Es  ist  dringend  wùnschenswcrlh  und  erforderlich,  dass  auf  den  inter- 
nationalen  Schifffahrts-Congressen  wieder  mehr  als  bisher  neben  dentech- 
nischen  die  wirthschaftlichen  Fragen,  die  von  hoher  Bedeutung  sind,  in 
Yortrâgen  zur  Geltung  komraen.  Zu  diesem  Zwecke  wird  die  zu  bildende 
permanente  internationale  Commission  zu  ersuchen  sein,  bis  Aufstellung 
der  Tagesordnung  fur  kûnflige  Congresse  die  v«rirthschaftlichen  Fragen  zu 
bcrùcksichtigen  und  fur  cnlsprechende  Rcferate  Sorge  zu  ti*agen.  » 

2**   RÉSOLUTION. 

«  It  is  very  désirable  and  necessary  that  the  international  Congresses  ot 
Navigation  dévote  in  the  future  more  attention  to  the  economical  and 
commercial  questions,  which  are  of  high  importance.  —  In  view  of  it  the 
permanent  Commission  which  is  in  formation  should  be  asked  to  put 
those  question  on  the  programme  of  the  future  Congresses  and  to  bave 
care  that  reports  on  thèse  questions  may  be  prepared.  » 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  propositions  dont  M.  Schromm 
vient  de  nous  donner  lecture. 

Les  propositions  sont  adoptées. 


2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  605 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  M.  Schromm  de  son  rapport. 

Passons  maintenant  aux  Sections  de  navigation  maritime.  Je  donne  la 
parole  à  M.  Ribiëre  pour  la  lecture  de  son  rapport  sur  la  6*  question  du 
programme. 

RAPPORT  DE  M.  RIBIÈRE 

SUR   LA   SIXIÈME   QUESTION 

Introduction. 

Trois  rapports  ont  été  présentés  sur  la  6*  question  (Progrès  les  plus 
récents  de  Véclairage  et  du  balisage  des  côtes),  par  MM.  Kôrle  et  Tinihlscn, 
M.  le  capitaine  (aujourd'hui  major)  John  Millis  et  M.Ribière.  En  outre,  une 
communication  a  été  faite  en  section  par  M.  Kenward. 

Rapport  de  MM.  Kôrte  et  Trublsen.  —  MM.  Kôrte  et  Truhlsen  décri- 
vent trois  éclairages  très  importants  qui  concernent  les  estuaires  exté- 
rieurs du  Weser,  de  l'Ems  et  du  Flensbourg  et  qui  sont  principalement 
caractérisés  par  l'emploi  de  secteurs  du  système  Otter,  ou  d'alignements, 
avec  marques  de  travers.  Dans  le  premier  se  trouvent  deux  feux  électri- 
ques de  direction  à  Wangeroog  et  Rothersand,  ce  dernier  étant  ali- 
menté par  le  courant  produit  à  Wangeroog  et  convenablement  transformé 
pour  le  transport.  Dans  le  second  se  trouvent  deux  feux  électriques  de 
direction  à  Borkum  et  Gampen,  ce  dernier  comprenant  deux  optiques  de 
feu  fixe  de  0  m.  50  de  distance  focale  superposées  avec  un  appareil 
concentrateur.  Dans  le  troisième,  on  a  réalisé  Téclairage  au  moyen 
de  sources  à  l'huile  minérale  et  par  les  moyens  les  plus  simples.  Cette 
description  est  suivie  de  considérations  sur  le  mode  d'établissement  des 
feux  d'alignement,  dont  on  a  reconnu  la  possibilité  de  faire  descendre 
l'angle  de  vision  jusqu'à  i^  et  sur  la  précision  des  secteurs  Otter. 

MM.  Kôrle  et  Truhlsen  font  ensuite  connaître  les  dispositions  des  feux- 
éclairs  projetés  pour  Héligoland  et  Arkona.  Le  feu  d'Héligoland  doit  être 
électrique  et  alimenté  par  une  usine  existante  à  courant  continu.  L'appa- 
reil projeté  se  compose  de  trois  réflecteurs  paraboliques  équidistants  de 
0  m.  25  de  distance  focale  montés  sur  un  flotteur  à  mercure  et  tournant 
en  15  secondes,  de  façon  à  donner  un  éclat  de  5  en  5  secondes.  Un  tableau 
constitué  avec  les  données  photométriques  de  la  maison  Schuekert  indique 
le  rendement  présumé  de  l'appareil,  qu'on  estime  devoir  être  équivalent 
à  celui  du  phare  français  d'Echmùhl.  11  n'y  a  pas  encore  de  décision  défini- 
tive pour  Arkona. 

Le  rapport  se  termine  par  la  description  de  l'éclairage  électrique  du 
canal  de  l'Empereur-Guillaume,  par  des  renseignements  sur  l'emploi  de 
divers  systèmes  de  feux  permanents  et  sur  des  essais  d'éclairage  à  l'acéty- 
lène, soit  en  flamme  directe,  soit  par  incandescence. 


604  2*  SÉANCE  PLËNIÉRE. 

Rapport  de  M.  le  Major  John  Millis.  —  M.  John  Millîs  décrit   l'or-, 
ganisation  géographique    de   l'éclairage  des  États-Unis,  les  principaux 
ouvrages  et  établissements,  leur  mode  d'cxéculion  et  particulièrement  les 
détails  concernant  rétablissement  d'un  phare  avec  signal  de  brume  des- 
tiné au  Diamonds  Schoals. 

En  ce  qui  concerne  les  appareils,  il  fait  coimaitre  que  les  deux  feux 
jumeaux  de  Navesink  ont  été  remplacés  par  un  feu-éclair  électrique  à  éclats 
de  5  en  5  secondes.  Il  n'y  a  point  de  projet  d'autres  feux  électriques.  On 
emploie  dans  les  feux  tournants  le  flotleur  à  mercure  et  aussi  le  système 
de  roulement  sur  billes.  On  introduit  les  feux  à  éclats  en  succession 
rapide.  Cependant,  quelques  objections  ont  été  faites  à  certains  feux- 
éclairs.  On  a  ralenti  la  rotation  de  deux  feux  de  cette  nature  ;  un  troisième 
a  donné  lieu  à  des  avis  partagés  ;  il  n'y  a  pas  eu  de  réclamation  au  sujet 
du  feu  électrique  de  Navesink. 

La  sirène  5  vapeur  reste  le  signal  sonore  principal.  On  emploie  aussi 
des  sifflets  à  vapeur,  dans  certaines  stations  des  sifflets  ou  sirènes  à  air 
comprimé  avec  moteurs  à  pétrole  el  parfois  aussi  des  sirènes  à  grand  débit 
d'air  à  basse  pression.  On  essaie  l'emploi  d'un  pavillon  tournant  destiné  à 
donner  des  caractères  dislinctifs. 

Enfin,  les  derniers  feux  flottants  ont  été  constitués  par  de  grands 
bateaux  en  acier  avec  lampes  électriques  à  incandescence,  sifflet  à  vapeur 
et  machine  de  350  chevaux  permettant  la  marche  en  cas  de  déra- 
dage. 

Rapport  de  M.  Ribière.  —  M.  Ribière  énumère  les  améliorations 
récentes  du  service  des  phares  français  : 

Diminution  de  la  période  des  feux  à  éclats  simples  ou  groupés  ; 

Augmentation  de  la  puissance  par  le  système  des  feux-éclairs  ; 

Emploi  de  sources  nouvelles  :  incandescence  parle  gaz  d'huile  et  la 
vapeur  de  pétrole  ; 

Nouvelles  machines  pour  phares  électriques  ; 

Précision  introduite  dans  la  construction  des  optiques  par  l'emploi  de 
nouvelles  méthodes  de  vérification  et  de  contrôle; 

Principaux  types  d'appareils  réalisés;  feux  permanents  fixes  ou  à 
éclats  ; 

Bouées  lumineuses  à  grand  tirant  d'eau  avec  feu  à  8  mètres  au-dessus 
de  l'eau  ; 

Feu  flottant  à  optique  pendulaire  insensible  au  roulis  et  brûleur  à 
incandescence. 

Communication  de  M.  Kenward.  —  M.  Ken^ard,  après  avoir  rappelé 
les  travaux  des  ingénieurs  anglais,  dit  qu'en  Grande-Bretagne  les  éclats 
de  1/10  de  seconde  à  intervalles  de  5  secondes  ne  sont  pas  acceptés  par 
toutes  les  opinions  et  que  certains  préfèrent  les  éclats  de  1  seconde  à 
intervalles  de  15  ou  20  secondes,  avec  des  puissances  telles  que  20,000 


^  SÉANCE  PLÊNIÈRE.  605 

becs  Carcel;  bien  des  autorités  anglaises  croient  à  l'importance  du  volume 
contre  Tintensité  et  du  caractère  contre  la  vitesse. 

Discussion.  —  Une  discussion  unique  est  ouverte  sur  les  divers  points 
traités  dans  les  rapports  qui  précèdent.  Nous  ne  pouvons  que  citer  som- 
mairement les  principales  remarques  faites  par  les  opinants  : 

Feux-éclairs  électriques.  Les  comparaisons  entre  les  appareils  lenticu- 
laires ou  à  projecteurs  doivent  être  subordonnées  à  des  expériences  directes 
faites  sur  les  projecteurs  pour  mesurer  à  grande  distance  l'intensité  et  la 
divergence  de  la  tache  centrale. 

Feux-éclairs  en  général.  Les  objections  faites  à  ces  feux  par  certains 
marins  sont  restées  vagues.  Au  contraire,  la  grande  majorité  d'entre  eux, 
notamment  les  plus  autorisés,  leur  a  eflectivement  reconnu  les  avantages 
suivants  :  diminution  de  la  période  anxieuse  de  recherches  du  premier  feu 
d'atterrissage  par  Taugmentalion  delà  portée;  reconnaissance  très  rapide; 
conservation  par  Tœil  du  gisement  du  feu  à  la  condition  de  ne  pas  dépasser 
une  certaine  durée  pour,  l'intervalle  entre  les  éclats.  Ce  dernier  avantage 
est  particulièrement  sensible  dans  les  feux  à  éclats  groupés.  Il  exige  dans 
les  feux  à  éclats  réguliers  que  l'intervalle  ne  dépasse  pas  5  secondes. 

Éclairage  par  incandescence.  L'éclat  moyen  par  centimètre  carré  de 
manchon  a  atteint,  avec  le  gaz  d'huile,  2  becs  Carcel,  avec  la  vapeur  de 
pétrole,  2,5  becs  Carcel.  On  vient  d'expérimenter  en  France  des  brûleurs 
à  acétylène  dans  lesquels  cet  éclat  moyen  a  atteint  4,4  becs  Carcel.  On  peut 
donc  prévoir  que  l'emploi  de  ce  gaz  permettra  de  réaliser  un  important 
progrès  dans  l'éclairage  par  incandescence. 

Feux  permanents.  En  Allemagne,  on  a  constaté  que  les  feux  permanents 
du  système  français  s'éteignaient  lorsque  la  température  descendait  au- 
dessous  de  —  12*.  En  Suède,  le  même  fait  ne  s'est  pas  produit.  Il  parait 
facile  de  remédier  à  l'action  du  froid  en  augmentant  l'activité  de  la  com- 
bustion. Il  faut  d'ailleurs  remarquer  que,  dans  les  recherches  relatives 
aux  feux  permanents,  on  a  eu  surtout  à  lutter  contre  les  difficultés  des 
temps  très  chauds. 

Feux  d'alignement.  On  peut  adopter  4'  comme  angle  minimum  de  vision 
distincte  de  feux  d'alignement. 

La  sensibilité  transversale  ne  dépend  pas  autant  qu'on  l'a  cru  jusqu'ici 
de  la  grandeur  de  l'angle  des  feux  en  projection  verticale.  Elle  dépend  sur- 
tout de  leur  espacement,  qu'il  y  a  intérêt  à  prendre  aussi  grand  que 
possible. 

Signaux  sonores.  Les  expériences  faites  en  France  sur  les  sirènes  et  les 
trompettes  à  anche  ont  démontré  que  ce  dernier  instrument  n'était  pas 
susceptible  de  se  prêter  à  des  puissances  variées.  Quand,  pour  obtenir  de 
grands  débits  d'air,  on  emploie  des  anches  de  grandes  dimensions,  les 
différences  d'état  vibratoire  causées  soit  par  les  variations  de  nature  de 
l'acier,  soit  par  des  différences  de  serrage,  font  que  deux  instruments  sem- 


606  2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

blabics  ea  apparence  se  comportent  très  différemment.  La  trompette  à- 
anche  parait  devoir  rester  un  instrument  de  puissance  modérée. 

Construction  de  tours  sur  les  roches  ou  bancs  qui  ne  découvrent  pas.  Il 
parait  utile  de  signaler  les  essais  entrepris  sur  l'écueil  de  Rochebonne 
(France),  pour  fonder  un  ouvrage  à  8  mètres  sous  basse  mer  au  moyen  de 
ciment  Portland  coulé  pur  en  poudre  sous  Teau  par  masses  de  250  kilo- 
grammes dans  une  enceinte  fractionnée  en  toile  métallique.  Le  ciment 
ainsi  immergé  prend  toute  Feau  qui  lui  est  nécessaire  pour  former  un  bloc 
d'une  extrême  dui^eté. 

M.  le  Major  Millis  avait  proposé  un  vœu  favorable  à  rétablissement  d'une 
construction  métallique  dans  les  cas  analogues  à  celui  des  Diamonds 
Shoals.  La  Section  n'a  pu  y  donner  suite,  par  la  raison  qu^il  s'agissait 
d'une  question  de  détail  à  résoudre  d'après  les  circonstances  locales. 

M.  LE  Président.  —  Le  rapport  ne  contient  pas  de  proposition  à  mettre 
aux  voix.  Je  donne  donc,  après  avoir  remercié  M.  Rîbière,  la  parole 
à  M.  Christophe,  rapporteur  pour  la  7*"  question. 

RAPPORT  DE  M.  CHRISTOPHE 

SUR    \.k   SEPTIÈME   QUESTION 

Messieurs, 

La  7*"  question  du  programme  du  Congrès  est  libellée  comme  suit  : 

€  Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans  les  principaux  ports  littoraux 
ou  maritimes.  ]> 

En  posant  la  question  dans  ces  termes,  la  Commission  d*organisation 
demandait  avant  tout  une  description  des  travaux  des  ports.  EUe  voulait 
que  le  Congrès  eût  l'occasion  de  se  mctire  au  courant  des  derniers  progrès 
réalisés  ou  en  voie  de  réalisation  en  cette  matière.  Disons-le  de  suite,  ce 
but  a  été  atteint.  Dix  rapports,  émanant  de  sept  nationalités  différentes, 
nous  ont  apporté  sur  les  travaux  exécutés  dans  la  plupart  des  ports  euro- 
péens, les  renseignements  les  plus  intéressants  et  les  plus  complets. 

Le  sujet,  à  vrai  dire,  était  vaste.  Il  comprenait  à  la  fois  tous  les  ouvrages 
qui,  à  un  titre  quelconque,  coopèrent  à  la  prospérité  d'un  port  maritime. 
Mais  le  cadre  assez  restreint  dans  lequel  les  rapporteurs  avaient  à  se  ren- 
fermer ne  pouvait  permettre  beaucoup  de  développements  :  présentées  sous 
une  forme  déjà  très  concise,  de  semblables  descriptions  ne  sauraient  se 
résumer  davantage.  Il  nous  suffira  donc  de  mentionner  rapidement  les 
sujets  traités  par  les  auteurs. 

M.  Schultz  a  décrit  les  travaux  des  principaux  ports  de  mer  de  TAUc- 
magne.  M.  Lyster  s'est  occupé  du  port  de  Liverpool  et  M.  Vemon-Harcourt 
de  quelques-uns  des  autres  ports  et  rades  britanniques.  Des  deux  rapports 
présentés  pour  la  Belgique,  celui  de  MM.  Nyssens-Hart  etPiens  s'occupe  du 


2-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  607 

port  d'escale  de  Zeebrugge,  celui  de  M.  Van  der  SchueiX3n  du  poii  d'Ostende. 
En  Espagne,  les  ports  de  Barcelone  et  dcBilbao  ont  été  décrits  par  M.  Garcia 
Faria.  Les  ports  français  de  la  mer  du  Nord,  de  la  Manche  et  de  TOcéan 
font  l'objet  du  rapport  de  M.  Barbé;  ceux  de  la  Méditerranée,  du  rapport 
de  M.  le  baron  Qninette  de  Rochemont.  L'Italie  est  représentée  par  M.  Giac- 
cone,  qui  a  parlé  des  ports  de  Gènes,  Venise,  Livourne  et  Savone.  Enfin 
M.  Mendes  Guerreiro  a  donné  la  description  des  principaux  ports  du 
Portugal. 

Mais  l'intérêt  des  rapports  présentés  en  réponse  à  la  T"  question  ne 
se  borne  pas  à  une  simple  description  de  travaux  spéciaux.  Quelques- 
uns  des  auteurs  ont  été  plus  loin.  Ils  ont  compris  que  le  Congrès  leur 
saurait  gré  de  faire  connaître,  avant  toute  discussion,  leur  opinion  person- 
nelle sur  tel  ou  tel  dispositif,  tel  ou  tel  procédé  de  construction  des  ouvra- 
ges. Le  rapport  de  M.  Vernon-Harcourt  est,  à  cet  égard,  des  plus  intéres- 
sants. S'occupant  successivement  des  docks,  bassins,  entrées  et  écluses, 
des  travaux  exécutés  dans  les  chenaux  d'accès,  et  des  digues  des  ports,  il 
dégage  les  principes  qui  président  actuellement  aux  travaux  d'amélioration 
des  ports  britanniques  et  formule  des  conclusions  générales  sur  les  dispo- 
sitifs et  modes  d'exécution  à  adopter  dans  diverses  circonstances.  Le 
rapport  de  MM.  Nyssens-Hart  et  Piens,  consacré  pour  la  plus  grande  partie 
au  môle  du  port  de  Zeebrugge  donne  une  comparaison,  faite  à  un  point  de 
vue  plus  général,  des  divers  systèmes  de  construction  des  digues  d'abri 
des  ports. 

D'autres  rapporteurs,  sans  entrer  dans  une  discussion  d'ordre  technique, 
ont  cependant  donné,  sur  les  ouvrages  dont  ils  s'occupent,  des  détails  fort 
utiles  au  point  de  vue  d'applications  possibles  à  d'autres  circonstances. 
Nous  citerons  à  cet  égard  celui  de  M.  Van  der  Schueren  pour  ce  qui  con- 
cerne les  dragages  des  passes  dans  un  banc  de  sable,  le  dispositif  des 
écluses  de  chasse  et  les  procédés  de  fondation  des  murs  de  quai. 

MM.  Garcia  Faria  et  Mendes  Guerreiro  se  sont  occupés  des  modes  de 
construction  des  môles. 

Enfin,  MM.  Barbé  et  Quinelte  de  Rochemont  ont  donné  divers  détails  sur 
les  types  adoptés  en  France  pour  les  ouvrages  d'art  des  ports  tels  que 
digues,  jetées,  murs  de  quai,  ponts,  formes  de  radoub,  ainsi  que  sur  les 
procédés  de  dragage  et  de  déroctage. 

La  troisième  Section,  ainsi  mise  en  présence  de  documents  nombreux  et 
autorisés,  ne  manquait  pas  d'éléments  de  discussion.  Mais  une  description 
de  travaux  ne  peut  se  discuter,  si  Ton  s'en  tient  à  l'intérêt  local  des  ports 
dont  il  s'agit.  Il  convenait  donc,  s'écartant  du  côté  géographique  et  com- 
mercial que  présentait  la  question,  de  s'occuper  surtout  à  un  point  de  vue 
technique  et  général,  le  seul  qui  puisse  intéresser  ce  Congrès,  des  dispo- 
sitifs d'ouvage  et  des  modes  de  construction  considérés  en  vues  d'applica- 
tions futures.  C'est  dans  cet  ordre  d'idées  que  la  discussion  a  été  ouverte, 
et  elle  a  porté  successivement  sur  différents  points  que  nous  examinerons 


608  2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

séparément.  Nous  n'en  ferons  point  cependant  un  compte  rendu  complet 
et,  laissant  de  côté  les  renseignements  descriptifs  complémentaires  fournis 
par  les  auteurs  des  rapports,  nous  nous  bornerons  à  mentionner  les  ques- 
tions qui  ont  donné  lieu  à  des  chocs  d'idées  contraires. 

Trois  questions  surtout  ont  paru  intéresser  plus  particulièrement  les 
membres  de  la  Section. 

La  première  concerne  la  disposition  générale  des  ports  et  de  leurs 
entrées.  Cette  question,  qui  pouvait  donner  matière  à  beaucoup  de  déve- 
loppements, n'a  été  traitée,  en  fait,  qu'au  point  de  vue  suivant  :  faut-il  que 
le  chenal  d'accès  d'un  port  soit  ouvert  daus  la  direction  des  vents  domi- 
nants, ou,  au  contraire,  convient-il  que  le  port  soit  protégé  par  une  digue 
de  couverture  dans  cette  direction  ?  Cette  question  ainsi  posée  ne  pouvait 
comporter  de  solution  précise.  Dans  l'échange  de  vues  qui  s'est  produit  à 
cette  occasion  entre  MM.  Conrad,  Vernon-Harcourt,  Nyssens-Hart  et 
Bouillet,  les  dispositifs  d'Ymuiden,  de  Zeebrugge  et  deBizerte  ont  été  cités 
et  nous  les  rapportons  parce  qu'ils  personnifient  en  quelque  sorte  les 
différents  systèmes  d'avant-ports  qui  ont  été  mis  en  cause.  De  la  discus- 
sion, dans  laquelle  chacun  a  tenu  à  défendre  les  idées  qu'il  a  eu  l'occasion 
d'appliquer,  n'est  résulté  que  la  conclusion  suivante  :  c  le  dispositif  à 
adopter  pour  les  digues  d'un  avant-port  ne  peut  être  ramené  à  un  type 
d'application  générale;  les  circonstances  locales  interviennent  pour  fixer 
l'ingénieur  sur  le  choix  à  faire  dans  chaque  cas.  » 

La  2°  question,  traitée  avec  plus  d'ampleur,  peut-être  parce  qu'elle 
comportait  des  arguments  d'une  nature  plus  concrète,  concerne  les  dif- 
férents types  de  môles  ou  digues  d'abri  des  ports  considérés  au  point  de 
vue  du  profil  transversal  et  du  mode  de  construction.  La  disposition  nou- 
velle imaginée  par  M.  de  Churruca  et  appliquée  par  M.  Coiseau,  à  Bilbao 
puis  à  Zeebrugge,  a  été  discutée,  non  pas  dans  ces  cas  spéciaux  où  elle 
parait  généralement  bien  appropriée  aux  circonstances,  mais  en  vue  d'au- 
tres applications.  MM.  Coiseau  et  Nyssens-Hart  pensent  que  le  système 
employé  dans  ces  deux  ports  et  qui  va  prochainement  encore  être  appliqué 
à  Bizerte  est  recommandable  d'une  manière  générale,  parce  qu'il  ne  pré- 
sente pas  de  difficultés  particulières  d'exécution,  assure,  par  l'emploi  de 
gros  éléments,  une  grande  résistance  aux  assauts  de  la  mer  et  ne  coûte 
pas  plus  cher  que  n'importe  quel  autre  dispositif. 

La  discussion  à  laquelle  ont  pris  part  notamment  MM.  Yernon-Harcourt, 
Dyce-Cay,  de  Cordemoy,  Bernard  et  Bouffet,  n'a  pas  donné  de  conclusions 
aussi  précises.  Sans  doute,  il  est  toujours  utile,  a-t-on  dit,  que  les  blocs 
qui  composent  la  jetée  soient  aussi  gros  que  possible,  mais  les  circons- 
tances peuvent  être  telles  que  la  construction  des  caissons,  leur  mise  en 
place  ou  leur  remplissage  présente  des  difficultés  spéciales.  D'autre  part, 
a-t-on  objecté  encore,  le  sol  de  fondation  peut  être  constitué  de  sable 
n'offrant  pas  de  sécurité  suffisante  contre  les  affouillements  pour  que  l'on 
puisse  asseoir  directement  de  gros  blocs  et,  dans  ce  cas,  d'autres  dispo- 


2-  SÉANCE  PLÉNIÈRK.  609 

sitifs  offrant  plus  d'élasticité  contre  les  tassements,  peuvent  devoir  être 
préférés. 

En  résumé,  la  Section  s'est  trouvée  d'accord  pour  admettre  qu'ici  encore 
une  solution  générale  ne  peut  être  posée.  Les  circonstances  locales,  telles 
que  la  nature  du  fond,  la  profondeur  d'eau,  le  prix  des  matériaux,  sont 
là  pour  imposer  à  Tingénieur  des  conditions  qui  peuvent  faire  varier  de 
beaucoup  les  profils  et  les  modes  de  construction. 

La  troisième  des  questions  qui  ont  retenu  l'attention  de  la  Section 
concerne  la  comparaison  des  chasses  et  des  dragages  comme  système 
d'entretien  des  chenaux  et  des  avant-ports.  Cette  question,  assurément 
très  complexe,  se  trouvait  naturellement  soulevée  par  l'application  nou- 
velle qui  va  être  faite  du  système  des  chasses  au  port  d'Ostende.  MM.  Ver- 
non-llarcourt,  Bernard,  Troost,  Nyssens-Hart,  Van  der  Schueren,  Conrad 
et  Eyriaud-Desvergnes,  ont  apporté  dans  le  débat  des  opinions  assez  diffé- 
rentes. Selon  les  uns,  les  dragages  sont  un  moyen  non  seulement  efRcace 
et  économique,  mais  toujours  applicable  pour  le  maintien  des  profondeurs 
dans  les  chenaux  fréquentés  par  les  navires.  Selon  les  autres,  le  système 
de  chasses,  quoique  peu  employé  aujourd'hui,  sauf  dans  les  ports  de  faible 
profondeur,  constitue  cependant,  dans  certaines  circonstances,  une  solu- 
tion précieuse,  môme  si  elle  est  incomplète,  de  l'entretien  soit  d'une  fosse 
au  pied  d'un  mur  de  quai  à  marée,  soit  même  d'un  chenal  dans  toute  sa 
longueur.  Ces  débals  n'ont  pu  qu'augmenter  l'intérêt  qui  s'attache  à  l'ex- 
périence à  laquelle  le  système  des  chasses  va  être  soumis  au  port 
d'Ostende,  et  la  Section  a  été  unanime  à  exprimer  le  désir  d'en  voir 
relater  les  résultats  à  un  prochain  Congrès.  Telle  a  été  la  conclusion 
relative  à  la  question  des  chasses. 

Le  programme  des  travaux  étant  ainsi  épuisé,  deux  communications  ont 
pu  être  entendues  par  la  Section. 

M.  Bâtes  l'a  entretenue  de  son  système  de  dragues  qu'il  avait  déjà  pré- 
senté au  dernier  congrès  tenu  à  Bruxelles. 

Enfin,  M.  de  Quevedo  a  appelé  l'attention  des  ingénieurs  sur  les  phéno- 
mènes de  tassements  que  l'on  a  observés  au  Mexique  dans  les  fondations 
d'ouvrages  établis  sur  des  roches  madréporiqnes. 

M.  LE  Président.  —  Je  remercie  M.  Christophe  de  son  rapport  et  je  donne 
la  parole  à  M.  Charguéraud,  rapporteur  général  pour  la  4*"  Section. 

RAPPORT  DE  M.  CHARGDÉRAUD 

SUR    LES    QUESTIONS    SOU^HSES   A   LA    QUATRIÈME   SECTION 

Le  programme  de  la  quatrième  Section,  dont  les  travaux  devaient  avoir 
pour  objet  l'exploitation  en  matière  de  navigation  maritime,  comportait 
deux  questions. 

L'une  était  ainsi  intitulée  : 

30 


610  2*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

€  Appropriation  des  ports  de  commerce  [aux  exigences  du  matériel 
naval.  (Dimensions  à  donner  aux  principaux  ouvrages  et  conditions  de 
navigabilité  à  réaliser.)  » 

Trois  rapports  ont  été  déposés  : 

Celui  de  M.  Franzius,  Oberbaudirektor  à  Brème,  donne  la  description 
des  ports  de  Brème  et  de  Bremerhaven;  on  y  relève  celle  indication  que 
les  longueurs  de  200  mètres  pour  les  navires  et  de  10  mètres  pour  leur 
tirant  d'eau  ne  tarderont  pas  à  être  dépassées. 

M.  Franzius  déclare  qu'on  ne  saurait  donc  être  trop  prévoyant  dans  le 
choix  des  dimensions  des  ouvrages  des  ports. 

Le  rapport  de  M.  Cortheil,  Ingénieur  à  New- York,  repose  sur  une  autre 
méthode;  c'est  un  véritable  rapport  fin  de  siècle,  car  il  constitue  l'horo- 
scope du  demi-siècle  prochain. 

Se  basant  sur  un  travail  de  statistique  très  complet  et  très  consciencieux, 
M.  Corthell  nous  fait  connaître  ce  que  seront  toutes  les  conditions  de  la 
navigation  maritime  en  1923  et  en  1948  :  longueur,  largeur,  tirant  d'eau 
des  navires,  leur  vilesse,  ainsi  que  le  poids  total  des  marchandises  trans- 
portées sur  mer  par  l'humanité  entière. 

Retenons  que  le  tirant  d'eau  moyen  sera  de  9  m.  40  en  1925  et  de 
10  mètres  en  1948,  et  que  les  vitesses  seront  respectivement  de  21  et  de 
24  nœuds. 

La  méthode  employée  pour  établir  ces  prédictions  ne  peut  être  rigou- 
reuse :  aussi  ne  pouvait-elle  manquer  de  soulever  les  objections  d'un  con- 
gressiste, dont  la  critique  spirituelle  n'a  jamais  fait  défaut  à  nos  réunions: 
je  veux  nommer  le  sympathique  M.  Fleury 

M.  Fleury  a  admiré  le  travail  de  M.  Corthell;  mais  il  n*a  pas  semblé 
convaincu  :  il  a  paru  craindre  que  l'auteur  n'ait  cédé  à  son  imagination  ; 
or,  l'imagination,  dit-il,  est  la  folle  du  logis,  et  M.  Corthell  pourrait  bien 
être  le  poète  de  la  navigation. 

Le  rapport  de  M.  l'Ingénieur  en  chef  Vétillart,  écrit  précisément  pour 
démontrer,  par  des  raisonnements  scientifiques,  que  l'imagination  des 
ingénieurs  reste  bien  souvent  au-dessous  des  nécessités,  vient  confirmer 
les  prédictions  de  M.  Corthell,  et  M.  Vétillart  est  prié  de  vouloir  bien  for- 
muler et  écrire  un  résumé  de  la  discussion,  aucune  conclusion  ferme  ne 
paraissant  nécessaire. 

Ce  résumé,  adopté  par  la  Section,  est  le  suivant  : 
«  L'accroissement  du  lonnage  des  navires  est  une  conséquence  forcée 
de  la  concurrence  commerciale,   en  raison  des  avantages  qui  en  ré- 
sultent au  double  point  de  vue  de  la  vitesse  et  de  l'économie  des  trans- 
ports. 

«  Les  règles  de  la  construction  exigent  que  tout  accroissement  nouveau 
du  tonnage  corresponde  à  une  augmentation  du  tirant  d*eau. 

«  L'accroissement  du  tonnage  a  rencontré,  jusqu'à  présent,  deux 
obstacles  :  la  difficulté  commerciale  d'utiliser  de  grandes  capacités  de 


r  SÉANCE  PLÉNIÈRB.  611 

cliargeinenls  et  Tinsuffisance  de  mouillage  des  chenaux  et  des  ports. 

«  L'extension  du  trafic  avec  les  contrées  lointaines,  le  développement 
donné  aux  services  réguliers  océaniques  et  à  la  navigation  d'escale 
tendant  à  faire  disparaître  le  premier  obstacle,  armateurs  et  construc- 
teurs sont  aujourd'hui  d'accord  pour  réclamer  la  suppression  du 
second. 

«  La  concurrence  naturelle  entre  les  ports  et  entre  les  nations  doit 
conduire  à  l'approfondissement  des  ports  et  des  chenaux  et  aux  autres 
améliorations  qui  sont  la  conséquence  des  développements  du  matériel 
naval. 

«  Pour  attirer  la  navigation  océanique  et  s'assurer  une  part  importante 
dans  le  commerce  du  monde,  les  ports  principaux  doivent  être  en  état  de 
recevoir  dès  maintenant  des  navires  de  9  mètres  de  tirant  d'eau,  ayant 
jusqu*à  200  mètres  de  longueur  et  20  à  22  mètres  de  largeur. 

«  Ils  doivent  se  préparera  recevoir  bientôt  des  navires  de  10  mètres  de 
tirant  d'eau,  qui  pourront  avoir  240  mètres  de  longueur  et  22  à  25  mètres 
de  largeur. 

ff  Toutes  dispositions  doivent  être  prises  pour  prolonger  de  plus  en 
plus  la  durée  d'accessibilité  des  ports  et  pour  hâter  les  opérations  de  ces 
grands  navires. 

«  Les  ports  construits  et  améliorés  de  manière  à  satisfaire  à  ces 
conditions  doivent  être  peu  nombreux  et  bien  choisis;  la  concentration 
des  grandes  opérations  du  commerce  maritime  dans  un  petit  nombre  de 
points  est  désirable  pour  deux  motifs  : 

<  1"  Parce  que  les  ressources  limitées  dont  on  dispose  sont  mieux 
employées  à  créer  un  petit  nombre  d'établissements  maritimes  complets 
qu'à  multiplier  les  installations  imparfaites; 

c  2^  Parce  que  la  fréquence  des  départs  pour  toute  destination  et  des 
arrivages  de  toute  provenance  peut  seule  déterminer  l'afllux  des  marchan- 
dises d'exportation  et  le  développement  des  grands  marchés  commerciaux 
à  l'importation.  » 

Tel  est  le  résumé  qui  a  été  proposé  par  M.  Yétillart  et  dont  l'adoption  a 
été  vivement  recommandée  par  M.  Fleury,  parce  que  —  dit-il  —  la  consé- 
quence de  pareilles  conclusions  sera  d'empêcher  les  gouvernements  de 
s'occuper  à  l'avenir  de  ces  questions.  Les  gouvernements  ne  peuvent  pas 
bien  choisir  les  points  où  il  convient  de  faire  des  ports;  ils  ne  peuvent 
pas  y  concentrer  les  ressources  nécessaires.  C'est  sur  cette  observation,  qui 
semblait  vouloir  toucher  quelque  peu  à  la  politique,  que  furent  clos  les 
débats  sur  la  question. 

La  seconde  question  avait  pour  titre  : 

<  Progrès  des  applications  de  la  mécanique  à  l'outillage  des  ports.  » 
Un  seul  rapport  a  été  déposé  par  M.  Delachanal. 

Ce  rapport  n'a  examiné  que  les  engins  de  levage  et,  parmi  eux,  ceux  de 
faible  puissance. 


G12  2-  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

A  la  discussion  de  cette  question  ont  pris  part,  en  dehors  de  M.  Dela- 
chanal,  MM.  Royers,  Wintcr  et  le  commander  Beehler. 

Tout  le  monde  est  d'accord  sur  celte  conclusion  que  les  appareils  à 
vapeur  ne  peuvent  être  employés  que  pour  des  engins  isolés  et  dans  les 
petites  installations;  mais  une  divergence  d'opinion  s'est  manifestée 
sur  les  mérites  comparés  des  grues  hydrauliques  et  des  grues  électriques. 
M.  Royers,  comme  MM.  Delachanal,  Winter  et  le  commander  Beehler, 
reconnaît  les  très  gi^ands  avantages  que  présentent  les  grues  électriques  à 
de  nombreux  points  de  vue;  il  accepte  leur  emploi  pour  des  opérations  qui 
se  répètent  toujours  de  la  môme  façon,  comme  dans  les  déchargements  de 
minerai  ou  de  charbon,  mais  il  les  considère  comme  actuellement  inutili- 
sables pour  la  manutention  des  colis  variés  qui  exigent  de  nombreux  mou- 
vements différents. 

La  quatrième  Section  a  pris  le  plus  grand  intérêt  à  cette  discussion,  mais 
n'a  pas  cru  devoir  en  tirer  de  conclusion,  pensant,  probablement,  qu'il 
serait  téméraire,  étant  données  la  rapidité  des  progrès  de  l'électricité  et  la 
moindre  vitesse  de  la  publication  des  conclusions  des  congrès,  de  porter 
un  jugement  qui  serait  peut-être  déjà  infirmé  avant  que  d'être  écrit. 

La  dynamo  en  série  à  courant  continu  est  la  seule  qui  puisse  servir  de 
moteur  à  ces  engins,  nous  a-t-on  dit?  et  déjà,  cependant,  les  moteurs  à 
courants  polyphasés  asynchrones  entrent  dans  la  pratique! 

Ayant  terminé  l'examen  des  questions  qui  figuraient  à  son  programme, 
la  quatrième  Section  a  adopté  un  vœu  qui  lui  a  été  présenté  par  Tun  de 
ses  membres  et  qui,  laissant  de  côté  le  point  de  vue  philanthropique  qui 
fait  déjà  Tobjet  des  préoccupations  du  Congrès  de  sauvetage,  demande  que 
le  programme  du  prochain  Congrès  comporte  des  questions  se  rattachant 
à  la  matière  des  naufrages  et  échouemenls  dans  les  ports  ou  sur  les  voies 
de  navigation  intérieure,  tant  au  point  de  vue  purement  technique  qu'au 
point  de  vue  administratif,  économique  ou  juridique. 

M.  LE  PRÉsmENT.  —  Il  n'y  a  pas  de  conclusion  ferme  à  traduire  ni  à 
mettre  aux  voix.  Je  remercie  M.  Charguéraud  de  son  intéressant  rapport. 

Avant  de  lever  la  séance,  je  donne  la  parole  à  notre  collègue,  M.  Vernon- 
Harcourt,  qui  a  une  communication  à  nous  adresser. 

M.  Vernon-Harcouht.  —  Messieurs,  les  autorités  de  Glasgow  m'ont  prié 
de  vous  annoncer  qu'un  Congrès  du  Génie  Civil  se  tiendra  dans  cette  ville, 
l'année  proch  une,  pour  l'inauguration  du  xx*  siècle.  J'ai  annoncé  ce  Con- 
grès à  la  III''  Section,  mais  je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  le  faire  dans  les 
autres;  toutefois  des  programmes  ont  été  distribués  dans  les  salles. 

Je  puis  vous  dire  en  quelques  mots  ce  qu'est  ce  Congrès. 

Il  comprendra  neuf  sections  : 

I.  Chemins  de  fer. 

II.  Voies  navigables  et  Travaux  maritimes. 
m.  Mécanique. 


2-  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  013 

IV.  Constructions  Navales  et  Machines  Marines. 

V.  Fer  et  Acier 

VI.  Exploitation  des  Mines. 
VII.  Travaux  d*assainissement  des  Villes. 
VUI.  Gaz. 
IX.  Électricité. 

Le  Congrès  de  Glasgow  réunira  les  Sociétés  principales  du  Génie  Civil  de 
la  Grande-Bretagne.  Les  séances  auront  lieu  pendant  la  dernière  semaine 
du  mois  d'août  ou  pendant  la  première  semaine  de  septembre  1901,  dans 
les  salles  de  TOniversité  de  Glasgow,  près  de  TExposition  Internationale 
qui  sera  ouverte  à  Glasgow  Tannée  prochaine.  La  session  de  TAssociation 
britannique  pour  l'avancement  des  sciences  se  tiendra  à  l'Université  de 
Glasgow  immédiatement  après  les  séances  du  Congrès. 

Le  programme  du  Congrès  comprendra  : 

(  1  )  Séances  pour  la  lecture  el  la  discussion  des  rapports  présentés  ; 

(2)  Visite  à  des  chantiers  de  construction  à  Glasgow  et  dans  le 

voisinage;  et 

(3)  Réunions  sociales. 

Le  prospectus  qui  vous  a  été  distribué  comprend  le  programme  provi- 
soire de  la  seconde  Section,  qui  sera  la  Section  la  plus  intéressante  pour 
les  membres  du  présent  Congrès,  puisqu'elle  a  trait  aux  voies  navigables  et 
aux  travaux  maritimes. 

Les  autorités  de  Glasgow  seront  heureuses  de  recevoir  en  aussi  grand 
nombre  que  possible  les  personnes  qui  voudront  bien  venir  à  Glasgow 
l'année  prochaine,  à  la  fin  d'août  ou  au  commencement  de  septembre. 

M.  LE  Pkésident.  —  Je  remercie  M.  Vernon-Harcourt  de  sa  communication 
et  je  lève  la  séance  en  vous  donnant  rendez-vous  à  cet  après-midi  pour  la 
clôture  de  nos  travaux. 


614  5'  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

TROISIÈME    SÉANCE    PLÉNIÈRE 

(séance  de  clôture) 
Vendredi  soir  3  août. 


Présidence  de  M.  IIoltz. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 

M.  le  Président.  —  Messieurs,  je  vous  donnerai  d'abord  lecture  de  la 
lettre  suivante  que  j'ai  reçue  de  nos  collègues,  délégués  du  gouvernement 
italien  : 

Paris,  31  juillet  1900. 

«  Messieurs  les  Présidents  du  VHP  Congrès  International  de  Navi- 
gation à  Paris. 

«  Les  soussignés,  délégués  du  Gouvernement  Italien  au  YIIP  Congrès 
International  de  Navigation,  en  conséquence  du  terrible  malheur  qui  a 
frappé  leur  pays,  sont  dans  la  douloureuse  nécessité  de  ne  plus  intervenir 
aux  séances  du  Congrès. 

<K  En  vous  faisant  part  de  cette  décision,  les  délégués  souhaitent  que  les 
travaux  du  Congrès  soient  couronnés  des  meilleurs  résultats  dans  l'inlérôt 
de  la  science,  du  commerce  et  de  l'industrie. 

«  Veuillez  accepter.  Messieurs  les  Présidents,  avec  nos  vifs  regrets,  nos 
remerciements  pour  l'aimable  accueil  que  vous  avez  bien  voulu  nous 
faire. 

€  Avec  la  considération  la  plus  distinguée,  nous  restons, 
«  Vos  très  sincères  collègues. 

Signé  :  Sagcardo,  Bigotti,  A.  Bianco.  » 

Tous  les  membres  du  Congrès  s'associeront  sans  nul  doute  aux  senti- 
ments (le  condoléance  et  de  regret  que  nous  avons  exprimés  à  MM.  les 
Délégués  du  Gouvernement  Italien,  en  les  priant  de  les  transmettre  à  nos 
coliques  de  leur  nationalité.  (Vive  adfiésion.) 

Ce  matin,  nous  avons  examiné  les  questions  étudiées  par  les  Sections  et 
adopté  les  résolutions  de  ces  Sections.  Nous  allons  passer  à  la  question  que 
nous  avions  réservée,  celle  de  l'institution  d'une  Commission  permanente 
pour  les  Congrès  ultérieurs. 

Je  donne  la  parole  à  M.  de  Mas,  chargé  du  rapport  sur  cette  question. 


5-  SËANCE  PLËNIÈRE.  615 


RAPPORT  DE  M.  DE  MAS 


La  Commission  d'études  instituée  à  Bruxelles  pour  l'élaboration  d'un 
projet  d'organisation  permanente  des  Congrès  internationaux  de  navigation, 
s'est  réunie  le  lundi  30  juillet  dernier  pour  discuter  les  conclusions  du 
rapport  présenté  par  les  membres  de  son  bureau  :  MM.  Helleputle  et  de 
Rote,  présidents,  et  Duiourny,  secrétaire  général. 

Après  avoir  remercié  ces  messieurs  des  soins  et  des  efforts  consacrés  pa/ 
eux  à  l'œuvre  commune,  la  Commission  a  jeté  un  rapide  coup  d'œil  sur 
les  travaux  accomplis  depuis  deux  ans  en  vue  d'atteindre  le  but  visé;  elle 
a  élé  heureuse  de  constater  qu'un  grand  pas  paraissait  avoir  été  fait  vers 
l'organisation  définitive  de  l'institution  projetée.  Tous  ses  membres,  en 
effet,  sont  aujourd'hui  d'accord  sur  la  nécessité  de  cette  institution. 

Dans  un  langage  élevé,  qui  répondait  d'une  façon  parfaite  au  sentiment 
général,  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics,  lors  de  la  séance  d'ouverture 
de  samedi  dernier,  a  montré  l'utilité  d'une  fédération  étroite  et  permanente 
entre  les  techniciens,  les  armateurs  et  les  commerçants  qui  s'occupent  à 
divers  titres  des  intérêts  de  la  navigation.  11  a,  notamment,  insisié  sur  ce 
point  que  la  mer  sert  admirablement  à  unir  les  peuples  et  à  assurer  leur 
prospérité;  il  a  fait  voir  les  progrès  rapides  qui  pourraient  être  obterms 
par  des  efforts  concordants  accomplis  en  vue  de  réaliser  simultanément  et 
partout,  suivant  un  même  programme  et  dans  un  même  ordre  d'idées, 
les  aménagements,  les  installations  et  Toulillage  de  la  navigation. 

Plus  encore  que  celui  des  chemins  de  fer,  le  domaine  de  la  navigation 
est  étendu  et  international.  Il  est  presque  sans  limites.  Les  progrès  de  la 
marine  sont  si  rapides  qu'ils  révolutionnent  le  monde  et  on  est  en  droit  de 
dire  que  si  pour  unifier,  coordonner,  harmoniser  dans  l'intérêt  général  les 
efforts  et  les  initiatives,  les  chemins  de  fer  ont  reconnu  indispensable  de 
créer  l'institution  internationale  permanente  que  l'on  connaît,  la  nécessité 
d'un  semblable  organisme  existe  à  un  plus  haut  degré  encore  en  ce  qui 
concerne  la  navigation.  Entre  les  divers  pays  qui  veulent  améliorer  leurs 
ports,  leurs  rivières  cl  leurs  canaux,  il  faut  avoir  un  lien  permanent.  Ce 
n'est  plus  assez  que  les  échanges  d'idées  à  ce  sujet  se  fassent  par  à-coups, 
que  les  réunions  soient  accidentelles  et  soumises  à  de  nombreuses  vicissi- 
tudes. Le  moment  est  venu  de  régler  l'institution,  de  l'asseoir  sur  des 
bases  stables,  de  lui   assurer  une  vie  certaine  et  continue,  sans  morts 
périodiques  et  sans  résurrections  quelquefois  miraculeuses.  Les  assemblées 
plénières  des  congrès  doivent  se  continuer  en  quelque  soi'lc  de  l'une  à 
l'autre,  grâce  à  l'institution  d'une  Commission  internationale  permanente, 
dans  laquelle  tous  les  pays  intéressés  seraient  représentés. 
Sur  ces  différents  points,  l'accord  a  été  unanime. 
Passant  ensuite  à  l'étude  des  voies  et  moyens  à  adopter  pour  réaliser 
ces  «  desiderata  »,  la  réunion,  après  une  discussion  approfondie,  s'est 


616  5-  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

ralliée  à  cette  idée  que  le  mieux  serait  de  transformer  la  Commission 
d'études  actuelle  en  Commission  permanente,  sauf  à  celle-ci  à  pourvoir,  en 
tant  que  de  besoin,  au  remplacement  de  certains  de  ses  membres  décédés 
ou  maintenant  sans  mandat.  Elle  aurait  ensuite  à  formuler  ses  statuts  et 
à  délimiter  ses  attributions,  après  que  chacun  de  ses  membres  aurait  pris 
les  avis  et  les  instructions  de  ses  mandants,  c'est-à-dire  de  la  collectivité 
dont  il  représente  les  intérêts. 

Si  la  proposition  qui  précède  était  agréée  et  ratifiée  par  l'assemblée 
plènière  du  Congrès,  si  la  Commission  d'études  actuelles  était,  dans  les 
conditions  qui  viennent  d'être  définies,  transformée  en  Commission  inter- 
nationale permanente  des  Congrès,  un  Bureau  permanent  devrait  être 
formé  dans  son  sein  pour  faciliter  et  assurer  la  marche  des  affaires. 

Ce  Bureau,  de  l'avis  unanime,  aurait  son  siège  à  Bruxelles,  à  Bruxelles 
qui  a  été  le  berceau  des  congrès  de  navigation  et  où  l'idée  de  l'organisation 
permanente  de  ces  congrès  a,  pour  la  première  fois,  pris  corps.  (Assenli' 
ment  général.) 

MM.  Hellepulte,  de  Rote  et  Dufourny,  les  promoteui-s  convaincus  et 
persévérants  de  l'institution  nouvelle  ont,  d'autre  part,  paru  tout  naturelle- 
ment désignés  pour  former  le  noyau  du  Bureau  permanent.  Chaque  pays 
désignerait,  pour  leur  être  adjoint,  un  membre  et,  s'il  le  jugeait  utile,  un 
membre  suppléant. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la  Commission  permanente  et  son 
Bureau  auraient  pour  tâche  essentielle  d'assurer  la  continuité  des  Congrès, 
notamment  en  choisissant,  au  mieux  des  convenances  de  tous,  les  pays  et 
les  villes  où  se  tiendront  périodiquement  ses  assises.  Il  a  semblé  à  notre 
Commission  d'études  que  l'intervalle  de  trois  ans  entre  deux  réunions 
successives  serait  le  plus  convenable. 

En  résumé,  notre  Commission  d'études  vous  propose  de  prendre  les 
décisions  suivantes  : 

«  l""  La  Commission  d'études  actuelle,  instituée  à  Bruxelles,  forme  la 
«  Commission  internationale  des  Congrès  de  navigation,  sauf  à  pourvoir, 
«  en  tant  que  de  besoin ,  au  remplacement  de  ceux  de  ses  membres 
«  décédés  ou  maintenant  sans  mandat; 

s  2""  Un  Bureau  permanent  sera  constitué  dans  son  sein.  11  comprendra 
«  MM.  Helleputte,  do  Rote  et  Dufourny,  présidents  et  secrétaire  général  de 
€  la  Commission.  Chaque  pays  désignera  pour  leur  être  adjoint  un 
«  membre  titulaire  et,  s'il  le  juge  utile,  un  membre  suppléant. 

c  5*"  La  Commission  permanente  et  son  bureau  sont  chargés  des  démar- 
c  ches  à  faire  pour  déterminer  le  lieu  de  la  réunion  du  prochain  Congrès 
c  dans  un  délai  se  rapprochant  autant  que  possible  de  trois  ans.  »  (Vifs 
applaudissements.) 

Lecture  vous  sera  donnée  en  allemand  et  en  anglais  de  ces  conclusions  ; 
mais,  avant  de  me  retirer,  permettez-moi  de  vous  donner  communication 
du  télégramme  que  j'ai  en  mains  et  qui  semble  d'un  heureux  présage  pour 


5-  SÉANCE  PLÉNIÊRE.  617 

Torganisation  dont  je  viens  de  parler  :  avant  d'être  constituée,  la  Commis- 
sion permanente  du  Congrès  reçoit  déjà  une  adhésion,  et  non  des  moindres, 
celle  du  Gouvernement  mexicain.  Saisi  par  son  représentant  au  Congrès,  il 
lui  a  envoyé  le  cablogramme  ainsi  conçu  :  «  Le  Secrétaire  d'État  aux 
travaux  publics  adhère  aux  Congrès  de  navigation  et  nomme  pour  son 
délégué  M.  ringénieur  Luis  Salazar.  »  (Applaudissements.) 

Comme  je  le  disais,  avant  d'être  née  notre  association  permanente  a 
déjà  des  adhérents. 

M.  Labordère  donne  lecture  de  la  traduction  allemande  ci-dessous  des 
conclusions  du  rapport  de  M.  de  Mas. 

1.  Die  vom  letzten  Brùsseler  Congress  bestellte  <  Commission  d'études  » 
bildet  die  Pcrmanenz-Commission  der  Schiflahrts-Congresse  und  hat  dafùr 
zu  sorgen,  dass  seine  verstorbenen  oder  nicht  mehr  bevollmàchtigten  Mit- 
glieder  ersetzt  werden. 

2.  Jedes  Land  entsendet  ein  Mitglicd  und  wenn  nùtzlich  ein  Ersalz- 
mitglied  in  dièse  Commission.  Dièse  Mitglieder  mit  den  Prâsidenten 
Herren  Ilellepute  und  de  Rote  und  Generalsekretàr  Dufourny  des  letzten 
Brùsseler  Congresses,  bilden  das  Bureau  der  Commission. 

3.  Die  Permanenz-Commission  und  ihr  Bureau  werden  beauftragt,  den 
Ort  des  nâchsten  Congresses  zu  bestimmcn,  der  môglichst  in  drei  Jahren 
abzuhalten  ist. 

M.  Le  Gavrian  donne  lecture  de  la  traduction  anglaise  ci-dessous  des 
conclusions  du  rapport  de  M.  de  Mas. 

V  The  présent  sludy  Commission,  instituted  in  Brussels,  forms  the  per- 
manent international  Commission  of  Navigation  Congresses;  she  will  hâve 
to  provide  substitution  for  dead  or  not  maintained  members. 

2^  Each  country  will  design  as  an  assistant  to  them,  a  titular  member 
and,  if  useful,  an  assisting  member  of  this  permanent  commission.  The 
Bureau  of  it  is  composed  with  the  Honourables  Helleputte,  de  Rote,  and 
Dufourny,  présidents  and  gênerai  secretary  of  the  Commission. 

5^  The  permanent  Commission  and  its  Bureau  hâve  makc  choice  of 
the  place  of  the  next  Congress,  to  be  hcld,  as  far  as  possible,  in  thrce 
years. 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  les  conclusions  du  rapport  de 
M.  de  Mas,  dont  il  vient  de  vous  être  donné  lecture. 

Il  n'y  a  pas  d'opposition?  Les  conclusions  sont  adoptées  à  l'unanimité. 
(  Vifs  applaudissements .  ) 

Mesdames,  Messieurs,  nous  arrivons  au  terme  de  nos  travaux;  ce  n'est 
pas  sans  regret  que  je  le  constate;  le  temps  s*est  écoulé  si  rapidement  que 
notre  première  réunion  me  semble  dater  d'hier. 

Je  dois  avant  tout  des  remerciements  à  ceux  qui  ont  contribué  au  succès 
de  cette  œuvre.  Je  renouvelle  l'hommage  de  notre  gratitude  au  chef  de 


618  5"  SÉANCE  PLÉNIÊRE. 

rÉtat,  M.  Loubet,  sous  le  Haut  Patronage  duquel  s'est  ouvert  le  Congrès  et . 
dont  la  sympathie  s'est  manifestée  pendant  la  durée  de  notre  session. 
(Applaudissements .  ) 

J'associe  à  ces  remerciements  MM.  les  Membres  du  Gouvernement  qui  ont 
accepté  les  Présidences  d'honneur  du  Congrès  et  s'y  sont  fait  représenter 
par  des  Délégations  choisies  dans  leurs  Ministères.  Us  s'adressent  particu- 
lièrement à  M.  le  Ministre  des  Travaux  Publics,  qui  inaugurait  vos  Séances 
il  y  a  huit  jours,  et  qui,  pour  les  clore,  vous  offrait  demain  soir  une  hospi- 
talité qu'un  malheur  public  Tempèche  seul  de  réaliser.  (AssentimenL) 

Ces  sentiments  ont  déjà  été  exprimés  par  notre  honorable  collègue, 
M.  Couvreur.  Mais  ce  que  M.  Couvreur  a  passé  sous  silence  et  ce  que  je 
dois  faire  ressortir,  c'est  le  rôle  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  dont 
il  est  ici,  à  défaut  de  son  regretté  Président,  M.  Masson,  récemment 
décédé,  le  digne  représentant. 

C'est  cette  Chambre  qui  vous  faisait  à  Bruxelles  l'invitation  à  laquelle 
vous  avez  bien  voulu  répondre.  Depuis  lors,  son  large  concours  pécuniaire 
en  a  permis  la  réalisation.  Toutefois,  ce  n'est  pas  seulement  sous  cette 
forme  que  s'est  produite  son  assistance.  Formée  par  l'élite  du  Commerce 
parisien,  la  Chambre  de  Commerce  a  depuis  longtemps  prouvé  l'intérêt 
qu'elle  attachait  aux  transports  par  eau,  et  quelques  mois  à  peine  nous 
séparent  du  jour  où  elle  inaugurait  à  Paris  la  création  d'un  premier  port 
de  transbordement  entre  la  Seine  et  la  Compagnie  du  chemin  de  fer  d'Or- 
léans. Fidèle  à  ses  traditions,  elle  a,  pendant  la  préparation  du  Congrès, 
pris  une  large  place  dans  le  Comité  d'Organisation  et  nous  a  soutenus  de  sa 
haute  influence.  En  signalant  ce  rôle,  je  ne  fais  qu'accomplir  un  acte  de 
justice.  (Vif  assentiment,) 

En  dehors  de  la  Chambre,  je  tiens  aussi  à  exprimer  notre  gratitude  à 
deux  hommes  dont  la  tâche  a  été  particulièrement  laborieuse  :  M.  l'Inspec- 
teur Général  de  Mas,  déjà  connu  de  la  plupart  d'entre  vous,  qui  présidait  le 
Comité  Technique  et  de  Rédaction,  et  M.  l'Ingénieur  en  chef  Pavie,  qui  Ta 
remplacé  dans  les  fonctions  de  Secrétaire  Général,  fonctions  que  rendait 
peut-être  encore  plus  délicates  que  dans  les  autres  Congrès  la  nécessité 
d'une  entente  préalable  et  presque  journalière  avec  le  Commissariat  de 
l'Exposition  Universelle.  (Applaudissements.) 

Conformément  à  la  décision  prise  à  la  Haye  et  déjà  appliquée  à  Bruxelles, 
le  Congrès  s'étendait  à  la  fois  à  la  navigation  d'intérieur  et  à  la  navigation 
maritime.  De  là,  une  première  division  dans  l'ordre  de  ses  ti'avaux:  puis, 
dans  chacune  de  ces  branches,  deux  sections  s'occupaient  l'une  de  la 
construction,  Taulre  de  l'exploitation. 

Des  rapporteurs  autorisés  vous  ont  rendu  compte  ce  matin  même  des 
travaux  des  Sections.  Je  ne  puis  que  me  référer  aux  conclusions  qu'ils 
vous  ont  soumises  et  ne  veux,  à  aucun  titre,  chercher  à  les  résumer.  Je  me 
bornerai  à  quelques  indications  sommaires  sur  les  questions  qu'embras- 
sait le  programme. 


3''  SËÂNGE  PLÉNIÈRE.  619 

La  première  Section,  celle  des  travaux  neufs  sur  les  voies  de  navigation 
intérieure,  avait  à  traiter  deux  questions. 

La  première  était  celle  de  Tinfluence  des  ouvrages  de  régularisation  sur 
le  régime  des  fleuves  et  rivières.  On  les  a  si  souvent  accusés,  soit  en 
France,  soit  à  l'étranger,  d'être  une  cause  d'aggravation  dans  les  inonda- 
tions, qu'il  était  désirable  d'en  avoir  le  cœur  net,  si  possible.  Des  rapports 
intéressants  ont  été  produits  sur  cette  question;  je  demande  la  permission 
de  mentionner  celui  du  Ministère  de  Tagriculture  de  Hongrie  sur  les 
résultats  des  travaux  considérables  exécutés  tant  dans  l'intérêt  de  la  na- 
vigation que  pour  faciliter  l'écoulement  des  crues  sur  le  Danube,  la  Tisza 
et  leurs  principaux  affluents.  Hais  les  cours  d'eau  sur  lesquels  a  porté 
l'ensemble  de  ces  opérations  sont  très  différents,  ici  presque  sans  pente, 
ailleurs  à  déclivités  rapides;  les  climats  sont  assez  divergents  pour  que 
les  débâcles  de  glaces  qui,  dans  certaines  régions,  constituent  le  principal 
danger,  soient  à  peu  près  inconnues  dans  l'autre,  et  il  parait  bien  difficile 
de  dégager  de  ces  études  une  conclusion  générale. 

La  seconde  question,  celle  des  progrès  des  applications  de  la  mécanique 
à  l'alimentation  des  canaux  n'a  donné  lieu  qu'à  un  petit  nombre  de  rap- 
ports. Heureux  les  pays  qui  possèdent  assez  d'eau  pour  n'avoir  pas  besoin 
de  s'en  procurer  par  des  moyens  mécaniques.  M.  l'Ingénieur  en  chefGalliot 
a  traité  cette  question  avec  sa  compétence  habituelle  et  a  fait  connaître  les 
applications  récentes  tentées  au  canal  de  Bourgogne  (France)  et  à  l'étang 
de  Gondrexanges  (Alsace-Lorraine). 

La  seconde  Section  avait  d'abord  à  traiter  la  question  de  l'utilisation  des 
voies  navigables  à  faible  mouillage  en  dehors  de  leur  partie  maritime. 
C'est  une  question  qui  intéresse  spécialement  les  services  coloniaux  et 
c'est  à  ce  titre  qu  elle  avait  été  portée  au  programme.  Toutefois  M.  l'Ingé- 
nieur russe  de  TimonofT  a  fait  remarquer  qu'elle  s'appliquait  à  presque 
tous  les  grands  fleuves  de  Russie  qui  manquent  d'eau  en  été,  que  leur 
étendue  dépasse  100000  kilomètres  et  ne  permet  pas  d'y  exécuter  de  tra- 
vaux fixes  importants. 

Qu'il  s'agisse  de  cours  d'eau  européens  ou  coloniaux,  la  question  est 
très  délicate;  elle  a  été  serrée  de  près  et  étudiée  avec  soin  par  M.  Wahl, 
Ingénieur  en  chef  de  la  Marine  française,  détaché  au  Ministère  des  Colo- 
nies, qui  a  cherché  à  comparer  le  rendement  des  différents  types  de  ba- 
teaux pour  un  tirant  d'eau  inférieur  à  75  centimètres,  mais  qui  a  demandé 
que  la  question  fut  de  nouveau  portée  devant  le  prochain  Congrès. 

La  quatrième  question,  comprise  dans  la  deuxième  Section,  était  celle 
de  l'application  de  la  mécanique  à  l'exploitation  des  voies  navigables.  Cette 
question  est  une  de  celles  qui  préoccupent  le  plus  vivement  le  personnel 
des  Ingénieurs  et  des  Industriels,  car  la  voie  d'eau  étant  donnée,  il  s'agit 
d'en  tirer  le  meilleur  parti  possible.  Aussi  les  rapports  produits  sont-ils 
nombreux. 

Je  ne  saurais  tous  les  citer.  Mais,  celui  de  Messieurs  les  Ingénieurs  en 


620  5'  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

chef  La  Rivière  et  Bourguin,  mérite  une  mention  particulière  ;  il  traite, 
avec  des  développements  intéressants,  delà  traction  électrique  récemment 
appliquée,  en  Belgique,  sur  le  canal  de  Charleroi  à  Bruxelles  et,  en  France, 
sur  les  canaux  d'Aire  et  de  la  Deûle,  ainsi  que  sur  la  dérivation  de  la 
Scarpe.  Ceux  d'entre  vous  qui  ont  pris  part  à  l'excursion  de  Douai  ont  pu 
juger  do  la  valeur  de  ce  système. 

Dans  un  autre  rappori,  M.  Lombard-Gérin,  Administrateur  délégué  de  la 
Compagnie  Générale  de  navigation  (II.-P.-L.-M.),  fait  connaîlre  le  mode  de 
touage  par  relais,  appliqué  sur  le  Rhône  entre  Tournon  et  Pont-St-Esprit, 
où  le  courant  est  rapide  et  le  chenal  sinueux.  Le  touage  était  indiqué 
comme  moyen  de  remorque;  mais  la  mobilité  du  fond  ne  permettrait  pas 
de  poser  à  demeure  une  chaîne  dans  le  lit  du  fleuve.  La  caractéristique 
du  système  consiste  dans  la  division  du  fleuve  en  un  certain  nombre  de 
sections,  de  12  à  15  kilomètres  de  longueur,  sur  chacune  desquelles  est 
installé  un  toueur,  muni  d'un  treuil  capable  d'enrouler  un  câble  ayant 
toute  la  longueur  de  la  section. 

Deux  rapports  non  moins  intéressants  de  M.  Hoszpotzky,  Conseiller  de 
Section  au  Ministère  du  Commerce  de  Hongrie,  et  de  M.  Egan,  Ingénieur 
de  la  Navigation  dans  le  même  pays,  s'appliquent  au  passage  des  Portes 
de  Fer  sur  le  Danube.  Le  premier  rend  compte  des  expériences  de 
remorquage,  faites  pour  franchir  ce  passage,  le  second  du  système 
employé,  qui  repose  sur  le  même  principe  que  le  toueur  Lombard-Gérin, 
en  usage  sur  le  Rhône.  Tous  deux  regardent  le  problème  comme  résolu 
par  l'adoption  de  ce  système  dans  le  canal  des  Portes  de  Fer. 

La  cinquième  question,  d'un  caractère  tout  différent,  a  été  rattachée  à 
la  deuxième  Seclion  sur  l'initiative  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris. 
Elle  concerne  les  institutions  de  prévoyance  et  d'instruction  pour  le  per- 
sonnel de  la  batellerie.  Ce  personnel,  modeste  et  laborieux,  qui  habituelle- 
ment prend  naissance  sur  le  bateau,  y  consacre  son  existence  entière  et  y 
termine  souvent  ses  jours,  est  digne  d'intérêt  ;  on  a  tenu  à  le  montrer,  en 
recherchant  les  mesures  prises  ou  à  prendre  en  sa  faveur:  tel  a  été  le  but 
de  cette  question.  Elle  a  donné  lieu  en  Allemagne  et  en  Autriche,  les  seuls 
pays  d'Europe  où  elle  paraisse  pratiquement  résolue,  à  des  rapports  remar- 
quables de  MM.  Just  et  Schromm.  En  France,  le  Secrétaire  de  la  Chambre 
Syndicale  de  la  Marine  a  dû,  au  contraire,  se  bornera  constater  les  lacunes 
existantes  et  demander,  pour  débuter,  la  création  d*une  école  profession- 
nelle de  mariniers. 

Dans  la  troisième  Section,  les  questions  posées  appelaient  des  rapports 
d'un  genre  descriptif.  C'étaient  d'abord  les  progrès  les  plus  récents  de 
rÉclairage  et  du  Balisage  des  côtes.  Cette  question  a  donné  lieu  à  trois 
rapports  de  l'Allemagne,  des  Etats-Unis  d'Amérique  et  de  la  France.  11 
paraît  difficile  d'en  tirer  des  conclusions  fermes;  mais  l'échange  dMdées 
qu'ils  provoquent  entre  les  diverses  nationalités  ne  peut  que  les  amener  à 
réaliser  de  nouveaux  progrès  pour  le  bien  de  la  navigation. 


3*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  621 

Ici,  la  France  peut,  avec  une  légitime  fierté,  revendiquer  la  première 
place.  La  création  géniale  des  feux-éclairs,  due  à  M.  Tlnspecteur  Général 
Bourdelles,  a  entraîné  une  vérilable  révolution  dans  l'éclairage  des  côtes. 
C'est  lui  qui  devait  présenter  le  rapport  concernant  la  France  ;  mais  la 
mort  qui  est  venue  le  frapper  Tannée  dernière  nous  a  forcé  à  demander 
ce  rapporta  son  adjoint,  M.  l'Ingénieur  en  chef  Ribière.  Puisse  l'expression 
de  nos  regrets  témoigner  de  la  haute  estime  qu'avait  conquise  M.  Bour- 
delles dans  le  monde  des  Ingénieurs.  {Applaudissements.) 

La  septième  question  s'applique  aux  travaux  les  plus  récents  exécutés 
dans  les  principaux  ports  littoraux  ou  maritimes  et  n'a  pas  l'ait  l'objet  de 
moins  de  10  rapports.  Elle  répondait  à  un  désir  exprimé  par  l'Amérique 
du  Nord  et  permettait  de  se  rendre  compte,  par  une  vue  d'ensemble,  de  la 
situation  actuelle. 

En  Allemagne,  le  rapport  présenté  passe  en  revue  tous  les  grands  ports 
de  la  Baltique  et  de  la  mer  du  Nord  ;  il  montre  l'activité  déployée  dans 
la  construction  de  ces  ports  et  de  leurs  installations  maritimes,  ainsi  que 
les  progrès  nouveaux  restant  à  réaliser.  En  Angleterre,  deux  rapports  sont 
consacrés,  l'un  spécialement  à  Liverpool,  l'autre,  d'une  manière  plus 
générale,  aux  principaux  ports  et  rades  britanniques.  En  Belgique,  ce  sont 
les  ports  de  Zeebruge  et  d'Ostende  qui  donnent  lieu  à  d'intéressantes 
communications.  En  Espagne,  ce  sont  ceux  de  Barcelone  et  de  Bilbao.  En 
France,  deux  Ingénieurs  ont  traité  la  même  question,  l'un  pour  la  mer  du 
Nord,  la  Manche  et  l'Océan,  l'autre  pour  la  Méditerranée.Enfin,  les  deux 
derniers  rapports  s'appliquent  aux  ports  d'Italie  et  de  Portugal.  L'en- 
semble de  ces  documents,  que  nous  ne  saurions  analyser,  est  certaine- 
ment au  nombre  des  plus  intéressants  qui  aient  été  remis  au  Congres. 

La  dernière  Section,  celle  de  l'exploitation  de  la  navigation  maritime, 
avait  à  traiter  deux  questions,  celle  de  l'appropriation  des  ports  de  com- 
merce aux  exigences  du  matériel  naval  et  celle  des  progrès  des  applica- 
tions de  la  mécanique  à  Toutillage  des  ports. 

La  première  de  ces  questions  a  fait  l'objet  de  trois  rapports,  de  l'Alle- 
magne, des  Etats-Unis  d'Amérique  et  de  la  France.  Les  auteurs  ont  discuté 
avec  soin  les  transformations  réalisées  dans  les  diverses  branches  de  la 
navigation  et  les  caractéristiques  du  matériel  naval  affecté  aux  différents 
services.  La  conclusion  à  laquelle  arrive  l'un  d'eux,  M.  l'Ingénieur  en 
chef  Vétillart,  mérite  d'être  retenue,  c'est  qu'avec  l'élévation  des  dépenses 
exigées  pour  la  construction  et  l'amélioration  des  ports,  la  concentration 
des  grandes  opérations  maritimes  deviendra  de  plus  en  plus  une  condition 
nécessaire  au  développement  de  la  prospérité  commerciale  d'un  pays. 

La  seconde  et  dernière  question  avait  paru  à  la  Commission  d'Organisa- 
tion présenter  un  intérêt  suffisant  pour  exciter  les  amateurs  ;  mais,  elle 
n'a  été  examinée  que  dans  un  seul  rapport,  celui  de  M.  Delachanal,  Ingé- 
nieur de  la  Chambre  de  Commerce  du  Havre.  Ce  rapport  présente  un  inté- 
rêt réel,  mais  on  peut  regretter  qu'il  soit  seul  de  son  espèce. 


622  5-  SÉANCE  PLÉNIKRE. 

Je  ne  puis  terminer  cet  exposé  sans  y  joindre  mes  remerciements  pour 
les  hommes  distingués  qui  ont  bien  voulu  assumer  la  tâche  de  diriger  dans 
les  Sections  vos  délibérations.  (Assentiment  unanime,) 

En  dehors  de  ce  programme,  diverses  communications  ont  été  faites  au 
Congres.  Il  en  est  une  qui,  par  son  importance,  mérite  d'être  mentionnée, 
cVst  celle  qui  concerne  lu  constitution  d'un  Bureau  permanent  pour 
l'organisation  ultérieure  des  Congrès  de  navigation.  Les  avis  peuvent  diffé- 
rer sur  les  moyens  à  employer,  mais  tout  le  monde  est  d'accord  sur  la 
nécessité  de  cet  organisme  nouveau.  J'espère  que  la  solution  que  vous 
avez  adoptée  permettra  de  faire  un  pas  décisif  vers  le  but  à  atteindre.  (Ap- 
plaudissements.) 

Notre  désir  aurait  été  de  charmer  l'aridité  de  ces  débats  par  des  distrac- 
tions plus  nombreuses;  mais  la  crainte  que  je  vous  manifestais,  il  y  a  deux 
ans,  en  prenant  congé  de  vous,  s'est  réalisée  :  les  Belges  nous  avaient 
offert  à  Bruxelles  une  réception  splendide,  et  je  disais  qu'ils  nous  laissaient 
une  succession  difficile.  L'événement  a  prouvé  que  ces  appréhensions 
étaient  fondées  :  le  nombre  des  Congrès  qui  se  réunissent  celte  année  à 
Paris  et  qui  embrassent  toutes  les  branches  de  l'activité  humaine  en  est 
cause.  Puis  le  deuil  qui  en  ce  moment  frappe  l'Europe  entière  a  forcé  de 
renoncer  aux  fêtes  officielles  auxquelles  vous  étiez  conviés. 

A  défaut  des  distractions  que  nous  aurions  souhaitées,  vous  rencontrez 
a  la  porte  même  de  la  salle  de  vos  délibérations,  ce  cadre  merveilleux  que 
forme  l'Exposition  Universelle.  C'est  votre  œuvre  ou  celle  de  vos  compa- 
triotes; vous  êtes  là  chez  vous  et  nous  pouvons  nous  abandonner  aux 
jouissances  que  nous  cause  ce  spectacle.  Là,  sur  les  bords  de  la  Seine, 
tout  se  trouve  réuni,  et  l'Exposition  même  nous  permet  de  ne  pas  perdre 
de  vue  la  navigation.  (Applaudissements  unanimes.) 

Il  ne  me  reste.  Mesdames  et  Messieurs,  qu'à  vous  adresser  mes  adieux, 
heureux  de  cette  réunion  amicale,  qui,  je  l'espère,  aura  son  lendemain. 
( Vifs  applaudissements.) 

La  parole  est  à  M.  Jozon,  directeur  de  la  Navigation,  délégué  de  M.  le 
ministre  des  Travaux  Publics. 

M.  JozoN.  —  Mesdames,  Messieurs,  M.  le  Ministre  des  Travaux  Publics 
a  été  obligé,  vous  le  savez,  par  le  terrible  événement  que  nous  déplorons 
tous,  et  qui  a  mis  en  deuil  Tltalie  et  toutes  les  nations  civilisées,  de 
renoncer  au  plaisir  de  recevoir  les  Membres  du  Congrès  de  Navigation.  Il 
aurait  été  heureux  de  vous  offrir  l'hospitalité  dans  les  salons  du  Ministère. 

Il  me  charge  de  vous  exprimer  tous  ses  regrets  et  de  vous  dire  en  son 
nom  les  paroles  d'adieu  qu'il  avait  Tintention  de  prononcer  au  moment  où 
vous  allez  vous  séparer.  Je  m'acquitte  bien  volontiers  de  cette  tâche  et 
j'espère  qu'elle  affermira  encore,  si  possible,  les  liens  de  sincère  cordialité 
qui  unissent  depuis  longtemps  le  Ministère  des  Travaux  Publics  aux  Délé- 
gués des  Gouvernements  étrangers  et  aux  Ingénieurs  qui  ont  bien  voulu 


3-  SÉAJVGE  PLÉNIÈRE.  623 

nous  faire  Thonneur  de  répondre  à  i'in vilation  que  nous  leur  avions  adressée. 

Je  vous  prie  d'agréer  les  compliments  de  M.  le  Ministre  et  l'assurance 
qu'il  emporte  et  conservera,  comme  nous  tous,  de  noire  trop  courte  colla- 
boration, un  bon  et  durable  souvenir.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Préstoext.  —  La  parole  est  à  M.  Kummer,  délégué  du  gouvernement 
impérial  allemand. 

M.  Kummer.  —  Der  Fûhrer  der  officiellen  Vertreter  der  deutschen  Regicr- 
ungen,  Excellenz  Schultz,  bat  zu  seinem  lebhaften  Bedauern  scbon  vor 
der  beuligen  Schiusssitzung  Paris  verlassen  mûsscn.  Un  ter  den  deutschen 
Vertretern  fehlt  auch  bei  dcm  Congress  zu  seinem  und  unserer  Aller 
Bedauern  der  Verlreter  des  Ilansa-Staates  Bremen,  unser  Altmeister  und 
Freund  Herr  Oberbaudirector  Franzius,  der  sich  aus  Gesundheitsrûck- 
sichten  die  angreifende  Reise  und  den  Aufenthalt  in  dem  durch  die  Welt- 
ausstellung  besonders  stark  pulsirenden  Leben  und  Treiben  der  Haupt- 
stadl  Frankreichs  leider  nicht  zumuthen  dûrfle.  [Bei f ail.) 

So  ist  es  an  mir  als  Vertreter  der  deutschen  Wasserbaulechniker,  der 
Deligirtcn  der  deulschen  Staaten  und  der  ûbrigen  deutschen  Congress- 
theilnehracr,  der  durch  Liebenswùrdigkeit  und  Hochherzigkeit  sich  aus- 
zeichnenden  franzôsisclien  Nation  fur  die  Gastfrcundschaft,  welche  wir  bei 
dem  achten  internationalen  Schififahrtscongress  genossen  haben,  den  aller- 
herzlichsten  Dank  auszusprechen.  (Bravo.) 

Wir  verkennen  in  keiner  Weise  die  besonderen  Schwierigkeiten,  welche 
der  Congressleilung  dadurch  erwuchsen,  dass  sie  unter  dem  Zeichen  der 
Weltausstellung,  derenGrossartigkeit  die  Aufmerksamkeit  und  das  Intéresse 
an  den  Yerhandlungen  des  Congresses  nur  zu  leicht  von  den  Ictztercn  abzii- 

H.  Kummer.  —  Le  Chef  de  la  Délégation  officielle  du  Gouvernement  allemand, 
son  Excellence  Schultz,  a  dû,  à  son  grand  regret,  quitter  Paris  avant  la  séance 
de  clôture  d*aujourd'hui.  Parmi  les  Représentants  de  rAIlemagne,  manque  égale- 
ment au  Congrès,  à  son  grand  regret  et  au  nôtre,  le  représentant  de  l'État 
hauséatique  de  Brome,  notre  distingué  collaborateur  et  ami  M.  Franzius,  Ober- 
baudirector, auquel  Tétat  actuel  de  sa  santé  n*a  malheureusement  pas  permis 
d'affronter  les  fatigues  d'un  long  voyage  et  d'un  séjour  dans  la  capitale  de  la 
France,  où  la  vie  est  actuellement  si  intense,  par  suite  du  grand  mouvement 
occasionné  par  l'Exposition  Universelle.  (Assentiment.) 

C'est  donc  à  moi  qu'il  appartient,  en  qualité  de  représentant  des  Ingénieurs 
allemands  s'occupant  de  navigation,  des  Délégués  des  Etats  allemands  et  des 
autres  adhérents  au  Congrès  venus  d'Allemagne,  d'exprimer  à  la  Nation  française, 
si  remarquable  par  son  amabilité  et  par  sa  cordialité,  nos  meilleurs  remerciements 
pour  l'hospitalité  qui  nous  a  été  offerte  à  l'occasion  du  VIII®  Congrès  International 
de  Navigation.  [Bravos.) 

Nous  nous  rendons  bien  compte  des  difficultés  toutes  particulières  qu'a  eu  à 
vaincre  la  Commission  d'Organisation  du  Congrès,  du  fait  qu'elle  a  dû  remplir 
ses  difficiles  fonctions  à  côté  et  en  présence  de  l'Exposition  Universelle,  dont  la 
grandeur  et  l'éclat  étaient  assurément  de  nature  à  détourner  l'attention  des 


624  5«  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

lenken  geeignet  war,  ihres  schwierigen  Amies  wallen  musste.  Wir  haben. 
aber  gesehen,  wie  das  Interesse  an  der  Lôsung  dcr  wichtigen  wasserbau- 
lichen  Fragen,  die  in  dem  Congresse  behandeit  wurden,  Dank  der  vorzùg- 
lichen  Leitung  nicht  erlahmle,  sondern  je  langer  die  Dauer  der  Yerhandl- 
ungen  war,  desto  mchr  zunahm  und  in  massgebenden  Resolutionen  sich 
verdichtcte. 

Wir  haben  weiler  wieder  wàhrend  der  ganzen  Congi^esszeit  die  erwùnschle 
Gelegenheit  gehabt,  mit  den  Verlrctern  Frankreichs,  wie  auch  der  ùbrigen 
nachbarlichcn  Nationen  die  scit  langer  Zeit  beslehenden  freundschaftlichen 
Beziehungen  in  lechnischen  Angelegcnhcitcn  zu  pflegen,  den  auswàrligcn 
Herren  Collegen  die  Hand  zu  schûiteln  und  damit  émeut  zu  bezeugen, 
dass  nach  unsern  Wùnschen  es  dauernd  bel  diesen  herzlichen  und 
freundschaftlichen  Beziehungen  auf  dem  Gebiete  der  technischen  Wis- 
senschaften  bleiben  niôgc! 

Das  Ailes  danken  wir  der  Gastfreundschaft  Frankreichs!  Unseren  Dank 
fassen  wir  Deutsche  Vcrtreter  zusammen  in  die  Worte  : 

M.  Kummer  continue  en  français. 

Messieurs,  nous  sommes  charmés  de  Thospitalité  de  la  belle  France  et 
de  sa  charmante  capitale!  (Applaudissementê.) 

Nous  remercions  M.  Emile  Loubet,  président  de  la  République,  M.  Pierre 
Baudin,  ministre  des  Travaux  Publics,  MM.  Couvreur  etHoltz,  présidents  du 
Congrès  et  tous  les  Délégués  et  Membres  Français,  pour  l'accueil  gracieux 
et  cordial  qu'on  nous  a  fait! 

En  quittant  votre  superbe  capitale,  nous,  les  Délégués  et  Fonctionnaires 
Allemands,  nous  vous  assurons  de  notre  plus  vive  reconnaissance  et  de 
nos  plus  affectueux  souvenirs.  (Applaudissements.) 

Soyez  convaincus,  Messieurs,  que  nous  aurons  toujours  le  plus  grand 
plaisir  de  collaborer  avec  vous  aux  travaux  el  à  la  réussite  des  Congrès 

Membres  du  Congrès  des  questions  portées  à  Tordre  du  jour  de  nos  séances.  Nous 
avons  toutefois  pu  constater  que,  grâce  à  Texcellente  direction  imprimée  aux 
débals,  rintérôt  apporté  à  la  solution  des  importantes  questions  qui  ont  élé 
traitées  n'a  faibli  à  aucun  moment;  au  contraire, plus  la  durée  des  délibérations 
augmentait,  plus  l'intérêt  pris  aux  questions  discutées  augmentait  aussi  ;  et  Ton  a 
pu  finalement  aboutir  à  des  décisions  sérieuses. 

De  plus,  pendant  toute  la  durée  des  Congrès,  nous  avons  eu  de  nouveau  la 
bonne  fortune  de  pouvoir  resserrer,  avec  les  Délégués  de  la  France  ainsi  que  des 
autres  nations,  les  bons  rapports  qui  nous  unissiuit  sur  le  domaine  des  questions 
techniques,  depuis  de  longues  années  déjà.  Nous  avons  eu  l'occasion  de  serrer  la 
main  à  nos  Collègues  étrangers  et  d'exprimer  en  même  temps  le  vœu  que  ces 
relations  cordiales  et  amicales  et  cette  parfaite  entente  dans  le  domaine  des 
sciences  techniques  puissent  ne  jamais  se  rompre. 

Tout  cela,  nous  le  devons  à  l'hospitalité  de  la  France!  Nous,  les  Délégués  de 
l'Allemagne,  exprimons  notre  gratitude  comme  suit  : 


5*  SÉANCE  PLÉNIÈRE.  625 

de  Navigation,  et  que  nous  souhaitons  de  tout  notre  cœur  la  prospé- 
rité de  la  France  el  de  sa  capitale!  {Double  salve  d'applaudissements.) 

M.  LE  Pbésident.  —  La  parole  est  à  M.  Hellcpultc,  délégué  du  Gouverne- 
ment belge. 

M.  Helleputte.  —  Mesdames,  Messieurs,  je  tiens,  au  nom  de  la  Délégation 
belge,  à  m'associer  aux  remerciements  que  vient  de  vous  exprimer,  en  termes 
si  éloquents  et  si  affectueux,  le  représentant  des  Délégués  allemands. 

Lors  de  notre  première  séance,  j'ai  eu  l'honneur  de  remercier  M.  le  Mi- 
nistre des  Travaux  Publics,  et  en  sa  personne  le  Gouvernement  français 
tout  entier  qu'il  représentait  parmi  nous,  de  la  bienveillance  qu'il  voulait 
bien  nous  témoigner  en  prenant  part  à  nos  travaux.  Aujourd'hui  que  le 
Congrès  touche  à  sa  fin,  je  renouvelle  ces  remerciements  et  je  suis  sûr 
d'être  l'organe  de  vous  tous  en  disant  que  le  résultat  du  Congrès  a  dépassé 
notre  attente.  [Applaudissements.) 

A  la  gratitude  que  nous  devons  au  Président  de  la  République  et  au 
Gouvernement  français  doit  s'ajouter  celle  que  nous  éprouvons  pour  nos 
éminents  et  sympathiques  Présidents,  MM.  Couvreur  et  Holtz,  et  pour  notre 
excellent  Secrétaire  Général,  M.  Pavie,  qui  a  senti  peser  sur  ses  épaules 
cette  lourde  tâche  de  l'organisation  d'un  Congrès  International.  Nous 
remercions  aussi  bien  vivement  MM.  les  Présidents  des  Sections,  MM.  les 
Rapporteurs,  MM.  les  Secrétaires.  {Assentiment  général.) 

Nous  sommes  en  France  ;  vous  ne  vous  étonnerez  donc  pas  si  je  me 
permets  d'adresser  un  remerciement  tout  spécial  aux  dames  qui  ont  bien 
voulu  suivre  nos  travaux  ;  et,  si  je  ne  craignais  de  blesser  sa  modestie, 
j'enverrais  l'expression  de  notre  gratitude,  commune  certainement  à  nous 
tous,  à  cette  dame  qui  porte  un  nom  illustre  dans  la  science  des  Ingé- 
nieurs et  suit  avec  une  régularité  que  plusieurs  pourraient  envier  les 
travaux  de  nos  Congrès.  (Applaudissements.) 

J'ai  le  devoir  de  remercier  de  façon  particulière  le  Congrès  au  nom  de 
la  Belgique  pour  l'honneur  très  grand  que  vous  lui  faites  en  décidant  à 
l'unanimité  que  désormais  un  Comité  permanent  des  Congrès  Internatio- 
naux de  Navigation  siégera  à  Bruxelles.  Cet  honneur,  nous  l'apprécions  à 
sa  juste  et  grande  valeur.  Cependant  à  la  reconnaissance  que  je  vous  ex- 
prime doit  se  mêler  quelques  appréhensions.  C'est  une  grande  chose  qu'un 
Congrès  International  de  Navigation.  Si  vous  jetez  les  yeux  sur  les  rapports 
qui  vous  sont  soumis,  vous  verrez  qu'ils  se  divisent  en  deux  catégories 
bien  distinctes  :  les  uns  ont  pour  but  de  fixer  les  progrès  accomplis;  les 
autres  de  signaler  les  progrès  qui  doivent  être  encore  poursuivis.  Votre 
Commission  permanente  aura  précisément  pour  mission  de  vous  rendre 
compte,  à  chacune  de  vos  sessions,  de  ce  qui  a  été  fait  dans  les  divers 
pays  et  de  ce  qui  reste  à  faire.  C'est  là  une  grande,  mais  aussi  une  difficile 
mission.  Nous  nous  sentons  cependant  rassurés  par  une  double  considé- 
ration :  d'abord  nous  avons  l'espoir,  je  dirai  même  la  certitude,  que  nous 
pourrons  compter  sur  votre  concours  à  tous;  puis  permoltcz-nioi.  on  ma 

4U 


626  3-  SÉANCE  PLÊNIÈRE. 

qualité  de  Belge,  de  rendre  hommage  à  l'un  d'entre  nous.  Ce  qui  rassure 
mon  très  distingué  collègue  M.  de  Rote,  qui  malheureusement  n'a  pu  as- 
sister à  cette  séance,  retenu  ailleurs  par  d'autres  devoirs,  ce  qui  rassure 
M.  de  Rote  et  votre  serviteur,  c'est  que,  dans  ce  que  mon  excellent  ami 
M.  de  Mas  appelait  le  noyau  de  la  Commission  permanente,  nous  voyons 
notre  Secrétaire  Général  du  Congrès  de  Bruxelles,  M.  Dufourny.  Avec  un 
collaborateur  pareil,  nous  acceptons  celte  mission.  Nous  nous  rendons 
bien  compte  des  devoirs  que  nous  assumons,  mais  sans  trop  craindre 
cependant  de  ne  pas  pouvoir  les  remplir. 

Nous  sommes  donc  le  noyau  des  Congrès  futurs.  Vous  savez  qu'un  noyau 
peut  n'avoir  aucune  valeur,  qu'il  peut  demeurer  improductif;  il  peut  aussi 
donner  de  grands  résultats.  A  l'époque  des  fruits,  où  le  Congrès  siège 
d'habitude,  beaucoup  de  noyaux  sont  jetés  à  la  voirie  et  restent  inutiles, 
ou  sont  écrasés  parfois  sous  le  pied  du  passant,  et  alors  il  ne  se  produit 
qu'un  peu  de  poussière.  Mais  si  ce  noyau  est  confié  à  la  terre  fertile  et 
suffisamment  arrosée  par  l'eau  du  ciel,  ou  à  son  défaut,  par  l'eau  du 
fleuve  due  à  l'art  des  Ingénieurs,  si  ce  noyau  est  réchauffé  par  les  géné- 
reux rayons  du  soleil,  il  germe  et  il  produit  cet  arbre  à  la  frondaison  superbe 
dont  les  fruits  séduisent  par  leurs  belles  couleurs  et  font  le  bonheur  de 
l'humanité.  (Vifs  applaudissements.) 

Nous  espérons  que,  confié  à  la  terre  fertile  du  Congrès,  le  noyau  ne  res- 
tera pas  stérile  et  produira  des  fruits  abondants. 

Notre  pays,  malgré  que  sa  population  soit  très  dense,  n'est  pas  puissant: 
la  Belgique  est  peu  étendue  ;  nous  sommes  peu  nombreux  et  sans  ambi- 
tions. Nous  n'avons  qu'un  désir,  être  les  amis  et  au  besoin  les  auxiliaires 
de  toutes  les  nations  qui  veulent  travailler  sincèrement  à  la  prospérité 
matérielle  et  à  la  grandeur  morale  du  genre  humain.  (Vifs  applaudisse- 
ments.) 

C'est  sous  celte  pensée  que  je  clos  ce  discours  déjà  trop  long  et  je  vous 
donne,  si  vous  le  voulez  bien,  rendez-vous  au  futur  Congrès.  Nous  avons 
ici  consolidé  des  amitiés  anciennes,  formé  des  amitiés  nouvelles  et  nous 
avons  l'espoir  de  voir  le  cercle  des  amitiés,  qui  constitue,  en  définitive,  le 
bonheur  de  la  vie,  s'étendre  jusqu'aux  limites  extrêmes  du  monde.  (Ap- 
plaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Gadea,  délégué  du  Gouvernement 
espagnol. 

M.  GiuoEA.  —  Monsieur  le  Président,  Messieurs,  Quoique  n'ayant  ni  l'ha- 
bitude, ni  les  qualités  nécessaires  pour  parler  en  public,  je  tiens  à  vous 
adresser  quelques  mots,  comme  Délégué  du  Gouvernement  espagnol  et  au 
nom  des  Ingénieurs  espagnols,  pour  m'associer  à  l'expression  des  senti- 
ments de  gratitude  envers  le  Gouvernement  français,  nos  honorables  Pré- 
sidents, les  distingués  Ingénieurs  français  Membres  du  Congrès,  el  envers 
la  Nation  française  tout  entière  pour  l'accueil  fraternel  et  bienveillant  qui 
nous  a  été  accordé  à  Paris. 


5*  SÉANCE  PLÊNIÈRE.  627 

J'ai  été  touché  de  voir  l'intérêt  avec  lequel  le  Congrès  a  examiné,  parmi 
d'autres  questions  importantes,  celles  qui,  comme  les  travaux  du  port  de 
Bilbao,  ont  une  si  grande  importance  pour  la  prospérité  de  mon  pays,  et 
j'ai  suivi  avec  l'attention  d'un  élève  qui  ne  demande  qu'à  imiter  son  maître, 
les  magnifiques  travaux  présentés  par  les  Ingénieurs  français  sur  l'éclai- 
rage maritime.  L'Espagne  qui  se  prépare  à  améliorer  et  à  modifier  le  sien 
trouve  la  voie  déblayée  et  n'a  qu'à  suivre  l'exemple  de  la  France,  qui  s'est 
toujours  maintenue  au  premier  rang  quand  il  s'agit  de  ces  questions,  pour 
avoir  un.  succès  assuré. 

Je  n'aurais  obtenu  que  ce  résultat.  Messieurs  les  Ingénieurs  français, 
que  je  devrais  vous  adresser  mes  remerciements.  Veuillez  les  accepter  aussi 
sincèrement  que  je  vous  les  présente.  (Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  au  major  John  Millis,  délégué  du  Gou- 
vernement des  États-Unis  d'Amérique. 

M.  John  Millis.  —  Mr.  Président,  Ladies,  and  Gentlemen  of  the  Congress  : 

At  this  closing  session  of  theËighth  International  Congress  of  Navigation 
it  is  appropriate  to  express  first  our  grateful  appréciation  of  the  efforts  of 
the  Committee  of  organisation,  and  our  admiration  for  the  splendid  results 
with  which  thèse  efforts  hâve  been  rewarded.  The  results  we  may  ail 
see;  but  few  of  us  perhaps  are  fully  cognizant  of  the  diflicult,  délicate  and 
complicated  task  which  the  sucessful  realization  of  the  objects  of  this 
Congress  bas  imposed  upon  the  Committee  of  organisations,  and  especially 
upon  its  executive  officers. 

We  of  the  United  States  délégation  aiso  feel  at  liberty  to  refer  with 
acknowledgements  of  gratitude  to  the  work  of  the  Bureau  of  the  Congress, 
since,  though  most  of  us  hâve  been  honored  with  officiai  positions  on  this 
Bureau,  we  bave  found  that  the  real  burdens  bave  been  borne  by  the 
home  members  and  that  our  share  bas  consisted  almost  enlirely  of  honors, 
which  we  bave  appreciated  in  a  correspondingly  enhauced  degree. 


M.  John  Millis.  —  Monsieur  le  Président,  Mesdames  et  Messieurs,  A  cette  séance 
de  clôture  du  Vlll«  Congrès  International  de  Navigation,  il  est  de  notre  devoir 
d'exprimer,  en  premier  lieu,  au  Comité  d'organisation  notre  profonde  gratitude 
pour  les  efforts  qu'il  a  faits,  et  notre  admiration  pour  les  merveilleux  résultats 
qui  ont  été  la  récompense  de  ces  efforts.  Les  résultats,  tout  le  monde  peut  les  voir  ; 
mais  peu  d'entre  nous,  peut-être,  se  rendent  exactement  compte  à  quel  point  la 
lâche  que  l'heureuse  réalisation  des  uravaux  de  ce  Congrès  a  imposée  au  Comité 
d'organisation,  et  plus  spécialement  à  ses  mandataires,  a  été  difficile,  délicate  et 
compliquée. 

Nous,  Membres  de  la  délégation  des  États-Unis,  ne  pouvons  nous  empêcher  de 
rappeler  avec  un  profond  sentiment  de  gratitude  l'œuvre  accomplie  par  le  bureau 
du  Congrès  et  de  signaler  que,  quoique  la  plupart  de  nous  aient  eu  l'honneur  d'être 
investis  de  certaines  fonctions  officielles  dans  ledit  Bureau,  les  Membres  français 
ont,  en  réalité,  accompli  toute  la  besogne  preprement  dite,  alors  que  notre  rôle 


6'i8  5'  SÉiLNCK  PLÉMËRE. 

To  ttie  Engîneers  of  the  United  Slates  thcse  Congresses  bave  a  peculiar 
inleresi  and  value  whîch  are  noi  perhaps  fully  understood  on  Ihis  side  of 
the  Atlantic.  We  arc  accuslomed  at  home  to  rely  upon  our  system  of 
Annual  Reports  on  our  public*  state,  and  municipal  works,  in  which 
reports  detailed  information  concerning  thèse  works  is  brought  up  to  date 
each  year  and  placed  in  a  form  accessible  to  ail.  In  many  other  countries, 
howevcr,  such  a  System  îs  not  so  generally  foUowed  or  does  not  obtain 
willi  the  same  degree  of  compicteness,  and  our  sources  of  officiai  infor- 
mation concerning  many  imporlant  engineering  works  .connectée!  with 
navigation  in  foreign  countries  werc  formerly  quite  irregular  as  to 
dates  of  receipt,  and  extremely  variable  in  form.  Thèse  deficiencies  bave 
however  been  very  largely  supplied  by  the  printed  reports  and  proceedings 
of  the  Congi'esscs  of  Navigation,  in  which  we  find  valuable  information, 
concisely  stated,  of  récent  date,  and  generally  from  sources  of  unques- 
tioned  authority. 

We  also  find  a  spécial  intercsl  and  profit,  on  accountof  our  geographical 
position  and  cnvironment,  in  thèse  international  gatherings,  which  contri- 
butc  so  effectually  towards  the  removal  of  the  barricrs  imposedby  the  seas 
and  the  dillercnces  of  language,  though  the  latter  is  still  unfortunately 


a  consisté  presque  uniquement  à  être  comblés  d'honneurs,  chose  que  nous  avons 
su  apprécier  à  sa  juste  valeur. 

Pour  les  Ingénieurs  des  États-Unis,  ces  Congrès  ont  une  valeur  et  un  intérêt 
tout  particuliers,  que  l'on  ne  comprend  peut-être  pas  entièrement  de  ce  côté  de 
l'Atlantique.  Nous  sommes  habitués,  chez  nous,  à  notre  système  de  rapports 
annuels  sur  les  travaux  publics  exécutés  par  l'État  et  les  Municipalités,  rapports 
dans  lesquels  des  informations  détaillées  concernant  ces  travaux  sont  données 
périodiquement  et  présentées  sous  une  forme  accessible  à  tous.  Dans  beaucoup 
d'autres  pays,  au  contraire,  ce  système  n'est  pas  suivi  aussi  strictement  ni  d'une 
manière  aussi  générale  et  on  n'y  atteint  pas  le  même  degré  de  perfection  que 
chez  nous  ;  nos  sources  d'informations  officielles  sur  bon  nombre  d'importants 
travaux  concernant  la  navigation,  exécutés  dans  certains  pays  étrangers,  étaient 
précédemment  tout  à  fait  insuffisantes,  attendu  que  les  rapports  les  concernant 
nous  parvenaient  de  façon  très  irrégulière  et  étaient  présentés  sous  une  forme 
fxtrêmemeut  variable.  Il  a  été  largement  suppléé  à  ces  défauts  par  la  publi- 
cation des  rapports  et  procès-verbaux  imprimés  des  Congrès  de  Navigation, 
dans  lesquels  nous  trouvons  des  informations  précieuses,  exposées  avec  con- 
cision, de  date  récente,  et  émanant  en  général  de  sources  d'une  autorité  incon- 
testée. 

Nous  trouvons  aussi,  en  raison  de  notre  situation  et  de  notre  isolement 
géographique,  un  intérêt  d'un  profit  spécial  dans  ces  réunions  internationales 
(jui  contribuent  si  efficacement  à  faire  disparaître  les  barrières  imposées  par  les 
mers  et  les  différences  de  langages  —  quoique  cette  dernière  circonstance  soit 
malheureusement  encore  pour  un  certain  nombre  d'entre  nous  un  sérieux  obstacle 
H  des  échanges  rapides  de  vues  et  d'idées  — .  En  acceptant  les  conclusions  des 


5*  SÉANCE  PLfiNIÈRE.  021) 

for  some  of  us  a  serious  obstacle  lo  a  free  interchange  of  vîows.  In 
accepting  the  conclusions  of  the  Congress  we  may  entertain  certain  mental 
réservations  as  to  modifications  Ihat  will  be  imposed  by  varying  condi- 
tions, financial  as  well  as  physicaU  but  of  the  value  of  thèse  gencrali- 
zations  there  can  be  no  doubt,  even  Ihough  ail  may  not  bave  resulted 
from  the  fullest  discussion  and  understanding  or  received  the  complète 
endorsement  of  a  majority  of  members  intercsted  in  each  individual  case. 
They  will  at  least  set  the  officiai  stamp  of  disapprovaheilher  directly  or 
inferentially,  upon  certain  théories  and  methods  conspicuously  bad,  and 
no  one  will  claim  that  they  assume  to  cover  ail  that  may  be  found  to  be 
good  under  the  respective  questions  considered. 

Finally  our  obligations  and  acknowledgemcnts  as  guests  are  the  most 
difticult  of  ail  to  express.  In  this  capacity  we  bave  been  outclassed  by 
our  hosls  in  numbers,  if  not  indeed  in  most  olher  respects.  When  a  visil 
to  this  city,  the  wonder  oi  Ihe  civilized  world,  is  so  oflen,  under  ordinary 
circumstaiices,  regarded  by  us  of  foreign  lands  as  the  event  of  a  life  timc, 
what  is  there  left  for  us  to  say  of  the  opportunity  which  this  Congress  has 
aitbrded  to  come  during  the  continuance  of  your  inagnificcnt  World's 
Exposition,  which  commémorâtes  in  so  fitting  a  manner  the  close  of  the 


Congrès,  nous  pouvons  assurément  faire  certaines  restrictions  mentales  sur 
quelques-unes  d*entre  elles,  en  raison  des  modifications  qui  peuvent  être  imposées 
par  des  conditions  différentes,  soit  financières,  soit  physiques,  mais  nul  ne  peut 
contester  la  valeur  de  ces  généralisations,  quoique  certaines  des  conclusions 
n'aient  pu  être  parfois  le  résultat  de  discussions  très  approfondies  et  d*une 
entente  complète,  et  n'aient  pas  toujours  obtenu  la  sanction  de  la  majorité  des 
membres  respectivement  intéressés  aux  questions  en  jeu.  Les  comptes  rendus 
portent  d'ailleurs  la  trace  de  marques  de  désapprobation,  soit  directes,  soit 
implicites,  pour  certaines  théories  et  méthodes  manifestement  mauvaises,  et  il  ne 
se  trouvera  personne  pour  prétendre  que  tout  ce  qui  est  dit,  dans  la  discussion 
des  différentes  questions  traitées,  est  juste,  et  pour  en  assumer  la  responsabilité. 
Pour  terminer,  il  me  reste  à  exprimer  notre  reconnaissance  pour  nos  hôtes  et  il 
n'est  pas  facile  de  s'acquitter  dignement  de  cette  obligation.  Nous  avons  été  mis, 
en  grand  nombre  «  hors  concours  »  par  nos  hôtes,  —  aussi  bien  comme 
convives  que  sous  d'autres  rapports.  Lorsque,  dans  les  circonstances  ordinaires 
déjà,  une  visite  dans  cette  capitale,  la  merveille  du  monde  civilisé,  est  si 
souvent  considérée  par  nous  autres  étrangers  comme  l'événement  capital 
de  toute  une  vie,  que  pouvons-nous  dire  de  plus  de  l'occasion  que  nous  a  pro- 
curé ce  (>)ngrès  de  venir  ici  pendant  la  durée  de  votre  magnifique  Exposition 
Universelle,  qui  célèbre  avec  honneur  et  solennité  la  fin  du  xix«  et  l'aurore  du 
x.r  siècle  de  la  civilisation  chrétienne.  Aux  excursions  que  vous  avez  offertes  est 
venu  s'ajouter  le  charmant  accueil  qui  nous  a  été  fait  par  votre  honorable 
Ministre  des  Travaux  Publics,  par  la  Chambre  de  Commerce  et  la  Ville  de  Paris, 
ainsi  que  par  un  grand  nombre  de  vos  concitoyens  agissant  à  titre  privé;  nous 
apprécions  cette  courtoisie  d'autant  |)lus  hautement,  (|ue  les  événements  imprévus 


630  3-  SÉANCE  PLÉNIËRE. 

aineteenth  and  the  down  of  the  tweatielh  œalury  of  Christian  civiliza- 
tion.  To  the  excursions  you  hâve  arranged  and  the  almost  numberless 
other  attractions  offered  us  hâve  been  added  the  kindly  hospitalities  of 
\our  Honorable  Minister  of  Public  Works  and  Madame  Baudin,  of  the 
Chamber  of  Commerce,  of  the  City  of  Paris  as  weli  as  of  many  of  your 
citizens  in  thcir  private  capacity,  and  we  appreciale  thèse  courtesies  only 
the  more  deeply  on  account  of  the  sympathetic  feeling  aroused,  and 
shared  most  fully  by  us,  by  the  unforeseen  and  déplorable  event  of  a  few 
days  ago  which  interfered  with  some  of  the  arrangements  that  had  been 
made  for  our  entertainment.  We  can  only  say  by  way  of  acknowledge- 
ment  that  we  shall  hope  to  reciprocate  thèse  courtesies  in  some  degree, 
and  to  bave  al  some  date  in  the  near  future  the  opportunily  ot  enter- 
taining  the  Ninth  International  Congress  of  Navigation,  or  rather  let  us  say 
the  Ninth  session  of  the  Permanent  International  Congress  of  Navigation, 
in  the  United  States,  and  perhaps  in  connection  also  with  a  World's  Expo- 
sition which  shall  commemorate  some  other  epoch  in  the  progress  of 
human  civilization.  (Applaudissements.) 

M.  LE  PiiÉsiDEKT.  —  La  parole  est  à  M.  Conrad,  délégué  du  Gouvernement 
néerlandais. 

M.  Conrad.  —  Monsieur  le  Président,  Mesdames,  Messieurs,  quand  on  a 
passé  quelques  jours  avec  des  amis,  qui  ont  fait  tout  ce  qui  leur  était 
possible  pour  vous  être  agréable,  c'est  un  devoir  de  leur  dire  avant  de 
les  quitter,  combien  on  regrette  ce  moment  et  de  prononcer  des  paroles 
chaleureuses  pour  le  bon  accueil  que  Ton  a  reçu. 

Je  suis  heureux,  Monsieur  le  Président,  de  remplir  ce  devoir  au  nom  du 
Gouvernement  des  Pays-Bas  et  de  mes  compatriotes  qui  ont  assisté  au 
VHP  Congrès  International  de  Navigation  à  Paris,  et  de  vous  assurei'  que 
nous  nous  rappellerons  avec  le  plus  vif  plaisir  les  journées  passées  au 
Congrès  dans  la  brillante  capitale  de  la  France,  illustrée  par  TExposition 
Universelle  de  1900,  mais,  à  notre  grand  regret,  attristée  par  beaucoup 
d'événements  extraordinaires. 

Avant  d'en  finir,  je  prends  la  liberté  de  dire  quelques  mots  sur  le 
IX'  Congrès  et  je  saisis  cette  occasion  pour  vous  rappeler  que  M.  Corthell  a 


et  déplorables  qui  viennent  de  se  passer  tout  récemment  et  qui  ont  éveillé  nos 
sentiments  de  sympathique  condoléance,  ont  contrarié  quelque  peu  certaines 
dispositions  prises  pour  notre  réception. 

Nous  ne  pouvons  qu'ajouter,  en  guise  de  remerciements,  que  nous  espérons 
pouvoir  vous  rendre  ces  politesses  dans  une  certaine  mesure  et  avoir  à  une  date 
ou  à  une  autre,  —  dans  un  avenir  peu  éloigné,  —  l'occasion  de  recevoir  aux 
Etats-Unis  le  neuvième  Congrès  International  de  Navigation,  ou  plutôt  la 
IX''  session  du  Congrès  International  permanent  de  la  Navigation,  et  cela  peut- 
être  aussi  conjointement  avec  une  autre  Exposition  Universelle  qui  rappellera 
également  une  époque  des  progrès  de  la  civilisation.  [Applaudissements.) 


3*  SÉANCE  PLÉ.NJÈRE.  63J 

fait  toutes  les  démarches  nécessaires  pour  que  le  futur  Congrès  ait  lieu  en 
Amérique.  Des  circonstances  indépendantes  de  sa  volonté  sont  causes  qu'il 
a  été  forcé  de  nous  faire  savoir  qu'il  ne  serait  pas  avec  nous  à  Paris  et  que 
son  désir  a  échoué. 

Cependant  je  vous  propose,  Messieurs,  de  remercier  M.  Corthell  pour 
tous  les  efforts  qu'il  a  faits  pour  nous  procurer  la  belle  chance  d'admirer 
les  Américains  navigateurs  chez  eux.  (Vif  assentiment.) 

Heureusement,  nous  avons  en  Europe  des  nations  qui  ont  exécuté  dans 
les  dernières  années  de  grands  travaux  nautiques.  Je  n'ai  qu'à  nommer 
la  Hongrie,  la  Russie,  l'Allemagne,  et  séparons-nous  avec  l'espoir  de  nous 
réunir  prochainement,  dans  deux  ou  trois  années,  dans  un  de  ces  pays  qui 
ont  nos  sympathies  amicales.  (Applaudissements,) 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  Mcndes  Guerreiro,  délégué  du  Gou- 
vernement portugais. 

M.  Mendes  Guerreiro.  —  Mesdames,  Messieurs,  c'est  pour  moi  un  grand 
honneur  de  vous  exprimer  le  plaisir  que  j'éprouve  en  voyant  consacrée 
à  Paris  l'institution  d'une  Commission  internationale  permanente  des 
Congrès  de  Navigation,  à  Paris,  capitale  de  ce  beau  pays  de  France,  où  se 
font  jour  tous  les  grands  talents,  toutes  les  grandes  et  généreuses  idées  et 
aussi  toutes  les  grandes  évolutions  de  l'esprit  humain.  J'espère  que  cette 
institution  produira  des  fruits  aussi  abondants  que  ceux  qu'elle  a  donnés 
pour  le  Congrès  des  chemins  de  fer. 

Le  siège  du  Bureau  de  notre  Commission  internationale  a  été  fixé  à 
Bruxelles;  mais  nous  comptons  qu'elle  aura  le  plein  appui  du  Gouver- 
nement, des  grandes  Administrations  et  des  Ingénieurs  français,  qui 
accueillent  toujours  les  étrangers  avec  tant  d'empressement  et  nous  pro- 
diguent toutes  les  connaissances  et  tous  les  renseignements  dont  on  a  tant 
besoin  dans  les  pays  lointains. 

Je  prie  tous  nos  collègues  étrangers  de  se  joindre  à  moi  pour  remercier 
les  trois  Membres  du  Comité  exécutif,  qui  ont  bien  voulu  assumer  la  lourde 
charge  d'organiser  Je  fonctionnement  de  la  Commission  internationale 
permanente,  en  faisant  tous  nos  vœux  pour  la  réussite  de  leurs  travaux. 
(Applaudissements.) 

M.  le  Président.  —  La  parole  est  à  M.  de  Hœrschelmann,  délégué  du 
gouvernement  russe. 

M.  DE  Hœrschelmann.  —  Mesdames,  Messieurs,  à  tant  de  discours  élo- 
quents qui  ont  été  prononcés,  je  vous  demande  la  permission  d'ajouter 
seulement  quelques  paroles  pour  exprimer  la  profonde  reconnaissance 
des  Membres  russes  pour  tous  les  organisateurs  du  VIII'-'  Congrès  Interna- 
tional de  Navigation. 

Malgré  la  grande  distance  qui,  terri torialement,  sépare  notre  pays  de  la 
France,  les  souvenirs  de  l'art  de  l'Ingénieur  en  Russie,  comme  l'a  dit  à  la 
séance  d'ouverture  mon  collègue  M.  de  Timonoff,  sont  étroitement  liés 
à  la  science  française,  qui  nous  a  donné  de  célèbres  professeurs  à  l'époque 


052  5*  SÉANCE  PLÉNIÈRE. 

OÙ  notre  Institut  des  Ingénieurs  des  Voies  de  Communication  ne  venait 
que  d'être  fondé;  et  c'est  môme  delà  belle  langue  française  que  cette  insti- 
tution d'instruction  s'est  servie  pour  l'enseignement  dans  les  premiers  temps 
de  son  existence.  C'est  donc  un  sentiment  profond  de  reconnaissance  et  de 
parenté  intellectuelle  que  nous  éprouvons  chaque  fois  qu'il  nous  est 
donné  d'entrer  en  relation  personnelle  avec  les  éminents  promoteurs  du 
développement  incessant  des  Voies  de  Communication  en  France.  C'est  ce 
sentiment  qui,  de  nouveau,  nous  a  vivement  animés  pendant  toute  la 
session  si  brillante  du  Congrès  de  Navigation  qui  prend  fin  aujourd'hui. 

Je  conclus  donc,  Mesdames  et  Messieurs,  en  réitérant  les  hommages  et 
les  chaleureux  remerciements  des  Membres  russes  à  tous  les  organisa- 
teurs du  VllI*  Congrès  International  de  ^^\\gai\on.  (Vifs  applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  Personne  ne  demande  la  parole? 

Je  déclare  clos  le  VIII^*  Congrès  international  de  navigation.  {Applaudis- 
sements prolongés.) 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  quart. 


RÉCEPTION 


PKS 


MEMBRES  DU  CONGRÈS 


PAR    l.A 


CHAMBRIi:  DE  COMMERCE  DE  PARIS 


Samedi  28  juillet. 


RÉCEPTION 


A    LA 


CHAMBRE   DE   COMMERCE  DE   PARIS 


Samedi  28  juillet. 

La  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  qui  a  pris  une  si  grande  part  à 
l'organisation  du  VIII'  Congrès  international  de  navigation,  a  tenu  à  hon- 
neur de  recevoir  les  membres  du  Congrès  en  son  hùtel,  2,  place  de  la 
Bourse. 

Les  congressistes  se  sont  rendus  en  grand  nombre  à  cette  réception,  au 
sortir  de  la  séance  d'ouverture  présidée  par  M.  le  Ministre  des  travaux 
publics. 

Us  y  ont  été  accueillis  avec  une  courtoisie  et  une  bonne  grâce  parfaite 
par  les  membres  de  la  Chambre  de  Commerce  et  par  son  président, 
M.  Moisant,  qui  a  prononcé  l'allocution  suivante  : 

«  Messieurs, 

«  Au  nom  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Paris,  je  suis  heureux  de  sou- 
haiter la  bienvenue  à  tous  les  membres  du  VHP  Congrès  international  de 
navigation. 

«  En  acclamant  notre  vénéré  doyen,  M.  Couvreur,  comme  successeur  de 
M.  Georges  Massori,  notre  regretté  président,  dont  vous  aviez  déjàpu  appré- 
cier la  haute  intelligence  et  la  parfaite  courtoisie,  vous  avez  resserré  encore 
les  liens  qui  nous  unissent;  nous  vous  en  sommes  profondément  recon- 
naissants. II  m'est  très  agréable,  Messieurs,  de  vous  assurer  pour  l'avenir, 
comme  nous  l'avons  fait  pour  le  passé,  de  notre  concours  et  de  notre  vivo 
sympathie  pour  le  but  que  vous  poursuivez. 

«  Vous  êtes  en  effet  ici,  dans  la  ville  à  laquelle  la  corporation  des  Mar- 
chands de  Veau  a  donné  tant  d'éclat  autrefois  et  qui  leur  a  emprunté  ses 
armes  et  sa  fièvre  devise. 

<  Vous  êtes  au  milieu  d'une  Compagnie  qui  s'efforce  de  maintenir  tous 


636  RÉCEPTION  A  LA  CHAMBRE  DE  COMMERCE  DE  PARIS. 

les  éléments  de  prospérité  qui  onl  fait  la  fortune  de  Paris  et  qui  a,  pour 
cela,  placé  au  premier  lang  de  ses  préoccupations  les  questions  de  navi- 
gation maritime  et  fluviale. 

«  Paris  est  le  port  le  plus  important  de  France,  par  le  tonnage  de  ses 
marchandises  qui  atteint  10  millions  de  tormes  et  par  ses  quais  qui  ont 
25  kilomètres  de  développement.  Il  est  en  même  temps  le  grand  centre 
industriel  et  commercial  de  notre  pays.  C'est  vous  dire  à  quel  point  tout  ce 
qui  touche  à  l'amélioration  des  moyens  de  transport  par  mer,  par  canaux 
ou  par  rivières,  nous  intéresse. 

«  Comme  beaucoup  d'entre  vous  le  savent  déjà,  nous  nous  préoccupons 
surtout  d'établir  des  points  de  contact  entre  les  voies  ferrées  et  les  voies 
navigables,  d'améliorer  les  transports  maritimes  postaux,  l'outillage  des 
ports,  l'élargissement  et  la  mise  en  état  de  navigabilité  des  canaux  et  des 
rivières. 

«  En  participant  5  tous  les  Congrès  de  navigation  et  en  y  envoyant  les 
plus  compétents  d'entre  nous,  nous  vous  prouvons  l'intérêt  que  nous  portons 
aux  questions  que  vous  traitez  avec  tant  d'autorité  dans  vos  assemblées, 
où  se  font  jour  les  idées  à  la  fois  les  plus  hardies  et  les  plus  pratiques. 

«  Sans  parler  davantage  de  vos  travaux  au  point  de  vue  des  intérêts  que 
nous  représentons,  comment  ne  pas  vous  accueillir  avec  joie  et  ne  pas  nous 
honorer  de  recevoir  les  représentants  les  plus  importants  de  la  science, 
cette  élite  des  ingénieui's  français  et  étrangers,  qui  viennent  de  tous  les 
pays  du  monde  se  livrer  à  des  éludes  consciencieuses,  exposer  le  résultat 
de  leurs  patientes  et  remarquables  recherches,  dans  le  but  le  plus  élevé, 
le  plus  désintéressé,  qui  n'ont  d'autre  souci  que  le  bien  public. 

«  Nous  représentons  ici.  Messieurs,  les  commerçants  et  les  industriels, 
vos  obligés,  et,  en  leur  nom,  nous  vous  disons  :  Soyez  les  bienvenus,  nous 
faisons  les  vœux  et  les  souhaits  les  meilleurs  pour  le  succès  de  vos 
travaux.  » 

M.  HoLTz,  président  du  Congrès,  a  répondu  en  ces  termes  à  M.  Moisant  : 

«  Monsieur  le  Président, 

«  Messieurs  les  Membres  de  l\  Chambre  de  Commeisce, 

«  Permettez-moi  de  vous  adresser  mes  remerciements,  tant  en  mon  nom 
qu'au  nom  des  congressistes  ici  présents,  pour  l'hospitalité  amicale  que 
vous  voulez  bien  nous  oftrir  et  qui  inaugure  les  travaux  du  VIIl^  Congrès 
de  navigation.  Les  sentiments  de  cordialité  qui  unissent  la  Chambre  el  les 
ingénieurs  ne  sont  pas  nouveaux  ;  ils  se  sont  déjà  accusés  au  Congrès 
de  1892.  Depuis  lors,  ils  se  sont  toujours  maintenus  dans  les  questions  qui 
intéressent  la  navigation,  les  seules  que  j'aie  qualité  pour  mentionner 
aujourd'hui.  A  nous  de  créer  et  d'améliorer  les  voies  de  transport  par  eau. 
en  usant  de  vos  sages  avis  ;  à  vous  de  les  utiliser  au  mieux  des  besoins  du 
pays.    Telle  est   la   tâche    commune  que  nous  poursuivons  et  dont  ce 


RÉCËPTlOiN  A  LA  CMAMBRIi:  DE  COMMERCE  DE  PARIS  057 

Congrès,  réalisé  grâce  à  rassociation  des  ressources  du  Ministère  et  de 
la  Chambre,  fournit  l'éclatante  manifestation.  Merci,  monsieur  le  Prési- 
dent, merci,  messieurs  de  la  Chambre.  » 

Les  paroles  de  M.  Moisant  et  celles  de  M.  Holtz  ont  été  couvertes  d  applau- 
dissements : 

Puis  un  lunch  a  été  servi  dans  la  salle  des  séances  de  la  Chambre  de 
Commerce,  et  de  nombreuses  coupes  de  Champagne  ont  été  vidées  au 
succès  du  ¥111*"  Congrès  international  et  au  développement  de  la  navigation 
intérieure  et  maritime. 


COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS 


EXCURSION   A   DOUAI 

EXCURSION   DE   VERNON  A   ROUEN 

EXCURSION  DE  ROUEN  AU  HAVRE 

Dimanche  29  juillet. 


VISITE  D'UN  TOUEUR  A  ADHÉRENCE  MAGNÉTIQUE 


I 
i 

EN    SERVICE    SUR    LA    SEINE 
Mardi  31  juillet. 


COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS 


EXCURSION  A  DOUAI 


Dimanche  29  juillet. 

L'excursion  organisée  à  Douai  avait  pour  but  de  visiter  les  Docks  et 
Magasins  généraux  établis  par  la  ville  de  Douai,  la  dérivation  de  la  Scarpe 
et  les  installations  de  la  traction  électrique  des  bateaux  qui  fonctionne  sur 
cette  voie  navigable. 

Partis  de  Paris  à  8  heures  du  matin  par  train  spécial,  les  membres  du 
Congrès,  au  nombre  de  55,  sont  arrivés  à  il  heures  en  gare  de  Douai.  Des 
voilures,  des  tramways  électriques,  les  ont  transportés  à  l'Hôtel  de  Ville  où 
la  municipalité  et  M.  le  Sous-Préfet  de  Douai  avaient  tenu  à  honneur  de 
les  recevoir  et  auxquels  ils  ont  été  présentés  par  M.  La  Rivière,  Ingénieur 
en  chef  des  voies  navigables  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais.  M.  Bertin,  maire, 
leur  a  souhaité  la  bienvenue  et  les  a  conviés  à  un  déjeuner  servi  dans  une 
des  salles  de  la  mairie,  auquel  assistaient  également  les  représentants  de 
Douai  au  Sénat  et  à  la  Chambre  des  députés,  des  conseillers  généraux  et 
d'arrondissement,  des  membres  de  la  Chambre  de  commerce,  les  con- 
seillers municipaux,  et  quelques  autres  personnalités  douaisiennes. 

Au  Champagne,  M.  Bertin,  maire,  a  pris  la  parole  et  s'est  exprimé  en 
ces  termes  : 

ff  Messieurs, 

«  Je  suis  heureux  de  vous  adresser  les  souhaits  de  bienvenue  de  la  ville 
de  Douai. 

«  Le  Conseil  municipal,  dont  j'ai  l'honneur  d'être  l'interprète,  vous 
remercie  d'avoir  bien  voulu  répondre  en  aussi  grand  nombre  à  son  invi- 
tation. Je  puis  vous  assurer  que  son  hospitalité  est  empreinte  de  la  cor- 
dialité la  plus  vive  et  la  plus  sincère.  Les  Douaisiens  sont  justement  fiers 
de  recevoir  dans  leur  Ilùtel  de  Ville  votre  Congrès  d'ingénieurs  éminents, 
réunis  à  l'occasion  de  TExposition  universelle.  Je  porte  la  santé  de  votre 

41 


642  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

très  distingué  Président  et  aussi  des  nobles  représentants  des  natious 
étrangères  qui  sont  en  ce  moment  les  hôtes  de  la  France. 

«  J*espëre  que  vous  emporterez  un  bon  souvenir  de  votre  passage  à 
Douai,  votre  séjour  y  sera  trop  court,  à  noire  gré.  * 

M.  le  Maire  donne  un  souvenir  affectueux  à  M.  Gruson,  Inspecteur 
général  des  Ponts  et  Chaussées,  et  à  MM.  les  Ingénieurs  en  chef  La  Rivière 
et  Barbet,  qui  par  leurs  travaux  ont  contribué  pour  une  grande  partie  à  la 
prospérité  de  la  Ville;  puis,  s'adressant  aux  dames  qui  assistaient  au  ban- 
quet, il  ajoute  : 

«  Mesdames, 

€  Je  manquerais  aux  lois  les  plus  élémentaires  de  la  galanterie  fran- 
çaise, si  je  ne  vous  remerciais  tout  spécialement  d'avoir  apporté  à  cette 
réunion  le  charme  de  votre  gracieuse  présence.  » 

M.  rinspecteur  général  Uoltz,  président  du  Congrès,  a  répondu  à  M.  le 
Maire  de  Douai  par  Tallocution  suivante  : 

c  Monsieur  le  Hauie, 

«  Messieurs  les  Conseillers  municipaux, 

«  Permeltez-moi  de  vous  remercier,  tant  en  mon  nom  qu'au  nom  des 
congressistes  ici  présents,  de  la  généreuse  hospitalité  que  vous  voulez 
bien  nous  offrir  et  qui  inaugure  dignement  les  travaux  du  YIU''  Congrès  de 
navigation.  A  voir  cet  Hdtel  de  Ville  où  vous  nous  recevez,  les  souvenirs 
se  reportent  sur  la  vieille  cité  flamande,  où  dominait  le  culte  des  lettres 
et  du  droit,  mais,  sans  abdiquer  son  passé,  la  ville  de  Douai  parait  appelée 
à  d'autres  destinées.  L*enceinte  fortifiée  dans  laquelle  elle  était  enserrée  et 
qui  s'opposait  à  son  développement  a  disparu  :  Tcspace  conquis  a  été 
consacré  à  rétablissement  d'usines,  et  Douai  parait  appelée  à  prendre  place 
parmi  les  grandes  cités  industrielles  du  Nord. 

«  Toutefois,  c'est  surtout  dans  cette  région  du  Nord  qu'il  n'y  a  pas 
de  centre  important,  s'il  n'est  convenablement  desservi  par  les  chemins 
de  fer  et  par  les  voies  navigables.  Or,  à  ce  point  de  vue,  vous  êtes  aussi 
bien  partagés  que  possible.  Je  n'ai  pas  qualité  pour  parler  ici  des  chemins 
de  fer.  Mais,  par  eau,  vous  êtes  en  communication  directe  avec  les  bassins 
houillers  du  Pas-deCalais  et  avec  la  grande  ligne  navigable  du  Nord  à  Paris. 

<r  Ces  relations  sont  assurées  par  une  dérivation  de  la  Scarpe,  qui  con- 
tourne Douai  et  remplace  l'ancienne  traversée.  Largement  conçue^  cette 
dérivation  comporte  quelques-uns  des  types  d'ouvrages  d'art  les  plus  per- 
fectionnés et  servira  de  modèle  pour  l'amélioration  de  canaux  devenus 
impuissants  à  transporter  les  produits  des  houillères.  Le  halage  électrique 
y  est  établi  et  motive  spécialement  notre  visite.  Enfin,  vos  Docks  et  Maga- 
sins généraux,  que  nous  visiterons  également,  complètent  l'ensemble  de 
ces  installations. 


oc 

3 

2 


*5 

3 

§ 

*5 


Si: 

o 

5 


COMPTE  RENDU  DES  ËICURSIONS.  643 

«  Voilà  bien  des  éléments  de  succès  sur  un  point  donné;  ils  auraient 
fait  sortir  un  cri  d'espérance  du  cœur  d'un  homme  qui  a  consacré  la  plus 
grande  partie  de  son  existence  à  l'amélioration  des  voies  navigables  du 
Nord  et  dont  vous  continuez,  Monsieur  le  Maire,  les  traditions  avec  un 
respect  filial. 

«  Plein  de  la  même  confiance,  je  porte  ce  toast  à  la  prospérité  de  la  Ville 
de  Douai.  » 

M.  Willgerœtt,  délégué  du  gouvernement  allemand,  a  dit  ensuite  son 
admiration  pour  la  Flandre  française  et  sa  reconnaissance  pour  Texcellent 
accueil  que  lui  et  ses  confrères  y  reçoivent.  Après  lui,  M.  Hensch,  égale- 
ment délégué  du  gouvernement  allemand,  en  sa  qualité  de  doyen  des 
représentants  étrangers,  s'est  déclaré  heureux  d'être  venu  pour  constater 
sur  place  les  progrès  réalisés  dans  la  navigation. 

M.  le  lieutenant-général  L.  Bigotti,  délégué  du  gouvernement  italien,  a 
prononcé  les  paroles  ci-après  : 

«  Messieurs, 

<i  L'Italie  porte  de  tout  son  cœur  un  toast  au  progrès  et  à  l'avenir  de  la 
Scarpe  et  de  la  Seine  qui,  dans  ce  jour,  accueillent  avec  une  courtoisie  et 
une  hospitalité  toute  française  les  membres  du  Congrès,  lesquels  en  empor- 
teront le  meilleur  souvenir. 

«  Vive  la  Ville  de  Douai!  » 

Les  toasts  terminés,  les  congressistes  ont  visité  rapidement  l'Hôtel  de 
Ville,  puis  se  sont  dirigés  vers  les  Docks  et  Magasins  généraux  de  la  ville 
de  Douai  qui  sont  de  création  récente  et  dus  à  l'heureuse  initiative  de  la 
municipalité.  Ces  Docks  et  Magasins  sont  desservis  par  une  gare  d'eau 
spéciale  en  communication  avec  la  Scarpe  moyenne  et  par  une  voie  ferrée 
raccordée  à  la  gare  du  chemin  de  fer  du  Nord  à  Douai.  Après  en  avoir 
admiré  les  vastes  dimensions  et  Texcellent  aménagement,  les  excursion- 
nistes ont  pris  place  à  bord  de  deux  bateaux  à  vapeur  de  la  maison  Pavot 
frères,  de  Paris,  brillamment  décorés  et  pavoises,  qui  ont  remonté  la 
Scarpe  jusqu'à  Corbehem  pour  redescendre  ensuite  par  la  Dérivation. 

Au  passage,  on  remarque  divers  établissements  industriels  établis  sur 
les  rives  de  la  Scarpe,  notamment  la  sucrerie  Dupiré.  A  l'entrée  dans 
récluse  de  Lambres,  M.  Sylvin,  maire  de  la  commune  de  ce  nom,  a  pris 
place  sur  l'un  des  bateaux  et  souhaité  la  bienvenue  aux  membres  du  Con- 
grès dans  les  termes  ci-après  : 

«  Nous  sommes  très  heureux  de  votre  passage  sur  les  canaux  de  la  com- 
mune. Je  vous  prie,  au  nom  du  Conseil  municipal  et  des  habitants,  de 
vouloir  bien  agréer  nos  meilleurs  et  respectueux  souhaits  de  bienvenue.  » 

M.  Allart,  sous-préfet  de  Douai,  lui  a  répondu  en  quelques  mots.  Les 
bateaux  ont  repris  leur  marche  et,  à  l'écluse  de  Courchelettes,  M.  Trannin, 
maire,  a  souhaité  également  la  bienvenue  aux  membres  du  Congrès. 


644  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

Au  confluent  de  la  Sensée  et  de  la  Scarpe,  les  bateaux,  après  avoir  viré 
de  bord,  sont  entrés  dans  la  Dérivation  qui  a  été  livrée  à  l'exploitation  en 
1895;  cette  voie  navigable,  dont  le  trafic  a  atteint  3000000  de  tonnes  dès 
la  première  année  et  s'accroît  depuis  d'une  manière  continue,  comporte  les 
types  d'ouvrages  d*art  les  plus  perfectionnés,  notamment  des  écluses  de 
4  m.  10  de  chute  formées  de  deux  sas  accolés,  séparés  par  un  bajoyer 
central  de  8  mètres  de  largeur  sur  lequel  on  a  installé  les  appareils  de 
manœuvre  des  portes  à  un  seul  vantail  des  deux  sas,  commandées  par 
engrenages  à  l'aide  d'un  arbre  de  transmission  mû  par  une  turbine. 

Le  remplissage  et  la  vidange  des  sas  d'une  de  ces  écluses  ont  été  faits 
en  présence  des  visiteurs  qui  ont  approuvé  sans  réserves  les  installa- 
tions. 

Les  bateaux  se  sont  dirigés  ensuite  vers  Tusine  de  la  Société  de  traction 
électrique,  et  c'est  sur  le  trajet  que  les  excursionnistes  ont  rencontré  les 
tricycles  de  cette  Société,  remorquant,  avec  la  plus  grande  facilité,  à  la 
vitesse  de  2  kil.  200  à  l'heure,  deux  bélandres  chargées.  Les  membres  du 
Congrès  ont  pu,  à  l'aide  d'une  notice  fort  intéressante  qui  leur  avait  été 
remise,  se  rendre  compte  de  ce  nouveau  mode  de  traction  et  des  services 
qu'il  est  appelé  à  rendre. 

Les  bateaux  Pavot  se  sont  arrêtés  en  face  de  l'usine  que  la  Société  de 
traction  électrique  a  établie  sur  la  rive  gauche  de  la  Dérivation  de  la 
Scarpe,  et,  après  en  avoir  visité  les  diverses  installations,  les  membres  du 
Congrès  se  sont  rendus  dans  un  vaste  hall,  coquettement  décoré,  où  un 
lunch  avait  été  préparé  par  les  soins  de  la  Société  de  traction. 

M.  Desprez,  président  du  Conseil  d'administration  de  cette  Société,  a, 
en  quelques  mots,  souhaité  la  bienvenue  au  Congrès.  M.  de  Mas,  Inspecteur 
général  des  Ponts  et  Chaussées,  l'a  remercié  et  a  bu  à  la  prospérité  de  la 
Société;  il  a,  en  outre,  complimenté  M.  Galliot,  Ingénieur  en  chef  à  Dijon, 
inventeur  du  halage  électrique,  qui  était  présent.  M.  Duiait,  administrateur 
de  la  Société  de  traction  électrique,  a  remercié  M.  La  Rivière,  higénieur 
en  chef  des  voies  navigables  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais,  dans  le  service 
duquel  fonctionne  le  halage  électrique,  du  précieux  et  bienveillant  con- 
cours qu'il  a  apporté  à  l'entreprise  et  qu'il  voudra  bien  lui  continuer. 

Puis  les  membres  du  Congrès  ont  pris  place  dans  les  voitures  des 
tramways  électriques  qui  les  ont  conduits  à  la  gare  de  Douai  où  un  train 
spécial  les  attendait  pour  rentrer  à  Paris. 

Sur  le  quai,  le  Président  du  Congrès  a  remercié  la  municipalité  de 
Douai  de  son  accueil  sympathique,  et  félicité  les  organisateurs  de  l'excur- 
sion de  la  façon  dont  le  programme  de  la  journée  avait  été  conçu  et  exécuté. 

Le  train  a  quitté  Douai  à  5  h.  45  et  est  arrivé  en  gare  d'Amiens  à  7  h.  15. 
Les  membres  du  Congrès,  après  avoir  visité  la  cathédrale  d'Amiens,  qui  est 
une  des  mei*veilles  de  l'architecture  gothique,  ont  dîné  au  buffet  d'Amiens 
et  sont  rentrés  à  Paris,  toujours  en  train  spécial,  à  10  h.  45. 


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EXCURSION  DE  VERNON  A  ROUEN 


Dimanche  29  juillet. 

Les  deux  excursions  organisées  sur  la  Seine,  de  Yernon  à  Rouen  et  de 
Rouen  au  Havre,  ont  eu  lieu  simultanément.  Les  excursionnistes  se  sont 
réunis  le  29  juillet,  à  6  h.  45  du  matin,  à  la  gare  Saint-Lazare  pour  s'em- 
barquer dans  un  train  spécial  mis  à  la  disposition  du  Congrès  par  la  Com- 
pagnie des  chemins  de  fer  de  l'Ouest. 

Malheureusement,  letempss'étaitsubitement  gft  té  pendant  la  nuit  etl'orage, 
accompagné  d'une  pluie  diluvienne,  qui  avait  éclaté  aux  premières  heures 
de  la  matinée,  avait  effrayé  un  certain  nombre  de  congressistes  inscrits 
pour  les  excursions.  Leur  nombre  au  départ  se  trouve  ainsi  réduit  à  200 
environ,  dont  150  à  destination  delà  Seine  maritime  et  50  qui  s'arrête- 
ront à  Vernon,  pour  parcourir  la  Seine  fluviale  en  bateau  jusqu'à  Rouen. 

Le  trajet  en  chemin  de  fer  donne  déjà  un  premier  aperçu  du  fleuve  à 
travers  la  pluie;  on  aperçoit  entre  Mantes  et  le  grand  tunnel  deRoUeboise, 
le  barrage  écluse  de  Méricourt-Sandrancourt,  puis,  un  peu  avant  d'arriver  à 
Vernon,  celui  de  Port-Villez  à  rideaux  sur  fermettes,  le  premier  mis  en 
service  pour  réaliser  le  mouillage  de  3  m.  20  (1880). 

A  Vernon,  le  train,  qui  arrive  fort  exactement  à  l'heure  prévue,  file  à 
toute  vitesse  devant  les  yeux  étonnés  des  Ingénieurs  de  la  Seine,  venus 
sur  le  quai  à  la  rencontre  des  excursionnistes.  11  est  à  craindre  pendant 
un  instant  que  tous  les  voyageurs  soient  emportés  sans  arrôt  jusqu'à 
Rouen  et  confondus,  par  cas  de  force  majeure,  dans  l'excursion  de  Rouen 
au  Havre. 

Heureusement,  un  ancien  ingénieur  de  la  Seine  qui  connaît  bien  les  lieux 
et  voit  Terreur  du  mécanicien  n'hésite  pas  à  faire  fonctionner  le  signal 
d'alarme;  le  train  s'arrête  alors,  mais  à  près  d'un  kilomètre  au  delà  de 
la  gare.  Il  refoule  en  arrière  et  débarque  enfin  une  partie  des  passagers, 
sous  la  pluie  qui  continue  toujours. 

Des  omnibus  recueillent  les  trois  dames  présentes  et  quelques-uns  de 
leurs  collègues  masculins,  pour  les  conduire  à  pied  sec  jusqu'aux  bateaux. 
Le  reste  du  groupe  traverse  bravement  la  petite  ville  de  Vernon,  escortant 
avec  fidélité  un  camion  où  de  vastes  paniers,  sous  la  garde  d'une  escouade 
de  maîtres  d'hôtel,  montrent  que  les  congressistesne  seront  pas  maintenus 
toute  la  journée  au  régime  de  l'eau  claire. 

On  trouve  au  pont  de  Vernon  deux  charmants  vapeurs  envoyés  dès  la 


tm  COHrTE  RENDU  DES  ËXCLRSIO.NS. 

veille  par  la  Compagnie  parisienne;  ils  sont  peints  en  bleu  de  ciel,  sans 
doute  pour  démontrer  que  cette  couleur  n'est  pas  absolument  inconnue 
sur  la  Seine.  A  ce  moment,  congressistes  et  paniers  doivent  se  séparer 
pour  quelques  heures.  Les  premiers  montent  sur  Tun  des  bateaux,  resté 
libre  de  tout  objet  encombrant.  Ils  partent  aussitôt  et  peuvent  admirer 
sans  aucun  obstacle  le  cours  tranquille  de  la  Seine. 

Des  notices  préparées  par  M.  Tlnspccteur  général  Caméré  et  par  les 
Ingénieurs  de  la  5*  section  de  la  Seine  sont  remises  aux  passagers  pour 
leur  donner  une  idée  d*ensemble  des  travaux  destinés  à  réaliser  le  mouil- 
lage de  3  m.  20,  dont  ils  vont  voir  quelques  parties.  Elles  rappellent  la 
progression  du  mouvement  de  la  navigation  produite  par  les  travaux, 
lequel  est  passé  de  867994  tonnes  en  1879  à  1  918  217  tonnes  en  1898. 

Entre  9  h.  30  et  10  heures  on  arrive  aux  écluses  de  Notre-Dame  de  la 
Garenne.  Les  deux  bateaux  s'engagent  ensemble  dans  celle  de  droite,  la 
petite,  tandis  que,  dans  celle  de  gauche,  on  peut  apercevoir  un  des  navires 
de  la  Société  maritime  de  la  Seine  qui  monte  à  Paris,  venant  directement 
de  Londres.  On  remarque  son  aspect  bien  marin,  malgré  ses  mâts  et  sa 
cheminée  rabattus,  et  on  conclut  que  la  navigation  par  navires  mixtes  de 
ce  modèle  peut,  en  se  développant,  réaliser  progressivement  Paris-port- 
de-mer  dans  une  très  large  mesure. 

A  la  sortie  de  l'écluse,  on  aperçoit  le  barrage  de  Port-Mort,  à  rideaux  et 
pont  supérieur,  qui  donne  un  avant-goût  de  ce  qui  sera  visilé  en  détail 
à  Poses. 

Quelques  kilomètres  plus  loin,  un  incident  se  produit.  Le  sens  nautique 
des  excursionnistes  ne  peut  se  méprendre  aux  signes  qu'ils  perçoivent  et 
qui  sont  incontestablement  ceux  d'un  échouage.  L'excellent  capitaine  du 
vapeur  n'est  jamais  venu  dans  cette  région  et  nous  sentons  le  rude  contact 
du  fond,  tandis  qu'un  train  de  chalands  montant  à  Paris,  avec  un  tirant 
d'eau  supérieur,  passe  tranquillement  dans  le  chenal  près  delà  rive  gauche, 
comme  pour  montrer  qu'il  y  a  de  l'eau  profonde  pour  quiconque  s'est 
assuré  les  bonnes  grâces  de  la  Seine  en  lui  faisant  de  fréquentes  visites. 

Heureusement,  le  second  bateau  nous  a  rejoints  après  avoir  embarqué 
le  déjeuner,  et,  non  content  d'assurer  le  ravitaillement  des  voyageurs,  il 
tient  à  collaborer  à  leur  transport  en  envoyant  au  batc  au-salon  une 
remorque  qui  le  déhale  en  quelques  secondes. 

L'incident  n'a  pas  d'autres  conséquences;  mais,  à  partir  de  ce  moment 
les  conducteurs  des  Ponts  et  Chaussées  attachés  à  la  Seine  se  tiendront, 
chacun  dans  l'étendue  de  son  service,  auprès  du  capitaine  pour  l'aider  a 
trouver  le  bon  chemin. 

Cependant,  le  temps  s'est  dégagé  et  l'on  peut  admirer  les  aspects  pitto- 
resques des  rives  aux  environs  des  Andelys.  C'est  en  ce  point  que  les  con- 
vives devaient,  d'après  l'itinéraire»  passer  dans  «  la  salle  à  manger  », 
mais  l'allure  des  vapeurs  de  la  Compagnie  parisienne  a  surpassé  les  pré- 
visions et  on  est  en  avance  d'une  demi-heure  sur  le  moment  prévu. 


COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  647 

C'est  seulement  à  l'origine  de  la  dérivation  éclusée  d'Amfreville-Poses. 
par  laquelle  on  franchit  la  chute  du  barrage  de  ce  nom,  que  les  deux 
bateaux  s'accotent  l'un  à  Tautre  et  que  Ton  transborde  avec  empressement. 
Menu  excellent  et  élégamment  servi,  auquel  on  fait  honneur.  A  ce  moment 
la  Seine  pittoresque  ou  commerciale  est  quelque  peu  oubliée.  Mais  ce  n'est 
pas  pour  longtemps,  car,  à  midi  et  demi  exactement,  le  débarquement 
s'opère  dans  l'écluse  d'Amfreville.  Seul  le  temps  déjoue  toutes  les  prévi- 
sions, car  la  pluie  commence  à  tomber  avec  une  abondance  qu'on  pouvait 
croire  épuisée.  Elle  ne  parvient  pas  à  lasser  la  patience  des  congressistes 
qui,  tous  sans  exception,  môme  les  dames,  n'hésitent  pas  à  se  plonger 
dans  ce  déluge  pour  voir  de  près  le  barrage  dont  on  distingue  la  masse 
imposante  à  plusi(ïurs  centaines  de  mètres  du  point  de  débarquement. 

Les  groupes  s'organisent,  sous  la  conduite  de  MM.  Caméré,  Inspecteur 
général  des  Ponts  et  Chaussées,  auteur  du  barrage,  Joly,  Ingénieur  en  chef 
de  la  navigation  de  la  Seine,  Clerc,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, qui,  comme  Ingénieur  ordinaire,  a  pris  part  à  l'exécution  des 
travaux. 

Chacun  de  ces  groupes  visite  tour  à  tour  le  barrage,  les  écluses  et 
l'usine  électrique  qui  assure  l'éclairage  et  la  mise  en  mouvement  des 
engins  de  manœuvre  de  ces  ouvrages. 

Le  système  du  barrage  de  Poses  est  connu  de  la  plupart  des  visiteurs,  au 
moins  par  les  publications  techniques.  Quelques-uns  l'ont  déjà  visité  en 
1889,  ou  dans  des  excursions  particulières.  Mais,  pour  presque  tous,  les 
manœuvres  électriques  des  éléments  du  barrage  sont  une  nouveauté.  Ce 
complément,  qui,  dans  l'esprit  de  l'auteur  du  système,  en  a  toujours  été 
une  partie  désirable,  sinon  essentielle,  donne  à  l'ouvrage  toute  sa  signi- 
fication :  Engin  à  grandes  proportions,  à  chute  considérable,  remplaçant 
plusieurs  retenues,  mais  appelant  presque  nécessairement,  pour  son  manie- 
ment rapide,  l'emploi  de  machines  puissantes  mues  par  les  forces  de  la 
nature.  «  A  Poses,  explique  M.  Caméré,  on  a  pu  recourir  comme  source 
d'énergie  à  la  chute  de  l'eau  qui  reste  toujours  d'au  moins  quatre-vingts 
centimètres  dans  la  dérivation,  même  lorsque  le  barrage  est  ouvert.  Les 
treuils  électriques  permettent  d'ouvrir  les  rideaux,  même  avec  des  retenues 
qui  atteignent  quelquefois  4  m.  60  et  sont  généralement  supérieures  à 
4  mètres.  »  Un  mécanicien,  avec  son  treuil  électrique  sur  rails,  démontre 
par  l'exemple  la  facilité  et  la  rapidité  de  cette  manœuvre.  On  exécute 
également  un  simulacre  de  manœuvre  des  cadres,  une  manœuvre  réelle 
ne  pouvant  s'exécuter  avec  le  barrage  en  pleine  charge. 

Dans  sa  notice  distribuée  aux  excursionnistes,  M.  Caméré  a  du  reste 
fourni  des  indications  sur  différentes  manœuvres  spéciales  des  organes 
mobiles  du  barrage;  telles  que  la  montée  des  rideaux  et  des  cadres,  malgré 
des  glaces,  des  troncs  d'arbre,  des  tonneaux  partis  en  dérive  et  arrêtés 
sur  le  barrage. 

Mais  le  temps  s'écoule  trop  vile  pour  tout  ce  qu'il  y  aurait  à  voir  et  le 


648  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

sifflet  du  bateau  a  grand'peine  à  rappeler,  à  l'heure  fixée,  tout  le  monde  à 
son  bord. 

A  partir  de  ce  moment,  le  mauvais  temps  épuise  ses  forces  et  c'est  avec 
un  beau  soleil  que  s'achève  le  parcours. 

On  admire  au  passage  Pont-de-l'Arche,  l'abbaye  de  Bon-Port,  Preneuse  ; 
puis  viennent  les  écluses  de  Saint-Aubin,  après  lesquelles  on  entre  dans 
la  région  soumise  à  l'influence  de  la  marée.  On  jette  de  loin  un  coup  d'œil 
sur  le  poii:  d'Elbeuf,  puis  on  suit  le  paysage  pittoresque  qui  se  déroule  sur 
les  deux  rives  jusqu^à  Rouen.  La  rencontre  de  nombreux  trains  de  bateaux 
et  d'un  second  steamer  de  la  Société  maritime  de  la  Seine  montrent  que 
les  ouvrages  visités  en  amont  sont  largement  utilisés.  A  quatre  heures  un 
quart,  alors  que  l'excursion  vient  de  pénétrer  dans  le  bassin  fluvial  du  port 
de  Rouen,  parait  le  yacht  «  Diana  »,  du  service  des  Ponts  et  Chaussées, 
ayant  à  bord  MM.  Waddington,  sénateur,  président  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  Rouen,  accompagné  de  plusieurs  membres  de  cette  Compagnie, 
Mengin-Lecreulx,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées,  Belleville, 
Ingénieur  en  chef  du  port  et  de  la  Seine  maritime,  les  représentants  de 
la  presse  locale,  etc.  Tous  montent  à  bord  pour  accompagner  les  excur- 
sionnistes dans  leur  visite  du  port  et  les  présentations  ont  lieu  rapide- 
ment, tandis  que  la  marche  reprend. 

Le  jour  étant  un  dimanche,  il  n'est  pas  possible  de  juger  de  l'activité 
qui  règne  dans  le  port  pendant  la  semaine.  Pour  compléter  l'impression  des 
visiteurs,  une  notice  statistique  et  descriptive  sur  le  port  de  Rouen  leur  a 
été  distribuée  avant  l'arrivée.  Un  graphique  du  mouvement  des  marchan- 
dises depuis  25  années  justifie,  aux  yeux  de  tous,  les  travaux  entrepris  ou 
projetés. 

Après  le  long  trajet  parcouru  par  leurs  hôtes,  les  Rouennais  tenaient 
\  ne  pas  abuser  de  leur  attention.  Aussi,  la  visite  du  port  est-elle  très 
sommaire.  On  descend,  sans  môme  ralentir,  jusqu'à  l'entrée  aval  du  bassin 
au  pétrole,  puis,  franchissant  cette  entrée,  on  remonte  le  bassin.  L'installa- 
tion des  usines,  reliées  par  des  canalisations  aux  appontements  où  accostent 
les  navires  chargés  de  pétrole  en  vrac  et  les  barrages  isolateurs  du  bassin 
attirent  surtout  l'attention.  Au  moment  du  passage,  un  navire  pétrolier 
quitte  le  bassin;  mais  le  temps  manque  pour  suivre  ses  évolutions  et  il  est 
laissé  en  arrière.  Les  installations  du  port  au  charbon  avec  ses  passerelles 
élevées  pour  la  mise  en  tas  des  charbons  provoquent  encore  la  curiosité. 
Enfm,  l'on  met  pied  à  terre,  sur  le  quai  Jean  de  Béthancourt,  non  sans 
quelque  peine  en  raison  de  l'encombrement  causé  par  les  bateaux  qui  y 
stationnent. 

La  hâte  d'examiner  de  près  le  transbordeur  fait  passer  tout  le  monde  à 
côté  d'un  chantier  de  construction  de  quais  sans  en  remarquer  l'existence 
et  l'on  arrive  enfin  à  cet  engin  qui,  malgré  sa  nouveauté,  est  déjà  connu 
de  réputation  dans  tous  les  centres  de  navigation. 

Après  quelques  explications  de  M.  Arnodin,  fils  de  Tinvenleur,  le  groupe 


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COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  649 

franchit  le  fleuve  par  ce  nouveau  moyen  et  constate  sa  commodité.  Arrivés 
de  Tautre  côté,  quelques-uns  entreprennent  l'ascension  du  tablier,  situé 
à  50  mètres  au-dessus  du  niveau  des  quais,  et  se  félicitent  de  leur  courage 
en  apercevant  l'intéressant  panorama  qui  s'étend  au-dessous  d'eux. 

A  ce  moment  s'achève  l'excursion  en  commun.  Chacun  reprend  sa  liberté 
et  en  profite  généralement  pour  rendre  aux  monuments  de  Rouen  la  visite 
qu'ils  méritent.  En  se  séparant,  on  s'est  donné  rendez-vous  pour  7  heures 
à  rilotel  de  Ville,  où  aura  lieu  le  banquet  offert  par  la  municipalité  et  la 
Chambre  de  Commerce.  A  Tlieurc  dite,  tous  les  voyageurs  se  trouvent  sous 
la  galerie  du  rez-de-chaussée  à  l'IIÔfel  de  Ville. 

En  attendant  rouvcrlurc  de  la  grande  salle  où  a  lieu  le  banquet, 
M.  Desha^es,  adjoint  au  maire  de  Rouen,  entouré  d'un  grand  nombre  de 
conseillers  municipaux,  souhaite  la  bienvenue  à  ses  hôtes.  Il  leur  fait 
ensuite  les  honneurs  de  la  grande  salle  du  Conseil  municipal,  où  les  peintures 
de  Paul  Beaudoin  constituent  à  elles  seules  une  décoration  de  haute  valeur 
artistique. 

Cependant,  on  a  pu  achever  le  placement  des  principaux  convives  à  la 
table  d'honneur,  placement  rendu  forl  difficile  par  la  modestie  qui  les  em- 
pêche de  se  faire  connaître,  et  on  entre  dans  la  salle  du  banquet  aux  sons 
de  la  «  Marseillaise  »  jouée  par  la  musique  municipale. 

Ayant  le  regret  de  ne  pas  connaître  personnellement  tous  leurs  hôtes,  la 
municipalité  et  la  Chambre  de  Commerce  ont  appelé  aux  premières  places 
les  trois  dames  qui  ont  courageusement  suivi  l'excursion,  puis  quelques 
délégués  des  gouvernements  ou  fonctionnaires  étrangers  d'ordre  élevé  qui 
ont  pu  être  découverts.  Les  autres  convives  se  groupent  à  leur  choix,  entre- 
mêlés des  Conseillers  municipaux  et  membres  de  la  Chambre  de  Commerce 
qui  leur  font  les  honneurs. 

Chaque  couvert  porte  un  menu,  dont  la  valeur  artistique  relègue  au 
second  plan  la  valeur  culinaire.  Œuvre  d'un  aquarelliste  rouennais,  Adeline, 
il  donne  une  synthèse  de  quelques  monuments  de  Rouen  et  une  vue  saisis- 
sante d'une  partie  du  port  avec  son  animation. 

Pendant  le  repas  la  musique  fait  entendre  quelques  morceaux.  Au  Cham- 
pagne, comme  M.  Waddington,  sénateur.  Président  de  la  Chambre  de 
Commerce,  se  levait  pour  parler,  les  instrumentistes  dissimulés  derrière 
des  touffes  de  plantes  vertes  se  préparaient  à  jouer  :  «  Mesdames,  Messieurs  » , 
commence  le  Président  au  milieu  de  l'attention  générale.  Mais  aussitôt  la 
musique  éclate  en  lui  couvrant  la  voix.  Il  s'arrête  alors,  mais  la  musique 
fait  de  mcme,  avertie  par  quelque  assistant  bien  intentionné.  «  Mesdames  », 
reprend  alors  M.  le  Président.  Mais,  trompée  par  son  silence  de  quelques 
secondes,  la  musique  reprend  aussi  de  plus  belle.  Tout  le  monde  rit,  et  cette 
fois  M.  Waddington  n'essaie  plus  de  retenir  l'ardeur  des  musiciens. 

Le  morceau  achevé,  il  saisit  cet  amusant  incident  pour  faire  remarquer 
la  ténacité  des  Normands,  qui  ont  su  l'appliquer  au  développement  du  port 
de  Rouen  comme  à  l'exécution  de  la  musique.  Malheureusement  pour 


650  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

rintérét  de  ce  compte  rendu,  M.  Waddington  a  négligé  d'écrire  son  allocu- 
tion; nous  ne  pouvons  donc  en  donner  qu'un  résumé  fait  de  mémoire  et 
forcément  très  insuffisant. 

Il  remercie  les  membres  du  Congrès  de  l'honneur  qu'ils  ont  fait  à  la 
Chambre  de  Commerce  en  répondant  à  son  appel.  Il  regrette  que  le  temps 
trop  mesuré  ne  leur  ait  pas  permis  de  voir,  comme  il  convenait,  les  magni- 
fiques églises  et  les  monuments  civils  qui  font  encore  ressembler  Rouen  à 
une  ville  du  moyen  âge.  Il  regrette  aussi  qu'ils  n'iiient  pu  exarainerqu'une 
bien  faible  partie  du  port;  aussi  souhaite-t-il  qu'un  prochain  congrès 
vienne  tenir  ses  assises  à  Rouen  et  donne  à  tous  ses  membres  l'occasion  de 
faire  connaissance  avec  la  grande  voie  d'accès  qui  le  relie  à  la  mer. 

Du  moins,  ils  ont  pu  voir  les  beaux  travaux  qui  ont  fait  de  la  Seine,  en 
amont  de  Rouen,  une  voie  fluviale  de  premier  ordre.  Ces  travaux  font  le 
plus  grand  honneur  à  son  ami  M.  Caméré  et  aux  ingénieurs  qui  y  ont 
pris  part.  11  est  heureux  de  pouvoir  leur  renouveler  publiquement  les 
remerciements  et  les  félicitations  qui  leur  ont  déjà  été  adressés,  lors  de 
l'inauguration  de  cette  belle  voie  renouvelée  par  eux. 

Rouen  est  un  port  admirablement  placé,  le  plus  proche  de  toute  la  région 
Est  de  la  France,  relié  à  tout  le  pays  par  la  belle  voie  fluviale  qu'ont  par- 
courue les  congressistes.  On  a  cru  un  moment  que  l'avenir  était  tout  entier 
aux  voies  ferrées;  mais  l'expérience  a  prouvé  que  les  voies  navigables 
réalisent  les  meilleures  conditions  de  transport  à  bon  marché  pour  les 
matières  lourdes  et  de  faible  valeur.  Ce  ne  sont  pas  des  concurrentes  des 
chemins  de  fer  ;  chacun  a  son  rôle  et  doit  subsister.  Aussi  la  Chambre  de 
Commerce  a  dû  protester  quelquefois,  chose  singulière,  contre  des  abais- 
sements de  tarifs  proposés  par  les  compagnies  de  chemins  de  fer,  dans  un 
but  trop  facile  à  découvrir. 

A  Rouen,  qui  reçoit  beaucoup  de  matières  pondérables,  le  trafic  fluvial 
a  toujours  été  supérieur  à  celui  des  chemins  de  fer.  Pour  l'année  dernière, 
il  a  atteint  160U000  tonnes,  dépassant  de  près  d'un  demi-million  de 
tonnes  celui  des  voies  ferrées.  Tous  les  États  d'Europe,  l'Amérique,  créent 
des  canaux  et  améliorent  le  réseau  de  leurs  voies  navigables  intérieures. 
Ce  progrès  démontre  qu'un  bel  avenir  s'ouvre  encore  devant  la  navigation 
intérieure  et  les  ports  qui  sont  en  relation  intime  avec  elle.  C'est  pourquoi 
il  boit  au  Congrès  international  de  navigation  qui  s'occupe  de  ces  questions, 
au  retour  des  congressistes  à  Rouen  et,  enfin,  5  la  prospérité  de  la  navi- 
gation intérieure. 

Aussitôt  après,  M.  Ernest  Deshayes,  adjoint  au  maire  de  Rouen,  qui 
représente  celui-ci,  absent  pour  raison  de  santé,  prononce  l'allocution 
suivante  : 

«  Messieurs, 

«  M.  le  Maire  de  Rouen,  empêché  de  présider  cette  cérémonie  pour  raison 
de  santé,  vous  prie  de  l'excuser;  il  eût  été  heureux  de  vous  souhaiter  lui- 


COMPTE  REiNDU  DES  EXCURSIONS.  651 

même  la  bienvenue  dans  notre  vieille  ville  de  Rouen.  II  m*a  délégué  pour 
le  remplacer  auprès  de  vous.  J'ai  donc  l'honneur  de  vous  déclarer. 
Messieurs,  combien  nous  sommes  fiers  de  recevoir  les  membres  d'un 
Congrès,  parmi  lesquels  se  trouvent  les  hommes  les  plus  éminenls  du 
monde  entier.  Ce  Congrès  a  pour  lilre  «  Congrès  de  navigation  ».  Il  me 
semble  qu'il  pourrait  être  appelé  aussi  «  Congrès  des  Ingénieurs  »  et,  à  ce 
titre,  permettez-moi  de  vous  remercier  de  la  visite  que  vous  venez  de  faire 
à  notre  port,  sous  la  conduite  des  distingués  Ingénieurs  des  Ponts  et 
Chaussées  de  la  quatrième  section  de  la  Seine.  Vous  avez  pu  ainsi  juger  les 
travaux  exécutés  par  vos  collègues,  qui  ont  eu  pour  résultat  de  faire  de 
Rouen  un  grand  porl. 

«  Je  vois  à  cette  table  d'honneur  M.  Mengin-Lecreulx,  notre  ancien  Ingé- 
nieur en  chef,  maintenant  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées;  je 
suis  heureux  de  lui  rendre  hommage  pour  les  nombreux  travaux  si  bien 
conçus  par  lui,  grâce  auxquels  le  port  de  Rouen  reçoit  aujourd'hui  les 
plus  gros  tonnages  ;  aussi  le  nom  de  Mengin-Lecreulx  restera-t-il  inou- 
bliable dans  notre  ville. 

«  Je  remercie  également  M.  Belleville,  notre  Ingénieur  en  chef,  qui  conti- 
nue la  traditio^  et  qui,  lui  aussi,  avec  ses  dévoués  collaborateurs,  a  droit  à 
toute  notre  reconnaissance  pour  l'activité  qu'il  apporte  à  tout  ce  qui  peut 
être  fait  pour  rendre  notre  port  prospère. 

€  En  venant  à  Rouen,  Messieurs,  vous  pensiez  sans  doute  visiter  un  petit 
portfréquenté  par  des  caboteurs  ;  vous  avez  pu  vous  convaincre  du  contraire  ; 
aussi  espérons-nous  que  votre  visite  fera  connaître  à  l'étranger  ce  qu'il 
est  en  réalité,  c'est-à-dire  un  port  pouvant  recevoir  des  navires  de 
plus  de  6000  tonnes  et  d'un  tirant  d'eau  s'élevant  jusqu'à  23  pieds,  cl 
même  jusqu'à  24. 

«  Veuillez,  je  vous  en  prie,  transmettre  ces  renseignements  à  vos  muni- 
cipalités, à  vos  Chambres  de  Commerce  et  aux  autres  corps  constitués  de 
votre  pays,  que  cela  peut  el  doit  intéresser. 

«  Je  regrette.  Messieurs,  que  votre  départ  soit  si  précipité;  vous  êtes 
arrivés  à  4  heures  et  vous  repartez  dans  un  instant;  vous  n'aurez  pas  eu 
le  temps  de  voir  nos  beaux  monuments.  Vous  avez  visité  notre  port,  c'est 
l'utile;  mais  l'agréable  eût  été  de  séjourner  dans  notre  ville  pour  la  visiter; 
je  le  regrette  d'autant  plus  que  vous  avez  parmi  vous  des  dames,  que  la 
visite  de  la  ville  eût  intéressées;  je  les  convie,  ainsi  que  vous.  Messieurs, 
à  revenir  nous  voir  individuellement  et,  si  vous  voulez  bien  faire  connaître 
à  l'Administration  municipale,  le  moment  où  il  vous  plaira  de  revenir, 
elle  sera  heureuse  de  vous  faciliter  la  visite  de  nos  monuments  et  de  nos 
musées. 

c  Dans  cet  espoir,  je  termine  ce  toast  en  vous  disant,  non  pas  adieu, 
mais  au  revoir.  » 

M.  Caméré,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées,  ancien  Ingénieur 


652  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

en  chef  de  la  Seine»  remercie  en  quelques  mots,  au  nom  du  Congrès»  et 
boit  à  la  prospérité  du  port  et  de  la  ville  de  Rouen. 

M.  Mengiri-Lccreulx,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées,  ancien 
Ingénieur  en  chef  du  port  de  Rouen,  résume,  en  quelques  phrases  humo- 
ristiques, les  résultats  de  la  journée  et  dit  qu^l  est  certain  de  répondre 
aux  sentiments  de  ses  collègues  en  portant  la  santé  de  leurs  femmes  et  de 
leurs  filles. 

Les  étrangers  ne  veulent  pas  rester  sans  répondre  :  aussi,  MM.  Wohlmeyer, 
Rytir,  Narjès,  prononcent  en  allemand  des  toasts  chaleureux.  M.  Grenier, 
Ingénieur  principal  des  Ponts  et  Chaussées,  délégué  du  gouvernement 
belge,  boit  à  la  France  et  à  la  ville  de  Rouen.  M.  de  Churruca,  Inspecteur 
général  du  corps  national  des  Ingénieurs  d'Espagne,  dit  aussi,  en  espagnol, 
quelques  mots  de  remerciements  et  de  félicitations. 

Enfin,  on  quitte  la  table  et  on  achève  les  cigares  dans  le  jardin  ou  sur 
la  place;  puis  des  tramways,  gracieusement  offerts  par  la  Compagnie  du 
premier  réseau  de  Rouen,  emmènent  les  congressistes  à  la  gare,  où  ils 
reprennent  le  train  spécial  qui  revient  du  Havre  avec  les  excui*sionnistes 
de  la  Seine  maritime. 


EXCURSION   DE   ROUEN   AU   HAVRE 


Dimanche  29  juillet. 

Après  un  court  arrôt  à  Vernon,  pour  y  laisser  le  groupe  des  congressistes 
prenant  part  à  l'excursion  de  Vernon  à  Rouen,  le  train  spécial  des  excur- 
sions combinées  sur  la  Seine  a  repris  sa  marche  pour  ne  s'arrêter  qu'à  la 
gare  de  Rouen  —  rive  gauche  —  où  les  congressistes  étaient  attendus  sur 
le  quai  par  le  Président  et  les  membres  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Rouen,  les  délégués  de  la  municipalité  et  les  Ingénieurs  de  la  Seine  mari- 
time. 

Après  l'échange  des  premiers  compliments  et  souhaits  de  bienvenue  de 
part  et  d'autre,  les  excursionnistes  se  sont  immédiatement  dirigés  vers  le 
quai,  où  se  trouvait  amarré  le  Félix-Faure,  de  la  Compagnie  des  Bateaux- 
Omnibus,  à  bord  duquel  étaient  dressées  les  tables  du  déjeuner  oiïert  aux 
congressistes  par  la  Chambre  de  Commerce  de  Rouen. 

Chaque  membre  du  Congrès  reçut  en  entrant  deux  notices  dressées  par 
MM.  Belleville,  Ingénieur  en  chef,  Dupont  et  Martin,  Ingénieurs  ordinaires. 
Tune  sur  le  port  de  Rouen,  l'autre  sur  les  travaux  d'amélioration  de  la 
Seine  entre  Rouen  et  la  mer.  Une  carte  à  grande  échelle,  suspendue  à  la 
passerelle  du  bateau,  permet,  en  outre,  de  suivre  les  explications  données 
en  cours  de  route  par  les  Ingénieurs  sur  les  travaux  si  intéressants  de  la 
basse  Seine. 

Le  F(//ia:-FaMr^  appareille  de  suite  et,  marchant  d'abord  à  vitesse  réduite 
dans  toute  l'étendue  du  port  de  Rouen,  fait  défiler  sous  les  yeux  des  excur- 
sionnistes le  panorama  des  deux  rives  de  la  Seine,  garnies  de  nombreux 
navires  et  couvertes  de  marchandises  de  toute  sorte.  Malheureusement 
l'orage  de  la  veille  a  un  peu  rafraîchi  le  temps  et  l'amphithéâtre  des  riantes 
collines  qui  entourent  la  ville  de  Rouen  au  Nord  est  un  peu  trop  masqué 
par  la  buée  matinale,  en  train  de  se  résoudre  en  une  de  ces  pluies  fmes, 
trop  fréquentes  dans  la  capitale  de  la  Normundie. 

Un  passe  sous  le  pont  transbordeur,  système  Arnodin,  récemment  inau- 
guré, et  auquel  la  brièveté  de  l'excursion  ne  permet  pas  de  s'attarder;  on 
longe  les  quais  au  charbon  munis  de  leurs  hautes  estacades  de  débarque- 
ment; on  passe  enfin  devant  les  bassins  au  bois  et  au  pétrole.  A  ce  dernier, 
bordé  de  nombreuses  et  importantes  raffineries,  l'on  ouvre  par  son  extré- 
mité aval  une  nouvelle  entrée,  où  est  aciuellement  occupé  le  matériel  de 


654  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

dragage  des  Ponts  et  Chaussées.  Puis  ce  sont  les  ateliers  de  eonstructions 
navales  de  la  Société  des  Chantiers  de  Normandie,  auxquels  se  termine  le 
port  de  Rouen  proprement  dit. 

Le  bateau  est  maintenant  en  pleine  Seine  et  peut,  sans  aucun  danger, 
lancer  sa  machine  à  grande  allure  et  donner  toute  sa  vitesse. 

Les  rives  du  fleuve  fuient  rapidement,  bordées,  l'une  de  vastes  et  ver- 
doyantes prairies,  l'autre  de  coquettes  maisons  assises  au  pied  des  hautes 
falaises  de  craie,  couronnées  de  forêts. 

Ce  sont  les  villégiatures  chères  aux  Rouennais,  Croisset  et  ses  châleaux; 
Dieppedalle  avec  ses  appontements,  annexe  du  port  pour  le  déchargement 
des  bois  du  Nord;  Biessard,  le  Val-de-la-Haye  sur  la  rive  droite.  Sur  la 
rive  gauche,  plus  industrielle,  les  deux  Quevilly,  Petit-Couronne  où  existe 
encore  la  maison  du  grand  poète  Corneille,  Grand-Couronne  où  Ton  voit 
au  passage  fonctionner  l'élévateur  flottant  des  Ponts  et  Chaussées,  chargé 
de  la  reprise  des  dragages  du  port,  et  enfin  la  Bouille,  la  perle  de  la  vallée. 
«  Qui  n'a  pas  vu  la  Bouille  n'a  rien  vu,  »  dit  un  proverbe  normand. 
Hélas,  les  congressistes  risqueront  de  ne  pas  avoir  vu  grand'chose;  car  un 
«  grain  »  soigné  salue  le  passage  du  Félix-Faure  devant  le  quai  de  cette 
gracieuse  localité,  et  la  cache  sous  un  épais  rideau  de  pluie. 

Mais  les  beautés  du  paysage  vont  perdre  un  peu  de  leur  attrait:  les 
maîtres  d'hôtel  ont  ouvert  leurs  grands  paniers  et  font  travailler  activement 
leurs  fourneaux.  A  la  sortie  de  la  passe  de  Bardouville,  améliorée  par  de 
grands  dragages,  le  déjeuner  est  servi.  Pendant  que  le  bateau  continuant 
sa  marche  dépasse  successivement  Saiut-iMarlin-de-Boscherville,  dont  le 
vieux  monastère  profile  sur  la  forêt  de  Roumare  la  haute  flèche  de  son 
église  romane;  Duclair,  chef-lieu  de  canton  et  port  de  la  Seine,  dont  la 
position  au  sommet  d'une  longue  boucle  du  fleuve,  rappelle  en  petit  celle 
de  Rouen;  le  Landin  avec  son  beau  château  Louis  XY,  dont  les  tourelles  de 
briques  rouges  émergent  de  la  verdure  et  couronnent  de  leurs  clochetons 
pointus  les  pentes  abruptes  de  la  côte...  les  congressistes  font  honneur  au 
banquet  offert  par  la  Chambre  de  Commerce  de  Rouen. 

Mais  voici  Jumièges  et  les  ruines  célèbres  de  son  antique  abbaye,  Yain- 
ville,  dont  les  puissantes  carrières  ont  fourni  et  fourniront  encore  une 
bonne  part  des  enrochements  nécessaires  aux  endiguements  de  la  Seine. 

Un  nouveau  grain,  non  moins  fort  que  le  premier,  vient  arroser  la  fin  du 
déjeuner  et  cette  douche  céleste  ne  diminue  pas  l'entrain  des  congressistes 
dont  les  conversations  animées  ne  s'interrompent  qu'au  Champagne  quand 
M.  Waddington,  président  de  la  Chambre  de  Commerce,  prend  la  parole  et 
s'exprime  à  peu  près  comme  il  suit  : 

c  Mesdahes,  Messieurs, 

«  Je  vous  demande  pardon  d'interrompre  votre  repas;  mais  je  dois,  ainsi 
qu'une  partie  des  membres  de  la  Chambre  de  Commerce  et  les  Ingénieurs 


COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  655 

du  port  de  Rouen,  vous  quitter  à  Caudebec  pour  regagner  Rouen  où  nous 
rentrerons  pour  recevoir  à  leur  tour  les  membres  de  Fexcursion  de  Vcrnon. 
Je  ne  voudrais  pas  vous  quitter  sans  vous  souhaiter  la  bienvenue  et  vous 
dire  au  revoir. 

€  Dans  les  projets  d'excursion  qui  ont  élé  élaborés,  vous  deviez  vous 
embarquer  à  Duclair.  A  cette  nouvelle,  il  y  eut  un  cri  d'indignation  i\ 
Rouen;  on  ne  pouvait  visiter  la  Seine  sans  accepter  rtiospitalilé  de  Rouen  ; 
je  me  suis  fait  l'inlerprète  de  celte  pensée  et,  après  avoir  relancé  M.  Qui- 
nette  de  Rochemont,  j'ai  obtenu  l'honneur  de  vous  recevoir. 

«  Nous  sommes  fiers  de  la  Seine  à  plusieurs  titres  :  nous  admirons  les 
paysages  de  ses  rives,  quand  le  soleil  les  égaie;  nous  avons  l'orgueil  des 
monuments  qui  la  bordent;  enfin  nous  considérons  la  Seine  comme  le 
chenal  de  notre  port. 

«  Nous  sommes  fiers  aussi  des  travaux  exécutés  et  nous  rendons  hom- 
mage aux  ingénieurs  qui  s'y  sont  consacrés:  Doyat  et  Emmery:  Partiot, 
Lavoinne  et  Mengin-Lecreulx,  Guiard  et  Belleville. 

«  Mais  nous  savons  ailier  la  modestie  à  l'orgueil  et  nous  savons  qu'en 
matière  de  travaux  maritimes  nous  n'avons  fait  que  suivre  les  exemples 
qui  nous  étaient  donnés  sur  la  Clyde,  la  Meuse,  l'Elbe,  la  Weser,  la  Duna, 
le  Mississipi,  et  tant  d'autres  fleuves  qui  ont  élé  améliorés  et  perfec- 
tionnés. 

«  Dans  cette  assemblée,  je  vois  des  collaborateurs  de  notre  œuvre  ;  mais 
je  suis  heureux  de  pouvoir,  parmi  eux,  saluer  d'un  mot  spécial  M.  Vernon- 
Harcourl,  qui  a  tant  fait  pour  jeter  la  lumière  sur  la  question  des 
estuaires. 

«  Nous  avons  également  fait  des  emprunts  aux  industries  étrangères; 
c'est  en  Hollande  que  nous  sommes  allés  chercher  nos  dragues  suceuses 
et  la  première  drague  qui  vint  sur  la  Seine  fut  la  drague  Léopold,  qui  avait 
travaillé  sur  la  Meuse. 

«  Nous  avons  donc  associé  bien  des  nations  à  notre  œuvre  :  la  Belgique, 
l'Angleterre,  les  Pays-Bas,  et  l'Allemagne  par  les  conseils. 

«  Je  pense  pouvoir  vous  montrer  un  jour  une  Seine  encore  plus  parfaite 
et  améliorée  et  c'est  dans  cet  espoir  que  je  vous  dis  bien  sincèrement 
«  au  revoir.  » 

M.  Quinette  de  Rochemont,  président  du  groupe,  répond  dans  les  termes 
suivants  : 

MËSD\»t£S,  MESSIbiURS, 

c  Le  huitième  Congrès  a  tenu  à  organiser  des  excursions  en  nombre  très 
limité;  car  il  a  paru  convenable  de  ne  pas  détourner  les  congressistes  de 
l'Exposition  universelle. 

c  Mais  il  était  indiqué  que  la  première  de  ces  excursions  eût  lieu  sur  les 
rives  de  la  Seine.  Comme  nous  l'a  dit  l'ëminent  président  de  la  Chambre 


656  COMPTE  RENDU  DES  E&GUftSIONS. 

de  Commerce  de  Rouen,  la  Seine  est  intéressante  à  tous  les  points  de 
vue. 

«  Autrefois,  les  navires  de  200  tonnes  étaient  obligés  d'échouer;  mainte- 
nant ceux  de  six  mètres  de  tirant  d'eau  remontent  en  tout  temps,  ceux  de 
7  mètres  à  7  m.  50  pendant  les  vives  eaux.  Il  faut  rendre  hommage 
à  ceux  qui  ont  mené  à  bien  ces  travaux,  et  aux  efforts  de  la  Chambre  de 
Commerce. 

«  Les  travaux  ont  été  commencés  trop  anciennement,  à  une  époque  où 
Tart  de  l'ingénieur  n'était  pas  suffisamment  développé  ;  mais  aujour- 
d'hui, en  profilant  des  diverses  expériences  faites,  on  a  obtenu  de  bons 
résultats. 

«  Le  chenal  est  depuis  quelques  jours  établi  entre  les  bancs  d'Amfard  et 
duRatier;  nous  pensons  Ty  maintenir. 

«  Je  bois  au  développement  du  commerce  de  Rouen  et  à  la  santé  du 
dévoué  président  de  la  Chambre  de  Commerce,  M.  Richard  Waddington.  » 

Ces  deux  toasts  sont  très  applaudis. 

Le  FéliX'Faure  vient  de  dépasser  la  Mailleraye,  aujourd'hui  bien  déchue 
de  son  antique  grandeur  ;  il  s'engage  dans  la  passe  des  Meules,  autrefois  si 
redoutée  des  navigateurs,  mais  dont  les  dragues  ont  su  faire  disparaître 
les  écueils,  puis  il  ralentit  sa  marche;  à  un  coude  de  la  rivière,  la  jolie 
ville  de  Caudebec  vient  d'apparaître  pavoisée,  montrant  dans  sa  cein- 
ture de  côtes  boisées  la  dentelle  des  trois  couronnes  de  pierre  dont  s'en- 
orgueillit la  flèche  de  son  église  ogivale. 

Le  bateau  stoppe  en  rivière,  devant  le  quai  de  Caudebec  ;  deux  canots 
s'en  détachent  et  metlentà  terre  M.  Waddington  et  les  personnes  qui  doivent 
regagner  Rouen  par  le  prochain  train.  Des  hourras  saluent  le  départ  de 
ceux  qui  ont  fait  un  si  bon  accueil  aux  congressistes,  et  le  vapeur  se 
remet  de  suite  en  marche.  Mais  les  excursionnisles  ne  sont  pas  pour  cela 
abandonnés,  la  moitié  de  la  délégation  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Rouen  et  les  deux  Ingénieurs  ordinaires  de  la  basse  Seine  sont  restés  à 
bord  et  continueront  de  les  piloter  jusqu'au  Havre. 

Caudebec  disparait  bientôt  dans  le  lointain  ;  voici  Villequier  tristement 
célèbre  par  la  mort  tragique  de  la  fille  de  Victor  Hugo,  aujourd'hui  station 
de  pilotes,  coquettement  posée  au  bord  même  du  fleuve.  Norville,  sur  la 
côte,  lui  fait  suite,  dominant  les  riches  alluvions  et  les  grasses  prairies 
conquises  sur  les  marais  de  la  Seine. 

Le  grain  d'Yainville  parait  avoir  épuisé  la  maussaderie  du  temps,  les 
nuages  se  strient  et  s'en  vont  dans  l'Est.  Un  coin  bleu  reparaît  et  pendant 
que  le  bateau,  longeant  la  côte  boisée  de  la  forêt  de  Bretonne,  franchit 
le  banc  des  Flaques  bien  diminué  par  les  dragages,  un  rayon  de  soleil 
vient  piquer  d'une  vive  blancheur  le  clocher  tout  neuf  de  Saint-Maurice 
d'Elelan. 

Les  nuages  fuient  et  le  ciel  redevient  bleu  ;  Ton  passe  rapidement  devant 
Aizier  et  la  courte  pyramide  carrée  de  son  clocher  romain,  Vieux-Port* 


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COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  Qh'l 

TrouvilIe-la-Haule  et  ses  carrières  et  c'est  par  un  temps  radieux  qu'on 
salue  Quillebcuf,  première  station  du  pilotage  de  la  Seine,  et  ancienne 
ville  forte!! 

Sur  la  rive  gauche,  à  Taval  du  quai,  les  excursionnistes  ont  le  temps 
d'apercevoir  un  des  grands  chantiers  de  Iravaux  en  cours-  Un  élévateur  fixe 
à  godets,  perché  sur  une  haule  eslacade  de  charpente,  reprend  les  galets 
dragués  aux  Flaques,  et  les  déverse  en  wagons  pour  les  employer  à  la 
construction  de  la  nouvelle  digue  Sud.  Près  de  1.500  mètres  de  cette  digue, 
couronnée  d'une  solide  voie  ferrée,  sont  déjà  faits  et  s'allongent  en  bordure 
des  vertes  prairies  du  Marais- Vernier,  qui  seront  ainsi  protégées  contre  les 
corrosions  de  la  Seine  qui  leur  a  donné  autrefois  naissance. 

L'estuaire  de  la  Seine  s'ouvre  largement  à  l'Ouest,  laissant  la  vue 
s'étendre  au  loin  sur  l'horizon  de  mer,  dans  l'échancrure  des  hautes 
falaises  de  la  baie. 

On  dépasse  Tancarville,  origine  amont  du  canal  de '25  kilomètresqui  évite 
aux  bateaux  fluviaux,  à  destination  du  Havre,  la  traversée  parfois  un  peu 
dure  de  l'estuaire.  Les  côtes  boisées  du  Nais,  couronnées  l'une  du  vieux 
donjon  des  seigneurs  de  Tancarville,  l'autre  de  la  légendaire  aiguille  de 
Pierre-Gant,  abritent  aujourd'hui  tout  un  centre  de  travaux  considérables. 
Elles  recèlent  en  effet,  dans  leurs  flancs,  d'inépuisables  couches  de  craie, 
susceptibles  de  se  transformer  en  matériaux  d'enrochements.  Les  ingé- 
nieurs de  la  basse  Seine  y  ont  largement  puisé  dans  le  passé  et  continuent 
d'y  fouiller  sans  relâche.  Locomotives  et  wagons,  chalands  et  remor- 
queurs circulent  à  l'envi,  travaillant  pour  les  grands  endigucmenis  de 
l'estuaire. 

Le  fleuve  s'élargit  progressivement:  son  eau  se  teinle  de  vert  et  devient 
plus  marine.  Le  bateau  suit  le  chenal  et  voit  s'éloigner  de  lui  la  digue 
Nord,  récemment  reconstruite  et  consolidée. 

Voici  le  kilomètre  346  et  la  Risle,  extrémité  des  anciennes  digues  de  la 
Seine.  La  baie  apparaît  tout  entière  étincelante  de  soleil  et  ondulant  dou- 
cement sous  une  légère  brise,  encadrée  par  Ilonfleur  et  la  cote  de  Grâce  au 
Sud,  par  le  Havre  et  la  Héve  au  Nord.  Les  nouvelles  digues  delà  loi  de  1895, 
en  construction,  s'allongent  de  part  et  d'autre  du  chenal,  au  milieu  des 
eaux  de  l'estuaire,  et  leur  crête,  déjà  verdie  par  les  herbes  marines,  émerge 
seule  et  fuit  rapidement  devant  les  passagers  du  Félix- Fauve  ({m  fait  route 
à  toute  vapeur,  traçant  son  blanc  sillage  d'écume  entre  la  double  ligne  de 
bouées-bateaux  jalonnant.  Nord  et  Sud,  la  passe  navigable. 

Ilonfleur  est  bientôt  dépassé;  les  jetées  du  Havre  se  dessinent  sur  la 
ligne  d'horizon,  le  bateau  double  le  banc  d'AmIard  et  vient  en  grand  sur 
tribord  pour  faire  la  passe  d'entrée  du  Havre. 

A  quatre  heures,  le  Félix-Faurc  entre  dans  le  port,  salué  au  passage 
par  la  voix  stridente  de  la  trompette  à  air  comprimé  de  la  jetée  du  Nord,  et 
va  s'amarrer  au  fond  de  l'avant-port,  au  quai  des  Remorqueurs,  où 


658  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

MM.  Ducrocq,  Renard  et  Guillarl,  Ingénieurs  ordinaires  des  Ponts  et 
Chaussées,  Le  Tiec,  capitaine  de  port,  Delachanal  et  Jacquey,  Ingénieur  et 
sous-ingénieur  de  la  Cliambre  de  commerce,  attendaient  les  membres  du 
Congrès. 

Quelques  pas  seulement  après  le  débarquement,  et  tous  les  excursionnistes 
se  trouvent  réunis  sur  le  chantier  de  la  nouvelle  écluse  à  sas,  où  ils 
entendent  avec  un  vif  intérêt  les  explications  fournies  par  M.  Vétillart, 
Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  sur  les  travaux  de  construction 
de  cet  important  ouvrage,  en  particulier  sur  le  balardeau  en  cours  d'exé- 
cution dans  Tannexe  de  l'avant-port,  destiné  à  isoler  le  chantier  de  la 
mer,  et  sur  le  grand  caisson  métallique  de  |>lus  de  2200  mètres  carrés  de 
surface  qui  doit  être  foncé,  au  moyen  de  Tair  comprimé,  jusqu'à  une  pro- 
fondeur de  17  à  20  mètres  nu-dessous  du  niveau  des  plus  basses  mers 
pour  servir  de  fondation  à  la  tète  aval  du  sas.  Chacun  est  frappé  des 
grandes  dimensions  de  ce  caisson,  dont  le  montage  est  sur  le  point  d'être 
achevé. 

Après  la  visite  du  chantier  du  sas,  les  membres  du  Congrès  se  divisent 
en  trois  groupes  qui  doivent  faire  trois  excursions  simultanées  :  la  pre- 
mière sous  la  direction  de  M.  Vétillart,  Ingénieur  en  chef,  assisté  de 
M.  Guiffarl;  la  deuxième  sous  la  direction  de  MM.  Ducrocq  et  Renard,  et  la 
troisième  avec  MM.  Delachanal  et  Jacquey.  M.  Vétillart  avait  eu  soin,  à 
bord  du  Félix-Faure,  au  cours  de  la  descente  de  la  Seine,  de  délivrer  aux 
congressistes,  suivant  le  désir  manilesté  par  chacun  d'eux,  des  cartes  de 
trois  couleurs  différentes,  chaque  couleur  correspondant  à  l'une  des  excur- 
sions projetées.  Aussi  la  répartition  des  congressistes  entre  les  trois 
groupes  s'est-elle  effectuée  très  rapidement,  ce  qui  était  une  condition 
essentielle,  eu  égard  au  temps  très  court  à  passer  au  Havre. 

Malgré  la  brièveté  des  délais  impartis,  le  premier  groupe  d'excursion- 
nistes a  pu  voir  successivement  les  principaux  bassins  du  port,  notamment 
les  bassins  de  l'Eure  et  Bellot  avec  les  écluses  de  30  mètres  de  largeur 
qui  y  donnent  accès;  le  caisson  métallique  d'environ  450  mètres  carrés  de 
surface  qui  va  être  employé  pour  la  fondation  en  mer,  à  grande  profon- 
deur, du  musoir  de  la  digue  Nord  de  la  nouvelle  entrée;  les  hangars  de 
la  Chambre  de  commerce  ;  le  canal  de  Tancarville;  les  grandes  formes  de 
radoub  et  les  travaux  en  cours  d'exécution  pour  l'allongement  de  la 
forme  n"*  4,  sur  lesquels,  en  particulier,  M.  Vétillart  a  fourni  d'intéres- 
santes explications  aux  membres  du  Congrès. 

Le  deuxième  groupe  a  commencé  son  excursion  par  une  visite  sommaire 
de  la  machinerie  hydraulique  et  électrique  qui  distribue  la  force  et  la 
lumière  dans  tout  le  port;  puis  il  a  été  admis,  par  une  faveur  toute  spé- 
ciale due  à  l'amabilité  de  la  Compagnie  Générale  Transatlantique,  à  visiter 
le  nouveau  paquebot  La  Lorrainey  arrivé  au  Havre  quatre  jours  seulement 
auparavant,  des  chantiers  de  construction  de  Saint-Nazaire  et  destiné  au 
service  postal  du  Havre  à  New-York.  C'était  donc  une  véritable  primeur 


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COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  659 

ollcrte  aux  congressistes,  qui  en  ont  senti  d'ailleurs  tout  le  prix,  que  la 
visite  du  magniGque  paquebot  aux  machines  puissantes,  aux  formes  élé- 
gantes et  fmes,  aux  riches  aménagements.  L'intérêt  présenté  par  cette 
visite  a  même  été  tel  que,  le  temps  pressant,  le  deuxième  groupe  a  dû 
renoncer,  non  sans  de  vifs  regrets,  à  la  visite  projetée  des  Docks-Entrepôts 
où  les  congressistes  auraient  vu  emmagasinées,  sans  compter  les  autres 
marchandises,  plus  de  100  000  tonnes  de  café. 

Le  troisième  groupe  avait  pour  programme  la  visite  des  différentes 
parties  de  l'outillage  d'exploitation  du  port,  et  M.  Delachanal  avait 
eu  l'ingénieuse  idée  d'utiliser  l'un  des  éléments  de  cet  outillage  — 
une  grue  flottante  de  10  tonnes  aménagée  en  même  temps  comme  bateau- 
pompe  —  pour  transporter  successivement  les  excursionnislcs  sur  les 
différents  points  du  port  qui  devaient  appeler  plus  particulièrement  leur 
attention.  De  cette  façon,  des  marches  fatigantes  ont  été  évitées  aux 
congressistes,  ainsi  que  des  pertes  de  lemps  regrettables,  la  durée  des  tra- 
versées effectuées  à  bord  de  la  grue  de  10  tonnes  ayant  été  mise  à  profil 
par  chacun  pour  étudier  les  conditions  d'établissement  et  de  fonctionne- 
ment de  cet  intéressant  engin.  D'autre  part,  le  troisième  groupe  a  visité 
les  hangars  de  la  Chambre  de  commerce,  et  il  a  pu  comparer  les  premiers 
hangars  construits  sur  les  quais  du  bassin  Bellot,  dont  la  plupart  des 
congressistes  connaissaient  déjà  le  type,  avec  les  hangars  à  toiture  plate  ef 
couverture  en  ciment  volcanique,  tout  récemment  construits  et  ne  revenant 
pas  à  plus  de  22  fr.  50  par  mètre  carré  de  surface  couverte.  Enfin,  après 
avoir  examiné  en  passant  les  grues  hydrauliques  du  bassin  Bellot,  les 
excursionnistes  ont  pu  se  rendre  compte  de  visu  des  conditions  de  fonc- 
tionnement de  Tune  des  grues  électriques  du  bassin  Vaub:in,  actionnée 
spécialement  à  leur  intention,  grâce  à  l'obligeance  de  la  Chambre  de  com- 
merce du  Havre  et  de  son  aimable  Ingénieur. 

Pour  chacun  des  trois  groupes,  l'excursion  s'est  terminée  parla  visite 
du  chantier  de  construction  des  digues  en  mer,  où  les  congressistes  ont 
enfin  trouvé  la  fraîcheur,  très  appréciée  après  une  journée  chaude  et  fati- 
gante, et  ont  manifesté  tout  l'intérêt  qu'ils  attachaient  aux  travaux  consi- 
dérables engagés  pour  la  construction  de  la  nouvelle  entrée  du  port.  Cet 
intérêt  s'est  manifesté  par  de  nombreuses  questions  relatives  au  tracé  des 
digues,  à  la  provenance  et  au  mode  d'emploi  des  enrochements,  à  la  mise 
en  place  des  blocs  artificiels  de  fondation  et  de  revêtement,  à  l'exécution 
des  maçonneries  à  la  marée,  à  la  fondation  des  musoirs  au  moyen  de 
caissons  à  air  comprimé,  toutes  questions  auxquelles  les  ingénieurs 
chargés  de  conduire  chaque  groupe  s'empressaient  de  répondre. 

Le  temps  ayant  passé  très  vite,  il  n'était  pas  moins  de  sept  heures 
lorsque  les  derniers  congressistes  arrivèrent  à  l'Hôtel  de  Yillê,  où  un 
grand  banquet  de  250  couverts  était  aimablement  offert,  dans  les  salons 
du  premier  étage,  par  la  Municipalité  et  la  Chambre  de  commerce  du 
Havre. 


660  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

La  lablc  d'honneur  était  dressée  dans  le  salon  central,  auquel  on  accé- 
dait après  avoir  traversé  le  vestibule  décoré  avec  goût  de  fleurs  et  de 
plantes.  Elle  était  présidée  par  MM.  James  de  Conninck,  premier  adjoint 
remplaçant  le  Maire  du  Havre  abseni,  et  Joannès  Couvert,  président  de  la 
Chambre  de  commeice.  A  côté  d'eux,  on  remarquait  la  présence  de 
MM.  Brindeau,  député;  Cathala,  sous-préfet;  Acher,  Denis  Gui  Ilot,  Rœdeixîr, 
Fauvel,  conseillers  généraux;  de  Querhoent,  vice-président  de  la  Chambre 
de  commerce;  Qui  nette  de  Rochemont,  Inspecteur  général  des  Ponts  et 
Chaussées,  Directeur  du  service  des  Phares  et  Balises;  Wiltich,  Royers, 
Vernon-llarcourt,  Vosnessensky  ;  Vétillart,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et 
Chaussées;  Lhopital,  chef  du  service  de  la  marine;  Augustin  Normand, 
constructeur  de  navires,  et  de  plusieurs  autres  notabilités  françaises  et 
étrangères.  Quelques  dames,  qui  avaient  bien  voulu  suivre  Texcursion 
jusqu'au  bout  et  lui  prêter  un  charme  de  plus,  avaient  été  invitées  égale- 
ment à  s'asseoir  à  la  table  d'honneur. 

Les  autres  convives  occupaient,  sous  la  présidence  de  MM.  Maillart  et 
Serrurier,  adjointsau  maire,  Pcrquer  et  Blanchard,  membresde  la  Chambre 
(le  commerce,  les  deux  grandes  salles  situées  de  part  et  d'autre  du  salon 
central. 

Au  Champagne,  M.  de  Conninck  prend  le  premier  la  parole  et  prononce 
le  discours  suivant  : 

«  Mesdames,  Messieurs, 

«  Le  VHP  Congres  international  de  navigation  a  bien  voulu  comprendre 
dans  son  programme  une  excursion  au  Havre. 

«  Nous  sommes  heureux  de  l'honneur  que  vous  nous  avez  fait  et  nous 
vous  en  remercions  bien  sincèrement. 

«  Veuillez  me  permettre  en  même  temps,  messieurs,  de  vous  adresser, 
au  nom  de  la  Ville  du  Havre,  au  nom  de  la  Municipalité,  l'expression  de 
notre  plus  vive  sympathie,  dont  vous  allez  recevoir  tout  à  l'heure  un  égal 
témoignage  de  la  part  de  M.  le  Président  de  la  Chambre  de  commerce. 

«  Vous  avez  bien  voulu  consacrer  à  la  visite  de  notre  ville,  et  surtout 
de  notre  port,  une  partie  de  votre  journée.  Nous  espérons  que  vous  rap- 
porterez de  cette  visite  une  impression  favorable.  Ainsi  que  vous  avez  pu 
le  constater,  nous  sommes  en  pleine  transformation  et  d'importants  tra- 
vaux sont  en  cours  d'exécution.  Nous  sommes  convaincus  que  ces  travaux 
donneront  un  grand  développement  à  notre  mouvement  maritime  et  com- 
mercial. 

«  Ce  n'est  pas  sans  raison,  messieurs,  que  votre  Congrès  se  rattache  à 
l'Exposition  universelle  de  1900  ;  car  il  procède  évidemment  du  môme 
ordre  d'idées.  A  l'Exposition,  la  France  convie  tous  les  peuples  à  montrer 
les  progrès  qu'ils  ont  réalisés  dans  toutes  les  branches  de  l'activité 
humaine;  on  a  sous  les  yeux  les  résultats  acquis,  les  machines  et  instru- 
ments de  travail  qui  sont  dès  à  présent  à  la  disposition  de  tous.  Dans  les 


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COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS.  «Cl 

Congrès,  les  nations  viennent  non  seulement  étudier  les  améliorations 
accomplies,  mais  encore  discuter  celles  à  faire.  C'est  bien  là  la  paix  uni- 
verselle qui  a  pour  résultat  de  faire  profiter  le  monde  entier  des  décou- 
vertes les  plus  récentes  et  qui  met  au  service  de  Thumanité  la  haute 
intelligence  des  savants,  à  quelque  pays  qu'ils  appartiennent.  C'est  le  seul 
combat  qui  devrait  exister  aujourd'hui  :  la  lui  le  pour  la  science,  la  lutte 
pour  le  bien  de  l'humanité. 

«  Aussi  je  salue  en  vous,  messieurs,  les  apôtres  du  progrès,  et  c'est 
dans  cette  pensée  que  je  lève  mon  verre  en  l'honneur  de  M.  le  président 
Quinett-e  de  Rochemont,  en  qui  nous  sommes  heureux  de  retrouver  un 
ami  autorisé,  qui  a  déjà  tant  participé  aux  améliorations  du  port  du 
Havre  et  dont  le  concours  nous  a  toujours  été  si  précieux. 

a  C'est  également  dans  la  môme  pensée  que  je  porte  un  toast  à  mes- 
sieurs les  congressistes  français  et  étrangers.  » 

M.  Joannès  Couvert,  prenant  ensuite  la  parole  au  nom  de  la  Chambre 
de  Commerce,  ne  peut  se  défendre  d'exprimer  quelques  regrets  à  la  pensée 
que  les  membres  du  Congrès  sont  venus  au  Havre  avant  Tachèvement  des 
grands  travaux  d'amélioration  du  port.  Toutt-fois  il  se  rassure  vite,  sachant 
que  les  ingénieurs  auxquels  il  a  Thonneur  de  s'adresser  sont  aptes  à  se 
rendre  compie  de  l'œuvre  entreprise,  grâce  à  leur  science  et  à  leur  expé- 
rience qui  leur  permettent  de  prévoir  dès  maintenant  les  giands  résultats 
à  attendre  de  l'exécution  de  ces  travaux.  Ils  en  trouveront  d'ailleurs  le 
programme  exposé  clairement  dans  le  remarquable  rapport  présenté  au 
Congrès  par  l'éminent  Ingénieur  en  chef  du  port  du  Ilavn»,  M.  Vétillait; 
M.  Joannès  Couvert  se  plaît  à  signaler  également  aux  membres  du  Congrès 
l'intéressant  mémoire  écrit  à  leur  intention  par  M.  Delachanal,  Ingénieur 
de  la  Chambre  de  Commerce  du  Havre,  sur  les  progrès  dos  applications  de 
la  mécanique  à  l'outillage  des  ports.  H  termine  en  levant  son  verre  en 
l'honneur  des  membres  du  Congrès  qui  ont  bien  voulu  disposer  d'une 
journée  pour  visiter  le  port  du  Havre  et  les  chantiers  des  travaux  d'amé- 
lioration. 

M.  Quinette  de  Rochemont,  qui  dirigeait  l'excursion  du  Havre,  remercie 
de  leur  aimable  accueil,  au  nom  de  tous  les  congressistes,  M.  le  Président 
de  la  Chambre  de  Commerce  et  les  représentants  de  l'Administration  muni- 
cipale. 11  se  félicite  personnellement  de  se  retrouver  avec  des  amis  au 
milieu  desquels  il  a  passé  vingt-sept  ans  de  sa  vie,  notamment  avec 
MM.  Joannès  Couvert  et  James  de  Conninck,  dont  il  connaît  tout  le  dévoue- 
ment au  grand  port  français  de  la  Manche.  H  boit  à  la  ville  du  Havre  et  à 
sa  prospérité. 

Un  congressiste  allemand,  M.  Witlich,  s'exprimant  d'abord  en  allemand 
puis  en  français,  demande  alors  la  permission  de  porter  a  la  Ville  et  à  la 
Chambre  de  Commerce  du  Havre,  au  nom  de  ses  compatriotes,  un  toast 
auquel  l'assistance  s'associe  chaleureusement. 

M.  Vosnessensky,  Ingénieur  et  conseiller  d'Etat,  membre  du  Comité  de 


662  COMPTE  RENDU  DES  EXCURSIONS. 

la  direction  des  voies  navigables  de  Russie,  exprime  à  son  tour,  en  fran- 
çais, les  remerciements  des  membres  du  Congrès. 

Il  est  temps  que  le  banquet,  somptueusement  servi,  prenne  fin;  car 
l'heure  du  départ  approche.  Les  membres  du  Congrès  trouvent,  à  la  porte 
de  THôtel  de  Ville,  quatre  voitures  que  la  Compagnie  Générale  française  des 
tramways  du  Havre  a  bien  voulu  mettre  à  leur  disposition,  par  une  faveur 
toute  spéciale  et  gracieuse,  pour  les  transporter  à  la  gare.  Un  train  spécial 
les  attendait;  ils  n'ont  que  le  temps  d'y  monter  et  le  train  s'ébranle  à 
neuf  heures  pour  les  ramener  à  Paris  après  leur  trop  court  passage  au 
Havre. 


VISITE  D'UN  TOUEUR  A  ADHERENCE  MAGNÉTIQUE 

EN   SERVICE  SUR  LA  SEINE 

Hardi  31  jaillet. 

Le  mardi  51  juillet,  environ  cent  trente  membres  du  Congrès,  répondant 
à  rinvitalion  de  la  Société  Générale  de  louage  et  de  Remorquage,  sont 
partis  à  9  heures  et  demie  du  Pont-Royal  sur  un  baleau  de  la  Compagnie 
des  Bateaux  parisiens. 

Un  peu  en  amont  de  TéciusedeSuresnes,  ce  bateau  a  rencontré  et  accosté 
le  toueur-remorqucur  a  adhérence  magnétique  (système  de  Bovet),  au 
moment  où  il  démarrait  avec  un  convoi  de  trois  péniches  et  deux  chalands 
représentant  un  tonnage  d'environ  1700  tonnes. 

Les  deux  bateaux  faisant  roule  de  conserve,  amarrés  Tun  à  l'autre,  les 
congressistes  ont  eu  toute  facilité  pour  passer  sur  le  toueur,  le  visiter  et 
se  rendre  compte  de  l'installation  et  du  fonclionnement  de  tous  ses 
organes,  et  notamment  de  l'appareil  de  touage  à  adhérence  magnétique,  soit 
pendant  la  période  de  démarrage,  soit  ensuile  pendant  la  période  de  marche 
normale. 

La  Société  avait,  du  reste,  amené  sur  place  un  second  toueur-remorqueur, 
le  Paris,  qui  n'était  pas  sur  chaîne  et  sur  lequel,  par  conséquent,  il  a  été 
possible  d'examiner  à  loisir  les  mêmes  appareils  au  repos. 

La  visile  des  toueurs  achevée,  VArago  a  stoppé,  et,  afin  d'en  montrer  la 
facilité  et  la  rapidité,  l'équipage  a  fait  la  manœuvre  d'abandon  de  la 
chaîne. 

La  visite  était  conduite  par  MM.  Molinos,  président,  F.  Williams  et  de 
Bovet,  administrateurs,  délégués  de  la  Société  Générale  de  Touage  et  do 
Remorquage  qui  ont  fourni  aux  congressistes  toutes  les  explications  que 
ceux-ci  ont  pu  désirer. 

Les  excursionnistes  sont  rentrés  à  Paris  à  midi. 


RÉCEPTION  DU  BUREAU  DU  CONGRÈS 


PAR 


M.  le  Président  de  la  République 


Mercredi    1*^'    août. 


RÉCEPTION 


DU 


BUREAU    DU    CONGRÈS 


PAR 


M.   le   Président  de  la   République 


Mercredi  l*^'  août- 

M.  le  Président  de  la  République,  qui  avail  bien  voulu  accorder  son 
haut  patronage  au  Vllk  Congrès  International  de  navigation,  a  tenu  à  recevoir 
les  membres  du  l)ureau  du  Congiés,  comprenant  les  chefs  des  délégations 
des  gouvernements  étrangers,  afin  de  s'entretenir  avec  eux  de  leurs  travaux 
auxquels  il  portait  un  vif  intérêt. 

La  réception  a  eu  lieu  au  palais  de  TElysée  le  mercredi  l*'^  août  dans  la 
matinée. 

Les  membres  du  Bureau  ont  été  présentés  individuellement  à  M.  le  Pré- 
sident de  la  République  par  M.  Hoitz.  président  du  Congrès  :  M.  Loubel  a 
eu  un  mol  aimable  pour  chacun  d'eux.  Il  les  a  remerciés  de  leur  visite  en 
félicitant  le  Congrès  de  l'œuvre  qu'il  poursuit  et  dont  aucun  gouvernement 
ne  peut  méconnaître  l'importance.  La  France  accueille  avec  joie  les  savants 
ingénieurs  qui  sont  ses  botes  et  qui  sont  venus  à  Paris  s'associer  à  la 
grande  manifestation  du  travail  dont  elle  a  pris  riniliative. 

M.  le  Président  de  la  République  a  en  outre  exprimé  à  diverses  reprises, 
aux  membres  du  Bureau  du  Congrès,  ses  regrets  et  ceux  du  Gouvernement 
de  ne  pouvoir  leur  offrir  une  hospitalité  plus  complète,  en  raison  de  la 
mort  de  S.  M.  le  roi  d'Italie  et  du  deuil  qui  en  a  été  la  conséquence. 


INDEX  ALPHABÉTIQUE 


Aberdeew  (Jetées  d'),  477,  402. 
Abstetition  de  MM.  les  Délégués  du  (îon- 

vernernent  italien,  iH. 
Accès  des  ports  (Voir  :   «  Dispositions 

générales  des  Ports  »). 
Acétylène,  io8. 
Acher,  660. 
AmE  (Canal  d'),u52,  ÔGo,  57i,  r»77,  381, 

7)85,  7)90,  7)92,  7)93* 
Alby,  115. 
Alimentation  des  canaux  (dorriparaison 

des  divers  modes  d'),  253,  265,  277, 

278. 
Alimentation  des  canaux  (Progrès  des 

applications   de  la  mécanique  à  T), 

232,  234,  27)9,  2ii,245,  265,  591. 
Alimentation  du  canal  de  Bourgogne, 

244,  246. 

—  —         de  Briare,  248. 

de  Dortnmnd  à 
l'Ems,  234. 

—  —  de  la  Marne  au 

Rhin,  248. 

—  —         de  la  Marne  à  la 

Saône,  244. 
AUart,  641,  643. 
Alliance  batelière  (École  de  1')  projetée 

à  Douai,  417  à  419. 
Amélioration  des  rivières  par  dragages, 

260,  265,  277. 
Amsterdam  a  l\  mer  dl  Nord  (Canal  d'), 

155,  348,  349. 
A.NVERS  (Port  d'),  367. 


Appareil  de  M.  Kretz,  292,  305. 

—      Temperley,  538. 
Appel  des  eaux  (Loi  de  l'),  195, 199,  203, 

205. 
Appontements  de  Pauillac,  468. 
I  Appropriation   des  ports  de  commerce 

aux  exigences  du  matériel  naval,  518, 

610. 
Arnodin  (Transbordeur),  648,  653. 
Ascenseur  pour  bateaux  installé  à  Ilen- 

richenburg  (Allemagne),  232. 
Associations  corporatives  de  bateliers  : 

En  France,  421  à  425,  428. 

En  Belgique,  425  à  427. 


B 


Barbé,  123,  437,  468,  607. 

Barbet,  642. 

Barcelone  (port  de),  465. 

«  Bassac  »  (Navire  type),  286. 

Bassins  de  chasse,  493. 

Bâtes,  124,   437,  507,510,511,512, 

513,  609. 
Baudin  (Ministre  des  Travaux  publics), 

129,  132,  136,  150,  153,  154,  155, 

156,  568,  576,  615,  618,  622,  624, 

625. 
Beehler,  117,  545,549,551,  553,  612. 
Belleville,  125,  648,  651,  653,  655. 
Bellingrath,  290. 
Bernard,  479,  481,  489,  490, 492,  493, 

494,  495.  497,  608,  609. 
Bertin,  641,  643. 


672 


INDEX  ALPHABÉTIQLK. 


Digues  dahri  des  ports  (Mode  de  con- 
struction des),  i8i,  iSÔ,  608  (Voir  : 
«  Jetées  ))). 

Digite  Nord  de  la  Tyne  (Accident  à  la), 
490,  492. 

Dimensions  à  donner  aux  principatuv 
ouvrages  des  ports  de  commerce  et 
conditions  de  navigabilité  à  réaliser 
(Voir  :  «  Appropriation  des  ports  de 
commerce  aux  exigences  du  matériel 
naval  »  ) . 

Dispositifs  respectifs  des  Ports  ouverts 
et  des  Ports  couverts,  479,  485. 

Dispositions  générales  des  Ports  el  d(î 
leurs  entrées,  471,  608. 

Dômming  (von),  185,  191. 

Doniol  (Auguste),  574,  595,  400. 

l)oRTMi>D  A  l'Ems  (Canal  de),  158,  140, 
1 45,  254,  500,  519,  522,  555. 

DoRTMrxD  AU  Rmx  (Canal  de),  148. 

Dragages  (Amélioration  des  rivières 
par),  260,  265,  277. 

Di^agages  effectués  sur  le  Mississipi,  250. 

Di-agages  (Efficacité  des)  pour  l'amélio- 
ration des  rivières,  252. 

Dragages  proposés  pour  l'amélioration 
de  rHoogli,511. 

Dragages  et  citasses  (Rôles  respeclifs 
des)  pour  l'entretien  des  clienaux 
et  avant-ports,  495,  -495,  500  à  507, 
609. 

Drague  «  Bâtes  »,  508  à  5H,  515,  609. 

Dragues  suceuses,  501. 

Dubigeon,  286. 

Duclout,  115,  585. 

Ducrocq,  117,  457,  658. 

Dufourny,  114,  568,  569,  570,  571, 
575,  574,  579,  580,  581,  582,  584, 
585,  580,615,616,  626. 

Dulait,  585,  599,  644. 

Dlxkerque  (Port  de),  468,  495. 

Dupont  (Paul),  125,  655. 

Duprat,  117,  457. 

Dùringer,  292. 


Echouements  et  naufrages  dans  les  porls 

maritimes    et   les   voies  navigables, 

557,612. 
Éclairage    et  balisage  des  côtes ^    145, 

605. 
Éclairage  par  incandescence,  605. 
Écluse  de  chasse  d'Ostende,  465. 
Écluse  d'épargne  de  Gleesen  et  de  Muns- 
ter, 254. 
fjcole  de  l  Alliance  batelière  projetée  à 

Douai,  419. 
École    de  bateliers   de  Nijni-Novgorod, 

415,  416. 
Efforts    de    traction   nécessaires    pour 

lialer  des  convois  de  bateaux  dans  le 

souterrain  du  Mont  de  Billy,  548. 
Egan   (Edward),   122,  292,^507,541, 

545,  599,  620. 
Elbe,  158,    142,  145,  166,  186,   189, 

217,  225,  289. 
Elbe  a   la  Trave  (Canal   de    T),    158, 

142. 
«  Éléphant  »  (Remorqueur  l),  287. 
Emden   (Port  d'),  141,  145,  144,  461, 

471. 
Ehpereir  Guillaume  (Canal  de  T),  158, 

569,  571. 
Eus,  144. 

Endiguement  du  Mississipi,  250. 
—        de  laTlieiss,  174. 
Engels  (H.),  122,  290,  507,  515,  518, 

519,  522,  525,  524,  525,  526,  550, 

551,  552,  554,  536,  575,  598. 
Engins  de  levage,   552   A   558,  560  à 

565. 
Entrées  des  Ports,  471,  608. 
Escaut,  169  à  177,  209,214. 
Excursion  à  Douai,  641. 

—  de  Vernon  à  Rouen,  645. 

—  de  Rouen  au  Havre,  655. 
Expériences  de  remorquages  faites  sur 

le  canal  des  Portes  de  fer,  507. 

Expériences  faites  avec  la  turbine  pro- 
pulsive de  Zeuner,  290. 

Exploitation  des  cours  d'eau  à  faible 
mouillage,  284,  288,  291,  502,  597. 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


G7 


Exploitation  des  voies  navigables  (Pro- 
grès des  applications  de  la  méca- 
nique à  1),  oi7,550,  598. 

Exposition  universelle  de  1900,  124, 
129,  ir>5,  136,  137. 

Eyriaud-Desvergnes,  500,  506,  514, 
609. 


Fargue,  179,207,263. 

Faria  (Garcia),  123,  437,  465,  607. 

Fauvel,  660. 

Fergusson  (Sir  James),  582,  585. 

Fernez,  4-28,  429. 

Feux  à  incandescence  y  438,  455,  605. 

FetLT  éclairs  électriques  d*lIéligoland  et 

d'Arcona,  440. 
Feux  éclairs    en  général,   444,  447   à 

452,  605. 
Feux  d^ilignement,  456,  605. 
Feux  permanents j  454,  605. 
FiNow  (Canal  de),  355,  362,  370,  371, 

378,  385,  388,  394  à  396,  599. 
Flamant,    199,   202,  214,  220,  251, 

252,  253,  272,  277,  278. 
((  Flayellh  ))  (Vapeur  le  «  Capitaine-), 

288. 
Fleury,  519,  521,  525,  561,  563,  610, 

611, 
Fondations  sur   roches  madréporiques, 

514,  609. 
Fontaine,   192,  200,  210,  212,   213, 
214,  245,246,  271,272,  273,  274, 
275,  276,  277. 
Formes  de  radoub,  493. 
Fouché,  287. 

((  Fram  »  (Vapeur  le),  287,  288. 
Franzius,  123,  517,  518,  610,  623. 

G 

Gadea,  113,  483,  626. 

Galliot,  121,  232,  239,  244,  247,  249, 
250,251,  252,  253,  254,  323,  353, 
554,  357,  367,  570,  371,  374,  589, 
390,  391,  392,  395,  396,  590,  619, 
644. 


Ga>d  A'|TEnxEi'ZEiX  (Canal  de),  170. 
Garon.ne,  180,  207,  214,  230,  468. 
Génard,  390. 

Gérard  (Léon),  124,  307,  347,   350, 
352,  360,  361,  562,  364,  370,  371, 
385,  390,  391,  392,  393,  395,  396, 
397,  598,  599,  400,  429,  450,  431, 
5JJ. 
Giaccone,125,  437,  469,  607. 
Gillespie  (Gén.  G.  L.),  255. 
Gillet,  419. 
Girard,  290. 

Girardon,  181,  194,  199, 
Gironde,  285,  468. 
Glasgow  (Congrès  du  Génie  ci\il  a),  459, 

612. 
Glûchher,  294. 
Godolisk,  547. 
Gonda  (Bêla  de),  115,  125. 
Gouvernail  employé  sur  /eDa»  m  te  (Nou- 
veau système  de),  500,  596. 
Greenlieart   (Destiiiction  par  les  tarots 

du),  498. 
Grenier,  121,  169,  170,  171, 176,213, 
221,  273,  274,  275,  279,  589,  652. 
Grues  électriques,  hydrauliques  et  à  va- 
peur   (Mérilc    respectif    des),     541, 
553. 
Guérard,  117,  517,  519,  543,  555. 
Guéroult,  538,  541. 
Guillon,  183,  212,  213,  214,  216,  217, 

218,219,220,221,  275. 
Guillot,  660. 


H 


Haach,  300. 
Habenicht,  434. 
Haerens,  495. 
Ilalage  funiculaire,  348. 
Halske,  395. 

Hambourg  (Port  de),  141,  145,  519. 
Harburg  (Port  de),  143. 
Havel,  140. 

Havre  (Port  du),  367,  468. 
Hélices  multiples  montées  sur  le  même 
arbre  (Emploi  d'),  291. 

45 


r>7i 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


Helleputte,  115,  ioô,  567,  568,  575, 
576,  580,  582,  585,  58 i,  585,  586, 
615,  616,  625. 

Henneboisse,  421. 

Hénouville  (d),  115. 

IlEYbT  (Port  de),  475. 

Hoerschelmann  (de;,  116,  124,  281, 
408,414,  417,  582,585,651. 

Hafstetter,  294. 

Hôjer,  117,  457,454,  455. 

Holtz,  115,  155,  291,  568,  580,  585, 
589,595,597,  598,  601,  602,  605, 
606,  609,  612,  615,  614,  625,  624, 
625,  626,  627,  650,  651,  652,  656, 
657,  642,  614,  667. 

HooGu,  511. 

HoRTA  (Port  di*),  470. 

Hoszpotzky,  116,  122,281,  507,  509, 
510,  512,  515,  522,  525,  542,  343, 
598,  620. 

Hotopp,  158. 

Hugot,  115,  117,  517,  519,  521,  551, 
552,  558,  540,  541,  542,  544,  545, 
551,  555,  555,  557,  558,  559,  e560, 
561,565. 

Hunter,  117. 

Hutchinson,  114. 

Hutton,  121,  252,  259,  251,  590. 


I 


Imbeaux  (D'),  116,  281. 

Influence  de  t exploitation  delà  naviga- 
tion sur  le  plafond  et  les  talus  du  Canal 
de  Dortmund  à  l'Ems,  519. 

Influence  des  travaux  de  régularisation 
sur  le  régime  des  rivières  : 

—  en   général,   172,  206, 

264,  590. 

—  de  rAUemagne  du  Nord, 

164,  225. 

—  de  la  Hongrie,  154,  175. 
Influence  des  travaux  de  régularisation 

sur  le  régime  : 

—  du  Danube,  174. 

—  dembe,  217,  225,  226. 

—  deTEscaut,  169,  176. 


Influence  des  travaux  de  régularisation 
sur  le  régime  : 

—  de  la  Garonne,  230. 

—  de  la  Meincl,  250. 

—  de    la  Meuse   belge    et   de 

rOurlbe  inférieure,  171. 

—  du  Mississipi,  256. 
delOder,  217. 

—  de  la  Theiss,  174. 

—  duTibre.  240,  241. 

—  de  la  Tisza,  175. 

—  de  la  Vislule,  167, 188,227, 

250. 
Influence  de  létal  de  la  surface  immer- 
gée des  bateaux  sur  les  frais  de  trac- 
tion, 297,  596. 
Institutions  de  prévoyance  et  d'instruction 
pour  le  personnel  de  la  Batellerie^  408, 
427. 

—  en  Allemagne  409  à  415. 

—  en  Autriche,  414. 

—  en  France,  408,  419. 
en  Russie,  414  à  416. 

Invitation  au  Congrès  international  du 
Génie  civil  à  Glasgow,  en  1901,  459, 
612. 

Iszkowski,  114. 


Jacquemin,  115,  121,  171,  220,  589. 

Jean,  417. 

Jetées  d'Arerdefn,  477. 

Jetées  [Construction  des)  à  Taide  de  gros 

blocs,  486. 
Jitkoff,  124,  408. 
Joly  (A.),  647. 

Joly  (G.  de),  115,  454,  456,  482 
Jozon,  622. 
Just,  122,  408,  409,  414,  620. 


Kenward,  447,  605,  604. 
«  Kette  »  (Société  de  la)  290,  515. 
Kippenhan,  294. 

KôNiGSBERG  A  LA  BALTiQUE(Ca9ia/  de),  158, 
142,461. 


INDEX  ÂLPHABËTIQUË. 


075 


Kôrte,  122,  369,  137,  ir)8,  439,  443, 
445,  449,  450,  453,  454,  455,  456, 
457,  459,  514,  603. 

Kôttgen,  122,  307,  347,  354,  364,  370, 
371,  376,  377,  37S,  381,  382,  384, 
385,  388,  389,  390,  391,  392,  393, 
395,  396,  398,  429,  599. 

Kretz,  292,  293,  294,  505,  596. 

Kummer,  117,  482,  483,  623. 

Kvassay  (de),  115,  121,  lt)3, 171,  173, 
174,  175,  176,589,619. 


Labat,  285. 

Labordëre,  440,  450,  453,  454,  455, 
461,  474,  617. 

Laffitte,  408,  409. 

Lainey,  113,  116,  281,  283,  284,  289, 
290,  291,  292,  295,  304,  305,  306, 
307,  309,  310,  312,  313,  318,  319, 
322,  331,  336,  338,  340,  341,  345, 
346,  347,  350,  354,  364,  369,  371, 
373,  375,  385,  386,  389,  390,  398, 
401,  402,  403,  404,  405,  406,  407, 
408,  409,  414,  417,  419,  420,  423, 
424,  425,  427,  428,  429,  430,  431, 
432,  435,  436. 

Lamb,  355,  356,  359. 

Lambin,  il 7,  385,  395,  396,  399,  519. 

((  LaGrandièrk  ))  {bâtiment  (T exploration 
le),  286. 

La  Rivière,  122,  307,  347,  350,  360, 
364,  365,  374,  379,  380,  385,  389, 
390,  391,  392,  393,  394,  404,  405, 
406,  407,  429,  599,  620,  641,  642, 
644. 

Larue,  340. 

Lecat,  113. 

Le  Gavrian,  510,  515,  593,  617. 

Leixôes  (Port  de),  470. 

Leliavsky  (de),  195. 

LePaire,  270,  271,275,  279. 

Le  Roux,  156. 

Lhopital,  660. 

Lippe,  149,  236. 

LiSBO!<.NE  (Port  de),  470. 


LivERPOOL  (Port  de),  461. 

Lœhr(de),  113. 

Loi  de  rappel  des  eaux,  195,  199,  203, 

205. 
Loire,  175,  176,  177,  207,  214,   221, 

285,  287. 
Lombard-Gérin,  1-22,  307,  336,  337, 

339,  340,  341,  599,  620. 
Lyster,  123,  437,  461,  606. 


Machines  élevatoires  eraployêos  h  Tali- 
mentation  des  canaux,  245. 

Maês,  114. 

Mahaut,  254. 

Maillart,  660. 

Mailliet,  116,  437. 

«  Marchand  »  (Chaland  le  «  Commandant-), 
287. 

Marxe  al-  Rhin  (Canal  de  la),  323. 

Marne  a  la  Saônk  (Catial  de  /a),  244,  323. 

Marote,  J  21,  171,  172,  220,  589. 

Marseille  (Port  de),  469. 

Martin  (Henri),  653. 

Mas  (F.  de),  113,  255,  516,  517,  318, 
519,  ,322,  326,  527,  328,  331,  533, 
334,  335,  556,  566,  375,  427,  429, 
431,  432,  435,  436,  570,  574,  576, 
577,  580,  581,  585,  585,  598,  614, 
615,  617,  618,  626,  644. 

Massalski,  510,  513. 

MasBon  (Georges),  131,  137.  409,  618, 
635. 

Masurique  (Canal),  149,  150. 

Masy  (Lucien),  421,  423. 

Mékong  (Haut),  286. 

Memel,  138,  144,  166,  188,  230, 

Mendes  Guerreiro,  114, 123,  437, 470, 
577,584,  585,  607,  631. 

Mengin-Lecrenlx,  113,  115,  163,  169, 
170,  171,  172,  173,  174,  175,  176, 
177,  178,  181,  182,  183,  191,  192, 
196,200,  202,  203,  204,  206,  211, 
212,  213,  214,  216,  217,  218,  219, 
220,  221,  222,  223,  224,  229,  230, 
251,  232,  258,  259,  243,  244,  249, 
250,  251,  252,  255,  254,  255,  260, 


67G 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


203,  205,  20Î),  275,  274,  275,  270, 

277,  278,  279,  579,  048,  051,  052, 

055. 
Hensch,  043. 
Herczyng,  312,  398. 
Mérite   respectif  des  grues  électriques, 

hydrauliques  et  à  vapeur,  541,  à  553, 
Merwede  (Canal  de  la),  371. 
Measent,  492. 
Meuse  BELGE,  171,  172,  209. 
Millis,  114,  122,  255,  201,  437,  441, 

450,  451,  459,  514,  515,  510,  003. 

004,  000,  027. 
Ministre  de  T Agriculture  (M.  le),  132 

—  des  Colonies  (M.  le),  132. 

—  du  Commerce   et  de  lln- 

dustrie  (M.  le),  132. 

—  de  la  Marine  (M.  le),  132. 

—  des  Travaux  Publics  (M.  le), 

129,  152,  130,  150,  153, 
154,  155,  150,  508,  570, 
015,  018,  022,  024,  025. 

Mississipi,  177,  198,  204,  230,  250. 

Mississipi  (Conférence  de  M.  J.-.l.  Ocker- 
son  sur  le),  254. 

«  MiTTEUAXD  »  (Canal  du),  148. 

Modes  d'alimentation  des  canaux  (Com- 
paraison des  divers),  253,  277,  278. 

Moisant,  131,  035,  030,  037. 

MoLDAi,  142,  152. 

Molinos,  113,  003. 

MôUer,  321. 

Monopoles  de  traction  (Ajournement  de 
l'étude  des),  403  à  407,  000. 

Mont  de  Bilhj  (Halagc  funiculaire  du), 
348. 

Morlot,  114,  229,  259. 

«  MossiÉ  ))  (Bâtiment  d'exploration  le), 
280. 

Moteurs  à  gaz  et  à  gazoline,  239,  251 . 

Mutualité  (Enseignement  aux  bateliers 
de  la),  419. 


Narjès,  052. 

Navigation  internationale  (La),  ses  in- 
térêts dans  les  ports  et  les  canaux  du 


monde  et  les  moyens  pour  leur  amé- 
lioration, 507. 

Nice  (Port  de),  409. 

NiEuwEDiEP  (Bassin  de  chasse  de),  497. 

Nijxi-NovGOROD  (École  de  bateliers  de), 
415. 

Nivernais  (Canal  du),  348. 

NoGAT,  107,  108. 

Nord  (Canaux  du  département  duj,  352, 
305,  574,  577,  581,  585,  590,  592, 
595. 

Normand,  000. 

Nyssens-Hart,  125,  457,  402,  475, 
470,  477,  478,  479,  480,  481,  484, 
480,  489,  490,  491,  494,  495,  490, 
497,  499,  504,  514,  000,  007,  008, 
009. 


Ockerson,  115,  124,  105,  171,  173, 
177,  179,  182,  183,  198,  230,  231, 
232,  254,  255,  250,  512,  589. 

Oder,  138,  139,   145,  149,  189,   217. 

Organisation  de  la  traction  des  hateauA- 
sur  le  canal  des  Portes-de-Fer  dans  1*» 
Bas^Danube,  341  a  340. 

Organisation  permanente  des  Congrès 
internationaux  de  navigation,  123, 
155,  507,  à  580,  615,  010. 

OrioUe,  285,  287. 

OsTE>DK  (Pon  d'),  405,  479,  493. 

Otterstrôm,  113,  585. 

OuRTHE  (inférieure),  171,  209. 

Outillage  des  ports,  532  à  538,  500  à 
505. 


Parson's,  289,291,  597. 
Pasqueau,  179. 
Pauillac  (Appontements  de),  408. 
Pavie,  114,  157,  283,  509,  570,   574, 

581,582,583,018,025. 
Peellaert  (Le  baron  do),  429,  450,  452. 
Perquer,  000. 
Perrilliat,  117,  204,  224,  251,  252, 

260. 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


(577 


Pei-sonyiel  des  Phares,  i57. 

Petithomme,  285,  28  i,  291,  405,  .W), 
598. 

Phares  d'Héligoland  et  d'Arcona,  4i0, 
U5. 

Phares  (Le  Service  des)  aux  États-Unis, 
441. 

Phares  (Progrès  du  Service  des)  en  Al- 
lemagne, 458,  4i5. 

Piens,  457,  462,  476,  479,  48:).  606, 
607. 

Pierret,  115. 

Pigache,  116,  281,  405,  407,  598, 
660. 

Plymouth  (Port  de),  485. 

PoNTA  I)Rrx;ADA  (Port  de),  470. 

Pontzen,  116,  281,  504,  597,  600. 

Port  de  Barcelone,  465. 

—  Bilbao,  465,  485,  487. 

-  Dizerte,  480.  485. 
--      Brome,  141,  518. 

—  Bremerhaven,  518. 
Cherbourg,  485. 

—  Colombo,  483. 

—  la  Corse  et  de  la  Tunisie,  469. 
Dantzig,  141. 

-  Emden,    141,    145,   144,  401, 

471. 

—  Hambourg,  lil,  145,  519. 
Harburg,  145. 

lleyst,  475. 

—  Horla,  470. 

—  Leixôes,  i70. 

—  Lisbonne,  470. 

—  Liverpool,  461. 

—  Marseille,  469. 

—  -      Nice,  469. 

-      Ostende,  463,  479. 

—  Plymouth,  485. 

—  Ponta  Delgada,  470. 

—  Siettin,  141. 

—  Toulon,  469. 

—  Ymuiden,  481. 

—  Zeebrugge,  462,  479,  483. 
Portes-de-Fer  (Canal  des),  154,  308  à 

312,337,541  à  516. 
Ports  (Dispositions  générales  des),  471. 
608. 


Ports  du  monde  (Les),  leui*s  conditions 
de  navigabilité  et  leurs  installations 
dans  le  présent  et  dans  l'avenir,  519. 

Ports  ouverts  et  ports  couverts  (Disposi- 
tifs respectifs  des),  479,  485. 

Président  du  Conseil  général  de  la 
Seine  (M.  le),  132. 

Président  du  Conseil  municipal  de 
Paris  (M.  le),  152. 

Président  de  la  République  (M.  le), 
129,  152,617,624,625,667. 

Procédés  d'exploitation  et  matériel  à 
faible  liiant  d'eau  susceptibles  d'être 
appliqués  spécialement  aux  Colonies, 
284,288.  291,  502,  597. 

Progrès  des  applications  de  la  mécanique 
à  l'alimentation  des  canaux, 
en  général,  252,  254,  259,  244, 
245,  265,591. 

Progrès  des  applications  de  la  méca- 
nique h  l'alimentation  des  canaux  : 

—  en  Allemagne,  252. 

—  en  Amérique,  259. 

Progrès  des  applications  de  la  méca- 
nique à  l'alimentation  : 

—  du  canal  de  Bourgogne,  244. 

—  de  Dorlnmnd  h  l'Ems, 

254. 

—  de  la  Marne  à  la  Saône, 

2i4. 

Progrès  des  applications  de  la  méca- 
nique k  Texploitation  des  voies  navi- 
gables, 547,  350,  598. 

Progrès  des  applications  de  la  méca^ 
nique  à  l'outillage  des  ports,  532  à 
558,  560  à  563. 

Progrès  du  Service  des  Phares  en  Aile" 
magne,  458,  445. 

Progrès  les  plus  récents  de  V éclairage  et 
du  balisage  des  côtes ,  445,  605. 

PuUigny  (de),  255. 


Querhoent  (de),  660. 
Quevedo  (de),  117, 457,  514,  515, 609. 
Quinette  de  Rochemont  (le  baron), 
113,  116,  125,  457,  439,  440,  441, 


678 


INDEX  ALPHABKTIQl  E. 


4io,  ii7,  i:)5,  45-4,  ioo,  456,  457, 
458,  459,  460,  461,  462,  465,  465, 
468,  470,  471,  475,  476,  477.  479, 
481,  482,  485,  484,  485,  487,  491, 
492,  495,  494,  496,  498,  499,  500, 
507,  511,  515,  515,  516,  567,  576, 
607,  655,  660,  661. 


591. 


affalovich  (S.  Exe.  de),  114. 
Rapporteurs  généraux  (Désignation  dos)  : 
l"*  question  (M.  Robkrt),  182. 
2*-        —       (M.  Robert),  i82. 

(M.  Petithomme),  405. 

(M.  PlGACHE),  405. 
(M.  SCHROMH),  405. 

(M.  Ribière),  460. 
(M.  Christophe),  460. 
(M.  Charguéràld),  517. 
{h\.  Charguéraqd),  517. 
Rapports  généraux  présentés  à  la  séance 
plénière  de  clôture  : 

l"^^'  question  J 

2«       —         589 

Chômages    ] 

5<^  question   595. 

4«        —       598. 

(h-        —       601. 

<  6^        —       603. 

8'^        — 

4'-  Section  <     Naufrages     ^  ^>^9  «  ^^2. 

et 

échouements 

Râteau,  291,  597. 

Réception   du  Bureau  du  Congrès  par 

M.  le  Président  de  la  République,  667. 
Réception  des  Membres  du  Congrès  par 

la  Chambre  de  Commerce  de  Paris, 

635. 
Recherches  des  passages  défectueux  du 

chenal  d'une  rivière.  Expériences  de 

M.  Caméré,  265. 
Regimbeau,  115. 


4*' 
5« 

7« 
8- 
9" 


!«*  Section 


2^  Section 


5''  Section 


Régularisation  des  grands  fleuves  par  le 
dragage  mécanique  des  passes  et 
rappel  des  eaux,  178,  185,  212. 

Rehder,  116,281. 

Reichardt  (1)0,401. 

Remorquage  et  louage  sur  le  Danube, 
558. 

Remorquage  sur  le  canal  des  portes  de 
fer  (Expériences  de),  507. 

Remorqueurs  et  chalands  nouveaux  en 
usage  sur  le  Danube,  296. 

Renard,  658. 

Réservoirs  d'étiage,  177,  208,  211,  212, 
264,  276,  278. 

—  —       sur  le  Furens,  212. 

—  —       sur  la  Loire,  215. 

—  —       sur  Id  Volga,  212. 
Résistance  à  la  traction  des  bateaux  : 

1®  Expériences    faites  au  moyen   de 
modèles  par  M.  Engels,  515. 

2*  Expériences   faites  au  moyen  de 
modèles  par  Al.  Rota,  350. 

5®  Comparaison  des  expériences  faites 
avec  des  bateaux  en  vraie  gran- 
deur et  avec  des  modèles,  316, 
317,318,  322  à  326,  331,334, 
575. 
Résolutions  votées  par  le  Congrès  : 

Première  Section 

^«  question,  264,  276,  277,  590. 
2*^        —       265,277,278,591. 
Chômages    (suppression    des),    278, 
591. 

Deuxième  Section. 

5*^  question,  288,  291,  597. 

4«      —        575,  407,429,430,598. 

5«      —        428,432,601. 

Vœu  fendant  ù  l'étude,  par  le  prochain 

Congrès,  de  questions  économiques 

et  sociales,  455,  601. 

Troisième  Section. 
6*  question,  605. 
7e      _        606  à  609. 

Quatrième  Section. 
8«  question,  560,  610. 
9«      —        611. 


INDEX  ALPHABÉTIQDE. 


679 


Vœu  tendant  à  l 'étude,  par  le  procliain 
Congrès,  de  la  question  des  «  Nau- 
frages et  échouenients  dans  les 
ports  ou  sur  les  voies  de  navigation 
intérieure  »,  557,  612. 
Organisation  permanente  des  Congrès 
internationaux  de  navigation,  125, 
153,  567  à  586,615,  616. 

Hhin,  125,189,  295,  557. 

Rmô.ne,  177,  194,  557  à  à  545. 

Ribière,  122,  457,  441,  445,  446,  447, 
449,  452.  455,  454.  456,  458,  459, 
460,  482,  514,  605,  604,  606,  621. 

a  RoBERER  »  (  Vapeur  le),  286. 

Robert,  121,  172,  179,  181,  182,  206, 
207,  208,  216,  217,  218,  219,  228, 
229,  250,  264,  275,  276.  277,  278, 
279,  589,  595. 

RocHEBONRE  (Plateau  de),  458,  606. 

Roches  madréporiques  (Fondations  sur), 
514,  609. 

Rœderer,  660. 

Rôles  respectifs  des  chasses  et  des  dra- 
gages pour  l'entretien  des  chenaux 
et  des  avant-ports,  495,  495,  500 
à  507,  609. 

Rota,  122,  507,  522,  525.  526,  527, 
528,  529,  550,  551,  554,  555,  598, 
615,  616,  626. 

Rote  (de),  115,  567,  568.  570,  574, 
579,  580,  582,  585,  585. 

Roue  hélicoïde  employée  comme  propul- 
seur, 505. 

Royers,  541,  542,  545,  544,  549,  551, 
552,  555,612,  660. 

Rubin  (V.),  125. 

Rudolph  (A.),  124,  547,  556,  570,  599. 

Russ  (D-^),  115,  150,  571,  578,  579, 
584,  585. 

Rytir,  116,  281,652. 


S 

Saccardo,  114,  614. 
Saikt-Denis  (Canal  de),  547. 
SAi^T-QutNTiH  (Canal  de),  577. 


Salazar,  114,  445,  457,  458,  617. 
Sanctis  (de),  182,  259,  240,  245,  244, 

590. 
Save,  154. 
ScARPE  (Canal  de  dérivation  de  la),  547 

à  552,  574,591. 
Schaller,  285,  292,  295,  505,  596. 
Schemmel,  248. 
Schromm,  116,  122,  281,  296,  525, 

526,    405,    408,    414,    601,    602, 

605,  620. 
Schryver  (de),  562. 
Schulte  (Fried),  121,  252,  258,  259, 

590. 
Schultz  (S.   Ex.  A.),   115,  156,  457, 

625. 
Schultz  (Hans),  117,  122,  457,  461, 

471,  472,  474,  606. 
Seine,  174,  175,287,581. 
Serrurier,  660. 
Service  des  Phares  aux  Etats-Unis  (Le), 

441. 
Service  des  Phares  et  Balises  de  France 

(Visite  de  TExposition  du),  482. 
Siemens,  595. 
Signaux  de  brume,  455,  605. 
Smyth,  117. 
SocoA  (Digue  de),  485. 
Spâcil,  502. 
Spezia  (La),  550. 
Sl'RÉE,  149. 

Stefanesco,  509,  510,  512,  545,  544, 

545,  546. 
Stetti«  a  SwLNEMi'HDE  (Canal  de),  142. 
Stettin  (Port  de),  141. 
Stieltjes,  598. 
Stroombank,  474. 
Suppân,  121,  282,  285,  295,  504,  515, 

555,  558,  559,  540,  541,  546,  595, 

596. 
Sylvin,  645. 
Sympher.   116,  281,  290,  291,  551, 

554,  556,  575,  586,  589,  598,  429, 

450,451,  455,598. 
Szendi,  502, 


680 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


Tegner,  il 7. 

Tehperley  (ÂppareiU),  0,18. 

Theiss,  il  a,  176. 

Thiôbaut,  114. 

Thiele,  122,  507,  519,  522,  :m. 

Thierry(de),  518.  519. 

Thornycroft,  285. 

Thwaite,  554,  557. 

TiBRB,  2i0  à  243. 

Timonoff  (de),  115,  122,  155,  171, 
175,  178,  181,  185,  185,  186,  187, 
190,  191,  192,  194,  195,  196,  198, 
200,  201,  202,  205,  204,  205,  211, 
212,  222,  225,  224,  261,  262,  265, 
264,  273,  279,  282,  305,  506,  581, 
582,  58r,  584,  589,  595,  596,  619, 
651. 

TiszA,  154,  175,  174. 

louage  en  relais  sur  le  Rhône,  537. 

Touage  et  remorquage  sur  le  Danube, 
558. 

TouLox  (Port  de),  469. 

Tourelle  sur  le  plateau  de  Rochebo^IiNr, 
458,  606. 

Tracteurs  sur  berge,  550. 

Traction  des  bateaux  (Expériences  de 
M.  Caméré),  265. 

Traction  des  bateaiLx  (Voir  a  Résistance 
à  la  ))). 

Traction  des  bateatujc  sur  le  Canal  des 
Portes'de~fer  (Organisation  de  la), 
541  à  546. 

Traction  (Éléments  influant  sur  le  prix 
de  revient  de  la),  297. 

Traction  (Monopoles  de),  405  à  407. 

Traction  électrique  sur  les  canaux  : 
Observations  de  M.  de  Bovet,  575  à 
584. 

—  M.  DosioL,  574. 

—  M.  DuLAïT,  385. 

—  M.   Gam.iot,   590   à 

592. 

—  M.    Génard,    Ô90   à 

598. 

—  M.    Gérard    (Léon), 

564  à  570. 


Traction  électrique  sur  les  canaux  : 
Observations  de  M.   Kôttgen,    554  à 
564,  598  à  400. 

—  M.  La  RmÈKE,  550  à 

354. 

—  M.  MERczyAG,  598. 

—  M.  Reichardt,  401 . 

—  M.   RuDOLPH,   571  à 

375. 

—  M.   Stmpher,   586  à 

589. 

Trannin,  645. 

Transformation  du  matériel  et  des  pro- 
cédés de  la  marine  marchande,  521  à 
530,  555  à  557, 

Travaux  les  plus  récents  exécutés  dans 
les  principaux  ports  littoraux  ou 
maritimes  : 

—  allemands,  461. 
-    belges,  462,  465. 

—  britanniques,  462. 

—  espagnols,  465. 

—  français,  468,  4n9. 

—  italiens,  469. 

—  portugais,  470. 

—  en  général,  606. 
Troost,  497,  609. 

Thrulsen,  457,  458,  445,  459,  605. 
Tunisie  (Ports  de  la),  469,  480,  485. 
Turbines  à  vapeur  système   Parson's, 

289,291,597. 
Turbines  à  vapeur  système  Râteau,  291 , 

597. 
Tutein-Nolthenius,    115,    121,   175, 

176,182,216,  589. 


U 


Utilisation  des  voies  navigables  natu- 
relles à  faible  mouillage  en  dehors  de 
leur  partie  maritime,  284,  288,  291 , 
502,  597. 

Utilité  des  voies  navigables  (Comparai- 
son de  1')  avec  celle  des  chemins  de 
fer  à  voie  étroite,  435. 


INDEX  ALPHABÉTIQUE. 


081 


Van  Bosse,  122,  281,  282,  28Ô,  595. 

Van  der  Schueren,  125,  457,  463, 
47i,  475,  479,  495,  490,  497,  498, 
499,  505,  504,  506,  507,  514,  607, 
609. 

Vandervin,  172,  175,  192,  198,  199, 
200,  201,  202,  203,  221,  262, 

Van  Hoof,  260,  265. 

Vauthier,  124,  171,  175,  177,  179, 
182,206,208,211,215,589. 

Vernon-Harcourt,  117,  125,  457,  459, 
481,  485,  484,  485,  486,  487,  488, 
489,  490,  495,  499,  502,  512,  515, 
514,  516,  577,  585,  606,  607,  608, 
609,612,  615,655,660. 

Vétillart,  125,  125,  517,  521,  551, 
532,  551,  555,  554,  555,  556,  557, 
560,  561,  562,  563,  610,  611,  621 
658,660,661. 

Vidal,  117,  437. 

«  Ville  de  Strasbourg-1*''  »  {Remorqueur 
la),  294. 

Visite  de  rExposition  du  Service  des 
Phares  et  Balises  de  France,  482. 

Visite  d'un  loueur  à  adhérence  magné- 
tique en  service  sur  la  Seine,  665. 

VisTULE,  158,  145,  149,  164,  166,  167, 
188,227. 

Vœu  tenuant  à  r élude,  par  le  prochain 
Congrès,  de  la  question  des  «  Nau- 
frages et  échouements  dans  les  ports 
ou  sur  les  voies  de  navigation  inté- 
rieure »,  557,  612. 


Vœu  tendant  à  Vétude,  par  le  prochain 
Congrès,  de  questions  économiques  et 
sociales,  435,  601. 

Volga,  179,  200,  212,  214,  222. 

Vosnessensky,  124,  660,  661. 


W 

Waddington,    648,    649,    650.   654, 

656. 
Wahl.  121,  282,  285,  284,  287,  288, 

291,  502,595,619. 
Warrington-Smyth,  114. 
Wartiie,  1 49. 
Weskr,  142. 
Whiting,  515. 
Widdmann  (E),  114. 
Willgeroett,  506,  645. 
Williams  (F.),  665. 
Winter  (Paul),  543,  544,   548,   550, 

551,556,  612. 
Wittich,   452,    455,    454,   455,   576, 

579,585,  601,  660,  661. 
Wohlmeyer,  652. 


ÏMiiDEx  (Port  de),  548,  567,  480. 
Yo.N.NE,  174,  175. 


ZEEimiGGE  {Port  de),  462,  479,  483. 
Zeuner,  289,  290,  596. 


LISTE   DES  PLANCHES 


(  Plan  général  des  ouvrages  nécessaires  pour  préserver  la 

Le  Tibre  •   •   •  ]      ^'îllc  de  Rome  des  inondations 240 

(  Profils  en  long  des  hautes  eaux  et  des  crues 242 

I  Restauration  d'une  rive  corrodée 256 

Clayonnage,  ou  matelas  de  fascinage,  en  cours  d'innner- 

sion — 

Réglage  hydraulique  des  berges. — 

Le  Mississipi..  (  Vue  générale  de  la  drague  «  Epsilon  » — 

Vue  de  la  drague  «  Gamma  »  effectuant  ses  essais  ...  — 

Vue  des  agitateurs  mécaniques  de  la  drague  «  Delta  »  .  — 

Plans  successifs  de  Hickman  Crossing — 

Plans  successifs  de  Cherokee  Crossing — 

Écluse  sud.  —  Sortie  de  deux  bateaux  halés  électrique- 
ment   642 

Tricycles   électriques  Kalant  chacun  deux  bateaux .   .  — 

Usine  de  la  traction  électrique 644 

Vue  générale  de  la  rivière  aux  Andelys 646 

Vue  générale  du  barrage  de  Poses . — 

\  Vue  du  Port  et  du  pont  transbordeur 648 

}  Vue  de  la  nacelle  du  pont  transbordeur — 

Vue  de  Tavant-port 656 

Construction  d'un  batardeau  dans  Tannexe  de  Tavant- 

port — 

Allongement  de  la  forme  de  radoub  n'»  4 65S 

Grue  flottante  de  10  tonnes  accostée  au  quai  de  Mada- 
gascar     — 

Vue   du  paquebot    «  Lorraine   »    accosté  au  quai  des 

Transatlantiques 660 

Blocs   artificiels  de  protection  de  la   digue   nord    en 

construction — 


Dérivation  de 
la  Scarpe .  . 

La  Seine  .  .   . 
Port  de  Rouen 


Port  du  Havre 


TABLE   DES   MATIÈRES 


Avant-propos i 

Renseignements  généraux I 

Comité  de  patronage o 

Commission  d'organisation 7 

Règlement H 

Programme  des  questions  et  Noms  des  rapporteurs V) 

Délégués  de  Gouvernements \\) 

Délégués  de  Collectivités  françaises 27 

Délégués  de  Collectivités  étrangères M 

Liste  générale  des  adhérents iSU 

Bureau  du  Congrès Iir> 

Bureaux  des  Sections llTi 

Ordre  chronologique  des  travaux  du  Congrès 119 

Liste  des  publications  du  Congrès 121 

Procès-verbal  de  la  première  séance  plénière  (Sôance  d  ouverture) 

Samedi  28  juillet  (après-midi) 129 

Discours  de  M.  Pierre  Baudin,  Minisire  des  Travaux  publics 129 

Discours  de  M.  Couvreur,  Président  du  YII^  Congrès ITil 

Discours  de  MM.  les  Délégués  étrangers I5(» 

Procès-verbaux  des  Séances  des  Sections KU 

1"'  Section.  —  Navigation  intérieure.  —  Travaux 

i"^*^  Séance.  —  Lundi  50  juillet  (après-midi) Um 

2*      —            Mardi  5i  juillet  (après-midi) 1^*2 

3*^      —            Mercredi  1"  août  (après-midi) 222 

Conférence  de  M.  J.-A.  Ockerson  sur  le  Mississipi.  —  Jeudi  2  août  (malin),  201 

4«  Séance.  —  Jeudi  2  août  (après-midi) 20.% 

2'  Section.  —  Navigation  intérieure.  —  Exploitation 

i~  Séance. — Lundi  50  juillet  (après-midi) 281 

3'-      —            Mardi  51  juillet  (après-midi) 507 

3*      —            Mercredi  !•' août  (après-midi) 5i7 

4"      —            Jeudi  2  août  (après-midi) .   , 405 


G8G  TABLE  DES  MATIÈRES.. 

5*  Section.  —  Navigation  maritime.  —  Travaux 

1''*' Séance. — Lundi  50  juillet  (après-midi) io7 

2^      —            Mardi  51  juillet  (après-midi) i60 

Visite  de  l'Exposition  du  Service  des  Phares  et  Balises  de  France  (Mercredi 

i^^'  août  (matin) i82 

5*  Séance.  —  Mercredi  1*"*  août  (après-midi) 485 

¥      —            Jeudi  2  août  (après-midi) ^00 

4'^  Section.  —  Navigation  maritime.  —  Exploitation 

l'«  Séance.  —  Lundi  50  juillet  (après-midi) 517 

2*^      —            Mardi  51  juillet  (après-midi) 552 

v)«      —            Mercredi  i*"  août  (après-midi) r>io 

Organisation  permanente  des  Congrès  internationaux  de  Navigation 

Séance  de  la  Commission  d'éludés.  —  Lundi  50  juillet  (matin) 567 

Procès-verbaux  des  2''  et  3^  Séances  plénières 588 

2^  Séance  plénière.  —  Vendredi  5  août  (matin) 589 

5^^            —                   (Séance  de  clôture)  Vendredi  5  août  (après-midi).   .  6U 

Discours  de  M.  Holtz,  Président  du  VIIl'^  Congrès 617 

Discours  de  M.  Jozon,  Délégué  de  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics.    .    .  022 

Discours  de  MM.  les  Délégués  étrangers 625 

Réception  des  Membres  du  Congrès  par  la  Chambre  de  Commerce 

de  Paris.  —  Samedi  28  juillet 655 

Compte  rendu  des  excursions 659 

Excursion  à  Douai.  —  Dimanche  29  juillet 6il 

Excursion  de  Yernon  à  Rouen.  —  Dimanche  29  juillet 645 

Excursion  de  Rouen  au  Havre.  —  Dimanche  29  juillet 655 

Visite  d'un  toueur  à  adhérence  magnétique  en  service  sur  la  Seine.  — 

Mardi  51  juillet  (matin) 665 

Réception  du  Bureau  du  Congrès  par  H.  le  Président  de  la  Répu- 
blique.—  Mercredi  i^"^  août  (matin) 667 

Index  alphabétique 669 

Liste  des  planches 685 

Table  des  matières 685 


44  Ui.    —    IMPRIMERIE  GÉNÉRALE   LAHURE 

PARIS,   %    RUE   DE   FLEURIS 


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